La Nature
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- LA NATURE
- REVUE DES SCIENCES
- ET DE LEURS APPLICATIONS AUX ARTS ET A L'INDUSTRIE
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- ET DE LEURS APPLICATIONS AUX ARTS ET A L'INDUSTRIE
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ
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- REVUE DES SCIENCES
- ET DE LEURS APPLICATIONS AUX ARTS ET A L'INDUSTRIE
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ
- QUARANTIEME ANNEE
- 1912
- DEUXIÈME SEMESTRE
- MASSON ET C% EDITEURS
- LIBRAIRES 1)E L’ACADÉMIE DE MÉDECINE PARIS, 120, BOULEVARD SAINT-GER/AAIN
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- 40e ANNÉE. — N° 2036.
- JUIN 1912.
- LA NATURE
- REVUE DES SCIENCES
- ET DE LEURS APPLICATIONS AUX ARTS ET A L’INDUSTRIE
- A PROPOS DES CANOTS DE SAUVETAGE
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- La catastrophe du Titanic doit à son énormité même d’occuper encore l’opinion publique, qui
- rité navale américaine, la direction de la Nautical Gazette, ne formulait-elle pas ces jours-ci l’étrange
- Fig. i. — Dès le lendemain de la catastrophe, tous les grands paquebots se munirent hâtivement de canots pliants, en supplément.
- attend anxieusement que les commissions officielles d’enquête américaine et anglaise en aient enfin fixé les responsabilités. Il serait donc imprudent d’avancer que « tout a été dit » sur la''question. Une auto-
- 40" année. .— ïc semestre.
- hypothèse que le gigantesque paquebot devrait sa perte non pas à un'iceberg, mais bien à une roche submergée dont on soupçonne l’existence depuis quelques années? Par ce fait même que le Titanic
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- 2 =—.....A PROPOS DES CANOTS DE SAUVETAGE
- avait le plus grand tirant d’eau parmi tous les navires jamais mis à flot, sa quille aurait heurté une arête d’écueil au-dessus de laquelle de nombreux transatlantiques auraient précédemment passé sans courir de danger. Cet écueil serait le prolongement des Virgin Rocks, bien connus des navigateurs qui affrontent les dangereux abords du cap Race — ce cimetière de l’Océan, comme l’appellent les marins.
- S’il est un point sur lequel on ne songe même plus à discuter, c’est le suivant : la grande majorité des passagers du Titanic en auraient été quittes pour quelques heures de déconfort, si le paquebot avait transporté un nombre suffisant de canots ou de radeaux de sauvetage. Or, pour une population prévue de 5547 âmes, il ne disposait que de 16 canots capables de recevoir un total de 990 personnes ; en outre, il emportait 4 canots pliants (système Engelhard) capables de recevoir par mer calme 188 personnes; soit donc une capacité totale de sauvetage de 1178 personnes, ce qui équivaut à dire que, sur les 5547 voyageurs ou marins qu’il devait transporter normalement, 2569 personnes — soit un peu plus des deux tiers de la population de celte ville flottante — étaient fatalement condamnées à périr en cas de naufrage. Si l’hécatombe fut moins élevée, c’est parce que le paquebot, pour ce premier voyage entrepris hors saison, n’avait à son bord que 2206 personnes, équipage y compris.
- On a qualifié de criminelle la négligence qui condamnait à l’avance tant de personnes à une mort certaine ; mais il convient, avant de juger, d’entendre les deux sons de cloches. Il n’est malheureusement que trop certain que, si le Titanic se trouvait être, au moment de son naufrage, le navire le plus luxueux du monde, il en était aussi le plus mal outillé au point de vue du sauvetage, mais ses constructeurs avaient l’absolue conviction qu’il était insubmersible. Cependant, la White Star Line avait décidé de doubler le nombre de ses canots dès son retour de New-York; et l’on a pu voir, par les photographies prises au moment du départ du malheureux paquebot, qu’une place spacieuse avait été réservée dans ce but sur le pont-promenade.
- Bien qu’il eût, proportionnellement au nombre de ses passagers, moins de canots que les autres navires, le Titanic avait cependant fait preuve de zèle, puisqu’il en emportait quatre de plus que ne lui en imposaient les règlements surannés de la marine anglaise. En vertu de ces mêmes règlements du Board-of-Trade, édictés à une époque où les paquebots étaient loin de présenter les proportions colossales que nous leur connaissons, tout navire de commerce jaugeant 1000.0 tonnes et au-dessus restait dans la légalité en n’emportant que 16 canots capables de recevoir 825 passagers, et sans qu’entrât en ligne de compte l’effectif normal ou réel de sa population.
- C’est grâce à cette anomalie légale qu’on put
- constater, dès la nouvelle de la catastrophe, que la plupart des grands paquebots qui sillonnaient alors les mers n’étaient guère mieux outillés que le Titanic pour le sauvetage de leurs passagers, comme on peut en juger par les chiffres suivants, empruntés au Board-of-Trade :
- lYOlympic n’aurait pu sauver que 1176 personnes sur les 5447 formant son effectif complet ; le Mauretania n’en aurait sauvé que 976 sur 2972; le Carmania, 1054 sur 5520. On voit que les passagers de ces villes flottantes étaient logés à la même enseigne que ceux du Titanic, puisque les canots du bord n’auraient pu recevoir que le tiers de leur effectif. La disproportion entre les chiffres était moins navrante pour d’autres paquebots battant pavillon anglais : c’est ainsi que Y Empress of Britain aurait pu sauver 1045 personnes sur son effectif complet de 1914; le Médina, 1055 sur 1700; YAsturias, 1595 sur 1511 ; YEdinburgh Castle, 1028 sur 1088.
- Si nous abandonnons les paquebots au long cours pour nous occuper des vapeurs qui assurent la traversée de la Manche, nous constatons une disproportion effroyable entre les chiffres des « périssables » et des « sauvetables ». Ici, ce ne sont plus les deux tiers des passagers qui sont condamnés à la mort en cas de naufrage, mais bien les quatre cinquièmes. De peur d’allonger démesurément cet article, nous devrons nous contenter des exemples suivants :
- Entre Calais et Douvres, YOnivard ne pourrait recevoir dans ses six canots que 255 personnes sur les 1562 qu’il transporte ; YEngadine, 256 sur 1574; le Queen, 257 sur 1522; le Victoria, 261 sur 1518. Sur la ligne Dieppe-Newhaven, le Dieppe ne pourrait sauver que 120 personnes sur 1081, et le Brighton, 125 sur 969.
- Empressons-nous d’ajouter que ces chiffres n’ont plus, heureusement, qu’une valeur rétrospective et historique, puisque toutes les Compagnies anglaises, sans exception, se sont empressées de doubler, et, dans certains cas, de tripler le nombre de leurs canots. Ainsi, YOlympic, le « frère » du Titanic, qui, le 25 avril, n’aurait pu, comme nous l’indiquons plus haut, sauver que le tiers de ses passagers, pourrait maintenant en sauver presque la totalité, grâce aux 44 berthons qu’il a embarqués en supplément.
- Certes, on a eu raison de critiquer-sévèrement les dispositions de la loi anglaise; mais il faut bien noter que, à quelques exceptions près, les autres législations ne s’étaient pas préoccupées suffisamment du sauvetage des passagers et équipages. Comparons les législations anglaise et américaine. D’après la première, le Titanic pouvait se contenter d’une capacité de canots de sauvetage de 8250 pieds cubes; d’après la seconde, cette capacité aurait dû être de 12 420 pieds cubes (soit 22 canots au lieu de 26), et s’augmenter de 225 pieds cubes par 500 tonnes à partir de 10000 tonnes. Ces prévi-
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- A PROPOS DES CANOTS DE SAUVETAGE ..:..... : 3
- sions sont encore insuffisantes, puisque les grands paquebots battant pavillon américain ne pourraient, tout en restant d’accord avec la loi, que sauver un peu plus de la moitié de leurs passagers. Le Saint-Louis, qui transporte 1625 personnes, n’offre une capacité de sauvetage (radeaux y compris) que pour 962 personnes, et la même proportion est offerte par le New-York, avec 1595 passagers et 876 « sauretables ».
- A l’époque du sinistre, les grands paquebots hollandais qui font le service de New-York n’étaient guère mieux outillés que ceux de la White Star, puisqu’un document officiel constate que le N ieuiu-Amsterdam n’offrait de moyens de salul qu’à 1501 passagers, sur les 5457 qu’il transportait.
- Nous allons voir que les législations allemande et française étaient, en résumé, celles qui s’étaient occupées le plus de la sauvegarde des passagers et des équipages, i La loi allemande, édictée en Î896,ordonne que tout navire d’un tonnage supérieur à 17 500 tonnes doit transporter 16 canots réglementaires d’une capacité de 55 personnes, et que le nombre des canots doit augmenter proportionnellement au tonnage, à partir de ce chiffre de 17 500 tonnes. C’est grâce à cette disposition que les grands paquebots allemands ont toujours possédé deux fois plus de canots que les grands paquebots anglais. L'Ame-rika, qui est de 22000 tonnes, soit moins de la moitié du tonnage du Titanic ou de VOlympic, possédait 50 canots capables de recevoir 1800 personnes, sur un effectif total de 2200; le Kaiserin Auguste Victoria, de 24000 tonnes, en comptait 54, et pouvait ainsi sauver 2011 personnes sur un total de 2578. Quant au George Washington, de 25 700 tonnes, il ne pourrait, d’après les documents américains, recevoir dans ses canots que 2011 per-
- sonnes, alors que sa capacité de chargement est de 5478; mais la direction de la Nord-Deutscher Lloyd affirme que les radeaux insubmersibles qui complètent l’équipement pourraient recevoir 1500 naufragés.
- Il nous plaît de reconnaître que la presse étrangère a rendu hommage à la législation française, beaucoup plus respectueuse de la vie humaine que les autres, puisqu’elle prescrit que, si le nombre de canots déterminé d’après le tonnage du navire n’est pas suffisant pour recevoir tous les passagers
- et membres de l’équipage, ce nombre devra être augmenté proportionnellement par l’appoint d’embarcations plus petites ou de radeaux. Tous ceux qui ont visité la France, le nouveau pa-quebot de la Compagnie générale transatlantique, ont pu s’assurer que tous les passagers de ce beau navire pourraient, en cas de sinistre, prendre place dans un de ses engins de sauvetage. Et l’on savait déjà, d’après les chiffres fournis par les douanes de New-York , que la Provence pourrait, en cas de naufrage, sauver un plus gros pourcentage de passagers que n'importe quel autre paquebot.
- Mais il ne suffit pas de posséder à bord un nombre suffisant de canots ; nous allons voir que les Compagnies de navigation se sont, au point de vue du sauvetage des passager j$,': ^engagées dans un cercle vicieux d’où elles ne pourront sortir qu’en mettant à exécution des réformes radicales, \oiei rime des plus graves difficultés engendrées par le développement monstrueux qu’ont pris les dimensions d’un paquebot moderne : il n’a plus assez de marins pour assurer le service de ses canots de sauvetage.
- Par gros temps, il faut au moins 8 marins poqr conduire un de ces canots. Donc, le Titanic, qui
- Fig. 2. — Canot pliant embarqué sur /'Olympia.
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- 4 .—------: A PROPOS DES CANOTS DE SAUVETAGE
- possédait 16 canots réglementaires et 4 canots pliants, aurait eu besoin de 160 marins pour les conduire; or, son équipage de 875 personnes (femmes de chambre non comprises) comprenait à peine 75 cleck-hands ou marins; et c’est ce qui
- explique que plusieurs de ses canots se perdirent en mer, loin des secours que leur apportait le Car-pathici. Quelques semaines auparavant, YOceana avait sombré en vue de la rive anglaise, et plusieurs de ses canots, conduits par des non-professionnels (passagers, garçons de cabine, etc.), chaviraient, causant la mort de nombreuses personnes.
- Les grands paquebots devront donc embarquer quatre ou cinq fois plus de marins qu’ils n’en emmènent actuellement. Mais il faudra payer ces hommes à ne rien faire, puisqu’on ne pourra pas leur trouver une occupation à bord sauf en cas de naufrage. Quelle charge onéreuse pour les Compagnies ! On a bien proposé d’imposer aux mécaniciens, soutiers, garçons de cabine, une période d’exercices nautiques; mais le rude métier de marin demande une pratique constante.
- Une autre difficulté à résoudre est la suivante : légalement, toute personne qui met le pied à bord d’un navire de commerce, qu’il s’agisse d’un passager ou d’un membre de l’équipage ou du personnel, doit non seulement apprendre immédiatement le numéro et la place du canot où. elle prendrait place en cas de sinistre, mais encore participer périodiquement à des manœuvres dites de canots. Je sais par expérience que cette règle est fidèlement observée sur nombre de lignes, en particulier sur les lignes des Antilles de la
- Compagnie générale transatlantique; et j’ai eu lieu d’observer que le premier objet qui frappe les yeux d’un voyageur, dès qu’il pénètre dans une cabine d’un paquebot japonais, est une carte encadrée qui lui indique le numéro et l’emplacement du canot qui lui est assigné, ainsi que le nom de l’officier qui en prendrait le commandement.
- On sait en quoi consistent ces manœuvres : à l’heure fixée, passagers et membres de l’équipage et du personnel se rassemblent près des canots qui leur ont été assignés, et s’y installent; et l’on s’assure qu’ils contiennent les vivres réglementaires, et que les poulies des portemanteaux fonctionnent convenablement. Or, il est bien évident que de telles manœuvres étaient devenues inexécutables à bord des paquebots-géants, et cela pour diverses raisons. D’abord, elles auraient prouvé d’une façon trop évidente —• et trop inquiétante — qu’il n’y avait de place à bord de ces canots que pour une personne sur quatre; puis, comment obtenir des passagers que, sous prétexte d’exercices, ils prennent place dans des chaloupes qui se balancent dans le vide à
- vingt-cinq mètres — la hauteur d'une maison de sept étages! — au-dessus des vagues?
- Qu’on ne s’étonne donc plus que les marins du Titanic eux-mêmes étaient si peu familiarisés avec la manœuvre des canots qu’ils ne savaient pas comment actionner les mécanismes, pourtant fort simples, qui les retenaient aux bossoirs! Et voici l’occasion de. dire pourquoi des capitaines expéri-
- Fig. 4. — La passerelle peut être soulevée dans un sens ou dans l’autre, et les canots sont mis à flot du côté du navire où le vent et les lames sont moins violents.
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- A PROPOS DES CANOTS DE SAUVETAGE —. ... r~-- 5
- mentes sont opposés en principe à l’augmentation des canots de sauvetage à bord des grands paquebots : par les gros temps, la plupart de ces esquifs n’atteindront pas indemnes la surface liquide. Heurtés contre les flancs du navire durant cette effroyable descente de 20 à 25 mètres, ils se seront délestés d’une partie de leur cargaison humaine avant d’être à flot, ou encore ils auront subi, grâce aux heurts, de telles avaries qu’ils sombreront presque aussitôt.
- Mais ces considérations n’ont pas arrêté les Compagnies de navigation dans leur louable désir de multiplier les moyens de sauvetage ; et l’on peut dire que la lamentable catastrophe aura fait la fortune de plusieurs maisons spécialisées dans la construction des canots pliables ou démontables, que les navires ont pu embarquer en quantités sans avoir à procéder à de coûteuses et longues transformations. Parmi ces engins, il faut accorder la première place au Berthon, l’invention d’un clergyman anglais, le Révérend Edward Lyon Berthon (1815-1899). On sait que les côtes de bois qui forment la carcasse du canot se replient comme les baleines d’un parapluie, ce qui diminue considérablement son encombrement; une toile imperméable tendue sur ces côtes
- forme double paroi. Les berthons, couramment employés depuis plus de 50 ans dans les marines de guerre et de commerce, rendent des services incontestables, surtout par temps calme; mais on leur reproche d’avoir un équilibre trop instable, dès que la mer est agitée.
- On pourrait citer d’autres types de canots pliables; par exemple, les 4 canots supplémentaires du Titanic étaient du type Engelhardt, du nom de leur inventeur, un capitaine de la marine danoise. Au lieu de se plier dans le sens de la longueur,
- comme les berthons, ces canots s’aplatissent sur eux-mêmes à la façon d’un chapeau gibus.
- Enfin, on signale un nouveau type de canot de sauvetage mis à l’essai sur des paquebots allemands : ce sont des canots très plats, qui encombrent fort peu, puisqu’on peut en entasser quatre (les uns sur les autres.
- Réservons quelques lignes aux systèmes d’amarrage des canots de sauvetage. L’un des plus estimés est le Welin, dont plusieurs de nos photographies montrent les dispositifs ; grâce à ses deux leviers à contrepoids, il est possible de mettre rapidement à l’eau deux canots, et même trois. Dans ce dernier cas, les 5 canots sont disposés de la façon suivante : le n° 1 est suspendu aux extrémités des deux leviers ou portemanteaux ; le n° 2 repose sur le pont, sous le n° 1, et le n° 5 repose également sur le pont, en arrière du n° 2. Les deux hommes chargés du lancement actionnent de concert deux manivelles qui commandent les deux bras de levier, et le n° 1 est d’abord mis à l’eau; le n° 2 est accroché à son tour; puis, les leviers se renversent jusqu’au-dessus du n° 5, et l’amènent à son tour à l’extérieur du bastingage.
- Enfin, un inventeur, M. Green-field, a proposé un nouveau système dont nos photographies montrent le modèle réduit. Les canots sont groupés par trois ou par quatre sur une sorte de bâti à inclinaison variable, et qui occupe toute la largeur du navire. On peut ainsi descendre les canots sur le côté du navire le mieux protégé des vagues.
- La catastrophe du Titanic ne pourra que stimuler l’imagination des inventeurs. Souhaitons que, parmi les élucubrations qu’elle nous vaudra, il se trouve une idée vraiment pratique de nature à diminuer à jamais l’horreur des sinistres maritimes. V. Forbin.
- Fig. 5. — Le portemanteau Welin peut servir à- manœuvrer de 2 à 3 canots en l’espace de quelques minutes.
- Fig. 6. — Successivement, et sous l’action de manivelles manœuvrées par deux hommes, les bras de levier mettent les canots à l’eau. '
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- LES CÂBLES TÉLÉPHONIQUES SOUS PAPIER
- Lors des inondations de 1910, des journalistes, préoccupés de la chose publique, reprochèrent amèrement à l’Administration des postes et télégraphes, l’emploi dans le sous-sol parisien, de câbles téléphoniques sous papier. C’était, disaient-ils, par raison d’économie que l’on utilisait ce type de câble, plus exposé sans aucun doute que tout autre aux attaques de l’humidité.
- ;C’était méconnaître singulièrement la constitution meme et les propriétés d’un type de câble d’une remarquable ingéniosité. Le reproche n’a pas ému l’Administration, elle s’est même préoccupée d’étendre en dehors de Paris l’usage de ces câbles et des dispositifs nouveaux viennent d’être créés à cet effet.
- Les câbles sous papier de l’administration française dérivent des câbles créés par la Société américaine Western Electric C°. Les conducteurs de cuivre y sont isolés les uns des autres par une enveloppe de papier ; ils sont réunis en groupes pouvant atteindre jusqu’à 50 paires de conducteurs; ces groupes sont enfermés dans un tuyau de plomb.
- Or, il arrivait que l’enveloppe de plomb se perçait par endroits; l’humidité ou même l’eau pénétraient alors dans le câble, diminuant le pouvoir isolant du papier. D’où des réparations difficiles. M. E. Jacquin eut alors l’idée d’entourer les conducteurs de papier non serré, en assurant le bon isolement par de l’air sec envoyé sous pression dans le tube de plomb.
- Les câbles ainsi constitués ne craignent plus l’humidité, celle-ci étant, éliminée constamment par la circulation d’air sec. L’inondation même ne peut provoquer
- de dégâts sérieux; si l’eau a pu atteindre en quelque endroit les conducteurs, le câble se répare de lui-même après un certain nombre d’heures de circulation d’air sec.
- A Paris, on emploie à cet usage l’air de la Société Parisienne de l’air comprimé, desséché par passage sur du chlorure de calcium.
- En province, où l’on ne dispose pas de canalisations d’air comprimé, les câbles sous papier, si avantageux à tant d’égards, entraînent des sujétions coûteuses; il faut installer des pompes spéciales, dont l’établissement, l’entretien et la manipulation coûtent fort cher.
- L’Administration des P. T. T. s’est donc préoccupée d’utiliser de façon moins onéreuse les avantages du câble sous papier. Elle y est parvenue en remplaçant l’air par un gaz facilement liquéfiable et que, un peu partout, l’on se procure aisément en bonbonnes : l’acide carbonique.
- Ce gaz présente même, outre son prix peu élevé, des avantages intrinsèques : plus lourd que l’air, il se maintient mieux dans le câble; en outre, il y crée une atmosphère inoxydante, qui augmente la durée du câble et améliore les conditions de sécurité.
- Les premiers essais effectués à Nancy en 1910 furent très satisfaisants; l’appareil employé est en principe très simple : un récipient à acide carbonique et un détendeur précédé d’un serpentin réchauffeur; cet organe a été adjoint afin d’éviter la neige carbonique, effet d’une détente de trop grande étendue, qui obstruerait les conduits. L’ensemble de l’appareil (récipient compris) ne pèse pas plus de 50 à 55 kilogrammes.
- LE « DRY-FARMING » ET LA CONQUÊTE DES DÉSERTS
- « L’homme, par son intelligence, dompte les lois de la nature, lui impose sa volonté,, et en acquiert de la joie. »
- Cette phrase, d’allure biblique, est la « finale » du meilleur ouvrage sur le dry-farming ('). Elle ne saurait étonner, puisque celui-ci a été sinon inventé
- — c’est une chose aussi vieille que l’agriculture — du moins relancé à travers le monde par les Mormons, la célèbre secte religieuse de l’Amérique du Nord, reléguée dans les déserts de l’Utah et ne pouvant compter pour vivre quet sur l’agriculture. Ce qui se cache derrière ce mot, d’un anglais un peu barbare, peut-il justifier un tel enthousiasme ?
- Dry-farming et agriculture. — Le dry-farming
- — d’après l’étymologie : culture sèche, et, en réalité : culture en terrain sec ou aride (2) — est une méthode agricole qui se propose de résoudre le problème suivant : produire des récoltes rémunératrices dans des régions qui reçoivent annuellement, du fait des pluies, moins de 50 centimètres d’eau. L’tr-
- 1. J. A. ’VYidtsoe. Le Dry-farming, Paris, librairie agricole, de la maison rustique, 1912. Ce livre est un « manuel pratique » de dry-farming, et fait de main de maître. Nous lui devons beaucoup, quoique, naturellement, n’écrivant pas pour des agriculteurs, notre point de vue soit différent du sien.
- 2. Au point de vue du dry-farming, l'aridité d’un terrain
- rigation, qui résoud depuis longtemps le même problème dans de nombreuses régions, ne doit pas être confondue avec le dry-farming. En effet, sa pratique n’est pas toujours possible, soit à cause du trop grand éloignement de l’eau, soit à cause du montant trop élevé des frais d’installations. Le dry-farming s’applique, au contraire, — ou prétend s’appliquer, — lti où l’irrigation est impossible : il se donne, en un mot, comme la solution générale du problème dont celle-ci n’est qu’une solution particulière.
- Cette solution ne suppose pas une méthode agricole autonome et originale. Elle admet, et s’y soumet, les principes fondamentaux de l’agriculture, vrais en tous temps et dans tous pays, mais elle les adapte à des conditions que l’agriculture, jusqu’ici, n’avait pas eu à envisager ; celle-ci, en effet, sous sa forme qu’on pourrait appeler « classique », s’est développée seulement dans les régions humides de la planète. L’importance du dry-farming est donc avant tout d’ordre économique — et dans ce sens elle est d’ail-
- est definie par la hauteur de pluie qu’il reçoit annuellement 1° terrains arides ... : moins de 25 cm.
- 2° terrains semi-arides. : de 25 à 50 —
- 5° terrains sub-humides : de 50 à 75 —
- 4° terrains humides . . : au-dessus de'75 —
- 1 et 2, et surtout 2, sont des terrains de dry-farming, que l’on désigne globalement par le mot aride.
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- LE « DRY-FARM1NG » ET LA CONQUÊTE DES DÉSERTS —’ 7
- leurs considérable, puisque l’ensemble des régions auxquelles il peut être applicable n’est pas moindre que les trois quarts des terres émergées (*) — et ce n’est que secondairement, par une sorte de choc en retour, qu’il peut profiter à la science agricole générale, en la portant à préciser ses méthodes.
- Quant à la nature de l’adaptation que doit réaliser le dry-l'arming, elle s’indique par l’antithèse suivante :
- Dans les régions humides, le problème capital de l’agriculture est la conservation de la fertilité du sol qui est alors, par nature, assez faible ;
- Dans les régions arides, c’est la conservation et l’utilisation de l’eau, peu abondante, tandis qu’au
- développement de tout végétal. L’eau que peuvent fournir les terres arides est-elle en quantité suffisante, non seulement pour que la vie végétale y soit possible, mais encore pour que la culture soit rémunératrice?
- On a fait de nombreuses expériences pour mesurer la quantité d’eau nécessaire à l’obtention d’un kilogramme de matière végétale sèche. Leurs résultats varient à la fois suivant les plantes considérées, et, pour une même plante, suivant les conditions de sol, de température, d’humidité, etc. Ainsi, dans une | région humide, comme le Wisconsin ou l’Allemagne, i il faudra, pour obtenir un kilogramme de matière | sèche, 271 litres d’eau s’il s’agit du maïs, et 477
- contraire la fertilité naturelle est en général assez grande.
- Fondement théorique du dry-farming.— Il n’est pas évident a priori que le dry-farming soit possible. Une certaine quantité d’eau est nécessaire au
- 1. Répartition des chutes do pluie annuelles sur les terres du globe (voir la carte ci-jointe).
- Moins de. . . 25 cm. .... 25,5 pour 100 — dix tonneaux de 100 litres pour obtenir une
- — 25 - 50 cm. 50 . —
- — 50-100 cm. 20 — 1. Chiffres dû livre de Widtsoe :
- — 100-150 cm. 11 — WISCONSIN DTA H
- — 150-200 cm. 9 — — —
- — 200-300 cm. 4 — pour 1 kg. eau. eau.
- — 500-400 cm. 0,5 — Avoine . 385 kg »
- Plus de. . . 400 cm. 0,5 — Orge . 464 — »
- Maïs . 271 — 589 kg
- Il y a ainsi 55 p. 100 des terres émergées qui relèvent du Pois . • 477 — 1118 —
- dry-farming. En tenant compte des conditions saisonnières de Trèfle . 576 — »
- la chute des pluies, on peut estimer, en outre, à 20 p. 100 le Pommes de terre. . 385 — »
- total des terres qui quoique recevant plus de 50 cm d’eau Blé. ...... » 1048 —
- doivent pratiquement être considérées comme arides. Betteraves. . . . . » 630 —
- s’il s’agit du pois ; tandis que pour les mêmes végétaux, il faudra dans une région aride, comme l’Utali, 589litres (maïs) et 1148 (pois) Q). Le rapport entre l’eau nécessaire en terrain humide et celle nécessaire en terrain aride est ainsi environ du simple au double. Dans un cas particulier, comme celui du blé, les expériences de l’Utah montrent qu’il faut 1048 litres d’eau pour obtenir 4 kilogramme de blé
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- LE « DRY-FARM1NG » ET LA CONQUÊTE DES DÉSERTS r
- 8
- teille d’un litre. En réalité, ce chiffre est exagéré et s’applique à des conditions de culture supposées détestables. En les supposant simplement ordinaires, on peut estimer en moyenne à. 750 litres la quantité d’eau qui, en terrain aride, fournirait i kilogramme de blé. D’autre part, dans 1 kilogramme de blé, matière sèche, il y a lieu d’éliminer la paille qui pèse environ moitié : il faut ainsi pour obtenir 1 kilogramme de grains de blé (matière utile), ,1500litres d’eau. Ces données admises, il est facile de calculer que dans un terrain recevant par an 50 centimètres d’eau, si celle-ci est tout entière utilisée, on obtiendrait 24 hectolitres dé blé à l’hectare. Comme cette utilisation totale de l’eau est d’ailleurs chimérique, on supposera qu’elle est réduite à moitié et l’on aura ainsi un rendement de 24 hectolitres de blé par hectare pour deux ans : c’est une récolte rémunératrice. Des calculs analogues permettraient de déterminer à quelles conditions minima de pluie d’autres cultures sont possibles. Leur résultat général est la possibilité théorique du dry-farming, dans un nombre ne cas'assez élevé.
- Pratique du dry-farming. — Le problème fondamental du dry-farming est donc d’emmagasiner les précipitations d’eau dans le sol avec le maximum d’efficacité. Il faut les emmagasiner dans le sol et non pas, par exemple, dans des réservoirs superficiels, pour deux raisons :
- 1° C’est par les racines que se fait toute l’absorption d’eau de la plante ;
- 2° C’est dans le sol que la déperdition naturelle de l’eau s’effectue avec le moins d’intensité, à condition de ne pas lui permettre de s’enfoncer jusqu’au niveau hydrostatique.
- Or, l’eau de pluie se perd — pour la culture — de trois façons :
- Une partie ne reste pas sur place : c’est l’eau de ruissellement ;
- Une partie pénètre dans le sol, reste près de la surface et s’évapore directement dans l’air;
- Une partie s’enfonce profondément et rejoint le niveau hydrostatique.
- Par suite même du peu d’abondance des chutes d’eau, cette dernière cause de perte est insignifiante dans les régions arides : fil n’y a pas à s’en occuper.
- La perte due au ruissellement est plus considérable, mais elle est facile à entraver dans une forte mesure : il est aisé, en effet; de mettre obstacle à l’écoulement de l’eau. Le fait seul de la culture y suffit en général là où elle existe ; lorsque, la saison des pluies coïncide avec les labours, des sillons tracés perpendiculairement à la ligne de pente du terrain remplissent le même office, en formant toute une série de réservoirs horizontaux. !
- L’évaporation superficielle est la cause de perte d’eau de beaucoup la plus importante en terrain aride. Elle y atteint une intensité telle qu’une région de ce type pourrait être définie comme celle où, dans les conditions naturelles, il s’évapore d’une surface d’eau libre plusieurs. fois autant d’eau qu’il
- en tombe sous forme de pluie. Dans le Wyoming, cette évaporation atteint sept fois la hauteur de pluie; et ce coefficient s’élève parfois jusqu’à 15, 19 et même 55,2, comme dans l’Àrizona où, pour une chute de'pluie dé 72 millimètres, l’évaporation d’une surface d’eau libre est de 2 m. 50.
- Le meilleur remède contre ce désastreux phénomène se présente d’une façon assez paradoxale : il consiste, en effet, à l’exagérer, mais pendant un temps aussi bref que possible, de manière, à dessécher presque complètement la surface du sol ; celle-ci forme alors une « croûte » sèche, un « écran )) qui sépare le sol sous-jacent encore plein d’eau de l’air situé au-dessus : c’est une sorte de « couche de rupture » qui, pareille à la paroi étanche d’un vase, s’oppose au jeu normal de la capillarité ascendante. Dans quelques régions incultes, chaudes, lumineuses, cet écran se forme naturellement. Quand les pluies tombent en période de non culture, on active son apparition par le labour, qui met la terre superficielle en contact intime avec l’air. Ou bien on établit sur le sol en jachère une culture toute de surface, à racines très peu profondes qui, par le mécanisme intense de l’absorption et de la transpiration des plantes, dessèche brusquement cette surface et laisse intacte l’humidité plus profonde. Enfin, là où la chaleur n’est pas suffisante pour obtenir cette évaporation brève et intense, on forme quand même l’écran, mais par un moyen tout opposé, en tenant le sol à l’ombre ou en le couvrant de paille et de chaume : la couche de rupture est alors une surface sursaturée au lieu d’être une surface sèche.
- Lorsque le dry-farming a réussi cet emmagasine-ment de l’eau dans la couche sub-superficielle du sol, qui est son premier devoir, et qui permet l’établissement de la culture, il se heurte à un nouvel obstacle, qui est la transpiration des plantes. Ce phénomène, qui est constant en tout pays, et nécessaire à la physiologie végétale, est violemment exagéré dans les régions arides. Si l’on n’y mettait bon ordre, il aurait vite fait de gaspiller en un clin d’œil, pour ainsi dire de « brûler », les réserves d’eau qui doivent suffire à toute la durée de. la culture, et il épuiserait en même temps la richesse.du sol. On y obvie en maintenant le sol dans un état de fertilité. aussi grand que possible, en se basant sur ce fait que l’absorption de l’eau, et par suite la transpiration, est d’autant plus lente que celle-ci est plus chargée de substances nutritives : ce que l’on.obtient par des labours fréquents et profonds, et par la pratique des cultures en jachère et des cultures rotatoires. Dans une région comme l’Utah, dont le sol est d’un limon sableux, on est arrivé ainsi à faire tomber la transpiration, pour la production d’un kilogramme de matière sèche (maïs) de 605 à 252 kilogrammes.
- Ce cas de la transpiration montre combien le dry-farming reste dans les conditions générales de l’agriculture, puisque le souci de la conservation de . la fertilité, du sol — cependant riche naturellement —
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- LE « DRY-FARMING » ET LA CONQUÊTE DES DÉSERTS 9
- s’impose à lui comme à l’agriculture des pays humides. Toute la différence, comme nous l’avons dit plus haut, est dans l’ordre des préoccupations ; tandis qu’en pays humide la fertilité vient d’abord, comme préoccupation, elle vient après en pays aride —mais elle ne s’impose pas moins. C’est elle qui, une fois résolu le problème de l’eau, impose, en définitive, choix des
- coites, la détermination de leur ordre d’emploi, alterné avec la jachère cultivée, sur un même terrain, et le détail des pratiques du labourage et de l’ensemencement.
- 1 mportance et avenir du dry-farming.
- — Il est certain que la culture des terrains arides ou semi-arides est une très vieille chose. De fait, c’était la condition de la plupart des vieilles et durables civilisations — l’Europe exceptée — qui, comme la Chine, la Palestine, l’Egypte, le Mexique, le Pérou, avaient la vie agricole comme premier fondement de leur richesse. Depuis, la plupart de ces territoires sont retombés à leur aridité primitive, et la science agriculture s’est formée dans des régions humides. C’est seulement de nos jours que des nécessités d’ordre économique ont contraint de soumettre de nouveau à la culture des terrains qu’elle avait pour longtemps abandonnés. L’innova-
- tion du dry-farming ne consiste-t-elle donc qu’à avoir baptisé d’un nom nouveau une pratique très ancienne ?
- Il n’est pas défendu de l’admettre. Mais il faut prendre garde que ce baptême : 1° coïncide avec un mouvement d’extension tout à fait nouveau du domaine agricole; 2° qu’il a en lui-même une profonde signification, celle du passage d’une pratique tellement empirique et inconsciente qu’elle n’a pas besoin d’être nommée, à une activité consciente, et, suivant une règle générale, marquant cette conscience par un nom nouveau et particulier. De ce point de vue, le dry-farming, qui n’est, et on vient de le voir, ni une véritable ni une grande innovation dans la vie agricole, a une valeur historique tout à fait considérable. Il est et un peu le résultat, et un peu le parallèle du vaste mouvement de civilisation qui, depuis quelques siècles, a porté l’homme
- européen à la mise en exploitation des richesses industrielles, minérales et végétales, que la nature fournit spontanément sur tous les points de la planète. Son rôle propre est l’utilisation, la reconquête volontaire et artificielle, de ces immenses territoires désertiques laissés jusqu’ici en friche par une humanité trop faible et trop peu audacieuse.
- Marcel Blot.
- Fig. 2. — Ce qu’il faut d’eau pour obtenir un kilogramme de grains de blé : en terrain aride : io tonneaux de ioo litres pour une bouteille d’un litre.
- Fig. 3. — Comment on détermine la quantité d’eau nécessaire à la croissance des plantes on fait la culture dans des pots contenant une quantité de terre déterminée, et en pesant à chaque fois la quap-tité d’eau qu’on juge nécessaire d’y verser; on pèse d’autre part les pots à intervalles réguliers {de 3 à 8 jours) pour mesurer la perte d’eau; enfin, à la récolte, on pèse la matière sèche obtenue.
- [D’après Widlsoe.)
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- ÉTUDE DE LA DÉFORMATION RÉGULIÈRE DES MÉTAUX
- L’étude de la distribution des déformations subies par les métaux soumis à certains efforts a été entreprise par M. L. Hartmann, qui a communiqué à l’Académie des Sciences les intéressants résultats de ses expériences.
- Il a étudié particulièrement les déformations d’un tube de laiton de 0,06 cm de diamètre et de 0,07 cm de hauteur, l’épaisseur du laiton étant de 0,00.1 mm.
- Afin de mieux se rendre compte des phénomènes, fauteur a pensé qu’il serait intéressant d’en suivre les différentes phases au moyen du cinématographe, et, avec l’aide de M. Gaumont, qui est toujours prêt à donner son concours aux applications scientifiques de la photographie, il a obtenu un film très intéressant, dont nous reproduisons un fragment ci-contre (fig. 1). La projection sur l’écran est très instructive ; on suit parfaitement le travail qui se produit dans le métal étudié. Cette projection peut d’ailleurs être faite aussi lentement qu’on le désire, et on peut alors se rendre plus facilement compte de la distribution des déformations à mesure qu’elles se produisent. On peut également se livrer sur le film même à des observations et à des mesures qui permettent de suivre la progression des déformations avec une facilité et une précision impossibles à obtenir par l’observation directe.
- Le tube étant placé debout entre les deux plateaux de la presse hydraulique, on suivait la progression de la pression au moyen d’un indicateur qui était photographié au même moment. On voit le cadran et l’aiguille de cet appareil en haut de chaque image, et, à la projection sur l’écran, on constate qu’au moment où la déformation se produit, c’est-à-dire quand le métal cède à la pression, l’aiguille fait un saut en arrière. Une autre échelle placée sur le côté permet de mesurer en millimètres à tout instant la hauteur du tube et, par siffle, l’importance de l’aplatissement. On
- constate que les plis ne se forment pas simultanément sur toute la hauteur du cylindre. Le plus généralement, on distingue d’abord sur toute la hauteur des bourrelets circulaires n’ayant que peu de relief ; la déformation se complète ensuite dans les deux bourrelets extrêmes, dont le diamètre croît progressivement avec la pression. Enfin, tandis que .l’un des bourrelets demeure stationnaire, l’autre s’accentue et prend une forme polygonale dont la netteté augmente peu à peu jusqu’à l’aplatissement, complet de l’assise correspondante (fig. 5 et 4). Dans chaque assise les segments sont séparés par des contreforts équidistants, parallèles à l’axe, et la section droite; médiane donne intérieurement une figure constituée par quatre côtés ayant à peu près le même tracé; ces côtés sont rectilignes en leur milieu, et ils se terminent à leurs deux extrémités par une partie légèrement arrondie. Les contreforts d’une assise sont en regard du milieu des côtés des assises immédiatement voisines. La projection des plissements successifs sur un plan normal à l’axe forme, dans ces conditions, un octogone régulier. Suivant les dimensions des cylindres, la nature du métal et la préparation des surfaces d’appui, les côtés de la section droite médiane de chaque assise de plis sont au nombre de deux, trois, quatre, etc. Les plis initiaux ont parfois une répartition hélicoïdale.
- Si l’on prend un cylindre creux emboîté sur un mandrin et qu’on le comprime dans le sens de l’axe, on le voit se déformer suivant des plissements circulaires équidistants, dont le nombre est fonction du diamètre du cylindre, de l’épaisseur et de la nature du métal (fig. 5).
- Quand on comprime dans le sens de sa longueur un tube à section carrée, il se produit sur les faces parallèles des saillants et des rentrants qui se succèdent à
- Fig. i. — Différentes phases de la déformation
- d'un tube métallique soumis à la compression.
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- INFLUENCE DE LA LUMIÈRE SUR LES ONDES ÉLECTRIQUES = H
- intervalles égaux, disposés en regard les uns des I formés sont également espacés, et leur nombre dépend autres sur les deux faces et correspondant respec- | pour chaque métal des dimensions de l’hémisphère.
- Étude sur des images agrandies, des différentes phases de ta déformation.
- tivement aux rentrants et aux saillants des autres faces (fig. 6).
- La section droite médiane de chacun de ces plissements est, par suite, un rectangle à sommets arrondis ; les rectangles de deux assises contiguës se •
- projettent sur un plan normal à l’axe en découpant entre eux un carré.
- On a aussi par ce procédé étudié la déformation d’hémisphères en laiton reposant sur le plateau inférieur de la presse par le grand cercle qui lui sert de base. On constate que la déformation commence par le sommet de l’hémisphère qui s’appuie d’abord sur le plan de contact et se creuse ensuite en dessous de ce plan en conservant la forme d’un solide de révolution. Mais, par la suite, le métal se plisse suivant des plans diamétraux en continuant de s’éloigner de la surface qui détermine l’aplatissement. Les plis ainsi
- On observe des phénomènes du même ordre quand l’hémisphère est attaqué avec des poinçons de formes variées.
- D’ailleurs, dans toutes les expériences de ce genre, on constate que les plissements sont indépendants, comme forme et comme nombre, de la loi de croissance de l’effort; en particulier le choc, quelle qu’en soit la modalité, donne, pour des dimensions égales de la hauteur, les mêmes résultats que la pression lente. G. Chauiakès.
- Fig. 5. — Déformation d’un tube emboîté sur un mandrin.
- INFLUENCE DE LA LUMIÈRE
- SUR LA PROPAGATION DES ONDES ÉLECTRIQUES
- Expériences faites à Saumur, à Poitiers et à Saint-Benoît, pendant l’éclipse de Soleil
- du 17 avril 1912.
- Grâce à l’amabilité de M. le commandant Ferrie, j’ai appris, vers le milieu de mars, que le poste radiotélé-graphique de la tour Eiffel devait effectuer des émissions d’ondes électriques destinées à étudier l’influence de la lumière sur la propagation des ondes électriques, à l’occasion de l’éclipse de soleil du 17 avril 1912. Ces émissions ont été faites pendant une période préparatoire, destinée aux essais des méthodes, du 25 mars au 5 avril.
- Les émissions d’ondes du jeudi 4 avril [émission de
- dix secondes de durée toutes les dix secondes) furent faites pendant deux minutes toutes les deux heures de six heures du matin à minuit. Des émissions semblables ont été envoyées par la tour les 16 et 18 avril, veille et lendemain de l’éclipse, à 10" 40 du matin et le jour de l’éclipse (17 avril) de 8h40 à 10" 40 aux heures suivantes : 8"40, 10h40, 11", 11M5, 11"50, Uh45, 11"50, 11"55, 12h, 12h5, 12"10, 12"15, 12"20, 12h25, 12il30,12>'35, j2"40, 15", 15M5, 13"30, 15"45, 14" et 14"40.
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- Antenne Self
- INFLUENCE DE LA LUMIÈRE SUR LES ONDES ÉLECTRIQUES
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- Capacité
- d'accord
- Ces émissions, qui ont servi aux mesures le jour de l’éclipse, furent effectuées également par envoi OOOOOQO d’ondes pendant dix secondes suivies de dix secondes de repos, cela pendant deux minutes. '^AAAAAAJ' Particulièrement bien outillé pour la mesure des
- réceptions d’ondes électriques et habitué dès longtemps à ces mesures, puisque je fus un des premiers à répéter en France les expériences de Hertz, et que naguère j’ai effectué les premiers essais de télégraphie sans fil (octobre à décembre 1894 : réception au téléphone d’ondes électriques rythmées envoyées à travers 4 murs à 25 mètres de distance dans les caves de la Faculté des Sciences de Bordeaux (4), je décidai de mettre à profit la proximité de mon laboratoire et de la bande probable de totalité de l’éclipse pour effectuer tout un ensemble de mesures.
- Ce sont les résultats de ces mesures que je vais exposer aux lecteurs de La Nature.
- Les postes de réception furent :
- 1° Mauroc (Université de Poitiers) à Saint-Benoît (Vienne) où j’ai installé depuis près de deux ans une antenne de 22 mètres de hauteur et de 148 m. 50 de longueur, qui sert aux observations, à l’enregistrement et à la prévision des orages (2).
- 2° Poitiers (Faculté des Sciences) où depuis 1907 j’ai disposé une antenne de 23 m. 50 de hauteur et de 120 mètres de longueur.
- 3° Enfin Saumur (Maine-et-Loire) où, grâce à l’aimable accueil que j’ai reçu de M. le Dr Peton,
- Terre
- Galv.
- ordinaire\
- 4
- Galv.
- balistiqué
- sGalv. 0^2 UommurP~3y P'} Balist
- Fiche de court-circuit du T
- Court-circuiter
- Fig. i. — Schéma du dispositif d’étude de l’influence de la lumière sur la propagation des ondes électriques (Saumur, Saint-Benoit, Poitiers).
- Passage du cristal- à l’électrolytique le cristal par le couvercle c. Enlever /; enlever le pont P; établir le pont a. Faire les opérations en sens inverse pour reprendre le cristal. La fiche f" étant
- (en \)
- enlevée et le pont de ty étant jen ^ la réception des ondes écoutée au téléphone T fait dévier le galvanomètre jj cadre^j^'!' m®me P01ll> m's en 3, supprime les galvanomètres et permet d’appliquer la méthode du téléphone shunté.
- maire, j’ai pu installer au château une antenne de fortune mesurant 27 m. 50 de hauteur et 90 mètres de longueur.
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- Epoques
- Fig. 3. — Mesures du jour de l’Éclipse (17 avril 1912) faites à Poitiers, St-Benoît et Saumur. Émissions de 10 secondes toutes les 10 secondes aux époques indiquées en abscisses.
- Les (en trait plein) se rapportent aux \(g) lors de la l") émission courbes <en pointillé ) élongations de (((%>) — 2e) de 10 sec.
- Sensibilités : Saumur, (g) 1 division £l 0jxa,(K)35; St-Benoît, (g), 1 division £i 0(xa,00S9, (®), 1 division £L 0jxa,03; Poitiers, (g) 1 division £4 0[xa,002, ((S), 1 division £L 0[xa,0148.
- 14b 161
- Epoques
- Fig. 2. — Mesures du jeudi 4 avril 1912. — Emissions de 10 secondes toutes les 10 secondes, faites pendant 2 minutes toutes les 2 heures.
- T . 1 en trait plein | . ,,
- La courbe jenpointjllé j se rapporte aux élongations
- de 6 ^ C6S ®m‘ss*ons de 10 secondes.
- Sensibilités : (g), 1 division £i 0|x«,002,
- ($), 1 division n. 0|xk,0148,
- (p.a = microampère).
- Chacun de ces trois postes a été muni d’un dispositif, dont le schéma est donné par la figure 1, et qui permet aisément, par la seule manœuvre des ponts a et p, de substituer en un instant à la réception faite au moyen d’un détecteur d’ondes électriques à cristal (fragments de galène sur la surface duquel appuie un mince fil de platine), la réception' faite au moyen d’un détecteur électrolytique d’ondes électriques. — En employant le détecteur à cristal, on pouvait également, en moins d’une seconde, par la manœuvre d’un pont placé en ty, soit en 1, soit en 2, soit en 3, intercaler dans le circuit du récepteur téléphonique,
- l.-Yoy. n° 1978, du 22 avril 1911 : Curieux effets de la foudre.— 2. Voy. n° du 1er mai 1909: La prévision des orages.
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- INFLUENCE DE LA LUMIERE SUR LES ONDES ELECTRIQUES ...:.- 13
- dont est muni tout dispositif de ce ger nomètre balistique (pont 1), soit un galvanomètre ordinaire extra-sensible (pont 2), soit enfin shunter ledit téléphone par une boîte de résistance R h.
- On pouvait donc aisément mesurer l’énergie reçue par le poste, soit en employant la méthode du téléphone shunté, avec le détecteur d’ondes à cristal, ou bien avec le détecteur électrolytique, soit en relevant les impulsions données à l’aiguille du galvanomètre ordinaire (g) ou balistique ((R), en même temps qu’on écoutait au téléphone les émissions dont l’arrivée déviait l’équipage galvanométrique. Cette précaution fut très utile. Elle permit, en effet, de faire aisément et à coup sûr le départ entre les impulsions reçues par les galvanomètres et qui devaient être attribuées à l’énergie venant seulement de la tour Eiffel et les impulsions qui, simultanément reçues par l’antenne, provenaient de nuages voisins.
- Au cours des mesures définitives, la méthode du téléphone shunté fut définitivement écartée comme n’étant pas suffisamment précise et comme n’offrant pas de sécurité. Il nous parut impossible, à mes collaborateurs et à moi-même, de déterminer avec exactitude les conditions pour lesquelles l’oreille cesse d’entendre les émissions.
- Les courbes des figures 2 et 3 résument les mesures faites à Saint-Benoît, à Poitiers et à Saumur lors de l’éclipse.
- La figure 2 est une courbe résumant les mesures qui furent faites à Poitiers le jeudi 4 avril 1912, de 6 heures du matin à minuit. La courbe en traits continus se rapporte aux élongations du galvanomètre ordinaire (g). Ces élongations étant pour chaque époque celle due à la première émission de 10 secondes faite au cours des 2 minutes, l’équipage galvanométrique partant du zéro. La courbe en traits discontinus se rapporte aux élongations du galvanomètre balistique (CB), ces dimensions étant pour chaque époque celle due à la dernière émission de 10 secondes faite par la tour Eiffel au cours des 2 minutes toutes les deux heures.
- Ces deux courbes indiquent d’une manière bien nette l’influence de la lumière du jour sur la propagation des ondes électriques. — Il y a lieu de noter, ^en effet, que, pendant toute cette journée du 4 avril, le temps fut très beau et le ciel presque sans nuages.
- La première courbe (g) donne midi comme minimum, c’est-à-dire comme époque de la plus faible énergie reçue
- i, soit un galva | à l’antenne de
- Fig. 4. — Divers aspecls présentés par le croissant solaire lors de l’éclipse de soleil du iy avril /g/2. Observation faite à Saumur {cour du Château0 par Mlle Peton au voisinage de la phase maximum. L’éclipse fut cylindrique. A midi / le croissant visible passa brusquement du bord Ouest vers le bort Est comme par un mouvement de déclic.
- (a) nll56mios; (b) iih5fn5os; (c) midi 4; (d) midi i3m20s;
- (e) midi 2im5os.
- Poitiers. L’époque du] maximum est minuit. L’élongation relevée à minuit (117) est plus que double (environ 2 fois et demie) de celle relevée à midi (46).
- — La seconde courbe (CB) donne 16 h. —18 h. comme époque du minimum avec 25 comme élongation et minuit encore pour époque du maximum avec une élongation (53) qui est aussi plus que double de la première.
- Les autres émissions faites par la tour Eiffel au cours des 2 minutes ont donné lieu à des élongations qui ont été mesurées au galvanomètre ordinaire (g), que nous donnerons ailleurs dans un mémoire plus détaillé.
- La figure 3 résume toutes les mesures qui furent faites simultanément aux trois postes Saint-Benoît, Poitiers et Saumur le jour de l’éclipse. — Les courbes en traits continus se rapportent aux mesures faites au galvanomètre ordinaire (g) et ont trait à la première émission d’ondes ; les courbes en traits discontinus concernent les mesures faites au galvanomètre balistique ((B) en utilisant la dernière émission d’ondes.
- Pour Saumur, les mesures n’ont été faites qu’au galvanomètre ordinaire (_§•).
- La comparaison des trois groupes de courbes de la figure 3 (jour de l’éclipse) et des courbes de la figure 2 (jeudi 4 avril) met en évidence d’une manière indéniable l’influence très nette de l’éclipse sur la propagation des ondes.
- A Poitiers, l’énergie reçue qui diminuait depuis 8 h. 40 reste constante de 10 h. 40 à 11 h. 15, puis on constate une ascension rapide et notable de la courbe, aussi bien de celle relative aux élongations du galvanomètre ordinaire (g) que de celle relative au galvanomètre balistique ((B).
- Le maximum de l’éclipse à Poitiers et à Saint-Benoît (Saint-Benoît n’est distant de Poitiers que de 4 kilomètres environ) a été observé à midi 6 minutes. L’éclipse y fut partielle.
- Or, la courbe (g) présente son maximum à midi 20 ; la courbe (CB) l’indique pour midi 35. Ces maxima sont très nets et très importants. L’élongation maxima marquée par la courbe (g) est de 48 alors que le minimum marqué est de 11. Pour la courbe ((B), maximum, 26,5; minimum, 9,5.
- Par l’effet de l’éclipse, les élongations des galvanomètres, sous l’influence des ondes émises par la tour Eiffel, ont donc plus que quadruplé pour (g) et presque triplé pour ((B).
- A Saint-Benoît-Mauroc, l’effet est également très net, l’élongation observée passe de 41 à 10 h. 40 à 53 à midi 6. Au galvanomètre balistique ((B)
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- 14 = INFLUENCE DE LA LUMIÈRE SUR LES ONDES ÉLECTRIQUES
- de Saint-Benoît, l’effet est moins intense, mais cependant fort net : 21 à 10 h. 40; 29 à midi 20.
- La sensibilité des galvanomètres utilisés, de l’ordre de un centième de microampère par division différait d’un instrument à l’autre. Cette sensibilité est indicpiée en marge des courbes.
- A Saumur, le maximum de l’éclipse a été observé avec beaucoup de soin de la terrasse même du château par M. Rivault, instituteur, et par Mlle Peton, licenciée ès lettres, ces deux observateurs étant munis de montres à secondes réglées par l’envoi des signaux de l’heure de la tour Eiffel. L’éclipse observée ne fut ni totale ni annulaire, nous dirons qu’elle fut cylindrique, la quasi égalité des diamètres apparents de la lune et du soleil fit que, à midi 1 minute, le fuseau visible du soleil disparut brusquement du bord Est et réapparut vers le bord Ouest comme par un mouvement de déclic qui arracha une exclamation d’étonnement à tous les spectateurs attentifs au phénomène. Ce fait ne me paraît devoir s’expliquer que par l’égalité des diamètres apparents des deux astres en éclipse, soleil et lune.
- La courbe relative à Saumur (fig. 3, courbe ce') indique que le maximum d’énergie reçue coïncide, à quelques minutes près, avec le maximum d’obscurité. On
- le bas et coupé à angle droit vers le haut. Vers 11 h. 45 un très important vol de corbeaux, au nombre de près d’une soixantaine, fut observé. Par contre, on ne vit pas sortir une chouette que l’on sait gîter au voisinage. Aucune chauve-souris ne fut remarquée.
- A 11 h. 57 m. 50 s., le croissant solaire affectait la forme de la figure 4, b ; à ce moment une très légère et d’ailleurs fugace protubérance fut aperçue à l’extrémité supérieure du croissant.
- C’est à midi 1 minute que brusquement le mouvement, comparable à un mouvement de déclic, que nous signalons plus haut, se produisit. A midi 4, le croissant visible qui occupait alors le bord Est du soleil avait la forme de la figure 4, c. A midi 13 m. 20 s., le croissant s’agrandissant présentait la forme figurée en 4, d. Enfin à midi 21 m. 50 s., on constatait une forme, donnée par la figurent, e,^inverse de celle relevée à 11 h. 56 m. 10 s. (fig. 4, a), la partie demeurée effilée de la corne solaire étant alors placée vers le haut.
- 2° Images du soleil à travers la fente d’un toit. — La figure 5 donne quatre aspects successifs, relevés sur place, de l’image du soleil à travers la fente d’un toit. Jusqu’à midi 50 environ, les images furent nettes et sans pénombre. A midi 59 m. 22 s., l’image se garnit
- Fig. 5. — Images successives du soleil se profilant sur le
- sol à travers la feule d’un toit, vers la fin de l’éclipse.
- relève au seul galvanomètre (g), qui fut employé à Saumur, une élongation de 5,5 à 10 h. 40 et de 17 à midi 15, c’est-à-dire une élongation trois fois plus notable au moment du maximum de l’éclipse qu’avant le commencement du phénomène astronomique.
- Les courbes relatives à Poitiers et à Saint-Benoît, tant celle ad relevée avec le galvanomètre ((B) que celle AA' relevée avec le galvanomètre (g"),indiquent un maximum d’énergie reçue situé à peu près 30 minutes en retard sur le maximum de clarté. Doit-on reporter ce retard à un effet d’ionisation de l’air? Il serait, me semble-t-il, désirable qu’on eût fait, si possible, concurremment à ces mesures des déterminations susceptibles de renseigner sur l’ionisation de l’air pendant l’éclipse.
- Nous signalerons encore quelques observations faites dans la cour du château de Saumur pendant la "durée de l’éclipse.
- 1° Forme du croissant solaire. — A Tl h. 56 m. 10 s., il ne restait plus de visible du soleil que le mince croissant que représente la figure 4, a. Ce croissant qui occupait le bord Ouest du soleil était terminé en pointe vers-
- d’une pénombre, bien que la trace du croissant déterminé par l’interposition de la lune continuât à se mar-quôr nettement.
- Les relevés en pointillé permettent de se rendre compte de la rapidité avec laquelle l’image ainsi produite se déplaçait.
- En terminant ce compte rendu, je tiens à remercier M. le Dr Peton, maire de Saumur, et M. Ravmondeau, directeur de la Société d’électricité à Saumur, grâce au dévoué concours desquels l’installation d’une antenne de réception des ondes électriques au château de Saumur a été rendue possible. Je remercie également mes dévoués collaborateurs, M. Jupeau, professeur au lycée de Poitiers, agrégé de l’Université, qui a bien voulu se charger des mesures, fort pénibles, vu leur fréquence, faites au poste de Poitiers le jour de l’éclipse; Mlle Moutol, professeur de mathématiques au collège de Saumur, qui a effectué toutes les mesures préparatoires faites à Saumur depuis le T1' avril, et M. Blet, licencié ès-sciences, préparateur à la Faculté des sciences de Poitiers, qui a observé à Mauroc, du 25 mars au 18 avril. Albert Turvaik.
- Professeur à la Faculté des Sciences de Poitiers.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Le compte rendu de la séance de l’Académie des Sciences paraîtra dans le prochain numéro.
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- LES JARDINS ALPINS
- Après avoir été dénigrés pendant quelque temps, les jardins alpins semblent avoir, un peu partout, obtenu droit de cité, puisqu’ils atteignent aujourd’hui le chiffre de 29, dont 9 pour la France (1), 7 pour la Suisse, 7 pour l’Italie, 5 pour rÀllemagne; pour l’Autriche,
- 1 pour le Danemark; il n’en existe cependant aucun pour les autres nations européennes.
- Les jardins alpins poursuivent plusieurs buts intéressants. D’abord, comme tous les jardins botaniques, ils rassemblent en une étendue très petite un grand nombre d’espèces alpines — indigènes ou exotiques — dont la comparaison! est'intéressante pour le botaniste, .et la vue .agréable, pour n’importe quel touriste, les jardins, alpins ayant, en effet, un aspect tout particulier'en raison des rocaille.s dans lesquelles on doit faire pousser les plantes.
- Ensuite, ces jardins sauvent de la destruction les espèces que les alpinistes dévastent dans leurs ascensions et qui, sans eux, risqueraient de disparaître un jour complètement.
- Enfin, dans ces mêmes lièux, on peut se livrer tout à son aise à des expériences sur la biologie des plantes des hautes altitudes, où les conditions météorologiques sont si particulières, et à la comparer à celle des végétaux de la plaine. Parmi les botanistes qui ont le plus fait pour les jardins alpins, il faut citer par-
- i. Voici les localités et les altitudes des jardins alpins français : Champrousse (1850 m.) ; Ballon d’Alsace (1150 m.) ; Lautaret (2075 m.); Villard d'Arène (1600 m.); Pic-du-Midi (2850 m.); Aigoual (1255 à 1550 m.); Hohncck (1250 m.); Créte-clu-Maure (650 m.); Samoens (750 m.).
- ticulièrement M. Henri Corrcvon, qui en est le véritable père — aux nombreux enfants, — M. Flahault, qui cherche à diriger .'dans un sens scientifique les travaux exécutes .'dans les jardins des hautes altitudes, et le prince Roland Bonaparte qui a déjà présidé plusieurs congrès spécialement réservés à leur étude et qui en présidera sans doute encore bien d’autres, car la géographie botanique est une des sciences qu’il cultive avec le plus d’intérêt. Citons aussi M. Ivolas, qui a publié récemment une brochure énumérant tous les jardins alpins abandonnés (15) ou actuellement existants (29), brochure qui va nous permettre de dire quelques mots des principaux.
- Le , 20 juillet 1889 fut créé, dans le Valais, à Bourg-Saint-Pierre, le jardin, la Linnæa, créé par
- M. II. Correvon, avec l’appui de l’Association pour la protection des plantes. Il se trouve sur un monticule granitique d’environ 60 mètres de haut, à une altitude d’environ 1650 mètres. La surface (en est d’environ un hectare et demi. Elle est sillonnée de nombreux sentiers en zigzag, laissant entre eux des rocailles naturelles ou artificielles, des rochers qui surplombent et des terrains qui s’étagent les uns sur les autres d’une façon très pittoresque. Sur environ 2500 espèces qui ont été introduites à la Linnæa, environ 1500 de toutes les parties du globe et de toutes les altitudes y prospèrent très bien. La Linnæa est subventionnée par le gouvernement fédéral suisse, par l’Association pour la protection des plantes, par différentes sections du Club alpin et par celui qui,
- - Culture de piaules alpines sur rocailles (Jardin du Ponl-de-Nanl sur Bex).
- Jardin alpin de Pont-de-Nant sur Bex ( Vaud).
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- 16 ' ' ' =-~.- LES JARDINS ALPINS
- depuis peu, est le tsar des Bulgares, que l’on n’attendait pas à rencontrer dans cette affaire.
- Un autre jardin alpin, datant de la même époque, est établi à Pont-de-Nant (altitude : 1258 mètres), et porte le nom de Thomasia, en l’honneur d’une famille de botanistes vaudois, qui découvrirent de merveilleuses richesses dans les Alpes ret surtout dans la vallée d’Aoste. Il est établi sur un sol calcaire, et sa superficie est d’un hectare environ.
- Il est situé au confluent de deux torrents, le Nant et l’Avançon, au pied d’un contre-fort du Grand-Murevan se terminant de son côté par un pic de près de 200 m.
- Par son orientation, le jardin est à l’abri des vents du Nord, de l’Est et de l’Ouest; mais, par contre, il reçoit le froid courant qui descend du glacier des Martinets et qui lui donne une température correspondant à une altitude bien plus grande que la sienne. Il y a, de plus, surabondance d’eau et une grande humidité. Aussi, dans le but d’éviter les inconvénients qui résultent de pareilles conditions, on a dû construire de nombreuses ro-cailles très élevées, à pentes raides, et drainées de façon à faciliter le plus possible l’écoulement de l’eau. La Thomasia dépend de l’Université de Lausanne et est placée sous la direction de M. le professeur Wilezek.
- En 1896 a été créé le jardin du Laularet, actuellement dirigé par M. le professeur Mirande, de l’Université de Grenoble. Il est situé à une altitude de 2075 mètres, sur un terrain calcaire. On y cultive environ 12 000 espèces de diverses régions montagneuses du globe (Alpes, Pyrénées, Cévennes, Jura, Caucase, Himalaya, etc.). Les plantes y sont distri-
- buées d’après l’ordre géographique. Un laboratoire y est annexé.
- L’un des plus beaux jardins alpins est la Rambertia, qui se trouve aux Rochers de Nayc et est présidé par M. IL Correvon. Son.altitude est de 2J145 mètres; sa superficie est d’environ 6 hectares. Elle offre des
- expositions variées qui facilitent la culture des diverses espèces. On y trouve des pentes de verdure , des sommets exposés aux vents, des rochers naturels, des .. rocailles et même une caverne. On y a introduit, environ 800 espèces,'dont la plupart ont parfaitement réussi.
- Un autre très grand jardin alpin date de 1902 ; il a été fondé à l'Aigoual, dans les Cévennes, par M. Flahault. Sa superficie dépasse 7 hectares. On y cultive un très grand nombre : d’espèces herbacées et d’arbres, dont le nombre s’accroît chaque
- année. On y a planté près de 6000 jeunes arbres appartenant à 150 espèces environ. Le terrain étant granitique, convient essentiellement aux espèces calcifugcs. Cependant, grâce à quelques affleurements de calcaire, on peut y faire prospérer un certain nombre d’espèces cal-cicoles. Plusieurs hectares sont réservés à des expériences relatives à l’amélioration des pâturages.
- Citons enfin le plus beau, au point de vue esthétique, des jardins alpins : il est situé à Samoens, et a été créé par M. et M'ne Cognacq. Il n’a pas fallu moins de 250 ouvriers, travaillant pendant 5 ans, pour le mener à bien, et il a coûté environ un million de francs. 11 est regrettable qu’un jardin si beau et si riche (10000 espèces ! ) ne soit pas pourvu d’un laboratoire et réuni à une Université. IIexiu Coupin.
- Un ' coin de jardin alpin (Laularet).
- Jardin alpin du Laularet.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahuiie, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2037.
- 8 JUIN 1912.
- ANTINOÉ ET LA FIN DU MONDE ANTIQUE
- Pendant les derniers jours d’octobre, l’an 150 de notre ère, Hadrien, empereur de Rome, et qui passait pour le maître du monde, remontait le cours du Nil. Sur ia barque était son esclave favori Antinoüs, originaire de Bythinie, que les anciens ont appelé « le plus beau des hommes ». Le 50 octobre, à la
- du désert. — Dans la partie première de son voyage, Iladrien s’était ennuyé, aussi bien à Alexandrie, qui était une laide ville, qu’à Memphis, dont il avait trouvé les habitants bavards et vains : il voulut qu’Àntinopolis ne fût à la ressemblance d’aucune ville d’Egypte, il la-fit construire sur un plan grec, il la
- /
- Fig. i à 6.— Divers aspects des fouilles d’Antinoé. 1-2, le 3-4, le Temple égyptien de VOsiris-Antinoiis ; 5, valk fond du vestibule, porte d’accès du couloir; 6, vers le
- hauteur de ce qui est aujourd’hui Cheykh Àbédeli, à 500 kilomètres du Caire, Antinoüs se noya. L’Empereur étala une douleur à la dimension de l’Empire. Il fit d’Antinoiis un dieu. En Asie, il dressa sa statue. dans les villes romaines ; en Egypte, sur la rive même qui avait été témoin du drame, il fonda une. ville à sa mémoire : c'est cette Antinoé, que M. Gayet travaille depuis 17 ans à exhumer des sables
- *
- lâtre: les murs de la scène (1), les murs du proscenium (2) ; du Nord-Est : l’approche d’une tombe patricienne; au nbeau d’Antinoiis : établissement d’une galerie d’accès.
- peupla d’hellènes. Le tombeau d’Antinoiis y était digne de ceux des anciens rois, précédé d’obélisques et de sphynx. La ville dura quelques siècles....
- Les dix-sept campagnes de M. Gayet à Antinoé (1896-1912) — dont le plan ci-joint facilitera l’intelligence (fig. 7) :— peuvent se répartir en deux époques : la première, et la plus courte (1896-1897), fut consacrée à des travaux de déblaiement et de
- 40' année.
- ae semestre.
- 2. — 17
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- l& .== ANTINOÉ ET LA FIN
- dégagement d'édifices; la seconde(1898-1912) à des travaux de collection : elle porta, pour ainsi dire uniquement, sur des sépultures, qui furent explorées. et souvent vidées de leur contenu. Cette méthode — qui fait passer la recherche du « bibelot » avant l’inventaire systématique des constructions — n’est assurément ni la plus logique, ni la plus féconde pour la science : elle a été imposée à M. Gayet par la pénurie de ses ressources. Les deux campagnes de déblaiement auront cependant permis, d’abord, de découvrir de beaux édifices — l’Iseum, le Serapeum, la basilique — puis de dégager les grands traits de la physionomie générale de la ville et de relever notamment, indication complétée plus tard, remplacement des nécropoles.
- Encore pour des raisons financières, l’exploration des nécropoles (1898-1912) n’a pas non plus été parfaitement méthodique. Il a fallu souvent laisser de côté celles qui auraient été le plus fructueuses mais aussi les plus coûteuses à explorer, et se rabattre sur le plus faciles, mais aussi les plus pauvres. Déjà pourtant des soieries brochées, des tapisseries, des broderies, des cithares, des crotales, des jouets, des verroteries, des poteries, des bibelots de tout genre, ont fourni une des plus admirables collections que l’on possède jusqu’ici sur l’histoire du costume et du mobilier, privés ou sacrés, à n’importe quelle époque de l’antiquité. Des portraits, sur cartonnage ou sur bois, peints à la cire, ont apporté une révélation, aussi imprévue que belle, sur toute une période inconnue des arts plastiques. Des momies enfin, si parfaitement conservées dans leurs vêtements de cérémonies que la plus faible imagination suffit à animer ces dépouilles mortelles vieilles parfois de dix-sept siècles, ont apporté les enseignements les plus précieux sur la somptuosité du culte d’Osiris, travesti en Antinous, dieu suprême des morts, sur le personnel sacerdotal, et sur le rituel lui-même. Euphémiaân, la brodeuse, avec son métier à tambour, ses quenouilles et ses aiguilles; la prêtresse Leukyonè ; Myrithis la magicienne, avec son matériel d’incantation; Khelmys, la « précieuse chanteuse de l’Osiris-Antinoüs », qui représentait le douloureux « Mystère de la passion d’Osiris » sur son minuscule théâtre de marionnettes; Slythias, qui habillait les images du dieu; la femme qui portait le miroir à scs fêtes; Isidora, la grande pleureuse de ses vêpres funèbres ; la prêtresse qui était la « Dame des fêtes de la renaissance » du dieu; celle qui était la « Dame des Panégyries de violence » ; le grand prêtre, qui portait le bouclier rituel et le sceptre magique ; la prêtresse d’Isis enfin, avec ses deux enfants, dont l’un était chrétien, tandis que l’autre était encore voué à Osiris, — voilà quelques-uns des plus remarquables parmi ces servantes et ces serviteurs du Dieu, si frais au sortir de leur tombe qu’il semble que nous, puissions connaître leurs pensées, comme nous savons leur nom à la plupart.
- Si ces reliques d’Antinoé sont des merveilles d’art, on pourrait craindre cependant quelles n’aient de
- DU MONDE ANTIQUE
- véritable intérêt que pour les égyptologues. Elles portent au contraire, en fait, le plus étendu des témoignages, non seulement sur l’Égypte, mais sur tout ce monde occidental civilisé qu’englobait alors l’Empire romain, et cela à l’heure même, peut-être la plus importante de l’histoire humaine, où, tandis que se mourait le monde antique, s’élaboraient l’organisation et les croyances de la Chrétienté naissante. L’Égypte, en effet, précisément pendant les quelques siècles d’Antinoé, a été, sans en exclure Rome, l’endroit du monde où se sont manifestés avec le plus d’ampleur tous les désordres de cette immense révolution. L’ère des Pharaons à jamais finie, gémissant sur ses dieux, la terre du Nil ne faisait véritablement que de se survivre, comme d’ailleurs l’Occident tout entier, sous la domination romaine, c’est-à-dire, car l’Empire lui-même était déjà en pleine décadence, dans la pure et simple anarchie. Découronné de ses princes, ce peuple d’aristocrates et de mystiques lettrés, dont la culture était la plus vieille et la plus affinée de la Méditerranée, était ainsi voué entre tous, par cette culture et cette anarchie même, à servir de dernier refuge à la culture grecque elle aussi expirante. La force de Rome énervée par l’Empire trop vaste, sa virilité empoisonnée par les vices et par les superstitions de l’Asie, le génie artistique et littéraire grec tourné à l’érudition et au maniérisme, enfin la profondeur mystique de l’Égypte persistant sous la confusion et la mort de ses croyances —• la fin de Rome, la fin d’Athènes, la fin de Memphis et de Thèbes — voilà ce qui se superposait, se mêlait, et s’exaspérait dans la vieille vallée, et ce dont Antinoé, la cité qui dura juste la durée de cette ère, nous a conservé le témoignage sous les sables. De plus, parmi toutes ces morts, s’insinuait et grandissait le Christianisme.
- D’un côté, nous montrent les fouilles deM. Gayet, la civilisation égyptienne semble présenter comme un renouveau de vigueur dans cette ville, originairement peuplée d’une colonie grecque. Pour l’appliquer à Antinoüs, on « galvanise » l’ancien culte d’Osiris ; ses formules et ses rites semblent plus que jamais vivaces. Mais la splendeur ne doit pas faire illusion : elle ressemble à l’excitation qui suit la morphine, ou à ces cas de gigantisme que les naturalistes ont souvent signalés dans les familles animales à la veille de mourir. — Racchus ayant été identifié, lui aussi, à Antinoüs, les croyances et les rites grecs, sont rénovés pareillement à leur tour, et d’une façon tout aussi artificielle. — D’autre part, Alexandrie est proche : l’École propage ses doctrines à Antinoé, Valentin y prêche la « Gnose », et les sépultures attestent qu’il fait de nombreux adhérents. Le christianisme croit sans cesse; dès 315* toute la population est chrétienne. C’est la religion de gens qui, un siècle auparavant, à la fois mystiques et sceptiques, adoraient pêle-mêle tous les Panthéons de l’Occident; la ville était le séjour de l’orgie païenne, elle devient, sous Dioclétien, le séjour du martyre. Plus tard, quand Constantin a
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- ANTINOH ET LA FIN DU MONDE ANTIQUE
- fait la Paix de l’Église, elle est le centre des pèlerinages chrétiens : la Thébaïde se couvre d’églises, de monastères, d’ermitages; Àntinoé a ses saints et ses hérétiques.... Que l’on relise, en un mot, cette magnifique Tentation de saint Antoine où Flaubert a voulu peindre le monde antique avant Constantin : c’est le « sujet » même du drame dont Antinoé a été le théâtre — et ce sont les actes, les scènes et les répliques de ce drame que découvre M. Gayet.
- Un parallèle entre Àntinoé et Pompeï, aboutirait à mettre Pompeï en second et Àntinoé en premier. Les deux villes sont aussi bien conservées, celle-là sous ses cendres, celle-ci sous ses sables.
- Mais le luxe de Pompeï n’est que de la
- grecque d’exportation , installée dans une Italie encore saine; celui d’Àntinoé réunit les beautés troublantes de trois grandes décadences superposées : l’Égyptienne, la Grecque, la Romaine. Puis, entre Pompeï et Antinoé, le temps a marché : l’une montre les premières scènes, l’autre le dénouement du drame et des comédies.
- Si beaux que soient ces premiers résultats, ils ne sont sans doute presque rien auprès de ce que l’avenir peut nous apprendre, car la tache qui reste à faire à Antinoé est gigantesque. À la vérité, il faudrait déblayer toute la ville. Mais dès maintenant, o n trouverait des trésors dans la nécropole patricienne, constituée par des hypogées dans la montagne, et dans une autre nécropole où quelques sondages ont révélé de nombreuses peintures à la cire. Par-dessus tout, il faudrait ouvrir le tombeau d’Antinoüs. M. Gayet affirme qu’il en connaît l’emplacement, qu’il a déterminé en confrontant avec l’étude des lieux mêmes, le texte de l’obélisque Barberini, qui se trouve aujourd’hui à Rome, où il fut, d’Àntinoé, rapporté par Héliogabalc. Déjà quelques travaux ont été faits dans cette direction, et quoiqu’on ait dû les abandonner, toujours pour la raison financière, ils semblent concluants. Puis il faudra déblayer ces deux grandes voies sans
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- parallèle au monde, dont l’une, la « Voie triomphale » était bordée de 500 colonnes sculptées à portiques, et l’autre, celle de Septime Sévère, qui coupe la précédente à angle droit, de 800. Il importe d’autant plus de se presser que la ruine totale de la Pompeï égyptienne, sinon certaine, est toujours à envisager comme une possibilité toute prochaine. C’est à la sécheresse des sables qu’Àntinoé doit la merveilleuse préservation de ses richesses. Or il est constamment question de surélever le niveau du Nil
- au moment de ses hautes eaux, dans le but de livrer à l’agriculture de plus vastes territoires irrigués. Si ce projet — car c’est un projet, non un rêve — est exécuté avant que les trésors d’Àntinoé ne soient sauvés, le monde civilisé aura commis un des plus grands crimes de lèse-humanité qu’ait enregistrés Phistoire.
- On voudrait pouvoir dire, on voudrait n’avoir pas même besoin de dire, que ces craintes sont vaines, que l’initiative de M. Gayet a su trouver, par les soins de la nation française, les ressources nécessaires à l’accomplissement d’une des plus belles entreprises archéologiques qui soient. La vérité toute crue
- — et c’est un devoir de la dire— est la suivante :
- Tandis que les subventions anglaises et américaines pour les fouilles en Égypte ne sont jamais inférieures, chacune, à 120 000 fr., c’est avec une subvention annuelle qui n’a jamais dépassé 6000 fr. que M. Gayet a accompli sa tâche. De plus, cette subvention lui est retirée depuis quelques années. Sans la formation d’un « comité de patronage », dû à l’initiative privée, le travail restait suspendu. Enfin, quand, dans des musées privés, comme le musée Guimet ou le musée d’Ennery, M. Gayet a pu exposer, chaque année, les résultats de ses fouilles, il est obligé de les remballer, l’État ne pouvant ou ne sachant pas mettre à sa disposition les locaux nécessaires, de sorte que le désert lybique est, aux momies d’Antinoé, une nécropole moins dure que Paris I Jeax-Paul Lafitte.
- SonJ^
- Cimetière
- byzantin
- (.9
- Hippodrome-
- N. magn
- .Ruines
- Tombeaux
- Deir jouHenres
- Fig. 7. — Plan général des fouilles d’Antinoé.
- Fig. 8. — Schéma montrant la position du tombeau d’Antinous au flanc d’une falaise; A, excavation naturelle en forme d’arche, où s’adossait sans doute une chapelle; B, blocs de rochers formant « herse », recouverts d’une couche de ciment; C,puits; D, seconde « herse » de rochers; E, déblais en pente jusqu’au fond de la vallée.
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- LA TRANSMISSION DE LA CHALEUR
- Le problème de la transmission de la chaleur a une importance pratique considérable, et cependant à l’heure actuelle on n’a que fort peu de renseignements précis sur cette question. Les grands moteurs à gaz et à explosion transforment en travail utile
- Epaisseurs
- Fig. i. — Chute de température- au voisinage d'une paroi.
- jusqu’à 50 pour 100 de l’énergie qu’ils reçoivent, tandis que les meilleures machines à vapeur ne dépassent guère un rendement de 15 pour 100. On peut dire, en effet, qu’un moteur à gaz est une machine à vapeur dans laquelle la chaudière et le foyer sont à l’intérieur du cylindre. On comprend alors l’avantage, au point de vue du rendement, des moteurs à explosion sur les machines à vapeur dans lesquelles 20 à 40 pour 100 du charbon brûlé est inutilisé, la chaleur dégagée étant perdue par les gaz de la cheminée. A cette cause de pertes énormes vient s’ajouter la difficulté que l’on éprouve à faire pénétrer à l’intérieur de la chaudière les calories produites dans le foyer.
- En effet, le problème de la transmission de la chaleur est loin d’être aussi simple qu’il le paraît a priori. Dans les théories classiques, dues à Fourier, on établit que le flux de chaleur, c’est-à-dire le nombre de calories qui passent par seconde à travers une plaque dont les deux faces sont maintenues à des températures données, est proportionnel à la différence de ces températures, inversement proportionnel à l’épaisseur traversée et qu’il varie avec la nature du métal de la paroi. Si on calcule le flux pour une plaque d’acier forgé de 1 centimètre d’épaisseur dont les deux faces sont à 815° et 180°, on trouve qu’il est égal à 588 620 calories par heure et par centimètre carré, ce qui correspond à une production d'environ 450 kilogrammes de vapeur, soit 200 à 500 fois plus qu’on n’en obtient pratiquement. En effet, l’expérience montre qu’il n’y a pas plus de 2 kg 25 à 2 kg 75 de vapeur produite par heure ce qui correspond à l’absorption de 2250 calories environ. En appliquant la théorie, la différence de température, calculée d’après ces résultats entre les deux surfaces de la plaque, n’est guère que -de 4° à 5°: Si on admet que la température de-l’eau
- ET LA COMBUSTION SANS FLAMME
- «
- au contact de la plaque est 180°, il doit donc exister une chute de plus de 600° entre la température du gaz et celle de la paroi en contact.
- Ces faits sont résumés dans la figure 1. Les températures sont portées en ordonnées, l’épaisseur de la plaque, l’espace gazeux et l’espace liquide en abscisses. La ligne pointillée correspond au cas théorique, la ligne continue représente les résultats de l’observation.
- La chute considérable de température entre le gaz et la surface en contact peut s’expliquer par l’existence de deux pellicules, gazeuse d’un côté, liquide de l’autre, au travers desquelles la chaleur ne se propage que difficilement.
- D’après la théorie cinétique, qui a été exposée ici même précédemment, tous les corps sont constitués par des molécules animées d’un mouvement vibratoire rapide, dont l’amplitude est proportionnelle à la racine carrée de la température absolue (la température centigrade augmentée de 275°). La surface de la plaque est rugueuse et poreuse à l’échelle moléculaire et les particules du gaz en mouvement dans son voisinage viennent sans cesse la frapper. Un grand nombre de ces particules sont emprisonnées dans les pores de la surface, et par suite leurs vibrations sont amorties par le choc contre les molécules du métal, de mouvement vibratoire moins intense.
- Au bout d’un certain temps, par suite de leur agitation perpétuelle, les molécules du gaz quittent
- Fourneau
- Cloison
- Eau
- ,d'alimentation
- Vers la cheminée
- C!oison\\
- Fig. 2. — Chaudière à circulation intensive.
- la surface, mais elles n’ont plus alors que l’amplitude moyenne de vibration des molécules du métal, beaucoup plus faible.
- Si tout le gaz est en mouvement par rapport à la plaque, il y aura donc une couche de molécules au voisinage de la plaque dont l’état vibratoire sera inférieur à celui du reste du gaz. A mesure que l’on s’éloigne de la paroi, le phénomène s’atténue et disparaît à une certaine distance. Le gaz peut donc être assimilé à une série de feuillets d’épaisseur infiniment petite, parallèles à la plaque, glissant l’un
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- TRANSMISSION DE LA CHALEUR ET COMBUSTION SANS FLAMME = 21
- sur l’autre et dont les vitesses diffèrent infiniment peu.
- Dans ces conditions, malgré la grande vitesse des molécules du gaz, ce n’est que très lentement que ses propriétés se transmettent à la surface métallique.
- On peut ainsi expliquer l’existence d’une chute considérable de température entre les parois d’une chaudière et les gaz qui se meuvent lentement à son contact et l’échec des tentatives de substitution du cuivre au fer, ou des tubes minces aux tubes épais dans les chaudières, dans l’espoir d’une meilleure conductibilité de la chaleur.
- Ce que nous venons de dire ne s’applique que pour les faibles vitesses. Au contraire, dans les chaudières à carneaux le mouvement des gaz est plus violent, des tourbillons peuvent prendre naissance et venir déchirer la mince pellicule adhérente à la paroi. Le transport de la chaleur sera donc d’autant meilleur que la vitesse des gaz sera plus grande. Dans ces conditions, en effet, on substitue la convection à la conduction. Le phénomène est parallèle à celui que nous observons dans les liquides.
- Les constructeurs de chaudières ont eu jusqu’à présent une conduite analogue à celle d’un buveur qui, sucrant une tasse de thé, compterait sur la diffusion pour répartir le sucre dans toute la masse au lieu de se servir d’une cuillère.
- D’après de nombreuses expériences, dont le retentissement a été considérable, surtout en Angleterre et en Amérique, l’augmentation de vitesse semble avoir le même effet qu’une augmentation de la surface de chauffe et la quantité de chaleur transmise est d’autant plus grande que les gaz se déplacent plus vite et qu’ils restent moins longtemps en eon-
- Fig-. 3. — Schéma d'une cellule de combustion. Fig. 4. — Chauffage des creusets par la combustion sans flamme des gaz.
- tact avec la surface des parois. On est ainsi conduit à la réalisation de types de chaudières différant notablement de ceux actuellement existants et dont nous décrirons, à titre d’exemple, celui dû à M. Allen.
- La chaudière se compose (fig. 2) de deux cylindres A et B contenant des tubes de 5 centimètres de diamètre intérieur, fixés à deux diaphragmes placés à leurs extrémités. Le cylindre B est de plus divisé verticalement par une cloison D destinée à augmenter le parcours de l’eau d’alimentation. Le parcours des gaz et de l’eau est indiqué sur la figure, les flèches
- en traits pleins indiquant le parcours des gaz, celles en traits ponctués celui de l’eau. Le cylindre horizontal C, collecteur de vapeur en communication avec les deux cylindres A et B, est placé à la partie supérieure de l’appareil, ainsi que le foyer.
- Il semble donc que les nouveaux travaux sur la conduction de la chaleur, dus en parti cuber au professeur Nicholson, doivent conduire à une meilleure
- Fig. 5. — Application à la fusion des métaux. Fig. 6. — Chaudière système Bone.
- utilisation des calories produites dans le foyer des chaudières modernes.
- Dans une autre direction, M. Bone vient de faire de très intéressantes recherches sur la combustion sans flamme des gaz, dont les résultats pratiques méritent d’être signalés. Si on injecte, ou si on force à travers une paroi poreuse un gaz ou un mélange gazeux combustible et qu’on l’enflamme, il se produit, au contact de la face de sortie, une combustion très vive maintenant la paroi incandescente, sans que les couches de gaz à l’intérieur de la paroi brûlent. Le fait était connu depuis longtemps dans les laboratoires, mais n’avait pas encore été l’objet d'études entreprises en vue d’une application pratique. Le nouveau procédé de chauffage auquel il conduit est caractérisé par ce que le mélange combustible est brûlé au contact d’une surface granuleuse incandescente, sans qu’il se forme de flamme; par suite une grande partie de l'énergie potentielle du gaz est immédiatement et intégralement transformée en chaleur. On peut en plus, grâce à ce procédé, concentrer la chaleur au meilleur endroit, réaliser une combustion parfaite, dès températures élevées sans avoir besoin des dispositifs de régénération habituellement employés et qui sont encombrants et coûteux.
- Le gaz G sous pression filtre à travers une paroi P constituée, par exemple, comme l’indique la figure 5, par des morceaux de briques maintenus dans une armature. En principe, la nature de la 'matière qui constitue la membrane est indifférente ; elle ne s’use, en effet, que d’une manière insensible; il suffit qu’elle reste poreuse, c’est-à-dire quelle ne puisse se vitrifier sous l’influence de la température.
- Pour mettre l’appareil en marche, on allume le gaz à la sortie du diaphragme, puis on envoie de l’air, la flamme diminue peu à peu, atteint la surface qui rougit et forme une paroi de feu. La com-
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- 22 = RÔLE HYDROSTATIQUE DE LA VESSIE NATATOIRE DES POISSONS
- bustion est confinée dans une couche de quelques millimètres d’épaisseur et la main peut être maintenue sur la face externe de l’appareil. En faisant varier la vitesse d écoulement du gaz, on règle à volonté la température de combustion.
- Une application des plus intéressantes de ce procédé est le chauffage des creusets. Pour cela, on injecte le mélange gazeux dans un lit M de matières poreuses entourant le corps à chauffer. C, comme l’indique la figure 4. On peut encore, lorsqu’il s’agit de la fusion de métaux à points de fusion peu élevés (zinc, plomb, étain), disposer des tubes contenant la matière incandescente au sein même de la masse de métal (fig. 5).
- Ces applications ont conduit tout naturellement à essayer d’utiliser le procédé pour le chauffage des chaudières. Les modèles construits ont donné des résultats excellents ; non seulement le transport de
- chaleur est considérable et très rapide, mais encore les gaz sortant de l’appareil après leur combustion ont une température supérieure de 50 à 60 degrés seulement à la température ambiante. Autant dire qu’ils ont abandonné toute la chaleur qu’ils possédaient. Nous donnons à titre d’exemple (fig. 6) le croquis d’une des chaudières construites. Ce sont de véritables appareils industriels qui ont été soumis au contrôle de l’expérience et de la pratique.
- On voit, par cette rapide revue, combien le problème du chauffage industriel est complexe et combien, malgré des siècles de pratique, nos connaissances sont incomplètes et nos appareils rudimentaires. Aussi ne peut-on qu’encourager les recherches nouvelles sur ce vieux problème, qui se révèle à nous comme si riche de découvertes et de points de vue imprévus.
- H. Vigneron.
- LE ROLE HYDROSTATIQUE DE LA VESSIE NATATOIRE DES POISSONS
- C’est sans doute en observant les oiseaux que les hommes eurent l’idée de se munir d’ailes et formèrent le projet de. s’élancer à leur tour dans les airs : c’est vraisemblablement la vue des poissons et de leurs évolutions faciles au sein dé l’eau qui provoqua la première conception des navires sous-marins. Les mouvements des nageoires nous apparaissent comme la cause principale du déplacement de ces animaux : la queue fonctionne comme hélice propulsive, tandis que les nageoires pectorales et abdominales prenant point d’appui sur l’eau contribuent au maintien de l’équilibre. Mais si l’on se rappelle que les tissus du corps des poissons sont plus denses que l’eau et que, par suite, ils tendent constamment à tomber sur le fond, on ne comprend plus comment les poissons peuvent se maintenir à un même niveau presque sans remuer leurs nageoires. Quel mécanisme spécial leur confère donc ce si remarquable état d’équilibre?
- On sait qu’au départ, les sous-marins flottent à la surface. Pour effectuer une plongée, on charge le navire en introduisant de l’eau dans le water-ballast jusqu’à ce qu’il soit légèrement plus lourd que le volume de liquide qu’il déplace. Pour le faire ensuite remonter à la surface, on chasse cette eau au moyen ,, de pompes ou en injectant de l’air comprimé. Le
- navire devient moins dense que l’eau et remonte.
- C’est donc par un accroissement ou une diminution de leur densité qu’on obtient les déplacements
- verticaux des sous-marins. Or les poissons renferment précisément dans leur corps une sorte de petit ballon rempli de gaz, la vessie natatoire, dont la présence modifie nécessairement la densité de l’animal, et, par suite, les conditions qui régissent sa locomotion.
- La vessie natatoire est cet organe ovoïde, brillant, dont l’éclat rappelle celui de la nacre et que tous ceux qui ont ouvert le corps d’un poisson (perche, carpe, brochet ou hareng) se souviennent avoir vu parmi les viscères (fig. 1). Si l’on comprime fortement cette vessie entre les doigts, elle éclate, et il s’en échappe des gaz dont la composition se rapproche plus ou moins de celle de l’air. Elle peut être reliée au pharynx par un canal appelé « canal pneumatique ».
- Cette disposition n’est pas sans analogie avec celle que présentent les poumons des vertébrés aériens. On a surtout comparé le « canal pneumatique » à la trachée, et assimilé la vessie aérienne au poumon. La discussion est encore ouverte sur le point de savoir s’il y a entre ces deux organes homologie réelle ou simplement analogie. Chez certains poissons, les dipneustes, la vessie aérienne fonctionne
- Fig. i. — Vessie natatoire et canal pneumatique de la Tanche.
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- RÔLE HYDROSTATIQUE DE LA VESSIE NATATOIRE DES POISSONS ~ 23
- d’ailleurs comme organe respiratoire. Ces poissons habitent les eaux des pays tropicaux où alternent des périodes d’humidité et de sécheresse. Tant qu’il y a de l’eau dans les fleuves ou dans les lacs, le poisson respire par ses branchies ; mais, quand la sécheresse se fait sentir, le poisson s’enfonce dans un tube creusé dans la vase et absorbe l’oxygène de l’air au moyèn de sa vessie natatoire comme au moyen d’un poumon.
- Chez presque tous les autres poissons, le canal pneumatique est si petit que l’air ne saurait pénétrer dans la vessie. Beaucoup de poissons naissent d’ailleurs avec un canal pneumatique qui s’atrophie et disparaît au cours du développement.
- Quel peut être le rôle hydrostatique de la vessie natatoire? Le corps des poissons, comme celui de l’homme, est plus dense que l’eau; abandonné à lui-même, il tombe au fond de l’eau ; aussi l’homme, pour flotter, s’entoure-t-il de substances légères, liège ou vessies de porc gonflées d’air, qui lui permettent de flotter à la surface.
- La vessie natatoire joue précisément un rôle assez analogue à celui d’une ceinture de sauvetage. C’est pourquoi, lorsqu’on a enlevé la vessie et coupé les nageoires d’un poisson, celui-ci tombe aussitôt sur le fond de.l’aquarium. Il existe des poissons qui n’ont pas de vessie natatoire; mais si ces animaux peuvent s’élever à la surface par de violents coups de nageoires, ils retombent sur le fond dès qu’ils cessent de nager.
- Le problème est d’ailleurs plus compliqué. À tra-
- B A
- Fig. 2. — Appareil de Moreau permettant d'étudier par le déplacement d’un index dans un tube capillaire, les variations de volume du corps d’un poisson qui monte ou s’abaisse dans l’eau.
- vers les parois du corps du poisson, la. vessie natatoire supporte la pression extérieure. La quantité de gaz qu’elle renfermé étant supposée constante, son volume,' comme celui dé toute masse gazeuse,
- varie en raison inverse de la pression. Or la pression qui s’exerce sur la vessie au sein de l’eau n’est pas la même à tous les niveaux ; à la surface, cette
- Fig. 3. — Poisson placé à un niveau constant : par résorption ou sécrétion gazeuse, l’animal s'adapte à ce niveau.
- pression est la pression atmosphérique. Dans l’eau, à une profondeur de 10 mètres, la pression devient égale à 2 atmosphères; à 20 mètres, la pression est de 5 atmosphères, etc.... Nous pouvons donc en déduire cette notion que plus un poisson s ent fonce, plus sa vessie diminue et sa densité augmente; plus, au contraire, il s’élève, plus il est allégé par l’expansion de sa vessie.
- Soumettons ces considérations théoriques au contrôle expérimental : une ablette anesthésiée et, par suite, inerte, flotte à la surface de l’eau, le ventre en l’air. Si on l’enfonce à 10 centimètres, elle remonte à la surface. Si on l’enfonce jusqu’à 15 centimètres, elle tombe au fond. Par tâtonnement, on trouve qu’il y a un certain niveau correspondant, dans cette expérience, à une profondeur de 15 centimètres, où le poisson reste suspendu sans monter ni descendre. À une profondeur de 15 centimètres, le poisson se trouve donc en équilibre instable dans l’eau, c’est-à-dire qu’il possède, à ce niveau, la même densité que l’eau. Nous pouvons donc dire que la vessie natatoire permet au poisson de se trouver en équilibre dans l'eau a un certain niveau. Mais cet équilibre est instable. Lorsque nous amenons le poisson à 1 centimètre au-dessus de son plan d’équilibre, la pression qui s’exerce sur sa vessie a diminué du poids d’une colonne d’eau dé 1 centimètre. La vessie augmente donc de volume et la densité du poisson diminue. Mais, comme l’eau possède à tous les niveaux la même densité, il se produit une différence entre la densité constante de
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- l’eau et la densité diminuée du poisson. Le corps du poisson subit donc de la part de l’eau une poussée qui détermine son ascension. Plus il monte, plus la différence entre sa densité et la densité constante de l’eau augmente, plus la poussée qu’il subit est forte : l’expérience montre qu’il s’élève avec une vitesse uniformément accélérée, jusqu’à la surface où il flotte.
- Quand, au contraire, nous enfonçons le poisson au-dessous de son plan d’équilibre, le même raisonnement montre que la pression augmente et que le
- poisson, devenu plus dense que l’eau, subit de la part de cette dernière une poussée croissante qui le conduit jusqu’au fond.
- Nous avons raisonné jusqu’ici en considérant la vessie comme un sac inerte, ne présentant que des variations de volume passives, conditionnées par la pression extérieure. Ce point de vue qui résulte des recherches expérimentales est récent.
- Depuis Borelli (1685), on admettait, en effet, que la vessie du poisson peut diminuer ou augmenter de volume suivant que ses parois se contractent ou se relâchent. Yeut-il s’élever? le poisson dilate sa vessie, devient plus léger et monte. Yeut-il descendre? il comprime sa vessie, devient plus lourd et
- s’abaisse. I/animal serait ainsi comparable à un sous-marin ou à un ludion portant en lui la cause active de ses déplacements.
- Cette conception ne devait cependant pas résister au contrôle expérimental. Les belles recherches de A. Moreau et de Charbonnel-Sàlle ont, en effet, ruiné la théorie de Borelli. Charbonnel-Salle, en particulier, en inscrivant simultanément par la méthode graphique la pression à l’intérieur de la vessie et à la surface du corps du poisson, constata que jamais la vessie ne se contracte ou ne se relâche pour produire un déplacement du poisson ; les seules variations de volume qu’elle subit sont passives et sont la conséquence des changements de la pression extérieure (fig. 2). Ce résultat ne peut surprendre, si l’on ajoute que chez les animaux étudiés la vessie natatoire, dépourvue de fibres musculaires, n’est pas contractile.
- La vessie natatoire ne peut donc pas provoquer par elle-même l’ascension ou la descente d’un poisson situé dans son plan d’équilibre. Mais, sitôt que celui-ci s’en est écarté par un coup de nageoires, les variations passives du volume de la vessie produisent une différence de densité qui détermine automatiquement la continuation du mouvement commencé.
- Or, dans cette dernière particularité réside un danger pour le poisson. On conçoit/en effet, que celui-ci puisse être entraîné à une distance telle de son plan d’équilibre que, malgré les plus énergiques coups de nageoires, il ne puisse lutter contre la poussée qui l’entraîne et regagner son niveau primitif. Les pêcheurs ont souvent remarqué que les poissons pêchés dans les grandes profondeurs et qui se décrochent à mi-chemin, n’en sont pas moins entraînés à la surface par la dilatation de leur vessie. On sait aussi que les poissons pêchés dans les grands fonds ont une vessie tellement distendue en arrivant à la surface, quelle fait hernie par la bouché et souvent même éclate (fig. 4).
- Le poisson est-il donc condamné, par le fait qu’il possède une vessie natatoire, à rester toujours dans un même niveau ou à ne s’en écarter que fort peu? Les recherches récentes ont montré que le poisson peut,
- Fig. 4.— Poisson retiré brusquement des profondeurs. Sa vessie natatoire fait hernie au dehors. (D’après le Dr P. Regnard: La vie dans les eaux.)
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- CHAUFFAGE ELECTRIQUE
- en réalité, modifier le volume de sa vessie et déplacer ainsi son plan d’équilibre. Mais tandis que la théorie de Borelli faisait intervenir des variations brusques par contraction ou décontraction, il s’agit, d’après les nouvelles, découvertes, de variations lentes, nécessitant plusieurs heures pour se produire et réalisées par une variation de la quantité de gaz contenue dans la vessie.
- Ce gaz n’est pas, comme les anciens naturalistes le croyaient, de l’air que le poisson aurait avalé. Il est emprunté au sang qui circule dans les vaisseaux de la A'essie. L’azote et le gaz carbonique pénètrent dans cet organe par simple diffusion; l’oxygène y est déversé par une véritable sécrétion. L’augmentation de volume de la vessie résulte d’une sécrétion plus active de l’oxygène. Inversement, c’est par une lente résorption de ces gaz, et principalement de l’oxygène, qu’elle diminue. Toutefois, chez certains poissons le canal pneumatique peut laisser sortir de fines bulles de gaz et jouer ainsi le rôle d’une soupape de sûreté.
- Grâce à ces mécanismes régulateurs, les poissons peuvent s’adapter à des niveaux variés (fig. 3) suivant
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- les saisons et selon les divers actes physiologiques (recherche de la nourriture, ponte, migrations), qui peuvent nécessiter de tels déplacements. Une des singularités les plus curieuses de l’histoire de la vessie natatoire est le fait quelle manque chez certains poissons. La grande majorité de ces poissons sans vessie vivent constamment sur le fond de la mer; quelques-uns s’enfouissent même dans le sable.
- Ces animaux ont, à l’état jeune, un mode de vie tout différent : ils se tiennent à la surface et possèdent alors une vessie natatoire. Mais, en arrivant à l’état adulte, en même temps qu’ils cessent de nager et commencent à vivre sur le fond, leur vessie natatoire régresse, devient de plus en plus petite et, finalement, disparaît. Il y a un rapport évident entre l’atrophie de cet organe et l’adaptation du poisson à un genre de vie nouveau, qui laisse la vessie sans usage. Nous trouvons dans ce fait une sorte de contre-expérience qui confirme l’idée que nous nous sommes faite du rôle hydrostatique de la vessie natatoire des poissons. pp g Guyénot
- Préparateur à la Sorbonne.
- LE CHAUFFAGE ÉLECTRIQUE
- Parmi les nombreuses applications de l’électricité,-il en est un certain nombre dont, pour des raisons que nous allons exposer, le développement s’est trouvé jusqu’ici limité ou, plus exactement, retardé; ces applications, qui sont celles du chauffage électrique, ne sont pourtant pas les moins intéressantes.
- Le principal obstacle au développement de ces applications de l’électricité est leur prix de revient relativement élevé. Pourquoi, peut-on se demander, le chauffage électrique revient-il si cher? La raison en semble au premier abord facile à trouver, si l’on considère que les calories engendrées dans les foyers des chaudières de l’usine génératrice, source initiale de la chaleur produite, doivent être transformées en kilowatts* puis que ces kilowatts doivent reprendre la forme de calories dans les appareils d’utilisation.
- Or, entre les foyers de l’usine et ces derniers appareils, s’intercalent un nombre relativement considérable d’organes intermédiaires (chaudières, canalisations de vapeur, groupes électrogènes, canalisations électriques), dont le rendement est, surtout pour les premiers, assez médiocre.
- Il n’est donc pas étonnant que, par suite des pertes inhérentes à ces transformations successives, la chaleur obtenue électriquement, revienne sensiblement plus cher que si on l’avait produite directement en brûlant le charbon dans le local à chauffer.
- Toutefois, si le principe de ce raisonnement est exact, il ne faut pas se hâter d’en conclure que le chauffage électrique est, sous toutes ses formes, inapplicable.
- Il semble tout d’abord que certaines réductions de tarifs, consenties par les compagnies de distribution, dans des conditions que nous exposerons plus loin, influeraient favorablement sur le développement de tous les appareils de chauffage électrique en général.
- D’autre part, on peut classer ceux-ci en deux catégories : 1° les appareils de chauffage proprement dits, dont la consommation assez élevée ne rend l’usage économiquement possible que moyennant des tarifs spéciaux; 2° les appareils accessoires que leur consommation réduite permet d’utiliser dans une assez large mesure, même avec les tarifs actuels.
- Fig. i. Cartouche chauffante. A, bouchon de porcelaine ; o, fiche de contact; r, tube métallique; t, micanite; n, mica; W, fil résistant:; H, gaine.
- ,D d b r
- A
- Fig. 2.
- Plaques chauffantes avec éléments à la micanite. D, plaque supérieure ; d, résistance comprise entre t (amiante) et r (plaque de serrage); A, bornes. "
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- CHAUFFAGE ÉLECTRIQUE
- Fig. 3 (en haut). Radiateur à tube de quartz.
- Fig. 4 (au milieu). Radiateur électrique (Manufacture d’app areillage électrique).
- Fig. 5 (en bas). Radiat'eur a lampes chauffantes (R. Hëller).
- La première catégorie d’appareils comprend les radiateurs pour le chauffage des appartements. Ces radiateurs se subdivisent eux-mêmes en deux classes qui sont : les radiateurs lumineux et les radiateurs obscurs.
- Dans les radiateurs lumineux, les éléments chauffants sont de grosses ampoules rappelant les lampes à incandescence à filaments de carbone, mais beaucoup plus grosses ; en outre, on n’y fait pas, comme dans ces dernières, un vide aussi parfait que possible, mais on y introduit une certaine quantité d’un gaz quelconque, généralement un carbure d’hydrogène, dont le rôle est de. dériver par convection une partie de la chaleur produite; enfin ces ampoules sont en verre dépoli, afin d’atténuer l’éclat lumineux du filament de carbone qu’elles renferment; c’est ce filament .qui, parcouru par le courant, s’échauffe et constitue la source
- de chaleur. Chaque ampoule consomme en général 250 watts sous 110 ou 220 volts; étant donné qu’un radiateur comporte de deux à six ampoules, la puissance totale consommée par celui-ci varie de 500 à 1500 watts ; il est d’ailleurs facile de régler cette consommation, c’est-à-dire l’allure de chauffage, à l’aide d’un commutateur permettant d’allumer un plus ou moins grand nombre de lampes. Les ampoules sont montées sur des douilles à vis ou à baïonnette et disposées soit verticalement, soit en éventail (fig.5). On peut donner au cadre qui les supporte un aspect plus ou moins élégant. Un réflecteur, disposé derrière les ampoules, renvoie la chaleur vers l’intérieur de la pièce à chauffer. Récemment quelques constructeurs ont réalisé également des radiateurs lumineux en plaçant les filaments chauffants à l’intérieur de tubes de quartz (fig. 5) ; le quartz présente sur le verre l’avantage de pouvoir supporter une température plus élevée.
- Dans les radiateurs obscurs, les éléments chauffants sont constitués par des résistances qui, s’échauffant sous l’action du passage du courant, rayonnent une certaine quantité de chaleur ; ces résistances sont en métaux ou en alliages de métaux, ou encore obtenues à l'aide de mélanges de corps conducteurs et de corps isolants. Les métaux purs sont peu employés à cause de leur oxydation rapide à haute température; seul le nickel paraît utilisable à ce point de vue. Les alliages métalliques sont d’un emploi plus répandu, bien qu’ils présentent l’inconvénient suivant, à savoir que leur consistance sc modifie à l’usage ; ils se cristallisent en quelque sorte, ce qui augmente sensiblement leur fragilité. En outre, certains de ces alliages ne peuvent supporter une température élevée, leur point de fusion étant relativement bas. C’est pour ces diverses raisons que certains constructeurs ont établi des résistances dites agglomérées, c’est-à-dire formées d’un mélange pulvérisé de corps conducteurs et de corps isolants. C’est à cette dernière catégorie qu’appartiennent les résistances métallo-céramiques Parvillée, constituées par un mélange de poudre métallique (nickel, chlorure, etc.) et d’argile, comprimé à haute pression et cuit,à une température de 1200 à 1500 degrés C’est dans la même catégorie encore qu’il convient de faire rentrer les résistances dites au cryptol, constituées par un mélange granuleux de charbon ou de graphite avec de l’argile ou des matières analogues. Les résistances de cette dernière catégorie supportent assez bien en général les températures élevées nécessaires dans les appareils de chauffage. La principale difficulté que l’on a rencontrée dans la constitution de ces résistances est celle qui consistait à trouver, pour isoler celles-ci, des corps à la fois suffisamment isolants au point de vue électrique et susceptibles, d’autre part, de supporter les températures élevées atteintes en service par ces résistances; cette difficulté a donné lieu au début à de nombreux mécomptes, lesquels ne furent pas étrangers au succès:
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- restreint que rencontrèrent les premiers appareils de chauffage électrique. Toutefois actuellement les constructeurs semblent être arrivés à des solutions satisfaisantes, grâce à l’emploi du mica et de l’amiante en particulier. Cette considération amena toutefois certains constructeurs à tourner l’obstacle, en recourant au chauffage par courants de Foucault. On sait que l’on désigne sous ce nom les courants parasites tourbillonnaires qui prennent naissance à l’intérieur d’une masse métallique placée dans un champ magnétique variable, par exemple le champ créé par une bobine parcourue par un courant alternatif. Ces courants parasites engendrent une grande quantité de chaleur; mais, étant donné qu’ils prennent naissance et se ferment sur eux-mêmes à l’intérieur de la même masse métallique, l’isolement de cette masse métallique est grandement simplifié. Quant à la bobine inductrice primaire, laquelle est reliée au réseau, sa construction ne présente aucune difficulté spéciale, de ce fait qu’elle n’a pas à atteindre elle-même une température élevée. Mais de tels appareils, étant basés sur des variations de flux magnétique, ne peuvent fonctionner que sur le courant alternatif; pour obtenir cette variation de flux avec le courant continu, il serait nécessaire d’animer la masse métallique d’un mouvement par rapport au champ magnétique, d’où une complication inadmissible.
- Au point de vue du rendement calorifique, il n’existe évidemment aucune différence entre les deux
- types de radiateurs, obscurs et
- Fig lumineux. Par suite, en effet, du
- principe même de la conservation de l’énergie, les uns et les autres fournissent, à consommation égale et dans le même temps, la même quantité de
- Séchoir
- Pouf électrique (Maison Renard).
- Fig. io.
- Chaiiffe-fer (.Richard Heller).
- chaleur. La différence
- entre les deux tvpes Fig. 8. — Fer à onduler d’appareils réside donc surtout dans leurs apparences. Le radiateur lumineux, dont les résistances produisent, en même temps que la chaleur, une certaine quantité de lumière, rappelle davantage les foyers ou appareils de chauffage usuels (feux de cheminée, poêles, radiateurs cà gaz, etc.), qui émettent eux aussi un plus ou moins grand nombre de rayons lumineux. Le chauffage est ainsi rendu plus agréable. Par contre, les radiateurs obscurs sont d’un encombrement généralement moindre que les radiateurs lumineux et peuvent, par suite, se dissimuler plus facilement; en outre, leurs éléments chauffants sont moins fragiles que ceux de ces derniers radiateurs. Ce sont ces raisons qui les font préférer pour le chauffage des voitures de chemins de fer ou de tramways à traction électrique (lignes électriques des chemins de fer P.JL.-M., Compagnie générale parisienne de tramways, etc.); on dissimule, en général, ces radiateurs sous les banquettes des voitures et on les recouvre d’un grillage protecteur. La figure 4 montre un radiateur obscur pour
- chauffage d’appartement. ,
- Toutefois la répartition de la chaleur n’est pas absolument la même avec les deux types de radiateurs. Le radiateur lumineux, surtout muni d’un réflecteur, est préférable pour concentrer la chaleur dans une direction déterminée; le radiateur obscur, au contraire, donne un rayonnement plus uniforme dans toutes les directions.
- Afin de donner l’illusion du chauffage lumineux, certains constructeurs placent, sur leurs radiateurs obscurs, une petite lampe à incandescence de quelques bougies, dissimulée derrière un petit carreau rouge. Signalons encore, dans le même ordre d’idées, les « bûches électriques », destinées à garnir les che-
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- 28 :. • ^ CHAUFFAGE ÉLECTRIQUE
- minées des scènes de théâtre ou encore celles des immeubles à chauffage central. Ces bûches, imitant les bûches ordinaires, renferment de petites lampes électriques rouges, dissimulées entre elles et donnant l’illusion du feu.
- Les avantages du chauffage électrique, en particulier au point de vue de la commodité, de la propreté et de l’hygiène, sont tels qu’il est permis de regretter que des considérations économiques en limitent actuellement l’emploi. Il n’est pas en effet nécessaire d’insister sur les avantages qui résultent de la possibilité d’obtenir instantanément de la chaleur, comme on obtient de la lumière, par la simple manœuvre d’un interrupteur. D’autre part, la faculté de faires varier immédiatement l’allure de chauffage, par la mise en circuit d’un plus ou moins grand nombre d’éléments, est loin d’être négligeable, si l’on songe aux difficultés, et même souvent à l’impossibilité, que présente le réglage de la plupart des modes de chauffage usuels. Le chauffage électrique présente même cette intéressante particularité de se prêter à un réglage automatique permettant de maintenir la température d’une pièce quelconque entre certaines limites. Il suffit en effet, ainsi que l’a fait le Dr Ekstrom, de Stockholm, de disposer dans la pièce un thermomètre à contacts, ces derniers étant reliés à un relais qui commande la mise en circuit des éléments de chauffage. Lorsque la température atteint la limite minima fixée, le thermomètre met en action le relais qui ferme le circuit de chauffage; la température de la pièce s’élève alors et, lorsqu’elle a atteint la limite maxima, le thermomètre et le relais interviennent de nouveau pour couper le circuit de chauffage, et ainsi de suite.
- Nous arrivons au plus grand avantage du chauffage électrique qui est son avantage hygiénique; en effet, les appareils de chauffage électrique, à l’intérieur desquels ne s’opère aucune combustion, ne peuvent dégager aucun gaz. toxique ou même susceptible de vicier l’air (oxyde de carbone, anhydride carbonique, etc.); seul le chauffage par radiateurs à vapeur ou à eau chaude peut être comparé, à ce point de vue, au chauffage électrique; mais il nécessite, d’autre part, la complication de la présence d’une ou de plusieurs chaudières, lesquelles exigent une surveillance attentive et un entretien minutieux. Quant aux modes de chauffage par combustion, leur procès au point de vue hygiénique n’est plus à faire; les statistiques des asphyxies et des intoxications, dues chaque année à ces procédés de chauffage, sont malheureusement assez éloquentes.
- On voit, par ce rapide exposé, que le, chauffage électrique constituerait le mode de chauffage idéal, si son prix de revient était relativement moins élevé. Malheureusement ce prix constitue, actuellement, dans un grand nombre de cas, un obstacle sérieux au développement, sur une grande échelle, du chauffage électrique.
- La consommation des radiateurs varie, en effet, de
- 500 à 5000 watts environ. Or, en France lout au moins, les tarifs de l’énergie électrique, sont encore beaucoup trop élevés pour qu’une telle consommation ne soit pas très coûteuse. En effet, à raison de 2 à 3 watts par mètre cube et par degré de différence de température à maintenir avec l’extérieur, chiffre donné par l’un des constructeurs les plus compétents en l’espèce, M. Goisot, on voit que, si l’on désire, dans le cas d’une température extérieure de —5° (ce qui correspond à un hiver moyen à Paris), maintenir à H-15° une pièce d’une capacité de 100 mètres cubes, il faut un appareil de :
- 100 X 20 = 2000 watts.
- Au tarif de 0 fr. 50 par kilowatt-heure en usage à Paris pour le chauffage électrique, lequel est assimilé à tort à la force motrice,, la dépense résultant de l’emploi de cet appareil sera de :
- 2 X 0,50 = 0 fr. 60 par heure.
- Si le chauffage doit durer de 8 à 10 heures par jour (cas d’un bureau par exemple), le chauffage électrique coûtera de 4 fr. 80 à 6 francs par jour, ce qui, en comparaison du prix de revient des autres modes de chauffage, est plutôt onéreux.
- Toutefois, certaines entreprises industrielles produisant elles-mêmes l’énergie électrique ou l’obtenant, par suite de contrats spéciaux, à bon compte, et en particulier les Compagnies de chemins de fer et de tramways électriques, peuvent avoir intérêt à recourir au chauffage électrique. Il en est de même des abonnés des secteurs hydro-électriques, lesquels jouissent en général de tarifs fort avantageux. Dans ces-conditions spéciales, le chauffage électrique peut, même au point de vue économique, être plus avantageux que n’importe quel autre mode de chauffage.
- Nous indiquerons plus loin, sommairement, lune des plus intéressantes parmi les nombreuses solutions proposées par les téchniciens, pour généraliser dans la mesure du possible l’emploi des appareils de chauffage électrique à grande consommation. Il semble toutefois qu’il y aurait lieu de chercher à créer des appareils de consommation moyenne, dont l’emploi pour une durée de chauffage limitée serait, dès à présent, pratiquement très réalisable. Un appareil consommant 250 watts, par exemple, serait le radiateur idéal pour le chauffage d’une chambre à coucher ou d’un cabinet de toilette ; le chauffage d'une telle pièce ne dure guère, en effet, plus d’une heure à deux par jour; donc, même en supposant l’application du tarif de lumière parisien (0 fr. 70 le kilowatt-heure), la dépense de ce radiateur ne serait que de 17,5 à 55 centimes par jour, ce qu’accepteraient certes très volontiers de nombreux abonnés, en raison des avantages du chauffage électrique ; ces avantages, et en particulier l’instantanéité et l’hygiène, sont, en effet, particulièrement appréciables pour le chauffage d’une pièce telle qu’un cabinet de toilette et surtout une chambre à coucher.
- Ces considérations nous amènent à envisager la
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- CHAUFFAGE ÉLECTRIQUE
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- seconde catégorie d’appareils dont nous avons parlé au début de cet article : les appareils à faible consommation.
- Cette catégorie comprend une très grande variété d’appareils accessoires qui sont, pour ne citer que les principaux, les chaufferettes, les tapis et les poufs (fig. 9) à chauffage électrique, les fers à friser électriques (fig. 8) et les réchauds pour fer à friser ordinaires (fig. 10), les chauffe-lits (fig. 6), les allume-cigares (fig. 12), les brocs pour le chauffage de l’eau (fig. 15) ; la consommation de ces appareils n’est pas, en général, supérieure à celle d’une lampe à incandescence ordinaire, et leur dépense est d’autant moindre que leur durée de chauffage n’excède pas quelques minutes. L’emploi de ces appareils, si commodes et si propres, se généraliserait donc certainement, s’ils étaient plus connus du grand public. Dans tous ces appareils, l’élément de chauffage est une petite résistance isolée au mica ou à l’amiante; parfois meme, c’est une simple lampe à incandescence à filament de carbone de 16 à 32 bougies, facile et peu coûteuse à rem-
- Fig. ii. Arrosoir électrique.
- placer.
- Dans la même catégorie rentrent encore quelques autres appareils d’une consommation un peu plus élevée, tels que les fers à repasser (fig. 14), et les séchoirs à cheveux (fig. 7), renfermant un petit ventilateur électrique qui refoule l’air à travers une résistance qui le chauffe.
- Fig. 12. Allume-cigares.
- Fig. 14. Fer à repasser (R- Heller)
- Fig. i5. Fer à souder (Stê A. E. G.).
- Fig. i3. Broc à eau chaude (Sté A. E. G.). Les fers à souder électriques (fig. 15) permettent, dans les ateliers,
- une augmentation de la rapidité du travail, étant donné qu’ils sont portés presque instantanément à la température convenable.
- Nous dirons, pour conclure, quelques mots d’une méthode employée avec succès à l’étranger pour faciliter l’usage du chauffage électrique. Les Compagnies de distribution sont, en effet, les premières intéressées à la diffusion de l’emploi de ces appareils.
- Cette méthode, d’ailleurs très rationnelle, consiste à employer le double tarif. Aux heures de la journée où les usines sont peu chargées pour l’éclairage et où, par suite, la plus grande partie du matériel de celles-ci est inutilisée, on fournit l’énergie à un prix très bas; l’abonné peut alors en profiter pour mettre en service ses appareils de chauffage. Lorsqu’arrivent les heures dites « de pointe », où la demande de courant pour l’éclairage atteint son maximum, un mouvement d’horlogerie, placé sur le compteur de l’abonné, provoque automatiquement l’enregistrement au tarif fort. Dès lors, l’intérêt même de l’abonné est d’arrêter ou, tout au moins, de ramener à l’allure la plus faible ses appareils à grande consommation. Cette méthode, appliquée d’ailleurs avec succès en Suisse et en Suède, est donc avantageuse à la fois pour l’abonné, qui obtient un chauffage suffisamment économique, et aussi pour le secteur, dont le matériel est mieux utilisé; d’autre part, la surcharge de l’usine aux heures « de pointe » n’est
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- pas à craindre, car l’abonné, ainsi que nous l’avons fait remarquer, aura tout intérêt à faire cesser lui-même le chauffage à ce moment; s’il sait utiliser rationnellement ses appareils, cet arrêt du chauffage sera sans inconvénient, les pièces ayant été suffisamment chauffées pendant la journée, pour garder une température convenable.
- Il est donc vivement à désirer que des efforts sérieux et rationnels soient faits, en France également, pour donner à cette si intéressante branche des applications de l’électricité, et cela dans l’intérêt de tous, la place à laquelle elle a droit et que seules des conceptions erronées l’ont empêchée d’occuper jusqu’à présent. J.-L. Medynski.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances des 28 mai et 3 juin 1912.
- Opérations de la caisse des recherches scientifiques.
- — M. À. Picard présente le rapport sur les opérations de la caisse des recherches scientifiques pendant l’année 1911. Jusqu’ici les ressources normales de la caisse ont consisté en une modeste subvention de l’Etat et en une allocation sur les fonds du pari mutuel. Au cours de 1911, la caisse a réparti 126 000 francs entre 75 savants adonnés à des recherches biologiques, 04 700 francs entre 6 savants s’occupant de l’épuration biologique et chimique des eaux d’égout et des eaux résiduaires,
- 45 600 francs entre 22 savants s’appliquant à diverses études. Un prélèvement a dù. être fait sur la réserve. Parmi les travaux dont l’exécution a été ainsi facilitée, mentionnons les recherches de M. Moureu sur le krypton et le xénon, de M. Munlz sur les engrais organiques et sur l’épuration des eaux résiduaires de distillerie, de M. Dcslandrcs sur les particules solides ou liquides de l’atmosphère solaire, de M. Lacroix sur la composition de certaines enclaves des roches volcaniques.
- Le manganèse dans Vorganisme.. — M. Roux résume une Note de MM. Gabriel Bertrand, et Medigreceanu sur la présence du manganèse dans les organes des animaux. Les auteurs, qui avaient dosé par une méthode extrêmement, sensible le manganèse dans les divers organes du corps Immain, ont étendu leurs recherches aux mammifères, aux oiseaux, aux poissons. Le manganèse existe dans tous leurs organes, mais en quantités irrégulières. Cependant, d’une manière générale, l’organe le plus riche en manganèse est le foie. Ils dosent par exemple 0 gr. 000580 de manganèse dans 100 grammes de foie de canard. La teneur du lait est au contraire très faible. Il est à prévoir que le manganèse joue dans l’organisme un rôle important comme catalyseur.
- Insuffisance des théories physico-chimiques actuelles.
- — M. Amagat analyse un travail de M. Colson dans lequel l’auteur, après avoir mis en doute les théories physico-chimiques actuelles, relève l’incohérence singulière des formules qu’emploie cette science. Ainsi la condition mathématique des équilibres a été établie sur une hypothèse certainement inexacte, car soumise à l’épreuve de l’expérience elle donne des écarts 6 fois trop grands. La formide revisée par M. Colson, en parlant d’une hypothèse admissible, s’accorde au contraire avec les faits expérimentaux. D’après l’auteur, il est surprenant que des doctrines et des formules aussi douteuses se soient propagées partout au point d’être enseignées comme classiques.
- La résistance au venin. — M. Edmond Perrier présente une Note de Mme Phisalix sur la résistance du hérisson à l’action du venin de l’héloderme. Cette résistance, à poids égal, est 45 fois plus forte que celle de l’homme. L’immunité naturelle du hérisson est due à la résistance propre des cellules de l’animal. Cette
- —• Présidence de M. Lippmann.
- résistance est évidente, en particulier, pour les globules rouges, globules détruits in vivo par le venin chez les espèces sensibles, par exemple chez le cobaye et le moineau. La résistance remarquable des hérissons est assurée par plusieurs moyens dont l’un, expérimentalement vérifié, est la propriété antitoxique du sang de l’animal. Cette propriété lui permet aussi de résister au venin des vipères.
- Pathologie végétale. — M. Mangin explique que la maladie des Ronds du Pin est très anciennement connue et qu’elle sévit dans différentes régions, en France et à l’étranger. Elle serait due au développement d’un champignon parasite, le Rhizina inflata Schœff., dont le mycélium pénètre dans les racines des Pins et causerait ainsi la mort des arbres. On admet, en général, qu’elle se développe, autour d’un feu de bûcheron. A la suite des incendies particulièrement violents de l’été dernier à Fontainebleau, et à l’occasion du martelage des bois brûlés, M. Maurice Mangin, inspecteur adjoint des Eaux et Forêts, a constaté : 1° l’abondance des fructifications de Rhizina dans les pineraies saines et bien venantes, où jamais la maladie du Rond n’avait été signalée ; 2° la rareté des fructifications de Rhizina dans les cantons où les ravages du Rond avaient été considérables. M. Mangin conclut que le Rhizina inflata Schœff., est un champignon commun partout dans les pineraies à Fontainebleau, quel que soit l’état du peuplement forestier, et qu’il paraît difficile d’admettre que l’envahissement des racines de Pins par son mycélium soit la cause de la maladie du Rond des Pins, dont l’origine est encore inconnue.
- Le rôle hydrographique des éruptions de la [chaîne des Pays. — M. 'fermier présente une Note de M. Pli. Glangeaud sur le rôle hydrographique de la chaîne des Puys. Ces éruptions, qui datent du pliocène supérieur et du quaternaire inférieur, ont changé à diverses reprises le tracé des rivières dans la région de laSioule. M. Glangeaud a retrouvé les traces d’un grand nombre de lacs de barrage déterminés par les coulées volcaniques. Le plus important était celui de Pontgibaud long d’environ 8 kilomètres.
- Empreintes fossiles d’un énorme mammifère. — M. Zeiller résume une communication de M. A. Delage, professeur à la Faculté des Sciences de Montpellier, relative à des traces du passage d’un mammifère sur les schistes de Walchia (permien inférieur). Les traces’ de pattes à cinq doigts sont nettement visibles, les unes du membre droit, les autres du membre gauche; les empreintes de grandes dimensions correspondent au passage d’un quadrupède de taille considérable. Ce serait le plus ancien des grands quadrupèdes jusqu’ici connus.
- Cn. DE VlLLEDEUIL.
- (A suivre.)
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- LE « VIOLINA » PIANO=VIOLON MECANIQUE
- Tout le monde connaît aujourd’hui le piano mécanique. De perfectionnements en perfectionnements, cet instrument, d’abord méprisé des artistes et relégué ;au rang des orgues de Barbarie, est parvenu à une souplesse et une délicatesse d’expression, capables de satisfaire les musiciens les plus délicats. Comme l’on sait, il reproduit fidèlement l’interprétation même d’un artiste de talent.
- À qui écoute les sons qui sortent de ce piano sans pianiste, le qualificatif de « merveille a vient naturellement à l’esprit. Mais quel mot trouver pour le nouvel instrument que nous a fait récemment entendre M.
- Stransky et qui associe le violon au piano. Le violon, au dire de tous ceux qui le pratiquent, est le plus. difficile des intruments dé musique, celui qui exige de l’exécutant le plus de finesse d’oreille, d’habileté manuelle, et de sensibilité musicale?
- Comment imaginer que ces qualités puissent être dévolues à un mécanisme, si compliqué, si ingénieux soit-il?
- Aussi les résultats que donne le « Violina », tel est le nom de l’instrument, sont-ils réellement surprenants : un son ample et varié, des modulations parfaites, sans heurts, ni chocs, et tous les effets habituels du violon.
- Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’une audition du « violina » vaille celle d’un virtuose ; les émotions quelle fait naître ne sont pas, 11e peuvent pas être aussi profondes ; elles restent cependant d’une haute qualité artistique, et il faut souhaiter que le violon mécanique nous débarrasse promptement de tous les violonistes médiocres.
- Le piano mécanique, on le sait (1), repose essentiellement sur le dispositif suivant. : un rouleau de papier, perforé de façon convenable, tourne devant les embouchures~d’unè série de tuyaux, reliés à un réservoir d’air légèrement comprimé. L’air que laissent passer les orifices percés dans Je ipapier pénètre dans les tuyaux qui le conduisent; à: .autant
- de ; petits / soufflets;;: ceux-ci, en se gonflant, .et. se dégonflant,. foir nient de ; yéritro blés . pet its ,• moteurs ' à ; air' comprimé,. et'mettent en mouvement les marteaux du piano. C’est là uii dispositif fort simple en principe,, inspiré du reste de celui qui animait „ les joueurs de flirte et de tambourin, les célèbres automates de Yau-canson. En pratique, la chose est moins simple qu’elle ne.le paraît, et il a fallu un gros effort d’ingéniosité pour faire tenir dans un piano de dimension s ordinaires tous les organes néces-^ saires au mécanisme.
- Dans le « Vio-Viohna ». lina », le prin-
- cipe mécanique reste le même : commande pneumatique de tous les organes mobiles, réglée au moyen d’un rouleau de papier 'perforé. ' Mais . il ne pouvait être question, à moins dé vouloir renouveler les tours de force stériles de Vaucanson, de faire vibrer les cordes du violon au moyen d’un archet ordinaire. La solution à laquelle se sont arrêtés les inventeurs du « Violina » est d’une remarquable originalité ; elle constitue là nouveauté
- 1. Pour description détaillée d’un piano mécanique, voir l’article de M. Fournier, La Nature, n° 1757, du 26 janvier 1907.
- Les 3 violons el l'archet tournant du
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- 32 =±= LE « VIOLINA » PIANO-VIOLON MÉCANIQUE
- essentielle de l’instrument. L’archet du «Yiolina» est fait, comme le montre notre figure, de crins nombreux tendus sur un cercle mobile et horizontal. Notons de suite que, devant la difficulté d’agir à la fois sur les quatre cordes d’un violon unique, on s’est décidé à constituer l’appareil par un groupement de trois violons, chacun d’eux n’ayant qu’une corde active.
- L’archet circulaire tourne et sa vitesse, tantôt ralentie, tantôt accélérée, est commandée par l’un de ces petits moteurs à air comprimé dont nous parlions précédemment. Dé la même façon, les violons, des violons ordinaires, dont la queue est articulée autour d’un pivot, viennent s’appuyer contre l’archet tournant, et la pression de contact correspond à l’intensité du son qu’il faut obtenir. Des doigts mobiles, actionnés eux aussi pneumatiquement, viennent au moment voulu pincer la corde de façon à donner au son sa hauteur.
- Vitesse et pression de l’archet, pincement des cordes, ce sont bien là les moyens dont dispose le violoniste. Ajoutons encore qu’à chaque tour l’archet tournant vient automatique-
- ment se frotter contre un morceau de colophane. Comment se fait la préparation des bandes perforées qui règlent tous les mouvements des trois violons?Elles sont exécutées avec des soins minutieux par des praticiens qui sont en même temps des musiciens de première force. Ici il faut signaler une sensible infériorité du « Vio-lina » sur le piano automatique der-nier modèle. Celui-ci peut ressusciter intégralement le jeu d’un maître. La perforation des bandes se' fait, en effet,' automatiquement, provoquée par le jeu même del’artiste. Il n’en va pas de même pour le « Violina ». On ne voit pas comment ..un violoniste en maniant son archet pourrait actionner un mécanisme perforateur et préparer ainsi des Landes adaptées au Violina.
- Qùoi - qu’il en soit, le piano et le violon automatiques alliés nous offrent un duo des plus agréables, et d’un répertoire varié à l’infini. L’instrument fait le plus grand honneur à l’esprit mécanique de ses inventeurs, cinq Autrichiens dont il est juste de citer les noms : MM. Bajde, Karl et Ernst Henning, Frœns-dorf, et Hupfeld. A. Troller.
- Vue d'ensemble du « Violina ».
- Levier \---Amenée d'air
- Réglage vtbr^tlonU -fi, L’archet circulaire
- £Manwa. dk
- Le violon et sa commande pneumatique.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahup.e, rue de Fleuras. 9, à Paris.
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- 40” ANNÉE. — N° 2038.
- 15 JUIN 1912.
- UN NAVIRE POUR LE TRANSPORT DES SOUS-MARINS
- La Société Schneider et Cie construit dans ses ateliers de Chalon-sur-Saône sous la haute direction et d’après les plans de l’éminent ingénieur Laubeuf,
- qu’ils ne sont pas outillés pour franchir les océans, par leurs propres moyens, faute de place pour mettre à leur bord les approvisionnements nécessaires, et
- Submersible Delphin construit par MM.. Schneider et Cie pour la Grèce.
- des sous-marins pour le compte de nations étrangères dont quelques-unes sont situées par delà les océans. Les ingénieurs de la Société, ayant à livrer ces sous-marins à domicile, si j’ose m’exprimer 'ainsi, ont eu
- que, par ailleurs, leur remorquage sur d’aussi longs parcours présenterait de sérieuses difficultés et un aléa considérable..
- Voici les solutions élégantes qui ont été adoptées.
- Submersible Ferre construit par MM. Schneider et C’e pour le Pérou.
- à résoudre les deux problèmes suivants : 1° amener jusqu’à la mer les bâtiments dont le tirant d’eau (2 m. 78) est trop considérable pour descendre simplement la Saône, puis le Rhône où se trouvent encore des seuils de 1 m. 50, malgré les travaux d’approfondissement en cours; 2° les expédier par exemple au Pérou ou au Japon, en tenant compte
- 40" année. — ac semestre.
- Pour conduire le sous-marin de Chalon à Saint-Louis-du-Rhônc, point qui communique avec le golfe de Fos et la Méditerranée par le canal de Saint-Louis, on le place dans un chaland-dock en bois construit à cet usage. Ce chaland est pourvu de soufflages latéraux et d’un cloisonnement longitudinal et transversal, destiné à assurer la stabilité et à pré-
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- 34 : • NAVIRE POUR LE TRANSPORT DES SOUS-MARINS
- venir tout mouvement d’eau pendant les opérations d’embarquement du sous-marin. Cette opération se pratique de la façon suivante :
- Le chaland-dock est coulé par un fond de o mètres. Des portes étanches disposées à l’arrière ayant été ouvertes, le sous-marin est introduit dans le chaland où il prend une position soigneusement repérée sur les poutres qui le supporteront. Les portes étant alors refermées, on chasse l’eau des compartiments, et le chaland se soulève avec son chargement, que l’on amarre définitivement.
- Quand l’opération est terminée l'ensemble chaland-sous-marin ne dépasse pas le tirant d’eau de
- maniement des torpilles automobiles. Un longappon-tement permet l’accostage de plusieurs sous-marins.
- Actuellement on trouve, à la station d’essais du Creux-Saint-Georges, les sous-marins Delphin, construit pour la Grèce, et le Ferre, destiné au Pérou. Ce dernier vient de terminer brillamment scs essais et inaugurera le moyen de transport que nous allons décrire.
- Quant au Delphin, il se rendra en Grèce par-scs propres moyens. Ce voyage sera intéressant à tous points de vue et sera la meilleure et la plus forte épreuve qu’on puisse imposer à ce petit navire.
- La cale à sous-mai
- 1 m. 20 et peut sans aucune difficulté être remorqué jusqu’à Saint-Louis-du-Rhône.
- Là se pratique l’opération inverse. On coule à nouveau le chaland, on en sort le sous-marin qui prend possession de son élément définitif : l’eau salée. Comme il est muni de tous scs engins, moteurs et autres, il suffit de mettre les machines en avant, et le sous-marin gagne par ses propres moyens la rade de Toulon, distante de Saint-Louis-.du-Rhônc de 65 milles. En ce point, MM. Schneider et Cie ont installé, dans une petite baie à l’ouvert de la rade, appelée Creux-Saint-Georges, une station d’essais où se trouvent des ateliers de réparations, des groupes électrogènes pour recharger les accumulateurs des sous-marins, des machines de pompage pour l’air comprimé et tout le-matériel nécessaire au
- nn du Kanguroo.
- Mais, dans la plupart des cas, il ne saurait être question d’une navigation lointaine et sans aucune relâche possible, comme serait celle du Ferre destiné au Pérou.
- Le sous-marin ayant subi ses épreuves, démontré scs qualités diverses, il reste donc à l’envoyer à scs acquéreurs lointains.
- On a construit à cet effet aux chantiers delà Gironde à Bordeaux, un navire d’un genre tout à fait spécial destiné à recevoir dans ses flancs le bâtiment qu’il s’agit de faire parvenir à l’autre bout du monde.
- Ce navire a reçu le nom de Kanguroo, qui lui convient particulièrement en raison des opérations auxquelles il se prête.
- Le Kanguroo, dont la longueur est de 95 mètres,
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- la largeur, de 11 m. 95; la profondeur de carène, de 5 in. 54; le creux, de 7 m. 25 et le déplacement de 5540 tonneaux, est un véritable dock flottant, auquel on a donné les formes d’un navire de mer, mû par une machine de 850 chevaux qui lui assure une vitesse de 11 nœuds en service courant.
- L’avant du Kanguroo est formé d’une étrave mobile. Cette étrave enlevée découvre une sorte de tunnel qui aboutit à une vaste cale de 59 mètres de longueur occupant toute la partie centrale du navire. Sur les flancs et dans les fonds du navire sont installés des ballasts avec tout le jeu habituel de vannes et de pompes permettant d’y introduire l’eau de mer et de les vider. C’est dans ce bassin intérieur, préalablement rempli d’eau, que vient se loger le sous-marin à transporter. 11 y parvient par le tunnel qui débouche dans l’étrave.
- Cette opération se pratique très simplement en trois temps.
- Au 1er temps, on manœuvre les vannes de remplissage des ballasts pour enfoncer l’arrière seul du Kanguroo. L’étrave sort de l’eau, on ouvre la porte.
- 2° On fait enfoncer l’avant du navire, l’eau pénètre dans la cale intérieure et on règle l’assiette pour que le sous-marin puisse pénétrer dans le
- tunnel. Une fois introduit dans la cale, il est placé par des repères sur une ligne de tins et accoré.
- 5° On épuise l’eau des ballasts de l’avant; l’étrave émerge, on ferme la porte d’entrée.
- Enfin on vide l’eau du bassin intérieur de façon à mettre le sous-marin complètement à sec. On établit l’assiette définitive du Kanguroo qui est alors prêt à faire route.
- Le débarquement, au point d’arrivée, se produit par les opérations inverses. Par le fait des dispositions ingénieuses que je viens de citer, le Kanguroo est encore à même de remplir en tous lieux et en toutes circonstances le rôle de dock flottant permettant la visite et la réparation de la coque d’un sous-marin.
- Enfin, lorsqu’il ne porte pas de sous-marins, le Kanguroo devient un cargo-boat à qui son énorme cale de 3500 mètres cubes d’un seul tenant permet rembarquement et le transport de tout matériel encombrant que les paquebots ordinaires ne prennent pas volontiers comme : chaudières, turbines, locomotives, etc. À ce point de vue encore il rendra de précieux services.
- Il a paru à La Nature que la solution donnée par les ingénieurs de la Société Schneider et Cie au problème difficile et nouveau qui se posait à eux méritait d être citée. Sàuvaire Jourdan, .
- Capitaine de -frégate de réserve.
- UN NOUVEL APPAREILLAGE POUR LOTERIES
- Le Gouvernement mexicain ayant décidé de recourir aux loteries pour remplir ses caisses, a chargé un ingénieur français, M. Casanova, de lui établir un matériel répondant au mode de tirage admis.
- Ces loteries sont conçues suivant un principe très simple : peu de billets (25 000 au maximum) et quelques milliers de lots. 11 suffit donc, pour procéder au tirage, de posséder autant de billes qu’il y a de billets émis et de lots. Les deux séries de billes se tirent séparément.
- Le petit nombre de billets n’exclut aucunement le grand nombre de participants au tirage. Les 25 000 billets peuvent être, en effet, divisés en autant de coupures que l’on désire. Si, par exemple, le prix du billet est de 50 francs, on fait 10 ou même 20 coupures, afin que chacun, pour la modique somme de 2 fr. 50, pût participer à la loterie. Üne telle combinaison a pour but de favoriser les chances de gain. Un lot de 1 million, par exemple, peut se trouver partagé entre 20 personnes qui seront heureuses de l’aubaine. On arrive ainsi à donner une chance sur trois. Voyons en quoi consiste le matériel.
- Le matériel comporte des billes, des sphères pour les recevoir, des paniers de remplissage, des sacs
- et caisses pour les conserver sous clé et des tables et tableaux de tri.
- Les billes sont faites en buis; elles ont 20 millimètres de diamètre et sont percées diamétralement d’un petit trou permettant de les ranger en chapelets. Chacune d’elles porte un numéro ; l’opération du numérotage s’est faite à l’aide de poinçons métalliques chauffés, avant chaque frappe, à la flamme d’une lampe à essence ; le noir de fumée qui se dépose sur le poinçon recouvre la trace en creux et rend les chiffres très apparents. Les billes sont groupées en chapelets de 100; dix de ces chapelets, représentant mille billes classées dans leur ordre numérique, prennent place dans un sac.
- Les sacs sont de deux couleurs : vert,pour les billes des numéros, rouge pour celles des lots. Toute confusion est donc impossible. Enfin les sacs sont enfermés dans des caisses de chêne à trois serrures différentes.
- Lorsque le tirage de la loterie doit avoir lieu, le matériel est rassemblé dans la salle où accède le public. Tous les objets : caisses, paniers, globes sont construits en fils de cuivre assez rapprochés pour maintenir les billes ; cette construction était imposée par la méfiance proverbiale du public qui veut pouvoir suivre les billes pendant les diverses manipu-
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- NOUVEL APPAREILLAGE POUR LOTERIES
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- lations qu’elles subissent au cours du tirage : c’est la formule de la loyauté.
- Les -caisses de réserve sont apportées sur l’es-
- trade et ouvertes en présence du public. On en extrait les sacs, et de ceux-ci les chapelets de billes que l’on suspend au-dessus de la caisse métallique à claire-voie; un aide coupe les fils et les billes tombent.
- Cette caisse à six pans et à fond de tôle est une sorte d’ascenseur que l’on élève à l’aide de deux manivelles entre des supports tubulaires. Arrivée à une hauteur suffisante, on fixe, à la manche qui recouvre l’ouverture du fond, une sorte de tube de 2 m. 50 de longueur dont l’extrémité libre, recourbée, pénètre dans le grand globe par une ouverture pratiquée au pôle supérieur. À l’aide d’une chaînette placée sous la caisse on soulève le volet qui recouvre l’ouverture du fond et les billes pénètrent directement dans le globe.
- Nous n’insisterons pas sur le système élévatoire de la caisse; il est exactement semblable à celui employé dans la construction du mât de télégraphie sans fil inventé par M. Casanova, il y a quelques années. .
- Il existe deux globes destinés aux opérations de tirage, un grand et un petit. Le premier reçoit les billes des. numéros, le second, celles des lots.
- Le grand globe mesure 1 mètre de diamètre; il est constitué par trois pièces principales servant de liaison aux autres : un grand cercle ou équateur et deux calottes polaires. Vingt-huit arcs de méridien de 15 millimètres de diamètre traversent le grand cercle et leurs extrémités se logent dans les calottes polaires; ils sont traversés par 82 parallèles de 4 millimètres de diamètre et espacés de 12 millimètres. La calotte supérieure porte un orifice circulaire dans lequel pénètre l’extrémité de la manche
- mobile de remplissage ; cet orifice est fermé par un bouchon pourvu de verrous à ressorts. La calotte inférieure est également pourvue d’un trou de •50 millimètres de diamètre destiné à la sortie des billes. Elle se prolonge extérieurement par une lanterne de 60 millimètres de longueur formée de huit fils de cuivre.
- Deux des colonnettes portent un coussinet dans lequel tourne une tige servant d’axe à une valve hémisphérique dont la cavité est un peu plus forte que le diamètre d’une bille.
- Cette cavité étant tournée vers la sphère, une bille vient s’y loger ; si on fait faire un demi-tour à l’axe, la bille s’échappe, suit la manche en fil de cuivre que l’on adapte à la hase de la sphère au moment du tirage, et se rend dans une coupe en cristal. Une seule bille sort donc à la fois, les autres étant retenues par la partie pleine de la valve elle-même.
- Afin d’éviter le coincement des billes entre elles au moment de la sortie, coincement qui se produirait par le poids de la masse, l’inventeur a
- Fig. 2.
- Le petit globe qui contient les billes
- disposé une tablette sur quatre colonnettes recouvrant, à 5 centimètres de hauteur, l’orifice de sortie.
- Enfin, dans l’intérieur du globe sont fixées à l’équateur quatre palettes qui assurent le mélange
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- dos billes pendant la rotation. Cette rotation peut être effectuée à la main, par une manivelle,
- Fig. 3.
- Le grand globe qui contient les billes des numéros.
- lots, est construit exactement comme le grand; son diamètre est de 50 cm. seulement.
- Devant chaque coupe de cristal se tient un enfant. Dès qu’une bille tombe, il la saisit, la montre au public et appelle à haute voix le numéro sorti. Un enfant appelle donc le numéro correspondant à ceux des billets et l’autre un lot. Ainsi le numéro 12485 sorti du grand globe c-orres-
- ou mieux par un moteur électrique relkf’par une courroie à la poulie calée sur l’arbre à côté
- pondra au lot de 50 000 francs si cette dernière bille, portant le chiffre 50000, est sortie du petit lobe.
- Ce système diffère lolalement de celui adopté pour nos tirages financiers dans lequel le gros lot
- Fig. 4. — Ensemble des appareils constituant le nouveau matériel pour les loteries.
- du bâti support. Ce bâti est, surmonté des aigles mexicaines.
- Le petit globe, destiné à recevoir les billes des
- sort le premier : ici, il peut sortir à un moment quelconque.
- Le public peut encore contrôler les résultats du
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- tirage. Dans ce but, on a construit un tableau en acajou portant 10 groupes de deux rainures. En haut de chaque groupe est placé un système bascu-leur en métal pourvu de deux tringles de même longueur que le tableau. Deux billes étant sorties des globes, elles sont enfilées sur les deux tringles, l’une en face de l’autre par conséquent. Les deux nombres ainsi placés l’un près de l’autre correspondent donc au lot gagné par le numéro. À chaque nouvelle opération, les billes viennent se placer au-dessus des précédentes et ainsi de suite. Lorsque deux tringles ont reçu leurs vingt billes chacune, on continue le remplissage des tringles suivantes.
- Le tirage étant terminé, ou bien les tringles pleines, on les abaisse toutes dans leurs rainures respectives et on fixe leurs extrémités dans la base du tableau qui est mobile autour de charnières. Il ne reste plus qu’à afficher le tableau : le public peut ainsi contrôler les opérations en lisant lui-même les numéros sortis.
- Le tirage étant terminé, il importe de ranger les billes dans les sacs et les caisses fermées en vue d’une prochaine loterie. Un tri s’impose. Cette opération s’effectue à l’aide d’une table spéciale devant laquelle deux opérateurs effectuent le tri. Ces opérateurs sont placés, en face l’un de l’autre, devant un réservoir dans lequel les billes sont jetées pêle-mêle.
- Ce réservoir comporte 12 trous creusés verti-
- calement sur une planchette en avant de chaque trieur et prolongés chacun par une canalisation tubulaire souple faite d’un fil de cuivre enroulé en spirale. Chacun de ces tubes se rend à l’un des tiroirs de cette sorte de bureau-caisse. Enfin les trous sont numérotés de 1 à 12 pour l’un des trieurs, de 13 à 25 pour l’autre. De plus, un treizième trou permet aux opérateurs de se passer mutuellement les billes appartenant au classeur de son vis-à-vis.
- Les billes sont ainsi facilement distribuées aux tiroirs, triées par mille. Ainsi le trou n° 1 recevra toutes les billes appartenant au premier mille; le n° 2, celles du deuxième mille; le n° 5, celles du troisième mille, etc. La bille 5425 ira dans le trou 5 correspondant au tiroir 5 ; la bille 854 ira dans le trou 1 correspondant au tiroir 1. Il ne reste plus qu’à trier le contenu des tiroirs. On se sert de tableaux de bois comportant 500 alvéoles. Deux tableaux numérotés de 1 à 500'et de 501 à 1000 sont nécessaires.
- Les billes prennent place dans les alvéoles ; dès qu’un tableau est rempli, il ne reste plus qu’à enfiler les billes, à l’aide d’une aiguille, sur les fils qui permettront de former les chapelets.
- Enfin, on procède à la mise en sacs et à la fermeture des coffres en chêne qui ne seront plus ouverts qu’au moment d’un prochain tirage.
- Lucien Fournier.
- LA CUISINE ÉLECTRIQUE
- Nous avons exposé dans un article récent la question du chauffage électrique j1).
- Nous dirons aujourd’hui quelques mots d’une autre application de l’électricité, qui se rattache étroitement à la précédente et qui est celle de « la cuisine électrique ».
- La cuisine et le chauffage électriques procèdent, en effet, des mêmes principes. Puisque le passage d’un courant électrique dans une résistance appropriée échauffe celle-ci, il était tout indiqué de chercher à utiliser la chaleur ainsi produite pour cuire les aliments, comme on l’avait déjà fait, soit pour le chauffage des appartements, soit pour les diverses applications nécessaires que nous avons signalées précédemment (chaufferettes, chauffe-lits, fers à friser, allume-cigares,’; etc. ).
- La cuisine électrique peut se faire à l’aide de deux méthodes différentes, c’est-à-dire, soit par chauffage dh'ect, soit par chauffage indirect. Dans le cas du chauffage direct, tous les ustensiles (bouilloires, casseroles, marmites, poêles à frire, etc.), doivent être munis d’un élément chauffant faisant corps avec
- 1. Voy. n° 2037, du 8 juin 1912.
- Fustensile lui-même. Avec le chauffage indirect au contraire, on a recours, comme dans la cuisine au gaz, à des fourneaux ronds ou rectangulaires, de dimension et de consommation plus ou moins grandes, sur lesquels on place simplement des ustensiles de cuisine ordinaires. Le chauffage direct présente évidemment l’avantage d’un meilleur rendement, par suite du contact intime de l’élément chauffant et des parties à chauffer; avec le chauffage indirect les pertes de chaleur sont plus élevées, mais le prix d’achat total des ustensiles est sensiblement moindre, puisqu’il suffit d’un seul fourneau électrique et d’une batterie de cuisiné ordinaire. Il est par suite difficile de formuler des règles générales; il semble plutôt que, selon le tarif de l’énergie électrique et lcJ nombre des ustensiles nécessaires, l’un ou l’autre mode de chauffage sera, dans chaque cas particulier, préférable.
- Que le chauffage soit direct ou indirect, la construction des éléments est sensiblement la même dans les deux cas. Ceux-ci sont de deux sortes, plats ou cylindriques. Les éléments plats comportent une résistance, généralement en forme de spirale, laquelle est comprimée fortement entre des plaques
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- isolantes de mica, de micanite ou d’amiante et même parfois encastrée dans celles-ci; l’ensemble ainsi constitué est pressé par des vis contre le revêtement extérieur de l’appareil, s’il s’agit d’une plaque chauffante, ou contre le fond de celui-ci s’il s’agit d’un appareil à chauffage direct (marmite, casserole, etc.); parfois aussi l’élément est soudé à l’appareil.
- Dans les éléments cylindriques la résistance est enroulée en hélice autour d’un tube métallique isolé au mica ou à la micanite, puis recouverte d’une enveloppe cylindrique également isolante; le tout est ensuite introduit dans une gaine métallique formant revêtement extérieur. Ce type d’élément (fîg. 2, n° 1) s’emploie surtout pour le chauffage direct, ainsi que le montre la figure 1, qui représente un de ces éléments en place à l’intérieur d’une théière.
- Les avantages de la cuisine électrique sont les mêmes que ceux du chauffage électrique en général : propreté, simplicité, hygiène, facilité de réglage, etc. A ce dernier point de vue il y a lieu de faire remarquer que t l’emploi de minuteries réglables, c’est-à-dire coupant le courant au bout d’un & temps déterminé, permet un réglage automatique des plus simples ; on n’a donc plus à craindre les plats brûlés qui font le désespoir des maîtresses de maison ; ce rôle de parfait cordon bleu n’est certes pas la moins curieuse invention de la fée électricité. En dehors des ustensiles de cuisine proprement dits, il existe d’ailleurs un certain nombre d’appareils que leur commodité et leur propreté permettent d’employer en dehors de la cuisine; tels sont les réchauds de table (fig. 3, nos 4 et 5), les théières (fig. 2, n° 3) et les cafetières électriques (fig. 3, n° 5). Les réchauds de table permettent de maintenir les aliments chauds et sont d’un emploi plus commode et plus propre que les appareils similaires à charbon, à alcool ou à eau chaude ; il suffit en général d’y faire passer le courant pendant quelques -minùtes pour qu’ils se maintiennent ensuite longtemps à la température convenable. Les théières et les cafetières, dont la consommation varie, selon leurs dimensions, de 200 à 500 watts, permettent aux maîtresses de maison de préparer elles-mêmes, soit le thé, soit le café. Les appareils à cuire les œufs (fig. 2,n° 7) rentrent dans la même catégorie; les œufs sont placés dans un récipient en porcelaine plein d’eau que le passage du courant dans la résistance de chauffage porte à l’ébullition. La consommation de ces petits appareils varie de 0,5 à 3,5 ampères sous 110 volts, selon qu’ils sont destinés à la cuisson simultanée de un à six œufs. Le principal et. même Tunique obstacle qui a retardé jusqu’ici le
- développement de la cuisine électrique est le même qui a entravé l’extension du chauffage électrique, c’est-à-dire le prix de revient de ce mode de cuisson dont, d’autre part, les avantages sur les autres procédés sont indiscutables, ainsi qu’on a pu s’en rendre compte par le court exposé qui précède.
- S’il est certain, en effet, que l’emploi isolé et restreint des petits ustensiles de cuisne et de ménage électriques (théières, bouilloires, fers à repasser, etc.), peut être avantageux, en ce qui concerne la confection complète de la cuisine à l’électricité, le problème est plus complexe et se rattache étroitement à celui du chauffage électrique en général. Les divers auteurs semblent, en effet, sur cette question assez partagés. Les uns, tels que M. Rossander (*) estiment que, pour qu’il y ait équivalence de prix entre la cuisine électrique et la cuisine au gaz, le prix du kilowatt-heure électrique ne doit pas être supérieur à celui d’un demi-mètre cube de gaz, ce qui, au tarif en usage à Paris pour ce dernier, nécessiterait un prix de 0 fr. 10 environ seulement par kilowattheure. D’autres, tels que M. Dettner, sont plus optimistes; cet auteur donne (2) en effet, d’après des expériences effectuées dans sa propre maison de campagne, le tableau suivant rela tif aux dépenses totales résultant de l’emploi soit de l’électricité, soit du gaz pour tous les usages domestiques d’une maison (éclairage, cuisine et repassage).
- TARIF ÉLECTRICITÉ (Prix du kwh en cent.) GAZ (Pr. du m3 en cent.)
- Dép. totales (francs) F. motrice . . 20 Eclairage. . . 50 (Berlin) 222 F. motrice. 12,5 Eclairage. . 50 (Faube* de Berlin) 168 15,45 (Berlin) 176 20 (Munich) 229
- Ces chiffres sont relatifs à une période de cinq mois (décembre 1910 à avril . 1911); on voit qu’ils sont sensiblement plus favorables que les précédents à l’électricité, puisque celle-ci peut même, moyennant certains tarifs évidemment plus bas que les tarifs parisiens actuels, mais supérieurs à celui indiqué parM. Rossander, être plus avantageuse que le gaz.
- Il est juste de signaler’toutefois que la cuisine allemande se composant surtout de mets bouillis, se prête mieux à la cuisson électrique que la cuisine française/laquelle comporte de nombreux rôtis exi-
- 1. Rapport présenté au Congrès international des applications de l’électricité, Turin, septembre 4911.
- 2. Rapport présenté au XIX0 Congrès du Verband deutscher Elektrotechniker, 1911.
- Fig. i. — Coupe d'une théière électrique avec sa cartouche chauffante B.
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- géant une température plus élevée, c’est-à-dire une plus grande consommation d’énergie et des appareils pins difficiles à réaliser.
- Quoi qu’il en soit, l’emploi des grands appareils de cuisine électriques
- comme celui des radiateurs de chauffage, dont nous avons parlé au début de cet article, n’est économiquement possible que moyennant des tarifs suffisamment
- Fig. 2. i, tube chauffant ; 2, grille-pain électrique (Sté A. E. G.) ; 3, théière électrique (Sté A. E. G.) ; 4, disque chauffant ; 5, casserole électrique (Sté A. E. G.); 6, bouilloire (Sté A. E. G.); 7, appareil pour faire les œufs à la coque- (R.
- Heller).
- bas. Or les compagnies de distribution d’électricité sont évidemment les première :> intéressées à la diffusion de la cuisine nomme du ch au ffage électrique ; il est donc juste qu’elles fassent le
- premier pas pour rendre économiquement possible à leurs abonnés l’emploi des appareils nécessaires. Dans
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- co but les solutions que nous avons indiquées précédemment comme propres à répandre l’emploi du chauffage électrique (abaissement des tarifs, emploi d’un tarif particu-. lièrement réduit aux heures de la journée où la consommation 'éclairage est sensiblement nulle) auraient évidemment la meilleure répercussion sur le développement de la cuisine électrique. De nombreux exemples, recueillis à l’étranger et en particulier en Suède et en Suisse où ces méthodes sont appliquées depuis un certain temps déjà, en font foi. Une autre méthode a été appliquée par la « Hartford
- Fig. 3.
- i, réchaud de cuisine (Sté A. E. G.) ; 2, fourneau électrique (R. Heller); 3, cafetière électrique (R. Heller) ;
- 4, chauffe-plat ;
- 5, chauffe - plat (Sté A. R. G.).
- Electric Light Company » ; cette société fabrique elle-même deux types d’ustensiles de cuisine à cuisson
- suivis, et que dans
- lente, consommant respectivement 50 et 100 watts ; elle fournit d’autre part l’énergie à ses abonnés au prix forfaitaire de 15 fr. 75 par mois, moyennant lequel l’abonné a droit à une consommation permanente de 150 watts correspondant à l’énergie nécessaire aux deux appareils; or ces appareils suffiraient pour apprêter tous les repas d’une famille de 5 à 5 personnes, de sorte que la cuisine électrique joindrait, dans ce cas, l’avantage . de l’économie à tous ceux que nous avons exposés plus haut. ,
- Il est grand temps qu en France également ces exemples soient enfin cela, on ne saurait trop le répéter, aussi bien dans l’intérêt, des compagnies de distribution celui des consommateurs. J.-U. Medyxskt.
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- LA TÉLÉGRAPHIE SANS FIL A LA PORTÉE DE TOUT LE MONDE
- Pendant que le Congrès international cle T. S. F. s’occupe, à Londres, de réglementer l’usage de ce merveilleux moyen de communication, je crois que les lecteurs de La Nature me sauront gré de leur signaler combien il est facile de percevoir les signaux radiotélégraphiques des grandes stations qui vont bientôt envelopper le monde entier de leurs ondes singulières.
- Je n’étonnerai sans doute aucun professionnel en signalant les dispositions d’appareils qui vont suivre, mais il est nécessaire cependant que le public ait connaissance des avantages qu’il peut tirer si simplement de cette admirable découverte afin que le Congrès en tienne compte pour tempérer les règlements prohibitifs qu’il entend édicter, dans le but de sauvegarder les monopoles d’Etat relatifs aux communications.
- Dans la région parisienne qui s’étend sur un rayon de 2 à 5 kilomètres autour de la Tour Eiffel et qui comprend à peu près le dixième de la population de la France, on sait déjà cpi’il n’est pas nécessaire pour éta-. blir une station réceptrice de T. S. F. d’avoir à sa disposition une antenne de grande longueur. Un simple balcon métallique en tient lieu et pour entendre les signaux ra-diotélégraphiés, il suffit de relier par un conducteur, ce balcon à une conduite d’eau, de gaz ou de chauffage faisant office de ligne de terre en y intercalant, en série, un détecteur d’ondes et un téléphone ordinaire. Parmi les détecteurs, celui à pyrite est le plus simple parce que, en outre de ce qu’il ne nécessite aucune pile, il est facilement improvisé par la pointe d’une aiguille à coudre bien maintenue sur le point sensible d’un petit cristal de pyrite de fer.
- Mais on peut encore simplifier cet appareil de réception en supprimant l’antenne extérieure et en remplaçant celle-ci, à l’intérieur d’un appartement, par une vingtaine de mètres de fil de cuivre de 2 millimètres de diamètre enroulés sur un tube de carton ou mieux disposés en zigzags sur une planche de sapin — et accroître encore la capacité de cette antenne, si on a l’occasion de la relier avec une masse métallique du voisinage non scellée au mur, comme par exemple une salamandre ou tout autre appareil mobile de chauffage similaire.
- Enfin, si dans ces conditions on veut encore améliorer cette installation pour mieux entendre, on peut coupler en Oudin l’antenne et la ligne de terre sur une bobine de carton contenant une centaine de mètres de fil de cuivre isolé de 0,6 millimètre de diamètre, remplacer le détecteur à pyrite par un détecteur électrolytique et faire choix d’un téléphone de résistance appropriée.
- Voilà pour une installation domestique de la région parisienne.
- C’est une installation qui n’est de l’invention de personne, mais qui découle tout naturellement des observations éparses publiées d’une façon moins rudimentaire dans maints journaux techniques.
- J’arrive maintenant au sujet principal, à l’installation d’un poste récepteur éloigné d’une station émettrice importante de T. S. F.
- Je me hâte toutefois de dire qu’il ne s’agit plus ici d’une installation domestique et par cela même licite, il me semble, puisqu’il n’est question d’aucune antenne extérieure, mais bien d’une installation pour l’exploitation de
- laquelle il faudra, certes, l’autorisation des administrations compétentes.
- Cette installation est plus simple encore que la précédente, car elle consiste tout simplement* à prendre comme antenne le fil métallique déjà existant qui relie tout poste d’abonné au téléphone à son bureau central.
- Pour le cas d’une ligne aérienne, l’appareil ordinaire de l’abonné étant au repos, il suffit encore ici d’intercaler le même dispositif que précédemment sur un fil conducteur qui relie, sur l’appareil de l’abonné, la borne qui correspond à la tète “de ligne avec une conduite métallique quelconque jouant le rôle de ligne de terre. Dans ces conditions, les sons perçus sont d’autant plus puissants que la ligne qui rejoint l’abonné au bureau central est plus longue.
- Lorsque j’imaginai ce procédé, je me trouvais à 220 kilomètres de Paris, la ligne privée qui servait à mon expérience avait 600 mètres de longueur, le dispositif d’essai était simplement composé d’un détecteur à pyrite et d’un récepteur téléphonique ordinaire disposés en série; dans ces conditions, les signaux horaires de la Tour Eiffel furent reçus avec une intensité telle que l’on aurait cru percevoir au téléphone des roulements de tambour.
- On conçoit déjà, sans qu’il soit nécessaire d’entrer ici dans de plus amples détails, qu’il suffit de demander une communication téléphonique avec un abonné lointain pour se procurer automatiquement (l’appareil des deux abonnés restant toujours au repos) une antenne prolongée d’autant.
- On peut obtenir ainsi des antennes de centaines de kilomètres de longueur, aptes sans aucun doute, après adjonction d’appareils de résonance destinés à s’accorder avec des longueurs d’ondes différentes, à capter des ondes hertziennes de provenance extrêmement lointaine. Je ne serais pas surpris que dans ces conditions on puisse entendre à Paris les messages d’outre-Àtlantique sur une antenne qui serait par exemple le fil de Paris à Londres.
- On conçoit aussi combien ce moyen serait précieux pour les météorologues désireux d’explorer l’atmosphère en diverses directions, pour en déduire la direction, l’intensité et l’imminence des orages, au grand bénéfice de l’agriculture.
- Jusqu’ici il a été question de lignes téléphoniques aériennes ; dans la plupart des grandes villes les lignes ^sont souterraines et provoquent quelquefois par ce fait, à l’audition, la perception de bruits parasites dus à l’induction des lignes qui leur sont parallèles et très voisines, par lesquelles passent des courants électriques de diverses natures.
- Cet inconvénient implique dans ce cas l’addition audit dispositif de condensateurs ou de couplages spéciaux bien connus et usités en télégraphie sans fil.
- 11 résulte de ce qui précède qu’il serait certainement à désirer que le Congrès de Londres admît en principe qu’il soit permis à quiconque d’entendre les'signaux radiotélégraphiques à sa portée, sans que la moindre autorisation soit nécessaire, d’autant plus que l’on pourra toujours se servir de clefs chiffrées pour les dépêches que le public ne devrait comprendre, et qu’il statue au contraire que les grandes stations du monde devraient
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- NOUVEL AREOMETRE A IMMERSION TOTALE ===== 43
- émettre à des heures fixes, et précisément pour être entendus de tous, les messages qui peuvent intéresser le public.
- Étant donné que si la lecture au son nécessite un exercice suivi de plusieurs mois, la transcription au contraire de ces signaux en barres et points et leur traduction au moyen de l’alphabet Morse est un art des plus faciles à acquérir, on verrait bientôt tous les établissements publics de France recevoir et publier de suite
- les nouvelles fraîches de la capitale concernant, non pas seulement la météorologie, mais les grands faits du jour, le résumé des débats de la Chambre, du Sénat, etc., dussent-ils, pour acquérir ce droit, acquitter envers l’Etat une taxe légère qui le consolerait d’avoir abdiqué pour le bien public une partie de son monopole qu’il aurait d’ailleurs été bien difficile de contrôler. p. Dosm
- Ingénieur-chimiste.
- UN NOUVEL AREOMETRE A IMMERSION TOTALE
- L’appareil que je vais décrire, et qui a été présenté à l’Académie des Sciences par S. A. S. le prince de Monaco le 15 mai 1912, est destiné à éviter la grande cause d’erreur inhérente à la construction même des aréomètres ordinaires : la capillarité. Celle-ci, en effet, intervient d’une façon assez importante pour affecter la quatrième décimale de la valeur de la densité. Rappelons simplement que, pour un aréomètre pesant 150 grammes et dont la tige a 5 millimètres de. diamètre, la surcharge résultant de l’action capillaire est d’environ 80 milligrammes. Les corrections que l’on peut appliquer dans ce cas sont, d’ailleurs, incertaines.
- Lfinstrument que j’ai construit, complètement immergé, échappe à cette cause d’erreur. C’est un flotteur en verre, lesté par du mercure, et qui ; sous l’influence de la poussée archimédienne « tire » sur un ressort délicat, en acier invar, fixé au fond de l’éprouvette. Si la densité du liquide étudié augmente, la poussée croît, le ressort s'allonge', et cet allongement, pour de petites variations, est proportionnel à la variation de densité.
- Pratiquement, l’appareil est constitué par ùn étrier de cuivre à la hase duquel est fixée une extrémité du ressort spiral' d'invar, l’autre étant accrochée à la partie inférieure du flotteur. Le tout est descendu dans une éprouvette carrée, en glace à faces paral-
- Fig. i. Varéomètre seul, montrant le flotteur et le ressort d’invar. — Fig. 2. L’aréomètre monté dans un support muni d’un viseur micrométrique.
- lèles, permettant de faire des visées sans perturbation optique. L’allongement du ressort se mesure au cathétomètrc; on peut, si on le préfère, rendre
- l’appareil autonome en le munissant d’un viseur, comme le montre la figure 2 : on vise alors la distance entre le sommet du flotteur et une pointe de cuivre fixée à l’étrier.
- On pourrait croire que l’emploi d’un ressort d'acier exclut les grandes sensibilités : il 11’en est rien. Dans des expériences faites avec l’instrument décrit ici, dont le ressort comprend 20 spires de ruban d’invar, épais de 1 /10 de mm et large de 5/10, une différence de 4 millièmes dans les densités de deux liquides (eaux de mer) se traduisait par un allongement du ressort de 61 millimètres. Avec la précision du cathétomètrc (0 mm 01) cela donne la sixième décimale pour la densité. Les mesures se font, d’ailleurs, très vite et la température n’a pas le temps de varier de l’une à l’autre.
- L’appareil se prête à merveille à la mesure des coefficients de dilatation des liquides. L’invar choisi qui m’a été obligeamment donné par M. Ch.-Ed. Guillaume, a une constance remarquable dans la valeur de son élasticité. On peut toujours, d’ailleurs, obvier à ses variations possibles quoique très faibles, en faisant, de temps en temps, une expérience avec un liquide de densité connue. Arphonse Berget.
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- LES CLOISONS ÉTANCHES ET LES PAQUEBOTS MODERNES
- La catastrophe du Titanic arrivée le 14 avril dernier a remis en question celle, loin encore d’être résolue, de la sécurité des navires en cas de collision, soit avec un autre navire, soit avec un iceberg, soit avec un écueil. Rappelons les faits. Dans la nuit du 14 avril, à 11 h. 40 m., le Titanic marchant à la vitesse de 21 { nœuds, l’homme de vigie signala à tribord un iceberg distant d’environ 800 mètres. Immédiatement l’officier de quart faisait évoluer le navire sur bâbord afin de l’éviter, mais une minute s’était à peine écoulée que celui-ci entrait en collision avec l’iceberg. Une déchirure de la coque se produisait h tribord, au-dessus du double fond, à environ 7 m. 50 au-dessous de la flottaison. Cette déchirure commençait à 15 mètres de l’étrave et s’étendait siir une longueur de plus de 60 mètres .L’eau s'engouffra par cette déchirure dans les cinq compartiments de l’avant sur les 15 dont le navire était muni. Trois heures après cette collision le Titanic s’effon-draitdansla mer dans des fonds de 5000 mètres entraînant la mort de 1600 personnes.
- Quelles conséquences peut-on tirer de ces faits au point de vue des moyens à mettre en œuvre pour éviter le retour d’une aussi épouvantablecatastrophe?
- Etant donné que le commandant du Titanic était prévenu qu’il se trouvait dans le voisinage des icebergs et que, par conséquent, leur rencontre était à redouter, on peut, tout d’abord, se demander si la vitesse de 21 \ nœuds ne peut pas être taxée d’imprudence. Il n’est pas douteux qu’en réduisant cette vitesse le temps écoulé entre le moment où l’iceberg a été signalé et celui de la collision se serait trouvé augmenté et qu’il y aurait eu plus grande chance d’éviter celui-ci en faisant évoluer le navire. Toutefois, comme le fait remarquer Sir William White, la force vive du Titanic marchant à vingt et un nœuds et demi dépassait l’énorme chiffre de 500 millions de kilogrammètres et équivalait à celle que produirait le choc d’ùn poids de 1000 tonnes tombant de 500 mètres de hauteur ou à la décharge simultanée de 12 canons de marine du plus fort calibre. En réduisant la vitesse du navire de moitié, c’est-à-dire à i l nœuds et même au quart, cette énorme force
- vive ne se trouverait encore réduite "que dans des proportions insuffisantes pour qu’une coque de navire disposée comme celle du Titanic puisse résister, sauf, peut-être, dans le cas où le choc serait produit à l’avant du navire et non latéralement par ragage des parois comme cela s’est produit pour le Titanic où cinq compartiments contigus, au moins, ont été atteints. La diminution de vitesse pour ces géants de la mer, à moins de la réduire presque à rien, semble donc n’être qu’un faillie palliatif contre le danger.
- Les projecteurs puissants placés à l’avant du navire augmentent la visibilité du commandant et sont une garantie de sécurité pour le navire. Malheureusement, par les temps de brouillard, si fréquents dans l’Atlantique, leur efficacité se trouve notablement réduite, sinon presque annidée.
- La réduction de vitesse n’étant pas commercialement possible et les projecteurs ne pouvant donner qu’une sécurité relative, ainsi que les bateaux de sauvetage, c’est donc à d’autres mojens du ressort des ingénieurs des constructions navales qu’il faut avoir recours pour augmenter la sécurité du navire. C’est à ce dernier qu’il faut donner les moyens de pouvoir résister aux accidents de mer en y disposant d’une manière rationnelle des compartiments étanches non seulement transversalement, mais aussi longitudinalement, permettant sa flottabilité en cas d’envahissement des eaux à la suite de collision.
- Comme le montrent les figures 2, 5 et 7, le Titanic était muni de 15 cloisons transversales étanches espacées en moyenne de 17 mètres, mais s’arrêtant à peu de hauteur au-dessus de la flottaison. Il n’existait aucune cloison longitudinale. Cette disposition considérée jusqu’ici, par nombre de constructeurs, comme suffisante pour la sécurité des transatlantiques, était complétée par un dispositif spécial permettant de fermer directement de la passerelle les portes de communication ménagées dans ces cloisons, opération qui, d’après les dépositions de l’enquête, semble avoir été faite dès le moment où l’iceberg a été signalé. La partie inférieure de la coque se composait d’un double fond cellulaire de
- Fig. i. — Une porte de cloison étanche à manœuvre commandée, sur le Titanic.
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- CLOISONS ÉTANCHES ET LES PAQUEBOTS MODERNES
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- \ m. 52 de hauteur s’étendant sur toute la longueur du navire, mais qui ne se prolongeait pas sur les côtés du navire qui étaient formés d’un simple bordage. C’est dans ce bordage, à tribord, et presque au niveau de l’axe des chaudières que se produisit la déchirure de 60 mètres de longueur dont nous
- Fig. 2. — Coupe longitudinale du Titanic montrant la disposition des cloisons étanches transversales.
- avons parlé et par laquelle s’engouffra l’eau qui, ne rencontrant sur son passage aucune cloison longitudinale et débordant au-dessus des cloisons transversales de trop peu de hauteur, est venue remplir les cinq compartiments d’avant du navire et sur toute la largeur de celui-ci. L'équilibre du Titanic étant ainsi rompu par ce. poids énorme d’eau, le navire s’enfonça graduellement de l’avant en pivotant autour de son axe transversal ét en relevant hors de l’eau son arrière pour, finalement, s’effondrer presque verticalement la proue en ayant.
- C’est donc au manque de cloisons longitudinales et à la trop faible hauteur des cloisons transversales pouvoir attribuer la cause de
- Titanic. Ce système de cloisonnement longitudinal, additionné de cloisons transversales qui donne au
- navire une grande sécurité contre les accidents de mer est cependant connu depuis bien longtemps, puisque, il y a plus de 50 ans, Brunei l’avait déjà appliqué lors de la construction du célèbre Great Eastern. Mais, pour des raisons nombreuses que nous n’avons pas à développer ici et, principalement, à cause des difficultés d’amé-intérieur qu’offre
- nagement
- ce
- Fig. 3. — Coupe transversale du Titanic. — On voit en A la déchirure de 6o mètres de longueur par laquelle l’eau s’est engouffrée dans le navire.
- qu’on semble l’effondrement du
- cloisonnement longitudinal et transversal, celui-ci fut abandonné. C’est à lui, cependant, qu’il faudra malgré tout revenir si, à l’avenir, on veut éviter le retour de catastrophes semblables à celle du Titanic..
- La coque du Great Eastern (fig. 4) était formée sur toute sa longueur d’un double fond cellulaire de 0 m. 91 d'épaisseur s’étendant jusqu’à 5 mètres au-dessus de la flottaison. Le pont supérieur était également cellulaire. De plus, Brunei avait divisé la coque en onze compartiments au moyen de dix cloisons étanches transversales s’élevant jus-
- Fig. 4. Coupe transversale du Great Eastern montrant son cloisonnement étanche longitudinal. Fig. 5. Coupe transversale dit. Mauretania montrant son cloisonnement étanche longitudinal et ses soutes à-charbon également longitudinales. — Fig. 6. Cloisonnement étanche longitudinal d’un cuirassé.
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- Fig. 7. Plan du Titanic montrant son cloisonnement transversal, ses soutes à charbon S et ses chaudières C. — Fig. 8. Plan du Mauretania montrant son cloisonnement transversal et longitudinal, ses soutes à charbon S et ses chaudières C.
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- qu’au pont supérieur, c’est-à-dire à 9 mètres au-dessus de la flottaison. Enfin Brunei installa deux cloisons étanches longitudinales allant jusqu’au pont supérieur et s’étendant sur toute la longueur de la chambre des machines et des chaudières. Il résultait de cette disposition que lors même que les parois du double fond se trouveraient perforées, l’envahissement de l’eau serait arrêté par la cloison longitudinale étanche située à 6 mètres du bord du navire. Afin d’éviter l’inclinaison de celui-ci sous l’action de l’eau pénétrant dans le compartiment latéral, un système de tuyaux permettait de faire pénétrer l’eau dans le compartiment placé sur l’autre bord du navire en rétablissant l’équilibre.
- Nous citerons également le cloisonnement du Mauretcinia et du Lusitania appartenant à la Compagnie Cunard, navires qui, en cas de guerre, doivent servir comme croiseurs auxiliaires et pour lesquels l’amirauté anglaise qui subventionne la Compagnie a exigé une grande sécurité contre les accidents de mer. Comme le montrent les figures 5 et 8, le navire est divisé en 16 compartiments de 15 m. 50 de longueur en moyenne. De chaque côté de la chambre des machines et des chaudières se trouve une cloison continue s’étendant de la cloison transversale arrière de la chambre des machines à la cloison transversale à l’avant de la chambre des chaudières. Le vide ainsi laissé entre cette cloison longitudinale et la paroi du navire sert de soute au charbon. Il est à penser qu’avec cette disposition, si l’im de ces navires avait subi le même choc
- que celui qui fit sombrer le Titanic et que son bord eût été déchiré sur une longueur de plusieurs compartiments, le flux d’eau aurait été arrêté, non seulement par la cloison étanche longitudinale, mais aussi par le charbon, et le volume d’eau qui eût pénétré dans ces compartiments et rempli les interstices entre les morceaux de charbon eût été insignifiant relativement à celui qui a envahi le Titanic sur toute sa largeur. L’effondrement du navire ne se serait probablement pas produit.
- Une disposition sensiblement analogue a été adoptée pour le nouveau paquebot France de la Compagnie transatlantique (*).
- Les navires de guerre ont également une disposition similaire, plus complète encore, mais dont l’application 'à cause des aménagements intérieurs serait difficile pour des navires de commerce. Elle est représentée figure 6. En outre du double fond cellulaire qui s’étend jusqu’à la cuirasse et de la division du navire par des cloisons transversales, deux cloisons longitudinales régnent sur toute la longueur du navire, laissant ainsi deux compartiments isolés entre le double fond latéral et la chambre centrale. De plus, un pont blindé situé au-dessus de la flottaison recouvre les deux compartiments latéraux ainsi qu’une partie de la chambre centrale. Enfin, chacun des compartiments est entièrement isolé des autres, la communication entre ceux-ci ne pouvant se faire que par des ouvertures ménagées dans les cloisons, placées à un niveau supérieur à la ligne de flottaison. R. Boxain.
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- Séance du io juin 1912. — Présidence de M. Lippmann.
- Champignons parasites du caféier et du vanillier. — M. Mangin présente en son nom et au nom de M. Patouil-lard des observations sur un curieux groupe de Champignons Ascomycètes inférieurs qui vivent en épiphytes à la surface des feuilles coriaces d’un grand nombre de végétaux des régions chaudes : Caféier, Vanillier, Anthurium, Âmomum, etc., et se nourrissent des matières sucrées excrétées par les feuilles ou déposées par les insectes. Ces plantes possèdent des propagules et ressemblent à des lichens, avec lesquels on les a d’abord confondues; d’autre part, elles diffèrent des Champignons par l’absence de vrai mycélium, et leur thalle mucila-gineux, qui se gonfle sous l’influence de l’eau, ressemble à celui de certaines Algues rouges.
- « Activation » de Valuminium. — M. A. Gautier présente au nom de MM. Kohn-Abrcst et Révéra Maltes une Note sur l’aluminium sensibilisé par le mercure. Le mercure est un « poison » très dangereux pour l’aluminium ; des traces de mercure suffisent pour rendre, comme on sait, l’aluminium tellement altérable que plongé dans l’eau, il est rapidement et complètement attaqué et que môme à l’air il s’épanouit en une superbe mais désastreuse chevelure d’oxyde soyeux. Pour l’immuniser contre ce danger il suffit de lui ajouter un tout petit peu de cuivre, quelques dix-millièmes suffisent. Le cuivre est donc le « vaccin » préventif de l’intoxication mercu-
- rielle de l’aluminium. Les auteurs ont encore étudié l’influence sur cette activation, des impuretés telles que le fer et le silicium (( parasites )) de l’aluminium ; ils concluent qu’il est inutile de s’ingénier à préparer de l’aluminium ultra-pur pour cet usage.
- Traitement de Vanoxhémie des altitudes jour l’oxygène. — M. Roux analyse un travail de M. Raoul Bayeux sur le traitement de l’anoxhémie des altitudes par l’oxygénation hypodermique. On sait que, par suite de la désoxygénation du sang, les téguments et spécialement les muqueuses prennent une teinte cyanotique lorsqu’on s’élève dans les hautes régions de l’atmosphère; on sait aussi que cette cyanose peut disparaître si l’on respire de l’oxygène en quantité suffisante. Mais cette quantité est, le plus souvent, considérable et la durée de ses effets toujours fugace : ainsi, la vitesse du débit des inhalations peut atteindre jusqu’à 200 et même 500 litres à l’heure et il est nécessaire de les prolonger longtemps pour rétablir l’hématose. L’auteur apporte la preuve. visible que cette hématose, compromise par le séjour à la très haute altitude, peut être récupérée par l’administration hypodermique de très faibles quantités d’oxygène. Cette preuve est constituée par les photographies en couleur de divers échantillons de sang recueillis par M. Bayeux
- 1. Voy. n° 2031, du 27 août 1912, p. 558.
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- au cours do sa huitième ascension scientifique au mont Blanc en septembre 1912, grâce aux libéralités de la Société des Observatoires du mont Blanc et à l’obligeance de M. J. Yallot, directeur. Une douzaine de lapins avaient été transportés à l’observatoire et divisés en deux groupes. Tous ces animaux ont séjourné quinze jours à 4570 mètres, mais les lapins du premier groupe ont reçu, chaque jour, la dernière semaine de leur séjour, une injection hypodermique de 100 centimètres cubes d’oxygène. Tous ces lapins avaient donc subi quinze jours d’anoxhémie, mais six d’entre eux avaient été traités contre cette asphyxie par les injections. hypodermiques d’oxygène. Lorsque leur sang carotidien fut recueilli, les divers échantillons de sang furent descendus à Chamonix, le dénombrement des ampoules montra que la moitié d’entre elles renfermaient du sang noirâtre, et que les autres contenaient du sang pourpre. Quatre jours après, cette différence persistait et M. Bayeux s’assura que les ampoules à sang pourpre contenaient le sang des lapins qui avaient été oxygénés, au lieu que lé sang noir provenait des lapins qui n’avaient subi aucune injection. L’auteur présente des photographies autochromes qui attestent l’exactitude des faits qu’il avance.
- Préparation d’alliages poreux. — M. Le Chatelier résume une Note de M. Hannover, professeur à l’École polytechnique de Copenhague, relative à la structure de certains alliages solidifiés. L’alliage en parties égales de plomb et d’antimoine commence à se solidifier à partir de 450 degrés en laissant déposer des cristaux qui croissent jusqu’à 223 degrés. A ce moment l’alliage non solidifié contient 87 pour 100 de plomb et 13 pour 100 d’antimoine; il se solidifie en cristaux enchevêtrés. Cet alliage à point de fusion minimum et à température de fusion constante est dit eutectique'. Après solidification les gros cristaux contiennent des canaux pleins d’alliage eutectique. On peut, en employant la force centrifuge, vider ces canaux; on obtient alors un alliage poreux. L’alliage à 10 pour 100 d’antimoine et 90 pour 100 de plomb fournit un squelette qui renferme 50 pour 100 de vide dans sa masse. Ce métal-éponge convient fort bien pour la fabrication des accumulateurs.
- Altération de certains objets de plomb. — M. Le Cha-lelier présente ensuite une Note de M. Matignon donnant l’explication des phénomènes d’altération de certains objets en plomb, en dépit de toutes les précautions prises. Ces altérations sont bien connues des conservateurs de musées et paraissent impossibles à enrayer. M. Matignon expose qu’elles proviennent de cette circonstance qu’à un moment donné les objets en question se sont trouvés en contact avec des chlorures. Or on n’arrive pas à débarrasser le plomb du chlore qui y a pénétré.
- Effets chimiques des diverses radiations. — M. Jung-floisch communique une Note dans laquelle MM. Daniel Berthclot et Gaudechon comparent les effets chimiques produits par les rayons visibles des diverses couleurs du spectre avec l’effet des divers rayons invisibles ultra-
- D’EAU DOUCE VIVANT—; -47
- violets. Le rôle des radiations ultra-violettes, qui vibrent le plus rapidement, consiste à restaurer l’énergie dégradée et apparaît comme analogue à celui que le Soleil joue dans la nature. On observe même que les x'adiations ultra-violettes réalisent en quelques heures des réactions que le Soleil n’effectue pas en plusieurs mois. La chimie des hautes fréquences lumineuses est bien analogue à celle des hautes températures.
- La lutte contre la vieillesse. — M. Metchnikoff explique que l’indol et les phénols déterminent des lésions diverses des nerfs et des artères qui sont les symptômes caractéristiques de la vieillesse. Or, les phénols et l’indol sont élaborés dans le gros intestin par certains microbes du tube digestif. M. Metchnikoff considère les phénols et l’indol comme des poisons en raison des lésions qu’ils déterminent. Dès lors, il y a tout intérêt à soumettre les personnes âgées à un régime défavorable au travail microbien en question qu’il faut distinguer du travail profitable accompli par d’autres microbes. Quel doit être ce régime? L’alimentation carnée aboutit à l’élaboration d’une grande quantité de poison en fournissant abondamment aux microbes des matières albumineuses; d’autre part, les animaux herbivores sont ceux chez lesquels on observe la plus grande proportion d’indol. Un régime mixte paraît constituer le meilleur système d’alimentation. Ce sont surtout les aliments riches en matières sucrées (betteraves, carottes, dattes) qui se distinguent par la pauvreté des sécrétions parce que les sucres s’absorbent dans l’estomac, tandis que les matières albuminoïdes pénètrent jusque dans le gros intestin. Mais le régime n’est pas suffisant, il convient d’introduire dans le gros intestin un microbe qui attaque les matières féculentes pour les transformer en sucres mais non point les matières albuminoïdes. La vieillesse vient du tube digestif, conclut M. Metchnikoff, ce sont les poisons de la série sus-visée qui déterminent l’artério-sclérose, la sclérose du foie, certaines affections du rein, du cœur.
- L’infection par la fièvre récurrente. — M. Roux analyse un travail de MM. Nicolle, Blaizot et Conseil, sur les conditions dans lesquelles la fièvre récurrente se contracte. C’est un fait d’observation que le personnel d’entrée des hôpitaux est exposé à la fièvre récurrente, alors que le personnel des salles en est exempt. On a donc été amené tout naturellement à conclure que le personnel d’entrée à qui appartient le soin de dépouiller les malades de leurs effets, s’infecte par les poux laissés dans leurs effets par des individus. Or, les auteurs ont constaté, d’une façon certaine, que les piqûres de poux ayant vécu sur des individus atteints de fièvre récurrente ne communiquent point cette maladie. Comment alors se fait l’infection ? Si l’on inocule à des singes un liquide contenant des poux broyés, ces singes contractent la maladie. Dès lors, les auteurs sont amenés à admettre que les individus qui écrasent des poux de fiévreux sur eux et qui se grattent ensuite causent une petite érosion qui ouvre la porte à l’infection. Cu. de Yilledeuil.
- LE TRANSPORT DU POISSON D’EAU DOUCE VIVANT
- L'aquicultui’e a pris en France un 1res grand développement et l’on ne compte plus les lacs, étangs, pièces d’eau que l’on a transformés en lieux d’élevage pour le poisson d’eau douce. Mais pour que cette industrie prospère, il faudrait lui
- assurer des marchés nombreux et par conséquent des moyens de transport pratiques et peu coûteux. En Allemagne, où la consommation du poisson d’eau douce est beaucoup plus considérable qu’en France, les conditions de transport ont été soigneu-
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- TRANSPORT DU POISSON D'EAU DOUCE VIVANT
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- Wagon Kraatz pour le transport du poisson vivant.
- senient étudiées, et nous profiterons pour exposer celles-ci à nos lecteurs de l’enquête que vient de faire M. Poherj1), pour le compte de la Compagnie d’Orléans.
- Toutes les fois qu’il est possible, le transport des
- poissons se fait______________,-.Torpédo
- dans des bateaux citernes. Mais comme ce moyen n’est pas utilisable en beaucoup de cas, on fait alors les envois par chemin de fer. Les poissons sont expédiés vivants et dans l’eau ; poulies petites quantités, on emploie des fûts ou des cuveaux, pour les grandes des wagons spéciaux.
- Les poissons sont manipulés avec de grandes précautions de manière à ne recevoir aucune blessure. Ils sont placés dans des fûts ovales, préférables aux fûts ronds parce qu’ils ne peuvent rouler ; remplis d’eau jusqu’aux 5/4 ou aux 4/5. Au lieu de fûts, on utilise aussi des cuveaux très solides fermés par un couvercle en tôle, bombé, perforé à sa partie supérieure et maintenu par une tige de. fer ; le fond du cuveau présente une calotte de bois destinée à le rendre très mobile. Ce cuveau vide pèse 50 à 55 kilogrammes ; il peut contenir environ 100 litres d’eau et transporter 10 kilogrammes de truites vivantes pendant un voyage de 6 heures.
- Les bidons en tôle forte protégée par une garniture d’osier tressé, qu’emploient les expéditeurs français, sont peu utilisés en Allemagne si ce n’est pour le transport des alevins et des jeunes.
- L’eau des fûts ou des cuveaux doit être refroidie très lentement après que le poisson y a été placé ; elle ne doit jamais descendre au-dessous de 4° ; elle doit être aussi aérée que possible. Les poissons n’y sont mis qu’après avoir vidé leur intestin et l’eau est filtrée si elle est riche en organismes vivants, de
- 1. E. PoiiiiR. Enquête sur la production et le commerce du poisson d’eau douce en Allemagne. Annales de l'Institut National Agronomique, l. X, 1911. .
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- manière à éviter sa putréfaction. La proportion de poissons à introduire dans les fûts et cuveaux est très variable suivant la résistance des poissons à l’asphyxie j1).
- Les tanches ont les mêmes besoins que les carpes ;
- les perches et les
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- Fût pour le transport des poissons vivants.
- brochets sont intermédiaires entre les carpes et les Imites. La quantité d’eau nécessaire augmente avec la durée du voyage et la température extérieure.
- Les expéditions
- importantes se font dans des wagons spéciaux dont les plus parfaits sont ceux du système Kraatz. Ces wagons comprennent une cabine pour le surveillant, une chambre où un moteur à explosion actionne une pompe de circulation, une autre chambre plus vaste renfermant 24 bacs à poissons groupés en 4 séries de 6 et recevant en jet l’eau que lance la pompe.
- Ces wagons permettent de réussir des expéditions lointaines et
- Coupe d’un cuveau pour le transport du poisson.
- Bidon servant au transport du poisson.
- c’est par eux que les carpes des Dombes arrivent vivantes chaque hiver à Berlin; ils ont de. plus, l’avantage de transporter un poids de poisson égal à celui de l’eau des hacs, mais leur tare est considérable : 15 000 kg., pour le poids du poisson : 5000 kg.
- Il faut ajouter à ces renseignements que les chemins de fer allemands facilitent grandement le commerce du poisson vivant en lui appliquant un tarif très réduit (taxe de petite vitesse pour le transport en grande vitesse) et lui assurant une livraison rapide.
- Il est à souhaiter que l’étude très complète de M. Poher détermine en France une amélioration des procédés de transport, pour la plus grande richesse des aqui-culteurs aussi bien que pour le développement d’un mode d’alimentation aussi sain qu’économique. René Merle.
- 1. On admet généralement qu’il faut : pour 1 kg de carpes de 2-3 ans, 4-5 kg d'eau; pour 1 kg de carpes d’un an, 10 kg d’eau; pour 1 kg de truites, 10-20 kg d'eau.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2039.-------—r~r------:-----------:--=: 22 JUIN 1912
- LANTERNE A PROJECTIONS SANS OBJECTIF
- Les images en couleurs obtenues par le procédé interférentiel du professeur Lippmann ne peuvent être projetées sur un écran que par la lumière réfléchie à leur surface. Jusqu’à présent on avait employé* pour cela les lanternes dites mégascope, qui servent à projeter des images ayant un support opaque, ou meme des objets quelconques.
- prise pour les spectateurs, qui n’avaient jamais vu d’images intcrférentielles aussi grandes et aussi lumineuses.
- La lanterne de M. de Watteville se compose d’une lampe électrique à arc (fig. 1) placée exactement au foyer d’un condensateur G, de façon à obtenir un faisceau de rayons parallèles qui va tomber sur le
- Mais le système optique des lanternes ordinaires fait perdre dans ce cas une grande quantité de lumière et, pour que la projection soit suffisamment éclairée, il faut en réduire le format, tout en employant une source très puissante de lumière. On sait d’ailleurs que dans le procédé interférenliel les couleurs ne sont exactement rendues que si le rayon visuel est à peu près normal à la plaque, c’est-à-dire dans une situation voisine de celle où se trouvait l’axe de l’objectif quand l’image a été enregistrée. Pour avoir une bonne projection, il faut par suite que l’angle formé par le faisceau qui éclaire la plaque avec le faisceau renvoyé par celle-ci sur l’écran, soit très petit ; en outre il faut que le système optique absorbe le moins de lumière possible.
- M. G. de Watteville, qui est un des rares opérateurs photographes pratiquant le procédé Lippmann, dont il obtient de fort beaux résultats, recherchait depuis longtemps le moyen de projeter ses clichés à des dimensions suffisantes pour les faire voir à toute une salle. Il a réussi dernièrement au moyen d’une lanterne spéciale, construite sur ses indications par M. Massiot-Radiguet, à les montrer sur l’écran de la Société française de photographie ; ce fut une sur-
- cliché à projeter, placé sur un support S. Là le faisceau est réfléchi, tout en restant parallèle, et va rencontrer un miroir concave M, de 1 mètre de distance focale et 0 m. 15 de diamètre, qui en donne sur l’écran une image agrandie. Notre gravure montre bien toutes ces dispositions ; on voit qu’il faut placer le miroir M très près du condensateur pour réaliser autant que possible les conditions énoncées plus haut. Le faisceau lumineux sort par le trou T qui est muni d’un volet qu’on ferme au moment du changement de cliché, sans quoi on verrait sur l’écran la main de l’opérateur En outre cela évite d éblouir le spectateur par la lumière blanche arrivant brusquement sur l’écran : ses yeux seraient alors moins bien disposés pour recevoir l’image subséquente. On a dù supprimer dans notre gravure, afin de la rendre plus compréhensible, quelques dispositifs complémentaires que montre le schéma ci-contre (fig. 2).
- Afin de limiter le champ des faisceaux lumineux, et d’arrêter tout reflet nuisible sur le cliché et sur l'écran de projection, on a placé un volet en tôle D replié à angle droit. Un trou percé en. face'du miroir reçoit le faisceau à l’endroit où il est le plus
- Fig. 2. —. Schéma de la lanterne de projection.
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- 50 LES MINES D'AZOTE DE NORVEGE
- étroit, il lie laisse passer par le trou T que lès rayons qui concourent à'la formation de l’image; ceux qui’pourraient •venir directement du condensateur sont arrêtés. Pour obtenir le réglage qui permet d’avoir une image correcte, le support S et le .miroir M sont mobiles -et/peuvent s’orienter facilement jusqu’à ce que l’on constate le maximum de .rendement: L’emploi du miroir supprime toutes les ^pertes de lumière qui avec un objectif se produisent par absorption et surtout par réflexion sur la surface des lentilles. En outre, avec le miroir, dans une vue projetée pàr lumière' réfléchie, l’image se trouve dans son sens réel, au lieu d’être retournée de
- droite à gauche comme cela a lieu avec un objectif, ce qui est un inconvénient dans les paysages connus et dans les vues où il y a des inscriptions par exemple. Le seul inconvénient du miroir est d’exiger un certain entretien parce que, pour éviter la double réflexion, il est nécessaire qu’il soit argenté à la surface et celle-ci s’oxyde à la longue. On peut la protéger par un vernis qui empêche cette oxydation ; d’ailleurs sa réargenture est facile par les procédés connus, mais particulièrement par celui que nous indiquons ci-dessous et dont M. C. de Walteville a obtenu entière satisfaction.
- G. Makeschal.
- ARGENTURE
- Des^divers procédés employés pour argenter le verre et lés miroirs des appareils optiques en particulier, l’un de ceux qui donnent les meilleurs résultats est le procédé Martin, dit au sucre interverti. C’est celui qu’emploie avec succès M. C. de Walteville pour l’argenture ' du miroir de sa lanlernc'à projection sans objectif. 11 comporte, sur le procédé Martin, une modification qui a été indiquée par M. Perot,. professeur à l’Ecole Polytecli-‘nique, et qui consiste à remplacer le nitrate d’ammoniaque par l’ammoniaque. On fait trois solutions :
- A. Dans 100 grammes d’eau on dissout 4 grammes d’azotate d’argent. On ajoute autant de gouttes d’ammoniaque qu’il en faut pour redissoudre exactement le précipité qui s’est formé. Puis on ajoute encore un nombre . de gouttes égala la moitié de celui qui vientd’être employé.
- B. Dans un peu d’eau distillée on fait bouillir pendant i0' minutes 12 gr. 5‘ dé sucre avec 1 gr. 5 d’acide iar-trique. On ajoute ensuite 25 centimètres cubes d’alcool et assez d’eau distillée pour avoir une quantité totale de liquide égale à 250 centimètres cubes.
- C. Une solution de potasse pure à 5 pour 100 dans l’eau distillée.
- DU VERRE
- La pièce à argenter est bien décapée à l’eau, puis à l’acide nitrique, rincée à grande eau et décapée à nouveau dans un mélange d’alcool et de la solution de potasse ci-dessus, puis rincée en dernier lieu à l’eau distillée. Pour argenter : dans une cuvette, on verse un mélange à parties égales des trois solutions ABC ci-dessus ; puis on y place la pièce à argenter sur des cales de façon que la face qui doit recevoir le dépôt d’argent soit en contact avec le liquide.
- Au bout d’un quart d’heure, l’argenture est faite; on se rend compte que l’action du bain est terminée quand celui-ci est devenu clair et se recouvre de plaques d’argent réduit.
- On retire alors l’objet et on le rince à l’eau courante. La couche d’argent doit être assez épaisse pour qu’on ne perçoive pas le soleil au travers. Dans le cas où elle ne serait pas suffisante, on lave sommairement et on procède à un nouveau dépôt dans un bain neuf. Ensuite, il n’y a plus qu’à procéder au polissage; la couche est assez solide pour supporter le frottement assez énergique d’un tampon de chamois recouvert de rouge d’Angleterre impalpable.
- LES MINES D’AZOTE DE NORVÈGE
- C’est au fond de Lun des plus beaux fjords de Norvège, à quelque 100 kilomètres à l’ouest de Christiania. Deux puissants torrents y confluent, descendus des abrupts du mont Gausla (1884 mèt.); une série de magniliques cascades, entrecoupées de lacs, les ramènent sur moins de 50 kilomètres, de l’altitude de 1800 mètres au niveau de la mer. La région n’a eu longtemps d’autre richesse que ses forêts et ses paysages, visités par de rares chasseurs et des touristes plus rares encore. Aujourd’hui cet ancien désert est. peuplé de véritables villes : dans la sauvage vallée serpentent une route et un chemin de fer électrique : des ferry-boats franchissent, les lacs, les navires de commerce sillonnent le fjord. Cette métamorphose s’est opérée en moins de cinq ans, elle est l’œuvre d’une industrie nouvelle, bien connue de nos lecteurs, l’industrie des nitrates sijnthe'tiques.
- Les progrès de l’industrie des nitrates. — L’azote combiné, sous forme de fumiers, de nitrates
- ou de sulfate d’ammoniaque, est, on le sait, un engrais indispensable à l’agriculture intensive.' L’accroissement continu de la population du globe, l’accroissement plus rapide encore de la consommation des céréales ont entraîné un développement énorme dans la vente des engrais azotés et ont fait craindre que la source de ces substances nécessaires ne vint à, tarir : les fumiers ne restituent qu’une partie de l’azote végétal consommé par les. animaux : le sulfate d’ammoniaque, extrait en majeure partie des résidus de la distillation de la houille (usines à gaz, fours à coke) est d’une production nécessairement limitée ; le nitrate ne se rencontre, en grandes masses, que dans les gisements du Chili.
- On s’est donc préoccupé de préparer synthétiquement les engrais azotés, en exploitant cette mine d’azote inépuisable et gratuite qu’est l’atmosphère. La nature nous donne l’exemple : l’électricité atmosphérique, l’action de certains microorganismes fixent
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- Fig. i. — La chute de Rjukan.
- de notables quantités d’azote atmosphérique qui rentre ainsi dans la circulation vitale.
- La grande difficulté à vaincre dans la synthèse des produits nitrés était l'inertie chimique de l’azote gazeux; elle a été surmontée par des procédés nombreux et divers ; la plupart d’entre eux ont déjà fait l’objet d’études ici même. Rappelons qu’ils se répartissent en o grandes classes : 1° oxydation de l’azote dans l’arc électrique (fabrication des'nitrates) ; 2° exaltation des affinités chimiques de l’azote pour certains métaux aux hautes températures (cyanamide, nitrures); 5° utilisation en grand des réactions biochimiques (tourbières transformées en salpètrières).
- C’est à la première de ces catégories que se rattache l’industrie qui prospère aujourd’hui sur les rives de la Maana et de la Tinne, les deux rivières norvégiennes dont nous parlions plus haut. Parmi les industries qui se proposent actuellement de fixer l’azote de l’air, celle des nitrates est de loin la plus puissante. On en jugera par les chiffres suivants. En 1905, MM. Birke-land et Eyde fondaient à Notodden une usine hydro-électrique de 2500 chevaux
- ç. Maanvand
- Altitude 1102 ’V '^Superficie 20Km? Caoàçité-.mQOOOOO m f
- — Ov. de fer erv eœploüatùmJ.
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- Nmsvand Saaheim
- Lac Tinnsjo
- i Altitude :iao'P ÿSuperfîde:5GKm? '^$£apacité:l68000000m3
- ^TRoilag
- Ramage sur le Tinnsjo ^ f=}J~ac Folsjo
- Lienfos Woolisdoles a Hotodden I5000HRJL I. . , .
- ^nSotodden . Fjord 'ffiJukse Hilterdait
- ° Saahefrt) ^
- 'Rjukan^ ~ ~
- Nordsjo
- Skien
- Fig. 2. — Les mines d’azote actuelles et en projet.
- ment sur la Tinne. Dans une autre région,
- qui devait être le noyau des installations actuelles. Deux ans plus tard, l’usine s’agrandissait et empruntait à la chute de Svaelgfos une puissance de 45000 chevaux, auxquels s’ajoutaient bientôt 15000 chevaux provenant de la chute Lienfos, située un peu en aval sur la Tinne. Une nouvelle, usine vient d’entrer en service : celle de, Saaheim, sur la Maana ; elle utilise la puissance fournie par la première cascade de Rjukan, soit 120000 chevaux qui, dans deux ans, s’augmenteront de 125 000 chevaux par la mise en valeur de la deuxième partie de la chute. Le groupe des usines hydro-électriques de Rjukan représentera alors 250000 chevaux. Cette énergie sera transportée par voie aérienne à l’usine réceptrice de Saaheim qui méritera sans conteste le titre de la plus grande usine électrique du monde. Nulle part, meme sur le Niagara, on ne trouvera réunis en un seul établissement un semblable total de chevaux-vapeur.
- Et ce n’est pas tout : la Société norvégienne de l’azote, qui est à la tête de celle formidable entreprise électro-chimique, prévoit d'autres extensions : une nouvelle captation de 50 000 chevaux destinés
- à l’usine de Notodden doit être effectuée prochainc-sur le fleuve Glommen, à l’est de Christiania, la Société de
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- §2
- LES MINES D AZOTE DE NORVÈGE
- l’azote aménage un grand barrage à Wamma,
- pré-
- ludé d’une usine de 74000 chevaux. Au nord, sur la côte est, dans le Sognefjord, les chutes de Matrc et de Tyin, doivent, elles aussi, mettre un jour leur effectif de 160 000 chevaux au service de la nouvelle industrie.
- Les raisons qui expliquent l'éclosion de l’industrie du nitrate dans ces régions lointaines sont simples : la grande dépense, dans cette fabrication, est le prix du courant électrique ; or, il faut arriver à un prix de vente inférieur à celui du nitrate du Chili. D’où la nécessité de s’assurer du courant électrique à bon marché.
- Les chutes de Norvège se trouvent, à cet égard, dans des conditions peut-être uniques au monde : débits considérables, grandes hauteurs de
- L’usine hydro-électrique de Rjukan ( i 20 000 ch.). — La Maana, qui alimente la chute de 296 mètres utilisée à Rjukan, sort du lac Môstvand ; elle a un débit régularisé do 47 mètres cubes à la seconde ; il
- Fig-, 3. — Le dépari des 10 conduites forcées de l’usine de Rjukan.
- est dérivé par un tunnel dans
- 10 conduites forcées en tôle de fer, par où il se précipite sur les turbines. Le diamètre de ces conduites à la prise d’eau est de 1 m. 55 ;
- 11 n’est, plus que de 1 m. 25 à l’cn-
- Fig. 4. — Le lac Môsvvand.
- Des ouvrages de prise d’eau régularisent le débit de la rivière Maana, qui alimenté l’usine de Rjukan.
- chute, proximité de la nier ; les navires peuvent remonter .presque jusque sous les chutes, ce qui simplifie singulièrement la construction des usines et ensuite l’expédition des produits fabriqués.
- Mais revenons aux usines actuellement en activité ; nos lecteurs connaissent déjà l’usine de Notodden que nous avons décrite en 1908 (V. Fig. .
- n° 1821 ). Nous allons leur faire visiter aujourd’hui celle de Saaheim, à la suite d’un guide particulièrement compétent, M. de Lavallée-Poussin^).
- I. Le salpêtre et les chutes d'eau de Norvège, conférence à l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, 26 avril 1912.
- — Les conduites forcées de l’usine de Rjukan.
- trée de l’usine de force. L épaisseur minima des h les est de 1 centimètre.
- L’usine de force possède 10 turbines Voith, turbines doubles type Pelton. Chacune d’elles reçoit une puissance de près de 20000 chevaux et fait
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- LES MINES D’AZOTE DE NORVEGE —— —............ 53
- tourner un alternateur de 15 700 chevaux. L'une des turbines sert de réserve.
- Le courant est envoyé à l’usine chimique de Saaheim, distante de 4650 mètres, par 60 câbles aériens répartis en 10 lignes doubles. Le courant est alternatif, triphasé, à 10 500 volts. Sur les 1650 premiers mètres du parcours, les câbles sont en cuivre, et, sur les 5000 derniers en.aluminium. La section des câbles en cuivre est de 150 millimètres carrés, celle des câbles en aluminium de 500 millimètres carrés. Ils sont supportés par 5 fils de pylônes, dont les portées varient de 70 à 256 mètres. Notre figure montre l’aspect de tous ces câbles débouchant dans le village de Saaheim.
- La fabrication électro-chimique des nitrates à Saaheim. — Nous voici arrivés à l’usine où s’opère la fixation de l’azote. Le principe de la réaction utilisée en grand dans cet établissement est dû au savant anglais Cavendish. Le premier, il observa que l’azote et l’oxygène se combinent instantanément sous l’action de l’étincelle électrique. Pratiquement, ce principe est appliqué en Norvège de deux façons : dans le jour à flamme circulaire électromagnétique de MM. Birkeland et Eyde (Y. n° 1821) ou dans le four plus récent à flamme hélicoidalc de M. Schônhcrr (Y. n° 2.0J9, 5 février 1912).
- La température atteinte dans ces fours est voisine de 5500° ; si l’azote à cette température se combine à l’oxygène, la combinaison est cependant très instable et il importe de soustraire les vapeurs nitreuses, aussitôt formées, à l’action de cette température élevée. Les gaz ne sont donc laissés qu’un
- Fig. 6. — Les câbles de transport du courant, à l'entrée de Saaheim.
- temps très court en contact avec l’arc électrique; ils sont aussitôt entraînés, dilués dans un grand excès d’air, et refroidis à 800°. C’est là une température encore bien élevée : le refroidissement se parachève sous des chaudières dont la vapeur sera utilisée ultérieurement, et dans des refroidisseurs spéciaux en aluminium. ; .
- Le mélange d’air et d’oxyde d’azote esL alors envoyé à une tour d’oxydation, où l’oxyde emprunte à l’air un supplément d’oxygène-et se transforme en acide nitrique gazeux. Dans trois grandes tours de granit, où l’on fait circuler les gaz de bas en haut, tandis qu’une pluie d’eau tombe du sommet de la tour, l’acide nitrique se fixe à l’eau et l’on recueille au bas de la 5e tour de l’acide à 250° Baùmé. Les gaz sortant détiennent encore 15 à 20 pour 100 d’azote oxydé ; on les fait circuler dans deux grandes tours dites « alcalines » où circule en sens inverse, une dissolution de chaux, de soude ou de potasse qui absorbe les dernières traces d’acide.
- L’acide, obtenu au bas des tours de granit, est neutralisé avec du carbonate de chaux : on obtient ainsi le nitrate de chaux qu’il suffît de concentrer dans des cuves chauffées par la vapeur dont il a été parlé plus haut. On coule dans des moules; après refroidissement on trouve des blocs solides qui sont broyés, pesés et mis en tonneau par des procédés automatiques, puis expédiés.
- Le produit que l’on recueille au bas des tours alcalines est traité de façon analogue.
- Outre le nitrate de chaux, utilisé surtout comme engrais, et qui constitue l’essentiel de la production de Saaheim, on obtient aussi du nitrite
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- de soude, utilisé dans l’industrie tinctoriale, du nitrate de potasse, du nitrate d’ammoniaque employé daris-des poudres de guerre et les explosifs de sûreté. Ces corps proviennent des produits des tours alcalines. Enfin l’usine produit encore de l’acide nitrique concentré.
- Un progrès important a été apporté à cette fabrication d’apparence un pen compliquée, par M. Schlœ-sing fds. Les gaz qui s’échappent de la dernière tour contiennent encore 2 à 5 pour 100 d’azote oxydé ; c’est une perte sèche que M. Schlœsing évite en même temps qu’il simplifie l’ensemble des opérations.
- Dans cette méthode, il n’y a plus de liquide mis en jeu pour absorber les gaz azotés.
- Tout s’opère par voie sèche et à chaud. L’air sor-
- tant des fours électriques se dépouille directement et totalement de ses gaz nitreux en passant dans des chambres remplies de morceaux de chaux. On obtient directement et exclusivement du nitrate de chaux pur. Résultat doublement intéressant, puisqu’il simplifie l’exploitation et supprime des sous-produits dont la vente est, il est vrai, rémunératrice actuellement mais dont le marché est- limité et que la surproduction déprécierait rapidement.
- Les usines de Saaheim couvrent actuellement 15000 mètres carrés. Le visiteur qui les parcourt, et passe en revue leur outillage, un des plus formidables qui soient au monde, a peine à se persuader quelles appartiennent à une industrie nouveau-née
- et encore an berceau (/'). A. Troi.mîr.
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- Séance du 17 juin 1912. — Présidence de M. Lippmann.
- Classification des lamellibranches. — M. Douvillé remarque que, flans la classification habituelle, on ne tient pas assez compte fies données de la paléontologie, quoique les lamellibranches fossiles soient très nombreux. Il s’est appliqué à faire la part des caractères évolutifs et celle des caractères adaptatifs et a finalement établi un tableau qui rend compte des différentes formes.
- Dosage au fluor. — MM. A. Gautier et Claussmann exposent que le fluor est un des corps dont le rôle est le plus important dans la nature. Ce rôle a été jusqu’ici méconnu. Ils ont imaginé un procédé qui permet de doser à un dixième de milligramme près le fluor contenu dans un volume d’eau ou dans un minéral. Grâce à ce procédé de dosage si précis, ils vont étudier la localisation du fluor dans le corps des animaux,
- Uâge de la sardine. — M. Dastre présente une Note de M. Bounhiol sur la détermination de l’àge de la sardine de la Méditerranée. Gomment évaluer cet âge ? On ne peut utiliser au sujet de ces sardines un caractère qui est fourni par les écailles, et qui est constitué par les sillons que l’on observe sur ces écailles. Ces sillons sont dus aux grandes alternances de la nourriture, sous l’effet de causes saisonnières. Dans la Méditerranée ces alternances n’ont pas lieu parce que la température de la mer, du moins jusqu’à une assez grande distance des côtes, varie très peu. La taille ne fournit aucune indication, parce qu’elle est beaucoup trop sous la dépendance de l’alimentation. Mais il n’en est pas de même du rapport des dimensions de certaines parties du corps de l’animal. L’auteur a trouvé un élément tout à fait représentatif dans le rapport de la longueur de la tête à partir de la ligne passant par l’œil et l’angle de la bouche et la longueur du corps.
- La matière colorante des œufs. — M. Barbiéri envoie une Note sur la matière colorante des œufs. Cette matière colorante est ferrugineuse; elle • ressemble à celle du sang. Mais, propriété singulière, injectée à un oiseau à la dose de 0 gr. 01 pour un poids de 100 grammes d’animal vivant, elle détermine la mort.
- La ghjçémie et la température. — M. Dastre analyse un travail de M. Bierry et de Mlle Fandard sur le rapport entre la quantité de sucre du sang et la température des animaux. Les auteurs par une méthode particulière sont arrivés à doser le sucre fixé sur les globules qui échappait par le procédé usuel d’examen du sang. Ils ont ainsi
- reconnu que la quantité totale de sucre existant dans le sang se révèle pour chaque espèce d’animal avec une valeur constante. De même la température intérieure est constante. On est donc en présence de deux paramètres entre lesquels on constate un parallélisme.
- Papillons à chrysalides sont errâmes. — M. Bouvier présente une Note de M. Lecerf relative aux organes spéciaux dont sont pourvus les chrysalides souterraines d’un papillon appartenant au genre des Lycénides. Il y a beaucoup de papillons dont les chrysalides sont souterraines; mais ce sont des papillons de nuit, des sphinx, des phalènes, etc. Ces papillons ont les pattes munies de soies rudes et d’éperons qui leur permettent de fouir et de gagner la surface du sol. On ne connaissait pas de papillon de jour dont la chrysalide fût souterraine. Celui qui fait l’objet de la Note de M. Lecerf est nettement un papillon de jour. Le mécanisme dont disposent les papillons de nuit pour s’élever dans la terre ne pouvait être celui du papillon de jour, dont les pattes sont extrêmement frêles. Ce dernier est muni d’une paire de gros crochets articulés placés à la base des ailes de la première paire. Ce sont les organes de fouissement dont il se sert. Ces crochets sont analogues aux pattes antérieures de la courtilière ou taupe-grillon. Cette disposition caractéristique est adaptative; l’auteur cite des papillons qui forment les intermédiaires entre le papillon normal et le Lycénide en question.
- Influence de l’alimentation sur la ponte. —M. E. Per-rier résume un travail de M. Magnan, relatif à l’influence de l’alimentation sur la ponte. Il a expérimenté sur le canard l’effet de régimes végétarien, piscivore et carnivore. La ponte est d’abord apparue chez les animaux piscivores, elle a eu lieu 8 jours plus tard chez les carnivores et 2 mois 1/2 après chez les végétariens. Le nombre des œufs a décru dans le même sens. Le poids des œufs des carnivores s’est trouvé sensiblement plus élevé; le poids des œufs des piscivores et celui des végétariens diffèrent peu. Les œufs des piscivores sont verdâtres, ceux des carnivores blancs et ceux des végétariens blanc rosé. Enfin le jaune est jaune d’or dans les œufs des végétariens, vert clair dans les œüfs des piscivores et blanchâtre dans ceux des carnivores. Ch. de Villedeuu. %
- \TLes forces 'hydrauliques Scandinaves^par “RrDE^LA Brosse (avec bibliogr.). — Annales de l’hydraulique agricole, ministère de l’Agriculture, fasc. 39, 1909, pp. 449-490.
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- LE JARDIN ZOOLOGIQUE DE BUENOS=AYRES
- a capitale fédérale de la République Argentine possède trois établissements d’histoire naturelle qui sont, chacun dans sa spécialité, de
- Fig. i.
- Pelils éléphants de mer. (Macrorhinus elephantinus.)
- tout premier ordre et qui méritent l’attention, qui provoquent la curiosité aussi bien des simples visiteurs que des plus érudits savants. Pris individuellement, chacun de ces musées ne saurait être comparé sur tous les points à grand Jardin des dénomination po-
- nolre Muséum national, notre Plantes, pour lui conserver sa pu 1 aire.
- Celui-ci, en effet, est unique au point de vue de la richesse des collections qui, dit-on, atteignent la valeur d’un milliard, détail dont ne paraissent pas se douter beaucoup nos législateurs.
- Mais, quant à la ménagerie, où se trouvent hospitalisés, d’une façon parfois trop peu confortable, plus de 1400 spécimens de diverses espèces animales, bien que l’une des plus riches du monde, elle compte peut-être moins que telle ou telle autre institution de ce genre, aux yeux des curieux et des savants, parce que son installation matérielle laisse à désirer et parce que certains de ses organismes veulent des améliorations.
- A Buenos-Ayres, les trois établissements distincts, Jardin botanique, Jardin zoologique, Musée, correspondent par leur ensemble à notre seul Muséum. Sur un point, je le souligne immédiatement, le « Zoo », comme on dit là-bas, peut être comparé à notre Jardin d’Acclimatation : l’entrée en est payante, loiis les jours de semaine comme le dimanche, mais le prix en reste accessible à toutes les bourses (10 centavos, environ 0 fr. 22), ce qui donne satisfaction à tous les intéressés, le public et la caisse municipale, car celle-ci se rattrape, par le nombre considérable des visiteurs, de la modicité du prix d’entrée.
- Le Jardin zoologique se' trouve dans le voisinage immédiat du Jardin botanique. Le Musée des plantes et des fleurs est porte à porte avec le Musée des animaux vivants. Tous deux occupent un vaste espace, près de la magnifique promenade du Parc 5 de Febrero.
- Assez rapproché de la ville pour lui servir en quelque sorte de poumon, assez étendu pour pouvoir renouveler la provision d’air pur et libre,
- le « Zoo » complète, harmonieusement, avec le Jardin botanique et le Parc Sarmiento, ce qu’on pourrait appeler l’appareil respiratoire de Ihienos-Ayres. '
- La vue panoramique du « Zoo » est très variée, très pittoresque. De l’eau en abondance, des arbres et des fleurs par épais massifs, des constructions de tout style depuis le plus artistique, le plus fantab siste, jusqu’au plus utilitaire, en font une promenade idéale en elle-même, mais seulement un peu gâtée, pour les amateurs de plaisir égoïste, par la trop grande affluence des visiteurs, au moins en certains jours.
- . M. Clemente Onelli, l’intelligent administrateur du « Zoo », n’est pas d’origine italienne pour rien.
- C’est un savant, mais c’est aussi un artiste, et alors il a embelli le Jardin de monuments pouvant, par leur élégant aspect, lui rappeler sa lointaine pairie.
- M. Clemente Onelli a installé la direction dans un pavillon très simple, perdu dans le feuillage, dont il a fait la retraite d’un sage et d’un érudit . Il n’a eu de coquetterie que pour ses pensionnaires.
- Le palais des grands félins et le palais des ours apparaissent somptueux; celui des éléphants est monumental. La maison des singes est commode, hygiénique, accueillante, avec des quartiers séparés pour les plus agités, les moins conciliants. Les demeures des girafes, lamas, gnous, zèbres, cerfs, offrent la plus grande diversité de construction, et elles permettent de grandes fantaisies de gymnastique à ces braves ruminants, qui ont besoin, pour se bien porter, de faire de l’exercice. Les rongeurs sont bien logés. On n’expulse pas les nombreuses familles.
- Tous ces animaux, ayant bon gîte, bon souper et le reste, se portent et se reproduisent admirablement.
- Les lionceaux et les petits tigres' ont leur nourrice sèche, une. bonne dame qui les soigne, les caresse, leur donne le biberon, surveille leur alimentation, soutient leurs premiers pas dans la vie.
- M. le directeur Clemente Onelli, n’a pas seulement le titre de savant : il mérite, par son humour, d’être coté comme un homme d’esprit. Sa revue, dans le chapitre de la vie sociale et économique du Jardin zoologique, vous parlera d’ailleurs, après une étude approfondie sur la mentalité des animaux, du jour de la pintade, de la fête de famille des oies pies récemment arrivées à Buenos-Ayres et qui parurent d’abord, malgré leur toilette blanche et noire, « un peu gauches et dépaysées » par suite, .probablement, de l’émotion inséparable d’un premier début.
- J’ai pu constater que les animaux, comme la girafe, l’éléphant, l’hippopotame, et autres seigneurs
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- Fig. 2. — Le « Zoo « de Buenos-Ayres :
- i, le bassin des cygnes; 2, le loup rouge d'Argentine (Canis jubatus); 3, troupeau de « chaja », oiseaux argentins qui, en captivité, sont de bons gardiens; 4, le chinchilla; 5, le repas d’un jeune tigre du Bengale; .6, VAye-Are (Bradypus tridactylusj; p, le fourmilier prenant son biberon.
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- LE JARDIN ZOOLOGIQUE DE BUENOS-AYRES =========== 57
- Fig. 3. — L’enfance d'un éléphant au Zoo » : i,~une heure. — 2, un jour. — 3, vingt-cinq jours. — 4, un an. — 5, vingt mois.
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- de moindre importance, rend aient en confiance à leur directeur ce qu’il leur accordait en amabilité. Il vit dans les meilleures relations avec la plupart de ses animaux, et il les prend par la douceur, par la gour-
- eonstatent que les nombreux pensionnaires, les uns captifs dans des geôles confortables, les autres dans des enclos spacieux, d’autres enfin en liberté absolue à travers le jardin, en dépit du public flâneur et ta-
- Fig. 4. — « Animais Day » dans le jardin zoologique de Buenos-Ayres.
- mandise, par les égards, de telle sorte qu’à l’occasion, ils lui obéissent au point « d’épater les étrangers » (sic). Voyez plutôt son corbeau, Yago, qui parle... quand cela g lui chante !
- La conclusion de cette trop rapide étude est que le Jardin zoologique de Bue-nos-Ayres, grâce à la direction indépendante , avertie, progressiste , autonome de M. Clemente Onelli, n’est pas seulement une grande ménagerie installée dans des conditions luxueuses, mais qu’il est aussi un laboratoire d’études anatomiques, pathologiques, physiologiques et psychologiques, dont les animaux font l’objet. Au cours de leur promenade à travers les allées, forêts, avenues, lacs, fourrés, les visiteurs
- j quin, que ces animaux, prisonniers ou non, sont dans un parfait état de santé physique et morale. Mais, dira-t-on, ce qui ne se voit pas, ce que l’on
- devine, c’est la dépense qui doit être excessive et qui surcharge le budget municipal !
- Le Jardirq occupe une surface totale de 18 lier-: tares environ : dans ce compte, entrent la superficie des lacs et pelouses ou fourrés pour 6 hectares, cl les enclos destinés aux animaux pour 6 hectares.
- Il constitue, par conséquent, une spacieuse promenade, où les attractions de toute sorte ne manquent pas et où le public payant afflue, apportant une recette considérable. Nous n’avons jamais compris, en France, que
- Fig. 5. — Bassin des phoques et, en arrière, la maison des éléphants.
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- LOCOMOTIVE A MOTEUR DIESEL ___:_59
- notre .Muséum national pouvait, dans une certaine mesure, remédier à ce mal chronique que Rabelais appelait « faulte d’argent », au moyen d’un léger impôt prélevé sur la fantaisie et les plaisirs du public.
- À Buenos-Àyres, les entrées, par an, doivent certainement atteindre, sinon dépasser, le chiffre de douze cent mille ('). Les petits chemins de fer, Decauville et autres, les promenades à dos de lama, de chameau, d’éléphant, doivent procurer environ 5 à 4000 piastres par trimestre, soit environ 30000 francs, c’est-à-dire, bon an, mal an, pour la totalité des recettes, plus de trois, centaines de, mille francs peut-être, qui ne doivent rien à personne et qui permettent de pourvoir, honorablement à toutes les nécessités de service, nourriture, hygiène, administration, améliorations, revue, guides, cartes ^s. Heureux Zoo !
- Il est vrai que, chez nous, grâce à l’autorisation qui a été accordée à notre Muséum national de faire des recettes, il va pouvoir, sans doute, accroître ses ressources, pousser les animaux à la reproduction, et, aidé par la Société des Amis du Muséum, dont tous les Parisiens intelligents et instruits devraient faire partie, il va être en mesure d’améliorer, le sort de ses animaux. Il faut, pour cela, d’abord que les installations branlantes de sa ménagerie soient remplacées et modernisées. Nous croyons savoir qu’on s’en préoccupe activement. Mais pourquoi s’obstiner, au moins en ce qui concerne cette ménagerie,à: maintenir une gratuité absolue qui a été abandonnée presque partou t à l’étranger, et qui représente par suite, une perte, ou un manque à gagner énorme pour un établissement qui compte, les dimanches, 30 000 visiteurs? A.. Cootaüd,................
- Vice-président de la Société îles Amis du Muséum.
- Fig. 6. — Une harpie en captivité.
- LOCOMOTIVE A MOTEUR DIESEL
- Hans une information parue dans le n° du 30 septembre 1911 de La Nature, nous disions quelques mots des études que poursuit depuis quatre ans M. Diesel avec la collaboration de la maison Sulzer de Winterthur et de l’ingénieur Klose de Berlin, en vue de l’application du moteur Diesel aux locomotives.
- M. Diesel, dans la séance du 30 avril dernier de Y American Society of Mechanical Engineers, à
- par la maison Borsig de Berlin, a une longueur de 16 ni; 60 hors tampons. Elle . repose sur deux bogies, à deux essieux chacun, entre lesquels sont intercalés deux essieux moteurs accouplés par l’intermédiaire d’un essieu auxiliaire 5, lui-même actionné directement par les moteurs Diesel 4.
- Ceux-ci sont à deux temps du type ordinaire. Au nombre de quatre, ils sont couplés par paire sous un angle de 90 degrés et actionnent l’arbre auxiliaire 3
- Coitpe longitudinale de la locomotive à moteur Diesel.
- la suite d’une conférence sur les moteurs à combustion interne, a donné une description succincte de cette locomotive. Comme c’est le seul document authentique encore publié, nous ne croyons mieux faire que de reproduire textuellement ce que dit M. Diesel. -
- Cette locomotive, dont le bâti a été construit
- 1. Exactement, en 1911, 1238181 entrées payantes; 22 000 entrées d’élèves des écoles ; 16 000 soldats ou petits entants : avec le produit des tramways, etc., 157 999 piastres en monnaie nationale, soit 305 000 francs environ.
- dont les manivelles sont disposées sous un angle de 180 degrés, disposition qui permet d’équilibrer les couples moteurs.
- Entre les cylindres moteurs 4, sont placées lès pompes de balayage 5 actionnées par les bielles des cylindres moteurs au moyen de balanciers. Le tuyau 6, placé au-dessus des moteurs,sert à lechap-pement du gaz des moteurs.
- En avant des moteurs 4 sont disposés deux moteurs auxiliaires Diesel 7 à double effet, qui actionnent deux pompes horizontales 8. Ces dernières
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- 60 -= NOUVELLES EXPERIENCES SUR LA RESISTANCE DE L’AIR
- servent à comprimer de l’air qui est ensuite refroidi dans un réfrigérant 9. G est cet air comprimé additionné de combustible liquide qui, par un dispositif approprié, est injecté dans les cylindres-moteurs toutes les fois qu’il s’agit d’augmenter la puissance des moteurs au moment des démarrages, pendant les manœuvres ou lorsqu’il s’agit de franchir une forte rampe. Cette injection supplémentaire d’air comprimé et de combustible liquide, qui est une caractéristique de la locomotive Diesel, permet ainsi de faire varier, suivant les besoins, la puissance de la locomotive et de la rendre aussi élastique que la locomotive à vapeur.
- En marche normale, les cylindres moteurs fonctionnent comme à l’ordinaire, sans injection supplémentaire d’air comprimé et de combustible.
- De l’autre côté des moteurs principaux se trouve une batterie de réservoirs 10, contenant de l’air comprimé qui, en cas de besoin, sert à supplémenter celui fourni par le moteur auxiliaire 7 et qu’on
- remplit ensuite à nouveau avec ce dernier lorsque la locomotive marche normalement.
- Les deux pompes 11 et 12 servent à refouler l’eau de refroidissement des cylindres moteurs, et les réservoirs 14 contiennent l’eau et le combustible liquide.
- Le poids total de la locomotive en service est de 85 tonnes. Destinée à la remorque de trains express, sa puissance est de 1200 chevaux. Achevée depuis quelques semaines, elle est, en ce moment, à l’essai dans les ateliers Sulzer de Winlerthur.
- En terminant sa description, M. Diesel ajoute: «Je ne puis dire si cet essai amènera une révolution complète dans l’exploitation des chemins de fer en donnant un résultat immédiat ou s’il faudra avoir recours à d’autres essais. Mais, à mon avis, une. chose est certaine. On en viendra à la locomotive Diesel tôt ou tard, suivant la persévérance avec laquelle la solution du problème sera poursuivie ». R. Bonxix.
- NOUVELLES EXPÉRIENCES DE M. G. EIFFEL SUR LA RÉSISTANCE DE L’AIR
- M. G. Eiffel vient d’ajouter à son livre bien connu la Résistance de l'Air et l'Aviation un complément important où il achève de rendre compte des expériences aéro-dynamiques exécutées sous sa direction au laboratoire du Champ de Mars. On sait que ces recherches ont été interrompues au mois d’août 1911 et que M. Eiffel les a reprises actuellement dans un nouveau laboratoire, installé rue Boileau, à Auteuil, avec un courant d’air artificiel beaucoup plus puissant.
- Les dernières expériences exécutées au laboratoire du Champ de Mars ont été consacrées à l’étude des surfaces d’ailes et à celle des hélices ; bien loin de le céder en intérêt aux précédentes, elles ont donné une série de résultats de premier ordre.
- L’un des plus saillants est assurément la constatation de ce fait que certaines surfaces d’ailes, qui ont fait récemment leur apparition dans la technique de l’aviation, ne suivent pas la loi, jusqu’ici considérée comme intangible, dite du « carré de la vitesse ».
- Les ailes généralement employées ont, en effet, leur courbure dirigée toujours dans le même sens ; elles sont dites à profil concave (profil A).
- Comme tous les corps expérimentés jusqu’ici, elles éprouvent de la part de l’air qui les frappe ou qu’elles frappent une réaction qui varie non pas comme la vitesse de cet air, mais comme le carré dé cette vitesse : si la vitesse devient double, la réaction devient quadruple, si la vitesse est triple,
- la réaction devient neuf fois plus grande, et ainsi de suite.
- Au contraire, les profils d’ailes essayés récemment par M. G. Eiffel présentent une double courbure : ces ailes sont relevées à l’arrière comme l’indique le profil B.
- Or, pour ces ailes, la loi du carré de la vitesse s’est Irouvée en défaut. En divisant'la valeur de la poussée par unité de surface par le carré de la vitesse, on trouve le « coefficient de poussée » qui dans les autres ailes est naturellement constant. Ici il varie, par exemple, pour l’angle d’attaque de 9 degrés, de 0,018 à 0,011 lorsque la vitesse passe de 5 à 18 mètres par seconde. Quant au coefficient de tramée (résistance à l’avancement) il varie aussi et ses variations ont lieu dans le même sens que celles du coefficient de poussée pour des angles inférieurs à 15 degrés, de sorte que le rapport de ce coefficient. au précédent tend à diminuer lorsque la vitesse augmente. Ce rapport a une grande importance dans l’étude des surfaces puisqu’il détermine en somme à quel prix on paie la sustentation.
- Ces surfaces paradoxales mettent en échec, non seulement la loi du carré de la vitesse, que l’on pouvait légitimement considérer comme notre seul axiome aérodynamique, mais encore la règle ordinaire du déplacement du centre de poussée sur les ailes courbes; celui-ci suit en effet ici la même marche, aux petits angles, que dans le cas des plans; c’est-à-dire qu’il se rapproche constamment du bord
- A
- Courant d’air
- Expériences sur la résistance de l’air.
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- L’IONISATION PAR CHOCS ET L’ÉTINCELLE ÉLECTRIQUE _ . : : 61
- d'attaque quand l’angle d’attaque diminue, tandis que sur les surfaces à profil concave, il finit par reculer vers l’arrière.
- Ces résultats ont été constatés sur une aile à double courbure symétrique (profil B), aussi bien que sur un modèle, communiqué par M. Maurice Mallet, où le relèvement postérieur est moins étendu (profil C). Pour ce modèle cependant, la diminution du rapport des deux coefficients quand la vitesse croît n’a lieu que jusqu’à une incidence de 11 degrés ; au delà c’est l’inverse. Les ailes relevées à Barrière, d’une façon générale, paraissent ainsi augmenter la stabilité longitudinale en modifiant dans un sens favorable le déplacement du centre de poussée, mais elles présentent une mauvaise qualité susten-tatrice.
- Nous nous bornerons à citer cet exemple pour donner une idée des résultats obtenus par M. G. Eiffel, et du sens dans lequel sont orientées ses
- L’IONISATION PAR CHOCS 1
- L’étude de la conductibilité des gaz a fourni des renseignements très précieux qui ont permis, dans ces dernières années, de pénétrer la nature intime de la constitution de la matière. Les résultats obtenus sont du même ordre d’importance que ceux qu’a fournis, pour la constitution des liquides, l’étude approfondie de l’élec-trolysc.
- Cependant ce n’est que tout récemment que l’on a pu surmonter les complications expérimentales qui à chaque pas déroutaient les savants. Bien que dès 1815 Erman ait signalé les particularités de la conductibilité des flammes, ce n’est qù’après les travaux de Giese en 1882 que la question fut véritablement mise à l’étude.
- Dans une conférence faite à la Société française de Physique, M. A. Blanc, chargé de cours à la Faculté des Sciences de Caen, a passé en revue les résultats obtenus et montré comment ils permettent de nous faire une idée du mécanisme si complexe de la décharge électrique.
- Si l’on soumet un gaz à certaines actions, par exemple celles des rayons X ou du rayonnement du radium, le gaz qui se comportait comme un isolant acquiert soudain une conductibilité notable; un courant électrique le traverse, mais dans des conditions qui rappellent celles que l’on rencontre dans l’étude de l’électrolyse des solutions salines. On a donc été conduit tout naturellement à imaginer un mécanisme du phénomène calqué sur celui de l’électrolyse : le gaz renferme des ions qui lui confèrent sa conductibilité : il est ionisé.
- Gomment peut-on ioniser un gaz? Les méthodes sont nombreuses et excessivement variées. On peut rendre un gaz conducteur en le soumettant à l’action des rayons X, des corps radioactifs, de la lumière ultraviolette. L’échauf-fement jusqu’à une température élevée, les flammes, certaines actions chimiques, l’effet photoélectrique de Hertz donnent aussi naissance à une grande quantité d’ions. On a montré que tous ces facteurs ionisants agissent de la même façon rils brisent en deux certaines molécules, ou plus exactement, ils arrachent de ces molécules une petite partie qui se charge négativement, tandis que le reste de la molécule se charge d’une quantité d’électricité égale et de signe contraire, c’est-à-dire positive, puisque la molécule entière était primitivement
- recherches, qui ont abouti à bien d’autres conclusions utiles à connaître.
- Actuellement, dans son nouveau laboratoire d’Au-teuil, M. G. Eiffel a abordé l’étude de la stabilisation. Le modèle en essai est nécessairement suspendu avec une corde, mais comme la présence de ce point d’appui empêcherait de tirer aucune conclusion, on s’arrange pour que la corde devienne molle, le modèle flottant pendant un instant dans le courant d’air. Un dispositif de voilure en tandem, combiné par M. Drzewiecki, en utilisant les résultats précédemment publiés par M. G. Eiffel, a semblé réaliser un fort bon type d’empennage idéal.
- Dès maintenant les constructeurs d’aéroplanes ont pris l’habitude d’envoyer au laboratoire Eiffel les modèles des nouvelles formes d’ailes qu’ils veulent adopter : on voit ainsi quel est le puissant intérêt pratique que présente cette installation aérodynamique et les services qu’on doit encore en attendre. R. C.
- r L’ÉTINCELLE ÉLECTRIQUE
- neutre. Chaque morceau de la molécule ainsi brisée, attire et groupe autour d’elle des molécules neutres du gaz et c’est l’ensemble formé par un centre électrisé entouré d’un cortège de molécules qui constitue ce qu’on appelle un ion.
- Malgré la diversité des actions ionisantes, les ions produits présentent souvent des caractères communs : les ions du radium, des rayons X, de la lumière ultraviolette, sont de petite dimension et ont reçu le nom de petits ions. Leur vitesse de déplacement est voisine de 1 cm G dans un champ électrique de 1 volt par centimètre. Mais on a découvert d’autres ions beaucoup plus gros, dans l’air sec voisin d’un morceau de phosphore, dans les gaz issus des flammes, dans les gaz récemment préparés ou qui ont barboté à travers certains liquides; enfin il s’en forme aussi dans certaines réactions chimiques par voie sèche ou par voie humide particulièrement étudiées par L. Bloch. Ces gros ions, comme on les appelle, se meuvent très lentement; leur vitesse dans un champ de 1 volt par centimètre n’est guère que de 1 /300e de millimètre par seconde. Ges gros ions existent d’ailleurs dans l’atmosphère et M. Langevin a pu les déceler par des expériences directes.
- Les ions ainsi produits et les molécules qui les accompagnent participent au mouvement général du gaz, mais, comme ils sont plus lourds que les molécules, ils vont moins vite. Dans le fourmillement extraordinaire, dans l’agitation éternelle des molécules du gaz, les ions sont heurtés un grand nombre de fois par seconde; ils rencontrent ainsi parfois un ion de signe contraire. Dans ce choc, en général, les deux morceaux de molécule se soudent pour redonner une molécule neutre, les actions électriques disparaissent, et par suite le cortège qui accompagnait les ions se disloque. On conçoit donc que si l’action ionisante cesse, au bout de très peu de temps, par suite du nombre énorme de chocs par seconde, les ions disparaissent et avec eux la conductibilité du gaz. Si, au contraire, l’action ionisante est continue, on arrivera à ce que nous avons déjà appelé un équilibre statistique, c’est-à-dire que le nombre des ions présents dans le gaz restera constant, le nombre de ceux qui se forment à chaque instant compensant juste les pertes par recombinaison.
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- 62 : CHRONIQUE
- La conductibilité produite par les ions n’est pas régie par la loi d’Ohm, c’est-à-dire que l’intensité du courant traversant le gaz n’est pas. proportionnelle à la force électromotrice appliquée : elle augmente d’abord avec elle, puis tend ensuite vers une valeur limite qui correspond à à ce qu’on appelle, le courant de saturation que nous avions prévu précédemment. Les phénomènes déjà difficiles à interpréter par suite de l’existence de ce courant le sont encore plus lorsqu’on opère à basse pression ou pour des valeurs de champ électrique telles que la vitesse des ions devienne considérable. Comme l’a montré Townsend, le choc des ions contre les molécules matérielles peut, dans ces conditions, déterminer la formation de nouveaux ions. L’expérience. montre que les ions négatifs agissent les premiers ; puis, quand le champ électrique a une valeur suffisante, l’ionisation par les ions positifs apparaît à son tour; mais, à énergie cinétique égale, elle est moins intense que- celle due aux ions négatifs beaucoup plus petits. Enfin, si le champ augmente encore, un courant intense continue à passer indéfiniment même quand l’action ionisante cesse : c’est la décharge disruptive.
- Quels sont les résultats principaux que l’on peut déduire de l’étude de l’ionisation, au point de vue de la constitution de la matière? C’est ce que nous allons rapidement examiner. On sait que les rayons cathodiques sont constitués par des particules matérielles en mouvement, chargées d’électricité négative, c’est-à-dire que ce sont des ions se déplaçant à grande vitesse, et que l’on a trouvé que le rapport de leur masse électrique à leur masse-matérielle était un nombre constant, quel que soit le corps étudié. On a démontré que ces ions sont identiques à ceux que peuvent produire dans les gaz les actions précédemment signalées. Mais, c’est là l’intérêt tout parti-lieulier de cette étude, nous sommes capables de déterminer séparément et la masse matérielle, et la charge de ces ions. Le problème revient, comme l’a montré J.-J. Thomson, à déterminer séparément la vitesse et le nombre des ions présents dans un gaz dans certaines conditions.
- Parmi les méthodes qui permettent de déterminer la vitesse des ions, l’une des plus directes est celle de Zeleny qui consiste à étudier la trajectoire des ions soumis d’une part à l’action du champ électrique et entraînés d’autre part par un courant gazeux de vitesse connue. Quant à la détermination du nombre d’ions, elle a été réalisée par un grand nombre de méthodes, eu particulier par J.-J. Thomson et Wilson. Le principe de leurs expériences consiste à utiliser la condensation de la vapeur d’eau par les ions. La vapeur d’eau, en effet, peut rester facilement sursaturée, à moins qu’il ne préexiste des gouttes liquides ou que des actions extérieures n’interviennent pour provoquer la formation des gouttelettes. Ces actions sont en général dues aux poussières agissant comme centres de condensation, mais elles peuvent aussi être d’origine électrique, et Wilson a montré que les
- ions peuvent, en particulier, jouer le rôle de germes. En comptant le nombre de gouttelettes qui se précipitent, on a le nombre des germes, c’est-à-dire des ions. Cette mesure s’effectue en pesant le poids du brouillard condensé et en déterminant le diamètre des gouttes d’après leur vitesse de chute. On arrive ainsi à trouver que la charge des ions est très sensiblement la même que celle de l’atome monovalant libéré dansla dissociation électrolytique.
- L’étude de l’ionisation a aussi permis de donner une explication satisfaisante du phénomène si complexe de la décharge électrique. Supposons que le gaz placé dans un champ uniforme contienne quelques électrons libres, ce qui est toujours le cas, ces électrons, sous l’influence du champ, acquièrent une vitesse qui, si le libre parcours est suffisant (si la pression est assez basse), peut provoquer l’ionisation au moment du heurt contre une molécule gazeuse. De nouveaux électrons s’ajoutent aux anciens, les charges libérées croissent, le courant qui en résulte devient très considérable : la décharge prend la forme disruptive. La théorie montre que le potentiel explosif ne dépend que du produit de la distance des électrodes par la pression du gaz; c’est la loi de Paschen établie expérimentalement. Il existe d’ailleurs, pour une distance explosive donnée, un potentiel minimum correspondant à une certaine pression dite pression critique.
- La théorie indique aussi que dans le cas de la décharge entre une pointe et un plan, le potentiel explosif est plus petit quand la pointe est négative; l’expérience vérifie cette conclusion, tout au moins au-dessus de la pression critique ; en dessous de cette pression, la dissymétrie disparaît.
- Quand le courant, devient trop intense, les phénomènes se compliquent : c’est ainsi que les électrodes interviennent et jouent un rôle important; la décharge a des propriétés se rapprochant de celles de l’arc. En particulier, comme l’ont montré Schuster et Ilemsalech, elle commence d’abord dans le gaz. Au-dessous de la pression critique, des anomalies se produisent : la différence de potentiel nécessaire pour maintenir la décharge est supérieure au potentiel explosif, et, dans le cas de la décharge par une pointe, le potentiel explosif est le plus petit quand la pointe est positive.
- L’étude de l’ionisation a donc permis de rendre compte de certains phénomènes et de tirer des renseignements utiles sur leur mécanisme. Toutes les idées classiques conduisaient à considérer qu’il existe une symétrie parfaite entre l’électricité positive et l’électricité négative. Nous venons de voir, au contraire, que la décharge à travers les gaz est essentiellement un phénomène dissymétrique, de même que la conductibilité des flammes, l’action des radiations ultra-violettes, le pouvoir des pointes, etc. Grâce à la théorie que nous venons d’exposer, incomplète encore sur bien des points, bien fragile aussi, les physiciens modernes ont pu entreprendre l’élude de'phénomènes excessivement intéressants que l’on avait jusqu’à présent systématiquement négligés parce que trop complexes et trop singuliers. IL Yigxerox.
- CHRONIQUE
- Les oiseaux ont-ils trace de dents ? — On
- sait que les oiseaux fossiles les plus anciens, YArchœo-pteryx entre autres, avaient des dents à l’état adulte. Divers auteurs ont recherché des traces de ces dents dans les embryons des oiseaux actuels. Geoffroy Saint-Hilaire et d’autres après lui signalèrent des germes dentaires chez
- les perroquets et les hirondelles do mer encore dans l’œuf. Le Dr Ihde vient de reprendre cette étude, et il arrive à un résultat négatif : parfois, on voit bien à un moment donné du développement des papilles, mais celles-ci n’ont aucun caractère dentaire et sont simplement en rapport avec la formation du bec corné. Le
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- LES PRÉPARATIONS ANATOMIQUES TRANSPARENTES
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- temps où les poules auront des dents n’est donc pas encore venu.
- Pénétration de la lumière dans l’eau. —Parmi les études accomplies au cours do la dernière croisière du Michael Sars (Voy. n° 12025, Suppl., p. 106), il faut citer les mesures photométriques effectuées' par M. Ilel-land-Ilansen au sud et à l’ouest des Açores, qui ont montré que les rayons lumineux pénètrent dans l’eau de mer jusqu’à une. profondeur beaucoup plus grande que celle que l’on croyait généralement. Les différentes radiations qui composent la lumière blanche solaire sont
- très inégalement absorbées; toutes sont décelables.jusque vers 100 mètres, mais avec une atténuation qui se fait sentir plus sur les rayons rouges que sur les rayons bleus ou violets.
- A 500 mètres, le rouge a été complètement absorbé par les couches d’eau supérieures; les rayons bleus et violets sont encore perceptibles à la plaque photographique.' A. 1000 mètres, le violet et l’ultra-violet sont ;encore sensibles, A 1700 mètres, il n’y a plus la moindre trace de lumière.
- Ainsi, les grandes profondeurs des océans ne sont éclairées que par les fanaux des animaux lumineux.
- LES PRÉPARATIONS ANATOMIQUES TRANSPARENTES
- On comprend sans peine le progrès que réaliserait l’anatomie, si des organes disséqués et des corps animaux tout entiers pouvaient être rendus transparents, de façon à révéler tous les détails de leurs structures et jusqu’à la configuration de leurs vaisseaux et nerfs.
- Or, ce résultat'si remarquable est désormais à la portée de tous, grâce à un procédé des plus simples.
- On sait qu’une partie de la lumière frappant un objet pénètre à son intérieur, tandis que le reste est réfléchi à sa surface. La quantité de lumière réfléchie atteint un minimum et la lumière; pénétrant à l’intérieur un maximum, lorsque les indices de réfraction des deux substances sont égaux l’un à l’autre ; ce cas correspond donc au maximum de transparence. C’est pourquoi une plaque de verre dépoli devient plus transparente au contact d’une graisse et tout à fait transparente lorsqu’on la plonge dans un liquide ayant le même indice de réfraction que le verre.
- Ces lois si simples sont employées depuis longtemps pour déterminer les indices de réfraction des
- Fig. i. — Planche de bois rendue transparente; on voit au travers un mol écrit sur une feuille de papier placée derrière.
- substances inorganiques. Pour les corps organisés (animaux ou végétaux), où les conditions sont considérablement plus compliquées, l’on n’avait pas cru
- possible de les utiliser. Ces corps1, même sous leur forme la plus simple, se composent en effet de différentes sortes ;dc tissus, comportant, à leur tour, une infinité d’éléments microscopiquement petits dont les différentes espèces peuvent avoir des indices de réfraction bien divergents. C’est pourquoi non seulement la surface du corps humain, mais encore celle de chaque élément pris à part réfléchit la lumière, de telle sorte que la quantité de lumière traversant le corps devient soit nulle, soit insignifiante.
- S’il est par conséquent impossible d’avoir une substance dont l’indice de réfraction égale ceux des diverses parties d’un être, M. W. Spalteholz, professeur à l’Université de Leipzig, a fait l’intéressante découverte que, sans satisfaire à cette condition théorique, les corps organiques peuvent parfaitement être rendus transparents. Il existe, pour chaque tissu, chaque organe et chaque animal, un indice de réfraction moyen qui, dans la pra-
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- LES PREPARATIONS ANATOMIQUES TRANSPARENTES
- tique, suffit à produire cette transparence. Cet indice est, on le voit, intermédiaire entre ceux des différents tissus. Lorsqu’un organe est plonge dans un liquide possédant cet indice moyen et qu’on en imprègne toute sa masse, on réalise la transparence maximum. Dans le corps ainsi rendu transparent, tout composant présentant un indice différent du moyen, ressortira plus ou moins distinctement, suivant que la différence de F indice sera plus ou moins considérable ; ces contrastes pourront encore être accentués par les différences de-couleurs. Aussi les corps rendus transparents par ce procédé permettent-ils de reconnaître les détails les plus fins (bien des fois, plus fins que les radiogrammes ou les radioscopies) ; d’autre part, ce procédé présente l’avantage de fournir, au lieu d’une reproduction, la préparation anatomique elle-même, pouvant être observée de tous côtés.
- Les huiles volatiles et les liquides afiins se prêtent le mieux à ce procédé, en raison de leur grande indifférence et de leur inaltérabilité.
- M. Spalteholz préfère l’éther méthylique de l’acide salicyli-que, dont l’indice de réfraction est intermédiaire entre 1,554 et 1,558, et le benzoate de bcnzyl dont l’indice est compris entre 1,568 et 1,570. En mélangeant ces deux liquides, en proportions variables, on rend transparentes des préparations anatomiques quelconques. Afin de donner à la surface extérieure du liquide, une forme aussi régulière que possible, on introduit le corps dans une cuvette rectangulaire en verre poli. Dans les animaux ainsi traités, on
- Fig. 2.
- rendue
- — Grenouille transparente.
- distingue parfaitement la position des os, du cerveau, du cœur, etc. ; en faisant varier l’indice de réfraction on accentue tout tissu voulu et on fait disparaître d’autres tissus.
- L’indice de réfraction d’un tissu donné présente, semble-t-il, une relation avec l’àge de l’animal; cet indice est en effet d’autant plus bas que l’animal est plus jeune. On obtient des préparations anatomiques
- très belles et fort instructives par . injection, dans les vaisseaux sanguins, de matières colorantes, qui permettent de distinguer très nettement la distribution de ces vaisseaux ; en injectant du métal "Wood dans le labyrinthe ou en colorant les sels calcaires des os, ce qui permet d’observer, dans tous les détails, la présence et le développement des noyaux d’os. M. Spalteholz est, à présent, occupé à élaborer une méthode de coloration des nerfs
- qm, sans aucun doute, augmentera beaucoup nos connaissances du système nerveux.
- Le même procédé s’applique évidemment aux tissus végétaux ; il permet par exemple de rendre transparent le bois en couches minces, tout en faisant ressortir la structure du bois avec une netteté remarquable, comme le montre la figure ci-jointe (*).
- Dr Alfred Gradenwitz.
- 1. D’autres procédés bases sur les mêmes principes ont été imaginés ces temps derniers, en France, au laboratoire de zoologie du professeur Y. Dclage, à la Sorbonne, pour rendre transparents des oursins et d’autres animaux marins, en Allemagne par le professeur Schultzc pour l’étude des larves de batraciens conservées entières.
- Fig. 3. — Écrevisse rendue transparente.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahuke, rue de Fleunis, 9, à Paris,
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- 40* ANNÉE. — N° 2040.
- 29 JUIN 1912.’
- LE MUSÉE ALPIN DE MUNICH
- La capitale de la Bavière vient d’inaugurer un musée qui deviendra un centre de pèlerinage pour les amis de la montagne, et qui va faire d’elle la capitale technique de l’alpinisme, aux dépens d’Innsbruck et d’autres villes du massif central qui ambitionnaient cet honneur.
- Munich avait d’ailleurs des droits incontestables à cette prééminence. C’est dans ses murs que se fonda, il y a plus d’un demi-siècle, l’Àlpenverein, qui se
- M. le Conseiller d’État I). K. Müller, qu’ils ont accompli un véritable tour de force en rassemblant, en l’espace de trois années, des collections aussi riches que variées, devant lesquelles les Musées alpins suisses de Berne, Lucerne, etc., se voient désormais relégués au second plan.
- Nous ne saurions entreprendre ici de dresser le catalogue de ces intéressantes collections, mais nous pouvons en indiquer le plan général. Le visiteur
- Fig. i. — Anciens costumes de la vallée de Groden (Tyrol).
- scinda un moment en deux clubs alpins, l’allemand et l’autrichien, pour redevenir bientôt l’unique et puissant club alpin allemand-autrichien. Munich possédait déjà la plus riche collection de manuscrits et d’ouvrages qu’on ait jatnais rassemblée sur les Alpes, et tous les alpinistes de langue allemande applaudirent quand, en 1908, à l’occasion de l’assemblée générale du club alpin allemand-autrichien, la municipalité munichoise offrit à cette société le charmant palais d’Isarlust, à charge pour elle d’y organiser un Muséum de l’Alpinisme.
- Rendons cette justice aux organisateurs, et, plus particulièrement, au directeur du nouveau musée,
- 40” année. — 1' semestre.
- trouve des sujets d’étude dès qu’il a franchi la porte de l’établissement, en traversant le joli parc qui entoure le palais, et que borde l’Isar, dont les eaux torrentielles rappellent l’origine alpestre. Ce parc deviendra avant peu une vivante collection de la flore alpine, et l’on y peut admirer déjà de nombreux arbustes transplantés de la montagne, ainsi qu’une quantité de massifs échantillons de roches, embryon d’une collection minéralogique qui, grâce à la coopération des nombreuses sociétés minières bavaroises, sera rendue aussi complète que’possible. " ‘ ' V .
- " Après avoir traversé le vestibule, dont les murs'
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- LE MUSÉE ALPIN DE MUNICH
- sont couverts de tableaux signés des meilleurs peintres de montagne de l'Allemagne, le visiteur pénètre dans une salle dont le centre est occupé par une admirable représentation en* relief et en couleur du massif de la Jungfrau, la reine de l’Oberland bernois- (fig. 2).
- Cette œuvre, due à un ingénieur zurichois bien connu, M. Imfeld, occupe une superficie de 22 mètres carrés ; sa précision de détails est des plus impressionnantes, et l’on se surprend à tendre l'oreille vers les imaginaires grondements des torrents en miniature qui s’élancent du haut des rochers, sous la neige immaculée des grandioses sommets.
- de montagnes : toboggans et luges de tous pays, skis de toutes formes et de toutes dimensions, alpenstocks de tous les modèles imaginables.
- Le visiteur peut encore. s'attarder dans la partie de la salle qui constitue comme une exposition d’hygiène alpestre. Il - y apprendra notamment, à raide | d’objets, de dessins et de photographies, comment il : convient de se protéger les pieds, au cours d’une ascension. Et des statistiques, arrangées' en forme de tableaux, lui rappelleront le danger- auquel j un ascensionniste s’expose, quand, par économie ou ; par bravade, il se dispense de la compagnie et de I l’aide d’un guide. - . .
- Fig. 2. — Relief de la Jungfrau.
- Dans la même salle, on admire une pittoresque reconstitution de la faune alpine : bouquetin, chamois, loup-cervier, marmotte, lièvre des neiges, aigle doré, et bien d’autres animaux propres au massif central, se disputent une place sur un immense rocher.
- C’est encore dans cette même salle centrale qu’est réunie une étonnante collection de chalets embrassant tous les âges. et toutes les régions. Plusieurs modèles sont construits de telle façon que le visiteur peut en soulever la toiture et en étudier l’intérieur, avec de curieuses reconstitutions de mobilier montagnard en miniature. On peut signaler aussi une intéressante collection d’objets servant aux sports
- La salle du premier étage n’est pas moins instructive, avec son unique collection de. reliefs alpins, où figurent les plus fameux sommets ou massifs des Alpes de France, de Suisse et d’Autriche. On y admire en particulier un étonnant relief du mont Cèr-vin, œuvre de M. Imfeld.
- Une collection de costumes montagnards, anciens' et actuels, introduit une note pittoresque' clans • la vaste salle, complétant l’intérêt qu’offrent les’ vitrines emplies de menus objets de bois sculptés par les paysans durant les longues veillées hivernales. Accrochées aux murs de nombreuses aquarelles, rapportées de leurs voyages par des explorateurs allemands, montrent les aspects si variés
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- Fig. 3. — Modèles de chalets-refuges.
- Fig. 4.. — Saïle des plans en relief alpins.
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- des principales chaînes de montagnes des deux mondes : l’Himalaya, l’Altaï, les Andes, les Rocheuses.
- En somme, comme nous l’indiquions plus haut, le Musée alpin de Munich, qui n’en est encore qu’à
- ses débuts, fait déjà grand honneur à son directeur, M. K. Müller, et à ses principaux collaborateurs, MM. Rothplelz, Giesenhagen et Finslerwaldcr, qui ont su réunir en moins de trois ans des collections aussi intéressantes. Y. Forblx.
- L’ÉPREUVE D’ENDURANCE MILITAIRE POUR POIDS LOURDS EN 1912
- C’est du 1er au 51 juillet inclus que va avoir lieu, cette année, l’épreuve d’endurance militaire pour les véhicules automobiles de poids lourd, présentés par les constructeurs, en Ame de l’obtention des primes du ministère de la guerre.
- Depuis 1909, des épreuves semblables, dont les programmes sont de plus en plus minutieusement élaborés, ont beu chaque année, pendant plusieurs semaines, sur des parcours assez étendus (2500 à 5000 km). Elles permettent de vérifier les qualités d’endurance des types présentés et de contrôler qu’ils remplissent bien les conditions exigées, choix des matières premières, dimensions, agencement des organes, etc.
- L’armée avant besoin à la mobilisation, pour assurer les services de l’arrière, ravitaillements en vivres et en munitions, évacuation des blessés, etc., d’un nombre très considérable de camions automobiles, ne pouvait songer à en faire l’acquisition dès le temps de paix.
- C’est pour être sûre de trouver par voie de réquisition tous les véhicules nécessaires, que l’autorité militaire a institué'le système des primes. On a pu ainsi accélérer l’essor du véhicule industriel, en l’orientant dans la voie du tonnage moyen et en obtenant peu à peu l’interchangeabilité d’un assez grand nombre.de pièces.
- Notamment, dès que l’expérience eut fait connaître que, contrairement aux errements du début, il fallait généraliser, pour le camion automobile, l’emploi de bandages en caoutchouc, on chercha à réduire le nombre de types de ces bandages, pour permettre à la mobilisation un réapprovisionnement aussi facile pour ces engins qu’il existe avec les pneumatiques des voitures de tourisme.
- Dès l’an dernier, le programme spécifiait que toutes les roues munies de bandages élastiques devaient comporter une jante métallique lisse tournée, de dimensions déterminées, sur laquelle le bandage pourrait être monté par un procédé unique, simple et rapide. De ce fait, en faisant entretenir au complet chez les fabricants de bandages un stock déterminé utüisable par eux comme volant de fabrication, il devenait possible d’assurer, en temps de guerre, la marche de tous les camions réquisitionnés.
- Le programme de 1912, qui apporte à ceux des années précédentes de nombreuses et importantes modifications, réalisera un nouveau pas en avant des plus sérieux dans la voie de l’interchangeabilité. Nous nous bornerons à résumer très rapidement ces modifications, en donnant les raisons qui les ont motivées.
- Camions porteurs. — La limite de poids, la charge utile, le rendement de transport, les diamètres des roues, la largeur des bandages métalliques ou des jantes destinées à recevoir des bandages élastiques restent ce qu’ils étaient les années précédentes. La hauteur des organes doit se trouver à 0 m. 50 au-dessus du sol, sauf les couronnes dentées, tambours et commandes du frein attenant aux roues, qui peuvent être plus près du sol, à la condition qu’ils soient placés au-dessus d’un plan parallèle à l’axe du véhicule, tangent à la partie infé-
- rieure interne de la roue, et faisant un angle de 60u avec le plan horizontal.
- Cette tolérance permet plus de facilité pour installer solidement les commandes et les supports de freins, sans que l’on ait pour cela à craindre un frottement quelconque contre le sol dans les chemins à ornières.
- Tous les boulons, vis et goujons filetés doivent être au pas international, afin d’en assurer l’interchangeabilité. Cette prescription n’est toutefois pas obligatoire pour certaines vis de réglage, qui exigent l’emploi d’un pas très petit pour réaliser un serrage de précision (boulons de têtes de bielles par exemple).
- Les chaînes doivent être à simples rouleaux et à l’un des trois pas suivants : 0 m. 04, 0 m. 0445 et 0 m. 050. Cette obligation permettra un réapprovisionnement plus facile des chaînes, des pignons et des couronnes d’entraînement.
- En ce qui concerne la carrosserie, il a été spécifié que les bâches seraient supportées par cinq arceaux au lieu de quatre, d’une hauteur minimum de 1 m. 60 avec une partie A'erticale de 1 m. 45. Les trois arceaux de rang impair doivent être assez solides pour supporter une charge de 400 kilogr. répartie en quatre points, munis d’anneaux de suspension placés, deux à la partie supérieure de la partie verticale des montants et deux à la voûte de l’arceau, à une distance horizontale de 0 m. 65 des précédents.
- Cette prescription a pour but de permettre l’installation et la suspension immédiate de huit brancards destinés à transporter les blessés couchés dans des conditions de confort compatibles avec leur état, tout en permettant, en cours de route, l’intervention du médecin.
- Les moteurs sont obligatoirement à quatre cylindres verticaux, avec allumage par magnéto à haute tension, à étincelles directes avec transformateur sur l’induit pour simplifier les canalisations électriques.
- Les formes et dimensions des supports de magnéto, ainsi que leurs commandes et accouplements, sont soumis à des règles impératives telles, qu’il devient possible d’installer instantanément, sans aucun travail d’ajustage, une magnéto de marque quelconque sur tout camion du type présenté.
- Dans ces conditions, avec un stock assez réduit de magnétos de rechange, on peut assurer la marche d’un convoi automobile important composé de véhicules de marques très diverses. C’est là dans la voie de l’interchangeabilité le pas le plus important qu’il ait été possible d’obtenir jusqu’ici.
- Tracteurs porteurs. — Toutes les prescriptions imposées aux camions leur sont applicables ; mais en vue de leur utilisation spéciale, ils doivent posséder, en outre, un certain nombre de dispositifs particuliers.
- Ils doivent être munis d’un treuil actionné par le moteur et d’un câble d’une longueur de 50 mètres. Un organe spécial doit pouvoir rendre à volonté le mouve-yement du treuil irréversible.
- Ce treuil est destiné, soit à tirer le tracteur d’un mauvais
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- pas, soit à haler la remorque sur une pente trop raide que le tracteur n’a pu gravir que seul. Il opère alors par bonds successifs de 40 mètres, s’immobilise sur ses freins et baie chaque fois, au treuil, sa remorque jusqu’à lui.
- On a rendu obligatoire l’adoption d’un appareil de blocage du différentiel, qui a pour but d’empêcher le tracteur d’être immobilisé par le patinage intempestif d’une seule do ses roues motrices, en s’opposant à ce moment au fonctionnement du différentiel. On ne doit bloquer le différentiel et rendre ainsi les deux roues solidaires qu’au moment du besoin, et débloquer dès que le mauvais pas est franchi, sinon on s’exposerait à une usure prématurée des bandages par le glissement qui se produirait pendant la marche pour se plier aux sinuosités de la route.
- L’importance que les constructeurs attachent à faire primer leurs véhicules, ressort de la comparaison des chiffres suivants :
- En 1909, neuf types de véhicules sont primés; en
- 1910, sept nouveaux types s’ajoutent aux précédents; en
- 1911, dix-neuf modèles, dont trois tracteurs, ont aug-
- commission régionale, une prime annuelle d’entretien.
- Les camions ont droit à 1000 fr. pour une charge utile de 2 tonnes, avec majoration de 50 fr. par 250 kilogr. de charge supplémentaire, soit 1500 fr. pour un camion portant 3500 kilogr.
- Les tracteurs ont droit à la même prime pour la charge portée, et à 500 fr. pour 5 tonnes de remorque, avec majoration de 50 fr. par 500 kilogr. de remorquage supplémentaire, soit 1900 fr. pour un tracteur portant 5 tonnes, avec 7 lonnes en remorque.
- Il résulte de ces chiffres que l’acheteur d’un camion portant 5500 kilogr. de charge utile, reçoit, en 5 ans, une somme totale de 6800 fr., et que, pour un tracteur portant 5 tonnes avec en remorque 7 tonnes, il aurait touché 9700 fr.
- Ces sommes équivalent à peu près à la moitié du prix d’achat des véhicules; elles constituent, par suite, pour l’industriel, un gain réellement très important.
- Les épreuves de 1912 auront lieu sur des itinéraires en étoile, autour d’un parc unique installé à Versailles. Les journées des 1, 2, 5, 29, 30 et 51 juillet sont réservées
- Un camion automobile muni d’un treuil de halage (camion Saurer).
- monté la liste déjà longue. Cette année, trente-huit modèles prendront part aux épreuves, et il faut prévoir que la grande majorité d’entre eux pourra mener à bien la tâche imposée.
- Quant à l’acheteur, le fait pour lui d’acquérir un engin primé constitue non seulement une garantie formelle de bonne fabrication et de bon fonctionnement, mais encore un avantage pécuniaire des plus importants, qui ressort clairement des évaluations suivantes :
- Chaque véhicule primé touche une prime à l’achat, et une prime annuelle d’entretien pendant les trois premières années de la piise en service ; ces primes se calculent comme il suit :
- Primes d’achat. — Chaque camion reçoit à l’achat une prime de 2000 fr. pour une charge utile de 2 tonnes et une majoration de 150 fr. par 250 kilogr. de charge supplémentaire. Soit, par exemple, 2900 fr. pour un camion capable de porter 5500 kilogr.
- Les tracteurs porteurs reçoivent la même prime que ci-dessus pour la charge portée, et en plus 1000 fr. pour une remorque de 5 tonnes, avec une majoration de 100 fr. par 500 kilogr. de remorquage supplémentaire, soit 4000 fr. pour un tracteur capable de porter 5 tonnes, avec 7 tonnes en l’emorque.
- Primes d’entretien. — Chaque année, pendant 5 ans, il est alloué à chaque véhicule, après examen d’une
- au pesage, à l’examen et aux vérifications des véhicules ; les étapes d’une longueur de 90 à 150 kilomètres auront lieu chaque jour, du 4 au 27 juillet inclus, sauf les dimanches et jours fériés.
- Elles comprennent quatre marches à vide, destinées à vérifier le fonctionnement des organes avec une suspension non chargée, et 16 marches à pleine charge.
- Les combustibles exigés sont l’essence, l’alcool carburé et le benzol, qui seront employés l’essence pendant les huit premières étapes, l’alcool carburé pendant les quatre suivantes, et le benzol pendant les huit dernières.
- La consommation sera vérifiée avec le plus grand soin; elle ne devra, en aucun cas, dépasser 01065 à la tonne kilométrique totale si les roues sont munies de bandages élastiques, et 0175 si les roues sont à bandages ferrés.
- La consommation de l’huile de graissage ne devra pas dépasser 7 grammes à la tonne kilométrique totale.
- Toutefois, l’épreuve n’étant pas un concours, les résultats relevés par la commission resteront secrets, et seule la liste des véhicules primés sera publiée. On sera en droit d’en déduire que les types ayant satisfait aux épreuves se sont tenus rigoureusement au-dessous des limites imposées par Je programme.
- Nous ferons connaître ultérieurement les progrès réalisés, et nous indiquerons tous les renseignements qu’il y aura lieu de tirer de l’épreuve prochaine. D. R.
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- UN NOUVEAU MOTEUR A VENT
- Le développement de l’industrie et la concurrence qui n’en est qu’un des aspects font de plus en plus rechercher les moyens de production économiques ; c’est pourquoi l’attention des techniciens s’est tournée vers les forces que la nature déploie spontanément et dont elle fait tous les frais.
- On s’évertue à les capter en construisant des ouvrages parfois fort coûteux, mais le sacrifice une fois consenti est largement compensé par l’avantage de disposer d’une force gratuite et inépuisable. Le
- autres et déjà l’antique moulin à vent ruiné — celui qu’a célébré Daudet — n’apparaît plus çà et là que comme le souvenir pittoresque d’un passé aboli. D’ailleurs le vieil appareil rustique, malaisé à orienter, s’il chômait par les temps calmes, s’immobilisait aussi par prudence quand le vent devenait trop violent ou soufflait par rafales.
- Sans abandonner le principe du moteur à vent, on en a modifié le mécanisme en lui demandant d’autres services et comme on a voulu surtout que
- Vue schématique d’une installation de plusieurs moteurs à vent avec accumulateur pneumatique.
- A, A', pompe à air; B, réservoir d'air comprimé; C, moteur à air ou machine à vapeur ; D, dynamo ou machine a actionner; E, E', moteurs à vent. — En cartouche : Le moteur à vent.
- temps esl proche où la moindre chute d’eau action- | liera sa turbine; on songe déjà à emmagasiner la chaleur solaire pour la convertir en énergie, à utiliser les marées..., etc.
- Toutefois, la force des vents paraît n’avoir pas donné encore tout ce qu’on pouvait attendre d’elle. Pourtant elle se fait sentir partout et même pour certaines régions privilégiées, elle constitue un fléau continuellement redouté, trop souvent subi. Ne peut-on cependant la dompter et l’utiliser ?
- L’idée de se servir du vent comme force motrice n’est pas nouvelle et notre enfance a vu tourner des ailes de moulin sur la plupart des coteaux du Midi. Mais toutes se sont immobilisées les unes après les
- | la nouvelle machine s’orientât facilement d’elle-même, on l’a rendue aussi légère que possible. Les modèles les moins robustes ne fournissent qu’un rendement limité à l’utilisation seulement des vents modérés et certains de ces chétifs appareils se refuseraient à faire tourner comme leurs aînés les lourdes et grossières meules d’autrefois.
- Il en résulte que la force des vents qui représente cependant une énergie incalculable ne rend trop souvent que de petits services ménagers : en général l’élévation de l’eau indispensable aux besoins des fermes, ce qui figure le travail d’une fille de basse-cour ou celui d’un enfant. •
- Passons maintenant à l’objet de cette note. Per-
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- .......—............L'ILE DE RHODES
- sonne n’ignore les avantages de la roue à aubes. Celle-ci n’a pas à décomposer la force, puisqu’elle tourne dans le sens du courant qui l’anime; sans résistance (abstraction faite de la force d’inertie et des frottements inévitables) elle lui cède, et son arbre la transmet sans déperdition appréciable. Si les courants d’air, comme les cours d’eau, suivaient une direction invariable, rien ne serait plus aisé que de faire émerger à moitié une roue à aubes de l’enceinte d’une usine construite suivant la direction supposée constante du courant d’air; cette roue « pneumatique » se comporterait exactement comme la roue hydraulique vulgaire et rendrait des services analogues. Pourquoi? parce que le vent ne repousserait que les aubes exposées à son action et que les autres, masquées par la muraille, y seraient soustraites.
- Mais le vent souffle dans des directions constamment variables et dès lors comment concilier l’usage de la. roue à aubes robuste et docile avec les brusques variations de ce capricieux élément?
- Un provençal, M. Paul de Castelet, auquel on doit déjà plusieurs perfectionnements appliqués aux machines agricoles, vient de donner de ce problème une solution des plus élégantes par sa simplicité même.
- Supposons une roue à aubes montée sur un arbre vertical; elle est, dans cette position, susceptible d’obéir à un courant d’air venant de n’importe quel point de l’horizon, à la condition toutefois que le vent n’agisse que sur les aubes d’un côté de l’axe et que celles de l’autre côté, au contraire, soient soustraites à son action ; cette inégalité de pression réalisée sur l’ensemble de l’appareil provoque le mouvement de rotation. Donc il faut soustraire à l’action du vent les palettes au moment où elles ont à revenir vers lui et il importe surtout que ce soit le vent lüi-même qui oriente ce dispositif d’abri de façon que, de quelque côté qu’il se présente, sa force se manifeste toujours sur les palettes d’un côté de l’axe de rotation et non sur les autres.
- L’appareil de M. de Castelet se compose donc de deux parties essentielles : 1° une roue à aubes dont l’arbre vertical A porte à sa base le mécanisme de / transmission (poulie ou roue dentée) l’ensemble
- ET L’ANTIQUITÉ :.................. - 71
- parfaitement équilibré et monté sur roues à billes, ce qui assure l’utilisation des vents les plus faibles ; 2° un masque-girouette C qui consiste en un secteur de cylindre creux construit en tôle très légère dans l’intérieur duquel les aubes B, B', B" de la roue passent librement et viennent s’abriter au moment où elles ont à revenir vers le vent. Egalement monté sur roulement à billes, ce masque se déplace sous le moindre effort;, il est établi concentriquement à la roue à aubes, mais en restant indépendant de celle-ci; il porte, dans le prolongement de sa section cylindrique, une girouette en « queue de comète » qui l’oblige à obéir avec une extrême docilité à toutes les variations du vent, en le maintenant constamment dans la position voulue.
- Telle est, en deux mots, l’économie du système et cela suffit pour se rendre compte des services qu’on peut attendre du nouveau moteur à vent de M. de Castelet.
- La fixité du mécanisme permet de le construire très robuste et de très grandes dimensions. Dès lors le travail qu’on peut en obtenir correspond et satisfait aux besoins de l’industrie .et de la grande exploitation agricole. D’autre part la légèreté et la grande mobilité du masque-girouette C assurent la rotation de la roue motrice par tous les vents, malgré les sauts brusques, et même par les plus fortes tempêtes.
- En l’absence de tout dispositif ayant pour effet d’arrêter ou d’atténuer l’action du vent en cas de bourrasque, on en utilise toujours l’énergie intégrale et c’est Là le point le plus intéressant du dispositif décrit.
- Au sujet de l’utilisation de la force du vent, on peut objecter que l’intermittence et la variation des courants aériens la rendent peu apte à seconder les travaux industriels, qui pour la plupart doivent être faits à des vitesses régulières. Toutefois le travail de la pompe est celui qui convient le mieux au moteur à vent, car il peut se faire par intermittence et à n’importe quelle allure, qu’il s’agisse d’accumuler de l’eau dans un réservoir pour la distribuer ultérieurement, ou de refouler de l’air comprimé dans un récipient dans le but d’en utiliser l’énergie au fur et à mesure des besoins.
- Antoine de Sapop.ta.
- L’ILE DE RHODES ET L’ANTIQUITÉ
- L’occupation de Rhodes par les Italiens, le dernier épisode sensationnel de cette guerre bizarre, qui jusqu’ici trouble surtout les neutres, soulève assurément plus d’un grave, problème diplomatique. Que deviendra cette île chrétienne une fois la guerre finie (si la guerre finit un jour)? Un pays chrétien ne saurait redevenir> turc. Mais alors que sera celui-là? Grec comme if Te désire, autonome comme il le
- demande, italien comme il l’accepterait, allemand comme d’aucuns l’insinuent. La question est plus grave qu’elle ne semble ; elle touche à tout l’équilibre méditerranéen, car la position stratégique de Rhodes a toujours été considérée comme capitalè depuis la plus haute antiquité. Mais ce n’est pas le lieu de discuter ici ces problèmes et ce n est pas, d’ailleurs, je dois le dire, à la route de Constanti-
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- n
- L’ILE DE RHODES ET L’ANTIQUITÉ =
- nople où des Indes que j’ai pensé lorsqu’un journal m’a apporté la nouvelle de cette occupation ; monpre-miér cri a été aussitôt : « Voilà Rhodes aux mains d’un peuple civilisé, on va donc pouvoir y faire des fouilles ! » Je n’ai guère, en effet, rencontré, dans mes courses en Orient, de terre où l’antiquité soit plus visiblement à fleur de sol, une antiquité plus prenante et plus passionnante à tous égards. Cette •merveilleuse île de Rhodes a tout pour elle : le pittoresque, les ruines du moyen âge, un passé féodal
- Cette muraille franchie, on a l’espace largement ouvert devant soi. La Crète et Rhodes sont les deux bastions qui ferment l’accès de Constantinople et de la mer Noire; ce sont aussi les deux citadelles armées, d’où l’hellénisme surveille la route d’Alexandrie, de Suez et des Indes. C’est pourquoi, de tout temps, la Crète et Rhodes ont joué ce meme rôle d’intermédiaires entre le monde grec et le monde égyptien. Des civilisations analogues s’y sont succédé. On sait tout ce qu’ont fourni à l’histoire les fouilles de Crète. 11 n’y a guère de doute que des fouilles entreprises à Rhodes rendront un jour des richesses analogues.
- Les villes r primitives de Rhodes, les villes mycéniennes et prémycëniennes, sont au nombre de trois : . Kamiros, Ialysos et Lindos. La capitale plus récente, de l’antiquité classique et des Chevaliers de Rhodes, la ville moderne que
- !es touristes visitent seule n’est )as à compter dans le nombre. A Kamiros, j’ai dit ailleurs autrefois (1) comment , de toutes parts, le champ de fouilles apparaît tout préparé, à peine entamé par quelques recherches hâtives. Tombes entaillées dans le rocher, grottes sépulcrales, monuments souterrains muraillés comme les tombeaux fameux de Mycènes, rien ne manque. Les objets rapportés déjà au Louvre, au British Muséum, au Musée de Berlin suffisent pour exciter l’espoir des fouilleurs. Mais c’est à Lindos surtout qu’on voudrait donner des coups de pioche. Il y a là, sur le sommet d’une plate-forme dominant de très haut la mer, une étonnante
- La Rue des Chevaliers, à Rhodes.
- où la France tient une place prépondérante, des souvenirs antiques espacés sur la longue durée des siècles 1 Mais c’est seulement de cette antiquité, de deux points de cette antiquité que je voudrais ; ici dire quelques mots.
- Quand on regarde une carte de l’Archipel , pour y chercher la position de Rhodes,, on. ne peut manquer d’être frappé par la façon dont une guirlande d’îles, qui comprend la Crète allongée de l’Est à l’Ouest avec des airs de barrière, Karpathos et Rhodes, ferme au Sud la mer Égée, et la sépare de la vraie mer du Levant, de la mer d’Égypte. Au Nord, c’est le dédale des Cyclades et des Sporades.
- ruine féodale qui a visiblement succédé à une acropole antique, habitée avant toute histoire par de très anciens hommes. Des objets égyptiens, des vases mycéniens y ont déjà été rencontrés et, dans les coteaux au nord, de nombreuses grottes s’ouvrent, prometteuses de trésors archéologiques. C’est sur cette côte que Danaûs venant d’Égypte aborda, suivant la légende, avec ses filles; c’est là que. fut élevé le premier temple d’Apollon rhodien; c’est là le pays où vinrent s’établir ces Telchines que j’ai montrés jadis apporteurs des secrets métallurgiques en Grèce (2).
- 1. Revue archéologique de 1895. La nécropole de Kamiros.
- 2. Les Telchines et les origines de la métallurgie antique. (Revue générale des Sciences, 1908,).
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- L’ILE DE RHODES ET L’ANTIQUITÉ
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- Ne pouvant ici qu’indiquer en courant les traits particuliers par lesquels Rhodes se distingue entre toutes les îles de la mer Égée, j’ajouterai seulement
- pas du fameux colosse, auquel plus d’un lecteur aura sans doute pensé. Mais deux œuvres survivantes peuvent nous représenter l’école de sculpture
- H*
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- ïiiipi§r'
- Vue d'ensemble de l'acropole de Lindos.
- deux mots sur ce que fut Rhodes au début de l’ère chrétienne : un séjour de plaisir élégant et cosmopo-. lite, une ville d’art et de poésie, à l’égal-d’Alexandrie ou d’Athènes. Un riche amateur de nos jours y aurait trouvé tout ce qu’il vient chercher de loin à Paris : des cours et des conférences ; des lectures publiques d’œuvres nouvelles ; des boutiques de libraires avec l’entassement des « vient de paraître » ; des premières au théâtre et au cirque ; des expositions de peinture avec leur « vernissage » ; des ventes à sensation de collections fameuses ; des ateliers d’artistes, où l’on allait louer à grand fracas la virtuosité du peintre ; dés magasins de bric-à-brac, où l’on recherchait déjà les vieilleries, les curiosités, les faux airains de Corinthe et les contrefaçons d’Apelle ou de
- Protogène. Les Rhodiens ont tout connu à cette époque, de notre monde moderne, jusqu’au dilettantisme des socialistes millionnaires. Et je ne parle
- rhodienne : le Taureau Farnèse et le Laocoon. I/île, qui était déjà, pour les anciens, le grand centre de navigation méditerranéen, au code maritime célèbre, le principal arsenal, l’intermédiaire obligé entre Byzance et Alexandrie, a tout naturellement repris le même rôle quand les chevaliers de Saint-Jean s’y sont établis pour deux siècles de 1510 à 1522. Ce fut alors le boulevard avancé de la chrétienté vers l’Orient, le rempart de la civilisation contre les Turcs. Après quatre cents ans de turquerie, Rhodes est aujourd’hui italien. Peut-être n’est-ce que pour quelques semaines ou pour quelques mois ; mais les fruits qui se sont détachés d’un arbre pourri ne sauraient plus faire corps avec lui.
- Et l’on a le droit de saluer, pour cette île nouvelle histoire qui
- L. De Launay.
- La montée au Château de Lindos.
- glorieuse, l’aurore commence.
- d’une
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- LES CRUSTACÉS DANS LEURS RAPPORTS AVEC L’HOMME(1)
- À première Vue, l’on ne voit pas bien quels rapports existent entre les Crustacés et l’Homme. Ah, s’il s’agissait de leurs parents, les insectes, le sujet serait intarissable. Mais les Crustacés? Oui, ils ont quelques rapports avec l’homme, puisque l’homme en mange certains : langouste, homard, crabes, écrevisses, crevettes. Est-ce tout? M. W. T.
- fois par la curiosité, le plus souvent par la faim ou la gourmandise (fig. 1).
- Pour satisfaire cette dernière, dans nos pays, il capture les langoustes et les homards, les crevettes et les crabes.
- Les langoustes satisfont le mieux la gourmandise du Français ; on les pêche sur les côtes de France et
- Fig. i. — Crustacés comestibles (en haut, de gauche à droite) : Langouste, Homard, Homard norvégien; trois sortes de Crevettes : Crangon (grise), Pandalus, Leander (bouquet); Écrevisse. — En bas, de gauche à droite: Penœus, Étrille (Portunus puber), Crabe enragé (Cardnus mænas),Dormeur (Cancer
- pagurus), Bernard l’Ermite, Pouce-pied.
- Caïman signale d’autres relations, et de très inattendues.
- Comme l’immense majorité des , Crustacés est aquatique et que l’homme est surtout terrestre, il leur faut pour entrer en rapports faire quelques avances; généralement l’homme les fait, va aux Crustacés, à leur domaine, l’eau, poussé quelque-
- 4. Ceci est le titre et le sujet d’un chapitre du volume de M. W. T. Caïman, The Life of Crustacea qui vient de paraître (Methuen. et C°, éditeurs, Londres, 289 p., 32 pl., 85 fig.). On trouvera dans cet excellent ouvrage de vulgarisation, outre l’anatomie, la classification et l’embryogénie des Crustacés,
- d’Angleterre, oit on les a chassées avec une telle ardeur qu’elles ont beaucoup diminué de nombre, à tel point qu’aujourd’hui on les remplace assez souvent par des langoustes un peu différentes, les langoustes royales, que les pêcheurs bretons vont chercher sur les côtes du Maroc et du Sénégal.
- Les homards, moins recherchés en France, sont au contraire les plus goûtés en Angleterre et aux
- une bonne étude de leurs habitats, à la côte, à la surface et dans les profondeurs de la mer) dans les eaux douces et.s,ur la terre; le livre se termine par la description des Crustacés parasites et des fossiles. •' .
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- LES CRUSTACÉS DANS LEURS RAPPORTS AVEC L’HOMME . 75
- États-Unis. En Europe, de la Norvège à la Méditerranée, on pêche le homard au casier sur tous les fonds rocheux voisins des côtes. En Amérique, on capture de la même façon une autre espèce, Homarus americanus, qui n’est pas, mais qui peut devenir, aussi bien que son confrère d’Europe d’ailleurs, sans évolution ni mutation, le « homard à l’américaine ». Comme la langouste, le homard a été trop pêché, sans assez de précautions, et aujourd’hui, surtout sur les côtes américaines, on ne trouve plus guère de ces monstres de 5 à 10 kilo-
- Fig. 2.
- Le Pinnotheres pisum qui percé les huîtres.
- Fig. 3. — Le Crabe des cocotiers (Birgus latro) accusé de dévorer les jeunes pousses.
- grammes que l’on pêchait autrefois ; une législation a été créée pour protéger les espèces de homard et
- dans la plupart des états d’Éurope aussi bien qu’aux États-Unis, des lois interdisent la pêche et la vente des animaux plus petits qu’une certaine taille.
- Ainsi, les Crustacés sont entrés dans nos recueils de lois après avoir préoccupé les chambres législatives de plusieurs pays.
- Voisins des homards sont les Nephrops norvégiens, les homards norvégiens, plus petits et moins recherchés, que l’on pêche sur les fonds' vaseux
- assez profonds des mers européennes : Atlantique et Méditerranée. Ils sont particulièrement abondants dans l’Adriatique et sont servis sur les tables italiennes sous le nom de « Scampo ».
- Si les Nephrops sont voisins des homards, les écrevisses sont proches parentes des langoustes. Mais elles vivent dans les eaux douces. Peu estimées en Angleterre, elles sont plus considérées sur le continent où leur vente est suffisamment rémunératrice
- pour qu’on ait créé, en France entre TaLimnoria 11 lignorium
- qui perfore le bois.
- ment. Les écrevisses de nos marchés proviennent non seulement de nos cours d’eau et de
- Fig. 5.
- autres, des « fermes à écrevisses », où l’on fait leur élevage commerciàle-
- Fig. 6. — Bois perforé par des Limnoria et des Chelura.
- nos établissements d’astaciculture, mais un grand nombre, d’une espèce un peu différente, sont importées du bas Danube et d’autres rivières tributaires delà mer Noire.
- Les crevettes sont aussi des Crustacés consommés dans la plupart des pays.
- En France, on en pêche deux espèces : le bouquet des rochers Le Cyclops dont une espèce pro-(Leander serra- *a8e la filariose {très grossi). tus) et la grise
- des sables (Crangon vulgaris); en Angleterre on vend encore une autre espèce,1 Pandalus boreaUs,'
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- LA TELEGRAPHIE SANS FIL AUX ÉTATS-UNIS
- qu’on pêche jusqu’en Norvège; en Méditerranée, les Penœus remplacent les crevettes atlantiques tandis que dans les pays chauds, Amérique centrale, Inde, etc., on consomme des Palœmon abondants dans les eaux douces.
- Les crabes, peu estimés en France où ils servent de nourriture surtout aux pêcheurs, sont beaucoup plus recherchés en Angleterre et surtout aux États-Unis où l’on compare leur goût à celui des homards et des langoustes. Presque tous les crabes de grande taille sont utilisés pour l’alimentation : dormeurs (Cancer pagurus), crabe enragé (Carcinus mœnas)l étrille (Portunus paber), etc. En Amérique, les plus estimés sont les crabes bleus (Calli-nectes sapidus) voisins de nos étrilles.
- Faut-il ajouter à cette liste de Crustacés comestibles les Bernard l’Ermite ( Eupagurus Bernhardus) qui protègent leur abdomen dans une coquille qu’ils promènent avec eux, et que les pêcheurs français consomment quelquefois? les Barnacles dont une espèce, Balanas psittacus, qui vit sur les côtes du Chili atteint 25 centimètres de long et est, au dire de Darwin, « universellement estimée comme une nourriture délicieuse »? les pouce-pieds (Pollicipes cornucopiæ) des rochers du large exposés au ressac, qu’on mange quelquefois en Bretagne et en Espagne?
- Cette longue liste est la meilleure preuve des excellents rapports qui régnent entre l’homme et les Crustacés, au profit de l’homme, bien entendu.
- Mais, outre ces rapports digestifs, il en est d’autres plus curieux et plus inattendus. Au Japon, on cultive une espèce de Balane pour l’utiliser comme engrais et voilà les Crustacés occupés d’agriculture.
- Ce sont aussi en grande partie des Crustacés, les petites bêtes qui flottent à la surface de l’eau ou nagent dans sa masse, constituant le « plankton » que consomment les poissons, et l’abondance de la pêche des poissons comestibles est étroitement liée à l’abondance de ces Crustacés Copépodes. Que les Copépodes pullulent dans la mer, et les pêcheurs de maquereau feront d’excellentes affaires, qu’ils disparaissent et le maquereau disparaîtra, si bien qu’ils causent indirectement la richesse ou la misère sur certaines côtes.
- Il n’est pas de groupe animal qui ait été créé
- pour l’homme et dont toutes les espèces soient utilisées par lui. Si certaines font sa fortune, d’autres sont inutiles, d’autres encore dangereuses. Certes, les Crustacés renferment beaucoup d’espèces comestibles directement ou après transformation en chair de poisson, et ne comprennent aucun animal venimeux ou féroce, mais tous n’ont cependant pas d’aussi bons rapports avec l’homme, au sens humain du mot.
- Il est des Crustacés qui commettent des dégâts Un tout petit crabe, le Pinnotherespisum (fig. 2), gros comme un pois, a la fâcheuse habitude d’aimer les huîtres et il sait très bien percer un trou dans la coquille pour leur rendre une visite intéressée ; cette passion fait souvent le désespoir des ostréiculteurs qui ne rassemblent pas les huîtres dans leurs parcs à son intention. Les crabes terrestres des pays tropicaux (fig. 5) sont souvent accusés de causer des dommages aux jeunes pousses des plantations de canne à sucre et de riz. L'Asellus aquaticus (fig. 4) détruirait, paraît-il, les filets posés dans les eaux douces où il vit. Les plus actifs des Crustacés nuisibles sont certainement ceux qui attaquent le bois, y creusent des galeries et causent ainsi des dommages graves aux pieux submergés des ports, des jetées, etc. Sur les côtes européennes et américaines de l’Atlantique, la Limno7'ia lignorium (fig. 5), qui n’a guère plus de 5 centimètres et la Chelura terebrans, un peu plus grande, transforment le bois en une masse spongieuse, perforée de toutes parts (fig. 6), que les vagues ont tôt fait d’enlever.
- Les Crustacés ne transmettent à l’homme aucune maladie. Tout au plus, connaît-on aujourd’hui un petit copépode du genre Cyclops (fig. 7) qui joue un rôle dans l’infection de l’homme par la filariose. La fdaire ou ver de Médine est un ver dont les œufs ne se développent que dans le corps de ces Cyclops où ils se métamorphosent. L’absorption de ces Cyclops avec l’eau qui les contient conduit les larves de la filaire dans le tube digestif de l’homme d’où elles se répandent dans les tissus, particulièrement sous la peau des jambes où elles deviennent adultes, puis forment abcès et rejettent par son ouverture de nombreux œufs, lesquels tombant dans l’eau, infecteront d’autres Cyclops. Cette filariose n’existe pas en Europe et chez nous aucun Crustacé n’est dangereux. René Merle.
- LA TELEGRAPHIE SANS FIL AUX ETATS-UNIS
- Il y a quelques mois nous résumions ici lesgrandes lignes d’un projet grandiose Me' réseau, radiotélégra-phique intercolonial destiné à réunir toutes nos colonies à la métropole. Ce projet était fort séduisant, tant par l’audace de sa conception que par son caractère pratique et économique. Il dort dans les cartons de la Chambre. De fâcheux conflits de bureau-
- cratiel’ont longtemps empêchéde voir le jour. D’autres nations mettent à profit le,temps que nous perdons en hésitations que rien ne justifie : déjà l’Angleterre construit un vaste réseau impérial ; voici qu’à son tour l’Amirauté des États-Unis dresse un plan gigantesque de radiotélégraphie : les postes projetés couvriront dé leurs ondes la Chine, l’Australie, tout le
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- ===== LA TÉLÉGRAPHIE SANS FIL AUX ÉTATS-UNIS ........................... ..... 77
- Pacifique, foule l’Amérique du Nord, l’Atlantique I à trop de titres, pour que l’on ne s’efforce point de lui jusqu’aux côtes africaines. Il faudra, estime-t-on, | conserver sa vertu. La limitation qui s’imposera tôt ou
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- Postes de T. S. F. projetés par VAmirauté des États-Unis et leurs rayons d’action.
- 1 million de dollars pour mettre ce plan à exécution. Et ne croyez point que l’on tarde à passer de la conception à la réalisation. Le premier poste est déjà en cours de construction à Arlington,près de Washington. Il importe peut-être plus qu’on ne le pense de ne pas perdre de temps.
- Sans parler de l’intérêt stratégique, aujourd’hui indéniable et affirmé par des exemples quotidiens, des considérations d’ordre commercial interviennent ; tout le monde se rend compte aujourd’hui qu’une réglementation internationale de la T. S. F. est chose nécessaire : la multiplication à l’infini des postes puissants aboutirait à la paralysie totale d’un moyen de communications qui nous est aujourd’hui précieux
- tard s’effectuera probablement sur la base des situations acquises et les retardataires en pâtiront.
- Mais revenons au projet américain ; outre le poste d’Arlington, le projet prévoit des stations à Panama,à San-Fran-cisco,dans les îles Hawaï, à Samoa, à Guam,etàLuçon, aux Philippines. Chacun de ces postes aurait un rayon d’action de près de 5000 km.
- Le poste d’Arlington aura l’aspect qu’indique notre figure ci-contre : 3 tours d’acier, disposées au sommet d’un triangle isocèle, supporteront l’an tenne. La. plus haute de ces tours a 195 m. de haut, les deux autres, égales entre elles, mesurent 155 m. La production du courant nécessaire à la production des ondes sera assurée par un groupe de 100 kw.
- Vue du poste de T. S. F. d’Arlington.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 24 juin 1912. —
- Le dosage du fluor. — M. A. Gautier expose les résultats fournis par une série d’expériences entreprises spécialement pour vérifier l’excellence de la méthode qu’il a indiquée au cours de la dernière séance pour le dosage des quantités infinitésimales de fluor. Ces expériences prouvent que la sensibilité de cette méthode est extrême.
- Les matières minérales dans les plantes. — M. A. Gautier résume les conclusions auxquelles M. André est arrivé, à la suite de nouvelles recherches, portant sur la distribution des matières minérales dans les graminées, notamment dans le blé et l’orge. Jusqu’au moment où la floraison est achevée, les matières minérales augmentent; après l’achèvement de la floraison, les matières minérales solubles diminuent.
- Effets de l’intoxication d’un rein. — M. Bouchard présente une Note de M. Lépine relative aux effets de l’intoxication du rein. Pour le mettre en évidence, il introduit sous pression, dans le rein d’un animal, de l’eau rendue toxique par l’addition d’une substance appropriée, et, dans l’autre rein, de l’eau pure sous la même pression. Il compare ënsuite les sécrétions provenant de chaque rein pendant le même temps. Il constate ainsi des différences importantes dans le fonctionnement des deux organes.
- Revaccination antityphique. — M. Bouchard analyse une Note de MM. J. Courmont et Rochaix, sur la manière d’entretenir l’immunité antityphique acquise au moyen de quelques lavements contenant des bacilles tués à + 53°: Les propriétés agglutinantes, bactériolytiques et bactéricides des humeurs disparaissent vers le 7e mois. On peut les rétablir rapidement à l’aide de nouveaux lavements. Pour entretenir l’immunité, il suffirait donc de donner tous les ans, au commencement de l’été, trois lavements de 100 centimètres cubes de cultures de bacilles d’Eberth tués.
- Présidence de M. Lippmann.
- La désinfection des mains. — M. Roux explique que l’emploi de la teinture d’iode pour la dés nfection des mains n’est guère pratiquée par les chirurgiens, à cause de la coloration que ce liquide communique à la peau; car il est difficile de faire disparaître cette coloration. M. le Dr Taphanel (de Versailles), propose de décolorer les mains ainsi tachées par une solution étendue de bisulfite de soude. Cette solution fait déjà partie de l’arsenàl chirurgical; les résultats qu’elle donne pour la décoloration des mains sont parfaits. L’action antiseptique du bisulfite de soude s’ajoute à celle de l’iode ; de plus, la sécrétion sudorale qui, d’ordinaire, nécessite des lavages de mains au cours de l’opération, est suspendue pendant un temps variant de 1 heure à 1 h. 1/2.
- Inoculation du bacille cholérique. — M. Roux présente une Note de MM. Nicolle, Conor et Conseil sur les effets de l’inoculation du bacille cholérique. Si l’on injecte des cultures de ce bacille, celu -ci disparaît bientôt dans le sang, tandis qu’au contraire il prospère dans l’intestin, s’il y est introduit. L’homme qui a subi cette inoculation est-il immunisé? Tro s personnes l’ont pensé et se sont prêtées à une expérience. Elles ont absorbé des cultures de bacille cholérique et n’en ont ressenti aucun effet fâcheux. Mais pour être concluantes, il faudrait que de telles expériences fussent répétées un grand nombre de fois, car il n’est pas rare que l’absorption de cultures du bacille cholér.que ne détermine pas l’apparition de la maladie
- Propriété spéciale à certains nerfs. — M. Dastre présente un travail de M. Lapicque sur une catégorie de nerfs qui jouissent de la propriété de n’ètre pas actionnés par une seule excitation. Il faut pour les mettre en jeu leur appliquer des excitations répétées. M. Lapicque les
- Lppelle nerfs itératifs ; il en a étudié les propriétés.
- Cil.. DE VuAEDEUlL.
- LA FIXATION DES DUNES PAR LES OYATS
- Les premières tentatives de fixation des dunes françaises furent exécutées au commencement du xviiic siècle sur les côtes de Gascogne. A cette époque, M. de Ruhat ensemença de pins plusieurs collines de la Teste, mais bien que les semis eussent admirablement réussi, ce sagace agronome n’eut pas de continuateurs immédiats et partout ailleurs, comme le constate Elisée Reclus, « les inertes Landais laissèrent les dunes marcher à l’assaut de leurs villages ». Quelque temps après, les frères Desbiey et l’ingénieur Villers publièrent divers mémoires sur ce sujet ; mais leurs propositions ne trouvèrent pas d’écho auprès des intéressés. Il était réservé à Bré-montier d’arrêter la marche des dunes en y plantant des arbres. Ainsi ces sables mouvants désormais fixés allaient apporter la richesse à ces régions qu’ils avaient menacé d’engloutir.
- Après s’être informé auprès des pâtres des procédés empiriques qu’ils employaient pour combattre l’érosion, et avoir étudié les écrits de ses devanciers, Brémontier commença ses plantations de conifères
- en 1787. Les événements de la Révolution apportèrent ensuite quelques perturbations à l’œuvre naissante, interrompue en 1789, puis reprise deux ans plus tard et complètement abandonnée en 1793 par suite de l’opposition de certains habitants de la Teste.
- Toutefois les résultats déjà obtenus démontraient sans conteste que le problème était résolu, l’illustre ingénieur avait fixé à peu de frais, aux environs d’Arcachon, plus de 250 hectares de dunes où croissaient des pins, des chênes et; même des. vignes. Aussi vers 1801, l’État continua le plan'méthodiquement conçu par Brémontier et les grands travaux de fixation des dunes de Gascogne se poursuivirent progressivement depuis cette époque jusqu’en 1864, d’abord par les soins d’une commission spéciale, puis par ceux de l’Administration des Ponts et Chaussées! On procédait, ainsi que nous l’apprend M. Henry de Coincy, aux ensemencements par place et ces « ateliers » constituèrent par leur réunion les forêts de pins qui couvrent le littoral sud-ouest de la France de l’embouchure de la Gironde aux Pyrénées.
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- LA FIXATION DES DUNES PAR LES OYATS ======= 79
- Aujourd’hui ces méthodes sont passées dans la pratique courante pour combattre le transport et l’accumulation des sables sous ïorme de dunes. Les géographes contemporains ont reconnu d’ailleurs une loi constante dans le relief de ces manifestations éoliennes. En effet, dans toutes les dunes sablonneuses, existent des ondulations parallèles séparées par des dépressions. Le profil de ces ondulations est dissymétrique et la pente douce se trouve du côté où souffle le vent dominant. Par des jours de fortes brise on voit, dans les dunes non fixées, le sable remonter cette pente en formant des ondulations parallèles comme de petites vagues et se disperser en poussière sur le versant le plus raide. La dune « fume )), comme on dit alors. D’autre part, le déplacement des dunes se produit toujours dans le sens des vents dominants et du côté de la pente raide ; il est d’autant plus rapide que les dimensions du monticule sablonneux sont plus faibles. Ainsi par vent fort, on observe parfois une avancée quotidienne de d mètre pour les dunes de moins de 5 mètres de hauteur. Du reste, comme le fait remarquer de Martonne, il ne s’agit pas d’un déplacement d’ensemble de la dune mais d’un remaniement graduel de son profil. La couche superficielle de sable se trouve poussée, grain à grain, jusqu’au bout de la pente où, selon la force du vent, tantôt le sable s’éboule, tantôt se disperse en poussière. Donc pour arrêter l’avancée de la dune, il suffit de
- Fig. 2. — De gauche à droite : oyats au repiquage ; épis. d'oyat ; oyats ensablés.
- fixer la pente douce ent.y, établissant un tapis végétal. Maintenant .pour préparer la voie aux plantations
- conifères (pins maritimes dans le sud, pins sylvestres dans le nord), on sème des végétaux herbacés
- Fig. i. — Coupe de dune, avec oyat.
- à racines traçantes. Les photographies ci-contre sp rapportent aux oyats, qu’on plante principalement sur le littoral du nord de la France. ;
- L’oyat ou roseau des sables (fig. 1) est une Graminée que les botanistes nomment Ammophyla arenaria et qui se propage de trois manières :
- 1° Par semis, en ce cas l’ensemencement se produit naturellement par l’action du vent sur les épis parvenus à maturité ; 2° au moyen des racines qui, nombreuses et traçantes, s’étendent sous terre jusqu’à 8 ou 10 mètres de leur point de départ; 5° par repiquage de jeunes plants (fig. 3). .Ce mode de propagation est le plus fréquemment employé quand on veut fixer méthodiquement les dunes sur de grandes surfaces, comme le montre une de nos photographies (fig. 4) prise près de Malo-les-Bains (Nord)..
- On plante les oyats provenant de semis par botte-Iettes renfermant une quarantaine de tiges et on les dispose en quinconce, les touffes étant distantes les unes des autres de 30 centimètres environ.
- La transplantation se fait de préférence en automne et au printemps; cependant on y procède aussi en d’autres saisons même en été et, par temps pluvieux, elle donne encore de la sorte de bons résultats. Pour que l’opération s’exécute avec succès, la plante doit être munie de sa racine principale, de ses radicelles. ou à leur défaut, quand le sable l’a par trop submergée, de nœuds ayant séjourné quelque temps dans le sol. Afin d’obtenir des tiges ainsi constituées, on les arrache à l’aide de grands lou-chets ou bêches spéciales.
- Le sable étant assez facile à travailler, l’adminis-
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- 80 ===== LA FIXATION DES DUNES PAR LES OYATS
- tration des Ponts et Chaussées contie généralement le repiquage des oyats à des femmes qui le font à l’entreprise, à raison de 2 francs environ par millier
- épanouit pas si facilement que dans le sol fraîchement remué. A moins d’être étouffée par le sable, à la suite d’une violente tempête, cette Graminée se
- de touffes d’après les chiffres que nous a communiqués M.E. Galloo, conducteur des Ponts et Chaussées à Dunkerque. Ce prix.1' comprend 1.’arrachage et le replautage des Graminées de fendroit, des senti s ‘ jusqu’au chantier de repiquage. Une femme peut en moyenne déplanter et replanter quotidiennement 2000 à'2500 oyats, c’est-à-dire gagner de la sorte 4 francs à 4fr. 50 par jour.
- L’oyat s’adapte assez bien à, ces conditions d’existence. Toutefois il convient d’ameublir au préalable les dunes sur lesquelles on le replante et il profite beaucoup moins dans le sable durci par de longues pluies, car la racine ne s’y
- développe en suivant les monticules sablonneux au fur et à mesure de leur formation et sa tige s’étend
- parfois à 2 ou 5 mètres de profondeur ainsi que le montre une de nos illustrations (fig.^2)..
- D’ordinaire, on arrête l’afflux des nouveaux sables qui empêcheraient la croissance des jeunes pousses par une digue artificielle, créée au bord de la mer à l’aide de palissades de retenue.
- Enfin, dans le Boulonnais, on appelle communément les dunes fixées par les oyats des « sables morts » par opposition aux sables blancs qui, se déplaçant au souffle de la brise, « vivent » en quelque sorte. Jacques Boyer.
- Fig. 4. — U11 champ. d’oyats fixant les dunes près de Malo-les-Bains , (Nord).
- le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahdre, rue de Flcurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2041.
- 6 JUILLET 1912.
- NOS NOUVEAUX CUIRASSÉS ET CEUX DE NOS VOISINS
- L'exécution du programme naval dont M. Deleassé a enfin obtenu le vote par le Parlement comporte la mise en chantier en 1912 de 5 cuirassés, dont un en remplacement de la Liberté, disparue on sait comment.
- La construction des deux premiers de ces bùli-
- 12 pièces de 50 cm disposées comme le montre le croquis ci-contre, les o Bretagne porteront 10 canons de 54 cm répartis en 5 tourelles, placées dans l’axe du batiment ; ces canons pourront par conséquent être tous utilisés d’un même côté.
- On voit quel progrès sera réalisé au point de vue
- Fig. i. — Le grand croiseur cuirassé allemand Gœben : déplacement, 23ooo tonnes; vitesse, 3o nœuds;
- armement, io canons de 280 mm; 12 de i5o mm.
- ments est commencée dans les arsenaux de Brest et de Lorient.
- Le troisième sera confié à un chantier privé et mis sur cale le 1er août. Ils porteront les noms de Bretagne, Provence et Lorraine, noms bien clairs
- du poids d’acier lancé dans une même bordée, sans que le tonnage du navire ait été accru. Les obus du canon de 54 cm pèsent en effet 600 kg., ceux du canon de 50 cm 450 kg. ; la vitesse de tir des deux systèmes de pièces étant sensiblement la même il en
- et bien sonnants, dont grâce à Dieu il ne sera plus nécessaire d’expliquer à nos matelots l’origine et la signification.
- Ces trois unités jaugeront 25 500 tonnes tout comme les quatre navires qui les précèdent.
- De ceux-ci les Courbet et Jean-Bart sont en achèvement. à flots, deux autres, France et Paris, sont près d’être lancés.
- Mais alors que les 4 Jean-Bart seront armés de
- résulte que les Bretagne lanceront une bordée pesant 10x600 = 6000 kg, et les Jean-Bart 10x 450 = 4500 kg seulement (le nombre des pièces tirant d’un même bord n’étant que de 10).
- Les Bretagne porteront encore 22 canons de 14 cm, calibre universellement adopté, à'l’heure actuelle, pour la défense contre les torpilleurs.
- L’approvisionnement sera de 100 coups par •pièce de 54 cm, de 275 par pièce de 14 cm.
- G. - 81
- 40° année.
- ae semestre.
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- NOS NOUVEAUX CUIRASSÉS ET CEUX DE NOS VOISINS
- La protection contre les projectiles ennemis sera assurée d’abord par une cuirasse de ceinture de 270 mm d’épaisseur au centre, 180 mm aux extrémités, descendant à 2 m. 50 sous l’eau, montant à 2 m. 40 au-dessus de la flottaison.
- Au-dessus de cette cuirasse, un autre blindage de
- duire dans les batteries des torrents de fumée qui les rendraient inhabitables.
- Les moyens offensifs de ces beaux bâtiments se complètent par 4 tubes lance-torpilles placés sous la flottaison. Les progrès énormes qui depuis quelques années ont été apportés dans la confection des tor-
- Canonsde3o5
- jnsde
- 180 nnn protégera l’armement secondaire, la base des tourelles dont les fûts sont eux-mêmes cuirassés, la base des cheminées, précaution Lrès importante pour éviter que dès le début d’un combat les obus
- pilles autornobiles, en portant leur trajectoire à-6 ou 7000 m. et en rendant à ces distances cette'trajectoire tout à fait rectiligne, ont redonné à cette arme une popularité nouvelle et amené les constructeurs
- Canons de 3ko
- Canons de3ko
- Canons de iko
- La Bretagne.
- de petits calibres viennent, en perçant les cheminées, supprimer le tirage, réduire la vitesse j1), et intro-
- 1. Un a vu, après la bataille du 10 août 1904 au large de Port-Arthur, le cuirasse russe Cesarevitch, dont les cheminées avaient été criblées d’obus, ne pouvoir plus marcher (pie 4 nœuds, toutes les chaudières en action et avec une effroyable consommation de charbon. ’
- à leur consacrer une place importante à bord des navires des derniers modèles. Peüt-être même, à ce point de vue, nos Bretagne auraient-ils pu être mieux armés.
- Par contre, comme il faut également se mettre à l’abri, dans la mesure du possible, contre ces mêmes torpilles lancées par l’ennemi et devenues très re-
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- NOS NOUVEAUX CUIRASSÉS ET CEUX DE NOS VOISINS ........... 83
- doutables, on reviendra donc sur nos nouveaux cuirassés au système de protection constitué par les fdets Bullivant, filets à mailles d’acier tendus au bout d’espars à 10 m. de la coque et dans lesquels les torpilles viennent donner et éclater sans faire de dégâts. Ceci est du moins la théorie du filet Bulli-
- amarrés à la mer, ils tombent à l’eau et s’engagent dans les hélices. Nos premiers cuirassés d’il y a 25 ans en étaient pourvus, puis la crainte de la torpille qui ne se lançait guère à plus de 4 ou 500 m. s'étant écartée, on avait supprimé les filets. Nous y revenons, peut-être un peu pour faire comme
- Fig. 5. — Marine allemande.— Kaiser-Friedrich der Grosse içi2. — io pièces de 3o5; 14 de i5o; 8 de 86.
- vaut, car les inventeurs se sont ingéniés à munir les pointes des torpilles automobiles de cisailles perfectionnées qui doivent couper les mailles d’acier, ou de cartouches qui exploseront à leur contact et y pratiqueront un trou; par ce trou la torpille doit
- nos voisins. L’esprit d’imitation règne, en matière navale comme ailleurs !
- Il faut ajouter que les filets Bullivant ne peuvent être employés qu’au mouillage. Le navire qui voudrait les déployer et les traîner en marche verrait sa
- passer et arriver jusqu’à la coque contre laquelle elle produira les effets destructeurs qui lui sont propres.
- Cet appareil de fdets est naturellement assez lourd et fort encombrant. Ils peuvent faire courir au navire de graves dangers si, arraches'par les obus ennemis des bastingages où ils sont roulés et
- vitesse réduite à très peu de chose et ses qualités d évolution à peu près annihilées.
- Les moyens offensifs de nos nouveaux cuirassés comportent encore la présence à bord de chacun d’eux d’un certain nombre de ces torpilles deblocus dont tout fait prévoir qu’il sera fait un grand usage dans les futures guerres navales.
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- 84 = NOS NOUVEAUX CUIRASSÉS ET CEUX DE NOS VOISINS
- L’appareil moteur des Bretagne sera composé de turbines comme pour les imités qui les précèdent.
- Les terribles leçons de Yle'na et de la Liberté' auront, en ce qui concerne nos nouveaux cuirassés, porté leur fruit. Les soutes à munitions seront isolées, non plus avec des agglomérés de liège simplement calorifuges, et non ignifuges, mais avec
- En Angleterre on vient de mettre sur cales 4 unités de 26 000 tonnes, qui porteront les noms de Benbow, Delhi, Marlborough et Iron Duke et seront armées de 10 canons de 54 cm.
- En Allemagne le navire dernier modèle est représenté par le Prinz Be'gent Luitpold en achèvement à flots, de 27000 tonnes, 10 canons de 55 cm et 8 de 21 cm (1).
- En Italie les deux cuirassés en préparation, Duilio et Andrea Doria, déplaceront 25000 tonnes et porteront 10 pièces de 55 cm.
- En Autriche les 4 Viribus Unilis déplacent 20500 tonnes pour 12 pièces de 50 cm.
- Aux Etats-Unis nous trouvons les Texas et New-York de 27 000 tonnes, armés de 10 pièces de 55 cm.
- En somme on voit que nos trois navires de 1915 ne seront inférieurs à aucun de leurs frères de la même époque et supérieurs à certains d’entre eux.
- Quant aux deux cuirassés que nous devons mettre en chantiers en 1915, leurs plans sont d’ores et déjà à peu près connus. En voici les grandes lignes :
- du silicate de colon désulfuré parfaitement ignifuge.
- Les obus seront, dans la mesure possible, séparés des poudres. Enliu les installations de noyage des soutes seront faites en tenant compte de toutes les nécessités actuelles, et des tristes leçons qui nous
- tonnage 26 ou 27000 tonnes suivant l'épaisseur de la cuirasse dont ils seront munis : comme armement 12 pièces de 54, lesquelles par une innovation hardie seront enfermées quatre par quatre dans trois tours cuirassées, placées dans l’axe du navire. Pour les machines, il est très vraisem-
- sont été infligées à cet égard. La manœuvre de vannes s'effectuera à distance et toutes les dispositions seront prises pour assurer l’arrivée rapide de l’eau de mer dans les soutes en toutes circonstances.
- Ils pourront prendre 2700 tonnes de charbon, et en surcharge 500 tonnes de mazout.
- La question du tirant d’eau de ces navires et de ceux, plus grands encore, qui les suivront, a été résolue de façon ingénieuse. Par une étude spéciale des formes et par la suppression de la quille centrale et des quilles d’échouage, on est arrivé à ne pas dépasser 8 m. 80, ce qui leur permettra d’évoluer en rade de Toulon, lorsque celle-ci aura été creusée à 10 mètres,
- Fig. 8. — Les canons de 35o mm du croiseur cuirassé anglais Lion.
- comme on y travaille... trop lentement.
- Ainsi compris ces bâtiments seront de très belles unités dont le tonnage est relativement modéré par rapport à la puissance offensive que représente leur artillerie. 11 est intéressant à ce point de vue de les comparer aux cuirassés qui sont en achèvement ou vont être mis en chantiers dans les principales marines étrangères.
- 1. Renseignements fie presse, sous toutes réserves.
- blable qu’on emploiera des turbines associées à des machines alternatives.
- Ce système a fait scs preuves, notamment sur le paquebot Bochambeau, de la Compagnie générale transatlantique et il donne toutes satisfactions sous le rapport des facilités de manœuvre comme sous celui de l’économie de combustible. Sauva nu; Jourdan.
- Capitaine (le frégate de réserve.
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- —.
- LA PREPARATION DES JUS EN DISTILLERIE INDUSTRIELLE
- I/alcool peut indifféremment être extrait de matières farineuses comme les grains, la pomme de terre, ou de matières sucrées comme les betteraves,
- sion continue résout parfaitement le problème. Aussi, bien que de création relativement récente, le nouveau procédé est-il installé dans de nombreuses usines.
- Profil
- Fig. t. — Schéma d’une diffusion Collelle.
- la mélasse ; il suffit dans le premier cas de sacchari-fier les substances amylacées avant de les soumettre à la fermentation. Selon les législations douanières et fiscales des divers pays, on préfère l’une ou l’autre matière première. C’est ainsi qu’en France une très forte proportion de l’alcool industriel est extraite de la betterave, tandis que les Allemands préparent surtout des alcools de pomme de terre.
- On ex trait les jus sucrés des betteraves de distillerie, soit par pression de la matière déchiquetée finement en pulpe, soit par diffusion à l’eau chaude des lamelles découpées dans les racines. Chaque méthode présente des avantages et des inconvénients: la diffusion donnant une extraction plus parfaite, le pressurage, grâce à l’emploi d’appareils continus, un travail plus rapide et de conduite beaucoup plus facile. C’est pourquoi MM. Collette frères, les distillateurs du Nord, bien connus par leur découverte du procédé « amylo » pour l’emploi des mucédinées saccharifiantes, imaginèrent de combiner les avantages des deux méthodes : leur système de diffu-
- Fig. 2. — Diffusion Collelle vue du dessus.
- ______ Jus en cérculxitioTu ______Pulpe- an- eiraJalùunj
- . * ♦ * Mélange- de jus et de. pulpe en. drculaticmj
- Fig. 3. — Marche du travail par le procédé Collelle.
- La diffusion Collette se compose non de cylindres à fermeture étanche comme d’ordinaire, mais d’auges alignées parallèlement côte à côte (fig. 1, face). Le récipient de gauche, par exemple, reçoit la pulpe fine venant d’être râpée, puis additionnée d’un peu d’acide sulfurique pour éviter les altérations diastasiques à l’air. Cette pulpe, au contact du liquide emplissant l’auge, perd une partie de son sucre; en même temps, elle chemine, avec le jus la baignant, vers un trop-plein latéral. Arrivé là, le mélange est déversé dans une colonne creuse au
- bas de laquelle s’ouvre l’orifice d’un tube où débouche un tuyau injectant de l’air comprimé (fig. 1, profil). Comme dans un injee-teur Giffard, il y a entraînement du jus contenant la pulpe en suspension, et l’é-mulseur élève le mélange jusque
- dans un tamiseur tournant à trente tours environ par minute qui assure la séparation de la pulpe et du jus. Le liquide s’écoulant du tamis est en effet recueilli sur un plateau de tôle qui le conduit aux cuves de fermentation ; le jus venant d’être au
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- 86 ===== LES PINGOUINS DES RÉGIONS ANTARCTIQUES
- contact de pulpes fraîches est au maximum de concentration et on l’emploie ainsi. Quant à la pulpe, elle sort à l’extrémité du tamis pour retomber dans l’auge inférieure (fig. 2). Remarquons toutefois qu’il s’agit alors du récipient voisin et non plus du diffuseur n° 1. Car si tamiseurs et auges sont placés parallèlement entre eux, il y a, d’une série à l’autre, une obliquité bien marquée (fig. 2), de sorte que chaque élément séparateur correspond à deux diffuseurs : celui d’où vient le mélange pulpe-eau, celui où retombe la pulpe. Dans ces conditions, la pulpe chemine successivement et de façon continue à travers toutes les auges, pour ressortir finalement vers les presses qui l’assécheront, en vue de la consommation par le bétail.
- Dans son trajet, cette pulpe s’est en effet très bien épuisée. On a remarqué que, si les tamiseurs faisaient passer la pulpe de gauche à droite (fig. 2), les plateaux collecteurs placés sous chacun assuraient au contraire la marche des liquides vers la gauche. De sorte que c’est l’eau qui, s’enrichissant méthodiquement au contact de pulpes de plus en plus riches en' sucré, passe à l’état de jus. Entrée et sortie des pulpes et des liquides se font de façon continue, ce qui assure la régularité de l’épuisemenl parfait des cossettes. De fait, grâce au mouvement des mélanges, à la séparation par les tamis et à la finesse qu’on peut donner aux pulpes, l’action épuisante est telle que cinq ou six diffuseurs suffisent au lieu des dix ou. douze constituant une batterie ordinaire à fonctionnement discontinu.
- Aussi le nouvel appareillage coûtc-t-il notablement moins que les batteries de diffusion- du type classique, 20000 francs au lieu de 60000 pour un travail de 550000 kg de pulpe en vingt-quatre heures par exemple. Et il donne de meilleurs résultats : pulpes non cuites plaisant davantage au bétail; épuisement toujours égal, que les racines soient gelées, très riches ou très pauvres en sucre; enfin extraction plus parfaite qui atteint 99,50 pour 100 du sucre total au lieu de 98 pour 100.
- A ce dernier point de vue, la supériorité de la diffusion continue sur la méthode à pressions mécaniques multiples est encore plus marquée, le quantième du sucre extrait ainsi n’étant que de 95 à 97 pour 100. En outre l’entretien de presses est plus coûteux que celui de l’appareil Collette. Dans ces conditions on s’explique le rapide succès du nouvel appareil, construit en deux ou trois ans à une vingtaine d’exemplaires.
- La diffusion continue est complétée en pratique de plusieurs dispositifs annexes complétant la préparation des jus sucrés. Nous en reproduisons le schéma d’ensemble d’après M. Lindet (fig. 5).
- La pulpe est, dans la râpe meme, arrosée de jus riche mélange d’acide; on peut ainsi obtenir une masse fluide qui, tamisée en A une première fois, donne la pulpe entrant en diffusion continue. Le jus filtré passe dans un épulpeur où il laisse les particules entraînées, après quoi il est envoyé dans la cuverie ou atelier de fermentation. La diffusion effectuée, on obtient, d’une part, de la pulpe épuisée qui est pressée, puis employée comme fourrage; et, d’autre part, de l’eau résiduaire, contenant encore un peu de sucre, qui est envoyée dans le dernier bac diffuseur. Comme on n’aurait ainsi qu’une quantité insuffisante de liquide, on ajoute à IVau faiblement sucrée, soit de l’eau ordinaire, soit des « vinasses » ou résidus de fermentation, dont on a retiré l’alcool. . -
- Nous avons suffisamment insisté sur les avantages du procédé Collette pour nous permettre de mentionner finalement un notable inconvénient : il ne peut donner de bons résultats que si la pulpe est acidifiée pour empêcher son altération à l’air.- En distillerie, cela ne gêne aucunement, mais cette nécessité en rend impossible l’application pour l’extraction des jus de sucrerie : l’acidité faisant passer la saccharose à letat de glucose incristallisable. Aussi est-il à souhaiter que la méthode soit bientôt perfectionnée, de façon que le champ des applications devienne moins limité. IL Roüsset.
- les pingouins des régions antarctiques
- Dans un premier article sur les oiseaux des régions antarctiques, nous avons successivement passé en revue les espèces que le voyageur est presque toujours certain de rencontrer lorscpi’il pénètre dans ces contrées australes.
- Mais il y a toute une catégorie d’animaux, formant un groupe très spécial et caractéristique de l'hémisphère sud, que, avec intention, nous avions laissé de côté, non parce qu’il présente un intérêt moindre, mais au contraire parce qu’il oblige à s’arrêter plus longuement dans son étude : nous voulons parler des pingouins (').
- Ce sont les vrais habitants de ces régions po-
- 1. Ce nom leur a été donné par des navigateurs espagnols du xvue siècle quiles rencontrèrent pour'lapremière fois : ils les appè-
- laires; de quelque côté que l’on descende vers le sud, on est toujours certain de les rencontrer. Ce sont eux qui animent par leurs rookeries nombreuses, par leur va-et-vient continuel, par leurs cris, ce pays auquel ils donnent la vie; ce sont eux qui enlèvent à la navigation dans les glaces cette monotonie qu’elle finirait par avoir, s’ils n’étaient là pour jeter par moments une note gaie, vivante, dans le paysage polaire.
- Ces pingouins diffèrent beaucoup des autres oiseaux. Leurs ailes, dépourvues de pennes, garnies seulement de petites plumes comparables à des écailles, forment dé simples palettes impropres au
- lèvent pingninos, de, pengiiigo qui signifie graisse, appellation motivée par l'abondance de graisse dont ces oiseaux sont chargés.
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- LES PINGOUINS DES RÉGIONS ANTARCTIQUES ===== 87
- vol; plantigrades, ils marchent lourdement, lentement, et lorsqu’ils veulent presser l’allure, ils se. laissent tomber à plat ventre,. progressant sur la neige à l’aide de leurs pattes et de leurs ailerons qui jouent aussi l’office de balanciers. Vivant presque toujours en mer où ils cherchent les crustacés et les petits poissons dont ils font leur nourriture, ce sont de merveilleux nageurs, d’une souplesse, d’une vivacité extraordinaires.
- On ne peut donner une idée plus exacte du pingouin qu’en reproduisant ces quelques lignes de M. Racovitza, l’éminent naturaliste de l’Expédition de la Belgicci : « Figurez-vous un petit bonhomme, droit sur ses pieds, pourvu de deux larges battoirs à la place de bras, d’une tête petite par rapport au corps dodu et replet; figurez-vous cet être couvert sur le dos d’un habit sombre à taches bleues, s’effilant par-derrière en une queue pointue traînant à terre, et orné sur le devant d’un frais plastron blanc et bistré. Mettez cet être en marche sur ses deux
- dont on trouve quelques rookeries de plusieurs centaines d’individus sur les Shetlands du Sud, et notamment à l’île Déception. Il a une taille de 60 cm; le dos et la tête sont d’un noir bleuté à reflets veloutés; au-dessus des yeux, des bandes de sourcils allongés, jaune d’or, se rejoignent sur le front; l’iris est grenat, le bec brun rougeâtre avec la commissure des mandibules pourpre pâle. C’est un animal tranquille, pacifique, confiant, se laissant facilement approcher quand il est sur son nid, et même caresser, cherchant rarement à donner un coup de bec ou d’aileron. Les rookeries de ces Pingouins huppés sont souvent mélangées à celles des antarctiques avec lesquels ils vivent en bonne intelligence. Dans leur nid, fait d’une simple dépression du sol, ils pondent vers la fin de novembre un œuf d’un blanc légèrement bleuâtre, que les parents couvent alternativemen t.
- Des cinq espèces de pingouins de F Antarctique, le Catarrhactes chrysolophus est celle qui s’aventure
- Pingouin antarctique. P. Adélie. P. empereur saluant {l). P. papou. P. huppé.
- (Pygoscelis antarctica.) (P- Adeliæ.) (Aptenodytes Forsteri.) (P. papua.) (Catarrhacteschrysolophus.)
- pattes et donnez-lui en même temps un petit dandinement cocasse et un constant mouvement de la tête; vous aurez devant les yeux quelque chose d’irrésistiblement attrayant et, comique. »
- Depuis des époques géologiques fort reculées, les pingouins habitaient déjà le continent antarctique. Nous ne citerons que pour mémoire les découvertes de l’Expédition suédoise du Dr Otto Nordens-lcjold, qui trouva à l’île Seymour des ossements fossiles appartenant à cinq espèces formant chacune le type d’un genre nouveau et ayant vécu, d’après le Dr Wiman qui èn fit l’étude, au début des temps tertiaires, à l’époque éocène.
- Actuellement,. en nous localisant toujours aux oiseaux rencontrés au-dessous du 60e degré de latitude sud, cinq espèces peuplent ces contrées méridionales : parmi celles-ci, deux (le pingouin Empereur et le pingouin Adélie) sont réparties sur tout le pourtour du continent antarctique ; les trois autres se trouvent localisées dans le voisinage de l’antarctide sud-américaine.
- C’est d’abord le Pingouin huppé, le Macaroni penguin des Anglais (Catarrhactes chrysolophus),
- 1. Figure extraite de Au cœur de VAntarctique, par Sir Ernest Sjiackleton, Hachette et Cic, éditeurs.
- le moins loin vers le sud où elle ne dépasse pas 65° de latitude. Des individus isolés ont été vus aux Orcades ; plus loin, vers le nord, on en rencontre à la Géorgie et jusqu’aux Falkland, et dans l’est aux îles du Prince-Édouard, Marion, Kerguelen, Heard.
- Le Pingouin antarctique (Pygoscelis antarctica), légèrement plus petit que le précédent, se distingue facilement des autres espèces par sa jugulaire noire. Il est aussi bruyant que le Pingouin huppé est calme, aussi batailleur que l’autre est pacifique. Il vit en énormes rookeries qui renferment parfois jusqu’à plusieurs centaines de mille d’individus. Dans chaque nid, deux œufs en général. Quand, pendant la saison de la reproduction, on pénètre dans une de ces villes, on est aussitôt accueilli par un brouhaha assourdissant de croassements inharmonieux, ou de souffles prolongés, accompagnés de voies de fait, coups de bec et d’aileron, qui donnent à réfléchir à celui qui, forme le projet de s’engager au milieu de cette foule hostile. :4s:.. J
- Les antarctiques placent parfois leurs rookeries à des hauteurs qui peuvent dépasser une centaine de mètres, et pour aller à la mer chercher les crustacés du genre Euphausia dont ils se nourrissent, il leur
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- En haut : Pingouins antarctiques sur une plage de File Déception. Au milieu : Le repas d’un jeune Adélie.
- En bas : Gain de rookerie de pingouins Adélie; on aperçoit les jeunes dans chaque nid.
- faut foire souvent un véritable voyage : on les voit alors partir par petites troupes, en file indienne, suivant des sentiers creusés par eux dans la neige par suite de leurs incessants passages, et cherchant pour descendre à la côte les endroits de la falaise les plus propices et les moins périlleux.
- Sur les plages accessibles des rookeries, c’est le plus souvent une foule d’animaux rassemblés là par milliers, faisant penser aux cohues humaines que les belles journées d’été attirent sur nos grandes plages de France. On y cause peu :, simplement quelques réflexions chuchotées à voix basse, tandis que dans le lointain on entend la rumeur de la cité bruyante. Par petites troupes, les pingouins profitent d’une accalmie de la vague pour se lancer à l’eau et partir en chasse, tandis que d’autres reviennent du large en faisant entendre des kaah, kaah joyeux, et cherchent l’endroit le plus favorable pour revenir à terre : des tètes qui sortent de l’eau, un dernier plongeon, et la vague, en déferlant et en envahissant la plage, y déverse des troupes d"antarctiques qui reviennent de la pèche; alors,c’est pour ceux-ci l'ascension de la falaise, le retour à la rookerie où ils vont prendre leur poste de gardien du nid et permettre à ceux qui les attendaient de partir à‘leur tour pour la mer .
- On ne trouve plus de rookeries de ce pingouin an-dessous de 65° de latitude; en dehors des régions antarctiques sud-américaines, on le rencontre à la Géorgie, du Sud, aux îles Falkland et Bouvet.
- La troisième espèce localisée dans l’Antarctide sud-américaine est le Pingouin papou ( Pygoscelis papua), qui se reconnaît à la tache blanche qu’il
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- porte au-dessus de chaque œil et à son bec rouge. Ses rookeries, moins importantes que celles des antarctiques, sont situées au nord du cercle polaire ; dans la zone circumantarc-tique, on le trouve depuis les Falkland et vers l’est jusqu’à l’ile Macquarie. Très différents de l’espèce précédente, les papous sont beaucoup plus calmes, vivant entre eux en meilleure harmonie; ils reçoivent les visites humaines avec moins de protestation, mais plus d’inquiétude. Assez soigneux de leur personne et de leur rookcrie, leur nid est aussi mieux confectionné, fait le plus souvent de pierres auxquelles ils ajoutent quelques plumes de la queue. En novembre, ils pondent deux œufs d’un blanc légèrement azuré. Aimant la vie de famille, ces pingouins apportent un grand soin à l’élevage de leur progéniture. S’ils sont peureux, nonchalants et lourdauds, ils ont au moins une qualité : la tendresse qu’ils portent aux jeunes.
- Beaucoup plus intéressant est le Pingouin Ade'lie Pygoscelis Adeliæ). Il a la tète et le dos noirs à reflets bleutés, le bec court noir brunâtre, l’œil encerclé d’une paupière blanche. Cet oiseau est partout, veille à tout : c’est vraiment à lui qu’appartient l’Antarc-tique. Curieux, désordonné, violent, bavard et tapageur, d’une vivacité extraordinaire, il faut le voir s’élancer hors de l’eau comme une flèche, à plus de 2 mètres de hauteur, et retomber verticalement sur la plaque de glace ou bien le rocher choisi pour s’y reposer.
- En octobre, après avoir abandonné leurs rookeries durant l’hiver qu’ils passent là où se trouve l’eau
- En haut : Troupe d’Adélies s'en allant à la pêche : le plongeon. Au milieu : La pêche terminée, quelques Adèlies s’en retournent à la rookerie.
- En bas : Traces de pingouins dans la neige.
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- libre, sur le front de la banquise, les Adélies retournent à leurs cités et reprennent aussitôt possession de leurs rochers. En effet, ils sont bien à eux, ces rochers, car d’après les observations que nous rivons pu faire sur place, nous avons constaté, aussi bien pour les papous que pour les Adélies, que, d’une année à l’autre, les memes oiseaux reviennent si. la même rookerie. Quel désordre dans ces villes d'Adélie, que de querelles s’élèvent à propos de cailloux volés, de propriétés violées, que de batailles aussi provoquées souvent par des maris jaloux ! Et tout cela se passe sur un sol mouillé par la neige fondue, maculé d’une boue couleur lie de vin. Les jeunes sont-ils assez grands pour sortir de leurs nids, alors tandis qu’une partie des adultes est à la pêche des crustacés nécessaires à la nourriture de tout ce petit monde, d'autres font l’office de nourrices sèches et veillent sur les enfants pingouins ; un côté de la rookerie se termine-t-il en falaise surplombant la mer ou un ravin, quelques adultes se placent en sentinelles : malheur au petit curieux qui veut s’approcher de trop près de l’endroit dangereux; le veilleur, d’un léger coup de bec et d’aileron rappelle l’imprudent au sentiment de l’obéissance et le fait rentrer dans le rang. Lorsque ces jeunes sont assez grands pour se tirer d’affaire, les adultes s’isolent dans les rochers pour changer de plumage. Puis, peu à peu, la mue terminée, en avril, jeunes et adultes abandonnent la rookerie pour tout l’hiver.
- Enfin, la dernière espèce qui, elle aussi, comme VAdélie, est répartie sur tout le pourtour du continent antarctique, est le Pingouin Empereur, animal de grande taille, pouvant atteindre une hauteur de l m. 10 et un poids de 40 kg. C’est un fort bel oiseau : sa tête est d’un noir de jais ; de chaque côté de celle-ci, une tache jaune d’or se fond peu à peu avec le cou et les régions ventrales ; le dos est gris bleuté, le bec, à la base des mandibules, rose violacé. Ij Empereur ne sort pas des régions glacées où on le trouve sur la banquise par petites troupes. Deux groupes viennent-ils à se rencontrer, les chefs se saluent en inclinant le bec sur la poitrine : restant dans cette position, ils se font un long discours ; puis, les compliments échangés, les têtes se relèvent et les becs décrivent un grand cercle. Ils procèdent de même à l’égard des hommes qui ont généralement beaucoup de mal à comprendre cette mimique, ce qui oblige l’animal à recommencer.
- Les mœurs de ce pingouin sont très différentes de celles des oiseaux que nous venons de passer en revue. La reproduction est très particulière. Elle a été fort bien étudiée par M. Wilson, le naturaliste de l’Expédition de la Discovery. C’est en plein hiver, en pleine nuit polaire, fin juin, par des froids qui peuvent atteindre-—50° C. que les Empereur' se réunissent près du continent, sur la banquise solide, pour pondre un seul œuf. Ici, aucun apprêt, aucun nid.
- Pour isoler l’œuf de la glace, le pingouin le pose sur ses pattes, serré entre ses jambes, à l’abri d’un repli de la peau garni de plumes, placé à la base de l’abdomen. L’incubation durant près de deux mois, les oiseaux, dont beaucoup ne sont pas occupés à couver, se passent l’œuf tour à tour. Au début de septembre, le jeune éclôt. Comme il n’existe qu’un seul poussin pour une dizaine d’adultes et que chacun de ceux-ci a le désir de couver, ce sont souvent, pour s’emparer du petit, des bousculades et des luttes qui déterminent chez la pauvre bête des blessures involontaires entraînant parfois la mort.
- Vers la fin d’octobre la migration vers le nord a lieu, les oiseaux se laissant emporter sur des plaqûes de glace détachées de la banquise; les poussins, encore en duvet, sont portés par leurs parents. En janvier ils perdent ce duvet, et à partir de ce moment, ils se suffisent à eux-mêmes.
- Tandis que les jeunes vivent alors à la lisière de la banquise, les adultes retournent-vers le sud à la recherche de la glace solide sur laquelle ils vont muer, puis au mois de juin ils se grouperont à nouveau, et le cycle que nous venons de décrire brièvement recommencera.
- Il nous a fallu passer très rapidement sur l’étude de ces oiseaux dont nous n’avons pu donner qu’un simple aperçu.
- Mais il est facile de se rendre compte que la région antarctique possède une faune avienne spéciale, caractérisée par plusieurs types zoologiques fort remarquables, et offrant à peu de choses près une composition similaire tout autour du globe. Divers membres de cette faune s’étendent à des distances très variables sur certaines parties adjacentes, de manière à exercer une influence plus ou moins grande sur les caractères de la population ornithologique des régions avoisinantes. L. Gain.
- Docteur ès sciences.
- Naturaliste de l’Expédition Charcot.
- LES MÉTAUX POREUX
- Un savant danois, M. Hannover, vient de réaliser d’une façon extrêmement ingénieuse, des métaux poreux, véritables éponges métalliques, qui semblent susceptibles d’intéressantes applications industrielles. Il obtient ainsi, très simplement, des plaques de plomb poreux qui paraissent devoir
- rendre de grands services pour les accumulateurs. L’inventeur a songé aussi à remplir les vides du métal avec des corps étrangers non métalliques : résines, graisses, émaux, etc., de façon à former de nouvelles séries d’alliages susceptibles d’emplois industriels, dans les soudures notamment.
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- LES METAUX POREUX
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- Voici comment M. Hannover expose son invention dans une Note communiquée à l’Académie des Sciences, le 10 juin dernier, par M. H. Le Châ-telier :
- « Les alliages métalliques jouissent de la propriété bien connue d’achever leur solidification dans un intervalle de température plus ou moins étendu.
- (( Par exemple, un alliage de plomb et d’antimoine à 50 pour 100 de chacun de ces métaux commence à se solidifier à 450° en laissant déposer des cristaux d’antimoine, dont la grosseur croît progressivement au fur et à mesure du refroidisse-ment jusqu’à la température de 225° ; à cette température, la portion de l’alliage restée liquide, qui contient 87 parties de plomb pour 15 d’antimoine, se solidifie entièrement en donnant un enchevêtrement très fin de cristaux des deux métaux. Ce der-
- expulsant la partie restée liquide par la pression d’un gaz non oxydant comme l’acide carbonique, par celle d’un liquide comme l’huile ou, mieux encore, par l’action de la force centrifuge. J’obtiens ainsi un métal poreux dans lequel le volume des vides dépend à la fois de la proportion relative des métaux dans l’alliage initial et de la température de la masse au moment de l’élimination des parties liquides ; la proportion d’antimoine en excès dissous dans l’alliage eu-tectique croît, en effet, jusqu’au point de fusion complète. Le volume des vides ne doit pas être trop considérable, si l’on veut que la masse poreuse conserve une solidité convenable.
- « La figure 1 représente au grossissement de 50 diamètres la structure de cet antimoine poreux ; on voit encore dans certaines régions les canaux séparant les cristaux d’antimoine remplis par l’alliage
- Fig. i. — Antimoine. Fig. 2. — Étain. Fig. 3. — Plomb.
- (Pores à moitié remplis d’eutectique.) (Pores vides d’eutectique.) (Pores remplis d’eutectique.)
- Photographies micro graphiques de métaux poreux (grossissement 5o fois).
- nier alliage à point de fusion minimum et température de solidification constante est ce qu’on appelle un alliage eutectique. Après solidification complète, l’alliage à poids égaux des deux métaux est donc constitué par de gros cristaux de première consolidation formant un réseau continu, dans lequel se trouvent enfermés des canaux remplis de l’alliage eutectique.
- « Aux températures intermédiaires entre le point de solidification commençante et celui de solidification du mélange eutectique, l’alliage présente une consistance plus ou moins plastique ; il est constitué par des cristaux d’antimoine baignés dans une partie encore liquide. H. Bessemer avait déjà utilisé la plasticité de ces alliages à demi solidifiés pour obtenir par compression des empreintes de médailles d’une très grande finesse.
- « J’ai songé à utiliser d’une façon différente cette hétérogénéité des alliages à demi fondus, en
- eutectique; l’action de la force centrifuge n’a pas été prolongée assez longtemps pour expulser la totalité de la partie liquide.
- « En employant, au contraire, un alliage renfermant plus de plomb que l’eutectique : 90 de plomb pour 10 d’antimoine, par exemple', on obtient de la même façon du plomb poreux. Avec les alliages de plomb et detain renfermant 80 parties d’étain pour 20 de plomb, on obtiendra de l’étain poreux (fig. 2). Dans l’échantillon d’étain représenté ici, la totalité de la partie liquide a été expulsée des canaux existants entre les cristaux du métal en excès.
- « La réalisation de ce procédé est évidemment d’autant plus compliquée qu’on veut l’appliquer à des alliageà à points de fusion plus élevés. On peut cependant préparer par un procédé détourné les métaux peu fusibles à l’état poreux ; on remplit par électrolyse les vides du plomb poreux avec du- cuivre
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- ou de l’argent, puis on centrifuge le plomb à une température un peu supérieure à son point de fusion ; il reste une éponge de cuivre ou d’argent. »
- On comprend - de suite quels avantages offrent ces métaux poreux. Considérons la fabrication des plaques d’accumulateur :
- Les procédés mécaniques de plissage et de perforation permettent difficilement de décupler la surface cl’une lame de plomb; on peut sans difficulté la multiplier dans le rapport de 1 à 150 par l’emploi de métal poreux ; on peut donc ainsi obtenir des plaques d’accumulateur à grande capacité sans recourir aux inclusions d’oxydes dont le décollement est difficile à éviter. On peut néanmoins bourrer les vides du métal poreux avec des oxydes, si l’on désire augmenter pins encore la capacité.
- La centrifugation d’un métal à une température où sa masse est plastique exige l’emploi d’un sup-
- port solide, mais perméable, s'opposant aux déformations d’ensemble tout en permettant aux parties liquides de s’éliminer; on supporte dans ce but l’alliage par une toile métallique appuyée sur une grille. Ce mode opératoire permet très facilement de laisser aux plaques d’accumulateur un encadrement plein plus solide ; il suffit de mettre entre la toile métallique et l’alliage une mince lame de clinquant qui s’oppose à l’écoulement du métal liquide.
- Ces plaques sont assez perméables pour qu’après les avoir imbibées d’eau, on puisse expulser le liquide en soufflant avec la bouche, les lèvres ap-’puyées contre le métal.
- On peut entrevoir d’autres applications de ces métaux poreux, par exemple la construction de coussinets à travers lesquels on ferait pénétrer l’huile de graissage, la préparation de baguettes d’étain imprégnées de résine pour la soudure, elc.
- DANS LE CRATERE DU VESUVE
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- On sait que, depuis sa dernière éruption, survenue en 1906, la configuration du Vésuve a subi de radicales modifications. Le cratère présente maintenant la forme d’un cylindre large d’environ 600 mètres à sa partie supérieure, et d’une profondeur de 260 mètres. Les parois de cette immense cuve sont taillées à pic; elles présentent même, en certains endroits, des falaises rigoureusement perpendiculaires d’une hauteur de 10 à 15 mètres.
- Dans ces conditions, on comprend qu’une descente dans le cratère actuel du Vésuve n’ait pas, jusqu’ici, soulevé un vif enthousiasme parmi les nombreux touristes qui vont visiter la crête du volcan en empruntant le confort du Circonve-suviana qui les traîne jusqu’à la gare d’Eramo, vis-à-vis l’Observatoire royal, d’où un funiculaire les hausse jusqu’à
- 50 mètres de la margelle même du cratère.
- La difficulté de la descente est considérablement augmentée par la constitution des parois dont la terre très friable n’offre aucune résistance au talon, et il s’en détache constamment des pierres de toutes
- grosseurs qui, par leur nombre même, pourraient causer des accidents mor -tels.Ajoutons que les parois (celles du sud) qui se prêtent le mieux à la descente et à à la remontée
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- Fig, j, — Vue du bord du cratère.
- sont coupées de nombreuses crevasses d’où s’échappent en abondance les vapeurs pestilentielles des fumerolles.
- Trois personnes seulement ont triomphé de ces multiples obstacles. Le Dr Cor-radoCappello,qui mourut quelque temps après son exploit, donna l’exemple le 7 dé-cembre 19 Tl, Cinq mois plus tard,soitle!4mai 1912,ledistingué sous-directeur de
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- DANS LE CRATERE DU VESUVE =:.; 93
- l’Observatoire royal du Vésuve,
- M. Alessandro Malladra, descendait à son tour au fond du cratère.
- Enfin, quelques jours plus tard, un journaliste anglais, M. À. Console, attaché au Daily Mirror, de Londres, parvenait à une profondeur de 250 mètres, avec l’aide de M. Malladra, qui s’était généreusement offert à l’accompagner. Nous sommes heureux de publier ici deux des remarquables photographies prises par M. Console au cours de l’excursion.
- Nous regrettons que l’espace nous manque, car nous aurions voulu emprunter plus de détails à l’intéressant récit que M. Console a eu l’obligeance de nous communiquer. Les deux voyageurs s’étaient munis d’une corde longue de 260 mètres, et, pour lui donner un point d’appui, ils avaient enfoncé de solides piquets sur le bord même du cratère. Six hommes surveillaient cette corde, qu’ils ne lâchaient que pouce par pouce, à mesure que les deux voyageurs, qui s’y cramponnaient, effectuaient leur descenLe.
- Dès la fin des premiers cent mètres, la chaleur devenait. intolérable ; le thermomètre de précision que M. le professeur Malladra avait emporté indiquait déjà plus de 50°, et M. Console avouait à son compagnon que « les pieds lui rôtissaient ». La température augmentait rapidement, jusqu’à accuser 82° C. au point le plus bas atteint. ,
- Finalement, les explorateurs s’arrêtaient à quelques mètres de la Fumerolle Mercalli, ainsi nommée en l’honneur du directeur de l’Observatoire du Vésuve. Cette fumerolle, qui sert probablement d’échappement à la cheminée que les déblais ont presque complètement obstruée, émet sans interruption une abondante fumée blanche et jaune qui rend l’air ambiant irrespirable.. Alentour, le sol est constitué par une poudre blanche, semée de graviers, et très chaude, où les voyageurs enfonçaient jusqu’au milieu du mollet.
- Un détail, rapporté par M. Console, montre bien que l’exploration du fond du cratère constitue une entreprise dangereuse : comme il mettait au point son objectif pour prendre une vue d’ensemble, le sol s’entr’ouvrit sous lui, et il disparut jusqu’à la ceinture dans la cendre brûlante. M. Malladra s'était éloigné pour prendre la température au-dessus de la fumerolle, et notre photographe se tira de ce mauvaispas grâce la corde dont l’extrémité était restée à sa portée.
- Durant les vingt minutes passées sur le fond du cratère, M. Console, resté assez près de la base de la paroi, fut atteint plusieurs fois par des pierres qui tombaient en abondance de tout le pourtour; il fut blessé légèrement. L’excessive chaleur et les gaz échappés du sol lui causèrent un étrange malaise : il chancelait sur ses jarrets comme un homme ivre et son cœur battait rapidement et violemment ; ses forces l’abandonnaient. Quant à M. Malladra, resté trop longtemps dans.le voisinage immédiat de la fumerolle, une violente quinte de toux le secoua jusqu’à la remontée.
- • On pense bien que celle-ci fut beaucoup plus pénible que la descente. Epuisé, à bout de force,' M. Console fut plusieurs fois sur le point de s’évanouir, notamment après avoir gravi une façade de roche haute de huit mètres et absolument perpendiculaire., Un peu plus tard, une avalanche de terre .et de pierres passa près des excursionnistes jusqu’à les éclabousser.
- Ces incidents montrent, en somme, qu’une visite au fond du cratère du. Vésuve n’est à la portée ni de tous les courages ni de toutes les endurances physiques. Au point de vue scientifique, de tels exploits ont une utilité évidente : c’est en examinant de près la Fumerolle Mercalli que le distingué sous-directeur del’Observatoire royal a pu se renseigner sur l’état d’activité acLuel du redoutable volcan. V. Forbüs .
- Fig. 2. — Vue du fond du cratère et des fumerolles.
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- L’AVIATION MILITAIRE ET LA SÉCURITÉ EN AÉROPLANE
- La mort continue à faucher sans pitié parmi nos courageux pilotes. Sans doute, les deuils répétés qui frappent la nouvelle arme, n’émeuvent ni nos officiers, ni nos soldats : les vides qui se creusent chaque jour sont aussitôt comblés avec un héroïque empressement. Mais, l’opinion publique commence à s’émouvoir de semblables hécatombes ; elle se préoccupe ardemmen t des moyens de réduire les périls que nos aviateurs acceptent de si grand cœur. Les autorités militaires responsables du service de l’aviation se sont, elles aussi, inquiétées du problème de la sécurité et ne sont pas restées inactives.
- M. le colonel Hirschauer, inspecteur permanent de l’Aéronautique militaire, le 27 juin dernier, exposait à la Chambre des Députés, avec une netteté remarquable, l’état actuel de la question. D’après le bref résumé qui suit, on se rendra compte du sens dans lequel s’exercent les efforts de l’autorité militaire ainsi que des progrès accomplis.
- Tout d’abord, il convient de constater que si le nombre total des accidents n’a pas diminué, la proportion de ceux-ci, eu égard au nombre des aviateurs et des vols, s’est sensiblement améliorée. Dans le 2e semestre 1911, le nombre des aviateurs militaires, pilotes ou élèves-pilotes, était de 120. Ils ont parcouru une distance de 500 000 kilomètres. Le nombre des accidents mortels s’est élevé à 9. Même total d’accidents pour le premier semestre 1912 ; mais nous avons 250 aviateurs et le total des parcours atteint 650 000 kilométrés.
- Quoi qu’il en soit, 9 morts en 6 mois, sans parler des accidents graves, c’est encore un chiffre excessif et qu’il faut absolument réduire.
- La plupart des accidents peuvent se ranger en 5 grandes catégories : 1° ceux qui proviennent d’une construction défectueuse des appareils ; 2° ceux qui peuvent être attribués à l’inexpérience, à l’imprudence, ou à une faute du pilote; 5° ceux qui sont dus à des perturbations atmosphériques contre lesquelles le pilote ne peut manœuvrer à temps.
- Il importe donc, à ce triple point de vue, de vérifier avec soin la solidité des appareils; de vérifier avec un soin au moins égal l’instruction des pilotes en éliminant impitoyablement tous ceux qui ne présenteraient pas, physiquement ou moralement, toutes les aptitudes nécessaires; enfin il importe de simplifier la tâche du pilote en améliorant les appareils, et en s’orientant franche-' ment vers la recherche de la stabilité automatique.
- La fabrication des appareils est maintenant très étroite-, ment surveillée en usine par un personnel technique, composé d’officiers spécialisés, de contremaîtres et de sous-officiers mécaniciens. Les matériaux sont examinés avec le plus grand soin et poinçonnés. Les appareils terminés, on soumet certains d’entre eux pris au hasard, à un essai statique, fait au moyen de charges de sable et ayant pour but de déterminer le coefficient de sécurité et qui peut être poussé jusqu’à la rupture de l’appareil. Les coefficients de sécurité, qui étaient de 2 au début de l’aviation, atteignent aujourd’hui 8, 10 et 12.
- Le cahier des charges à imposer à un constructeur est arrêté par une commission préparatoire de 5 ingénieurs et cle 6 officiers aviateurs montant la marque en question. Il est ensuite examiné par le constructeur qui voit si on ne lui a pas posé un problème insoluble.
- Les essais au repos, au moyen de charges de sable, ne portent que sur un petit nombre d’appareils et ne prouvent que la résistance au repos. C’est évidemment
- insuffisant. Actuellement, il n’y a, pour les essais réels, d’autre méthode que de monter les appareils : les fournisseurs sont tenus, à chaque appareil livré, de faire effectuer dans un grand centre d’aviation, des vols d’une certaine durée dans des conditions déterminées de rapidité et de montée.
- « Cette méthode, dit le colonel Hirschauer, est à la fois barbare et insuffisante. » Car on essaye les appareils en temps convenable : comment en déduire leur tenue dans les remous et la tempête?
- On vient d’installer, à l’établissement d’aviation militaire de Vincennes, un câble de 500 mètres de long. Il permettra de « faire des essais de grande vitesse, cle produire des remous, de faire naître des actions diverses, et de déterminer la résistance, non plus seulement statique, des appareils, mais bien leur résistance dynamique et leurs conditions d’équilibre non seulement en air calme, mais en air agité ».
- Enfin, le commandant Raibaud étudie, aux environs de Pau, l’installation d’une voie ferrée de 6 à 7 kilomètres, où l’on étudierait la résistance des aéroplanes, placés sur des wagons mus électriquement et courant à la vitesse de 200 kilomètres à l’heure. L’installation absorbera 2000 chevaux et coûtera plus cl’un million.
- Ajoutons, pour en finir avec la question solidité, que l’entretien des appareils fait l’objet de règlements très stricts, et qu’à cet égard une discipline sévère est aujourd’hui imposée dans tous les centres d’aviation. Une preuve de l’efficacité de ces mesures est la durée des moteurs. Des moteurs datant de 1910 sont encore en service, après 2000 heures de travail.
- Les appareils de fabrication récente sont consacrés aux grands voyages et aux meilleurs pilotes. Les appareils plus âgés, mais offrant encore toutes garanties, servent sur les aérodromes où l’on ne vole que par des temps maniables et sur terrain propice aux atterrissages.
- Quant au personnel, on élimine d’office tous les officiers que leurs notes signalent comme nerveux ou impressionnables. En cours d’instruction, on élimine également ceux qui ne paraissent pas, pour une raison quelconque, posséder les qualités indispensables au pilote. Tous les candidats aviateurs sont examinés médicalement au triple point de vue de la vue, du cœur, des poumons. Il importe surtout d’avoir un recrutement très jeune.
- La question de la stabilisation des appareils fait l’objet de recherches nombreuses, que les services de l’aviation militaire suivent avec la plus grande attention. Nos lecteurs connaissent le stabilisateur Doutrc (Voy. n° 1994). Cet appareil, basé sur les principes appliqués dans la marine pour stabiliser les torpilles, a donné, affirme le colonel Hirschauer, d’excellents résultats. L’Etat a acheté 5 stabilisateurs; en outre, M. Doutre, dans sa propre école, forme actuellement 6 officiers et sous-officiers pilotes. Il faut signaler, en outre, l’emploi sur chaque aéroplane de deux indicateurs de vitesse (Voy. n° 2026) et d’un compte-tours.
- Dans un autre ordre d’idées, l’aviation militaire, de concert avec l’Académie de Médecine ; organise des expériences pour évaluer la vitesse maxima avec laquelle des animaux peuvent atteindre le sol sans accident grave et sans traumatismes profonds. On comprend de suite l’intérêt de ces études. Déjà les casques protecteurs et les ceintures élastiques qui retiennent, contre les remous, l’aviateur sur son siège, ont sauvé bien des existences.
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- ACADEMIE DES SCIENCES
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- Séance du ier juillet 1912. —
- M. Stroobant, savant astronome belge, professeur à l’Oniversité de Bruxelles, assiste à la séance.
- Ecole polytechnique. — Appelée à désigner deux membres du Conseil de perfectionnement de l’Ecole polytechnique, l’Académie présente à l’unanimité des suffrages : MM. Leauté et Henri Poincaré.
- Le manganèse de Vorganisme. — En continuant leurs recherches sur le rôle du manganèse dans l’organisme, MM. Gabriel Bertrand et Medigreceanu ont reconnu la présence de ce métal en très petites proportions - dans le corps de tous les animaux. D’une manière générale, ces proportions sont beaucoup plus petites que chez les plantes, de sorte que, à ce point de vue particulier, il y a une différence importante entre le régime carnivore et le régime végétarien.
- Les mouvements de la tour Eiffel. —Les mouvements horizontaux du sommet de la tour Eiffel ont été étudiés, il y a quelques années, par le Service géographique de l’armée. Mais on ne connaissait pas encore l’allure de ses mouvements verticaux. M. Ch.-Ed. Guillaume a entrepris leur étude au moyen d’un enregistreur dont l’élément essentiel est un fil cl’invar, alliage non dilatable de for et de nickel, établissant, entre le sol et l’appareil, une distance indépendante de la température. Un levier porté par la deuxième plate-forme de la tour, et dont une extrémité est attachée au fil, inscrit, sur un tambour Richard, avec une amplification convenable, toutes les dilatations des deux premiers étages de la tour. Ces dilatations, mises en regard des thermogrammes du bureau central météorologique, montrent, avec ces derniers, une concordance remarquable, qui témoigne de la rapidité avec laquelle la tour prend la température de l’air. Dans les jours de forte variation de la température, les dilatations totales sont de l’ordre de 5 centimètres. Le vent fait dévier le fil, et produit, lorsqu’il est intense, des crochets dans les diagrammes; mais les fréquentes accalmies séparent la courbe de dilatation des accidents dus au vent. Celui-ci s’enregistre indépendamment, de telle sorte que l’appareil constitue, en même temps qu’un thermographe sensible, un anémographe marquant, avec beaucoup de détails, les variations de la vitesse du vent. Les expériences seront bientôt poursuivies jusqu’au sommet de la tour.
- Sérothérapie. — Le professeur Bouchard communique un travail du D1' Camus intitulé : Immunisation vaccinale passive et sérothérapie. Comme étude préliminaire à la sérothérapie de la variole, l’auteur a cherché à préciser les conditions de l’immunisation au moyen du sérum des animaux vaccinés. Il a d’abord déterminé le degré d’activité de ce sérum et l’influence du temps sur l’immunité passive ; il a établi ensuite, en tenant compte du début de l’infection, la valeur préventive et curative de là sérothérapie. Le sang et le sérum des animaux vaccinés entravent l’évolution du virus, la démonstration en est facile à faire siir le lapin. Un lapin qui a reçu 10 centimètres cubes par kilo de sang ou de sérum d’un lapin vacciné ne prend plus que très faiblement la vaccine, et
- Présidence de M. Lippmann.
- l’on peut constater qu’il n’est pas nécessaire que l’injection soit faite longtemps avant la vaccination. Il suffit d’injecter ce sérum au moment même où l’on vaccine l’animal pour faire avorter l’éruption. L’expérience la plus intéressante est la suivante, elle permet d’apprécier la valeur relative de la sérothérapie préventive et de la sérothérapie curative. Huit animaux ont été inoculés avec le même virus et au même moment. Parmi ces animaux, deux ont reçu une injection de sérum, cinquante-deux heures et vingt-huit heures avant l’inoculation ; ùn a été injecté au moment de l’inoculation ; quatre ont été injectés respectivement vingt heures, cinquante et une heures, soixante-douze heures et quatre-vingt-seize heures après l’inoculation ; enfin, le huitième a été inoculé et n’a pas reçu de sérum. Les trois premiers animaux ont eu une éruption très avortée, tous ceux qui ont été injectés après l’inoculation, même longtemps avant le début de l’éruption, ont eu une éruption aussi intense que celle de l’animal qui n’avait pas reçu de sérum. La sérothérapie anti-variolique employée préventivement est active, mais si la maladie est déclarée elle n’entrave plus l’éruption. En somme, la vaccination préventive est le seul moyen efficace pour combattre la variole.
- La restauration d’énergie chimique. — M. Daniel Berthelot, professeur à l’Ecole de pharmacie de Paris, étudie, dans une Note communiquée par M. Jungfleisch, le mécanisme de la restauration d’énergie chimique par la lumière. On sait que, dans la nature, cette restauration a pour organes les plantes vertes au soleil, qui jouissent du privilège de « se nourrir de l’air du temps » suivant une expression populaire, c’est-à-dire de reformer leurs tissus aux dépens du gaz carbonique et de la vapeur d’eau de l’air, tandis que les animaux ont besoin d’une nourriture organique solide ou liquide empruntée aux débris d’êtres ayant vécu avant eux : plantes ou autres animaux. MM. Daniel Berthelot et Gaudechon ont réussi récemment à réaliser la reproduction vainement tentée jusqu’ici des phénomènes fondamentaux de l’assimilation gazeuse des plantes, et cela en dehors de toute substance vivante, grâce aux rayons ultra-violets. Ils montrent aujourd’hui, par une étude approfondie des réactions photochimiques de l’aldéhyde formique, le plus simple des hydrates de carbone et des sucres, que si la réaction se produit dans les plantes avec la lumière solaire, c’est grâce aux ferments et diastases qu’elles renferment. La lumière visible est insuffisante avec ces corps inorganiques seuls, mais la réaction réussit parfaitement avec les rayons ultra-violets, qui nous apparaissent ainsi comme jouissant de propriétés analogues à celles des rayons visibles mais encore plus puissantes.
- Communications diverses. — M. Lemoine développe un travail sur la vitesse de décomposition de l’eau oxygénée étendue sous l’influence de la chaleur. M. Dastre présente une Note de M. Frossard sur la dispersion d’une onde sonore. M. Moureu analyse un travail de M. André sur l’action de l’hydrogène sur les aminocétones. M. Termier fait l’exposé de divers travaux géologiques de M. de Lapparent.
- Eli. DE VlLLEDEUlJL.
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- LES PYRÈTHRES INSECTICIDES
- On les cultive en grand clans divers districts de la Russie méridionale. Fait curieux, l’exploitation éeo-
- La famille botanique des Composées renferme un assez grand nombre d'espèces qui, par leur odeur ou la toxicité de certaines substances élaborées dans leurs tissus, ont la propriété d’éloigner ou meme de faire périr les insectes importuns qui, bon gré, mal gré, partagent l’abri de nos habitations et vivent à nos dépens. •
- Telle, la grande marguerite (Chrysanlhemum leucanthemum) qui, employée dans certaines régions de l’Europe orientale pour la litière des animaux, eu châsse si efficacement les insectes, que la rareté des puces dans ces régions a pu être signalée comme un fait biologique digne d’attention. Telle encore la vulgaire pulicaire de nos marais (Pulicaria vulga-ris), dont les vertus puli-cifuges sont connues et signalées depuis longtemps.
- Mais c’est surtout chez quelques pyrèthres que ces propriétés insecticides sont hautement développées, au point de justifier l’exploitation économique de ces plantes dans le but d’en tirer un produit spécifique pour la destruction des insectes domestiques.
- Les espèces accueillies pour cet objet dans le commerce de la droguerie sont principalement les Pyrethrum carneum et P. roseum, qui croissent spontanément en Perse et au Caucase, et dont les fleurs mélangées fournissent la poudre connue sous le nom de « pyrèthre du Caucase ».
- Au point de vue botanique, ce sont deux types très affines, difficiles à différencier par des caractères précis, et ne se distinguant guère l’un de l’autre que par la nuance des fleurs, qui sont d’un rose foncé chez le roseum, d’un rose clair chez le carneum; chez ce dernier, en outre, les divisions des feuilles sont plus profondes, et convergentes.
- Dans leur patrie, ces deux formes, auxquelles s’applique indistinctement le nom de Camomille rouge, sont vulgairement désignées par les termes de « tueur de puces », « herbe de puce ». Ce sont de petits sous-arbrisseaux, dont les tiges semi-ligneuses périssent et sèchent après la floraison, mais dont les racines sont vivaces. Leurs fleurs, qui fraîches sont peu odorantes, acquièrent par la dessiccation une odeur forte et pénétrante.
- nomique du pyrèthre, même en Caucasie, où la plante est indigène, n’est pas très ancienne, et ne remonterait guère au delà de la première moitié du xixe siècle.
- Elle eut, dit-on, vers cette époque une origine.un peu fortuite. Un marchand arménien-, du nom de Sumhitoff, voyageant dans le Sud de l’Asie, y avait observé que les habitants se servaient, pour se garantir des piqûres des insectes, d’une certaine poudre; il reconnut que cette poudre était obtenue en broyant les capitules séchés de la camomille
- rouge. Il fit part de son observation à son fils, qui d’abord n’y attacha pas d’importance. Mais un peu plus tard, ce fils, étant tombé dans la misère, se souvint du secret que lui avait révélé son père; il se mit à cultiver la camomille rouge, et par le commerce de la poudre insecticide, il refit sa fortune. De nombreux imitateurs , bien entendu, surgirent bientôt autour de lui; une culture qui produisait de si beaux bénéfices ne pouvait manquer de s’étendre.
- Il paraît qu’ilfaut, pour obtenir un gramme de poudre, environ un kilogramme de fleurs fraîches ; cependant, meme à ce taux, l’exploitation du pyrèthre semble rémunératrice; si nombreuses, en effet, sont les personnes désireuses de se délivrer des moustiques, des mouches, des puces, et autres petits ennemis à six pattes : contre ces bestioles, la poudre de pyrèthre est efficace, à la condition de n’ôtre pas trop ancienne. Les propriétés insecticides du pyrèthre sont dues à la présence dans ses fleurs d’une grande quantité d’huile essentielle et d’oléorésine.
- Ajoutons pour terminer que la camomille rouge n’est pas seulement intéressante par sa valeur économique, mais aussi par scs qualités ornementales, qui l’ont fait entrer dans le domaine horticultural bien avant qu’elle ne fut exploitée pour la droguerie. Elle offre au jardinier, outre sa beauté qui n’est pas sans mérite, l’avantage d’une grande rusticité et d’une facile adaptation à toute espèce de terrain, qu’il soit sec et aride ou, au contraire, marécageux.
- A. Acloqce.
- Le Gérant : P. Masson.
- Imprimerie LAnime, rue de Fleuras 9, à Paris.
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- 40* ANNÉE. — N° 2042.
- 13 JUILLET 1912.
- COMMENT VISITER LE GRAND CANON DU VERDON
- M. Martel a fait connaître ici meme sommairement les splendeurs et les difficultés de la descente du grand canon du Yerdon (n° 1712 du 17 mars 1906).
- Les notes et photos ci-contre expliquent comment, et au prix de quelles fatigues., on peut admirer sans danger plusieurs beaux aspects de cette merveille de la nature et ce qu’il y aurait à faire pour les mieux voir encore.
- À deux reprises, en octobre 1910 et mai 1911, j’ai cherché à me rendre compte de ce que pouvait
- paraissant devoir être d’environ 1 km), qui traverse le promontoire aboutissant à la Mescle, on rencontre un sentier dont je n’ai pas vu la fin. J’avançai jusque vers la cote 550, mais devant refaire tout le trajet jusqu’au pont de Soleils, il y en avait franchement assez pour une journée, au surplus fort chaude. Le sentier doit d’ailleurs être arrêté par les premiers étranglements en aval ; peut-être peut-on monter de là à la Maline, comme il y a aussi un chemin bien tracé (sinon entretenu), de la partie située en
- faire, par le versant de Castellanc, un touriste abandonné à ses seules ressources. Les travaux du canal sont, provisoirement du moins, suspendus depuis deux ans et rien n’est fixé pour l’avenir. Or, les sept tunnels percés permettent la visite d’environ la moitié supérieure du canon, au prix de grandes fatigues mais sans difficultés matérielles, à condition d’emporter une lanterne; le troisième tunnel surtout étant simplement dangereux à traverser sans lumière (trous dans les parois, tas de matériels, etc.). Quant aux bains de pieds dans les flaques d’eau, il faut en prendre son parti. Au delà du dernier tunnel, absolument rectiligne mais très long (j’ai mis 17 minutes pour le parcourir, sa longueur me
- amont de la Mescle à Guignes (« Guègucs » des caries). Il va sans dire que les parties les plus remarquables du canon ne peuvent être admirées de cette façon, le site extraordinaire de la Mescle étant notamment tout à fait hors de vue; mais néanmoins le trajet en vaut franchement la peine. En octobre, je visitai, au départ de la Palud, la cote 1259 m. et de là le bord des falaises jusqu’au promontoire dominant directement la Mescle. Les conclusions auxquelles je suis arrivé sont les suivantes : 1° à moins que l’entreprise du canal n’abandonne entièrement ses projets, le public ne saurait évidemment disposer à sa guise des tunnels, mais il n’y aurait probablement aucun obstacle à réaliser quelques
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- 40 annee. — semestre.
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- 98 COMMENT VISITER LE GRAND CANON DU VERDON
- améliorations du parcours, notamment sur le court trajet, un peu trop primitif, entre le sentier Janet du C. A. F. et le. premier tunnel, et au besoin sur les sentiers d’accès par en haut ; un embranchement depuis le grand tunnel vers la Mescle, et une passe-
- Fig. 2. — Entrée du premier tunnel.
- relie en aval, permettant d’accéder au versant boisé au nord de la bastide des Cavaliers (seule interruption de la paroi rocheuse, où rétablissement d’un sentier durable ne doit guère être coûteux), seraient à peu près tous les desiderata raisonnablement permis ; — 2° la vue du point coté 1259 est remarquable non seulement sur le canon, mais aussi (par temps de mistral très clair) sur un vaste horizon comprenant la-mer, qui scintillait au delà de la silhouette bleue des Maures, le groupe du Grand Coyer et une bonne partie des sommets neigeux des Alpes-Maritimes. Un second promontoire plus bas, mais plus avancé, au sud, également peu distant du sentier de Guigues, offre une vue encore meilleure sur la partie supérieure du canon. Mais de beaucoup le plus intéressant des points de vue, sur ce versant, se trouve à la hauteur de Guigues (800 m. environ), sur le promontoire qui domine directement la boucle de la Mescle. Comme on y a une vue continue depuis le point 1190 jusqu’aux escarpements sous la Grande-Forêt et la Maline, sans compter Collet-Barris, il y avait intérêt à prendre là un panorama au moins demi-circulaire, dans des conditions de lumière moins défavorables que je ne les ai trouvées (51 oct. 1910, voy. lig. 2). Malheureusement l’accès de ce point,
- sans être difficile, est des plus pénibles. Le sentier bien tracé de Guigues à la partie supérieure du canon franchit la crête en amont du point en question, mais de là il faut encore descendre (pour le remonter ensuite) un détestable lapiaz incliné, dont les moindres interstices sont occupés par une végétation luxuriante. En venant de la Palud, on ne rencontre, au surplus, le sentier en question que presque à la hauteur de Guigues, et il faut alors le remonter jusqu’à la crête, l’accès direct du promontoire, par les escarpements à l’ouest, n’étant possible qu’aux grimpeurs exercés. On peut, il est vrai, épargner beaucoup de temps et de fatigue en descendant directement, du second point de vue (au sud du point 1259), sur le petit col franchi par le sentier; mais il n’y a là qu’une sorte d’escalier pratiqué par les chèvres, interdit aux personnes sujettes au vertige et franchement désagréable pour celles qui (comme moi) ont des appareils volumineux à transporter. On pourrait, à mon avis, émettre les désirs suivants : amélioration du sentier de la Palud à Guigues ; construction de petites annexes facilitant l’accès du point 1259 et celui du point de vue plus
- Fig. 3. — A mi-côte du canon.
- au sud, vers l’endroit où le sentier de Guigues se rapproche le plus de la lèvre du canon; construction, à partir de ce point, d’un sentier jusqu’au bout du promontoire dominant la boucle de la Mescle, et d’un autre sentier de là à Guigues. De cette façon, on disposerait d’un sentier en corniche présentant un intérêt certainement unique, en France, et qui permet-
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- LA TELEGRAPHIE SANS FIL A LA PORTEE DE TOUT LE MONDE
- trait d’ailleurs le tour de Collet-Barris, parlaMaline.
- La région du canon m’intéressait spécialement aussi au point de vue botanique, étant, sur ce versant du moins, inexplorée ou peu s’en faut. J’ai été quelque peu déçu, après mes deux visites. Il est vrai que, sauf les étranglements, où il n’y a pas de place pour une végétation luxuriante, le fond a été visité à peu près partout,, par en haut, et le déboisement (ou surtout le ...débuisemcnt) y a déjà fait de grands progrès. Le 1er novembre, en m’avançant jusqu’au premier tunnel, j’avais trouvé en un endroit le Phyteuma Villarsii, superbe raiponce (une des plus belles espèces du genre) qui n’était connue que des environs d’Aiguines; mais en juin, sauf dans ce seul endroit, mes recherches furent vaines, quoique je sois grimpé expressément à la grande caverne que l’on voit au pied des esearpe-
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- menls sous la cote 1259, caverne qui sert de bergerie périodique et où je trouvai du moins la seule source de tout le parcours. MM. Arbost et Jahandiez, qui ont herborisé du côté d’Aiguines, en juillet, n’ont pas été plus heureux que moi. Mais comme feu M. Albert, qui a découvert cette espèce (tout en la prenant, d’après des descriptions trop succinctes, pour le Phyt. Charmelii, espèce plus répandue et sensiblement différente), a déclaré. l’avoir trouvée en abondance, il v a toujours lieu d’espérer que l’on retrouve cette plante superbe sur le versant en question. C’est M. R. Schulz, monographe allemand du genre, qui a décrit ce Phyteuma, d’après un exemplaire d’herbier envoyé par Albert à M. Gan-doyer (Lyon) ; on ne peut espérer de le trouver que dans des cavernes très ombragées et abritées, pas trop humides. F. Madeu.
- LA TÉLÉGRAPHIE SANS FIL A LA PORTÉE DE TOUT LE MONDE
- Pour répoudre aux nombreux lecteurs de La Nature (|ui ont manifesté leur intérêt à divers titres à l’article de vulgarisation (pie j’ai publié dans l’avant-dcrnicr numéro, voici, pour ceux d’entre eux qui obtiendront l’autorisation de s’installer, quelques détails pratiques sur les dispositifs de réception de T. S. F. qui peuvent suffire à la grande majorité des cas et sans qu’il soit nécessaire pour cela de se servir de la grande antenne locale traditionnelle.
- Lorsque pour tenir lieu de cette antenne, on veut se servir d’un iil tendu appartenant à un réseau téléphonique, à un réseau télégraphique, à un transport de force électrique, etc., il peut se faire que parallèlement à cette ligne et à peu de distance, d’autres lignes en fonction de transport de courants téléphonique, télégraphique ou de force, provoquent par induction des bruits parasites gênants, à l’audition des signaux dans le récepteur téléphonique de l’opérateur.
- Quoiqu’il soit d’usage en pareils cas d’employer des condensateurs, parce qu’ils ne s’opposent pas à la traversée des ondes hertziennes, alors qu’ils servent de coupe-circuit aux autres courants induits, les inconvénients que ce correctif entraîne dans une installation d’amateur font (pie j’ai toujours préféré sur les lignes privées qui ont servi à mes expériences le remède plus simple, quoique moins radical, qui consiste à ajouter une bobine d’accord au dispositif rudimentaire auquel j’ai fait allusion dans le précédent article (détecteur d’ondes et récepteur téléphonique en série).
- Mon but étant uniquement de renseigner le lecteur sur la composition d’un poste de réception de T. S. F. pratique, que chacun peut entièrement installer, je me bornerai strictement à la description de l’indispensable sans entrer dans les détails de la fonction de chaque appareil ni dans la raison d’être de chacun d’eux. Je n’indiquerai même pas les variantes de disposition usitées dans les grandes installations ni les raisons de mes préférences pour la disposition, apparemment en contradiction avec les usages, des appareils en série alors qu’ils sont habituellement disposés en dérivation réciproque.
- La figure I représente le schéma de la disposition la plus simple,c’est-à-dire sans bobine d’accord; L est la
- borne ligne d’un appareil téléphonique de réseau, D le détecteur à pyrite; t un téléphone; T, le contact à terre. Cette disposition sur laquelle je ne parlerai pas plus longuement est parfaitement suffisante pour toute ligne aérienne qui n’a aucune perturbation occasionnée par des lignes voisines parallèles; elle suffit également à l’intérieur des appartements des régions voisines de grandes stations émettrices, lorsqu’on L au lieu de l’appareil téléphonique on attache le fil conducteur à une grande masse métallique non scellée au mur, telle qu’un appareil de chauffage mobile ; en T on attache l’autre extrémité du conducteur à un tuyau de gaz ou d’eau faisant office de ligne de terre.
- La ligure 2 représente le schéma de la disposition qui convient à tous les cas où l’on a à craindre des inductions perturbatrices ; elle est recommandable dans tous les autres cas en ce sens qu’elle permet aussi bien de sélectionner les signaux qui pourraient provenir de deux sources de distance différente que de s’accorder, avec le maximum de sonorité à l’écouteur téléphonique, avec des ondes de provenance connue. Comme on le voit ici, le détecteur et le téléphone disposés entre eux en série comme précédemment, sont installés en dérivation sûr le secondaire À'S d’un résonateur Oudin dont la partie À A' (antenne accordée) serait le primaire.
- Détecteur. — Il va sans dire qu’ici tous les détecteurs sont bons à employer; je recommanderai même vivement aux amateurs de se servir, plutôt que du détecteur à pyrite dont je vais les entretenir, d’un détecteur: électrolytique bien plus sûr et toujours prêt, mais comme le détecteur électrolytique d’une part a besoin, pour être fabriqué par l’amateur, d’une grande précision et qu’il a pour sujétion l’emploi de piles sèches qui elles-mêmes se gâteraient bien vite si l’on n’employait pas avec ce genre de détecteur un récepteur téléphonique spécial de très grande résistance (4000 ohms au lieu de 200 olnns), je ne ferai que signaler ce moyen excellent de détection pour ne m’occuper que du détecteur bien plus simple, dit à pyrite qui s’accommode à merveille de tous les téléphones, qui ne nécessite aucune surveillance et que chacun peut fabriquer à peu de frais.
- Les détecteurs à pyrite du commerce sont formés
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- d’une pointe de cuivre rouge louchant un cris lai minuscule de pyrite de fer enrobé dans une musse métallique, de la soudure de ferblantier par exemple. L’onde oscillante, captée par l’antenne, passant difficilement par le contact imparfait (pointe et pyrite), se décèle à l’écouteur téléphonique à chaque effort correspondant, c’est-à-dire à chaque signal. Mais certaines parties du cristal seulement sont sensibles, il faut les chercher, l’oreille
- au guet, et pour cela la pointe est montée sur une articulation apte à la promener sur toutes les parties de la pyrite. Un inconvénient de ce genre de détecteur est que la pointe, s’émoussant par ces recherches et devant s’appuyer à peine pour que Je point touché soit le plus petit possible, il en résulte que le moindre choc peut occasionner un déplacement et rendre muet le récepteur téléphonique.
- Pour avoir subi maintes fois ces inconvénients, j’ai moi-même fabriqué un petit détecteur dont je donne la primeur à La Nature. Il consiste d’abord à remplacer la pointe de cuivre facile à émousser par une aiguille bien acérée touchant avec une certaine pression la pyrite en
- t ’wmm.
- Fig. i.
- question.
- La ligure 5 représente ce détecteur : la borne G reliée à À' de la figure 2 serre avec sa vis supérieure la partie spirale formant ressort de l’épingle d’acier bien connue dite épingle de nourrice, dont on a enlevé la partie que l’on devine, pour ne laisser que l’aiguille préalablement pliée au chalumeau, pour qu’elle vienne appuyer sur la pyrite avec une pression réglable par la vis de la borne G. La pyrite est enrobée comme toujours dans un alliage quelconque cl maintenue dans une boîte métallique pouvant se déplacer légèrement, mais en com-
- Fig. 2
- munication métallique avec la borne D ; on devine que l’aiguille étant fixe, c’est ici la pyrite enchâssée que l’on déplace jusqu’à ce qu’à l’audition on s’aperçoive que l’on a touché un point sensible.
- Pour faire cet essai, il suffit, tout le poste de réception étant monté, de mettre en action une sonnerie électrique (survoltée si possible) du voisinage; bien que l’on entende le train d’étincelles du tremhleur dans tous les points de la pyrite touchés par l’aiguille, on acquerra bien vite la pratique nécessaire pour reconnaître, lorsque la pointe touchera la partie sensible, que l’émission de son
- qui en résulte est considérablement et subitement augmentée.
- La partie la plus originale de ce détecteur est que le point sensible étant trouvé, on remplit la boîte métallique de stéarine fondue (de la vulgaire bougie) en ayant soin, pendant tout le temps que dure le refroidissement, d’actionner la sonnerie, précaution que la pratique m’a enseignée et qu’il ne faut pas négliger.
- Dans ces conditions le détecteur n’est plus sensible au choc et peut être manié sans la moindre précaution.
- J’ajouterai enfin que pour éviter d’enchâsser des pyrites insensibles je procède de la façon suivante : après avoir bris'é une pyrite au marteau et l’avoir réduite en morceaux do la grosseur d’une lentille, j’examine ceux-ci sur un support métallique remplaçant la boîte D en les touchant à la pointe pendant le tintement de la sonnerie, tout le poste étant monté et le récepteur téléphonique aux oreilles; les morceaux insensibles sont jetés et les autres peuvent être enrobés et essayés à nouveau comme il a été dit précédemment.
- Bobines de résonance. — La bobine de résonance qui dans mes recherches sur les orages m’a donné le plus de satisfaction est représentée par la figure 5 ; j’en dirai quelques mots après avoir décrit plus en détail celle plus simple représentée par la figure 4 qui suffit dans la plupart des cas. Elle est formée en principe d’un cylindre de matière non conductrice (bois paraffiné ou tube de carton fort) sur lequel est ‘s=== enroulé un fil de cuivre de 6/10 de millimètre de section, isolé à la soie. Ce fil une fois enroulé bien
- âiglL-
- Fig. 3.
- serré est dénudé à la lime [date, puis au papier de verre sur les 2 lignes où doivent glisser les curseurs. Un des curseurs est relié par l’une des parties métalliques quelconques de la glissière à ce qui sert d’antenne. L’autre curseur terminant le circuit primaire d’antenne accordée, comme l’indique le schéma de la figure 2, est relié au détecteur par la monture métallique de sa coulisse, celui-ci à l’un des fils du récepteur téléphonique et l’autre fil de celui-ci au fil de terre; enfin au même fil de terre se trouve rattachée l’extrémité du fil fin de la
- bobine d’accord.
- J’ai trouvé avantageux de donner à cet appareil les dimensions suivantes : longueur de la bobine, 25 cm ; diamètre, 8 cm; longueur de fil enroulé,environ 85mètres. Les glissières sont formées d’un fil de laiton de 5 mm, fixées par 2 équerres à la bobine même. Enfin une cavité, pratiquée à l’une des extrémités do la bobine, contient le détecteur tandis que l’autre extrémité possède une cavité semblable pour le téléphone au repos.
- Pour entendre les signaux il suffit donc de porter ce téléphone à l’oreille ; l’appareil est toujours prêt à cet effet.
- Il va sans dire enfin que toute cette installation peut être insérée sur un appareil ordinaire complet d’un réseau téléphonique privé, de façon que le téléphone de droite (qui peut être levé impunément sans agir sur les commutations du poste téléphonique ordinaire) serve lui-même de récepteur pour les signaux radiotélégraphiques.
- Il me reste à parler de la disposition de la figure 5. Elle a l’avantage de se prêter à toutes les résonances possibles, ce qui est fort précieux en maints cas où les
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- DESTRUCTION DES MOUCHES ET DES MOUSTIQUES DANGEREUX
- capacités de terre et cl’antennes sont très différentes. En effet, on peut faire varier aussi bien la cnpacilé et la résistance correspondante du circuit primaire d’antenne-terre que du secondaire antenne-détecteur ou du secondaire terre-téléphone. Il y a, en effet, sur la bobine deux
- Fig. 4.
- parties dénudées au lieu d’une comme dans le cas précédent, sur l’une voyagent les 2 curseurs correspondant aux lignes d’antenne et de terre et sur l’autre les 2 curseurs formant tètes de lignes de la disposition en série du détecteur et du téléphone.
- Enfin ]’aiouterai qu’il existe un autre genre de couplage
- dit couplage inductif ou couplage Tesla dans lequel il n’v a aucune communication métallique entre le circuit téléphone-détecteur et le circuit antenne-terre, celui-ci agissant sur celui-là par induction. Pour réaliser ce couplage, rien de plus simple avec le dispositif précédent : il suffit, en effet, la bobine décrite étant formée d’un
- d d’
- tube de carton, d’introduire dans celui-ci un autre tube semblable, mais de plus petit diamètre garni également de fil isolé dont les extrémités seront les nouvelles têtes de ligne du circuit secondaire détecteur-téléphone.
- Je n’ai pas trouvé d’avantages sérieux à ce svslème dans les applications auxquelles je viens de faire allusion. P. Dosxr.
- LA DESTRUCTION DES MOUCHES ET DES MOUSTIQUES DANGEREUX
- PAR DE NOUVEAUX MOYENS
- La Nature a déjà parlé des différents moyens employés par les hygiénistes pour lutter contre les mouches et les moustiques et les maladies qu’ils véhiculent. Yoici deux nouveaux procédés, ingénieux, usités en Amérique.
- Les mouches, malpropres dans leurs instincts, se posant sur nous après s’étre promenées sur tous et , sur toutes choses sont dan-
- gereuses à cause de leur alimentation. Cette alimentation est formée de substances renfermant des germes pathogènes qu’elles nous inoculent en nous piquant; et par certains temps, elles semblent exaspérées et deviennent exaspérantes par leur entêtement à fréquenter les humains, aussi s’en défend-on comme on peut : généralement mal. On sait maintenant que la mouche propage la malaria, la typhoïde, la fièvre jaune, le choléra, et aussi la tuberculose. Rien d étonnant à cela, lorsqu’on pense que la mouche porte communément en elle et sur elle de 500 à 600 millions debactéries de toutes sortes, véritable sac à microbes, agile, volant, toujours occupée à refaire et à répandre partout sa néfaste provision à l’aide de ses pattes et surtout par les éliminations de son tube digestif. Il
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- Fig. t. — La Cœnothèle, utilisée dans la tulle contre les mouches.
- est donc nécessaire de l’empêcher de venir se livrer, sur nos aliments, à ses opérations physiologiques.
- Au Mexique, les indigènes de certaines régions se préservent des mouches en appelant à leur secours une araignée. Ils vont chercher dans les bois une branche portant un mosquero, c’est-à-dire le nid d’une araignée sociale. Cette araignée, décrite par
- Fig. 2. — Le Million, employé dans la lutte contre les moustiques.
- M. Eug. Simon, appartient au genre Cœnothèle : elle est petite, trapue, massive, ayant 4 ou 5 millimètres. Elle vit dans un nid où se fait l’élevage des jeunes. Ce nid, le plus souvent établi dans les rameaux d’un chêne, ressemble à celui des chenilles processionnaires, et est entouré d’un réseau de fils en partie destinés à la capture des proies.
- Pour se protéger contré les mouches, on installe donc une branche portant un nid dans la pièce.
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- 102 DESTRUCTION DES MOUCHES ET DES MOUSTIQUES DANGEREUX
- Les araignées sont propres et discrètes. Elles ne circulent pas aux environs : elles restent sur leur branche.
- Une mouche, où quelque autre insecte se prend-il dans les fds entourant le nid? Une araignée, aussitôt, accourt, l’entoure de fil, et on fait son
- Fig. 3. — Le Culex fatigans.
- repas. Et dès qu’elle est partie on voit arriver un petit commensal de l’araignée, un petit, coléoptère qui vit avec elle, toléré, dans le nid, et qui joue le rôle de balayeur, d’égout plutôt. Car il fait disparaître les restes du cadavre. Il a la manie de, la propreté autant que les chiens de Constantinople, ou les crabes du bord de la mer. Aussi, jamais n’y a-t-il la moindre souillure aux abords d’un mosquero.
- Du reste, il y a dans la partie basse du nid une sorte de cloaque — du genre de celui qu’on trouve
- Fig. 4. — La Stegomya fasciata.
- dans les nids de fourmis — où sont accumulés les déchets delà colonie : déchets qui ne sont pas perdus, car il vit là nombre d’insectes qui s’en régalent.
- Un fait intéressant, chez les Cœnothèles, au point de vue biologique, est cette circonstance que toutes les araignées sociales décrites jusqu’ici habitent des localités chaudes et désertiques ; celle-ci habite une région élevée, donc assez froide, et par surcroît très
- humide une partie de l’année. Il y a aussi à noter que les habitants du mosquero attirent de façon spéciale les mouches. On le voit à ce fait que si le nid est entouré de mousseline ou de papier, l’enveloppe est vite couverte de mouches. Peut-être quelque odeur, qui échappe à l’homme, se dégage-t-elle du nid et attire-t-elle les insectes.
- Il faut remarquer que l’usage du mosquero est une survivance pré-colombienne, un vieil usage des Indiens Tarasques qui constituaient, lors de la conquête, une des nations les plus civilisées duMexique.
- Les moustiques sont plus redoutables encore que les mouches, et leur destruction constitue une partie importante des règles de la prophylaxie des maladies tropicales. Aussi, les Gouvernements des
- Fig. 5. — L'Anophèle.
- divers pays comprenant l’utilité d’enseigner aux populations les moyens de détruire ces redoutables ennemis ont-ils proposé et imposé divers moyens parmi lesquels il faut citer l’empêchement de reproduction du moustique, en lui enlevant toutes les eaux stagnantes, où il dépose ses œufs. C’est-à-dire que tous les puits sont grillés, toutes les mares desséchées, toutes les pièces d’eau non courante détruites ou couvertes de pétrole ; tous les marécages drainés et asséchés. Il ne reste que les rivières : mais les moustiques les évitent à cause des courants d’air, et de l'écoulement de l’eau ; ils n’ont donc qu’à mourir sans se reproduire et on n’ignore pas combien est prodigieuse cette reproduction.
- Aux Barbades, comme moyen de destruction on a recours aux services d’un petit poisson que l’on nomme le Million.
- Le Million compte parmi les ennemis les plus terribles du moustique et on a pensé à introduire ce petit
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- UN NOUVEAU MODE DE DÉCORATION A LA FRESQUE = 103
- poisson dans les régions où sévissent ces insectes.
- Très friand des larves de moustiques, il continue à les pourchasser, à les avaler jusqu’à ce que, gavé, il ne puisse plus les absorber, il en conserve même dans la bouche jusqu’à ce que la digestion faite il puisse avaler de nouveau.
- M. H. A. Ballon fit l’expérience suivante :
- « Un bassin de jardin fut rempli d’eau et on y fit croître des plantes aquatiques. Quelques jours après, on vit les eaux grouiller de larves de moustiques ; on introduisit alors des Millions dans le bassin. Au bout d’un peu de temps, les larves disparurent.
- « D’autres Millions furent placés dans un petit aquarium du laboratoire de Y Impérial Department of Agriculture. On y jeta une certaine quantité de larves de moustiques, larves vivantes provenant d’une eau stagnante naturelle.
- « Dès leur introduction dans cet aquarium les poissons les firent disparaître en s’en gorgeant.
- « Le Million est de très petites dimensions; l’adulte femelle n’a guère que 0 m. 058 de long et le male est de taille moindre. Ce dernier est de couleur sombre avec des plaques rouges sur les côtés et une tache noire circulaire de chaque côté; la femelle est de couleur sombre sans marques ni taches. Il vit d’ordinaire dans des eaux peu profondes là où les gros poissons — dont il pourrait être la proie— ne se tiennent pas, dans le voisinage des herbes et des racines, et il remonte facile-
- ment un courant intense malgré sa faible taille.
- « Se trouvant dans un milieu favorable parmi des plantes aquatiques, il se multiplie très rapidement et abondamment : il est vivipare.
- « L'Impérial Department of Agriculture a introduit ces poissons à Saint-Kitt’s Névis et à Antigua en 1905; à la Jamaïque en 1906, à Saint-Vincent, à Sainte-Lucie et à Guayaquil en 1908. Ces espèces provenaient de la Guyane, de Colon et de Bolivar.
- « À Antigua, depuis 1905, on a peuplé de ce poisson toutes les eaux stagnantes del’île,lcs étangs, les ruisseaux, et dans un grand nombre de localités on a constaté la disparition des moustiques et partout leur décroissance. Il en a été de même à Saint-Kitt’s et à la Jamaïque où la fièvre a diminué dans une notable proportion. »
- Il faut ajouter ici que dès 1905 il fut envoyé du Texas aux îles Hawaï une quantité de poissons connus en ce pays sous le nom de Topminnaws et on en a obtenu de bons résultats sans égaler toutefois ceux obtenus avec le Million qui a le mérite de pouvoir être élevé sans difficultés, d’être transportable, et de se nourrir facilement avec un peu de farine de blé, de bœuf haché et d’œuf dur à raison d’une cuillerée à thé en deux jours. On remplace l’eau dans laquelle on le transporte, tous les cinq ou six jours, en ayant soin toutefois de ne pas le laisser en contact avec d’autres poissons morts.
- Jules Hexrivaux.
- CHRONIQUE
- le D'' Anderson n’affirme pas que leur longévilé est duc
- Les athlètes vivent-ils vieux? — Le Dr William G. Anderson, directeur de la « Yale University Gymna-sium » étudie dans le Medical Record la question de la longévité chez les athlètes. Il publie les résultats statistiques portant sur 50 années : sur 10912 étudiants ayant fréquenté les classes de l’Académie de Sheffield de 1855 à 1905, inclusivement, 1406 sont morts et 9510 vivent encore.
- Le pourcentage des morts est donc de 12,9 pour 100. Parmi eux, il y avait 207 athlètes dont 58 sont morts; soit seulement 7,2 pour 100. Le Dr Anderson en conclut que les athlètes ne meurent pas jeunes et que les maladies de cœur ne sont pas chez eux une cause de décès prématuré. Les troubles pulmonaires sont la cause du plus grand nombre de morts, mais la moyenne des décès qu’ils occasionnent chez les athlètes n’est pas supérieure à- la moyenne générale. Bien que les athlètes n’aient pas- une vie particulièrement courte
- à leur pratique des sports athlétiques.
- Le mal des montagnes dans l’Amérique du Sud. — Dans YArchivio di Fisiologia, M. Ducceschi vient d’étudier le mal des montagnes qu’il a pu observer pendant un long parcours à travers la Cordillère des Andes, où on lui donne le nom de « puna ». Il a constaté que, contrairement à une opinion très répandue, il n’y a pas de localités où le mal sévit plutôt que dans d’autres situées à la même altitude ; seule la dépression barométrique cause le mal et tout le monde en est atteint dès qu’on dépasse 4000 mètres, même si l’on évite toute fatigue, en montant à cheval, par exemple. Les phénomènes électriques de l’atmosphère n’ont aucune action sensible. M. Ducceschi considère le mal des montagnes comme une névrose du nerf pneumogastrique due à la diminution de pression et offrant de grandes analogies avec le mal de mer.
- UN NOUVEAU MODE DE DÉCORATION A LA FRESQUE
- On a souvent remarqué l’excellente qualité des couleurs employées par les grands peintres d’autrefois ; les chefs-d’œuvre de nos artistes modernes sont, sous ce rapport, d’une regrettable infériorité. Aussi doit-on se réjouir de voir étudier au laboratoire la technique picturale, seul moyen de remédier à cette infériorité des modernes sur les anciens, surtout quand un savant de l’envergure d’Ostwald s'occupe de la question, et imagine une solution nouvelle particulièrement ingénieuse. Nous
- croyons intéresser nos lecteurs en leur résumant la petite brochure que vient de publier sur ce sujet l’éminent chimiste (*).
- M. Ostwald s’est surtout occupé des peintures à fresque : même les anciennes fresques accusent maintenant 'des traces d’altération du fait de la présence dans l’air de
- 1. Monumentales and dehoratives Paslell, in-12. Leipzig, 1912. Akademische Verlagsgcsellscliaft m. b. h.
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- 104 ========== LES DRAGUES MARINES DU CANAL DE SUEZ
- traces d’acide sulfurique (cela provient de ce qu’on bride du charbon de terre et non plus du bois. L’atmosphère de nos villes se trouve aujourd’hui, par suite de l’intensité de la vie industrielle, saturée de vapeurs acides et corrosives,-qui changent complètement les conditions de durée des peintures habituelles). Or on peut aisément obtenir des décorations murales en couleurs absolument inaltérables en substituant à la peinture le pastel, d’ailleurs modifié par M. Ostwald à la suite de ses patientes recherches.
- Le fond des murs à orner doit cl’abord être prépare par badigeon d’une mixture à base de ponce pulvérisée. Par exemple, sur un enduit de plâtre, on passera un lait composé dé 100 gr. ponce, et 80 gr. amidon pour un litre d’eau. Après séchage, on applique le pastel en l’écrasant aux endroits voulus à l’aide du doigt, protégé au besoin par une gaine de caoutchouc'.
- • Ce pastel d’ailleurs doit être préparé spécialement. On le i'grâ en prenant comme base du blanc fixe (sulfate de baryum) ou de la craie mélangée cl’ùn peu de kaolin f$mer l’emploi des blancs de zinc et.surtout:de la céruse). Le blanc doit être mélangé à'unut liant », simple colle de gélatine, de'.gomme, de dextrine ou d’amidon. Pour lâ;craie, par exemple, on humecte la poudre d’un empois d’amidon à,5 gr.; par litre. Ensuite, on broie au mortier avec une quantité convenable cPun pigment choisi parmi les couleurs solides suivantes : Jaunes, terre de Sienne, ocres, jaune ' de cadmium, chroma te de zinc. Rouges,
- colcotar, cinabre, ocres brûlés. Bleus, bleu de Thénard (aluminate de cobalt), bleu de Prusse, outremer. Verts, oxyde de chrome ; mélanges de bleus et de jaunes solides (surtout par des composés arsénio-cupriques). Noirs, tous les noirs à hase de carbone. Et, finalement, on moule la masse en crayons.
- On sait que les pastels sont très délicats et doivent être conservés sous verre ; pour une décoration murale, ce serait là un procédé de protection bien peu pratique. Aussi M. Ostwald recommande-t-il de recouvrir la couche de pastel avec un fixatif tel que solution alcoolique de gomme laque, colles de gélatine, de gomme arabique, d’amidon, ou mieux encore, mixture à base de caséine, dont on trouvera la description dans nos « Recettes ». Le fixatif est appliqué avec prudence, au pulvérisateur; on doit en mettre plusieurs couches, en attendant, avant chaque application, que la couche précédente soit bien sèche. Enfin, il est bon de protéger la fresque par un paraffinage effectué simplement en frottant avec un morceau de paraffine, puis en polissant à l’aide de tampons en lainage.
- Les résultats de celte technique sont, paraît-il, des plus remarquables. M. Ostwald cite le témoignage de plusieurs.peintres décorateurs estimés. Tous ont longuement hésité avant de rompre avec la routine el d'adopter un procédé aussi peu conforme aux usages, mais tous se félicitent d’avoir osé le faire. A. C.
- LES DRAGUES MARINES DU CANAL DE SUEZ
- Les travaux d’entretien, d’approfondissement et d’élargissement du canal de Suez nécessitent un outillage perfectionné. En particulier, la Compagnie possède trois dragues marines remarquables : la « Puissante » (fig. 2), le « Ptolémée » et le « Pé-luse » munies de godets de 850 litres chacune(fig.5).
- Ces engins, construits par MM. Lobnitz et Cie dans leurs chantiers de Ren-frew (Ecosse), sont. du même type. Ne différant que par les dimensions dè quelques-uns de leurs organes, ils peuvent draguer de 500 à 500 mètres cubés par heure, les deux premiers à 12 m. de profondeur, le « Péluse » à 14 m. et verser leurs déblais soit dans, leur ..puits d’une capacité de 12000 mètres cubes, soit dans des chalands porteurs..;. : s. > a.a
- D’une manière générale, les différentes parties de ces dragues se distinguent par leur robustesse. Notamment leur coque, tout entière en acier Siemens-Martin, a été très renforcée de façon à résister aux chocs d’accostage parfois très durs en rade de Port-Saïd. Le coqueron d’avant renferme le puits aux chaînes, un premier poste d’équipage, la
- chambre de chauffe, les soutes, le puits à déblais et la salle des machines, spacieuse et bien aérée. A partir de la cloison de celle-ci, le puisard de l’éiinde partage la coque en deux parties et, de chaque côté, se trouvent les cabines du chef de drague et du chef mécanicien, un second poste pour l’équipage, ainsi que la chambre du treuil de relevage de l’éiinde. Quant au coqueron arrière, il abrite le puits aux chaînes du treuil arrière.
- Deux machines com-pound verticales avec distribution par coulisse Stephenson actionnentles deux hélices de chaque drague. Trois chaudières identiques du type marine à retour de flammes et d’une surface totale de chauffe de 477 mètres carrés fournissent la vapeur. Comme deux autres d’entre elles suffisent pour assurer la marche courante on peut, lorsque lune des chaudières a besoin d’être visitée et nettoyée, la mettre hors feu; la drague continue à fonctionner seulement avec les deux autres. En outre, un condenseur à surface avec pompe de circulation et pompe à air indépendantes dessert toutes les machines du bord.
- - Fig. i. — Les treuils à vapeur assurant le déplacement de la drague.
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- Examinons maintenant les organes de dragage proprement dits de ces puissants appareils. Une machine verticale à 4 cylindres développant une puissance de 400 chevaux à la vitesse de 60 tours par minute
- Fig. 2. — La Puissante, drague du canal de Suez.
- actionne
- tourteau
- la chaîne supérieur
- (iisü'-.i
- dragueuse. Cette machine, fixée sur le bâti en superstructure, met en mouvement le (fig. 4), grâce à une transmission par engrenage en acier moulé et à dents taillées. Les godets, formés d’un berceau en acier sur lequel se trouve rivée une hotte en forte tôle portant un bec d’acier dur, passent à l’allure normale à raison de 16 par minute. Les maillons mâles sont également en acier ainsi que le tourteau supérieur à quatre pans et le tourteau inférieur à cinq pans.
- Le treuil spécial, qui assure le relevage de le-linde, agit sur un câble en acier très flexible auquel celle-ci se suspend par l’intermédiaire d’un palan à dix brins. L’axe de rotation de l’élinde se relie, d’autre
- Fig. 3. part, au bâti par un double Fig. 4. — La superslruc-
- Les godets de 85o litres. système de ressorts, de ma- ture d'une des dragues.
- nière à amortirles chocs dus
- à la houle, tandis qu’à l’aide d’un jeu .de cales, on règle avec exactitude la tension de la chaîne dragueuse.
- Deux déversoirs latéraux et un déversoir longitudinal permettent d’évacuer les déblais, soit dans des chalands accostés à tribord ou à bâbord, soit dans le puits de la drague. Ce dernier s’obture à sa partie
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- inférieure au moyen de huit paires de portes à charnières de 4 m. 65 de longueur sur 1 m. 49 de largeur, qui se manoeuvrent au moyen d’appareils hydrauliques indépendants, en sorte qu’on peut ouvrir graduellement chaque paire de portes, et la maintenir dans une position quelconque, ce qui rend aisées les opérations de vidage, facilitées encore par une pompe spéciale refoulant de l’eau sous pression dans la masse des déblais, grâce à une tuyauterie appropriée.
- Deux treuils à vapeur, du type combiné avec tambour indépendant, placés l’un à l’avant sur le gaillard et l’autre à l’arrière sur le pont, assurent les mouvements d’avance et de recul de la drague (fig. 1). En outre, une disposition nouvelle permet
- au chef dragueur d’agir directement sur le treuil arrière, sans passer par l’intermédiaire d’un manœuvre. De la sorte, le chef dragueur peut effectuer instantanément tous les changements de vitesse nécessaires, sans perdre son temps à transmettre des ordres, ce qui rend plus facile le fonctionnement de l’engin et augmente beaucoup son rendement, surtout dans les terrains irréguliers comme on en rencontre à Port-Saïd et dans le canal.
- Enfin une machine dynamo, qui fournit du courant à la tension de 110 volts, et qu’actionne directement un moteur spécial, assure l’éclairage de ces dragues marines, actuellement les plus puissantes et les mieux agencées du monde.
- Jacques Dover.
- L’OBSERVATION DES NUAGES
- L’ohservation des nuages, de leurs formes, de leur mouvement, la détermination de l’altitude à laquelle ils flottent offre un champ de recherches des plus variées qui peuvent être abordées facilement par les travailleurs isolés.
- Les formes si diverses que présentent les nuages ont pu être groupées en un certain nombre de familles dont chacune a reçu un nom particulier. J’ai publié, dans un Atlas photographique, les principales d’entre elles. La comparaison de ces photographies (tirées d’après les négatifs originaux) avec les formes apparentes, observées dans le ciel, des diverses espèces de nuages, permet à l’observateur attentif de les désigner plus rapidement et plus sûrement qu’il ne pourrait le faire par la lecture de descriptions détaillées, en apparence explicites.
- Le mouvement des nuages se détermine généralement avec le miroir néphoscopi-que, fait d’un disque en glace étamée sur lequel est gravée une rose des vents (fig. 1). On oriente le miroir de façon que la ligne E coïncide avec le méridien, puis par réflexion on suit la marche des nuages sur la glace étamée.
- Mais cet appareil est peu précis et d’un usage incommode. M. L. Besson s’est ingénié à remédier à ces inconvénients en imaginant la herse néplio-scopique (fig. 2).
- C’est une tige horizontale munie de sept pointes équidistantes et fixée à l’extrémité d’un support ver-
- tical qui peut Lourner sur lui-même. Pour faire une mesure, l’observateur se place de manière à voir la pointe centrale se projeter sur le point nuageux dont il veut déterminer le mouvement. Cela fait, restant immobile, il fait tourner de loin l’instrument sur lui-même au moyen de deux cordes, de manière à faire coïncider la ligne des pointes avec la trajectoire, du nuage. Un cercle gradué, qui tourne avec la tige verticale, donne la direction qu’on lit devant un index fixe.
- A l’indication de la direction, le même appareil permet d’ajouter celle de la vitesse apparente exprimée par
- le rapport de la hauteur en
- mètres H à la vitesse réelle en mètres par seconde Y. Pour cela, l’observateur, une fois la herse orientée, compte le temps que met le nuage pour aller d’une pointe à une autre.
- Autant que possible, la herse doit être construite sur un sol bien plan, de telle sorte que l’œil de l’observateur puisse être considéré comme se déplaçant dans un plan horizontal. On donne aux pointes un écartement égal au dixième de leur hauteur au-dessus du plan de l’œil. Dès lors, il suffit de multiplier par 10 le temps employé par le nuage à parcourir un intervalle pour avoir le temps qu’il met à franchir une distance horizontale égale à sa hau-
- H
- teur, autrement dit le quotient ^ de sa hauteur par sa vitesse.
- Fig. i. — Miroir nèphoscopique.
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- L’OBSERVATION DES NUAGES 107
- La détermination de la hauteur d’une masse nuageuse exige des instruments spéciaux dont l’installation est coûteuse et des conditions de différentes natures qui ne peuvent être réalisées qu’exception-nellement(1).
- La méthode dite par disparition des rayons réfléchis n’offre cependant pas de difficultés d’application bien considérables et pour cette raison je la crois intéressante à signaler.
- Il arrive fréquemment que le Soleil ayant disparu sous l’horizon, certains nuages, en particulier les cirrus, les cirro-cumulus, les alto-cumulus, qui doivent être considérés comme les plus intéressants à étudier, apparaissent colorés d’une, lueur rosée et l’on peut, en général, suivre aisément la ligne de démarcation entre la zone sombre et le segment plus brillant qui réfléchit la lumière solaire.
- Soit alors CP = r le rayon de la Terre (fig. 5),
- N un point du nuage réflecteur pris sur la ligne limite, NP = x sa hauteur au-dessus du niveau de la mer,
- TA —« l’altitude du point de tangence T des rayons solaires avec la surface terrestre. L’angle TCN = h représente la hauteur du Soleil au-dessous de l’horizon au moment de l’observation.
- 1. La plus ancienne mesure de hauteur d’un nuage que je connaisse est celle à laquelle procédèrent Riccion et Grimaldi en 1644 près de Bologne [Ricciou. Almagestum novnm]. Riccioli relate, dans le même ouvrage, une observation mentionnée par le P. E. Maignan dans sa Pers-pectiva horaria (1648). « Il aurait observé avec d’autres personnes, que, dans les nuits claires, vers minuit, de petits nuages sont éclairés par le Soleil. Ces nuages se trouveraient donc à une grande hauteur, en dehors de l’ombre de la Terre. » L’apparition de images lumineux, signalés il y a quelques années, aurait par conséquent déjà attiré l’attention des observateurs il y a deux siècles et demi [Niestex, Ciel et Terre, 8e année, p. 541.—W. Foerster et
- Le triangle rectangle CTN donne :
- (r-f-a) = (r-\-x) cos h,
- ,, , r (1 — cos h) -4- a
- d ou x = —;----------r—-------.
- CO S II
- L’angle h se déduit de la formule sin h — sin À sin 3 -+- cos 1 cos 8 cos (t0 -f- <p) dans laquelle À signifie la latitude du lieu d’observation, 3 la déclinaison du Soleil à l’époque considérée, t0 l’heure du coucher du Soleil et cp le temps
- écoulé depuis ce moment.
- La valeur de t$ est fournie par la relation cost0~ — tg'ktgo.
- La connaissance de cp ne présente pas de difficulté.
- Enfin, on pourra prendre pour valeur de r, celle du rayon moyen de la Terre, soit 6570 kilomètres (2).
- Tout dernièrement, M. L. Besson a recommandé à l’attention des météorologistes, pour la mesure courante de la hauteur des nuages, une méthode due à Bravais qui paraît tombée dans un injuste oubli.
- Le dispositif employé comprend (fig. 4) : 1° une lame de verre à faces parallèles , reliée à un cercle divisé vertical qui en fait connaître l’inclinaison CO; 2° une nappe d’eau située en contre-bas.
- 0. Jesse, Meteor Zeitscli., p. 415;'1892]. Des nuages noctiluques ont été observés tout récemment encore parM. B. Jekhowsky à Brest-Liioivsk (Russie) [voir Bulletin de la Société astronomique de France, octobre 1911, p. 452].
- 2. J’ai appliqué autrefois cette méthode à la détermination de la hauteur à laquelle devaient se trouver suspendues dans l’atmosphère les poussières qui ont produit les beaux crépuscules observés pendant l’été 1902 et que l’on peut, selon toute vraisemblance, rapporter à la réflexion de la lumière solaire sur les poussières volcaniques rejetées par l’explosion de la Montagne Pelée et les éruptions qui se sont succédé à cette époque sans discontinuité. J’ai trouvé 15 kilomètres comme hauteur probable de ces poussières.
- . Fig. 2. — Herse néphoscopique de M, L.. Besson.
- Fig. 3. — Mesure de la hauteur des nuages
- par disparition des rayons réfléchis.
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- L'OBSERVATION DES NUAGES
- On place l’œil près de la lame de verre et on règle l'inclinaison de celle-ci de manière à amener en coïncidence les images des nuages vus par réflexion sur la lame et la nappe d’eau. Une courbe tracée, une fois pour toutes, indique à vue la hauteur des nuages correspondant à l’angle CO observé.
- Une dernière donnée intéressante tà recueillir est celle de la nébulosité, c’est-à-dire de la fraction du ciel qui est à un moment donné couverte par les nuages,
- quelle que soit leur nature. Celle-ci est appréciée ordinairement à l’estime et notée de 0 à 10, le chiffre 0 désignant un ciel où il n’y a aucun nuage et 10 un ciel complètement couvert.
- Cette estimation approchée peut se faire avec une exactitude beaucoup plus grande au moyen du néphomètre (fig. 5) imaginé par M. L. Besson.
- Cet instrument se compose d’un miroir convexe découpé dans une sphère de verre de 50 centimètres de diamètre. L’image de l’hémisphère céleste y est vue divisée en 10 sections d’égale surface par des lignes tracées sur la calotte.
- On observe à travers un œille-
- Fig. 4. — Mesure de la hauteur des nuages par la méthode de Bravais.
- Fig. 5. — Mesure de la nébulosité au moyen du néphomètre de M. L. Besson.
- ton fixé d’une manière invariable par rapport au miroir qui peut tourner autour de son axe vertical. L’image de l’observateur obstrue partiellement
- les trois sections numérotées 8, 9 et 10. Pour faire une observation, on note la nébulosité dans chacune
- des sections 1 à 7, puis on fait tourner l’instrument de 180° et dans cette nouvelle position on note la nébulosité dans les sections 7, 5 et 2, lesquelles représentent maintenant les régions du ciel qui correspondaient aux secteurs 8, 9 et 10 dans la première position.
- I/œilleton est muni d’un verre noir dont on fait usage lorsque le Soleil brille ou
- que les nuages sont très lumineux.
- En additionnant les nombres obtenus pour la
- nébulosité dans chacune des 10 parties du ciel, on obtient la né-bulosité totale exprimée en centièmes, avec une exactitude à peu près aussi grande, dans l’ordre, des centièmes, que celle que présente, dans l’ordre des dixièmes, l’évaluation globale telle qu’on la pratique actuellement.
- En outre de la mesure précise de la nébulosité, cet instrument est susceptible de diverses applications dont je signalerai les principales : mesure de la variation de la nébulosité entre le zénith et l’horizon; étude des influences locales sur la nébulosité.
- L’observation a révélé qu’il existe un rapport assez étroit entre la nébulosité et la durée de l’insolation.
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- LE BLÉ — NOS FOURNISSEURS — NOS CONCURRENTS - — 109
- La connaissance de la nébulosité est donc d’une grande importance, non seulement au point de vue de la météorologie proprement dite, mais aussi au point de vue de la climatologie et des applications de cette science à l’hygiène, à l’agriculture, etc.
- La lumière est en effet l’agent d’assainissement à la fois le plus universel, le plus économique et le plus actif ; le bain de soleil est le plus puissant agent de thérapeutique.
- Dans une étude sur la durée de l’insolation aux Etats-Unis, van Bebbcr a émis nettement cette conclusion qu’il faut attribuer en grande partie au plus ou moins de durée d’insolation, les différences de caractère qui distinguent les peuples du Nord de ceux du Midi.
- Sous un ciel sombre, l’esprit est plus disposé, à la mélancolie. Le spleen britannique n’est-il pas, en partie, entretenu par le brouillard qui Hotte fréquemment au-dessus de la Grande-Bretagne?
- l’évidence cette influence de la lumière sur l’état moral de l’homme. « Quelle puissance le ciel de la Grèce n’a-t-il pas exercée sur le génie des habitants de cette contrée? La poésie des Grecs et les chants des peuples du Nord doivent en grande partie leur caractère distinctif à la forme des plantes et des animaux, aux montagnes et aux vallées qui entou-ràiênt le poète, à l’air qui se jouait autour de lui; et pour ne rappeler que des choses qui nous soient familières, qui ne se sent différemment affecté à l’ombre épaisse des hêtres, sur des collines couronnées de sapins solitaires et dans les prairies, où le vent murmure à travers le feuillage tremblant des bouleaux? »
- Il est à souhaiter que tous ceux que la question intéresse apportent leur concours pour contribuer à l’étude d’un facteur capital du climat qui exerce une influence si importante sur lès caractères physiques et moraux de l’homme et aussi sur sa santé. Les indications précédentes cil fournissent le moyen.
- J. Loisel.
- Alexandre de llumboldt a fait ressortir jusqu’à
- LE BLÉ — NOS FOURNISSEURS — NOS CONCURRENTS
- L’élévation du prix du |)ain, conséquence naturelle de l’élévation du prix du blé, suscite de graves inquiétudes. On a vu le blé coté à Paris 55 fr. le quintal. Tout un faisceau de causes poussent à la hausse. La récolte désastreuse en France de 1910 n’a été suivie en 1911 que cPunc récolte médiocre; à l’étranger, sur tous les marchés, le prix s’est élevé; enfin nous sommes actuellement dans une période d’essor économique caractérisée par une augmentation des prix de toutes les marchandises. Et il ne faut pas oublier que, depuis quinze ans — certains disent à la suite de l’afflux d’or qui nous vient du Transvaal, •— nous assistons à un enchérissement général. Vienne une bonne récolte, on peut croire que le blé sera ramené à un prix voisin de celui de ces dernières années, 25 à 25 fr. Mais il ne semble guère qu’on doive espérer, ou craindre, revoir-bientôt le blé se maintenir quelque temps à 18 ou 20 fr. comme on l’a vu vers 1895. Un tel prix excitait alors les plaintes des agriculteurs, et on essayait dé leur donner satisfaction par l’élévation du droit protecteur, institué dix ans avant. Aujourd’hui ce sont les consommateurs qui gémissent, et on a proposé de retirer ou de diminuer ce droit.
- Cette question du blé a, en France, une importance capitale. Le Français est grand consommateur de pain, le plus grand consommateur. II lui faut, par an, plus de 250 kg de froment, tandis que l’Anglais se contente de 170 kg, l’Américain d’un peu moins, l’Allemand de 95 kg. Il y. a trente ans, alors qu’en France et en Grande-Bretagne la consommation par tète était presque ce qu’elle est aujourd’hui, elle n’était ; en Allemagne que de 65 kg. Depuis longtemps pour nous le pain blanc n’est plus un luxe. Un sujet de Charles X absorbait déjà près de 150 kg de froment par an. Mais à cette époque la consommation était à peu près limitée par la production indigène. Il était difficile et coûteux de faire appel à l’étranger. Aussi s’efîorçait-on, par des systèmes douaniers compliqués, de retenir le blé à l’intérieur. Et cependant quand la récolte était mauvaise on souffrait grandement. Les prix variaient dans d’énormes proportions.
- Jusque vers 1875 nous étions tantôt exportateurs, quand la récolte était bonne, tantôt importateurs, dans les mauvaises années. Finalement nous restions toujours tributaires de l’étranger, mais pour de faibles quantités. Notre production, passée de 50 millions de quintaux vers 1855 à 75 millions vers 1875, suffisait presque à notre consommation. Un chiffre d’importations de 7 millions de quintaux apparaît pour la première fois en 1847, après une récolte désastreuse, heureusement exceptionnelle, et ne se retrouve que rarement avantl878. C’était, à cette époque, de la Russie et des Balkans que nous tirions plus de la moi Lié du blé que nous devions demander à l’extérieur.
- Mais en 1878 les. blés d’Amérique envahissent les marchés européens, et, dans les vingt années qui suivent, ce’chiffre d’importation de 7 millions de quintaux est régulièrement atteint et dépassé. La production indigène, pourtant, grâce aux droits’ protecteurs, ne diminue pas et dépasse 80 millions de quintaux. La consommation, excitée par la. baisse de prix, arrive alors à son maximum (240 kg par habitant). Après les.très mauvaises récoltes, 20 millions de quintaux sont nécessaires pour combler le déficit (1879-80, 1891-92, 1898) ; les États-Unis en fournissent la moitié; la Russie et la Roumanie près du quart.
- Depuis une quinizaine d’années, la consommation a légèrement diminué, elle ’ reste.' voisine de 250 kg par habitant. Notre population restant presque stationnaire, à la production indigène croissante (90 millions de quintaux en : moyenne) il a suffi ‘ d’ajouter, jiisqu’à l’année dernière, moins de 5 millions de quintaux par an. La mauvaise. récol te de, 1910 (6.9 : millions de quintaux) a fait de nouveau monter le chiffre de nos importations en 1911 à plus de 21 millions de quintaux. Mais la liste de nos fournisseurs est tout à fait modifiée. Les Etats-Unis ne nous ont envoyé l’année dernière que 1 200 000 quintaux, c’est-à-dire pas beaucoup plus que les Indes (1 100 000), et moins que i’Algérie-Tunisie (2 100 000). La Russie et la Roumanie reprennent presque leur ancienne importance et contribuent [tour un tiers à nqs
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- approvisionnements étrangers (7 millions de quintaux). Plus importante encore est la contribution de deux pays auxquels nous ne nous adressions guère autrefois : la République Argentine avec 5 millions et demi, l’Australie avec 4 millions de quintaux.
- Cette répartition nouvelle des achats de blé n’est pas spéciale à la France. Pour répondre à la demande toujours croissante des pays d’Europe surpeuplés, les pays neufs, de faible densité de population, se sont successivement efforcés d’étendre leurs cultures, d’améliorer leurs rendements. Leurs exportations atteignaient en moyenne 45 millions de quintaux dans la période 1871-1880, la moitié venant des États-Unis et plus du tiers de Russie. Ce chiffre a triplé depuis lors, mais dans la période 1901-1910, les envois des États-Unis ne figurent que pour un peu plus du quart, comme les envois de Russie ; l’autre moitié vient d’Argentine (un sixième du total), du Canada, des Indes, de l’Australie, de Roumanie. Le fait le plus remarquable de cette nouvelle distribution est la diminution des exportations des États-Unis, diminution qui porte non seulement sur sa part relative, mais sur sa valeur absolue : celle-ci est passée de 45 millions de quintaux, en moyenne, de 1891 à 1900, à 58 millions pour 1901-1910, et cette baisse s’est encore accentuée dans ces dernières années. La population de l’Union augmente plus vite que ses cultures, et retient le blé pour sa consommation.
- En Argentine, au contraire, la production s’est accrue depuis 20 ans dans d’énormes proportions. Bientôt peut-
- être ce sera l’Amérique du Sud qui dominera le marché.
- Par qui sont achetés tous ces blés exotiques? Quels sont nos concurrents quand une mauvaise récolte nous oblige à attendre notre subsistance de l'extérieur? Le Royaume-Uni est le principal marché de ces blés importés.
- 11 en absorbe près de la moitié. La production indigène figurait vers 1875 pour moitié dans la consommation de l’Angleterre, elle en représente aujourd’hui moins du quart (17 millions de quintaux). Le reste (55 millions de quintaux) vient de l’étranger, et, depuis quelques années surtout, des possessions britanniques : Indes, Australie, Canada.
- L’Allemagne figure au second rang des pays importateurs. L’accroissement de sa population, l’augmentation de sa richesse ont fait passer le chiffre ordinaire de ses achats par an de 5 millions de quintaux vers 1880, à 20 millions aujourd’hui (à peu près ce que la France demande dans les très mauvaises années). Et pourtant les récoltes de l’Empire qui ne donnaient que 25 millions de quintaux vers 1880, fournissent aujourd’hui 58 millions de quintaux.
- Comme gros acquéreurs réguliers, nous citerons seulement encore la Belgique qui a besoin chaque année de
- 12 millions de quintaux de blé, et l’Italie dont la population surabondante en demande presque autant.
- Le reste des exportations se répartit à peu près entre tous les pays, pays où la culture du froment est impossible, pays où la récolte est insuffisante.
- M.VRCEL LUNOir.
- ACADEMIE DES SCIENCES
- Séance du 8 juillet 1912. — Présidence de M. Lippmann.
- Décès. — A l’ouverture de la séance le président fait part à l’Académie de la mort de M. Johannès Chatin, membre de la section d’anatomie et de zoologie depuis 1900, époque à laquelle il succéda à M. Emile Blanchard. 11 rappelle succinctement les travaux de ce savant qui fut aussi, clit-il, « un galant homme et un homme de bien ».
- Elections. — Appelée à dresser une liste des candidats à la chaire de mathématiques vacante au Collège de France (en remplacement de M. Jordan, admis à faire valoir ses droits à la retraite) l’Académie présente, à l’unanimité des suffrages exprimés, en première ligne : M. Humbert, membre de la section de géométrie ; en deuxième ligne, également, à l’unanimité : M. Drach, professeur à la Faculté des Sciences de Toulouse.
- M. Engler, directeur du Jardin botanique de Berlin, auteur de travaux scientifiques de grand mérite, est élu correspondant pour la section de botanique, en remplacement de M. Treub.
- Observatoire de Lyon. — Le secrétaire perpétuel annonce que le Conseil de l’Observatoire de Lyon a présenté pour la direction de cette station, en remplacement.de M. André, décédé, en première ligne : M. Mas-cart, astronome à l’Observatoire de Paris; en deuxième ligne : M. Esclangon, astronome de l’Observatoire de Bordeaux. L’Académie statuera au cours d’une de ses prochaines séances sur cette liste de présentation.
- Prix. — Le prix Hughes, de la valeur de 2500 francs et destiné à récompenser l’auteur des travaux qui auront le plus contribué aux progrès de la physique, est décerné à l’unanimité de la Commission, et sur le rapport de M. Branly, à M. Arnaud de Gramont, pour l’ensemble de ses travaux d’analyse spectrale et notamment sur les
- spectres de dissociation, l’analyse spectrale directe des minéraux et sur les voies ultimes.
- Caisse des recherches scientifiques. — MM. Gaston Darboux, van Tieghem, Lippmann, A. Gautier, Perrier, Bouchard, Schlœsing père et Prillieux sont nommés membres de la Caisse des recherches scientifiques.
- Contre la fièvre typhoïde. — M. Elie Metchnikoff entretient l’Académie des résultats que lui et ses élèves ont obtenus dans la voie de la vaccination contre la fièvre,typhoïde, par la méthode des bacilles typhiques vivants et sensibilisés qu’il a exposée naguère dans tous ses détails à l’Académie.
- Pour transmettre l’heure. — M. Bigourdan indique un moyen de perfectionner l’envoi et la réception de l’heure par la télégraphie sans fil. On sait que l’Observatoire de Paris envoie l’heure deux fois par jour, par l’intermédiaire du poste radio télégraphique de la Tour Eiffel. Des signaux avertisseurs, faits à la main, précèdent les signaux horaires proprement dits, qui sont donnés automatiquement par une horloge et qui sont au nombre de 5 seulement. Ces 5 signaux d’ailleurs isolés sont insuffisants pour recevoir l’heure avec la précision que l’on recherche maintenant et M. Bigourdan indique un moyen très simple de faire envoyer par l’horloge autant de signaux que l’on veut, toutes les secondes par exemple; avec de tels signaux, assez nombreux et bien rythmés, on aurait l’heure avec toute la précision que l’on peut désirer.
- La conductibilité de la vapeur de sodium. Lippmann expose le résultat des recherches de M. Dunoyer sur la question, intéressante, à divers points de vue, de la conductibilité de la vapeur de sodium. Contrairement à
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- ce que divers physiciens, en Allemagne particulièrement, avaient été conduits à supposer sur la valeur exceptionnelle de cette conductibilité, il semble établi que cette vapeur n’est pas plus conductrice qu’un gaz quelconque. M. Dunoyer a utilisé pour cette démonstration, qu’il a réussi à rendre directe, le phénomène de projection cinétique des molécules découvert par lui.
- Les champignons vénéneux. — Le professeur Radais et M. Sartorv, docteur es sciences, soumettent à l’Académie, par l’entremise de M. Guignard, la suite des recherches qu’ils poursuivent au laboratoire de cryptogamie de l’Ecole de Pharmacie de Paris sur la toxicité de certains champignons. Les conclusions déjà formulées pour l’Oronge ciguë verte, s’appliquent à l’Amanite printanière et à la Volvaire à tête gluante qui présentent, à l’état frais, le même degré de toxicité que l’Oronge ciguë. Ces champignons partagent avec cette dernière espèce la propriété de conserver leur pouvoir toxique après chauffage et après dessiccation. Le poison est énergiquement retenu par le tissu et un simple traitement à l’eau bouillante est insuffisant pour les en débarrasser; on ne peut donc compter sur ce procédé pour les rendre inoffensifs. L’Oronge cilrine, à l’état frais, est aussi toxique que les
- espèces précédentes, mais diminue à la dessiccation et disparait tout à fait par le vieillissement.
- Communications diverses. — M. Kayser montre que la production d’acétate d’éthyle par certains ferments alcooliques dépend beaucoup de la nature de l’élément azoté. — Le prince Roland Bonaparte adresse à l’Académie une Note de M. Vallot ; le savant directeur des observatoires du Mont Blanc y relate qu’il a découvert sur la mer de glace de Chamounix une quantité prodigieuse de ces petites mouches aptères appelées Desoria glacialis. — Le Dr Magnan relate la suite de ses observations sur des canards soumis à des régimes alimentaires divers. Il a constaté notamment que les canards piscivores et insectivores possèdent un gros foie à l’opposé des carnivores et des végétariens. — M. Moureu présente un travail sur la richesse en hélium de certaines eaux du Morvan. — M. Grandidier offre à l’Académie le grand atlas du monde publié sous la direction de M. Schrader. — Enfin, après l’exposé de quelques autres communications très techniques de M. Le Chatelier, l’Académie est entrée à quatre heures et demie en comité secret.
- Ch. de Villedkuii,.
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- Un botaniste français, M. P. Lesage, a réussi il y a déjà quelque temps une tentative curieuse, dont l’intérêt dépasse celui qui s’attache seulement au succès d’une expérience, car elle apporte une confirmation pratique à une conception d’un grand intérêt général : il a pu cultiver sur un milieu artificiel, tout à fait en dehors de la plante-mère, le sporogone ou capsule d’une Mousse, montrant ainsi d’abord l’individualité propre et la réelle autonomie de cette partie de la plante que les théoriciens baptisaient à cause de cela du nom spécial et distinct de sporo-phyte; puis montrant encore que l’ancienne distinction entre les Cryptogames et les Phanérogames n’a rien de fondamental et qu’aucun principe essentiel ne distingue ces deux embranchements. Pour éclairer ceci, il convient de rappeler en quelques mots les grands traits de la reproduction des Mousses.
- Si l’on examine avec une forte loupe, au commencement du printemps, le sommet d’une très belle espèce fort commune dans tous les bois, d’un vert assez sombre, grande et dressée, à longues feuilles, et qu’on appelle Polytrichum formosum, on peut voir au milieu de la rosette des feuilles terminales (fig. 1) des organes très petits, à peine visibles, et qui peuvent avoir deux formes différentes : ou bien ce sont de toutes petites massues qu’on appelle anthéridies, ou bien de petites bouteilles à long col étroit et qu’on nomme archégones; ces derniers sont les organes femelles et contiennent une cellule relativement assez grosse dite oosphère (fig. 2, n° 1, Oo), Landis que les anthéridies sont des organes mâles et renferment de nombreux petits éléments mobiles à deux cils, nommés anthérozoïdes.
- Chez le genre étudié (Polytrichum) certains
- individus sont mâles et n’ont que des anthéridies; d’autres ne portent que des archégones et sont femelles : on dit que le Polytrichum, est dio'ique, c’est-à-dire qu’il a deux sortes d’individus, chacun d’un sexe différent. Mais il y a beaucoup de Mousses qui sont •monoïques, c’est-à-dire dont le même pied porte à la fois des organes mâles et des organes femelles ; peu importe d’ailleurs ici : dans tous les cas, lorsqu’un anthérozoïde a pénétré jusqu’au contact de l’oosphère et s’est fusionné avec elle, celle-ci ainsi fécondée devient un œuf qui se développe sur place en embryon, enfonçant un suçoir dans les tissus de la plante-mère qui le nourrit pendant que la partie supérieure de cet embryon s’accroît et se transforme en un long pied mince portant une capsule : c’est ce qu’on appelle le sporogone. La Mousse est alors complète, et présente l’aspect de la figure 2, n° 4.
- Au premier abord, il semble que cette reproduction soit tout à fait comparable à celle d’une plante à fleurs : l’anthéridie serait l’étamine, l’archégone l’ovaire ou du moins son ovule, et l’œuf formé par les deux se développerait en donnant le sporogone comme la fleur fécondée donne la graine : seulement celle-ci est libre et germe en terre, tandis que l’œuf de la Mousse doit rester fixé sur la mère pour germer sur place en sporogone, et ceci est même la distinction classique que l’on établit généralement entre les Phanérogames (plantes à graines) et les Cryptogames (sans graines). Mais si l’on discute un peu, on ne tarde pas à arriver à cette objection : si l’œuf de la fleur devient une graine qui elle-même se développe en petite plante feuillée semblable à la plante-mère, comment se fait-il que l’œuf de la Mousse [ devienne un organe qui ne ressemble en rien à la
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- plante initiale et qui n’a pas de feuilles? Si d’autre part c’est la Mousse feuilléc mère que l’on veut comparer à la plante fleurie et feuilléc, comment se fait-il que celle-ci provienne de l’œuf (passant par l’état de graine), alors que la Mousse feuillée, si elle donne bien un œuf, ne provient pas du tout de cet élément? (elle naît en effet, sous une forme d’abord fi lamenteuse, d’une des spores contenues dans la capsule).
- Il y a là pour le théoricien un problème assez difficile; c’est surtout le botaniste allemand Ilofmeister qui l’a tranché en soutenant hardiment que puisqu’une plante à fleurs provient d’un œuf, la vraie Plante-Mousse typique correspondante doit être aussi ce qui est né d’un œuf, c’est-à-dire la capsule avec son pédicelle. Cette affirmation a d’abord provoqué de vives discussions et a été jugée paradoxale : on a tendance, en effet, à homologuer instinctivement la partie verte et feuillée de la Mousse, avec la plante fleurie également verte et feuilléc. Cependant, l’interprétation d’Iiof-meister ne tarda pas à être adoptée : d’abord le raison-de plus, Haberlandt a montré que le pédicelle de la capsule présente en coupe le même aspect qu’une tige de Phanérogame; en outre, l’une et l’autre présentent des stomates (organes respiratoires) alors qu’il n’en existe pas sur la partie verte et feuillée de la Mousse.
- . Puisque l’œuf d’une Phanérogame peut bien vivre hors de la plante-mère sous forme de graine (il est vrai qu’il a des réserves alimentaires importantes, à tel point que l’homme en tire parti pour se nourrir lui-même), pourquoi l’œuf d’une Mousse n’en ferait-il pas autant? C’est ce que M. Lesage a tenté de réaliser en extirpant délicatement de la Moiisse feuillée où il enfonce son suçoir, l’embryon formé par l’œuf, et en le repiquant sur une substance nutritive appropriée.
- L’expérience, fort délicate, et tentée jadis avec un succès incomplet par Haberlandt, a pleinement réussi. M. Lesage avait d’abord essayé avec une Hépatique (Pëllia epiphylla), dont il a pu faire développer le sporogone en dehors de la plante-mère ; mais comme dans cette plante la croissance consiste simplement en un allongement des cellules, M. Lesage a jugé que l’expérience n’était pas assez belle et assez démonstrative, et il l’a reprise avec le Polylrichmn formosum : il a pu maintenir vivants pendant trois mois de tout jeunes embryons produits par l’œuf, qui sont arrivés à se développer en sporogones tout
- Sommet
- Fig. i.
- (unpeu schématisé) d'un pied mâle de Polytrichum formosum : la tige est terminée par un bouquet de nombreuses anlhé-ridies.(enlremêlëes de filaments stériles pu paraphy-ses non représentées ici), entourées de feuilles un peu diffèrentes des autres. .
- nement l’imposait ;
- à fait normaux. Cette belle expérience montre donc nettement que la partie de la plante née de l’œuf et produisant des spores, est un véritable végétal complet par lui-même, une vraie Mousse autonome sans feuilles, bref, qu’elle représente une individualité très nette — un sporophyle, comme l’appellent beaucoup d’auteurs — et qu’on peut, comme on le ferait pour un Phanérogame, voir en elle la véritable Mousse fondamentale dont la partie verte et pourvue de feuilles (le gamétop>hyle des théoriciens) n’est qu’un produit, un dérivé, une filiale, contrairement à ce que ferait croire le premier coup d’œil. Elle montre aussi que l'embryon formé par l’œuf peut être autonome, et indépendant de la plante-mère, au point de vivre et de germer seul
- Fig. 2. — i, coupe longitudinale très schématique du sommet d'une Mousse monoïque; on n'a représenté qu'une anlhéridie Ath et qu'une ' archégone Arch avec son oosphère Oo; VF, feuilles; — 2, Vanlhéridie maintenant flétrie Ath a fécondé l'oosphère qui se développe en embryon Embr; — 3, l’embryon encore accru devient un sporogone Spg avec un pied ou suçoir S plongeant dans les tissus de la planle-mère; les parois de Varchégone se sont déchirées, la partie supérieure forme la « coiffe » C, l’inférieure la « vaginule » Yg qui le plus souvent disparaît très vile; — 4, le sporogone du Polytrichum formosum devenu adulte se compose d'un pédicelle ou « soie » P, et d’une « capsule » Spg fermée par un couvercle ou « opercule » Op. Sur la figure de gauche on a supposé enlevée la coiffe C qui recouvre la capsule; sur celle de droite, le pédicelle est montré extirpé de la plante-mère pour faire voir le pied ou suçoir S. Les nus 1 et 2 sont vus au microscope ; 3, à la loupe; 4, en grandeur naturelle.
- comme c’est le cas normal pour l’embryon d’une plante à fleurs, s’isolant, vivant et germant avec ses réserves sous le nom de graine : il n’y a donc plus de ce chef aucune distinction essentielle-cntre les Mousses et les Phanérogames.
- Rémi Ceilliep, .
- Préparateur do botanique à la Sorbonne.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiibre, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2043.' =r=—- -— ' .. :-----20 .II1ÏT T FT 1912.
- LE PONT DU RISORGIMENTO SUR LE TIBRE A ROME
- Depuis longtemps la municipalité de Rome projetait de relier par un pont en maçonnerie les deux rives du Tibre à 800 mètres environ en amont du
- les deux rives du fleuve par une passerelle provisoire en bois, lorsque M. Hennebique lui proposa de construire un pont en arc en béton armé de 100 mètres
- Fig. i. — Vite du pont en béton armé du Risorgimenlo sur le Tibre à Rome. (Ouverture : ioo mètres. — Flèche : io mètres.)
- pont Marguarita. L’exécution de ce projet traînait en longeur lorsque fut décidée l’Exposition cinquantenaire de Rome, où deux pavillons, l’un artistique,
- d’ouverture et 10 mètres de flèche franchissant d’un seul jet toute la largeur du fleuve. Ce projet hardi fut accepté le 51 juillet 1909 moyennant un prix à
- Coupe suivant CD >
- Fig. 2. — Coupe longitudinale du pont et coupe transversale de la-culée montrant la disposition des pylônes Compressol.
- l’autre ethnographique devaient être construits sur chacune des rives du fleuve, précisément aux extrémités du pont projeté. Les frais considérables et, surtout, les délais nécessaires pour la construction d’un pont en maçonnerie rendant difficile l’exécution du projet primitif, la ville de Rome décidait de relier
- forfait de 1 250000 francs, à la condition que l’ouvrage serait terminé pour l’ouverture de l’Exposition, le 21 août 1911. Ce pont est, à l’heure actuelle, le plus grand pont en béton armé d’une seule'arche. Il est très intéressant, d’abord à cause de son système de construction monolithique,' ensuite par ses
- 4cr année. — a° semestre.
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- LE PONT DU R1SORG1MENTO SUR LE TIBRE A ROME r
- fondations, et, enfin, par les résultats obtenus à la suite d’épreuves de surcharges très sérieusement faites.
- Description du pont. — L’arche, construite suivant le système Hennebique, est constituée (fig. 2) par une voûte qui se continue dans les culées sur 24 mètres de longueur de chaque côté sans aucune solution de continuité, formant ainsi un bloc de 148 mètres de longueur entre les extrémités des
- Fig. 3. — Vue du cintre ayant servi à la construction de la voûte en béton armé.
- culées. La voûte d’intrados, de 0 m. 20 d’épaisseur à la clé et de 0 m. 50 aux naissances, est reliée au tablier par sept parois verticales longitudinales non ajourées, deOm. 20 d’épaisseur entretoisées par des diaphragmes transversaux.
- Les culées sont constituées par un caisson sans fond divisé en plusieurs compartiments formés par des murs longitudinaux de 0 m. 50 d’épaisseur, qui sont le prolongement des parois longitudinales delà voûte, et par des cloisons transversales de hauteur variable qui les raidissent.
- On forme aussi un véritable monolithe cellulaire faisant corps avec la voûte. Mais ce qui caractérise plus particulièrement ces culées et leur donne un intérêt tout spécial, c’est que, au lieu de reposer sur un plateau de fondation, celles-ci prennent appui, aux points de croisement des parois transversale et longitudinale (fig. 2) sur des pylônes Compressol, foncés dans le sol, sur lesquels nous reviendrons tout à l’heure et auxquels ces murs sont reliés par des armatures en acier. On établit de la sorte une liaison intime de la voûte et de la culée avec le sol sous-jacent.
- La chaussée est formée d’un hourdis de 0 m. 15 d’épaisseur raidi au moyen de nervures prenant appui sur les tympans longitudinaux. Sur ce hourdis repose le pavage en carreaux d’asphalte et de ciment. La largeur du pont est de 19 m. 20 entre parapets dont 15 mètres pour la chaussée et 3 m. 10 pour les trottoirs. Deux voies de tramways sont établies sur la chaussée.
- Fondations. — Le sol sur lequel devaient reposer les culées se composant de sables argileux et d’argiles sableuses devenant de plus en plus fangeux à mesure que la profondeur augmente, l’emploi de pieux, même de grande longueur, devenait d’une réalisation douteuse. On résolut donc d’avoir recours au système de fondation Compressol dont on a déjà parlé dans La Nature (15 Février 1909) et dont nous allons rappeler le principe. Tous les terrains, sauf ceux d’une nature rocheuse, sont plus ou moins compressibles, c’est-à-dire susceptibles d’occuper par la compression de leurs molécules un espace moindre que celui qu’ils occupent à F état naturel. Si donc on soumet ces terrains à une puissante compression mécanique par le rapprochement de leurs molécules, leur densité et leur homogénéité sera augmentée et, comme conséquence, leur résistance à la compression par unité de surface sera elle-même accrue : c’est cette compression mécanique qu’on obtient avec le système Compressol et voici comment.
- On perfore dans le sol a:comprimer, jusqu’à une profondeur dépendant du terrain rencontré, une série de petits puits, uniformément répartis sur la surface à comprimer, au moyen d’un pilon perforateur, du poids de 1500, à 2000 kilogrammes, terminé à sa base par une pointe et qu’on manœuvre au moyen d’un appareil semblable à ceux servant
- Fig. 4. -On voit,
- - Vue du chantier de fondation des culées du pont, à droite, les sonnettes servant à construire les pylônes Compressol.
- au battage des pieux (fig. 4). Le pilon fait sa place dans le sol, en comprimant celui-ci dans tous les sens autour du trou, et sur une épaisseur variable avec la nature du terrain. La densité de celui-ci se trouve donc considérablement augmentée. Ceci fait, on pilonne fortement dans les petits puits des matériaux durs et du béton, les premiers pénétrant dans le sol à l’entour de la base du trou en augmentant ainsi la densité et la résistance du sol, et le second formant un point d’appui ou pylône pour supporter l’ouvrage.
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- ::::::: POISSONS CURIEUX ]
- La répartition de la charge ne se fera donc pas seulement sur le pylône et sur sa base, mais aussi sur une zone de terrain comprimé entourant cette hase et d’une étendue dépendant du volume de matériaux durs qu’on aura incorporé dans le sol. On aura ainsi formé un radier très résistant.
- Soixante-douze pylônes Cornpressol, espacés, en moyenne, de 5 ni. 10 et d’une hauteur moyenne de 7 mètres ont été battus sous chacune des culées du pont de Home. Déplus (fig. 2), au centre de chacune des 24 cellules formant chaque culée, on exécuta, au travers du remblai qui remplit celle-ci, un nouveau pylône Cornpressol dans le but de donner à ce remblai une densité plus grande et une adhérence plus complète aux parois des culées. Ces nouveaux pylônes, de 5 m. 50 de hauteur, sont enracinés de 5 mètres en moyenne dans le sol non fouillé, mais qui avait déjà été comprimé par la première perforation. On obtient ainsi, comme nous le disions tout à l’heure, une liaison intime de la culée et du sous-sol.
- Nous ne nous étendrons pas sur les procédés employés pour la construction du pont de Rome; ce sont ceux généralement employés. Nous signalerons seulement le cintre très résistant ayant servi pour la construction de la voûte (fig. 5) et la rapidité avec laquelle ce pont a été construit. Malgré les difficultés considérables des fondations, malgré les périodes de pluies qui, à plusieurs reprises, ont interrompu les travaux, malgré le froid exceptionnel pour le climat de Rome, les travaux, commencés le 2 janvier 1910, étaient terminés le 17 avril 1911. Ils n’ont donc duré que 15 mois.
- Epreuves. — Le service du contrôle a soumis le pont de Rome à des épreuves très sérieuses, les unes statiques, les autres dynamiques, ces dernières d’un très grand intérêt. Les premières ont consisté à charger le pont d’un poids uniformément réparti de 620 kilogrammes par mètre carré. Sous cette surcharge, l’abaissement àla clé a été de 55,2 mm, c’est-à-dire inférieur à celui fixé par le cahier des charges
- POISSONS CURIEUX ]
- Depuis une dizaine d’années il s’est produit en France une évolution des plus caractéristiques dans l’industrie des pêches maritimes. D’une part, les procédés se sont notablement perfectionnés, et les chalutiers à vapeur ont une tendance marquée à remplacer peu à peu les engins primitifs ; d’autre part, les champs d’exploitation du domaine aquicole se sont considérablement agrandis, les pêcheurs allant de plus eh plus loin chercher le poisson qui se fait rare sur nos côtes et en outre, s’efforçant de pénétrer communément jusqu'à des profondeurs qui n’étaient jadis que bien rarement atteintes.
- Ce sont surtout les pêcheurs boulonnais, munis d’un outillage vraiment moderne qui se livrent à cette pêche lointaine, suivis plus ou moins par les pêcheurs normands ou bretons plus attachés aux
- 1 MARCHE DE PARIS ===== 115
- qui était de 66,7 mm, soit 1/1500 de l’ouverture.
- Les secondes ont été au nombre de deux. On a d’abord fait circuler sur le pont trois rouleaux compresseurs, de front, pesant en tout 46 tonnes. L'abaissement produit à. la clé a été inférieur à
- 2 mm. Puis on a continué par des épreuves de ré-
- sistance aux chocs rythmés en faisant circuler sur le pont de la troupe à différentes allures rythmées par la musique. Sous le passage de 990 hommes parcourant le pont d’une culée à l’autre, au pas ordinaire d’abord, puis ensuite au pas gymnastique cadencé par la musique, l’amplitude des vibrations du pont n’a pas dépassé 2 mm au pas ordinaire et 2,6 mm au pas gymnastique, %
- Ces dernières expériences sont fort intéressantes parce quelles montrent la grande résistance aux chocs rythmés des ponts en béton armé du système Hennebique, résistance qui semble provenir de la constitution monolithique de l’ouvrage que nous avons signalée plus haut, plutôt que de sa masse, car son poids n’atteint que 2100 kg par mètre carré.
- Dépenses. — Le pont de Rome et le pont Alexandre III ayant tous les deux été construits pour les besoins d’une Exposition et ayant sensiblement la même ouverture (107 m. 50 pour le pont Alexandre III), nous croyons intéressant, avant de terminer, de rapprocher quelques chiffres comparatifs. Le pont Alexandre III dont le prix de revient a été de 6585 824 francs, en ne tenant pas compte des dépenses afférentes au service d’architecture, a une largeur entre parapets de 40 mètres; la surface entre parapets de quais est de 6200 mètres carrés et est revenue au prix de 1062 francs par mètre carré de surface. Le pont de Rome a coûté 1 250 000 francs et sa surface de chaussée étant de 2000 mètres carrés, son prix de revient est donc de 625 francs par mètre carré de surface. D’un autre côté, il a fallu trois années pour construire le pont Alexandre III et seulement 15 mois pour édifier le pont en béton armé de Rome. R. Bonnin.
- U MARCHÉ DE PARIS
- anciennes coutumes. Il en résulte que Boulogne-sur-Mer est devenu maintenant le principal port de pêche non seulement pour le nord de la France, mais même pour une partie de l’Europe continentale. C’est vers 1905 que les pêcheurs boulonnais ont commencé à fréquenter régulièrement les côtes de l’Espagne,et du Portugal; ils s’avancent maintenant jusque sur le littoral du Maroc et de la Mauritanie. Les poissons capturés, qui doivent séjourner à bord plusieurs jours, parfois même quelques semaines avant d’arriver à destination, sont conservés; dan s-la glace.
- L’une des conséquences les plus intéressantes de cet élargissement du champ d’exploitation est qu’on peut voir arriver maintenant sur le marché de Paris et livrer à la consommation des espèces souvent fort eu- -rieuses et qui jusqu’ici y étaient totalement inconnues,.
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- 116 ====== POISSONS CURIEUX DU MARCHÉ DE PARIS
- Je n’insisterai pas sur des crustacés comme la Langouste royale (Palinurus regius Brito Capello). On sait que depuis que M. Gruvel a signalé son abondance sur les côtes de Mauritanie, les pêcheurs bretons vont la chercher jusqu’à Port-Étienne et la rapportent vivante dans leurs bateaux-viviers. Cette belle espèce commence à être connue et appréciée de tous; elle concurrence sur les marchés notre excellente Langouste vulgaire qui, par suite des pêches intensives, tend à devenir une espèce rare sur notre littoral.
- Je signalerai seulement ici quelques espèces de poissons remarquables, dont des lots plus ou moins considérables sont arrivés récemment aux Halles centrales de Paris et ont été livrés au public.
- La première est un Carangidé, le Temnodon sauteur (Temnodon salla-tor Bloch Schneider). C’est un grand poisson qui atteint 75 centimètres de longueur et peut peser 7 à 8 kilogrammes. Il est répandu dans presque toutes les mers tropicales et subtropicales du globe, et est particulièrement abondant dans la région des Canaries et sur la côte de Mauritanie et du Sénégal. Il pénètre dans la Méditerranée, mais on ne le prend sur notre littoral que tout à fait exceptionnellement à Nice. Jamais on ne l’avait encore consommé à Paris or, dans ces derniers temps, il est arrivé en grande quantité sur notre marché. J’ai pu goûter la chair de ce poisson; sans être très fine, elle n’est pas désagréable et rappelle un peu celle du maquereau, ce qui peut s’expliquer à la fois par la communauté des mœurs et par les affinités zoologiques.
- Deux autres espèces appartiennent à la famille des Pristipomatidés et au genre Dentex. C’est d’abord le Denté aux gros yeux (Deniex macrophthalmus Bloch ), poisson d’une longueur de 25 à 50 centimètres, surtout abondant dans la Méditerranée et les parties avoisinantes de l’Atlantique et qui ne se rencontre que très rarement sur nos côtes, à Nice, où on le désigne sous le nom de Boucca-rouga, à cause de la coloration d’un rouge intense de sa cavité buccale.
- C’est ensuite le Denté du Maroc (Dentex maroc-canus Cuvier et Valenciennes), espèce voisine de la
- précédente, mais excessivement rare et dont on ne connaissait jusqu’ici, dans deux ou trois musées d’Europe, que quelques spécimens provenant des côtes du Maroc et du sud de l’Espagne. Le Muséum de Paris, pourtant fort riche, ne possédait dans ses collections qu’un seul individu de cette espèce, pêché sans doute sur le littoral algérien.
- La coloration de ce beau poisson, qui mesure de 20 à 50 centimètres, mérite d etre signalée. La teinte générale de la tête, du dos et des flancs, est rouge rosé. Sur les côtés, il y a 4 à 5 lignes longitudinales dorées. Le ventre est rose chair. Les nageoires sont jaunes et orangées.
- La dernière espèce est le Béryx décadactyle (BeryX
- decadactylus Cuvier et Valenciennes) dont l’habitat rappelle celui des deux précédentes. C’est un poisson de bel aspect , de teinte rouge vif, et qui peut mesurer 50 centimètres de longueur ; il est déjà, paraît-il, particulièrement apprécié des consommateurs. En tout cas, c’est un poisson fort intéressant pour les savants, car il appartient à un genre fort ancien, qui existait déjà en abondance dans les mers secondaires et que les paléontologistes considèrent comme la souche de tous les Acanthopté-rygiens, c’est-à-dire des poissons à nageoires épineuses. Comme les deux Dentés, ce poisson, aux yeux particulièrement développés, sans être à proprement parler une forme abyssale, se tient de préférence à une assez grande profondeur, 250 brasses, d’après Webb et Berlholdt. C’est là maintenant qu’arrivent à le capturer nos hardis marins
- Bornons à ces quatre espèces prises parmi les plus typiques, la liste des poissons curieux nouvellement arrivés sur notre marché. Comme on peut bien le supposer, elle est susceptible detre considérablement augmentée encore. J’ai voulu seulement attirer l’attention sur un fait intéressant. N’est-il pas piquant, en effet, dépenser que tout ménage parisien peut maintenant voir servir sur sa table tel poisson pêché et très loin et très profondément, et qui, bien que son goût ne révèle rien de très particulier, appartient peut-être à une espèce que les savants considéraient jusqu’ici comme rarissime ! D1' Jacques Pellegiun.
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- MOTOCYCLETTE A CHAINE LIBRE
- La transmission qui est généralement adoptée pour réunir le moteur d’une motocyclette à la roue motrice est la courroie. Quelques constructeurs ont voulu employer la prise directe par engrenage ou par chaîne : ils y ont vite renoncé.
- Il faut en effet, dans ce cas, disposer des ressorts amortisseurs pour ménager une certaine élasticité, absolument indispensable pour éviter la brusquerie de la mise en marche ; cela complique le mécanisme et cela n’est pas toujours très efficace.
- La courroie seule a triomphé, avec des variations dans sa forme : la courroie plate est peu employée et on a donné la préférence à la forme ronde et
- gagne de l’autre. Il est nécessaire que la courroie patine pour amortir le choc au départ et pour que le moteur puisse continuer à tourner à un certain régime, même dans les côtes; mais il faut arriver à trouver le juste milieu entre lin glissement complet et une adhérence trop forte ; le tendeur peut, dans une certaine mesure, donner ce résultat : il est très difficile à régler parce que les glissements se produisent non seulement sur la grande poulie fixée sur la roue motrice, mais aussi et surtout sur le pignon fixé à l’axe du moteur, il y a deux points faibles.
- M. Piette, ingénieur des mines, a pensé qu’on pour-
- \ '
- Motocyclette légère Alcyon munie 'de la chaîne libre Piette.
- surtout à la forme trapézoïdale. Est-ce à dire pour cela qu’on obtient ainsi le rendement maximum? Loin de Là. Si on accepte la courroie, c’est qu’on n’a pas trouvé mieux jusqu’à présent; car, quelle que soit sa forme, elle occasionne une perte de puissance considérable qui peut aller jusqu’à 25 pour 100. Cela tient à différentes causes. Le diamètre des pignons moteurs est d’environ 80 millimètres et les courroies ont une épaisseur de 15 à 20 millimètres; dans ces conditions, elles ne peuvent épouser qu’une faible portion de la circonférence du pignon, ce qui est une des causes principales du manque d’adhérence. On y obvie en partie en mettant un galet tendeur et en faisant conique la gorge du pignon; mais si on obtient ainsi une plus grande adhérence, c’est au prix d’un travail considérable, de sorte que c’est un remède qui coûte cher en puissance absorbée; on perd d’un côté ce qu’on
- rait facilement supprimer l’un d’eux et conserver l’autre. Pour cela, il remplace le pignon à gorge par un pignon denté, et la courroie par une chaîne, mais il conserve la grande poulie de la roue motrice. La seule modification qu’il lui fasse subir, c’est de garnir de cuir le fond de la gorge; de cette façon, on est, au point de vue du glissement, dans les mêmes conditions, puisqu’on a, dans un cas, une courroie en cuir frottant sur une poulie d’acier et, dans l’autre, une courroie en acier (la chaîne) frottant sur une poulie en cuir ; mais le glissement sur le petit pignon se trouve complètement supprimé. C’est là un très grand avantage : on n’a plus à s’occuper que de la grande poulie sur laquelle on règle l’adhérence au moyen du galet tendeur. Celui-ci est relié au guidon par une transmission souple et, au moyen d’un petit levier qu’on a sous le doigt, on peut constamment modifier l’adhérence. Le mon-
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- 118 ....LA SAUVEGARDE DES MONUMENTS DE LA NATURE
- tage d’un tel système est très simple et toute motocyclette peut être facilement transformée. Pour faire ses essais, l’inventeur s’est servi d’une ancienne bicyclette sur laquelle était monté le bloc moto-sacoche; il a garni d’une bande de cuir épais le fond de la gorge en perçant celle-ci d’une fente transversale par laquelle il a fait passer les deux extrémités du cuir qu’il a réunies ensuite par une agrafe. La poulie du moteur a été dévissée et remplacée par un pignon denté et c’est une chaîne ordinaire de bicyclette qui a été employée pour la transmission.
- Nous avons fait subir cette transformation à une moto légère Alcyon (moteur de un cheval et demi) et c’est après expérience concluante en compagnie
- de M. Piette que nous pouvons assurer l’efficacité de son système. Le réglage de la tension de la chaîne, et, par suite, de l’adhérence, est très facile, même avec un seul doigt; il est très sensible et on sent très bien, au bout d’un certain temps, à quel degré on doit arriver, suivant la pente de la route; nous avons pu monter, avec notre moto transformée, des côtes que jusque-là nous n’avions pas pu affronter avec la courroie. Nous savons que l’on peut faire beaucoup d’objections au système Piette; mais si, en théorie, elles paraissent fondées, la pratique nous a démontré le contraire, et il nous paraît d’autant plus intéressant de le signaler qu’il est facile de l’expérimenter sans grands frais quand on possède déjà une motocyclette. G. Cualmarès.
- LA SAUVEGARDE DES MONUMENTS DE LA NATURE
- (NATURDENKMALER) EN ALLEMAGNE
- Le souci méthodique de la conservation des monu-
- Àllemagne
- ne remonte guere
- monts naturels en que vers la fin du xixe siècle. Le professeur Hugo Conwentz est, aujourd’hui, àla tête du mouvement.
- En 1904, il fut chargé par le gouvernement prussien d’écrire un mémoire sur les dangers courus par les monuments de la nature et sur les mesures à prendre pour les sauvegarder. Le résultat de ce travail fut la création en 1906 d’un bureau officiel (1) de protection des monuments naturels,
- dont M. Conwentz devint le commissaire, puis le président. À la date de 1911, il existait déjà douze comités provinciaux, 8 sous-comités de districts et 10 comités locaux.
- La première difficulté consiste à reconnaître les monuments de la nature ; cela se réalise au moyen de questionnaires soumis par les comités aux autorités locales compétentes. On procède ensuite a leur inventaire, imprimé dès qu’il est possible. C’est ainsi qu’il existe déjà des livres sur les particularités botaniques des forêts de la Prusse occidentale, 1900, de la Poméranie, 1904, du Schleswig-Holstein,
- 1. Le bureau porte le titre : Staatliche Stelle fur Natur-denkmalpflege, in Berlin. Schôneberg, Grünerstadtstrasse, 6-7. On peut s’y adresser pour obtenir gratuitement des prospectus et des brochures.
- Fig. i. — Formations spéléologiques à Méchau, près de Pulzig (Prusse Occidentale). Elles sont protégées administrativement.
- 1905, du Hanovre, 1907, etc., etc. D’autres publications périodiques par exemple, dans le Brandebourg les Mitteilungen (1er P rov i nzici l-Kom m iss i o n
- für Naturdenk-malpflege, enregistrent les résultats des enquêtes dirigées par les comités provinciaux. Ceux - ci restent en rapport constant avec le bureau central, lui exposant leurs desiderata et leurs difficultés, lui communiquant leurs trouvailles et leurs travaux.
- Au bureau central il est réservé d’agir sur les
- sur
- rouages gouvernementaux et de faire appel au concours des diverses administrations, spécialement en ce qui concerne les mesures à prendre pour assurer la surveillance et la conservation des monuments une fois découverts. C’est ainsi qu’a été assurée la collaboration de l’administration de l’Instruction publique par des circulaires et des conférences aux instituteurs et autres membres de l’enseignement, celle de l’administration forestière par des instructions à ses préposés, celle de l’administration des chemins de fer par des mesures favorisant le boisement des talus et l’aménagement décoratif des dépendances des gares, celle de l’administration militaire, qui inscrit désormais les monuments natu-t rels sur les cartes d’état-major, etc., etc. t La sollicitude de l’institution embrasse quatre
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- LA SAUVEGARDE DES MONUMENTS DE LA NATURE
- sphères principales : 1° les sites en général; 2U les témoins géologiques; 5° la flore; 4° la faune.
- Sur le premier point s’est fait jour un projet gigantesque, soutenu par un Verein spécial, consigné dans une brochure parue à Stuttgart, en août 1910, sous le titre Natur-schutzparke in Deutschland und Oesterreich. Il ne tend à rien moins qu’à créer de grands parcs nationaux analogues à ceux des Etats-Unis (cf. La Nature, n° 1991, p. 125), de la Suède (Garphytc,
- Stora Sjôfallets,
- Sarjekt et Abis-ko), de la Suisse (Val Cluoza).
- Trois grands territoires de chacun 50 à 150 kilomètres carrés seraient réservés, le premier dans les Alpes, le second dans l’Allemagne centrale, le troisième au Nord, dans les landes de Lüneboürg.
- On y conserverait, et au besoin réintroduirait, les animaux primitifs de la Germanie, tels le castor, le bouquetin, le bison, etc.
- ! Ce ;projet a soulevé de sérieuses objections.
- L’exemple des Etats-Unis qye l'on cite est mal choisi. Ce pays, extrêmement étendu (9727056 kilomètres carrés), peut se permettre de prélever sur sa superficie un parc de 8671 kilomètres carrés, comme celui du Yel-lowstone, sans compter les autres. Ce lui fut d’autant plus aisé qu’il prit cette mesure il y a 40 ans (1872). A cette date, on aurait pu créer une réserve nationale dans la lande de Tuchel (Prusse occidentale) d’une étendue de 55 kilomètres carrés. Elle n’était alors traversée que par de rares chemins ruraux. Aujourd’hui, sept lignes de chemins de fer la sillonnent. Il est donc très difficile à l’heure actuelle de découvrir des sols allemands
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- étendus qui n'aient pas déjà été entamés par la civilisation et auxquels on n’oserait donner le nom de parcs naturels.
- Au surplus, outre les difficultés pécuniaires, la
- création de parcs tels qu’on le propose se heurterait à d’autres obstacles d’ordre biologique. Songe-t-on à y réintroduire le bœuf musqué, le renne, autrefois autochtones? Chacun sait que ces animaux ne pourraient être représentés quepar des variétés déjà modifiées ailleurs, sous l’influence des milieux locaux. On n’aurait pas des variétés allemandes. Pour toutes ces raisons, la tendance générale des cercles intéressés s’oriente de préférence vers la création de parcs restreints et, par contre, multipliés.
- Il en existe déjà, en Allemagne, de date relativement ancienne, par exemple, le Theresien-hain près de Bamberg, la forêt vierge de Hasbruch dans l’Oldenbourg où les chênes ont plus de 1000 ans (le populaire n’hésite pas à dire 5000 !), l’île de Wilm (200 hectares) près de Rügen, où le prince de Puthus abandonne à elle-même la végétation, pour la plus grande joie des baigneurs, des touristes et des peintres, enfin la forêt de Kubany (115 hectares) entre Winterberg et Wallern (Bohème) où le prince de Schwarzen-berg laisse sans aucune intervention humaine des sapins et des hêtres de 60 mètres de haut et 5 mètres de diamètre.
- Nombreux sont les imitateurs de ces modèles, tant parmi les particuliers que dans les administrations ou sociétés. Le comte de Dohna-Finckenstein (Prusse occidentale) a désigné, dans ses forêts,
- Fig2. — Bloc erratique dans les montagnes de Rauen {Brandebourg). Protégé par l’Administration des Forêts.
- Fig. 3. — La lande de Lüneboürg : Sapins (Picea Exeelsa). Protégés par l’Administration Forestière.
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- 41 hectares 75 qui doivent rester à l’état sauvage. On y voit les derniers vestiges de la culture des abeilles dans les cavités naturelles des pins. À Saba-bürg (province de Hessen-Nassau), 70 hectares ont été réservés, à cause des formes majestueuses des chênes.
- Il est peut-être plus nécessaire encore et plus difficile de défendre les sites naturels contre l’industrialisme que de les créer. Pour protéger les Sie-bengebirge, que l’extension de carrières de basalte et de, trachyte enlaidissait chaque jour davantage, Bonn a sacrifié 50000 marcs, Cologne 100000 marcs, la province 500 000, sans compter 1 500000 marcs fournis par des loteries. Afin de supprimer d’autres
- Siedlinghausen, canton de Brilon, en Westphalie, l’administration des chemins de fer consentit à remplacer un remblai projeté par un viaduc de 16 mètres de hauteur, en pierres brutes, mieux adaptées à la tonalité générale.
- Quant aux hideuses pancartes des réclames, une loi de 1902 les contient, en Allemagne, dans des limites discrètes.
- La seconde catégorie de monuments de la nature comprend les témoins géologiques, tels que les falaises de craie de Rügen, les moraines terminales et les blocs erratiques de l’époque glaciaire répandus dans le nord de l’Allemagne. L’un de ces blocs
- Gouvernement, si elles appartiennent à l’Etat, par acquisition au moyen d’une loterie, si elles sont privées.
- carrières qui défiguraient progressivement le site de la Porta Westfalica et le monument qui la domine près de Minden, la province de Westphalie a versé 60000 marcs. Mais il faudra du temps pour reboiser et cicatriser la plaie. Pour laisser au Brocken, dans le Harz, tout son charme sauvage, le prince de Stol-berg Wernigerode a empêché d’y construire une Walpurgishalle. De même, dans la vallée voisine de la Bode, le gouvernement a interdit tout ascenseur et chemin de fer. Refus analogue à propos de la falaise de la Bastei, en Saxe (fig. 4), ét de la vallée de la Schwarza, en Thuringe. Le Verein de la vallée de l’Isar acheta pour 50 000 marcs un terrain qui allait être occupé par une fabrique. Enfin, pour respecter le site de la Vallée sans nom, près de
- erratiques, le Düppelstein, appartenant à un paysan du Schleswig-Holstein, allait être vendu à une maison industrielle qui voulait l’exploiter. Le canton de Sonderburg et la province versèrent 1660 marks pour empêcher la vente. Dans le Brandebourg, canton de Beeskow-Storkow, sur les Rauener Bergen, on garde précieusement la moitié de l’une de ces pierres, l’autre ayant été transformée, en 1826, sur l’ordre de Frédéric Guillaume III, en une vaste coupe de 7 m. de diamètre, que l’on voit aujourd’hui dans le Lustgarten de Berlin. Originairement le bloc entier mesurait 8 m. de haut et 50 m. de circonférence.
- Dans le lignite de Gross Râschen, canton de Calau, on mettra en sûreté, dès que les mines menaceront de s’épuiser, les vestiges forestiers qu’elles montrent
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- LA SAUVEGARDE DES MONUMENTS DE LA NATURE :.... 121
- aujourd’hui on nombre. Il s’agit de cyprès des marais [Taxodium], comme ils croissent encore sous nos yeux dans la Floride.
- La flore actuelle comprend la troisième catégorie de monuments naturels à protéger. Non loin de la ville de Artern, canton de Sangerhausen (Saxe) dans le Salztal (vallée salée), ainsi nommée de la source qui y surgit (5,7 pour 100 de sel), un consortium de botanistes a sauvé la flore particulière de ce territoire contre toute destruction. Sur l’initiative de M. Convventz, on conserve à Neulinum (Prusse occidentale) et à Bodenteich (Hanovre) un vestige assez rare de la flore glaciaire : le Betula nana.
- encore que la flore. Avant tout, il s’agit d’empêcher la destruction complète des espèces qui se raréfient, tel le castor de l’Elbe entre Magdebourg et Dessau. D’après les évaluations les plus exactes, le chiffre de ces animaux était tombé de 66, en 1884, à 26, en 1908. Désormais, des prescriptions officielles les protègent efficacement : défense de tirer les loutres et même de leur tendre des pièges, pour éviter toute confusion ; interdiction de troubler les castors par la pêche, au voisinage de leur résidence ; érection de monticules où ils peuvent se réfugier en cas d’inondation. Une circulaire ministérielle interdit également la destruction de la Coronella austriaca,
- Fig. 5. — Le site de la Porta Westfalica, près de Minden ( Weslphalie). Protégé par la province qui a acquis les carrières pour les reboiser.
- Sur toute la côte allemande, tant de la Baltique que de la mer du nord, il est officiellement interdit d’arracher et de mettre en vente YEryngium mari-timum, une plante décorative (fig. 6). A Munich, Nuremberg et Ratisbonne, il est défendu de vendre des plantes sauvages avec leurs racines ou bulbe. A Ratisbonne, même sans racines, le Cypripedium calceolus et YOphrys muscifera ne doivent pas paraître sur le marché.
- Pour attirer l’attention du public sur les spécimens végétaux que l’on veut protéger, au lieu de l’écriteau traditionnel, on préfère encadrer le monument de la nature dans un triangle ou dans un rectangle de pierres-bornes.
- .La faune est l’objet d’une sollicitude plus grande
- un serpent non venimeux de plus en plus rare en Allemagne. Le comte Asseburg fait protéger même le chat sauvage dans ses propriétés du Harz. Le baron de Crailsheim entretient une colonie d’environ 400 hérons au voisinage de son château de Morstein (Wurtemberg), tandis qu’un gentilhomme accorde, dans ses propriétés de la Prusse occidentale, la même sollicitude à une colonie de cormorans, la seule peut-être qui subsiste en Allemagne.
- Au reste les oiseaux, surtout depuis le vote d’une loi protectrice en 1908, sont l’objet de soins multipliés dans tout l’empire.
- Bornons-nous à signaler ici les réserves destinées à favoriser la multiplication des oiseaux de mer. L’initiative en est due au Dr Dietrich de Hambourg,
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- LA CUISINE A LA VAPEUR
- qui fonda dans ce but l’association Jordsand du nom d’une île dans la mer du Nord entre Sylt et le continent (80 hectares). Sur l’intervention de diverses personnalités ou sociétés , d’autres îles reçurent bientôt la même destination entre autres Norder-ney, Langerooget Memmert. Des gardiens y empêchent tout accès, de sorte que les volatiles de Routes espèces peuvent s’y multiplier en sécurité et que les statistiques dressées par les promoteurs de ces entreprises attestent déjà les heureux résultats de leur intervention.
- Dans toute l’Allemagne des associations de nature connexe, Heimntschvtz, Vogehchutz, déploient une
- activité qui profite dans une large mesure aux monuments de la nature. Si donc la Prusse n’a pas comme la France (1906), la Hesse, et l’Oldenbourg une loi sur cette matière, on peut croire qu’elle ne tardera pas à la posséder.
- En attendant le courant s’élargit, s’internationalise. En 1909 (17-21 octobre) le premier congrès international pour la protection de la nature s’ouvrait à Paris, réunissant des délégués officiels de six nations (*). Souhaitons qu’on .ne s’en tienne pas là et que la France surtout, si largement pourvue de beautés naturelles, les estime et les protège de plus en plus (2).
- Louis Boiteux.
- Fig. 6. — L’Eryngium maritimum. Protégé officiellement sur toute la côte allemande.
- LA CUISINE A LA VAPEUR
- o-*
- L’art culinaire a-t-il évolué? Il appartient aux Brillat-Savarin de notre époque de nous renseigner sur ce palpitant sujet gastronomique. Mais l’on ne saurait méconnaître que le matériel approprié à cet art ait subi depuis plusieurs années, une transformation radicale. On fait la cuisine au gaz, à la vapeur, à l’électricité même, non pour aller plus vite mais afin d’apporter dans la préparation des mets tous les éléments que l’ancienne méthode ne permettait pas de .réunir : propreté, température constante, commodité, économie, etc.
- La transformation n’est pas de date très récente. Depuis plus de trente ans on construit des cuisines dans lesquelles le chauffage au charbon et au bois a été remplacé par celui, plus régulier et moins brutal que donne la vapeur. Mais cette cuisine à la vapeur a progressé également et si le matériel a conservé la forme antique imposée par la nature des aliments, la mécanique s’est mise de la partie pour apporter aux cuisiniers et à leurs aides le secours de ses bras d’acier actionnés par des agents dynamiques.
- La vapeur n’est utilisable que dans les grands établissements et elle devient indispensable dès que le nombre des repas se chiffre par quelques centaines. Actuellement elle remplace à peu près partout le système de chauffage par le charbon et se prête à la confection de tous les plats. Une installation type a été faite à bord du paquebot La France, véritable ruche internationale où se coudoient le
- Français, l’Allemand, l’Anglais, l’Américain du Nord et celui du Sud, avec chacun leur goût particulier, leur plat de prédilection. La cuisine doit alors satisfaire à toutes les nécessités et elle n’y arrive que par une sorte de raffinement dans le choix de son matériel. Ailleurs, dans les grands magasins principalement,; où il s’agit seulement de nourrir quelques milliers d’employés, les difficultés ne sont plus du même ordre. On ne s’inquiète guère, en effet, du goût de chacun ; le menu étant établi, il suffit de préparer de grandes quantités à la fois : le bouillon par hectolitres, les côtelettes par milliers, le légumes par tonnes. Les types d’installation ne peuvent donc se comparer et le mécanisme introduit dans la cuisine d’un paquebot n’a plus de raison d’être dans celle d’une importante maison de commerce ou d’un hôpital.
- On peut dire, d’une manière générale, que l’àme d’une cuisine à grand débit est la marmite. Ce vul-
- 1. Bibliographie. II. Conwcnlz. Die Gefâhrdung der Naturdenkmâler und Vorschlâge zuihrer Erhaltung, Berlin 1904, 4° édilion 1911. — Id., Beitrâge zur Naturdenk-malpflege, publication périodique depuis 1907. — Id. The Care of Natural Monuments, Cambridge 1909. — H. Lôns, Gefâhrdung unserer Tierioelt,* 1905. — G. Eigner. S chut:, der Naturdenkmâler insbes. in Bayern, 1906. — K. Guenther. Der Naturschutz, Fribourg en Brisgau, 1910. — W, Bock, Naturdenkmalpflege, 1910, etc., etc.
- 2. Les photographies reproduites ici ont été obligeamment communiquées par M, Conwentz lui-même.
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- gaire « chaudron » se prête à de si nombreuses applications que les constructeurs semblent avoir porté sur lui toute leur tendresse. La marmite est généralement à double fond. La vapeur pénètre par un côté et s’échappe par le côté opposé ; comme elle se condense toujours à l’intérieur de sa chambre de circulation, le tube de sortie a été amené jusqu’au point bas de cette chambre (système Egrot) et l’eau, chassée par la pression de la vapeur, s’élève pour être rejetée au dehors. Tous les appareils fonctionnent à la vapeur sous pression, cette vapeur étant prise aux générateurs de force motrice que possèdent presque tous les établissements importants. Il serait même plus avantageux d’installer une chaudière spéciale pour le service de la cuisine que de se ser-
- Ces marmites ne peuvent être manipulées directement à la main ; elles représentent toujours, même vides, un poids assez considérable que les procédés mécaniques seuls permettent de mouvoir. Pour faciliter leur basculement, on les installe toujours sur deux tourillons. Les bassinés de petites dimensions peuvent obéir facilement à l’action de la main sur un levier ou une manivelle commandant des engrenages appropriés ; mais les autres, celles de 1000 litres et plus de capacité, sont actionnées par des organes hydrauliques. Le couvercle lui-même est pourvu d’un contrepoids qui permet de le soulever sans aucune fatigue et de le laisser dans une position quelconque aussi longtemps qu’on le désire. Ces principes sont admis par tous les constructeurs qui
- Fig. i. — Vue des cuisines de la Pitié.
- vir de fourneaux au charbon. Les marmites Egrot, dont notre première photographie montre quelques types installés .à La Pitié, peuvent résister à une pression de 0 kg qui correspond à une température de 160 degrés. Elles se construisent de différents modèles : profondes pour les soupes, à fond plat pour les ragoûts et légumes frits ou à l’eau, et plates pour les rôtis à la - casserole. Elles sont faites en fonte et leurs bords sont toujours munis de lèvres permettant l’écoulement facile du liquide pendant le nettoyage. Les marmites du paquebot La France, construites par MM. Cubain, sont entièrement enveloppées par la vapeur : de plus une enveloppe calorifuge faite de tôle avec garniture d’amiante, les recouvre complètement afin d’éviter le trop grand rayonnement de la chaleur. Dans les endroits où l’aération des cuisines est facile, l’emploi de cette enveloppe n’est pas nécessaire.
- les réalisent parfois différemment et la valeur de ces appareils réside pour ainsi dire uniquement dans le soin apporté dans leur construction.
- Cependant M. Egrot, dont le père a été le créateur de la cuisine à vapeur, et qui reste l’un de nos principaux spécialistes en la matière, a remarqué que le système d’ouverture du couvercle par contrepoids n’était pas sans présenter quelque danger pour les cuisiniers. La vapeur s’échappant avec force au moment de l’ouverture peut atteindre et brûler l'avant-bras et même la figure d’un aide inexpérimenté. Ce constructeur a alors imaginé un nouveau système qui est bien le dernier cri du progrès en la matière. Le dispositif se rapporte, d’ailleurs, non seulement à l’évacuation des vapeurs, mais aussi à la commande du couvercle et de la marmite elle-même ; il mérite d’être décrit rapidement.
- Chaque tourillon (fig. 2) est porté par une colonne
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- métallique solidement fixée au sol. Au-dessus se trouve la manivelle à main qui actionne une vis sans fin horizontale laquelle agit, par l’intermédiaire d’une roue dentée sur une vis verticale à filets carrés.’ Cette dernière porte un écrou mobile E qui s’élève et s’abaisse, par conséquent, lorsque la vis verticale Y entre en rotation. L'écrou carré porte un talon T engagé dans une glissière G ménagée à l’intérieur d’un levier L solidaire du tourillon. On comprend, sans autre explication, comment on réalise le mouvement de bascule en agissant sur la manivelle. Ce dispositif est, d’ailleurs, relativement ancien et nous n’en avons parlé que pour montrer la',liaison qui. existe entre ce mouvement et celui qui commande le couvercle.
- L’écrou E porte un second teton T' engagé dans une autre glissière appartenant à un second levier capable de tourner autour de l’axe 0. La grande branche de ce levier est prolongée par une bielle avec laquelle elle est articulée et ensuite par un second levier B solidaire de la tubulure d’évacua-
- colonne verticale creuse servant d’appui à l’axe de rotation du couvercle. Cet axe est constitué par l’extrémité libre de la tubulure d’évacuation; il porte deux fenêtres disposées, pendant la position de fermeture, en face de deux ouvertures appartenant au bâti de la colonne verticale. Les vapeurs prennent donc ce chemin et l’action du mécanisme immobile suffit à réaliser une fermeture hermétique entre le couvercle et la marmite. Dès qu’on agit sur la manivelle, la tubulure d’évacuation devient inutile et elle remplit seulement les fonctions de levier, les deux fenêtres étant amenées en face de deux parties pleines de la colonne.
- Nous avons dit plus haut que les marmites à grande capacité sont commandées par un système hydraulique. Voici en quoi il consiste. A l’aide d’une
- manette, on dirige l’eau à volonté à la base ou 3 à la partie supérieure d’un corps de pompe vertical pourvu d’un piston. La tige de ce piston agit directement sur le levier L de la figure
- Fig. 2. — En haut :
- Le mécanisme hydraulique de la marmite Egrot.
- A gauche :
- La marmite en position normale.
- A droite :
- La marmite, manœuvrée hydrauliquement, bascule.
- tion du couvercle dont nous parlerons plus loin. Cette tubulure est mobile autour de son extrémité libre ainsi que le levier B. .Lorsque l’on agit sur le volant de manœuvre, le mécanisme occupant la position indiquée par notre figure, le teton T' agit d’abord sur le levier de manœuvre du couvercle ; celui-ci se soulève ; puis, après un ou deux tours à vide, c’est-à-dire sans effet sur le mécanisme, le teton T entre en action et provoque le mouvement de bascule de la marmite qui se penche alors vers l’avant de la quantité que l’on désire. Les deux mouvements, bien qu’ils soient solidaires - de la manivelle, demeurent indépendants : le second ne commence qu’un instant après l’exécution du premier.
- Fréquemment, on ajoute un joint étanche au couvercle ; ici, un tel organe est inutile, car les vapeurs s’échappent constamment par la tubulure fixée au couvercle et sont expulsées au dehors en suivant la canalisation qui leur est ménagée à l’intérieur de la
- précédente; l’axe entre en rotation et la marmite bascule. L’eau employée est à la pression de 2 kg. 500..
- Une cuisine moderne ne comporte pas que des marmites. De nombreux autres appareils, tous plus ingénieux les uns que les autres, interviennent pour satisfaire aux obligations imposées par les gourmets. Voyons.donc; pour bien fixer les idées, comment a été comprise l’organisation de la cuisine du paquebot La France,par MM. Cubain.
- Le local est divisé en plusieurs pièces séparées par des cloisons. La salle centrale est bordée, du côté de la salle à manger, par une table chauffante a vapeur où le personnel vient prendre les plats ; il ne pénètre donc jamais dans la cuisine. Cette table mesure 10 mètres de longueur et 80 centimètres de largeur. La surface supérieure est constituée par une plaque en fonte *polie avec, de place en place, des bains-marie où peuvent séjour-
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- ner les récipients contenant certains mets. Au-des- I grilloirs pourvus d’un rideau mobile de fermeture sous, des armoires reçoivent des plats en attente, j équilibré, semblable à ceux des bureaux dits
- Fig. 3. — La cuisine du paquebot La France.
- FF, labié chauffante; KK, fourneau au charbon; LL, rôtissoire électrique ; M, grilloirs; IJ, hache-viandes; R, pétrin mécanique; Q, four de la boulangerie; S, fours à vapeur; T, marmites fixes et basculantes ; O, turbines à glaces; N, glacière; U, machine à éplucher les légumes; H, machines à couteaux et à argenterie ; G, machine à cuire les œufs; A, plaques chauffées à l’électricité pour griller le pain; B, cafetières; C, table chauffante; D, armoire à vapeur pour chauffer les assiettes; E, machine à laver la vaisselle; V, cuisine des émigrants.
- Le centre de la pièce principale est occupé par un énorme fourneau à huit foyers qui reçoit de grandes marmites destinées à la cuisson des lé-gu me s, des ragoûts, etc. ; il mesure 6 m. 50 de longueur et 2' m. 45 de large. Le sou-bassement comporte des fours à réglage de température pour la cuisson des rôtis. Une hotte surplombe les foyers afin de recueillir les vapeurs qui sont expulsées tilalion. Dans cette meme pièce ont été placés deux
- américains. Toute cette cuisine se fait au charbon : c’est tout ce qui représente l’ancien procédé.
- La cuisine à la vapeur se fait dans une pièce spéciale placée sur la droite et au premier plan de notre vue d’ensemble. Il existe deux marmites fixes destinées à la cuisson et au blanchiment des légumes et deux marmites basculantes réservées aux consommés. Le chauffage est fourni par la vapeur du générateur détendue à 1 kg 500 et on atteint l’ébullition en une demi-heure environ. Afin
- Fig. 4.
- au dehors par un système de ven-
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- d'éviter les effets du tangage et du roulis sur les liquides, les bords de ces marmites sont incurvés vers l’intérieur. Enfin les couvercles sont équilibrés par des contrepoids.
- À côté de cette installation et dans la môme pièce se trouvent les fours à vapeur dans lesquels les légumes sont directement mis en contact avec la vapeur (procédé de cuisson anglaise). 11 n’est pas possible d’utiliser la vapeur d’échappement comme dans les marmites à double paroi ; il faut purifier cette vapeur. On y arrive par l’emploi d’un appareil spécial, sorte de cylindre vertical placé près des fours. À l’intérieur de ce cylindre se trouve un serpentin parcouru par la vapeur de l’échappement qui ne fait que le traverser pour porter à l’ébullition l’eau distillée contenue dans cette sorte de cloche cylindrique et c’est la vapeur de cette eau qui est dirigée dans les fours sur les légumes, principalement les pommes de terre, placées dans clés paniers superposés et troués à peu près comme des écumoires.
- Une autre pièce sert de boulangerie. Elle est pourvue d’un pétrin mécanique moderne actionné par un moteur électrique et d’un four à deux étages en matières réfractaires. Le chauffage s’effectue au charbon par un foyer uniquè. Cependant les fours sont reliés par une canalisation au générateur de vapeur purifiée dont nous venons de parler ; on fait pénétrer dans ces fours une certaine quantité de vapeur au moment favorable pour dorer les pains.
- Cet atelier fournit chaque jour 1400 kg de pain. Là se trouve également un appareil diviseur de pâte permettant de couper automatiquement la pâte en fragments qui, après la cuisson, se présenteront sous la forme de croissants ou de petits pains. Cet appareil comporte un plateau horizontal qui reçoit la pâte, étalée ensuite en abaissant le couvercle. En agissant sur un levier à main on soulève des lames qui traversent le plateau et pénètrent la masse de pâte.
- Signalons encore la présence de glacières à courant d’air désaturé dans lesquelles la viande se couvre d’une couche de glace protectrice. Ce procédé est très supérieur à la congélation pure et simple, il permet de conserver parfaitement les viandes sans altérer les sucs qu’elles contiennent. Enfin des glacières reçoivent les boissons à rafraîchir, les fleurs qui conserveront leur éclat pendant toute la traversée, les fruits, etc.
- Cette installation est complétée par un matériel spécial, comportant de véritables machines-outils culinaires qui effectuent la plupart des travaux autrefois confiés à des aides. C’est surtout par l’étude de ce matériel que l’on peut juger des progrès accomplis dans l’aménagement des cuisines.
- Nous n’aborderons pas ici la description de de ces engins tous fort curieux et pratiques, ce serait allonger par trop notre article. Nos lecteurs trouveront sous la rubrique « Science appliquée » le détail de ces divers appareils. Lucien Fourmeii.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Le compte rendu de la séance de l’Académie des Sciences paraîtra dans le prochain numéro.
- LA GORGE DE BITET (BASSES-PYRÉNÉES)
- On a découvert, en 1907, à 5 kilomètres et demi à vol d’oiseau au sud-ouest de la station des Eaux-Chaudes, dans la vallée du Gée, affluent gauche du gave d’Ossau (Basses-Pyrénées), une fort curieuse gorge, sur laquelle il a été publié par deux fois des renseignements sujets à rectification.
- Un premier article du Dr H. Lamarque, dans la Revue du Touring - Club de France de septembre 1909, p. 414, s’exprime ainsi : (
- « Un site non décrit encore et capable d’impressionner
- profondément les Fig. /. — Plan et touristes les plus coupe sommaires de . t i . i p la cascade du Gee
- blases, c est le gouf- ou BiteL
- fre et la cascade du (27 août iqo8.)
- Gée, que nous avons la satisfaction, mon beau-frère J. Barrère et moi, d’avoir découvert et exploré les premiers....
- « On a la sensation qu’il y a là un abîme, un gouffre profond que personne ne connaît, et dans lequel on ne voit guère la possibilité de descendre....
- « Le gave fait là une chute insoupçonnée....
- « Nous fixâmes à un tronc d’arbre la corde dont nous étions munis et une descente presque à pic, de 52 mètres, nous amena sur une plate-forme horizontale....
- « En aval, le Gée
- cScH.é.m.a Ae Fa. gorge. cCe.'Bii.e.L
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- LA GORGE DE B1TET (BASSES-PYRENEES) ===== 127
- reparaissait entre les rochers, et nous voyions que la plate-forme sur laquelle nous reposions était la voûte d’un gigantesque tunnel naturel creusé par les eaux dans le calcaire. Alix deux extrémités, le vide; de chaque côté, une haute muraille à pic : il fallait reprendre le chemin de la corde. Mais déjà notre plan était arrêté, nous descendrions dans le gouffre que nul n’avait jamais visité. Nous chargions notre précieux auxiliaire J. Cumia, charpentier du pays, qui nous accompagnait dans ces recherches, de construire une échelle rudimentaire mais solide....
- « Trois jours après, le 18 août, nous effectuons la première descente en compagnie de MM. Barroussel, JBecquet,
- D1': Peytoureau, membres du T. G. F., M'mard, directeur de l’établissement thermal des Eaux-Chaudes, Cassoulet, à qui sont dues les premières photographies de l’intérieur, Noailles et Verdenal....
- « Le tunnel nous apparaît comme un long hoyau cylindrique irrégulier; sa voûte épaisse de 7 ou 8 mètres, est bosselée de nombreuses concrétions....
- • .« Le Gée tombe verticalement en une seule gerbe d’une hauteur de 56 mètres, dans une sorte de vasque située à environ 6 mètres du fond, pour atteindre ce fond par une seconde chute. »
- Plus récemment, sous le titre de : Une merveille inconnue, le canon du gave de Bitet,
- M. Ludovic Gaurier, dans Py renæa, n° du 17-24 mai 1912, a donné de ce site une excellente description; en voici quelques extraits : . . ...._
- « Un simple hasard m’y a mené l’an passé (1911).
- « Personne ne l’a décrite....
- « Le large chemin forestier de Bitet court à flanc de montagne, très haut au-dessus du torrent qu’on entend gronder sans le voir.
- « Au bout de quelques minutes de marche, vous apercevez à droite un pont rustique. Vous êtes rendu, c’est le pont du Bain de Diane (1).
- « À l’aval, les parois se resserrent si bien qu’elles
- 1. On l’appelle aussi la « G rulLe de Mailly » — improprement car il n’y a pas de grotte.
- semblent se toucher : il y a là une cascade verticale de 45 mètres de hauteur.
- « Un second pont accroché à la paroi vous permettra de voir de face la cascade qui tombe d’un seul jet
- « Vers l’aval, le canon s’éclaire. Il y a là 5 ponts naturels, dont le premier est formé deboulements qui ont été cimentés par une source incrustante, et sur lequel il est aisé de descendre, en suivant la rive gauche. »
- En réalité, ce site paraît avoir été découvert, dès
- 1907, par M. J. Cumia, des Eaux-Chaudes, cité plus haut, qui m’y a conduit dès la fin d’août
- 1908, avec MM. Rudaux, Jammes- et Jeannel, mes collaborateurs d’une mission pour l’exploration souterraine hydrologique des Pyrénées, qui nous avait étéconfiée, en 1908, par le Ministère de l’Agriculture. Nous avons constaté alors qu’on peut parfaitement descendre sans corde jusque sur la voûte du premier pont naturel, et qu’il en faut une pour gagner la grotte; mais que le pont naturel n'est pas du tout un tunnel creusé dans le calcaire. Voici d’ailleurs l’extrait de mon rapport officiel j1) sur ce sujet.
- « Gorge de Bitet. — Un entrepreneur de construction aux Eaux-Chaudes, M. Jean Cumia, nous a conduit (27 août 1908) à un point fort intéressant du Val de Bitet (en. amont de Miégebat) qu’il a découvert, et qu’il était en train d’aménager avec autant de; soin que d’initiative.
- « C’est une curiosité hydrologique qui mérite une description et la visite des touristes.
- « A 2 kilomètres environ de la grande route et à 100 mètres au-dessus on arrive, par un sentier remontant la rive droite du torrent de Bitet à un pont dit du Bain de Diane (850 m.), à l’aval duquel le courant suit, dans le crétacé, un petit canon profond de 15 mètres et large de 5 mètres; ce canon se termine brusquement par une cascade à pic de 45 mètres de hauteur (815-770 m.), où tout le tor-
- 1. Annales de l’Hydraulique Agricole, l'asc. 38, Paris. I. N. 1910.
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- rent s’engouffre dans une grande diaclase ; presque dès le pied de la cascade l’eau disparaît, sous un pont naturel, qui ri est pas un passage à travers la roche en place, mais simplement une voûte de tuf, dont le dépôt a dû être facilité par une roche éboulée en travers de la cassure; une source très calcari-fère et incrustante tombe encore de la falaise de gauche, pour expliquer tout naturellement cette formation ; long de J5 à 20 mètres sur 6 à 8 de largeur, ce pont de tuf forme, par-dessous, un tunnel hémi - circu- j laire; le torrent y court sur 50 à .
- 40 mètres de longueur sous une voûte de 6 à 7 mètres de hauteur et en formant une cascade; de chaque côté règne un trottoir naturel ; après avoir revu le jour, le Bitet va, 100 mètres plus loin, s’engouffrer encore sous deux autres ponts plus petits.
- Les schémas ci-contre rendent toute autre explication superflue.
- L’ensemble'est : un remarquable cas spéc-iafl ûlu creusement des vallées et dos accidents de leur ' profil en long.
- Selon M. Stuart-Menteath, il s’est manifesté dans du calcaire crétacé (à hippu-rites), très métamorphisé sur ses bords par les éruptions de granulite et de porphyre du Pic du Midi. » >
- C'est encore un exemple de rétablissement d’une cascade en une cassure de calcaire à un point de changement de terrain ; comme à la Perte
- du Rhône, à la chute Victoria du Zambèze, etc.
- Ma coupe et mon plan sommairement levés le 27 août 1908 (fig. 1) et les deux photographies (fîg. 2 et 5) prises le meme jour par M. L. Rudaux, font comprendre la constitution des lieux qui composent réellement un ensemble des plus singuliers,
- digne d’un aménagement confortable. Il importerait d’encourager et d’indemniser la hardie initiative de M. Cumia, qui semble bien avoir été le véritable découvreur du site et qui, en tout cas, en a le premier rendu l’accès possible, en construisant, à ses frais et risques, la passerelle d’où fut prise la vue de notre figure 5. J’ajouterai que la disposition si bien cachée de la cascade et de la gorge rappelle celle de la célèbre chute de la Pantcnh rücke (haut. 50 m.), dans la cluse ou Klamme de la haute Linlh (*), au sud de Glaris (Suisse), sous un pont menant au magnifique cirque de glaciers du Tôdi ; la cascade de la Linth reste, comme était celle du Géc, à peu près invisible et, à son pied, 800 mètres de longueur de gorge demeurent inconnus faute d’aménagement ; mais le Bitet possède l’originale addition du pont de tuf construit, répétons le, par des eaux incrustantes et non pas en tunnel sous le calcaire. E.-À. Martel.
- 1. Voir Annuaire du Club Alpin français pour 1890, Lomé 17. ! .. . , .
- Le Gerant : P. Masson. — Imprimerie Laiiure, rue de Flcurus 9, à Paris. '
- Fig. 3. — La chute du Gée, vue prise de la passerelle Cumia (27 août igoS).
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- 40* ANNÉE. — N° 2044.
- 27 JUILLET 1912.
- NOUVEAU PROCÉDÉ D’IMPRESSION POUR LES AVEUGLES
- On sait que pour permettre aux aveugles de lire des livres et des journaux on;fait' des impressions en relief qu’ils déchiffrent au toucher. Valentin Haiiy avait tout d’ahord imaginé, en 1788, d’employer les caractères typographiques ordinaires, en donnant un relief exagéré de manière à produire un estampage du papier. Mais les lettres ainsi imprimées sont difficiles à distinguer les unes des autres et plus tard
- points en haut, deux en bas, etc. Ces quelques exemples suffisent pour rappeler en quoi consiste l’impression des livres destinés aux aveugles. Au surplus on peut voir sur la gravure ci-dessous quelques-uns des caractères employés dans les imprimeries spéciales. Ce sont de petits blocs B en métal, comme les caractères usuels d’imprimerie; mais, au lieu de lettres, ils portent des pointes courtes dis-
- Impression en écriture Braille pour les aveugles. — B et V, caractères employés actuellement. — A P, système imaginé par M. Paul Rémy.
- elles furent remplacées par des caractères spéciaux, imaginés par le capitaine Barbier et perfectionnés par Braille, qui a donné définitivement son nom au procédé d’impression en relief encore employé aujourd’hui. Nous dirons brièvement que dans le procédé Braille chaque lettre se compose de points en nombre plus ou moins grands, mais ne dépassant pas six pour une lettre, rangés suivant une disposition type qui est représentée au complet par la lettre é, se composant d’une série de six points placés deux à deux les uns au-dessous des autres ; la lettre a se compose d’un seul point placé en haut et à gauche de la combinaison possible, la lettre x de deux
- 40" année. — »e semestre.
- posées suivant le système que nous venons de rappeler.
- Plus récemment M. Vaughan a imaginé de faire figurer à l’autre extrémité du bloc V la lettre typographique ordinaire, représentée à l’autre bout par l’écriture conventionnelle. Cette modification permet à ceux qui ne connaissent pas l'écriture Braille de faire la composition du texte destiné aux aveugles. Quel que soit le genre des caractères qu’on utilise il faut évidemment les classer dans des cases par catégories et quand, après la composition du livre ou du journal, l’impression est terminée, les distribuer à nouveau dans leurs cases respectives.
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- Ï30= CONFÉRENCE RADIOTÉLÉGRAPHIQUE INTERNATIONALE
- C’est d’ailleurs ce qui se fait dans toutes les imprimeries ordinaires qui n’emploient pas la linotype ou la monotype, machines qui ne sont guère utilisées que par les journaux quotidiens.
- Un autre procédé d’impression vienL d'être imaginé par un aveugle très ingénieux, M. Paul Rémy. Son appareil n’est pas très compliqué et il a pu en faire réaliser par un serrurier, M. Mulot, un modèle suffisant pour ses essais ; il l’utilise pour imprimer une publication périodique, Le Travailleur aveugle, dont il est ën meme temps l’éditeur, le rédacteur et l’imprimeur. Une des particularités de son procédé c’est qu’il lui permet de mettre sans grand frais des illustrations dans le texte. Il ne s’agit pas, bien entendu, d’images compliquées avec demi-teintes, mais de figures schématiques pouvant se représenter par des lignes. Actuellement pour imprimer des figures de ce genre on est obligé de faire faire une planche spéciale en relief dont le prix est toujours assez élevé.
- L’appareil deM.P. Rémy se compose d’une planche en fonte A, du format de la feuille à imprimer, percée d’une infinité de trous rangés symétriquement par groupes de six, placés les uns à côté des autres. Notre gravure représente cette planche d’après une photographie de l’appareil tel qu’il existe actuellement, et les groupes de six trous ne sont pas très bien séparés les uns des autres ; cela tient à ce que le constructeur n’avait pas à sa disposition une machine à diviser lui permettant de faire un tracé
- d’une précision rigoureuse. Dans ces petits trous il est facile d’introduire des pointes P, ayant toutes la même hauteur, de façon à former la disposition de chacune des lettres de l’alphabet Draille. Si Ton veut faire un dessin il suffira d’aligner les pointes les unes à côté des autres suivant le tracé d’une figure géométrique par exemple. Ces lignes de points sont, paraît-il, plus facilement lisibles que des lignes pleines. Comme la planche de fonte est percée de part en part, les pointes sont arrêtées à la partie inférieure par une seconde planche, pleine, placée au-dessous de la première et c’est en réglant la distance qui sépare les deux planches qu’on détermine le relief jugé nécessaire, suivant la qualité du papier employé pour recevoir l’impression.
- Rien que par ce moyen la recherche dans les cases soit supprimée, il n’en est pas moins vrai que pour faire la composition il faut plus de temps qu’avec le système ordinaire, puisqu’il faut former chaque lettre. Mais, par contre, quand l’impression est terminée, il n’y a pas de distribution à faire : on retourne la planche et toutes les pointes tombent, prêtes à servir de nouveau. On peut faire remarquer aussi que leur prix est insignifiant comparé à celui des caractères spéciaux dont il faut un assortiment complet.
- Le système imaginé par M. Paul Rémy nous parait très intéressant et il permettrait probablement d’éditer à meilleur compte les ouvrages destinés aux
- G. Chalmarès.
- aveugles.
- CONFÉRENCE RADIOTÉLÉGRAPHIQUE INTERNATIONALE DE LONDRES
- Le fonctionnement défectueux des services et des appareils de télégraphie sans fil à hord des navires a coûté 1500 vies humaines lors de la catastrophe du Titanic ; il a été reconnu, en effet, par les Commissions d’enquête anglaise et américaine que six navires se trouvaient à des distances leur permettant de'porter secours aux victimes avant l’immersion du malheureux steamer. Bien que ces renseignements n’aient pas été portés immédiatement à la connaissance du public, ils ont cependant provoqué une émotion profonde dans le monde de la télégraphie. On a senti que la quasi-monopolisation de la radiotélégraphie en mer, sans aucun contrôle effectif, constituait un danger pour l’humanité. Les plus belles découvertes, si bienfaisantes lorsqu’elles sont appliquées dans un esprit humanitaire, qui n’exclut pas l’industrialisation, donnent une fausse sécurité pire que toutes les négligences lorsqu’elles servent uniquement de prétexte aux spéculations de Bourse.
- C’est dans cet esprit que les délégués de la plupart des Gouvernements -à la Conférence internationale de Londres ont abordé la discussion.
- Jusqu’ici la télégraphie sans fil était réglementée par la Convention signée à Berlin en 1906. Mais, outre que la Convention de 1906 était très imparfaite, à cause des réserves introduites par la Compagnie Marconi, celte Convention ne fut jamais observée : les déclarations des Compagnies au bureau international de Berne étaient souvent fausses, la mauvaise volonté de certains radiotélégraphistes à suivre le règlement était bien connue, il n’exis-
- tait aucune responsabilité, aucun contrôle. Les navires Marconi refusaient la communication aux autres, même en cas de sinistre (on en a vu un exemple lorsque le télégraphiste du Birma, navire allemand, se vit refuser les renseignements lui permettant de coopérer au sauvetage du Titanic). La Conférence de 1912 vient heureusement d’apporter de grandes améliorations à l’exploitation de la radiotélégraphie.
- Trois grandes Commissions ont préparé les articles de la Convention nouvelle et du règlement.
- T Une Commission du règlement, présidée par M. Frouin, président de la délégation française ;
- 2° Une Commission des tarifs, présidée par M. Koehler, président de la délégation allemande ;
- 5° Une Commission de rédaction, présidée par M. Ban-neux, président de la délégation belge.
- Au milieu des applaudissements des 150 délégués de toutes les nations civilisées l’obligation de correspondre entre postes de T. S. F. de tous systèmes a été votée dès le commencement des délibérations. C’est l’abolition du privilège de toute Compagnie d’exploitation.
- La Conférence s’est jugée incompétente pour obliger les armateurs à installer des postes de T. S. F. sur les navires, mais elle a laissé ce soin aux Gouvernements. Les États-Unis, la République Argentine et l’Uruguay ont déjà voté des lois telles qu’aucun paquebot transportant plus de cinquante passagers ne peut sortir du port sans avoir un poste de T. S. F. conforme aux dispositions du règlement international.
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- CONFERENCE RADIOTELEGRAPHIQUE INTERNATIONALE
- Divers articles ont été introduits pour qüe les installations présentent clés garanties indispensables de bon fonctionnement : des postes de secours à petite portée (50 et 80 milles nautiques selon les navires), mus par une source d’énergie indépendante de celle qui produit la propulsion du navire, seront installés à côté du poste principal. Deux télégraphistes au moins sont exigés sur les grands navires ; ils devront être brevetés selon les spécifications nouvelles du règlement. Il a été créé deux brevets : l’un, de lro classe, est accordé aux radiotélégraphistes sachant lire au son les signaux Morse à la vitesse de 20 mots à la minute (le mot moyen contient 5 lettres) et qui sont en outre parfaitement instruits de toutes les questions pratiques concernant leurs appareils ; le brevet de 2e classe est accordé aux radiotélégraphistes sachant lire 12 mots à la minute et capables de faire fonctionner le poste.
- Interdiction absolue a été faite à toute personne non brevetée de manipuler, sauf cas de force majeure. Nous verrons donc cesser les abus déjà constatés de télégraphistes non rétribués, qui faisaient leur apprentissage sur nos paquebots aux dépens de la bonne marche du service. Les télégraphistes ont été placés sous l’autorité du commandant du navire. .....
- Des règles ont également été édictées pour empêcher les brouillages provenant de la présence de nombreuses stations dans un faible rayon. Bien que nous ne puissions entrer ici dans le détail j1) nous signalerons que ces règles consistent d’une part. à fixer la priorité et l’ordre des émissions, ainsi que les signaux indiquant tous les renseignements de service, d’autre part à déterminer les conditions techniques (longueurs d’ondes, puissance, etc.).
- Il a été admis que deux longueurs d’ondes seraient employées par les navires (600 et 500 m.) avec obligation de pouvoir passer rapidement de l’une à l’autre, aussi bien à l’émission qu’à la réception.
- Le principe que les communications émises par un navire devaient être adressées à la station côtière la plus voisine a été posé; cependant, sur la proposition de l’Autriche, de la Hongrie et des Pays-Bas, les navires ont été autorisés à correspondre à grande distance avec les stations de leur propre pays au moyen d’une longueur d’onde de 1800 mètres et à condition qu’ils se trouvent au moins à 25 milles de toute station côtière.
- Cet article donne satisfaction à quelques intérêts particuliers de certains pays, mais il entame le principe de l’acheminement par le plus court chemin radiotélégra-phique. Il encourage l’installation de stations de bord à grande portée, ce qui peut être avantageux à divers points de vue, mais assez dangereux pour la bonne harmonie des relations entre les divers exploitants, car certains postes de bords, obtenant leur longue portée au prix d’une forte puissance, de la rareté d’étincelles, de l’impureté du son et de la syntonie, seront une gêne pour les autres stations.
- Plusieurs délégués ont insisté avec juste raison sur le fait que les administrations, responsables vis-à-vis du public, ont autorisé récemment et même encore aujourd’hui, l’emploi sur de très grands paquebots, de stations de télégraphie sans fil à bobines ayant des longueurs d’ondes non réglementaires, sans aucune syntonie, avec une émission bruyante et gênante pour tout le monde dans leur rayon d’action.
- 1. Nous signalerons aux personnes qui désirent être documentées avec précision que la Convention et le Reglement de Londres peuvent être achetés par tout le monde moyennant une l'aiblc somme correspondant seulement aux frais d’impres-
- Un pas décisif a été effectué à la Conférence de Londres pour l’extension des communications radio-télégraphiques entre les stations à I erre. Malgré la thèse de plusieurs membres de la'Conférence, qui considéraient avant tout l’intérêt des exploitations par câbles sous-marins, il a été reconnu officiellement, sur la proposition du délégué du Congo belge, que l’on pourrait désormais employer la télégraphie sans fil pour les communications entre deux points quelconques du monde et ouvrir au service public de tels moyens de correspondance. La délégation allemande a même fait admettre que la considération clu système de T. S. F. employé ne pourrait être une raison de refus de communiquer entre deux postes de systèmes différents.
- La reconnaissance de ces deux principes, énergiquement combattue par le parti Anglo-Marconi, et cependant acquise nettement pour la nouvelle convention, avait une importance énorme. Elle permettra à tous les Etats du monde de réaliser, avec la certitude d’en tirer le plus de profits possible, des réseaux de stations fixes de T. S. F., pour les communications à grande distance. La date de la convention de Londres ouvre l’ère d’une lutte précise, acharnée, entre la radiotélégraphie et la télégraphie sous-marine. Plusieurs services publics par télégraphie sans fil sont projetés entre l’Europe et l’Amérique, et il apparaît dès aujourd’hui que le trafic entre deux stations de T. S. F. coûtant seulement 1 million chacune pourra très prochainement devenir beaucoup plus rapide et plus intense que le trafic assuré par un câble de 25 millions, demandant chaque année un entretien considérable.
- Il est facile de comprendre pourquoi l’Administration anglaise combattait le principe de la reconnaissance internationale des communications radiotélégraphiques entre points fixes. L’Angleterre va dépenser près de 40 millions pour établir un réseau de T. S. F. autour du monde ; elle comptait s’assurer ainsi un monopole de fait d’autant plus solide que d’autres Administrations, telles que l’Administration française des P. T. T., estimaient ne pouvoir procéder à la construction de grands postes de T. S. F. qu’après la reconnaissance internationale de telles communications. Heureusement, la Belgique est intervenue pour obtenir cette reconnaissance, qui n’était nullement demandée par notre Administration. Aujourd’hui, aucune considération ne peut retenir l’établissement du grand réseau français intercolonial projeté par MM. Messimy et Lebrun et qui pourra recevoir une exécution rapide grâce au grand nombre d’officiers coloniaux spécialisés en T. S. F., lesquels ont déjà construit les réseaux locaux, les étendent et les exploitent.
- Aux Colonies, dans les régions immenses de l’Afrique équatoriale et occidentale, de l’Amérique du Sud, de l’Extrême-Orient, la réalisation de services publics par la T. S. F. est aujourd’hui un fait accompli, il ne sera guère plus dépensé pour installer des fils, les communications étant assurées avec moins de frais et plus de sécurité avec la télégraphie sans fil.
- L’opinion publique, informée de ces faits, n’aurait guère compris que la Conférence de Londres n’eût pas sanctionné l’emploi de la T. S. F. pour les communications entre points fixes : le souci des intérêts généraux devant toujours primer celui des intérêt particuliers.
- R. Villeks.
- sion et d’envoi. Il suffit d’écrire au Bureau international radio télégraphique à Berne (Suisse), qui enverra les documents contre remboursement de quelques francs (le prix exact sera fixé prochainement).
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- L’EXPLOITATION DES MARAIS
- Les terrains marécageux sont des lieux humides, généralement à fond d’argile où, par suite du manque de pente, les eaux de ruissellement s’accumulent sans pouvoir ni s’écouler ni s’infiltrer. Quelquefois aussi ils sont dus à l’affleurement dans les parties basses d’une nappe souterraine peu profonde. Les tourbières au contraire se forment généralemen t dans les sols Assurés et spongieux où l’eau ne contient pas de limon en suspension. On a basé sur ces caractères diverses classifications des terrains marécageux et tourbeux. Quoi qu’il en soit, les marais occupent en France, comme le montre le tableau suivant, une assez grande étendue ; ils sont généralement considérés comme des surfaces improductives ; aussi se préoccupe-t-on presque uniquement de les dessécher pour les livrer à la culture.
- Lorsque cette opération peut être faite dans de bonnes conditions, c’est à elle qu’on doit recourir car elle pro-
- Fig. i. — Molles de Carex stricta (espèce la plus plus appréciée pour l’empaillage des chaises). Marais de Salles-Cour bâtiez (Aveyron) (Photo Gèze).
- Fig. 2. — Recolle des Carex pour rempaillage des chaises. Pradal de Montsalès (Aveyron) (Photo Gèze).
- Fig. 3. — Récolle des roseaux à l’aide d’une moissonneuse-javeleuse. Marais de Méjeanne (Camargue) (Photo Gèze).
- toque 1 assainissement de la région. Mais,dans bien des cas, des raisons économiques ou topographiques s’opposent au dessèchement. Un intéressant rapport de M. J.-B. Gèze vient de montrer (’) qu’il est alors possible de retirer des marais des revenus considérables en régularisant le régime des eaux et en utilisant les plantes qui s’y développent naturellement ou que l’on peut y propager, soit pour l’agriculture,comme fourrage, litière ou engrais, soitpour l’industrie, empaillage des chaises, tonnellerie, vannerie, fabrication de nattes, de tissus, et surtout du papier.
- D’après la Statistique agricole, la France renferme 516575 hectares de terrains marécageux et 58 292 hectares de tourbières, soit 0,6 7 pour 100
- 1. Ministère de l’Agriculture. Direction de l’Hydraulique et des Améliorations agricoles. Comité d’Ëtudes s c i e n t i -fiques. Annales, fascicule 58. Paris, Imprimerie Nationale, 1910, Rapport sur l'exploitation des marais par J.-B. Gèze, p. 159-259, 16 pl.
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- EXPLOITATION DES MARAIS
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- du territoire. 15 départements ont plus du centième de leur surface couverte de marais (l).
- Cette surface occupée par les terrains marécageux est presque égale à celle occupée par les cultures r |
- industrielles de betteraves et de pommes de terre (517917 hectares) et, si l’on y joint la surface des tourbières,
- Fig. 4. — Quelques plantes de marais : i. Carex stricta; Phragmites com-
- la France qui donne ces chiffres, les fait suivre de cette réflexion que les terrains de cette catégorie ont un produit « absolument nul ou tellement
- infime qu’il est inutile d’en faire mention. » M. Gèze n’est pas de cet avis ; il croit que les terres marécageuses « peuvent donner un produit égal ou supé-
- munis; 3. Typha an-gustifolia; 4. Juncus obtusiflorus ; 5. Scir-pus lacustris.
- elle dépasse celle occupée par les vergers (545 557 hectares). Or, la Statistique agricole de
- 1. Terrains Proportion
- Dopartements. marécageux. Tourbières. p. 100.
- 1. Bouches-du-Rhône . . . Hectares. 45 156 Hectares. 269 8,85
- 2. Loire-Infcrieurc 11 198 7 225 2,65
- 3. Gard 15 006 184 2,62
- 4. Finistère 11 655 2 636 2,15
- 5. Landes 16 263 191 1,77
- 6. Charente-Inférieure. . . . 11 551 263 1,74
- 7. Somme 7 000 2 854 1,61
- 8. Basses-Alpes 8 277 1 290 1,37
- 9. Manche , 7 171 . 873 1,35
- 10. Ain 7 424 258 1,32
- 11. Gironde 12 400 137 1,29
- 12. Alpes-Maritimes .... 4 904 35 1,26
- 13. Savoie 6 836 506 1,24
- 14. Haut-Rhin 641 5 1,06
- 15. Loir-et-Cher 6 393 135 1,03
- Ensemble de la France . 316 573 58 292 0,67
- rieur à celui de beaucoup de terres cultivées. » En comptant seulement 50 francs de revenu par hectare, l’ensemble des marais et tourbières de France donnerait un bénéfice net de dix millions et demi par an ; or, dans des conditions favorables, le produit de certains, marais exploités pour l’empaillage des chaises produit actuellement un revenu de 700 francs par an. On a donc tort de considérer les marais comme improductifs et de négliger leur exploitation rationnelle.
- La plupart des plantes de marais sont utilisées aujourd’hui par l’agriculture, sous forme de fourrages, dé litières ou d’engrais; mais c'est l’industrie qui permet de retirer d’un sol marécageux le revenu le plus élevé; l’empaillage des chaises, la tonnel-
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- 134 .....-— ' : CHRONIQUE
- lerie, la sparterie, la vannerie, l’industrie textile, la papeterie font déjà en certains pays une grande consommation de plantes aquatiques et donnent du travail à un grand nombre d’habitants; c’est cette utilisation des marais qu’il faut encourager en faisant connaître les qualités et les modes d’emploi des matières premières qu’ils produisent.
- Dans le midi de la France, la principale utilisation des plantes de marais est l’empaillage des chaises communes; on y fait annuellement plus de 10 millions de chaises dont le paillage coûte 15 millions et occupe 20 000 ouvriers; ce paillage utilise 4 0 000 tonnes de pailles et de joncs dont 5000 au moins de joncs valant un million et demi.
- Le petit chef-lieu de canton de Rabastens (Tarn) consomme à lui seul par an 18 à 25000 kilogrammes de plantes qu’il reçoit de la Camargue et môme d’Italie et d’Espagne. La production française est en effet insuffisante et nous importons des joncs et pailles d’Italie, d’Espagne et de Belgique.
- La production des marais pour l’empaillage des chaises atteint à peu près l’importance de celle du chanvre.
- La sparterie et la vannerie occupent environ 50 000 personnes qui utilisent les joncs, les massettes, les scirpes, les carex, à faire des cordes et des tresses employées dans la fabrication des tapis,
- des corbeilles, des chapeaux, des semelles de sandales, des fauteuils d’osier, etc. Aux Etats-Unis, quatre grandes usines utilisent le Carex strict a pour la fabrication mécanique de tissus très résistants, de nattes, de paillons de bouteilles, d’emballages, etc.
- Certaines plantes aquatiques, comme les massettes (Typha) sont fort appréciées comme textiles et pourraient remplacer le jute et le sparte. Or, la France importe chaque année 116 000 tonnes de jute valant près de 70 millions et elle pourrait produire dans ses marais 100 000 tonnes de hlasse de massettes.
- Les roseaux phragmites alimentent de nombreuses papeteries aux Etats-Unis, en Allemagne, en Roumanie, en Belgique ; en France, on s’en est servi autrefois, et l’on pourrait reprendre cette utilisation qui aurait l’avantage de venir en aide aux forêts de plus en plus insuffisantes à satisfaire à l’immense besoin de papier.
- L’utilisation des marais n’a pas que ces avantages. M. Gèze y voit un remède à l’émigration des campagnes vers les villes, puisque les industries qu’ils alimentent sont faciles, sans installations coûteuses et peuvent procurer du travail en hiver, à la maison, pour les femmes et les enfants.
- Dameî, Claude.
- Fig. 5. — Objets faits de plantes de marais : i. Chaise en Carex stricta, recouvert de Carex riparia {au centre), de maïs {dans les coins) et de paille de seigle teinte {raiesfoncées) ; 2. Fauteuil en Scirpus lacustris; 3. Natte en Scirpus lacus-tris; 4. Panier en Scirpus lacustris.
- CHRONIQUE
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- L’hydrogène militaire en Allemagne. — Les
- services aéronautiques de l’armée allemande se préoccupent activement de la question du ravitaillement en hydrogène de leurs dirigeables. Ce ravitaillement, doit évidemment pouvoir se faire en rase campagne, loin des parcs fixes. Le lieutenant-colonel Espïtallier, dans la Technique aéronautique, donne d’intéressants détails sur diverses solutions actuellement expérimentées outre-Rhin. Le système du train-usine semble prévaloir ; on estime que l’on pourra toujours amener le ballon à gonfler à proximité d’une voie de garage où le train-usine stationnera momentanément. Dès 1910, on mettait en construction 40 wagons-gazogènes, pesant chacun 50 à 55 tonnes et pouvant produire 100 m3 de gaz à l’heure. L’usine roulante comprend 2 wagons, l’un portant le gazogène, l’autre destiné à l’épuration. Le procédé de fabrication employé est dû à deux ingénieurs hollandais :
- Rincker et Wolter ; il consiste à décomposer par du charbon incandescent un hydrocarbure liquide, de préférence l’huile à gaz, produit résiduel' provenant de l’épuration des pétroles.
- En chauffant à une'température suffisante, les produits de la décomposition sont presque exclusivement de l’acide carbonique que l’on élimine facilement et de l’hydrogène. Cependant il y a toujours lieu de craindre la présence d’oxyde de carbone ; ce gaz toxique peut même se produire en abondance, dans certaines conditions de température. On peut faire disparaître aisément ce gaz gênant par le procédé d’épuration du au chimiste Caro. Le gaz est épuré sur de la chaux sodée à 20 pour 100, obtenue au moyen de chaux ordinaire grillée et de lessive de soude à 50 pour 100. Ce procédé est appliqué sur un train-usine expérimenté actuellement par les autorités militaires allemandes. Ajoutons qu’en France, pour la
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- CONSTRUCTION DE L’ « IMPERATOR » 135
- fabrication de l’hydrogène en campagne, on a adopté le procédé au silicium qui, s’il coûte plus cher, exige des appareils beaucoup moins encombrants et plus légers : considération capitale en temps de guerre.
- Les professions des conscrits français. — Les
- professions de nos 501 447 conscrits se décomposent comme suit : agriculteurs, 115 561 ; ouvriers en pierre, 8000; ouvriers en bois, 12 754; ouvriers en métaux,
- 22 998 ; ouvriers en cuir, 4833 ; ouvriers des manufactures, 8445; boulangers et meuniers, 4470; cochers palefreniers, 6339; tailleurs, 1712; mariniers, 5515; employés de bureau, Tl 966; postes et télégraphes, 1564: employés de chemins de fer, 1819; professions diverses, 80 708; sans profession, 9799. On constate une tendance à l’augmentation du nombre des travailleurs agricoles ; la proportion qui était de 57,85 l’année dernière s’est élevée cette année à 58,55.
- CONSTRUCTION DE L’ « IMPERATOR »
- Le plus grand paquebot du monde.
- La presse quotidienne a rendu compte du lancement, le 25 mai, duf paquebot Impercitor de la ligne Hambourg-Américaine, navire le plus grand du monde.
- Voici les caractéristiques essentielles de ce bâtiment : il mesure 276 m. de long, 29 m. 90 de large. Sa hauteur depuis le haut des cheminées jusqu’à l’extrémité de la quille atteint près de 55 m. Sa capacité intérieure est de 50000 tonneaux. Ce paquebot n’est pas remarquable seulement par son immensité; il faut signaler son cloisonnement étanche très complet, et offrant toute < sécurité, et. le luxe des aménagements intérieurs : salons, salles à manger, fumoirs, cafés, salles de jeu, de lecture, de gymnastique, de bains, piscine, etc., tout offrira le dernier confort. Il semble qu’aujourd’hui la lutte commerciale entre les diverses compagnies de navigation porte précisément^ sur le luxe de tous ces détails : le transatlantique moderne devient un palais d une étonnante somptuosité.
- Nous croyons intéressant de suivre d’un peu près les diverses phases par lesquelles a passé depuis 2 ans l’énorme coque qui flotte actuellement dans
- le port de Hambourg.
- La pose de là quille du paquebot Imperator eut lieu aux chantiers Yulcan de Hambourg, le 18 juin 1910, sur une cale spéciale dont les figures ci-contre permettent de juger l’aspect imposant. Sous les grues de 50 m. de la cale de construction, la coque s’accrut lentement d’en bas et du centre et même, à un stade plus avancé, donna l’impression d’être brisée aux deux bouts. Les varangues ayant été attachées de côté et d’autre de la quille, le fond du navire commença à se développer.
- Les 2 75 varangues de droite et celles de gauche (d’une longueur, au centre, de 15 mètres et de 1 m. 80 de hauteur) faisaient apparaître, pour ainsi dire, l’épine dorsale du futur géant.
- “ Mais c’est surtout après que la quille et les varangues eurent été recouvertes d’une double couche supérieure
- Fig. i. — L'achèvement du pont supérieur de /'Imperator.
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- CONSTRUCTION DE L’ « IMPERATOR »
- et inférieure de plaques d’acier (de 10 m. de longueur sur 2 de largeur et d’un poids de 4500 kg), qu’on put se rend re compte de l’énorme masse des fondations destinées à porter ce palais de l’Océan. Ce blindage d’acier de 254 m. de longueur, sur 26 m. de largeur maxima, constituait une caisse d’une hauteur dépassant la taille d’un homme et de 6,5 millions de litres de volume. Des rivets d’un poids allant jusqu’à2,5kg avaient été employés pour assembler ce blindage qui, en même temps, sert à augmenter la sécurité du navire par le double fond qu’il constitue. Au cas où une voie d’eau se produirait, le fond intérieur protégerait en effet le navire, selon toutes prévisions, contre l’invasion de l’eau.
- Fig. 3. — Le lancement.
- Au printemps de 1914, l’installation des mem-_ brures latérales — ces puissantes côtes d’acier qui renforcent les parois et leur blindage — avan- ' cait rapidement.
- A l’intérieur du navire, on installa ensuite les premières cloisons étanches transversales et longitudinales qui divisent la coque en un certain nombre de compartiments séparés, en sorte qu’en cas de collision, l’eau n’inonde jamais le navire tout entier. D’après les règlements en vigueur, l’inondation d’au moins deux compartiments ne doit pas compromettre la flottabilité du navire. L’lmpera-tor comporte un nombre très considérable de cloisons transversales et plusieurs cloisons longitudinales, installées dans la salle des machines; cha-
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- cune de celles-ci se continue à une hauteur d’environ 17 m., jusqu’au deuxième pont, c’est-à-dire considérablement au delà de la ligne de flottaison du paquebot chargé. La cloison antérieure ou dé « collision » va même jusqu’au premier pont. Afin de donner une idée des dimensions et des poids de ces pièces, faisons remarquer que chaque: cloison centrale, ajoute à'la cargaison un poids d’environ 60 000 kg.
- Pendant que se continuait la construction des cloisons étanches, on commença l’installation du premier pont. Au moment du lancement, le navire possédait 5 ponts d’acier continus et,, en outre, un pont partiel à barrière et deux à l’avant. Après le lancement on installera au milieu, au-dessus du premier pont con-‘tinu,4 ponts partiels contenant les cabines les plus luxueuses et les salons, le palais pour ainsi dire de cette ville flottante. L’installation des 5 cheminées et des 2 mâts sera faite en même temps.
- Tout cet aménagement ainsi que l’installation des machines - exigera encore plusieurs mois.
- La machinerie de VImperalor rappellera dans ses grandes lignes celle du paquebot France, de la Compagnie Transatlantique. Elle comportera, en effet, des groupes de turbines à haute, à moyenne et à basse pression, où la vapeur se détendra progressivement (Yoy. n° 2051,
- 27 avril 1912, p. 558). L7m-perator sera donc un bâtiment à grande vitesse.
- Les cheminées auront une longueur de 21 m. et une
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- section ovale de 5,5 m. suivant l’axe transversal et de 9 m. suivant l’axe longitudinal.
- ' Le poids du paquebot qui, au moment du lancement, était de 27 millions de kilogrammes, croîtra
- (sans les chaudières,les machines et la cargaison) jusqu’à environ 55 800 000 kg, dépassant d’environ 9 millions de kilogrammes le poids des navires de guerre, malgré le blindage, l’armement et l’équipement de ceux-ci.
- Afin de nous former une idée approximative des machines qui, naturellement, ne seront installées, qu’après le lancement, visitons, aux usines du Yulcan, les turbines. Les tambours de turbines à basse pression ont des dimensions comparables à de vrais tunnels. L’un de ces tambours, de
- 5.5 m. de diamètre et de
- 7.5 m. de lon-
- gueur, recevra un rotor d’un poids
- d’environ 155 000 kg, ne portant pas moins de 50000 palettes et dont les axes d’acier ont
- l’épaisseur d’un arbre. Aussi comprend-on que
- chacune de ces quatre masses énormes, tournant à grande vitesse, puisse développer une puissance de 15000 chevaux. Cette énergie est transmise par des arbres d’hélice de 50 cm de diamètre à des hélices à quatre ailes de plus de 5 m. de diamètre, faites d’un bronze spécial.
- La plus grande des cinq ancres pèsera 12 000 kg et la.plus petite 2250 kg. Leurs chaînes auront 1200 m. de longueur totale.
- Dr Aefued Giudeinwitz,
- Fig. 4. — Le dock où fut construit Z’Impe-rator, vu au moment de la mise en chantier.
- Fig. 5, — L'enveloppe d’une turbine.
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- RECHERCHES RÉCENTES SUR LES LAMES D’HUILE ÉTENDUES SUR L’EAU
- Les phénomènes les plus communs sont sujets à méditation pour les savants et leur observation con-
- Fig. i. — Empreinte d’une grosse tache d’huile déposée sur de l’eau.
- duit souvent, pour qui sait les étudier avec patience et sagacité, à des résultats curieux et intéressants par les conséquences imprévues qui en découlent.
- Parmi ces faits d’observations journalières, les lames d’huile qui se forment sur l’eau sont sans doute l’un des plus communs et pourtant, jusqu’à présent, il semble que bien peu l’aient étudié avec soin. M. Devaux, professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux, dans une communication à la Société française de physique, a indiqué les résultats de ses recherches qui se recommandent à l’attention autant par leur importance que par la simplicité et l’élégance de la technique opératoire.
- Quand une goutte d’huile est déposée sur de l’eau dont la surface est bien propre, elle s’étend en une lame qui peut, pour une extension convenable, présenter des teintes d’interférences analogues à celles que l’on observe pour les bulles de savon. Il résulte des expériences de M. Devaux que cette phase est toujours fugitive. Bientôt cette lame brillante se couvre de taches circulaires noires où la surface de l’eau semble libre. Le nombre de ces taches augmente pendant qu’elles grossissent progressivement, chacune d’elles s’entoure d’un bourrelet qui devient un collier de petites gouttelettes. Bientôt les taches confluent, en commençant par les parties minces, et finalement la surface entière de l’eau paraît comme un fond uniformément sombre parsemé d’un réseau de fines gouttelettes, et le phénomène s’arrête. En réalité, la surface de l’eau est alors couverte
- I entre les globules par une mince lame d’huile.
- 1 Les figures l à 6 montrent les diverses phases de cette évolution.
- C’est sous cette forme discontinue que l’huile déposée sur l’eau est en équilibre à peu près stable, et non pas, comme on pourrait le penser à première vue, lorsque laun^se totale^'est répartie, en une couche d’épaisseur à peu près uniforme. Cette distribution n’est réalisée qu’exceptionnellement et pour des quantités d’huiles déposées considérables.
- S’il y a très peu d’huile, les gouttelettes sont très petites et elles peuvent même manquer; si l’huile est abondante, elles sont très grosses et peuvent devenir de véritables disques aplatis.
- On peut facilement observer toutes ces curieuses apparences en regardant la surface d’une cuvette remplie d’eau éclairée par une lumière placée un peu au-dessus et à quelque distance. On dépose de petites quantités d’huile à l’aide d’une pointe d’aiguille, par exemple, préalablement trempée dans1 de l’huile ordinaire. Dès le contact de la gouttelette avec l’eau, elle s’étale et les apparences se succèdent rapidement. On peut encore saupoudrer la surface de l’eau d’une poudre inerte non graisseuse, telle que le talc, qui permet alors de suivre commodément le phénomène..
- M. Devaux indique un procédé de fixation de ces figures d’évolution très simple et très élégant. Pour | cela, il s’appuie sur une propriété curieuse du papier
- Fig. 2. — La tachejd’huile s’étale.
- blanc ordinaire, du papier écolier, par exemple. Si l’on y fait une tache d’huile et qu’on applique le papier sur l’eau, celle-ci pénètre la partie huilée beaucoup mieux que le reste du papier. Si l’on rem-
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- RECHERCHES SUR LES LAMES D’HUILE ETENDUES SUR L’EAU = 139
- place alors l’eau par de l’encre, celle-ci, en imbibant le papier, donne une silhouette noire. On peut, grâce à cette propriété, obtenir de véritables empreintes des lames d’huile sur l’eau prises, même à l’état d'évolution. On opérera alors de la manière suivante : la gouttelette d’huile étant déposée sur la surface de l’eau, on suit l’évolution de la lame et on applique une feuille de papier blanc sur l’eau huilée au moment où l’on veut saisir l’évolution des figures formées. La feuille est ensuite séchée au buvard, puis au fer chaud; on la pose sur de l’encre, on la lave sous un filet d’eau et on la sèche au buvard. On obtient alors de très jolies silhouettes dans lesquelles l’imprégnation est d’autant plus grande qu’il y a plus d’huile, sauf quand celle-ci est en très grand excès.
- Gês images, très fidèles et souvent d’une grande délicatesse, conservent les états d’évolution des huiles aussi bien que la photographie. On peut d’ailleurs les utiliser comme des négatifs ordinaires en tirant des photographies dans lesquelles l’huile parait en clair sur fond noir, ce qui rappelle mieux la réalité de l’aspect primitif.
- C’est de cette façon que furent obtenues les photographies qui illustrent cet article.
- L’étude de l’épaisseur de la lame mince ainsi formée est intéressante. Elle n’est d’ailleurs pas la même s’il y a peu ou beaucoup d’huile et M. Devaux distingue les deux cas suivants : lame sans globules, et lame avec globules.
- Dans le premier cas, M. Devaux a trouvé qu’une
- Fig. 4. — La tache d’huile n’a plus qu’une épaisseur très faibleel commence à se franger.
- lame d’huile enlibre extension sur l’eau a une épaisseur de 1,15 [j.[j. (millionième de millimètre) extrêmement voisine du diamètre théorique des molécules d’huile calculé en partant du nombre de molécules comprises
- dans une molécule-gramme, nombre que M. Perrin a trouvé expérimentalement être égal à 68.1022. Ainsi une lame d’huile au maximum d’extension est constituée par un plan formé d’une seule couche
- Fig. 3. — Extension de la tache d’huile.
- | de molécules et il est remarquable que, sous cette extrême minceur, les modifications des propriétés du papier puissent être suffisantes pour les révéler.
- Certains faits singuliers prouvent, il est vrai, que le support liquide des lames d’huile n’est, pas sans influence, de sorte que le phénomène est en réalité moins simple qu’il ne le paraît à première vue. Mais les concordances trouvées pour un grand nombre de substances ne s’expliquent qu’en admettant que la lame d’huile, au maximum d’extension, est vraiment constituée par un plan d’une seule couche de molécules.
- D’autre part, le fait que cette limite est des plus faciles à retrouver donne un moyen précieux de mesurer les autres épaisseurs intéressantes que présentent les lames d’huile, comme nous allons le voir.
- D’autre part, M. Devaux a déterminé le maximum d’épaisseur d’une lame continue sans globules. À cet effet, il part d’une lame parsemée de globules qu’il fait disparaître par extension progressive de la surface. On dispose sur la surface de l’eau un morceau de papier qui constitue une barrière, on dépose la goutte d’huile dans un des compartiments ainsi formés et on déplace lentement la barrière. Chaque gouttelette s’étend en un petit cercle multicolore se disloquant aussitôt en globules plus petits qui disparaissent à leur tour. Quand le dernier vient de s’étendre, on mesure la surface S occupée par l’huile qui est alors à son maximum d’épaisseur. On élargit ensuite jusqu’à l’extension maxima qui a lieu quand
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- d’huile ne suit plus les mouvements de la barrière mobile, ce dont on s’aperçoit facilement si l'on a poudré la surface avec- du talc. On a alors une nouvelle surface S' qui correspond à l’épaisseur minima. Le rapport de ces deux surfaces donne évidemment celui des épaisseurs. On constate que ce rapport est très voisin de 1, autrement dit : dès qu’une lame d’huile a plus d’une molécule d’épaisseur, elle tend à former des globules où se rassemble presque tout l’excédent de l’huile.
- Si l’on considère le cas d’une lame d’huile parsemée de globules, elle possède .un minimum d’épaisseur, correspondant au maximum précédent, et aussi un maximum d’épaisseur, car il est évident qu’une lame à petits globules est plus mince qu’une lame à gros globules.
- Fig. 5.
- Disparition de la tache d'huile.
- Pour déterminer ce maximum, on isole des portions de très grandes taches mais qui sont apparues lentement au milieu d’une nappe très épaisse,, puis, après avoir poudré de talc pour suivre facilement l’évolution, on élargit jusqu’au maximum d’extension. Gomme le dit M. Devaux : « La lame d’huile au maximum d’épaisseur en présence d’un grand excès formant des disques à son contact, n’a qu’en-viron deux fois l’épaisseur minima. En d’autres termes, aucune lame continue ne peut rester stable sur l’eau sous une épaisseur notablement supérieure à deux molécules, quelle que soit l'épaisseur des masses laissées de côté.
- « Une comparaison simple fait ressortir combien est singulier cet état d’équilibre discontinu de l’huile sur l’eau. Au grossissement de un demi-million une lame d’huile en épaisseur maxima n’aurait qu’un millimètre environ d’épaisseur et serait pourtant en
- équilibre stable avec des masses d’huile dont l’épaisseur pourrait atteindre et même dépasser 1 kilomètre. »
- Tels sont les principaux résultats que M. Devaux a exposés devant ses collègues vivement intéressés. On voit que pour faire des découvertes en physique, il n’est pas indispensable d’avoir à sa disposition des appareils coûteux ou d’étudier des phénomènes compliqués. On entend souvent les jeunes physiciens déplorer que tout ait été fait avant eux et qu’ils soient venus trop tard dans un monde trop vieux. Il n’en est rien, et les découvertes sensationnelles qui ont été faites depuis cinquante ans, radioactivité, télégraphie sans fd, rayons X, etc., montrent bien que l’univers est loin de nous avoir révélé toutes ses merveilles. Mais sitôt qu’un phénomène nouveau est
- Fig. 6. — La figure d'équilibre de l’huile est discontinue.
- La goulle s’est divisée en une infinité de gouttelettes.
- décelé, il semble qu’on aurait dû l’avoir remarqué depuis longtemps. Les esprits chagrins prophétisent que le « hasard » qui en a permis la révélation, ne se reproduira plus. Et pourtant, la science chaque jour fait de nouvelles conquêtes.
- Même autour de nous, dans la vie journalière, que de sujets de méditation ! La science s’est, pendant ces dernières années, prodigieusement étendue en surface; ses frontières se sont reculées de tous côtés, mais le champ qu’elles embrassent est à peine défriché, et il reste encore, dans les plus simples et les plus fréquentes manifestations de la nature, bien des phénomènes nouveaux insoupçonnés, dont l’étude suffirait à remplir fructueusement la vie d’une légion de savants.
- Et c’est là un des plus utiles enseignements que l’on peut tirer de l’étude de M. Devaux.
- H. Vigneron.
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- CHANSONS DE TAHITI
- Si elle n’est pas née avec l’homme, et il n’y a pas de raisons pour le croire d’abord, où et quand la musique est-elle apparue dans l’humanité? On ne pourra peut-être jamais résoudre cette question, puisque les notes et les chants sont encore plus fugitifs que la parole.
- À défaut de renseignements historiques, qui ont ainsi disparu sans retour, on peut du moins espérer que l’ethnographie nous apprenne parmi quelles civilisations l’aptitude musicale apparaît et se développe de préférence. Malheureusement, malgré les matériaux déjà assez nombreux recueillis à ce sujet, il est encore prématuré de leur demander des enseignements généraux.
- Il est seulement certain que dans les civilisations primitives, la musique; comme toutes les activités de l’homme, est forte ment imprégnée des croyances magiques et religieuses qui sont de règle à ce niveau social. J’indiquais ici dernièrement combien, par exemple, chez les Chippeways de l’Amérique du Nord (*), son caractère de jeu esthétique est dominé et, pour ainsi dire, annihilé par son caractère sacré. Ils la considèrent avant tout comme ayant une efficacité rituelle spéciale, et c’est à cause de cette efficacité qu’ils lui font jouer un grand rôle dans leur médecine, elle-même toute magique, comme moyen curatif.
- Tous les peuples primitifs, même relativement peu
- 1. Yov. n° 1985, 10 juin 1911. La Musique chez les Chippeways.
- avancés, n’en sont pas là. Ainsi il semble incontestable que tous les indigènes de la Polynésie sont caractérisés par un profond amour de la musique, et qu’ils s’y livrent par plaisir, indépendamment de
- tous les emplois plus ou moins magiques qu’ils en peuvent faire. Lebiologiste américain, M. II. E. Crampton en donne un exemple dans les chansons de Tahiti qu’il étudie dans 1 ’A-merican Muséum Journal de New-York(avriM912).
- Le'passe-temps préféré des adolescents, à Tahiti, est le chant choral et les danses rythmiques dont ils accompagnent leurs chants. Lorsqu’on arrive vers le soir dans les villages —: à bonne distance des villes commerçantes et européanisées — on est souvent accueilli par des rumeurs de notes qui tiennent à la fois de la sonorité de l’orgue
- et de celle de nos instruments dé bois, comme les violons, et les basses. En approchant, on voit toute la population assise en cercle, les femmes devant, les vieillards derrière elles, et les jeunes gens derrière les vieillards. Ils chantent tous ensemble, mais non pas d’une seule voix, ni dans un même ton, chaque groupe naturel de chanteurs, hommes, femmes, vieillards, enfants, tenant au contraire sa partie. De temps à autre, une voix solitaire, de femme ou d’homme, s’élève au-dessus du chœur en variations brillantes qui font songer aux roulades italiennes.
- Ces réunions ont lieu trois ou quatre fois par semaine. On y égrène des douzaines de chansons
- Danses à Tahiti. Les jeunes filles accroupies au premier plan donnent le rythme en frappant le sol de leurs mains (d'après The Amer. Muséum Journal).
- Chanteurs indigènes venus à Papéele pour le concours annuel : ils portent le costume ancien quelque peu modernisé (d’après The Amer. Muséum Journal).
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- traditionnelles, si antiques souvent que les plus instruits même des hommes de la tribu ne comprennent plus le sens des paroles. C’est généralement une des femmes qui conduit. Elle chante d’abord seule les premières notes de l’air et les autres assistants se joignent bientôt à elle, en obéissant à la cadence de son bâton de chef d’orchestre.
- Au temps de la « grande fête » de juillet, les indigènes se rassemblent à Papéete, pendant une semaine, et les divers villages s’y disputent des prix pour la danse et pour le chant, en même temps que pour le jet de la lance et d’autres prouesses. On se prépare à ces grandes assises « pantahitiennes » par des sortes de « répétitions générales » nocturnes, et, le jour fixé arrivé, chaque groupe entre en scène à son tour dans le jardin public réservé au concours. Il y a alors quelquefois des chœurs qui comprennent jusqu’à deux cents voix et même plus. Les chants sont de deux sortes. Les uns célèbrent les guerriers et les tribus du vieux temps, décrivent les personnages et les gestes divins. Les autres, sur un mode mineur, sont consacrés aux morts.
- ACADÉMIE I
- Séance du 16 juillet 1912. —
- Rayons ullra-violels. — MM. Daniel Berlkelot et Gau-deelion, clans un travail présenté par M. Jungfleiscli, exposent leurs expériences sur la synthèse photochimique des composés quaternaires. En faisant agir les rayons ultra-violets sur un mélange de deux des gaz les plus répandus dans la nature, l’oxycle de carbone et l’ammoniaque, ils ont réussi à obtenir l’amide formique, point de départ des matières albuminoïdes qui constituent les plus simples des êtres vivants. En interceptant au moyen d’écrans appropriés les diverses régions de l’ultra-violet, ils ont pu préciser les radiations efficaces; ils ont ainsi constaté qu’en l’absence de chlorophylle et cle ferments, les vibrations les plus rapides sont seules capables d’effectuer cette synthèse. Il est probable que des réactions de ce genre ont joué un grand rôle durant les périodes géologiques où l’éclosion de la vie se préparait à la surface de la terre.
- Les engrais phosphatés. — MM. Müntz et Gaudechon font connaître le résultat de leurs recherches sur la dégradation que subissent dans le sol, au cours d’un assolement, les engrais phosphatés. Les cultivateurs donnent généralement les phosphates à dose massive, destinés à suffire à des récoltes successives. Or, les auteurs ont constaté que les superphosphates, les phosphates précipités le plus souvent employés, jettent leur feu la première année; la deuxième et surtout la troisième année, ils ne font pas plus d’effet sur la végétation que les phosphates si inertes contenus naturellement dans le sol. On a donc tort de les donner à l’avance ; pour en obtenir le plus d’efficacité, c’est au début de chaque année culturale qu’il convient de les distribuer.
- Les sels d’urane. — M. Müntz rapporte en outre que M. Kayser a étudié le pouvoir toxique des sels d’urane sur les ferments alcooliques ; il montre que cette toxicité i/est que très relative et qu’à de très faibles doses ils stimulent le pouvoir ferment des levures. '
- Composés organo-magnésiens. — M. Le Chatelier pré-
- Ces chants collectifs n Appartiennent pas seulement à Tahiti. O11 les retrouve par exemple à Samoa où les indigènes les chantent pendant des journées entières, dans leurs bateaux sur la mer, en tournant autour de leurs îles. La « hula » des îles Hawaii a un caractère semblable.
- Cette dernière a en particulier été fort bien étudiée dans un travail récent de M. Nathaniel B. Emerson ( ). Elle a, ou plutôt elle avait, car elle disparaît rapidement, un caractère religieux bien plus net que les chants choraux de Tahiti. Célébrant les dieux et les déesses, elle était, selon cet auteur, un véritable « service religieux » qui était célébré par un corps de danseurs-chanteurs entraînés et payés, et ayant à se soumettre à des observances religieuses, nombreuses et minutieuses. Enfin la « hula » avait pour patronne une des grandes divinités du Panthéon Hawaiien, la déesse Laka, dont non seulement la situation, mais le rôle et divers caractères, prêtent à un assez curieux parallèle avec Terpsichore et Euterpe, muscs de la danse et du chant, dans le Panthéon hellène. Jean-Paul Lafitte.
- 2S SCIENCES
- Présidence de M. Lippmann.
- sente une Note de M. Pierre Jolibois sur les composés organo-magnésiens de Grignard. L’auteur indique les conditions dans lesquelles il faut se placer pour obtenir un bon rendement dans la préparation de ces corps si utiles à la synthèse organique. Il décrit en outre une nouvelle méthode de dosage du magnésium actif contenu dans ces corps.
- Culture de la Coulemelle. — M. J. Costantin présente une Note de M. Matruchol, professeur à l’Ecole Normale Supérieure, sur une culture nouvelle d’un champignon comestible, la Coulemelle ou Lépiote élevée. En ensemençant sur de la tannée ou sur du fumier fermenté les fdaments obtenus asepliquement à partir de la spore, M. Matruchot a observé le développement complet du champignon. La culture pratique de la Coulemelle semble donc aujourd’hui possible et il faut s’attendre à voir bientôt paraître sur nos tables, en toute saison, ce délicieux champignon.
- L’action du sérum des animaux vaccinés. — Le Dr Camus, attaché au service de la vaccine de l’Académie de Médecine, a montré précédemment que l’immunisation avec le sérum des animaux vaccinés pouvait facilement être mis en évidence chez le lapin. L’animal qui a reçu du sérum ne présente plus qu’une éruption très atténuée quand on l’inocule avec un virus actif. En poursuivant cette étude, dans le but de réaliser une immunisation complète, on constate qu’il est fort difficile de rendre l’organisme totalement réfractaire par des injections de sérum; la quantité que l’on doit injecter pour empêcher toute formation de pustules est voisine de 37 centimètres cubes par kilo, c’est-à-dire que pour immuniser complètement un homme adulte, il faudrait employer environ 2 litres 1/2 de sérum. On pouvait penser que la transfusion du sang serait plus efficace, il n’en est rien, un animal saigné à blanc, puis transfusé
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- 1. Bureau of American Ethnology. BtiD 59, 1909.
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- avec le sang d’un animal immunise réagit encore' au virus. Il faut pratiquer au moins deux transfusions successives, précédées de saignées, pour empêcher toute évolution de pustules si on lui inocule un virus actif. Il semble donc que les phagocytes du sang d’un animal immunisé n’ajoutent rien à l’activité de son sérum et que ce soit uniquement à la propriété bactéricide que soit dù le pouvoir immunisant du sang.
- Gisements d'hélium. — Poursuivant leurs études sur les sources thermales, MM. Ch. Moureu et A. Lepage viennent de rencontrer, à Santenay (Côte-d’Or), trois sources extraordinairement riches en hélium. Les gaz qui s’échappent spontanément aux griffons n’en contiennent pas moins de 10 pour 100, et la seule source Carnot en dégage 18 mètres cubes par an. Si Ton supposait que tout cet hélium est venu' au jour à mesure qu’il s’est produit (Hélium jeune), il faudrait admettre l’existence, dans l’écorce -terrestre de la région, de 91 tonnes dé" radium ! II est plus naturel de penser que Ton a affaire à de l’hélium en grande partie fossile, qui n’est libéré qu’après une accumulation très longue dans les minéraux et les roches. Il est à remarquer, dit M. Moureu, que la plupart des sources riches en hélium sont distribuées au voisinage d’une ligne d’orientation S.-O. N.-E. en passant par Moulins, Dijon et Yesoul.
- Recherche sur le bore. — En se servant d’un procédé extrêmement sensible, MM. Gabriel Bertrand et Àgulhon viennent de reconnaître la présence normale de très petites quantités d’acide borique dans le corps des animaux;
- les muscles, le foie, les poils, etc. Jusqu’ici on pensait que cet acide n’existait, aussi à l’état de traces, que dans les plantes; ces expériences démontrent, au contraire, que les animaux et les végétaux sont formés des mêmes éléments.
- Une toxine de Varaignée. — M. Dastre analyse un travail du Dr Robert Lévy, sur le mécanisme de l’hémolyse par l’arachnolysine. La toxine hémolytique des araignées (Epeirides) ou « arachnolysine » n’est pas une hémolysine directe : elle est un système complexe analogue à ceux qui agissent dans l’hémolyse par les sérums préparés ou par la plupart des venins.
- Communications diverses. — M. Mangin présente de la part de M. Gain une flore algalogique des régions antarctiques. et subantarctiques composée avec des documents provenant des missions effectuées par le Dr Charcot. Le général Bassot présente à l’Académie, au nom du colonel Bourgeois, « une carte de l’état d’avancement des travaux à la fin de la première campagne du Maroc, juin 1912 », dressée par le service géographique de l’armée. Cette carte englobe environ 12 000 kilomètres carrés. M. Roux présente à l’Académie un « Traité de la rage » dù au professeur Babès de Bucharest. Le Dr Lucas-Championnière analyse une étude du professeur Delbet e.t du Dr Cartier, relative à la tuberculose du genou. Les auteurs y marquent que la première manifestation est l’épanchement sanguin dans lequel on retrouve le plus souvent le bacille de Koch.
- Cil. DE VlLLEDEUlL.
- HENRI POINCARÉ
- Le savant que vient de faucher une mort aveugle et soudaine était, dans le monde, le plus haut représentant des Mathématiques et de toutes les disciplines qui relèvent du Calcul; membre de la Section de Géométrie à l’Académie des Sciences, il eût pu appartenir avec une primauté incontestée, à toute autre des sections mathématiques, et sa mort, en pleine vigueur, en pleine production, est une perte irréparable, tant sont rares les noms de ceux qui ont su allier, à la profondeur du génie, la largeur de l’intelligence et la variété dans les recherches.
- Henri Poincaré était né à Nancy, en 1854. L’histoire de sa vie tient en quelques lignes. Il fut successivement élève à l’Ecole Polytechnique, ingénieur des Mines, professeur aux Facultés de Caen et de Paris; en 1887, une élection à l’Académie des Sciences consacrait d’éclatantes découvertes mathématiques; en 1889, il emportait le prix du Concours ouvert par le roi de Suède entre tous les géomètres de l’univers; en 1909, il entrait à l’Académie française. Toutes les compagnies scientifiques qui comptent en Europe l’avaient inscrit parmi leurs membres, et les savants le reconnaissaient pour le Princeps Ma-thematicorum, titre illustre, que le consentement universel n’avait encore décerné qu’au seul Gauss.
- Son œuvre s’étend sur l’Analyse, l’Arithmétique, la Mécanique, l’Astronomie, la Physique, la Géodésie, la Philosophie même ; il se rattache ainsi à la grande lignée des Newton, des Euler, des Laplace, des
- Gauss* qui, tout en créant ou en aiguisant l’instrument mathématique, entendaient s’en servir pour pénétrer plus profondément au cœur caché de l’univers.
- En Analyse, son but avoué, toujours poursuivi malgré les flexions de la route, a été l’étude des équations différentielles. On sait assez que tous les problèmes de la Philosophie naturelle conduisent à de telles équations, dont, malheureusement, l’intégration est presque toujours impossible, aussi bien par les fonctions classiques que par des séries sans cesse convergentes : il faut dès lors ou étudier directement les solutions ou tenter l’intégration par des fonctions nouvelles.
- .Les deux voies ont été brillamment suivies par Henri Poincaré et c’est la seconde qui l’a conduit à la découverte de ces fonctions, aujourd’hui célèbres, dont les plus simples sont les fonctions fuchsiennes ou automorphes. On se souvient encore des notes retentissantes qu’il publia de 1881 à 1883, notes où se précisaient, de semaine en semaine, les contours de son œuvre, jusqu’au jour final, où la statue se dressant dans sa jeune beauté, on vit dans sa main les clefs du monde algébrique, à savoir la représentation par les fonctions nouvelles des courbes de tout degré et celle des solutions de toute équation différentielle linéaire à coefficients algébriques : c’était le couronnement de l’œuvre de tout un siècle et l’ouverture d’un monde nouveau.
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- h Mécanicien, Henri Poincaré a fait une étude complète des figures d’équilibre d’une masse fluide animée d’un mouvement de rotation; mais son principal effort a porté sur la Mécanique céleste et sur le Problème même de notre Univers, celui où l’on étudie le mouvement d’un système de corps s’attirant suivant la loi de Newton. Sans apporter la solution définitive, qui paraît au-dessus des forces de l’analyse actuelle, il a attaqué la redoutable énigme par tant de méthodes et sur tant de points, il l’a serrée de si près, que bien des plis du voile sont maintenant soulevés, et si un jour la moisson se lève enfin, la postérité fera large part au pionnier qui a fouillé le domaine et répandu le bon grain ; dès à présent, on peut prévoir qu’elle placera les Méthodes de la Mécanique céleste à côté de ces livres immortels : les Principes et Y Exposition du système du Monde.
- En Physique enfin, Henri Poincaré a été un critique et un guide incomparable.
- C’est par hasard, pour ainsi dire, en vue de son cours à la Sorbonne, qu’il aborda cette branche de la Science, nouvelle alors pour lui. De suite il s’y révéla supérieur. Pesanteur, Chaleur,
- Thermodynamique, Lumière,
- Electricité, Magnétisme, Théories atomiques, Piadiations anciennes et récentes, il n’est aucune partie de la Physique sur laquelle il n’ait laissé son empreinte, ouvrant aux expérimentateurs des voies fécondes, les forçant à réfléchir sur les principes, les méthodes, la nature même de leur Science. Une vingtaine de volumes, rédigés par des auditeurs, sont le fruit de ce labeur immense, de cet enseignement qui variait tous les ans; les savants y cherchent, à côté de la rigueur mathématique des déductions, la discussion serrée des hypothèses, la critique libre et pénétrante des théories physiques. De ces théories, nul n’a mieux mis en relief l’importance et l’utilité, si ce sont des fils directeurs dans le dédale des apparences ou des cadres pour le classement des faits; mais qu’elles soient l’expression d’une réalité, il nous a appris à en douter, prouvant que, pour telle
- série de phénomènes, une infinité d’explications mécaniques sont également possibles, et que le choix à faire entre elles dérive, non d’une expérience cruciale, mais des habitudes ou de la structure de l’entendement humain.
- À ces discussions de principes se rattachent les ouvrages philosophiques si connus, la Science et VHypothèse, la Valeur de la Science, où l’illustre savant montre quelle part de subjectivité renferme la connaissance humaine et à combien d’obstacles elle se heurte de tous côtés.
- Si l’on recherche les caractères du génie mathématique d’Henri Poincaré, il semble que ce soient ceux mêmes du génie des conquérants : la largeur
- dans la conception et la puissance dans l’exécution. Loin de s’éclairer, comme tant d’autres, par l’étude patiente et détaillée du particulier, il abordé chaque problème dans toute son ampleur ; il raisonne, il se meut dans le général, néglige au cours de sa marche les points secondaires, atteint par bonds brusques la difficulté maîtresse, le nœud même du mystère, et là, pareil au Macédonien, dédaigneux de suivre l’entrelacement des fils, il le tranche d’un coup soudain et sûr : que d’autres viennent maintenant en étudier la structure, l’œuvre essentielle est faite, le coup décisif a été porté !
- Il a maintenant fini sa journée, le grand soldat, le vaillant ouvrier de la Science. Ses amis n’entendront plus cette parole tantôt lente et sereine, tantôt vive et brusque, dont tous les mots faisaient image et qui savait lancer le trait délié et pénétrant, jamais empoisonné; ils ne reverront plus cet œil gris, qui semblait suivre un rêve lointain et que le génie ou la bonté animaient si souvent d’une flamme pétillante ; mais, commejl est vrai que l’humanité se compose de plus de morts que de vivants, Henri Poincaré ne cessera pas d’en faire partie et sera éternellement présent au cœur de quiconque aimera la Science et cherchera la Vérité. Humbert.
- Membre de l’Institut.
- m
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiidre, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2045
- 3 AOUT 1912.
- VOITURE CHIRURGICALE AUTOMOBILE BOULANT
- Aux manœuvres du Service de Santé, on a mis en œuvre toutes lés ressources de l'automobilisme, afin
- Quant aux engins de poids lourd (La Nature, n° 2040), ils comportent, des le temps de paix, des arceaux de bâche spéciaux, qui rendent possible instantanément la suspension de 8 brancards pour blessés couchés. On prévoit que ces véhicules transporteront à l’aller, des vivres ou des munitions, et reviendront en ramenant vers l’arrière les blessés dont on les aura chargés. ’ /
- Grâce à l’emploi généralisé de ccl 7 moyens rapides de transport, et suiw>( tout à la grandeur de leur rayoiv^:. d’action, on pourra éviter l’encombrement des ambulances, et des formations de santé qui suivent les
- La voilure chirurgicale au camp.
- de déterminer les moyens les plus efficaces pour améliorer le sort des nombreux blessés, que l’on aura à relever sur les champs de bataille.
- C’est dans cet ordre d’idées, que l’on a prévu l’utilisation, pour le transport, de la plupart des automobiles existants : les voiturettes peu-
- Inlérieur de la voiture. — La salle d’opération.
- vent transporter par des moyens de fortune un blessé couché, les taxi-autos et voitures de tourisme, débarrassés de leur carrosserie, permettent le transport de 5 à 4 blessés couchés, les voitures de livraison en admettent 6à8.
- 40' année. — 2° semestre.
- La voiture en position de roule.
- troupes combattantes, et ramener de suite très en arrière, par voie ferrée ou par eau, auprès des hôpitaux fixes dotés de puissants moyens d’évacuation, et disposant de matériel sanitaire perfectionné, le plus grand nombre de blessés possible.
- Toutefois, il est bon de remarquer que parmi les blessés, les uns sont transportables, tandis que les autres ne le sont absolument pas.
- Les blessures très graves, intéressant le tronc, et plus particulièrement la cavité abdominale, exigent la plupart du temps une opération immédiate, qui ne peut être tentée que dans une salle spéciale, dans des conditions d’asepsie, de stérilisation et de célérité, qui peuvent seules empêcher l’infection péritonéale.
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- 146 ===== VOITURE CHIRURGICALE AUTOMOBILE BOULANT
- Le transport de tels blessés, tout en leur infligeant des tortures supplémentaires atroces, ne peut que leur être funeste, et jusqu’ici, malgré le dévouement légendaire et la haute valeur des médecins militaires, il fallait à peu près se résigner à considérer ces malheureux comme sacrifiés.
- Aussi doit-on considérer avec le plus vif intérêt l’entrée en scène de la voiture automobile chirurgicale.
- Cette voiture, mise au point par M. Boulant, vient mettre à la disposition des chirurgiens militaires des moyens modernes et perfectionnés.
- Dès que les armées en seront dotées, à raison de deux ou trois par corps d’armée par exemple, ces voitures placées en réserve à la disposition, suivant leur nombre, soit du médecin divisionnaire, soit du directeur du Service de Santé du corps d’armée, pourront en moins d’une heure se transporter sur les emplacements qui leur seront désignés. Elles y arriveront, prêtes à fonctionner sur place, en disposant d’une salle d’opération confortable, rigoureusement aseptique, munie de tous les appareils chirurgicaux les plus perfectionnés, instruments à main et électriques, radioscopie, stérilisation, rayons ultraviolets, ozone,chaulTagCg filtre, etc., etc.... Les blessés non transportables seront ainsi immédiatement opérés dans des conditions parfaites, et la plupart d’entre eux lui devront leur salut.'
- Par la description qui va suivre, il est facile de se rendre compte, que rien n’a été négligé pour atteindre la perfection.
- Sur un châssis Schneider de 55/45 chev., du type des autobus parisiens, on a installé une carrosserie spéciale, divisée en trois parties :
- L’entrée se fait par l’arrière, au moyen d’un large marchepied et d’une porte à deux battants, donnant accès à une cabine, formant vestibule, dans laquelle on trouve, d’une façon générale, tout ce qui est nécessaire à la préparation des opérations : lavabo avec eau stérilisée, vestiaire de chirurgien, etc.
- La salle d’opération proprement dite est au centre de. la voiture, et communique avec le vestibule arrière, par une porte à deux battants. Elle a 2 m. 20 sur 5m. 20, ce qui permet de circuler facilement autour de la table d’opération. Elle est éclairée pendant le jour par des châssis vitrés de la toiture, et la nuit par des lampes électriques nombreuses.
- Construite selon les procédés les plus modernes, elle permet une asepsie complète et un nettoyage parfait. Les parois, en bois contreplaqué et laqué, ne présentent aucun joint, les angles sont arrondis, et le sol est en porphyrolithe uni et lavable.
- Des armoires vitrées contiennent des boîtes métalliques, spéciales pour chaque opération, trépanation, amputation, laparotomie, etc. Ces boîtes renferment les outils chirurgicaux les plus perfectionnés, on les stérilise d’un seul coup, avec leur contenu, à l’autoclave, au moment du besoin.
- Une dynamo spéciale, munie d’un flexible, permet d’actionner mécaniquement les outils les plus usuels,
- nécessaires au chirurgien : trépans, scies, etc.
- La table d’opération, entièrement métallique sauf le dessus, qui est en bois pour rester perméable aux rayons X, peut se plier et prendre toutes les positions voulues pour faciliter les opérations les plus compliquées. Elle porte à sa partie inférieure une réglette, sur laquelle coulisse un support universel pour ampoule Roentgen. On peut ainsi examiner aux rayons X les blessés, sur la table même, au moyen d’un écran fluorescent, muni d’un capu--chon noir qui permet l’examen en pleine lumière; Grâce à un quadrillage opaque tracé sur l’écran et à un trou porte-crayon percé en son centre, on peut; en déplaçant l’ampoule perpendiculairement et parallèlement à la table, déterminer non seulement la projection de Remplacement d’un projectile perpendiculairement à la table, mais encore la profondeur exacte à laquelle il se trouve sur la perpendiculaire considérée.
- Le chirurgien peut alors, en toute connaissance de cause, procéder à l’extraction, en opérant par les voies les plus rapprochées.
- Tous les instruments servant aux examens par les rayons X sont groupés dans une cabine vitrée, située à droite en entrant dans la salle d’opération.
- Au moyen de deux fils conducteurs non isolés, que l’on relie aux deux pôles de la bobine d’induction, de 50 centimètres d’étincelle, employée aux rayons X, on peut ozoniser tout l’air de la salle en quelques instants, d’une manière parfaite.
- En outre, un lavabo, spécialement alïeclé aux chirurgiens, est alimenté par deux robinets, dont l’un débite de l’eau, chaude ou froide, stérilisée à l’autoclave, et l’autre de l’eau stérilisée aux rayons ultra-violets.
- La dynamo, destinée à commander les outils de chirurgie, actionne aussi une pompe centrifuge reliée à un long tuyau flexible, que l’on peut mettre en relation avec la rivière, la mare ou le puits, pour aspirer l’eau dont on a besoin. Cette eau est filtrée, puis stérilisée aux .rayons ultra-violets, ou à l’autoclave. Le débit utilisable est de 600 litres à l’heure, il laisse disponible, pour le ravitaillement éventuel de troupes voisines, environ 15000 litres d’eau potable par jour, quelle qu’en soit l’origine.
- L’éclairage et le chauffage ont été réalisés très facilement, au moyen d’une dynamo «phi » spéciale, qui assure une puissance lumineuse de 500 bougies, et au moyen d’un radiateur utilisant la chaleur des gaz d’échappement.
- La cabine avant est réservée à tout ce qui intéresse la stérilisation de l’eau, des outils, et des pan-, sements. On y a prévu une autoclave, un réservoir d’eau muni d’un brûleur de réchauffage éventuel, et un appareil stérilisateur à rayons ultra-violets.
- La voiture en ordre de marche comporte, en outre, sur ses parois latérales, une tente que l’on peut déplier et monter en quelques minutes, et sous laquelle on pourra déposer, provisoirement les bles-. sés_, avant ou après l’opération.
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- r FABRIQUE DE PÂTE A PAPIER AU T0NK1N ======= l47
- La voiture pèse 5500 kg, elle peut atteindre la vitesse en palier de 50 km à l’heure, ses larges bandages de caoutchouc lui permettent de circuler éventuellement même sur des terrains peu résistants, et son prix total ne dépasse pas 50 000 francs.
- Quoique l’ingénieur Boulant, qui l’a conçue, et ses divers collaborateurs Blériot, Haran, Ducretet, Schneider, Montjardet, Société française, etc... aient eu surtout en vue de l’appliquer aux besoins de l’armée, il est évident que cette voiture peut avoir de très nombreuses applications humanitaires.
- En cas d’incendie important, de troubles, d’émeute, d’accidents graves, une ville qui en dis-
- poserait pourrait soulager bien des souffrances.
- Les compagnies de chemins de fer, pour suppléer à l’absence de vagons sanitaires, dont l’arrivée est souvent impossible à cause de l’encombrement des voies au moment d’une catastrophe ; les grandes manifestations sportives, courses d’automobiles, meetings d’aviation, grandes manœuvres, etc. ; les hôpitaux importants, pour opérer sur place à domicile les malades fortunés et leur éviter les dangers souvent funestes d’un transport, réaliseraient par son emploi une amélioration très importante de leurs services.
- D. Renaud.
- UNE FABRIQUE DE PÂTE A PAPIER AU TONKIN
- Notre colonie du Tonkin vient d’être doLée d’une industrie nouvelle. Une usine, utilisant le bambou comme matière première pour la fabrication de la pâte à papier, a été construite à Viétri, au confluent de la Rivière Claire et du Fleuve R ouge, et sa mise en marche a eu lieu dans les derniers jours du mois de mars de cette année.
- Cette usine est fort importante.
- Les constructions ont été prévues suffisamment spacieuses pour permettre de doubler l’outillage sans perte de temps, si les résultats de l’exploitation de début sont aussi brillants qu’il semble permis de l’espérer.
- L’usine est, dès à présent, outillée pour produire annuellement six mille tonnes de pâte à papier par le procédé à la soude. Un permis de coupe à long terme, sur une étendue considérable de forêt de bambous, assure à l’usine son complet ravitaillement en matière première et l’heureuse situation des zones forestières ainsi réservées facilite le transport de ces bambous jusqu’à la fabrique dans les meilleures conditions : ces zones s’étendent, en effet, sur les deux rives du Fleuve Rouge, en amont de Yiétri, ce qui permet le flottage jusqu’à destination et, en outre, la voie ferrée du Yunnan les traverse sur toute leur longueur et peut être raccordée aux installations de Viétri qu’elle enserre.
- Peu de pays au monde offrent en peuplement de bambous des ressources comparables à celles du Tonkin. Si l’on ajoute que le calcaire est abondant dans tout le pays, ainsi que le charbon, que les eaux en maintes régions et notamment à Yiélri, y sont d’une grande pureté, il devient évident qu’au point de vue général, la tentative faite par la Société des Pulpes et Papeteries du Tonkin, présente le plus grand intérêt, car si les' résultats qu’elle
- obtient sont favorables, il y aura place dans la colonie pour d’autres entreprises du même genre.
- Il est en effet établi que la production mondiale de
- pâte à papier est d’environ huit mil-lions de tonnes.
- 55 pour 100 de cette quantité est fournie par l’Europe, le reste par les Etats-Unis et le Canada. Dans ce relevé, la France intervient avec un pourcentage de 7 pour 100 seulement.
- On sait aussi que la consommation augmente d’année en année dans des proportions effrayantes et qu’en maintes contrées, par suite de la déforestation qu’elle entraîne, l’exploitation des bois est devenue une source de soucis pour les gouvernements, dont certains ont dù prendre des mesures de protection sévères. La conséquence de cette situation a été une hausse des cours de la pâte à papier.
- Il est indéniable qu’il faut chercher aujourd’hui, en dehors du bois, devenu rare et cher, une matière première répondant aux besoins de l’industrie du papier.
- Depuis quelques années, de nombreux spécialistes ont signalé le bambou comme pouvant donner satisfaction, il est de fait que certains bambous sont d’un traitement facile, donnent uûc proportion de cellulose de plus de 50 pour 100, coùtentpeu à abattre et à broyer et qu’enfin cette plante constitue comme une graminée géante qui repousse rapidement après la coupe, de sorte que le repeuplement des zones exploitées est assuré en peu de temps, sous réserve de certaines précautions faciles à prendre.
- Cette découverte — si toutefois l’avenir n’en infirme pas la valeur — a une importance de premier ordre. La situation, à en juger par les statistiques des gens de mé-
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- 148 LA NOURRITURE CHIMIQUE
- tier, apparaît des plus critiques. L’industrie du papier va manquer de matière première. On est stupéfait à lire les chiffres fournis et qui nous disent par exemple qu’il ne faut compter sur les forêts d’Amérique que pour une exploitation :
- Dans l’Etat de New-York. . . de 8 ans 1/2.
- Du New-IIampshire.............de 25 ans.
- Maine.........................de 28 ans 1/2.
- Vermont.......................de 11 ans.
- Pennsylvanie..................de 9 ans.
- Minnesota. . .................de 9 ans.
- Nous ne pourrions faire entrer dans le cadre de cet article une étude sur les avantages présentés par le bambou. Disons seulement que la pâle obtenue est d’excel-
- lente qualité et serait supérieure, dit-on, non seulement à toutes les pâtes de bois, mais encore à la pâte d’alfa. Ce serait une pâte à utiliser pour les papiers de très belles sortes.
- Le gouvernement général de l’Indo-Chine a secondé, dans la mesure convenable, les efforts des promoteurs de cette entreprise. Cette industrie offre, en effet, pour la colonie, de multiples avantages ; elle donne à d’immenses étendues de forêts de bambous, inexploitées jusqu’à présent, une utilisation et par conséquent une valeur, elle assure à la métropole une matière première qui lui manque, elle occupe un grand nombre d’indigènes, elle assure aux capitaux de la colonie un emploi rémunérateur, alimente le trafic des voies ferrées, de la batellerie et enfin donne un élément, qui deviendra considérable, à l’exportation. Maiic Dasdolo.
- LA NOURRITURE CHIMIQUE
- La vie est-elle simplement un ensemble de phénomènes physiques et chimiques et pourra-t-on la reproduire un jour par les moyens dont disposeront les laboratoires? Bien audacieux serait celui qui oserait répondre. Et si, de temps à autre, on nous annonce que l’on peut créer de la vie, il s’agit chaque fois de pâles imitations, d’images insuffisantes et non pas de création de la vie elle-même. Les fameuses « cultures )) de Carrel dont on parle aujourd’hui, aussi bien que celles de Stéphane Leduc et de Errera dont on causait il y a quelques années, ne sont pas des cultures d’organismes ou de tissus vivants; celles de Carrel sont des phénomènes de survie, fort intéressants sans doute; celles de Leduc, des phénomènes physico-chimiques donnant des formes qui rappellent les formes vivantes, mais des formes seulement. 11 y a aussi loin d’elles à la vie que d’une statue au modèle ou d’un engrenage à une machine complète.
- Est-ce à dire que tous les phénomènes vitaux sont d’une nature particulière et n’ont aucun rapport avec les lois de la physique et de la chimie? Certainement non. La plupart des substances que fabrique l’organisme peuvent être également produites hors de lui, dans le laboratoire, en partant de corps inorganiques. Depuis que Wœhler, en 1828, a fait la synthèse de l’urée, depuis que Berthelot a réussi celle de l’alcool, des acides gras, etc., les produits d’origine animale que les chimistes ont réussi à reproduire en dehors de l’organisme sont extrêmement nombreux. Toutefois, ils n’ont pu encore fabriquer la matière vivante elle-même, le protoplasma, et rien n’indique qu’ils y arriveront d’ici peu.
- Mais si l’on ne sait créer de la substance vivante, il est déjà très remarquable de fabriquer de toutes pièces les aliments qui peuvent lui conserver la vie. On connaît la prophétie de Berthelot annonçant qu’un jour les hommes pourraient se nourrir de pilules de substances chimiques définies. Elle semble bien prêt de se réaliser, théoriquement du moins, si l’on en juge par la dernière publication du Dr Abderhalden, de Halle, dans le Zeitschrift fur physiologische Chemie. Le Dr Abderhalden vient, en effet, de montrer qu’on peut nourrir des animaux et assurer leur croissance en ne leur donnant que des substances préparées dans le laboratoire.
- Pour bien comprendre l’importance de cette découverte, il faut se rappeler ce qu’on sait déjà de la physiologie des aliments.
- Les animaux supérieurs se nourrissent de quatre sortes
- de substances : des malièi’cs minérales (eau, sels), des hydrates de carbone (sucres, amidon, farines), des graisses (huiles, beurres, etc.) et des substances albuminoïdes (viandes, blanc d’œuf, etc.). Les hydrates de carbone et les graisses servent surtout à fournir au corps de la chaleur et de l’énergie. Les albuminoïdes sont seules les matériaux nécessaires à la formation et à l’entretien des tissus vivants; seules, elles contiennent un élément indispensable : l’azote combiné. Un animal nourri exclusivement de sucres et de graisses, même en abondance, périrait rapidement, ce qui prouve l’importance capitale des substances albuminoïdes pour l’entretien de la vie. Parmi les êtres vivants, il n’y a que les végétaux qui savent en fabriquer en combinant mystérieusement dans leurs cellules l’acide carbonique de l’air, l’eau et l’azote du sol.
- Les chimistes se sont appliqués à imiter ce que font si bien les êtres vivants, à créer de toutes pièces les aliments que l’homme et les animaux supérieurs trouvent tout préparés dans les plantes et les autres animaux. Nous avons dit qu’ils y ont déjà réussi, depuis quelque temps, pour les hydrates de carbone et les graisses. S’il n’y avait plus de plantes, si la betterave et la canne à sucre disparaissaient, si l’on n’avait plus ni beurre, ni graisse ni huiles, les chimistes pourraient nous en fournir les équivalents. Ils le feraient, il est vrai, moyennant une telle dépense, que la « vie chère » d’aujourd’hui nous paraîtrait merveilleusement bon marché, mais enfin, ils pourraient le faire.
- Le problème de la synthèse des substances albuminoïdes est autrement difficile. Malgré les progrès réalisés, en ces dernières années, entre autres par Fischer et ses élèves, on n’a pas encore réussi à faire artificiellement une albumine, comme celle du blanc d’œuf, par exemple. Il semblerait donc que le problème de la nourriture chimique est encore loin d’être résolu.
- Les recherches récentes ont montré que les albumines ingérées par un être vivant ne passent pas directement dans ses humeurs, mais qu’elles subissent dans son tube digestif une série de transformations, ou mieux de dégradations; après quoi, les produits de décomposition passent à travers l’intestin et reconstituent de nouvelles albumines propres à l’animal qui les a absorbées.
- Mais Abderhalden vient de montrer que les albumines ne sont pas indispensables à la nutrition et à la croissance d’un animal. On sait que lorsqu’une albumine, un œuf
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- QUELQUES TYPES D’APPAREILS DE SAUVETAGE ===== 149
- par exemple, est absorbée, elle est attaquée dans l’estomac et l’intestin par les sucs digestifs qui la décomposent en produits plus simples :
- Albumine / \
- Peplones
- /
- Acides aminés
- Peptoncs
- Peplones
- Peplones Acides amines
- \ /
- Trvptophane / Peplones Cystmc / / \
- Tyrosine / Acides Peplones abiurétiques
- Acides aminés Prolinc
- | Phcnylamino
- Alanine. Glycocolle
- Leucino Valine
- Acide glutaminique
- Le tableau ci-dessus indique ces décompositions. Les acides aminés passent à travers l’intestin dans le sang où ils reforment de nouvelles albumines constitutives de
- l’animal qui se nourrit. Or, on sait fabriquer dans le laboratoire, des acides aminés par synthèse; peuvent-ils servir de nourriture et être donnés à la place des albumines ? Le Dr Abderhalden vient de répondre affirmativement à cette question en nourrissant de jeunes chiens, qui se sont très bien portés et ont grandi normalement, uniquement avec des nourritures chimiques : sucre artificiel, glycérine et acides gras artificiels, acides aminés artificiels.
- Le fait que ces chiens supportent pendant un certain temps un tel régime sans paraître en souffrir démontre que la nourriture d’un animal ne nécessite pas de substances élaborées préalablement par des plantes ou d’autres animaux.
- C’est là un remarquable progrès dans notre connaissance de la physiologie de la nutrition.
- Si cette découverte est d’une utilité pratique encore bien faible, sinon nulle actuellement, il faut reconnaître qu’elle présente un intérêt scientifique considérable. Et qui sait ce que demain nous réserve à ce sujet?
- René Merj,f..
- QUELQUES TYPES D’APPAREILS DE SAUVETAGE
- EXPOSÉS AU CONSERVATOIRE DES ARTS ET MÉTIERS
- L’opinion publique continue à se préoccuper de la securité des passagers à bord des grands paquebots modernes. Il ne sera pas sans intérêt de rappeler à ce sujet les inventions diverses nées d’une catastrophe déjà ancienne, mais qui rappelle à bien des titres celles du Titanic. Nous voulons parler de la perte du transatlantique français La Bourgogne survenue en 1898.
- À la suite de ce naufrage, les deux des victimes de la catastrophe, M. et Mme Pollok, fondèrent un prix de 100000 francs dont les arrérages (et non pas le capital, ainsi que l’a récemment écrit un de nos confrères quotidiens) sont destinés à récompenser les inventeurs des meilleurs appareils de sauvetage.
- Inutile de dire que les inventions affluèrent ; aussi le jury international qui se réunit chaque année a fort à faire — il faut bien le dire — pour éliminer bien des appareils où la fantaisie d’inventeurs utopistes se donne un libre cours. Ceux qui, au contraire, peuvent être, dans une certaine mesure, susceptibles de recevoir une application, plus ou moins pratique, sont retenus et exposés au Conservatoire des Arts et Métiers. Malheureusement on n’a, n’en déplaise à messieurs les exposants, pas encore trouvé l’appa-reil-type, l’appareil parfait, capable de rendre sans danger les voyages maritimes.
- Ces appareils se divisent en deux classes : ceux
- destinés au sauvetage collectif des passagers, et ceux permettant leur sauvetage individuel.
- Parmi les premiers il convient de citer un dispositif de roufs flottants, système Colineau. Ceux-ci, placés sur le pont supérieur, s’emboîtent sur une assise très simple; ils reposent : 1° sur leur quille de forme demi-cylindrique encastrée dans une pièce de bois dur épousant sa forme ; 2° sur des supports latéraux garnis d’un matelas en bois dur de forme arrondie pour faciliter le dégagement des roufs. Pour obtenir, en outre, un emboîtement offrant toute sécurité, celui-ci porte de chaque côté une quille à roulis conique en forme de Y placée près des supports latéraux longitudinaux.
- L’inventeur estime que les roufs ainsi établis présentent une grande facilité de dégagement. Ce dégagement se produira lorsqu’ils seront envahis par un volume d’eau sans doute peu supérieur à leur déplacement. Des échelles indépendantes, au nombre de huit, permettront un accès rapide sur chaque rouf, sans compter l’accès de la passerelle mobile partant du rouf central.
- Il est prévu en outre, pour le cas dü naufrage loin de toute assistance de remorquage, un mât, une voilure et un gouvernail. Le nombre des passagers recueillis pourrait être de 500 environ, par rouf. Ajoutons que ces roufs sont rendus insubmer-
- Roufs flottants, système Colineau. héritiers de
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- 150 ' — QUELQUES TYPES D’APPAREILS DE SAUVETAGE
- sibles au moyen de compartiments étanches. Nos lecteurs pourront se rendre compte sur la gravure que nous reproduisons de leur disposition sur un paquebot; l’un d’eux, celui de l’avant, a été surélevé à dessein.
- L’inventeur ne nous parle pas de l’aspiration provoquée par l’engloutissement du navire, ou du cas où celui-ci piquerait de l’avant comme le Titanic, ce qui risquerait d’entraîner les roufs, mais espérons qu'il a prévu ces deux cas... et les autres.
- C’est du même principe que dérive la maison de refuge destinée à être placée à l’arrière des navires et dont nous donnons également une reproduction.
- M. üarry Fisher expose un bateau de sauvetage insubmersible et non capoteur.
- qui se trouve être la plus haute.
- Pour lancér le bateau à la mer, on peut fermer toutes les soupapes, ce qui transforme l’embarcation en une chambre à air absolument hermétique.
- La soupape (No. IL) sert de soupape de communication pour donner des boissons chaudes aux passagers extérieurs ou bien pour lancer des fusées de signaux, etc.
- Marchepieds et lignes de sauvetage (No. III.) pour les passagers extérieurs.
- Ces marchepieds reposent à plat le long du bord, mais si on les tire'avec la ligne de sauvetage, ils s’abaissent de suite et permettent à un autre rescapé d’embarquer à bord.
- Portes (No. IV.) pour l’entrée et la sortie quelle que soit la position du navire secouru, car le bateau de sauvetage peut être affalé sens dessus dessous sur ses élingues.
- (No. Y.) Le safran du gouvernail est manœuvré avec
- Maison flottante se plaçant à l’arrière, sur le pont du navire.
- Canot de sauvetage Harry Fisher. Canot de sauvetage Mitchell.
- Voici quelles en sont les principales caractéristiques d’après la note qui l’accompagne.
- Les cônes sont séparés de la partie principale du cylindre par des cloisons étanches. A ces dernières est suspendu un cylindre fermé aux trois quarts et dans lequel prennent place les passagers. Les tourillons qui servent à suspendre le. berceau intérieur sont creux, de façon à laisser passer un arbre qui est relié par un engrenage à une hélice. La force motrice peut, à volonté, être fournie par des machines ou par une manivelle actionnée par les passagers.
- Le tourillon se prolonge au maître-bau au travers du cône et est courbé vers le haüt pour laisser entrer l’air qui est pompé par la même manivelle que celle qui actionne l’hélice.
- Si Ton se sert de machines, un fuyaii fixé au centre est relié à b échappement.’ Le cylindre extérieur peut .alors tourner quand le bateau donne de la bande, tandis que le cylindre intérieur, ainsi que toutes les autres parties du bateau restent en place.
- Lés soupapes (No. I. ) fonctionnent automatiquement et sont disposées tout autour du bateau à l’extérieur.
- Elles sont. ouvertes constamment, quelle (pie soit la partie du bateau
- des chaînes au moyen d’un tambour que l’on fait tourner à l’intérieur. — Les passagers embarquent sur le bateau de sauvetage sur le pont même du navire en détresse et on les roule par-dessus bord où on les affale, ou bien encore, quand le navire sombre, on laisse la mer
- emporter le bateau quand il se trouve au niveau de l’eau. La légèreté même du bateau l’empêche d’être coulé
- Radeau de sauvetage Carley.
- Matelas de sauvetage Remongin.
- par le remous que produit le bateau qui sombre.
- Le canot de sauvetage Mitchell offre beaucoup d’analogie avec lui, aussi n’entreprendrons-nous pas une nouvelle énumération de ses organes, ce qui d’ailleurs ne donnerait pas de preuves plus probantes de leur efficacité à l’un et à l’autre.
- Le radeau de sauvetage Carley a, paraît-il, fait ses preuves. Nous le croyons facilement ; mais il ne faudrait pas s’en serv ir dans le voisinage des icebergs sous peine de mourir de froid. Il consiste en un tube de cuivre divisé par des cloisons placées à intervalles de 12 à 18 pouces en compartiments étanches. Ce tube est recouvert d’un entourage en liège, lui-même recouvert de grosse toile.
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- QUELQUES TYPES D’APPAREILS DE SAUVETAGE ............' 151
- L’épaisseur intérieure de la toile est plus légère que l’épaisseur extérieure (?); cette partie de la toile est trempée dans une solution imperméabilisante et placée sur le tube, encore humide, en bandes de grandeur convenable; par le séchage elle-forme une enveloppe extrêmement solide imperméable à l’air
- et à l’eau. A ce tube est suspendu un filet de corde et le fond est formé d’une plate - forme en bois.Trois hommes suffisent à diriger ceradcau
- Vêlement- de sauvetage William Car roi. qui se fait
- en quatre
- taillesdifîérentes’pouvant contenir de 6à67personnes. En ce qui concerne le matelas de sauvetage, système Remongin, nous ne pouvons mieux faire que de reproduire intégralement la notice publiée par le Conservatoire des Arts et Métiers.
- Le matelas de sauvetage, système Remongin, se- compose d’un matelas-flotteur ayant la forme d’une couronne ovale reposant sur une toile imperméable fixée en certains points au matelas. Dans l’espace libre au centre de la couronne, deux supports-chevalets fixés au flotteur supportent une espèce de sac en toile imperméable, dans lequel les naufragés peuvent s’introduire par des ouvertures supérieures.
- Passons maintenant aux appareils de saüvetage individuels et signalons tout d’abord le vêtement de
- Gilet pneumatique Servant.
- Ceinture de sauvetage Léon Forte.
- sauvevetage William Carrol, qui se compose d’une veste en toile imperméable: munie demnzcvcompartiments séparés, garnis d’un produit de grande flottabilité. Des poches spéciales permettent de loger des vivres qu’il est facile d’atteindre et de consommer, cela grâce à la position verticale conservée -par -lje naufragé.
- Dans le même genre d’appareils, je signalerai la
- vareuse de sauvetage des trois frères Albert qui se gonfle automatiquement au moyen de carbure de calcium dès qu’elle entre en contact avec l’eau; la brassière Perrin qui se gonfle à l’aide d’une capsule sparklett; le gilet pneumatique Servant ; la ceinture Léon Forte qui se place, comme un accordéon, dans
- un sac photographique et se gonfle d’elle-même par aspiration d’air.
- Yoici maintenant deux inventions américaines : l'appareil Elzéar Gagné, formé de quatre boîtes métalliques fixées aux épaules et la ceinture système Boa-tright, d’une conception au moins originale, sinon pratique.
- Et enfin le traversin flotteur Hai'ivel qui, débarrassé de la toile qui le recouvre, s’ouvre en deux
- Ceinture de sauvetage Boatrighl.
- )arLics et se transforme
- ainsi en ceinture- de sauvetage:-
- Il resterait encore bien d’autres appareils à signaler à l’attention
- des amateurs de voyages maritimes, mais nous ne nous sommes plu qu’à noter ceux marqués d’un caractère d’o-
- Traversin flotteur Harivel.
- riginalité sans, pour cela, présumer en rien de leurs qualités nautiques. D’autres, dont nous ne parlons pas, sont-ils préférables ? Leurs inventeurs le croiront, mais, de l’avis même
- des personnes les plus au- ^ ^
- torisées, ils ne sont la plupart ni meilleurs ni plus mauvais les uns que les autres.
- Néanmoins, il convient de remarquer que les appareils de sauvetage individuels sont nettement supérieurs aux appareils de sauvetage collectifs.
- Un grand effort est encore à faire de ce côté et, comme les uns ne remplacent pas les autres, le mieux—sera, .jusqu a . nouvel ordre, de garnir les navires de canots en
- nombre suffisant et de bonnes vieilles ceintures de sauvetage en liège, comme celles d’ailleurs actuellement en service.
- Appareil de sauvetage Elzéar Gagné.
- Heneiquez-Piiillipe.
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- LES GROTTES DE CALES (BOIJCHES-DU-RHÔNE)
- Fort connues des archéologues, les grottes artificielles de Cales ne le sont pas assez du public ; elles appartiennent à ces merveilleux environs d’Arles-qui s’étendent, au delà des Baux, de part et d’autre et dans l’intérieur du massif des Alpines, jusqu’à Saint-Rémy, à Orgon, à Lama-non.
- ; Le site de Calé s. est au S.-E. des Alpines dans la montagne du Deffend(226m.), à côté même du seuil de Lamanon (107 m.), par où jadis la Durance
- pliocène et pléistocène déversa les nappes de galets qui ont constitué la Crau.
- De Lamanon, en une demi-heure, on atteint un cirque naturel qui occupe le milieu de la montagne fort bien boisée du Defîend. Sur chaque versant l’accès du cirque était défendu par un mur en pierres sèches; l’un de ces murs a conservé l’unique porte qui s’y ouvre. Parvenu dans l’enceinte, on voit à droite et à gauche deux falaises de molasse bur-digalienne fort tendre, toutes percées d’alvéoles sur plusieurs étages ; les plus petites sont naturelles, dues à la déflation, à la désagrégation de la roche par les phénomènes atmosphériques ; les plus grandes ont été excavées de main d’homme et s’étendent même jusque vers le sommet et sur l’autre
- revers de la montagne. Dresser un plan détaillé de cet ensemble et en donner une description détaillée serait une tâche extrêmement longue.
- La salle centrale,
- Détail d’une paroi
- Il suffit de dire qu’il existe là une réelle cité troglodytique, comme celles des grottes de Lamou-
- roux dans les grès triasiques de la Corrèze — de Jonas dans les tufs éruptifs voisins d’Issoire (Puy-de-Dôme), — d’Oupliz-Tsi-ké (Transcaucasie) dans les grès tertiaires près de Gori(1), etc. Comme dans toutes les excavations analogues, le dédale des pièces, parfois superposées et communiquant jadis soit par des échelles de
- Lois ou de cordes, soit par des escaliers plus ou
- moins détruits, montre encore, taillés à même la pierre, des banquettes qui furent des lits et des sièges, des niches aménagées en armoires, des foyers, ‘des citernes, mangeoires, anneaux pour attacher les bêtes. Au pourtour et au devant de la plupart, on retrouve les rangées horizontales de trous où s’encastraient les poutres de planchers séparatifs ou d’auvents extérieurs. Les chambres sont en général peu vastes (4 à 5 mètres carrés). Le tout a été taillé au pic ou même avec des instruments tranchants plus simples encore.
- Le centre du cirque est très singulièrement occupé par une vaste salle creusée à même la roche, longue de 11 mètres sur 5 de largeur, flanquée de deux autres petites salles dont l’une souterraine a pu être une
- 1. Yoy. n° 1057, du 8 octobre 1904.
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- LES GROTTES DE CALÉS (BOUCHES-DU-RHÔNE)
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- citerne. Quelques débris de murs et arrachements permettent de croire que cette salle fut voûtée. Entre autres usages, elle a dû servir d’église à une certaine époque de l’occupation ou plutôt des occupations, sur lesquelles aucun document ne fournit de dates quelconques. Mais comme on a trouvé dans ces cavités des tessons de poterie préhistorique et romaine, des objets de bronze1 et (dans des-fouilles exécutées en 1877 et 1878) des monnaies de tous âges depuis un petit bronze massaliote jusqu’à des pièces de 1 centime de la République française (an VII), on considère que les néolithiques, Celtes;
- Ligures, Gaulois, Romains, Sarra-
- par un donjon, sous la protection duquel les paysans
- Intérieur d'une chambre.
- d’alentour venaient chercher abri dans les grottes. Celles-ci, au cours des siècles, n’ont pas cessé d’être modifiées, agrandies, améliorées comme habitations.
- Et leur aspect actuel n’est certainement plus celui d’origine ; il serait très difficile d’établir la distinction des caractères propres à chaque période d’occupation.
- À leur intérêt mystérieux s’ajoute le charme d’un site splendide, dans une végétation luxuriante, sous le
- Entrée d’une chambre.
- sins, paysans du moyen âge et des temps modernes ont utilisé ces habitations ou ces refuges quasi sans interruption.
- Il en est d’ailleurs de même de toutes les grottes artificielles de ce genre, sur lesquelles, dans tous les pays, on est, en général, complètement dépourvu de documents'historiques.
- La superposition, et parfois le mélange des civilisations qui s’y sont succédé, achève de les rendre énigmatiques presque partout : les fouilles y sont rarement fructueuses, comme si les mobiliers avaient toujours été déménagés:
- Pour les grottes de Calés : on sait seulement que les Romains couronnèrent le Defîend du Castrum de Alamanone et qu’au moyen âge il fut remplacé
- 1. V. Pranisiinikoff. Bull. Soc. préhistorique de France, 1907, l. IV, p. 26; et C. Cldbuît. Idem,, 1908, 1,-V, n° l,
- Ensemble de la falaise de l’Est. (Clichés E.-A. Martel.)
- beau ciel de la Provence. Les vues ci-contre achèveront de donner une idée des grottes de Calés.
- E.-A. Martel. •
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- F. OSMOND
- Il y a quelques semaines, un grand métallurgiste français, Floris Osmond, est mort subitement. Ceux qui l’ont approché sé^rappelleront toujours la simplicité de son accueil et l’empressement avec lequel il mettait à la disposition de ceux qui le désiraient les ressources de sa haute compétence pour tout ce qui touchait la science des métaux.
- La carrière d’Osmond fut tout d'abord celle d’un ingénieur.
- Ancien élève de l’Ecole Centrale, il débuta aux mines métallurgiques de Denain, puis fut nommé ensuite ingénieur au Creusot. Il resta quelques années dans l’industrie métallurgique, où il commença des études scientifiques sur l’acier avec un de ses collègues, M. Werth. Puis, abandonnant le métier d’ingénieur, il put venir travailler à Paris, grâce à une situation indépendante.
- Il reçut l’hospitalité dans le laboratoire de Troost et passa, avant de prendre sa retraite, quelques années dans le laboratoire de Henri Moissan, qui avait succédé à Troost.
- Il suffit do jeter un coup d’œil sur son œuvre pour voir de quelle importance sont les résultats qu’a obtenus ce savant au cours de ses recherches. Il débuta, en 1885, par un mémoire resté classique publié en commun avec M. Werth : « Théorie cellulaire des propriétés de l’acier ». Dans ce mémoire se trouvent surtout deux résultats extrêmement importants : 1° l’application du microscope à l’étude des aciers ; c’était là le point de départ de la métallographio microscopique, qui autrefois avait été signalée par Sorby et par le colonel russe Anonof, sans que les auteurs eux-mêmes en eussent compris toute l’utilité.
- 2° Des expériences démonstratives "sur le rôle du carbone dans la trempe des aciers; le colonel Caron, à une époque ou l’on croyait que la trempe et l’écrouissage avaient une influence analogue, avait exprimé cette idée que le carbone n’était pas au même état dans l’acier recuit et dans l’acier trempé. Dans leur mémoire, Osmond et Werth ont développé cette idée en l’étayant sur des expériences très précises et très délicates, et les conclusions qu’ils en ont tirées méritent d’être citées intégralement. Dans les fers carburés, le carbone généralement appelé combiné forme deux variétés distinctes.
- ( 1° Le carbone réellement combiné au fer ou carbone de recuit, ainsi nommé parce qu’il domine dans l’acier recuit où il constitue le ciment.
- 2° Le carbone de trempe, dissous probablement dans le fer, mais non combiné au fer, dominant dans les régions périphériques des aciers trempés et disséminé dans les noyaux cellulaires. Puis plus loin :
- « L’écrouissage, qui devait agir à la manière de la trempe, n’a, selon nous, aucune action sur l’état du carbone. »
- Après la publication de ce mémoire,Osmond vit nettement I
- l’utilité capitale que pouvait présenter la métallographio pour débrouiller la complexité de la constitution des aciers. Ses travaux postérieurs portèrent donc presque uniquement sur les alliages métalliques. C’est lui qui élucida le problème de la structure des aciers et montra qu’à haute température l’acier est constitué par une solution solide de carbone dans une variété allotropique de fer qu’il a désignée sous le nom de fer y ; ces études furent le point de départ des travaux de Pierre Curie sur le ferro-magnétisme, car c’est Osmond qui montra que la solution solide ainsi découverte, qu’il nomma aus-tenite, n’est, pas magnétique. En étudiant par la mé-tallographie les aciers trempés, il signala l’existence d’un constituant peu différent de l’austenite auquel il donna le nom de martensite.
- Afin d’apporter d’autres preuves des phénomènes qu’il avait découverts par la seule technique de l’analyse microscopique, il fit des recherches soit seul, soit avec ses collaborateurs Cartaud et M. Fremond, sur les différentes propriétés physiques de l’acier et particulièrement sur le magnétisme, sur les propriétés mécaniques, sur la cristallisation et les phénomènes thermiques qui se produisent à réchauffement et au refroidissement des aciers au carbone ou des aciers spéciaux.
- Il montra l’intérêt que présentaient les alliages de fer et nickel, et ses recherches suscitèrent les beaux travaux de M. Guillaume sur les aciers au nickel.
- Un esprit aussi original que celui d’Osmond ne pouvait se cantonner dans un domaine unique; aussi dans la liste de ses travaux rencontre-t-on des mémoires sur des sujets extrêmement variés : Dosage colorimétrique du manganèse; étude sur l’industrie de vanadium, etc.
- Son influence en France ne fut peut-être pas aussi grande qu’à l’étranger, où ses publications sont très connues et très admirées, à en juger par le nombre des travaux qui prirent comme point de départ les idées d’Osmond. Au premier rang de ceux-ci, il convient de citer ceux de M. Maurer et du capitaine Belaïcw.
- Osmond avait reçu une forte instruction, et ses écrits, d’un style simple et élégant, témoignent d’une culture classique élevée. Récemment, il avait traduit en vers français un poème latin, intitulé Ferrum, écrit en 1717 par un Jésuite, le père X. de la Santé.
- L’Académie des Sciences décerna en 1900 le prix Taillant à Osmond.
- La Société des orfèvres de Londres lui fit, la même année, obtenir un prix de 50 000 francs.
- Malgré cela, Osmond n’eut pas de son vivant les honneurs qu’il méritait. Il était trop fier pour aller au devant des récompenses, et il ne reçut que celles qui vinrent d’elles-mèmes.
- Sa vie fut celle d’un grand savant et d’un sage.
- P. Jolibois.
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- Pour l’éclairage des trains, l’électricité présente incontestablement des avantages importants que ne peut procurer aucun autre système et notamment le gaz.
- La lumière électrique possède une souplesse incomparable; on peut très aisément l’augmenter, la diminuer, la diviser, la disposer comme on veut;
- ce sont là des qualités précieuses en matière d’éclairage de chemins de fer.
- Ajoutons l’absence de danger, tandis qu’en cas de collision de trains, il peut arriver que le gaz enflammé, sortant des brûleurs ou même des réservoirs éventrés, mette le feu aux voitures. Cette
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- éventualité exige d’ailleurs, on doit le reconnaître, non seulement un accident, mais un concours particulier de circonstances heureusement fort rares.
- Après ce que nous venons de dire, on comprend qu’on ait fait des essais d’éclairage électrique des trains dès que les accumulateurs électriques furent entrés dans la pratique industrielle, c’est-à-dire vers 1882 ou 1885, dans les chemins de fer français et anglais. Le dispositif dit par batteries indépendantes, employé dans ces premiers essais et qui a été appliqué, en 1889, à 154 grandes voitures à couloirs et soufflets du Nord, puis en 1895 à tout le matériel (700 véhicules) du chemin de fer suisse du Jura Simplon et ensuite sur d’autres Compagnies, n’exige sur les voitures qu’un équipement analogue à celui du gaz. Chaque véhicule porte sous son châssis un réservoir d’électricité constitué par une batterie d’accumulateurs À chargé d’électricité, qui alimente la canalisation à 2 fils (l’un positif blf et l’autre négatif &2), intérieure ou extérieure, desservant les branchements à 2 fils dt d%, des lampes Z; un gros interrupteur R, placé sur l’un des fils de la canalisation principale b, permet au personnel d’allumer l’ensemble des lampes; de petits interrupteurs c sont généralement placés dans les compartiments à la disposition des voyageurs, soit pour éteindre complètement les lampes, soit pour les mettre en veilleuse.
- La position des lampes peut varier suivant les Compagnies. Sur les voitures du Nord français, il y a deux appliques placées sur le milieu des dossiers du compartiment et qui ne donnent une bonne lumière que sur le milieu des banquettes. Cette disposition par appliques, qui convient parfaitement pour les lampes de lecture, mais pas pour l’éclairage général d’un compartiment, ne se retrouve pas ailleurs. Dans toutes les autres Compagnies, les lampes sont fixées au plafond sous un petit réflecteur avec (compartiment I et II, fig. 1), ou même sans (compartiment III, fig. 1) protection d’une coupe en verre. Le plus souvent, et spécialement sur le matériel neuf, on dispose 2 lampes vers les deux bouts du compartiment (compartiment I, fig. 1) ; ce n’est guère que sur le matériel anciennement éclairé à l’huile que l’on trouve une seule lampe contenue dans une coupe, au milieu du compartiment, à la place de la lanterne à huile (compartiment II, fig. 1).
- Dans les systèmes d’éclairage électrique par batteries indépendantes, si l’équipement des voitures est, à part la constitution intérieure des accumulateurs ou réservoirs, aussi simple et même plus simple que l’équipement pour l’éclairage au gaz, le rechargement est autrement difficile. Au lieu de se faire tout seul en quelques minutes, il exige plusieurs heures et demande à être surveillé. On est astreint soit à immobiliser longtemps les rames des trains sur des voies spéciales de chargement (reliées par des canalisations à une usine électrique fixe) comme on le fait au Nord, ce qui est souvent fort gênant pour le service des gares ; soit à remplacer les batteries épuisées par des batteries fraîchement
- chargées, amenées de l’usine sur des charrettes, comme on le fait en Italie, ce qui est une opération coûteuse et ennuyeuse quand il s’agit de manutentionner 500 à 600 kgs d’accumulateurs par véhicule. Dans les deux cas, la charge revient chère, même si l’énergie électrique produite par une usine hydraulique coûte très bon marché. Si l’on y ajoute les frais élevés d’entretien des accumulateurs, qui doivent être de forte capacité pour pouvoir fournir seuls 20 à 50 heures d’éclairage sans avoir besoin d’être rechargés, on arrive, pour le système par batteries indépendantes, à un prix de revient de l’éclairage très élevé, tout en n’ayant pas une lumière très abondante, juste suffisante pour lire, parce qu’on se trouve limité, dans la capacité admissible pour les accumulateurs, par le poids extrêmement élevé de ceux-ci.
- Aussi ce système, qui avait pris il y a dix ans un certain développement (en France, les applications du Nord avaient été suivies de celles de toute la Ceinture, de toute la ligne de Sceaux, de 154 voitures de l’Est; en Allemagne, 2000 wagons-postes étaient éclairés de la sorte; on le trouvait sur 800 véhicules en Suisse et sur plusieurs centaines de voitures en Autriche-Hongrie, en Italie), a-t-il été progressivement abandonné à peu près partout lorsqu’est apparu l’éclairage bien plus économique par manchons incandescents à gaz.
- Les seuls systèmes électriques qui sont appliqués un peu en grand, depuis une dizaine d’années, sont les systèmes dits autogénérateurs, parce que le courant électrique nécessaire à l’éclairage du train est produit au fur et à mesure de sa consommation par la marche même du train, à l’aide de petites dynamos de 1 à 2 chevaux prenant leur mouvement sur un essieu par une courroie (comme on le voit en D sur la figure 1), les accumulateurs ne servant plus qu’à maintenir l’éclairage pendant les arrêts. On se rend compte immédiatement de l’économie considérable qui en résulte. En premier lieu, les dépenses onéreuses d’entretien et d’amortissement des accumulateurs sont notablement réduites, parce qu’il suffit de prendre de petites batteries représentant 5 à 7 heures d’éclairage pour avoir une large réserve de courant capable de parer aux plus longs stationnements des trains; les dynamos supplémentaires placées sur les voitures demandent évidemment à être surveillées de temps en temps, mais sont d’un entretien'incomparablement plus faible que les accumulateurs. En second lieu, on réalise une économie presque complète sur les dépenses de production du courant consommé par les lampes, non pas que les dynamos actionnées par l’essieu n’absorbent pas de force, mais les 15 à 20 chevaux que peuvent prendre en supplément les dynamos d’un train sont insignifiants et sans action appréciable sur la consommation totale de charbon d’une locomotive qui en produit 600 à 700 ; on a encore une économie de main-d’œuvre sérieuse du fait qü’il n’y a plus aucune manœuvre et immobilisation de véhicule à
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- prévoir pour la recharge des accumulateurs; les petites batteries qui restent à demeure sur les voitures sont rechargées.automatiquement en cours de route par un petit courant fourni par la dynamo en sus du courant envoyé aux lampes. En résumé, les systèmes électriques autogénérateurs, s’ils sont appliqués sur une échelle suffisamment grande, fournissent une bonne solution pratique du problème de l’éclairage des trains, car ils permettent de distribuer abondamment la lumière (de 16 à 25 bougies et même plus par compartiment) sans être arrêté par le poids ou l’encombrement des équipements de voitures. Aussi ce mode d’éclairage s’est-il développé rapidement à partir de 1897, en Angleterre surtout où il est appliqué actuellement sur plus
- plir : le courant doit rester de même sens, quelle que soit la direction de la marche; pour ne pas abîmer la dynamo, cette machine, qui en pleine marche est mise en circuit avec les accumulateurs, doit en être séparée non seulement pendant les arrêts, mais dès que la vitesse descend au-dessous d’une certaine valeur, par exemple 20 km à l’heure ; la dynamo doit fournir un courant à peu près constant, malgré les très grandes variations de la vitesse du train ; enfin, les lampes doivent donner une lumière parfaitement régulière, non seulement à toutes les allures de marche, ce à quoi pourvoient les accumulateurs branchés avec la dynamo et lui servant de volant ou régulateur, mais, ce qui est plus difficile, au moment de la disjonction de la
- Fig. i. — Systèmes d’éclairage électrique des véhicules indépendants.
- de 10000 voitures environ et il aurait continué son essor si l’éclairage au gaz n’avait pas reçu un grand perfectionnement par l’emploi de manchons à incandescence. En France, il est employé sur tout le matériel roulant de la ligne de Sceaux et sur la plus grande partie du matériel de l’Orléans; on en a fait l’application sur les trains de Ceinture (à la place du système par batteries isolées) ; on le retrouve encore sur un certain nombre de wagonS-postes et de wagons-restaurants ou wagons-lits; mais dans toutes les autres Compagnies on fait usage du gaz. En Suisse, il remplace progressivement les anciens systèmes électriques par batteries isolées.
- Les systèmes électriques autogénérateurs ont été étudiés par une foule d’inventeurs parce qu’ils constituent un problème difficile à résoudre. On en jugera par le simple exposé des conditions à rem-
- dynamo, où les accumulateurs, après avoir été chargés en cours de route, restent seuls en décharge sur les lampes; bien entendu, toutes ces opérations doivent s’effectuer automatiquement. 11 existe plus d’une douzaine de systèmes, tous très ingénieux, qui ont prouvé, par une expérimentation réelle sur des trains, qu’ils remplissaient toutes ces conditions ; mais en fait, 2 ou 5 systèmes seulement ont reçu jusqu’ici un développement important, parce que ce sont les plus simples ; tous les autres, bien que fonctionnant régulièrement, n’ont reçu que peu d’applications parce qu’ils sont plus compliqués.
- Le premier en date de ces systèmes est le Stone, créé et appliqué depuis 1896 en Angleterre, où il est monté sur 10 000 voitures. Il a ceci de particulier qu’il ne fait usage que de procédés de réglage exclusivement mécaniques, dont le plus original est celui qui permet d’obtenir un courant à peu près cons-
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- tant à toutes les allures de marche. Ce résultat est obtenu tout simplement par le fait que la dynamo, bien qu’actionnée par l’essieu, conserve, à partir du moment où le train a atteint l’allure de 20 km à l’heure, une vitesse à peu près constante, même si l’essieu prend une vitesse de plus en plus grande. Ceci est produit tout simplement par le glissement de la courroie de commande qui n’est tendue que faiblement par le poids de la dynamo suspendue par le coté au châssis du véhicule. Dès que la vitesse de rotation de la poulie calée sur l’essieu dépasse une valeur correspondant à une vitesse de marche de 15 km à l’heure, l’adhérence de la courroie devient insuffisante pour transmettre toute l’énergie développée sur l’essieu et la courroie subit un glissement
- sens de sa marche, de manière qu’au voyage de retour les lampes sont alimentées par la batterie qui a été chargée au voyage d’aller, tandis que la batterie qui a desservi les lampes à l’aller est mise à son tour en charge.
- Les appareils Stone, de construction mécanique simple et robuste, donnent de bons résultats pour l’éclairage individuel des voitures munies chacune d’un petit équipement de 1 à 2 chevaux de puissance au maximum ; mais ils ne fonctionneraient plus bien si la dynamo était de grande puissance; l’entraînement de celle-ci par une courroie à fort glissement deviendrait très imparfait.
- Le système Stone ne permet donc pas de desservir tout un train par une seule grosse dynamo comme
- Fig. 2. — Vue d’un fourgon de la Ceinture disposé pour l’éclairage électrique collectif de tout le train.
- qui augmente à mesure que la vitesse de la poulie s’accroît, de sorte que la vitesse de la poulie, calée sur l’induit de la dynamo, reste sensiblement la meme. La conjonction et la disjonction de la dynamo, c’est-à-dire sa mise en circuit ou hors circuit, sont effectuées automatiquement à une certaine vitesse par un appareil utilisant la force centrifuge. Il n’y a aucune fluctuation de lumière au moment de la mise en circuit ou hors circuit de la dynamo, parce que le système comporte deux batteries d’accumulateurs disposées de telle sorte que celle qui alimente les lampes ne reçoit aucun courant de charge de la dynamo pendant la marche (de sorte que sa tension n’est pas plus forte en marche qu’à l’arrêt), tandis que l’autre se charge fortement; un petit commutateur mécanique manœuvré automatiquement change les rôles des batteries lorsque le train change le
- peut le faire le système de la Société des accumulateurs Tudor, qui a même été créée dans ce but spécial (bien que pouvant tout aussi bien servir à l’éclairage individuel des voitures). Lorsqu’un train est composé régulièrement avec un matériel homogène à éclairage électrique, sans intercalation de voitures éclairées au gaz ou à l’huile, il y a un grand avantage à demander tout son éclairage à une dynamo unique et forte placée sous le fourgon, plutôt qu’à une série de petites dynamos en nombre égal à celui des véhicules du train, qui coûteront au total bien plus cher et demanderont plus de surveillance. On a une économie encore plus grande en faisant usage également, quand on le peut, d’une grosse batterie unique portée par les fourgons du train, au lieu de mettre une petite batterie d’accumulateurs sous chaque véhicule, parce qu’une
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- grosse batterie coûte beaucoup moins cher d’achat et d’entretien qu’une série de petites. Ce dispositif peut être employé sur les trains de banlieue : il l’est sur la ligne de Sceaux et sur la Ceinture dont les fourgons peu encombrés sont capables de recevoir une batterie dont la capacité n’a pas besoin d’être énorme pour assurer l’éclairage de tout le train pendant les arrêts. La figure 2 donne la vue d’un fourgon de la Ceinture dans l’intérieur duquel on a installé une dynamo ü de 10 chevaux actionnée par une courroie M qui traverse le plancher et passe sur une poulie C montée sur un essieu. Les accumulateurs sont dans un coffre inférieur à l’autre bout du fourgon. Le train entier est desservi par une canalisation à 2 fils B comportant des accouplements amovibles X entre les voitures. Dans les grands trains d’Allemagne où le système de la Société Tudor a été appliqué et qui possèdent un éclairage intense, on a laissé une petite batterie sous chaque voiture parce qu’il n’aurait pas été possible de loger dans ou sous un et même deux fourgons, une batterie de capacité suffisante pour desservir tout le train.
- Nous ne décrirons pas en détail le fonctionnement du système de la Société Tudor qui repose sur des phénomènes électriques que nous ne pourrions expliquer sans entrer dans des considérations trop savantes; nous signalerons seulement les caractéristiques de ses divers organes. Il n’y a qu'une seule batterie par voiture ou par train au lieu de deux ; cette batterie est reliée à la dynamo quand la vitesse du train est suffisante à l’aide d’un conjoncteur électrique qui au lieu d’être mécanique, comme dans le système Stone, est constitué par un électro-aimant. L’appareil inverseur que l’on trouve dans tous les autres systèmes pour changer le sens de courant ou la position des balais suivant le sens de la marche n’existe pas ici, parce que la dynamo employée est d’un type tout particulier, imaginée par le D1' Rosenberg, qui jouit de la propriété de donner toujours du courant de même sens quel que soit le sens de la rotation. Cette dynamo jouit de la propriété encore plus curieuse de donner une tension sensiblement constante quelle que soit sa vitesse : ce résultat avait été obtenu
- dans d’autres systèmes par de grandes complications de circuits et par des procédés non applicables à de fortes machines, tandis que la dynamo Rosenberg est de construction aussi simple que les machines ordinaires (la paire de balais supplémentaire qu’elle possède ne la complique pas) et peut être réalisée en modèles aussi puissants qu’on le veut. Enfin, le système de la Société Tudor est complété par les appareils de réglage des lampes d’éclairage du système Büttner qui maintiennent la lumière fixe malgré les variations de tension manifestées par la batterie unique d’accumulateurs suivant qu’elle est légèrement chargée pendant la marche ou en simple décharge pendant les arrêts : ce sont des sortes de petites lampes électriques à filament en fer placées en circuit avec les lampes éclairantes et que le passage du courant fait à peine rougir ; elles sont d’ailleurs enfermées dans de petites boîtes fixées n’importe où dans les compartiments.
- Nous citerons encore le système électrique autogénérateur Brown, plus spécialement destiné aux voitures indépendantes, qui appartient également à la classe des systèmes à une seule batterie et qui, grâce à des appareils électriques de réglage de construction très soignée, donne une lumière bien stable. Ce système est employé sur un certain nombre de voitures suisses et la Compagnie d’Orléans vient de l’appliquer sur 2000 voitures.
- Nous signalerons pour terminer que les lampes électriques à filaments métalliques se répandent de plus en plus dans les trains parce que maintenant elles résistent convenablement aux trépidations delà marche. L’emploi de ces lampes qui consomment, à lumière égale, à peine la moitié du courant pris par les lampes ordinaires à filament de charbon, a permis de réduire notablement le prix de revient de l’éclairage électrique (ce qui compense largement leur prix d’achat plus élevé). Malheureusement, ceL éclairage a contre lui de ne pouvoir se passer d’accumulateurs (on a réduit leur rôle sans les supprimer) qui jusqu’à présent sont des appareils demandant une surveillance et des soins continuels, et pour lesquels on éprouve, de ce fait et avec quelque raison, une grande aversion dans les chemins de fer. Ch. Jacquin.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances des 22 et 29 juillet 1912. — Présidence de MM. Lippmann et Guyon.
- Éloge de M. Poincaré. — Le Président, à l’ouverture de la séance, prononce l’éloge de M. Henri Poincaré, et M. Gaston Darboux, secrétaire perpétuel, donne lecture des nombreuses lettres de condoléances qui ont été adressées à l’Académie, à l’occasion de la mort de ce savant.
- Jubilé scientifique. — M. Gabriel Lippmann rend compte des fêtes du 250e anniversaire de la fondation de la Société Royale de Londres où il représen tait l’Académie. Il termine en s’étendant sur la réception tout particuliè-
- rement cordiale qui a été faite aux délégués de la Compagnie.
- L'arsenic dans les plantes. — Le professeur Guignard expose à l’Académie les nouvelles recherches de MM. Gadin et Astruc, sur la présence de l’arsenic dans les plantes. Leurs observations antérieures avaient montré l’existence normale de ce corps dans un assez grand nombre d’aliments végétaux, d’où il peut passer dans l’organisme animal. Il était intéressant de rechercher si les plantes parasites, qui ne croissent pas directement dans le ,sol
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- contiennent également de l’arsenic, et dans le cas de l’aflirmative, de savoir s’il existe un rapport entre les quantités d’arsenic trouvées dans les parasites et dans son support. Le dosage comparatif de ce corps dans un assez grand nombre d’espèces parasites, telles que le gui, la cuscute, la clandestine, etc., et dans les plantes sur lesquelles elles se développent, a conduit aux résultats suivants : les plantes parasites, comme les végétaux croissant directement dans le. sol, contiennent normalement une certaine quantité d’arsenic ; cette quantité reste identique alors même que celle trouvée dans la plante support est variable. Il n’est pas possible d’établir une proportion entre la teneur en arsenic des parasites et celle du végétal parasité. Enfin, quel que soit le milieu où elle vit, la plante, parasite ou non, ne paraît absorber l’arsenic que dans la proportion qui lui est nécessaire et indépendamment de la richesse du milieu.
- Viticulture. — M. Guignard communique, en outre, une étude de M. Gard sur l’autofécondation chez la vigne cultivée. On sait que, chez les vignes cultivées, les fleurs sont toutes hermaphrodites et ont un pollen très actif. 11 n’en est pas de même chez les vignes sauvages. La question est de savoir si c’est l’autofécondation ouïe croisement qui est la règle. Il ressort des expériences faites par M. Gard, à Bordeaux, sur plusieurs cépages (Tabernet-Sauvignon, Semillan, Muscadelle, etc.) que c’est l’auto-fécondation qui se montre habituelle et prédominante.
- Algues vertes. — M. Gaston Bonnier présente à l’Académie une Note de M. le professeur Teodoresco qui a réussi à cultiver des algues vertes et à les i’aii’e se développer en abondance, en supprimant le phosphore et l’azote de leur aliment pour les remplacer par de l’acide nucléique. Ces résultats sont très intéressants pour la Biologie générale. M. Bonnier présente aussi le compte rendu des expériences de M. Tournois, qui montrent que certaines plantes, telles que le houblon japonais et le chanvre, ont une floraison plus précoce à une faible lumière.
- La peste et les marmottes. — Le professeur Roux développe un très intéressant travail de MM. Mosny et Dujardin-Beaumetz sur l’évolution de la peste chez les marmottes. 11 résulte des expériences très suivies des auteurs que ces animaux conservent le pouvoir de transmissibilité de la peste même après l’hibernation. Pendant la période de sommeil l’évolution est suspendue.
- Communications diverses. — M. Edmond Perrier expose les recherches de M. Dantan sur le sexe des huîtres. La sexualité de l’animal peut passer par trois états. —MM. Bourquelot et Bridel adressent à l’Académie un travail sur la réversibilité des actions fermentaires. — M. Deslandres signale un travail de M. Ancel sur la variation de l’intensité solaire pendant l’éclipse mesurée avec un appareil à sélénium. M. Violle fait l’analyse d’une Note de M. Va Ilot sur les phénomènes atmosphé-
- riques en haute montagne. — M. Louis Mangin présente à l’Académie un travail de M. Harriot, assistant à la chaire de cryptogamie du Muséum sur les algues de la région de la petite île de Talihou. Cette étude renferme la flore algalogique détaillée des parages du laboratoire du Muséum sur cette côte. — M. Moureu analyse un travail de M. Massot, professeur à l’Ecole de pharmacie de Montpellier sur la radioactivité de certaines eaux thermales et une étude de MM. Busquet et Tiffeneau sur le rôle de la caféine dans l’action cardiaque du café. M. Barrois résume des recherches de M. de Montessus de Ballore sur la périodicité de certains phénomènes sismiques perturbateurs. M. Dastre dépose sur le bureau un travail de M. et Mme Victor Henry sur l’excitabilité de certains animaux par les rayons ultra-violets. Enfin, après le dépôt de quelques autres études d’ordre technique l’Académie est entrée à 5 heures et demie en comité secret.
- Prix. — L’Académie décerne les prix suivants :
- HISTOIRE UES SCIENCES
- Prix Binoux. — Un prix de deux mille francs est décerné à M. J.-L. Heiberg, professeur à l’Université de Copenhague, pour ses travaux relatifs à l’Histoire des mathématiques anciennes, et plus particulièrement pour ses travaux sur le Traité de la méthode d’Archimède.
- Un prix de mille francs est décerné, sur les arrérages de la Fondation, à M. Marcel Landrieu, pour son volume sur la Vie et l’œuvre de Lamarck.
- ANATOMIE ET ZOOLOGIE
- Prix Da Gama Machado. (1200 IV.). — Ce prix triennal est décerné à M. J. Duesberg, chargé de Cours à l’Institut d’anatomie de l’Université de Liège, pour ses recherches sur la spermatogenèse chez le rat.
- ' MÉCANIQUE
- Prix Montyon (700 fr.). •— Le prix est décerné à M. An. Doutre, pour son stabilisateur automatique longitudinal des aéroplanes.
- Prix Fourneyron. — Un prix de mille francs est décerné à M. G. Eiffel, ingénieur, pour ses expériences sur la résistance de l’air.
- Un prix de sept cents francs est décerné à M. Armand de Grasiont, duc de Guiche, pour ses travaux intitulés : Essais d’aérodynamique.
- Prix Boileau (1300 fr.). — Le prix est^ décerné à M. A. Lafay, professeur de physique à l’École Polytechnique, pour l’ensemble de ses travaux relatifs aux mouvements des fluides.
- PHYSIQUE
- Prix Hughes (2500 fr.). — Le prix est décerné à M. Arnaud de Guamont, pour l’ensemble de ses travaux de spectroscopie.
- PRIX GÉNÉRAUX
- Prix Gegner (4000 fr.). — Le prix est décerné à M. J.-H. Fabre, correspondant de l’Académie.
- Ch. de Villedeuil.
- LE MYSTÉRIEUX DAUPHIN DU DÉTROIT DE COOK
- . Quand la colonisation de la Nouvelle-Zélande prit son essor, soit vers 1875, les paquebots qui se rendaient de Wellington en Europe ne tardèrent pas à remarquer un poisson gigantesque qui les escortait à la traversée du Cook’s Strait, le détroit qui sépare les deux principales îles de l’archipel.
- Sa tactique, qui ne variait jamais, était bien faite pour attirer l’attention des navigateurs. Dès que le vapeur, marchant dans la direction S.E.-N.O., parvenait à la hauteur du Pelorus-Sound, baie dont les rives déchiquetées dessinent un fjord aux pittoresques contours, les passagers,
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- avertis par l’équipage, tournaient les yeux dans la direction indiquée.
- Leur attente n’était jamais déçue. Rapide comme une torpille, le gigantesque poisson accourait aux devants du navire, gambadait " autour, se frottait joyeusement contre ses flancs, .bondissait à plusieurs mètres au-dessus des vagues, passait et repassait sous sa quille. Et il disparaissait comme il était venu. Aux abords de la Passe Française, c’est-à-dire entre l’île Dumont-d’Urville et l’île du Sud, il faisait, d’une dernière pirouette, ses adieux aux voyageurs et partait en quête d’un nouveau navire à escorter.
- Par allusion au golfe qui paraissait être sa résidence favorite, les marins le baptisèrent familièrement Pelorus Jack. Une expédition scientifique qui visitait cette région de l’Océanie voulut en savoir plus long sur l’étrange créature, et les indigènes déclarèrent que le grand poisson blanc, que leurs pères appelaient Kaïkaï-a-W ctro, existait déjà bien avant l’arrivée des pakehcis (visages pâles) dans leur pays. Quand les grands-canots de guerre des Maoris labouraient seuls les eaux bleues du détroit, Jack avait déjà l’étrange habitude de gambader autour de leurs hautes proues, sculptées de masques menaçants.
- Après d’interminables discussions entre les savants de la Nouvelle-Zélande, anxieux de déterminer le genre et l’espèce dans lesquels il convenait de ranger cette vivante curiosité nationale, on admit que c’était un Grampus griseus, mammifère cétacé de la famille des delphinidés qui est relativement commun dans l’Atlantique. Mais cette décision n’a pas satisfait tous les savants des Antipodes, et il en est, parmi eux, qui créeraient volontiers un genre spécial pour y classer leur protégé.
- Ils font remarquer que les delphinidés sont éminemment sociables, alors que Jack vit en solitaire. Sa longueur, autant que permette d’en juger la rapidité de ses mouvements, est de plus de cinq mètres, tandis que les dauphins, à l’exception du bélouga des régions arctiques, sont loin d’atteindre de pareilles dimensions. On note aussi qu’à l’unique exception de ce spécimen, le Grampus griseus n’a jamais été rencontré dans l’océan Indien.
- Mais ce qui peut assurer h Pelor us Jack une place toute spéciale dans l’histoire' naturelle,' c’est sa coloration. Tandis que celle du Grampus est d’un brun-chocolat, la sienne est d’un blanc légèrement bleuté, nuancé çà et là de pourpre et de jaune, et coupé de bandes irrégulières bordées de brun ; ses nageoires sont noirâtres et saumonées de gris.
- Qui expliquera le mystère de cette existence? Une
- hypothèse veut que Jack soit un albinos, que le banc de Grampus, dont il fait partie originairement, Fait chassé de ses rangs à cause de sa couleur, et que, véritable juif-errant du monde aquatique, il ait parcouru les océans avant de se choisir un nouveau domaine. Privé de compagnie, il aurait imaginé de satisfaire ses instincts sociables en escortant les navires et en folâtrant autour d’eux. Une autre théorie, refusant de prêter à un cétacé une psychologie quasi humaine, explique d’une façon plus banale ses étranges évolutions : dérangées par le passage du navire, les pieuvres, qui abondent dans ces parages, s’attacheraient à sa quille et les gambades du grand dauphin autour du navire n’auraient d’autre but que de se gaver de ces mollusques. Une troisième explication moins flatteuse encore que la précédente pour l’amour-propre de Kaïkaï-a-Waro veut qu’il se frotte aux flancs du navire en marche pour se libérer des parasites qui le,dévorent. :
- Autant d’hypothèses qu’il est impossible de contrôler. Un fait certain, c’est qu’un vapeur ne peut s’engager dans les parages duPelorus-Sound sans voir accourir le gigantesque albinos. II.apparaît et disparaît toujours aux mêmes points, et à toutes heures du jour ou de la nuit, en toutes saisons, et cela depuis un demi-siècle! Il paraît avoir une prédilection pour les vapeurs rapides, et les passagers des paquebots marchant à la vitesse de quinze noeuds constatent qu’il ne lui en coûte aucun effort apparent pour les escorter le long de l’itinéraire coutumier, qui est de 12 à 15 kilomètres. Quand le navire s’arrête, par exemple pour embarquer le poisson frais qu’apporte un canot à pétrole, l’étrange cétacé s’écarte, mais pour revenir dès que l’hélice se remet en action, et folâtrer à nouveau devant la proue.
- Plusieurs fois, des voyageurs ont trouvé plaisant de décharger leur revolver sur Pelorus Jack. Il y a une dizaine d’années, on put croire qu’il avait succombé à un de ces attentats, car il laissa passer deux semaines avant de réapparaître dans le détroit . L’opinion publique s émut, et la presse demanda des mesures de protection. Enfin, le 26 septembre 1904, le gouverneur de la Nouvelle-Zélande lan çait un décret qui frappait d’une amende de 100 livres, soit 2500 francs, toute personne convaincue d’avoir chassé le grand dauphin, qui devenait du coup le pupille de la nation. . . - • '
- Ce cas de protection individuelle, appliqué comme, il l’est à un habitant des. mers, est1 certainement unique dans les annales de'la zoologie.'
- . ---: .... V. FoRMiS.
- Le dauphin blanc du dèlroil de Cook.
- Le Gérant : P'. Masson. — Imprimerie Lahuke, rue de Fleuras 9, à Paris.
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- 40* ANNÉE. — N° 2046.
- 10 AOUT 1912.
- LES QUATRE FORMES DU VENT
- Le vent est considéré avec raison comme un phénomène encore très mystérieux et mal connu. Or, il est non seulement désirable, mais impérieusement nécessaire d’arriver à le mieux connaître si l’on veut faire des progrès réels en aéronautique — sans parler de la météorologie. Pour cela, il faut prévoir des postes d’observation spéciaux, munis d’appareils convenables : on s’en préoccupe, et cet ordre d’études se développera peu à peu. Mais il faut surtout tirer parti des observations courantes, de celles que cha-
- connu, est celui qu’on peut appeler l’état de frémissement ou d’oscillation statique.
- Pour prendre encore un exemple récent, on pouvait en noter l’existence à Paris dans la soirée du 15 juillet dernier. Les nombreux drapeaux de la fête nationale facilitaient l’observation. Ce soir-là, en certains points, tous les drapeaux claquaient au vent, même au ras du sol, et il n’y avait pas un souffle d’air. D’autre part, bien qu’il n’y eût pas un souffle d’air, il était impossible d’allumer une allumette :
- Fig. i. — Le Paysage aux trois arbres (eau-forte de
- cun peut faire aisément à la campagne, ou même dans la rue, et leur donner les conclusions qu’elles comportent. C’est ce que l’on a négligé de faire jusqu’à présent, de sorte qu’on se trouve en réalité avoir sur les mouvements de l’air plus de notions qu’on ne le croit. Dégageons ces notions.
- D’abord il y a le calme plat dans l’atmosphère comme sur mer : aucun mouvement. Un tel temps est très rare; on a pu l’observer le 21 juin dernier, dans la région de Paris ; ce jour-là, des appareils indicateurs, si sensibles qu’ils révèlent les déplacements d’air infimes qui se produisent dans une salle close, restaient complètement inertes lorsqu’on les exposait librement en rase campagne.
- Un second état de l’atmosphère, beaucoup moins
- 40" année. — ae semestre.
- Rembrandt), montrant un exemple de vent régulier.
- on la voyait s’éteindre, comme soufflée brusquement. Enfin la Seine semblait parfaitement calme; mais, examinée de près, sa surface apparaissait criblée sur toute son étendue de petites rides courtes et séparées par des intervalles de quelques centimètres.
- Cet ensemble de caractéristiques ne comporte qu’une explication : l’air s’agitait sur place. L’amplitude de ses mouvements était très faible, ainsi que leur vitesse, mais c’est la rapidité de leurs variations qui engendrait des forces relativement importantes, capables, par exemple, de déployer les drapeaux. En langage mécanique, on dirait qu’il y avait dans l’air des vitesses'faibles, mais des accélérations importantes, sans aucun déplacement de
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- LES QUATRE FORMES DU VENT
- matière ayant une portée notable. La ligure 2, n° 2, donne une idée de l’extrême localisation des phénomènes dans ce cas. .
- Cette agitation pendulaire sur place, une autre classe de faits la révèle et permet dans une certaine mesure de la mesurer. Ce sont les mouvements des feuilles.
- On peut très souvent observer, par temps à peu près calme, que toutes les feuilles d’un arbre sont sensiblement au repos, moins une ou deux (toujours les memes) qui, en revanche, s’agitent éperdument. Au point de vue mécanique, une feuille qui se balance, c’est un pendule, mais un très mauvais pendule, ayant une faible masse et donnant grande prise à la résistance de l’air. Dès lors, pour qu’un balancement très marqué puisse se perpétuer pendant un temps notable (une fraction importante de minute, par exemple, comme c’est le cas), il faut que les réactions de l’air ambiant, bien loin de l’amortir, soient « en résonance » avec lui, c’est-à-
- auquel on peut laisser plus particulièrement le nom de vent (fig. .2, n° I ).
- Nous voyons qu’en dehors du transport de matière, le vent comporte des oscillations, un travail interne^) dont on vient de voir une première cause. A celle-ci s’en superpose une seconde : c’est que la masse d’air ébranlée, pour se frayer passage, va refouler les masses voisines par un mouvement également oscillatoire. De même que, dans l’expérience classique des billes accolées, le choc produit à droite de la série en laissant tomber le pendule A se transmet à B par le moyen d’une série de réactions oscillantes, de môme les masses d’air se transmettent les unes aux autres les impulsions reçues, mais beaucoup plus lentement dans certains cas, comme le montrent des observations qu’il serait trop long de rapporter ici (fig. 2, n° 5).
- On arrive ainsi à concevoir le quatrième état de l’atmosphère qu’on peut appeler le vent régulier. C’est la translation d’une grande masse d’air, qui
- 2 3
- Fig. 2. — t, Ondulations du vent se succédant sur une urijlamme; — 2. Cas de frémissement statique : pseudo-vent apparent sur le drapeau A. Il n'y a aucun courant d'air. Le drapeau B, quelques mètres plus loin, est pendant; — 3, L’expérience classique de la transmission d'un
- choc par réactions oscillantes.
- dire oscillent avec la meme périodicité qu’aurait le pendule s’il se mouvait librement dans le vide. Cette résonance est encore révélée par l’amplitude considérable des mouvements de la feuille, qui finit à la longue par se décrocher de la branche et tomber. La chute des feuilles est donc souvent le résultat d'un phénomène de résonance qui révèle quelque chose sur le régime intérieur de l'air (1).
- Or, l’observation directe de ces balancements des feuilles montre une périodicité qui paraît voisine d'une seconde. Souvent d’autres feuilles voisines battent avec une fréquence multiple, double par exemple : elles sont mises en résonance par les « harmoniques de Fonde fondamentale », selon le langage mécanique. Une périodicité très voisine de 0,0 seconde est fréquemment observable, et d’autre part on peut en noter de beaucoup plus courtes, d’ordre musical, semble-t-il.
- Voici donc une masse d’air en état d’oscillation statique; si maintenant une variation de température ou la poussée d’une autre masse d’air vient la faire mouvoir, elle va prendre un déplacement d’ensemble, mais sans cesser d’osciller, et ce sera le troisième état de l’atmosphère, le plus général, et
- 1. Il n’est pas impossible que ecltc résonance soit utilisée également dame lé'vol des papillons, par exemple.
- n’est travaillée intérieurement que par des oscillations très faibles. Ce vent aussi fait tomber les feuilles, mais en les arrachant par frottement. C’est le mieux connu, le seul classique, en quelque sorte, mais rarement réalisé dans la nature. Pratiquement, on peut le définir en disant que c’est un vent dont il est possible de s’abriter (ce qui n’est pas possible avec les vents dans lesquels le frémissement interne est prépondérant). On en peut admirer un exemple frappant dans la célèbre eau-forte de Rembrandt intitulée : Le Paysage aux trois arbres. Tandis qu’un véritable fleuve aérien courbe les arbres et fouette la pluie qui tombe dans le lointain, une mare abritée par un faible talus, au premier plan, s’étale parfaitement calme, et des herbes qui en émergent ne sont nullement battues par l’air. Les pêcheurs qui sont au bord pourraient allumer en paix une allumette(2). B. Ciiasséhiaud.
- 1. Etudié par Lauglcy, Sureau, Le Clément de Saint-Mareq, etc.
- 2. En dehors de ces quatre grandes catégories, il y a des états particuliers de l’air, états de crise aux approches d’un orage par exemple. On observe alors (avec des papiers très légers) des mouvements subits et rectilignes qu'on peut appeler des « traits » ; ils sont caractérisés par une vitesse incomparablement plus grande que celle de l'air avoisinant.
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- LE PORT D’ANVERS
- Le port d’Anvers est situé sur la rive droite de l’Escaut à 100 km environ de son embouchure dans la mer du Nord. D’un très faible débit dans la partie supérieure de son cours, ce fleuve prend une très grande importance dans la partie à l’aval du port d’Anvers, grâce au jeu des marées qui, dans l’estuaire, ont creusé des chenaux de grande profondeur permettant aux navires de grand tonnage l’accès du port d’Anvers. Toutefois, immédiatement à l’aval du port, le cours de l’Escaut présente de nombreuses sinuosités clc courbures très accentuées qui rendent la navigation difficile.
- Depuis plusieurs années, le gouvernement belge a mis à l’étude l’amélioration de l’Escaut dans cette partie, amélioration d’autant plus urgente que le trafic du port d’Anvers ne cesse de croître et que le tonnage et le tirant d’eau des navires qui le fréquentent ne cessent également d’augmenter. Ainsi en 1911 le nombre des navires qui ont fréquenté le port d’Anvers a été de 0909 avec un tonnage de 15 550 705 tonnes.
- La meme année le tonnage des 17 965 navires qui ont fréquenté le port de Hambourg a été de 15176 000 tonnes et celui des 9496 navires entrés et sortis de Rotterdam a été de 10 194 051 tonnes.
- Un premier projet fut étudié. Connu sous le nom de « grande coupure », il consistait à rectifier le cours sinueux de l’Escaut (V. fig. ) entre Anvers cl lvruisschans au moyen d’un nouveau chenal à grand rayon de courbure indiqué en pointillé, de 500 m. de largeur avec un tirant d’eau moyen de 8 m. à basse mer sur la rive droite duquel devaient être construits des murs de quai de 8000 m. de longueur. Parallèlement à ce chenal on devait construire un bassin canal sur le bord duquel devaient être disposées neuf darses de 195 hectares de superficie. (Ces travaux complémentaires ne figurent pas sur le plan.) Le canal et ces darses devaient former bassin à flot au moyen d’une écluse à sas avec tirant d’eau de 12 m. placée au débouché de ce canal dans l’Escaut à lvruisschans. Ce projet souleva de graves objections, surtout au point de vue des modifications des courants de marée pouvant résulter de cette rectification du cours de l’Escaut, et, après de vives dis-
- cussions, le gouvernement décida en mai 1907 d’instituer une Commission chargée d’étudier, d’une manière définitive, la question de l’amélioration de l’Escaut en aval d’Anvers. Cette Commission, après une étude; approfondie, déposa à la fin de 1911 son rapport auquel était joint le projet d’amélioration représenté par notre figure, projet qui va être soumis aux Chambres, qui vraisemblablement lui donneront leur approbation. Le nouveau chenal, auquel on a donné une direction sinusoïdale rationnelle toul en s’éloignant le moins possible
- des rives actuelles, a une largeur de 500 m.
- Plan indiquant les travaux d’amélioration de l’Escaut et du nouveau port d’Anvers. Le chenal curviligne indiqué en pointillé représente le premier projet d’amélioration de l’Escaut connu sous le nom de grande coupure qui a été abandonné et remplacé par le chenal sinusoïdal indiqué en traits pleins. Le bassin-canal reliant l'écluse de Rruisschans avec les bassins d’Anvers est indiqué en traits pleins. Les darses projetées ainsi que les cales sèches sont indiquées en pointillé.
- Dans la partie concave de la nouvelle rive, droite, à Austruweel, sera construit un mur de quai de 4000 m. de longueur. A Ivruiss-chans, sur la rive droite concave sera également construit, en amont de l’écluse maritime, un mur de quai de 1550 m. de longueur et, à l’aval de l’écluse, ce mur de quai pourra être prolongé de 2500 m. On obtiendra ainsi une longueur totale de quais de grand mouillage de 8000 m., sans tenir compte de ceux qui, sur la rive concave gauche, entre Pipe de Tabac et le fort de la Perle pourront être construits dans l’avenir sur un développement de 5800 m. En outre de l’amélioration du chenal et des murs de quai dont nous venons de parler, ce projet comporte, comme le projet précédent, la création à lvruisschans d’une écluse de 400 m. de longueur, 45 m. de largeur et donnant, à marée moyenne, un mouillage de 12 m. 50. Cette écluse (Y. fig.) donne accès à un bassin central formant bassin à flot, qui rejoindra les nouveaux bassins d’Anvers déjà construits ou en projet. En plus, une série de darses et un groupe de cales sèches indiquées en pointillé sur la figure pourront être branchés sur ce canal, ces derniers travaux restant à la charge de la ville d’Anvers.
- Les travaux sont estimési à 120,1 millions de francs dont 60 millions pour les travaux dans l’Escaut et 60,1 millions pour la construction de l’écluse de Ivruiss-chans et du bassin-canal. Ne sont pas compris dans cette somme les dépenses nécessitées par l’établissement des darses et des cales sèches. R. Bo.nmü,
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- EUGÉNIQUE ET HÉRÉDITÉ
- Darwin raconte quelque part que les grenadiers du roi de Prusse Frédéric Ier n’épousaient que des femmes d’une taille fort supérieure à la moyenne, de sorte que, par la suite, les villages habités par ces couples ont produit beaucoup d’hommes de haute stature. Il rappelle aussi que dans l’ancienne Sparte on laissait vivre seulement les enfants vigoureux et qu’on tuait les autres. Ces cas de « sélection artificielle » chez l’homme, sont exceptionnels et Darwin ne les cite meme qu’en raison de leur rareté.
- Pourtant, le rêve d’obtenir « artificiellement », comme dit l’auteur de la Descendance de Thomme
- — c’est-à-dire par des moyens concertés — une race humaine belle, saine et forte, est un de ceux qui ont le plus occupé les penseurs — et aussi les rêveurs. De Platon à Thomas More, et de Thomas More à M. Wells, il n’est pas un « utopiste » qui, en exposant le projet de sa société idéale, république ou cité, réservé un chapitre à l’art des beaux mariages. Ils se sont tous, et fort justement, quoique par les moyens les plus divers, préoccupés de fonder la famille, groupe élémentaire de la société, sur l’union d’individus convenablement choisis, capables de procréer une h e u r e u s e descendance.
- Dans le choix de leurs moyens, ils mêlent ce qu’ils pensent de la vie sociale à ce qu’ils savent de la biologie humaine.
- Cette science nouvelle qu’on appelle l'eugénique
- — ou plutôt cet art, car l’eugénique, comme la médecine, est une pratique, s’appuyant il est vrai, et comme celle-ci, sur des connaissances scientifiques — peut être donnée comme la prolongation pure et simple de ces vieux désirs : elle vise la production d’une belle humanité au moyen du beau mariage. Seulement, à l’inverse des utopistes, l’eugénique commence par dire qu’elle « ne sait pas » comment il faut s’y prendre, et qu’on ne le saura qu’après avoir étudié convenablement les phénomènes de l’hérédité dans l’espèce humaine. Elle prolonge bien les utopies, à ceci près, qui n’est pas rien, qu’elle adopte une méthode scientifique.
- Ce n’est ni de notre siècle, ni du précédent qu’on a reconnu l’existence chez l’homme des faits d’hérédité ou d’atavisme, observé, par exemple, qu’un enfant ressemble à ses parents. Mais c’est depuis peu
- de temps qu’on est en possession de méthodes assez précises, pour serrer de près l’étude du mécanisme des phénomènes de la descendance. On a parlé ici plusieurs fois de la « génétique », qui est justement une de ces méthodes, et il suffit de rappeler que le mérite de sa fondation revient pour la plus grande part à Mendel : il a sinon inventé la méthode de décomposition d’un être en ses caractères, vieille comme les sciences naturelles, mais indiqué pour la première fois quels services elle pouvait rendre à l’étude de l’hérédité. D’autre part, la « biométrie », méthode qui n’est non plus nouvelle que par son application, a ajusté les procédés de la statistique à l’être vivant, et permis de suivre, dans des ensembles quelquefois très vastes, la destinée d’un « caractère » déterminé, à travers une série de générations.
- Considérons, par exemple, une primulacée, comme le Mirabilis ja-lappa, qui présente des types à fleurs rouges et des types à fleurs blanches (fig. 1). Si nous « croisons » un type à Heurs blanches et un type à Heurs rouges, les Heurs qui sortiront de cette union seront, à ce que montre l’expérience, des fleurs roses, comme si le blanc et le rouge s’étaient eux-mêmes mêlés : ces Heurs roses forment la première génération sortie du croisement initial. Si maintenant nous croisons entre elles ces dernières fleurs, de façon à obtenir une deuxième génération, les fleurs de celle-ci ne seront, c’est encore l’expérience qui le montre, ni uniformément roses, ni uniformément rouges, ni uniformément blanches : sur 4, il y en aura : 2 roses-f-1 blanche-j-f rouge. En un mot, les deux caractères considérés (la couleur rouge et la couleur blanche) séparés chez les premiers parents, réunis dans la première génération, seront, dans la seconde génération, pour moitié séparés à nouveau, et pour l’autre moitié resteront réunis. Une étude comme celle-là, qui consiste à suivre génétiquement, pendant n générations, la descendance d’un couple initial, est un exemple fort simple de la méthode mendélienne de l’étude d’un ou de plusieurs caractères (1).
- 1. Cet exemple est emprunté, comme la plupart des autres faits cités ici, au livre récent de C.-B. Davenport, Heredity in relation to Jii/genics, New-York 1911 (H. llolt). M. Davcu-
- ny ait
- Parente tmtf
- BLANC q ^ HOL/CE
- ROSE
- | Générât:
- Q 0-0 0-0 C G
- x___l l_j—l I—rJ
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- ôooè 6©o« ooo
- Ji.™ Générât?
- Fig. r. — Elude génétique d’un caractère : Desccn-dance de deux Mirabilis Jalappa, l’un à fleurs rouges, l’autre à fleurs blanches (d’après V. IIaecker).
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- EUGÉNIQUE ET HÉRÉDITÉ
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- Prenons maintenant — c’est ce qu’a fait Pearson(1) — une collection de feuilles de hêtre, 2600 feuilles par exemple, et étudions-y un caractère donné, tel que le nombre de « veines » que compte chaque feuille. Les unes en ont 12, 15, les autres 16, les autres 20, 21. Les plus nombreuses sont celles qui en ont 16 : il y en a 600 de ce type ; celles, au contraire, qui en ont 12 ou 20, sont également peu nombreuses : il n’y en a guère que 40 de ce type.
- C’est là un exemple de l’étude statistique d’un caractère héréditaire. Les résultats peuvent s’en indiquer sous la forme d’un graphique. Voici par exemple (fig. 2) celui que Pear-son a tiré de l’étude que je viens de résumer. Dans un « polygone de fréquence »
- de ce genre, on appelle « normale » le tracé polygonal dont les deux parties, de chaque côté de la moyenne, seraient symétriques; la ligne obtenue par l’observation peut coïncider avec la normale ou
- vidu humain, et leur étude, soit génétique, soit statistique.
- Il s’en faut beaucoup que la liste des « caractères » soient encore dressée — si tant est même quelle puisse être jamais complète. Le livre de M. Davenport, qui me sert de guide, n’en contient cependant, dès à présent, pas moins d’une centaine, qui ont fait tous, et un à un, l’objet de multiples monographies’et enquêtes. Le nombre en croîtra rapidement puisqu’il y a, dès maintenant, outre les publications périodiques générales consacrées à la
- Fig.
- Etude statistique d’un caractère : les
- veines de 2600 feuilles de hêtre (d’après Pearson).
- génétique et à la biométrie (Biômetrika. Journal of Genetics), des recueils propres à l’eugénique (Eugénies review) et même, à la « station d’évolution expérimentale » de la Carnegie Institution (Washington), un « bureau d’eugénique » (Eugénies Record Office) où l’on centralise, sous forme de réponses à des questionnaires, les résultats, fournis par une
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- Fig. 3. — Élude généalogique d’une famille : le « pèdigree » d’une famille d’albinos (d’après Davenport). Chaque cercle noir représente un albinos: J, les hommes; 9 , les femmes.
- s’en écarter plus ou moins, coïncidence ou écart d’où il est possible de tirer toutes sortes d’enseignements.
- Ce que l’eugénique demande à la biologie — en tant que science de l’hérédité — c’est la. détermination des « caractères » dont la somme forme un indi-
- port est un des maîtres en ces études, l’émule des Gallon, des llateson, etc.
- 1. On the fondamental conception of hiology (Biome-trika /.) : cité par Davenport. Stalistical Melhods. 1904.
- foule de travailleurs bénévoles, d’une immense enquête sur les généalogies familiales des États-Unis.
- La centaine de « caractères » étudiés jusqu’ici forme un pêle-mêle dont la table déjà est curieuse à étudier. À côté de traits physiques faciles à déterminer et à mesurer (couleur des yeux, des cheveux, de la peau; taille du corps, poids, etc.), on y trouve des traits psychologiques plus délicats, mais sans doute mesurables encore (mémoire), des caractères
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- pathologiques (folie, épilepsie, cancers) et d’autres psychologiques encore, mais dont la mesure semble le plus hasardeuse - qu’on puisse rêver (aptitude musicale, aptitude littéraire, tempérament, aptitude à la calligraphie, etc.). Chaque rubrique cependant, quelle que soit la rigueur ou l’imprécision de son contenu, n’en est pas moins intéressante à considérer; j’en citerai seulement quelques-unes.
- Celles qui s’occupent de caractères faciles à saisir — la couleur des yeux par exemple — sont aussi, naturellement, celles qui ont donné les résultats le plus précis. Ainsi, on peut tenir les règles suivantes comme expérimentalement établies :
- Quand les deux parents ont les yeux bleu pur, tous leurs enfants auront les yeux bleu pur ;
- Quand un des parents a l’iris pigmenté (l’œil bleu est simplement un œil sans pigment), tandis que, chez l’autre, il est bleu : ou bien aucun des enfants n’aura l’œil bleu, ou bien la moitié aura l'œil bleu;
- Quand les deux parents ont l’iris brun : ou bien tous les enfants auront l’iris brun, ou bien un quart d’entre eux auront l’œil bleu.
- Conclusion pratique : Quand les deux parents ont l’œil bleu, on peut affirmer à coup sûr que leurs enfants auront l’œil semblable ; dans tous les autres cas, on ne peut pas, pour chaque enfant, prévoir le résultat.
- Des enseignements tout aussi précis sont tirés de l’étude de la couleur des cheveux, de leur forme, de la couleur de la peau, etc. Et ils aboutissent également à des conclusions pratiques :
- Exemple : La transmission de l’albinisme peut être évitée, si l’un des époux est pigmenté et, en même temps, non apparenté, même d’assez loin, à son conjoint albinos. Ainsi, dit M. Davenport, « des personnes pigmentées, appartenant à des lignées d’albinos, éviteront d’épouser des cousins, même pigmentés eux aussi, parce que ces deux parents peuvent, dans ce cas, avoir des cellules germinatives d’albinos et engendrer un enfant albinos sur quatre. » (Il fait remarquer ensuite que les communautés d’albinos, dont il y a plusieurs exemples aux États-Unis, sont des communautés dont les membres se marient entre eux.)
- Une hérédité d’un type bien différent est celle de l’abus des « narcotiques » (alcool, opium, etc.). Sans doute, cet abus peut être une pure habitude individuelle, acquise soit à la faveur de mauvaises conditions physiologiques (neurasthénie), soit de mauvaises conditions psychologiques (chagrin) ou sociales (pauvreté). Mais il est certain que la descendance de deux parents alcooliques a de fortes chances d’être alcoolique elle-même : il y a ainsi de véritables « familles d’ivrognes ». Et il y a de même des familles de criminels, de fous, de pauvres, — tout comme il y a des familles de rhumatisants, d’épileptiques, de cancéreux, de sourds, d’artério-scléreux,etc. Que la tare soit physiologique ou psychologique, sa transmission, assurée par des mariages entre individus également atteints (ce que les conditions so-
- ET HÉRÉDITÉ -... : . -------
- ciales expliquent souvent), pourrait, dans la grande majorité des cas, être définitivement enrayée par de « bons » mariages — et ce serait l’intérêt, non seulement des individus considérés, mais de la société entière.
- Ces exemples, où la tare physiologique sert, si j’ose dire, do « truchement » à la transmission de tares mentales, nous font passer naturellement à d’autres caractères, dont la transmission est plus étonnante, puisque ce sont des qualités apparemment purement, mentales, et qui semblent toutes personnelles. Il paraît assez téméraire de parler d’hérédité, au sens étroitement biologique, quand il s’agit d’aptitudes musicales, littéraires, ou artistiques.
- Il existe cependant des familles de musiciens, d’artistes, de gens de lettres. Ce fut le cas par exemple de la famille du Titien (les Vioelli). De même la famille de Bach, grand musicien à vingt-deux ans, comptait une vingtaine de musiciens éminents, et autant de moindre valeur. Il semble clair que des facteurs psychologiques et sociaux (Limitation, l’initiation inconsciente, le fait de vivre dans un milieu ayant une activité bien définie), doivent entrer pour beaucoup dans de telles transmissions, et que peut-être il n’v ait même pas du tout à faire entrer en ligne de compte l’hérédité biologique. Mais, d’abord, cela n’est pas démontré, puis, au point de vue social (qui est celui de l’eugénique), cela n’a pas d’importance : le fait est que deux musiciens auront des enfants musiciens, et que, si on introduit, au contraire, un non musicien, dans une lignée musicienne, ses enfants ont beaucoup moins de chances de conserver le caractère de la lignée. De même, on a observé aux États-Unis, principalement dans le Kentucky, peuplé, pour beaucoup, à l’origine, d’aristocrates anglais émigrés, l’existence de véritables « familles politiques » — je veux dire qui ont fourni des gouverneurs, des sénateurs, des magistrats éminents, des présidents du Congrès, des vice-présidents des ütats-Unis : la plupart se rattachaient directement à la descendance d’une femme éminente, qui vivait au xvme siècle, grâce à des mariages qui se faisaient à des degrés de parenté peu éloignés : chaque fois qu’un membre de cette grande lignée contractait mariage au dehors, même à toute égalité de fortune et de qualités personnelles, le contingent « politique » baissait dans la descendance.
- Ces derniers exemples montrent que l’eugénique — art des « bons mariages », art de la sélection humaine est contrainte à ne pas seulement étudier l’hérédité sous son aspect biologique, mais aussi sous son aspect social. Elle ne doit pas seulement considérer un « caractère » déterminé : il faut qu’elle voie en même temps les groupes humains où celui-ci se transmet, — qu’elle étudie la dispersion géographique des caractères, leur distribution dans les diverses classes sociales, dans les diverses races, dans les métiers, chez les hommes de langages di-
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- vers, chez les sectes religieuses, etc., — qu’elle se rende un compte exact de l’importance de l’immigration dans la modification du type déjà établi dans un pays, qu’elle mesure au juste la valeur déformante d’une tare individuelle, ou la valeur amé-lioratrice d’une qualité exceptionnelle, détermine les moyens d’éliminer la première et d’utiliser la seconde.... De vastes travaux sont dès maintenant ébauchés dans ce sens.
- Supposons qu’ils soient beaucoup plus avancés et que l’eugénique soit constituée comme un art susceptible d’applications constantes : quelle sera sa valeur dernière? Il faut certainement attendre beaucoup d’elle, et il est très légitime d’espérer que des méthodes scientifiques, appliquées au développement de l’espèce humaine, donneront des résultats au moins aussi beaux, parfois aussi imprévus, que ceux que les mêmes méthodes donnent quand on les applique au végétal ou à l’animal. La gloire de l’homme est de maîtriser la nature et delà remanier à son usage, suivant sa volonté : toute la marche de la civilisation se fait dans ce sens, avec une sûreté et une conscience sans cesse croissantes : il n’y a aucune raison de douter que l’homme ne puisse se perfectionner et se refaire lui-même, comme il re-
- fait et perfectionne le reste du monde. Mais l’eugénique, quelque part qu’elle ait dans cette tâche, n’v saurait prétendre une part entière. Elle pourra indiquer avec précision, en s’appuyant sur la connaissance des lois de l’hérédité, les « limites » que ces lois imposent au jeu de la vie sociale : quant à ce jeu lui-même, déterminé par des causes propres, supérieures aux causes biologiques et aux seuls faits d’hérédité, il échappe à son contrôle et à sa détermination. L’eugéniste pourra dire : « tel mariage est bon » ou : « il est mauvais », il est « désirable » ou « non-désirable » — mais ce sera naturellement à la société elle-même de prendre les dispositions voulues — et dans la mesure où ce lui sera possible — pour bénéficier de ces avis.
- Un philosophe dirait que la valeur de l’eugénique n’est pas « constitutive » mais « régulatrice ». Cela peut sembler assez modeste. En fait, ce rôle modeste, mais utile, qui sera celui de l’eugénique par rapport à la société entière, esl justement celui delamédecinepar rapport à l’individu. Cette simple remarque suffit à en montrer toute l’importance,permet de placer en cette innovation les plus grandes espérances, et d’y voir le plus heureux symptôme pour l’avenir de la civilisation. Jean-Paul Lafitte.
- Fig. 4. — Résultats d'une série de mariages entre consanguins, dans une lignée dont les conjoints du premier couple étaient déficients : accumulation des tares (infériorité physique, imbécillité) (d’après Davenport).
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- Bien que nos premières connaissances précises sur la nature de la lumière datent du xvne siècle, ce n’est pourtant qu’un siècle plus tard que l’on est arrivé à établir une théorie satisfaisante. Newton qui, le premier, étudia d’une façon scientifique les phénomènes lumineux, considérait la lumière comme produite par un flux de particules matérielles émises par la source, la sensation de lumière résultant du choc de ces particules sur la rétine : c’est la théorie de ïémission.
- A l’heure actuelle, cette théorie est abandonnée et on admet qu’un point lumineux est le centre de perturbations périodiques, donnant naissance à des ondes se propageant dans lether et venant impressionner les récepteurs, œil ou plaque photographique. Cette théorie des ondulations est due à Huyghens qui l’énonça dès 1678 ; mais, pour lui trou-
- ver une assise expérimentale solide, il faut venir jusqu’en 1878, époque à laquelle Tôpler imagina une méthode permettant de photographier les ondes sonores.
- Wood reprit récemment cette méthode et fit le raisonnement suivant : « si les principes énoncés par Huyghens sont exacts, si les conséquences qu’on en a déduites sont légitimes, comme les ondes sonores présentent de grandes analogies avec, les ondes lumineuses, en mettant en évidence sur celles-ci les particularités que nous signale la théorie, nous pourrons avoir une représentation concrète et une sorte de vérification expérimentale de l’exactitude de nos raisonnements. »
- On peut construire l’appareil en quelques minutes et à peu de frais, et les expériences qu’il permet de réaliser étant des plus instructives, nous allons
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- donner quelques détails sur le montage empruntés à l’ouvrage de Wood dont une traduction paraîtra prochainement à la librairie Gauthier-Yillars.
- supérieure de la masse d’air b apparaîtra plus brillante que le reste du champ. On comprend facilement que par suite de la grande distance entre la lentille et
- Fig', i. — Photographies d’ondes sonores. Fig. 2. — Transformation d’une onde sphé-
- Réflexion des ondes sur un miroir plan. rique en onde plane par miroir parabolique.
- La disposition générale des appareils ; est représentée par la figure 7. Une très bonne lentille, l’objectif d’une lunette de 8 à 10 cm de diamètre par exemple, est placée devant une source lumineuse, une étincelle électrique dans le cas particulier, de façon que l’image qu’elle en donne soit située de l’autre côté de la lentille à une distance de 5 à 6 mètres.
- L’image de cette étincelle que nous supposons rectiligne, horizontale, et très étroite, est recouverte aux deux tiers par un écran horizontal a derrière lequel se trouve la lunette d’observation. Le champ de cette lunette paraît uniformément éclairé par la lumière qui passe sous le diaphragme, et en déplaçant l’écran on peut augmenter ou diminuer son éclairement. Supposons maintenant qu’une petite masse d’air b située entre la lentille et l’objectif ait un indice de réfraction légèrement supérieur à celui de l’air environnant ; les rayons lumineux qui traversent cette région seront déviés et viendront former une image de l’étincelle en dessous de l’écran ; par suite, la lumière entrant dans la lunette sera plus intense, et l’image de la portion
- l’écran, une très faible variation d’indice en un point quelconque soit suffisante pour déplacer l’image de
- l’étincclleparrap-port à l’écran de façon à rendre le phénomène visible dans la lunette.
- La nécessité d’avoir une très bonne lentille est évidente, puisque des variations très légères de l’indice du verre qui la forme joueront le même rôle qu’une variation d’indice de l’air extérieur et donneront un éclairement inégal des diverses parties du champ.
- Les ondes sonores comprennent des régions de condensation et dé dilatation ; par suite, elles agiront comme la masse d’air b que nous venons de considérer. Il faudra les éclairer d’autre part avant qu’elles n’aient quitté le champ de la lunette d’observation. Pour cela, on produit l’onde sonore à l’aide d’une étincelle électrique, et on l’éclaire par une seconde étincelle éclatant immédiatement après. Le montage est indiqué sur la figure 6. On dispose devant la lentille deux boules de cuivre a a entre lesquelles se déchargera une bobine d’induction qui charge immédiatement la bouteille de Leyde c. Celle-ci, un instant après, se décharge cà son tour à
- Fig. 3. — Réflexion des ondes planes sur un miroir sphérique.
- Fig. 4. — Élude géométrique des formes successives du front d’une onde se réfléchissant sur un miroir sphérique.
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- travers la discontinuité e en éclairant le champ.
- Pour que l’intervalle de temps qui sépare ces 2 décharges soit très petit, il faut que la bouteille de Leyde ait une capacité très faible, ce qui limite la longueur et. l’intensité de l’étincelle d’éclairage.
- Gn en renforce l’éclat en la faisant éclater entre 2 rubans de magnésium pressés entre deux blocs de verre épais.
- Il suffit pour réaliser de bonnes expériencee d’une bobine donnant 10 à 12 centimètres d’étincelles, et la bouteille de Leyde peut être constituée par un tube à essai contenant du mercure et plongeant dans une éprouvette cylindrique renfermant elle aussi du mercure. Les boules a a sont à une distance moitié environ de la distance explosive aux bornes de la bobine. Les lames de verre entre lesquelles sont
- divers stades de son développement, car l’intervalle de temps qui sépare deux étincelles n’est pas constant et varie dans de notables limites, ce qui est un avantage dans le cas particulier. Chaque photographie représentera donc le champ circulaire , de l'objectif traversé par les 2 tiges supportant les boules de laiton situées l’une au-dessus de l’autre, et l’onde dans une certaine position.
- La figure 1 montre la réflexion des ondes sur un miroir plan, la figure 5 est relative à la propagation d’une onde sphérique issue d’un des foyers d’un miroir elliptique; l’onde divergente est transformée par la réflexion en une onde convergente dont on suit la contraction et la transformation en un point lorsqu’elle passe au second foyer de l’ellipse, comme l’indique la théorie.
- Fig. 5. — Propagation d'une onde sphérique issue d’un foyer de miroir elliptique.
- . Onde
- Fig. 6. — Schéma indiquant le montage des appareils permettant de photographier les ondes sonores.
- placés les rubans de magnésium sont maintenues par une pince et orientées de façon à donner une image horizontale à contours nets. Â l’aide de l’écran on arrive facilement à ne laisser pénétrer que très peu de lumière, une faible hétérogénéité dans le champ entraînant par contre l’éclatement total.
- Pour les observations photographiques, la lunette est remplacée par un objectif photographique et on met la plaque au point sur les boules de laiton. En communiquant à la plaque un mouvement de va-et-vient, on obtient des images montrant fonde dans
- La figure 2 montre la transformation d’une onde sphérique en une onde plane par un miroir parabolique ; l’étincelle produite au foyer du miroir parabolique, est devenue rectiligne dans la 5e photographie de la figure.
- Les figures 5 et 4 sont particulièrement instructives. Elles se rapportent à la réflexion des ondes planes sur un miroir sphérique.
- La figure 4 a été obtenue en dessinant sur une feuille de papier les formes successives du front de fonde; les bords qui arrivent les premiers
- ^ ____________ m
- Image reëtlg'-----------~ --------------KJ- —
- de l'étincelle ~ ~ —— v
- Etincelle
- Fig. 7- — Dessin d’ensemble montrant le principe du dispositif photographique.
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- 170 .. PROBLÈME DE L’ALIMENTATION CHEZ LES PETITS OISEAUX
- en contact avec le miroir se relèvent petit à petit et l’onde prend la forme d’un cratère ou d’un cône volcanique bien délimité, puis les 2 bords latéraux se croisent, changent de côté; on obtient une courbe concave qui peu à peu grandit, et possède une sorte de bourrelet latéral qui la limite. La figure 5 est la reproduction de photographies d’ondes sonores se réfléchissant sur le miroir figuré par le demi-cercle blanc inférieur; on constate qu’elles affectent rigoureusement les mêmes formes, sin-
- gulières au premier abord, qu’indique la théorie.
- Cette méthode d’observation extrêmement simple permet donc une vérification très précise de la théorie des ondes et constitue un moyen commode d’étucle des perturbations dont l’air peut être le siège. Elle peut en particulier s’appliquer à l’étude des tourbillons, des remous produits par le déplacement des projectiles ou des hélices et rend les plus grands services dans les laboratoires.
- H. V ICI XEROX.
- LE PROBLÈME DE L’ALIMENTATION CHEZ LES PETITS OISEAUX
- L’animal ne demande pas seulement à ses aliments line réparation continuelle de sa substance, mais encore de l’énergie mécanique et calorifique, énergie cpii lui est fournie par les substances nutritives sous forme de potentiel chimique, c’est-à-clire de composés susceptibles d’être oxydés, brûlés à l’intérieur de l’organisme. En particulier, chez les animaux à température constante, appelés parfois aussi animaux à sang chaud, le rôle de l’aliment est, pour une part, de permettre à l’organisme de lutter d’une façon constante contre la perte de chaleur et de maintenir sa température à un niveau fixe. Les réactions exothermiques, les combustions dites respiratoires se produisent dans l’intimité même des différents tissus, mais il est possible de suivre leurs variations par la simple considération de la cpiantité d’aliments ou d’oxygène absorbés, ou de gaz carbonique rejeté par la respiration, pendant des intervalles de temps déterminés.
- D’une façon approchée, on peutjidmettre que les pertes de chaleur subies par un animal, sont réglées, comme celles des corps bruts, par la loi de Newton ; c’est-à-dire que la quantité de chaleur Q perdue en un certain temps est proportionnelle à l’excès de. température A du corps considéré sur l’ambiance et à la surface S de ce corps. La loi s’exprime ainsi par la formule Q = K A S. Dans le coefficient K, il y a lieu d’envisager l’influence d’un facteur important : la nature de la surface qui limite le corps. Nous verrons plus loin quelle peut être son importance à l’égard des pertes de chaleur chez l’animal.
- D’après ce qui précède, étant donné un organisme en équilibre de poids, l’alimentation a donc pour rôle de compenser une perte continuelle de chaleur, réglée par la loi en question. Remarquons toutefois que, dans le cas d’un corps brut, la déperdition de chaleur est nulle quand A = 0. Quand l’animal à sang chaud sera placé dans un milieu ayant la même température que lui, les combustions respiratoires vont-elles donc être suspendues? Non, assurément, car elles n’ont pas pour rôle unique de compenser les pertes de chaleur; une partie de ces combustions est liée au fonctionnement, à la vie même des tissus. Dans de telles conditions, néanmoins, on peut prévoir que le besoin d’aliments diminuera énormément.
- D’autre part, la déperdition de chaleur est proportionnelle à la surface. Or les gros animaux ont par rapport à leur poids une surface relativement moindre que les petits, comme il est facile de s’en rendre compte. Donc, les petits animaux perdant, conformément à la loi des surfaces, plus de chaleur que les gros, doivent avoir des besoins alimentaires relativement plus élevés.
- Des expériences poursuivies par M. et Mme Lapicque sur les oiseaux — qui ont l’avantage de régler eux-mêmes leur consommation de façon à conserver un poids constant— ont montré d’intéressantes comparaisons. D’abord, à la température ordinaire de nos habitations, la quantité d’aliments nécessaire à un Bengali pour une journée est, en la rapportant à Vunité de poids, environ 7,5 fois plus grande que celle nécessaire au Pigeon dans les mêmes conditions, 500 fois plus grande que chez l’homme ! Cette intensité des besoins s’explique en partie par la grande surface que présente le Bengali au refroidissement, par rapport à son faible volume, bien que d’autres facteurs soient encore à considérer. En effet, si l’on rapporte les consommations, non plus au poids, mais à la surface corporelle, on ne trouve pas, comme on pourrait s’y attendre, des valeurs égales chez les différents organismes. Ainsi, les petits animaux consomment par unité de surface à basse température, plus que les gros : c’est, au contraire, l’inverse qui se produit aux températures élevées.
- Ces considérations ont une conséquence qui s’impose immédiatement : étant donnés deux animaux de tailles différentes, tels qu’un Pigeon et un Bengali, une diminution de la température extérieure augmentera dans les deux cas la consommation alimentaire; mais elle l’augmentera relativement beaucoup plus chez le Bengali que chez le Pigeon. Le premier doit donc, dans ces circonstances, absorber une ration journalière qui, rapportée au poids de l’animal, représente une masse considérable. On conçoit ainsi parfaitement que cette ration puisse, à température suffisamment basse, devenir supérieure à ce que l’oiseau est capable d’avaler et de digérer dans une journée. De fait, dans les expériences de M. et Mme Lapicque, les Bengalis se trouvaient, à 16°, à la limite de leurs capacités nutritives. À 15°, ils maigrissaient et auraient infailliblement péri si des conditions aussi défavorables s’étaient prolongées. Or, ces oiseaux ne mangent pas à l’obscurité; pendant les journées d’hiver, ils ne disposent donc que de huit heures environ sur vingt-quatre pour se nourrir; ce temps est insuffisant pour l’énorme travail de digestion qu’ils ont à accomplir et pour la formation, durant le jour, des réserves destinées à être brûlées pendant le jeûne nocturne. Mais on peut, en les éclairant, permettre aux Bengalis de s’alimenter quotidiennement pendant plus longtemps. Ainsi, il a suffi cl’allu-mer une lampe deux heures par nuit auprès des cages, pour que les petits oiseaux supportent sans inconvénient 14° ou 15°. Il est donc possible de compenser, dans une cer -taine mesure, l’abaissement de la température, en prolongeant, par éclairage artificiel, la durée du repas quotidien.
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- EMPOISONNEMENTS PAR LES CHAMPIGNONS ' —-: 171
- Il faut remarquer qu’il existe clans nos régions des oiseaux aussi petits que les Bengalis et capables néanmoins de résister aux températures rigoureuses de nos hivers. Ce sont les Roitelets et les Troglodytes ; mais quiconque a tant soit peu observé ces gracieux petits êtres, sait avec quelle activité ils recherchent, jusqu’à l’obscurité complète, leur nourriture. En outre, leur plumage est plus serré, plus dense que celui des Bengalis, et les protège mieux contre le refroidissement; c’est ici un cas où apparaît, nettement l’influence de la nature de- la surface sur la déperdition d-e chaleur. A cet égard, d’ailleurs, des expériences de Laulanié montrent avec clarté l’augmentation des combustions respiraloires chez le lapin, quand on vient à le tondre.
- Quelles sont donc, chez les petits oiseaux, les réserves qui assurent la vie pendant le jeûne noclurne? C’est, en
- première ligne, gonflant le jabot au ïhoment où l’oiseau s’endort, une abondante provision de graines représentant environ la dépense calorifique de cinq heures. En outre, le Bengali se constitue, durant le jour, des réserves de graisse qui viennent compléter le matériel combustible exigé pour lutter contre le refroidissement. Que l’organisme ait le temps, dans la journée, d’accumuler des réserves suffisantes, voilà une condition qui, souvent, en hiver, peut n’ètre réalisée que par l’artifice d’un éclairage nocturne. On conçoit aisément quel intérêt s’attache aux constatations précédentes et quel enseignement pratique peuvent en tirer ceux qui, par nécessité professionnelle ou par agrément, désirent conserver dans nos climats les petits oiseaux des tro-piques. H. Cardot.
- Agrégé des Sciences naturelles.
- ÉLÉMENTS D’EXPERTISE
- DANS LES EMPOISONNEMENTS PAR LES CHAMPIGNONS
- S’il est toujours utile au point de vue purement scientifique, en cas d’empoisonnement causé par des champignons, de savoir à quelle espèce il faut attribuer les accidents, cette détermination peut devenir indispensable au point de vue médico-légal, par exemple s’il y a lieu de soupçonner l’intervention d’une main criminelle, ou encore dans les poursuites sous inculpation d’homicide involontaire intentées à des marchands de bonne foi, mais ayant pu vendre par ignorance des espèces vénéneuses.
- La science moderne peut-elle en pareille occurrence fournir à l’expert les moyens de formuler un avis d’une précision suffisante? Le problème est grave, en raison de l’importance des intérêts qui peuvent être enjeu; voyons donc quelle solution il comporte.
- On conçoit qu’une condition préalable indispensable à la mise en oeuvre des moyens d’expertise soit la connaissance approfondie des caractères morphologiques, histologiques et toxicologiques des espèces vénéneuses. Ce n’est que sur cette base que l’expert, peut édifier un diagnostic sûr ; appelé à se prononcer dans un cas d’empoisonnement, il cherchera donc tout, d’abord à déterminer l’espèce du champignon coupable par l’étude des débris culinaires qui en subsistent, : épluchures, fragments de chapeau, de pied, de feuillets.L’examen de ces débris sera utilement fait au microscope.
- En second lieu, la connaissance des symptômes de l’empoisonnement peut fournir de bonnes indications. Ces symptômes diffèrent, en effet, suivant l’espèce ingérée. Si, par exemple, on a affaire aux terribles Amanita phalloïdes, mappa, verna, aux non moins redoutables Volvaires, dont le poison est la phalline, les troubles ne se manifestent que 10 heures au moins après
- le repas, sont entrecoupés d’accalmies fréquentes, et laissent au malade toute sa lucidité d’esprit : c’est le syndrome phallinien, tandis que dans le syndrome muscarinien,
- causé par les Amanita musc aria, pantherina, le début est, prompt, soudain, bruyant, les malaises se précipitent sans accalmies, le patient manifeste du délire, des troubles de la mémoire.
- On pourrait croire a priori que la chimie peut ici utilement venir au secours de l’expert ;
- n’en est rien, et ses renseignements, dans ce cas particulier, ne doivent être accueillis qu’avec méfiance. La présence même de la phalline dans un cadavre ne permettrait pas de, conclure avec certitude à un empoisonnement par un plat de champignons, l’alcaloïde ayant pu être criminellement ajouté au plat ou administré à part; la connaissance des symptômes doit alors intervenir, l’intoxication expérimentale par la phalline n’offrant pas les mêmes manifestations que l’empoisonnement par les champignons. Quant à la muscarine, autre alcaloïde toxique des champignons, elle fait partie d’un grand groupe chimique, la choline, très répandu dans les deux règnes de la nature organique. Si donc l’analyse révèle dans le corps d’une personne morte une proportion de, muscarine, il est impossible de décider sûrement si cette muscarine provient d’un champignon soupçonné d’avoir causé l’empoisonnement, ou n’est pas simplement un produit cadavérique.
- D’après le Dr J. Offnerl'1), la plus sûre ressource sur laquelle l’expert puisse compter est l’étude des spores du champignon ingérées, spores qu’il faut rechercher surtout dans les matières fécales, les selles et les vomissements 1. Dr J. Offner. Les spores des champignons au point de rue médico-légal, Grenoble, 4904. i
- Spores de champignons. — Espèces dangereuses : i, Russula emetica; 2, Amanita phalloïdes; 3, Bole-tus satanas. — Espèces comestibles : 4, Amanita caesarea {oronge)-, 5, Lepiota procera; 6, Balliota campestris {agaric de couche)-, 7, Boletus edulis, Le tout grossi à la meme échelle.
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- 172 • .... POUR ÉVITER LES
- du début de l’intoxication. Ces corpuscules offrent un profil et des dimensions assez fixes, caractéristiques presque toujours sinon des espèces, au moins des genres ; ils .subissent sans altération apparente de la forme et de la couleur la cuisson et l’attaque des sucs digestifs. L’expert devra connaître bien exactement les caractères microscopiques des spores des principales espèces comestibles et vénéneuses, et savoir les démêler d’avec les éléments figurés de toute nature contenus dans les selles : débris d’aliments, cellules de liquides organiques, de parasites
- COLLISIONS EN MER ~~........... ...
- intestinaux, spores variées de cryptogames inférieures existant en permanence dans le tube digestif. Ces chances d’erreur éliminées, l’examen des spores contenues dans les déjections peut fournir au médecin-légiste de précieuses indications. La simple constatation de la présence de spores de champignons supérieurs élucidera les causes de la mort; la détermination de ces spores fera connaître au moins le genre du champignon meurtrier, et, en cas de mélange involontaire d’espèces bonnes et mauvaises, la nature de ce mélange. A. Aci,oque.
- POUR ÉVITER LES COLLISIONS EN MER
- Sir Hiram Maxim, l’inventeur anglais bien connu, vient d’imaginer pour éviter les collisions en mer, rencontre de navires ou contact imprévu avec des icebergs, une méthode curieuse. Il a donné à son appareil le nom de 6e sens : cette dénomination indique bien la pensée qui a guidé l’auteur. Les chauves - souris possèdent, en effet, selon sir Hiram, un sixième sens qui leur permet de se guider dans l’obscurité, et d’éviter, même en poursuivant leur proie, les obstacles semés sur leur passage.
- Le 6e sens pour les navires consiste en un appareil pour produire et recevoir des ondes sonores. En effet, si, en quelque endroit, surgit un obstacle les ondes se réfléchi-ront partiellement ; l’appareil enregistrera cette réflexion et signalera l’obstacle, ainsi que sa direction et sa distance. L’appareil émetteur d’ondes est une sirène alimentée par de la vapeur à haute pression : elle produit des ondes puissantes, mais
- correspondant à un très faible nombre de vibrations par seconde : 14 à 15, Cette fréquence est
- trop faible pour que le son émis soit perceptible à une oreille humaine et puisse incommoder les passagers ou gêner les signaux acoustiques ordinaires ; mais, grâce à la puissance de l’appareil, ces ondes peuvent franchir de grandes distances.
- Le récepteur est une sorte d’oreille artificielle : il consiste en un diaphragme de soie caoutchoutée de 1 m. 20 de diamètre environ, disposé de façon que la pression de l’air soit toujours la même des deux côtés; le diaphragme est insensible au souffle de la sirène, et ne révélera que les ondes réfléchies; les vibrations que celles-ci lui impriment produisent, selon leur intensité, la fermeture de séries de circuits électriques différents, chacun de ces circuits contient une sonnerie électrique. Les ondes faibles, celles qui proviennent de la
- L’appareil de sir Hiram Maxim pour révéler la présence d'obstacles en mer. — En cartouche : z, le récepteur enregistreur de vibrations : A, tige vibrante; B, bande de papier enregistreuse ; C, électro-aimant de mise en marche ; D, diaphragme.—2, appareil avertisseur : A, ressorts fermant des circints électriques sur des sonneries ; D, diaphragme.
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- LE FORÇAGE DES PLANTES PAR LE RADIUM
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- réflexion sur un petit objet ou sur un objet lointain, communiquent au diaphragme de faibles vibrations, et fait fonctionner la première sonnerie, la plus petite. Des vibrations plus fortes fermeront un deuxième circuit et feront retentir une sonnerie plus forte, et ainsi de suilc.
- Ce récepteur est complété par un enregistreur qui donne un diagramme des perturbations de l’air. Ce dernier organe est constitué par une tige petite et légère, fixée au centre du diaphragme, et portant un crayon qui enregistre ses vibrations sur une feuille de papier déroulée devant lui d’un mouvement uniforme. Cette feuille de papier, par le jeu d’un circuit électrique, se met en mouvement dès que l’on envoie de la vapeur dans la sirène.
- Lorsqu’il n’y a d’autre ébranlement atmosphérique que celui du à l’action du navire, ou aux vagues de la mer ; la courbe enregistrée est faite de sinuosités bien régulières. Mais si les vibrations de la sirène, réfléchies par un obstacle, retombent sur le diaphragme, l’amplitude des sinuosités s’accroît, et l’étude du diagramme permettra d’estimer l’intensité de l’onde réfléchie.
- Du moins, l’inventeur espère que son dispositif donnera ce résultat; car pour l’instant, il n’en est encore qu’aux expériences, et il y a lieu de craindre que la complication des phénomènes atmosphériques de tous genres qui viendront s’inscrire sur la feuille ne rende difficile la mise au point pratique du dispositif.
- Voici, en tout cas, comment, en cas de succès,' sir Hiram Maxim prévoit l’utilisation de son appareil : la sirène est montée sur le pont, elle peut tourner en tous sens et explorer l’espace à la façon d’un phare. Les récepteurs sont montés sur des suspensions parfaites qui leur évitent toute vibration communiquée par le navire. Supposons que celui-ci marche à une allure de 50 kilomètres à l’heure et que la plus petite sonnerie de l’avertisseur se mette à résonner : nous sommes avertis qu’un obstacle est dans le champ de la sirène : le vibrateur envoie un souffle d’investigation; 2Q secondes après les récepteurs en enregistrent l’écho ; le son ayant une vitesse de 500 mètres à la seconde ; c’est donc que l’obstacle est éloigné de 6 kilomètres.
- Une minute après, on émet un nouveau signal ; les indications qui en résultent, comparées aux premières, permettent de se rendre compte de la marche de l’obstacle par rapport au navire, et d’en déduire s’il est fixe ou mobile, et dans ce dernier cas, quelle est la direction de sa trajectoire.
- Faut-il répéter que la mise au point de cet appareil soulève une foule de problèmes concernant la structure interne bien mal connue encore de l’atmosphère? Si même elle n’aboutissait qu’à élucider à cet égard quelques points obscurs, l’invention de sir Hiram n’en aurait pas moins rendu un signalé service. IL Yilleus.
- LE FORÇAGE DES PLANTES PAR LE RADIUM
- Lu merveilleuse influence que le Radium exerce sur tous les corps soumis à son rayonnement vient encore de se manifester dans le domaine horticole où l’a fait pénétrer récemment M. le professeur Dr Hans Mollisch, qui a présenté à son sujet une note à l’Académie des sciences de Vienne. A la suite de deux années de recherches consacrées à l’étude de ce corps sur le règne végétal, ce savant a découvert qu’il influence la période de repos des plantes soit par irradiation, soit par émanation. Voici un résumé des très1 intéressantes expériences qui ont été publiées dans Oeslerreichische Garlen-Zeilung du mois de juin dernier.
- Le D1' Mollisch ayant observé que, si l’on met en contact durant 1 à 2 jours les bourgeons terminaux de rameaux de lilas coupés dans la deuxième moitié de novembre, avec un petit tube renfermant des préparations de radium d’une force déterminée, et si on les expose ensuite à la lumière dans une serre, ces bourgeons éclosent, tandis que ceux pris comme témoins et non irradiés ne s’épanouissent que beaucoup plus tard ou pas du tout.
- Partant de ce fait, il soumit alors, le 25 novembre, durant 24 heures, des bourgeons de lilas à l’action d’un petit tube contenant 46 mgr 2 de chlorure de radium. Au bout d’un mois, ces bourgeons éclosent, tandis que les témoins, ce délai expiré et même plus lard,n’avaient
- pas changé d’état. Mais l’irradiation des bourgeons au moyen d’un petit tube de radium a ce grand désavantage que ces organes sont très inégalement atteints par le rayonnement. Les éléments des bourgeons, se trouvant diversement éloignés de la surface radiante, doivenl, pour cette cause, subir un rayonnement d’une inégale intensité, sans parler de l’inégale absorption des rayons par les écailles des bourgeons, les foboles et les fleurs.
- C’est la raison pour laquelle le Dr Mollisch a voulu examiner l’influence de l’émanation du radium sur la période de repos de la végétation, car l’on sait que ce corps ainsi que ses combinaisons développent, comme produit de transformation, une émanation, un gaz pourvu de propriétés radioactives. Il a pensé qu’il devait en attendre une intensité d’action beaucoup plus régulière sur les bourgeons parce qu’elle les influence de tous les côtés et qu’elle peut pénétrer à l’intérieur entre les feuilles embryonnaires. Cette hypothèse s’est absolument réalisée, et les essais lui ont montré que l’influence de l’émanation sur les bourgeons au repos est encore plus frappante que celle du rayonnement.
- La méthode suivie consistait essentiellement dans l’emploi d’un vase cylindrique en verre hermétiquement clos, d’une contenance de 5 litres environ, qui recevait par jour, ou tous les deux jours une1 certaine quantité’
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- d’une émanation de radium s’élevant entre 1,8 et 3,-4 millicurie.
- L’auteur rapporte deux expériences qui ont eu lieu dans les conditions suivantes sur le lilas et le marronnier o d’Inde.
- I. Lilas. —- Trois faisceaux de rameaux ont été soumis à l’émanation, le 27 novembre 1911, durant 20 heures pour le n° 1, -48 heures pour le n° 2,72 heures pour le n° 5 ; le faisceau témoin, n" 4, a été constamment maintenu dans l’air pur.
- Le 10 décembre, le faisceau n° 5 avait seul poussé. Le 25 décembre, le témoin était encore inactif, alors que le n° 1 avait poussé moyennement, le n° 2 très bien et le n° 5 d’une façon remarquable. Le 50 décembre, le témoin n’avait pas encore donné signe de vie, tandis que les trois autres s’étaient très bien développés, et d’autant mieux que la durée de leur exposition avait été plus longue.
- IL Marronnier d’Inde. — Deux faisceaux formés de quatre rameaux de 15 centimètres de longueur ont subi l’émanation le 14 décembre 1911, le premier durant un jour, le second 4 jours; un troisième faisceau est resté à l’air libre pour le contrôle. Le 15 janvier, les bourgeons des faisceaux 1 et 2, contrairement à ceux du témoin qui ne faisaient guère que s’ouvrir, s’étaient largement épanouis, surtout sur le n° 1 qui n’avait été exposé que 24 heures. La longueur des pousses de ce faisceau atteignait en moyenne G cm 5, 4 cm chez le nu 2 et 5 cm sur le témoin.
- Les deux procédés, par rayonnement ou par émanation, ne réussissent bien que dans une certaine phase de la période de repos, qui va de la deuxième moitié de novembre en décembre. Si l’on recourt déjà au rayonnement en septembre ou en octobre, époque où cette phase de repos n’est pas encore bien établie, le résultat est nul. De même si on l’emploie en janvier, ou encore plus tard, quand la période est déjà presque terminée, l’on ne constate aucune différence entre les bourgeons
- irradiés ou non, ou bien les premiers paraissent avoir été plus ou moins entravés dans leur développement. Ils se comportent, sous ce rapport, comme les rameaux éthérisés ou soumis au bain d’eau chaude.
- Le rayonnement doit durer un certain temps : il ne doit être ni trop court, ni trop long. Dans le premier cas, il n’exerce aucun effet; dans le second, il a une action retardatrice, préjudiciable ou même mortelle.
- Le Dr Mollisch a réussi à forcer, en dehors des deux plantes précitées, le tulipier, le staphylier et l’érable plane.
- Par contre, il a échoué avec le ginkgo, le platane, le hêtre et le tilleul; les deux derniers, d’ailleurs, se sont montrés, comme on le sait, à peu près réfractaires au forçage par l’éther et par l’eau chaude.
- A la suite de ces expériences si concluantes, peut-on, maintenant, recommander aux jardiniers cette nouvelle méthode de forçage comme ayant une grande importance pour cette industrie? L’auteur répond lui-même : non, actuellement.Elle n’a pas d’application, car le prix excessivement élevé du radium empêche absolument son emploi dans la pratique. Et il rappelle que l’on a, d’ailleurs, dans les bains d’eau chaude, un moyen dépourvu de tout danger, peu coûteux et d’une facile exécution.
- Toutefois, comme la physiologie végétale et l’horticulture sont souvent en étroite relation, le jardinier moderne ne doit pas toujours s’enquérir exclusivement de l’utilité d’un phénomène, mais s’intéresser aussi constamment aux phénomènes de la vie des plantes pour eux-mêmes.
- L’est à ce point de vue que les expériences du D1' Mollisch relatives à la merveilleuse influence du radium sur les bourgeons d’hiver endormis, doivent présenter de l’intérêt à tout horticulteur, intérêt purement scientifique pour le moment, mais qui deviendra vraiment pratique dès qu’il sera possible d’obtenir à un prix abordable les sources de radioactivité : les sciences vont vite aujourd’hui ! À. Truelle.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 5 août 1912. ;— Présidence de MM. Boussinesq et Guyon.
- Caractérisation des sucres pari’action de la lumière. — M. Guignard présente une Note de MÜI. Daniel Ber-thelot et Gaudechon montrant que les deux grandes catégories de sucres établies par les chimistes se distinguent facilement par l’action de la lumière. Les sucres-acétones, dont le prototype est la lévulose ou sucre de fruits, sont décomposés par la lumière solaire avec dégagement d’oxyde de carbone pur, tandis que les sucres aldéhydes dont le prototype est le glucose ou sucre de raisin, .résistent à l’insolation, mais sont dissociés par la lumière ultra-violette avec production simultanée d’oxyde de carbone et d’hydrogène.
- Les rayons ultra-violets et les corps organiques. — M. Dastre dépose un travail de MM. Victor Henry et "Wurmser sur l’action chimique comparée à la longueur d’onde. Ce travail a mis en évidence une propriété des rayons ultra-violets extrêmes dont il n’était pas de manifestation connue. Ces rayons agissent plus faiblement que les rayons moyens. En outre, M. Dastre dépose un
- deuxième travail de M. Victor Henry exécuté en collaboration avec M. Bielewski sur l’absorption des rayons ultra-violets par les corps organiques, établissant une relation entre la constitution chimique de la molécule et l’absorption.
- Le dosage de l’albumine. — M. Dastre présente un mémoire de M. Vallery sur la précipitation de l’albumine. Celle-ci se pratique par deux moyens, le chauffage du liquide albumineux additionné d’un acide — le plus souvent l’acide acétique — et le réactif de Tanret qui est l’iodomercuratc de potassium. Or suivant que l’on emploie l’une ou l’autre méthode on obtient des résultats différents, et les écarts peuvent être fort importants. Cette particularité provient de ce que l’acide exerce une action hydrolysante sur l’albumine, action qui est variable avec l’acide et qui peut aller jusqu’à la transformation en peptone et termes intermédiaires. L’auteur recommande d’employer un acide ne déterminant pas d’hydrolyse, l’acide caproïque à l’aide duquel on obtient une précipitation totale. Cil. 1)K VlLLEDEUlL.
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- LA GRAVITE ET LA LOCOMOTION
- Le monorail système Kearney ne doit pas être confondu avec le monorail système Brennan dont nous avons entretenu nos lecteurs, il y a trois ans, et qui empruntait son principe au gyroscope.
- la; système Kearney est basé, en grande partie
- résultats satisfaisants. Vingt-trois secondes après son départ d’une station, le train atteint une vitesse de 80 kilomètres à l’heure qu’il maintient aisément, et sans grande dépense de courant, jusqu’à la pente suivante. Au pied de celle-ci,-des moteurs supplé-
- Modèle du monorail Kearney.
- tout, au moins,, sur le principe de la gravité, et le couranL électrique n'intervient que pour une faible part dans la traction, aux dires de l’inventeur, un ingénieur australien.
- Les voitures roulent sur un rail unique, mais le terme de monorail nous paraît injustifié puisque 1? agencement comporte un second rail aérien qui assure leur équilibre et transmet le courant électrique aux appareils moteurs; mais cette critique ne saurait nous empêcher de reconnaître que le nouveau système est digne d’attirer l’attention des ingénieurs, 'quand ce ne serait qu’à titre de curiosité.
- La voie de ce monorail rappelle les « montagnes-russes » de nos fêtes foraines. Elle n’est au niveau du sol qu’au passage des stations. Presque aussitôt après sa sortie de la gare, elle s’enfonce sous le sol par une pente rapide, entre dans un tunnel horizontal, et remonte au niveau de la station suivante par une nouvelle pente.
- Les nombreuses expériences exécutées par Li nven-leur avec lin modèle réduit ont donné, parait-il, des
- mentaires entrent en jeu automatiquement, et la pente est franchie sans effort.
- L’inventeur réclame pour son système les avantages suivants : impossibilité absolue des déraillements ; suppression des oscillations latérales ; réduction notable des vibrations; marche régulière et
- douce ; ventilation parfaite des voitures grâce à la rapidité de marche; suppression des escaliers ou ascenseurs dans les gares ; grande diminution du prix de revient tant pour la construction du réseau que pour l’outillage électrique.
- M. Kearney a fêté, ces jours-ci, un premier succès industriel : il a obtenu la concession d’une ligne de son système entre Nice et Monte-Carlo. Il déclare que sa ligne permettra aux passagers de se rendre de runc de ces villes à l’autre en vingt minutes, alors que les trains express à vapeur mettent trente-cinq minutes. Il ajoute que son système, appliqué aux longues distances, permettra d’obtenir sans danger, comme sans fatigue pour les voyageurs, des vitesses de 200 à 250 kilomètres à l’heure.
- Une voie en montagne russe pour le. monorail Kearney. r ...
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- LE PATINAGE AQUATIQUE
- On s’ingénie, depuis longtemps, à marcher sur l’eau; les patins aquatiques, inventés en ces der-
- Àu-dessous des patins sont attachées des nageoires qui', en s’ouvrant à chaque mouvc-
- nières années sont nombreux.
- Toutefois, la plupart présentaient l’inconvénient d’un poids trop considérable et de dimensions exagérées.
- Sur le lac de Grosswus-terwitz, dans la province de Saxe, le patinage aquatique vient de faire une apparition des plus réussies. Les nouveaux patins sont à air comprimé et ressemblent extérieurement à des skis; grâce à leur poids très faible et à leurs petites dimensions, ils permettent au patineur de glisser très aisément sur l’eau.
- Un autre avantage de ces patins, qui, grâce à leur faible poids, sont facilement transportables, c’est la possibilité de les replier, en en faisant un petit colis parfaitement maniable, après avoir chassé l’air comprimé des cylindres de caoutchouc entourés d’une enveloppe de toile à voile. Inutile d’ajouter que les patins dégonflés sont remis avec la rapidité en état de servir.
- En haut : Patinage Au milieu : En bas :
- ment, permettent au patineur de se déplacer avec une remarquable facilité.
- Une autre particularité, qui augmente la variété de ce sport, c’est l’emploi alternatif ou simultané d’une pagaie légère. Ainsi équipé, le patineur circule facilement, même au milieu des embarcations de tous genres.
- Ce nouveau sport, qui paraît fort agréable, n’est nullement dangereux.
- La quille attachée au-dessous du patin lui assure, en effet, une stabilité suffisante pour éliminer tout risque de chavirement.
- ... Dans le. cas où, par extraordinaire, le patineur ferait une 'chute, il ne serait exposé cependant à aucun danger. Tout a été prévu : le sportsman n’aura qu’à exécuter une manœuvre bien simple : il dégagera ses pieds des patins aquatiques par un mouvement rapide et très facile, pour se sauver à la nage en se servant des patins comme bouées de sauvetage. Dr. À. Gradenwitz. :
- aquatique sur le lac de Grosswustenvit. Un patin démonté pour la route.
- Le patin pneumatique monté.
- meme
- Le Gérant; P. Masson.
- Imprimerie Lahüre, rue de Flcurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE.
- N° 2047.
- 17 AOUT 1912.
- Il est clair que l’on diminuerait & gravité de très nombreux accidents si l’on pouvait empêcher les morceaux de verre de se séparer, quelques-uns restant encastrés dont les pointes et bords fort tranchants créent constamment de redoutables blessures.
- On a, dans ce but, imaginé un verre dit « triplex » fabriqué de la manière suivante : on prend deux lames de verre dont on enduit une face d'une légère couche de gélatine;
- LE VERRE TRIPLEX
- randement la I masse de
- 1 kilogramme
- Fig. i.
- Expérience de bris de verre avec du verre triplex.
- on place les deux lames, gélatines vis-à-vis, en interposant une couche très mince de celluloïd; on passe le tout sous la presse hydraulique pour obtenir une bonne soudure.
- La masse de verre qui sort de la presse est aussi transparente, pour un œil non prévenu, qu’un verre ordinaire ; mais, dans quelle mesure ces couches internes vont-elles souder et augmenter la solidité? C’est à quoi l’expérience, seule, peut répondre.
- Pour organiser les expériences, il suffit d’encastrer le verre dans un châssis et, grâce à un mouvement pendulaire, de faire tomber dessus une boule métallique.
- Pour toute vitrerie ordinaire, soit en verre verre demi-double, le verre vole en éclats avec une
- 40" année. — a' semestre.
- Fig. J. — Poinçon et marteau enfoncés dans du verre triplex.
- simple, glace ou
- environ tombant de o à> 4 mètres (fig. 2) ; le verre. triplex, lui, est légèrement embouti, mais, il résiste à un pareil choc et les morceaux ! ne sont point séparés : l’énergie du boulet est alors absorbée dans un beaucoup plus grand nombre de fractures, mais les morceaux restent adhérents à cause de ces gélatines intermédiaires — et c’est ce qui importe le plus au point de vue des accidents (fig.^1).
- D’une manière générale, ; dans toutes les expériences, le verre est très pulvérisé au point de choc et aux environs, ce qui entraîne une grande absorption d’énergie : on s’en rend très bien compte sur la figure 5, représentant l'effet d’un poinçon et d’un marteau dans une vitre de triplex. Il est évident qu’une pareille vitrerie est appelée à rendre les plus grands services dans les voitures,
- automobiles, voitures publiques, chemins de fer ; car, outre le choc direct, le choc en retour, ou arrêt brusque, détermine la rupture des verres dans la plupart des accidents, et c’est aux morceaux de verre que sont dues un grand nombre de graves blessures. La figure 4 représente une vitre de triplex qui a été lapidée de 14 jets : on voit le résultat intéressant, puisque aucune pierre n’a réussi à traver-
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- \v y
- ^ ^ Fig. 2. Dans les mêmes conditions, le verre ordinaire vole en éclats.
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- LES ALGUES MARINES
- sur la vitre ni à déterminer des éclats.
- 11 est difficile de dire, dès à présent, quelles seront les conséquences d’une invention aussi curieuse, et dont les éffets dépassent, à coup sûr, ce que l’on aurait pu prévoir en toute théorie ; les résultats intéressent, no-
- tamment, les Compagnies d’assurances contre | enfants peuvent être amenés
- les accidents et l’on peut dire, d’une manière générale, que c’est là une invention utile, car c’est un bienfait réel, à tous les points de vue, qu’un procédé permettant de diminuer la gravité des accidents : bien des vitreries seront faites en triplex, là où, par exemple, des à jouer.
- LES ALGUES MARINES
- effet, d’une élégance rare et affectent
- Au moment où les bains de mer battent leur plein pour le plus grand bien de tous, il est peut-être intéressant de dire quelques mots des algues qui jonchent les plages et qui, si on les connaissait mieux, pourraient constituer pour beaucoup une attraction de plus aux villégiatures estivales. La plu part sont, en des formes que nous ne sommes pas accoutumés de rencontrer dans la flore terrestre. Mais, pour bien se rendre compte de leur délicatesse infinie, il ne faut pas se contenter de les regarder telles qu’elles se trouvent sur la grève, c’est-à-dire en masses dépourvues du moindre caractère esthétique. Il faut les mettre à flotter dans l’eau, après les avoir agitées un peu pour permettre à leurs ramifications e n ch e v ê-trées de s’étaler. Presque toutes, en effet, sont d’une grande mollesse et d’une densité égale à celle de l’eau, conditions favorables pour donner à la flottaison un aspect
- léger.
- Pour conserver ces jolies algues et en faire,
- Algues marines des côtes de France. — i, Lo-mentaria articulata (rougeâtre); 2, Padina Pa-vonia (brune verdâtre, avec des lignes blanches); 3, Corallina officinalis (algue calcaire d’un blanc rougeâtre).
- •à-peu-de-frais,-une-magnifique collection, rien n'est plus facile. En principe, voici comment l’on procède. On rapporte l’algue à la maison et 011 la met dans de l’eau de .mer ou, mieux, dans de l’eau douce, eu l’agitant un peu de manière à faire tomber le sable et les coquilles qui, généralement, adhèrent à leur surface. Ceci fait, si, comme cela est fréquent, la
- touffe est trop grosse, on en détache un fragment, choisi parmi les plus caractéristiques par leur forme et leur couleur. On place ensuite ce fragment dans une assiette, un large plat creux ou, mieux, une cuvette photographique, le tout rempli d’eau douce, et, au fond du récipient, dans l’eau même, on glisse une feuille de papier écolier assez fort et de dimensions suffisantes pour qu’elle soit entièrement immergée. C’est alors qu’on étale l’algue, soit à la main, soit avec un petit bout de bois ou un pinceau, de manière quelle occupe le milieu du papier et ait un aspect agréable. Ce résultat obtenu, on prend la feuille de papier par deux angles opposés et
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- an la soulève lentement de telle façon que, au moment où on la sort de l’eau, elle soit recouverte de l’algue presque aussi bien épanouie que lorsqu’elle flottait. C’est là la partie délicate de l’opération, car, au moment de l’émersion, il se produit des gondolements dans le papier et, dans l’eau, des courants qui bou-
- sur une petite plaque de bois de l’épaisseur, par exemple, de celle des boîtes à cigares, et que l’on maintient dans la profondeur avec la main gauche. Au moment « psychologique », on laisse remonter lentement la plaque de bois, toujours revêtue, naturellement, de sa feuille de papier et, peu à peu,
- Algues marines des côtes de France. — i, Rhodymenia palmata (rouge, avec de larges lâches verdâtres irrégulières, qui sont autant de plages reproductrices) ; 2, Delesseria sanguinea (d’un très beau rouge, avec les nervures plus foncées); 3, Laminâria Cloustoni (brun verdâtre); 4, Callophyllis laciniata (rouge carmin); 5, Ulva Lactuca (verte); 6, Fucus vesiculosus (brun verdâtre); 7, Calliblepharis ciliata
- (rouge).
- Inversent tout et entraînent parfois le fragment dans une fuite désastreuse. C’est un petit jeu de patience auquel, avec un peu d’astuce, on arrive toujours à bout. On peut, d’ailleurs, améliorer grandement les choses en faisant reposer la feuille de papier immergée, non sur le fond même de la cuvette, mais
- l’algue se trouve étalée à la surface de cette dernière, sans, pour ainsi dire, s’en être aperçu.
- Voici donc notre algue étalée sur la feuille de papier. La première chose à faire est de l’incliner fortement ou même de la tenir verticalement pour faire écouler le surplus de l’eau, ce qui dure au plus unç
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- minute. Ensuite on met, bien à plat, la feuille de papier écolier, sur deux ou trois feuilles de papier buvard ou de papier d’herbiers, l’algue, bien entendu, en occupant la face supérieure. Sur cette dernière, on place, délicatement, bien à plat, également, un fragment de toile fine quelconque (mouchoir, etc.) ou de mousseline, et, sans y toucher, on recouvre le tout d’un petit matelas de feuilles de papier buvard, sur lequel on peut, à nouveau, placer d’autres algues en préparation. Quand la superposition est achevée, on met sur le paquet une planchette recouverte de poids lourds, par exemple de livres. Le lendemain ou deux jours après, on défait la pile et on remplace le papier buvard, devenu trop humide, par du papier buvard sec, mais sans toucher ni à l’algue ni à la mousseline qui la recouvre. On effectue encore une forte pression avec des livres lourds, puis, le lendemain, on procède de même sauf, qu’à ce moment, on peut enlever la toile : chaque algue est presque sèche, et est si bien ancrée dans le papier qu’elle semble faire corps avec lui. Durant plusieurs jours de suite — s’il est nécessaire — on remet l’algue dans des feuilles de papier buvard et, finalement, le tout est bien sec : les échantillons peuvent être mis en collection, après qu’on a eu soin d’y inscrire leur nom, si on le possède(Q, ainsi que le lieu et la date de la récolte, charmants souvenirs qui, plus tard, rappelleront des jours heureux de farniente.
- La plupart des algues marines vivent fixées aux rochers. C’est là qu’il faut les chercher pour avoir de beaux échantillons. Leur récolte est facile à basse mer, surtout au moment des marées d’équinoxe
- 1. Pour tout ce qui concerne les noms des espèces, les détails sur la reproduction, etc., voir II. Courra, Les Algues du globe. (Orlhac, éclit., 1, rue Dante, Paris.)
- qui découvrent très loin. Celles que l’on trouve sur les plages ont été arrachées des rochers par les vagues et transportées par le flot plus ou moins loin. Elles sont parfois détériorées, mais beaucoup sont aussi fraîches que si on les avait cueillies sur place; elles sont donc loin d’être négligeables, surtout après une tempête, moment dont il faut profiter pour faire une abondante récolte. On se procure aussi de très jolis échantillons en examinant les filets des pêcheurs, soit au moment où ils sortent de l’eau, soit même lorsqu’on les fliit sécher : elles sont
- cramponnées aux mailles, mais s’en enlèvent très facilement.
- Les algues marines peuvent être bleues, vertes, brunes ou rouges. Les premières n’ont que peu d’intérêt pour les collectionneurs, car elles ne se montrent, à la surface des rochers, que sous forme de fins filaments ou de simples enduits; elles sont d’ailleurs assez rares. Les algues vertes sont, au contraire, très communes, sinon en espèces, du moins en individus : ce sont elles qui revêtent les esta-cades et les pilotis (.Enteromorpha) ou qui sont re-jetées sur les plages sous forme de larges lames vertes que l’on a comparées à des feuilles de laitue en partie décomposées (Vivo). Les algues brunes sont encore plus fréquentes : ce sont, d’ailleurs, elles qui, seules ou mélangées à des zostères (sortes de graminées, aux longues feuilles rubannées, formant de véritables prairies sous-marines), constituent le goémon et le varech, surtout celles des genres Fucus, dont tous les rochers sont recouverts, et Laminaria, pouvant atteindre plusieurs mètres de long. Les algues brunes sont en général assez « lourdaudes », à part quelques-unes, entre autres la Padine Paon, qui ressemble à un élégant éventail. Mais les plus jolies, de beaucoup, sont les
- Algues marines des côtes de France. — i, Calliblepharis laciniata (rouge); 2, Plocamium coccineum (rouge, très favorable pour faire d’originales cartes postales illustrées); 3, Chondrus crispus (teinte allant du vert au rouge; formes multiples); 4, Heterosiphonia coc-cinea (rouge, divisions dune délicatesse extrême).
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- LA FERME ÉLECTRIQUE
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- algues rouges, dont les teintes peuvent varier du lilas au rouge carminé, et dont les espèces sont très nombreuses. Quelques-unes sont recouvertes de calcaire et sont très dures. Mais la plupart sont molles et présentent des formes extrêmement capricieuses, les unes aux rameaux plus fins que les plus fins cheveux, les autres formant des lanières aux bords découpés, d’autres, étalées en lames parfois rehaussées de nervures les faisant ressembler à de véritables feuilles d’arbres ou à des pétales fantaisistes.
- Ce sont de vraies fleurs des eaux, ce que les botanistes, abandonnant pour une fois leur jargon trop souvent barbare, ont consacré en leur donnant le nom de Floridées. On voudrait pouvoir, telles des ondines, descendre au fond des mers pour nager au milieu d’elles et, loin du monde et du bruit, se laisser bercer par la houle, entouré de leurs doux rameaux. Malheureusement, cela n’est guère possible. Mais, ce que la réalité interdit, l’imagination peut le faire. Et c’est une consolation. IIexri Coupin.
- LA FERME ÉLECTRIQUE
- Le Concours central agricole d’Amiens, ouvert du 30 juin au 8 juillet, s’est distingué des expositions analogues par une installation originale, la ferme électrique, qui constituait une annexe d’un réel
- Le pavillon d’habitation ne rappelle en rien les vieilles et même modernes constructions qui caractérisent le style campagnard. Ce n’est pas le cottage anglais, c’est la jolie et coquette villa française.
- Fig. i. — Vue d'ensemble de la
- intérêt. Cette manifestation est l’œuvre de personnalités appartenant à la Société des agriculteurs de la Somme, à la Commission agricole de l’Automobile Club de France et à divers groupements industriels auxquels ont tenu à apporter leur concours un certain nombre de constructeurs dont la plupart ont fourni le matériel nécessaire.
- La ferme électrique, étudiée en vue de rendre tangibles les avantages que présente l’emploi de la force motrice, en particulier de l’électricité, et des machines dans la ferme, peut être considérée comme un projet réalisé de ferme modèle.
- L’ensemble comprend une maison d’habitation, très coquette, complètement isolée et élevée au fond de la cour. Celle-ci est limitée, à droite et à gauche, par les hangars dans lesquels sont groupés tous les instruments constituant l’ensemble du matériel agricole, les étables, etc. Enfin, sur la droite, la Commission a cru devoir installer une école ménagère moderne, institution dont l’éloge n’est plus à faire, et qui a obtenu un réel succès, d’ailleurs mérité.
- ie modèle à l'Exposition d'Amiens.
- ogivale, si gracieuse, si pimpante, que le visiteur surpris se demande si une telle demeure n’est pas un chalet destiné à recevoir, pendant l’été, les exigeants « Parisiens ».
- La forme ogivale, qui triompha en architecture à partir du xme siècle, a été reprise par M. J.-A. Far-cot dans ses constructions économiques. Il ne s’est pas uniquement inspiré de l’art ; il a surtout envisagé le côté pratique. Cette forme permet, en effet, de supprimer le plafond plat qui constitue une gêne dans la ventilation. Ce fait a été étudié par le célèbre chirurgien Tenon pour qui l’ogive est, au point de vue hygiénique, la plus avantageuse de toutes les architectures. La construction est exécutée à l’aide d’une cerce faite de lames de bois superposées et assemblées entre elles de façon à laisser chaque fibre dans sa position normale de travail. L’ensemble forme un bloc rigide et indéformable. Les parois sont doubles de la base au faîtage pour constituer une cloison d’air isolante. A l’intérieur et à l’extérieur, des panneaux de bois contreplaqués à triple épaisseur, de 1 m. 20 sur 1 m. 50, sont fixés sur les
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- LA FERME ÉLECTRIQUE
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- montants; leur jonction est effectuée au moyen de couvre-j oints. Les panneaux extérieurs se prêtent à tous les motifs de décoration et la maison se trouve, par ses doubles parois, enveloppée dans un matelas d’air qui l’abrite contre les plus fortes variations de température. L’aération s’effectue par des lanternes de ventilation automatique qui se règlent selon les besoins de l’instant. La toiture est faite de plaques d’amiante et de ciment qui viennent s’encastrer dans des agrafes fixées sur les montants. Enfin la base de la construction est fixée au sol par des attaches appropriées.
- Toutes les pièces de l’habitation sont rassemblées au rez-de-chaussée convenablement surélevé. On y accède par un perron. De l’entrée une porte s’ouvre sur la cuisine qui est la pièce la plus vaste (4 m. x5 m. 10) éclairée par une fenêtre ouverte sur la façade et pourvue d’une porte donnant accès sur le perron de la façade opposée. La salle à manger est plus petite ; une véranda laisse largement pénétrer l’air et. la lumière et permet de surveiller la cour, dans tous les sens, à tout instant de la journée. La chambre à coucher de 5 m. 50 X$'m. 10 termine l’aile gauche du pavillon; elle est pourvue de deux larges fenêtres et communique avec une chambre d’enfants située à l’extrémité de la salle à manger. Sur la droite de l’entrée se trouvent la buanderie, la salle de bains et enfin la chambre'dite-d’cmm, aménagée ici par les soins du T. G. F. Cette chambre représente à elle seule une idée exposée par le prince P. d’Àremberg. Cette pièce est presque constamment inoccupée ; on la met à la disposition de l’hôte de passage, du parent, voire même du marchand retenu par l’orage. Elle peut être mieux utilisée. Les Anglais, gens pratiques, louent cette chambre si souvent inutile à des employés des villes désireux de prendre, du samedi soir au lundi matin, quelque repos en pleine campagne, hors des hôtels ou trop coûteux ou trop peu hygiéniques.
- Les bâtiments de la ferme comprennent deux hangars, superbes constructions métalliques légères et robustes dans lesquelles l’électricité a été admise comme seule force motrice, prise directement sur le réseau, soit produite sur place par des moteurs à gaz pauvre. Le hangar de droite abrite la vacherie et la cidrerie. M. Leymarie, directeur de l’École du
- Paraclet, a mis quatre vaches dans l’étable qui comporte en outre une installation de traite mécanique parfaitement comprise.
- Une pompe à vide, actionnée par un moteur électrique de 1,25 C. V., permet d’effectuer la traite des quatre vaches à la fois ; elle est suffisante pour 40 vaches, la traite ne durant pas pins de 8 minutes, ce qui représente environ une traite de 1 heure 1/2. Une trayeuse suffit pour 10 vaches et un seul homme peut surveiller 4 machines; l’économie de main-d’œuvre réalisée par l’emploi de ces appareils est donc considérable. Quant à la puissance motrice elle doit être augmentée lorsqu’on lui demande d’actionner plus de cinq machines trayeuses. La pompe à vide est reliée à unè canalisation métallique qui se prolonge sur toute la longueur de l’étable, à 2 mètres environ de hauteur ; cette canalisation porte des robinets de distance en distance sur lesquels se
- branchent les tubes de caoutchouc reliés au récipient hermétique dans lequel s’accumulera le lait. De ce récipient part un autre tube souple relié aux quatre trayons.
- Ces trayons sont constitues par une douille d’alu mi ni uni à l’intérieur de laquelle se trouve le gobelet trayeur en caoutchouc. Ce dernier est à section triangulaire, cette forme spéciale évitant l’écrasement du pis si la succion était trop forte. De plus, l’épaisseur du caoutchouc est plus faible en haut qu’en bas, de sorte que la dépression commence à se faire sentir sur le haut du pis et se propage progressivement jusqu’à la base. La pression s’effectue donc d’une manière tout à fait normale en affectant une forme ondulatoire. La description de la partie mécanique, qui est très compliquée, nous entraînerait hors des limites que nous nous sommes imposées.
- Sous le même hangar, séparé de la vacherie par une cloison, a été installée, par les établissements Simon frères, de Cherbourg, une petite cidrerie moderne. L’extraction du cidre nécessite un certain nombre d’opérations qui, toutes, s’effectuent mécaniquement, un moteur électrique entraînant un arbre de transmission et chaque appareil prenant sa force sur une poulie calée sur cet arbre. La première opération réside dans le lavage des pommes, préconisé depuis plusieurs années non seulement au point de vue hygiénique, mais aussi pour donner un
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- LA FERME ÉLECTRIQUE
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- cidre de bonne qualité. Les laveurs sont des appareils très simples : les pommes, versées dans une trémie, tombent dans un réservoir rempli d’eau où elles sont saisies par des ailes en spirales qui les obligent à plonger dans le liquide. Elles remontent ensuite à la surface et sont dirigées dans une claie
- taine d’années pour le broyage des pommes, a été remplacé par les broyeurs. Ces machines comportent un cylindre horizontal, armé de quatre lames mobiles disposées diamétralement deux à deux; les pommes sont versées dans une trémie surmontant le cylindre et entraînées par les lames contre une
- A. Plan du premier étage du hangar de droite : QS, chambre à menues pailles : 52, crible-paille ; 53, ouverture de descente des menues pailles; T, chambre à poussières; R, grenier: 48, monte-charge électrique; 46, tarare; 45, trieur ; 49, 5o, 5i, ouvertures permettant la descente des graines au rez-de-chaussée; 44, moteur électrique; ts, transmission. — B. Rez-de-chaussée du hangar de droite : I, cuisine des porcs; 29, cuiseur ; 3o, laveur de tubercules; 3i, broyeurs de tubercules cuits; 32, réserve de tubercules ; J, magasin aux engrais : 33, broyeur de nitrates; K, atelier de préparation des aliments : 18, moteur électrique de 5 C. V:; 19, moulin; 20, apla tisseur ; 21, concasseur; 22', brise-tourteaux ; 23, décrotteur à sec pour racines; 24, coupe-racines; 25, hache-paille; 26, emplacement poulies mélanges; 27, réserve de racines; 28, réserve de tourteaux ; t4, t;;, transmission ;
- L, batteuse : 16, batteuse à commande électrique ; 17, monte-charge électrique. —
- H*. Plate-forme à fumier: 41,
- moto-pompe. — C. Maison d’habitation : A, chambre; B, salle à manger; Ç, cuisine ; D, vestibule ; G, chambre des enfants ; H, chambre; E, buanderie : 3g, lessiveuse: 40, joyer; t7, transmission ;
- F, laiterie : .84, moteur électrique de 11/2 C, V. ; 35, ècrèmeuse centrifuge; 36, baratte normande ; 37, malaxeur ; 38, table à beurre; tG, transmission. —
- G. Puits couvert avec moto-pompe. — D. Hangar de gauche : M, emplacement disponible; N, vacherie avec installation de traite mécanique : 1, moteur électrique de 1 C. V.; 2, pompe; 3, cloche d’air; O, cidrerie : 4, moteur,électrique de 1 C. V. sur chariot ; 5, broyeur de pommes ; 6, élévateur de pommes ; 7, pompe à jus; 8, pressoir avec moteur électrique ; 9, cuve à marc broyé ; t2, transmission ; P, station génératrice ;
- 10, générateur de gaz pauvre ; 11, scrubber ; 12, réservoir de gaz pauvre moteur de 20 C. V. ; 14
- nèratrice ; 15, transmission.
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- cylindrique disposée obliquement dans l’axe de laquelle tourne une vis sans fin. Cette claie plonge dans l’eau sur la moitié de sa longueur, de sorte que les pommes continuent à subir un lavage énergique et elles sont égouttées pendant la seconde partie du trajet à l’intérieur de la claie. Le. laveur débite 25 hectolitres à l’heure en absorbant un cheval.
- Le tour à piler employé déjà il y a une cinquan-
- plaque pourvue de rainures, appelée dossier, où elles s’écrasent. Le dossier est monté sur rossorl, afin de pouvoir céder lorsqu’un corps dur se présente. On règle facilement le broyage. Ces broyeurs réalisent de grands avantages sur le tour à piler, tant au point de vue de l’encombrement cpie de l’emploi de la force motrice et du rendement.
- La pulpe recueillie sous le broyeur passe ensuite au pressurage. Ici encore le matériel moderne a
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- LA FERME ÉLECTRIQUE
- remplacé les vieux pressoirs dont le rendement en jus n’atteignait guère que 40 à 50 pour 100 du poids des pommes. Les pressoirs Simon frères sont à vis centrale avec mécanisme de serrage à deux bielles et à deux vitesses. Ce mécanisme a été perfectionné par l’emploi de Yautomatic-éleclrique auquel nous avons déjà consacré un article ici meme.
- L’installation se complète par divers accessoires
- paille, le foin, les fourrages verts, etc., par le simple déplacement d’un bouton de manivelle le long d’une coulisse. Le laveur de racines Àmiot destiné a débarrasser de la terre les racines destinées à la nourriture du bétail, est constitué par un bac demi-cylindrique que l’on remplit d’eau et dans lequel tourne un cylindre à claire-voie contenant les racines. Celles-ci se frottent les unes contre les autres et se lavent mutuellement. Nous nous contenterons enfin de signaler le coupe-racines et les aplatis-seurs de grains Barrault qui, accompagnés de divers autres instruments destinés à faciliter la préparation de la nourriture des animaux, constituent à eux seuls une petite et intéressante exposition spéciale. L’extrémité
- laissée libre pour recevoir l’escalier
- du hangar a été
- Fig. 4. — La cidrerie.
- comme les pompes à cidre, les jettes qui assurent le service entre le broyeur et le pressoir, etc.
- Le second hangar, qui fait face
- Fig. 6. — Le travail des céréales.
- au premier, est occupé au rez-de-chaussée par diverses installations dans lesquelles les constructeurs ont rassemblé leurs plus intéressantes machines. Nous n’insisterons pas sur la plupart d’entre elles, comme les pétrins mécaniques, par exemple, auxquels nous avons consacré naguère une étude spéciale. Signalons, dans la partie centrale de ce hangar, qui est la plus vaste, un beau modèle de hache-paille sorti des établissements Garnier. Cette machine permet do couper à toutes longueurs là
- Fig. 5. — La traite électro-mécanique.
- conduisant à l’unique étage; un espace reste encore suffisant pour loger une ou deux voitures, un tracteur, ou du matériel courant. Le plancher supérieur était réservé au matériel destiné au triage des grains représenté par deux trieurs Marot.
- L’école ménagère comporte diverses pièces où les élèves sont habitués à tous les travaux de la ferme : laiterie, fromagerie, repassage, etc. Une salle à manger et un salon complètent cette intéressante installation. Nous parlerons seulement de la laiterie installée par la maison Garin et que représente l’une de nos photographies.
- Dans cette pièce le lait arrive sitôt tiré, abandonne sa crème qui est immédiatement transformée en beurre. Le modèle d’écrémeuse installé peut traiter 550 litres de lait à l’heure, l’appareil tournant à 60 tours par minute. La baratte, qui est un tonneau disposé sur un axe excentré, tourne à 45 tours par
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- LES EXPÉRIENCES D’AÉRODYNAMIQUE DU DUC DE GUICHE :—185
- minute et produit 15 kg de beurre en 25 minutes. Ce beurre passe au malaxeur, appareil aussi connu que les précédents — c’est la raison pour laquelle nous ne les décrivons pas. — A côté de ces instruments de laiterie, on trouve un réfrigérant destiné à abaisser la température de la crème pour faciliter la fermentation, c’est-à-dire la séparation de la= crème et du petit-lait. C’est une sorte de cylindre en tôle portant de fortes ondulations. À l’intérieur se trouve un serpentin que parcourt un courant d’eau fraîche. La crème est versée à la partie supérieure de l’appareil dans une calotte dont les côtés sont percés de trous et s’écoule par ces trous le long des parois du cylindre où elle se rafraîchit. Elle est recueillie à la base dans une couronne
- à bords relevés d’où elle s’échappe dans un récipient. Enfin se trouve encore, dans cette partie de l’école, un thermo-siphon à circulation d’eau chaude et d’eau froide pour- obtenir une eau constamment à la température d’utilisation qui convient.
- En résumé cette ferme électrique constituait à elle seule une bien belle exposition, beaucoup plus instructive, plus pratique, que l’ensemble des appareils disséminés dans le voisinage. C’est par des restitutions.de ce genre que l’agriculteur comprendra combien le progrès mécanique, 'combien l’introduction à la ferme du moteur électrique, peuvent lui rendre de services. Pour notre part nous préférons cette leçon de choses à la vue d’une armée de machines inertes. Lucien Fournier.
- LES EXPÉRIENCES D’AÉRODYNAMIQUE DU DUC DE GUICHE
- L’étude scientifique des phénomènes qui entrent en je.u dans le vol d’un aéroplane est au premier rang dès préoccupations actuelles de nos ingénieurs. De même qu'on
- ne construit pas 7. ~T
- un pont au ha- 1 , ’
- sard, mais que i, 1 ’ t-
- l’on sait exactement d'avance quelles forces! il sera capable de supporter, de même il est nécessaire que la construction de nos avions s’affranchisse complètement de l’empirisme, et que chaque appareil qui sort d’un atelier de construction soit établi sur des bases exactement calculées en vue du service auquel il est destiné.
- Tout d’abord il faut que l’aéroplane soit capable de résister aux efforts auxquels il sera soumis dans l’atmosphère. Des accidents récents, tous identiques (des ruptures d’ailes), montrent qu’on est bien loin encore de savoir à quoi s’en tenir sur la grandeur de ces efforts. Il faut ensuite que l’appareil, s’il doit être rapide, n’ait pas une trop forte résistance à l’avancement; s’il doit emporter une grosse charge, possède des ailes capables de supporter l’effort correspondant; enfin et surtout qu'il soit stable, c’est-à-dire que le centre de poussée (point, variable selon l’incidence, où s’exerce la résultante des actions de l’air) soit convenablement placé par rapport au centre de gravité ; que l’empennage ait la surface et l’incidence nécessaires, que les déplacements du centre de poussée n’amènent jamais de per-
- Fig. /. —La voilure automobile d’expérience du duc de Guiche.
- turbations dangereuses, etc. En un mot il faut, comme dans toutes les parties de l’art de l’ingénieur, des expériences de laboratoire pour donner des règles fixes
- de construction.
- Cinq procédés principaux sont employés actuellement dans ce but :
- 1° Le plus parfait de tous, mais aussi le plus difficile à appliquer, c’est celui de l’aé-roplane-labora-toire. On appelle aérôplane-labora-toire un aéroplane à bord duquel sont disposés < des instruments enregistreurs, qui font , connaître à cha-
- que instant les caractéristiques essentielles du régime de marche de l’appareil : la poussée de l’hélice, la vitesse, le nombre de tours du moteur, etc. Le commandant Dorand, du Laboratoire aéronautique militaire de Chalais-Meudon, a obtenu avec un dispositif de ce genre des résultats extrêmement intéressants. Cependant on conçoit que l’expérimentation ne puisse, par cette méthode, qu’être assez limitée ;
- 2° Une méthode qui a été fort employée par certains précurseurs de l’aviation, notamment l’américain Langley, consiste à opérer sur de petites surfaces, représentant les ailes d’un aéroplane, que l’on fait tourner à une certaine vitesse en enregistrant les efforts subis ; c’est la méthode dite du « manège ». Elle est un peu abandonnée aujourd’hui, parce qu’elle prête à certaines critiques, surtout si le bras rotatif du manège est un peu court : la surface repasse, en effet, à chaque tour, dans de l’air qui est
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- 186 LES EXPERIENCES D’AÉRODYNAMIQUE DU DUC DE GUICHE
- déjà en mouvement; d’autre part intervient la force centrifuge, etc. ; de sorte que le résultat ne mérite pas toute confiance. Cependant nous devons signaler qu’un manège, dans lequel on a cherché à réduire les causes d’erreur précédentes, est en voie d’installation à l’Institut aérotechnique de Saint-Cyr ;
- 5° Il convient de citer également la méthode dite de « chute », dans laquelle on enregistre des efforts subis par une surface qui tombe verticalement dans l’air; cette méthode a été employée par M. Eiffel à la Tour Eiffel. Parfois encore la surface tombe obliquement le long d’un câble tendu : cette méthode est appliquée en Italie par M. Canovetti, en France par l’aviation militaire, à Vincennes ;
- 4° La méthode employée au Laboratoire du Champ de Mars et actuellement au nouveau laboratoire de M. Eiffel, à Auteuil, consiste à expérimenter sur de petites surfaces que l’on soumet à un courant d’air artificiel ; c’est en opérant également sur de petites surfaces que M. Rateau et M. Eiffel ont mis en évidence une série de faits qui ont en somme donné à l’aviation ses bases scientifiques. M. Eiffel notamment a exécuté dans son la-boratoire dii Champ de Mars une série déjà célèbre d’expériences, dont les résultats ont été publiés avec beaucoup de soin, et qui constituent pour les constructeurs un véritable trésor de documents ;
- 5° Enfin, pour éviter les difficultés inhérentes à l’emploi de l’aéroplane-laboratoire, on peut remplacer l’aéroplane par une automobile, dont il est plus facile d’obtenir une marche régulière dans des conditions bien déterminées. C’est la méthode employée par le duc de Guiche, qui en a réceiriment publié les résultats (1).
- Le dispositif expérimental employé par le duc de Guiche comporte une automobile en avant de laquelle deux montants supportent la surface expérimentée (fig. 1). Cette surface est percée d’un grand nombre de petits trous. En chacun de ces trous vient aboutir un tube relié à un manomètre qui fait connaître la pression de l’air en ce point : on connaît ainsi la distribution des pressions sur
- 1. Essais d'aérodynamique du plan (2e série), Paris, Hachette. Ces essais ont eu lieu avec la collaboration de M. C. Bourlet, le distingué professeur au Conservatoire national des arts et métiers, dont ils ont confirmé certaines théories.
- toute la surface. Dans ces essais on s’est attaché à mesurer séparément les pressions sur la face ventrale et sur la face dorsale ; un des points les plus intéressants également consiste en ce que l’on obtient d’un seul coup toutes les pressions qui existent au même moment le long d’une ligne arbitrairement tracée sur le plan en essai. À cet effet, voici comment l’on opère : lorsque l’automobile a pris un régime de vitesse bien établi, on la fait passer sur deux tubes de caoutchouc tendus en travers de la route ; les deux passages marquent respectivement le début et la fin d’une mesure : à chacun d’eux correspond un signal enregistré sur un cylindre chronographique. D’autre part, pendant l’intervalle de ces deux passages, un aide placé sur la voiture opère un déclanchement qui a pour effet de photographier d'un seul coup les niveaux du liquide dans tous les petits manomètres reliés aux trous du plan.
- La photographie est ensuite développée et on n’a plus qu’à faire la lecture, qui donne immédiatement la répartition des pression s sur ce plan.
- La première question qui se pose c’est de déterminer la valeur relative des différentes méthodes que nous venons d’énumérer, et cette question se pose, parce que les différents expérimentateurs orientant leurs recherches dans ces voies différentes, ont abouti quelquefois à des résultats contradictoires.
- La méthode des petits modèles exposés à un courant d’air artificiel l’emporte d’abord sur toutes les autres à un point de vue qui n’est pas négligeable : par la fécondité. On conçoit, en effet, combien elle est d’un emploi relativement commode, puisque, la surface étant immobile, tous les appareils de mesure peuvent être observés à loisir dans une chambre voisine de la chambre d’expériences, par des expérimentateurs à l’abri de toute cause de trouble et de dérangement ; il en est de même en général de toutes les méthodes qui mettent en œuvre un courant d’air artificiel.
- Seulement il est arrivé qu’en opérant par la voie inverse, c’est-à-dire en faisant déplacer dans l’air calme une surface montée sur une voiture automobile, M. le duc de Guiche est parvenu à des résultats qui sur certains points contredisent ceux de M. Eiffel. C’est ainsi, par exemple, que la dépression observée au dos des plans essayés par M. Eiffel se
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- L’ELEVAGE DES BIGORNEAUX
- transformerait partiellement en une pression. Pour justifier ces différences, M. le duc de Guiche a fait valoir diverses objections que nous allons énumérer :
- 1° Ce qui se passe sur une petite surface ne peut pas se généraliser à une grande surface. En effet, il existe sur les bords de chaque surface des régions marginales, sièges de phénomènes troublés, dont l’importance ne varie pas en proportion de la taille de la surface. Si donc vous opérez sur de grandes surfaces, sur de véritables ailes d’aéroplanes par exemple, l’influence de cette région perturbatrice sera négligeable, tandis que si vous opérez sur une petite surface, il n’y aura pour ainsi dire que des régions marginales ;
- 2° Lorsqu’une surface mobile se déplace dans de l’air calme, on peut dire qu’elle rencontre des filets d’air rigoureusement parallèles; quand il s’agit, au contraire, d’un courant d’air artificiel projeté ou aspiré par un ventilateur, on peut craindre que la présence même de la surface dans le courant d’air ne vienne altérer la propagation horizontale et l’allure homogène des filets d’air.
- 11 serait bien long d’entrer ici dans tous les dé-
- tails de cette discussion. Voici ce que l’on peut, croyons-nous, en dire. S’il vaut mieux sûrement en théorie opérer dans les conditions de la réalité, c’est-à-dire avec de grandes surfaces mobiles en air calme, la seule question intéressante au point de vue pratique est de savoir si les causes d’erreurs introduites, lorsqu’on opère sur de petits modèles dans un courant d’air artificiel, sont ou non négligeables. À cet égard une forte présomption en faveur de la première hypothèse est donnée par la concordance très remarquable des résultats obtenus par M. Eiffel et de ceux qu’a fournis l’aéroplane-labora-toire du commandant Dorand. D’autre part le procédé de l’automobile exige, dans la pratique, l’élimination de causes d’erreurs assez subtiles.
- Mais nous sommes encore à l’heure où tous les résultats d’expériences aérodynamiques sont intéressants pourvu qu’ils soient obtenus avec conscience et talent, comme c’est ici le cas. Nous devons donc souhaiter que tous les expérimentateurs continuent dans la voie où ils se sont engagés, et encourager de toutes nos forces leurs efforts.
- R. Chasser tahu.
- L’ÉLEVAGE DES BIGORNEAUX
- Tout le monde connaît les bigorneaux, ces petits coquillages noirâtres que l’on vend sur les marchés ; les manger met notre patience à l’épreuve puisqu’il faut les sortir avec une épingle de leur coquille. On les trouve sur toutes les côtes rocheuses dans la zone des fucus qui découvre à chaque basse mer, même pendant les mortes eaux. Suivant les pays, les pêcheurs leur donnent des noms différents : bigorneaux en Bretagne, vigneaux Ou brelins en Normandie. Les savants les appellent littorinës (Littorina littoralis). Ces bigorneaux sont assez recherchés et se vendent couramment non seulement sur le littoral, mais aussi sur les marchés de Paris et de l’intérieur du pays. Leur commerce est même assez important pour qu’on soit obligé d’en faire venir de l’étranger, d’Angleterre et d’Espagne principalement.
- Certains habitants des côtes ont eu l’idée d’installer des parcs pour y conserver et y élever les bigorneaux.
- M. Nicol, administrateur de l’Inscription maritime, a déjà fait connaître (Ve Congrès national des Pêches maritimes, 1909) les principales installations qui existent dans le
- quartier du Croisic qu’il dirige. La surface de ces installations occupe 2 hectares et demi et fournit 50000 kg de bigorneaux par an.
- Tous les parqueurs placent les bigorneaux dans une eau courante et y installent des dispositifs permettant à ces Mollusques de se tenir soit dans l’eau, soit hors de l’eau.
- Dans un parc situé à Pen-Baie, entre la pointe de Piriac et l’embouchure de la Vilaine, on a disposé des briques creuses fixées dans des piquets de bois. Les bigorneaux se promènent sur ces briques, y vivent très bien, et quand on veut les recueillir, on n’a qu’à soulever les briques et les secouer au-dessus d’un panier. Mais le bigorneau ne se nourrit pas de brique et il maigrit rapidement, ce qui oblige à ne le garder que peu de temps. À côté de ce parc d’entrepôt, il en existe un autre planté de piquets de bois sur lequel les bigorneaux vivent mieux parce que les algues se fixent sur les piquets et donnent une nourriture suffisante ; mais la récolte y est plus difficile.
- En d’autres points, quelques éleveurs de moules ont placé des bigorneaux sur leurs « bouchots » -
- Ta Ius
- Réservoir
- Vanne
- Fig. i. — Plan d’un parc à bigorneaux du Croisic.
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- UNE VILLE DE MAISONS COULÉES
- Les bouchots sont des perches sur lesquelles se fixent les moules; les bigorneaux y vivent bien et dévorent les algues qui gênent les moules dans leur développement; mais la cueillette y est très difficile parce que les bigorneaux se glissent entre les moules et qu’il faut les prendre avec précaution
- pour ne causer aucun dommage à leurs voisines.
- Le parc à bigorneaux le plus intéressant et le plus perfectionné est certainement celui qu’a construit un parqueur sur le Traict du Croisic, tout près de la gare. Nous l’avons récemment visité et il nous a semblé que sa description pourrait intéresser les lecteurs de La Nature. Ce parc, où, peut-on dire, les bigorneaux trouvent tout le confort moderne, a 12 mètres de long, 10 mètres de large et 40 centimètres de profondeur (fig. 1). Il est bordé par un talus de terre qui l’isole des autres bassins voisins où sont élevées des palourdes. Il communique par deux vannes avec un réservoir qui s’emplit pendant la marée haute et se vide à mer basse dans le parc, produisant ainsi un courant artificiel.
- Le parc est planchéié sur le fond et les côtés ; il comprend 19 rangées de planchettes ayant chacune 60 cm de haut et 15 de large placées verticalement à 5 cm l’une de l’autre (fig. 2). Pour éviter la fuite des pensionnaires, on a placé tout autour du parc un grillage à mailles de 10 mm débordant à l’intérieur de 10 cm. Sur les
- planchettes, les algues se développent bien et fournissent aux bigorneaux une nourriture abondante. Les bigorneaux, achetés en Espagne ou en Angleterre, sont livrés en sacs de 100' kg au prix de 20 à 55 francs suivant la taille. Ils sont versés dans le parc où ils trouvent une eau courante et une nourriture suffisante; leur croissance s’y termine rapidement puisqu’un bigorneau de 18 mois a atteint sa taille adulte. On n’a plus alors qu’à les ramasser pour les expédier. La cueillette est très facile. A mer basse, quand le parc est à sec, un homme passe entre les planchettes, une pelle en bois à la main ; il racle avec elle chaque planche et ne ramasse ainsi que des bigorneaux bien vivants et bien pleins, sans coquilles vides ni débris d’aucune sorte (fig. 5). Le produit de la récolte est placé dans des caisses et expédié ; il vaut alors 55 à 50 francs les 100 kg. Cette industrie des parcs à bigorneaux méritait, je crois, d’être signalée. Si elle nécessite une dépense première assez grande, celle-ci est rapidement compensée par des avantages considérables : meilleure qualité du produit et surtout possibilité de régulariser
- Fig’. 3. — La récolte des bigorneaux.
- la vente et de satisfaire rapidement aux commandes. René Merle.
- Fig. 2. — Le parc à bigorneaux du, Croisic.
- UNE VILLE DE MAISONS COULÉES
- Dans toutes les branches de l’industrie, on s’efforce de réaliser la fabrication automatique en série. L’industrie du bâtiment n’échappe pas à cette tendance qui, du reste, lui est imposée par le problème des maisons ouvrières à bon marché.
- On sait qu’Edison s’occupe depuis des années de
- ce problème ; le grand inventeur américain n’a pas encore terminé ses travaux et le coût très élevé des moules s’oppose jusqu’ici à une adoption en grand de ses procédés. (V. n° 1897, 2 oct. 1909.)
- D’autres ingénieurs s’efforcent, en attendant, de résoudre le même problème par des moyens quelque
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- UNE VILLE DE MAISONS COULEES ..: " ' 189
- peu différents ; le procédé imaginé par un architecte américain, M. Milton Dana Morrill, à Washington, présente l’avantage que les maisons fabriquées avec une même série de moules, loin d’être uniformes, peuvent être de dimensions quelconques et de styles différents. Ce procédé vient de servir à la construction d’une cité ouvrière tout entière.
- C’est à Nantico, Pa., à proximité des grandes mines de la Société du chemin de fer Delaware-Lackawanna et Western, que cette ville en béton coulé a pris naissance. Elle se compose >
- pour le moment de 40 maisons groupées par deux autour d’un parc de 90x180 mètres. Il faut noter que ces maisons sont tout à fait à l’abri des incendies, les matériaux sont faits d’un mélange de scories de charbon, de sable et de ciment. Le procédé de construction est le suivant :
- Les moules se composent de plaques d’acier dont l’assemblage constitue les récipients recevant le mélange de béton.
- Les dimensions normales de ces plaques sont de 60 X 60 cm ; mais chaque série de plaques comporte un certain nombre de plaques intermédiaires, permettant d’établir des moules de dimensions quelconques.
- Deux jeux de plaques superposées suffisent à couler les murs d’une maison ; à mesure que l’édifice s’élève on remonte à tour de rôle les plaques de chaque jeu.
- Ainsi, inutile de préparer un moule complet pour la maison tout entière, on installe un jeu de plaques et l’on y coule le béton aussitôt ; puis
- on lui superpose les plaques du second jeu et on introduit le béton formant la seconde couche. Aussitôt que le béton de la première couche s’est assez solidifié pour ne plus nécessiter le support des plaques de moule, on ramène celles-ci immédiate-
- ment au-dessus des plaques du second jeu, de façon à former le moule d’une troisième assise horizontale. On continue ainsi de suite jusqu’à ce que le mur ait atteint la hauteur voulue. Comme chaque couche de béton s’étend sur tout le pourtour de la maison, tous les murs montent uniformément de 1 m. 20 par jour. Pour préparer et manier les moules, il n’est, pas nécessaire d’employer des ouvriers spécialisés; les moules s’ajustent facilement à une épaisseur de murs quelconque. Les fenêtres et les portes sont installées, en introduisant pendant le coulage dans le moule, les cadres de portes et de croisées et en les entourant, à l’intérieur du moule, de béton liquide. Les mêmes moules permettent la fabrication des planchers et des cloisons.
- Avant de construire cette cité ouvrière, la Société Read et Morrill à New-York avait érigé des maisons analogues dans un faubourg de Washington. On construit actuellement une seconde ville en béton coulé à Iligh-Lake, faubourg de Chicago, où les murs tout entiers d’une maison de campagne de 9x12 mètres, y compris les murs des caves, ont pu être achevés en quatre jours.
- Dr Alfred Gradenwitz.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Le compte rendu de la séance de l’Académie des Sciences paraîtra dans le prochain numéro.
- Fig. î. — En haut: Une maison moulée;
- En bas; La construction; on coule le béton dans les moules.
- Fig. 2. — On dégage les moules et on les remonte pour couler l’assise supérieure.
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- LA BAGUETTE DIVINATOIRE EN ALLEMAGNE
- (Études récentes 1 )
- Lu question de lu baguette et de l’hydroscopie sensitive est devenue récemment d’une grande actualité en Allemagne grâce u lu sécheresse de l’été 1911, grâce aussi au zèle de plusieurs -propagandistes, au premier rang desquels il faut compter le Dr Ed. Aigner, et le comte Cari von Klinckowstroem, tous deux de Munich.
- En 1905, le conseiller provincial de Bülow-Rothkampf d’Apenrade qui, par sa baguette, avait indiqué plusieurs puits avec succès (2), publia ses premières observations dans le Prométheus, de Berlin. Pour lui ce phénomène serait d’origine électrique ; la baguette indiquerait les courants souterrains, non les nappes; certains bois s’inclineraient sur les métaux; la foudre frapperait surtout les points où se croisent plusieurs courants profonds. Cette assertion peut s’expliquer parce que l’orage, comme l’on sait, frappe de préférence les arbres les plus beaux, et les plus élevés, et que ces arbres sont ordinairement situés au-dessus des courants d’eau, où ils puisent plus de sève, et peut-être des effluves électriques.
- . Bülow, aujourd’hui décédé, avait été l’élève de son voisin von Uslar, ancien sous-prélct prussien comme lui, et hydroscope sensitif déjà connu. C’est lui que le Ministère des Colonies allemand, malgré les protestations des savants officiels qui criaient à la résurrection de la sorcellerie, envoya en 1906 dans l’Afrique sud-australe, pour y remédier à la disette d’eau, et qui y passa deux années en recherches. 11 paraît que sur plus de 800 indications, 70 à 80 pour 100 auraient été fructueuses.
- Un disciple de Bülow a été G. Franzius, conseiller intime de l’amirauté, et directeur des travaux du port de Kiel. Ayant besoin d’eau potable, et malgré ses défiances, il consulta Bülow, dont les assertions se trouvèrent vérifiées ; il essaya alors, il se trouva sensible, et son fils aîné bien plus encore. Lui aussi attribue le phénomène à l’électricité dégagée par le frottement de l’eau,
- Un autre disciple fut encore le prince Hans Carolath, colonel de cuirassiers, que l’empereur allemand, lors de l’envoi de von Uslar en Afrique, fit un jour opérer devant lui à Willemshafen ; le Kaiser à son tour essaya de faire mouvoir l’instrument, mais s’y trouva insensible.
- A la même époque, septembre 1900, le professeur Max Dessoir publiait, dans la Semaine de Berlin, un article précis et intéressant; il y disait, comme le père Kircher dès 1660, et comme de nos jours le professeur W.-F. Barretf, de Dublin, que la baguette n’est pas douée d’une force sensitive spéciale, ainsi que beaucoup semblent le croire, mais que son mouvement lui est communiqué inconsciemment et involontairement par le sourcier lui-même, bien que ceux-ci le nient, parce qu’ils ne sentent pas l’impulsion, et que même ils y résistent. Les succès sont d’ailleurs trop nombreux pour être attribués au hasard.
- Le docteur Ileim, dans une conférence fort documentée de septembre 1907 à la Société des Sciences de Zurich, déclarait que le succès des recherches dépendait non pas de l’instrument, mais de l’opérateur; il concluait à l’impressionnabilité de certains individus pour l’eau profonde, analogue à celle des chevaux des steppes, qui éventent les fontaines à plusieurs milles de distance; la baguette n’interviendrait chez les sourciers que pour dégager d’un
- 1. D’après les communications du comte de Klinckowstroem de Munich.
- 2. Yoy. n° 1767, 6 avril 1907.
- état plus ou moins conscient une notion précise. Cependant les erreurs, les variations de ces sujets le rendraient très pruden t dans ses conclusions.
- Au commencement de 1910 paraissait à léna un ouvrage fort remarquable dû à George Rotlio, sur la baguette divinatoire (die Wunschelrute), 124 p. in-8”.
- Ses observations et considérations tendent à démon-trer la réalité des phénomènes de la baguette, dont les succès ne sauraient s’expliquer que par une sensibilité spéciale, encore mal définie.
- L’auteur explique le phénomène par des émanations radioactives des substances cherchées, qui provoquent la rotation de la baguette, et cela sans impulsion musculaire inconsciente de l’opérateur. Les observations et raisonnements ne me paraissent pas à l’abri de toute critique. Enfin, l’auteur pense que les substances les plus douées de radioactivité sont celles qui impressionnent davantage la baguette, ce qui n’est pas non plus établi.
- La Bibliographie de la Baguette divinatoire (Bibliographie der 'Wunschelrute depuis 4 siècles), par le comte Cari von Klinckowstroem, parue à Munich en mars 1911, est précédée d’une longue et intéressante introduction de son compatriote le Dr Edouard Aigner. Les auteurs sont,- comme moi-même, insensibles à l’influence de l’eau souterraine, ce qui est à la fois un avantage et une garantie contre les illusions et conclusions injustifiées, si fréquentes chez les sourciers, et une infériorité, en ce que nous ne pouvons connaître leurs sensations spéciales.
- A Munich, d’après le Dr Aigner, et sur ses démarches, l’Administration des eaux a employé plusieurs fois h; sourcier Kurringer, pour repérer des conduites d’eau connues des ingénieurs; les résultats en ont été balancés. Mais, pour la recherche des fissures et pertes d’eau dans les mêmes tuyaux métalliques, les indications de ce praticien ont été beaucoup plus exactes, et la direction l’emploie aujourd’hui couramment pour ce genre d’investigations.
- Il serait bon de réunir dans une statistique raisonnée tous les résultats de recherches d’eau par ce procédé, soit positifs, soit négatifs (et ces derniers peuvent être aussi utiles pour l’étude du phénomène et des causes d’erreur), afin d’établir si oui ou non les courants d’eau souterrains possèdent quelques propriétés physiques encore inconnues.
- Pour le Dr Aigner, les études sur l’électricité de l’air ont fait connaître que, parmi les substances radioactives du sol, il émane un rayonnement pénétrant, le rayon gamma, étudié et établi par Ivurz, Gockel, et Wulf au Congrès des naturalistes de Salzbourg en 1909. Ce rayonnement diminuerait au-dessus des courants souterrains, et ce serait cette diminution que percevrait la sensibilité du sourcier.
- Mais pour éviter l’influence de l’imagination et de l’autosuggestion du sujet humain, rien ne serait préférable au remplacement de son organisme par des appareils physiques. Dans cet ordre d’idées, le Dr Aigner mentionne le trouveur de sources automatique d’Ad. Schmidt, de Berne, qui semble être une bobine de fil de fer, dont les tours sont isolés, et dans le champ de laquelle est une aiguille faiblement aimantée ; au-dessus des courants souterrains naturels, cette aiguille oscille de 2 à 50°. Ce doit être un appareil analogue à la boussole d’inclinaison
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- LA BAGUETTE DIVINATOIRE EN ALLEMAGNE ........: : 191
- présentée par M. F. Dienerl, chef du service de surveillance des sources de Paris, en octobre 1905, à la Société belge de géologie : cette boussole, très sensible, s’inclinait légèrement sur les courants souterrains connus qui alimentent les sources de l’Avre, à Verneuil.
- Un téléphone spécial, introduit dans un conduit souterrain, et qui vibre au passage de l’eau, a aussi été proposé; cet instrument a été expérimenté en 1910 et '1911 par les professeurs Biskana, de Graz et Koch, de Stuttgart.
- 11 y a aussi l’électromètre de Théod. Wulf, consistant en deux fils de quartz, revêtus d’une mince couche de platine, bien isolés, et suspendus l’un à côté de l’autre. L’espace au-dessus des courants étant moins ionisé, grâce au rayonnement, les décharges électriques entre les deux fils sont diminuées et ralenties, ce que l’on constate à l’aide d’un micromètre spécial.
- Enfin le Dr Aigner conclut en appelant les recherches et les observations précises, qu’elles soient favorables, ou contraires à ses idées.
- Dans ces derniers mois une polémique nourrie s’est engagée au delà du Rhin. M. de Klinckowslroem m’a communiqué seize articles, traduits par mon ami Marcel Pellisson, qui bientôt a pris goût à la chose, et qui, voulant expérimenter sur lui-même les observations décrites, s’est trouvé apte à faire marcher la baguette et le pendule, qu’il n’avait jamais essayés. Pour lui, la volonté de trouver quelque chose, et cela sans aucune impulsion appréciable, est le principal facteur du mouvement.
- Les plus acharnés adversaires de la sensibilité hydro-scopique (chez nous ils se contentent de l’ignorer) sont là-bas les entrepreneurs des travaux hydrauliques et leur organe « Pumpen und Brunnenbau » (construction des pompes et des puits) de Berlin. Ceux-ci reprochent aux sourciers d’occasionner, quand ils se trompent, des dépenses inutiles aux propriétaires; et les empiriques répondent que cette opposition est une question de boutique, de la part de gens craignant qu’on leur enlève leur monopole, alors que les uns et les autres, n’avant pas le même travail en vue, devraient plutôt s’entendre.
- Dans le 51e Congrès des techniciens du gaz et de l'eau, tenu à Kœnigsberg en septembre 1910, le spécialiste Bieske avait fait un rapport franchement défavorable à la baguette, et finissait par la considérer non comme une supercherie, mais comme une maladie. Il s’ensuivit une discussion animée où on cita des expériences personnelles, et des succès indéniables de ce moyen, dans des cas où les procédés techniques avaient échoué. C’est ainsi qu’à Gotha des pertes d’eau s’étant déclarées à travers le barrage d’une vallée, on ne put les trouver exactement et les aveugler que grâce à la baguette d’un sourcier.
- L’an passé, l’Union des Constructeurs des pompes et des puits de Berlin avait demandé par circulaire à toutes les Écoles techniques supérieures d’Allemagne de se prononcer sur ce phénomène, dans le but avoué d’en combattre la superstition. Elle fut déçue dans son attente, car un petit nombre ont répondu franchement non, la plupart se sont abstenues de prendre parti dans une question non encore mûre, et quelques-unes même ont envoyé un vote d’approbation, bien que sous une forme prudente.
- L’organe de l’Union donna dès lors libre cours à sa déception, et chercha à ridiculiser la baguette et ses partisans en termes déplacés, refusant à ceux-ci toute
- expérience et compétence, et manifestant ainsi le mobile qui la faisait agir, la jalousie de métier. Mais quel tort lui font-ils donc? N’auront-ils pas à creuser les puits qu’elle indique?
- Ces industriels trouvèrent plus d’appui dans l’Institut géologique national de Berlin, car les géologues ne veulent pas non plus de concurrence, depuis que von Uslar en Afrique s’est immiscé dans les opérations qu’ils se réservaient. Et dans leur 7e Congrès, tenu à Eisenach pour mettre en garde, disent-ils, contre des dépenses qu’ils jugent inutiles, ils n’hésitent pas à déclarer que l’invention des sources par la baguette n’est plus depuis longtemps un problème scientifique, ni même un problème, c’est un jeu de désœuvrés.
- Mais il est un point de vue décisif de la question, que les constructeurs et les géologues n’ont pas évidemment envisagé : sont-ils les uns et les autres bien compétents en matière de baguette divinatoire? En effet quand le tourneur prétend sentir avec son instrument une eau souterraine, il admet une action à distance de cette eau sc manifestant d’une façon quelconque : c’est une question à résoudre par le physicien, qui l’accepte sans peine au souvenir des recherches scientifiques sur l’électricité atmosphérique. L’influence de cette eau à distance sur l’organisme humain est l’affaire du physiologiste, qui étudie toutes les manifestations de la sensibilité.
- Les articles précités rapportent en détail des faits qui paraissent démonstratifs. Entre autres, dans la Gazette de Francfort du 9 mai 1911, le professeur Cari Roth, l’inventeur célèbre de la roburite, qu’on ne peut soupçonner de crédulité excessive,-a rapporté des expériences très intéressantes et très probantes faites avec la baguette devant lui aux nouveaux thermes de Hambourg; et il conclut qu’il est bien difficile de nier une relation intime entre elle et l’eau profonde.
- Ces insuccès s’expliquent par la complexité du phénomène, par le grand nombre de circonstances pouvant agir sur la sensibilité du sujet : minéraux du sol, état de l’atmosphère, état physiologique du sujet, autosuggestion et désir de réussir : toutes choses dont il faudrait élucider les lois.
- Il faudrait d’abord établir comment se produit ce mouvement, et s’il est lié, comme je le crois avecBarrett, à des impulsions inconscientes, suscitées par une impressionnabilité nerveuse spéciale; ou bien, s’il est indépendant, comme d’autres le prétendent.
- Il y a enfin l’emballement de certains opérateurs, qui, après quelques essais, se créent un système qu’ils croient applicable à tous les cas, et qui est absolument en contradiction avec les idées de l’observateur voisin, qu’ils ne cherchent même pas à connaître, quand ils ne se refusent pas à des vérifications élémentaires. Exemple : ce sourcier qui, en mars 1911, faisait creuser dans l’Anjou deux puits de 12 à 1-4 mètres, reliés par une galerie de 8, dans l’espoir chimérique de déterrer un trésor de 4 millions d’or enfoui par les Anglais au moyen âge ! Il se sert d’une baguette métallique spéciale que j’ai vue et qu’il suffit d’incliner un peu pour la faire basculer. Autant et plus que les échecs des gens sérieux, ces personnages compromettent la question auprès des vrais savants.
- Pour en revenir à l’Allemagne, il s’est tenu à Hanovre, du 17 au 50 septembre 1911, une conférence des principaux tourneurs et praticiens de la baguette, convoquée par G. Franzius de Kiel. Il y eut des expériences et des discussions, qui aboutirent à la formation d’un comité
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- LA
- MANUTENTION
- DES BETTERAVES
- permanent chargé de réunir tous les faits se rapportant à cet objet, et spécialement de contrôler et de publier les travaux des tourneurs, afin de diriger enfin l’attention des savants vers cette force énigmatique dé l’organisme humain.
- Ce Comité est dirigé par le Dr Ed. Aigner, par le Dr Behme, de Hanovre, par G. Franzius et par II. Wcyrauch.
- La cotisation est de 5 marks, donnant droit à toutes les publications.
- C’est là un grand pas en avant, tant pour l’expérimentation scientifique que pour l’élucidation du problème si intéressant et si complexe de la baguette divinatoire et des autres manifestations de la sensibilité hydroscopique. Dr Cii. Vices.
- LA MANUTENTION DES BETTERAVES
- Dans toutes les industries, on se préoccupe fort de la manipulation mécanique des matériaux : le coût élevé, l’incommodité de la main-d’œuvre humaine rendent, en général, lort avantageux tout perfectionnement permettant delà supprimer.
- C’est ainsi que pour décharger, wagons et voitures, on imagina des dispositifs permettant de faire basculer les véhicules ainsi vidés instantanément. Toutefois ce genre d’appareils est forcément d’installation coûteuse, peu rustique, et mal plastique; il ne convient guère en consé-
- les betteraves, toujours souillées de terre, de boue, sont de manipulation incommode et malpropre.
- Dans le même ordre d’idées, on vient d’innover en sucrerie un intéressant système de manipulation des
- racines ensilées. Rappelons d’abord le curieux procédé qu’emploient aujourd’hui la plupart des sucreries pour transporter les racines des silos aux lavoirs et à la râpe-rie. On emploie un rapide courant d’eau circulant en couche assez mince dans de petits caniveaux. Voici une ingénieuse extension de ce principe, nouvelle application de la force hydraulique pour remplacer la main-d’œuvre humaine.
- Au lieu de désagréger à la fourche ou au pic les silos placés au-dessus des caniveaux, ce qui est parfois difficile à cause de la boue qui mastique les racines, on dirige
- Fig. i.
- Iransport hydraulique des belleraves.
- Fig. 2. — Filet à décharger les betteraves, dans les diverses phases du déchargement.
- quence pour les primitifs appareils de transport employés par les cultivateurs. Au contraire, le nouveau système d’emploi de (( filets » ne présente aucun de ces inconvénients. Il consiste à placer dans le coffre de la voiture, avant chargement, un solide filet de cordes entrecroisées, attaché au haut d’une ; des parois longitudinales. Les betteraves étant ensuite placées dans le véhicule, qu’on amène des champs à la sucrerie ou à la gare de réception, il suffit, pour décharger rapidement1 le chariot, de soulever la partie du filet fixée à une solide traverse : toutes les racines tombent sur le côté (fig. 2). Comme on le voit, le filet peut s’adapter à n’importe quel chariot, il suffit pour le manœuvrer, de posséder une petite grue quelconque. Aussi est-il employé dans plusieurs sucreries, et ce, avec d’autant plus d’avantages que
- sur l’agglomération un fort jet d’eau (fig. 1). On peut de la sorte remplacer plusieurs ouvriers dont le travail est très dur et fort désagréable, par une sorte de pompier se promenant en dirigeant aux endroits convenables le jet sortant de sa lance reliée à la canalisation. Un seul homme peut ainsi commodément assurer l’alimentation d’une sucrerie râpant 500 000 kg. de betteraves par 24 heures. En outre, les racines, sous l’influence du jet, subissent un premier lavage très énergique les nettoyant fort bien. H. Rousset.
- Le Gérant: P. Masson. — Imprimerie Lahube, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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- 40' ANNEE.
- N° 2048.
- 24 AOUT 1912.
- LES DRAMES ET LES COMÉDIES DE LA BROUSSE
- Nous avons consacré ici meme, un article aux différents procédés qu’applique le photographe-animalier, quand, au péril de sa vie, il part étudier au plus profond de la jungle les faits et gestes de la nature animée (Yoy. n° 2054). Nous n’avons pas caché qu’entre un Théodore Roosevelt qui rapporte du Centre-Africain plusieurs tonnes de trophées de chasse et un Cherry Kearton qui revient des mêmes régions avec un butin de plaques impressionnées, notre admiration n’hésite pas à se concentrer sur celui-ci. A cette admiration se joint un sentiment de vive reconnaissance. Si les récits du chasseur nous exposent, avec les résultats de ses halles explosives, des
- cadavre, qu’elle suit patiemment, au cours d’une curée méthodique et mouvementée, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que des ossements.
- Elle débute par une lacune; mais il nous est
- Le chacal s'invite aux reliefs du Lion.
- possible de la combler, sans faire œuvre d’imagination. Vers la tombée du jour, un zèbre, sollicité par la soif, est descendu du plateau dénudé où ses jarrets agiles le rendent presque invincible, pour accomplir le pèlerinage coutumier vers le fond de l’étroite vallée. La mare était déjà accaparée par de nombreux herbivores, pressés de prendre une copieuse lampée avant la venue des grands carnivores; et il a perdu un temps précieux à se frayer un chemin à
- Deux marabouts sont les premiers à accourir après le départ du chacal rassasié.
- prouesses qui le drapent d’un pompeux héroïsme, ils ne nous procurent qu’une distraction puérile, et combien éphémère, tandis que les clichés du photographe ajoutent à nos connaissances en nous initiant à la vie intense de la jungle, en faisant dérouler sous nos yeux des créatures que l’appareil a surprises en pleine action, et chez lesquelles, tant elles vibrent de mouvement et de vie, nous hésitons à reconnaître les congénères des moroses prisonniers de nos jardins zoologiques.
- Voyez cette étonnante série d’instantanés pris par M. Cherry Kearton dans le Kisumu, non loin des rivages du lac Victoria. Si le terme n’était pas répugnant, bien qu’académique, nous l’aurions volontiers intitulée 1’ « Histoire d’une Charogne », car, du commencement à la fin, elle se déroule autour d’un
- Mais ils cèdent la place à des vautours d'humeur plus combative.
- travers les rangs épais des zèbres et des antilopes.
- Il a hâte maintenant de regagner son plateau, où les embuscades sont impossibles, où il pourra jouir de la fraîcheur de la nuit sans craindre de voir surgir d’üne touffe de broussailles l’élan d’un lion. Mais, avant d’atteindre ce refuge, il lui faut
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- 40'’ année. — a' semestre.
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- 194 :-LES DRAMES ET LES COMÉDIES DE LA BROUSSE
- traverser les taillis amoncelés sur les pentes de la vallée, et, au moment où il s’y engage, les circonstances lui sont contraires : l’ombre de la nuit a déjà envahi les sous-bois, et la brise souille dans le sens opposé à sa marche, mettant en défaut sa délicatesse d’odorat de bête craintive.
- Un craquement de brindilles, un grognement féroce, et le zèbre s’affaisse, les reins cassés. D’un bond formidable, un lion a surgi de la jungle pour retomber sur sa croupe; et les terribles crocs qui se referment sur sa nuque et lui broient les vertèbres abrègent son agonie. Et, maintenant, le roi de la jungle africaine, d’un rugissement sonore qui ondoie le long du sol et secoue les échos lointains, clame à la ronde sa présence et défie quiconque de venir troubler son festin.
- L’appétit du grand fauve a moins d’exigences que sa gourmandise, et il s’attaque d’abord aux morceaux de choix, à la tète, dont il brise la boîte crânienne pour en dévorer la cervelle, aux oreilles, au museau. Après les friandises, le plat de résistance ; et chaque coup de dent arrache de la croupe des quartiers d’énormes lambeaux de chair. Fréquemment, il interrompt le festin pour redresser sa tête massive, toute barbouillée de sang, et lancer dans l’air, qu’ils ébranlent, de sinistres rugissements. Et il lui arrive aussi de traîner la carcasse à quelque distance — 20 mètres, 50 mètres — avant de se reprendre à la déchirer, soit qu’il éprouve le besoin de se dégourdir les muscles, soit que, entrevoyant déjà la nécessité d’abandonner les reliefs du cadavre, il se préoccupe à l’avance de leur trouver une cachette sûre, avec l’espoir de donner une suite au festin interrompu.
- Gorgé de viande et de sang, il s’est enfoncé dans les ténèbres, que l’aube va bientôt dissiper. S'ils ont. tenu à l’écart les importuns, ses avertissements sonores ont attiré d’autres atten-
- tions : celles des chacals, qui savent désormais qu’un repas plantureux les invite au creux des fourrés, — et aussi celle du photographe, qui, campé à quelque distance, soupçonne qu’il y aura bientôt à récolter dans un coin de la jungle des documents palpitants. Le fracas des rugissements lui a permis de repérer la direction, et il part dans le jour qui pointe, sans autre escorte que deux hommes qui portent, l’un, sa carabine, l’autre, un écran de feuillage qui fait partie de son équipement.
- Les chacals l’ont précédé au rendez-vous, mais pour battre en retraite à son approche, sans hâte, tiraillés qu’ils sont entre la faim et la crainte. Resté seul derrière l’écran, il installe son appareil à la hauteur de la meurtrière, règle sa mise au point, se tient prêt à tout événement. Du fond des fourrés où s’évanouirent leurs formes sveltes, les chacals sortent leurs têtes fines aux grandes oreilles large-,ment tendues, et s’avancent, timidement, dans une marche interrompue, en bêtes intelligentes qui ont appris à se méfier du voisinage de l’homme, surtout de l’homme blanc.
- Nul bruit ne se manifeste de derrière l’écran, qui se fond presque dans l’herbe environnante et semble faire partie du paysage; et l’un d’eux, moins sagace - ou plus affamé, se rapproche en décrivant des zigzags, l’oreille aux aguets, mais le museau irrésistiblement tendu vers l’alléchante charogne, qu’il hume de loin avec une avidité que sa crainte et sa méfiance rendent comique. Enfin, la distance a . diminué au point qu’il peut la toucher du museau ; et
- sa voracité prend le dessus siir sa prudence. Mais, comme il y porte la dent, le cliquetis de l’appareil le fait bondir en arrière, les yeux fixés sur l’écran. Nouveau cliquetis, et il s’enfuit de toute la vitesse de ses longues pattes, sans soupçonner qu’il vient de laisser un
- A leur tour, les grands rapaces doivent s'écarter de la carcasse du zèbre, dont un corbeau agressif réclame sa part.
- Lnfm, il ne reste plus de la carcasse que des ossements, qui bien que décharnés, feront la joie des petits carnassiers.
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- LES OPALES DE NOUVELLE-GALLES DU SUD
- peu de lui derrière le feuillage suspect : son image.
- Les événements vont se précipiter. Le bruit sourd de grandes ailes qui battent lourdement a fait lever la tète au photographe, qui voit atterrir devant lui, et simultanément, deux marabouts. Majestueux et grotesques, ils donnent l’impression qu’ils seraient fort contrariés si des tiers les surprenaient en flagrant délit de rendre visite à de si répugnants débris.
- Quel outrage à leur respectabilité si on allait les prendre pour des mangeurs d’immondices! El ils tournent autour de l’informe charogne, lentement, à graves enjambées, puis, s’en approchent, la piquent, d’un coup de bec qui voudrait paraître dédaigneux, y prennent goût, dépouillent tout décorum, s’attablent délibérément.
- Ils regretteront de n’avoir pas mis les becquées doubles! Honteux et vaniteux ont toujours tort! Ils ont eu tout juste le temps de se mettre en appétit, qu’un gros vautour à tète chauve s’abat entre eux deux pour se percher crânement sur le point culminant de la carcasse. Vous pourriez supposer qu’un duel au dernier sang va se livrer sous vos yeux? l'oint des ces alarmes chimériques ! D’un bond comique, les marabouts se sont jetés ôn arrière, sans même attendre l’atterrissage du nouveau venu. Armés, comme ils le sont, de puissantes mandibules, ils viendraient aisément à bout de l’intrus. Mais ces outranciers du pacifisme n’ont pas une goutte de sang guerrier dans les veines. Un moment, les plumes rageusement hérissées, ils esquissent de leur long bec ridicule un geste d’attaque, manifestation belliqueuse qui échappe à l’attention du rapace, trop occupé déjà à s’empiffrer de viande. Au reste, ce sont de vieilles connaissances, et il sait ce que valent les fanfaronnades de ces grotesques, qu’il a toujours mis en fuite dans les macabres curées de la brousse.
- De fait, et rien que pour sauver les apparences, les deux marabouts restent un moment plantés sur leurs longues pattes ridicules, à quelques pas de la carcasse qu’ils couvrent d’un œil chagrin, tout en affectant une rigide impassibilité qui voudrait être dédaigneuse. Puis, raides comme des soldats allemands au pas de parade, ils font demi-tour, s’écartent à courtes enjambées, et, parvenus enlin derrière un rideau de broussailles qui dissimulera la précipi-
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- tation de leur fuite, s’envolent lourdement vers des cieux plus propices.
- Un deuxième vautour, un troisième, toute une bande, se sont abattus successivement sur les débris. Sans déployer une complaisance exagérée, on endure la concurrence, que les nouveaux venus accourent faire aux premiers possesseurs. Parfois, des coups de bec s’échangent, mais rapidement, et sans qu’ils entraînent de conséquences fâcheuses. On est bien trop pressé de se gaver pour perdre son temps à de futiles disputes! Et, toujours perché sur son point culminant, le gros vautour à tète chauve semble présider, tout en y participant avidement, à la vorace curée.
- Mais il n’est point de dictature perpétuelle dans la jungle ! Et le roi des vautours se voit soudain détrôner par un énorme corbeau à collerette blanche qui, de son gros bec agressif, le met en fuite. Les vainqueurs des marabouts connaissent à leur tour les humiliations de la défaite, bien qu’ils soient à vingt contre un, bien que le nouveau conquérant soit, par rapport à la leur, de taille médiocre. Mais c’est un intrépide batailleur que notre gaillard de corbeau, et le monde ailé de la jungle sait à quoi s’en tenir sur son compte.
- Rangés respectueusement en cercle autour des informes débris, où les côtes et les vertèbres, déchiquetées par tant d’appétits, se détachent désormais en lignes blanchâtres, les vautours se sont résignés à attendre que l’envahisseur, gavé à souhait, transporte ailleurs sa digestion laborieuse. Mais l’arrivée de nouveaux corbeaux menace de rendre définitive l’arbitraire expropriation ; et, laissant tomber lamentablement leurs ailes comme s’ils n’avaient plus la force de les soutenir, les vautours s’écartent en une marche boiteuse, puis, les uns après les autres, s’enlèvent dans les airs.
- Quand le photographe reviendra quelques heures plus tard, les hyènes auront dispersé dans les taillis les rares ossements que leurs mâchoires n’auront pu broyer; et, sur ces débris qu’on croirait dénudés, les putois sauront découvrir encore de copieux repas, dont les suprêmes reliefs mettront en joie fourmis et nécrophores.
- Ainsi va la vie, perpétuel combat entre mangeurs et mangés. V. Foiuuix.
- LES OPALES DE NOUVELLE-GALLES DU SUD
- Les gisements d’opales de ' la Nouvelle-Galles du Sud ont été découverts en 1890. L’opale qui est, comme on Je sait, de la silice hydratée, n’a de valeur que lorsque sa transparence et ses irisations la font passer de l’opale commune (pierre très commune un peu partout) à l’opale noble ou précieuse.
- L’opale précieuse a été trouvée dans deux formations géologiques, le basalte vésiculaire et les sédiments du crétacé supérieur.
- Le premier gisement, situé près du confluent de
- j l’Abercrombie River et du Rocky Bridge Creelc, dans une coulée de basalte décomposé, est assez riche en opales nobles, formées par des infiltrations d’eau siliceuses et renfermées dans les cavités de la roche. Jusqu’ici il n’a pas été exploité.
- Le seul gisement qui ait aujourd’hui une valeur industrielle, valeur d’ailleurs considérable, est celui de Whitc Cliffs, dans le comté de Yungnulgra, à 105 kilomètres au nord-ouest de la ville de Wilcannia et dans la contrée désertique d’au delà du Darling. 11 a été trouvé
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- par hasard en 1889 par un chasseur qui poursuivait un kanguroo blessé. De pareils accidents ont été fréquents dans l’histoire des découvertes minières en Australie. Un rush de mineurs se produisit aussitôt, une industrie régulière s’établit et la petite ville de White Cliffs, aujourd’hui active et prospère, fut fondée dans un effroyable désert.
- La nature géologique des environs de White Cliffs a été déterminée en 1892 par M. J.-B. Jaquel, géologue officiel du gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud. L’ensemble du pays appartient à la partie du crétacé supérieur, qui constitue l’étage du qrès désertique (désert Sandstone). De larges plaines alternent avec des collines tabulaires dont le pied est noyé dans leurs propres débris ; par suite de la chaleur et de la sécheresse, la dénudation est en effet intense.
- Les sédiments supra-crétacés reposent en discordance sur des schistes paléozoïques, probablement siluriens et qui n’affleurent nulle part dans le voisinage. La première couche visible, base du crétacé supérieur, consiste en graviers grossiers. Au-dessus est une épaisseur assez considérable de terre très fine et très blanche, ressemblant beaucoup au kaolin et renfermant de gros galets de quartzites riches en fossiles dévoniens (Rhynchonclla,
- Spirifera, etc.). Cette assise du crétacé résulte donc évidemment de l’érosion des roches dévoniennes, dont on rencontre dans la contrée pas mal d’affleurements. La gangue blanche qui enveloppe ces galets n’est pas du kaolin, comme on l’a cru quelque temps, mais de la silice presque pure à un état extrême de division.
- Au-dessus, on trouve un conglomérat de petits cailloux, noyés dans une gangue de silice fine et blanche, analogue à la précédente.
- 11 forme des escarpements presque verticaux, parfois sur une hauteur de 10 mètres et dominant les plaines recouvertes de terrain posttertiaire.
- La gangue de ce conglomérat est la couche opalifère. L’opale se rencontre en bancs horizontaux excessivement minces, ou bien en amas irréguliers dans les fentes de la roche ou bien encore en nodules de grosseur variable. En outre, beaucoup de fossiles (Bclemnites, Natica, Maccotjella, os de sauriens) et des morceaux de bois sont
- opalisés; c’est souvent dans leur intérieur que les plus belles trouvailles sont faites.
- La méthode d’extraction de l’opale est excessivement simple. On n’a qu’à creuser des tranchées de -4 à 5 mètres de profondeur, travail que le peu de consistance du terrain rend très facile. 11 faut seulement veiller à ne pas abîmer ou casser avec la pioche les échantillons rencontrés; les accidents de ce genre sont fréquents.
- Cette industrie, aujourd’hui très prospère malgré les obstacles causés par le manque d’eau, est entre les mains — sous le contrôle, disent les Australiens •— de puissantes compagnies, dont la plus connue est le Wilcannia Syndicale. Ces Compagnies louent à des particuliers des terrains appelés blocks et analogues aux daims des régions aurifères.
- Périodiquement, des acheteurs venus de Londres où de Sydney parcourent le pays. L’opale de la plus belle qualité se vend de 500 à 025 francs Y once (51,1 gr.).
- On trouve parfois des pierres de dimensions considérables. En 1894, une opale, pesant 5 onces et quart (171,055 gr.) a été vendue 2500 francs, ce qui laissait à l’intermédiaire une grande marge de bénéfice. Depuis, on a même extrait une opale de 10 onces (510 grammes), qui a été estimée 17 500 fr. Malheureusement, elle a été, avant la vente, cassée en deux par accident.
- L’extraction de l’opale à White Cliffs a commencé en 1890; mais les statistiques de cette année et de la suivante sont douteuses. En 1892, la quantité extraite a élé de 41 livres troy (*), valant 50000 francs; en 1897, on a atteint 5292 livres troy, valant 1 875 000 francs; enfin, en 1899, la valeur des pierres vendues n’a pas été moindre de 5-575000 francs. On estime que depuis l’origine la production de White Cliffs a approché de 10 millions de francs.
- Le terrain supra-crétacé est très étendu dans le nord-ouest de la Nouvelle-Galles du Sud et la tendance à Y opalisation est un des caractères généraux du grès désertique. Il est donc très possible que l’on trouve de nouveaux gisements d’opale. Ils sont aujourd’hui activement recherchés.
- Paul Piuvat-Desciiaxel.
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- Coupe des terrains opalifères à ,White Cliffs. j, schistes siluriens ; 2, couche de graviers ; 3, terre siliceuse, renfermant des galets de quartziie avec fossiles dévoniens ; 4, conglomérat de cailloux avec gangue siliceuse (couche opalifère); 5, recouvrement post-tertiaire.
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- Les exigences de la tactique moderne, la multiplicité des missions qui, sur le champ de bataille, incombent aux artilleurs leur font désirer, chaque jour davantage, un canon pouvant facilement et rapidement porter les coups d’un objectif sur un autre.
- D’autre part, l’impérieux devoir qui s’impose à l’artillerie d’accompagner ou plutôt de précéder avec ses projectiles la marche en avant de l’infanterie, sur tous les terrains, et aussi l’apparition, dans la guerre de demain, des engins aériens (aéroplanes et
- dirigeables) rendent de plus en plus manifeste l’utilité du tir sous les grands angles.
- . Or, en raison de l'étroitesse de leur champ de tir horizontal, les canons actuellement en service ne peuvent être mis en direction que par un déplacement de l’affût qui les porto, manœuvre souvent pénible et entraînant toujours de fâcheux retards
- 1. Dans les pays anglais, les matières précieuses s’évaluent en livres troy, valant 575,2 gr. et distinctes de la livre ordinaire ou livre-avoir-du-poids 455,44 gr. La livre troy se divise en 12 onces (ozs) de 51,1 gr. ; fonce elle-même comprend 20 penny-weiyhts (dwts) valant 1,555 gr.
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- dans l’ouverture du feu. De plus, la faiblesse de leur champ de tir vertical les rend absolument impropres au tir plongeant.
- Pour beaucoup de raisons, qu’il serait trop long de développer ici, il est très désirable que les qualités, dont on regrette l’absence dans noire canon de
- et le but fait avec l'horizontale un certain angle (on appelle cet angle : angle de site), l’angle de tir des tables doit être corrigé, en plus ou en moins, de l’angle de site.
- Pour permettre d’atteindre une grande vitesse de tir, on a dans les canons modernes et, en particu-
- Fig. i. — Une batterie de canons de campagne Déport en essais en Italie.
- campagne, soient réunies dans une seule et même bouche à feu, et cela sans entraîner dans son service des complications inadmissibles avec la brièveté du temps passé actuellement sous les drapeaux.
- A ce point de vue, le matériel établi, sur les plans du colonel Déport, par la Compagnie de Châtillon-Com mentry (l), marque un progrès considérable, et il nous a paru intéressant de donner une description succincte de ce matériel.
- Rappelons, pour l’intelligence de ce qui suit, que la construction des canons modernes est faite en vue d’une judicieuse division du travail de pointage.
- Celui-ci comprend deux parties distinctes : 1° amener l’axe de la pièce dans un plan vertical tel que la trajectoire passe parle but.
- C’est le pointage en direction ; 2° donner à l’axe du canon l’inclinaison nécessaire pour permettre au projectile d’atteindre ce but. C’est le pointage en hauteur. Si la pièce et le but sont au même niveau, l’inclinaison de l’axe du canon ne dépend que de la distance, c’est Yangle de tir des tables. Si, au contraire, la ligne qui joint la pièce
- 1. Ce matériel vient d’être adopté par lTtalie, après de longs et minutieux essais.
- lier, dans le 75, réparti les opérations du pointage entre deux opérateurs agissant simultanément et supprimé l’obligation pour les servants de ramener la pièce en batterie après chaque coup. A cet effet l’affût comprend deux parties : l’une, qui s’appuie sur le sol par les, roues et l’extrémité de la flèche, est immobilisée pendant le tir ; l’autre, reposant sur la première, est constituée par un berceau qui porte la pièce. Ce berceau peut, dans certaines limites, prendre l’orientation et l’inclinaison voulues, sans qu’il y ait lieu de déplacer l’affût, en outre il emmagasine le recul et ramène le canon à sa position de tir.
- Comme on le verra par la description qui suit, les dispositions adoptées dans le nouveau canon Déport, simplifient les opérations du pointage et facilitent la rapidité du tir, mieux qu’on ne l’avait fait jusqu’à présent.
- Description du matériel. — La réalisation d’un grand champ de tir horizontal exigeait que l’on donnât à l’affût une base d’ancrage assez solide pour que l’on pût faire varier largement l’orientation de la pièce sur cet affût sans compromettre sa stabilité.
- Fig. 2. — Les deux demi-flèches articulées du canon Déport.
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- Fig.
- Dans ce but, le colonel Déport a substitué à la flèche unique des matériels actuellement en usage, deux demi-flèches articulées à rotule sur l’essieu. Ces deux demi-flèches, réunies pour la route, peuvent s’ouvrir au moment du tir de manière à embrasser un secteur de 5-4° fixation sur le sol est obtenue au moyen de bêches coulissantes analogues à celles qui sont en service dans le matériel de mon-tagne français.
- Quelques coups de masse suffisent à les enfoncer (fig. 5 et 6).
- L’essieu est évidé en forme de cadre.
- La semelle inférieure de ce cadre porte un pivot sur lequel s’engage la erapaudine d’un berceau pivotant (fîg. 4, n° 1), La figure schématique ci - contre montre l’assiette de l’affût sur le sol et l’amplitude que l’on peut donner aux changements d’orientation du berceau et par suite du canon sans compromettre la stabilité (fîg. 2)-.
- Les déplacements angulaires horizontaux de ce berceau, dit berceau d’affût, sont obtenus comme il suit. La partie arrière de la semelle de l’essieu porte un arc denté concentrique à l’axe autour duquel pivote le berceau. Une vis v (fig. 4, n° 2), reliée à ce dernier, engrène avec l’arc denté. Une manivelle Y, portée par le bras II fixé sur le côté lauehe du ber-
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- L’affût et le système de pointage du canon Déport.
- 'Fig. 4. — (1) L'essieu évidé du canon vu- en projection verticale. — (2) Vu en projection horizontale.
- par l’intermédiaire d’une chaîne de Galle et commande ainsi tous les mouvements horizontaux du berceau d’affût.
- Une lunette panoramique, placée sur le bras, assure la direction.
- Grand champ de tir vertical. — La faible hauteur imposée aux canons actuels ne permet pas de réaliser, avec un berceau-frein unique à longue course de I m. 50, le grand champ de tir vertical. Au berceau-frein unique on a substitué :
- 1° Un traîneau-frein coulissant sur le berceau d’affût et ayant une course de 1 mètre;
- 2° Un berceau-frein de pièce dont la course est limitée à 0 m. 56. Ce berceau-frein repose sur le traîneau par deux tourillons, et peut prendre,par rapport à lui, une inclinaison de 50°. Le berceau d’affût et, par suite le traîneau-frein, peut être placé horizontalement ou prendre une
- inclinaison sur l’horizontale variant entre — 10° et h- 10°, A cet effet, la semelle inférieure de l’essieu est rattachée à une traverse T, par une articulation à genou. Cette traverse est reliée elle-même par ses
- Fig. 5.— Le pointage en hauteur et le.recul du canon. — A,secteur denté (pointage en hauteur) ; T, traverse vue du bout; Y, volant de pointage en direction ; v, vis de pointage en direction {engrenant avec le secteur denté de la semelle d’essieu); G, bêches coulissantes. B, berceau d'affût dans lequel coulisse le traîneau.; B', traîneau d’affût; C, berceau de pièce;
- E, tourillons du berceau- de pièce.
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- doux extrémités t et /', aux demi-flèches d’une J part et à l’essieu d’autre part, par deux secteurs j à vis de pointage actionnés par les manivelles M et M'.
- En agissant sur ces manivelles, on fait monter ou descendre la traverse d’essieu T et l’on donne à la semelle du cadre d’essieu un mouvement d’oscillation qui, se transmettant au berceau d’affût et, par suite, au traîneau, permet de régler leur inclinaison (fig. 5).
- Sur la droite du berceau porte-pièce est fixé un solide arc denté engrenant avec un pignon porté par le traîneau d’affût. Une manivelle commande ce pignon par l’intermédiaire d’un autre engrenage à vis sans fin. En agissant sur cette manivelle, on
- Pointage de la pièce. — 1. Pointage en direction. — Le pointage en direction est assuré par un servant placé à gauche de la pièce (pointeur de gauche) . En agissant sur la manivelle Y, il fait mouvoir le berceau d’affût de manière à amener la lunette panoramique fixée à ce berceau sur le but ou sur le repère qui lui a été désigné (fig. a).
- II. Pointage en hauteur. — Le pointage en hauteur peut se faire de deux manières différentes.
- a) Pointage direct. — Le pointeur de gauche en môme temps qu’il agit sur le volant Y pour mettre la pièce en direction, amène à l’aide de la manivelle M l’axe de la lunette sur le pied du but et donne ainsi l’angle de site au berceau. Le pointeur de droite n’a plus dès lors qu’à agir sur le volant Y'
- Fig. 6. — Le canon Déport en batterie.
- donne à l’axe du canon l’inclinaison voulue par rapport à l’axe du traîneau. Cette inclinaison peut aller jusqu’à 50n (fig. 5).
- Dans le tir sous de très petits angles les courses du traîneau et du berceau de pièce s’ajoutent. Quand l’inclinaison de la pièce augmente, les deux freins s’approprient automatiquement à l’angle de tir. Le champ de tir ainsi réalisé va de —10° à -+-60° (+-10 —H 50). Soit une amplitude de 70° Q).
- 1. Le grand champ de tir vertical du nouveau canon Déport le rend incontestablement propre au tir contre les aéroplanes et les dirigeables. Mais, chose non moins importante, il lui permet d’exécuter facilement du tir plongeant avec charge réduite. On a contesté que les canons longs puissent exécuter ce genre de tir, parce qite la réduction de la charge entraînerait des variations ele la vitesse initiale, et par suite une imprécision du tir qui rendrait ses effets absolument illusoires. Rien n’est moins exact, en agissant sur la densité
- pour donner au canon l’angle de tir correspondant à la distance.
- b) Pointage indirect. — Si l’angle de site a été mesuré avant la mise en batterie, ce qui sera le cas le plus fréquent, le pointeur de gauche n’a qu’à s’occuperde la direction.
- Le pointeur de droite, agissant sur la manivelle M', place le berceau d’affût horizontal. Un niveau, situé sur la droite de ce berceau, permet de constater
- de chargement cL en employant une poudre convenable, il est très possible de régulariser les vitesses initiales et par suite de donner au tir toute la précision nécessaire. II est bon do remarquer en outre, que, sur le champ de bataille, il suffit pour le tir plongeant d’avoir à sa disposition une trajectoire courbe bien choisie et une seule, on n’aurait donc nul besoin de cartouches à charges variables, un ou deux caissons de cartouches à charge réduite dans chaque batterie satisferaient à tous les besoins,
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- cette horizontalité. D’autre part, l’originë de la graduation de l’arc denté du berceau-frein de pièce peut se mouvoir vis-à-vis d’un limbe gradué fixé au traîneau. Il suffira donc de déplacer cette origine de manière à tenir compte de l’angle de site, pour n’avoir plus à s’occuper ensuite que de donner au canon les angles de tir des tables.
- Grâce au mode d’ancrage de l’affût, la bulle du niveau surveillée par le pointeur de droite reste, en général, fixe entre ses repères.
- Fermeture de la culasse demi-automatique. — L’adoption d’une fermeture demi-automatique, dans le nouveau canon Déport, débarrasse le pointeur de droite du soin d’ouvrir la culasse. Cette culasse est du même système que celle du canon de 75, mais, grâce à un dispositif spécial, le recul du canon dans son berceau assure l’ouverture de la culasse et l’expulsiorf de la douille. Comme dans le 75, l’introduction de la cartouche provoque la fermeture en déclanchant l’extracteur qui maintient bandé le ressort de fermeture.
- On voit dès lors combien est simplifié, surtout dans le pointage indirect, le rôle des deux pointeurs, chargés exclusivement l’un de la direction, l’autre des angles de tir et n’ayant, pendant l’exécution des feux, à agir chacun que sur une seule manivelle.
- La complication, plus apparente d’ailleurs que réelle du matériel que nous venons de décrire, peut donner naissance à quelques objections.
- 1° La nécessité d’ouvrir les demi-flèches et d’enfoncer les bêches coulissantes ne retardera-t-elle pas la mise en batterie?
- 2° L’aptitude aux routes et la rusticité du matériel correspondent-elles aux nécessités de la guerre?
- 5° Les différents organes de l’affût peuvent-ils résister à un tir prolongé conduit à grande vitesse?
- 4° Le service de la pièce n’est-il pas gêné par l’emplacement occupé par les demi-flèches?
- Les expériences, à la suite desquelles le gouvernement italien a donné
- la préférence au matériel Déport, répondent victorieusement à ces objections.
- 1° Non seulement la mise en batterie n’est .pas plus longue qu’avec les autres matériels, mais quand elle est terminée les servants sont à leur poste, à l’abri des boucliers, dès avant le tir du premier coup.
- 2° Les épreuves de marche exécutées en Italie ont prouvé que le matériel avait des aptitudes'au roulement tout à fait comparables sinon supérieures à celles des meilleurs matériels en service. Quant à sa rusticité un accident survenu à l’une des pièces la fait assez bien ressortir. Au cours d’une manœuvre, pour franchir un raidillon particulièrement difficile, on a été amené à emprunter deux attelages à une pièce qui a été abandonnée à son conducteur de derrière resté à pied. On avait oublié de serrer le frein de roues ou de caler celles-ci suffisamment, et la pièce s’étant mise à rouler, est tombée dans un précipice de 60 mètres de profondeur, avec son avant-train chargé et ses chevaux. Dans cette terrible chute, une roue et une demi-flèche furent complètement brisées, les boucliers faussés, l’avant-train fut défoncé et le patin de l’autre demi-flèche arraché, mais aucune clés articulations essentielles de l'affût n avait souffert, et il a suffi de quelques jours de réparation à l'arsenal de Naples, avec une flèche neuve expédiée de Montluçon pour remettre la pièce en parfait état.
- 5° Dans les tirs de résistance la batterie Déport a montré sa supériorité sur toutes ses concurrentes puisque seule elle a pu exécuter, avec ses quatre pièces, le tir de 500 coups dans une journée, que comportait l’épreuve et que les freins fonctionnaient aussi bien à la fin qu’au début. Après les multiples essais auxquels ils avaient été soumis, les divers organes du matériel ne présentaient aucune trace d’usure appréciable.
- 4° Disons enfin que la batterie mise en expérience a été servie par des réservistes. Ceux-ci ont
- Fig'. 7. — Un accident : Un camion tombe dans un ravin sans subir de dégâts sérieux.
- Fig. 8. — En essais : Passage difficile.
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- été trcs facilement et très rapidement mis à même de manœuvrer le matériel et d’exécuter les tirs. Cette dernière observation a une importance qui n’échappera à personne en France, où de plus en plus on devra faire appel aux troupes de complément pour constituer l’armée de première ligne.
- L’immense avantage que présente le canon dont nous venons de donner la description et de résumer les propriétés est de supprimer la nécessité.d’engins spéciaux pour exécuter certaines besognes que l’ar-
- tillerie est impuissante à exécuter avec ses canons à tir tendu. Sans parler des inconvénients d’une complication qu’ils introduiraient forcément dans les approvisionnements, ces engins spéciaux (canons contre les dirigeables, obusiers légers) risqueraient souvent de n’arriver que trop tard là où ils seraient utiles. Tandis que le canpn réparti sur toute la ligne de bataille serait toujours prêt à agir, au moment même et partout où le besoin s’en ferait sentir. Commandant Shlleux.
- L’ÉPREUVE D’ENDURANCE POUR POIDS LOURDS DE 1912
- L’épreuve d'endurance pour poids lourds, dont le but est de déterminer les types de véhicules industriels susceptibles d’être primés, s’est -déroulée du 1er au 51 juillet derniers, avec un succès sans précédent.
- Nous ne reviendrons pas sur les détails du programme, ni sur les raisons qui ont motivé les modifications introduites cette année (Voy. n° 2040), et nous nous bor-ncrons à examiner rapidement l’ensemble des véhicules ayant pris part aux épreuves, en indiquant les dispositifs- nouveaux et les progrès réalisés.
- Sur 7 6 véhicules engagés à la lin de juin, 62 se sont présentés à Versailles le lLr juillet, pour être soumis à l’examen du jury.
- Les 14 véhicules manquant à l’appel, n’avaient pu être prêts dans les délais voulus, ou bien ne remplissaient pas complètement les conditions sévères imposées par le règlement. Ils comprenaient 2 camions à transmission électrique, et 2 camions à transmission mécanique Àriès, 4 tracteurs à vapeur Purrey, 2 tracteurs à transmission mécanique Renault, 2 camions et 2 tracteurs Diétrich.
- Pour les engins à vapeur utilisant la marche à échappement libre, il est à peu près impossible de satisfaire au programme imposé (poids maximum 8000 kg, rendement de transport 50 à 45 pour 100, rayon d’action sans ravitaillement 55 km, poids maximum de l’essieu arrière 5000 kg). Il est facile de se rendre compte, qu’avec une chaudière débitant 400 kg de vapeur à l’heure; et une vitesse moyenne de 12 km, il faut prévoir un approvisionnement initial minimum de 1200 kg d’eau. Ce poids, joint à celui des caisses à eau, de la chau-
- dière avec les annexes, et du combustible solide, grève très lourdement le poids mort du véhicule, et laisse peu de marge pour la charge utile, si on ne peut dépasser 8 tonnes au total. Aussi a-t-on beaucoup de mal à réaliser un camion à vapeur de moins de 5500 kg à vide, tandis que le camion à moteur
- à explosions ne pèse que 5000 kg environ.
- (tuant aux camions à trans-mission élec-> trique, ils ne sont pas intéressants.. Avec les moteurs de 24 chevaux employés, le poids de la génératrice et des réceptrices atteint un chiffre très considérable, le rendement total de la transmission n’est pas supérieur à celui des transmissions mécaniques, la souplesse est à peu de choses près la même, et on réalise ainsi, avec toutes ses complications, une petite usine électrique, qui reste hors de la compréhension du conducteur habituel d’un camion.
- Il ne faut donc regretter parmi les défections ci-dessus, que celles qui ont trait aux camions et tracteurs à transmissions mécaniques.
- L’examen d’ensemble des divers véhicules présentés, fait ressortir un réel progrès, qui s’affirme dans le fini des détails, dans une mise au point parfaite, dans une construction soignée et rationnelle.
- Le véhicule de poids lourd a atteint aujourd’hui le même degré de perfection que son. devancier le véhicule de tourisme, la majorité des constructeurs, tout en s’inspirant des résultats d’expériences fournis par ce dernier, ont parfaitement compris que si, dans l’ensemble, les organes des camions automobiles restaient semblables à ceux des voitures de tourisme, il fallait les construire, malgré tout,
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- Fig. i. — Camion Schneider utilisant le ventilateur Gardan.
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- spécialement pour leur nouvelle destination, et leur donner des qualités de résistance tout à fait particulières.
- Il ne faut pas oublier, en effet, qu’à égalité de puissance mécanique à transmettre, les organes de camions sont soumis, dans tous les cas, à des forces d’inertie supplémentaires infiniment plus importantes , et auxquelles il faut résister victorieusement. Toutes les dentures des boîtes de vitesses et des transmissions, doivent être renforcées en conséquence.
- Conformément au règlement, tous les moteurs étaient à quatre cylindres verticaux, les alésages, courses et régimes , sont les mêmes que ceux des moteurs de tourisme analogues,'la puissance moyenne adoptée est de 22 à 24 chevaux à 1000 tours.
- Les carburateurs sont tous automatiques, et en dehors des types établis par les constructeurs eux-mêmes, on ne relève comme types spéciaux, que le Zénith, le Solex et le Claudel.
- Pour l’allumage c’est obligatoirement la magnéto à haute tension à étincelle directe, avec avance fixe, avance automatique ou avance commandée à la main (Yoy. n° 2018). De Dion est resté fidèle à Nilme-lior, Saurer et Schneider à Lavalette Eiseman, tandis que les autres ont adopté la magnéto Dosch. Il n’y a d’ailleurs eu à relever aucun ennui d’allumage cette année.
- Le graissage est assuré mécaniquement ou automatiquement sur tous les véhicules.
- Pour la circulation d’eau, 58 camions employaient le thermo-siphon et 24 la circulation d’eau par pompe. Avec les moteurs de puissance moyenne employés, et les excellents radiateurs actuels, on s’explique facilement la préférence marquée pour le thermo-siphon, car on s’affranchit ainsi des ennuis
- fréquents inhérents aux pompes, fuites d’eau, grippements, ruptures, etc., toutefois, la vitesse des camions étant assez réduite, il ne faut compter pour le refroidissement du radiateur lui-même, que sur le courant d’air produit par le ventilateur mù par le moteur. Il est bon de signaler dans cet ordre d’idées, que le ventilateur centrifuge est plus efficace
- généralement que le ventilateur hélicoïde.
- Le radiateur Gondard et Me-nesson, type autobus parisien, qui garnissait un grand nombre de véhicules(Schnei-der, de Dion, La-til, Yinot Deguin-gaud) et le radiateur Renault avec volant ventilateur, utilisent le ventilateur centrifuge.
- Quel que soit le système employé, il est indispensable d’assurer, d’une manière sûre et simple, la commande du ventilateur, et si on utilise la courroie comme organe d’entraînement, il faut permettre son remplacement et son réglage faciles; on a relevé sur un camion un arrêt de 1 heure 1/4 pour remplacer une courroie de ventilateur, c’est une durée inadmissible.
- En ce qui concerne les embrayages, le cône figure sur 56 camions contre 26 utilisant les embrayages métalliques à disques. Cette préférence ne s’explique que par des raisons de simplification, de facilité de montage ou de démontage, et même de prix de revient. Elle n’infirme en rien les qualités particulières des embrayages à disques, qui restent quand même les plus indiqués pour les poids lourds. Les embrayages à disques Hele Schaw, en service sur les autobus depuis 10 ans, permettent de résoudre les problèmes de traction les plus difficiles (Yoy. n° 2025).
- Les boîtes de vitesses, sauf deux types, sont à baladeurs multiples; elles donnaient, en plus de la marche arrière, 5, 4 et même 5 vitesses. D’une manière générale, la boîte à 4 vitesses s’impose pour
- Fig. 3. — Essieu avant à fusées oscillantes des camions La Buire : A, essieu ordinaire; B, volet de pivotement des roues avant; C, axe d'oscillation du plateau ; D, fusées des roues avant.
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- le véhicule de poids lourd, ainsi que nous le démontrerons ultérieurement. La voiture y gagne en souplesse, elle se plie mieux au terrain, et, sur un itinéraire accidenté, le conducteur peut réaliser une économie de temps et de combustible très appréciable.
- Les transmissions aux roues motrices sont obtenues par chaînes sur -40 camions, et par cardans sur 22, dont 4 avant-trains Latil à roues avant motrices.
- Il résulte d’essais effectués aux Arts et Métiers, sur des camions à transmission par chaînes, que le rendement diminue beaucoup lorsque la vitesse augmente (on a relevé 82 pour 100 de rendement à la jante en 5e vitesse, contre 72 pour 100 seulement en 4°, alors que pour cette dernière la boîte de vitesses est en prise directe) ; on peut en conclure que la chaîne, malgré son aspect simple et engageant,
- roue métallique n’a pu résister sur bandage fer à un service prolongé.
- En ce qui concerne les bandages, nous assistons de plus en plus à la disparition totale du bandage ferré.
- Au cours des épreuves, les véhicules munis de bandages ferrés aux quatre roues ont dû abandonner, et, parmi les trois types utilisant le bandage ferré à l’arrière, seul l’avant-train Latil, dont les roues arrière ferrées sont seulement porteuses, avait encore ses roues en bon état.
- Le bandage ferré ne permet pas de dépasser pratiquement des vitesses faibles, 12 kilomètres au plus, il doit être proscrit de l'essieu avant dans tous les cas ; si on le conserve aux roues motrices, son adhérence est moindre que celle du caoutchouc sur tous les terrains ; précaire sur pavé gras, elle devienL nulle sur le sol gelé et la neige. Les tracteurs en particulier doivent l’abandonner pour les roues mo-
- Fig. 4. — Essieu, arrière à différentiel démultiplicateur des camions Renault: A, joint de cardan; B, carter du différentiel démultiplicateur; C, essieu porteur spécial; D, arbres moteurs des roues à travers les fusées creuses de l’essieu; E, Brides d’attaches des ressorts; F, frein s de roues; G, tête
- cannelée des arbres moteurs des rôties.
- reste malgré tout un organe barbare et primitif. D’ailleurs sur les camions bien établis, à transmission par chaînes, le seul bruit qui persiste provient de celles-ci, et tout bruit se paie. Il faut prévoir que la chaîne disparaîtra des camions comme elle a disparu déjà du véhicule de tourisme, on y gagnera en rendement, en propreté et en facilité d’entretien.
- A de rares exceptions près, les roues employées sont en bois, avec moyeu du type artillerie; seules font exception à la règle : les roues en bois llerliet sans jante, constituées uniquement par des rais profilés assemblés les uns à côté des autres dans le cercle de roulement, et bloqués par serrage du moyeu de manière à rester démontables et réglables sur route ; les roues en tôle d’acier emboutie Bayard Clément; et les roues en acier coulé Peugeot. Ces deux dernières se sont bien comportées sur bandages caoutchoutés, mais leur emploi avec des bandages ferrés resté subordonné aux conclusions favorables d’expériences à faire, car jusqu’ici aucune
- trices, comme l’avaient fait d’ailleurs les constructeurs de ces engins l’an dernier et cette année.
- Quant aux bandages de caoutchouc plein, qui tendent à devenir la règle absolue, ils doivent être choisis de dimensions suffisantes pour être appropriés aux poids dont ils seront chargés. Dans ces conditions, grâce à la perfection atteinte dans leur fabrication, et à la garantie de 15 000 kilomètres offerte par le fabricant, la dépense kilométrique varie de 0 l'r. 11 à 0 fr. 17, suivant le tonnage transporté; elle est largement compensée par la conservation des mécanismes, la diminution du prix et de la durée des réparations, la réduction des chômages, la régularité de marche et la diminution de la consommation (0 1. 05 au plus à la tonne kilométrique, au lieu de 0 1. 06 à 0 1. 07 avec les bandages ferrés).
- Après ce rapide examen statistique, il nous reste à signaler brièvement les quelques innovations intéressantes apportées par les constructeurs.
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- LES RIPPLE-MARKS
- Les camions La -Buire avaient adopté les roues avant à fusées oscillantes Genillon. Les fusées de ces roues sont montées • au centre d’un plateau circulaire vertical dans deux roulements à billes. Ce plateau-: peut lui-même tourner, grâce à un palier lisse spécialgidisposé au-dessous de la fusée précédente, autour de l’essieu habituel lui-même. Grâce à ce dispositif, la pesanteur tend à ramener constamment la fusée dans le plan vertical de l’essieu, alors que la rencontre des divers obstacles tend à l’en écarter. 11 en résulte un certain amortissement horizontal des chocs, et plus de douceur dans la suspension avant.
- Ces camions présentaient en outre un pont arrière démultiplicateur avec différentiel sur l’arbre longitudinal, permettant pour les roues arrière un carrossage de quelques degrés, qui assure un meilleur appui des roues sur les chaussées bombées. Cette pièce mécanique était remarquablement construite.
- Les camions Motobloc, qui se présentaient pour la première fois au concours, avaient adopté le même principe d’établissement que les voitures de tourisme de cette marque : moteur à volant central entre les 2e et 5e cylindres, faisant bloc dans le même carter, avec l’embrayage et la boîte de vitesses. On évite ainsi les complications de transmission entre ces divers organes, et on réalise un meilleur rendement mécanique, par suppression des vibrations et du manque d’alignement des arbres, et par un graissage permanent parfait.
- Sur les camions Renault, on a conservé le différentiel de multiplicateur, qui avait fait l’admiration des amateurs de mécanique l’an dernier, en raison de la perfection de sa construction. Il importe de signaler que ce dispositif, qui groupe au centre de l’essieu arrière tous les engrenages de commande habituellement portés par les roues elles-mêmes, n’augmente pas le poids non suspendu du système « roues motrices-essieu », allège quand même, vis-à-vis des obstacles rencontrés chacune des roues
- arrière, qui dispose pour le soulèvement du même poids d’un bras de levier plus long, et assure un graissage constant parfait de tous les organes.
- Le frein moteur, malgré ses immenses avantages, reste l’apanage exclusif de Panhard et de Saurcr (Nature, 2055) ; sa généralisation s’impose pour le poids lourd, et il faut la souhaiter.
- Il reste à signaler, comme perfectionnement important, l’adoption par un grand nombre de constructeurs, d’un régulateur centrifuge, installé dans le carter du moteur, hors de portée et d’accès du conducteur, et destiné à empêcher le moteur de dépasser un régime de vitesse maximum, déterminé par le constructeur. Le conducteur se trouve ainsi dans l’impossibilité d’adopter, en palier, surtout dans les retours à vide, une allure trop rapide, néfaste pour la conservation du véhicule, et qu’il était incité à prendre, soit pour abréger sa journée, soit pour rattraper le temps perdu en route.
- Certains constructeurs avaient muni leurs véhicules de compteurs enregistreurs de vitesse et de chemin parcouru. Ces appareils s’imposent, car ils permettent le contrôle absolu du travail du conducteur, qui se trouve ainsi forcé d’exécuter strictement les ordres qu’il a reçus, sans discussion possible au retour, s’il les a transgressés.
- Quant aux résultats de l’épreuve, ils ne seront publiés qu’ultérieurement et il est impossible à l’heure actuelle de les faire connaître.
- Ce qu’il importe de souligner, pour finir, c’est 'que l’industrie automobile française a une fois de plus prouvé qu’elle restait la première du monde, les missions officielles anglaise et russe qui ont suivi les épreuves n’ont pas caché leur admiration. Quant aux Busses, ils ont fixé leur choix sur une cinquantaine de véhicules destinés à concourir l’hiver prochain, à Pétersbourg, en vue de déterminer les bases d’une commande de 500 camions à passer à l’industrie française. I). B.
- LES RIPPLE-MARKS
- Les Ripple-marks ou Paumelles sont ces stries parallèles, plus ou moins fines, plus ou moins régulières, couvrant dans certains cas d’immenses étendues de grèves, que le flot descendant laisse parfois sur les sables qu’il abandonne. Les causes de leur production n’ont jamais été déterminées avec certitude.
- M. Epry a étudié à nouveau la question (Ann. Institut Océanogr., t. IV, fasc. 5, 1912) en y apportant la contribution de nombreuses et très belles photographies.
- U a constaté tout d’abord que, sur une grève, il y a des points où les rides se forment presque toujours, et cela quel que soit l’état de l’atmosphère, cpie le vent souffle en tempête ou que le ciel soit calme et la mer d’huile. Il semble donc n’y avoir aucune corrélation entre les mouvements de l’atmos-
- phère et la formation des Ripple-marks. M. Epry croit même avoir constaté que ces stries atteignent leurs plus fortes dimensions précisément aux endroits où le fond est le plus particulièrement soustrait à l’influence du vent. Les Ripple-marks sont donc bien l’œuvre du flot, et de lui seul.
- M. Epry pense que ces rides parallèles se forment en tout point de.la basse grève où un courant vient couper sous un angle droit le courant normal de reflux et entraîne parallèlement au rivage les grains de sable queleflot descendant amène delà haute grève. En effet, les Ripple-marks sont généralement orientés parallèlement au rivage vers un ruisseau rapide, formé sur un côté de la baie et collecteur des eaux ; en particulier sur les barres des rivières, l’eau qui se retire, heurtant l’obstacle par son travers, est obligée de chercher latéralement, contre les rives une
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- LES RIPPLE-MARKS
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- Fig. i. — Dunes de sable dans le désert du Sud-Tunisien. (Photographie Lehnert et Landroch, Tunis.)
- passe plus facile ; les conditions nécessaires à la
- formation des Ripple-marks se trouvent réalisées;
- on constate alors
- effectivement
- toujours leur
- existence. ;
- Le processus est d’ailleurs le même, quel que soit l’agent d’exécution, eau ou air, et M. Epry explique de la même façon les Ripple-marks que l’on observe sur la neige des montagnes ou sur le sable sec des dunes et qui se forment toujours sur le flanc des pentes descendues obliquement par le courant d’air.
- Ces ondulations, si caractéristiques, ne se dessinent que sur le sable, jamais sur l’argile et la vase pure. Les conditions les plus favorables sont
- Fig. 2. — En baie de Goulven (Finistère).
- réalisées dans le cas où il y a un peu d’argile dans le sable, de façon à cimenter légèrement les matériaux accumulés en Ripple-marks par le courant. Quand le sable est à gros grains, les ondulations ont beaucoup de peine à se former; elles n’y parviennent que sous l’influence de courants très puissants, mais elles prennent alors de remarquables dimensions. Celles-ci paraissent d’ailleurs être toujours en rapport direct avec la force des courants générateurs.
- En résumé :
- 1° Les Ripple-marks sont ducs uniquement à l’action des eaux ;
- 2° Elles apparaissent en tout point de la basse
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- LEVES DU SERVICE GEOGRAPHIQUE DE L’ARMEE
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- grève ou par fond de sable, un courant vient couper transversalement le courant normal de reflux ;
- 5° Elles sont alignées dans le sens de ce courant transversal ;
- 4° Leurs dimensions sont fonctions de la nature du fond, du volume des grains de sable, de la vitesse des eaux.
- Les conclusions de' M. Epry ont un intérêt très
- grand, non seulement pour les océanographes, mais aussi pour les géologues qui essayent de reconstituer l’océanographie des temps passés. Elles ne manqueront pas non plus d’attirer l’attention de toutes les personnes amenées à séjourner au bord de la mer et que le mode de formation de ces curieuses ondulations ne manque jamais d’intriguer.
- Paul Lemolse.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 12 août 1912. — Présidence de M. A. Gautier.
- La chlorose des végétaux. — M. Roux présente une Note de MM. de Mazé, Ruot et Leinoigne sur la chlorose des végétaux. Cette maladie peut atteindre un grand nombre de végétaux; lorsqu’elle s’attaque à la vigne, elle cause de grands dégâts. Il n’est pas rare dans une pièce de terre couverte de vignes au feuillage d’un vert foncé, de voir un carré sur lequel les feuilles sont d’un blanc jaunâtre : ce sont des plants chlorotiques. Ce changement de couleur révèle un trouble de nutrition de la plante sous l’effet duquel la chlorophylle disparaît dans les feuilles. On savait que cette altération de la nutrition
- apparaissait dans les sols calcaires. Les auteurs expliquent qu’elle provient d’un excès de chaux qui insolu-bilise les sels de fer.
- Communications diverses. — Notes : de M. Werten-stein sur les projections de particules par le radium, déposée par M. Villard; — de M. Timefef sur l’écrouissage et le recuit du zinc envoyée par M. Le Chatelier; de MM. Bourquelot et Bridcl sur la synthèse de glucosides à l’aide de l’émulsine; — de M. Longo sur le ficus carica en Italie.
- Séance du 19 août 1912.
- Les pierres précieuses de Madagascar. — M. Lacroix expose que, d’après des statistiques locales, le commerce des pierres précieuses à Madagascar a porté sur 470 kilogrammes en 1911. Des exploitations nombreuses se sont montées en vue de ce commerce ; M. Lacroix â profité de son récent séjour dans cette île pour étudier les gisements exploités. Ces gisements sont situés dans des peg-matites hétérogènes à éléments de grandes dimensions. Ces pegmatites peuvent être considérées comme formant deux groupes distincts. Le premier renferme d’énormes lames de mica qui atteignent 1 mètre de longueur; il renferme aussi du béryl bleu et quelquefois vert, on y trouve également des tourmalines noires, ainsi qu’un minerai dans lequel sont associés le niobium, le tantale et le fer. Le deuxième groupe est abondant en minéraux sodiques et lithiques. Il contient beaucoup de tourmalines. Ce sont des gemmes qu’on exploite. On y trouve pareillement iclepidolite et un béryl rose contenant du cæsium et du rubidium, un silicate d’alumine et de litliinc appelé
- Présidence de M. le Général Bassot.
- triphanc, une variété de grenat connue sous le nom de spessartine. Enfin M. Lacroix y a découvert un minéral nouveau qui est un silicoboratc de litliinc.
- Phénomènes de la radio-activité. — M. Villard présente trois notes, la première de MM. Biann et Werten-stein, sur le rayonnement ionisant produit par la désagrégation du polonium; la deuxième de M. Ratner, sur la mobilité des particules de radium B provenant du radium A; la troisième de MM. Danyisz et Duanc sur. la charge électrique des rayons a et p du radium.
- Le poids atomique du chlore. — M. Lemoine adresse un travail de MM. Georges Baume et Louis Perrot, sur la détermination du poids atomique du chlore. Les auteurs ont été conduits par leurs expériences à adopter le nombre 55,465 qui 11e diffère que de 0,005 du nombre admis lors de l’entente internationale, sur les poids atomiques des corps simples.
- Cil. DE VlLLEDEUlL.
- LES LEVÉS, DE PRÉCISION DU SERVICE GÉOGRAPHIQUE DE L’ARMÉE
- Nous nous proposons, dans les lignes qui suivent, de faire connaître au public les levés de précision au 10 000e ou au 20 000e exécutés en France par le Service Géographique de l’Armée, et de montrer les ressources qu’ils peuvent offrir à tous ceux, ingénieurs ou particuliers, qui ont des études à faire sur le terrain pour les travaux publics; les
- communications, les transports, l’hydraulique, etc.-Le Service du Génie avait entrepris depuis longtemps, dans la zone myriamétrique autour de nos places fortes, des levés au 10 000° (au 20 000e en montagne) en vue de l’établissement des plans directeurs de ces places. Le Service géographique a continué ces levés à partir de 1885, les a étendus,
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- LEVES DU SERVICE GÉOGRAPHIQUE DE L’ARMEE = 207
- en a fait des rédactions destinées aux Services militaires techniques, et, après qu’en 1900 la Commission centrale des travaux géographiques, composée
- 10 000e furent développés, les anciens plans directeurs furent révisés et reliés entre eux, et on forma dans ce but un personnel nouveau de sous-officiers
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- de membres des divers ministères, eut adopté et fait aboutir le projet d’établissement d’une nouvelle carte de France au 50000° en couleurs, tirée précisément de ces levés à grande échelle, les levés au
- topographes qui a rendu et rend encore les meilleurs services.
- Les levés dont il s’agit sont exécutés avec le plus grand soin. Ils sont basés, pour la position des
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- 208 .LEVÉS DU SERVICE GÉOGRAPHIQUE DE L’ARMÉE
- points, sur la triangulation géodésique, et, pour les altitudes, sur le nivellement général de la France exécuté par le ministère des Travaux Publics. On devait aussi se servir, en principe, du nouveau cadastre réfeclionné. Mais l’extrême lenteur de la réfection de ce document et la dispersion du travail sur de petites surfaces réparties sur tout le territoire n’a pas permis jusqu’ici de l’utiliser.
- Le canevas des levés est formé par un réseau de cheminements très précis, exécutés au tachéomètre sur les principales voies de communication. Ces cheminements, qui entourent et traversent les planchettes de levé, vont d’un point géodésique à l’autre, et sont rattachés aux repères du nivellement général placés sur les murs et les ouvrages d’art le long des routes, voies ferrées, canaux, etc. Les côtés, qui ne dépassent pas 200 mètres, sont chaînés sur le terrain ou mesurés à la stadia, et les angles de direction sont mesurés au tachéomètre. L’erreur de fermeture de chaque cheminement ne doit pas dépasser : pour les positions, 1 mètre par kilomètre; pour les'altitudes, 1 mètre par 10 kilomètres. Cette erreur est répartie sur tous les côtés du cheminement.
- De plus, le canevas est complété, quand c’est nécessaire, et principalement en terrain montagneux, par une triangulation exécutée avec le tachéomètre ; on stationne, à cet effet, aux principaux sommets des cheminements d’où l’on vise, pour en déterminer la position et l’altitude, des objets naturels, ou des signaux artificiels pouvant servir de repères aux topographes.
- Ceux-ci reçoivent de leur chef de brigade leur planchette toute préparée par le tracé de la projection (méridiens et parallèles) et le placement des points du canevas. La projection est polycentrique. Les points sont placés d’après leur longitude et leur latitude déduite du calcul des cheminements.
- L’instrument employé pour le levé au 10 000e est la règle à éclimètre. Pour le levé au 20 000e, on emploie de préférence la règle holométrique, qui a plus de puissance et de portée. La Nature a décrit ces deux instruments il y a quelques mois.
- La méthode employée pour le levé consiste à diviser la planchette en secteurs aussi petits que possible au moyen de cheminements de détail conduits le long des chemins, ruisseaux, lisières de bois, etc., d’où le topographe peut atteindre/par des visées et des mesures au pas ou à la stadia, tous les objets à dessiner; Ces cheminements de détail donnent fermer à 1 /2 millimètre près sur le papier (5 mètres au 10 000e, 10 mètres au 20000e); l’erreur de fermeture en position est répartie sur tous les sommets. L’erreur de fermeture en nivellement, qui ne doit pas dépasser 0 m. 40,> est également répartie sur tous les points du cheminement.
- En dehors des cheminements, le topographe stationne à tous les points intéressants du terrain,
- détermine par relèvement la position et l’altitude de la station et lève les environs par intersection ou rayonnement à la stadia.
- Le relief du sol est figuré par des courbes de niveau à l’équidistance de 5 mètres pour les levés au 10 000°, de 10 mètres pour les levés au 20 000e. Ces courbes sont, en principe, filées, c’est-à-dire suivies par un cheminement. Leur tracé est donc très sûr. Celles qui ne peuvent être filées par suite de la difficulté du terrain sont interpolées dans un réseau de points cotés suffisamment dense pour assurer l’exactitude de leur tracé (un point coté par centimètre carré en moyenne sur le papier).
- Les minutes du levé sont dessinées en couleurs par les topographes eux-mêmes, puis reproduites par photographie et. héliogravure. Elles ne sont donc pas déformées par la reproduction. On les assemble pour former des feuilles monochromes au 10 000e ou au 20 000e établies en projection polycentrique. Les signes conventionnels, très bien choisis, permettent de distinguer nettement tous les objets les uns des autres, malgré l’absence de couleurs distinctes. Le spécimen ci-joint permet de s’en rendre compte.
- Des extraits des feuilles au 10 000e ou au 20 000e sont mises à la disposition des personnes qui en font la demande aux prix suivants :
- Pour les levés au 10000e, 10 francs le kilomètre carré pour le premier exemplaire, et 0 fr. 40 pour chacun des autres exemplaires demandés.
- Pour les levés au 20 000e, 5 francs le kilomètre carré pour le premier exemplaire, 0 fr. 40 pour les exemplaires suivants.
- Il y a une réduction de prix pour les demandes des Administrations de l’Etat, des départements ou des communes.
- On reconnaîtra que les prix indiqués ci-dessus permettent de réaliser une économie sérieuse sur les frais des opérations sur le terrain, si l’on considère que des levés exécutés avec le soin et la précision de ceux dont il s’agit permettent, non seulement l’étude des avant-projets de travaux, mais encore celle des projets définitifs.
- Malheureusement, tout le territoire français est loin detre levé au 10 000e ou au 20 000e. Les levés, qui s’exécutent à raison de 250 000 hectares par an environ, sont conduits de préférence dans les régions frontières, particulièrement dans l’Est. Il en existe aussi dans le Nord, aux deux extrémités des Pyrénées, aux environs de Paris et sur les côtes de Provence et des Alpes-Maritimes.
- En dehors de leur usage militaire, agricole ou industriel, ces levés servent, nous l’avons dit, à l’établissement de la nouvelle carte de France au 50000e en couleurs. Une trentaine de feuilles de cette carte sont déjà publiées, dont 9 aux environs de Paris et les autres dans les régions de l’Est et du Sud-Est.
- Le Gérant : P. Massonj — Imprimerie Laiiuiie, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE* — * N# 2049.
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- 31 AOUT 1912.
- LES RAYONS X ET L’ENFANCE
- La partie la plus délicate de la pédagogie est celle qui consiste à assigner à un enfant la classe dont le niveau d’études correspond au niveau de son intelligence.
- L’instituteur, surtout quand il s’agit de sélectionner des enfants qui en sont à leurs débuts d’écoliers, assume là de lourdes responsabilités.
- Le plus souvent, T état-civil du nouveau venu, non son état intellectuel , lui sert de « jauge ».
- Or, rien n’est trompeur comme l’âge ostensible, chez l’enfant plus encore que chez l’être humain qui a atteint son développement. Pour un
- bambin précoce, il y a dix enfants retardataires. On louangera le premier. Mais, parce que les dix autres tiendront toujours la queue de la classe, parmi des camarades qui ont cependant le même âge qu’eux, on les harcellera de reproches, on les accablera d’avanies et d’humiliations. -
- Et le vertueux magister prédira à ces « propre-à-rien » que la paresse, qui mène à tout, les conduira au bagne, en droite ligne !
- Le plus souvent, la paresse infantile est une
- conséquence qui . ;
- relève de la physiologie. Le pauvre petit flâneur a grandi en années, mais non « en chair et en os ».
- Fig. i. — Examen radiographique de la main d'un enfant.
- Fig. 2. — A gauche : Radiographie d’une main d'adulte : les 8 os du carpe apparaissent. — A droite : Radiographie d’une main d’enfant : on ne voit que 6 osselets.
- La lenteur de son développement physique, attribuable à la faiblesse de sa constitution, ou encore
- à l’insuffisance de son alimentation, a ralenti le développement de son cerveau. Un effort soutenu, ou même une action réclamant quelques secondes de réflexion, épuise les provisions d’énergie de sa pauvre matière cérébrale.
- Les reproches et les punitions qui tombent sur lui, dru comme grêle, les railleries des condisciples, la conviction qu’il acquiert d’être la bête noire du professeur, tout le porte bientôt à considérer l’école comme
- un bagne. Un sobriquet le suivra > jusqu’à son évasion : pour ses maîtres comme pour sa famille,
- il ne sera jamais qu’un « cancre! ».
- Un spécialiste de Boston, la ville américaine justement réputée pour l’excellence de ses méthodes d’enseignement — ne l’a-t-on pas surnommée la Brain-Ciiy, la Ville-Cerveau?— s’est avisé que les progrès de la Science rendaient surannée une pareille méthode de ségrégation scolaire, basée exclusivement sur des dates d’actes de naissance. Son
- système, qu’il a fait adopter dans les écoles primaires dé Boston, consiste à déterminer, à l’aide
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- des rayons X, le degré d’ossification du squelette de l’écolier, indice certain de son degré de développement physique.
- L’enquête se concentre sur le poignet. On sait que le squelette de cette partie du corps humain, désigné sous le nom de carpe, se compose de huit os, entre lesquels sont intercalés des synoviales. À la naissance, ces os sont dans un état cartilagineux, et leur ossification ne se produit que progressivement, en partant d’un centre pour chacun.
- On sait aussi comment s’effectue l’ossification : les tissus cartilagineux absorbent des sels calcaires qui les solidifient et les transforment en tissus osseux. Ce n’est point là, certes, une explication scientifique; mais elle peut nous suffire, en l’occu; rence. Or, la physiologie nous enseigne que ces huit osselets du carpe sont des derniers, parmi ceux qui composent le squelette, à terminer leur ossification. Le scaphoïde (qui s’articule avec le radius) n’achève son évolution qu’un an après sa naissance, dans les cas de développement normal. Et les autres os ne sortent que successivement de leur état cartilagineux : Cunéiforme, au cours de la deuxième année; le pyramidal, l’année suivante. Et ainsi de suite.
- L’examen de ces huit osselets peut donc fournir des renseignements précis — et précieux — sur le degré de développement physique d’un enfant, et,
- conséquemment, sur sa capacité d’effort intellectuel. Selon l’état d’avancement de l’ossification de son carpe, tel qu’il est révélé par les rayons Roentgen, on pourra donc savoir à quelle phase de développement est parvenu l’enfant, et déterminer, avec-une exactitude toute scientifique, si l’àge que lui assigne son état-civil s’accorde avec « l’àge de son squelette ».
- Lanouvelle méthode est digne d’attirer l’attention de nos puériculteurs français. À Boston, elle a permis de reconnaître que des enfants, à qui l’acte de naissance donnait, par exemple, dix ans, n’étaient âgés que de six ans, en réalité, et devaient être traités comme tels.
- Les photographies aideront nos lecteurs à se rendre compte de l’efficacité du procédé. L’une
- montre le spectre d’une main d’adulte : les huit os du carpe sont nettement silhouettés. Dans la deuxième, six des huit osselets apparaissent seulement ; et leurs contours, indécis prouvent que leur ossification n’est pas très avancée. La troisième matérialise à nos yeux un cas d’ossification asymétrique : dans l’ùn des carpes, trois osselets seuls commencent à sortir de l’état cartilagineux, tandis que, dans l'autre, l’évolution, un peu plus avancée, accuse quatre masses osseuses et deux centres d’ossification, ces derniers indiqués par .deux petites taches sombres. V. Foubin.
- 210= COMBUSTIBLES POUR MOTEURS A COMBUSTION INTERNE
- LES COMBUSTIBLES POUR MOTEURS A COMBUSTION INTERNE
- Houille ou pétrole?
- Le moteur Diesel, dont nous avons eu l’occasion de parler dans divers articles de La Nature (*) et dont nous avons indiqué le mode de fonctionnement et montré les avantages ainsi que les applications tant comme moteur fixe que comme moteur marin, est de tous les moteurs actuels celui dont le rendement thermique effectif est le plus élevé. Dans le moteur Diesel, en effet, l’énergie calorifique contenue dans le combustible liquide qu’on introduit dans le cylindre est transformée directement en travail dans ce même cylindre, contrairement à ce qui a
- 1. Yoy. îe» des 10 novembre 1010 et 27 juillet 1011.
- lieu dans le moteur à vapeur où l’énergie calorifique du charbon transforme d’abord l’eau en vapeur dont l’énergie est, à son tour, transformée en travail dans les cylindres ou dans la turbine. C'est cette transformation directe de l’énergie qui caractérise le moteur à explosion ou à combustion interne et qui explique leur grand rendement; Celui-ci atteint 51 pour 100 tandis que pour le meilleur moteur à vapeur il esta peine de 15 pour 100. Sa consommation. effective par cheval-heure est de 0 kg 200 de pétrole lourd tandis que celle de la turbine à vapeur isaturée est de 0 kg 700 de charbon, c’est-à-dire trois'fois cl demie plus considérable en poids. Aussi
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- COMBUSTIBLES POUR MOTEURS A COMBUSTION INTERNE == 211
- n’est-il pas surprenant de voir s’accentuer de plus en plus la faveur du moteur Diesel, aussi bien pour les moteurs fixes que pour les moteurs de navigation.
- Le nouveau moteur a ses partisans enthousiastes et ses détracteurs. Les premiers lui prédisent un développement pour ainsi dire illimité. Séduits par son rendement et son faible encombrement, ils voient en lui l’engin qui supplantera les moteurs à vapeur et même à gaz pauvre. Les autres, sans nier les qualités du moteur Diesel, font remarquer qu’il ne brûle que des combustibles coûteux et dont le prix s’élèvera encore au fur et à mesure du succès de ce moteur et cela par le seul jeu de l’offre et de la demande. La victoire du moteur Diesel serait ainsi une victoire à la Pyrrhus. La pénurie des combustibles liquides le ramènerait promptement en arrière et l’on en reviendrait bien vite aux moteurs à charbon.
- Que penser de cette controverse? Il nous a paru inté-
- produclion mondiale. Vient ensuite la Russie dont la part est de 21 pour 100 de cette même production mondiale. Puis la Galicie et la Roumanie qui, à elles deux, produisent 7 pour 100 de la production totale. Les 9 pour 100 qui restent sont fournis par les Indes anglaises (5 pour 100), le Mexique, le Japon, l’Allemagne, le Pérou et le Canada (fig. 1).
- La production mondiale du pétrole brut qui, en 1901, était de 25 millions de tonnes, a passé, en 1908, à 58 millions de tonnes et, actuellement, elle dépasse 45 millions de tonnes. Elle a donc augmenté dans l’espace de 10 ans de 22 millions de tonnes, soit de près de 100 pour 100.
- La proportion d’huile lourde qu’on peut extraire par distillation du pétrole brut est 1res variable. Relativement faible pour les pétroles pennsylvaniens (10 pour 100) elle est plus considérable pour les pétroles européens (50 pour 100). Cependant, un rendement de 50 pour 100
- Fig. i. — Carie indiquant les principaux gisements de pétrole actuellement en exploitation.
- cessant d’examiner la question d’un peu plus près, étant donné sa grandè importance économique et industrielle. Il* n’est pas exagéré de dire qu’elle passionne en ce moment le monde industriel.
- Il y a actuellement deux sortes de combustibles dont on fait surtout usage pour les moteurs Diesel.
- D’abord les huiles lourdes de pétrole, résidus provenant de la distillation du. pétrole brut dont on a extrait successivement les huiles légères, les huiles lampantes et les huiles de graissage. Ce combustible liquide qui se compose, en moyenne, de 86 pour 100 de carbone et de 12 pour 100 d’hydrogène, aune puissance calorifique qui varie entre 10 et II 000 calories par kilogramme. Elle est donc de 40 pour 100 supérieure à celle du charbon qui est de 7500 calories en moyenne. Mais, en fait, par suite des pertes résultant de la combustion incomplète, des mâchefers et des cendres, on admet, en pratique, qu’une tonne de pétrole équivaut à deux tonnes de charbon. •
- Le plus grand producteur de pétrole est l’Amérique du Nord qui produit actuellement 65 pour 100 de la
- semble être un chiffre représentant assez bien la moyenne en prenant la totalité des produits mondiaux.
- Si, donc, nous prenons le chiffre de 45 millions de tonnes de pétrole brut comme production actuelle, nous aurons à notre disposition 15,5 millions de tonnes de combustible liquide. Si, maintenant, nous admettons un moteur Diesel marchant 20 heures par jour et 500 jours par an, soit 6000 heures par an et si .nous prenons la consommation effective de pétrole '.'•lourd, de 0 kg 200 par cheval,-ije cheval consommera (par an 1200 kilogrammes de pétrole lourd. D’où nous conclurons que les 15,5 millions de tonnes de combustiblé liquide dont nous disposons pourront alimenter, pendant toute l’année, des moteurs Diesel pouvant produire, ' dans leur ensemble, 11,2 millions de chevaux, chiffre respectable, même en y comprenant les moteurs de navigation qui, loin de marcher 6000 heures par an, ne marchent guère que 2000 heures au maximum, en prenant l’ensemble de tous les moteurs marins.
- Il est vrai qu’il faut prévoir l’épuisement, rapide des grands centres pétrolifères connus, si manifeste déjà pouy
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- 212 = COMBUSTIBLES POUR MOTEURS A COMBUSTION INTERNE
- les plus anciens ; mais, par contre, on peut compter, pendant quelque temps, sur les résultats des recherches nouvelles dans le monde entier. C’est ce qui a fait dire à M. Diesel, dans les diverses communications faites récemment par lui tant en Allemagne qu’en Angleterre et aux Etats-Unis sur le moteur Diesel, qu’il suffit de 40 pour 100 de la production actuelle de pétrole pour alimenter toutes les marines marchandes et militaires du monde.
- Quoi qu’il en soit de cet optimisme, une réserve semble nécessaire. Si les États-Unis d’Amérique, le plus grand producteur actuel de pétrole, peuvent se suffire à eux-mêmes et même alimenter l’Europe par leur surproduction, peut-être momentanée, il n’en est malheureusement pas de même des puissances occidentales de notre vieille Europe, telles que la France, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne. Celles-ci dépourvues de sources pétrolifères, se trouvent tributaires, d’abord, comme nous venons de le dire, des États-Unis, puis de la Russie, de la Galicie et de la Roumanie, les seules régions européennes produisant du pétrole. Il y a donc lieu de faire
- 1 tonne de houille
- concluants. Ces sous-produits provenant de la distillation de la houille n’étaient alors considérés que comme des accessoires n’ayant qu’une faible valeur relative et leur production était négligée. A la suite de longues études et avec le concours de M. Dvckhoiï et de M. Reu-meaux, directeur de la Société des Mines de Lens, M. Diesel parvint, enfin, au moyen d’appareils de distillation bien appropriés, à obtenir un produit de composition constante et pouvant alors être employé dans d’excellentes conditions dans le moteur Diesel.
- A la suite de ces bons résultats et du développement déplus en plus accentué du moteur à combustion interne, un certain nombre d’usines à gaz et de cokcrics prirent le parti de modifier leur installation afin d’obtenir des huiles lourdes de goudron répondant aux conditions nécessaires pour leur emploi dans le moteur Diesel. Il arriva alors ce fait intéressant que quelques usines à gaz, munies des nouvelles installations, purent, en utilisant une partie des huiles lourdes de goudron qu’elles produisaient, adjoindre à leur usine une centrale électrique pouvant servir à l’éclairage ou au
- Appareils
- récupération
- transport de la force et dont les génératrices étaient alimentées par des moteurs Diesel.
- O©
- Goudron, benzote et autres sous produits 55 Kg.
- JSulfate d'ammoniac 45 Kg.
- -8oo ch.
- - 85 ch
- Gazogène
- Gaz pauvre =| 65o m?
- ]-Ô
- n 6 6 ch.
- Gaz pour le chauffage du four
- force motrice totale i
- produite par une V = zo5i ch.
- tonne de houille )
- Fig. 2. — Schéma montrant les principaux produits obtenus par la distillation de i tonne de houille.
- entrer en ligne de compte les frais de transport, les droits de douane toujours élevés, les monopoles toujours à redouter et, surtout, en cas de crise, les difficultés de ravitaillement pour nos navires de guerre ou de commerce, malgré les nombreux réservoirs de grande capacité qu’il sei'ait nécessaire d’établir et qui, une fois vidés, ne pourraient plus être alimentés. .
- Si, donc, le moteur Diesel doit être appelé à supplanter dans un avenir plus ou moins rapproché le moteur à vapeur, il est indispensable de trouver un combustible liquide pouvant être produit dans le pays même sans être à aucun moment tributaire des pays étrangers. Il en est un qui, pour la France, l’Angleterre et l’Allemagne remplit ces conditions et est appelé, d’après M. Diesel, à jouer dans l’avenir un rôle important dans l’industrie de la force motrice. C’est l’huile lourde de goudron provenant de la distillation du goudron.
- Dès l’année 1899, des essais furent entrepris pour utiliser dans les moteurs Diesel ces huiles lourdes de goudron. Mais, par suite des dépôts boueux d’hydrocarbures -obstruant les orifices des pulvérisateurs ainsi que des variations considérables dans la composition et les propriétés de ce produit, les résultats furént loin d’être
- Ces faits ouvrirent de nouveaux horizons et on se demanda si le charbon qui semblait devoir céder le pas au combustible liquide ne trouverait pas, au contraire, de nouvelles sources de débouchés, grâce au moteur Diesel. Les huiles lourdes de goudron ayant, dans ce moteur, une utilisation de trois à quatre fois supérieure à celle du charbon employé avec les machines à vapeur, on s’est demandé si, au lieu de brûler ce dernier sur des grilles de chaudière avec un rendement médiocre, il n’y aurait pas avantage à transformer ce charbon en gaz, en coke et en goudron, chacun de ces produits pouvant alors trouver son application appropriée.
- Cette idée juste, quoique un peu paradoxale, se résume, en fin de compte, en ceci : 1“ Extraire du charbon les gaz qu’il contient en les utilisant soit au chauffage, soit à l’éclairage, soit dans des moteurs à explosion comme force motrice; 2° Extraire de ce même charbon le goudron fournissant, d’un côté, les produits de grande valeur utilisés dans l’industrie chimique ou bien pouvant trouver leur emploi dans des moteurs à explosion et, d’un autre côté, les huiles lourdes de goudron brûlées dans le moteur Diesel ; 3° Le coke restant après la distillation pouvant être employé soit pour la métallurgie, soit
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- MORSURES DE SERPENTS VENIMEUX 213
- pour le chauffage, soit dans des gazogènes produisant du gaz pauvre servant dans des moteurs à explosion.
- Il serait assez difficile de chiffrer exactement le bénéfice obtenu par cette meilleure utilisation du charbon, étant donné le nombre de facteurs entrant en jeu. Cependant nous essaierons, par un exemple simple, de comparer la puissance en chevaux produite par une tonne de houille brûlée sur une grille de chaudière et alimentant une turbine à vapeur saturée avec la puissance qu’il est possible d’obtenir avec cette même tonne de houille en utilisant comme forcé5 motrice le gaz, les huiles lourdes de goudron et le coke alimentant des gazogènes qui forment les principaux produits dont nous parlions tout à l’heure. Voici le résultat auquel on arrive (fig. 2) :
- 1° En admettant pour la turbine à vapeur une consommation moyenne de 0 kg 700 par cheval, la tonne de charbon brûlé eii 1 heure sur la grille de la chaudière produira 1428 chevaux ;
- 2° Cette même tonne de charbon distillée donnera en moyenne :
- a) 400 mètres cubes de gaz qui, à raison de 0m3,500 par cheval produiront dans un moteur k explosion une puissance de 800 chevaux.
- b) 55 kilogrammes de goudron donnant 17 kilogrammes d’huile lourde d’une densité moyenne de 1,10 et d’une puissance calorifique de 9500 calories qui, brûlés dans un moteur Diesel, donneront une puissance de 85 chevaux.
- c) 700 kilogrammes de coke qui, dans un gazogène, produiront une quantité de gaz pauvre pouvant donner, dans un moteur à explosion, à raison de 0 kg 600 de coke par cheval, une puissance de 1166 chevaux.
- Donc, en résumé, nous obtiendrons par ce second mode d’utilisation du charbon une puissance totale de 2051 chevaux qui, comparée à celle de 1428 chevaux fournis par la turbine, représente une augmentation de 43 pour 100. A ce chiffre il y aurait lieu d’ajouter le bénéfice résultant de la vente des sous-produits, tels que le benzol, le sulfate d’ammoniaque et ceux de plus grande valeur employés dans l’industrie chimique.
- Dans ce qui précède nous avons admis intentionnellement que les gaz et le coke servent exclusivement k la
- production de la force motrice ; mais, comme nous l’avons dit, ils peuvent également trouver leur emploi, lé premier pour le chauffage ou l’éclairage, le second dans la métallurgie. Dans ce cas, la force motrice produite se trouve réduite, mais alors la valeur vénale du gaz et du coke vient s’ajouter aux bénéfices résultant de la vente des sous-produits dont nous parlions plus haut. En fin de compte il y a bénéfice.
- Ce serait donc, suivant M. Diesel, une erreur de croire que le développement du moteur Diesel dans les pays houillcrs aura des conséquences nuisibles à cette industrie.
- D’après lui et en se basant sur ce que nous disions plus haut, le contraire se rapprocherait plus de la vérité. A son avis, les pays producteurs de houille ont le plus grand intérêt k remplacer la machine k vapeur qui utilise mal le charbon par des moteurs Diesel, associés au besoin k des moteurs k gaz. On économiserait ainsi, dans de notables proportions, le charbon et, comme conséquence, on retarderait l’épuisement des mines de houille. Ensuite, grâce k des procédés de distillation plus rationnels, il serait possible de développer les industries tributaires de la houille, ainsi que les industries chimiques qui emploient leurs sous-produits. Enfin, ces pays houillers se trouveraient k l’abri des marchés étrangers pour la fourniture du combustible liquide nécessaire au moteur Diesel, puisque l’alimentation de ce moteur se ferait avec les huiles lourdes de goudron qu’ils produiraient eux-mêmes.
- Telle est la thèse de M. Diesel. Etant donné l’autorité qui s’attache à son nom, nous avons cru bon de la faire connaître avec quelques détails. Elle ne sera certainement pas sans amener des critiques et de nombreuses discussions. . Il sera alors possible de se faire une opinion et de savoir si, en fin de compte, en tenant compte de toutes les conditions techniques et economiques, les avantages qu’on escompte sont bien ceux qu’on pourra obtenir dans la pratique. Nous rappellerons, k ce sujet, que l’Amirauté anglaise vient de constituer une Commission chargée d’étudier cette importante question.
- R. Bonnin.
- LES MORSURES DE SERPENTS VENIMEUX ET LEUR TRAITEMENT11»
- Les serpents venimeux de nos pays représentés surtout par la Vipera berus (peliade) et la Vipera aspis (aspic), s’ils ne sont pas aussi redoutables que leurs congénères des pays chauds, causent cependant chaque année, vers cette époque, un certain nombre d’accidents, dont quelques-uns sont mortels. La mortalité par morsures de vipères était encore assez considérable il y a quelques années, puisqu’elle était de 42 pour 100 en Auvergne (Fredet), de 29 pour 100 en Vendée (2) (Viaud). Actuellement, grâce aux belles recherches de Calmette, nous sommes en possession d’un traitement curatif abso-
- 1. Les ligures de cet article sont extraites de l’ouvrage de Calmette : Les Venins.
- 2. Cette mortalité est minime si l’on songe aux milliers de victimes que font, chaque année, les serpents dans les pays chauds. Dans l’Inde, par exemple, en 1905, les statistiques rapportent que 2296 personnes ont été tuées par les fauves, et 23164 par les serpents (cobra, bungares).
- lument sûr, s’il est appliqué d’une façon précoce.
- Les travaux de Calmette sur la sérothérapie antivenimeuse ont eu pour point de départ ses études sur les propriétés toxiques des venins.
- Les propriétés toxiques des venins sont dus à une série de poisons qui varient d’ailleurs suivant le serpent considéré (*). Les divers venins, en particulier ceux des viperidæ, renferment un ferment qui leur permet de liquéfier la gélatine, l’albumine et la fibrine (action protéolytique) ; ce ferment est détruit par chauffage à 70 degrés. Tous les venins ont la propriété de dissoudre les globules rouges et blancs du sang (pouvoir hémolytique) ; ce pouvoir très ré-
- 1. On sait qu'on divise les serpents venimeux en deux grandes familles : les Colubriclæ, qui comprennent les serpents à crochets cannelés: Naja hiperdians (cobra capel de l’Inde), Bungarus, et les Viperidæ dont les crochets sont canaliculés, [Vipères de nos pays. Crotales d’Amérique).
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- 214 : ' ' =- MORSURES DE SERPENTS VENIMEUX
- sistant est détruit par chauffage à 100 degrés pendant une demi-heure. Les venins contiennent, en outre, de nombreuses toxines (cytolysines) qui détruisent plus ou moins rapidement les cellules des divers organes (foie, reins, etc.), les microbes, les protozoaires (bactériolysines).
- Mais les substances toxiques principales des venins, celles qui entraînent la niort du sujet mordu, sont au nombre de deux; l’une est un poison du système nerveux, la neurotoxine ; ce poison agirait, d’après Calmette, en supprimant les fonctions des centres respiratoires et amènerait la mort par arrêt de la respiration; pour Arthus, au contraire, ce poison est analogue au curare, il agit sur les terminaisons musculaires des nerfs moteurs et respecte la sensibilité. 11 lue par paralysie périphérique des muscles respiratoires et non par paralysie centrale.
- L’autre poison ou hémorragine est un poison du sang; il coagule et redissout le sang et détruit les parois des vaisseaux ; il produit, en outre, de grands désordres inflammatoires locaux.
- Tous les venins contiennent à la fois hémorragine et neurotoxine, mais dans des proportions variables : chez les colubridæ, il y a prédominance de neurotoxine ; chez les viperidæ,au contraire, c’est l’hémor-ragine qui prédomine.
- Ces considérations expliquent pourquoi les mor-
- Fig. 2. — Vipère rouge
- sures des serpents venimeux produisent des effets très différents suivant l’espèce du serpent mordeur.
- Après une morsure de colubridæ (cobra, bungare), ce sont les symptômes nerveux qui occupent le premier plan ; la réaction et la douleur locales sont minimes, le gonflement est modéré ou nul. Mais bientôt le blessé éprouve une sorte de lassitude et de sommeil invincible. Il respire difficilement, le pouls se ralentit et s’affaiblit ; le malade tombe dans le coma et meurt, le cœur continuant à battre parfois deux heures après que la respiration a cessé. Toute la scène se déroule en quelques heures, deux à six, rarement davantage.
- Au contraire, une morsure de viperidæ (vipère,
- crotale) donne lieu immédiatement à une douleur extrêmement vive et presque aussitôt la région se tuméfie et s’infiltre de sérosité sanguinolente ; il y a dans tout le membre des crampes très douloureuses ; le blessé a une soif ardente, de la sécheresse de la bouche, parfois des hémorragies oculaires, gastriques, intestinales. Les conséquences de la morsure sont variables. Si le venin est introduit dans une région très vasculaire ou dans une veine, il tue presque fatalement par coagulation en masse et embolie; si, au contraire, les vêtements ont pu exercer une action protectrice, l’absorption sera
- presque nulle; mais, même dans ces cas, on peut noter un gonflement parfois énorme au lieu de la morsure, qui peut se compliquer de gangrène et de phlegmons, dont la réparation est fort longue. La convalescence traîne souvent ; les facultés intellectuelles peuvent être diminuées et chez l’enfant on peut constater un arrêt de développement. Une cécité passagère a été signalée; elle s’observe d’ailleurs assez fréquemment à la suite des morsures de viperidæ chez les animaux domestiques qui sont souvent mordus à la tête. Les morsures du cou et de la tête sont plus dangereuses que celles des membres; le gonflement du cou pouvant entraîner rapidement la mort par asphyxie mécanique.
- Il est donc possible, grâce aux symptômes que
- ou Aspic (Vipera aspis).
- présente le blessé, de reconnaître si le venin est riche en neurotoxine (colubridæ) ou en hémorragine (viperidæ). Quand l’empreinte des crochets est bien marquée, on peut aussi voir, d’après leur configuration, si le serpent mordeur était un viperidæ ou un colubridæ, et même si c’est un colubridæ non venimeux.
- La gravité de la morsure est naturellement proportionnelle à la quantité de venin inoculée; un reptile qui mord successivement plusieurs personnes, se débarrasse chaque fois d’une partie de son venin et les dernières morsures sont peu à craindre. Une morsure faite à travers des molletières de drap ou de cuir est aussi moins redoutable que la blessure
- Fig. i. — Fer-de-lance de la Martinique (Lachesis lanceolatus).
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- MORSURES DE SERPENTS VENIMEUX 215
- faite sur la peau nue. La taille de la victime doit être prise en considération : la mortalité est beaucoup plus grande chez les enfants que chez les adultes mordus.
- Les serpents venimeux jouissent surtout vis-à-vis
- de tout accident consécutif aux morsures, soit parce qu’ils sont insensibles aux effets du venin, soit parce qu’ils possèdent des secrets leur permettant de se guérir quand ils viennent à être mordus. Ces psylles ou charmeurs de serpents existaient de toute anti-
- de leur propre venin d’une immunité considérable ; les serpents non venimeux possèdent également une grande résistance à l’intoxication; certains animaux à sang chaud comme le hérisson, grand chasseur de vipères, la mangouste des Antilles, possèdent une certaine immunité ; il en est de même du porc qui chasse volontiers les serpents pour les manger et qui est peu incommodé par leur morsure ; sa peau
- une caste vénérée. Certains
- Fig. 4. — Empreintes produites sur la peau par la morsure de diverses espèces de serpents : à gauche, morsure de Colu-bridæ non venimeux; au milieu, morsure de Colubridæ venimeux; à droite, morsure de Viperidæ.
- épaisse et dure doublée d’une forte couche de graisse lui sert sans doute de cuirasse protectrice.
- Plus importante que l’immunité naturelle est l’immunité acquise. Dans tous les points du globe où les reptiles venimeux sont redoutables pour l’homme, certains individus prétendent être à l’abri
- quité ; ils forment encore de nos jours dans l’Inde
- de ces jongleurs exhibent des serpents auxquels ils ont eu soin d’arracher les crochets, mais il est incontestable que beaucoup de psylles font leurs exercices avec des cobras dont l’appareil venimeux est intact, et cependant les accidents mortels sont rares chez eux. On s’est demandé si, comme ils le prétendent, ils possèdent réellement un procédé secret d’immunisation qu’ils se transmettent fidèlement de père en fils.
- Fraser a constaté que sur des rats blancs et des jeunes chats l’ingestion répétée de petites doses de venin donne, au bout d’un certain temps, à ces animaux le pouvoir de résister à des doses plusieurs fois mortelles par voie sous-cutanée; peut-être les
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- psylles emploient-ils un procédé analogue pour conférer l’immunité contre les venins, dès leur jeune âge, à ceux de leurs enfants mâles qui doivent hériter de leur lucrative profession.
- On a dit aussi que certains jongleurs savaient se vacciner en se faisant mordre de temps en temps par de jeunes cobras ; d’autres se feraient des inoculations graduées. Cette méthode est d’ailleurs employée en France par les chasseurs de vipères; Calmette en connaît un aux environs d’Àrbois (Jura) qui prend bien soin de se faire mordre chaque année, une fois au moins, par une jeune vipère; lorsqu’il oublie cette précaution et qu’il lui arrive d'être mordu, il s’en ressent toujours beaucoup plus gravement.
- Les recherches de Calmette sur le venin de cobra, de Phisalix et Bertrand sur le venin de vipère, montrèrent la possibilité de rendre, par injections répétées de très petites doses de venin, les animaux réfractaires à l’inoculation de plusieurs doses mortelles. Déplus, le sérum sanguin des animaux immunisés jouit de propriétés -immunisantes et curatives vis-à-vis du venin qui a servi à l’immunisation.
- Tel est le principe de la sérothérapie antivenimeuse que Calmette a eu le grand mérite de mettre en lumière. La méthode de Calmette est aujourd’hui employée dans tous les pays où les reptiles venimeux sont un danger public et a permis de sauver des milliers d’hommes et d’animaux domestiques.
- Au point de vue de ses effets sur l’animal vivant, le sérum antivenimeux possède un pouvoir antitoxique : un mélange de venin et de sérum en proportions convenables ne cause aucun trouble.; un pouvoir préventif : un animal qui a reçu une dose convenable de sérum est capable de résister à l’injection de doses mortelles ; un pouvoir curatif ; un animal qui a reçu une dose mortelle de venin peut être sauvé par une injection ultérieure de sérum, faite le plus tôt possible après la morsure. Le sérum antivenimeux jouit des propriétés antitoxiques propres au venin qui lui a donné naissance ; c’est-à-dire qu’un sérum préparé avec du venin de cobra sera surtout antineurotoxique et qu’un sérum préparé avec du venin de viperidæ (vipères, crotales') sera surtout antihémorragique. Mais Calmette estime que le sérum préparé avec les venins de cobra et de bungare est efficace non seulement contre les morsures de colubridæ, mais aussi dans une mesure suffisante contre les morsures de certains viperidæ, tels que les vipères de France, les cérastes d’Afrique, les crotales d’Amérique, dont les venins contiennent outre l’hémorragine une quantité de neurotoxine suffisante pour déterminer la mort.
- C’est contre cette conception que se sont élevés la plupart des auteurs. Pour Tidswell, Lamb, Martin, Vital Brazil, chaque sérum est spécifique pour le venin qui a servi à sa production : un sérqm préparé avec du venin de cobra ne peut immuniser que . contre les morsures de cobra, etc., il faudrait donc avoir théoriquement un sérum spécial pour traiter les morsures de chaque espece. On tourne pratique-
- ment cette difficulté en préparant un sérum polyvalent obtenu par inoculation à l’animal d’un mélange de plusieurs venins.
- Dans la plupart des pays riches en serpents venimeux on a suivi la voie tracée par Calmette et on prépare des sérums spécifiques ou polyvalents adaptés aux besoins régionaux. Dans l’Inde, Semple prépare un sérum obtenu par inoculation des venins des deux serpents les plus répandus, le cobra et le daboia. Au Brésil, Vital Brazil fabrique trois sérums : anticrotalien, antibothropien et antiophidien. A Philadelphie, on fait des sérums adaptés aux besoins de l’Amérique du Nord où les serpents à sonnettes dominent. A l’Institut Pasteur de Lille, qui fournit de sérum toutes les colonies françaises, Calmette fait un sérum polyvalent obtenu par un mélange de divers venins de colubridæ et de viperidæ ; les premiers lui sont fournis en abondance par nos établissements de l’Inde; quant aux venins de viperidæ, ils manquent souvent; si bien que le sérum de Calmette a surtout une action antineurotoxique, mais son pouvoir antihémorragique varie beaucoup selon la quantité de venin de viperidæ que reçoivent les chevaux.
- Le mode de préparation est le suivant : on injecte d’abord au cheval un mélange de venin et d’hypo-chlorite de chaux, et on arrive graduellement au venin pur en répétant l’injection tous les 5 ou 4 jours et en cessant si l’animal maigrit. Le cheval fournit un sérum utilisable en thérapeutique quand il supporte l’injection sous-cutanée de 2 grammes de venin sec de cobra, dose environ 80 fois mortelle : cette tolérance pour le venin est obtenue en 16 mois en moyenne. On fait alors une saignée de 8 litres, 12 jours après la dernière injection de venin ; de 6 litres, 5 jours plus tard et une troisième de même volume 5 jours plus tard ; ces 20 litres de sang fournissent un peu plus de 10 litres de sérum. Celui-ci après décantation est réparti dans des flacons hermétiquement bouchés et stérilisés. L’activité du sérum se maintient inctacte pendant plusieurs années. Cependant la conservation serait plus certaine et presque indéfinie, en employant du sérum desséché et renfermé dans des ampoules de verre à la dose de 1 gramme qu’il suffit au moment de l’emploi de diluer dans 10 centimètres cubes d’eau bouillie et refroidie.
- La sérothérapie antivenimeuse a considérablement modifié le traitement des morsures de serpents^).
- Si l’on intervient peu de temps après la morsure et que les symptômes d’intoxication ne soient pas encore manifestes, une injection sous-cutanée de 10 à 20 centimètres cubes de sérum suffisent en général à empêcher l’envenimation chez un adulte. S’il s’agit d’un'gros serpent (on en jugera par l’écartement des
- 1. Il est utile, en attendant le moment de l’injection, de faire une ligature du membre au voisinage de la morsure, entre celle-ci et la racine du membre. On pourra également cautériser la morsure au 1er rouge, ou avec une solution de permanganate de potasse ou d’hydrochloritc de chaux/
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- QUELQUES PRINCIPES DE CONSTRUCTION DES AÉROPLANES _.: 217
- crochets) ou d’un serpent très venimeux, on fera d’emblée une injection de 50 centimètres cubes. Il faut bien savoir que la dose de sérum à employer doit être d’autant plus considérable que l’envenimation est plus avancée et que la victime est de plus petite taille (la dose sera donc plus élevée chez un enfant que chez un adulte).
- Si les signes d’intoxication sont déjà très avancés et que le blessé se trouve dans un, état grave, il ne faut pas hésiter à injecter 50 centimètres cubes dans les veines et on renouvellera la dose s’il était nécessaire, Il est bon également de pratiquer la respiration artificielle, si les centres respiratoires étaient déjà atteints au moment de l’injection, ce qui prolonge la phase pendant laquelle l’organisme peut résister au venin et permet d’attendre les effets du
- sérum. Quelque désespéré que paraisse le cas à traiter, il ne faut jamais hésiter à recourir au sérum qui a à son actif des guérisons absolument inespérées.
- Les statistiques de Calmette montrent que les morsures de diverses variétés de serpents ont été traitées avec succès par son sérum et tous les médecins coloniaux ont pu en vérifier l’efficacité. Dans tous les pays où la sérothérapie est employée, la mortalité est devenue presque nulle. Dans l’Etat de Saq Paulo (Brésil), sur 275 cas traités par le sérum approprié, il n’y a eu qu’un seul décès, cas désespéré traité in extremis. Malheureusement, dans certains pays, comme l’Inde, les indigènes demeurent rebelles au nouveau traitement et les serpents y font encore de nombreuses victimes. Dr R. Burnier.
- «as*
- QUELQUES PRINCIPES DE CONSTRUCTION DES AÉROPLANES
- Beaucoup se plaignent que l’aéroplane n’ait fait à peu près aucun progrès essentiel depuis ses premières envolées. Cette affirmation désenchantée n’est pas tout à fait exacte. Une expérience souvent cruelle a permis, en effet, de dégager certains principes, qui ne sont pas tous aussi connus qu’ils devraient l’être de tous les constructeurs, mais qui ont actuellement force de loi parmi les techniciens compétents (1). Nous ne parlerons pas ici des détails de construction, si intéressants qu’ils soient (châssis d’atterrisugT, assemblages, etc.), et nous nous bornerons à considérer ce que l’on peut dire aujourd’hui de plus certain quant à l’organisation générale d’un avion, à la répartition des poids et des surfaces.
- Une première question se pose : doit-on préférer le biplan ou le monoplan ?
- On connaît en gros les qualités et les défauts de chacun de ces deux types d’appareils : le monoplan léger, rapide, mais peut-être moins solide; le biplan, robuste, mais d’allure plus lourde. Au point de vue aéro-dynamique pur, les expériences faites dans les laboratoires et en plein vol permettent de trancher la question : le biplan est d’un rendement moins avantageux que le monoplan, parce que les deux surfaces superposées se gênent mutuellement dans une certaine mesure ; plus elles sont rapprochées, plus la qualité sustentatrice de l’ensemble est mauvaise. Des dernières expériences de M. Eiffel, il résulte en outre que l’emploi de plans décalés, préconisés par
- 1. Dans ce qui suit, nous nous bornons, en effet, à rassembler des résultats obtenus par MM. le commandant Dorand, capitaine Duchênc, Doutrc, Esnault-Peltcrie, etc.
- M. Goupy, n’affranchit point de cet inconvénient. Mais si, au point de vue aérodynamique pur, le biplan est inférieur, il reprend l’avantage au point de vue constructif, l’ensemble de ses deux surfaces permettant de constituer une véritable poutre armée, dont la résistance mécanique est incontestablement meilleure que celle du monoplan, avec ses grands porte-à-faux et son délicat haubannage. Les nombreuses ruptures d’ailes qui se sont produites sur des monoplans ont confirmé récemment ce point de vue. Dans ces conditions, il semble naturel de s’orienter vers un compromis ; c’est d’ailleurs de compromis, ainsi que nous le verrons plus loin, que doit être faite presque toute la technique de l’aviation. Dans le cas dont il s’agit, on peut citer comme une solution heureuse le biplan Breguet, agencé en « double monoplan », c’est-à-dire avec un plan inférieur n’ayant que l’envergure strictement nécessaire pour permettre la construction « biplane » ; ces appareils ont en effet réalisé de très grandes vitesses ; d’autre part, l’ingénieux constructeur qu’est M. de Pischof a su combiner un monoplan dont les ailes sont étayées plus directement que dans les monoplans ordinaires sur le corps de l’appareil. Quoi qu’il en soit, biplan ou monoplan, l’appareil possède un centre de poussée, un centre de gravité, un empennage. . f
- Nous verrons apparaître les règles qui doivent présider à l’établissement de ces diverses caractéristiques en considérant séparément le régime de l’aéroplane en air calme et en air agité.
- Du centre de poussée il y a peu de choses à dire : il est constamment variable suivant l’incidence rela-
- jFig. i. — Le monoplan Blériot monté par Garros vainqueur du Circuit d’Anjou (poids vide 3oo kg., charge utile : pilote, passager, approvisionnement, 23o kg.).
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- QUELQUES PRINCIPES DE CONSTRUCTION DES AÉROPLANES
- tive des ailes par rapport au vent sur lequel elles prennent appui ; ses déplacements sont considérés comme dangereux pour la stabilité. Ils sont plus capricieux avec les surfaces courbes qu’avec les sur-
- Fig. 2. — Biplan Farman; les surfaces por- tantes sont èiayées par des montants en bois.
- faces planes, mais celles-ci sont inusitées en aviation en raison de leur mauvaise qualité sustentatrice ; ce que l’on appelle centre de poussée est donc un point variable qui se meut dans une certaine région des ailes.
- La position du centre de gravité donne lieu à de nombreuses discussions, et l’accord n’est pas fait à cet égard. Yoici ce qu’il paraît rationnel d’en dire. En air calme, le centre de gravité G « suspendu » à une distance notable au-dessous des ailes fournira des « couples de rappel » favorables à la stabilité. Considérons par exemple la figure 5. Si l’appareil bascule vers l’avant par exemple (fig. 5, n° 2) on voit, que l’action du poids ten-
- « centre suspendu » invoquent comme son plus grand avantage, — il semble impossible d’obtenir un bon équilibre dans le sens transversal (mouvements de roulis) si le centre de gravité n’est pas placé bas. Les « chutes sur une aile » se produisent, en effet, de préférence avec des appareils dits à « centres confondus ».
- On est mieux d’accord sur ce qui concerne l’empennage. On est arrivé aux formes d’empennage actuelles en partant de deux points de vue différents, qui ont tous les deux leur origine en France. Les précurseurs français de l’aviation ont formé, en effet, deux écoles ; les uns, avec Pénaud, ont étudié l’aviation sur de petits modèles, et en air calme; ceux-ci ont été conduits à prévoir des empennages relativement importants. Les autres, avec Mouillard, ont cherché à réaliser dans le vol dans le vent et par le vent ; ceux-là (et l’on sait que les plus illustres adeptes de Mouillard furent les Wright) ont été conduits à une conclusion diamétralement opposée, et ont supprimé complètement l’empennage.
- La raison de cette contradiction c’est que
- dra à ramener le centre de gravité dans le sens de la flèche f, au-dessous du centre de poussée P, c’est-à-dire vers sa position primitive. Il en sera
- Fig. 3. — 1. L’équilibre en marche normale. — 2. Le couple de rappel rétablit l’équilibre. — 3. Empennage correct (V longitudinal). — 4. Empennage défectueux (accent circonflexe) l’appareil s’engage.
- Fig. 4. — Biplan décalé M. Farman.
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- de même si au lieu des déplacements d’ensemble de l’appareil, on considère ceux du centre de poussée sur les ailes. Dans ce cas encore le centre de gravité tendra naturellement à venir se replacer sous la verticale de P, et l’équilibre sera rétabli.
- Enfin, — et c’est l’argument que les partisans du
- le rôle de l’empennage est de maintenir l’aéroplane sur sa trajectoire. Soit un avion À qui pique du nez par exemple (fig. 5, n° 5); l’air frappant en p sur l’empennage a l’empêche de « s’engager » davantage et le redresse.
- Ceci est une condition évidemment favorable en air calme Supposons que le pilote mette trop brusquement à la descente ou encore que le moteur faiblisse; grâce à l’empennage, la descente se fera suivant une pente relativement douce, et l’on évitera une chute brusque.
- Mais ces conclusions changent si l’on considère le vol en air agité; il faut entendre par là le vol au milieu de coups de vent très irréguliers comme grandeur et comme direction. Dans ces conditions, l’aéroplane n’a qu’une ressource pour conserver son équilibre, c’est précisément d’avoir une trajectoire très mobile et constamment variable ; c’est dire que son empennage, s’il est trop important, deviendra alors dangereux, et c’est la nécessité de s’accom-
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- QUELQUES PRINCIPES DE CONSTRUCTION DES AÉROPLANES = 219
- moder de cette double vérité qui a fait suivre aux adeptes des deux Ecoles des chemins convergents vers le point où ils se rencontrent aujourd’hui. D’une part les empennages trop importants des premiers biplans français (premiers aéroplanes Voisin) ont été considérablement réduits, pour s’accommoder au vol dans le vent, tandis que d’autre part le type Wright a du. se compléter par un empennage.
- Aujourd’hui la nécessité de l’empennage est considérée comme fondamentale, mais encore faut-il qu’il ne soit pas placé à contresens, ce que certains constructeurs semblent encore ignorer. L’examen de la fîg. 3, n° 4 permet de se rendre compte, en effet, que si l’empennage a, au lieu de former avec la voilure principale À ce que l’on appelle un V longitudinal, forme au contraire un « accent circonflexe », il sera dangereux dans les fortes incli-
- stabililé automatique, qui apparaissent indispensables; mais il reste que ces dispositifs, loin de s’affranchir de l’aide des autres dispositifs dont nous venons de parler, en ont besoin, comme d’un complément nécessaire à leur propre action. Et l’on peut dire encore que si le problème de l’équilibrage est si subtil, cela tient avant tout aux irrégularités,
- 1
- Fig. 5. — Biplan Breguet, avec plans inégaux.
- ISiàÉfr'V'Sa
- mal connues et infiniment perfides, qui jouent un si grand rôle dans la structure du vent (').
- L’aéroplane aux prises avec ces phénomènes si spéciaux doit ou bien être léger, afin de présenter peu d’inertie — et, si l’aviateur est suffisamment adroit, il pourra « flotter comme un bouchon » sur les rafales — ou bien être très lourd, de manière à ne pas céder aux rafales subites, mais alors très robuste. Un ensemble de considérations analogues laisse
- *
- Fig. 6. — Monoplan de PischoJ.
- naisons et fera engager davantage l’appareil au lieu de le redresser.
- Les mêmes contradictions entre les nécessités imposées par le temps calme ou par les rafales se retrouvent aussi en ce qui concerne le centre de gravité. On conçoit que si l’on a affaire à des à-coups très brusques et très fréquents, ceux-ci peuvent surprendre le jeu du dispositif pendulaire dans une situation où il se trouvera agir à contresens, et c’est ici que les appareils à centres confondus reprennent l’avantage.
- La conclusion sera que tout consiste, en aviation, à saisir avec exactitude une juste mesure. Qualités aéro-dynamiques, solidité, suspension du centre de gravité, action de l’empennage, tout cela demande à être dosé, si l’on peut dire, très exactement. Et encore cela n’est pas suffisant puisque l’on a mis à l’étude d’une façon très sérieuse les dispositifs de
- — L’appareil Wright primitif, sans empennage.
- peut-être entrevoir que l’on aurait intérêt à s’orienter dans le sens des grandes constructions : des aéroplanes très vastes, bâtis d’une manière très solide, capables d’absorber par leur grande inertie la force vive des remous, sans être mis en pièces par eux, c’est là peut-être ce que nous réserve l’avenir de l’aviation? René Chassériaud.
- 1. Voy. n° du 10 août 1912 : Les quatre formes du venl.
- Fig- 7-
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- UN BEAU JOUET « JE SAIS TOUT »
- "Voici une vraie petite merveille qui a valu l’an dernier, à son inventeur, M. Laforet, instituteur à Hammamet (Tunisie), le grand prix au concours Lépine. Elle fut présentée au jury avec l’épithète de « Boîte merveilleuse ».
- Une boîte banale, avec un couvercle mobile autour de deùx charnières, tel est l’aspect du jouet ouvert. Prenons deux cartons dans une des collections qui l’accompagnent. Chacun d’eux porte un chiffre de chaque côté. Engageons nos deux cartons dans des glissières ménagées à cet effet sur la face intérieure du couvercle. Leurs chiffres respectifs sont 5 et 5, par exemple. Fermons la boîte et attendons. Au bout d’une dizaine de secondes elle s’ouvre d’elle-même et, sur un petit tableau noir appartenant à une salle de classe dessinée sur la vitre supérieure de la boîte proprement dite, apparaît le produit :
- 15. Changeons les cartons pour obtenir le produit de 7 par 9. La boîte fermée, puis automatiquement ouverte, laisse apparaître sur le tableau noir le nombre 65. Jamais l’appareil ne commet d’erreur!
- Pour apprendre la géographie aux enfants, on utilise la série de cartons géographiques portant des nombres comme les précédents, ces nombres correspondant à des questions repérées sur un vocabulaire. Exemple : Quelle est la capitale de (question correspondant au chiffre 5) VAngleterre (chiffre 5). La réponse sera 15 et ce nombre dira Londres à l’écolier qui consulte son vocabulaire. Toujours sur le même principe est constitué un vrai jeu : l’Ora-cle, à l’aide de cartons ; mais cette fois le hasard fait la réponse et une seule question peut donner plusieurs réponses différentes parce qu’elle figure sur chacune des faces des cartons ; les deux cartons nécessaires pour poser une question permettent ainsi quatre combinaisons et les deux faces des cartons étant identiques, c’est le hasard seul qui amène l’une de ces combinaisons lorsque la personne qui consulte l’oracle retourne les cartons entre ses mains.
- Nous venons d’expliquer rapidement en quoi consiste le jouet ; il serait bien difficile, dès maintenant, d’imaginer un mécanisme capable de donner ces résultats, d’autant plus qu’aucune liaison apparente n’existe entre le couvercle et la boîte, entre la
- demande et la réponse. Pour nos lecteurs curieux, nous allons entrer dans les détails, l’ingéniosité de l’appareil mérite que l’on s’arrête à son étude.
- Le principe est celui-ci. Un barreau aimanté est enfermé dans chaque carton ; il agit sur une aiguille également aimantée qui actionne l’un des deux disques représentés par notre seconde figure. Par conséquent, lorsque les deux cartons sont en place, deux aiguilles tournent, entraînent les disques qui viennent prendre la position mathématique correspondant aux deux chiffres visibles sur les cartons. Ajoutons de suite que chaque barreau aimanté occupe une position différente à l’intérieur du carton, position correspondant à celle que prendra l’aiguille et le disque pour amener le produit des deux chiffres.
- Les deux disques sont partagés en dix secteurs
- égaux. Chacun des secteurs du disque A (fig. 2) porte les produits des 9 premiers nombres pris deux à deux. Chaque . secteur a donc reçu tous les multiples d’un nombre.
- Neuf secteurs seulement sont occupés. Le disque B est percé d ouvertures disposées de telle sorte que, les disques occupant la position indiquée par notre figure, si on fait tourner B les ouvertures découvrent successivement tous les nombres de l’un quelconque des secteurs de A. On comprend alors comment l’appareil effectue ses multiplications et, par conséquent, le mécanisme général.
- Les disques étant d’assez grand diamètre, l’inventeur a dû résoudre une première difficulté pour les obliger à obéir à l’action d’une simple aiguille aimantée, difficulté d’autant plus grande que l’appareil est un jouet avec des organes peu délicats et qu’il a été construit de toutes pièces par un instituteur, mal préparé pour fabriquer les pièces de précision qui paraissent indispensables. Bien mieux, si ces disques étaient légers et parfaitement équilibrés au sommet d’un axe vertical, ils ne prendraient la position qui leur est commandée par les barreaux aimantés qu’après une série d’oscillations d’une durée d’au moins une demi-minute. Or en dix secondes la réponse est là comme écrite à la craie sur le tableau noir.
- ~ Les mouvements des disques et ceux des ai-
- 9 Sl/trZ
- Le fonctionnement des cartons du jouet « Je sais tout ».
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- ....... • : UN BEAU JOUET
- guilles aimantées ont été rendus indépendants les uns des autres. Un système comportant l’aiguille aimantée À et une lame B (fig. 2) est placé en équilibre au sommet d’une tige verticale C solidement fixée sur le fond de la boîte. Sous l’aiguille se trouve une couronne dentée D destinée à rectifier la position de l’aiguille aimantée ; cette couronne est fixée à un tube capable de glisser sur la tige C. Enfin les deux tubes des deux couronnes sont solidaires l’un de l’autre par une lame E à laquelle ils sont soudés. Les deux tiges C et G' servent donc de guides à cet ensemble dans ses déplacements.
- Les deux disques J (disque des nombres) et J' (disque des ouvertures) sont montés sur une douille embrassant le tube des couronnes ; ils peuvent tour-
- « JE SAIS TOUT » .....:::::....... 221
- tenue fermée par un petit verrou fixé dans sa paroi antérieure, non visible sur le dessin.
- Enfin un mouvement d’horlogerie avec régulateur à ailettes est destiné à déclancher, au moment voulu, le verrou R ainsi que celui qui maintient le couvercle fermé. Ce mouvement est remonté automatiquement par la fermeture du couvercle de la manière suivante : une lame U fixée à la barre M tend le ressort V qui, par le levier X, le doigt Y et la roue à rochet Z, actionne l’axe de remontage. La petite tige a, articulée au levier X, tire à la fois le verrou R et celui qui libère le couvercle.
- Ce mécanisme étrange fonctionne de la manière suivante :
- Abaissons le couvercle. La barre M s’abaisse sous
- Vue intérieure du jouet « Je sais tout ».
- ner librement et les douilles portent un pignon en* grenant avec un arc denté F. Cet arc est mobile : son centre est placé en G et un ressort II le commande.
- Mais ses mouvements sont limités par le levier I faisant corps avec lui et dont l’extrémité repose sur une plaque vissée au fond de la boîte. La barre E et tout le système qu’elle supporte peuvent être soulevés par un ressort K.
- Derrière E se trouve une autre lame M reliée au couvercle de la boîte par un système de leviers articulés N ; cette lame descend dès que l’on abaisse le couvercle et remonte si on l’ouvre ; elle est guidée en O par les tiges C (et C' du disque J') et P également lixée au fond de la boite. La lame M est susceptible d’accrocher, par une pièce Q, un verrou R solidaire de la lame E. Un ressort S agit sur les leviers S et tend à faire ouvrir la boîte qui est main-
- l’action des leviers articulés N ; elle entraîne la lame E par le verrou R ; les disques J J' s’abaissent et les aiguilles aimantées peuvent tourner librement au sommet des tiges C G'. Ces disques ont, en outre, exécuté un tour entier, car l’arc denté F a obéi au mouvement descendant de la lame E et il s’est déplacé d’une quantité réglée par le levier I. En même temps le mouvement d’horlogerie est remonté par l’intermédiaire du ressort Y. '
- Les barreaux aimantés des cartons insérés entre les glissières du couvercle sont alors au-dessus des aiguilles aimantées qui, après quelques oscillations, prennent une position parallèle à celle des barreaux. Un premier déclanchement a lieu ensuite : le verrou R est tiré par la tige a ; la barre E, rendue libre, obéit à l’action des ressorts K et s’élève avec tout le système qu’elle supporte : disques et couronnes. Cependant ce mouvement ascensionnel est arrêté
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- 222 CENTENAIRE DE LA MAISON KRUPP
- avant que les disques soient arrivés en contact avec la vitre supérieure qui recouvre tout le mécanisme par deux arrêts b qüe porte la barre M à chacune de ses extrémités.
- Pendant cette ascension la lame B de l’aiguille aimantée s’est engagée entre deux dents de la couronne : l’aiguille est ainsi maintenue dans la position que lui avait fait prendre le barreau du carton. Les disques se sont mis en mouvement, actionnés par le levier I et le secteur denté F ; ils exécuteraient un tour complet en sens inverse de leur première rotation (pendant la fermeture de la boîte) s’ils n’étaient arrêtés par un doigt d qu’ils portent
- et qui vient buter contre l’extrémité de la lame B. La pression de l’arrêt d contre cette lame a pour effet d’appliquer cette dernière contre une dent de la couronne et le disque se trouve exactement dans la position qu'il doit occuper pour que le nombre cherché et l’ouverture du disque J' soient exactement au-dessous du tableau porté par la vitre.
- Que de précision dans ces détails ! Ainsi le verrou qui libère le couvercle n’est tiré qu’une seconde ou deux après que le déclanchement du verrou R s’est produit, afin que les disques aient eu le temps de prendre leurs positions respectives avant que la boîte s’ouvre. Lucien Fournier.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 26 août 1912. — Pr<
- f La transmission delà fièvre récurrente. — M.Laveran présente un nouveau travail de MM. Nicolle, Blaisot et Conseil, confirmant les premiers résultats qu’ils ont déjà obtenus sur cette question et qu’ils ont communiqués à l’Académie le 10 juin 1912. L’agent de la transmission est bien le pou. En général, les microbes contenus dans le sang aspiré par l’insecte s’y reproduisent et sont inoculés par lui, lorsqu’il vient à piquer; quelquefois ils se multiplient dans l’intestin et les excreta de l’insecte propagent la maladie, comme il arrive pour la peste. Le mode de transmission de la fièvre récurrente par le pou est spécial. Les spirilles du sang du malade disparaissent d’abord dans l’brganisme du pou et pénètrent sous forme d’éléments ultra-microscopiques dans la cavité cœlomique. Au bout de huit jours environ, ils donnent naissance à des spirilles. Les piqûres du pou gonflé du sang d’un malade atteint de la fièvre récurrente, sont inoffensives ; il en est également ainsi des excreta, alors même qu’ils sont déposés sur des excoriations de la peau. Pour que l’infec-
- LE CENTENAIRE DE
- Nous avons signalé, dans notre avant-dernier numéro, le Centenaire de la fondation des usines Krupp qui débutèrent comme fonderies d’essai, à Essen-sur-Ruhr, en 1812. Nous croyons intéressant de donner ici quelques détails sur la fondation de cette maison et d’y joindre quelques vues photographiques.
- Vers la fin de 1811, Frédéric Krupp, commerçant à Essen, installait une « Usine destinée au travail de la fonte d’acier anglaise et de tous les produits en .résultant » et se rendait acquéreur, dans le nord de la ville, d’une petite force hydraulique située sur la rivière Berne.
- Quelque temps auparavant, il avait fait la connaissance de deux anciens officiers, deux frères du nom de Kechel von lvcchlau, se disant fabricants
- idence de M. le Général Bassot.
- tion ait lieu, il faut que le pou soit écrasé sur unie excoriation, telle qu’en peut produire le gratlage répété, de manière qu’une parcelle du contenu de la cavité cœlomique vienne au contact de la petite plaie superficielle. Les deux espèces de poux transmettent ainsi la maladie. Mais les auteurs n’ont pas obtenu de résultat avec YOrni -thodorus Savùjnyi, cependant très voisin de YOrniiho-dorus moubata, agent de transmission de la tick fever, dans l’Afrique tropicale. Enfin la transmission héréditaire de l’infection chez les poux n’est pas réalisée.
- Communications diverses. -— M. Maquenne présente une Note de M. Wolf, traitant de l’action excitante des alcalis sur les peroxydases. — M. ïïecke adresse un mémoire sur la mutation gemmaire culturale du Solanum tuberosum. — M. Roux envoie une Note de M. Chaussé sur la vitalité du bacille de la tuberculose.— M. Vincent envoie un travail sur l’immunisation humaine contre la fièvre typhoïde. C11. de Villedeuil.
- LA MAISON KRUPP
- d’acier et qui avaient réussi à lui persuader qu’ils se trouvaient en possession des fondants tant recherchés dont on croyait dépendre la fabrication de la fonte d’acier. Ces deux frères s’engagèrent à instruire Krupp dans l’art de la fabrication de l’acier. Comme leurs expériences tardaient à donner les résultats voulus, Frédéric Krupp, en 1814, se sépara de ces prétendus inventeurs et tenta la fabrication d’acier sans aucune aide étrangère.
- Malgré ses efforts, ce premier Krupp 11e fit qu’user sans succès ses forces et sa fortune. Il mourut à l’âge de 40 ans (1826), ne laissant à son fils Alfred — alors âgé de 14 ans — d’autre héritage que le secret de fabrication de la fonte d’acier. Alfred, à force d’énergie, parvint à maintenir l’iisinc et à la faire végéter pendant 20 ans.
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- CENTENAIRE DE LA MAISON KRUPP
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- En 1848. c’est-à-dire 56 ans après la fondation de l’aciérie, il en devint seul propriétaire ; elle était encore de dimensions fort modestes et n’employait que 70 ouvriers.
- De l’essor des chemins de fer date la prospérité de l’usine Krupp. La fabrication des roues sans soudure pour wagons de chemins de fer lui fournit les moyens nécessaires à défrayer les longues expériences destinées à préparer l’emploi de la fonte d’acier dans la fabrication des canons. C’est alors que l’usine Krupp, après une victoire décisive remportée sur la maison Ainstrong dans un concours au champ de tir de Tegel, devint une puissante fabrique de canons.
- Cette organisation passa en 1887 entre les mains de Frédéric Alfred Krupp (1854-1902) qui enétendit -encore le champ d’activité ; transformée, après sa mort, en société par actions, elle sè trouve actuellement sous la direction de la quatrième génération de Krupp.
- Outre la vieille aciérie d’Essen, aivec les champs de tir de Meppen,
- Tangerhütte et Essen, qui s’alimente en charbon aux houillères d’Essen et de Hordel et à ses mines de fer d’Allemagne et d’Espagne, la maison comporte trois usines métallurgiques en Rhénanie, une Société de navigation à Rotterdam, avec des vapeurs spéciaux pour le transport des minerais, et les succursales suivantes : la Friedrich-Alfred-Hütte à Rheinhausen-Friemersheim, l’aciérie Annen à Annen (Westphalie), l’usine Gruson à Magdebourg-Buckau et les chantiers de construction navale Germania, à Kiel-Gaarden.
- , Le nombre d’ouvriers employés dans ces usines était, le 1er juin de cette année, de 71 221, dont 58 264 correspondant à la seule aciérie d’Essen et aux champs de tir. Les données statistiques suivantes feront, du reste, mieux comprendre l’importance de cette vaste organisation : 16 hauts fourneaux d’un
- rendement total de 5900 tonnes par jour sont réunis en trois installations puissantes. 580 fours à coke fournissaient, en 1911, 947 000 tonnes de coke et, comme produits secondaires, 12500 000 kilogrammes de sulfate d’ammonium, 50500 000 kilogrammes de goudron, 8 000000 de mètres cubes de gaz moteur et 22 000000 de mètres cubes de gaz d’éclairage. Les usines métallurgiques comportent 789 fours des systèmes les plus différents; tels que fours Martin, fours électriques, etc. Les chaudières, au nombre de 857, ont une surface de
- chauffage totale de 67 500 mètres carrés. Les 24 installations de gazogènes produisent 65000 mètres cubes de gaz moteur et
- 4 500 000 mètres de
- Les
- mines de fer ont, en 1911, produit plus d’un million de tonnes et les houillères près de
- 5 millions détonnes. La consommation de matières était de 882 000 tonnes de fer brut, de 1 590 000 tonnes de charbon, de
- 1 288 000 tonnes de coke, de
- 2 518 000 tonnes de minerais, de 54 618000 mètres cubes d’eau et de 107225000 kilowatts d’énergie électrique.
- cubes de gaz chauffage.
- Fig. i. — Un grand marteau-pilon.
- Les engins de levage, de transport et de chargement, au nombre de 2075, de puissance variant entre 15. et 150000 kg et d’une puissance totale d’environ 19000000 kilogrammes Les chemins de fer locaux comportent une longueur de voie totale de 52 154 kilomètres, 106 locomotives et 4452 wagons ; les 7 bateaux à vapeur sont d’une capacité totale d’environ 5500 t.
- Les installations de force motrice et de lumière électrique ne comportent pas moins de 54-stations génératrices, 10 postes convertisseurs et 42 stations de transformation, alimentant environ 5000 moteurs électriques, 5500 lampes à arc et 65500 lampes à incandescence. Le système télégraphique comporte 29 stations, 59 appareils Morse et 124,9 kilomètres
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- 224 ............: CENTENAIRE DE LA MAISON KRUPP .........:
- de lignes télégraphiques; les installations télépho- tutions ouvrières et l’esprit philantropique qui anime niques ont' une longueur de lignes totale de à cet égard la direction. Les caisses d’assurance contre
- Vue générale des usines Krupp.
- Fig. 3. — Une batterie de fours Bessemer.
- 1280 kilomètres avec 14,52 appareils, servant à assurer à peu près 19 000 conversations par jour. Enfin, il convient de signaler l’importance des insti-
- la maladie, les accidents, l’invalidité, créées dès le milieu du xixe siècle, ont servi de: guide aux lois ouvrières allemandes. . Dr Alfred Gradenwitz.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiiure, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- 40* ANNÉE. — N° 2050.
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- 7 SEPTEMBRE 1912.
- LA NEK
- Dans les hautes altitudes alpestres et dans les hautes latitudes polaires, parfois même dans des régions moins spéciales, on a signalé souvent la présence de neiges colorées de différentes teintes. La plus fréquemment citée est la neige rouge, dont la teinte frappe le regard par le contraste qu’elle offre avec la blancheur immaculée du pourtour, et qui, d’ailleurs, est probablement la plus fréquente. Malgré son abondance, cette neige est mal connue.
- Organismes divers de la neige'jaime
- Un publiciste s’étant avisé de dire qu’elle était due à une algue, le Protococcus nivalis, voisine de celle qui verdit le tronc des arbres, tout le monde depuis l’a répété, bien que ladite algue n’ait jamais été décrite et, par suite, ne possède pas d’existence légale.
- On a cependant identifié, assez exactement, une espèce d’algue de la neige rouge. C’est le Sphæ-rella nivcilis, petit organisme mobile d’environ 25 millièmes de millimètre de longueur, muni de deux cils vibratiles et, probablement, simple variété du « Sphærella lacuslris » qui, dans les montagnes, tapisse les abreuvoirs en bois d’une sorte
- ; JAUNE
- de vernis rouge-cinabre : on l’a trouvée dans les Alpes, les Carpathes, les Andes, les régions antarctiques. Une autre espèce, le Raphidium nivale, a été trouvée par M. Chodat dans la neige du Col des Ecandies, mais il n’est pas certain que ce soit à sa présence que l’on doive la teinte constatée. Il semble, d’ailleurs, que certaines espèces ne deviennent rouges que lorsqu’elles vivent dans la neige : c’est ainsi que l’une d’elles, fréquemment signalée, ne
- à un grossissement considérable).
- serait qu’une simple variété adaptative du Pleu-rococcus vulgaris, qui produit la poussière verte des branches d’arbres (*).
- Les neiges colorées autrement qu’en rouge sont encore plus mal connues s’il est possible. Aussi faut-il approuver M. Alp. Meunier, professeur à l’Université de Louvain, qui vient d’étudier une neige jaune recueillie dans les glaces de la mer de Kara, où elle occupait de vastes espaces et où elle
- 1. Tous les organismes cités ici sont figurés dans : Henri Codpin, Album général des Cryptogames, en cours de pu-, blication, chez E. Orlhac, édit. Paris. — Voir aussi Chodat, Algues vertes de la Suisse. Berne, 1902,
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- 226 il-::::..:::.:-- LES EXPERIENCES RÉCENTES EN LUMIÈRE INVISIBLE
- fut recueillie durant la campagne arctique du duc d’Orléans.
- Les organismes qui habitaient cette neige singulière étaient très variés. Les plus abondants (99 pour 100) se montraient sous la forme de petits globules ronds, à membrane lisse, homogène, sans cils vibratiles et, par suite probablement immobiles (fig. 1 à 9). Ce qu’il y a de singulier, c’est que chaque globule contient, outre de petites gouttes d’huile, deux gros grains de fécule (fig. 4) que pourrait lui envier la plus classique des pommes de terre : c’est une réserve pour les mauvais jours, et dont la nature a fait donner par M. Meunier à l’algue qui la présente le nom de Dianujlon nivale.
- Outre cet organisme abondant, la neige jaune étudiée contenait un très grand nombre d’espèces également microscopiques qui n’y jouaient sans doute qu’un rôle accessoire. Il y avait là une trentaine de genres de Diatomées; des Péridiniacées (tig. 52 à 85), dont on remarque l’élégante architecture de coffrets minuscules, de toupies élégamment guillochées, de poires réticulées, d’haltères hérissés de pointes, de boules couvertes d’aiguillons; des algues filamenteuses (fig. 18 et 19) ; des organismes microscopiques à place systématique incertaine (fig. 17 à 55 et 84 à 100), les uns ovales, les autres tétraédriques, tantôt lisses, tantôt hérissés de pointes, au contour parfois singulièrement élégant, voire même d’une fantaisie charmante; des Protozoaires (fig. 54 à 56), dont certains étaient vêtus de grains de sable ; des œufs d’origine inconnue (fig. 57 à 40). Tout ce petit monde vivait
- là comme chez lui et trouvait sans doute sa nourriture dans les poussières amenées par le vent et dans lesquelles on pouvait reconnaître des grains de pollen de pin (fig. 42) ou de diverses plantes à Heurs (fig. 45 et 44), des spores de cryptogames vasculaires (fig. 46) ou de champignons (fig. 45 à 51), ainsi que des fibres et des cellules de différents végétaux supérieurs atteints par la vétusté.
- M. Meunier a aussi étudié une neige jaune verdâtre, où l’on a retrouvé à peu près les mêmes organismes, mais cependant avec une abondance moins grande le Diamylon, d’où sans doute la diminution de la teinte jaune.
- Enfin, une neige noire a été reconnue simplement imprégnée de boue glaciaire, très fine et noire, avec de rares petits êtres microscopiques — entre autres, le Pteromonas nivalis, coloré lui-même en jaune-orangé —, êtres qui furent également retrouvés dans une neige bleue, où ils étaient accompagnés d’espèces qui, en temps ordinaire, vivent à la surface de la mer. On connaît aussi une neige violet-brun, dont la teinte semble provoquée par la présence d’une algue, du groupe des Desmi-diées, Y Aneylonema Nordenskioldii, trouvée par Berggren dans les neiges du Groenland, puis retrouvée dans les Andes et dans le Massif du Mont-Blanc.
- Gomme on le voit, les causes originelles des neiges colorées sont très variées et méritent d’être étudiées avec soin et non, comme on l’avait fait jusqu’ici, d’un œil distrait et mélancolique.
- Henri Cou ris.
- LES EXPÉRIENCES RÉCENTES EN LUMIÈRE INVISIBLE
- Le rôle de la vision en physique est des plus importants, puisque l’étude des phénomènes se ramène toujours à leur observation à l’aide de l’œil ou d’un instrument d’optique. L’œil cependant est imparfait ; en particulier, s’il est d’une merveilleuse sensibilité, cette sensibilité est limitée à une très petite portion des radiations qui lui arrivent, et il est probable, que si l’on pouvait l’améliorer, un grand nombre de phénomènes nouveaux seraient facilement saisis. C’est ainsi que la photographie d’une part, et l’emploi d’appareils capables de déceler les rayons iufra-rouges ou rayons calorifiques, d’autre part, ont permis d’enrichir le domaine de la spectroscopie. Il est donc probable que si ces méthodes étaient généralisées en physique, elles rendraient les plus grands services.
- Deux exemples permettent de s’en rendre compte. Si l’on écrit sur une feuille de papier à l’aide de blanc de zinc en poudre, il est impossible de discerner
- les caractères, à moins que la couche de poudre ne soit très épaisse. Si, au contraire, on photographie la feuille de papier en se servant de la lumière ultraviolette, les lettres apparaissent sur le cliché aussi noires que si elles étaient tracées au fusain. Cette expérience conduit à penser que si l’on photographie la lune par exemple, dans les mêmes conditions, des substances que nous ne pouvons discerner sur sa surface seront décelées et pourront être ensuite identifiées ; nous verrons plus loin comment.
- Un autre exemple est l’application à la recherche des nouvelles radiations émises par l’étincelle. On pensait que les ondes de très courtes longueurs d’onde découvertes dans l’ultra-violet par Schumann, et qui sont facilement absorbées par l’air, pouvaient rendre les gaz fluorescents, la lumière émise étant invisible parce que de très courte longueur d’onde. On fit alors l’expérience suivante : la lumière d’une très forte éLineelle électrique fut interceptée par un
- Fig. i. — Dispositif de Wood-Rubens pour l'isolement des radiations invisibles.
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- LES EXPERIENCES RECENTES EN LUMIERE INVISIBLE :...227
- disque métallique et la région de l’espace avoisinante photographiée à l’aide d’une lentille de quartz, transparente pour les rayons ultra-violets. On observa sur le cliché une lueur entourant le disque et due aux rayons invisibles.
- On sait aussi que les apparences des objets varient considérablement lorsqu’ils sont examinés à une lumière ou à une autre. Les couleurs des étoffes ne sont pas les mêmes au jour solaire, ou à la lumière de l’arc électrique ; la lumière sodée donne aux physionomies une teinte verdâtre cadavérique ; à la lumière de la lampe à vapeur de mercure, les couleurs rouges semblent noires, etc., et ces variations de coloration choquant l’œil qui n’y est pas habitué limitent l’emploi des modes d’éclairage basés sur la luminescence des vapeurs.
- Pratiquement, toutes les sources lumineuses émettent plus ou moins de radiations ultra-violettes ; Wood et Rubens ont imaginé un dispositif très simple qui permet de les isoler, ainsi d’ailleurs que les grandes ondes calorifiques, et qui repose sur la propriété du quartz d’avoir un indice de réfraction très élevé pour ces deux sortes de radiations. La source lumineuse À est une étincelle électrique ou un manchon de bec Àuer particulièrement riche en radiations invisibles, et les rayons qu’elle émet, limités par un écran B, sont concentrés par une lentille de quartz C sur une petite ouverture circulaire percée dans un écran E. La distance focale de la lentille de quartz étant beaucoup plus grande pour les rayons visibles que pour les rayons ultra-violets, il en résulte que si l’ouverture percée dans B est un foyer conjugué de l’ouverture percée dans E, pour les rayons infra-rouges, pour lesquels le quartz a l’indice de réfraction 2, 2, l’ouverture percée dans B sera située entre la lentille G et le foyer principal
- de cette lentille; autrement dit, les rayons visibles ligurés en traits pleins sur la figure, divergeront au delà de la lentille, tandis que les rayons infrarouges convergeront seuls sur l’ouverture de l’écran E. Les rayons visibles dessinent sur l’écran une plage circulaire de diamètre moitié de celui de la lentille. Un petit disque circulaire D, une pièce de monnaie par exemple, collée à la cire au milieu de la lentille, permet d’éliminer le cône de rayons visibles qui traverse la partie centrale de cette lentille. Si l’on place derrière l’ouverture circulaire une
- feuille de papier blanc, elle reste obscure; si, au contraire, on la remplace par un cristal de nitrate d’uranium, celui-ci devient vert brillant sous l’influence des rayons ultra-violets. On a ainsi isolé un faisceau de rayons infra-rouges et l’appareil pourrait se terminer là. Par excès de précaution, Wood et Rubens recommencent un second isolement à l’aide de la lentille F. Le faisceau final est reçu en G sur les appareils d’observation. Certaines vapeurs deviennent aussi luminescentes, en particulier la vapeur de mercure qui émet une lueur verte très intense. Wood est même arrivé à déceler une bande d’absorption si forte, qu’elle est facilement observée dans la vapeur de mercure à la température ordinaire.
- Si l’on photographie un objet émettant des radiations visibles en même temps que des radiations invisibles, pour filtrer ces dernières on peut employer divers dispositifs.
- Pour ne conserver que les grandes ondes de l’infra-rouge, on utilisera avec succès un verre bleu au cobalt et une cuve contenant une solution de bichromate de potassium. Les longueurs d’onde des radiations qui traversent ces^ écrans sont comprises entre 6900 et 7500 unités angstrom (dix-millionième de millimètre) et, bien que sensibles à l’œil, elles
- Fig. 2. — Photographie d’un paysage de Sicile par les radiations infra-rouges.
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- ne jouent dans la vision aucun rôle, aussi- peut-on considérer que les photographies obtenues avec elles sont des photographies infra-rouges.
- La figure 2 reproduit une de ces photographies faite en Sicile par M. Wood. On remarquera que le ciel apparaît noir, l’atmosphère ne dilïusant pas les grandes ondes ; les feuillages, au contraire, prennent une teinte blanc de neige. Les ombres sont excessivement fortes et nettes, la lumière qui impressionne la plaque étant celle provenant directement du soleil et non celle qui est diffusée 'par le ciel.
- Si l’on cherche, au contraire, à examiner les objets en lumière ultra-violette,, il faut employer un autre filtre lumineux. Le verre arrête à peu près toutes les radiations ultra-violettes tandis que le quartz est très 'transparent pour elles. Il n’y a qu’une substance arrêtant les radiations visibles et laissant- passer les ultra-violettes, c’est l’argent. Si donc on dépose chimiquement une pellicule mince d’argent sur une lentille de quartz, la meilleure épaisseur étant celle pour laquelle on peut juste discerner par transparence le filament d’une lampe électrique à filament métallique, on aura un écran laissant passer les radiations ultra-violettes de longueur d’onde comprise entre 5000 et 5200 unités angstrôm. Les apparences observées en lumière ultra-violette sont des plus curieuses. C’est ainsi, par exemple, que les ombres manquent totalement. Le monde aurait un aspect, si nos yeux étaient sensibles seulement à ces radiations, peu différent de celui que nous observons lorsqu’il y a un brouillard épais, et nous serions semblables au célèbre Peter Schlemihl de la fable allemande, l’homme qui avait perdu son ombre. Les fleurs blanches apparaîtraient noires, de
- même que le blanc de zinc serait noir, etc. La figure 5 reproduit une photographie ultra-violette de la dernière éclipse de soleil.
- Une des applications les plus intéressantes et les plus instructives est la photographie des corps célestes. Si l’on photographie la lune à l’aide des rayons ultra-violets, la durée d’exposition étant de 2 ou 5 minutes, le cliché obtenu ne diffère pas beaucoup, comme allure' générale, des épreuves ordinaires. Pourtant, au voisinage d’Aris-tarque, le plus brillant des cratères lunaires, une tache obscure nouvelle apparaît, et révèle un dépôt de matière, invisible par tout autre procédé d’bbservatio'n. Wood a entrepris une série d’expériences à l’Université de Princeton, pour arriver à en idehtifier la nature.
- A cet effet, il chercha quelles étaient les roches naturelles présentant, en lumière jaune, violette et ultra-violette ; les mêmes teintes que celles présentées par les photographies d’Aristarquc obtenues avec les mêmes lumières. Il trouva que le sulfure de fer donnait les mêmes apparences et il attribue la tache obscure entourant le cratère à une projection de pyrites, consécutive à une éruption volcanique. Ces expériences très furieuses demanderaient à être étendues et sans doute nous renseigneraient utilement sur la composition de notre satellite. La figure 4 reproduit les apparences que présente un dépôt pulvérulent de sulfure de fer en lumière jaune, violette et ultra-violette.
- On sait aussi que la proportion de lumière ultraviolette émise par un corps chauffé augmente avec la température. En photographiant des groupes d’étoiles à l’aide de ces radiations et en comparant les intensités photométriques de leurs images avec celles obtenues en lumière jaune, on peut en déduire
- Fig-. 3. — Photographie par les rayons ullra-violels prise par M. Dosne pendant une éclipse de soleil. (On aperçoit, dans le coin supérieur droit, la planète Vénus qui a échappé aux autres moyens photographiques.)
- Fig. 4. — Apparences que présente un dépôt superficiel très léger de sulfure de fer observé en lumière jaune (a), violette (b) et ultra-violette (ej.
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- LA TELÉPHOTOGRAPH1E PAR LES RAYONS INFRA-ROUGES
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- des indications intéressantes sur la température des astres. Cette méthode toute récente est employée dans plusieurs observatoires.
- • Nous sommes donc en présence de nouveaux pro-
- cédés d’investigation et les résultats déjà obtenus sont tels que l’on peut espérer arriver, grâce à eux, à des découvertes intéressantes dans toutes des branches de la physique. II. YiexEnox.
- LA TÉLÉPHOTOGRAPHIE PAR LES RAYONS INFRA-ROUGES
- Un élève du physicien Wood, M. G. Michciud, chimiste du Gouvernement à Costa-Rica, nous communique d'intéressantes photographies accompagnées des observations ci-dessous qui complet e-
- sur une plaque ordinaire rapide. La photographie n° II, sur une plaque orthochromatique, avec l’aide d’un écran jaune. Le n° III a été fait en lumière infra-rouge, en employant une modification de
- JiWr.
- Fig. i. — La Sierra Can-delaria vue de San José de Costa-Rica. (Photo faite sur une plaque ordinaire.)
- vont tout naturellement le précédent article :
- « On sait que la lumière infra-rouge est très peu diffusée par l’atmosphère.
- Si nos yeux étaient sensibles à cette lumière et incapables de percevoir la lumière visible, les montagnes lointaines cesseraient de nous apparaître enveloppées du voile bleuâtre qui en cache lés dét ails. Les prairies vertes se détacheraient des roches grises aussi nettement que si quelques centaines de mètres seulement nous séparaient des objets observés, leur dimension apparente seule étant modifiée. La lumière infra-rouge, malheureusement invisible pour nous, n’est pas non plus perçue par les plaques photographiques ordinaires, mais l’est suffisamment par une plaque préparée ad hoc pour qu’une bonne image résulte de son action prolongée. Ce fait m’a engagé à tenter la photographie, en lumière infra-rouge, de quelques chaînes de montagnes assez éloignées pour qu’elles apparussent à l’œil d’un bleu obscur avec détails indistincts. Les trois photographies ci-jointes expriment le résultat de ces tentatives. La photographie n° I a été faite
- Fig. 2. — Même photo sur plaque orthochro-matique ' et avec un écran jaune.
- Fig. 3 rouge.
- — Même photo faite en lumière infra-(Remarquer la netteté des lointains.)
- l’écran indiqué par le professeur Wood (une pellicule de gélatine colorée en jaune intense placée entre deux lames de verre de cobalt de couleur très foncée). Les plaques sensibles à l’infra-rouge m’ont été fournies par la maison anglaise Wratten et Waimvright, de Croydon, qui les prépare couramment pour études spectro-graphiques. La durée d’exposition, dans les circonstances les plus favorables, a été de l’ordre d’un quart d’heure.
- « On remarque immédiatement que, tandis que les premiers plans sont plutôt moins détaillés dans la photographie faite en lumière infra-rouge que dans les deux autres, la netteté, qui diminue rapidement avec la distance dans la photographie ordinaire et à peine moins rapidement dans la photographie orthochromatique, demeure, au contraire presque la même à tous les plans dans la photographie faite en lumière infra-rouge. Cette curieuse propriété de la lumière invisible de grande longueur d’onde me paraît devoir en recommander l’emploi toutes les lois que Ion voudra reproduire ou seulement distin-
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- 230 UN NOUVEAU PROCEDE DE DESTRUCTION DES MOUCHES
- guer un objet que le télescope ne définit pas ou définit mal.
- « Je ne pense pas d’ailleurs que l’artiste tire grand profit de l’usage, dans ces circonstances, de la lumière infra-rouge. Outre que la netteté à tous les plans n’est pas pour lui une qualité, les valeurs lumineuses relatives des couleurs sont encore plus alté-
- rées dans une photographie faite en lumière infrarouge que dans une photographie ordinaire, fait qui, au point de vue esthétique, constitue un grave défaut. La photographie documentaire, la topographie, l’art militaire, au contraire, bénéficieront probablement d’un procédé qui accroît considérablement la transparence de l’air. » Gustave Michaud.
- UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE DESTRUCTION DES MOUCHES
- Les mouches sont, pour les hommes et les animaux, des insectes importuns et dangereux. Elles molestent le bétail dans les écuries et au pâturage où. elles le suivent ; elles troublent la sieste des après-midi d’été en se posant sur le nez ou les yeux des dormeurs ; elles encombrent les cuisines et les salles à manger.
- Quand elles sont très nombreuses, elles créent chez les gens et les animaux un état d’irritation que traduit le dicton : « Quelle mouche l’a piqué? »
- Leur importunité est, de leurs méfaits, le moindre; médecins et vétérinaires se plaignent vivement d’elles au nom de l’hygiène humaine et animale.
- Pour ne parler que de l’homme, je rappellerai qu’elles sont d’actifs agents de propagation du choléra, delà typhoïde et des dysenteries, en véhiculant avec leur trompe et leurs pattes, sur les aliments où elles se posent, les germes qu’elles ont récoltés sur les déjections des malades. C’est une grosse préoccupation pour le médecin de mettre les excréta des contagieux à l’abri des atteintes de ces insectes malpropres qui volent des latrines au sucrier et à l’assiette aux fruits, formant ainsi le circuit alimentaire.
- De tout temps les désagréments causés par ces diptères ont provoqué la recherche de moyens propres à les éloigner ou à les détruire ; stores, fumigations, pièges, enduits agglutinatifs, tous procédés passifs, ont été mis en œuvre avec des résultats variables, mais toujours médiocres. La connaissance récente du rôle des mouches comme voyageuses en affections intestinales (pour ne parler que de celles-là) a fait intervenir les hygiénistes. Delamare, par l’emploi du
- formol du commerce en solution aqueuse ; Trillat et J. Legendre, à l’aide de la même substance additionnée de lait ('*), ont pris une semi-offensive.
- Quoique constituant un progrès réel et capables de rendre de grands services, ces procédés chimiques sont imparfaits. Les solutions formolées, agissant par ingestion et non par émanation de vapeurs, n’atteignent que les insectes qui viennent s’y alimenter. Force était donc, pour assurer, la destruction en tout temps, de chercher une arme dont l’action ne soit pas limitée par le bon vouloir des insectes.
- Je crois l’avoir trouvée dans le filet à papillons ou « papil-lonnette » légèrement modifié. C’est là un engin physique d'offensive vraie, qui permet de capturer les mouches où et quand on veut.
- L’instrument se compose d’un manche continué par une raquette sur laquelle on adapte une poche en tulle ou en tissu léger quelconque, allongée en pointe au lieu d’être ronde comme dans le filet à papillons. 11 est important que la poche soit souple et l’armature rigide. La raquette peut être indifféremment ovalaire ou circulaire.
- . Les dimensions des différentes parties de l’engin sont tout à fait relatives. Une papillonnette mesurant 0 m. 45 de manche, respectivement 0 m. 40 et 0 m. 20 pour le grand et le petit axe de la raquette, 0 m. 70 de profondeur de poche, constitue un appareil moyen d’un bon usage.
- Pour atteindre aux plafonds élevés, on allon-
- 1. Solution Trillat et J. Legendre, formol du commerce, 45 pour 400 ; lait, 20 pour 400 ; eau, 75 pour 400.
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- UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE DESTRUCTION DES MOUCHES 231
- géra le manche ; pour augmenter le champ de capture, on élargira l’ouverture du sac.
- L’engin doit être très léger afin d’être manié facilement sans déployer de force, en roulant simplement le manche entre les doigts pour orienter l’orifice de la poche vers les insectes qu'on prend aisément au vol et au posé. Il paraît inutile d’allonger la technique du maniement du filet, on acquiert rapidement à l’usage une grande maîtrise dans cette chasse aux mouches, beaucoup plus facile que la course aux papillons. Cette chasse est attrayante, les enfants s’en feront une distraction.
- pour leur mouiller les ailes, on retourne le sac, on le vide et on écrase les insectes.
- À défaut du procédé idéal de destruction des mouches à l’état de larves dans les immondices et les fumiers où elles gîtent, procédé d’une réalisation pleine de difficultés, l’usage de la papillonnette paraît résoudre le problème de la suppression presque complète des mouches au jour le jour et rendre tenables les appartements envahis par ces insectes, contre lesquels les moyens habituels ne donnent, pas de résultats satisfaisants. Le filet à papillons peut rendre de grands services à l’hygiène publique et
- _ jr h. , -
- Notre ennemi, la mouche domestique.
- Rien n’est plus facile avec la papillonnette que de débarrasser une pièce des mouches qui l’habitent, c'est une expérience que j’ai faite bien des fois. En une demi-heure on en capture plusieurs centaines, selon leur abondance; en un quart d’heure j’en ai pris 686 dans une cuisine envahie par ces insectes; sur une surface plane, telle qu’une table, d’un coup de filet on rafle tout ce qui s’y trouve. De temps en temps, il faut d’un coup de poignet pousser au fond de la poche les mouches qui cherchent à s’enfuir. A la fin de la chasse on plonge la queue de la papillonnette dans l’eau bouillante qui tue les mouches instantanément ou bien on l’immerge dans l’eau froide
- privée, à l’hygiène humaine et animale et à certaines industries.
- Il est à désirer que ce moyen actif de lutte contre les mouches entre dans la pratique concurremment à l’emploi des procédés passifs précités, que je ne prétends pas condamner, malgré la supériorité incontestable de la papillonnette, dont le seul défaut est d’exiger un peu de temps. Quand il s’agira de purger d’urgence et d’une façon continue des locaux occupés par des malades atteints d’affections contagieuses transmissibles par les mouches, c’est au filet qu’il faudra recourir exclusivement, jy j JÆGendive.
- Médecin-Major des Troupes Coloniales.
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- LE NOUVEL ETABLISSEMENT FILTRANT DE SAINT-MAUR
- Les besoins en eau potable de la population parisienne ont décidé les services municipaux à rechercher les moyens et procédés propres à produire en quantité suffisante l’eau nécessaire à l’alimentation. Le captage des sources est une solution ; mais il en existe d’autres comme l’épuration et la stérilisation des eaux de rivière. La nouvelle usine de Saint-Maur a été construite en vue d’appliquer aux eaux de la
- canal d amenée et le bief recevant l’eau sortant des pompes. Cette eau étant très claire à la suite de son voyage souterrain à travers les masses rocheuses, on crut pouvoir l’utiliser comme eau potable; elle était d’autant mieux accueillie que le drain débitait 12 000 mètres cubes d’eau par jour.
- rfoufement
- Charonne
- Fig. I.
- Coupe schématique de rétablissement filtrant de Saint-Maur.
- Marne les procédés les plus modernes d’épuration et de désinfection.
- Les terrains sur lesquels s’élève actuellement l’usine furent achetés en 1864 à M. Darblay, propriétaire des
- grands moulins •---------35,33
- de Corbeil. Bel-grand y créa une petite usine élé-vatoire destinée à alimenter en eau les lacs du bois de Vincen-nes. Cette utilisation subsiste encore et deux pompes construites par Claparède, sur les plans du célèbre liydrau-licien Girard, sont toujours affectées à ce service. La première machine à vapeur parut dans cette usine en 1875, puis d’autres suivirent, et, en 1896, la puissance motrice affectée à l’usine s’élevait déjà à 1000 chevaux. Jusqu’à cette époque (1896), l’eau refoulée par les pompes de Saint-Maur, puisée dans la Marne par un canal d’amenée, servait uniquement au lavage des rues. Mais on avait remarqué, entre temps, que des infiltrations se produisaient entre le
- Détail du siphon régulateur de débit. a, siphon régulateur; b, flotteur; c, soupape double d’arrivée d’eau filtrée; d, contrepoids ; e, déversoir.
- Mais on ne tarda pas à s’apercevoir que cette eau était seulement clarifiée et non épurée. Cette source artificielle fut alors supprimée.
- Les quatre premiers bassins filtrants de Saint-
- Maur furent construits en 1896; ils livraient à la consommation chacun 1600 mètres cubes d’eau potable. Deux autres bassins suivirent, et le débit total de l’établissement, qui était d’environ 15000 mètres cubes par jour, passa à 22000 en 1900. Cette installation vient d’être complètement démolie pour faire
- place à celle tout à fait moderne qui est en voie d’achèvement à l’heure actuelle. Elle compte douze bassins ayant une surface utile de 16 000 mètres carrés et donnant 40 000 mètres cubes d’eau potable en 24 heures. Cette production peut être doublée par la mise en service de l’usine d’ozone, installée à côté des bassins filtrants, et qui fonctionnera si le besoin s’en fait sentir. En somme, le nouvel établissement
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- est capable dé livrer chaque jour à la population parisienne 80 000 mètres cubes d’eau stérilisée. Nous allons décrire cette belle installation.
- Bassins. —- Les bassins, qui occupent une surface totale de près de 25 000 mètres carrés, se divisent en trois catégories ayant chacune son' affectation spé-
- .. Eau brute ; . , — Eau clarifiée ; -Eau ozonée.
- Fig. 3. — Vue perspective de L’établissement filtrant de Saint-Maur.
- dégrossisseurs; B, préfillres, C, bassins filtrants; D, moteurs à gaz pauvre; E, gazogènes; F, gazomètre; G, usine d’ozone; H, pompes des bassins; I, usine à vapeur; J, réservoir d’eau clarifiée; K, réservoir d’eau potable; L, laboratoire.
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- 234 —— LE NOUVEL ÉTABLISSEMENT
- ciale : Dégrossisseurs, préfiltres et bassins filtrants. Tous sont construits en ciment armé.
- Les dégrossisseurs sont appelés, ainsi que leur nom l’indique, à retenir les grosses impuretés contenues dans l’eau : feuilles, bois, etc.,entraînées par la rivière et le canal d'amenée jusqu’aux filtres. En réalité ces eaux ne peuvent tenir en suspension que des éléments solides de volume assez réduit puisqu’elles sont élevées à l’aide de pompes. Le fond de ces réservoirs est occupé par des barreaux de grilles en ciment armé ménageant entre eux un espace libre de 1 centimètre environ. Au-dessus de cette grille se trouve une couche de gros cailloux, ayant de 20 à 25 centimètres d’épaisseur. Les eaux traversent ce lit dégrossisseur, passent à travers la grille et se rendent aux préfiltres placés immédiatement à la suite de ces premiers réservoirs.
- Les préfiltres clarifient presque complètement l’eau qu’ils reçoivent, mais ils laissent passer les microbes tout en arrêtant à peu près toutes les particules solides en suspension dans l’eau. Le fond de ces bassins est occupé par une couche de sable de 80 centimètres à 1 mètre d’épaisseur. Les bassins filtrargj^sont exactement semblables aux préfiltres ; la seule différence qui existe entre ces deux catégories de bassins réside uniquement dans la vitesse de l’eau qui les traverse : alors qu’elle est de 0 m. 60 à 1 mètre dans lès préfiltres, elle n’est que de 10 centimètres à l’heure dans les bassins filtrants, parce qu’ils doivent purifier complètement l’eau. D’ailleurs, à la sortie des préfiltres on obtient déjà une eau limpide sous 5 mètres d’épaisseur et purifiée à 90 pour 100, c’est-à-dire qu’elle laisse échapper seulement 10 pour 100 des micro-organismes qu’elle tenait en suspension. Sur le radier des préfiltres et des bassins filtrants, on établit, supporté par des briques très rapprochées, un faux plancher de 7 centimètres d’épaisseur en béton armé très perméable ; il est constitué par des dalles carrées placées côte à côte. L’épaisseur de sable est donc portée directement par le plancher.
- Comme tous les filtres, ces bassins s’encrassent assez rapidement et n’accompliraient bientôt plus qu'imparfaitement leurs fonctions. Il faut donc procéder à un nettoyage. Le nettoyage des dégrossisseurs se fait très simplement en ouvrant les vannes du fond afin de créer une chasse d’eau très violente qui nettoie convenablement les cailloux. Les préfiltres, à cause de leur grand débit, se colmatent très vite ; ils ont été divisés en plusieurs compartiments dont l’un est toujours en nettoyage. Comme pour les bassins filtrants, on gratte la couche supérieure du sable, sur 10 ou 15 centimètres, on lave ce sable et on le remet ensuite en place lorsque la couche ne présente plus une épaisseur suffisante.
- Ce vaste quadrillage de béton armé, cet ensemble d’énormes cuves, repose sur des assises de béton armé entre lesquelles on a aménagé des galeries souterraines permettant de découvrir aisément les fissures qui sont toujours susceptibles de se pro-
- FILTRANT DE SA1NT-MAUR ....................
- duire dans une construction quelconque et d’y porter rapidement remède.
- Moteurs. — Indépendamment de l’usine hydraulique et de l’usine à vapeur qui existaient avant la reconstruction actuelle, l’établissement s’est enrichi d’une usine à moteurs à gaz pauvre utilisée pour l’envoi de l’eau dans les filtres et pour son renvoi, après épuration, dans le réservoir de Charonne. Cette usine comprend trois moteurs pour refouler l’eau épurée dans la canalisation de départ, quatre moteurs affectés exclusivement à l’envoi de l’eau brute dans le réservoir de Ménilmontant, et enfin trois petits moteurs affectés exclusivement à l’alimentation des bassins filtrants, c’est-à-dire à l’envoi des eaux à épurer. Chacun des moteurs mis au service des eaux épurées a une puissance de 500 chevaux ; ceux des eaux brutes font 400 chevaux et les trois petits moteurs font 50 chevaux chacun. La puissance motrice totale de cette usine atteint donc 5000 chevaux. Les gazogènes sont chauffés au coke ; ils consomment environ 75 tonnes de combustible par jour. Ajoutons enfui que l’eau filtrée peut être élevée soit par les moteurs à gaz pauvre, soit par les moteurs à vapeur appartenant à l’ancienne installation. Dans tous les cas, il existe toujours une canalisation spéciale pour l’eau brute et une autre pour l’eau potable. Des dispositifs empêchent totalement l’eau d’une de ces canalisations de pénétrer dans la voisine, même en cas de fuite.
- Installation générale de l’usine. — Notre dessin, figure 1, va nous permettre de montrer le fonctionnement général de l’usine qui dirige, dans la canalisation reliant l’usine au réservoir de Charonne, de l’eau rendue potable soit par filtration simple, soit par l’ozonisation. Dans le premier cas, le service est dit autonome.
- Les bassins sont alimentés, ainsi que nous l’avons dit, par un canal d'amenée qui conduit l’eau de la Marne dans un puisard relié à l’usine élévatoire des pompes à vapeur. Cette pompe envoie l’eau brute dans le canal de distribution qui s’étend sur presque toute la longueur des dégrossisseurs où elle se déverse. Le canal de distribution a 5 m. 50 de largeur ; comme les bassins, il est installé au-dessus d’une galerie de visite parcourue par les canalisations d’eau clarifiée et d’eau potable qui ont 1 m. 10 de diamètre. Ce canal a seulement 95 centimètres de profondeur ; il se déverse directement dans les pré-filtres. Au cas où le fonctionnement de cette usine serait arrêté pour une cause quelconque, une déviation D est prise sur l’entrée de la pompe : elle est reliée à l’usine élévatoire à gaz pauvre qui peut, par l’ouverture des Robinets Rd et R,, envoyer l’eau brute prise au puisard d’aspiration dans le canal de distribution par la tuyauterie A.
- L’eau traverse les dégrossisseurs, les préfiltres et les bassins filtrants, puis se rend, par l’intermédiaire d’un siphon régulateur d^ débit, dans la chambre de prise d’eau.
- Le siphon mérite une mention spéciale. Il est ins-
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- CONDUCTEURS DE L'ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE COMME ANTENNES = 235
- tallé sur un flotteur, de telle sorte qu’il descend au 'fur et à mesure que le niveau de l’eau s’abaisse; la hauteur entre ce niveau et l’ouverture de la grande branche du siphon demeure donc constante et-le-débit, est également constant pendant toute la durée de la vidange.
- Si, maintenant, nous considérons un bassin filtrant dont l’eau se rend directement dans une cheminée pourvue du siphon, les deux niveaux liquides ne seront pas à la même hauteur ; celui de la cheminée sera inférieur à celui du bassin d’une certaine quantité h, parce que l’eau éprouve, en traversant le sable et le plancher poreux, une certaine résistance; tant que la résistance et le débit seront les mêmes, la dénivellation sera constante. Mais, pendant le fonctionnement, la résistance augmente par suite de l’encrassement de la couche de sable; la dénivellation augmente donc sans cesse de valeur et le! niveau baisse dans la cheminée du siphon. Gomme ce dernier descend avec le niveau de l’eau, le débit demeure constant ; mais, pour obtenir ce résultat, il est nécessaire de construire un siphon de grande hauteur, sans quoi son fonctionnement serait arrêté par le contact de la grande branche avec le sol. On remédie à cet inconvénient par l’emploi d’une soupape automatique.
- On place le siphon flottant dans une chambre spéciale G communiquant avec la cheminée par l’intermédiaire d’une soupape double’^quilibrée c commandée par un flotteur b qui ferme la soupape quand, dans la chambre du siphon,le niveau atteint une hauteur déterminée, par exemple le quart de la hauteur de la cheminée, et qui l’ouvre lorsque le niveau baisse dans la chambre du siphon (fig. 2).
- A un moment donné, au débit du siphon correspond une dénivellation h" entre la cheminée et l’ouverture de la soupape ; peu à peu h" diminue, le niveau tend à baisser dans la chambre G, mais la soupape s’ouvre et la dénivellation en G est inférieure à celle de la cheminée ; il en résulte que la descente totale du siphon sera moins grande que s’il était placé dans la cheminée. Comme l’eau est passée lentement sur les filtres, elle en sort purifiée de tous microbes et peut être directement livrée à la consommation. La chambre de prise d’eau est donc reliée par une canalisation au réservoir d’eau potable, lui-même en relation avec le puisard de la nouvelle usine élévatoire à gaz pauvre dont les pompes la refoulent dans le réservoir de Charonne.
- Dans le cas où cette eau ne serait pas complètement débarrassée des microbes (le bacille coli, qui est le plus résistant, sert de témoin), cette eau ne s’écoule plus dans le réservoir E de la chambre de prise d’eau, mais dans le réservoir F. Elle est alors aspirée par des pompes spéciales de l’usine élévatoire à gaz pauvre et refoulée, par les canalisations À et G (le robinet R2 est fermé) à l’origine des bassins filtrants (fig. 1).
- Lorsque les besoins de la population augmentent, le débit de cette installation devient insuffisant ; c’est alors qu’intervient l’usine de stérilisation par l’ozone. Dans ce cas, l’eau franchit les bassins filtrants à la vitesse de 2 m. 40 à l’heure; elle en sort seulement clarifiée, et passe directement, à l’intérieur de la chambre de prise d’eau, dans le réservoir F, relié au réservoir d’eau clarifiée et au puisard de l’usine stériiisatrice par l’ozone, par les conduites H et J, le robinet R3 étant fermé et R4 ouvert.
- Une pompe aspire cette eau et la conduit dans la colonne de stérilisation en la faisant passer à travers l’ozone où elle se stérilise complètement. Elle sort en cascades successives de l’usine pour se débarrasser de l’ozone qu’elle contient et est dirigée dans le réservoir d’eau potable par la tuyauterie K.
- Il peut arriver encore que la stérilisation soit imparfaite. Dans ce cas, l’eau ne quitte pas l’usine sté-rilisatrice : au lieu d’être déversée dans le réservoir relié à celui d’eau potable, elle est dirigée de nouveau au puisard d’aspiration M par le réservoir N et la canalisation P, d’où elle retourne à la colonne stériiisatrice.
- Nous étudierons, dans un prochain article, l’usine à ozone qui vient seulement d’être terminée. Il nous reste à dire un mot du contrôle exercé sur les eaux, avant d’être livrées à la consommation.
- Un laboratoire était adjoint à cette usine ; mais la grande importance qu’elle vient de prendre a nécessité la construction d’un nouveau laboratoire à proximité des bassins et des réservoirs où se font les prélèvements. Les prélèvements ont lieu une fois par jour : si on trouve le coli trois jours consécutifs dans le même bassin filtrant, celui-ci est déclaré mauvais. La même opération se répète dans tous les réservoirs où passent les eaux de stérilisation jusqu’au moment du départ pour le réservoir de Charonne.
- Cette installation a coûté à la ville de Paris la somme de 5 400 000 francs. Lucien Fournier .
- LES CONDUCTEURS DE L’ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE COMME ANTENNES
- DE TÉLÉGRAPHIE SANS FIL
- Si l’on sectionne en un point quelconque un des fils qui aboutit à une lampe à incandescence et que l’on relie chacun des deux bouts ainsi sectionnés à l’un des curseurs de la bobine de résonance déjà décrite p) en ayant 1. Yoy. n° 2042 : La télégraphie sans fil à la portée de tout le monde.
- soin de palier aussi l’un d’eux à la terre — si d’autre part les deux extrémités du solénoïde de la bobine sont reliées au détecteur et au récepteur téléphonique disposés en série, on aura ainsi réalisé un poste de récep-: tion parfait, grâce auquel on entendra non seulement les signaux horaires ou les dépêches des postes émet-
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- 236 = CONDUCTEURS DE L'ÉCLAJRAGE ÉLECTRIQUE COMME ANTENNES
- teurs les plus voisins, mais encore les messages de stations radio-télégraphiques d’autant plus éloignées que la ligne aérienne de -conduite de lumière sera longue.
- Toutefois, quoique ce moyen soit très suffisant ainsi, il convient, pour éviter les inconvénients divers d’une perte d’électricité au sol, d’intercaler un condensateur sur la ligne de terre qui laisse passer les ondes captées par le conducteur métallique servant d’antenne et qui s’oppose presque totalement à la déperdition du courant.
- Ce condensateur peut être confectionné, soit au moyen d’une demi-douzaine de feuilles d’étain alternant^ avec des feuilles de papier paraffiné ou de mica, les feuilles paires soigneusement isolées des feuilles impaires et réunies respectivement en deux électrodes bien distinctes au moyen d’une borne métallique ou d’un serre-fils, ou bien par un tube d’essai argenté à l’intérieur et à l’extérieur transformé en bouteille de Levde, de la façon bien connue de tous.
- On remarquera dans la figure 2 : 1° Le fil de la lampe L sur lequel se trouve la clef de fermeture ;
- 2° l’autre fil sectionné en A et B. A est joint d’une part au curseur G,, et d’autre part à la terre T en passant parle condensateur Iv; B est joint au curseur C2. Une extrémité S du solénoïde est reliée au détecteur D, au récepteur téléphonique t et à l’autre extrémité S'.
- Comme exemple d’installation domestique,j’ai figuré par la photographie ci-dessus (fig. 1), où chacun des accessoires est séparé et bien visible, le cas très commun d’une installation de lumière où les lampes sont montées sur une ancienne installation d’éclairage au gaz.
- De cette façon, chacun concevra facilement que la ligne de terre sera parfaitement constituée par la monture métallique de la lampe, puisqu’elle communique au sol par une conduite métallique de grande capacité.
- Je. ne crois pas nécessaire d’entrer dans de plus amples
- détails; de même qu’ici le détecteur est représenté par une boîte contenant le détecteur électrolytique du commandant Ferrié et scs piles agencé avec le récepteur
- téléphonique, la bobine d’accord et le condensateur, de même chacun pourra s’ingénier à grouper tous ces accessoires en un seul appareil plus ou moins décoratif comportant un fil de terre s’attachant au lustre, et les deux fils de la lampe plus ou moins savamment dissimulés.
- .le dois faire remarquer que le sectionnement de l’un des fils de la lampe ayant coupé le courant de lumière, celui-ci se trouve rétabli dès que les connexions sont faites sur la bobine; on peut donc pendant l’audition d’un message avoir la lampe allumée.
- Il n’est cependant pas indispensable qu’elle soit allumée pour que l’on entende les signaux. Pour l’éteindre, il faudra tout simplement se servir d’une; lampe à clef isolée et bien faire attention à opérer le sectionnement de l’un des fils sur celui qui n’est pas déjà interrompu par ladite clef. En tournant cette clef la lampe s’éteint, sans que pour cela le circuit primaire antenne-terre soit coupé, puisque la lampe dans ces conditions a un de ses fils libre qui va jusqu’à la dynamo de l’usine génératrice du courant.
- Il est même préférable d’écouter à lampe éteinte, car
- dans le cas contraire les signaux seraient accompagnés d’une musique peu agréable duc aux courants d’induction de la ligne sur les solénoïdcs du récepteur téléphonique.
- Il est indifférent pour ce système de capture des ondes hertziennes que le courant qui parcourt les fils soit continu ou alternatif.
- J’ajouterai enfin, à la suite d’expériences fort intéressantes de mon système sur une installation privée industrielle avec courant alternatif, que la bobine de résonance à fil fin que j’ai figurée précédemment avec le couplage Oudin ne vaut pas, loin s’en faut, pour ce
- Fig. i. — Le montage d’un appareil récepteur de T. S. F. sur fils d’éclairage électrique.
- Fig. 2. — Schéma du montage.
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- LES RAD10TELEGRAMMES MÉTÉOROLOGIQUES rrrr—237
- cas, une bobine à gros fil disposée en couplage Tesla.
- Pour ceux que cela peut intéresser, je me sers d’un tube de carton d’environ 40 centimètres de longueur et 8 centimètres de diamètre entouré d’un solénoïde de cuivre de 5 millimètres de diamètre à spires bien espacées, avec un seul curseur, l’extrémité du solénoïde allant à terre et à l’un des fils sectionnés, et le curseur au fil servant d’antenne, tandis que le circuit détecteur-téléphone est fermé par les extrémités du solénoïde de la bobine de fil fin que l’on introduit à l’intérieur de la précédente.
- Des lampes de 5, 10, 25 ou 50 bougies correspondant à des sections du filament incandescent très différentes et conséquemment à un passage d’ampères plus ou moins fort, le dispositif ci-dessus se prête fort bien à ces permutations que chacun exécutera par tâtonnements jusqu’à ce qu’il obtienne pour les conditions de son installation le maximum de sonorité au récepteur téléphonique.
- De nouvelles expériences m’ont démontré que la lampe, allumée ou éteinte, n’était nullement indispensable au résultat. Il suffit en effet, pour entendre un message radio-télégraphique, de relier à la terre, par l’intermédiaire de la bobine de résonance, un des deux fils aboutissant à une lampe à incandescence, qu’il soit pris loin ou près de celle-ci et d’intercaler en série sur cette ligne un détecteur quelconque et un récepteur téléphonique ; ce fil sert d’antenne, c’est le seul point intéressant.
- Néanmoins, le dispositif décrit ci-dessus garde son intérêt, car il peut précisément être utile ou agréable de se servir d’une lampe de bureau, par exemple, pour installer un poste récepteur de T. S. F., sans avoir à se priver de ses services comme éclairage, pourvu que sa monture métallique soit reliée à la terre d’une façon quelconque. .
- Je dois dire aussi que le détecteur à pyrite enrobé de stéarine pour maintenir solidement sa pointe au point sensible n’a pas, pour ce cas particulier, l’avantage in-
- contestable qu’il a sur tous les autres dans le cas où l’on se sert d’une très courte antenne de fortune, telle qu’un balcon métallique, un appareil de chauffage mobile, etc. ; il semblerait que les grandes antennes provoquent en quelque sorte la détérioration de la partie touchée par la pointe et rendent un réglage absolument nécessaire. Aussi je conseillerai pour cet usage particulier le détecteur électrolytique d’un effet beaucoup plus sûr.
- P. Dosne.
- Gomme complément à l’article qui précède, nous croyons intéressant de reproduire une partie de la lettre que nous écrivait le 26 août un de nos lecteurs, M. Yanson.
- « J’ai tendu au grenier, à environ 1 mètre du sol et des murs, en les isolant électriquement (cordes goudronnées et poulies porcelaine), 9 fils de fer quelconques (dans la circonstance fil de 5/10, galvanisé), horizontaux, distants de 0 m. 10 sur une longueur de 20 à 25 mètres. Les extrémités sont soudées à un autre fil de fer, de façon à faire une sorte de grille. La prise d’antenne est placée à une extrémité, et descend aux appareils situés au rez-de-chaussée. Dans ces conditions, j’entends fort bien la Tour Eiffel, et d’autres postes (Epinal, Toul, Verdun). L’expérience en question s’est faite à notre propriété d’Harchéchamp, à 11 kilomètres de Neufchâteau (Vosges).
- « J’ai essayé aussi de recevoir avec une toile métallique. J’ai pu ainsi lire la dépêche météorologique de 10 h. 50 du matin, envoyée par la Tour Eiffel. La réception était cependant sensiblement moins bonne qu’avec les fils de fer indiqués ci-dessus.—J’ai employé un rouleau de 50 mètres de toile à grosses mailles, de 1 mètre de largeur. La toile déroulée était suspendue à 0 m. 50 du sol, par des isolateurs en verre, dans les allées du jardin. »
- LES RADIOTÉLÉGRAMMES MÉTÉOROLOGIQUES
- En outre de la dépêche météorologique émanant du Bureau Central, expédiée chaque matin par T. S. F., immédiatement après les signaux horaires, comme nous l’avons indiqué antérieurement (Voy. n° 2010 du 2 décembre 1911), on envoie, trois fois par jour, des dépêches donnant l’état de l’atmosphère au sommet de da Tour Eiffel.
- Ces radio télégrammes tri-quotidiens sont transmis à 8h, 10h 55m (après le passage des signaux horaires et du télégramme météorologique B. C.M.) et 151'. Les renseignements indiqués correspondent aux heures suivantes : 7h30m; 10h50m; 14h5Ü"\
- Ils donnent :
- 1° La vitesse du vent au sommet de la Tour Eiffel, en mètres par seconde et le sens de la variation;
- 2° La direction du vent et le sens de la rotation vers le Nord ou vers le Sud ;
- 5° La pression barométrique au Bureau Central météorologique et le sens de sa variation;
- 4° L’état du ciel;
- 5° Les conditions particulières.
- Ces radiotélégrammes ont la forme suivante :
- Tour de F L
- Voici renseignements météorologiques Paris :
- Vent : croissant, décroissant ou stationnaire.
- Direction : N, NNE, NE, ENE, E, ESE, SE, SSE, S, N, NNW, NW, WNW, W, WSW, SW, SSW.
- Stationnaire, vers le Nord ou vers lé Sud.
- Pression : croissante, décroissante ou stationnaire.
- Ciel : découvert, nuageux ou couvert.
- Conditions particulières : soleil, temps brumeux, brouillard, pluie fine, pluie violente, neige.
- Les personnes qui ne possèdent pas un poste permettant la réception des signaux sur la bande d’un appareil Morse, peuvent lire les dépêches au son, le télégraphiste chargé de leur transmission ayant reçu la recommandation de manipuler très lentement.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 2 septembre 1912.
- Les gisements du cristal de roche de Madagascar. — M. Lacroix fait connaître que pendant son séjour à Madagascar il a eu l’idée d’essayer d’éclaircir l’origine très obscure des gros blocs de cristal de roche. Une personne qui a habité l’ile pendant longtemps avait quelque peu accrédité l’opinion que les gros cristaux dont le poids atteint parfois plusieurs centaines de kilogrammes, proviennent de cavités existant dans les basaltes. Cette opinion est erronée. Il y a bien des cavités dans les basaltes, mais ces cavités renferment des nodules siliceux (calcédoines, agates, onyx...'). En réalité, dans la partie ancienne de l’ile, on trouve trois sortes de gisements. La première espèce est constituée par çles géodes dans les pegmatites à gemmes, notamment dans les peg-matites lithiques. Le quartz qu’elle fournit est jaunâtre, peu transparent ; ce n’est donc point le genre de gisement d’où proviennent les beaux cristaux translucides et incolores. La deuxième espèce est constituée par des filons de cristal transparent; c’est une des origines les plus certaines des gros cristaux. Enfin il existe des cryptes à cristaux en quartzite métamorphosé au contact du granit. C’est également une des origines.
- Météorologie solaire. — M. Deslandres expose que M. Ricco de Catane vient d’entreprendre des recherches
- - Présidence de M. Appell.
- ayant pour objet de bien mettre en évidence la relation récemment découverte entre les protubérances solaires et les lignes noires que l’on distingue sur l’image des couches supérieures du soleil. Ces lignes noires forment des réseaux; on a remarqué qu’elles aboutissaient à des protubérances. M. Ricco, reprenant des photographies anciennes du soleil à des dates connues, s’en est servi pour déterminer par le calcul la position que devait avoir occupé sur le soleil les protubérances du bord par suite de leur mouvement. Il a trouvé ainsi que les trajets sillonnaient la surface solaire de lignes qui, à un moment déterminé, avaient l’aspect des réseaux de lignes noires que fournit l’observation.
- Propriétés de l’extrait physiologique de digitale. — 51. Guignard présente une ï\ote de M. Rusquet sur les propriétés comparées de l’extrait physiologique de digitale et des divers produits digitaliques. Il y a des analogies d’effets, mais aussi des différences nettes. L’extrait physiologique ne provoque ni extrasystole, ni trémulation filirillaire. Ces faits sont un exemple de la différence d’action entre les produits connus sous le nom d’extraits physiologiques végétaux dont s’est enrichie la pharmacopée et les composés chimiques définis retirés des
- Cil. DE VlLLEDEUlL.
- memes végétaux.
- CHRONIQUE
- Le poison du Tétrodon. — M. Taliara vient d’étudier en détail les substances sécrétées par le Tétrodon ou hérisson de mer, curieux poisson qui vit dans les mers chaudes. Cet auteur a pu extraire de ce poisson une substance à saveur légèrement sucrée qu’il a appelée téti’odopentose et une base spéciale, la tétrodotoxine, qui se présente sous forme d’une poudre très soluble dans
- l’eau, peu soluble dans l’alcool et dont la toxicité, qui reste inaltérée sous l’action de la chaleur de 100°, est cependant détruite par l’action des acides et des alcalis. Cette toxicité a été déterminée sur les animaux : chez les souris la dose mortelle est de 4 milligrammes par kilogramme d’animal; chez le lapin, elle est de 2 mil-ligr. 5 à 5 milligrammes par kilogramme.
- LA MACHINE A DICTER EDISON
- La plume de fer a marqué un progrès sur la plume d’oie. La machine à écrire est venue ensuite d’Amérique : elle s’est perfectionnée, puis elle s’est introduite et presque imposée partout. Edison prétend faire mieux encore et mettre en pratique la devise « Du cerveau à l’impression » (From brain to type). La plume rapide du sténographe n’a plus sa raison d’être, une machine la remplace. Le phonographe, depuis sa réalisation première en 1878, a modifié peu à peu ses divers organes pour devenir un enregistreur complaisant des dictées qu’on lui confie.
- L’application du phonographe commercial date de 1888. La mise en pratique du type moderne mis au point ne remonte guère qu’en juillet 1905 ; encore faut-il remarquer que, depuis celte époque, l’appareil a subi bien des retouches dans les détails. Les dates qui jalonnent les perfectionnements successifs ne sont pas sans intérêt en ce qu’elles montrent la somme de travail, d’ingéniosité, de persé-
- vérance que doit dépenser un inventeur dans l’évolution d’une machine un peu compliquée avant qu’elle ait reçu sa forme définitive et parfaite.
- Le but visé par Edison avec le phonographe commercial est essentiellement pratique : gagner du temps. Il s’agit d’économiser le temps précieux de l’homme d’affaires, industriel ou commerçant, qui a la charge d’une très active correspondance tout en rendant sa tâche plus facile, et d’économiser du même coup le temps du dactylographe, qui n’a plus la peine de sténographier sous la dictée, qui peut même sans inconvénient ignorer la sténographie et cependant, sans plus de fatigue, reproduire à la machine à écrire une plus volumineuse correspondance.
- Comment ces résultats sont-ils* atteints ?
- Le commerçant n’a besoin d’aucune aide pour répondre rapidement au volumineux courrier déposé sur sa table de travail. 11 a placé tout auprès le phonographe, fidèle enregistreur automatique de toutes
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- LA MACHINE A DICTER EDISON
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- ses paroles, et dont le pavillon présente une large ouverture en face de ses lè.vres (fig. 1 ). Les deux mains absolument libres, il a toutes facilités pour compulser les documents nécessaires, il tient sous ses yeux la lettre à laquelle il va répondre. Une manette, placée à l’avant de la machine, met en marche ou arrête, suivant la position qu’on lui donne, le moteur qui doit fournir an cylindre le mouvement de rotation nécessaire à l’enregistrement. Voici le moteur qui tourne régulièrement et à grande vitesse, mais il faut prévoir des coupures dans la dictée, des arrêts instantanés. L’opérateur pose le pied sur une pédale pneumatique dont la partie intérieure forme piston. Un peu d’air comprimé dans un mince tuyau de caoutchouc produit aussitôt l’embrayage du cylindre enregistreur, qui est bloqué non moins rapidement, et s’arrête dès
- Fig. i. — La dictée an phonographe.
- Fig. 2. — La pédale pneumatique.
- que cesse la pression du pied sur la pédale (fig. 2). La dictée lente ou rapide, même beaucoup plus
- rapide qu’elle pourrait l’être avec un excellent sténographe, est intégralement et parfaitement gravée sur le cylindre. La vitesse est pratiquement illimitée. Les idées, qui s’expriment par des paroles, se déve-
- Fig. 3.
- Diaphragme en regislreur.
- loppent plus librement alors qu elles ne sont plus coupées par de multiples arrêts et sont notées dès leur émission. Un orateur, par exemple, en préparant un discours avec l’aide du phonographe commercial, bénéficiera de sa facilité d’élocution
- naturelle. Plus de crainte qu’un mot soit tronqué ou remplacé par un autre ; plus d’erreurs provenant de l’intermédiaire.
- Les ondes vocales concentrées au fond du pavillon sont dirigées par un w -v- tube souple dans une
- capsule plate fermée à sa partie inférieure avec un mince diaphragme de mica, contre lequel elles viennent buter. Au centre de ce diaphragme enregistreur est fixé à demeure un petit stylet en saphir aiguisé à la poussière de diamant, de telle sorte qu’il présente une extrémité extrêmement coupante (fig. 5). Ce stylet en vibrant s’en7 fonce plus ou moins - dans la cire qui recouvre le manchon mobile et y découpe un vrillon filiforme qui a au plus un sixième de millimètre d’épaisseur.
- Mais l’opérateur a besoin souvent de relire ce qu’il a dicté afin de s’assurer qu’il a exactement exprimé sa pensée ou d’introduire une correction.
- Le cas est prévu.
- Par le déplacement d’une manette, manœuvre qui ne demande qu’une seconde, un diaphragme reproducteur(fig.
- 4) est substitué à l’enregistreur. Et la machine répète une fois, deux fois... les phrases imprimées. Le diaphragme reproducteur est tout différent de l’enregistreur. Le stylet
- NDTirF TU* (Ut PATENTE© SEPT. 3. 1907; OTHER PATENTS PENDING. It miut NOT U
- nxj 1p,edùcd vriihou» p.rmUtior, of th« EDISON BUSINESS PHONOCRAPH CO., Orut«, N. J.
- Fig. 4.
- Diaphragme reproducteur.
- en saphir a une pointe arrondie et une certaine mobilité latérale de façon à suivre exactement le sillon tracé par l’enregistreur ; ses vibrations sont transmises au centre d’une plaque mince à surface ondulée, qui les transforme à nouveau en sons articulés.
- L’appareil est en outre muni d’une réglette gra-
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- LA MACHINE A DICTER EDISON
- duéc qui divise régulièrement la longueur du cylindre (iig. h). Sur cette réglette se déplace une aiguille pendant le fonctionnement. Après la dictée de chaque lettre, l’opérateur trace sur la règle de dictée (ou feuille de papier aux divisions correspon-
- Fig. 6. — La reproduction à la machine a écrire.
- dantes fixée parallèlement à la réglette), à l’endroit indiqué par l’aiguille, un trait vertical qui renseigne immédiatement le dactylographe sur l’importance de la lettre à transcrire à la machine à écrire. La règle de dictée contient en outre les recommandations spéciales de l’opérateur, signale les corrections à faire, de telle sorte que le dactylographe, en recevant le cylindre imprimé et le guide, prend connaissance des observations avant de reproduire la lettre qui en est l’objet.
- La transcription peut être faite par un employé quelconque, qui fixe sur son appareil le cylindre de cire et n’a qu’à écouter au moyen d’un écoutoir à casque muni d’oreillettes caoutchoutées ou d’un écoutoir en aluminium qui se suspend aux oreilles. La dactylographe se trouve commodément placée devant la machine à écrire, les mains libres (fig. (3). La pédale pneumatique de mise en marche et d’arrêt permet de diviser la reproduction comme il lui convient. Un mot mal compris, par un mouvement de levier, est répété autant de fois qu’il est nécessaire. Un régulateur augmente ou diminue à volonté la vitesse de rotation du cylindre enregistré de sorte qu’une bonne dactylographe, en réglant bien la marche du phonographe, peut arriver à suivre la reproduction sans arrêt et atteindre ainsi une vitesse de transcription particulièrement grande. La sonorité est renforcée ou atténuée, selon le goût de la dactylographe, au moyen d’une vis interceptrice.
- Le cylindre de cire, dira-t-on, est bientôt hors d’usage ? Une petite machine automatique permet le remploi. Elle fait disparaître rapidement les traces d’enregistrement sur le cylindre de cire. Un petit
- rabot de saphir enlève à chaque passage dans l’appareil un vingtième de millimètre d’épaisseur de cire. Un petit ventilateur entraîne tous les déchets du rabotage dans le bas-fond de la boîte, d’où on les retire aisément. D’ailleurs le cylindre ou manchon de cire d’une composition spéciale et qui a été l’objet d’innombrables expériences pour Edison, est d’une épaisseur telle qu’il peut être raboté au moins cent fois ; or, comme sa surface peut recevoir l’enregistrement de 1200 mots en moyenne, chaque cylindre peut enregistrer au moins 120000 mots, soit l’équivalent de 1000 pages de texte. Le renouvellement des cylindres de cire n’est donc pas très coûteux.
- L’effort moteur, qui communique une vitesse de 100 tours à la minute pour l’inscription sur un cylindre pendant 2o minutes, est fourni par un appareil à ressort à remontage ou mieux par un petit moteur électrique absorbant moins d’un quart d’ampère et disposé de telle sorte qu’il peut être employé avec n’importe quel courant continu ou alternatif à 110 ou 220 volts, en faisant varier
- Fig. 7. — Phonographe avec moteur électrique.
- la résistance au moyen d’un curseur (fig. 7).
- Les usines Edison, à Orange N. J. (États-Unis), fabriquent avec la précision et le soin indispensable cette nouvelle machine .à dicter, qui est aujourd’hui aussi perfectionnée qu’elle peut l’être et, à tout prendre, un appareil curieux, vraiment intéressant. Norbert. Lallié.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE.
- N° 2051.
- 14 SEPTEMBRE 1912.
- APPAREIL^ RESPIRATOIRE MAURICE FERNEZ
- POUR SÉJOURNER SOUS L’EAU OU DANS LES MILIEUX IRRESPIRABLES
- , . /ji
- BBlBliBllIlll
- La presse quotidienne a été unanime à enregistrer les expériences qui furent faites le 20 août dernier par un jeune inventeur, M. Maurice Fernez, dans le bras de la Seine, entre le pont Sully et le’ pont Marie, avec un nouvel appareil qui pourra, dans certains cas, remplacer avantageusement le scaphandre.
- Avant d’entrer dans la description de cette intéressante invention, il convient de signaler comment M. Fernez fut appelé à la réaliser.
- Son idée première fut de construire un appareil . facilitant le sau- . t
- vetage des noyés, en permettant au sauveteur de rester sous l’eau quelques minutes sans avoir à revenir à la surface. À cet effet, il fabriqua une sorte de ballon réuni à la bouche par un tube et qui devait conserver l’air expiré jusqu’à l’aspiration suivante. En un mot, il espérait pouvoir faire servir plusieurs fois celui qui était emmagasiné dans les poumons lors de la plongée, pour respirer, sous l’eau, un moment.
- Les résultats n’ayant pas été satisfaisants il imagina un appareil pouvant mettre en communication la bouche et l’air extérieur, grâce à un tuyau et à un flotteur ; celui-ci, à l’origine, formé d’un tube percé de trous qui émergeait de 0 m. 25, fut perfectionné. ensuite en lui adjoignant une soupape de sûreté empêchant l’eau de pénétrer dans le tuyau, en cas de remous à la surface.’ Bien que ce
- système fonctionnât parfaitement il ne, permettait pas de descendre à une profondeur supérieure, à
- 1 m. 50, ce qui
- Fig. i. — M. Maurice Fernez, muni de son appareil, s'apprête à faire une plongée.
- Fig. 2. — Vue de l'appareil et du ballonnet régulateur (non muni de la pompe d'auto).
- Fig. 3. — Vue de l’intérieur du bâillon montrant la collerette qui se place entre les lèvres et les dents.
- 40" annee.
- Ie semestre.
- est pratiquement insuffisant. .
- C’est alors qu’il fut amené à remplacer ce flotteur par une pompe (qui n’est d’ailleurs qu’une pompe pour pneus d’autos) et qu’il réalisa ainsi un appareil léger avec lequel il put rester pendant une heure sous l’eau et arriver à des profondeurs, de 6 mètres lors d’expérience s qu’il fit à l'écluse du Port-à-l’Anglais.
- Le temps de plongée et la profondeur qu’il est possible d’atteindre dépendent d’ailleurs uniquement de la résistance de l’homme, résistance éminemment variable. Lors de celle du 20 août, au cours def aquelle il resta à plusieurs reprises 20 minutes sous l’eau, M. Fernez fut examiné à sa sortie par un médecin-major qui constata que le nombre de pulsations, légèrement supérieur à la normale, était celui d’un nageur ordinaire sortant de l’eau.
- Voici maintenant la description de l’appareil qui est contenu, ainsi que ses accessoires, dans une boîte de 0 m. .50 de longueur sur 0 m. 15 de hauteur et 0 m. 15 de largeur, pesant pleine 6 kg 500 (poids pouvant varier légèrement selon la grosseur du harpon nécessaire à la plongée et la longueur du tuyau). L’appareil est constitué d’une ceinture élastique (a) (fig. 4) munie d’une boucle et qui se fixe autour de la tête."A cette ceinture est
- 16. - 2il
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- LES PREMIERS JOURS D’UN JEUNE VERDIER
- fixée une tubulure (d) qui communique par un tuyau (b) avec la collerette (c) qui se place dans la bouche, entre les lèvres et les dents, et forme ainsi une obturation parfaite.
- Le tube (d) se termine d’un côté par une soupape d’échappement (f) formée d’un bout de caoutchouc souple plat et se continue de l’autre (t et II) jusqua la pompe. Dans la partie du tube (g) est placée une soupape d’aspiration (e) du même principe que celle d’échappement et posée, bien entendu, dans le même sens.
- Autour de la partie du tube (u) est fixé un ballon {x) qui forme un réservoir d’air‘entre une aspiration et une autre et en régularise l’arrivée, ce qui facilite la respiration surtout à une certaine profondeur.
- Quant à la pompe elle est constituée, comme je l’ai dit plus haut, d’une pompe d’automobile et elle s’actionne soit de terre, soit d'un bateau.
- Le fonctionnement s’opère de la façon suivante :
- À l’aspiration le tube de caoutchouc formant la
- soupape (f) est aplati et empêche l’aspiration du milieu irrespirable ; au contraire, la soupape (e) s’ouvre et l’air pur arrive par les tubes g et h. A l’expiration la soupape (e) se ferme et la soupape (f) s’ouvre, laissant échapper les produits de la respi-
- ration. Par cette soupape peut aussi s’en aller l’air qui arriverait en surpression.
- Sur la demande du Préfet de police qui aurait, paraît-il, l’intention de faire l’essai de l’appareil dans le corps des sapeurs-pompiers, l’inventeur adjoindra une pince à nez évitant d’aspirer par celui-ci l’air irrespirable, mais dans l’eau cela est absolument inutile, le nez s’obturant de lui-même quand on respire par la bouche et le liquide ne pénétrant pas plus loin que dans les narines.
- Les premières expériences eurent lieu en présence de M. Duprcy, inspecteur général de la navigation, d’un capitaine des sapeurs-pompiers et de plusieurs médecins-majors, mais il vient d’en être fait de nouvelles en présence du Préfet de police lui-même, dans le but de concourir pour le prix des Petits Inventeurs et fabricants du concours Lépine, l’appareil étant exposé en ce moment au Grand Palais.
- Ajoutons que cet appareil pourra rendre de grands services dans les ports et dans les rivières grâce à son poids léger, son prix minime (200 fr.) et surtout son ajustement rapide, pour des investigations pressées et même le sauvetage des personnes. ‘ , .
- Ben lUQUKZ-PllILLlPE.
- LES PREMIERS JOURS
- Si l’on connaît bien le développemént d’un oiseau dans l’œuf pendant la période d’incubation, on sait moins communément les changements qui se produisent de jour en jour après sa naissance. M. Arthur Frederick Park vient de photographier de jeunes verdiers toutes les vingt-quatre heures et l’on sera certainement surpris de voir combien l’oiseau se transforme rapidement pendant ses premiers jours de vie.
- On pourra voir sur les photographies ci-contre que, durant les neuf premiers jours, l’oiseau n’est pas assez fort pour se tenir debout ; c’est seulement
- D’UN JEUNE VERDIER
- le dixième qu’il devient capable de se lever facilement. C’est aussi le neuvième jour que ses yeux s’ouvrent à la lumière, et le dixième jour déjà, les yeux sont vifs et attentifs. Les ailes existent bien dès la sortie de l’œuf, mais les plumes n’y sont pas encore visibles ; elles le deviennent au cinquième jour et croissent alors rapidement. Les raies noires qui ornent les plumes des ailes se montrent au neuvième jour, et cinq jours après l’oiseau est entièrement couvert de plumes, sauf à la queue ; son ventre est alors caché par le plumage. Les trous auditifs sont très visibles à la naissance et pendant
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- —== LES PREMIERS JOURS D’UN JEUNE VERDIER ' ' — 243
- les trois premiers jours ; puis ils sont peu à peu développée quand le jeune oiseau commence à voler recouverts par les plumes et sont complètement et à quitter le nid. Il le fait le quatorzième jour et
- Les premiers jours du jeune verdier :
- i, le jour de l'éclosion; 2, après un jour; 3, après deux jours; 4, après trois jours-,; 5, après cinq jours; 6, après sept jours; 7, après dix jours; 8, après treize jour.:$.•
- possède alors la livrée qu’il portera jusqu’à l’année suivante. René Merle.
- cachés le huitième jour. La queue apparaît le septième jour, mais elle n’est pas encore complètement
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- NOUVEAU SÉCHOIR INDUSTRIEL
- Dans un grand nombre d’industries diverses, les produits obtenus au cours des traitements de la fabrication à l’état humide, doivent souvent être asséchés. C’est le cas, par exemple, des poudres (couleurs, produits chimiques...),obtenues par précipitation au sein d’une solution, des lamelles de betteraves ou des copeaux de bois tinctoriaux ayant été épuisés de leurs principes solubles par diffusion en présence d’eau chauffée. C’est le cas des superphosphates préparés avec de l’acide sulfurique assez aqueux, des textiles fdés ou tissés que l’on vient de blanchir ou de teindre dans des bains convenables ; et d’une infinité d’autres produits qui/' cependant, doivent être livrés au commerce à l’état sec, tant pour la facilité de conservation que la commodité de manipulation et de transport. La plupart de ces produits peuvent être relativement asséchés par essorage dans des turbines centrifuges bù, sous l’influence de la rotation, les gouttelettes d’eau sont projetées au dehors d’un panier de toile métallique perforée contenant les matières humides. Mais on ne peut ainsi extraire qu’une partie de l’eau d’imbibition. Et le plus souvent les produits essorés sont ensuite portés au séchoir où, sous l’influence de la température, ils abandonnent le restant de leur humidité à l’atmosphère convenablement ventilée.
- Aussi, l’emploi de séchoir étant reconnu indispensable, existe-t-il quantité de ces appareils'ingénieusement combinés dans le but d’atteindre une forte production avec un minimum de main-d’œuvre et une faible dépense de combustible. Dans les séchoirs à chambre, on expose les produits à dessécher étendus sur aies claies ou convenablement accrochés ; cependant que des bouches de calorifères ou des tuyaux-radiateurs à ailettes échauffent suffisamment l’air de la pièce. On tend de plus en plus à substituer à ces sortes de séchoirs des appareils musmécaniquement et à production continue : les produits à dessécher circulent dans la chambre chaude de façon que les manipulations soient réduites à la garniture des transporteurs, à l’entrée du séchoir et à l’enlèvement des matières sèches incessamment amenées à la sortie. On conçoit que dans de tels appareils, il devienne possible de rendre le séchage méthodique ; les matières presque desséchées sont, avant la sortie, traitées par les gaz secs et très chauds qui achèvent parfaitement la dessiccation. Et les gaz passent successivement au contact de produits de plus en plus humides, en sorte’qu’à leur sortie, ils emportent le maximum de vapeur d’eau : non seulement, ainsi traitées par de l’air progressivement plus chaud et plus sec, les matières humides sont mieux et plus régulièrement desséchées, mais toutes les calories de l’air chaud étant parfaitement utilisées, il résulte une économie notable de combustible.
- 11 existe de nombreux dispositifs mécaniques de séchoirs modernes ; les types les plus répandus sont, soit à chaînes sans fin se mouvant en zigzag dans la
- chambre chaude et portant des tiges garnies dechc-veaux par exemple, soit à cylindres horizontaux parcourus par les gaz chauds, et où les matières à sécher, introduites par une extrémité, cheminent peu à peu jusqu’à l’autre par suite de la rotation , du cylindre, ou par celle d’un arbre intérieur central portant des palettes disposées convenablement. Il existe aussi des séchoirs à étages dans lesquels les produits humides descendent du haut en bas de l’appareil par l’effet d’un arbre central portant des râteaux qui les remuent et ramassent sur des aires circulaires, par les secousses des tables supports ou par suite des mouvements lents des toiles sans fin garnissant la surface des tablettes. Comme il existe une infinité de produits à dessécher, dont la forme, la consistance, les propriétés diverses d’agglutination, d’hygroscopicité, etc., diffèrent notablement, on conçoit que, selon les cas, tel ou tel modèle d’appareil convienne mieux à l’usage auquel il est destiné. C’est ce qui explique la coexistence de nombreux types de séchoirs actuellement employés dans l’industrie et le fait que l’on ne cesse d’imaginer de nouveaux modèles plus perfectionnés et mieux, appropriés à certains travaux.
- L’un des plus ingénieusement conçus de ces nouveaux appareils, est sans contredit le séchoir pour produits en pâte du système Huillard qui, quoique créé depuis quelques années seulement, a reçu de nombreuses applications dans les industries les plus diverses. C’est un séchoir à chambre et à transporteur sans fin, formé d’une large courroie métallique. Toute l’originalité du dispositif consiste en une construction spéciale de cette courroie formée d’une toile métallique sans chaîne ; les fils de trame ayant une forme absolument hélicoïdale (fig. 2). La toile ainsi constituée est particulièrement souple dans le sens de la longueur, puisque les fils entrelacés peuvent rouler les uns sur les autres sans flexion, ce qui permet de la faire passer sur des poulies et galets de renvoi sans perte de force. En outre, comme elle est très épaisse — de toute la largeur des hélices élémentaires — elle constitue un réservoir de matière à dessécher.
- Dès lors, il suffit de faire pénétrer la toile dans un récipient contenant la pâte à dessécher (E, fig. 1) pour qu’elle soit complètement garnie du produit englobé par les cellules des fils métalliques. L’excès de pâte est enlevé par les lèvres-racles (F, fig. 1) dont l’écartement est égal à l’épaisseur de la toile-courroie; après quoi support et garnissage pâteux cheminent à très faible vitesse dans la chambre chaude. La toile s’élève verticalement jusqu’au haut de la chambre, passe sur un rouleau de grand diamètre, de façon que les spires puissent jouer les unes sur les autres suffisamment pour épouser la courbe, mais assez peu, de façon que les parcelles de pâte restent bien maintenues. Guidée ainsi par une série dû rouleaux placés à la
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- partie supérieure du séchoir et par une seconde série de cylindres placés dans le bas, la toile fait dans la chambre chaude un très long parcours.
- Pour qu’il né se produise aucun empâtement à la surface des rouleaux guides — ce qui, par suite du dessèchement, produirait des dépôts adhérents très difficiles à enlever — les tambours supportent la toile par l’intermédiaire d’arêtes saillantes. De cette façon, la toile n’est pas au contact des parois cylindriques, mais touche seulement un petit nombre de points pouvant assurer le support et le guidage. Comme les brins verticaux de la toile sont de même longueur, ils sont équilibrés en sorte que l’on peut les mouvoir avec une faible dépense d’énergie. De la sorte il ne se produit non plus aucune tension capable de détériorer la toile (donc la résistance à la traction est évidemment très faible, par suite de la construction, et à laquelle le moindre allongement serait extrêmement préjudiciable).
- Une force de deux chevaux-vapeur, au maximum, suffit pour actionner, par exemple, un séchoir travaillant 500 kilogrammes
- de céruse à l’heure ; la force n’est pas transmise à tous les rouleaux; mais à un nombre limité, les autres tournant librement.
- La chambre séchoir est chauffée par de l’air chaud produit dans un calorifère ou un échangeur de
- température, de façon que les gaz arrivant en B, ressortent en À après un parcours inverse de celui des matières à sécher. Pour cela, la chambre est
- divisée par de légères cloisons-chicanes, en autant de compartiments qu’il y a de brins libres dans la courroie-transporteuse (fig. 1), par conséquent, le séchage est absoT lument méthodique. Il peut être facilement réglé en ajoutant, à l’aide d’une valve graduée, un volume quelconque d’air froid aux gaz desséchants. Il est d’autant plus rapide que la toile métallique constitue un excellent agent de transmission de la chaleur : non seulement la matière est très;divisée, ce qui facilite la pénétration de l’air et le départ de l’eau, niais les spires de métal, naturellement bonnes conductrices, conduisent, dans l’épaisseur de la pâte, la chaleur prise aux gaz chauds du milieu extérieur. kw
- Longueur du parcours, vitesse de la toile: et température de l’air chaud étant calculés selon l’humidité du produit, ce dernier doit être parfaitement sec à son arrivée dans le dernier compartiment de la chambre. Chacune des alvéoles de la toile est alors garnie d’une sorte de noisette du produit desséché; en effet, sous l’influence combinée de la des-
- Fig. i. — Coupe du séchoir Huillard : A, sortie des gaz; B, entree des gaz; E, imprégnation de la pâte à sécher dont l’excès est enlevé en F; C, tringles faisant tomber la matière sèche; D, secoueur achevant de débarrasser la toile; G, récipient de matière sèche.
- Vue de la toile métallique supportant la matière à dessécher.
- Toile métallique vue de profil. Toile vue de côté.
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- siccation et du glissement des fils porteurs au passage de chaque cylindre, la pâte s’est peu à peu granulée. Reste à retirer ces granulations des mailles dans,lesquelles elles. sont englobées.
- Pour cela, la toile qui jusqu’alors n’avait été courbée qu’avec précaution, doit passer dans un jeu de tringles (G, fig. 1) qui obligent les spires à glisser les unes sur les autres le plus complètement possible. Dans ces conditions, les granules n’étant plus maintenues de part et d’autre de la spire où elles sont placées, s’en détachent d’autant plus aisément que, sous l’influence du traitement, les petites particules sont brisées. Et le produit sec tombe par la trémie D dans le récipient G. Pour compléter l’expulsion des moindres particules encore adhérentes aux flls métalliques, la toile se déroule finalement le long d’un gril à secousses D sur les barreaux duquel elle est violemment projetée à intervalles très rapprochés par la rotation d’un arbre à cames.
- On obtient ainsi finalement un produit granulé, qui présente tous les avantages de la matière en poudre sans en avoir les inconvénients. Le grain en effet, pour la plupart des produits précipités ou cristallisés, est suffisamment résistant pour ne pas s’écraser sous son propre poids, lors des manipulations, mais il s’écrase aisément en donnant une poudre très line, et se délaie facilement dans les liquides. Dans le cas des produits solubles, on obtient des paillettes légères d’aspect agréable et de solubilité facile.
- Quant au mode de chauffage de l’air employé à la dessiccation, il peut évidemment être quelconque; n’importe quel système de calorifère à air chaud, par exemple, convient parfaitement. On pourrait évidemment aussi placer dans la chambre chaude des tubes radiateurs à vapeur ; mais en regard d’une grande commodité de réglage, .l’on
- aurait ainsi l’inconvénient d’un prix élevé. Aussi le constructeur du nouveau séchoir donne-t-il la préférence à l’emploi pour la dessiccation, des chaleurs perdues par les gaz de la combustion des foyers de générateurs à vapeur.
- On sait, en effet, que si forte que soit la surface de chauffe d’une chaudière, il ne peut y avoir équilibre entre les températures à l’intérieur et à l’extérieur des tubes de chauffage : l’écart atteint ordinairement 60 à 80 degrés. La température de l’eau dans une chaudière à 8 atm. étant, d’après Régnault, de 171°; on voit que les gaz partant dans la cheminée auront une température d’environ 250 degrés, en admettant que le chauffage soit bien conduit (dans le cas d’un chauffeur inhabile, on peut atteindre beaucoup plus encore). Il suffit de relier les carneaux avec la chambre séchoir et de placer un ventilateur soit à l’entrée, soit à la sortie de cette dernière et de faire communiquer le conduit de sortie à la cheminée, pour que les gaz chauds, refroidis de 250 à 50 degrés, assurent le bon fonctionnement du séchoir. La dépense de combustible est alors absolument nulle.
- Dans les cas où les produits à sécher sont particulièrement délicats (matières alimentaires, peintures blanches, etc.), les gaz de la combustion, toujours souillés de suie, de carbures volatils divers, deviennent inutilisables- en dépit des filtrations que l’on peut leur faire subir. On peut alors les employer pour le chauffage de l’air desséchant par passage dans un échangeur de température dans lequel les gaz chauffants et chauffés circulent méthodiquement autour de séparations formées de tôles- métalliques minces. Dans tous les cas, à l’économie de main-d’œuvre s’ajoute une économie de chauffage aussi complète que possible. À. Chaplet.
- CHRONIQUE
- Le transport du lait congelé. — Le problème de l’alimentation de Paris en lait frais apparaît tous les jours comme plus difficile à résoudre, la production diminuant tandis que la consommation ne cesse d’augmenter. Aussi la nécessité apparaît-elle comme inévitable d’étendre le plus possible le rayon, d’approvisionnement, et d’aller chercher jusqu’aux extrêmes limites de la grande banlieue le lait que la banlieue immédiate a cessé de produire en quantités suffisantes. Mais encore faut-il que le lait « ramassé » dans des régions d’élevage distantes de plusieurs centaines de kilomètres arrive, aux points où il est vendu, dans des conditions parfaites de fraîcheur et de conservation. Dans la pratique, la difficulté de préserver le lait contre les altérations qui le menacent, limite la longueur du transport, en dépit des pasteurisations effectuées après la traite. Aussi convient-il d’attacher une grande importance aux travaux récemment
- poursuivis par l’ingénieur Casse dans l’état brésilien de Minas Geraes, et qui ont conduit à l’adoption d’un système nouveau pour la congélation partielle du lait en vue de son expédition au loin.
- Une certaine partie de la traite, le quart ou le tiers environ, est solidifiée parle froid en blocs de 10 à 15 kilogrammes environ : dix à douze de ces blocs sont placés aussitôt dans des récipients à parois isolantes pouvant contenir 500 litres et qui sont immédiatement remplis avec .du lait pasteurisé refroidi à la température de-j-4°. Ainsi préparé, le lait est transporté à vitesse réduite et peut rester en route pendant 15 à 20 jours après sa récolte : à l’arrivée, il est parfaitement homogène, et de tous points semblable à ce qu’il était au moment de la traite. Ce procédé donne des résultats parfaits qui doivent retenir l’attention de nos compatriotes.
- Francis Marre.
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- LA PÊCHE A LA BALEINE DANS LES MERS MONDIALES
- I près une longue période de décadence, /y. la pêche à la baleine a pris
- /A», aujourd’hui un développe-
- /Ir®\ ment considérable.
- f MW Actuellement dans toutes
- / j^A\ \ les Parties du monde pour
- / / \ \ ainsi dire, cette intéressante
- j \\ industrie est activement
- J l \\ exploite, et d’après le Fis-
- / V V keritidende, chaque année,
- pas moins de 20 000 cétacés sont capturés, si bien que dans un avenir prochain la disparition de ces grands mammifères marins semble certaine.
- Naguère très abondantes, les baleines franches, la baleine du Grônland et la baleine de Biscaye ou « nordkaper », celles dont l’huile a servi à éclairer nos ancêtres du xvne et du xvine siècle, et dont les fanons étaient employés à mouler la poitrine de nos arrières-grand’mères, sont devenus très rares. De nos jours on ne chasse plus régulièrement , la baleine du Grônland que dans les détroits de Davis et de Lancastre et dans la baie d’Hudson, puis sur la côte nord-ouest dePAmérique, dans les parages du cap Barrow. Encore n’y est-elle pas abondante. En 1910 les quelques navires de Dundee qui seuls fréquentent le détroit de Davis n’ont pris que 17 baleines et 15 en 1909 et 1908, si bien que, malgré les prix très élevés payés pour les fanons de cette espèce, — parfois jusqu’à 40000 francs la tonne, — les armateurs écossais ont envisagé souvent la nécessité d’abandonner cet armement. Sur la côte nord-ouest de l’Amérique les baleines du Grônland paraissent plus nombreuses. Il n’existe point de statistique de la chasse pour cette région ; mais les quelques renseignements que l’on possède indiquent pour 1909 et 1910 d’excellents résultats. En 1910, un navire a harponné dans ces parages 15 grands cétacés, et un second en a rapporté une cargaison de fanons valant 650 000 francs !
- La seconde espèce de baleines franches, la baleine de Biscaye, n’est aujourd’hui guère plus fréquente que la baleine du Grônland. On la croyait même éteinte, lorsqu’autour de l’Islande, une fut harponnée en 1889, une seconde l’année suivante, cinq en 1890, sept en 1891. Depuis, de temps à autre, quelques-uns de ces cétacés sont capturés dans l’Atlantique nord; de plus, durant ces dernières
- années un certain nombre de mysticètes, sur lesquelles les statistiques ne donnent aucune indication spécifique, ont été prises dans l’Océan austral.
- Par contre, dans toutes les mers abondent balæ-noptères et mégaptères, balænoptère de Sibbald (Balænoptera Sibbaldii), rorqual (B. viiiscalus), balænoptère boréal (B. borealis), Megaplère bops, et plusieurs autres espèces moins connues. C’est à ces 'cétacés qu’est faite aujourd’hui une chasse sans merci au point de Arue industriel. Les balænoptères présentent cette différence capitale avec les baleines franches, de n’avoir que des fanons très courts, et, par suite, de beaucoup moindre valeur. En revanche toutes les autres parties donnent des produits rémunérateurs : le lard de ces mammifères fournit une bonne quantité d’huile, et les résidus de cette distillation ainsi que les chairs servent à la fabrication d’un « guano », tandis que les carcasses sont réduites en poudre. Enfin quelquefois la viande est employée dans l’alimentation.
- Cette industrie de;ila chasse aux balænoptères a pris naissance, il y a 47 ans, sur la côte septentrionale de la Scandinavie, grâce à l’ingéniosité du célèbre baleinier norvégien SvendFoyn. A l’esprit inventif de ce marin sont dus les engins meurtriers aujourd’hui en usage : une canonnière de 100 à 150 tonnes très rapide, portant à l’avant une pièce lançant un harpon auquel est fixée une ligne ; en un mot le même système que celui du canon-porte-amarres. Avec cet armement Svend Foyn capturait, en 1867, sa première baleine et l’année suivante 50. Moins de quinze ans plus tard l’heureux inventeiir se trouvait à la tête d’une douzaine de millions. Encouragées par cet exemple, des compagnies se fondèrent pour exploiter cette source de bénéfices, si bien qu’en 1887, on ne comptait pas moins de 55 bateaux chasseurs sur la côte du Finmark, c’est-à-dire sur le secteur de la côte norvégienne compris entre Ilammerfest et la frontière russe. Les bonnes années ils capturaient jusqu’à 1200 et 1500 balænoptères. Mais bientôt les habitants de la région firent entendre de bruyantes protestations contre la nouvelle industrie, qui menaçait, affirmaient-ils, de les ruiner.
- Chaque printemps, sur cette côte, arrivent d’épais bancs de morue, à la poursuite du capelan dont ils se nourrissent, et qui, lui, approche de terre pour frayer. Très friands de ce petit poisson, prétendent
- OCEAN
- madag;
- ATLANTIQUi
- Durban
- Fig. i. — Carte des stations de chasse à la baleine dans l’Afrique australe. (D’après Norsk Fiskeritidende, Bergen.)
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- LA PECHE A LA BALEINE
- les pêcheurs, les baleines lui donneraient également la chasse, et afin d’échapper à leur atteinte, le capelan se réfugierait dans les eaux littorales peu profondes, entraînant à sa suite les morues près de terre. Les cétacés devenant moins nombreux à la
- les côtes de toutes les terres fréquentées par des balænoptères, en Islande, aux Færoër, à Terre-Neuve, au Japon, en Afrique australe, enfin dans F Antarctique. Et partout cette industrie est exercée par des marins de Sandefjord et de Tônsberg, la
- Fig. 2. — Chasse à la baleine aux environs de Shetland.
- suite de la chasse destructive qui leur était faite, les capclans se trouvaient moins activement poursuivis et demeuraient au large et avec eux la morue, assuraient les indigènes. Par suite la pêche des gades, qui est la principale ressource du Finmark devenait plus pénible et plus précaire.
- Et aux baleiniers les habitants n’hésitaient pas à imputer les mauvais résultats de plusieurs saisons de pêche qui se produisirent il y a dix ans. Des enquêtes conduites par les zoologistes les plus compétents démontrèrent qu’aucune relation de cause à effet n’existe entre la destruction des baleines et le plus ou moins d’abondance des morues sur la côte du Finmark. Les pêcheurs ne démordirent pas pour cela de leur idée fixe, et devant leur agitation menaçante, le Parlement norvégien a prononcé l’interdiction de la chasse à la baleine pendant dix ans sur la côte nord du pays à partir de 1904.
- Tandis que ce débat se poursuivait, progressivement les baleiniers norvégiens allaient s’installer sur
- patrie du célèbre Svend Foyn. Ces deux petits ports de la Norvège méridionale voisins de Kristiania ont le monopole des armements de la pêche à la baleine suivant les procédés nouveaux. Alors même que les sociétés sont constituées en Amérique ou en Afrique au moyen de capitaux locaux, c’est à des gens de Sandefjord ou de Tônsberg qu’elles confient la direction de l’entreprise et c’est parmi eux quelles recrutent leur personnel; enfin lorsque, comme au Japon, des équipages indigènes ont été formés, c’est encore aux chantiers norvégiens que l’on s’adresse pour la construction et l’armement des bateaux chasseurs.
- Pour cette raison, chaque année, le Journal des Pêcheries de Norvège (Norsk Fisher itidende, Bergen) publie d’intéressantes statistiques sur la pêche à la baleine, à l’aide desquelles nous pouvons présenter un résumé des résultats de cette intéressante industrie en 1911 dans le monde entier.
- En. Europe il n’existe plus que quatre terrains
- Fig. 3. — Rentrée au port après la chasse.
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- LA PÈCHE A LA BALEINE
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- de chasse à la baleine : les côtes des Iles Britanniques, les Færoër, l’Islande et le Spitsberg.
- Sept compagnies disposant de seize vapeurs sont installées sur le littoral de la Grande-Bretagne, quatre aux Shetlands, une aux Hébrides, et deux sur la côte ouest d’Irlande. En 1911 elles ont capturé 632 baleines (355 aux Shetlands, 146 aux Hébrides et 131 en Irlande), alors que les années précé-
- Biscaye a été également harponnée dans ces parages.
- En Islande sont installées également six sociétés avec 25 vapeurs environ. La statistique d’ailleurs incomplète n’accuse que 350 prises en 1911, alors que l’année précédente elle s’élevait au double, et à 845 en 1907. Ce terrain paraît sinon épuisé, du moins beaucoup moins giboyeux qu’auparavant ; aussi plusieurs compagnies vont-elles liquider et
- dentes le nombre des prises s’était élevé de 755 à 745. L’an dernier le produit de la chasse n’a pas dépassé 5555 tonnes métriques d’huile, par suite le rendement par baleine n’a été que de 209,5 tonnes, alors qu’en 1910 il avait été de 221 et de 297,5, en 1909. Cette circonstance est due non point à une diminution dans le nombre des baleines, mais au mauvais temps, et à l’inexpérience des pointeurs employés sur plusieurs vapeurs. Il est intéressant de signaler dans les eaux de la Grande-Bretagne la capture de 17 baleines de Biscaye en 1910, de 20 en 1907 et de 6 en 1906. C’est une prise qui en vaut la peine, la tonne de fanons de cette espèce valant de 25 000 à 50 000 francs.
- Aux Færoër on compte six compagnies et quinze vapeurs. En 1911, leur butin n’a été que de 534 balænoptères et 2 cachalots; en 1907 il s’élevait au double. Une bonne affaire que la capture de ces cachalots. Dans l’un d’eux on a trouvé deux morceaux d’ambre gris pesant 17,5 kilogrammes, et valant 52 500 francs ! En 1910 une baleine de
- d’autres abandonner cette région pour aller s’installer dans les mers australes où les résultats sont singulièrement plus rémunérateurs.
- Au Spitsberg, immédiatement après l’interdiction de la chasse sur la côte nord de Norvège plusieurs compagnies s’étaient établies. En 1907 on en comptait six avec 15 vapeurs et une septième à Beeren
- Eiland avec 2 ba-teaux. Cette année-là,en raison de l’abondance des glaces dans ces deux régions, on prit seulement 535 balænoptères. Depuis la plupart des sociétés ont déserté cet archipel; actuellement il ne s’en trouve plus que deux stationnées dans l’Isfjord, l’une à Green Ilarbour, l’autre à Safe Harbour. En 1910 elles ont capturé 165 baleines et en 1911, 144, dont une baleine du Grônland. Cette espèce rarissime fut harponnée au large de la pointe nord-ouest du Spitsberg par 80° de latitude nord.
- En Asie le principal centre de chasse à la baleine est le Japon, où elle est pratiquée depuis des temps très anciens. Il y a vingt ou vingt-cinq ans, à la suite de l’introduction des nouveaux engins, cette indus-
- Fig. 5. — Un baleinier.
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- LA PÊCHE A LA BALEINE
- trie prit un rapide essor. Elle fut tout d’abord entre les mains des Norvégiens ; mais peu à peu, grâce aux primes accordées'par le gouvernement impérial, les Japonais les évincèrent, mais en ayant soin de garder leurs plus habiles pointeurs. Actuellement il y a au Japon 7 compagnies indigènes disposant de 28 bateaux. En 1909 la plus importante de beaucoup, qui à elle seule possède 20 vapeurs, a capturé 605 baleines. L’année précédente, les Nippons en avaient harponné 1784.
- En 1911, un baleinier russe a rayonné de Vladivostok vers Sakhaline et le détroit de Bering, mais sa croisière n’a guère été fructueuse ; six prises constituent tout son butin.
- Dans l’Amérique du Nord la baleine est poursuivie sur la côte occidentale du Grônland, à Terre-Neuve, à l’embouchure du Saint-Laurent et sur la côte de la Colombie britannique.
- Pour la première fois l’an dernier, on a donné la chasse aux balænoptères sur la côte ouest du Grônland. Les résultats n’ont pas été très rémunérateurs, 24 captures seulement!
- A Terre-Neuve, en 1910, 274 baleines ont été harponnées ; autour de cette grande île les produits de la chasse sont également médiocres, de même à l’embouchure du Saint-Laurent. En revanche sur les côtes de l’Alaska et de la Colombie, en 1910, le nombre des prises s’est élevé à 1500 ; l’an dernier, à la date du 1er juillet pour trois vapeurs seulement, il atteignait 247.
- Dans l’Amérique du Sud un établissement de chasse a été installé sur la côte du Brésil, un second aux Malouines, tandis que trois compagnies opèrent sur la côte du Chili.
- Depuis 1908, l’Afrique australe est devenue un des centres les plus productifs de l’industrie baleinière. Au sud du 12°50' de latitude sud, pas moins de douze stations sont installées. Cinq disposant de 10 vapeurs sont établies dans l’Angola, à Bahia de Lobito, à la baie de l’Eléphant, à Mossamedès, à Pont Alexandra et à la baie du Tigres. Ensuite, sur la côte de la colonie du Cap, on trouve deux stations avec 4 bateaux, l’une à la baie Saldana, l’autre à la Mossel bay, puis au Natal, aux environs de Durban, trois compagnies avec 9 vapeurs, enfin dans le canal de Mozambique deux stations avec quatre bateaux à Inhambane et à Angoche.
- En 4911, ces douze stations ont produit pas moins de 17 000 tonnes métriques d’huile. D’après le Norsk Fisheritulende, seulement quatre compagnies ont capturé 1472 baleines ; aussi bien n’est-il pas exagéré d’évaluer à 2000 le nombre des prises pendant la dernière campagne autour de l’Afrique australe.
- Bien plus considérable est l’hécatombe pratiquée dans l’Antarctique. En 1911, pas moins de 10 000 balænoptères et mégaptères ont été massacrés dans les mers glacées, au sud de l’Amérique. C’est à la suite de l’exploration dirigée de 1901 à 1905 par le professeur Otto Nordenskjôld sur les terres situées au sud du cap Horn, que les baleiniers prirent le
- chemin des mers polaires australes; la preuve, soit dit en passant, que ces entreprises scientifiques entraînent parfois des conséquences économiques lucratives. Au cours de cette expédition, Larsen, le capitaine du navire de l’expédition suédoise, un baleinier expérimenté, reconnut la présence de nombreux mégaptères autour de la Géorgie du Sud, et en décembre 1904, il venait s’installer sur cette île pour donner la chasse à ces cétacés. L’entreprise ayant eu un succès complet, des concurrents suivirent son exemple. En 1911 six compagnies opéraient sur cette terre avec 18 bateaux et toutes ont fait des affaires très brillantes. Au témoignage du Norsk Fiskeritidende, il y a dans cette région une abondance de baleines véritablement extraordinaire, et durant la saison dernière c’est à l’énorme total de 7000 qu’est évalué le nombre des cétacés capturés à la Géorgie du Sud, principalement des mégaptères. Ainsi sur un total de 970 prises faites par une compagnie, cette dernière espèce figure pour 958.
- Les balænoptères de Sibbald et les rorquals sont également très abondants, mais parce que plus farouches et plus difficiles à dépecer, on les laisse relativement tranquilles. Lorsque le stock des mégaptères diminuera, leur tour viendra. Chaque année, en outre, quelques baleines franches sont capturées dans ces parages. Pendant l’été austral 1908-1909, on en a pris jusqu’à 69.
- Ces 7000 baleines ont produit 54000 tonnes métriques d’huile, le double de la production mondiale il y a seulement quatre ans ! Cet énorme stock remplirait un bassin dans lequel un baleinier, c’est-à-dire un vapeur de 100 à 120 tonnes, pourrait évoluer.
- Sur la Géorgie du Sud, jusque-là solitaire, ont été construits de véritables villages industriels, trois chantiers pour le dépècement des baleines, deux usines de guano, des réservoirs pour les huiles, et des maisons d’habitation pour le personnel. Actuellement, cette île de l’Antarctique compte une population flottante de plusieurs centaines de marins et d’ouvriers. Un médecin vient faire la saison de la chasse et depuis 1908 le gouvernement britannique a installé un bureau de poste sur cette terre polaire.
- Plus au sud, dans la région située à l’ouest du méridien du cap Horn, et explorée par le Dr Charcot avec tant de profit pour la science, un nouveau terrain de chasse non moins giboyeux a été découvert. En 1907, des baleiniers qui opéraient dans le détroit de Magellan eurent l’idée de pousser jusqu’aux Shetlands du Sud. Bien leur en prit : en quelques semaines ils faisaient 574 prises, parmi lesquelles 75 baleines franches. Un pareil succès éveilla de suite l’attention et l’année suivante quatre compagnies envoyaient leurs vapeurs dans cet archipel, à l’île Déception. Elles y capturèrent pas moins de 2000 cétacés, d’après les renseignements que nous communique le Dr Charcot. En 1910, le butin fut seulement de 1461 baleines, pour la plupart des méga-
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- LA PÊCHE A LA BALEINE: -—251
- ptères. En même temps la chasse était devenue plus laborieuse. Le gibier avait pour ainsi dire complètement déserté les eaux de l’île Déception où jusque-là il s’était montré si abondant et s’était retiré au loin dans le sud-ouest jusque dans le détroit de Gerlache. Les baleiniers parvinrent à le retrouver et n’eurent pas à regretter leur peine. Le détroit grouillait littéralement de cétacés, si bien que parfois, en un jour, un bateau en capturait de 6 à 8.
- En 1911, cette industrie a pris un nouvel essor. L’an dernier le nombre des bateaux dans ces parages s’est élevé à 22 appartenant à 8 compagnies'différentes. Durant cette saison, comme pendant la précédente, le détroit de Gerlache a été le principal théâtre de la chasse, et Port-Lockroy, le mouillage découvert par Charcot dans l’île Wiencke, le quartier général des baleiniers dans cette région.
- Les levés hydrographiques exécutés par l’expédition antarctique française ont ainsi servi les intérêts économiques.
- À plusieurs reprises, le détroit a été « plein de baleines », suivant la pittoresque expression du Norsk Fiskeritidende, et, chaque jour, c’était une tuerie sans merci, si bien que pendant une assez longue période une fonderie de graisse, sans cesse alimentée par de nouvelles prises, a fabriqué jusqu’à 68 000 kilos d’huile par jour.
- Le résultat de la campagne se traduit par
- 16 065 tonnes d’huile, et c’est à 3000, dont 17 baleines franches, que peut être évalué le nombre des cétacés massacrés dans cette partie de l’Antarc-tique.
- Pour terminer l’énumération des terrains de chasse à la baleine, mentionnons Kerguelen. En 1908-1909, une société norvégienne, installée dans
- cet archipel, a capturé 252 cétacés, parmi lesquels une baleine franche. La saison suivante a été beaucoup moins bonne, seulement 82 balænoptères et, en 1910-1911, les captures n’ont pas dépassé un total de 87. De plus, durant ces deux dernières années des vapeurs appartenant à des sociétés sud-
- Fig. 6. — Carie des stations de chasse à la baleine dans V Antarctique occidental.
- africaines sont venues chasser à Kerguelen. En 1910 l’un d’eux harponna 41 baleines.
- Approximativement, 5000 cétacés dans les mers d’Europe, et de l’Amérique du Nord, 2000 environ dans l’Afrique australe et 10000 dans l’Antarctique, cela fait un total de 15 000 baleines en 1911, encore ces nombres sont-ils plutôt trop faibles et ni le Japon ni l’Amérique du Sud ne sont compris dans cette statistique. Pour la dernière saison la production en huile est évaluée par le Norsk Fiskeritidende à 102 000 tonnes métriques, le double de la production de 1910. Néanmoins les cours n’ont pas été écrasés; bien plus, à certains moments ils ont été très hauts, variant à Kristiania de 0 fr. 61 à 0 fr. 56 le kilogramme. Le guano a été également très ferme et les fanons de balænoptères très demandés. Ceux de balænoptères de Sibbald et de Rorquals ont atteint de 1767 fr. 50 à 1895 fr. 75 la tonne, tandis que les fanons de mégaptères n’ont pas dépassé 885 fr. 75. Par contre, le même article fourni par la baleine franche ne s’est pas élevé au-
- ? Falklan t
- Dét. de
- ou Malouin
- Géorgie
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- C. Horn
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- 6 de Drake
- Orcade;du Sud
- ShetlandsduSud
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- Fig. 7. — Carte des stations de chasse à la; baleine dans l’Océan glacial arctique américain.
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- 252 PROTECTION DES CONDUCTEURS ELECTRIQUES AERIENS
- dessus de 50 300 à 55350 francs la tonne, un prix plutôt faible pour cet article ordinairement très recherché.
- La fermeté des cours a donné une nouvelle impulsion à l’industrie baleinière. A la fin de 1911, quinze nouvelles compagnies norvégiennes importantes se sont formées, et à côté d’elles un beaucoup plus grand nombre de petites sociétés. Quatre doivent opérer sur les côtes de l’Afrique australe, ce qui portera à vingt le nombre des sociétés établies dans cette région; deux sont destinées à l’Alaska, et huit aux mers de la Nouvelle-Zélande, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Enfin une compagnie se propose de s’installer aux Orcades et aux Sandwichs australes, tandis que les norvégiens établis à la Géorgie du Sud ont renforcé leur flotte de deux unités. Sur cette terre convoitée par tous les baleiniers, le gouvernement britannique n’a autorisé l’établissement que d’une seule société nouvelle fondée en Angleterre. Il y a plusieurs années déjà, la Grande-Bretagne a pris possession non seulement de cette île, mais encore des Orcades, des Sandwichs, des Shet-
- lands et de toute la portion du continent antarctique située au sud de l’Amérique. Nous croyons môme savoir que le gouvernement du roi George Y se propose de continuer, ces annexions dans le domaine des glaces, et l’on ne saurait trop l’en féliciter. Grâce à la police et aux taxes établies par le gouvernement britannique, la chasse dans les mers antarctiques se trouve en quelque sorte réglementée et l’afflux d’un trop grand nombre de chasseurs arrêté.
- Pour terminer, ajoutons que cette industrie n’exige pas de grandes mises de fonds. Le capital social des grandes compagnies norvégiennes ne dépasse guère un million et demi de francs, et lorsqu’on a la chance de rencontrer un terrain giboyeux, les bénéfices deviennent énormes. En deux ans une compagnie au capital de 910000 francs, installée à la Géorgie du Sud, a distribué en deux ans un dividende de 150 pour 100 et porté à divers comptes de réserves une part de bénéfices s’élevant à 60 pour .100 de l’avoir social. Le métier nourrit son homme. Charles Rabot.
- LA PROTECTION
- CONTRE LA RUPTURE DES CONDUCTEURS ÉLECTRIQUES AÉRIENS
- La distribution du courant électrique par conducteurs, fils, câbles aériens, est la méthode normalement suivie : ce qui s’explique et se justifie par l’économie d’établissement qu’assure ce procédé. Toutefois, l’existence de ces conducteurs dans lesquels circulent des courants à tension parfois élevée n’est pas sans présenter des dangers : on peut prendre des mesures pour empêcher les imprudents de grimper aux poteaux de support, et, en tout cas, on les avertit du péril auquel ils s’exposent en se livrant à une tentative de ce genre ; mais il se peut aussi qu’un conducteur se rompe en service, et le bout de fil ou de câble tombé à terre exposera à des chocs redoutables les personnes ou les animaux qui viendraient involontairement en contact avec lui. C’est ce que les Anglais et Américains appellent pittoresquement « a live wire », un fil vivant, entendons électrisé.
- La rupture peut se produire sous des causes diverses : par exemple, sous l’action mécanique de la prise de courant, du frottement, quand il s’agit d’un fil de tramway à trolley; et bien souvent alors, il peut se trouver un être vivant sur la ligne, et que viendra toucher le bout de fil en tombant. Parfois (comme le faisait remarquer M. Barré dans une intéressante communication à la Société Internationale des Electriciens) la rupture résultera de ce qu’on a admis entre les supports des portées exagérées, amenant une tension trop forte par rapport au coefficient de sécurité du métal. Ou bien îe vent viendra augmenter démesurément l’effort subi par ce métal; il pourra se produire également une sur-
- charge de glace ou de neige atteignant parfois le quart du poids propre du conducteur ; des variations de température amèneront quelquefois la rupture par contraction. Il faut prévoir aussi les défauts de résistance mécanique des jonctions, l’arrachement des suspensions; enfin, si les poteaux se trouvent en terrain inconsistant, ou s’ils sont de conservation imparfaite, l’affaissement de l’un d’entre eux entraînera la rupture du fil. Il est à noter, comme détail curieux (à propos des conducteurs de prise de courant), qu’un service intensif amènera, par usure, une diminution de 50 pour 100 de la section primitive de ces conducteurs; d’autre part, en certains points, la roulette ou l’archet de prise de courant sautent, produisent des chocs répétés qui désagrègent le métal : et tout cela prépare la rupture du conducteur.
- Les inventeurs se sont essayés à l’envi pour résoudre le problème et supprimer tout danger, du fait d'un conducteur tombant ainsi sur la chaussée ou dans les champs traversés par une ligne électrique aérienne; et leurs inventions répondent à diverses idées générales qui permettent de les classer et d’en faire comprendre les dispositions et le fonctionnement, sans les décrire chacune par le menu. Avec certains dispositifs, la rupture du conducteur suffit à arrêter l’arrivée du courant aux deux brins rompus, qui peuvent être touchés impunément. D’autre fois, il se produira un court circuit et une disjonction à la station productrice de courant; dans d’autres cas, la rupture et la chute du fil aérien assurent la manœuvre d’un interrupteur ; ou bien il y aura mise
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- PROTECTION DES CONDUCTEURS ELECTRIQUES AERIENS = 253
- i, système Millet; 2, système Antiga; 3, 4, 5, système Bellangé; 6, système Siemens; 7, Société électrique de Münich; 8, système Girard; 9, système de l’Union électrique de Berlin; 10, Tramways de Paris et de la Seine; //, système Letroleur.
- hors circuit de la ligne par une dérivation actionnant des interrupteurs automatiques. Quelquefois la mise hors circuit sera assurée par des interrupteurs auto-
- matiques, actionnés par un courant de haute fréquence circulant sur les conducteurs. Souvent, on recourt à une suspension multiple des conducteurs,
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- 254 = PROTECTION DES CONDUCTEURS ÉLECTRIQUES AERIENS
- au moyen d’une suspension complémentaire placée dans un plan supérieur à ces conducteurs. On a combiné également' des dispositifs qui ont pour effet de supprimer automatiquement le courant quand un fil de trolley, par exemple, vient en contact avec une ligne télégraphique ou téléphonique. (Du reste, des filets sont généralement intercalés entre ces /deux genres de conducteurs, au passage de conducteurs électriques au-dessus de lignes télégraphiques ou téléphoniques, afin d’éviter toute chance de contact.) ’
- Nous dirons rapidement quelques mots des systèmes les plus ingénieux ou les plus employés.
- Voici le système Siemens (6), qui n’a pas reçu d’applications fort nombreuses, et dans lequel c’est la réaction mécanique qui assure un mouvement entraînant contact et court circuit. Le support du conducteur aérien est constitué par un levier isolé pivotant autour d’un axe; si le conducteur se rompt, d’un côté ou de l’autre, le levier oscille en sens inverse sous la traction du conducteur demeuré intact, et il vient rencontrer une butée reliée au négatif: le court circuit se réalise, et les disjoncteurs de l’usine sont mis en action. La Société Electrotechnique de Munich a imaginé un dispositif (7) assurant le même résultat, un peu plus compliqué en apparence, mais peut-être plus siir; au cas de rupture, un des deux bras du grand Y, articulé sur le même axe que le petit bras formant suspension pour le conducteur, vient assurer contact et court circuit. On emploie assez souvent, sur les lignes de tramways à trolley, un système Girard (8) qui, basé sensiblement sur les mêmes principes, donne de bons résultats et est fort peu compliqué.
- Parmi les dispositifs où l’on arrive pour ainsi dire instantanément à ce que les brins du conducteur, se rompant et tombant, ne soient plus chargés d’électricité, nous pouvons signaler les systèmes Millet (1) ou Àntiga (2) : si le conducteur se rompt, c’est le poids même du brin ainsi brisé qui entraîne autour d’un axe isolé, et le fait par suite osciller, un levier qui est en connexion avec la source d’énergie, et qui vient normalement en contact avec une autre partie du système reliée au brin du conducteur qui s’est rompu. L’oscillation fait cesser le contact, coupe le courant, l’empêche d’arriver désormais au brin touchant terre. Une combinaison qui procède un peu de la même idée, mais qui est bien plus simple, comme le dispositif Bellangé (o, 4, 5), comporte une boite en matière isolante pouvant osciller autour d’un axe ; dans cette boite, est ménagée une cuvette à mercure où plongent d’ordinaire les extrémités des deux sections voisines du conducteur électrique. Sous l’influence d’une rupture, la boite oscillera, le mercure quittera le contact d’un des bouts de conducteur, en prenant une nouvelle position horizontale, et le passage du courant sera interrompu (un peu comme cela se passe pour certains tramways à contact superficiel).
- Parmi les appareils manœuvrant mécaniquement,
- en cas de rupture, un interrupteur, nous signalerons le système de la Société- Union Electrique, de Berlin (9) : ici nous trouvons un jeu de tendeurs compensés par des ressorts, et si le conducteur se rompt, ce sont ces tendeurs qui assurent le fonctionnement de l’inlerrupteur. Voici, d’autre part, un appareil qui a été essayé sur les tramways de Paris et du Département de la Seine : si l’on examine la figure 10, on verra que la rupture du fil conducteur d’un côté ou de l’autre va agir sur le petit appareil disposé en double sur les tendeurs obliques, appareil dont nous donnons un dessin détaillé avec coupe : le contact s’établit avec un charbon placé dans l’intérieur du dispositif, et cela met en fonctionnement les interrupteurs, grâce à un conducteur auxiliaire connecté à l’appareil. Il existe des appareils Carré, à pivots, dont l’action est assez analogue. La Société Thomson Houston a combiné un dispositif où, en temps normal, la tension mécanique même des conducteurs de courant comprime un ressort qui empêche le contact susceptible de commander l’interrupteur automatique de s’établir ; au cas de rupture, la compression cesse, et par conséquent le contact s’établit. A signaler aussi l’appareil Letroteur (1 1), dont il a été beaucoup parlé. Nous en donnons une figure qui va permettre d’en comprendre tout de suite le fonctionnement. Si la rupture se produit à gauche, par exemple (les deux moitiés de l’appareil étant symétriques), la traction normalement exercée vers la droite par le fil conducteur demeuré tendu, fera osciller autour de son axe l’appareil particulier de suspension; et, par suite, la palette de droite, solidaire de cet appareil de suspension, va venir au contact du conducteur; et l’on obtient naturellement de la sorte court circuit, mise en action des disjoncteurs. Nous pourrions ajouter que, dans cet appareil, les tendeurs obliques ont pour effet d’empêcher le brin rompu de tomber à terre, si la rupture se fait aux environs immédiats de la suspension centrale : ce qui est fréquent pour une foule de raisons sur lesquelles nous ne pouvons insister.
- On n’est pas en général très favorable aux appareils qui mettent à contribution un dispositif mécanique; et pour remédier à leurs inconvénients, on a combiné le dispositif Neu, par exemple : il comporte une source de courant à fréquence élevée, l’un des pôles est connecté au conducteur à protéger contre les dangers résultant des ruptures, et l’autre à la terre ; à l’origine de la ligne, se trouve un récepteur mettant en action l’interrupteur si la rupture du conducteur vient interrompre le passage du courant alternatif.
- Citons enfin la méthode de protection qui consiste à intercaler un disjoncteur automatique dans le circuit d’alimentation ; en avant de ce disjoncteur, on dérive le courant pour le faire passer par un interrupteur automatique, qui ne permet ce passage que si aucune coupure n’existe dans la section à alimenter : et lorsqu’un fil aérien vient à se rompre, on ne peut plus produire le flux nécessaire, pour
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- ACADEMIE DES SCIENCES : - - . := 255
- maintenir l’armature du relais de l’interrupteur.
- Nous devons bien avouer que beaucoup des systèmes que nous avons indiqués rapidement ne sont pas sans présenter certains inconvénients dans la mise en pratique; il y a des améliorations à appor-
- ter encore dans cette partie de l’appareillage des conducteurs aériens de distribution. Mais on voit que les principes généraux sont établis, suivant lesquels on peut arriver à une solution pleinement satisfaisante du problème. Pierre de Mériel.
- LA PLUS GRANDE GARE D’EUROPE
- La ville de Leipzig possède aujourd’hui la gare la plus grande de toute l’Europe.
- Lorsque le bâtiment sera achevé, la façade de la construction en pierre se projetant en saillie sera de 500 mètres, et le quai transversal, où aboutissent toutes les voies, de 267 mètres de longueur ; 26 voies parallèles desserviront la circulation de 400 trains
- nord-ouest, elle forme un vaste square entouré des pelouses vertes du Ring. Son architecture massive est imposante.
- Signalons à cet égard une innovation : le quai transversal, indispensable dans toute gare terminus, devient ici le centre de l’architecture. Interposée entre le hall d’entrée et les halls d’arrivée et de
- Vue générale de la nouvelle gare de Leipzig.
- par jour. Actuellement 2 559500 m5 de terre ont été remués, 56 575 ni5 de maçonnerie employés poulies ponts et les murs de soutènement, 168445 mètres de voie posés et 4800 m2 de béton armé employés pour la toiture du grand hall de quai transversal.
- La nouvelle gare est située sur le Georgi-Ring, au point où celui-ci passe de sa direction sud-nord à une direction est-ouest. Orientée du sud-est au
- départ, cette partie de la gare forme, pour ainsi dire, le tampon où s’arrêtent les trains et le tremplin dont ils prennent leur élan; 26 voies de chemin de fer y aboutissent, réparties à gauche et à droite vers les sorties prussienne et saxonne respectivement. Celle gare a été établie d’après les plans de deux architectes de Dresde, MM. Lossow et Eühnc.
- Dr Alfred Gradenavitz.
- ACADÉMIE DES SCIENCES *
- Séance du g septembre 1912. — Présidence de M. le Général Bassot.
- Persistance des périodes humides en été. — M. Muntz présente une Note sur la tendance des périodes humides et froides à persister en été. Cette tendance doit être attribuée à l’évaporation rapide par le sol, surtout lorscpie le sol est recouvert d’une végétation abondante comme il ai-rive en été. Ainsi, en comparant le mois de juillet 1910 qui a été pluvieux et le mois de juillet 1912 qui a été davantage pluvieux, l’auteur mentionne les nombres sui-
- vants : 1 hectare de luzerne du terrain d’expérience a évaporé 805 mètres cubes d’eau et en avait reçu 697 en 1911. Le même hectare en 1912 a évaporé 900 mètres cubes et a reçu 894 mètres cubes. L’équilibre a presque été atteint en 1910; il a été tout à fait réalisé en 1912. Dans des saisons semblables, un cycle tend donc à s’établir et à persister. L’eau tombée des nuées sous forme de pluie y retourne sous forme de vapeur et retombe.
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- LE TRAVAIL DU BOIS ET DU FER AU SOUDAN
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- Ce cycle a donc une tendance naturelle à persister; pour le rompre il faut que quelque perturbation violente dé l'atmosphère Ariénne à se produire. Cette perturbation violente ne s’est point produite en 1912. Quant à l’abais-
- sement de là température, il a également pour principal facteur, l’activité" de cette évaporation qui enlève au sol de la chaleur pour la disperser dans les couches supérieures’de l’atmosphère. Ch. de Yilledeuil.
- LE TRAVAIL DU BOIS ET DU FER AU SOUDAN
- J’indiquais l’année ..dernière (La royauté chez les Bushongo, 15 juillet .1911.) le degré.d’organisation assez élevé qu’atteint le travail industriel chez certains peuples nègres;. Chez les Bushongo congolais, par exemple, il y a; une . vingtaine de « corps de. métiers » distincts, con~. stitués chacun en une sorte de corporation, qui a son représentant officiel auprès du roi et du conseil de ses ministres.
- Dans son récent rapport sur sa mission au Sahel, M. de Zeltner signale quelques autres particularités, différentes d’ailleurs, relatives aux forgerons et aux ouvriers qui travaillent le bois (1).
- D’une façon générale, ces artisans sont des esclaves, qui appartiennent à ce qu’on appelle les « castes impures » : cela signifie qu’un homme appartenant à une classe supérieure, libre, n’épouserait pas leurs filles ; et leur contact est même jugé si fâcheux qu’au moins en ce qui concerne les travailleurs sur bois (les Laobé), il leur est réservé des emplacements spéciaux en dehors des villages. Ce dédain et ce mépris qui frappent leur ensemble, n’empêchent pas d’ailleurs qu’à leur tour les Laobé ne se subdivisent entre eux en castes, dont certaines n’épouseraient pas non plus les filles des autres. Ces parias sont à la fois nomades et sédentaires : pendant la saison des pluies, ils séjournent au village de la famille peuhle ou sarakolé, dont ils sont les serfs, et pour qui ils travaillent à ce moment ; pendant la saison sèche, ils errent, par petits groupes familiaux formés d’une dizaine de personnes, sur un
- 1. Nouvelles Archives des missions scientifiques, nouvelle série, fascicule 4, 14)11.
- territoire habituel où ils retrouvent chaque année leur clientèle. Ils fabriquent des pilons, des mortiers en bois dur, des selles et des auges pour les chevaux, des manches d’outils, des vases ...en bois, et parfois des tabourets, des bancs à repasser le linge* des battants de porte, et quand ils ont épuisé les commandes d’un village, ils passent à un autre.
- La caste des forgerons (les Laké) a un prestige plus grand et des spécialités plus nombreuses. Souvent ce sont eux qui font les ouvrages en bois, là où manquent les Laobé. Leur propre métier, d’autre part, va de la taillanderie commune à la bijouterie la plus fine. Leur technique est très simple : ils disposent par lits alternés du charbon et du minerai de fer (extrait à fleur de sol) dans un fourneau du type catalan, au bas duquel on établit un soufflage au moyen de soufflets de forge ordinaires. L’opération, qui dure de deux à huit jours, donne un métal très pur, malléable, apte à des usages variés. C’est toute une famille ou un groupe entier de forgerons qui entreprend le travail, la direction appartenant à un vieillard expérimenté, connaissant bien les charmes qui assurent une coulée facile : car, bien entendu, c’est à leurs formules magiques bien plus qu’à leur outillage que les opérateurs attribuent leur succès.
- On voit que la tendance des métiers à former des groupes distincts dans la société et à être traités par celle-ci comme « castes », est indépendante d’un grand développement technique. L’exemple que j’en emprunte à M. de Zeltner, n’est d’ailleurs qu’un cas entre bien d’autres- Jfax-Paul. Lafitte. i
- le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahure, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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- 40* ANNÉE. — N° 2052. - ...: v- - 21 SEPTEMBRE 1912.
- L’HIPPOPOTAME NAIN DE LIBÉRIA
- Le grand Hippopotame du Nil, qui ligure dans la | résolut d’envoyer un naturaliste au Libéria avec la plupart de nos jardins zoologiques et qui est connu mission toute spéciale de rechercher et de capturer depuis la plus haute antiquité, est répandu dans | quelques individus de ce rare et curieux herbivore.
- Fig. i. — M. Hans Schomburgh faisant photographier pour La Nature le plus grand-dès Hippopotames- nains qu’il a rapportés de Libéria; l’animal est tout à fait adulte.
- tous les fleuves et les lacs d’Afrique, à l’exception de ce petit coin de la côte occidentale où s’est fondée la république nègre de Libéria. Sur cette (( Côte des Graines », comme on l’appelait autrefois, la grande espèce est représentée par une forme beaucoup plus petite, véritable « poney » de la famille, et que le naturaliste américain Morton a décrite, en 1844, comme assez différente de la grande espèce pour former, non seulement une espèce, mais un genre à part, sous le nom de Chœropsis lïbe-riensis. Jusqu’à ce jour, aucun représentant vivant de cet intéressant animal n’avait été transporté en Europe.
- , Frappé de ce fait et désireux de combler cette lacune, le célèbre importateur d’animaux.vivants, de Stellingen (près Hambourg), M. Cari Hagenbeck,
- 40e année.
- Il fit choix pour cette délicate entreprise d’un naturaliste exercé, déjà. connu par plusieurs voyages en Afrique, et qui en a fait le récit dans un livre plein
- d’intérêt : Wild und Wilde in Uerzen Africas, M, Hans Schomburgh.
- Au printemps de 1910, M. Schoim-burgh partit pour Monrovia capitale du Libéria. Mais les renseignements recueillis sur place lui firent voir que la saison d’été était la plus mauvaise pour s’enfoncer dans les forêts vierges qui couvrent l’intérieur du pays. C’est la . saison des pluies qui rendent tout déplacement impossible. Revenu en décembre delà même année, il s’avança sur les bords du fleuve Lofa et des autres petits fleuves qui arrosent les forêts encore inexplorées du Libéria. Dans ces régions désertes et malsaines, où l’on, est forcé de tracer sa route à coups de hache à travers, .d’épais
- 17. — 257
- Fig. 2, — Jeune Hippopotame de la grande espèce, vivant au jardin zoologique de Giseh (Égypte), montrant la forme très différente de la tête.
- Ie semestre.
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- 258 L'HIPPOPOTAME
- fourres, il creusa çà et là jusqu’à deux cents fosses à gros gibier, qu’il fallait visiter assidûment. Enfin, il fut assez heureux pour pouvoir télégraphier à Stellingen son premier succès : un Hippopotame adulte avait été pris, puis placé dans un panier d’osier porté par des nègres, avait été amené triomphalement, sous la surveillance de M. Schomburgh, jusqu’à son campement installé en pleine forêt vierge.
- Nous avons dit que l’Hippopotame nain n’avait jamais été vu vivant en Europe. Par contre, son étude anatomique avait déjà été faite, et d’une façon très complète, notamment dans la belle monographie que le professeur Alphonse Milne Edwards lui a; consacré, en tête de ses Recherches sur les Mammifères (1868). Le Muséum de Paris possède le squelette et un spécimen monté de cet animal.
- La dentition est assez différente de celle de la grande espèce pour légitimer la création du genre Chœropsis (Morton). En effet, il n’y a que deux incisives inférieures (au lieu de quatre que présente la grande espèce). Le crâne ne montre pas les énormes saillies orbitaires qui caractérisent celle-ci, et Te profil du front au lieu d’être concave, entre les yeux et les narines, est légèrement convexe. La boite crânienne est plus développée, par rapport à la région faciale, et l’encéphale est relativement beaucoup plus volumineux. Enfin, l’ensemble des proportions indique un animal beaucoup moins massif que YHippopotamus amphibius. Toutes ces particularités, signalées déjà par Milne Edwards, sont confirmées par l’examen des spécimens vivants, que.l’auteur de ces lignes a pu examiner, lors de sa visite à Stellingen, en juillet dernier.
- La longueur d’un male adulte, du nez à la naissance de la queue, est de 1 m. 80, tandis que la tête du grand Hippopotame mesure à elle seule 80 centimètres. La tête est ici plus arrondie, les narines et surtout les orbites moins saillantes, de telle sorte que l’œil est à fleur de tête, comme le -montre bien notre photographie (fig. 1). Les pattes sont relativement plus longues, de telle sorte que le ventre est plus élevé au-dessus du sol que chez la grande espèce. Les deux doigts médians des pattes postérieures sont plus développés que les latéraux, au point que, dans la marche, ces deux doigts seuls laissent leur empreinte sur le sol. La couleur de la peau, au lieu d’être d’un brun clair dessus, rosée dessous ainsi qu’au pourtour des yeux et des narines, est ici d’un gris de fer foncé, mélangé de brun et d’olivâtre; le ventren’est pas plus clair que le dos; la tête et les pattes sont plus foncées que le reste; c’est à peine si le dessous delà mâchoire et la gorge sont un peu rosés chez quelques individus. La queue porte à son extrémité, dessus et dessous, des poils beaucoup plus développés que sur la grande espèce. L’animal ne présente pas, au sortir de l’eau, la sécrétion Cutanée colorée qui est désignée chez
- ~ 1. Comme terme de comparaison nous donnons ici la photographie d’inr jeune de la grande espèce [Hippopotamus
- NAIN DE LIBÉRIA :
- l’autre espèce sous le nom de « sueur de sang ». Sa sueur est incolore (*).
- Cette espèce naine n’est pas la seule qui figure dans les catalogues zoologiques, mais les autres ne sont connues que par des débris fossiles. On sait que des Hippopotames ont vécu, au début de la période quaternaire, aussi bien en Asie et en Europe que dans le nord de l’Afrique, toutes contrées où l’on n’en trouve plus aujourd’hui. À l’époque où une race encore plus monstrueuse que rHippopo-tame du Nil, désignée par les paléontologistes sous le nom d’Hippopotamus amphibius major, habitait toutes nos rivières de France et notamment la Seine, qui ne connaissait pas encore les glaces de l’hiver, les îles de la Méditerranée étaient habitées par de petites espèces, comparables pour la taille à celle du Libéria (Hippopotamus melitensis à Malte et en Crête, IL minutus à Chypre) ; ce dernier présente même les caractères dentaires du genre Chœropsis. A Madagascar, une petite espèce (IL lemerlei) voisinait avec une grande (IL Madagascar iensis). |
- C’est un fait bien connu que les mammifères de petite taille se rencontrent ' généralement dans lés îles de peu d’étendue, comme les poneys aux Shetland, en Corse et à Java. On vient de voir que ccttc règle s’applique aussi aux Hippopotames. Cependant, la Côte des Graines, où vit la seule survivante de ces espèces naines, n’est pas une île. Néanmoins, il serait possible de trouver dans la constitution géologique et orographique du Libéria la raison de cette survivance. Ce pays, borné au Sud-Ouest par l’Océan, est entouré de tous les autres côtés par des montagnes peu distantes de la côte (la chaîne des Kong) de telle sorte que les nombreux petits fleuves qui en découlent (on en compte une dizaine, outre le Saint-Paul qui est le plus important), bien qu’assez larges, n’ont qu’une faible étendue et sont bien misérables si on les compare aux puissants cours d’eau qui arrosent le reste de l’Afrique : le Niger, le Congo, le Nil et le Zambèze.
- A ce point de vue, on peut dire que le Libéria est comme une île séparée du reste de l’Afrique. Le grand Hippopotame ne s’éloigne guère des fleuves qui l’ont vu naître et, très vraisemblablement, les montagnes qui font du Libéria un petit bassin séparé du reste de l’Afrique, ont empêché cette puissante espèce d’envahir ce pays où, suivant les lois immuables de la concurrence vitale, elle n’aurait pas manqué de supplanter l’autre espèce plus petite et plus faible.
- Le principal résultat du voyage de M. Schomburgh a été de nous renseigner sur les mœurs de l’Hippo-potame de Libéria. On verra qu’elles sont très différentes de celles de la grande espèce.
- Nous avons dit comment M. Schomburgh avait pu capturer l’un de ces animaux. « Avant le
- amphibius) vivant' actuellement au Jardin zoologiquc de Gizeh ; on pourra constater combien la forme de la tôle est différente (fig. 2). ~
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- coucher du soleil, dil-il, nous avions rejoint notre Kraal, et pouvions faire sortir notre captif de son panier. Je fus surpris de sa placidité. Au lieu de chercher à s’échapper, comme l’eût fait tout autre animal sauvage, il resta tranquille dans le réduit où on l’enferma, but dans un seau, mangea deux galettes de manioc, et retourna se coucher dans son coin, tout en grognant comme pour nous en défendre l’approche. » Cette première prise fut d’un bon. augure pour la suite de l’expédition. Quatre autres individus furent capturés, et tous montrèrent le meme caractère pacifique. La principale préoccupation fut de leur procurer un bain quotidien, car bien qu’ils soient moins aquatiques que la grande espèce, leur peau ne peut supporter la sécheresse et a besoin d’être arrosée fréquemment.
- L’Hippopotame nain vit dans les forêts les plus denses, fuyant le soleil et la lumière; on doit le considérer comme un animal nocturne. 11 ne se plaît pas, comme la grande espèce, en société nombreuse; au contraire, chaque individu vit isolé, changeant presque journellement de retraite, de
- sorte que son habitat comprend une vaste étendue de pays. Aux grands cours d’eau il paraît préférer les clairs ruisseaux, et c’est là qu’il prend son bain.
- Il recherche les anfractuosités de la rive qu’il agrandit pour s’y creuser une sorte de terrier où il dort pendant le jour, parfaitement caché par l’épaisse végétation qui surplombe.
- A Stellingen, on baigne ces animaux dans les bassins du jardin et ils y restent volontiers des heures entières. Ce sont des bêtes fort tranquilles. Au lieu du mugissement de la grande espèce, ils ne font entendre qu’une sorte de grognement comparable au bruit d’une porte que l’on fait aller et venir rapidement, et qui grince sur des gonds rouillés. Si on les irrite, ils montrent les dents en poussant une sorte de sifflement, et les défenses du mâle sont, relativement, aussi redoutables que celles de la grande espèce. C’est seulement lorsqu’ils sont tout à fait en rage qu’ils font entendre le gro-gnement'beaucoup plus fort que nous avons essayé
- de décrire- E. Troüessart.
- Professeur au Muséum National.
- ENREGISTREMENT DES ONDES HERTZIENNES
- PAR UNE PATTE DE GRENOUILLE
- Décidément, si cela continue, les signaux de télégraphie sans fil pourront être reçus par tout le monde, au moyen des objets les plus divers. M. Dosne a déjà exposé aux lecteurs de La Nature (nos 2058 et 2042), comment un simple balcon métallique ou une installation téléphonique peuvent servir d’appareils de réception des ondes hertziennes,
- M. Ch. Lefeu-vre, professeur de physiologie à la Faculté de Médecine de Rennes, vient de décrire un dispositif qui permet non seulement d’entendre ces ondes, mais encore de les enregistrer au moyen d’une patte de grenouille. .
- Tout le monde connaît la patte galvanoscopique: de grenouille, utilisée depuis Galvani par les physiologistes pour l’étude de l’excitation électrique des nerfs. C’est simplement une patte de grenouille, dont on a enlevé la peau, qu’on a coupée au-dessus
- du genou et qu’on a laissée en connexion avec une portion plus ou moins longue du nerf sciatique. Deux.fils électriques placés sur le trajet de ce nerf
- permettent de l’exciter et d’étudier son action sur les muscles de la patte; si l’on veut enregistrer les mouvements produits, on attache à l’extrémité de la patte un. levier dont la grande branche se termine par un style inscripteur qui frotte légèrement sur une feuille de papier enfumé enroulée à la surface d’un cylindre tournant d’un mouvementrégu-lier autour de son axe au moyen d’un moiivemèîit d’horlogerie (fig. d). Une patte de grenouille ainsi préparée est extrêmement sensible et répond rapidement par une contraction à des excitations même très faibles et très brèves. Il suffit donc de l’intercaler sur un poste récepteur d’ondes hertziennes pour qu’elle entre en contraction chaque fois qu’une
- Fig. i. — L'enregistrement des mouvements de la patte de grenouille.
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- ENREGISTREMENT DES ONDES HERTZIENNES
- variation de courant se produira dans l’appareil.
- M. Lefeuvre a employé un poste de réception à système de montage direct. Comme le montre la figure 2, l’antenne réceptrice A est reliée à une bobine d’accord S à laquelle fait suite un détecteur électrolytique du commandant Ferrié D.
- Ce détecteur est lui-même en continuité avec deux téléphones Ducre-tet R, d’une résistancede 4000 ohms chacun, disposés en série. Ces téléphones sont reliés également à un réducteur de potentiel P placé sur le circuit d’une batterie à o éléments E, qui communique avec la terre par le fil T. C’est donc une installation ordinaire de réception des ondes hertziennes. La patte de grenouille inscrivant est simplement surajoutée : les deux fils métalliques qui aboutissent au nerf sont montés en dérivation sur les téléphones; le dispositif enregistreur l’avons déjà dit : le
- Fig. 2. — Schéma de montage : A, antenne; T, ligne de terre; S, bobine d’accord; 1), détecteur électrolytique; R, récepteurs téléphoniques; P, réducteur de potentiel; E, éléments de batterie; N, nerf; M, muscle;
- L, levier enregistreur.
- comprend, comme
- de
- la patte inscrip-
- Bc
- nerf N et le muscle grenouille ;
- alvanoscopique de
- nous M le
- levier
- teur L lixé à l’extrémité du muscle et le cylindre enregistreur qui n’est pas représenté sur ce schéma. L’excitation du nerf ostproduitepar les courants de self - induction qui prennent naissance dans les bobines de téléphone.
- Un pareil dispositif, installé à Rennes, à 550 kilomètres de Paris, a permis à l’auteur de recevoir et d’enregistrer les signaux horaires envoyés par la Tour Eiffel.
- La figure 5 représente l’enregistrement par la patte de grenouille des signaux de 10 h. 45, 10 h..47, 10 h. 40. La patte, répondant à chaque excitation
- Signal de io h. 49 : attention (série d’un trait, quatre points). Point horaire | de 10 h. 49.
- Fig. 3. — Les signaux radio télégraphiques horaires de la Tour Eiffel enregistrés à Rennes par une patte de grenouille.
- par une contraction, a chaque fois déplacé le levier enregistreur. Celui-ci a donc inscrit une série de courbes sur la feuille de papier enfumé collée sür le cylindre tournant. On peut voir sur ce tracé une série de grandes courbes régulièrement espacées
- correspondant au signal d’attention de 10 h. 45, lequel est envoyé au transmetteur dé la Tour Eiffel, sous forme d’une série de traits, puis une onde brusque et étroite correspondant au point horaire de 10 h. 45. Le signal d’attention de 10 h. 47 est composé d’une série d’un trait, deux points, répétée plusieurs fois ; le tracé les montre représentés sous forme d’une grandeonde suivie de deux petites plus brèves se répétant régulièrement. Le point horaire de 10 h. 47 a la même forme que celui de 10 h. 45 représenté au-dessus et que celui de 10 h. 49 figuré au-dessous. Le signal d’attention de 10 h. 49 a sur le graphique la forme d’une série de grandes ondulations suivies de quatre petites; ces courbes correspondent à l’envoi par la
- Tour Eiffel de séries d’un trait suivi de quatre points. Comme le montre le tracé de la figure 5, tous ces signaux sont très visibles,
- Il nous a paru intéressant de signaler ce dispositif, tant à cause de son ingéniosité, que parce qu’il permet, pour la première fois croyons - nous,
- . de conserver
- une trace écrite des radiotélégrammes. Bien entendu, on ne peut songer,.dans la pratique courante de la télégraphie sans fil, à se servir pour l’enregistrement d’une patte de grenouille qui ne conserverait pas longtemps sa sensibilité et qu’il faudrait trop fréquemment, renouveler. Rexé Merle.
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- LES PROJECTEURS ELECTRIQUES ASSERVIS
- L’emploi des projecteurs s’est surtout développé dans la marine. Les marins menacés des attaques
- à l’assaillant des indications sur les mouvements et l’importance de l’escadre. Les torpilleurs sont attirés
- S c
- A
- 'T
- Fig. i. — Pointage en direction du projecteur asservi système Sauller-Harlé. (Le même dispositif est répété pour le pointage en hauteur.) — A, rhéostat du poste; B, rhéostat du projecteur ; C, résistances à Jin de course; D, galvanomètre; E-F, relais du commutateur inverseur; H, moteur commandé par le commutateur inverseur; G, relais d'accélération de II; K, inducteur du moteur H; I, inducteur supplémentaire mis en circuit par G.
- de nuit des torpilleurs ont dès le*début cherché à par la lumière comme les papillons. On a donc tirer parti des projecteurs. Entraînés aux observations abandonné la surveillance continue afin de profiler
- Poste
- tromoleur manœuvrant T) commutateur à plots; C, commutateur à 5 plots manœuvré par A; E, frein électromagnétique fermant A; F, plateau inverseur portant G alidade de visée; II, inverseur électromagnétique changeant le sens de rotation de B; J, J', relais inverseurs pour le moteur A; K, rhéostat ' d'induit de A; L, rhéostat d’induit de B.
- A
- à la mer nuit et jour, les officiers de marine acqui- | de l’obscurité rent une grande ha-bileté dans cette manœuvre nouvelle ; cependant à la pratique on s’est aperçu' de l’inconvénient grave de l’abiis des projecteurs.
- En effet, si un cuirassé se protège par une active surveillance au moyen de faisceaux lumineux en toutes directions, il révèle sa présence et fournit
- i. Ifctïzy, £5tk
- I Fig. 3. — Principe i du projecteur asservi : A, poste d'observation; B, projecteur.; C, câbles électriques ; i, commutateurs à frotteur du pointage en hauteur; 2, ceux poulie pointage en direction .
- pour dissimuler
- B
- les manœuvres.
- La guerre navale moderne exige que Jes bâtiments res-tênt la nuit dans l’obscurité sans le moindre feu apparentées projecteurs doivent donc éclairer immédiatement le but au moment opportun, avec une exactitude parfaite, sans jamais errer sur le champ de bataille, afin de ne pas éclairer un
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- 262 ^ LES PROJECTEURS ÉLECTRIQUES ASSERVIS
- vaisseau ami en le désignant ainsi aux feux de l’adversaire.
- Les projecteurs installés à bord des navires de guerre devront être pointés sur le but avant même que le faisceau soit démasqué et devront toujours être prêts à l’éclairer immédiatement, tout en suivant l’ennemi dans toutes ses évolutions.
- De plus, l’usage des projecteurs à la mer exige beaucoup d’habileté et d’entraînement; tout obstacle dans le faisceau, poussières, gouttelettes d’eau, donne une gêne considérable, rendant le faisceau visible; de sorte que toute observation est impossible si l’observateur se trouve près du projecteur. Il faut donc éloigner l’observateur du projecteur lui-même, mais il doit quand même diriger à son gré le faisceau avec une grande précision, en tous sens, masqué ou non, et doit également pouvoir démasquer le faisceau à son gré au moment voulu.
- Ce programme, défini nettement par la marine, a été résolu par le projecteur asservi ; la commande électrique à distance ne résolvait le problème qu’en partie.
- Avec le projecteur asservi, les mouvements sont assujettis à ceux d’une alidade ou d’une lunette maniée par l’observateur. Celui-ci, qui connaît bien la zone où l’ennemi peut se trouver, maintient la lunette dirigée sur cette zone pendant que le projecteur est masqué, en évitant avec soin de tourner l’instrument d’observation du côté des bâtiments amis. Le projecteur asservi, suivant docilement les mouvements de la lunette d’observation à laquelle
- Fig. 4. — Installation sur rail'd’un projecteur de pont.
- son axe reste constamment parallèle, on ne craint plus que le faisceau soit mal dirigé au moment où le feu est démasqué. Souvent même, on peut distinguer l’ennemi dans la nuit : la lunette est alors braquée sur lui et le but peut être aussitôt éclairé dès qu’on juge opportun de démasquer le feu.
- Le projecteur asservi de la maison Bréguet comprend un projecteur, commandé électriquement à
- distance (le pointage en direction se fait par un moteur électrique commandé par deux relais inverseurs) et un poste de manœuvre qui comporte la lunette de visée.
- Celle-ci se déplace sur un plateau inverseur qui provoque le jeu des relais et fait tourner de l’angle nécessaire le moteur qui commande la rotation du
- Fig. 5. — Projecteur de hune.
- projecteur. Cette rotation fait tourner un commutateur qui agit sur un électro pour faire tourner un moteur électrique, lequel entraîne un plateau commutateur. Ce mouvement s’arrête lorsqu’il y a concordance entre les deux commutateurs du récepteur et du poste de manœuvre.
- Le moteur du manipulateur, n’obéissant pas directement, a toujours du retard sur celui du projecteur. L’inertie lui fait quelquefois, à fond de course, dépasser la bonne position; il se produit; alors des balancements importants, qu’on évite au moyen d’un frein magnétique.
- Le projecteur asservi de la maison Sautter-Harlé comprend également le poste et le projecteur, mais le principe est celui du pont de Wheatstone. Il y a eu dérivation sur la source de courant, un rhéostat au poste et un au projecteur qui portent chacun un contact mobile solidaire de la lunette au poste et des mouvements de l’appareil au projecteur. Un conducteur relie ces deux contacts et traverse un galvanomètre. Quand les contacts des rhéostats sont sur des touches correspondantes, aucun courant ne passe dans le galvanomètre; dans le cas contraire, le galvanomètre dévie d’un côté ou de l’autre suivant le sens du courant et agit sur des contacts ; ces
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- LES PROJECTEURS ELECTRIQUES ASSERVIS ======= 263
- contacts commandent les relais d’un commutateur inverseur qui actionne le moteur électrique de pointage, lequel marche jusqu’à ce que le contact mobile soit à la position voulue, pour que le galvanomètre soit en équilibre.
- Lorsque le déplacement de la lunette est très
- Fig. 6. — Projecteur asservi système Brcgucl.
- grand, une autre série de contacts assure le déplacement plus rapide du projecteur.
- Ce dispositif se trouve réalisé en double ; un pour le pointage en direction, l’autre pour le pointage-en hauteur; par conséquent, le poste de commande comprend simplement la lunette d’observation qui entraîne les frotteurs correspondant aux résistances de direction et de hauteur.
- Lorsque le projecteur et le poste sont éloignés l’un de l’autre, le parallélisme parfait du projecteur et de la lunette fait que les champs respectifs ne coïncident pas ; c’est l’erreur de parallaxe qui se corrige par une manette spéciale, laquelle décale le zéro.
- Devant le projecteur sont placés des volets mobiles, qui, dans le projecteur Bréguet, sont ouverts par un petit moteur électrique et dans le projecteur Sautter-IIarlé, par un électro-aimant à longue course. En effet, pour démasquer et masquer le feu du projecteur, on a commencé par allumer et éteindre la lampe elle-même; mais, malgré des dispositifs spéciaux d’allumage rapide, il fallait plus d’une minute pour avoir une bonne lumière et après l'extinction, les charbons, ardents encore, constituaient une cible pour l’ennemi.
- Le faisceau est donc masqué par des volets ; il.
- l’est en général pendant la plus grande partie de la nuit ; on a intérêt à diminuer pendant ce temps la consommation des charbons, par suite réchauffement de l’appareil. La réduction de consommation des charbons a une grande importance, car pendant leur remplacement le projecteur est inutilisable.
- Pour cela, automatiquement au moment de l’occultation des volets, un relais met en circuit une résistance supplémentaire et la lampe est mise en veilleuse; l’effet inverse se produit à-l’ouverture des volets : ce dispositif permet de maintenir le projecteur allumé toute une nuit sans remplacer les charbons.
- Le poste de commande et le projecteur portent des cercles divisés qui permettent de repérer le but et de commander éventuellement le tir.
- Ce système s’applique également à l’éclairage des cotes, au voisinage des forts, etc. ; il peut y avoir 100 à 150 mètres entre le projecteur et le poste de commande.
- En résumé, le problème du projecteur asservi et masqué est résolu d’une façon parfaite. Cet appareil permet de projeter brusquement un jet de lumière
- Fig. 7.— Projecteur asservi et poste de manœuvre avec sa lunette système Sautter-Harlé.
- sur un objet préalablement visé avec une lunette. On évite ainsi de promener le rayon lumineux à droite et à gauche avant d’atteindre l’objet à éclairer, comme cela se rencontre forcément dans les appareils non asservis. , ' r =
- Au point de vue militaire ce dispositif a. une importance capitale en; ce qui concerne la sécurité ç.t la vulnérabilité. Eugène H. Weiss.
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- LA STATION PARISIENNE D’ESSAIS DE SEMENCES
- Fig. i. — Triage des graines à la Station d'essais des semences
- La station parisienne d’essais de semences, établie à ses débuts dans un modeste laboratoire du Conservatoire des Arts et Métiers, transportée un peu plus tard dans un étroit local de l’Institut agronomique, jouit maintenant d’une autonomie que lui ont méritée ses utiles travaux. Installée •dans un coquet pavillon de la rue Cervantes, elle a pris une notable importance sous l’impulsion de son directeur M. Schribaux.
- Jusqu’à ces dernières années, en effet, bien que personne ne contestât l’influence prépondérante des semences dans la production végétale, on
- s’en inquiétait fort peu. En France, il existe actuellement une trentaine de stations agronomiques éclairant les agriculteurs sur la qualité des engrais, mais il n’y en a que deux pour l’essai des semences.
- Dans l’établissement de Paris que nous allons visiter, on étudie la plante plutôt au point de vue industriel que scientifique. Le végétal arrive à celte station sous forme de semences; on en examine l’espèce, la Arariété, l’absence de cuscute dans les trèfles, la luzerne, le lin et celle de pimpre-nelle dans le sainfoin double, on en constate la
- pureté et la faculté germinative. Des spécialistes commencent donc par s’assurer de Y espèce botanique, soit par les caractères mêmes de la graine, soit par l’observation de coupes au microscope. Quant à la détermination de la variété, elle exige presque toujours un essai cultural. On note, en outre, la provenance des échantillons, car il n’est pas indifférent
- de faire pousser une plante sous un climat autre que celui qui l’a vu naître. Ainsi le froid détruit presque toujours les vesces d’hiver du midi qu’on vend dans le nord, et les trèfles d’Amérique, qu’on baptise
- « trèfles Iran -çais » originaires de régions chaudes et sèches, pé-• rissent par des temps trop rigoureux ou par suite : de maladies cryp-'• togamiques.Pour rechercher la cuscute dans les trèfles et les luzernes principalement , on passe au crible 500 grammes de graines environ. On se sert soit de tamis manœuvrés à la main, soit d’un appareil composé de 4 tamis superposés
- l’un au-dessus de l’autre et montés sur un chariot auquel un petit moteur à air chaud ou à eau imprime un mouvement de va-et-vient. Sur le premier tamis, dont les orifices ont 2 millimètres, ne restent que
- les grossières impuretés, sur le second (1 mm 50) on recueille la graine et sur les autres de 1 mm25 à 1 millimètre se
- Fig. 2. — Etuves Schribaux'avec régulateur de température commandé par une horloge.
- trouvent la grande et la petite cuscute.
- Pour se rendre compte de la pureté, on prend ce qui demeure sur les deux derniers tamis et sur le fond ou, s’il s’agit d’échantillons ne renfermant pas de cuscute, sur 5 à 100 grammes de celles-ci . Des femmes séparent à la main, avec une spatule en corne et en s’aidant de la loupe au besoin, les bonnes semences des mauvaises et des substances étrangères (fig. 1 ). Elles partagent même ces dernières en plusieurs lots distinguant les parasites végétaux ou animaux, les semences de mau-
- de graines selon la grosseur
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- LA STATION PARISIENNE D’ESSAIS DE SEMENCES
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- vaises herbes et les autres matières inertes ou nuisibles.;
- Si l’aspect- extérieur ne permet pas de différencier avec certitude les graines stériles dépourvues d’amandes, on les mire par transparence dans une chambre noire spéciale. Le pourcentage des bonnes semences et des différentes sortes d’impuretés se déduit de pesées faites avec des balances de précision.
- L’épreuve de (fer mincit ion •s’effectue sur 500 ou 400 graines et quelquefois plus, qu’on dispose 100 par 100 sur des germoirs placés dans une étuve.Pourlaplu-part des espèces botaniques, les germoirs sont de simples feuilles
- de papier filtre repliées en deux et maintenues humides. Pour les graines de betteraves, on les met dans des assiettes remplies de sable pulvérisé et humecté au début de l’essai. Avec un marqueur ou disque de bois garni de clous ronds régulièrement espacés, on fait 100 empreintes dans le sable de chaque récipient et on y insère une graine (fig. 5).
- Avant de porter les germoirs ensemencés dans l’appareil, on les recouvre d’une feuille de papier ou d’un verre afin de rendfel’évapo-ration minimum.
- Les différents modèles d’étuves Schribaux en service à la station
- ressemblent à des armoires fermées par une porte vitrée, chauffées au gaz et pourvues de régulateurs de température (fig. 2). Dans leur intérieur se trouvent soit une douzaine de plateaux glissant sur des rainures et portant les feuilles de papier ensemencées, soit' autant de rangées de baguettes sur lesquelles reposent les gerqioirs à betteraves (assiettes)., Une horloge, consistant en un, cylindre de 90 millimètres
- Fig. 3. — Préparation du sable dans les assiettes et visite des graines germèes.
- faisant un tour en vingt-quatre heures, réalise automatiquement l’ouverture et la fermeture des robinets qui commandent les régulateurs. En outre, un thermomètre enregistreur permet de contrôler très exactement la marche de la température.
- Chose digne de remarque, il faut régler l’étuve à
- 20° pendant dix-huit heures et à
- **' 28° durant les
- six heures suivantes afin de produire dans son enceinLe des variations analogues à celles qu’on constate dans la nature entre le jour et la nuit. Sinon certaines graines, qu’on doit semer superficiellement vu leur ténuité et qui par conséquent subissent en terre les brusques variations diurnes et
- nocturnes, germeraient de façon anormale quand bien même elles seraient excellentes.
- Naturellement les semences poussent plus ou moins vite selon les espèces.. Ainsi celles de seigle représentées sur la photographie (fig. 4, n° 1) ont
- 7 jours d’étuve;
- celles de trèfle (n° 2) et de ray-gras s (n° 5)
- 8 jours;, celles de maïs (n° 4) 5 jours et celles de betteraves ( n° 5) 8 jours. Une germination parfaite constitue une qualité primordiale pour des graines mais il faut aussi qu’elles fournissent des sujets vigoureux Or, l’expérience montre que la
- robustesse dépend d’abord du poids individuel des semences et en second lieu de l’allure de la germination. Celle-ci' doit se produire rapidement et nonnalement. •
- En conséquence, les bulletins d’analyse de la station d’essai portent le poids de 1000 bonnes graines de l’échantillon. et leur « faculté germinative », autrement dit le nombre de germes sortis au
- Fig. 4:— Graines germèes dans, des étuves : i, Seigle-après y jours; 2, Trèfle après 8 jours; 3, Ray-grass après 8 jours; 4, Maïs après 5 joins; 5, Betteraves après 8 jours.
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- bout de quelques jours. Quant à la « valeur culturale » des semences, elle se déduit des données précédentes par un simple calcul, c’est le produit de la pureté par la faculté germinative. Ce chiffre représente, en somme, la proportion de semences pures capables de germer pour cent. Tous ces renseignements sont consignés sur un procès-verbal transmis, soit au Service de la répression des fraudes, soit au particulier qui a demandé l’analyse.
- Quelques exemples de falsifications qu’ont bien voulu nous communiquer M. Schribaux et M. Hussard serviront à prouver, en même temps que l’ingéniosité des fraudeurs, l’utilité delà station d’essais. Par exemple, on rajeunit les vieilles luzernes incapables de germer, tantôt avec de l’acide sulfurique, tantôt avec de l’acide picrique. Un échantillon de trèfle des prés saisi chez un négociant du Centre ne présentait à la vue rien d’insolite et cependant il renfermait 10 pour 100 de sable coloré en jaune et 15 pour 100 de fer oolithique! Il ne s’agissait pas d’ailleurs d’un petit colporteur mais d’un important grainier qui avait en sa possession 20 000 kilogrammes de ces substances inertes!
- Parfois les conséquences de ce commerce malhonnête sont plus graves. Ainsi, dans les environs de Lyon,
- LA ROUTE MODERNE ET I
- Le développement rapide de l’automobilisme et la substitution progressive de la traction mécanique à la traction animale pour les transports industriels, ont rendu, à la circulation routière, la vie active que les chemins de fer avaient, pendant un temps, presque complètement suspendue.
- On n’a pas tardé à s’apercevoir que les chaussées établies, même très solidement, sur les données anciennes, résistaient assez mal au travail intensif nouveau auquel elles étaient soumises, et de tous côtés il a fallu mettre à l’étude de nouveaux procédés de construction, pour permettre de déterminer la meilleure constitution à adopter pour la route moderne.
- . 'Avant de passer en revue les types en présence, nous rappellerons brièvement les conditions auxquelles doit satisfaire une chaussée, pour assurer une exploitation industrielle convenable.
- Etant destinée surtout à la circulation des véhicules, le déplacement de ceux-ui doit pouvoir s’y faire avec Je minimum d’effort pour être économique. La qualité d’une chaussée qui correspond à ce desideratum, porte le nom de viabilité. Le degré de viabilité varie beaucoup avec la nature des matériaux et leur agencement; divers expérimentateurs, et notamment M. Résal, ont donné des chiffres qui permettent de se rendre compte de l’importance de cette variation. L’effort de traction à développer en palier, et par tonne de poids, pour déplacer une voiture est de 150 à 250 kg sur terrain naturel non battu, et suivant- sa composition (craie, silice, argile, etc...); 130 kg sur gravier non tassé; 80 kg sur chaussée empierrée non entretenue; 40 kg sur terrain naturel battu, uni et sec; 50 kg sur chaussée empierrée ou pavée en' bon état; 22 kg sur pavé de bois régulier; 10 kg: sur chaussée en ciment, asphalte ou dallage régulières à 6 kg sur voie ferrée (chemins.de. fer, tramways).
- on avait vendu de la graine de gesse pourpre (légu-mineuse toxique) comme vesce fourragère ;, consommée en vert, elle empoisonna plus de 70 bêtes à cornes, dans un seul canton de l’Ain. Du reste, jusqu’ici, le trafic des semences détériorées se pratiquait, en France, au grand jour. Un industriel peu scrupuleux allait jusqu’à faire ressortir, dans son prospectus, le bénéfice que les revendeurs réaliseraient en lui achetant des graines mortes pour mélanger avec d’autres. « Si, déclarait-il dans ce factum, on vend par année 500 kg de graines d’oignons que l’on paye 4 francs le kilogramme, achetez-en seulement 350 kg germant de 98 à 100 pour 100 et prenez-nous 120 ou 150 kg de vieilles graines d’oignons que nous vendons 0 fr. 40 le kilogramme, d’où un profit de 500 francs environ. » Puisse la Station d’essais faire cesser de tels agissements si préjudiciables aux intérêts de l’agriculture!
- Enfin, le nouvel établissement de la rue Cervantes poursuit encore d’intéressantes expériences sur nos espèces cultivées; on y recherche, parmi les nouvelles variétés, celles qui méritent d’être propagées et on y crée, par d’heureux croisements ou des sélections rationnelles, des races végétales répondant à toutes les exigences agronomiques. Jacques Boyer.
- V CIRCULATION INTENSIVE
- En France, on peut admettre comme chiffre moyen du réseau routier, 50 kg par tonne, mais il est facile de voir par comparaison avec les chiffres précédents, qu’on peut le faire varier très notablement, dans un sens ou dans l’autre, suivant que la viabilité s’améliore ou s’amoindrit.
- Cette variation peut avoir une répercussion considérable, heureuse ou malheureuse, sur la richesse publique, puisqu’elle atteint directement le prix même des transports.
- Il faut donc s’attacher à construire une chaussée présentant la meilleure viabilité possible, et capable en outre de la conserver longtemps. Il est donc logique de consacrer à l’amélioration et à l’entretien des routes, des sommes en rapport avec les profits de plus en plus considérables réalisés sur les transports eux-mêmes. (Impôts, patentes, etc....)
- Les seules expériences précises sur les dégradations causées aux routes par les voitures remontent à 1840, elles ont été faites par le général Morin. Les conclusions auxquelles ce savant officier était arrivé, en ce qui concerne les gros transports à faible vitesse de l’époque, sont utiles à rappeler :
- A fouis égal par unité de surface, les roues à large jante dégradent plus les routes que les roues à jante étroite.
- Pour une même charge totale, une roue à jante étroite (0 m. 06) dégrade plus une chaussée empierrée qu’une roue à jante large (0 m. 12 à 0 m. 15).
- Par temps sec, on peut sans inconvénient charger une roue de 0 m. 06 de jante, d’un poids de 600 kilogrammes et il faut réduire ce poids à 450 kilogrammes, pendant les périodes de pluies continuelles.
- A charge égale les roues de grand diamètre dégradent moins-les routes que les petites roues.
- Avec des bandages de 0 m. 12 de large, on peut sans
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- inconvénient admettre un poids par essieu de 5500 à 4000 kilogrammes.
- Toutes ces expériences ont été faites sans tenir compte de la vitesse, avec des véhicules assez mal ou môme non suspendus, traînés par des moyens extérieurs, et non propulsés par leurs propres roues.
- Avec les véhicules automobiles, le problème se pose d’une manière toute nouvelle : ils sont rapides, certaines de leurs roues sont motrices; ils doivent, pour rester économiques, porter de .fortes charges; leurs roues sont relativement de petit diamètre (1 mètre environ), mais ils sont bien suspendus ; ils ont des bandages larges, ou même le plus souvent des bandages en caoutchouc.
- Les éléments de la chaussée ont à résister à la pression verticale due au poids, aux chocs produits plus ou moins obliquement pendant la marche (chocs d’autant
- Ces inconvénients sont atténués par l’emploi des bandages élastiques, tant que la vitesse n’est pas suffisante, pour qu’ils puissent produire sur la chaussée une sorte de succion, qui amène la désagrégation des parties tendres.
- Actuellement, on admet pour les poids lourds une charge maximum de 150 kilogrammes par centimètre de lai’geur de jante, et un maximum de 5 tonnes par essieu, avec une vitesse de 18 à 25 kilomètres à l’heure. Pour des, charges plus fortes, il est nécessaire de réduire beaucoup la vitesse, et quand même il reste impossible d’empêcher la production de graves dégradations.
- Devant de telles constatations, il devient absolument urgent d’augmenter de plus en plus la résistance même des routes, et de proscrire impitoyablement les camions de tonnage exagéré.
- Machine à goudronner les routes en fonctionnement-avenue de l'Alma.
- plus importants que la voiture va plus vile, qu’elle est moins bien suspendue ou qu’elle a des bandages moins élastiques) et à l’effort d’arrachement produit par les roues motrices, qui a pour résultat de déchausser les matériaux, de pulvériser les particules de liaison et de permettre la production d’une poussière très appréciable que le vent emmène peu à peu au détriment de la durée de la route elle-même.
- Aucune nouvelle expérience précise n’a été faite pour déterminer l’influence destructive des nouveaux facteurs introduits,. Mais on a pu constater que les véhicules automobiles' lourds, circulant à vitesse importante,, font snibir aux diverses chaussées des dégradations considérables, les cailloux sont arrachés, les pavés de bois ou de pierre sont couchés en sens inverse de la marche, et les pavés de pierre peuvent être cassés non seulement clans le sens vertical, mais souvent encore dans le sens horizontal;
- On a pensé un moment, cpu’il faudrait revenir d’une manière générale aux routes pavées, pour 'résister à la circulation des automobiles industriels, et c’est dans cet ordre d’idées qu’ont été réfectionnées un certain nombre de, sorties de Paris (Charenton à Yilleneuve-Saint-Geèrges, Paris à Saint-Germain, Paris au Bourget, etc.).
- Mais à part ces cas particuliers, qui correspondent à une circulation extrêmement intense, le-retour au pavé ne semble pas une solution recommandable, compatible avec des considérations d’économie d’entretien.
- Le. pavage revient à environ '15 francs le mètre carré, et on peut lui admettre une durée moyenne de 20 . à 50 ans avec la circulation actuelle ; pendant cette période il n’exige qu’un entretien assez faible, limité au remplacement des pavés friables, des pavés cassés, et au relèvement des pavés enfoncés. Au bout, de ce "temps''la’ réfection totale s’impose, et le capital est détruit; soit lïn amortissement annueb de 0 fr. 55 à 0 fr. 85; '
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- . La route empierrée coûte 4 francs de premier établissement au mètre carré, et un entretien annuel de 0 fr. 20 environ, qui lui assure une durée à peu près indéfinie. Amortissement presque nul, dépense annuelle 0 fr. 20 environ. Mais elle n’est admissible que pour assurer une circulation d’intensité moyenne.
- La comparaison de ces chiffres montre que le pavage ne peut être envisagé que pour une chaussée soumise à un travail tel, qu’il devient nécessaire d’y consacrer plus de 0 fr. 60 d’entretien annuel. Ce serait le cas d’une route empierrée qu’il faudrait recharger trois fois par an. Cela ne peut se présenter que dans les rues d’une grande ville, ou dans la banlieue de Paris.
- Les routes de Versailles à Dreux, de Versailles à Chartres par Maintenon, et certaines routes du secteur nord-est de Paris, dont le pavage très ancien était totalement à refaire, ont été transformées en routes empierrées.
- Toutefois, on a recherché s’il n’était pas possible de. rendre la route empierrée elle-même plus résistante, tant aux chocs des véhicules industriels à bandages ferrés, en la rendant plus élastique et plus unie, qu’aux effets de succion des bandages caoutchoutés, en collant ensemble les matériaux, et en évitant la production de poussière.
- Jusqu’ici la méthode la plus employée consiste à utiliser le goudron de houille, mais elle exige, pour être efficace et durable, certaines précautions indispensables, alors que malheureusement on opère dans bien des cas dans des conditions défectueuses, qui ne conduisent qu’à des résultats médiocres.
- Théoriquement, le goudronnage consiste à provoquer une combinaison des hydrocarbures contenus dans le goudron avec les matériaux mêmes de la route. Pour que cette combinaison puisse se faire, il faut réaliser un mélange intime à température élevée, jusqu’à une profondeur suffisante. On obtiènt ainsi, d’une part, un véritable mastic qui bouche d’une manière durable les joints de la route, en formant avec les petits graviers un agrégat résistant très adhérent aux pierres employées, et qui s’oppose à l’usure superficielle, en empêchant la poussière et la boue; d’autre part, en pénétrant profondément, il diminue l’usure interne, en empêchant la désagrégation par en dessous.
- Pour obtenir ces qualités avec le goudronnage, il faut opérer sur une route récemment réfectionnée, choisir un temps sec et autant que possible ensoleillé, balayer la route énergiquement pour bien ouvrir les joints, et répandre le goudron à chaud en l’étendant avec des balais durs.
- En opérant de cette manière on a toujours obtenu de bons résultats, tandis qu’en se bornant à exécuter un simple arrosage sur une route quelconque, avec du goudron à froid, on n’a que des insuccès. On peut en voir de nombreux exemples dans les environs mêmes de Paris, la pénétration ayant été mal assurée, la désagrégation se fait par le dessous, et la route se détache par grandes plaques très difficiles à réparer.
- Le goudronnage bien fait présente donc de sérieux avantages, par contre il constitue, pour l’automobilisme, au moment de l’opération, une gêne assez considérable. Il faut compter généralement deux ou trois jours pour qu’il soit sec et comme le plus souvent, malgré les ordres formels du Ministre des ” Travaux publics, les entrepreneurs s’obstinent à goudronner les routes sur toute leur largeur à la fois, il en résulte sur les carros-
- series des projections de goudron qui produisent des taches regrettables et dispendieuses à effacer. (Le benzol est le meilleur dissolvant pratique à employer.)
- Aussi nous a-t-il paru très intéressant de signaler un nouveau type de chaussées cuirassées ne présentant pas cet inconvénient et qui nous semble appelé au pins brillant avenir.
- La Société française pour l’amélioration des roules a présenté, sous les noms de bitulUhe, quarrite et tanna, trois systèmes de principe analogue, applicables à des circulations d’intensité différentes, et qui prennent place entre le macadam et l’asphalte.
- Les deux premiers, bilulithe et quarrite, ne diffèrent que par le mode de pose employé et s’appliquent, aux circulations extra extensives et intensives. Le troisième, tarvia, convient aux trafics moyens et légers.
- Dans le département de la Seine, le bilulithe. a été appliqué rue de la République à Saint-Mandé, roule de Joinville à Champigny, et en Seine-et-Oise sur la route de Ville-d’Avrav à Versailles.
- La ville de Paris vient d’en faire une. importante application sur toute l’étendue de l’avenue, do l’Alma; l'opération a duré du 25 mai au 15 juin 1912.
- Le bilulithe diffère des autres macadams bitumineux, en ce que les proportions des diverses dimensions des fragments de pierres cassées (depuis 0 m. 035 jusqu’à la fine poussière) sont déterminées avec soin et combinées entre cinq ou six échantillons, de telle façon que le vide final, après cylindrage, n’excéderait pas 10 pour 100, soit moins de la moitié des vides d’un macadam ordinaire cylindré.
- Il en résulte que l’addition de 12 à 16 pour 100 en volume du composé bitumineux remplit tous les vides, et forme une masse compacte et impénétrable.
- Pour constituer la route, on opère de la manière suivante : le sous-sol de fondation est consolidé par des pierres cassées, des scories, ou une couche de béton de ciment hydraulique dont on laisse la surface supérieure rugueuse en y répandant, avant qu’elle ait fait prise, des fragments de pierres cassées.
- Pour constituer la couche d’usure qui formera la partie superficielle de la chaussée, on choisit la pierre cassée la meilleure (du porphyre par exemple) et dont les dimensiofis n’excèdent pas 0 m. 035 environ. Les matériaux sont chauffés dans des sécheurs rotatifs et cribles dans des trommels qui les séparent en six échantillons.
- Au moyen d’un essai préliminaire, on détermine les proportions convenables des différentes dimensions pour produire le mélange, le plus dense avec le minimum de vides. On y ajoute même une certaine proportion de sable très fin et de poudre impalpable de ciment, qui n’agit que par sa finesse.
- Les proportions de chaque dimension sont versées dans un appareil peseur, et de là dans un mélangeur mécanique où s’opère à chaud le malaxage avec une proportion soigneusement pesée de ciment bitumineux, déterminée de façon à remplir tous les’ vides par enrobage de toutes les surfaces de pierre,-sable ou poussière, avec un léger excès assurant la parfaite compacité. Le chauffage se fait par un puissant chalumeau à huile lourde, et l’on obtient, avec l’appareil, représenté figure 1, 1200 kilogrammes de matière à 140 degrés toutes les 7 minutes environ.
- En fin d’opération, le mélange est transporté sur place et étendu en couche régulière de 5 à 10 centimètres d’épaisseur, puis cylindré au rouleau à vapeur de 15 à
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- 20 tonnes, dont l’action assure la liaison intime de la masse et l’expulsion des bulles d’air. Le rouleau progresse ainsi en même temps que l’épandage et dix minutes environ après que le mélange a été répandu.
- On termine ensuite le calfatage superficiel, en étendant à chaud un lit de ciment bitumineux à prise rapide, sur lequel on répand immédiatement une couche de Ü millimètres d’épaisseur de graviers, qui sont cylindrés et incrustés dans la surface visqueuse. La dimension de ces graviers est d’autant plus grosse, que la pente de la route est plus forte, on réduit ainsi au minimum les chances de glissade pour les chevaux, ou de patinage pour les roues.
- Le revêtement ainsi constitué présente un aspect aussi agréable à l’œil que l’asphalte, il n’est pas glissant, permet un roulement aussi aisé que l’asphalte, il ne produit ni poussière ni boue, et il est capable d’une durée considérable.
- L’essai exécuté avenue de l’Alma est garanti pour 12 ans au minimum, il a été établi pour un prix à forfait de 2 francs par an pendant les six premières années, soit 12 francs le mètre carré en tout.
- Les réparations que l’on pourrait avoir à faire à la suite de travaux de tranchées pratiquées dans la chaussée se font très facilement par les mêmes procédés que ci-dessus. Quant à l’usure, elle peut être facilement compensée à bon marché, par l’étendage d’une simple couche de liant bitumineux, recouverte de graviers et cylindrée.
- Le quart'ilc diffère du bilultthe en ce qu’il se pose à froid.
- Quant au iarvia, il s’applique à l'amélioration des routes de circulation moyenne, pour remplacer le goudronnage.
- C’est un macadam où la matière d’agrégation est composée de gravier propre de 6 millimètres, mélangé à 8 pour 100 de liquide tarvia (brai spécial à base de goudron de gaz), étendu comme sous-sol, en couche de 2 centimètres d’épaisseur. Par-dessus, sur 5 centimètres, on place le macadam de pierre ordinaire, en le comprimant avec un cylindre léger, pour le faire s’incruster dans la couche du sous-sol, qui reflue dans les vides des pierres. On recouvre ensuite la surface fraîchement roulée avec un peu de macadam tarvia, que l’on étend à la brosse, et on continue à cylindrer jusqu’à ce que la surface soit unie. On termine ensuite en recouvrant avec un étendeur mécanique la surface obtenue, avec la composition tarvia chaude, que l’on saupoudre de gravier sec et on cylindre une dernière fois.
- Le tarvia peut même, être employé simplement par épandage sur les routes, pour supprimer la poussière, ou sur le pavé en bois, pour le protéger, la route peut être livrée à la circulation une heure après.
- Ces diverses chaussées étant indéformables, unies, imperméables et insonores, leur prix d’établissement et d’entretien étant dans chaque cas à peu près comparable à ceux des chaussées pavées ou empierrées, qu’il aurait fallu admettre, il semble qu’elles présentent un réel intérêt pour l’avenir de notre réseau routier, et pour l’amélioration des conditions de traction.
- .D. Renaud.
- LES PHÉNOMÈNES D’ÉROSION DANS L’ILE DE DÉLOS11'
- L’ile sacrée de Délos dans les Cyclades, où l’École française d’Athcnes opère de si admirables fouilles, est aussi un champ précieux d’observation pour les phénomènes d’érosion. Une mer souvent démontée, un vent qui souflle fréquemment en tempête, des pluies torrentielles en hiver, des conditions thermiques très variables en été, un sol rocheux livré presque sans protection aux agcnls atmosphériques, sont les éléments qui rendront cette île classique au point de vue de l’étude de l’érosion atmosphérique, surtout après le travail si magnifiquement illustré, et si scrupuleusement étudié, que vient de lui consacrer M. Cayeux (2).
- La partie la plus intéressante et la plus neuve est certainement celle relative à l’érosion des granités et des gneiss, et en particulier à cette érosion alvéolaire si curieuse qui, bien que très développée à Délos, n’est pas spéciale à cette île.
- I. — M. Cayeux analyse et illustre d’admirable façon le processus de la décomposition du granité par les agents atmosphériques, phénomène qui, à son avis, est beaucoup plus physiqùc que chimique; le gra-
- 1. Les clichés de cet article nous ont été obligeamment prêtés par M. Cayeux.
- 2. : Lucien* Caïeux. Description physique de l’ile de Délos,
- tu Explorai ion archéologique de Délos, f aite par l’Ecole française d'Athènes. Foutemoing, éditeur, Paris, '1911, 216 p., 5 pl. en héliogravure et 5 cartes en couleurs hors texte. -
- nite est fragmenté, réduit en miettes, mais l’examen de ces miettes montre qu’il n’est que très partiellement décomposé. Dans quelques cas, ce processus a donné naissance à des abris, à des cavernes de dimensions parfois considérables.
- Les gneiss qui ont la même composition que le granité, mais qui possèdent un réseau de cassures, incomparablement plus riche, offrent beaucoup moins de résistance.aux agents atmosphériques; au lieu d’un chaos de blocs de granité, on observe un modelé sans ressaut à surface unie.
- Ces différences se maintiennent quand il s’agit de l’érosion marine; au premier coup d’œil jeté sur la carte, les côtes gneissiques sc reconnaissent à leurs nombreuses découpures, la mer pénétrant dans tous les coins de la roche et les élargissant progressivement, utilisant d’autre part les accidents tectoniques, les diaclases, etc. Dans le granité, beaucoup plus homogène, son œuvre est beaucoup plus lente et plus difficile.
- II. — L’ érosion alvéolaire, parfois caverneuse, est due à l’action combinée de la mer et de l’atmosphère.
- M. Cayeux en a étudié avec soin les facteurs. Il montre d’abord que Y érosion alvéolaire n est pas une érosion éolienne. Puis il indique que le voisinage de la mer est une condition nécessaire au développement de l’érosion alvéolaire et que, de plus, elle est limitée en hauteur par la courbe de niveau de
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- Fig. i. — Érosion alvéolaire ci’un bloc de gneiss massij.
- 20 mètres. Enfin c'est un phénomène purement phy- | à une chaleur accablante; ils deviennent brûlants et
- sique et non chimique : le résidu de l’érosion montre, en effet, une fraîcheur remarquable, aussi bien à l’intérieur qu’à, l’extérieur et, examinés à la loupe, les fragments ne révèlent ni indice d’altération ni trace de corrosion dans les élé-ments composants.
- Aussi doit-on penser que le rôle des .changements de température est prédominant. Quand il n’y a pas de vent, les rochers sont soumis
- Fig.
- Érosion alvéolaire et caverneuse du granité porphyroïde.
- une évaporation intense les débarrasse de l’eau de mer qu’ils avaient emmagasinée. Quelques jours plus tard, le vent du Nord (le Mel-ten) se remet à souffler; les rochers surchauffés sont soumis à une température relativement basse et la poussière d’eau de mer s’abat suites rochers. Le jeu des contractions et dilatations , contribue ainsi à émietter les roches. L’in-lluence des imperceptibles cris-
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- Fig. 3. — Escarpement de gneiss compact, façonné par Vérosion alvéolaire.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- taux de sel marin amenés par le vent n’est pas négligeable non plus; ils représentent autant de coins qui réduisent la roche en éclats et qui contribuent à faire avancer l’érosion alvéolaire.
- Ainsi l’érosion alvéolaire serait un phénomène qui relèverait presque uniquement de la mécanique. Les agents atmosphériques, seuls à l’intérieur de l’île, avec le concours de la mer sur ses bords, font éclater la zone superficielle des roches.
- Le taux de l’ablation actuelle est une quantité très faible et non mesurable. En effet, l’étude des blocs de granité, mis en œuvre par les anciens, montre que l’érosion continentale a accompli un travail presque insignifiant en 5000 ans. 11 paraît logique d’en conclure que les modifications que l'on observe sur les roches en place ont dù nécessiter quelques dizaines de milliers d’années.
- Paijl Lemoine.
- ! ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 16 septembre 1902, — Présidence de M. Grandidier.
- Distribution géographique des roches. — M. Lacroix rappelle qu’il existe un système de classement des roches en deux groupes, reposant sur ce principe que l’une des roches types ne peut être accompagnée que de roches analogues. D’après ce système, le versant oriental de l’Amérique et l’Europe constitueraient une portion de la terre sur laquelle les roches d’un type seraient localisées, les régions qui entourent le Pacifique formeraient une portion sur laquelle se rencontreraient les roches du second type. Divers géologues ont déjà fait observer que cette théorie était en défaut à Taïti, aux îles Samoa et Hawaï. M. Lacroix constate que, d’après ses propres observations, elle est également en défaut à l’ile de la Réunion où les roches des deux types se rencontrent presque en pareil nombre.
- Lès phénomènes de la chromosphère. — Dans une précédente communication, M. Deslandres a signalé que les traits noirs observés sur l’image des couches supérieures de l’atmosphère solaire aboutissent à des protubérances. Il insiste sur ce point en ajoutant que si deux lignes noires se rencontrent sur une protubérance, celle-ci apparaît sous l’aspect de deux jets dirigés dans le sens des lignes. Ces faits d’observation ne sont explicables que si l’on admet que les lignes noires représentent la trace de grands courants de l’atmosphère solaire. Si l’on détermine les vitesses radiales des parties basses de ces protubérances on constate qu’elles sont plus grandes que les vitesses de la chromosphère; d’autre part, si l’on considère une tache arrivée, par suite de la rotation, à occuper une position qui la place sur le bord apparent du soleil, on constate souvent, au-dessus de celte tache, une sorte de trait brillant, et le mouvement à la base est alors moins rapide que le mouvement du Soleil.
- La forme de la Lune et du Soleil. — IL Deslandres remet ensuite une Note d’un physicien qui a appliqué la cinématographie à la représentation des phases de la dernière éclipse solaire. D’après les résultats ainsi obtenus, la forme du croissant n’aurait pas été celle qu’eût donnée l’intersection de deux circonférences, mais bien celle qui résulterait de l’intersection d’un cercle et d’une ellipse de faible aplatissement. BI. Deslandres rappelle qu’une conclusion analogue a été tirée d’observations faites en Portugal. L’un des deux corps célestes, au moins, serait elliptique.
- Une maladie du maïs. — M. Priliieux fait connaître qu’il ;a reçu du Directeur de l’agriculture en Indo-Chine
- des épis de maïs atteints d’une maladie qui n’a pas encore été décrite. La partie axiale de l’épi devient grisâtre et friable; le grain se couvre de pustules et est altéré intérieurement. M. Griffon avait commencé l’étude de celte maladie; à sa mort, cette étude a été reprise par MM. Foex et Berthault qui ont trouvé que les ravages étaient causés par le mycélium d’un champignon dont les fructifications remplissent les pustules.
- Maturation artificielle des dattes en Amérique. — M. Guignard communique un travail de M. Walter Swingle, directeur du département de l’agriculture aux Etats-Unis, sur la maturation artificielle des dattes. Les meilleures variétés de dattiers du nord de l’Afrique ont été introduites, en 1900, dans les régions chaudes et désertiques de l’Arizona et de la Californie. Les arbres ont bien poussé, mais les fruits n’ont point mûri, bien que la chaleur du climat lût suffisante. Les Américains ont imaginé de soumettre les dattes à une incubation de 2-4 heures, à 45° environ. Le sucre de canne, ainsi que le sucre interverti se sont alors développés normalement, mais non point l’aromc du fruit. A la suite d’un voyage en Algérie, en compagnie de M. Trabut, directeur du Service botanique de l’Algérie, M. Swingle a mis en pratique une nouvelle méthode. Les dattes sont soumises, en vase clos et sous une certaine humidité, pendant huit jours, à l’action d’une température de 25 à 30°. Le résultat obtenu est parfait.
- Propriété des champignons. — M. fr. Bonnier présente une Note de M. Tcodoresco sur'des expériences relatives aux sucs digestifs internes' des Cryptogames. L’auteur étudie en particulier les champignons et les lichens, et montre que leur nucléase conserve ses propriétés digestives jusqu’à la température de 90° avec une action plus intense à 34°. i
- Intensité de la pesanteur. — M. Berget adresse une Note sur l’intensité relative de la pesanteur. La méthode de l’auteur est fondée sur la propriété de l’acier invar de n’étre point sensible à la température au moins dans un certain intervalle de températures. Il suit de là que le même pendule, transporté en des lieux différents, donnera dans le même temps des nombres d’oscillations différents, si les conditions de pression et d’état hygrométrique sont les mêmes.-De cette différence on peut conclure le nombre g. Telle.est, en principe, la méthode qu’emploie l’auteur.
- : v- ./ * Gu. i>k Vii.i.ei»i:uii..
- Le Gérant: P. Masson. — Imprimerie Lahure, rue de Flcurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2053. =
- - 28 SEPTEMBRE 1912,
- COMMENT AVOIR UN AQUARIUM
- En cette saison où la vie pullule dans les mares et les ruisseaux, il peut être intéressant de recueillir des animaux ou des plantes aquatiques, et de les conserver, pour les observer tout à loisir dans leurs habitudes de vie, pour examiner leurs mœurs, pour les voir se développer, ou tout simplement pour se distraire de leurs formes, de leurs couleurs, de leurs mouvements. Beaucoup de terriens émigrés au bord de la mer trouveront dans le sable, sous les pierres,
- maintes bêtes curieuses. Comment les conserver en captivité? Disons tout de suite que beaucoup d’animaux ont trop le goût de l’indépendance pour s’adapter à la pri- 1 son : telle bête mourra, quoi qu’on fasse, aussitôt prise ou au bout de peu de temps. Mais il en est d’autres, plus souples, moins exigeantes qui peuvent s’habituer à vivre — et même longtemps — dans un aquarium, pourvu toutefois qu’on leur prête attention, qu’on les soigne et qu’on leur donne le milieu qui leur convient. Comment donc'éta-blir un aquarium pour qu’il ne se transforme pas en charnier? Bien que chaque espèce animale ou végétale ait ses préférences, pou s rappellerons ici les règles les plus générales à observer pour l’installation et l’entretien d’un milieu aquatique limité peuplé d’animaux et de plantes.
- Parlons d’abord de la prison. L’aquarium doit être en verre pour permettre l’observation ; le meilleur sera une cuve rectangulaire à fond lisse et à montants métalliques. Le fond pourra être de marbre ou d’ardoise. Les montants seront en fer du en cuivre; pour éviter
- Fig. i. — Tritons, bien adaptés à la vie en aquarium.
- Fig. 2. — Un poisson facile à élever, le poisson-chat.
- Fig. 3. — Jeunes tortues géographiques.
- leur oxydation par l’eau, il sera bon de les recouvrir, à l’intérieur de l’aquarium,- de peinture ou mieux de mastic, sinon l’eau se chargera peu à peu de sels de fer qui teinteront l'eau en rouge sale ou de sels de cuivre très toxiques pour les animaux. Les dimensions de la cuve seront telles quelle puisse contenir une vingtaine de litres ; une plus petite capacité rend la vie difficile à beaucoup d espèces ; une plus grande, outre quelle est plus coûteuse, devient pénible à déplacer. Les aquariums tout en glace, sans montants métalliques, sont excellents mais ils
- ont l’inconvénient de coûter plus cher et d’être plus fragiles ; ils ne peuvent d’ailleurs servir que pour des contenances inférieures à 20 litres; de plus, ils doivent solidement reposer sur leur base et ne pas subir de brusques changements de température. Les vases cylindriques conviennent aussi à la conservation des animaux, mais ils présentent le défaut de les montrer déformés à travers les verres courbes. ^Lcs boules de verre qui sont fréquemment employées pour conserver les poissons rouges doivent être absolument proscrites ; outre qu’elles donnent aux animaux qu’on y place une apparence déformée très désagréable, elles ont surtout l’inconvénient de présenter une trop faible surface d’eau à l’aération et d’être difficiles à nettoyer. Les rocailles que beaucoup de personnes placent au fond de l’aquarium sont trop difficiles à tenir propres pour qu’on en conseille l’emploi; elles.se recouvrent, en effet, de vase qu'il est impossible d enlever des anfractuosités
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- 274 r ...- COMMENT AVOIR
- et qui s’y putréfie en souillant l’eau ; dans le cas où l’on veut conserver des animaux qui aiment à se cacher, il est préférable de placer au fond du bac un lit de graviers, quelques grosses pierres ou des briques creuses.
- L’aquarium étant choisi, il faut le remplir d’eau. Quand on voudra conserver des animaux marins loin de la mer, et l’on peut le faire pour quelques-uns d’entre eux, les actinies entre autres, ces jolies anémones de mer aux couleurs vives et variées, il sera bon d’employer une eâu de mer vieille qu’on aura laissé décanter. Si celle-ci vient à manquer, on pourra la remplacer par de l’eau de mer artificielle dont plusieurs formules donnent de bons résultats, soit celle de Gosse :
- Eau -15 1. 500
- Chlorure de sodium. . . 405 grammes.
- de potassium. . 10 —
- — de magnésium. 50 —
- Sulfate de magnésie. . . 55 —
- soit celle qu’employa M. Edmond Perrier pour con-
- server des animaux marins ; selle de 1889 : i l’Exposition univer-
- Eau 5000 grammes.
- Chlorure de sodium . . 79 —
- . — de magnésium. U —
- — de potassium . 5 —
- Sulfate de magnésie . . 5
- — de chaux . . . 9
- soit plus simplement un mélange dans les proportions voulues d’eau, de chlorure de sodium et de sels d’eaux mères des marais salants qu’on trouve dans le commerce.
- L’alimentation en eau douce est naturellement plus facile et c’est aussi la plus employée parce qu’elle permet la conservation d’une plus grande variété d’animaux. Pour certains, il faudrait avoir un courant d^eau constant, mais beaucoup peuvent vivre en eau stagnante dans les conditions que nous dirons tout à l’heure. Quand on veut avoir un courant d’eau, on place au-dessus de l’aquarium un tuyau d’arrivée terminé par un ajutage fin (un tube de verre étiré’ convient très bien) pour avoir un jet qui entraîne dans l’eau de nombreuses bulles d’air ; la sortie de l’eau se fait par un tuyau s’ouvrant d’une part à la surface de l'eau, d’autre part à la partie inférieure de l’aquarium à travers son fond perforé à cet effet. On peut, si l'on élève de petites espèces, recouvrir l’ouverture supérieure du tuyau de décharge d’une gaze fine qui les empêche d’être entraînées. Dans le cas d’eau stagnante, l’aquarium est rempli d’eau jusqu’à un niveau tel que les animaux qu’il renferme ne puissent s’échapper ; il suffit ensuite d’ajouter un peu d’eau de temps à autre pour remplacer celle qui s’est évaporée. L’eau n’est renouvelée qu’à de longs intervalles, tous les trois mois par exemple. On .peut l’aérer de différentes, façouscM. de Wysser,- dont nos lecteurs liront pro-
- UN AQUARIUM ~ ::=
- chainement un intéressant article sur les poissons d’appartement, emploie l’oxygène comprimé qu’il fait barboter bulle à bulle d’une manière intermittente dans l’eau de ses aquariums ; il est plus facile pour un amateur d’agiter l’eau au moyen d’une baguette en ayant soin de ne pas blesser les animaux qui s’y trouvent. Les plantes qui ornent l’aquarium fournissent d’ailleurs par leur assimilation chlorophyllienne une aération souvent suffisante.
- En effet, placées à la lumière, elles absorbent l’acide carbonique produit par les animaux et dégagent de l’oxygène qui servira à la respiration de ces derniers. De plus, elles purifient l’eau en absorbant une partie des produits de déchets de la vie animale et en nourrissant à leur surface une multitude de petits animaux, faune microscopique qui deviendra la proie des autres plus gros. On pourra se faire une idée du nombre et de la variété de ces animaux minuscules en portant sous le microscope un fragment de plante aquatique ; on y verra grouiller les infusoires les plus divers, des vers, parfois des roti-fères et même d’autres bêtes plus rares. Il est donc nécessaire de placer dans l’eau de l’aquarium des plantes; elles permettront de conserver un plus grand nombre d’animaux et en meilleur état. On choisira des plantes aquatiques qu’on trouve en abondance dans les mares et les ruisseaux et de préférence celles qui vivent entièrement submergées et dont les feuilles sont étroites, rubanées ou découpées : Yallisnérie, Sagittaire, Potamogeton, Myriophyllum, Ceratophyllum, etc. Ces plantes seront fixées au lit de gravier ou de sable placé sur le fond de l’aquarium, jusqu’à ce que leurs racines, en se développant, les y maintiennent naturellement . On pourra y ajouter d’autres plantes flottant à la surface, telles que des lentilles d’eau, mais celles-ci seules seraient insuffisantes pour aérer l’aquarium. Depuis quelques années, on trouve aussi dans le commerce des plantes aquatiques exotiques souvent très ornementales, qu’on peut se procurer, particulièrement en Allemagne.
- Les plantes n’assimilant qu’à.la lumière, il est nécessaire de placer l’aquarium devant une fenêtre. La meilleure exposition est au nord; au midi, il faut craindre réchauffement de l’eau, préjudiciable à beaucoup d’animaux, et aussi le développement trop abondant des plantes qui ne permet plus de voir l’intérieur du bassin. Toutefois, si l’on ne dispose pas d’une autre place, on peut se contenter de l’éclairage au midi, à la condition d’éloigner l’aquarium de la fenêtre ou de le protéger par un léger écran.
- Dans la nature, l'eau subit de grandes variations de température qui occasionnent des migrations, des enkystements, et par suite des modifications de faune. L’aquarium étant une mare trop petite pour que de tels changements soient possibles, il faut le maintenir à une température moyenne, en évitant de le-placer l’été aïf grand soleil, 1’lîiver dans un courant d’air froid ou inversement trop près d'un
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- COMMENT AVOIR UN AQUARIUM : - - : - - : 275
- appareil de chauffage. Surtout, il ne faut pas créer de brusques variations de température quand on renouvelle l’eau ou qu’on en ajoute, en versant dans F aquarium une eau de beaucoup plus chaude ou plus froide que celle qui s’y trouvait.
- fournira en abondance d’autres locataires : des hydres d’eau douce fixées sur les lentilles d’eau, des crustacés : Apus, Gammarus, Daphnies, Cyclops, les uns courant sur le fond, les autres sautant et tournant dans l’eau; des insectes : Hydrophiles,
- Fig. 4. — /, Colonie d'hydres d'eau douce (Ilydra fusca); ces animaux sont fixés le plus souvent à la face injèrieure des feuilles flottantes {grossie); — 2, Deux petits crustacés d'eau douce : A, Bran-chipus stagnalis; B, Apus productus (grandeur naturelle); — 3, Un autre crustacé, la Daphnie (Daphnia similis) grossie; — 4, Crevette d’eau douce (Gammarus neglectus) grossie; — 5, Un ravageur, VHydrophile (grandeur naturelle); — 6, 7, 8, Larves aquatiques d’insectes aériens : A, larve de Libellule; B, larve d’Éphémère ; C, larve de Phrygane (grandeur naturelle); — 9, Un autre insecte féroce, la Nèpe cendrée (Nepa cinerea) {grandeur naturelle); — 10, n, Deux mollusques d’eau douce, nettoyeurs de l’aquarium, la Lymnèe (10) et la Planorbe {11).
- L’aquariüm étant prêt à recevoir ses hôtes, de quels animaux va-t-on le peupler? Tout d’abord, les plantes qu’011 y a introduites vont apporter elles-mêmes quelques espèces intéressantes; une courte pèche dans la marc ou le ruisseau les plus proches |
- Dytiques, Nautonectes, aux rapides évolutions, des larves de Libellules, d’Éphémères, dePhryganes ; des vers : Planaires, Sangsues ; des mollusques : Lymnées, Planorbes, Physes, etc. Certains, les crustacés et les I mollusques entre autres, se reproduiront dans laqua-
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- LE NOUVEAU BILLON
- rium et le peupleront rapidement; d’autres, les insectes et leurs larves entre autres, seront au contraire de terribles ravageurs qui ne laisseront guère subsister d’autres hôtes et même se dévoreront entre eux. On pourra ainsi assister à de nombreuses luttes pour la vie ; mais il faudra parfois intervenir et supprimer les carnassiers si l’on veut conserver d’autres bêtes de mœurs plus douces.
- Quand on veut avoir des vertébrés en aquarium, il faut, pour les conserver, prendre certaines précautions. On pourra, pour se faire la main, commencer par élever des têtards de grenouille jusqu’au stadeoù ils prennent la forme adulte ; on pourra soigner des carpes et des poissons rouges, poissons très résistants et ne demandant que peu de soins. Les poissons-chats sont aussi recommandables pour leur robustesse. Les axolotls, certaines salamandres, les tortues d’eau, plus difficiles à conserver, sont fort intéressants à observer. Enfin, il existe un très grand nombre de petits poissons exotiques, des couleurs les plus vives, des formes les plus extraordinaires et les plus variées, que l’on peut se procurer chez certains marchands et qui formeront la population la plus curieuse d’un aquarium.
- 1 Mais ce n’est pas tout que de peupler son aquarium, il faut encore nourrir ses habitants. Certains sont végétariens, il n’y a donc aucune difficulté pour les nourrir et il n’y a qu’à les laisser au milieu des plantes du fond. Mais la plupart des poissons d’aquarium sont carnivores et il est nécessaire de leur
- fournir leur nourriture ; on en trouvera toute préparée chez les marchands de poissons vivants, et l’on pourra soi-même la composer le plus souvent avec des vers de farine, des vers de vase, des vers de terre coupés en morceaux, etc., choisis suivant les préférences de l’espèce que l’on élève. Il est seulement nécessaire d’éviter doux erreurs que commettent souvent les commençants : la première consiste à mettre dans l’aquarium un tel nombre de poissons que la nourriture leur est insuffisante et qu’ils finissent par dépérir ou plus souvent par se dévorer entre eux ; la seconde, inverse de la précédente, est de donner trop de nourriture et trop souvent. Les animaux ne la .mangent pas toute et elle s’accumule sur le fond où elle entre en putréfaction, souillant l’eau, la chargeant de bactéries et rendant le milieu impossible à vivre.
- Il est bon, pour empêcher cette putréfaction, de placer dans l’aquarium des lymnées ou des planorbes qui détruiront les déchets de nourriture aussi bien que les excréta des poissons et les parties mortes des plantes. II faut aussi enlever de temps à autre, au moyen d’une pipette ou d’un siphon, les détritus qui s’accumulent sur le fond. Enfin, on brossera les parois de l’aquarium quand on en renouvellera totalement l’eau.
- Nul doute que si l’on suit, pour l’établissement d’un aquarium, les conseils donnés dans cet article, on réussira à y faire vivre les animaux les plus divers. Reine Merle.
- LE NOUVEAU BILLON
- La substitution des jolies pièces de nickel à la monnaie de bronze, pratique mais assez vite malpropre, a rencontré par avance l’approbation générale du public, surtout depuis que, par la perforation, on a délibérément écarté la trop grande similitude avec la monnaie d’argent. Indépendamment de la confusion qu’il évite, le trou central offre, en effet, l’avantage marqué de permettre l’assortiment des pièces sur des tiges disposées au bord des caisses ou des comptoirs; et, si ces tiges portent une graduation chiffrée, le compte du billon est fait d’un coup d’œil.
- \ Mais si, sur la matière et la forme des pièces, tout le monde est maintenant d’accord, on-ne peut point en dire autant en ce qui concerne la valeur de l’une d’elles, celle de 25 centimes.
- Déjà lorsque cette pièce fit son apparition, en 1905, bien des personnes se demandèrent, non sans un peu d’anxiété, si elle ne battait pas en brèche dangereusement la série décimale, 1, 2, 5, 10, créant une exception à l’application intégrale du système métrique, et l’affaiblissant ainsi dans le pays même qui l’a donné au monde. C’est là le point particulier que je me propose d’examiner dans cet article.
- La loi fondamentale qui régit encore le système métrique en France est celle du 18 germinal an III, modifiée ou complétée par celles du 19 frimaire an VIII, du 4 juillet 1857 cl du 11 juillet 1905; mais, pour le
- point qui nous occupe, la loi primitive n’a pas été amendée; son article huitième dispose encore que : « dans les poids et les mesures de capacité, chacune des mesures décimales aura son double et sa moitié, afin de donner à la vente des objets toute la commodité que l’on peut désirer. »
- Envisagé dans sa lettre, le texte de la loi laisse encore une assez large latitude ; d’abord, il est limité aux poids ou unités de masse et aux mesures de capacité; il est muet sur les longueurs et sur les monnaies. Ensuite, il est énumératif et non limitatif : « chacune des mesures décimales aura son double et sa moitié » ; il ne lui est pas interdit d’avoir d’autres multiples et sous-multiples. .
- Telle est du moins la situation strictement légale; cl, si des ordonnances ultérieures ont imposé, par exemple, aux échelles divisées la graduation en centimètres, demi-centimètres, ou doubles millimètres, millimètres,’ demi-millimètres, c’est qu’on a jugé utile de donner à la loi une interprétation extensive.
- Fàut-il donc admettre que la fabrication de la pièce de 25 centimes ne viole ni règles ni principes? Nous serions également loin de compte. Alors, que conclure? La loi du 18 germinal, explicative comme l’étaient souvent les lois d’autrefois, nous met, par le commentaire, sur la voie d’une opinion fondée. « Afin de donner à la„ vente des divers objets toute la commodité désirable »; tout est là.
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- LE NOUVEAU B1LLON ..;.. — 277
- Recherchons donc le maximum de commodité dans l’emploi de la monnaie.
- Une série d’unités distinctes possède toute la commodité désirable, lorsqu’elle permet d’atteindre chaque valeur avec le plus petit nombre d’éléments, assurant des combinaisons faciles et immédiatement saisies par l’esprit. C’est à cet examen qu’il faut soumettre les séries possibles, par une statistique immédiate.
- La nécessité du décime et du demi-décime est universellement admise; il s’agit seulement de rechercher si, en combinaison avec ces deux pièces, celle de 25 centimes doit être préférée à celle de 20 centimes; et, pour y procéder, le plus simple est de constituer le tableau de toutes les sommes, jusqu’à 45 centimes, puisqu’au delà de 50 centimes, représentés par une pièce unique, les combinaisons se répètent.
- SOMMES CONSTITUTION AVEC DES PIÈCES DE
- — 20 centimes. 25 centimes.
- Centimes. Pièces. Nombre. Pièces. Nombre.
- 5. . . 5 10... . 10
- 15. . . 10-1-5
- 20. . . 20 25. . . 20 + 5
- 50. . . 20 + 10
- 55. . . 20 + 10 + 5 40. . . 20 + 20
- 45. . . 20 + 20 + 5
- Totaux. . . 17 17
- A première vue, la statistique ne donne donc aucune réponse décisive : il faut en moyenne autant de pièces dans l’un et l’autre systèmes.
- On pourrait, il est vrai, étudier les combinaisons au point de vue de la fréquence, statistique longue et délicate. Nous nous bornerons à une seule constatation : la somme de 55 centimes est certainement de toutes la moins fréquente; en la négligeant, on crée un léger avantage en faveur de la pièce de 20 centimes ; mais cet avantage est bien minime, et l’on ne peut en faire état.
- Examinons donc la seconde face de la question, celle de la facilité des opérations. La petite monnaie ne devant servir qu’à l’appoint, on n’a qu’exceptionnellement à recevoir plus de trois ou quatre pièces à la fois. Leur faible valeur interdit, au surplus, que l’on consacre plus. d’un clin d’œil à en faire la somme. Regardant les pièces les plus grosses, on en additionne la valeur, puis on passe aux plus petites, et on les agglomère à la première somme; tout cela doit être fait inconsciemment, sans même que l’esprit se rende compte de l’opération arithmétique qu’il vient d’exécuter.
- Or, cette opération inconsciente n’est possible qu’à une condition : c’est que les premières sommes fassent intervenir une seule décimale, en l’espèce les dizaines; les unités, représentées par les pièces de 5 centimes, viennent ensuite former le deuxième chiffre. Si, au contraire, une des pièces initiales fait intervenir un nombre de deux chiffres, la somme n’est plus inconsciente ; elle nécessite l’appellation mentale, elle est beaucoup plus longue et produit une fatigue.
- S’agit-il, par exemple, de réaliser 40 centimes dans
- les deux systèmes? Le premier donnera 20 + 20 ou, pour ne pas supposer le maximum de simplicité, 20 + 10 + 10. Le second exigera, comme combinaison la plus simple : 25 + 10 + 5. Dès le début, l’esprit sera aux prises avec deux décimales; l’addition exigera un temps appréciable... à moins toutefois que le compte ne soit fait en sous.
- Voilà donc ou aboutit la pièce de 25 centimes. Pour que son emploi soit pratique, il est nécessaire qu’elle soit la pièce de cinq sous. Or, que devient, dans cette idée, l’ordonnance du 27 octobre 1840 sur les dénomi- 1 nations prohibées? L’Administration des poids et mesures, soucieuse de l’application intégrale du système métrique, fait, depuis trois quarts de siècle, des efforts soutenus pour effacer les derniers vestiges des dénominations appartenant aux anciens systèmes, appliquées à des unités du système décimal, le sou et la livre par exemple; et la nouvelle monnaie de billon rend, par un côté, ces efforts illusoires. Car, si la pièce de 25 centimes n’est en aucune façon conlradictoire avec la lettre même de la loi fondamentale, elle est si bien contraire à son esprit, qu’elle fut autrefois abandonnée, avec les malencontreuses pièces de 75 centimes, 1 fr. 50, 40 francs, retirées de la circulation, comme n’étant pas décimales. Et c’est ce que le public a toujours compris. Ne connaissant généralement pas les textes mêmes des lois, mais étant pénétré de leur esprit, il a le sentiment que la pièce de 25 centimes est contraire au système décimal, et qu’elle possède en quelque sorte un caractère illégal.
- La question a une portée plus générale qu’il ne le paraît au premier abord. La France, qui créa le système métï’ique, est considérée comme en étant la gardienne. La plupart des autres pays qui l’ont adopté en ont étendu les principes à la monnaie, et ont institué la série 1, 2, 5, 10. Mais déjà l’exemple de la France a entraîné la Belgique, qui a créé en 1906 la pièce de 25 centimes, tandis que les autres pays de l’Union latine, la Grèce, l’Italie et la Suisse sont restés fidèles à la pièce de 20 centimes. L’Autriche et la Hongrie conservent les p'èces de 20 heller et 20 Aller, mais l’Allemagne est venue à la pièce de 25 pfennig; et cette exception au système décimal a encouragé la demande du poids de 250 grammes. Encore quelques concessions, et la belle unité du système métrique sera sérieusement compromise. Tel est le bilan possible que prépare l’avènement de la pièce de 25 centimes.
- Il est un fait que Ton ne doit pas perdre de vue : c’est que toutes les défaillances, apparentes ou réelles, dans l’application du système métrique, surtout en France, sont immédiatement et très habilement exploitées par ses adversaires, pour déclarer qu’il ne réussira jamais à s’imposer, et qu’il est illusoire de «vouloir, en sa faveur, abandonner les mesures anciennes. Ce côté de la question est vaste ; nous y reviendrons dans un prochain article.
- De tout ce qui précède, on peut tirer une conclusion : c’est que le vague sentiment de malaise qui pèse dans l’esprit populaire est amplement justifié, lorsqu’il se demande si la pièce de 25 centimes n’est pas contraire à la loi métrique. Elle n’est pas illégale ; l’examen des textes le montre surabondamment. Mais elle n’est certainement pas heureuse. Ch.-E». Guimom.
- Directeur adjoint
- du Bureau international des poids et mesures.
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- UN APPAREIL POUR AUGMENTER LA SÉCURITÉ DES SOUS-MARINS
- On sait que parmi les exercices auxquels se livrent constamment nos sous-marins figure en première ligne le simulacre d’attaque de navires de guerre évoluant au large.
- Actuellement encore un sous-marin qui a ainsi
- Fig. i. — Flotteur en liège qu'on libérerait au moment du lancement de la torpille, et d’où s'échapperait un ballon en caoutchouc.— a, coque du bâtiment; b, cylindre extérieur en tôle; c, couvercle manœuvrable de l’intérieur; d, lige de manœuvre; e, presse-étoupes de ta lige; f, poignée de manœuvre; g, cylindre extérieur en liège; h, cylindre en laiton; i,- bouchon servant à faire le plein de j; j, compartiment du carbure; k, bouchon servant à faire le plein de 1; 1, compartiment de l’eau; m, trous d’échappement de l’eau; n, feuille de papier buvard (rondelles); o, trous de dégagement du gaz; p, tube de dégagement; q, ballon en caoutchouc; r, couvercle en liège très libre dans son emmanchement ; s, ressort.
- attaqué un navire et, s’étant placé à bonne distance et dans les conditions voulues, a exécuté sur lui un lancement fictif de torpille, indique sa présence et fixe le point d’où il a procédé à ce lancement en revenant à la surface.
- On conçoit, sans qu’il soit nécessaire d’insister, le danger que comporte cette manœuvre en toutes circonstances et spécialement quand elle s’opère au milieu d’une escadre entourée elle-même de nombreux contre-torpilleurs.
- Il y aurait donc grand intérêt à permettre au sous-marin, de signaler sa présence et sa position après son attaque, sans l’obliger à remonter à la surface. Ayant alors la possibilité de plonger à 15 ou 20 mètres, il attendrait paisiblement que l’ennemi se soit éloigné et que la mer soit libre.
- Il s’agit donc simplement de trouver un appareil qui, se détachant du sous-marin au moment précis ou il simule le lancement de la torpille, vienne flotter à la surface et soit aperçu du navire attaqué.
- M. Le Formai, maître mécanicien à bord du Jules Ferry, a imaginé le système représenté en coupe dans le dessin ci-contre (fig. 1) et qui répond très bien au but proposé.
- Il se compose en principe d’un flotteur en liège cà renversement enfermé dans une boîte en tôle fixée sur la coque du sous-marin et qu’on rend libre au moment du lancement simulé de la torpille. Un ballon en caoutchouc gonflé automatiquement s’échappe à ce moment du flotteur.
- L’appareil étant dans la position indiquée par la figure 2, au commandement de « Feu » on fait exécuter un demi-tour à la poignée f (fig. 1).
- L’appareil, sollicité par sa force ascensionnelle et par le ressort, s’échappe et prend sa position d’équilibre (ballon en haut).
- L’eau du compartiment l traverse la rondelle de buvard n et tombe sur le carbure de calcium. Le gaz produit s’échappe par o, passe dans le tube de dégagement p et vient remplir le ballon. Sous la poussée de ce dernier le couvercle r se dégage.
- En donnant au ballon une couleur conventionnelle et en y peignant la première lettre du nom du bâtiment, on peut obtenir les renseignements nécessaires sur l’identité du sous-marin.
- D’autres solutions sont proposées, une des plus intéressantes est celle de M. le mécanicien en chef de la Marine, Decoux. Elle consiste à faire lancer par le squs-marin, dans un de ses tubes lance-torpilles une torpille en bois, que projetterait tout comme la torpille réelle, une chasse d’air comprimé.
- Fig. 2, — Position de l’appareil sur le sous-marin.
- Cette torpille en bois, peinte en rouge, et portant d’une façon très apparente le nom et le numéro du sous-marin, indiquerait au cuirassé le plus proche l’attaque dont il vient d’être l’objet, avec la signature de l’agresseur. Le capitaine Branchard émet une idée semblable, mais fait projeter du tube 1 lance-torpille un ballonnet rempli de gaz. i- ... Sauvaire Jourdan.
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- LES LEVÉS DES OASIS ALGÉRIENNES AU 10000'
- Le Journal officiel a annoncé la mise en vente par le Service géographique de l’Armée de levés au 10 000e des oasis algériennes.
- Or, le 10 000e n’est pas l’échelle ordinaire des travaux du Service géographique en Algérie. Ces travaux sont exécutés, normalement, au -40000e pour la carte au 50000° et au 100000° pour la carte au 200 000e. Nous avons donc demandé au Service géographique de l’armée des renseignements sur le Lut et la nature des levés d’oasis dont il s’agit pour permettre au public d’apprécier l’avantage de cette publication.
- Avec leur bonne grâce habituelle le colonel Bourgeois, directeur de ce service et le colonel Vidal, chef de la section topographique nous ont fait connaître ce qui suit.
- C’est sur la demande du gouverneur général de l’Algérie que ces travaux ont été entrepris. Ils ont permis de constituer un véritable cadastre de chaque oasis destiné à fournir :
- 1° Une base exacte à l’assiette de l’impôt, qui est calculé sur le nombre de palmiers cultivés par chaque propriétaire, en admettant un nombre fixe de palmiers à l’hectare. Les levés au 10 000° ont permis de connaître d’une, façon précise les surfaces des palmeraies;
- 2° Un document métrique pour la délimitation des propriétés et le règlement juridique des contestations entre propriétaires ;
- 3° Un plan suffisamment détaillé pour permettre l’étude des projets de travaux publics, hydrauliques ou autres, ainsi que des projets de colonisation. Les levés d’oasis sont ou seront, à cet effet, complétés sur certains points par un nivellement de précision exécuté par le Service géographique.
- Comme on le voit, les levés au 10 000° des oasis algériennes ont surtout un caractère administratif. Le Service géographique a cru, néanmoins, devoir les mettre en vente pour permettre aux personnes qu’ils pourraient intéresser de les acquérir à un prix très minime.
- Les oasis levées jusqu’à présent sont celles des Zibans, de l’Oued Rhir, du Souf, du Mzab et de Laghouat, qui comprennent la presque totalité des grandes palmeraies de notre Sud algérien.
- Des cartes d’ensemble de chacune de ces régions, indiquant les emplacements des diverses oasis et les voies de communication qui les relient aux principaux centres, sont publiées, en édition provisoire, au 100000e et au 2C0 000° et peuvent également être acquises à un prix peu élevé.
- L’ART DANS L’AFRIQUE AUSTRALE
- Ce que nous savons sur l’origine des arts est fort peu de chose : à beaucoup de théories — métaphysiques, psychologiques ou autres — correspondent fort peu de faits, ou, si l’on veut, et c’est au demeurant la même chose, s’il y a, dès à présent, beaucoup de faits épars, il n’y a pas encore de synthèse établie grâce à eux, ou il n’y a que des synthèses notoirement insuffisantes.
- A propos de ce véritable déluge de polémiques, suscitées, il y a peu de temps, par le bicentenaire de Jean-Jacques Rousseau, on a pu observer fort justement que le fameux « homme de la nature », qui a tant servi au philosophe genevois, n’était après tout pour lui qu’un être tout imaginaire, un « objet de raison », et que c’est seulement depuis une cinquantaine d’années que nous avons commencé de savoir avec rigueur ce qu’est l’homme dans ses états primitifs. La même chose est vraie pour le début des arts. Après avoir longtemps disserté, on s’est enfin avisé qu’il serait bon de chercher simplement à savoir. Et quand on s’est mis effectivement à cette besogne, on a dù reconnaître, comme il est de règle, que la marche du savoir est fort modeste. Comme renseignements acquis et positifs sur cette grande question, on n’en est encore qu’aux balbutiements, quoique cependant, d’ailleurs, ce peu d’acquis soit déjà plus solide et plus fécond en enseignements que tout l’imaginaire qu’on avait d’abord édifié.
- Suivant la méthode constante en ce qui concerne
- « l’homme primitif » en général, méthode imposée par la nature même des choses, deux voies ont permis d’aborder l’étude de « l’art primitif » : la préhistoire et l’ethnographie.
- La préhistoire nous a révélé, particulièrement en Europe, ce qu’étaient la sculpture, laipeinture, l’art du bibelot, aux âges presque le plus anciens où la présence de l’homme soit irrécusablement attestée sur la planète. On a constaté, d’une façon générale, que l’art de ces époques présente quelque rapport avec ce que sont les premiers bégaiements artistiques de nos enfants d’aujourd’hui(').
- L’ethnographie, de son côté, réunissant des matériaux empruntés aux plus diverses des civilisations primitives, a montré que toutes ces productions, si différentes qu’elles soient entre elles suivant les lieux, présentent néanmoins ce caractère commun d’être toutes, au point de vue du développement esthétique, étroitement comparables à celles que nous a révélées la préhistoire.
- C’est ce qui fait l’intérêt d’un livre comme celui où M. Christol, sous une forme par malheur un peu sommaire, a réuni une partie de ce que vingt-cinq années de séjour lui ont appris sur YArt 'dans
- \. Voir J. Dechelette, Manuel d'archéologie préhistorique, t. I ; Piette, travaux divers ; la collection Peintures et gravures murales des cavernes paléolithiques (Cartailhac. Cafitan, Breuiïj, Peyrony) (Masson et Cie); J.-P. Lafitte, La sculpture dans 1rs Pyrénées (Rev. du mois, 10 avril 1912).
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- l'Afrique australe (Berger-Levrault, 1911). Établi à proximité de Bloemfontein, M. Christol est un de ces missionnaires protestants qui, à la suite des La Caille, des Livingstone, des Mofîat, des Casalis et de tant d’autres, ont cru — et avec tant de raison —
- sieurs belles reproductions dans son livre. C’est à lui que l’on doit, par exemple, la connaissance de cette célèbre peinture, qui a été la première révélation de l’art Boschiman, et qui, sous sa première forme de croquis, a été reproduite dans tous les
- Fig. i. — Un classique de Varl Boschiman : état définitif d’une peinture de caverne d’abord publiée par M. Christol, en 1898, sous forme de croquis. (D’après Christol.)
- que le meilleur moyen de faire passer les populations nègres de leur stade de civilisation au nôtre était de leur donner l’enseignement de la Bible et de l’Évangile. 11 cite, à propos de la venue des premiers missionnaires, cet admirable mot, qui marque quelle gratitude consciente ont les indigènes pour ceux qui leur ont inspiré l’esprit chrétien : « Sais-tu
- — dit un indigène
- — sais-tu où nous étions ? Perdus dans le monde !
- — Ce que nous étions? Des bêtes sauvages, oui, des bêtes sauvages ! »
- M." Christol a surtout séjourné chez les Basutos, en plein pays des Boschimen, et, occasionnellement, il est allé jusqu’au Zambèze visiter les Barotsi. Il a recueilli une très belle collection de leurs manifestations artistiques, et surtout des peintures de cavernes ou d’abris sous roche, dont il donne plu-
- traités d’ethnographie. Il l’avait publiée d’abord en croquis dès 1898 : on peut la voir ci-dessus (fîg. 1) sous l’aspect plus arrêté qu’il lui a donné aujourd’hui; elle représente un combat entre Boschimen
- et Cafrcs, à propos d’un troupeau de vaches qui appartient sans doute aux premiers et que les seconds semblent vouloir voler. Les autres œuvres du même genre, que nous donnons, ne sont pas de moindre valeur comme franchise du dessin, simplicité de conception et candeur d’exécution; elles ont aussi, dans leur ensemble, ce caractère « typique » plutôt qu’ « individuel » qui, comme je le remarquais au sujet des potiers grecs à la suite deM. Morin-Jean^), est si essentiel à tout art primitif,
- 1. Les dessins d’animaux dans la poterie grecque. La Nature, 13 janvier 1912.
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- Ces mêmes caractères ne sont pas moins nets dans les intailles, dans les sculptures ou dans les figurines de terre glaise que M. Christol rapporte également aux Boschimen, ni dans les objets du même genre qu’il a observés chez les Barotsi du Zambèze; ces derniers,toutefois, sans sortir du même « étage » primitif, sont .souvent d’une perfection technique plus grande.
- Ces objets représentent-ils le maximum de ce qu’ont pu produire les artistes de l’Afrique du Sud? On pourrait le croire d’après le livre de M. Christol. Je pense, tout au moins,
- qu’on ne. le présumait, nous sommes par malheur trop peu avancés dans l’histoire du continent pour pouvoir déterminer dans quelle mesure iine telle action a pu s’exercer sur sa région méridionale. Par contre,
- j’ai ëu l’occasion de signaler ici, à propos de royaumes congolais, combien l’existence du gouvernement monarchique avait été, pour l’Afrique occidentale, une cause de vive activité technique et artistique. Comme l’Afrique méridionale a connu, elle aussi, ce régime royal, et non moins développé, il ne serait pas surprenant qu’on y découvrît aussi
- Fig. 3. — Epingle en ivoire, faite par un Zambèzien. (D’après Ciiristol.)
- Fig. 4. — Peinture de l’État libre d'Orange. (D’après Ciiristol.)
- pour ma part, que cela n’est pas démontré — et je serais, je l’avoue, le dernier à être surpris, si des découvertes futures nous apprenaient qu’il a existé, au sud du Zambèze, des artistes qui aient produit des œuvres d’art aussi remarquables que celles que les dernières années nous ont révélées dans l’Afrique occidentale, et dont j’ai signalé ici quelques-unes. Je me garderai pourtant de l’affirmer. En effet, il est fort probable que l’art de l’Afrique occidentale, s’il est bien réellement, et pour beaucoup, de l’art nègre, n’a du son épanouissement qu’à u n « stimulus » extérieur, celui peut-être de l’influence arabe. Quoique les marchands arabes, et par suite l’esprit de l’Islam, aient pénétré l’Afrique jusqu’à des profondeurs qu’on s’aperçoit chaque jour être plus grandes
- des œuvres d’art évoluées à proportion. Sans doute, le pour et le contre sont également hypothétiques, mais ce sont aussi des hypothèses également intéressantes, puisque, selon ce que l’avenir nous apprendra, nous en tirerons des enseignements plus précis sur le rôle joué dans la formation des œuvres artistiques, soit par les influences étrangères, soit par la propre structure des sociétés.
- Quoi qu’il en soit, il reste dès maintenant acquis que « l’art primitif » du Sud-Afrique a les plus grandes affinités avec « l’art primitif » des Pyrénées et avec tout « art primitif ». C’est, entre cent autres, une nouvelle vérification de cette loi de « l’unité de développement » des civilisations, qui est une si précieuse acquisition des études anthropologiques. Je.vn-Paùi; Lyfttte.
- Fig. 5. — Intaille sur un roc au Transvaal {Musée de Pretoria). (D’après Ciiristol.)
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- LA TEMPÉRATURE A LA SURFACE DU GLOBE
- La répartition de la température à la surface de la Terre a été connue, dans ses traits généraux, dès l’antiquité, mais les premières considérations, purement théoriques d’ailleurs, sur l’action calorifique du Soleil à différentes latitudes, datent de la fin du xviie siècle (Halley) et du xvme siècle (Mairan, Lambert).
- Dans un Mémoire classique)1) publié en 1817, A. de Humboldt a fait remarquer, avec raison, que « la répartition de la chaleur sur le globe » ne saurait être « soumise au calcul, qu’autant que l’expérience et l’observation fourniraient les données dans lesquelles la théorie puisse puiser les corrections des divers éléments qu’elle emploie », et, afin de faciliter la réunion de ces données, il eut l’idée de les grouper « d’après une méthode qui n’avait point encore été essayée, quoique l’avantage qu’elle présente ait été reconnu depuis un siècle.... » A cet effet, après s’être assuré de la précision des différentes séries d’observations dont il disposait, de Humboldt les employa à dessiner à la surface d’un planisphère ses lignes isothermes ou à’égale chaleur, qu’il obtint en réunissant par un trait continu tous les points où la température moyenne est la même.
- Depuis cette publication, les services météorologiques des divers États de l’Europe, des États-Unis, de l’Inde, del’Ëmpire Russe, etc., ont construit des cartes isothermiques de plus en plus exactes, qui ont servi à trouver empiriquement les lois générales de la distribution de la température à la surface du globe.
- L’établissement de ces cartes n’est pas aussi simple qu’on le pense ordinairement. L’ascension sur les montagnes, dans la nacelle d’un aérostat, ou bien encore les données rapportées soit par les ballons-sondes, soit par les cerfs-volants météorologiques, nous révèlent, en effet, que la température baisse assez rapidement à mesure qu’on s’élève dans l’atmosphère (courbe R. fîg. 1), de sorte que, deux stations voisines, mais placées à des niveaux différents ont des températures d’autant plus basses que leur altitude est plus grande. Si l’on pointe sur la carte, les températures vraies, c’est-à-dire telles que les ont fournies des observations effectuées avec toutes les garanties d'exactitude désirables, les isothermes auront nécessairement une forme tour-
- 1. Mémoires cle la Société d'Accueil, 1817, t. III, p. 462-602. La carte des isothermes ne figure pas dans le mémoire ; elle a été publiée dans les tirages à part. G. Ilellm.an l’a reproduite en fac-similé dans ses Neudrucke von Schriften und Iiarten über météorologie und erdmagnelismus. Berlin, 1847. —
- 2. Le phénomène t\e,Y inversion a été signalé pour la première
- mentée rappelant celle des courbes dites de « niveau » en topographie.
- Des cartes ainsi construites auraient assurément l’avantage de représenter la réalité, mais il est évident que, par contre, elles ne feraient ressortir qu’imparfaitement les grandes lignes de la distribution des températures et c’est précisément elles que l’on cherche. Le seul moyen d’avoir des résultats dont la discussion soit facile est d’éliminer l’influence de l’altitude en ramenant, par le calcul, les températures observées réellement, aux valeurs qu’elles auraient eues si, les autres conditions restant les mêmes, toutes les stations avaient été à la même altitude, au niveau de la mer, par exemple. Pour cela, il suffit de connaître la valeur du « gradient thermique », c’est-à-dire la variation de température pour 100 mètres de hauteur. Malheureusement, le décroissement n’est pas toujours aussi régulier que celui traduit par la courbe R; il est, au contraire, le plus souvent, extrêmement variable, et, par suite aussi, le gradient thermique. En particulier, il n’est pas rare d’observer une « inversion de température » avec la hauteur, autrement dit, de voir, à l’intérieur de certaines couches d’air, la température augmenter au lieu de diminuer, ou inversement)2). Une énorme inversion de température, suivie de deux autres plus faibles, se voit sur la courbe I (fig. 1). Ces interversions de température sè présentent assez fréquemment aux altitudes inférieures à 1000 mètres. Ces anomalies proviennent de ce que, pendant les nuits sereines, le sol, surtout lorsqu’il est recouvert de neige, refroidit énergiquement les régions inférieures de l’atmosphère, de sorte que les couches d’air les plus froides occupent les niveaux inférieurs. Ce phénomène se produit avec le plus d’intensité quand l’air est calme, par exemple au centre d’un anticyclone ou dans les vallées.
- Toutes ces irrégularités s’atténuent cependant, si l’on opère sur la moyenne d’un grand nombre d’observations, la décroissance au voisinage du sol est alors assez régulière, et la a réduction des températures au niveau delà mer », devient ainsi possible)3).
- Les premières cartes d’isothermes ont été construites avec les températures normales (4) des années. De semblables cartes ne permettent guère
- fois par Fournet en 1852. — 5. Pour la France, on peul admettre, en moyenne, une décroissance de 1° pour 180 m. dans les saisons moyennes, printemps (mars, avril, mai) et automne (septembre, octobre, novembre), de 1°pour 200 m. en hiver (décembre, janvier, février), et de 1° pour 160 m,, en été (juin, juillet, août). — 4. Moyennes d’un grand nombre d’années.
- Températures (CourbeR)
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- Températures (Courbe I )
- Fig. i. — Décroissance de la température avec l'altitude.
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- LA TEMPÉRATURE A LA SURFACE DU GLOBE = 283
- de se faire qu’une idée approximative des conditions thermiques d’une contrée, car une même température moyenne peut, en effet; être déduite de tem-
- on adjoignit ensuite des cartes de lignes isothères et de lignes isochimènes, indiquant la répartition des températures moyennes pendant l’été et l’hiver.
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- Fig. 2. — Isothermes de janvier.
- pératures oscillant entre des limites plus ou moins larges. De Humboldt a fait remarquer lui-même que les côtes tempérées de la Bretagne se trouvent
- C’est H. W. Dove qui a dressé, le premier, des cartes d’isothermes pour chacun des douze mois(*). Celles que nous avons reproduites figures 2 et 5 sont dues à
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- Fig. 3. — Isothermes de juillet.
- sur la même isotherme annuelle que Pékin où l’été est plus chaud qu’au Caire et l’hiver plus froid qu’à Upsal. C’est pourquoi il ajouta aux lignes isothermes, près de leurs sommets, l’indication des températures moyennes d’été et d’hiver. A ces cartes annuelles
- M. L. Teisserenc de Bort; elles se rapportent aux deux mois extrêmes, le plus froid et le plus chaud, janvier et juillet.
- 1. Temperaturtafeln nebst Bemerkungen über die Yer-breitung der TT arme auf der Erdoberflâche. Berlin, 1848.
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- 284 LA TEMPÉRATURE A LA SURFACE DU GLOBE
- Ce qui frappe, tout d’abord, quand on jette les yeux sur ces caries, c’est de voir l’ensemble des isothermes s’étager irrégulièrement, par degrés décroissants, de l’équateur vers les pôles, et, en même temps, osciller, en se déformant quelque peu, par la succession des saisons, descendant le plus au
- Fig. 4. — Isothermes de janvier pour la France.
- Sud en janvier, remontant le plus au Nord en juillet.
- La dégradation de la température de l’équateur vers les pôles est incontestablement commandée, dans son ensemble, par l’obliquité des rayons solaires à la surface du sol, qui varie, comme on le sait, à la fois avec la latitude géographique et l’époque de l’année.
- Les sinuosités des isothermes sont déterminées par l’intervention de conditions diverses (courants marins, revêtement du sol, etc.), mais qui exercent une action moins générale que le premier facteur. Lorsque ces actions agissent pour relever la température, les isothermes remontent vers les pôles, lorsque, au contraire, elles agissent pour l’abaisser, les isothermes se replient vers l’équateur et la distance de deux isothermes est d’autant plus faible que la variation de température en latitude est plus rapide.
- D’une manière générale, on voit que les continents sont, à latitude égale, plus chauds que les océans en juillet, plus froids, au contraire, en janvier. Autrement dit, F a amplitude de la variation annuelle » est plus grande au-dessus des terres que des mers. A la surface de la France, par exemple [Fig. 4 et 5(1)], la disposition des isothermes est inverse,( la température augmente de la terre vers la mer pendant la saison froide, diminue pendant la saison chaude.
- Le pouvoir absorbant de l’eau pour la chaleur étant, en effet, plus faible que celui du sol, et sa capacité calorifique, au contraire, plus grande, les océans s’échauffent et se refroidissent nécessairement moins que les continents.
- 1. D’après M. Angot. Annales du Bureau central météorologique de France.
- La carte que nous reproduisons figure 6, d’après MM. Supan et Wild(l) permet de juger immédiatement l’importance de cette variation.
- Nous n’insisterons pas davantage sur les caractères généraux de la distribution de la température à la surface de la Terre. Les caries font ressortir les grands traits du phénomène d’une façon beaucoup plus saisissable que ne sauraient le faire les descriptions les plus détaillées, et, en consultant une carte physique, on sè rendra aisément compte, en général, des causes occasionnelles de la plupart des irrégularités que peuvent présenter les isothermes.
- Nous ajouterons seulement que, dans la définition que l’on en donne ordinairement, un climat est dit régulier lorsque l’écart entre les températures moyennes vraies (et non plus réduites au niveau de la mer), du mois le plus chaud et du mois le plus froid, est inférieur à 10 degrés. Exemple : les Iles Océaniques, les Açores. Il est dit modéré lorsque cet écart oscille entre 10 et 20 degrés. Sauf la pointe de la Bretagne qui est bien près de la limite supérieure des climats réguliers, toute la France appartient à la zone des climats moyens ; une seule région, Clermont-Ferrand, s’approche beaucoup de la limite au-dessus de laquelle commencent les climats extrêmes, c’est-à-dire ceux pour lesquels l’amplitude dépasse 20 degrés. L’Asie centrale et la Sibérie représentent le type par excellence des climats excessifs.
- Nous terminerons par quelques renseignements sommaires sur les valeurs des températures extrêmes observées.
- Fig. 5. — Isothermes de juillet pour la France.
- La température la plus élevée qui ait été constatée à la surface du globe est celle de 67°, 7 au Sahara et la plus basse, celle dé 72 degrés au-dessous de zéro, à Verkhoïansk, près de Iakoutsk en Sibérie. Si l’on ajoute que l’on a relevé, en été, dans la même station, un maximum de -(-31°,5,
- ' 1. Haxn. Atlas de Bergkaus.
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- r LA TEMPÉRATURE A LA SURFACE DU GLOBE —-.... 285
- on voit que, dans le cours de l’anne'e, les habitants de cette région peuvent avoir à supporter un saut de température de plus de cent degrés !
- En France, les températures les plus basses se produisent dans l’Est, « dans les vallées, par un
- la mer, apportant la température du large dont la variation annuelle ne dépasse pas 8 degrés (voir carte 6), que l’extrémité Sud-Ouest de la Bretagne est la partie de la France où les minima thermiques sont généralement les moins bas.
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- Fig. 6. — Amplitudes annuelles.
- temps calme et clair, quand le sol est couvert de neige; on a ainsi, notamment dans le grand hiver classique de 1879-1880, observé des températures de — 50degrés. Les minima les moins bas sont, contrairement à l’opinion courante, non pas ceux de la côte de Nice, où il peut, bien que par exception, faire très froid, mais ceux de la pointe Sud-Ouest de la Bretagne, et mieux encore ceux d’O uessant, où les gelées sont extrêmement rares, ce qui s’explique aisément par le régime essentiellement maritime de cette région. » Il n’est nullement besoin d’avoir recours, comme on le fait souvent, à l'action du Gulf Stream pour comprendre ce caractère de la température (Àngot) .Labranche de ce courant qui arrive au large des côtes de Brelagnc a perdu, en effet, en grande partie, l’excès de température qu’elle possédait. C’est surtout, parce que les vents dominants soufflent de l’Ouest, c’est-à-dire de
- 1. lloii.v. The Xorwegian north polar expédition. Meteo-rology. Christiana, 1905. — 2. Brewstek. Observations of
- La température la plus élevée de toutes celles que l’on connaisse en France, est celle de 42°,9 observée le 19 juillet 1904 à Montpellier. Avant cette date, on ce pouvait citer qu’une seule observation faite dans de bonnes conditions, ou la température eût dépassé légèrement 40 degrés.
- Bien que la température de — 72 degrés, observée à Verkhoïsansk, soit extrêmement basse, il est probable qu’elle n’est cependant pas la moins élevée susceptible d’être atteinte à la surface de la Terre. On remarque, en effet, sur la carte isothermique de j an vier ( fi g. 7 ), pour la région arctique^ ), que l’isotherme — 55 degrés présente, par rapport au pôle, une dissymétrie très marquée, ce qui paraît indiquer que le point le plus froid de notre globe,' le « pôle du froid », selon l’expression de Brewster(2), se trouve au Nord du détroit de Behring, entre la Sibérie et les îles américaines. J. Loisll.
- the mean température of the globe. Trans. Roy. Scc. Édimburg, 1820.
- Fig. y. — Isothermes de janvier pour les régions polaires arctiques.
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- LA GRAISSE DES CIDRES
- La récolte des fruits à cidre, supérieure à la moyenne dans beaucoup de départements, est commencée depuis quelques semaines. On n’entend de tous côtés que les bruits sonores des longues gaules frappant à coups vifs et redoublés les branches surchargées d’où tombent en avalanches les pommes empourprées ! Déjà même les variétés hâtives, déchirées par les dents des broyeurs, laissent, sous les fortes étreintes des presses puissantes, s’échapper leur jus dont les cascades jaillissantes vont se réunir dans des tonnes aux flancs imposants d’où s’écoulera, dans quelques mois, limpide, mousseuse et parfumée, la boisson d’or si appréciée de tout palais breton et normand.
- Hélas ! il s’en faut de beaucoup qu’il en soit toujours ainsi, surtout dans les années fertiles où l’abondance des fruits est prétexte à un relâchement des précautions indispensables qui doivent suivre la pomme à travers les nombreuses manipulations qu’elle subit depuis sa chute de l’arbre jusqu’à sa transformation en boisson. Il en résulte, alors, que les parasites nocifs de la flore microbienne charriés dans l’atmosphère, pénétrant par toutes les voies qui leur sont largement ouvertes, d’abord dans le moût puis dans le cidre, y trouvent des conditions favoraliles à leur développement, et, en s’y multipliant, l’altèrent autant en lui enlevant les éléments essentiels à sa conservation qu’en lui ajoutant des principes nuisibles, deux faits résultant toujours des phénomènes consécutifs à leur cycle vital. De là l’origine des maladies auxquelles, comme toutes les boissons, le cidre est soumis. La pathologie cidri-cole comprend des altérations et des maladies que l’on peut classer comme il suit :
- 1° Altérations accidentelles : goûts de fût, de vert, de terre, de lie, de moisi, etc. ; 2° Maladies dues à des ferments aérobies : maladie de la fleur, maladie de la piqûre ou acescence; o° Maladies dues à des ferments anaérobies : maladie de la graisse, maladie de la pousse et de la tourne ; •4° Maladies dues à des ferments solubles ou à des actions chimiques : maladie du noircissement, maladie du verdissement, odeur d’œufs pourris.
- Malgré tout l’intérêt que présenterait la description de chacune de ces maladies, elle ne saurait trouver place ici; mais il en est tout autrement pour l’une d’elles, la maladie de la graisse, parce qu’elle vient d’être, tout récemment, l’objet d’importantes recherches de la part de M. E. Kayser, directeur du Laboratoire de fermentations à l’Institut agronomique.
- Historique. — La graisse des cidres dont les cidrologues français n’ont parlé il n’y a guère qu’un siècle et demi, est bien connue aussi dans les différents pays cidriers : ceux de langue anglaise l’appellent surtout « Oily cidcr », et ceux de langue allemande la désignent sous le nom de « Schleimbildung des Obstwcincs ».
- Caractères généraux. La maladie dénature à la fois les propriétés physiques et organoleptiques du cidre. Il est trouble et graisseux, il coule comme de l’huile et sa viscosité devient telle parfois qu’il ne peut s’écouler du flacon qui le contient. Sa saveur est difficile à définir : tantôt plate, tantôt acide, mais toujours désagréable. Ces altérations, généralement accompagnées d’un dégagement de gaz carbonique, se manifestent beaucoup plus souvent dans les cidres en bouteilles que dans ceux en fûts, et principalement dans ceux qui, incomplètement fermentés, retiennent du sucre.
- Le printemps est l’époque de l’année où la maladie apparaît habituellement, parce que c’est à ce moment que se manifeste une élévation de température favorable au développement des microorganismes, et d’autant plus que la composition du cidre y est plus adéquate, par sa teneur en sucre, en alcool et en acidité.
- Causes. — On en avait reconnu plusieurs depuis longtemps, dont, parmi les plus citées, figurent la malpropreté de l’outillage et des eaux employées, la nature des variétés de pommes pauvres en tanin et en acidité, leur maturité trop avancée, une mauvaise défécation suivie d’une fermentation incomplète, la composition des sols, etc. En outre, à ces causes d’ordre plutôt empirique, observées par les praticiens, des savants, parmi lesquels Houlbert et Warcollier en France, Lloyd en Angleterre, Meissner en Allemagne, en avaient ajouté une autre absolument scientifique, sur laquelle ils concordaient : la présence de certains microorganismes, tout en se séparant sur leur nature qu’ils rapprochaient, d’ailleurs, jusqu’à un certain point, de celle des micro-germes produisant la graisse des vins.
- Recherches de M. Kayser. — Tel était letat de la question, quand M. Kayser a montré que les organismes intervenant dans cette maladie peuvent appartenir à différentes espèces, tout en présentant dans les conditions normales de développement des formes en chaînettes comparables. Il a insisté surtout sur ce point que les éléments d’une même espèce peuvent varier beaucoup avec la composition du milieu, et que c’est ce qui a donné lieu à tant de fausses interprétations.
- Il a, d’abord, analysé plusieurs cidres gras, et il y a constaté, comme principes caractéristiques, à côté de la matière glaireuse, des acides lactique, acétique, formique, propionique, et enfin de la mannite. Leur acidité élevée était duc à la proportion des acides volatils. Mais le fait, qui constitue l’originalité et la valeur scientifique de ses recherches, c’est l’isolement des ferments de la graisse.
- Malgré les difficultés qui accompagnent cette opération, en raison de la présence de la matière glaireuse qui les entoure et entraîne avec elle d’autres microorganismes, le savant a pu isoler, grâce à l’emploi des milieux sucrés, peplonés, addi-
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- lionnes de gélatine ou de gélose, quatre ferments Ijien différents provenant de cidres gras, et il les a désignés par les lettres, d, b, e, d. Le ferment a a été isolé d’un vieux cidre gras en fût de la Manche ; b et c, d’un même cidre jeune, de la Mayenne ; d, d’un cidre d’Ille-et-Vilaine.
- Si l’on examine au microscope les colonies de ces ferments en culture sur milieux gélalinisés et géloses, on voit pour a des diplobacilles, pour b des streptobacilles en chaînes assez longues, fines, rectilignes ou arquées de.5 à 6 articles; pour c de petites chaînettes contournées, sinueuses, caractéristiques de 6 à 7 articles ; pour d, des diplocoques relativement gros, des segments inégaux, de 3 à 4 articles. Leurs dimensions moyennes oscillent pour la longueur entre 1,5 p à 16 pet pour la largeur entre 0,75 p à 2 p. La température optima pour leur développement, en milieu saccharosé et peptoné, est comprise entre 50 et 55°. Leur aliment de prédilection est le sucre, notamment le lévulose. Leur culture se fait beaucoup plus facilement à l’abri de l’air ; le ferment d y est le moins sensible tandis que c est celui qui l’y est le plus.
- M. Kayser a étudié leur évolution dans un grand nombre de milieux de culture pour déterminer l’influence qu’ils y subissent de la part des matières azotées, hydrates de carbone, alcool éthylique, acides, sels, humus, tanin, levures mortes, etc. Il en est résulté des influences tantôt favorisantes, tantôt ralentissantes dans' le détail desquelles je n’entrerai pas ici, sauf en ce qui concerne le tanin, parce que cet élément présente un rapport immédiat avec la pratique, et qu’il infirme un peu l’action curative qu’on lui attribue.
- 11 appert des essais de M. Kayser que ce rôle est exagéré, car des moûts sucrés additionnés de 0,5 pour 1000 de tanin et comparés aux mêmes moûts sans tanin ont montré que le filage très variable de ces ferments est subordonné au sucre en présence : lévulose, glucose, saccharose. Toutefois, la quantité de tanin joue un rôle important, car si, à la dose de 0 gr. 50 par litre, il n’empêche pas la formation de la glaire, il agit comme antiseptique dès qu’il se trouve à un taux supérieur à 1 gramme-
- Pour rester dans le domaine de la pratique, il importe aussi de mentionner que l’action de ces divers ferments n’est pas constante, et que si l’on cherche à les ensemencer dans des cidres stérilisés à la bougie, on s’aperçoit vite que beaucoup ne prennent pas la graisse. Cela tient à la composition complexe des milieux constitués par ces liquides, au
- ACADÉMIE £
- Séance du 2 3 septembre 1912. -
- Le crâne de Descartes. — L’Académie reçoit un volume publié sous le patronage de l’Académie royale des Sciences de Stockholm qui contient la correspondance de Bcrzélius et de Berthollet pendant les années 1809 à 1822. L’une des lettres est relative à Descartes.. Berzé-
- degré alcoolique, à la richesse saccharine, à l’acidité, à la température, etc., qui empêchent souvent une espèce donnée de se développer. Ces divergences dans le mode d’action proviennent aussi de ce que ces ferments diffèrent essentiellement les uns des autres, et qu’il en existe plusieurs races dans le cidre. Toutefois, il reste démontré que les cidres graissent facilement quand ils contiennent du sucre et sont très dilués, et, par suite, pauvres en alcool et en acides.
- M. Kayser a mis aussi en évidence un point assez important pour l’industrie cidrière, c’est la nécessité pour les ferments gras de trouver un résidu sucré. pour former la matière glaireuse. Aussi, conseille-t-il, là où la maladie est à l’état endémique, de faire disparaître le sucre par une fermentation complète. Cette mesure va à l’encontre des desiderata formulés par les cidriers actuels qui sont obligés de fabriquer des cidres sucrés pour répondre au goût de leur clientèle, mais il vaut mieux les obtenir secs que de les voir devenir gras.
- Conclusions. — L’étude de M. Kayser, en dehors de son côté purement scientifique, a démontré expérimentalement le bien fondé de la plupart des moyens préventifs et curatifs qui permettent de combattre cette maladie. Les premiers, beaucoup plus certains que les seconds, peuvent se résumer en quelques mots : propreté méticuleuse apportée dans toutes les phases de la fabrication, depuis la récolte et rassortiment rationnel des fruits jusqu’à la fermentation complète de leur jus, que doivent suivre'plusieurs soutirages, collages et ouillages en temps opportun dans des tonneaux fortement méchés.
- Quant aux moyens curatifs, après le fouettage et l’aération des cidres, lorsque leur noircissement 11’est pas à craindre, après un fort tanisage, la pasteurisation, si l’on peut y recourir, produit les meilleurs résultats.
- Il ne faut pas oublier que ces traitements ne restaurent qu’incomplètement le cidre, qui doit être consommé au plus tôt, et que toute la cidrerie où il a pris naissance a besoin d’une désinfection absolue.
- Enfin, les fabricants et les cultivateurs des centres cidriers où cette maladie existe à l’état endémique doivent surtout savoir qu’ils ont, dans l’observance rigoureuse pendant quelques années des mesures aseptiques précitées, le moyen de la voir disparaître de leurs caves contaminées depuis si longtemps, et ne pas hésiter à les appliquer intégralement.
- A. Truelle.
- iS SCIENCES ' -
- Présidence de M. Grandidier.
- lius nous apprend que l’ambassadeur de France, ami personnel de Descartes, ne renvoya en France que le corps mutilé du grand homme. Un capitaine des gardes avait séparé du tronc la tète et l’avait prise. Il conserva ensuite le crâne sur lequel il porta une inscription indi-
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- UN VAGON BLINDE AU MEXIQUE
- quant l’origine de la pièce anatomique. Cette pièce vint plus tard en la -possession de Berzélius qui l’envoya à Berthollet. Celui-ci la soumit à l’examen de l’Académie des Sciences qui la compara avec un portrait de Descaries et la tint pour authentique. D’après les recherches immédiatement effectuées par M. Dchérain, bibliothécaire de l’Institut, cette pièce anatomique fut confiée au Muséum d’histoire naturelle; le premier volume du Journal.de Zoologie en fait foi. Qu’est-elle devenue? On suppose qu’elle a été remise au Service d’anthropologie à qui elle sera redemandée pour être placée sans doute, selon le vœu exprimé par M. Darboux, dans le cercueil de l’illustre philosophe, dont le tombeau est à l’église Sainte-Geneviève.
- Étude des Orbitolines. — M. Douvillé expose que les Orbitolines sont des fossiles importants de la craie inférieure et de la craie moyenne. Ils jalonnent le bord de
- la mer chaude qui à cette époque s’étendait tout autour du globe sur le prolongement de la Méditerranée. Elle traversait l’Asie Mineure, passait sur remplacement de rilymalaya et sur celui des îles de la Sonde, puis séparait l’Amérique du Nord de l’Amérique du Sud. Les Orbitolines se présentent sous deux types différents.
- La faune du lac Taganyka. — M. Bouvier résume une Note de M. Chevalier sur une espèce de crevette découverte par lui dans le haut Niger où elle est abondante. Cette crevette est intéressante parce qu’elle présente des caractères analogues à ceux que l’on observe sur certaines crevettes du lac Taganyka. Or la faune de ce lac passait pour entièrement différente de celle des eaux de l’Afrique équatoriale. La découverte de M. Chevalier tend à infirmer cette opinion, car elle donne lieu à penser qu’il y a communauté d’origine entre les crevettes
- Cil. de Yilledeuil.
- du haut Niger et celle du lac.
- UN VAGON BLINDÉ AU MEXIQUE
- On sait que, depuis , l’abdication du Président Porfirio Dias, le Mexique est constamment en proie à des soulèvements.
- La répression est rendue difficile par la topographie du pays, éminemment montagneux, si bien que le Gouvernement doit se contenter, et plus particulièrement dans la région des Cordillères, de défendre les villes, ou de tenter de les reprendre quand elles sont tombées au pouvoir des insurgés.
- Dans ce but, les autorités militaires ont imaginé un vagon blindé qui présente des innovations intéressantes.
- Les parois extérieures sont peintes en blanc et en noir, en forme de damier.
- Grâce à cette disposition, il est matériellement impossible, même à la distance de cinquante mètres, de distinguer
- l’emplacement des meurtrières, dont les ouvertures se confondent avec les autres quadrila-
- Lcs mitrailleuses à l'arrière du vagon blindé.
- Vue extérieur du vagon.
- tères peints en noir.
- L’expérience a démontré l’efficacité de ce dispositif.
- Attaqués fréquemment par des guérillas,.les vagons blindés du nouveau système ont essuyé des rafales de balles sans que leur garnison ait eu à déplorer des morts ou des blessures.
- La porte d’entrée de ces forteresses roulantes est à coulisse.
- Pour protéger autant que possible la arnison contre la chaleur, le constructeur a adopté le système des parois doubles avec circulation d’air entre les deux.
- Ainsi qu’on peut le voir en partie par l’une de nos photographies, l’armement de ces vagons blindés consiste en six mitrailleuses, dont trois à chaque extrémité.
- Une centaine de . meurtrières percées dans les parois latérales permettent aux tirailleurs de seconder l’artillerie. < Y. F.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiiuriî, rue de Flcurus, 9, à Paris.
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- 40e ANNEE.
- berg (fig. o). Ces icebergs s’en vont alors au large
- Les effets mécaniques de la glaciation sont étudiés dans tous les traités de géographie physique et de géologie. C’est néanmoins une des surprises que l’on éprouve en abordant pour la première fois les régions polaires de constater par soi-même l’extraordinaire intensité de ce phénomène et l’ampleur des ablations où des dépôts qui peuvent en résulter. Sur des terrains à peu près totalement dépourvus de végétation, tous les phénomènes de l’érosion atteignent un degré de régularité inusité ailleurs, dont notre figure 1 donne un exemple. Pour des raisons tectoniques bien connues, les terrains delà zone arctique, même quand ils sont d’un âge très reculé, ont généralement gardé une horizontalité, à laquelle correspond une absence presque complète de métamorphisme. Ces strates horizontales, formées de terrains d’inégale compacité superposés les uns aux autres, subissent, inégalement aussi, toutes les érosions et il en résulte, dans les collines, des profils presque théoriques, avec accumulation, à la base, de cônes d’érosion d’égale hauteur et de forme semblable se succédant sur toute leur longueur. De tels terrains, constamment ameublis par les gelées, sont exposés à une destruction, à un émiettement extraordinairement actifs, par suite desquels leurs débris s’accumulent sur les champs de glace et arrivent à les faire disparaître tout entiers sous les cailloux et la terre (fig. 2).
- Cela a lieu sur les glaciers proprement dits, émissaires de la calotte glaciaire, oulnlandsis, qui viennent déboucher dans les fjords et qui forment, au-dessus de la mer, au Spitzberg par exemple, des falaises de 60 à 120 m. de haut, d’où parfois brusquement se détache un énorme bloc, destiné à former un ice-40" année, — 2e semestre.
- avec leur provision de blocs ou de cailloutis (fig. 4). Mais cela est vrai plus encore pour la glace côtière, peu épaisse (5 à 6 m. au plus), qui se forme contre le rivage par la congélation directe de l’eau de mer. Celle-là emporte des débris tcrrigènes par en dessous comme par en dessus. En dessus, ce sont les éboulis, surtout abondants si la côte est un peu abrupte. En dessous, ce sont les cailloux du fond,
- pouvant eux-mê-me provenir d’abord de quelque moraine profonde, qui adhèrent à la glace quand la congélation s’est fait sentir jusqu’au fond et que la banquise emporte plus tard à la dérive.
- Dans cet ordre d’idées de l’érosion, il est inutile de revenir ici sur les actions connues de rabotage, de striage et de polissage que les glaciers produisent, en se déplaçant sur leur fond, par tous les matériaux durs incorporés. On est aujourd’hui d’accord pour expliquer par un sur creusement glaciaire la forme concave que présente le profil en long des vallées alpines et des fjords, avec une disposition en U (et non en Y) transversale, l’origine des grands lacs qui longent les Alpes, etc. ; mais, quoiqu’il n’y ait rien là non plus de nouveau, il peut y avoir lieu d’appeler l’attention sur les effets de sédimentation qui correspondent à cet entraînement par les glaces flottantes.
- Tous ces véhicules chargés de cailloux et de terre vont, en effet, s’accumuler à la rencontre des courants froids avec d’autres courants chauds qui remontent les côtes. Ils y forment des barrières et fondent lentement, presque tous sur une même zone, où les blocs entraînés par eux tombent alors au fond. Ces fonds marins peuvent ainsi se trouver
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- Fig. i. — Type d’érosion sur un plateau tabulaire à Temple-Bay (Spitzberg). (D’après une photographie de M. Demarçay.)
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- 290= LA SÉDIMENTATION PAR LES GLACES FLOTTANTES
- relevés dans des proportions telles qu’il en résulte parfois un danger imprévu pour la navigation : les cartes devenant inexactes d’une année sur l’autre.
- On explique, notamment, de cette manière le grand banc de Terre-Neuve qui, sur 125000 km2, forme un bas-fond de 200 m. dans un océan dont la pro-
- Fig. 2. — Glacier de Vile d’Amsterdam (Spitzberg). (D’après une photographie de M. Petcl.)
- Fig. 3. — Glacier du,14 juillet (Cross Bay au Spitzberg) au moment d'un èboulemenl. (D’après une photographie de M. Merciaï.)
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- CONSOLIDATION DES VOIES DE CHEMINS DE FER
- fondeur moyenne est de 2600 m. et où l’on trouve des débris apportés de 15 à 50° plus au nord. Dans l’autre hémisphère, la boue terrigène antarctique constitue, suivant sir John Murray, une bande de 500 à 1000 km. de large,etc. Comme un tel phénomène a pu se produire à toutes les époques de l’histoire géologique, on doit, en stratigraphie, penser à son intervention possible.
- On remarquera que, dans un tel terrain, les blocs peuvent se trouver complètement arrondis comme des galets sans avoir en réalité été roulés, côte à côte, avec des fragments à faces planes, mais à angles arrondis, caractéristiques des moraines.
- Le même phénomène de glaciation comporte en
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- même temps, pour la vie organisée qui est si intense dans les mers polaires, des effets concomitants de quelque intérêt. On sait combien les êtres marins
- sont sensibles à de faibles variations de température. Là rencontre des courants chauds et des courants froids, suivant laquelle se produit la fusion des glaces flottantes, peut donc être ainsi marquée par de véritables hécatom-bes de poissons, dont la matière organique ou le phosphate viennent enrichir ces boues dont l’origine est glaciaire, mais qui pourtant se présenteront incorporées dans une sédimentation marine, pouvant être parfois même une sédimentation de mer profonde. L. De Lauxay.
- CONSOLIDATION DES VOIES DE CHEMINS DE FER
- Boulon-écrou expansible “LeTenax”
- La fixation des rails de chemins de fer ou de tramways sur les traverses est une question qui, depuis fort longtemps, préoccupe à juste titre les ingénieurs et qui a fait le sujet de nombreuses discussions dans les différents congrès.
- Avec la voie Yignole, les rails, comme on sait, sont fixés aux traverses au moyen de tirefonds vissés dans celles-ci ; la tête de ces tirefonds, en s’appuyant sur le patin du rail, maintient celui-ci en place.
- Avec la voie à double champignon, le rail repose dans un coussinet en fonte prenant appui sur la traverse à laquelle il est fixé par des tirefonds vissés dans cette dernière.
- Sous l’effet des coups de lacet produits par la circulation des véhicules, les deux files de rail dans les alignements droits tendent à se déverser à l’extérieur de la voie. Dans les courbes, le déversement de la file de rail du grand rayon est encore augmenté par le frottement des bandages et l’action de la force centrifuge, malgré le dévers donné à la voie. Ce déversement du rail autour de l’arête extérieure de son patin pour la voie Yignole, ou bien autour de l’arête extérieure du coussinet pour la voie à double champignon, a pour résultat le soulèvement de la tête du tirefond intérieur. Sous l’action de ces soulèvements successifs
- Fig. i. — Coupe schématique montrant le principe du boulon-écrou expansible.
- qui se répètent à chaque passage des roues des véhicules, les filets des tirefonds finissent par mâcher le bois de la traverse et ceux-ci, ne trouvant plus aucune résistance à l’arrachement, tendent à sortir de leur alvéole. La fixation du rail sur la traverse devient alors illusoire. De plus, dans les voies Yignole, la tête du tirefond qui s’appuie d’un côté sur le patin du rail et le maintient sur la traverse n’est généralement pas soutenue du côté opposé. Sous 1 effet du soulèvement de la tête du tirefond dont nous venons de parler, celle-ci tend également à se déverser à l’extérieur en entraînant le tirefond et en produisant à son tour un nouveau mâchage du bois de la traverse et une ovalisation du trou du tirefond, ce qui permet le glissement du rail sur la traverse et, par suite, l’élargissement de la voie avec tous ses dangers. Ce mâchage du bois, sous l’effet de ces mouvements verticaux et horizontaux du tirefond si fréquemment répétés, fait que, lorsqu’on veut resserrer le tirefond afin de le faire serrer à nouveau sur le patin du rail, celui-ci, ne trouvant qu’un appui insuffisant, tourne fou dans son alvéole et tout nouveau serrage devient impossible. Enfin, il s’est forcément produit entre le tirefond et le bois un vide
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- plus ou moins grand dans lequel pénètre l’eau qui vient détériorer la traverse et réduire sa durée.
- En résumé, le tirefond tel qu’il est employé à l’heure actuelle n’offre une résistance suffisante ni à l’arrachement ni au déversement provenant des réactions produites par la circulation des véhicules. Au bout d’un certain temps il tourne fou et tout nouveau serrage devient impossible. Il ne présente donc pas une sécurité suffisante, surtout en présence des augmentations de poids et de vitesse des trains qui ne,cessent de progresser chaque jour.
- Pour obvier à ces graves inconvénients, différents dispositifs ont été étudiés dont l’un, qui a été l’objet de plusieurs essais en France, est une réminiscence d’un dispositif américain créé dès 1902 par la Compagnie Star, mais qui, à notre connaissance, n’a jamais été appliqué aux voies de chemins de fer aux Etats-Unis.
- Dans ces derniers temps un autre dispositif, auquel on a donné le nom de Tena.x, a été étudié par M. Raoul Diaz Wagner. Étant donnés les avantages qu’il paraît offrir sur ses prédécesseurs, nous avons cru intéressant de le faire connaître avec quelques détails.
- Description de l’appareil. — Le boulon-écrou expansible le Tenax est une sorte de fourreau vissé dans la traverse maintenant solidement dans son intérieur le tirefond. Il se compose (fig. J) d’une partie métallique creuse À parfaitement cylindrique sur toute sa hauteur. Ce cylindre, dans sa moitié supérieure, est complètement fermé sans aucune solution de continuité, à l’inverse du dispositif dont nous parlions tout à l’heure. A sa partie inférieure sc trouvent quatre fentes longitudinales R, disposées en croix, mais qui ne dépassent pas la moitié de la hauteur du boulon-écrou de manière à former quatre branches pouvant s’écarter.
- A l’extérieur, il est muni d’un filetage à vis à bois dont le pas est déterminé, pour le rail Yignole, par l’épaisseur du patin, mais qui, pour les autres rails, peut être quelconque. A partir du point D, c’est-à-dire vers la moitié de la hauteur et à l’endroit où commencent les fentes longitudinales B, le filet augmente de saillie en prenant la forme tron-conique ab. Cette saillie des filets est, du reste, variable suivant la dureté du bois; elle est plus grande avec le bois tendre et plus faible avec le bois dur.
- A l’intérieur, le filetage dans toute la partie fermée de l’écrou, c’est-à-dire jusqu’à la naissance des fentes, est cylindrique; mais dans la partie inférieure jusqu’à la base du boulon-écrou, la saillie du filet va en croissant en formant également, mais en sens inverse des filets extérieurs, une partie tron-conique cd. Nous verrons tout à l’heure pourquoi. Le pas du filet intérieur est exactement le même que celui du tirefond. .
- La partie supérieure du boulon-écrou est munie d’iine entaille transversale E qui doit servir à le visser dans la traverse.
- Le boulon-écrou est en fonte de fer malléable bien recuite.
- Avant la pose (fig. 4), les branches inférieures du boulon sont rapprochées de telle sorte que les filets extérieurs forment sur toute la hauteur du boulon-écrou une partie parfaitement cylindrique, ce qui permet son introduction dans le trou percé dans la traverse au moyen d’une tarière, avant sa pose.
- Pose et fonctionnement du boulon-écrou expansible. — Lorsqu’il s’agit de poser un boulon-écrou dans une traverse neuve, on commence par percer celle-ci. Puis, au moyen d’un taraud, on pratique dans la traverse un filetage d’un pas et d’un diamètre correspondant à celui de la partie cylindrique A du boulon à sa partie supérieure. Puis, à l’aide d’un vissoir et d’une clef à tirefond (fig. 5) ordinaire, on visse dans la traverse, à 1 cm 1/2 au-dessous de la table de sabotage, afin de permettre les resabotages, le boulon-écrou dont les filets de vis pénètrent dans les entailles précédemment faites dans le bois par le taraud. C’est pour cela, comme nous l’avons dit plus haut, qu’on rapproche préalablement les quatre branches afin de donner aux filets extérieurs une surface cylindrique.
- Le boulon-écrou étant mis en place dans la traverse et déjà adhérent à celle-ci, on fait pénétrer l’extrémité du tirefond dans celui-ci en le vissant comme à l’ordinaire avec la clef à tirefond. Le filet intérieur de l’écrou prend contact avec le noyau du tirefond et celui-ci s’engage progressivement dans la partie fermée cylindrique de l’écrou. Lorsque l’extrémité de ce tirefond atteint la partie supérieure des fentes B, les branches s’écartent sous la pression produite par le noyau du tirefond contre les saillies des filets intérieurs de l’écrou. Cet écartement des branches s’accentue de plus en plus par suite de l’accroissement progressif de la saillie des filets et, finalement, lorsque la partie inférieure du tirefond est sortie de l’écrou les branches ont pris la position indiquée figures 2, 5, 6 et 7.
- Cet épanouissement des branches fait pénétrer leurs filets de vis dans le bois en comprimant les fibres, ce qui, comme on sait, ne fait qu’accroître la résistance du bois. L’écrou s’ancre pour ainsi dire dans la traverse : l’adhérence des filets au bois est telle que l’écrou se trouve dans l’impossibilité de tourner fou. Du reste, on est maître, dans une certaine mesure, de régler cette résistance en faisant varier la saillie des filets, comme nous l’avons dit plus haut.
- Une remarque est à faire à ce sujet. Par suite de la disposition donnée au boulon-écrou, dont la partie supérieure est fermée et sans aucune solution de continuité, la résistance qui s’oppose à ce que l’écrou tourne fou agit sur tous les filets de celui-ci sans aucune exception. L’écrou, en effet, par suite de l’enfoncement du tirefond, ne peut pivoter autour d’un axe horizontal, placé vers la moitié de sa hauteur, en diminuant ainsi la pression qui s’exerce sur les filets qui occupent la partie supérieure de l’écrou
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- CONSOLIDATION DES VOIES DE CHEMINS DE FER 293
- comme cela pouri'ait se produire si le boulon-écrou, au lieu d’être d’un seul morceau, était formé de deux pièces indépendantes. De plus, et de ce fait, la surface des filets en contact avec le bois se trouve augmentée.
- du tirefond lorsque sa tête est soulevée sous l’action des roues des véhicules, ainsi que nous l’avons indiqué précédemment. Quant à la surface droite, contre laquelle le patin du rail prend appui, elle a pour
- Fig. 2. Fig. 3.
- Fig'. 2. Application du boulon-écrou expansible à la voie Vignole, les lirefonds étant munis de la rondelle s'opposant à leur déversement. — Fig. 3. Application du boulon-écrou expansible à la voie à coussinets.
- Étant donnée la disposition des fdets intérieurs de l’écrou, ceux-ci frottent contre le noyau du tirefond et ce frottement, qui est fortement accru par la réaction des fdets extérieurs de l’écrou contre les libres du bois, produit un véritable freinage qui s’oppose à tout desserrage du tirefond. Celui-ci ne peut donc remonter sous l’elîet des vibrations.
- Au-dessus du boulon-écrou, mais séparé de lui par un vide d’au moins un centimètre permettant les resabotages, se trouve, comme le montrent les ligures 2 et 7, une rondelle limitée, du côté du patin du rail, par une surface plane de la hauteur de ce patin et, de l’autre côté, par une saillie qui prend appui sur la traverse et sur laquelle s’appuie la tête du tirefond. Cette saillie, intérieure à la voie, a pour but de s’opposer au déversement
- but de s’opposer au cisaillement de la tige du tire-fond en augmentant la surface d’appui du patin contre ce tirefond qui, sans cette rondelle, se trouve réduite
- à un point, ce qui est insuffisant pour éviter tout cisaillement du tirefond. Cette rondelle a, de plus, l’avantage d’éviter tout mouvement latéral du rail el, comme conséquence, tout élargissement de la voie.
- Avantages du boulon-écrou expansible.—
- Résumons maintenant les avantages pouvant résulter de l’emploi du boulon-écrou.
- Par suite de la grande surface du filetage qui garnit la partie extérieure de l’écrou et qui, à la base, atteint une saillie d’environ 4 millimètres;, par suite également de l’ancrage de ce filetage dans le bois de la traverse dù à l’expansion des branches de l’écrou qui s’incrustent profondément dans le
- Fie
- Fig. 5.
- Fig. 6.
- Fig. 7.
- Fig. 4. Boulon-écrou expansible prêt pour la pose, les branches étant rapprochées. — Fig. 5. Clef à tirefond et vissoir engagé dans le boulon-écrou expansible pour son vissage dans la traverse. — Fig. 6. Section longitudinale du boulon-écrou expansible après pose du tirefond. — Fig. 7. Boulon-écrou expansible pour voie Vignole avec tirefond muni de la rondelle s’opposant à son renversement.
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- bois, comme nous l’avons dit plus haut, la résistance à l’arrachement du boulon-écrou est très grande. De nombreuses expériences faites au laboratoire du Conservatoire des Arts et Métiers ont démontré qu’on atteint une résistance à l’arrachement de
- Fig. 8. — Essai d’arrachement vertical par dynamomètre d'un boulon-écrou expansible. Effort exercé : ioooo kg.
- 10000 kg dans des traverses de hêtre neuves. Sous cet effort environ double de celui nécessaire pour obtenir l’arrachement du tirefond ordinaire dans les mêmes traverses, c’est toujours le bois et non le boulon-écrou qui cède, comme le montre la ligure 8.
- Pour les mêmes raisons, ajoutées aux considérations que nous avons développées précédemment, il est de toute impossibilité de faire tourner fou le boulon-écrou. Il résulte des expériences faites au laboratoire du Conservatoire des Arts et Métiers que, sous un effort de 500 kg placé à 0 m. 20 de l’axe, ou 250 kg agissant à chacune des extrémités de la clé de serrage des tirefonds, il est impossible de faire tourner fou le tirefond. Or, cet effort de 250 kg placé à 0 m. 20 de l’axe est plus que double de celui de 105 kg qu’on admet être le maximum que peut produire un homme. Nous devons également faire remarquer que bien souvent avant d’atteindre cet effort, c’est le tirefond qui se rompt, comme le montre la figure 9. Cet effort de 500 kg qu’il est nécessaire de produire pour faire tourner fou le boulon-écrou est cinq fois supérieur à celui qu’il ne faut pas dépasser avec un tirefond ordinaire. Celui-ci, en effet, sous un effort de 120 kg placé à 0 m. 20 de l’axe tourne fou. Le tournage fou du boulon-écrou étant impossible, il est alors possible d’obtenir un serrage très énergique du tirefond, sur le patin du rail ou sur la surface du coussinet, et d’obtenir ainsi une grande solidité d’attache du rail ou du coussinet sur la traverse et de s’opposer au cheminement de la voie.'
- Nous ne reviendrons pas sur la suppression, par
- l’emploi du boulon-écrou, du déversement et du cisaillement du tirefond, ni sur la crainte du desserrage du tirefond. Nous avons traité plus haut ces trois questions.
- Le boulon-écrou restant immobile, comme nous, venons de le voir, dans son alvéole, il est possible de visser ou de dévisser le tirefond autant de fois que l’exigera l’entretien de la voie, ce qu’il est impossible de faire avec le tirefond ordinaire sans fatiguer le bois de la traverse. Il est également possible de réemployer les tirefonds oxydés ou usagés qui, avec le tirefonnage ordinaire devraient être mis au rebut. Economie qui est loin d’être négligeable.
- La pose de l’appareil se fait sans aucune difficulté, n’exige que 2 minutes et ne demande aucun outillage compliqué. Elle ne comporte que l’emploi d’un taraud et d’un vissoir.
- Lorsque les traverses sont vieilles et que le tirefond joue dans ces traverses, au lieu de percer un nouveau trou pour y enfoncer le tirefond, on dégage, après avoir enlevé le tirefond, le bois pourri à l’aide d’une tarière et, dans le trou ainsi préparé, on passe le taraud dont nous avons parlé plus haut et on visse ensuite le boulon-écrou dans lequel on introduit le tirefond (fig. 5). On évite ainsi la mise au rebut des traverses qui, par suite de la détérioration produite à leurs extrémités à la suite de tirefonnages successifs, deviennent inutilisables, alors que le corps même de la traverse est encore sain.
- Le boulomécrou remplace avantageusement le
- Fig. 9. — Essai de tournage fou d’un tire-fond engagé dans le boulon-écrou expansible. Rupture du tirefond sous un effort de 5oo kg placé à o m. 20 de l’axe.
- chevillage des anciens trous de tirefond au moyen de chevilles en bois. De plus, il permet l’emploi d’une manière beaucoup plus générale des traverses en bois tendre d’un prix moins élevé tout en assurant la solidité de l’attache.
- : En résumé, il résulte de toutes ces considérations
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- LA CONSOMMATION ET LE PRIX DU CAOUTCHOUC
- que l’expérience, du reste, semble confirmer, que le boulon-écrou “ Tenax ”, tout en augmentant la solidité des attaches du rail sur la traverse, en s’opposant au déversement de celui-ci, en prolongeant la vie des traverses et en permettant l’emploi de bois tendre, apporte en plus, en outre de la sécurité, une économie sensible dans les dépenses de premier établissement et dans les frais d’entretien de la voie, question capitale pour les Compagnies de chemins de fer dont les dépenses d’exploitation ne font que croître chaque jour.
- Applications. — Le boulon-écrou expansible « Tenax » est en service en Angleterre sur les lignes métropolitaines : Central London et Great Northern and City, ainsi que sur les grandes lignes du London and Sovth Western et du Great Western. Dans les colonies anglaises il est également en service sur le British North Bornéo et sur les chemins de fer de YÉtat Égyptien et de la Nouvelle Galles du Sud (Australie).
- Il est à l’essai au Métropolitain de Paris et sur les réseaux des Compagnies françaises du Nord, de l’Est, du P.-L.-M. et de l’État. R. Bonnin.
- LA CONSOMMATION ET LE PRIX DU CAOUTCHOUC
- LES PAYS PRODUCTEURS (*)
- La consommation du caoutchouc s’est accrue depuis une vingtaine d’années, et surtout depuis dix ans, dans d’énormes proportions. Le grnphicpie ci-dessous (fig. ! ), qui montre la marche de la consommation en France du caoutchouc et de la gutta-percha bruts depuis 1880, est significatif à cet égard. Cette consommation, qui n’était en moyenne de 1867 à 1876 que de 800 tonnes, de Î877 à 1886 de 1200 t. s’élevait
- vers 1890, à 2500 t. vers 1900 et a atteint 6000 t. en 1911.
- Les prix, figurés sur le même graphique, ont subi aussi une augmentation considérable. Alors que de 1870 à 1898 le prix moyen annuel à l’importation en France n’avait jamais dépassé 8 francs, ce prix montait à 11 francs en 1904, à 22 francs en 1910, pour redescendre, il est vrai, à 15 francs en 1911. L’accroissement général et assez brusque de la consommation explique en partie cette hausse de prix. La consommation de caoutchouc du monde, insignifiante dans la première moitié du xix° siècle (évaluée à 400 t. eu 1840), était d’environ 10 000 t. vers 1880, et approchait de 80 000 t. en 1910. La dernière évaluation relative à la campagne 1911-1912 est de près de 100 000 t. Le graphique ci-contre (fig. 2) indique quelques étapes de cette marche.
- Sur ce graphique sont indiqués aussi les principaux producteurs qui ont approvisionné le marché. Aujourd’hui nous recevons le caoutchouc de trois régions : Brésil et États voisins de l’Amérique du Sud et de l’Amérique centrale, Afrique occidentale, Malaisie et Indes orientales. Le Brésil est la véritable patrie du caoutchouc, et le produit de ses forêts suffisait à peu près aux besoins du monde vers 1880. Depuis cette époque ses exportations ont quadruplé, atteignant leur maximum, 59 000 t.,
- en 1909. Dans ces deux dernières années un léger recul a succédé à cette marche ascendante, et le chiffre d’exportation de 1911 se retrouve ce .qu’il était en 1907
- (36500 t.) .(fig. 5). Les difficultés que l’on éprouve à recruter le personnel nécessaire aux pénibles expéditions qu’exige la récolte du caoutchouc de forêt, les concurrences qui ont surgi expliquent ce ralentissement et ne permettent guère de prévoir pour un avenir prochain une grosse augmentation de la production brésilienne. La part de 50 pour 100 que se conservait depuis 15 ans le Brésil dans l’approvisionnem e n t du monde est déjà atteinte et baissera sans doute encore. Les autres États de l’Amérique du Sud, les Etats de l’Amérique centrale qui exploitent leurs forêts à l’exemple du Brésil se heurtent aux mêmes difficultés. L’attention a été récemment attirée sur les procédés employés au Pérou pour obtenir une main-d’œuvre docile.
- A la suite du partage de l’Afrique, quand les puissances ont commencé à mettre en valeur leurs nouveaux domaines, la richesse en caoutchouc de l’Afrique occidentale a apparu. Déjà en 1897 on eh expédiait 11 000 t., 18 000 en 1910. Mais celte richesse n’est pas inépuisable. Là où l’exploitation a commencé le plus tôt, a été poussée le plus activement, la production baisse aujourd’hui. Le Congo belge exportait 1700 t. en 1897, près de 6000 en 1902, moins de 5000 en 1910; les possessions anglaises fournissaient 5000 tonnes en 1897, moins de 5000 en 1910. Au contraire les envois du Cameroun en Allemagne ont passé de 400 t. en 1902 à 2000 en 1910, les envois des Colonies françaises (Guinée, Côte d’ivoire,
- 1. Voir sur l’exploitation et la culture du caoutchouc l’article de M. Y. Forbin dans La Nature du 22 octobre 1910•
- 5000
- 3000
- 2000
- à 1500 t.
- Fig. i. — Consommation et prix en France du caoutchouc et de la gutta-percha bruts.
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- LA CONSOMMATION ET LE PRIX DU CAOUTCHOUC
- Congo) qui étaient de 2000 t. en 1807, de 5500 en 1002 se sont élevés à près de 6000 t. en 1010. Dans toute cette région, comme au Brésil, c’est dans les forêts qu’on va récolter la gomme. On comprend aisément qu’une exploitation intensive, déréglée, compromette gravement la production future.
- L’idée d’obtenir le caoutchouc par une culture méllio-
- 1880 ( 10.000 t.)
- caoutchouc voient là un moyen de remédier à l’appauvrissement de leurs forêts. Au Brésil, pourtant, oii des essais de plantation ont été faits, il semble difficile d’acclimater ce régime. A ne considérer que les prix de revient actuels, la lutte entre les deux genres de production parait bien inégale. Au Brésil le prix de revient était évalué en 1009 (par le Jornal do Covimercio) à 5 sh. la lb., soit 8 fr. 40 le kilogramme, y compris les impôts, les frais de trans-1897 1902 1910 1912 port et les frais divers ; le gouvernement
- (43.0001.) (55.0001) (80-0001) (100.000t.) de Para l'a évalué à 2 sh. 5 1/2 d. la lb.,
- soit 6 fr. 40 le kilogramme, non compris les impôts, le transport et les frais divers. Le prix de revient du caoutchouc de plantation, rendu à Londres, varie de 5 à 4 francs. On voit quels hénéfices ont pu réaliser les compagnies caout-choutières opérant sur un marché où se négocie le caoutchouc brésilien.
- Cette transformation des conditions de la production en même temps que l’énorme accroissement de la consommation, Je trouble apporté dans toute l’industrie par la crise de 1907, toutes ces causes, favorisant la spéculation inévitable, ont amené dans les cours des variations d’une extraordinaire amplitude.
- Sur le marché anglais, le kilogramme para tin, qui cotaiL dans la campagne juillet 1894-juin 1895
- Fig. 2. — Les principaux pays producteurs de caoutchouc : 1, Brésil;^- 2, Afrique occidentale ;— 3, Autres pays (Amérique centrale, Pérou, etc.); — 4, Malaisie et Indes orientales.
- diquo dans des plantations surveillées devait venir naturellement à l’esprit. En effet, c’est à 1875 que remontent les premiers essais de plantation faits par les Anglais à Cevlan. Mais cette première tentative resta infructueuse, et ce n’est que peu avant 1900 qu’elle fut reprise, avec un plein succès, à Cevlan, dans les Strails Settle-ments, en Malaisie. Dans les Etats fédérés malais les plantations de caoutchouc couvraient, en 1897,140 hectares; en 1902, 2800; en 1907, 50 400, et elles s’accroissent encore. Il faut, pour qu’un arbre de plantation soit en plein rapport, atteindre 5 à 6 ans. Les États malais exportaient 12 t. de caoutchouc en 1904, 1000 t. en 1907, 0000 t. en 1910.
- Un égal succès était obtenu par les plantations faites à Cevlan, dans les établissements des Détroits, à Bornéo, dans les Indes néerlandaises. En 1910, il entrait au total pourprés de 12 000 tonnes de ce nouveau caoutchouc dans la consommation du monde.
- Un résultat aussi brillant et aussi rapide a excité les
- 1903-1907
- Fig. 3.
- La consommation du caoutchouc en içio.
- fm.,
- IéÉ
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- Etats-U nis (45ooot.)
- Angleterre ( 16000 t.)
- Allemagne ( 8000 t.)
- France
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- Russie
- (4Soot.)
- 7 fr. sait,
- 70 au plus bas au plus bas, à
- et 9 fr. 77 au plus haut, s’abais-7 fr. 08 en février 1908, après
- 1849-1854
- 1859-1864
- 1869-1874
- 1839-1844
- A
- 191444
- £,l&ivar.ü
- 1556278 2707771 6070O9I).
- 1879-1884
- 7419003
- 34084945
- Production en kilogs
- Fig. 4. •— La production caoutchoulière du Brésil (*).
- plus grandes espérances. De tous côtés (en particulier en France à l’Oflice colonial) on étudie les diverses essences qui pourraient être cultivées avec le plus de succès dans les différentes régions. Les pays anciens producteurs de
- 1. Ce tableau est emprunté au Bulletin commémoratif de Vexposition de 1900, publié par le Service de statistique du Brésil.
- s’ètre élevé, ait plus haut, à 15 fr. 85 en 1905-1906, et montait jusqu’à 55 francs en 1910. Actuellement, le cours est voisin de 15 francs.
- 1909 L’influence de la crise de 1907 qui
- a fait tomber à 7 fr. 68 en 1908 un prix qui n’était pas tombé au-dessous de 12 fr. 62 dans la campagne 1906-1907, n’est pas surprenante si l’on considère que cette crise a eu une gravité toute particulière aux États-39027000 Unis, et que ce pays consomme plus de la moitié de la production de caoutchouc du monde (45 000 tonnes en 1910).
- De cette lutte entre le vieux caoutchouc tiré de l’arbre reconnu dans la forêt, et le jeune caoutchouc extrait d’une essence cultivée, d’abord soigneusement étudiée dans le laboratoire, il semble impossible de prévoir le résultat, d’autant plus impossible, qu’on annonce la naissance d’un nouveau concurrent : le caoutchouc artificiel.
- MxiiCIiL Lexoir.
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- L’EVOLUTION DES GUEPES
- On connaît bien aujourd’hui la remarquable gradation de l’instinct social chez les Abeilles, depuis l’abeille solitaire, qui construit péniblement un nid de quelques cellules dans le trou d’un mur ou dans une vieille coquille d’escargot, jusqu’à notre merveilleuse abeille domestique. Mais, on sait peut-être moins que la même évolution s’observe chez les Guêpes.
- Au bas de l’échelle sociale du monde Yespien, on trouve les espèces que nous appelons les Guêpes solitaires, c’est-à-dire celles dont chaque femelle construit et approvisionne elle-
- apporte sa terre, boulette par boulette, l’humecte de salive, la malaxe et en confectionne une petite outre de 12 à 15 millimètres de diamètre sur 7 à 8 de hauteur; l’outre terminée, elle part en chasse pour la garnir de gibier ; ce qu’elle recherche ce sont des petites chenilles qu’elle sait très bien paralyser sans les tuer, en piquant leurs centres nerveux de son aiguillon.
- L’approvisionnement de l’outre achevé, elle y pond
- même le berceau de ses enfants, qu’elle ne verra d’ailleurs jamais, car elle doit mourir avant leur naissance.
- A ces guêpes solitaires appartient :
- V Eumenes coarctatus L. (Eumène resserrée) qui habite l’Europe, le bassin de la Méditerranée, le Turkestan. Elle construit un nid avec des petites boulettes de terre humectée de salive; d’abord en forme d’élégant petit pot, ce nid est ensuite recouvert d’une informe couche de mortier,
- Après les noces, la femelle de l’Ëumène se met en quête d’un emplacement propice (mur, écorce, feuille), sur lequel elle s’établit; péniblement, elle
- Fig. i. — Vespides solitaires. — j, Eumenes coarclatus et son nid; —
- 2, Eumenes unguiculus et son nid; — 3, Odyne-rus spinipes av,ec le nid en différents états; — 4, Celonites abbreviatus et son nid.
- un œuf qu’elle suspend au plafond par un filament de sa fabrication ; enfin, elle détruit le col de l’outre, bouche l’entrée, recouvre le tout d’un grossier mortier, et s’en va. L’œuf éclora, la larve se nourrira des chenilles, puis se métamorphosera, mais jamais aucune Eumène ne reviendra s’assurer du développement de la jeune larve.
- Avec une autre espèce du même genre : l'Eumenes unguiculus Vill. d’Europe centrale et méridionale, nous voyons un léger progrès; le nid se compose de plusieurs cellules recouvertes d’une couche commune de mortier ; il y a donc économie de travail pour la mère et, par suite, possibilité de pondre davantage.
- VOih/nerus spinipes L. (Odynère spinipède) d’Eu-
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- L’EVOLUTION DES GUEPES
- rope, nous montre d’autres façons de travailler.
- C’est dans le sol que les mères Odynères installent leur descendance ; elles choisissent des endroits exposés au levant ou au midi et ne redoutant pas les intempéries ni les éboulements ; l'emplacement trouvé, elles y creusent des trous pouvant atteindre 12 centimètres de profondeur; beaucoup d’Ody-nères travaillent parfois au même endroit, mais chacune opère pour son compte et ne s’occupe nullement de sa voisine; dans le danger elle défend sa propriété et laisse les autres se débrouiller.
- Le plus souvent, le terrain choisi est dur et, pour creuser, l’Odynère doit d’abord humecter de salive l’emplacement du forage ; à mesure que celui-ci avance, l’insecte utilise les matériaux d’extraction pour élever une sorte de cheminée autour de l’orifice; on peut voir ainsi, dans les endroits où les femelles Odvnères se sont établies
- Fig. 2. — Vespides sociaux monogames. — i, Belenogaster junceusetson nid ;— 2, Polis tes gallicus et son nid; — 3, Vespa germanica; — 4, Nid de Vespa germanica (très réduit); — 5, Vespa media; — 6, Nid de Vespa media (très réduit).
- nombreuses, des cheminées de toutes dimensions, et on croirait se trouver en présence d’une ville industrielle de Lilliputiens. Ces cheminées atteignent 20 à 50 millimètres, mais elles sont très fragiles et il ne faut pas songer à les emporter.
- Quand le nid est tout à fait creusé, l’Odynère l’approvisionne de
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- L'ÉVOLUTION DES GUÊPES
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- Fig. 3. — Vespides sociaux polygames. — i, Leipomeles lamellaria et son nid;— 2, Nid de Prolopolybia emor-tualis; — 3, Nid de Polybia dimidiata ouvert pour montrer les rayons (très réduit); — 4, Nid de Polybia rejecla ouvert pour montrer les trous de communication des rayons (réduit).
- larves qu’elle paralyse, y pond, puis démolit sa cheminée pour en utiliser les matériaux à boucher le conduit souterrain du nid; enfin, quand tout est démoli, elle clôture définitivement l’orifice avec d’autres matériaux.
- Les Yespides solitaires, auxquels appartiennent les trois exemples ci-dessus , forment une famille appelée : Euménides.
- Une autre famille de guêpes solitaires, celle des Masa-rides, renferme des formes plus rares, moins répandues et aussi de mœurs bien différentes :
- Le Ceramius lusitaniens Rlug (Ceramie portugais) de France méridionale, Espagne, Portugal, Autriche, creuse dans le sol des nids qu’il coiffe d’une cheminée à la façon de YOdynerus spinipes ; mais les Masarides ne sont pas des chasseurs comme les Euménides, ce sont de pacifiques mellifères ; au bout de sa galerie, qui est longue de 6 centimètres environ, la mère Céramie façonne une sorte de coque ovoïde de 2 à 5 centimètres de long sur un de large, à bouts plus ou moins arrondis, et dans cette coque, préalablement garnie de miel très grossier, elle pond un œuf.
- Tandis que ni les Odynères, ni les Eumènes ne connaissent leurs enfants, les Céramies continuent encore à nourrir leurs larves après la naissance. C’est donc un progrès sensible. Une autre Masaride, le Chelonites abbreviatus Yillers, également du Midi, nidifie sur les tiges des plantes; le nid construit par la femelle est de très fin mortier et formé de plusieurs coques allongées réunies l’une à l’autre.
- Après ces exemples de Guêpes solitaires, nous arrivons aux Guêpes sociales, ou Vespides proprement dits. Chez celles-ci, aux mâles et aux femelles, s’ajoute un troisième sexe, le sexe neutre ou « les ouvrières » ; ce sont des femelles privées des attributs de leur sexe, des esclaves de naissance dont la vie entière s’écoulera dans un labeur ininterrompu. Ces ouvrières sont armées d’un aiguillon en relation avec un appareil à venin très actif.
- A la base des guêpes sociales nous voyons d’abord les Monogames, c’est-à-dire celles dont chaque nid est fondé par une seule femelle :
- Les Belenogasters, cantonnés en Afrique, au sud du tropique du Cancer, sont des guêpes sociales monogames encore bien rapprochées des guêpes solitaires. Leurs sociétés
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- 300 = L’ÉVOLUTION
- sc composent seulement d'une femelle pondeuse et d’une dizaine au plus d’ouvrières ; avec de si faibles moyens, leur nid ne peut être volumineux, ni durable ; il est formé, comme celui de la plupart des Vespides, d’un carton léger fait de fibres végétales ; il ne comprend qu’un seul gâteau obliquement porté par un pédoncule et se composant de 500 cellules au plus. La femelle construit l’ébauche d’une alvéole, puis de deux, puis de trois, etc., elle les fait toutes pareilles et ces ébauches sont plus petites que les cellules terminées; elle pond dans les ébauches, puis, après l’éclosion, à mesure que les larves grandissent, elle complète, agrandit et achève chaque alvéole; en même temps, elle nourrit ses larves de boulettes de chenilles finement broyées et hachées.
- Arrivée au moment de se transformer, la larve s’enferme dans un cocon de soie, mais, la métamorphose achevée, la mère aide les jeunes ouvrières à sortir de cette soyeuse prison. Ces jeunes se mettent alors à seconder leur mère dans l’élevage de leurs autres sœurs.
- Toutes celles qui naissent au début du nid, sont des ouvrières ; ce n’est que plus tard qu’apparaissent des mâles et de» femelles, et celles-ci, après leurs noces, s’en vont fonder de nouveaux nids, ou bien restent quelquefois avec la mère primitive ; on a constaté aussi qu’il peut y avoir des associations entre plusieurs femelles originaires du même nid, ce qui est un acheminement vers la Polygamie que nous verrons tout à l’heure.
- Nos guêpes communes sont aussi des monogames mais plus évoluées que les Belenogasters.
- Le PoListes gallicus L. (Poliste français), commun chez nous, nidifie dans les anfractuosités des roches et des murailles ; son nid ne se compose encore que d’un seul gâteau fixé au support par un pédoncule, mais il peut avoir jusqu’à cinq cents cellules et le nombre des ouvrières peut s'élever à plus de cent.
- Avec les Vespa nous arrivons à des monogames bien plus avancées; la Vespa germanica Fabr. (Guêpe germanique), la plus commune de nos guêpes, répandue de la Norvège à l’Algérie et de l’Amérique du Nord à la Syrie et aux Indes, va nous servir d’exemple :
- Une femelle, qui a passé l’hiver à l’abri dans quelque retraite, commence au printemps la construction du nid; elle choisit habituellement un trou dans la terre, l’agrandit si besoin est, puis commence à bâtir les premières cellules. Il est bon de rappeler ici que tous les gâteaux de cellules des Vespides sociaux sont toujours tournés vers le sol, par conséquent toujours suspendus par le pied, l’ouverture des cellules en bas.
- La mère fondatrice déploie une activité extraordinaire dans la fondation de son nid ; il faut qu’elle seule fabrique le carton, construise le premier gâteau et ses cellules, ponde, surveille l’éclosion des premiers œufs et, quand ceux-ci sont éclos, soigne, entretienne les larves, puis les aide à subir la métamorphose. Enfin, les premières larves
- DES GUÊPES .... '.
- sont arrivées à l’état parfait et un groupe d’ouvrières, qui s’augmente tous les jours, aide maintenant • la mère; celle-ci cesse peu à peu de travailler et ne fera bientôt plus que pondre, ses nombreux enfants s’occupant de tout, aussi bien de l’entretien du nid que du soin des jeunes.
- Au gâteau primitif, les ouvrières en ajoutent de nouveaux qu’elles relient les uns aux autres par de solides piliers de carton ; un seul nid peut avoir jusqu’à douze de ces gâteaux et renfermer vingt mille cellules.
- Un progrès des Vespa sur les Polistes c’est de ne pas laisser leurs gâteaux à découvert, elles les protègent de plusieurs couvertures d’un carton plus grossier que celui des cellules ; chez la guêpe germanique la couverture du nid est composée d'écailles irrégulières, imbriquées les unes sur les autres; les gâteaux sont reliés à la couverture par des attaches; entre les gâteaux, comme entre ceux-ci et la couverture, un petit espace de 7 à 10 millimètres de large a été ménagé pour la circulation des ouvrières.
- C’est vers le milieu de l’année, quand le nid est devenu populeux, que les ouvrières construisent un gâteau d’alvéoles plus grandes qui seront les berceaux des larves de mâles et de femelles.
- A l’automne, après les noces, les mâles, les ouvrières et beaucoup de femelles périssent ; seules quelques-unes de ces dernières réussissent à trouver un abri où elles s’engourdiront pour passer l’hiver. Une à une toutes les autres s’endorment touchées des doigts mortels de la Faim et du Froid, et le nid, cité populeuse il y a seulement quelques mois, n’est plus maintenant qu’une ruine déserte.
- La Vespa media De Geer (Guêpe moyenne), d’Europe septentrionale et centrale, s’installe à l’air libre et attache son nid par la base à une branche, un tronc, etc. Ainsi exposé, il faut qu’il soit protégé contre les intempéries; aussi est-il enveloppé de feuillets continus qui le recouvrent comme le ferait un sac, plusieurs de ces enveloppes sont même superposées; elles n’ont qu’une seule couverture à leur partie inférieure; l’ensemble de ce nid a la forme d’une petite gourde renversée, de plus la matière de l’enveloppe est très résistante et comme vernissée.
- Les nids des guêpes qui nidifient à l’air libre sont plus petits que ceux des espèces nidifiant dans la terre ou dans des trous, mais, comme elles ne sonL pas obligées de ménager l’espace (ce qui arrive souvent aux espèces souterraines),elles laissent de plus larges intervalles entre les gâteaux et entre ceux-ci et l’enveloppe.
- Laissons maintenant les guêpes monogames et arrivons aux Polygames, c’est-à-dire à celles dont le nid est fondé par plusieurs femelles ; nous y trouvons de nouveaux progrès ; il n’y a plus, chez ces espèces, le danger que la disparition de la mère fait courir aux monogames; chez les polygames, cette perte n’a pas de suites fâcheuses puisqu’il en
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- ENSEIGNEMENT DE L’AGRICULTURE EN FRANCE .: 301
- reste d’antres pour remplacer la femelle disparue ; chez les monogames, au contraire, .le nid est perdu si la mère disparaît avant la métamorphose des premières larves, et, tout au moins, il est fortement compromis.
- Chez les Polygames, le nid prend des proportions considérables et sa durée est illimitée. Toutes ces guêpes sont exotiques, on en connaît environ cent espèces, mais elles ne sont pas toutes au même degré de perfectionnement en ce qui concerne la construction des nids; les unes ne savent guère mieux travailler que les Belenogasters ou les Polistes ; d’autres construisent bien plusieurs gâteaux, mais ne les recouvrent pas d’une enveloppe protectrice; nous ne nous en occuperons pas et ne prendrons d’exemples que chez les plus avancées, chez celles qui composent des nids protégés par une enveloppe, comme les Vespa de nos contrées. On appelle ces nids Calyptodomes (de xxAÙ7tTo>, je cache, et oo'uoç, maison).
- La Protopolybia emorlualis Sauss., d’Amérique centrale, ne fabrique qu’un seul gâteau fixé au support par de petites colonnettes. C’est sur des feuilles que les femelles fondatrices s’établissent ainsi, mais elles ont soin de choisir une branche ayant déjà d’autres feuilles occupées par des nids d’une fourmi du genre Dolichoderus. Le gâteau est recouvert d’une enveloppe formant ses parois latérales, tout comme le font les autres Protopolybia qui, elles, possèdent plusieurs gâteaux ; mais, à cette enveloppe, la Protopolybia emortualis ajoute une seconde partie qui donne à son nid tout à fait l’aspect de celui de la fourmi. M. Duclce a même vu un nid de guêpes et un de fourmis sur une seule feuille ; dans le danger, les guêpes, fort poltronnes malgré leur aiguillon, se réfugiaient à l’intérieur, tandis que les fourmis défendaient vigoureusement les deux nids.
- La Leipomeles lamellaria Moeb. (Leipomèle lamellaire), des forêts humides de l’Amérique du Sud (Guyane, Amazonie,Equateur, Bolivie), construit plusieurs gâteaux réunis par un pédoncule latéral ; les fondatrices s’établissent sur des feuilles, et la
- couverture extérieure du nid imite la nervation de la feuille servant de support ; de plus, les pétioles des feuilles sur lesquelles des nids sont établis ont été enduits d’une sorte de vernis collant qui retient les insectes et les empêche de passer.
- Nous arrivons enfin aux guêpes les plus évoluées. Nous prendrons parmi elles les Polybia, insectes des régions chaudes de l’Amérique; leurs nids sont construits sur un type que l’on nomme phragmo-cyttare (de epoxyu-a, cloison; xu-nrapoç, rayon); ils s’accroissent en hauteur, mais leur largeur reste sensiblement toujours la même ; la communication entre les gâteaux se fait par une ouverture centrale dans chacun d’eux et ceux-ci sont soutenus par l’enveloppe extérieure qui fait corps avec eux.
- On connaît une trentaine d’espèces de Polybies, elles offrent évidemment une grande diversité dans les détails de formes et les matériaux de leurs nids.
- La Polybia rejecta F. (Polybic rejetée) fait preuve d’un instinct curieux. La forme de son nid est très variable, car' cette guêpe donne à sa demeure la forme des nids des autres animaux du voisinage; elle nidifie souvent, par exemple, au milieu des colonies d’un oiseau bien connu, le Cas-sique (Cassicus persicus), dont on connaît les longs et pendants nids de filasse suspendus aux branches ; dans ces conditions, le nid de”'Polybia rejecta est allongé comme celui des Cassiques et peut atteindre un mètre et demi de longueur; d’autres fois, elle s’établit au milieu des nids sphériques de certaines fourmis, alors le guêpier ressemble à une grosse boule irrégulière.
- Ces rares exemples ne suffisent certainement pas à nous faire entrevoir l’immense variété d’instincts des Yespides, mais ils nous montrent peut-être l’évolution progressive de l’instinct de ce groupe d’hyménoptères. Des Euménides solitaires aux premiers Bélénogasters sociaux et aux derniers polygames, — il y a de toute évidence un perfectionnement graduel, confirmé d’ailleurs, dans la mesure de nos connaissances, par les caractères anatomiques et morphologiques. . J. Péneau.
- NOUVELLE ORGANISATION DE L’ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL
- DE L’AGRICULTURE EN FRANCE
- Nous avons en France plus d’un million de jeunes ruraux et environ un million de jeunes fdles vivant à la campagne. Il est d’un intérêt vital pour un pays comme le nôtre, qui doit à l’agriculture les sources les plus nettes de sa richesse, de s’occuper de l’enseignement de ces jeunes gens.
- Le Parlement a d’ailleurs, cette année, à l’occasion du vote du budget de l’Agriculture, nettement manifesté son désir d’entrer dans cette voie. Il a notamment exprimé son sentiment sur la nécessité de créer l’enseignement post-scolaire, d’organiser les Ecoles d’hiver, de développer l’enseignement ménager pour lequel il a voté des crédits spéciaux, de relever nos Ecoles pratiques d’agriculture.
- S’inspirant de ces désirs, le Ministère de l’Agriculture vient de préparer un projet de loi qui sera présenté prochainement aux Chambres, projet qui a le mérite de former un ensemble complet et de coordonner et compléter d’une manière très heureuse les divers efforts tentés jusqu’à ce jour. Ce plan de réforme, fort ample, n’est peut-être pas réalisable immédiatement dans son ensemble; souhaitons qu’il le devienne rapidement et que, pour commencer, le Parlement en adopte immédiatement le principe.
- Voici les grandes lignes de ce projet :
- A) L’enseignement supérieur de l’Agriculture est donné aux jeunes gens : 1° à l’Institut national agronomique; 2° dans les Ecoles nationales d’agriculture de
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- 302 ....... ENSEIGNEMENT DE L’AGRICULTURE EN FRANCE
- Grignon, Montpellier et Rennes, écoles déjà existantes.
- L’Institut national agronomique recevra, comme par le passé, des élèves réguliers et des auditeurs libres. Les élèves réguliers seront admis au concours. Un certain nombre de places déterminé par décret seront réservées de droit aux élèves diplômés des Ecoles nationales d’agriculture; elles seront attribuées après un concours entre les élèves de toutes les Écoles nationales d’agriculture (Grignon, Rennes et Montpellier). Après deux années, les élèves diplômés pourront compléter leur instruction professionnelle et se spécialiser dans l’une des Ecoles d’application suivantes, conformément aux décrets et arrêtés réglant l’admission des élèves dans ces établissements :
- 1° Pour lès Eaux et Forêts ainsi que pour les améliorations agricoles, ils iront à YEcole forestière.
- 2° Pour les sciences hippiques, à YÉcole des haras.
- 5° Pour l’agriculture, les industries agricoles, le professorat (formation pédagogique), ils iront aux Écoles nationales d'agriculture dans la section normale supérieure créée à cet effet.
- La section normale supérieure de l’École nationale de Grignon, par exemple, comprendra :
- a) Une série d’écoles autonomes, Ecoles de brasserie, de distillerie, de fromagerie, etc., véritables organismes d’industrie expérimentale où les cours ne serviront qu’à l’explication de la pratique.
- Il y a déjà à Grignon presque toute l’École de laiterie et fromagerie, l’École^ d’aviculture, l’École d’apiculture; le personnel est suffisant; il n’y a qu’à compléter les installations actuelles.
- b) Une ferme-modèle, déjà existante.
- c) Une École pratique d'agriculture modèle pour la formation des professeurs, dont la création est réclamée depuis longtemps.
- Les candidats aux fonctions de professeur spécial d’agriculture, de professeurs d’école professionnelle d’agriculture, de préparateurs, de répétiteurs, chefs de travaux à l’Institut national agronomique et dans les Écoles nationales d’agriculture, seront dorénavant choisis exclusivement parmi les anciens élèves diplômés de l’Institut national agronomique ayant fait leur spécialisation dans la Section normale supérieure des Écoles nationales d’agriculture.
- Les Écoles nationales d’agriculture conserveront leur recrutement actuel ; elles continueront à recevoir les fils d’agriculteurs sortis du collège ou du lycée et qui ne veulent acquérir que les connaissances nécessaires à la direction de leurs propriétés ; elles recevront encore, comme par le passé, les bons élèves d’Ecoles pratiques désireux d’être régisseurs de grandes propriétés. Elles accepteront les bacheliers, sans examen, ainsi que les étrangers jouissant d’un diplôme équivalent, dans la limite des places disponibles. L’ensemble de tous ces élèves formera la section agricole, nettement séparée de la section normale supérieure, mais pouvant se servir pour son enseignement de chacun des organismes de cette dernière. La durée des études à la section agricole sera de 2 ans. 30 places seront réservées à ces élèves au concours d’admission à l’Institut national agronomique.
- R) L’enseignement moyen de l’agriculture sera donné dans les écoles professionnelles, qui comprendront les écoles pratiques d’agriculture et les fermes-écoles actuelles réorganisées et unifiées.
- Ces Écoles seront destinées à recevoir les jeunes gens qui, au sortir des Écoles primaires, des Écoles primaires
- supérieures ou des collèges, désirent acquérir l’instruction professionnelle agricole. Elles tiendront le milieu entre les Fermes-Écoles et les Ecoles nationales d’agriculture actuelles, et leur but sera de former des cultivateurs éclairés. La durée des études sera de 2 à 5 ans. Le temps pendant lequel les élèves sont occupés est partagé en deux parties : la moitié de la journée est consacrée aux travaux de la culture, aux soins à donner aux animaux, au maniement des machines, aux travaux du jardin, etc.,., l’autre moitié est réservée aux leçons, études, exercices de laboratoire.
- Le programme des études sera réglé pour chaque école, suivant la spécialité culturale de la contrée.
- A chaque École professionnelle d’agriculture pourront être annexées :
- 1° Une école ménagère agricole, ou une école de laiterie pour jeunes filles pendant la période des grandes vacances au moment où les jeunes gens sont renvoyés dans leurs familles;
- 2° Des cours temporaires pour les adultes ;
- 3° Un Comité de consultations, comprenant tout le personnel enseignant, établi dans chaque École pour donner gratuitement des renseignements.
- Pour les fils de petits cultivateurs qui ne peuvent aller passer 2 ou 3 ans dans une École professionnelle d’agriculture parce que leurs parents ont besoin d’eux l’été, on multipliera les Écoles d’agriculture d'hiver si appréciées à l’étranger. L’Allemagne possède plus de 500 de ces Écoles, l’Autriche (non compris la Hongrie) 57 ; la Suisse en a 9, la Hollande 10. Des essais ont été faits en France et nous possédons actuellement 9 Écoles d’hiver. Elles seront fixes ou ambulantes; pour chacune cl’elles, le programme des études sera réglé suivant la spécialité culturale de la région. Elles auront comme élèves les jeunes gens ayant au moins 15 1/2 ans à 16 ans, lorsqu’ils auront fait 2 ou 3 ans de pratique agricole; la durée de l’enseignement sera fixée à deux hivers à raison de 5 à
- 4 mois, par hiver, de novembre à mars.
- C) L’enseignement primaire de l’agriculture sera donné dans des cours post-scolaires.
- Cet enseignement post-scolaire, que nous allons créer, existe depuis 12 ans en Hongrie où il a rendu de très grands services ; des cours de perfectionnement fonctionnent en Allemagne avec d’excellents résultats. En Hollande, depuis 13 ans, on se sert des instituteurs pour donner un enseignement aux adolescents, et on compte actuellement 440 instituteurs pourvus du brevet agricole.
- Cet enseignement sera donné dans les écoles publiques rurales par les instituteurs aux jeunes gens qui ne peuvent fréquenter les Ecoles d’agriculture, à partir de l’àge de 15 ans, pendant 4 ans au moins, à raison de
- 5 mois au minimum pendant l’hiver et de 6 heures au moins par semaine.
- Nul ne pourra donner l’enseignement post-scolaire agricole s’il n’est pourvu du brevet agricole délivré par le Ministère de l’Agriculture.
- Ne pourront se présenter à l’examen du brevet agricole que les maîtres pourvus du brevet élémentaire et du certificat d’aptitude pédagogique ayant au moins 5 ans d’exercice dans l’enseignement.
- i Tous les instituteurs pourvus du brevet agricole, et qui donneront l’enseignement post-scolaire agricole, recevront une indemnité spéciale non soumise à retenue et bénéficieront d’un congé fixé par décret.
- L’enseignement agricole et ménager des jeunes filles est calqué sur celui des garçons; il comprendra la même
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- LES BLINDAGES KRUPP POUR COFFRES-FORTS —_________: 303
- série d’écoles; seul l’enseignement supérieur sera donné dans les écoles de jeunes gens déjà existantes pendant les mois de vacances où ces écoles seront libres.
- Tel est, dans son ensemble, le plan de réorganisation et de développement de l’enseignement agricole. 11 est facile de se rendre compte qu’il forme un ensemble complet dont toutes les parties sont solidaires les unes des autres. 11 se rattache à la réforme du professorat départemental et s’adresse à toutes les classes des populations agricoles sans aucune exception. S’il entoure l’accès à l'enseignement supérieur, qui prépare les professeurs, des garanties indispensables à la valeur des maîtres, il permet l’ascension des individualités les mieux
- douées du premier échelon au dernier, sans que puissent être étouffées, par des restrictions abusives, par des privilèges excessifs, les intelligences qui se révèlent successivement.
- Certainement la réalisation de ce plan ne sera que successive, mais son adoption immédiate est indispensable. Chaque amélioration qu’il sera possible d’obtenir doit, en effet, trouver de suite sa place prévue au milieu d’un ensemble, afin d’éviter des dépenses inutiles, des à-coups funestes à la marche progressive de notre enseignement, des créations isolées qui ont le gros inconvénient de ne pas se rattacher à un ensemble harmonieux, et qui entravent ensuite la réalisation de tout progrès1.
- ACADÉMIE D
- Séance du 3o septembre 191a.
- Le crâne de Descartes. — M. E. Pcrricr observe que par suite de son absence de Paris, lundi dernier, l’Académie n’a pu être immédiatement fixée sur la question de l’existence à ce jour, dans les armoires du Muséum, du crâne attribué à Descartes par Berzélius en 1821. Descartes mourut à Stockholm en 1651. En 1066, son cercueil fut tiré du tombeau pour être envoyé en France.
- À ce moment, un capitaine des gardes qui surveillait l’opération de l’ouverture du cercueil, aurait séparé du tronc la tète du grand philosophe. Pendant 85 ans, on n’entendit parler de cette tète. 11 n’en est question qu’en 1751. L’auteur de cette mutilation avait cependant pris soin d’écrire sur le crâne quatre vers latins qui indiquaient la provenance de la pièce et d’y apposer sa signature. Chacun des possesseurs ultérieurs du crâne y inscrivit également sa signature. La pièce a été ensuite conservée au Muséum avec toutes les précautions désirables ; on y a joint les documents qui établissent l’origine du dépôt. Comme preuve, M. E. Perricr place sur le bureau de l’Académie la pièce en question qui représente la moitié supérieure de la tête. Sa couleur est noirâtre. M. Dar-boux, avec une émotion visible, prend dans ses mains la précieuse relique et la contemple. Il expose ensuite qu’il a fait rechercher dans les procès-verbaux de l’Académie les communications relatives au crâne envoyé par Ber-
- <#3
- LES BLINDAGES KRUPP
- Des expériences récemment faites aux usines Fried. Krupp, à Essen, ont prouvé que l’industrie est encore en mesure de rendre des points à MM. les cambrioleurs. Ces expériences portaient sur une porte de coffre-fort construite par MM. Brebeck et Cie, à Barmen, et munie d’un blindage Krupp.
- Cette porte puissante se compose de cornières en fer extra-fortes, d’une surface extérieure parfaitement lisse, de façon à n’offrir aux outils des cambrioleurs aucun point d’attaque.
- La première plaque extérieure' est une plaque en acier Siemens-Martin de 15 mm d’épaisseur, doublée, au voisinage des serrures, d’une plaque de blindage de 10 mm et d’une plaque d’acier Siemens-Martin de même épaisseur. Derrière celle-ci, sur toute la hauteur et là largeur de la porte, est fixée une plaque de blindage compound de 10 mm, disposée derrière des cornières en fer, de façon à ne pouvoir
- S SCIENCES
- - Présidence de M. E. Picard.
- zélius postérieures à la réception. Il y en a deux : la première de Cuvier qui relate minutieusement les détails et les résultats des investigations effectuées à Stockholm par Berzélius au sujet de l’authenticité de la pièce, ensuite une communication de Delambre dans laquelle cet illustre astronome et géodésien examine avec rigueur les arguments pour et contre l’authenticité. La conclusion de Delambre est que l’authenticité est doùteuse. La question a été reprise une troisième fois sans aboutir à des conclusions plus fermes. L’ouverture du tombeau n’a pas donné de résultat parce que le squelette était réduit en poussière.
- Les courants aériens de VAfrique occidentale. — Le prince Roland Bonaparte présente une Note de M. If. Hubert sur les courants aériens de l’Afrique occidentale. M. Hubert a déjà montré que les deux grands vents de cette région sont l’alizé et l’harmattan. Ses nouvelles observations démontrent que contrairement à ce qui avait été dit par certains météorologistes, 1° l’alizé et l’harmattan sont deux courants distincts et nettement différents; 2° que l’harmattan, sur les 5000 kilomètres où il a été observé, est un courant constant de vaste amplitude qui constitue la branche de retour du circuit Atlantique telle que la théorie avait amené MM. Tastes et Berget à la concevoir. * Gu. de Villedeuil.
- POUR COFFRES-FORTS
- être arrachée. Derrière cette plaque, vient une couche isolatrice composée de poutres et d’une matière à l’épreuve du feu et de la thermite.
- Les serrures et les verrous empruntent toutefois leur protection la plus efficace à une plaque de blindage Krupp de 40 mm d’épaisseur (de 80 cm de longueur, sur 25 de largeur), qui règne sur toute la largeur de la porte. Cette plaque est construite de façon à ne pouvoir être ni percée, ni coupée, ni fondue. Le blindage Krupp, aussi bien que la couche de protection contre la thermite, est garni d’une plaque de 10 mm en acier Siemens-Martin. Cette plaque est suivie du compartiment renfermant les serrures et les verrous (qui ferment en avant et en arrière); ce compartiment est, à son tour, garni d’une plaque de 5 mm en acier Siemens-Martin.
- 1. D’après une communication officielle h Y Institut International d’Agriculture.
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- Cette porte est fermée par deux serrures de sûreté sans ressorts, construites d’après le système Brebeck et qui résistent parfaitement à la poudre. Chacun des cinq verrous d’acier de 60 mm d’épaisseur est protégé par un blindage compound spécial. La porte est garnie d’acier Siemens-Martin, renforcé derrière la maçonnerie par des cornières en fer.
- Fig. i. Fig. 2.
- Fig. i. Le chalumeau Fouché attaquant la plaque d’acier extérieure. — Fig. 2. Attaque de la couche résistante à la thermite.
- Cette porte blindée, si massive — de 285 mm d’épaisseur totale — avait été enchâssée dans un mur de même épaisseur.
- A 11 heures du matin, on commença les essais de fusion sur la plaque d’acier extérieure avec un chalumeau oxhydrique : résultat nul. A 11 h. 6, on recourut au plus grand chalumeau soudeur Fouché dont on disposait. La figure 1 représente cet appareil en fonctionnement, avec apport continu d’oxygène et d’acétylène.
- A 11 h. 49, on avait fondu, dans la première plaque, une ouverture d’environ 400 mm de largeur et de 580 mm de hauteur; la consommation de gaz était de 1140 litres d’oxygène et de 1000 litres d’acétylène. A 12 h. 55, les plaques 2 et 5 (blindage compound de 10 mm et plaque d’acier Siemens-Martin de 10 mm respectivement) avaient été fondues et enlevées au moyen du marteau, du ciseau et du levier; la consommation de gaz avait été d’environ 475 litres d’oxygène et de 600 litres d’acétylène.
- On procéda ensuite à la fusion et au découpage d’une ouverture dans la plaque 4 (blindage compound, disposé derrière des cornières) ; cette opération, nécessitant une consommation de 1000 litres d’oxygène et de 960 litres d’acétylène, était terminée à 1 h. 52. C’est alors que les barres d’acier imperçables de 80 X lOjnm de section et la couche ininflammable et résistante à la thermite purent être dégagées. Après" avoir fondu les pièces de fer,
- on les enleva (en même temps que la matière ininflammable) au moyen du marteau, du ciseau et du levier.
- Cette opération, y compris la fusion de la plaque d’acier Siemens-Martin n° 5, dura jusqu’à 4 b. 25 et nécessita une consommation d’environ 2500 litres d’oxygène et 1400 litres d’acétylène.
- La figure 2, (prise à 2 h. 50), fait voir l’attaque de la couche résistante à la thermite. La figure 5 représente la porte, avec la plaque de blindage Krupp dégagée, à 4 h. 25.
- Pour fondre ce blindage de 40 mm, on se servit d’un chalumeau soudeur de grandes dimensions, spécialement construit pour la soudure des surfaces profondes. En partant du trou de serrure, on tâcha de fondre dans le blindage un trou de dimensions plus grandes ; mais, malgré un fonctionnement continu de 90 minutes, on ne réussit qu’à élargir le trou de serrure en avant de la plaque, en un ovale d’environ 65x95 mm et en arrière, à un diamètre d’environ 25 mm, avec une dépense de gaz relativement énorme (1690 litres d’oxygène, 2900 litres d’acétylène).
- A 5 h. 55, il fallut en finir avec ces essais, le chalumeau introduit dans le trou profond de blindage étant trop fortement chauffé par l'acier environnant pour pouvoir fonctionner encore (fig. 4).
- C’est dire qu’un travail continu de 7 heures, rendu possible par le concours de trois soudeurs expérimentés travaillant à tour de rôle, avec une dépense totale d’environ 6605 litres
- Fig. 3. Fig. 4.
- Fig. 3. La plaque de blindage Krupp dégagée. Fig. 4. La porte blindée à la fin de l’expérience.
- d’oxygène et 6900 litres d’acétylène, n’aboutit qu’à la production d’un trou de dimensions minimes.
- La figure 4 représente cette porte blindée à la fin de l’expérience.
- Dr Alfred Gradewitz.
- Le Gérant r P. -Masson. — Imprimerie Lahuiie. rue de Fleurus, 9, ui Paris. ”
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- LA NATURE. — N° 2055.
- 12 OCTOBRE 1912.
- LA MICRORADIOGRAPHIE
- Si l’emploi des rayons X a transformé complètement les conditions des opérations chirurgicales, on n’avait pas encore eu l’idée d’appliquer la photographie par les rayons X aux objets microscopiques. M. Pierre Goby, de Grasse, vient de signaler au récent congrès de l’Association française pour l’avancement des sciences tout l’intérêt de pareilles recherches.
- À l’aide de dispositifs spéciaux, il a réussi à enrc-
- exactemcnt, ce que l’on ne peut réaliser avec une microphotographie ordinaire, sauf pour les espèces transparentes, et ce que l’on n’obtient que péniblement par la méthode des coupes, fort longue et fort difficile à pratiquer. C’est ainsi que M. Goby a pu déceler et faire déterminer deux espèces de l'orami-nifères qu’on avait confondues avec les méthodes d’examen habituelles. La ligure 1 montre la finesse des détails que l’on peut observer : cloisons des
- gistrer les images radiographiques fort nettes de divers animaux microscopiques tels que protozoaires à test calcaire ou d’animaux un peu plus grands, mollusques à coquille, par exemple, ou de membres de petits vertébrés, etc. On devine, par ces quelques exemples, le vaste champ qu’oirvre la microradiographie à l’étude des êtres microscopiques opaques non observaîdes directement au microscope par transparence, mais devenant visibles dans leur structure et leur organisation à l’aide des rayons X, ce qui n’avait pas encore été réalisé.
- Parmi les. applications de la microradiographic, M. Goby signale celles qu’il a déjà étudiées. En paléontologie, elle permet d’étudier dans toutes leurs parties internes les foraminifères ou les autres petits êtres analogues qui comprennent un si grand nombre d’espèces et qui jouent un rôle si important dans la formation des roches calcaires et siliceuses de toutes les époques géologiques. Dans les sables contenant des foraminifères (fig. i), il est possible, en en microradiographiant une fine pincée, de découvrir des espèces nouvelles et de les déterminer très
- foraminifères, stries et loges des diatomées, etc.
- En conchyliologie, la microradiographie ne rendra pas moins de services puisque, grâce à elle, les coquilles ont un aspect transparent et montrent la columelle et les tours de spire qu’elles cachent en
- leur intérieur. La figure 2 représentant des Pupa similis à divers stades de déver-loppement prouve l’exactitude et la finesse des renseignements ainsi fournis, sans qu’on ait besoin d’avoir recours aux coupes toujours longues et délicates.
- La microradio-graphie permettra également l'étude de la formation des os des petits vertébrés depuis leur naissance jusqu’à l’âge adulte, leur structure osseuse, les anomalies de leur
- squelette, etc., avec une grande finesse dans les
- détails.
- Il serait beaucoup trop long d’énumérer ici les nombreuses applications que la microradiographie est en voie de faire naître. M. Goby en a signalé les principales, en exposant les résultats qu’il a déjà obtenus, et il est certain que les chercheurs en trouveront d’autres aussi curieuses. Reké Merle.
- Fig. 2. — Radiographie de Pupa similis à divers stades de croissance. (Grossissement : 8,5). Pbot. Goby.
- 40e année. — »e semestre.
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- LE CAOUTCHOUC SYNTHÉTIQUE
- Depuis longtemps, on sait que les chimistes qui orientent avec raison leurs recherches vers la réalisation des grands problèmes économiques, cherchent à disputer à la nature le secret de la synthèse du caoutchouc. Depuis longtemps aussi cette synthèse a été annoncée comme un fait accompli, démentie puis affirmée à nouveau. Certes on a trop l’habitude d’attendre de la chimie les résultats les plus surprenants, de lui demander même souvent beaucoup plus qu’elle ne sait et peut encore faire, pour que ce flottement dans ces affirmations ait pu ébranler la confiance des plus sceptiques. Seulement, si l’on demeure convaincu que le chimiste fera un jour le caoutchouc de toutes pièces, si on l’espère, on ne croit plus à une réalisation immédiate. Ou plutôt on n’y croyait plus, car il a suffi que de grands noms comme ceux deRamsay, Perkinset Ilarriès missent dernièrement leur autorité au service de cette affirmation pour que cette synthèse fût bien près d’être considérée comme acquise, à la veille même d’une exploitation industrielle.
- Ce qu’est la synthèse du caoutchouc, les possibilités de sa réalisation économique, l’importance commerciale d’une telle découverte, voilà ce que nous voudrions exposer.
- La composition chimique du caoutchouc. —On sait que le caoutchouc est une substance extraite d’un suc sécrété par les tissus d’un grand nombre d’arbres, arbustes, ou même lianes des produits tropicaux, principalement Arlocarpées, Euphorbiacées, Apocynées. Ce suc obtenu par incisions et coagulé par des procédés divers, fournit la matière solide et élastique qu’est le caoutchouc. Mais à chaque variété d’arbre producteur, à chaque mode de coagulation correspond, peut-on dire, une variété de caoutchouc. Le caoutchouc brut est icnc substance complexe, un mélange impossible à reproduire synthétiquement, la synthèse voulant avant tout l’homogénéité.
- Il était donc nécessaire, avant d’essayer une reproduction artificielle de cette substance, d’en déterminer la nature. Cette analyse fut entreprise dès 1781 par Bernard qui, soumettant le caoutchouc à la pyrogénation, en isola une huile que Grégory, llimley et A. Bouchardat, tous trois à peu près à la même époque vers 1855, scindèrent en deux portions, l’une bouillant aux basses températures vers 50°-40°, l’autre plus haut vers 180°. En 1860, Greville Williams reconnut la portion inférieure comme formée d’un carbure nouveau, Yisoprène, de formule C5II8. Vers 1875, G. Bouchardat, en étudiant l’action à chaud de l’acide chlorhydrique sur le carbure de Williams, remarqua que ce carbure était susceptible de fournir un polymère élastique ayant les propriétés du caoutchouc. C’est dans ce fait extrêmement intéressant qu’il faut voir la première ébauche de synthèse du caoutchouc. Et si la science sait un jour bâtir complètement la molécule du caoutchouc, elle devra à G. Bouchardat, qui posa la première pierre de cet édifice, la réalisation de cette œuvre.
- Or, pour que cette réalisation fût possible, il fallait avant tout préparer l’isoprène par un autre procédé. C’est ce qu’essaya Tildcn en 1884 en décomposant par la chaleur l'essence de térébenthine, c’est-à-dire en dépolymérisant le carbure C10IIt0 en carbure plus simple CBI18. Mais ce procédé, outre qu’il donnait de très mauvais rendements, avait le grand désavantage de partir d’un produit soumis lui-même à des variations de production et par suite de prix considérable. Une. autre voie était nécessaire et on
- se mit d’abord et avec raison à essayer de déterminer la constitution de cet isoprène. Les travaux de Bouchardat vinrent de nouveau éclairer cette question : il établit que sous l’influence d’un acide halohydrique tel que l’acide bromhydrique, l’isoprène peut en fixer soit une molécule, soit deux molécules. Il y avait donc là un corps deux fois non saturé que par la suite les recherches de Kondakof, Mokievsky, Ipatiew et Wiltorf fixèrent de façon irréfutable comme le méthylbutanediène de formule :
- CH* = C — Cil = CII-
- ClI3.
- Au surplus, la synthèse d’Euler, d’ailleurs extrêmement coûteuse, vint apporter une dernière confirmation à celte constitution. Gomment de la constitution de ce carbure passer à celle du caoutchouc? Nous avons dit que sous l’influence des acides halohvdriques à chaud, G. Bouchardat avait remarqué la polymérisation de l’iso-prène en un corps élastique. Ce même chimiste remarqua, en outre, que le produit à point d’ébullition élevée obtenu dans la pyrogénation du. caoutchouç, se retrouvait en chauffant l’isoprène à 280°-290° dans une atmosphère de gaz carbonique. Et le nouveau carbure obtenu présentait tous les caractères d’un produit rencontré dans de nombreuses essences, telle l’essence clc térébenthine : le dipentène.
- Ipatiew donna l’explication de ce fait par la condensation de deux molécules d’isoprène comme il apparaît dans les schémas ci-dessous, hypothèse vérifiée plus tard
- CIP
- CIP
- /C\
- Cl K njlP
- C1P CIP
- C
- Clip |CIP
- cul Jcip
- CH
- Cil3 CIP
- CIP CIP
- par la synthèse du dipentène à partir de l’isoprène, effectuée par Henry Perkins.
- Des horizons nouveaux étaient ouverts ; la chaleur manifestait deux actions simultanées : en même temps qu’elle dépolymérisait le caoutchouc jusqu’au terme ultime isoprène, elle le repolymérisait en dipentène; la polymérisation primitive n’était donc pas de la nature de composés analogues au dipentène; il y avait tout lieu de croire que cette polymérisation, n’était pas faite en chaîne fermée sur 6 atomes de carbone. Était-elle en réalité ouverte ou fermée différemment? 11 appartenait aux remarquables travaux d’Jlarrics de venir établir la véritable constitution du caoutchouc. Ilarriès, en 1905, appliquant au caoutchouc une méthode nouvelle de travail consistant en fixation d’ozone sur les corps organiques non saturés, trouva que par fixation de cet ozone sur le caoutchouc, on obtenait un corps à qui l’analyse assignait comme formule G10ll1606 : soit fixation de deux
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- LE CAOUTCHOUC SYNTHÉTIQUE
- 3Ô7
- molécules d’ozone sur Je groupement C10II1G. Ce produit, cet ozonide comme on l’appelle, semblait donc être un produit de dépolymérisation de la molécule élevée du caoutchouc. Or cet ozonide traité par l’eau a fourni de l’aldéhyde lévulique de formule
- CH3—CO — CID — CU2 — Cil 0.
- Si donc l’aldéhyde lévulique était le seul produit obtenu dans ces conditions, c’est que la molécule du caoutchouc était bien fermée sur elle-même. Yoici en effet comment on peut s’expliquer cette constitution :
- GIF' — C — CU2 — Gif- — Gît
- (r,siiy- -+- or> =
- Tara Ozone
- /
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- GU —Cil3
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- GIF —G —GIF
- Ozonide
- Ozonide +• IFO = 1F(F -t- 2GIIr> — GO — GIF — Cil- — Gll 0 Eau Aldéhyde lévulique
- oxygénée
- Il y avait là une chaîne encore inconnue à 8 atomes de carbone et l’on pouvait écrire la formule chimique du Para pur :
- GIF — G — Cil3 — GIF — GII Il II
- Gll — GIF — GIF — G — GIF
- Que se passait-il dès lors dans la décomposition pyro-génée du caoutchouc : un dédoublement de ce corps en isoprène et une transformation partielle de celui-ci en dipentène.
- La constitution était ainsi, aussi nettement établie que possible. Agents physiques ou chimiques agissant sur le caoutchouc lui donnaient pour squelette un produit en Cs, cinq atomes de carbone liés en chaîne linéaire. Comment un tel produit pouvait-il prendre naissance au sein des végétaux? Il devait prendre ses 5 atomes de carbone là où ils se trouvaient, dans la plante, à l’amidon, aux sucres, aux substances ternaires de formule générale C:iH10(F plus ou moins condensées, pouvant fournir par réduction l’isoprène susceptible de se polymériser à l’état naissant.
- De là cette solution séduisante au point de vue industriel, la transformation de l’amidon en caoutchouc ; l’amidon dont les réserves sont inépuisables, le prix coûtant insignifiant et de toute stabilité.
- Ce sont ces idées que les chimistes nommés plus haut, ont cherché à réaliser et cette réalisation, si l’on s’en tient aux communications scientifiques, semble bien avoir été couronnée de succès, tout au moins au point de vue pratique.
- Le problème posait deux questions :
- 1° L’obtention de l’isoprène à bon marché ;
- 2° La transformation de l’isoprène en caoutchouc avec des rendements économiques.
- Essai d’obtention de l’isoprène. — Un groupe composé de quatorze chimistes et bactériologistes s’attaqua a cette question ; il faut y mentionner Stronge qui, dès 1908, orienta scs recherches de ce côté, Matlhevvs, Per-kins et Ilamsay, comme conseillers, le professeur Fern-bach de l’Institut Pasteur de Paris.
- On songea immédiatement à utiliser les alcools supérieurs, résidus de la fabrication de l’alcool ordinaire. Ce mélange, connu sous le nom de fuse! ou d’huile de
- pomme de terre, est constitué en majeure partie par l’alcool isoamylique de formule
- ClFx
- CIP'
- Cil — Cil- — Cil3 OU.
- Un brevet en date du 51 juillet 1911, pris simultanément par Perkins, Weizmann, Matthevvs et Stronge, se rapporte à la production de l’isoprène, en vue de la fabrication synthétique du caoutchouc, à partir du mélange des alcools amvliques et en particulier de l’alcool isoamylique. Cet alcool isoamylique est transformé par déshydratation en carbure :
- £!!!/ Cil — Cil = CU*
- lequel perdrait encore deux atomes d’hydrogène par action de la chaleur avec transformation en isoprène. On peut se demander quel rendement il y aurait lieu d’espérer d’un mode opératoire aussi brutal. Ce même brevet mentionne, il est vrai, également un traitement à l’acide bromhydrique, puis à la potasse alcoolique ou à la chaux vive, sans que cet autre procédé puisse non plus a priori paraître très avantageux.
- Au surplus, la production mondiale de l’alcool isoamylique n’étant que de 5500 tonnes, il était avant tout nécessaire d’avoir un moyen économique d’obtention de cet alcool. C’est alors que le professeur Fernbach, mettant à profit cette remarque cl’Ehrlich que l’addition de certaines matières telles que les aminoacides augmente dans la fabrication de l’alcool le rendement en alcools supérieurs, chercha de ce côté la solution du problème. Voulant faire de la production d’alcool éthylique la phase accessoire de la réaction de la fermentation, il n’obtint pas les résultats attendus, mais découvrit de ce fait de nouveaux modes de fermentation du plus haut intérêt.
- Obtention du butanediène et du méthylisoprène. — On savait déjà que, sous l’influence d’un microorganisme, le bacillus butylicus, la glycérine est susceptible de fermenter en donnant de l’alcool butylique normal (Fitz) et de l’alcool propylique. Grimbcrt avait, d’autre part, réalité la fermentation du glucose sous l’influence d’un bacille, le bacillus orthobutylicus avec production du même alcool butylique. Mais les rendements étaient mauvais. Le professeur Fernbach, voulant réaliser de façon analogue et à l’aide d’une bactérie nouvelle la fermentation de l’amidon de maïs, de pomme de terre, de manioc avec production d’alcool isoamylique, n’obtint lui aussi que l’alcool butylique avec l’acétone ordinaire comme sous-produit. Et ce résultat inopiné devient une réaction de très grosse importance. D’abord la production d’acétone qui a de très nombreuses applications industrielles : il suffit de citer les explosifs, les libres artificielles, l’acétylène dissous. On a recours actuellement pour sa préparation à la distillation du bois qui n’en rend que 1 pour 100.
- Le procédé Fernbach abaisse son prix de 50 pour 100 et la produit en quantité illimitée. D’autre part, il est établi aujourd’hui depuis les travaux d’Ilarries. que, au point de vue de la synthèse du caoutchouc, la production d’alcool butylique est aussi importante que celle de l’alcool isoamylique. En effet, si on fait subir à l’alcool butylique normal
- Cil3 — CH3 — Cil2 — CIDOÏI
- le double traitement de déshydratation et de déshydrogéna'
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- 308 ..........: LE CAOUTCHOUC
- tion exposé plus haut pour l’alcool isoamylique, on tombe sur un nouveau carbure, le butancdiène
- - cii2=en—eu=cil2.
- Or ce carbure est le chaînon fondamental’de l’isoprène, de l’isoprène deméthylé, c’est-à-dire son homologue inférieur : de môme que le carbure
- cil2 = C — C = Cil2
- I I
- CIP CIP
- serait l’isoprène méthylé ou son homologue supérieur. Et Marries a montré en 1911 que l’on peut faire du caoutchouc artificiel non seulement avec l’isoprène, mais avec ses homologues, en particulier avec le butanediène, et que le caoutchouc de butanediène, vulcanisable comme le caoutchouc naturel, a des qualités au moins égales à celles du caoutchouc d’isoprène. Ces résultats firent d’ailleurs l’objet d’un brevet pris par Matthews et Stronge en août 1912 (n° 437 547), ces deux chimistes ayant fait de leur côté cette découverte simultanément avec Marries.
- Il est facile d’entrevoir dès lors toute l’importance de la réaction de Fernbach : d’une part, formation d’alcool butylique, passage au butanediène et condensation en caoutchouc de butanediène ; d’autre part, production d’acétone: composé d’une grande utilisation industrielle. Ajoutons que peut-être on peut voir dans l’acétone elle-même une matière première pour la synthèse du caoutchouc. L’acétone réduite dans des conditions convenables fournit en effet ce nouveau corps, la pinaconc bi-alcool tertiaire qui, déshydraté avec la plus grande facilité, conduit directement au diméthylbutanediène ou méthylisoprène lequel, comme ses homologues inférieurs isoprène et butanediène, donne par condensation un caoutchouc de diméthylbutanediène d’une grande valeur commerciale, comme l’a démontré Kondakof.
- Transformation de l’isoprène ouhomologues en caoutchouc. — Tous les hydrocarbures possédant le double chaînon >C — C — C=r=C< ont en réalité tendance à se polymériser soit sous l’influence de la chaleur, soit plus lentement, spontanément, soit sous l’influence de divers réactifs. Le brevet pris par Matthews et Stronge, n’est que l’application de cette propriété. En faisant agir sur lesdils carbures un métal alcalin, un métal alcalino-terreux ou un alliage de ces métaux ou d’un de ces métaux avec d’autres, *on provoque leur condensation dans des conditions extrêmement avantageuses, puisqu’elle aboutit à un rendement de 100 pour 100.
- Le sodium métallique ou le potassium métallique seraient les meilleurs agents. Ils provoqueraient une polymérisation quantitative à froid ou à température peu élevée, tous les autres procédés étant lents et exigeant une haute température.
- Les produits de condensation auraient toutes les propriétés du caoutchouc, y compris la vulcanisation.
- Tel est l’ensemble des faits acquis, qui a permis au professeur Perkins de faire récemment, devant la Société d’industrie chimique de Londres, une communication d’un grand retentissement, annonçant la synthèse du caoutchouc comme définitivement obtenue.
- Immédiatement une Société se forma, la Synthetic Products Company Limited, en vue de l’exploitation du nouveau procédé, au capital de 450 000 livres, soit Il 250 000 francs, avec W. Ramsay comme directeur et
- SYNTHETIQUE
- S. W. Tilden, comme ingénieur conseil. L’annonce de cette constitution de Société, suffit à faire baisser toutes les valeurs du caoutchouc naturel.
- Voici, en effet, d’après les inventeurs, le rendement qu’on peut attendre du nouveau traitement : 100 parties de pulpe sèche de pomme de terre, transformées à 55 degrés par la bactérie de Fernbach, foui'nissent à la distillation fractionnée 45 parties d’alcool butylique et d’acétone.
- De ces 45 parties, 14 sont constituées par l’acétone (sous-produit), le reste, soit 29 parties, par l’alcool buly-lique. Des 29 parties d’alcool butylique, on retirerait 22,5 de bûtanediène transformables intégralement en caoutchouc. Le tableau suivant fait mieux ressortir ces rendements.
- 100 parties pulpe sèche de pommes de terre.
- 4
- 43 parties alcool butylique et acétone.
- 4
- 4 4
- 29 alcool butylique. 14 acétone (sous-produit).
- 4
- 22,5 butanediène.
- 4
- 22 caoutchouc.
- La pomme de terre renfermant environ un quart de son poids de fécule, il en résulterait que 400 kg de pommes de terre brute pourraient fournir 22 kg de caoutchouc, ce qui, d’après Perkins, mettrait le prix de revient à 1 shilling la livre.
- On pourrait s’étonner d’un aussi bon rendement si l’on ne savait que ce ne sont encore là que des résultats d’expériences de laboratoire ; il semble malheureusement probable que le passage par les différentes phases du procédé ne se fera pas industriellement sans des abaissements de rendements plus considérables, principalement la transformation de l’alcool butylique en butanediène, opération qui ne peut être que, ou courte et brutale avec de mauvais rendements, ou longue et douce, mais alors coûteuse.
- Peut-on dire, en réalité, qu’on a fait ou fera jamais la synthèse du caoutchouc? Nous ne le pensons pas. À vrai dire, le mot synthèse est un terme impropre quand il s’agit des phénomènes que nous venons d’exposer ; la chimie a l’habitude de le réserver à des faits plus nets et plus précis. Sans parler du butanediène qui, lui, ne semble pas entrer à l’état condensé dans la constitution du caoutchouc, l’isoprène lui-même ne saurait prétendre à reproduire le caoutchouc par polymérisation. Ce qu’on a fait, ce n’est pas une synthèse, mais une reproduction artificielle du caoutchouc : l’isoprène condensé n’est, pour ainsi dire, que le principe actif du caoutchouc, ce que le menthol est à l’essence de menthe, la mannite à la manne ; à côté de lui existent, dans toute variété de caoutchouc, des produits secondaires, résines, dérivés d’oxydation complexes et mal connus, dérivés qui donnent pourtant à chaque variété sa personnalité ou, plus simplement, ses propriétés, c’est-à-dire sa valeur. Ce n’est pas la synthèse du menthol qui constituerait celle de l’essence de menthe, ce n’est pas l’isoprène condensé qui fait le caoutchouc. Bien plus, l’isoprène condensé lui-même n’est pas, à proprement parler, un produit synthétique. Un produit de synthèse est, avant tout, un produit défini qu’on sait pouvoir identifier avec le composé naturel à reproduire par le point de fusion, l’indice de réfraction, le poids moléculaire, toutes propriétés révélatrices de la pureté. L’isoprène condensé n’a
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- LE MYSTÈRE DU COUCOU 309
- rien de tout cela : comme le caoutchouc, il est de nature colloïdale, il n’a ni point de fusion, ni point moléculaire qui permettent de le déclarer identique au caoutchouc pur. Comment ces molécules d’isoprène se sont-elles arrangées en édifice dans l’espace? la nature n’est pas simple ; pour qui sait le nombre pour ainsi dire illimité de composés qui peuvent être engendrés par l’alliance répétée de deux molécules entre elles, il est facile de concevoir l’incertitude où l’on se trouve. Pourtant, peut-être, de ce mode d’enchaînement dépend, pour une grande part, la valeur d’un caoutchouc, et il ne nous est pas permis, au moins avec nos procédés actuels, nos connaissances théoriques présentes, de prévoir comment il saurait être possible de bâtir un enchaînement à notre volonté, de réaliser tels stéréo-isomères qui nous seront apparus
- comme les meilleurs. Certes, le jour n’est pas loin où un caoutchouc produit industriellement viendra concurrencer sur le marché les caoutchoucs naturels ou de plantation. Que ceux-ci ne s’effraient pas, la lutte sera acceptable; la reproduction synthétique de la vanilline n’a pas détruit la vanille, le Para restera le Para.
- Mais quand bien même l’œuvre du chimiste ne sortirait pas complètement victorieuse de cette lutte, si seulement elle vient s’opposer à l’œuvre de la nature, suscitant une baisse des prix de vente et, par suite, des utilisations que nous ne saurions prévoir, le résultat atteint sera suffisamment convenable pour que la science s’en enorgueillisse à juste titre et puisse ajouter avec joie ce trophée à ceux qu’elle conquiert chaque jour.
- Asdré Detœuf.
- LE MYSTERE DU COUCOU
- Nous éprouvons plaisir et honneur à présenter à nos lecteurs un des plus brillants naturalistes d’Angleterre, M. Oliver G. Pike, qui sait être à la fois un
- moindre bruit met en fuite. Mais, qu’il ait charge d’un nid et d’une couvée, et sa vie tourne à l’agitation constante : c’est une suite ininterrompue de
- Fig. i. — La fauvette apportant
- sagace observateur et un photographe d’une patience inépuisable. Son admirable série d’instantanés sur le coucou, et les notes prises sur le vif qui les accompagnent, forment un ensemble qu’il n’est pas exagéré de considérer comme un chef-d’œuvre.
- Vous vous ferez une idée de la somme de patience stoïque que représente cette reconstitution. photographique de l’enfance d’un coucou si vous faites appel à vos propres souvenirs. L’oiseau des bois est déjà, par lui-même, un être farouche, que le
- la nourriture au jeune coucou.
- rapides allées et venues autour des oisillons qui piaillent leur appétit insatiable. Et comme il est excusable l’énervement du photographe qui devra passer des heures à guetter des secondes d’exposition!
- Mais profitons des notes de M. Oliver Pike pour parler de cet étrange grimpeur dont les habitudes et les mœurs, bien qu’il habite nos bois et nos parcs, nous sont peut-être moins connues que celles de maints oiseaux exotiques.
- Celle de ces habitudes qui nous est le plus fami-
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- LE MYSTÈRE DU COUCOU
- lière forme un cas unique dans les annales de l’ornithologie : le coucou confie à des oiseaux d’espèces
- Fig. 2. — Le jeune coucou sur le nid de la fauvette.
- prennent la route des pays ensoleillés qu’après que les plumes,, remplaçant le duvet, annon-
- Fig. 3. — Le coucou a quille son nid trop étroit, et réclame sa pitance.
- très différentes de la sienne le soin de couver ses propres œufs et d’élever sa progéniture. Quel psychologue expliquera jamais cette étrange pratique? Et qui reconstituera les circonstances qui amenèrent le coucou à contracter des instincts aussi anormaux? La difficulté d’apporter une solution logique à ce problème apparaîtra plus grande encore si nous tenons compte des observations recueillies par M. Oliver Pike et par d’autres naturalistes, qui nous affirment que les coucous, le père comme la mère, ne se désintéressent pas de leurs œufs après la ponte.
- Loin de les oublier, ils veillent jalousement sur eux, passent leur temps dans le voisinage des nids usurpés, assistent à la naissance des oisillons, président — ; distance, il est vrai — à leurs repas, et ne re
- Fig. 4. — La fauvette sur son nourrisson.
- cent le complet développement de leur progéniture.
- Ainsi donc, le coucou n’est pas un parent dénaturé. S’il usurpe la maison du voisin, et s’il en décime la couvée pour assurer la meilleure place à celui de ses œufs qu’il y dépose, il y a Là une énigme qui ne se trouve pas résolue après qu’on a parlé d’égoïsme. Il faut chercher ailleurs la raison d’une pareille anomalie et la demander aux lois mystérieuses qui président à la conservation des espèces. Si le coucou pullule dans l’Ancien Continent, c’est que cette anomalie de l’abandon des œufs est devenue normale ; elle doit, de toute évidence, assurer la conservation de l’espèce.
- Recourons aux observations de M. Oliver Pike pour tracer une rapide monographie du coucou. Non seulement le couple revient toujours dans les
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- memes parages à la saison des amours, mais il s’efforce de retrouver la paire de fauvettes, de verdiers ou d’autres petits oiseaux qui couva l’un de ses œufs durant les saisons précédentes, recherche que facilitent les passereaux par leur habitude de construire toujours leur nid, d’une année à l’autre, dans le même bouquet de buissons, quand ce n’est pas à la même branche.
- « Cola fait maintenant 6
- quatre années, écrit l’auteur, que j’observe un couple de coucous, conjointement avec plusieurs paires de fauvettes et de verdiers qui reviennent nicher régulièrement dans le même bouquet d’arbustes, et j’ai constaté chaque année la présence d’un œuf de coucou dans chacun des nids de ces passereaux. En juin dernier, comme j’étudiais deux fauvettes activement occupées à construire leur petit nid, je remarquai que les deux coucous suivaient attentivement les progrès de la construction. Les trois années précédentes, ils avaient confié un œuf à cette même paire, et, cette fois encore,"ils recoururent à ses services.... »
- Très avisée, la mère coucou attend que sa « remplaçante » ait fini de pondre et ait commencé à couver. Elle dépose alors son œuf sur le sol, le saisit dans ses pattes et vole vers le nid choisi. Elle en expulse les légitimes propriétaires, qui tentent vainement de défendre leur bien, et il arrive parfois
- que l’intruse, au cours delà dispute,laisse échapper son œuf. Neuf fois sur dix, elle réussit dans son entreprise, dépose son précieux fardeau au milieu du nid et, pour lui faire la place plus large, précipite dans le vide un ou même deux des œufs du passereau .
- Le meurtre après la spoliation ! Voilà, certes, un début prometteur ! Mais que fera la fauvette après avoir crié son angoisse à tous les échos d’alentour? Trop heureuse de rentrer en possession de son logis, elle s’accroupit sur la couvée sans soupçonner la substitution. Et peu importe que l’œuf étranger ait une coloration différente! La stupide chanteuse ne prête aucune attention à ce détail et se remet à sa passive besogne maternelle, cependant que son astucieuse mystificatrice s’occupe de faire un sort à ses
- autres œufs (elle en pond jusqu’à cinq) en les déposant dans les nids du voisinage. Elle sait que deux coucous nouveau-nés se nuiraient l’un à l’autre s’ils partageaient le même logis, et elle ne dépose jamais deux œufs dans le même nid. Quand deux œufs de coucou se trouvent réunis, c’est qu’ils furent déposés successivement par deux mères qui s’ignoraient l’une l’autre. Nous avons déjà noté
- I .
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- Fig. 5, 6 et 7.
- Comment la fauvette nourrit le jeune coucou.
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- 312 :...-....—-.......-....LE MYSTÈRE
- que les coucous ont les apparences contre eux : ils ne sont pas les parents dénaturés qu’on s’imagine. La preuve en est qu’ils visitent chaque jour les quatre ou cinq nids où ils ont logé un œuf. Et ce ne sont pas là des démarches conventionnelles — telle la mondaine qui croit avoir été jusqu’au bout de son devoir maternel quand elle a fait une rapide apparition dans la nursery pour y demander des nouvelles de « bébé ». On cite des cas authentiques de coucous pondant une nouvelle couvée après s’être aperçus que leurs premiers œufs avaient été dérobés ou détruits.
- Il faut de douze à treize jours pour qu’éclose l’œuf mis ainsi en « pension de famille ». Généralement, cet œuf éclot avant ceux du passereau, précocité qui devient un facteur important dans les destinées du coucou, comme nous allons le voir. L’oisillon esta peine sorti de l’œuf — c’est une petite boule de chair nue, aux yeux scellés — qu’il réclame férocement de la nourriture. Son impotence, presque absolue durant les deux premiers jours, est remplacée dès le troisième par un étrange besoin d’activité. Le coucou va marquer ses débuts dans le monde par une rouge série d’assassinats.
- Sous les yeux stupéfiés de la mère adoptive et sous ceux de la mère naturelle qui, perchée sur un buisson voisin, se réjouit d’avoir introduit dans la bergerie un louveteau qui suit si bien les traditions de la famille, le nouveau-né commence à s’agiter et à se trémousser comme s’il était pris de convulsions. Bientôt, ses mouvements désordonnés témoignent d’une volonté concentrée vers un but précis : expulser du logis usurpé tous les ayants droit. Il règle d'abord le compte des œufs, qu’il roule jusqu’au bord de l’abîme, et qu’il précipite dans le vide. Et voici le tour de ses frères de lait ! Nous allons assister à une tragédie pathétique, et nous aurons une fois de plus la preuve que la bonté — la concession que le fort fait au faible — est une vertu d’invention humaine, alors que la nature ne s’embarrasse que d’un sentiment, que d’un motif : la lutte pour la vie.
- Le jeune coucou encore aveugle a pris contact avec le nouveau-né, et il travaille aussitôt à se glisser sous lui, manœuvre qui demande des essais répétés, car l’oisillon se débat, comme s’il comprenait d’instinct la signification de la tentative. Mais il finit toujours par avoir le dessus, le dessous signifiant ici la victoire. En effet, l’oisillon se trouve maintenant à cheval sur le dos du coucou qui, élevant ses moignons d’ailes, retient ainsi son prisonnier dans une sorte de « berceau » qui le réduit à une impuissance complète.
- Tout d’abord, le meurtrier paraît être écrasé sous sa charge ; mais les puissants muscles de ses pattes entrent en jeu et, se soulevant peu à peu, il réussit à se dresser de toute sa hauteur, action qui fait que la victime se trouve élevée à la hauteur de la margelle du nid. Alors, d’un suprême effort qui tend désespérément ses pattes, il soulève encore le mal-
- DU COUCOU - ------
- heureux et, d’un coup de rein, le fait basculer dans le vide.
- Que le coucou, deux ou trois jours après sa naissance, soit déjà armé d’instincts combatifs aussi compliqués, et qu’il ait, à cet âge, assez d’intelligence et d’énergie pour leur assurer pleine satisfaction, voilà un de ces trop nombreux phénomènes naturels qu’il faut admirer sans chercher à les comprendre. M. Oliver G. Pike, qui a réussi à matérialiser la scène que nous venons de décrire sommairement sur un film cinématographique que la Société Gaumont a présenté au public parisien, confesse qu’il ressentit une si vive émotion au spectacle de ce drame, qu’il en oublia pour un moment la manœuvre de son appareil. '
- Désirant mettre à l’épreuve la force du jeune meurtrier, il choisit dans un nid voisin une fauvette née six jours avant lui, et trois fois plus grosse.
- « J’étais persuadé, écrit-il, que le coucou ne réussirait pas à l’expulser, à cause de son poids; mais la chose fut accomplie en moins de dix minutes! L’expérience fut tout particulièrement intéressante, car la petite fauvette était assez âgée pour comprendre qu’elle était aux prises avec un ennemi redoutable, et elle se défendit avec toute l’énergie du désespoir. Mais, dès que le coucou l’eut encastrée dans le berceau formé par le creux de son dos et ses moignons d’ailes relevés, elle se vit réduite à une immobilité presque absolue, et le problème se réduisit à ceci : les pattes du coucou auraient-elles la force de soutenir une pareille charge?
- « Elles l’eurent, cette force! Et le gros oisillon fut basculé par-dessus bord comme l’avait été la précédente victime. Je le rapportai dans son propre nid, et il manifesta sa joie de se retrouver au milieu de compagnons plus avenants. »
- Mais il nous faut — à regret, confessons-le — abréger notre récit. Débarrassé désormais de tous ses rivaux, le jeune meurtrier n’a plus qu’à se laisser nourrir. Stupides comme le sont généralement les chanteurs ailés, ses parents adoptifs se font les esclaves de son estomac sans s’arrêter à réfléchir que leur nourrisson menace de devenir trois ou quatre fois plus gros qu’eux. Du matin au soir, sans repos, sans relâche, les malheureux s’emploient à emplir la panse de l’assassin de leurs rejetons, à le gaver des morceaux de choix que le monde des insectes fournit à leur sollicitude dévoyée. Veulent-ils s’adjuger une appétissante chenille, que le pii ! pît! lamentable de l’éhonté simulateur les contraint de renoncer à la friandise.
- Moins accessible à la pitié, le nid, lui, refuse de grandir en même temps que son hôte, et se trouve bientôt trop étroit pour sa volumineuse personne. Il arrive que la branche de support se brise sous la charge, et, sans s’alarmer pour si peu, le jeune Gargantua, désormais emplumé, s’installe sur le sol, aussi confortablement que possible, et recommence de plus belle à piailler sa faim.
- M. Pike conte ce trait, qu’il a pu observer maintes
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- LES NAVIRES MONSTRES
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- fois. Le cri du jeune coucou — pît! pit! — est d’une tonalité si plaintive, si empoignante, qu’il détourne de leurs devoirs les mères de famille des bois et des bosquets. L’auteur les a vues, tandis qu’elles rapportaient de la pâture à leurs propres petits, s’arrêter près du geigneur et lui donner cette même pâture, comme si elles avaient hâte de faire cesser une plainte qui leur fendait l’âme! Pauvres petits chanteurs ailés! Race d’exploités et de dupes!
- Maintenant, le coucou serait de force à voler et à suivre ses parents qui, satisfaits de ses progrès, l’abandonnent enfin à ses destinées et reprennent à petites étapes la route du Sud ensoleillé. Mais il entend pousser le parasitisme jusqu’à ses plus extrêmes limites, et le premier effort de ses ailes s’applique à déserter le nid trop étroit au profit d’une branche voisine où il s’installe à demeure, et d’où il recommence à égrener sa lamentable litanie.
- Or, il arrive souvent que le perchoir est façonné
- de telle façon que les parents adoptifs ne peuvent pas se poser près de leur colossal nourrisson, quand ils lui apportent, la pâture. En ce cas, ainsi que le montrent les amusantes photographies de M. Pike, ils atterrissent tout bonnement sur le dos de leur impudent pensionnaire, qui se débrouille, comme on dit sur la Cannebière, à prendre possession de la ration. Peu lui importe de quelle façon lui est administrée la pitance, pourvu qu’il en ait son content !
- Mais voici que septembre et l’automne approchent et les jeunes coucous s’agitent, violemment sollicités par les instincts ancestraux qui les convient vers les villégiatures ensoleillées, vers les sous-bois où le monde des insectes ignore les rigueurs de l’hiver. Octobre tire à peine à sa fin qu’on chercherait vainement un coucou dans toute la zone tempérée. Mais comment accomplit-il son lointain voyage? par bandes, ou isolément? C’est un secret de plus dans l’existence de l’oiseau-mystère qu’est le coucou.
- Y. Forbix.
- LES NAVIRES MONSTRES
- Il y a une limite à l’accroissement des navires.
- L’examen des statistiques des différents pays maritimes montre que le tonnage de la majorité des navires de la flotle marchande mondiale est modéré et se tient entre 2000 et 5000 tonnes. Ainsi, en Angleterre, sur 11 455 navires ayant un tonnage de plus de 100 tonnes, 11 000 ont un tonnage variant entre 100 et 7000 tonnes, 528 dépassent 7000 tonnes, 107 ont un tonnage supérieur à 10 000 tonnes et 20 navires seulement ont un tonnage dépassant 15 000 tonnes. Il n’est pas moins vrai que la tendance actuelle des armateurs, aussi bien pour les paquebots que pour les cargos, est une accentuation très marquée de l’accroissement du tonnage des navires, surtout pour les lignes qui franchissent l’Atlantique. Nous pourrions rappeler dans cet ordre d’idées les deux paquebots actuellement en construction, l’un anglais, VAquitania dont la longueur atteint 252 m. et l’autre, allemand, VImperator dont la longueur est de 268 m. Ces deux navires dont la vitesse sera de 22 à 25 nœuds auront un déplacement de 55 000 tonnes, supérieur de 5000 tonnes environ à celui de YOlympic, le plus grand navire actuellement en service depuis la catastrophe du Titanic.
- Quelles sont les causes de cet accroissement du tonnage des navires et quels avantages peut-on en retirer? Y a-t-il une limite et quelle est-elle? Ces deux questions fort complexes ont fait l’objet ces temps derniers de différents mémoires très importants et ce sont les conclusions de ces mémoires que nous nous proposons de résumer brièvement.
- Le poids cl’un navire est représenté par son déplacement et se décompose en quatre parties : 1° le poids de la coque et des agrès ; 2° le poids des machines motrices, chaudières et hélices ; 5° le poids du charbon dans les soutes; 4° enfin le poids des marchandises et des voyageurs. C’est cette dernière partie qui représente Yutili-satiôn commerciale du navire et qu’il y a tout intérêt à rendre aussi grande que possible. .
- Ces quatre subdivisions du poids d’un navire ne sont pas quelconques. Elles doivent être dans un certain rap-
- port dépendant de divers facteurs tels que : la vitesse du navire, la distance qu’il doit franchir, la solidité qu’on donne à la coque, le poids par cheval de la machine propulsive et, enfin, la consommation de combustible par cheval-heure de cette machine. Nous ne pouvons développer dans celte note les formules qui établissent ce rapport, mais nous indiquerons les conclusions qu’on peut en tirer au point de vue de la question qui nous occupe et que l’expérience confirme.
- Ces formules montrent d’abord que, à mesure que le déplacement du navire augmente, le rapport entre le poids des marchandises transportées et ce déplacement, c’est-à-dire l’utilisation commerciale de ce navire, augmente et cela dans une proportion plus rapide que l’accroissement du déplacement (fig. 1). C’est celte progression de l’utilisation qui a amené les armateurs à construire des navires de plus en plus grands.
- Ainsi, prenons un cargo-boat marchant à la vitesse de 12 nœuds et devant parcourir une distance de 5000 milles marins, c’est-à-dire la distance qui sépare le Havre de New-York et cherchons à nous rendre compte du poids de marchandises que pourraient trans-.porter différents navires dont le déplacement irait en croissant progressivement de 5000 tonnes à 50000 tonnes. Nous admettrons que pour ces navires le poids de la coque est les 50/100 du poids total du navire, que le poids par cheval de l’appareil moteur est de 250 kg, y compris les chaudières et les machines auxiliaires et que sa consommation de combustible par cheval-heure, y compris les appareils de servitude, est de 1 kg 20.
- Pour un navire de 5000 tonnes de déplacement (fig. 1) le poids de marchandises transportées sera les 58/100 du déplacement, c’est-à-dire de 1900 tonnes. Pour un navire de 10 000 tonnes de déplacement ce poids de marchandises transportées sera devenu les 45/100 du déplacement et sera de 4500 tonnes. Ce même rapport pour un navire de 20 000 tonnes de déplacement sera devenu 49/100 avec un poids de marchandises de 9800 tonnes et pour un navire de 50 000 tonnes,
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- LES NAVIRES MONSTRES
- de 51 /'100 avec un poids de marchandises de 15 560 tonnes.
- L’utilisation commerciale du navire est donc passée de 58/100 à 51/100 en faisant croître le déplacement du navire de 5000 à 50 000 tonnes et, comme Jes dépenses d’exploitation et les frais généraux ne croissent pas dans la même proportion que l’augmentation du déplacement, c’est en escomptant cette progression de l’utilisation que
- 15360V
- 12700?
- 20000 25000 30000
- 10000 15000 ;
- Déplacement
- Fig. i. — Diagramme montrant Vaccroissement de l’utilisation commerciale d’un cargo-boat comparativement à l’accroissement de son déplacement. La ligne ponctuée montre quel serait l’accroissement de l'utilisation commerciale si • cet accroissement était seulement proportionnel à l'accroissement du déplacement.
- les armateurs ont pris le parti de faire construire des navires de plus en plus grands.
- Toutefois, une remarque est à faire. Si, comme nous le disions tout à l’heure, et comme le montre la ligne ponctuée fig. 1, l’utilisation croît plus vite que l’accroissement du tonnage, le bénéfice résultant de cet accroissement va en diminuant à mesure que le déplacement, s’accroît. Ainsi (fig. 2), pour deux navires, l’un de 5000 tonnes et l’autre de 10 000 tonnes de déplacement, l’utilisation qui, dans le premier cas, était de 1900 tonnes devient dans le second de 4500 tonnes. Elle a donc crû dans le rapport de 1 à 2,56. Si nous faisons la même comparaison entre deux navires d’un déplacement de 10 000 et de 20 000 tonnes, puis de 20 000 et de 50 000 tonnes, on trouve que l’accroissement de l’utilisation ne sera plus, dans le premier cas, que dans le rapport de 1 à 2,18 et, dans le second, dans le rapport de 1 à 1,57. Ce même rapport continuerait à décroître à mesure de l’augmentation du déplacement comme le montre la figure. C’est ce fait qui a amené M. Bertin, ancien directeur des constructions navales, dans une note communiquée par lui à l’Académie des Sciences, à la conclusion que le bénéfice provenant de l’agrandissement des navires va en s’affaiblissant jusqu’à se réduire presque à rien lorsque les navires s’enflent outre mesure. C’est encore à la même conclusion qu’il
- arrive dans un récent article publié par lui dans la Revue hebdomadaire.
- Il est bon de rappeler que cette utilisation commerciale d’un navire dépend également, comme nous l’avons dit plus haut, de la vitesse et diminue considérablement avec elle. Ainsi, nous avons vu qu’un navire de 10 000 tonnes de déplacement pouvait transporter à 5000 milles 4500 tonnes de marchandises à la vitesse de 12 nœuds qui est la vitesse moyenne des cargo. Si nous portions celte vitesse à 18 nœuds, l’utilisation serait réduite à 6/100 et le navire ne pourrait plus transporter que 600 tonnes de marchandises. C’est cette grande influence de la vitesse sur l’utilisation qui fait limiter à 10 ou 12 nœuds celle des cargo. C’est pour la même raison que les paquebots à grande vitesse (25 nœuds), malgré leur grand déplacement (40 000 tonnes comme le Mauretania), ne peuvent avoir qu’un faible coefficient d’utilisation et ne peuvent transporter que des voyageurs et des marchandises de valeur et peu pondéreuses, pouvant les uns et les autres supporter des prix de transport élevés. Aussi est-ce pour amoindrir ce grave inconvénient qu’on a créé, dans ces derniers temps, des navires .intermédiaires ayant une vitesse de 21 à 22 nœuds et un coefficient d’utilisation plus élevé, comme 1 ’Olympic de la Compagnie White Star et YAquiiania de la Compagnie Cunard.
- Si, comme nous l’avons montré plus haut, l’accroissement de bénéfice résultant de l’agrandissement des navires perd de son importance à mesure que le tonnage augmente, ce qui, par conséquent, limite les avantages de cet agrandissement, d’autres considérations viennent encore à
- Fig. 2. — Courbe montrant la diminution du bénéfice dû à l’accroissement du déplacement du cargo-boat à mesure que ce déplacement augmente.
- 5000 10000 15000 20000 25000
- a * a . à à à ,
- 10000? 15000: 20000*: 25000? 30000?
- Déplacement
- l’appui de cette limitation. La Nature (n° du 5 déc. 1910) ayant déjà eu l’occasion de les développer, il nous suffira de les rappeler brièvement. Une des premières causes est la dépense énorme que nécessite pour recevoir ces navires l’approfondissement des ports, des écluses et des chenaux d’accès, puis les dépenses de construction de ces énormes navires, les difficultés de manœuvrer dans les ports des navires d’aussi grande longueur, enfin, les difficultés, même pour les lignes à grand trafic, de trouver à l’aller et au retour, un stock de marchandises suffisant pour remplir les cales.
- Il est une dernière considération, également indiquée et discutée par M. Bertin, sur laquelle nousnous étendrons
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- LE CINEMATOGRAPHE CHEZ SOI -.—... 31F
- un peu plus longuement parce qu’elle influe d’une manière sérieuse sur l’agrandissement des navires. C’est celle relative à la solidité de la coque. Celle-ci, en effet, travaille comme une poulrc métallique creuse ayant son axe neutre vers le milieu de sa hauteur et dont la semelle supérieure, c’est-à-dire le pont, et la semelle inférieure, c’est-à-dire le fond du navire, travaillent alternativement soit à la traction, soit à la compression suivant la position du navire sous l’action des vagues. Ce travail prend une importance d’autant plus grande que les dimensions du navire sont elles-mêmes plus grandes. Il est maximum lorsque celui-ci se trouve sur le sommet d’une vague dont la longueur totale d’un creux à l’autre est égale à celle du navire et dont la hauteur est le dixième de cette longueur.
- Si, dans ces conditions, on calcule le travail du métal de la coque pour des navires de T10 m. de longueur, on trouve que le travail maximum du métal est de 4,5 à 5 kg par millimètre carré, chiffre qui n’a rien d’exagéré pour des aciers de fabrication courante.
- Si on fait le meme calcul pour des navires d’un déplacement dix fois plus grand et d’une longueur de 252 mètres, comme le Maurelania, et dont le poids de la coque correspond, cependant, à la moitié du poids total du navire, on trouve que la fatigue du métal atteint le chiffre de 12,95 kilogrammes par millimètre carré. Pour les paquebots allemands, le Kaiser Wilhelm 11 et le Deulschland, dont les dimensions sont un peu plus faibles, le travail du métal est de 15,24 kilogrammes et de 16,24 kilogrammes. Cette fatigue du métal qui atteint ainsi le tiers environ de la résistance à la rupture de l’acier est un maximum qu’il est sage de ne pas dépasser, d’autant plus qu’il peut encore être augmenté sous l’effet de l’inclinaison de la coque duc au tangage.
- Si donc on veut encore augmenter le déplacement du navire sans accroître ce travail maximum du métal, il faudra augmenter le moment d’inertie de là section transversale du navire et, par conséquent, les épaisseurs du mêlai et cela dans le même rapport que l’accroissement de longueur du navire. Le poids de la coque se trouvera donc ainsi augmenté dans la même proportion. Ainsi, si nous décuplions le déplacement du Mauretaniâ dont la longueur deviendrait égale à 500 mètres, le poids de la coque qui, primitivement, était la moitié du poids total du navire, doublerait et deviendrait égal au déplacement du navire. Cette coque resterait donc nue et ne pourrait rien contenir, ni machine motrice, ni charbon, ni fret.
- On voit donc l’influence considérable de l’accroissement des dimensions des navires sur le poids de la coque et, comme le dit M. Berlin, c’est dans l’accroissement de ce poids que doit se rencontrer la limite imposée à l’augmentation des dimensions des navires.
- Cette augmentation de poids de la coque peut être contre-balancée en substituant à l’acier employé actuellement dont la résistance à la rupture est de 45 kilogrammes par mm2 avec 20 pour 100 d’allongement, des aciers plus résistants atteignant jusqu’à 60 kilogrammes de résistance avec 14 pour 100 d’allongement, aciers déjà employés il y a quinze ans par la marine de guerre en France, et plus récemment en Angleterre sur le Maurelania. Le seul inconvénient de ce métal est son prix élevé, mais ce dernier sera contre-balancé à son tour par la réduction du poids de la coque et une augmentation d’utilisation. Aussi est-ce à des métaux de haute résistance qu’il faudra forcément avoir recours si on veut, malgré'tout, continuer à agrandir les dimensions des navires. R. Boxnix.
- LE CINÉMATOGRAPHE CHEZ SOI
- La fabrication des bandes de cinématographe se chiffre par plus de cent mille mètres par jour, pour la France seulement, et elle ne suffit pas à alimenter les innombrables théâtres qui se créent de tous côtés. Les éditeurs augmentent leurs usines et prévoient de nouveaux débouchés. Quelle que soit, en effet, la facilité avec laquelle on peut aujourd’hui satisfaire sa curiosité, en allant au théâtre voisin pour une somme modique, le jour est prochain où chacun voudra pouvoir donner le spectacle chez lui, et, de tous côtés, on cherche à çréer le cinématographe d’amateur ; plusieurs solutions sont en voie de réalisation. Les uns envisagent les deux côtés delà question : fournir à l’amateur de quoi prendre les vues et les projeter. D’autres se contentent de la seconde partie seulement. C’est la solution qui, pour le moment, a été adoptée par la maison Palhé qui vient de créer l’appareil « Kok » pour lequel elle édite, sur des bandes ininflammables et sous un format un peu réduit (15 mm sur 20 mm au lieu de 18 mm sur 24 mm), les innombrables négatifs dont elle est propriétaire. La réduction de ces négatifs sur des bandes de format plus petit s’obtient très facilement au moyen d’un appareil spécialement établi pour cet usage. L’une des grosses difficultés à résoudre, pour
- mettre la projection animée à la portée de tous, a toujours été le mode d’éclairage et elle est résolue dans l’appareil Kok de la façon la plus élégante et la plus pratique ; on n’a pas à s’en occuper ; on tourne la manivelle et c’est tout. L’inventeur a, en effet, profité des progrès considérables faits dans la construction des générateurs de courant et dans la fabrication des lampes à incandescence au moyen de filaments métalliques. Ün sait que ceux-ci sont plus conducteurs à froid qu’à chaud et deviennent très rapidement incandescents sous l’influence du courant ; de plus, ils peuvent supporter facilement un survoltage assez considérable, sans que leur vie soit pour cela abrégée dans des proportions qui rendraient leur emploi trop onéreux dans ces Conditions.
- La chaleur développée est relativement peu élevée, ce qui permet d’approcher sans danger la source de lumière très près du système optique et d’utiliser ainsi la plus grande partie de la lumière émise. Ces particularités permettent d’employer dans l’appareil Kok une lampe qui, en régime normal, ne donnerait guère que 2 bougies et qui, survoltée, produit sur l’écran de 0 m. 80 de côté une image aussi lumineuse qu’on peut le désirer.
- L’appareil se compose d’un cinématographe ordi-
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- LE CINÉMATOGRAPHE CHEZ SOI
- naire sur le côté duquel on a disposé une petite magnéto. Celle-ci est reliée à la manivelle par une transmission calculée de telle sorte quelle atteint son régime normal de fonctionnement quand la vitesse de déroulement de la bande est elle-même normale. Dans un modèle spécialement construit pour les écoles, on a prévu qu’à un moment donné le professeur pourrait être amené à arrêter la bande pour donner une explication plus complète au vu de l’une des images. Pour cela on a muni l’axe de la manivelle d’un train balladeur analogue à celui de la marche arrière des automobiles; en appuyant sur une manette on provoque le débrayage du cinéma-
- La mise en place de la bande est facilitée par une perforation spéciale : il n’y a qu’un seul trou par image sur l’un des côtés ; de cette façon il est impossible de commettre une erreur lorsqu’on l’engage dans le système d’entraînement. À mesure qu’elle se déroule elle vient s’enrouler automatiquement sur le moulinet inférieur et, quand elle est entièrement passée, il suffit de tourner une manivelle dont est muni le moulinet supérieur pour la remettre immédiatement en état d’être utilisée à nouveau.
- L’appareil fixé sur une planchette et muni d’un couvercle a l’aspect d’une machine à écrire ou d’une machine à coudre; il pèse environ 15 kilos et peut
- Le Cinématographe « Kok ».
- tographe et, en tournant en sens inverse, la magnéto seule continue à fonctionner. Comme d’autre part la lumière employée est très peu chaude et que la bande est ininflammable, on peut laisser l’une des images à poste fixe aussi longtemps que cela est nécessaire.
- La lampe à incandescence à filament métallique, dont le prix est de 1 franc, et qui peut donner de 8 à 10 heures d’éclairage, est placée entre un réflecteur argenté et un condensateur à court foyer, qu’elle touche presque, de façon à éclairer l’image dans les meilleures conditions de rendement lumineux. Un objectif à grande ouverture et à mise au point hélicoïdale complète le système optique.
- se transporter facilement. La longueur de la manivelle a été calculée de façon à donner un fonctionne-menttrès doux ne demandant que très peu de force. Le complément indispensable d’un tel appareil est son alimentation en bandes variées; à cet'effet la maison Pathé a créé , un service d’abonnement qui permet de choisir tous les jours de nouveaux sujets dans ses collections. Cet appareil, toujours prêt à fonctionner immédiatement dans un lieu quelconque, à la seule condition qu’on puisse faire l’obscurité dans la pièce où se donne le spectacle, contribuera certainement à augmenter encore la production des bandes positives de plusieurs kilomètres par jour. G. Mareschal.
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- LES TAUREAUX DE CAMARGUE
- Les taureaux et les chevaux de Camargue ont été chantés par les poètes provençaux, qui leur prêtent des origines illustres, et il est juste de remarquer
- On pourrait le craindre; et c’est une question que vient de se poser M. J.-Charles Roux dans l’intéressante étude qu’il consacre, sous le titre de Aigues-
- L’Abrivado; Varrivée des taureaux aux portes d'un village.
- que l’histoire et la zoologie viennent à l’appui de cet enthousiasme. Le cheval Camargue serait le descendant des arabes que les Sarrasins, qui occupèrent
- Mortes, au delta du Rhône. Nous allons faire ici quelques emprunts à son livre.
- On compte en Camargue une trentaine de manades
- U Abrivado ; les chevaux et les taureaux camarguais chargeant.
- longtemps le pays, avaient amenés d’Espagne et d’Afrique; quant au taureau, il descendrait d’une race primitive (le bœuf des steppes) qui a survécu dans plusieurs contrées d’Europe, notamment en Italie.
- Ces deux races sont-elles menacées d’extinction?
- de bœufs sauvages formant un ensemble de 8000 têtes environ. Jusqu’en 1875, la vieille race camarguaise *— petite, noire, et les cornes plantées* verticalement, comme des épées — conserva sa pureté ; mais, à partir de cette époque, deux événements mena-
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- 318 " : NOUVEAU PROCÉDÉ DE FONDATIONS EN BÉTON ARMÉ
- cèrent son existence : l’invention d’une charrette spéciale pour le transport des taureaux de course, et l’introduction en France des courses à la mode espagnole.
- Il est utile de rappeler que, depuis des siècles, le taureau a joué un rôle important dans les fêtes publiques de la Provence et d’une partie du Languedoc. Sans parler des combats organisés dans des arènes, signalons au premier rang de ces divertissements populaires la coutume de Yabrivctdo, qui permet aux habitants d’un village de s’opposer au passage d’une bande de taureaux dirigée par ses gardian vers quelque ville de la région en vue de courses régulières.
- Les hommes du village barrent l’entrée de la rue principale à l’aide de tables et de bancs, et, campés en avant ou en arrière de ces obstacles, ils poussent des cris, gesticulent avec toute leur fougue méridionale, s’efforcent de faire rebrousser chemin aux taureaux, que leurs gardiens, montés sur leurs agiles camargues, poussent en avant de la pointe de leurs piques. Mais, lestes comme des chamois, taureaux et coursiers bondissent par-dessus les obstacles et traversent le village à un galop furibond. Tout le long de la route poudreuse, à l’entrée de chaque village, et jusqu’à ce qu’ils aient atteint la ville où se dérouleront les courses officielles, de pareils assauts les tiendront en haleine.
- . On comprend que les propriétaires de manades aient cherché à se libérer d’un tribut aussi onéreux. Mais le transport des taureaux de combat par charrettes ameuta les populations, surtout dans la partie orientale de la Camargue. Les propriétaires finirent par avoir gain de cause dans cette région, et l’élevage des chevaux indigènes, sans le concours desquels la conduite des taureaux à travers plaines et villages eût présenté des difficultés insurmontables, perdit dès lors tout intérêt.
- Les éleveurs de cette partie de la Camargue trouvèrent désormais plus de profit à croiser la race pour
- augmenter sa stature et obtenir des chevaux de guerre. En même temps, l’introduction de machines agricoles diminua encore l’importance économique des chevaux indigènes, qui, depuis un temps immémorial, étaient employés à la dépiquaison du blé ; le battage mécanique leur enleva cette dernière fonction. La race chevaline camarguaise perdait donc sa raison d’être dans la partie orientale du delta.
- Vers la même époque, la vogue des combats de taureaux à l’Espagnole se répandit rapidement dans toute la Provence, obligeant les éleveurs à croiser la race indigène avec des taureaux andalous, tant pour augmenter sa stature que pour diminuer sa vitesse et sa légèreté, qualités qui devenaient des défauts dans ce genre de courses. Les deux vieilles races camarguaises, le bœuf comme le cheval, étaient donc menacées de disparaître à brève échéance.
- C’est , alors qu’intervint une entente entre les manadiers de la Camargue occidentale, qui résolurent de défendre les deux races, et l’on peut dire dès à présent que leurs efforts ont été couronnés de succès. Il convient de mettre au premier rang les résultats obtenus par M. le marquis Baroncelli-Javon, qui, sentant venir de loin le danger, s’appliqua, dès 1895, à rassembler sur ses domaines les plus purs éléments des deux races et à les préserver de tout croisement.
- Ses taureaux de combat sont devenus fameux dans tout le Midi, et ils figurent fréquemment sur les arènes languedociennes restées fidèles au combat libre dit à la Provençale, plus pittoresque et moins sanglant que les courses'espagnoles. Sa manade de chevaux camargues n’est pas moins célèbre.
- Grâce à l’initiative de M. de Baroncelli-Javon et de ses amis, une partie au moins de la Camargue a conservé son charme étrange, avec ses bandes de bœufs sauvages et de chevaux à peine domptés, comme aussi avec ses gardian, plus pittoresques, certes, que les coiv-boys du Nouveau Monde.
- J. d’Izier.
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- UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE FONDATIONS EN BÉTON ARMÉ
- Les procédés d’application du béton armé vont sans cesse se perfectionnant et chaque jour voit naître une nouvelle méthode mieux raisonnée et plus savante dans laquelle les qualités respectives du fer et du ciment jouent un rôle mieux approprié aux aptitudes de la matière.
- Dans l’établissement des fondations sur un sol insuffisant le béton armé peut rendre de très grands services, nous voulons en donner un exemple particulièrement typique : il s’agit d’une construction élevée à Belleville, rue de la Mouzaïa, sur un sol miné par les couloirs superposés d’anciennes exploitations de gypse, bien connues d’ailleurs par le bruit qu’elles firent à l’époque de la Commune alors qu’elles portaient le nom de carrières d’Amérique.
- Le sol sur lequel on se proposait de bâtir n’eût
- pas été mauvais en lui-même quoiqu’il fallut, avant de trouver le gypse, traverser une couche de glaise de 6 mètres d’épaisseur ; mais on ne pouvait songer à établir une‘construction à toute hauteur sur un ciel de carrière. Il a donc été nécessaire d’aller chercher un sol absolument solide que l’on ne rencontra qu’à 51 mètres de profondeur.
- Dans ces conditions, l’architecte M. Paul Goût dut rechercher un procédé pour réduire au minimum le nombre des puits qu’une méthode ordinaire et banale eût exigé pour donner une assise solide à une construction aussi importante. Et cette recherche de l’économie était d’autant plus indispensable qu’en nombre même restreint les puits sont, lorsqu’il s’agit de les creuser à pareille profondeur, d’un prix de revient tel, que, sans une ingénieuse solution,
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- NOUVEAU PROCÉDÉ DE FONDATIONS EN BÉTON ARMÉ = 319
- le propriétaire eût du abandonner tout projet de bâtir.
- On eut alors recours au béton armé.
- Après avoir réduit au minimum le nombre des puits, l’architecte renonça au système qui eut consisté à établir une plate-forme venant reposer sur l’ensemble de ces puits et couvrant ainsi toute la superficie de la maison. Ce procédé a, en effet, l’inconvénient d’offrir une mauvaise utilisation de la matière : si la plate-forme réunit puissamment tous les puits et offre d’ensemble une grande cohésion, elle présente le désavantage de donner lieu à des
- Fig. i. — Vue perspective montrant
- surfaces de ciment, formant le sol des caves et qui en somme ne travaillent pas également^dans toutes leurs parties.
- Au contraire, on chercha à ne porter que les murs en économisant la matière, en s’efforçant de la faire travailler dans les meilleures conditions. Voici de quelle façon on est parvenu à un résultat peu dispendieux :
- Les puits furent maçonnés jusqu’au niveau du sol des caves, à ce niveau on disposa tout autour de la construction une poutre en béton armé reliant tous les puits deux à deux. Mais la portée qui les sépare (elle est de 0 mètres en moyenne) eût été trop considérable pour porter sans risques de fléchissement le poids des maçonneries supérieures. En
- outre, des murs venant simplement poser sur elle eussent été mal reliés à ce sol artificiel. On imagina alors d’élever, au-dessus de chaque puits, un pilier en héton armé qui monte jusqu’à la hauteur du sol du rez-de-chaussée. Ces piliers sont, à ce niveau, reliés entre eux deux à deux par une autre poutre en béton armé. Du sommet du pilier, de chaque côté en se faisant équilibre, deux jambes de force le réunissent à la poutre horizontale du sous-sol qu’elles soulagent presque en son milieu (voir fig. 1). Par ce procédé les portées portantes de la poutre inférieure se trouvent réduites à deux mètres en moyenne et
- disposition générale des fondations.
- aucun fléchissement n’est à craindre, le sort de la poutre basse est ainsi définitivement fixé. Une fois cette structure établie, il ne reste plus qu’à exécuter la maçonnerie de remplissage qui vient caler tous ces triangles déjà par eux-mêmes indéformables.
- La maison est construite en ciment armé, ce qui donne une grande unité entre le sous-sol et les étages, mais en eût-il été autrement, et eut-on préféré bâtir en pierres de taille que les murs de face et de refends eussent tout aussi bien trouvé dans ce système de fondation une assise extrêmement solide et en tous points parfaitement économique, puisque le béton armé n’est employé qu’avec une fonction essentiellement portante.
- L’économie réside, comme dans tout béton armé,
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- 320 = NOUVEAU PROCEDE DE FONDATIONS EN BETON ARMÉ
- dans une judicieuse répartition du fer et du béton. On remarquera sur notre photographie que tous
- Fig. 2. — Ouvrier pilonnant le béton d'un tirant déjà engagé dans la maçonnerie.
- les fers disposés pour être noyés dans un massif de béton travaillant à l’écrasement, sont d’une section très faible (fers ronds de 0 m. 018) et répartis en petit nombre. Le constructeur ne compte ici se servir que de l’aptitude extraordinaire que présente le béton à résister aux efforts de compression.
- Par contre, lorsqu’il s’agit de poutres horizontales, susceptibles de fléchir, les fers ronds sont disposés en plus grand nombre (4 à la partie supérieure de la poutre, autant venant former la semelle inférieure) et leur section est en moyenne de Om. 027, ces fers sont réunis entre eux par une série de liens très rapprochés. Ici le fer doit jouer son rôle en travaillant à l’extension, tandis que le béton résiste à la compression. Ces deux conditions réunies forment d’ailleurs le cas le plus avantageux de l’emploi du béton armé.
- Enfin, s’il s’agit de tirants ou jambes de force, on ne compte pour ainsi dire plus sur les qualités du ciment dont la présence se justifie surtout par l'excellente protection qu’il offre aux fers ronds dont la section devient plus considérable et peut atteindre jusqu’à 0 m. 052 de diamètre (fig. 2).
- Les dimensions des piles ou des poutres sont d’ailleurs proportionnées aux efforts que l’on attend d’elles : les piles verticales ont 0 m. 45 sur 0 m. 45 en plan, tandis que la section des massifs où sont noyés les tirants est réduite à 0 m. 20 sur 0 m. 45 qui est l’épaisseur du mur.
- Une mention spéciale doit ôLre faite du mode d’accrochage des tirants sur les montants verticaux aussi bien d’ailleurs que sur les poutres horizon-
- I taies; la figuré 5 exprime mieux que toute descrip-1 tion la méthode employée et l’on voit fort bien comment les ancres ou fers également ronds sont simplement disposés horizontalement et dans un plan perpendiculaire à celui des tirants.
- L’exécution de ces opérations successives est extrêmement simple. Les ouvriers fabriquent à pied-d’œuvre un squelette de poitrail. Les liens qui réunissent les tiges de fer rond ont été préparés mécaniquement à l’avance et ce travail d’ajustage est très rapide.
- Deux ouvriers suffisent à disposer un tirant, opération qui, bien entendu, ne peut se faire que sur place, mais qui peut être très vivement éxécutée par des hommes un peu entraînés.
- Un maçon et son aide montent alors (fig. 2) le mur de remplissage en même temps qu’ils moulent les piles, poutres et tirants, car ces deux opérations sont simultanées ; aucun coffrage n’est nécessaire pour exécuter les piles et les tirants, quelques morceaux de mauvaises planches placés de chaque côté du mur en meulière que l’on construit suffisent parfaitement à cette opération qui, ainsi exécutée, donne une grande cohésion entre la structure de béton et le mur de remplissage. Sur notre figure 2, à droite, on se rend parfaitement compte de la façon dont la poutre inclinée à 45° a été moulée.
- Il y a là toute une AToie nouvelle dans l’étude de la consolidation des fondations sur un sol insuffisant. Cette étude est du plus haut intérêt puis-
- Fig. 3. — Squelelle de la pile verticale des tirants et d’une partie de la poutre horizontale. On voit à gauche cette poutre terminée.
- qu’elle a permis, dans le cas présent, de tirer un parti avantageux d’un terrain autrement inutilisable. C U AU LE S—H E X UI B ESN AUD.
- Le Gérant : P. Masson. — tmprimerie Lauuriî, rue de Flcurus, 9, à Paris.
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- 40= ANNEE. — N° 2056.
- 19 OCTOBRE 1912
- L’ŒUVRE SCIENTIFIQUE DE L’ACADÉMIE DE BORDEAUX
- L’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux, créée par lettres patentes du 5 septembre 1712, va célébrer, les 11 et 12 novembre prochain, le deuxième centenaire de sa fondation. Elle a été à Bordeaux, au xvme siècle, l’unique foyer de vie * intellectuelle ; elle a été, dans la région du sud-ouest, une active ouvrière de la vulgarisation scientifique; ses concours ont étendu son prestige dans l’Europe entière. Il n’est donc pas sans intérêt de faire connaître brièvement son rôle et son œuvre.
- Elle est née du mouvement de vulgarisation scientifique qui caractérise la seconde moitié du xvne siècle. Le besoin général et irrésistible de connaître et de faire connaître les découvertes qui, depuis Galilée jusqu’à Newton, avaient enfin procuré des bases solides aux recherches, l’admirable impulsion donnée aux sciences par la création, en 1645, et la constitution, en 1662, de la Société royale de Londres; par l’établissement, en 1666, et par la réorganisation, en 1699, de l’Académie des Sciences de Paris, furent vivement ressentis à Bordeaux. Il s’y était formé, en 1707, une Société d’amateurs de musique qui avait pris le nom d’Académie des Lyriques.
- Sur les concerts, qu’ils donnaient pour leur plaisir, se greffèrent des « conférences » où les questions scientifiques, alors si à la mode, étaient discutées. En 1712, Louis XIV leur accorda des lettres patentes qui les constituèrent officiellement en Académie royale; et c’est vers les sciences qu’ils tournèrent leur activité.
- L’Académie de Bordeaux fut d’abord exclusivement une Académie des Sciences. Son ambition fut d’imiter la Société royale de Londres, avec laquelle elle entretint des rapports par l’entremise de Montesquieu, d’égaler l’Académie des Sciences de Paris, à laquelle elle fut affiliée en 1715. Son protecteur, le duc de la Force, lixa ce caractère scientifique en fondant, en 1714, un prix de physique, consistant en une médaille d’or, qu’elle décerna dès l’année suivante, c’est-à-dire cinq ans avant que l’Académie des Sciences fut mise en possession du legs de Rouillé de Meslay qui lui permit d’instituer sa première récompense, le grand prix de mathématiques. En 1717, Montesquieu, élu membre de la Com-
- Fig. i. —Par Irait de J. de
- pagnie le 5 avril de l’année précédente, fondait un second prix, une médaille d’or destinée à récompenser « la découverte d’anatomie la plus considérable et surtout la plus intéressante par son utilité, soit prochaine, soit éloignée ». Ces deux fondations orientèrent l’activité des académiciens bordelais vers ce que l’on appelait alors « la physique », c’est-à-dire vers les sciences de la nature : physique proprement dite, astronomie, mécanique, chimie, minéralogie, botanique, anatomie, physiologie, médecine.
- Ces concours furent leur occupation principale. En effet, l’Académie de Bordeaux a moins exercé son action scientifique par les progrès qu’ont fait faire à la science les travaux de ses membres que par la direction qu’elle a prétendu lui donner. C’était une réunion d’amateurs distingués, conseillers au Parlement et à la Cour des Aides, hauts fonctionnaires de la province, épris d’un goût très vif pour . la physique, très désireux de savoir les « nouvelles » scientifiques, suivant assidûment les communications faites à la Société royale de Londres dans les Transactions philosophiques ou à l’Académie des Sciences de Paris dans Y Histoire et les Mémoires de cette compagnie, grands lecteurs du Journal de Trévoux et du Journal des Savants, Ronuis (Musée d’Agen) (*). accueillant avec empres-
- sement les découvertes, les inventions, les singularités de la nature, les « monstres » soumis à leur examen, mais mettant rarement eux-mêmes la main à la pâte, pour employer une expression familière, Mécènes de la science plutôt que chercheurs. Ils prirent, d’ailleurs, très au sérieux leur rôle de juges. Ils étaient convaincus que leur mission était de stimuler le progrès scientifique en proposant au monde savant, par la voie des'gazettes, des questions à résoudre. Et ces questions, ils s’attachaient à les choisir neuves, intéressantes. Ils. les éludiaient eux-mêmes, se faisaient une idée précise du point où elles étaient parvenues, lisaient tout ce qui avait été dit sur la matière et après cette enquête fixaient leur choix. Puis, les dissertations reçues, ils se les partageaient, les examinaient en particulier,
- 1. D’après les Œuvres inédites de J. de Romas sur l'électricité publiées, par J. Bergonié et P. Courtcaull, Bordeaux. 1911. iii-8°. « - i
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- les lisaient et les discutaient en commun, soulevaient des objections, refaisaient, pour les contrôler, les expériences proposées par les concurrents.
- L’examen des programmes de l’Académie bordelaise montre qu’elle plaça d’abord ses ambitions fort haut. De 1715 à 1740, la matière de ses concours embrasse tout le domaine de la science. Ce sont les questions théoriques de la physique qui l’attirent : cause de la pesanteur, cause du ressort, recherches sur le, mouvement, formation du son, nature, action et propagation du feu, causes du flux et du reflux, de la transparence et de l’opacité des corps, des variations des vents, des variations du baromètre, des variations de l’aiguille aimantée, du magnétisme des corps. À côté de ces problèmes de physique pure, elle propose des questions très générales aussi de chimie, de physiologie, de botanique, de minéralogie : nature de l’air et de ses propriétés, question des ferments, mouvement des muscles, mouvement de la sève dans les plantes, formation des pierres,origine et formation des «pierres figurées », origine des fontaines et des rivières. Ces programmes ressemblent tout à fait à ceux de l’Académie des Sciences : ils les devancent parfois. L’Académie de Bordeaux proposa, dès 1721, le problème de la cause du ressort; dès 1726, celui des causes du flux et du reflux; dès 1729, celui de la nature et de l’action du feu. Ces questions, qui mettaient aux prises les vieilles hypothèses de Descartes avec les théories nouvelles de Newton, de Iluyghens, de Halloy, de Boyle, l’Académie des Sciences, plus conservatrice, ne les mit au concours qu’en 1726, 1758 et 1759.
- Dans ses jugements, l’Académie bordelaise fit preuve du plus large éclectisme. Elle fit sienne la devise de la Société royale de Londres : nullius ad-dictus jurare in verba magistri. Elle accueillit tous les systèmes, toutes les hypothèses, même les plus audacieuses. Tandis que l’Académie des Sciences jusqu’en 1740 resta obstinément cartésienne, tandis qu’on la vit préférer, en 1726, au remarquable mémoire où Jean Bernouilli, reprenant les découvertes de Iluyghens, établissait les lois du choc oblique et excentrique, un Tvailé des petits tourbillons d’un obscur oratorien, le D. Mazières, l’Académie de Bordeaux, moins timide, couronna en 1729 un mémoire de Crousaz sur le feu, qui soutenait le « système anglais ».
- Dans le choix de ses lauréats, elle eut parfois la main heureuse. Le premier fut Dortous de Mairan, le successeur de Fontenelle au secrétariat perpétuel de l’Académie des Sciences, qu’elle couronna par trois fois. Parmi les véritables savants qu’elle sut distinguer, il faut citer Mathieu T'illet, l’inventeur du chaulage dès blés ; Parmentier, dont elle récompensa le mémoire sur le maïs ; le botaniste Boissier de Sauvages., de Montpellier; le médecin lyonnais Jérôme Pestalozzi; le chimiste lorrain Pierre Tliou-venel; Hugues Maret, de Dijon, le père du duc de
- L’ACADÉMIE DE BORDEAUX ::=:r :
- Bassano; le géologue Pierre Barrère, de Perpignan, dont Buffon a fait l’éloge dans son Histoire naturelle. Ses lauréats furent souvent des étrangers : Jean-Théophile Désaguliers, membre de la Société royale de Londres, le vulgarisateur du système de Newton et l’un des précurseurs de la science électrique; Georg-Erhard Hamberger, professeur de physique à l’Université d’Iéna, célèbre pour avoir le premier rattaché les sciences mathématiques aux sciences physiques et à la médecine; Ileinrich Kiihn, professeur à Dantzig; Gottlieh Kratzenstein, de Halle, qui professa à l’Université de Copenhague; le Hollandais Brugman, professeur de botanique à Leyde ; Robert de Limbourg, qui le premier étudia les gisements houillers du pays de Liège. Ajoutons qu’elle suggéra à l’illustre naturaliste suisse Charles Bonnet ses Recherches sur l'usage des feuilles et que Lacépèdc lui soumit son premier essai, un mémoire sur les pyrites.
- Mais c’est surtout dans les questions relatives à l’électricité que l’Académie stimula et dirigea le progrès scientifique. On sait combien le problème de l’électricité passionnait, au xvme siècle, non seulement les savants, mais le grand public. Dès 1726, les académiciens bordelais avaient demandé quelle était la cause et la nature du tonnerre et des éclairs. A partir de 1740, ils se spécialisèrent dans cet ordre de recherches. Ils firent venir à Bordeaux l’abbé Nollet, le fameux vulgarisateur de la physique, pour y faire un cours public. Globes de soufre, baguettes de verre, peaux de chat 'eurent grand succès et, pour refaire les expériences, l’Académie acheta à Nollet un cabinet de physique, une « chambre des machines ». Ce qui vaut mieux, elle suscita un grand savant, dont la renommée, longtemps contestée, est aujourd’hui reconnue de tous : Jacques de Romas, lieutenant au présidial de Nérac, qui fut son plus illustre associé.
- Ce sont, à n’en pas douter, les questions posées en 1742 sur la cause de l’électricité, et en 1748 sur les rapports du magnétisme et de l’électricité par l’Académie de Bordeaux, devançant encore cette fois l’Académie des Sciences, qui déterminèrent de Romas à étudier le mystérieux phénomène. H est meme très probable que le programme de 1748, communiqué à Franklin par Collinson, secrétaire de la Société royale de Londres, suggéra à l’illustre savant américain la fameuse expérience de Philadelphie. II est, en tout cas, certain que cette expérience du cerf-volant fut bien mesquine à côté de celles que de Romas répéta plusieurs fois à Nérac et aux environs. Les mémoires adressés à ses confrères, où il les a décrites, ont été publiés l’an dernier par les soins de l’Académie de Bordeaux; on y peut voir avec quelle rigueur' de méthode, quelle hardiesse et quelle prudence ces magnifiques expériences furent conduites. De Romas mit aussi le premier en lumière le pouvoir des pointes ; il découvrit la présence de l’électricité dans l’atmosphère, le ciel étant serein; il dégagea la loi du potentiel électrique; il
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- pressentit qu’il serait un jour possible de domestiquer le terrible fluide, de le rendre même bienfaisant ; il fit voir, en guérissant par son moyen deux paralytiques, quel parti pourrait en tirer la médecine. De Romas fut un génial précurseur. Il n’est que juste de rappeler que l’Académie de Bordeaux l’orienta vers les découvertes qui valurent au modeste magistrat néra-cais le titre de correspondant de l’Académie des Sciences, qui nous permettent aujourd’hui de saluer en lui l’un des plus grands savants français du xvme siècle.
- Les noms des autres associés de l’Académie de Bordeaux pâlissent à côté du grand nom de Jacques de Romas. Citons pourtant son ami le chevalier de Vivens, Pierre Bouguer, le collaborateur de La Condamine dans la détermination de la forme de la terre; Yilaris, l’inventeur du kaolin; Borda d’Oro, cousin du chevalier de Borda, géologue et précurseur des études préhistoriques; le botaniste Jean-Baptiste Aymen, correspondant de Linné; Silva, le médecin de Louis XY ; l’oculiste Daviel, inventeur d’une nouvelle méthode pour l’extraction du cristallin dans la cataracte; le chirurgien Pierre Guérin, qui découvrit un procédé très ingénieux pour faciliter la lithotomie; l’abbé Desbiey, qui étudia le problème, posé par l’Académie, de l’assainissement des Landes.
- A partir de 1750, l’Académie de Bordeaux con-
- Fig..2. — Ancien hôtel et observatoire de l’Académie de Bordeaux(*).
- Fig. 3. — Médailles du duc de La Force et de MontesquieuÇ2
- tinua de s’intéresser aux sciences, mais d’un point de vue [différent : elle les considéra désormais dans leurs applications pratiques. Les sciences, qui ont donné de si admirables découvertes, ne peuvent-elles
- pas servir à améliorer la vie, à contribuer au progrès et au bonheur de l’humanité? Avec les encyclopédistes, l’Académie de Bordeaux s’est posé cette question. La matière de ses concours en fut modifiée. Elle demanda, par deux fois, que l’on découvrît un moyen de préserver les laines de la piqûre des insectes; quels sont les moyens de fertiliser l’argile ; de détruire le lichen et la mousse des arbres; quelle est la loi hydraulique qui, en fixant la hauteur d’eau nécessaire pour le jeu des moulins,
- préserverait les 9 fonds riverains
- d’inondation ; comment guérir la nielle des blés ; quelle plante pourrait,dans des temps de disette, suppléer au défaut des céréales et procurer une nourriture saine (question posée en 1761, reprise en 1771 par l’Académie de Besançon et à laquelle Parmentier répondit en proposant la pomme de terre). Elle s’est intéressée à la question des prairies artificielles, à celle de la greffe, du dessèchement des marais, du reboisement. Dans un autre ordre d’applications scientifiques, elle rechercha les meilleurs moyens d’empê-
- 1. D’après l’ouvrage de P. Coorteaolt, Bordeaux à travers les siècles, Féret et fils, édit., Bordeaux, 1909, in-4°.
- 2. D’après les Archives historiques de la Gironde, t. I.
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- cher les cheminées de fumer. Dès 1727, lin de ses membres avait inventé un fourneau « pour échauffer l’eau d’un bain domestique ». On voit, par cette énumération incomplète, combien variées furent ses préoccupations et comment elle s’associa à cette grande œuvre de l’utilisation pratique des découvertes de la science par laquelle le xvm° siècle a transformé les conditions d’existence de l’humanité.
- L’Académie de Bordeaux s’occupa aussi d’astronomie. Son premier secrétaire, M. de Navarre, entretint une correspondance avec Delisle. En 1761, l’un de ses membres, Jean-Paul Larroque, aida Nicolas Desmarest à observer, de la terrasse du château Trompette, le passage de Vénus devant le soleil. En 1769, son secrétaire Secondât, le fds de Montesquieu, mit son domaine de la Brède à la disposition de l’abbé Faugère, chargé par Lalande d’observer un second passage de la même planète. Il acheta, à cette occasion, une pendule, chef-d’œuvre de Lepaute, qui orne aujourd’hui le grand salon du château de la Brède. Ces observations déterminèrent l’Académie à construire, au-dessus de l’hôtel qu’elle devait à la munificence du conseiller Jean-
- Jacques Bel, un observatoire, qui subsista jusqu’en 1880, époque où fut créé l’observatoire de Floriac. Deux académiciens bordelais, les frères Sarrau, ont aussi tenu pendant près de cinquante ans un journal d’observations météorologiques très précieux.
- L’Académie de Bordeaux, supprimée parle décret de la Convention du 8 avril 1795, se reconstitua, sous le nom de Société des Sciences, Lettres et Arts, dès 1798. Elle reprit son ancien nom en 1814. Au xixK siècle, elle a compté parmi ses membres les savants bordelais les plus éminents : Abria, Mil-lardet, Lespiault, Rayet. Mais les conditions de vie ont changé pour elle : elle a été victime de l’organisation nouvelle du travail scientifique, aujourd’hui divisé entre des Sociétés savantes spécialisées. L’Université a pris à sa charge la meilleure partie de l’œuvre qu’elle fut seule à accomplir durant un siècle. Elle subsiste néanmoins, et avec raison : elle conserve, en effet, une tradition dont elle a le droit d’être glorieuse et elle symbolise les grandes idées, trop méconnues parfois, de la solidarité des connaissances et de l’unité de l’esprit humain.
- Paul Colrteault.
- Professeur à la Facullc des Lettres de Bordeaux.
- LES LÉGISLATIONS MÉTRIQUES; RÉCENTS PROGRÈS
- 11 s'écoule rarement plus de quelques mois sans que les partisans de l’expansion du Système métrique aient la satisfaction d’enregistrer un progrès vers son universelle adoption. Mais aussi, dans les pays où ses unités fondamentales sont depuis longtemps employées, les lois se perfectionnent et s’étendent, par la définition d’unités nouvelles, appliquées à la mesure de grandeurs entrées récemment dans le domaine commercial ou industriel. Nous allons passer une rapide revue de ces récentes conquêtes.
- Nouvelles accessions. — Le Danemark était resté, jusqu’à une époque peu éloignée, le seul pays européen demeuré, par sa législation, étranger au Système métrique. Il avait, il est vrai, modifié légèrement sa livre ancienne. pour la rendre égale au demi-kilogramme ; mais il était encore attaché au pied prussien, abandonné depuis longtemps dans son pays d’origine. Une loi du 4 mai 1907 a enfin établi le Système métrique, dont l’emploi obligatoire, sauf pour les mesures cadastrales, fut fixé par décret au 1er avril de cette année; et, dans ce peuple industrieux, calme et discipliné, la réforme s’est accomplie sans à-coup, à l’entière satisfaction des populations, conquises à son idéale simplicité.
- Au Siam, une semblable réforme est en voie de réalisation. Déjà en 1889, le Système métrique fut introduit dans les Travaux publics et dans le département des Chemins de fer; un rapport adressé par M. C. NY. E. Stringer au Gouvernement britannique constatait, en 1900, que les ingénieurs anglais employés par le Gouvernement siamois avaient adopté le Système, et, après quelques mois, affirmé sa supériorité sur tous les autres.
- Aller si loin pour s’en convaincre n’était point banal; la constatation en fut remarquée.
- Depuis lors, le Gouvernement du Siam avait assuré de nouveaux progrès. L’unité de longueur, le wah, d’une
- valeur un peu supérieure à 2 mètres, avait été fixée à celte dernière valeur; et l’unité de capacité, la demi-noix de coco, employée pour mesurer le riz dans la vente au détail, avait été unifiée à 1 litre. Par une loi récente, le Système métrique obligatoire a été institué pour un avenir très prochain. Le travail sera mené avec une entente parfaite des nécessités de la réforme; les provinces seront gagnées une à une, à mesure qu’elles seront pourvues des instruments nécessaires à l’application commerciale du Système.
- Quatre des républiques de l’Amérique centrale : Costa-Rica, Guatemala, Nicaragua et Salvador avaient déjà introduit le Système métrique pour divers usages; le Honduras lui était resté complètement étranger.
- Une convention signée le 5 janvier 1910 entre les délégués des cinq républiques a lié solidairement celles-ci pour l’emploi obligatoire du Système, à partir d’une môme date, fixée ultérieurement au T‘ janvier de cette année. Voilà donc encore un heureux fait accompli.
- Perspectives d’accession. — C’est surtout dans les colonies britanniques que s’accentue le mouvement en faveur du Système métrique. Lorsque, dans le courant de l’année 1906, la Chambre des Lords'avait voté son emploi obligatoire, on pouvait espérer que la Chambre des Communes se rallierait aux conclusions de la Haute Assemblée; et ce fut, pour tous les partisans du progrès, une déception profonde d’apprendre que la réforme avait été repoussée dans la séance du 22 mars 1907. Toutefois, l’espoir ne tarda pas à renaître; le rejet n’avait été obtenu que par une majorité de 52 voix sur 208 votants, et résultait d’une déclaration faite par M. Lloyd George, suivant laquelle « le Système métrique avait subi en France un échec désespéré » •
- C’était là une conséquence déplorable d’une manœuvre de dernière heure, habilement combinée par quelques
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- LES LÉGISLATIONS MÉTRIQUES ....—............: 325
- adversaires féroces des mesures décimales.; ils avaient travesti, pour convaincre le Ministre, une circulaire adressée par M. Doumergue aux Chambres de Commerce, et les priant d’agir autour d’elles pour faire abandonner définitivement les expressions rappelant les mesures depuis longtemps disparues.
- Les colonies britanniques comptaient sur une adoption générale du Système métrique dans le Royaume-Uni et tous les territoires qui en dépendent. Voyant qu’elle était retardée de quelques années, plusieurs d’entre elles reprirent, pour leur compte, le projet de réforme.
- C’est ainsi que, le 4 août 1910, le Parlement de l’Union australienne vota, avec une seule voix dissidente, une motion tendant à demander à la Conférence impériale de faire décréter l’emploi obligatoire du Système métrique dans tout l’Empire britannique; et, si cela ne pouvait être obtenu, de s’entendre avec la Nouvelle-Zélande, pour l’adopter en commun.
- La Conférence impériale, réunie l’an dernier, n’a pas cru devoir accueillir la proposition australienne; la seconde partie de la décision reste donc entière, et on peut espérer la voir prochainement suivie d’effet.
- Dans sa session de décembre 1910, le Parlement de Malte vota une loi portant l’application obligatoire du Système; revêtue de la signature du lieutenant-gouverneur, cette loi fut transmise au Gouvernement métropolitain, dont elle attend l’approbation.
- Enfin, l’Union Sud-Africaine est entrée aussi dans le mouvement. Un Bill public le 15 février de celte année par Union Gazette extraordinary prévoit, à l’article 4, qu’à partir d’une date qui sera fixée par le Gouverneur général, les unités autorisées devront être seulement celles qui sont énumérées dans l’annexe IL Or, cette annexe contient, en première ligne, les unités métriques, fort correctement rapportées aux prototypes internationaux, et seulement au second rang les unités du Système britannique, en même temps que quelques unités employées jusque-là par les colons sud-africains. Ce n’est pas encore le Système métrique obligatoire, mais déjà il a le pas sur les autres.
- Ainsi, le cercle se resserre; les pays qui ont, avec le Royaume-Uni, les relations commerciales les plus suivies, adoptent un'à un les mesures métriques; et même des colonies de la Couronne britannique y adhèrent, devançant ainsi la Métropole, et préparant son isolement, si elle n’adopte pas à son tour la réforme.
- Le carat métrique. — C’est par des unifications partielles, pour des industries ou des commerces particuliers, mais atteignant le monde entier, que l’on peut ouvrir au Système métrique une nouvelle voie de pénétration. La réforme du carat en est un épisode.
- Depuis le dernier article que je lui ai consacré dans La Nature (*), les documents relatifs à deux nouvelles accessions ont été rendus publics. En Hollande, une loi du 7 avril 1911 fixe la valeur du carat à 2 décigrammes, et en Italie, la loi du 7 juillet 1910 est devenue effective par la publication de son règlement d’exécution, daté du 9 août 1911. L’appoint des diamantaires d’Amsterdam est décisif pour l’application du carat de 2 décigrammes.
- Extension à-des notions nouvelles. — La loi métrique fondamentale ne définit que les unités de l’espace et de la quantité de matière, et c’est par une fausse interprétation des textes, que l’on a voulu voir, dans le kilogramme, l’unité de la force. Pour définir cette dernière, il faut adjoindre, à l’unité de-la masse, celle de l’accélé-
- 1. Vov. n° 1999, rlu 16 septembre 1911.
- ration. C’est ce qu’a fait le Système C. G. S., pour lequel cette dernière unité est le centimètre par seconde par seconde. Mais l’unité de force qui en résulte— la dyne — est trop petite pour les applications mécaniques, et c’est l’une des raisons pour lesquelles les ingénieurs sont restés attachés à la force représentée par 1 epoids du kilogramme ; or cette unité de force n’est pas plus liée au Système métrique que ne l’est le produit du kilogramme par une accélération quelconque, arbitrairement définie. Tout ce qu’on peut dire, c’est que le poids du kilogramme constitue un repère commode de l’effort.
- Mais on peut, beaucoup plus rationnellement, choisir comme unité d’accélération le. mètre par seconde par seconde. Cette valeur, multipliée par le kilogramme, conduit à un effort égal au dixième de la mégadyne (cent mille dynes), et qui est représenté, dans les conditions normales de la pesanteur, c’est-à-dire pour y = 980,065 cm : sec2, par le poids de 101,972 grammes.
- Multipliant cet effort par un déplacement égal à 1 mètre, on arrive à l’unité de travail du Système M. K. S. (mètre-kilogramme-seconde). C’est ce Système qui a été développé par une Commission de l’Association internationale du froid, et proposé comme constituant l’ensemble le plus rationnel d’unités adaptées aux calculs des ingénieurs. Pour les unités de l’accélération et de la force, on a proposé les noms de galilée et de newton; quant à l’unité de travail, elle n’est autre que le joule. Ainsi, le système des ingénieurs rejoint, pour l’expression du travail, et naturellement de la puissance, celui que les électriciens ont déduit, par extension, en affectant de facteurs convenables les unités du Système C. G. S. des physiciens.
- Dans le Système M. Iv. S., le watt admet donc une définition idéalement simple: c’est la puissance développée par le déplacement, dans son propre sens, et à la vitesse de 1 mètre par seconde, de la force susceptible de communiquer à 1 kilogramme une accélération de 1 mètre par seconde par seconde.
- Depuis que l’énergie a pris une valeur commerciale, il a fallu fixer son unité conventionnelle. Dans la plupart des pays, cette unité est nommée dans des décrets ou des règlements d’administration publique, mais il en est peu où elle soit, avec les autres unités dynamiques, incorporée dans une loi d’Etat. La Hongrie est le premier pays qui ait réuni, en un seul faisceau, les unités de toutes les grandeurs industrielles et commerciales (1). Ce fut là une heureuse initiative, que d’autres pays s’apprêtent à suivre.
- Cependant, la loi hongroise souffre encore du dualisme existant entre les unités dites usuelles, et qui sont établies en parlant du kilogramme-force, et les unités rationnelles du travail et de la puissance, atteintes comme conséquence des unités électriques.
- On peut faire un pas de plus. Nous venons de voir avec quelle simplicité, en partant du mètre, du kilogramme et de la séconde, on définit le joule et le watt. 11 en est de même de tout le Système M. K. S. Rien n’est plus facile, dès lors, que de développer parallèlement les deux systèmes, rationnel et usuel, en parcourant le cycle entier des unités dynamiques, avant d’aborder les unités électriques. Je l’ai tenté dans une rédaction faite à l’occasion d’une demande que me firent l’honneur de m’adresser les gouvernements du Royaume de Bulgarie et de la République Argentine, et qui servit dans l’élaboration d’une loi déjà promulguée dans le premier de ces
- 1. Loi du 10 janvier 1907. Voir Cii.-En. Güiu.aume, Les récents progrès du système métrique..
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- pays, et qui, dans le dernier, est actuellement, sous une forme plus complète, soumise à l’examen des Chambres.
- Cette loi est l’œuvre de M. Carlos Aubone. Donnant, de toutes les unités fondamentales, des définitions rigoureusement conformes aux décisions des conférences générales des Poids et Mesures, elle expose, dans une série d’articles dont chacun est consacré à une grandeur particulière, le système des unités en rapport décimal simple avec le mètre, le kilogramme et la seconde, puis celles qui adoptent comme repère de la force le poids normal du kilogramme. Lorsque cette loi sera promulguée, ce qui ne saurait tarder beaucoup, elle constituera, pour les autres pays, un modèle auquel on pourra se référer, afin d’arriver dans quelques années à l’unification internationale, non seulement pour les grandeurs fondamentales, mais aussi pour toutes les quantités dérivées.
- Le projet argentin consacre, le premier, une réforme de détail qu’approuveraient un grand nombre d’ingénieurs, mais dont personne ne veut prendre l’initiative : la suppression du cheval. J’ai montré récemment combien cette unité est irrationnelle et absurde (4). Ne rentrant dans aucun système, dernier reste de l’époque lointaine où. les unités étaient des créations isolées, uniquement fondées sur des repères arbitraires, possédant, au surplus, deux valeurs sensiblement différentes sur les deux rives de la Manche, le cheval accumule tous les motifs de déchéance; et pourtant, bien qu’aucune loi n’en établisse la valeur, la Conférence internationale, réunie à Paris en vue de fixer les règles de la locomotion automobile, a prescrit d’inscrire, sur chaque moteur, sa puissance en chevaux. Le projet argentin définit le kilowatt et le poncelet ; il ne nomme pas le cheval, qui, dès lors, est exclu tacitement.
- Actions anti-métriques. — Le rejet de la loi métrique par la Chambre des Communes a révélé les agissements d’un groupe nouveau et très remuant, The British Weigiits and Measures Association, qui cherche à annihiler les efforts de The Décimal Association, le groupement déjà puissant de ceux qui poursuivent, dans les pays anglo-saxons, la réalisation des réformes décimales.
- Les arguments que l’on oppose au Système métrique sont divers et insidieux. Certes, on ne lui nie pas sa superbe ordonnance ; en revanche, on affirme que sa symétrie et sa simplicité n’ont rien à voir avec la facilité
- de ses applications; qu’issu de l’effort d’un peuple artiste, il doit être envisagé comme une œuvre d’art, mais que le Système britannique, lentement élaboré au sein d’un peuple pratique, est seul parfaitement adapté aux nécessités des transactions commerciales; et ce sophisme a le don de convaincre bien des personnes, pour lesquelles une affirmation dispense d’un examen.
- On affirme aussi — M. Byrom l’a dit à la Chambre des Communes, et on l’a répété à l’envi —, que la réforme métrique coûterait aux filateurs anglais plus de cent millions de livres, soit deux milliards et demi de francs.
- Comment semblable donnée a-t-elle pu être établie? Oh bien simplement. On a admis que, du jour où le Système métrique deviendrait obligatoire, toutes les machines dont les dimensions sont exprimées en pouces devraient être détruites, et remplacées par d’autres, mesurées en millimètres.
- Certes, s’il en était ainsi, la réforme équivaudrait presque à une guerre malheureuse. Mais les filateurs du Yorkshire peuvent se rassurer. L’adoption du Système métrique implique seulement l'expression, en fonction de ses unités, des dimensions, d’ailleurs quelconques, des pièces de machines, comme des objets de toutes natures, et c’est seulement dans une deuxième étape que, pour faciliter le travail, on fixe ces dimensions à des valeurs simples; entre temps, les vieilles machines se sont usées, il n’y a nul besoin de les détruire.
- Un autre argument, répété à satiété, détourne beaucoup d’Anglais de la réforme. Nulle part, dit-on, pas même en France, le Système métrique n’est entré dans les mœurs, et la preuve en est que partout on vend et achète à la livre et au boisseau. C’est là un résultat fâcheux d’une observation très superficielle; un examen tant soit peu approfondi aurait fait découvrir que ces noms ne sont que des appellations populaires pour le demi-kilogramme et le décalitre. Avec autant d’exactitude, on pourrait nier que les Français portent des chapeaux, puisque l’un se coiffe d’un panama, un autre d’un tube, un troisième d’un .melon. Mais cet argument est dangereux ; on l’a bien vu par ses effets désastreux sur le vote de la Chambre des Communes. Une plus parfaite correction du langage se révèle donc comme éminemment désirable; en y travaillant autour d’eux, nos lecteurs agiraient en amis actifs d’un progrès vivement désiré, au Bovaume-Uni lui-même, par tous les hommes éclairés. Cil.-Ed. Guillaume.
- Correspondant de i’Inslilut.
- L’AUTOMOBILISME AUX GRANDES MANŒUVRES DE L’ANJOU
- Dans les armées modernes à gros effectifs, le machinisme et l’application de tous les progrès scientifiques prennent chaque jour une importance de plus en plus considérable.
- L’emploi des chemins de fer, et l’utilisation de tous les moyens de transports existants les plus perfectionnés, facilitent les déplacements rapides du personnel de toute nature, les transports de matériel divers, les ravitaillements et les évacuations.
- La télégraphie, avec ou sans fil, et la téléphonie, facilitent et accélèrent l’action du haut commande-
- 1. Yov. n° 1903, du 15 novembre 1909
- ment, en permettant la centralisation immédiate de tous les renseignements, et l’expédition rapide des divers ordres d’exécution nécessaires à la marche des troupes et des services.
- L’emploi des engins aériens, dirigeables et avions, permet toutes les investigations au-dessus de l’ennemi, il met le commandement à même de combiner judicieusement ses forces, et d’arrêter le plan de ses opérations en toute connaissance de cause.
- Nous nous bornerons à résumer brièvement, comment aux grandes manœuvres de l’Anjou, on a pu utiliser largement l’automobilisme moderne, afin de montrer la part importante qui échoit désormais à
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- cette branche des sciences appliquées, dans les armées en campagne.
- L’automobilisme, en complétant l’action des chemins de fer, dans toutes les zones où celle-ci ne peut plus se faire sentir, rend possible la solution de la plupart des problèmes posés.
- Nous n’insisterons pas sur l’emploi des véhicules de tourisme rapides. Ils sont utilisés aux transports des généraux et des agents de liaison, en arrière de la ligne de bataille et à l’intérieur des armées. Le nombre des automobiles de tourisme en service sur le territoire étant très considérable, on peut en doter très largement tous les services qui peuvent logiquement les utiliser.
- installer ainsi deux hangars, destinés au Dupuy de Lomé, à Youltegon, et à Y Adjudant Re'au, à Tour-non-Saint-Martin.
- Une fois les hangars construits, il suffit d’assurer l’installation des voitures productrices d’hydrogène, et le transport des combustibles et huiles de ravitaillement.
- Les voitures-usines à hydrogène peuvent êlre automotrices, ou traînées par des tracteurs, il faut leur amener à pied-d’œuvre une quantité d’eau suffisante pour mettre les appareils en train, épurer et refroidir le gaz produit. Des camions automobiles assurent les divers transports nécessaires.
- En ce qui concerne les avions, le service est un
- Fig. /. — Un camion-atelier ouvert.
- Le rôle et l’emploi des véhicules de poids lourds est plus complexe ; ces engins étant d’autre part en nombre beaucoup plus restreint, il devient indispensable de prévoir une organisation spéciale dans chaque cas particulier. Nous étudierons donc plus en détail ce qui a trait à ces voitures, en passant en revue les divers services qui les utilisent.
- 1° Service des renseignements et des communications. — Nous comprendrons, sous ce titre, tout ce qui a trait à l’emploi des engins aériens, et de la télégraphie ou téléphonie.
- Pour les dirigeables, l’installation des hangars nécessite des transports considérables de matériaux, c’est au bas mot le contenu de quarante wagons de chemins de fer à transporter par voie de terre, sur l’emplacement favorable choisi. En Anjou il a fallu
- peu plus compliqué. Groupés de manière à former un certain nombre d’escadrilles, il faut prévoir l’installation d’un parc central par armée, et des parcs provisoires, en des emplacements variables suivant les besoins.
- Aux grandes manœuvres, les deux parcs centraux avaient été installés à Youltegon et à Tournon-Saint-Martin, près des hangars des dirigeables et à proximité de vastes terrains d’atterrissage. Des parcs provisoires ont été installés et déplacés au cours des opérations.
- Le service avait été organisé en ce qui concerne les véhicules de la manière suivante :
- — Des camions tracteurs, contenant des pièces de rechange et divers apparaux, traînaient des remorques à deux ou quatre roues destinées au trans-
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- port des appareils démontés, abrités soit dans des carrosseries fermées, en bois, amovibles ou non, soit sous des bâches imperméables tendues sur des arceaux de dimensions appropriées.
- Les tracteurs et leurs remorques, munis de roues à bandages élastiques, pouvaient effectuer leurs déplacements à l’allure moyenne de 16 à 18 kilomètres à l’heure.
- Des camions-ateliers, de divers modèles, établis par De Dion, Delahaye, Diétrich, Brasier, Panhard, Grochat-Collardeau, etc..., rendaient possible l’exécution sur place des menues réparations, aux appareils aériens, mais ne disposaient pas de moyens mécaniques suffisants pour assurer les grosses réparations que pouvait exiger le matériel roulant.
- Ces camions étaient, soit à transmissions mécaniques pour la propulsion sur route, soit à transmission électrique; tous étaient organisés pour actionner sur place une dynamo génératrice de courant. Ils contenaient généralement un tour, une perceuse, une scie à ruban, des meules, mues électriquement par un moteur individuel, des forges, établis de menuisier et d’ouvrier en fer avec étau, des outils divers, et un approvisionnement de matières premières.
- Des voitures de secours rapides, contenant des rechanges de première nécessité, permettaient de rechercher et de secourir les avions en panne, elles transportaient les quelques ouvriers spéciaux indispensables. Ces voitures pouvaient remplacer une hélice, réparer ou remplacer un train d’atterrissage brisé, remplacer des tendeurs, des commandes, des attaches, etc.... v
- Quant à la télégraphie et téléphonie, le transport et la pose des fils se faisaient encore par voitures attelées, provisoirement, alors que le service de la télégraphie sans fil était entièrement assuré par automobiles spéciaux.
- Ces voitures, d’une puissance de 16 à 20 chevaux, s’installaient, seules ou accouplées par deux, aux endroits convenables, elles installaient un mât porte-antenne avec antenne, et disposaient de tous les organes nécessaires à la production des ondes hertziennes, et à la réception des dépêches.
- En station, le moteur actionne un alternateur
- relié à un condensateur puissant, dont une des armatures est en communication avec un conducteur en serpentin, au moyen d’un curseur spécial, qui permet de régler la longueur d’onde pour se mettre en synchronisme avec les divers postes récepteurs.
- La portée varie suivant les régions de 20 à 100 kilomètres, ce qui suffit généralement pour le service intérieur d’une armée.
- 2° Service du ravitaillement en viande fraîche. — Il était assuré au moyen de camions automobiles, aménagés pour le transport de 1500. kilogrammes de viande abattue.
- Chaque voiture pouvait ravitailler les trains régimentaires d’une grande unité (régiment, artillerie divisionnaire, etc...), elle couvrait journellement 100 kilomètres.
- Ces engins permettent la suppression des troupeaux, qui jusqu’ici suivaient les troupes, et dont les bêtes fatiguées étaient successivement abattues dans de très mauvaises conditions hygiéniques. L’inten-dancepeut choisir l’abattoir de ville le plus convenable, y faire procéder à l’abatage et au ressuage de la viande, et faire les livraisons au dernier moment en toute sécurité.
- 5° Service des convois automobiles de ravitaillement. — Ce service très important est chargé d’assurer, pendant toute la durée des opérations, les ravitaillements en vivres et en munitions entre les gares tête d’étapes de route, et les convois régimentaires'des diverses unités. 11 assure au retour vers barrière les évacuations des malades et des blessés.
- Les camions-automobiles très nombreux dont il dispose, sont groupés en. unités de ravitaillement, d’un tonnage suffisant pour correspondre à une grosse unité, division d’infanterie ou de cavalerie par exemple.
- On prévoit en outre un parc de réserve, chargé d’exécuter en temps utile toutes les réparations, quelle que soit leur importance.
- Aux grandes manœuvres, le parti Ouest avait été doté des éléments automobiles nécessaires pour assurer tous les ravitaillements.
- Une compagnie légère était affectée à la division de cavalerie ; une compagnie lourde assurait les ravitaillements du reste de l’armée.
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- Un parc de réserve, doté d’un puissant atelier mécanique, complétait cette organisation. Grâce à quelques camions de service, il pouvait installer en un point quelconque son atelier de réparation composé d’un groupe électrogène, de deux grands tours, de perceuses, de fraiseuses, de meules et d’établis divers, avec tous les outils, rechanges, et matières premières nécessaires. A défaut de local abrité existant, il disposait d’une tente portative démontable, et d’un éclairage électrique suffisant pour permettre le travail de nuit.
- L’installation de l’atelier complet exigeait 2 h. 50, celui de la tente 1 heure environ.
- Tout ce matériel a été réellement expérimenté et un certain nombre de grosses réparations, nécessitées par des accidents, ont pu être facilement effectuées.
- 4° Services divers. — On a pu expérimenter en outre le tracteur Panhardà4roues motrices et directrices (V. La Nature, n° 2015) pour la traction des pièces de l’artillerie lourde du parti Est.
- Grâce à cet engin, une batterie de. mortiers de 220 millimètres, a pu être installée en plein champ, à l’emplacement jugé le plus favorable à son action. On a pu notamment apprécier les facilités d’évolution de ce matériel, et la diminution d’encombrement réalisée par la suppression des attelages, plus de 50 pour 100 de réduction dans la longueur des colonnes.
- En outre, les compagnies cyclistes ont utilisé, pour le transport de leurs sacs, des camions-auto-
- mobiles, qui ont permis de réduire la fatigue des hommes, et de leur laisser une liberté d’action absolue.
- 5° Service de santé. — Nous avons indiqué dans le n° 2040 comment l’aménagement des arceaux de bâche, des camions-automobiles primés, avait été
- prévu pour permettre l’installation immédiate de 8 blessés couchés, et tout ce qui a trait au fonctionnement du service de santé de l’arrière a été décrit dans le n° 2045.
- Aux grandes manœuvres, les blessés par accident ayant été assez peu nombreux, l’autorité militaire n’a pas cru nécessaire de refaire les expériences déjà connues, qui font l’objet chaque année d’exercices spéciaux.
- Par le court aperçu qui précède, il est facile de se rendre compte du rôle prépondérant que joue l’automobilisme dans tous les services des armées
- modernes. Depuis ces dernières années, on s’est efforcé, en France, de développer et d’utiliser judicieusement ces moyens nouveaux, et on y est parvenu. Grâce au système des primes, que La Nature a maintes fois expliqué, la construction des camions-automobiles a été nettement orientée dans la voie des tonnagesmoyens, l’interchangeabilité d’un assez grand nombre de pièces importantes a été obtenue, et le nombre des engins susceptibles d’être requis à la mobilisation s’est accru rapidement. Les expériences des dernières manœuvres n’ont fait que confirmer l'excellence des mesures adoptées. Duaner.
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- L’APPLICATION INDUSTRIELLE DE LA STABULATION DES HUITRES
- Cette saison-verra-t-elle cesser le malaise qui pèse depuis quelques années sur l’ostréiculture? Nous avons déjà signalé dans La Nature (n° 2022) les causes de cette crise. À la suite d’un certain nombre de cas de fièvre typhoïde produits par l’ingestion d’huîtres provenant de parcs insalubres, et surtout après que les hygiénistes eurent signalé de véritables épidémies de troubles gastro-intestinaux suivis de fièvre typhoïde, entraînant parfois la mort et consécutifs à la consommation d’huîtres élevées dans ces conditions, le public s’émut. Beaucoup de personnes, faisant taire leur goût pour les fins mollusques, s’abstinrent d’en manger, par crainte du danger. Il en résulta une mévente si considérable que les ostréiculteurs, voyant leur industrie gravement menacée, s’adressèrent aux pouvoirs publics en leur demandant à la fois le remède à cette situation et le moyen de ramener dans l’esprit des consommateurs la confiance qui les abandonnait de jour en jour davantage.
- Supprimer les parcs insalubres, placés dans les villes, au débouché d’égouts, fut évidemment la première idée de ceux à qui l’étude de la situation avait été confiée, mais cette mesure radicale eût été insuffisante. En effet, si le nombre des établissements ostréicoles français nettement et constamment dan-
- présentent, au moment de leur livraison au public, non seulement une eau pure entre leurs valves, mais encore leur tube digestif vide de tout microbe pathogène. Les nombreuses expériences faites au laboratoire du Service scientifique des pèches, quai Debilly, par la Commission ministérielle et le Syndicat des ostréiculteurs, au moyen du bassin d’expériences que nous avons précédemment décrit, ont toutes été concluantes; des huîtres, provenant de divers parcs et contenant dans la proportion de 50 à 80 pour 100 des microbes intestinaux de l’homme, en ont été totalement débarrassées après un séjour de 4 jours dans l’eau filtrée. Le traitement consistant uniquement en un lavage par l’eau pure, sans intervention chimique d’aucune sorte, les huîtres n’avaient été modifiées en rien; leur couleur, leur aspect, leur goût, leur poids n’avaient pas changé.
- Fig. i.
- Tise d'aspiration, de la pornpe
- Coupe de rétablissement de stabulation de Concarneau.
- gereux est très faible, beaucoup d’autres, généralement sains, peuvent cesser de l’être dans certaines conditions, sous l’influence d’un changement de courant provoqué par le vent, la marée ou par l’apport massif d’eaux d’égout à la suite d’un orage, etc. D’autre part, placer, comme on l’a proposé, les parcs d’élevage loin des agglomérations urbaines présente une double impossibilité : les huîtres ont besoin, pour croître rapidement, d’une eau saumâtre riche en particules organiques; les ostréiculteurs doivent tromper facilement la main-d’œuvre dont ils ont besoin et être peu éloignés d’une gare d’expédition. Comment, de plus, apprécier le degré de salubrité de chacun de nos établissements en présence d’une pareille variation dans les causes mêmes de la contamination?
- Toutes ces considérations amenèrent la Commission d’assainissement des établissements ostréicoles nommée par M. Chéron, sous-secrétaire d’État à la Marine, à adopter un projet proposé par son président, M. Fabre-Domergue, inspecteur général des pêches maritimes.
- Les huîtres, avant d’être livrées à la consommation, doivent être placées pendant une semaine dans un courant d’eau de mer filtrée ; ainsi traitées, elles
- Le Syndicat des ostréiculteurs, à la suite de ces expériences, émit les conclusions suivantes : « 1° la stabulation en circuit fermé conduit dans un délai de 6 jours à la disparition du bacille coli dans les huîtres; 2° le même principe appliqué en circuit ouvert avec de l’eau de mer naturelle bien filtrée doit conduire, par conséquent, au même résultat; 5° la stabulation en circuit ouvert, sur le littoral, ne soulève aucune objection, à quelque point de vue que ce soit, et semble être la meilleure solution à la situation sanitaire présente ; 4° la stabulation en circuit fermé est possible et paraît applicable sous réserve de considérations économiques et commerciales. »
- Les expériences terminées, divers ostréiculteurs se sont empressés de réaliser pratiquement la stabulation des huîtres et l’on verra ces jours-ci arriver sur le marché de Paris les1 premières huîtres sta-bulées.
- Le premier construit des bassins de stabulation industriels est celui de M. Deyrolle, à Concarneau (fig. 2) ; il fonctionne depuis quelques jours. Dans cette/ville, le Collège de France possède un laboratoire maritime, le plus ancien de tous; ce labora-
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- LA STABULATION DES HUITRES ... 331
- toire a des viviers dont un certain nombre sont concédés à l’industrie privée ; c’est sur l’emplacement de ces derniers que, sur la proposition de M. Fabre-Domergue, a été autorisée la création d’un bassin de stabulation.
- Le bassin deM. Deyrollepeut contenir 51000 huîtres. Réalisé d’après les données de l’instruction rédigée par M. l’Inspecteur général des pêches à la demande du Syndicat de l’ostréiculture(‘), il est construit de la manière suivante :
- L’eau de mer arrive à chaque marée montante dans un préfdlre (fig. 1) placé au niveau de l’eau et s’y débarrasse des plus grosses impuretés : vase, animaux en suspension, etc. Elle y pénètre par plusieurs orifices placés au bas du "préfiltre et traverse une couche de grosses pierres, de cailloux et de graviers superposés ; quand le niveau de l’eau atteint le sommet du mur du préfiltre, elle se déverse dans un compartiment voisin et le remplit d’eau claire que l’on prélève au moyen d’une pompe. À mer descendante, le préfiltre se nettoie automatiquement par l’eau qui en sort à mesure que la mer baisse, chassant les impuretés vers l’extérieur, tandis que le compartiment d’amont conserve une réserve d’eau préfiltrée où la pompe peut continuer de puiser. Le préfiltre de l’établissement de Concarneau a 6 m. 50 de long sur 2 m. 50 de large et une épaisseur de gravier de l m. ; le réservoir d’eau préfiltrée a 6 m. de large, 10 m. de long et 1 m. de haut; il contient donc 60 m3 d’eau. Un moteur de 6 chevaux actionnant une pompe rotative prend l’eau du réservoir et l’élève dans une citerne en ciment armé de 12 m. de long, 2 m. 75 de large et 1 m. 50 de haut pouvant contenir 50 m3 (fig. 2); cette citerne est couverte pour éviter les chutes de poussières ; un large trou. d’homme y donne accès permettant le nettoyage. L’eau tombe de la citerne sur une série de 6 filtres à sable non submergé qui occupent 12 m. de long, 1 m. 20 de large sur 1 m. 50 de haut,
- 1. Instructions pour l’établissement et l'emploi des bassins de stabulation destinés à l’épuration des huîtres et autres mollusques comestibles, par M. Faure-Domergue. Édile par le Syndicat général de l'Ostréiculture, 50, rue Tronehet. Paris, 1912.
- chaque filtre ayant 2 m. de long. Les filtres ont leur fond en pente vers le réservoir d’eau filtrée; sur ce fond'sont placées des tuiles creuses recouvertes d’une mince couche de gravier surmontée de 1 m. 20 de sable fin. L’eau tombe en pluie à la surface du sable au moyen de tuyaux perforés partant de la citerne; elle coule à travers le sable, sans le submerger, y entraîne de nombreuses bulles d’air, s’aère et se purifie; arrivée au bas du filtre, elle en sort et tombe dans le réservoir d’eau filtrée. Celui-ci la déverse dans les bassins de stabulation placés au-dessous. Ces derniers sont au nombre de 8, groupés deux à deux ; ce sont de grandes caisses de 5 m. 20 de long sur 1 m. 60 de large et 0 m. 80 de haut divisées en 2 compartiments complètement séparés. Les paniers à huîtres, dont un est visible sur la figure 2 ont environ 0 m. 80 de long sur 0 m. 40
- de large et 0 m.20 p | de haut; chacun d’eux peut contenir 200 huîtres; chaque compartiment pouvant loger 4 couches de 8 paniers, ce sont donc 6400 huîtres qu’il peut contenir. Chaque bassin est séparé du suivant par un intervalle de 0m. 60 qui permet d’en faire le tour et facilite les manipulations. Les huîtres devant stabuler 7 jours, les 7 premiers compartiments contiennent les huîtres à divers états de stabulation, le premier renfermant celles qu’on vient de sortir du parc, le septième celles prêtes à être expédiées ; le huitième compartiment sert de bassin de réserve.
- Les huîtres, avant d’êtres placées dans les bassins de stabulation, sont débarrassées de la vase et des parasites fixés sur leur coquille par un brossage énergique qui se fait mécaniquement au moyen d’une machine mue par le moteur de la pompe.
- Tel est l’établissement de stabulation de Concarneau que nous avons tenu à décrire parce qu’il est le premier qui réalise, sous la forme pratique, l’idée de la mise en stabulation des mollusques comestibles. Mais sa production journalière ne suffira évidemment pas aux demandes, et il sera bientôt suivi, croyons-nous, de nombreux autres, les uns installés sur le littoral, à eau de mer constamment renouvelée, les autres à Paris, en circuit fermé, sur le plan du bassin décrit dans notre article précédent.
- Sur le littoral, un établissement important pou-
- Fig. 2.
- Vue des bassins de stabulation de Concarneau.
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- LES NAVIRES A GAZ PAUVRE
- vant livrer 20000 huîtres par jour est en construction à Lorient ; la municipalité des Sables-d’Olonne étudie le projet de construire un bassin de stabulation pour 100 000 huîtres par jour destiné à la collectivité des ostréiculteurs sablais. A Paris, les principaux marchands d’huîtres se préparent, non seulement à vendre les huîtres stabulées que leur livreront les bassins du littoral, mais aussi à traiter eux-mêmes dans leurs maisons les huîtres non stabulées venant d’autres parcs, et deux d’entre eux, l’un installé
- avenue Victor-Hugo, l’autre boulevard Sébastopol, se proposent, en outre, de montrer cet hiver, dans leurs vitrines, des bassins réduits pour faire comprendre au public l’intérêt de la stabulation.
- Souhaitons à tous bonne chance et espérons que la réalisation pratique de l’idée de M. Fabre-Domergue ramènera dans le public le goût des huîtres et pour les ostréiculteurs une nouvelle ère de prospérité.
- R. Legexdre.
- Membre de la Commission d’Assainisscmen t des Établissements Ostréicoles.
- LES NAVIRES A GAZ PAUVRE
- Les machines motrices utilisées à la propulsion des navires ont subi, ces dernières années, une rapide et importante évolution. La machine à vapeur,
- presque aplanies. Aussi faut-il considérer comme fort importantes, décisives peut-être, pour l’avenir de la marine à gaz pauvre, les expériences récentes
- produisant à très haute pression une vapeur qui distribue sa force élastique dans plusieurs cylindres successifs, semblait avoir atteint son dernier point de perfection.
- Est venue la turbine d’un moindre encombrement et qui reçoit immédiatement de la vapeur le mouvement de rotation qu’elle communique à l’hélice. Les plus grands steamers l’ont adoptée.
- En même temps, le moteur à combustion interne donnait dans l’industrie des preuves de son haut rendement et de son enduraftce, Les faibles consommations du type Diesel, alimenté avec les sous-produits du pétrole, ont déterminé son succès dans les sous-marins et autres types de navires de guerre. Le moteur à gaz d’huile bien accueilli et établi à bord des navires, il fallait s’attendre à voir s’y introduire à son tour le moteur à gaz de houille sous sa forme la plus économique, le moteur à gaz pauvre.
- L’horizon du progrès est largement ouvert dans cette direction nouvelle. La lutte du charbon contre le pétrole va recommencer et si on considère que la dépense de combustible est une question capitale, on doit prévoir que nécessairement le charbon, un jour venant, l’emportera sur le pétrole. L’emploi du gaz pauvre s’imposera définitivement. Aucune difficulté d’ordre théorique ne s’y oppose et si quelques difficultés d’ordre pratique existent encore, elles ne paraissent pas insurmontables. La plupart sont déjà
- exécutées d’une façon pratique par la Société anglaise, le Holzapfel Marine Gas Power Syndicate. Elles ont été, en Angleterre, l’objet de la plus vive attention, et elles la méritent à tous égards.
- Jusqu’à l’heure' actuelle, les tentatives faites pour l’application du gaz pauvre à la navigation n’avaient pas été heureuses. Si elles pouvaient paraître probantes pour des spécialistes bien informés, elles ne l’étaient pas pour le grand public qui réclame des preuves palpables d’un caractère pratique et même commercial.
- M. Emile Capitaine, de Francfort, il y a sept ans, fit une première tentative, puis intéressa à ses expériences les deux importantes maisons anglaises Thor-nycroft et Beardmore. La maison Beardmore exécuta un moteur à gaz pauvre de 600 chevaux qui fut placé sur le Rattler, navire appartenant à la marine de l’État anglais. Les essais, satisfaisants du côté du groupe moteur, ne furent pas continués en raison des ennuis éprouvés dans la transmission du mouvement au propulseur. Depuis lors, quelques bateaux ont fonctionné au gaz pauvre sur les canaux allemands et hollandais et en Amérique. La transmission du mouvement se fait par engrenage ou bien on utilise des hélices réversibles. Il faut mentionner le Carnegie, ce navire américain qui parcourt les mers en vue de l’étude du magnétisme terrestre et qui est pourvu d’un moteur auxiliaire au gaz pauvre
- Chdiïwi
- Fig. I.
- Coupe du « Holzapfel P'' » montrant l’installation du moteur à gaz pauvre.
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- LES NAVIRES A GAZ PAUVRE ========== 333
- de 150 chevaux et, en Angleterre, le yacht à moteur à gaz pauvre Progress. Depuis octobre de l’an passé, le Zeemeuw, navire hollandais de 560 tonnes à deux hélices, est propulsé par deux moteurs de 150 chevaux chacun alimenté par un gazogène à anthracite. Ce navire a accompli déjà d’une façon tout à fait satisfaisante neuf traversées entre Rotterdam et Great Yarmouth. Le Holzapfel, qui porte le nom de son propriétaire, a fourni des résultats non moins intéressants. Ainsi donc, voici le gaz pauvre utilisé pour des transports maritimes organisés dans un but commercial et pratique.
- M. A. C. Holzapfel a étudié le problème à résoudre avec une méthode parfaite. Une des principales difficultés de l’emploi du moteur ordinaire à combustion interne est incontestablement le changement de marche : c’est la première à vaincre. M. Holzapfel
- i
- I
- secondes, est remise en marche en sens inverse. Ce système a donc une très grande souplesse ; il donne au navire une remarquable facilité pour les ma-, nœuvres, et présente, en outre, Davantage de pouvoir être utilisé pour la transmission des grandes puissances, ce qui deviendra bientôt nécessaire dans la marine à gaz pauvre.
- Le Holzapfel. est un navire de 550 tonnes de 40 mètres de longueur. Dans son aménagement général, il ne diffère pas des navires à vapeur ordinaires. Comme dans ceux-ci, la machinerie est placée à l’arrière ; elle occupe sensiblement moins de place qu’une machine à vapeur ; elle fournit, dans le Holzapfel une force de 160 à 180 chevaux-vapeur. Deux gazogènes de 100 chevaux chacun sont accompagnés de leurs vaporisateurs et scruhbers à coke. Toutes les précautions sont prises pour qu’aucune
- Le « Holzapfel I'
- gaz pauvre.
- navire
- a été assez heureux de n’avoir pas à s’arrêter devant cet obstacle en appliquant un moyen nouveau, le transformateur hydraulique Fôttingcr, qui remplace avantageusement le transformateur électrique, tant au point de vue du poids que des frais d’installation et du rendement. Le transformateur Fôttinger sert d’intermédiaire entre le moteur à gaz et l’arbre de l’hélice. 11 permet de réduire la vitesse de rotation de l’hélice à la vitesse désirée, à 100 tours à la minute, par exemple, quand le moteur tourne à 500 tours, à arrêter l’hélice ou bien à renverser le sens de la rotation. Ce transformateur n’absorbe que 6 à 20.pour 100 de la force à transmettre, selon l’importance de l’appareil. Il se compose essentiellement d’une pompe centrifuge mue par le moteur. Cette pompe envoie son eau dans deux turbines à marche avant et arrière qui sont solidaires de l’arbre de l’hélice. Par le déplacement d’un levier, l’eau agit dans l’une ou l’autre turbine, ou même cesse d’agir. En pleine marche avant, l’hélice, en quatre
- fuite de gaz ne puisse se produire et, pour plus de sûreté, deux ventilateurs renouvellent continuellement l’air de la chambre où sont placés les gazogènes.
- Le moteur ne présente aucun caractère très particulier. C’est un moteur à 6 cylindres du type marin vertical de construction anglaise, qui a une vitesse de 460 tours par minute, vitesse qui est réduite, comme on l’a vu, par le transformateur Fôttinger, de façon à assurer à l’hélice un haut rendement. Les cylindres du moteur sont refroidis par une circulation d’eau de mer. M. Holzapfel a même imaginé un procédé permettant d’utiliser l’eau de mer dans les vaporisateurs tubulaires qui alimentent de vapeur les deux gazogènes.
- Le Holzapfel a fait déjà un certain nombre d’heureux voyages sur les côtes anglaises en transportant des marchandises diverses : coke, fer, chaux, ciment, avoine, granité, bois, etc. La consommation d’anthracite a varié, par journée de
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- 334 ' : LA TELEGRAPHIE SANS
- marche de 24 heures, de 1250 à 1750 kilogrammes, c’est-à-dire une consommation deux fois moindre qu’avec les machines à vapeur de la même puissance. Il y a,'en outre de l’économie de combustible, l’avantage, particulièrement précieux sur un navire, d’une économie correspondante dans l’encombrement des soutes à charbon.
- Par la pratique, M. Holzapfel a été amené à quelques modifications de détail dans la disposition des gazogènes, du moteur et de leurs tuyauteries, afin que la marche du moteur à gaz pauvre n’ait pas à souffrir des mouvements violents communiqués au navire par le roulis ou le tangage. L’expérience acquise actuellement est assez concluante pour que M. Ilolzapfel ait à l’étude le projet de construction d’un navire d’un plus important tonnage avec 2 gazogènes de 400 chevaux chacun. Toutefois il considère que, dans ce cas, il sera indispensable de pou-
- LA TÉLÉGRAPHIE SANS
- SYSTÈME J.
- Il a été annoncé récemment qu’un nouveau système de télégraphie sans fil venait d’être inventé par un ingé- ' nieur M. J. Béthenod, déjà connu pour ses inventions d’appareils produisant des émissions à étincelles musicales.
- Cette fois, il-s’agit d’un système sans étincelles. On a cru que cette nouvelle invention consistait en une machine à haute fréquence destinée à produire, sans l’intermédiaire de cet appareil spécial qu’est l’éclateur, des ondes hertziennes telles qu’on en utilise actuellement en télégraphie sans fd ordinaire.
- On sait, en effet, que de nombreuses recherches ont été entreprises dans le hut d’établir des machines à haute fréquence produisant, par exemple, 50 000 oscillations par seconde, donc donnant lieu à des onâes de 6000 mètres de longueur, qui peuvent être émises par simple connexion de la machine avec une antenne de cette longueur d’onde.
- Mais l’invention de M. Béthenod ne consiste pas principalement en une telle machine. Elle a une portée plus générale et permettra sans doute d’obtenir des résultats nouveaux dans le domaine purement scientifique.
- 11 est nécessaire pour la compréhension de ce qui suit de rappeler, tout d’abord, les principes fondamentaux de la propagation de la lumière et de l’électricité.
- On sait que tout l’espace qui n’est pas occupé par les molécules des corps est supposé rempli de matière sous un état qu’on a appelé Y éther. Tandis que le son se transmet au moyen d’ondes se propageant dans l’air ou dans la matière ordinaire (les molécules), on admet que la lumière est propagée à travers l’espace, par des ondes de l’éther, c’est-à-dire par des vibrations transmises de proche en proche dans ce milieu, à la façon des rides que produit un caillou lancé dans une eau tranquille.
- Les ondes hertziennes sont de même nature que celles de la lumière, et comme elles, se propagent par l’éther. Les différentes ondes que transmet ce milieu, et dont la plupart ne se manifestent pas à nos sens, se distinguent physiquement les unes des autres par ce qu’on appelle longueur d’oncle.
- FIL SANS ETINCELLES
- voir consommer dans les gazogènes du charbon gras de qualités diverses, car il n’est pas possible de trouver de l’anthracite dans tous les ports. L’installation sera par suite beaucoup plus compliquée, car elle suppose une série d’appareils pour assurer une combustion régulière du charbon dans le gazogène et une bonne épuration du gaz. Une solution préférable consisterait à adopter un type de gazogène perfectionné à alimentation mécanique et verticale par dessous le foyer qui rend possible l’auto-épura-tion du gaz provenant de charbons gras. On peut signaler, dans ce genre, le gazogène auto-épurateur Lallié (1 ).
- Les expériences du Holzapfel, qui sont actuellement poursuivies, semblent marquer une date dans les progrès de la navigation fluviale et maritime et, à ce titre, elles ne doivent pas être ignorées.
- Norbert Lallié.
- FIL SANS ÉTINCELLES
- BÉTHENOD
- C’est la distance parcourue par le mouvement vibratoire entre deux vibrations successives. C’est sur la figure, la distance m, n, comprise entre les crêtes de deux ondes voisines.
- Lorsque cette longueur d’onde est extrêmement petite, soit quelques millièmes de millimètre, la vibration de l’éther donne lieu à la lumière; pour des longueurs d’onde différentes, de même ordre de grandeur, les couleurs sont différentes. C’est dire que chaque couleur est caractérisée par sa longueur d’onde.
- Les vibrations à plus grande longueur d’onde cessent d’être perçues par la vue; mais elles peuvent être décelées par leurs effets calorifiques ; enfin nous arrivons à des vibrations de longueur d’onde plus grandes encore, ce sont les ondes électriques.
- Jusqu’ici, les plus grandes longueurs d’onde qu’on avait pu produire et caractériser, étaient les ondes hertziennes employées en télégraphie sans fil.
- C’est aux environs de 10 kilomètres de longueur d’onde que l’on avait dù s’arrêter pour des raisons purement matérielles.
- La production de longueurs d’onde de 10 kilomètres ou davantage, en effet, exige l’emploi d’antennes énormes suspendues à de très grandes hauteurs par une quinzaine de pylônes au moins.
- C’est dans la production de longueurs d’onde encore inconnues jusqu’ici, telles que 50 kilomètres et même bien davantage grâce a un perfectionnement de l’antenne, que consiste l’invention de M. Béthenod.
- On aperçoit immédiatement que la portée de cette découverte peut être considérable indépendamment de touto application à la T. S. F. puisqu’elle nous révèle des radiations non encore étudiées par la science et dont les propriétés peuvent offrir un haut intérêt.
- Comment la télégraphie sans fil sans étincelles rc-sulte-t-elle de là? On va le comprendre facilement :
- Supposons qu’une antenne ait été construite qui puisse
- 1. Voir Le Froid industriel et les machines frigorifiques. J.-B. Baillière, 1912, page 94, cl The Pratical Enqincer (5 août 1910).
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- LA TÉLÉGRAPHIE SANS FIL SANS ÉTINCELLES -i.-.:.:..:.:.335
- émettre des ondes hertziennes d’une longueur de 100 km.
- On sait que la vitesse de propagation des ondes est de 500 000 kilomètres par seconde et comme la longueur d’onde est la distance qui sépare deux ondes consécutives, cela revient à dire que la durée de temps qui sépare deux oscillations consécutives est le même temps que celui mis par l’oscillation pour parcourir 100 kilomètres; ce temps est donc 1/5000® de seconde.
- On peut encore exprimer ce fait en disant que la fréquence avec laquelle l’antenne pourra émettre les ondes est de 5000 par seconde.
- Pour faire de l’émission avec une telle antenne, il suffira donc de lui adjoindre une machine capable de lui communiquer 5000 oscillations par seconde. Or cette machine est tout simplement un alternateur de fréquence 5000 comme il en existe déjà dans l’industrie électrique et dont M. Bélhenod était déjà l’un des principaux inventeurs. Il suffira donc d’accoupler directement à l’antenne une machine de ce genre, sans l’intermédiaire d’éclateurs, source d’irrégularités et de difficultés dans les transmissions.
- Au point de vue des applications pratiques, il faut noter surtout que les nouvelles ondes, ainsi que les calculs théoriques l’avaient fait prévoir, se propagent mieux que celles employées jusqu’ici et sont particulièrement indiquées pour les transmissions à grande distance.
- En outre, elles sont également tout à fait indépendantes des phénomènes atmosphériques qui gênent actuellement la propagation des ondes, car il n’existe pas, dans la nature, des ondes de semblable longueur, capables d’interférer avec elles.
- L’influence de la lumière solaire est également nulle, de telle sorte que la propagation est la même le jour que la nuit, tandis qu’avec les ondes ordinaires la propagation est beaucoup moins bonne le jour que la nuit.
- Enfin le récepteur qui se trouve accordé sur les ondes de longueur bien déterminée et tout à fait fixe, produites par la machine et l’antenne, ne reçoit pas les autres ondes. Ce fait même était signalé comme une difficulté, et notamment le comte Arco, un spécialiste allemand, se demande comment M. Béthenod a su éviter cet inconvénient, que l’ingénieur allemand déclare être encore un obstacle pour lui-même.
- Ceci provient,.sans doute, de ce que la machine du comte Arco, qui tourne à une vitesse énorme et se trouve être beaucoup plus compliquée que la machine de M. Béthenod, ne peut pas donner des ondes bien identiques à elles-mêmes, c’est-à-dire de même fréquence. Comme ces ondes sont relativement courtes, une petite variation absolue se trouve être une variation relative trop grande; dans le système Béthenod, la longueur des ondes est constante cl, en outre, même s’il y avait une petite variation.absolue, une variation relative serait petite à cause de la grande longueur des ondes employées.
- Cette difficulté se trouve donc éliminée dans le sys-
- tème de M. Béthenod; il retire, du reste, tout le bénéfice de cet état de choses, car le récepteur, ne recevant que des ondes d’une longueur bien déterminée, ne reçoit pas des ondes de longueur un peu différente, et n’est pas gêné par elles.
- Ceci montre immédiatement que l’on pourra installer autant de postes émetteurs que l’on voudra, et de même autant de postes récepteurs, et aussi près les uns des autres que possible, sans qu’il y ait aucune gène entre eux.
- Ce point est d’une importance considérable pour l’avenir de la T. S. F., mais il y a mieux encore, c’est que l’on peut mettre dans la même station de T. S. F., et même dans une seule machine, les moyens de produire des ondes de longueur différente et d’agir sur ces ondes de telle sorte qu’elles soient toutes émises en même temps.
- Tous les récepteurs peuvent être accordés respectivement sur ces longueurs d’ondes différentes, qui sont émises en même temps, de telle sorte qu’on réalise un système multiplex avec la plus grande facilité. Une même station pourra, à la même minute, soit causer avec des postes différents, soit envoyer plusieurs télégrammes à une même station réceptrice.
- La vitesse, pour une seule des émissions, peut, du reste, atteindre 200 mots à la minute par l’emploi d’émetteurs automatiques et de récepteurs photographiques dont on connaît déjà l’existence.
- En ce qui concerne l’application des ondes nouvelles à la téléphonie, on a déjà remarqué qu’il était nécessaire de faire naître des oscillations entretenues à raison de 20 000 à la seconde, pour reproduire les modulations de la voix humaine. Ceci correspond à une longueur d’onde de 15 kilomètres, qui se trouve réalisée avec la plus grande facilité et avec une économie considérable sur tous les procédés existants par la méthode de M. Béthenod, (
- L’alternateur à 20 000 périodes qui se trouve être nécessaire est un alternateur diphasé muni d’un dispositif pour produire l’inversion d’une des phases avant l’arrivée du courant dans l’antenne.
- Il nous reste maintenant à expliquer par quel moyen pratique M. Béthenod est arrivé à produire l’émission des ondes nouvelles. Nous serons très bref sur ce point, car il est difficile d’entrer ici dans une explication technique approfondie du calcul des nouvelles antennes qui permettent d’obtenir ces résultats.
- De nombreux savants avaient cherché, par l’introduction de bobines de self-induction et de capacités électriques dans l’antenne, à augmenter les longueurs d’onde émises.
- On sait, en effet, que la longueur d’onde émise par une antenne est proportionnelle à la racine carrée du produit de la self par la capacité, mais il faut prendre garde à ce que cette introduction de self et de capacité ne gêne pas le rayonnement de l’antenne; c’est p.our-
- La propagation ondulatoire des ondes hertziennes.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- quoi on a cherché à les introduire dans la partie de l’antenne qui ne rayonne pas, c’est-à-dire la partie supérieure placée horizontalement. Mais de nouvelles difficultés surgissent, car, selon la manière dont on introduit les selfs et les capacités, elles sont utiles ou nuisibles, c’est-à-dire que, par un certain effet, elles allongent la longueur d’onde, tandis que par un autre, elles les raccourcissent. Il faut trouver le moyen de placer des éléments de telle manière qu’ils constituent les termes d’une série mathématique croissante, c’est-
- à-dire convergeant vers un nombre exprimant une grande longueur d’onde.
- M. Béthenod a précisément découvert ce moyen, et le calcul lui permet de déterminer les éléments d’une antenne pour une longueur d’onde déterminée, choisie à l’avance.
- Cette méthode lui était déjà connue depuis quelque temps, et c’est la vérification par l’expérience qui en a montré toute la portée scientifique et pratique.
- R. Yiixeks.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances des 7 et 14 octobre 1912. — Présidence de M. Lippmann.
- La toxicité clu trèfle. — M. Guignard présente une Note de M. Mirande signalant l’existence d’un principe cyanhydrique dans le trèfle rampant. A la vérité, l’acide cyanhydrique n’y est point tout formé, mais on trouve dans les feuilles de ce trèfle un glucoside et une diastasc qui, mis en contact, donnent l’acide. Or, ce broyage, la mastication le produit. Il suit de là que l’ingestion du trèfle par les bestiaux paraît pouvoir offrir des inconvénients. Au surplus, le danger est atténué par celte circonstance que les jeunes feuilles seules renferment le glucoside et la diastase. Les feuilles arrivées au terme de leur développement n’en contiennent point. Il en est de même des feuilles jaunies. La teneur des jeunes feuilles varie avec les sols pelle est d’ailleurs minime.
- La destruction du puceron lanigère. — M. Mangin résume une communication de M. Le Moult décrivant un moyen de détruire le puceron lanigère. Ces pucerons recouverts d’une laine blanche se rencontrent de juin à septembre sur les .jeunes branches des pommiers- où ils forment de grands amas. L’auteur brasse dans de l’eau des spores de Botryiis bassiana et de Sporotrichum glo-buliferum, puis fait des pulvérisations sur les pommiers de manière à atteindre les amas. La multiplication des pucerons est arrêtée.
- Les nappes lépontiennes. — M. P. 'fermier présente une Note sur les nappes lépontiennes dans les Tauern. Il donne des renseignements sur la structure des Tauern de Rastadt, où une seule nappe^ployée et répétée s’intercale entre les schistes lustrés et la plus basse des nappes auslro-alpines. M. P. Termier met en évidence deux grands résultats de l’excursion de la Geologische Vereinigung : 1° la ruine de l’hypothèse du dynamométamorphisme (les actions dynamiques déforment, mais ne transforment pas) ; 2° le rôle extraordinairement important des mvlonites ou roches écrasées (on n’en est plus aux simples roches écrasées, mais aux nappes écrasées et au mélange des débris de ces nappes).
- La Session de l’Association géodésique internationale. — M. Baillaud dépose une Note sur les travaux du Congrès de l’Association géodésique internationale qui vient d’être tenu à Hambourg du 17 au?27 septembre dernier. Vingt Etats avaient envoyé des délégués à ce Congrès dont le président était le général Bassot, directeur de l’Observatoire de Nice, assisté de M. Ilelmert, président du Bureau de l’Association et de M.(Yan Sand Bakhuysen, secrétaire perpétuel. La délégation française était composée, indépendamment du coloneliBassot, de MM. Charles Lallemand, directeur du nivellement général de la France, le colonel Bourgeois, directeur du Service géographique de l’année, M. le commandant Lallemand, chef de la Section de géodésie du Service géographique, de,JI. Baillaud,
- directeur de l’Observatoire de Paris, de M. de La Baume Pluvinel. Le Congrès a célébré le 50e anniversaire de la fondation de l’Association et a rendu un juste hommage à celui qui en fut l’inspirateur et le premier président, le général Baeyer. Des rapports généraux ont été lus par MM. Ilelmert, Albrecht, colonel Bourgeois, Charles Lallemand, etc. Ces rapports ont traité de l’état général des mesures de bases, des mesures précises de latitude, des nivellements, des marégraphes, des déterminations de,l’intensité de la pesanteur, des déviations de la verticale, etc. Diverses décisions ont été prises ; la plus importante est celle de mesurer à l’aller et au retour des longues lignes de nivellement, par les méthodes les plus perfectionnées.
- Gemmes de Madagascar. — M. Lacroix fait connaî* . une particularité de deux gisements de cristal de roche observés à Madjgiscir. Alors qu’un des caractères des roches granitiques est l’opacité de leurs éléments sous l’effet de réactions chimiques, il a trouvé des peg-matites à éléments transparents que l’on peut même tailler. Les gemmes ainsi obtenues sont l’orlhose (avec une belle couleur jaune d’or), le pyroxène de couleur verte, le quartz enfumé. Enfin dans un autre gisement il a trouvé des fragments de kornerupine transparent, qu’on ne rencontre qu’à l’état opaque au Groenland.
- Le minerai de fer en Normandie. — M. Douvillé présente une Note de M. Cayeux dans laquelle l’auteur montre que le synclinal d’Urville (Calvados), au lieu d’être simple comme on l’a admis jusqu’à ce jour, est dédoublé sur toute sa longueur par un pli anticlinal. Cet accident, en relevant le fond du bassin, et en même temps le minerai de fer, augmente très notablement la surface exploitable et assure à l’industrie une réserve de minerai bien supérieure au tonnage prévu.
- Calcul de la vitesse des aéroplanes. — M. Lecornu résume un travail qui a conduit M. Alphonse Berget à proposer une formule de vitesse pour les aéroplanes. En exprimant en myriamètres la vitesse à l’heure, la force du moteur en chevaux-vapeur, la surface portante des ailes en mètres carrés, et en appelant A un coefficient numérique, la vitesse est obtenue en faisant le produit du coefficient A par la racine cubique du quotient de la division de la force par la surface portante. Ce coefficient A propre à chaque avion est un véritable coefficient d’utilisation. Quel que soit l’avion considéré, il est tou-joùrs pratiquement compris entre 7 et 8, d’autant plus près de 8 que l’utilisation de l’èngin. est meiUeure.
- Calcaire gris agenois. — M. Douvillé présente une Note de M. Vasseur annonçant la découverte d’un gisement de Vertébrés dans le calcaire gris.de l’Agen ois. Ces fossiles par leur nature rapprochent ces calcaires de ceux des niveaux de St-Gérand-le-Puy et de l’Orléanais. ' Cu. de Yiixedeuil.
- Le Gérant: P. Masson. — Imprimerie Laiiüke, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2057.
- 26 OCTOBRE 1012.
- LE CONFLIT BALKANIQUE ET LES FLOTTES EN PRÉSENCE
- Dans son numéro .2003 du 14 octobre 1911, La Nature a indiqué à ses lecteurs la composition des marines de guerre italienne et turque, au moment
- sant de connaître ces moyens qui se sont sensiblement améliorés depuis l’année 1908, où, dans son numéro du 50 octobre, La Nature a consacré un article aux
- Fig- i.
- Le cuirassé turc Kaïr-Ed-din-Barbarossa, (ancien cuirassé allemand Kurfurst-Friedrich-Wilhelm).
- où les hostilités ont éclate entre ces deux puissances.
- La composition de la flotte turque n’a pas changé sensiblement depuis cette époque, et on la retrouvera dans le numéro en question ; mais la Turquie
- r ..................
- petites marines dè la Méditerranée et de la mer Noire.
- En effet, la marine grecque possède toujours les trois petits cuirassés de 4800 tonnes, Hydra, Psara,
- Fig. 2. — Le sous-marin grec Delphin.
- Spetzaï, construits en France en 1890, mais refondus depuis, et très capables, par la solidité de leur structure et l’ingéniosité des dispositions de leur artillerie, de rendre.encore de bons services.
- Ils portent trois canons de 27 centimètres, cinq de 15 centimètres,’ un de 10 centimètres, trois
- 22. — 557
- est maintenant lancée dans une autre aventure sur le dénouement de laquelle il serait tout à fait imprudent de se livrer à des pronostics.
- Parmi les nouveaux adversaires de l’Empire ottoman, un seul, la Grèce, possède les moyens d’entreprendre quelque chose sur mer. 11 peut être intéres-
- ' année. 2° semestre.
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- CHRONIQUE
- tubes lance-torpilles sous-marins. Leur vitesse est de 15 nœuds seulement.
- Mais la marine grecque a reçu l’année dernière un précieux renfort. Le croiseur cuirassé Georgio-Averoff construit en Italie lui a été offert par un riche et généreux patriote. Ce bâtiment, conçu d’après les idées les plus modernes, jauge 10000 tonnes, avec 130 mètres de longueur et 21 mètres de largeur. Il atteint la vitesse de 24 nœuds, ce qui, devant les médiocres vitesses des navires turcs, le rend maître de livrer ou de refuser un combat. Cuirassé de bout en bout à la flottaison il est armé de quatre canons de 24 centimètres, huit de 19 centimètres, tous placés par paires en tourelles cuirassées. Il porte, en outre, trois tubes lance-torpilles sous-marins.
- Ces jours derniers, et au moment où le conflit balkanique s’est dessiné, la Grèce a encore renforcé sa marine de quatre grands contre-torpilleurs construits en Angleterre pour le gouvernement argentin et que celui-ci a consenti à lui céder. Ces bâtiments jaugent 1000 tonnes, ils doivent filer 52 nœuds; leur armement se compose de quatre tubes lance-torpilles et quatre canons de 102 mm. Ils ont gagné le Pirée.
- Enfin la flotte hellénique a encore fait une précieuse acquisition en la personne du sous-marin Delphin qui a quitté dernièrement la rade de Toulon pour le Pirée où il est heureusement arrivé le 5 octobre, après une traversée sans escale de 1100 milles ou 20 000 kilomètres, qui constitue un record de navi-
- gation sous-marine et fait grand honneur aux constructeurs du bâtiment et aussi bien qu’à son équipage.
- Le Delphin a été construit à Chalon-sur-Saône, aux chantiers de la Société Schneider et Cie, sous la surveillance et sur les plans de l’ingénieur des constructions navales Laubeuf. Il déplace 500 tonnes en surface et 460 en plongée. Sa longueur est de 50 mètres. Pour la navigation en surface, il possède deux moteurs à pétrole lourd du genre Diesel, qui lui assurent une vitesse de 14 nœuds, et sa provision de pétrole est assez considérable pour lui permettre de franchir la distance entre Toulon et le Pirée, et même davantage sans se ravitailler. En plongée, il est fait usage, comme sur tous les sous-marins français, de deux moteurs électriques alimentés par des accumulateurs, que les moteurs de surface rechangent quand besoin est.
- Le Delphin est armé de cinq tubes lance-torpilles et porte deux périscopes bien visibles sur la photographie ci-contre, dont l’un plus spécialement affecté à la visée de nuit.
- La présence dans les rangs de la marine grecque de cette petite mais redoutable unité dont l’acquisition est d’ailleurs due à une souscription nationale, lui donne un élément de puissance considérable et si, comme il est à prévoir, la lutte qui s’engage entre la Turquie et les puissances balkaniques appuyées par la Grèce, comporte des opérations maritimes, il est vraisemblable que nous entendrons parler du Delphin. Sauvaire_ Jourdan.
- 76
- - '203
- Fig. 3. — Le croiseur-cuirassé grec Georgio-Averoff.
- Capitaine de frégate de réserve.
- CHRONIQUE
- Une locomotive à naphtaline. — Le Creusot construit actuellement une locomotive de 70 chevaux qui sera mue par un moteur à naphtaline. Cette machine est destinée aux chemins de fer de Sibérie. Il faut noter cette intéressante application de la naphtaline : cette substance, jusqu’ici, constitue un sous-produit plutôt gênant de la distillation des goudrons ; sa vente est malaisée et peu rémunératrice. L’emploi de la naphtaline est devenu aujourd’hui pratique dans les moteurs à explosion, grâce à des perfectionnements aux carburateurs, dus notamment à MM. Lyon, Schneider et Brille. Cette utilisation facilitera l’écoidemcnt de la naphtaline, en même temps qu’elle donnera un nouvel essor à la distillation du goudron.
- Nombre des espèces actuelles de Vertébrés.
- — Combien y a-t-il d’espèces de vertébrés vivant actuellement sur le globe? La question est très difficile à ré- !
- soudre, puisque certaines espèces peuvent n’ètre pas encore connues et que, pour d’autres, on discute encore s’il faut les conserver, ou les diviser en plusieurs, ou les supprimer. Quoi qu’il en soit, M. Henshaw vient de se livrer à ce calcul et donne dans Science son estimation :
- Mammifères 7 000
- Oiseaux . 20 000
- Crocodiles et tortues 500
- Lézards 5 500
- Serpents . 2 400
- Batraciens (sauf salamandres). . 2 000
- Salamandres . 200
- Poissons • . 12 000
- Total........... 47 200
- 47 200 espèces de vertébrés ! Si le déluge revenait, l’arche de Noé devrait être un transatlantique pour les conserver tous !
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- LA TOUR DU RHIN
- Un ingénieur allemand, M. Czech, à Düsseldorf, a conçu le projet de battre le record de la tour Eiffel, en érigeant, à cheval sur le Rhin, une construction gigantesque qui serait à la fois pont et tour métallique. Abstraction faite de son importance économique, cette « tour du Rhin », de 500 m. de hauteur, aurait les usages scientifiques analogues à ceux de son illustre prédécesseur.
- Sa base serait constituée par un pont, ayant deux
- arcs chacun d’une 500s portée de 195 m.
- aux maîtresses 450 €SSh poutres, distantes
- de 16 m. Aux arcs principaux se joindraient les travées des hautes eaux dont les cadres, comme c’est le cas au pont du Rhin actuel, se trouvent au-dessous du tablier.
- D’une façon générale, les contours du pont seraient à peu près identiques à ceux de l’ancien pont Düsseldorf. A part la plus grande hauteur des arches, la principale différence résiderait dans la construction des piliers, conçus, comme la tour elle-même, d’après le système Yierendeel.
- Dans la direction du lleuve, la tour repose sur deux piliers distants de 195 m. et qui correspondent au pilier central du pont. Les piliers de la tour s’élèvent, en un arc puissant, à la hauteur de 95 m., d’où la tour proprement dite s’élance symétriquement suivant les deux axes. Transversa-
- Coupe de la tour parallèlement au lit du fleuve.
- lement à la direction du fleuve, la tour repose, par l’intermédiaire de deux contreforts, sur les maîtresses poutres du pont. A partir de la réunion des quatre parties de la sous-structure, la tour s’amincit graduellement vers une plate-forme située à 450 m. de hauteur. A partir de la plate-forme, la pointe
- .......
- Le projet de tour de 5oo mètres Czech.
- proprement dite s’élève sur une base carrée de 25 m. de côté, en atteignant une hauteur de 500 m. au-dessus du bord supérieur du tablier. Dr A. G.
- LA RIVIERE THERMALE SOUS-MARINE DE CAP-BRETON
- En 1892, au congrès de Pau de l’A. F. A. S. (21e session, p. 582), MM. Reyt et Dubalen (de Mont-de-Marsan) avaient rappelé l’intérêt de la protubérance crétacée de la Chalosse de Saint-Sever, à Dax, sur la rive gauche de l’Adour moyen. :
- « Une faille principale, disaient-ils, se maintenant constamment au nord et à une faible distance de la ligne anticlinale, court de l’est vers l’ouest du voisinage de Puzacq (au 3X.-E. de Fargues) aux sources de la Peyra-dicre, à Saint-Aubin, par la vallée de Pichegarie, Ilaut-
- d’Audignon, Pilo, s’incurvant légèrement pour aboutir aux sources de Marseillon, puis reprenant son allure vers l’ouest par la source d’Ilaourict, Iligné et Laflon. Elle met les assises sénoniennes du revers nord en contact avec les couches albicnnes, cénomaniennes, tui’oniennes et sénoniennes.
- « Une faille secondaire, greffée sur la précédente suivant le cours du Pichegarie, au-dessous de Baron, se dirige vers lès sources d’Arcet. Elle émet à l’est de Jouancostc une bifurcation.
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- 340 : LA RIVIERE THERMALE SOUS-MARINE DE CAP-BRETON
- « Los eaux pluviales qui tombent sur le revers nord clc la protubérance sont naturellement absorbées par ces fractures.
- « Ces failles forment ainsi un système de canaux souterrains dont les eaux jailliront dès qu’elles rencontreront sur leur route quelque obstacle s’opposant à un écoulement régulier, ou une issue insuffisante pour permettre à la masse d’aller plus en avant.
- « Les remarquables sources de Marseillon, la Peyra-dère et Ârcet n’ont pas d’autre origine et on ne peut plus les regarder, avec M. Jacquot, comme le résultat du jeu naturel de nappes artésiennes dans les assises supérieures du terrain crétacé. »
- Dans deux travaux plus récents (C. R. Acad, des Sc. du 4 mars 1912 et Soc. Linnéenne de Bordeaux, février 1912), M. Dubalen a complété de façon fort curieuse les données relatives à la « grande faille jalonnée par des pertes de ruisseaux et des résurgences puissantes à Bahus-Montsoué, à Marseillon-en-Audignon, à Lapeyradère-en-Saint-Aiibin, près de ’Mugron ». Cette faille est accompagnée, par voie de subdivision, d’autres cassures ou failles sur l’une desquelles s’observent des résurgences d’eaux thermales : « A la Petite-Roque (rivière) eau à 50° ; à la Bagnèrc-de-Thercis, en amont du pointe-ment d’ophite de Sausset, eau sulfureuse chlorurée sodique à 37°; eaux chaudes d’Œyrëluy; eaux chlonirées sodiques et sulfatées de Bidas en amont d’un barrage d’ophite. Sur le revers sud de ce plissement, l’Eocène finit brusquement sur une ligne où se rencontrent les eaux chaudes de Jouanin (Saubusse) 32° et la résurgence de la barthe de Saubusse.
- « Tous ces plissements, ainsi que les failles qui les accompagnent, sont dirigés sous des angles différents, vers le nord-ouest et cessent d’être observés en des points qui se trouvent placés sur une ligne sensiblement droite ; ligne des grandes résurgences d’eaux chaudes qui part de Barbotan (35°), passe par Préchacq-Bains (58°) ; par Dax (58° et 60°) pour se continuer vers la fosse de Cap-Breton.
- « A Dax, les résurgences s’observent aussi en amont du pointement d’ophite du tue des Lazaristes. »
- M. Dubalen a eu l’ingénieuse idée de rechercher s’il 'n’y avait pas quelque rapport entre ces failles et sources de la Chalosse et la curieuse vallée sous-marine dite fosse de Cap-Breton. On sait que ce phénomène singulier au nord des bouches actuelles de l’Adour, dans le sud du département des Landes, est une grande vallée sous-marine, prolongement probable d’un ancien lit de l’Adour, véritable canon immergé par une transgression marine. Son fond est de 575 m. à 5 km de la côte, 574 m. à IG km et 1000 m. à 37 km alors que la courbe bati-métrique. (ligne des profondeurs) court parallèlement au rivage à 50 km de distance. La largeur est de 500 m. à 8 km entre les parois du défilé sous-marin.
- « La cassure de la fosse de Cap-Breton se trouvant exactement, dit M. Dubalen, dans le prolongement de la grande ligne des eaux chaudes, nous eûmes la pensée de la rattacher à notre système continental.
- « Si nous considérons la fosse de Cap-Breton comme le prolongement de la faille aux eaux chaudes, l’explication (si longtemps cherchée et demeurée mystérieuse) de son non-comblement devient bien simple : la venue des eaux chaudes au fond de la fosse, dont la température de l’eau de mer devrait être de 5° à 6°, ferait naître de puissants courants de densité et de pression hydrostatique différents ; ces courants suffisent à chasser les sables que les
- courants marins superficiels poussent à chaque instant dans la fosse. »
- M. Dubalen a donc imaginé de faire prendre par M. Foucaud, expert géomètre, à Dax, au moyen d’un bateau prêté par M. Bernadet, les températures du fond du gouffre, du moins jusqu’à 577 m. Le résultat a été formellement convaincant : à 50 m. de profondeur, on trouvait 12°; à 200 m., 29°; M. Dubalen a parfaitement raison de conclure que cette dernière température indique une venue d’eau thermale sous-marine dans le fond du gouffre; il cite d’ailleurs d’autres faits qui établissent « qu’une rivière souterraine à eaux chaudes vient déboucher dans la fosse ».
- « Le navire le Caudan a effectué dans le golfe de Gascogne des sondages sous la direction de MBI. les professeurs Thoulet, Kœlher, Le Dantec, Roule ; les débris végétaux ramenés ont été étudiés par M. le professeur Bleicher (*).• »
- La présence de débris de bois plus légers que l’eau au fond de la mer avait jusqu’ici paru inexplicable. Mais « l’apport de ces fragments de végétaux s’explique par le moyen de la rivière souterraine, qui, pendant le transport, les a roulés dans la vase et le sable ; leurs cellules garnies d’argiles se sont trouvées plus denses que l’eau au moment de leur arrivée à l’embouchure sous-marine.
- « La présence de rognons roulés pugilaires en marnes dures appartenant vraisemblablement à l’oligocène inférieur de Saubusse, qui nous ont été donnés par M. La-peyrère, comme provenant de la fosse de Cap-Breton, s’expliquerait de la même manière, et donnerait encore plus de valeur à cette façon de voir. La présence de boues noires au point maximum de profondeur de la fosse, point de la principale résurgence d’eau chaude, serait un phénomène en tout point semblable à celui des dépôts de boues noires de nos résurgences continentales de Dax, Préchac-la-Bagnère, Barbotan-Tercis. »
- Enfin « une particularité zoologique s’observe à Cap-Breton et mérite l’attention des naturalistes. Assez souvent on capture à la main ou on trouve morts des animaux marins ».
- Or, c’est toujours au sud de la fosse que se rencontrent ces poissons morts ; comme les courants côtiers vont du Nord au Sud, M. Dubalen estime que ces cadavres sont ceux d’animaux marins échaudés pour s’être engagés trop profondément dans la fosse.
- Ce n’est certainement plus une simple hypothèse qui explique désormais les phénomènes duGouf de Cap-Breton, accident naturel des plus remarquables, sinon unique au monde. On voit maintenant pourquoi (( les ingénieurs hydrographes ont constaté avec grande surprise que les sondages de 1860 donnaient exactement les mêmes profondeurs que ceux de 1826.
- « On comprend que si le Gouf, qui est à 400 m. de la côte, assis entre deux sources de sables, ne se comble pas, c’est qu’une action puissante sans cesse enjeu expulse les sables.»
- « Enfin on a reconnu quelle est la force d’expulsion qui vient de la fosse (Mgr Puyol), combat les sables amenés par le courant littoral et les maintient à distance.
- Longtemps jugés extraordinaires, tous ces faits s’éclaircissent lumineusement grâce aux constatations de M. Dubalen, qui confirment une fois de plus l’étroite dépendance de la circulation des eaux souterraines envers la fissuration du sous-sol. E.-A. Martel.
- 1. Sur les débris cl les roches des sondages delà campagne du Caudan dans le golfe de Gascogne (Bleicher). Comptes rendus Acad, des Sc. 1895.
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- PROCÉDÉ BIOLOGIQUE DE DESTRUCTION DES SAUTERELLES
- De tout temps les sauterelles ont été considérées comme un véritable fléau; depuis la plus haute antiquité les historiens nous ont conservé le souvenir des famines qui ont décimé les régions envahies par ces insectes. Tous les pays tropicaux et surtout subtropicaux sont périodiquement envahis et, si maintenant, grâce à la facilité des échanges, la faim et son cortège obligé d’épidémies peuvent être évitées, les pertes matérielles sont souvent fort élevées, se chiffrant parfois par des centaines de millions, comme cela est arrivé plusieurs fois pour la République Argentine pendant ces dernières années.
- On connaît bien, surtout par les remarquables travaux de M. Kunckel d’Herculais, assistant au Muséum, les dégâts causés par la grande sauterelle (Shistocerca peregrina Olivier), dont l’habitat permanent se trouve aux environs du lac Tchad et qui envahit le nord de l’Afrique et le sud de l’Asie. L’espèce américaine (Shistocerca americana Drury), très voisine de la précédente, étend ses ravages en Amérique depuis le sud du Mexique jusqu’à la République Argentine.
- La sauterelle américaine (fig. 1 ) mesure de 6 à
- Fig. i. — La sauterelle américaine (Shistocerca americana).
- 7 centimètres; la femelle pond 4 à 8 fois, à une. quarantaine de jours d’intervalle, chaque ponte se composant de 60 à 90 œufs déposés dans le sol et protégés par une sécrétion mucilagineuse qui, une fois sèche, forme une sorte d’enveloppe; les œufs éclosent de 15 à 55 jours après la ponte, suivant la température. L’évolution des jeunes dure 40 jours pendant lesquels l’insecte subit cinq mues successives; il est alors dépourvu d’ailes et s’avance en sautant, pouvant parcourir ainsi plusieurs kilomètres par jour. Ces jeunes forment des colonnes d’invasion de plusieurs milliards d’individus, marchant droit devant eux, dévorant tout sur leur passage, herbes, moissons, feuilles, et ne laissant après eux qu’une aire de terre battue là où s’étendaient auparavant les plus riches cultures; leur couche grouillante arrête la marche des trains qui se voient immobilisés jusqu’à ce que la colonne soit passée.
- Après une sixième mue, les insectes sont adultes et pourvus d’ailes ; après avoir voleté quelque temps dans les environs du lieu de leur métamorphose, ils se réunissent en vols qui suivent toujours la même direction.
- Dans la République Argentine les vols d’invasion apparaissent vers le mois de septembre, venant du
- nord, voyageant le jour et se reposant la nuit; ces vols s’abattent sur les provinces du Corrientes, Mis-sionnes, Entre-Dios, Chaeo, Santa-Fé, Cordoba, sur
- Fig. 2. — Micrococcus Acridiorum (d’Hèrelle) pris dans le contenu, intestinal d'une sauterelle morte après infestation (grossissement: 1/1700).
- le nord de la République du Paraguay et, exceptionnellement, sur les provinces deBucnos-Ayres, Mendoza et San-Luis. Peu de temps après la ponte, les jeunes éclosent, ravagent les cultures pendant les mois d’octobre et de novembre et deviennent ailés en décembre et janvier. Leurs vols s’orientent alors vers la direction ouest ou nord-ouest et, voyageant de nuit et se reposant de jour, ils arrivent à parcourir des distances considérables puisque l’on a enregistré des vols de 52 lieues en une seule nuit. Arrivées dans les provinces situées le long de la chaîne des Andes, ces sauterelles, nées dans les pro-
- Fig. 3. — Barrières en zinc protégeant une plantation; les sauterelles sont arrêtées au pied de la barrière.
- vinces orientales, pondent une première 'fois, puis elles suivent leur route vers le nord, pondent une seconde fois dans les provinces de Salta, Jujuy et Chaco septentrional; les unes restent dans ces provinces, les autres suivent vers le nord, continuant
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- toutes à pondre tous les 40 ou 50 jours. Celles qui sont nées dans les provinces de San-Juan et San-Luis, arrivées à F état adulte, poursuivent également leur route vers le nord effectuant leur ponte aux mêmes intervalles et ce sont toutes ces générations successives qui, au mois de septembre, viennent s’abattre sur les provinces orientales de l’Argentine pour recommencer ensuite le cycle décrit.
- Dans l’Amérique du Nord, les mêmes sauterelles ont leur habitat dans le Péten, au nord du Guaté-mala, d’où elles envahissent lés états mexicains du Yucatan et de Campêche au mois de mars pour repartir !aux mois de septembre et d’octobre.
- Voyons maintenant de quelle .façon on a cherché à se défendre contre les invasions de ces insectes dévastateurs et quels ont été les résultats obtenus. Le feu, les insecticides les plus divers, les machines les plus compliquées ont été proposés tour à tour. Seul, le ^procédé préconisé par un Italien, Ricardo Mattéi, établi à Chypre, a donné des résultats intéressants ; il consiste à entourer les plantations que l’on veut protéger avec une bande de toile d’environ 80 centimètres de largeur munie d’un liséré de toile cirée et maintenue verticale autour de la plantation par des piquets fichés en terre ; les criquets glissent sur la toile cirée et ne peuvent franchir l’obstacle qu’ils cherchent à contourner, mais ils tombent dans des fossés creusés de place en place où ils s’accumulent et où ils sont détruits. En Argentine on a avantageusement remplacé la toile cirée par des feuilles de zinc plus durables et il existe dans ce pays plus de 50 000 kilomètres de ces barrières (fig. 5).
- A la suite d’observations faites depuis la plus haute antiquité, on avait remarqué qu’il existe une certaine périodicité dans les invasions, c’est-à-dire qu’à la suite d’un certain nombre d’années, les insectes disparaissent presque complètement pour reparaître ensuite ; une légende biblique fixait cette périodicité à 7 ans; elle nous semble aussi fausse que la légende coranique fixant à 99 les œufs pondus; par une sauterelle. Il est beaucoup plus ration-. jheljd’attribuer cette périodicité à une cause naturelle.
- '. On a donc cru que des oiseaux insectivores, des itisectes. parasites, Mylabres, Anthrax, Idia, et *4pincipalement diverses mouches du genre Sarco-plîqga qui déposent leurs larves dans le corps des jepnes sauterelles, ou même des champignons ento-mbphytes peuvent être des agents de destruction des acridiens. Mais si l’on réfléchit à ce que les sauterelles, ont des foyers d’habitat permanents d’où elles s’échappent pour se répandre à des distances considérables où elles pullulent à tel point que dans une même région il y a jusqu’à des trilliards d’individus, on en arrive à soupçonner qu’il doit exister un agent de destruction d’une puissance beaucoup plus redoutable pour être efficace ët tout permet de penser, après la découverte de M. d’Hé-relle, que cet agent est un microbe.
- C’est en 1910, au cours d’une mission dans le
- Yucatan, que M. d’Hérelle eut l’occasion d’observer une épizootie des sauterelles et de reconnaître que la maladie était d’origine bactérienne. Il isola du contenu intestinal des animaux morts un microbe (fig. 2) dont il fit l’étude à son retour en France. Appelé par le Gouvernement argentin, qui en cette occasion fit preuve d’une initiative dont on ne saurait trop le féliciter, pour mettre à l’essai son procédé de destruction, il commença les opérations à la fin de l’année dernière et les résultats obtenus furent si satisfaisants que l’on peut assurer que l’agrU culture des pays tropicaux a aujourd’hui en mains un moyen absolument efficace pour combattre un de ses plus redoutables fléaux.
- Le Coccobacillus Acridiorum d’Hérelle est un microbe dont la virulence pour les sauterelles, et très probablement pour d’autres insectes, peut arriver à être considérable; elle augmente par des passages successifs dans l’organisme de ces animaux et ceci est un fait important pour l’application du procédé; c’est aussi un point délicat, car il faut exalter cette virulence jusqu’à la rendre maximum. Ce résultat s’obtient en inoculant une culture du microbe à un premier insecte; après la mort de celui-ci, qui survient après 24 à 48 heures, on inocule quelques gouttes du contenu intestinal de l’animal mort à un insecte sain; il meurt en un temps moindre que le premier, et, en répétant successivement ces opérations sur 10 ou 12 individus, on arrive à avoir un microbe extrêmement virulent qui tue en deux ou trois heures. Il n’y a plus alors qu’à préparer des cultures de ce dernier en bouillon ordinaire; ce sera le liquide exterminateur qu’au moyen de pulvérisateurs on répandra sur les bandes de criquets comme cela se fait avec les liquides anti-cryptogamiques sur les végétaux.
- Les résultats obtenus par M. d’Hérelle, lors de sa première mission en Argentine, ont été communiqués à l’Académie des Sciences le 26 février dernier et ils sont tels que le Gouvernement argentin a décidé que cette méthode sera uniquement employée sur tout le territoire du pays sous les ordres de M. d’Hérelle. Un laboratoire spécial sera installé à Buenos-Ayres pour la préparation des cultures afin d’en permettre l’envoi dans toutes les régions du pays; ce sera même, croyons-nous, le premier établissement où l’on préparera industriellement des quantités aussi grandes de cultures microbiennes.
- Il faut ajouter que le Coccobacillus Acridiorum n’est pas pathogène pour l’homme ni pour les mammifères et les oiseaux, rien n’est donc à craindre pour le bétail ou pour les animaux domestiques. Par contre, il cause la mort des fourmis et particulièrement de la grosse fourmi cisailleuse des tropiques, Atta Sexdens, qui, en une seule nuit, comme nous l’avons observé nous-même, ne laisse plus une seule feuille dans le,plus beau des jardins et dont les galeries creusées sous certaines maisons atteignent un développement suffisant pour menacer la solidité de la construction. Il tue aussi la blatte,
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- le vulgaire cafard europe'en et la grosse blatte américaine, ces insectes répugnants qui envahissent les endroits où sont conservées les denrées alimentaires. Enfin, quelques essais permettent de croire qu’il pourra être employé pour la destruction des chenilles qui ravagent les plantations de coton.
- Nous ne nous étendrons pas sur le mode opératoire conseillé par M. d’Hérelle; nous avons déjà indiqué qu’il suffit de répandre sur les insectes un peu de culture du microbe ; ceux directement atteints sont immédiatement contaminés; ils mourront au bout de peu de temps; mais, auparavant, ils transporteront et répandront le germe de la maladie chez
- leurs semblables en infectant de leurs déjections les herbes dont ceux-ci feront leur nourriture.
- Il semble donc que la destruction complète des sauterelles dans une même région soit excessivement facile et, s’il est vrai que le mode de contamination des insectes simplifie considérablement la tâche, on comprend néanmoins qu’eu pratique la chose soit un peu plus malaisée en raison du nombre considérable d’insectes qu’il faudra poursuivre jusque dans leur zone d’habitat permanente, dans des contrées souvent peu explorées et dans lesquelles la pénétration sera parfois très difficile.
- René Guérin.
- LES TOURBILLONS CELLULAIRES ET LEURS APPLICATIONS
- Une des plus belles découvertes de ces dernières années a été faite en 1899-1900 par M. H. Bénard, c’est celle des tourbillons cellulaires qui par leur production et leurs applications intéressent non seulement les physiciens et les chimistes, mais aussi les astronomes,les géologues et les biologistes.
- La convection calorifique dans une nappe liquide indéfinie. —
- Le transport de chaleur dans les liquides s’effectue généralement par convection. M. Bénard a étudié ce phénomène dans le cas particulièrement simple où le liquide forme une nappe horizontale de faible épaisseur (1 millimètre au maximum) et de surface très grande; les deux faces sont dans des conditions physiques uniformes dans un plan horizontal, mais les températures sont différentes d’une face à l’autre; par exemple, la face inférieure est chauffée à 100°, l’autre en contact avec l’atmosphère ambiante. Pour réaliser ces conditions et observer commodément le phénomène, on doit mettre le liquide dans une cuvette dont le fond rigoureusement plan et horizontal est un miroir métallique.
- Dans la nappe liquide horizontale ainsi réalisée, le transport de chaleur entre les deux faces s’effectue par un grand nombre de petits tourbillons juxtaposés, qui divisent la nappe en prismes hexagonaux réguliers à axe vertical dont chacun constitue une cellule. Dans chaque cellule les trajectoires du
- liquide sont des courbes planes fermées, s’enveloppant mutuellement ; le liquide chaud monte constamment par l’axe et le liquide froid redescend le
- long des parois de la cellule. La surface libre n’est pas plane : la partie centrale forme une cuvette dont le point le plus bas est situé sur l’axe, le contour hexagonal forme une sorte de crête dont les points culminants sont les sommets des hexagones.
- La régularité parfaite des cellules est très difficile à obtenir dans toute la nappe ; ce n’est à vrai dire qu’un état limite, qui ne serait atteint qu’au bout d’un temps très long en maintenant constantes les conditions physiques précitées. On s’en rapproche et on obtient, au bout de quelques minutes, à 100°, un réseau presque régulier comprenant une grande majorité de cellules hexagonales en s’adressant à des corps gras facilement fusibles (stéarine, paraffine, spermaceti, cire d’abeilles), et de volatilité négligeable à 100°.
- Avec des liquides de volatilité plus grande, les phénomènes sont plus difficiles à observer. Si la volatilité est très grande, comme pour l’éther, le refroidissement de la surface libre par évaporation spontanée à la température ordinaire suffit pour provoquer une convection très active, les tourbillons qui en résultent sont très irréguliers et très mobiles. M. Bénard les a étudiés à l’aide du cinématographe.
- Fig. i. Cire d’abeilles, épaisseur i mm, température ioo°. Mise au point faite sur les foyers des cuvettes concaves (vraie grandeur); — Fig. 2. Cire d’abeilles, épaisseur i mm 2, température ç5°. Mise aie point faite sur les lignes focales des crêtes hexagonales convexes (grossissement 4/3).
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- Procédés d’observation et de mesure. Résultats. — !0 Méthode des poussières. — Pour rendre visibles et étudier les tourbillons cellulaires, on peut utiliser des poussières solides en suspension qui sont entraînées par le mouvement du liquide. Elles permettent, si elles sont en petit nombre dans chaque cellule, d’étudier complètement les trajectoires des filets liquides et de mesurer les vitesses sur les trajectoires.
- Si les particules sont très denses, elles se déposent assez rapidement, mais les courants qui rasent le fond entraînent ces particules vers les axes des cellules où elles se rassemblent en petits tas dont l’ensemble dessine un quinconce régulier, si le régime d’équilibre final est à peu près réalisé.
- Si l’on projette sur le liquide une poudre très légère comme la poudre de lycopode, les grains flottant à la surface sont entraînés vers les contours des cellules et principalement aux sommets des hexagones. Le réseau hexagonal superficiel est ainsi décelé et peut être photographié.
- 2° Méthodes optiques. —
- Éclairons la nappe liquide par un faisceau intense de rayons lumineux, autant que possible parallèles ou provenant d’une source punctiforme. Ces rayons sont réfléchis par le miroir plan formant le fond de la cuvette et traversent deux fois la couche liquide. Celle-ci, à cause de la courbure de la surface libre, se comporte comme une lentille
- (convergente ou divergente selon la région considérée), dont la face plane postérieure serait argentée.
- Recevons le faisceau réfléchi dans un appareil photographique, nous obtenons, selon la mise au point, soitdepe-lil es taches brillantes en quinconce, foyers des cuvettes concaves (flg. 1), soit des lignes focales, brillantes et fines fournies par les crêtes convexes qui délimitent les cellules (fig. 2). C’est cette dernière image qui est utilisée dans la plupart des mesures.
- Ces mesures ont donné les résultats suivants :
- Aune température donnée, les dimensions transversales des cellules varient proportionnellement à l'épaisseur de la nappe'(loi approchée).
- La régularité est d’autant plus grande que l’épaisseur est plus petite.
- Pour une épaisseur donnée, les dimensions transversales des cellules augmentent lorsque la température s'élève, en même temps le relief s’accentue, puis la régularité disparaît et les apparences se rapprochent de celles que fournitl’éther s’évaporant spontanément à la température ordinaire.
- Tourbillons cellulaires isolés (C. Dauzère). — Avec la cire blanche d’abeilles ayant bouilli quelques minutes avec l’eau, ou mieux avec une solution saline, on obtient vers 90° des tourbillons isolés qui peuvent persister longtemps à la même température. Si l’on chauffe, on voit ces tourbillons se
- Fig. 3, 82°. Fig. 4, 86°. Fig. 5, 88°. Fig. 6, qo°. — Cire d'abeilles, épaisseur o mm "8. — Envahissement progressif du champ par les tourbillons cellulaires isolés se multipliant par scissiparité; dans la fig. 5, on voit deux tourbillons en train de se diviser.
- Fig. ~. Plaque de cire solidifiée dans laquelle les cellules ont un noyau en forme de cirque lunaire, épaisseur, 3 mm (réduction t/2).
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- multiplier par scissiparité comme les cellules de levure de bière dans un liquide sucré. Chacun des tourbillons isolés primitifs . donne naissance de cette manière à une colonie de cellules tourbillons. Les différentes colonies s’ac croissent aux dépens des espaces libres qui les séparent jusqu’ à ce que le champ soit complètement rempli. Si alors on continue à chauffer, on voit de nouveau vers 140° des espaces vides se produire entre les parois des cellules voisines, et leur étendue aller en augmentant de manière à reproduire la distribution initiale (fig. 5, 4, 5 et 6).
- Les tourbillons cellulaires dans les bains de développement (A. Gueb-hard, C. Dauzère).
- — La convection calorifique n’est pas le seul phénomène susceptible de donner naissance à des tourbillons cellulaires. Si on abandonne à l’oxydation spontanée, au contact de l’air à la température ordinaire, un
- de la chaleur, mais ont un sens dé circulation inverse de celui qui a été indiqué : le liquide descend par l’axe d’une cellule et remonte le long des parois latérales. Ce sens de circulation se retrouve dans
- des tourbillons cellulaires de grande dimension, que M. Deslandres a découverts récemment dans le soleil.
- La division cellulaire des solides. — Quand on refroidit la nappe liquide, la division cellulaire persiste jusqu’à ce que la solidification se produise (celle-ci commericetoujours à la surface libre par le contour des cellules), et même quelquefois dans la plaque solide refroidie qui en résulte. La surface libre solidifiée présente un relief très curieux pouvant affecter des aspects divers selon la rapidité du refroidissement (fig. 7 et 8).
- Les parois de ces cellules solides sont des plans de rupture facile (analogues aux plans de clivage
- Fig. 8. Acide stéarique du commerce en train de se solidifier dans un vase à fond noir présentant une rainure circulaire, épaisseur 3 mm (réduction 1/2).
- Fig. 9. Soufre octaédrique (grossissement 25o). Une parcelle de soufre a été fondue sur lamelle de verre et solidifiée sans couvre-objet ;— Fig. 10. Alun (grossissement 200). Quelques gouttes de solution déposées sur lame de verre et évaporées' ensuite lentement; — Fig. 11. Chlorure d'ammonium (grossissement 25o), obtenu comme la fig. 10.
- bain de développement à l’acide pyrogallique, les parcelles solides brunes produites par l’oxydation à la surface tombent lentement dans le liquide et produisent des tourbillons cellulaires moins réguliers que les précédents; ils se régularisent sous l’action
- des cristaux), de telle sorte qu’on peut très facilement séparer et enlever une à une les diverses cellules comme on enlève les pavés d’une rue; quelquefois même la séparation s’effectue d’elle-même par des fentes suivant exactement les contours des
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- LES PLANTES DU PASSÉ : LE « G1NKGO »
- cellules par suite du retrait qui accompagne le refroidissement. Ceci permet d’expliquer la formation des colonnes de basalte, orgues, pavés de géants, etc.; la division cellulaire s’est produite dans la lave fondue, elle a persisté après solidification, le retrait accompagnant le refroidissement a provoqué la séparation ultérieure des prismes (C. Dauzère).
- De même, le relief de certaines plaques de cire solidifiée offre une analogie très grande avec celui de la lune (fig. 7). À la surface de notre satellite, on observe, comme dans notre photographie, des divisions polygonales encadrant des cirques montagneux très réguliers à l’intérieur desquels se trouve une plaine basse avec piton central. On peut conclure de là que le relief lunaire a été formé par la solidification d’une nappe supeidîcielle de matières en fusion dans laquelle existaient des tourbillons cellulaires groupés en colonies isolées, comme dans la figure 5 (Bénard, Deslandres).
- L’intervention des tourbillons cellulaires, au moment de la solidification, doit influer sur le groupement des particulés cristallines. Ceci se produit tout au moins à la surface des métaux rapidement refroidis et dans les couches minces d’une matière
- LES PLANTES DU PA
- Les arbres ont une longévité beaucoup plus grande que celle des animaux. Il suffit de rappeler, pour en donner une idée, le formidable diamètre qu’atteignent souvent les arbres gigantesques des pays chauds, le Séquoia par exemple. Il y en a un tronc au British Muséum dont il ri’est guère possible, d’après le compte des anneaux concentriques du bois annuel, d’évaluer la durée à moins de dix siècles.
- Ce ne sont pas seulement les individus qui ont, dans le règne végétal, une longévité sans comparaison avec celle des animaux, mais aussi les espèces, les genres, les familles... et même, pourrait-on dire, le monde végétal tout entier. Les origines premières de la vie sur notre planète — aussi bien végétales qu’animales — étant inconnues (et peut-être inconnaissables, puisque les terrains où on pourrait les chercher, métamorphisés, ne contiennent plus de fossiles), il est impossible de savoir si le règne végétal est plus ancien que le règne animal, mais il est certain que son ensemble a été constitué beaucoup plus tôt dans la série géologique. Aussi il arrive assez souvent que des plantes actuellement existantes nous renseignent sur la vie végétale d’une époque beaucoup plus ancienne que celle où pourraient nous reporter des animaux d’un degré de développement comparable.
- L’une des plus remarquables de ces « plantes du passé » survivant parmi nous, est cette conifère qu’on voit en Europe comme plante d’ornement, le Ginkgo : son étude s’est révélée, ces dernières années, particulièrement intéressante pour l’histoire du monde végétal.
- fondue ou en solution que l’on dépose sur des lamelles de verre pour l’examen microscopique (Cartaud, C. Dauzère). Les photographies suivantes (fig. 9,10 et 11 ) montrent nettement la division cellulaire observée au microscope dans les corps cristallisés. — Il est probable que les formes si variées et si belles des cristallites (fleurs de glace, etc.) s’expliquent par l’intervention simultanée de deux causes différentes : tourbillons cellulaires d’une part, symétrie cristalline de l’autre.
- Conclusion. —- Les applications précédentes montrent le rôle très grand que les tourbillons cellulaires sont appelés à remplir dans l’explication des phénomènes naturels. — H y a lieu d’appeler particulièrement l’attention sur la grande analogie qui existe entre les cellules-tourbillons et les cellules vivantes au point de vue de la forme et du procédé de multiplication. Dans les expériences de M. Bénard, la division cellulaire hexagonale, qui semblait être une propriété exclusive des êtres vivants, a été réalisée pour la première fois dans la matière inanimée avec une grande perfection et des moyens d’une extrême simplicité.
- C. Dauzère.
- SÉ : LE « GINKGO »
- D’assez petite taille chez nous, le Ginkgo — l’arbre aux quarante écus, comme on l’appelle quelquefois — atteint en Chine des dimensions colossales, jusqu’à treize mètres de circonférence. Il ne comprend qu’une seule espèce — le Ginkgo biloba.
- Connu en Chine de toute antiquité, on sait aussi qu’il rie s’y trouve jamais à l’état sauvage. Comme on vient de le voir, on le range parmi les conifères, et on l’y rapproche assez souvent de l’If. On va voir qu’en réalité, malgré ce cousinage réel, mais assez vague, il n’y a probablement pas d’autre arbre actuel qui se rapproche plus exactement que cet isolé des conditions qui font d’un être ce que Darwin avait appelé un « fossile vivant ».
- Le Ginkgo a une forme pyramidale qui le rapproche du Mélèze et des autres conifères (fig. 1). Comme certains d’entre eux également, le Mélèze et le Cèdre, il a deux sortes de pousses feuillues : l’une à croissance rapide, longue, portant des feuilles dispersées ; l’autre naine, à croissance très lente, portant plusieurs feuilles serrées à son extrémité terminale. La feuille, semblable d’ailleurs dans les deux cas, est encore nettement une feuille de conifère, —-ou plutôt elle est nettement une feuille de conifère par sa structure, les faisceaux de bois et de liber y étant disposés comme dans celle-ci, — mais par sa forme plate elle s’en éloigne assez fortement ; elle a l’air d’une feuille de conifère déroulée et étalée, et se rapproche ainsi d’une manière frappante de celles qu’on voit, dans un groupe végétal inférieur, chez certaines fougères. Cette ressem-
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- LES PLANTES DU PASSE : LE « G1NKGO »
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- Fig. i. — Le Ginkgo biloba.
- Ainsi cette plante qui, par son anatomie et sa forme, appartient si clairement à la moitié supérieure du règne végétal, les phanérogames, appartient non moins clairement, par un caractère essentiel de sa physiologie, aux cryptogames, qui sont la moitié inférieure de celui-ci. Le mécanisme de sa reproduction démontre d’une façon péremptoire qu’il n’y a pas discontinuité entre ces deux grands groupes de végétaux (fig. 2).
- En même temps, cette cellule reproductrice ciliée montre combien est tenace dans les organismes végétaux la tendance à maintenir, même très longtemps après qu’ils ont cessé d’être indispensables, des dispositifs dus aux conditions originelles de l’existence. En effet, la motilité de la cellule mâle chez les fougères et autres plantes inférieures représente des stades pri-" % mitifs de l’évolution vé-
- ' ^ 1 ,'y% h gétale où la présence de
- l’eau était essentielle à l’acte de la fertilisation, stades qui sont eux-mêmes un souvenir des jours, plus anciens encore, où tout le corps végétal était adapté à la vie aquatique. À mesure de la production de formes plus hautes, le mécanisme végétal s’affranchit de plus en plus de ces conditions premières et la perte des cils locomoteurs par la cellule reproductrice est un de ces changements qui accompagnent cette adaptation graduelle à la vie sur terre. On voit combien de tels changements sont longs à s’ac-
- complir, puisque celui-ci n’est pas encore réalisé chez le Ginkgo.
- Est-ce le Ginkgo que nous connaissons aujourd’hui qui, à un certain moment des temps géologiques, a servi d’intermédiaire entre les cryptogames et les phanérogames? Ou cet office a-t-il été rempli par un groupe plus vaste de plantes, dont l’arbre aux quarante écus ne serait qu’un dernier survivant isolé? On ne sait rien de précis là-dessus, mais on sait que cette même plante, si restreinte aujourd’hui dans sa distribution et dans son nombre, a été autrefois l’une des plus largement répandues à la surface de notre planète, comme le rappelle fort bien un de ses derniers historiens, M. Seward (*).
- blance, toute extérieure il est vrai, semblait une-première confirmation aux botanistes qui croyaient depuis longtemps à la possibilité de trouver des « formes de passage » entre les deux grandes moitiés du règne végétal, cryptogames et phanérogames. Elle était d’ailleurs évidemment trop faible pour suffire à elle seule à assigner cette valeur au Ginkgo. Ce fut l’étude des fleurs qui y conduisit (fig. 2).
- Celles-ci sont cependant du type normal des conifères, dans leur forme et leur structure. Elles sont groupées en nombre- plus ou moins grand en cônes qui sont soit de fleurs mâles, soit de fleurs femelles, l’arbre étant dioïque, c’est-à-dire n’ayant de fleurs que d’un seul sexe. Les fleurs mâles consistent en un axe central portant de petites branches dont chacune est terminée par deux petites capsules qui contiennent le pollen. La fleur femelle est du même type, un peu plus courte ; elle porte deux ovules. Comme chez toutes les phanérogames, la fécondation a lieu par la mise en contact du grain de pollen avec l’ovule. C’est ici qu’apparaît le caractère, unique parmi les phanérogames, qui distingue profondément le Gingko de toutes celles-ci et le rapproche par contre étroitement des cryptogames.
- Le grand botaniste japonais Hirase a découvert, en effet, que la cellule reproductrice mâle, contenue dans le grain de pollen, et qui est assez volumineuse, est pourvue à l’extérieur d’une bande de cils très fins enroulés en spirale à sa surface et qui lui permettent un déplacement rapide dans l’eau. Or, chez aucune phanérogame — et les conifères n’échappent pas à cette règle — la cellule reproductrice ne présente d’appareil locomoteur, ni de ce type, ni d’un autre quelconque. Elle ne cherche pas l’ovule, comme à tâtons, à travers une goutte d’eau; elle est portée directement à son contact par un tube spécial, dit tube pollinique, qui est produit par le grain de pollen. Au contraire, chez toutes les cryptogames vasculaires — fougères, lvcopodinées, prèles — de même que chez les mousses et chez les hépatiques, aussi bien que chez beaucoup d’organismes végétaux plus inférieurs encore, la cellule mâle n’arrive à la cellule femelle que par le moyen de cils, exactement comme chez le Ginkgo.
- 1. A. C. Seward. Links with thepastin theplant world. Cambridge, University Press. 1911. Cambridge manuals o/ science and littérature, 29.
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- LES POUDRES AZOTÉES AU XVe SIÈCLE
- Dès la fin des temps primaires (dévonien, carbonifère, permien), on signale dans les couches géologiques, en divers points de toute l’Europe, un genre, Psygniophyllum, dont les feuilles sont fort analogues
- lui-même apparaît dès le jurassique moyen et récent, où ses feuilles abondent à côté de celles du Baiera. Il semble surtout concentré dans tout l’hémisphère nord, de la Chine à l’Angleterre, et s’élève jusqu’à
- Fig. 2. — Ginkgo biloba : la feuille; la fleur femelle el les ovules; la fleur mâle, les élamines.
- à celles de notre Ginkgo. Les données à son sujet sont toutefois trop précaires pour qu’on puisse affnv mer entre eux une parenté réelle. Elle est encore douteuse, quoique moins, pour un autre genre, Ginkgophyl-lum, du permien (Oural,
- France). Mais, dès le rhétien ou trias supérieur, au début des temps secondaires, il n’y a plus de doute, on est en présence sinon du Ginkgo lui-même, du moins de formes voisines, de Ginkgoace'es. À ce moment, le genre Baiera — dont les feuilles ont la forme notre
- générale de celles de Ginkgo, mais sont plus découpées, et dont les fleurs et les graines sont les mêmes — a une extension universelle : on le trouve en Australie, au Gap, dans les deux Amériques, au Tonkin, en Suède, en France, etc. Et, à sa suite, on suit l’évolution de tout le groupe — si l’on peut parler d’évolution
- Fig. 3. — L'évolution géologique de la feuille de Ginkgo. — i, Gink-goacée tertiaire (Ile de Malt); — 2. Wealdien {Allemagne du Nord);
- — 3, 4, 5,6, Jurassique (Japon, Australie , Sibérie, Turheslan) ; —
- 7, Crétacé inférieur {Groenland);
- — 8, 9, ii, Jurassique {Californie, Yorkshire, Écosse); — io, Wealdien (Terre François-Joseph); — 12, Rhétien {Afrique dit Sud); — 12. Jurassique {Spitzterg). (D’après
- Seward).
- pour des formes qui ne changent pas, ou dont le changement est de s’éteindre -depuis le rhétien jusqu’à nos jours. Le vrai Ginkgo 1 d’autres
- 75° et 78° de latitude, cependant d’ailleurs que d’autres Gingkoacées, et Baiera entre autres, continuent d’avoir la dispersion universelle du rhétien. Au début du tertiaire, le Ginkgo est encore étendu sur tout l’hémisphère nord. La ressemblance de ses feuilles est telle alors avec celles du type actuel qu’il a paru à quelques botanistes qu’il s’agissait déjà de l’espèce d’aujourd’hui. Comment depuis s’est-elle restreinte à l’Extrême-Orient, pour n’y survivre d’ailleurs que par les soins de l’homme, on ne le sait pas.
- Le Ginkgo n’est pas la seule de ces « plantes du passé » qui semblent ne survivre parmi nous que pour nous permettre de saisir, entre des groupes fort distincts, des rapports qu’il serait sans elles impossible d’imaginer. C’est seulement une des plus frappantes par la clarté de son cas et par l’importance des groupes entre qui elle sert de trait d’union. L’occasion se présentera, j’espère, d’en signaler
- Marcel Blot.
- LES POUDRES AZOTEES AU XVe SIECLE
- Vers l’an 1410 parut sur la poudre à tirer un curieux traité intitulé Feuerwerksbuch, qui semble devoir être attribué au maître armurier Abraham von Memmingen. Ce traité raconte la fameuse anecdote de Berthold Schwarz (le moine noir) cherchant une couleur d’or et découvrant la poudre à canon. Après avoir passé entre les mains d’une foule d’armuriers qui y firent diverses additions, il
- fut imprimé en 1554, à Francfort-sur-le-Mcin, sous le titre de Büchsenmeysterei, et c’est sous cette forme qu’il est parvenu jusqu’à nous.
- On y trouve, entre autres curiosités, la recette suivante : <( Tu n’as qu’à prendre six parties d’acide ni-« trique, deux parties d’acide sulfurique, trois'parties « d’ammoniaque liquide, et deux parties à’oleum bene-
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- « diclum (huile hrute de goudron) et à remplir avec ce « mélange le dixième de Pâme du canon. »
- Et le vieux livre ajoute ce singulier conseil :
- « Mets le feu avec dextérité pour pouvoir le sauver. « Assure-toi que la carabine est solide. Avec une cara-« bine ordinaire, tu peux tirer à trois mille pas en te « servant de cette eau, mais elle est coûteuse. »
- Ainsi s’exprime le plus ancien document concernant l’emploi d’une substance organique nitrée comme poudre a tirer. Il est peu probable, en effet, qu’il ait existé une poudre nitrée antérieure à celle d’Abraham von Memmingen, et le vieux maître armurier allemand semble bien être le précurseur de nos poudriers modernes.
- Ceux-ci n’ont pas manqué de réinventer la poudre de 1410, mais ils ont eu soin de la déguiser sous un nom savant, bapiiso le carparn et piscem, et ils l’ont baptisée nitro-gouclron. Le nitro-goudron, pour parler le jargon moderne, n’est autre chose que le produit de la nilration
- PARIS EN 1911 ---------------- ---------------- 349
- des huiles brutes de goudron par un mélange d’acides faibles, l’emploi d’acides concentrés rendant l’opération dangereuse.
- C’est ainsi qu’on obtient Yémilite (brevet anglais 5899, du 22 avril 1887), le nitro-goudron de Roth (brevet français 177 509, du 9 juillet 1886) ou VAmerican EC and Schultze gunpowder, que le capitaine Schultze a fait breveter en 1886 et qu’on fabrique encore dans l’Etat de New-Jersey à Oakland.
- Les inventeurs modernes se plaignent souvent, avec plus ou moins de bonne foi, de l’insuffisance de la loi sur la protection de la propriété industrielle. Il est rare cependant qu’ils soient dépouillés aussi complètement de leurs droits que l’a été Abraham ven Memmingen. Mais le maître, s’il revenait parmi nous, serait probablement plus sage et, en vieux lecteur de la Bible, il se contenterait de nous répéter la parole de l’Ecclésiaste : « Et il n’y a rien de nouveau sous le soleil ». Major Sauvage.
- LES ODEURS DE PARIS EN 1911
- Les odeurs de Paris sont devenues, hélas, un mal chronique : quand le vent souffle du Nord-Est, une bonne moitié de la capitale et nombre de localités de banlieue se trouvent littéralement empestées. Les temps chauds, orageux, favorisent tout particulièrement l’éclosion de cette puanteur, et tout le monde a pu remarquer que bien souvent elle s’exagère encore, le soir venu.
- Les réclamations et les enquêtes n’ont eu, pendant longtemps, aucun effet; d’année, en année les odeurs, au contraire, ont gagné en intensité. Et l’on peut dire qu’en 1911, elles ont atteint leur apogée. On se souvient que l’été de cette année fut marqué par des chaleurs anormales, et par des vents Nord-Est persistants. Ces circonstances atmosphériques ont évidemment contribué pour une grande part à la situation dont Paris a souffert : mais elles n’en portent pas, tant s’en faut, l’entière responsabilité.
- Le Service des établissements classés à qui l’on doit déjà d’avoir établi l’origine véritable de ces odeurs et qui lutte contre elles avec beaucoup d’énergie, a pu déterminer les causes de la recrudescence du mal en 1911. Le récent rapport de M. Paul Adam, inspecteur principal, nous édifie pleinement à cet égard.
- Rappelons que les odeurs en question prennent naissance dans les fabriques de superphosphates, de phospho-guanos, d’engrais divers, de colles animales, et de boyaux où l’on traite tous les déchets animaux, que les abattoirs et équarrissages parisiens produisent chaque jour en quantités considérables. La plupart de ces établissements se sont concentrés dans la plaine d’Aubervilliers. Nul ne saurait contester l’utilité de leur rôle : ils contribuent à assurer, avec le maximum d’économie et de rapidité, l’assainissement d’une agglomération de plus de 4 millions d’àmes. Mais, si précieux que soient ces auxiliaires pour la salubrité publique, il est établi aujourd’hui qu’ils pourraient observer plus de discrétion dans 'l'accomplissement de leurs fonctions : des précautions dans les manipulations, des perfectionnements dans les appareils suffiraient à éviter ces émissions de poussières odorantes si pénibles aux Parisiens.
- On se rendra compte de la portée des émanations de ces usines par les chiffres suivants dus aux expériences de l’inspecteur Thybaut : phosphoguanos, 6 à 8 kilomètres, cuisson des viandes et nivets, dessiccation des
- viandes et du sang, fabrication dos superos, 6 à 8 kilomètres; colle forte, 6 à 8 kilomètres; dépôt d’engrais animaux, 6 à 8 kilomètres; traitement acide des débris animaux en vue de la fabrication des graisses, 6 à 8 kilomètres ; traitement des graisses aux acides, 3 à 4 kilomètres; fabrication des sels ammoniacaux (vidanges ou gaz), 5 à 4 kilomètres.
- M. Adam, analysant la situation de 1911, met en évidence un certain nombre de facteurs qui ont fortement contribué à l’aggraver.
- Tout d’abord les usines se sont trouvées surchargées : elles reçoivent maintenant, non seulement les résidus parisiens, mais encore des matières animales, notamment des os, provenant de la province -et de l’étranger. C’est, en partie, le résultat, du reste tout naturel, de leur spécialisation et le bénéfice de l’expérience par elles acquise dans ce genre d’opérations. Ajoutons que, pour Paris même, les quantités de matières à traiter ont notablement augmenté : la population s’accroît constamment; et, toutes choses égales d’ailleurs, la ville produit plus de débris qu’autrefois : « Avec le raffinement des goûts, la diffusion de l’aisance, le public ne veut plus des bas morceaux : la proportion des rebuts abandonnés par l’alimentation s’accroît dans les abattoirs et les boucheries ».
- Les défectuosités du transport, par chemin de fer, des animaux sur pied, ont joué également un rôle important. L’expéditeur ayant le droit d’entasser dans un wagon un nombre quelconque de moutons ou de porcs, beaucoup d’entre eux sont morts asphyxiés avant le débarquement. C’est ainsi que les usines voisines de la Villelte reçurent à la fois 1500 cadavres d’animaux asphyxiés, qu’il fallait traiter d’urgence, pour éviter une rapide putréfaction, inévitable par les grandes chaleurs. De là, des à-coups dans la marche des usines, qui se traduisent inévitablement par des infractions aux réglementations.
- Nous venons de parler de l’afflux vers Paris de résidus provenant d’autres régions. Cette circonstance, fâcheuse pour l’hygiène parisienne, doit être imputée non seulement aux avantages qui résultent naturellement de toute grande centralisation industrielle, mais encore à la constitution de notre réseau de voies ferrées et navigables, qui fait de Paris un point tout spécialement favorisé pour la facilité des livraisons sur tous les points de la France.
- Cet avantage est particulièrement sensible dans une
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- fabrication où, par exception, les matières premières sont moins pesantes que les produits fabriqués. Ainsi, pour faire '100 kg de superphosphate, il faut 50 kg de phosphate (qui pourront être pris sur place, s’il s’agit de faire des superos) et 50 kg d’acide sulfurique. Pour obtenir ces 50 kg d’acide, il suffit de 2A à 28 kg de pyrites, de 0,5 kg de nitrate et d’un peu de charbon. Le reste Aient de l’air.
- Une autre cause a contribué à faire de la région parisienne un centre important de fabrication de superphosphates. La loi belge force, à nos frontières, la Société de la Vieille Montagne, grand producteur de zinc, à retenir le gaz sulfureux provenant du grillage de ses blendes.
- Cela ne peut se faire avantageusement qu’en transformant celui-ci en acide sulfurique, qui devient dès lors un sous-produit fabriqué en quantités énormes. Elle permet à la Société de fabriquer les superphosphates à un prix tel que les industriels du nord de la France ne peuvent soutenir la concurrence. Le gros de celte industrie s’est donc reporté vers Paris. Mais alors, « l’occasion est bien tentante de faire aussi des phosphoguanos, puisque la matière animale ne manque pas ».
- D’après les évaluations de M. Thybaut, on fait par an, dans les principales usines d’Aubervilliers, 18 000 tonnes de phosphoguanos (ce produit est de beaucoup le plus malodorant), 21 000 de superos, 155000 de super-
- phosphates minéraux. Ces derniers, réputés pour ne dégager que peu ou pas d’odeurs, ont choisi l’année 1911 pour changer, en partie, de nature. On a employé des phosphates de Gafsa bitumineux : les vapeurs mises en liberté pendant le traitement de cette substance, ne sont plus retenues par l’eau, seul mode de condensation suivi jusqu’à présent.
- Bref, l’année 1911, en ce qui concerne les résidus à éliminer, peut se résumer comme il suit : matières plus odorantes, masses plus considérables. Une pareille situation se prolongera-t-elle indéfiniment? Les conclusions de M. Adam sont, à cet égard, plutôt optimistes. Tout d’abord, les études du Service de l’Inspection et les mesures sévères qui en sont résultées, ont produit une amélioration indéniable. Notons, à ce propos, que les inspections de nuit étant interdites, les précautions réglementaires sont moins strictement observées pendant la nuit, et l’on s’en aperçoit bien au renforcement des odeurs.
- La centralisation à outrance que nous signalions plus haut, a également un heureux effet. Elle permet aux usines de recourir à de puissants moyens de travail; la concurrence les oblige à employer les méthodes perfectionnées. Les petites usines, imparfaitement outillées, sont condamnées à disparaître, et, avec elles, les méthodes grossières, à qui incombe la principale responsabilité de l’empestement de Paris. A. T.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 21 octobre 191a. — Présidence de M. Lippmann.
- La fonction respiratoire des plantes.—MM. Maquenne et Demoussy ont remarqué que les végétaux donnent, à analyse, moins d’oxygène qu’un hydrate de carbone. Us perdent donc de l’oxygène par le fait de la végétation. Pour élucider cette question, ils ont repris les expériences sur la respiration des plantes vertes. Ils ont trouvé que le quotient respiratoire, c’est-à-dire le rapport des volumes des gaz échangés dans l’acte de la respiration décroît rapidement lorsque l’organe étudié a été détaché de la plante. C’est là une cause d’erreur dans les résultats des expériences et les conclusions à en tirer. Ce coefficient conserve, au contraire, longtemps la même valeur chez une plante qui est maintenue à l’obscurité tout entière : il y a alors réparation des pertes subies par la feuille aux dépens des réserves accumulées dans la tige.
- Le vaccin àntityphique.— M. Laveran présente un travail de M. H. Vincent sur l’action du vaccin antityphique polyvalent chez les singes en incubation de fièvre typhoïde. Il arrive assez fréquemment, en temps d’épidémie, que les inoculations de vaccin polyvalent sont faites chez des sujets en incubation de fièvre typhoïde. Dans ce cas, l’inoculation du vaccin est efficace si l’infection ne remonte pas à plus de deux jours. Plusieurs sujets réceptifs ayant avalé d’énormes quantités de bacilles typhiques vivants et n’ayant reçu l’injection que le lendemain ou le surlendemain ont été préservés. Si l’infection typhique est plus ancienne, le microbe a eu le temps d’envahir le sang. Néanmoins, l’injection exerce une action protectrice appréciable. L’évolution de la. fièvre
- typhoïde est courte et bénigne. En conséquence, les inoculations de vaccin polyvalent, dont l’efficacité préventive est si remarquable, sont absolument inoffensives et n’év'eillent aucune phase négative chez les personnes en puissance de bacilles d’Eberth. Elles déterminent la sécrétion d’anticorps bactériolytiques et bactéricides dès le quatrième jour. Il en résulte un commencement d’immunité qui peut annihiler entièrement une infection éber-thique récente, ou si celle-ci est plus ancienne en réduira la durée et la gravité. Bien qu’il soit préférable de faire les vaccinations avant la période estivo-automnale habituelle d’apparition de la fièvre typhoïde, il y a lieu de les recommander aussi au début et au cours de l’épidémie.
- Le phosphate de chaux de la caséine. — M. Schlœ-sing père, présente une Note de M. Lindet, dans laquelle l’auteur démontre que la moitié du phosphore de la caséine y est à l’état de phosphate de chaux et l’autre moitié à l’état d’acide phosphorique engagé dans une combinaison organique hydrolysable par les alcalis. L’excès de chaux, par rapport à l’acide phosphorique, est saturé par la fonction acide de la caséine.
- L’action du sel et du sucre pour la conservation des aliments. — M. Schlœsing présente une deuxième Note de M. Lindet dans laquelle l’auteur explique que si le sel et le sucre sont capables de conserver les matières alimentaires, c’est parce que ces substances plasmolysent les cultures de microbes, les épuisent en matières azotées et les empêchent de se reproduire.
- Cil. DE VlU.EDEUIl,.
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- TACHYGRAPHIE ET POLYGRAPHIE
- Ces deux termes, malgré leur allure un peu prétentieuse, ne sont pas de formation récente. Ce sont au contraire ceux qui servaient à désigner au xviie siècle ce que nous appelons aujourd’hui Sténographie et Langue universelle.
- Les sténographes de cette époque étaient en effet qualifiés tachygraphes, simiographes et hypographes. C’est du moins ce que nous apprend dans ses Mirabilia graphica, le Père Schott Q), élève et ami du savant et universel Père jésuite Kircher (1 2), auteur comme son maître de nombreux ouvrages sur toutes sortes de sujets. Ces deux érudits semblent, en effet, s’être donné pour mission de justifier le principe inscrit par Schott en tête du Livre 7 de ses Technica curiosa : Divinum munus est loqui, divinius scribere. La parole est divine, mais l’écriture est plus divine encore !
- Dans ce livre, Schott nous rappelle que l’art d’abréger l’écriture consista d’abord à employer certaines notes (notae), certains signes (semeia) pour remplacer non seulement des mots, mais des phrases entières. C’est du terme notae qu’est venu le vocable français notaires. Les notaires de jadis étaient primitivement de simples sténographes.
- Ces notaires suivaient facilement la parole. Ils la devançaient même, si nous en croyons Martial dans ce dystique :
- Ouvrant verba licet, manus est velocior illis Nondum lingua, suum dextra peregit opus.
- Le poète Àusone est plus expressif encore dans son élégance lorsque, s’adressant à son notaire, il lui dit : Les sentiments de mon cœur, à peine exprimés, tu les tiens déjà sur tes tablettes. Qui m’a trahi? Qui t’a déjà communiqué ce que j’avais l’intention de dire?
- C’est pourquoi ces notes étaient appelées par lui des « voleurs de mots », fnrta verborum.
- D’abord assez peu nombreux, les signes ou notae arrivèrent avec Sénèque à former un corpus de 5000 unités.
- Cette tachygraphie était devenue plus difficile qu’une langue proprement dite !
- C’est vers 1660 que parut en Angleterre un petit ouvrage intitulé Tachygraphia nova dans lequel l’auteur donne les principes d’une sténographie rationnelle dont les sténographies contemporaines ne sont que des applications ou des perfectionnements. Schott nous apprend seulement que ce petit livre fut édité à Londres et qu’il en reçut un exemplaire de Guillaume Schroeter, mécanicien passionné qui demeurait alors à Leyde. Le premier principe
- 1. Gaspard Srholt (1(508-1 G(56), physicien allemand, auteur d'une douzaine d’ouvrages, a décrit dans ses Technica curiosa de nombreuses inventions.
- 2. Atlianasc Kircher (1602-1680), savant encyclopédique, lut un des plus prodigieux écrivains du xviû siècle.
- de la nouvelle tachygraphie consistait à « remplacer chaque lettre de l’alphabet, excepté Yx et Yy, par un seul trait, la plume n’étant jamais soulevée du papier », unico ductu ac tractu manus, penna nunquam sublata e charta.
- Le second principe était la suppression de Yu après le q, lequel ne marche jamais seul.
- Le troisième la suppression des voyelles simples et leur remplacement par des points situés, comme l’indique la figure 3 de la planche 1 que nous reproduisons d’après Schott.
- Les diphtongues sont traitées comme de simples voyelles.
- Les préfixes et les terminaisons d’un certain nombre de termes sont représentés par des signes brefs, derniers vestiges de la tachygraphie ancienne, grecque et romaine, ces signes étant formés de manière à ne pas violer le principe qui veut que les mots s’écrivent sans lever la plume.
- Comme ponctuation, le point, la parenthèse, les points d’interrogation et d’exclamation sont seuls conservés.
- Enfin il est admis que dans certains cas, où le sens est suffisamment net, on peut supprimer certaines lettres et même certaines syllabes. C’est ainsi qu’on peut écrire vemens pour vehemens et abomin pour abominabilis.
- Dans les deux planches que nous reproduisons, la figure 1 représente l’alphabet général, la figure 2 les signes des consonnes doubles, la figure 5 la place respective des points représentant les voyelles toutes les fois que celles-ci ne se trouvent pas au commencement du mot. Les figures 4 et 6 donnent des applications. Dans la figure 6, les mots cités sont des termes dans lesquels I et U jouent le rôle de consonne que représentent actuellement J et Y. Dans la figure 5 sont donnés des exemples de mots avec diphtongues ou doubles voyelles. C’est à propos de ces sortes de voyelles que l’auteur avertit ses disciples qu’on doit s’attacher dans l’écriture tachy-graphique, plutôt au son qu’à l’orthographe. Enfin, les figures 6, 7, 8 et 9 donnent une liste de préfixes et de terminaisons vulgaires.
- Il ne semble pas que nos sténographes contemporains aient ajouté grand’chose aux principes de l’auteur anglais de la Tachygraphia nova.
- Les inventeurs du volapuk, de l’espéranto et d’autres langues dites universelles, ne paraissent pas non plus jusqu’ici avoir trouvé une voie beaucoup plus brillante et plus unie que les polygraphes du temps du Père Kircher.
- L’un de ces polygraphes, jésuite espagnol, dont le Lère Schott nous dit avoir oublié le nom, publia,' en 1653, un tableau intitulé un peu pompeusement Mercurius mono-panglottus, grâce auquel il prétendait faire comprendre toutes les langues au moyen de chiffres. la vérité, son système ne permettait
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- TACHYGRAPH1E ET POLYGRAPH1E
- que des conversations limitées aux sujets les plus simples. Les mots élémentaires étaient distribués en 44 classes, et dans chaque classe les mots de cette classe étaient affublés d’un nombre. C’est ainsi
- Iconifinw XXXV11 paj s 3 P.
- Planche i. — Signes sténo graphiques proposés en iôôo. Reproduction d’une planche de Mira-bilia graphica du P. Schott.
- que dans la première classe, celle des Elemens, le feu portait le n° 1, la flamme le n° 2, la fumée le n° 3, la cendre le n° 4, etc. Le Père Schott nous donne la traduction numérale de 1150 mots dans ce système. Il est clair que chaque classe restant ouverte aux besoins du progrès, le Mercurius mono-panglotius ne devaiL pas tarder à se transformer en simple pétaudière.
- Les classes étant représentées par des chiffres romains, et les mots par des chiffres arabes, voici comment, par exemple, on écrivait dans le volapuk de notre brave espagnol, Credo in Deum :
- XXXIX : 4, XLII. 8. III. 1!
- En 1661, à Francfort, Joachim Becher(]), médecin de'l’Electeur de Mayence, publia les principes d’un système analogue sous le titre de Claris .convenientnae linguarum. Clé de la concordance des langues ! Plus fort que nos professeurs de langues actuels, Becher se targuait d'apprendre
- 1. Jean Joachim Becher (1625-1082), chimiste plein d’imagination cjue sa vanité et la raideur de son caractère firent vagabonder à travers l’Europe.
- à ses disciples tous les idiomes en un seul jour!
- Nous nous bornerons à signaler, parmi les choses ingénieuses qu’il a proposées, l’écriture des lettres par points et traits, lineolis ac punctis. Les signes de Becher sont les ancêtres des signes du télégraphe Morse.
- Malgré tout, ces essais de langue universelle n’eurent aucun succès, pas même celui de curiosité.
- Ce n’est pas d’un bon augure pour les tentatives qui se font sous nos yeux.
- Faut-il s’étonner du reste de semblables avortements? Je ne le crois pas. Bien qu’on parle beaucoup d’internationalisme, les hommes sont aussi loin qu’au moyen âge de se comprendre à travers les frontières des langages. Ils ne parlent même plus la même langue à l’intérieur. Et les fabricants de langues universelles eux-mêmes se mordent entre eux!
- La sténographie, elle, a des visées moins hautes. Elle n’aspire qu’à rendre de petits services dans le train-train de l’existence, comme la machine à écrire. Ces services, elle les rend à chacun, dans sa langue. Et le nombre de ceux qui sont susceptibles de l’utiliser est autrement important que celui des
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- Planche 2. — Quelques applications de principe sténographique de la planche 1, d’après Schott.
- gens qui ont besoin de comprendre l’anglais, l’allemand ou le chinois! . .
- La polygraphie peut s’appliquer le vieux proverbe : « qui trop embrasse mal étreint ».
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- Le Gérdnt : P.- Masson. — Imprimerie Lahühe,
- rue de Fleurus, 9, à Pari».
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- 40° ANNÉE. — N° 2058. .... ---- 2 NOVEMBRE 1912
- A PROPOS DU LANCEMENT DU CUIRASSÉ PARIS
- Dispositions spéciales pour éviter
- Le poids toujours plus considérable des navires a obligé les constructeurs navals à se préoccuper de façon particulière d’une des phases de l’opération du lancement.
- Voici, en effet, ce qui se passe lorsqu’on met à l’eau un navire très long et très pesant comme le sont notamment presque tous les bâtiments de guerre modernes.
- On sait que les navires sont lancés l’arrière le premier. Lorsque le glissement du bâtiment sur sa cale a commencé et que l’arrière a pénétré dans l’eau d’une quantité suffisante pour que sa flottabilité propre le soulève, il se produit un pivotement
- la rupture de l’avant du navire.
- Le système de lancement adopté à la Seyne pour le Paris, comportait un berceau composé de forts madriers, épousant les formes basses de la coque du navire sur une grande partie de sa longueur. Ce berceau reposait lui-même, au moment du lancement, sur deux glissières placées de chaque côté de la quille et ayant chacune 2 mètres de largeur sur 130 mètres de longueur. Elles constituaient le chemin de glissement. Abondamment suiffées, elles portaient le navire par l’intermédiaire de poutres semblables, fixées au berceau et qu’on nomme les couetles vives. Les glissières de la cale sont les coûeltes fixes.
- Fig. i. — Le futur cuirassé Paris. Aquarelle de L. Sebille.
- du navire autour de la partie avant qui, elle, porte encore complètement sur la cale par l’intermédiaire du berceau (fig. 1).
- Pendant un instant, assez court assurément, mais tout de même suffisamment long pour créer un véritable péril, l’avant supporte alors presque tout le poids du navire. Il est donc obligé à un effort en vue duquel il n’a pas reçu de consolidations spéciales. 11 pourrait, en conséquence, très bien arriver que l’avant ne puisse accomplir le travail qu’on lui impose et qu’il fléchisse ou même qu’il se rompe. Ce serait un désastre!
- Pour parer à une aussi fâcheuse éventualité, l’ingénieur en chef Rimbaud, le très distingué directeur des chantiers de la Seyne, où vient d’être mis à l’eau le cuirassé Paris, a imaginé un dispositif très ingénieux dont le fonctionnement, au dire des témoins du lancement, a été parfait.
- 40* armée. —- a' semestre.
- Prêt à lancer, le Paris pesait 7500 tonnes.
- Voici l’agencement général du dispositif employé pour éviter à l’avant une fatigue excessive.
- A Pavant du cuirassé, sur les deux flancs, et aux points où, d’après les calculs, devait se produire l’effort en question, on avait placé deux épais massifs en bois fortement maintenus contre la coque et reliés entre eux par des liges d’acier traversant leur masse et passant sous la quille du bâtiment (a, fig. 2). Ces deux massifs, destinés à répartir, sur une longueur de la coque suffisamment grande, l’effort produit au moment du pivotement, étaient entaillés à la partie inférieure suivant une courbe convexe calculée, correspondant à une courbe semblable mais concave creusée dans la partie supérieure du berceau.
- Une couche de suif était interposée entre les deux courbes destinées à glisser l’une sur l’autre et on
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- conçoit dès lors aisément le mécanisme de l’opération.
- A mesure -que le navire pénétrait dans l’eau et que l’arrière se soulevait, abandonnant la partie du berceau qui l’avait soutenu jusqu’alors, les deux massifs de l’avant, remplissant très exactement le rôle de tourillons(J) du navire, tournaient en glissant sur la courbe du berceau et transmettaient le puissant effort qu’elles subissaient à toute une partie
- achevée en 9 mois. C’est, en fait de batiments de guerre, un record dont la Société des Forges et Chantiers de la Méditerranée a le droit de s’enorgueillir, étant donné surtout qu’il s’agissait là dun bâtiment dont le tonnage atteindra 24 000 tonnes.
- Rappelons que le Paris est le 5e bâtiment d’une série de 4 unités dont les deux premières, le Jean Part et le Courbet, sont à l’eau depuis un an à
- Bloc de 'pivotement
- — Partie suiffée "N Rousture en fi/in d’acier
- jgsk .Roustures en fin Z''en chanvre Rousture en filin EÉfÈ"-""' d'acier
- Berceau
- Chaînes de suspension de '' !'appareil
- Bandes en acier ! empêchant l'appareil \ degfisservers PA/. j
- _. Bloc de \ pivotement l
- Partie horizontale li. , permettant te dégagement $3%? de l’appareil' - rrru.
- f----QefÇSp n i n
- Fig. 2 et 3. — Coupe et profil du disposilij destiné à faciliter le pivotement du cuirasse.
- des lianes du navire suffisamment étendue pour pouvoir la supporter sans fatigue. On avait calculé que cet effort devait etre à peu près de 1900 tonnes.
- Comme je l’ai dit plus haut, le fonctionnement de cet appareil a été parfait.
- Les personnes dont l’attention avait été attirée sur cette intéressante disposition technique ontparfaitement vu les blocs-tourillons tourner sur la courbe du berceau, et ont pu ainsi constater l’utilité et l’efficacité de l’appareil.
- Le lancement du Paris, effectué dans des conditions de temps qui rendaient l’opération particulièrement délicate, a été remarquablement conduit et particulièrement réussi.
- Quant à la construction du navire, elle a été
- Brest et à Lorient. La quatrième, la France, sera lancée dans le courant de novembre aux chantiers de la Loire à Saint-Nazaire. Tous ces cuirassés sont identiques, ils seront armés de 12 canons de 50 centimètres, renfermés par paires en 6 tourelles, et de 22 canons de 14 centimètres destinés à repousser les attaques des torpilleurs. Ils porteront en outre 4 tubes lance-torpilles sous-marins. Ils seront mus par des turbines développant 29 000 chevaux et attelées sur 4 hélices. La vitesse sera de 21 nœuds. Leur entrée en service est prévue pour la fin de 1914 en ce qui concerne le Jean Bart et le Courbet, et fin 1915 pour le Paris et le France. Sauvaire Jourdan.
- Capitaine de frégate de réserve.
- «es*
- Fig. 4. — Schéma montrant le fonctionnement du dispositif des Chantiers de la Seyne pour faciliter le pivotement du cuirassé Paris pendant son lancement.
- LE PAPIER COUCHÉ
- Autres temps! Autres mœurs! Alors qu’au siècle dernier les magazines les pfus luxueux s’imprimaient encore sur un papier rude, rugueux, grisâtre, désagréable à l’œil et à la main, qu’on n’hésite-
- 1. Les tourillons sont proprement ces. pièces d’acier cylindriques placées près du centre de gravité des canons et sur lesquelles les canons oscillent.
- rait pas aujourd’hui à qualifier de papier à chandelles, il n’est pas, à l’heure actuelle, de révue se respectant qui ne s’imprime sur un papier superbe, poli, d’un blanc éclatant, le seul d’ailleurs qui soit susceptible de reproduire les documents précis que nous devons à l’objectif photographique.
- C’est à ce papier tout moderne, car son usage
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- LE "PAPIER COUCHE
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- Fig. i. — Le laboratoire. Le kaolin et le sulfate de baryte, mélangés dans des malaxeurs et incorporés à une solution de gélatine, donnent l’enduit ou couleur.
- de
- courant ne date que de peu d’années, qu’a été donné ce nom bizarre, à première vue, de papier couché. Le papier couché
- est ainsi appelé parce qu’il a reçu une couche d’un enduit spécial, blanc généralement, quelquefois coloré, auquel il doit de pouvoir prendre le brillant, le poli, qui plaisent tant à l’œil et au doigt.
- Suivez-nous, au surplus, à Courbevoie, dans les vastes ateliers appartenant à la Société anonyme des anciens établissements Grillet et Féau, et vous y verrez, vos yeux, comment un vulgaire papier terne et rugueux à souhait, peut être transformé en cette feuille satinée d’agréable aspect.
- Entrons, tout d’abord, dans le laboratoire, vaste salle du rez-de-chaussée où s’élabore l’enduit qui va être appliqué sur le papier, et auquel est donné le nom de « couleur » quelle que soit d’ailleurs ‘ sa teinte.
- Sur le sol que recouvre en tout temps une ruisselante nappe d’eau, vous verrez çà'et là de grandes cuves métalliques, des baquets de bois, des tuyaux souples pour l'amenée de l’eau. Aux murs, aux piliers de bois qui supportent le plafond, sont accrochés des tamis très fins. Enfin, le long d’une cloison séparant ce laboratoire des autres salles, une rangée de malaxeurs.
- C’est dans ces malaxeurs, actionnés mécanique-
- Fig. 2. — Une fonceuse. Un ouvrier verse la couleur dans une gouttière où la prend le rouleau de feutre qui la dépose sur la feuille à coucher.
- F ON CEUSE "Rouleau de papier à coucher
- Fig. 3. — Schéma de la fonceuse, de raspirateur el du séchoir.
- ment, que se fait le mélange des matières premières : eau, kaolin d’Angleterre et sulfate de baryte
- ou « blanc fixe ». La gélatine, amenée en feuilles à l’usine, est, pendant ce temps, ramollie par une immersion prolongée dans l’eau.
- Nous aurions voulu indiquer au lecteur dans quelles proportions se fait le mélange de ces divers produits. C’est là, malheureusement, chose presque impossible, pour la raison qu’il n’existe pas de proportions déterminées. Il y a, en effet, presque autant de compositions que de clients, les
- proportions variant suivant le prix, tout d’abord, et suivant les desiderata de chacun de ces clients. Nous dirons seulement que le collage doit être d’autant plus faible qu’on désire obtenir plus de brillant, la couleur fortement chargée en gélatine ne pouvant donner un poli aussi parfait.
- Au sortir du malaxeur, la pâte obtenue est versée dans les tamis posés sur les cuves ou les baquets contenant iiâ dissolution de gélatine.' C’est alors qu’interviennent les ouvriers qui, armés de pinceaux, écrasent cette pâte semi-liquide pour la faire passer au travers des mailles. 11 est, à ce moment, lorsque cela est nécessaire, ajouté.à l’enduit des produits susceptibles de le colorer, et c’est ainsi, par exemple, que la teinte
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- bleue de la couverture de La Nature est obtenue à l’aide d’une -couche de couleur ayant la composition suivante : kaolin; pâte satin (composée de chaux et d’alumine); blanc fixe; bleu d’outremer.
- Les baquets de « couleur » transportés sur un monte-charge, sont ensuite élevés jusqu’à l’un quelconque des trois étages de l’usine. Ils sont alors amenés près de l’une des machines chargées d’enduire les feuilles de papier de cette couleur, et qui portent le nom de « fonceuses » ou, plus improprement, de « coucheuses ».
- Chaque machine se compose, en principe, d’un volumineux tambour, de 1 mètre de diamètre sur
- par sa face inférieure, non enduite de couleur, une machine puissante aspire l’air à l’intérieur de ce feutre et, par l’effet de la pression atmosphérique, la feuille est appliquée fortement contre le feutre qui l’entraîne.
- Elle vient ensuite reposer sur un bâton glissant dans une position horizontale sur des chaînes munies de taquets qui le soulèvent obliquement. L’axe horizontal qui relie les deux poulies verticales sur lesquelles circulent ces chaînes porte un pignon d’angle denté qui engrène avec un autre pignon d’angle horizontal, celui-là,- monté à la partie inférieure d’un axe vertical qui, à sa partie supérieure,
- Fig. 4. — Séchoir ou étendage. i5oo mètres de papier, par boucles d’une dizaine de mètres, font dans une longue salle une promenade de 160 mètres.
- 1 m. 20 à 1 m. 80 de longueur, sur lequel passe la feuille qui vient de recevoir l’application de couleur. Cette couleur, puisée dans le bac par un ouvrier à l’aide d’une casserole ou cuiller métallique, est versée dans une gouttière où s’en imprègne le feutre qui recouvre un rouleau. Celui-ci, à son tour, la dépose sur la feuille entraînée par la machine. Cette feuille, à la vitesse de 50 à 50 mètres à la minute, passe alors sous 7 à 8 brosses de soie très douces, animées d’un mouvement longitudinal à l’aide d’excentriques, qui ont pour but de bien répartir et égaliser la couleur sur. le papier reposant sur le tambour. Elle vient enfin passer sur des rouleaux garnis d’un feutre sans fin. Afin que ce feutre puisse entraîner la feuille qui ne fait que reposer sur lui
- porte une poulie horizontale. Sur celle-ci roule une chaîne horizontale, également munie de taquets, qui passe sur une autre poulie située à la partie externe d’une sorte de cadre vertical où s’entassent des bâtons dont nous verrons tout à l’heure la provenance.
- Dès que la bande de papier repose sur le bâton placé sur les rails, les chaînes soulèvent ce hàton qui monte lentement jusqu’à la partie supérieure de la salle, entraînant' avec lui cette bande de papier. Toujours emmené par les chaînes, le bâton circule alors sur des chaînes horizontales. Au fur et à mesure que ce bâton s’élève, un autre bâton, accroché à la partie inférieure du cadre par les taquets de la chaîne horizontale, vient prendre sa place sur
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- les chaînes obliques, reçoit à son tour la bande de papier venant de la fonceuse et, entraîné comme le précédent par les chaînes, s’élève à la suite du premier, d’un mouvement doux et régulier, soulevant la feuille de papier amenée par l’aspirateur, cependant qu’un autre bâton vient le remplacer à son tour.
- Et tout ce mouvement se continue sans arrêts, sans accrocs, avec une régularité fantastique, au fur et à mesure que se déroule le papier, provenant du rouleau placé sous la fonceuse, et dont le poids varie entre 40 et 400 kilogrammes, pour une largeur de 78 à 160 centimètres. Les boucles de papier supportées par ces bâtons, et dont chacune mesure près d’une dizaine de mètres, effectuent alors, dans la vaste salle, une longue et lente promenade.
- Toujours entraînés par les chaînes, ces bâtons, en
- Bobineuse
- Fig. 6. — Fonceuse et bobineuse. Le papier venant de la fonceuse (à droite) après sa promenade sur le séchoir, vient s’enrouler sur la bobineuse (à gauche).
- effet, parcourent lentement 80 mètres environ, jusqu’à l’autre extrémité de la salle.
- Arrivés à cet endroit, ils doivent effectuer un virage. A cet effet, à l’intérieur du virage, le bâton quitte la chaîne pour venir se poser sur un cercle dont la vitesse très réduite lui permet de revenir à nouveau sur la chaîne dans le même axe qu’il avait au moment où il quitte celle-ci un instant avant, et la marche de retour continue comme à l’aller. A l’extérieur du tournant, le bâton a continué de suivre la chaîne. La marche des bâtons rappelle alors la marche d’une escouade d’infanterie
- Fig. 5. — Mécanisme des bâtons et de l’entraînement. A, aspirateur pneumatique] B, bâtons venant du” séchoir ; C, chaîne amenant les bâtons en arrière de l’aspirateur ; b, bâton élevé par les chaînes sur le séchoir] cc, chaînes élevant les bâtons sur le séchoir.
- faisant un changement de direction pendant lequel les hommes du pivot piétinent sur place, alors que les autres marchent à grands pas. Les bâtons ont alors, en sens contraire, une direction parallèle à la première.
- De place en place, de puissants ventilateurs permettent l’asséchèment rapide de la bande de papier. Celle-ci , d’ailleurs, mesurant près de 1500 mètres de longueur, a tout le temps, au cours de sa promenade sur le séchoir ou .étendage, et en raison de la Chaleur et du renouvellement constant de l’air, de perdre l’eau contenue dans la pâte appliquée par la fonceuse. Cette bande de papier, arrivée à l’extrémité des rails horizontaux, abandonne les hâtons, qui tombent l’un après l’autre dans le cadre vertical dont nous parlions tout à l’heure, et où. ils seront repris par la chaîne horizontale, et vient passer sur
- Séchoir ouEtendaae
- \Fonceuse
- même Bande allant àla Bobineuse
- Bobineuse!
- Fonceuse
- Bande venant de laFoneeuse
- Fig. 7. — Fonceuse-bobineuse et , bande de papier allant sur le séchoir. En haut, coupe] en bas, plan.
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- LE PAPreR COUCHÉ
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- la bobineuse placée près de la fonceuse. Elle s’y enroule automatiquement, découpée au passage, si cela est nécessaire, à l’aide de cisailles circulaires dont l’écartement est réglable suivant les besoins.
- Quatorze fonceuses et, naturellement, quatorze bobineuses, puisque chaque fonceuse est forcément doublée d’une bobineuse, sont ainsi installées aux trois étages de l’usine. À chacun de ces groupes de machines correspondant un éten-dage pouvant porter près de 1500 mètres de papier, c’est donc, lorsque toutes les machines marchent à la fois — et c’est le cas lors de notre visite — près de 20 kilomètres de papier couché qui se promènent sur les bâtons.
- Les machines pourraient, à la rigueur, coucher le papier des deux côtés à la fois, et le font même dans quelques cas.
- Le plus habituellement, cependant, lorsque le papier doit être couché sur ses deux faces, il passe à deux reprises sur la fonceuse, le travail étant ainsi beaucoup plus parfait.
- Les rouleaux de papier venant de la bobineuse, bien que recouverts d’une couche de couleur, ne présentent pas encore le brillant, le poli qui leur sont nécessaires pour permettre l’impression des fines gravures tant recherchées actuellement. Il faut, pour que le papier acquière cepoli, qu’il passe à la machine à satiner, ou calandre, où il va être comprimé fortement entre des cylindres d’acier poli, quelquefois chauffés, et de papier comprimé sous une très forte pression. Les premiers seuls donnent
- le brillant, les seconds faisant office de matelas des-' tiné à empêcher le papier de se couper, au cas où il présenterait des plis. Les lourds rouleaux, soulevés mécaniquement à l’aide de chaînes, sont mis en place par les ouvriers, l’extrémité de la feuille est engagée entre les cylindres, et le travail commence, et se continue avec une rapidité déconcertante.
- Il s’agit maintenant de découper ces longues bandes de papier. C’est l’affaire de la machine coupeuseà continu, sorte de massicot mécanique réglable qui débite les feuilles aux formats usuels : raisin, double-raisin, jésus, double-jésus, coquille, etc. Les feuillets découpés s’amoncellent sur une table où les recueille une ouvrière qui les porte ensuite au triage.
- Il importe, en effet, que ce papier ne présente ni taches, ni déchirures, ni plis susceptibles de nuire à l’impression. Pour cette raison, chaque feuille est visitée séparément, avec le plus grand soin, par des ouvrières alignées devant de longues tables dans la salle de triage. Les papiers défectueux sont rejetés, les autres feuilles, mises en paquets .par demi ou quart de rame, sont ramassées par des ouvriers et emballées dans de grandes chemises de papier gris.
- L’industrie du papier couché représente actuellement en France un chiffre d’affaires de 10 millions de francs environ et fait vivre de 400 à 500 ouvriers et ouvrières.
- Georges Lanorville.
- Fig. 8. — Une calandre. Le papier venant de la bobineuse est comprimé sous des rouleaux $ acier poli qui lui donnent son brillant.
- Fig g. — Machine coupeuse à continu. Celte machine, réglable à volonté, découpe le papier aux formats usuels.
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- LA SURVIE DES ORGANES ET LA « CULTURE » DES TISSUS VIVANTS
- Le prix Nobel de médecine pour 1912 vient d’être accordé au Dr Alexis Carrel, un Français de Lyon, actuellement a l’Institut Rockîeller de New-York, pour l’ensemble de ses travaux relatifs à la suture des vaisseaux et à la transplantation des organes.
- La Nature a déjà exposé (n° 1966., 28 janvier 1911) les remarquables résultats obtenus en ces matières par divers expérimentateurs, dont Carrel est le plus connu, et aussi les merveilleuses applications qu’en ont faites certains chirurgiens.
- Nous ne reparlerons pas de ces recherches, mais nous profiterons de l’occasion que nous fournit le prix Nohel pour causer d’autres études biologiques auxquelles le Dr Carrel a contribué.
- Les journaux ont fréquemment parlé, en ces derniers temps, de « cultures » de tissus hors de l’organisme ; certains même, grossissant les résultats déjà obtenus, ont annoncé que l’on pouvait des maintenant faire croître et multiplier les. tissus vivants hors de l’organisme.
- Ayant moi-même étudié ces problèmes, je voudrais dire ici ce que l’on a déjà fait et ce qu’on peut espérer faire.
- A vrai dire, nous ne savons pas encore fabriquer de cellules vivantes ; les figures obtenues par Errera, Stéphane Leduc, et d’autres, avec des substances minérales, n’ont que les grossières apparences de la vie; nous ne savons pas non plus empêcher la mort;mais c’est déjà un résultat intéressant d’avoir pu prolonger quelque temps la vie d’organes, de tissus, de cellules, après leur isolement de l’organisme.
- L’idée de faire survivre des parties plus ou moins grandes de l’organisme a germé dans plusieurs esprits à peu près en même temps et les buts poursuivis, très variés, ont conduit à réaliser des expériences très analogues. Des chirurgiens, qui depuis longtemps transplantent divers orgànes et greffent différents tissus, des lambeaux de peau entre autres, ont cherché à prolonger le temps pendant lequel on peut conserver vivantes les greffes, depuis l’instant qu’on les extrait d’un individu jusqu’à celui qu’on les transplante sur le même sujet ou sur un autre. Des physiologistes ont essayé d’isoler des organes et de les faire survivre quelque temps pour simplifier
- leurs expériences en supprimant l’action complexe du système nerveux et des glandes qui rendent souvent difficile l’interprétation des expériences. Des cytologistes ont tenté de conserver des cellules vivantes hors de l’organisme pour les étudier dans des conditions plus simples et mieux définies. Ces divers efforts ont déjà donné, comme nous allons ,1c voir, de fort beaux résultats, tant pour la connaissance théorique des phénomènes vitaux que pour la pratique chirurgicale.
- Beaucoup d’organes ont pu être conservés survivant plus ou moins longtemps hors de l’organisme. Celui qui a été l’objet des recherches les plus anciennes, les plus nombreuses et les plus complètes est le cœur. Il le doit à sa résistance à l’arrêt de la circulation et aussi à ce que sa survie est facilement connue puisqu’elle se manifeste par sa contractilité. Chez l’homme on a vu le cœur battre spontanément et complètement 25 minutes après une décapitation judiciaire (Renard et Loye, 1887) et le massage du cœur a pu rétablir ses battements après un arrêt d’une heure quarante minutes (Rehn, 1909). Le cœur du chien peut battre quatre-vingt-seize heures après la mort, celui de la tortue huit jours, et Rurrows (1911) a observé des battements réguliers du cœur de l’embryon de poulet jusqu’à trois jours après son extirpation.
- L’irrigation du cœur et surtout celle de ses vaisseaux coronaires peut grandement prolonger cette survie.
- Les premières expériences de circulation artificielle dans le cœur isolé furent faites au laboratoire de Ludwig et perfectionnées par Kronecker (fîg. 1), mais elles étaient limitées à la grenouille et aux vertébrés inférieurs. L’observation d’Arnaud (1891) sur le cœur du lapin, celle de Ilédon et Gilis (1892) sur le cœur d’un supplicié montrèrent que cet organe recommence à battre quand on injecte sous pression du sang défibriné dans les artères coronaires et amenèrent Lan-gendorff (1895) à réaliser la survie du cœur des mammifères par circulation coronaire artificielle. Locke (1901) substitua au sang défibriné un sérum artificiel sans globules. Depuis cette époque, les expé-
- Fig. î. — Appareil de Kronecker pour l’étude du cœur de grenouille isolé : b, c, réservoirs contenant le sang défibriné; h,, robinet de distribution ; r, réservoir contenant le cœur isolé pendu à l’extrémité d’une canule à double courant; h2, robinet du tube à déversement, communiquant avec un manomètre à flotteur.
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- 360 ..SURVIE DES ORGANES ET « CULTURE » DES TISSUS VIVANTS
- Fig. 2. — Appareil de Pachon pour l'étude de la survie du cœur isolé des mammifères : T, réservoir d’oxygène sous pression; B, bain-marie à température constante; R, A, S, régulateurs de température; T, M, thermomètre et manomètre à l'arrivée du sérum dans le cœur isolé C; à gauche, cylindre enregistreur des contractions du cœur.
- riences de survie du cœur isolé se sont multipliées et sont devenues classiques. La circulation artificielle a permis d’observer en survie les contractions normales du cœur de l’homme pendant vingt heures (Kuliabko 1902), du singe pendant 54 heures (Hering, 1903), du lapin pendant 5 jours (Kuliabko, 1902), etc.
- Elle a également permis d’étudier l’influence sur le cœur isolé de facteurs physiques tels que la température, l’isotonie, d’agents chimiques tels que les divers sels et les différents ions, et même de produits pharmaceutiques complexes. Kuliabko (1902) a même pu observer des contractions dans un cœur de lapin ayant passé dix-huit heures à la glacière et dans un cœur de chat après vingt-quatre heures de refroidissement.
- Les autres organes musculaires ont naturelle-
- sur les contractions musculaires sont faites sur des muscles isolés. Landois signale que les muscles de l’homme peuvent encore se contracter deux heures et demie après leur isolement, ceux de la grenouille et de la tortue dix jours après. Récemment, Burrows
- (1911) a observé une faible croissance dans des myotomes d’embryon de poulet, après 2 à 6 jours de survie dans du plasma coagulé.
- Les organes à muscles lisses survivent aussi bien, tout au moins en ce qui concerne leur couche musculaire : l’intestin grêle présente des mouvements péristaltiques longtemps après là mortdel’animal ;
- Cohnlieim, Magnus, etc., ont prolongé la durée de ceux-ci en baignant l’intestin dans du sang défibriné ; Hédon et Fleig ont réussi à observer des contractions de l’intestin 7 jours après l’avoir placé dans du sérum artificiel froid. L’estomac, le gros intestin, l’uretère, l’utérus sont tout aussi résistants. Fleig
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- Fig. 4. — Mouvements amœboïdes d'un globule blanc de grenouille, après jo mois de survie (Jolly, 1910).
- Fig. 3. — Centres nerveux isolés du crapaud, survie de 3i heures 35 minutes (Baglioni, 1909).
- ment été l’objet de recherches analogues à celles sur le cœur, et cela pour la même raison que leur survie peut être facilement reconnue.
- Les muscles striés survivent assez longtemps à leur extirpation, surtout lorsqu’on les conserve à la température du corps et qu’on a soin d’éviter leur dessèchement. C’est ainsi que beaucoup de recherches
- (1910) a pu exciter électriquement l’œsophage du lapin après 12 jours passés à la glacière, le pharynx et l’œsophage de la grenouille après 17 jours.
- Les organes non musculaires peuvent également survivre à leur isolement de l’organisme, mais les preuves de leur survie sont plus difficiles à établir, en l’absence de mouvements. Carrel (1906) a greffé des fragments de vaisseaux, conservés plusiéurs jours à la glacière sur le parcours d’un vaisseau d’un
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- SURVIE DES ORGANES ET « CULTURE » DES TISSUS VIVANTS .361
- animal vivant de même espèce ; en 1907, il a greffé sur l’aorte abdominale d’un chat un segment de veine jugulaire d’un chien prélevé 7 jours auparavant ou un segment de carotide de chien prélevé 20 jours avant ; la circulation s’est rétablie normalement ; toutefois, ces expériences ont été critiquées par
- prouvant ainsi le succès de la greffe. En 1910 Carrel a réussi des expériences semblables sur la rate.
- Il n’est pas jusqu’au système nerveux qu’on a pu conserver vivant hors de l’organisme. Dès 1885, Laborde avait constaté que la circulation artificielle dans la tête d’un décapité, pratiquée 20 minutes après l’exécution, ne réveille aucun mouvement, mais que l’écorce cérébrale reste excitable pendant 50 minutes; chez un autre supplicié, l’excitabilité cérébrale fut conservée 30 minutes sans transfusion. Chez le chien, Loye observa la persistance de l'excitabilité pendant 7 minutes; Brown-Séquard vit, après 10 minutes, des mouvements spontanés des yeux et de la face ; Guthrie, Pike et Stewart observèrent, grâce à la circulation artificielle, des mouvements réflexes pendant 19 minutes, le réflexe cor-néen pendant 27 minutes, les mouvements respiratoires pendant une demi-heure. Chez les poissons, Kuliabko conserva pendant plusieurs heures l’activité des centres nerveux en faisant circuler dans la tête isolée un sérum artificiel.
- 46 heures 1/2.
- Fig. 5. — Croissance de fibres nerveuses d’un fragment d’embryon de grenouille. (Harrison, 1910.)
- Un morceau de,moelle épinière pousse dans la lymphe coagulée des fibres qui s'allongent de plus en plus
- Fleig qui croit que les vaisseaux greffés sont des vaisseaux morts et qu’ils ne servent que de soutien directeur à la régénération des vaisseaux de l’animal greffé. En 1909, Carrel a enlevé à une chienne le rein gauche qu’il a conservé 50 minutes hors de l’organisme, puis qu’il a remis en place; l’ablation de l’autre rein n’a pas produit la mort de l’animal, qui est resté plus d’un an normal et bien portant,
- Chez les Batraciens, on sait depuis Galvani (1781) que lés membres postérieurs de la grenouille écorchée, reliés par les nerfs sciatiques seuls à un segment de moelle épinière restent excitables pendant quelques heures ; Baglioni et ses collaborateurs ont récemment réussi à isoler tout l’axe cérébro-spinal du crapaud (fig. 5) et à le conserver vivant jusqu’à 31 heures 35 minutes dans du sérum artificiel. Moi-
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- 362 = SURVIE DES ORGANES ET « CULTURE » E>ES TISSUS VIVANTS
- même, avec l’aide du Dr Minot, ai conservé vivants pendant 4 jours des ganglions sensitifs de chiens adultes isolés du corps de l’animal.
- Cet ensemble de travaux montre que la plupart des organes — sinon tous — peuvent survivre plus
- ou moins longtemps après leur isolement de l’organisme, quand on leur fournit des conditions favorables. Nul doute que les temps de survie observés pourront être considérablement prolongés lorsqu’on connaîtra mieux les sérums les plus favorables et les conditions physiques et chimiques les mieux appropriées.
- Si les organes peuvent survivre, les tissus et les cellules qui les composent peuvent, bien entendu, survivre également. Les biologistes ont également étudié ces problèmes, et, là aussi, sont arrivés à des résultats fort intéressants.
- Les cellules qui vivent naturellement isolées dans l’organisme : globules du sang, ont été les premières étudiées. Les globules rouges du sang de triton ont été conservés vivants dans des tubes pendant 8, 10, 12 et même 15 jours et s’y sont divisés (Jolly, 1905); les globules rouges du sang de lapin ont pu survivre 12 jours à la glacière (Fleig, 1910). Les globules blancs, dont les mouvements amiboïdes sont une preuve certaine de leur vitalité, ont pu être conservés in vitro 12 jours (Cardile),21 jours (Recklinghausen), 25 jours (Ran-vier, 1895); ceux du triton sont encore mobiles après 4 mois et demi passés à la glacière et ceux de la grenouille après 1 an (Jolly, 1910) (fig. 4).
- Les tissus organisés ont également fait l’objet de maintes recherches : l’épithélium vibratile du larynx, de la trachée et des bronches des mammifères vibre encore 24 heures après la mort; Grawitz (1897) a
- •observé des mouvements ciliaires de l’épithélium nasal de l’homme 9 jours après son enlèvement au cours d’une opération. Wentcher (1894) a pu greffer avec succès un fragment de peau d’homme 50 heures après son prélèvement, Ljungren (1898) a réussi
- la même opération après un mois de survie. Grawitz (1897) a pu greffer un fragment de cornée de lièvre prélevé 12 jours auparavant. Pruss (1900) a conservé vivant 50 jours un fragment de cartilage.
- Depuis 1910, les travaux sur la.survie des tissus se sont multipliés en même temps qu’on précisait les meilleures conditions de survie et l’as-p e c t microscopique des tissus ainsi conservés. En 1910, Harrison, plaçant des fragments d’embryons de grenouille dans une goutte de lymphe coagulée prise à un adulte, les a vus continuer leur développement pendant plusieurs semaines, les muscles, l’épiderme se différenciant, les ébauches nerveuses poussant
- Fig. 7. — Lne cellule de ganglion de chien adulle, entourée de nombreux prolongements formés depuis l’extirpation (Legendre et Minot, 1911).
- dans la goutte de lymphe des filaments semblables à des fibres nerveuses (fig. 5). Depuis 1910, avec l’aide du Dr Minot, j’ai réussi à conserver vivantes les cellules nerveuses des ganglions spinaux de chiens et de lapins adultes en les plaçant dans le sang défibriné du même animal où je les ai vues, pendant
- Fig. 6. — Partie périphérique d'un ganglion sensitif de chien adulle après 27 heures de survie; les cellules nerveuses ont formé de nombreux prolongements nouveaux (Legendre et Minot, 1911).
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- LA DESTRUCTION DES CAMPAGNOLS
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- 4 jours, former de nombreuses fibres nerveuses nouvelles (fig. 6 et 7) ; ces expériences m’ont conduit à préciser les meilleures conditions physiques nécessaires à la survie du tissu nerveux. En 1911, Burrows, employant la technique de Harrison, a obtenu des résultats analogues aux siens sur des fragments d’embryons de poulet. Depuis 1911, Carrel et Burrows ont applique la même méthode à ce qu’ils appellent la « culture » des tissus du chien et du lapin adultes ; ils ont ainsi conservé et même multiplié des cellules de cartilage, de thyroïde, de rein, de moelle osseuse, de rate, de cancer, etc. Peut-être pourrait-on reprocher à Carrel et à ses collaborateurs d’avoir appelé « culture » ce qui n’est que survie et de n’avoir pas toujours distingué les phénomènes de dégénérescence de ceux de survie réelle, mais il n’en reste pas moins dans leurs travaux un grand élément d’intérêt.
- Je citerai en terminant une belle séried’expé-riences, exécutées par Magitot en 1911, qui indi- quent bien tout ce qu’on peut espérer tirer dans la pratique de cet ensemble de recherches. Magitot a conservé pendant 14 et même 25 jours des fragments de cornée de lapin et a pu, après ce temps, les greffer avec succès sur l’œil d’un autre animal. Tôt après, il à pu appliquer ces résultats à l’homme : au cours d’une énucléation, il a prélevé l’œil et l’a conservé dans du sérum; 7 jours après, un autre homme se présentant avec une cornée opacifiée et altérée par un jet de chaux vive, il a taillé dans cette cornée une fenêtre sur laquelle il a greffé un fragment de cornée de l’œil conservé et la greffe a par-
- faitement réussi, l’homme voyant, après quelque temps, de nouveau assez clair pour se conduire.
- Telles sont, trop brièvement résumées, les recherchés faites jusqu’à ce jour. On imaginera sans peine quelles conséquences pratiques on peut espérer en tirer très prochainement et quelles merveilleuses applications en fera la chirurgie. Sans aller jusqu’au rêve du Dr Moreau, de Wells, puisque les greffes ne réussissent pas entre animaux d’espèces différentes, on peut espérer que bientôt, dans beaucoup de cas, les remplacements d’organes, non seulement ne seront plus impossibles, mais même seront devenus aisés, grâce aux moyens de conservation, de survie qui permettront d’avoir toujours sous la main du matériel de rechange.
- Ce rêve est peut-être la réalité de demain !
- Mais il est d’autres conséquences à ces re-cherches. Elles permettront, je crois, l’étude des facteurs physiques et chimiques de la vie dans des conditions beaucoup plus simples qu’autre-fois, et c’est dans ce but que je poursuis mes recherches. Elles nous feront approcher beaucoup plus près de la solution du vieux problème insoluble de la vie et de la mort. Qu’est-ce,- en effet, que la mort d’un organisme dont toutes les parties peuvent encore vivre quelque temps ?
- Ce sont donc là recherches fécondes à tous les points de vue, et le nombre toujours croissant des savants qui s’y livrent, en même temps qu'il est une preuve de leur intérêt, peut faire espérer leurs progrès rapides. R. Legendre.
- Préparateur de Physiologie an Muséum.
- Fig. 8. — Fragment du système nerveux d’un embryon de poulet ayant poussé des fibres nerveuses dans le plasma environnant (Burrows, 1911).
- LA DESTRUCTION DES CAMPAGNOLS
- Les Campagnols pullulent actuellement en France, de façon extraordinaire si bien qu’on a dû organiser officiellement contre eux une lutte sans merci. D’aprèsles renseignements recueillis par le Ministère de l’Agriculture, ces voraces et encombrants rongeurs ont envahi, en effet, 44 de nos départements : l’Ain, l’Aisne, les Ardennes, l’Aube, le territoire de
- Belfort, la Côte d’Or, le Doubs, la Haute-Marne, le Jura, la Meurthe-et-Moselle, la Meuse, la Savoie, la Haute-Savoie et les Vosges. Ils s’attaquent à toutes les récoltes sans exception, dévorant les luzernes, les trèfles, les sainfoins aussi bien que les céréales de printemps, les betteraves et les -topinambours. Ils ne respectent même pas les bourgeons de
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- vignes isolées ou les jeunes arbres dans les bois!
- Le « Campagnol des champs » (Arvicolci agrestis, fig. 1) et le « Mulot » [Mus sylvaticus,f,ig. 2) sont les plus à craindre pour nos moissons. De * temps à autre, on les voit apparaître presque subitement, vers le milieu de l’été, en troupes innombrables, comme cette année, puis ils disparaissent non sans laisser de terribles traces de leur passage. Combien de millions ces redoutables petits animaux ne firent-ils pas perdre aux agriculteurs français ! Rien que depuis le commencement du xixe siècle, l’histoire a gardé le souvenir d’une douzaine au moins d’invasions dont la plus désastreuse se produisit de l’été 1801 à la fin de l’automne 1802. Trois départements, entre autres la Vendée, les Deux-Sèvres et la Charente-Inférieure, virent leurs récoltes anéanties et leurs prairies absolument dévastées. Une Commission, nommée par la première classe de l’Institut (Académie des Sciences) étudia les moyens propres à arrêter le fléau et après avoir constaté les dégâts occasionnés, les évalua à 2 723730 francs pour le seul département de la Vendée ! Notons encore, pour prendre un autre fait typique, qu’en 1822 les Campagnols s’étant prodigieusement multipliés en Alsace, on résolut de les détruire. Durant une quinzaine de jours, on en fit de gigantesques hécatombes ; on en tua 1570 000 dans le canton de Saverne, plus de 500 000 dans le district de Nidda et près de 272 000 dans celui de Putzbach! Nous pourrions d’ailleurs multiplier de tels exemples, et, des constatations effectuées à lâ suite de calamités analogues, évaluer avec M. Albert Grosbois, et « en restant au-dessous de la réalité », à 200 millions de-francs le dommage annuel causé par ces rongeurs dans les champs de France.
- Mais avant de trouver des moyens de défense rationnels contre cette maudite engeance, il fallut se rendre compte des causes déterminantes de ces •pullulations intermittentes, intenses -et souvent générales. Jadis, on croyait que les Campagnols étaient des animaux migrateurs, car souvent on ne voit pas beaucoup de ces rongeurs l’année précédant une de leur grande invasion et on en compte encore moins, l’année suivante. Cependant, comme le prouvent les observations de Crampe, de Ritzoma
- Bos et de J. Danysz, quelle que soit la quantité de Campagnols existant à un moment donné, on peut affirmer avec certitude qu’ils naquirent sur les lieux mêmes où s’exercent leurs déprédations. S’ils passent dans des champs voisins quand ils ont épuisé les ressources de leur terre natale, ils n’émigrent jamais en légions nombreuses. On doit attribuer l’intensité et la promptitude de leurs invasions à l’extraordinaire fécondité de ces animaux, qu’aggrave encore la prépondérance numérique des femelles sur les mâles. J. Danysz a, en effet, calculé, qu’une seule paire de Campagnols adultes au mois de février peut donner en automne 200 femelles et 100 mâles environ. En sorte que dans un champ d’un hectare, peuplé de 150 campagnols au sortir de l’hiver (nombre à peine appréciable), on trouverait en juillet près de 10000 de ces bestioles et en septembre plus de 20 000, par
- le simple fait de leur multiplication normale !
- Heureusement les portées de la seconde moitié de l’été et de l’automne n’atteignent leur entier développement qu’à l’entrée de l’hiver et périssent généralement aux premières intempéries. En outre, les gelées tardives , survenant après quelques jours d’un temps sec et doux, tuent les femelles pleines et les nouveau-nés. Sans compter que les oiseaux de proie, les taupes, les musaraignes, les hérissons et autres mammifères carnassiers leur font une chasse continuelle. Enfin, quand ces causes diverses de destruction viennent à manquer, leur multiplication même cause leur disparition. S’ils sont trop nombreux dans un endroit donné, le manque de nourriture les affaiblit, les puces, les tiques et les champignons parasites les envahissent et des épidémies meurtrières se déclarent dans cette remuante et vorace armée.
- De leur côté, MM. Gucrrapain et Demolon, au cours de leur récente enquête sur l’invasion des Campagnols dans l’Aisne, de 1909 à 1912, ont éclairé d’un jour nouveau les mœurs de ces petits mammifères et corroboré les assertions précédentes. Ainsi, les rongeurs signalés au moment de la moisson de 1909 dans deux communes, au nord de Saint-Quentin, se disséminèrent à partir de cette région par voie centrifuge formant tache d’huile dans tous les sens, mais en s’étendant surlout dans la direc-
- Fig. i. — Le campagnol des champs.
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- tion sud-est. L’agriculteur ne saurait donc attendre, les bras croisés, que les légions de Campagnols, de Mulots, de Souris ou de Rats aient dévasté ses champs. Selon ces auteurs, il faut procéder à une extinction des foyers d’invasion, dès leur formation par l’application de traitements énei-giques.
- Depuis longtemps d’ailleurs on a cherché des moyens propres à détruire cette encombrante vermine. On a préconisé d’abord le blé arseniqué.
- On mêle à un litre de blé 50 grammes de mélasse, puis on saupoudre d’acide arsénieux et de farine, on brasse le tout et on l’introduit dans des tuyaux de drainage de faible calibre, qu’on dispose ensuite dans les champs ravagés.
- Certains praticiens conseillent de mettre les grains empoisonnés dans les galeries souterraines qu’on bouche après en ramenant la terre sur leurs orifices.
- Malheureusement ce procédé donne des résultats incomplets ; parfois les rongeurs dédaignent le blé arseniqué et répandent ces graines à l’ouverture de leur terrier où les oiseaux de basse-cour et le gibier viennent le manger. D’autre part, l’acide arsénieux est un poison non seulement violent pour les animaux domes-
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- tiques ou sauvages, mais encore pour l’homme. Le pain au carbonate de baryte du D1' Hitner de
- Munich semble préférable. On confectionne cet appât en mélangeant 80 parties de blé de seconde qualité et 20 parties de carbonate de baryte. Puis on ajoulela quantité d’eau et de levureconvenable pour constituer une pâte qu’on laisse fermenter. On cuit ensuite au four, de façon à réaliser une galette compacte et dure de 5 centimètres d’épaisseur en moyenne. Après avoir fait tremper ce pain dans du lait écrémé, ou après l’avoir aspergé avec de l’essence d’anis, on le
- divise en fragments de la grosseur d’une noisette et on dépose un ou deux morceaux dans chaque trou. Selon M. Paul Diffloth, un kilogramme de pain baryté suffit pour débarrasser un hectare des Campagnols qui l’habitent. Ce traitement serait donc aussi efficace qu’économique.
- Au Danemark, M. E. de Kruyff a essayé de la façon suivante, en 1910, l’emploi du sulfure de carbone contre les Mulots. La veille du jour décidé pour l’opération, on bouche les galeries et le lendemain on verse, dans chacune des ouvertures fraîchement remuées, un ou deux centimètres cubes de sulfure de carbone. Après avoir attendu quelques
- Fig. 3. — Des grains imprégnés de virus Danysz sont versés à Ventrée de chaque trou de campagnol.
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- secondes que le liquide s’évapore, on enflamme celui-ci au moyen d’une torche allumée. Le contact provoque une petite explosion. Le conduit souterrain s’emplit alors d’une atmosphère toxique qui tue instantanément les rongeurs. Un kilogramme de sulfure de carbone valant 2 francs suffit pour asphyxier les individus de 500 trous. Cependant, ce procédé de destruction, excellent au point de vue du résultat final, est délicat, les vapeurs de sulfure de carbone s’enflammant avec facilité au voisinage des torches. Aussi exige-t-il des hommes expérimentés. On peut procéder plus simplement et sans danger en bouchant toujours les trous, la veille. S’il y en a plus de 10 000 à l’hectare, on en retrouve un millier de rouverts le lendemain. On injecte 6 à 8 grammes de sulfure de carbone dans chaque orifice, puis on rebouche d’un coup de talon; on recommence le jour suivant. On voit alors 100 à 500 trous qu’on injecte encore ; la destruction se trouve achevée. Huit à dix kilogrammes de sulfure suffisent à l’hectare. Quant à l’enfumage, au moyen de l’acide sulfureux et autres gaz toxiques, il nécessite des appareils onéreux et semble peu pratique.
- Le procédé qui jouit actuellement de plus de crédit auprès des, agriculteurs consiste à détruire les Campagnols en leur communiquant une maladie contagieuse. En Allemagne, on s’adresse au virus Loeffler et en France, après de nombreux essais, on emploie le virus Danysz préparé à l’Institut Pasteur ou sur place par les soins d’un vétérinaire départemental. Le microbe qui permet de constituer ce virus — voisin du premier d’ailleurs — est un petit cocco-bacille (B. Typhi miirium) isolé de Campagnols morts, lors d’une épizootie spontanée que ce savant avait observée en Seine-et-Marne pendant l’année 4895.
- Voici maintenant la technique opératoire actuelle suggérée à l’inventeur par des centaines d’expériences faites au cours de ces dernières années.
- On verse le virus dans l’eau additionnée de sel de cuisine et on mélange ce liquide soit avec de l’avoine aplatie par des cylindres de moulins, soit avec du blé ou de l’orge concassé, puis on laisse fermenter pen-
- dant trois ou quatre heures. Après quoi, on place l’appât ainsi obtenu, par petites pincées, près de l’ouverture des terriers (fig. 5). Le traitement d’un hectare exige une bouteille de virus (modèle de Saint-Galmier) dilué dans 5 litres d’eau, 10 kg de grains et de 45 à 20 grammes de sel de cuisine. Après dix jours d’incubation, si l’on a eu soin d’employer le virus trois ou quatre jours après sa préparation, la mortalité avoisine 85 à 95 pour 400. Mais au delà de ce délai, au lieu de tuer les Campagnols, ce poison les « engraisse », comme disent les paysans dans leur langue imagée. M. Donon a proposé d’augmenter l’action du virus Danysz en additionnant le grain contaminé avec du carbonate de baryte. Mais cette façon de procéder ne paraît pas s’être généralisée tandis que le virus Danysz seul a reçu la sanction de la pratique et l’appui officiel dans notre pays aussi bien qu’à Tunis, à Hambourg, à Copenhague et ailleurs. L’Institut Pasteur le procure facilement aux intéressés et l’atelier de préparation qui y fonctionne peut livrer quotidiennement plusieurs milliers de bouteilles du précieux « campagnolicide » que les compagnies de chemins de fer français se chargent d’expédier en grande vitesse à un tarif très réduit. De la sorte, la dépense occasionnée par ce traitement ne dépasse guère 6 francs à l’hectare. Cette méthode préconisée uniquement dans la circulaire du Ministre de l’Agriculture (17 septembre 4912) possède un incontestable avantage sur les autres procédés ; les appâts au virus Danysz sont inoffensifs pour les travailleurs, les animaux domestiques, les oiseaux et tuent seulement les rongeurs.
- Toutefois, si au bout de 15 jours, on n’obtient pas de résultats satisfaisants, MM. Guerrapain et Demolon conseillent l’empoisonnement par l’arsenic et, la quinzaine d’après, le traitement d’extinction par le sulfure de carbone. Ils recommandent, en outre, d’opérer méthodiquement la destruction, zone par zone, non seulement dans les terres cultivées, mais encore dans les talus, les bois, les rideaux et abris divers où se réfugient les Campagnols.
- Jacques Boyer.
- LE CINÉMATOGRAPHE BETTINI POUR PLAQUES
- Le cinématographe est resté jusqu’à présent, sauf d’assez rares exceptions, un appareil de professionnel, aussi bien pour la prise des vues que pour leur projection ; on sait quelle extension considérable il a pris depuis quelques années. Il n’est pas une ville de quelque importance qui ne compte plusieurs établissements à poste fixe,'et dans les petites localités on voit, plusieurs fois par an, des forains dont quelques-uns transportent même avec eux le matériel nécessaire à la production de la lumière électrique; les projections qu’ils montrent sont souvent fort belles. C’est un genre de spectacle qui est entré
- dans les mœurs et dont on ne saurait plus se passer. On s’est demandé alors pourquoi l’amateur-photographe, qui est aujourd’hui légion, et qui se plaît fréquemment à faire des projections, ne pratique pas ce genre de photographie qui lui permettrait de rendre plus intéressants ses souvenirs de voyage et ses scènes familiales. On trouve bien des phonographes qui voisinent avec l’appareil photographique dans bon nombre de familles, pourquoi n’y trouve-t-on pas aussi le cinéma? C’est que, jusqu’à présent, le développement du cliché comprenant une série de très nombreuses images sur bande souple est assez
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- LE CINEMATOGRAPHE BETT1NI POUR PLAQUES : 367
- difficile et toujours coûteux. C’est là qu’est la principale objection. Aussi bon nombre d’inventeurs ont-ils cherché à employer la plaque photographique ordinaire en y inscrivant, les unes à côté des autres, de très petites images.
- De cette façon l’amateur peut utiliser, pour obtenir son cliché et pour en faire ensuite une diapositive, les méthodes de développement et le matériel dont il a l’habitude de se servir. L’appareil imaginé par M. G.
- Bettini pour arriver à ce résultat est un des plus ingénieux parmi ceux que nous avons eu l’occasion de voir fonctionner. Il est basé sur un principe qui au premier abord semble paradoxal puisque c’est l’objectif qui se déplace, aussi bien pour la prise des vues que pour leur projection.
- L’appareil est réversible : avec quelques modifications de détail, il peut servir pour la prise des vues et pour leur projection. M. Bettini se propose cependant d’établir des appareils simplifiés qui permettraient soit la prise des vues, soit la projection.
- Examinons d’abord l’appareil qui sert à projeter. Les images au nombre de 576 (soit 56 lignes de chacune Fig. i. — 16 vues) sont obtenues sur une plaque un peu plus grande que le 15x18 (exactement 216mm X 151mm) qui est placée verticalement dans l’appareil; elle est munie sur l’un de scs côtés d’une
- Fig. 2. — Cinématographe Bettini, vu du côté du prisme éclairant.
- bande métallique à crémaillère qui est fixée de façon à faire corps avec elle (fig. 1 et 2) et qui peut être raccordée rapidement à la crémaillère de la plaque suivante, qui se pose sur la première. On peut de
- cette façon faire passer dans l’appareil un nombre quelconque de plaques sans solution de continuité, comme s’il s’agissait d’un large ruban de verre.
- Cinématographe Bettini, vu du côté de l'objectif.
- } :
- Pour éclairer chaque image, au moment de sa projection, on a disposé la source lumineuse L (fig. 5) au foyer d’un condensateur C de façon à obtenir un faisceau de rayons parallèles ; on recueille celui-ci sur un prisme P à réflexion totale qui l’amène sur l’image à projeter. De l’autre côté du cliché, qui sur notre schéma est vu en coupe par un plan horizontal, se trouve un objectif 0, suivi d’un second prisme à réflexion totale P', qui envoie sur l’écran l’image agrandie. Les deux prismes P et P' et l’objectif 0, sont reliés entre eux et sont solidaires d’un chariot guidé par deux glissières parallèles ; il est commandé par une vis à filets inversés de pas égal à la largeur d’une image : soit 7 mm 1/2. La manivelle de l’appareil actionne celte vis et le chariot se trouve entraîné dans un mouvement de va-et-vient continu avec arrêt en face de chaque image. Lorsqu’il arrive à l’extrémité d’une ligne, un déclenchement se produit qui fait descendre la plaque d’un cran de sa crémaillère et vient présenter la ligne suivante au niveau du système optique. Ce dernier est très léger, ce qui permet son arrêt brusque sans qu’il se produise de choc ébranlant l’appareil; il n’en serait pas de même si on avait voulu au contraire que ce soit la plaque qui se déplace pour présenter successivement ses images devant un système optique fixe, car son poids, relativement considérable, n’aurait pas permis, sans danger pour le mécanisme et pour la stabilité de l’image sur l’écran, des arrêts brusques à chaque dixième de seconde environ.
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- CHRONIQUE
- Dans, un modèle nouveau, actuellement en construction, l’inventeur a supprimé la lampe à arc. Il utilise une minuscule lampe à incandescence sur-voltée qui est fixée contre le prisme P et l’accompagne dans ses déplacemenls. Ce mode d’éclairage est beaucoup plus simple et permet de se brancher sur la douille d’une lampe à incandescence de l’appartement.
- Une objection vient tout d’abord à l’esprit quand on examine le principe de cet “appareil : on se demande comment un objectif qui se déplace de 0 m. 15 dans le sens de son axe optique, peut donner sur l’écran des images qui peuvent se superposer; celles qui sont projetées lorsqu’il est vers l’arrière de l’appareil devraient être plus grandes que celles qui sont projetées lorsqu’il est à l’avant, c’est-à-dire plus près de l’écran. Mais il faut tenir compte de ce fait que le cliché a été obtenu avec le même système et que, par conséquent, il a donné, de l’objet, une image plus petite lorsque l’objectif était versj’arrière et plus grande lorsqu’il était vers l’avant. Il en résulte qu’il y a, lors de la projection, une exacte’ compensation. ——
- On peut se demander aussi ce que devient la netteté du cliché dans ces conditions; mais les objectifs photographiques en général, et ceux à court foyer en particulier, ont une assez grande
- profondeur de champ pour donner, sur le verre dépoli, une image nette d’objets situés en des plans différents. L’expérience prouve d’ailleurs que la superposition et la netteté sont telles que malgré la petite dimension des images 6mmX 7 mm, on peut sans inconvénient obtenir une bonne projection de 0m.80 de côté, ce qui représente un coefficient d’agrandissement supérieur à 100.
- L’appareil destiné à prendre les vues ne comprend, bien entendu, comme système optique que l'objectif 0 et le prisme P’, l’autre prisme est supprimé.
- L’appareil est renfermé dans une boîte de dimensions restreintes et un magasin qui lui est adjoint contient 12 plaques qui se succèdent automatiquement : on peut donc enregistrer 6872 images sans recharger l’appareil.
- En ce qui concerne la projection, le nombre des plaques qu’on peut employer est infini puisqu’il suffit de les superposer les unes aux autres au fur et à mesure de leur passage dans l’appareil.
- L’inventeur a bien pensé que l’amateur ne se contenterait pas des vues qu’il aurait le loisir de prendre lui-même, mais qu’il voudrait aussi avoir la faculté de projeter les scénarios imaginés par les entrepreneurs de cinématographes; à cet effet il a construit un appareil spécial qui lui permettra d’éditer sur plaques les bandes qui existent dans le commerce. G. Maresciial.
- Cliché
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- ©O
- Fig. 3.
- Principe du système Beltini. L, source; ), condensateur; P, prisme éclairant;
- CHRONIQUE
- Production et consommation mondiales du thé. — Le rapport du Directeur général de l’Office commercial de l’Inde nous apprend que la production du thé s’est élevée en 1911 à 317 millions de ldlogrammes. Les principaux pays producteurs sont :
- 1912. kilogrammes.
- Inde................................123.200.000
- Ceylan.............................. 85.000.000
- Java............................... 22.900.000
- Japon............................... 19.400.000
- Ile Formose......................... 11.600.000
- Chine............................... 53.600.000
- Natal, Annam......................... 1.400.000
- Total............ 317.100.000
- Ces chiffres ne sont pas absolus, car ils ne comprennent pas la production destinée à la consommation intérieure de la Chine et du Japon. Or en Chine la consommation peut s’élever à 2265 grammes par tête ; pour 342 000 000 d’habitants elle atteindrait donc le chiffre total d’environ 774 600 000 kilogrammes. Dans lesrhuit provinces chinoises où se cultivent le thé, les grandes plantations sont, pratiquement inconnues ; la culture du thé se réduit-le.plus souvent » à de petits champs autour des habitations. La grande consommation intérieure limite forcément l’exportation qui d’ailleurs s’augmenterait peut-être à la suite d’offres dé prix avantageux. Au
- Japon la production insuffisante ne permettrait pas une vente plus forte à l’étranger ; la quantité consommée sur place est déjà inférieure à la quantité exportée. La consommation annuelle de thé peut s’évaluer ainsi : |
- kilogrammes.
- Royaume-Uni................... 134.100.000
- Australasie.................... 18.100.000
- Afrique du Sud................. 3.200.000 !
- Amérique du Nord............... 62.500.000
- Russie................................ 49.800.000
- Autres pays d’Europe (sauf la Turquie). 15.900.000
- Maroc, Algérie, Tunisie........ 3.400.000
- Perse.......................... 3.600.000
- Argentine et Chili............. 3.200.000
- Inde (y compris le thé importé) . . . 7.000.000 ,
- Chine et Corée (importation) .... 7.500.000 !
- Total . 308.100.000
- i. Une grande. quantité de thé en poudre employée tant dans les pays producteurs qu’à l’étranger pour l’extraction de la théine ajoute à ce total environ 2 700 000 kilogrammes par an. Il convient encore d’y additionner 6 300 000 kilogrammes annuellement consommés dans les pays non compris .dans la liste précédente. Dans l’ensemble, on peut dire;que la production et la consommation du thé s’accroissent simultanément d’une façon lente et continue et que l’équilibre se maintient.
- Le Gérant: P. Masson. — Imprimerie Lahuue, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- 40e ANNÉE. — N° 2059. :......................:...:....-—r:::,,:,,; ...y, : ...-.....9 NOVEMBRE 1912
- INFLUENCE DE L’ŒIL SUR LE POIDS DU CERVEAU
- Est-il possible d’établir une relation entre le développement intellectuel d’un animal donné, et le poids de son cerveau? Cette question s’est posée dès que l’on a eu plus ou moins explicitement adopté l’idée que le cerveau est le substratum des fonctions psychiques. Les naturalistes, d’une part, les anthropologistes d’autre part ont essayé d’analyser les différents facteurs qui déterminent le poids cérébral ; les premiers anthropologistes se posaient la question sous sa forme la plus ambitieuse; ils espéraient saisir et mesurer les variations de l’intelligence chez différents individus d’une même race, par le simple examen de la forme et du poids cérébraux. La question ainsi envisagée était évidemment trop complexe pour pouvoir être directement résolue ; aujourd’hui encore sa solution ne peut être espérée que pour un avenir loinlain. Les travaux nombreux des naturalistes, de Cuvier, de Gratiolet, de Manouvrier, de Richet, — ceux surtout de Dubois (de la Haye) et de
- séder un cerveau beaucoup plus lourd qu’un petit'.
- Aussi Cuvier eut-il l’idée de comparer chez les différents animaux non le poids absolu du cerveau, mais ce qu’il appelait le poids relatif ; ce poids relatif est le rapport entre le poids de l’encéphale et le poids du corps; il exprime la quantité de substance cérébrale par kg d’animal. Mais cette base de comparaison, séduisante au premier abord, conduit à ce résultat inacceptable que les tout petits animaux auraient une intelligence beaucoup plus développée que les grands : chez la perruche, le poids du cerveau est égal à l/25e du poids du corps; chez le rouge-gorge, il est égal à d/50e, tandis que chez l’éléphant il est de l/560e et chez la baleine de 1/1000e. On voit que la baleine, placée au sommet de l’échelle des poids absolus, se trouve tout à fait au bas de l’échelle des poids relatifs. Sans doute elle ne mérite « ni cet excès d’honneur, ni cette indignité ». Il y a là une erreur systématique manifeste qui favorise
- Cerveau et œil de la Dorade rose (à gauche) et de la Dorade grise (h droite). A l'œil le plus grand, correspond le cerveau le plus gros, la taille étant la mén'ic.
- Lapicque, ont eu pour résultat de décomposer la question en plusieurs de ses éléments simples, de la démembrer, et de permettre l’analyse fine de différents facteurs qui agissent sur le poids cérébral.
- Il est clair que l’on ne peut apprécier le degré d’intelligence des diverses espèces animales, par la simple comparaison du poids absolu de leur cerveau. La baleine, dont le cerveau pèse environ 7000 gr., l’éléphant dont le cerveau pèse environ 5500 gr. se placeraient ainsi considérablement au-dessus de l’homme, dont le cerveau ne pèse que 1450 gr. environ; or, rien dans les manifestations d’activité de ces animaux, rien dans les relations qu’ils entretiennent avec le monde extérieur, ne nous permet de leur attribuer une supériorité intellectuelle sur l’homme. Cette méthode est d’ailleurs de toute évidence théoriquement mauvaise : le système nerveux central est l’aboutissant de toutes les voies sensitives, venues de tous les points du corps ; il est aussi l’origine de toutes les voies qui commandent aux mouvements, aux sécrétions, de sorte que chaque point.du corps a pour ainsi dire son point conjugué dans la substance cérébrale; on conçoit donc facilement qu’à intelligence égale un gros animal doive pos-
- 40° année. — 2e 'semestre.
- les pelits animaux aux dépens des grands.’À quoi est-elle due?
- Un facteur déterminant essentiel fut trouvé le jour où l’attention se porta sur la valeur relative dé la surface corporelle chez les différents animaux. L’innervation de la surface cutanée est infiniment plus fine, plus délicate, plus dense que celle des masses centrales; elle doit donc avoir une influence de tout premier ordre sur le poids du cerveau ; or de simples . considérations géométriques montrent que les petits animaux ont une surface corporelle relativement beaucoup plus grande que les grands; un exemple simple le fera bien nettement saisir : soit un cube de bois pesant 1 kg et mesurant 1 dm de côté ; sa surface totale est de 6 dmq ; coupons ce cube en huit cubes égaux de 5 cm de côté; nous créons ainsi par trois traits de scie, six surfaces de 1 dmq chacune, et nous obtenons maintenant pour le même poids (1 kg) une surface double 6 dmq -h 6 dmq =12 dmq. On voit qu’à 1 kg de moineau correspond une surface corporelle beaucoup plus grande qu’à 1 kg d’homme ou 1 kg d’éléphant ; et si, comme tout le fait prévoir, la surface corporelle conditionne d’une façon prépondérante
- U. — 369
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- 370 INFLUENCE DE L’ŒIL SUR LE POIDS DU CERVEAU
- le poids du cerveau, on s’expliquera fort bien que les petits animaux, ayant une surface relative plus grande. aient, aussi un poids encéphalique relatif plus grand.
- Cependant, si le rôle de la surface apparaît comme très important , s’il explique, en gros, le phénomène, que nous venons de dire (supériorité encéphalique relative des petits animaux), il est insuffisant à expliquer tous les faits ; si l’on essaie de préciser on s’aperçoit que d’un petit animal à un grand animal, le poids encéphalique croît moins vite que la surface.
- Or, il est dans l’organisme des surfaces qui jouissent d’innervations plus ou moins riches, et qui doivent intervenir avec des coefficients divers pour déterminer le poids cérébral. Considérer simplement la surface du corps et supposer toutes ses parties équivalentes c’est évidemment faire une appréciation très grossière; l’analyse doit être plus précise et c’est à cette analyse que doit se livrer la science d’aujourd’hui.
- Nous voulons attirer l’attention sur une relation récemment découverte, et qui a été rapidement généralisée. Nous voulons parler de l’influence de la surface rétinienne sur le poids cérébral. L’œil possède, en effet, une richesse d’innervation incomparablement plus grande que la peau. L’expérience a confirmé ce que le raisonnement pouvait faire supposer, l’influence prépondérante de l’œil sur le poids encéphalique.
- Le fait a été d’abord observé chez les poissons (Lapicque et Laugier). Sur les côtes bretonnes, les pêcheurs ramènent souvent dans leurs filets deux espèces de poissons, que l’on appelle couramment., l’un, dorade rose, l’autre dorade grise, et dont la chair est assez estimée. Ces deux poissons appartiennent tous les deux à la famille des Sparidés, l’un a une légère teinte gris d’acier, l’autre est nettement rose avec quelques irisations argentines; mais l’on s’aperçoit immédiatement que l’œil de la dorade rose est beaucoup plus grand que celui de la dorade grise;les pêcheurs l’ont fort bien remarqué, et sur la côte on appelle habituellement la dorade rose « gros yeux ». Ces deux espèces très voisines possèdent des poids encéphaliques très différents et aux grands yeux correspond le grand cerveau.
- Dorade grise. Dorade rose.
- Poids du corps:.............. 807 gr. 795 gr.
- Poids de l’encéphale........... i gr. 140 i gr. 555
- Diamètre oculaire............. 22 mm 55 mm
- La relation est manifeste : deux dorades de poids corporel voisin ont des poids encéphaliques très différents, correspondant aux différences des diamètres oculaires.
- On retrouve le phénomène sur un grand nombre d’animaux; si on compare [a petite rainette qui vit sur les arbres (Hyla arborea) au petit crapaud des mares (Alytes obstetricans), on constate que pour des poids corporels très différents (Alytes : 7 gr. 7 ;
- Hyla: 4 gr. 8) ; ces deux animaux ont un poids cérébral très voisin (0 gr. 041 et 0 gr. 045) et des diamètres oculaires presque identiques (4 mm 7 et 4 mm 6). L’importance de la surface rétinienne apparaît sans calcul.
- Mais la relation apparaît-elle encore lorsqu’au lieu de considérer les poissons par exemple, chez qui les lobes optiques forment une partie très importante du cerveau (souvent 1/3 du poids .total) et chez qui les hémisphères sont fort peu développés, on s’adresse à des mammifères dont les centres supérieurs ont atteint un développement important. Lapicque a montré que chez les rongeurs qui ont des poids encéphaliques et des surfaces rétiniennes très variées, le poids cérébral suit les variations de la surface oculaire d’une façon extrêmement fidèle. Voici un exemple :
- Écureuil Rat brun
- (Sciurus rufiventer). (Mus norvégiens).
- Poids du corps. . . . 287 gr. 570 gr.
- Poids de l’encéphale . 5 gr. 81 2 gr. 50
- Diamètre oculaire . . 10 mm 5,5 mm
- La relation est encore très nette : cette constatation est fort intéressante, elle montre l’importance des surfaces sensorielles sur le poids cérébral des animaux qui ont un développement considérable des centres supérieurs ; on avait pu se représenter schématiquement le cerveau comme constitué par deux parties (Richet, Manouvrier) : l’une (centres inférieurs) aurait été comme l’image des surfaces corporelles et aurait été sous la dépendance plus ou moins directe des dimensions du corps; l’autre (centres supérieurs), substratum de l’intelligence, aurait été indépendante de toute grandeur corporelle, et aurait caractérisé la valeur intellectuelle et psychique du cerveau considéré ; on voit qu’il n’en est rien ; les centres supérieurs sont aussi conditionnés d’une façon très directe par la richesse des innervations sensorielles.
- Nous avons tenu à exposer ces faits, d’abord à cause de l’intérêt que la question présente; ensuite parce que nous espérons que certains de nos lecteurs pourront venir en aide, activement, aux savants qui étudient actuellement ce point de la science. Tous ceux qui disposent d’une balance quelque peu sensible peuvent rendre à la science de grands services en recueillant des chiffres et des pièces; tous ceux qui chassent, qui pêchent, ont journellement entre les mains des animaux, parfois rares, dont le poids encéphalique est tout à fait inconnu, ou fort imprécis.
- Aussi faisons-nous appel à lous ceux à qui leurs loisirs permettent de collaborer à ces études; qu’ils dissèquent avec soin les cerveaux des animaux qu’ils peuvent avoir entre les mains ; deux paires de ciseaux, forts et fins, une pince suffisent à la dissection du cerveau de tous les poissons, batraciens et oiseaux de petite et moyenne taille ; pour les grands poissons et les grands oiseaux, une forte pince coupante est nécessaire ; la dissection doit être faite dans une petite salle où l’on fait bouillir de l’eau pendant quelques minutes
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- SUR LES RACES BALKANIQUES ~............. 371
- avant l’opération, et pendant l’opération elle-même, de façon que, l’air étant saturé de vapeur d’eau, la dessiccation ne fasse pas perdre au cerveau une partie de son poids ; il faut couper la moelle avant la naissance de la première paire de nerfs rachidiens ; Quant à la pesée, on doit la faire aussi exacte que possible ; mais toute pesée faite au 1 /50e est déjà une pesée excellente, et toute pesée faite au 1 /20e est encore très utilisable. Exemples : pour des encéphales pesant une vingtaine de grammes (chat, blaireau, etc.) une balance sensible au demi-gramme
- donnerait une pesée excellente ; une balance sensible au gramme donnerait encore des chiffres très utiles.
- Que ceux qui le peuvent recueillent donc des chiffres : poids corporel, poids encéphalique, diamètre oculaire ; qu’ils notent aussi les renseignements particuliers qu’ils connaissent sur l’animal en question ; ils contribueront ainsi pour leur part à l’éclaircissement d’un des problèmes les plus passionnants qu’à l’heure actuelle l’Anatomie et la Physiologie comparées s’efforcent de résoudre.
- Henri Laugier.
- SUR LES RACES BALKANIQUES
- Il est facile, dans la guerre actuelle, de savoir qui l’on préfère, entre la civilisation et la barbarie, entre la discipline morale et l’anarchie, entre la chrétienté et l’islamisme, entre l’Europe et l’Asie; il l’est moins de se reconnaître en des questions de races qui, sur cette péninsule balkanique où tant d’invasions ont passé, sont particulièrement confuses.
- Au point de vue ethnique, les Albanais et les Grecs méritent seuls le nom d’autochtones. Quand les anthropologistes pourront pénétrer en Albanie, qui est bien la région d’Europe la moins connue, ils constateront probablement que ses habitants, les Skipétars, forment la plus
- turque. Les Bulgares, d’origine mongolique, habitaient encore les versants de l’Oural au vc siècle de notre ère, et ils n’envahirent leur patrie actuelle
- Volontaires albanais.
- vieille race de notre continent, et que leurs ancêtres, avant-garde des hordes indo-européennes, étaient déjà installés dans la péninsule alors que les Hellènes plantaient encore leurs tentes de nomades dans les steppes asiatiques.
- Quant aux Serbes, aux Bulgares et aux Turcs, ils sont tous des nouveau-venus devant l’Histoire. Les premiers ne pénètrent dans la péninsule qu’en l’an 636 de notre ère, appelés du fond de la Galicie par l’empereur grec Héraclius, qui les emploie à repousser les Avares, cette avant-garde de l’invasion
- Marché aux bestiaux au, Monténégro.
- qu’en 679, pour s’y mélanger avec les Serbes qui les slavisèrent au point de leur imposer bientôt leur langue. Les Turcs, derniers venus, ne devinrent puissance balkanique qu’en 1560, avec la prise d’Andri-nople. Si nous n’avons pas mentionné le nom des Monténégrins, c’est que ce peuple, d’origine et de langue serbes, s’établit dans la Tchernagora à l’époque où les Serbes fondèrent leur premier royaume ; ils en firent partie intégrante jusqu’à sa destruction, en 1589, et formèrent, depuis lors, une principauté indépendante.
- Nous nous heurtons à de véritables incohérences quand nous recherchons l’importance numérique de chacune des races ou nationalités en présence. D’une part, la Turquie n’a jamais recensé sa population autrement que par des méthodes approximatives ; de l’autre, Serbes, Bulgares et Grecs prétendent respectivement qu’ils ont la majorité parmi les éléments ethniques de la Turquie d’Europe.
- D’après une enquête de l’Ambassade d’Allemagne
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- SUR LES RACES BALKANIQUES
- à Constantinople, visiblement faussée en faveur de la Turquie, que l’Allemagne considère comme son fief, le tableau suivant représenterait les différentes
- Si nous essayons de traduire par dés chiffres l’étude ethnique de toute la péninsule, nous avons à notre disposition des données plus précises, grâce aux recensements organisés en Bulgarie, en Serbie et en Grèce pendant ces dix dernières années. Pour dresser le tableau suivant, et le rendre aussi exact que possible, nous avons additionné les diverses agglomérations de mêmes races concentrées en corps de nation ou disséminées dans toute l’étendue de la péninsule.
- Population des Balkans.
- Serbes....................... 5 600 000
- Roumains..................... 4 600 000
- Grecs........................ 4 500 000
- Bulgares..................... 4 400 000
- Turcs........................ 1 8(10 000
- Albanais.................... 1600 000
- Pour compléter ce total, il conviendrait de lui ajouter un demi-million de juifs, 150 000 tzingaris
- Femmes serbes.
- categories ethniques de la population de la Turquie d’Europe :
- Grecs................... 2 000 000
- Turcs Osmanlis.......... 1 500 000
- Albanais................ 1 500 000
- Bulgares................ 700000
- Serbes............... 700 000
- Juifs................ 190 000
- Roumains.................. 100 000
- Tziganes, Arméniens, etc. 50 000
- Soit un total de . . 6 720 000
- Par contre, les Bulgares affirment que la Macédoine compte plus d’un million de personnes parlant leur langue, et les Serbes, de leur côté, réclament 1046 000 habitants de
- Paysans turcs écoutant un prêche.
- cette même province. A leur tour, les Roumains y affirment la présence de 500000 compatriotes. 11 suffit enfin de visiter les côtes de la Turquie ou ses îles pour constater que tout le monde y parle grec et s’y considère comme grec.
- Émigrants arméniens.
- (bohémiens, gipsies), 50 000 Arméniens, et d’importantes colonies de Hongrois, de Tariares, d’Allemands, établis en Roumanie.
- D’après ces chiffres, les Serbes formeraient l’élément ethnique le plus nombreux. Si l’on considère que les Bulgares se sont assez profondément slavisés pour être admis au sein de la grande famille slave, on peut dire que presque la moitié de la population balkanique appartient à cette famille. En somme, les deux peuples parlent deux dialectes de la même langue. Les Bulgares, qui comptaient peut-être 200 000 lances quand le terrible Kroum les conduisit à l’assaut de l’Empire d’Orient, se fondirent peu à peu dans la masse slave (ou serbo-croate), tout en conservant le nom qui rappelait leur dernière étape : Bulgare, Bolga, Volga.
- Comme chacun des éléments en présence rêve d’une « plus grande patrie », il est nécessaire de regarderai! delà des frontières de la péninsule et de
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- rechercher ce que seraient ces races, si leurs éléments épars arrivaient jamais à former faisceau. D’après les recensements officiels austro-hongrois,
- donc dire que les Serho-Croates forment une masse compacte de 9 à 10 millions d’âmes. En leur ajoutant leurs proches parents, les Bulgares, nous avons
- Costumes de fêtes des paysans roumains.
- Monténégrins (à gauche) et Malissores.
- qui ont tendance à cacher l’importance numérique des éléments serbo-croates de l’empire, on compterait 711 580 Serbes en Autriche, et 2 700 000 en Hongrie, qu’Autrichiens et Hongrois ont vainement cherché à germaniser ou à magya'risér. Ôn peut
- une masse de Slaves méridionaux de 14 à 45 millions d’âmes, parlant sensiblement la même langue, et qui pourrait avoir tôt ou tard le même idéal politique. ,
- On compte 230 000 Roumains en Autriche, et
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- LE SALON DE L'AERONAUTIQUE
- 2 800 000 en Hongrie, parlant tous, la même langue que les Moldo-Valaques, et qui, aussi énergiquement que les Slaves austro-hongrois, sont restés fidèles à leurs traditions, malgré les frontières conventionnelles qui les séparent de la mère-patrie. Les Roumains forment donc une masse de 8 à 9 millions d’âmes.:
- C’est à peu près l’effectif de la race hellénique ; mais ces 8 millions d’âmes, sauf les compacts noyaux du Péloponnèse et de l’Epire, sont disséminées tout le long des rivages de la mer Egée, de la mer de Marmara et de la mer Noire.
- Les Turcs, eux aussi, sont disséminés en Europe où on les voit à peu près partout noyés au milieu des autres cléments ethniques, grecs, bulgares, serbes, etc. Ils ne for-
- ment une masse compacte Bulgare de Macédoine.
- qu’en Asie Mineure, oii leur nombre est de 10 à I 90 000 émigrants 12 millions sujets helléniques
- C’est même, pour le dire en passant, une raison | albanaise.
- de leur écrasement qui a surpris, par sa rapidité, les plus chauds défenseurs des alliés balkaniques. Dans les chiffres officiels des armées ottomanes entraient pour une forte part des chrétiens, qui ne se sont jamais considérés comme Turcs et qui ont toujours professé la haine la plus violente, la plus irréductible, contre celui qu’ils étaient censés défendre. Le jour où ces bizarres soldats se sont trouvés en présence de leurs ennemis, ils se sont hâtés de se faire prendre; les régiments, réduits aux seuls musulmans, ont fondu comme une cire devant leur feu.
- Enfin, les Albanais, toujours turbulents, pour lesquels on a parlé de créer une principauté indépendante, n’ont presque rien à ajouter à leur effectif compact, sauf peut-être leurs fixés en Italie, et les 40 000 qui parlent encore la langue
- LE SALON DE L’AÉRONAUTIQUE
- Lorsque l’on parcourt rapidement les stands du Salon de 1912, et que, sans s’attacher à examiner chaque appareil en détail, on essaie d’avoir une impression d’ensemble, on est tenté de croire que depuis l’année dernière peu de choses ont varié : les types se sont uniformisés, certaines solutions sont restées les mêmes, mais peu de perfectionnements nouveaux semblent avoir vu le jour. En réalité, les changements, sans être très profonds, sont extrêmement nets et l’étude de chaque appareil révèle généralement de très fécondes recherches ; nous allons nous attacher à déterminer les progrès les plus saillants.
- La recherche de la vitesse a fait sentir son in-lluencc surtout chez les constructeurs de monoplans ; les formes très fuselées sont en honneur ; on a vu la véritable importance de la résistance de l’air à la pénétration et tous les impedimenta tels que haubans, trains d’atterrissage, câbles décommandés, etc., sontdisposés de telle façon qu’ils offrent à l’air la moindre résistance compatible aveçla spliditéderengin. Certains appareils de vitesse ; {Deperdun-sin, Borel, JSieuport) ont tout sacrifié ii la vitesse, et les résuL.
- Le nouveau monoplan Blèriul.
- tats obtenus sont vraiment remarquables. L’élégance dans la ligne, la simplicité, la robustesse et le fini de la construction, tels sont les caractères les plus frappants de ces magnifiques machines. Sans doute, dira-t-on, ces appareils ne correspondent à aucun but pratique, l’atterrissage avec de pareils bolides est une chose extrêmement difficile et dangereuse, mais il se produira en aviation le même phénomène qu’en automobilisme; les progrès seront dus en grande partie aux engins rapides, les solutions qui, appliquées aux engins de vitesse, se seront révélées avantageuses, seront immédiatement appliquées sur les autres.
- Les desiderata de l’autorité militaire ont provoqué également des recherches fécondes. A l’heure actuelle, l’armée est à peu près le seul client des constructeurs. Ses exigences ont déterminé la disposition de bien des appareils. Le champ visuel, qui laissait à désirer dans les monoplans, a été très augmenté; sur ceux-ci, on a échancré les ailes de façon à permettre au pilote de voir directement au-dessous de lui ; lorsqu’il y a un passager, il est placé de façon à avoir un champ visuel bien dégagé ; lorsqu’il est
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- LE SALON DE L AÉRONAUTIQUE
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- à l’avant de l’appareil, des hublots sont disposés dans le fuselage (Morane-Saulnier) ; s’il est derrière le pilote, sa position lui permet, sans dispositif particulier, d’observer dans toutes les directions (biplace Blériot). Sur les biplans, la visibilité est en général excellente, quelle que soit la position des occupants. Le confortable a été augmenté; les sièges disposés dans les aéroplanes ne possèdent évidemment pas encore le moelleux des sièges d’automobile; s’introduire dans le fuselage d’un monoplan demande encore une gymnastique assez mal commode, néanmoins il y a une légère amélioration sur les années précédentes; les moteurs, lorsqu’ils sont
- suffit en général de quelques dizaines de minutes pour démonter et remonter la plupart des monoplans; chez certains, tels que le Hanriot, le réglage des ailes n’est même pas nécessaire après démontage, une disposition particulière d’attache des haubans y suffit. Les biplans sont en général plus
- Le monoplan Deperdussin. (Vainqueur de la coupe Gordon-Bennett.)
- difficiles à démonter ; mais pour certains, comme par exemple le Zodiac, les ailes se séparent du fuselage de la même façon que s’il s’agissait d’un monoplan. Pour transporter par la route les appareils, pour les réparer sur place, nombre de dispositifs ingénieux ont été créés, il serait trop long de les décrire tous. Le mode gé-
- Le stand Borel.
- placés à l’avant, sont recouverts d’un capot qui, tout en facilitant la pénétration dans l’air, évite au pilote d’être inondé par les projections d’huile. L’augmentation de la solidité des appareils est due aussi pour une grande part à l’influence militaire; on a doublé les commandes, les hau-
- néral de transport est le suivant : l’appareil est démonté, le fuselage est placé entre les ailes tout comme entre les feuillets d’un livre, l’ensemble est introduit dans une re-
- Le monoplan Bristol. (Le seul aéroplane étranger exposé.
- bans; les « cabanes )) ont été renforcées; dans la plupart des capotages en effet, le pilote, reste pris sous l’appareil ; si les pièces qui sont au-dessus du fuselage résistent,, l’accident n’est généralement pas grave, il n’en est pas de même si elles fléchissent, le pilote peut être écrasé.
- La rapidité de démontage a été augmentée, il
- niorque tirée par un camion automobile.
- Quant aux châssis d atterrissage, il faut reconnaître que les progrès sont lents et que là il y a beaucoup à faire pour ne pas dire qu’il faut tout créer. Un châssis d’atterrissage est presque toujours constitué de la façon suivante ; quelques montants se rattachent rigidement au fuselage et portant généralement, parallèlement à la direction
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- LE SALON DE L’AÉRONAUTIQUE
- du fuselage, des patins de bois ou « skis » ; un essieu portant des' roues métalliques est relié à ces skis par un intermédiaire élastique généralement con-
- Vhydroaéroplane R. E, P.
- stitué par de très forts brins de caoutchouc qui sont chargés d’absorber les chocs qui se produisent au moment de l’alterrissage. Que se passe-t-il lors d’une arrivée brutale au sol? le système élastique, généralement insuffisant et à trop faible course, laisse l’appareil rebondir; si le pilote n’est pas déjà confirmé dans la manœuvre de l'appareil, ou s’il n’a pas sa liberté de manœuvre par suite d’un champ d’atterrissage trop petit et d’un moteur indocile les conséquences peuvent être graves, l’appareil perd sa vitesse et vient s’écraser sur le sol ; il peut se faire aussi que, lors d’une arrivée au sol correcte, mais sur un mauvais terrain, le châssis d’atterrissage ou simplement une roue se brise ; le capotage est alors à craindre. Certains constructeurs ont cher-
- qui permet à l’appareil des déplacements dans le sens latéral très importants sans que les roues perdent le contact avec le sol et qui absorbe des chocs très violents, l’exislence de brins de caoutchouc nombreux reliant le train tout entier avec l’appareil, une béquille très longue et très solide évite le capot âge. Les firmes R. E. P., B reguet et Blériot exposent aussi des trains d’atterrissage vraiment intéressants.
- Les hydroaéroplanes sont cette année la grosse nouveauté du Salon, les résultats qu’ils ont donnés sont très certainement remarquables; la maison Borel expose un appareil de lignes extrêmement séduisantes qui, à Tamise, s’est montré en tous points remarquable; un système de flotteurs très écartés assure une grande stabilité contre le roulis lorsque l’appareil flotte, un flotteur placé à l’arrière et mobile avec le gouvernail de direction permet à l’appareil
- Vhydroaèroplane Donnel-Lévéque. '
- ché à établir des trains d’atterrissage qui établissent vraiment une liaison élastique entre les roues et le fuselage ; il faut citer le train d’atterrissage du Zodiac
- Le biplan Breguel,
- de se diriger très facilement sur l’eau ; le moteur, un Gnome de 80 chevaux, peut être mis en route par le passager de l’intérieur du fuselage. D’autres appareils marins sont extrêmement intéressants, et tous ont fourni d’excellentes performances; nous citerons les R. E. P., les Donnet-Lévêque, les Henri Farman, les Nieuport., les Deper-dussin.
- Les méthodes de construction s’améliorent notablement, la plupart .des appareils sont en bois, des dispositifs très ingénieux permettent de fixer les différentes pièces les unes aux autres sans entamer la matière; la firme Hanriot montre à son stand ses procédés de montage qui représentent un essai sérieux de construction en série. Trop souvent dans les industries aéronautiques, les mécaniciens « bricolent » ; ce n’est qu’en conslruisanl des pièces interchangeables qu’on palliera, dans une grande
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- proportion, les inconvénients de la « casse )) qui sera probablement de règle pendant quelques années encore. Peu d’appareils sont métalliques : les deux constructeurs qui s’étaient faits les champions delà construction métallique en matière d’aviation, Bré-guet et B. E. P., se sont associés et présentent des appareils soit monoplans, soit biplans très originaux, où le souci très net de la perfection se retrouve dans les moindres détails.
- L'hydroaérn flâne Henry Farman (armé d:une mitrailleuse).
- de l’appareil, le pilote s’en sert aussi pour assurer la stabilité longitudinale dont l'automaticité due au plan fixe n’est pas suffisante ; il peut se faire que dans certaines circonstances le plan mobile rie soit pas suffisant pour redresser l’appareil, l’appareil est « engagé » à ce moment ; si l’on pousse le levier à fond le plan fixe se déplace à son tour et ajoute son effet à celui du gouvernail de hauteur, on reprend le contrôle de l’appareil. Comme appareils de stabilisa-
- L’hydroaéroplane Caudron.
- Le manque de sécurité' des appareils qui handicape si. lourdement l’aviation a préoccupé nombre de chercheurs, mais le problème est si complexe et si ardu que peu de solutions ont été présentées; nous citerons cependant le stabilisateur Sommer : on sait que la plupart des avions possèdent» constituant la queue, un plan fixe ; un plan mobile provoque la montée ou la descente
- Le Tubavion
- (.remarquable par la légèreté de sa construction).
- L’aéroplane Drzewiecki.
- lion automatique longitudinale nous citerons le Doulre déjà connu de nos lecteurs (Yoy. n° 1994). Il a donné, au cours de cette année, des résultats des plus encourageants.' L’appareil, on le sait, combine les effets d’un accéléromètre et d’un ' indicateur de vitesse par ' rapport à l’air sur le gouvernail de hauteur.
- La Société Doutre, en même temps que son stabilisateur, expose un biplan sur lequel est adapté l’appareil. Ce biplan se distingue par les soins
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- PERFECTIONNEMENT DANS LEJÇHAUFFAGE CENTRAL
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- apportés aux moindres détails mécaniques de sa construction.
- Assez analogue dans ses grandes lignes au classique Maurice Far-man, il retient l’attention notamment par le mode d’attache des montants et par le solide montage du moteur.
- Nous devons signaler: aussi le monoplan Drze-wiecki, celui-ci vise à réaliser l’automatisme de l’équilibre longitudinal par une disposition spéciale de l’empennage arrière. L’angle d’attaque de celui-ci est calculé de façon que les variations du centre de poussée sur les surfaces portantes soient compensées par les variations en sens contraire du centre de poussée sur l’empennage (voy. n° 2059).
- Au point de vue équilibre transversal, il convient de noter la presque disparition du dispositif dit V stabilisateur. Sur la grande majorité des biplans et monoplans exposés, les deux moitiés de chaque aile sont
- rigoureusement dans le prolongement l’une de l’autre, au lieu de former un angle ouvert vers le ciel.
- Les constructeurs de moteurs ont exposé leurs principaux types ; nous ne pouvons nous y arrêter dans ce' court exposé nous réservant d’y revenjr par la suite.
- Nos constructeurs ont fait de très gros efforts, certains ont fourni des types très réussis, le succès n’a pas toujours couronné leurs recherches ; l’armée, comme je le disais plus haut, est a peu près leur seul client ; elle se doit à elle-même de les aider. L’aviation a une grosse importance pour la défense nationale. Je ne veux pas être pessimiste, mais l’enthousiasme des premiers jours se calmera peut-être ; ne laissons jamais péricliter cette industrie éminemment française, les progrès ont été trop chèrement acquis pour laisser perdre par insouciance le fruit de tant de labeur et de dévouement. II. Petit.
- L’exposition militaire. — Une section d'aéroplanes : tracteurs automobiles, remorques et camions-atelier.
- UN PERFECTIONNEMENT DANS LE CHAUFFAGE CENTRAL
- Voici revenue l’époque où se pose impérieusement la question du chauffage des appartements. Délicat problème, auquel il n’est pas toujours aisé, avec nos moyens et habitudes actuels, d’apporter une solution satisfaisante. Un bon chauffage doit répondre à tant de conditions difficilement conciliables rILdoit fournir une chaleur, agréable et uniforme, facilement réglable. Il doit ne pas dessécher l’air des pièces, ni le vicier ; il faut que sa conduite soit simple et _à la portée de tous. Ce n’est pas tout : le chauffage est inséparable de la ventilation ; n’oublions pas que si l’hiver est une saison dangereuse, c’est uniquement parce que, dans nos maisons hermétiquement fermées,
- l’air se renouvelle avec peine et que l’organisme s’affaiblit dans une atmosphère lourde d’acide carbonique et d’exhalaisons malsaines. Lorsque le chauffage n’assure pas automatiquement la ventilation, comme c’est le cas dans les chauffages à eau chaude, à vapeur ou électriques, l’hygiène ordonne — mais ses ordres sont rarement obéis — que le chauffage se double d’un système approprié de ventilation. Enfin, d’autres éléments interviennent encore : prix de revient, dépense de combustible, coût d’installation, frais d’entretien, l’harmonieuse adaptation au mobilier et à l’aménagement intérieur de la maison.
- Cette complexité explique la quantité innom-
- Fig. i.— La chaudière d’un dynamo-circuit à air chaud.
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- PERFECTIONNEMENT DANS LE CHAUFFAGE CENTRAL —— 379
- brable d’appareils et de systèmes, mis aujourd’hui à la disposition du public. Nous ne nous proposons pas d’apprendre à nos lecteurs à faire leur choix. Plu-
- chaude, et qui étend singulièrement leur champ d’applications. Les innovations que nous allons décrire, nées de préoccupations aujourd’hui géné-
- Fig. 2. — Dynamo-circuit à eau chaude. — A, chaudière; — B, C, D, groupe turbine-pompe; G, régulateur; — K, conduite de départ; — I, conduite d’eau chaude; — R, radiateurs.
- Fig. 3. — Dynamo-circuit à air chaud. —*A, chaudière; — M, V, groupe turbine-ventilateur; — E, arrivée d'air frais; — 2, filtre; — K, réchauffeurs d’air; — S, régulateur; — T, . tubes d’admission d’air chaud.
- sieurs colonnes de ce journal suffiraient à peine à rénumération des divers cas possibles.
- Notre but est simplement de faire connaître un remarquable progrès récemment apporté aux méthodes de ehauffgc central par l’air et par l’eau
- raies chez les ingénieurs ès chauffage, sont dues à MM..Nessi frères.
- Le chauffage central, on le sait, s'est puissamment développé dans ces dernières années. Rien de plus séduisant, en effet, au point de vue de l’écono-
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- mie et de la simplicité du service, que de chauffer toute une maison avec un seul.foyer, commodément dissimulé dans une cave par exemple. Les agents de chauffage sont l'air, l’eau ou la vapeur. Les deux premiers présentent dans bien des cas de grands avantages de confort et d’hygiène : mais, appliqués selon les méthodes usuelles, ils exigent, dès que l'immeuble prend une certaine importance, des canalisations de forles dimensions, donc, coûteuses, peu élégantes et où la circulation ne s’effectue pas toujours sans difficultés.
- À ce défaut, un remède a été trouvé depuis longtemps par les Américains, que leurs gigantesques sky-scrapers, et plus récemment leurs distributions urbaines d’eau chaude et de vapeur, ont entraînés à résoudre de très difficiles problcmes. Par des moyens mécaniques, pompes ou ventilateurs, ils accélèrent la circulation de l’eau ou de l'air dans les conduites. Ceci permet de réduire le diamètre des conduites à des dimensions théoriquement aussi faibles qu’on le veut et en môme temps d’assurer la distribution de chaleur en tous les points de l’habitation.
- Ces pompes et ventilateurs sont mus par un moteur indépendant. C’est fort bien pour des distributions de vaste envergure, grande usine, gratte-ciel immense, ou groupe de maisons. Mais pour une maison parisienne, par exemple, le moteur indépendant est certainement une gêne. Un chauffage d’immeuble doit avoir son autonomie absolue; or le moteur, s’il est électrique, le met à la merci de la centrale distributrice de courant; nous ne parlons pas de la dépense qui peut devenir fort élevée dans les villes où l’électricité est chère. D’autre part si le moteur est à pétrole ou essence, c’est un instrument assez délicat, qui, entre les mains d’un chauffeur peu expert, est exposé à bien des pannes.
- La circulation mécaniquement forcée, malgré la vogue dont elle bénéficie depuis quelque temps, n’est donc pas sans soulever de sérieuses objections.
- Ce sont ces objections que font tomber les procédés imaginés par MM. Nessi frères ; ils puisent, en effet, la force motrice dans la chaudière même du chauffage central et réalisent un ensemble parfaitement autonome et automatique, dont un concierge ou un domestique quelconque peut, sans difficulté, assurer le service. Le système a reçu le nom de dynamocircuit.
- 1° Dynamo-circuit à l'eau chaude. — L’eau chaude, ainsi que nous venons de l’indiquer, est refoulée par une pompe dans les canalisations qui constituent le circuit deehauffage. Dans le procédé par thermo-siphon, la circulation ne se crée que par la différence de densité entre une colonne ascendante d’eau chaude et une' colonne descendante d’eau froide. On s’explique que dans un bâliment de quelque étendue des tuyaux énormes deviennent nécessaires. La circulation est si précaire qu’il importe dans les pièces d’assurer une pente convenable aux tuyaux qui ramènent l’eau à la colonne descendante. Un grand nombre de systèmes, dits à « circulation accélérée /
- d’eau chaude », basés sur l’émulsion de l’eau par le mélange de vapeur, ont bien essayé de réduire le diamètre des canalisations, mais toujours au détriment du réglage central de la température et en créant une augmentation sensible de dépense de combustible. Rien de tel dans la circula lion par pompe. On peut choisir un très faible diamètre de conduites; il suffira d’augmenler en conséquence la vitesse de l’eau. On ne s’inquiétera pas de la pente des tuyaux : la pompe pourvoit à toutes les exigences de la circulation.
- Cette pompe, dans le système Dynamo-circuit, est adionuée par une turbine a vapeur; la vapeur nécessaire est fournie par une chaudière à pression constante et sert à la fois à mouvoir la turbine et à échauffer l’eau. Commeon le voit, sur notre schéma .4, la vapeur pénètre par le tuyau À, pénètre dans la turbine par deux admissions dont l’une est constante et l’autre réglable. Au sortir de la turbine la vapeur vient se condenser dans le récipient tubulaire D, où elle échauffe l’eau, et retourne enfin à la chaudière. L’eau du récipient D est refoulée par la pompe dans les conduites de chauffage C.
- Elle traverse, ce faisant, un régulateur de température F dont nous allons expliquer le rôle essentiel. Car c’est lui qui, automatiquement, proportionne l’admission de la vapeur, et par suite le débit de la pompe et la force de celle-ci aux besoins du chauffage. 11 maintient la température de l’eau au degré voulu et en même temps il interrompt l’arrivée de vapeur si la condensation de celle-ci dans le réchauffeur d’eau D n’est pas totale. Le régulateur F est un moteur à dilatation ; si la température de l’eau dépasse le point que l’on s’est fixé, F se dilate et les barres f se déplacent en conséquence.
- Elles agissent sur une soupape S insérée dans le circuit auxiliaire r, aboutissant par ses deux extrémités au réchauffeur D, circuit qui laisse passer l’excès de vapeur et d’air lorsqu’il y en a. Dans ce circuit auxiliaire est installé un deuxième moteur à dilatation E, tube de cuivre qui se dilate quand la vapeur y pénètre. Il ne peut se dilater que vers le haut, il met alors en mouvement les barres articulées e qui actionnent la vanne Y; celle-ci, à son tour, règle l’admission de la vapeur à la turbine.
- Quand le thermomoteur F entrouvre la valve S, de la vapeur circule dans le tube r, échauffe le thermomoteur E dont les barres viennent aussitôt fermer légèrement la vanne Y.
- Finalement un équilibre "se produit; correspondant à une certaine ouverture de la vanne Y. Si, pour une raison quelconque, la vapeur admise dans le réchauffeur n’était pas totalement condensée, un excès de vapeur pénétrerait dans le thermo-régulateur E et la vanne V se fermerait jusqu’à condensation complète de la vapeur.
- Si l’on veut obtenir l’intensité maxima de chauffage, on règle le premier régulateur F de façon que la valve S soit constamment fermée. La vapeur ne pénètre plus dans le circuit r et dans le moteur à
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- dilatation E que si elle est en excès dans le. récipient D. La A^alve Y ne fonctionne plus que dans le cas on le réchauffeur D ne peut plus condenser toute la tapeur admise.
- Ces détails suffisent pour faire comprendre que ce réglage automatique répond à tous les cas possibles.
- 20 Dynamo-circuit à air chaud. — L’insufflation d’air chaud est à bien des égards le chauffage modèle; par ce procédé, en même temps que la pièce est chauffée, son atmosphère est renouvelée. Résultat excellent au point de vue hygiénique, pour peu que l’on ait eu soin de puiser l’air au dehors dans un endroit offrant toutes garanties pour sa pureté ; il faut, bien entendu, éviter de réchauffer l’air par passage dans des tubes de fer ou de fonte chauffés à feu nu; tout le monde sait aujourd’hui que fer et fonte portés au rouge, deviennent poreux, laissent filtrer l’acide carbonique et surtout le terrible oxyde de carbone.
- Un calorifère à air dans
- ces conditions est un danger permanent d’intoxication.
- Nul risque de ce genre lorsque l’air est échauffé par passage sur une batterie de tubes, eux-mêmes alimentés par de la vapeur à basse pression. On
- la circulation forcée et refouler l’air dans les conduits par un ventilateur.
- Les inventeurs actionnent leur venldateur par une turbine que traverse la vapeur se rendant de la chaudière aux tubes réchauffeurs d’air. Le réglage de l’admission de vapeur sur celte turbine se fait, automatiquement, par un dispositif identique à celui qui a été décrit pour l’eau chaude. Dès que l’on met
- -----circuits de vapeur.
- ------ circuits d’eau chaude.
- »—- mécat ismes de réglage.
- Régulateur'^ de température
- bénéficie en même temps de la simplicité de conduite des chaudières à basse pression.
- C’est à un chauffage indirect de ce type que MM. Nessi frères ont appliqué les perfectionnements très analogues en principe à ceux qui viennent d’être indiqués pour l’eau chaude.
- . Comme dans'le cas de l’eau chaude, lorsque l’on veut chauffer un grand nombre de pièces avec une seule batterie de chauffe centrale, il faut recourir à
- Fig- 4-Schéma du dynamo-circuit a eau chaude.
- la chaudière sous pression, le ventilateur se met à tourner, et le préposé au chauffage n’a rien d’autre à faire que de veiller, de temps à autre, au rechargement du foyer de la chaudière.
- Notons, pour l’avoir constaté, que le groupé turbine-pompe, ou turbine-ventilateur, est extrêmement robuste et n’inspire aucune crainte de détérioration rapide. Le nombre des calories distraites du chauffage pour être transformées en force motrice est infime ; du reste le rendement du groupe moteur importe peu ; l’énergie motrice qui se dégrade sur eux se transforme en chaleur, elle contribue donc à échauffer l’air et n’est point perdue.
- D’autre part, la perfection du réglage automatique dns procédés que nous venons de décrire est une grosse source d’économies.
- Il est vrai que, malgré cela,le chauffage par insufflation d’air chaud reste un chauffage coûteux. Le fait s’explique par les grandes quantités d’air frais qu’il faut échauffer pour les rejeter ensuite au dehors.
- Mais n’oublions pas que le supplément de dépense qui en résulte est simplement le prix d’une bonne et saine ventilation. Le système est donc à sa place dans les habitations luxueuses et dans les locaux qui exigent une ventilation importante : hôpitaux, écoles, théâtres, salles de réunion. ‘ A. Tboller.'
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- ACADEMIE DES SCIENCES
- Séances des 28 octobre et 4 novembre
- La Conférence de l’heure. — M. Bigourdan expose que la Conférence pour l'adoption de l’heure universelle s’est réunie à Paris du 15 au 25 octobre. Seize états avaient adhéré à la réunion de cette conférence et y ont été représentés par quatre-vingts délégués. Paris a été choisi comme centre horaire mondial. La Commission a décidé la création d’un bureau international de l’heure entretenu à frais communs, ayant son siège a Paris et disposant de la tour Eiffel pour l’émission des signaux. La présidence a été remise à M. Baillaud. La Conférence a donné à ce bureau, pour agent d’exécution, une Commission internationale composée de MM. Backlund, de Poulkowo, Lecomte, de Bruxelles et Kohlschutter, secrétaire général, de Berlin. M. Berget, de Paris, a été choisi comme secrétaire.
- Division d’une comète. — M. le général Bassot fait connaître que M. Fayet suit en ce moment une comète découverte à l’observatoire de Nice et a calculé les éléments de l’orbite de cette comète. D’après cet astronome, le nouvel astre ne serait autre chose qu’une parcelle d’une ancienne comète périodique, la comète de Tuttle. L’arrivée de ce fragment a lieu environ deux mois avant l’époque assignée au retour de la comète de Tuttle. Le dédoublement d’une comète n’est pas sans précédent, mais est assurément du plus haut intérêt.
- Lampe productrice de rayons ultra-violets. —M. Dastre présente une Note de MM. Victor Henri, André Helbronner et Recklinghausen décrivant une nouvelle lampe en quartz, à vapeur de mercure, fonctionnant à 500 volts. Cette lampe fournit des rayons ultra-violets en quantité 60 fois plus considérable que la lampe à 110 volts et 11 fois plus considérable que la lampe à 220 volts. Pour une même quantité d’énergie dépensée la puissance en ultra-violet de cette lampe est 4,6 fois plus grande que pour la lampe à 220 volts. Ces chiffres ont été déterminés par des réactions chimiques, par action directe sur les microbes et infusoires. L’appareil est constitué par un tube recourbé en forme d’U, dont les deux branches se touchent presque et réagissent l’une sur l’autre; les' électrodes sont situées d’un même côté et permettent d’insérer facilement la lampe dans les appareils de stérilisation.
- 912. — Présidence de M. Lippmann.
- L’urée dans les végétaux. — M. Roux résume un travail de M. Fosse signalant la présence de l’urée dans un certain nombre de végétaux : navet, potiron, chou-fleur, carotte, pomme de terre. Mais l’auteur a constaté que la terre qui entourait ces légumes contenait une faible quantité d’urée, de telle sorte que la question se pose de savoir si l’urée s’est formée dans les légumes ou y a été introduite du dehors.
- La transpiration des végétaux. — M. G. Bonnier dépose une Note de M. Leclerc du Sablon, dans laquelle l’auteur montre que la transpiration des plantes vertes n’est pas, comme- on l’enseigne généralement, augmentée par la lumière à cause de la présence de la matière verte. Les expériences sur feuilles vertes, panachées ou blanches, font voir que, pour ces dernières, l’augmentation de la transpiration est aussi grande.
- Propriétés du café décaféinisè. — M. Moureu résume les recherches effectuées par MM. Tiffeneau et Busquet sur le café privé de caféine. L’opéralion de la décaféinisation atténue-t-elle l’action diurétique des cafés, comme elle réduit leur action cardiaque? Cette opération ne supprime pas totalement, mais diminue, dans une considérable proportion, l’action du café sur la diurèse; la caféine est l’agent principal sinon exclusif de l’excitation produite par le café sur le rein.
- Prix décernés. — L’Académie décerne : le prix La-caze (10 000 fr.) à M. Marcel Brillouin, pour l’ensemble de ses travaux de physique pure et de physique mathématique; le prix Victor Raulin (1500 fr.) à M. Henri Arsandaux, pour travaux intéressant la minéralogie et la pétrographie; le prix Caméré (4000fr.) à l’œuvre de feu le commandant du génie Gisclard et spécialement à son système de pont suspendu rigide ; le prix Longchampt (4000 fr.), pour une part (2000 fr.), à M. Grimbert, et pour deux autres parts égales (1000 fr.) à MM. Bagros et Wolff, au sujet de travaux relatifs aux maladies causées par l’introduction d’un excès de substances minérales dans l’organisme des plantes et des animaux.
- Élection. — M. Marchai est élu membre de la section d’anatomie et de zoologie par 42 voix contre 16 données à M. Houssay. Ch. de Vtlledeüil.
- (A suivre.)
- LA PÊCHE CHÊZ LES PEUPLES PRIMITIFS
- Un Peau-Rouge, dans certaines tribus du Canada, lorsque vient le moment de chasser les chèvres de montagne, commence par se soumettre, pendant plusieurs jours, à un régime de bains nocturnes et de jeûne. Le jour du départ, debout de grand matin, il se barbouille de rouge le menton, et se trace, en travers du front, une ligne, également rouge, qui lui descend jusqu’au bout du nez. Enfin, il se plante dans les cheveux deux plumes de la queue d’un aigle. Il ne partirait pas sans toutes ces cérémonies, et si, après les avoir accomplies, sa chasse est quand même infructueuse, il n’accuse ni sa malechance ni sa maladresse, mais quelque faute commise dans l’exécution des rites... .
- Il ne faut sans doute pas croire sur parole tous les gens qui se plaignent — ou se flattent — d’être
- « incompris » : il est de fait cependant que l’homme est très difficile à comprendre par l’homme. On s’aperçoit chaque jour, à mesure que l’on croît en âge ou en expérience de la société, qu’une même action, accomplie par différents individus, a autant de causes possibles que d’acteurs et que les « mobiles » sont au monde ce qu’il y a de plus difficile à deviner. Il n’y a rien à ajouter là-dessus à ce qu’en ont dit de tout temps les moralistes. Seulement, la diversité des mentalités humaines et la presque impossibilité où elles sont de se comprendre entre elles, sont encore plus grandes qu’ils ne l’avaient soupçonné à ne voir que le monde européen et les milieux, souvent très limités, où ils vivaient : c’est un des principaux bénéfices de l’ethnographie que de l’avoir montré.
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- LA PÊCHE CHEZ LES PEUPLES PRIMITIFS ====== 383
- Il est curieux que ces désaccords d’esprit éclatent particulièrement là où on les croirait d’abord impossibles — dans le domaine des activités techniques. On vient de voir pourtant que si le chasseur européen ne demande qü’ün bon fusil et du gibier, c’est de toute autre chose qu’a besoin le chasseur peau-rouge. L’étude des procédés de pêche chez les peuples primitifs — que M. R. Legendre vient défaire en une brève brochure (4)—-n’est pas moins démonstrative.
- Tout d’abord, il faut remarquer que ce n’est pas l’infériorité technique — au sens où les civilisés prennent le mot— qui exige, par une sorte de compensation, de faire appel à des adjuvants extérieurs, d’ordre surnaturel. L’industrie de la pêche au contraire — une des plus vieilles de l’humanité — a atteint un développement remarquable dès les plus bas niveaux de civilisation. Sans parler de la pêche à la main (pratiquée encore sur nos rivières, bien qu’interdite), la pêche la plus simple se fait à l’arc: c’est une chasse : on tue ainsi le pois- «rcffK».
- son. en le perçant d’une flèche en certains points de l’Océan indien. Il est possible que le harpon, avec toutes ses variantes de formes, dérive de ce premier procédé : c’est encore une chasse, si l’on veut, mais qui permet de ramener la proie au lieu d’aller la recueillir après sa mort. On l’emploie notamment dans les régions polaires, surtout pour la haleine et le phoque, mais aussi pour le poisson. Enfin le hameçon est probablement à son tour un dérivé du harpon : c’est un harpon qui se manie par l’intermédiaire d’une corde. Et cette innovation — dont l’usage s’est répandu sur toute la surface du globe — nous semble aujourd’hui assez jteu de chose : elle a dû cependant marquer une grande date dans l'histoire de l’outillage humain. Je ne puis du moins, à l’appui de cette assertion, manquer de rappeler, d’après M. Legendre, le récit, tout à fait typique, où l’humoriste américain, Mark Twain, raconte le désespoir d’une élégante Esquimaude : elle se trouve trop riche en effet, et craint qu’on ne veuille l’épouser autrement que pour sa fortune, parce que son père possède 22 hameçons, et non pas en os — en acier! — L’acier, en effet, est la dernière matière du hameçon et il s’est fait auparavant d’un fragment d’os pointu, de chalcédoine, d’obsidienne, de coquille, etc.
- La ligne, support du hameçon, a connu de son côté toutes sortes d’avatars. Courte ou longue (elle a en Chine jusqu’à une centaine de mètres), fixée à un bout, tendue, ou flottante, disposée en travers du fleuve sur le support de calebasses vides (Sénégal), elle se complique parfois d’appareils avertisseurs, de
- I. Conférence faite à l’Institut océanographique, 15 janvier 1912. Bulletin de l'Institut ocèanoyrajrhique.
- sonnettes par exemple (en Chine). Le bateau lui-même, qui la transporte, est utilisé de cinquante façons. L’exemple le plus ingénieux est la pêche au « bateau blanc )), que pratiquent les Chinois : une planche clouée sur le rebord, et peinte en blanc, se réfléchit sur la surface des étangs par les nuits baignées de lune et donne ainsi aux poissons l’illusion d’un obstacle qu’il leur faut franchir — et qu’ils franchissent en effet, mais pour bondir dans l’intérieur du bateau. Les Chinois, il est vrai, sont trop civilisés déjà pour qu'on puisse parler d’eux comme de « primitifs ».
- Les procédés de pêche par piégeage ne sont pas moins développés. La forme élémentaire est le barrage, de pierre, de terre, de plantes, établi en travers du courant. D’abord rectiligne, sa forme se complique suivant des tracés divers : tel le V que certaines peuplades d’Océanie préparent sur le bord de la mer à marée basse, que la marée haute recouvre entièrement, et à l’intérieur duquel le poisson reste pris quand le flot redescend. La matière employée change aussi avec les pays et permet des emplois plus raffinés : ainsi sur les bords du Victoria-Nyanza et de TUbanghi, le barrage est formé d’un système de paniers coniques, qui filtrent l’eau et gardent le poisson. La forme extrême est le filet.
- D’abord fixe, celui-ci prend bientôt toutes les formes et tous les emplois : filet à poche, filet à nappe, filet traînant. La senne est d’usage courant sur l’Uban-ghi, en Annam, au Cambodge. Sa forme la plus curieuse est le tchou-kao-cheu des Chinois — un rideau de bambous lestés à leur base par des boulettes de terre cuite et que deux canots font avancer : les poissons en se heurtant aux bambous signalent leur présence aux pêcheurs, qui les harponnent aussitôt.
- Si bref que soit ce tableau, il montre du moins que la technique de la pêche est assez développée pour se suffire à elle-même. C’est notre avis, mais ce n’est pas celui du primitif, — et il ne songerait même pas à se servir de ces engins s’il ne faisait appel à des puissances et à des opéràtions de caractère magique.
- Comme prélude à toute période de pêche, des cérémonies sont indispensables, danses, jeûnes, purifications et autres. Souvent ces rites ont un caractère « mimétique » : ainsi au détroit de Tôrrès les danseurs sont masqués, et le masque représente un poisson. -
- C’est qu’en effet « le poisson agit sûr le poisson » parce que, en magie, « le semblable agit sur le semblable ». Ou bien c’est une force différente de la sienne que l’homme appelle à son
- Fig. i. — Trappes à poissons primitives d’Océanie.
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- LA PECHE CHEZ LES PEUPLES PRIMITIFS
- secours : l’indien Tlingit, avant, de partir à la pêche, fait étreindre par une serre d’aigle un canot en miniature — de sorte qu’il aura l’adresse de cet oiseau.
- Ces cérémonies portent sur le pêcheur ou sur ses engins. D’autres portent sur le poisson. Le primitif agit comme s’il était convaincu que le consentement
- Pointes de harpon du préhistorique nord-américain.
- du poisson est nécessaire à sa capture, et il ne manque pas de se l’assurer. En Colombie britannique, les indigènes n’ouvriraient pas la campagne de pêche, s’ils n’étaient persuadés qu’un de leurs sorciers-médecins est allé au préalable au pays des saumons, sous la glace, là où ils passent l’hivér, s’assurer de leurs bonnes dispositions.
- Des observances précises sont encore nécessaires pendant la pêche elle-même. Sur les grands lacs africains, le chef d’une bande de pêcheurs Baganda doit fumer certaines herbes dans une pipe spéciale et envoyer la fumée sur l’eau : cela fait entrer le poisson dans le filet. Dans la Colombie britannique, si le poisson ne vient pas, on l’attire en plongeant dans l’eau l’image d’un poisson nageant, c’est-à-dire encore par la magie Ailleurs, pour on jette les l’eau et on s’ils étaient
- qui a fait la première capture yient la présenter solennellement au shaman — ou prêtre — de la tribu. Celui-ci dépose le poisson sur un lit de branchage, et présente au saumon chacun des indigènes tour à tour en disant : « J’ai le plaisir de vous présenter Un-Tel, qui désire vous souhaiter la bienvenue et atous serrer la main ». On le voit, c’est une sorte de réconciliation avec l’espèce outragée.
- Comment expliquer ces pratiques singulières, qui ont leurs pendants dans toutes les activités du primitif, à la chasse, à la guerre, à tout moment de la vie? M. Legendre sé rallie aux principes d’explication proposés par M. Lévy-Bruhl dans un livre récent (‘j. Selon cet auteur, le « fonctionnement mental » ne serait pas le même chez le primitif que chez nous. Il aurait une logique tellement différente de la nôtre quer ce ne serait pas même une logique, et qu'il faudrait dire que sa mentalité est antérieure à la logique — « prélogique ». Puis, il assemblerait ses idées suivant uniquement des affinités mystiques, par « participation ». On ne saurait discuter ici ces théories. Il suffit de les avoir indiquées pour montrer jusqu’où va la portée des études ethnographiques, en apparence si ingrates; il ne s’agit, en
- du « semblable » la même raison, jeunes garçons à les en tire comme
- Fig. 3. — Diverses sortes d'hameçons primitifs. En haut, les 2 premiers, provenant du Groenland, sont en obsidienne ; le dernier à droite, provenant de Santa Cruz Island est en coquille. En bas,ï/<? 20, de Sea Island, est en écaille de tortue; le 4“- de Columbia, est en
- épine.
- des poissons, en les pêchant.
- Enfin, il faut des rites après la pêche. Sinon, on indisposerait 1’ « esprit » de l’espèce et on compromettrait les campagnes futures. M. Legendre en cite plusieurs exemples. Je me permets de lui indiquer celui-ci, que j’emprunte, dans La Rature même, à un remarquable article de M. Forbinj1).
- Le rite — c’est encore en Colombie Britannique — a lieu dès l’arrivée des premiers saumons. Le pêcheur f 1. N° 1938, 16 juillet 1910. Les Indigènes de l Alaska.
- effet, de rien moins ici que de la révision — sur un plan nouveau, avec des documents nouveaux — d’un des problèmes capitaux de la philosophie et de la science de l’homme, celui qui a pour but d’élaborer la-théorie de la connaissance. Juaa-Paul Lafitte.
- . 1. Les fondions mentales dans les sociétés inférieures, .y 1910. Mêlés à sa partie théorique,ce livre contient un nombre considérable de laits bien choisis, qui en rendent la lèeliire attrayante et profitable.
- Le Gérant : P. Masson.
- - Imprimerie Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2060. —:r_. : =±::.— - ' ' : --- 16 NOVEMBRE 1912;
- LA GROTTE DE VILLANOVA (FRÏOUL) / ’ : ; ' J
- M. de Gasperi, de Florence, nous adresse un me- par Leskovic, puis par 0. Marinelli (1895'et; 1896), moire dont nous extrayons ce qui suit sur la grotte enfin par de Gasperi (1910 et 1911).. ' ; !
- Fig. i et 2. — Rétrécissement inférieur d'une galerie.
- de Villanova dans leFrioul. Son développement total, de 2491 mètres, est inférieur à celui d’un grand nombre de cavernes d’Europe; mais c’est,àl’heu-re actuelle, la plus longue grotte connue en Italie, et ses particularités hydrologiques a rendent tout spécialement intéressante . Elle est située dans les Alpes Juliennes, sur le haut plateau calcaire du Mont Bernadia (867 m.) au nord d’Udine, dans une région de calcaires crétacés et tertiaires où l’on trouve de nombreuses grottes et entonnoirs ; la grotte de Villanova est formée dans un dépôt de brèches calcaires éocènes. Son nom local frioulan est la Busedazavide. Citée dès . 1876 par G. Marinelli, elle fut explorée d’abord, en 1892,
- 40“ année. — ae semestre.
- La grotte a deux ouvertures à 607 et 616 m. d’altitude (24 et 00 mètres au-dessus de la vallée
- voisine). Ces deux orifices font pénétrer dans les deux galeries principales qui descendent vers l’intérieur. Dans chacune de ces galeries, on ne tarde pas à rencontrer un ruisseau et leur confluent, suivis d’une brusque descente de 7 m. Le plan ci-contre fait voir comment un deuxièmé, un troisième et un quatrième ' ruis -seau convergent tous ensemble vers une perte générale, qui se trouve à 250 m. à vol d’oiseau au nord des entrées. Cette perte est un puits de 4;m. de profondeur, qu’une voûte mouillante rend impénétrable au point le plus creux de toute la caverne.
- 25. - 585
- Perte du ruisseau
- hrmites
- Salle
- NORD
- ^ Lit des ruisseaux ; la. , flèche, incLiqvM. lœ direclxorvdes ecuix-
- Orifice î- inf.
- 60 80 j ùo Met-
- On fi ce sup.
- Fig. 3. — Plan de la grotte de Villanova.
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- Il existe un certain parallélisme entre les galeries des quatre premiers ruisseaux dirigés nord-ouest sud-est et les raccordements se font grossièrement à angle droit. C’est donc bien dans un système de fissures préexistantes que l’érosion a creusé la caverne. Il y a une grande analogie avec le réseau souterrain de la classique rivière souterraine de Bramabiau dans le Gard. Les corniches étagées aux parois des galeries représentent les lits successifs des ruisseaux de plus en plus approfondis ; la décroissance de leur activité est affirmée par ce fait que le bas des galeries est fort rétréci. De remarquables marmites de géant attestent aussi l’action efficace des tourbillons. 0. Marinelli a eu raison de supposer qu’à l’origine les deux orifices
- aujourd’hui desséchés absorbaient des ruisseaux extérieurs. Les concrétions ne sont pas très développées dans la grotte, mais la galerie du cinquième ruisseau présente des incrustations de gypse qui peuvent être dues à des décompositions de pyrites. A leur point d’origine accessible, les ruisseaux jaillissent de fissures impénétrables; leur ensemble concentré dans la perte souterraine doit réapparaître à l’une des résurgences du val del Torre. La température interne est de 8 à 9° centigrades.
- En résumé, c’est un des meilleurs exemples que l’on puisse citer du mode de convergence des eaux souterraines, à l’image des cours d’eau extérieurs, et aussi de l’inexistence des nappes et grundwasser dans les calcaires. E.-A. M.
- EN FLÂNANT. CAUSERIES D’AVIATION
- L’aéronautique est une science très captivante, et lorsqu’elle tient son homme, elle le tient bien. On trace des lignes sur le tableau, on griffonne des cosinus sur le moindre bout de papier, on expérimente au laboratoire, à l’aérodrome ; même en vacances, en flânant, l’esprit est toujours tendu vers la conquête de l’air. La détente s’obtient par de longues randonnées en vélo ou à pied; à la fatigue succède une sorte d’inhibition physique et intellectuelle : on dort tout éveillé au bord des torrents, mais les yeux restent ouverts, et on n’est pas sourd longtemps. Voici une graine à aigrette qui monte au ciel, une autre qui tournoie en hélice, un lucane qui ronfle et atterrit sur votre chapeau, une libellule qui bruisse en zigzaguant, un bouchon qui valse sur l’eau, un taon qui vous pique et vous voilà bien réveillé, prêt à reméditer de cette aviation un instant oubliée. Les observations qui suivent ont été prises au hasard de la promenade ; elles n’ont aucune prétention scientifique, mais présentent l’aéronautique sous un aspect moins revêche qu’une équation différentielle et son intégration.
- Amplitude et nombre de battements. — Voici d’ahord une magnifique allée d’iris, excessivement bruyante ; l’orchestre est formé par des insectes de tous ordres.
- Lourdement blottis dans les Heurs grondent
- Les contrebasses, les bourdons paresseux,
- a dit une femme-poète, la même qui comparait le grillon à un violon, et la colophane à la rosée. Il serait plus exact de donner aux Bourdons un rôle de baryton, de basse aux Xylocopes, de contrebasse aux Cétoines et surtout aux Macroglosses. Les Xylocopes volent en amateurs d’un bout, d’allée à l’autre, ne se posent que distraitement sur les fleurs, tandis que les Cétoines s’y abattent pesamment et les dévorent. Leur note de battements est plus basse que celle des Xylocopes, mais de combien? Avec un diapason et un peu d’oreille je trouve ut% pour les Xylocopes, et laG, pour la Cétoine, ce qui veut dire 102 battements à la seconde pour celle-ci, et 128 pour
- l’autre. Ils bourdonnent donc à la tierce dans le rapport de 4 à 5.
- Il est curieux de voir les ailes d’insectes si diffé-
- rents se comporter comme des tiges vibrantes d’inégale longueur ; je trouve en effet 20 mm pour le Xylocope et 25 mm pour la Cétoine, ce qui est bien le rapport de la tierce. Peut-on poser en règle générale que le nombre de battements d’un volateur est en raison inverse de la longueur des ailes, pour toute la série animale?
- En prenant le Xylocope ou ut% comme base de comparaison, nous trouverions pour le nombre de battements [3 d’un animal quelconque ayant / mètres de longueur d’ailes la valeur
- D 150x0.020
- On aurait ainsi :
- LONGUEÜB. DAILE ESl'ÈCE
- 0.40 Mouette
- 0.26 Pigeon
- 0.10 Moineau
- 1 Cigogne
- 0.006 Mouche
- 0.048 Æschna
- 5 Ornithoptère
- /
- Nombre de battements
- CALCULÉS MKSDHÉS
- 5,8 3 à 5
- 10 8 à 10
- 26 13 (Marey)
- 2,5 2
- 426 400 à 500 {“£s
- 54 28 (Marev)
- 1/2
- Les battements calculés sont pour la Mouette et la Cigogne un peu plus grands qu’en réalité, bien que la Mouette à l’essor puisse donner 5 à 6 battements. Pour le Moineau et la Libellule, il y a une discordance du simple au double; elle ne s’explique pas pour le Moineau, si toutefois le chiffre de Marey s’applique bien à un Moineau ayant 0 m. 10 de longueur d’aile. On trouverait de nombreux désaccords, avec certaines espèces de Diptères et de Lépidoptères.
- La discordance de l’Æschna n’est qu apparente. Les Pseudo-Névroptères ont deux paires d’ailes bien séparées l’une de l’autre, à musculature indépendante, et presque équivalentes pour la résistance aérienne. Les Hyménoptères ont bien 4 ailes, mais s’abaissant sous l’action d’un muscle unique, le
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- grand Dorsal (l’analogue des Pectoraux des Oiseaux) ; l’aile postérieure est accrochée à l’aile antérieure, et la suit docilement dans tous ses mouvements (1). Par conséquent le type Libellule doit exiger un nombre moins grand de battements que le type Hyménoptère, à envergure égale (s). 11 ne faut pas perdre de vue cette distinction, si l’on veut construire des Ornithoptères avec des ailes en tandem.
- Le nombre de battements est-il constant chez un meme animal ?
- Oui, dans le vol normal. Nos Xy-locopcs donnent toujours la même note qu’ils volent au point fixe ou au point mobile ; il y aurait donc constance du nombre de battements, mais le bourdonnement varie d’intensité; il faudrait en conclure, comme pour les vibrations des verges, que l’amplitude est variable. Cette amplitude ne paraissait pas supérieure à 60°, au moment où l’insecte est presque au point fixe. Lorsque le soleil darde sur l’animal, l’impression des ailes sur la rétine est assez nette, pour apprécier l’amplitude du battement, sans recourir au procédé de Marey; celui-ci dorait la
- Fig. i. — X, Xylocope. C, Cétoine,
- chiffre ou lemniscale, est classique, mais la. position de son sujet n’était pas normale; l’amplitude constatée (1200 environ) est un maximum, en usage seulement lorsque l’insecte a un effort considérable à exercer. Les variations d’amplitude et de dépense musculaire sont en rapport avec les variations d’effort. On comprend très bien qu’une abeille de 100 milligrammes volant avec une surcharge de 75 milligrammes aura des vibrations plus amples que si elle ne porte rien ; c’est du moins une façon visible de satisfaire à l’équation du.travail; il y aurait bien une autre façon d’y satisfaire en augmentant la dépense musculaire, sans augmenter l’amplitude, mais ce travail interne du muscle échappe à notre œil, demande des appareils spéciaux de laboratoire. En dehors de ce travail interne du muscle, il semble établi que chez tous les animaux, il y ait répugnance à changer le rythme, le nombre de battements à la seconde, tout comme dans un moteur à gazolène il y a une vitesse normale de régime. Langlois a bien trouvé 550 battements seulement chez une abeille, mais celle-ci était fatiguée, malade.
- ' X
- Fig. 2. — Le vol d’un moustique. Observation de la trajectoire de Vextrémité de Vaile.
- pointe de l'aile pour avoir sur la rétine une impression plus forte. La (igurc qu'il a obtenue en 8 de
- 'I. C’est aussi l’opinion de 51JI. Künckel d’IIerculais et Janet. M. Künckel a même supprimé les ailes postérieures des Bourdons, sans supprimer le vol. M. Stcllwaag voudrait faire jouer à ces ailes un rôle moins passif (Bau und Mechanick des Flugapparal der Bienen in Zeitsch. fur wiss Zool. B. 35, 1910); j’ai fait un examende ce travail au Bull, mensuel, Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, n° 4,1911.
- 2. Il serait bon de distinguer parmi les Hyménoptères deux types de machines à vol, celle des Porte-Aiguillons (Abeille, Bourdon, Xylocope, etc,) et celle des Térébrants (Sirex) à
- [/évaluation à l’œil nu d’une amplitude ne saurait donner l'angle réel décrit par le bord antérieur de
- abdomen sessile et ailes postérieures moins passives que celles de l’abeille. Il serait intéressant de voir si la loi des battements ne subit pas pour le Sirex une déviation de même sens, mais moins prononcée que pour les Libellules.
- Il y a d’autres causes de déviation surface et forme de l’aile et manière de s’en servir. J’ai tâché d’en tenir compte dans une formule de la forme 9 (33 Z4 = P, dans laquelle (3 est le nombre de battements, l la longueur d’aile, P le poids total, et 9 un produit do coefficients plus ou moins spécifiques (voy. Bull, ibid., nu 3, 1911;.
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- l’aile dans un battement. L’œil verra la trajectoire de la pointe distale sous un angle d’autant plus faible que cette trajectoire sera plus oblique à la bissectrice des rayons extrêmes. Observons, par exemple, un moustique volant au-dessus de la surface de l’eau. Je vois très nettement en projection horizontale une amplitude apparente de 50° environ. Il y a cependant des moments où notre Diptère a l'air de stopper, et l’amplitude paraît beaucoup plus grande; cela ne prouve pas que l’amplitude réelle ait augmenté.
- Cette apparence peut être duc à une. inclinaison moins grande de l’axe de la lemniscate sur l’horizon, soit que l’insecte se soit cabré, soit qu’il ait changé son plan de battement sans modifier la position du thorax.
- Il faut savoir, en effet, que tous les insectes ont une faculté, plus ou moins grande suivant l’espèce, de changer l’inclinaison de l’axe de la lemniscate par rapport à l’axe longitudinal du thorax(*). Notre moustique se pose sur l’eau parfois trop brusquement; alors pour ne pas s’enfoncer, il change le plan de battement, en augmente la projection horizontale, et, par suite, la composante verticale. Cette faculté de changer le plan de battement a été négligée par beaucoup de constructeurs d’ornitho-ptères ; la plupart se contentent de donner à l’aile un axe de rotation invariable, comme une porte roulant sur ses charnières. C’est certainement plus simple, mais on n’arrivera jamais ainsi soit à faire du vol sur place, ce qui serait l’idéal du tourisme aérien, soit à raser lentement le sol ou la surface de l’eau.
- Tous les insectes ne sont pas aussi souples que la mouche ou l’abeille; je ne saurais sans détails anatomiques donner les raisons de ces différences. Nous pouvons à la rigueur emporter un diapason et une loupe dans nos promenades, mais non tout un appareil de dissection.
- On voit, du reste, que, sans sortir du jardin, nous avons pu effleurer des questions très importantes en aviation : le nombre des battements en fonction de l'envergure, leur amplitude, et l’incidence du plan des battements sur l’axe longitudinal du corps.
- Profils de fuselage. — Nous Voici maintenant dans les Cévennes, à 600 m. d'altitude, dans un pays de granit, bruyères et châtaigniers. Le soleil de jüillet est brûlant, mais il y a des insectes qui ne sont jamais plus actifs et plus contents qu’avec la chaleur ; leurs nervures sont gonflées à souhait, et boivent l’obstacle sans jamais crever. Les criquets sautent de tous les cotés comme des balles de jongleur ; les Bousiers vous lapident la face, les
- 1. C'est un axe arbitraire allant tlu cercle d’entrée du pro-tliorax au cercle de sortie du métalhorax. La tête étant parfois mobile, et l’abdomen très mobile, on ne saurait prendre comme axe longitudinal une • droite allant de l’anus à la bouche : si on choisit un tel axe, il faut l'assimiler à une ligne brisée, à angles variables. ’ -, •//’
- taons font un quadrille échevelé sous votre nez. Vous marchez la tête basse, et tout à coup le sol devient intéressant. Pourquoi donc ces criquets retombent-ils à 90° sur leur trajectoire, et parfois à 180° tête-queue? Probablement... j’allais dire pour ne pas casser du bois, et c’est un peu ça. Ils ne savent pas maintenir les bras levés au ciel comme le Pigeon, la libellule; ils manquent de souplesse dans les articulations basilaires de l’aile, et dans les abdominales. En plein vol et avant l’atterrissage, ils ont l’axe longitudinal du corps fortement incliné sur l’horizon. En repliant brusquement les ailes l’insecte tomberait brutalement sur la tête et les antennes; il évite ce dommage par la voltc finale. Les Bousiers tombent au petit bonheur, quelquefois sur le dos, mais ce dos est incassable.
- Quels piètres volateurs à côté des Hirondelles : celles-ci, sans gêne et sans frayeur, me rasent littéralement les souliers. Feraient-elles la chasse aux Ammophiles, une espèce de guêpe fouisseuse à ventre pédieellé, étroit, allongé, très mobile? Ces Ammophiles sont supérieures encore aux Hirondelles pour raser le sol, car elles le font à toute allure, doucement ou vite. Je me penche pour mieux les observer; elles furettent un peu partout à la recherche probablement de quelques pucerons ou chenilles, peut-être aussi simplement pour flâner et s’amuser. Elles paraissent plutôt gaies, bien que leur ventre soit relevé d’une façon menaçante. Il faut voir dans cette attitude un moyen de stabilité longitudinale ; la face inférieure du corps est alors fortement convexe, et nous savons par les expériences de laboratoire qu’avec une telle courbure, la stabilité est automatique (Q.
- Sans aller dans un laboratoire, il suffit de cueillir une feuille concave-convexc, et de la laisser tomber : elle tombera du côté convexe. En montrant la constance de ce fait dans les graines volantes(2), j’ai employé le terme de centre de poussée, que l’on peut définir : un des points de rencontre de la résultante des forces aériennes avec le solide expérimenté (aile animale ou voilure d’aéro) ; ou choisit généralement le point de rencontre qui est sur la face ventrale.
- Le centre ainsi défini est un point essentiellement variable avec l’incidence du vcnt(3). Il y a tout intérêt pour les progrès de l’aviation à choisir un fuselage et une voilure tels que le centre de poussée soit peu influencé par les variations d’incidence,
- 1. Etude du centre de carène sur un corps de Mouette (Mémoires de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier. 2a série. Tome 1Y, n° 5).
- 2. Aéronautique végétale in La Nature, n°du 12 nov. 1910.
- 3. Dans un article du reste très bien fuit, in Technique aeron, le capitaine Duchcsnc détruit ce qu’il appelle la légende des centres de poussée-, il fait remarquer qu’il n’y a qu’un seul centre fixe, le centre de gravité. Je dirai à mon tour que même celui-ci est variable, du moins chez l’animal; je n’irai pas cependant jusqu’à affirmer que la considération des centres de poussée.est plutôt.nuisible à une saine .compréhension., de l’équilibre. L’exemple choisi.dans Techn. aer u’csl pas probant.
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- rafales, coups de vent, et qu’en outre son déplacement produise automatiquement un moment redresseur d’équilibre. C’est là une propriété précieuse de géométrie animale que je signale depuis longtemps aux constructeurs
- d’aéro.
- La mobilité du ventre compense chez les insectes la rigidité de la partie antérieure du corps. Ils n’ont pas comme les Oiseaux la faculté d’ Ronger le cou en haut ou en bas, de le replier sur le thorax, ce qui modifie la résistance à l’avancement ou traînée, et change la position du centre de gravité; mais avec un abdomen polyarticulé, ils peuvent prendre les attitudes les plus diverses.
- Voici quelques Ichneumons volant lentement d’un buisson à l’autre, comme en tournée d’inspection; remarquez la courbure spéciale de l’abdomen. Est-elle propre à l’ichneumon, ou bien commune à tous les inspecteurs de buissons, de murailles?
- Lorsqu’un oiseau vole à tire-d’aile, il tient sa queue bien repliée, allongée suivant la ligne (om figure 6), ligne qui va de la pointe du bec à l’anus ; d’autre part, la pratique des monoplans nous indique que l’attitude de l’ichneumon empêcherait l’aéro de décoller au départ, et en plein vol le ferait capoter. Mais avec l’aéro on a une grande vitesse de translation, qui explique très bien l’action du plongeur ou gouvernail horizontal, tandis qu’avec l’ichneumon la vitesse de translation est négligeable, mais l’abdomen reçoit des. paquets d’air variables suivant le mode de battement.
- Chez le Pigeon ou l’Hirondelle qui volent un moment avant de se poser, la queue prend une position analogue à celle des derniers anneaux de l’ichneumon.
- Cette attitude aurait donc une importance aérodynamique ; il semble quelle serait propre à dons les animaux qui sont sur le point de se poser de
- haut en bas. Cependant de temps en temps je vois voler des Lucanes mâles et femelles ; on reconnaît les mâles aux cornes; l’animal est incliné à 60° environ sur l’horizon, les cornes à 40° seulement. La ligne inférieure du fuselage est ondulée à triple courbure dans le genre de celle susmentionnée du Pigeon {b ko ni). Je ne me risquerai pas à définir le rôle aéronautique des cornes; la femelle en est dépourvue, et je n’ai pas étudié l’influence de cet appendice sur le vol ; à première vue, on ne voit pas de différences notables Fig. 3. — E, Thorax et ventre d’Æschna. dans le vol des
- deux conjoints. Leur vitesse horizontale est de 2 à 5 m. à la seconde; ils exécutent assez facilement les virages et les changements d’altitude. Les élytres des Cétoines ne paraissent jouer aucun rôle dans le vol, mais celles des Lucanes ont une forme et une position capable de sustentation. Plusieurs auteurs ont même comparé ces élytres à une voilure d’aéro, les ailes membraneuses en arrière jouant le rôle d’hélices aériennes un peu comme
- Fig. 4. — Lucane mâle.
- Fig. 5. — A, Ammophile. — I, Ichneumon.
- les hélices des Wright en arrière de leur >iplan. Cette comparaison est assez juste, pourvu qu’on laisse au terme d’hélice sa signification générale de pale rotative propulsive, et non d'hélice dite géométrique(1). Laissons pour le moment cette question de propulseur, et revenons à nos ventres. Sous l’action des chaleurs interminables de cet
- été, les petites sources au voisinage des cols se tarissent, ou se réduisent à de petites flaques sans courant. C’est, autour de ces flaques, un rendez-vous général d’insectes, parmi lesquels dominent les Libellules; elles sont là par centaines, excellente ..occasion de noter tel ou tel détail du vol. Il est
- 1. Beaucoup de mathématiciens ont traité les nervures ou plumes de l’aile comme les, génératrices d’un éventail; mais l’animal ne monte pas sur l'air comme sur un‘escalier.
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- LES EXPLOSIFS A OXYGÈNE LIQUIDE
- inutile le plus souvent d'observer un seul insecte, à cause-de la rapidité du vol, de la brusquerie des virages et des plongées : on y gagnerait un torticolis en puré perte. Mais lorsqu’on a un grand nombre d’individus sur le même champ visuel, et qu’on.fixe son attention sur un seul détail, on finit par le bien observer. Je né vise en ce mo- \ ment ’ que. Tat ti-tudéabdominale, et des centaines de ventres qui m’impressionnent il se forme une image résultante,' qui. est celle dcE (tig. fi).
- C’est .donc une ligne à double courbure, comme chez les femelles d e-, Lucane, comme chez l’Icli-neumon. Ce n’est
- pas, bien entendu, une attitude fixe, puisque le ventre est très mobile, mais la persistance de cette image indique l’attitude la plus ..fréquente, du moins dans les types observés.
- Si on compare à ce profil la-forme des sections
- Mécanisme du vol du pigeon.
- de profil de l'aile, oh voit grosso modo une forte convexité centrale (la ligne thoracique), une forte concavité proximale, et un distum plus ou moins plat ; si on tient compte en outre de la flexibilité de la région postérieure proximale, on voit que le profil proximal peut former une ligne à double, courbure, comme la thoracique, mais de sens inverse, c’est-à-dire que la branche antérieure est concave en bas ; mais la branche antérieure du profil carpien est légèrement convexe, tandis que la ligne ventrale du distum est presque plane. J’ai de même représenté par des courbes onduléesles
- phénomènes de concavité et de torsion, et si je ne craignais d’employer un gros mot, je dirais que toute la géométrie d’une machine à vol est dominée par la loi des alternances. Dr Amans.
- (.4 suivre.)
- Fig. 6.
- les explosifs a oxygène liquide
- Notre confrère quotidien Le Malin publiait récemment un fort intéressant extrait de journal militaire allemand ; il y était signalé que nos voisins préparent des expériences de destruction au moyen d’explosifs à air liquide, dont ils attendent de brillants résultats.
- Il ne faudrait pas croire que cette question fort importante, au point de vue militaire, des explosifs à l’air, ou mieux à l’oxygène liquide, soit négligée de ce côté-ci du Rhin. Et, pour preuve, nous ne saurions mieux faire que de reproduire un passage d’une conférence faite par M. Georges Claude au Congrès du Froid, à Toulouse, en septembre dernier. L’éminent inventeur a eu l’obligeance de nous communiquer son manuscrit avant de le remettre à l’impression.
- L’une des plus intéressantes applications de l’oxygène liquide est, dit-il, « celle des explosifs à l’air liquide, vieille question déjà, puisque Linde l’a mise sur le chantier dès 1896....
- « L’oxygène liquide, en dépit de son froid énorme, possède, en effet, des affinités puissantes. Voici un charbon de lampe à arc, il va pouvoir brûlef axTec un vif éclat au sein même du liquide, de sorte que nous avons au conlact immédiat le froid le plus terrible presque que nous sachions produire et la température la plus énorme, celle de Tare électrique!
- « Du coton imbibé d’air liquide devient du coton poudre; un mélange de charbon de bois et d’oxygène
- liquide, enflammé en vase clos par un détonateur, produit une explosion violente. Cet explosif a été essayé au percement du Simplon. Il ne semble pas que les essais aient très bien réussi, peut-être bien parce qu’aux débuts de la technique de l’air liquide on ne se servait que d’air liquide imparfaitement évaporé. Toujours est-il qu’on se plaignit vivement des quantités considérables d’oxyde de carbone dégagées par cet explosif.
- « L’année dernière, le Ministre de la Guerre nous a demandé, à M. d’Arsonval et à moi, s’il ne serait pas possible de constituer avec l’oxygène liquide des explosifs de mine capables de ne dégager aucun gaz nocif, ce qui est toujours, peu ou prou, le cas des explosifs actuels. On vient de voir que ce n’était pas non plus, jusque-là, le fait des explosifs à oxygène liquide. Pourtant, nous avons suggéré qu’un mélange d’aluminium en poudre avec un . excès d’oxygène liquide que la chaleur énorme de combustion volatiliserait violemment, pourrait résoudre le problème, le seul produit de combustion étant l’alumine qui n’est pas très dangereux en tant que gaz nocif. Les essais effectués en mai dernier aux carrières à plâtre de Yaugirard, en présence des membres de la Commission des substances explosives, ont montré que
- \. Voy. Géométrie comparée de s ailes rigides (Congrus rlo l’A. F. A. S., Ajaccio. 4901).
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- LES EXPLOSIFS A OXYGÈNE LIQUIDE . . —- 391
- cet explosif nouveau jeu est effectivement très vio- i L’intérêt militaire du problème, la question lent et équivaut à 2 fois son poids de poudre. La | d’économie mise à part, est considérable et évident.
- La Commission des substances explosives assistant à des expériences d'explosifs à l'oxygène liquide.
- modeste cartouche que je vous présente est capable de culbuter 20000 kg de roche.... Bien entendu, ces cartouches sont immergées au moment même de l’emploi dans l’oxygène liquide.
- « Nous avons en outre profité de cette investiture officielle pour reprendre l’étude de l’explosif charbon-oxygène liquide et., d’après les mesures effectuées à la poudrerie de Sevran, il est aussi puissant que la dynamite et équivaut à 2,5 fois son poids de poudre. Or, c’est là un merveilleux résultat, si l’on songe que le charbon coûte quelques centimes le kilogramme et l’oxygène presque rien, lorsque la force motrice est à bon marché. Nous comptons procéder prochainement, avec le concours de mines de fer de Lorraine, à des essais de grande envergure qui montreront sans aucun doute tout ce qu’on peut attendre de cet explosif. » tion en perspective dans le domaine des explosifs.
- Quels sont les explosifs brisants actuellement en usage dans l’armée? La poudre (mélange de soufre, de salpêtre et de charbon), la dynamite (silice imprégnée de nitroglycérine), la mélinite (phénol trinitré). Tous trois exigent des matières premières provenant en partie de l’étranger. Pour le salpêtre, le soufre et surtout pour l’acide nitrique nécessaire à la fabrication de la nitroglycérine ou de la mélinite, la France est tributaire de l’étranger ; pour le phénol, elle est directement tributaire de l’Allemagne.
- Autre point : les approvisionnements d’explosifs usuels exigent une surveillance et des précautions minutieuses. Bien de tel avec les explosifs à oxygène liquide ; on peut envisager le moment où l’on fabriquera l’oxygène liquide sur le lieu même d’utilisation; et il suffira de tenir prêtes d’inoffensives cartouches d’aluminium ou de charbon de bois.
- Un coup de mine à l'oxygène liquide.
- C’est toute une révolu-
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- LES PLANTES CARNIVORES
- Ne peut-on espérer mieux encore? L’oxygène liquide ne nous a donné jusqu’ici que des explosifs brisants; il ne semble pas interdit de compter qu’avec un dosage convenable d’azote liquide par exemple, on pourra réaliser quelque jour des explosifs progressifs,, donnant des effets analogues à ceux des poudres à canon. Qui ne voit que l’angoissant
- problème de la sécurité des navires de guerre sera alors parfaitement résolu. La préparation continue d’azote ou d’oxygène liquides à bord d’un navire moderne ne comporterait pas plus de complications que la manœuvre électrique et hydraulique d’une tourelle par exemple. Mais ceci n’est encore que du rêve, A. Trolleii.
- LES PLANTES CARNIVORES
- Un des arguments les plus solides qui viennent à l’appui de l'hypothèse que les plantes sont douées d’intelligence (*) est fourni par celles auxquelles les botanistes ont donné le nom expressif de carnivores.
- i Pour cette raison et pour d’autres encore dont la principale est le mécanisme de leur digestion, les plantes carnivores sont particulièrement dignes d’être étudiées.
- Elles nous prouvent qu’une des Fig. i.
- Il y a plusieurs siècles que les savants s’occupent des plantes carnivores. Dès 1575, un auteur anglais,
- IL Lyte, parle de l’effet du soleil sur le Dr oser a rotundifnlia, et les livres écrits depuis cette époque sur les nombreuses espèces q de plantes qui se nourrissent de mouches et d’autres petits insectes forment une véritable bibliothèque. Charles Darwin (2), Tré-cul(3),Morren(/-), Sachs (s),Schim-per (fi) , Fur-
- Drosera rotundifolia.
- Fig. 2. — Dionaea muscipula : /, la plante entière; 2, une feuille prête à attraper un insecte; 3, la même refermée sur l'insecte prisonnier.
- lignes de démarcation qu’on avait tracées entre le groupe des végétaux et celui des animaux n’est pas absolue puisque toutes les plantes ne se nourrissent pas seulement de matières minérales.
- 1. Voir La Nature n° 2032. — 2. Inscctivorous Plants. (John Murray, London.) — 5. Organisation des glandes pédicellées des feuilles du Drosera rotundifolia. (Annales des Sciences naturelles t. II, 1885). — 4. La théorie des
- neaux (7), voilà quelques-unes seulement des principales autorités qu’il faut consulter si l’on veut approfondir les phénomènes mystérieux présentés par les nombreuses espèces de.Drosera, de Dionaea,-.
- plantes carnivores et ùritables. (Bruxelles, 1875.) —. 5. Vorlesungen uber Pflanzenj>hysiologie.{Leipzig, 1882.) — 6. Notizen über insehtenfressende Pflanzen, 1885. —-7. Fielcl and Woodland Plants. (Longman, Londres, 1909.)
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- LES PLANTES CARNIVORES ................................—.....r::~r~--’rrr-. 393
- de Pinguicula, de Sarracenia, et de bien d’autres plantes carnivores du nouveau ou de l’ancien monde.
- Nous ne pouvons faire mieux, en passant en revue les recherches de ces savants, que de porter d’ahord notre attention sur la petite plante carnivore que Trécul a par-ticulièrement étudiée, à savoir le D rosera ro~ tundifolia.
- LeDrosera ro-tundifolia (fig. 1) se nourrit en partie au moyen de ses feuilles, qui sont arrondies et portées par un large pétiole, ce qui fait que leur forme ressemble beaucoup à celle d’une cuiller. Ces feuilles sont garnies de poils, de tentacules, dont chacun se termine par une glande visqueuse. Quand des insectes se posent sur la substance gluante qui recouvre les glandes, dont le tissu est très sensible, leurs efforts pour se dégager font mouvoir les tentacules et déterminent la sécrétion des glandes. Ces tentacules, qui sont au nombre de 150 à 260, diffèrent entre eux tant sous le rapport de la longueur que sous celui de la direction ; au centre de la feuille, ils sont courts et verticaux; sur ses bords, ils sont longs et presque horizontaux. Ils s’infléchissent de manière à saisir leur proie. Ils sont extrêmement sensibles; cependant il leur faut de une à cinq heures pour accomplir leurs mouvements. De menues parcelles de viande, quand on les place au moyen d’une aiguille sur les glandes marginales, sont transportées en cinq ou six minutes au centre de la feuille, mais, pour de petites mouches, ce transport exige une heure. Darwin a observé que, si l’on place les feuilles dans de l’eau distillée, il y a absence complète de mouvement, et qu’il en est de même dans le cas de toute substance organique ne contenant pas d’azote. La viande, le lait et l’ichtyocolle font toujours mouvoir les tentacules.
- S’il se trouve que l’objet saisi ne peut pas servir
- de nourriture à la plante, les .tentacules se relâchent et la sécrétion acide s’arrête; dans le cas contraire, les tentacules continuent à le maintenir, et alors les
- glandes sécrètent non seulement un liquide acide, mais encore un ferment digestif analogue à la pepsine ; avec l’aide de l’acide, le ferment digère complètement la matière animale; la digestion de cette matière s’opère à peu près comme elle s’opérerait dans l’estomac humain.
- Ce qui précède montre nettement la capacité digestive du Drosera rotundifolia ; — celle d’autres Drosera est tout aussi bien établie.
- Fig. 5. — Nepenthes.
- Le liquide digestif sécrété par la Dionaea musci-pula (fig. 2), qui croît également dans les tourbières, et qui est commune*en Floride, est tout semblable à celui que sécrète le Drosera rotan-
- Fig. 4. — Coupe d’une feuille de den-
- taire. A, face supérieure. U, cavité où les insectes sont saisis par de petits filaments.
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- LES PLANTES CARNIVORES
- difolia, mais le mécanisme servant à attraper les insectes imprudents est beaucoup plus compliqué et d’une ingéniosité extrême. Les feuilles dé la Dionaea muscipula, en forme de coquilles, sont garnies sur leurs
- bords de poils très , ' 'r' S” :<-
- sensibles. Lorsqu’une mouche, en se promenant sur une de ces feuilles, touche un poil, fût-ce très légèrement, la feuille se ferme vivement, et l’insecte est emprisonné. Elle reste fermée jusqu’à ce que le corps de la mouche ait commencé à se corrompre et que la plante ait absorbé toute la matière nutritive qu’il contient, ce qui dure quelquefois plusieurs jours.
- La famille des Pinguicuta contient un certain nombre de plantes carnivores également curieu- -- - --y-
- ses. Les utriculaires qui croissent dans les mares et les fossés profonds, sont pourvues de petites vésicules, grâce auxquelles leurs fleurs peuvent parvenir et se maintenir à la surface de l’eau.
- Ces vésicules ont un orifice étroit muni d’un opercule s’ouvrant de dehors en dedans.
- Les petites puces d’eau, les cyclopes, les petits crustacés et même les petits vers entrent facilement dans ces vésicules, mais il leur est impossible d’en sortir (fîg. 3).
- Les grassettes ont des feuilles vertes huileuses parsemées de glandes brillantes, qui engluent les petits insectes aussi bien que le pollen, les spores de mousses, etc.; ces plantes sont à la fois frugivores et carnivores, sécrétion émise par la feuille caille le lait et contient un ferment,
- La Dentaire bien qu’étant une parasite, doit aussi
- Fig. 6. — Sarracenia.
- Fig. 7. — Deux autres espèces de Sarracenia. D’après Furneaux, la
- être classée parmi les plantes carnivores. Comme elle ne tire que peu de nourriture des racines de son « hôte », la nature lui a fourni le moyen de trouver ailleurs des aliments. Grâce à la manière dont sont construites les « feuilles » de sa racine, qui sont charnues, elle peut emprisonner, pour en absorber les sucs, de petites bêtes qui vivent dans le sol. Ces «feuilles» ressemblent aux excroissances d’une pomme de terre, mais, quand on fait des coupes de l’une d’elles, on constate que c’est bien une feuille, une feuille charnue et pliée en arrière de telle façon que sa pointe forme le milieu de la face supérieure (fig. 4). Le pouvoir digestif des différentes espèces de Ne-penthes et de Sarracenia (fig. 5,6 et 7), qui croissent en Malaisie, en Chine, et dans d’autres pays chauds, est singulièrement faible en comparaison de celui des Drosé-racées. Cependant, d’après l’observation d’un botaniste américain, le Dr Mellichamp, il n’y a pas de doute que le liquide qui se réunit dans les « coupes » du Nepen-thes n’ait une action anesthésiante sur les insectes qui s’y aventurent et ne détermine une décomposition rapide de leur corps. Mais on ne sait encore exactement de quelle manière cette plante agit sur sa proie.
- Nous pourrions étudier encore bien d’autres plantes carnivores, telles que YÀpocynum andro-soemifolium de l’Amérique du Nord, mais les exemples ci-dessus suffisent à montrer au lecteur combien les recherches portant sur de pareilles plantes présentent d’intérêt.
- Frédéric Lci-s.
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- TRANSPORTS DE LONGUE DURÉE PAR WAGONS FRIGORIFIQUES
- Des transports frigorifiques maritimes d’une durée de plusieurs semaines ont lieu maintenant couramment ; l’Angleterre reçoit par exemple des quantités considérables de viandes frigorifiées venant de la République Argentine et de l’Australie. Sur les navires servant à ces transports, le froid peut être produit très aisément pendant un temps aussi long qu’on le désire à l’aide de machines à gaz liquéfié actionnées par les moteurs du bord.
- Des difficultés sérieuses se présentent au contraire pour effectuer des transports frigorifiques de longue durée sur les voies ferrées terrestres. Quelques essais ont été entrepris en Russie et en France avec des wagons portant chacun une machine productrice de froid analogue à celle des navires, mais mue par un essieu. Cette méthode ne s’est pas répandue parce qu’en montant sur chaque wagon une petite usine complète, on arrive à une complication et à des
- Fig. 2. — La machinerie du wagon Frigator.
- frais considérables. On se contentait jusqu’à présent de faire usage de wagons-glacières ordinaires dans lesquels le froid était produit tout simplement par le rayonnement des parois d’un bac à glace, comme dans les glacières des bouchers et des familles. De tels wagons pouvaient suffire pour de petits trajets, mais ils devenaient incommodes pour des parcours |
- de longue durée, parce qu’ils obligeaient à refaire presque chaque jour des chargements de glace de plusieurs tonnes.
- Un ingénieur suédois, M. Nilsson de Stockholm, a
- Fig. 1. — Le wagon Frigator.
- créé un nouveau type de wagon frigorifique convenant très bien pour les parcours de grande durée. Les chemins de fer de l’Etat suédois en possèdent 12, servant depuis plus d’un an à effectuer des transports de viande de Suc de en Allemagne, Suisse et Italie et en ont commandé 40 autres. Un essai très intéressant a été effectué récemment en France avec un de ces wagons dénommés Frigator à l’occasion du 2e Congrès français du Froid qui s’est tenu à Toulouse du 22 au 25 septembre dernier. Un wagon, parti de Malmoe, dans la Suède méridionale, avec un chargement de 5500 kg. de quartiers de bœufs et de porcs, est arrivé à Toulouse, après avoir effectué un parcours de 2500 kilomètres de distance et 7 jours de durée (*). Les congressistes ont constaté que la viande (dont une partie avait été vendue à Paris la veille, soit après 6 jours de voyage, à des cours très élevés) était dans un état excellent de conservation, même le poumon et le foie, lesquels conformément aux règlements sur l’importation des viandes étrangères en France, étaient adhérents aux
- 1. Le wagon a traversé la Baltique dans sa plus grande largeur, sans être déchargé, sur un bateau porte-trains ou bac à vapeur (ferry-hoat en anglais).
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- carcasses. Afin de rendre l’expérience encore plus concluante, la viande amenée à Toulouse, à part un quartier servi au banquet du Congrès, a été laissée dans le wagon et est repartie sur Paris où elle est arrivée encore en très bon état (elle a été vendue aux Halles à un bon cours) près de 10 jours après son départ et après avoir effectué un parcours de 5200 kilomètres. Un point à considérer, c’est que la viande n’a pas été conservée par le procédé de la congélation, qui lui fait perdre toujours une partie de sa saveur, mais seulement par un léger refroidissement à -4- 4° ou -b 5° qui lui conserve toutes ses qualités de viande fraîche.
- La figure 1 donne la vue du wagon Frigator ayant servi à cet essai, d’après une photographie qui en a été prise à son retour à Paris. Les wagons du système Frigator tiennent le milieu entre les wagons-glacières ordinaires et les wagons-usines. Ils possèdent comme les premiers un réservoir à glace que l’on remplit par une trappe ménagée sur le toit du véhicule (et visible à gauche sur la figure), mais la quantité de glace est beaucoup plus petite et elle n’est pas employée directement à la réfrigération. D’autre part, ils empruntent comme les wagons-usines de l’énergie mécanique à un essieu, mais la force motrice ainsi captée atteint à peine quelques dixièmes de cheval au lieu de plusieurs chevaux, et toute la machinerie, renfermée dans une sorte de placard situé à l’un des bouts du wagon (fig. 1) (représentée à plus grande échelle dans la figure 2) se réduit à une toute petite pompe et à un robinet de réglage.
- Le fonctionnement du wagon Frigator est très simple. Le refroidissement de l’intérieur du véhicule est produit, comme dans les chambres frigorifiques fixes, par des tuyaux disposés sous le toit du wagon et dans lesquels circule, par l’effet de la petite pompe actionnée par l’essieu, une saumure ou solution d’eau salée froide. Mais cette saumure, au lieu d’être refroidie par la détente d’un gaz liquéfié comme dans les usines frigorifiques, l’est simplement par passage sur de la glace et du sel,
- deux corps ayant la propriété en se combinant de produire un abaissement de température considérable permettant d’atteindre des températures descendant jusqu’à —18°. A cet effet un réservoir de 250 kg de sel est placé à côté du réservoir de glace de 600 à 800 kg de capacité (on le charge comme la glace par le toit du wagon) ; la saumure sortant des tuyaux de réfrigération, après avoir cédé ses frigories aux denrées du wagon, est envoyée par la petite pompe mue par l’essieu dans le réservoir à sel, puis dans celui à glace d’où elle sort refroidie et est renvoyée dans les tuyaux ; le trop-plein de l’eau de fusion de la glace s’écoule sur la voie. Grâce au fort pouvoir réfrigérant du mélange glace et sel, il suffit de recharger les bacs à glace tous les 5 ou 4 jours et le réservoir à sel encore moins souvent, l/emploi de ce mélange permet aussi d’atteindre des températures plus basses qu’avec la glace seule; on peut par exemple faire descendre la température à l’intérieur du wagon à — 2° ou — 5°, comme cela est utile pour le transport du poisson.
- Les wagons Frigator présentent une particularité précieuse qu’ils sont les seuls à posséder; ils permettent de faire varier instantanément et par la simple manœuvre d’un robinet de réglage, la température à l’intérieur du wagon. La manœuvre de ce robinet produit la variation de température d’une manière très ingénieuse, en faisant varier la proportion du liquide se rendant respectivement dans les bacs à glace et à sel ; suivant qu’une partie plus ou moins grande de la saumure passe dans le bac à glace sans passer par le réservoir à sel (l’ouverture de celui-ci se trouvant plus ou moins obturée par la manœuvre du robinet) on obtient une saumure plus ou moins diluée; plus la saumure est riche en sel, plus elle est froide. Grâce à ce dispositif, on peut régler la température dans le wagon suivant la nature des denrées à transporter, ce qui est d’une grande commodité, parce que le poisson, la viande, le beurre, les légumes, demandent pour leur bonne conservation des températures très différentes.
- Cii. Jacquix.
- LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE L’HEURE
- La Conférence internationale de l’Heure qui vient de se réunir à Paris, sur la proposition du Bureau des Longitudes et avec l’appui du Gouvernement, marque une nouvelle étape du progrès scientifique et de l’entente des savants des divers pays, en vue de l’unification d’une des mesures les plus employées : l’heure.
- « Les circonstances dans lesquelles on a besoin de transmettre l’heure, dit M. Driencourt (*), sont excessivement nombreuses et variées. La très grande majorité des garde-temps de toute espèce est réglée, en fait, d’après les déterminations aslronomiques de l’heure effectuées dans un nombre relativement restreint d’observatoires, les cadrans solaires ayant été peu à peu abandonnés au fur et à mesure qu’augmentait la rapidité des . 1. Conférence internationale de l’heure : Transmission radiotélégraphique de l’heure, par Diuencoürt.
- communications et que progressait l’art de l’horloger; et l’on se représente le nombre énorme de transmissions d’heure que nécessite le réglage, à intervalles plus ou moins longs, de la multitude des garde-temps employés dans le monde entier. »
- « En adhérant, dit M. Ch. Lallemand (*), par la loi du 9 mars 1911, au système des fuseaux horaires, laTrance a fait disparaître l’un des derniers obstacles à l’unification de l’heure. Le1 principe de la réforme peut donc être considéré comme définitivement admis. Il s’agit maintenant de rendre effective l’unification dans la vie pratique et dans les observations scientifiques où le temps intervient à un titre quelconque. Une pareille
- 1. Conférence internationale de l’heure : Projet d’organisation d’un service international de l’heure, présenté au nom du Bureau des longitudes, par M. Ch. Lallemand..
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- LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE L'HEURE -= 397
- entreprise eût paru chimérique il y a seulement une quinzaine d’années, alors que déjà, cependant, on disposait du télégraphe et du téléphone; mais elle est aujourd’hui devenue facile à réaliser, grâce à la télégraphie sans fil, qui permet d’envoyer des signaux horaires à de grandes distances, dans toutes les directions à la fois, et avec une précision pour ainsi dire illimitée.
- « Le problème, ajoute le savant rapporteur du Bureau des Longitudes, se réduit à coordonner, en vue de la transmission d’une heure partout identique, et toujours plus exacte, les efforts isolés faits jusqu’à ce jour, dans ce sens, par quelques nations, et ceux à faire jusqu’au moment où la surface entière du globe sera couverte par les ondes électriques des signaux horaires. »
- La réalisation de ce problème suppose une entente internationale, et c’est en vue de l’organisation de cette entente que le bureau des Longitudes a provoqué la réunion de la Conférence internationale de l’heure.
- La Conférence s’est ouverte le 15 octobre dernier à l’Observatoire de Paris, sous la présidence inaugurale du Ministre de l’Instruction publique, et ses séances se sont prolongées jusqu’au 25 octobre. La Conférence a choisi pour président, M. G. Bigourdan, membre de l’Institut,
- Méthode à employer suivant le degré de précision désiré : envoi direct de l’heure d’un garde-temps ; envoi indirect de l’heure par l’intermédiaire de signaux rythmés permettant d’appliquer la méthode des coïncidences.
- IV. Collaboration de divers centres astronomiques pour assurer au mieux la connaissance de l'heure. —; Choix des centres.
- V. Appareils radiotélégraphiques à employer pour l’émission et la réception des signaux horaires. — Modèles divers. Leur mise en œuvre. Portées.
- VI. Degré de précision que doivent atteindre les signaux horaires pour les diverses applications. — Astronomie et géodésie. Navigation. Météorologie. Sismo-graplaie et applications scientifiques diverses. Chemins de fer. Administrations publiques. Horlogers et particuliers,
- .VIL Etude de l'organisation générale h prévoir, tant pour la transmission que pour la réception des signaux horaires, de manière à donner satisfaction à tous les besoins.
- Le cadre de cet article ne permet pas d’examiner en détail toutes les discussions et résolutions de la Conférence. Nous nous en tiendrons ici aux principales :
- Il est utile, tout d’abord, de chercher à réaliser l’uni-
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- Minute 57
- Signaux horaires adoptés par la Conférence internationale de l’Heure, et qui seront employés à partir du im juillet içi3.
- président actuel du Bureau des Longitudes. Elle comprenait, outre les membres et correspondants du Bureau des Longitudes, un certain nombre de délégués, et d’invités des 16 États ayant adhéré à la Conférence : savants, ingénieurs, professeurs, directeurs d’observatoires, délégués des Ministères de la Marine, de la Guerre, de l’Instruction publique, des Postes et Télégraphes, des Compagnies de chemins de fer, des Services géographiques et hydrographiques, etc. ,
- En raison du programme particulièrement chargé de ses travaux, l’Assemblée s’est divisée en un certain nombre de Commissions et de Sous-Commissions qui ont eu chacune une partie de ce programme à étudier. Voici d’ailleurs la liste des questions examinées (1 ) :
- I. Détermination astronomique de l’heure ou de la correction d’un garde-temps. — Méthodes des passages. Méthode des hauteurs. Enregistrements divers. Emploi de la méthode de « l’œil et de l’oreille ». Causes d’erreurs dans les divers cas et moyens de les réduire. Précision aujourd’hui atteinte. Précision à rechercher.
- II. Conservation de l’heure. — Modèles divers de pendules et de chronomètres. Leur comparaison dans le même observatoire. Détermination de la correction la plus probable de la pendule directrice.
- III. Transmission radiolélégraphique de l’heure. —
- 1. Conférence internationale de l’heure : Programme provisoire.
- fication de l’heure par l’envoi de signaux radiolélégra-phiques, qu’il s’agisse de signaux ordinaires ou de signaux scientifiques.
- L’heure universelle sera celle de Greenwich.
- La Conférence, réunie en séance plénière, a décidé la création d’une Commission internationale de l'heure, dans laquelle chacun des États adhérents sera représenté par des délégués (*).
- Sous le contrôle de cette Commission internationale, un Bureau international de l’heure sera créé à frais communs. Le siège de ce Bureau sera à Paris (a).
- Pour les signaux ordinaires, les résultats des déterminations de l’heure seront transmis à ce « Bureau » par les centres nationaux, qui centraliseront eux-mêmes les déterminations faites parles observatoires de leur pays.
- Pour les signaux scientifiques, la mission du « Bureau » sera de centraliser les déterminations de l’heure faites dans les observatoires associés et d’en déduire l’heure la plus exacte.
- La Conférence s’est naturellement préoccupée de l’unification des méthodes d’envoi de l’heure par la radioté-
- 1. Yoy. n° 2059, p. 582.
- 2. Nous retrouvons ici une organisation analogue à celle du Bureau international des Poids et Mesures, établi à Sèvres, qui fonctionne avec tant de succès depuis quelques années, grâce à l’active impulsion de scs directeurs MM. IL Benoît et Ch.-Ed. Guillaume et de leurs collaborateurs.
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- égraphie. Les signaux sont très différents, actuellement, pour les divers postes d’émission (Paris, Norddeich, Washington, Halifax). Us ont lieu à des intervalles dont la répartition laisse à désirer (exemple : Paris, à 25 h. 45 m. ; Norddeich, à 24 h.). La Conférence a estimé qu’il est désirable qu’en chaque point du globe on puisse toujours recevoir un signal horaire de nuit et un signal horaire de jour, le nombre total des signaux perceptibles ne dépassant pas, en principe, 4 par 24 heures.
- La répartition défiintive des centres d’émissions horaires sera confiée à la a Commission internationale de l’heure ». La liste suivante indique les stations qui seront vraisemblablement en état, au Tr juillet 1915, de jouer le rôle de centres d’émissions horaires, et les heures auxquelles devront être faites ces émissions :
- Heure de Greenwich.
- Paris........................... Oh.
- Brésil (San Fernando).............. 2 h.
- Etats-Unis (Harlington)............ 5 b.
- Mogadiscio (Somali)................ 4 b.
- Tombouctou......................... G h.
- Paris..............................10 h.
- Norddeich..................... . 12 h.
- Brésil (San Fernando)..............16 h.
- États-Unis (Harlington)............17 h.
- Massouah (Erythrée)................18 h.
- Norddeich...........................22 h.
- Si une autre station horaire est créée, elle ne pourra aire ses émissions qu’à une heure (de Greenwich) ronde, différente des précédentes.
- Il va sans dire que ce service remplacera le service actuel et, pour Paris notamment, les émissions de 10 h. 45 m. à 10 h. 49 m. et de 25 h. 45 m. à 25 h. 49 m. seront supprimées.
- Les signaux horaires ordinaires, qui remplaceront uniformément tous ceux utilisés actuellement, sont indiqués dans la figure 1.
- Jusqu’ici, tous les signaux préparatoires étaient effectués à la main. Seuls, les tops de 10 h. 45 m., 10 h. 47 m., 10 h. 49 m. le matin, de 25 h. 45 m., 25 h. 47 m. et 25 h. 49 m. le soir étaient donnés par la pendule de l’Observatoh'e. En outre, les signaux commençant à 44 m. finissaient à 49 m., soient 6 tops donnés en 10 minutes par 24 heures.
- Les nouveaux signaux, comme on le voit sur la figure, demanderont moins de temps (8 minutes par jour) et seront
- effectués par la pendule même (sauf ceux-------— —
- de 57 m. 0 s. à 57 m. 50 s, représentés en traits plus fins). En outre, ils fourniront plus d’une trentaine de tops, en considérant les instants du début ou de la fin des traits, et, en tout cas, un top très net toutes les 10 secondes, pendant 2 minutes.
- Les traits et points donnés par la pendule sont figurés sur le schéma précédent d’une manière beaucoup plus accusée.
- On espère que ce nouveau genre de signaux sera mis tm vigueur le lor juillet 1915. Toutefois la condition de les faire exécuter par la pendule même entraîné l’adjonction à celle-ci d’organes de contact assez compliqués. L’établissement de ces organes fera l’objet d’un concours entre horlogers.
- La Conférence a encore adopté les résolutions suivantes :
- Les centres d’émissions horaires feront usage d’une 1 ongueur d’onde uniforme d’environ 2500 m.
- Eii ce qui concerne l’exactitude désirable pour l’astronomie et la géodésie, les signaux radiotélégraphiques doivent atteindre le plus haut degré de précision possible.
- On doit considérer les signaux actuels comme assez précis pour les besoins de la navigation, de la météorologie, du magnétisme terrestre, de la sismographie, des services de chemins de fer et des services publics. Si des modifications devaient, dans l’avenir, être apportées au régime actuel, il est désirable que l’approximation de la 1/2 seconde et même du 1/4 de seconde soit assurée et que le système des signaux horaires soit assez simple pour que ces signaux puissent être reçus par des observateurs même peu expérimentés.
- La Conférence engage les observatoires à mettre à l’étude l’installation de Venregistrement automatique des signaux horaires.
- Une exposition des appareils et instruments servant à la mesure du temps, à la conservation de l’heure et à sa transmission a été organisée, à l’observatoire de Paris, à l’occasion de la Conférence. Sans entrer dans de grands details, nous signalerons, parmi les appareils exposés, une pendule astronomique de L. Leroy et Cie, semblable à celles de l’observatoire de Paris, à interrupteur électrique et rectificateur magnétique; une autre pendule de Leroy et Cie, construite pour le laboratoire radiotélé-graphique de la tour Eiffel, synchronisée par une pendule à contact à la seconde, avec système de signaux rythmés, à durée variable ; des postes de réception de précision de M. Louis Ancel ; des groupes d’émission ou de réception de la Compagnie générale télégraphique ; des appareils de radiotélégraphie complels de MM. Du-cretet et E. Roger; le chronographe imprimant de P. Gauthier, construit par Prin; le cœlostat construit par Prin pour l’observatoire de Meudon, avec miroir de 0 m. 50 de diamètre de Jobm; des régulateurs astronomiques à échappement de Winnerl, construits par la maison Jæger ; l’astrolabe à prisme de Claude et Driencourt et des théodolites établis pour le Service hydrographique, par M. Jobin; un pendule portatif invariable à tige de quartz fondu et à vide permanent, de M. Bigourdan, construit par M. Mouronval ; des récepteurs de T. S. F., pour observatoires et pour la détermination des différences de longitudes de MM. Pellin ; des enregistreurs d’orages, un micro-ampèremètre de Turpain, donnant l’enregistrement graphique de l’heure, de M. Jules Richard, etc.
- La section de géodésie du Service géographique de l’armée exposait des échelles observatoires démontables, système du commandant Durand, pour les reconnaissances géodésiques et pour l’installation d’antennes de radio-télégraphie, et un poste astronomique léger de campagne pour la détermination rapide des latitudes et des différences de longitude.
- La nouvelle organisation apporte, dès à présent, un surcroît considérable de travail au Service de l’heure de l’observatoire de Paris, où sont entreprises actuellement des expériences de transmission radiotélégraphique et de nouvelles séries de mesures et d’observations méridiennes. Mais sous l’habile direction de M. F. Boquct, il n’est pas douteux que cet important Service sera, une, fois de plus, à la hauteur du lourd labeur qui lui incombe. C’est que, sur la proposition de M. Wilhelm Foerster, ancien directeur de l’observatoire de Berlin et président de la délégation allemande — proposition dont nous devons souligner le caractère — Paris a été choisi comme le futur centre horaire international et la tour Eiffel comme station centrale de signaux.
- Ce n’est pas sans un sentiment d’orgueil que nous enregistrons ce nouvel hommage rendu à la Science française. Em. Touchet.
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- LE PORT DE NANTES
- Les lecteurs de La Nature ont été mis au courant (Yov. n° du 16 septembre 1911) des importants travaux entrepi’is dans le Îdut d’améliorer la Loire maritime afin de permettre aux navires à grand tirant d’eau d’arriver jusqu’au port de Nantes, dont le trafic ne cesse de croître et atteint aujourd’hui plus de 2 millions de tonnes de jauge et, en même temps, d’y trouver des profondeurs suffisantes pour y opérer leur chargement et leur déchargement. Ces travaux sont de deux sortes. Les premiers consistent à créer dans la Loire, entre la Marti-nière et Paimbeuf, un chenal maritime endigué, d’une profondeur de 8 m., permettant aux navires de 7 m. 60 de tirant d’eau de franchir sans difficulté et à toutes les marées cette partie de l’estuaire de la Loire qui, jusqu’ici, était formée de chenaux sinueux et de faible profondeur. Les travaux, dont la dépense est estimée à 25 millions, sont aujourd’hui en cours d’exécution et ont été décrits dans l’article précité de La Nature. Nous n’v reviendrons donc pas.
- Les seconds travaux ont pour but de permettre aux navires à grand tirant d’eau qui auront franchi le chenal maritime de pénétrer dans le port de Nantes et d’v trouver une profondeur d’eau suffisante pour y opérer leur chargement et leur déchargement en tous temps. Un premier pro:et, décrit dans l’article précité de La Nature, consistait à faire de la Loire, dans la traversée de Nantes, un immense bassin à flot limité à l’amont et à l’aval par des écluses de dimensions suffisantes pour le passage des navires de mer et fluviaux. Un canal de dérivation contournant au sud la ville de Nantes permettait l’écoulement des crues de la Loire et la libre circulation des courants de marée nécessaires pour l’enlretien des profondeurs du chenal endigué entre la Martinière et Paimbeuf. Ce projet, qui répondait complètement aux vues du commerce de Nantes, n’avait qu’un inconvénient : il entraînait une dépense de 70 millions, dépense supérieure aux ressources dont pouvaient disposer les collectivités chargées de pourvoir à ces dépenses. 11 fut abandonné.
- Un nouveau projet fut donc mis à l’étude et sera prochainement soumis aux Chambres. Dans ce projet on abandonne, momentanément du moins, l’idée de faire du port de Nantes un bassin à flot. En principe, il consiste à créer un port de profondeur suffisante, librement ouvert aux navires, sans écluses ni barrages, tout en empêchant, cependant, l’envahissement des chenaux par les vases que charrie presque toujours la Loire, surtout pendant la période des basses eaux Ceci ne peut être obtenu qu’en facilitant le passage dans le port de Nanles des courants de flot, de man'ère à accumuler en amont du port un volume d’eau suffisant pour qu’au moment du jusant la masse d’eau, s’écoulant vers la mer, ait une vitesse assez grande pour maintenir les profondeurs et empêcher le dépôt des vases tenues en suspension. MM. Ivauffman et Thouvenot, les auteurs du projet, créent donc dans la Loire, à l’amont de Nantes, un vaste’ réservoir ou bassin de marée, destiné à emmagasiner les eaux fluviales et celles provenant du courant de flot. Puis, pour faciliter, comme nous venons de le dire, la propagation du flot et accroître son volume et, comme conséquence, celui du courant de jusant, ils font disparaître dans la traversée de Nantes tous les obstacles s’opposant à cette propagation tels que seuils, radiers, hauts-fonds, existant aujourd’hui.
- Les deux ponts de Pirmil et de la Madeleine, qui franchissent les deux bras du même nom de la Loire et dont le débouché est insuffisant, seront également reconstruits. On estime que lorsque ces travaux seront terminés, le volume d’eau emmagasiné dans le bassin de marée à l’amont de Nantes sera, dans une marée moyenne, quatorze fois plus considérable qu’aujourd’hui, que le débit moyen pendant la durée du jusant sera de 542 mètres cubes à la seconde au lieu de 75 mètres cubes comme aujourd’hui, que la vitesse du courant sera toujours suffisante pour empêcher les dépôts de vase et maintenir les profondeurs obtenues par les dragages. Ces profondeurs sont fixées à 7 m. 50 aux plus basses mers devant les nouveaux quais de Pirmil, dont la longueur sera de 2071 mètres et à 6 m. 50 le long des quais de la rive droite du port actuel. Enfin, pour remplacer le slipivay établi à l’aval du port de Nantes pour la réparation des navires et qui est devenu tout à fait insuffisant, on projette, en un point qui n’est pas encore définitivement déterminé, la construction d’une forme de radoub d’une longueur utile de 170 mètres, mais pouvant être allongée, suivant les besoins. La largeur à l’entrée sera de 23 m. 12 et la profondeur d’eau sur le seuil de 7 m. 30 aux plus faibles pleines mers.
- Ces différents travaux sont estimés à 28 500 000 francs. La moitié de cette somme sera fournie par l’État et l’autre moitié par la Chambre de Commerce de Nanles avec l’aide du département de la Loire-Inférieure et de la Ville.
- Comme on le voit, c’est à la puissance des courants do marée que MM. Kauffman et Thouvenot s’en rapportent pour le maintien des profondeurs obtenues par dragages dans les chenaux du port de Nantes. D’après eux, le volume de vase pouvant se déposer dans les souilles au pied des murs de quai ne sera que faible et facilement enlevé au moyen de dragages peu importants. Quoi qu’il en soit, si cet état de choses est admissible pour le présent, il faut prévoir l’avenir. Un moment viendra où les navires de grand tirant d’eau et de grand tonnage réclameront que des places leur soient réservées dans un bassin où ils pourront stationner et faire leurs opérations à flot. Aussi, sur l’avis du Conseil général des Ponts et Chaussées et conformément aux vœux delà Chambre de commerce et du ’ Conseil municipal de Nantes, le service des Ponts et Chaussées est-il chargé de poursuivre activement des études en vue de déterminer l’emplacement le plus convenable pour la création et l’extension ultérieure d’un bassin à flot, à proximité des installations maritimes actuelles.
- Avant de terminer, nous croyons intéressant de signaler les projets que la Compagnie d’Orléans étudie en vue de modifier la traversée de Nantes par la voie ferrée qui, comme on sait, se fait actuellement en suivant les quais de la rive droite de la Loire, d’où une très grande gêne pour le commerce.
- Trois projets sont à l’étude. L’jm, d’une longueur de 11 610 m., contournerait la ville au nord au moyen d’un souterrain. La dépense serait de 50 millions. Le second, d’une longueur de 9750 m., passerait en souterrain au-dessous de la ville en suivant la Loire à une distance de 3 à 400 m. de sa rive droite. La dépense serait de 24 millions. Le troisième projet et le quatrième, qui n’est, du reste, qu’une variante du troisième, consisterait à traverser la ville du Nantes en viaduc sur la plus grande
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- partie du parcours. Après avoir quitté la gare actuelle de Mauves, la voie traverserait une première fois la Loire (canal Saint-Félix) sur un pont métallique pour suivre ensuite en viaduc le quai Nord de File de la Gloriette. Puis elle traverserait une seconde fois la Loire à la pointe de l’ile Fevdau, pour traverser ensuite le quai de la Fosse sur la rive droite de la Loire et venir se raccorder au tracé actuel au moven d’un souterrain cons-
- truit au-dessous de la partie ouest de la ville. La dépense serait de 24 millions et le développement du tracé serait de 10 200 m.
- En présence de l’énormité de la dépense, la Compagnie d’Orléans fait étudier divers tracés plus économiques ayant pour base le comblement du canal St-Félix et ce n’est qu’a la suite de ces nouvelles études qu’une décision définitive sera prise. R. Boxxix.
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- Séances des 4 et 11 novembre 1912. — Présidence de M. Lippmann.
- Étude chimique du sang. — MM. Grimbert et Laudat décrivent une méthode de dosage des lipoïdes du sérum sanguin. Même en opérant sur une petite quantité de sérum, ils montrent qu’on peut doser avec exactitude la cholestérine, la lécithine et les acides gras préexistanls ou provenant des graisses neutres, ce qui permet de suivre aisément, sur un même malade, les variations de ces substances, dont la clinique se préoccupe de plus en plus. MM. Grimbert et Laudat font connaître les résultats que leur a donnés l’examen des sérums prélevés soit sur des sujets normaux, soit sur des malades.
- La variation périodique des plantes. — M. Vuillemin, de Nancy, montre qu’il faut distinguer dans les variations périodiques dont l’être vivant est le siège, la part revenant à la constitution actuelle de l’espèce et la part dépendant du milieu. Il s’appuie, pour obtenir cette distinction, sur les résultats de l’examen de plus de 20 000 phlox pratiqué en six années.
- Le cyanogène dans les végétaux. — M. Marcel Mirande signale l’existence d’un principe cyanogénique dans deux plantes que l’on ne supposait pas de nature à renfermer ce principe : une centaurée et une espèce de la famille des Commélinacéès.
- Propriétés de certains rayons.— MM. Léon et Ernest Bloch montrent que les rayons de courte longueur d’onde — de longueur plus petite que 0* ,1 — sont susceptibles d’ioniser les gaz.
- Utilisation des rayons ultra-violets. — L’emploi systématique des diverses catégories de rayons ultra-violets a fourni à M. Daniel Berthelot la base d’une méthode nouvelle et très délicate d’analyse organique. D’un travail fait en collaboration avec M. Gaudechon, il résulte que lorsqu’on fait diminuer progressivement la longueur d’onde des radiations, elles attaquent successivement, suivant un ordre invariable,.les grandes fonctions, aldéhyde, alcool, acide, dont la juxtaposition donne naissance à l’infinie variété des composés organiques. Appliquant ces notions aux sucres, les auteurs ont réussi à démolir pierre à pierre l’édifice construit par les forces chimiques.
- Métallogénie. — M. L. de Launay présente l’ouvrage qu’il vient de faire paraître sous le titre : Traité de métallogénie : Gîtes minéraux et métallifères. Cet ouvrage en trois gros volumes est entièrement différent de celui qu’il avait publié autrefois sous un titre analogue. 11 débute par un exposé théorique des principes de la métallogénie, telle que les travaux de l’auteur ont contribué à l’établir. Il continue par une description rationnelle de tous les principaux gisements du monde entier groupés par substance utilisée et par type de gisement. La richesse minérale y est envisagée dans son ensemble, depuis les matériaux de construction jusqu’au phosphate de chaux ou au diamant, depuis le pétrole jusqu’à l’or ou au j platine. Le côté economique,.statistique et industriel du/
- sujet a été abondamment traité. De très nombreuses cartes et figures facilitent la lecture du texte.
- Le diagnostic de la fièvre typhoïde. — M. le professeur H. Vincent, du Yal-de-Gràce, se fondant sur l’hypertrophie habituelle de la rate dans la fièvre typhoïde, a recherché si l’inoculation d’un supplément d’antigène n’aurait pas pour effet d’éveiller une réaction splénique utilisable pour le diagnostic. Uans le cas où le malade est atteint de fièvre typhoïde, la délimitation de la rate par la percussion, avant et après l’injection d’extraits bacillaires, permet de constater que cet organe augmente de 1 à 2 centimètres dans ses deux diamètres. Cette spléno-réaction se manifeste le plus souvent 10 à 18 heures après l’injection ; elle a lieu dans 94 cas sur 100. Le foie peut aussi s’hypertrophier. La réaction se produit 55 fois sur cent. Chez les malades atteints de fièvre paratyphoïde B, la spléno-réaclion apparaît également sous l’effet de l’inoculation d’extrait de bacille paratyphique : elle ne s’observe pas sur l’homme indemne d’infection typhique. Cette réaction fournit donc le moyen de déterminer en quelques heures la nature du typhus levissimus ou d’une fièvre typhoïde survenue au cours d’épidémies, alors que l’hémoculture et les symptômes cliniques exigeraient un temps plus long.
- Le minimum de volume pulmonaire nécessaire pour la vie. — MM. Duplay, Man toux et Bernard ont entrepris de rechercher quel était le minimum de masse pulmonaire remplissant ce rôle. Ils ont fait passer, entre les deux feuillets de la plèvre, un gaz non absorbé, l’azote, à une pression légèrement supérieure à la pression atmosphérique. Le poumon se rétracte et ne fonctionne plus. Attaquant ensuite l’autre poumon, on n’introduit dans la plèvre qu’une petite quantité d’azote. Ce poumon ne fonctionne plus que partiellement puisqu’il ne peut plus prendre son volume normal. Par des expériences répétées ils sont amvés à montrer, sur un animal, que la vie était possible avec un sixième de la masse pulmonaire totale.
- La Cordillère cantabrique. — MM. L. Bertrand et Mengaud examinent la structure de la Cordillère cantabrique. Déjà ils ont démontré que cette chaîne de montagnes laisse distinguer trois nappes; elles sont venues du Sud, du massif de Picos de Europa. 11 y a une analogie de structure entre cette chaîne et celle des Pyrénées.
- Les tubes de néon. — M. Georges Claude explique une singularité du fonctionnement des tubes au néon. Si on intercale un, puis deux, puis trois et plus de ces tubes, dans un circuit comportant de la capacité électrique, plus on en place en série à la suite les uns des autres, plus par conséquent on accumule d’obstacles au passage du courant, plus l’éclat de ces tubes diminue, tandis que l’éclat d’une lampe à incandescence traversée par le même courant, augmente considérablement.
- Cil. DE VlLLEDEUIT,.
- Le Gérant : P. Massox. — Imprimerie Laiiüre, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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- 40° ANNÉE. — N° 2061.
- 23 NOVEMBRE 1912.
- LES POISSONS EXOTIQUES
- Vous avez eu l’occasion sans doute d’observer les poissons de nos rivières en aquarium et ils ont dû certainement vous intéresser. Combien vous le seriez davantage devant les poissons exotiques!
- Ils sont tout simplement captivants !
- , Les premiers demandent, sinon une eau. courante, tout au moins une eau très aérée, car si la température monte au-dessus d’une vingtaine de degrés, la plupart donnent des signes de suffocation.
- De plus, la reproduction des poissons de nos rivières en aquarium (à quelques exceptions près comme les épinoches, la bouvière, etc.) est chose rare et on citait dernièrement dans un journal de pisciculture allemand, comme un fait exceptionnel qu’un amateur d’outre-Rhin avai t obtenu la reproduction de goujons en aquarium.
- ; Pour les poissons exo- , „
- ti.ques, cela est tout autre. Fig. i.
- Pour eux, peu importe
- les dimensions de l’aquarium, ils ne demandent pour leur bièn-être 'qu’un peu de chaleur, et que l’eau soit en général à
- la température de 20 à 22° C., cela suffit pour la plupart des espèces. Certaines même se trouvent bien à la température d’une pièce habitée. Leur nourriture est des plus simples. Quelques vers de vase, un petit ver de terre de temps en temps et une mouche comme friandise! Et pour vous remercier de vos soins, ils se montrent sous des coloris qui, pour certaines espèces, sont impossibles à décrire. C’est une véritable palette de peintre qu’on a sous les
- yeux : le bleu indigo, le jaune vif, le rouge écarlate, le violet, le blanc brillant, toutes ces teintes se mélangent très harmonieusement. Leurs formes sont quelquefois si bizarres que l'on se demande
- 40e année. — semestre.
- Fig. 2. — <> Scatophagus argus.
- si ce sont bien des poissons qu’on a sous les yeux. Presque tous se reproduisent facilement, et, pour un amateur débutant; les espèces vivipares sont lés plus intéressantes.:.. Un matin, .vous verrez votre couple de poissons entouré d’une quantité, de petits complètement développés, parcourant l’aqua ri u m dans ? tous,, les sens à la recherche de leur nourriture. ,;:f:
- Dans certaines espèces 0 vipar es, co mmé fles gura-mis, les macropodes, etc., le mâle commence; à faire son nid qui, se compose de bulles d’air et‘atteint, suivant l’espèce, le diamètre d’une soucoupe et 5 cm de hauteur environ. Une, fois le nid terminé, le mâle se prépare à faire la cour à sa femelle, se montrant dans ses Jlus belles couleurs et faisant , la roue, autour d’elle, il l'invite à venir au nid;
- : aussitôt que la ponte a eu lieu, tout, change. La fe-; nielle alors ne se risque
- plus près du nid, car si l’envie lui prend, de s’en approcher, le mâle la chasse, même parfois. assez rudement. Dans cette espèce, c’est le mâle qui prend soin d’élever et de défendre ses petits jusqu’au moment où ils quittent le nid. Chez d’autres variétés, le mâle continue à les soigner pendant plusieurs mois.
- Quelques personnes ont pu voir chez un amateur parisien uni Héros facetus (Ghanchito) mâle entouré d’une soixantaine , de! petits, les défendant avec rage. Si 011 mettait le doigt dans Laquarium, il fondait immédiatement dessus et la per-; sonne mordue n’avait plus envie d’v revenir. Tant que les jeunes ne peuvent avaler les vers de vase qu’on leur donne, lé père en mâche trîs finement plusieurs à la fois et lés rejette pour que ses petits puissent les avaler. Même
- 20. — toi
- Plerophyllum scalare.
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- lorsqu’ils sont plus grands, si on leur donne de la viande crue, le père continue le meme manège, et rien n’est plus drôle que de voir tous ces petits groupés autour de la bouche de leur père attendant leur nourriture.
- Chez une .autre espèce, le Paratilapia multicolor, la femelle, une fois la ponte terminée, ramasse tous les œufs dans sa bouche où ils restent pendant toute la durée de l'incubation. .Elle .refuse alors toute nourriture, même les morceaux les plus tentants. Tous les soirs, ou à l’approche d’une personne autre que celle qui les soigne, les petits se réfugient dans la bouche de la mère. Mais ils grandissent, et alors il est très curieux de les voir se précipiter dans cet abri un peu bizarre qui, en raison de leur , volume, ne peut plus les contenir tous; aussi, quelques-uns ne rentrent qu’à moitié, d’autres se serrentv contre sa tête, c’est un spectacle des plus amusants.
- Les poissons exotiques variant à l’infini, il m’est impossible d’en faire une description plus étendue ici, il en est de même pour les multiples plantes d’eau tempérée, importées et acclimatées, qui ornent les aquariums tout en donnant une note de gaité à
- l’habitation. C’est une.partie de la nature qu’on a chez soi, qui vous permet de faire des observations intéressantes. Les habitants de l’aquarium sont silencieux, ne salissent pas l’appartement et peuvent rester pendant des semaines sans changer d’eau; certains même se trouvent mieux dans une eau ancienne. J’ai eu des màcropodes (poissons de paradis) pendant 14 mois dans la même eau et n’ai remplacé que l’eau évaporée. Leurs couleurs étaient superbes, leurs nageoires : dorsales et ventrales ainsi que leurs queues étaient d’une longueur exceptionnelle.
- Le collectionneur de poissons et de plantes exotiques est constamment tenu en haleine, car tous les ans les bateaux lui apportent de nouvelles espèces des pays chauds, et il peut continuer ses études sur les mœurs, la vie et l’acclimatation de ses nouveaux pensionnaires et des plantes aquatiques.
- Il existe à Paris une Société d’amateurs de poissons exotiques, L'Aquarïa(*), qui a pour but de développer ce goût, d’être utile aux nouveaux adeptes et de les faire profiter de l’expérience des personnes qui s’y adonnent depuis des années. Espérons qu’elle aura du succès. C.de Visser.
- EN FLANANT, CAUSERIES D’AVIATION
- (Suite.)
- Remous et contre-courants. —La loi des alternances dont j’ai parlé dans le précédent numéro, éclate partout dans la nature, même sur les rocs. J’étais descendu dans une gorge profonde ('), parce que fraîche et très pittoresque. Le torrent s’est creusé un lit à travers des roches schisteuses, un lit très sinueux, alternativement étranglé, élargi, suivant que la roche forme des couloirs, des gradins ou des tables ; l’eau mugit en cascade ou s’étale silencieuse sur une couche de gravier. Des rochers émergent de l’eau sous forme de blocs granitiques plus ou moins arrondis à surface lisse ; par contre, le lit même de la rivière est rongé d’une façon très inégale, de manière à prendre les formes les plus étranges. La surface supérieure forme des sortes de bénitiers isolés ou groupés comme les sillons d’une mer houleuse. La roche parait assez Homogène, mais l’écoulement du liquide ne l’est pas ; tâchons de nous reconnaître dans ce chaos, et d’établir un rapport entre l’écoulement du fluide, et la forme des rocs, et qui sait? peut-être même avec la navigation aérienne.
- La houle schisteuse pourrait s’expliquer par un courant de forme ondulée, attaquant successivement la roche tangentiellement ou à un angle plus ou
- 1. Vallce de la Borne, gorges de l'Ailier et du Ghassezac (Lozère).-
- moins grand. L’attaque tangentielle est évidemment celle qui ronge le moins la roche, et bien que la ligne droite soit inconnue dans la nature, nous constatons çà et là des berges presque droites; elles correspondent à des:ré-gions où le courant lui-même est parallèle à la berge. Mais la berge est toujours sinueuse, quand l’attaque de l’eau est oblique ; en voici quelques exemples.
- La figure 1 représente un barrage dont la paroi antérieure verticale est sinueuse (AB fig. .1); celte paroi est maintenant à sec; au moment de la crue, elle reçoit les eaux sous un angle de 45° environ. Voici, comment on pourrait expliquer l’ondulation. Supposons que la ligne,AB fut primitivement droite; la région la plus antérieure de la marche, du côté A, est celle qui reçoit le premier choc. On peut considérer le courant comme formé d’une série de colonnes parallèles, juxtaposées a...b...c...n; la première colonne a une tendance à rebondir à droite, et à s’écouler à gauche, à s’interposer entre la seconde colonne (b) et la roche, diminuant ainsi la force vive de (b). Si la roche est homogène, nous devons avoir un creux dans la région antérieure, et une
- -1. La sociéi è L'A quaria se réunit les 1er et 5e vendredis du mois au siège social, 9, rue Saint-Pétersbourg. Toute personne s’intéressant aux poissons exotiques peut assister aux séances.
- f '
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- bosse immédiatement après. La troisième colonne profite d’un état de calme relatiï, produit par le choc en retour, le remous de la zone précédente; elle attaque à son tour avec plus de force que la quatrième et ainsi de suite. L’intensité des phénomènes va en diminuant d’avant en arrière ; je n’ai aucune donnée exacte sur le nombre, la grandeur et les courbures des branches ainsi formées en fonction de l’incidence, de la vitesse du courant et de la dureté de la roche. J’indique seulement le sens général des phénomènes, et c’est là où je veux en venir, il est identique en navigation aérienne.
- Soit une série de cartes planes verticales juxtaposées, de manière à former un plan continu comme notre paroi AB (fig. 2) ; chacune de ces caries a...b...n peut tourner autour d’un axe vertical (A). Si nous attaquons cet ensemble par un vent presque normal, nous obtenons la figure B : chaque carte a roulé d’un angle variable avec sa position; l’incidence la plus grande, est celle de la carte antérieure, puis elle diminue graduellement d’avant arrière ('). Il serait possible mais je ne l’ai pas fait, de reproduire une deuxième série d’incidences, maximum et minimum, une troisième, etc., de manière à faire, une analogie complète avec notre roche ondulée. 11 faut rapprocher de ces formes celle du profil basilaire de l’aile animale, ayant son maximum de creux dans la région antérieure; c’est aussi là que la nature a placé son maximum de résistance avec le squelette huméro-cubital des oiseaux, et la nervure médiane des insectes (alias nervure costale).
- Autre application pour l’aviation. Puisque la deuxième colonne est gênée dans son attaque, il est avantageux d’employer une surface discontinue. Mieux vaudrait) plusieurs pales étroites se suivant à une certaine distance qu’une pale, unique équivalente en surface. Il semble qu’on éviterait ainsi cet état turbulent de l’air, qui diminue le rendement utile de la voilure. L’étude des insectes nous donne des indications précieuses sur les positions respectives des ailes en tandem (2).
- 1. J'ai cru devoir ajouter la figure C qui est juste l’inverse; c'est le schéma d'un profil distal, à travers les rémiges digitales. 11 ne contredit nullement la théorie exposée, mais l’explication dépasserait les limites de l’article.
- 2. Indications négligées ou méconnues de Langlcy dans la ronstrucliou de son célèbre aérodrome,
- Tous ccs rapprochements et conclusions sont justifiés, bien que basés sur l’hypothèse d’une roche primitivement plane; j’ai vu une roche ondulée à sec, et j’ai fait des hypothèses sur l’écoulement de l’eau; mais il est facile de voir un écoulement réel sur d’autres pierres. En voici une (fig. 5) inclinée sur l’horizon, à surface presque plane; elle reçoit une petite cascade de 50 cm de hauteur. L’eau s’écoule facilement en aval; partout ailleurs, elle rejaillit. Pourquoi cela, si ce n’est la résistance offerte par la masse principale. Les phénomènes sont de meme ordre que précédemment, la partie inférieure en aval de la pierre reçoit à surface égale une pression moins forte que la partie supérieure. Le tiers supérieur devrait avec le temps se creuser ; mais comme c’est du granit, il ne faudrait pas être pressé ; une démonstration plus rapide demanderait non du granit, mais de. la cire, à modeler.
- Le rejaillissement en amont et par côtés est un phénomène instructif. Je me rappelle à ce sujet une expérience déjà ancienne, à l’époque (') où j’étudiais les meilleures formes d’hélices propulsives. J’avais enduit une palette plane d’une mince couche de cire à modeler un peu visqueuse ("), sur laquelle j’avais planté une forêt de poils de 1 cm environ de hauteur. Lorsqu’on fait tourner cette pale velue, on trouve après la rotation la forêt abattue, comme un champ d’épis ondulant sous la brise ; chaque poil prend une direction spéciale, témoignage indiscutable des courants aériens, combinés il est vrai avec la force centrifuge du poil. Je remarque particulièrement la direction des poils, dans la région proximale près du bord antérieur; ils sont abattus en avant, pendant que les autres sont couchés en arrière. Ils semble donc qu’il y ait rejaillissement en avant, comme avec la cascade précitée. Une autre preuve de cette fuite en avant est. donnée par un petit bouchon en moelle de sureau, coulissant lâchement sur l’arbre et placé immédiatement en avant du mandrin porte-hélice. Pendant la rotation, h1 bouchon est projeté en avant, ce qui démontre bien l’existence, du contre-courant en question. Je l’appellerais volontiers contre-courant axillaire ou huméro-cubital. J’utilisais ce courant en faisant un léger dièdre basilaire comme fait la nature, dans toutes les ailes animales ; mon bouchon n’était plus projeté, et la propulsion était augmentée.
- L’emploi des bouchons est très commode et va compléter l’étude des courants et contre-courants. Nous sommes cette lois dans les Pyrénées, sur les
- 1. Congrès'aéronautique. Paris 1889. Congrès de l’A. F. A. S. (Marseille 1891).
- 7: 2. Il suffit d’augmenter la proportion de térébenthine de Venise.
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- bords de l’Aude, près du Capcir; l'eau est plus profonde, plus abondante et plus -violente que dans les gorges de l’Ailier :• le lit n’est pas taillé, du moins ici, dans une roche compacte, mais formé de cailloux roulés, de toute taille; la musique est étrange : bruits de souffles, de tambour, de grosse caisse, et de cymbales ; on se retourne parfois involontairement croyant à l’approche d’une hippomobile à grelots sonores, mais illusion! c’est l’eau qui tinte. En amont d’un petit barrage, le courant s’est régularisé, et coule profond entre deux murailles en pierres sèches. En étudiant la configuration du quai (ABC fig. 4), je remarque un endroit formant dièdre ('n B. Je jette une série de bouchons; les plus internes, c’est-à-dire vers la droite de la figure, suivent le cours du torrent avec des déviations plus ou moins grandes, mais le plus externe est réfractaire ; il remonte en sens inverse du torrent, d’aval en amont, de dedans en dehors; il redescend,remonte, boucle son trajet plusieurs fois avant d etre entraîné.
- Prenons maintenant un profil d’aéro, à concavité
- plus prononcée au quart antérieur, immobile dans ce courant, à une faible inclinaison sur ce courant. De toutes les observations qui précèdent, nous pouvons déduire qu’il va se former un remous dans la région antérieure. Ce remous a du reste été mis en évidence par divers expérimentateurs, et . tout récemment par M. Lafay par une méthode très originale : il jette dans le courant non des bouchons, mais des cylindrées, des nappes d’acétylène ou d’éther, et photographie les courants au moyen de l’étincelle électrique.
- La figure 5 montre l’influence des coudes sur la production des contre-courants ; nous en avons ici deux, l’un à droite et en amont, l’autre à gauche et en aval; on remarque de nombreux remous dans les zones de séparation du courant principal central, et des contre-courants latéraux. La vitesse en aval est plus faible qu’en amont, non pas que le lit y soit plus large, ou la pente moins forte, mais parce que ces remous et courants remontants ont diminué la force vive du courant central.
- Tout, le monde connaît les remous qui se forment à barrière d’une pile de pont; on sait aussi que la vitesse est augmentée latéralement. Voici un cas plus complexe et remarquable par la grande étendue et la longueur du contre-courant. Il s’agit d’un
- rocher sphéroïde de 70 cm de diamètre, presque entièrement immergé au milieu du torrent; la vague qui balaie la surface (R fig. 6) plonge en arrière de haut en bas. Si l’on jette un morceau de bois sur les côtés, il est emporté à une grande vitesse, mais si on le jette en arrière, en M, il se dirige en sens inverse du courant. Nous avonsdoncdeux courants latéraux divergents, et un contre. - couran t central ; il commence à 5 ou 6 m. en arrière du rocher, dans une zone de calme relatif, o ii la surface se creuse de variables et fugaces tourbillons. Le contre-courant arri vé à 10 cm environ du rocher, se heurte faiblement au courant direct, qui balaie la lace supérieure, et plonge vers les couches profondes ; on perd de vue. ce courant, profond, mais ou voit très bien le contre-courant superficiel se diriger à droite ou à gauchi*., pour former des zones de calme et remous.
- Si on mesurait la pression sur les diverses parois du rocher, on trouverait sur la face d’attaque une pression, latéralement et en arrière une dépression : c’est qu’ici le courant rase la roche ou la fuit, tendant à produire un vide, une aspiration. Ce qu’il v a de particulier dans cette observation, qu’on n’a pas signalée dans les jets d’acétylène, c’est l’existence, du contre-courant central ; on a bien, signalé des remous, mais pas un courant rectiligne, si régulier, si étendu (1).
- Si le rocher avait la forme d'un poisson, nous aurions beau jeter des bouchons en arrière, nous nous n aurions ni contre-courant, ni tourbillons, ni boucles. Ce simple rocher nous fait entrevoir l’importance morphologique du fuselage et des moindres saillies dans toute machine volante. La résistance à l’avancement est la somme de la .pression en avant, de l’aspiration en arrière ; un véhicule avec forte aspiration à l’arrière, est comparable à un nageur à qui on tirerait les pieds.
- 1. Il faut citer cependant dans eut ordre d'idées, l'attraction dés plaques suc le milieu desquelles on projette le. jet d’une, souflleric. ' On trouverait de nombreuses mesures à ce sujet dans une thèse récente de Gotlingen [XJcher Sàugicirleungen dues austcetenileu Luftslrahles von Uohloff,.
- Fig. 7.
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- Nous pouvons aussi faire des rapprochements avec la voilure passive d’aéro, c-t même avec les ailes battantes. Si une aile d’aéro est placée dans une rivière aérienne, nous constatons une pression à l’avant, et une dépression à l’arrière sur la face dorsale (*); parfois même cette dépression dépasse la pression en valeur absolue, si bien qu’on a pu dire dans ces cas : l’aéro est beaucoup plus aspiré par la face dorsale de l’aile, qu’il n’est poussé par la face ventrale. Cette dépression dorsale serait un défaut pour aller rapidement de haut en bas, mais tant mieux! c’est tout bénéfice pour la sustentation.
- L’aile animale est un organe complexe jouant à la fois le rôle de notre rocher et celui du poisson ; elle accentue la dépression dorsale et la pression ventrale quand il faut aller pianissimo de haut en bas ; elle se rapproche un peu dupoisson, quand il faut se déplacer rapidement en vol plané (-). Dans le vol battu, il y a alternance des formes et des rôles. Dans le vol de translation de la Mouche, la somme des pressions et dépressions se traduit par une force moyenne verticale, égale au poids de l’animal, et par une poussée horizontale propulsive. Celle-ci disparaît dans le vol au point fixe, ou plus exactement la composante horizontale, change alternativement de sens, de même que la composante verticale est alternativement plus grande et, plus petite que le poids de la mouche ; comme ces différences sont très petites et se reproduisent 400 à 500 fois à la seconde, l’animal paraît aussi immobile qu’une branche du diapason normal.
- Le courant dorsal est d’au Lan l plus fort que le courant ventral ou d’attaque est lui-même plus fort. Ceci nous conduirait à l’étude des trompes à air, et même de l’injecteur Giffard. Mentionnons seulement une expérience de laboratoire, par laquelle on voudrait expliquer le mystère (?) du vol à voile. Bertelli (3) fait sortir l’air de sa soufflerie par deux ajutages, à ouvertures linéaires, placées horizontalement à 5-0 cm l’unc au-dessus de L autre; entre les deuxnappes d’air soufflé, on place une surface concave-convexe, dit l'auteur, comme le profil de l’aile d’un oiseau, et suspendue par quatre fils simples. On est étonné poun une certaine position, de voir la surface s’avancer contre le vent : on aurait alors ce que les techniciens appellent une traînée négative. De là à conclure que les voiliers peuvent naviguer par vent horizontal, et remonter ce courant, il n’y a qu’un pas.
- 1. Ces pressions cl dépressions ont été mesurées par M. Eiffel sur des modèles réduits d’aéro, par M. Lafay sur des corps de diverses formes. J’en ai déduit moi-même la position convenable des yeux, chez les Oiseaux et les Poissons. (Bulletin, ibicl.)
- 2. J’ai étudié et mesuré les résistances sur les formes extrêmes, forme calotte et forme ondulée (Mémoires de l’Académie des Sciences et Lettres). La forme calotte avec torsion négative donne plus de stabilité longitudinale à la descente.
- 3. Ricerche d’aeronaatica, par Bertelli. Brescia, 1905.
- Il ne faut pas franchir ce pas; il y a plusieurs trous dans cette conclusion : d° le profil en question n’est qu’un des profils d’aile d’oiseau ; il y en a d’autres très différents; 2° la plaquette de Bertelli a même épaisseur partout, tandis que l’aile naturelle a une épaisseur variable d’avant en arrière; 5° ce n’est pas entre deux nappes parallèles qu’il faut placer la pale à étudier; de cette façon, le bord antérieur est à l’abri du choc de la soufflerie, si bien que le contre-courant axillaire ou huméral n’a pas d’antagoniste, et la palette peut s’avancer en sens inverse du vent. Il faudrait immerger la palette dans une rivière homogène, et dans ce cas on ne trouve pas de traînée négative (’).
- Depuis qu’on suspend du linge, on sait qu’une chemise gonflée par le vent peut s’avancer contre lui. Nous voyons aussi que le vent procède par pulsations, qu’il varie d’incidence. Les balances aérodynamiques nous expliquent très bien la marche de la chemise, et celle des voiliers par vent ascendant ; elles expliquent un tel phénomène même avec une surface plane ; mais, dans ce cas, il faut une incidence du vent avec l’horizon plus grande qu’avec une surface concave-convexe. Les balances n’expliquent pas toutes les particularités du vol à voile, parce que notre rivière artificielle est homogène, et l’atmosphère ne l’est pas, parce que notre objet est immobile, et l’oiseau bouge; mais il ne faut pas chercher de mystère en dehors d’une forme spéciale de voilure et de réactions aériennes. L’aile voilière n’a pas encore été soumise aux balances ; ce serait du reste peu instructif, le#vol à voile demandant pour s’exercer un milieu à courants variables d’intensité et de direction, d’une façon plus ou moins périodique. Le vol à yoile est un vol de fainéant, esclave du zéphir; sa réalisation aurait des applications plus restreintes que le vol battu. On peut concevoir cependant un appareil mixte à surface variable, capable du vol avec ou sans moteur, suivant les cas.
- - Mais quittons ce terrain bridant; rasons-le à la façon d’un Àmmophile, en planant, comme du reste nous avons fait de tous les sujets traités. Nous avons picoté à la façon du Xylocope, laissant au lecteur le rôle de la Cétoine, s’il tient à approfondir. Nous voulions surtout prouver qu’un esprit averti peut au hasard d’une promenade soulever les questions les plus intéressantes, les plus actuelles d’aéronautique, y découvrir des facteurs absents des formules mathématiques, et que le spectacle de la nature est des plus instructifs, des plus sains, si on a un peu de patience et de réflexion.. Dl 2 Amans.
- 1. Le cas pourrait être différent si le milieu est agile. Il pourrait y avoir propulsion si le lluide et le mobile sont animés de mouvements ondulatoires.
- Les vibrations transversales d’un ovoïde le poussent en avant du côté du, gros bout (Locomotion aquatique, par Amans, in Annales de Zoologie, chez Masson, 1888).
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- LES LOCOMOTIVES A AIR COMPRIME DU TUNNEL DU MONT-D’OR
- Quelque temps après l’ouverture du tunnel du Simplon eut lieu à Berne une conférence internationale dont le but était d’étudier les dispositions à prendre par les différentes Compagnies françaises de chemins de fer pour faciliter les relations entre la France et la Belgique d’une part, et l’Italie d’autre part. Dans celte conférence, dont La Nature a résumé les travaux dans son numéro du 14 août 1909, il était décidé entre autres choses que la Cie P.-L.-M. construirait une ligne directe entre Frasne sur le territoire français et Vallorbe sur le territoire suisse et que ce dernier point deviendrait station internationale. Cette nouvelle ligne, tout en raccourcissant de 17 km le parcours Paris-Lausanne, aura surtout c omme avantage d’éviter le détour actuel par Pon-tarlier et les rampes de 20 à 25 mm par mètre existant sur ce parcours, rampes qui sont souvent la
- santés notamment l’application du fonctionnement eompound.
- Au début des travaux du tunnel, le transport des matériaux était assuré par de petites locomotives à vapeur. Mais, à mesure de l’avancement des galeries, l’échappement de la vapeur et la fumée ne tardèrent pas à incommoder les ouvriers au point de réduire presque à rien tout travail d’avancement. 11 fallait donc remédier à ce grave inconvénient et trouver un autre mode de traction.
- On ne pouvait songer à faire emploi de locomotives électriques avec fil de prise de courant fixé soit latéralement, soit à la voûte de* la galerie. Il serait, en effet, bien difficile d’éviter, vu le peu d’espace libre, le contact soit du matériel, soit des ouvriers, avec le fil de prise de courant et tous les dangers qui en seraient la conséquence. C’est donc à la loco-
- Fig. i. — Locomotive à air comprimé à fonctionnement eompound destinée au service de l’avancement des galeries du tunnel. Poids de la locomotive : n tonnes ; poids remorqué : 55 tonnes.
- cause, surtout en hiver lors des fortes chutes de neige, d’interruptions de service, d’autant plus regrettables que cette ligne à voie unique est insuffisante pour le trafic international très intense qu’elle doit desservir. La ligne directe de Frasne-Yallorbe, qui sera à deux voies et où les rampes ne dépasseront pas 11 à 15 mm par mètre, permettra de diminuer de deux heures environ la durée du parcours de Paris à Lausanne.
- Parmi les travaux que nécessite la construction de cette ligne se trouve le percement d’un tunnel de 6100 m. de longueur au-dessous du Mont-d’Or et dont l’entrée sud se trouve à la sortie de la gare de Yallorbe. Les travaux de ce tunnel, commencés en octobre 1910, se poursuivent activement. D’autres travaux importants sont également à signaler et notre intention est d’y revenir lorsque ceux-ci seront complètement achevés. Aujourd’hui notre but est de dire quelques mots des locomotives à air comprimé servant à l’enlèvement et au transport des matériaux provenant des galeries d’avancement et d’élargissement du tunnel du Mont-d’Or, locomotives présentant certaines caractéristiques intéres-
- motive à air comprimé qu’on a eu recours, comme on l’avait fait précédemment aux tunnels du Simplon et du Lôtschberg.
- Deux types de locomotives ont été-mis en service. L’un destiné au service de l’avancement des galeries du tunnel; l’autre servant à remorquer des trains de matériaux de déblaiement ainsi qu’à la traction de lourds trains destinés à transporter à travers le tunnel les terres servant aux remblais importants à faire dans la gare de Vallorbe. Ces deux types de locomotive sont pour voie de 1 mètre et ont été construits par la Société Borsig de Tegel, près Berlin.
- La figure 1 représente le premier type. Cinq de ces locomotives sont en service. Elles sont à trois essieux couplés et pèsent en service II tonnes également réparties au moyen de balanciers sur les trois essieux. L’empattement total est de 1 m. 50. L’essieu d’avant qui est moteur est actionné par les pistons des deux cylindres intérieurs qui fonctionnent en eompound. Les organes de la distribution sont également à l’intérieur. Une ouverture ménagée à l’avant du châssis permet la visite et le graissage
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- 408 = LOCOMOTIVES A AIR COMPRIMÉ DU TUNNEL DU MONT-D’OR
- des bielles motrices et des organes de distribution. La pression d’admission dans les petits cylindres est de 10 kg et celle dans les grands de 3,50 kg.
- Le châssis est formé de deux longerons en acier doux reliés par des entretoises et supportant à l’arrière l’abri du mécanicien.
- Au-dessus du châssis et supportés par lui se trouvent des réservoirs cylindriques contenant l’air nécessaire au fonctionnement de la locomotive. Cet air y est emmaganisé à la pression de 155 kg. On sait que pour éviter le refroidissement considérable de l’air résultant de sa détente dans les cylindres, refroidissement amenant la congélation de l’eau contenue dans cet air et, comme conséquence, l’obturation des lumières des cylindres et l’arrêt de la machine, il faut élever à une certaine température l’air comprimé avant son introduction dans les cylindres. Deux procédés sont employés dans ce but. L’un, le système Mékarski, employé par la Cie générale des
- La consommation de coke est d’environ 0,500 kg par heure.
- La hauteur maximum de cette locomotive‘est de 1 m. 70, sa largeur maximum de 1 m. 50 et sa longueur totale hors tampons de 5 m. 60. Elle peut remorquer un poids de 55 tonnes sur les rampes de 15 mm du tunnel. L’elîort maximum de traction est de 1400 kg.
- La figure 2 représente le second type de locomotive à air comprimé. Deux de ces locomotives sont en service. Elles sont à quatre essieux couplés et pèsent en service 50 tonnes également réparties au moyen de balanciers sur les quatre essieux. Devant passer dans des courbes de 70 m. de rayon, on a donné au deuxième essieu un jeu latéral de 10 mm et au quatrième essieu un jeu latéral de 20 mm de chaque côté. Le troisième essieu qui est moteur est actionné par les pistons de deux cylindres fonctionnant en compound. Ces cylindres, ainsi que la distribution
- Fig. 2. — Locomotive à air comprimé à fonctionnement compound destinée à la-remorque des trains de matériaux de déblaiement du tunnel. Poids de la locomotive : 3o tonnes; poids remorqué : 180 tonnes.
- omnibus de Paris, consiste à faire passer l’air à travers une masse d’eau chaude avant son admission dans les cylindres. Cet air s’échauffe et se sature en même temps de vapeur d’eau, ce qui permet d’obtenir une détente isothermique de l’air. Le second procédé dû à M. Popp consiste à réchauffer l’air comprimé avant son entrée dans le cylindre en le faisant circuler dans des tubes chauffés au coke. C’est, à ce second procédé que la maison Borsig s’est arrêtée et voici comment. Au sortir des réservoirs l’air comprimé passe par la soupape de réduction de pression et sa température est d’environ 15 à 20 degrés. De là, il passe dans un système de tubes qui le réchauffe à 180 degrés avant son entrée dans le cylindre haute pression. En sortant de ce dernier, l’air qui est à une température de 5 à 10 degrés passe à nouveau dans des tubes et est réchauffé à 180 degrés avant de pénétrer dans le grand cylindre à basse pression. Le réchauffage de l’air est obtenu au moyen d’un foyer spécial placé à l’intérieur du châssis. Le foyer est chauffé avec du charbon de bois ou du coke, ce qui évite tout dégagement de fumée.
- du système Walschaert, sont extérieurs. Le tiroir de distribution est cylindrique. Ces locomotives devant plutôt circuler à l’extérieur du tunnel ou, tout au moins, dans les parties murées de celui-ci, on n’a pas cru nécessaire de protéger les organes moteurs en les plaçant à l’intérieur du châssis, ce qui facilite l’entretien et le graissage. Comme pour la locomotive précédente, la pression d’admission dans le petit cvlindre est de 10 kg et dans le grand cvlindre de 5,50 kg.
- Le châssis, comme pour la locomotive à trois essieux couplés, est formé de deux longerons en acier doux et l’abri du mécanicien est fermé à Carrière afin de le mettre mieux à l’abri du froid en hiver.
- Le réservoir d’air destiné au fonctionnement de la locomotive est formé de réservoirs cylindriques d’une contenance totale de Tl m. cubes, soit 1720 kg d’air utilisable. Etant donné que pour obtenir ce volume il était nécessaire de, donner aux tubes une longueur de 7 m., ce qu’il était difficile de réaliser en une seule pièce, on a formé chaque tube, comme le montre la figure, de deux parties reliées vers le
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- milieu de la locomotive au moyen d'un pas de vis.
- La pression de l’air comprimé est de 155 kg et le mode d’emploi et de réchauffage de cet air est le meme que celui de la locomotive du premier typé et que nous avons décrit précédemment.
- La hauteur maximum de cette locomotive est de 2 m. 55, sa largeur maximum de 1 m. 95 et la longueur totale hors tampons de 8 m. 60. Elle remorque une charge de 180 tonnes sur les rampes de 15 mm du tunnel. L’effort maximum de traction est de 4800 kg. ;
- L’air nécessaire au fonctionnement de ces locomotives est fourni par trois compresseurs, dont un de réserve, actionnés chacun au moyen de courroies par un moteur triphasé faisant 755 tours à la minute et d’une puissance de 220 chevaux. Les compresseurs à quatre phases se composent de deux
- cylindres horizontaux placés en tandem. Après chaque phase l’air est refroidi à la température primitive au moyen de réfrigérants installés dans un réservoir à côté de ces compresseurs. L’air ainsi comprimé à la pression de g, c’est-à-dire de 25 kg supérieure à celle de service, est amené par une conduite à l’entrée du tunnel, distante de 1 km, dans deux batteries de réservoirs. Chaque batterie se compose de 20 réservoirs cylindriques ayant chacun une capacité de 500 litres, soit un volume total dé 10 m. cubes par batterie. C’est à ces batteries quô viennent s’alimenter les locomotives. Deux minutes suffisent pour le remplissage dès locomotives à trois essieux*couplés. Quant aux locomotives '•à quatre essieux, il faut environ 25 minutes pour le remplissage complet de leurs réservoirs à la pression de 155 kg......... IL Doxxtx.
- Fig. 3. — Locomotive à air comprimé en tête du train au moment de son entrée dans le tunnel.
- NOUVEAU CANON A MAINS LANCE=BOMBES ET PORTE-AMARRES
- Le canon portatif, récemment inventé par M. Ma-thiot, est destiné à lancer des objets assez volumineux, àdes distances moyennes. •) 2
- Ce nouvel engin n’a guère de visées belliqueuses et ne prétend pas à une grande précision. Son but est surtout de venir en aide à la police dans les captures des bandits. Il permet d’envoyer, en effet, des bombes à gaz anesthésiants dans les repaires d’individus dangereux; on peut ainsi s’en emparer sans ^les blesser et sans risque pour les agents.
- Les soldats cependant pourront également utiliser cette arme pour le lancement des grenades et les marins comme canon porte-amarres. Enfin dans les incendies, il servira à projeter des poudres extinctrices ou à rompre à distance des portes de communication.
- Le modèle le plus simple, dont les figures 1 et 2
- montrent une coupe partielle et une vue de face, se compose d’un canon fretté a d’assez grand calibre 3 (50 mm à 90 mm) et de
- 0 m. 70 à 1 m. 10 de lon-serti sur la
- gueur,
- gorge
- Fig. i à 3. — Canon portatif Mathiot. i, Coupe de l’arme sectionnée partiellement; 2, Vue de face; 3, Coupe axiale de la culasse et du percuteur.
- b 6
- circulaire cl de la culasse c. Celle-ci porte un trou central avec épaulement contre lequel bute un tube d’extraction e (fig. 5) destiné à recevoir une cartouche de chasse /‘contenant de la poudre et une amorce centrale que vient frapper la pointe du percuteur. Toutes les cartouches de chasse ou de guerre peuvent s’employer, mais en changeant le tube d’extraction.
- Le percuteur comprend une tige carrée terminée par une tête h et il glisse librement dans l’orifice central du bouchon de culasse i. L’une des extrémités filetées de ce bouchon se visse sur les parois du trou central tandis que
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- pivoter à droite autour du tireur et à remonter der-
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- l’autre appuie fortement sur la carlouche mise en place. Ce serrage s’effectue en tournant à la main la tête du .percuteur dont la tige carrée entraîne le bouchon. L’évidement demi-sphérique de l’intérieur de la culasse empêche les hautes pressions initiales et vu la lenteur de la combustion, l’action des gaz sur la bourre k est progressive ; aussi lors de son expulsion elle peut chasser les projectiles légers devant elle sans les déformer. !
- Pour faire feu, on frappe avec la paume de la main sür la tête du percuteur dont la pointe provoque l’explosion de l'amorce. Quand on désire recharger l’arme, on dévisse le bouchon au moyen de la tête du percuteur, on incline le canon afin de faire tomber le tube d’extraction et sa cartouche.tirée qu’on remplace rapidement.
- Cette disposition simple convient pour les manœuvres d’incendie ou de sauvetage. Lorsqu’on veut des tirs plus précis, on la remplace par un autre système dans lequel les doigts agissent en faisant tourner la tête du percuteur, rond et propulsé par un ressort à boudin. Enfin pour une utilisation encore plus exacte du canon, un ; déclic de surêté retient le percuteur lorsque les doigts l’ont amené au point où sa propulsion va commencer. La main du tireur saisit le tube en plein et le presse contre son buste ; un long levier, commandé par son pouce, détermine la percussion. Ainsi, dans le premier cas, le bras entier se déplace ; les doigts agissent seuls dans le second et dans le troisième, une simple pression du pouce suffit pour faire partir le coup.
- Le système de suspension du canon Mathiot constitue à lui seul une innovation originale, car tireur comme afïùt à l’exclusion des contractures musculaires; il répartit sur son buste le recul dont les différents effets tendent à diriger le projectile en bas et à droite, l’arme entière tendant à
- nere lui. Le système complet pour tirs puissants comprend une ceinture s (tig. 1 ) qui entoure le corps et s’accroche à un ressort amortisseur u travaillant en même temps qu’une bretelle principale.
- D’autre part, une courroie de cuir t relie, sous le bras gauche, la ceinture et la bretelle. Cette dernière repasse devant le buste de l’homme et se boucle sur un bracelet en cuir qui entoure le canon et règle l’angle de tir. De plus, une courroie secondaire part de l’arrière de la ceinture et passe sur l’épaule droite pour aider la bretelle principale à supporter le poids de l’arme qui, variant de 5 à 9 kg, se trouve ainsi réparti sur les deux épaules. Dans ces conditions, la ligne moyenne de réaction contre le recul se rapproche de l’arme et la déviation de haut en bas du projectile est plus réduite. En outre, un brin allant de la ceinture au bracelet diminue la déviation latérale. M. Mathiot ajoute, à ce mode de suspension, des courroies partant des épaules, attachées à la pièce et qui, disposées sous les pieds du porteur absorbent encore mieux le recul et réduisent les déviations (fig. 2). Le même dispositif facilite le tir agenouillé en reliant l’épaule et le genou droit au pied gauche.
- Le système complet qu’on peut réduire pour des tirs moins importants, permet à un homme de 70 kg d’absorber 25 à 50 kilogrammètres plus facilement que les 4 kg 5 représentant la force vive d’un fusil.
- Dans le premier modèle de canon à mains réalisé par M. Mathiot, on repérait le tir des lourdes charges en lançant une flèche avec un fusil à ressort l parallèle au tube principal (fig. 2). Une fois la direction de l’arme assurée par ce tir préalable, on pouvait toujours retrouver l’angle de tir, grâce à un niveau d’eau q cintré dans un demi-disque de même forme r. Dans les types perfectionnés qu’il construit
- Fig. 4. — Tir debout avec le canon Mathiot sous la protection d'un bouclier.
- .-.ch
- il utilise la masse du
- Fig. 5; — Manœuvre d'approche avec le bouclier.
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- aujourd’hui pour des portées jusqu’à 500 mètres, M. Mathiot a remplacé ce fusil par un petit viseur à miroirs concaves renvoyant l’image considérée vers l’œil du tireur à travers un réticule. Ce viseur est
- Laboratoire municipal. L’expérience fut pleinement concluante. En projetant l’un de ces mélanges, dans une pièce éloignée et au travers de fortes portes, on la rendait inhabitable en quelques
- Fig. 6. — Exlinclion des flammes d'un incendie au moyen d'un canon Mathiot.
- démontable, rotatif, et donne tous les angles de tir.
- D’autre part, lorsque le canon portatif sert à l’attaque d’un but défendu par des armes à feu, un bouclier {fig. 4), formé par des panneaux articulés en tôle d’acier chromé muni d’arcs-boutants réglables et monté sur deux roues, protège le tireur. Ce bouclier, d’un transport facile en dépit des obstacles et des inégalités du terrain (fig. 5), peut abriter au besoin plusieurs hommes.
- Grâce à ce canon portatif, M. Mathiot lance des bombes à parois perforées et in explosives contenant un flacon rempli de liquides anesthésiants destinés à être pulvérisés et au sein desquelles pénètre un détonateur relié à une mèche enflammée par la combustion de la poudre de charge. Il a expérimenté récemment des mélanges asphyxiants en présence de M. Lépine, préfet de police, de M. Vieille et de M. Hanriot, membres de l’Institut, de M. Ilennion, directeur de la Sûreté générale et de M. Kling, chef du
- secondes. Un système très léger de masque respiratoire et de lunettes permet à un agent d’y pénétrer.
- Quand on veut utiliser l’appareil pour combattre un incendie, on le charge de 2 kg 5 à 5 kg de poudres sèches. Comme en témoigne une de nos photographies (fig. 6), il étouffe les flammes d’un commencement d’incendie déjà assez développé pour empêcher d’approcher. Cette extinction est certaine dans une atmosphère confinée. Au dehors, on éteint les flammes, mais l’extinction du brasier lui-même devient plus incertaine avec un seul canon ; elle est probable avec 2, et plusieurs coups tirés simultanément ou à quelques secondes d’intervalle, assurent un résultat important. Dans une salle, la projection des poudres est concentrée dans l’espace intéressant ; elles traversent, éteignent les flammes, et, en retombant sur le foyer, elles le recouvrent complètement d’un tapis mince qui l’isole de l’air et dégage des gaz extincteurs dans les parties chauffées. D’ailleurs l’efficacité du procédé résulte
- Fig. ’/ — Le canon Mathiot employé comme porte-amarres (lancer d’un obus traînant deux cordes).
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- LA GRANDE BULGARIE DU MOYEN ÂGE
- de l’ampleur et de l’instantanéité de son action, car la gerbe des matières lancées pénètre d’un seul coup dans les llammes qui, enveloppées de toutes parts, disparaissent rapidement : les matières infiniment divisées agissant comme un mélange gazeux. On achève ensuite, par les moyens ordinaires, l’étouffement du brasier dont on peut alors approcher.
- Le diamètre de la gerbe atteint 5 à 4 mètres à une distance de 8 mètres; elle peut donc couvrir une surface de 20 mètres carrés s’étendant jusqu’à 15 mètres.
- Le canon Mathiot est, grâce à sa mobilité, très apte aux manœuvres de sauvetage sur terre ou sur l’eau. Pour cela, on introduit dans l’arme un obus (généralement en bois) avec sa corde attachée au fond. Passé dans une rainure latérale, le; fil ne risque pas de brûler au départ vu les faibles pressions, ni de casser car les vitesses sont minimes, alors que la portée reste grande, grâce à la masse suffisante du projectile. Ces obus, affectant des formes appropriées au but proposé, peuvent être en métal avec une boîte,étanche de flottaison à l’avant; parfois elles contiennent même une composition fusante ou à détonations successives propulsives. En outre, comme l’inventeur l’a montré au cours d’expériences suivies par le colonel Cordier, des sapeurs-
- pompiers de Paris, l’arme peut lancer un-obus traînant deux cordes en triangle (fig. 7), le tireur se trouvant au miliçu de la base ; tout objet placé dans le périmètre de ce triangle est sûrement capté par le projectile.
- Le canon Mathiot rendra non seulement des services en temps de paix, mais il aura peut-être aussi des applications guerrières, puisqu’il permet, par exemple, la projection des grenades à mitraille pesant plus d’un kilogramme jusqu’à 250 mètres. La gaine sert alors à protéger l’engin et à le centrer dans le canon, à fixer les bourres et à constituer la base des dispositifs retardant l’inflammation. On l’utilisera de même pour lancer des grenades explosant à une distance modérée, des bombes incendiaires ou des fusées élcairantes.
- Enfin, pour certaines chasses, cette arme offre divers avantages sur les canardières, car elle peut projeter 100 balles rondes de 12 mm ou 800 de 6 mm, à une vitesse initiale d’environ 90 mètres et couvrir à 80 mètres de distance, d’une véritable grêle de projectiles, une surface de 4 mètres de hauteur sur 5 mètres de largeur, (trace au gros calibre du canon, 6 à 9 grammes de poudre noire suffisent pour obtenir de tels effets.
- Jacques Boyek.
- LA GRANDE BULGARIE DU MOYEN AGE
- Le fantôme turc s’est évanoui. Si les grandes puissances ont la prudence (peut-être difficile) de ne pas intervenir, si l’on n’essaye pas quelque dangereux replâtrage de la barbarie écroulée, la Turquie d’Europe aura vécu. La question d’Ürient repassera le Bosphore, le cauchemar qui pesait sur nous depuis tant de siècles se dissipera. Ayant combattu pendant longtemps avec une passion qui faisait sourire les turcophiles (') pour les Grecs, les Bulgares, les Serbes, les Monténégrins, contre les hordes de Mahomet II, je suis heureux de saluer aujourd’hui l’armée bulgare conduite par un roi de sang français arrivant aux portes de cette Constantinople contre laquelle les tsars bulgares du moyen âge ont tant lutté. Avec le réveil glorieux des peuples balkaniques, ce qui triomphe aujourd’hui c’est une force qui devrait nous être chère à tous, c’est la force morale des souvenirs historiques, c’est la puissante impulsion d’une « grande idée » qui imprègne l’âme de tout un peuple dans un monde où semble d’abord dominer trop souvent la seule brutalité des faits. Si les peuples balkaniques existent aujourd’hui, c’est parce qu’ils ont voulu vivre obstinément ; c’est parce que, de toutes leurs forces, sans se lasser, ils ont soulevé la pierre de leur tombeau ; c’est parce que, d’un accord unanime, à travers les querelles de la politique actuelle, ils ont repris racine dans le passé qui leur fournissait une sève inépuisable d’énergie
- 1. La Bulgarie d’hier et de demain (Hachette) ; Lcf Green de Turquie (Cornély). ' //
- et d’espoir. Un peuple qui aime passionnément la gloire de ses ancêtres est bien fort. C’est à ce titre que la Bulgarie du moyen âge nous intéresse; car tous les Bulgares, en combattant à Kirk-Ivilissé ou à Loulé-Bourgas, pensaient à la grande Bulgarie qui lutta jadis d’égale à égale contre la puissance de l’Empire byzantin.
- Sans remonter à la période trop confuse des premières invasions, c’est à la fin du vue siècle que l’on peut faire remonter l’établissement, dans les pays danubiens, à peu près sur leur place actuelle, des trois grandes nationalités qui forment aujourd’hui les Croates, les Serbes et les Bulgares. Ces Bulgares, qui Amenaient sans doute de l’Altaï, après une station sur la Yolga, passèrent le Danube vers 675 et s’établirent dans la Bulgarie actuelle où, suivant l’évolution ordinaire de ces peuples barbares, ils se transformèrent peu à peu à l’image de leurs voisins byzantins et fondèrent une royauté que l’on peut comparer à celle de nos rois mérovingiens, tout en se slavisant par afflux successifs, au point d’abandonner complètement leur ancienne langue pour le slave.
- Le premier grand roi quasi symbolique de ce moyen âge bulgare est le terrible Krum qui, suivant une coutume chère à nos écrivains romantiques, bu\rait dans le crâne de son ennemi, l’empereur de Byzance, jNicéphore Ier le Logotliète : crâne qu’il avait fait scier et orner d’un cercle d’or. C’étaient, en effet, de terribles voisins pour les Byzantins que ces
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- Bulgares. Pour les apaiser, Byzance se décida bientôt à leur payer tribut. Mais les finances de Constantinople n’ont jamais été très régulièrement administrées. Il arrivait que le tribut ne fut pas payé à l’heure dite. Alors on voyait Krum avec ses Bulgares venir camper sous les murs de Byzance et ne se retirer qu’une fois l’argent reçu, après avoir, pour satisfaire son amour-propre, enfoncé sa lance dans la porte Borée. Le premier siège de Constantinople par les Bulgares remonte à 815. Peu après, Léon V l’Arménien, devenu empereur, offrit au Bulgare une entrevue sur la Corne d’Or et tenta de l’y assassiner. Ce sont là entreprises politiques qu’il est prudent de ne pas manquer.
- Krum, blessé et furieux, parvint à regagner son camp* brûla Andri-nople, la seconde ville de l’Empire et rentra en Bulgarie chargé de butin, avec 20000 captifs.
- C’est le troisième successeur de Krum, Boris (845-888), qui joua le rôle de Clovis en se convertissant au christianisme. Comme Clovis, il ne prit pas pour cela aussitôt une grande douceur de mœurs et il commença par faire crever les yeux à son fils qui lui résistait. Cependant, un peu plus tard, il se retira dans un cloître et se sanctifia.
- Pendant la plus grande partie du xe siècle, on voit les tsars bulgares en lutte avec Byzance.
- Ce n’étaient plus, en aucune façon., des sauvages. Ils étalaient un luxe oriental. Le costume du souverain, que représentent d’anciennes miniatures (fig. 1), était comparable, pour l’éclat, à celui des Basileis; leurs nobles féodaux, ou boliades, recevaient une éducation hellénique et s’alliaient aux grandes familles byzantines. Mais la guerre n’en était pas moins fréquente entre les voisins. Deux fois, on voit Simeon, dit le demi-grec, ramener son armée sous les murs de Byzance. A l’époque de Pierre Ier (927-968), où se produisit une accalmie dans cette lutte séculaire, la Bulgarie occupait d’une façon permanente tout le pays au sud du Danube jusqu’à une ligne allant de Bourgas à Andrinople et Mogléna sans atteindre la mer Egée. A l’ouest, elle englobait le pays des lacs macédoniens (fig. 2), sur lequel elle conserve aujourd’hui des prétentions séculaires. Vers le nord, elle avait deux rudes voisins, contre lesquels Byzance, moyennant tribut, se faisait défendre par elle : les Hongrois et les Russes. A ce moment, l’Empire d’Orient n’occupait même pas, en Europe, la place qui était
- attribuée à la Turquie avant la dernière guerre.
- Mais, vers la fin du xe siècle, on vit Byzance reprendre une forte offensive, grâce à des empereurs énergiques : Nicéphore Phocas, Jean Tzimiscès et Basile IL Nicéphore Phocas, qui n’était pas sans analogies avec notre Louis XI, engagea la guerre à un moment qui lui parut opportun en souffletant des ambassadeurs bulgares sous prétexte que la Bulgarie ne remplissait plus le pacte en protégeant l’empire contre les Hongrois. Il appela un peu imprudemment à son secours les Russes qui n’étaient pas encore devenus les amis des Bulgares et, en deux campagnes, le tsar russe Sviatoslav eut conquis la Bulgarie. Mais il entendit alors la garder pour lui, comme cela arrive parfois en pareil cas, et ce fut contre lui que Nicéphore Phocas dut engager la lutte, en même temps que les Bulgares se concentraient du côté de Tirnovo. En 972, Jean Tzimiscès, successeur de Nicéphore qu’il avait fait assassiner, reconquit toute la Bulgarie danubienne et transbalkanique, refoulant la Bulgarie libre vers Sophia et vers la Macédoine.
- Nous arrivons ici à la période décisive de cette rivalité séculaire : celle où Basile II, « le tueur de Bulgares », dont le rôle rappelle un peu celui de Charlemagne en Occident, arriva à écraser la Bulgarie, en même temps que, dans tous les autres sens, il refoulait également les adversaires de l’Empire d’Orient : Arabes, Arméniens, etc. Vers l’an 1000, les Bulgares avaient reformé un puissant empire autour de la Macédoine, conquérant la Thessalic jusqu’à Larissa, pénétrant en Grèce jusqu’à Corinthe, occupant des places fortes à la fois sur le Danube et sur l’Adriatique, à Durazzo. La Serbie était devenue leur vassale et leurs razzias les conduisaient parfois jusqu’en Morée. Mais, en 987, Basile avait eu l’habileté d’assurer Iaconversion des Russes à la fois au christianisme et à l’hellénisme et de s’en faire des alliés. Il prépara patiemment la guerre contre les Bulgares et, en 1001, dans une première campagne, il marcha sur Sophia par Philippopoli. En 1002, il alla en Macédoine jusqu’à Yodéna. L’année suivante, ce sont les Bulgares qui viennent à leur tour ravager Constantinople. Mais enfin, en 1004, Basile remporta, entre Sérès et Melnik, dans le défilé de Cimbalongou, une victoire décisive. 15 000 Bulgares furent faits prisonniers. On leur creva
- Fig. i. — Czar bulgare, d'après une miniature d'un précieux manuscrit slavon de la Bibliothèque du Vatican.
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- les yeux à tous et on les renvoya ainsi dans leur pays. Dès lors, la Bulgarie était vaincue. Ce fut l’affaire d’une - quinzaine d’années pour enlever, l’un après l’autre, ses retranchements. En 1018, l’aould’Àchrida fut enfin emporté, et l’on y trouva des richesses immenses : des diadèmes entièrement cousus de perles et de gemmes, des vêtements d’apparat tout brodés d’or.
- La soumission de la Bulgarie aux Byzantins, sans être jamais bien complète, dura ensuite deux siècles, de 1018 à 1185. C’était l'époque où les Bulgares étaient la terreur des croisés qui traversaient leur pays et qui ne devaient d’ailleurs pas contribuer, par leur ordre, pendant ce passage, à faciliter les relations. La révolte de 1185.aboutit à reconstituer
- international entre les chrétiens et les musulmans envahisseurs. C'est là que se livre, en 1591, la bataille de Nikopolis (un peu au nord de Tirnovo), où une armée française fut vaincue par les Turcs. C’est là qu’en 1444 ont lieu, entre les musulmans envahisseurs et les défenseurs de la chrétienté, Ladislas, roi de Pologne, Huniade, voïvode de Transylvanie, les derniers combats. Mais, à cette époque encore, les tsars bulgares occupaient, dans le monde oriental, une place considérable. Pour obtenir leur alliance, les prélèndants au trône de Byzance épousent leurs fdles. Leur puissance, dans le sens de l’ouest ne s’arrête qu’à l’Épire. La disparition de la Bulgarie indépendante, que Byzance n’avait jamais pu accomplir d’une façon définitive, ce sont les Turcs qui
- Fig. 2. — La ville d’Ochrida.
- la Bulgarie sous une dynastie valaquo-bulgare, qui reprit la guerre contre les Orientaux. C’est alors qu’en 1205 il y eut un choc terrible entre Baudouin, comte de Flandre, et les Bulgares qui venaient de reprendre une fois de plus Andrinople. Baudouin, fait prisonnier, fut emmené à Tirnovo, où sa captivité a donné lieu à beaucoup de légendes. Au xive siècle, la Bulgarie devient un champ de bataille
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- L’INFLUENCE DES FORÊTS S
- En novembre 1908 l’Ingénieur en chef du Corps des ingénieurs militaires des Etats-Unis chargea le colonel Burr d’étudier pour le fleuve Merrimac l’influence que peuvent exercer les forêts sur son régime et de vérifier si, comme on l’admet généralement, les forêts diminuent la hauteur et la fréquence des crues et augmen-
- l’ont réalisée pendant quatre siècles. Mais les Bulgares n’ont jamais oublié cette histoire ancienne que nous autres Occidentaux avions un peu perdue de vue. Ce n’est pas un peuple neuf qui se fait aujourd’hui sa large place en Europe, c’est un grand peuple ancien qui achève de ressusciter et qui reprend le fil, un moment interrompu, de ses traditions nationales. L. De Launay.
- R LE RÉGIME DES FLEUVES
- tent le débit du fleuve en basses eaux. Cette étude était faite en vue de l’amélioration future de la navigabilité du fleuve Merrimac.
- Le rapport du colonel Burr, en date du 25 mai 1910, a été publié récemment et nous croyons intéressant d’en faire connaître les conclusions toutes différentes de celles
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- généralement admises, tout en faisant, cependant, remarquer que ces conclusions s’appliquent spécialement au fleuve Merrimac (*).
- Voici textuellement ces conclusions :
- « Depuis les premiers settlements jusque vers 1860-1870 le déboisement du bassin du fleuve Merrimac a été constamment en augmentant. Puis, à partir de cette époque, la surface boisée s’est accrue sur tout le bassin de plus de 25 pour 100.
- « Il n’a été observé ni diminution dans la hauteur d’eau tombée sur le bassin par suite des déboisements, ni augmentation à la suite des reboisements de plus de 25 pour 100 de la surface de ce même bassin. Aux différents points où les observations ont été fail es pendant un laps de temps variant entre 50 et 90 ans les hauteurs d’eau tombée ont varié suivant des cycles n’ayant aucune relation avec les changements de surfaces boisées.
- a Le débit moyen du fleuve varie avec la hauteur d’eau tombée sur le bassin, mais la relation entre ces deux quantités n’est pas sensiblement affectée par les changements des surfaces boisées qui, cependant, ont atteint plus de 25 pour 100.
- « La fréquence des crues n’a pas diminué à la suite du reboisement, ni augmenté par le déboisement.
- « Des crues exceptionnelles ont eu lieu, mais à des intervalles sans aucune relation avec l’étendue des surfaces boisées. La hauteur de ces crues n’a pas diminué par le reboisement ni augmenté par le déboisement. Les caractéristiques principales des crues ne sont pas
- affectées par les changements de l’étendue des surfaces boisées. La durée des crues et leur débit ne sont aucunement influencés par le reboisement ou le déboisement.
- « Le déboisement n’a ni diminué la hauteur des eaux du fleuve à l’étiage ni augmenté la durée des basses eaux, et le reboisement sur une surface de plus de 25 pour 100 du bassin n’a eu aucune influence pour augmenter le niveau des eaux d’étiage.
- « Le débit du fleuve subit l’influence des variations climatériques et varie suivant des cycles irréguliers complètement indépendants des changements des surfaces boisées du bassin.
- « La relation entre les variations cl'matériques et le débit du fleuve ne peut être établie d’une manière certaine qu’à la suite d’observations faites pendant une période d’au moins 60 ans. Toutes les conclusions déduites d’observations d’une durée de moins de 40 ans ne peuvent être exactes.
- « Ces conclusions déduites d’observations faites pendant une période de 60 ans sont exactes en ce cpii concerne le bassin du fleuve Merrimac. »
- En résumé, le colonel Burr pose en principe que les forêts, tout au moins dans les limites de ses observations, n’ont aucune influence sur le régime des fleuves. C’est à cette même conclusion qu’est arrivé le professeur Daniel "W. Mead de l’Univers'té de Wisconsin qui, de son côté, a étud'é l’influence du déboisement sur le régime des rivières de l’Etat de Wisconsin. Il n’admet pas non plus que les forêts puissent servir de régulateur pour les crues (I). R. B.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 18 novembre 1912. — Présidence de M. Lippmann.
- Photolyse. — MM. D. Berthelot et Gaudechon ont étudié la dégradation des sucres par les rayons ultraviolets. Leur travail est communiqué par M. Jungfleisch. On sait que le sucre ordinaire ou sucre de canne n’est pas directement fermentescible, ni assimilable par les animaux ou les végétaux ; mais il le devient après avoir été dédoublé par les diastases en glucose et en lévulose. De même le sucre de lait n’est digestible qu’après avoir é.té converti en glucose et en galactose. Il résulte des expériences des auteurs que les rayons ultraviolets n’attaquent ces sucres en donnant des dégagements gazeux qu’après les avoir préalablement dédoublés à la manière des diastases. C’est une analogie nouvelle et des plus frappantes entre le rôle d’action des ferments et celui de la lumière ultraviolette.
- L’éveil clés centres nerveux. — Dans une Note présentée par M. Edmond Perrier, M. Pierre Bonnier montre que l’action directe sur les centres nerveux bulbaires, au moyen de cautérisations de la muqueuse nasale, peut donner le branle ou rétablir l’équilibre fonctionnel aux centres nerveux dont dépendent un grand nombre de troubles tels que : asphyxie du nouveau-né, dysphagie, vomissements incoercibles, intolérance gastrique, dyspepsies, entérites, diarrhée verte, athrepsie des nourrissons. On peut également, par ces cautérisations, modifier les sécrétions internes qui servent à la défense de l’organisme par leur activité microbicide, et celles dont le rôle est si considérable dans la croissance.
- 1. Engineering News. — du 27 juillet 1911.
- Migration verticale d’animaux marins.— S. A. S. le prince de Monaco résume un travail de M: le' lieutenant de vaisseau Bourée sur la migration verticale d’animaux marins des grandes profondeurs. M. Bourée est; l’inventeur d’un appareil qui peut être traîné àune Ivijesse de 6, 7, et même 8 nœuds, permettant de rapporter d’une profondeur donnée des animaux adultes. Cet appareil a été descendu à des profondeurs atteignant jusqu’à 51)00 m. en différents points de l’Atlantique, pendant‘la nuit et pendant le jour. Les captures ainsi faitès ont montré que des animaux appartenant aux profondeurs1 ‘ dépassant 1000 m. et porteurs d’appareils phosphorescents montent la nuit jusqu'à la surface. S’ils se déplacent, ainsi, c’est parce qu’ils trouvent alors dans. les , eaux supérieures l’obscurité qui leur est favorable, pour, pratiquer la chasse qui leur fournit la nourriture. On; observe d’ailleurs cette particularité que la capture d’animaux des profondeurs n’a jamais lieu qu’au-dessus de grands fonds, ce qui permet de dire que ces animaux ont le sens de la direction puisqu’ils ne s’écartent pas des points où une simple descente leur permettra de retrouver des conditions d’habitat favorable. De plus, ces animaux des profondeurs ont évidemment une facilité d’adaptation considérable, puisqu’ils peuvent passer d’une pression de plus de 100 atmosphères à une pression de quelques atmosphères; enfin, ils offrent une élasticité
- 1. The flow oj streams and the factors tliat modify it, ivith spécial reference to Wisconsin condition, by Daniel Webster Mead.
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- thermique importante puisqu’ils peuvent passer d’un milieu dont la température est 2° à 4°, dans un milieu dont la température est de 17° à 20°. Il semble d’ailleurs que d’autres animaux, non munis d’organes phosphorescents et qui vivent à de très grandes profondeurs, ne suivent pas cette loi de la migration.
- Découverte d’un crustacé. —- M. bouvier expose qu’il a reçu de Settat (Maroc) des crevettes prises dans une source de cette localité. Cette crevette est intéressante parce qu’elle possède un caractère qui est propre à la crevette cavernicole de Carniole. Comme celle-ci, elle a des téguments très minces, mais elle est pourvue d’yeux
- alors que la crevette des cavernes de Carniole en est dépourvue. On pouvait donc se demander si cette décalcification tégumenlaire ne provenait pas d’un défaut de chaux dans l’eau de la source. Il n’en est rien, car la teneur de la source en chaux est normale. Le fait est bien certain, attendu que la crevette nouvelle a été capturée en même temps que des crevctlines d’eau douce connues sous le nom de Gammarus. Cet animal pose donc un problème, car l’on peut se demander si la crevette cavernicole ne s’est point réfugiée dans les cavernes parce qu’elle possédait des caractères adaptatifs au lieu de s’être adaptée à la vie des cavernes.
- Cu. de Yiixkdeuil.
- LA BLATTE CHANTEUSE DU JAPON
- L’une des curiosités de la maison japonaise, chez les riches comme chez les pauvres, c’est la minuscule cage en brins de bambou, large et longue de 4 à 5 centimètres, et qui sert de logis à un couple de blat-tides chanteurs que les Japonais appellent poétiquement fuku-mouchi, la clochette du bonheur, nom plus harmonieux que celui de cafard que nous serions tentés de leur attribuer à première vue.
- ' Seul, le mâle chante ; mais hâtons-nous de dire que le terme est impropre, caries sons qu’il émet ressemblent plutôt à ceux d’un timbre métallique qu’à ceux que produit le gosier d’un oiseau. Un Européen qui entend pour la première fois les sonores défis lancés par plusieurs fuku-mouchi réunis dans la même chambre s’imagine volontiers qu’on essaie en sa présence un certain nombre de sonneries électriques de diapasons différents.
- Pour exécuter sa chanson, l’insecte se cramponne de ses six pattes à une sorte d’estrade aménagée dans sa cage, et, sans autres préliminaires, il déploie ses élytres et les frotte rapidement l’une contre l’autre. Le rythme du mouvement varie d’un individu à l’autre, et c’est ce qui explique que les chants produits offrent une certaine variété, dans la mesure tomme dans le diapason.
- Les Japonais élèvent cet insecte depuis un temps
- immémorial, et de patientes sélections ont donné naissance à des variétés très recherchées pour la diversité et l'harmonie de leurs notes. On prétend
- même que l’exportation de ces blattes fut longtemps interdite sous les peines les plus sévères, et l’on ajoute qu’une variété appartient à la famille impériale, et que personne, en dehors d’elle, n’a le droit d’en posséder des spécimens. Ce que nous pouvons dire avec plus de certitude, c’est que l’empereur dont on vient de célébrer les obsèques était un ardent collectionneur de fukn-mouchi; il excellait, disent ses familiers, à composer de véritables concerts en choisissant ses petits exécutants selon leur rythme et leur tonalité.
- Ces précieux insectes chantent du matin au soir si l’on a soin de renouveler dans leur cage le fragment de feuille de salade qui compose exclusivement leur alimentation ; la. laitue est leur nourriture favorite; mais le concombre et la tomate sont loin de leur être indifférents. Ces aliments doivent leur être offerts crus, et à l’état de nature ; le moindrô grain de sel causerait leur mort.
- il est intéressant de connaître ce détail, puisqu’un entreprenant Japonais se propose de « lancer a en France et en Angleterre la « clochette du bonheur » qui deviendrait une redoutable rivale pour le canari et les autres chanteurs en cage. Y. Fokbix.
- Le Gérant : I1. Massox.— Imprimerie Lahure. rue de Flèiirus, 9, à Paris.- . ..
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- LA NATURE. — N° 2062
- 30 NOVEMBRE 1912.
- LA NAISSANCE D’UNE LIBELLULE
- Tout le monde connaît la libellule, la demoiselle comme on l’appelle vulgairement, qui par les beaux jours d etc vole en bruissant au-dessus des prés humides et des ruisseaux. Ses ailes brillantes, agitées pendant le vol d’un constant tremblement, son corps aux reflets métalliques et chatoyants rappelant un bronze vert ou brun, tout en elle attire l’attention et l’admiration. Elle les mérite par beaucoup de particularités de son existence.
- Tout d’abord, la libellule n’est pas seulement un insecte charmant par sa forme, sa couleur, ses mouvements; elle a aussi son utilité qui est grande. Bien que d’apparence grêle et frêle, elle est constamment en mouvement, passant toute la journée en vol, chassant sa nourriture ; à peine si de temps à autre, elle se pose un instant sur un roseau ou un brin d’herbe pour repartir presque aussitôt. Ses
- peut nous montrer de plus curieux ; son développement est beaucoup plus à observer.
- Les libellules vivent souvent par couples ; le mâle est reconnaissable à une poussière bleu pâle qui lui recouvre l’abdomen. Mâle et femelle volent de compagnie dans un certain espace qui semble leur domaine; quand on réussit à capturer l’un d’eux, il n’est pas difficile de prendre l’autre ensuite.
- La femelle pond un grand nombre d’œufs quelle dépose près de la surface de l’eau ; des œufs sortent de jeunes larves qui mèneront leur vie aquatique pendant environ onze mois.
- Ces larves (’) ont à l’extrémité postérieure cifiq petites valves qui donnent accès à une chambre branchiale; par ces valves l’eau entre dans la chambre où l’appareil respiratoire s’empare de l’oxygène dissous et rejette les produits de déchet, l’eau est
- Fig. i et 2. — La larve de libellule attaquant un ver.
- vols continuels, aux courbes gracieuses, aux zigzags compliqués, montant et descendant en une sorte de glissement perpétuel, tandis que le moteur de ses ailes fait entendre son bruissement régulier, ne sont pas simple distraction. En chacun de ses mouvements rapides, la libellule happe, capture maints petits insectes de,toutes sortes : moucherons, cousins, moustiques, et même d’autres plus gros tels que des papillons. Observez une libellule qui vient d’attraper une mouche ou un papillon; tôt après, vous verrez les ailes de la proie tomber à terre tandis que son corps disparaîtra dans la bouche spacieuse de la libellule; en effet, il n’est pas rare d’y trouver, en grand nombre, quand on l’ouvre, des débris de toutes sortes d’autres insectes.
- La libellule est à ce titre un des insectes les plus utiles; elle fait la police des lieux humides, y détruit de multiples bestioles dont certaines, les moustiques par exemple, sont un danger constant pour l’homme. Il est donc juste de la respecter et de la protéger.
- Mais la chasse de la libellule n’est pas ce qu’elle
- 40” année. —- îc semestre.
- ensuite expulsée et renouvelée. Quand une larve est brusquement attaquée, elle rejette avec force l’eau de sa chambre branchiale et ce jet agissant comme propulseur, elle se lance ainsi brusquement en avant.
- La partie antérieure de la larve forme un véritable masque ; la lèvre inférieure, fort développée, s’avance, très mobile, devant la bouche, et est projetée brusquement pour saisir les proies. En cet état, la libellule est déjà très vorace ; elle attaque à peu près tous les autres animaux aquatiques : vers, araignées d’eau, larves d’autres insectes et même occasionnellement, quand la nourriture manque, les larves de même espèce plus jeunes et plus petites qu’elle. Les figures 1 et 2 représentent une de ces larves se précipitant sur un ver caché sous une pierre qu’elle vient d’apercevoir (fig. 1), puis le dévorant (fig. 2).
- La larve est loin de ressembler en beauté à l’adulte ; elle est d’une couleur gris sale, semblable
- 1. Une figure de larve a paru dans le n° 2053, du 28 septembre 1912, illustrant l'article de M. René Merle : Comment avoir un aquarium.
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- Fig. 3 à 14.
- Phases successives de la métamorphose de la libellule.
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- a celle du fond de vase et de sable sur lequel elle vit ; son corps est recouvert de poils bruns et dans l’ensemble elle est si parfaitement mimétique qu’on ne la voit guère sur le fond quand elle s’y tient immobile.
- Comment cette larve se transforme-t-elle en adulte? Beaucoup d’insectes, après la vie larvaire, passent par un stade de chrysalide immobile. La libellule n’a pas ces métamorphoses complètes; la larve se transforme directement en insecte ailé. M. John J. >\ard, un très habile photographe naturaliste anglais, vient d’observer cette métamorphose et il a bien voulu nous communiquer ses épreuves, ce dont nous sommes heureux de le remercier ici.
- Au moment de la mue, la larve monte le long d’une tige de roseau ou d’autre plante aquatique jusqu a la surface de l’eau. Arrivée là, elle s’arrête et sort la tête hors de l’eau. Après un repos d’une ou plusieurs heures, elle reprend son ascension et se hisse complètement hors de l’eau à quelques centimètres au-dessus de la surface. Le nouvel arrêt est définitif ; la larve n’ira pas plus loin et subira en ce point sa rapide métamorphose. Pendant qu’elle reste immobile, des changements extraordinaires se passent sous sa peau; après 10 minutes environ d’immobilité, ceux-ci deviennent visibles et le photographe, qui, jusqu’alors, avait du s’armer de patience, va pouvoir et même devoir opérer rapidement. C’est que la larve de libellule détient peut-être le record de vitesse de la métamorphose ; véritable Frégoli, elle va, en quelques instants, donner naissance à une brillante demoiselle. Les photographies 5 à 14 qui se rapportent à l’espcce Libellula clepressa feront comprendre ces transformations.
- Regardons la larve qui vient de s’arrêter à l’air sur la tige. Son dos se gonfle peu à peu, puis craque, éclate, et l’on voit paraître dans l’ouverture le thorax de l’insecte parfait. En une minute, la tête et le thorax, poussés lentement au dehors par quelque force mystérieuse, sont sortis (fig. 5). Presque aussitôt, ils grossissent et deviennent beaucoup plus larges que le corps de la larve qui les enfermait. Une demi-minute après ce premier mi-
- racle, un autre se produit; les deux pattes antérieures apparaissent (fig-. 4). Encore une demi-minute et l’insecte est presque sortisses trois paires de pattes sont visibles (fig. 5). Le corps continue de sortir peu à peu de son enveloppe et la troisième paire de pattes se dégage complètement. La figure 6, prise une minute après la figure 5, montre l’insecte en cet état, la tête en bas, suspendu seulement par la pointe de son abdomen encore engagée dans la peau de la larve. L’animal reste ainsi assez longtemps, 18 minutes environ, immobile, grandissant en largeur et en force; ses ailes commencent à apparaître comme de petits moignons. Puis, la libellule, jusque-là sans mouvements, en exécute un, le premier, qui est un véritable tour de force : prenant appui sur son abdomen, elle fait brusquement un rétablissement (fig. 7) et se trouve la tête en haut, l’abdomen dégagé, de la peau de la larve maintenant totalement vide (fig. 8). Les ailes, qui paraissaient rudimentaires dans la figure 7, s’allongent rapidement et en deux minutes passent par les états représentés (fig. 8, 9 et 10). Cinq minutes après, elles sont complètement développées (fig. 11), mais elles ne peuvent encore servir au vol, car elles pendent molles comme des feuilles de papier mouillé. L’insecte reste immobile pendant plus d’une heure et demie dans la position de la figure 11 ; durant ce temps, on voit le sang circuler rapidement dans 'lps vaisseaux des ailes qu’il colore et les nervures augmenter de nombre et de force. Brusquement, l’insecte se dresse sur ses pattes et soulève ses ailes (fig. 12); il a alors l’attitude normale de la libellule adulte au repos (fig. 13) . Sa coloration est aussi celle de l’adulte : le corps est comme un velours taché d’or brun, la même couleur s’étend à la base des ailes, les yeux sont devenus d’un brillant métallique. Encore un instant de repos, et la libellule s’envole, abandonnant définitivement la pauvre enveloppe que jusqu’alors elle habitait (fig. 14).
- Les métamorphoses des insectes sont toujours chose admirable, mais il en est peu, croyons-nous, d’aussi étonnantes que celles de cette demoiselle qui feraient rêver Ccndrillon. Daniel Ci,aide.
- NOUVEAUX PROCÉDÉS DE FABRICATION DE L’ALUMINIUM
- L’aluminium est un des éléments les plus répandus dans la nature, puisqu’il entre dans la composition d’un grand nombre de roches, et que l’argile elle-même n’est autre chose qu’un silicate d’aluminium complexe. Cependant, malgré les énormes, progrès réalisés depuis les premières tentatives industrielles de iSainte-Clairo-Dc ville, l’aluminium est encore 'relativement coûteux et son prix peut paraître paradoxal, lorsque l’on songe à l’abondance des minéraux qui contiennent ce métal. C’est que jusqu’ici, séparer l’aluminium de son minerai reste une opération complexe et difficile, en raison de la stabilité des composés où il est engagé.
- La méthode actuellement d’un usage à peu près général part de la bauxite : roche composée d’oxyde de fer
- et d’un silicate double d’alumine et de soude. On la traite tout d’abord pour en extraire l’alumine pure (Al2 O5) : un grillage à 700°, suivi d’un broyage, puis d’un lessivage par une solution de soude, d’une filtration, d’une dessiccation et d’une calcination à 1000°, telles sont les opérations nécessaires dans ce premier stade. L’alumine pure et sèche ainsi obtenue est ensuite décomposée par éleetrolvsc à haute température (900 à 950°).
- Une méthode toute différente, dont La Nature a déjà entretenu ses lecteurs, a été proposée récemment, qui permet de fabriquer l’alumine à meilleur compte, grâce aux intéressants sous-produits qu’elle procure. C’est la méthode des azoturcs. La bauxite soumise à l’action de
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- l’air atmosphérique au four électrique vers 1800 ou 1900° donne du nitrure d’aluminium. Celui-ci, décomposé en autoclave 'en présence de lessive de soude, donne d’une part de l’ammoniaque, dont on sait la valeur, d’autre part de l’aluminate de soude d’où l’on tire aisément l’alumine pure.
- Cette méthode paraît appelée à un très grand avenir; des applications de vaste envergure sont en voie de réalisation en France, en Suisse et aux États-Unis. On construit, en ce moment, à Saint-Jean-de-Maurienne, une usine de 50 000 chevaux qui n’a d’autre hut que de préparer de l’alumine par le procédé des nitrures.
- Voici qu’une autre méthode se révèle, également fort séduisante. Imaginée par deux chimistes américains, MM. A.-1J. Cowles et A. Ivayser, elle a clé exposée au récent Congrès de chimie appliquée à New-York. Elle est remarquable, elle aussi, par le nombre et la qualité des sous-produits qu’elle fournit à côté de l’aluminium : acide chlorhydrique, soude et ciment. En outre, on emploie comme matière première non plus la bauxite relativement coûteuse, mais simplement l’argile ordinaire. M. Cowles compte, par son procédé, abaisser le prix de revient de l’aluminium à 0 fr. 50 le kilogramme.
- Voici le procédé : l’argile (A1203, 2Si02j, pétrie en briquettes avec du charbon et du sel marin, est portée à une température de 1000° C. environ et soumise à l’action d’un courant de vapeur d’eau : celle-ci est décomposée par le charbon, l’hydrogène se fixe sur le chlore du sel marin ; l’oxygène se porte sur le sodium : on obtient un silicate complexe (NaO2)2 (SiO*)2 (A1023) ; de l’acide chlorhydrique que l’on condense et de l’oxvde de carbone qui pourra être employé soit au chauffage, soit à alimenter un moteur à gaz pauvre.
- Le silicate complexe servira à la production de l’aluminium par le procédé que nous allons exposer un peu plus loin. Une remarque s’impose tout d’abord : la réaction de la vapeur d’eau sur un mélange d’argile et de sel marin est connue depuis fort longtemps. Elle n’avait jamais pu être appliquée industriellement pour la raison suivante : quand des briquettes cl’argile et de sel chauffées au rouge sont traitées par la vapeur d’eau, la réaction qui donne de l’acide chlorhydrique et du silico-aluminatc de soude, s’opère bien, mais seulement à la surface des
- briquettes, elle ne se transmet que lentement à l’intérieur.
- Il faut 72 heures environ pour arriver à la transformation intégrale. Dans ces conditions, le prix du chauffage devenait prohibitif, et l’acide chlorhydrique dilué dans d’énormes masses d’azote et de gaz brûlés ne pouvait être récupéré sans une dépense excessive.
- C’est donc l’addition d’une matière carbonée au mélange de sel et d’argile qui a permis au procédé Kayscr et Cowdes de conquérir le domaine industriel.
- Pour décomposer maintenant en scs éléments le silico-aluminate obtenu plus haut, il suffit de le traiter par la chaux vive ; on obtient ainsi du silicate bicalcique 2(Ca0)2Si02, de la soude Na20, et de l’alumine pure A1203. Celle-ci servira à préparer l’aluminium par les procédés ordinaires. La soude a une grande valeur marchande. Quant au silicate bicalcique, chauffé dans un four à ciment avec une proportion convenable de chaux, il fournit un excellent ciment hydraulique, pur de toute trace de fer. Celui-ci a été complètement éliminé par les opérations qui précèdent.
- M. Cowdes voit dans son procédé non seulement la résolution du problème de l’aluminium à bon marché, mais encore d’un problème d’une toute autre importance pour l’humanité : celui des engrais potassiques à bon marché.
- Les engrais potassiques sont aujourd’hui le monopole à peu près exclusif des salines allemandes de Stassfurth; et cependant le potassium abonde sur noire globe : des montagnes entières sont faites de feldspath potassique, silicates doubles d’alumine et de potasse. Si l’on fait comme précédemment un aggloméré de feldspath, de chlorure de sodium, d’argile et de poussier de charbon, qu’on le traite au rouge par la vapeur d’eau, et ensuite le résidu par la chaux : on obtient de l’alumine pure, un mélange de potasse et de soude, et du silicate bicalcique, apte à la production du ciment. On dispose donc ainsi d’un procédé pour libérer les engrais potassiques de leur dure écorce granitique, tout en fabriquant aluminium et ciments.
- Un avenir prochain nous dira, sans doute, si cette séduisante méthode tient dans la pratique toutes ses promesses. A. Troixek.
- UN GRAND SAVANT : H. A. LORENTZ
- Le 25 novembre, M. H. A. Lorentz, professeur de physique mathématique à F Université de Leyde, a inauguré au Collège de France une série de 5 conférences sur l’Application des lois de la mécanique statistique à la thermodynamique. C’est, pour le monde physicien, un grand événement que la venue en France du savant hollandais, auteur d’une théorie des électrons qui constitue l’une des plus célèbres tentatives d’explication des phénomènes électriques et de la plupart des phénomènes matériels. Aussi nous semble-t-il intéressant de présenter aux lecteurs de La Nature l’illustre physicien.
- M. Hendrik Antoon Lorentz est né le 18 juillet 1855 à Arnheim, paisible ville des bords du Rhin. Dès 1872, après de sérieuses études, il enseignait à la « Burgeravondschool » de sa ville natale. Docteur en 1875, il était nommé en 1878, c’est-à-dire à
- 25 ans, professeur de physique mathématique, à FUniversité de Leyde. Il n’a cessé depuis d’occuper cette chaire et c’est là que la gloire vint, de bonne heure, couronner ses efforts. Le 11 décembre 1900, le monde scientifique fêtait le 25e anniversaire de son doctorat et en 1902, l’Académie des Sciences de Stockholm partageait le prix Nobel pour la physique entre Lorentz et l’un de ses élèves : Zeeman.
- Il est difficile de décrire en quelques mots l’œuvre de Lorentz parce que l’activité du physicien a porté sur les branches les plus diverses de la science et parce qu’il n’est pas possible de reproduire ici les calculs transcendants qui soutiennent et précisent à chaque instant sa pensée.
- Les lecteurs de La Nature ont entendu, maintes fois, parler d’atomes, d’électrons, de magnétons ; les conférences de la Société de Physique spéciale-
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- UN GRAND SAVANT : H. A. LORENTZ ....421
- ment analysées pour eux (*) leur ont fait connaître les spéculations les plus récentes sur la constitution de la matière. Ils savent que l’on considère maintenant comme une réalité la structure discontinue de la matière, les expériences les plus diverses conduisant toutes à cette idée d’atomes matériels et concordant remarquablement dans la détermination du nombre et de la masse de ces atomes. Or, chacun de ces atomes est tout un monde ; chaque nouvelle découverte de la physique révèle une nouvelle complication de ce monde. Il y a là tout un système solaire en réduction où de petites particules d’électricité négatives appelées électrons, jouant le rôle de planètes, gravitent autour d’un noyau positif constituant le soleil central; il y a aussi des comètes, c’est-à-dire des électrons libres qui, circulant d’un atome à l’autre, établissent entre les différentes parties de la matière un libre échange d’énergie.
- La disproportion qui existe entre la dimension
- conséquences déduites sont de toute première importance.
- Pour M. Lorentz, la complexité de la lumière émise par un corps est duc à la complexité de l’atome ; chaque raie du spectre correspond à des électrons de période déterminée. On peut dire que chaque électron constitue un excitateur analogue aux excitateurs de la télégraphie sans fd et envoie au loin des ondes ne différant des ondes hertziennes émises par exemple par la Tour Eiffel que par l’extrême petitesse de leur longueur d’onde. Il suffit qu’une perturbation périodique se produise dans le mouvement d’un électron pour que de celui-ci se détache une onde lumineuse de période égale à la période de gravitation de l’électron autour du soleil central, onde donnant dans le spectre une raie brillante de position bien déterminée. Toute variation de la période de l'électron producteur de l’onde lumineuse aura pour conséquence une variation de la
- Le phénomène de Zeeman : Le champ magnétique déplace et dédouble les raies du spectre. Spectre d’arc au fer : en bas, spectre normal; au-dessus, spectre modifié.
- d’un atome et celle d’un électron est bien plus grande qu’entre le Soleil et la Terre. Grossissons chaque électron jusqu’à la grandeur d’un point d’imprimerie, soit 0 mm 25 de diamètre. À cette échelle, nous devons représenter l’atome par un temple de 60 m. de long, 50 m. de large et 15 m. de hauteur (2). Dans ce noble édifice, les quelques centaines ou milliers d’électrons qui rentrent dans l’atome semblent perdus et cependant, grâce à leur incessante activité, ils occupent le temple comme des soldats occupent une contrée; ils tiennent peu de place, mais ils sont énergiques et forts et savent se porter rapidement d’un point à l’autre ; ils s’opposent à toute pénétration dans l’édifice atomique, font de celui-ci un tout, un monde complexe mais un monde fermé.
- M. Lorentz, servi par une connaissance parfaite de l’analyse mathématique jointe à une profondeur de pensée incomparable, étudie ce mouvement de particules électrisées à l’intérieur de l’atome. Les
- f. Voir les numéros 2010, 2014, 2017, 2021, 2026.
- 2. Sir Oi.ivEn Lodge.
- période de cette onde, par suite un déplacement de la raie correspondante du spectre. Nous agirons sur la lumière émise en agissant sur l’électron ; l’électron, charge électrique en mouvement, ayant toutes les propriétés d’un courant électrique, un champ magnétique agira sur l’électron de même qu’il agit sur un courant. Ainsi M. Lorentz fut conduit à cette idée tout à fait neuve que les radiations émises par un corps doivent se modifier sous l’action d’un fort électro-aimant.
- L’expérience fut faite avec succès en 1896 par Zeeman, d’Amsterdam. Elle fit sensation. C’était la première fois que se manifestait expérimentalement un changement de période des vibrations lumineuses. La plupart des vues de Lorentz se trouvèrent confirmées expérimentalement et les conséquences non prédites par l’illustre physicien reçurent, grâce à sa théorie, une immédiate explication. On peut dire que la découverte de Zeeman, à la lumière de la théorie de Lorentz, a doublé la puissance de l’analyse spectrale pour scruter le mécanisme de la radiation et les propriétés des atomes.
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- Elle indique un moyen d’agir sur les électrons, de forcer ceux-ci à donner quelques renseignements sur leur vie dans l’atome. Une tou le petite fenêtre était créée par laquelle on pouvait examiner l’intérieur de l’atome. Cette fenêtre, en somme, éjtait due à Lorentz; Lorentz fut en même temps l’un de ceux qui surent le mieux regarder par cette fenêtre et, sur bien des points, ses travaux furent en avance sur les résultats expérimentaux.
- Non content d’expliquer les lois de l’émission et de l’absorption de la lumière, M. Lorentz retrouve, à l’aide de ses électrons, les lois du rayonnement, donne une explication très satisfaisante des phénomènes thermo-électriques, de la conductibilité calorifique et de la conductibilité électrique. Il groupe dans une même théorie un grand nombre de faits qui semblaient; jusqu’alors indépendants les uns des autres.
- Sur les phénomènes de gravitation, problème difficile entre tous, M. Lorentz a proposé plusieurs solutions, mais elles n’ont pas encore reçu de consécration expérimentale; le mystère persiste toujours.
- Bien que s’occupant surtout de physique théorique, M. Lorentz ri’a pas horreur des appareils; il ne craint pas d’expérimenter pour étayer solidement ses raisonnements mathématiques. « J’ai répété, quelques expériences, dit-il, en ai fait de nouvelles afin de soumettre à l’épreuve une idée que je m’étais faite de la nature du phénomène. » Il n’avance toujours qu’avec prudence. « Dans nos efforts pour
- pénétrer plus avant dans le mécanisme des phénomènes nous devons toujours être en garde de ne pas nous perdre dans des spéculations théoriques. Il faut reconnaître qu’en plus d’un cas on peut suivre avec tout autant de succès une voie différente. Si de pareilles considérations nous défendent de prétendre qu’une certaine manière de concevoir les phénomènes est la meilleure ou la plus satisfaisante, elles ne doivent pas cependant nous retenir de tâcher d’avancer autant que possible dans la voie qui nous paraît promettre le plus de succès. La science ne peut qu'y gagner quand chacun le fait à sa manière. )>
- La théorie de Lorentz a soulevé récemment bien des objections ; pour la mettre en harmonie avec les expériences récentes, Lorentz a du compliquer la forme primitivement simple. Qu’en restera-t-il plus tard? Cette question importe peu. L’essentiel est que les théories édifiées suggèrent des expériences, conduisent à des faits nouveaux; ces faits subsistent et continuent à s’enchevêtrer les uns aux autres alors que les théories qui leur ont donné naissance ont depuis longtemps disparu. Une théorie n’est bonne qu’autant qu’elle est utile; celle de Lorentz a rendu et rend encore d’immenses services et dans toutes les branches de la physique on reconnaît l’empreinte profonde des.idées de Lorentz.
- Lorentz fait partie avec Van t’IIoff, Van der Waals, Kamerlingh Onnes, Zceman, d’une pléiade de savants dont la Hollande, patrie de Huyghens, peut être fière.. G. Brescii.
- LES BALLONS DIRIGEABLES EN FRANCE ET A L’ÉTRANGER
- Tandis que l’attention du public français se porte d’une manière de plus en plus exclusive sur les aéroplanes, au détriment de leurs aînés les dirigeables, les recherches n’en continuent pas moins pour perfectionner les navires aériens plus légers que l’air. Mais on peut dire que les discussions à leur égard sont un peu stationnaires et que la lutte reste toujours ouverte entre les partisans des différents systèmes, souple, rigide, semi-rigide. Deux grands problèmes dominent la question des dirigeables*: au point de vue constructif, la permanence de la forme; au point de vue des
- applications militaires, celui du ravitaillement; nous laisserons aujourd’hui le second hors de notre sujet.
- Sans doute, des recherches d’ordre particulier sont également poursuivies; recherche des meilleurs tissus caoutchoutés pour constituer l’enveloppe
- des dirigeables (c’est-à-dire de tissus imperméables et résistants à l’action de la lumière) ; per-fectionnement des moteurs, amélioration de la stabilité. Cette dernière question peut être considérée comme pourvue d’une solution efficace par l’emploi des empennages, formés de surfaces planes parallèles, et qui, comme le faisait
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- remarquer le colonel Bouttieaux, réalisent en fait le rêve caressé par quelques inventeurs, du navire aérien mixte, mi-dirigeable, mi-aéroplanc.
- Ce problème de la stabilité avait été posé par le colonel Charles Renard dans les derniers temps de sa vie, et il en avait donné un exposé d’une remarquable clarté. Il avait observé que des ballons dirigeables, au delà d’une certaine vitesse, ne peuvent plus être maintenus stables par des moyens statiques, c’est-à-dire non basés sur les réactions mêmes de l’air. Or, il ne sert à rien, disait-il, d’augmenter la puissance motrice d’un dirigeable si on ne lui donne pas en même temps de la stabilité, et il concrétisait son raisonnement sous la forme frappante que voici : « Supposons un ballon dirigeable qui exige une puissance motrice de 20 chevaux pour atteindre sa vitesse critique (c’est-à-dire celle au
- Fig. 3. — Le Terres Quevedo, espagnol, au champ d’aviation d’Issy-les-Moulineaux.
- delà de laquelle il ne peut plus être stable) : si on le munit d’un moteur de 100 chevaux, les 20 premiers chevaux serviront à faire progresser l’appareil, et les 80 autres à se casser le cou. » Aujourd’hui, le dispositif de l’empennage est devenu classique, et donne aux dirigeables
- actuels leur physionomie particulière.
- Mais la grande question qui s’impose toujours à l’ingénieur de dirigeable est celle de la permanence de la forme. C’est par les solutions diverses qu’elles donnent à ce problème que se distinguent les différentes écoles de techniciens et que se caractérisent les constructions aéronautiques des différents pays. Les Allemands restent, en somme, fidèles au type rigide Zeppelin.
- Grâce à leur cube énorme (plus de
- Fig. 2. — Le Conté, français.
- 19 000 mètres cubes, demain 22000) ces engins ont d’abord un aspect impressionnant qui ne déplaît pas à nos voisins. Blindés, ils paraissent des cuirassés de l’air. Cloisonnés intérieurement en 81 cellules ils peuvent subir une avarie locale sans être précipités sur le sol; ce qui évoque encore les cloisons étanches des cuirassés ou des paquebots. Pourvus de deux nacelles, ils peuvent, comme le Hcinsa, se poser indifféremment sur la'terre ou sur l’eau. Pourvus de moteurs puissants ils soulèvent jusqu’à 42 passagers('), ou bien ils fdent à 80 kilomètres à l’heure, demain à 90 kilomètres. Engins de tourisme, ils offrent une cabine luxueuse, un -wagon-restaurant, aérien et n’ont que le défaut d’être, un peu chers pour le voyageur. Engins de guerre, voici qu’on les surmonte d’une plate-forme armée de 4 mitrailleuses, l’on y accède des nacelles par une cheminée centrale et les nacelles elles-mêmes ont leur artillerie : malheur aux aéroplanes trop,audacieux pour s’approcher du colosse!... Enfin ils ont incontestablement une tenue admirable dans les airs comme longueur et comme durées de parcours. Les derniers raids du Hcinsa sont superbes.
- Ainsi le type rigide a réalisé des performances
- 1. Ce record a été établi par le Flansa : puissance 530 chevaux, fournie par cinq moteurs.
- Fig.
- parc
- 4. — L’Adjudant Reau, français, arrivant au de Voultegon (grandes manœuvres de 1012).
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- très impressionnantes, mais son défaut essentiel, qui est un poids mort trop considérable, l’empêche de s’élever aux hauteurs pratiquées par nos dirigeables militaires.
- C’est en effet le Conté, dirigeable éclaireur français, qui, au mois de juin dernier, s’est élevé à 3250 mètres, battant le record de hauteur. Cette
- Fig. 5. — Le Dupuy-de-Lôme, français,
- jetant du lest (grandes manœuvres de 19/2).
- considération de la hauteur a une très grande.importance au point de vue militaire. Les dirigeables souples et semi-rigides, plus légers, comportent, il est vrai, d’autres dangers, dus aux déformations de l’attache de la nacelle avec le corps du ballon sous l’influence des déformations de l’enveloppe elle-même.
- Il convient, d’autre part, de faire observer ici, ce que l’on oublie généralement aujourd’hui, que c’est en France, et plus de trente ans avant l’apparition des Zeppelin, qu’a pris naissance la conception du dirigeable rigide. M. Spiess avait, en effet, dès 1873, breveté un dirigeable comportant « une enveloppe en bambou ou aluminium recouvert de toile imperméable », et portant, à l’intérieur de cette carcasse, un certain nombre de ballons, la nacelle formant un tout avec l’appareil, et les propulseurs placés par paires aux flancs mêmes du dirigeable. Cette année même, la Société Zodiac doit lancer un dirigeable de 7000 m. cubes avec deux moteurs de 100 chevaux chacun, une longueur de 70 mètres environ et 4 hé-
- lices, qui sera la réalisation du système Spiess.
- Mais, l’Allemagne mise à part, c’est le système souple qui est le plus généralement en faveur actuellement.
- Yoici, par exemple, un élégant aéronat militaire autrichien qui ne rappelle en rien le Zeppelin.
- Parmi les solutions les plus originales qui aient été proposées au problème de la permanence de la forme, il convient de signaler tout spécialement celle de l’ingénieur espagnol Torrès Quevedo, parce qu’elle s’applique aux dirigeables souples. Supposons que d’un bout à l’autre de ces gros cigares que figurent nos dirigeables, on tende trois câbles fixés à l’étoffe de l’enveloppe, et reliés transversalement entre eux : les fuseaux d’étoffe, allant d’un bout à l’autre de l’enveloppe et compris entre les câbles longitudinaux, vont se tendre sous la pression intérieure du gaz ; le système de suspension de la nacelle étant prévu de manière à augmenter la tension des liaisons transversales, l’aéronat tendra à conserver parfaitement sa forme. Ce type de dirigeable qui a été essayé dès 1908, est maintenant construit en France par la Société Àstra.
- A côté de ces conceptions très techniques, les bons juges n’accordent qu’une valeur de pure curiosité à celles de l’ingénieur américain Yaniman, l’au-
- Fig. 6. — Le Capitaine Ferber, français.
- teur du fameux dirigeable transatlantique Akron, qui fut détruit récemment par une catastrophe aussi retentissante que l’avaient été ses essais. La presse américaine affirmait, d’ailleurs, que l’ingénieur américain avait fait, lui aussi, des efforts particuliers pour réaliser la permanence de la forme en employant pour l’enveloppe un tissu spécial, d’une résistance exceptionnelle et qui permettait de pousser la pression du gaz à une très haute valeur ; ren-
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- forcée, en outre, par un réseau de cordes à piano, l’enveloppe devait, paraît-il, résister à une pression de plus de 1 mètre d’eau.
- Dans le même ordre d’idées, nous dirons quelques mots du dirigeable allemand Veeh, actuellement en construction à Munich; il comporte une enveloppe en étoffe métallisée, de 8000 m. cubes, maintenue en forme par une quille rigide démontable qui rejoint les deux pointes extrêmes. Cette quille, qui forme en même temps nacelle, est maintenue contre l’enveloppe par une série de câbles d’acier.
- En France, le programme actuel de l’Aéronau-
- qui a effectué, comme on le sait, un circuit de près de 1000 km dans l’Est, d’une durée de 21 heures. La maison Clément-Bayard a réalisé l'Adjudant Vincenot (9600 m. c.), qui a lui-même conquis plusieurs records de durée, de distance et d’altitude. MM. Lebaudy ont fourni le Capitaine Ferber à notre armée et le Selle de Bauchamp est actuellement en construction.
- Mais si les constructions ont été, en somme, peu actives en 1911, des commandes importantes sont, parait-il, passées en ce moment aux constructeurs. Et nous aussi, nous allons augmenter les volumes,
- Fig. 7. — Usine à hydrogène aux manœuvres.
- tique militaire comporte 14 dirigeables répartis dans 10 places fortes. L’année dernière, on a eu à noter le beau raid de Y Adjudant Beau (8950 m. c.)
- passer de 9000 à 15 000 m. cubes, plus encore peut-être. Mais nous n’abandonnons pas pour cela l’aéroplane... heureusement. R. G.
- OUALATA, LA MYSTÉRIEUSE MÉTROPOLE DE L’ART SAHARIEN
- Défendue par sa vaste ceinture de déserts infranchissables, Oualata avait gardé jusqu’en ces derniers mois le privilège d’être la dernière ville africaine dont le pied d’un européen n’avait pas encore foulé le sol. Elle devait partager tôt ou tard le sort de Tombouctou, sa lointaine voisine, occupée par la France depuis 1894. Dix-huit, années après cette date mémorable, soit le 27 janvier dernier, le colonel Roulet, à la tête d’une poignée de braves, pénétrait dans l’ancienne capitale du royaume de
- Ghana sans coup férir ; Oualata, la dernière des « villes-mystères » du continent africain, voyait flotter sur la tour de sa kasbah le drapeau tricolore.
- Située aux confins du Sahara nigérien et de la Mauritanie, à plus de 600 kilomètres à l’ouest de Tombouctou, cette ville eut longtemps une importance politique et commerciale considérable. On croit qu’elle fut fondée, il y a une quinzaine de siècles, par une tribu négroïde venue du Sud, celle des Oualaten. Une invasion arabe, conduite vers^
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- l’an 1000 de notre ère par un fameux guerrier du nom de Iahia, lui valut d’autres destinées que de rester un village de nègres agriculteurs.
- Les conquérants en firent la capitale de leur royaume de Ghana, et, sur les flancs de la colline dont le sous-sol recelait de magnifiques matériaux de construction, ils élevèrent des édifices et des demeures aux murailles massives, qui ont traversé
- partie de la population alla se fixer sur la rive du Niger, et Tombouctou, ramassis de huttes de nègres comme l’avait été son aînée, la dépouilla bientôt de son importance commerciale. Quand les sultans du Maroc étendirent leurs conquêtes jusqu’au Hodh, la décadence de Oualala devint irrémédiable. Pressurés, persécutés par les vainqueurs, les habitants émigrèrent, ou, adoptant la vie nomade, formèrent des tribus de pillards.
- En ces derniers temps, Oualata, qui n’avait conservé guère que 600 habitants séderftaires, était devenue un centre actif de contrebande d’armes, importée par la colonie espagnole du Rio-del-Oro. C’était là que les Touaregs du Sahara et les redoutables nomades de Mauritanie venaient s’approvisionner en fusils et en munitions, et c’était encore là que de nombreuses tribus belliqueuses se donnaient rendez-vous et organisaient leurs rezzons, qui, franchissant par-
- Fig. i. — Une place publique.
- les siècles victorieusement. La jeune cité devint rapidement un grand centre de commerce où convergeaient les caravanes parties des régions les plus lointaines : du Touat, du Maroc, de ,1a Cyrénaïque, et même de l’Égypte. Elle en recevait du sel gemme et des articles fabriqués, et leur donnait en éehange de la poudre d’or, de l’encens, de l’ivoire, des peaux.
- D’après la tradition, corroborée d’ailleurs par le nombre de ses maisons, maintenant inoccupées pour la plupart, Oualata vit sa population monter à 6000 âmes. Reine du commerce saharien, elle devint en même~temps un centre de culture religieuse et littéraire, d’où l’Islam fit rayonner ses missionnaires jusqu’au fond du Sénégal, du Soudan et de la Nigérie. La renommée de ses docteurs en loi coranique s’étendit jusque sur le littoral méditerranéen, et plusieurs ouvrages de la littérature arabe la mentionnent comme la ville « où l’on trouve les premiers parmi les hommes pieux et savants ».
- À la suite d’on ne sait quelles dissensions, une
- Fig. 2. — La Tour de la Citadelle de Oualata.
- fois des centaines de lieues en plein désert, allaient porter la désolation dans les plus riches régions de notre empire africain, au Soudan, dans le Haut-Sénégal, et jusqu’aux confins de l’Algérie. C’était de là, en particulier, que l’implacable ennemi de noire civilisation, Mal-el-Aïnin, le fameux chef des « derviches bleus », le père du marabout que le colonel Mangin vient de chasser de Marrakech, lançait contre nous ses bandes de fanatiques.
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- On comprend, dès lors, l’intérêt qui s’attachait à l’expédition de M. le colonel Roulet; la conquête de Oualata contribuera puissamment à la pacification de l’Afrique occidentale française en contraignant les nomades à abandonner leur vie de rapines, en assurant la sauvegarde des caravanes, et en permettant aux populations sédentaires de cultiver leurs champs sans cette crainte démoralisante que leurs moissons deviennent la proie des pillards.
- Nous ne saurions nous étendre ici sur les conséquences politiques de l’expédition ; mais nous devons remercier M. le colonel Roulet, au nom des lettrés et des artistes, de nous avoir révélé l’existence de cette étrange « Athènes du Désert »,
- « morceau de civilisation égaré en pleine barbarie », selon l’expression même du colonel.
- Une première enquête conduite par le distingué officier lui a montré que Oualata était riche en manuscrits, en langue arabe, d’une calligra-phie dont le secret s’est perdu en Algérie, mais qui est restée en hon-
- Elle est restée centre d’instruction religieuse, grâce cà ses docteurs, fameux dans tout le Soudan, et que l’on considère comme les dépositaires des
- Fig. 4- — Une rue de Oualata.
- neur dans la capitale déchue, parmi une misérable population terrorisée depuis des générations par les tribus pillardes, et qui a su, à travers une incroyable série de tribulations, conserver le culte et la pratique de son antique civilisation.
- Fig. 3. — Décoration d'une terrasse.
- plus pures traditions coraniques. Ces marabouts sont versés dans la langue arabe classique, et deux d’entre eux ont visité les pays lointains : la Mecque, Djezeire (Alger), Alexandrie, Marseille.
- Si jamais la voie ferrée facilite l’accès de Oualata, artistes et touristes y courront admirer une de ces villes-types qui sont"comme les écrins de l’Histoire. À première vue, la cité saharienne, accrochée au flanc d’une montagne, présente l’aspect d’une vaste forteresse; la massive kasbah ou citadelle qui la domine semble en être le donjon, et les rues étroites, fermées à leurs extrémités par de lourdes portes de bois, en sont les chemins de ronde.
- L’impression persiste quand l’examen se prolonge et passe aux détails. Ces maisons aux murailles massives dont les crêtes sont crénelées donnent l’impression d’autant de fdrteresses ; hautes d’un ou de deux étages, elles ne présentent à l’extérieur que des portes monumentales et des fenêtres minuscules ; le mot de meurtrières conviendrait mieux à ces dernières. On sent bien que les générations qui édifièrent cette ville vécurent dans
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- des transes continuelles, et que l’insolent Touareg vint plus d’une fois heurter du bois de sa lance le seuil de ses maisons.
- Mais l’impression se modifie dès qu’on s’aventure dans le dédale des ruelles désertées ou qu’on pénètre dans ces demeures à l’apparence rébarbative ; dès les premiers pas, on acquiert la conviction que les princes marchands et les chefs militaires qui fondèrent Oualata aimaient les arts et les artistes, et que leurs descendants, au plus profond de leurs malheurs, sont restés noblement fidèles à la tradition.
- Chaque maison comprend une succession de cours sur lesquelles s’ouvrent les logements, qui possèdent chacun leur terrasse, discrètement abritée derrière de hauts parapets, et qui servait, et sert encore aux ; ablutions des croyants.
- Si l’encadrement de la porte' extérieure de cer- * taines maisons présente des mo-t i f s architecturaux d’une belle venue, c’est surtout à l’intérieur que les goûts artistiques des habitants se sont donné libre carrière. Les portes et les fenêtres qui ouvrent sur les cours et sur les terrasses sont encadrées de sculptures ornementales taillées délicatement dans la pierre. Çà et là, des poteaux de bois, sculptés à jour, évoquent les mains patientes et adroites des artisans d Extrême-Orient. Et les massives murailles elles-
- mêmes sont couvertes dc^ peintures unicolores d’une harmonie ex t raordinaire.
- M. le colonel boulet les a étudiées méthodiquement, le crayon en main, et, dans une lettre adressée à un de ses amis, et que nous avons eu la bonne fortune de parcourir, il observe que, malgré leur variété infinie, elles peuvent être ramenées à trois motifs principaux : croix de Malte, trèfle, hexagone étoilé. Or, ce sont là des motifs qu’on retrouve fréquemment dans les arabesques de l’architecture hispano-mauresque, constatation qui ne saurait nous surprendre, puisque nous savons déjà que Oualata reconstruite au xe siècle par les Arabes, entretint des relations étroites avec les Maures du Maghreb. Ces peintures ont été' entretenues avec un soin
- jaloux jusqu’à nos jours par les quelques centaines d’habitants attardés dans la vieille capitale saharienne. Dans l’intérieur des cours et des logements, les murs sont peints en blanc pour la partie supérieure, en rouge de henné pour la partie inférieure, les dessins se détachant en rouge dans la partie haute et en blanc dans la partie basse, et l’ensemble est de l’effet le plus gracieux.
- Souhaitons que Oualata, tout en voyant renaître son commerce et sa prospérité sous l’influence de notre civilisation française, conserve son caractère de métropole de l’art saharien. V. Forbix*
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- LE PUPITRE MUSICAL
- L enseignement de la musique présente des difficultés telles que beaucoup d’enfants, après la première leçon, refusent de s’y intéresser. Cela tient à ce que le professeur ne dispose pas de moyens suffisamment attrayants pour retenir l’at-tention de scs jeunes élèves.
- Cette lacune vient d’être comblée par un petit appareil qui permet d’obtenir immédiatement le son des notes en tou chant seulement leur image. L’enfant peut ainsi déchiffrer ses notes lui-même, en s’amusant, et éduquer son oreille.
- Nous avons étudié, au Concours Lépinc, cette jolie invention qui, tout en se présentant sous l’aspect d’un instrument musical, est en même temps une méthode parlée. Le pupitre musical a d’ailleurs été largement apprécié puisque son inventeur,M.Pierre Gélis, a obtenu un grand prix.
- Nous allons en exposer le principe.
- L’appareil se présente sous la forme d’un petit pupitre sur lequel est fixé le morceau de musique à exécuter.
- Avec une pointe métallique terminant l’extrémité d’un crayon, on pique le papier sur chaque note; un circuit électrique se ferme sur un électro-aimant dont l’armature actionne un marteau frappeur. Le groupe de marteaux est placé sous un système de tubes chromatiques de deux octaves ; ce dis-
- positif a été imaginé pour faciliter les démonstrations. La partition étant posée sur le pupitre, l’enfant
- considère les accidents à la clé et cherche sur un tableau des différentes gammes spécialement établi, à laquelle de ces gammes la musique qu’il doit exécuter se rapporte. Il trouve alors, numéroté par un chiffre, le ton dans lequel il doit jouer. Sur le côté droit du pupitre se trouve une poignée P commandant le tambour des tons dont nous parlerons plus loin ; cette poignée est pourvue d’une aiguille que l’on amène en face du chiffre correspondant à celui du tableau, et, par conséquent, correspondant
- au ton de la partition soumise à l’étude. Cette simple opération permet de ne plus s’occuper, dans le jeu, des accidents de la clé.
- Si, en cours d’exécution, une note diézéeoubé-molisée doit être ramenée à sa va-leur normale (dans ce cas elle est accompagnée d’un fcj) ou une autre note élevée ou abaissée d’un demi-ton par la présence d’un £ ou d’un b, il suffit d’appuyer sur l’un des trois boutons placés à gauche du pupitre (b, #, fc|) pour obtenir le résultat cherché. La note est ainsi accidentellement changée de ton et les notes suivantes conservent leur tonalité normale sitôt que l’on cesse d’appuyer.
- Fig. i. — Le pupitre musical avec son couvercle enlevé : T, tambour calqueur de gammes (deuxième groupe commutateur); P, poignée de manœuvre du tambour; C, premier groupe commutateur ; R, ressorts de contact; A, les trois touches #, b; B, le crayon à pointe métallique.
- Fig. 2. — La boite contenant les tubes chromatiques. A, commutateur transpositeur; C, clavier muet; M, marteaux; T, tubes.
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- LE PUPITRE MUSICAL
- La partie électrique de l’appareil étant très ingénieusement conçue, nous allons l’étudier sommairement.
- La face extérieure du pupitre, visible sur notre première photographie, porte un diaphragme constitué par un certain nombre de lames conductrices groupées en portées et isolées les unes des autres.
- Fig. 3. — Schéma montrant les connexions électriques à l’intérieur du pupitre musical.
- Toutes sont reliées électriquement à un groupe de plots placés sous la planchette et établissant chacun un contact avec l’extrémité de petits ressorts R dès que le couvercle a été mis en place sur le pupitre (fig. 1).
- Le crayon à pointe métallique étant relié à une pile, perçons le papier sur une note : la note RE, par exemple. Le circuit se fermera à travers un premier groupe commutateur par la lame R E du diaphragme et une des tiges flexibles C, celle correspondant à la ilote RÉ. La tige C repo.se normalement sur un plot D relié à un second commutateur E figuré ici schématiquement, mais qui se présente sous la forme d’un tambour en bois T portant de courtes tiges métalliques constituant des « ponts électriques » pour relier deux lames entre elles aux moments favorables. Le courant passant par D vient donc à la borne R E du deuxième groupe commutateur d’où il est ensuite dirigé directement dans l’électro d'if tube donnant le RÉ normal.
- Mais si, d’après les indications fournies par les accidents de la clé, le RÉ doit être diézé ou bémo-lisé, c’èst-à-dire augmenté ou diminué d’un demi-ton, on agit sur le tambour qui remplit les fonctions du commutateur mobile E, ainsi que nous l’avons indiqué au début. Le pont électrique figuré dans notre schéma o par deux traits rapprochés est alors relié avec F ou avec G et le courant est dirigé soit
- dans l’électro 1> 0 bj (R E t>), soit dans l’électro R E b-Le tambour commutateur s’est donc chargé de faire la transposition; sa manœuvre permet, en effet, sans toucher à la position occupée par la partition musicale sur le pupitre, d’obtenir sur les mêmes images de notes des tonalités décalées du demi-ton correspondant avec l’armature à la clé.
- Dans le cas de tons mineurs, ou encore si l’on rencontre des notes accidentées en cours d’exécution, le premier groupe commutateur intervient. Si, par exemple, l’exécutant rencontre un RÉ t] il appuiera sur la touche II (t|). La tige flexible C se soulèvera, quittera son contact D et viendra appuyer contre J lequel est relié au RÉ normal. De même en appuyant sur la touche K (b) on décale les notes d’un demi-ton plus haut en provoquant le soulèvement de la barette en bois L qui entraîne G. Le contact D est encore rompu, mais la tige G ne se soulève pas d’une quantité suffisante pour atteindre J ; la communication s’établit alors entre G et la tige secondaire N par le pont métallique M. Or N est relié à la note RÉ £. Enfin, si on appuie sur la touche 0 (t>) le contact s’établit entre C et ÎY par le pont métallique Q. .Y étant relié à la note DO # on obtient un demi-ton plus bas que RÉ.
- Les tiges secondaires N et N' peuvent donc être reliées électriquement tantôt avec leur note de droite, tantôt avec leur note de gauche par les ponts M et Q. Ajoutons enfin que les touches H, K et 0 cessent leur action instantanément.
- Dès que l’on désire transposer, on agit sur un commutateur circulaire placé sur la droite de l’instrument. Ce commutateur porte autant de plots qu’il y a de notes, chaque plot étant en contact à une série d’autres plots appartenant à la partie fixe du commutateur. Pour transposer, il suffît donc de tourner d’un ou plusieurs plots la partie mobile du commutateur; les courants émis par les. notes passeront aux électros d’un ou plusieurs tons plus hauts ou plus bas, selon le sens du déplacement.
- Pour aider les professionnels, l’inventeur a rendu les marteaux apparents en regard d’un clavier muet placé sur le devant de l’appareil. Il suffira donc de relever le nom des notes indiquées par les marteaux en action pour obtenir la partition transposée. Il est joint à l’appareil un tableau transpositcur d’une disposition nouvelle complétant techniquement ce dispositif.
- Le pupitre, relié ici à une série de tubes, peut être connecté avec divers instruments de musique : orgue, mandoline, flûte, etc., en faisant intervenir des dispositifs particuliers à chacun d’eux, comme, par exemple, celui des grandes orgues à commande me. Lucien FornxiEa
- Fig. q. — Schéma du tambour calqueur de gammes.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du iS novembre 1912. — Présidence de M. Lippmann.
- L’œuvre de M. A. Gautier. — M. Ernest Lebon offre un ouvrage consacré à la biographie de M. A. Gautier et à la bibliographie de ses publications.
- Micromanomètre. — L’appareil présenté par M. Henry, professeur au lycée de Reims, est une modification de celui de Kretz. La variation de pression est mesurée par une bulle d’air qui se déplace dans un tube de faible diamètre rempli d’acétone. Une simple bulle de savon gonflée d’air, mise en communication avec l’une des deux ampoules qui terminent l’appareil, suffit pour provoquer un déplacement de l’index de près de 20 centimètres.
- Modification organique sous l'effet de l'alimentation.
- — M. Magnan montre par des photographies que l’estomac du canard, c’est-à-dire d’un oiseau omnivore, peut se modifier si l’on nourrit exclusivement ce canard avec des poissons. L’estomac prend alors les caractères de l’estomac des oiseaux piscivores.
- Distribution des poissons dans la zone équatoriale.
- — M. Pellegrin a étudié les poissons rapportés de l’Angola par M. Gruvol. L’ichtyologie du sud de l’Angola, comme celle des côtes de la Mauritanie et du Sénégal, comprend un mélange de formes des régions tempérées et tropicales. Un grand nombre de poissons communs de la Méditerranée et des parties avoisinantes de l’Atlantique se retrouvent en abondance sur le littoral sud de l’Angola, tandis qu’elles disparaissent complètement ou sont absolument accidentelles sous l’équateur.
- Propriétés physiologiques des lipoïdes. — M. Iscovesco a recherché le rôle physiologique des lipoïdes dans l’organisme normal. Quelques-uns de ces lipoïdes injectés à un animal provoquent l’hypertrophie de l’organe dont ils ; proviennent; d’autres excitent non seulement l’organe dont ils ont été tirés, mais encore un ou plusieurs autres
- organes. Ils jouent donc un rôle très important dans la physiologie de l’organisme animal.
- Le pouvoir hémolysant du venin. — M. Delezenne étudie l’action du venin sur les globules rouges du sang. Le venin mélangé aux globules les dissout, mais si les globules ont été préalablement lavés soigneusement leur dissolution n’a pas lieu. Pour qu’elle se produise il faut qu’il subsiste un peu de sérum. On est donc conduit à admettre que le pouvoir hémolysant du venin est dû à l’intervention d’une substance résultant de l’action du venin sur les substances du sérum. Or on observe que le venin qui agit sur la lécithine devient d’abord plus hémolytique, puis après perd sa force. D'ans la première phase il détache l’acide oléique, puis dans la seconde les autres acides gras. Il cesse d’être hémolytique à la fin de l’opération. Le venin, au contact du vitellus de l’œuf, donne de l’hémolysine, mais il n’arrive pas par une phase neutre parce qu’il ne trouve pas le coferment du sérum.
- La durée de la circulation pulmonaire. — En déterminant, les variations de résistance électrique dans le sang, sous l’influence d’injections de solutions salines, MM. Langlois et Desbouis ont pu étudier la durée de la circulation pulmonaire et les modifications apportées par une série de facteurs différents. Plus de 2000 mesures ont été effectuées sur 25 chiens. A mentionner l’action opposée des doses faibles ou fortes d’adrénaline, les premières, 1 centième de milligramme, amènent une accélération de la vitesse du sang, les secondes, 1 milligramme, un retard considérable. Pendant l’anesthésie chloro-formique, la circulation pulmonaire se trouve très ralentie, alors qu’elle est accélérée pendant la narcose sous I l’éther. Ch. de Yilledcuil.
- UN GROUPE ÉLECTROGÈNE AUTOMATIQUE >
- Ceux de nos lecteurs qui ont eu, à un moment donné, à faire choix d’un système d’éclairage pour une habitation isolée, château, propriété, hôtel, maison de campagne, ferme, etc., savent toutes les hésitations auxquelles l’on est aux prises en pareil cas. Tant de systèmes se présentent, tous pourvus d’avantages et d’inconvénients! C’est, tout d’abord, la vieille, méthode des lampes indépendantes ; elle est économique, mais fort incommode ; elle entraîne un grand entretien de matériel et comporte des risques graves d’incendie, sans donner toujours une lumière bien satisfaisante. Voici l’acétylène qui fournit une lumière magnifique et à des conditions économiques : mais c’est un gaz qui donne lieu parfois à des explosions violentes ; il importe, pour éviter tout danger d’accident, que l’installation soit faite par un praticien très expérimenté; dans les campagnes surtout, l’on n’a pas toujours sous la main des installateurs suffisamment experts. Nous en dirons autant des divers systèmes à air carburé qui se sont répandus dans ces dernières années.
- La lumière électrique est, sans conteste, le plus élégant et le plus pratique des agents d’éclairage. Mais comment faire, lorsque l’habitation ne peut être reliée à une ligne de distribution? Installer une dynamo et l’actionner par un moteur. Mais c’est une vraie petite usine à monter et à faire fonctionner. Indépendamment de la question de prix de revient, que nous ne ferons pas intervenir ici,,, il faut songer que l’éclairage d’une maison est très variable : tantôt quelques lampes seulement seront allumées, tantôt elles le seront toutes. Le moteur ne pouvant se prêter à des variations de charge aussi étendues, il faudra adjoindre à la dynamo des accumulateurs ; de suite les prix d’installation s’élèvent; la conduite et l’entretien se compliquent singulièrement.
- Grâce à des dispositions électriques, à la fois ingénieuses et simples, le groupe électrogène que nous allons décrire tourne élégamment toutes ces difficultés. Quand le moteur est pourvu de son combustible, de son huile de graissage et de son eau de refroidissement, le groupe fournit automrliquement,
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- 432 ======== UN GROUPE ÉLECTROGÈNE AUTOMATIQUE
- aussitôt que l’on en a besoin, l’électricité nécessaire à l’éclairage ou à tout autre usage. Il suffit de tourner un commutateur, tout comme si l’on était branché sur un secteur. Et l’installation, quoique autonome, n’exige, comme accumulateurs, qu’une batterie de quelques éléments, ne travaillant qu’avec des écarts de charge très faibles, autrement dit placés dans des conditions excellentes d’entretien et de conservation.
- Le groupe électrogène automatique « Lister » comporte un moteur à essence ou benzol à faible vitesse, une dynamo, et un rhéostat de démarrage, le tout formant un ensemble homogène et mobile
- Le groupe électrogène auto La batterie d'accumulateur s,
- à ce moment et automatiquement, le courant passe dans un rhéostat de démarrage d’où il est envoyé à la dynamo qui met en mouvement le moteur, à une vitesse progressivement croissante, jusqu’au moment où le moteur part de ses propres moyens. C’est alors la dynamo qui se trouve actionnée par le moteur ; elle produit le courant qui sert à alimenter les lampes et à recharger les accumulateurs.
- Si à un moment donné la charge diminue au point de ne plus excéder la capacité des accumulateurs, le moteur s’arrête et ceux-ci débitent sur la ligne. Chaque fois que les accumulateurs descendent au-dessous de leur voltage normal, même s’il n’y a
- ique Lister. — A gauche : le tableau de distribution.
- monté sur deux rails, et que l’on peut aisément déplacer si besoin est.
- Il comporte, en outre, une batterie d’accumulateurs de petite dimension, 28 éléments de 40 ampères-heures, montée en tampon, et un tableau de distribution lui-même amovible et peu encombrant.
- Voici comment fonctionne l’appareil : le groupe électrogène étant relié à la canalisation de l’habitation, on vient à tourner un commutateur quelconque. La batterie d’accumulateurs commence à débiter du courant sur le circuit qui lui est ainsi ouvert; elle suffit pour alimenter, pendant un certain temps, 5 ou 4 lampes sans le secours du moteur. Mais l’on tourne le commutateur d’autres lampes ; le s accumulateurs deviennent insuffisants ;
- pas de lampes allumées, le groupe se met en mouvement pour recharger les accumulateurs.
- Toutes ces manœuvres s’obtiennent par le jeu d’un relai électro-magnétique placé sur un tableau de distribution. Ce relai, traversé par une dérivation du courant de la batterie, est sensible aux variations d’intensité et de tension du courant, et commande en conséquence la mise en marche ou l’arrêt du moteur.
- Le moteur étant à graissage automatique, on voit que l’appareil en marche ne nécessite aucune surveillance. Il fonctionne tout aussi simplement que la chaudière de chauffage central, qu’un domestique vient seulement recharger à intervalles réguliers.
- R. Ytllers.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahdiie, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE
- QUARANTIÈME ANNÉE - 1912
- DEUXIEME SEMESTRE
- INDEX ALPHABETIQUE
- A
- Académie des Sciences : compte rendu des séances, 50, 40, 54, 78. 95, 110, 142. 158, 174. 200, 222. 258. 255. 272. 287,505.536,31 0,582, 400. 415.
- Académie de Bordeaux : œuvre scientifique, 521.
- Aérodynamique : Expériences du duc de Guiche, 185.
- Aéronautique (Salon de 1’), 574.
- Aéroplanes : calcul de la vitesse, 536.
- Aéroplanes : quelques principes de construction, 217.
- Afrique australe : art, 279.
- Afrique occidentale : courants aériens, 303.
- Agriculture : nouvelle organisation de renseignement en France, 301.
- Albumine : dosage, 174.
- Algues marines. 178.
- Algues vertes, 159.
- Aliments : action du sel et du sucre sur la conservation, 350.
- Alimentation : modification organique, 431.
- Alimentation chez les petits oiseaux. 170.
- Alliages poreux (Préparation d’), 47.
- Altération de certains objets de plomb, 47.
- Aluminium (Activation de F), 46.
- Aluminium : nouveaux procédés de fabrication, 419.
- Ani'xhcmie des altitudes (Traitement par l’oxygène). 46.
- Antinoé et la fin du monde antique, 17.
- Anvers : Port, 165.
- Aquarium (Comment avoir un), 275.
- Araignée; toxine, 145.
- Supplément au n° 2062 île La Nature
- Aréomètre nouveau à immersion total»', 43.
- Argenture du verre, 50.
- Art dans l’Afrique australe, 279.
- Arsenic dans les plantes, 158.
- Association géodésique internationale : Session, 336.
- Athlètes : Vivent-ils vieux? 103.
- Automobilisme aux grandes manœuvres de l’Anjou, 526.
- Aveugles (Nouveau procédé d’impression pour les), 129.
- Aviation : causeries en flânant, 586, 403.
- Aviation militaire et sécurité en aéroplane, 94.
- Azote (Mines d’) de Norvège, 50.
- B
- Baguette divinatoire en Allemagne, 190.
- Baleine pêche dans les mers mondiales, 247.
- Balkans : Hottes en présence, 557.
- Balkans : races, 371.
- Béton armé : nouveau procédé de fondations, 518.
- Betteraves : manutention, 192..
- Bigorneaux : élevage, 187.
- Billon nouveau, 276.
- Bitet (Gorge de), 126.
- Blatte chanteuse du Japon, 416.
- Blé : nos fournisseurs, nos concurrents, 109.
- Bordeaux : œuvre scientifique de l'Académie, 321.
- Bore (Recherche sur le), 143.
- Boulon-écrou expansible Le Tenax, 291.
- Broussé (l)ram"‘s et comédies de la), 1 <3.
- Buenos-Ayres Jardin zoologiquc de). 53.
- Bulgarie du moyen âge, 412.
- du 30 novembre 1912.
- c
- Câbles téléphoniques sous papier. 6.
- Café décaféinisé : propriétés, 582. Calcaire gris agennis, 336.
- Calés; grottes, 152.
- Camargue : taureaux, 347.
- Campagnols : destruction, 363,
- Canon de campagne Déport, 196.
- Canon lance-bombes et porte-amarres, 409.
- Canon de Yerdon (Comment visiter le grand). 97.
- Canots de sauvetage (A propos des), 1. Caoutchouc: consommation et prix, 295. Caoutchouc synthétique, 306.
- Cap Breton : rivière thermale sous-marine, 339.
- Caséine : phosphate de chaux, 350. Centres nerveux : éveil.,, 415'.
- Cerveau : iulluenee de l'Oeil sur le poids, 369. . . .
- Champignons : éléments d’expertise dans les empoisonnements, 171. Champignons parasites du caféier et du vanillier, 46.
- Champignons : propriété, 272. Champignons vénéneux, 111.
- Chansons de Tahiti, 141.
- Chauffage central : perfectionnement, 378.
- Chauliage électrique., 25.
- Chlore : poids atomique,.206.
- Chlorose des végétaux, 206. Chromosphère : phénomènes, 272. Cidres : eraisse, 2<6.
- Cinématographe Bettini pour plaques, 366.
- Cinématographe chez soi, 515. Circulation pulmonaire : durée, 431.
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- Cloisons étanches et paquebots modernes, 44.
- Coffres-forts : blindage Krupp, 505.
- Collision en mer (Pour éviter les), "172.
- Combustibles pour moteurs à combustion interne, 210.
- Comète : division, 382.
- Composés organo-magnésiens, 142.
- Conducteurs de l'éclairage électrique comme antennes de T. S. F., 255.
- Conducteurs électriques aériens : protection contre la rupture, 252.
- Conductibilité de la vapeur de sodium,
- 110.
- Conférence de l’heure, 382.
- Conférence internationale de l’heure, 390.
- Coutérence radiotélégraphique internationale de Londres, 130.
- Conscrits français (Professions des), 135.
- Cordillère cantabrique, 100.
- Coucou : my^ère, 309.
- Coulemelle; culture, 142.
- Courants aériens de l’Afrique Occidentale, 303.
- Cratère du Vésuve, 92.
- Cristal de roche ; gisements de Madagascar, 238.
- Crustacés : découverte, 416.
- Crustacés dans leurs rapports avec l’homme, 74.
- Cuirassés (Nos nouveaux) et ceux de nos voisins, 81.
- Cuirassé Paris : à propos du lancement, 353.
- Cuisine électrique, 38.
- Cuisine à la vapeur, 122.
- Culture des tissus vivants, 359.
- Cyanogène dans les végétaux, 400.
- D
- Dattes ; maturation artificielle en Amérique, 272.
- Dauphin mystérieux du détroit de Cook, 159.
- Décoration à la fresque (Nouveau mode de), 103.
- Délos : phénomènes d’érosion, 269.
- Descartes : crâne. 287, .303.
- Désinfection des mains, 78.
- Digitale : propriétés de l’extrait physiologique, 238.
- Dirigeables en France et à l’étranger, 422.
- Distillerie industrielle (Préparation des jus en), 85.
- Dragues marines du canal do Suez, 104.
- Dry-Farming et la conquête des déserts, 6.
- Dunes; fixation par les oyats, 78.
- E
- Éclairage électrique des trains, 154. Électrogène automatique (Groupe), 431. Empoisonnements par les champignons :
- éléments d’expertise, 171.
- Empreintes fossiles d’un énorme mammifère, 30.
- Engrais phosphatés, 142.
- INDEX ALPHABÉTIQUE
- Enseignement professionnel de l’agriculture en France : nouvelle organisation, 301.
- Epreuve d’endurance militaire pour poids lourds en 1912, 68
- Érosion dans File de Délos, 269.
- Été : persistance des périodes humides, 255.
- Eugénique et hérédité, 164.
- Explosifs à oxygène liquide, 590.
- F
- Faune du lac Tansranyka, 288.
- Fer : minerai en Normandie, 536.
- Ferme électrique, 181.
- Fièvre récurrente (Infection parla), 47.
- Fièvre récurrente : transmission, 222.
- Fièvre typhoïde (Contre la), 110.
- Fièvre typhoïde : diagnostic, 400.
- Filtrant de Sainl-Maur (Etablissement), 232.
- Flottes en présence dans le conflit balkanique, 337.
- Fluor (Dosage du), 54, 78.
- Fondations en béton armé : nouveau procédé, 518.
- Forçage des plantes par le radium, 175.
- Forets : influence sur le régime des ileuves, 414.
- Fresque (Nouveau mode de décoration à la), 103.
- G
- Gare de Leipzig, 255.
- Gemmes de Madagascar, 536.
- Ginkgo, plante du passé, 346.
- Gisements de cristal de roche de Madagascar, 238.
- Glaces bottantes : sédimentation, 289. Gorge de Bilet, 126.
- Graisse des cidres, 286.
- Gravité et locomotion, 175.
- Grottes de Calés, 152.
- Grotte de Yillanova. 585.
- Guêpes : évolution, 297.
- . H
- Hélium ; gisements, 143.
- Heure : conférence internationale, 396. Heure (Pour transmettre F), 110. Hippopotame nain de Libéria, 257. Huîtres : application industrielle de la stabulation, 330.
- Hydrogène militaire en Allemagne, 134. Hydrographique (Le rôle) des éruptions de la chaîne des Puys, 30.
- I
- Imperator (Construction de 1’), 155. Impression pour les aveugles ; nouveau procédé, 129.
- Inoculation du bacille cholérique, 78. Ionisation par chocs et l’étincelle électrique, 61.
- J
- Jardins alpins, 15.
- Jardin zoologique de Buenos-Ayres, 55. Jouet « Je sais tout », 220.
- Jus (Préparation en distillerie industrielle), 85.
- K
- Krupp (Centenaire do la maison), 222.
- L
- Lac Tanganyka : faune, 288.
- Lait congelé : transport, 246.
- Lames d’huile étendues sur l’eau, 158.
- Lamellibranches (Classification des), 54.
- Lampe productrice de rayons ultraviolets, 582.
- Lancement du cuirassé « Paris », 353.
- Lanterne à projections sans objectif, 49.
- Législations métriques ; récents progrès. 524.
- Leipzig : gare, 255.
- Levés des oasis algériennes au 10000°, 279.
- Levés de précision du service géographique de l’armée, 206.
- Libellules : naissance, 417.
- Lipoïdes : propriétés physiologiques, 451.
- Locomotives à air comprimé du Mont d Or, 407.
- Locomotive à moteur Diesel, 59.
- Locomotive à naphtaline, 338.
- Lorenlz iII.A.), 420.
- Loteries (Nouvel appareillage pour), 35.
- Lumière dans l’eau (Pénétration de la), 63.
- Lumière invisible: expériences récentes, 226.
- Lune et soleil : forme, 272.
- M
- Machine à dicter Edison, 238. Madagascar : gemmes, 336.
- Madagascar : gisements de cristal de roche, 238.
- Madagascar : pierres précieusës, 206. Maïs : maladie, 272.
- Maisons coulées (Ville de), 188.
- Mal des montagnes dans P Amérique du Sud, 103.
- Manganèse dans l’organisme, 30, 95. Marais (Exploitation des ), 132. Métallogénie, 400.
- Métaux (Étude de la déformation régulière des—), 10.
- Métaux poreux, 90.
- Météorologie : radiotélégrammes, 237. Météorologie solaire, 238. Micromanomètre, 431.
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-
-
-
- Microradiographie, 305.
- Migration verticale d’animaux marins
- 415.
- Mont. d’Or : locomotives à air comprimé, 407.
- Moteur à vent nouveau, 70.
- Motocyclette à chaîne libre, 117. Mouches : nouveau procédé de destruction, 230.
- Mouches et moustiques : destruction par de nouveaux moyens, 101. Mousses (Développement des), 111. Mouvements de la Tour Eilfel, 95. Musée alpin de Munich, 05.
- N
- Nantes : port, 399.
- Nappes lépnnliennes, 356.
- Navires à g-«z pauvre, 332.
- Navires monstres, 313.
- N' ige. jaune. 255.
- Néon : tubes. 4ll0.
- Nerl's (Propriétés spéciales à certains). 78.
- Normandie : minerai de fer, 536. Norvège (Mines d’azote de), 50. Nourriture chimique, 148.
- Nuages (Observation des), 106.
- O
- Oasis algériennes : levés au 10 000% 279.
- Odeurs de Paris en 1911,349.
- Œil : influence sur le poids du cerveau, 369.
- Œufs (Matière colorante des), 54.
- Oiseaux (le problème de l’alimentation chez les petits). 170.
- Oiseaux (ont-ils trace de dents?), 62.
- Ondes électriques (Influence de la lumière sur la propagation des). 11.
- Ondes sonores (La photographie* des), 167.
- Opales de la Nouvelle-Galles du Sud, 195.
- Orbitolines, 288.
- Osmoud (F.), 154.
- Oualala, 425.
- Oyats (Fixation des dunes par les), 78.
- P
- Papier couché, 354.
- Papillons à chrysalides souterraines, 54. Paris : odeurs en 1911, 349.
- Pâte à papier : fabrique au Tonkin, 147. Pathologie végétale, 30.
- Patinage aquatique, 176.
- Pêche à la baleine, 247.
- Pêche chez les peuples primitifs, 382. Pesanteur : intensité, 272.
- Peste et marmottes, 159.
- Photographie des ondes sonores, 167. Photolyse, 415.
- Pierres précieuses de Madagascar, 206. Pingouins des régions antarctiques, 86.
- : INDEX ALPHABÉTIQUE
- Plantes carnivores, 392.
- Plantes (matières minérales dans les), 78.
- Plantes : respiration, 350.
- Plantes : variation périodique, 400.
- Poids lourds : épreuve d’eridurance de 1912,261.
- Poincaré Henri, 143.
- Poison du Tétrodon, 238.
- Poissons curieux du marché de Paris,115.
- Poissons : distribution dans la zone équatoriale, 431.
- Poisson d’eau douce vivant (Transport du), 47.
- Poissons exoliques, 401.
- Polygraphie et tachygraphie, 351.
- Pont du Rhorgimento sur le Tibre à Rome, 113.
- Ponte (Influence de l’alimentation sur la), 54.
- Port d’Anvers, 163.
- Port de Nantes, 399.
- Poudres azotées au xv° siècle, 348.
- Poumon : vohime minimum nécessaire pour la vie, 400.
- Préparations anatomiques transparentes,
- 6
- Projecteurs électriques asservis, 261.
- l'uecron lanigère : destruction, 536.
- Pupitre musical, 429.
- Pyrèthrcs insecticides, 96.
- R
- Races balkaniques, 371.
- Radiations ^Effets chimiques des diverses) 47.
- Radio-activité, 206.
- Radiotélegrammes météorologiques, 237.
- Radiol élégraphique internationale de Londres (Conférence), 150.
- Radium Forçage desplantes par le), 173
- Rayons (Propriétés de certains), 400.
- Rayons inlra-rouges : téléphotographie, 229.
- Rayons ultra-violets ; lampe productrice, 382.
- Rayons ultra-violets : utilisation, 400.
- Rayons X et l’enfance, 209.
- Rein (Elfets de l’intoxication d’un), 78.
- Résistance de l’air (Nouvelles expériences de M. G. Eiffel sur la), 60.
- Respiration : appareil Maurice Fcrnez, 241.
- Respiration des plantes, 350.
- Restauration d’énergie chimique, 95.
- Revaccination antityphique, 78.
- Rhin : tour, 339.
- Rhodes et l’antiquité, 71.
- Ripple-marks, 204.
- Rivière thermale sous-marine de Cap-Breton, 339.
- Roches : distribution géographique, 272.
- Route moderne et circulation intensive, 266.
- S
- Saint-Maur : nouvel établissement filtrant, 232.
- 435
- Salon de l’Aéronautique, 374.
- Sang : élude chimique, 400.
- Sardine (Age de la% 54. ..
- Sauterelles : procédé biologique de destruction, 341.
- Sauvegarde des monuments de la nature en Allemagne, 118.
- Sauvetage (Appareils exposés au Conservatoire des Arts et Métiers), 149.
- Sauvetage (A propos des canots de), 1.
- Séchoir industriel nouveau, 244.
- Sédimentation par les glaces flottantes, 289.
- Sel et sucre : action sur la conservation des aliments, 350.
- Semences : station parisienne d’essais, 264.
- Sérothérapie, 95.
- Serpents venimeux : morsures et traitement, 213.
- Sérum des animaux vaccinés, 142.
- Service géographique de l’armée : levés de précision, 2 '6.
- Soleil : météorologie, 238.
- Soleil et lune : forme. 272.
- Sou lan : travail du fer et du bois, 256.
- Sous-marins : appareil pour augmenter la sécurilé, 278.
- Sous-marins (Navire pour le transport des). 35.
- S tabulai ion des huîtres : applicalion industrielle, 330.
- Station parisienne d’essais de semences, 264.
- Sucres : caractérisation par l’action de la lumière, 174.
- Sucre eL sel : action sur la conservation des aliments, 350.
- Survie des organes, 359.
- T
- Tachygraphie et polygraphie, 351.
- Tahiti; chansons, 141.
- Taureaux de Camargue, 517.
- T. S. F. : conducteurs électriques comme antennes, 235.
- T. S. F. : enregistrement par une patte de grenouille, 259.
- T. S. F. aux États-Unis, 76.
- T. S. F. sans étincelles, 334.
- T. S- F. à la portée de tout le monde, 42, 99.
- Télèphotographie par les rayons infrarouges, 229.
- Température à la surface du globe, 282.
- Tétrodon : poison, 258.
- Thé : production et consommation mondiales, 568.
- Théories physico-chimiques actuelles (Insuffisance des), 50.
- Tour du Rhin, 339.
- Tourbillons cellulaires et leurs applications, 343.
- Toxine de l’araignée, 143.
- Transmission de la chaleur et combustion sans flamme, 20.
- Transpiration des végétaux, 382.
- Transport du lait congelé, 2 >6.
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- 436 ........ ;........:
- Transport du poisson d'eau douce vivant, 47.
- Transport des sous-marins (Navire pour le), 33.
- Trèfle : toxicité, 336.
- U
- Ultra-violets (Rayons), 142.
- Ultra-violets (Rayons) et les corps organiques, 174.
- Uraiie (Sels d’), 142.
- Urée dans les végétaux, 382.
- INDEX ALPHABÉTIQUE
- V
- Vaccin antityphique, 350.
- Venin : pouvoir hémolysant, 431.
- Venin (Résistance au), 30.
- Vent (Les quatre formes du), 161. Verdier : premiers jours, 242.
- Verdon (Comment visiter le grand canon du), 97.
- Verre Triplex, 177.
- Vertébrés : nombre des espèees actuelles, 338.
- Vessie natatoire des poissons (Le rôle hydrostatique de la), 22.
- Vésuve (Dans le cratère du), 92. Vieillesse (Lutte contre la), 47.
- Villanova : grotte, 385.
- Violina, piano-violon mécanique, 31. Viticulture, 159.
- Voies ferrées : consolidation, 291. Voiture chirurgicale automobile Roulant, 145.
- w
- Wagon blindé au Mexique, 288.
- Wagons frigorifiques : transport de longue durée, 595.
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- LISTE DES AUTEURS
- PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE
- A. C. — Un nouveau mode de décoration à la fresque, 105.
- A. G. (Dr). — La tour du Rhin, 359.
- A. T. — Les odeurs de Paris en 1911. 349.
- Acloque (A.). — Les pvrèthres insecticides, 96. — Eléments d’expertise dans les empoisonnements par les champignons, 171.
- Amx'S ('Dr). — En flânant, causeries d’aviation, 590, 403.
- Berget (Alphonse). — Un nouvel aréomètre à immersion totale, 43.
- Besnard (Charles-Henri!. — Un nouveau procédé de fondations en béton arme, 318.
- Blot (Marcel). — Le dry-larming et la conquête des déserts, 6.
- — Les plantes du passé : le ginkgo, 356.
- Boiteux (Loms). — La sauvegarde des monuments de la nature en Aüemagne, ,118.
- Bonnin (R.). — Les cloisons étanches et les paquebots modernes, 44. — Locomotive à moteur Diesel, 59. — Le pont du Risorgimento sur le Tibre à Rome, 13. — Le port d’Anvers, 163. — Les combustibles pour moteurs à combustion interne, 210. — Consolidation des voies de chemins de 1er, 291. — Les navires monstres, 313. — Le port de Nantes, 599. — Les locomotives à air comprimé du Mont d’Or, 407.
- Boyer (Jacques). — La fixation des dunes par les oyats, 78.
- — Les dragues marines du canal de Suez, 104. — La station parisienne d’essais des semences, 264. — La destruction des campagnols, 365. — Nouveau canon lance-bombes et porte-amarres, 409.
- Brescii (G.). — Un grand savant : II. À. Lor.enfz, 420.
- Burnier (if R.). — Les morsures de serpents venimeux et leur traitement, 215.
- Cardot (IL). — Le problème de l’alimentation chez les petits oiseaux, 170.
- Ceillier (Réaii). — Le développement des mousses, 111.
- Chalmarès (G.). — Étude de la déformation régulière des métaux. 10. — Motocyclette à chaîne libre, 117. — Nouveau procédé d’impression pour les aveugles, 129.
- Ciiaplet (A.). — Nouveau séchoir industriel, 244.
- Chassébiaud (R.). — Les quatre formes du vent, 161. — Les expériences d’aérodynamique du duc de Guiche, 185. — Quelques principes de construction des aéroplanes, 217.
- Claude (Daniel). — L’exploitation des marais, 152. — La naissance d’une libellule, 417.
- Coupin (Henri). — Les jardins alpins, 15. — Les algues marines, 17K. — La neige jaune, 225.
- Courteault (Paul). — L’œuvre scientifique de l’Académie de Bordeaux, 521.
- Coutaud (A.). — Le jardin zoologique de Buenos-Ayres, 55.
- D. R. — L’épreuve d’endurance mililaire pour poids lourds en 1912, 68. — L’épreuve d’endurance pour poids lourds de 1912. 201.
- Danoolo ^Marl). — Une fabrique de pâte à papier au Tonkiti, 147.
- Dau/ère (C.). — Les tourbillons cellulaires et leurs applications, 343.
- Detœuf (A.). — Le caoutchouc synthétique, 306.
- Donne (P.). — La T. S. F. à la portée de tout le monde, 42, 99. — Les conducteurs de l’éclairage électrique comme an'enne.s de T. S. F., 255.
- Duaner. — L’automobilisme aux grandes manœuvres de l’Anjou, 326.
- Fopbin (V.). — A propos de canots de sauvetage, 1. — Le musée alpin de Munich. 65. — Dans le cratère du V'-suve, 92. — Le mystérieux dauphin du détroit de Cook, 159. — Les drames et les corné lies de la brousse, 193. — Les rayons X et l’enfance, 2l>9.— Le mystère du Coucou, 509. — La blatte chanteuse du Japon, 416. — Oualata. la mystérieuse métropole de l’art saharien, 425.
- Fournier (Lucien) — Un nouvel appareillage pour loteries, 35. — La cuisine à la vapeur, 122. — La ferme électrique, 181. — Un beau jouet « Je sais tout », 220. — Le nouvel établissement filtrant de Saint-Maur, 252. — Le pupitre musical, 429.
- Gain (L.).— Les pingouins des régions antarctiques, 86.
- Graoenwitz (Dr A.).— Les préparations microscopiques transparentes, 63. — Construction de l’Imperatur, 155. — Le patinage aquatique, 176. — Une ville de maisons coulées, 188. — Le centenaire de la maison Krupp, 222.— La plus grande gare d’Europe, 255.
- Guérin ,René) — Procédé biologique de destruction des sauterelles, 341.
- Guillaume (Ch.-Ed.). — Le nouveau billon, 276. — Les législations métriques; récents progrès, 324.
- Guyénot (D' E.).— Le rôle hydrostatique de la vessie natatoire des poissons, 22.
- IIenriquez-Phillipe. — Quelques types d’appareils de sauvetage exposés au Conservatoire des Arts et Méliers, 149. — Appareil respiratoire Maurice Fernez pour séjourner sous l’eau ou dans les milieux irrespirables, 241.
- Heniuvaüx (Jules). — La destruction des mouches et des moustiques dangereux par de nuuveaux moyens, 101.
- Husibërt (G.). — Henri Poincaré, 143.
- Izier (Jacques d’). — Les taureaux de Camargue, 317.
- Jacquin (Cii.). — Éclairage électrique des trains, 154. — Tran-ports de longue durée par wagons frigorifiques, 395.
- Jolibois (P.). — F. Osmond, 154.
- Lafitte (Jean-Paul!. — Antinoé et la fin du monde antique, 17. — Chansons de Tahiti, 141. — Eugénique et hérédité, 164. — Le travail du bois et du fer au Soudan, 256.— L’art dans l'Afrique australe, 279. — La pèche chez les peuples primitifs, 582.
- Lai lié (Norbert). — La machine à dicter Edison, 238.— Les navires à gaz pauvre, 532.
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- LISTE DES AUTEURS
- 438
- Lanorville (Georges). — Le papier couché, 354.
- Lvugier (H.). — Influence de l’œil sur le poids du cerveau, 369.
- De Launay (L.l. — L’île de Rhodes et l’antiquité, 71. — La sédimentation par les glaces flottantes, 289. — La grande Bulgarie du moyen âge, 412.
- Lees (P.). — Les plantes carnivores, 392.
- Legendre ,(D' J.). — Un nouveau procédé de destruction des mouches, 230.
- Legendre (R.). — L’application industrielle de la stabulation des huîtres, 330 — La survie des organes et la culture des tissus vivants, 359.
- Lenoir (Marcel). — Le blé, nos fournisseurs, nos concurrents, 109. — La consommation et le prix du caoutchouc, 295.
- Lemoine (Paul).— Les ripple-marks, 204. — Les phénomènes d’érosion dans l’île de Délos, 269.
- Loisel (J.). — L’observation des nuages, 106. — La température à la surface du globe, 282.
- M. (E.-A.). — La grotte de Villanova, 385.
- Mader (F.). — Gomment visiter le grand canon du Yerdon,97.
- Maresciial (G.). — Lanterne à projeclions sans objectif. 49.
- — Le cinématographe chez soi, 315. — Le cinématographe Bettini pour plaques, 366.
- Marre (Francis). — Le transport du lait congelé, 246.
- Martel (E -A.). — La gorge du Bitet, 126. — Les grottes de Calés, 152 — La rivière thermale sous-marine de Cap-Brelo'n, 539.
- Medynski (J.-C.). — Le chauffage électrique, 25. — La cuisine électrique, 38.
- Mériel (Pierre de). — La protection contre la rupture des conducteurs électriques aériens, 253.
- Merle (René) —Le transport du poisson d’eau douce vivant, 47.— Les crustacés dans leurs rapports avec l’homme, 74.
- — La nourriture chimique, 148. — L’élevage des bigorneaux, 187.— Les premiers jours d’un jeune verdier, 242. — Enregistrement des ondes hertziennes par une patte de grenouille. 239. — Comment avoir un aquarium, 273. — La microradiographie, 305.
- Miciivud (Gustave). — Téléphotographic par les l'ayons infrarouges, 229.
- Pei.legrin (Dr Jacques). — Poissons curieux du marché de Paris, 115.
- Péneau (J.). — L’évolution des guêpes, 297.
- Petit (11.). — Le Salon de l’Aéronautique, 374.
- Privat-Deschanel (Paul). — Les opales de Nouvelle-Galles du Sud, 195.
- R. B. — Influence des forêts sur le régime des fleuves, 414.
- R. C. — Nouvelles expériences de M. G. Eiffel sur la résistance de l’air, 60. — Les ballons dirigeables en France et à l’étranger, 422.
- Rabot (Charles). — La pêehe à la baleine dans les mers mondiales, 247.
- Renaud (D.). — Voiture chirurgicale automobile Boulant, 145.
- — La route moderne et la circulation intensive, 266.
- Reverciion ;L.). — Tacbygrapbie et polygraphie, 351.
- Roüsset (H.), — La préparation des jus en distillerie industrielle. — La manutention des betteraves, 85, 192.
- Saporta (Antoine de). — Un nouveau moteur à vent, 70.
- Sauvage (Major). — Les poudres azotées au xv° siècle, 348.
- Sauvaire-Jourdan. — Un navire pour le transport des sous-marins, 33 — Nos nouveaux cuirassés et ceux de nos voisins, SI. — Un appareil pour augmenter la sécurité des sou«-marins. 278. — Le conflit balkanique et les flottes en présence. 337. — A propos du lancement du cuirassé Paris, 553.
- Spilleux (Commandant). — Le canon de campagne Déport, 196.
- Toughet (Em.). — La conférence internationale de l’heure, 596.
- Troi.ler (A ). — Le « Yiolina », piano-violon mécanique, 31.
- — Les mines d’azote de Norvège. 50. — Un perfectionnement dans le chauffage central, 378. — Les explosifs à oxygène liquide. 590. — Nouveau procédé de fabrication de l’aluminium, 419.
- Trouessart (E.). — L’hippopotame nain de Libéria, 257.
- Truelle (A.). — Le forçage des plantes par le radium, 173.
- — La graisse des cidres, 282.
- Turpaïn (Aliiert). — Influence de la lumière sur la propagation des ondes électriques, 11.
- VF. — Un wagon blindé au Mexique, 288.
- Vigen (Dr Ch.). — La baguette divinatoire en Allemagne. 190.
- Vigneron (H.) — La transmission de la chaleur et la com-bu tion sans flamme, 20.— l/ionisation par chocs et l’étincelle électrique, 61.— R. cherches récentes sur les lames d’huile étendues sur l’eau, 158. — La photographie des ondes sonores, 167. —Les expériences récentes en lumière invis.ble. 226.
- Vii.lfdeuil (Ch. de). — Comptes rendus hebdomadaires de l’Académie des Sciences, 30, 46. 54, 78. 95. 110. 142. 158, 174, 206, 222, 238, 255, 2.2, 287, 503, 336, 350, 382,400, 415.
- Villers (R ). .— Conférence radiotélégraplïique internationale de Londres. 130. — Pour éviter les collisions en mpr. 172.
- — La T. S. F. sans étincelles, système Béihenod, 354. — Groupe èlectrogène automatique, 431.
- Visser (C. de). — Les poissons exotiques, 401.
- Weiss (Eugène-H.). — Les projecteurs électriques asservis, 261.
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- TABLE DES MATIERES
- N. B. Les articles de la Chronique, imprimés dans ce volume en petits caractères, sont indiqués dans cette table en lettres italiques.
- I. - ACADÉMIE DES SCIENCES.
- .Séances hebdomadaires de l’Académie des Sciences (Ch. ce Villedeuil), 50, 46,54, 78, 95, HO, 142,158,174, 206, 222, 238, 255,'272, 287, 503, 536, 350, 582, 400, 415.
- II. - MATHÉMATIQUES ET ASTRONOMIE.
- Henri Poincaré (G. Hujiuert)............................143
- Le nouveau billou (Ch.-Ed. Guillaume)...................277
- Les législations métriques : récents progrès (Ch.-Ed, Guillaume) .................................................524
- La conférence internationale de l'heure (Em. Touchet). 596
- Méléorolog 'e solaire...................................238
- Phénomènes de la chromospiPre...........................272
- Formes de la lune et du soleil..........................272
- La con f> renne de l'heure..............................582
- Division d’une comète...................................582
- III. - SCIENCES PHYSIQUES. 1. Physique.
- Etudes de la déformation régulière des métaux (G. Chal-
- marês)............................................... 10
- Influence de la lumière sur la propagation des ondes
- électriques (A. Tdrpain)............................. Tl
- La transmission de la chaleur et la combustion sans
- llamme (H.Vigneron).................................. 20
- L’ionisation par chocs et l’étincelle électrique (11. Vigneron) ................................................... 61
- Conférence radiotélégraphique internationale de Londres (II. Yillers)......................................130
- Recherches récentes sur les lames d’huile étendues sur
- l’eau (il. Vigneron).................................138
- La photographie des ondes sonores (II. Vigneron) . . . 167
- La gravité et la locomotion.............................175
- Les expériences récentes en lumière invisible (H. Vigneron) ...................................................226
- La microradiograpbie (II. Merle)........................505
- Les tourbillons cellulaires et leurs applications (C. Dau-
- zère)................................................343
- Un grand savant : H. A. Lorentz (G. Bresch).............420
- Insuffisance des théories physico-chimiques actuelles 30
- Pénétration de la lumière dans Veau..................... 63
- Les mouvements de la tour Eiffel........................ 95
- Pour transmettre l’heure................................110
- La conductibilité de la vapeur de sodium................110
- Rayons ultra-violets....................................142
- Les rayons ultra-violets et les corps organiques . . 174
- Phénomènes de la radio-activité ........................206
- Intensité de la pesanteur..............................272
- Propriétés de certains rayons..........................400
- Utilisation des rayons ultra-violets...................400
- Les tubes de néon......................................400
- Lampe productrice de rayons ultra-violets .... 382
- Micromanomètre.........................................431
- 2. Chimie.
- Argenture du verre . :................................ 50
- Les métaux poreux..................................... 90
- F. Osmond (P. Jolibois)...............................154
- Caoutchouc synthétique (A. Detceuf)...................506
- Nouveaux procédés de fabrication de l’aluminium
- (A. Troller)........................................419
- Prépar> tion d’alliages poreux........................ 46
- Activation de Valuminium.............................. 46
- Altération de certains objets de plomb................ 47
- Effets chimiques des diverses radiations.............. 47
- Dosage du fluor................................. 54 78
- La restauration d’énergie chimique ....... 95
- Les sels d'urane......................................142
- Composés orqano-magnésiens............................142
- Recherches sur le bore................................143
- Caractéinsation des sucres par l’action de la lumière 174
- Le dosage de l'albumine...............................174
- Le poids atomique du chlore ..........................206
- Photolyse............................................ 415
- IV. - SCIENCES NATURELLES.
- 1. Géologie. — Physique du globe.
- Les opales de Nouvelle-Galles du Sud (Paul Privat-Des-
- chanel)...........................................195
- Gisement d'hélium...................................145
- Les pierres précieuses de Madagascar................206
- Gisements de cristal de roche de Madagascar . . . 238
- Distribution géographique des roches................272
- Nappes lépontiennes.................................356
- Gemmes de Madagascar................................336
- Minerai de fer en Normandie....................... 556
- Calcaire gris agênois...............................536
- Métallogénie........................................400
- 2. Météorologie.
- L'observation des nuages (J/Loisel)......................106
- Les quatre formes du vent (R. Chassériaud)...............161
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-
-
- 440 = TABLE
- Radiotclégrammcs météorologiques...............
- La température à la sur lace du globe (J. Loisel, . . .
- Persistance des ‘périodes humides tn été.......
- Les courants aériens de l'Afrique occidentale . . .
- 3. Biologie. — Physiologie.
- Le rôle hydrostatique de la vessie natatoire des poissons
- (E. Cuyénot).....................................
- Les préparations anatomiques transparentes (Dr A. Gra-
- denwitz).........................................
- La nourriture chimique (René Meule).................
- Eugénique et hérédité (Jean-Paul Lafitte)...........
- Le problème de l’alimentation chez les petits oiseaux
- (fl. Cardot).....................................
- L’élevage des bigorneaux (Rfné Merle) .......
- Drames et comédies de la brousse (V. Forbin) ....
- Comment avoir un aquarium (R Merle).................
- L’évolution des gu“pes (J. èÉ.viAü).................
- Le mystère du coucou 'V. Forbin)....................
- Procédé biologique de destruction des sauterelles (René
- Guérin)..........................................
- La survie des organes et la culture des tissus (R, Legendre) ...............................................
- Influence de l’œil sur le poids du cerveau (H. Laugier).
- La résistance au venin..............................
- Traitement de T anoxhémie des altitudes par l’owy-
- 9'ne.............................................
- L’âge de la sardine.................................
- La matière colorante des œufs ......................
- Influence de l’alimentation sur la ponte............
- Effets de l’intoxication d’un rein..................
- Propriétés spéciales à certains nerfs............... .
- Le manganèse dans Vorganisme....................30
- Poison du Té troc! on...............................
- Propriétés de l’es trait physiologique de digitale . .
- Phosphate de chaux de. la caséine...................
- Propriétés du café détaféinisé......................
- Etude chimique du sang..............................
- Minimum de volume pulmonaire nécessaire pour la
- vie..............................................
- L’éveil des centres nerveux.....................
- Migration verticale d’animaux marins................
- Mod fient ion organique sous l’effet de l'alimentation.
- Purée de la circulation pulmonaire..................
- Propriétés physiologiques des Lipoïdes..............
- Pouvoir hémolysant du venin.........................
- 4. Zoologie. — Paléontologie.
- Le jardin zoologique de Ruenos-Ayres (A. Coutaud) . . Les crustacés dans leurs rapports avec l’homme (René
- Meulf.) ...........................................
- Les pingouins des régions antarctiques (L. Gain) . . . . Poissons curieux du marché de Paris (Ur Jacques Pelle-
- grin) ..... .......................................
- Le mystérieux dauphin du détroit de Cook (V.Forbin) .
- La neige jaune Ml. Goucin) ...........................
- Les premiers jours d’nn jeune verdier (It. Merle) . . La pèche à la baleine dans les mers mondiales (C. Rabot) L’hippopotame nain de Libéria (E. Tbodessart) ....
- Les taureaux de Camargue (J. d’Izier) . . ............
- La destruction des campagnols (J. Royer)..............
- Les p ds.'ons exotiques (G. de Visser)................
- La blaile clianti use du Jupon (V. Forbin)............
- La naissance d’une Libellule (U. Claude)..............
- Empreinte fossile d'un énorme mammifère ....
- Classification des lamellibranches. ........
- Papillons à chrysalide souterraine ........
- MATIÈRES
- Les oiseaux ont-ils trace de dents?................ 62
- Une toxine de l’araignée..............................143
- Etude des Orbitolincs.................................288
- La faune du lac Tanganyka ............................288
- Destruction du puceron lanigère.......................336
- Nombre des espèces actuelles des vertébrés............538
- Découverte d’un crustacé..............................416
- Distribution des poissons dans la zone équatoriale. 431
- 5. Botanique. — Agriculture.
- Le dry-larming et la conquête des déserts (Marcel Blot) 6
- Les jardins alpins (Henri Coupin).................. 15
- Les pyrèlhrcs insecticides i A. Acloque)........... 96
- Le blé, nos fournisseurs, nos concurrents (Marcel Lenoir) 109 Le développement des mousses (Résjy Ceillier) ... 111
- Exploitation des marais (Daniel Claude)................132
- Le forçage des plante* par le radium [h. Truelle) . . 173
- Les algues marines Henri Coupin).......................178
- La manutention des betteraves (H. Roussel).............192
- Station parisienne, d’essais de semences (J. Soyer) . . . 264
- La graisse des cidres (A. Truelle).....................286
- La consommation et le prix du caoutchouc (M. Lenoir) . 293
- Non-elle organisation de l’enseignement professionnel
- de l’agriculture en France..........................301
- Les plantes du passé : le Ginkgo (Marcel Blot; . . . 346
- Les plantes carnivores (F. Lees).......................392
- Pathologie végétale ................................... 50
- Champignons parasites du caféier et du vanillier . 46
- Les matières colorantes dans les plantes............... 78
- Les champignons vénéneux...............................111
- Les engrais phosphatés.............................. . 142
- Culture de la coulemelle...............................142
- L’arsenic dans les plantes.............................158
- Viticulture......................................... • 139
- Algues vertes..........................................159
- La chlorose des végétaux...............................206
- Maladie du maïs........................................272
- Maturation artificielle des dattes en Amérique . . 272
- Propriété des champignons..............................272
- Toxicité du trèfle.....................................336
- La fonction respiratoire des plantes...................350
- Production et consommation mondiales du thé . . 368
- Urée dans les végétaux.................................582
- Transpiration des végétaux.............................582
- Cyanogène des végétaux.................................400
- Variation périodique des plantes.......................400
- V. — GÉOGRAPHIE.
- Géographie physique. — Océanographie. Hydrologie.
- Un nouvel aréomètre à immersion totale (A. Berget) . 43
- Dans le cratère du Vésuve (V. Forbin). .............. 92
- Comment visiter le grand canon du Verdon (E.-F. Mader). 97
- La gorge de Bitet (E.-A. Martel).....................126
- Les grottes de Calés (E.-A. Martel)..................152
- Les ripple-marks (Paul Lemoine)......................... 204
- Les levés de précision du service géographique de
- l’armée............... . . . . . . . . . . . . . . 206
- Los phénomènes d’érosion dans l’île de Délos (P. Lemoine:). 269 Les levés des oasis algériennes au 10 000° ...... 279
- La sédimentation pur les glaces flottantes L. de Launay). 289 La rivière thermale sous-marinc de Cap-Breton (E.-A.
- MarteiA............................................ . 339
- La grotte de Villanova (E.-A. M.)....................385
- DES
- 237
- 282
- 253
- 303
- 22
- 65
- 148
- 164
- 170
- 187
- 195
- 2”5
- 297
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- 541
- 359
- 569
- 50
- 46
- 54
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- 78
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- 582
- 400
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- 415
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- 225
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-
-
-
- : . - . ................ “ TABLE
- L’influence des forêts sur le régime des fleuves (R. B.). Le rôle hydrographique des éruptions de la chaîne
- des Puys...............................
- Session de VAssociation géodésique internationale . La Cordillère cantabrique.............
- VI. - ANTHROPOLOGIE — ETHNOGRAPHIE. ARCHÉOLOGIE.
- Anlinoé et la fin du monde antique (Jean-Paul Lafitte).
- Le musée alpin de Munich (V. Forbin)....................
- L’île de Rhodes et l’antiquité (L. De Launay)...........
- Un nouveau mode de décoration à la fresque (A. G.) .' La sauvegarde des monuments de la nature en Allemagne (Louis Boiteux)...................................
- Chansons de Tahïti (J.-P. Lafitte)......................
- La baguette divinatoire en Allemagne (Dr C.-Il. Vigen). Travail du bois et du fer au Soudan (J.-P. Lafitte). .
- L’art dans l’Afrique australe (J.-P. Lafitte)...........
- L’œuvre scientitiquc de l’Académie de Bordeaux (P.
- Coueteault)..........................................
- Tachygraphie et polygraphie (L. Reverchon)..............
- Sur les races balkaniques...............................
- La pêche chez les peuples primitifs (J.-P. Lafitte). . . La grande Bulgarie du moyen âge (L. de Launay) . . . Oualala, la mystérieuse métropole de l’art saharien
- (V. F or gin)...........................................
- Les professions des conscrits français..................
- Le crâne de Descartes . ..........................287,
- VII. - MÉDECINE. - HYGIÈNE.
- La destruction des mouches et des moustiques dangereux par de nouveaux moyens (J. Henrivaüx). . . . Nouveau procédé d’impression pour les aveugles (G.
- Ciialmauès).......................................
- Voiture chirurgicale automobile Boulant (D. Renaud). . Éléments d’expertise dans les empoisonnements par les
- champignons (A. Acloque)..........................
- Les rayons X et l’enfance (V. Forbin)................
- Appareil respiratoire Maurice Fernez (Henriquez Phil-
- lipe).............................................
- Les morsures de serpents venimeux et leur traitement
- (Dr R. Burnier)...................................
- Un nouveau procédé de destruction des mouches (Dr J.
- Legendre) ........................................
- Le nouvel établissement filtrant de Saint-Maur (L. Fournier) ...............................................
- L’application industrielle de la stabulation des huîtres
- (R. Legendre). ....... ...........................
- Les odeurs de Paris en 1911 (A. T.)..................
- La lutte contre la vieillesse........................
- L’infection par la fièvre récurrente.................
- Revaccination antityphique.............................
- Inoculation du bacille cholérique....................
- La désinfection des mains............................
- Sérothérapie.........................................
- Les athlètes vivent-ils vieux?. .....................
- Le mal des montagnes dans l’Amérique du Sud. .
- Contre la fièvre typhoïde............................
- L’action du sérum des animaux vaccinés...............
- La peste et les marmottes............................
- Là transmission de la fièvre récurrente .............
- Vaccin antityphique..................................
- Action du sel et du sucre pour la conservation des
- aliments.........................................
- Diagnostic de la fièvre typhoïde..............
- MATIÈRES —' " - =: 441
- VIII. - SCIENCES APPLIQUÉES.
- 1. Mécanique. — Industrie. Arts industriels.
- Le « Yiolina » piano-violon mécanique (A. Trolgeu). . 31 Un nouvel appareillage pour loterie IL. Fournier) . . . 35
- Un nouveau moteur à vent (A. de Saporta).............. 70
- La préparation des jus en distillerie industrielle (11.
- Rousset)............................................. 85
- Une fabrique de pâtes à papier au Tonkin (Marc Dandogo). 147 Les combustibles pour moteurs à combustion interne
- (R. Bonnin)...........................................210
- Un beau jouet « Je sais tout d (L. Fournier)..........220
- La machine à dicter Edison (Norbert Lallié)..............238
- Le papier couché (G. Lanorville).........................354
- Pupitre musical (L. Fournier)............................429
- 2. Électricité.
- Les câbles téléphoniques sous papier.................. 0
- La télégraphie sans fil à la portée de tout lé monde
- (P. Dosne)..................................... 42 99
- La télégraphie sans fil aux Etats-Unis................. . 70
- La ferme électrique (Lucien Fournier).................181
- Les conducteurs de l’éclairage électrique comme antennes de T. S. F. (P. Dosne).......................... . 235
- La protection contre la rupture des conducteurs électriques aériens fP. de Mériel)........................252
- Enregistrement, des ondes hertziennes par une patte de
- grenouille (R. Merle) . . ..................... 259
- T. S. F. sans étincelles système J. Béthenod (R. Vil-
- lers).................................................334
- Un groupe électrogène automatique (R. Villers) . . . 431
- 3. Photographie.
- Lanterne à projections sans objectif (G. Mareschal) . . 49
- La téléphotographie par les rayons infra-rouges (G. Mi-
- ciiaud)............................................229
- Le cinématographe chez soi (G. Mareschal).............315
- Le cinématographe Bettini pour plaques (G. Mareschal) 366
- 4. Outillage.
- Le chauffage électrique (J.-L. Me'dynski)................. 25
- La cuisine électrique (J.-L. Médynski) ................ 38
- La cuisine à la vapeur (L. Fournier)......................122
- Le verre Triplex.......................................... 177
- Nouveau séchoir industriel (A. Chaplet)...................244
- Un perfectionnement dans le chauffage central (A. Troller)..................................................378
- 5. Travaux publics. — Art de l’ingénieur.
- La fixation des dunes par les oyats (J. Boyer) .... 78
- Les dragues marines du canal de Suez (J. Boyer) . . . 104
- Le pont du Risorgimento sur le Tibre à Rome (R. Bonnin). 113
- Le port d'Anvers (tt. Bonnin).........................Iu3
- Une ville de maisons coulées (Dr A. Gradenwitz) ... 188
- Un nouveau procède de fondations en béton armé {G.-II. Besnard).................................................518
- DES
- 414
- 30
- 336
- 400
- 17
- 65
- 71
- 105
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- 190
- 216
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- 571
- 382
- 412
- 425
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- 303
- 101
- 129
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- 330
- 349
- 47
- 47
- 78
- 78
- 78
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- 442 ..— TABLE DES
- La Tour du Rhin (Dr A. G.)...............539
- Le port de Nantes (R. Bonnin)............399
- 6. Mines et métallurgie.
- Les mines d’azote de Norvège (A. Troeler)............. 50
- Le centenaire de la maison Krupp(D' A. Gradenwitz) . 222
- Les blindages Krupp pour coffn s-forls (Gradenwitz) . . 303
- Les explosifs à oxygène liquide (A. Troleer)..........390
- 7. Transports : Chemins de fer. Automobilisme.
- Le transport du poisson d’eau douce vivant (R. Merle).. 47
- Locomotive à moteur Diesel (R. Bonnin)................ 59
- Motocyclette à chaîne libre (G. Chaemarès). ..... 117
- Éclairage électrique des trains (C.-H. Jacques; .... 154
- Le patinage aquatique (Dr A- Gradeswitz)..............170
- L’cpreuve d'endurance pour poids lourds de 1912 (1). R.) 201 La gare la plus grande d’Europe (A. Gradeswitz) . . . 255
- La route moderne et la circulation intensive (D. Renaud'. 2G6
- Un wagon blindé au Mexique (V. F.)....................288
- Consolidation d svoies de chemin de fer (R. Bonnin). . 291
- L’automobilisme aux grandes manœuvres de l’Anjou
- (Düaner)..............................................326
- Transp irts de longue durée par Avagons frigorifiques
- (Ch. Jacqdin).........................................396
- Locomotives à air comprimé du Mont d’Or (R. Bonnin). 407
- Transport du lait congelé (E. Marre)....................246
- Locomotive à naphtaline . . ......................338
- 8. Aéronautique.
- Nouvelles expériences de M. G. Eiffel sur la résistance de l’air (1t. C.j. ........................ 60
- MATIÈRES : ’ ..:t~................—________:
- L’aviation militaire et la sécurité en aéroplane .... 94
- Les expériences d’aéro-dynamique du duc de Guiclie
- (R. Chasséhiaud)....................................185
- Quelques principes de construction des aéroplanes (R.
- Ciiassériaod).......................................217
- Le salon de 1 Aéronautique (H. Petit)................374
- En flânant, causeries d’aviation (I)r Amans). . . . 386, 403
- Dirigeables en France et à l’étranger (R. G.).........422
- Calcul de la vitesse des aéroplanes...................336
- 9. Marine. — Art militaire.
- A propos des canots de sauvetage (V. Foruin)............. 1
- Un navire pour le transport des sous-marins (Sacvaike
- Jourdan).............................................. 33
- Les cloisons étanches et les paquebots modernes (R. Bon-
- nix]..................................................... 44
- L’épreuve d’endurance militaire pour poids lourds en
- 1912 (D. R.)............................................ 68
- Nos nouveaux cuirassés et ceux de nos voisins [Sauvairi;
- Jourdan)................................................. 81
- Construction de « l’Imperator » (Dr A. Gradenwitz). . 135
- Quelqu s types d’appareils de sauvetage exposés au ron-servatoTC des Arts et Métiers (IIknriqcez-Prieure). . 149
- Pour éviter les collisions en un r (R. Yieeers).......... 172
- Le cmoti de campagne Déport (commandant Simlleux) . DG
- L s projecteurs électriques asservi* (E. Weiss)...........261
- Appareil pour augmenter la sécurité des sous-marins
- (Saovaire Jourdan’)....................................278
- Les navires monsircs (R. Bonnin)..........................313
- Les navires à gaz pauvre (N Laeeié).......................532
- Le conflit balkanique et les Hottes en présence (Saüvairh
- Jourdan)...............................................357
- Les poudres azotées au xv° siècle (Major Sauvage). . . 349
- A propos du lancement du cuirassé Paris (Sauvairi;
- Jourdan)......................................- . . 553
- Nouveau canon lance-bombes et porte-amarres (J. Boyer). 409 L’hydrogène militaire en Allemagne....................... 134
- FIN DES TABLES
- Le Gérant : P, Masson.
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- PARIS, IMPRIMERIE GÉNÉRALE LA MURI 9, Rue de F leu rus, 9
- p.n.n. - vue 447/671
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- Membre de l’Institut, Professeur à l'Ecole des Mines et à l'Ecole des Ponts et Chaussées.
- E.-A. MARTEL
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « Lâ Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Taris (~Vle)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2036 — le‘ JUIN 1912
- SUPPLÉMENT
- JfeD
- '1*0
- INFORMATIONS
- asc
- Un nouveau constituant de la houille. — Les lecteurs de La Nature ont été tenus au courant des travaux effectués dans ces derniers temps au sujet de la composition immédiate de la houille ; mais nos connaissances sur ces combustibles fossiles se bornent à celle de leur composition centésimale et à celle des produits qui se forment dans leur décomposition pyrogénée. On a déjà étudié l’action des dissolvants sur les houilles, mais on n’avait jamais réussi jusqu’ici à en isoler un composé défini. MM. Àmé Pictet et Ramseyer, en traitant la houille de Montranbert (Loire) par la benzine et en fractionnant dans le vide le résidu de cette solution, ont réussi à obtenir un carbure C13H16, bouillant à 24o-25o°, incolore avec fluorescence violette qui disparaît à l’air en même temps que le produit se colore en brun ; son odeur est agréable et ressemble à celle des terpènes. Cette substance a été caractérisée comme étant de l’hexahydrofluorène. C’est là une “contribution intéressante à nos connaissances encore assez vagues sur la constitution de la houille.
- Un alcaloïde extrait du lait stérilisé. — Le lait stérilisé doit, pour sa bonne conservation, être gardé dans des conditions particulières, à l’abri de' l’air et de la lumière, sans quoi, il peut s’altérer en donnant naissance à des produits plus ou moins nocifs. En conservant, en effet, pendant trois ans, du lait stérilisé à 102° sans tenir compte des prescriptions ci-dessus, un chimiste, M. Axverkijew, a pu extraire de ce lait un alcaloïde, de formule C3GIIG906N, sous forme d’une poudre amorphe fusible à 38h Injecté sous forme d’émulsion à des cobayes, il agit comme un poison violent. Quand ce lait est conservé à l’air et à la lumière, il contient o gr. 281 de cet alcaloïde par litre; quand il est conservé à l’air et à l’obscurité, il n’en renferme que o gr. 140 ; conservé à la lumière, mais à l’abri de l’air, il en fournit o gr. 086. Enfin, quand on conserve le lait stérilisé à l’abri, à la fois de l’air et de la lumière, il ne se forme pas trace d’alcaloïde, après un laps de temps même considérable et atteignant cinq années.
- Progrès de la consommation mondiale des métaux. — D’année en année, la consommation mondiale de toutes les substances, et spécialement des métaux, s’accroît avec une rapidité de plus en plus grande. Le fait est naturel puisque la population humaine grandit et puisque la civilisation industrielle se développe. Il est connu. Néanmoins on sera peut-être surpris de son intensité en examinant le petit tableau ci-joint qui montre, de dix ans en dix ans, les progrès de la consommation mondiale pour les principaux métaux, en rapportant celle-ci à la production de 1880 prise pour unité. Ce tableau, où les métaux ont été classés dans l’ordre de leur accroissement plus ou moins rapide, nous parait intéressant comme montrant, poùr la plupart des métaux, un développement assez comparable, dont le zinc offre à peu près la moyenne et qui peut donc représenter la
- loi normale du développement humain dans cette période. Font exception : le cuivre pour lequel le progrès tout à fait exceptionnel est plus de deux fois supérieur à celui des autres métaux ; l’or, pour lequel il est aussi notablement trop élevé et le mercure, seul métal en baisse depuis trente ans, parce que son emploi principal pour l’amalgamation des minerais d’or et d argent tend à disparaître.
- PRODUCTION MONDIALE COMPARÉE DES PRINCIPAUX MÉTAUX DE DIX AXS EX DIX AXS
- Métaux 1880 1890 1900 1910
- Cuivre. . . ï 3,i 4,6 7>75
- Or. . . . 1 151 2,43 4,38
- Plomb. . . 1 2,1 2,83 3,70
- Fonte . . 1 1,54 2,24 3,5o
- Zinc. . . . 1 1,4 1,75 3,i3
- Argent. . 1 1,64 2,2 2,88
- Etain . . . 1 i,5 2,6 2,80
- Mercure . 1 0,92 0,82 °,97
- La plus abondante source thermale d’Allemagne
- est de date récente puisqu’elle a été mise au jour en novembre 1911, à Krozingen près de Fribourg en Brisgau. Le forage qui pénètre jusqu’à la profondeur de 800 mètres donne une quantité d’eau de ioo litres à la seconde à la température de 4*° centigrades. Cette source, richement pourvue en acide carbonique et en émanations radio-actives, est surtout appropriée à la thérapeutique des maladies des reins et des affections des muqueuses, des voies respiratoires et digestives. Une société composée de financiers de Mannheim et de Ludvvigshafen s’est déjà constituée pour l’exploitation de la nouvelle station thermale à laquelle on a donné, chose assez bizarre, le nom de Nena en l’honneur de Nena-Sahib, le champion de la liberté dans l’Hindoustan.
- Cuirassés américains avec chaudières à pétrole.
- — Ze chauffage au pétrole sera exclusivement employé à bord des deux nouveaux dreadnoughts, le Nevada et YOklahoma, que l’Amirauté américaine vient de mettre en chantiers, et qui devront entrer en service actif avant janvier 1915. Le premier sera mû par des turbines; le second, par des machines à piston. Ils pourront loger chacun dans leurs soutes 2000 tonnes de pétrole. Les chaudières n’occuperont qu’un espace long de 65 pieds (environ 20 m.), ce qui permettra de n’employer qu’une cheminée. Une autre particularité à signaler est que la cuirasse de ces navires aura i3 1/2 pouces d’épaisseur, soit près de 34 centimètres, épaisseur supérieure de o m. 037 à celle des cuirassés des plus récents dreadnoughts anglais. L’armement consistera en 10 pièces de 14 pouces, dont 6 disposées dans deux tourelles à 3 pièces, et*4 dans deux tourelles à 2 pièces, et en 21 canons de 5 pouces pour repousser les torpilleurs.
- <T>
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-
- INFORMATIONS
- Défrichements en Allemagne. — La grande plaine septentrionale de l’Allemagne, souvenir des. époques glaciaires, jusqu’ici en grande partie stérile et désolée, se fertilise de plus en plus grâce à l’application des engrais chimiques. Durant les vingt dernières années, les Allemands ont ainsi conquis sur la lande i oi5 ooo hectares (surface cultivée en Allemagne en 1890 : aa53iooo hectares, en 1910 : 23 545 000). C’est dans l’Oldenbourg que les défrichements ont été le plus étendus : 29000 hectares, soit 14,4 pour 100 de la surface du pays. En Prusse (764000 hectares, dont n3ooo pour la seule Poméranie) le pourcentage relativement à la superficie totale du pays est de 5,4- Etendu à toute l’Allemagne, le pourcentage tombe à 4,5 pour ipo. Mais ce n’est là qu’un début. Les pouvoirs publics sont actuellement saisis d’un projet de loi qui tend à accélérer notablement les défrichements en ménageant toutefois des réserves sous forme de parcs nationaux.
- Nouvelles expériences sur l’action fertilisante des engrais catalyseurs. — Nous avons, à plusieurs reprises, signalé dans La Nature les très intéressants résultats obtenus avec l’emploi de nouveaux engrais à base de manganèse, de magnésie, de cuivre, etc. De nouveaux essais viennent d’être faits par M. Boullanger, de l’institut Pasteur de Lille, qui confirment le bien fondé des premières affirmations et mettent en lumière l’action particulièrement favorable exercée par.le soufre. Oh sait, par ailleurs, que M. Demolon, MM. Chancrin-Desriot obtinrent aussi une fertilisation notable en employant le soufre comme engrais. Les essais de M. Boullanger portèrent et sur plusieurs genres de plantes cultivées et sur d’assez nombreux agents catalyseurs : engrais manganés, sulfates de fer, d’alumine, d’uranium employés comme il est de règle, en très petites quantités. On jugera de l’intérêt des essais d’après le résumé ci-dessous du long mémoire qui vient d’être publié dans les Annales de la Science agronomique. Pour la carotte, l’agent le plus actif est le soufre en fleur, puis viennent le sulfate d’alumine, le sulfate de manganèse, le silicate sodique. Le sulfate ferreux seul semble sans action. Pour le haricot, les épinards, on n’obtient une fertilisation bien nette qu’avec le soufre. Sur les cultures de céleri, on remarque une action favorable de tous les engrais, .surtout le soufre et le sulfate ferreux. Les sulfates de manganèse, d’alumine, le silicate sodique provoquent également de notables excédents de récolte. Avec la laitue, Y oseille, c’est le soufre qui produit l’effet le plus avantageux, le sulfate mangané vient ensuite; avec la chicorée, c’est le sulfate d’alumine qui se classe après le soufre. La pomme de terre est surtout sensible à 1 action du sulfate d’alumine. Le sulfate mangané, le sulfate de fer, le silicate sodique, le soufre viennent ensuite qui stimulent aussi la végétation. Notons enfin sur la betterave, l’action favorable des sulfates de manganèse, d’uranium; et pour Y oignon une légère fertilisation produite par les sulfates d’alumine, de fer et le soufre.
- Comment certains mollusques percent les pierres.
- — Certains Lamellibranches, les Pholades percent les pierres pour s’y creuser un abri contre les chocs dus aux vagues. Etant donné que leurs coquilles sont fort minces et fragiles, on s’est demandé comment ces animaux parviennent à perforer des calcaires souvent fort durs. Deux explications ont été données de leur action; pour les uns elle est due à une sécrétion acide, pour les autres elle est purement mécanique. M. B. Lindsay vient d’étudier la manière de percer des Zirphaea (Pholas) cristata et des Saxicciva rugosa et il a constaté qu’elle est uniquement due aux mouvements du mollusque ; celui-ci agit en grattant et suçant, comme une râpe et un « vacuum cleaner ».
- Les fouilles d’Antinoe (1912). — M. A. Gayet expose en ce moment au Musée d’Ennery, comme il a accoutumé de le faire chaque année, les résultats de sa dernière campagne de fouilles à Antinoé (1912) : elles ne sont pas moins intéressantes que celles des précédentes campagnes. Nous signalerons parmi les plus belles pièces : i° Une admirable momie d’homme, un prêtre de l’Osiris-Antinoiis, étendu sur la couche de palmes qui sont le symbole de la renaissance, portant un bouclier rituel de cuir ciselé, et une longue canne*magique qui lui servait de sceptre; 20 la sépulture d’une prêtresse
- d’Isis, reconnaissable aux divers signes d’initiation’qu’elle porte peints ; cette femme est accompagnée de deux enfants, dont l’un porte les signes d’initiation aux mystères d'Osiris, tandis que l’autre, enfoui cependant avec lui, est chrétien, puisqu’il présente en effet, peinte en rouge, cette « main de résurrection », qui est, comme on le sait, le signe mystique des chrétiens des Catacombes; 3° une broderie en deux pièces représentant la « tentation de saint Antoine », avec le saint, le diable, et le cochon. Cette broderie, qui date très certainement du ive siècle, est la plus ancienne représentation connue de la vie célèbre du saint. Le type du diable y est particulièrement intéressant parce que, reproduisant trait pour trait la description qu’en donnent les romanciers coptes contemporains, il est fait à la ressemblance de ces Nubiens des bords de la mer Rouge qui étaient si redoutés des Egyptiens; iconographiquement il dérive au surplus du poncif grec de l’Hercule de .Némée : c’_esl la queue du Lion de Némée qui est, dans 'l’imagé égyptienne, devenue la queue du diable; 4° tapisseries’ brodées non moins remarquables représentant la légende de Daphnis changée en arbre, et celle de Thésée combattant les Amazones; 5° une collection de jouets d’enfants (poupées, balles, animaux divers); des portraits peints à la cire ; des verreries ; de magnifiques costumes aux couleurs très nettement conservées ; des scarabées momifiées, etc. Nous donnerons d’ailleurs dans un prochain numéro, outre l’historique des fouilles, l’exposé complet des résultats obtenus jusqu’ici et l’indication du travail plein de promesses qui reste à faire : comme on le verra, Antinoé s’annonce comme ne devant être rien moins qu’une somptueuse Pompéi égyptienne.
- Le lancement de 1’ « Imperator », le plus grand paquebot du monde. — Les chantiers « Yulcan » de Hambourg ont lancé le 23 mai, en présence de l’empereur d’Allemagne, le paquebot Imperator appartenant à la Hamburg-Amerika-Linee.” Ce bâtiment qui sera, pour un temps, le plus grand du monde, doit jauger 52000 tonnes. Il mesure 269 mètres de long, 3o mètres de large, il pourra prendre à bord 5ooo passagers, personnel de bord compris. Il entrera en service en 1913.
- Les vignes d’Italie en 1911. — La production des raisins italiens a été, en 1911, de 69929000 quintaux, 23 i8>. 000 quintaux de jdus qu’en 1910 et 26 183000 quintaux de moins qu’en Î909.
- Les Pouilles L’Emilie. . La Sicile. . Le Piémont La Toscane La Campanie La Vénétie.
- 8.612.000 quintaux 8.535.000 —
- 7.948.000 —
- 7.588.000 —
- 6.284.000 —
- 5.588.000 —
- 5.212.000 —
- sont les provinces les plus productives. La Sicile n’esL qu’au troisième rang parce qu elle a été gravement éprouvée depuis vingt ans par la fermeture du marché français en 1888 et par les ravages du phylloxéra, mais elle a regagné une grande partie du terrain perdu. D’ailleurs, son raisin est destiné en totalité à la vinification, ce qui pour le contingent vinicole remet la Sicile au premier rang.
- Introduction de nouveaux Poissons en Nouvelle-Zélande. — Le gouvernement de la Nouvelle-Zélande, aidé par la Fishery Commission des Etats-Unis essaie, depuis plusieurs années l’acclimatation de divers poissons. II a déjà réussi à introduire avec succès dans les cours d’eau la truite arc-en-ciel ; et les pêcheurs en ont pu prendre 20 000 kilogrammes en une seule année ; il a également acclimaté dans les eaux douces le saumon à dos bleu, le saumon de Californie, la carpe, la tanche et la perche d’Europe. Le succès de ces tentatives a conduit à essayer l’introduction en Nouvelle-Zélande de poissons de mer tels que le hareng, la plie, l’églefin. Dans l’impossibilité de transporter vivants des sujets adultes de hareng, depuis la mer du Nord ou l’Atlantique jusqu’à l’océan Pacifique, on a songé à expédier des œufs fécondés, et, comme l’évolution embryonnaire du hareng ne dure que 8 à 10 jours et que le voyage en demande une cinquantaine, le Dr Williamson, d’Aberdeen, a cherché et réussi à prolonger suffisamment la durée de l’incubation pour que le voyage soit possible. Des essais d’envoi d’œufs de hareng ont lieu en ce moment ; il sera curieux de suivre cette originale tentative.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- 'Electricité
- Fabrication d’une pile sèche. — Il y a deux sortes de piles sèches : les piles à liquide immobilisé et les piles sans liquide ou pile sèche proprement dite.
- Il est relativement facile de construire l’un ou l’autre •de ces systèmes de piles, pour un amateur; nous allons 'indiquer la manière de procéder.
- Occupons-nous tout d’abord de la pile à liquide immobilisé. Pour construire le récipient nous emploierons «ne boite à cigares (fîg. i), dont on aura cloué le couvercle et enlevé l’un des petits côtés. Pour la rendre étanche, on collera sur les joints de la toile fine et on badigeonnera les parois avec un pinceau un peu dur, que l'on enduira d’un mélange de paraffine et d’un peu
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- Ces deux produits seront concassés en grains de 4 millimètres au minimum. Après concassage de chaque matière, il faudra la tamiser sur une passoire à toile métallique, que l’on trouvera dans les bazars pour o fr. io, car la poussière est peu conductrice et s’oppose au passage du courant. Pour remplir le sac, on commence par mettre une petite couche du mélange, puis on place la lame de charbon bien verticalement au milieu; on remplit ensuite l’intervalle annulaire par le mélange, en le tassant énergiquement avec un morceau de bois. On ficelle alors le haut du sac; la hauteur du sac ainsi terminé doit être inférieure de un centimètre environ à celle de la boîte ; au contraire, la borne prise de courant du charbon doit être complètement hors du, sac, quand il est placé dans la boîte.
- Le sac sera placé au centre de la boîte verticalement
- Cire à bouteille Sciure de bois _Composition excitatrice
- _ Zinc
- . Soc dépo/arisant avec charbon
- . Boite a cigares
- Fig. i. — i3oite à cigares formant vase de pile.
- Fig. 2. — Différentes sortes d’électrodes en zinc du commerce.
- de gutta-percha, que l’on a rendu liquide sur un feu très modéré. On passe, sur la couche de cet enduit, une lame de fer chauffée légèrement, de manière à bien imprégner le bois. On peut ensuite terminer la boîte en collant sur les faces du fort papier gris, de manière à donner au récipient un aspect plus propre.
- Le zinc de la pile sera avantageusement acheté dans le commerce ; on prendra une plaque toute préparée ou une tige ronde également amalgamée (fig. 2), qui porte une spirale de fil soudée pour former connexion. La plaque peut être circulaire ou rectangulaire, mais pour l’usage habituel, qui est l’actionnement d’une sonnerie,
- Fig. 3. — Différents types d’électrodes en charbon du commerce.
- le simple bâton de zinc suffit; sa hauteur sera celle de la boite moins deux centimètres environ.
- Pour préparer 1 aggloméré, on peut procéder comme nous l avions indiqué déjà pour fabriquer une pile bon marché (La Nature du 9 avril 19x0, n° 1924), mais si nous voulons faire quelque chose de plus sérieux, îxous prendrons dans le commerce une plaque de charbon ou un bâton, munis d’une borne en cuivre, avec ou sans tête plomb, etc., les modèles abondent (fîg. 3).
- On établira un sac sans fond en toile grossière et poreuse, prise dans des torchons rudes de cuisine par exemple; la couture sera très fine de manière à ne pas laisser échapper le contenu. Le fond sera constitué par xxne rondelle en bois ou en liège, dans laquelle on aura fait une gorge, un vieux bouchon de pot à cornichons fera bieu l’affaire (fig. 4)- Le bouchon formant fond sera rendu solidaire du sac par une ficelle fortement serrée sur la gorge. Le mélange à introduire dans le sac est constitué, par parties égales en volumes, de bioxyde de manganèse et de charbon, qui sera du coke ordinaire.
- Fig.
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- Fig. 4 . — Suc et rondelle de liège formant fond, a- —- Coupe de la pile a liquide immobilisé terminée.
- (fig- 5), le bâton de zinc sera placé 'dans un angle et maintenu verticalement sans toucher le sac par de petites cales ; on n’a plus alors [qu'à préparer la composition excitatrice.
- On obtient cette composition excitatrice en faisant dissoudre, dans un litre d’eau, 20 grammes d’agar-agar et 200 grammes de chlorhydrate d’ammoniaque. Voici comment on opère : l’agar-âgar est une sorte de gélatine végétale; on la coupe en petits morceaux et on la
- Fig. 6. — Cylindre en zinc avec ,1c fond,- soudé. Fig. 7. — Coupe d’une pile sèche terminée.
- laisse détremper une demi-heure dans l’eau fr-oide, on chauffe ensuite sur tin bon feu jusqu’à l’ébullition en agitant avec une cuillère de bois (celle d’un vieux couvert à salade par exemple) jusqu’à dissolution complète de l’agar-agar. A ce moment, on éloigne le récipient dù feu pour le laisser à une chaleur plus douce ; on ipélange alors au liquide, toujours en agitant énergiquement, le chlorhydrate d’ammoniaque finement pulvérisé. Quand le mélange est .opéré.,' on remplit la boîte préparée comme nous l’avons dit, de manière à conviai' entière-: ment le sac et de façon que le niveau du liquide arrive à 1 centimètre du bord de la boîte.
- Au bout de peu de temps, le liquide prend la forme d’une gelée. Il ne reste plus dès lors qu’à fermer lai
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- boîte; on disposera sur la pâte une couche de 2 millimètres de sciure de bois fine et bien lassée. On coulera sur cette sciure une couche de cire à bouteille, jusqu’au haut de la boîte, de manière à ne laisser apparaître que la borne du charbon et le fil relié au zinc de la pile ; une fois la cire Solidifiée, la pile peut servir.
- Au lieu de la pile à liquide immobilisé, on peut construire une pile sèche proprement dite, qui ne nécessite pas l’emploi d’agar-agar avec ses manipulations de solution.
- Indiquons la manière de procéder, qui est très simple, mais en prenant cette fois le récipient lui-même comme électrode négative.
- Préparons d’abord la boîte. Elle sera constituée par une feuille de zinc de 1 millimètre d’épaisseur, d’environ i5 centimètres de hauteur; avec cette feuille, que 1 on roulera sur un cylindre de bois (ou sur une bouteille) d’environ 8 centimètres de diamètre, on constituera un cylindre que l’on soudera suivant une génératrice (fig. 6). Pour faire cette soudure sans fer à souder, il suffira de maintenir les bouts rapprochés au contact par un fil de fer, d’enduire la fente de pâte préparée à l’étain (pâte Desvignes ou autre) et de faire lécher cette pâte par la flamme d’un bec de gaz, en tenant le cylindre avec une pince.
- On soudera de même à ce cylindre un fond en zinc de 1 millimétré, que l’on aura découpé sous forme de rondelle. Pour amalgamer intérieurement ce zinc, il suffira suivant le procédé connu de le frotter avec une brosse et du mercure, mais il faut avoir soin au préalable de protéger les parties soudées par un vernis à la gomme laque ou par de la cire ou de la paraffine, car le mercure, qui dissout l’étain, décollerait les souchires. A l’extérieur du cylindre, il sera bon de coller du papier gris pour isoler le zinc de tout contact conducteur extérieur, à moins que l’on ne préfère exécuter une boîte cylindrique en carton qui contiendra la pile. On soudera en haut du cylindre, toujours à la pâte, un fil de cuivre ou mieux une bande de zinc ou de cuivre portant une encoche qui formera connexion.
- On placera dans le fond deux rondelles de carton, on tapissera la paroi intérieure et latérale du cylindre de gros buvard rouge ordinaire en deux épaisseurs, jusqu’à 1 centimètre du bord supérieur; et on coulera dans le fond une couche de a millimètres de cire à bouteille (fig. 7).
- Il ne reste plus qu’à remplir la p'ile. On préparera une solution de 3oo grammes de sel ammoniac mélangé à 400 grammes de chlorure de zinc par litre d’eau.
- Le mélange dépolarisant sera composé de 400 grammes de bioxyde de manganèse pulvérulent et de 200 grammes de charbon en poudre, du charbon de bois bien pulvérisé par exemple. On imbibera ce mélange en le malaxant bien avec i5o grammes de la solution préparée, de manière à former une bouillie épaisse presque sèche.
- Le buvard rouge sera bien imprégné de la solution préparée, mais il ne devra pas rester dans le cylindre une goutte de liquide libre.
- Pour remplir la pile, on procédera comme pour la pile à liquide immobilisé, mais en tassant encore plus fortement le mélange autour de l’électrode en charbon. Cette électrode sera une plaque ou un bâton muni d’une borne ; la borne seule devra émerger, la pile une fois terminée.
- Le mélange devra être placé jusqu’à 1 ou 2 millimètres du bord supérieur du papier buvard ; on placera dessus deux i-ondelles de papier buvard humecté de la solu-tian, on mettra sur ces rondelles une couche de 5 millimètres de grès fin (du savon minéral ordinaire sera parfait) ; par-dessus cette couche, on coulera de la cire à bouteille.
- La pile ainsi constituée est aussi bonne que les meilleures piles sèches américaines. Elle a l’inconvénient de ne pouvoir être rechargée ; quand elle est usée, le zinc est en général perforé ou trop mince pour resservir ; le bioxyde de manganèse est devenu du sesquioxyde par absorption d’oxygène, le bâton de charbon central seul peut resservir.
- Avec le zinc usagé venant de la boîte d’une ancienne pile, il sera facile de faire du chlorure de zinc au moyen de l’acide chlorhydrique.
- La pile sèche, quoique non rechargeable, a de grands avantages : elle est d’une propreté absolue et est toute indiquée quand elle kdoit être soumise à un transport
- fréquent. Les postes militaires portatifs téléphoniques et télégraphiques comportent des piles sèches. Des petites batteries de piles sèches peuvent servir pour l’allumage des motocyclettes ou voiturcltes. La pile-sèche a le grand avantage de pouvoir fonctionner dans tous les sens, de ne pas nécessiter une verticalité comme la pile ordinaire à liquide et par conséquent de supporter sans inconvénient les trépidations et les chocs.
- Photographie
- Nouveau procédé de séchage rapide des clichés.
- — Quand on veut sécher rapidement un cliché, pour en tirer immédiatement des épreuves positives, on le passe soit à l’alcool ou à l’acétone, soit dans une solution de formol. Ces procédés ont parfois l’inconvénient de produire des taches ou de rendre la gélatine opaque, surtout si l’hyposulfite n’a pas été complètement éliminé.
- MM. Lumière et Seyewetz ont reconnu que certains sels solubles dans l’eau, et n’ayant aucune action désorganisante sur la gélatine, peuvent être employés en solution aqueuse concentrée pour obtenir un séchage immédiat du cliché. Certains sulfates, le sulfite et l’hypc-sulfite de soude, les carbonates de soude et de potasse donnent ce résultat; mais c’est ce dernier sel qui, employé en solutions saturées àfroid, donne les résultats les plussûrs et les plus immédiats. On l’emploie à 90 pour 100 dans l’eau froide ; on y plonge le cliché sortant du lavage et on l’y laisse séjourner 4 ou 5 minutes. Après cela on l’essuie sommairement entre des buvards sans peluche. (Nous rappelons à ce sujet que le papier à filtrer ne donne jamais de peluches) et, quand on a ainsi enlevé la majeure partie de la solution alcaline, on termine le séchage en essuyant la couche de gélatine avec un linge. Il n’y a aucun inconvénient à frotter vigoureusement, la gélatine est devenue si résistante qu’elle ne se raie pas même à la pression de l’ongle. La surface une fois ainsi séchée se polit et prend un aspect très brillant. Le carbonate de potasse présente sur les autres sels l’avantage de donner une déshydratation rapide et complète ; en outre il ne laisse apparaître ultérieurement aucune efflorescence, la couche de gélatine reste parfaitement brillante et transparente après plusieurs semaines. Cependant comme à la longue il pourrait se produire des taches, on peut toujours, après le tirage terminé, replonger le cliché dans l’eau, le laver et le sécher par les procédés ordinaires, car la gélatine n’a subi aucune transformation définitive par le traitement qui vient d’être indiqué.
- Action sur la gélatine, des alcalis employés dans les bains de développement. — Certains bains de développement contiennent des alcalis caustiques qui peuvent attaquer la gélatine et il est intéressant de connaître jusqu’à quel point se produit leur action désorganisante. MM. Lumière et Seyewetz ont étudié la question et sont arrivés aux conclusions suivantes : i° Les alcalis caustiques (potasse, soude et lithine) en solution aqueuse même très diluée désorganisent complètement la gélatine et produisent sa dissolution totale après un temps d’autant plus court que la concentration et la température des solutions sont plus élevées; 20 les solutions aqueuses d’ammoniaque concentrées ou diluées ne désorganisent pas la gélatine à froid, même par contact prolongé. Il y a seulement gonflement et dilatation notable surtout en solution diluée; 3° les carbonates alcalins et le phosphate tribasique de soude en solution diluée ou concentrée, non seulement n’attaquent pas la gélatine, mais empêchent sa dissolution soit à froid, soit à chaud, d’une façon d’autant plus efficace que les solutions sont plus concentrées. Pour certaines concentrations il n’y a même pas altération de la gélatine à la température de 100 degrés.
- Au point de vue pratique pour l’emploi des alcalis dans les révélateurs on peut sans crainte utiliser les alcalis carbonatés, ainsi que l’ammoniaque qui ont un effet plutôt conservateur que nuisible. Par contre on devra restreindre l’emploi des alcalis caustiques et les remplacer autant que possible par le phosphate tribasique de soude, qui se comporte, avec certains révélateurs, comme un alcali caustique.
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- HYGIÈNE ET SANTÉ
- Le sang des radiologistes. — Les rayons X ont une puissance d’action dont les premiers manipulateurs ont été parfois victimes ; ne prenant pas les précautions suffisantes pour se mettre à l’abri de ces radiations dangereuses, plusieurs d’entre eux ont eu des accidents graves de radiodermite, d’inflammation chronique, voire même de gangrène des membres et quelques-uns ont payé de leur vie des imprudences ou des négligences dans le maniement des appareils.
- Les rayons X sont employés maintenant d’une façon courante en médecine autant comme moyen d’investigation, de diagnostic que comme méthode thérapeutique. Ils agissent d’une façon profonde sur la composition du sang, par l’intermédiaire des organes hématopoiétiques (rate, moelle osseuse, tissu ganglionnaire). Chez les animaux soumis à l’irradiation, on constate dans les premières séances, une leucocytose abondante, puis, au fur et à mesure, les leucocytes diminuent et sont détruits. On a mis à profit cette action spécifique pour combattre une maladie redoutable, la leucémie, et, de fait, dès qu’on lance les rayons sur la rate d’un malade atteint de cette lésion, on observe une augmentation considérable des leucocytes; mais, si on répète les séances, on voit peu à peu rétrocéder la leucocytose, le nombre des globules blancs du sang reprendre son chiffre normal et la guérison se faire lentement.
- Cette action si énergique doit se produire chez des sujets sains ; l’expérience sur les animaux le démontre très nettement. On peut alors se demander si les médecins ou physiciens qui manient quotidiennement ces appareils de radiation ne peuvent pas ressentir de ces émanations répétées une modification de la composition de leur sang. Je sais bien qu’on prend aujourd’hui un peu plus de précautions qu’au début, mais ces précautions sont gênantes pour les manipulations et on les néglige encore souvent. Mettre des gants opaques, se protéger la poitrine et l’abdomen avec des tabliers lourds et encombrants, c’est ennuyeux, c’est gênant et on passe outre.
- Plusieurs biologistes ont voulu juger de la réalité de
- cette action et récemment l’un d'eux, M. Aubertin, a examiné à plusieurs reprises le sang de seize opérateurs qui manipulent les rayons X depuis nombre d’années et qui ont tous les attributs d’une santé parfaite. Chez six d’entre eux, notre confrère a trouvé une diminution marquée du chiffre total des leucocytes, une diminution notable du taux des polynucléaires avec augmentation corrélative du taux des mononucléaires et surtout des lymphocites, une augmentation des éosinophiles, mais pas de lésions des globules rouges. Chez les autres, la diminution des leucocytes est à peine marquée ; l’examen donne, à peu de chose près, les résultats de la normale, sauf que l’éosinophilie est presque toujours constante. Cet état du sang est absolument analogue à celui qu’on observe chez les animaux sains soumis à l’action des rayons X, mais il n’existe bien marqué que chez certains radiologistes. Sont-ce ceux qui sont exposés plus longtemps et plus fréquemment à l’action de ces rayons, c’est possible. M. Aubertin regarde celte destruction de certains globules, cet état anormal, en somme, comme pouvant favoriser une infection plus rapide en cas de maladie grave ou contagieuse. Les rayons X créent par ces modifications, variables de l’un à l’autre sujet, mais constantes à des degrés divers, une sorte de prédisposition à être plus facilement atteint, une résistance moins grande à la lutte microbienne. Il est incontestable que c’est à l’action de ces rayons que sont dus ces troubles de l’hématopoièse ; les doses d’émanation sont faibles, mais, comme elles sont répétées, elles agissent à la longue et créent un état anormal. Aussi ne saurait-on trop recommander aitx manipulateurs de se protéger, non seulement les mains, mais le corps tout entier pour échapper à l’action nocive de cet agent si puissant. Il se crée aujourd’hui dans la plupart des centres hospitaliers des laboratoires de radiologie et d’électrothérapie; les nombreux directeurs ou préparateurs attachés à ces laboratoires feront bien de méditer les observations de M. Aubertin, confirmées par d’autres médecins. Dr A. C.
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- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- Les difficultés de l’argenture. — L’argenture chimique donne souvent bien des déboires. C’est en effet une opération des plus délicates et dont le succès peut être compromis par des causes minimes et mal connues. MM. Y. Kohlschütler et E. Fischmann, dans un travail que résume le Bulletin de la Société d’Encouragement, d’après Annalen der Chemie, étudient en détail les facteurs qui influent sur le dépôt d’argent produit par la réduction d’une solution ammoniacale d’oxyde d’argent par la formaldéhyde, l’acétaldéhyde, le sucre de canne, le sucre de lait ou l’acide tartrique.
- L’examen de l’action de chaque agent de réduction amène à conclure que, dans tous les cas, l’oxydation est finalement en cause ; il peut y avoir aussi des produits colloïdaux en présence. Les conditions nécessaires pour obtenir un miroir satisfaisant semblent être que la réduction se produise surtout à la surface. La nature du verre a son influence ; mais elle n’est pas prédominante, puisque l’on obtient des miroirs d’argent non seulement sur verre, mais encore sur caoutchouc, sur métal, sur porcelaine, et même sur la surface d’un liquide, pourvu qu elle soit à l’abri Jde l’air. Les substances étrangères, même en traces menues, produisent des effets remarquables. C’est ainsi qu’un excès de sel ammoniacal ou la présence d’un sel halogène empêche la formation du miroir; cet effet est neutralisé par la pi'ésence d’une trace d’alcali. Une quantité minime d’un sel de cuivre est avantageuse, comme Liebig l’avait déjà constaté. Il est nécessaire que le processus de la réduc-lion soit extrêmement lent; la vitesse de réduction dépend de l’état de la surface; l’oxyde d’argent est très aisément absorbé. En général, l’on peut dire que lés
- conditions qui favorisent la production d’un sel d’argent colloïdal favorisent aussi l’argenture. Le miroir a d’ailleurs un aspect différent selon l’agent de réduction et le sel d’addition. Les miroirs adhérents sont extrêmement sensibles à l’action des électrolytes ; et les acides étendus, les sels acides, les sels de bases faibles, les sels neutres des halogènes occasionnent rapidement la séparation desMépôts.
- Utilisation des plaques photographiques pour faire de la polycopie. — Vieux clichés ou plaques voilées remplacent très bien la cuvette remplie de pâte spéciale dont on se sert pour le tirage des épreuves de polycopie. On peut d’abord, mais ce n’est pas indispensable, débarrasser la plaque des sels d’argent qu’elle contient, ce que permettent de faire aisément une solution faible d’hyposulfite sodique, pour les plaques non développées, une solution concentrée d’hypo et de prussiate rouge s’il s’agit de vieux clichés.
- Sur la couche de gélatine, bien gonflée à sa sortie de l’eau de lavage, mais débarrassée du liquide en excès par passage d’un rouleau de caoutchouc, on applique la feuille type portant les inscriptions à reproduire, écrite à l’encre polycopiante. On fait bien adhérer le papier à la gélatine en appuyant avec le rouleau caoutchouté, on laisse le contact pendant cinq minutes et on enlève la feuille en tirant régulièrement par un coin.
- Le cliché ainsi fait servira pour le tirage des épreuves faites comme en polycopie ordinaire : on applique sur la gélatine une feuille de papier blanc, on presse légèrement du doigt ou au rouleau pour assurer le contact, on soulève avec précaution sur un coin pour voir si les
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- inscriptions sont assez visibles. On enlève, dès que les traits apparaissent bien foncés, et on recommence... A noter que si on emploie le doigt pour presser le papier contre le cliché, il ne faut appuyer ni trop longtemps ni trop fort: sans cela la gélatine s’échauffe et se colle au papier. (Science du XXe Siècle et Laboratoire de La Nature.)
- Ouverture des flacons fermés par un bouchon de verre rodé à l’emeri. — Nous avons récemment indiqué une méthode pour enlever les bouchons de verre adhérent au goulot, ce qui se produit très souvent avec certains produits quand on ne prend pas la précaution de graisser légèrement le bouchon avant fermeture. Un de nos lecteurs, M. E. Anadyr, nous rappelle à ce sujet qu'il est
- un mode opératoire plus simple ; on peut tout simplement frapper à petits coups sur le bouchon avec une règle ou un morceau de bois. Eviter d’employer du métal ou de frapper fort, ce qui produirait immanquablement la rupture du bouchon. Diriger le sens de la frappe de façon à faire tourner le bouchon et à le chasser du goulot. Ce procédé étant moins efficace que le chauffage, il convient de l’appliquer en premier; s’il ne réussit pas, on échauffe à la ficelle (Y. n° 2o3i, Supplément) ou par passages très courts dans une flamme de brûleur Brunsen et on tape ensuite de nouveau à petits coups. C’est ainsi qu’on opère dans tous les laboratoires de chimie où tous ces procédés sont très connus et où se présente fort souvent l’occasion de les appliquer.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de. l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Petite Correspondance. — XL. P., rue Chanzy, Le Mans. — Théoriquement, il n’y a pas d'impossibilité à votre idée et de nombreuses inventions reposant sur le principe que vous émettez ont été proposées. Je ne saurais vous dire si ces inventions ont été mises pratiquement à l’essai. Un gros inconvénient se présente a priori. Votre caisson, ou tout appareil analogue, ne saurait reposer directement sur le pont du navire. Il est nécessaire qu’il soit emboîté dans une partie de la coque qui le maintiendra, sans l’empêcher de flotter, le cas échéant. Mais si, comme il arrive presque toujours, le navire qui fait eau prend une inclinaison d’un côté ou de l’autre ; les objets qui ne sont pas complètement libres — et ce serait, je le répète, le cas de votre, caisson — se coincent dans leurs, rainures ou sup-oorts et sont entraînés avec le navire au moment où il
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- coule. Cette observation s’applique d’ailleurs aux embarcations dont les appareils de manoeuvre ne fonctionnent plus dès que l’inclinaison du navire prend une certaine valeur, ce qui rend un peu vide la discussion sur le nombre de canots de sauvetage qu’il convient de mettre à bord. S. J.
- Renseignements. — L’Union de Bourg (Ain). — Balance Heuser : 3, rue d’Hauteville, Paris.
- J. Q. Y. — L’adrénaline se trouve maintenant dans toutes les pharmacies. Nous le trouvons en particulier à la maison Clin et Cie, 20, rue des Fossés-Saint-Jacques, en solution au millième.
- M. Ch. Bernstein, Liège. — Il n’est pas étonnant que vous n’ayez pas trouvé un produit satisfaisant à toutes les exigences indiquées. Etant donné le genre très spécial de l'application, nous ne pouvons guère faire d’essais ici. Avez-vous essayé des solutions d’acé-to-celluse que nous avons recommandées, il y a quelque temps dans les Petites Recettes comme colle-ciment pour le verre ? C’est avec ces produits que vous auriez sanst doute le plus de chance de réussir. Mais pour éviter la contraction lors du séchage, peut-être faudrait-il leur incorporer une poudre genre kieselguhr pàr exemple.
- XL. Fouville, Lyon. — Nous n’avons pas publié de recettes du genre indiqué. Mais il doit être relativement facile de mouler les objets en plâtre fin pour reproduire finalement avec un alliage très fusible à base de bismuth-étain-plomb.
- M. LL. Lauer, Paris. —- Quoique en apparence très simple, le problème ne parait pas très aisé à résoudre. Si vous vouliez un dissolvant de parfum agréable, il en est plusieurs ; mais de dissolvant volatil absolument inodore, nous n’en connaissons guère. Yous pourriez prendre le perchlorure d’éthylène, dont l’odeur, fort peu prononcée, n(est nullement désagréable.
- XL. N.-R., à Lyon. — Toutes les mixtures du commerce ne contiennent du henné — quand elles en con-
- tiennent! — que pour la forme. Leur agent actif est le paraphénylènediamine, lequel doit être mis en œuvre avec précaution : en particulier, on doit après, le virage du noir, laver soigneusement la chevelure. Yoir pour tous détails la brochure Teinture dès cheveux, éditée à Lyon, chez Gatefossé (R. Camille).
- XL. F. V., Cannes-La-Bocca.— En mettant les abeilles en contact avec la fumée de quelques corps âcres et délétères, on obtient leur asphyxie momentanée, si ce contact n’est pas trop prolongé, car autrement l’asphyxie deviendrait définitive. Les substances dont on fait usage pour obtenir l’asphyxie momentanée des abeilles sont la vesse-de-loup ou lycoperdon, l’azotate de potasse ou sel de nitre (salpêtre), etc.; l’essentiel est de ne pas laisser trop longtemps les abeilles en contact avec la fumée asphyxiante. Il faut environ 5 grammes de sel de nitre pour l’asphyxie d’une colonie ; ce sel de nitre doit être dissous préalablement dans un demi-verre d’eau, et on en imprègne des chiffons ou de la filasse que l’on fait sécher ; deux ou trois minutes suffisent pour asphyxier les abeilles d’une ruche. Dans le cas très particulier que vous nous soumettez, la question est de savoir si l’enfumage est possible pour des abeilles réfugiées dans les cheminées, sans que cet enfumage les asphyxie complètement. Il faudrait, si l’état des lieux le permet, placer au-dessus de la cheminée, une ruche vide destinée à recueillir l’essaim. Pour attirer les abeilles dans cette ruche, frotter intérieurement celle-ci de miel ou l’enduire de sirop de sucre; renouveler l’opération pour chacune des cheminées envahies, en se servant d’autres ruches vides si les colonies sont trop importantes pour être recueillies dans une seule ruche. Au cas où il serait impossible d’installer une ou plusieurs ruches près des cheminées, pour capturer les essaims migrateurs, nous ne verrions pas d’autre solution que l’asphyxie par un enfumage prolongé.
- XL. E. T., Montargis. — La question posée relativement à l’exploitation de l’alfa en Algérie, à l’importance du capital nécessaire pour une semblable entreprise, aux conditions à remplir pour obtenir une concession, au rendement et à la durée de l’exploitation, etc., est une question assez complexe, à laquelle on ne peut a priori donner une réponse ferme et complète, sur les divers points qu’elle comporte, dans la « Boîte aux lettres » ni même par correspondance directe, en raison du développement qu’elle exige. Il faut envisager les détails ayant trait aux règlements administratifs en matière de concession, ceux relatifs à l’exploitation de terrains alfatiers où l’alfa croît à l’état spontané, et ceux relatifs à l’éventualité de la culture méthodique. En Algérie, les peuplements d’alfa appartiennent presque tous à l’Etat ou aux communes ; ils sont mis en adjudication par vastes étendues de 5ooooà 100000 hectares et plus. Cependant la Société franco-africaine pour la fabrication des pâtes d’alfa a obtenu du gouvernement algérien, il y a quelques années, la concession de 8000 hectares d’alfa. Pour obtenir tous les renseignements sur les divers points énoncés, le mieux est de s’adresser, pour l’entreprise même et les formalités de concession, au Gouvernement général de l’Algérie (Service de la Colonisation), à Alger : à l’Office du Gouvernement général de l’Algérie, Galerie d’Orléans, Palais-Royal, tParis. Pour la technique cul Ut-
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- raie et l’exploitation de T alfa, à M. le Dr Trabut, directeur du Service botanique de l’Algérie et professeur à l’Ecole de médecine d’Alger, et à la Direction du Jardin colonial de Nogent-sur-Marne (Seine).
- M. C., à Phuloc (Cochinchine). — Nous ne possédons pas d’indications de nature à vous renseigner directement sur l’écaillage rapide du poisson. Généralement, cette opération se fait à la main, en employant de forts grattoirs métalliques. Mais vous obtiendriez ces renseignements, croyons-nous, en vous adressant à une entreprise spéciale s’occupant des conserves de poissons, dans votre pays, ou au Service de renseignements de la Direction de l’agriculture et du commerce de l’Indo-Chine, à Hanoï, laquelle doit avoir dans ses attributions le Service des pêches maritimes et des industries qui en dérivent.
- M. Cliéret, Bourg-la-Reine. — Vous trouverez un résumé complet de toutes les méthodes employées pour l’imperméabilisation des tissus, ainsi que de nombreuses indications bibliographiques dans la Revue générale de chimie de 1910. Demander à l’éditeur : Jaubert, 155, boulevard Malesherbes, les deux numéros d’avril 1910, contenant l’étude sur les apprêts hydrofuges et imperméables (2 fr. le numéro).
- M. M. Schepp, Nancy. — Voir, pour renseignements relatifs à l’étainage de la fonte, le volume Coloration des
- métaux qui vient de paraître (chez Desforges, quai des Grands-Augustins. 1 vol. in-12, 3 fr.
- M. A. A'., à Mulhouse. —- La gélose ou agar-agar est une algue du Japon importée en filaments translucides, desséchés et comprimés. On en trouve dans toutes les maisons de produits chimiques ou de droguerie (par exemple, Ch. Pelliot, rue des Francs-Bourgeois, 27, Paris ; Marchai, boulevard de la Senne, Bruxelles).. On fait dissoudre par chauffage dans l’eau bien bouillante, pendant plusieurs heures, en remuant sans cesse.
- M. Lamarque, professeur à Verdun. — i° Par « liquide servant à fixer les préparations microscopiques », vous semblez désigner les mixtures employées pour fixer la lamelle à la lame. Un vernis composé de :
- Essence de térébenthine .... Jo grammes.
- Benzine....................... 10 —
- Bitume de Judée.................20 —
- Huile de lin.................... 5 gouttes. .
- donne de bons résultats ; — 20 les maisons Ligny, 52, rue Labrouste, et Ourbak, 216, rue Saint-Charles (Paris), vendent des dalles en aggloméré, du genre de celles dont vous parlez. Mais puisqu’il s’agit d’un béton mâchefer et ciment, facile à préparer sur place, pourquoi ne feriez-vous pas votre mur en béton moulé, et éventuellement armé au moment de sa confection?
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- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Les animaux sauvages reconnus par leurs empreintes : Martin.
- 1— Deux nouvelles explorations au Grônland : Chari.es Rabot.
- ’— L’étude expérimentale des tourbillons annulaires liquides : H. Vigneron. — L’épuration des jus sucrés : Henri Rousset. — Un rail électrique aérien : André Dachs. — Académie des sciences : Cii. de Yilledeuil. — Le transport des bois lourds indo-chinois : Roger Dltcasip.
- Supplément. —• Nécrologie : M. Abbott L. Rotch. — Grottes de lave à la Réunion. — Forme nouvelle de cristal de neige. — La tourbe au Canada. — L’électricité dans les mines. — Les accumulateurs et le courant alternatif. — Canot en ciment armé. — La quadrature du cercle et l’Académie des Sciences. — Pour emplir les pipettes de liquides à émanations nauséabondes ou délétères.
- Grandeur et figure de la Terre, par J. B. J. Delambre, ouvrage augmenté de notes, de cartes et publié par les soins de G. Bigourdan, membre de l’Institut. In-8° de vm-402 pages, Gauthier-Villars, éditeur. Prix : i5 francs.
- A sa mort, Delambre laissa deux ouvrages inédits : 1 Histoire de l’Astronomie au xvm° siècle, publiée par L. Mathieu en 1827, et Y Histoire de la mesure de la Terre que M. Bigourdan publie aujourd’hui sous le litre adopté par l’auteur : Grandeur et figure de la Terre, en le complétant par des notes précieuses et par des cartes, qui manquent totalement dans le manuscrit. Delambre y examine d’abord la Première mesure de la méridienne de France et lu Première mesure de l’arc de Laponie puis la Seconde mesure de la méridienne de France ,1a Première mesure de l’circ du Pérou, les Mesures de divers degrés de 1750 à 1780, la Troisième mesure de là méridienne de France, base du système métrique décimal, par Méchain et Delambre, enfin les Mesures de degrés après 1800. Grâce aux soins éclairés de M. Bigourdan, on est heureux de voir ce précieux ouvrage échapper ’à la destruction et compléter nos connaissances sur l’histoire de la géodésie.
- hes Conducteurs d’électricité en Aluminium, par E. Du-saugey. In-8° de 140 pages, H. Dunod et E. Pinat, édit. Prix : 7 fr. 5o.
- Appelé par ses fonctions à calculer et à installer depuis plusieurs années de nombreuses lignes en aluminium, M. Dusaugey a pensé qu’il serait intéressant de grouper en un manuel les valeurs nécessaires et pratiquement, suffisantes pour le calcul des conducteurs d aluminium au point de vue électrique et au point de
- vue mécanique. Ce travail pourra être utilement consulté par les exploitants et les ingénieurs chargés de l’étude et de l’installation des réseaux électriques et par les ingénieurs et agents de l’Administration des Télégraphes et du Contrôle des Distributions d’Energie électrique.
- Résumé des Opérations exécutées jusqu’à la fin de 1911 pour la description géométrique détaillée des Alpes françaises, par Paul Helbronner. Paris, Gauthier-Villars, 1912.
- Thèse soutenue par l’auteur le 16 février 1912, pour le grade de docteur ès-sciences de l’Université de Paris. C’est le résumé et le résultat de dix années d’importants travaux géodésiques, et photographiques déjà exécutés par M. Helbronner dans les Alpes Françaises et dont nous avons rendu compte à diverses reprises.
- Baedeker s United States, 33 cartes et 48 plans; Leipzig, Baedeker, 1909. Prix : 18 fr.
- Cette 4e édition du guide Baedeker aux Etats-Unis n’a pas moins de 724 pages, tout en conservant le pratique modèle qui permet de mettre si aisément le livre en poche; avec une abondance de cartes et plans, c’est une description complète de l’immense pays! Nous croyons devoir la signaler aux personnes qui se rendent cette année aux divers congrès institués pour 1912 aux Etats-Unis (international de navigation intérieure, international d’hygiène, de géographie physique, de physique appliquée, de résistance des matériaux), etc.
- The mind of Primitive man, par Fr Boas. New-York, Londres, Macmillan, 1911, 1 vol. in-8°. Prix : 6 $.
- Le titre n’est pas tout à fait exact : en fait il n’y a guère que la moitié de cet excellent livre qui soit consacrée à « l’esprit » de l’homme primitif, le reste étant pris par des exposés d’anthropologie physique : question clés races, influence du milieu sur les types humains, influence de l’hérédité, sur « l’esprit » ; caractéristiques mentales de l’homme primitif; langage; universalité de la « culture » primitive; évolution des sociétés. Un chapitre additionnel traite des « problèmes de races aux Etats-Unis » : son intérêt dépasse ce cadre d’apparence tout spécial. D’une façon générale, les vues et théories de l’auteur sont peu profondes, mais son livre est bien documenté, clair, très lisible, et d’un réalisme constant.
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- BIBLIOGRAPHIE
- L'état moderne et Vorganisation internationale, par David Jatne Hum (traduction française de Mme Emile Boutroux). Paris. E. Flammarion. Prix : 3fr,5o.
- , M. Hill, ministre ou ancien ambassadeur des Etats-Unis à Berne, à La Haye et à Berlin, a, notamment, pris part h la seconde Conférence de la Paix, à La Haye; en 1907, et il a suivi de près les progrès qu’a réalisés, et dans l’esprit des gouvernements, et dans l’opinion publique, l’idée de rétablissement d’une justice arbitrale obligatoire. Après un court et lumineux exposé historique de la formation de l’Etat moderne, il montre comment une justice supérieure s’impose à la conscience des nations, sans se dissimuler les obstacles que rencontrera la réalisation, et les pas en arrière qu’il faudra se résigner à faire de temps en temps, M. Hill pense que les progrès de cette justice sont incontestables.
- Pour avoir une marine de guerre, par (Henri Bernay.
- . 1 vol. in-16, 232 pages, broché 2 francs. Pierre Roger, éditeur, Paris, 1912.
- Pour avoir une marine de guerre, car il nous en faut une, M. H. Bernay le démontre lumineusement, il importe avant tout que le pays comprenne le rôle
- - de_ cet organisme, et qu’il soit initié aux principes essentiels de son fonctionnement. C’est cette tâche de vulgarisation qu’assume le présent livre : quatre chapitres limpides, logiques et vigoureux intitulés : le matériel, le personnel, Vutilisation, et Vorganisation, montrent ce que doit être une marine, et dans quelle voie salutaire la nôtre s’oriente actuellement.
- Le Cinématographe scientifique et industriel, traité pratique de cinématographie, par Jacques Ducom. i vol. in-8° raisin. 33o p., 124 fig. Prix : 6 francs. Geissler, éditeur. Paris, 1911.
- M. J. Ducom rappelle les origines du cinématographe et traite ensuite avec beaucoup de détails, des diverses applications qui ont valu à ce précieux instrument sa brillante carrière industrielle. Le cinématographe théâtral est examiné d’une façon très complète depuis la prise des vues et les trucs divers,
- jusqu’au développement industriel des films, au tirage des positifs et aux éditions en grand. Les praticiens du cinéma trouveront en outre, dans ce livre, les excellents conseils d’un spécialiste expérimenté.
- Dictionnaire-manuel de VAéronautique militaire. 1 vol. in-12 de 221 pages, avec 22 croquis. Berger-Levrault, éditeurs, 5-7, rue des Beaux-Arts. Prix : 1fr,^5.
- Le lecteur trouvera dans celte brochure, condensées avec méthode, précision , et clarté, réunies dans l’ordre alphabétique, les notions essentielles qui lui permettront de suivre les discussions que soulève la question de la suprématie militaire dans les airs.
- Recherches sur VHjgi'ene du travail industriel. Assainissement des industries, prophylaxie des maladies professionnelles, par MM. F. Heim, Agasse-Fafont, E. Haas, Constensoux, A. Hebert, Sartory. In-8" de 174 pages. H. Dunod et E. Pinat, édit. Prix : 7 fr. 5o.
- Dès sa création (igo5), le Cours d’hygiène industrielle du Conservatoire national des Arts et Métiers a réussi à grouper des spécialistes autorisés, désireux d’apporter leur contribution à cette œuvre si vaste et si complexe : l’étude des conditions et améliorations hygiéniques du travail dans les diverses industries. Les travaux dus à cette collaboration paraîtront désormais en volumes. Ceux de la présente année sont surtout consacrés aux questions de technique : dépistage de certaines intoxications, caractérisation d’éléments nocifs dans l'atmosphère des ateliers, valeur de certains signes cliniques pour la surveillance médicale de la population ouvrière des ateliers insa-lub res, etc.
- Handbuch der vergleichenclen Physiologie, par 'Hans Winterstein, Lieferung 20 et 21, 1912, Gustav Fischer, éditeur, Iéna, 5 M. chacun.
- Ces fascicules contiennent la plus grande partie- de l’étude des tropismes par Jacques Lœb; l’étude clés sens inférieurs : du toucher, de la température, de la douleur, du sens chimique, par S. Baglioni ; celle de la vision par C. Hess.
- Igo
- CHRONIQUE MÉTÉOROLOGIQUE
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- Résumé général d’après les bulletins
- Du 18 au 27 mai. — Le 18. Pression supérieure à 765 sur le W. et le N. de l’Europe. Pluies sur le N.-W. et le Centre de l’Europe. En France, averses dans l’Est (Nancy : 4 mm). Temp. du matin : Belfort, -f- 90 ; Paris, 10; Bordeaux, 14 ; Perpignan, 16; Nice, 18; Alger, 19; moyenne à Paris : 11°,9 (normale : 13°,2). — Le 19. Pression voisine de 76a sur le Centre et le S. de l’Europe. Une dépression se rapproche des Iles-Britanniques; une autre persiste sur le S. de la Russie. Pluies sur le N. et le S.-E. de l’Europe. En France : beau temps. Temp. du matin : Belfort, -f- ii°; Paris et Toulouse, 12; Clermont-Ferrand, 14 ; Alger, 19; moyenne à Paris : 14°»-7 (normale : i3°,3). — Le 20. Pression un peu inférieure à 760 sur les Iles-Britanniques, la Scandinavie et la Russie, voisine de 765 sur le Centre et le S.-E. du continent. Pluies sur le N. et l’E. de l’Europe. En France : Rochefort et Nice, 3 mm. Temp. du matin : Uleaborg, -j-3°; Nantes, i3; Paris, Belfort et Bordeaux, i5; Alger, 20; moyenne à Paris :
- 14°;2 (normale : i3°,4)- — Le 21. La pression s’abaisse sur le W. et le N. de l’Europe. Minima de 754 mm sur le Danemark et le S. de l’Irlande. Pressions élevées sur le S.-E. du continent. Pluies sur le N. et le W. En France : orages sur le Centre et le W. : Bordeaux, 5g mm, Paris, 12; Charleville, 4- Temp. du matin : Nantes, i3°; Belfort, 14; Paris, i5; Nice, 17; Alger, 20; moyenne à Paris : i5°,3 (normale : i3°,5). — Le 22. Pression basse sur presque toute l’Europè. Minima sur Angleterre, Autriche et S. de la Scandinavie. Pluies sur le N., le Centre et le W. du continent. En France,
- du Bureau Central Météorologique.
- pluies générales : Gap, 36 mm; Cette, 28; Clermont-Ferrand, 22; Nancy, 12; Paris, 6. Temp. du matin : Belfort, i3°; Paris, i5; Monaco, 16; Alger, 22; moyenne à Paris : i4°,7 (normale : i3°,6). — Le 23. La pression reste basse sur l’Angleterre, le N. de la France et l’Europe centrale. Elle se relève dans le S.-W. du continent. Pluies sur le Centre et le W. de l’Europe. En France : Lyon, 67 mm (orage); Rochefort, 15 ; Nice, 9; Paris, G. Temp. du matin : Paris, ii°; Nantes et Belfort, 12; Monaco, 16; moyenne à Paris : i2°,7 (normale : i3°,8). — Le 24. La pression se relève sur le W. de l’Europe, et dépasse 765 mm en Angleterre, sur le golfe de Gascogne et l’Espagne. Pressions basses sur l’E. du continent (Lemberg : 70! mm). Pluies générales. En France : Lyon, 59 mm; Biarritz, 22; Paris, 19. Temp. du matin : Belfort, Nantes et Clermont, io°: Monaco, i5; moyenne à Paris : 120 (normale : 13°,9)- — Le 25. Fortes pressions sur le W. de l’Europe : Ecosse et Irlande, 772 mm. Dépression sur le S.-E. (Bucarest : 7Ô2 mm). Pluies sur le Centre et le W. de l’Europe. En France : Nancy, 36 mm; Besançon, 24; Lorient, 5. Temp. du matin : Paris et Clermont, 90 ; Nantes, 10; Monaco, 17; Alger, 19. — Le 27. La pression s’abaisse sur le W. de l’Europe en restant supérieure à 765 nun sur les Iles-Britanniques et le N. de la France. Dépressions sur l’Islande, l’Espagne et le S. de la Russie, Pluies abondantes sur le N., le Centre et le S. du continent. En France, beau temps. Temp. du matin : Belfort, 70: Paris, 10; Brest et Bordeaux, 12; Alger, 19. — Phases de la Lune : Premier Quartier le a3, à 2 h. 21 m. du soir.
- En raison des fêtes de la Pentecôte, nous avons été contraints d’ajourner notre Bulletin météorologique. La livraison de la semaine prochaine comprendra deux bulletins complets et rien ne manquera ainsi dans la collection météorologique hebdomadaire.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l'Institut, Professeur à l'Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d'Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : tzo. Boulevard Saint-Germain, Pari* (VIe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d'entente spéciale avec les éditeurs.
- Là reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N® 2037 — 8 JUIN 1912
- SUPPLÉMENT
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- INFORMATIONS
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- Nécrologie : Wilbur Wright. — Wilbur Wright vient de mourir à Dayton (Ohio) emporté par la fièvre typhoïde. W. Wright, envers qui on a été souvent fort injuste en France, peut être à juste titre considéré comme le créateur de l’aviation actuelle. Aidé de son frère Orville Wright, il commença par s’adonner, à titre de délassement sportif, à la pratique du planeur, telle que la préconisait alors O. Chanute. Les deux frères se passionnèrent pour le problème de la navigation aérienne par plus lourd que l’air. Esprit inventif et réfléchi, caractère méthodique et tenace, W. Wright, après une étude scientifique approfondie des divers éléments du problème, établissait une machine volante, mue par un moteur de 16 chevaux de son invention. La stabilité latérale était assurée par le procédé du gauchissement. Le 17 décembre 1903, cet aéroplane, monté, pesant au total 335 kg, effectuait aux environs de Dayton un vol de 266 mètres en 5g secondes contre un vent de 9 m. 20. C’est le premier vol mécanique véritable réalisé par l’homme. Puis l’appareil se perfectionne ; en 1904, les Wright volent en circuit fermé sur une longueur de 8 à 10 km. En igo5, le 5 octobre, vol de 38 km 956 en 38 minutes 3 secondes. Le secret un peu naïf dont les deux frères cherchèrent dès lors à envelopper leurs recherches leur nuisit. De malveillantes suspicions se firent jour ; cependant que de toutes parts les chercheurs encouragés par le succès des deux frères se remettaient à l’œuvre. C’est de cette époque que date la renaissance des recherches d’aviation en France. Pendant que les frères Wright perdaient leur temps en négociations secrètes, les constricteurs français travaillaient ferme. Cependant aucun d’eux n’avait encore pu réaliser de vols approchant ceux des deux américains, lorsque W. Wright vint en France en 1908. Son premier vol, cependant très court, le 8 août 1908, aux Hunaudières, près du Mans, dissipa du premier coup tous les doutes. W. Wright apparut nettement comme le maître des hommes-oiseaux. Bientôt l’aviateur emmenait des passagers et volait plus d’une heure. Ces vols eurent une grande influence sur les progrès de l’aviation. Ils montrèrent aux aviateurs français la voie à suivre. Lés appareils, trop fragiles, se consolidèrent et se simplifièrent à l’exemple de l’appareil américain. Le gauchissement, ou les ailerons qui en dérivent, furent adoptés unanimement et dès lors l’aviation progressa avec l’étonnante rapidité que l’on sait. Le gauchissement est-il réellement une invention de Wright ? Nos lecteurs savent que le gauchissement fut inventé par Mouillard. Les papiers mis au jour par M. Henry Coüannier le démontrent nettement. Chanute eut connaissance de cette découverte et son importance ne lui échappa nullement. L’enseigna-t-il aux Wright qui l’appliquèrent sur leur aéroplane ? On ne sait ; mais la chose semble probable. Il n’en reste pas moins aux frères Wright le très grand mérite d’avoir les premiers construit et manœuvré, avec succès, un aéroplane à
- moteur ; les premiers ils ont su réunir en un faisceau solide tous les éléments épars où gisait, invisible, la solution du grand problème. Et cela suffit à les classer parmi les grands inventeurs dont l’humanité retiendra les noms.
- Le radium dans les étoiles nouvelles. — Une
- information particulièrement intéressante est parvenue ces jours derniers au Bureau des Astronomische Nach-richten, à Iviel : on aurait trouvé du radium dans la Nova des Gémeaux. Nos lecteurs ont été informés en temps utile de la découverte de cette étoile nouvelle, faite il y a deux mois. M. Küstner, directeur de l’observatoire de Bonn, vient de trouver dans les spectro-grammes de la Nova les lignes noires de l’uranium et de l’émanation du radium. Nous attendrons la confirmation de cette découverte avec d’autant plus d’intérêt que la présence du radium pourrait jouer un rôle important dans la formation de ces étoiles nouvelles.
- La dispersion de la lumière dans le vide. — Les
- obsei'vations de C. Nordmann sur (3 Pei'sée et X Taureau (Comptes rendus, t. 146 (1908), p. 266, 383, 680; et Bulletin astronomique, t. 26 (1909), p. 1) et celles de G. A. Tikhoff sur RT Persée et W de la Grande Ourse (Comptes rendus, t. 146 (igo8), p. 570) avaient permis à leurs auteurs de tirer des conclusions relativement à une dispersion de la lumière dans le vide, tel que nous devons à présent l’imaginer dans les espaces interstellaires : une telle conséquence était peut-être légèrement hâtive, mais elle offrait, par ailleurs, un si grand intérêt que les astronomes restaient un peu dans l’attente d’expériences plus longues et plus méthodiques, permettant soit d’infirmer, soit de confirmer une semblable hypothèse. Ces expériences ont été faites sur les étoiles XX du Cygne et W de la Grande Ourse par le Dr Kron, qui vient d’en publier les résultats importants et txœs concordants dans le n° 65 des Publications de l’Observatoire astrophysique de Potsdam (t. XXII, n° 3, mai 1912) : l’hypothèse de la dispersion de la lumière dans l’espace ne s’applique pas à ces nouvelles déterminations.
- Le Dr Kron ajoute : « Je tiens surtout pour hasardées « les conclusions que C. Nordmann a voulu tirer de ses a observations d’Algol, comme suite d’un matériel expé-« rimental insuffisant et imparfait, parce que les obser-« valions reposent sur des intervalles de temps de 8 à « i3 minutes, limites dans lesquelles uue détermination « photométrique ne permet de fixer avec quelque certi-« tude qu’un seul minimum d’Algol, et ne dirai rien « d’une détermination aussi défavorable que celle d’un « minimum de X Taureau, à peine possible dans ces « conditions. »
- La question des étoiles variables x-evient ainsi au pre-mier plan des préoccupations astronomiques, avec les hypothèses qu’il est nécessaire d’introduire pour expliquer leurs iiTégulaiâtés,
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- INFORMATIONS
- Disette de radium. — On sait que l’Autriche est le pays du monde qui jusqu’ici fournit le plus de radium. Dans la ville de Joachimsthal en Bohême on exploitait l’urane depuis le xve siècle. Lorsqu’on eut constaté que le minerai d’urane recèle aussi du radium, le gouvernement autrichien construisit une usine qui retravaille ce minerai, io ooo kilogrammes de déchets, provenant de 3o ooo kilogrammes de minerai primitif donnent environ 3 grammes de chlorure de radium : RaCl2. Les méthodes de préparation 1 en vigueur jusqu’ici ne permettent malheureusement qu’une production insuffisante. Aussi quand le roi d’Angleterre se plaignit à l'empereur d’Au-triche, il y a quelques semaines, qu’on refusait du radium aux'savants anglais, il lui ^füt répondu que la production tout entière de l’usine, pour une durée de 18 mois; ekt-déjà’assurée èLpayeè d’avancé.'Cette disette de radium a poussé les.paysans de la vallée de Joachims^ . thaï iune -contrebande d’un:nouveau- genre. A l’encontre de;s prescriptions officielles, ils vendent à la dérobée, à raison de’ 5 kilogrammes pour 3ooo couronnes (i couronne — i fr. o5) des pierres recueillies à l’intérieur de leurs maisons. De l’autre côté de la frontière, c’est-à-dire en Allemagne à Johanngeorgenstadt, le pechblende (ou pechurane) renferme aussi du radium; mais en quantité moindre qu’à Joachimsthal, de sorte que l’exploitation n’est pas lucrative. On espère avec le temps découvrir des procédés de préparation plus simples et par conséquent moins coûteux. Alors la Saxe deviendrait, elle aussi, un centre important de production du radium. Mais le radium peut encore venir d’ailleurs. Un homme d’imagination, le Dr Schsverdtner, de Vienne, a imaginé d’attribuer à la radioactivité l’efficacité du séjour dans certaines hautes vallées abritées du vent, comme l’Engadine. Alors il ne resterait plus qu’à trouver un moyen pratique pour extraire le radium contenu dans le sol des endroits où jusqu’ici on allait faire des cures d’altitude !
- Le nouveau camion automobile destiné aux aéroplanes du Maroc. — Plusieurs sections d’aéroplanes viennent d’être envoyées au Maroc; chacune de ces
- sections sera pourvue d’une voiture automobile légère de ravitaillement. Le premier de ces véhicules vient de quitter Marseille le itr juin et sera suivi sous peu d’une trentaine d’autres. Ces camions, spécialement aménagés pour la marche sur des routes peu carrossables, sont d’une force de 28 chevaux et peuvent faire 5o kilomètres à l’heure ; ils ne dépendent ni du train, ni du génie, mais sont affectés directe-pour aéroplanes (vue intérieure). ment au service de
- l’aéronautique et
- réceptionnés à Paris par le capitaine Martinot-Lagarde, officier de ce service, avant de partir pour le Maroc. Voici quelques-unes des caractéristiques de cette voiture appelée à seconder utilement les aéroplanes qui vont pour la première fois entrer en campagne. Sur les côtés sont deux plats-bords mobiles destinés à recevoir des hélices de rechange ; comme on s’en rendra compte par les photos que nous reproduisons, une porte, sur le côté également, permettra de basculer la tente placée à l’intérieur du camion; en outre, sous tous les sièges (qui sont disposés pour recevoir huit personnes conducteur compris) sont ménagés des coffres spacieux. A l’arrière est un grand crochet, muni d’un ressort amortisseur et destiné à remorquer un aéroplane ; par un dispositif spécial, la bâche peut se reculer de 5o centimètres pour permettre à l’appareil de bien « coller » à la voiture sans détériorer l’hélice. Mais une des innova-
- tions les plus intéressantes consiste en deux 'portiques démontables placés transversalement aux deux extrémités du camion et permettant- de suspendre deux brancards porteurs de blessés (brancards dont chaque voi-
- Vne d’ensemble de l’automobile.
- ture sera munie par le service de santé, dès son arrivée au Maroc). Ajoutons que chaque voiture peut porter une charge utile de xooo kilogrammes et revient à environ 18 ooo francs à l’Etat. D’ici quelque temps, il sera également envoyé des voitures-ateliers appelées; à compléter utilement celles-ci.
- Mécanisme de l’éclosion chez la truite arc-en-ciel.;
- — D’une communication de M. Wintrebert à la Société de Biologie, il résitlte que la cause principale de l'éclo-* sion de la truite réside, non dans les efforts du jeune poisson pour sortir, mais dans une sécrétion des glandes de son épiderme qui digère la coque et l’amincit. Les mouvements de l’alevin dans l’œuf ont un rôle utile mais accessoire ; ils hâtent la déchirure de l’enveloppe quand sa résistance a diminué, mais elle se romprait aussi bien, un peu plus tard seulement, si l’animal restait immobile.
- Un totem baleine. — On sait que les peuples primitifs ont l’habitude de vénérer des totems, le plus souvent animaux, auxquels ils se croient unis par des liens et une parenté mystiques. Les Indiens de l’Alaska font reposer les figurations de leurs totems sur un mât sculpté, constituant une sorte d’arbre généalogique, dont les ornements racontent le passé de la tribu. La photographie reproduite ici montre un remarquable mât totémique d’un de ces clans, surmonté d’une représentation très artistique d’un orque; l’orque est un célacé de grande taille, le plus grand après la baleine et le cachalot; s’il n’est pas le plus grand, il est le plus féroce, il
- dévore souvent les phoques et les marsouins et s’attaque même à la baleine. On *compreqd qu’un tel animal ait fait grande impressionvëur des Indiens pêcheurs et qu’ils l’aient choisi comme totem, croyant ainsi se préserver de ses attaques. L’orque, qu’ils ont sculpté est très recoa-naissable : il fut artistiquement' taillé dans le. bois et donne une preuve de plus de l’habileté et du goût des Indiens de l’Alaska, comparés à ceux d’autres peuples sauvages.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- y , Automobilisme <st
- Gonflage des pneumatiques — Tous les touristes savent, pour l’avoir éprouvé, combien il est fatigant et pénible de gonfler, à la pompe à main, les pneumatiques de gros calibre des voitures actuelles.
- Alors que le remplacement d’un pneu crevé peut être exécuté rapidement et facilement sans trop de fatigue, depuis l’invention du boulon valve et la suppression des
- papillons de sécurité, le gonflage à la main, surtout en été, reste un travail exténuant, dont la durée atteint bien souvent un quart d’heure.
- On a bien inventé les bouteilles d’air comprimé et les spar-kletts, mais ces accessoires peuvent être défaillants au moment du besoin, leur prix d’achat est assez élevé, et leur remplacement, tout en étant coûteux, peut être parfois difficile dans certaines régions.
- Aussi de nombreux inventeurs ont-ils depuis longtemps cherché à utiliser le moteur lui-même, pour exécuter le gonflage des pneumatiques, en lui faisant actionner une pompe spéciale.
- Malheureusement, la plupart des compresseurs d’air proposés jusqu’ici, sont assez compliqués, ils exigent un travail d’installation spécial souvent difficile à exécuter, ils sont souvent fragiles et généralement d’un prix d’achat assez élevé.
- C’est pourquoi il nous a paru intéressant de signaler aux lecteurs un nouvel appareil extrêmement ingénieux, présenté par la maison Kirby-Beard, 5, rue Auber, à Paris, sous le nom de pompe Kirby-Atlas. C’est une pompe mécanique, qui diffère essentiellement de tout ce qui a été employé jusqu’ici, par ce fait qu’elle ne comporte absolument aucune commande, soit par engrenages, soit par bielles, tiges ou galets de friction, et que son fonctionnement est basé sur un principe réellement original.
- Elle se compose de deux cylindres d’alésage différents, réunis par un joint circulaire étanche, et séparés par une pièce métallique formant diaphragme. Deux pistons de diamètre appropriés, montés sur la même tige, peuvent se mouvoir respectivement dans chacun des cylindres précédents, et constituent ainsi une sorte de piston différentiel.
- La tige de ces pistons est creuse dans sa partie inférieure, elle est obturée dans le bas par une bille formant clapet, et comporte près du piston supérieur un certain nombre d’orifices de communication.
- Le piston inférieur, de grand alésage, est rendu absolument étanche par des segments métalliques ; le piston supérieur est muni d’un cuir embouti capable de s’opposer au passage de l’air pendant la période de compression, L’ensemble des deux corps de pompe ainsi constitués, est muni à la partie inférieure d’un ajutage, fileté à son extrémité au même pas et diamètre que les bougies d’allumage, sur le côté duquel est disposé un clapet de prise d’air pur s’ouvrant de dehors en dedans, et maintenu sur son siège par un ressort de rappel très faible. A la partie supérieure se trouve un ajutage, sur lequel on visse un long tuyau raccord, muni d’un mano-
- mètre, destiné à conduire dans les pneumatiques à gonfler, l’air comprimé produit.
- Sur la paroi latérale du grand cylindre, immédiatement au-dessus du diaphragme fixe, on a ménagé un certain nombre d’évents, destinés à permettre l’action de la pression atmosphérique sur la face supérieure du grand piston, et à faciliter son mouvement. Le fonctionnement de l’appareil est dès lors le suivant :
- Après avoir dévissé la bougie d’allumage de l’un des cylindres, et vissé à sa place la pompe ci-dessus par son filetage inférieur, on met le moteur en marche au moyen des autres cylindres.
- Dès ce moment, le piston du moteur aspire en descendant de 1 air pur par le clapet de l’ajutage, en même temps que la dépression produite force le piston différentiel à descendre. En remontant, sous l’effet de la compression réalisée dans le moteur, le piston différentiel remonte, en même temps qu’une certaine quantité d’air passe par la tige creuse en soulevant la bille pour se répandre au-dessus du diaphragme fixe dans le petit cylindre supérieur. Cet air passe au-dessus du petit piston, entre la paroi du cylindre et le cuir embouti, pendant la période de descente suivante, pour être refoulé dans le pneumatique à la remontée qui suit, etc.
- Du fait que l’on emploie ainsi un piston différentiel, il devient possible, tout en ne disposant dans le cylindre du moteur que d’une compression inférieure à 4,5 kg, de produire un gonflage énergique qui pourrait atteindre 7 kg au moins, chiffre plus que suffisant, puisque la pression dans les pneumatiques ne doit jamais être poussée au delà de 5 kg. En appelant S et s les deux alésages, p la compression du moteur, et P la pression de gonflage à obtenir, on peut écrire en effet :
- p S = Ps,
- qui montre que l’on pourra toujours choisir une section s convenable, pour obtenir P aussi grand qu’il sera nécessaire.
- Pour obtenir un bon rendement de l’appareil, il faut adopter pour le moteur un régime assez lent,
- 6oo tours environ, en étranglant convenablement l’admission. Le clapet d’entrée d’air pur, ayant une très faible résistance, c’est par lui que se fait l’admission dans le cylindre employé, et le gonflage s’effectue à l’air absolument pur.
- L’appareil étant entièrement métallique et clos, ne présente aucune fragilité, il est d’un encombrement très faible, et peut être instantanément employé sur tout moteur à plusieurs cylindres, sans exiger aucune installation spéciale.
- On peut néanmoins, si l’on préfère ne pas avoir à dévisser la bougie, installer un tuyau raccord spécial sur l’autre bouchon de soupape, ou sur un robinet de décompression, et fixer le gonfleur à demeure sous le capot en un point convenable. Il suffit alors, au moment du besoin, d’enlever le fil de bougie et d’ouvrir le robinet du raccord spécial.
- Avec cet appareil, on peut gonfler automatiquement en 2 à 3 minutes un pneumatique de 88o X 120. Il est d’un prix très réduit et son entrëtien se résume à introduire par l’ajutage inférieur quelques gouttes d’huile de graissage. Il réalise un progrès très sérieux, et se recommande tout particulièrement comme accessoire indispensable de toute voiture bien tenue. — En vente chez Kirby, Beard, 5, rue Auber, Paris. D. R.
- Fig. i. — Pompe Kirby-Atlas, avec son tuyau et son manomètre.
- Fig. 2. — Coupe de la pompe Kirby-
- lindre. B, piston étanche. C, piston compresseur avec cuir embouti. D, clapet d’entrée d’air pur. E, ajutage de gonflage. F, évents de pression atmosphérique. G, petit cylindre. H, tige creuse des pistons.
- J, bille de retenue.
- K, orifices de communication. L, diaphragme étanche.
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- SCIENCE APPLIQUEE
- 'Électricité
- L’heure exacte chez soi par la T. S. P. — On sait que, à la suite d’une entente internationale, la tour Eiffel envoie deux fois par jour l’heure exacte de l’Observatoire aux navires qui sont en mer. La portée des ondes émises est d environ 5ooo kilomètres. Le matin, à io h. 44, on transmet un premier signal composé d’une série de traits (alphabet Morse) pendant 55 secondes, puis on fait le silence pendant 5 secondes et un coup sec indique qu’il est exactement io h. 4^- Une minute après, à io h. 46, commence un second signal composé de un trait suivi de deux points qui se répète pendant 55 secondes et le coup final, 5 secondes après, indique 10 h. 47 ; enfin, comme contrôle, et pour ceux qui n’auraient pas reçu les premiers signaux, à 10 h. 48 on envoie un trait suivi de quatre points, dans les mêmes conditions que précédemment, et le coup sec final, après les 5 secondes de repos indique 10 h. 4g- La même série de signaux recommence la nuit à 23 h. 44 jusqu’à 23 h. 49-II est venu à l’idée de beaucoup d’horlogers qui ont besoin, pour le réglage de leurs montres, d'avoir l’heure
- exacte, de profiter de ces ondes et rien n’est plus facile. Les détecteurs électrolytiques actuels sont si sensibles que souvent on peut se passer d’installer une antenne. Nous connaissons une installation en plein centre de Paris qui se compose d’un poste très simple, dont nous parlerons plus loin, placé dans une chambre, au premier étage d’une maison; il n’y a pas d’antenne, on est relié d’un côté à la canalisation du gaz, de l’autre à celle de l’eau. On entend parfaitement les signaux. Ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est que le gaz et l’eau sont reliés entre eux à quelques mètres de là, dans le chauffe-bains de l’appartement! Nous connaissons une autre installation plus simple encore : il y a seulement une prise de terre faite sur la conduite d’eau; c’est la personne elle-même qui écoute qui sert d’antenne ! il suffit, en effet, de mettre le doigt sur la borne correspondant au détecteur pour entendre les signaux. Nous connaissons enfin bien des cas où il n’y a pas même de bobine de résistance. -
- C’est dire combien il est facile de faire une installation de ce genre. En général, il est préférable d’avoir une antenne, on entend mieux et plus sûrement. Elle peut être constituée par un balcon, un volet en fer ou, si l’on veut, un fil de fer de quelques mètres, isolé à ses deux extrémités. Un habile horloger de Paris, M. Corbin, a eu l’idée de rassembler dans un petit coffre (fig. 1) l’ensemble des appareils qui constituent un poste de réception, de sorte que ses confrères n’ont plus qu’à attacher les deux fils qui le relient à la terre et à l’antenne.
- Comme on le.voit sur la gravure ci-conlre, il se compose d’une pile sèche de deux éléments, d un détecteur électrolytique, d’une bobine1 de résistance et d’un téléphone. Deux curseurs placés sur la résistance permettent de régler l’appareil à sa plus grande sensibilité pour l’endroit où il se trouve installé. L ensemble tient fort peu de place et peut se loger partout.
- M. Corbin a eu l’occasion d’essayer ses appareils dans différentes villes de France et il a constaté qu on reçoit à plus de 3oo kilomètres de Paris. On peut évidemment établir des postes recevant beaucoup plus loin, mais il est probable que, dans ce cas, il faudrait installer des antennes spéciales d’une certaine importance et il faut pour cela une autorisation qui n est pas toujours facile à obtenir. (Pour les postes récepteurs complets, s’adresser à M. Corbin, 10, boulevard des Batignolles, Paris.)
- Objets utiles
- Un marteau à multiples usages. — Il suffit cle jeter un coup d’œil sur la figure ci-contre pour se rendre compte des divers usages de l'outil qu’elle représente : marteau tout d’abord par sa tête A, tournevis à levier
- B
- E
- gi’àce à B, ouvre-boîte de conserves par. la pointe C, pince à pied de biche D et arrache-clous, chasse-goupilles E. L’ensemble est robuste et d’un maniement commode. — L’objet est en vente à la Société Anglo-French Trading C°, 10, rue d’Enghien, Paris. Prix : 3 fr. 25.
- Cisaille articulée pour jardin. — Cette cisaille à long manche se prête à plusieurs transformations très utiles pour les travaux de jardinage. Ainsi qu on le voit
- Fig. 1.
- L’articulation de la cisaille.
- sur la gravure ci-contre (fig. 1) les lames sont articulées par une sorte de joint à la cardan A, ce qui permet dé leur donner une inclinaison plus ou moins grande, suivant les besoins, par rapport au manche. Pour couper les branches d’un arbre ou d’une haie, on emploiera la cisaille droite (fig. 2) comme une cisaille
- ordinaire; pour couper le buis de bordure on inclinera les lames à l’angle voulu. Mais on peut aussi l’utiliser pour tondre le gazon. A cet effet, on a disposé sur le côté un galet G qui roule sur la pelouse et on obtient ainsi une coupe très régulière. C’est donc en même temps qu’un sécateur et un échenilloir, une tondeuse de gazon. — En vente chez M. Mathieu, 19, rue de .Valois, Paris.
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- HYGIENE ET SANTE
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- Une cause rare de saturnisme. — C’est, je crois, Raspail, qui prétendait trouver de l’arsenic partout, voire même, disait-il, en pleine audience de tribunal, dans le fauteuil du président. La boutade de Raspail avait quelque chose de vrai; l’arsenic se rencontre dans une foule de produits végétaux ou minéraux, dans nombre de produits fabriqués, à doses, il est vrai, fort minimes et souvent peu dangereuses.
- Le plomb est un métal qu’on rencontre aussi, comme l’arsenic, un peu partout et les méfaits que cause son absorption, quand elle est lente et graduelle, ont quelquefois une origine difficile à reconnaître. Le médecin reconnaît tous les signes du saturnisme tantôt aigu, tantôt chronique, mais on est, dans bien des cas, longtemps avant de pouvoir préciser la cause des accidents.
- Yoici, à cet égard, quelques exemples, que je crois des plus rares, d’intoxication par des grains de plomb à la suite de coups de feu. Le Dr Lalïitre a eu à soigner un homme qui avait reçu dans le corps un coup de fusil chargé à plomb n° 8 ; la charge avait atteint le bras, le tronc et le cou. Les grains étaient disséminés dans trop d’endroits et enfoncés trop profondément pour qu’on pût songer à les extraire. Tout se passa pendant quelque temps sans encombre, les petites plaies étaient cicatrisées lorsque le blessé retomba dans son péché mignon, l’ivrognerie, et se laissa aller à quelques excès alcooliques. Il n’en fallut pas plus pour provoquer un accès de colique saturnine. Renonçant à ses mauvaises habitudes, le malade guérit d’une façon définitive, tout en conservant ses grains de plomb cju’il dut éliminer graduellement et sans inconvénient.
- Le blessé de MM. Ribierre et Flandin eut des acci-
- dents d’un autre genre et plus graves ; il s’était tiré lui-même un coup de fusil chargé de plomb n° 6 dans le côté droit de la poitrine. A la suite de l’absorption du plomb des grains que la radiographie faisait voir enkystés dans le thorax et dans le poumon, le malade eut une paralysie névritique des membres précédée de coliques violentes, bref, avec tous les signes d’une intoxication saturnine aiguë.
- Dans un troisième cas, observé presque en même temps par MM. Curtillet et Lombard, les accidents eurent une issue mortelle. Le blessé, jeune homme de i5 ans, avait reçu un coup de fusil de chasse du calibre 16 dans le bras, l’avant-bras et la main. La radiographie montrait toute la charge, 16 grammes de grains de plomb n° 8 disséminés dans la profondeur des tissus. Malgré la désinfection de la plaie, malgré les tentatives d’extraction des gi'ains de plomb (la famille avait refusé l’amputation) il survint une intoxication grave et mortelle. L’œdème des tissus avait certainement favorisé la solubilisation du plomb, et son absorption rapide.
- Yoilà une cause de saturnisme peu connue, je crois, et qui doit s’expliquer par la multiplicité des particules de plomb, car on peut citer nombre de militaires qui ont conservé toute leur vie la balle qui les avait blessés sans en avoir ressenti d'accident. A coup sûr il y a une réceptivité individuelle dont il faut tenir compte; toujours est-il que le danger des accidents de chasse ne réside pas uniquement dans la plaie produite, mais le séjour dans les tissus du corps étranger plombique peut provoquer chez certains sujets des accidents d’empoisonnement aigu ou chronique. Dr A. C.
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- RECETTES ET PROCEDES UTILES
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- Béton imperméable. — M. Grittner, dans le Bulletin de Y Association Internationale pour l’Essai des matériaux, indique un procédé simple pour rendre le béton imperméable. Il consiste à préparer le béton avec une solution de savon à la potasse. Yoici les résultats d’un essai contrôlé par le Dr C. Zielinsky, professeur à l’Ecole Polytechnique de Budapesth. Le sable de rivière employé était à grains fins, 94 pour 100 au-dessous de 3 mm de grosseur, pesant 1,5a au litre. Le liquide de gâchage du mortier était composé comme suit : 8 kg de savon à la potasse pour 100 litres d’eau. On employa 5oo kg de ciment par mètre cube de béton. Le savon doit être complètement dissous : il est recommandé, à cet effet, d’employer de l’eau chaude et de filtrer sur un tissu serré. Les éprouvettes préparées avec le béton ainsi obtenu, se sont montrées rigoureusement imperméables. On obtient même encore un béton imperméable en n’employant que 3oo kg de ciment par mètre cube de béton.
- Pigeons artificiels pour ball-trap. — Les pigeons de terre cuite qui, lancés par des appareils à ressort, servent aux tireurs à s’entrainer pour atteindre un but mobile, coûtent relativement cher, surtout en raison de la grande consommation qu’on en fait. C’est pourquoi un de nos lecteurs nous avait demandé de mettre au point un procédé de fabrication à portée de l’amateur. S’il n’est guère pratique de confectionner les articles en terre cuite, on peut très aisément faire des pigeons en plâtre, excellents à l’usage et d’un prix de revient fort minime. On gâche le plâtre, additionné de 1 à 5 pour 100 de noir de fumée (pigeons gris) ou d’ocre rouge (pigeons rouges), avec de l’eau alunée ou gommée (5 à 10 pour x00 de gomme du Sénégal). Et on façonne aussitôt, non au tour de potier ce qui demande installation spéciale et dextérité particulière, mais par estampage entre deux matrices faites ixne fois pour toutes, d’après le modèle à imiter. On peut mouler ces pièces avec du plâtre enduit, après parfait séchage, de plxxsiexxrs couches d’huile de lin. (Laboratoire de La Nature.)
- Sels anglais et américains. — Les matières blanches salines qui remplissent les petits flacons dont se servent les mondaines en cas de forte émotion sont un mélange de deux catégories de substances :
- i° Le support absorbant : c’est habituellement du sulfate de potasse granulé, qualité très ordinaire vendue chez tous les droguistes 1 fr 5o le kg. On pourrait aussi bien eiùployer du verre pilé, du sable, du Kieselguhr ou toute autre matière insoluble non décomposable par les acides et capable de retenir par capillarité le liquide d’imbibition. Mais le sxxlfate de potasse est préféré en raison de son aspect agréable.
- Ce support ne s’épuise pas, et dès qu’après un long usage, les sels perdent leur force, il suffit, pour les régénérer, d’ajouter suffisamment de liquide actif pour imprégner les cristaux ;
- 20 Le parfum, si l’on peut nommer ainsi le liquide à odeur piqxxante et violente employé d’ordinaire. Pour les sels français, c’est d’ordiname de l’acide acétique cristallisable ; pour les sels anglais, c’est de l’ammoniaque. Certains sels anglais sont entièrement constitués par des sels ammoniacaux imbibés ou non d’ammoniaque liquide. On ajoute presque toujours au mélange un peu d’une essence pai’fumée qui rend l’odeur forte moins désagréable. Il est bien inutile de composer une teinture odorante complexe ou d’employer des parfums précieux, la délicatesse d’arome étant effacée par la violence de l’odeur excitante. En fait, de forts bons résultats sont donnés par addition de 1 à 5 pour 100 d’essence de lavande ou d’essence de bergamote.
- (Laboratoire de La Nature.)
- Procédé de fabrication du kirsch. — Les cerises étant cueillies avec soin, on en coupe les queues et on verse les fi'uits dans un baquet où on les écrase avec un pilon, de manière à concasser une petite partie des noyaux, ensuite le tout est versé dans un tonneau dé capacité suffisante et l'empli aux deux tiers seulement. L’un des fonds de ce tonneau doit être mxxni d’uné portière devant servir, api’ès fermentation, à retirer les
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- fruits. Le remplissage étant ainsi effectué, on bonde sans presser, on laisse fermenter, et quand la fermentation est bien active, on frappe la bonde pour intercepter le passage de l’air. Au bout de six semaines à deux mois, selon la température et la capacité du tonneau, on procédé à la distillation, soit avec un alambic à feu nu, en ayant soin de garnir le fond de la cucurbite d’une couche de paille, soit avec un alambic à bain-marie qui donne un kirsch à goût moins empyreumatique.
- La distillation s’opère suivant le procédé ordinaire, mais il faut arriver à obtenir, par des distillations suc-
- cessives, un kirsch à 53° centésimaux qui descendra à 5i°, 5o°,5 après refroidissement.
- Un alambic perfectionné permet d’obtenir du kirsch par une seule opération.
- Le kirsch se conserve dans des vases en verre, bonbonnes, flacons ou bouteilles, ou dans des futailles en frêne, ce bois présentant l’avantage de ne pas colorer le liquide. La première année, on place le kirsch dans une chambre à température douce, on recouvre l’ouverture des récipients de manière à permettre une légère évaporation, puis on bouche complètement.
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- BOITE AUX LETTRES
- .AVIS. -— Dans la boite aux lettres; la Rédaction publie les laits d un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond egalement, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent necessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Chauffage électrique. — Manufacture d’appareillage électrique, 18, rue de Commines, Paris; Goisot, rue de Belidor; R. Heller, 18, cité Trévise, Paris; Société d’électricité A. E. G., 42, rue de Paradis, Paris. — Le Violina se trouve chez MM. Stransky frères, 20, rue de Paradis, Paris.
- Renseignements. — M. H. Michel, à Paris. — Vous trouverez des renseignements sur la destruction des mouches dans le n° 1999 de La Nature, du 16 septembre 1911.
- M. C. Bailly, à Lempdes. — Il s’agit de mixtures analogues à celles dont nous avons publié dernièrement la préparation (« Glues pour préparer les bandes-pièges à insectes ». Supplément de 1911, p. 109).
- 71/. Chagnaud, à La Rochelle. — Presque tous les fabricants d eau de Javel emploient maintenant la méthode au chlorure de chaux et au sel de soude. Vous en trouverez une description fort complète et très pratique dans 1 étude de M. Beltzer, publiée en janvier igro par la Revue de chimie industrielle.
- M. Apolinar, La Orotava Tenerifïe. — L’avantage du procédé à 1 acide perchlorique pour le dosage de la potasse dans la terre arable consiste justement en ce qu’il n’est pas nécessaire d’éliminer les bases telles que la baryte. A condition qu’on s’arrange en sorte d’en avoir en petit excès seulement, les perchlorates de baryte, de magnésie, de soude, etc., se dissolvent dans 1 alcool. Ainsi vous pouvez employer ou l’eau de baryte, ou une solution de chlorure de baryum, sans vous préoccuper de les éliminer ensuite par un autre réactif qu’il faut éliminer, comme quand on dose la potasse par le platine. Il suffit de n’employer que très peu de précipitant en excès.
- M. J. F. de la G. (Haute-Vienne). — Les deux échantillons de plantes différentes, dépourvues de leurs racines, sont aussi dans un état de siccité qui n’en permet pas la détermination exacte. Quoi qu’il en soit, il nous paraît difficile d’attribuer à cette cause la maladie à ^laquelle a succombé votre jument. La pousse, ou emphysème pulmonaire, est incurable; elle consiste essentiellement dans une dilatation anormale et irréductible des vésicules constituant le poumon. Cette dilatation enlève aux vésicules pulmonaires leur contractilité indispensable au mécanisme de la respiration, et modifie même leur structure anatomique. Le fait d’avoir constaté souvent la présence de cette plante dans le fourrage, au moment où l’animal contracta la pousse, peut n’être qu une simple coïncidence. Il eût fallu, dès ce moment, faire examiner l’animal par le vétérinaire qui eût pu établir son diagnostic — ce que nous ne pouvons faire à distance —- et vous indiquer la cause réelle de cette affection qui reconnaît des lésions variées. L’autopsie faite par 1 homme de l’art eût de même précisé s’il y avait, ou non, intoxication par la plante incriminée. Pré-
- sentement, et pour être exactement fixé, le seul conseil que nous puissions donner c’est d’adresser, pour détermination exacte, après examen minutieux, au professeur d’agriculture de votre département, M. Reclus, à Limoges, échantillon suffisant de plantes fraîches, entières; alors seulement vous saurez si la mortalité est imputable à la plante dont il s’agit.
- M. le DT G., à Viry-Châlillon. — Pour renseignements sur la culture du coton, consulter les ouvrages suivants : La culture du cotonnier, par C. Farmer, x vol. franco 5 fr. 40; Les cultures coloniales : plantes industrielles, tome II, par H. Jumelle, 1 vol. franco, 5 fr. ; Les plantes industrielles, tome ier (plantes textiles ou filamenteuses et à carder), par Gustave Heuzé, 1 vol. 3 fr. 5o; Les textiles, par Charpentier, 1 vol. 22 fr. 5o; contient un chapitre sur la culture, la production, la consommation, le travail mécanique du coton On trouve ces ouvrages à la Librairie Horticole, 84 bis, rue de Grenelle, Paris, 70. — Voir contributions à l’étude de la culture du coton, Bulletin de la Société des Agriculteurs d'Algérie (Palais consulaire, Alger), nos 34i et 345, du 3i mars et du 3i mai 1908. — Collections du Journal d'agriculture tropicale, 21, rue Hautefeuille, Paris, 6e; de la revue L agriculture pratique des pays chauds, 17, rue Jacob, Paris, 6°. — Catalogue de la Librairie Coloniale, Chal-lamel, éditeur, même adresse. Enfin, on trouve une documentation abondante et complète en s’adressant à la Direction du Jardin colonial de Nogent-sur-Marne (Seine), qui possède, dans ses archives, outre des ouvrages, de nombreux travaux originaux émanant de spécialistes dans l’étude de cette question.
- M. J. P., à Paiùs. — H y a eu, en effet, dans notre précédente réponse, une fâcheuse erreur d’imprimerie qui la rend incompréhensible. Seuls les corps d’un poids spécifique très voisin de celui de l’eau peuvent flotter à une certaine profondeur. Au contraire les corps sensiblement plus lourds que l’eau tombent dii'ectement au fond. Le principe d’Archimède indique qu’un corps plongé dans un liquide en reçoit une poussée dirigée de bas en haut et égale au poids du liquide déplacé par le corps. Pour qu’à un certain niveau il y eût équilibre entre cette poussée de bas en haut et le poids du corps qui tombe, il faudrait que sous l’effet de la pression le poids du volume d’eau en question augmentât jusqu’à devenir égal à celui du corps en jeu. Or l’eau est pratiquement incompressible ; et même aux grandes profondeurs où s’exercent d’énormes pressions sa densité n’augmente que d’une fraction infime (i/3oo).
- M. Quitte, à Paris. — Il n’est pas douteux que vos poixûers et ceux du voisinage ne sont atteints de la rouille que par suite du développement de la spermogonie et de l’æcidium d’une urédinée : le Gymnos-porangium Sahinæ qui vit spécialement sur les Genévriers sabines du voisin. Les premières atteintes du mal ont lieu en mai. Les æcidiospores qui proviennent des taches ne peuvent se reproduire à l’automne sur le poirier. Il faut, pour que la maladie réapparaisse, le printemps suivant, qu’elle lui soit communiquée de nouveau par le Genévrier. On ne connaît aucun remède qui détruise les urédinées, aucun traitement applicable aux poiriers, ni préventif ni curatif contre ce champignon. Toutefois, il est facile de concevoir qu’en l’absence de Genévriers sabines dans
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- BOITE AUX LETTRES
- une région, les poiriers ne peuvent être infectés, puisque les æcidiospores ou spores produites par l’æcidium, ne germent pas sur le poirier mais bien sur le Genévrier sabine. En un mot, la maladie, pour se perpétuer, exige la présence du Genévrier sabine. Dès lors, il est rationnel de faire disparaître ces conifères qui, d’ailleurs, ne présentent aucun intérêt ; leur suppression né nuirait en rien à l’ornementation du jardin de votre voisin. Nous savons que, dans plusieurs propriétés où les poiriers étaient complètement atteints de rouille, cette maladie disparut à la suite de l’arrachage des Genévriers sabines qui la propageaient. Pour que le voisin soit tenu de procéder à cet arrachage, il faudrait que ce dernier fût rendu obligatoire parùin arrêté préfectoral, comme cela existe dans plusieurs départements, pour l’Epine-vinette qui, par un processus analogue, communique la rouille au blé. Il faut observer que, dans lés pays de plaine, qù le Genévrier sabine n’existe pas à l’état spontané, il ést relativement rare de rencontrer un grand nombre de feuilles envahies en même temps, de telle sorte que, la plupart du temps, l’action nocive du champignon est
- nulle, ou à peu près. On peut essayer de combattre la rouille du poirier par des pulvérisations de solutions anticryptogamiques, par exemple, un sulfatage à la bouillie bordelaise (3 kg de sulfate de cuivre et 2 kg de chaux dans ioo litres d’eau); mais, en tout état de cause, le plus sûr moyen est encore de faire disparaître les Genévriers sabines qui se trouvent dans le voisinage des poiriers atteints, et sans lesquels la rouille ne peut accomplir le cycle de son évolution. *
- M. G. Jamont, à Nantes. — L’éclairage électrique sans fil, produit par les procédés de la télégraphie sans fil n’existe pas. L’article que-vous nous soumettez est certainement inexact. Peut-être l’auteur a-t-il traduit, en le comprenant mal, un article américain ou s’est-il fait l’écho d’une information inexacte de journal quotidien des Etats-Unis.
- M le Dr J. Gourdet. — Pour écrire sur métal doré,"il faut en raison de l’inaltérabilité de la dorure, employer une encre-vernis. Vous trouverez des formules de telles encres dans le volume -de- Margival, pages—147 et 148 (Les Encres, in-8°, 2 fr. 5o. Masson, éditeur).
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- A propos des canots de sauvetage : V. Forbin. — Le « dry-farming »„et la conquête des déserts : Marcel Blot. —Etude de la déformation régulière des métaux : G. Chalmarès. — Influence de la lumière sur la propagation des ondes électriques : Albert Turjpain. — Les jardins alpins : Henri Cou.pin.
- Supplément. — Un nouveau constituant de la houille. — Un alcaloïde extrait du lait stérilisé. — Progrès de la consommation mondiale des métaux. — Cuirassés américains avec chaudières à pétrole. —- Défrichements en Allemagne. — Nouvelles expériences sur l’action fertilisante des engrais catalyseurs. — Comment certains mollusques percent les pierres. — Le sang des radiologistes. — Les difficultés de l’argenture. — Utilisation des plaques photographiques pour faire de la polycopie.
- Voies ferrées (France, Algérie, Tunisie, et colonies françaises), par MM. Louis Marlio, Mazerat, Vergnaud, Godekrnaux. 2 vol. 608 et 532 pages. Paul Dupont, éditeur, 4, rue du Bouloi. Paris, 1912. Prix : i5 francs.
- Après un historique de nos voies ferrées, on trouvera dans ce substantiel ouvrage, toutes les règles : législatives, administratives ou juridiques qui régissent l’organisme complexe qu’est une entreprise ' de chemins de fer : toutes les phases de son activité y sont passées en revue., depuis la déclaration d’utilité publique et l’octroi de la concession, jusqu’à l’exploitation, aux questions de tarifs, et aux rapports avec l’Etat. Une répartition méthodique des matières, une parfaite clarté d’exposition rendent aisée et profitable la lecture de ces deux gros volumes ; il ne faudrait pas la croire utile aux seuls techniciens et juristes. Tous ceux, et ils sont nombreux : commerçants, industriels, entrepreneurs, que leur profession met en rapport continu avec les administrations de chemins
- de fer en tireront grand profit : ils y trouveront l’exposé le plus net et le plus sûr de leurs droits et de leurs obligations. ;
- Traité général de photographie en noir et en couleurs, par Ernest Goustet, in-8°, 524 p- 195 fig. Ch. Delà" grave, éditeur, Paris, 1912. Prix : broché, 5 francs; relié, 6 francs.
- Une pratique déjà longue de la photographie a permis à l’auteur de faire un choix éclairé dans tout ce qui a paru sur le sujet qu’il traitait et d’en éliminer tout ce qui n’offrait pas un caractère suffisant de documentation sûre ou de réel intérêt. Cette sélection de tout ce qu’il faut savoir de la photographie a pu ainsi être condensée en ce volume où l’on trouvera des notions exactes et suffisantes de la photographie monochrome et de la photographie en couleurs, de leurs origines, de leurs procédés les plus récents et de leurs applications scientifiques, industrielles et artistiques.
- Chaux, ciments, plâtres, par E. Leduc et G. Chenu. 1 vol. 2-52 p. (Collection des Manuels pratiques Bordas et Roux), Béranger, éditeur, Paris, 1912.
- Ce volume indique toutes les analyses chimiques et les essais divers d’ordre mécanique ou physique auxquels peuvent donner lieu les matériaux étudiés. En appendice, il donne les cahiers des charges du Ministère des. Travaux publics, du Ministère de la Guerre; et les normes allemandes, américaines, argentines et suisses.
- Annuaire statistique (Statistique générale de la France)i 3o° volume 1910. Paris, 1911. Imprimerie Nationale.
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- CHRONIQUE METEOROLOG1 QUE
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- Résumé général d’après les bulletins
- Du 28 mai au 3 juin. —- Le 28. La pression s’abaisse sur toute l’Europe. Dépressions sur la Scandinavie, sur l’Islande (754), et le golfe de Gascogne. Pluies sur le N. et l’E. de l’Europe. En France : beau temps. Temp. du matin : Charleville, 90; Clermont-Ferrand, 11 ; Paris, 12; Toulouse et Marseille, 17; Alger, 21; moyenne à Paris : i4°,i (normale : i4°,3). — Le 29. La pression s’uniformise sur l’Europe : voisine de 752 sur le N., de 765 sur le S. Pluies sur lè N. et le S.-W. de l’Europe. En France : Biarritz, i3 mm; Limoges, 7; Bordeaux, 6. Orages sur Clermont-Ferrand. Temp. du matin : Brest, i3°; Paris, 14; Lyon et Toulouse, i5; moyenne à Paris : i5°,2 (normale .: i4°,6). —. Le 3o. Pression basse sur presque toute l’Europe. Pression supérieure à 765 sur le W. du Portugal et sur l’Islande.
- du Bureau Central Météorologique*
- Pluies générales. En France, elles sont abondantes dans le S., mont Mounier, 74 mm; Toulouse et Gap, 24; Marseille, 18. Temp. du matin : Nantes et Paris, i3°; Bordeaux, i5; Monaco, 16; Alger, 21; moyenne à Paris : 160,1 (normale : i4°,8). — Le 3i. Situation atmosphérique troublée sur toute l’Europe ; pression basse et minima dans le N., le S.-E. et le W. Dépres-sion sur l’Islande (750 mm). Pluies générales. En France : mont Mounier, 65 mm; Puy de Dôme, 45) Gap, 17. Temp. du matin : Brest, 120; Paris, 14 ; Mar^ seille, 16; moyenne à Paris : i5°,6 (normale : i4°,9). — Le ier juin. Dépression depuis les Iles-Britanniques jusqu’au S.-E. de la Méditerranée (Belle-Ile : 752 mm). Dépression sur le N. de la Russie et sur l’Islande. Pluies générales. En France : Nantes, 11 mm; Limoges,
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- CHRONIQUE MÉTÉOROLOGIQUE
- io ; Brest, 7. Temp. da matin : Brest, 110; Bordeaux et Belfort, i3; Paris, 14; Marseille, 16; moyenne à Paris : 140,2 (normale : i5°,i). — Le 1. Dépression profonde sur le W. de l’Europe : Pas de Calais, 746 mm; golfe de Gênes, 754- Pression peu supérieure à 760 sur l’Espagne et le S'.-E. du continent. Pluies sur le N. et le W. de l’Europe. En France : orages nombreux. Mont Mounier, 62 mm ; Toulon, 53; Gap, 3g; Paris, 17. Temp. du matin : Vardoe, 4°; Besançon, 10; Nantes, 11 ; Paris
- et Toulouse, i3; moyenne à Paris : i3°,9 (normale : i5°,2). —- Le 3. Pression basse sur toute l’Europe. Minima de 748 mm dans la mér du N. et en Irlande. La pression se relève en Islande. Pluies sur le Centre et le W. de l’Europe. En France : Brest, 14 mm; Nantes, 12; Belfort, 7. Temp. du matin : Yardoe, 5°; Belfort et Nantes, 11 ; Paris et Toulouse, 12; Alger, 20. Phases de la Lune : Pleine Lune le 3o, à 11 h. 3g m. du soir.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- csjT
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN - r THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 20 mai 1912. 14°,9 S. W. 3. Couvert. 12,0 Rosée ; couv. ; pluie à diverses reprises.
- Mardi 21 15°, 1 O Couvert. 6,2 Rosée; très nuageux; pluie de 10h à 12b45; tonn. au N.N.W. à 10b48.
- Mercredi 22 ... . 13°,4 S. W. 2 Peu nuageux. 3,9 Rosée; nuageux; orage et pluie l’après-midi.
- Jeudi 23 11°,0 S. s. w. 1. Très nuageux. 6,0 TT. nuag. ; halo ; pi. par interv., qq. coups de ton. au .N W. à 15b3U.
- Vendredi 21 ... . 11°,3 N. N. W. 2. Couvert. » Rosée; très nuag.; brume; gouttes à 12b et 14h.
- Samedi 23 9°,2 N. 4. Couvert. 0,0 Couvert jusq. 17b; beau ensuite; petite pluie à 8b.
- Dimanche 26. . . . 9°,0 N. E. 2. Beau. » Nuageux; forte rosée.
- Lundi 27 10°,0 N. E. 3. Beau. 9 Rosée ; peu nuageux.
- Mardi 28 12°,0 N. E. 0. Beau. 0 Rosée ; brume ; peu nuageux.
- Mercredi 29 ... . 14°, 0 N. E. 2. Peu nuageux. » Rosée ; peu nuageux.
- Jeudi 30 13°,4 N. N. E. 1. Beau. » Rosée ; brume ; peu nuageux ; halo à 23 b.
- Vendredi 31 ... . 14° ,4 N. N. W. 2. Très nuageux. 0,0 Rosée ; nuag. de 7b50 à 8b. ; gouttes qui mouillent le pavé. ;
- Samedi 1er juin. . . 14°,0 Calme. Très nuageux. 11,5 Rosée; halo à 6h; pluie de 10h7 à llb25 av. tonn.; orage le soir
- Dimanche 2. ... 13°,0 S. W. 2. Très nuageux. 5(5 Pluie de 0h30 à 4b45; nuageux; halo.
- MAI-JUIN 1912. — SEMAINE DU LUNDI 20 MAI AU DIMANCHE 2 JUIN 1912.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de Où 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau- de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de
- L. DE LAUNAY
- Membre de l’Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- leurs Applications aux Arts et à l’Industr^^_J§^
- DIRECTION
- E.-A. MARTEL
- Membre du Conseil supérieur d Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
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- ||BlfiîlOTH£ÇW
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : >20, ‘Boulevard Saint-Germain, Tarit (VIe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d'origine.
- N° 2038 — 15 JUIN 1912
- SUPPLÉMENT
- JfeD
- 1go
- INFORMATIONS
- QSC.
- La perte du sous-marin « Vendémiaire ». — Un
- nouveau deuil vient de frapper notre marine : le 7 juin, à 7 heures du matin, le sous-marin Vendémiaire a été abordé, au cours de manœuvres, à l’entrée du raz Blanchard, par le cuirassé Saint-Louis ; le Vendémiaire a coulé aussitôt par Ô2 mètres de fond, entraînant avec lui 22 hommes et 2 officiers. La violence des courants et la profondeur du fond interdisaient toute tentative de renflouement et rien n’a pu être tenté pour arracher à la mort les malheureux marins. Le Vendémiaire était un sous-marin type Laubéuf; c’était un frère du Pluviôse-, son déplacement en surface était de.3g8 tonnes; il mesurait 5t m. 12 de long, 4 m- 97 de large. L’accident semble être de ceux que. seule la fatalité peut expliquer; si parfaits que soient les bâtiments, si entraînés que soient les équipages, la navigation sous-marine ne peut être considérée comme affranchie de tout risque : dans tous les pays des catastrophes semblables viennent de temps à autre le rappeler cruellement. Un seul enseignement se dégage d’un pareil malheur, c’est qu’il faut admirer et honorer l’héroïsme tranquille et sans forfanterie dont font preuve quotidiennement les matelots et officiers de tous nos sous-marins.
- Accumulateur se rechargeant par la lumière. —
- L’appareil imaginé par M. Ch. Winter et que décrit la Revue Electrique est une curieuse combinaison de phénomènes physiques et chimiques. Il est constitué par deux électrodes de platine, plongées dans du chlorure ferrique, l’une d’elles étant en contact avec du chlorure mercureux. Lorsqu’on réunit les deux électrodes, le courant qui traverse alors le chlorure ferrique décompose ce sel en fer et en chlore ; le fer réduit l’électrolyte qui devient du chlorure ferreux, tandis que lé chlore agit sur le chlorure mercureux qui est tra&sformé en chlorure mercurique soluble. La force électromotrice, qui dépend de diverses circonstances et en particulier de la température, peut atteindre T38 millivolts ; l’intensité du courant de court circuit est de l’ordre du milliampère. Pour charger l’élément, il suffit de soumettre la solution de chlorure double ferreux et mercurique à l’action des rayons ultraviolets fournis par une lampe à vapeur de mercure ; la réaction inverse se produit : du chlorure ferrique se reforme et du chlorure mercureux se dépose. M. Winter a également opéré avec la lumière solaire, mais l’élément ainsi chargé ne donnait que 20 à 3o millivolts. L’inventeur pense toutefois que l’on pourra peut-être parvenir à utiliser économiquement l’énergie solaire par un procédé analogue.
- La fabrication des filaments métalliques des lampes à incandescence. — On sait que les filaments des lampes au tungstène, qui autrefois étaient fabriqués uniquement par filage d’une pâte contenant du tungstène colloïdal ou un composé de tungstène qu’on réduisait ensuite, peuvent aujourd’hui être obtenus par certains fabricants par étirage d’un fil de tungstène à la filière.
- Ce fil de tungstène a lui-même été tout d'abord obtenu par étirage de barres de ce métal ; mais cet étirage est difficile jet onéreux. La General Electric Co, de Sche-nectady, a cherché à substituer à l’étirage le martelage et, après plusieurs années d’études, est parvenue, il y a deux ans environ, à obtenir des fils par martelage en se servant de machines à rétreindre de la Langelier Manu-facturing Company. La Revue Électrique donne à ce sujet les renseignements qui suivent : « On est arrivé à établir le lingot brut de tungstène avec un diamètre de 12 millimètres et même parfois de 6 millimètres, soit en moyenne, avec un diamètre de g millimètres. Ce lingot est alors chauffé au four électrique, puis est passé dans une machine à rétreindre très puissante où il s’allonge en diminuant de diamètre. Le tungstène est de nouveau chauffé au four électrique, puis passé successivement dans trois autres machines à rétreindre munies, comme la première, de matrices de diamètres décroissants et d’un mécanisme d’alimentation automatique. On arrive ainsi à obtenir un fil de 5 millimètres de diamètre. Le rôle des machines à rétreindre est alors terminé et l’opération suivante et définitive de la fabrication des filaments est effectuée sur un banc spécial à étirer. Tandis que l’étirage fatigue considérablement le métal et tend à augmenter son hétérogénéité, le martelage, au contraire, augmente sa compacité et son homogénéité. Les machines à rétreindre doivent donc donner, mieux que les bancs à étirer, des fils ayant les qualités requises pour la fabrication des filaments de lampes : il y a moins de déchet et les lampes durent plus longtemps ».
- Séchage électrique des noix. — Huit à dix jours sont généralement nécessaires, suivant l’état atmosphérique, pour faire sécher les noix que l’on expose, sur des plateaux, à l’action des rayons solaires. Or, sur la côte du Pacifique, des quantités de noix sont aujourd’hui complètement séchées en 24 heures par leur exposition à l’air chauffé électriquement. Ainsi que l’explique Y Electricien, on installe les plateaux, par séries de six superposés, dans des armoires à tiroirs au-dessous desquelles on a aménagé des grils électriquement chauffés et absorbant de 5oo à 700 watts par compartiment. L’air, insufflé doucement au travers des grils, a sa température portée jusqu’à i4o degrés et il se trouve dépouillé de toute humidité au moment où il passe sur les noix. Il importe, pour obtenir de bons résultats, de surveiller avec soin la température et le degré d’humidité de l’air insufflé.
- Une gigantesque station élévatoire par motopompe à combustion interne. — La Nature a, à maintes reprises, entretenu ses lecteurs de la motopompe Humphrey (Voy. n° 1925); pompe à combustion interne où le mouvement du liquide est provoqué directement parla combustion d’un mélange gazeux. Ce nouveau type de pompe supprime donc tous les nombreux
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- INFORMATIONS
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- intermédiaires, nécessaires dans les autres systèmes de pompes, entre la force motrice et le liquide à élever. La pompe Humphrey va recevoir la consécration de la pratique. C’est elle, en effet, qui va être employée dans la gigantesque station élévatoire de Chingford que fait actuellement construire à Londres l’Administration municipale des eaux. Le nouveau réservoir de Chingford a une capacité de 14 millions de mètres cubes. L’eau qu’il contient lui est envoyée de 7 à 8 mètres en contre-bas. Ce travail est effectué par un groupe de 5 pompes Humphrey qui élèvent par jour 710000 mètres cubes d’eau; chaque explosion dans l’une des pompes élève d’un coup 10 tonnes d’eau. Lors de l’étude du projet, M, W. Bryan, ingénieur du Metropolitan Water Board s’est livré à une comparaison serrée entre le prix de revient des divers types de pompes : l’emploi de la motopompe Humphrey a économisé près de 5oo 000 francs clu.. prix, de premier établissement par rapport au système : machine à vapeur à triple expansion tournant à 35o tours par minute et actionnant des pompes centrifuges. Le gaz combustible employé dans la pompe sera du gaz pauvre fourni par un gazogène à anthracite. Le coût garanti est de 0 fr. oo/j5 par mètre cube élevé, le gaz pauvre provenant d’anthracite à 2.7 fr. 5o la tonne.
- Les incendies à Paris en 1911. — La statistique officielle révèle qu’il y eut à Paris en 1911, 2444 incendies. Parmi eux, 496 ont causé des dégâts supérieurs à 1000 fr. Les évaluations des dégâts portent les pertes subies à 8 586 923 fr., dont 8 256 i5o pour les 496 feux déclarés comme ayant causé des dégâts supérieurs à 1000 fr. Ces chiffres, qui résultent des évaluations données par le sinistré lui-même sur le lieu de l’incendie, sont évidemment au-dessus de la vérité. Ils prouvent en tout cas, que les pertes provoquées par les incendies à Paris sont en somme très faibles. L’alcool, l’éther et l’essence ont provoqué 218 incendies; les lampes à essence 206; les lampes à pétrole 118; les lampes à alcool 96; les fuites de gaz 91 ; les bougies 88.
- La lettre océanique. — Avec la télégraphie sans fil, admirable invention dont l’importance croît de jour en jour, est né le radiotélégramme qui, traversant les mers et les océans, sert de trait d’union entre les navires et leur permet de communiquer avec la terre ferme. Malheureusement ce mode de correspondance est assez coûteux et seuls les passagers fortunés peuvent se permettre de donner ou de recevoir des nouvelles. Une compagnie allemande de T. S. F., s’inspirant d’une excellente réforme française, la lettre-télégramme, vient de créer la lettre océanique qui est au radiotélégramme ce que notre lettre-télégramme est à la dépêche ordinaire. Le message, écrit en mer par un passager, et destiné à des parents demeurés sur le continent, est remis au télégraphiste du bord. Dès que celui-ci peut se mettre en communication avec un de ses collègues appartenant à un navire effectuant la traversée en sens inverse, il lui transmet le télégramme, avec l’indication spéciale de lettre océanique. La dépêche est écrite sur un formulaire approprié, pliée, mise sous enveloppe et livrée au service postal du paquebot qui la dirige comme une lettre ordinaire. Des expériences ont été faites à bord du vapeur Cap Arcona, de Hambourg. On a constaté que certaines de ces correspondances ont gagné 8 et même 14 jours sur les correspondances postales ordinaires. Or le prix a été fixé à 5 marks pour 3o mots, soit 6 francs; on ajoute 10 pfennigs par mot supplémentaire et 5o pfennigs pour le port et l’expédition. Ce tarif, qui paraît encore suffisamment élevé, est cependant bien inférieur au tarif télégraphique ordinaire qui est, pour les navires effectuant la traversée de l’Atlantique, de 1 fr. 20 par mot. L’initiative prise par l’Allemagne mérite d’être suivie par toutes les nations. Après entente on établirait un tarif uniforme aussi peu élevé que possible afin de permettre à tous les passagers de bénéficier de ce progrès essentiellement humanitaire.
- Expédition zoologique au canal de Panama. — La
- Smithsonian Institution de Washington a organisé une expédition chargée d’explorer la faune des deux océans au voisinage de l’isthme de Panama et de “récolter des échantillons de celle-ci. De très nombreux poissons ont été recueillis qui présentent un grand intérêt parce qu’ils indiquent l’état actuel de la faune de cette région avant le percement du canal. Ils montrent deux faunes
- bien définies dont certaines espèces sont spéciales soit à la côte Atlantique, soit à la cote Pacifique. Il sera intéressant de voir comment ces deux faunes se mélangeront après le percement de l’isthme.
- Moulage au moyen du papier d’inscriptions sur
- pierres. — Le National Muséum des Etats-Unis vient d’employer un procédé ingénieux pour mouler avec exactitude les inscriptions gravées sur les rochers par les Indiens du sud-ouest. Ces inscriptions sont creusées plus ou moins profondément dans de gros galets ou sur les pentes des falaises, comme le représente la figure ci-dessous. Leur moulage a été obtenu en appliquant sur les parois rocheuses des feuilles de papier fortement mouillé, qu’on pressait dans les cavités jusqu’à ce qu’elles soient complètement remplies. Le papier enlevé
- donne un moule en creux reproduisant parfaitement l’inscription et même le grain ou la texture de la pierre. Cette matrice peut ensuite servir à donner de nombreuses épreuves de l’original. Cette méthode rendra service aux archéologistes en permettant de préserver des inscriptions de grande valeur de l’action du temps et aussi des déprédations des vandales.
- Un nouveau produit japonais : conserves de crabes. — La presse anglaise attire l’attention sur l’extension prise au Japon depuis 1909 par l’industrie des conserves de crabes, actuellement représentée par 107 usines spéciales, dont la production a atteint 45 000 caisses, pesant chacune 48 livres anglaises, soit un peu plus de 21 kilogrammes. Plusieurs chargements d’essai de ces conserves ont été exportés en Angleterre, par la voie de Suez. Par suite d’un défaut des caisses en étain qui servaient à l’expédition, une perte de 10 pour 100 a été constatée à l’arrivée, mais on se préoccupe d’apporter à la fabrication de ces caisses les perfectionnements nécessaires. Les crabes utilisés pour la conserve proviennent de la pêche faite en mai, juin et juillet, dans les parages de Hokkaido et de Sakhaline. Ils sont de deux espèces : l’une, le Lithodes kamschatica, est géante, mesurant de 20 à 23 centimètres de largeur sur 47 à 5o de longueur; l’autre, le Chinoeletes opilio, est plus petite. Le Bulletin de la Société franco-japonaise (mars 1912), à qui nous empruntons ces renseignements, indique que' la majeure partie des conserves de crabes est exportée dans la région Pacifique des Etats-Unis, à San-Francisco et à Seattle. Une certaine quantité est consommée dans le territoire de l’Union, le reste réexpédié au dehors et notamment en Europe, toujours, d’ailleurs, en tant que produit japonais.
- Association des petits fabricants et inventeur, français. — Le 120 Concours Lépine, organisé par l’Association des petits fabricants et inventeurs français, aura lieu cette année, du 23 août au 29 septembre, au Grand Palais des Champs-Elysées. Le droit d’admission est de 3 fr. 5o pour les sociétaires et 11 francs pour les non-sociétaires, agencement et assurances compris. Le règlement du concours est adressé franco à toute personne qui en fait la demande au siège social de l’Association des petits fabricants et inventeurs français, 151, rue du Temple, à Paris. Téléphone 1020.82.
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- SCIENCE APPLIQUEE
- Jto
- Photographie
- Le Vérachromoscope. — Cet appareil est destiné à examiner dans les meilleures conditions possibles les images obtenues sur plaques autochromes, qui, comme on sait, ne peuvent être vues que par transparence. Nous avons déjà décrit ici un grand nombre d’appareils construits dans le même but, mais celui-ci, imaginé par M. Léon Gimpel, est plutôt destiné aux commerçants
- Fig. I. — L’appareil replié pour le voyage, il a l’aspect d’une boîte à poignée.
- l’empêche de faire perdre l’équilibre au système ainsi constitué.
- On voit qu’il suffit alors de tirer l une quelconque des languettes du magasin (fig. 4) pour amener le feuillet correspondant en position d’examen. Après quoi on le repousse à sa place, on en tire un autre et ainsi de suite.
- Le réflecteur nécessaire pour renvoyer la lumière sur la vue à examiner est constitué par une feuille de carton argenté par un procédé nouveau qui fait l’effet d’un excellent miroir et ne peut être brisé. Un écran bleu
- Le magasin à clichés extrait de l’appareil.
- qui désirent pouvoir utiliser ce procédé de photographie pour montrer à leur clientèle des collections de meubles, de [faïence, d’objets d’art, etc.... C’est en effet une des formes les plus séduisantes que puisse employer un voyageur de commerce pour faire apprécier à ses clients de province ou de l’étranger la beauté de ses produits, puisqu’il les leur montre avec leurs couleurs naturelles. Il fallait pour cela trouver tin appareil peu encombrant pour le transport, facile à monter, et permettant l’examen rapide d’un assez grand nombre de clichés. C’est à quoi M. Léon Gimpel est parvenu d’une façon très ingénieuse avec son vérachromoscope.
- Refermé complètement, l’appareil a l’aspect
- Fig. 2.
- L’appareil
- ouvert.
- d’une boîte quelcon que avec une poignée (fig. 1).
- Il s’ouvre, comme un pupitre à retouche (fig. 2) et dans l’intérieur on trouve le magasin qui contient
- 8 feuillets permettant de placer soit un cliché unique, soit, ses sous-multiples dans diverses combinaisons : 2 clichés r3Xi8, 6 clichés 9X12, 1 cliché i3xi8 et 4 clichés 9X12, etc. Ces feuillets se terminent chacun par une languette qu’on tire pour les faire sortir du magasin ; mais ils restent solidaires de celui-ci qui se monte sur le côté du pupitre. En effet, quand on l’a sorti complètement de la boîte (fig. 3), on trouve sur ses côtés, montés à charnière, des montants en bois qui, dépliés et raccordés entre eux, viennent former un [cadre solide qu’on accroche à l’intérieur du pupitre (fig. 4) ; une petite béquille fixée sous le magasin, le soutient et
- destiné à l’examen en lumière artificielle est en papier dioptrique à grain fin. Cet examen se fait très facilement en plaçant une lampe derrière l’appareil. Ces accessoires se logent dans la partie supérieure du couvercle, formant abat-jour et y sont maintenus par des crochets; on les a donc immédiatement sous la main quand le besoin s’en fait sentir. Le souci de l’inventeur a été de construire un appareil robuste, ne craignant
- L’appareil disposé pour l’examen des clichés.
- pas le transport ; rien n’est susceptible de se briser : tous les clichés dans leur magasin sont bien abrités, une fermeture automatique de sûreté les empêche d’en sortir pendant qu’on manie celui-ci pour le montage ; quant aux écrans et au réflecteur ils sont, comme on l’a vu, en papier.
- C’est l’appareil le mieux étudié et le plus complet qui ait été fait jusqu’à présent dans ce genre. — Le consr truc leur de l’appareil est M. Mattey, 208, rue St-Maur, à Paris.
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- SCIENCE APPLIQUEE
- Photographie. — M. Ch. Guérin, cle Caen,nous communique un pi’océdé intéressant qui permet de présenter les images sous un aspect original et inattendu.
- On fait une photographie sur fond noir, on en tire une diapositive très transparente qu’on applique, gélatine en dessus, sur un miroir de la même dimension que l’épreuve. Par-dessus on place un verre jaune clair, et sur le tout une lentille plan-convexe. L’image vue au travers de cette combinaison paraît se détacher du fond et flotter dans l’espace; le verre jaune donne de très jolis reflets,, mais on peut en choisir un autre d’une couleur quelconque, verte, rouge ou bleue, appropriée au sujet.
- Le jaune convient bien pour le portrait, mais les antres couleurs sont parfois préférables pour des objets cl histoire naturelle : fleurs, scarabées, papillons.
- "Electricité
- Pile régénérable à oxyde de cuivre. — La pile à oxyde de cuivre n’est pas une nouveauté. Elle est fort connue et depuis longtemps, sous le nom d’élément Lalande et Chaperon, et elle possède des avantages remarquables. Elle est constituée de la façon suivante : l’électrode négative est une lame de zinc, l’électrolyte est faite d'une solution de potasse caustique à 3o ou
- 4o pour ioo, l’électrode positive est une lame de cuivre ou de fer entourée de bioxyde de cuivre servant de dépolarisant. Cet élément a une force électromotrice de 0,9 volt. Comme l’élément Leclanché, il ne consomme rien en circuit ouvert. Son débit est d’une remarquable constance. Ce genre de pile a un inconvénient qui, jusqu’ici, a paralysé son emploi : le produit dépolarisant qu’on y utilise, l’oxyde noir de cuivre est d’un prix prohibitif, il coûte au moins 20 fois plus que le bioxyde de manganèse des piles Leclanché.
- On a pensé à faire disparaître ce défaut en régénérant l oxvde de cuivre qtii se réduit pendant le travail de la pile et I on y est parvenu dans le type de pile que représente notre ligure.
- L’oxyde de cuivre habituellement employé dans les piles est obtenu, soit par le grillage des battitures de cuivre, soit par calcination des sels cuivriques; lorsque la pile fonctionne, de l’hydrogène se dégage, se porte au pôle positif, mais est arrêté par l’oxyde de cuivre qui abandonne son oxygène et revient à l’état de cuivre. Pour ramener ce cuivre à l’état d’oxyde, il semble qu’il faudrait à nouveau le griller à haute température : opération coûteuse, en tout cas compliquée. Dans la nouvelle pile, on utilise de l’oxyde de cuivre obtenu par oxydation de cuivre à l’état de division extrême; on sait que de nombreux métaux, sous cette forme, sont éminemment oxydables : le fer pyrophorique qui s’enflamme spontanément au contact de Pair en est un exemple classique. De même, par une préparation convenable qui constitue le seul secret de la nouvelle pile, on peut rendre le cuivre, réduit de son oxyde, spontanément réoxydable, si l’oxyde a été obtenu primitivement à un état de division extrême. Cette condition est réalisée en traitant par une base un sel de cuivre en solution aqueuse ; on précipite l’oxyde cuivrique à l’état hydraté, l’hydroxyde ainsi obtenu est fortement comprimé en plaques, à la presse hydraulique et calciné ensuite à haute température dans un moufle.
- Dans la pile, l’oxyde de cuivre réduit, par le passage du courant, à l’état de cuivre divisé, revient de lui-même, dés que le courant cesse, à son état primitif. Une simple exposition à l’air suffit pour assurer cette réoxydation.
- La pile consomme pour un watt-heure : 1,86 grammes de zinc- et 4,28 grammes de potasse. — Cette pile se trouve à la Société: des Perles Weismann, 218, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris.
- &ns. Mécanique
- La balance humaine. — Personne ne discute plus aujourd’hui la nécessité de se peser souvent. Le poids est une indication certaine de l’état de santé : s’il diminue ou s’il augmente, il y a une cause anormale qu’il faut chercher et trouver ; sans compter l’importance considérable que joue la question de poids dans la croissance des enfants et chez les convalescents. Il est bien certain que si on ne se pèse pas plus souvent et plus
- régulièrement c’est . .
- & 1 5 Flff. 1.
- parce qu on n a pas 1 &
- de balance à sa disposition ; c’est un meuble plutôt encombrant et que peu de personnes peuvent loger dans un cabinet de toilette. En outre, il faut pour que l’indication soit exacte et toujours comparable à la précédente que la pesée soit faite à nu ; il est donc important qu’on puisse la faire seul. La balance humaine nous paraît résoudre le problème dans d’excellentes conditions. Elle a la forme d’un petit
- tabouret (fig. i)très peu encombrant ; il suffit de monter dessus et l’aiguille du cadran qui se trouve sur l’un des côtés indique le poids, jusqu’à I2Ô kilos.
- Comme il faut qu’on puisse lire l’indication soi-même, les chiffres du cadran sont écrits à l’envers et une glace inclinée à 4^° les répète à l'endroit (fig. 2) pour la personne qui est sur le plateau. Dans le cas où l’on aurait des doutes sur l’exactitude on peut toujours la vérifier au moyen de poids connus et si, à la longue, le ressort s’était fatigué et ne donnait plus les indications rigoureusement justes, on a prévu un réglage qui se fait très simplement au moyen d’une clé spéciale livrée avec l’appareil.
- C’est un véritable meuble de famille qui rendra de grands services à tous. — Chez M. Mathieu, 19, rue de Valois, Paris. Prix : 55 francs.
- ctg-TsS, "Jouets
- Kangourou marcheur. — C’est un jouet qui est remarquable par sa simplicité de construction; il ne comporte, en effet, aucun mécanisme.
- Il suffit de le placer sur une planche inclinée pour qu’immédiatement il se mette en marche à une allure très naturelle. Ce résultat est obtenu simplement par le déplacement du centre de gravité et la disposition des pattes de derrière. Celles-ci sont articulées sur le corps
- de l’animal dans une position telle qu’elles se portent en avant quand le corps repose sur la planche; mais, aussitôt qu’elles touchent, l’élan donné par la masse du corps le porte en avant et il vient de nouveau reposer sur la planchette; les pattes libérées se portent à nouveau en avant... et ainsi de suite.
- Ce jouet ingénieux est extrêmement robuste et résiste à toutes les investigations des jeunes ingénieurs qui aiment à savoir ce qu’il y a dedans.— Chez M. Mathieu, 19, rue de Valois, Paris.
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- JfcD
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- VARIETES
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- C^c
- La conservation des confitures. — La Nature a déjà indiqué un mode opératoire pour la mise en pots des confitures de manière à éviter l’altération.
- De nouvelles recherches ont été faites notamment par le Dr Caries, en vue de déterminer le procédé le plus pratique et le plus sûr, applicable dans l’industrie de la confiturerie aussi bien que dans les ménages. M. le Dr Caries expose son procédé dans le Répertoire de Pharmacie, de Crinon. Yoici en quoi il consiste :
- Le principe scientifique de l’opération se résume à mettre le fruit sucré stérilisé par la cuisson, dans des pots aseptisés, puis avec un papier stérilisé, empêcher les spores de moisissures ou autres germes de l’air de venir ensemencer la confiture. Si ces conditions sont bien observées, la confiture peut se dessécher un peu avec les années, mais elle se cristallise rarement, et ne s’altère que si le papier se gerce, se déchire, laisse passer un seul germe vivant.
- Au moment où la cuisson des confitures est achevée, on dispose les pots à remplir, après les avoir bien rincés ; à côté on place des terrines avec de l’eau à 5o degrés environ, destinée à réchauffer progressivement les verres, puis une bassine est placée sur le feu avec de l’eau, qui doit rester constamment en pleine ébullition. On découpe des carrés de papier parcheminé pouvant recouvrir largement les pots ; on plonge ces carrés de papier dans l eau bouillante au dernier moment ; enfin, on se munit de ligatures en ficelles et de pinces en bois utilisées dans les laboratoires de chimie pour tenir les tubes en ébullition, ou tout simplement de pincettes de fer de foyer.
- Quand la confiture est cuite à point, on met les pots d’abord dans l’eau à 5o^degrés on les y réchauffe pendant quelques minutes, on les vide, puis on les passe dans l’eau bouillante. Au bout de cinq ou six minutes, on saisit un pot à l’aide de la pince, on le renverse et il est sec immédiatement. Sans aucun délai, on le remplit de confiture bouillante et on le recouvre avec un carré de papier que l’on retire de l’eau bouillante. Enfin, sans retard, on fixe le carré de papier avec la ficelle, et toute la production est mise en pots de cette façon.
- Le papier ne doit pas toucher la confiture, sans quoi les moisissures se produiraient bientôt sur la face externe, au point souillé, et arriveraient à percer le papier en cet endroit. C’est aussi pour éviter ces altérations que l’on doit, lorsque la confiture est refroidie, fixer sur le tout un papier1 paraffiné qui constitue une seconde couverture protectrice et prévient toute évaporation, toute dessiccation.
- Cette pasteurisation finale étant opérée, il n est pas nécessaire que les confitures soient très cuites ni très sucrées ; la proportion de sucre devient, en quelque sorte, secondaire, il suffit pour assurer la conservation parfaite, qu’elles soient privées de tout germe vivant. Par ce procédé très simple, pouvant être employé par tout le monde, M. le Dr Caries a pu conserver des confitures bien souvent pendant plusieurs années, sans qu’une modification appréciable ait pu se produire dans leur composition et leur qualité.
- Ces indications fixent très nettement les conditions rationnelles de conservation d'un produit entrant couramment dans l’alimentation. Hexiii Blin.
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- HYGIÈNE ET SANTÉ
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- Écriture droite ou écriture penchée. — On connaît les discussions des hygiénistes et des pédagogues à propos de la meilleure manière d’écrire. Les partisans de l’écriture droite prétendent que l’écriture penchée oblige l’enfant à une attitude vicieuse et l’accusent, de prédisposer aux déformations de la colonne vertébrale : cyphoses ou scolioses, à la myopie, sans préjudice de l’accroissement défectueux et inégale du corps constamment courbé d’une manière anormale. Leurs plaintes ont même été si répétées et si énergiques que dans beaucoup d’écoles primaires on a, depuis quelques années, laissé les maîtres enseigner à leur choix l’un ou l’autre mode d’écriture.
- Mais voici que cette écixiture droite tant vantée se voit à son tour condamnée. En effet, récemment, à la Société française d’Ophtalmologie la question de l’écriture droite ou penchée vient de faire le sujet d’une étude de MM. Pëchin et Ducroquet qui se prononcent en faveur de celle dernière. D’après eux, si l’on n’a pas résolu encore le problème de savoir l’attitude qu’il est préférable de faire adopter aux enfants pour écx-ire et si ce point est jusqu’ici resté en discussion, c’est que les avantages ou inconvénients des mécanismes typiques des deux n’avaient pas été suffisamxnent étudiés.
- Pour obtenir l’écriture penchée, le sujet appuie les deux coudes sur la table, le droit restant fixe; en écrivant une ligne, l’avant-bras se développe et exécute un mouvement de pivot autour du coude, qui l’este fixe tandis que l’angle formé par l'avant-bras varie. En traçant les mots, les muscles synei’giques des doigts ont des mouvements de flexion et d’extension. Le poignet est légèrement mobile, mais ses mouvements sont acces-
- soires. Ce mécanisme devient facilement automatique. Le début de la ligne est placé devant le sujet, environ au milieu du corps. Sa fin se trouvant plus éloignée, la tète se trouve exécuter un mouvement de rotation de gauche à droite combiné avec un mouvement d’extension.
- La position adoptée dans l’écriture droite est la suivante : les deux coudes du sujet sont appuyés sur la table, l’angle du bras et de l’avant-bras droit ne varie pas, le membre supérieur se déplaçant en 'masse dans le parcours d’une ligne.
- Les mouvements complexes de circumduction et de rotation du poignet, le déplacement coixstant du cou que nécessite ce genre d’écritui’e, sont beaucoup plus fatigants que les mouvements de flexion et d’extension nécessités par l’écritxxre penchée. De plus, dans celle-ci, les deux coxxdes restant fixes, deviennent un point d’appxxi stable qui assure au corps une positioix de repos. Cette dernière, dans l’écriture droite, n’est assxxrée que loi’sque le sujet prend position pour écx’ii’e, mais, par la suite, le déplacement incessaxit dxx coude droit compromet la position de repos que le sujet est alors amené à chercher dans une attitude vicieuse. Les yeux gardent dans les deux écritures à peu pi’ès la même position, mais dans l’écriture penchée, vers la fin de la ligne, ils se trouvent un peu plus éloignés. Le mécanisme typique de l’écriture peixehée, iixelinée, est donc supérieur à tous les points de vue à celui de l’écriture droite et c’est celui, concluent MM. Péchin et Ducroquet, que l’on doit enseigner aux enfants.
- Et si on leur apprenait la machine à écrire?
- Daniel Claude.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Procédés de destruction des vrillettes des meubles. — Les trous de vers que l’on constate sur les meubles sont dus aux insectes du genre anobium, appelés communément vrillettes, et ces trous indiquent que le bois est vermoulu en dessus, plus ou moins profondément. Si on ne déti’uit pas à temps les vi’illettes, le bois
- tombe bientôt en poussière. Yoici les pi’océdés de destruction à employer : on ti’ansporte le meuble attaqué dans une pièce de petites dimensions, dont on calfeutre les portes et les fenêti-es axxssi hermétiquement que possible ; pixis on pose, au milieu de cette pièce, un l’éci-pient — une vieille tendue par exemple — dans lequel
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- on verse une couche de cendre de quelques centimètres d’épaisseur et un mélange de soufre et de salpêtre (i de salpêtre pour i5 de soufre, en poids) dans la proportion de 1600 grammes de ce mélange pour 5o mètres cubes d’espace.
- On allume alors le soufre, puis on ferme soigneusement le local, et l’on abandonne ainsi pendant deux ou trois jours. L’acide sulfureux attaquant et noircissant les pièces™ métalliques, il faut enlever celles-
- ci du local ou les recouvrir d'un vernis protecteur.
- Un autre procédé consiste — lorsqu’il s’agit de traiter un meuble dont on ne veut pas altérer la couleur — à plonger ce meuble dans une solution alcoolique renfermant 10 pour 100 de bichlorure de mercure. Lorsqu’il n’est pas possible de procéder par immersion, on se sert d’un pinceau, et on badigeonne avec une substance ou mixture insecticide, essence de térébenthine ou ch' pétrole.
- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. Guichard, à Bécon-les-Bruycres. Il est certain que si l’eau est contaminée à sa source, elle ne fait que devenir plus impure dans son séjour en bouteilles ; les bacilles anaérobies et même les autres peuvent s’y développer, La seule eau dont on puisse répondre absolument 'est l’eau qu’on a fait bouillir. Pour les autres, il faut avoir confiance et ne pas redouter à l’excès le péril microbien.
- M. R., Port Saint-Louis du Rhône. —• Ce n’est que par le concours des irrigations (lavage du sol pour en opérer la désalaison), et du drainage, que l’on peut parvenir à rendre cultivables les terrains salés. Le sol ayant été submergé par la mer, les efflorescences blanchâtres qui se montrent à sa surface sont bien dues à la présence du sel ou chlorure de sodium. Les irrigations par inondations laveront le terrain et les eaux chargées de sel s’écouleront, à l’aide des drains, en dehors de la surface salifère. Si la désalaison était impossible, dans votre cas, faute d’avoir l’eau nécessaire, fournie par un petit cours d’eau, on aurait avantage, néanmoins, à drainer le sol en coupant les principaux salans par des drains profonds de 80 centimètres à 1 mètre, et en donnant à ces derniers toute la pente voulue pour que les eaux salifères s’écoulent très facilement. Si le drainage est impraticable par suite de l’impossibilité de faire écouler les eaux recueillies par les drains, il faudrait alors, aussitôt après l’ensemencement de la plante à cultiver, couvrir le terrain d’une couche de paille qui, formant écran protecteur, empêcherait l’action des rayons solaires sur la terre et s opposerait ainsi à la formation des efflorescences salines à sa surface, efflorescences dues à l’évaporation des eaux chargées de sel. A défaut de paille de seigle, on peut employer des roseaux récoltés quand ils sont secs. C’est de cette façon qu’on est parvenu à mettre en culture les terrains salés de la Camargue. Mais lorsque les eaux, filtrant à travers des terrains salés situés à un niveau plus élevé, amassent de nouvelles quantités de sel, la désalaison devient extrêmement difficile ou trop coûteuse, la dépense qu’elle nécessite est hors de proportion avec les bénéfices qne l’on pourrait retirer de la culture des plantes qui, normalement, ne peuvent supporter la présence du sel. Dans ces conditions, la seule ressource que l’on ait, c’est •de cultiver des plantes salifères, notamment, pour les terrains salés ne renfermant pas plus de o,5 pour 100 de chlorures,[les plantes suivantes : Atriplex halimus, Atri-plex nummularia, Artemisia maritima, Casuarina equi-setifôlia, Ephedra alata, Hippophæ rhamnoïdes, Juni-perus macrocarpa, Laurier rose, Melaleuca eriœfolia, Myoporum variés, Phytolacca dioïca, Phœnix tenuis, Phoenix dactylifera, Pin maritime, Rhus viminalis, Sal-sola fruticosa, Tamarix articulata, Tamarix gallica, Vitex agnus cactus. Pour les terrains contenant moins de o,5 pour 100 de chlorures : Acacia nilotica, Acacia cy-clopis, Acacia cyanophylla, Albizzia lophauta, Prosopis dulcis, Casuarina quadrivalvis, Cupressus lambertiana, Eucalyptus robusta, Evonymus japonica, Ficus carica, Pittosporum tobira, Phillyrea media, Parkinsonia acu-leata, Punica granatum, et le Statice arborea, comme plante tanifère. Plusieurs plantes de la famille des ché-
- nopodées, en particulier le chou sauvage et le crambé ou chou marin, peuvent s’accommoder, jusqu’à un certain point, des terrains salés, mais avant tout essai de culture de telle ou telle plante, il serait nécessaire de faire déterminer par l’analyse la proportion de chlorures que la terre contient.
- M. A. Delbove, rue de Venise, Bruxelles. — Pour faire des meules en carborundum, on ajoute au produit criblé 5o pour 100 d’un mélange de felspath et de kaolin pulvérisés. Avec un peu d’eau on fait une pâle très épaisse ensuite pressée hydrauliquement dans des moules métalliques, à moins de i25-i5o kilogrammes de pression par centimètre carré, tout excès pouvant faire casser les cristaux abrasifs. On cuit ensuite en « cazzette » dans un four à porcelaine en prenant les mêmes précautions que pour fabriquer cette substance. On obtient ainsi des meules très solides, à cristaux de carborundum soudés dans une masse de porcelaine. Pour fabriquer des dallages d’une grande résistance à l’usure, il suffit de mélanger des grains de carborundum à un ciment quelconque. Eu égard au prix élevé du produit, on se borne presque toujours à faire le genre « incrusté » : les fragments de carborundum sont placés superficiellement sur les dalles encore à l’état plastique.
- M. Franquelin, professeur à Abbeville. — Très probablement, l’eau n’était pas seulement calcaire, mais par suite d’un séjour en tuyaux ou récipients, contenait des traces de sels métalliques en dissolution. Les ustensiles en aluminium du commerce sont maintenant ordinairement tous de bonne qualité; toutefois, le métal reste sensible en particulier à l’action des acides faibles.
- M. Jean Larivière. — i° Ouvrages sur le maté : librairie Aillaud et 0,96, boulevard Montparnasse, éditeur des volumes publiés par le « Centre industriel du Brésil » ; 20 publications récentes sur l’utilisation industrielle des tourbes : Revue générale de chimie, 1908, p. 3o5 ; Génie Civil, 1907-2, p. 63; L’industrie textile, 1908, p. i3; Annales de la Science agronomique, 1911 (études de Müntz et Lainé).
- M. Hervé R. de Béthune, à Versailles. — L’acide nitrique fort attaque, en effet, le celluloïd à la longue.Vous pouvez sans inconvénient nettoyer vos cuvettes avec de l’acide étendu d’eau, en évitant de le laisser longtemps en contact, et en rinçant finalement aussitôt à grande eau.
- M. le IL du Laboratoire de Sainte-Mère-Eglise (Manche). — S’agit-il d’un produit destiné à remplir complètement les chambres à air ? L’ « élastès » qui eut une vogue éphémère voici quelques années, était à base d’eau et de gélatine, insolubilisée par du bichromate de potasse. Nous ne croyons pas que vous puissiez faire dissoudre du silicate de potassium dans une colle de caoutchouc du sulfure de carbone.
- M. O. V. IL., à Olivans, Paraguay. — Aroici des adresses de maisons s’occupant des levures pures pour la vinification : Levures sélectionnées de l’Institut La Claire, de Morteau. M. Georges Jacquemin, directeur de l’Institut des recherches scientifiques et industrielles à Malzéville, près Nancy (Meurthe-et-Moselle); Institut zymotechnique, 18, avenue du Stand, à Montpellier; Laboratoires des levures sélectionnées, J. Larroche, 7, rue Romiguières, à Toulouse ; Gélolevures, de Saugy, ingénieur agricole, à Morteau (Doubs); Société anonyme du zymogène, 5, Plan du Palais, à Montpellier; Levures sélectionnées. V. Martinaud, 19, rue du Petit-Chantier, a Marseille; Frantz Malvezin, œnotechnicien, 6-8, cours du Médoc, à Bordeaux; Bélivier frères, à Marseille: Société « La Littorale », à Béziers; J. Weinmann, élu-
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- BOITE AUX LETTRES
- mistc-œnologiste, à Eperuay (Marne). En écrivant à ces adresses, vous serez renseigné sur le point de savoir s'il existe des dépositaires à Buenos-Aires.
- Les officiers des torpilleurs, à Saïgon. — Voici, pour les orchidées, la nomenclature des ouvrages traitant des caractères, de la classification et des modes de culture des diverses espèces : Zes Orchidées, par D. Bois, i vol. franco, 4 fr. 4° ; Zes Orchidées, par de Puydt, i vol., 3o fr. ; Dictionnaire des Orchidées hybrides, par E. Bohnof, i vol. franco, 4 fr. 3o ; Zes Orchidées, par E. Duval, i vol., 2 fr. 7o franco; Orchidées de culture facile, par L. Duval, i vol. franco, o fr. 65 ; Observations nouvelles sur la descendance des hybrides d'Orchidées, par L. Duval, t vol. franco, o fr. 65; Zes Orchidées, par Lucien Guillochon, i vol. franco, i fr. 15 ; Ze livre des Orchidées, par le comte de Kerchove de Denterghem (3io gravures noires et nombreuses planches en couleurs), i vol. franco, 3o fr. 8o. Les Orchidées rustiques, par H. Correvon, i vol. franco, 2 fr. 20; JJ Orchidophile (journal des amateurs d’orchidées),par Godefroy-Lebeuf et le comte du Buysson, 8 années, franco, 160 francs. On
- trouve ces ouvrages à la Librairie horticole, 84 bis, rue de Grenelle, Paris, 70, qui peut donner, sur demande, renseignements circonstanciés sur choix à faire suivant le but que l’on se propose.
- M. C. Bailly, à Lempdes. — Vous ne dites pas en quelle substance sont faits vos bacs d’accumulateurs ? S’il s’agit de celluloïd vous pouvez faire d’excellente colle par dissolution de rognures de celluloïd dans de l’acétone très modérément chauffée. On doit obtenir un liquide très épais, se conservant en flacons bien bouchés et s’appliquant à froid, sur les parties à réunir nettoyées au préalable et bien serrées aussitôt après.
- M. L. M., boulevard du Verney, à Chambéry. — Vous trouverez des algues d’Orient pour préparer la gélose à 3 francs environ le kilogramme chez Pelliot et fils, 27, rue des Francs-Bourgeois, Paris.
- M. le Dr J.aisney, rue Ordener. — Le produit doit être en pâte fluide; les diversités de consistance proviennent de la qualité des savons employés. Il suffit de chauffer au bain-marie et d’incorporer une quantité d’eau convenable.
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Antinoé et la fin du monde antique : Jean-Paul Lafitte. — La transmission de la chaleur et la combustion sans flamme : H. Vigneron. — Le rôle hydrostatique de la vessie natatoire des poissons : Dr E. Guvénot. — Le chauffage électrique : J.-L Medynski. — Le « Violina » piano-violon mécanique : A. Troller.
- Supplément. — Nécrologie : Wilbur Wright. — Le radium dans les étoiles nouvelles. — La dispersion de la lumière dans le vide. -— Disette de radium. — La fabrication des filaments métalliques des lampes à incandescence. — Le nouveau camion automobile destiné aux aéroplanes du Maroc. — Mécanisme de l’éclosion chez la truite arc-en-ciel. — Une cause rare de saturnisme, -— Béton imperméable. — Pigeons artificiels pour ball-trap.. ........:..
- Zé chauffage industriel. Introduction à l’étude de la métallurgie, par Henry le Chatelier, membre de l’Institut. 1 vol. illustré 528 pages. Dunod et Pinat, éditeur. Paris. 1912. Prix : 12 francs.
- Il n’est pas de phénomène plus important au point de vue industriel, que celui de la combustion. Il n’en est peut-être pas qui soit plus mal connu par la majorité de ceux-là même qui l’utilisent. L’ouvrage de M. Le Chatelier expose les lois scientifiques qui régissent la combustion et il montre comment elles interviennent dans les appareils de chauffage les plus employés. A cet égard, il rendra de très grands services et ne peut que contribuer puissamment aux progrès de ces appareils. Il a un autre mérite, très précieux, et malheureusement trop rare dans beaucoup d’ouvrages d’enseignement, celui de donner des chiffres nombreux, mais contrôlés, authentifiés par
- I indication de leur source, et provenant toujours des expériences les plus sûres et les plus récentes. Les grandes divisions de l’ouvrage sont les suivantes : après les généralités théoriques, étude rapide des combustibles naturels, étude de la carbonisation, monographies de l’acétylène, du gaz à l’eau, du gaz d’éclairage, du gaz pauvre; étude des matéi'iaux réfractaires et des fours.
- Etude raisonnée de 1 aéroplane et description critique des modèles actuels, par J. Bordeaux, i vol. in-8°, vi-497 Pages> I7I fig- et 26 planches. Gauthier-Villars, éditeur. Paris, 19x2. Prix : i5 francs.
- L’ouvrage de M. Boi'deaux est à la fois descxûptif et théorique. Il résume l’essentiel de nos connaissances actuelles sur la résistance de l’air, et les principales solutions adoptées par les constructeurs pour réaliser le vol pas plus lourd que l’air. En même temps il examine si ces solutions, et surtout si les procédés de construction généralement en usage, répondent aux exigences de la science delà résistance des matériaux.
- II montre qu’il 11’en est rien et par là révèle un défaut grave et une lacune dans l’instruction technique de nos constructeurs, lacune que le présent livre, espé-rons-le, contribuera à combler promptement.
- P.-J..-M. Le réseau des primeurs. La terre des .fleurs..
- Cette jolie brochure illustrée de 64 pages publiée par la Compagnie du chemin de fer P.-L.-M. à l’occasion de l’Exposition internationale de Turin, donne des renseignements techniques et statistiques stir les; industries des fleurs, des vins et des primeurs de son réseau, en France, en Corse et en Algérie. — On y voit notamment que les fabriques de parfums de Grasse emploient annuellement 2000000 de kilogrammes de fleurs d’oranger, 1 5oo 000 kilogrammes de roses, etc. Pendant l’hiver 1908-1909, le Yar et les Alpes-Maritimes ont expédié 9900 tonnes de fleurs coupées en colis-postaux, etc., etc.
- Fruits des pays chauds. Tome I. Étude générale des fruits, par Paul Hubert, in-8°, 780 p., 227 fîg. H. Dunod et E. Pinat, éditeurs, Paris, 1912. Prix : i5 francs.
- Dans cet ouvrage, l’auteur a groupé l’étude des principales essences fruitières des pays chauds et des zones subtropicales. Plus de 63 espèces y sont largement décrites; plusieurs centaines d’autres, d’importance secondaire, y trouvent une documentation moins étendue, mais suffisante. Ce recueil sera des plus utiles à tous nos coloniaux et à tous ceux qui s’intéressent aux denrées coloniales.
- Les ravageurs, par J. H. Fabre. Récits sur les insectes nuisibles à l’agriculture, in-12, 284p., i6pl., Ch. Dela-grave, éditeur, Paris. Prix ; 3 fr. 5o.
- On connaît le charme des livres de Fabre; on retrouvera dans celui-ci le style alerte et coloré en même temps que l’exactitude d’observation qui ont rendu célèbre le savant d’Avignon; c’est une suite de 5o monographies sur les insectes nuisibles les plus communs, présentées sous forme de causeries d’un oncle à ses neveux, qui sont aussi attrayantes à lire qu’un roman.
- Le laboratoire de spéléobiologie expérimentale d’ILenri Gadeau de Kerville à Saint-Paër (Seine-Inférieure) (avec un plan, quatre planches en photocollographie et cinq figures dans le texte), par Henri Gadeau de Kerville. Extrait du Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen (année 1910).
- L’auteur décrit l’installation fort bien ordonnée qu’il a réalisée dans deux anciennes carrières souterraines à Orival (Seine-Inférieure). La surface du terrain utilisable est de 671 mètres carrés, et l’auteur y a commencé des expériences d’histoire naturelle, en le léguant à l’avance au département de la Seine-Inférieure.
- Handbuch der Ozeanographie, par Otto Krummel, 2" édition, 2 vol. in-8, Engelhorns, éditeur, Stuttgart, I9°7~I911- Prix : vol. I, 22 m. ; vol. II, 32 m.
- Le traité d’océanographie de Krümmel est devenu, dès son apparition, un ouvrage classique. C’est le plus complet de tous ceux qui ont paru sur cette
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- science nouvelle. Le tome I, paru en 1907, renferme une série de chapitres sur l’étendue des mers, leur grandeur, leur profondeur, la nature des fonds, la physique et la chimie de l’eau de mer. Le tome II, qui vient de paraître, étudie les mouvements de la mer : vagues, marées, courants. Tout à fait au courant des recherches sur ces sujets, renfermant une abondante bibliographie, c’est un livre très précieux à consulter, indispensable même, pour tous ceux qu’intéressent les questions d’océanographie.
- L’Annuaire international de l’acétylène (édition 1912), par MM. R. Granjon et Pierre Rosemberg. [Bibliothèque de l’Office central de l’acétylène, 104, boulevard de Clichy, Paris. Prix : 3 francs franco.
- Cet ouvrage est plus qu’un annuaire, mais un livre très complet sur l’acétylène et toutes ses applications : éclairage, chauffage, force motrice, soudure autogène. Il ne contient que des renseignements de première main et tous à jour. Il offre donc une précieuse documentation.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
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- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DI tlECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DO CIEL PLUE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 3 juin 1912. 12° ,5 W. S. W. 5. Couvert. 0,0 Rosée; très nung. ; petite pluie à 11 h. ; halo à 13 h.
- Mardi 4 11°,0 S. 4. Pluie. 8,7 Rosée; couvert; pluie par intervalles; tonn. à 17 h.
- Mercredi 5 12°,7 S. W. 4. Nuageux. 1,6 • Très nuageux; pluie de 11 h. 35 à 13 h. 20.
- Jeudi 6 13°,2 S. W. 4. Nuageux. » Rosée; nuageux; halo de 15 à 18 h.
- Vendredi 7 15°,1 S. 2. Couvert. 5,7 Couv. le m. ; ng. le s. ; pl. de 2 h. 45 à 4 h. 30 et de 7 h. 15 à 8 h.
- Samedi 8 12°,4 S. W. 2. Couvert. 3,3 Rosée; très nuag. ; pluie de 17 h. 33 à 20 h. 55.
- Dimanche 9 15°,1 S. S. w. 1. Beau. 0,3 Rosée ; nuag. ; averse de 15 h. 20 à 15 h. 30.
- JUIN 1912. — SEMAINE DU LUNDI 3 AU DIMANCHE 9 JUIN 1912.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené A 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre A l'abri A boule mouillée.
- Résum» général d’après les bulletins
- Du 4 au 9 juin. — Le 4- Dépression sur le W. et le N. de l’Europe (îles Scilly : 74b)- La pression se relève en Islande (765). Pluies sur le Centre et le W. de l’Europe. En France : Nancy et Nantes, i5 mm; Lorient, 11; Cherbourg, 10; Brest et Perpignan, 9. La température s’abaisse sur nos régions ; moyenne à Paris : 12°, 1 (normale : 15°,4)-—Le 5. Dépression sur le N.-W. de l’Europe (Yarmouth : 747 mm; Brest, 752). Pression élevée sur l’Islande et sur les Açores (Horta : 768). Pluies sur le Centre, le W. et sur la Finlande. En France : Dunkerque, i5 mm; Charleville, 12; Paris, 9. Temp. du matin : Vardoe, 3°; Charleville, 10; Paris, i3; Nantes et Toulouse, 14 ; Alger, 23; moyenne à Paris : i3°,4 (normale : 15°,5). —Le 6. La pression se relève sur toute l’Europe, en restant inférieure à 760 sur les Iles-Britanniques, le W. de la France et l’Espagne. Fortes pressions sur le N. du continent, sur l’Islande et les Açores. Pluies sur le N. et le W. En France : Cherbourg, 28 mm; Brest et Charleville, 8; Paris, 2. Temp. du matin : Paris, 13°; Belfort, 14; Toulouse, 16; Alger, 20; moyenne à Paris : i4°,9 (nor-
- du Bureau Central Météorologique.
- male : 15°,6). — Le 7. Dépression sur le W. de l’Europe et la Méditerranée (centre à Cherbourg : 757)-Pression élevée sur le N. du continent. Pluies sur le N. et le W. de l’Europe. En France : orages. Limoges, 44 nam; Cherbourg, 18; Brest, 17; Besançon, 12; Paris, 5. Temp. du matin : Brest, i3°; Belfort et Paris, i5; Marseille, 21 ; moyenne à Paris : 160 (normale : 15°,7)-— Le 8. Dépression peu profonde sur les Iles-Britanniques, la mer du Nord et l’Allemagne. La pression se relève dans le S.-W. (Gibraltar : 766) et reste élevée dans le N. Pluies sur le W. de l’Europe. En France : Lyon, 16 mm; Perpignan, 10; Brest, 9 Temp. du matin : Paris, 120; Toulouse et Nantes, i4 > Marseille, 20; moyenne à Paris : i4°,4 (normale : 15°,8)-— Le 9. Pression voisine de 760 sur toute l’Europe. Pluies sur le N. et le W. En France : Ouessant, 10 mm; Toulouse, 7; Paris, 3. Temp. du matin : Brest, 13°; Nancy et Bordeaux, 14 ; Paris, i5; Marseille, 18; Alger, 22; moyenne à Paris : 15°,3 (normale ; i5°,6). — Phases de la Lune : Dernier Quartier le 8, à 2 h*. 4^ m- c*u matin.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- Membre de'Vlnstitut, Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- E.-A. MARTEL
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique. Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : no, Boulevard Saint-Germain, Parie (Y7e)
- La reproduction des illustrations de « Lâ Nature » est interdite, à moins d'entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2039 — 22 JUIN 1912
- SUPPLEMENT'
- INFORMATIONS
- OSL
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- a été des plus instructives et marque un réel progrès sur les grands raids des années précédentes.
- Le circuit d aviation de l’Anjou. — Cette épreuve, organisée par l’Aéro-Club de France, s’est disputée les 16 et 27 juin 1912. Elle comportait un parcours de ïioo km environ à effectuer eu 2 journées consécutives sur le circuit Angers-Cholet-Saumur-Angers. Départs et arrivées à l’aérodrome d’Avrillé à Angers : 3 tours de circuit dans la ir° journée, 4 tours dans la seconde pour les concurrents non éliminés le Ier jour. La grande nouveauté de cette épreuve, réservée exclusivement aux constructeurs français, résidait dans l’article ier du règlement limitant la puissance des moteurs : le total des cylindrées du moteur ne devant pas dépasser 12 litres. Cette clause limitative a obligé les constructeurs à rechercher la meilleure utilisation possible de leur force motrice; elle devait donc mettre en vedette les appareils les mieux étudiés. Une autre nouveauté du concours était l’admission d’appareils avec passagers, la présence de passagers conférait un avantage calculé de la façon suivante : pour chaque tour effectué avec un poids supplémentaire de 75 kg, le temps réellement employé était diminué de 1/6; pour un nouveau poids supplémentaire de 7a kg, le temps calculé comme il vient d’être dit était à nouveau diminué de 1/6 et ainsi de suite. Notons aussi l’interdiction de changer, durant le concours, les toiles de l’appareil, le carter et les cylindres du moteur. Les prix étaient : i8rprix 5oooofr. ; 2° prix 20 000 fr. ; 3e prix i5 000 fr. ; 4° prix 10 000 fr. ; 5e prix 5 000 fr. En outre, un grand prix de vitesse de 20 000 fr. pour l’appareil qui aurait effectué dans le moindre temps les 7 tours du parcours. 35 appareils furent engagés appartenant à 16 marques differentes.
- Le 17 juin au moment du départ à 9 heures du matin, une véritable tempête soufflait sur l’aérodrome d’Avrillé : 6 pilotes seulement tentèrent la course : Garros (Blériot) ; Bedel (Morane-Saulnier) ; Hélen (Nieuport) ; Legagneux (Zens) avec 1 passager; Espanet (Nieuport) avec 1 passager; Hamel (Blériot) avec 1 passager. A midi Brinde-jonc (Morane-Saulnier) prenait à son tour le départ.
- Seul, Garros put achever les 3 tours prévus au règlement, soit 472 km en 7h 56m 58s.
- Le lendemain le Comité décida d’organiser une nouvelle course dotée d’un prix de 5o 000 francs qui se disputa sur 3 tours de circuit, en même temps que Garros achevait les 4 tours de circuit nécessaires pour devenir titulaire du prix. 12 aviateurs partirent. '5 d’entre eux achevèrent le parcours :
- 1 CT Espanet (Nieuport) en 4h 4m 46s ; 2° Bobba (Morane-Saulnier) 4h2ïm 42*; 3e Brindejonc (Morane-Saulnier) 4h 32m 2is; 4e Garros (Blériot) ; 5° Gaubert (Astra). Enfin Garros achevait son 4e tour et s’adjugeait le ier prix de l’Aéro-Club, ainsi que le prix de vitesse, soit un total de 70000 francs en i5h 4oœ 7®.
- Malgé le temps déplorable, malgré des incidents fâcheux qui-oht empêèhé des maisons comme Farman, Rep, Bréguet, Deperdussin, de participer à l’épreuve, celle-ci
- Transport de force à 140 000 volts. — En 1907, c’est-à-dire il y a cinq ans, on installait dans l’Etat de Michigan (Etats-Unis) un transport de force par courant triphasé de 70 kilomètres de longueur entre Grand Rapids et Muskegon. La tension était de 110000 volts. C’était un record qui n’avait encore été atteint nulle part. Au début de cette année, dans le même état de Michigan, on mettait en exploitation un transport de force également par courant triphasé où la tension atteint 140000 volts. Cette transmission de 200 kilomètres de longueur relie Au Sable River avec Flint. Elle va être prolongée jusqu’à Battle Greek ce qui lui donnera une longueur totale de 376 kilomètres. Grâce à ce voltage on a pu réduire de 5o pour 100 le poids du cuivre de cette transmission comparativement à une tension de 100000 volts. D’après les ingénieurs américains, cette tension de 140000 volts paraît être un maximum qu’on ne peut atteindre que dans les régions où le climat est sec, à cause des pertes qui se produisent, l’air à cette tension commençant à perdre sa qualité d’isolant. Quoi qu’il en soit ce transport ée force donne jusqu’ici toute satisfaction. La ligne de transmission se compose de trois câbles en cuivre de 9,5 millimètres de diamètre formés chacun de 7 fils. Ces câbles sont suspendus à des pylônes métalliques espacés de 160 mètres par une série de dix isolateurs en porcelaine de o m. 25 de diamètre. Deux de ces câbles espacés verticalement de 3 m. 60 sont placés d’un côté du pylône, tandis que le troisième est situé de l’autre côté du pylône et séparé des deux autres par une distance de 5 m. 18.
- Un aqueduc de 380 kilomètres de long. — Les
- Etats-Unis s’enorgueillissent de posséder les deux plus remarquables distributions d’eau qui soient au monde : ce sont celles de New-York et de Los Angeles. Nous reviendrons en détail sur l’aqueduc de Castkill actuellement en construction et qui prochainement dérivera vers New-York un véritable fleuve. L’aqueduc de Los Angeles est surtout remarquable par sa longueur, 38o kilomètres, et l’originalité de sa construction : c’est une conduite par endroits en tôle, en d’autres en béton armé, posée le plus souvent directement sur le sol, dont elle suit toutes les dénivellations. On s’explique ainsi que, sur toute la longueur de la canalisation, il n’ait pas fallu disposer moins de 22 siphons. Le plus grand de ces siphons franchit la vallée de Jawboné; la dénivellation est de 255 mètres, ce qui représente près de 2,5 kilomètres de canalisation. L’ensemble de la canalisation de Los Angeles n’absorbera pas moins de i4 5oo tonnes d’acier : c'est la charge de 700 wagons où de 35 trains de 20 wagons. Le travail sera achevé au début de igi3 et aura coûté plus de 120 millions de francs.
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- INFORMATIONS
- Projet d’utilisation des marées dans le Schleswig-Holstein.— Depuis longtemps l’homme pense à utiliser la. prodigieuse mine d’énergie que - recèlent les océans daiy dèiirs" lÜà'réhs." Mftis les" èssais' faits dans ce sens sont restés jusqu’ici infructueux. Les Allemands vont faire une nouvelle tentative sur une grande échelle; Une’ société s’est constituée pour établir au capital de 5 millions de marks (i mark .v-. i fr. 2.5.) d’après les plans de 1 ingénieur Pein, de Hambourg, une usine hydroélectrique,' à proximité . dé la côte occidentale du Schleswig-Holstein) entré Hiisum . sur lé‘continent et l’île Nordstraud. Cëttè''ihstalrati6n coûtera dix foisjdus qu’une usine à vapeur de force égale. Pourtânt'~Ee' smjp.crQÎt. de - Repense,.. sera., largement .compensé par d'autres avantages, consolidation'dé la côte, gratuité du fond marin sur lequel on bâtit et surtout suppression du combustible, dé sorte que l’entréprisë s’e fait forte de fournir l’énergie électrique à raison de à5 marks par chëvâl 'et par an;• prixexfraordinairentonl réduit. ’ 11 n.'en.tre paSïdans le cadre étroit d’une information de donner des details sur la future installation, nécessairement compliquée. En gros, elle se composera de deux digues reliant l’île au continent. Une troisième digue longitudinale partagera le bassin ainsi constitué en deux-sections, mises en communication en temps opportun avec le flot ouïe jusant par un système, d’écluses appropriées. C’est dans la digue centrale- qu’on établira les turbines, qui, par une ingénieuse disposition, travailleront continuellement, même au moment où la différence de niveau des bassins sera la plus faible. Les cercles intéressés attendent avec une vive curiosité la réalisation de cette entreprise, destinée, si elle réussit, à introduire un nouveau facteur dans l’industrie et à tranquilliser ceux qu’inquiète déjà la disparition, dans une dizaine de siècles, des mines de houille....
- Action du gel sur les cellules végétales. — D’après MM. Matruchot et Molliard, la mort des cellules végétales par le froid est due à une dessiccation; quand la température baisse au-dessous de o°, l’eau du suc cellu-laire contenue dans les vacuoles, puis l’eau de capillarité interposée entre les mailles du protoplasma sont attirées au dehors, enfin l’eau de constitution, entrant chimiquement dans la composition du protoplasma, sort à son tour, et c’est ce dernier départ, irréversible, qui provoquerait la mort par destruction de la molécule albuminoïde. Dans les Comptes rendus de la Société de Biologie, M. Desroche propose une autre explication : le gel provoque bien d’abord un départ d’eau, mais la mort de la cellule est due à une congélation brusque du milieu interne de la cellule, entraînant son déchirement; elle est donc provoquée par une destruction physique et non chimique du protoplasma.
- La mouche bleue perçoit la mort à distance. —
- M. X. Raspail, dans une étude que publie le Bulletin de la Société Zoologique de France, attribue à la mouche bleue une puissance olfactive capable de percevoir à distance le fluide particulier dégagé par un animal au moment même de sa mort. Dans de nombreux exemples il nous la montre accourant vers un cadavre pour y déposer ses œufs avant même, toute décomposition de l’organisme ou abaissement de température. Le fait que la mouche bleue n’est nullement attirée et respecte strictement" un animal en état d’apoplexie ou de syncope, même s’il a tout à fait l’ajaparence de la mort, semblerait indiquer chez elle une perception infiniment délicate des particules volatiles diluées dans l’air au moment même de la cessation de. la vie, perception qui, comme un fil conducteur, la guiderait immédiatement'vers le cadavre encore intact. Quoi qu’il en soit de l’explication proposée par M. Raspail, les faits qu’il a observés sont fort intéressants.
- LGS poils dés baleines. — Quoique les poils soient réduits au minimum sur la peau des Cétacés, il semble bien qu’aucune espèce n’en,n’est entièrement dépourvue. Le IL Arnold Japha a récemment étudié cinq Baleines et six Cachalots et il a trouvé chez tous quelques poils autour des lèvres. A part leur nombre très restreint, ils montrent des signes distincts de dégénérescence. Les muscles et les glandes manquent à ces poils, ils sont de structure très; simple et très réduite. Leur follicule contient un grand nombre de terminaisons nerveuses ; on peut compter jusqu’à 400 fibres nerveuses arrivant à un seul d’entre eux; ils jouent donc probablement, sur-
- tout chez les Baleines, un rôle important dans le choix de la nourriture.
- , L’automobilisme aixix» États-Unis. — L’automobile se développe avec une extraordinaire rapidité aux Etats-Unis. Il y a 12 ans, on y comptait seulement 3ooo véhicules à propulsion mécanique. L’effectif atteint en avril 1912, le chiffre énorme de 652.461 unités. La production américaine s’est développée en conséquence. Les statistiques établissent qu’en 1 g 11 les usines américaines ont produit 700 voitures de tourisme ou de maître par jour. La production s’accroît encore en 191A ét"s’augmente de r.ceJle..deâ::.camions automobiles qui prennent une grande extension. On estime qu’il en sera construit 3o 000 en .niqiîK II existe :2O0 conMrüctèvrrs: » a-viv-src* 35 i-croT
- Une bouche du Rhin en Allemagne. — Jusqu’ici il manquait aux, Allemands une embouchure du Rhin leur appartenant en propre, et les dispensant d’infliger de longs détours aux produits de 1 e 11 r indus trie rhénane
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- wmiOmiiiw Canal en projet Ecluse
- pour trouver des ports nationaux. Rotterdam et Anvers, les débouchés naturels d’Essen et du bassin de la Ruhr par mer ne sont pas allemands. Cette servitude doit cesser. Deux ingénieurs, MM. Herberg et Tacks, viennent d’établir le plan d’un canal, de Wesel sur le Rhin à Herbrum sur l’Ems, d’une longueur totale de 170 kil. 7, dont 12,3 en Prusse rhénane, 65 en Westphalie, et g3,4 dans le Hanovre. La différence des niveaux traversés obligera à construire 7 écluses, d’une largeur de 3o mètres. Le canal lui-même aura 56 mètres de large avec un tirant d’eau normal de 4 m- 60. On évalue la dépense totale à 235 millions de marcs (1 mark— 1 fr. 25) somme relativement considérable, mais qui n’effraie pas les Allemands, étant donnés les résultats qu’ils attendent de ce placement au point de vue commercial, industriel et même agricole, car le canal traversera de grandes landes, entre autres celles de Bourtang, qui s’ouvriront dès lors d’elles-mêmes au défrichement. La réalisation de ce projet ne fait aujourd’hui de doute pour personne en Allemagne, appuyé qu’il est par les puissantes compagnies, qui s’appellent le Syndicat des houillères rhéno-westphaliennes, le Nord-Deutscher Loyd et la Ilamburg America-Linie, sans compter les villes, communes, cantons et chambres de commerce de la région intéressée. Un comité très actif s’est déjà constitué sous là présidence de M. Fritsch, ancien sous-secrétaire d’Etat au Ministère des Postes, pour recommander le projet aux pouvoirs publics.
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- SCIENCE APPLIQUEE
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- *>> Mécanique -c*
- Le normamètre. — L’épreuve mécanique des matériaux, au moment de la réception, est devenue une nécessité. Les anciennes spécifications commerciales par trop simplistes ne suffisent plus devant les variétés des produits offerts pour un même usage ; les qualités requises doivent aujourd’hui être exprimées en chiffres, le seul langage qui convienne à l’industrie moderne ; la vérification exige donc des instruments spéciaux et nouveaux.
- Tel est le normamètre à pendule. Son but est d’éprouver le degré de dureté des métaux : il ne vise pas à une précision extrême qui ne serait pas de mise ; il prétend seulement à donner rapidement et économiquement une mesure suffisamment instructive. Il s’applique surtout aux épreuves des matières en barres, tubes ou plaques.
- L’appareil se compose d’un marteau suspendu formant pendule, muni d’une pointe rapportée émoussée à une mesure exactement déterminée. On laissé tomber d’une certaine hauteur (6o°) le marteau qui frappe la barre à essayer au bas de sa course ; la hauteur à laquelle il rebondit donne la mesure de dureté ou de facilité d’usinage de la matière. Pour mettre lë marteau dans la position exacte par rapport à la pièce à essayer, il faut qu’il soit absolument perpendiculaire et placé de façon à pouvoir être réglé pour frapper la matière au point le plus bas de sa course.
- A cet effet, l’appareil est muni d’un plateau horizontal qu’on règle au moyen de deux vis et d’un niveau, et qui permet de déplacer à volonté le pied du marteau. La potence A peut être déplacée à volonté le long et autour de la colonne C et fixée au moyen de la vis B. A la potence est fixée le support D de l’échelle E. La pointe G du marteau F peut être retirée de son alvéole par l’arrière, au moyen d’un outil joint à l’appareil et être remplacée par une pointe neuve.
- Pour maintenir le marteau F au haut de sa course, on a prévu une gâchette H qui, au moyen d’un ressort, s’en-clanche d’elle-même dans l’évidement du marteau F. — L’appareil est en vente chez M. Saacké, 43, rue de Mau-beuge, Paris.
- "Photographie
- Appareil [photographique « le Sherlock Holmes ».
- — Le nom même de l’appareil indique qu’il s’agit d’un « détective ». L’inventeur, M. L. Bloch, s’est en effet spécialisé dans les appareils dissimulés, qui opèrent par surprise; c’est lui qui créa jadis : la cravate photographique, le bouquin, le physiographe, qui tous ont remporté un succès mérité. Aujourd’hui il a eu l’idée de loger l’appareil dans une serviette d'avocat, qui se porte sous le bras comme d’habitude (fig. i). On fait la mise en plaque au jugé ; l’objectif, qui embrasse un assez grand angle, permet d’obtenir facilement dans ces conditions une bonne image. L’appareil est une chambre détective du modèle connu, dans lequel les plaques sont mises les unes derrière les autres dans le fond de l’appareil et basculent de 90 degrés quand on opère le déclanchement de changement de plaque. On le sort complètement de la serviette (fig. 2) et on se trouve, pour le chargement et le déchargement, dans les conditions ordinaires. Une disposition spéciale de la commande de l’obturateur permet de manœuvrer celui-ci facilement, sans attirer l’attention, avec la main qui maintient la serviette ; de même le changement de plaque s’opère en agissant sur une tige placée sous l’appareil; il suffit au moment voulu d’incliner légèrement celui-ci pour assurer le basculage de la plaque. Un bouton placé également à portée de la main permet la mise au
- point pour les objets situés entre 2 m. 5o et 5 mètres.
- L’avantage des appareils de ce genre consiste surtout en ce qu’on peut prendre des scènes vivantes, non apprêtées; on a les personnages avec leurs allures et leur physionomie naturelles, ils ne posent pas et, pour un peintre, c’est une source de documents précieux. On
- Fig. 1.
- Fig. 2.
- peut aussi parfois utiliser cet appareil pour entrer dans un musée où la photographie est interdite; comme l’obturateur permet la pose à volonté, on peut, tout en contemplant une statue pendant un moment, en conserver un souvenir qui est gravé non seulement dans la mémoire, mais de façon beaucoup plus durable et plus fidèle, sur la gélatine de la plaque. — L’appareil est en vente chez M. Bloch, 2, boulevard Bonne-Nouvelle, Paris. Prix : le 6 1/2x9, francs ; le 9 X 12, 33 francs.
- Cuisine
- Appareil pour la cuisson des légumes à la vapeur.
- — Les légumes verts, cuits à la vapeur, gardent toute la richesse de leurs sels minéraux; les farineux, cuits ainsi, peuvent remplacer le pain pour tous et surtout pour les diabétiques ; il en est de même pour les légumes secs qui conservent mieux ainsi leurs produits azotés. L’appareil ci-dessous permet ce mode de cuisson dans toutes les cuisines sans aucune difficulté ; il se compose d’un fond percé de trous semblable cà une écumoire auquel sont articulées trois agrafes coudées (fig. 1 j destinées à l’accrocher dans une casserole ou une marmite quelconque. Il suffit, pour s’en servir, de suspendre le dispositif dans la marmite (fig .2), puis de verser de l’eau dans celle-ci jusqu’au niveau des trous ; enfin de placer les légumes et de bien couvrir avec le couvercle habituel, sous lequel on pourra placer un linge qui rendra la fermeture plus hermétique et activera la cuisson.
- Ce dispositif se fait en différentes gran-deurs afin de pouvoir le placer dans toutes
- Fig- 1. Fig. 2.
- les marmites, cependant grâce à la simplicité de son accrochage dans celle-ci, un numéro donné peut s’adapter sur tous les numéros au-dessus (fig 2). — A. Gorde, constructeur, 173, rue Pelleport, Paris.
- Machine à faire Les frites. — Ce petit appareil rendra d’appréciables services, non seulement aux hôteliers, restaurateurs, etc., mais dans tous les ménages; il permet de débiter très rapidement les pommes de terre pour la friture en tranches plates ou en carrelets de différentes sections. Comme l’indique la figure, on place
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- la pomme de terre sur le plateau A, qui porte un couperet, et on la débite en faisant descendre le plateau
- Fonctionnement de la machine à faire les frites.
- mobile B, soit en appuyant sur le pommeau C, soit en pesant sur le levier D.^Par le mécanisme du ressort Pc,
- le plateau B revient automatiquement en place, les tranches de pommes de terre tombent en P entre les pieds de l’appareil, et l’on n’a qu’à recommencer l’opération. L’usage du levier D n’est pas obligatoire, on peut le démonter. Il est toutefois recommandé de s’en servir pour les tranches minces. L’appareil est en fonte émaillée, solide, bien construit, facile à nettoyer. Il y a cinq calibres de couperets, donnant depuis des prismes à section de i centimètre carré, jusqu’à des tranches minces de 2 millimètres. Ces couperets sont interchangeables et se fixent à volonté sur le plateau A, où ils sont maintenus par deux petites épaulettes. — Maison Bader, le Locle, Suisse. L’appareil avec deux couperets (prismes à section carrée de i cm et de 8 mm de cûtéj :.i8 francs; avec cinq couperets : 3o francs. Les couperets se vendent aussi isolément, de 3 à 5 francs pièce, suivant le calibre.
- La machine et ses différents couperets.
- Objets utiles
- Casse-noix, casse-noisettes. — C’est ce qu’on pourrait appeler un « jouet de table », et c’est un jouet fort amusant. Comme le montrent les figures ci-contre, ce casse-noix, casse-noisettes, est un petit marteau-pilon en miniature, élégant, nickelé, monté sur un joli socle noir. Le maniement est très facile : on place la noix ou
- la noisette dans le petit récipient qui est préparé à cet effet dans l’enclume du marteau, on tire la ficelle de façon à lever le mouton et on lâche ; la coque est fendue et le fruit mis à nu sans être le moins du monde écrasé. Il y a deux modèles. Le premier (fig. i) se vend 9 fr. 5o ; le second (fig. 2) 10 francs. Maison Bader, Le Lock, Suisse.
- Gomraeur automatique de bureau. —- Quand ou étend la solution de gomme avec un pinceau, on en met généralement une trop grande quantité et cela ne colle pas mieux pour cela, au contraire. Le petit appareil représenté ci-contre évite cet inconvénient. C’est un tube qui renferme la solution de gomme et ne lui laisse d issue que par l’une de ses extrémités fermée par une bille B en acier. En appuyant sur cette bille, elle se soulève et laisse passer un mince filet de gomme qui se distribue très régulièrement sur le papier.
- Si, au début, la bille se trouve adhérer trop fortement, il suffit de la pousser énergiquement avec le doigt ; comme il s’agit de métal contre métal, le collage n’est jamais bien solide et la bille cède facilement. Quand la provision de colle que contient le tube est usée, on peut la remplacer par une solution qu’on fait soi-même avec de la gomme arabique; le tube est en aluminium et ne s’oxyde pas. — En vente chez M. Mathieu, 19, rue de Yalois, Paris Prix : 1 fr. 45.
- jp- Divers
- Le cachetage des sacs postaux. — Bien peu de personnes se font une idée exacte de la somme de travail et de la rapidité avec laquelle doivent être exécutés, dans les wagons postaux dits « Ambulants », le triage et le classement des sacs de lettres prises en charge aux stations terminus et en cours de route.
- A la suite d’essais prolongés, 1 Aministration des Postes et Télégraphes vient de mettre au concours et d’adopter un système de fermeture destiné à remplacer le cachetage employé jusqu’ici.
- Ce pi-océdé dû à M. Cothias supprime complètement
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- la marmite de cire toujours fondue, dangereuse et malsaine, dont les émanations empuantissaient l’air.
- Plus pratique et plus sûr, dans sa simplicité, il offre le maximum de garanties exigibles d’inviolabilité.
- Il consiste en un plomb à plomber de forme spéciale, fondu sur une ficelle d’une nature particulière. Cette ficelle, qui doit entourer et serrer à fond l’ouverture du sac rempli de lettres, est enroulée sur toute sa longueur par les spires d’un fin fil d’acier.
- Le plomb, de forme octogonale, est percé dans son épaisseur et à travers sa plus grande longueur d’un canal, croisant la partie de la ficelle déjà emprisonnée dans le plomb, ce canal est destiné à recevoir l’autre extrémité de la ficelle, après que celle-ci a fait deux fois le tour du sac. Une énergique traction la serre à fond et un simple mouvement de relevage qui la coude suffit à la maintenir serrée, sans qu’il soit besoin de faire un nœud, en attendant l’écrasement obtenu d’un coup de pince.
- Grâce au croisement des deux extrémités de la ficelle, ainsi qu’à la forme que lui donnent les mâchoires de la pince, le plomb écrasé est inviolable, c’est-à-dire que la ficelle ne peut en être sortie en fraude sans que des traces très apparentes ne subsistent.
- La figure x montre le plomb muni de sa ficelle avant l’emploi, la figure % le croisement du lien avant écrasement, la figure 3 le plomb écrasé.
- La Société des Alliages Cothias, nie Yictor-Hugo, Ivry-Port, dont le système a été adopté définitivement par la commission technique, et sera mis en service à partir du Ier octobre prochain, a obtenu une importante et première commande de i5o 000 000 de ces fermetures.
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- RÉSUME METEOROLOGIQUE
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- Observations faites à l’Observatoire du Farc-Saint-Maur en mai 1912, par M. Ch. Dufour.
- La pression moyenne, j5'jma,7 est supérieure de omm,8 à la normale. Le baromètre a été très agité pendant la nuit du 11 au 12 où l’on trouve sur la courbe de l’enregistreur toute une série de variations irrégulières dont la plus importante se présente le 12, quelques minutes après 7 heures sous la forme d’une baisse de 2mm,6 en 2 minutes immédiatement suivie d’une hausse de 2mm dans les cinq minutes suivantes. A ces variations de la pression, correspondent des variations brusques dans la vitesse et la direction du vent. Il n’y a eu à ce moment ni précipitation ni manifestation orageuse.
- La température moyenne i4°,5 est en excès de i°,5 sur la moyenne générale de 5o ans (1831-1900).
- Une période chaude s’étend du 4 et surtout du 8 au i5. On observe, sous l’abri, le 10, le 11, le 12, des maxiina respectivement égaux à 28°,8; 29°,3 ; 32°,5. On n avait encore jamais rencontré de température supérieure à 3o° avant la date du 25 mai et le maximum le plus élevé observé en mai 1874, début des observations du Parc Saint-Maur, à 1911 était de 3a°,2 le 26 mai iSSoj1). Le maximum de mai 1912 est ainsi le maximum absolu de la série, en même temps il se produit à une date exceptionnelle.
- La hauteur normale de pluie de mai est 52mm,6; on a recueilli pendant le dernier mois 53mm,8 (Rz: 1,02) en 9 jours de pluie appréciable au lieu de 13, nombre moyen.
- Il y a eu 6 jours d’orages, les 5, i5, 16, 21, 22 et 23, 1 jour de grêle le 16, 2 de gelée blanche le Ier et le 2.
- Pression barométrique (ait. 5om,3). — Moyenne des 24 heures : 67; minimum absolu : 7740m,n,5 le i5 à
- 31'20m; maximum absolu : 768mra,6 le 8 à i8h20m.
- Température. — Sous l’abri. — Moyennes : des minima, 8°,90; des maxima, 20°,45; des 24 heures, i4°,55. Minimum absolu : o°,6 le 2 ; maximum absolu : 32°,5 le 12. Amplitudes diurnes : moyenne, n°,55; la plus élevée, i6°,7 les 2, 28, la plus faible, 4°>h le 24- Sur le sol gazonné. — Moyennes : des minima, 6°,75; des maxima, 35°,46. Minimum absolu : —3°,4 le icr; maximum absolu : 44°>9 le I2- Dans le sol gazonné. — Moyennes du mois : (profondeur ora,3o), à 9 heures : 13°,97 ; à 21 heures : i4°,32; (profondeur o“,65), à 9 heures : i3°,26; à 21 heures : i3°,2g; (profondeur 1 mètre), à 9 heures : i2°,49; à 21 heures : i2°,54- De la Marne. — Moyennes : le matin, i6°,35; le soir, i6°,84- Minimum : 13°, 15 le ier; maximum : i8°,98 le i5.
- Tension de la vapeur. — Moyenne des 24 heures : 8mm,g8; minimum : 3mm,6 le Ier à 11 heures, i5 heures, 16 heures; maximum : i4ram,o le 10 à rg heures.
- Humidité relative. — Moyenne des 24 heures : 74»1 -Minimum : 26 le 12 à i5 heures; maximum : 100 à 7 dates différentes.
- Nébulosité. —Moyenne du mois (6 h. à 21 h.) : 5,85. Moyennes diurnes : la plus faible, 0,0 le 19; la plus élevée, 9,9 le 7 et le 20.
- Insolation. — Durée possible : 472 heures; durée effective : 2ioh6 en 29 jours; rapport : 0,45.
- Pluie. — Total du mois : 53mm,8 en 2211 3 ; maximum en 24 heures : i2mra,o le 20.
- Nombre de jours : de pluie, 14 ; de pluie appréciable (égale ou supérieure à omm,i) : 9; égale ou supérieure à iram : 8; à 5mm : 6; à iomm : 2; de grêle : 1 ; d’orages : G -, de brume : 12 ; de rosée : 24; de gelée blanche : 2; de halos solaires : 7; lunaire : 1.
- Vitesse du vent en mètres par seconde. — Moyenne des 24 heures : 2“,94 ; moyennes diurnes : la plus élevée, 6ra,o le 16; la plus faible, im,i le 21. Vitesse maximum : 13m,7 le 16 à 14 heures par vent d’W.
- 1. M. Angot a calculé qu’on aurait observé au Parc Saint-Maur, un maximum de 33°,6 en mai 1870. (A. Angot. — Etudes sur le climat de la France, 4e partie. Annales du Bureau central météorologique, 1904. T. I, p. 196.)
- Fréquence des vents : calmes, 53.
- N. . . 29 S. E . . . . 5 W . . . . 34
- N. N. E. 98 S. S. E. . . i3 W. N. W. 2 3
- N. E. . . 91 S 38 N. W. . . 28
- E. N. E. 3a S. S. W. . . 7° N. N. W . 35
- E . . . . 38 s. w. . . . 88
- E. S. E . 8 w. s. w. . 61
- Hauteur de la Marne. — Moyenne du mois : 2“, 14. Minimum : 1,n,84 le 3o; maximum : 2m,37 le 2 et le 7.
- Comparaisons aux valeurs normales. — Pression, + omm,79; température, -j-i°,53; tension de la vapeur, -j- 1mm,21 ; humidité relative, -f-3,6; nébulosité, -j-0,20; pluie, -j-imm,2; jours de pluie appréciable, —4i insolation, -- l6h,2.
- Radiation solaire. — L’état du ciel a permis 9 observations à 8 dates différentes. La valeur la plus élevée a été 1cal, 202 le 19 à io^G"1.
- Taches solaires. — On a aperçu un groupe de taches le 2; aux autres dates où l’observation a été possible, le Soleil a paru dépourvu de taches.
- Perturbations magnétiques. — Faibles les 5, 12, i3,
- i4-
- Mouvements sismiques. — Les mouvements sismiques ont été nombreux en mai; ils peuvent être classés par ordre d’importance en trois groupes : I. Le 6, début igh 4m20’; ph. pie. de i9hiom à igh3om, fin vers 23ll3om (tremblement de terre dans le voisinage de l’Islande); le 23, début à 2l’36“o'’ ; ph. pie. 3h 2 à 3h 20 (dist. 8400 km); II : le 15, début à oh23m44s; ph- pie. de oh5ira à ih gm, fin à 2h iora; le 16, début à i5h4m> ph. pie. de i5hi3m à i5h17“, fin à 16 heures; le 17, début à i6h43“34% ph. pie. de i6h5im à i6''56m, fin à 18 heures; le 21, début h>h 5om43s, ph. pie. de ghiom à g1'22“, fin vers 12 heures; le 25, début à i8h5m45,l ph. pie. de i8h 11 à 181' 17111, fin iS'^o™ (distance 1900 km); III : le i!'r, début à i3h 27, fin i3h5om; le 3, ph. pie. de 20b 7™ à 2011 24m, fin vers 2ih3o“ ; le 11, début à 5h 24m 9*, ph. pie. de 5h 44“ à 5h 49m, fin vers 6h3om; le 11, début à i7h38m52s, ph. pie. de i8h3ra à 1811 22“, fin vers igh20m; le 22, ph. pie. de i3h 37” à i3h 5im, fin vers i4h iom; le 22, début à 23h 23“ 48% fin vers 24h3o; le 28, débuta i3h9ra, ph. pie. de i3h4ora à i4h8m, fin vers 14h 45“ ; le 31, début à 20h38aos, fin 20h43ra. Des mouvements encore plus faibles ont été enregistrés aux dates des ier, 11, 18, 19, 22 et 27 mai.
- Floraisons. —Le icr, lupuline ; le 3, germandrée ; le 4, lychnis des champs, framboisier; le 5, cotonéaster commun; le 6, pimprenelle, seringa, rose de Bengale, alisier (sorbier des bois); le 7, chèvrefeuille, nerprun, verveine vivace, sorbier hybride, pivoine herbacée, fumeterre, julienne; le 11, scabieuse colombaire; le 12, sureau commun, acacia blanc, fusain verruqueux; le 13, réséda des chemins, leucanthemum des prairies; le 15, digitale, muflier, genêt d’Espagne ; le 16, buisson ardent, sureau panaché ; le 17, cornouiller, hémérocalle jaune, coquelicot, églantier; le 18, pivoine odorante, rose des quatre saisons; le 19, tradescantia virginica, sympho-rine, sureau à feuilles de chanvre; le 20, geum urbanum, œillet des poètes; le 21, mélilot, nigelle, sauge officinale; le 23, ceanothus ; le a5, spirée à feuilles de sorbier; le 26, douce-amère, valériane; le 27, eschscholtzia; le 28, potentille rampante; le 29, deutzia scabra; le 3o, érigeron, mauve; le 31, chèvrefeuille des bois.
- Arrivée des martinets le 41 premier chant du loriot le 3, de la tourterelle le 4> du coucou le 6.
- Électricité atmosphérique [avril). — Moyenne générale 12 jours : 82 volts; moyenne diurne la plus élevée 141 volts le 6 ; la plus faible, 53 volts le 16. Moyenne des journées où le potentiel est resté constamment positif et où Ton n’a, en outre, observé ni précipitation, ni manifestation orageuse : 82 volts; mêmes moyennes diurnes extrêmes. Amplitude diurne 0,32; amplitude nocturne 0,67.
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- HYGIÈNE ET SANTÉ
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- Contre l’onycophagie.- — L’onycophagie, un bien joli mot pour exprimer une bien mauvaise habitude, celle de se ronger les ong-les. Au lieu d’habitude, j’allais •écrire maladie et de fait, c’en est une, car cette habitude vicieuse devient la plupart du temps un tic, une manie, une véritable tare nerveuse qu’on a le plus grand mal à guérir. Demandez aux mamans dont les enfants ont •contracté cette désagréable passion, demandez aux médecins qui ont été consultés pour eux et souvent aussi pour des adultes et vous verrez la liste innombrable de moyens employés, souvent sans le moindre résultat. En se rongeant les ongles, l'enfant amène une véritable difformité du doigt, sans compter qu’il se produit une surface cruentée, déchirée, qui expose le petit malheu-treux à des infections graves.
- On a essayé le port continu de gants, mais le moyen est insuffisant; le petit maniaque ronge le bout du doigt •à travers le gant. On a essayé l’immersion des doigts -dans des solutions concentrées de substances amères, quassia amara, aloès, rhubarbe, quinine, etc. Généralement ces moyens sont insuffisants. L’enfant porte un peu moins souvent le doigt entre les dents et une fois la ^substance médicamenteuse partie, il recommence de plus belle. Un jeune homme étudiant la médecine a été guéri le jour où il a dû faire des dissections anatomiques; l’odeur désagréable de cadavre laissée à ses doigts lui supprima du coup l’envie de se ronger les ongles.
- Le Dr Didsbury a recours à un procédé particulier : il désarme la dent en élevant symétriquement des deux côtés l’articulation au niveau des molaires mettant ainsi
- les dents antérieures dans l’impossibilité de se joindre. Il obtient ce résultat en coiffant les molaires des deux côtés, en haut ou en bas, avec un appareil de vulcanite ou de métal. Le procédé est bon et la guérison est radicale au bout de quelques semaines, mais il faut pour ce traitement le concours du dentiste.
- Un de nos collègues, le Dr Schreiber, a eu l’idée ingénieuse d’occuper les dents d’une autre façon, en leur faisant mâcher ces produits américains, dits masticatoire et vendus dans les pharmacies et même dans les bureaux de tabac sous le uom de Chewing gum parfumés à la menthe, à la vanille. Ayant à traiter des onycophages, M. Schi'eiber leur conseilla de se munir d’un masticatoire et d’en mâchonner un morceau toutes les fois qu’ils étaient pris de l’envie de se rouger les ongles. Les résultats, dit-il, ont été immédiats et parfaits, à la grande surprise des parents des petits malades qui avaient tout essayé pour supprimer cette mauvaise habitude.
- Le moyen n’est ni coûteux ni difficile à employer; il n’a qu’un inconvénient, c’est que les gens qui usent du masticatoire en prennent un peu l’habitude et ce sera une manie nouvelle substituée à l’autre. Mais à tout considérer, mieux vaut mâcher la gomme que ronger ses doigts ; la second est moins sale et moins dangereuse que la première. Le masticatoire peut exercer une action favorable sur la digestion en augmentant la sécrétion salivaire et il semble en tout cas qu’on puisse plus facilement se débarrasser, à un moment donné, du tic de mâcher que de la manie de se ronger les ongles. Dr A. C.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Nouveau procédé d’épuration des eaux de boisson.
- — Chaque année, au moment de la belle saison, quand les citadins se répandent dans les campagnes, à la côte ou à la montagne, le problème de l’eau de boisson se pose de nouveau. On sait que beaucoup de maladies ont pour véhicule l’eau absorbée. Il nous semble donc à propos de donner les conclusions d’une étude que M. Georges Lambert, pharmacien major des troupes coloniales, vient de faire paraître dans les Annales d’hygiène et de médecine coloniales. M. Lambert a constaté que l’épuration de l’eau par le permanganate dépotasse, généralement employée, n’est efficace que si l’on emploie le permanganate à doses assez fortes ; les procédés dans lesquels on se contente de produire une teinte rosée pâle sont insuffisants pour détruire les microbes de l’eau, et, en particulier, le bacille d’Eberth propagateur de la fièvre typhoïde ; il faut atteindre 6 centigrammes par litre pour agir utilement et la stérilisation est encore plus complète si l’on provoque ensuite dans l’eau la formation d’un précipité de sesquioxyde de manganèse. Ces observations ont conduit M. Lambert à conseiller les méthodes suivantes d’épuration des eaux de boisson : i° Pour les particuliers, employer : Permanganate déposasse, 6ogr.; Bioxyde demanganèse, 5ogr.; Talcenpoudre, 3qo gr., dont on versera le millième, soit 5 décigrammes dans un litre d’eau ; on pourra utiliser pour cela une cuiller spéciale contenant la dose voulue pour un litre ou pour la quantité d’eau traitée ; si l’eau est sale ou boueuse ou odorante, on ajoutera deux ou trois fois la dose ordinaire. On laisse le mélange agir pendant io minutes au moins, après quoi, l’on ajoute à l’eau 2 gouttes d’une .solution réductrice composée d’hyposulfite de soude
- à saturation dans l’eau, additionnée d’une trace de sous-nitrate de bismuth, ou autant de fois i gouttes qu’on a employé de doses de poudre. On agite fortement pendant une minute, on laisse déposer., puis on filtre sur un peu de coton hydrophile ou un filtre en papier. On obtient ainsi une eau épurée, stérile, incolore et limpide. 2° Pour les villes et agglomérations, le même procédé peut être utilisé. M. Lambert propose de l’employer alors de la façon suivante :
- Dans un premier bassin de capacité convenable, ioo ou iooo litres par exemple, on verse 6 grammes de permanganate de potasse pulvérisé par ioo litres d’eau et l’on agite jusqu’à complète dissolution. Puis, dans un deuxième bassin de même capacité, on place — toujours pour ioo litres d’eau — 44 grammes de poudre coagulante ainsi composée : Bioxyde de manganèse, 5o gr. ; Talc en poudre, 390 gr., sur laquelle on verse une dizaine de litres d’eau déjà permanganatée ; on laisse reposer 10 minutes au moins, puis on ajoute 6 grammes d’hyposulfite de soude et l’on brasse 2 minutes; on ajoute une cinquantaine de litres d’eau du premier bassin, on agite 3 minutes ; enfin l’on verse l’eau restant dans le premier bassin et l’on brasse encore 5 minutes ; on laisse déposer 10 minutes. Une demi-heure après, on aura de l’eau claire, transparente et stérile.
- Le procédé est très bon marché ; il revient à peine à o fr. 24 par mètre cube d’eau.
- Voici donc un moyen fort simple d’avoir de l’eau qui ne fait courir aucun danger; il rendra service non seulement aux personnes en villégiature, mais surtout aux Européens vivant aux colonies pour lesquels il a été spécialement étudié.
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les Taits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes -de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande •d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Erratum. —Le chauffage électrique. —Nous recevons ila lettre suivante : Monsieur le rédacteur en chef, je
- m’aperçois qu’une erreur s’est glissée dans l’article « Le chauffage électrique » (Nature, n° 2037, p. 28). C’est en effet d’uue température extérieure de -f- 5°, et non de — 5°, qu’il s’agit; dans ces conditions, les calculs de consommation et de dépense des radiateurs sont exacts, la différence de température à maintenir n’étant que de xo°, ce qui nécessite 2X 10 = 20 watts par mètre cube. S’il s’agissait de maintenir une différence de 200 avec l’extérieur, il faudrait naturellement le double, c’est-à-
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- BOITE AUX LETTRES
- dire un appareil de 4000 watts dépensant (à o fr, 3o par kilowatt-heure) 1 fr. 20 à l’heure. J.-L, Medïnski.
- Renseignements. — Un lecteur. Le compas qui sera utilisé à bord de YImperator sera le compas ,gyro-scopique Anschütz.dont La Nature., a publié une description complète dans son n° 1996,, 9.6 août ign,p. 198.
- L. Ii. ,Vendée. —- i° Il n,’existe pas, à notre connais-
- sance, d’ouvrage donnant la nomenclature des principes immédiats contenus dans toutes les plantes, tant sauvages que cultivées, existant en France. Mais on trouve des indications sur la composition des plantes, l’analyse chimique (chimie végétale) dans les ouvrages suivants, que l’on peut se procurer à la Librairie Horticole, 84 bis, rue de Grenelle, Paris, 7e : Chimie, agricole .végétale.,...par G. André, 1 vol., 6 francé ; JPréci.% de chimie .agricole., par Edouard Gain, 1 voI. ,:'4frfràncs ; -Thaïié--dé--‘ehiniie'' Wgri-* cote, par P.-P. Dehéram, ï-voLr frairnsq- Traité
- d’analyse , des matières agricoles, tome II, par Louis Gran'deâü, 1 VôL716 frûùcê Chimie 'agricole’, paï* Isidore Pierre, 1 vol., 3 fr. 5o; Chimie des végétaux, par Ronna,
- 1. vol., 1 fr. 25; Chimie appliquée à Vagriculture, par Ronna, 1 vol., 8 francs ; Chimie agricole et végétale, par Berthelot, 1 vol., 9 francs; Analyse des végétaux-, par Fremy, 1 vol., 12 fr. 5o ; Analyse chimique des végétaux,' par Dragendorff, 1 vol., 12 fn 5o. Pour obtenir l’analyse Exacte de telle ou telle plante, vous pouvez vous adresser au Laboratoire agricole de La Roche-sur-Yon, du à lia station de chimie végétale de Meudon. Pour ce qui concerne la composition des principales plantes agricoles alimentaire s7 consultez les table s de WoIIî, tomé I du Traité de Zootechnie, par André Sanson, 1 vol., 3 fr. 5o ; — 20 Pour le tracteur automobile Léfebvre, s’adresser àrrM. Edmond Lefebvre, ingénieur-mécanicien, 1, rue du Champ-des-Oiseaux, à Rouen.
- M. J. Monnier. — Le Bulletin de l’Association internationale pour l’essai des matériaux est publié en français chez Dunod et Pinat, 49, quai des Grands-Augustins, Paris.
- M. J. B. B., h Lyon. — i° Nous ne possédons pas d’indications sur les petits appareils dont vous parlez ; le mieux serait de s’adresser à une ou plusieurs maisons d’optique; — 20 Yoici les procédés les plus pratiques pour se débarrasser des mouches •; suspendre dans les pièces des ficelles enduites de glu, que l’on renouvelle quand elles sont couvertes de mouches; tendre dans l’ouverture des fenêtres un filet à mailles assez larges,
- ou y appliquer des châssis de toile métallique ; insuffle!’ sur les vitres des fenêtres de la poudre fraîche de py-rèthre ; tenir dans les pièces des ricins en pots,, plantes qui ont la propriété d’attirer et de tuer les mouebes ; préparer une solution de formol à 3 ou 4 pour 100 avec de l’eau, la verser dans une assiette au milieu de laquelle on inet une éponge, un linge ou même du papier buvard chiffonné en boule, dé manière que le liquide monté par capillarité; les mouches, attirées par l’odèur du formol, périssent. En outre, dans les locaux ôù les murs peuvent recevoir, sans inconvénient, un enduit, y employer,; en badigeonnage, une solution composée de 4 à 5 kilogrammes d’alun dans 100 litres de lait de chaux (l’alun ne coûte que o fr. 26 le kilogramme) ; par son astrin-gence,, Fai un .détruit _.lsu.;maUère ..visqueuse formée à j’exiréniilé, des pattes des moucltés, cl les ventouses qui finir permettent de s’attacher ;’aüx murs, plafonds, glaces,.etc.-Les moüches-n’âimênt'pas la couleur bleue, aussi conseüle-t-on de badigeonner les murs en étéi^de jùin â: août),"àvéc* ün inélaifge formé dé 5 Idîogràmmes de chaux éteinte et 5oo grammes de blcxL xHontremer. dans 100 litres d’eau ; cette couleur éloigne ces insectes! Quant à l’huile de schiste, son efficacité est bien dé-j montrée ; on verse cette huilc dans les ynidroit s où les mouches pondentleurs œufs (fosses, lieux d’aisances, etc.) j — 3° Pour détruire les vers blancs dans un jardin po» tager, introduire dans le sol, à l’aide d’un pal injecteurj 3 grammes de benzine par mètre carré ou 16 à 20 grammes de sulfure de carbone (3 à 4 trous par mètre carré), â une profondeur minima de i5 centimètres, c’est-à-dire "Un peu au-dessous""dé là zoneYiccïïpéè'pâr lés vers ‘BTàncs. On a employé avec succès les capsules au sulfure de carbone, de Paul Jamain, à Dijon, les chiffons imbibés de pétrole ou de benzine et enfouis dans le ‘sol. Lors^ qu’on emploie le sulfure de carbone au milieu de l’été, au moment où, la température étant élevée, les vers blancs se trouvent près de la surface du sol, il faut préférer le sulfure de carbone vaseliné, l’employer à la dose de 20 à 24 grammes par mètre carré et avoir toujours soin de bien boucher les trous avec le talon.
- M. B., à Saint-Clair. -— Le petit échantillon que vous nous avez envoyé fut totalement sacrifié au cours des essais de notre laboratoire, sans'que, d’ailleurs, nous ayons déterminé la nature des teintes irisées. Pourriez-vous nous procurer non des paillettes, mais une feuille de gélatine ainsi teintée ? une feuille de même produit non coloré ? Nous ferions de nouveaux essais. ;
- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- fin navire pour le transport des sous-marins : Sauvaire Jourdan. — Un nouvel appareillage pour loteries : Lucien Fournier. — La cuisine électrique : J.-L. Medynski. — La télégraphie sans fil a la portée de tout le monde : P. Dosne. — Les cloisons étanches et les paquebots modernes : R. Bonnin. — Académie des sciences : Ch. de 'Viltedeuil. —iLe transport du poisson d’eau douce vivant : René Merle.
- Supplément. — Accumulateur se rechargeant par la lumière. — La fabrication des filaments métalliques des lampes à incandescence. — Séchage L électrique des noix. — Une gigantesque station élévatoire par moto-pompe à combustion interne, etc.
- Cours de Mathématiques supérieures â l’usage des candidats à la licence ès sciences physiques, par l’abbé E. Stoffaes, troisième édition entièrement refondue, 2 volumes in-8 (23-i4) se vendant séparément : Tomel. Compléments d’algèbre élémentaire. Dérivées. Equations. Géométrie analytique. Différentielles et intégrales. Volume de x-3g8 pages avec 114 figures; 10 francs; Tomé II : Courbes et surfaces, Equations différentielles. Vol. dè.v-362 pages, avec 175 figures; 10 francs. Dunod et Pinat, édit. Paris, 1912.
- La première édition de cet ouvrage date de 1891. Depuis lors, la plupart des Facultés ont fondé un Certificat de Mathématiques générales, et dans plusieurs
- Universités furent créés des cours . spéciaux orientés vers l’Industrie et les Sciences d’application. Pouf répondre aux besoins nouveaux de cet enseignement^ et venir en aide aux étudiants, l’auteur a introduit plusieurs chapitres nouveaux ; les généralités, sur-les équations, les notions sur les fonctions hyperboliques,. les séries entières, la courbure des surfaces. Son livre, clairèrtiènt et méthodiquement présenté, est appelé à rendre de grands services.
- Recherches sur l’Hygiène du travail industriel. Assainissement des industries, prophylaxie des maladies professionnelles, par MM. F. IIeim, Agasse-Lafont, E. Haas, Constensoux, A. Hebert, Sartory. In-8° de 174 pages. H. Dunod et E. Pinat, édit. Prix : 7 fr. 5o.
- Dès sa création (igo5), le Cours d’hygiène industrielle du Conservatoire national des Arts et Métiers a réussi à grouper des spécialistes autorisés, désireux d’apporter leur contribution à cette œuvre si vaste et. si complexe : Vélude des conditions et améliorations hygiéniques du travail dans les diverses industries-Les travaux dus à cette collaboration paraîtront désormais en volumes. Ceux de la présente année sont surtout consacrés aux questions de technique : dépistage de certaines intoxications, caractérisation d’éléments nocifs dans l’atmosphère des ateliers, valeur de certains signes cliniques pour la surveillance médicale de la population ouvrière des ateliers insalubres.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Riattario delV Elletricista, par L. Ghersi (Manuels Hœpli). i vol. 600 p. Ulrico Hœpli, éditeur à Milan, 1912. Prix : 5 lires.
- Ce manuel contient plus de 2000 recettes et procédés pratiques, groupés par ordre alphabétique.
- Handbuçh der photolelegraphie, par Korn et Glatzel, 1 vol. 488 p. et 292 fig. Otto Nemmich, éditeur, 46, Sternwartenstr. Leipzig. Prix : 28 m.
- Cet ouvrage, dont l’un des auteurs est justement réputé pour sa création d’un dispositif pratique de
- phototélégraphie, résume, en les 'classant d’une façon systématique, la plupart, pour ne pas dire la totalité' des dispositifs proposés, brevetés ou réalisés, ayant pour but de transmettre électriquement des dessins ou des images. C’est à la fois un livre historique et technique : l’abondance de sa documentation, la clarté de son exposition, la haute valeur pratique de ses critiques, en font l’ouvrage fondamental dont la lecture s’impose désormais à quiconque se propose de faire faire un progrès nouveau à cette branche de l’électricité.
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- BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE
- CJ&
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMETRE VENT DIRECTIOH ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DE CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 10 juin 1912. 15°,2 S. W. 2. Nuageux. )) Nuageux ; rosée.
- Mardi 11 14°, 1 E. N. E. 2. Couvert. 0,0 Tr. nuag. ; rosée; un peu de pl. de 7t30 à 9“. ; orage de div. côtés.
- Mercredi 12 ... . 16°,5 N. N. E. 2. Très nuageux. 0,0 Tr. nuag. ; rosée; goût. ent. 14b et 18h; orages enf. lal,32 et 17h45.
- Jeudi 13 1S°,1 N. N. W.3. Couvert. )> Très nuageux; rosée.
- Vendredi 14 ... . 13°, 5 W. 2. Couvert. 1,1 Couvert; pluie à diverses reprises; rosée.
- Samedi la 15°,9 W. N. W. 3. Très nuageux. » Nuageux. . ;
- Dimanche 16 ... . 14°,9 S. W. 3. Nuageux. 5,1 Rosée; tr. nuag. le m. ; peu nuag. le soir; pluie de llh45 à I4h40.
- JUIN 1912 — SEMAINE DU LUNDI 10 AU DIMANCHE 16 JUIN 1912.
- Lu courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, In direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre A l'abri à boule s'-che; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri A boule mouillée. ;
- Résumé général d’après les bulletins du Bureau Central Météorologique.
- Du 10 au 16 juin. — Le 10. La pression s’abaisse en Europe, pluies générales. En France : Le Mans, 10 mm; Biarritz et Dunkerque, 6; Brest, 2. Temp. du matin : Yardoe, 3°; Clermont-Ferrand, 12; Nantes, 13 ; Toulouse, i5; Tunis, 21 ; moyenne à Paris : 14°57 (normale : 160). — Le 11. Dépression sur le S.-W. de l’Europe (La Corogne : 746 mm). Pressions généralement basses. Pluies sur le S.-W. et le Centre. En France : Belfort, 16 mm; Dunkerque, 10; Biarritz, 6. Temp. du matin : Yardoe, 5°; Belfort, 13 ; Paris, 14; Marseille, 18; Alger, 23 ; moyenne à Paris : i5°,8 (normale : 160,1 ). — Le 12. Pression basse sur toute l’Europe : minîma de 752 mm dans PE. de la France; de ^60 sur les Baléares. Pluies sur le S., le N. et le Centre de l’Europe. En France : cap Gris-Nez, 49 mm ; Cette, 35 ; Nice et Port-Vendres, 28; Bordeaux, 10. Temp. du matin : Toulouse, ii°; Paris et Marseille, 16; Alger, 18; moyenne à Paris : i9°,2 (normale : i6°,2).— Ze i3. La pression se relève sur le W. de l’Europe (La Corogne : 768 mm). Dépression sur le N.-E. dé la-Méditerranée occidentale (Ajaccio : 747). Pluies sur le S. et le W. de FEurope. En France :
- Cette, 26 mm; Nice, 12; Nancy, 11. Temp. du matin : Nantes, i3°; Toulouse, 14 ; Paris, T5; Marseille, 19; Bucarest, 25; moyenne à Paris : i6°,5 (normale : i6°,2). — Le 14. Pression élevée sur le S.-W de l’Europe (Biarritz : 768). Dépression sur la moitié E. du continent. Pluies sur le N., le Centre et le S. En France : averses en Bretagne et dans le S.-E. Temp. du matin : Belfort, ii° ; Paris, 14 ; Lyon, 15 ; Perpignan, 17; Alger, 22 ; moyenne à Paris : i4°,3 (normale : i6°,4). — Le i5. Dépression sur le N. de l’Europe (Stockholm : 739 mm). Pression élevée sur le S.-W. Pluies générales. En France : Charleville, 4 mm; Rochefort, 3; Paris, 1. Temp. du matin : Yardoe, 5°; Belfort, 12; Nantes, i5; Paris, 16 ; Monaco, 21 ; moyenne à Paris : 170 (normale : i6°,5). —• Le 16.. Dépression sur le N. de l’Europe (Stockholm ' :. 73.6). Pression élevée sur les Açores. Pluies sur le N. de l’Europe. En France : Dunkerque, 18 mm; Belfort, 5; Charleville, 4- Temp. du matin : Yardoe, 20; Paris et Nantes, i5; Monaco et Moscou, 19; moyenne à Paris’: 14°,4 (normale : i6°,6). — Phases de la Lune : Nouvelle Lune le i5, à 6 h. 33 m. du matin.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l'Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l’Ecole des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique. Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Paris (VIe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d'entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2040 — 29 JUIN 1912
- INFORMATIONS
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- SUPPLEMENT
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- Composition d’une fausse monnaie d’argent autrichienne. — Depuis longtemps, les faux-monnayeurs exercent leur coupable industrie et l’on peut dire qu’ils sont de tous les temps et de tous les pays. Bien que leurs efforts se portent souvent sur l’imitation des pièces d’or, comme étant d’un rendement plus avantageux, ils ne dédaignent pas non plus la falsification des monnaies d’argent qui sont peut-être plus faciles à imiter et auxquelles on est naturellement tenté de porter moins d’attention à cause de leur valeur plus faible. Le métal ou l’alliage qu’emploient ces fraudeurs peut être très varié ; mais il renferme généralement une certaine quantité de plomb. On a récemment effectué l’analyse de florins autrichiens fabriqués en fausse monnaie et on les a trouvés formés d’un alliage de 53 parties 5 d’aluminium et de 46 parties 4 d’antimoine avec des traces de plomb, d’arsenic et de fer. C’est là un exemple assez rare d’une ..composition de fausse monnaie dépourvue de plomb.
- L’oxydation atmosphérique et la passivité du fer.
- — Nous avons déjà à plusieurs reprises entretenu nos lecteurs de l’oxydation du fer dans les diverses conditions qui peuvent se rencontrer et de l’état passif de ce métal, c’est-à-dire de sa non capacité à s’attaquer par les acides, phénomène sur l’explication duquel les savants n’ont pu encore s’accorder. Deux auteurs anglais, MM. Dunstan et Hill ont constaté que certaines substances possédaient un effet « empêchant » sur la rouille du fer et d’autres métaux; tels sont notamment les alcalis, le bichromate de potasse, le chromate, l’iodate, le chlorate de potasse, le ferrocyanure de pot'assium, qui amènent la passivité du métal; cette passivité est détruite par le contact du fer avec certains sels ou acides dilués et avec l’acide carbonique. En dehors du fer et des métaux de son groupe, d’autres métaux : magnésium, plomb, zinc, cuivre sont aussi susceptibles d’acquérir et de perdre la passivité dans les mêmes conditions. D’après les chimistes anglais, la passivité serait le résultat de la formation à la surface du métal d’une couche mince, qui ne serait vraisemblablement pas formée de métal altéré physiquement ou de produits gazeux, empêchant le contact avec les acides ou la substance attaquante, mais bien d’oxyde plus ou moins avancé.
- Falsification ancienne de la cire. — Les artifices de sophistication ont été de tous temps mis en pratique avec une ingéniosité et un succès plus ou moins grands. C’est ainsi que, dans un fragment de cire très odorante provenant d’un sceau du xve siècle, on a pu caractériser nettement Yassa fœtida, qui avait été employée, comme l’indol ou le scatol en parfumerie, pour exhalter l’odeur naturelle de la cire.
- Le compoundage et la surchauffe dans les locomotives. — Dans un précédent article de La Nature (i3 mars et 10 avril 1909) dans lequel on montrait les avantages du système compound et de la surchauffe
- appliqués aux locomotives, on ajoutait que l’emploi simultané de ces deux modes de fonctionnement de la vapeur semblait devoir donner, en fin de compte, les résultats les plus économiques et le maximum de puissance à la locomotive. Cette question restait en suspens. D’un côté, les ingénieurs allemands, les administrations des chemins de fer de l’Etat belge, de l’Etat italien, de l’Angleterre et même des Etats-Unis s’en tenaient aux idées de M. Schmidt et de M. Garbe, les promoteurs de la surchauffe et ne construisaient que des locomotives à vapeur surchauffée et simple expansion. D’autre part les Compagnies de chemins de fer Françaises, de l’Allemagne du Sud, de la Suisse et de l’Autriche, tout en employant la vapeur surchauffée, conservaient le fonctionnement compound avec ou sans la disposition à quatre cylindres équilibrés. En présence de ces divergences d’opinion il était indispensable de savoir si finalement, il y avait avantage à faire emploi simultané du compoundage et de la surchauffe ou si la surchauffe seule donnait les mêmes résultats. Des expériences s’imposaient donc. Celles-ci ont été entreprises dernièrement, d’abord par la Compagnie d’Orléans qui a comparé deux types semblables de locomotives à quatre cylindres, l’un compound sans surchauffe, l’autre compound avec surchauffe, ensuite par l’administration des chemins de fer Prussiens-Hessois qui a comparé, de son côté, deux locomotives semblables à quatre cylindres, l’une à vapeur surchauffée et compoundage et l’autre à vapeur surchauffée sans compoundage. Les deux séries d’essais se complétaient donc. Les essais de la Compagnie d’Orléans (Revue des chemins de fer. Numéro de Juin 1912) ont eu lieu entre Paris et Bordeaux avec 35 locomotives, type Pacific, du dépôt de Tours affectées au service du Sud-Express marchant à la vitesse de g5 km à l’heure avec une charge remorquée de 23o tonnes, et du rapide de Bordeaux dont la vitesse est de 90 km à l’heure avec un poids remorqué de 34o tonnes. Depuis le mois de janvier 1911 jusqu’au 3i décembre 1911, les consommations de combustible relevées pour chacun des deux types de locomotives ont montré une économie de charbon due à la surchauffe ajoutée au compoundage de 10 pour 100 en moyenne et une économie d’eau de 20 pour 100. La consommation d’eau par cheval a été de 8,42 kg et celle de charbon de r,i6kg en moyenne. Ces expériences confirment donc l’avantage de la superposition de la surchauffe au compoundage. Les essais de l’administration des chemins de fer Prussiens-Hessois ont consisté à comparer comme nous l’avons dit plus haut, des locomotives à quatre cylindres et vapeur surchauffée sans compoundage avec une des dix locomotives du même type mais avec compoundage qu’elle venait de faire construire par la maison Henschel de Cassel. Les essais faits entre Berlin et Hanovre ont montré line économie de 20 pour 100 d’eau et de 10 pour 100 de charbon résultant de Y addition du compoundage à la
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- INFORMATIONS
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- surchauffe. En résumé, il résulte de ces deux séries d’essais que c’est à l’emploi simultané de la surchauffe et du compoundage qu’il faut avoir recours pour obtenir le maximum de puissance d’une locomotive. Aussi, en présence de ces résultats, l’administration des chemins de fer allemands, abandonnant ses anciens errements, paraît décidée à faire construire de nouvelles locomotives suivant ce dernier type.
- Travaux du service du nivellement général de la France en 191 1. — D’après le rapport de M. le directeur Ch. Lallemand, membre de l’Institut, le service a exécuté en 1911 les travaux suivants : 33o5 km de cheminements de 3e ordre et 1217 de 4e ordre; 481 km de profils en long de torrents alpestres; pose de 5198 plaquettes repères ce qui porte leur nombre à 66 000 (sur 92 000 prévus) ; installation de 3 médimarémètres en Corse, etc., etc.
- Les forces hydrauliques du Canada. — Le Canada, a la réputation d’être un immense réservoir de forces hydrauliques à bon marché. En fait, on n’est pas très bien fixé sur les ressources de ces vastes territoires dont certains sont fort mal explorés et où manquent les plus élémentaires données sur le régime de bien des cours d’eau. Le gouvernement du Canada-vient de faire entreprendre par la « Commission de la conservation » une vaste enquête aux fins d’établir le bilan hydraulique du « Dominion », travail analogue à celui que fait exécuter en France la Direction générale des Eaux et Forêts au Ministère de l’Agriculture. L’enquête canadienne se borne pour certains Etats de l’Est à un aperçu sommaire, assez vague, qui ne pourra se préciser qu’après des années d’investigations suivies; dans les Etals de l’Ouest, au contraire, elle donne un relevé précis d’un vif intérêt. Elle a pu, en tout cas, donner le tableau des forces hydrauliques actuellement utilisées dans l’ensemble du Canada : le total s’élève à 1016521 chevaux : dont 742955 pour la production d’éclairage et force motrice, i58o5i dans les fabriques de pâte de bois, 115 515 dans des industries diverses. L’Etat d’Ontario met en œuvre 532 000 c. v.; celui de Québec : 3ooooo; la Colombie britannique : ioi 000; le Manitoba : 48000.
- Recul de la natalité en Prusse. — D’après la Sta-tische Korrespondenz, la natalité en Prusse suit une courbe constamment décroissante, bien que faiblement accentuée.
- En 1901 on enregistrait 37 naissances, 4 p- 1000 hab.
- 1908 — 33,7 — —
- I9°9 — 32,7 — —
- 1910 — 31,5 — —
- 19m — 3o,2 — —
- Pour ces deux dernières années, les chiffres absolus sont 1 256 6i3 et 1 222 634, inférieurs à la moyenne de la dernière décade, le premier de 35 119, le second de 69 098 unités. Circonstance aggravante : en même temps que les naissances diminuent, on constate pourtant une augmentation de mariages; de 3io4i5 en 1910, ils sont montés en 1911 à 32i i58, dépassant respectivement de 18 154 et 20897 unités la moyenne des dix dernières années. Il y a lieu toutefois, pour l’appréciation de ces derniers chiffres, de tenir compte des alliances consécutives des divorces chaque année plus nombreux. Ce recul de la natalité est toutefois bien éloigné encore de celui de la France,-puisqu'il laisse malgré tout un excédent des naissances sur les décès
- de i5,7 pour 1000 habitants en igoi
- 14,8 — — 1908 et 1909
- 14,6 —- — 1910
- et 12,1 — — 1911
- Un musée autrichien pour l’étude des cavernes a
- été ouvert le 11 mai 1912, par les soins de M. l’ingénieur H. Bock, près de Linz (Haute-Autriche) sur le Pôstlingberg (537 m.). On y a réuni en collections des échantillons géologiques, paléontologiques, préhistoriques, zoologiques et botaniques, méthodiquement recueillis dans des grottes et notamment les représentants de la faune aveugle. Cet établissement ne fait nullement double emploi avec VInstitut international de spéléologie qui sera fondé, en 1913, à Àdelsherg (Carniole, Autriche) à côté même de la plus grande caverne de l’Europe sous la direction d’un comité de spécialistes. Cet institut ne se contentera pas d’exposer des collections, mais il con-
- centrera tout ce qui concerne les éludes géophysiques, hygiéniques, zoologiques, botaniques, paléontologiques et anthropologiques relatives aux abîmes, cavernes, sources et eaux souterraines. Le ministre de l’Agriculture d’Autriche a souscrit porrr 3o 000 francs à cette dernière création, due à l’initiative de M. G.-A. Perko. Les souscriptions peuvent être adressées à la Gemein-desparkasse (caisse d’épargne communale) d’Adelsberg, Carniole, Autriche.
- Papillons géants chassés à l’arc. — Il existe en Nouvelle-Guinée sur la côle nord, un papillon que les naturels chassent à l are avec des (lèches terminées par quatre pointés. C’est un des plus grands qui existent au monde, sinon le plus grand, puisqu’il mesure vivant près de 3o centimètres d’une aile à l’autre et n’a de comparable qu’un autre papillon du même genre, Troïdes Goliathia. M. AValter Rothschild, qui le décrivit le premier, lui donna le nom de Troïdes chimœra, mais il ne connaissait que la femelle. Le premier exemplaire lui avait été envoyé par M. Meck qui l’avait tué au fusil. Depuis trois ans, ce dernier cherchait le mâle sans le rencontrer et c’est seulement lors de son dernier voyage en Nouvelle-Guinée, .qu’il a pu en capturer un. Les mâles sont en effet très rares et ne se montrent près des plus hautes cimes des arbres qu’à certaines heures de la journée ;--ils sont à peine plus petits que les femelles, mais ont les ailes ornées de dessins différents. Les indigènes capturent ces géants soit à l are, soit au moyen de-filets. Un beau gibier pour les chasseurs de papillons!
- Le jardin alpin « Rostania. » — Le Dr Monnet a créé un jardin alpin à ia3o mètres d'altitude dans l’un des sites les plus pittoresques des Alpes Cottiennes, non loin de Pignerol, et il lui a donné le nom de « Rostania »
- Le jardin alpin « Rostania ».
- en souvenir du botaniste piémonlais Edouard Roslan. Le jardin, entourant un chalel-refuge, sert à l’acclimatation et à l’élude des plantes alpines. Un catalogue de toutes les plantes cultivées dans ce jardin va paraître prochainement.
- Les vers de terre et la fertilité du sol. — On sait le rôle important que, depuis Darwin, on attribue aux vers de terre dans la trituration et le mélange des couches superficielles du sol. M. Baugé, dans la Revue horticole signale le travail considérable que font ces animaux. Dans la vallée du Nil Blanc, dépourvue d’arbres, parsemée d’immenses prairies, le sol jouit d’une admirable fertilité qu’il devrait aüx vers de terre; en effet chacun d’eux creuse des galeries jusqu’à 60 centimètres de profondeur; les vers habitant 1 mètre carré rejettent à la surface du sol plus de 2,5 kilogrammes de terre par saison, ce qui donne le chiffre formidable de 25o tonnes environ par hectare. C’est là un labourage constant et gratuit d’une telle efficacité que les cultures ne se font que dans les endroits où les vers abondent-On pourrait calculer, d’après ces chiffres que toute la masse - de terre jusqu’à o m. 60 de profondeur est ramenée à la surface au moins une fois en 27 ans. Cette action bienfaisante des vers de terre n’est pas spéciale à la Haute-Egypte. En France, les vers de terre travaillent à peine moins, et l’on a pu établir qu’ils ne ramènent à la surface pas moins de 60 tonnes de terre par hectare pendant chaque belle saison.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- J§8D
- 1*50
- CÆ,
- Automobilisme agricole
- Appareil laboureur Gilbert. —• Parmi les appareils •de motoculture exposés au récent concours agricole, figuraient deux machines à disques dont nous avons indiqué le principe dans un article paru le 4 novembre 1911 * _ Ces machines sont celle de M. Landrin et de M. Gilbert qui emploient le disque en acier pour attaquer le sol. La première est munie d’une série de
- La labourouse Gilbert pendant les essais.
- disques montés sur le même arbre à barrière de la laboureuse et tournant dans le même sens que les roues mais à une vitesse supérieure grâce à une commande venant du moteur. La laboureuse Gilbert porte un seul disque placé entre les roues d’avant et l'unique roue arrière et juste devant celle-ci ; un second disque peut être disposé à barrière de la laboureuse dans le cas où bon ne veut faire qu’un travail de surface, pour obtenir deux sillons en une seule passe. Mais cette machine est plus spécialement destinée au travail en profondeur avec un disque unique qui reçoit une commande l’entraînant soit dans le même sens que les roues, dans les terres molles, et il aide alors à l’avancement; soit dans
- La roue à pales.
- le sens contraire, ce qui permet d’enfouir les engrais; ou encore le laissant libre comme dans les charrues américaines courantes. Enfin ce disque peut être abaissé ou relevé à volonté par rapport au sol, étant monté avec son arbre sur un bras à mouvement radial fixé au châssis. On donne plus ou moins de profondeur au sillon par la manœuvre d’un simple levier relié au bras porte-disque.
- Il est nécessaire, pour que le conducteur suive continuellement le travail, que son siège se trouve au-dessus du disque ; cette disposition a été facilement obtenue grâce à la position du disque précédant la roue motrice ; il en résulte ^également que l’effort de résistance
- appliqué au disque est contre-balancé par l’effort propulseur de la roue sans que l’appareil soit chassé latéralement.
- Pour garder un appareil léger ne comportant pas de point mort, il a fallu avoir recours à une roue spéciale à adhérence augmentée, par l’emploi de pales, comme les aubes d’un bateau, qui s’enfoncent dans le sol et intéressent une masse de terre suffisante pour éviter le patinage. La saillie de ces pales est réglable suivant la nature des terrains, de plus elles s’effacent dès que l’appareil roule sur les routes. Pour obtenir ce résultat on a monté les pales à l’extrémité de tiges fixées, d’autre part, à un chemin de roulement excentrique. A chaque tour de roue chacune des pales sort de toute sa saillie hors de la jante, puis rentre à l’intérieur de la roue jusqu à s effacer complètement. En échangeant le calage de 1 excentrique on change le point de saillie maximum de la pale, on le fait coïncider avec le point de contact de la jante avec le sol dans les terres très grasses ; on le reporte à 1 opposé pour la marche sur route. En même temps la terre qui a pu être entraînée par la pale est éliminée dès que celle-ci rentre dans la jante : la pale se débotte.
- Dans les essais effectués récemment la vitesse d’avancement a ete de o km. a à 4 kilomètres à 1 heure, vitesse
- correspondant au labour de i hectare par journée. ___
- La machine Gilbert est construite dans les ateliers Tony-Huber, 56, rue du Vieux-Pont-de-Sèvres, à Billancourt.
- ctgTss, -Automobilisme
- Pare-vol automobile « Le Mazuel ». — Les nombreux vols d automobiles signalés ces derniers temps par la presse quotidienne, ont eu pour conséquence de
- Fig. I. — Les quatre écrous à combinaisons.
- stimuler le génie inventif. Cette faculté s’est même révélée spontanément. C’est ce qui vient d’arriver à un modeste chauffeur qui a créé une véritable petite merveille d’ingéniosité. Ce brave chauffeur, M. Mazuel, s’est dit que la mécanique automobile comportait une lacune puisque les vols étaient si faciles, et qu’il y avait une « bonne affaire » pour celui qui inventerait le moyen de rendre les vols impossibles. Après avoir bien cherché, il a imaginé un appareil, auquel il a donné son nom, et qui résout magistralement le problème.
- Pour empêcher une auto de partir sans la volonté de son propriétaire, il suffit de donner à celui-ci le moyen de mettre son essence sous clef, comme il met sous clef son coffre-fort, c’est-à-dire avec une serrure à secret. Ici, la serrure ferme l’arrivée d’essence au carburateur et seul le possesseur du secret peut, l’ouvrir. Un malandrin n’y parviendrait qu’après plusieurs jours d’essais ou bien en brisant l’appareil, auquel cas l’essence coulerait sur le sol, ce qui ne suffirait pas pour mettre l’auto en marche.
- Le Mazuel est constitué par quatre robinets fixés à l’intérieur d’une masse de bronze. Le bloc de métal est percé de canaux C disposés comme le montre notre figure, et les clefs ou robinets, également en bronze, sont encore perforés de telle sorte que, dans une certaine position, les deux ouvertures diamétralement opposées viennent se placer en face de deux des canaux creusés à même dans le métal. On comprend immédiatement le fonctionnement de l’appareil, puisque l’essence ne peut parvenir au carburateur qu’à la condition d’amener chacun des robinets R dans la seule position qui leur permette de constituer une canalisation ininterrompue avec les canaux fixes.
- Chaque robinet est pourvu, à la partie supérieure,
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- d un écrou à six pans portant six chiffres. Un seul de ces chiffres correspond à la position d’écoulement du liquide; chacun des autres correspond à la fermeture de la canalisation. Lorsque la voiture est arrêtée et doit être immobilisée pendant quelque temps sans gardien, il suffit au chauffeur, pour être assuré de la sécurité absolue, de donner un tour de clé à chacun des robinets, après avoir eu soin de repérer la combinaison d’écoulement. Si, par exemple, cette dernière combinaison est 3629, il suffira de changer un seul de ces chiffres pour suppri-
- Fig. 2. — Le 0 Mazuel » (coupe).
- mer le débit d’essence, et, si les quatre sont changés, il faudrait un temps considérable pour trouver le groupe secret. Avec ses quatre robinets, l'appareil se prête à près de r3oo combinaisons : autant dire qu'il est totalement inviolable.
- Le Mazuel est branché sur la canalisation, à l’entrée du carburateur, sous le capot de la voiture : il demeure donc invisible. Ajoutons enfin que la canalisation a été imaginée en zigzag afin d empêcher l’introduction d’une tige métallique par l’une des ouvertures pour repêcher
- Fig. 3. — Le « Mazuel ». Vue d’ensemble.
- le secret. Il serait très facile, en effet, si le canal était en ligne droite, d’ouvrir tous les robinets en introduisant la tige de fer par l’une ou l’autre des entrées de l'appareil.
- Ou voit que le Mazuel a été combiné pour donner toute satisfaction aux propriétaires d’automobiles; il devient, pour eux, aussi indispensable que la trompe d’appel. — Le Mazuel est en vente chez M. Mazuel, 81, rue Saint-Dominique, Paris.
- Objets utiles
- Une cloche élégante contre les mouches. —
- L'heure est venue de mobiliser contre les mouches, pa-
- La cloche contre les mouches.
- La monture, le bouton et son applique, la cloche de toile.
- rasites agaçants et dangereux, tout l’arsenal de nos moyens de défense.
- On a l’habitude excellente de protéger les garde-manger, par exemple, au moyen de treillage métallique. Sur les tables, de même, on garantit les fruits, les gâteaux, etc., contre la souillure des mouches, par des cloches métalliques à treillis. Cette solution a son inconvénient : la cloche, protection très efficace, est, par contre, d’aspect fort peu élégant. Sa présence déparerait une table bien servie et l’on préfère le plus sou-
- Vue d’ensemble de la cloche.
- vent laisser aux mouches le champ libre, plutôt que de s’encombrer d’engins quelque peu grotesques.
- M. Géo Richard s’est proposé de créer une cloche pare-mouches, capable de s’harmoniser avec le couvert le plus impeccable. Cette cloche se compose essentiellement d’une coiffe blanche en fin canevas de tapisserie, montée sur une monture en métal argenté. La fixation du support et de la cloche de toile s’effectue au moyen d’un bouton se vissant dans une applique d’un élégant dessin, le tout également en métal argenté.— M. Géo Richard habite 38, rue des Yignes, Paris.
- Bouchon à débit réglable. — Les bouchons verseurs sont très nombreux et très variés ; en voici un nouveau qui a pour but de limiter le débit, ce qui est utile dans bien des cas. Il arrive, en effet souvent, qu’on a la main un peu trop généreuse... l’inclinaison de la bouteille est plus forte qu’on ne le voudrait et le liquide sort à grand débit.
- Pour éviter cela le nouveau bouchon se compose d’un tube L qui traverse un bouchon de liège. Dans l’intérieur de ce tube s’en trouve un autre plus petit et muni d’une soupape constituée simplement par un caoutchouc IL C’est par là que se fait la rentrée de l’air et c’est cette rentrée qui permet au liquide de s’écouler. Il suffit pour que cet écoulement soit plus ou moins abondant de régler cette rentrée de l’air. Pour cela on a placé sur le tube L un tube plus gros A qui coulisse sur lui et vient obturer plus ou moins l’orifice P qui est le seul par lequel l’air peut entrer.
- On a donc sous la main un réglage aussi simple que précis de l’écoulement du liquide. — Chez M, Mathieu, 19, rue de Yalois, Paris.
- Cadenas à mille combinaisons. — Parmi les nombreux cadenas sans clef qui existent nous n’en connaissons pas d’aussi original que celui-ci. La seule pièce apparente est un bouton molleté placé au milieu du cadenas (fig. 1). Pour ouvrir, en supposant que la combinaison soit 1, 2, 3 (qui est celle avec laquelle on les livre), 011 commence par tourner le bouton de gauche à droite, c’est-à-dire dans le sens des aiguilles d’une montre, jusqu’à l’arrêt. Puis on tourne un cran à gauche, 2 à droite et 3 à gauche... le cadenas s’ouvre.
- Le mécanisme (fig. 2) ne rend pas le cadenas trop épais, il a l’apparence d’un cadenas ordinaire. Il est hermétiquement clos ce qui met le mécanisme complètement à l’abri. Seul un petit trou A apparaît au verso
- (fig. 3). Il sert à introduire une petite cheville B (fig. 1) quand on veut changer la combinaison, ce qu’il convient de faire aussitôt qu’on a acheté le cadenas. Pour cela, le cadenas étant fermé, il suffit de tourner le bouton molleté à gauche et à droite, comme si on voulait ouvrir, avec la combinaison qu’on a l’intention de donner; puis on retire la cheville : la nouvelle combinaison est établie.
- Ce nouveau cadenas est une merveille d’ingéniosité ; il permet un nombre considérable de combinaisons et est tout à fait inviolable. Il n’est pas sujet à la rouille et peut s’employer dans les endroits les plus humides. —. Chez M. Mathieu, 19, rue de Yalois. Prix : 7 fr. 5o.
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- VARIETES
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- Les baies et les fruits à noyau dans la cuisine allemande. — Tandis qu’en France ces deux catégories de fruits sont pour ainsi dire confinées dans l’alimentation générale au rôle de desserts, soit à l’état frais, soit à celui de compotes ou de marmelades, voire même de pâtisseries, il en va tout autrement à l’étranger, notamment en Allemagne, où le fruitarisme, la forme la plus séduisante du végétarisme aussi bien pour l’œil que pour l’estomac, est pratiqué sur une très grande échelle. En effet, de l'autre côté du Rhin, on adapte les fruits à tous les genres de mets, comme on le fait ailleurs, mais, en outre, ce qui est bien spécial à cette région, et sur quoi j’attire l’attention, on les emploie dans nombre de préparations nettement culinaires : soupes, salades, sauces; toufois, l’utilisation la plus originale est certainement la « soupe aux fruits ». Bien que tous les genres de fruits, indigènes et autres, y entrent selon l’époque de leur maturité, je n’indiquerai pour le moment que les recettes de ces « soupes aux fruits » préparées avec des baies et des fruits à noyau. (J’ai mis parmi les baies les fraises et les framboises bien qu’elles constituent des fruits agglomérés : sycones et soroses.)
- Fruits à Baies. — "Fraises. — On fait cuire un litre de fraises débarrassées de leurs calices avec 3/4 de litre de vin blanc durant io minutes, on passe à travers un tamis de crin ou une passoire, on y ajoute ii5 grammes de sucre et 2 grammes de cannelle, on laisse cuire à nouveau 10 minutes et l’on sert sur des rôties de pain blanc. La soupe serait encore meilleure et plus parfumée, si l’on réservait la moitié des fraises pour les y mélanger au moment de la servir.
- Framboises. — On prend un litre de framboises rouges mûres à point, on les lave rapidement dans l’eau fraîche, on les saupoudre avec 25o grammes de sucre, puis on les arrose avec 2 litres d’eau froide et on les y laisse macérer durant 2 heures en les remuant de temps en temps. On les fait cuire ensuite, on passe à travers un tamis et l’on sert sur des biscottes ou sur des rôties de pain blanc beurré.
- Groseilles à grappes. — On met 5oo grammes de groseilles rouges égrappées avec un peu d’eau sur le feu et, quand elles sont éclatées, on les verse sur une passoire mais sans les écraser. On ajoute au jus écoulé le quart de son volume d’eau, on sucre suffisamment, on y fait cuire du riz ou du vermicelle et on lie le tout avec deux jaunes d’œuf.
- Cassis. — On fait cuire 3/4 de litre de ces baies pendant 1 heure dans 2 litres 1/2 d’eau, on passe, on remet le liquide sur le feu avec du sucre et quelques clous de girofle, on laisse cuire quelques instants, on y délaie une cuillerée à bouche de fécule de pomme de terre et l’on sert sur des rôties de pain blanc. Cette soupe est plus spéciale à la cuisine danoise.
- Groseilles à maquereau. — On jette un litre de ces groseilles débarrassées des calices et des queues dans
- 2 litres d’eau bouillante où on les laisse cuire, puis on passe ; on reporte sur le feu le liquide additionné de sucre, d’un fragment de cannelle ou d’écorce de citron, et, quand il a bouilli, on y délaie un peu (le fécule de riz. Lorsque la [cuisson est suffisante, on lie avec deux jaunes d’œuf et l’on sert sur des biscottes ou des rôties de pain.
- Fruits à noyau. — Cerises fraîches. — On fait fondre dans une casserole 60 grammes de beurre très frais, on y jette 1 kilo de cerises noires douces dénoyautées en ayant soin de les remuer en tous sens ; on les saupoudre de farine et on les soumet un moment à l’étuvée. On y ajoute alors un huitième de litre d’eau et ia5 grammes de sucre et l’on fait cuire suffisamment. On verse ensuite sur de petits carrés de pain blanc rissolés dans du beurre. Il faut servir de suite pour éviter que le pain ne se ramollisse.
- Cerises sèches. — On lave 1 kilogramme de ces fruits à différentes reprises dans de l’eau tiède, on les réduit dans un mortier en petits fragments que l’on porte sur le feu avec 2 litres d’eau. On laisse cuire lentement durant 1 heure 1/2 et l’on passe à travers un tamis. On reporte sur le feu avec du sucre, du candi blanc de préférence, de la cannelle, du zeste de citron, on fait mijoter et on lie avec un peu de fécule de pomme de terre.
- Abricots. — On partage en deux six abricots et on en fait cuire la moitié à l’étuvée dans un peu de vin blanc. On échaudé les autres moitiés, on les pèle, on les met cuire avec un quart de litre d’eau, des biscottes et un peu de zeste de citron durant une demi-heure, on passe à la passoire et l’on ajoute un quart de litre de vin blanc et 60 grammes de sucre. On fait recuire un peu, on lie avec deux jaunes d’œuf et 1 on sert sur les abricots préalablement étuvés.
- Prunes. — On délaie 5oo grammes de marmelade de prunes dans un litre 1/2 d’eau, on y ajoute de la cannelle, des clous de girofle, une cuillerée à bouche de rhum et du sucre à volonté. On fait cuire et on lie avec un peu de fécule de pomme de terre.
- Quetsches. — On met sur un feu doux trois douzaines de quetsches très mûres avec un demi-litre d’eau, un fragment de cannelle ou deux clous de girofle, 60 grammes de biscottes ou de pain broyé et l’on cuit à l’étouffée jusqu’à ce que le tout soit bien ramolli. On y ajoute alors un litre de vin blanc pur ou étendu de moitié eau que l’on verse peu à peu pour faciliter le passage à travers la passoire. On sucre à volonté et l’on sert sur des languettes de pain de la longueur, largeur et épaisseur d’un doigt, préalablement rissolées dans du beurre.
- Le parfum et la délicatesse de ces « soupes aux fruits » permettent de leur appliquer, avec raison, le jugement que Brillât Savarin portait sur certains plats créés de son temps : « On a inventé des mets tellement attrayants qu’ils font renaître l’appétit ; ils sont en même temps si légers qu’ils flattent le palais sans presque surcharger l’estomac. » A. Truelle.
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- HYGIÈNE ET SANTE
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- Réhabilitation de la punaise. — On a accusé la pu-naise des lits ( Cimex lectularius ou Àcantliia lectularia) de méfaits variés; on lui a fait jouer un rôle dans la propagation de la tuberculose, du cancer, de la fièvre récurrente, de la peste, de la lèpre. Une telle série de méfaits/s’ils étaient démontrés, serait pour nous donner une grande inquiétude. Mégnin raconte qu’un membre de l’Academie des Sciences était soigné pendant sa dernière maladie par une gouvernante qui le laissait croupir dans une horrible saleté ; un de ses amis alla le voir alors qu’il était moribond et, ayant posé sa main sur le lit, il se sentit douloureusement piqué au bras par des punaises ; aux points piqués se formèrent des anthrax de mauvais augure qui se terminèrent par la mort du deuxième académicien. Depuis, à diverses reprises, on a considéré les punaises comme les véhicules de microbes pathogènes variés et on leur a attribué une part de responsabilité
- dans la transmission de diverses maladies contagieuses.
- Les recherches toutes récentes de M. Ch. André (.Journal de Physiologie et de Pathologie générales) sont pour nous tranquilliser. Il a examiné le tube digestif de nombreuses punaises et n’y a ordinairement trouvé aucun microbe, de même qu’il n’en a pas trouvé dans leurs autres tissus ; la punaise digère donc sans l’aide des microorganismes, tout comme beaucoup des chenilles examinées par Portier. Quand on fait piquer des animaux infectés par des punaises, ou lorsqu’on met ces dernières en contact avec des liquides contenant des microbes (bouillons de culture, crachats), les punaises s’infectent, mais, dans le dernier cas tout au moins, elles ne tardent pas à périr, avant que les microbes aient atteint leurs glandes salivaires. La punaise n’est donc pas un réservoir et tin agent de dissémination des germes pathogènes.
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- HYGIENE ET SANTE
- Bien plus, la punaise fait habituellement tout son repas sui’ un seul hôte ; elle pique au moyen de sa trompe, injecte dans la plaie un liquide produit par ses glandes salivaires, liquide irritant qui cause une rougeur persistante, puis suce le sang de l’hôte jusqu’à ce qu’elle soit gavée, elle reste alors occupée de sa digestion qui se fait lentement. Il faudrait donc, pour qu’elle transporte les microbes puisés pendant un repas, à une autre personne sur laquelle elle ferait le repas suivant, que les microbes avalés se répandent dans son corps, qu’ils envahissent ses glandes salivaires et qu’ils y vivent assez longtemps pour que l’insecte, sa longue digestion terminée, les inocule à un nouvel hôte. Or ce fait n’a jamais été constaté et nous venons de voir que les
- glandes salivaires et la trompe de la punaise sont généralement stériles.
- Il est donc permis de conclure que la punaise a été accusée bien à tort. Toutefois, M. André, prudemment, ne l’innocente pas complètement ; il se demande si elle ne pourrait pas se prêter au dévelopement et à la propagation de germes à évolution complexe dans les mêmes conditions où les moustiques convoient l’hématozoaire du paludisme et le germe inconnu de la fièvre jaune. Toutefois, ni le germe, ni la maladie dont elles pourraient être les propagatrices ne sont actuellement connus.
- Sans avoir la phobie des punaises, le mieux est donc encore de s’en débarrasser quand on en a.
- Daniel Claude.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Poudre épilatoire. — Mélanger intimement les doses indiquées ci-dessous des produits bien pulvérisés au préalable :
- Amidon................. 100 grammes.
- Chaux vive...............ioo
- Monosulfure de sodium. . 20 —
- On conserve en flacons bien bouchés jusqu’au moment de l’emploi. Il suffit alors de prendre une pincée de la poudre blanche dans un verre ou une soucoupe et de délayer avec de l’eau jusqu’à l’obtention d’une sorte de crème consistante. On applique alors la pâte sur les endroits à épiler en employant de préférence un bout de bois taillé en lame de couteau. Après 5 minutes de contact, on enlève l’emplâtre qui s’est desséché, avec la lame de bois manœuvrée à la façon d’un rasoir. Et on lave aussitôt la peau à grande eau.
- Laboratoire de 1m Nature.
- Nouvelle lessive pour le blanchissage du linge. —
- Comme le donne à supposer son nom, la lessive « perbo » est à base de perborate sodique associé à du carbonate sodique anhydre. Il s’ensuit que les lessives chaudes préparées par dissolution du produit contiennent du carbonate sodique, dont on connaît le pouvoir émulsif sur les graisses, du borax qui agit comme détersif et de l’eau oxygénée, aux propriétés décolorantes si appréciées en blanchiment.
- De fait quand on trempe dans une solution bouillante de « perbo » n’importe quel chiffon souillé de crasse, de graisse, de suc de fruits, il sort après quelques minutes absolument blanc. Ce, sans que la solidité des fibres soit compromise, comme quand on se sert l’eau de Javel.
- Pour employer le « perbo » dans le blanchissage ménager, par « coulage » au cuvier, on fait dissoudre dans 100 litres d’eau 1000 à i5oo grammes du produit (selon saleté du linge) et 200 à a5o grammes de savon. Si on opère par bouillage, on doit employer proportionnellement une quantité double de savon. La lessive perbo est fabriquée par MM. Rousselot et Cie, 5o, rue Boileau, Paris, et vendue au détail par Lucanes, 12, boulevard Poissonnière, Paris.
- Teintes irisées sur verre, porcelaine, métaux. —
- On obtient de jolis reflets multicolores à dessins variés et à teintes changeantes, analogues à ceux produits par une mince couche de pétrole sur l’eau, en déposant sur la surface à décorer un solide précipité, d’une dissolution sous l’action d’un gaz. M. Guérin, qui nous signale cet intéressant procédé, emploie pour cela des solutions concentrées de sulfate de fer, de sulfate cuprique du d’alun (sels purs dans eau distillée). On recouvre une plaque de verre par exemple du liquide et on la place sous une cloche contenant une soucoupe mi-pleine d’ammoniaque ; les vapeurs précipitent le métal du sel à l’état d’oxyde et on voit la surface liquide se voiler rapidement d’un manteau richement orné de multiples couleurs délicates. On retire la plaque, tenue jusqu’alors bien horizontale et on l’incline, l’angle le plus bas étant appuyé contre un filtre ou un tampon de chiffon qui absorbe la solution en excès. On laisse ensuite sécher; les colorations persistent très longtemps. Nous conseillons d’opérer plutôt avec l'alun, les sels ferreux ou cupriques donnant souvent des dépôts mats, rouille ou bleus. Et nous préférons l’ammoniaque à l’hydrogène sulfuré qu'on peut employer de même façon avec un grand nombre de solutions salines ; l’odeur est trop désagréable.
- Quoi qu’on fasse, les irisations obtenues sont toujours irrégulières, plus ou moins prononcées. C’est d’ailleurs ce qui fait pour beaucoup leur valeur. Ni la durée d’exposition aux vapeurs, ni les petites variations de température ne semblent agir en effet sur la capricieuse précipitation superficielle produisant les interférences. Eviter, dans le but de régulariser ou de localiser la production des teintes, d’insuffler en certains endroits le gaz précipitant; on n’obtiendrait rien. Il ne faudra pas non plus soit protéger par vernis les nuances sèches, elles disparaîtraient; soit mélanger à la solution une matière gommeuse, pour faciliter son application sur des surfaces irrégulières, l’épaississanl empêche la production de teintes irisées. Le moyen décoratif ne peut guère, en conséquence, être applique que sur surfaces planes.
- Laboratoire de La Nature.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans Un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. —Moulin à vent. — L’inventeur est M. P. de Castelet, 5, rue Paradis, Marseille.
- Communications.—La fontaine de sang au Honduras. — M. Guérin, chargé de mission en Amérique centrale,
- nous informe qu’un phénomène identique à celui signalé par MM. Mackenzie et Finlay [La Nature, 18 niai 1912), se rencontre en Amérique centrale, près du village de la Vir-tud, dans la République du Honduras. L’endroit porte le nom de « Fuente de sangre » : c’est une petite caverne, peu profonde, et mesurant environ 7 mètres de haut et 2 de large, de laquelle sort un courant d’eau rouge comme du sang; on comprend que ce phénomène ait ouvert un champ très vaste à la superstition des indigènes, aussi racontent-ils les histoires les plus étonnantes à propos de la « Fontaine de sang ». Une description en fut faite une première fois en i858 par le fameux voyageur Squier.
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- BOITE AUX LETTRES
- qui sembla se rallier à une opinion exprimée par un médecin, le D1' Le Comte, que l’eau est colorée par les excréments des chauves-souris qui vivent en grand nombre dans cette caverne ; une couche épaisse d’excréments recouvre en effet le sol et les parois, remplissant constamment l’atmosphère de la caverne de vapeurs ammoniacales qui communiquent une réaction alcaline à l’eau. Mais pourquoi ces matières excrémentitielles sont-elles rouges ? Tout simplement, répondait le Dr Le Comte, parce que ces animaux s’alimentent presque exclusivement des fruits de Pitaya (Cereus pitahaya) qui se trouvent en abondance aux environs. La pulpe juteuse de cet excellent fruit tropical présente en effet une splendide coloration rouge sang, mais, malgré cela, cette explication séduisante n’est pas exacte, la matière colorante rouge étant en partie détruite dans l’organisme. De même que celle du lac africain la couleur rouge est due à des microorganismes dont un ensemble de conditions spéciales favorise le développement.
- Renseignements. — M. Louis Capitaine, à Paris. — Nous avons communiqué votre lettre à la Société astronomique de France, qui a reçu plusieurs centaines d’observations de l’éclipse du 17 avril. Quelques-unes relatent des irisations, probablement dues à des phénomènes oculaires, observées au moment où le croissant solaire était réduit à un mince filet de lumière. Mais aucune ne signale les franges de diffraction dont vous parlez. Nous croyons plutôt que vous avez vu les images multiples produites par les réflexions successives entre le verre fumé et le verre jaune dont vous avez fait usage. D’ailleurs vous pouvez répéter cette expérience, avec les mêmes verres et une source lumineuse intense, par exemple, un arc électrique ou une mince fente lumineuse éclairée par le Soleil. L’ombre de la Lune dans l’atmosphère a été « devinée » par quelques observateurs, juste au moment de la phase centrale.il n’est pas possible que vous l’ayez vue vers midi moins le quart, avec la netteté que vous décrivez, car à ce moment la tache du cône d’ombre sur le sol était à plusieurs centaines de kilomètres de Paris.
- M. Guéret, rue Picot, à Paris. — Peinture émail pour fonte : Emmel^S, bouleva rd Raspail, Paris. — Ciments pour porcelaine résistant à l’eau froide et chaude : les produits ci-après adhèrent fortement et deviennent très durs, a) Un mélange à consistance de mastic, fait avec de la litharge pulvérisée et de la glycérine pure (teinte
- grise); b) une pâte confectionnée en gâchant de l’oxyde de zinc avec 100 grammes chlorure de zinc (densité : 1,5} où on a fait dissoudre 3 grammes de borax.
- M. G., à Marseille. — Les parasites que l’on trouve sur les chiens, et que l’on désigne sous le nom de- lan-tasques, dans le Midi, sont bien, en effet, des ixodes ou tiques. Il faut, en écartant les poils, toucher ces insectes avec un pinceau imbibé de pétrole ou de benzine, en inspectant la peau avec soin. Pour ceux qui sont déjà gros et fortement implantés dans le derme, on les extrait en tirant dessus ; si le rostre reste dans le derme, il est éliminé par suppuration, mais dans ce cas, il faut faire une petite incision et extraire le rostre. Quand les ixodes sont très gros, il vaut mieux les couper en deux avec des ciseaux; la partie qui reste dans la peau est éliminée par la suppuration. En outre, au bout de quelques jours, on savonnera tout le corps pour nettoyer la peau. Les jeunes ixodes ne résistent pas au pétrole, à la benzine, à l’essence de térébenthine mélangée à de l’huile de lin ou à une friction à l’onguent gris; bain sulfureux tiède deux fois par semaine ; désinfection du logement des chiens à l’eau bouillante, puis à l’eau cré-sylée à 4 pour 100, ou au lait de chaux; brûler la litière, la renouveler fréquemment; l’eau de Javel est aussi très efficace ; brosser énergiquement tout l’intérieur de la niche. Désinfecter au sublimé à 1 pour 1000, brûler du soufre (100 grammes par mètre cube), dans le chenil bien clos, pendant 24 heures, puis aérer; enfin, éviter toute promiscuité avec d’autres chiens infestés d’ixodes.
- N° 1828, M. G.-R., à Calais. — L’échantillon de soie piscivore que vous nous soumettez ne vaut rien pour la pêche. Cette soie se tord et pourrit rapidement; il faut une soie tressée ou soie anglaise. Nous ne connaissons pas le mode de préparation, qui se fait suivant un procédé industriel ; mais vous pourriez vous renseigner en vous adressant à une firme fabriquant la soie piscivore, notamment la société « La Soie », i55-i5y, rue Saint-Denis, à Paris. Le crin japonais n’est autre que du boyau de ver à soie, mais de qualité sensiblement inférieure à la racine ou florence, surtout à la racine anglaise, qui est encore ce qu’il y a de plus résistant. Quant au cat gut, c’est, comme la soie piscivore, une soie non tressée, dont la durée et la résistance laissent aussi à désirer. Vous trouveriez d’utiles indications dans une maison s’occupant spécialement d’articles de pêche ; nous indiquons : maison du « Pêcheur écossais »,47,rue Joubert, Paris, 8e.
- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- Lanterne à projection sans objectif : G. Mareschal — Argenture du verre. — Les mines d’azote de Norvège : A. Trollel. — Académie des sciences : Ch. dé Villedeuil. — Le jardin zoologique de Buenos-Ayres : A. Coutaud. — Locomotive h moteur Diesel : R. Bonnin. — Nouvelles expériences de M. Eiffel sur la résistance de l’air : R. C. — L’ionisation .par chocs et l’étincelle électrique : H. Vigneron. — Chronique. — Les préparations anatomiques transjiarentes : Dr Alfred Gra-denwitz.
- Supplément. — Le circuit d’aviation de l’Anjou. — Transport de force à 140000 volts. — Un aqueduc de 38o kilomètres de long. — Projet d’utilisation des marées dans le Schleswig-Holstein. — Üne bouche du Rhin en Allemagne, etc.
- Sur la production, la distribution et l'emploi de l’électricité dans les mines, par F. Leprince-Ringuet, ingénieur au Corps des Mines. 1 vol., i36 p., 46 fig. Béranger, éditeur, Paris, 1912. Prix ; 10 francs.
- Dans cette substantielle étude, l’auteur examine quel est le champ actuellement dévolu à l’électricité dans l’exploitation minière; il démontre sans peine les rapides progrès accomplis depuis 10 ans, et il prouve que le plus intéressant des débouchés de l’électricité dans les régions de mine, est l’installation de grandes centrales électriques utilisant les résidus de la mine et les chaleurs perdues des fours à coke, des machines motrices à vapeur, etc. Les centrales fournissent à
- leur tour aux mines une partie de l'énergie dont elles ont besoin et distribuent le reste à grande distance. L’auteur étudie à cet égard certains réseaux allemands et anglais. Il étudie ensuite les appareils qui, dans l’exploitation minière, relèvent du courant électrique, ceux-ci sont de jour en jour plus nombreux et pro'-gressent rapidement. Citons notamment les machines d’extraction électrique et les ventilateurs. Les chiffres et prix de revient que Fauteur indique en abondance font de l’ouvrage un guide très précieux.
- Les Palmiers. Histoire naturelle et horticole des différents genres, par Ch. Gatin, in-18, 35o p., 46 fig., O. Doin, éditeur, Paris, 1912. Prix : 5 francs.
- On trouvera dans cet ouvrage l’histoire naturelle des Palmiers, leurs usages et leurs applications, leur répartition géographique, leur classification. Leur multiplication si importante a été étudiée avec un soin particulier; une description de la culture horticole fait Suite. Les principaux genres ont été décrits à la fin de l’ouvrage. On a apporté une attention particulière à la description et à la représentation des formes juvéniles, d’un intérêt si puissant pour l’horticulteur. Enfin, l’auteur a terminé son ouvrage par un index des Palmiers existant dans nos colonies. Dans l’ensemble, ce nouvel ouvrage sera apprécié des botanistes, par son caractère scientifique, et aussi des horticulteurs, en raison des très nombreux:renseignements pratiques qu’il contient.
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- Les merveilles de la vie végétale, par A. Acloque. i vol. in-8°, 102 pages. P. Féron-Vrau, éditeur, 5, rue Bayard, Paris, 1912. Prix : 1 fl’anc.
- Ouvrage de vulgarisation exposant sous une forme simple les principaux faits de la biologie végétale : nature de la plante, sa constitution anatomique, sa nutrition, sa reproduction, ses moyens de défense, sa sensibilité,-ses rapports avec les autres plantes (vie autonome, parasitisme, symbiotisme), la géographie botanique. D’une lecture agréable, il donnera aux débutants le goût des recherches botaniques.
- Revue de géographie (annuelle), tome cinquième : année 1911, dirigée par Ch. Yélain, in-40 de 5oo pages, de 142 fig., cartes, plans, Ch. Delagrave, édit. Prix : i5fr.
- Yoici le sommaire des sujets traités dans ce nouveau et intéressant volume : G. Goujon, la Puisaye. Essai d’une définition d’une région naturelle du bassin de Paris. — L.-M. Masson, le Plateau de Langres. Etude de géographie physique. — Dr Boigey, le massif des Béni Snassen (Maroc oriental, Géographie physique, géologie, climatologie, ethnographie). — P. Maistre, Cuba, topographie, industries cubaines, commerce.
- IgO
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- pgr
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- observations 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT direction et force DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EPf MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 17 juin 1912. 12°,5 S. W. 2. Couvert. » Rosée ; très nuageux.
- Mardi 18 17°,4 S. 4V. 1. Peu nuageux. » Rosée ; peu nuageux jusq’à 14 h. ; beau ensuite.
- Mercredi 19 ... . 21°,2 S. 2. Beau. 13,8 Rosée ; beau jusq. 12 h. ; très nuag. ; orage le s;, avec pl. et grêle.
- Jeudi 20. 16°,S N. W. 3. Nuageux. » Très nuageux; halo.
- Vendredi 21 ... . 15°,9 Calme. Très nuageux. )> Rosée; nuageux.
- Samedi 22 19°,4 S. 1. Peu nuageux. » Rosée; quelq. nuages.
- Dimanche 23 ... . 17°,8 N. 2. Couvert. )> Rosée; tonnerre vers 5 h.; goutl. entre 19 h. et 21 b.; tr. nuag.
- JUIN 1912 — SEMAINE DU LUNDI 17 AU DIMANCHE 23 JUIN 1912.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer) ; courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée,
- Résumé général d’après les bulletins
- 'ipDu 18 au 24 juin. — Le 18. Dépression sur les Iles-Britanniques et la mer du Nord. Pression basse sur la Scandinavie et la Russie; voisine de 766 mm dans nos régions. Pluies sur le Centre et le N. de l’Europe. En France : Dunkerque, 3 mm; Boulogne, 2. Temp. du matin : Vardoe, 6°; Varsovie, 9; Belfort, i4; Paris, 17; Alger, 21 ; moyenne à Paris : i9°,7 (normale : i6°,8). -— Le 19. Pression basse sur le N.-W. de l’Europe (Va-lentia : 756 mm). Fortes pressions sur le Centre et le S. Pluies sur le N. et le Centre. En France : beau temps. Temp. du matin : Moscou, i3°; Belfort, 19; Paris, Nantes, Bordeaux, Toulouse, 21; Alger, 23. — Le 21. Dépression voisine des Iles-Britanniques (Irlande : 757). Autre dépression sur la Scandinavie. Pluies sur le N. et le Centre du continent, ainsi que sur le YVY des Iles-Britanniques. En France : beau temps. Temp. du matin : Charlèville et Nantes, 14° ; Paris, 16; Clermont-Ferrand, 17; Toulouse, 18 ; Alger, 24; moyenne à Paris : i7°,6 (normale : 170,i)...:— Le 22. La dépression des Iles-Britanniques s’étend vers le S. (Yalentia : y5i mm;
- du Bureau Central Météorologique.
- Biarritz, 7f*8). Pression voisine de j65 sur l’Europe Centrale. Pluies sur le N. et le S.-E. de l’Europe. En France : beau temps. Temp. du matin : Nancy, 170; Clermont-Ferrand et Nantes; 18; Paris, 19; Toulouse et Alger, 23; moyenne à Paris : 2O0,6 (normale : i7°,2). — Le 23. Pression barométrique basse sur le N.-W. de l’Europe (Yalentia : j52 mm), voisine de 762 dans le S.-W. et le S.; 765 sur l’Allemagne et l’extrême Nord du continent. Pluies sur le N.-W. et l’E. de l’Europe. En France : orages dans le W. et le N. Temp. du matin : Vardoe, 5°; Brest, 16; Paris et Bordeaux, 18; Marseille, 22; Alger, 25; moyenne à Paris : 2o0,4 (normale : i7°,3). — Le 24. La pression se relève sur le W. de l’Europe : Paris, 765 mm; Lisbonne, 769. Dépression sur l’Irlande et la Scandinavie. Pluies sur le W. de l’Europe. En France : Besançon et Charleville, 3 mm; Boulogne, 2. Temp. du matin : Le Mans et Toulouse, i5°; Paris, 17; Marseille, 20; Alger, 29. — Phases de la Lune : Premier Quartier le 21, à 8 h. 48 m. du. soir.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l'Institut, Professeur à l'École des Mines et à l'École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d'Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : no, Boulevard Saint-Germain, Taris (YJe)
- La reproduction des illustrations de < La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2041 — 6 JUILLET 1912
- SUPPLÉMENT
- INFORMATIONS
- L'arsenic dans nos aliments. — La place tenue dans les êtres organisés par l’arsenic n’est guère connue que depuis i85o. C’est à cette date que le chimiste Stein démontra que les cendres du chou, du navet, de la pomme de terre, en contiennent des quantités sensibles. En 1851, il trouva o gr 11 d’arsenic pour ioooo gr de cendres de toile de lin, o gr 2 pour ioooo gr de cendres de paille de seigle, o gr 3 pour io ooo gr de cendres d’excréments de bovidés. L’enquête a été depuis largement continuée, et MM. A. Gautier et G. Bertrand ont démontré que l’arsenic existe normalement chez l’homme et chez les animaux où il ferait partie intégrante du protoplasma cellulaire au même titre, quoique dans des proportions différentes, que l’azote, le carbone, le phosphore, etc. On a admis généralement que l’origine de cet arsenic devait se trouver dans les aliments : MM. F. Ja-din et A. Astruc ont fait récemment à ce sujet une séide de recherches sur les aliments humains de nature végétale. Leurs résultats, récemment communiqués à l’Académie des Sciences sont les suivants :
- Par 100 grammes de cendres.
- Teneur
- d’arsenic.
- Par 100 grammes Teneur de cendres. d’arsenic.
- Fèves....................0.020
- Petits pois ....... 0.004
- Céleri.................. 0.020
- Carottes................ 0.005
- Cresson de fontaine . . . 0.012 Chou-llcur ....... 0.008
- Asperges sauvages . . . 0.010
- Poireaux.................0.0U3
- Noisettes................0,011
- Amandes..................0.025
- Noix.....................0.013
- Pomme....................0.005
- Poire...................0.007
- Orange...................0.011
- Banane...................0.006
- Champignons de couche
- (Montpellier)....0.006
- iTruiîes noires du Vaucluse ........ 0.020
- Riz du Japon...........' 0.007
- Haricots rouges..... 0.025
- Haricots blancs......0.010
- Pois chiches.........0.009
- Pois cassés..........0.026
- Lentilles............0.010
- Artichauts...........0.010
- Salsifis.............0.007
- Chicorée.............0.010
- Mâche commune .... 0.009
- Laitue.................. 0.023
- Épinards.............0.009
- Le port de Colombo (Ile de Ceylan). — Le port de Colombo est, par sa position géographique, d’une importance de premier ordre. Il sert, pour l’Angleterre, de point de ravitaillement pour sa flotte et, pour la mariné marchande mondiale, de port d’escale pour tous les navires à passagers et cargo-boats qui, en passant par le canal de Suez, se rendent soit en Extrême-Orient, soit en Australie. Son trafic qui, en 1877, était de 606 000 tonnes, est actuellement de près de 9 millions de tonnes. Après Londres et Hong-Kong c’est le port anglais le plus important. Comparé à l’ensemble de tous les autres ports mondiaux il occupe le 6e rang. Aussi n’est-il pas surprenant que, dès l’année 1871, l’Angleterre ait entrepris des travaux dans le but d’établir à Colombo un port de dimensions et de profondeur suffisantes pour abriter les nombreux navires qui le fréquentaient à cette époque. Ces travaux se composaient d’un unique brise-lames se dirigeant vers le Nord à partir du rivage, de 1284 m. de longueur, abritant le port contre les moussons de Sud-Ouest, amenant toujours une forte
- houle. Pendant la construction de ce brise-lames qui fut terminé en 1884, le trafic du port de Colombo n’avait cessé de croître et la surface ainsi abritée devenant insuffisante et mal défendue contre les moussons du Nord-Ouest, on résolu de construire deux nouveaux brise-lames, l’un de 335 m. de longueur enraciné au rivage au Nord de la ville et se dirigeant vers l’Ouest, l’autre formant môle isolé et séparé du précédent par une passe de 210 m. se dirigeant vers le Sud-Ouest vers l’extrémité du premier brise-lames construit et dont il restait séparé par une deuxième passe de 240 m. La surface ainsi abritée par ces brise-lames est de 267 hectares, c’est-à-dire de 20 hectares supérieure à celle du nouveau port militaire de Douvres (Yoy. Nature du 8 mai 1906 et du 6 novembre 1909). La profondeur d’eau sur les trois quarts de la surface du port a été portée par dragage à 11 m., de manière à pouvoir recevoir les plus grands navires passant actuellement par le canal de Suez. De nouveaux dragages se poursuivront à mesure des besoins et des approfondissements futurs du canal. L’an dernier, le port de Colombo a pu recevoir toute la flotte américaine pendant son voyage de circumnavigation. Elle y l'esta plusieurs jours sans gêner d’aucune façon le trafic normal. A l’intérieur du port et sur la rive Est on a construit une forme de radoub de 2i3 m. de longueur et de 2 5 m. 94 de largeur à l’entrée. La profondeur d’eau sur le seuil est de 9 m. i5. En outre d’ateliers importants de réparation, un gril de carénage a été établi dans la partie Sud du port. Enfin, sur la rive Est, en emprise sur le port et au Sud de l’entrée de la forme de radoub on a construit un dépôt de charbon de 10 hectares de superficie pouvant recevoir un stock de 25o 000 tonnes de charbon. Un second dépôt est prévu au Nord de l’entrée de la forme de radoub. Ces travaux, qui ont coûté 75 millions de francs, sont aujourd’hui entièrement terminés.
- Une machine à écrire qui corrige et multiplie, —•
- Parmi les nombreux inventeurs qui, pendant ces dernières années, se sont occupés de perfectionner la machine à écrire, personne n’a demandé à cet accessoire de bureau de corriger automatiquement les manuscrits incorrects, en produisant en tout nombre d’exemplaires voulu un document libre de toute trace de correction. Or un inventeur allemand, M. Oswald Poppe, à Charlot-tenbourg, n’a pas craint de s’attaquer à ce problème et, à en croire le brevet qui lui a été délivré par le Patentant de Berlin, il aurait réussi. Son appareil constitue la table d’une machine à écrire ordinaire dont il se détache à volonté. Toutes les fois que la machine à écrire produit un manuscrit défectueux, on s’adresse à cet appareil pour effectuer les corrections. Lorsqu’il s’agit d’éliminer des mots, phrases ou parties de phrases, on frappe une touche spéciale, ati point correspondant
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- INFORMATIONS
- au commencement et à la lin de ce passage. Lorsque, au contraire, . il faxit intercaler un groupe quelconque de lettres, on frappe une touche analogue, au point du manuscrit où il s’agit d’en faire l’insertion. Après avoir ensuite écrit ces mots au bout du manuscrit ou sur une bande de papier placée en dessous, on presse de nouveau une touche de correction, avant aussi bien qu’après ces mots. Le manuscrit défectueux et corrigé ayant ensuite été enlevé, on insère sûr le cylindre une nouvelle feuille de papier, -après quoi l’on remonte un ressort ou on applique une force motrice quelconque. C’est alors que la machine écrira automatiquement et à une vitesse extrême un nouveau manuscrit parfaitement correct, sans lacune, les Tignes' étant brisées automatiquement au bout des syllabes. La machine peut même fonctionner d’une façon continue, en produisant un nombre quelconque de manuscrits identiques et en inscrivant, le cas échéant, automatiquement, une adresse différente *sur çhaque exemplaire. Les manuscrits ainsi produits ne se distinguent en rien des documents dactylographiés à la façon ordinaire. Le rendement de la machine peut évidemment être multiplié en prenant des calques. Cette machine merveilleuse et presque intelligente agit, en produisant simultanément avec la copie, un petit patron en papier ordinaire de dimensions à peu près égales, où chaque lettre est marquée par deux ou trois perforations bien nettes et parfaitement alignées qui. permettent de reproduire cette lettre au moyen du clavier de la machine. On peut même enregistrer les souches de patrons pour les consulter ou reproduire à l’occasion. Le même principe s’applique évidemment aux machines à composer; •
- Le Grand Prix de l’Automobile-Club de France.
- —: Après 4 .ans d’interruption, l’Automobile-Club s’est décidé à réorganiser une grande course d’automobile. Il convient de l’en féliciter, au nom de notre industrie automobile qu’une inaction systématique et pi*olongée eût fini par mettre en danger. La course s’est disputée le a5 et le 26 juin sur un circuit de 77 km aboutissant à Dieppe, Le circuit devait être parcouru 20 fois ; 10 tours dans chaque journée.
- Aucune formule n’était imposée aux concurrents. Ceux-ci étaient au nombre de 47- Le vainqueur de la première journée : Bruce-Brown (voiture Fiat) effectua le parcours à la vitesse moyenne de 116 km. 5oo à l’heure. Une panne d’essence devait, le lendemain, le mettre hors course. Après une lutte émouvante, le Grand Prix fut conquis par Boillot (voiture Peugeot) en ••i3u 58m 5% vitesse moyenne m 1cm à l’heure. Le second rang échoit à Wagner (Fiat) en 14n nm8s. Sur le même circuit, se disputait la course des voiturettes de Y Auto, gagnée par Rigal (voiture Sunbeam) en i4ll38m36s.
- Deux accidents sont venus endeuiller cette fête de l’automobile une voiture montée par Collette a capoté en tuant le mécanicien Bassaguana. Un spectateur a été blessé mortellement par une roue détachée d’une voiture çn pleine marche.
- La perte du dirigeable allemand « Schwaben ». —
- Le dirigeable Zeppelin Schwaben a été détruit le 28 juin à Düsseldorf. Le vent avait empêché de rentrer le ballon dans son hall; il fallut l’amarrer sur l’aérodrome. Violemment secoué par le vent, il fut plaqué à terre, brisé en deùx morceaux. Sans doute, les chocs provoquèrent un échauffement de l’armature métallique, peut-être une électrisation ; toujours est-il que tout a' coup le ballon fit, explosion blessant une quarantaine de soldats. Cet accident prouve une fois de plus la nécessité, pour des grands aéronats, de disposer à leurs points 'd’attaches de véritables ports, d’accès facile, et abrités contre le vent.
- ' Records atteints au canal de Panama. — Les travaux en cûürs àu canal de Panama, menés si activement '(lepüis le début, donnent lieu à des records de rapidité •qui sont d’ailleurs bientôt dépassés. Ainsi, pendant le ~inoisjd’avril dernier, la' quantité de béton mis en place 'aux écluses du Pacifique a atteint le chiffre de 81 700 m3, 'ce qui dépassé de 7200‘m3 le maximum réalisé précédemment dans le meilleur mois. Durant le même mois de 26 journées de travail, un excavateur à vapeuF travaillant à la digue de Gâtum a extrait 49 5oo m3, Un autre, dans la seule journée du 2 mai, a extrait 43oo m3:, soit une moyenne de 54o m3 à llheure.
- Chute du rocher branlant de Tandil. — La roche oscillante de Tandil (prov. de Buenos-Aires, République Argentine) était un des plus remarquables exemples de ce genre de phénomène naturel ; cette fameuse « piedra inovediza » ou roche branlante, bloc erratique de 270 tonnes, ne touchant que par un seul point de sa très vaste base une paroi de granit très inclinée ; le veixt suffit à faire mouvoir cette pierre; cependant, d'après la légende, trente bœufs accouplés n’auraient pu la renverser. » (E. Reclus, Géographie, t. XIX, p. 743). Ce que le tyrannique dictateur Rosas n’avait pu perpétrer ainsi, les éléments l’ont réalisé. Le 29 février 1912, à 5 heures du soir, l’immense bloc de granit, de 5 mètres de diamèti'e, et 4 mètres de haut, a perdu soif séculaire équilibre et roulé au pied de la falaise qu’il couronnait. L’usure du point de support (par érosion ou déflation) a dû finir par déplacer le centre de gravité, au point de précipiter la roche, qui s’est fracassée dans sa chute.
- Le géologue S.
- Roth (du Muséum de laPlata) suppose même qu’une assez singulière circonstance a dû concourir à l’événement. Des milliers de visiteurs avaient pris l’habitude de pulvériser des bouteilles vides sous la pierre en la balançant ; il se pourrait que l’émeri formé par la poussière Le Rocher de Tandil
- de verre ait con- (avant et après sa chute),
- tribué à l’usure
- du piédestal. Quoi qu’il.en soit, les Argentins sont navrés du désastre qui les prive d’une grande curiosité naturelle. Rappelons qu’il y en a d’analogues à Cheyteyo (Birmanie; voy. La Nature, n" 1743, 20 octobre 1906), en Cornouailles (idem), h Fontainebleau, dans le Sidobre, en Bretagne, dans la Creuse, etc.
- Conservation des monuments et objets historiques et artistiques. — Une loi du 16 février 1912 vient de prescrire que : lorsque l’Administration des Beaux-Arts estime que la conservation, ou la sécurité d’un objet classé appartenant à un département, à une commune ou à un établissement public est mise en péril, et que la collectivité propriétaire ne veut ou ne peut pas prendre "immédiatement les mesures jugées nécessaires par l’Administration pour remédier à cet état de choses, le Ministre des Beaux-Arts peut ordonner d’urgence, par arrêté motivé, aux frais de son Administration, les mesures conservatoires utiles, et même, en cas de nécessité dûment démontrée, le transfert provisoire de l’objet dans un trésor de cathédrale, s’il est affecté au culte, et, s’il ne l’est pas, dans un musée ou autre lieu public national, départemental ou communal offrant les garanties de sécurité voulues, et autant que possible situé dans le voisinage dé remplacement primitif. Dans-un délai de trois mois à compter de ce transfert provisoire, les conditions nécessaires pour la gardé et la conservation de l’objet •dans son emplacement primitif devront être déterminées par une Commission réunie sur la convocation du préfet. ’La collectivité .''propriétaire' pourra, à toute époque, obtenir la i'éintégration de l’objet dans son emplacement primitif, si êllé justifie que les conditions exigées y sont désormais réalisées/ - • - • —.;; ;•
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- q@L
- c*k"
- *> Mécanique
- Écrou indesserrable à blocage par bille. — Dans ce nouveau système d’écrou, le blocage est obtenu par le coincement d’une bille entre l’écrou et le sommet d’un des filets de la tige du boulon.
- A cet effet, un canal est percé dans l’écrou, parallèlement à un des pans, et perpendiculairement à l’axe du taraudage. La position de ce canal est telle que, lorsque l’écrou est vissé sur sa tige, un des filets de cette dernière y pénètre, et la bille, poussée par un ressort vient s’appuyer sur le sommet de ce filet. Elle se trouve ainsi coincée entre ce sommet et la paroi du canal dans lequel elle est placée.
- Tout mouvement de l’écrou dans le sens voulu pour
- I. Coupe de l’écrou. — 2. L’écrou non serré. 3. L’écrou bloqué. — 4. La goupille de blocage.
- exagérer ce coincement est donc impossible, alors que le mouvement en sens inverse ne rencontrera pas de résistance, car le coincement de la bille cessera de se produire. La bille est naturellement disposée du côté voulu pour que le coincement corresponde à un mouvement de desserrage de l’écrou.
- Il faut néanmoins, en vue d’un démontage de la machine sur laquelle est utilisé l’écrou, pouvoir dévisser ce dernier; et pour cela faire cesser le contact entre la bille et le sommet du filet du boulon. Ce mouvement est assuré de la manière suivante :
- Perpendiculairement au logement de la bille, et dans le même plan, est percé un deuxième canal dans lequel peut coulisser une broche présentant une encoche limitée de chaque côté par. une partie en angle droit. L’encoche comprend : une fraisure profonde, un plan incliné et une partie en palier, laquelle fait partie d’une rainure circulaire ménagée sur la broche.
- Lorsque l’écrou est en position de blocage, la partie profonde de l’encoche vient se placer devant le canal contenant la bille. Elle reçoit l’extrémité du poussoir destiné à repousser cette dernière, ce qui se produira quand on tirera la broche et sous l’action du plan incliné. Ce mouvement de tirage une fois exécuté, le poussoir reposera sur la partie en palier, et la bille, comprimant le ressort, restera écartée du filet tant que les organes conserveront cette position.
- Pour bloquer de nouveau l’écrou, il suffira de repousser à fond la broche de manière à faire retomber le.poussoir, dans l’encoche. Sous l’action du ressort la bille viendra de nouveau s’appuyer sur le filet du boulon.
- Un jeu suffisant existe entre le poussoir, le fond de l’encoche et la bille, afin que celle-ci appuie toujours bien franchement sur le filet. De plus, et. afin d’assurer un coincement plus absolu, cette bille présente une surface rugueuse ne lui permettant aucun glissement.
- Le profil donné à la broche l’empêche de sortir de son logement, et, d’autre part, elle vient boucher l’entrée du canal de la bille, écartant ainsi tout risque d’introduction de corps étrangers dans ce canal.
- Enfin, tous les organes de l’écrou sont revêtus cî’un dépôt électrolytique de cuivre, puis d’une couche de nickel. Toute oxydation est ainsi rendue impossible.
- L ensemble de ces dispositions assure à cet écrou les avantages suivants :
- Efficacité absolue du coincement. La bille est, en effet, constamment maintenue en contact sur ses points d’appui par le ressort, et sa masse est trop petite pour que les vibrations puissent faire cesser ce contact.
- Déblocage instantané de l’écrou, sans outillage spécial.
- Emploi de boulons du type courant, d’un prix peu élevé.
- Suppression dn contre-écrou, de la goupille et des rondelles pour rattrapage de jeu.
- Le grand nombre d’écrous plus ou moins indesser-rables proposés jusqu’ici indique suffisamment l’intérêt qui s’attache à une solution pratique, vraiment mécanique, de cette question, pour qu’il soit nécessaire d’insister sur les avantages qu’on peut retirer de l’emploi de ce nouvel écrou, aussi bien au point de vue de la sécurité qu au point de vue de l’économie du temps passé au montage d’une machine.
- Les frais d entretien des machines en seront également réduits, puisqu’il sera possible de supprimer un jeu quelconque entre deux organes dès qu’il viendra à se manifester, et de là sans avoir recours à tout l’outillage nécessité par les moyens usuels de freinage des écrous. Ajoutons que le prix du boulon est des plus modérés et sensiblement inférieur au coût d’un contre-écrou et d’une goupille. —Le kiblok, 10, rue Taitbout, Paris.
- Chauffage
- Petit radoteur économique. — Ajourd’hui que 1 électricité est distribuée partout et que dans beaucoup d’endroits elle est à un prix très abordable on peut envisager l’emploi d’appareils de chauffage sans craindre de se lancer dans des dépenses exagérées. C’est certainement le mode de chauffage le plus sain, le plus propre, le plus rapide que l’on puisse imaginer : pas de poussière, pas de fumée, pas d’odeur, pas de dégagement de gaz, fonctionnant immédiatement en tournant un bouton, c’est l’idéal.
- Les nouveaux radiateurs emploient une résistance métallique très fine qui consomme relativement peu de courant tout en dégageant beaucoup de chaleur. Le petit modèle représenté ci-contre suffit pour être placé sur un bureau, ce qui sera utile à bien des personnes qui, même dans une pièce suffisamment chauffée, ont toujours froid aux mains ; elles auront à leur portée de quoi se les réchauffer sans se déranger. La consommation est de i ampère et demi, soit pour Paris à raison de o fr. 07 l’hecto-wat un peu plus de o fr. 10 à l’heure. Mais il est évident qu’on allume si on peut s’exprimer ainsi qu’au moment de l’usage. On fabrique de plus grands modèles, dont la consommation est naturellement plus élevée. Comme modèle pratique nous pouvons indiquer celui de o m. 19 sur o m. 14 qui consomme 2 ampères et demi, soit pour Paris o fr. ig l’heure environ; il suffit déjà pour élever sensiblement la température d’un cabinet de toilette ou d’un petit bureau. — Chez M. Mathieu, 19, galerie de Valois, Palais-Royal. Prix : 12 fr. .^5 et 19.fr. 5o.
- Objets utiles
- Un entonnoir «automatique ». — Il n’est personne qui n ait eu à se plaindre des « tours » que jouent presque à coup sûr les entonnoirs ordinaires. Quelquefois, par exemple, la bouteille qu’il s’agit de remplir se
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- trouve pleine avant que l’entonnoir ne soit vide et le liquide déborde par le goulot. Ou bien, si l’on est assez adroit pour enlever l’entonnoir juste au moment voulu, on n’est guère moins embarrassé pour empêcher le liquide de s’écouler pendant le trajet d’une première bouteille, à une seconde. Le « Colombus » supprime fort heureusement ces inconvénients, c’est une sorte d’entonnoir intelligent, ou,tout au moins « automatique i) ; il s’arrête de lui-même lorsque le liquide est parvenu à un certain niveau dans le
- Fig. 2.
- récipient à remplir, il reste « fermé » et parfaitement étanche tandis qu’on le transporte du récipient rempli à un autre qui est vide.
- Donc plus de perte de liquideras de gâchis, pas de taches !
- Le dispositif est très simple et pratiquement indéréglable. Le tube de l’entonnoir est enfermé dans une
- Fig. 3.
- gaine susceptible d’un mouvement vertical d’environ un centimètre. Lorsque cette gaine est libre, et pend en quelque sorte au bas de l’entonnoir, elle obture un trou qui se trouve situé sur le tube de celui-ci et le liquide ne peut pas passer : c’est le cas lorsqu’on remplit l’entonnoir (fig. i) ou lorsqu’on le retire de dessus un récipient rempli (fig. 4)-Au contraire, lorsqu’on pose l’entonnoir sur un récipient, le rebord de la gaine s’appuyant sur l’orifice de celui-ci, l’entonnoir, entraîné par son poids, descend dans la gaine, découvre l’orifice et le liquide s’écoule (fig. 2). Enfin, lorsque le liquide est arrivé à un certain niveau (calculé pour laisser la place d’un bouchon), il noie l’orifice d’écou-' lement, qui se trouve ainsi fermé naturellement : on peut à ce moment verser un supplément de liquide dans l’entonnoir sans qu’il s’en écoule une seule goutte (fig. 3).
- Le Colombus est en aluminium, facile à nettoyer à l’eau chaude. Il se fait de différentes tailles; le plus petit modèle, qui contient un demi-litre, se vend 3 fr. jS. (Maison Bader, le Locle, Suisse.)
- Fig. 4.
- Rasoir de gousset. — Il est toujours économique de se raser soi-même et si on va chez un coiffeur il est prudent d’avoir ses instruments à soi. Yoici un rasoir, genre rabot, comme tous ceux qui sont très à la mode
- Fig. 1.
- aujourd’hui, qui est de la taille ordinaire quand il est monté, mais qui a été combiné de manière à tenir le moins de place possible. En fait toutes les pièces sont renfermées dans une petite boîte en métal nickelé qui a toute l’apparence d’un briquet au ferro cérium et ne tient pas plus de place. Le manche E (fig. 1) se divise en deux parties D et C (fig. 2) qui rentrent ensuite l’une dans l’autre, la lame B et le protecteur A sont extrêmement plats et le tout une fois démonté s’introduit très facilement dans la petite boîte. Celle-ci peut se loger dans un gousset de gilet; pour le voyage ce rasoir est tout indiqué on l’a toujours sur soi et on peut entrer chez le premier coiffeur venu sans crainte d’être contaminé par la coupure d’un rasoir banal non désinfecté. — Chez M. Mathieu. Prix : 4 fr. 75.
- Écran filtre pour lampes à incandescence. — Les
- lampes à incandescence employées sur un bureau, ou près d’une table de travail quelconque, gênent souvent la vue par la lumière directe qu’elles envoient dans les yeux. L’abat-jour circulaire ne peut pas toujours leur être appliqué parce qu’il empêcherait l’éclairage d’une partie de la pièce qu’on veut laisser éclairée. L'écran filtre a pour but de remplacer cet abat-jour en protégeant seulement un côté de la lampe.
- Il est formé d’un verre fumé Y muni à sa partie extérieure d’un volet métallique E qui tout en interceptant complètement la lumière à une certaine hauteur, forme réflecteur sur l’autre face. Le fixage de ce petit appareil sur la lampe est facilité par une pince à ressort qui épouse la forme des douilles habituelles des lampes à incandescence; il est mobile et peut se transférer très facilement et instantanément d’une lampe à une autre. — Chez M. Mathieu, galerie de Yalois, Palais-Royal et chez M. Renaut, 43, boulevard de Strasbourg, Paris. Prix : 1 fr. 95.
- Allonge-assiettes. — Les menues soucoupes sur lesquelles nous posons nos tasses à thé sont souvent de
- dimensions insuffisantes, au gré de notre gourmandise. On a donc imaginé un dispositif en métal qui se fixe par des pinces au bord de la soucoupe et en augmente la surface disponible. — L’objet est en vente chez Renaut, 43, boulevard de Strasbourg, Paris.
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
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- JUILLET-AOUT-SEPTEMBRE 1912
- Les heures sont données en temps moyen légal
- compté de o à 24 heures à partir de minuit.
- I. — SOLEIL
- L équinoxe d’automne se produira le 23 septembre, à ioh8m. A cette époque de l’année, la durée des jours et des nuits est sensiblement égale.
- L’activité solaire dont nous signalions les progrès au précédent Bulletin n’a pas augmenté. Il y a bien parfois de petites taches, mais l’influence du minimum solaire se fait actuellement sentir. L’observation du Soleil est indiquée et on doit la faire avec exactitude.
- II. — PLANÈTES
- Mercure sera visible le soir en juillet, inobservable en août et observable le matin en septembre.
- La plus grande élongation aura lieu, le soir, le 25 juillet, à 27°4/ à l’Est du Soleil; le matin, le 8 septembre, à 170 58^ à l’Ouest du Soleil. C’est au voisinage de ces dates, et cinq ou six jours avant et après, que l’on recherchera la planète. Elle traverse les constellations du Cancer et du Lion.
- Mercure sera en conjonction avec iq Cancer (gr. 5,4), le 6 juillet, à ig heures, à o°4/ Nord et avec a Lion (Régulus) (gr. i,3) le 9 septembre, à i3 heures, à o° 5' Nord.
- Diamètre de Mercure, le 6 juillet, 5",7; le 5 août, 9",2; le i5 août, 10",6; le 6 septembre, 7",4-
- Vénus, de juillet à septembre, traverse les constellations des Gémeaux, du Cancer et du Lion, où se trouve également le Soleil. Elle est donc inobservable.
- Mars, dans le rayonnement solaire, est également inobservable.
- Jupiter, sensiblement stationnaire dans le Scorpion, est bien situé pour l’observation quoique bas sur l’horizon. Il sera en quadrature orientale le 3o août. Il se couche, le 6 juillet, à ih33m; le 5 août, à 23h3im; le 6 septembre, à aih3im. Diamètre équatorial de Jupiter, le 6 juillet, 43",8; le 5 août, 4o"fi> le 6 septembre, 36",9. Nous attirons de nouveau l’attention sur le beau spectacle offert par les configurations changeantes des quatre gros satellites. On trouvera les principales de ces configurations dans Y Annuaire astronomique de M. Flammarion.
- La surface de la planète offre des changements remarquables, qu’il convient d’observer avec des instruments assez puissants.
- Saturne, dans le Taureau, entre Aldébaran et les Pléiades, est visible dans la seconde moitié de la nuit. 11 sera en quadrature occidentale le 27 août.
- Diamètre équatorial du globe de Saturne, le 6 juillet, 16",8; le 5 août, 17",5; le 6 septembre, 18",6.
- L’anneau se présente à nous très ouvert en ce moment, comme on peut s’en rendre compte par le tableau suivant (hauteur de la Terre au-dessus du plan de Panneau) :
- GRAND AXE PETIT AXE DATES EXTÉRIEUR EXTÉRIEUR
- 6 juillet . . 38",i 16",0
- 1" août. . . 39",7 16",8
- 2 septembre. 42",0 17",8
- HAUTEUR HAUTEUR
- DE LA TERRE DU SOLEIL
- AU-DESSUS DU AU-DESSUS DO PLAN DE L’ANNEAU PLAN DE L’ANNEAU
- — 24° 40' —23° 41’
- — 24° 56’ — 23° 53'
- — 25° 5' —24° 8'
- Il ne faut pas un instrument très puissant pour voir Panneau de Saturne, et une longue vue de 4 à 5 centimètres de diamètre, pourvue d’un assez fort grossissement, peut déjà servir à le reconnaître, à condition toutefois de fixer cette longue Ame sur un pied très stable.
- Uranus, en opposition avec le Soleil le 24 juillet, est visible toute la nuit. Il brille, avec un éclat de 6° grandeur, au-dessous du groupe de.s étoiles tc, p et 7 du Capricorne. On le trouvera aisément au moyen des positions ci-après, qu’il suffira de reporter sur une carte ccloste bien détaillée.
- DATES
- 6juillet. . .
- 5 uoûl.
- 6 septembre
- 26 .—
- ASCENSION DROITE
- 20 h. 19 m. 20 h. 13 m. 20 li. 9 in. 20 h. 8 111.
- DÉCLINAISON DIAMÈTRE
- — 20° 16' 4”,0
- — 20° 32' 4'',0
- — 20° 46' 3",9
- — 20° 50' 3",8
- Dans les grands instruments, Uranus présente un petit disque bleuâtre, d’environ 4" de diamètre, plus sombre vers les bords, indiquant ainsi une absorption atmosphérique sensible.
- Neptune, dans les Gémeaux, sera inobservable en juillet et août. On pourra le rechercher le matin, en septembre, comme un astre de 8e grandeur, aux positions ci-après :
- DATES ASCENSION DROITE DÉCLINAISON DIAMÈTRE
- 6 septembre. 7 h. 48 m. -4-20° 36' 2”,2
- 26 — . 7 h. 50 m. h-20° 31' 2",2
- Il faut une monture équatoriale ou, en tout cas, une très bonne carte céleste, pour trouver Neptune. Lorsqu’on y est parvenu, et que la région où il se meut est devenue familière, c’est une occupation très agréable de le suivre, chaque nuit, dans son lent déplacement devant les étoiles.
- III. — PHÉNOMÈNES DIVERS
- Éclipse partielle de Lune. — Cette éclipse partielle se produira le 26 septembre. Elle sera malheureusement invisible à Paris, et son observation est réservée à l’hémisphère terrestre opposé au nôtre. Elle commencera à gh i6m pour se terminer à 14h 14m- Sa grandeur, 0,123 le diamètre lunaire étant 1,000 rappelle celle que nous avons observée le iBr avril 1912.
- Conjonctions :
- Le 6 juillet, Vénus eu conjonction supérieure avec le Soleil.
- Le 6 juillet, Mercure en conjonction avec tj Cancer, à 19 h., à 0°4' Nord.
- Le 16 juillet, Mercure en conjonction avec la Lune, à 6 b., à 3° 57' Sud.
- Le 17 juillet, Mars en conjonction avec la Lune, à 0 h., à 2° 46' Sud.
- Le 24 juillet, Jupiter en conjonction avec la Lune, à 6 h., à 4° 56' Nord.
- Le 7 août, Saturne en conjonction avec la Lune, à 17 h., à 6°0' Sud.
- Le 13 août, Vénus en conjonction avec la Lune, à 13 h., à 2° 15' Sud.
- Le 14 août, Mars en conjonction avec la Lune, à 16 11., à 1°32' Sud.
- Le 20 août, Jupiter en conjonction avec la Lune, à 13 h., à 4° 44' Nord.
- Le 23 août, Vénus en conjonction avec y Lion, à 12 h., à 0° 4' Nord.
- Le 27 août, Mars en conjonction avec P Vierge, à 8 b., à 0° 4' Nord.
- Le 4 septembre, Saturne en conjonction avec la Lune, à 2 11., à 6° 20' Sud.
- Le 7 septembre, Neptune en conjonction avec la Lune, à 14 h., à 5° 43' Sud.
- Le 9 septembre, Vénus en conjonction avec Mars, à 9 h., à 0°30' Nord.
- Le 9 septembre, Mercure en conjonction avec a Lion (Régulus), à 13 h., à 0° 5' Nord.
- Le 9 septembre, Mercure en conjonction avec la Lune, à 19 b., à 5° 18' Sud.
- Le 12 septembre, Mars en conjonction avec la Lune, à 10 b., à 0°4' Nord.
- Le 12 septembre, Vénus en conjonction avec la Lune, à 13 h., à 0°41' Nord.
- Le 17 septembre, Jupiter en conjonction avec la Lune, à 2 b., à 4°54'Nord.
- Le 21 septembre, Uranus en conjonction avec la Lune, à3b., à4°54' Nord.
- Le 21 septembre, Mercure en conjonction avec cr Lion, à 11 h., à 0°10' Nord.
- Le 50 septembre, Mercure en conjonction avec ij Vierge, à 6 h., à 0° 11' Nord.
- Occultations d’étoiles par la Lune. — Cette liste ne comprend que les occultations d’étoiles jusqu’à la 6° grandeur. Les heures figurant ici se rapportent à l’observation du phénomène à Paris.
- DATES ÉTOILE OCCULTÉE GRANDEUR COMMENCEMENT FIN
- 2 juillet. . . 57 Capricorne. 5,7 23 h. 17 m. 23 b. 59 m.
- 5 — e Capricorne. 4,7 1 b. 4 m. 2 h. 15 m.
- 18 — . fi Vierge. 5,7 20 h. 45 m. 21 h. 38 m.
- 23 — . 5286 B. A. C. 5,4 19 h. 45 m. 20 h. 9 m.
- 50 — . 35 Capricorne. 5,3 1 h. 13 m. 1 h. 21 m.
- 23 août . . . 6628 B. A. C. 5,9 22 h. 0 m. 23 b. 1 m.
- 3 septembre . . t Bélier. 5,1 1 h. 41 m. 2 h. 39 m.
- 4 — . x. Taureau. 5,3 4 h. 41 m. 5 h. 44 m.
- 22 — . 57 Capricorne. 5,7 18 h. 25 m. 18 h. 47 m.
- 22 — . s Capricorne. 4,7 19 h. 58 m. 21 h. 18 m.
- 22-23 — . y. Capricorne. 4,8 23 h. 55 m. Oh. 57 m.
- 25 — . y Verseau. 5,5 3 h. 2 m. 3 h. 59 m.
- 30 — . Ç Bélier. 4,8 6 h. 7 m. 7 h. 12 m.
- Étoiles filantes. — Du io juillet au 21 août, chute des Perséides. Le radiant initial se trouve vers l’étoile 0 Cassiopée. Au moment du maximum, les 9, 10 et n août, le radiant est voisin de r\ Pensée.
- La chute cesse vers le 21 août, le radiant étant alors dans la constellation de la Girafe.
- Du 25 au 3o juillet, chute des Aquarides. Radiant vers ô Verseau.
- Étoiles variables. — Minima de l’étoile variable Algol (p Persée) :
- 17 juillet fl" 27“',8) ; iy pair ur,4j. — o uoui (zer m>-,oj 51 (221‘24“,6). —21 septembre (0h4“,5); 25 (2Uh53“',l).
- Em. T
- OUCHET.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- ont
- La trempe des aciers rapides. — On sait que l’emploi des outils en acier rapide s’est rapidement généralisé dans l’industrie mécanique où son introduction a amené de considérables économies. La trempe de ces outils est une opération délicate. Pour les outils débauchage en acier doux, demi-dur et dur, Taylor et Weith les inventeurs de ces aciers préconisent la méthode suivante qui donne d’excellents résultats :
- i° Chauffage lent au four jusqu’aux environs de 8oo°; — 2° chauffage rapide au four ou au feu de forge jusqu’à une température voisine du point de fusion; — 3° trempe de l’outil dans un bain de plomb à 64o°; — 4° refroidissement lent ou rapide à volonté, de 640° à la température de l’air ambiant ; — 5° revenu de l’outil dans le bain à 6400; — 6° refroidissement lent ou rapide à volonté, de 6400 à la température de l’air ambiant.
- De ces diverses opérations, l’outil sort légèrement oxydé en surface, et déformé; il faut le rectifier à la meule. La chose devient impossible pour les outils de forme (forets tors, tarauds, molettes, etc.), toujours un acier doux, demi-dur ou dur. Pour ceux-ci, voici d’après un récent article du capitaine Gorgeu dans la Technique Moderne, la méthode suivie par l’Ecole de Pyrotechnie : le chauffage à haute température se fait dans un bain de sel fondu : du chlorure de baryum maintenu en fusion par le passage d’un courant électrique :
- i° L’outil est chauffé lentement jusqu’à 6oo° environ dans un premier four à cornue, puis jusqu’à 9000 dans
- un deuxième four : des morceaux de charbon de bois incandescent placés à l’entrée .de chacune des cornues absorbent l’air et empêchent ainsi l’oxydation de l’acier; — 20 l’outil sortant de la cornue à 9000, est trempé sur la hauteur voulue, dans le bain de chlorure de baryum. La température de ce bain est mesurée au moyen d’un pyromètre Féry et maintenue constante à ± io° «près, par la manœuvre d’un rhéostat ; — 3° au sortir du bain de chlorure, l’outil est immédiatement plongé dans le bain de plomb à 6400; il en prend la température; — 4° l’outil est jeté dans un bac à huile où il revient lentement à la température ambiante ; — 5° le revenu, quand il y a lieu de le donner, se pratique en mettant les outils dans un four à cornues à 6oo°. Du charbon de bois incandescent à l’entrée de la cornue empêche l’oxydation. Les outils sont ensuite mis à refroidir dans le bac à huile.
- Enlevage des taches de rouille sur les tissus. —
- L’emploi d’eau acidulée est parfois insuffisant quand on opère sur des taches très vieilles. On peut activer de beaucoup l’action détersive en opérant dans l’eau acidulée par 5 pour 100 d’acide sulfurique, contenue dans une casserole de cuivre, en se servant pour agiter d’une lame de zinc recouverte d’un fourreau de calicot. Sous l’action du courant électrique formé par l’eau acidulée et le couple zinc-cuivre, les taches disparaissent rapidement. On lave finalement à grande eau.
- (The Textile Colorist.)
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Communications. —. Peut-on installer librement des appareils récepteurs pour signaux de télégraphie sans fil? — L’installation d’un poste'de T. S. F. émettant des signaux est, sans conteste, subordonnée à une autorisation administrative qui, du reste, exige des formalités exagérées. En est-il de même pour l’installation d’un appareil exclusivement récepteur? Qui se bornerait, par exemple, à recevoir les signaux de la Tour Eiffel? La chose semble prêter à discussion. Un de nos lecteurs, M. Lescœur, soutient dans la Revue économique et financière la thèse de la liberté pure et simple.
- Les textes qui régissent la jurisprudence sont, selon lui, les suivants :
- i° Le décret-loi du 27 décembre i85i. « Art. Ier : Aucune ligne télégraphique ne peut être établie ou employée à la transmission des correspondances, que par le Gouvernement. Quiconque transmettra sans autorisation des signaux d’un lieu à un autre, soit à l’aide de machines télégraphiques, soit par tout autre moyen, sera puni d’un emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de 1000 à 10000 francs. — En cas de condamnation, le Gouvernement pourra ordonner la destruction des appareils et machines télégraphiques;
- 20 Décret du 7 et 9 février 1903 sur la T. S. F. « Art: Ier : L’administration des postes et télégraphes est seule chargée de l’établissement et de l’exploitation des postes de télégraphie sans fil destinés à T échange de la correspondance officielle ou privée.... » L’article 2 ajoute que « des postes destinés à l'échange des correspondances d’intérêt privé, pourront être établis et exploités par des particuliers après autorisation donnée par le ministre.... » Les conditions d’établissement et d’exploitation de ces postes, et notamment la redevance à payer, sont fixées par les arrêtés d’autorisation.
- Ces textes sont clairs, dit M. Lescœur. Le droit qui est réservé à l’Etat, le droit sur lequel les particuliers ne peuvent pas entreprendre, le droit qu’ils ne peuvent
- exercer qu’en vertu d’une autorisation, et dams les conditions fixées par l’administration, c’est le droit de transmettre des signaux, c’est le droit d’échanger des correspondances. Mais autre chose est transmettre, autre chose est recevoir. C’est même tout le contraire. Qu’il me soit interdit d’établir chez moi, à mon usage personnel, un mât de sémaphore pour correspondre avec un voisin de campagne : c’est la loi. Mais cela n’implique pas que je sois déchu du droit d’appliquer mon œil à une lunette pour percevoir les avis que transmet aux navires le sémaphore officiel.
- Aux tribunaux de décider du bien fondé de cette argumentation.
- A propos des moulages en papier d inscriptions sur pierres. — Un de nos lecteurs, M. Ingold, inspecteur des Eaux et Forêts, nous signale que le procédé utilisé par le National Muséum des Etats-Unis et décrit dans le n° 2028 de la Nature, avait déjà été employé par Perrot et Chipiez (Histoire de l’art dans Vantiquité, 1881-i8g3) sous le nom d’estampage. Un autre de nos abonnés, M. Batut, ajoute qu’il est nécessaire pour tirer des épreuves en plâtre au moyen du moule en papier de l’imbiber à chaud d’huile de lin cuite à la litharge ; il nous signale un livre déjà ancien sur ce sujet : Manuel-complet de lottinoplastique, l’art du moulage de la sculpture en bas-relief et en creux mis à la portée de tout le monde..., précédé d’une histoire de cette découverte par M. Lottin, de Laval. Dusacq, éditeur, Paris, 25, rue Saint-Benoît, 1857.
- Renseignements. — M. A. Chapuy, rue Villiers-de-l’Isle-Adam, à Paris. — Nul doute que parmi les très nombreuses formules- d’apprêts ignifuges, vous n’en trouviez une convenant à cet usage. L’application étant d’intérêt trop spécial pour que nous puissions l’étudier au laboratoire de La Nature, le mieux serait d’essayer vous-même, dans les conditions de l’emploi pratique, les. divers procédés. Nous en trouverez une description complète dans une monographie que publia en 1910 la Revue du blanchiment et des apprêts, sur « Les apprêts ignifuges » (4, rue de Stockholm; 1 fr. 5o le numéro).
- Le chauffage et la cuisine électrique. — Ajoutons à la liste des constructeurs cités dans nos précédents articles, les noms de plusieurs constructeurs français
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- BOITE AUX LETTRES
- que nous n’avons pas eu l’occasion de citer et chez qui l’on trouvera également des appareils ingénieux et de bon fonctionnement: Herrgott, auValdoie, près Belfort; usines du Pied-Selle, à Fumay; établissement Grivolas, à Paris.
- M. II. Sch., à Mulhouse. — La cameline, plante oléagineuse, indiquée comme nuisible aux lapins, a une forte odeur d’ail. Elle ne constitue pas une plante fourragère, et elle n’est pas acceptée par le gibier dont vous parlez. C’est à la forte proportion de sels minéraux qu’elle contient qu’il faut attribuer la diarrhée mortelle qu’elle cause aux lapins lorsqu’on leur donne cette plante intentionnellement, ou lorsqu’ils en consomment une assez grande quantité accidentellement. Cette plante ne nous paraît donc pas de nature à nuire au gibier des diverses espèces dont il s’agit.
- M. le capitaine B., à Fondo.. On emploie en général, pour fabriquer les objets en papier durci, non de la pâte cellulosique, mais du papier déjà réduit en feuilles. Les imprégnants sont de deux sortes : matières adhérentes (gélatine, silicate sodique, empois amylacés) matières hyalinisant la cellulose : chlorure de . zinc., -soude). Malgré d’assez complètes recherches bibliographiques, nous ne pouvons vous indiquer de publications à consulter pour vous documenter sur le sujet. Il s’agit d’une industrie toute de tours de mains et de méthodes empiriques, inusitée en France, et que les fabricants gardent jalousement secrète.
- M. Ch. Masguin, à Ncvers. •— Plutôt que de préparer soi-même le chlorure de méthyle, il est bien préférable de se le procurer tout fait : on le fabrique en effet avec, des sous-produits de rectification des alcools de telle sorte qu’il revient ainsi meilleur marché. On trouve le chlorure, de méthyle comprimé en petits récipients nullement dangereux à conserver chez soi aux températures usuelles, chez MM. Rieul frères, rue des Ecoles, Paris.
- M. Bailly, à Lempdes. — Notre malentendu provient sans doute de ce que vous désirez un papier tue-mouches agissant non en engluant, mais en empoisonnant les insectes. Nous publierons prochainement une formule de ce genre.
- M. II. Lauer, à Paris. — Fabricant de perchlorure d’éthylène : Société des carbures, So, r. St-Lazare, Paris.
- M. Charles Boyer, à Paris. — Au sujet du gouffre de Champagnat, près Louhans (Saône-et-Loixe), nous avons demandé des renseignements à notre collaborateur M. E. Fournier, professeur de géologie à l’Université de Besançon, qui s’est fait une spécialité dans l'exploration scientifique des immenses gouffres et cavernes du Jura. Il nous fait savoir que tous les renseignements fournis par la presse quotidienne sont fantaisistes. Le gouffre n’ést ni insondable, ni profond de 400 mètres, ni même de 45 ; il mesure simplement a5 à 26 mètres de creux et c’èst un simple effrondrement produit sur le
- cours d’un petit ruisseau souterrain, phénomène frès-fréquent dans le Jura. La visite du gouffre a été faite-non pas par un ingénieur des mines, mais par M. Fournier lui-même et ses élèves. Bref, le fait n’a rien d’extraordinaire, mais il est intéressant parce qu’il confirme que, même à l’époque géologique actuelle, les eaux souterraines effectuent encore un actif travail d’érosion.
- M. G. Malhiac. •— Le parallèle que vous indiquez,, entre un cylindre fonctionnant à quatre temps, et comme pompe de compression après l’adjonction de deux robinets spéciaux, mettant l’un la soupape d’aspiration en. communication avec l’air pur, et l’autre la soupape-d’échappement avec une canalisation destinée à conduire l’air comprimé produit, est parfaitement exact. Mais une telle disposition ne pourrait donner que des résultats insuffisants pour le gonflage des pneus, parce que la pression finale serait généralement trop faible. La com-pressipn admise dans le moteur est en effet voisine de 4 kg, elle correspond à la pression qu’acquiert la masse gazeuse introduite pendant l’aspiration, lorsqu’elle n’occupe plus que l’espace mort réservé dans le cylindre les deux soupapes fermées.. En réalité, .à cause, des pertes de charges dues aux frottements, et à l’élasticité des gaz, la cylindrée introduite n’est jamais complète,. et 4 kg est.un maximum. L’adjonction de la tuyauterie, entre la soupape d’échappement et la valve du pneumatique, ayant pour effet d’augmenter l’espace mort, la pression finale de gonflage sera encore diminuée et dépassera difficilement 3,5 kg au grand maximum. Or,, à part les pneus de voiturettes, ou les pneus de roues avant peu chargés de certaines voitures, il serait imprudent de se contenter d’une pression aussi faible. Le pneu de 90, à partir de 3oo kg de charge, exige une pression de 3,5 kg; le io5, à partir de 400 kg, exige 4 1/4 kg; le 120, à partir de 5oo kg, exige 4 kg; et lë'-i35, pour 65o kg, doit être gonflé à 5 kg (voy. Guide Michelin). La transformation que vous indiquez, ne pourrait donc s’appliquer utilement que dans les cas particuliers cités plus haut. C’est à cause de cela précisément, que dans la pompe atlas décrite n° 1037, il a fallu faire intervenir un piston différentiel.
- M. Goffart, à Tanger. — Nous comprenons fort bien, que dans ces conditions, notre recette ne soit pas applicable. Plutôt que d’essayer le moulage avec un ciment quelconque résistant à l’humidité pourquoi ne pas s’en tenir à la terre cuite, rouge ou brune, des pigeons ordinaires pour ball-trap ?
- M. A. Sureau, à Galegua-Ychu. — La bicyclette électrique est construite par M. Hatche, 313, N. Ashland avenue, Chicago (Etats-Unis).
- M. A. B., à Toulouse. —: Vous trouverez des produits pour la bactériologie chez Adnet,. i3, rue Yauquelin, Paris; Cogit, 49> boulevard Saint-Michel, Paris; Poulenc, 92, rue Vieille-du-Temple, Paris.
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Le musée alpin de Munich : V. Forbin. — L’épreuve d’endurance militaire pour poids lourds en 1912 : D. R. — Un nouveau moteur à vent : Antoine de Saporta. — L’ile de Rhodes et l’antiquité : L. De Launay. — Les crustacés dans leurs rapports avec l’homme : R. Merde. — La télégraphie sans fil aux Etats-Unis. — Académie des sciences : Ch. de Yidledeuil.
- — La fixation des dunes par les oyats : J. Boyer.
- Supplément. — Composition d’une fausse monnaie d’argent autrichienne. — L’oxydation atmosphérique et la passivité du fer.
- — Falsification ancienne de la cire. — Le compoundage et la surchauffe dans les locomotives. —’ Travaux du service du nivellement général de la France en 1911. — Réhabilitation de la punaise. — Poudre épilatoire, etc.
- Puits, sondages et sources, par Max Ringelmann, in-18 3oo pages, i5o figures- (Librairie agricole de la Maison Rustique, 26, rue Jacob,, à Paris.) Prix : 3 fr. 5a.
- M. Ringelmann a réuni les renseignements nécessaires aux: cultivateurs pour tirer parti des ressources en eau que, la, nature peut leur fournir. II expose, avec détails, ’la construction et l’entretien des puits
- ordinaires, des puits artésiens, des puits forés, avec l’indication, des: , circonstances qui imposent chaque forme. L’étude des sources et de leur captage termine le volume. Cet ouvrage apporte-les solutions pratiques pour les situations les plus variées.
- Météorologie populaire. Guide pratique de l’observateur par Marcel Moye, professeur à l’Université de MonG-pellier, avec une préface de A. Lebeuf, directeur de-l’observatoire national de Besançon, r vol. in-i8 de-323 p., illustré de photographies, schémas et cartes.. Larose et Senin, Paris, 1912. Prix : 3 fr. 5o.
- La météorologie est une science à laquelle tout le monde s’intéresse,. Elle a une portée pratique et doit tendre vers, une précision dont s Futilité est incontestable. Pour cela, il faut multiplier les observations et les rendre accessibles à tous ; tel est le but de ,cét ouvrage dans lequel les amateurs puiseront un clair et précieux enseignement; .
- Comment il faut faire de la publicité, par J. Arren. 1 vol. 320 pages. P. Lafitte, éditeur, Paris, 1912. Prix : 4 francs. • • -
- Ce livre renferme de judicieuses indications, théo-r-
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- BIBLIOGRAPHIE
- riques et pratiques qui éclaireront l’industriel et le commerçant sur la publicité qui lui convient, sur ce qu’elle lui coûtera, et ce qu’elle lui rapportera, sur la façon de l’organiser et de la contrôler..
- Vocabulaire de Vaviateur-constructeur, i vol. de 144 p. illustré de nombreuses figures, F. Louis Vivien, 48, rue des Ecoles. Prix : o fr. 95.
- Sous l’aspect d’un dictionnaire, cet ouvrage réunit et explique les locutions qui sont couramment employées par les professionnels et les amateurs de l’aviation. De nombreux schémas facilitent la lecture des différents paragraphes.
- Archives de zoologie expérimentale et Générale. Bio-speologica-x'aiv, t. IXn° 5 R. Jeannel et E. G. Racovitza, énumération des grottes visitées, 1909-1911 (4° série), Paris, Albert Schulz, Ier mars 1912. Prix : (5 fr. 5o.
- Cette 4e liste de cavernes porte à 358 le nombre de cavités examinées par les auteurs et leurs collaborateurs. Bien que l’objet, fort intéressant, de leurs recherches soit, avant tout, l’étude de la faune aveugle des grottes et des eaux souterraines. MM. Jeannel et Racovitza ne négligent point de fournir les plus utiles renseignements topographiques, géodésiques et hydrologiques. Et leurs listes constituent, dès maintenant, une liste de documents fort précieux à tous les égards.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- observations 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMETRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 21 juin 1912. 17°, 0 W. S. W. 2. Beau. 4,4 Nuag. ; rosée ; halo ; averses à partir de 12 h. 55.
- Mardi 25 16°,0 S. S. w. 1. Peu nuageux. 2,5 Nuag. ; couv. apr. 14 h. ; rosée; averses entre 15 h. et 21 h.
- Mercredi 26 ... . 15°,1 W. S. W. 3. Nuageux. 0,1 Très nuag. ; rosée; petites averses entre 12 h. 30 et 17 h. 10.
- Jeudi 27 13",5 S. W. 0. Beau. » Nuag. de 8 h. à 16 h. ; beau av. et apr. ; rosée ; forte brume le m.
- Vendredi 28 ... . 16°,ü S. S. E. 1. Beau. » Beau jusq. 14 h. ; nuageux ensuite ; rosée ; brume. „
- Samedi 29 li° 2 S. w. 1. Nuageux. 7,5 Presq. couv. ; orage de 1 h. 45 à 2 b. 30; pluie à diverses reprises.
- Dimanche 30 ... . 13°,9 W.S.W.2. Couvert. 10,4 Eclaircie ; pluie de 14 h. 10 à 17 b. 50 et de 18 h. 15 à 45.
- JUIN 1912 — SEMAINE LU LUNDI 24 AU DIMANCHE 30 JUIN 1912.
- I Lundi
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent . courbe épaisse, les pressions barométriques {baromètre ramené à 0, jm niveau de la mer), courbe plus mime, thermomètre à labri a boule sèche, courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée
- Résumé général d'après les bulletins du Bureau Central Météorologique.
- Du n5 au 3o juin. — Le 2S. Profonde dépression sur les Iles-Britanniques (746 mm au large de l’Irlande). Pression basse sur le N.-W. et le S.-E. de l’Europe;
- • supérieure à 765 sur le S.-N. et l’extrême Nord. Pluies sur le N. et le W. En France : Paris, 4 mm d’eau; Brest, 2. Temp. du matin : Charleville et Bordeaux, 140; Paris, 16; Marseille, 18; Alger, 24; moyenne à Paris : i5°,9 (normale : i7°,4). — Le 26. La dépression de la veille s’étend sur les Pays-Bas et la mer du Nord. La pression se relève sur le W. de l’Europe. Pluies générales. En France : Lorient, 12 mm; Nantes, 10; Cherbourg, 8 ;. Nancy, . 4. Temp. du matin : Vardoe, 3°; Belfort, 12; Paris, i5 ; Perpignan, 19; Alger, 24; moyenne à Pa"ris : i5°,7 (normale : 170,5). — Le 27. La pression se relève sur le W. et le Centre de l’Europe (Prague : 766 mm; Paris : 768 mm). Dépression au AV. de l’Irlande. Pluies sur le W. et le Centre de l’Europe. La température s’abaisse sur le W. du continent ; moyenne à Paris : i6°,4 (normale T7°,6). — Le 28. Dépression sûr lés Iles-Britanniques (Valentin : 754 mm).
- Fortes pressions sur les Açores et la péninsule Ibérique, sur l’Europe centrale (Breslau : 768) et sur l’Islande. Pluies sur ,1’E. et le W.. de l’Europe. En France : Brest, u mm; Cherbourg, 6. Temp. du matin : Vardoe, 6°; Nantes et Paris, 16; Perpignan, 21; Biskra, 27; moyenne à Paris : 20°,i (normale : i7°,6). — Le 29. La pression s’abaisse sur toute l’Europe. Les fortes pressions subsistent sur les Açores. Pluies sur le W. de l’Europe. En France : orages; Biarritz, 11 mm; Toulouse, 6 ; Paris et Charleville, 3. Temp. du matin '• Paris, 14; Brest et Bordeaux, i5; Marseille, 18; Lyon, 22; Slax, 23; moyenne à Paris : 15°,8. (normale : i70,7^-— Le 3o. Pression barométrique un peu inférieure à 760 mm sur tout le N.-W., le Centre et le S.-E. de l’Europe. Fortes pressions entre les Açores et le Portugal. Pluies ;snr le W. de l’Europe. En France, orages : Charleville, 26 mm; Lyon, 22; Paris, 3. Temp. du matin : Vardoe, 5°; Belfort, i3; Paris, 14; Nice, 20; Alger, 23 ; moyenne à Paris : i4°j4 (normale : I7°57)* ;— Phases de la Lune : Pleine Lune le 29, à 1 h. 43 m. du soir.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut, Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : j20, Boulevard Saint-Germain, Taris (VIe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine. >
- N° 2042 — 13 JUILLET 1912
- SUPPLÉMENT
- Isc
- INFORMATIONS
- Qgr
- Le monument Bernard Brunhes. — L observatoire du Puy de Dôme (voy. La Nature, n° 1966), fondé par Alluard, passa, en 1900, sous la direction d’un jeune physicien de grand talent, Bernard Brunhes, qui comprit et lit comprendre mieux que quiconque le rôle dévolu à cet établissement scientifiqué. B. Brunhes est mort subitement en 1910, victime des fatigues et du surmenage d’un double travail, administratif et scientifique, pareillement fécond et désintéressé. Un Comité s’est
- formé, sous la présidence de M. Lecoq, de Clermont-Ferrand, pour élever un monument commémoratif au professeur si brusquement enlevé à l’estime et à l’affection de tous. En outre, ce Comité a fondé un prix dont la rente sera destinée à récompenser des travaux de météorologie ou de physique du globe. Un beau médaillon de bronze vient d’être placé au sommet même du Puy de Dôme, à la mémoire de Bernard Brunhes. Ce médaillon est l’œuvre du sculpteur Paulin. La cérémonie d’inauguration du monument a eu lieu le dimanche 23 juin 1912. Parmi les, discours prononcés, celui de M. Bouty a lumineusement résumé les travaux d’optique cristalline, de physique du globe et de philosophie des sciences dus à l’auteur du livre si remarquable, La dégradation de l'énergie (1908). La stèle de B. Brunhes est bien à la place qui lui est due, à côté de celle d’Alluard, le fondateur, et à côté de celle où est gravé le nom impérissable du grand Pascal.
- ÎÀ -d'ï ttj
- • *v»\ .
- La revivification du musc au XII0 siècle. — Nous recevons du Dr Dorveaux, l’intéressante communication suivante : « Je lis dans les « Informations » de Z« Nature, du 29 juin 1912 (p. 33), que « dans un fragment de cire très odorante provenant d’un sceau du xve siècle, on a pu caractériser nettement Passa fœtida qui avait été employée, comme l’indol ou le scatol en parfumerie, pour exalter l’odeur naturelle de la cire ». A ce propos, je croi§ devoir rappeler que les anciens ont su raviver
- certains parfums par un procédé dont l’efficacité était due à l’indol et au scatol contenus dans les excréments humains. Un médecin italien du xne siècle, Matthœus Platearius, a écrit un traité de matière médicale, intitulé Liber de simplici medicina dictas Circa instans, dans lequel un chapitre est consacré au musc. On y lit que cette drogue doit être conservée dans un vase de verre épais et bien bouché avec de la cire, ou mieux dans un vase de plomb, mais qu’on ne doit y adjoindre aucune substance aromatique parce qu’alors le musc perdrait son parfum, et que dans le cas où il l’aurait perdu, il faudrait le mettre dans un récipient dont l’orifice serait largement ouvert et que l’on tiendrait suspendu dans les latrines ; alors, dit-il, le musc recouvrera son parfum. Voici le passage du Circa instans où cette opération est mentionnée : Muscus non debet servari cum aromatico, quia aromaticitatem suam amitteret. Si autem amiserit, in olla positits ore aperto, suspen-datur in cloaca, et recuperabit odorem. (Platearius, in Practica Jo. Serapionis dicta breviarium, Venise, 1497, fol. 2o3 v°, col. 1).
- IXe Congrès international de Zoologie de Monaco.
- — Le IXe Congrès international de Zoologie aura lieu à Monaco du i5 au 3o mars 1913, sous la présidence de S. A. S. le prince Albert de Monaco. Toutes les communications relatives au Congrès doivent être adressées à M. le professeur Joubin, secrétaire général du Congrès, Institut Océanographique, 195, rue Saint-Jacques, Paris.
- Rôle catalytique du fer dans la synthèse de l’ammoniaque. — La Nature a signalé dernièrement (V. n° 2019, p. 151 ) la nouvelle méthode synthétique de préparation de l’ammoniaque. Quoique ce procédé soit déjà connu théoriquement depuis quelques années et ait fait l’objet d’un certain nombre de recherches, il nous a paru intéressant de signaler un travail de M. Jellinsk qui peut contribuer à perfectionner la nouvelle fabrication. Il a constaté qu’au voisinage de 870°, le fer était susceptible de dissoudre ou d’absorber des quantités très notables d’ammoniaque. Dans le procédé de synthèse de ce corps en présence de fer sous forte pression, 3o à 60 atmosphères, on peut admettre que ses composants, azote et hydrogène se dissolvent dans le fer, que ces deux corps se combinent à l’intérieur du métal, et que l’ammoniaque formée reste en dissolution en grande partie dans le fer. L’activité catalytique du fer n’est pas proportionnelle à sa surface. Lorsque l’ammoniaque absorbée ou dissoute par le fer n’est pas éliminée assez rapidement, on constate que l’équilibre peut être notablement reculé.
- Augmentation de la toxicité du chlorure de potassium par addition de chlorure de sodium *—
- Le chlorure de potassium est un sel assez toxique pour
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- INFORMATIONS
- divers animaux; mais MM. Loeb et Wasteneys ont constaté que celte nocivité est exaltée par addition de faibles doses de chlorure de sodium. Une solution de chlorure de potassium, toxique pour les poissons du genre Fundulus, devient plus toxique si on lui ajoute du chlorure de sodium, tant qu’il n’y a pas 8 ou io molécules de chlorure de sodium pour i molécule de chlorure de potassium. Dès que la quantité du sel ajouté atteint 17 molécules de chlorure de sodium pour x molécule du sel de potassium, le phénomène inverse a lieu; la solution devient plus toxique. La nocivité des mélanges de ces deux sels passe par un maximum, bien que les solutions de chlorure de sodium soient elles-mêmes sans action malfaisante. D’autre part, si on ajoute à une solution de sel de potassium toxique pour les poissons du genre Fundulus, i/3o“ de molécule de chlorure de calcium, l'action toxique disparaît. Les chlorures des autres métaux alcalino-terreux : magnésium, strontium et baryum agissent comme le chlorure de calcium. On peut expliquer ce phénomène parce que le calcium formerait à la surface du poisson un composé insoluble, tandis que les dérivés correspondants du potassium sont solubles et peuvent pénétrer dans l’organisme de l’animal. Les résultats ainsi obtenus, quoique dépourvus d’intérêt pratique d’après nos connaissances actuelles, nous ont paru assez curieux pour devoir être signalés à l’attention de nos lecteurs.
- Emploi de l’électricité pour le dégel des conduites d’eau — Au commencement de mars, l’on a eu recours, à North Brother Island, près de New-York, au courant électrique pour dégeler les conduites d’eau de i5 centi-
- L’installation électrique pour dégeler les conduites d’eau de New-York.
- mètres de diamètre qui alimentent cette île. Depuis plus d’un mois, les habitants de North Brother Island, se trouvaient les victimes d’une disette d’eau d’autant plus sérieuse que plusieurs sections de l’hôpital municipal sont installées dans cette île. Pareille chose ne s’était pas vue depuis vingt ans. Lorsqu’en décembre 1893, le froid prématuré de l’hiver eut congelé cette même conduite d’eau, il fallut la soulever et la remettre en place, ce qui, vu la gi’ande profondeur de l’East River (i5 à 20 m.), était une opération très longue et onéreuse, cette conduite, disposée axx fond du fleuve, se trouve comme dans une machine à glace. L’eau salée du bras descend en effet sans se congeler jusqu’à —2,5° C., tandis que l’eau douce de la conduite se pi’end nécessairement à o° C., à moins que l’on ne l’agite continuellement. Or la conduite s’étant congelée à North Bï'other Island, à sa sortie sur la côte, où à marée basse elle est exposée à la température de o° de l’air environnaixt, l’eau dans le reste de la conduite se trouva comme prise dans une trappe et ne tarda pas à se congeler à son tour. La situation devenant de plus en plus menaçante, les autorités municipales de New-Y’ork chargèrent la New-York Edison Company de tenter d’urgence le dégel électrique de la conduite. Une sous-station provisoire ayant été disposée sur les bords du fleuve, les ingénieurs installèx’ent une série de quatre transformateurs de 100 kilowatts chacun, pour réduire la tension du courant de 2000 à 200 volts. On appliqua le courant à la conduite, à la rupture produite par la congélation et à une rupture artificielle. Ces préparatifs étant terminés, on fit le lendemain, 7 mars, passer le courant à travers la conduite, en poussant
- l’intensité jusqu’à 1000 ampères et la tension jusqu’à 200 volts, sans toutefois atteindre aucun résultat. Le 8 mars, on augmenta l’intensité du courant jusqu’à i3oo ampères; c’est alors que dans l’après-midi, la vapeur produite en assez grande quantité sembla indiquer un commencement de fusion de la glace. Comme toutefois le succès se faisait toujours attendre, il fallut continuer l’application du courant pendant la nuit tout entièi’e. Le lendemain, on augmenta l’intensité et la tension du courant jusqu’à i5oo ampères et 400 volts respectivement, sans résultats plus satisfaisants. Ce n’est que, le mardi 12 mars, après l’action pxmlongée d’une intensité de 1800 ampères, qu’un véritable succès se-produisit. L’eau se mit subitement à couler du côté du continent et les pompes de North Brother Island la firent passer à travers la conduite. On ne tarda pas à se convaincre que l’action prolongée du courant électrique avait fini par dégeler entièrement la conduite d’eau.
- Traitement des accumulateurs sulfatés. — Un
- grand nombre de nos lecteurs connaissent les inconvénients de l’emploi des accumulateurs qui se sulfatent plus ou moins rapidement s’ils ne sont pas bien entretenus. Or, un accumulateur, même fortement sulfaté, peut être régénéré par charge normale dans une solution de sulfate de soude à 200 grammes par litre environ. Il est essentiel que le sulfate soit pur et que la charge normale soit prolongée pendant 60 heures. Un lavage sommaire suffit. Ce procédé est plus économique que ceux que l’on emploie ordinairement.
- Déblayage hydraulique aux États-Unis. — L’exécution de grands déblais au moyen de puissants jets hydrauliques, employée avec succès depuis plusieurs années aux Etats-Unis, vient de recevoir une nouvelle application à Portland (Etat d’Oregon). Cette ville, en voie d’agrandissement, est située entre une colline (Golclsmith Hill) et un lac (Guild’s Lake); on a eu l’idée, pour créer de nouveaux terrains, de supprimer la colline et la « déverser » dans le lac, dont une partie se trouvera ainsi remblayée, et susceptible aussi de recevoir de nouvelles constructions. La hauteur maximum de la colline à déblayer atteint 45 mètres. Le terrain étant composé principalement de graviers agglomérés, la méthode employée consiste à diriger le jet sur les assises inférieures, de façon à les désagréger et à provoquer l’éboulement de la portion supérieure, dont les débris sont délayés et emportés par un canal jusqu’à la partie du lac à remblayer. L’eau nécessaire est pompée dans le lac et amenée au pied de la colline au moyen d’une installation comprenant 2 pompes turbines à grande vitesse, pouvant débiter 225o mètres cubes par heure sous une pression de i5 à 20 atmosphères.
- Les pics sont-ils utiles ou nuisibles? — On sait que les Pics et les Piverts, nous débarrassent d’un grand nombre d’insectes logés dans le bois, sous les écorces des arbres, mais on les accuse aussi de percer les bois, ceux de charpente et des poteaux télégraphiques entre autres, pour y loger les noix et les graines dont ils font provision.
- D’une enquête faite par le Bureau des Etudes biologiques du Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis, et que rapporte le Bulletin de la Ligue française pour la protection des Oiseaux, il résulte que l’utilité des Pics est beaucoup plus grande que leur nuisance, et qu’on peut supprimer celle-ci en mettant à leur disposition des nids artificiels sous forme de bûches creuses que l’on cloue dans les endroits que les Pics pourraient attaquer ; ils les préfèrent toujours aux nids qu’ils auraient à se creuser eux-mêmes par un travail laborieux. Ces nichoirs pourraient être employés en France là où l’on se plaint des dégâts des Pics qui, d’ailleurs 11’attaquent presque toujours que les branches déjà rongées intérieurement par une chenille dont leur instinct leur révèle la présence sous l’écorce intacte.
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- Nid artificiel pour pics.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- Automobilisme
- Les]régulateurs. — Sur une voiture automobile, il •est absolument indispensable de pouvoir faire varier à volonté la vitesse de rotation du moteur, mais il n’est pas moins nécessaire aussi de pouvoir la maintenir constante, aussi longtemps qu’on le désire.
- La vitesse d’un moteur peut varier pour deux raisons :
- Ou bien on la fait varier volontairement en agissant sur l’admission, sur l’échappement, sur l’allumage, etc. ; ou bien elle varie, parce que la résistance à vaincre par le moteur est elle-même variable, marche à vide embrayage, débrayage, variation de pente ou de viabilité du terrain, etc.
- On peut la maintenir constante, soit en s’astreignant à manœuvrer dans le sens convenable des organes propres à modifier la vitesse, soit en disposant sur le moteur un organe automatique appelé régulateur, qui deviendra chargé d’opérer les modifications voulues pour ramener toujours la vitesse au régime choisi, chaque fois que le moteur tendra à s’en écarter.
- Sur beaucoup de voitures, le régulateur n’existe pas, et on s’est borné à mettre le boisseau d’admission du carburateur sous la dépendance d’une manette, qui permet de le disposer à volonté en permanence pour la marche au ralenti, et d’une pédale d’accélérateur sur laquelle on agit pour ouvrir plus ou moins complètement l’admission pendant la marche.
- Néanmoins beaucoup de constnicteurs ont conservé le régulateur, parce qu’il présente un certain nombre d’avantages intéressants. A la mise en marche du mo-
- C, levier commandé par le manchon ; D, axe du levier G ; R, ressort de rappel des leviers à boules; S, ressort antagoniste ; T, tringle de l’appareil modérateur; Y, vilebrequin ; O, leviers du régulateur; K, manchon coulissant sur V.
- Fig. 2. — Régulateur à eau des voitures Panhard : a, levier de commande du tiroir d’étranglement des gaz ; b, point d’attache du câble commandant le carburateur; c, chambre communiquant avec la pompe d’eau; d, membrane en caoutchouc; J', piston régulateur; g, tiroir d’étranglement des gaz; A, gicleur; i, arrivée d’air.
- teur sur place, le boisseau ouvert en grand facilite le départ, et l’action du régulateur se faisant sentir aussitôt empêche l’emballement si néfaste pour les divers organes. Sur les camions automobiles, on peut, grâce au régulateur, mettre le conducteur dans l’impossibilité de dépasser en palier une allure raisonnable, sans toutefois lui enlever le moyen, dans la marche en côte, de faire travailler son moteur à pleine puissance. Un tel dispositif est employé sur les camions Saurer, où un régulateur empêche de dépasser pour le moteur le régime de 1000 tours-minutes, toutes les fois que le levier de changement de vitesses se trouve sur la plus grande vitesse. Dans tous les autres cas, en iro et 3° vitesses, le levier précédent actionne une tringlerie qui paralyse le régulateur et supprime son action sur le moteur lorsque l’embrayage est effectué.
- Pour faire varier la vitesse d’un moteur, on peut faire agir le régulateur de plusieurs manières :
- i° Sur l’échappement. — On empêche la soupape d’échappement de s’ouvrir, ou bien on diminue la durée de son ouverture. Le cylindre se vide incomplètement, il reste des gaz brûlés, la cylindrée suivante est moins active, la force motrice diminue, la contre-pression augmente le temps résistant de l’échappement, et le moteur ralentit. Ce système a été employé dans les débuts, lors de l’allumage par brûleurs parce qu’il assurait la constance de la compression, mais il a été abandonné à cause de sa complication, et des inconvénients qu’il présentait, échaufïement du moteur, allumages prématurés possibles, etc.
- 2° Sur le point d’allumage.
- — Ce procédé, qui consiste à déplacer le point d’allumage, n’a été employé que par de très rares opérateurs, il n’est pas à recommander.
- Si on diminue, en effet, la vitesse du moteur en mettant l’allumage au retard, les gaz enflammés trop tard n’ont plus le temps de se détendre en transformant en travail la chaleur produite dans leur explosion. Cette chaleur est donc employée en grande partie à échauffer intempestivement les parois du cylindre, le piston, et la tuyauterie d’échappement qui atteint parfois le îxrage dans ce cas.
- 3° Sur l’admission. — On étrangle plus ou moins l’admission. Il en résulte une plus grande difficulté de passage pour les gaz, des cylindrées moins denses et moins actives avec diminution de la force motrice, et ralentissement de la vitesse.
- Ce système est à peu près le seul employé aujour-
- Fig. 3. — Schéma de régulateur à air : A, piston commandant la tige du modérateur; C, clapet; O, orifice d’échappement réglable ; P, piston actionné parle vilebrequin ; V,vis pointeau de réglage ; R, ressort de réglage.
- Fig- 4-—; Régulateur à air Legros : A, piston; B, arrivée des gaz frais ; C, canal de sortie do ces gaz ; D, fléau ; F, boisseau pouvant obturer les orifices O ; L, orifice d’entrée d’air ; O, orifices pour le passage des gaz ; S; ressort de commande du boisseau.
- d’hui, il offre l’avantage d’être d’une application très simple, de réduire la consommation d’essence et la fatigue du moteur qui ne travaille plus à pleine compression. Il a été rendu possible grâce à la souplesse des carburateurs actuels, et à l’allumage électrique.
- Le régulateur agit directement sur le dispositif adopté, c’est-à-dire généralement sur le boisseau d’admission.
- Trois systèmes sont utilisés par les constructeurs, le régulateur centrifuge, le régulateur à eau, le régulateur à air. Nous nous bornerons à examiner rapidement les principes de ces appareils, pour permettre d’en apprécier les qualités relatives.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- Régulateur à force centrifuge (lîg. i). — Il est analogue à ceux qu’on emploie sur les machines à vapeur.
- Sous l'action de la force centrifuge, les deux boules s’écartent et font coulisser sur l’arbre d’entraînement un manchon, dont le déplacement modifie l’ouverture de l’admission par l’intermédiaire d’un levier spécial. Des ressorts antagonistes tendent toujours à s’opposer à ce mouvement, et à ramener les choses en état.
- L’inconvénient de ces régulateurs est qu’ils sont d’autant moins sensibles que la vitesse est plus faible, alors que dans l’automobile on cherche surtout à empêcher le moteur de s’emballer à vide.
- * Y2
- La force centrifuge est, en effet, de la forme F = m
- P
- où m est la masse des boules, Y la vitesse de rotation et p le rayon du cercle décrit par les boules. L’action des ressorts antagonistes au contraire est de la forme F' = KL.
- Ce qui revient à dire que F varie comme le carré de la vitesse, tandis que F' ne varie que proportionnellement à l’allongement du ressort.
- Si on y ajoute les inconvénients qui résultent des coincements possibles, des complications de commande, des difficultés de réglage, on s’explique pourquoi beaucoup de constructeurs l’ont abandonné.
- Régulateur à eau. — Il est. applicable seulement aux moteurs à circulation d’eau par pompe. Sur les voitures Panhard, le régulateur à eau (fig. 2) comporte une chambre spéciale, dans laquelle peut se mouvoir un piston rendu étanche par une membrane en caoutchouc sertie. Une des faces du piston est mise en communication avec l’eau de refroidissement, l’autre porte une lige qui agit sur le boisseau d’admission. Un ressort de rappel tend constamment à s’opposer au mouvement.
- Il est facile de comprendre que si la vitesse du moteur augmente, la pompe à eau tourne plus vite en faisant croître la pression dans la conduite. Sous cette action le piston régulateur se déplace, et tend à fermer l’admission pour réduire la vitesse. Ce système est très simple et d’un fonctionnement très régulier, il a toujours donné toute satisfaction sur les voitures Panhard.
- Régulateur à air. — Il est assez peu. employé parce qu’il nécessite un appareil spécial un peu compliqué, et aussi parce qu’il est d’une trop grande sensibilité. La figure 3 indique un schéma de régulateur à air. Un cylindre, dans lequel se meut un piston étanche, peut être alimenté en air par une petite pompe actionnée par le moteur. Un orifice d’évacuation, réglable au moyen d’une vis pointeau, permet d’égaliser pour un régime donné l’arrivée de l’air dans le cylindre, et son évacuation par l’orifice de sortie. Si le régime varie dans un sens ou dans l’autre, le piston, chargé par un ressort, monte ou descend en actionnant dans le sens convenable le boisseau d’admission pour rétablir la vitesse de régime choisie.
- M. Legros a présenté sur ses moteurs à deux temps un régulateur à air fort ingénieux disposé dans le carburateur lui-même (fig. 4)-
- Dans une chambre annexe du carburateur, un piston qui commande par un fléau le boisseau d’admission, est soumis, par sa face inférieure à la pression atmosphérique transmise dans la chambre par un orifice réservé à cet effet, et par sa face supérieure à la dépression produite par l’aspiration du moteur.
- Cette dépression étant variable avec la vitesse de rotation, il se produit sur le piston régulateur une action également variable, à laquelle il obéit dans le sens convenable, en agissant sur le boisseau d’admission, jusqu’à ce qu’il y ait de nouveau équilibre entre la force qui tend à le déplacer et la résistance opposé par le ressort de rappel.
- Quel que soit le système adopté, il est indispensable de pouvoir à volonté paralyser son action. L’organe qui est chargé de ce soin est précisément l’accélérateur. C’est en général un simple système de commande actionné par une pédale, qui agit directement sur le boisseau d’admission, et permet d’annuler l’effet du régulateur.
- Sur certaines voitures, on a remplacé l’accélérateur par une pédale de ralentisseur dont le fonctionnement découle des mêmes pinncipes, mais dont l’action est inverse.
- Dans tous les cas, il est avantageux de conserver une manette permettant d’étrangler complètement l’admis-
- sion, et par suite d’utiliser le moteur comme frein dans les descentes, ainsi que nous 1 avons indiqué précédemment. U- Renaud.
- <$ȣ. Objets utiles
- Dispositif enregistreur pour le jaugeage industriel des liquides. — On sait combien sont précieux pour la conduite et le contrôle rationnel des fabrications en industrie chimique, les appareils de mesure enregistrant les résultats constatés à chaque instant. Ln particulier dans la sucrerie, la distillerie, il est indispensable de mesurer le volume de jus sucrés mis en œuvre, ce qui se fait très exactement au moyen d’un bac jaugeur à emregistreur de niveau, alternativement rempli et vide.
- Il existe plusieurs dispositifs pour enregistrer les jauges : celui que nous décrivons, dû à l’ingéniosité de
- A, t.imbour enregistreur; B, bras de levier à style inscriptcur ;
- C, flotteur ; D, E, Tube en Y contenant du mercure ;
- F, liquide dont on veut apprécier le volume.
- M. François, directeur de la distillerie de Neuvillette, présente le grand avantage d’être simple, robuste et tel qu’on le peut aisément construire à l’atelier : il coûte alors cinq fois moins que tel enregistreur de marque ne donnant pas de meilleurs résultats.
- Au-dessous du bac jaugeur est placé un tube en U à branche externe d’assez fort diamètre (fig. 1). Ce tube est rempli de mercure : chaque fois qu’on verse dans le bac une quantité quelconque de jus sucré, le mercure se déplace dans le tube et le niveau apparent du métal s’élève. Mais la course est bien moindre que celle du niveau du jus dans le bac (le rapport des courses est inversement proportionnel à celui des densités). Si bien qu’il est très facile d’enregistrer les déplacements du mercure en plaçant à sa surface un flotteur actionnant par une tige à coulisse, ou mieux (c’est plus rustique, et ça permet de faire varier commodément l’amplitude des déplacements) par une combinaison convenable des bras d’un levier (fig. 1). Il est facile de calculer la quantité de liquide passé dans le bac jaugeur au vu du diagramme que trace sur la feuille d’un tambour à mouvement d’horlogerie, l’extrémité libre du levier, armée d’un crayon ou d’une plume.
- L’isolateur. —Il est fort désagréable de manger d’un mets ayant goût de brûlé.
- Ce malheur arrive journellement avec les pâtes, le riz, les purées, pois, lentilles, pommes de terre, hari-
- cots, soupes aux légumes, sauces épaisses, etc., lorsque l’on oublie un instant de surveiller leur cuiséon. Cet inconvénient peut être évité grâce à 1’ « isolateur » qui, comme son nom l’indique, isole les mets du fond de la casserole et les empêche de s’attacher. Il se fait en deux modèles, l’un convexe, l’autre plat. L’un et l’autre se composent d’un disque circulaire perforé en fer-blanc ou en aluminium que l’on place au fond de la casserole-; l’isolateur convexe se place le côté bombé en dessus, l’isolateur plat a une face rugueuse qu’on met en dessous, l’autre, lisse, étant en contact avec les morceaux de viande à la cuisson desquels il est plus particulièrement destiné.
- L’un et l’autre se font de tailles variées appropriées aux grandeurs des casseroles. — L’appareil est en vente chez M. Casadesus, 66, rue Rochechouart, Paris.
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- VARIETES
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- L’Atlas de géographie de Vivien de Saint-Martin et Schrader. — Avant 1870, Vivien de Saint-Martin concevait le plan d’un Atlas universel de géographie ancienne, moderne et du Moyen Age dont la préface et les trois premières feuilles (carte du ciel, Empire ottoman, région arctique) paraissaient en janvier 1877 à la librairie Hachette. Alors fort âgé le réputé géographe dut transmettre sa tâche, en 1880, à un savant topographe dont les levés personnels dans les Pyrénées centrales avaient déjà fait un maître, Franz Schrader. Tout en poursuivant ses admirables travaux en montagne et ses ingénieuses inventions d’appareils orométriques, celui-ci a assumé, depuis 3a ans, la charge de mener à bien l’œuvre commencée, toutefois en la transformant en un Atlas universel de géographie exclusivement moderne (commencé par Vivien de Saint-Martin et continué par Fr. Schrader) ; il n’a paru, en effet (en 1880), qu’une seule feuille de géographie historique (le monde connu des Grecs avant Alexandre) qui ne ligure plus d’ailleurs dans la liste des 90 cartes de l’atlas complet ; celui-ci vient d’être terminé, après 35 ans de délai, sans comprendre plusieurs années de préparation. Il est permis de dire que c’est pour la géographie française un considérable et heureux événement et d’ajouter que, quant à la beauté de l’exécution, quant à la valeur scientifique, rien de similaire n’existe à l’étranger, car toutes les feuilles sont gravées sur cuivre (sous la direction successive de MM. Collin et Delaune), c’est-à-dire par le
- procédé le plus fin, mais le plus lent et le plus coûteux. Aussi était-ce une extrême difficulté, pour construire d’après les sources, que de suivre le mouvement rapide des découvertes effectuées depuis un tiers de siècle! M. Schrader y a été valeureusement secondé par une pléiade de savants et dévoués collaborateurs, pour la plupart formés par lui à l’accomplissement de cette œuvre sans analogue : MM. Dumas-Vorzet, Bagge, le capitaine, depuis colonel, Prudent, D. Aïtof, Marius Chesneau, Victor Huot, Th, .Weinreb, Ch. Bon-nesseur. Les projections ont été soigneusement calculées et tracées par M. Aïtof de façon à obtenir le minimum de déformation.
- La nomenclature a fait l’objet d’une étude préalable et de la préparation d’un choix raisonné de noms, d’après des dictionnaires, publications historiques, statistiques ou autres.
- Pour les feuilles qui ont vieilli au cours de la publication, les éditeurs préparent une deuxième édition, complètement remise au courant.
- Dans un récent article sur la carte internationale du monde au 1000000e (n° 2024, 9 mars 19x2), nous avons déjà appelé l’attention sur la perfection de la carte de France au 1000000e de l’atlas Vivien Saint-Martin et Schrader. Il est superflu de prodiguer des épithètes élogieuses à un monument géographique aussi accompli que celui dont nous tenons à louer ici, avec joie, le couronnement.
- 'Isa
- HYGIENE ET SANTE
- Doit-on boire en mangeant? — Faut-il boire en mangeant, voilà, n’est-ce pas, une question qui doit paraître unpeu saugrenue. Depuis que la terre tourne, on a coutume et sous tous les climats, dans toutes les régions, d’arroser le repas d’une certaine quantité de liquide. Dans les repas de corps, dans les banquets, on a même l’habitude, fort agréable quand on met dans les contenants un contenu de bon aloi, de placer cinq ou six verres de volume et de forme variés pour déguster les vins de choix. Il y a quelques années, on fit de la dilatation d’estomac la cause unique de tous les troubles digestifs, de toutes les dyspepsies et l’on établitHe régime sec. Pendant un temps, cette méthode thérapeutique fit fureur; comme pour l’entérite, il ne fallait manger que des pâtes, des farines, et par-dessus le marché réduire le taux de boisson à un minimum des plus restreints. Le régime sec a fait son temps. Comme pour toutes les médications, comme pour toutes les méthodes thérapeutiques, on était tombé dans une exagération systématique et ce régime, maintenu abusivement chez des gens qui n’en avaient guèi’e besoin ou qui n’en auraient eu besoin que d’une façon passagère, rendait plus malade qu’on ne l’était avant.
- Germain Sée s’était moqué, jadis de la fameuse dyspepsie des liquides admise par le vieux clinicien Chomel. Il avait raison quand la théorie et ses conséquences thérapeutiques étaient appliquées à tort et à travers; mais chez les vrais dilatés de l’estomac l’absorption aux repas de quantités même faibles de liquides est souvent nuisible.
- Le Dr Fabre, de Commentry, a du reste appelé l’attention sur des cas intéressants de sujets qui mangent sans avaler de boisson ou dans des proportions infinitésimales. L’adipsie qu’il appelle maintenant du nom plus juste d’oligopotisme se rencontre en somme assez fréquemment puisqu’en peu de temps il en a réuni, dans sa clientèle, une quinzaine de cas. Ce sont des personnes de toute condition qui ont pris l’habitude, sans savoir pourquoi ni comment, de ne rien boire aux repas ou de réduire à des doses insignifiantes la quantité de liquide ingurgité et qui ne se portent pas plus mal que les autiœs.
- Entre la restriction presque complète de la boisson et l’ingurgitation de grandes quantités de liquide, il y a un terme moyen qui doit être le bon. D’une façon générale il est recommandé de boire peu en mangeant pour ne pas diluer trop les aliments et les sucs digestifs et on recommande de boire en dehors des x*epas. Qu’y a-t-il de fondé dans ces préceptes hygiéniques ? La quantité de boisson ingurgitée au déjeuner et au dîner a-t-elle une influence bonne ou nocive sur la digestion. C’est une question que deux Américains, MM. Nattill et Hanck ont essayé de résoudre expérimentalement. Ils ont com-' mencé par noter quelle était l’utilisation des matières alimentaires ingérées, azotées, graisseuses ou sucrées pendant la mise au régime sec, puis chez les mêmes sujets, choisis naturellement très bien portants et sans tare organique, ils ont procédé à la même recherche en donnant les mêmes aliments et en même quantité, mais en y ajoutant une dose variable de liquide. C’est une mensuration chimique des produits de la digestion avec ou sans adjonction de boisson. Or les résultats obtenus, dans ces expériences ne vont rien moins qu’à l’encontre du régime sec et de la diminution du taux des boissons au cours des repas, Quand on administrait, en même * temps que les aliments, un litre de liquide (dans l’espèce, c’était de l’eau pure), on constatait dans les produits éliminés une diminution notable de la graisse, de l’azote des matières hydro-carbonées. Cette diminution prouve qu’une partie plus considérable a été utilisée dans l’organisme qu’en un mot la digestion, ou mieux la digestibilité des aliments a été favorisée par l’introduction de l’eau dans l’estomac. Avec la moitié moins de liquide, soit un demi-litre, le résultat est à peu pi’ès le même, sauf que les gi'aisses et les sucres sont absorbés en moins forte proportion. Se produit-il sous l’influence du liquide une augmentation de sécrétion des sucs digestifs, y a-t-il simplement une dilution plus complète des particules alimentaires et une absorption plus facile ? Ce sont là de pures hypothèses. Le résultat est net, c’est tout ce que l’on peut dire. Il prouve qu’on ne doit pas se départir de la nécessité de boire en mangeant, mais encore faut-il le faire d’une façon raisonnable et ne pas oublier que les aliments que nous prenons con-
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- HYGIENE ET SANTE
- tiennent tous de 75 à 90 pour 100 d’eau, ce qui est déjà un apport considérable d’eau, sans compter les potages qui vous donneront en plus 200 à 3oo grammes de liquide. Un de nos bons amis qui était autrefois grand buveur aux repas (j’entends grand buveur comme quantité, car il n’a jamais pris que de l’eau vineuse), a fini par réduire sa dose de boisson à 2 verres par repas et il s’en trouve très bien, il n’a plus d’oppression, de pesanteur après les repas. Mais en revanche il boit systématiquement tous les soirs, au moment de se mettre au lit, un grand
- verre d’orangeade ou citronnade. En somme il ne faut pas être absolu dans un sens ou dans l’autre ; chacun a ses habitudes, sa manière de vivre et quand on n en souffre pas, il ne faut pas se plier à des régimes qui ne sont faits que pour les vrais malades. Buvez modérément aux repas, ne prenez pas ces drogues, funestes qu’on vous sert soi-disant comme apéritifs, mais pas de régime sec ou demi-sec, à moins d’indication formelle et absolue.
- D' A. C.
- “5jo
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Perçage de trous polygonaux avec une forerie ordinaire. — Un de nos lecteurs polonais, M. Eloi de Malachowski, a l’obligeance de nous communiquer la description d’une intéressante méthode pour percer, à l’aide de forets rotatifs, des trous dont la section a la
- 1, 3 et 5. Phases successives de la rotation du foret dans le percer
- d’un trou pentagonal.
- 2, Foret ébauché ; — 4. Foret terminé ; — 6. Coupe du foret terminé.
- forme d’un polygone régulier. Ceci est d’autant plus intéressant que de telles ouvertures, faites d’ordinaire par forage de trous ronds, dégrossissage au burin et finissage à la lime, sont d’exécution délicate par suite de la difficulté de limer les parois bien à plat.
- Soit à percer dans une pièce de fonte ou de bronze des trous carrés larges d’un centimètre et profonds de six à dix centimètres. On commence par confectionner un calibre spécial avec une vieille lime plate, dans laquelle on façonne à chaud, au poinçon, un orifice carré de i centimètre de côté ; on trempe ensuite le plus dur possible. On fait ensuite un foret avec une lime dont la section soit un triangle équilatéral de 1 centimètre de côté ; après avoir sectionné la lime bien perpendiculairement à l’axe, on creuse dans le plat et au centre une calotte dont les bords doivent venir affleiirer aux côtés (fig. 2), ce qui se fait aisément à la forerie ; enfin, avec un tiers-point, on façonne en biseau les côtés du triangle de section de façon à former des arêtes tranchantes bien dégagées par derrière (fig. 4 et 6). L’outil est naturellement trempé ensuite de façon habituelle.
- Ceci fait, l’endroit à forer est recouvert du calibre placé à la façon d’une cache, pour abriter les parties avoisinant le trou ; l'ensemble est alors solidement serré pour éviter toute déviation.
- On perce ensuite à la façon ordinaire, avec la mèche spéciale triangulaire, qui toutefois devra être fixée dans le porte-douille de façon à permettre les déviations angulaires faibles. Le guide oblige la mèche à tourner non régulièrement, mais par bonds, chaque arête venant s’appliquer sur chaque côté de l’ouverture (fig. 1, 3 et 5). Le même principe est naturellement applicable à l’exécution de trous en forme de pentagone ou hexagone réguliers. A condition d’opérer soigneusement, de percer seulement des plaques peu épaisses et de bien veiller à l’évacuation des copeaux ne devant pas s’accumuler dans le trou, on obtient d’excellents résultats.
- Liquides ignifugateurs. — De l’analyse que fit M. de Keghel d’un de ces liquides vendus tout préparés dans le commerce, il résulte que le produit est composé de 25 gr. sulfate ammoniacal, 4 gr. acide borique et 2 gr.. borax pour 100 gr. d’eau. La mixture est très efficace, mais présente l’inconvénient de rendre les objets ignifugés très avides d’humidité. Ceci tient à la formation de sulfate de soude résultant de l’action du sulfate ammoniacal sur le borax. On peiit éviter cet inconvénient en préparant une solution contenant par litre a5o gr. sulfate ammoniacal, 5o gr. acide borique et 20 gr. ammoniaque ordinaire.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt -général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Communications. — Lanterne à projections sans" objectif. — MM. Benaglia et Ci0, de Genève, nous signalent qu’ils construisent depuis l’an dernier, sous le nom de Plasticoscope, une lanterne à projections pour corps opaques basée sur le même principe qtie celle de M. de Wat te ville que nous avons décrite dernièrement. Cet
- appareil, nous dit M. Benaglia, n’a rien de commun avec les « mégascopes » qu’on trouve couramment dans le commerce, il est beaucoup plus lumineux.
- A propos du procédé d’épuration des eaux de boissons. — M. le D’1 Georges Lambert, pharmacien major des troupes coloniales nous écrit : « C’est mon homonyme, M. le pharmacien major des troupes coloniales, Gabriel Lambert, auquel il faut attribuer l’étude concernant l’action microbicide du permanganate à dose élevée. L’originalité de mon procédé repose, non pas sur l’emploi du permanganate à forte dose, mais dans l’adjonction à ce permanganate de poudres coagulantes insolubles, talc et bioxyde de manganèse, ne laissant, après
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- filtration, aucun résidu. C’est là un fait nouveau, qui n'avait jamais été signalé jusqu’à présent, et que j’ai le premier utilisé. »
- Renseignements. — Mlle F. de Coster, rue des Foulons, àGand. — Vous trouverez plusieurs de ces recettes dans les Recettes et Procédés utiles de Tissandier (t I, Masson, éditeur, a fr. 5o). Nous en publierons sous peu une nouvelle dans notre Supplément.
- M. G. B.-D., à Albert (Somme). — Il serait utile et intéressant de savoir si les avis contradictoires que vous avez recueillis relativement à l’efficacité du virus de Pasteur pour la destruction des lapins, sont appuyés sur les résultats probants d’essais pratiqués comme il convient. Nous avons déjà dit ici même(Voy. le n° 2026, du 23 mars 1912, pages i33-i34), que l’efficacité de ce mode de destruction ne laisse aucun doute, et nous devons faire remarquer qu’il s’agit de la transmission aux lapins du microbe du choléra des poules, en faisant absorber — comme dans les expériences deM.le Dr Loir — des feuilles de choux trempées dans une culture virulente du choléra des poules, ou arrosées avec cette même culture étendue de 10 fois son volume d’eau; au bout de 24 heures, les lapins périssent, et même les lapins sains, mis en contact avec les cadavres, meurent au bout de quelques jours. Ces résultats ont été confirmés par ceux obtenus sur un domaine de 8 hectares, appartenant à Mme Pommery, à Reims, et où les lapins pullulaient. Le microbe du choléra des poules se conserve facilement pendant plusieurs années à l’abri de l’air ; il perd sa virulence à une température de 5o° centigrades, et meurt assez vite, au contact de l’air. On peut, d’ailleurs, s’adresser à M. Danysz, à l’Institut Pasteur, 25, rue Dutot, à Paris.
- M. K. xooo Ph., à Cusset. — i° Pour les désincrus-tants, voir le volume de Taveau (Encyclopédie Léauté, Masson, éditeur), celui de la Coux (l’Eau dans l’industrie, Dunod, éditeur) et celui de Bourrey (Encyclopédie scientifique, Doin, éditeur) ; — 2° les éthers silicieux sont très nombreux, et leur préparation souvent délicate. Vous pouvez préparer, par exemple, le silicate méthy-lique normal [Si (OCH3)4] en faisant réagir l’alcool méthylique pur parfaitement sec sur du chlorure de silicium. Voy. pour détails le Dictionnaire de Chimie, de Wurtz, où vous trouverez de nombreuses sources bibliographiques ; — 3° Ignifuger un collodion nous paraît bien difficile ; on a bien fait breveter des collodions à adjuvants salins ignifuges, mais c’était pour rendre incombustible non la liqueur, mais les soies artificielles obtenues par filage. Yous pourriez demander à la Société des carbures, 80, rue Saint-Lazare, si on peut diluer les collodions avec un des dérivés chlorés de l’acétylène que
- fabrique cette maison, ces liquides sont ininflammables ;
- — 4° vernis au caoutchouc: a) peu brillant, très élastique : mélange 70 gr. solution de caoutchouc non vulcanisé dans son poids double d’essence de térébenthine, à 20 gr. d’un vernis composé de 28 gr. pyrocopal, 14 gr. d’huile de lin cuite et 58 gr. essence de térébenthine.
- — b) Yernis plus brillant et plus dur : faire dissoudre à saturation du para dans du sulfure de carbone déjà saturé de soufre.
- M. A. L., école des élèves-officiers, à Brest. — La fuchsine peut donner plusieurs leuco-dérivés : sous l’action de l’anhydride sulfureux et des bisulfites (on régénère la couleur avec les aldéhydes), ou sous l’action des alcalis (il se forme de la rosaniline). Nous n’avons pu trouver aucun chiffre de solubilité dans les ouvrages spéciaux.
- M. le capitaine Mouthiers, à Paris. — Il importe peu, croyons-nous, d’employer pour durcir la pierre un silicate alcalin ou neutre : la réaction produisant le durcissement amène, en effet, forcément la mise en liberté de carbonate alcalin. Dès lors, que le silicate contienne déjà du carbonate, ou de l’alcali libre se carbonatant rapidement à l’air; ceci ne fait qu’augmenter un peu la dose normale de carbonate. C’est pour éviter les efflorescences ainsi amenées qu’on emploie, de préférence aux silicates, les fluosilicates, se combinant à la pierre sans former de sous-produits solubles.
- M. V. Ducoulombier, à Roubaix. — Malgré plusieurs essais faits avec des encres diverses, nous n’avons pu en obtenir répondant à votre intéressante demande. Les seuls procédés nous ayant permis d’obtenir sur ' une lettre la preuve qu’on l’a copiée sont : i° le collage, sur un très petit coin seulement, d’une étiquette ordinaire (on pourrait en faire faire de petites, portant la mention « copie » et terminées par un angle vif destiné au premier collage). Après passage au copie de lettres, l’étiquette est parfaitement collée sur toute la surface ; -— 20 le dépôt sur papier d’un mélange formé par exemple de 10 gr. amidon et x gr. violet méthyle finement pulvérisé (on doit broyer seulement avant mélange). La tache grise ainsi faite devient d’un superbe violet après copie de la lettre. Mais ce 11’est pas très joli !
- M. E. Hende, 12, rue Carpeaux, à Paris. — Merci de votre aimable lettre. Les indications que vous nous donnez seront prochainement publiées sous forme de recettes. Mais de ce que vous opérez d’une façon, il ne faut pas conclure à la non-valeur des autres modes opératoires. Personnellement nous avons plus de dix fois fait dissoudre du celluloïd dans l’acétone faiblement chauffé (voy. indications pour préparer la colle à cuir, p. 118 du Supplément de cette année), ce n’est nullement dangereux.
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Nos nouveaux cuirassés et ceux do nos voisins : Sauvaire Jourdan. — La préparation des jus en distillerie industrielle : H. Rousset. — Les pingouins des régions antarctiques : L. Gain. — Les métaux poreux. — Dans le cratère du Vésuve : V. For-bin, — L’aviation militaire et la sécurité en aéroplane. — Académie des sciences : Ch. de Villedeuil. — Les pyrèthres insecticides : A. Acuoque.
- Supplément. — L’arsenic dans nos aliments. — Le port de Colombo (Ile de Ceylan). — Une machine à écrire qui corrige et multiplie. — Le circuit de Dieppe. — Perte du dirigeable « Seliwaben ». — Records atteints au canal de Panama. — Chute du rocher branlant de Tandil.
- Physiologie végétale, par le Dr YY. Pfeffer, traduit de l’allemand par Jean Friedel. 2 vol. Steinheil, éditeur, Paris. Tome I, Echanges de substance, 640 p., 1906, prix : 20 francs; tome II, échanges d’Enei'gie, 900 p., 1912. Prix : 25 francs.
- Le célèbre traité du px*ofesseur Pfeffer a eu en Allemagne plusieurs éditions. C’est plus qu’un manuel, un exposé général de nos connaissances actuelles, des phénomènes d’échanges de matièi'e, et d’énergie dans
- la plante. Il faut savoir gré.à M. Friedel de l’avoir mis à portée dix public français. La première partie, traitant des échanges de matière était parue depuis plusieurs années, la seconde traitant des échanges d’énergie vient de paraître; on y ti'ouvera, comme dans la première une documentation abondante et sûre présentée sous une forme attrayante, vibrante qui n’exclut pas les hypothèses suggestives et profondes.
- Flore complète de France, Suisse et Belgique, par Gaston Bonnier. E. Oi’lhac, édit., 6 planches en couleurs. Prix : 2 fr. 90.
- 8e fascicule, suite de la famille des Crucifères (genres : Cardamine, Dentaria, Lunaria, Farsetia, Vesicaria, Alyssum, Berteroa, Clypeola, Peltaria, Draba et Petrocallis).
- Précis de psychologie, par H. Ebbinghaus, trad. Raphaël. Deuxième édition, 1 vol. in-8°, 319 p. — Paris, Alcan, 1912.
- On ne trouvera rien de tx'ès original dans l’honnête travail d’Ebbinghaus, mais, sur chaque question, une mise au point impax'tiale, faite avec intelligence et sans pédantisme. Cet ouvrage restera une très utile vue d’ensemble sur les pxùncipaux problèmes de la psychologie.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Montmirail (Vaucluse). In-8°, 28 pages! Notice luxneuse-• ment éditée et illustrée sur la source saline purgative
- - de Montmirail, célèbre sous le nom d eau-verte, en . Vaucluse, au nord de Carpentras. A 160 centigrades, ..la source est minéralisée dans des gypses triasiques . et des schistes micacés semés de pyrites. Elle
- sort d’une petite grotte entièrement tapissée d’efflorescences de sulfate.de.soude. Les environs de Montmirail sont particulièrement pittoresques et dominés par les roches bizarrement découpées que l’on appelle , « dentelles de Montmirail ».
- La Belgique illustrée, par Dumont-Wilden. Larousse, édit.; 570 reprod. photograph., 10 planches hors texte, 4 pi- en couleurs, 22 cartes et plans en noir, 6 cartes en couleurs, 3oo p. Prix, broché : 20 francs.
- C’est l’excellent tableau d’ensemble, complet et
- - vivant, d’uni pays particulièrement intéressant par son remarquable développement économique et intellec-
- s tùel. L’ouvrage débute par un coup d’oeil sur la . Belgique à ;vol d’oiseau et . une esquisse de son évo-
- - lution historique, puis il étudie successivement la capitale et les différentes provinces, au point de vue
- - pittoresque, artistique, etc. On y a ajouté des chapitres : sur le Congo, sur le Grand-Duché du Luxembourg et
- sur l’avenir de la Belgique au point de vue international. L’iconographie photographique est excellente et très détaillée.
- Handbuch der vergleichenden Physiologie, par H axs , Winterstein, Lieferung 20, 1912. Gustav Fischer, éditeur, Iéna, 5 m.
- Ce fascicule contient la plus grande partie de : l’étude des tropismes par Jacques Lœb; l’étude des
- sens inférieurs : du toucher, de la température, de la douleur, sens chimique, par S. Baglioni; celle de la vision chez les Vertébrés par C. Hess.
- Tanneur-corroyeur-hongroyeur et fabricants de courroies (Encyclopédie Roret), par M. G. Petit, 2 vol. Mulo, éditeur, rue Hautefeuille, Paris, 1912.
- Le premier de ces volumes est consacré à la technique du tannage et de nombreux détails y sont donnés sur les procédés les plus modernes. Le second volume traite du corroyage, du hongroyage et de la fabrication des coiirroies. En appendice, quelques notions sur les matières grasses, la nourriture des cuirs et les « ennemis du cuir ».
- Le froid industriel et les machines frigorifiques, par N. Lallié. 1 vol. 432 p. Baillère, éditeur, Paris, 1912.
- M. Lallié expose, d’une façon claire et attachante, le problème du froid ; il décrit d’une façon substantielle les principales machines à froid dont il donne en même temps les caractéristiques. Il envisage les principales applications du froid : conservation des viandes, des œufs, des fruits, aménagement des abattoirs, brasserie, industries chimiques diverses, etc. Il termine par un chapitre sur l’air liquide.
- L’électricité à la maison, par II. de Grai-itgxy, i vol. 120 pages, 100 gravures. Larousse, éditeur, Paris. Prix : 1 fr. 4®-
- Ce petit livre donne les conseils nécessaires pour installer soi-même l’électricité dans sa maison, ou tout au moins en diriger l’installation. Il indique en outre les diverses applications domestiques possibles de l’électricité.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
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- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- observations 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT Dü CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 1" juillet 1912. 15°,2 S. W. 2. Couvert. 7,4 Rosée; éclaircies; pluie l’après-midi; ton. au N. N E. à 15bo0
- Mardi 2 14°,6 VV. S. W. 2. Couvert. 3,7 Très nuag. ; ton. à lo^lü à l’E. ; pluie de 12b50 àT6h35 et 20'50.
- Mercredi 5 13° ,6 Calme. Nuageux. 2,6 Tr. nuag. ; pl. par interv. de 14h07 à 16h45; ton. de 12bi>7 à 18b.
- Jeudi 4 12°, 1 N. E. 0. Brouillard. » Rosée; nuageux; brouillard épais à 6b07.
- Vendredi 0 14°, 1 N. E. 2. . Nuageux. » Rosée ; peu nuag. ; brume.
- Samedi 6. . . . . . 15°,(J. . Calme. . Couvert. 6,6 llosce ; tr. nuag. ; pluie de 9hio à llho ; pluie do 15h40 à 16h.
- Dimanche 7. . . . . 16°, 0 ’ - S. 2. Couvert, 0,2 l’resq. couv. jusq. 15b; nuag. ensuite; Un peu de pluie à 0b30.
- JUILLET 1912 — SEMAINE EU LUNDI 1" AU DIMANCHE 7 JUILLET 1912.
- Lundi | Mardi | Mercredi . |. . . . Jeudi . .. _| Vendredi | Samedi | Dimanche
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri a boult sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Phases de la Lune : Dernier Quartier le 7 juillet à 4 h- 56 m. du soir.
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- LA
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l’Ecole des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Taris ,(YV)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’ententè spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d'origine.
- N° 2043 — 20 JUILLET 1912
- SUPPLEMENT
- ,<^0
- INFORMATIONS
- Destruction de corps organiques par la lumière I ultra-violette. — La lumière riche en rayons ultraviolets, produite par une lampe en quartz, et déjà étudiée de nombreuses fois au point de vue des réactions chimiques qu’elle peut provoquer, vient de se montrer destructrice de matière organique. C’est ainsi que, sous l’action de ces radiations, en présence de traces de carbonate de soude, une solution de glucose subit une transformation caractéristique, avec production de traces d’aldéhydes, de sels divers de sodium et d’autres corps, mais sans dégagement de gaz: Le fait est intéressant à noter et pourra peut-être donner là clef de divers phénomènes jusqu’ici mal expliqués.
- Une turbo-génératrice de 20 000-25 000 kilowatts.
- — Au début de sa carrière, on ne s’attendait guère à voir la turbine à vapeur, devenir si rapidement l’égale des meilleures machines à piston. La tui'bine à vapeur réalise aujourd’hui très aisément des unités fort puissantes auxquelles on n’eût jamais pu songer avec la machine à piston. Alors que cette dernière s’arrête aux puissances de 5ooo chevaux, les turbines à vapeur dépassent aujourd’hui 25 000 chevaux et, à cet égard, lès records s’élèvent avec une étonnante rapidité. On installera prochainement aux usines de turbines de l’A. E. G. une turbo-génératrice de 20000 à 25 000 kilowatts qui jusqu’ici excède, par ses dimensions, toute génératrice de force motrice construite en Europe. Cette machine, comme du reste les autres turbo-génératrices du même
- Montnge du rotor de la turbine de 25 000 chev.
- système, n’a que trois paliers pour la turbine et la génératrice. Il est intéressant de remarquer que l’énergie perdue par frottement dans ces paliers, à vitesse
- normale, est de plusieurs centaines de chevaux, dont la plus grande partie correspond évidemment au palier central. Les paliers sont graissés, comme à l’ordinaire,
- Vue d'ensemble do la turbine de 26000 cher.
- par un courant d’huile de presque 840 litres par minute. Le rotor tourne à 1000 tours par minute. La vitesse périphérique de l’inducteür est d’environ 88,5 m. èt celle de la roue de turbine la plus grande de 147 m. par seconde. La pièce la plus lourde, qu’on ne peut diviser pour les transports en chemin de fer, à savoir le rotor, est d’un poids net de 5o tonnes. Quatre unités de même puissance se trouvent actuellement en fonctionnement ou en construction; celles de dimensions inférieures immédiatement voisines (de 12000 à 18000 kilowatts) sont au nombre de n.
- A propos du tunnel sous la Manche. —- MM . Schelle, Cadoux et Bernard ont récemment rappelé, devant la Société de statistique, que, seuls, les préjugés anglais s’opposent à la construction du tunnel sotis-marin. M- Sartiaux a fait aux membres du London County Council une conférence qui a converti beaucoup de spécialistes. En . fait, les Anglais ne se rendent pas un compte exact des avantages certains que retireraient la France et l’Angleterre d’une union par la voie ferrée ; les inconvénients sont absolument nuis. La construction du tunnel est parfaitement réalisable, au point de vue technique. Des sondages très sérieux ont montré que le creusement se poursuivrait rapidement à travers un banc de craie . compacte ; l’envahissement des galeries par l’eau,n’est pas à redouter; la question militaire ne peut être sérieusement considérée. Quant au préjudice invoqué par le commerce de la marine anglaise, il n’existe aucunement. Les marchandises lourdes seraient
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- INFORMATIONS
- toujours transportées par des cargos; les fruits, les primeurs et objets légers utiliseraient seuls la voie ferrée.
- Trafic des voyageurs entre la France et l’Angleterre. — M. J. Bernard a traité cette question dans une récente communicatipn à la Société de statistique* Jusqu’en 1848, les deux seules lignes de navigation maritime utilisées étaient celles de Calais et de Boulogne. En i85o fut créé un service trihebdomadaire entre Dieppe et Newhaven, et en 1861 un service également trihebdomadaire entre le Havre et Southampton. De 1862 à 1906, neuf nouvelles lignes furent mises en service : Ostende-Douvres, Rotterdam-Harwich, Anvers-Hàrwich, Flessingue-Queensborough; Cherbourg et Saint-Malo à Southampton, Hambourg et Esbjerg à Harwich, Zeebrugge-Hull. En 1868 on institua deux services quotidiens sur Calais-Douvres. La ligne Dieppe-Newhaven, devint quotidienne dès i85i. Le nombre des voyageurs utilisant les lignes de Calais et de Boulogne n’était que de 85 000 en 1848. Les voyageurs d’Angleterre en Europe ou réciproquement montaient à 462 000 en 3874. à 1 104000 en 1901, à 1662000 en 1911. En 1911, 63,i pour 100 du total des voyageurs ont passé par les ports français et 31,4 pour 100 par les ports belges ou hollandais. Sur 1049000 passagers par voie française, 754000 ou 72 pour 100 ont emprunté le réseau du Nord, et 295 000 (28 pour 100) celui de l’Etat. De 1901 à 1911, le nombre des voyageurs par les voies françaises a augmenté de 402 000, soit de 62 pour 100; de 5o pour 100 pour les services de la Baltique et de 43 pour 100 pour les services belges et hollandais. Actuellement, c’est la ligne Boulogne-Folkestone qui est la plus fréquentée. Elle est, en effet, un peu plus courte et un peu meilleur marché que celle de Calais; les trains du service de Boulogne comportent tous des wagons de 3e classe; sur la ligne de Calais, un seul des services sur trois possède des tx'oisièxnes. Si la traversée est plus longue de Boulogne à Folkestone que de Calais à Douvres, en revanche, elle est beaucoup moins dure. Enfin, les Anglais sont beaucoup moins attirés par Calais que par Boulogne, où ils trouvent une plage, un casino et des attractions nombreuses. Aussi se rendent-ils souvent le dimanche à Boulogne pour y passer la journée en excursion, C’estysur la voie Dieppe-Newhaven (la voie la moins chère) que l’accroissement du trafic a été le plus considérable péndant les années d’exposition; on pOUxuait facilement arriver à un mouvement de 4 à 5 millions' de voyageurs entre l’Angleterre et l’Europe continentale, si l’on construisait un tunnel sous-marin sous la Manche. - '
- Les fossiles géants de l’Afrique allemande. —
- La Nature a mentionné (n° 2002, supplément, p. 146, 7 octobre 1911) les fouilles paléontologiques entreprises depuis 19x0 à Tendagourou, à quatre journées de marche du port de Lindi, Afrique allemande orientale. Le géologue E. Fraas, de Stuttgart, y a découvert les vestiges de deux dinosauriens destinés à éclipser le Diplodocus Carnegii mis à jour dans le terrain jurassique au Wyo-ming, Etats-Unis d’Amérique, de 1899 à 1900, et rendu fameux par les moules en plâtre, cadeaux du milliardaire Carnegie, qu’on peut voir aux musées de Paris, Londres et Berlin. Ce Diplodocus, d’une longueur totale de 22 mètres, possédait des vertèbres de o m 64, des côtes de 1 m 86, un humérus de o m q5. Chez les sauriens découverts par Fraas une vertèbre mesure jusqu’à 1 m 20, une côte 2 m 5o, un humérus 2 m 10; poids de ce dernier à l’état fossilisé : environ 225 kilos. Ce n’est donc pas sans raison que le savant a dénommé les deux animaux préhistoriques auxquels ont appartenu ces os gigantesques : Gigantosaurus africanus et G. robustus. Ils vivaient à l’époque crétacée et sont, par conséquent, de date plus récente que le Diplodocus. Un village complet a surgi à Tendagourou ou les travaux occupent 3oo noirs tant aux fouilles qu’aux transports, ce qui ne surprendra personne quand on saura que les divers fossiles qui constituent le squelette d’un dinosaurien de 20 à 25 mètres de long pèsent de 10000 à 12 000 kilos, une fois emballés, La friabilité des ossements exige souvent qu’on les ensevelisse dans une couche de gypse protectrice. Le prix de revient d’un tel squelette rendu à Berlin s’élève à environ ï5oooo marks, auxquels s’ajoutent les -frais de montage. Mais c’est de l’argent que tout le monde trouve
- bien placé et le ministre de l’Instruction publique de Prusse a promis, le 27 mars, au Landtag, de faire tous ses efîox’ts pour mettre à la portée des savants et du grand public les résultats des fouilles de Tendagourou. Une autre mine de fossiles découverte dans le district de Kilwa, et qui donnera lieu à une nouvelle expédition, réserve peut-être encore d’autres suiprises.
- Le plus ancien musée du monde. — A s’en tenir aux musées existants — l’antiquité en.a conxiu, en effet, quelques-uns, mais qui ont tous disparu — le plus ancien musée du monde est certainement le « Trésor impéiùal japonais » établi à Nara, l’ancienne capitale de l’Empire, depuis le vin8 siècle-d.e notre ère, et qui. a traversé sans dommages importants les changemènts de régime et de dynastie et les révolutions même. Le Dr O. Iiummel, un des très rares Européens qui l’aient visité, en donne une description pleine d’intérêt dans le Bulletin de la Société franco-japonaise, de mars. Fondé en 756 par l’empereur Shômu et l’impératrice Kômyo, le Shôsoin de Nara ne contient que Les œuvres de cette époque ou antérieures. Sur environ 3ooo objets, la plupart sont d’un caractère purement décoratif, que M. Kummel met hardiment « au nombre des plus belles que la main de l’homme ait jamais créées » : bois et laques, peintures sur meubles, étoffes travaillées voisines de la batiste, émaux cloisonnés, coffrets, étoffes diverses. L’origine de cet ensemble est assez douteuse. Une partie des objets sont donnés comme chinois ou comme coréens; les autres .qui ne portent pas d’indication d’origine ont cependant un caractère exotique non moins net, et.portent la marque d’influences appartenant à toutes les îœgions du continent : Asie du Nord, Asie du Sud (fréquente représentation du chameau, de l’éléphânt, chasses au tigre), Perse, Méditerranée même (palmettes absolument grecques, Pégase). M. Rummel pense que si ces pièces ont été exécutées au. Japon, ce fut sans doute par des artisans chinois ou, par des japonais formés à l’école du continent. II. faut signaler en particulier des miroirs de bronze absolument identiques aux fameux miroirs de la dynastie chinoise du Tang. — Le Shôsoin est un musée d’un type très particulier; il est en fait toujours fermé, et ne s’entre-bâille qu’une fois par an, au printemps, pour l’inventaire, exécuté par une Commission spéciale, sous la présidence d’un haut fonctionnaire. A cette occasion, un particulier — et c’est de préférence un étranger — est autorisé à visiter. Ajoutons qu’un catalogue anglo-japonais, du Shôsoin, est actuellement en cours de publication.
- Mécanisme de l’éclosioii chez l’Axolotl. — Nous avons déjà signalé [La Nature, n° 2037), le mécanisme de l’éclosion de la Truite, d’après le Dr Wintrebert. Celui-ci vient de communiquer à la Société de Biologie une nouvelle note dans laquelle il démontre que l’éclosion de l’œuf d’Axolotl est due à de toutes autres causes. La coque de l’œuf se rompt mécaniquement après s’être gonflée et distendue de plus en plus par augmentation du liquide qu’elle contient. Les mouvements de la larve facilitent la ruptuiœ, mais celle-ci se produit même si la larve est immobile ou anesthésiée. Cette différence entre l’éclosion de la Truite et celle de l’Axolotl correspond à la différence de structure des enveloppes de leurs œufs : chez les poissons, l’enveloppe est perforée de nombreux canaux fins et laisse communiquer l’intérieur avec l’extérieur; chez les Batraciens, elle est complètement fermée et le volume de l’eau est invariable. Chez les pi’emiers, l’éclosion a lieu après digestion de la coque, chez les seconds, après rupture mécanique.
- Existe-t-Ü une anémie professionnelle des photographes? — Non, d’après ce que viennent de constater les Drs Agasse-Lafond et F. Heim, du Laboratoire d’hygiène du travail. Ils examinèrent un grand nombre d’ouvriers et d’ouvrières travaillant à l’emballage des plaques photographiques dans des ateliers très faiblement éclairés à la lumière rôuge. Or le chiffre des globules sanguins atteint dans tous les cas un taux nommai. Par contre, fait curieux, la teneur du sang en globules blancs est nettement supérieure à la moyenne dans 85 pour 100 des cas. Il semble que cette « leucocytosé », d’ailleurs nullement dangereuse, doive être attribuée non à l’action des rayons de lumière rouge, mais aux manipulations constantes de produits contenant des sels d'argent. ' • ' ' ! . :v :
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- La Cuisine Moderne : Appareils divers.
- Machine à cuire les œufs. — Dans les grands établissements on ne saurait faire usage de ces petits appareils appartenant à la catégorie de ceux que La Nature a décrits dans ses « Petites Inventions », il leur faut des machines à grand débit. Celle que représente
- notre photographie comporte une auge pleine d’eau chauffée à la vapeur. Au-dessus de la cuve sont disposés trois petits baquets perforés dans lesquels on place les œufs. Ces baquets sont rattachés par une chaîne galle à un mouvement d’horlogerie fixé à la partie supérieure de la planchette portant les paniers. Dès que les œufs sont en place on tire sur le- panier et la chaîne met le mouvement d’horlogerie en marche.
- Machine à cuire les œufs. Enfin en haut de la plan-
- chette se trouve un cro-. chet, sorte d’index, capable de parcourir une échelle graduée de une demi-minute à 6 minutes. Si on désire faii’e cuire les œufs pendant 3 minutes on amène le crochet en face du chiffre 3 et lorsque les 3 minutes sont écoulées le mouvement d’horlogerie sort automatiquement le panier à œufs du liquide en ébullition.
- Machine à battre la pâte. — C’est un balai commandé électriquement. Le moteur actionne un disque vertical contre lequel vient s’appliquer un galet constituant, avec le disque une sorte d’embrayage à friction. La position du galet sur le disque permet de réaliser des vitesses différentes selon qu’il est plus ou moins rapproché du centre, rapprochement qui s’effectue par la manœuvre d’un volant. Sous ce dernier, est disposé un disque horizontal relié au volant par un arbre vertical.
- Ce disque porte quelques .trous plus ou moins éloignés de son centre et dans lesquels peut s’engager l’extrémité du balai. Lorsque ce dernier occupe le centre du disque, il tourne simplement sur lui-même ; mais s’il est fixé près de la périphérie, en excentrique, il bat la pâte contenue dans la bassine en parcourant Machine à battre la pâte. toute sa masse ; on obtient
- ainsi des pâtes légères tandis que, dans le premier cas, on .obtient des pâtes lourdes de pâtisserie.
- Machine a laver la vaisselle. — L’appareil comporte trois grandes bassines : deux sont affectées au lavage proprement dit et l’autre au rinçage à la température de ioo degrés. Elle est surmontée d’un chemin de roulement horizontal sur lequel se déplace un chariot a deux galets portant le panier dans lequel on met la vaisselle. A la base se trouvent les canalisations de vapeur, d’eau froide et de vidange. La vapeur s’échappe dans l’eau froide des bassins et la réchauffe à la température voulue. On obtient un réchauffement presque instantané de l’eau et en même temps un lavage parfait
- par 1 agitation permanente du liquide. Dans ce but le fond de chaque bassin est pourvu de. trois palettes montées sur un axe vertical entraîné par un moteur électrique de a chevaux; ces palettes tournent à une grande vitesse et projettent violemment l’eau chaude contre la vaisselle
- Machine à laver la vaisselle.
- qui se débarrasse de toutes les impuretés qu’elle contenait.
- Le rinçage dans la troisième bassine s’effectue à la température de ioo degrés. Dès qu’on retire les assiettes elles sont instantanément séchées A l’air. Une machine semblable à celle que montre notre pho-
- Macliine à stériliser la vaisselle.
- tographie peut laver 4ooo pièces à l’heure. Ici encore la mécanique apporte un concours précieux .à l’homme.
- Nous devons à la vérité d’ajouter que ce genre de machines ne jouissent pas d’une excellente réputation auprès des intéressés. On leur reproche, en effet, de faire incomplètement la besogne qui leur est confiée et surtout de casser trop facilement les pièces. Le plus souvent l’opération est faite à la main et les pièces sont ensuite essuyées automatiquement par l’immersion dans un bassin contenant de l’eau à ioo degrés, chauffée par la vapeur. Les assiettes sont alors stérilisées.
- Cafetière à vapeur. — M. Egrot a livré à divers établissements un type de cafetière à vapeur très originalement conçue. Elle comporte deux récipients. A la
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- base du premier sont les arrivée et sortie d’une canalisation de vapeur occupant le fond et réchauffant l eau qu’il contient. Un tube descend jusqu’au fond de ce même vase* sort à la partie supérieure et se termine à la base du second vase. A l’intérieur de ce dernier on dispose le panier à café. Dès que l’eau commence à s’échauffer sa vapeur s’accumule dans l’espacé laissé libre entre sa surface et le couvercle et, sous l'effet de cette pression, l’eau pénètre dans le filtre. Des indicateurs extérieurs renseignent sur l’opération et permettent de fermer l’entrée de la vapeur de réchauffement au moment favorable. L’eau chaude traverse donc le panier qui contient le café et se charge de ses arômes.
- Lorsque le premier récipient est vide on ferme le robinet placé sur le tube de communication et on peut tirer le café. Cependant si ce dernier paraît insuffisamment chargé on peut lui faire subir un second passage, après réchauffement, à travers le filtre en ouvrant le robinet de communication et en humectant, avec un linge mouillé, le premier vase. Les vapeurs qu’il contient se condensent aussitôt, une dépression se produit et tout le liquide retourne à son vase de départ. On chauffe de nouveau en admettant de la vapeur à la base et le phénomène précédent se renouvelle.
- Cafetière à vapeur.
- Machine à peler les légumes. — Il paraît assez présomptueux de vouloir imposer à une machine l’obligation de peler indifféremment des pommes de terre, des carottes, des navets. Cependant celle du paquebot La France s’acquitte parfaitement de cette délicate mission.
- En réalité, elle ne pèle pas les légumes, elle les use jusqu’à ce que le tégument ait disparu. C’est un récipient cylindrique à fond mobile actionné par des engrenages et une courroie reliée à un petit motetir électrique.
- Le récipient et le fond sont tapissés intérieurement de carborundum. Dès que les légumes ont été mis en place et la machine en route, ils sont projetés contre la paroi de carborundum et s’usent avec une très grande rapidité. En quelques instants, ils apparaissent nets et on les retire en ouvrant une porte placée sur le devant de l’appareil et par laquelle ils s’échappent.
- Une machine peut être actionnée par un moteur électrique de un cheval; elle tourne à raison de 225 tours par minute et pèle 20 kilogrammes de légumes pen-
- dant le même temps. On voit que son emploi est très avantageux. Il existe trois machines semblables à bord du paquebot La France.
- Bon nombre d’autres machi- r . -
- nés destinées à remplir le même but ont été imaginées; signalons encore la Parmentière dont la forme extérieure est à peu près celle de la précédente mais dont les parois sont tapis--sées intérieurement d’une sorte de brosse faite de baleine.
- L’appareil est mis en rotation soit à la main, à l’aide d’une manivelle, soit par un moteur électrique. Les légumes sont projetés contre la brosse par la force centrifuge et se débarrassent de leur tégument.
- Cette machine est en usage dans bon nombre d’établissements parisiens et dans plusieurs casernes.
- Machine à peler les légumes.
- Machine à polir l’argenterie. — Elle est à plusieurs usages, comme le polissage des couteaux, leur repassage, etc. Un moteur électrique, par des engrenages appropriés, entraîne un disque recouvert de feutres; il suffit de présenter l’argenterie, devant ce feutre pour qu’elle soit remise à neuf Pour les couteaux, on remplace le disque à feutre j ar deux disques de cuir, ou deux disques d’émeri si on veut les aiguiser, ces disques ne sont pas parallèles ; ils se présentent obliquement l’un par rapport à l’autre et c’est dans leur partie en contact que l’on engage le couteau. On évite ainsi soit de couper le cuir soit d’abîmer la lame contre l’émeri.
- Toutes ces méthodes, tous ces appareils, ont Machine à polir l’argenterie, considérablement réduit le travail de la cuisine en
- même temps que l’emploi de la vapeur a facilité la cuisson des aliments par la régularité de la température. Le personnel a pu être diminué dans une proportion assez t sensible et les conditions de son existence, qui n’étaient pas enviables autrefois, se sont radicalement transformées. Enfin, la propreté réside dans ces locaux où l’on osait à peine pénétrer. C’est là un des avantages les plus appréciables de la cuisine moderne sur celle d’autrefois. Lucien Fournier.
- Rectification. — Radiateur électrique. — M. HL Tre-preau, 3é, avenue de l’île Joinville-le-Pont, nous informe qu’il est l’inventeur breveté du radiateur décrit dans notre numéro 2041. « Science appliquée », page 43-
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Savon liquide neutre. — Nous avons, l’an dernier; donné quelques recettes pour la préparation de savons liquides véritables. Yoici, d’après M. de Kéghel, une formule concernant un jiseudo-savon, dont l’effet détersif est d’ailleurs supérieur à celui du vrai savon. On fait digérer 200 grammes de poudre de sapindus (fruit d’un arbre cultivé en Algérie, qui comme l’écorce de quillaya ou « panama » et la saponaire, contient beaucoup de saponinesj dans l’alcool tiède dilué à 35 degrés pendant 48 heures. On filtre alors sur un tampon de coton, on concentre jusqu’à réduction du volume au tiers, en opérant à l’alambic pour pouvoir récupérer l’alcool. On ajoute 40 centimètres cubes de glycérine, éventuellement un peu dé parfum et on agite : le savon liquide, prêt pour l’usage, se conserve indéfiniment.
- Destructions des limaces et des escargots. —
- Pendant les printemps humides les escargots et les limaces pullulent, et causent de grands dégâts dans les potagers et les jardins. Parmi les animaux susceptibles de s’en nourrir sans dommages pour les plantes, on citait le hérisson, le crapaud, la volaille et les insectes carnassiers. M. Bouvier conseille en outre de recourir à un simple mollusque gastéropode : la glandine. Ce petit escargot carnassier, qui ne s’attaque cependant ni aux vers de terre ni aux insectes, détruit la plupart des limaces et escargots des jardins. La question.de l’acclimatation reste seule à résoudre, car l’animal vient du Mexique. Pour étudier le moyen de conserver des glan-dines en hiver, M. Bouvier en a envoyé un certain nombre à des entomologistes de Marseille et de Yille-franche-sur-Mer.
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- RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE
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- Observations faites à l’Observatoire du Parc-Saint-Maur en juin 1912, par M. Ch. Dufour.
- La pression: moyenne est inférieure de •2TLm,4 à la normale de juin.
- La température moyenne i6°,2 est inférieure de o°,3 à la moyenne de 5o ans (i85i-igoo). Depuis le mois de mai 1911, les moyennes mensuelles de la température avaient été constamment en excès sur leurs normales respectives, et l’on compte dans cette période de i3 mois (ier mai 1911 — 1er juin 1912) 6 mois très chauds dont 1 exceptionnel : août 1911.
- Le minimum absolu de juin a été de 7°,8 le 17; le maximum absolu 3i°,5 le 19 est inférieur à celui de mai.
- La hauteur totale de pluie atteint 8imm,5 (rapport à la normale i,3g) en i5 jours de pluie appréciable et 3 de pluie non mesurable.
- Il y a eu 7 jours d’orage dont 1 avec grêle, le 19.
- Pression barométrique. Alt. 5om,3. — Moyenne des 24 heures : 7;55mm,65 ; minimum absolu : 744mm>5 le 11 à 16 heures; maximum absolu : 763ram,7 le 27 à 8 heures.
- Température. — Sous l’abri. — Moyennes : des mi-nima, ii°,io; des maxiina, 2i°,97;des 24 heures, i6°,2i. Minimum absolu, 7°,8 le 17; maximum absolu, 3i°,5 le 19. Amplitudes diurnes : moyenne, io°,87; la plus élevée, i8°,4 le 19; la plus faible, 7°,3 le 3 et le 14. Sur le sol gazonné. — Moyennes : des minima, 8°,76; des maxima 39°,34. Minimum absolu, 4°>9 Ie I4 et le 28 ; maximum absolu, 5o°,8 le 19. Dans le sol gazonné. — Moyennes du mois (prof. om,3o) à 9 heures : i6°,38; à
- 21 heures : i6°,7o; (prof. om,65) à 9 heures : 15°,65 ; à
- 21 heures : i5°,65; (prof. 1 mètre) à 9 heures : i4°,82;
- à 21 heures : i4°,87. De la Marne. — Moyennes : le
- matin, 18°,641 le soir, i9°,3g. Minimum, i6°,6o le 5 ; maximum, 21°,65 le 23.
- Tension de la vapeur. — Moyenne des 24 heures : 9mm,88; minimum, G1""1,7 le 3 à 10 heures et 12 heures; maximum, i6mni,2 le 19 à 18 heures. . -
- Humidité relative. — Moyenne des 24 heures : 74,0. Minimum, 33 le 22 à i5 heures; maximum, 100 à 3 dates différentes.
- Nébulosité. — Moyenne du mois (6 h. à 21 h.) 6,3o. Moyennes diurnes : la plus faible, 0,7 le 22; la plus élevée, 10,0 le i4-
- Insolation. —Durée possible 481 heures; durée effective 227t,7 en 29 jours; rapport 0,47.
- Pluie. — Total du mois 8imm,5 en 35\6; maximum en 24 heures, i3ram,8 le 19.
- Nombre de jours : de pluie, 18;.de pluie appréciable (égale ou supr° à omm,i) i5; égale ou supérieure à imm: i3; à 5 mm : 8; à 10 mm : 3; de grêle : 1; d’orage : 7; de brume : 3 ; de rosée : 23 ; de halos solaires : 7.
- Fréquence des vents : calmes, 42- w
- N . . . . 10 S. E. . . . 25 72
- N. N. E. . 6 S. S. E. . . 26 W. N. W. 40
- N. E. . . 2 S 29 N. W. .. . 24
- E. N. E. . 8 S. S. W . . 99 N. N. W . 21
- E. . . . . 4 S. W. . . . 188
- E. S. E. . i4 W. S. W. . 110
- Vitesse du vent en mètres par seconde. — Moyenne des 24 heures, 3ra,65 ; moyennes diurnes : la plus élevée, 7m,4 le 4; la plus faible, im,o le 21. Vitesse maximum, i3mm,9 le 4 à i6''55m par vent d’W. S„ W.
- Hauteur de la Marne: — Moyenne du mois : i“\99. Minimum : le 3o; maximum : 2ra,2i le 19.
- Comparaisons aux valeurs normales. — Pression
- — 2œm,43; température —o°,3i; tension de la vapeur
- — ott“, 17 ; humidité relative + 1,1; nébulosité +0,60 ; pluie -f-22mm,9; jours de pluie appréciable +2; insolation — ih,7.
- Électricité atmosphérique (mai et juin). Mai. — Moyenne générale (i5 jours) : 60 volts; moyenne diurne la plus élevée 94 volts le 17; la plus faible l\% volts le 10. Moyenne des 11 jours où le potentiel est resté constamment positif et où l’on n’a, en outre, observé ni précipitation ni manifestation orageuse 55 volts ; moyenne diurne la plus élevée 68 volts le 3o ; la plus faible 42 volts le 10. Amplitude diurne 0,37; nocturne o,55. Juin. —Moyenne générale (17 jours) 102 volts ; moyenne diurne la plus élevée 155 volts le 13, la plus faible 45 volts le 2. Moyenne des 8 journées où le potentiel est resté constamment positif et où l’on n’a, en outre, observé ni précipitation, ni manifestation orageuse 109 volts; moyenne diurne la plus élevée 155 volts le i3, la plus faible 83 volts le 22. Amplitude diurne 0,70; amplitude nocturne o,4g-
- Radiation solaire. — 25 observations ont été faites à 11 dates différentes; les valeurs les plus élevées ont été ical,257 le 4 à i4h II”; ical,273 le 19 à uh29m; ical,274 le 7 à i2h58m.
- Taches solaires. — Une tache observée le 18, a été suivie les jours suivants et a disparu entre le 28 et le .29. Aux autres dates où l’observation a été possible, lé Soleil a paru dépourvu de taches.
- Perturbations magnétiques. —Très faibles 23-24, 28, 29; faibles 8-10. . , .
- Mouvements sismiques. — Ces mouvements ont été extrêmement fréquents en juin, mais aucun n’a été très important. Les sismographes en ont enregistré 2 le ier,
- 1 le 2, 3 le 3, 1 le 5, 1 le 6, 9 le 7, 11 le 8, 6 le 9, 1 le 10, 2 le 11, 2 le 12, 1 le i3, 1 le 14, 3 le i5, 1 le 16,
- 1 le 17, 2 le 18, 1 le 26, 1 le 27, 2 le 29, ce qui donne un total de 5a microsismes. Une grande partie de ces microsismes, et notamment ceux qui ont été indiqués aux dates des 7,8 et 9 correspondent à des mouvements ressentis dans l’Alaska ou les régions voisines.
- Floraisons. — Le 2-, pavot, jacée; le 3, galega offici-nalis ; le 4, héraclée ; le 6, lavande, bourrache; le 7, delphinium vivace; le 9, tilleul commun ; le 11, souci, troène; le 12, morelle, jasmin; le 14, hémérocalle fauve; le 16, pois vivace; le 18, œnothère odorante; le 19, vigne de plein vent, sumac de Virginie; le 23, lis blanc, clématite commune; le 24, chrysanthème d’été ; le 26, chrysanthème des lacs; le 27, croix de Jérusalem. ......
- <
- 70D
- VARIETES
- Les tailles extrêmes des Vertébrés. — M. le Dr A.
- W. Henn vient de publier dans VAmerican Naturalist un article très intéressant sur les Vertébrés les plus grands et les plus petits. Le plus petit de tous est un poisson, le Mistichthys luzonensis, voisin des Gobies, qui habite le lac Buhi, dans les îles Philippines et qui n’a que 12 mm 9 de longueur ; le plus grand est un mammifère, le rorqual bleu (Balænoptera sibbaldi) qui vit clans l’Atlantique nord et atteint jusqu’à 26 mètres de long.
- Le plus petit mammifère est probablement une musaraigne du genre Pachyura, habitant Madagascar, dont la longueur ne dépasse pas 75 millimètres. En Amérique, une autre musaraigne (Microsorex minnemana), à peine plus grande, a 78 à 86 millimètres de long. Dans l’espèce connue sous le nom de Blarina parva, la longueur totale est un peu plus petite, à cause de la queue très
- courte, mais la longueur du corps est plus grande. Le plus grand et le plus gros des mammifères terrestres est, comme chacun sait, l’éléphant; celui d’Afrique est le plus grand, suivi de près par l’éléphant de l’Inde et le rhinocéros blanc d’Afrique. Le plus haut des mammifères est la girafe, et même parmi les espèces fossiles, on n’en connaît pas qui la dépasse ; cependant, un animal de l’Amérique du Nord, aujourd’hui disparu, et qui tenait de la girafe et du chameau (Allicdmelus) était presque aussi haut.
- Le plus petit oiseau est un oiseau-mouche de Cuba (Calypte helenæ) dont la longueur totale est seulement de 57 millimètres ; plusieurs autres espèces, notamment la Melisuga minima de la Jamaïque, sont à peine plus grandes. Le plus grand des oiseaux actuels est sans contredit l’autruche, mais parmi les espèces éteintes, le
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- VARIÉTÉS
- Dinornis de Nouvelle-Zélande était plus grand, le Pho-rorhachis de Patagonie approchait de la taille d’un cheval et YQEpyornis de Madagascar les dépassait tous. Parmi les oiseaux qui volent, les plus grands sont l’albatros géant (Diomedea exulans) et les condors du Chili et de la Californie.
- Le plus petit lézard est probablement un gecko (Sphæ-rodactylus sputator) de l’Amérique, qui n’a que 45 millimètres de long ; une autre espèce du même genre qui vit en Floride-(5. notatus) atteint seulement 5o millimètres. Le plus grand est un lézard aquatique, un Varan ( Varanus saltator) de la Malaisie qui a jusqu’à 2 m. 40 de longueur. Certains lézards fossiles atteignaient de bien plus grandes dimensions.
- A part les serpents, le gavial du Gange est certainement le plus grand des reptiles actuels, puisqu’il arrive à dépasser 9 mètres. Mais il n’est plus qu’un nain, si on le compare à d’autres reptiles fossiles, le Diplodocus,
- par exemple, qui avaient près de 3o mètres de long.
- Parmi les batraciens, un des plus petits est YArthro-leptis sechellensis des iles Seychelles qui est long de
- 20 millimètres ; la petite grenouille arboricole d’Amérique, Hyla Pickeringi est à peine plus grande, 20 à 28 millimètres. Par contre, la grande salamandre dix Japon, Megalobatrackus japonicus, atteint une longueur de 1 m. 5o.
- Nous avons déjà signalé le plus petit poisson, le plus petit des vertébrés ; quelques autres espèces d’eau douce ne sont guère plus grandes ; entre autres Y Acanthopha-celus bifurcus des mares de la Guyane anglaise n’a que
- 21 millimètres. Le plus grand des poissons d’eau douce est certainement l’énorme Arapaima giga's des rivières du Brésil et de la Guyane, qui atteint 4 ftu 5o. Il est dépassé de beaucoup par le plus grand des poissons de mer, le requin de Rondelet (Carcharodon Rondeletii)
- 1 qui peut croître jusqu’à 12 mètres de long.
- IgO
- HYGIENE ET SANTÉ
- Les fausses tuberculoses pulmonaires. — On sait que la tuberculose pulmonaire, qui fait avec l’alcoolisme tant de ravages en France, est causée par la présence dans le poumon d’un bacille découvert par Koch en 1882. Autour de ces bacilles, le poumon réagit, s’indure et forme au début une petite nodosité arrondie grisâtre, une granulation, un tubercule : d’où le nom de tuberculose donnée à la maladie.
- Mais le tubercule, mode de réaction des tissus vis-à-vis des agents pathogènes, n’est nullement spécifique de la tuberculose bacillaire de Koch : il peut se rencontrer dans des affections très diverses, dont les symptômes ressemblent d’ailleurs à s’y méprendre à la tuberculose véritable et qu’on appelle pour cette raison les pseudo-tuberculoses.
- L’attention a été récemment attirée sur l’existence de ces pseudo-tuberculoses qui sont le plus souvent dues à des champignons microscopiques et l’on en connaît actuellement 3 types principaux : l’aspergillose pulmonaire, les oosporoses et les mucormycoses.
- La pseudo-tuberculose aspergillaire, bien connue depuis plusieurs années, est due au développement dans le poumon d’un champignoii de l’ordre des Ascomycètes, Y aspergillus* fumigatus. Les spores de l’as-pergillus existent dans l’air, sur les arbres, mais surtout à la surface des graines. Les oiseaux, les pigeons en particulier, peuvent être contaminés par des graines chargées de spores et présentent alors au plancher de la bouche une petite tumeur, un « chancre qui peut être de bec à bouche une cause de contamination pour les gaveurs de pigeons. En dehors de cette profession, la tuberculose aspergillaire peut se rencontrer chez les meuniers, les grainetiers, chez les peigneurs de cheveux qui se contaminent par la farine, riche en spores de champignons, qu’ils répandent sur les cheveux pour les dégraisser.
- Le tableau de cette aspergillose pulmonaire revêt le masque de la tuberculose pulmonaire véritable. Les malades maigrissent, perdent leurs forces, toussent, crachent du sang ; ils ont des sueurs nocturnes, une fièvre élevée le soir comme les tuberculeux véritables. Et l’auscultation des poumons ne peut que confirmer dans cette erreur, car les signes sont identiques à ceux de la tuberculose à bacilles de Koch.
- Seul l’examen microscopique des crachats peut permettre de rectifier le diagnostic. Les crachats, en effet, ne contiennent pas de bacille de Koch et renferment par contre des filaments mycéliens du champignon, qu’on pourra cultiver dans le liquide de Raulin.
- Cette découverte est de la plus haute importance, car si le malade n'est pas soumis d’une façon précoce à un traitement approprié, le bacille de Koch va prendre peu à peu la place du champignon et envahir le poumon : à la pseudo-tuberculose fera suite une tuberculose véritable avec toutes ses conséquences.
- Parmi les Oosporoses pulmonaires, une des plus anciennement connues est Y actinomycose pulmonaire. Elle est produite par un champignon, YActinomyces, et s’observe à la fois chez l’homme et les bovidés. La contagion se fait habituellement par les graminées qui sont imprégnées du parasite et il suffit parfois d’une écharde de blé, d’avoine introduite sous la peau, dans la gorge, dans la cavité d’une dent cariée, d’écorchures durant la moisson, d’inhalation de poussières de foin pour développer l’Actinomycose.
- Le siège de prédilection de la maladie est la bouche ou le cou, mais par propagation ou primitivement le poumon peut également s’infecter et on assiste à tous les signes d’une tuberculose pulmonaire parfois compliquée de pleurésie. Ici encore c’est l’examen des crachats qui fera rectifier l’erreur.
- En dehors de l’Actinomyces, de nombreux ôospora existent dans la nature, susceptibles de causer des lésions delà bouche, de l’œil, du poumon. Récemment MM. Roger, Bory et Sartory ont décrit un Oospora pulmonalis, entraînant des lésions identiques à la tuberculose pulmonaire, et, par l’examen microscopique et la culture eu bouillon maltosé d’expectorations de vieux tousseurs, ces auteurs ont été surpris de la fréquence des filaments mycéliens dans les crachats,
- Enfin d’autres champignons appartenant à la famille des mucorinées, le Rhizomucor parasitions, le Mucor corymbifer ont été décelés dans l’expectoration de malades qui toussaient depuis longtemps et étaient considérés comme atteints de tuberculose chronique à marche lente.
- Ces découvertes n’ont pas seulement un intérêt théorique, elles ont également un grand intérêt pratique, car l’erreur de diagnostic dans ces cas est très préjudiciable au malade. En effet, les malades atteints de ces mycoses pulmonaires doivent guérir et guérissent par un traitement approprié, si le diagnostic est fait d’une façon précoce.
- Et il est à noter que la plupart des tuberculoses pulmonaires actuelles qui s’améliorent par l’iodure de potassium et les eaux minérales sulfureuses ou arsenicales sont px*écisément celles où le bacille de Koch fait le plus souvent défaut et où la culture des crachats révèle la présence de filaments mycéliens.
- Si par contre la pseudo-tuberculose est méconnue, malgré tous les traitements toniques et antituberculeux institués, l’affection progressera lentement, mais sûrement vers la phtisie et la dilatation des bronches.
- On ne saurait donc trop recommander aux malades qui toussent, qui crachent, qui maigrissent, de faire examiner fréquemment leurs expectorations. L’examen microscopique et la culture en révélant la présence de filaments mycéliens ou de spores, non seulement rectifiera un diagnostic erroné, mais encore modifiera j^'0-fondément le pronostic et le traitement. Dr Burxier.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boite aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Cuisine à vapeur : Egrot, 23, rue Mathis, Paris; Cubain, x 14, avenue Michelet, Saint-Ouen.
- Chauffage par l'électricité : Pour compléter les adresses que nous avons récemment publiées à ce sujet ! (V. n° 2037), nous devons ajouter les noms des principaux constructeur* français et donner leurs spécialités plus particulières actuellement : Chauffage électrique en général : toiles et rubans de rhéostatine : Pied-Selle à Fumay (Ardennes). Chauffage des appartements par chaleur lumineuse en tubes de quartz rougis : appareillage électrique Grivolas, 16, rue Montgolfier, à Paris. Chauffage des locaux par chaleur obscure d’air ou d’eau chaude : Compagnie du chauffage par l’électricité, 77, rue de Courcelles. Chauffage électrique par contact très souple en tissus, tapis et tricots thermophiles : Herrgott au Valdoie, près Belfort. Chauffages médicaux divers pour électrothérapie : G. Gaiffe, 4°> rue Saint-André-des-Arts, à Paris. Chauffage électrique pour laboratoires : Poulenc frères, 122, boulevard Saint-Germain, à Paris.
- Motocyclette à chaîne libre : M, le colonel Piette, rue de Rennes, 122, Paris.
- Renseignements. — M. Humbert, à Cervera de Pisuerga (Espagne). — Comme synthèses industrielles de l’ammoniaque, sans courant électrique, on applique aujourd'hui la réaction de l’azote à chaud sur le carbure de calcium. Il se forme de la cyanamide qui au contact de vapeur d’eau donne de l’ammoniaque et de la chaux. M. Haber (Voy. n° 20x9, p. i5i) a mis au point une
- méthode plus parfaite qui consiste à chauffer soifs pression l’azote et l’hydrogène en présence d’un corps catalyseur tel que le carbure d’uranium.
- M. A. T., pharmacien (P.-de-C.).— Pour blanchir cet ivoire, il suffit de l’exposer pendant quelques jours au soleil, après l’avoir enduit d’essence de térébenthine, ou de le mettre ti’emper dans l’eau oxygénée, après nettoyage en bain de carbonate de soude. On polit d’abord en gi’attant avec un éclat de verre, puis en doucissant par frottage avec un chiffon imprégné d’une pâte faite avec de l’oléine et du rouge d’Angleterre ou du bol d’Arménie.
- M. le commandant Maugis, à Bordeaux. — Vous obtiendrez le résultat souhaité en passant sur le cuivre bien nettoyé un pinceau imbibé d'une solution de bichlo-xmre de platine (1 gr. dans 100 cm3 d’eau acidulée par quelques gouttes d’acide chlorhydrique). La patine est. noir mat, on peut obtenir des tons gi’is en lavant pendant le cours du développement, mais cela donne des. patines inégalement unies (à moins d’opérer par immersion). Le mieux serait de patiner en noir franc, et de frotter ensuite fortement avec un chiffon pour faire baisser la teinte. Vous pouvez consulter pour ce genre de recettes le volume Coloration des métaux, par Michel-Rousset (Desforges, édit.).
- M. Nicolle, La Torson. — Non, le gaz carbonique n’abîme pas le caoutchouc même à la longue. Mais quand on s’en sert pour gonfler les pneus, ceux-ci se détériorent assez vite parce que, ils roulent presque toujours souvent insuffisamment gonflés, la pression se perdant avec le gaz bien plus rapidement qu’avec l’air.
- M. Duflos, à Dunkerque. — L’imperméabilisation du ciment est assez difficile à obtenir après la pose. Voici toutefois un pi’océdé très efficace : sur le ciment bien propre et bien sec, mettre une couche mince de copeau de paraffine, et passer un fer chaud. La paraffine fond et imprègne la masse du ciment, désormais impénétrable et inattaquable par les liquides acides.
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Comment visiter le grand canon du Verdon : E. Madeu. — La télégraphie sans fil à la portée de tout le inonde : P. Dosne. — La destruction des mouches et des moustiques dangereux par de nouveaux moyens : Jules Henrivaux. — Chronique. —- Les dragues marines du canal de Suez : Jacuues Boyer. — L’observation des nuages : J. Loisel. — Le blé, nos fournisseurs, nos concurrents : Marcel Lenoir. — Académie des sciences : Ch. de Villedeuil. — Le développement des Mousses : Rémi Ceillier.
- Supplément,— Le monument Bernard Brunhes. —La revivification du musc au XIIe siècle, etc.
- Statique graphique élémentaire et notions préliminaires de résistance des matériaux, par Darras; . In-8° de 204 pages. H. Dunod et E. Pinat, éditeurs. Prix : 7 fr. 5o.
- Les formules de mathématiques qui constituent les lois de la résistance des matériaux et de la stabilité des constructions sont parfois assez compliquées, et, partant, assez ardues à retenir. G’est afin de përmettx’e une compréhension plus rapide des détails et des calculs "de la résistance des matériaux que Fauteur à établi ce petit travail. _ •
- Les nomogrammes de l'ingénieur, par R.icardo Seco de la Garza, ingénieur militaire. 1 vol. illustré, avec 12 r. nomogrammes et un1 transparent en celluloïd, Gauthier-Villars, éditeurs.. Paris, 1912. Pi’ix : cartonné, 12 francs... . r
- Les abaques ou nomogrammes sont des tables graphiques dont le maniement offre lé plus grand; intérêt pour les ingénieurs a qui elles : épargnent'dé fastidieiix calculs. Plus faciles à dresser que les tables numériques ordinaires, elles peuvent donc être multipliées pour le; plus.grand bénéfice de quiconque à des calculs fi’équénts à effectuer.. M. Seco a appliqué ce mode de
- repi’ésentation à toutes les formules intervenant de façon courante dans la pratique de l’ingénieur militaire et qui ne sont guère moins utiles à l’ingénieur civil : résistance des matériaux, ponts pi’ovisoix’es, routes, chemins de fer, mines, explosifs, levers, etc.
- Guide pratique de Vamateur de papillons, par Berge-Rebel, édition française par M. J. de Joannis. In-8, 222 p., 97 fig. et 24 planches contenant 348 fig. col. Baillière, éditeur. Paris, 1912. Prix : cart., 10 francs.
- L’étude des lépidoptères présente parfois aux débutants des difficultés de plus d’une sorte. Le présent ouvrage a pour but de leur aplanir le chemin en leur fournissant un ensemble de renseignements pratiques sur l’organisation des papillons, leur préparation, l’élevage des chenilles, la classification des principales espèces. Pour rendre le présent volume utile au lecteur français, M. de Joannis a donné les renseignements concernant les dates d’apparition des espèces, les plantes nourricières des chenilles, et les localités de France où on les trouve. Cet excellent livre rendra les plus grands services à l’amateur de papillons.
- Les Alpes de Savoie, massifs entre l’Arc et l’Isère, par M. E. Gaillard. i8r volume, in-12, 226 p. et 14 cartes. (Chez C. Faure, à Mâcon), 1912. Prix : 7 fr. 5o
- Ce nouveau guide de l’alpiniste décrit la région montagneuse comprise entre les vallées de l’Arc et de l’Isère (massifs de la Vanoise). Tous les cols et tous
- - les sommets sont décrits dans leur ordre géographique, avec leurs itinéraires détaillés et les horaires de marche. Beaucoup de ces accidents topographiques,
- . non indiqués sur les cartes existantes, figurent sur des croquis schématiques qui complètent l’orographie
- . et la topographie savoisiennes. Le volume est spécia-
- - lernent à l’ecommander aux visiteurs de nos belles
- . montagnes savoisiennes. L : ...
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- l&C-
- BULLET1N METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 56m,36). Bureau central météorologique de France.
- . OBSERVATIONS ' 1 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VE.N T DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 8 juillet 1912. 15°,3 N. N.W.2. Couvert. ,, Rosée ; brume ; très nuageux.
- Mardi 9. . . . ... 17°,0 E.l. Peu nuageux. » Rosée ; brume ; nuageux ; halo à 16 h.
- Mercredi 10 . . . 19°,2 S. 1. Nuageux. » Rosée; p. nuag. ; qq. coups de tonn. au S. de 18 h. 50 à 19 h. 25.
- Jeudi 11. , . . . . 18°,1 N. 1. Beau. » Rosée; brume; qq. nuag. ; éclairs dans la soirée.
- Vendredi 12 ... . 25°,0 S. 2. Beau. Ü Rosée ; brume-; beau ; éclairs dans la soirée. . .
- Samedi iô .... . 20°,1 N. 2. Beau. » Rosée ; brume ; beau.
- Dimanche 14 ... : 19°,6 S. S. W. 2. Nuageux. . » - Rosée; forte brume; tr. nuag. jusq. 14 h. ; beau ensuite.
- JUILLET 1912.— SEMAINE DU LUNDI 8 AÜ DIMANCHE 14 JUILLET 1912.
- t Lundi | Mardi | Mercredi | Jeudi . |. Vendredi | Samedi | Dimanche
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches infèrieiires, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à bouli sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée. ,
- Résumé général d’après les bulletins
- Du Ier (tu i3 juillet. — Le Ier. Pression barométrique élevée dans le W. de l'Europe (Irlande : 766). Dépression sur la mer du Nord et la'Baltique (75,1 ) et sur le Nord de l’Afrique. Pluies sur le W. et le Centre de l’Europe. En France : Paris, 10 mm; Cherbourg, 7; Brest, 6. Temp. du matin: Vardoe, 4°; Belfort et Paris, i3; Toulouse, i5; Alger, 23; moyenne à Paris : i3°,7 (normale : 17°,8). — Le a. Basses pressions sur le Centre et l’E. du continent (Arkhangel, 75o ; Danemark, 756). Fortes pressions sur le W., des Açores à l’Islande. Pluies sur le Centre et le W. de l’Europe. En France : Limoges, 16 mm; Charleville, 12; Paris, 7. Temp. du matin : Arkhangel, 4° ; Belfort, 12 ; Bordeaux, 13 ; Paris, i5; Alger, 21; moyenne à Paris : 14°,8 (normale :
- 17°,4). — Le 3. Fortes pressions sur l’Atlantique (Horta : 772 mm);,Dépression sur la Manche (758). Pluies sur le W., le Centre et l’E. du continent. En France : Biarritz, 11 mm; Nantes, 7; Paris, 4- Temp. du matin : Yardoe, 5°; Moscou et le Mans, 10; Paris et Bordeaux, 14; moyenne à Paris : i3°,8 (normale : i7°,9). — Le 4- La pression s’élève sur le N.-W. de l’Europe (Irlande : 770 mm). Basses pressions sur l’E. et le S.-E. (Moscou : 755). Pluies sur le YY. et le Centre de l’Europe. En France ; Lorient, 19 mm; Boulogne, i3; Nancy, 12; Paris, 3. Temp. du matin : Arkhangel, 70; Paris, 12; Brest, 14; Nice, 19; Alger, 23; moyenne à Paris : 160 (normale : 180). — Le 5. Fortes pressions sur le N.-W. et le Centre de l’Europe (Ecosse : 771 mm). Dépressions au N. du golfe de Finlande et sur le golfe de Gascogne. Pluies sur le Centre de l’Europe. En France, beau temps, Temp. du matin : Moscou, 90; Paris, i5; Nantes, 16; Alger, 22; Biarritz, 23; moyenne à Paris : i8°,5 (normale : 180). — Le 6. La dépression de la veille se déplace vers le N. Dépression sur le N.-YY. du continent. Fortes pressions sur le N.-W. et le Centre. Pluies sur le Centre et le W. En France : Puy de Dôme, 42 mm; Bordeaux, 36; Clermont, 26; Brest, 11. Temp. du matin : Moscou, 120; Paris, 15 ; Bordeaux, 16; Monaco, 22 ; moyenne à Paris : i6°,5 (normale : i8°,i).
- •— Le 7. La pression s’abaisse sur toute l’Europe. Dépression au W. des Iles-Britanniques et vers l’Islande.
- du Bureau Central Météorologique.
- Pluies sur le W. de l’Europe. En France : Bordeaux, 19 mm; Le Mans, 8; Paris, 7; Charleville, 6. Temp. du matin : Yardoe, 6; Belfort, 14 ; Paris et Toulouse, 16; Monaco, 20; moyenne à Paris : i7°,4 (normale : i8°,x). — Le 8. La pression s’élève sur le W. et le Centre de l’Europe (76a mm). Dépression au N.-W. Pluies sur sur le S. et le S.-W. En France, averses dans le S.-E. et le Centre. Temp. du matin : Bordeaux, i3°; Brest et Paris, i5; Lyon, 17; Nice, 25; moyenne à Paris 17° (normale : i8°,i). — Le 9. Pression élevée sur le W. et le Centre de l’Europe (767 mm). Dépression sur l’Islande (740 mm). Pluies" sur la Norvège et le N.-W. de l’Allemagne. En France : ondées en Bretagne. Temp. du matin : Arkhangel, 70; Charleville, 14 ; Paris et Bordeaux, 17; Perpignan, 21 ; moyenne à Paris : 180 (normale : i8°,2). — Le 10. La pression s’abaisse sur le N.-W. et le W. de l’Europe. Dépression sur l’Islande et les Iles-Britanniques. Pluies sur le W. et le Centre de l’Europe. En France, beau temps. Temp. du matin : Brest, 16; Bordeaux, 17; Lyon, 18; Paris, 19; Perpignan, 23; moyenne à Paris : 2i°,i (normale : 18",2):,— Le 11. Pression supérieure à y62 mm sur toute l’Europe ; elle dépasse y65 dans le Centre et l’E. Dépression importante sur l’Islande. Pluies rares en Europe. En France : beau temps. Temp. du matinBrest et Bordeaux, 17°; Paris, 18; Nancy et Marseille, 21; Madrid, 24; moyenne à Paris : 2i°,8 (normale : i8°,2). — Le 12. Pression élevée sur l’E. de l’Europe. La dépression de la veille atteint les Iles-Britanniques et le golfe de Gascogne. Pluies sur l’Angleterre. et la Russie. En France, beau temps. Temp. du matin : Arkhangel, 70; Brest, 16; Biarritz, 19 ; Besançon et Paris, 23; Clermont-Ferrand, 24. Température très élevée sur nos régions : maxima de 35° à Châteaudun; 33°,7 à Saint-Maur, 33°,5 à Charleville; moyenne à Paris : 25°,8 (normale : i8°,3).
- ;— Le i3. La pression baisse sur le S.-W. Fortes pressions sur l’E., le N. et sur le W. de l’Irlande. Pluies sur les Iles-Britanniques; orages sur le W. de la France : Nantes, i3 mm d’eau; Brest, 3. Temp. du matin : Arkhangel, 70; Brest, T4; Bordeaux, 19; Paris, 20; Marseille, 23; Besançon, 25.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l'Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Paris (VIe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2044 — 27 JUILLET 1912
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- INFORMATIONS
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- Nécrologie : Hubert Latham. — Le célèbre aviateur vient de périr victime d’un accident de chasse au Congo. Il était né à Paris en 1883- Il débuta dans l’aviation en 1909, comme pilote des monoplans Antoinette et de suite, il s’affirma par son audace et son habileté. Latham ne fut qu’un pilote; il 11’était ni inventeur, ni ingénieur. Cependant son rôle fut considérable, ses initiatives hardies (tentative du passage de la Manche en 1909, voyages en pleine campagne, etc.), ses records révélèrent ce que pouvait donner l’aéroplane comme véhicule pratique, entre les mains d’un pilote éprouvé. Les exploits de Latham contribuèrent puissamment à rendre, dès le début, l’aéimplane populaire en France. Par son exemple, il fut l’un des plus actifs promoteurs de l’aviation militaire.
- Solubilité de l’acide carbonique dans la bière. —
- Nos lecteurs savent que c’est le gaz carbonique qui rend la bière mousseuse et que cette mousse persiste principalement grâce à la dextrine que renferme toujours cette boisson si hygiénique et si appréciée. Or, on avait annoncé, il y a déjà longtemps, que ce liquide dissout plus d’acide carbonique qu’une solution aqueuse correspondante et cette augmentation avait été attribuée à l’absorption de ce gaz par les matières colloïdales de la bière : dextrine, albuminoïdes, etc. De nouvelles expériences plus précises ont montré que l’acide carbonique est en réalité moins soluble dans la bière que dans le mélange alcool-eau correspondant à la teneur alcoolique de la bière et que les anciennes conclusions qu’on avait énoncées provenaient en réalité d’une sursaturation de la bière par le gaz carbonique.
- Les propriétés des alliages des métaux nobles. —
- M. W. Geibel a récemment étudié diverses propriétés électriques et mécaniques des alliages que forment entre eux les métaux du groupe de l’argent et du platine. Pour les alliages palladium-argent, le maximum de résistance à la traction se produit pour un alliage équi-atomique, c’est-à-dire composé des deux métaux dans le rapport de leurs poids atomiques 106 et 108, c’est-à-dire presque à parties égales. Pour les alliages palladium-platine, le maximum de dureté se présente pour un composé renfermant 56,2 atomes de palladium pour 100 atomes de platine, soit sensiblement 5g,5 parties du premier métal pour ig5 du second. Pour les alliages platine-iridium, on constate que, si l’iridium durcit le platine, il le rend plus difficile à travailler. Au point de vue des applications, une teneur de 4° pour 100 est maxima. L’iridium pur est très dur et poreux et ne se laisse pas étirer en fils. Les alliages riches en iridium augmentent leur résistance à la traction par suite du recuit, Le maximum de résistance a lieu pour une température de 75o° environ; la ductilité augmente également dans les mêmes conditions. Quant aux alliages olatine-or, seuls ceux renfermant moins de 20 pour 100
- de platine peuvent facilement se laisser étirer en fils. Les alliages platine-argent s’étirent facilement en fils lorsque la teneur en platine est faible. La résistance à la traction augmente par recuit jusqu’à une température d’environ 4000 pour décroître ensuite très rapidement si l’on dépasse cette température. On pourra vraisemblablement tirer parti de ces observations dans les applications de ces métaux dans la mécanique de précision ou dans la bijouterie.
- L’argent poreux. — M. H. Paillard, chimiste, à Paris, nous communique un procédé intéressant pour produire de l’argent poreux (voy. « Les métaux poreux », n° 2041 ) « Désirant récupérer l’argent provenant de dosages 'de chlorures par le nitrate d’argent en présence de chromale de potassium, et les diverses méthodes employées habituellement ne m’ayant pas donné entièi’e satisfaction, j’ai imaginé le procédé suivant : le chlorure d’argent sec, et contenant forcément une petite quantité de chromate difficile à éliminer, est broyé au mortier et additionné de son poids de carbonate de sodium sec également pulvérisé, ces deux produits en poudre sont alors intimement mélangés ; une petite partie de ce mélange est placée dans un creuset de porcelaine que je chauffe, doucement au début, dans la flamme d’un bec Bunzen, le carbonate ne tarde pas à fondre puis à s’emparer du chlore du chlorure d’argent :
- (2 Ag Cl + CO5 Na2 = 2 Na Cl -j- CO2 -f O -}- 2 Ag).
- Pour une quantité du mélange d’un poids de 5 à 6 gr. la durée de chauffe est de i5 minutes environ; au bout de ce temps, on laisse refroidir, puis on place le creuset dans de l’eau chaude, le carbonate de sodium en excès et le chlorure de sodium formé se dissolvent ainsi que le chromate de sodium, qui figure ici comme impureté, et finalement il reste au fond du creuset, si l’opération a été bien conduite, une petite masse d’argent non fondu, terne, très poreux, ayant l’apparence d’une véritable éponge métallique et qui me semble pouvoir mériter le titre « d’argent poreux ». Cette masse d’argent, chauffée un peu plus fortement fond en un petit lingot d’argent ; si au lieu de la chauffer, on la hat au marteau, elle s’écrase facilement et donne une plaque d’argent brillant. »
- Nouvelles recherches sur la synthèse de l’ammoniaque. — La dernière Revue annuelle des progrès scientifiques publiée, dans La Nature mentionnait l’intérêt des tentatives faites pour la fixation ammoniacale de l’azote aérien, et le succès des travaux faits dans cet ordre d’idée par M. Haber. Plus récemment, nous mentionnions le l'ôle joué par le fer comme catalyseur. Comme il arrive souvent en chimie dès qu’un genre de recherches est à l’ordre du jour, divers savants s’occupent un peu partout de la question, et on peut enregistrer fréquemment de nouveaux progrès accomplis.
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- C’est ainsi qu’à l’urane, employé par M. llaber comme catalyseur, M. Brochard (Revue de chimie appliquée, de juin) substitue le palladium, et M. Anzies, les oxydes préparés en calcinant les hydrates de cobalt, fer, nickel, cérium, bore, aluminium (Revue générale de chimie, juillet). On observe dans un cas formation d’un azoture palladié, qui en présence d’humidité se transforme de façon continue en ammoniaque, et se reforme sans cesse : cl’où hydrogénation continue de l’azote, d’ailleurs en trop petite quantité pour permettre l’application industrielle. Mais il en est autrement de la synthèse avec le catalyseur au nickel ou à l’aluminium. En employant un mélange d’hydrogène et d’azote, purifié des traces nuisibles d’oxygène qu’il peut contenir par barbottage dans une solution de sulfate chromeux, et surtout filtré pour éliminer lès poussières qui empoisonnent le catalysant, on obtient un rendement ammoniaque industriellement très intéressant.- - - -..-.....................
- Un tracteur,. à trolley, renfort de chevaux. —
- L’administration du port d’Altona vient de résoudre un problème assez difficile. Il s’agissait de transporter les marchandises déchargées au port sur deux routes d’une rampe assez forte. Comme les camions employés à cet effet étaient tous à traction chevaline, il eût été impos-
- sible de les remplacer d’emblée par des automobiles. D’autre part, les chevaux traînant ces lourds fardeaux sur une route montueuse, se montraient de plus en plus insuffisants pour leur tâche. Un compromis s’imposait entre la traction automobile et le procédé traditionnel, en mettant l’automobile au service du cheval. On a eu recours au halage par remorqueur électrique. Ce service se fait sur deux routes pavées, chacune d’environ 600 m. de longueur, conduisant avec une rampe de 1 m. 18, du port à travers la rue du Quai et l’Elbberg jusqu’à l’Hôtel de Ville. Les tracteurs électriques servant à haler les camions (200 par jour environ avec une charge moyenne de .5 à 7 tonnes) sont commandés par l’électricité ; ils empruntent leur énergie électrique (courant continu à 55o volts) à une ligne aérienne alimentée par la station génératrice municipale. Grâce à l’absence de rails et à la flexibilité de leur trolley, ils sont en mesure d’éviter et de dépasser dans leur course ascendante, les véhicules rencontrés en route. En descendant, les tracteurs marchent sans l’aide du trolley, c’est-à-dire sans connexion avec la ligne aérienne. Chaque train de halage se compose de deux à trois équipages. Les chevaux restent attelés à leurs camions et suivent tranquillement le train automobile qui les dispense de tout effort de traction. Les dispositifs d’accouplage sont choisis en sorte que les camions, découplés sans arrêt à l’Hôtel de Ville, peuvent continuer leur course sans retard. Les taxes perçues pour ce service sont en moyenne de 5o pfennigs par cheval et par halage ; on délivre aussi des abonnements à prix réduits.
- La Chine nouvelle et l’aviation. — L’Union Sino-Française, dont le président est M. Paul Painlevé, membre de l’Institut, fait tous ses efforts pour ouvrir aux inventions françaises le pays chinois. L’Union, voyant dans l’aéroplane l’agent de communication le plus susceptible d’assurer la rapide mise en valeur du continent asiatique, s’est mise en rapport avec la Ligue nationale aérienne pour la prompte organisation de l’expansion française par l’aviation.
- Incendies aux États-Unis. — Les États-Unis, qui aiment les records, en détiennent un que nul pays ne
- leur enviera : celui des incendies. Le total des dégâts occasionnés par le feu aux Etats-Unis, atteint un chiffre auquel on aurait peine à croire, s’il n’était attesté par une très sévère enquête statistique du Geological Sarvey. En 1907, le coût des incendies s’est chiffré par 2 280 millions de francs ; ce chiffre comprend les primes payées par les assurances, les dépenses faites pour les installations d’eau, et pour les services de pompiers, ainsi que les dépenses de protection assumées par les particuliers. Les pertes par incendie se sont élevées à 1 076 millions; soit par habitant 12 fr. 55 contre 1 fr. 05 en Europe. Ajoutons qu’en 1906, 6000 personnes ont péri dans les incendies et que 10000 y ont été gravement blessés. Sans parler de cet impôt du sang, l’on peut dire que le feu prélève chaque année sur les Américains une dîme qui équivaut à la pi’oduction totale de l’or, de l’argent, du cuivre et du pétrole; ou encore à la moitié de la valeur des constructions neuves faites dans le pays, au cours de cette même année. L’enquête attribue ces pertes formidables à la construction défectueuse et trop, hâtive des immeubles. Il n’est pas pris plus de précautions pour éviter que le feu ne puisse se propager d’un immeuble à un autre, de sorte que dans les villes quelques peu importantes, le moindre incendie peut toujours prendre les proportions d’un désastre général.
- Empoisonnement du bétail par le sorgho. — L’Etat du Queensland perdit, en 1903, un grand nombre de vaches laitières nourries de tiges de sorgho. Une enquête révéla une certaine quantité d’acide cyanhydrique dans les tiges de sorgho. Cependant l’alimentation des vaches au sorgho ne donnait pas partout des résultats aussi désastreux. Les Drs Marcuell et J.-C. Brunwich, chargés de l’enquête, découvrirent la cause de cette différence. Ils établirent qu’il existait une relation presque mathématique entre la teneur du sol en azote et celle du sorgho en acide cyanhydrique. Même le danger cesse au moment où la plante va former sa graine. La quantité d’acide cyanhydrique est maxima lorsque la plante a de trois à sept semaines et elle diminue ensuite graduellement. Il n’y a plus que quelques traces au moment de la floraison. La conclusion pratique est que le sorgho ne doit pas être donné aux animaux avant la floraison ou la maturité.
- L’ancêtre des maisons modernes. — Le dernier numéro du Bulletin of the Pan American Union publie une intéressante analyse des relations d’un voyageur, M. A. Ilooton Blackiston, qui vient d’explorer, dans les montagnes du Chihuahua (Mexique), tout un ensemble d’importants villages de cliff-dwellers. Il y signale notamment l’existence d’une maison à huit étages qui, d’après le nombre de ses chambres, pouvait aisément abriter 2000 personnes. Les communications entre les huit étages étaient assurées à l’aide d’échelles intérieures et d’échelles extérieures ; on retirait ces dernières en temps de guerre. Des quantités de poteries d’une facture indiquant un haut degré de civilisation ont élé découvertes dans ces chambres. L’explorateur signale l'existence de fours communaux où les familles du village semi-aérien venaient préparer leur cuisine. II a découvert également, et dans un parfait état de conservation, des réservoirs à grain, hauts de plus de io mètres, et affectant la forme d’urnes renversées.; leurs parois extérieures, très lisses et couvertes d’émail, mettaient leur contenu à l’abri des attaques des rongeurs.
- Production et importation des vins en Allemagne.
- — La vigne n’occupe que le huitième rang des produits agricoles en Allemagne, après le seigle, les foins, l’avoine, les pommes de terre, le froment, l’orge et l’épeautre. Pour les vins en fûts et wagons citernes, l’importation a été de 1906 à 1909 inclus, de 33 à 36 millions de marks par an et en 1910, année exceptionnellement mauvaise pour les vignes allemandes, plus de 55 millions de marks. Pour les vins non mousseux en bouteilles, dé 1906 à 1910 inclus, un peu supérieure à un million de marks par an. En comptant les champagnes et mousseux, on arrive pour 1909 à une importation totale de 66 millions de marks contre 23 à l’exportation. En fait l’Allemagne consomme une quantité de vins cpii croit avec les progrès de la richesse de ses habitants. Le rendement du vignoble indigène ne suffit pas à sa consommation. Il importe que nos vignerons le sachent.
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- Le cercle horométrique. — Nous vivons à une époque où les sports de vitesse tiennent une large place, Tous les déplacements de l’homme, qu’il aille à pied ou qu'il emprunte l’un quelconque des moyens de locomotion en usage, sont l’objet d’une mesure horométrique permettant d’établir une base de comparaison. On se livre alors à des calculs qui, pour n’être pas compliqués, demandent encore une certaine habitude pour être faits rapidement. Or, le sportsman est l’ennemi né du calcul : il se fait toujours accompagner d’un chronométreur qui travaille pour lui.
- Un inventeur, M. Givaudan vient d’imaginer, précisément pour être mis entre les mains du moins entraîné des calculateurs, un petit instrument destiné à calculer les vitesses et les temps, et qui ne tient pas plus de place que le plus mignon des porte-cartes. C’est un cercle horométrique à l’aide duquel on trouve instantanément le nombre de kilomètres parcourus par un mobile quelconque pendant une heure, connaissant le temps mis par ce mobile pour faire un kilomètre. Et le
- problème inverse se résout avec une aussi grande facilité.
- Le cercle horométrique est constitué par un disque de carton pourvu d’un anneau central permettant de le faire tourner, entre le pouce et l’index, à l’intérieur d’une couronne également en carton.Le disque
- Mode d’emploi du cercle horométrique. couronne por-
- tent des divisions ou graduations et chacun une flèche de repère. La graduation se répète des deux faces de l’appareil. L’une des faces est celle des petites vitesses et l’autre celle des grandes vitesses. Le cercle mobile porte les divisions relatives aux temps et la couronne fixe celles relatives aux vitesses. Les premières sont imprimées en noir et les secondes en rouge. Enfin le cercle mobile porte encore une flèche rouge, marquée vitesse pour la lecture des divisions sur la couronne rouge, alors que ce dernier porte une flèche noire marquée temps permettant la lecture des divisions sur le cercle mobile. Ces deux flèches sont des repères.
- Le cerle des temps est divisé de 2“ 24* à i5m sur l’une des faces et la couronne fixe de 4 km à 25 km ; des subdivisions convenablement distribuées rendent le repérage très rapide. Nous sommes sur une route et avons parcouru 1 km en i3m3os; à quelle vitesse marchons-nous? Amenons la divison i3m3os du disque mobile en face de la flèche fixe temps de la couronne. La flèche vitesse du disque indique aussitôt que nous marchons à la vitesse de 4 km 45o m. à l’heure, avec une approximation très suffisante dans tous les cas où l’on n’est pas obligé à une exactitude extrêmement rigoureuse. Autre exemple pris sur le côté de l’appareil portant les grandes vitesses. Une auto parcourt le kilomètre en 35*0 Quelle est sa vitesse à l’heure ? La division om 35s étant portée en face de la flèche temps, la flèche vitesse donne io3 km à l’heure. L’opération inverse est faite avec la même rapidité : un mobile a parcouru go km à l’heure, quelle est sa vitesse au kilomètre? La flèche vitesse étant portée en face de la division go, la flèche temps indiquera om4os. Si donc on se fixe une vitesse de 90 km à l’heure on saura immédiatement en combien de temps on doit parcourir le kilomètre.
- L’une des faces de l’appareil permet les calculs jusqu’à 25 km à l’heure et l’autre de 25 à i5o km. Ce petit disque de 8 cm 1/2 de diamètre suffit donc dans tous les cas. Il est coquettement encerclé d’aluminium et protégé
- par deux glaces de mica. Il est livré, avec la notice explicative, dans une pochette en cuir. — Le cercle horométrique est en vente chez l’inventeur, M. Givaudan, à Villefranche, Rhône, au prix de 2 fr. g5.
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- Applications originales du haut-parleur. — Nous avons déjà signalé une application intéressante de l’appareil téléphonique haut-parleur (Y. n° 2019). Voici
- Appareils pour automobiles.
- quelques nouveautés originales, également basées sur l’emploi de ce genre d’appareil.
- i° Appareils transmetteurs d’ordres pour voitures automobiles. •— Le microphone est constitué par un petit boîtier nickelé, de la forme d’une montre, qui est posé dans la voiture sur un petit crochet. A l’extérieur un pavillon amplicateur, en cuivre poli ou oxydé, se fixe derrière le chauffeur. Une batterie de piles sèches contenues dans une petite boîte de bois peut se loger facilement dans le coffre.
- Pour donner un ordre au chauffeur, en marche et malgré le bruit le plus intense, il suffit de décrocher le boîtier et de parler naturellement devant, en appuyant sur un bouton fixé sur le côté du boîtier. Cet appareil peut être agencé de manière à entendre la réponse du chauffeur et devient alors un haut-parleur ordinaire.
- 20 Appareils pour le service domestique. — L’un des postes : récepteur et,microphone, est monté dans un dessous de plat; une petite fiche suspendue à un câble souple permet de connecter l’appareil. Un commutateur à manette permet de sonner à la cuisine ou à l’office, de transmettre des ordres et de recevoir la réponse à haute voix sans dérangement aucun, enfin de couper à volonté le circuit téléphonique.
- Au lieu d’être dans un dessous de plat, le poste peut être placé dans un vase de fleurs monté sur un socle ébénisterie, que l’on peut placer comme surtout de table ; on peut le mettre dans un salon, dans une chambre de malade ou d’enfant, car il donne la faculté d’entendre, d’une pièce plus ou moins éloignée le moindre souffle, le moindre bruit. Il donne au malade la faculté de sonner, d’exprimer ses désirs ou de s’isoler à volonté.1
- 3° Appareils jouets. — Un des postes peut se monter dons un petit socle ébénisterie comportant un pavillon. Ce pavillon peut se masquer au moyen de tête en cartonnage ; une personne, placée dans une autre pièce,
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- peut alors donner l’illusion que ces têtes entendent, comprennent, chantent, etc. Les jeux de société que permet cet appareil sont innombrables. — Se trouve chez MM. Ledouble frères, 72, rue du Mont-Yalérien, Suresnes.
- Ventilation
- La ventilation fumivore. — H y a partout des cheminées qui fument, et, malgré les progrès de la science moderne, il y a peu de moyens de les empêcher de fumer. Les cheminées fument par les temps brumeux ou lourds, parce que la fumée s’élève trop lentement ou encore parce que les grands vents empêchent la fumée de s’échapper au dehors et même la refoulent dans les conduits. La cause capitale, c’est toujours le défaut de tirage. On a essayé d’y remédier avec des appareils tournants qui masquent les courants d’air, mais ces appareils n’ont pas un fonctionnement très sûr, exposés qu’ils sont à toutes les intempéries des saisons.
- Il existe un appareil très solide, sans aucune pai'tie mobile, qui résout plus simplement le problème posé, l’appareil Piton, récompensé à toutes les expositions auxquelles il a paru et qui a fait partout ses preuves. Comme on le voit sur la figure 1, il est composé de deux rangées de lames superposées, garnies de nervures tournées vers le dehors. L’air qui frappe sur un côté quelconque se trouve toujours repoussé ou mieux dévié,
- latéralement d’abord par les lames extérieures, ensuite par les lames intérieures. L’effet résultant est une aspiration
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- constante de la fumée, qui augmente même sensiblement avec la violence du vent. S’il n’existe pas de courant d’air appréciable, la fumée peut s’échapper aisément par les larges passages réservés à sa sortie de tous les côtés. L’appareil régularise donc le fonctionnement de toutes les cheminées défectueuses et pourrait même servir à assurer la ventilation des appartements. On le construit en toutes dimensions.
- Un autre appareil, tout différent, imaginé par M. Piton, dans le même but est aussi ingénieusement conçu et donne des résultats aussi satisfaisants. Il consiste dans une carcasse métallique (fîg. 2) qui sert de soutien à la cheminée dans la salle à chauffer. L’air est amené du dehors dans les espaces vides intérieurs, au bas de l’appareil. Sous l’action de la chaleur cet air s’échauffe; une partie s’échappe par les bouches de chaleur latérales que l’on voit sur le dessin et le reste — c’est en cela que l’appareil est original — s’échappe par une. fente horizontale ménagée dans la partie antérieure du tablier et entraîne à l’intérieur de la cheminée toutes les fumées qui seraient refoulées dans l’appartement précisément en cet endroit. —• On trouve ces appareils chez M. Piton, constructeur, 6, rue de la Baclerie, près le Bouffay, à Nantes.
- Cyclisme
- Une nouvelle lanterne de bicyclette. — Les inconvénients qu’offrent les différentes lanternes en usage jusqu’ici pour éclairer devant le bicycliste la route qu’il va parcourir ont engagé l’ingénieur hanovrien Janssen à chercher une solution en dehors des moyens dont il a été fait usage jusqu’ici et il l’a trouvée en faisant usage d’un petit dynamo à courant alternatif, composé d’un aimant à champ constant dans lequel une ancre d’acier est mise en rotation au moyen d’une broche recevant elle-
- même son mouvement de la roue de la bicyclette. La broche obtient son mouvement rotatif d'une petite roue à friction qui est serrée latéralement contre le pneu par un ressort, dont l’action est réglée de façon à éviter toute usure sensible de l’enveloppe et à n’agir en aucune façon en qualité de frein. Les dimensions de la lanterne sont sensiblement inférieures à celles d’une lanterne à acétylène et le pouvoir éclairant des deux lampes à incandescence du projecteur est égal à celui des lanternes des anciens modèles, tandis que tout l’appareil est absolument à l’abri de la poussière, de la pluie ou du vent.
- Il va de soi que la lanterne Janssen, qui se fixe à la tige-guidon comme toute autre et peut j j
- être enlevée et replacée avec la plus grande facilité, et -qui entre en action au premier tour de la roue de la bicyclette, offre des avantages fort remarquables.
- En premier lieu la production de la suie et le coulage des bougies, qui souvent intercep-tentle courant d’air f ni// /
- et suppriment tout
- éclairage dans la lanterne, les défauts analogues des lampes à huile, où le suintement du réservoir remplace bien le coulage, les nettoyages répétés dé la lanterne, si désagréables quand on fait usage de l’acétylène, le poids, fort élevé des accumulateurs, tous ces défauts sont supprimés pour la lanterne Janssen, qui, entrant en action à volonté, en tout temps et tout lieu, évite en outre au bicycliste le plaisir fort douteux de se voir subitement, en pleins champs et loin de toute grande localité, privé de lumière, sa provision de matière éclairante étant épuisée et ne pouvant être reconstitueé qu’à la ville prochaine, et peut-être le lendemain matin seulement.
- Ces avantages de la lanterne Janssen viennent se joindre à celui qu’aucune autre ne saurait offrir, c’est que le nouvel appareil projette une lumière fort vive dès le début, mais croissant encore avec la vitesse de la bicyclette, c’est-à-dire jrroportionnée à l’étendue du chemin que le bicycliste doit pouvoir embrasser de son regard.
- Jouets
- Le « Par-Bail » — C’est un nouveau jeu de plein air, assez curieux, modification amusante de l’ancien jeu de volant. Le jeu se joue à deux ou plusieurs partenaires, il consiste à se renvoyer une balle de l’un à l’autre au moyen de la raquette spéciale dont voici la description : A est un cornet en toile-cuir; B désigne des lames d’acier qui supportent le cornet au moyen d’agrafes métalliques ; ces lames sont d’autre part fixées
- solidement à la partie _irT-lr_ ________
- D laquelle reçoit en outre des organes élastiques C adhérents au cornet; ce dispositif se visse en F sur le manche E.
- Avec ce dispositif, l’on obtient les résultats suivants : la balle pénétrant dans le cornet, s’y tient légèrement bloquée par suite de l’élasticité des lames; si on renverse l’appareil, elle ne tombe pas ce qui est une surprise pour les spectateurs du jeu. — Pour lancer la balle il suffit de produire un petit coup de fouet, or, par suite de ce mouvement, la pression intérieure de l’air, écarte les lames et, le fond du cornet étant élastique produit l’effet d’un lance-pierre ; la balle alors (selon la force employée) est renvoyée avec justesse à une distance de 3o et 40 mètres; si elle tombe à terre, on peut la ramasser facilement avec l’appareil ce qui évite de se salir les mains. Le Par-Bail démonté peut se mettre en poche. — L’appareil est en vente dans tous les grands magasins de Paris, et chez l’inventeur M. Gaston Henry, à Millau (Aveyron).
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- La prophylaxie de la malaria dans les États malais.
- —- On sait que la malaria est une de ces lièvres d’origine parasitaire qui sont dues à la piqûre de divers moustiques injectant l’élément morbide directement dans le sang. C’est un dés grands fléaux des régions tropicales ou subtropicales, et qxielquefois un obstacle presque insurmontable à la colonisation utile de certains territoires. La plupart des colonies des nations européennes étant entrées, la conquête finie, dans leur phase d’administration et de mise en œuvre, la lutte contre la malaria se trouve ainsi posée, pour beaucoup d’elles, comme une sorte de « question préalable », dont la solution seule peut permettre d’espérer des résultats. C’est par exemple ce qu’ont fort bien compris les américains, qui ont commencé par une laborieuse préparation sanitaire l’œuvre gigantesque du percement de l’isthme de Panama, et qui ont ainsi, suivant le mot de Sir Ronald Ross, le maître le plus éminent de la médecine tropicale, accompli toute une « campagne au microscope », avant de se mettre à la pioche.
- Il y a trois méthodes classiques de combattre la malaria : celle de Koch, qui a pour base l’emploi obligatoire de la quinine; la méthode italienne de protection mécanique, par l’isolement au moyen de moustiquaires; la méthode de Ross, qui cherche à détruire les moustiques ou tout au moins à en réduire le nombre. En théorie cette dernière est évidemment la plus rationnelle et devrait être la plus efficace; mais, en pratique, elle se heurte souvent à des difficultés si grandes, et elle entraîne à des dépenses si fortes qu’elle est de beaucoup la moins recommandable.
- C’est du moins ce que l’on croyait jusqu'ici, et c’est ce qui fait l’intérêt d’un remarquable ouvrage, récemment publié à l’Ecole de médecine tropicale de Liver-pool, par le Dr Malcolm Watson', où celui-ci expose les résultats de dix ans de pratique antimalarienne et montre que.la méthode de destruction des moustiques, quand elle est bien comprise, est aussi efficace en fait qu’en théorie et donné des résultats rémunérateurs. Ces conclusions sont d’autant plus à retenir que la région où a travaillé le Dr Watson — les Etats de Klang, dans les Etals malais — sont dans des conditions tout à fait comparables, en ce qui concerne la malaria, à celles de nos possessions congolaises.
- Une première série des expériences du Dr Watson a porté sur les deux villes de Klang et de Port-Swettenham, où la malaria exerçait de terribles ravages.
- A l’arrivée du Dr Watson, le territoire de la ville de Klang (35oo habitants en 1901) mesurant une superficie de 290 acres (l’acre —4° ares) en avait 22 de marais, 25 de brousse vierge (virgin jungle), 80 d’une végétation semi-forestière. Chaque fossé, chaque marigot étaient infestés de moustiques, et l’hôpital regorgeait de paludéens. L’empoisonnement des eaux par le pétrole était
- aussi impraticable que l’emploi de la quinine et des moustiquaires. En raison même de cette situation presque désespérée, le Dr Watson jugea dès 1 abord que des palliatifs temporaires seraient impuissants, et que les seules dépenses utiles étaient celles de travaux de nature permanente. Il se mit bravement, au moyen d’un système de drainage et de comblement, à tenter de diminuer les « nids » à moustiques dans la mesure la plus large et la plus définitive. Ces divers travaux entraînèrent une dépense de 100000 francs répartie sur une durée de 5 ans (1901-1905). Le Dr Watson estime d’ailleurs qu’il y a là un excès de près de 60000 francs, dû à l’exécution de travaux depuis reconnus inutiles : ainsi il ne sert à rien de construire des tuyaux de drainage en briques, et il suffit de drains à ciel ouvert; de même il était inutile de combler les marigots au pied des collines. Déduction faite de ces « erreurs », faciles à éviter à l’avenir, le Dr Watson estime que le prix de revient de semblables travaux doit se monter normalement à 5o francs l’acre. Le cas de Port-Swettenham est identique à celui de Klang. _ •
- Quand à l’efficacité de la méthode, elle résulte clairement du fait que la mortalité due à la malaria, de 25g et 368 en 1900 et 1901 (pour les deux villes réunies), est tombée à 5g, 46, 48 et 45 pendant les années suivantes. La mortalité due aux autres maladies est tombée d’ailleurs presque suivant la même proportion, du simple fait de l’établissement de meilleures conditions générales d’hygiène : la création d’une distribution d’eau, permettant de combler les puits, a notamment beaucoup contribué à ces deux réductions.
- Une autre série d’expériences et de travaux a été effectuée, partie pendant, partie après la précédente, dans la zone rurale du pays. Là encore, le drainage à ciel ouvert s’est montré efficace, et a donné des résultats supérieurs même à ceux des villes, ce qui tient surtout à l’observation de règlements minutieux, imposant l’établissement des habitations à une certaine distance minimum des foyers possibles de moustiques.
- Une partie particulièrement intéressante du travail du Dr Watson est celle où, envisageant l’ensemble de ces opérations au point de vue économique, il montre que, loin d’être simplement peu coûteuses, elles peuvent facilement au surplus être rémunératrices. Une épidémie de malaria qui décime la main-d’œuvre sur une plantation de caoutchouc, y fait, en effet, monter le prix de revient de plus de 20 pour 100, ce qui représente environ i5o 000 francs pour une superficie de 1000 acres. Or, comme on vient de le voir, la dépense nécessaire pour assainir une telle surface et la débarrasser de la malaria, est de beaucoup inférieure à cet écart.
- Les résultats du long travail du Dr Watson ne sauraient être trop médités pour 1 avenir de nos colonies.
- Marcel Blot.
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- HYGIÈNE ET SANTE
- Le traitement de la goutte. — La goutte, cette reine des maladies, comme l’appelait Sydenham, sévit sur bien des gens et nombreux sont les médicaments dont on use comme agent prophylactique ou curatif. La goutte est due, dit-on, à l’excès d’acide urique, dans le sang, ou mieux à sa rétention dans le liquide nourricier et à son insuffisance d’excrétion.
- Tout récemment un médecin allemand a émis une théorie nouvelle sur la pathogénie de ce vice de nutrition. M. Schmidt croit que l’uricémie, point de départ des manifestations goutteuses, serait le résultat de l’insuffisance de sécrétion d’acide chlorhydrique dans l’estomac. Les dyspeptiques hypochlorhydriques seraient donc, d’après ses idées, les seuls à subir les méfaits de la goutte. Je connais cependant bon nombre de sujets où l'acide chlorhydrique stomacal n’est pas en défaut, bien loin de là et qui paient de temps en temps leur tribut à la crise goutteuse. Comme conséquence de celte théorie particulière, Schmidt conseille aux goutteux de prendre chaque jour 3o à 4° gouttes d’acide chlorhydrique officinal dilué dans le liquide de boisson
- ou sous forme de limonade prise en dehors des repas. D’après les observations recueillies par ce médecin les résultats seraient en peu de temps remarquables.
- Mais voilà, il faut tout d’abord être un dyspeptique avec insuffisance de suc stomacal car si vous êtes dans la classe des hyperchlorhydriques, je ne pense pas qu’un nouvel excès d’acide doive vous faire grand bien.
- Combien plus simple le moyen préconisé par le Dr Motais d’Angers et qu’il faisait connaître l’autre jour à l’Académie de Médecine. Ayant souffert pendant longtemps d’accès de goutte répétés et ayant essayé sans succès un peu toutes les médications, notre confrère a ti'ouvé par hasard un remède des plus agréables tout en étant des plus efficaces. Un de ses amis lui avait envoyé une pièce de cidre léger, additionné d’un tiers d’eau au moment de la fabrication, d’usage courant en Bretagne. Le trouvant très sapide et très à son goût, le docteur en fit sa boisson habituelle, à la dose de près d’un litre par repas. A partir de ce moment, à sa grande surprise et à sa légitime satisfaction, il n’eut plus aucun
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- HYGIENE ET SANTÉ
- accès de goutte. Il s’empressa de faire bénéficier de ce résultat thérapeutique des amis, collègues en manifes-Litions goutteuses et le succès fut chez eux égal au sien. A coup sûr il faut aidei’ dame nature en ne faisant pas, quoique buvant du cidre, des excès de table.. La bonne chère, les repas plantureux sont une des causes qui favorisent le plus la surproduction d’acide urique et la genèse des accidents arthritiques et goutteux. C’était je crois le cas d un malade que j’ai suivi longtemps et qui ne buvait cependant que du cidre; ce qui ne l’empêchait pas d’avoir une ou deux fois par an ses orteils rouges et gonflés avec une crise des plus douloureuses. Il est juste d’ajouter, sans que je puisse le certifier d une façon absolue, que le brave homme trouvait bon de terminer ses repas par une bonne dose de calvados.
- Il détruisait d’un coup de petit verre le bénéfice de sa potée de cidre.
- Ces vertus du cidre sont reconnues depuis longtemps, Garrod les attribuait aux molates acides qu’il renferme, qui alcaliniseraient le sang. La tradition veut que la goutte et la gravelle soient rares en Normandie; aussi indique-t-on volontiers cette boisson comme moyen prophylactique.
- Quoi qu’il en soit, les remarques du Dr Motais méritent d’être signalées : le remède est facile, il est fort agréable, la boisson est saine et bonne. Goutteux ou arthritiques à tendance goutteuse, essayez et mettez-vous à boire du bon cidre normand ou breton, mais du vrai, du naturel et vous verrez disparaître et l’acide urique et vos accès douloureux. Dr A. C.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Boisson faite avec des pommes sèches. — On peut faire une excellente boisson avec des pommes sèches, et pour un prix modique, en procédant de la manière suivante : les pommes sèches, en tranches ou en morceaux, placées dans un tonneau garni, à sa partie inférieure, d’un double fond ou, à défaut, de paille bien saine, sont lessivées méthodiquement par affusions répétées d’une quantité d’eau suffisante pour qu’elles baignent chaque fois dans le liquide. Pour les empêcher de gagner la partie supérieure, on refoule le marc en appuyant dessus une planche percée de trous et maintenue dans sa position à l’aide de cales fixées sur les parois du tonneau. On traite ainsi 25 kilogrammes de pommes sèches placées dans une barrique bordelaise de 228 litres. L’opération doit-être fractionnée en quatre temps : on verse d’abord sur les pommes 60 litres d’eau froide, et, après une macération de 12 heures — du soir au matin, par exemple — on soutire le liquide pour le verser dans une barrique placée sur chantier et par la bonde de laquelle on a déjà introduit 5 kilogrammes de sucre cassé en petits morceaux. On verse de nouveau 60 litres d’eau sur les pommes, puis on les soutire -après 6 heures de contact; un troisième et un quatrième traitement ana-
- logues, toujours à 6 heures d’intervalle, donnent la quantité de liquide nécessaire pour remplir la barrique. On mélange les couches liquides en agitant avec un bâton, et on laisse la barrique au repos, bonde ouverte. Au bout de deux à quatre jours, la fermentation s’établit ; elle est terminée au bout de dix jours environ. On fixe alors la bonde solidement, et, pour laisser aux gaz le logement suffisant, on tire, en deux ou trois fois, une douzaine de litres du liquide, que l’on met en bouteilles. Au bout d’un mois, on obtient une excellente boisson limpide et pétillante, mais encore assez sucrée. Il est préférable d’attendre deux mois pour mettre en perce, la boisson possède alors toutes ses qualités de breuvage alimentaire ; on peut tirer au tonneau, sans crainte de la voir s’altérer. Les meilleures pommes sèches sont celles qui viennent d’Amérique ; elles coûtent, en moyenne, 75 francs les 100 kilogrammes; le sucre coûtant o fr. 60 le kilogramme, la barrique de boisson revient à 21 fr. 75, soit o fr. 10 le litre, en chiffres ronds. Cette boisson garde jusqu’à la fin un goût agréable, et les pommes se conservant, on peut fractionner la fabrication de la boisson que l’on consomme durant une année, ainsi que les frais de cette fabrication.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. Ch. Guérin, rue de Caumont, à Caen. — Merci de votre intéressante recette que nous publierons assurément bientôt.
- M. Loches, à Neuilly. — i° On se débarrasse par les moyens suivants des petites limaces grisâtres ou loches, tenthrèdes limaces (Eriocampa limacina) qui ravagent les cultures florales : dans 75 litres d’eau, verser 1 litre de nicotine, bien mélanger et répandre en arrosage à l’aide d’une seringue de jardin ; ou bien, répandre sur les fleurs et les feuilles, de la fleur de soufre finement pulvérisée ou de la chaux vive réduite en poussière et bien tamisée, en se servant d’un soufflet à soufrer; les cendres de four à chaux employées de la même façon sont aussi très efficaces. Si ces petites limaces sont très nombreuses, on devra disposer, le soir, sur le sol, des planchettes enduites de graisse et de beurre rance. Pendant la nuit, elles seront attirées en grand nombre, on pourra alors les capturer le matin et les détruire. Durant le jour, des pots de fleurs renversés ou de petites planchettes leur serviront de refuges et on les capturera par ce moyen. Si vos bégonias et anthémis sont en pots, entourez chaque pot d’une vieille ficelle trempée pendant 24 heures dans une solution concentrée de sultate de cuivre (5 kg de sulfate dans 5o litres d’eau), ce simple
- dispositif éloignera les limaces. On peut encore placer, dans les endroits ravagés, des boulettes d’une pâte bien homogène composée de 1 kg de gros son de blé additionné de 100 gr. d’arsénile de cuivre et deux verres d’eau; en quelques jours toutes les limaces sont détruites; — 20 les rats peuvent, en effet, pénétrer sur votre toit-terrasse par les conduites d’eaux pluviales ; pour reconnaître leurs incursions, et y mettre fin, on peut recourir aux moyens suivants : pièges et appâts empoisonnés (pièges Aurouze, 8, rue des Halles, Paris); pâtée de fromage, beurre, farine, graisse à laquelle on mélange : poudre de scille maritime, 75 gr., sucre en poudre, 25 gr., aromatisé avec de l’essence de fenouil; ou bien de la farine avec un cinquième d’émétique, du fromage saupoudré de noix vomique ou d’arsenic, ou de petits morceaux d’éponge frits dans la graisse ; les rats en buvant, font gonfler l’éponge et s’asphyxient; il en est de même du sucre en poudre mêlé à de la chaux vive ; l’eau introduite dans l’estomac fait fusionner la chaux. Le bacille de Lœffler, que l’on peut se procurer à l’Institut Pasteur, 21, rue Dutot à Paris, agit aussi comme poison; rechercher les trous de rats et y brûler du soufre, en ayant soin de les bien boucher. Nous signalons, en outre, les procédés « Attila » et « Monopole », de Méring, chimiste, 84, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris, le Raticide Truffaut, 90 bis, avenue de Paris, à Versailles; le Séro-raticide et le Ratifuge du D1' Gazai (Société Cazal et Cie, 26, boulevard Saint-Denis, Paris).
- M. F. M., à Saint-Pol (Pas-de-Calais). — Il ne faut pas confondre, par allusion aux expériences de M. Raoul
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- Uictet, sur des poissons vivants, l’influence du froid sur les êtres organisés, avec la conservation des substances organiques, la vie végétative avec la vie de relation. Pour retarder la germination des pommes de terre, il suffit de les placer dans des casiers ou dans des paniers grossiers, qu’on dépose dans une pièce froide, non humide et abritée de la lumière. Quant aux pommes de terre de consommation, on peut les conserver en détruisant le germe. Dans un tonneau défoncé, qu'on remplit d’eau à moitié, on verse par petit filet et avec précaution en agitant, i litre 1/2 à 2 litres d’acide sulfurique par hectolitre. Dans cette eau, on plonge, pendant io à 12 heures, un panier de pommes de terre préalablement lavées; on les retire pour les laisser se ressuyer; le germe est détruit. On continue ainsi l’opération, et, si les pommes de terre sont saines, elles se conservent tout l’été sans germer.
- M. II. Essette, Ecole d'agriculture de Genech. — Le phosphore des scories est, en effet, à l’état de phosphate tétracalcique, il est associé à des silicates complexes comme le permet d’en juger la composition, que nous reproduisons d’après Grandeau :
- P2 0* 8 à 24 ]
- Ca 0 34 à,. -55.
- Mg 0 3 à 20
- Si O2 7 à i5
- Mn2 03 4 à 6
- Fe2 03 12 à 22
- S 0,2 à 0,6
- Al2 O3 1 à 12
- Les écarts d’un échantillon à l’autre sont, comme vous pouvez le voir, très forts : ils varient selon la conduite de l’affinage et la composition des fontes employées.
- | M. B., à Jacmel (Haïti). — i° Nous ne connaissons | pas d’ouvrage traitant spécialement de la fabrication des huiles de coton, mais vous trouveriez une documentation intéressante dans les ouvrages consacrés à la culture du cotonnier, aux produits et à l’industrie du coton, notamment : Le Coton, par Henri Lecomte, i vol. io fr. franco; Culture et industrie du coton aux Etats-Unis, par F. Bernard, i vol. franco, 5 fr. 5o ; Fabrication et raffinage des huiles végétales, par J. Fritsch, i vol., franco, i3 fr. Des contributions ont été publiées dans la revue EAgriculture pratique des pays chauds : fascicules nos ii et 12, 3 fr. 5o l’un; Le coton aux Etats-Unis, par Yves Henry; fascicule n° %i, Le coton aux Indes-, n° 26 même sujet, 2 fr. ; fascicule n° 5g, Culture du coton dans la République Argentine, 2 fr. ; Les graines grasses, par Heckel, 1 vol. franco, 7 fr. 5o; Les plantes oléagineuses des pays chauds, par Bœry, i vol. franco, 2 fr. 5o; Plantes industrielles, par Jumelle, 1 vol. franco, 5 fr. 5o ; — 20 II n’existe pas, en France, d’ouvrage relatif à la culture du riz aux Etats-Unis, mais les ouvrages suivants donnent des renseignements sur cette culture dans divers pays coloniaux : Les plantas alimentaires des pays chauds, par G. Heuzé, 1 vol. franco, 4 fr. ; Cultures coloniales. Plantes alimentaires, parH. Jumelle,
- 1 vol. franco, 5 fr. 5o ; fascicule n° 1 de L’agriculture pratique des pays chauds. La culture du riz, par Michot,
- 2 fr. ; fascicule n° 43, 2 fr. ; Culture du. riz chez leé
- Bagas-, fascicule n° 45, 2 fr. ; Le riz dans les vallées du Haut-Sénégal et Niger ; n° 91, Culture du riz à Karikal ; nos 88, 97 et 104, Riz vivace. — S’adresser, pour ces ouvrages, à la Librairie Horticole, 84 bis, rue de Grenelle, Paris, 7e. On trouverait aussi des renseignements an Journal d'Agriculture tropicale, 21, rue Hautefeuille, Paris, 6e. ‘
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Le pont du Risorgimento sur le Tibre à Rome : R. Bonnin. — Poissons curieux du marché de Paris : Dr Jacques Peulegrin. — Motocyclette à chaîne libre : G. Chalmarès. — La sauvegarde des monuments de la nature (Naturdenkmàler) en Allemagne : Louis Boiteux. — La cuisine à la vapeur : Lucien Fournier. — La gorge deBitet (Basses-Pyrénées) : E.-A. Martel.
- Supplément. — Destruction de corps organiques par la lumière ultra-violette. — Une turbo-génératrice de 20000 à 25 000 kilowatts, — A propos du tunnel sous la Manche. — Trafic des voyageurs entre la France et l’Angleterre. — Les fossiles géants de l’Afrique allemande, etc. — Savon liquide neutre. — Les tailles extrêmes des Vertébrés.
- Éloges académiques et discours, par Gaston Darboux (chez Hermann et fils), Paris, 1912, in-12, 524 P* et portraits. Prix : 5 francs.
- Publié par le comité du jubilé scientifique de M. Gaston Darboux, ce volume contient les textes des discours et des adresses destinés à commémorer le magnifique hommage rendu par lé monde scientifique de tous les pays à l’éminent mathématicien français. Mais les 9/10 du volume "sont formés d’œuvres littéraires de M. Darboux lui-même, de ses remarquables notices sur Joseph Bertrand, le général Perrier, le général Meunier, Ch. Hermite, Antoine d’Abbadie, Fulton, Berthelot, Pasteur et de diverses, études scientifiques et philosophiques.
- Le pain de froment, par E. Fleurent, professeur au Conservatoire des Arts et Métiers. 1 vol. in-16 de vm-224 p., 33 fig. Paris, 1911, Gauthier-Yillars, éditeur.
- Ce très remarquable petit volume est consacré à une étude critique de la valeur alimentaire du pain selon le blutage et les systèmes de mouture mis en œuvre. Il met en évidence, d’une façon toute scientifique, les avantages des procédés modernes, et il donne une réponse catégorique à la discussion, un
- peu oubliée aujourd’hui, du « pain complet » qui fit couler tant d’encre, voici quelques années. La conclusion des savantes observations est tout à l’avantage du pain blanc. Tous ceux qui s’intéressent à un titre quelconque à l’industrie du pain auront intérêt à connaître les arguments de M. Fleurent.
- Sur la route, par le Dr Bommier (Bibliothèque du chauffeur). 1 vol. illustré, 268 p. Dunod et Pinat, éditeurs, 1912. Prix : 6 francs.
- Recueil de précieux conseils qui permettent au chauffeur d’automobile embarrassé de se tirer d’affaire dans la plupart des cas. L’ouvrage comprend 4 parties : des notions élémentaires sur les mécanismes, l’examen des difficultés, puis des obstacles de la route, enfin l’exposé de la législation de la route.
- Le lait : Production, composition, altération, réglementation, constatation de la fraude, jurisprudence. Manuel élémentaire à l’usage des agents de prélèvement et des producteurs, par Louis Yillain et Fernanu Petit. ln-8° de vm-168 pages, avec 24 figures, cartonné, 6 francs. H. Dunod et E. Pinat, éditeurs, .Paris, YIe.
- Ce petit guide pratique, donne un aperçu complet des races de vaches laitières utilisées dans les fermes de France.
- Montage, conduite et entretien des moteurs industriels et agricoles, par René Ciiamply, i vol. 3i8 pages, 2 planches hors-texte. H. Desforges, éditeur. Paris,
- I9Ï2,
- L’auteur indique les soins à donner aux diverses parties d’un moteur; en même temps il en résume dans ses grandes lignes le fonctionnement. Il signale les principales causes de pannes et la façon de les découvrir et d’y remédier. Il décrit les principaux types de moteurs avec leurs avantages et leurs conditions d’emploi. Les très nombreux renseignements contenus dans ce livre rendront de réels services.
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- The Flight of Birds (Le vol des oiseaux), par F. \Y. Headlay. x vol. illustré, 164 p., 1 ü planches. Editeur : AYilherby and G0, 326, Iligh Holborn, Londres, 1912. Prix : 5 sh.
- Ce livré est un agréable ouvrage de vulgarisation, orné de très jolies l’eproduc lions photographiques. Mais il n’apprendra que'peu de choses à qui a lu l’ouvrage de Marey. L’analyse que fait M. Headley du vol à la voile est, pour le moins, insuffisante. Enlin l’auteur semble ignorer les travaux, essentiels cependant, de Mouillard.
- Les nouveautés chimiques pour 19x2, par Camille Poulenc, in-12, 338 p., 236 lig., Baillière, éditeur, Paris, 1912. Prix : 4 francs.
- Comme les précédents, ce volume contient la description d’un grand nombre d’appareils nouveaux utiles pour les laboratoires : appareils de physique, de manipulation chimique, d’électricité, d’analyses, de bactériologie. Il fera connaître ces nouveautés à tous ceux qui s’occupent de recherches chimiques et qui sont souvent fort embarrassés pour imaginer des dispositifs commodes et pratiques.
- ’Hpd
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch.
- Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central
- météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT D0 CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES .
- TLundi 13 juillet 1912. Mardi 16 Mercredi 17 ... . Jeudi 18 ,Vendredi 19 ... . "Samedi 20 {Dimanche 21 , 19°,8 21 °,0 19°,0 21u,0 14»,1 13",4 12°,5 N. N. E. 2. E. N. E. 1. E. N. E. 2. Câline. N. 3. W. N. W. 2. ' N. 1. Beau. Beau. Couvert. Très nuageux. Couvert. Couvert. Peu nuageux. » » » 0,5 17,4 » Rosée ; brume ; beau. Rosée; quelques nuages. Rosée ; tr nuag. ; éclairs le s. et un coup de loun. à 21 h. ; gouttes. Quelq. coups do ton. au N.-N.N.W. entre 5-6 h gouttes vers 11 h. Rosée; petite pluie à 5 h. 15 et à 8 b. 35; très nuageux. Rosée ; couv. jusq. 17 h. ; nuag. ensuite ; pl. de 9 il. 20 à 11 h. 15. Rosée; brouillard; très nuageux.
- JUILLET 1912.— SEMAINE DU LUNDI 15 AU DIMANCHE 21 JUILLET 1912.
- Lundi | Mardi | Mercredi | Jeudi | Vendredi | Samedi | Dimanche
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule '>ôche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du i5 au 20 juillet. — Le i5. Pression élevée sur le N. de l’Europe (771 mm). Dépression sur le W. de la Méditerranée et l'Islande (752). Pluies dans quelques stations du Centre et du W. Temp. du matin : Vardoe, 70; Belfort, 19; Paris et Clermont-Ferrand, 20; Alger, 24; Nice, 25; rpoyenne à Paris : 23°,5 (normale : i8°,4). — Le 16. Fortes pressions sur le N. de l’Europe. Pres-sion faible sur le S. du continent : minima de 760 mm dans le W. et le S. de la France, en Espagne et Algérie. Pluies dans quelques stations du N. et du S.-E. de l’Europe. En France : beau temps, sauf orages en Bretagne. Temp. du matin : Nancy, Paris et Nantes, 210; Clermont-Ferrand, 23 ; Marseille, 27 ; moyenne à Paris : 23°,7 (normale : i8°,4). — Le 17. Faible dépression sur le W. et le Centre de la France (Clermont : 759 mm). Pression supérieure à 765 sur le N.-W. de l’Europe. Pluies dans quelques stations de Scandinavie et du S. de la Russie. En France : orages dans le W. et le Centre. Temp. du matin : Paris et Nantes, 190; Clermont-Ferrand, 21; Nice, 25; moyenne à Paris : 23°,1 (normale": i8°,4). — Ze 18. Pressions basses sur le W. et
- du Bureau Central Météorologique.
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- le S. du continent, s’étendent vers le N. Minima de 758 mm sur le S. de la Russie, le N. de l’Allemagne, le Centre de la France. Fortes pressions sur le N.-W. de l’Europe. Pluies sur le N. et le S.-E. du continent. En France : orages dans le W. et le Centre. Temp. du matin : Belfort et Toulouse, 170; Nantes, 18; Paris, 21 ; Alger, 25; moyenne à Paris : 2o°,8 (normale : i8°,4). — Le 19. Pression inférieure à 760 du W. à l’E. du continent, du N. du Danemark au S. de l’Italie. Minima dans le N. et le S. de l’Allemagne et sur le golfe de Gênes. Pluies sur le N. et le S.-E, En France : orages. Puy de Dôme, 46 mm d’eau; Besançon, 29; Lyon et Bordeaux, 24. Temp. du matin : Paris, 14°; Nantes, i5; Toulouse, 17; Nice, 21; moyenne à Paris : i5° (normale : i8°,5). — ,Ze 20. Pression basse sur le W., le Centre et l’E. du continent. Fortes pressions sur le N.-W. de l’Europe (767 mm) et sur les Açores (771). Pluies sur le W., le Centime et l’E. du continent. Temp. du matin : Belfort, ii°; Nantes, 12; Paris, i3; Bordeaux, 14 ; Toulouse, 17 ; Alger, 25.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- . î .
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Taris (YJe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs. La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2045. — 3 AOUT 1912
- ,<^D
- INFORMATIONS
- ott
- SUPPLÉMENT
- Concours international de cerfs-volants. — Un
- concours international de cerfs-volants scientifiques et militaires aura lieu à Spa, du 18 au i5 août. Il est doté de i5ooo francs de prix.
- L origine du naphte et la polymérisation des carbures incomplets. — Nous avons, à plusieurs reprises, entretenu les lecteurs de La Nature de l’origine du naphte, pour laquelle on a émis l’hypothèse d’une nature tantôt organiqùe, tantôt minérale. Cette dernière s’appuie principalement sur les travaux de Cloez, qui avait constaté que l’action des acides sur les métaux carburés donnait naissance à des hydrocarbures, mais dont les recherches remontent à une époque où l’analyse de ces corps était encore rudimentaire. Un chimiste russe bien connu, IpatiefF, vient de reprendre ces expériences avec les données actuelles de la science. Il a traité par l’acide chlorhydrique étendu environ 70 kg de fonte, dont 5o: kg de fonte manganésifère, contenant 5 pour 100 de carbone, puis une fonte blanche à 4,5 pour 100 de carbone,'et une fonte grise de moulage. Les gaz dégagés, lavés à l’eau, contiennent en moyenne 4 pour 100 de carbures éthyléniques ou incomplets, 83,6 pour 100 d’hydrogène et 11,6 pour 100 de carbures saturés. La fonte blanche, et surtout la fonte manganésifère, fournissent des carbures liquides ; la fonte grise n’en fournit presque pas ; ces carbures sont presque totalement des carbures incomplets bouillant entre 75 et 2000. L’auteur a complété ces expériences par l’étude de la polymérisation des carbures éthyléniques à haute température et sous forte pression. L’éthylène, notamment, a été comprimé à 70 atmosphères environ dans un appareil chauffé au four électrique. Cette condensation ou polymérisation commence vers 325°; marche bien à 35o°, et à 38o-4oo°, elle est tellement rapide que' la1 pression diminue de 5 atmosphères par minute. Elle devient constante à 25 ou 3o atmosphères environ, marquant ainsi la fin de la condensation. Le gaz restant contient alors 52,8 pour 100 de carbures incomplets, 4>2 pour 100 d’hydrogène, et 43 pour 100 de carbures saturés. Ces carbures incomplets de condensation varient depuis ceux en C6 jusqu’à ceux en C15 dont on retrouve la plupart dans le naphte. Par suite de cette polymérisation et transformation que peuvent éprouver, les carbures éthyléniques ou incomplets sous l’influence de la chaleur et de la pression, aidées ou non par les catalyseurs, l’hypothèse de l’origine minérale du naphte reçoit un sérieux appui.
- Action chimique des rayons ultra-violets. — Les
- rayons ultra-violets exercent depuis leur découverte la sagacité des savants qui cherchent non seulement à déterminer les actions qu’ils provoquent, mais aussi à fixer la grandeur et la loi de Ces actions. Un auteur russe, Andreef, a notamment étudié au point de vue quantitatif l’action de ces rayons sur le mélange tonnant des gaz hydrogène et oxygène, dans la proportion sui-
- vant laquelle ils se trouvent unis dans l’eau ; il se servait des radiations ultra-violettes émises par une lampe en quartz de 220 volts à amalgame de mercure, bismuth, plomb, zinc et cadmium. Dans ces conditions, l’hydrogène et l’oxygène s’unissent pour former de l’eau; la réaction est assez rapide, et elle est complète après un laps de temps variant de cinq à vingt heures, la vitesse étant proportionnelle à l’intensité lumineuse. La réaction est réversible en ce sens que l’eau se décompose aussi sous l’influence des rayons ultra-violets; et dans le champ de ces rayons, il s’établit un équilibre entre l’eau, l’hydrogène et l’oxygène.
- Action des rayons du radium sur l’eau oxygénée.
- — On a eu récemment occasion d’étendre à l’eau oxygénée l’étude des actions décomposantes des sels de radium. L’eau oxygénée était mise en contact avec des poids connus de sels de radium enfermés dans des tubes scellés, et on dosait sur un échantillon prélevé à intervalles déterminés la quantité d'eau oxygénée restant, d’où l’on tirait celle qui était décomposée. Les expériences étaient faites à 25° dans une étuve à régulateur, et à i3° dans une cave obscure. On a constaté qu’il y avait décomposition et que celle-ci croissait quand la quantité de radium augmentait, mais sans qu’il y ait proportionnalité. Enfin, il y a encore là une sorte d’action réversible, car on a trouvé aussi que les rayons pénétrants du radium, agissant sur l’eau, provoquaient la formation d’eau oxygénée.
- Un record dans l’art de jeter un pont. — L’industrie actuelle exécute presque journellement des tours de force de célérité. Us sont surtout à l’ordre du jour lorsqu’il s’agit des chemins dé fer, où l’interruption du service doit être réduite au dernier minimum. Tout récemment, l’industrie allemande a établi sur ce terrain ün record. Il s’agissait de remplacer sur la ligne de l’Arlberg, à environ 40 kilomètres à l’ouest de Innsbrück, le tablier long de 80 mètres du viaduc qui traverse la rivière Ache, d’un côté à l’autre de la vallée de Oétz (Oetztal). A 9 heures du matin, l’ancien tablier, d’un poids de 260 tonnes, fut soulevé par la presse hydraulique et en 3o minutes mis de côté. A 10 heures, le nouveau tablier d’un poids de 320 tonnes, dont les pièces avaient été préalablement disposées à proximité sur des échafaudages de 20 mètres de hauteur était lancé et fixé à 10 h. 38 m. La voie proprement dite, rails, traverses, etc., se trouvait bientôt prête et permettait l’épreuve de charge du viaduc à 12'h. 43 m. Une heure plus tard l’express franchissait le nouveau pont. Entre le passage de deux trains consécutifs il ne s’était écoulé que 4 heures 3/4- (Zeitung des Vereins deutscher Eisenbahnverwaltungen.)
- L’industrie de l’acide carbonique liquide. — Le
- Bulletin des Ingénieurs civils donne d’intéressants détails
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- INFORMATIONS
- sur cette industrie dont les débuts remontent à peine ù 1878. En 1884, pur suite de la chute de brevets dans le domaine public, elle prit un développement rapide. L’emploi principal de l’acide carbonique liquide est ia gazéification des eaux minérales et la mise sous pression des fûts de bière. On emploie aussi ce gaz à soulever des objets submergés, à préparer des bains médicaux, à produire des vins' mousseux, et à alimenter des extincteurs d’incendies. Il trouve également une utilisation dans la lampe Kéros pour la peinture par pulvérisation et dans le transvasement des liquides inflammables. La production a passé de 122000 kilogrammes en 1884 à 1 million en 1889, i5 millions en 19P9, 34 nn .191.0., total sur lequel 31,5 millions sont fournis par l’Allemagne. La valeur de ce produit est d’environ 8 5oo 000 francs. Dans les conditions actuelles des prix de la matière, la préparation de l’acide carbonique au moyen de la calcination de la magnésite ne peut être rémunératrice. Il faut avoir recours à d’autres procédés : par exemple l’utilisation du gaz provenant de la combustion du coke qui sert à produire la force motrice nécessaire à la compression du gaz. On absorbe l’acide carbonique par du carbonate de soude facile à décomposer par la chaleur.
- d un cheval de trait vivant. Puisque les renseignements sur la taille manquent on peut supposer qu’il s’agissait d’un animal adulte mais, évidemment, il devait être très jeune.
- Le langage secret des « Tramps ». — Les « tramps » sont les chemineaux, les trimardeurs des Etats-Unis; ils forment deux classes distinctes : les sans-tràvail et les « hoboes ». Les sans-travail cherchent à s’occuper et détestent généralement les « hoboes » ; ces derniers vagabondent par plaisir. Ce sont des alcooliques, parfois des criminels découragés et sans audace, leur seul métier est la mendicité dans lequel ils excellent, connaissant tous les trucs et les histoires les plus attendrissantes. Ils forment une sorte de confrérie et chaque « hoboe » est assuré de trouver toujours au « hang-out » de ses confrères un coin pour se reposer ; le « Iiang-out » étant le plus souvent une auberge, un hangar, un wagon inutilisé, etc. Pour se reconnaître, pour se prévenir, les « tramps » ont un langage secret. En outre, ils emploient certains signes qu’ils marquent à la craie sur les maisons en bordure des routes qu'ils parcourent pour renseigner ceux qui suivront. Yoici quelques-uns de ces signes fort cmûeux et leur sens.
- Renseignements sur deux Rhinocéros. — La Zoo-logical Society de Londres a perdu pendant ces derniers mois deux de ses plus beaux animaux, un rhinocéros femelle presque adulte acheté dans l’Est africain en 1906 et un vieux rhinocéros mâle offert en 1886 par le Maha-rajah :de Cooch Behar. Dans les deux cas on ignore l’âge exact des individus, mais pour le premier il semblait être d’environ 7 ans et pour le second on peut conclure d’après sa taille et les indications données par son gardien lors de son arrivée qu’il avait 3i ou 32 ans. Le rhinocéros, africain ayant probablement été séparé de sa mère trop tôt avant l’époque ; habituelle du sevrage, donna trois mois après son arrivée des signes de faiblesse. Malgré cela on ne prévoyait pas sa mort ; le matin précédent il circula encore autour de son enclos et mangea comme d’habitude. Cependant il succomba à une broncho-pneumonie et son autopsie montra que plusieurs de ses organes étaient en mauvais état; son foie en particulier présentait des caractères semblables à ceux qu’on rencontre dans l’alcoolisme humain. Le rhinocéros indien mourut de vieillesse. Or le dernier animal de cette espèce mort de la même cause, au Zoological Garden, atteignit, en bonne santé, l’âge de 40 ans. Cela montre que, pour le rhinocéros comme pour les hommes et les autres mammifères, les changements fàtals dus à la sénilité se produisent à des époques très variables suivant les individus. Les dimensions de cet animal après sa mort étaient les suivantes : longueur du nez à la naissance de la queue 3 m. 11 ; plus grande circonférence 3 m. 64; hauteur à la selle 1 m. 78, à la croupe 1 m. 83, la hauteur étant prise entre deux verticales tangentes à l’épine dorsale et à la plante des pieds. Le lîecards of Big Gam de Ward donne la hauteur de 4 spécimens tués par le maharajah de Cooch Behar et probablement mesurés de la même façon : 1 m. 97, 1 m. g3, 1 m. 84, 1 m. 83. Ainsi notre animal était d’une taille un peu au-dessous de la moyenne. Vivant et se tenant debout il n’atteignait pas cette hauteur ; il fut mesuré autrefois au moyen du barreau central de sa cage il pouvait. atteindre environ 1 m. 67. Cette différence peut être aisément attribuée à l’affaissement des articulations des jambes et à l’aplatissement de la plante des pieds sous le grand poids du corps. A cause de cela les mesures après décès de ces énormes bêtes ne peuvent être- exactes et tendent facilement à donner une idée exagérée de leur hauteur sur pieds. Il fut impossible de peser l’animal entier, mais ses restes rassemblés y compris la nourriture contenue dans ses intestins pesaient i638 kg c’est-à-dire près de 635 kg de moins qu’un animal mort dans les jardins en 1854 et dont le poids calculé et publié par Owen était d’environ 2268 kg. Il faut cependant tenir compte que l’animal qui vient de mourir ayant très peu mangé pendant la dernière semaine avant sa mort, était en état de dépérissement. Malgré cela la différence reste appréciable et peut faire douter de l'exactitude des calculs publiés par Owen. Il est intéressant de comparer le poids de ces deux animaux avec le poids de 458 kg publié par Rowland Ward, c’est-.à-dire à peine le poids
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- 1. Un crime vient d’être commis; 2. Attention à la prison; 3. Rien à faire; 4- Ici on donne du manger; 5. Facilement effrayés; 6. Ici demeure un jioliceman; 7. Défendez-vous ; 8. Ici on peut dormir ; 9. Chien; 10. Ici homme brutal; il. Ici on donne de l’argent; 12. Gens brutaux et chien; i3. Femme seule ave.c une servante; 14. Donnent aux pauvres; i5. Insistez; 16. Ici soyez pieux.
- L’explication de ces signes est assez suggestive ; elle donne, une idée des soucis les plus fréquents de ces « tramps ». Les- chemineaux d’Angleterre, ceux de France ont d’ailleurs eux aussi, en certaines régions, leurs signes secrets de reconnaissance, véritables poteaux du Touring-Club trimardeur.
- La galvanisation du fer et de l’acier par le procédé Lohmann. — Ce procédé, actuellement en essais aux Etats-Unis, et qui semble avoir un certain succès; diffère du procédé ordinaire par l’addition d’un peu de mercure dans le bain de préparation. Le mercure se dépose tout d’abord sur le métal; puis lorsque le métal s’échauffe à son passage dans le bain de galvanisation le mercure se volatilise, les pores qu’il obstruait sur le métal s’ouvrent et l’alliage galvanisant y pénètre. C’est ainsi que l’inventeur explique la supériorité d’adhérence qu’il attribue à son procédé. Le fer est tout d’abord décapé, comme d’usage, dans l’acide sulfurique. Il passe alors dans le bain Lohmann, composé d’acide chlorhydrique, de bichlorure de mercure et de sel ammoniac. Le métal est séché, puis on le fait passer dans le bain de galvanisation. Les brevets Lohmann visent le zincage, le plombage, le dépôt d’alliage de ces deux métaux, même mélangés d’un peu d’étain.
- Destruction des insectes nuisibles. — La station entomologique de la Faculté des Sciences de .Rennes fournit gratuitement tous les renseignements concernant les moyens à employer pour détruire les insectes nuisibles. Ecrire à M. F. Guitel, professeur à la Faculté des Sciences de Rennes en lui envoyant le nom ou un échantillon de l’insecte à détruire.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- *i» JJutomobilisme
- Le pare-boue Dreux réglable, à montage et démontage instantanés. —- Quels que soient les perfectionnements apportés aux divers systèmes de pare-boue utilisables pour les automobiles, la pratique a permis de constater qu’il restait encore des améliorations à réaliser, notamment dans le mode de fixation à la roue, dans la possibilité de suspendre le fonctionnement du pare-boue, par temps sec, et dans le principe de la mobilité absolue en tous sens, cela sans que l’appareil puisse tourner autour de son point de suspension, sous l’influence d’un choc, et sans qu’il soit exposé à se briser. Enfin, il restait aussi à réaliser cette double condition, très importante : le réglage facile, le montage et le démontage instantanés.
- Le pare-boue Dreux, représenté de face et de profil par les figures ci-jointes, paraît satisfaire à ces multiples conditions ; il a d’ailleurs été classé premier au récent concours technique de pare-boue organisé à Versailles par l’Automobile-Club de Seine-et-Oise.
- Cet appareil se compose de deux parties essentielles : i° un support D à coulisse en tôle et un simple étrier à deux montants rigides BB', fixé au chapeau de la roue
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- Le pare-boue Dreux : de face et de profil.
- par un boulon C, qui maintient le dispositif invariablement dans la position verticale à l’avant comme à l’arrière, sur le susdit support également rigide D, prenant point d’appui sur le, moyeu de la roue. Cette tige ou guide coulisse dans le garde-crotte E, ou elle peut jouer dans le sens vertical; 2° un écran A, ou balai en fibres de piassava, muni de son armature BB', dont le point de suspension C dans la coulisse permet le réglage en hauteur. L’étrier pouvant osciller librement autour de son point de suspension, on évite ainsi toute rupture sous l’influence de heurts plus ou moins violents. D’autre part, les oscillations longitudinales sont limitées par deux petits ressorts à boudin FF7,, qui relient les bras B pt B' de l’armature de l’écran au support à coulisse et font office d’organes compensateurs. Le pare-boue est, ainsi, toujours maintenu rigoureusement dans la position qui assure sa fonction. Si, par exemple, l’automobile vient à serrer de trop près un trottoir, l’écran, qui supporte, le choc, ne peut se brisex?, non seulement à cause de son élasticité propre, mais encore grâce à son élasticité latérale et longitudinale, qui lui permet de s’approcher ou de s’éloigner du pneumatique, La boue arrêtée par l’écran est déposée instantanément sur le jsol, sans être projetée dans une direction quelconque.
- , , La caractéristique remarquable de ce système de pare-boue réside surtout dans cette ingénieuse particur larité que le point de suspension est relevé bien au-dessus du moyeu de la roue, ce qui permet de donner, comme courbe du bord extérieur, à la partie protectrice, oubavette, un arc de cercle ayant pour centre le
- point de suspension même de cette bavette, dont le jeu s’étend ainsi dans un rayon sensiblement plus grand que celui de la roue; il en résulte que l’efficacité de la partie protectrice s’étend sur une surface plus grande. Grâce à son système de réglage — le point de suspension de l’étrier pouvant coulisser librement dans une cannelure ef ménagée au centre du support qui va du garde-crotte au moyeu de la roue — ce pare-boue peut être monté et démonté facilement et rapidement. Il suffit de dévisser l’écrou du boulon fixé sur le chapeau de la roue. D’après le chronométrage officiel, au concours de pare-boue de Versailles, l’opération peut se faire en moins de n secondes.
- Ce pare-boue peut s’adapter sur toutes les roues en bois ou métalliques, quel qu’en soit le diamètre. L’appareil est maintenu, à volonté, en position de repos ou en position d’utilisation, simplement en haussant ou en abaissant le point de suspension, ce qui se fait par le déplacement, vers le haut ou vers le bas, du boulon de serrage. — L’inventeur de ce pare-boue très pratique est M. Dreux, io, rue Hégésijxpe-Moreau, Paris, 18e.
- &?..> Mécanique
- Raccord rapide pour tuyaux d’arrosage et appareil rotatif. — Le raccordement des tuyaux d’arrosage se fait sur les bouches de prise d’eau au moyen d’un raccord mâle et femelle fileté. Ce
- Fig. I. — Raccord rapide à baïonnette, i. a, raccord placé sur le tuyau; b, rondelle cuir; c, rampe. i. a, pièce à oreilles rapportée ; b, bouche de prise d’eau.; c, rampe. 3. Plan de la pièce oreille.
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- système a des inconvénients : outre qu’il est nécessaire de prendre un certain temps pour visser, on a souvent des fuites venant de l’usure ou de la détérioration du filet par des chocs, de la terre qui empêche un bon joint, etc.
- La rapidité du raccordement est intéressante en cas d’incendie, le bon fonctionnement et le manque de fuites sont nécessaires à tous.
- Un système nouveau de raccord rapide, qui vient d’être adopté par la Ville de Paris pour le Bois de Boulogne et par les pompiers en province, est celui de M. Ivirfel qui ne nécessite pas le remplacement des F bouches de prise d’eau existantes. En voici la description : sur la tubulure de la
- prise d’eau, on visse une ^ c
- | • , ' t . -, lug. 2.— Appareil tournant for-
- bague qui porte des talons mant pImQ . A? orificeg de
- saillants formant rampe à leur partie inférieure.
- Le raccord fixé au tuyau est spécial et comporte deux rampes qui s’appuyant sur les talons de la bague, par un mouvement à baïonnette .forment joint par écrasement d’une rondelle de cuir ou de caoutchouc. Ceci n’empêche pas . la douille de tourner pour l’orientation du tuyau d’arrosage. Le.serrage de la rondelle, qui peut être très énergique au moyen d’une clé, se fait par pression' à plat sous rotation, ce qui ne détériore rien, tout en donnant une bonne étanchéité.
- Une autre invention de M. Kirfel qui complète la première pour l’arrosage des parcs et jardins est celle
- suintement; B, bille; C, ouvertures d’arrosage ; D, ouvertures pour le tourniquet hydraulique ; E, partie tournante; F, tube fixe ; G, partie se vissant sur un raccord mâle!
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- d’un petit appareil produisant le jet rotatif en pluie en évitant d’avoir des pressions nuisibles. Cet appareil est suffisamment décrit par la figure 2 : la partie tournante, à emboîtement cylindrique sur la partie fixe, roule sur une bille, la seule pression étant celle nécessaire à la rotation. L’arrivée de l’eau dans les orifices de distribution se fait par un ou plusieurs trous, percés dans le tube de la partie fixe ; deux trous supérieurs à la partie tournante laissent suinter l’eau qui pénétrerait en dessous du fond supérieur, ce qui empêche le soulèvement de la partie mobile.
- Ce petit appareil se visse à la place de la lance d’arrosage et, au moyen d’un trépied, il arrose automatiquement les pelouses, jardins, etc., les 10 ouvertures à la périphérie a donnent une pluie très fine par la rotation selon la pression jusqu’à 18 mètres; les ouvertures b plus ou moins inclinées lancent l’eau en l’air jusqu’à 5 mètres de hauteur èt donnent un aspect agréable à la gerbe, L’arrosage .se fait du centre à la périphérie en couches égales et bien réparties. — Chez M. Kirfel, 196, rue Michel-Bizot.
- *»> Objets utiles
- Une salle de bain portative. — L’idée de constituer une salle de bain portative est d’autant plus intéressante que la présence d’une salle de bain dans les appartements augmente dans une proportion très sensible la valeur locative. Les petits loyers en sont réduits à fréquenter les établissements de bain ou plus simplement à user du tub. La salle de bain portative résout donc le problème du bain à domicile.
- L’inventeur a imaginé un matériel spécial. Une baignoire de plus faible profondeur que les baignoires fixes, en zinc et garnie extérieurement d’une bordure arrondie en cuivre afin de la rendre indéformable ; enfin deux pieds démontables, garnis de roulettes si on le désire, permettent de la poser en un endroit quelconque de la cuisine. La partie basse est pourvue d’une soupape ouvrant une canalisation pour permettre la vidange. Le tuyau se terminé, par un tube de caoutchouc que l’on raccorde à une tubulure greffée sur un tuyau quelconque d’évacuation des eaux, ainsi qüe le montré notre schéma.
- Le chauffe-bain est également de construction spéciale. On le place sur la cuisinière et on raccorde par
- Hors service.
- Fig', x. En service.
- A, tube de caoutchouc d’arrivée d’eau froide au chauffe-bain; B, tube de caoutchouc de distribution d’eau chaude à la baignoire ; G, tube de caoutchouc d’arrivée dti gaz au chauffe-bain ; D, chaînette de la soupape de vidange E; E, soupape pour la vidange de la baignoire; F, coude de la soupape de vidange pour fixer le tube de caoutchouc ; G, tube de caoutchouc pour la vidange de l’eau de la .baignoire ; H, coude de métal mobile recevant le tube . de'caoutcliouc G lorsque la baignoire est en service; I, bague soudée au conduit d’évacuation de l'évier et recevant le coude H ; J, bouchon fileté fermant hermétiquement la bague I lorsque le coude H est enlevé,, la baignoire n’étant pas en service; K, pieds démontables.
- tin tube flexible .A l’entrée de l’eau avec le robinet de l’évier! La sortie de l’eau se fait par le tube B qui descend dans la baignoire. Enfin le gaz arrive par le tube C. L’intérieur dü chauffe-bain est constitué par un serpentin disposé verticalement; les deux brûleui’s à gaz, placés à la base de l’appareil sont constitués par deux gros tubes, présentant, au lieu des trous habituels, des coups de scie rapprochés les uns des autres et permettant à la flamme de s’élever jusqu’aux trois quarts de la hauteur
- totale du serpentin. Chaque tube vertical est donc enveloppé de flammes sur presque toute sa hauteur et l’eau est portée à une forte température en très peu de temps, L’inventeur affirme qu’en 17 minutes on obtient un bain à 35 degrés. La consommation de gaz serait également très faible. Dans tous les cas cette installation amovible est extrêmement ingénieuse. Son prix est de ig5 francs chez le constructeur, M. Francis Yasseur, 142, faubourg Saint-Denis, à Paris.
- *>> Divers <<*
- La musette-mangeoire « Mangealaise ». — L’inventeur de ce petit objet est un ami du cheval, et son affection pour ce noble animal l’a heureusement inspiré. Sa nouvelle musette-mangeoire aura sans doute pour
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- effet d’épargner à nos serviteui’s un supplice trop fréquent.
- Yoici en effet le spectacle que nous offrent chaque jour les milliers de chevaux qui prennent dans la rue leur repas de midi.
- Dans un sac plein d’avoine, on leur plonge les naseaux, sans souci des difficultés plus ou moins grandes qu’ils peuvent avoir à manger et à respirer. Il est à remarquer, en effet, que pour éviter les pertes de graines, les trous destinés à l’aération sont très petits. Ils sont le plus souvënt obstrués par les poussières et là crasse ; dans le même but, la musette est serrée autour du nez du cheval.
- Au début de son repas, le cheval, dont les lèvres sont comprimées par l’avoine, est gêné pour opérer une mastication profitable ; il avale sans mâcher, donc sans profit. Peu de temps après, il ne peut plus atteindre la nourriture, il encense violemment, met lé nez en l’air, les graines s’échappent par l’ouverture supérieure. Ou bien, il. cherche un point d’appui sur le sol, dans le ruisseau, sur le trottoir; le collier lui tombe sur les oreilles, il fléchit les genoux exposé à glisser' et à tomber.
- La « Mangealaise » distributrice d’avoine remédie à tous ces inconvénients, elle est d’un prix de revient à peine plus élevé que la musette ordinaire.
- Pendant toute la durée de sa consommation, l’avoiné arrive en quantité juste suffisante à portée des lèvres dü cheval sans les comprimer et sans gêner la mastication,
- La disposition de l’appareil assuré au cheval une parfaite liberté de respiration. '
- La musette-mangeoire se compose d’un sac en toile ou de toute autre matière appropriée divisé en deux compartiments; le compartiment antérieur reçoit le nez du cheval, le compartiment postérieur, l’avoine. Ces deux compartiments communiquent par leur partie infé^ Heure. A cet effet, la cloison de toile qui les sépare, s’arrête à une petite distance du fond ; elle est garnie à sa partie inférieure d’une bande de cuir qui régularise le débit de l’avoine. L’introduction de l’avoiné se fait par le compartiment antérieur; un simple mouvement de bascule la fait passer dans le compartiment postérieur.
- Le fond de la musette peut être en bois, cuir ou même en toile.
- L’aération est assurée par de nombreux trous percés dans une plaque de cuir qui correspond comme positions sur la partie antérieure de la musette aux naseaux dü cheval. Une languette de toile qui peut se rabattre-à l’intérieur pour obturer ces trous, permet d’utiliser la totalité de là musette pour transporter l’avoine;
- Pendant le repas du cheval, cette languette est maintenue relevée en la boutonnant à l’extérieur. — L’inventeur est le commandant de Lichtenberg, 8,"rue dé la Né va, Paris.
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- HYGIENE ET SANTE
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- L'iode pour les soins de la bouche. — Il y a cinq années (Voy. La Nature, 1907, I, p. 117), je citais quelques documents statistiques empruntés aux rapports des inspecteurs de l’hygiène scolaire, à Londres, pour montrer l’énorme proportion de lésions dentaires par insuffisance de soins de propreté, de lavages quotidiens. Sur un millier d’enfants, à peine quelques-uns se livraient à des brossages réguliers, et le nombre des sujets atteints de carie dentaire s'élevait, dans ces rapports, à près de 70 pour 100. Rien cependant de plus important dans le premier âge que ces soins de la bouche pour prévenir les altérations, souvent difficiles à guérir, des dents de la seconde dentition. Sans compter que ces lésions dentaires s’accompagnent le plus souvent de suppuration avec produits infectieux, qui donnent à l’ha-leine une odeur fort désagréable, quand elle n’est pas répugnante.
- Pour remédier à ces odeurs tenant à la carie dentaire ou à des lésions buccales, le D1 Caries, de Bordeaux, conseille de recourir à l’antiseptique le plus sûr, remis à la mode dans, ces derniers temps et que tout chirurgien emploie dans ses opérations; je veux dire l’iode. M. Caries emploie la teinture d’iode additionnée d’io-dure de potassium pour rendre le métalloïde très miscible dans l’eau. A 20 grammes de teinture d’iode du codex on ajoute 1 gramme d’iodure, et chaque matin et chaque soir on verse trois gouttes de cette solution dans un quart de verre d’eau bouillie pour se rincer minutieusement la bouche.
- Comme le fait observer avec raison notre confrère, si on se servait de teinture d’iode seule, elle serait dissociée dans l’eâu et se fixerait sur les muqueuses, détèr-minant une saveur désagréablement tenace. Avec l’addition d’iodure, la solution ne précipite pas, se mélange intimement à l’eau, et la saveur de l’iode est très aisément supportée. De plus, le métalloïde pénètre dans les coins les plus anfractueux, dégageant des vapeurs en petite quantité, mais appréciables à l’odorat des voisins. Il agit là comme désinfectant, antiseptique, neutralisant les produits bactériens, s’attaquant même aux si nombreux microbes de la cavité buccale. Il y a longtemps que j’emploie et que je conseille l’iode sous cette forme pour gargarismes dans le cas d’amygdales anfractueuses, à cryptes, ou dans les formes de pharyngite chronique; la dose doit être plus élevée, dix à douze gouttes de solution iodo-iodurée par quart de verre. J’ajouterai que
- ce gargarisme est très avantageux chez les enfants, car s ils en avalent une partie, c’est tout bénéfice, ils assimilent une petite quantité d’iode.
- M. Caries a conseillé sa lotion iodée à des sujets pourvus d’une denture excellente/mais avec tendance à la formation de tartre. Il lui a semblé que ces dépôts étaient moins abondants, moins tenaces, et il l’explique ainsi : les dépôts dentaires, précurseurs du tartre, ont pour point de départ des fermentations buccales multiples parmi lesquelles dominent, selon l’alimentation, les fermentations ammoniacales ou sulfo-ammoniacales» L’alcali, en se produisant, sature l’acide carbonique des carbono-phosphates, et les phosphates alcalins terreux s’insolubilisent ; ce sont eux qui constituent le tartre.
- L’action de l’iode sur la carie dentaire s’explique tout naturellement par la vertu antiseptique de cet agent. Au début la carie est déterminée par un microbe ou une diastase dissolvante de l’émail; l’iode peut en arrêter le développement en détruisant l’agent destructeur. Les résultats obtenus dans un certain nombre de cas doivent engager les porteurs de lésions dentaires à recourir à ce moyen. M. Caries affirme que la solution iodofiodurée ne jaunit pas les dents même après plusieurs mois d’usage. Je serais moins affirmatif que lui sur ce point, mais je donnais, il est vrai, des doses plus élevées. En tout cas, cette coloration, si elle se produit, est des plus éphémères, et le brossage avec la craie arrive à la faire très bien disparaître.
- Un autre procédé, conseillé par le Dr Paul Laurens, permet d’utiliser dans le même but, l’iode à l’état naissant.
- ÎNotre collègue, qui s’est spécialisé dans les affections de la gorge et de l’oreille conseille pour les inflammations chroniques de l’amygdale, pour la pharyngite chronique l’emploi de l’iode. Son procédé est basé sur la propriété que possèdent les peroxydes notamment l’eau oxygénée, de déplacer l’iode des iodures et de le mettre en liberté. Il se sert d’une solution d’iodure de sodium à 3 pour xoo et d’eau oxygénée médicinale à 12 volumes. Dans un demi-verre d’eau, aromatisée à la menthe ou à l’anis, on verse une cuillerée à café de la solution iodurée, et dans un autre demi-verre, une cuillerée à soupe d’eau oxygénée. En se gargarisant alternativement avec une gorgée de l’un et une gorgée de l’autre, on obtient une action locale directe de l’iode. Dr A. C.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Le Nickelage. — La pratique du nickelage électrique donne lieu à des déboires assez fréquents ; le nickel, au fieu de se déposer en couche adhérente et unie, se présente sous forme de paillettes écailleuses, qui se détachent d’elles-mêmes. On a cherché- à expliquer ce curieux et désagréable phénomène. Certains l’attribuent à la présence d’hydrogène occlus, d^autres à la présence de fer. M. K. Engermann, dans un article d' Electrotech-nische Zeitschrift, que résume Y Industrie électrique, reprend l’étude du phénomène. Yoici ses conclusions :
- Quand l’on prend une solution neutre ou faiblement acide ne contenant aucune trace de fer, on obtient une belle couche blanche de nickel, qui n’a pas la moindre tendance à se pailleter. Une solution ammoniacale a de fortes tendances à produire une couche pailletée, même dans le cas où elle ne contient aucune trace de fer.
- Par contre, le nickel obtenu au moyen d’une solution contenant du fer a plus ou moins de tendance à donner une couche pailletée, et les paillettes sont d’autant plus petites qu’il y a plus de fer. Le fer est plus facilement déposé par le courant: que le nickel, et pour cette cause, les premières couches ,du'dépôt contiennent plus de fer que les suivantes, il y, a des tensions qui se.produisent dans le dépôt et formation de paillettes. Au bout de quelque temps, le fer . disparaît et 011 obtient un beau, dépôt ; aussi, très souvent, alors qu'avec un bain neuf °u obtient des dépôts défectueux, le dépôt devient con-
- venable quand le bain a travaillé un certain temps.
- M. Engermann a fait des remarques intéressantes sur les dépôts de nickel. En général, il a trouvé que la couche est d’autant plus mate et offre un grain plus fin,, que le bain est moins acide et que la température, l’intensité et la teneur en nickel sont plus élevées; l’addition d’alcalis et de sels de magnésium sont favorables. Les conditions contraires font que le dépôt est brillant et qu’il y a tendance à la formation d’aiguilles cristallines. Une addition de sel d’ammonium empêche les dépôts de couches épaisses; avec de hautes densités de courant, le dépôt est pulvérulent.
- Le nickel provenant de solutions de chlorures est toujours à grains cristallins, plus gros que ceux du dépôt obtenu au moyen de solutions de sulfate. La dureté est à peu près la même pour les couches de nickel obtenues au moyen de chlorures ou de sulfates, elle est plus grande dans le cas de solutions acides que dans celui de solutions neutres. L’addition d’alcali donne une couche de nickel beaucoup moins dure.
- . Le fait, bien connu des praticiens,- que la couche de nickel obtenue avec une solution de chlorure est plus facile à détériorer que celle obtenue avec une solution’ de sulfate, s’explique donc par la différence de finesse' des : grains. En présence de sulfate de magnésium, Engermann obtint des dépôts de nickel contenant de 0,2 à 0,4 pour 100 de magnésium qui n’étaient, il est vrai,
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- pas plus durs, mais très lisses et argentés, de sorte qu’ils convenaientparfaitemenlpouiTobtention de clichés.
- Un bain contenant du magnésium doit être plus acide qu’un autre, afin d’empêcher le dépôt de couches d’oxyde; cette plus forte teneur en acide explique le fait que des dépôts de nickel obtenus avec de l’acide sulfurique éthylique sont assez durs. On obtient du nickel plus flexible avec une solution sulfurique qu’avec, une solution de chlorure ; une solution acide donne du nickel moins flexible qu’une solution neutre. En employant une solution contenant du sodium, le nickel est particulièrement flexible, probablement parce qu’alors il est en grains plus fins. Du fer rend le nickel très cassant. Avec une dureté allant en croissant, la flexibilité diminue et par conséquent, il devient plus cassant.
- Préparation des papiers tue-mouches. — Pour se débarrasser des mouches, on emploie souvent des papiers préparés spécialement : le moyen, très économique, est fort eflicace. Il existe deux catégories de papiers tue-mouches Les uns, souvent vendus en forme de cône, de zig-zag, sont recouverts d’une sorte de colle très visqueuse, où viennent s’engluer les mouches attirées par l’odeur du miel ou de la mélasse qu’on incorpora aux mixtures adhésives. Celles-ci sont préparées par des procédés sensiblement analogues à ceux que nous avons décrits pour faire les bandes-engluées destinées au pié-gage des insectes (Supplément de 1911-1, p. 109).
- ; Les autres sont des feuilles de buvard, imprégnées de mélanges toxiques sucrés : il suffit de placer la fexiille dans une assiette et d’humecter avec de l’eau pour que les mouches arrivent .de toutes parts absorber le liquide sucré. Elles meurent peu après, empoisonnées. Ces genres de papier sé préparent en mouillant du papier non, collé (papier-filtre, papier-buvard) avec une des mixtures ci-dessous
- . A) 'Faire macérer pendant une nuit 2S0 grammes de copeaux de quassier [quassià amara: des phai’maciensj dans un litre d’eau. Ajouter grammes de mélasse,
- puis faire évaporer le liquide jusqu'à réduction du quart du volume primitif.
- B) Faire dissoudre dans xoo grammes d’eau 25 grammes de miel et 25 grammes d’acide arsénieux. Il est bon d’ajouter un colorant (un peu d’encre rouge par exemple) pour éviter tout usage intempestif du dangereux papier.
- Crème pour chaussures de cuir jaune. — La plupart des recettes pour la préparation de ces sortes de cirage conduisent à l’obtention de sortes d’encaustiques. Les produits se composent de cire émulsionnée dans une eau très savonneuse contenant souvent un peu de borax, de tartre, de carbonate sodique pour augmenter le pouvoir émulsionnant. On n’obtient guère ainsi que des mixtures sans doute fort bon marché, mais de qualité médiocre, ne présentant pas la consistance crémeuse des encaustiques véritables et brillantant peu le cuir.
- Yoici comment on peut obtenir une crème d’excellente qualité pour chaussures de cuir jaune. On place dans une casserole d’eau mise sur le feu deux petits flacons contenant l’un 3o grammes cire jaune et 100 grammes essence de térébenthine, l’autre 5 grammes savon de Marseille et 100 grammes eau ordinaire. En agitant de temps en temps, et à condition de découper au préalable les produits à dissoudre (surtout le savon) en minces copeaux, les solutions sont bientôt faites. Pendant que s’opère la préparation, on fait dissoudre 1 à 2 grammes de brun Bismarck dans 10 à 20 grammes d’alcool fort.
- Finalement, l’eau de savon, bien homogène, est versée dans un bol ou autre récipient de même genre. En agitant sans cesse avec une baguette, on verse peu à peu la solution de cire, puis la solution colorante. Et on continue d’agiter jusqu’à ce que, refroidissant, la masse s’épaississe : elle est alors versée dans les boîtes métalliques où on la conserve. Ces boîtes devront être bien fermées, et leur couvercle remis soigneusement chaque fois qu’on se sert de la crème, sans quoi la masse se dessécherait et perdrait ses qualités.
- Laboratoire cle lui Nature.
- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. —- Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Rectification. — Une fâcheuse coquille nous a fait dire dans une Information du n° 2043 [Le plus ancien Musée du monde) qu’on trouvait dans le Shôsoin de Nara, au Japon, des « étoffes travaillées voisines de la batiste » ; c’est batike qu’il faut lire, comme l’auront sans doute rectifié d’elles-mêmes celles de nos lectrices qui, au cours de ces dernières années, se sont livrées à ce curieux travail, un moment à la mode, et qui donne des effets de couleurs si précieux.
- Communications. — Estampages d'inscriptions. — Nous recevons de M. Jacquot, de Grenoble, la communication suivante, à propos de notre Information du N° 2o38. « Lorsque j’étais à Mila (Algérie) j’ai estampé toutes les inscriptions latines de l’Ecole communale (25 environ) et un certain nombre d’inscriptions encastrées dans les murs de maisons de colons. Je me suis servi pour cela de larges feuilles de papier blanc non gommé, que j’appliquais après avoir soigneusement lavé la pierre. Pour les inscriptions gravées très profondément, il fallait plusieurs couches de papier et même parfois un véritable mastiquage an moyen de pâte de papier mouillé et bien trituré. Jamais je n’ai employé l’huile pour dégager le moulage, qui venait en général aisément tout seul. —Pour les inscriptions néo-puniques, gravées en caractères beaucoup plus fins, les moulages étaient moins nets. Pour les inscriptions libyques, plus grossières, le mastiquage était de règle. Je pratiquais cette opération après l’application de la première ou de la deuxième feuille, selon la dimension des creux. Pour les pierres à cupules que j’ai étudiées en Chablais,
- je n’ai jamais pu réussir un estampage à cause de la profondeur des cavités; à peine ai-je pu obtenir le moulage de quelques rares sculptures à creux faible. » Alcool de Topinambour. — M. L. C., à Champ-mouillé (Cher). — i° Les procédés de fabrication de l’alcool de topinambour, qui vous intéressent, datent de 1884, et sont dus à M. Toussaint-Gauthier, ingénieur, dont l’adresse était, à l’époque susdite, 3i, boulevard Anspach, à Bruxelles. La première distillerie de topinambour a été montée à Hasselt, par MM. J. et E. Halot, de Bruxelles; une autre a été installée à Waast, près Soignies. Ces procédés permettent de rédxiire notablement la durée de la fermentation; ils consistent à râper les tubercules, comme on râpe les pommes de terre dans les féculeries. Les pulpes très divisées que l’on obtient sont alors pressées au moyen de presses continues, puis malaxées et pressées de nouveau, de manière à obtenir un épuisement complet. On peut aussi appliquer à l’épuisement des pulpes la diffusion par une batterie de filtres-presses ou une lévigation analogue fournissant des jus à la densité initiale du tubercule. Les jus ainsi obtenus sont ensuite additionnés d’une qxxantité d’acide sulfurique suffisante pour la saccharification et la fermentation; on les soumet alors à l’action de la pression dans un saccharificateur spécial. Soumis à une haute température, les saccharoses du topinambour subissent une transformation complète, tout à fait différente de celle qu’on obtient à l’air libre. Les moûts obtenus par le traitement sous pression sont transformés en un véritable glucose de topinambour, qui comprend le lévulose, le synanthrose et tous les corps analogues. Ce glucose, soumis à la fermentation, produit un excellent alcool, de qualité égale à celle des meilleurs alcools du commerce, et cela sans qu’il ait subi de coûteuses épurations. Ces procédés font rendre au topinambour 8 pour 100 et même 9 pour 100 d’alcool à ioo°, soit a peu près le double de .ee que produit la betterave. La
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- durée de la fermentation est réduite aux trois quarts. Le prix de revient de l'hectolitre d’alcool à 900, fourni par saccharification des topinambours sous pression — en se basant sur 1200 kg de tubercules à 20 francs les 1000 kg, soit 24 francs, et en comptant 16 francs de frais de fabrication et frais généraux, avec déduction de la valeur de 3oo kg de pulpes pressées, à 2 francs les 100 kg, soit 6 francs— ressortirait à environ 34 francs, alors que le prix de revient atteint, pour le maïs traité en grand par les acides, environ 52 francs ; pour la betterave, 46 francs ; pour la mélasse, 47 francs. Si l’on considère que, sur les plus bas cours des alcools à la Bourse de Paris, la fabrication de l’alcool de topinambour laisserait encore au moins 10 francs de bénéfice par hectolitre d’alcool, et qu’un écart de prix de revient variant de 12 à 18 francs, assure à la fabrication un avantage incontestable sur les distilleries employant d’autres matières premières, on peut apprécier la valeur de ces procédés et l’intérêt que leur application pratique peut offrir à l’agriculture en France. La distillation du topinambour nécessite au préalable, l’emploi d’un épierreur èt, pour le lavage, une quantité d’eau plus considérable que pour la betterave, et presque le double d’acide sulfurique, pour les fermentations. Une rectification bien conduite, l’emploi d’appareils perfectionnés, permettent d’obtenir des alcools dépouillés de toute odeur et de foute saveur caractéristiques, d’en faire des trois-six fins, moelleux, à allier aux eaux-de-vie fines, de hiême que pour le vinage, la fabrication des liqueurs fines, ou pour la parfumerie. Mais avant d’entreprendre la distillation du topinambour trois conditions principales sont à observer : i° le prix de la main-d’œuvre et le moyen de pouvoir se la procurer; 20 le prix de revient du combustible ; 3° la quantité d’eau nécessaire pour les lavages ; .— 20 Pour ce qui concerne le coût d’une installation et l’établissement d’un devis convenable, il faut s’adresser à des entreprises s’occupant spécialement d’agencement de distilleries. Yoici des adresses : Mollet-Fontaine et Ci0, ingénieurs-constructeurs, rue Gustave-Testelin, à Lille ; Société française de constructions mécaniques (anciens établissements Cail), à Denain (Nord); établissements A. Maguin, à Charmes (Aisne); Henry Mariolle, à Saint-Quentin ; Société anonyme de constructions mécaniques, à Saint-Quentin; Compagnie de Fives-Lille, 64, rue Caumartin, Paris; E. Barbet, 1^3, rue Saint-Honoré, Paris; Ch. Touaillon, 72, boulevard Sébastopol, Paris; et au Secrétariat général de l’Association des chimistes de sucrerie et de distillerie, 156, boulevard Magenta, Paris.
- Renseignements. — M. Mori, à Tokio. — Merci de vos documents; i° il est bien difficile de vous indiquer tin produit donnant sûrement de bons résultats : ceux-
- ci dépendront du goût et de la façon d’opérer des personnes l’employant. Le liquide mucilagineux obtenu par trempage des graines de lin dans un peu d’eau nous semble devoir convenir ; 20 surtout sur papier, l’enlevage de l’encre de Chine est très difficile. Nous avons déjà fait avec votre encre et vos papiers quelques essais infructueux; nous en poursuivons d’autres.
- M. Lavachery, Perse. — Yous trouverez des thermo-régulateurs électriques chez J. Richard, rue Mélingue, Paris; Carpentier, 19, rue Delambre, Paris. — Fabricants d’incubateurs : Philippe, à Houdan (Seine-et-Oise) ; Gombault, à Merville (Calvados); Arnonlt, 7, rue des Petits-Champs, Paris; Daniel, 5i, avenue de la Motte-Picquet, Paris ; Vortellier, à Mantes (Seine-et-Oise).
- M. C. P. Rivet, Alger. — Emploi du chlorure de calcium comme absorbant pour l’humidité. Le problème, loin d’être aussi simple que vous semblez le penser, ne peut être résolu une fois pour toutes, les chiffres variant selon les conditions de la mise en œuvre : A) les solutions aqueuses de chlorure de calcium absorbent l’humidité ambiante jusqu’à une certaine dilution au delà de laquelle l’affinité devient nulle, voire meme inverse. Cet état d’équilibre est déterminé par l’égalité des tensions dé vapeur de l’air et de la solution. Pratiquement, nous croyons d’ailleurs inutile de connaître exactement ce point parce qu il faut rester bien en deçà pour avoir une affinité suffisante. Indiquez-nous l’application que vous avez en vue : nous vous renseignerons mieux; B) le chlorure anhydre dégage d’abord de la chaleur en se combinant à environ 5o pour 100 d’eau. Le sel hydraté ainsi formé absorbe alors de la chaleur en se dissolvant dans toute nouvelle quantité d’eau attirée : il abaisse en conséquence la température. Les chiffres sont : 5867 cal. dans le premier cas, et 2081 dans le second.
- M. J. M. E., Argentine. — Badigeonner tout simple-^ ment avec le collodion riciné, vendu chez les pharmaj ciens et servant à recouvrir les plaies d’un enduit protecteur. Il serait bon, pour avoir plus de souplesse, d’y faire dissoudre un peu de camphre.
- M. A. Cardot, Alger. — i° Le çarborundum est un carbure de silicium répondant à la formule Si C, et fabriqué au four électrique par fusion d’un mélange de charbon et de. sable; 20 textilose est un nom de fantaisie; pour vous renseigner exactement, il nous faudrait connaître le produit auquel on l’applique ; ne serait-ce une soie artificielle genre viscose?
- M. E. M., Paris. — Nous publierons prochainement une chronique sur les procédés pour durcir la surface des pierres calcaires, et quelques indications sur les abréviations de titres scientifiques. En ce qui concerne particulièrement la fluatation, vous pourriez demander à M. Teisset-Kessler, fabricant de fluosilicates à Cler-mont-Ferrand, la brochure sur l’emploi de ses produits.
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Nouveau procédé d’impression pour les aveugles : G. Chalmarès.
- — Conférence radiotélégrapliique internationale de Londres : R. Villers. — L’exploitation des marais : Daniel Claude. — Chronique. — Construction de 1’ « Imperator », le plus grand paquebot du monde : Dr Alfred Gradenwitz. — Recherches récentes sur les lames d’huile étendues sur l’eau : H. Vigneron.
- — Chansons de Tahiti : Jean-Paul Lafitte. — Académie des sciences : Ch. de Vili.edeuil. — Henri Poincaré : G. Humbert.
- Supplément. — Nécrologie : Hubert Latham. — Solubilité de l’acide carbonique dans la bière, etc.
- Les Alpes de Provence. Guide du Touriste, du Naturaliste et de l’Archéologue, par Gustave Tardieu, i vol. in-16 (Collection des Guides Boule), avec 91 illustrations et 1 carte en couleurs, cartonné toile souple. Masson et C‘°, éditeurs. Paris, 1912. Prix : 4 fr. 5o.
- Ce nouveau Guide comprend les Basses-Alpes avec la région montagneuse de Vaucluse, qui se rattache
- étroitement anx massifs bas-alpins. Région pittoresque, riche en paysages variés et en souvenirs historiques. Le présent guide ne se contente pas de faire connaître les principaux itinéraires recommandables aux touristes. Dans une monographie condensée, il leur signale les principaux caractères géographiques, géologiques, ethnographiques, archéologiques de la contrée et leur indique les. divers points dignes de retenir l’attention d’un promeneur curieux et cultivé. De très jolies illustrations rendent plus agréable encore la lecture de ce petit livre.
- Les grands hommes, par W. Ostwald, traduit par le Dr Marcel Dufour. In-18, Flammarion, éditeur. (Bibliothèque de philosophie scientifique). Prix : 3 fr. 5o.
- L’auteur fait d’abord la biographie de six savants : Davy, Faraday, Liebig, Gerhardt, Helmholtz et J.-R. Mayer, qui découvrit le principe de l’équivalence, et qu’on ne connaît guère en France. Puis il en tire des
- . conclusions pratiques sur la façon dont l’instruction des enfants doit être menée pour ne pas étouffer les intelligences, et pour favoriser la formation des futurs
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- grands savants. Il s’occupe aussi du sort des savants devenus vieux. D’après M. Ostwald, les femmes ne seraient pas appelées à contribuer bien activement aux progrès de la science ?
- Le guide P.-L.-M. des Alpes. Editée par la Compagnie des chemins de fer Paris-Lyori-Méditerranée, cette ravissante'plaquette, luxueusement tirée et illustrée, décrit la nouvelle route des Alpes, avec les horaires d’accès. On y a ajouté le beau panorama du Mont Blanc pris du sommet du Buet'par M. Paul Hell-bronner.
- »
- Traité de métallo graphie, par F. Robin. Hermann, éditeur, i vol. 244 hg-. 131 planches hors texte,
- 460 photo., 465 pages. .Prix, relié : 3o francs.
- Ce très important ouvrage s’adresse à la fois à la science et à l’industrie ; il contient en effet l’exposé succinct, mais très documenté, de toutes les recherches faites jusqu’ici sur la métallographie ; il contient aussi toutes les données pratiques qui permettront au lecteur de s’initier rapidement et sûrement à l’emploi de cette moderne méthode d’investigation; si précieuse aujourd’hui dans l’industrie métallurgique.
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- asc
- Observations de M.
- Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES !
- Lundi 22 juillet 1912. 14»,1 E. S. E. 0. Beau. » Peu nuag. le m.; tr nüag. le s.; rosée; brume à 6 h.
- Mardi 23 17°,1 S.. S. W. 2. Eclaircies. 0,2 Nuageux; rosce; pluie de 2 h. 30 à 3 h. 15; halo.
- Mercredi 24 . . . . 17°,8 E. N. E. 1. Beau. 16,1 Nuag. ; rosée; brume à 6 h. ; orage av. pl. et grêle ont. 15h50-2l li.
- Jeudi 23 16°, 0 W. 0. Pluie. 5,4 Couv. jusq. 13 h. ; nuag. ensuite ; pl. entre 5 h. 45 et 13 h.
- Vendredi 26 ... . 16°,2 S. S. W. 1. Beau. » Beaujusq. 9 h.; nuag. ensuite ; rosée; halo.
- Samedi 27 .... . 18°, 6 S. j. W. 2. Beau. 15,3 Nuag. ; pl. de 0 h. 37 à 1 h. 50 ; orage et pl. entre 20 h. et 23 h.
- Dimanche 28 ... . 15°,8 S. W. 3. Beau. 0,6 Nuageux; averse à 16 h. 50. • -
- JUILLET 1912.— SEMAINE DU LUNDI 22 AU DIMANCHE 28 JUILLET 1912,
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe pim mince, thermomètre à l'abri à boulejéche; courbe en pointillé, thermomètre à~ l'abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 22 au 28 juillet. — L.e 22. Pression basse sur toute l’Europe. Fortes pressions sur l’Islande (773). Pluies sur le W., le Centre, l’E. de l’Europe. En France : Nantes, 12 mm; Le Mans, 5. Témp. du matin : Yardoe, 70; Belfort, n ; Paris, 14 ; Bordeaux, 16; Marseille, 18; moyenne à Paris : i7°,4 (normale : i8°,5). — Le 23. Dépression sur le golfe de Gascogne, dans le Centre et le S.-E. du continent (Odessa : 753). Fortes pressions sur l’Islande. Pluies sur le W. et le Centre de l’Europe. En France : Boulogne, 8 mm; Charleville, 5. Temp. du matin : Belfort, i3°; Bordeaux, i5; Lyon, 17; Alger, 25. — Le 24. La pression baisse sur toute l’Europe : dépression sur l’Irlande (Yalentia : 754)-Prèssions supérieures à 765 entre l’Islande et la Baltique, ainsi que sur les Açores. Pluies sur le W. et le Centre de l’Europe. En France : cap Gris-Nez, 8 mm; Cherbourg, 2. Temp. du matin : Yardoe, 8°; Nantes, 16; Paris, 18 ; Marseille, 21; Alger, 25 ; moyenne à Paris : 200,1 (normale : i8°,5). —- Le 25. Dépression sur le N.-W. de l’Europe (Yalentia : -762), et sur les Açores. Fortes pressions sur l’Islande et la Scandinavie. Pluies sur le W. de l’Europe. En France, orages. Toulouse, 20 mm;
- du Bureau Central Météorologique.
- Paris, 18; Brest et le Mans, 10. Temp. du matin ; Bordeaux, 15°; Paris et Lyon, 16; Marseille, 22; Alger, 26; moyenne à Paris : i7°,5 (normale : i8°,5). — Ze 26. Dépression sur l’Atlantique : Biarritz, ,j5q mm; Yalen-tia, 754 mm. Pluies sur le W. de l’Europe. En France, orages : Lorient et Clermont, 17 mm; Gap, 9. Temp. du matin : Yardoe, 90; Belfort, 14 ; Paris, 16; Bordeaux, 18; Marseille, 20; moyenne à Paris : 190,1 (normale : ï8°,5). — Le 27. La dépression de la veille s’étend sur l’Angleterre, la France et le N. de l’Espagne. La pression s’abaisse dans le N. Pluies sur le W. de l’Europe. En France : Le Mans, 14 mm; Lorient, 9. Temp. du matin : Brest, 160; Paris, 19; Clermont-Ferrand, 20.; Toulouse, 21 ; moyenne à Paris : 20°,6 (normale : 18 1 ) • — Le 28. Dépression profonde sur le N.-W. de l’Europe (Irlande : 747)- Dépression sur le N. du continent. Fortes pressions en Islande. Pluies sur le W. de l’Europe. En France, orages dans le N. : Lorient, 22 mm; le Mans, 17; Paris, i4- Temp. du matin : Moscou, i5°; Paris et Nantes, 16; Monaco, 24; Alger, 26; moyenne à Paris : 180,1 (normale : i8°,4)-
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l'Institut, Professeur à l'Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, , Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120. Boulevard Saint-Germain, Paris (VIe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine. . . .
- N° 2046. — 10 AOUT 1912
- SUPPLÉMENT
- INFORMATIONS
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- La chimie de la formation du miel. — On ignorait an fond jusqu’ici comment, au point de vue physiologique et chimique, les abeilles pouvaient transformer en miel les éléments du nectar qu’elles vont butiner sur les fleurs. Un chimiste, M. Kuestenmacher, vient d’exécuter à ce sujet des recherches méthodiques qu’il nous a paru intéressant de résumer pour les lecteurs de La Nature. Après que les abeilles ont absorbé le suc des Heurs et que ce dernier a passé dans leur tube digestif, il se concentre par perte d’eau ; le saccharose ou sucre de canne qu’il contient est interverti totalement, c’est-à-dire est entièrement transformé en un mélange de glucose, et de lévulose et l’amidon, qu’il renferme également, est transformé par hydratation en dextrine. Les tannins du nectar sont oxydés et se déposent; l’acide oxalique disparaît; enfin les essences et substances odorantes sont transformées. Les constituants minéraux sont utilisés en partie par l’abeille pour la constitution de ses tissus ; quant aux matières colorantes, on n’en trouve dans le miel qu’en faible quantité. En dehors des substances qui proviennent du nectar, le miel contient encore diverses diastases ou ferments solubles, des acides gras libres, de l’acide formique libre et divers corps aromatiques.
- Sur.les changements de coloration que présentent les fleurs bleues de la chicorée sauvage. — Les fleurs de la chicorée sauvage, Cichorium intybus, bleues aussitôt après leur éclosion, deviennent en quelques heures roses, blanches et finalement brunes. On a montré que ces changements de coloration sont dus en partie aux variations de la quantité d’acide renfermée dans les cellules, et en partie à l’action d’un oxydase ou ferment soluble oxydant, se trouvant dans la fleur et qui détruit la matière colorante. On a également reconnu la présence d’une oxydase,dans les fleurs de la variété blanche, qui deviennent rapidement brunes.
- Sur la composition des lignites — Nos lecteurs savent que le lignite provient de la décomposition des bois dont il conserve la structure, et qu’il se trouve dans les terrains postérieurs à l’époque houillère, constituant ainsi une forme de décomposition des végétaux moins avancée que la houille. On a déterminé la composition élémentaire d’un certain nombre de lignites de l'Amérique du Nord, provenant du Dakota nord, de Saskatchewan (Canada), d’Alberta (Canada), du Klondyke et de Beaver Hill. Leurs teneurs sont d’ailleurs assez voisines et varient ; pour le carbone, de 62,90 à 68,10; pour l’hydrogène, de 3,78 à 4>3o; pour l’azote, de 0,81 à 1,12; pour le soufre, de 0,90 à i,o3; pour l’oxygène, de 20,67 à 25,46 ; pour les cendres, de 5,00 à6,3o pour 100. La composition varie avec les origines, mais les différences chimiques sont faibles. Les différences physiques sont plus accentuées. On voit par suite que'ceux de ces lignites, qui ne pourraient servir à la-confection du jais,
- serviraient au moins d’excellents combustibles à l’occasion.
- Transmissioif radiotélégraphique des écritures, croquis, etc. — Un jeune inventeur italien, M. F.-R. de Bernochi, à Turin, vient de réussir des transmissions radiotélégraphiques fort satisfaisantes d’écritures, de croquis, etc., à environ i5o km de distance, entre les stations radiotélégraphiques militaires de Turin et de Milan, mises à sa disposition par le Ministère de la Guerre italien. Son dispositif s’adapte à une installation radiotélégraphique quelconque, en employant la génératrice d’ondes comme transmetteur et le détecteur d’ondes comme récepteur. Le nouveau système assurerait le secret absolu des transmissions. Le synchronisme entre les mouvements des cylindres récepteur et transmetteur est assuré par les ondes électriques elles-mêmes. Bien que ces transmissions radiotélégraphiques de croquis, d’écritures et d’autres documents graphiques fussent troublées quelquefois par le fonctionnement d’autres stations radiotélégraphiques, ou par de fortes décharges atmosphériques, on a pu obtenir à la station de réception des reproductions parfaitement nettes.
- Automobile à hélice. — Notre photographie représente une remarquable automobile qu’expérimente actuellement M. de Lesseps : la propulsion y est pro-
- L’iiatomobilo de Lesseps, propulsée pur une aile Cyril os.
- duite non pas par la mise en mouvement de roues, mais par une hélice aérienne placée à 1’arrière de la voilure et qui la force à avancer. La voiture de M. de Lesseps est munie d’un moteur de 40 chevaux pdacé.à Lavant et transmettant au moyen de pignons et. chaîne sou mouvement au propulseur placé à l’arrière'de la voiture. Sur la photographie ci-conlie, le propulseur n’est pas une hélice ordinaire, mais une aile tyrnos, hélice d un dessin spécial imaginée par M. Filippi.
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- INFORMATIONS
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- La potasse aux États-Unis. — Jusqu'ici la majeure partie des sels de potasse utilisés comme engrais par ! agriculture mondiale, proviennent des gisements alle-_ mands de Srassfurt, et, depuis quelque temps, des gisements récemment découverts en Alsace. C’est un très lourd tribut payé annuellement à l’Allemagne par tous les pays agricoles'. Les Etats-Unis, qui font une consommation chaque jour plus grande de sels de potasse pour rénover leurs terres épuisées par une exploitation intensive, désireraient s’affranchir de la tutelle allemande. Le Gouvernement américain a donc ordonné une vaste enquête géologique, pour rechercher si les immenses territoires de l’Union ne recèleraient pas, eux aussi, des gisements potassiques. Les ingénieurs officiels n’auraient pu suffire à exécuter rapidement un travail d’uné telle envergure. Pour le mener rapidement à bonne fin, les Etats-Unis ont en recours à une méthode originale : ils ont mobilisé toutes les bonnes volontés et l’ait appel à tous les chercheurs. Des manuels vulgarisant les rudiments géologiques nécessaires et méthodes de recherches ont été distribués à profusion ; des laboratoires d’analyses gratuites ont été créés en grand nombre, dans le but d’analyser les échantillons recueillis par ces chercheurs volontaires. En outre, des encouragements, sous forme de primes, ont été décernés. La méthode, qui rappelle par certains côtés celle qu-employa pendant la Révolution le Comité de Salut Public, pour se procurer le salpêtre nécessaire aux besoins de l’armée, a rapidement porté ses fruits. Un important gisement de 10 millions dé tonnes vient d’être découvert dans le désert Mohare, en Californie. Il est situé dans le lit d’un lac intermittent dont les eaux laissent à nu en se retirant une épaisse croûte saline. On l’exploitait déjà pour en extraire du borax et du carbonate de soude. L’enquête gouvernementale encouragea les exploitants à exécuter un forage, qui fit découvrir le gisement potassique. Les io millions de tonnes qu’il contient, représentent, au taux actuel, la consommation de 3o ans aux Etats-Unis. Au reste, on estime qu’il existe dans le voisinage d’autres poches analogues qui augmenteront eneoi’e les disponibilités américaines.
- Lampes à vapeur de mercure. — Dans une récente conférence à la Société internationale des électriciens, M. D. . Berthelot signale un important progrès dans la fabrication des lampes électriques à vapeur de mercure, progrès dû à M. Berlemont, le constructeur bien connu. On sait que les lampes à vapeur de mercure ont d’importantes applications comme moyen d’éclairage, ou comme agents de stérilisation. Pour ce dernier usage, on emploie presque exclusivement aujourd’hui les lampes à enveloppe de quartz, cette substance étant très transparente aux rayons ultra-violets, doués de propriétés microbicides. Mais ces lampes sont sujettes à diverses causes de détérioration ou de vieillissement qui, jusqu’ici, semblent paralyser leur développement. L’air rentre progressivement à l’intérieur de la lampe oxydant à la longue le mercure; d’autre part, au bout d’un certain temps un léger voile gris de carbone se dépose sur la paroi intérieure de l’enveloppe de quartz et forme écran pour les rayons utiles. Ces deux causes de vieillissement tiennent au mode actuel de fabrication. Jusqu’ici, on a fait en acier invar les fils qui amènent le courant aux électrodes; l’acier invar a en effet un coefficient de dilatation à peu près nul, et par là identique à celui du quartz. Mais cet acier semble se désagréger peu à peu sous l’action du courant électrique, et c’est ce phénomène qui expliquerait le voile opaque de carbone que nous venons de signaler. D’autre part, l’acier invar ne se soude pas au quartz, et pour assurer le passage étanche du fil à travers le quartz, il faut tailler le premier en cône très allongé et donner au tube de quartz la forme d’un tronc de cône inverse ; on introduit alors l’invar dans ce tronc de cône et on procède à un rodage minutieux destiné à assurer l’étanchéité. Mais cette opération, extrêmement délicate, n’est pas toujours opérée avec le fini nécessaire, de là les rentrées d’air, qui contribuent à la mise hors de service des lampes. M. Berlemont, pour remédier à ces deux causes de détérioration, substitue au fil d’invar un alliage de platine et d’iridium. Le platine fond à une température plus basse que le quartz, l’iridium, au contraire, à une température plus haute. En dosant convenablement les deux constituants, on obtient un alliage de même point
- de fusion que le quartz et qui par suite peut se souder à cette substance ; d’où le moyen d’éviter les défauts d’étanchéité signalés plus haut, en même temps que les pulvérisations de carbone. Reste à éviter la rupture du tube provenant de la dilatation inégale du tube et du quartz. M. Berlemont y est arrivé en introduisant entre le tube de quartz et la tige d’alliage une couche de platine sous un état spécial différent. Le consti-ucteur aurait ainsi fabriqué des lampes qui tiennent le vide depuis plusieurs mois et qui ont fonctionné sans accident avec des intensités de courant supérieures à 5 fois leur régime normal.
- Caractères ataviques des vertèbres néolithiques.
- — D’après MM. Hue et M. Baudoin, certaines vertèbres de la région lombaire des hommes néolithiques présenteraient des caractères ataviques. Ainsi l’apophyse épineuse de la cinquième lombaire offre constamment une inclinaison marquée vers le bas, ce qui est le cas chez les Anthropomorphes et non chez l’homme moderne. De même la troisième lombaire a souvent des apophyses transverses incurvées en avant, comme chez les singes et les quadrupèdes, et parfois aussi un tubercule apophy-sairè très dévelojxpé. Ces caractères placent les hommes néolithiques, pour l’anatomie du squelette, entre les Anthropomorphes et les hommes actuels.
- Oiseaux communs nidifiant à de grandes altitudes.
- — Aux Iles-Britanniques les nids de certaines espèces d’oiseaux ne se trouvent qu’à des altitudes assez élevées, mais les espèces communes habituées aux terrains bas ne bâtissent qu’accidentellement leurs nids sur les collines. L’été dernier, M. Seton P. Gordon vit le 28 juillet un nid d’hirondelle contenant un œuf frais accroché à un vieux pavillon de chasse dans le chemin vicinal longeant le bras de mer de Highland à une altitude d’environ 480 m. ; il remarqua que ce nid était très semblable à celui d’une bergeronnette grise ayant niché sous la même poutre. Au mois d’août des martinets pondaient de nombreux œufs au bord du toit de Swarthgill, maison située sur le plus haut sommet de Wharfedab à environ 3go m. Plus au nord et à la même altitude on remarqua en 1902 et 1903 une colonie de 33 couples de martinets et sans doute l’endroit est encore fréquenté actuellement. Sur la grande « Deeside Hill » on remarqua 3 couples de martinets fréquentant les plus hauts sommets à 1135 m. Ils allaient et venaient aux alentours d’une crevasse inaccessible mais ils étaient très visibles dans la grande lumière et l’on put les observer pendant une bonne heure. Il serait intéressant d’avoir des renseignements du même ordre sur nos oiseaux communs de France.
- La grande glacière du Dachstein (Autriche). —
- Pour faciliter la visite de l’immense grotte de glace du Dachstein, découverte en 1910 par M. Bock et qui est la plus grande glacière connue, on a ouvert, à 1600 m. d’altitude (1x00 m. au-dessus du lac de Hallstatt) un chalet-refuge, et construit pour s’y rendre un chemin muletier. En 1911, l’intérieur de la grotte a été pourvu d’échelles et de cordes qui en permettent la visite, et celle-ci ne pourra se faire qu’avec des guides, de façon à éviter la détérioi-ation des fantastiques formations de glace qui la remplissent. L’inauguration publique a eu lieu le 14 juillet.
- Caverne dans la lave au Mexique. — Dans l’Etat de Puebla, la caverne de Tzinacamostoc est pratiquée sous une coulée de basalte, sur 5oo mètres de long, 10 de large et 15 de hauteur. Le sol de la iro partie est composé d’alluvions; au delà du milieu, un mur a été élevé pour tx*ansformer la 2e partie en réservoir d’eau potable alimenté par les eaux d’infiltration. C’est un exemple de plus d’un ruisseau qui a su maintenir son cours sous la coulée volcanique déversée dans son thalweg. (Boletin de la Sociedad Geologica Mexicana, t. YII, 2e Partie, sesion de tinvierno, 1910).
- La plus grande profondeur en mer, 9780 mètres,
- vient d’être découverte par un navire allemand le Planet, chargé depuis 1906 de recherches de ce genre, spécialement dans le Grand Océan. Cette fosse se trouve à 40 milles marins au nord de Mindanao, l’une des Philippines. La plus grande profondeur relevée auparavant mesurait 9635 mètres. Elle avait été enregistrée, en 1901, par le vapeur américain Nero (service des câbles) dans la fosse qui s’étend au sud de l’île Guam, l’une des Marianne s.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- s. Jlutomobilisme
- Éprouvette pour bougie d’auto. — Quand survient une panne, la première chose à voir c’est si l’allumage fonctionne normalement. Et même sans que la panne se soit produite, si on constate, à l’oreille, des ratés d’allumage, il faut pouvoir sè rendre compte de quelle bougie ils proviennent. Le petit appareil représenté ci-contre permet un examen rapide et facile sans rien démonter. Il est disposé de telle sorte qu’on voit jaillir l’étincelle dans une petite lanterne E quand on l’intercale dans le circuit. Pour cela il faut d’abord le régler : on dévisse le couvercle C légèrement, puis on visse la poignée jusqu’à ce que les pointes placées en E se touchent ; ensuite on écarte celles-ci à volonté en partant de ce fait qu’un tour entier de la poignée (en dévissant) les éloigne de x millimètre. On revisse alors le couvercle à fond et l’écart est maintenu tel qu’on l’a réglé. Pour essayer une bougie pendant que le moteur est en marche on place la fourche A sur la tête isolée et la pointe B sur le cylindre ou l’écrou qui fixe la bougie sur celui-ci. L’étincelle que l’on voit jaillir en E est la même que celle qui part à l’intérieur de la chambre d’allumage du moteur. On peut se rendre compte s’il y a trop d’écart entre les pointes de la bougie. Pour cela on dévisse peu à peu la poignée de l’éprouvette jusqu’à ce que l’étincelle ne se produise plus et à ce moment l’écartement constaté en E est le même que celui qui existe entre les pointes delà bougie.
- C’est un petit appareil très commode qui évitera souvent des démontages inutiles, — (L’éprouvette est en vente chez M. Mathieu, 19, rue de Valois, Paris).
- 'Electricité
- La boussole Telefunken, — Pour encourager la navigation aérienne en Allemagne, on a l’intention de garnir les frontières de ce pays d’une chaîne de stations
- Harhbi
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- AUTRICHE
- Le réseau de stations de T. S. F. projetées en Allemagne pour l’aviation.
- radiotélégraphiques distantes de 5o à ioo kilomètres. Ces stations permettront aux aéronautes de déterminer leur position dans l’espace et de préciser le moment exact du passage de la irontière.
- Chacune de ces stations comporterait une boussole radiotélégraphique d’un nouveau genre appelée du nom de la société constructrice « Boussole Telefunken ». C’est une série de 32 contacts isolés, disposés sur une circOn-
- Compteur gradué de la boilssole Telefunken.
- férence, au bout supérieur d’un axe vertical et qui communiquent avec autant d’antennes dirigées. Deux contacts mis en rotation lente par un moteur électrique relient, à des intervalles réguliers, les 16 paires d’antennes diamétralement opposées. En dehors de cés antennes dirigées, chaque station de transmission comporte une antenne non dirigée, servant à émettre un signal horaire.
- Immédiate--ment après ce signal, qui indique le commencement d’une expérience, le transmett eur est relié successivement par les contacts tournants, à chaque paire d’antennes dirigées, en émettant chaque fois un signal radiotélégraphique donné. Ces signaux sont identiques entre eux et commencent toujours à l’antenne nord-sud, en continuant dans le sens des aiguilles d’une horloge, à la vitesse constante d’un compteur gradué comme le cadran d’une boussole et dont la vitesse de rotation est identique à celle des contacts tournants. Son point de départ est précisément la direction îxord-sud.
- Après avoir entendu le signal horaire, le télégraphiste n’a qu’à presser le bouton du compteur pour mettre celui-ci en marche. A ce même moment, le transmetteur commence à émettre des signaux dirigés,, en synchronisme avec l’aiguille du compteur. Aussitôt que l’intensité acoustique de ces signaux atteint un minimum, le télégraphiste arrête son compteur, dont l’aiguille marque alors la direction correspondant au signal de moindre intensité émis par la station transmettrice.
- Le temps de rotation du transmetteur (et du compteur) étant de 1/2 minute, dix rotations complètes, soit dix séries de lectures, peuvent se faire en 5 minutes. Etant d’un f o n c t i o nnement automatique, les transmetteurs né nécessitent au-cunesurveillance.
- Après avoir déterminé la di-l'ection entre le dirigeable (ou l’aéroplane) et deux stations fixes de ce genre, onn’aura qu’à tracer sur la cai'te, les deux lignes de direction, pour trouver par leur point d’entrecroisement, la position exacte du récepteur. Ces déterminations admettent une précision de 3 à 4 degrés.
- Ce même dispositif s’emploiera parfaitement à bord des navires pour déterminer leur position en temps brumeux. Il nous semble préférable au radiogoniomètre Bellini-Tosi par la simplicité incomparablement plus grande des appareils installés à bord (récepteurs oi*di-naires avec 'antennes ordinaires non dirigées);
- Les 32 contacts isolés, de la boussole Telefunken.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- Objets utiles
- Protection des parapluies. — Rien ne s'égare aussi aisément dans des mains sans scrupules qu’un parapluie; dans les endroits publics, c’est bien 1 objet qui tente à première vue les convoitises d’un homme indélicat, principalement quand la pluie menace, et qu’il n’a qu’une canne à opposer à la fureur de l’averse. Grâce
- «à l’invention que nous allons décrire, ce genre de vol cessera d’être profitable à son auteur.
- L’inventeur est M. E. Qua-glia, préposé à la garde du vestiaire d’un grand restaurant de Regent-Street, à Londres. S’inspirant du cadenas à combinaisons, il a eu l’idée de munir le manche des parapluies de cinq bagues métalliques dont la première est fixe, taudis que les autres peuvent tourner autour du manche. Les trois bagues intermédiaires portent des signes, et elles ne deviennent mobiles que lorsqu’elles présentent la combinaison des trois signes choisis ; on peut alors les repousser vers la bague fixe, sous laquelle Arient se loger la première des bagues à signes, .ce qui a pour effet de livrer du champ à la bague qui retient l’extrémité des baleines.
- Il est à peine besoin de faire remarquer que le voleur qui emporte un parapluie ainsi cadenassé sans connaître la combinaison choisie par le légitime propriétaire tombe dans la catégorie des « voleurs volés ». — Ce curieux dispositif est vendu un shilling (i fr. 25). Il peut s’adapter à n’importe quel modèle; mais il demande, pour sa mise en place, l’intervention d’un fabricant de parapluies.
- Cafetière la Sultane. — À première vue, la Sultane se distingue de toutes les autres cafetières en ce qu’elle n’a pas de bec verseur. Elle se compose d’un vase en fer-blanc poli, en cuivre jaune ou en cuivre nickelé ayant la forme d’un tronc de cône surmonté d’un cylindre et muni d’une anse. On y verse autant d’eau bouillante qu’on veut pour faire i, 2, 3, 4, 5 ou 6 tasses et du café moulu aussi fin que possible. A la partie supérieure, est un porte-filtre cylindrique (fig. 3) muni d’une tige en son axe; on l’entoure d’un filtre en coton croisé d’un tissu semblable à celui qu’on emploie pour filtrer les sirops et les huiles. Ce filtre est rentré à l’intérieur du cylindre et vient coiffer la tige centrale, ce qui augmente sa surface filtrante. Le filtre et le porte-filtre sont fixés à la partie supérieure de la cafetière au moyen d’une douille à baïonnette; le tout est fermé par un couvercle à bouton. On laisse alors le café infuser sans bouillir. L’infusion terminée, on s’assure que le tissu-filtre coiffe toujours bien la tige centrale du porte-filtre, on retourne alors la cafetière sur le vase ou le verre qui recevra le café préparé en intercalant au besoin un disque intermédiaire livré avec la cafetière, dont le diamètre a été calculé pour entrer dans les ouvertures des verseuses et des tasses communément employées.
- Cette ingénieuse cafetière permet de préparer la quantité de café qu’on désire ; grâce au tissu qui sert de filtre, elle donne un liquide très limpide qui ne laisse aucun dépôt au fond des tasses; de plus, on peut
- avec elle faire une infusion très prolongée, elle extrait toutes les substances solubles du café et permet^d en
- Vue extérieure. Coupe. Le filtre.
- employer une moindre quantité. -— L’inventeur est M. P. Cousin, 6, av. Eirmin-Didot, Livry (Seine-et-Oise).
- Le « Glacimédiat ». — Les constructeurs de cet appareil intéressant ont été mal inspirés en lui donnant un nom aussi désagréable à porter.
- Le nom prétend vouloir dire que l’appareil produit de la glace immédiatement, ce qui est vrai, ajoutons à peu de frais ce qui est encore parfaitement exact. Le fonctionnement repose sur ce priucipc que l’évaporation rapide de l’eau, accompagnée d’une absorption totale des vapeurs émises, produit un phénomène de refroidissement.
- Sur ce principe a été construite une glacière domestique qui comporte une pompe, un absorbeur, et un récipient quelconque contenant l’eau à congeler.. Des tuyaux relient ces divers appareils. La pompe est à huile afin de réaliser un vide aussi complet qùè possible dans le récipient d’eau; l’absorbeur est un vase en verre, protégé par un récipient en tôle émaillée, contenant de l’acide sulfurique destiné à absorber les vapeurs d’eau. Enfin le récipient peut être une carafe ordinaire. On actionne la pompe à la main, à l’aide d’une manivelle après avoir relié la carafe à l’absorbeur par un tuyau terminé par un caoutchouc et en 4 ou 5 minutes, le bloc de glace apparaît.
- Dans une carafe ordinaire, on obtient une épaisseur de glace de i centimètre envii’on, quantité suffisante pour rafraîchir les boissons, à table. Si l’on désire obtenir un bloc de glace oh utilise un bocal cylindrique que 1 on remplit à moitié d’eau. Au bout de 5 minutes, la couche de glace atteint i centimètre d’épaisseur; on la brise alors afin de permettre la congélation de l’eau restée à l’état liquide sous la glace ; après avoir répété
- deux ou trois fois l’opération, l’eau est entièrement transformée en un bloc que l’on retire en renversant le récipient. ,
- Pour frapper le champagne, on pourra se contenter de placer la bouteille dans le récipient cylindrique ; on peut également transvaser le vin et le traiter comme de l’eau. La crème, le café sont également traités comme nous l’avons expliqué. Pour le beurre, les fruits, on les introduit dans le récipient cylindrique que l’on remplit à moitié d’eau. — L’appareil est de petites dimensions : il pèse j5 kilogrammes, seulement et coûte 3q5 francs. Il est construit par la Société du « Glacimédiat «, 29, rue de la Chaussée-d’Anlin, à Paris.
- J.es divers éléments de la cafetière.
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- VAR1 ÊTES
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- Un feu Saint-Elme observé à Paris. — Le 20 juillet dernier, à 9 h. 3o, avenue Saint-Mandé, à Paris, un de nos lecteurs, M. Yaudequin, a observé, le long des câbles aériens conducteurs du courant nécessaire au lonctionnement des tramways à trolley « Louvre-Vin-cenncs », sur une longueur de 3o mètres et durant plus d une demi-minute, une aigrette lumineuse haute de de 3o à 40 centimètres, de couleur vert pâle, se projetant sur un écran foncé formé par des nuages très chargés, situés en arrière.
- Le phénomène dont il est question est celui du feu Saint-Elme, décharge électrique continue qui se manifeste par temps orageux, à l’état d’effluves, sous forme d’aigrettes, de flammes, de houppes, etc., analogues aux petites aigrettes que l’on remarque dans l’obscurité au bout des doigts quand on les approche d’une machine électrique chargée, apparaissant, le plus souvent, sur les objets métalliques, le long des arêtes, aux pointes, aux angles, etc. Les feux Saint-Elme se montrent sou-vent au sommet des mâts des navires. On les aperçoit parfois sur la flèche de Notre-Dame-de-Paris.
- Pendant le jour, la visibilité du feu Saint-Elme se trouve très atténuée par lâ lumière et if passe gënérale-ment inaperçu. L’écran sombre formé par la masse nuageuse située en arrière est vraisemblablement la circonstance accidentelle qui a permis d’observer, par contraste, cette apparition, de façon bien nette.
- Le phénomène peut atteindre, parfois, une très grande intensité, tel est, par exemple, le cas de celui qui fut observé le 3o septembre 1910, à l’observatoire du Pic du Midi. « Le spectacle était magnifique. Les .paratonnerres, les haubans, une portion de mètres, non recouverte d’isolant, de l'antenne pour la télégraphie sans fil, les toits en zinc, les pièces métalliques anguleuses de la coupole, le câble qui rattache les trappes à la terre, les tiges de fer pointues et courtes dont l’observatoire météorologique est entouré, la girouette avec ses quatre points cardinaux et jusqu’aux plaques de marbre recouvrant la terrasse, tout était recouvert ou parsemé de houppes atteignant jusqu’à 20 centimètres, d’aigrettes bleutées et d’étoiles blanches de 1 centimètre de diamètre environ. A ce moment, la moitié sud de l’observatoire semblait flamber par places, tandis que toute la moitié nord restait dans une obscurité profonde.... Peu à peu, la pluie devint moins violente, les feux Saint-Elme s’affaiblirent, et Un quart'd’heure après leur apparition, l’observatoire reprenait sa physionomie nocturne habituelle. »
- Les anciens marins de la Méditerranée considéraient 1 apparition de ce phénomène comme une manifestation des divinités bienfaisantes, annonçant la fin de l’orage et, poux* cette raison, l’accueillaient avec satisfaction. Ils le nommaient Castor et Pollux, et Tite-Live l’a rangé parmi les faits extraordinaires (prodigia.)
- Certains auteurs pensent que le nom de Saint-Elme donné au phénomène 11’est que la corruption du mot « Hélène ». Il dérive, plus vraisemblablement, de « Saint-Ei'asme », évêque venu d’Antioche, qui souffrit le mar-
- tyre au commencement du ive siècle et qui fut le patron des marins italiens d’autrefois. A Naples et à Malte, des châteaux étaient nommés Saint-Erasme et Saint-Elme, et l’Arioste décrit le feu de Saint-Elme comme feu de « Saint Erme », J- L.
- Influence des sels de lithium et de cæsium sur le développement du blé. — La station expérimentale de Woburn vient de faire connaître les résultats, obtenus, par J. Augustus Woelker dans les recherches qu’il, poursuit depuis quelques années sur l’influence de cer-, tains sels métalliques au regard du blé. Les cultures, ont eu lieu eu pots après mélange des sels avec un poids déterminé du sol de la station.
- Les essais de 1908 ayant montré que la présence d’une quantité de sels de lithium aussi faible , que, 0.00375 pour 100 parties de tei’re est nuisible au blé,: A. Woelker a étudié en 1909 l’action de ces mêmes sels ainsi que l’influence des composés du cæsium à l’état de chlorure, sulfate, cai'bonate et nili'ate. La dose en a été calculée pour ne contenir que 0.0018 de lithium et o.oo30 de cæsium pour 100 de tei*re.
- La germination se fit très bien partout et ne présenta rien de particulier. On ne constata les premières différences qu’à la fin d’avril : les plantes ti’aitées aux carbonate et chlorure de lithium parui'ent jaunâtres et infé-, xûeures à toutes les autres, quant à celles qui, avaient : reçu des sels de cæsium, elles restèrent absolument normales. Mais, dès le commencement de juin, on.remarqua une grande amélioration dans tous les pots, lithinés. La récolte eut lieu dans tous les récipients lè a5 août et donna les l'ésultats suivants :
- GRAINS' PAILLE___ :
- Pourcentage Pourcentage
- Poids rapporté Poids rapporté
- au lot témoin. au lot témoin
- Lot témoin 17,33 gr 100 30,62 gr 100
- Chlorure de lithium . . 20,79 119 31,40 101,6
- Sulfate de lithium . . . 19,98 115 30,96 101,1
- Carbonate de lithium. . 19,90 115 30,98 101 .
- Nitrate de lithium . . . 34,27 198 49,96 165
- Lot témoin 17,33 100 30,62 100
- Chlorure de.cæsium . . 19,42 112 31,39 102
- Sulfate de cæsium . . . 18,74 108 31,12 101 ’
- Carbonate de cæsium. . 15,21 87 27,45 90
- Nitrate de cæsium . . . 20,11 116 34,40 112
- Ces chiffres montrent qu’on est arrivé maintenant à un point où l’application des sels de lithium cesse d’êti-e nuisible pour avoir même un effet stimulant, bien marqué surtout dans le cas du nitrate. Ils indiquent aussi que les sels de cæsium, à la dose employée ici, n’exercent aucune influence nocive.
- Au total, on peut conclui’e de la série d’expériences qui comprennent maintenant plusieurs années, que les sels de lithium, quand leur pi’oportion n’excède, pas 0.002 du métal pour 100 du sol, ne sont pas nuisibles au développement du blé, mais qu ils le sont au-dessus. Quant aux sels de cæsium, ils paraissent jusqu’ici n’avoii* aucun effet nocif sur cette céréale, lorsque leux* teneur en métal atteint o.oo36 pour 100 parties de terre. A. Truelle.
- sac
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- HYGIENE ET SANTE
- Les méfaits d’une figue. — L’histoire est authentique ; il s’agit bien d'une figue, du fiuxit comestible du ficus carica, qui fait les délices de la table à cette saison et que les Méridionaux dévorent à profusion. Quand elle est bien mûrel cueillie bien à point c’est un fruit délectable dont le suc a un goût tout à fait exquis. Même à l’état sec, la •figue constitue encoi’e un dessert fort appréciable.
- La malade, dont le D‘ .Yernaeghe î-apportait la dramatique histoire à la Société de médecine du Nord, était la victime d’une figue et d’une figue sèche. Le petit volume du fruit l’avait incitée px’obablement à l’avaler sans la mâcher et 48 heures 11e s’étaient pas écoulées que la pauvre femme était en proie à tous les accidents
- d’une occlusion intestinale aiguë. Une fois dans le tube digestif, la figue, imbibée par les sucs intestinaux, avait gonflé et bouché absolument le conduit. Une laparotomie avec ouverture de l’intestin fit trouver le corps du délit, dont on n’avait pas soupçonné la nature, et la malade guéi'it en quelques jours.
- La figue, une fois redesséchée, était réduite à un fragment du volume d’une bille et c’est sous ce. volume qu’elle.avait été ingurgitée. La conclusion c’est qu’il ne faut avaler aucun aliment, viaixde ou fruit, sans l’avoir mâché consciencieusement. Une entéi'Otomie n’est pas une opération des plus simples et c’est s’exposer à un ti’op gx'os danger que. de se faire ouvrir le ventre pour une figue. Dr A. C.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Les hortensias bleus. — L hortensia bleu n’est pas une espèce différente de l’hortensia ordinaire, rose : il n’en est même pas une variété, mais seulement une simple variation, encore celle-ci n’est-elle pas constante, car tel pied ayant toujours donné des fleurs roses peut, un jour, même sans cause apparente, donner des fleurs d’un bleu plus ou moins net, plus ou moins intense. L’hortensia est naturellement rose, il ne devient bleu que par accident, provoqué ou non. Quant aux causes de la variation en bleu, les opinions sont très partagées : lumière plus ou moins vive, insolation plus ou moins intense ; exposition au nord ou au nord-ouest produisant beaucoup plus de fleurs bleues qu’à l’exposition du midi ou de l’est. Le plus souvent, on attribue le changement de coloris à la nature du sol, notamment en cultivant les hortensias dans un compost formé par un mélange d’ardoise pilée et de sulfate de fer : les terres ferx'ugineuses et l’ammoniaque auraient la même influence, mais le résultat n’est pas absolument certain, ni régulier. On a obtenu des hortensias du plus beau bleu en les cultivant dans un mélange formé de : un tiers de terre de bruyère, un tiers de terreau de couche et un tiers de cendres de houille; ce procédé aurait donné une réussite constante pendant cinq années. Il est à noter que les hortensias sont toujours roses en sols calcaires, et le plus souvent bleus dans les terrains primitifs, ceux d’origine cristalline ; si la #terre dans laquelle on cultive ces plantes, et l’eau avec laquelle on les arrose, sont calcaires, il est impossible d’obtenir la couleur bleue. Parmi les substances employées pour bleuir les fleurs, on peut citer : le salpêtre, le sulfate de fer, l’alun, les terres de bruyères tourbeuses, le mâchefer, l’ardoise pilée et la terre de bruyère des environs d’Angers (dite terre d’Angers); mais les meilleurs résultats s’obtiennent surtout avec l’ardoise pilée, le sulfate de fer, la terre des ardoisières angevines, qui donne seule des résultats positifs. Il faut que les plantes soient soumises à l’action du fer un an avant la floraison qu’on désire obtenir bleue. Dans les terres riches en sultate de fer, en sulfate d’alumine et en oxyde de fer, les hoi'tensias bleuissent sans autres soins que ceux-ci :
- laver les racines, rempoter un an à l'avance, enterrer les pots dans un lit de même terre et assez profond pour que les racines sortant par le trou du fond et pardessus les bords restent entièrement plongées dans cette terre spéciale, car, dès que la moindre racine atteint la terre ordinaire, la couleur change et passe au violet sale; de même si les pots ne sont pas enterrés dans cette terre riche en humus et en matièx-es organiques, en azote et en acide phosphoi'ique, mais très pauvre en chaux et en potasse, les plantes fleurissent d’un bleu plus pâle que celles enterrées. Un procédé efïicace et qui a l’avantage d’être applicable partout et d’être à la portée de tout le monde, consiste à ajouter à la terre de bruyère 2/5 de terreau de feuilles et i/5 de terne fx*anche siliceuse, puis, au moment de la px*éparation de ce compost, ajouter les éléments ferrugineux dont voici deux formules recommandées : i° mâchefer pulvérisé 1.0 pour 100, sulfate de fer 3 pour 100, poudrette 5 pour 100; — a'° ardoise pilée 10 pour 100, sulfate de fer 3 pour 100, ammoniaque 10 pour 100. En outre, on devra arroser les plantes deux fois par semaine, pendant leur végétation, avec de l’eau contenant 2 à 3 grammes de sulfate de fer par litre, et 5o grammes de vidange par litre. Pour tous les arrosages, employer toujours de l’eau non calcaire. Cette méthode, qui réussit particulièrement au printemps, au départ de la sève, peiunet de substituer à la Couleur rose des fleurs, la couleur bleue, et de conserver cette dernière. On peut employer de l’eau dans laquelle on a laissé ti’emper de la ferx’aille, des clous rouillés. Récemrnent, on a obtenu de bons résultats pax; le pro-cédé à l’alun d’ammoniaque (sulfate double d’alumine et d’ammoniaque), qui consiste à commencer les arrosages à l’alun, api’ès le rempotage, en août, des hortensias, six à dix semaines avant la floraison et tous les deux ou trois jours, avec une solution à 1 pour 100, soit xo grammes d’alun pour 1 litre d’eau. Enfin, des expériences plus récentes encore ont montré que les arrosages avec une solution composée de 2 à 4 grammes de cyanol par litre d’eau de pluie, donnent des fleurs d’un très beau. bleu. — On ti’ouve le cyanol aux labox’atoïres de G. Truffaut, 90 bis, avenue de Paris, à Versailles.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Patins aquatiques à air comprimé. — Ces appareils sont construits par l’usine Deutsche Wasserlaufschuh-Werke, à Gross-Wusterwitz (Prov. Sachsen).
- Renseignements. — M. Leleu, à Marines. — 20 Le parfum de ces tabacs î-ésulte du procédé spécial de préparation, il se développe pendant la fermentation et on ne peut guère le produire autrement.
- M. F. Delmazure, rue du Collège, à Roubaix. —Vous trouverez une liste de ces usines dans le volume Soies artificielles de l’Encyclopédie Léauté (2 fr. 5o, Masson, éditeur). Depuis la publication de l’ouvrage, on a fondé à Fresnoy-le-Grand (Aisne) une importante fabiuque.
- M. S. C. Pontet, à l’Oseraie. — Malgré de nombreuses recherches, nous n’avons pu découvrir de renseignements sur cette « huile de pierre ». Ne s’agirait-il pas d’un pétrole quelconque ? Pouriùez-vous nous dire où vous avez vu ce nom, à quoi sert et d’où vient le produit ?
- M. Ed. M., à Paris. — Le fondant pour brasure dont vous nous parlez est composé de pour 100 de fonte grise pulvéxûsée et de 25 pour 100 d’une graisse consistante que nous n’avons pu pdentifier en x’aison. du peu de matière analysée.
- M. G. M., à Bourgoin (Isère). — Il n’existe pas, à notre connaissance, d’ouvrages spécialement consacrés à
- l’étude des ferments lactiques, mais vous trouvexûez des indications dans les ouvrages traitant de microbiologie et des ferments et fermentations, notamment, en ce qxxi concexme les substances alimentaires. Nous mentionnons : Microbiologie agricole, par E. Kayser, 1 vol. 5 francs ; Ferments et fermentations, par L. Garnier, 1 vol. 3 fr. 5o : Eléments de chimie générale, préparatoire à l’étude biochimique des fermentations, par A. Vandevelde, 1 vol. 7 fr. 5o. Traité de microbiologie, t. IV. Fermentations variées des diverses substances ternaires, par E. Duclaux,
- 1 vol. i5 francs; Analyse des laits, par G. Hinard, 1 vol.
- 2 fr. 5o; Microbiologie, par Duclaux, 1 vol. 40 francs: Le lait, études chimiques et mici'obiologiques, par le même, 1 vol. 3 fr. 5o. On trouve les ouvrages de Duclaux et Hinard, à la librairie Masson, 120, boulevard Saint-Germain, Paris, et les autres à la Librairie Horticole. 84 bis, rue de Grenelle, Paris. En outre, on peut se renseigner pour documentation spéciale sur les ferments lactiques, en s’adi'essant à M. Kayser, directeur du Laboratoire des fermentations à l’Institut national agronomique, 16, rue Claude-Bernax’d, à Paris; à M. E.Boul-langer, chef de laboratoire à l’Institut Pasteur de Lille : ainsi qu’à M. Salières, ingénieur agronome, directeur de la Laiterie Scientifique, Grande-Rue, à Pontoise (Seine-et-Oise).
- M. A. F. (Taxai). — Le lessivage enlève les matières grasses des crasses, mais non les particules qu’ils fixaient au linge. Un traitement mécanique est donc indispeu-sable. Mais au lieu de battre fortement, ce qui, comme vous le pensez, abîme les fibres, il est préférable d’employer un appareil à savonner : tonneau toux-nant dans lequel le linge se bat lui-même en tombant sans cesse.
- M. Leleu, à Marines. — Le métal Camélia se com-
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- pose-de 70 cuivre. 4 étain, io plomb et 10 zinc. Le Delta eontiënt pour 100 92,4 cuivre, 2,4 étain, et 5,x plomb. Le Magnolia est à base de plomb (83,5 pour 100) et d antimoine (16,5 pour 100). Vous trouverez sur les innombrables alliages antifriction, une série d’études fort bien faites, de M. Charpy, dans le Bulletin de la Société d’encouragement à Vindustrie (1898).
- M. J. P., rue de Londres, à Paris.— x° Pour préparer ces teintures, il suffit de faire macérer le produit pulvérisé dans quatre fois son poids d’alcool à 80 degrés environ. Après contact de plusieurs jours, on filtre; — 2° teinture au 1/4, au i/5, signifie qu’on a employé à la préparation 4, 5 fois plus d’alcool que de matière à épuiser de ses parties solubles (en poids) ; — 3° les mentions « à 4o pour 100, à j5 pour 100... » suivant un nom de produit quelconque, indiquent la quantité de composé chimiquement pur contenu dans 100 grammes du produit tel que. Parfois aussi, on désigne de la sorte le pour 100 de principe actif contenu dans le produit (l’or pour les chlorures d’or, l’anhydride phosphorique dans les superphosphates...).
- MM. Lequerica Hermanos, à Cartagena (Colombie). -—• Vos renseignements relatifs aux insectes que vous appelez « Langostas » — et qui causent de graves dommages à l’agriculture de votre pays — sont trop incomplets pour nous permettre de vous indiquer un mode de destruction. Î1 faut être fixé sur l’identité de l’insecte et sur sa dénomination entomologique réelle. Il conviendrait donc de nous envoyer, dans une boîte soigneusement fermée, quelques-uns de ces insectes, en y joignant des renseignements concernant les cultures auxquelles ils s’attaquent plus particulièrement dans votre pays. Après détermination exacte de l’insecte, nous pourrons alors formuler en connaissance de cause, des instructions sur le système de destruction qui pourrait être appliqué.
- M, L. H., à Triel. — i° Nous ne connaissons pas d'ouvrages ayant trait au lancement du lasso, question de peu d’intérêt, en France; néanmoins vous pourriez vous adresser à un éditeur d’ouvrages de sports et de chasse; nous indiquons, notamment.: les Fils d’Emile Deyrolle, libraires, 46, rue du Bac, Paris ; Lucien
- Laveur, éditeur, i3, rue des Saints-Pères, Paris. Nous ignorons s’il existe des professeurs spéciaux pour cet enseignement, à Paris ou ailleurs ; 20 pour se préserver des moustiques, on peut recourir aux moyens suivants : produire de la fumée en brûlant du pyrèthre insecticide amassé en un petit cône dans une soucoupe ; placer un morceau de viande dans un petit coin de la pièce, tous les moustiques s’y réunissent; brûler une matière résineuse quelconque produisant beaucoup de fumée ; placer dans la pièce envahie un pied d'Eucalyptus globulus ; rechercher les moustiques et les brûler à la flamme d’une bougie ou d’une torche résineuse ; il est très facile de les faire tomber avec précision; il suffit de mettre la flamme dans le plan perpendiculaire, à 10 ou 12 cm du mur et à 5 à 6 cm en contre-bas du moustique. La flamme étant dirigée lentement., dès qu’elle arrive en montant, à environ 7 cm, on voit le moustique se rejeter en arrière et tomber dans la flamme; tous font, d’un seul coup, la même chute avec une surprenante régularité. Cette chasse exige un peu de temps et quelque patience. Si les murs du local peuvent être aspergés sans inconvénient à l’aide d’un liquide, on peut employer une infusion aqueuse de quassia amara, qui réussit très bien contre les moustiques, et qui est ainsi composée : copeaux de quassia amara, 100 gr.; graine de staphy-saigre pulvérisée, 20 gr.; eau 3ooo gr. On fait une décoction jusqu’à réduction à 2000 gr., et on l’emploie en aspersions. Enfin, on peut badigeonner avec du pétrole brut ou de l’huile de schiste brute, en ayant soin de bien pénétrer les fissures et anfractuosités des murs qui, lorsqu’ils ne sont pas tapissés, peuvent recevoir aussi quatre ou cinq couches d’un lait de chaux ou sulfate de chaux à 5 pour 100.
- M. Robert Savoie, à Transières (Eure). —Sur la décoloration des cheveux, vous trouverez d’utiles renseignements très détaillés dans une étude de Beltzer parue en 1910 ou 1911 dans la Revue générale des Matières colorantes (3 francs le numéro, Lefèvre, éditeur, 64, Chaussée-d’Antin). Il vous suffirait de demander le numéro contenant le travail vous intéressant pour que l’éditeur sache duquel il s’agit (nous n’avons pas sous la main la date exacte).
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Voiture chirurgicale automobile Boulant : D. Renaud. — Une fabrique de pâte à papier au Tonkin : Mahc Dandolo. — La nourriture chimique : René Merle. — Quelques types d’appareils de sauvetage exposés au Conservatoire des Arts pt Métiers : Henriquez-Phillipe. — Les grottes de Calés (Bouches-du-Rhône) ; E.-A. Martel, — F. Osrnond : P. Jolibois. — Eclairage électrique des trains : Ch. Jacquin. — Académie des sciences : Ch. de Villedeuil. — Le mystérieux dauphin du détroit de Cook : V. Forbin.
- Supplément. —- Concours international de cèrfs-volants. — Action chimique des rayons ultra-violets, etc.
- Le pilotage d’un aéroplane, par P. Banet-Rivet et P. Leroux, i vol. in-8 (î3x i4), i38 p. 2S fig. et 8 pl. Gauthier-Villars, éditeur. Paris, 1912. Prix • 3 fr. 75.
- Les auteurs indiquent, à l’usage des aviateurs débutants, les grandes règles déduites de la théorie et surtout de la pratique, qui président à la manœuvre et à la conduite de l’aéroplane. Dans un langage simple et attrayant, sans formules ni considérations arides, ils donnent les plus judicieux conseils touchant la préparation au pilotage, l’apprentissage, le vol. Une courte mais excellente étude de météorologie termine l’ouvrage ; sans aucun doute elle contribuera à répandre chez les aviateurs le goût de cette science qui doit rendre tant de services à la navigation aérienne, et qui eu revanche en attend beaucoup de la nouvelle locomotion et surtout de ses adeptes.
- Pour devenir aviateur, par P. Clavenad, capitaine aviateur, préface d’HENRi Lavedan, de l’Académie française. 1 vol. in-12. Librairie aéronautique, 40, rue de Seine, Paris, 1912. Prix : 1 franc.
- En quelques pages précises, nerveuses, vibrantes, le capitaine Clavenad indique ce qu’il faut être, ce qu’il faut savoir, et comment il faut apprendre pour devenir un bon aviateur.
- Réception des signaux radiotélégraphiques transmis par la Tour Eiffel (publication du Bureau des longitudes), brochure in-8° (23-i4) de iv-56 pages, avec 21 fig. Gauthier-Villars, éditeur, Paris, 1 g15. Prix : 1 fr. 75.
- Cette brochure indique les diverses façons d’installer des appareils de réception permettant à tous de recevoir les signaux horaires de la Tour Eiffel. Elle donne tous renseignements utiles sur la contexture de ces signaux. Enfin, à l’usage des astronomes et gëo-désiens, elle expose en détail la méthode qui permet, par la T. S. F., la comparaison précise à distance des pendules astronomiques ou des chronomètres.
- Terres mexicaines, par Louis Lejeune. In-16. M. Guillot, édit. Prix : 4 francs.
- Les événements révolutionnaires qui se déroulent au Mexique depuis la fin de l’année 1910, font de cet ouvrage un livre d’actualité. L’auteur fait parcourir avec lui ce Mexique qu’il habite depuis plus d’un quart de siècle et qu’il connaît si bien. Il nous entraîne aussi en d’attrayantes incursions sur le terrain des affaires et de l’industrie minière, l’industrie nationale du Mexique.
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- BIBLIOGRAPHIE
- La France, géographie illustrée, par P. Jotjsset, t. II, in-4°, Larousse, éditeur. Prix : 3o francs (les 2 volumes 56 francs).
- Voici terminé un fort bel et complet ouvrage avec 1942 gravures, 47 planches hors texte et 5i plans et cartes. Le tome II décrit le littoral méditerranéen, les Alpes et le Rhône, le Jura et la Savoie, le bassin de Paris, le Nord-Est et l’Algérie. Il n’est pas moins que le tome Ier au courant des nouveautés géographiques de la France, car on y trouve, par exemple, les données récemment révélées sur le grand canon du Verdon. Livre de lecture par sa rédaction, manuel
- d’enseignement par son savoir, et dictionnaire par sa table alphabétique, cette France est obligatoire pour toute bibliothèque privée ou publique.
- Explorations minières dans le centre et l'ouest de Madagascar, par A. Merle. In-8° de i58 pages, H. Dunod et E. Pinat, édit. Prix : 7 fr. 5o.
- Pendant un séjour de près de deux ans à Madagascar, M. A. Merle a visité de nombreux gisements miniers, ainsi que des terrains sur lesquels les recherches pourraient être entreprises. C’est le résultat de ses explorations qu’il présente dans cet ouvrage ti’ès documenté et abondamment illustré.
- Ipd
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- G0L
- Oï§t
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLOIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 29 juillet 1912. 15° ,5 S. W. 3. Beau. Rosée ; nuageux.
- Mardi 30 15°,6 S. W. 3. Couvert. 5,5 Très nuageux ; pluie à diverses reprises.
- Mercredi 31 . . . . 13°,8 S. s. w. 1. Couvert. 0,8 Rosée, couvert, pluie de 13 h. 30 à 14 h. 15.
- Jeudi l"août. . . . 16°,8 S. W. 4. Couvert. 1,6 Rosée, très nuageux, pluie la malinéc.
- Vendredi 2 13°,5 Calme. Beau. » Rosée, brume, peu nuageux.
- Samedi 3 12°,1 Calme. Beau. 0,3 Rosée, brume, nuageux, pluie de 20 h. 33 à 21 h. 15.
- Dimanche i 17°,1 S. S. W. 2. Couvert. 4,0 Couv. jusq. 15 h., peu nuag. ens.; averses entre 7 b. 20 et 13 b .23
- JUILLET-AOUT 1912. — SEMAINE DU LUNDI 29 JUILLET AU DIMANCHE 4 AOUT 1912.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 29 juillet au 4 août. — Le 29. Profonde dépression au N: de l’Ecosse (707 mm). Pluies sur le N. et le W. de l’Europe. En France : Lyon, 24 mm; Belfort, 14 ; Cherbourg, 12. Temp. du matin : Vardoe, 70 ; Belfort; 15;.Paris,. 16; Monaco, 22; moyenne à Paris : ï7°,i (normale : i8°,4). — Le 3o. Pression basse sur toute l’Europe. Minima au N. de l’Ecosse, sur l’Europe centrale et le golfe de Gascogne. Fortes pressions entre les Açores et l’Espagne. Pluies sur le N. et le W. de l’Europe; très abondantes en France : mont Mounier, 88 mm; Calais; 4.7 > Nantes, 44 i Marseille, 40; Brest, 22. Temp. du matin : Nantes, 140; Toulouse, 19; Nice, 20; moyenne à Paris : i6°,5 (normale : i8°,4). — Le 3t.
- ( Centres de dépression sur la Scandinavie, sur le N. de l’Ecosse et au voisinage de l’Irlande. Fortes pressions ; entre les Açores et l’Espagne. Pluies sur le W., le N. ' et le Centre de l’Europe. En France : le Mans, 20 mm; Boulogne, 14 ; Charleville, 10. Temp. du matin : Belfort, 13° ; Paris, 14 ; Toulouse, 19; moyenne à Paris : i6°,2 (normale : i8°,4)- — Le Ier août. Dépression sur le N.-W. de l’Europe : le centre est sur la mer du Nord (744 mm). Pression généralement basse. Pluies sur le W. et le N. de l’Europe. En France : Le Havre,
- du Bureau Central Météorologique.
- 23 mm; Dunkerque, i5; Lorient, 12. Temp. du matin : Nantes, 140; Paris, 17; Marseille, 21 ; moyenne à Paris : i6°,3 (normale : i8°,4). — Le 2. Pression basse sur toute l’Europe. Minima sur la Scandinavie, les Iles-Britanniques et la Méditerranée occidentale. Pluies sur le W. et le N. de l’Europe. En France : Lyon, 28 mm : Biarritz, 22; Belfort, 19. Temp. du matin : Nantes, 120: Paris et Lyon, 1.4 ; Marseille, 18; moyenne 5 Paris : x5°,2 (normale : i8°,4). Le 3. La pression se relève vers 762 mm sur le W. de. l’Europe. Dépression sur l’Islande (747), sur la Pologne (Varsovie : 756),. et le golfe de Gascogne. Pluies sur le W., le Centre et le N. du continent. En France : Besançon, 7 mm; Gap, 2. Temp. du matin : Nantes, ii°; Paris, 12; Toulouse, 15 ; Saint-Pétersbourg, 21 ; moyenne à Paris : i5°,6 (normale : i8°,3). — Le 4- La dépression de la veille s’avance vers les Iles-Britanniques (îles Scilly : 749 mm). Pression élevée dans le N.-E. du continent (Moscou : 767). Pluies sur le W. et le N, de l’Europe. En France Lorient, 19 mm; Cherbourg, 11. Temp. du matin : Brest, i4°; Nantes et Paris, 17; Nice 22; moyenne à Paris : i7°,3 (normale : i8°,3). — Phases de la Lune : Pleine faine le 29 juillet, à 4 h. 38 du matin.
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- LA
- NATURE
- Revue des Sciences et de
- leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut, Professeur à l'École des Mines et à l'École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d'Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Taris (Y7e)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2047. — 17 AOUT 1912
- SUPPLÉMENT
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- INFORMATIONS
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- Le Laboratoire d’essais du Conservatoire national des arts et métiers et les laboratoires allemands. —
- Le rapport sur le fonctionnement pendant l’année 1911 du Laboratoire d’essais du Conservatoire des Arts et Métiers, vient d’être publié. Ce rapport est dû à M. Douane, l’ingénieur-constructeur bien connu. Il met en relief les progrès continus accomplis par cet établissement qui offre à notre industrie de précieux moyens de contrôle scientifique à la portée de tous ; sous l’active impulsion d’une direction énergique et éclairée, le chiffre des recettes du Laboratoire a passé de goo3g fr. 70 en 1910, à 108 5i4 fr. 59 en 1911 (non compris 27 172 fr. pour la vérification légale des thermomètres). Le nombre des essais a atteint 2Ô3o. Il convient de signaler un certain nombre d’innovations intéressantes. Le Laboratoire s’est outillé pour entreprendre les essais de jumelles, en ce qui concerne leurs propriétés optiques et leur résistance mécanique ; la Section des métaux a installé un nouveau microscope de inétallographie Pellin, système Le Châ-.telier, monté sur un grand banc d’optique avec lampes et chambre noire, et. permettant l’examen des métaux avec toutes les échelles de grossissement qu’il est possible de réaliser pratiquement ; un scléroscope Shore, pour mesurer la dureté des pièces cémentées en observant le rebondissement d’un mouton à pointe de diamant sur le métal étudié. Deux moutons-pendule Charpy, du modèle le plus récent, de 3oo et 3o kgm ont été mis en service pour les mesures de fragilité des métaux; la Section a également reçu une machine pour essais des limes. La Section des machines a créé une chambre d’essais des anémomètres. La Section de chimie a monté une nouvelle salle destinée aux essais des gaz industriels : gaz d’éclairage, gaz pauvres, fumées de foyers, etc. Ces détails permettent de constater que, grâce à une suite continue d’efforts, notre Laboratoire peut commencer à entrer en comparaison avec les Laboratoires d’essais allemands de Gross-Lichterfelde et de Charlottenburg qui lui ont servi de modèle, .sans atteindre encore cependant leurs chiffres de recettes. Le seul Laboratoire de Gross-Lichterfelde a, d’après un rapport de son directeur Martens, réalisé en 1910 4oo 000 marks de recettes. Cette prospérité de l’établissement allemand tient pour beaucoup à l’éducation technique du public industriel, beaucoup plus complète outre-Rhin que chez nous ; il faut dire aussi que les Laboratoires sont beaucoup plus favorisés que le nôtre au point de vue administratif; ils jouissent d’une pleine indépendance, ils disposent de vastes terrains où leurs services peuvent se développer sans contrainte ; enfin, ils ont bénéficié dès l’origine de larges dotations qui leur ont permis de faire face d’emblée à la plupart des besoins de l'industrie.
- Une nouvelle station anglaise pour l’étude des explosions de poussières de houiliè. — Le gouverne-
- ment anglais fait actuellement construire à Eskmeals, sur la côte du Cumberland, une station expérimentale pour l’étude des explosions de poussières dans les mines de houille. Cette station continuera l’œuvre expérimentale entamée par la station de la mine Altoft édifiée par les soins de l’Association Minière de Grande-Bretagne. Devant l’importance des problèmes à résoudre, on a compris que la tâche en incombait aux autorités publiques : la station d’Altoft cesse donc d’exister et toutes ses archives, en même temps que son matériel, sont cédées à la nouvelle station. Celle-ci possédera trois galeries d’expérience, construites en tubes d’acier; la plus grande mesure 2 m. 3o de diamètre et 2400 mètres de long. Un laboratoire parfaitement outillé a été installé ; ajoutons qu’une station pour l’essai des lampes de mineurs est adjointe à la station pour l’étude des poussières.
- Sous-marin en plongée profonde. — La marine américaine a exécuté des essais très remarquables avec le nouveau sous-marin Seal (le Phoque). Ils ont eu lieu au large de New-London (Connecticut), à quelques centaines de. mètres du phare de Bartlett’s Reef, dans une fosse dont on connaît exactement la profondeur, soit 256 pieds (84 m. environ). Les épreuves de submersion en comportaient une à la profondeur de 65 m. ; mais les constructeurs avaient prévu une épaisseur de tôle capable de résister à des pressions plus fortes. Le Seal plongea pendant dix minutes en ligne verticale avant d’atteindre le fond de la fosse, et, durant cette plongée qui le porta, comme nous l’avons indiqué, à 84 m. de profondeur, les officiers constatèrent, à l’aide d’appareils spéciaux, que la coque résistait admirablement à.la formidable pression. Le navire avait douze hommes d’équipage, qui restèrent constamment en communication téléphonique avec un navire de surface.
- Tremblement de terre en Turquie. — Une forte secousse sismique s’est produite le 10 août à 11 h. 25 à Constantinople et dans la région des Dardanelles et de la mer de Marmara. Les dégâts sont fort graves : 1000 personnes auraient péri, 3ooo seraient blessées : 28 villes ou villages seraient Métruits. Le tremblement de terre a causé des dégâts principalement au sud-ouest d’Andrinople et à Andrinople même. Le 11 août : trois secousses ont été ressenties à Gallipoli où elles ont provoqué des dégâts.
- Le centenaire de l’usine Krupp. — Le 5 août, l’usine Krupp a célébré solennellement à Essen, en présence de ses 71000 ouvriers,.'le centième anniversaire de sa fondation. En réalité, ce fut en 1810 que Frédéric Krupp fonda à Essen une modeste forge où la force motrice était obtenue par un moulin hydraulique; deux ans plus tard, soit en 1812, il pouvait produire enfin de l’acier de basse qualité. La fortune ne
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- sourit pas au fondeur, qui se vit obligé, en 1820, de vendre sa maison d’habitation et de se contenter d’un modeste logement dans un pavillon qu’il partageait avec un autre locataire. A sa mort, survenue en cette même année 1820. son fils Alfred prit la direction de l’usine, où il travailla de longues années comme un ouvrier, sans autres collaborateurs que deux aides. Enfin, il imaginait son procédé pour produire de l’acier fondu en grandes masses, et l’ère de prospérité commençait avec la fabrication des canons d’acier. A sa mort, en 1887, il commandait à 20 000 ouvriers. Sous la direction de son fils et successeur, M. Frédéric Krupp, surnommé Krupp III, les usines d’Essen attinrent un développement colossal, surtout après leur fusion, en 1892, avec l’usine Gruson, qui fabriquait des plaques de blindage pour la marine. On sait que le dernier des Krupp mourut dans des circonstances tragiques en 190a, laissant sa fortune et la direction de ses usines à sa fille Bertha, qui épousait bientôt un jeune diplomate allemand/M. von Bohlen et Halbach.
- L’explication d’un accident d’aéroplane. — On se
- souvient qu’une jeune aviatrice américaine, Miss Har-riett Quimby, qui fut la première femme pilote à traverser la Manche (en avril dernier), trouva la mort récemment en volant avec passager dans les environs de Boston. Yoici comment son manager, M. Léo Stevens, qui suivait la marche du monoplan à l’aide d’une forte lunette d’approche, explique l’accident. La machine, un Blériot avec moteur de 70 chevaux, avait été construite pour recevoir un passager ou l’équivalent de son poids en lest. L’épreuve allait se terminer victorieusement; encore deux ou trois minutes, et le monoplan atterrissait près du phare de Boston, but convenu. C’est alors que le passager, M. Willard, un passionné d’aviation, père d’un aviateur connu, et lui-même organisateur du meeting, éprouva le besoin impulsif de féliciter la jeune femme pour son sang-froid. Pour se faire entendre, malgré les ronflements du moteur, il se leva de son siège, et, se penchant vers l’aviatrice, porta tout le poids de son corps en avant. C’était un homme d’une certaine corpulence, et le brusque déplacement de son corps dérangea instantanément l’équilibre de la machine, qui piqua du nez. Miss Quimby ne pouvait pas se rendre compte de ce qui se passait derrière elle, et elle manœuvra pour relever le monoplan. Mais, déjà, le malheureux avait été projeté dans l’espace, et l’équilibre était définitivement rompu; la jeune femme, à son tour, était précipitée dans le vide. On sait que les infortunés tombèrent, d’une hauteur de 3oo mètres environ, dans un mètre d’eau, et qu’ils s’écrasèrent contre le lit de sable, tandis que le monoplan ne subissait pas d’avaries graves. M. Stevens est convaincu que l’aviatrice et son passager auraient eu la vie sauve s’ils s’étaient munis de parachutes, et il ajoute que bien des morts auraient été déjà évitées par l’adoption de cette précaution, devenue réglementaire pour les aviateurs militaires russes.
- Nouvelles graines oléagineuses. — L’exploration systématique des colonies permet de découvrir constamment de nouveaux végétaux utiles à l’alimentation ou à l’industrie et il ne se passe guère de temps sans qu’on signale des graines oléagineuses dont on pourrait tirer grand parti. Sous ce rapport, la graine de Funtumia elastica est à l’ordre du jour. Il s’agit là de l’arbre à caoutchouc de la Côte d’ivoire qui constitue un arbre de mètres de hauteur, à tronc de 3o à 4o centimètres de diamètre, dont les 10 ou i5 derniers mètres près du sol ne portent pas de branches, et dont le latex donne par coagulation un caoutchouc assez estimé et qu’on n’exploite que depuis quelques années. La floraison a lieu toute l’année et la maturation se fait surtout de février à mai. Lorsque le fruit est parvenu à maturité, il s’entr ouvre tout en restant adhérent à l’arbre et laisse échapper des graines ressemblant à des grains d’avoine surmontés d’une arête plumeuse et munie de longs poils blancs comme l’aigrette des chardons. Pour les recueillir, les indigènes montent dans les arbres cueillir les follicules renfermant les graines au moment où elles commencent à jaunir. On les fait ensuite sécher au soleil; elles s’entr’ouvrent au bout de huit à dix jours quand la graine est complètement mûre. Si on veut expédier ces graines à distance, il faut les faire sécher complètement à l’abri du soleil, dans un endroit sec et aéi‘é. Nous avons fait l’étude chimique de ces graines et
- nous avons constaté que, malgré la quantité relativement faible (20 pour 100) de matière grasse qu elles renferment, cette matière grasse, qui est constituée surtout par des glycérides, des acides oléique, myristique,, margarique et peut-être laurique, se rapproche des huiles siccatives et semi-siccatives et pourrait être employée aux mêmes usages. Les tourteaux provenant de l’extraction de l’huile pourraient dans tous les cas servir au moins d’engrais par suite de la proportion importante d’azote, qu’ils contiennent. Un autre allemand, M. Gorter, attire aussi l’attention sur la graine d’une plante sauvage de Sumatra, le Xantophyllum lanceatum, connue des indigènes sous le nom de « siver », qui renferme près de 4° pour 100 de matière grasse utilisable à la fabrication des savons et des bougies. On voit que les succédanés de nos huiles et graisses indigènes ne manquent pas et sont aussi nombreuses que variées.
- Le lait de buffle. — Le buffle est un animal du même ordre que nos vaches laitières et la femelle donne un lait qui a été assez récemment étudié. Ce produit, comparé au lait de vache, contient moins d’eau et un tiers de matière grasse en plus ; il est plus riche en lactose et en caséine, mais en général plus pauvre en substances minérales. Ce lait est en somme plus nutritif. Bien qu’on ne puisse guère en prévoir l’usage dans nos régions, il était intéressant de signaler ce fait à titre documentaire.
- Les arbres centenaires de la Malmaison. — Un
- amateur d’arbres d’essences rares/ attaché au Muséum, a eu l’idée d’aller étudier la flore du parc de la Malmaison, et il a découvert plusieurs arbres exotiques centenaires. Comment ces arbres se trouvent-ils là? M. Diffloth l’explique dans la Vie agricole. L'impératrice Joséphine avait un soin tout particulier pour son parc et sa ménagerie de la Malmaison, et rien ne lui était plus agréable que les envois qu’on pouvait lui adresser pour les enrichir. Or, en 1800, l’explorateur Péron partit à bord du Géographe avec les frères-Henri et Claude de Saulces de Freycinet, pour la Nouvelle-Hollande, aujourd’hui l’Australie, et en rapporta divers animaux et plusieurs plantes et arbustes qu’il offrit à l’impératrice Joséphine pour la Malmaison. Les arbustes, plantés en i8o3, sont devenus des arbres centenaires, et le parc de la Malmaison compte ainsi encore quelques contemporains du Premier Consul.
- Influence du temps sur les nerveux. — On sait que le temps exerce une influence physique sur l’homme et les animaux ; les nerveux en particulier ressentent profondément l’approche d’un orage. D’après M. Trabert, de la station météorologique de Vienne, il existerait même chez l’homme, eu plus des oscillations provoquées par l’état atmosphérique, une sorte de rythme hebdomadaire, l’état physiologique général n’étant pas le même suivant les différents jours de la semaine. Chez l’adulte, par exemple, les samedis et les dimanches seraient les jours « favorables », les mardis et mercredis se marquant au contraire par des écarts plus ou moins grands du « comportement » normal. Chez les écoliers, le lundi est le jour le plus favorable, et les après-midi sont moins bonnes que les matinées.
- La grotte de Mestaoua (Algérie). — M. P. Boissaye, inspecteur-adjoint des Eaux et Forêts, nous signale la découverte qu’il a effectuée à la fin de 1911, dans la forêt de Belezma, près Batna (Algérie). Il s’agit d’une grande caverne dont l’entrée en pleine forêt est un tout petit trou nommé par les indigènes « trou de l’Enfer » et d’où sort, par certains vents, un violent courant d’air. L’altitude est de 1075 m. En recherchant s’il n’y avait pas une communication quelconque entre ce « trou de l’Enfer » et la source considérable de l’Aïn-Zana distante de 6 km, à 845 m. d’altitude, M. Boissaye a trouvé entre les 2 points, à l’altitude de i585 m., une vaste caverne d’accès difficile qu’il a explorée le 4 janvier 1912. Une assez grande salle, puis un couloir extrêmement étroit, conduit au bord d’un véritable abîme souterrain rempli de grandes concrétions. L’exploration de cette grotte de Mestaoua doit être effectuée cet été avec un matéiûel approprié.
- La population de l’Inde anglaise au 10 mars 1911
- est de 294 36io56 habitants, dont 62 755 116 pour les états tributaires ; plus 282 379 habitants pour les 5 établissements français et 604 g3o pour l’Inde portugaise.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- *-> 'Photographie <<*
- Déclancheur automatique d’obturateur : .le cunctator. — Le paysage animé est toujours préférable à celui dans lequel ne se trouve aucun être vivant, mais on n a pas toujours à sa disposition un personnage à placer au bon endroit. Le plus simple serait de s’y mettre soi-même, mais qui alors déclanchera l’obturateur? Et quand on fait un groupe de famille, combien ne regrette-t-on pas d’être le seul à ne pouvoir y figurer. Le « cunctator » que M. Jules Richard a construit spécialement pour son vérascope, mais qui peut aussi, avec une petite modification, s’adapter à d’autres appareils, permet le déclanchement automatique au bout d’un temps réglé d’avance : une demi-minute. C’est largement suffisant pour laisser à l’opérateur le temps d’aller se placer à l’endroit qu’il a choisi. C’est un petit appareil très peu volumineux qu’on peut placer dans le gousset de son gilet ; il se visse sur l’obturateur à l’endroit où se monte la poire, ou le déclancheur Bowden, et la tige E, poussée au moment voulu par un ressort D, fait partir l’obturateur.
- Le ressort R qui actionne un mouvement d’horlogerie très simplifié et le ressort D qui agit sur la tige E sont remontés d’un seul coup en agissant sur le levier B. Un bouton placé au-dessus du volet Y permet d’immobiliser ou de mettre en marche le mouvement. Quand tout est préparé, quand le motif est bien en plaque et que l’opérateur a repéré, dans le paysage ou dans le groupe, l’endroit où il devra se mettre, il n’a plus qu’à déplacer ce bouton du côté marqué « marche » ; il dispose alors d’une demi-minute pour aller se placer : c’est largement
- Le Cunctator fermé.
- Le Cunctiitor ouvert.
- suffisant. Au bout de ce temps on voit le volet Y s’ouvrir et découvrir un volet rouge H ; cela signifie : attention. Au bout de trois secondes le volet rouge disparaît et il est remplacé par un volet blanc qui indique que le cliché est fait. A ce moment, en effet, une came a déplacé le verrou A qui maintenait la tige E en placé et celle-ci projetée par le ressort D a provoqué le départ de l’obturateur.
- Pour, le moment le « cunctator » n’est fait que pour les instantanés : ceux-ci peuvent d’ailleurs être aussi peu rapides que le permet l’obturateur. Mais M. J. Richard prépare un autre modèle, dont le mécanisme est un peu plus compliqué, qui permettra la pose à'volonté ; il est surtout destiné à ceux qui font de la photographie en couleurs. (Maison du Yérascope, rue Halévy, io, Paris.)
- *»> Mécanique <«*
- Robinet mélangeur. — Ce nouveau robinet mélangeur d’eau chaude et d’eau froide est d’une manoeuvre extrêmement simple et son fonctionnement paraît devoir être irréprochable. A l’aide d’une seule poignée, on obtient d’abord un envoi d’eau froide, puis en continuant le mouvement de rotation, le mélange d’eau chaude et d’eau froide s’échappe à la température que l’on désire; enfin l’eau chaude seule apparaît. Notre première figure montre le dispositif d’ensemble avec les deux tuyauteries d’eau chaude et d’eau froide d’arrivée et le tuyau de sortie qui se termine derrière l’appareil.
- Le robinet mélangeur est divisé en trois chambres A C Iv affectées : la première à l’arrivée d’eau froide, la seconde à celle de l’eau chaude et enfin la troisième est la chambre du mélange dans laquelle débouche la tuyauterie de départ H indiquée en pointillé sur la figure 2. Cette .figure montre la position respective de tous les
- organes au repos. On voit que l’axe de la manivelle actionne une vis sur laquelle est monté un écrou mobile dontles mouvements sont dirigés par deux tiges glissières G G. Cet écrou porte un taquet P dont nous verrons plus loin le rôle.
- Les chambres A et G peuvent être mises en communication avec la chambre de mélange K par deux soupapes B et D que des ressorts appliquent sur leurs sièges respectifs. L’une et l’autre se prolongent à l’intérieur de la chambre K par des tiges.
- Dès que l’on commence à agir sur la manivelle l’écrou S soulève la soupape B (fig. 3) qui ouvre un passage à l’eau froide; celle-ci se rend donc dans la chambre K
- Vue du robinet mélangeur.
- et dans la tuyauterie de sortie. Si l’on continue Je mouvement, toujours de droite à gauche, le taquet P vient
- Fig. 3.
- Arrivée de l’eau froide seule.
- en contact avec la soupape D de la chambre d’eau chaude C, et il la soulève peu à peu. L’eau chaude pénètre donc à son tour (fig. 4) dans la chambre K et se mélange à l’eau froide qui continue à arriver par la soupape B. On voit de suite combien ilestfacile de régler la température du mélange : en agissant simplement sur la manivelle par petits coups. Enfin, si on continue à tourner cette même manivelle, il arrive un moment où la partie supérieure S de l’écrou remplit également les fonctions ' de soupape et obture complètement l’arrivée de l’eau froide (fig. 5). A partir de ce moment, l’eau chaude seule pénètre dans la chambre K et, par conséquent, dans, le tuyau de sortie.
- Le réglage de l'appareil, qui est toujours fait par lé constructeur, peut cependant .être nécessaire lorsque l’appareil est en place. Dans ce cas il suffit de dévisser le bouchon de la chambre C (ce bouchon est situé derrière l’appareil). On atteint ensuite la vis de réglage Y qui termine la tige de la soupape D et on la monte ou on la descend pour augmenter ou diminuer le temps que peut mettre le taquet P à l’atteindre. — Le Robinet mélangeur est construit par M. J. Lemétais, 76, avenue Daumesnil, à Paris.
- Fig. 4. — Arrivée de l’eau chaude et de l’eau froide.
- Fig* 5.
- Arrivée de l’eau chaude seule.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- *>> Cyclisme <4
- Tige élastique pour bicyclette. — Le pneumatique est et, jusqu’à nouvel ordre, reste pour le cycliste, l’amortisseur idéal des chocs de la route. Cependant, il faut reconnaître que le rôle du pneumatique est surtout d’absorber les vibrations et chocs de faible amplitude qui naissent de la marche sur une route plus ou moins raboteuse, et qui, par leur répétition, seraient franchement insupportables. Mais survienne, devant la bicyclette roulant à bonne allure, une dénivellation notable et imprévue, un caniveau par exemple, le pneumatique, si bien gonflé soit-il, se déprime jusqu’à la jante; celle-ci reçoit le choc presque intégralement, le transmet à la selle ; le cycliste brusquement secoué, est soulevé puis retombe avec la même brusquerie, imprimant de nouveaux chocs atix divers éléments de la selle et de la roue ; il résulte de là une fatigue sérieuse pour le cycliste et sa monture d’acier.
- Le Tub's Tige, tel est le nom de la suspension élastique représentée ci-contre, a été imaginé pour supprimer ces inconvénients.
- On voit qu’il se compose d’une double tige se fixant sur la jambe arrière du cadre. La double tige A, qui supporte la selle, coulisse à l’intérieur de la double tige creuse B. Elle y est attachée à un double ressort à boudin dont le point fixe est à la partie supérieure. Le ressort travaille donc à la traction.
- L’ensemble rappelle le principe des amortisseurs actuellement en vogue dans l’automobilisme.
- L’appareil se règle aisément selon la taille et le poids du cycliste. — En vente au Comptoir des inventions pratiques, 2o5, boulevard Pereire, Paris.
- Viticulture
- L’inciseur Bouchard. — L’incision annulaire est une opération qui consiste en l’enlèvement, sur un rameau plus ou moins lignifié, d’un anneau d’écorce d’une largeur appropriée au sujet à inciser.
- L’incision doit être nette, l’écorce seule doit être enlevée, sans en laisser subsister un vestige, et sans attaquer le bois, ce qui provoquerait la rupture du rameau et la perte des fruits. L’incision a pour but de favo-
- Fig. 1. Un rameau incisé. Fig. 2. L’inciseur Bouchard.
- riser la fécondation (c’est le cas pour la vigne) qui ne s’opère pas toujours bien; on dit alors que la fleur a coulé, il est même des espèces qui coulent toujours, seule l’incision a raison de cet inconvénient, elle fait grossir le grain d’une façon très appréciable et le fait mûrir de 8 à i5 jours plus tôt que la normale. L’incision doit être faite au moment de la floraison; plutôt avant qu’après, on fait l’incision à 2 ou 3 centimètres au-dessous de la grappe la plus basse quand on opère sur les rameaux et près de la courbure si l’on incise sur un long bois. Pour exécuter ce travail, qui doit être fait très vivement, on se servait jusqu’ici d’instruments lourds, encombrants, d’un maniement très difficile, qui écorchaient plus ou moins l’écorce, coupaient le bois, et ne répondaient nullement à ce qu’on
- attendait d’eux, on abandonnait donc l'outil, et de ce fait l’incision, découragé par les insuccès répétés.
- L’inciseur que M. N. Bouchard vient d’inventer et de mettre en vente, répond à tous les desiderata énoncés plus haut, il est léger (il pèse o gr. 037). Réduit; il passe dans un rayon de o,o35 facile à manœuvrer, il suffit de le poser (comme une pince allonge) sur le rameau, de lui faire faire un tour avec le bout du doigt et l’incision est faite, nette comme elle doit être.
- L’inciseur est construit en métal blanc, les ressorts et lames sont en acier de Ier choix, c’est un véritable instrument de précision. — Il se vend 6 francs chez tous les quincailliers horticoles. Yente en gros chez N. Bouchard, à Saint-Rémy-les-Chevreuse. ,
- Divers <*
- Tentes en bambou. Les tentes font partie de fous les déménagements de peu de durée, de toutes les villégiatures. Elles affectent des formes aussi variées que les décorations qu’elles reçoivent. Nous n’insisterons donc pas sur les différents modèles de tentes que l’on peut imaginer, mais sur la construction seulement.
- Une tente solide, élégante, capable de résister aux forts coups de vent doit être en tubes métalliques ou en solides montants de bois. Ces constructions sont lourdes et encombrantes. M. Gail-liardot construit depuis quelque temps des tentes de campement en bambou, démontables en quelques minutes. Les pièces les plus longues sont coupées à 1 m. 20 et s’assemblent à l’aide de manchons en cuivre, comme de simples cannes à pêche. Les tirants destinés à soutenir les bambous horizontaux sur les pieds sont articulés à l’une de leurs extrémités et portent, à leur autre extrémité, un œillet pourvu d’une fente qtxi s’engage instantanément dans un écrou terminé par un anneau. La fente permet l’entrée de l’anneau et il suffit de donner un demi-tour à cet écrou, en agissant sur l’anneau pour que le tirant soit fixé. Les bambous de la toiture sont maintenus à l’aide de simples crochets. En quelques minutes une semblable monture de tente est prête à recevoir la toile. Une monture semblable à celle que représente notre dessin, qui mesure 2 m. de. longueur, 2 m. de largeur et 3 m. de hauteur sous le faite, pèse 18 kg seulement. Démontée elle forme un rouleau de x m. 20 de hauteur sur 3o cm de diamètre, toile comprise. Le prix de la monture est de 190 francs et celui de la toile 225 francs. — Le constructeur est M. Gailliardot, 12, rue du Caire, à Paris.
- Tire-bottes. — Opération pénible que celle de retirer ses bottes après une pénible journée où la pluie a rétréci le cuir. Un appareil spécial est nécessaire. Yoici
- une modification de l’appareil classique : c’est une planche terminéeparune sorte de pince faite de 2 lames d’acier verticales formant ressort ; intérieurement; chacune de ces Son usage,
- lames porte de petits tampons
- de caoutchouc. Le cavalier qui veut se débotter, engage le talon dans la pince, les ressorts et les Caoutchoucs combinant leurs effets maintiennent solidement la partie inférieure de la botte, tandis que le propriétaire, appuyant d’un pied sur la planche, peut enfin dégager l’autre pied de la prison de cuir qui l’enferme. — Le tire-bottes est en vente aux établissements Bader, Le Locle (Suisse).
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- VARIÉTÉS
- Le paupérisme en Allemagne et en Angleterre.
- — Une récente communication de M. Dugué,de Bernou-ville, à la Société de statistique, a fait connaître ce qui suit : En Angleterre, le total des assistés soumis à la loi des pauvres s’élevait, au ier janvier 1911, à 892000,, soit 25 pour 100 habitants; dont 499000 secourus à domicile et 3g3 000 hospitalisés dans les tvorkhouses, les asiles d’aliénés, etc.
- Pour les enfants pauvres, le placement familial, con-tràirement à la France, est peu développé en Angleterre. Au Ier janvier 1911, on n’en comptait que 9700 contre 72 000 entretenus dans divers établissements, dont 21 000. dans les colonies familiales (cottage home schools) et 24 000 dans les workhouses.
- Pendant l’année financière 1909-19x0, le montant des dépenses a été de 371 millions de francs, dont 70 pour 100 prélevés sur le produit des taxes locales; le complément fourni par des subventions de l’Etat et des comtés, etc. Grâce à des mesures rendant plus rigoureuses les conditions d’admission aux secours à domicile, le taux du paupérisme a été réduit de près de moitié, de 1870 à 1891-1895.
- Depuis 1891-1895, le mouvement de baisse s’était ralenti; mais la loi de 1908 sur les pensions de vieillesse a fait tomber la proportion des assistés à 21 pour 1000 en 1911. „
- Les dépenses, elles_, se sont accrues constamment, de 7 millions de livres en 1870 à 14 millions en 1906-1910.
- En Ecosse, la proportion des assistés, par rapport à la population, est tombée de 40 pour 1000 en 1866-1870 à 23 pour 1000 en 1891-1895. En Irlande la proportion des assistés s’est accrue d’une manière continue, de
- x2 pour 1000 en 1866-1870 à 23 pour 1000 en 1906-1910; Les dépenses, de leur côté, ont augmenté de près de 4o pour 100 depuis 1886-1890.
- En somme, Tes statistiques anglaises fournissent un-exemple très net de l’influence que peut avoir 1 administration des secours sur le nombre des assistés;-en favorisant l’admission au workhouse et en né délivrant,' au contraire, les allocations à domicile qu après dés en-! quêtes sérieuses, on est arrivé à réduire de moitié le taux du paupérisme. Pour l’Allemagne, on ne possède comme résultats globaux que ceux d’un recensement spécial effectué en 1885- , .
- Pendant cette année i885, 1 592 000 personnes (34 pour-1000 habitants) reçurent des, secours, dont 1 269000 ou, 80 pour 100 comprenaient des assistés à domicile. Les cas de secours pour cause de maladie, d invalidité et de vieillesse comptaient pour plus de moitié.
- En Bavièi’e, le nombre total des pauvres secourus par l’assistance communale s’élevait en 1909 à 235 000 (36 pour 1000 habitants) comprenant i23ooo indigents (dont 49 000 enfants) et 112 000 nécessiteux; Lés secours sont le plus généralement fournis à domicile, 17 pour 100 seulement des assistés étaient hospitalisés. Les dépenses effectuées en 1909 se sont élevées à 16 millions de marks (20 millions de francs).
- A Berlin, le nombre des personnes secouiuxes à domicile a doublé de 1886-1890 (26 000) & 1905-1909 (52 000); la proportion par rapport à la population totale de la ville s’est élevée pendant la même période de temps de 19 à 25 pour 1000 habitants. Le montant des secours a triplé : 9 millions de marks en 1905-1909 au lieu de 3 millions en 1884-1889.
- HYGIENE ET SANTE
- Le permanganate de potasse comme antiseptique.
- — Depuis la disette d’eau de soui’ce, on nous donne à Paris l’eau de rivière filtrée et désinfectée par le permanganate de potasse. Les grands quotidiens nous ont raconté les détails de cefte opération que les coloniaux et d’autres pratiquent depuis longtemps quand on veut boire sans danger de l’eau impure.
- Le permanganate est, en effet, un agent antiseptique de grande valeur; les chirurgiens ne se font pas faute de l’emplpyer, en lavages, injections ; il n’a qu’un défaut c’est de tâcher le linge. Je parle du reste là de faits connus, mais je tiens à signaler l’emploi du permanganate comme agent caustique, désinfectant susceptible d’enrayer l’évolution des abcès ou inflammation de tout genre.
- Le D1 Escomel communique à l’excellent recueil, le Journal de Médecine pratique, nombre de faits qui témoignent de la valeur de cet agent; il l’emploie en solution à saturation, ce qxxi donne environ la proportion de 6 à 7 pour 100. Il touche simplement la partie malade, un attouchement par jour pour les furoncles naissants, un attouchement par jour autour des anthrax; un attouchement toutes les deux heures au début des phlegmons; trois attouchements par jour dans les éry-' sipèles. " >
- Je ne peux que confiiuner personnellement les bons effets de cette médication, que j’ai employée une fois n’ayant rien autre sous la main, pour Txne piqûre infectante, du genre des piqûres anatomiques, une autre fois dans un cas de furoncle de l’oreille. Le résultat fut excellent. L’inflammation tomba rapidement.
- Le Dr Escomel ajoute que la valeur de ce pansement est bien connue dans le pays où il exerce, Arequipa, au . bérou, car tout le. monde s’en sert sans prendre avis du niédecin. Dr A. G.
- Dangers de la pierre d’alun des coiffeurs. — Tout le monde connaît la pierre d’alun dont se servent les coiffeurs pour arrêter les petites hémorragies causées par le rasoir. Elle se compose d’un mélange de glycérine et d’alun auquel on ajoute dans le but de la rendre antiseptique une petite quantité d’acide, borique. Le coiffeur passe cette piex’re d’alun sur les joues ef le cou de chaque client, la maintenant plus longtemps sur les petites plaies causées par le rasoir. Là- pierre n’est lavéè que superficiellement avant d’être utilisée à nouveau. ' 0 J.-.,
- Or voici que le Dr Remlinger, dans la Revue- d’hygiène, pousse le cri d’alarme au sujet de cette pierre et publie son réquisitoire : des expériences faites sur une pierre prise dans un salon de coiffure où elle était en usage depuis deux ans ont montré les dangers de contagion qu’elle présente : immergée pendant 5 minutes dans 5o : centimètres cubes d’eau stérilisée, puis plongée dans un autre bain elle déposa 68 ,25o bactéries aérobies dans la première eau et 59 i5o dans la seconde. Le staphylocoque, le bacille termo, le bacille mésen-térien, le bacille fluorescent liquéfiant, la levure rose s’y trouvaient en nombre, ainsi que d’autres moisissures.
- Des piei’res n’ayant pas servi furent couvertes expérimentalement des cultures du charbon, du tétanos, de la tuberculose, du staphylocoque, de la morve, du bacille de Lœffler, etc. L’eau qui servit ensuitè à leur lavage inoculée au septième jour à des cobayes, leur ti’ansmit ces affections. Ces pierres, loin d’être antisep-: tiques, peuvent , donc devenir de dangereux agents de contamination qu’il sei’ait bon, conclut le Dr Remlinger, de remplacer par de petites pastilles d’alun individuelles. . ,
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Pour rendre le béton imperméable. — M, Bied apporte à cette question, toujours à l’ordre du jour, une intéressante contribution. Il a expérimenté les divers procédés préconisés pour réaliser l’imperméabilisation, à savoir : le-mélange au mortier de matières grasses et colloïdales, vendues dans le commerce sous des noms spéciaux, l’incorporation d’huile minérale, le gâchage à l’eau de savon, l’addition de caséine, ou de gélatines diverses.
- Les résultats donnés par les matières spéciales, par la caséine, par diverses gommes, par les cires végétales, et par la farine de lin, ont été franchement négatifs.
- Pour l’eau de savon, M. Bied pose un point d’interrogation. Ses essais ne sont pas concluants.
- Une substance faite de gelée d’algues « le fucosol » a donné de bons résultats, elle a l’avantage de diminuer la fissuration des mortiers.
- Les huiles minérales lourdes (oléonaphte ou valvoline), incorporées après gâchage de la pâte pure et du mortier, donnent aussi des résultats des plus satisfaisants, au point de vue de l’imperméabilité. Cependant ces substances ralentissent sensiblement le durcissement des mortiers (près de six mois).
- Enfin, un dernier procédé est spécialement recommandé par M. Bied ; il consiste, au moment de gâcher, â additionner les mortiers d’aluminate de baryte qui se
- transforme en sulfate de baryte, lequel, en précipitai!!, bouche les canaux capillaires du béton. (Association internationale pour l’essai des matériaux.)
- Odeur des boucheries. — Pour faire disparaître l’odeur forte très désagréable qui se dégage pendant l’été des boucheries, il suffit, comme l’a montré le Dr Holfert, de laver le sol et les murs avec un linge imprégné d’eau légèrement formolée. On doit employer très peu de formol, sans quoi il n’y a pas disparition, mais simplement changement de l’odeur désagréable! (Bulletin de la Société de pharmacie de Berlin.)
- Peintures anticryptogamiques. — On obtient une excellente peinture, pour la protection des bois exposés à l’humidité, en dissolvant une couleur dérivée du goudron, choisie convenablement, dans du pyrolignite de fer et en diluant avec de l’alcool dénaturé. Par exemple, on fera dissoudre 400 grammes ponceau ou jaune solide (Bayer) dans 3 kg pyrolignite de fer à 3o° B. et on ajoutera 7 kg alcool 90° dénaturé,
- Appliquée au pinceau ou au tampon, la peinture pénètre dans le bois sur une épaisseur de plusieurs millimètres, elle sèche très vite, elle permet de conserver l’apparence et le dessin fibreux du bois. La peinture est de plus solide à la lumière et au lavage.
- (Revue de chimie industrielle).
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — La
- manutention des betteraves : Maguin, La Fère (Aisne).
- Renseignements. — M. W., à Lille. — Un cerf-volant dont la corde est coupée et flotte en l’air, même avec un poids au bout, ne peut que céder au vent et tomber sur le sol. Il n’en est pas de même si la corde traîne par terre, faisant guide-rope. On a vu des cerfs-volants parcourir des kilomètres de cette manière. Quant au cerf-volant muni d’un petit moteur en caoutchouc, ce n’est autre chose qu’un aéroplane. Rien d’étonnant donc qu’il s’élève tout seul.
- M. le Dx N., rue Godot-de-Mauroy, à Paris. — Ouvrage sur la garance et ses composés (monographie, etc.) ; voyez G.-F. Jaubert, La garance et l’indigo, x vol. 2 fr. 5o. Pour l’étude complète de la question, il y aurait lieu de compulser la documentation que peuvent fournir les ouvrages spéciaux sur les matières colorantes naturelles et les teintures, en se renseignant, au préalable, auprès des éditeurs pour le choix d’un ou plusieurs ouvi’ages contenant l’étude complète sur la garance, que l’on rechei’che. A titre de simple indication, pour l’orientation de ces rechex’ches, nous mentionnons, outre l'ouvrage ci-dessus, les suivants : Les matières colorantes naturelles, par V. Thomas, 1 vol. 2 fr. 5o; Les plantes tinctoriales et leurs principes colorants, par le même, 1 vol. . 2 fr. 5o, Masson et Gie, éditeurs, 120, boulevard Saint-Germain, Paris; — Consulter le tome X. — Applications de chimie. — Matières colorantes — Fabrication des couleurs, de Y Encyclopédie chimique de M. Frémy ; La teinture au XIXe siècle, par T. Grisou, 1 vol. 60 fr. contient un paragraphe sur les matières tinctoriales naturelles. La grande industrie tinctoriale, par Francis J.-G, Beltzier, 1 vol. 32 fr. et Fabrication des couleurs, par Guignet, 1 vol. xo fr., ont aussi une documentation sur les matières colorantes natui’elles, végétales et leur préparation. Voir pour ces ouvrages : Dunod et Pinat, éditeurs, 49» quai des Grands-Augustins, et Librairie Horticole, 84 his, rue de Grenelle, Paris.
- M. le lieutenant Sigaud, à Sétif. — i° Nous ne voyons à vous recommander que des ouvrages généraux de chimie appliquée. Un des plus intéressants est encore l’article «sel» du Dictionnaire de Chimie, par Wurtz (Hachette édit.); 20 en Europe, ces soui’ces servent souvent à fabriquer la soude Solvay. Comme procédé économique pour extraire le sel, nous ne voyons guèi’e que l’évaporation au soleil en grands bassins de terre argileuse.
- M. X. V. Z. — La benzine enlève très bien ces taches et tous les teinturiers dégraisseurs du commerce se chargeront du nettoyage.
- M. M. J., h Corbeil. — Les dégâts causés sur votre vieux marronnier — d’après l’examen des branches que vous nous avez adressées — paraissent imputables à un insecte à l’état de larve, lequel a creusé les galeries constatées, en rongeant toute la moelle. Ces ravages peuvent êti’e le fait de l’insecte appelé Zeuzèx'e ou Coquette du marronnier (Zeuzera æsculi), espèce très voisine des Bombyx, dont la chenille vit dans le bois du mai'ronnier et d’autres essences (poirier, pommier, lilas, orme), où elle creuse de nombreuses galeries ; ou bien à un Scolyte tel que, pi'obablement, le Cossus gâte-bois ou ronge-bois. On ne peut être affirmatif, quant à la détermination de l’insecte, sans voir celui-ci soit à l’état de papillon, soit à l’état de chenille ou de larve. Si, actuellement, vous n’avez constaté aucun insecte dans le bois, c’est que la métamorphose s’est produite et que les papillons qui en résultent ont disparu. La chenille du Cossus gâte-bois [Cossus ligniperda), met trois ans pour atteindre son complet développement; elle suce la sève et ronge le bois en y ci'eusant de grosses galeries. En avril, ou mai, lorsqu’elle est adulte, elle se transforme en chrysalide. Il faudrait rechercher s’il existe de légères boursouflures de la vieille écorce sur un ou plusieurs points du tronc ; ces boursouflures présentent, le plus souvent, une fente irrégulière ou bien tine ouverture à bords déchirés, par laquelle s'échappent des détritus rougeâtres. Il faudrait aussi couper quelques branches au-dessous de celles qui sont attaquées et tombent, et voir si l’on peut constater la présence de l’insecte dans la moelle': A titre d’indication, nous ajoutons que pour détruire la Zeuzère et le Cossus gâte-bois, il n’est pas d’autre procédé que celui-ci : pratiquer dans la vieille écorce seulement, depuis le faîte de l’arbre, ou le plus haut possible, jusqu’au-dessous du collet, des tranchées longitudinales, afin d’ouvrir transversalement les galeries horizontales qu ont pu creuser
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- les larves ; sonder ces galeries avec des fils de fer recuit, assez souples et terminés en crochets ou hameçons, de manière à atteindre l’insecte et à le tuer.
- M. E. S., à M. — Aucun des solvants usuels de ma-5, tières grasses ne peut dissoudre les huiles siccatives' une fois qu’elles sont résinifiées. On peut cependant nettoyer les pinceaux imprégnés de peinture à l’huile durcie en les laissant longuement dans l’essence de térébenthine. Après ramollissement, on parvient, en tordant avec précaution, à désagglomérer les poils.
- . E. S., à Bruxelles. — i° Le filament de tantale d une lampe à incandescence de 25 bougies, iio volts, a un diamètre de 5 centièmes de millimètre ; 2° on construit de grands moteurs à gaz de 4oao chevaux, employant comme combustible le gaz de haut-fourneau, de fours à coke. Ces moteurs sont à double effet et à deux ou quatre temps. — Par contre, il existe des moteurs à gaz de ville d’une puissance de 2 chevaux.
- M.i II. Heworchon. — L’emploi d’un interrupteur de Wehnelt, dans le cas que vous indiquez, n’est pas recommandable. Il vaut mieux transformer le courant dans un groupe moteur-générateur : c’est la meilleure solution. A défaut, il conviendrait d’employer un transformateur avec un interrupteur rotatif à mercure.
- M. L. Godefroy, rue des Caïunes, à Orléans. — i° Pour enlever les traces d’encre noire sur un encrier
- de cuivre jaune, brosser avec un bain chaud de soude caustique à 20 grammes par litre; puis, si le nettoyage n’est pas suffisant, avec une solution à 10 pour 100 d’acide oxalique.
- M. R. Tabourdeau, à Versailles. — Pour faire dispa-• des taches d’huile sur un pavé de grès, 1 faut ajouter à votre essence de la craie pulvérisée, de l’argile ou de la fécule et appliquer la bouillie sur les pavés. En laissant sécher naturellement, les graisses pénètrent dans la masse pulvérulente facile à balayer finalement. Dans la plupart des cas, il faut renouveler plusieurs fois le traitement.
- L. M., Finistère. — Réparation de baromètre. Vous pouvez vous adresser à MM. Eon, i3, rue des Boulangers ; Sournais, 35, boulevard Saint-Martin; Tonnelot, 25, rue du Sommerard.
- Abonné 778, Corigliano d’Otranto. — Si les teintures pour cheveux « para » vous semblent donner des teintes trop noires, il suffit de remplacer une partie de la matière colorante par du diamidophénol. Si l’eau oxygénée ne vous convient pas (c’est cependant le meilleur oxydant!) vous pouvez ajouter aux teintures 5 grammes par litre de bichromate de potasse. Voir pour tous autres détails la brochure « teinture des cheveux » Gatefossé, édit., R. Camille, Lyon. Piûx : 1 fr. 5o.
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Les quatre formes du vent : II. Chassériaud. —Le port d’Anvers R. Bonnin. — Eugénique et hérédité : Jean-Paul Lafitte. — La photographie des ondes sonores : H. Vigneron. — Le problème de l’alimentation chez les petits oiseaux : H. Cardot. — Eléments d’expertise dans les empoisonnements par les champignons : A. Acloque. — Pour, éviter les collisions en mer : R. Villers. — Lé forçage des plantes par le radium : A. Truelle. —Académie des sciences : Ch. de Villebeuil. — La: gravité et la locomotion. — Le patinage aquatique :‘Dr A. Gradenwitz.
- Supplément, — La chimie et la formation du miel. — La composition des lignites, etc.
- La caverne de Font-de-Gaume aux Eyzies (Dordogne), par le Dr L. Capitan, l’abbé Henri Bretjil et D.; Pey-rony,: i vol. in-40, de 271 pages, avec 244 figures dans le texte, 38 planches hors texte en couleurs, et 27 planches photographiques hors texte. Monaco, imprimerie Chêne, 1910. Prix : 80 francs.
- Voici le second volume (paru en 1-911) de la magnifique série . destinée à décrire les mystérieuses peintures et gravures murales des cavernes paléolithiques qui, depuis les trouvailles de M. E.-M. Rivière, à la Mouthe, en 1895, font sensation dans le monde des archéologues. Le premier volume, paru en 1910 (avec la date de 1906) était consacré (par MM. Cartailhac, l’abbé Breuil et Alcaldeidel Rio) à la caverne d’Altamira (près Santander), qui fut en 1875 le siège de la première de ces trouvailles, due à M. de Sautuola, et contestée à tort pendant vingt ans. C’est une inajjpréciable bonne fortune pour ce sujet, pour l’anthropologie, et pour les problèmes relatifs aux débuts de l’humanité et de l’art en France, que le prince de Monaco ait décidé de vouer à la reproduction de ces décorations les fonds nécessaires à leur publication intégrale et luxueuse : d’une part, en effet, il est à craindre que la détérioration naturelle ou artificielle ne poursuive assez rapidement son œuvre sur ces gravures, dessins et peintures; d’autre part, la possibilité de les figurer, sans compter, par des planches en couleurs superbement exécutées permet d’utiliser à fond l’exceptionnel talent de dessinateur, d’aquarelliste et de très fidèle copiste, de l’abbé H. Breuil : ainsi est assuré l’enregistrement conservatoire de ces précieux documents, dont le nombre d’ailleurs augmente chaque année. La caverne de Font-de-Gaume est partagée en 17 chapitres constituant une monographie complète. Nous la résumerons dans un article spécial, nous bornant ici à signaler
- cette publication aux amateurs d’ouvrages curieux, rares et magnifiques.
- La vie dans les océans, par M. L. Joubin. Flammarion, édit. Paris, 1912. Prix : 3 fr. 5o.
- Nos connaissances sur les êtres marins ont été complètement renouvelées par les documents recueillis au cours des récentes explorations océaniques, notamment par les croisières du prince de Monaco ;, dans ce livre M. Joubin montre d’abord que c’est dans l’océan primitif que la vie est apparue, et que les êtres actuels, aussi bien terrestres que marins, ne sont que les descendants de la flore et de la faune marines originelles. Puis il passe en revue les modifications subies, à l’éclairement des profondeurs obscures des océans, par les animaux, la vie dans les abimes, les récifs de coraux, les faunes et flores littorales. C’est un des plus curieux volumes de la belle bibliothèque de philosophie scientifique du Dr Gustave Le Bon.
- La vie et la mort du Globe, par M. A. Berget, professeur à l’Institut océanographique. 1 vol. in-18 illustré. Ernest Flammarion, édit. Paris, 1912. Prix: 3 fr. 5o.
- Ce livre expose d’une façon claire et précise les lois de la physique du globe, d’après les dernières découvertes de, la science. L’auteur a considéré la terre comme un être vivant. Il nous explique son évolution et sa croissance, et nous raconte comment l’organisme de notre planète lutte pour la vie et se défend contre les attaques des agents destructeurs, la vieillesse, le refroidissement, la mort de la terre. Il expose les vues les plus nouvelles des géo-physiciens modernes, et la question de la résurrection des mondes.
- Le livret de la famille, par le Dr G. Schreiber, ancien interne des hôpitaux de Paris, chef de clinique infantile adjoint de la Faculté de Médecine. 1 brochure in-8°, de Æo pages. Masson et Cie, éditeurs. Paris,. 1912. Prix : 75 centimes.
- Dans ce petit opuscule l’auteur a réuni toutes les notions utiles à l’amélioration de la race humaine. Pères et mères de famille y apprendront ce qu’ils doivent faire, ce qu’ils doivent éviter, pour vivre bien portants, pour créer des enfants robustes et pour bien les élever. Alimentation des enfants, habillement,, soins, jeux, maladies, éducation physique et morale! tout est compris dans ce « livret », véritable catéchisme de l’hygiène familiale.
- Vins, par MM. Gayon et J. Laborde, i vol. 434 p. (Manuels pratiques d’analyses chimiques. Collection Bordas
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- BIBLIOGRAPHIE
- et Roux). Béranger, éditeur. Paris, 1912. Prix : 7 fr. 5o.
- Ce volume examine le vin au point de vue légal et donne les méthodes d’analyse officielles. Il indique également les procédés complets de dosage; des mé- thodes de recherches des falsifications, étudie chimiquement les vins spéciaux et les vins altérés. On y trouve également le résumé des législations françaises et étrangères sur les vins et d’intéressants documents analytiques.
- Pour réussir au Maroc, par MM. Auguste Terrier et J. Ladreitde Lacharrière, secrétaires généraux du Co-
- mité du Maroc, 1 vol. in-16 de 196 pages, avec 10 gravures et une carte. Pierre Roger et Ci6, éditeurs, 54, rue Jacob, Paris. Prix : broché, 2 francs.
- Ce petit livre offre aux futurs colons du Maroc d'utiles conseils et une excellente documentation sur le Maroc actuel.
- R. Magistrato aile acque. Ufficio idrografico. Studi geologici e morfologici sul Lido di Venezia, par R. de Tom. Publicazione n° 18. (Yenezia 1912).
- Intéressante étude sur les dunes de sable du Lido, leurs formations et leurs modifications.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
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- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi S août 1912. . 12°,5 S. s. w. 1. Beau. D Peu nuageux ; rosée ; brume le malin.
- Mardi 6 15°,9 S. S. W. 3. , Couvert. 1,8 Nuageux ; averses entre 4 h. et 7 h. 50.
- Mercredi 7. . . . 13°, 2 S. W. 2. Peu nuageux. Couvert de 12 h. à 18 h., nuag. av. et apr.; rosée; gouttes à 17 h.
- Jeudi 8 13°, 9 W. S. W. 2. Couvert. » Très nuageux ; rosée ; gouttes entre 13 h. et 16 h.
- Vendredi 9 10°,9 Calme. Gouttes. » Couv. jusq. 16 h., nuag. eus. ; gouttes eut. 7 et 8 h.: rosée; brume.
- Samedi 10 13°,0 S. W. 1. Peu nuageux. 1,3 Tr. nuag.; ros.; br.; or. de 15 b. 40 à 16 h. 35 ; pl. ou g. à div. repr.
- Dimanche 11 . . . . 13°, 3 W. 3. Beau. J> Nuageux le matin, couvert le soir.
- AOUT 1912. — SEMAINE DU LUNDI 5 AU DIMANCHE 11 AOUT 1912.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins du Bureau Central Météorologique.
- Du 5 au 10 août. — Le 5. Dépression sur le W. des Iles-Britanniques (centre à Edimbourg : 745 mm). La pression se relève sur le W. de l’Europe et y est supérieure à 765 mm. Pluies sur le W. de l’Europe. En France, pluies abondantes et orages : Lyon, 3o mm; Charleville, 21; Clermont, 20; Paris, 4- Temp. du matin: Le Mans, 120; Paris et Bordeaux, i3; Marseille, 18; Saint-Pétersbourg, 22; Tunis, 26; moyenne à Paris : i5°,2 (normale : i8°,3). — Le 6. Situation atmosphérique troublée sur le N.-W. de l’Europe par une dépression profonde (céntre en Irlande : 742). Pression basse sur tout le continent sauf la Russie. Pluies sur le W. de l’Europe. En France : Ouessant, 19 mm; Le Mans, 6; Paris, 2. Temp. du matin :• Yardoe, 70 ; Belfort,'12; Paris, i-4; Marseille, 19; Saint-Pétersbourg, 22; Puy de Dôme, 7; moyenne à Paris : 15°,6 (normale : i8°,2). — Le 7. La dépression de la veille se déplace vers l’El en se comblant (Shields : 747 mm). Une autre dépression apparaît sur le N. de l’Italie (Turin : 764 mm). Pluies abondantes sur le N. et le ’ W. de l’Europe : Cherbourg, 35 mm; Marseille, 22; Dunkerque, 20; Toulouse, 17. Te.mp. du matin : Toulouse, 1.20; Paris et Lyon, i3; Alger, 29; Puy de Dôme, 4 J moyenne à
- Paris : i6°,7 (normale : i8°,2). — Le 8. La dépression de la veille s’étend vers l’E. sur la mer du N. et l’Allemagne (Stetlin : 747)- La pression se relève sur le S,-W. Pluies abondantes sur l’Europe centrale. En France : Puy de Dôme, 14 mm; Le Mans, 8. Temp. du matin : Belfort, ii°; Bordeaux, 12; Paris, 14; Moscou, 21; Puy de Dôme’ 3; moyenne à Paris : 140,5 (normale : i8°,2). — Le 9. Basse pression sur presque toute l’Europe : minima sur la Norvège (Christiansund : 747 mm), la Pologne (Varsovie : 750) et le golfe de Gascogne. Fortes pressions sur le N. de la Russie et sur les Açores. Pluies abondantes sur le W. et le Centre de l’Europe. En France : Charleville, 9 mm ; Lorient, 6; Temp. du matin : Gap, io°; Paris, 11; Marseille,'17; Saint-Pétersbourg, 23; moyenne à Paris : .14°,5 (normale : i8°,2). —- Le io. Basses pressions sur tout l.è N. de l’Europe. Minima en Norvège, à l’entrée de la Manche et sur la Baltique. La pression se relève légèrement sur le S.-W. de l’Europe (Biarritz : 765). Pluies, générales. En France : orages dans le N. et l’E. Temp. du matin : Paris, i3°; Lyon, 16; Perpignan, 20; Puy de Dôme, . 8. — Phases de la Lune : Dernier Quartier le:G', à .4-h.. 27 du matin.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- L. DE LAUNAY
- Membre de l’Institut, Professéur à l'École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- DIRECTION
- E.-A. MARTEL
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique. Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit
- être adressé aux bureaux du journal : 120, "Boulevard Saint-Germain, Taris (VIe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs. La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2048. — 24 AOUT 1912
- SUPPLEMENT
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- INFORMATIONS
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- Les tremblements de terre de Turquie. — La Nature a signalé dans son numéro du 17 août les tremblements de terre qui ont causé en Turquie les désastres relatés par la presse. Ces tremblements de terre se sont produits non le 10 et le 11 août, mais bien le 9 et le 10. Le premier, le plus violent, a été ressenti le 9 à i’1 24” (temps moyen de Greenwich), c’est-à-dire à 3h 24“ (heure de l’Europe orientale), d’après les dépêches publiées dans certains journaux. Ce mouvement a été enregistré paroles sismographes de l’Observatoire du Parc Saint-Maur à ill33m 169. Les stations' sismologiques dont nous avons jusqu’ici reçu les communications indiquent pour les temps d’arrivée du mouvement les heures suivantes, toutes exprimées en temps moyen de Greenwich : Lai-bach ih 3im 28" ; Krietern iil32m; Potsdam i1' 32™ 388; Darmstadt ih 32 4os ; Alger ih33m i39. Le deuxième, tremblement de terre s’est produit dans la matinée du 10. La station sismologique de Darmstadt a enregistré ce tremblement de terre à 9h 27m 20s ; les sismographes du Parc Saint-Maur ont été mis en mouvement à 911 28“ 19".
- Solubilité du zinc dans l’eau. — On avait recommandé pour les conduites d’eau, surtout pour les laboratoires, l’emploi de tubes de fer recouvert de zinc. En Piussié, cette recommandation avait été mise en pratique et ce dispositif existe au laboratoire industriel de l’Université de Moscou. M. Efanofï a analysé l’eau ainsi distribuée par ce genre de conduites ; il a trouvé que 20 litres de cette eau contiennent o gr. i3o6 d’oxyde de zinc, ce qui correspond à o gr. oo52 de zinc métallique dissous par litre. En admettant que cette quantité de zinc n’ait pas d’influence nocive dans le cas où l’eau est employée pour l’alimentation, il est certain que le revêtement de zinc des conduites doit être rapidement altéré et dissous et il semble bien qu’on doive rejeter ce mode de distribution, d’eau.
- Eléments radio-actifs de différents produits volcaniques italiens. — Deux auteurs italiens, MM. Por-lezza et Vorzi, viennent d’étudier différents produits volcaniques au point de vue de leurs éléments radioactifs. Opérant sur les gaz des soflioni boracifères de la Toscane, ils ont pu concentrer l’émanation radio-active qui s’en dégageait de la façon suivante : ces gaz, débarrassés d’acide carbonique et d’hydrogène sulfuré par passage dans des solutions alcalines et plombiques, sont introduits dans un tube renfermant du charbon en poudre et refroidi au-dessous de o degré. L’émanation est totalement fixée à — 77 degrés par ce charbon; et ce dernier, chauffé ensuite, fournit un gaz qui est 34 fois plus actif que le gaz primitif. Les mêmes auteurs, étudiant les gaz occlus dans les, tufs radio-actifs de Fiuggi, ont constaté qu’ils renfermaient surtout de l’azote et de l’hydrogène et que l’hélium n’y existait qu’à l’état de traces. D’après la mesure de l’émanation fournie en même temps que ces gaz, la quantité de radium seCait
- de 5 X io~12 grammes par gramme de tuf et il y aurait au plus 0,76 X xo-5 grammes d’uranium.
- Cristallisation artificielle du sulfate de baryte. —
- On sait que le sulfate de baryte est un des corps les plus insolubles qui existent et qu’il n’y a que peu de milieux dans lesquels il puisse entrer en dissolution. Aussi est-il difficile de reproduire artificiellement les cristaux de sulfate de baryte que l’on trouve pourtant fort bien formés dans certains cristaux naturels, tels que la barytine. On peut y arriver cependant, soit par dissolution du sulfate de baryte dans le chlorure de baryum-fondu à io5o°, soit par dissolution dans le sulfate de soude à ii3o°. Suivant le cas, les cristaux formés retiennent un peu de chlorure de baryum ou de sulfate de soude. Ces cristaux sont incolores, en forme de tables orthorhombiques et clivables suivant leur plus grande dimension.
- intérieur d’un sous-marin allemand.— La marine allemande a réussi pendant longtemps à entourer dupluspro-fond mystère tout ce qui concernait ses sous-marins, au point qu’on n’a jamais su, même en Allemagne, le nombre de ces navires. Il convient donc de signaler le don qui .vient d’être fait au Deutschen Muséum de Munich, par Je directeur des usines Iïrupp,M. Krupp von Bohlen, d’un modèle à l’échelle de 1/2Î du UI, qui fut lancé le 3 août 1906 par les chantiers Germania, à Kiel, succursale des usines Ivrupp. Ce navire est l'ancêtre des sous-marins allemands, et il a servi de type à tous ceux que cette marine possède actuellement. Le modèle.en coupe du
- musée munichois est une véritable merveille de construction mécanique en miniature, et les moindres détails du UI y ont été ' reproduits avec une exactitude méticuleuse ; il a x m. 70 de longueur, ce qui donne au sous-marin lui-même la longueur de 42 m. 3o sur une largeur de 3 m. 60 et une profondeur de 2 m. 80. On distingue parfaitement sur le petit modèle les cabines et couchettes destinées aux 2 officiers, aux . 3 sôus-officiers et aux 12 matelots qui constituent l’équipage, ainsi qu’une petite salle où l’on peut faire la cuisine à l’aide d’appareils-électriques; on remarque aussi les deux périscopes (un pour le commandant, un autre pour le timonier) installes sur la tourelle. Pi-ès de cette intéressante réduction a pris place un modèle, construit à la même échelle, du transatlantique Rheinland, don de l’empereur d’Allemagne. ,
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- INFORMATIONS
- Le port militaire de Toulon. —D’importants travaux sont en cours à Toulon. Il s'agit de mettre notre grand port militaire de la Méditerranée à la hauteur de sa mission : il importe qu’il puisse recevoir aisément et réparer les plus grands cuirassés du nouveau programme naval. On procède actuellement au dragage général de la rade à la cote —r 12 mètres; la dépense est évaluée à 1 400 000 francs. Le travail sera achevé dans 3 ans. Toulon dispose de 9 formes de radoub groupées 3 par 3, les formes Yauban, Castigneau, Missiessy : aucune d’entre elles n’est en mesure de recevoir nos modernes cuirassés. On effectue l’allongement de deux des formes de Missiessy; une dépense de 4 3oo 000 francs est prévue pour ce travail. De plus, on crée, à l’entrée de la darse Yauban, deux grands bassins nouveaux débouchant d’une part sur la rade, de l’autre sur la darse Yauban. Ces bassins mesurent 44o mètres de long, séparés au milieu; c’est donc en réalité 4 bassins de plus de 200 mètres, suffisants à tous les besoins. Le coût du travail est de 35 5oo000 francs. On achève également des terre-pleins et appontements permettant l’accostage et le ravitaillement rapide des grands cuirassés. Notons, en outre, l’organisation mécanique du ravitaillement en pétrole, la refonte des ateliers de pyrotechnie, et la création d’une grande centrale électrique distribuant la force motrice à tout l’arsenal.
- Paris-Berlin en aéroplane. — Audemars, sur monoplan Blériot, a réussi en deux étapes le trajet Paris-Berlin : parti d’Issy-les-Moulineaux le 18 août au matin. Malgré le mauvais temps, il atterrissait dans la journée à Gelsenkirchen, en Westphalie, retardé par une panne d’essence. Le 19 au soir, il arrivait au champ d’aviation berlinois de Johannisthal.
- Développement de lhydroaéroplane. — Le grand effort de l’aviation, dans ces derniers mois, semble avoir porté sur la mise au point des appareils amphibies :
- depuis le meeting d’hydroaéroplanes de Monaco, tous les constructeurs ont établi des modèles de ce nouveau genre d’appareils volants. Quant aux exploits des pilotes, ils ne se comptent plus. Sans la tempête qui a sévi la semaine dernière, on peut croire que Beaumont sur son < hydroaéroplane Donnet-Lévêque eût réussi le parcours Paris, le Havre, Boulogne-Londres qu’il projetait d’effectuer, Les Londoniens qui attendaient avec confiance * l’audacieux aviateur ont vu arriver à. sa place sur la Tamise Lhydroaéroplane biplan de Mac Léan. L’aviateur anglais s’est même livré à une pittoresque acrobatie, que représente notre figure : avant de venir se poser sur le fleuve, il a passé dans l’étroit espace qui sépare les deux tabliers du double-pont de la Tour dç Londres. C’était le premier aviateur arrivant à Londres par cette voie mi-aérienne, mi-aquatique. Ajoutons que de nombreux concours et meetings attestent de tous côtés la vitalité du nouvel appareil et laissent prévoir que, plus heureux que l’aéroplane trop dangereux, il donnera à bref délai un sport très cultivé. Citons les concours et exhibitions du lac de Genève, les 19 et 20 août, de Boulogne-sur-Mer, de Saint-Malo, Dinard-Jersey ; le dernier aura lieu les 24, 25 et 26 août. L’Aéro-Club de Belgique organise du 7 au 16 septembre un grand concours sur l’Escaut pour mettre en évidence les qualités des aéro-hydroplanes destiné^ au Congo Belge.
- Culture du haricot en Mandchourie — La Mandchourie septentrionale, province chinoise où domine l’influence russe, a vu se développée prodigieusement son. agriculture et son commerce durant ces quatre
- dernières années. La culture du haricot, en particulier, y a pris rapidement des proportions colossales. En 1907, l’exportation de cet article n’était encore que de 1 3oo 000 pouds ( 1 poud = 16 kg 38o). En 1908, le chiffre s’élevait à 7 600000 pouds. En 190g, l’amélioration des voies ferrées entre la Mandchourie septentrionale et Yladivostock permettait à ce port d’accaparer le commerce du haricot, et il en exportait dans cette année plus de i5 millions de pouds. Malgré la peste et la révolution, ce chiffre était porté à 27 millions de pouds pour l’année 1911. La ligne chinoise de l’Est, qui, lors de sa construction, comptait surtout sur le transport du thé, tire maintenant ses principales ressources du transport du haricot mandchou. Ce haricot n’est guère comestiblè ; il sert presque exclusivement à fabriquer de l’huile très estimée dans tout l’Extrême-Orient; les Japonais en tirent un condiment d’un usage courant.
- Progrès des Universités de France. — Le nombre des étudiants dans les Universités françaises atteignait en 1910 le chiffre de 41 o44 contre 29901 en 1901. Ce total se décompose comme suit :
- Nombre d'étudiants
- 1901 1910
- Paris 12 289 17 602
- Aix-Marseille 95° 1 236
- Besançon 2Ô2 242
- Bordeaux 2 119 2 55a
- Caen 646 826
- Clermont 299 275
- Dijon 699 992
- Grenoble 566 1 156
- Lille 1 110 1 779
- Lyon : . 2 428 2 922
- Montpellier 1 610 1 g65
- Nancy 1 027 1 899
- Poitiers 821 1 299„
- Rennes 1 i3g 2 02ÿ
- Toulouse 2 040 2 828
- Ecoles de médecine etphar-
- macie (incorporées dans
- les Universités depuis
- I910) 1 1.35 .
- Alger 771 ' 1442
- 29 901 4x 044
- Le nombre des étudiants étrangers a passé de 1770 en 1900 à 58oo en 1910. Les étudiants se répartissent comme il suit entre les diverses Facultés :
- 1901 1910
- Droit 10 l52 16915
- Médecine . 8 627 9 721
- Sciences 3 910 6 287
- Lettres 3 723 6 363
- Pharmacie 3 347 1 758
- Théologie protestante . 142
- 29 901 41 044
- Une porte gigantesque au bassin de radoub de Cherbourg. — Le bassin de radoub, dit du Homet, actuellement en construction à Cherbourg, possédera une porte qui sera, dit-on, la plus grande du monde. Elle mesurera 18 mètres de hauteur sur 38 de largeur. Elle fermera un bassin lui-même imposant; 25o mètres de long, 36 mètres de largeur au plafond, le seuil de l’écluse d’entrée à 8 mètres au-dessous du niveau des plus basses mers. Quand la forme est vide, la porte résiste à la pression exercée par 16 mètres d’eau : soit 4600000 kilogrammes. On s’explique qu’il ait fallu lui donner une épaisseur de 9 mètres. La porte est d’une seule pièce : elle roule au moyen de galets sur une voie inférieure : elle pèse 25oo tonnes ; un treuil électrique de 5o kilowatts en assure la manœuvre.
- La grotte du théâtre de Fiume. — En pratiquant un sous-sol au Teatro Felice de Fiume (le grand port de Hongrie) on a découvert, par le hasard d’un coup de dynamite, une caverne remplie de concrétions ; un étroit passage a conduit à une seconde grotte parcourue par un petit ruisseau soutei'rain, qui va se déverser dans le golfe voisin.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- Cuisine
- Lavage mécanique de la vaisselle. — « Au cours de notre étude sur les appareils modernes composant l’installation remarquable des cuisines du nouveau paquebot La France (V. n° du 20 juillet dernier, p. 5q), nous avons écrit quelques lignes sur la machine à laver la vaisselle. Quelques erreurs et contradictions ayant échappé au correcteur de l’article, nous nous faisons un devoir de rectifier aujourd’hui notre rédaction en priant nos lecteurs de bien vouloir nous excuser. »
- La machine à laver la vaisselle, en usage à bord de La France, est d’un emploi assez répandu depuis quelques années ; elle est couramment désignée sous le nom de « la Yortex ». Empressons-nous de noter en passant que c’est une machine de construction exclusivement française. Elle est établie de toutes pièces dans les ateliers Bréhier, 5o, rue de l’Ourcq, à Paris. Aussi avons-nous été très heureux d’en entendre faire les plus grands éloges par les compétences les plus notoires du monde des restaurateurs et hôteliers auprès desquels notre enquête nous a conduits et qui depuis longtemps en font usage.
- Le cliché que nous en avons publié et que nous repro-
- Machine à laver la vaisselle «Yortex».
- duisons ci-dessus donne une vue d’ensemble de la Yortex à 3 vases. Ceux de nos lecteurs qui seraient intéressés par le détail du fonctionnement peuvent se reporter à notre numéro de décembre 1905 où la description complète a été faite de ce mécanisme ingénieux qpi, à cette époque déjà, avait attiré et retenu notre attention autant par sa simplicité que par ses excellents résultats.
- La force absorbée par la machine à 3 vases est fournie par un petit moteur électrique de 3/4 de cheval et par conséquent d’une dépense insignifiante; c’est là un avantage très sérieux de ce mécanisme sur les systèmes de machiües analogues (étrangères pour la plupart) qui tous exigent une force 4 à 5 fois supérieure à celle de la Yortex.
- Aucune casse n’y est à craindre, et ceci en raison même de la nature du mouvement de l’eau qui évite les secousses à la vaisselle et permet aux porcelaines, même très fragiles, de sortir du lavage sans aucune ébréchure .
- La Compagnie Générale Transatlantique en a installé, d’ailleurs, à bord de la plupart de ses paquebots depuis plusieurs années et, pour le paquebot La France, on en a généralisé l’emploi dans les cuisines de toutes les classes (3 machines Yortex y ont été installées).
- C’est dire que les qualités de lavage et de fonction-
- nement en ont été reconnues indubitables autant que la facilité de placement, conduite et entretien dans les emplacements les plus exigus.
- Il n’entre pas dans le cadre de notre sujet de paraiU*e favoriser le développement commercial de tel ou tel des appareils ou machines que nous décrivons dans un simple but de vulgarisation scientifique ou technologique. Il nous sera permis toutefois, en toute indépendance, d’exprimer l’espoir que le lavage à la main de la vaisselle arrive à disparaître définitivement de nos cuisines.
- Quoi de plus inhumain, en effet, que cette besogne malpropre autant que répugnante et malsaine imposée à ces malheureux plongeurs qui d’ailleurs, au bout de quelques années de service, en deviennent infirmes. Et quoi de moins hygiénique au surplus ?
- Photographie
- Lanterne photographique de voyage. — Si la question de l’éclairage .du laboratoire est l’une des principales préoccupations de l’amateur photographe, elle se complique encore davantage lorsqu’il s’agit d’emporter une lanterne qui permette de développer en voyage. On trouve souvent des hôtels où il y a une chambre noire et une lanterne rouge, mais il ne faut pas trop se fier à l’inactinisme de celle-ci; il sera toujours préférable d’avoir la sienne, munie d’un écran rouge ou vert dûment essayé et dont on sera sûr. Le luminaire est aussi d’un choix assez difficile ; la lampe à essence est assez pratique, mais elle est un peu encombrante. M. Decoudun a créé une petite lanterne électrique très pratique, qui tient fort peu de place, éclaire très suffi-
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- Détails de la lanterne de photographie de voyage.
- samment, ne dégage aucune odeur et ne nécessite la manipulation d’aucun liquide. Il se sert d’une pile sèche peu volumineuse qui se conserve plusieurs mois, quand elle n’est pas en service, et peut donner, par intermittence, une durée totale de 8 heures d’éclairage. Il est clair qu’il ne faudrait pas lui demander un service analogue à celui d’une lampe ordinaire ; mais comme on n a pas besoin, pendant les opérations du développement, d’avoir constamment l’œil sur le cliché, il suffit d’allumer sa lanterne juste au moment où l’on en a besoin et seulement pendant le temps nécessaire à l’examen de l’image, c’est-à-dire une dizaine ou une quinzaine de secondes, ce qui est largement suffisant,, étant donné surtout qu’on peut répéter cet examen aussi souvent qu’on le veut; les quelques secondes de repos qu’011 donne ainsi à la pile permettent à la lampe d’être toujours poussée à son maximum. La lanterne est très petite, elle se compose d’un cylindre métallique B évidé sur un de ses côtés, dans lequel se glisse un second cylindre semblable A. Entre les deux on enroule sur un cylindre D, en matière transparente, l’écran en papier de la maison Lumière, rouge ou vert selon les besoins ; sur le tout on place le couvercle C' qui porte la lampe L à filament métallique. Il suffit alors d’accrocher la lampe sur un crochet fixé à l’un des pôles N de la pile. Pour allumer * on pose l’extrémité F du fil libre sur la borne P.
- Comme l’ensemble est très petit et peut être placé dans toutes les positions, on peut approcher la lumière aussi près de la cuvette que cela est nécessaire pour bien voir l’image. Nous avons développé de cette façon des autochromes sans aucun voile. — (Chez M. Decoudun, 101, faubourg Saint-Denis, Paris).
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- 'Electricité
- Appareil pour la pose des lampes électriques. —
- Lorsque les lampes électriques sont situées à une hauteur dépassant celle qu’il est possible d’atteindre normalement, les bras levés, il faut traîner avec soi une
- échelle dont les déplacements sont toujours fort désagréables. On peut se passer des services de cette échelle en utilisant les appareils imagipésparM. E.Quin-que et qui permettent d’enlever et de mettre en place les lampes à incandescence fixées à 3 mètres de hauteur et même, davantage, sans le secours du moindre escabeau.
- Il existe deux modèles différents pour atteindre les lampes qui peuvent être fixes ou mobiles. Tous deux sont construits de la même manière , quant au mécanisme permettant de saisir l’ampoule pour l’enlever ou la fixer ; le second comporte seulement un dispositif supplémentaire permettant de maintenir l’abat-jour pendant que l’on procède à l’enlèvement ou à la mise en place de la lampe. Nous décrirons seulement ce dernier. Une perche en bambou, creusée dans toute sa longueur, reçoit la tige de manœuvre (fig. 3) portant, à sa partie supérieure, un écrou E fixant les ressorts RR au moyen d’une pièce centrale P. Cet écrou sert en même temps de collet à une came C. Cette came porte des bossages qui en tournant sous l’action de la main sur la tige de manœuvre T agissent sur quatre leviers L L diamétralement opposés deux à -, , . deux, et appuyant, par leur grande
- s lamnes s„s- branche, sur les quatre ressorts R. Il suffit donc, pour saisir la lampe, de l’emprisonner entre les ressorts lar-
- Fig. i. — Ensemble de l’appareil imaginé par M. Quinque pour poser les ampoules électriques suspendues.
- Fig. 2. :— Détail du mécanisme saisir les lampes sus pendues.
- gement ouverts, puis de tourner légèrement la tige de manœuvre pour qu’immédiatement les ressorts se serrent, et compriment fortement l’ampoule. A ce moment le mouvement de torsion imprimé à la tige de manœuvre est communiqué à la lampe qui se détache facilement de la douille. Pour mettre une lampe en place, la manœuvre
- est exactement la finême : on la serre, à la main, en agissant sur la came, entre les quatre ressorts et on la fixe à la douille sans aucune gêne.
- Lorsque les lampes appartiennent à une suspension souple la tige ' de bambou (qui n’existe pas dans le système pour lampes fixes) porte un support métallique (aluminium) pour la lyre faite de deux branches en acier, très écartées pour permettre le passage de l’abat-jour. Elles sont réunies par un appareillage constitué fig. 3.-Mécanisme del’appareil par un plateau P (fig. a) pou-^ pour saisir les lampes fixes. vaut fixer la partie supérieure s , d’un abat-jour sans griffes. Si
- : l’abat-jour comporte des grif-!es, celles-ci s’engagent dans des fenêtres F. Enfin, au ;entre, le chapeau H est percé > d’un passage M per-nettant le logement momentané des fils conducteurs.
- L’abat-jour étant ainsi immobilisé par la lyre, il suffit l’agir sur la tige de manœuvre, ainsi que nous l’ayons expliqué plus haut, pour détacher la lampe; ces opéra-ions se font en très peu de temps. L’inventeur a cons-
- truit des appareils de différentes grosseurs pour permettre de saisir toutes les ampoules, depuis celle de io bougies jusqu’à celle de ioo bougies. Ces appareils sont réellement très pratiques. — L’inventeur fabricant est M. E. Quinque, 18, rue Garibaldi, à Saint-Ouen (Seine).
- Gymnastique
- Le musculator. — Bon nombre d’appareils exerci-seurs ont été présentés au public depuis quelqties années ; mais aucun d’eux n’a su s’imposer d’une manière définitive parce que la plupart présentent des vices inhérents soit aux matériaux employés dans leur construction, soit à la construction elle-même. Le musculator est un exer-
- Le Musculator.
- ciseur métallique; il se fait en différentes puissances selon qu’il est destiné aux enfants, aux dames, aux hommes mûrs ou aux athlètes. C’est une sorte de ressort à boudin fait de fil d’acier suédois aux extrémités duquel on engage les poignées. Il suffit donc de tirer sur ces poignées pour provoquer l’allongement des spires et développer la puissance des biceps, la cage thoracique. Le plus petit de ces appareils correspond à une puissance de 4 kg; il est formé de 149 spires et mesure 20 cm de longueur seulement au repos; développé, il atteint o m. 70. On s’exerce progressivement avec ceux de 7 kg, 12 kg, 16, 20, a5, 3o, 35, 40, 5o et 70 kg. Ces derniers étant réservés aux athlètes. Un homme de force moyenne peut très bien débuter avec le musculator de 20 kg dont le fil a 21 dixièmes de millimètre de diamètre et donne 1 m. 20 de développement.
- Les poignées s’adaptent à tous les appareils ; elles comportent un cordon de sept fils possédant lui-même une élasticité de 3 cm par mètre. Ce cordon est destiné à empêcher la détente du ressort si on en veut faire usage pour des exercices plus violents que l’exercice normal; il empêche également le ressort de se fatiguer par les exercices répétés. Le développement de l'appareil s’augmente donc de la longueur des deux jmignées et il atteint, pour celui de .1 m. 25, 1 m*. 52, longueur qui correspond à l’ouverture normale des bras. — Le musculator est en vente chez M. E. Villanet, i4o, boulevard Richard-Lenoir, Paris.
- Divers
- Ferme-corsage Qreta. — La mode met les dames à la torture. C’est là une vérité de tous les temps et aucune invention des couturiers n’est faite pour apporter un peu de bien-être à la femme lorsqu’elle veut endosser le vêtement le plus ordinaire. Toutes, hélas, n’ont pas de femme de chambre !
- Les corsages actuels fermant dans le dos nécessitent, chacun sait cela, une gymnastique des bras à laquelle les dames se sont soumises, non sans se plaindre, et aussi sans s’y habituer. Aussi, un inventeur ingénieux vient-il de réaliser un dispositif pratique destiné à faciliter la fermeture dès corsages. C’est très simple et l’inventeur a.droit d’ores et déjà à la reconnaissance du beau sexe. Voici en quoi consiste le dispositif. Il est constitué par deux baleines que Ton coud aux lieux et place des boutons et des boutonnières, ou des pressions, comme le montre notre figure. Chacune de ces baleines comporte un triangle A et B fait en ruban et se termine par les rubans de taille ordinaire. Le corsage étant endossé, on ferme les pressions du col, on engage la pointe du triangle A dans le triangle B et on tire sur les rubans de taille qu’il suffit ensuite de fermer devant. On appuie enfin sur les pressions de la ceinture et le corsage est mis. Quoi de plus simple et de plus pratique ? Du moins pouvons-nous le supposer. — Le Greta est en vente chez M. Jachiet, 2-4-6, rue Cafîarelli, à Paris. Prix : ofr.fg5.
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- IgD
- RESUME METEOROLOGIQUE
- Observations faites à l’Observatoire du Parc-Saint-Maur en juillet 1912, par M. Ch. Dufour.
- La pression est restée presque constamment inférieure à la normale. Celle-ci est, pour le mois de juillet, de 758ram,o8; la moyenne barométrique de juillet 1012 est de 756mm,o5.
- La température, basse au commencement du mois, est devenue élevée du 10 au 18, période au cours de laquelle on a observé le maximum absolu 33°,7 le 12. Le minimum absolu 8°,6 a été relevé le 21. La moyenne mensuelle i8°,55 diffère peu de la normale i8°,33.
- La durée d’insolation est en défaut de près de 24 heures et la transparence de l’air est faible, comme en témoignent les faibles valeurs de la radiation obtenues au pyrhéliomètre.
- . La hauteur mensuelle de pluie atteint 78mm,3 en
- 14 jours pluvieux ; le rapport à la normale est 1,39. Les précipitations ont été abondantes le 20 : i7"”n,4; le 24 : x6mm,i ; le 27 : i5“m,3 recueillis en 2 heures et demie.
- Il y a eu g jours d’orage et 2 d’éclairs sans tonnerre. L’orage du 24 a été accompagné de grêle.
- Pression barométrique. (Alt. 5o”,3.) — Moyenne des 24 heures : 756nlm,o5 ; minimum absolu : 748mm,2 le 27 à 19h 45m; maximum absolu : 761”“,9 le 9 à 6h 55m.
- Température. — Sous l'abri. — Moyennes : des mi-nima, i3°,24; des raaxima, 24°,24; des 24 heures, i8°,55. Minimum absolu, 8°,6 le 21 ; maximum absolu, 33°,7 le 12. Amplitudes diurnes : moyenne, n°,oo; la plus élevée, x6°,5 le 12; la plus faible, 4°)* Ie 20. Sur le sol gazonné. — Moyennes : des minima, n°,oo; des maxima 42°,29. Minimum absolu, 6°,5 le 21; maximum absolu, 52°,5 le 17. Dans le sol gazonné. — Moyennes du mois (prof. om,3o) à 9 heures : i8°,48 ; à 21 heures : i8°,74; (prof. om,65) à 9 heures : 170,82 ; à 21 heures : 170,81 ; (prof. 1 mètre) à 9 heures : i60,g8; à 21 heures : i7°,or. De la Marne. — Moyennes : le matin, 2i°,37; le soir, 220,o4- Minimum, 180,92 le 4; maximum* 240,82 le 17.
- Tension de la vapeur. — Moyenne des 24 heures : nmm,82; minimum, 6mm,g le 19 à 16 heures; maximum, 16mm,9 le 17 à 18 heures.
- Humidité relative. — Moyenne des 24 heures : 76,6. Minimum, 24 le i3 à 16 heures ; maximum, 100 à
- 15 dates différentes.
- Nébulosité. — Moyenne du mois (6 h. à 21 h.) 5,59. Moyennes diurnes : la plus élevée, 9,9 le 3i ; 2 jours entièrement clairs le 13 et le T 5.
- Insolation. —Durée possible 485 heures; durée effective 224*34 en 3o jours; rapport 0,46.
- Pluie. — Total du mois 78mm,3 en 2711,5 ; maximum en 24 heures, 17™"1,4 le 20.
- Nombre de jours : de pluie, 14 ; de pluie appréciable (égale ou supérieure à omm,i) 14 ; égale ou supérieure à imm : 9 ; à 5mm : 5 ; à ioram : 3 ; à 15ram : 3 ; de grêle : 1 ; d orage : 9 ; d’éclairs sans tonnerre : 2 ; de brouillard : 2; de brume : 16; de rosée : 23; de halos solaires : 3.
- Fréquence des vents .- calmes, 7'4-
- N . . . . 28 S. E. . . . 22 w . . . . 37
- N. N. E. . 20 S. S. E. . . 44 W. N. W. 12
- N. E. . . 36 S. 51 N. W. . . 20
- E. N. E. . 46 S. S. W . . 72 N. N. W . 23
- E 56 S. W. . . . ”9
- E. S. E. . 20 w. s. w. . 64
- Vitesse du vent en mètres par seconde. — Moyenne des 24 heures : 2m,53. Moyennes diurnes : la plus élevée, 4m,9 le 28 et le 29; la plus faible, im,o le 3. Vitesse
- maximum, 12^9 le 24 à i8h 28“ par ven' de N. W.
- Hauteur de la Marne. — Moyenne du mois : 1m,96. Minimum : im,6o le 22; maximum : 2m,27 le 28.
- Comparaisons aux valeurs normales. — Pression — 2mm,o3 ; température -J-o°,22; tension de la vapeur -J-oam,8o; humidité relative + 4>3; nébulosité -j- 0,20 ; pluie + 22mm,o; jours de pluie appréciable -j- 2 ; insolation — 23h,4-
- Electricité atmosphérique. —- Moyenne générale [(20 jours) : 106 volts; moyenne diurne la plus élevée
- 142 volts le 3i ; la plus faible 78 volts le 9. Moyenne des 10 journées où le potentiel est resté constamment positif et où l’on n’a, en outre, observé ni précipitation, ni manifestation orageuse 104 volts; moyenne diurne la plus élevée 136 volts le 4 ; la plus faible 78 volts le 9. Amplitude diurne correspondante o,58; amplitude nocturne 0,34-
- Radiation solaire. — La valeur la plus élevée a été de oci1,957 le 12 à i3h 59”.
- Taches solaires. — En 22 jours d’observations on a suivi un groupe de taches qui, observé pour la première fois le 7, avait disparu le 12.
- Perturbations magnétiques- —Très faibles les 18, 21, 27; faibles les 4, 5 ; modérée le 3i.
- Mouvements sismiques. — Le ier, début ih6m5o9; ph. pie. ih i3m à it'i9m fin vers ih35m (dist. prob. 2400 km)'; le 7, début 8h 8m i3s; ph. pie. 8h 25m à 9hiom, fin vers nh 10" (dist. prob. 7500 km); le 7, faible mouvement entre 23 heures et 24 heures; le 8, début à 22b4m32s; ph. pie. de 22h28m à 22h38m, fin vers 231'3om (dist. prob. environ 7400 km); le 9, ph. pie. 8U 48"’ à 9 heures, fin vers 9 heures et demie; le 11, ph. pie. de 711 25m à 7h28m, fin vers 711 35in ; le i3, très faible mouvement de i5'‘24m à i5h 36m ; le 14, très faibles mouvements entre 9 heures et 10 heures et de 20h47m à 2jh 6™ ; le 17, faible mouvement, ph. pie. de i3h3om à i3ll45"', fin vers 14 heures et demie; le 17, très faibles mouvements entre 21 heures et 22 heures et vers 24 heures; le 18, début 2ih38m; ph. pie. 22hi6m à 221'23m, fin vers 24 heures ; le 20, ph. pie. de i4hi2m à i4h3om, fin vers i5 heures; le 23, faible mouvement entre i6h33m et 17 heures; le 24, début i2,1i2m55; ph. pie. i2h22m à i2!l42n‘, fin vers 14 heures; le 25-26, début 23h27“i5s, ph. pie. 24Il5m à 2411 i4ra, fin vers 2 heures; le 26, début 2h48m9s, ph. pie. de 3h 29“ à 3h 35“, fin vers 5 heures; le 26, début à 8h im46s; ph. pie. de 8h 43” à 9ll5m, fin vers 10 heures; le 3o, très faible mouvement entre 5 heures et 6 heures; le 31, faible mouvement de ioh 47™ à iih i5m.
- Floraisons. — Le 2, lychnide rouge; le 3, verge d’or; le 4, tilleul argenté; le 6, yucca filamentosa; le 7, fenouil; le 10, mélisse, gaura; le xi, passerose ; le 12, bouillon blanc; le i5, hai-palium ; le 17, statice limo-nium; le 18, helianthus multiflorus; le 19, bocconia microcai’pa; le 21, saponaire, echinops; le 22, mauve d’Alger; le 23, phlox vivace; le 25, althea, tabac commun ; le 27, eupatoix-e à feuilles de chanvre; le 29, sedum telephium, . anexnone japonica. Exfoliation des platanes le xo.
- Erratum. — Bulletin mensuel, 2° séi'ie, n° 114 (juin 1912).
- Pression barométrique. — Moyenne des 24 heures : au lieu de 755”“,65 lire y55mm,60.
- Comparaisons aux valeurs normales. — Pression : au lieu de — 2”“,43 lire — 2mm,48.
- VARIÉTÉS
- L’industrie des cires végétales des pays tropicaux. — L’exploitation des cérosies, ou cix’es végétales, pai'aît se'Mévelopper dans des pi’oportions encore inconnues jusqu’ici, et cette exploitation industrielle ne laisse pas que de .présente!' un réel intérêt au point de vue de révolution des industries l’urales dans les pays tropicaux et des déboxxchés que les produits peuvent trouver en Europe où l’on n’utilise que la cix'e d’abeilles.
- M. Jules Poisson, dans ses communications au-Muséum
- d’Histoire natxu'elle, a signalé les ressources qu’offre la céi'ification aux industries qui utilisent ces matièi’es cireuses d’origine végétale.
- La canne à sucre violette et la canne à sucre à l'ubans, fournissent, par le l’aclage des tiges, de la céx’osie ci'is-tallisable, dont le point de fusion est de 82°, substance très dure, pulvérisable, soluble dans l’alcool bouillant, mais très difficilement soluble dans l’éther, même à chaud, et que l'on peut obtenir aussi par les écumes du
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- VARIÉTÉS
- vesou, pendant sa cuisson. Cette cire fournit une bougie brûlant avec une belle flamme blanche.
- La Cera de Palma ou cire du Ceroxylon audicola H. B. est recueillie sur le tronc d’un palmier des Andes du Pérou; cette cire ne fond pas mais s’amollit, surnage et associée à un peu de suif, ce qui la rend moins cassante, elle sert à la fabrication des bougies. C’est un mélange de cire et d’une résine : la céroxylme ; après purification, elle entre en fusion à 720. Le Copernicia cerifera Mart, palmier du nord du Brésil produit, à la partie inférieure du limbe de ses feuilles, que l’on sèche à l’ombre et soumet à un battage une masse cireuse, cristallisant par le refroidissement, et connue sous le nom de cire de Carnauba. On l’associe à la cire d’abeilles, car elle est sèche et cassante. Au Brésil, on y incorpore un peu de suif et on en fait des bougies à bas prix. En France, on l’emploie pour vernir ou donner du brillant au cuir, et en mélange aA'ec la cire ordinaire, pour les parquets. La cire de Carnauba est soluble dans l’alcool bouillant et dans l’éther; elle fond «à 83°,5 et sa densité est de 0,999.
- Le Cirier ou Myrica qui comprend bon nombre de variétés cerifères (M. Cerifera, M. Caroline ns is, M. Pen-sylvanica des Etats-Unis, M. Cordifolia, M. Quercifolia, M. S errata, de l’Afrique australe, et la section des Cero-hora de ce genre, fournissent avec leurs fruits, préala-lement bouillis dans l’eau et après refroidissement, une cire que l’on coule dans des moules. Les fruits donnent un rendement de 25 pour 100 de leur poids, et un myrica peut produire annuellement 12 à i5 kilogrammes de fruits. La cire obtenue est saponifiable et donne des acides stéarique, margarique et oléique, ainsi que de la glycérine ; les analyses les plus récentes lui attribuent une dominance d’acide palmitique, un peu d’acides myristique et stéarique ; ce produit est soluble dans 4 parties d’éther bouillant; sa densité est de i,oo5 ; il est utilisé en mélange pour la cire à parquets et la fabrication des bougies, avec du suif ou une autre substance moins dense.
- Le Rhus succedanea appelé Haji ou Hazé et le Rhus vermicifera, appelé aussi Ourouchi, constituent une importante source de cérosie que contient le péricarpe des fruits. On soumet l’épicarpe et les pédicelles à un battage suivi d’un vannage, les parties qui restent sont
- traitées par la vapeur d’eau qui fluidifie la cire, puis on met l’ensemble dans des sacs en lanières de chanvre et on passe à la presse.
- La première pressée donne la cire vierge ou première ; les tourteaux sont pulvérisés, soumis à l’action de la vapeur d’eau et pressés pour avoir la cire seconde. Le produit de la première pressée est soluble dans l’alcool bouillant et dans l'éther; sa densité est de 0,970 à 0,980 et son point de fusion de 5o° environ. Cette cire se saponifie bien et donne un savon dur ; elle est riche en pal-initine et se mélange très bien à la cire d’abeilles dont elle a l’apparence et la malléabilité.
- Le Stillingia Sebifera, arbre de la taille d’un cerisier, produit la cire ou suif de Chine et offre à l’industrie, au Tonkin, une matière première aussi précieuse qu’abondante.
- Récemment, on s’est occupé, au Mexique, de l’industrialisation d une petite plante indigène, la Caudelilla, qui contient, dans la proportion de 6 à 8 pour 100, une cire longtemps confondue avec la cire d’abeilles, et qui est de qualité supérieure à la cire de Carnauba. Une importante association commerciale de Londres importe, par mois, 5o tonnes de ce nouveau produit. On estime que la Caudelilla peut fournir la matière première à une nouvelle et importante industrie mexicaine ; des brevets ayant été pris pour des procédés d’extraction de la cire, plusieurs sociétés se sont constituées pour entreprendre cette fabrication. On trouve la Caudelilla en quantité considérable sur de vastes étendues du territoire mexicain ; elle se reproduit facilement et ne demande aucun soin ; coupée au ras du sol, elle se reproduit au bout d’un ou deux ans et se multiplie très aisément. Pour extraire la cire on soumet la plante à une simple cuisson et la substance cireuse est obtenue par décantation.
- • Les promoteurs de cette nouvelle industrie espèrent réaliser d’importants bénéfices, car les installations ne nécessitent que peu de capitaux, et la cire de Caudelilla se vend à raison de 3 francs le kilogramme sur les marchés européens,
- L’industrie des cires végétales, qui dispose d’éléments nombreux et variés, est donc appelée à devenir une source de richesse pour les pays tropicaux.
- Henri Blin.
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- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- Peinture à l’aluminium pour écrans à projection.
- -— On sait que l’emploi de poudres très fines d’aluminium permet d’obtenir des enduits pour projection d’une très grande luminosité. Mais encore faut-il pour cela employer le pigment sous forme de peinture mate assez résistante. Un de nos lecteurs, M. Cuvillier, de Boyenval, au cours de très intéressants essais pour préparer de tels enduits, fit quelques observations permettant d’éviter des insuccès. On doit ajouter au métal pulvérulent du blanc d’Espagne ou autre pigment blanc, pour obtenir une surface mate ; on ne peut incorporer ces poudres à des vernis, car il se formerait alors un miroir, non un écran. Il est d’autre part impossible d’en faire une peinture à la colle de pâte, le métal étant attaqué à la longue.
- Nous avons obtenu de bons résultants en employant une peinture à base de caséine, qu’il est facile de préparer ainsi : dans un lait de chaux très dilué, contenant 10 gr. chaux vive finement pulvérisée, on délaie 3o gr. de caséine ordinaire. On incorpore ensuite à la bouillie 20 gr. de blanc de Meudon et 20 gr. aluminium en poudre très fine. La couche obtenue en badigeonnant avec la mixture est d’un blanc métallique mat diffusant très bien la lumière; elle résiste assez bien aux frottements, mais néanmoins doit être conservée avec précaution.
- (.Laboratoire de La Nature).
- Destructions des vrillettes des meubles. — Un de
- nos lecteurs nous communique le renseignement suivant à propos de notre recette du i5 juin dernier. Il est dit qu’on peut plonger le meuble « dans une solution alcoolique renfermant 10 pour 100 de bichlorure de mercure ».
- Il suffit d’une solution légèrement alcoolisée, con-
- tenant 1 à 2 gr. de bichlorure par litre : c’est la liqueur de Van Swieten des pharmacies.
- Le moyen le plus pratique consiste, pour ce faire, à introduire dans l’orifice d’une poire en caoutchouc (de 25 à 3o grammes) une petite tige de verre (tube de thermomètre) effilée mais solide. On remplit la poire par aspiration du liquide, on introduit la pointe de verre dans un trou de vers et l’on presse. L’on voit de la poussière ou de l’eau sortir par un grand nombre de trous. On introduit successivement la pointe de verre dans un grand nombre de ces trous, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucun trou donnant de la poussière.
- Au bout de quelques jours on peut, à la rigueur, boucher les trous avec un peu d’encaustique.
- Pseudos-sels anglais à longue durée. — On peut remplacer l’alcali volatil des sels dits anglais employés comme révulsifs par une substance produisant les émanations actives, non par simple évaporation, mais par décomposition lente. L’efficacité dure ainsi plus longtemps, les flacons contenant de l’ammoniaque perdant rapidement leur pouvoir pour peu qu’on les ait laissés débouchés de temps en temps.
- De bons résultats sont obtenus en employant le ses-quicarbonate ammoniacal du commerce se dissociant spontanément peu à peu. On peut aussi employer un mélange de 5o gr. chaux vive et 100 gr. sel ammoniac pulvérisés séparément, puis mélangés intimement : la chaux déplace peu à peu l’ammoniaque du chlorure. Dans tous les cas, tenir le flacon à sel bien fermé dès qu’on ne s’en sert pas. Quand on emploie le mélange calcique, et qu’après quelque temps l’intensité du parfum diminue, on peut redonner un peu d’activité au mélange par simple broyage. (Laboratoire de ImNature.)
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boite aux. lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des rechercbes souvent nécessaires, , il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Verre Tripl ex, —Société du verre Triplex, u, rue Desnouettes, Paris.
- Renseignements.— M. Chevalier, rue des Emmurées, à Rouen. — Nous ne connaissons pas les formules de préparation de ces produits. Mais il nous serait sans doute aisé de les établir et de vous les communiquer si vous vouliez bien envoyer pour notre laboratoire de petits échantillons de chaque sorte.
- M. N. de M. M. (Gers). — Voici comment on opère industriellement pour préparer un sucre à goût de vanille bon marché. Faire dissoudre ioo grammes de va-nilline dans 5oo grammes d’alcool fort chauffé. Ajouter en remuant et peu à peu dans le liquide 2 kilogrammes de sucre pulvérisé. Faire sécher finalement dans une étuve peu chauffée (vers 4°°C) en remuant de temps en temps : cette dernière opération est faite par les praticiens dans une « turbine » à dragées.
- M. H. B. Z. R. — i° Pour rendre le plâtre hydrofuge,
- le mieux est d’employer du plâtre ordinaire qu’on durcit ensuite en badigeonnant avec une solution de marmo-réine (3 fr. le kilogramme, chez Luce, 24, rue Campo-Formio, Paris); 2° Vernis noir pour creux des lettres d’une pierre tombale : Broyer à chaud un mélange de 10 grammes asphalte, 10 grammes goudron de gaz, 10 grammes huile de lin cuite. Fluidifier avec un peu d’essence.
- M. C., à Paris. — Ouvrages sur la fabrication du papier : Fabrication du papier, par Cross et Bevan, 1 vol., chez Béranger, i5, rue des Saints-Pères, Paris. Prix : 15 francs ; Fabrication de la cellulose, même librairie, par M. Schubert. Prix 10 francs.
- A. Cilla, à Sainte-Adresse. — M. Cubain, à qui nous avons soumis votre lettre, répond ceci : « L’enrobement de la viande par la glace, à l’aide du courant d’air désaturé, ne signifie pas qu’une couche de glace se forme sur la viande, ce qui la'congèlerait et nuirait à sa consommation. Le mot « glace » doit être interprété cômme « vernis », « couche » (terme de cuisine), et non pas « glace de congélation ». Voici exactement ce qui se produit. La viande est d’ordinaire poisseuse; quand elle est dans nos glacières à l’air désaturé, la couche visqueuse dessèche et forme une espèce de vernis qui évite que la viande poisse; ce vernis aide à la conservation, aucun suc ne s’écoulant à travers cette enveloppe glacée, c’est-à-dire solidifiée »...........
- BIBLIOGRAPHIE
- QÊSt,
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Le verre triplex. — Les algues marines : Henri Coupin. — La ferme électrique : Lucien Fournier. — Les expériences d’aérodynamique du duc de Guiche : B. Chassériaud. — L’éleyage des bigorneaux : René Merle. —Une ville de maisons coulées : D* Ai .FReu Gradenwitz. — La baguette divinatoire en Allemagne : Dr Ch. Yigen. — La manutention des betteraves : H. Rousset.
- Supplément, — Le laboratoire d’essais du Conservatoire national des arts et métiers et les laboratoires allemands. — Une nouvelle station anglaise pour l’etude des explosions de poussières de houille. — Le paupérisme en Allemagne et en Angleterre. — Le permanganate de potasse comme antiseptique. — Pour rendre le béton imperméable.
- Géologie des environs de Paris, par Stanislas Meunier. 1 vol. in-8°, 600 pages, 25o fig., 25 planches. Baillière et fils. Paris, 1912. Prix : i5 francs.
- C’est la 2e édition d’un ouvrage justement devenu classique dans l’enseignement de la géologie, et soigneusement mis au courant de l’évolution de la science géologique depuis une quarantaine d’années. Ce livre est un guide précieux pour ceux qui peuvent aller sur le terrain. Pour les autres, l’abondance de l’illustration suppléera à la visite des lieux. Les tables, véritable dictionnaire géologique, comprennent un index géographique des localités fossilifères.
- Les grottes de Grimaldi (Baoussé-Roussé), par E. Car-tailhac, t. II, fasc. II, archéologie. In-40, 112 p., 172 fig. et 12 pl. hors-texte. Imprimerie de Monaco, J912.
- Ce fascicule termine le bel ouvrage en 2 volumes consacré par MM. de Villeneuve, M. Boule, le Dr Ver-neau et E. Cartailhac aux grottes des Baoussé-Roussé ou de Grimaldi près Menton et publié aux frais du prince de Monaco. Nous en avons signalé l’intérêt dans un article paru au n° 1777, de La Nature. Dans un résumé très clair de l’ensemble de l’ouvrage, M. Cartailhac rend pleine justice à « l’œuvre fort importante » de M. Emile Rivière qui « fit connaître des faits nombreux et très suggestifs » et dont les travaux, dès 1872, furent réellement des révélations de l’homme paléolithique des Baoussé-Roussé, malgré l’irréductible et mal fondée opposition de G. de Mor-lillet. D’après l’examen des données archéologiques, M. Cartailhac conclut que les 18 squelettes humains (ou portions de squelettes) trouvés jusqu’ici en 13 points
- différents ont été ensevelis intentionnellement dans des sépultures datant de l'époque aurignacienne (entré le moustérien et le solutréen). Des foyers inférieurs, mais sans ossements humains, ont livré des silex moustériens et, chose curieuse, les restes de la faünë chelléenne dite faune chaude-, pour expliquer cette anomalie, M. Cartailhac se demande si « les animaux du pléistocène inférieur, de l’Europe chelléenne, ont persisté plus longtemps qu’ailleurs dans ce beau Midi au climat privilégié ». Cette influence de la latitude est certainement la plus logique raison à invoquer.
- Le Maroc physique, par Louis Gentil, in-16. Librairie Félix Alcan. Prix : 3 fr. 5o.
- Sous ce titre, l’explorateur Louis Gentil a réuni les principales conclusions de ses magistrales études sur le Maghreb. Un premier chapitre raconte l’évolution des connaissances géographiques sur ce pays, depuis les phéniciens jusqu’à la période d’occupation militaire française. Un second aborde l’histoire géologique du Maroc qui constitue l’œuvre personnelle de Louis Gentil. Son exposé le conduit à la genèse des grandes chaînes du Maghreb qu’il rattache au système orographique du Nord-Africain. Il étudie d’abord le prolongement sous l’Atlantique de l’Atlas effondré à une époque récente et il met au point les données scientifiques qui peuvent éclairer la question de Y Atlantide. Il montre avec quelle réserve il convient d’aborder la solution du passionnant problème de Platon, qui tient plus de la légende que de l’observation. Du côté du continent l’Atlas a des relations étroites avec les chaînes de l’Algérie ; tandis que le Rif paraît avoir une certaine indépendance. Enfin, les importantes questions du climat et de ses rapports avec la flore spontanée, de l’hydrologie souterraine, des sols, etc., sont traités avec la documentation actuellement acquise par l’observation. La question des sols, notamment, offre un intérêt particulier, à cause de la présence des terres noires (tirs) dont la fertilité donne au Maroc occidental une richesse peu commune.
- La pratique et l’art de la photographie, par Georges Brunel. Librairie Fayard. Prix : 1 franc.
- Laissant de côté tous les procédés employés jusqu’à ce jour pour vulgariser la photographie, M. Brunei s’est contenté d’expliquer certaines données essentielles, d’énumérer quelques bons conseils, d’insister sur la pratique des procédés ayant fait leurs preuves,
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- BIBLIOGRAPHIE
- afin de conduire, par des voies légères et faciles, les amateurs vers la perfection.
- En suivant les Cotes de Dunkerque à Saint-Nazaire, par ' ' Marcel-A. Hérubel. In-8°, 284 p., 20 photo. Pierre ' Roger et Ci0, éditeurs. Paris, 1912. Prix : 4 francs.
- M. Hérubel s’est efforcé de présenter au public, En suivant les. Côtes, un tableau des éléments de travail qu’offre le littoral, et de montrer , le parti qu’en tire P activité de ses populations. Le trafic maritime, les exportations, les ports occupent le.premier rang dans
- cet instructif inventaire. De ce panorama vivant, varié et pittoresque, se dégage avec netteté cette impression que, malgré des imperfections manifestes, les Français travaillent beaucoup — souvent fort bien — et se tiennent en bon rang dans le mouvement économique des Pays Modernes.
- Répertoire des industries gaz et électricité, 1912, 1 vol. de 640 pages, relié toile. En vente aux bureaux du Journal. de l’éclairage au gaz, 7, rue Geoffroy-Marie, Paris. Prix : 3 francs.
- BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OllSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 12 août igi2. 12°,0 S. S. VV. 1. Pluie. 27,5 Pluie de 2 h. 35 à 19 li. 50 et un peu à 22 li.
- Mardi 15 14°,5 S. S. W. 5. Nuageux. 2,9 Couv. de 12 à 17 h. ; tr. nuag. av. et apr. ; pluie à div. reprises.
- Mercredi 14 . . . . 10°,0 S. W. 2. Couvert. 7,0 Couv. |usq. 16 h. ; nuag. ; pl. à div. repr. entre 9 h. 50 et 16 h. 55.
- Jeudi 15 10“,7 S. W. 5. Eclaircies. 0,3 Presq. couv. ; rosée; pluie de 18'h. 2ü à 18 h. 50.
- Vendredi 16 ... . 13°,3 W. S. VV. 2. Couvert. 0 Presq. couv. ; forte rosée. • .
- Samedi 17 ... . 12°,6 S. s. w. 1. Deau. M Peu nuag. ; rosée.
- Dimanche 18 . . . 14°,4 s. 1. ' Couvert. 13,0 Tr. nuag. ; pl. de 7 h. 15 à 9 h. 30 et de 17 h. à 17 h. 20.
- AOUT 1912. — SEMAINE DU LUNDI 12 AU DIMANCHE 18 AOUT 1912.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques [baromètre ramené A 0, au niveau de la mer); courbe plies mince, thermomètre à l'abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 12 au 18 août. -— Le 12. Nouvelle dépression à l’entrée de la Manche (Brest : 756 mm). Dépression sur la Scandinavie et la Russie (Riga : 746)- Forte pression sun la Méditerranée occidentale et l’Espagne, sur l’Islande et les liés Britanniques. Pluies abondantes sur ; le W. et le Ni : Calais, 34 mm'; Paris, 26; Lorient, 21. Temp. du matin : Vardoe et Belfort, io°; Paris, 12; Bordeaux, 14 ; moyenne à Paris : i3°,2 (normale : 180). 1 —- Le i3. La dépression'de la Manche se déplace vers l’E. en se creusant. Autre dépression sur la Baltique (Stockholm : 747 mm). Pluies générales sur le W,, le Centre et le N. de l’Europe. En France : Pointe Saint- : Mathieu, 23 mm; Besançon, 16; Nàncy, i3. Temp. du matin : Bruxelles, 11°; Belfort, 12 ; Paris et Toulouse, ,14 ; Marseille, 20; moyenne à Paris : i3°,5 (normale : ,18°). I — Le 14. Dépréssion sur tout le N.-W., de la Bretagne à la Pologne. Fortes pressions sur les Açores et l’Espagne. Pluies sur le W. et le Centre de l’Europe. En France : Cap Gris-Nez, i5 mm; Nantes, 8; Pâtis et Charleville, 7. Temp. du matin : Belfort, 90 ; Paris, 10; Toulouse, 12. — Le i5. Même situation barométrique que la veille. Pluies sur le W. et le N. de l’Europe. En France : Boulogne, 6 mm ; Belfort, 4- Temp. du .
- du Bureau Central Météorologique.
- matin : Vardoe, 6°; Paris, 11 ; Nantes, i3; Lyon, 14 : Perpignan, 17; moyenne à Paris, i2°,9 (normale : i7°g). —: Le 16. La pression monte sur le S.-W. de l’Europe (Gascogne : '769 mm). Dépression sur le N. du •Continent et au- large des Iles Britanniques. Pluies sur le N. de l'Europe. Temp. du matin : Arkhangel, 4°: Besançon, xi; Paris, 13 ; Marseille, 16; moyenne à Paris : i4°,5 (normale : i7°,8). — Le 17. La dépression du large des Iles Britanniques s’étend vers l’E: (Irlande : 751 mm). Dépression sur le N. de l’Europe. Fortes pressions sur la France, l’Espagne, la Méditei’ranée. Pluies sur le W. et le N. de l’Europe. En France : Pointe Saint-Mathieu, 36 mm; Brest, 20; Lyon, 1. .Temp. du matin : Belfort, ii°; Clermont-Ferrand, 12; Paris, x3; Bordeaux et Marseille, 16. Le 18. Basses px'essions sur le N. et le W. de l’Europe. Minimum au lai’ge de lTxdande. Pression voisine de 765 sur le l’este du Continent. Pluies sur le N. et le W. du Continent. En France : Limoges, 17 mm; Paris, 12; Lorient, 11; Besançon, 9. Temp. du matin : Belfort, 12°; Paris, i4; Biarritz, 18; Alger, 24; moyenne à Paris : x5°;3 (normale : 17°> 7) - — Phases de ,1a Lune : Nouvelle Lune le 12, à 8 h. 7 du soir.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- Membre de l'Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l’Ecole des Ponts et Chaussées.
- E.-A. MARTEL
- • -<Sl
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, iVji. Ancien Président de la Commission centrale w»
- de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La iVâfure » doit être adressé aux bureaux du journal : no. Boulevard Saint-Germain, Paris (V7e)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d'entente spéciale avec les éditeurs. La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2049. — 31 AOUT 1912
- SUPPLÉMENT
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- INFORMATIONS
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- Propriétés absorbantes du noir animal.— Les propriétés décolorantes et absorbantes' de certains charbons, notamment du noir animal, sont depuis longtemps connues ; elles sont mises à profit industriellement ou pratiquement dans une foule de cas. Quelquefois, cependant, ces deux sortes de propriétés se contrarient et doivent faire rejeter l’emploi du noir animal. C’est ainsi qu’on a constaté dernièrement que ce corps ne devait jamais être employé en pharmacie pour la décoloration d’une eau de laurier-cerise colorée en jaune, parce qu’en même temps que cette couleur, il absorbe des quantités notables d’acide cyanhydrique, qui est une des substances actives de ce médicament.
- Coupe
- L’attaque du verre par les acides. — A propos de l’étude publiée l’an dernier sur des curieux cas d'attaque de flacons en verre par l’acide chlorhydrique y contenu, un de nos lecteurs nous envoie une éprouvette à paroi tout à fait trouée par l’acide sulfurique contenu dans le récipient (V. fîg.). Le cas peut être observé dans toutes les usines où on fabrique l’acide sulfurique : pour contrôler la concentration du liquide s’écoulant des « chambres de plomb » on en reçoit un mince filet dans un récipient contenant un aréomètre Baumé. Le bec de l’éprouvette sert de trop-plein, l’excès de liquide coulant sans cesse par là. Dans ces conditions, le verre est corrodé et, après un temps il est vrai assez long, la paroi, quoique épaisse de 3 à 4 millimètres, est dissoute, d’ailleurs, au seul endroit où coule continuellement le liquide. Il est à remarquer qu’une plaque de verre plongée dans le même acide pendant très longtemps s’attaque moins, et que d’autre part un filet d’eau coulant le long d’une éprouvette ne l’abîme pas sensiblement. Il y aurait donc, dans l’exemple que nous citions, mise en œuvre de trois phénomènes : action dissolvante de l’acide, action mécanique, usure par le liquide en mouvement.
- Toxicité du buis sud-africain. — M. Dixon a fait récemment à la Société royale de Londres une intéressante communication sur la toxicité du buis sud-africain. Ce bois, provenant du Gonioma Kamassi, est employé dans certaines régions de l’Angleterre pour la fabrication des navettes; or, on a observé, dans le Lancashire, des symptômes d’empoisonnement sur des ouvriers travaillant cette matière. Les recherches, effectuées à la suite de ces accidents, ont permis d’extraire de ce bois 0,07 pour 100 d’un alcaloïde doué d’une action physiologique très caractéristique, qui le place dans le groupe du curare. Il paralyse les cellules nerveuses du cerveau et de la moelle. A petite dose, il augmente les réflexes. Il produit la mort par paralysie de la inspiration, mais il n’a pas d’action sur le cœur et les autres muscles.
- Distillation sèche de la cellulose. — Deux chimistes allemands, MM. Erdmann et Schaefer, ont étudié en détail les produits obtenus par la distillation sèche de la cellulose pure. La matière première employée était du papier à filtre qui a été distillé par portions de 1 kilogramme dans une cornue en cuivre de 7 litres de capacité ; les produits qui s’échappaient traversaient d’abord un réfrigérant qui condensait les substances liquides, puis un récipient refroidi par l’air liquide qui recueillait les gaz dégagés Ceux-ci présentaient la composition suivante :
- Acide carbonique...........' 0,2 pour 100
- Oxygène.................... 0,9 —
- Oxyde de carbone........... 65,5 ~
- Méthane.................... 19 —
- Hydrogène ................. n,5 —
- Azote...................... 2,4 —
- Hydrocarbures.............. o,5 —
- 100,0
- Ces gaz entraînaient avec eux un peu d’acétone. Les produits liquides étaient constitués par du goudron dont la quantité atteignait 4,72 à 5 pour 100 du poids du papier, et par une solution aqueuse dont la proportion était de 3810 à 3750 grammes pour 9 kilogrammes de papier. Cette solution renfermait des substances assez complexes parmi lesquelles on peut citer l’aldéhyde formique, le furfurol et plusieurs de ses dérivés.
- Le pétrole dans la marine. — L’Amirauté britannique possède déjà trois navires-citernes pour le transport du pétrole destiné aux navires de guerre : le Burma, d’une capacité de 3445 tonnes, le Petroleum (9900 tonnes), et le Isla (980 tonnes). Elle vient d’en commander un quatrième dont la capacité sera de 10000 tonnes. Ce navire constituera une innovation, en ce sens qu’il sera actionné par un moteur à combustion interne d’une force d’environ 740 chevaux. On peut rapprocher de cette information la nouvelle que le secrétaire d’Etat de la Marine, M. Winston Churchill, a constitué une commission dite on oil fuel (sur le combustible liquide). Elle est principalement chargée d’étudier les moyens d’assurer le ravitaillement de la flotte de guerre en pétrole, d’emmagasiner ce combustible, et aussi d’expérimenter son emploi à bord des navires de guerre. L’Angleterre s’inquiète d’être encore dépendante des Etats-Unis et de la Russie au point de vue de l’approvisionnement, car, à part les gisements de Birmanie, on n’a pas encore trouvé de nappes pétrolifères dans les différentes parties de l’Empire britannique.
- Utilité des signaux horaires radiotélégraphiques delà Tour Eiffel. — Les signaux horaires de la Tour Eiffel apportent une solution définitive au délicat pro-
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- INFORMATIONS
- blême de l’unification de l’heure aux diverses horloges de nos chemins de fer. Nos lecteurs savent combien il est simple d’installer un poste de réception. La Compagnie du Nord a installé à Saint-Quentin (i54 km de Paris) un poste de ce genre : c’est un poste Duçretet relié à une antenne constituée par deux lils dans là traversée de cette gare. Le prix de revient de l’installation n’a pas dépassé 260 francs, et Chaque jour, dit la Revue générale des chemins de fer, chaque jour l’agent de service au bureau télégraphique de cette gare reçoit ainsi l’heure exacte et vérifie le centre horaire de l’horloge principale. En outre, il est ainsi en mesure de donner par télégraphe l’heure exacte aux différentes gares de la région qui lui en font la demande. Ces demandes lui sont adressées en particulier par les agents chargés de la remise à l’heure des horloges. Cette installation fonctionne avec un plein succès et les résultats en Sont particulièrement appréciés.
- Arbitrage à l’électricité. — Dans les tournois sportifs, il est parfois très difficile d’adjuger les premiers prix, soit que deux ou trois champions soient arrivés presque en même temps au but, soit que la différence entre les « temps » des coureurs se réduise à une fraction de minute, ou même de seconde. Pour obvier à cet inconvénient, source d’ardentes querelles, les organisateurs des Jeux Olympiques, qui viennent de
- Le photographe enregistrant Le gagnant bri:
- automatiquement l’arrivée du gagnant. le mécanit
- été atteint (en 1909, 14297.570 têtes). Pour l’espèce ovine, au contraire, de 17.357640 têtes, on passait à 17110760 en 1910. Les pertes étaient pour l’espèce porcine de 400000 tètes environ, le niveau habituel étant de 7 5ooooo tètes. L’importation des vaches a passé de 2968 têtes en 1909 à 2ig3 têtes en 1.910, puis à 351 têtes en 1911. Il est juste de tenir compte, pour l’appréciation de ce dernier chiffre, des mesures prohibitives prises pour lutter contre la lièvre aphteuse. Même diminution pour les bouvillons et pour les veaux, 1901 tètes en 1911 contre 6875 en 1909. En 1911, on a importé 969775 moutons, au lieu de 1200000 à 1 3ooooo tètes en moyenne. La même diminution proportionnelle a été constatée dans l'importation des chèvres. Pour l’espèce porcine, l’importation a atteint en 1911 217974 animaux, contre 16 171 porcins en 1909. L’exportation du bétail a subi un léger fléchissement en 1911, 47 719 têtes contre 48 606 en 1910. La suppression des achats très actifs de P Allemagne a causé cette diminution. L’exportation des vaches a même augmenté de 2578 têtes en 1911 sur 1910. Il y aura peut-être lieu de restreindre, sinon d’interdire pendant un certain temps, l’exportation des jeunes femelles. L’exportation des moutons s’est élevée en ign ci 11062 tètes au lieu de 7879 en 1909. Pour les porcins, le chiffre est tombé de 126876 tètes en 1910 à 29802 en 1911. L’examen de notre élevage, conclut M. Vacher, est rassurant pour
- à l’arrivée un fil de coton et déclenche Le starter et son pis-e de l’apparcd photographique. tolet électrique.
- se terminer à Stockholm, avaient adopté un ingénieux procédé dont l’application a contenté tout le monde, y compris peut-être les vaincus! Le starter donnait le signal du départ en tirant un coup de pistolet. L’arme était en communication, par un fil électrique, avec deux montres installées sur les deux poteaux formant but, et qui étaient alors à l’arrêt, et le courant les mettait aussitôt en marche. Dès que les concurrents s’étaient ébranlés, on tendait entre les poteaux le fil de coton que briserait la poitrine du premier arrivé. Ce fil commandait lui aussi les deux montres, qui s’arrêtaient dès la rupture. Il n’y avait donc plus qu’à consulter les cadrans des deux chronomètres pour constater combien de temps la course avait duré, à une fraction de seconde près. La rupture de ce même fil de coton déclenchait le mécanisme d’un appareil photographique braqué sur un échafaudage construit sur la prolongation de la ligne formée par les deux poteaux, et la plaque s’impressionnait automatiquement de l’image dix gagnant, sans que l’opérateur eût à intervenir, sauf pour la mise au point préliminaire. Ainsi, le cliché photographique et les deux montres collaboraient très efficacement avec les juges installés près du but. Signalons à ce propos qu’un sportsman belge, M. Adolphe de Neuter, a expérimenté récemment avec succès aux courses de Delbeck un dispositif analogue qui permet d’enregistrer matériellement l’arrivée des premiers chevaux à l’aide de la photographie, procédé qui sera appliqué à Nice à la saison prochaine.
- Le bétail français. — A la séance du 19 juin de la Société nationale d’Agriculture, M. Vacher a étudié la statistique du bétail français. En 1910, il y avait 14 53a o3o animaux de l’espèce bovine, chiffre qui n’avait jamais
- l’avenir. Il nous reste du disponible pour l’exportation, alors que l’Angleterre, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse et l’Italie ne peuvent vivre sans importer des animaux de l’étranger.
- Le concours d’hydroaéroplanes de Saint-Malo. — Il
- s’est déroulé les 24, ^5 et 26 août, par un temps difficile qui a permis de mettre en valeur la grande valeur pratique des appareils qui y ont pris part. L’épreuve la plus intéressante fut la course Saint-Malo-Jersey par les îles Chausey et retour, soit 145 kilomètres. Les appareils devaient prendre obligatoirement le départ sur l’eau : malgré un vent qui vers la fin de l’épreuve se déchaîna en tempête, quatre aviateurs ont effectué le parcours. Ce sont : Weymann, sur monoplan Nieuport; Labouret, sur biplan Astra-Wright ; Benoist, sur biplan Sanchez-Besa ; Molla, sur monoplan Rep. Ces résultats suffisent à mettre en évidence les remarquables progrès accomplis en 1912 par les hydroaéroplanes.
- Consommation du vin en Hollande. — L’importation des vins aux Pays-Bas est passée de 64 996 tonnes en 1900 à 92742 en 1910. L’importation des vins à Rotterdam en 1909 a été de : 42 225 hectolitres de France; i6 443 hectolitres d’Espagne; 7840 hectolitres de Belgique; 1084 hectolitres d’Angleterre; 6274 hectolitres d’Allemagne; 3365 hectolitres de Hambourg. Amsterdam a reçu la même année 23 956 tonnes de vin en baril. Le commerce des vins aux Pays-Bas est surtout un commerce de transit et Rotterdam tend à devenir de plus en plus une rivale de Hambourg. En général, la clientèle hollandaise donne la préférence au bordeaux et aux vins rouges français, et aux vins du Rhin pour le blanc.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- *i> Chauffage
- Appareil de cheminée pour assurer le tirage malgré le vent. •— Il arrive fréquemment que le vent, surtout s’il souffle par violentes rafales, renverse le tirage des cheminées en refoulant la fumée vers le bas. L’appareil décrit ci-après, auquel l’inventeur, M. Lefebvre, a donné le nom d'Eolien, a été imaginé et employé avec succès pour obliger le vent à combattre lui-même cet inconvénient. Il se compose (vue d’ensemble en élévation ligure i) de deux gaines concentriques en tôle galvanisée, fixées verticalement, par la gaine intérieure, à un tuyau-support au-dessus de la partie extérieure de la cheminée et réunies entre elles par six cloisons transversales dirigées suivant des plans diamétraux. Ces gaines, prismatiques ou cylindriques cà la partie supérieure, sont largement évasées en pavillon vers le bas et les six cloisons déterminent entre elles autant de conduits qui présentent -de larges orifices débouchant horizontalement à la partie inférieure, se redressent verticalement en suivant la forme arrondie des pavillons et se terminent vers le haut par des sections cinq fois plus faibles que les orifices inférieurs.
- Fonctionnement. — (Voy. fig. 2, coupe verticale). Par les deux ou trois orifices inférieurs qui se présentent toujours du côté du vent, l’air poussé par celui-ci pénètre
- de l’appareil. 2
- horizontalement, puis se redresse dans la direction verticale suivant la forme des conduits, en accélérant d’autant plus sa vitesse qu’il rencontre des sections plus étroites. La gaine intérieure se terminant beaucoup plus bas que la gaine extérieure, cet air entre en contact avec la fumée avant de sortir de l’appareil, s’y mêle en partie et l’entraîne vers le haut. Il forme en outre, au-dessus de l’appareil et du côté d’où souffle le vent, une nappe verticale qui résiste à celui-ci par sa vitesse même et l’empêche de rabattre la fumée à sa sortie.
- L’Eolien n’a aucune influence sur le tirage s’il n’y a pas de vent; mais, pour peu qu’il y ait un souffle d’air, il produit un entraînement de bas en haut qui peut suffire à déterminer le tirage d’une cheminée paresseuse ou à vaincre certaines influences nuisibles, comme celle du soleil donnant sur la cheminée. Enfin, lorsque la cheminée ne contient pas de feu, le plus faible vent produit une ventilation vers l’extérieur et empêche notamment ces appels d’air descendant par les cheminées qui produisent si souvent des odeurs de suie très désagréables.
- En dehors de ces avantages, et relativement aux divers systèmes destinés à combattre les effets fâcheux du vent sur le tirage des cheminées, l’Eolien l’emporte par la simplicité de sa construction et de son fonctionnement, qui ne dépend d’aucun organe mobile. Il est largement ouvert à la circulation de l’air et de la fumée, sans obstacle ni chicane de nature à produire des remous et des résistances donnant lieu à des dépôts de suie obstruant les orifices. — L’Eolien, appareil breveté, se trouve chez M. Gravières, quincaillier-fumiste à Saint-Gaultier (Indre).,
- Photographie <*
- Une machine à copier photographique.— Depuié l’année dernière, plusieurs départements du Gouvernement fédéi’al à Washington se servent d’une machine à copier photographique se prêtant parfaitement à la reproduction rapide des écritures, dessins, etc., et qui, d après les comptes rendus officiels, réaliserait une économie de 70 pour 100 sur les procédés autrefois en usage.
- On a souvent eu l'idée d’utiliser les procédés photographiques pour copier des manuscrits et documents analogues, voire même pour imprimer des livres et journaux. Comme toutefois I on ne pouvait se passer de la plaque négative, il avait été jusqu’ici impossible de réaliser cette idée. Or, le nouvel appareil, auquel nous venons de faire allusion et que construit l’Easlmau Kodak C°, tourne pour la première fois cette difficulté, en insérant devant l’objectif un prisme redressant l’image de 1 objet qui se produit sur le papier sensible, ce qui dispense de la nécessité de faire une plaque négative.
- Le v Photostat », tel est le nom de l’appareil, comporte line chambre photographique avec son soufflet et son objectif. Le prisme redresseur est fixé au dehors à
- Le « Photostat ».
- la lentille de l’appareil. Aussi les manuscrits, imprimés, croquis, etc., sont-ils immédiatement lisibles sur le papier photographique. En insérant un filtre chromatique, on obtient même des photographies en couleurs.
- Le document à copier est photographié sur du papier sensible formant une bande de 28,8 centimètres de largeur et de io5 mètres de longueur qui se déroule automatiquement dans une boite étanche à la lumière et se découpe en toute longueur voulue. A l’intérieur de l’appareil se trouve un dispositif complet de développement et de fixage, grâce auquel la copie sort de l’appareil toute prête après une attente très courte (d’une minute au maximum).
- Après avoir installé le document sur la planche disposée en avant de l’appareil, on en ajuste l’échelle aux dimensions qu’on désire donner à la copie. On n’aura alors qu’à insérer, par un tour de levier, le rouleau de papier photographique pour pouvoir commencer l’opération. Au bout de la pose, qui'varie entre 10 et 40 secondes, on ferme l’obturateur et une traction exercée sur un petit levier suffit pour découper la feuille exposée à la lumière, qui ira tomber dans le révélateur, pour y rester environ 3o secondes. Api’ès l’avoir transférée dans le baquet renfermant le bain de fixage, l’opérateur pourra passer à une nouvelle pose.
- Le « Photostat » se prête aux emplois les plus divers : copie de croquis et dessins techniques, reproduction de lettres, livres, cartes; il remplace la presse à copier, surtout dans le cas où l’on désire avoir plusieurs copies d’une même lettre.
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- SCIENCE APPLIQUÉE 1
- Aviation ^
- Le compas Monodep (Deperdussin-Colombel). —
- L’application du compas marin à la navigation aérienne a été loin de donner les résultats que l’on pouvait en attendre. On sait que dans cet instrument la rose est noyée dans un liquide demeuré immobile pendant les changements de direction du navire. Mais il est bon d’observer que ces changements de direction sont toujours lents et ne parviennent pas à intéresser la masse liquide. En aviation, au contraire, les manœuvres sont
- Le compas Deperdussin-Colombel.
- rapides à cause de la faible masse de l’aéroplane : le liquide subit l'action du déplacement et la rose obéit à cé déplacement. D’autre part, l’aiguille aimantée éprouve une résistance à reprendre sa position normale en raison de l’inertie du liquide et l’aviateur doit attendre plusieurs minutes avant de pouvoir consulter utilement son éompas.
- D’autres inconvénients encore, sur la nature desquels il ne nous semble pas vitile d’insister, ont décidé M. Deperdussin à créer un compas spécial pour l’aviation, que nous allons décrire.
- Cet appareil comporte un mécanisme solidaire de la rose et est constitué par un léger train d’engrenages commandant un index. Cet équipement peut d’abord être considéré comme un volant régulateur s’opposant au déplacement des aiguilles pendant les virages en ajoutant son inertie propre à l’action du magnétisme terrestre sur les aiguilles. De plus il est multiplicateur, c’est-à-dire que l’index effectue un tour entier du cadran lorsque les aiguilles se déplacent de un quart de tour. Ceci étant posé, voyons comment est construite la rose.
- Un disque en carton porte les deux aiguilles constituées par deux lames parallèles de grande surface. On a reconnu, en effet, que l’action magnétique est d’autant plus sensible qu’elle s’exerce sur une grande surface verticale. Cet ensemble est monté sur un pivot et entraîne l’équipage mécanique. La rose est divisée en 36b degrés et l’aviateur peut, à un moment quelconque, lire, à travers le visuel, l’angle qu’il fait avec la direction Nord-Sud. Mais cette lecture serait pénible pour l’aviateur parce que les degrés sont trop rapprochés ; afin de la rendre plus facile, la rose a été partagée en quatre quadrants par dés lignes Nord-Sud et Est-Ouest; de plus, un indice représenté par une étoile de couleur rouge signale le Nord d’une manière très apparente. Par conséquent, lorsque le compas est au repos, l’étoile de la rose et l’index mobile de l’équipage occupent la même position, c’est-à-dire sont dirigés vers le Nord. Dès que la rose fait un angle avec la ligne de foi, cet angle se traduit par l’index par un angle quatre fois plus grand. Autrement dit, lorsque l’angle prend la valeur de go°, l’index fait un tour complet.
- D’autre part, le cercle extérieur est divisé en 90 parties ou degrés ; il porte également un équipage à index. Le repère de l’index se déplace à la main et chacun de ses déplacements est encore multiplié par quatre et rendu apparent par une étoile rouge. C’est par l’inter-
- médiaire. de ce mécanisme que l’on repère la position que doivent occuper en cours de route la rose et son index.
- On conçoit que si l’on repère, comme dans tout compas, la position que devra occuper en cours de route un point de la rose, tout écart hors de cette position sera visiblement accusé par un déplacement quatre fois plus grand de l’index qui est lui aussi,' ainsi que nous venons de le dire, repérable. L’étoile de celluloïd, appartenant à l’équipage porté par la glace de l’appareil, étant en effet solidaire de l’aiguille en laiton, manœuvrable à la main et amenée en face du degré du cercle extérieur lu à travers le viseur de la ligne de foi.
- Voyons maintenant comment on se servira de l’instrument.
- L’aviateur reliera, sur la carte, par une ligne droite, les points de départ et d’arrivée. Il appliquera ensuite sur cette carte un rapporteur spécial constitué par un cercle de celluloïd divisé en degrés et portant les quatre points cardinaux reliés par leurs diamètres respectifs. Enfin le rapporteur est muni d’un index de forme appropriée (aéro) capable de se déplacer sur le bord divisé. L’aviateur appliquera alors sur sa carte le rapporteur en plaçant le point de départ au centre, puis il le fera tourner de manière à faire coïncider la ligne N.-S. avec un méridien, et la ligne W.-E. avec un parallèle, ou, simplement il placera son rapporteur de telle sorte que ses lignes N.-S. et W.-E. soient parallèles à un méridien et à un parallèle. L’index sera alors amené sur la ligne préalablement tracée reliant les points de départ et d’arrivée et on lira sur le rapporteur le nombre de degrés que cette ligne fait avec la direction N.-S. Mais celte quantité n’est pas celle qui sera à lire sur le compas, parce que le Nord du compas diffère du Nord de la carte d’une quantité appelée déclinaison et qui varie selon les régions. Pour l’Europe, le compas indique le Nord, à gauche du Nord de la carte; il faudra donc ajouter, au nombre des degrés lus sur le rapporteur, la déclinaison du lieu où on se trouve. A Paris, la déclinaison étant de 140, on ajoutera ce nombre à celui des degrés du rapporteur.
- Supposons que la route à faire ait donné 45° sur le rapporteur, on ajoutera 140, ce qui donnera 59°. On agira alors sur l’indicateur d’index à main de la glace du compas en l'amenant sur la division 5g ; l'index (étoile de celluloïd teintée en rouge) constituera alors le r.epère de l’étoile rouge tracée sur la rose, et, pendant toute la durée du voyage, les deux étoiles devront coïncider.
- En somme, les index sont destinés à faciliter la lecture des angles de route et leur manœuvre peut être comparée à celle des aiguilles d’une montre. On conçoit
- Le rapporteur.
- combien il serait difficile de lire les minutes si la montre ne comportait que l’aiguille des heures puisqu’il faudrait diviser l’espace de cadran compris entre deux heures consécutives en 60 parties. Ou a préféré diviser le cadran entier en 60 minutes et le faire parcourir par une multiplication par l’aiguille des minutes.
- Le même système de compas est appliqué par le capitaine Roisin sur un appareil gradué en millièmes au lieu de degrés ; la rose du capitaine Roisin diffère en outre de la précédente en ce sens que chacune des quatre divisions porte une couleur différente. Il est également possible d’adopter la graduation par grades. — Le compas Deperdussin-Colombel est construit par M. A. Deperdussin, 19, rue des Entrepreneurs, à Paris.
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- VAR1 ETES
- 00t. :
- Le réseau météorologique de la Côte d’Azur. —
- M. J. Yallot, le savant directeur de l’Observatoire du Mont-Blanc, poursuit depuis un an la tâche de créer un réseau météorologique sur la Côte d’Azur. Yoici. le but et le programme de ce projet, d’après un article publié par. M. Yallot lui-même dans Y Eclaireur de Nice du 17 février.
- « Il y a pénurie de documents météorologiques sur la Côte d’Azur; sauf à la station de M. Eiffel à Beaulieu, rien ne permettait d’étudier la partie abritée de la côte.
- « A Nice une station centrale a été établie dans une villa, aux environs du square Gambetta.
- « Cet observatoire, situé 5, rue François-Aune, est muni de tous les instruments nécessaires pour en faire une station météorologique de premier ordre. Les observations y. sont faites régulièrement plusieurs fois par jour, sous la direction de M. Yallot, par son assistant, M. Dante Ranco.
- « La température et l’humidité y sont inscrites continuellement par les thermomètres et les hygromètres enregistreurs, contrôlés chaque jour par des instruments étalons à lecture directe. Un baromètre enregistreur à mercure de grand modèle donne tous les détails de la pression, contrôlé par un baromètre à mercure de Tounelot.
- « Une tourelle surmontant la terrasse supporte l’anémomètre qui enregistre heure par heure la direction du vent et sa vitesse moyenne, tandis que la vitesse instantanée s’inscrit sur l’anémo-cinémographe.
- « La pluie s’inscrit d’elle-même sur un enregistreur.
- « La chaleur et la lumière du soleil y sont l’objet d’études spéciales. Un héliographe enregistre automatiquement tous les instants où le soleil luit. Un aclino-mètre permet de mesurer l’intensité delà chaleur solaire, qui sera bientôt enregistrée d’une manière continue par un actinomètre enregistreur en installation.
- « Un thermomètre héliothérapique permet d’étudier la chaleur solaire combinée avec la température de l’air. L’étude de cet instrument va permettre à l’héliothérapie de sortir de l’ornière d’empirisme où elle s’est traînée jusqu’ici. Enfin, un nouvel enregistreur permet d’étudier les qualités chimiques de la lumière solaire.
- « Plusieurs laboratoires servent à comparer et à tarer les instruments destinés aux autres stations, ainsi qu’à essayer les appareils nouveaux qui sont à l’étude.
- « Une année complète d’observations a montré qu’à la station centrale le vent n’est pas plus fort qu’à Beaulieu, la température minima, en hiver, est supérieure de 2 à 3 degrés à celle de l’Observatoire du Mont-Gros.
- Pour contrôler ces résultats différents de ce qu’on prétendait, M. Yallot a établi cinq autres stations sur
- des emplacements cai'actéristiques et soigneusement choisis : à la. promenade des Anglais, chez M. le Dr Grinda ; au Jardin-Public, avenue de la Gare; au jardin de l’Hôtel Regina-Palace et au jardin du Grand-Hôtel du Mont-Boron.
- « Ces cinq stations de second ordre sont en fonctionnement depuis le ier janvier et ont déjà donné des observations dignes de remarque, notamment ce résultat inattendu que le bord de la mer est la partie la plus chaude de Nice et que la température y surpasse d’un demi-degré celle de la station centrale.
- « En Outre sur la terrasse de l’Hôtel d’Angleterre, place du Jardin-Public, qui est certainement dans la position la plus exposée de la ville, M. Yallot a construit une tourelle et placé un anémomètre enregistreur supplémentaire, qui donne le maximum de vent qu’on peut avoir dans les quartiers habités. Le vent s’y montre très peu plus sensible qu’à la station centrale, où la moyenne générale de toute l’année 1911 a été de 2 m.5o à la seconde, alors qu’elle est de 7 m. 5o à Marseille. »
- M. Yallot cherche à démontrer l’égalité de climat qui règne d’un bout à l’autre de la Côte d’Azur.
- A cet effet le Dr Dupaigne a déjà fondé une station importante à Cannes.
- « Sur les hauteurs du Cannet, M. Hochreutiner a établi une station thermo-hygrométrique et un héliographe.
- « Le Dr Yidal a entrepris l’étude du climat de Grasse.
- « Enfin, à Hyères, le Dr Jaubert vient d’installer une station semblable.
- « Toutes ces stations sont établies sur le même modèle, sous des abris irréprochables et dans des positions avantageuses. Elles sont toutes munies d’instruments enregistreurs et de thermomètres à lecture directe observés chaque jour. Tous les instruments ont été comparés et tarés à la station centrale de Nice.
- « Pour l’étude générale du climat de la Côte d’Azur, les résultats de ces stations seront comparés à ceux de l’Observatoire de Nice, au Mont-Gros, de la station de l’Ecole normale de Nice, de la station établie depuis dix ans à Beaulieu par M. Eiffel et de celle que le prince de Monaco vient d’établir récemment dans le jardin du Musée océanographique. II ne reste plus qu’une lacune, Menton. La température de Menton offre un grand intérêt, car elle parait être légèrement plus élevée que celle de toutes les autres localités de la côte.
- « Pour coordonner et comparer les observations et en tirer des déductions générales, il faut publier les tableaux d’observations et les mémoires qu’ils suscitent.
- « Dans ce but, le Dr Marc de Lévis a créé une Société Météorologique de la Côte d’Azur qui constituera un lien entre les observateurs, et publiera les observations. »
- HYGIÈNE ET SANTÉ
- Peut-on éviter l’essoufflement? — Il n’est pas besoin d’avoir un âge trop avancé pour ressentir de la gêne respiratoire quand on veut monter rapidement plusieurs étages ou courir pour ne pas manquer le départ du coche ou du train. Je ne parle pas des malades atteints de lésion cardiaque, d’asthme ou d’emphysème pulmonaire chez lesquels un pas légèrement accéléré provoque de l’essoufflement rapide et durable. Les jeunes et les adolescents peuvent courir et se presser sans crainte de subir les angoisses de la gêne respiratoire, il ne leur faut pas non plus dépasser certaines limites. Mais chez eux,, comme chez les sujets d’un certain âge, on peut, si l’on veut croire notre excellent et distingué confrère, le Dr Manquât, de Nice, éviter l’essoufflement en sachant ou apprenant à respirer. On peut éviter les troubles de ce genre par une éducation méthodique comme on évite les troubles digestifs et.les désordres de la nutrition.en mâchant ses aliments, en les triturant, en buvant à doses modérées, en mangeant lentement, en un mot en sachant manger.
- On évitera l’essoufflement, au moins dans une large mesure, en donnant à la respiration un rythme régulier
- et une vitesse proportionnelle à l’effort; c’est ce que M. Manquât appelle la respiration rythmée. La respiration normale, physiologique, comporte en effet ces deux éléments, le rythme et la vitesse; le rythme, c’est-à-dire le rapport de la durée de l’expiration à celle de l’inspiration, la première étant notablement plus longue que la seconde avec une phase légère de repos. Que vous fassiez l’effort d’une ascension ou d’une marche un peu plus rapide, aussitôt le rythme tend à se modifier d’une façon automatique et le nombre des respirations à s’augmenter. Mais l’une et l’autre, suivant notre confrère, peuvent être aisément maintenues dans des limites voisines de la normale par l’intervention delà volonté sur les muscles expirateurs et inspirateurs. Il suffit de respirer sur une mesure à temps égaux et de donner à chaque phase de la respiration le nombre de temps qui lui convient.
- En régularisant le rythme, il faut aussi régler, la vitesse qui, bien entendu, variera suivant chaque personne d’abord, puis ensuite suivant l'effort demandé. M. Manquât a essayé sur lui-même, et chez des expérimentateurs de bonne volonté, les vitesses de douze, quinze, dix-huit,
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- HYGIÈNE ET SANTÉ
- vingt, et quarante respirations par minute. Or on remarque de suite que, quelle que soit la vitesse de la respiration, l'essoufflement est toujours plus ou moins diminué pourvu que le rythme physiologique soit observé, mais certaines vitesses sont peu utilisables ; il faut s’en tenir aux moyennes, savoir 18 et 20 quand on marche en-palier, 20 ou 24 quand on veut marcher vite Ou qu’on monte sur une route ou dans un escalier. Ces données correspondent comme moyenne : sur un plan incliné ou en montant des escaliers, à 60 pas par minute correspondant à 20 cycles respiratoires, soit trois pas par cycle respiratoire; sur terrain horizontal, 114 pas, pour 18 cycles respiratoires, soit 6 pas par cycle, dont 4 en expiration et 2 pendant l’inspiration. Ces mouvements, régularisés, d’inspiration et d’expiration, doivent toujours se faire par le nez, la bouche étant fermée. Aussi doit-on assurer, et ce dès le jeune âge, la perméabilité absolue des fosses nasales. C’est dans ce but qu’on enlève les amygdales hypertrophiées et les végétations adénoïdes.
- Manquât conseille encore de toujours commencer le cycle respiratoire par l’expiration, la respiration se
- régularisant toujours plus facilement qu’en procédant autrement. Si l’essoufflement survient, ce qui s’annonce par l’exagération automatique de l’inspiration, ralentissez le pas, diminuez l’allure pour redevenir maître des mouvements du thorax et du rythme respiratoire. En suivant ces règles, en y adaptant sa volonté, en pratiquant régulièrement cette méthode, on peut arriver à des résultats surprenants. On ne gagne que bien peu du l’este à marcher trop vite et le temps gagné est hors de proportion avec l’effort exigé. Avec un pas de 70 centimètres répété 114 fois par minute, on fait près de 80 mètres à la minute, soit 1 kilomètre en 12 minutes 1/2. Peu à peu les muscles du thorax s’entraînent comme ceux des membres pour un travail spécial ou pour un autre exercice et ils arrivent à exécuter instinctivement les mouvements qu’on leur impose au début avec effort de volonté. L’habitude est une seconde nature et on prend très facilement l’habitude de respirer automatiquement d’une façon correcte, d’associer dans une mesure parfaite le rythme et la vitesse. Essayez et vous pourrez vous livrer, grâce à cette éducation méthodique, à de véritables prouesses d’alpiniste. Dr A. C.
- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- Travail du celluloïd. — Il est facile de faire en celluloïd quantité de petites choses utiles telles par exemple que bacs d’accumulateurs ou de piles Leclanché, cuvettes et évier pour photographie. On se procure dans le commerce du celluloïd en feuille : on le découpe au canif, on le tord en ramollissant par plongée dans l’eau chaude ou passage d’un fer modérément chauffé, et on colle au moyen d’une solution acétonique de celluloïd.
- Un de nos lecteurs, M. E. Heude, qui fit ainsi quantité d’objets très commodes a l’obligeance de nous décrire le procédé lui servant à préparer cette colle. Il emploie de vieilles pellicules photographiques, dégélatinisées dans un bain d’eau bouillante, ou des pièces diverses
- détériorées ou ne servant plus, telles que peignes, épingles à cheveux; on les dégraisse dans l’eau bouillante additionnée d’un peu de carbonate de soude, on rince et on fait sécher. Ces déchets de celluloïd, découpés en menus fragments, sont mis dans un vase à large ouverture qu’on remplit ensuite d’acétone de manière à bien baigner tous les fragments. Le lendemain, on trouve une masse pâteuse qu’il suffit de remuer avec un agitateur de verre, en fluidifiant au besoin par addition de solvant .
- On conserve en flacons bien bouchés, et on applique à froid sur les parties à réunir, pressées fortement l’une contre l’autre et maintenues ainsi tant que l’acétone n’est pas entièremeiat volatilisé.
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Communication. — La préparation des algues (Voir l’article de M. Coupin, n° 2047). — M. Boisard nous écrit : « Au lieu du simple papier écolier, sur lequel l’algue a peine à se fixer et qui demande un séchage soigneusement surveillé et des changements fréquents de matelas de buvard, j’utilise le papier photographique au bromure (préalablement débromuré à l’hyposulfite, puis lavé). Les manipulations restent les mêmes à cette différence -près qu’aussitôt retirée de la cuvette on peut abandonner la feuille à plat sans autre précaution. En très peu de temps la préparation est sèche et l’algue, incrustée dans la gélatine, fait corps avec le papier. Si, au lieu de papier photographique, on emploie des plaques, on obtient de parfaites diapositives pour projections lumineuses à la lanterne. »
- Renseignements. — M. Réquillart. — Il est très facile de nettoyer vos dentelles tachées de rouille en les lavant dans une solution aqueuse tiède de protochlorure d’étaic. Pour éviter la venue de toute tache nouvelle, il suffit de ne jamais mettre les libres ou les liquides lixiviels au contact du fer.
- M. Lébert fils, Lyon. — Vernissage d'un parquet de sapin : Sur le parquet propre et bien sec, jeter des copeaux de paraffine. Puis passer un fer chaud, lentement, de façon à bien faire fondre et pénétrer la matière
- grasse dans les rainures et dans le bois. Il doit rester très peu de paraffine à la surface : cela suffit pour obtenir un beau brillant en frottant, après refroidissement, avec un chiffon de laine.
- M. Selmersheim, Paris. — Alliages fusibles à faibles températures : Le métal Stewart fond à 6o° C. U est composé de p. bismuth, 40 p. plomb, 20 p. étain et i5 p. cadmium. Nous ne connaissons pas l’alliage dont vous nous parlez : le borax ne peut sûrement s’allier à l’étain et quand on l’emploie avec des métaux, c’est simplement comme fondant.
- A. A. St. Ph. (Eure). — Adresses de fournisseurs d’acide carbonique comprimé : Crépin, g3, rue de Lour-mel, Paris ; Linot, 15, rue Buffon, Paris. — Constructeurs d’appareils pour la vidange des fûts par le gaz carbonique : Vaché jeune, 34, faubourg Saint-Martin; Guéret frères, 72, boulevard de la Gare, Paris.
- M. M. Ferriot, montée de l’Observance, Lyon. —Une solution de vaseline, avec au besoin un peu de paraffine, dans l’essence de pétrole, nous paraît devoir très bien convenir pour rendre imperméable la capote de votre automobile.
- M. P. Fourcat, à Villaines. — Ouvrages sur l’aviculture. Vous les trouverez à la Librairie de la Maison rustique, rue Jacob, Paris. Dans l’opération que vous faites, il y a certainement des hydratations du plâtre et la vapeur d’eau qui se dégage fait boursoufler le métal. — Ivoire : Viault, 66, boulevard Voltaire. — Coutellerie : Ivirby, Beard et Cio, 5, rue Auber, Paris.
- M. J. P. E., à Paris. — L’expérience du condensateur chantant est assez délicate; le condensateur employé par Pollard et Garnier avait des caractéristiques bien définies (il comportait 3o feuilles de papiei’
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- BOITE AUX LETTRES
- 9 X i3 cm et 28 feuilles d’étain de 6 X 12 cm). Vous ne nous dites pas si vous avez employé un appareil analogue. D'ailleurs ce condensateur chantant a paru insuffisant, puisque l’on a combiné ensuite le condensateur parlant, qui nécessite l’emploi d’une tension fort importante : 200 volts environ dans le circuit du condensateur et de 8 volts (quatre accumulateurs) dans le circuit du microphone, lequel doit être spécialement fort.
- M. S. de la G. — On ne peut dévulcaniser le caoutchouc -— encore, le plus souvent, de façon incomplète -— qu’au prix de traitements industriels complexes. Il ne serait ni pratique ni économique de les appliquer en petit.
- M. C. C., à Avignon. — Il n’existe pas, à notre connaissance, d’ouvrages traitant spécialement de la culture des bambous et de leur utilisation pour la fabrication de la pâte à papier ; mais des contributions à l’étude de ces questions ont été publiées par M. Truelle dans La Nature, Variétés, n° 1967, 4 février 1911 ; par M. H.-L. Alph. Blanchon, à Etoile (Drôme), auteur de plusieurs articles sur la culture des bambous {Petit Journal agricole, 61, rue Lafayette, Paris). Comme sources dé documentation, nous pouvons indiquer le Journal d'agriculture tropicale, ai, rue Hautefeuille, Paris, qui a consacré des études à la fabrication de la pâte à papier de bambou et autres végétaux exotiques*; on peut aussi se renseigner auprès de la direction du Jardin colonial de Nogent-sur- Marne ; de M. Heckel, professeur à la Faculté des sciences de Marseille; de M. V. Davin, jardinier-chef du jardin botanique de Marseille ; de la direction de l’Ecole de papeterie de Grenoble ; de M. Guillochon, directeur du Jardin d’Essais de Tunis; de M. Ch. Rivière, directeur du Jardin d’Essais du Hamma, à Alger.
- M. A. R., h Saulieu (Côte-d’Or). — La dessiccation des feuilles et fleurs des plantes médicinales s’opère, le plus souvent, d’une façon naturelle, à l’air libre, après qu’elles ont été récoltées par un temps sec et après le lever du soleil, lorsque la rosée est dissipée. On les étend sur des draps de toile ou sur des canisses, sorte de claies recouvertes d’un tissu à larges mailles pour faciliter l’aération, ou à l’abri du soleil, dans un grenier dont le toit est suffisamment chauffé par la chaleur atmosphérique. Ce procédé est le plus simple et le plus
- pratique, car il permet de conserver aux fleurs et aux feuilles leur coloris et leur teinte verte, condition qui leur donne une plus grande valeur marchande. On peut aussi opérer la dessiccation dans une étüve dont la chaleur, de 25 degrés d’abord, est graduellement portée jusqu’à 36 degrés et même au-delà. On remue, de temps à autre, et, lorsque la dessiccation est achevée, on conserve les plantes en lieu sec. Il n’existe pas de séchoirs spécialement affectés à cet usage ; néanmoins, pour l’emploi des étuves ou des séchoirs permettant un réglage de façon à produire l’air chaud à la température relativement douce indiquée ci-dessus, et pour une installation de ce genre, on peut s’adresser aux maisons suivantes : Mayfarth et Cie, 48, rue d’Allemagne, Paris; Vermorel, à Villefranche-sur-Saône (Rhône) ; Farcot fils, Plaine-Saint-Denis (Seine) ; Senet, rue Claude-Vellefaux, Paris ; Hérault, 175, boulevard Voltaire, Paris.
- M. A. H., à Sèvres. — La destruction des champignons qui envahissent vos. pelouses n’est pas chose facile ; extirper soigneusement tous les. champignons et détruire le mycélium qui les propage serait un moyen plus radical, mais exigeant de la main d’oeuvre et aussi de la patience. Hormis le sulfate de. cuivre, toutes les substances que vous avez essayées n’ont pu que produire, effectivement, le résultat opposé, en donnant plus de vigueur à la végétation, par l’introduction dans le sol de principes fertilisants qui peuvent profiter aussi aux champignons. De la situation que vous exposez, il semble que l’invasion des pelouses par les champignons peut être attribuée à deux causes : le réènsemencement du sol par le mycélium et— ce qui est plus important encore à retenir — la nature même de ce sol. Si ces pelouses sont constituées par un gazon formé par la végétation spontanée de l’herbe, ou si elles ont été éta^ blies depuis un laps de temps très long, le seul moyen d’empêcher la croissance des champignons, c’est de retourner les pelouses par un labour profond et de les réensemencer ensuite avec des graminées exemptes de mauvaises graines. Par la suite, il conviendrait de faire plusieurs coupes dans le cours de l’année, afin d’obtenir une plus grande vigueur de l’herbe, un gazon plus dru qui, ainsi, étoufferait les végétations parasites.
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- BIBLIOGRAPHIE
- CM;..
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Les drames et les comédies de la brousse : Y. Fokbin. — Les opales de Nouvelle-Galles du Sud : Paul Privat-Deschanel. — Le canon de campagne Déport : Commandant Spilleux. — L’épreuve d’endurance pour poids lourds de 1912 ; D. R. — Les Ripple-marks : Paul Lemoine. — Académie des sciences : Ch. de Villedeuil. — Les levés de précision du Service Géographique de l’Armée.
- Supplément. — Les tremblements de terre en Turquie. — Solubilité du zinc dans l’eau. — Eléments radio-actifs de différents produits volcaniques italiens. — Intérieur d’un sous-marin allemand. — Le port militaire de Toulon. — Une porte gigantesque nu bassin de radoub de Cherbourg, etc.
- Restauration et conservation des terrains en montagne. 3 vol. in-8° avec nombreuses planches en héliogra-A'ure et cartes en couleur. Imprimerie Nationale. Paris,
- I911-
- La Direction générale des Eaux et Forêts au Ministère de l’Agriculture vient de publier un magnifique ouvrage sur le capital sujet suffisamment défini par son titre. C’est un travail considérable qui résume l’œuvre accomplie depuis la loi du 4 avril 1882 pour le reboisement des montagnes. Après un exposé historique et une introduction rappelant la nécessité du boisement des montagnes, la première partie traite des renseignements généraux (108 planches et 3 cartes), savoir : les précipitations atmosphériques et la végétation; dégradation des terrains en montagne; terrains des régions torrentielles; les torrents; travaux
- de restauration; végétaux ligneux et herbacés employés dans les travaux de restauration; travaux de reboisement et d’enherbement; travaux de correction; exécution des travaux ; travaux facultatifs de restauration et mesures de conservation; travaux de restauration dans les péinmètres ; compte rendu sommaire des travaux de 1860 à 1909; travaux facultatifs de restauration exécutés par les communes ; compte rendu sommaire des travaux de 1860 à 1909; travaux facultatifs de restauration exécutés par les particuliers ; compte rendu sommaire des travaux de 1860 à 1909; améliorations pastorales ; dépenses effectuées de 1899 à 1909. Il faut citer particulièrement les curieuses planches relatives à la poche d’eau souterraine du gla^ cier de Têterousse qui causa, en 1892, la terrible catastrophe de Saint-Gervais. Le tome II (108 planches) décrit les périmètres de restauration de la’région des Alpes (affluents de l’Isère, de la Durance, Yar, Loup, etc...). Le tome III (84 planches) est consacré aux périmètres de restauration des Cévennes et des Pyrénées. En feuilletant ces beaux volumes, on comprendra toute la difficulté et toute l’importance de la défense des sols montagneux, contre les dégradations atmosphériques et torrentielles.
- L'Esterel, par Albert Michel-Lévy (Bulletin des services de la carte géologique de la France, n° i3o, 1912; in-8°, 64 p., 11 fig- et 8 pl.). Béranger, éditeur.
- Cette étude stratigraphique, pétrographique et technique fournit les plus complètes et nouvelles données sur l’admirable massif de l’Esterel, ses rutilants porphyres et leurs dérivés.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Probabilité du tir, par le capitaine S. Burileano. Théo-• rie et application au tir de l'infanterie et de l'artillerie. i vol. gr. in-18 jésus, cartcmné toile, 260 pages, _ avec 60 figures dans le texte. Doin, éditeur. Paris 1912. Prix : 5 francs.
- L’auteur expose les principes généraux du calcul - des probabilités et leur application au tir de l’infanterie ou.de l’artillerie.
- Les merveilles du monde. Les prodiges de la nature. Les créations de l'homme, 1 vol. in-40 illustré de plus de 700 photographies en noir et en couleurs. Hachette et Cie, Paris. Prix : 20 francs.
- Les Merveilles du monde conduisent des glaces du
- Pôle aux sables de l’Equateur, en faisant passer par toutes les civilisations et tous les arts. Les pagodes, de l’Inde y révèlent ce que le génie de l’homme a conçu de plus somptueux et de plus féerique, èt les monuments d’Egypte s’y montrent bâtis pour l’éternité. La magnificence écrasante de certains paysages asiatiques ou américains est révélée par les fleuves torrentiels de Chine, les chutes du Niagara et du Zambèze, les volcans, les cyclones, les brûlants geysers d’Océanie, les cimes neigeuses du Tibet. C’est un superbe livre qui instruira beaucoup en charmant les yeux. Et, comme il est loin d’avoir épuisé tout le sujet évoqué par le titre, nous lui souhaitons d’être le premier tome d’une série de volumes semblables.
- BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-M.aur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique dé France.
- OBSERVATIONS _ 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DinECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 19 août 1912. 14°,9 S. S. W. 2. Couvert. 0,3 ~~ —1 111 1 111 ^ Couv. sauf éclaircies dans la soirée ; petite pl. entre 6 et 11 h.
- Mardi 20 14°,9 S. S. W. 4. Eclaircies. 2,1 Très nuag. ; rosée; averses entre 14 h. 50 et 20 h. 10. ’ 1 -
- Mercredi 21 . . . . 12°,2 W. S. W. 2. Peu nuageux. » Très nuageux ; rosée ; halo. . . r
- Jeudi 22. . . . . . 13°,7 W. S. W. 2. Couvert. a Nuageux; rosée. .
- Vendredi 23 ... . 12°,2 S. S. W. 2. Pluie. 2,9 Couv. ; éclair, dans la soir. ; pl. de 2 h. 30 à S li. 45 cl de 12 à 13 11.
- Samedi 24 14°,1 S. W. 3. Eclaircies. 1,1 Presq. couv. ; rosée ; averses entre 20 h. 10 et 21 h. 30.
- Dimanche 23 . . . . 15°,3 S. W. 1. Très nuageux. 1,3 Rosée ; très nuag. ; pluie dans la soirée.
- AOUT 1912. — SEMAINE DU LUNDI 19 AU DIMANCHE 25 AOUT 1912.
- Lundi | Mardi | Mercredi | Jeudi | Vendredi | Samedi [ Dimanche
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer) ; courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule cèche; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 19 au 24 août. — Le 19. Dépression sur les Iles-Britanniques, la France, la péninsule Ibérique (Iles Scilly : 747 mm). Pluies générales sur le W. de l’Europe. En France, orages dans l’E. et le S. : Clermont, 18 mm.; Toulouse, i5; Besançon, 14. Temp. du matin : Arkhangel, 70; Nantes, i4; Paris, i5; Lyon, 18; moyenne à Paris : i3° (normale : i7°,6). — Le 20. Même situation atmosphérique que la veille. De fortes pressions apparaissent dans le N.-E. (Yardoe : 770 mm). Pluies sur le W. de l’Europe. En France : Gap, 14 mm; Besançon, 9; Nantes, 3; Paris, 2. Temp. du matin : Nantes, 13°; Paris et Bordeaux, i5 ; Marseille, 21 ; Alger, 27 ; moyenne à Paris : i4°,g (normale : i7°,5). — Le 21. La pression monte dans le S.-W. de l’Europe : Gascogne, 770 mm. La dépression du N.-W. s’étend sur l’Europe Centrale. Une autre apparaît au large de l’Irlande. Pluies générales sur le N. et le W. En France : Cherbourg, 7 mm ; Charleville, 5. Temp. du matin : Yardoe, 70; Le Mans,
- 11 ; Paris, 12; Marseille, 16; moyenne à Paris : i4°,4 (normale : i7°,4). —Le 22. Pression élevée sur le S.-W. (Biarritz : 771 mm). La pression baisse sur le N. Un
- du Bureau Central Météorologique.
- centre cyclonique apparaît sur la Scandinavie (Carlstad : 744)- Pluies sur le W., le Centre et le N. de l’Europe-Temp. du matin : Saint-Pétersbourg, 70; Belfort, 10; Paris, 14 ; Marseille, 16; Alger, 24; moyenne à Paris : i4°,6 (normale : i7°,3). — Le 23. Nouvelle dépression sur les Iles-Britanniques ; dépression sur la Scandinavie (Skagen: 747 mm). Pressions supérieures à 765 mm sur la France et la péninsule Ibérique. Pluies sur le W._ et le Centre du Continent. Très abondantes dans lé N:'de la France : Dunkerque, 44 mm; Charleville, 7; Paris, 1. Temp. du matin : Belfort, io°; Paris, 12; Nantes, 14: Monaco, 20; Biskra, 26; moyenne à Paris : 140,6 (normale : i7°,3). — Le 24. La pression s’abaisse sur toute l’Europe. Minima sur la Baltique (Skagen : 749 mm) et dans le S. de l’Angleterre. Pluies sur le N., le Centre et le W. de l’Europe. En France : Cherbourg, 18 mm; Dunkerque, 5; Paris, 1. Temp. du matin : Belfort, 13° ; Paris et Bordeaux, 14 ; Perpignan, 18; Nice, 21; moyenne à Paris : iG°,4 (normale : i7°,2). -— Phases de la Lune ; Premier Quartier le 19, à 5 h. 6 du soir.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l'Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce .qui concerne cc La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : >20. Boulevard Saint-Germain, Taris (VIe)
- ' La reproduction des illustrations de « La Nature • est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2050. — 7 SEPTEMBRE 1912
- SUPPLÉMENT
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- INFORMATIONS
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- Les pierres luminescentes de Bologne. — Nous avons déjà parlé de ces pierres phosphorescentes. De nouvelles recherches de MM. Vanino et Zum-busch sur la préparation de ces pierres ont montré qu’elles présentent une bonne luminescence quand la teneur du soufre y varie de 12 à 33 pour 100. La présence de polysulfures a généralement un effet favorable, mais la proportion du soufre à l’état de polysulfures doit rester comprise entre o,5 et 2,5 pour 100 au maximum. Les pierres qui ne renferment que du monosulfure ont une luminescence très faible ; une petite addition de chaux anhydre peut l’augmenter. Dans la préparation des pierres à base de chaux, ou ajoutera avantageusement aux sels incolores employés comme fondants un peu d’amidon (4 pour xoo au maximum).
- Traîneau automobile dans le Sahara. — Le Temps signale une intéressante invention du caporal mécanicien Cros, qui appartient au centre d’aviation saharienne de Biskra. Ce militaire a imaginé de construire un traîneau à 6 roues, à moteur d’aviation de 5o chev. et à hélice, qui peut enlever trois personnes et circule aisément à travers les dunes de sable sur des pentes de 20 pour 100, à l’allure de 20 à 3o kilomètres à l’heure. Cè traîneau à hélice paraît devoir rendre de grands services pour résoudre le problème des communications rapides dans le Sahara.
- Camion-atelier destiné à l’aviation militaire. —
- Le gouvernement français vient d’acquérir un camion auomobile pouvant servir d’atelier de réparations, des-
- Le camion atelier en ordre de marche.
- tiné à l’aviation militaire. Ce camion, en ordre de marche, se présente comme une voiture fermée. Au moment de s’en servir pour une réparation, on ouvre les deux panneaux latéraux de la voiture qui, abaissés, et reposant chacun sur trois pieds, continuent le plan-
- cher intérieur. On trouve dans cette voiture un tour, une meule, une forge, un établi de menuiserie et un établi de serrurerie avec étau. Tous ces outils sont
- Le même, ouvert, prêt pour les réparations.
- mus électriquement au moyen d’une dynamo commandée par le moteur de la voiture; la même dynamo assure l’éclairage de l’atelier.
- Les leçons du « Titanic ». — La White Star Line a décidé de faire subir de très importantes transformations à l’Olympic, pour éviter la répétition de la catastrophe du Titanic ; on sait que les deux navires avaient été construits sur les mêmes plans, et que cette catastrophe fut causée par la rencontre d’uu iceberg qui éventra le gigantesque paquebot bien au-dessous de la ligne de flottaison. S'inspirant de l’exemple des constructeurs de la France, le beau paquebot de la Compagnie Transatlantique, qui, lui, n’aurait pu sombrer dans de telles conditions, les constructeurs de l‘Olympic, MM. Harland et Wolff, ont décidé de le munir de nouveaux compartiments étanches qui, de même que pour la France, formeront une « peau intérieure », selon la curieuse expression anglaise, en s’étendant tout autour de la coque depuis la double quille jusqu’au-dessus de la ligne de flottaison. « Si le Titanic avait été pourvu de pareils compartiments étanches, a déclaré un représentant-des constructeurs, il n’aurait pas pu sombrer, ou, en mettant les choses au pire, il aurait flotté assez longtemps pour qu’on pût sauver tous les passagers. » Le paquebot retournera à Belfast vers la fin d’octobre pour y être remis en chantier. Les travaux dureront au moins six mois et emploieront jour et nuit de 25oo à 3ooo ouvriers ; on calcule que les dépenses dépasseront 25oooo livres sterling, soit 6 3oo 000 francs. La compagnie a décidé en outre de réserver plus d’espace aux passagers de première classe, aux dépens de l’emplacement réservé aux troisièmes classes, en installant soixante nouvelles cabines de luxe.
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- INFORMATIONS
- Record du paquebot France. — Le paquebot France, dont nous avons récemment signalé le lancement [La Nature, n° 2o3i), vient.de faire la traversée de New-York an Havre en 5 jours 16 heures, ce qui le classe au troisième rang des transatlantiques les plus rapides du monde, immédiatement après la Mauretanîa et la Lusitania. Parti de New-York le jeudi 22 août, à 10 heures du matin, il est entré' dans le port du Havre le mercredi 28 août avant 10 heures du matin, ayant marché à la vitesse moyenne de 23 noeuds 35. Ce record a permis aux voyageurs d’être à Paris le même jour à 5 heures du soir, un jour plus tôt que d’habitude.
- Aviation militaire en Allemagne. —- D’après YAéro-phile, l’Àllemagne possède actuellement une centaine d’avions militaires : les biplans Albatros et les monoplans Etrich-Rumpler forment environ les 2/3 de cet Quelques appareils étrangers y figurent aussi : des~Blériot, des Antoinette, des H. Farman, dès 1910; dernièrement un Breguet, et un Bristol (anglais). Les pilotes militaires qui, au début, étaient formés soit à Dœberitz pour l’armée prussienne, soit à Oberwiesen-feld près Munich pour l’armée bavaroise, sont instruits maintenant jusqu’au premier brevet de pilote, par les fabriques elles-mêmes, moyennant 5ooo marks par pilote, y compris la casse. Puis, ils sont dirigés vers Dœberitz où ils s’entraînent aux applications militaires. Tous les appareils militaires sont à 2 places au moins. De plus, pour entraîner les officiers observateurs, il leur est permis de prendre part, en. qualité de passagers, aux circuits ou autres épreuves sportives à travers champs. Le détachement des troupes aéronautiques de Dœberitz vient d’être composé comme suit : 1 officier d’état-major comme commandant, plus un autre officier d’état-major, 4 capitaines, i5 lieutenants, 5 employés de bureau, 40 sous-officiers, 266 hommes et 1 médecin-major. Comme stations militaires on peut compter, en plus de Dœberitz, la station de Frascati près de Metz qui comprend 8 appareils en ce moment, puis le centre aviateur bavarois de Schleissheim près de Munich ; l’école d’observation de tir sur le champ de Jüterbog et la station maritime de Putzig, près Dantzig, qui possède 4 appareils et recevra sous peu 3 hydrobiplans Albatros et 1 pigeon Etrich Rumpler.
- Récupération électrolytique de l’étain des capsules métalliques. — Les capsules métalliques sont faites d’un alliage à p3 parties de plomb, 7 parties d’étain, ou encore d’un plomb à i5 millièmes de bismuth. Par laminage; on soude des deux côtés d’une bande de ce plomb, une bande d’étain fin; dans la bande d’étain plaqué ainsi obtenue, on découpe à la machine des rondelles qui seront ensuite embouties et serties. On conçoit que cette fabrication laisse d’importants déchets et qu’il soit intéressant d’en récupérer l’étain, métal de prix. Jusqu’ici, l’industrie ne pouvait récupérer que de l’étain impur, tout juste bon pour la soudure. M. A. Nodon est parvenu à fixer la composition d’un bain d’électrolyse permettant de dissoudre à froid la totalité de l’étain plaqué sur les déchets de plomb et dé recueillir cet étain à l’état pur, en laissant le plomb inaltéré. Le procédé Nodon est appliqué depuis 4 ans, avec succès, à la capsulerie de la Société Leach et Cîe. à Barcelone. ?
- L’électricité à Paris en 1911. ~~ La consommation de courant électrique à Paris s’est considérablement accrue en 19x1. L’Union des Secteurs a fourni aux particuliers 617/16677 kilowatts-heure contre 53 468 3o8 l’année précédente. Le nombre des abonnés a passé de 78417 à 92904. La consommation pour force motrice ou autres usages industriels s’élève à 12 260436 kilowatts-heure, soit 20 pour 100 de la consommation totale.
- L’élevage des chevaux en France. — Les progrès de l’automobilisme pourraient faire croire à une diminution de l’élevage du cheval. En réalité il n’en est rien et le nombre des chevaux entretenus en France, qui n’atteignait pas 3oooooo il yaiSans a atteint 3 236 i3o en 1909. A Paris cependant le nombx’e des chevaux a diminué de près de moitié dans ces 10 deimières années et il en est de même, à un degré moindre, dans toutes les grandes villes. Le cheval de demi-sang diminue de nombre, par suite des exigences du marché et aussi à cause de l’avantage que trouvent les éleveurs à lui substituer dans les prairies la vache qui fournit un ren-
- dement plus grand. Par contre, le nombre des chevaux de gros trait est en augmentation,
- L’élevage des moutons et le commerce de là laine. — Le nombre des moutons décroît en Europe; toutefois, jusqu’à présent, on ne s’en est guère ressenti à cause de l’amélioration constante obtenue de la quantité de laine produite par chaque animal ; mais on a maintenant atteint à peu près la limite et il faudra de plus en plus avoir recours aux troupeaux de l’Amérique du Nord, de l’Australie et de l’Argentine. D’après (le Board of Trade Journal, la production de la laine fut en 1910 de i34o millions et la consommation de x 153 millions de kilogrammes se répartissant ainsi :
- PRODUCTION EN MILLIERS DE TONNES
- Europe continentale................ 190
- Angleterre ......................... 64
- Amérique du Nord................... i5o
- Australasie........................ 387
- Argentine et Uruguay , , ... . . 696
- CONSOMMATION EN MILLIERS DE TONNES
- Europe continentale..................644
- Angleterre...........................277
- Amérique'du Nord.....................23i
- Nouvelle caverne à Adelsberg. — Une galerie magnifique a été récemment découverte par M. G.-A. Perko dans la célèbre grotte d’Adelsberg, la plus longue d’Europe. Un petit trou ouvert dans une paroi de la grande salle du Calvaire y a donné accès. La galerie court parallèlement à la grotte principale, mais une dizaine de
- mètres plus haut. Elle a 5oo mètres de longueur;, on a dû l’élargir à la mine en un point; en faisant de même à travers l’éboulis qui la ferme on en trouvera sans doute la continuation. Les milliers de grandes concrétions qui la remplissent sont d’une incomparable beauté et d’une fraîcheur immaculée. On compte l’ouvrir au public en 1914, lors de l’inauguration de Y Institut spéléologique international en construction à Adelsberg.
- Résistance des cuirasses. — La principale caractéristique du nouveau croiseur-cuirassé anglais, Priii-cess-Royal qui va bientôt effectuer ses essais de vitesse, est la composition de ses plaques de blindage, qui, d’après certains journaux de Londres, offriront plus de résistance à la pénétration des projectiles que les cuirasses des dreadnoughts actuels ; l’augmentation de résistance est d’environ 25 pour 100. Le nouveau procédé, que l’on s’efforce de garder secret, est l’invention d’un ingénieur anglais. Le Princess-Roÿal est à turbines; sa force motrice est de 70000 chevaux et l’on espère que sa vitesse sera de 28 nœuds. Ses essais ont été considérablement retardés grâce aux déboires que le Lion, type de la série, donna l’an dernier à l’Amirauté. Ses essais de vitesse avaient été si peu satisfaisants qu’il fut remis en chantier et reconstruit partiellement; son équipage prouvait son peu d’empressement à, rester à son bord en lui décernant le sobriquet de II. M. S. Hellfire, qu’on pourrait traduire par F « Enfer de la flotte ». Conséquemment, les plans du Princess-Royal furent modifiés, d’où un retard de six mois dans la mise en service.
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- JfeD
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- Automobilisme
- Pont roulant électrique pour charger et décharger les camions automobiles. — Le problème du chargement et du déchargement des colis transportés par les camions automobiles était à résoudre, comme complément de la rapidité du transport. C’est qu’en effet le c'amion automobile présente un inconvénient inhérent à sa construction même : les organes mécaniques étant logés sous la plate-forme, celle-ci se trouve à au moins un
- métré du sol, d’où résultent des efforts pénibles, de plusieurs hommes, se livrant à des manoeuvres lentes et parfois dangereuses pour charger et décharger des colis pesants. En outre, l’emploi de la traction automobile se trouvait restreint aux petites charges, car en tenant compte des dépenses d’exploitation de ce mode de transport, dépenses d’autant plus faibles que le parcours Fig. x. Déchargement d’un tonneau, augmente, la lenteur des
- manœuvres, indépendamment du prix qu’elles coûtent, diminue le rendement économique du camion dans de grandes proportions.
- M. Fouchee, ingénieur, a voulu obvier à cet inconvénient en employant un système 'de levage mécanique pour l’arrimage des lourds colis sur la voiture, et c’est ce qui lui a suggéré l’invention du pont roulant électrique, solidaire du camion automobile et pouvant être manœuvré par un seul homme, sans connaissances spéciales. La capacité de levage de l’appareil est de 1000 kilogrammes.
- Ce pont peut s’adapter très facilement à tous les types de camion automobile, sans exiger de modifications au châssis ni à la carrosserie.
- Le dispositif se compose de trois parties :
- i° Une armature fixe comprenant quatre montants solidement adaptés aux longerons du châssis, et qui supportent deux rails inférieurs servant de chemin de roulement aux galets du pont. Un troisième rail placé à la partie supérieure sert de logement à des conducteurs électriques et porte les organes de fixation en position déterminée, afin d’éviter tout déplacement non com-
- Fig. a. — La commande du chariot mobile.
- mandé quand le camion manœuvre sur une rampe. La disposition de l’armature est telle que l’on peut bâcher, et lever les colis à l’aplomb de l’arrière du véhicule. La charpente est légère, en tôle emboutie et aciers profilés. Le pont proprement dit, avec sa charge, roule sur les rails latéraux, le rail central servant de support aux conducteurs électriques et à la crémaillère utilisée pour la translation ;
- 2° Une dynamo génératrice mue par un moteur de 3/4 chev., actionnant par l’intermédiaire d’un embrayage à griffes, soit le réducteur à vis sans fin attaquant la
- crémaillère, soit le réducteur mettant en mouvement les tambours de levage ; le tout, fonctionnant dans un carter à bain d huile, roule sur le double rail supérieur. Le carter étant réuni aux rails transversaux du pont, par un fort tube, l’ensemble figure une sorte de T et se trouve guidé en trois points. On peut embrayer et débrayer à volonté. La dynamo, de o,5 à o,6 kilowatt, est placée à l’abri, sous la plate-forme. Les conducteurs partent de cette dynamo, passent à un poste de contrôle avec fusible, montent verticalement au rail supérieur et transmettent le courant à la l’éceptrice à l’aide de deux frotteurs. Le courant, de no volts, est continu;
- 3° Un chariot mobile comprenant une réceptrice qui peut, à l’aide d’un embrayage, réaliser la manœuvre de levage et de translation longitudinale. Un commutateur inverseur placé sur le chariot mobile permet le changement de sens, levage, descente, avant, arrière.
- En outre, le dispositif comprend un frein automatique pour la descente rapide, un petit chariot transversal, qui permet de desservir toute la largeur de la plate-forme, et que l’on manœuvre à la main; un appareil d’arrêt l’immobilise dans toutes les positions afin d’éviter tout déplacement transversal non commandé.
- Un crochet établi d’une façon originale facilite la manœuvre rapide du levage des colis de 2Ôo kilogrammes au maximum, avec deux brins, et deux fois moins vite avec quatre brins, les colis de 25o à 5oo kilogrammes. La manœuvre est d’une grande simplicité ; elle s’effectue au moyen de deux manettes seulement, pour toutes les fonctions du pont. Tous les organes sont groupés fie telle sorte qu’un homme peut les faire manœuvrer d’une seule main, en se servant de l’autre pour guider le colis. La vitesse de levage varie de o m. 25 à o m. io à la seconde, les vitesses de translation, de o m. 20 à o m. 12, suivant les poids des colis. Le temps maximum d’une opération complète de chargement ou de déchargement, ne dépasse pas une minute. — M. Fouchée, ingénieur, 69, rue de l’Assomption, à Paris.
- Objets utiles
- Machine à trancher « L’Idéal ». — Il existe déjà un nombre assez respectable de machines à trancher lés viandes de charcuterie : jambon,galantine, saucisson, etc. Celle que montre notre dessin se recommande par une très grande simplicité. Elle est constituée par deux plateaux horizontaux A et B. Le premier est fixe : le second est mobile verticalement. Sous le plateau A est placé le. disque coupeur, horizontal, qui est mis en mouvement à l’aide de la manivelle M. Le plateau B est monté sur une sorte de came qui permet de l’élever ou de l’abaisser à volonté en poussant vers la gauche ou vers la dx*oite la manette H. La viande à couper, un jambon, par exemple, étant mis sur le plateau B, on règle l’épaisseur de la tranche à détacher en agissant sur la manette H, puis on le pousse avec la main gauche pendant qu’avec la droite on tourne la manivelle. Les tranches tombent sur une planchette P que l’on enlève sans avoir besoin de manipuler les viandes avec les mains. La grande simplicité de cette machine entraîne la facilité du nettoyage, en raison de l’émaillage, qualité essentielle lorsqu’il s’agit de denrées alimentaires. — La machine L’Idéal est en vente chez M. Rosa-nove, 55, rue des Petites-Ecuries, à Paris.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- Appareil pour la préparation des jus de fruits. —
- Les sucs des divers fruits sont d’excellents désaltérants, et des condiments précieux en cuisine. On les prépare d’ordinaire en pressant les fruits cuits au préalable, puis filtrant, si besoin, le liquide, souvent conservé par addition de salicylate de soude. Le nouveau procédé qui vient d’être imaginé et breveté par Dreyer est beaucoup plus commode.
- Fig. i. — L’appareil préparé pour extraire les jus de fruits. Fig. 2. — L’appareil disposé pour stériliser les jus.
- Il consiste en l’emploi d’une sorte de marmite en tôle étamée, dans laquelle on place deux éléments en grès : bac inférieur communiquant au robinet qui saillit hors la marmite, anneau supérieur destiné à contenir les fruits. Lors du montage, on interpose entre les deux pièces de grès un tamis à larges mailles qui supporte les fruits et une flanelle tendre destinée à la filtration du suc.
- Le bas de la marmite étant rempli d’eau, il suffit d’emplir le récipient supérieur de groseilles, de framboises, de fraises mises telles que, ou de pommes, de rhubarbe découpées en menus morceaux. On place ensuite le couvercle, puis on fait chauffer à l’ébullition. La vapeur pénètre les fruits dont le suc s’écoule naturellement, l’épuisement étant ainsi plus parfait que celui obtenu en pression.
- On recueille par le robinet inférieur un liquide aseptique pouvant être conservé sans stérilisation, à condition de le placer dans des vases eux-mêmes stérilisés, aussitôt fermés. Ceci demandant certaines précautions assez minutieuses, il est préférable en pratique d’emplir une série de bouteilles n’importe comment, puis de les stériliser finalement en se servant de la marmite débarrassées des pièces de grès (fig. 2). Une dizaine de minutes d’exposition en bain de vapeur suffit pour assurèr une parfaite conservation. — Les. appareils « Rex » système Dreyer, sont vendus à Paris par les magasins du Bon Marché.
- Un coupe-légumes. — Lorsque les légumes sont pelés, rien n’est plus simple que de les couper à la main. Mais on peut se blesser et ensuite l’opération n’est jamais faite avec une régularité mathématique. L’importance n’est pas capitale : cependant, dans certains cas, il est presque indispensable d’arriver à une épaisseur aussi régulière que possible, pour les pommes de terre soufflées, par exemple. Le problème étant ainsi posé, un inventeur a trouvé une solution que voici. -
- Il a fabriqué une petite machine constituée par une caisse ouverte en avant et portant une tringle rectangulaire montée sur un châssis mobile dissimulé sous la boîte. Ce châssis peut être avancé où reculé à volonté, de sorte que la Le coupe-légumes. tringle d’arrêt se rapproche
- plus ou moins du bord antérieur de la boîte. Le couteau est fixé à l’avant de l’appareil par son extrémité et engagé dans une glissière qui ne lui permet pas de s’écarter de la position normale. Il suffit donc d’approcher la pomme de terre contre la tringle d’arrêt, et d’abaisser le couteau. Une rondelle tombe ; on avance la pomme de terre pour détacher une seconde rondelle et ainsi de suite. Les rondelles tombent les unes à la suite des autres ayant toutes la même épaisseur. C’est simple et pratique. •— Le constructeur est M. Gautreau, 60-62, rue de Paris, à Bagnolet (Seine).
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- Le « Marzanne ».
- Le fourneau à gaz « Le Marzanne ». — Nous avons décrit, il y a quelques mois, un excellent fourneau à gaz « Le Picotin », construit sur des données nouvelles et fort intéressantes.
- Cependant le. système n’était pas sans présenter une lacune, lacune que l’on retrouve d’ailleurs dans tous les appareils similaires, mais qui vient d’être comblée d’une manière très heureuse.
- On reproche, en effet, à tous les fourneaux à gaz pourvus d’une rôtissoire, de ne compor-tér qu’une rampe de gaz supérieure qui est insuffisante lorsqu’il s’agit d’utiliser le four pour la confection des plats de pâtisserie. Il manquait ce que nous pourrions appeler le retour du gaz, c’est-à-dire le chauffage à la base du four. « Le Marzanne » comporte cette utile modification. La colonne horizontale d’arrivée du gaz est percée à ses deux extrémités. Par l’une on la réunit au compteur et par l’autre à une seconde colonne distributrice disposée horizontalement à l’arrière et à la base du four, mais elle est extérieure. De cette colonne partent deux brûleurs à trous longeant les deux flasques du four et se terminant à l’avant.
- Lorsque l’on désire utiliser ce chauffage, on enlève le bassin circulaire du réchaud, qui est le même que celui du Picotin, et on le remplace par une plaque de tôle horizontale. Cette plaque se trouve donc soumise à l’action directe de la flamme des deux brûleurs, s’échauffe très rapidement et distribue sa chaleur uniformément à l’intérieur du four. Il est donc possible, avec ce nouveau réchaud, d’utiliser le four comme dans l’ancien système avec la rampe supérieure seule, ou avec les deux brûleurs de la base, ou encore, les trois rampes ouvertes à la fois. C’est le dernier cri du progrès en la matière. —- « Le Marzanne » est en vente chez M. Picotin, fils, 66, rue Orfila, Paris.
- Jouets
- Le Circuit d’Europe. — La mode est aux circuits aériens ; le jouet s’est emparé de cette mode et sous la forme banale d’un jeu de hasard il nous présente le circuit d’Europe très modernisé. Sur le grand bras d’une tige métallique reposant sur un pivot, est installé un petit aéroplane métallique parcourant un cercle de divisions. Chacune de ces divisions représente une ville européenne, dont le nom est écrit, surmontée du drapeau de la nationalité.
- Pour jouer à ce jeu le premier enfant dit : « Je pars de Paris » et il lance l’aéroplane avec la main. Après
- Le circuit d’Europe.
- quelques évolutions il s’arrête sur Saint-Pétersbourg, par exemple. On regarde sur un tableau la distance qui sépare les deux capitales et cette longueur kilométrique est attribuée au joueur. Le deuxième partira de Lisbonne et atterrira à Berlin, et ainsi de suite quel que soit le nombre des joueurs. Celui d’entre eux qui est allé le plus loin est le gagnant. Le jeu comporte une panne représentée par l’atterrissage au point de départ, ce qui est logique. — Le circuit d’Europe a été inventé par Mlle Edan, 9, rue d’Alençon, Paris.
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- VARIÉTÉS
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- La coloration des œufs d’oiseaux. — A quoi est due la coloration des œufs d’oiseaux? On sait que certaines espèces pondent des œufs de la même teinte que leur entourage et que cette propriété les protège contre les poursuites de maraudeurs éventuels. L’alouette, par exemple, pond un œuf blanc terne, tacheté de brun sombre dans un nid d’herbes sèches; la poule d’eau dépose son œuf brun clair moucheté de brun rougeâtre parmi les joncs et les roseaux de même couleur. On a attribué cette concordance de teinte de l’œuf et du milieu, comme toutes les autres homochromies du même genre, au mimétisme et on a cru l’expliquer par la sélection naturelle. Mais le mimétisme n’est qu’un mot commode pour réunir diverses observations du même genre et la sélection naturelle n’explique pas tout, puisque nous ne voyons pas qu’elle agisse pour d’autres œufs très visibles. Ainsi, des œufs blancs sont souvent pondus dans des lieux découverts; les canards, les grèbes, les pigeons, par exemple, déposent des œufs blancs ou blanchâtres dans un nid ouvert; tandis que le pic, au contraire, pond un œuf vert sombre tacheté de brun et d olive dans un nid voûté formé de bois, d’argile et de boue. Comment la sélection n’agit-elle pas sur les oeufs de canards, de grèbes, de pigeons pour* les faire disparaître et comment pourrait-elle expliquer 1 homochromie de l’œuf de pic? Les œufs du guillemot ont des teintes très variables et ceux de la grive sont plus ou moins tachés de noir; on pourrait citer bien d’autres exemples non explicables par la sélection naturelle.
- M. G. W. Harris, dans le Field, fait remarquer que le rapprochement des deux faits : la ponte des œufs et la construction des nids permet de penser à une cause autre que la sélection.
- . En ce qui concerne la construction des nids, les oiseaux tels que le faisan et le coq de bruyère, chez lesquels lé plumage du mâle est brillant et celui de la femelle sombre, pondent pour la plupart leurs œufs dans des sites découverts : ceux dont les deux sexes sont également vêtus de sombre ou également colorés pondent leurs œufs dans des trous ou des nids couverts.
- Le plumage brillant et les œufs blancs pondus à découvert semblent donc avoir entre eux une cei’taine corrélation : les plus frappants exemples étant peut-être donnés par le martin-pêcheur et le tollier.
- D’après M. Harris, les questions de colorations sembleraient devoir être plus facilement explicables par les lois physiques de la lumière ou les lois chimiques de la pigmentation que par des considérations purement biologiques. Il est admis que la coquille ne se forme autour de l’œuf que lorsqu’il arrive dans les parties les plus basses de l’oviducte où elle est colorée par des glandes pigmentaires. Dans certains œufs, la pigmentation semble se faire sans aucun ordre et être susceptible de varier grandement comme par exemple chez le guillemot. Ces variations dans le travail des glandes pigmentaires peuvent être attribuées à différentes causes parmi lesquelles la nourriture et le milieu pourraient jouer un rôle important. Il est aussi possible que les glandes pigmentaires soient particulièrement sensibles à la lumière comme c’est le cas chez le caméléon dont les cellules chromatophores de la peau sont capables de reproduire une sorte de photographie en couleurs de leur entourage. La faculté de changer la couleur des œufs pourrait être chez les oiseaux un héritage de leurs ancêtres reptiles et l’œuf blanc serait explicable par une certaine combinaison pigmentaire ou par l’atrophie des glandes.
- D’autre part, le fait que les œufs des canards domestiques et des hiboux varient de couleur dans certaines limites suivant la nourriture des femelles semble indiquer que le genre de nourriture a, dans certains cas, une influence prépondérante sur la coloration.
- Pour déterminer la valeur des différentes causes invoquées par M. Harris, pour connaître l’influence de la nourriture, celle des glandes pigmentaires, celle de la couleur des lieux environnants sur la sécrétion de ces glandes, celle de la sélection naturelle enfin, les expériences manquent. C’est là un beau sujet de recherches, dont les résultats auraient une grande influence sur nos conceptions biologiques actuelles.
- Daniel Claude.
- HYGIENE ET SANTE
- Le pouvoir antiseptique du savon. — L’étude bactériologique des savons a fait-l’objet, depuis plus de 4o ans, d’un très grand nombre de travaux. Or, il est difficile à leur lecture de se faire une opinion nette et précise sur la valeur des savons comme antiseptiques. Les conclusions des auteurs, à ce sujet, sont d’une diversité qui déconcerte : Koch, Kuisl et Conradi leur refusent toute qualité antiseptique, tandis que Jolies leur accorde un faible pouvoir désinfectant et que Rodet, Sérafini et Rasp leur reconnaissent des propriétés bactéricides notables.
- Or, cette question a une grande importance si l’on songe que les chirurgiens se nettoient longuement les mains au savon avant de se livrer à une opération. Le D' Pilod vient de rendre compte, dans la Presse médicale, d’expériences qu’il a faites pour répondre à cette question, et notamment pour savoir : i° si le savon est naturellement aseptique ou s’il faut le stériliser avant de s’en servir ; 2° si le savon a des propriétés bactéricides suffisantes pour assurer la désinfection des mains du chirurgien et le dispenser d’autres lavages antiseptiques après un savonnage prolongé.
- Le Dr Pilod a constaté que, loin d’être un milieu favorable à la pullulation des germes, le savon; de Marseille empêche toute végétation microbienne. La plupart des espèces pathogènes déposées à sa surface sont tuées rapidement; toutefois les spores bactériennes, si elles ne se développent pas, ne sont pas tuées. Des staphylocoques, des streptocoques, des bacilles pyocyaniques étaient morts, 18 à 24 heures après leur dépôt à la surface d’un morceau de savon; 10 grammes de savon
- dissous-dans 100 centimètres cubes d’un bouillon de culture produisaient le même résultat. Mais des spores de charbon étaient encore vivantes 4 jours après leur dépôt sur un morceau de savon et des spores de bacille du tétanos résistèrent plus de 20 jours. De ces expériences, il résulte que les savons de soude sont originellement. stériles tant par leur composition chimique et leur mode de fabrication que par leurs propriétés empêchantes. Mais si l’intérieur des blocs est ainsi aseptique, leur surface est continuellement exposée à des souillures accidentelles. Le mieux est donc de laver largement la surface du savon avant de s’en servir, afin de. chasser mécaniquement les spores qui pourraient s’y être déposées ; mais il est inutile de soumettre le savon à la stérilisation par la chaleur.
- Ces propriétés antiseptiques indéniables sont-elles suffisamment marquées pour réaliser la désinfection des mains du chirurgien avant l’opération ? La mousse savonneuse produite parle savonnage des mains n’atteint jamais i5 grammes de savon pour 100 grammes d’eau; or unç solution de savon à 15 pour. 100 ne détruit pas les staphylocoques, même au bout de 2 hèures ; l’eau tiède n’accélère pas cette destruction. Peut-être alors le nombre des microbes est-il diminué et leur virulence atténuée, mais il n’en reste pas moins vrai que le pouvoir bactéricide du savon de soude est trop peu puissant dans la pratique et qu’un savonnage de 20 minutes ou d’ùne demi-heure, tel que le pratiquent les chirurgiens, est insuffisant pour assurer la désinfection des mains ; il n’a d’autre effet que de préparer la peau, en la dégraissant, à l’action plus énergique des antiseptiques.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Pour faire ressortir les veines du bois. — Voici Comment opère un de nos lecteurs M. Ch. Guérin, qui veut bien avoir l’obligeance de nous communiquer son procédé.
- Sur la planche rabotée, choisie autant que possible d’un bois à veines très bien marquées, on répand une légère couche de liqueur de Schweitzer. Rappelons à ce propos que ce réactif est préparé en agitant pendant longtemps, au contact de l’air, de la tournure de cuivre ou du cuivre en lame mince, avec de l’ammoniaque ordinaire.
- Quand l’enduit de liqueur cuprique est à peu près sec, on verse sur le bois une solution aqueuse saturée de ferrocyanure de potassium (prussiate jaune), et on abandonne à l’air jusqu’à parfait séchage. Finalement, on met à nu la surface du bois par grattage, ponçage ou léger rabotage : les veines paraissent alors colorées en un beau brun très solide.
- Il est aisé de comprendre le mécanisme delà teinture ainsi localisée : le réactif de Schweitzer, qui, on le sait, dissout la cellulose, pénètre aisément les tissus tendres du bois, tandis qu’il n’agit guère sur les parties dures de lignocelluloses incrustées d’éléments minéraux. Le prussiate, qui précipite les sels cupriques en une poudre, brune, fixe en l’insolubilisant, le réactif partout où il s’ëst répandu, d’où production de coloration mettant en relief la disposition des veines du bois.
- Cold-cream épilatoire. — Dans ioo centimètres cubes d’eaü faire dissoudre 5 grammes de monosulfure de sodium et délayer io grammes d’amidon. Porter ensuite à l’ébullition en remuant sans cesse : on obtient un empois hyalin se solidifiant par refroidissement en une crème de consistance analogue à celle de la vaseline. Le tout coûte à peine quelques sous et remplace pour 20 francs d’une des poudres épilatoires du commerce ! L’odeur est désagréable, mais peut être masquée par addition d’un parfum quelconque.
- Le cold-cream doit être conservé en godet bien clos. Au moment de l’emploi, on en charge très légèrement un couteau à papier en bois et on étend sur la peau à épiler (éviter l’emploi de spatules métalliques, pouvant être attaquées, et de pinceaux ou brosses, qui seraient assez rapidement mis hors d’usage). Quelques minutes suffisent pour détruire les poils qui prennent 'un aspect vrillé caractéristique : on passe alors le couteau de bois pour racler mixture et poils et on lave aussitôt à grande eau. Eviter de préparer ou de manipuler la crème épilatoire avec les doigts : les ongles, qui ne sont que des poils accolés souffriraient du traitement. Eviter aussi de laisser l’enduit très longtemps sur la peau. En observant toutes ces précautions, aucun danger n’est à craindre; d’ailleurs les mixtures épilatoires du commerce sont aussi à base de sulfures alcalins.
- Laboratoire de La Nature.
- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. H. Ciret, à Charon. — Le nitrate d’ammoniaque, du moment qu’il est bien neutre, n’attaquera pas les métaux dont vous parlez. Pour un mélange réfrigérant, on emploie des poids égaux d’eau et de sel. Dans une enceinte bien isolée thermiquement, l’abaissement de température résultant du mélange atteint i8° C. Quant à la production de glace, on ne peut la fixer que par essais faits avec votre appareil.
- M. G. B., à Orsay. — Les inconvénients que vous signalez ne sont pas particuliers à la presse employée : tous ces appareils pour la cuisine ou le laboratoire sont Construits sur le même système, mais ils résultent du mode opératoire suivi. Pour obtenir à froid, le jus des fruits, il faut, selon leur nature, procéder ainsi. Lorsque les fruits ont une pulpe molle et mucilagineuse, comme les fraises, framboises, groseilles, fruits à noyaux, etc., on les écrase et on les serre d’abord avec les mains au-dessus d’un tamis de crin placé sur une terrine où tombe le jus, puis on reprend le marc, on le met dans un sac en toile claire ou en gaze que l’on introduit dans le récipient percé de trous et l’on presse. A défaut de ce sac, on peut employer de la paille de blé ou de seigle lavée et séchée, hachée, bien mélangée avec le résidu. Dans ces conditions, le liquide qui imprègne encore le marc sort assez limpide et surtout sans former de bouillie. — Quand les fruits possèdent une chair ferme, tels les poires, pommes, coings, etc., on les réduit préalablement en pulpe, au moyen d’une râpe étamée à l’étain fin, on traite ensuite celle-ci comme le marc des fruits de la première* catégorie. — Mais dans tous les cas, pour obtenir un bon résultat, il est indispensable de serrer progressivement et lentement pour que le jus ait le temps de s’écouler, et comme il arrive souvent qu’une première pression ne suffit pas pour l’enlever complètement, on retire le marc et on l’émiette à la main avant de l’exprimer de nouveau.
- M. ingénieur à Ruelle. — Baromètres enregistreurs à bon marché. — Comme vous le dites, puisque c’est surtout l’allure de la courbe inscrite par le baromètre enregistreur, qu’il importe d’interpréter
- pour la prévision du temps, il faut donc que celle-ci fasse ressortir les fluctuations atmosphériques, condition liée à la sensibilité de l’appareil, et, en même temps, leurs valeurs relatives. Il est donc indispensable, quel que soit l’enregistreur auquel on s’adresse, que celui-ci possède une sensibilité suffisante pour déceler les variations de la pression dès que celles-ci commencent à se faire sentir. Or, les deux qualités, sensibilité et précision sont, en partie, sous la dépendance l’une de l’autre et sont liées essentiellement à la qualité de l’instrument, par conséquent aux soins qui ont été apportés dans sa construction. La valeur absolue de la pression est alors surtout une question de réglage qui s’obtient en agissant sur une vis qui déplace dans le sens convenable l’aiguille indicatrice. Le prix élevé des baromètres enregistreurs ne doit pas être attribué à la seule nécessité de précision, comme vous le pensez, mais surtout à des circonstances d’ordre commercial, car les maisons qui établissent les bons modèles sont peu nombreuses. Ces instruments étant construits en série, il doit exister certainement un très notable écart entre le prix de revient et le prix de vente. Il n’existe pas, dans le commerce — à notre connaissance — de baromètres enregistreurs offrant toutes garanties et vendus à des prix relativement peu élevés.
- J.-H.-R., à Royan. — Les taches de rousseur (lentigo) se modifient parfois avec les lotions ou pommades à base de mercure, pommades à l’oxyde de zinc et résorcine. Quand elles sont épaisses, profondes, elles tiennent des nævi et demandent un traitement radical par les rayons X sur le radium.
- M. Neuville, Ecole normale d’Alger. — Il est en effet préférable d’avoir des tissus spéciaux pour peinture : vous en trouverez chez Voulquin, 4, cité Magenta; Lar-denoy, 99, rue du Faubourg-Saint-Denis; Choumara, 68, rue de Rivoli. Pour la technique picturale, voir le petit volume Les Peintures, de l’encyclopédie Léauté, 2 fr. 5o, Masson, éditeur.
- M. Ador, à Genève.—• La question, extrêmement complexe, sort de notre compétence. Il faudrait consulter un spécialiste de la brasserie que vous mettriez à fond au courant de votre fabrication et qui pourrait vous indiquer des modifications judicieuses. Par exemple, M. Petit, directeur de l’Institut de brasserie, Nancy ; M. Fernbach, chef de laboratoire à l’Institut Pasteur, Paris ; M. Moreau, professeur de l’Ecole Nationale des industries agricoles de Douai.
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- M. L. M., Bois-Giroult (Eure). — i° Il y a tout lieu de penser que la persistance des invasions d’essaims d’abeilles, depuis plusieurs années, tient à une cause qu’il faudrait-déterminer ; cette cause initiale a pu, par la suite, d’année en année, provoquer l’accoutumance des abeilles à revenir aux mêmes lieux. Sans examen sur place, ilnous est bien difficile, et même impossible, d’expliquer les invasions dans l’habitation voisine de la vôtre et dans le grenier à grains. Toutefois, l’installation de ruches dans votre jardin ne peut que contribuer à augmenter encore l’intensité de ces invasions périodiques, et il conviendrait de rechercher s’il existe, dans votre voisinage, des plantes mellifères, sainfoin ou autres, attirant les abeilles. Dans tous les cas, le seul moyen de se débarrasser des abeilles qui envahissent cette maison parait être le suivant : Rechercher d’abord les essaims et les capturer après enfumage (nous avons indiqué, dans la Boîte aux lettres d’un des derniers numéros, le moyen de capturer les essaims réfugiés en haut d’une cheminée, sur le toit d’une maison, en procédant par asphyxie); pour ce qui concerne les abeilles isolées, répandues dans les pièces de l’habitation, il conviendrait d’y brûler du soufre, en ayant soin de fermer hermétiquement toutes les issues ; badigeonner les coins des fenêtres, solives et autres lieux, où se réfugient les abeilles, soit avec du pétrole brut ou de l’huile de schiste, ou un lait de chaux à 5 0/°, ou avec l’infusion de quassia amara indiquée dans la. Boîte aux lettres du n° du io août 1912 ; sous le plancher, placer des boules de naphtaline. — 20 Contre les guêpes et les frêlons, rechercher les nids, qui peuvent être dans des trous de murs, y introduire des tampons de coton imbibés de sulfure de carbone, en ayant soin de boucher ensuite ces trous bien hermétiquement, ou y brûler du soufre ; placer, aux endroits fréquentés, des flacons remplis d’eau miellée, dans lesquels guêpes et frêlons viendront se noyer.
- M. Ad. A., Genève. — i° Yoici la nomenclature des journaux et revues périodiques les plus importants, publiés en France, et s’occupant spécialement d’agricul-turë (cultures diverses, outillage agricole), bétail : Bulletin du Ministère de l’Agriculture, Bulletin de V Office de renseignements agricoles du Ministère de T Agriculture, Bulletin de l’Institut international d’agriculture, Rome; Annales de la Science agronomique
- française et étrangère, Journal d’agriculture pratique, 26, rue Jacob, Paris ; L’Agriculture nouvelle, 18, rue d’Enghien, Paris ; La Défense agricole et horticole, 3ô, rue Alphonse-Paillat, Amiens; Le Réveil agricole, i5, quai du Canal, Marseille ; La Vie à la campagne, 79, boulevard Saint-Germain, Paris ; Fermes et Châteaux, 90, avenue des Champs-Elysées, Paris ; Le Progrès agricole et viticole, 1, rue Albisson, Montpellier ; Bulletin de la Société nationale d’agriculture de France, rue de Bellechasse, Paris; Bulletin de la Société des agriculteurs de France, 8, rue d’Athènes, Paris. Gomme journaux s’occupant spécialement d’horticulture et d arboriculture : Le Jardin et Le petit Jardin, 84 bisf rue de Grenelle, Paris ; Revue horticole, 26, rue Jacob, Paris ; Jardinage, 90 bis, avenue de Paris, Versailles ; Bulletin de la Société nationale d’horticulture de France, 84, rue de Grenelle, Paris ; Les Meilleurs fruits, ouvrage édité par cette société, même adresse. — 20 En .fait d’ouvrages de zootechnie traitant des races de gros bétail, il n’existe en France que des ouvrages consacrés aux races françaises, et ne donnant que peu de détails sur les autres races européennes. Pour celles-ci, il faudrait faire des recherches dans chacun de ces pays,, les races étrangères — autres que celles exploitées en France (Hollandaise, Durham, Schwitz, Jersiaise, etc.) et considérées comme francisées — ne présentant pas d’intérêt pour l’élevage français. Nous signalons :i Traité de zootechnie, par André Sanson, tomes II, IIP et IV, 3 vol. à 3 fr. 5o l’un ; Traité de Zootechnie, par Paul Diffloth, 3 vol. à 5 fr. l’un ; Les Races bovines, par de Gasparin, 1 vol. à 3 fr. 5o ; les ouvrages de Mallèvre, Dechambre, Marcel Vacher. Tous renseignements : plus particuliers seront fournis par la Librairie horticole, 84 bis, rue de Grenelle, Paris. — 3° Il n’existe pas, pour la décortication des marrons d’Inde, d’autre moyen que l’enlèvement de la peau à la main, après passage à l’eau bouillante pour ramollir, Mais il est bien établi que le meilleur moyen d’utiliser, pour la nourriture du bétail, les marrons d’Inde consiste à les soumettre à la macération ou à la cuisson, comme les pommes de terre, procédé qui fait disparaître l’amertume et par suite le principe plus ou moins toxique que contient ce fruit, lequel est mélangé ensuite aux farineux, aux grains, au son, etc. ; rejeter l’eau de cuisson ou de macération.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Q&L
- Oüsf
- Sommaire de- notre précédent numéro.
- Les rayons X et l’enfance : V. Forbin. — Les combustibles pour moteurs à combustion interne : R. Bonnin. — Les morsures de serpents venimeux et leur traitement : Dr R. Burnier. — Quelques principes de construction des aéroplanes : Rene Chassériaud, — Un beau jouet « Je sais tout » : Lucien Fournier. — Académie des sciences : Ch. be Yiluedeuiu. — Le Centenaire de la maison Krupp : Dr Alfred Gradenwitz.
- Supplément. — Propriétés absorbantes du noir animal. — Distillation sèche de la cellulose.— Toxicité du buis sud-africain..— L’attaque du verre par les acides. — Le pétrole dans la marine, — Arbitrage à l’électricité. — Le réseau météorologique de la Côte d’Azur,
- Les cayernes de la région Cantabrique (Espagne), par H. Alcalde del Rio, l’abbé H. Breuil et le R. P. Sierra, 1 vol. in-40 de 26$ pages, 258 clichés dans le texte et 100 pi. en couleurs. et photocollographie hors texte. Monaco, imprimerie Chêne, 1912.
- Ce troisième volume de la même admirable série, décrit les découvertes de M. Alcalde del Rio et du P., Sierra, dans seize grottes des provinces de San-tander et: d’Oviédo (Espagne du Nord) ; éveillés à la recherche des dessins et peintures préhistoriques par les études de Cartailhac et Breuil à Altamire depuis 1902, M. A. del Rio et le P. Sierra ont accepté le concours de l’abbé Breuil pour l’examen méthodique, la reproduction et le développement de leurs trouvailles.
- ’ Il es.t résulté de cette collaboration une remarquable moisson complémentaire de décorations pariétales.
- Leur importance leur vaudra aussi, le plus tôt possible, un article spécial dans La Nature» Avec ses additions sur certaines nouvelles données d’Altamira, ce volume dépasserait encore en intérêt ses deux aînés, si cela était possible.
- Le commerce des produits agricoles, par E. Poher, in-i8, 5oo p., 2Ôo fig. (J.-B. Baillière, éditeur. Paris, 1912. Prix : broché, 5 francs; cartonné, 6 francs.
- L’auteur, M.. E. Poher, ingénieur agronome, attaché à la Compagnie des Chemins de fer d’Orléans, expose dans une première partie, les différentes formes de l’organisme actuel de la . vente des produits de l’agri-! culture dans les halles et sur les marchés et la manière' de traiter les affaires en France et à l’étranger (Angleterre, Allemagne, Suisse, Belgique, etc.) ; -— il étudie les types principaux de coopératives de vente, leur fonctionnement, les résultats-qu’elles ont donnés la manière d’emballer les denrées pour l’expédition et: les différents modèles d’emballages en usage sur les marchés ; les tarifs de transport, les modèles de wagons, et les trains employés; la conservation des denrées périssables par le froid et son avenir. Après un tableau d’ensemble de notre commerce avec l’Etranger et des divers moyens préconisés pour le développer, l’auteur, dans une seconde partie, expose la situation commerciale des principaux produits de l’horticulture fruitière, légumière et florale : centres de production et d’expédition, récolte, triage, emballage, expéditions et ventes sur les marchés. Il termine par l’exposé des améliorations à réaliser dans le commerce horticole.
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- BIBLIOGRAPHIE
- s@M
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- Le cinématographe, son passé, son avenir, ses applications, par J. Rosen, i vol. ilhistré, 142 p. Monroty, éditeur, 3o, rue Jacob, Paris. Prix : 2 fr. 5o.
- M. Rosen explique très clairement les origines et le fonctionnement du cinématographe. Il donne d’intéres-sants aperçus sur l’état actuel de l’industrie gigantesque née de cet instrument, et de piquants détails - sur les principaux trucs du cinéma..
- Brazïl en 1911, par J.-C. Oakenfull, i vol. illustré, 3g6 pages, chez Butler et Tanner, Selwood Press, à Frome (Somerset), 1912.
- Cet ouvrage renferme les plus abondants et les plus utiles renseignements d’ordre géographique, économique et législatif sur ce magnifique pays en formation qu’est le Brésil. Il sera lu avec intérêt par
- l’ingénieur, l’homme d’affaires, le voyageur et le géographe.
- Prehistoriç Man, par W.-L.-H. Duckworth, Cambridge University Press, 1912. x sh.
- Ce livre', est un exposé très clair de l’état actuel de nos [connaissances sur l’homme préhistorique ; on y trouvera relatées les découvertes les plus récentes, telles que celle-de l’homme de la Chàpelle-aux-Saints. L’auteur étudie les ancêtres humains, pithécanthrope, Homo heidelbergensis, puis les fossiles de l’homme préhistorique; il indique l’aspect ' des lieux où ils furent découverts, la faune qui leur était associée et discute leur place dans la chronologie géologique et les idées qu’on peut se faire de l’évolution humaine.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS { .7 HEURES DU MATIN - THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 26 août 1912. 16°,5 W. S. W. 3. Couvert. 2,5 PL de 0 h. à 3 h. ; tr. nuag. ; orage le soir avec pluie.
- Mardi 27. . . . . . 13°,0 W. 3. Couvert. 3,6 Couvert; pluie de 15 h. 10 à 50 et de 19 h. 10 à 35.
- Mercredi 28 ... . 12°,2 S. W. 2. Couvert. » Très nuageux.
- Jeudi 29 14u,l S. S. W. 3. Nuageux. 2,4 Rosée; nuag. ; pluie de 18 h. 30 à 20 h. 05.
- . Vendredi 30 ... . 14°,6 S. S. W. 2. Couvert. 6,7 PI. de 0 h. 45 à 1 h. 30; pl. 3 h. à 5 h. 50 et de 14 h. 15 à 17 h. 25.
- Samedi 31 13p,7 N. W. 2, Nuageux. 7> Rosée ; brume ; très nuageux.
- Dimanche lorsept. . 12°,0 W. N. W. 1.' Couvert. 0,8 Rosée; couvert; quelq. averses.
- AOUT-SEPTEMBRE 1912. — SEMAINE DU LUNDI 26 AOUT AU DIMANCHE 1" SEPTEMBRE 1912.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à borde sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à borde mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du a5 au 3o août. — Le 25. Pression basse et sensiblement uniforme sur toute l’Europe. Pluies sur le N. etil’W. de l’Europe. Très abondantes en France : le Havre, 36 mm ; Bordeaux, 28 ; Biarritz, 27; Belfort, 11 ; Paris, 2.“Temp. du.matin ; . Yârdo.e, 6°; Moscou, 9; Paris,.i5‘, Perpignan, 20; Alger, 24; moyenne à Paris : i8°,:3 (normales 170,i). —- Le 26. Profonde dépression sur le N. et le Centre de l’Europe (Hollande : 740 mm). Lai pression se: relève dans le S.-O. (Biarritz : 762). Mauvais temps général, en Europe. Fort; vent W., mer grosse ou très houleuse. Pluies sur le N., l’O. et le Centre de l’Europe (Havre : 26 mm). Temp. du matin bas'se : Paris;: r3°; moyenne à Paris : 15°,8 (normale : 1,70).;— Le 27. La dépression s’éloigne vers l’E., son Centre est- à Helsingfors.(7.42 mm). La pression se relève dans le S.-O. de l’Europe et baisse de nouveau en Irlande. Le vent S.-W. faiblit; il est N.-E. en Provence. Pluies sur pi’esque toute l’Europe : Besançon : i3 mm. Temp. du matin : Gharleville, 110 ; Paris, 12; moyenne, à Paris : x3°,5 (normale : 160,9). — Le 28.
- du Bureau Central Météorologique.
- Profonde [dépression sur les Ilès-Britanniques ; la pression remonte dans l’Europe Centrale (Autriche : 76a mm). Fort vent S., mer houleuse en Bretagne et au Cotentin. Pluies dans le N.-E., le Centre et l’O. de l’Europe (Lorient : 16 mm). Temp. du matin plus haute : Clermont, ii°; Paris, 14 ; Nice, 20; moyenne à Paris : i40>4 (normale : i6°,8). — Le 29. Le centre de la dépression est sur la mer du Nord (748 mm); la pression se relève sur le Continent. Yent S.-W. modéré sur l’Océan, S.-E. sur la Méditerranée; mer houleuse en Bretagne. Pluies sur l’O. de l’Europe : Clermont-Ferrand, 28 mm. La température remonte ce matin : Paris, 15° ; Lyon et Nice, 21 ; moyenne à Paris : 180 (normale : i6°,7).
- Le 3o. La pression s’est relevée bruquement ; en France, elle est supérieure â 765 mm. Faible vent N.-O. sur nos côtes océaniques, fort en Provence. Pluies sur le N. et l’O. de l’Europe. Temp. du matin plus basse : Paris, i46; Nice, 20°; moyenne à Paris, i4°,9 (normale, i6°,6). — Phases de la Lune : Pleine L,une le 27, à 8 h. 8 du soir.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : r20, 'Boulevard Saint-Germain, Paris (Yte)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N' 2051. — 14 SEPTEMBRE 1912
- jteo
- IgD
- INFORMATIONS
- SL
- SUPPLÉMENT
- Nécrologie : Le professeur Forel. — Le professeur Forel, de l’Université de Lausanne, vient de mourir à l’âge de soixante et onze ans. Né à Morges, sur les bords du lac Léman, il consacra sa vie à l’étude de ce lac, publiant, depuis 1868, un très grand nombre de mémoires sur toutes les questions de limnologie. Il avait rassemblé ses recherches en trois volumes intitulés : Le Léman, modèle de monographie où l’on trouve exposées les données physiques et chimiques, la faune et la flore du lac, l’archéologie, l’histoire et la sociologie de ses rives. On lui doit la théorie des seiches, mouvements oscillatoires des eaux des lacs, véritables marées en miniature.
- La fermentation, source d’acide carbonique industriel. — En mentionnant dans les « Informations » de La Nature, les principales sources où l’industrie puise actuellement l’acide carbonique vendu ensuite liquide en bouteilles d’acier, nous avons omis de citer la fermentation des matières premières de distillerie. Comme on le sait, cette fermentation donne lieu à un important dégagement d’acide carbonique. On doit à M. L. Meens, distillateur à Wyneghem-lès-Anvers, un procédé pour la récupération et la purification de ce gaz, procédé aujourd’hui appliqué dans de très nombreuses distilleries. Le gaz carbonique recueilli au-dessus des cuves est envoyé dans un gazomètre où il est aspiré par une pompe de première pression qui le refoule sous une pression de 3 kilogrammes dans une batterie de filtration où il s’épure. A la sortie de ces filtres, le gaz est refoulé par un second compresseur, sous une pression de 12 kilogrammes, dans un serpentin entouré d’eau froide. Un troisième compresseur le refoule dans un second serpentin entouré d’eau froide où il se liquéfie sous une pression de 52 à 55 kilogrammes par centimètre carré.
- Électrification du chemin de fer du Saint-Gothard
- — La Commission, instituée en Suisse pour l’étude de l’électrification du chemin de fer de Saint-Gothard, vient de déposer un rapport favorable. Voici ses principales conclusions : En admettant un trafic double de celui de 1904, il faudrait une quantité d’énergie de 1200 à 1600 millions de chevaux-heure. La dépense est évaluée à 67,5 millions, dont 62 destinés exclusivement à l’électrification ; mais le prix de transport de la tonne kilomètre tomberait à o fr. 72, au lieu de o fr. 94.
- Balayeuse automobile Harlé et Ci0. — Cette balayeuse que l’on peut voir actuellement circuler dans Paris est constituée par un châssis portant les organes normaux d’un véhicule automobile avec transmission à la cardan. L’arrière-train est modifié pour recevoir le balai et sa commande. Le pont arrière, constitué comme un pont de voiture à cardan, est suspendu au châssis par des ressorts latéraux seulement, de façon à bien dégager l’arrière. Le mouvement est transmis au balai par un
- cardan portant le différentiel et par chaîne. Le système de relevage du balai s’articule sur des supports fixés sur le pont arrière. Au moment du relevage, un ressort compense en partie le poids du balai et forme, en même temps, appui élastique pour l’adhérence de ce balai sur le sol. L’usure du balai est également compensée à l’aide de vis placées sur la transmission; ces vis sont actionnées par des écrous à manette qui permettent d’abaisser le balai. Enfin à la base de ces vis, se trouvent des ressorts qui sont destinés à compenser le jeu de ces mécanismes. Le balai est pourvu d’une tôle de protection s’opposant à la projection de la boue; il peut également recevoir une rampe de pulvérisation
- permettant de mouiller la chaussée en avant afin de s’opposer à la formation de la poussière. Dans ce cas la partie supérieure arrière du châssis peut recevoir un réservoir d’eau alimentant la rampe de pulvérisation. Le moteur est à deux cylindres; il fait 12 C. V. Le véhicule à vide, c’est-à-dire sans eau, ni huile ni combustible, pèse i5oo kg, et le moteur consomme 21 litres de benzol par 100 km sur une route sèche, en palier, et sans balayage. D’après les récents essais effectués par la ville de Paris, la largeur balayée est de 1 m. 75 et le poids total serait de 1720 kg. L’encombrement du véhicule est de 3,92 X 2,3o. Les vitesses réalisées ont été de 5, 10 et i5 km à l’heure et 5 km à l’heure pour la marche arrière. La vitesse, en balayant sur une rampe de o,o5 a atteint 10 km 700.
- Record d’altitude en aéroplane. — Le 6 septembre dernier, l’aviateur Garros, partant de la plage d’Houl-gate, a réussi à atteindre 5ooo mètres de hauteur; il a fait cette ascension en 1 heure un quart. L’an dernier, Garros avait déjà atteint 3g5o mètres, mais depuis, en
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- INFORMATIONS
- juillet dernier, le lieutenant autrichien Blaschke était monté jusqu’à 436o mètres avec.un passager.
- Installation de projecteurs électriques sur les Transatlantiques allemands. — Dans le but d’augmenter la visibilité du commandant dans les parages où on peut avoir à redouter la rencontre des icebergs, la compagnie « Hambourg-America » vient de faire installer sur son paquebot Kaiserin Auguste Victoria faisant le service entre Hambourg et New-York un projecteur de très grande puissance. Ce projecteur électrique, d’une intensité lumineuse de 8000 becs carcel, est placé sur le mât afin d’augmenter sa portée qui est de 5 milles marins (9,26 km) (Schiffbau Zeitschrift).
- Navires allemands à moteurs Diesel. — Le navire Monte-Pedro, appartenant à la Cie Hambourg-Sud-Amérique, vient défaire à Kiel ses premiers essais et a atteint la vitesse de 12 noeuds : sa capacité est de 65oo tonnes; il est pourvu de moteurs Diesel à 2 temps. Un autre navire à moteur, le Rolandseck, a été lancé le 3 août aux chantiers Tecklenborg, à Geestenmünde. Il sera mû par un moteur Diesel, à 2 temps, 6 cylindres, de 2000 chevaux.
- Statistique mondiale.—Un rapport présenté en 1911 à la Société de statistique par M. A. Neymarck expose ce qûi suit : Fin 1910, il existait sur les divers marchés financiers, 8i5 milliards de titres mobiliers cotés et négociables, dont 570 milliards à 600 milliards appartiennent en propre aux nationaux des divers pays, savoir :
- Fia 1908 Fin 1910
- milliards. milliards.
- Grande-Bretagne.................... 130 à 135 140 à 142
- Etats-Unis......................... 115 à 120 130 à 132
- France............................. 103 à 105 106 à 110
- Allemagne........................... 80 à 85 90 à 95
- Russie.............................. 25 à 27 29 à 31
- Autriche-Hongrie . . .... 21 à 22 23 à 24
- Italie............................. 10 à 12 13 à 14
- Japon.............................. 6 à 7 9 à 12
- Autres pays.......................... 33 à 38 35 à 40
- Totaux. ... 523 à 551 575 à 600
- 11 existe g83 868 kilomètres de chemins de fer ayant coûté près de 270 milliards, selon la progression suivante :
- Désignation 1845 1865 1885 1905 1909
- Europe............... 9.160 75.610 195175 305.407 325.193
- Amérique.......... 7..530 62.500 246.075 450.374 504.236
- Asie. . ............... » 5.490 22.365 77.206 94.631
- Afrique................ » 600 7.890 26 074 30.911
- Océanie................ » 825 12.955 27.052 28 897
- Totaux... 16.690 145 025 484.460 886.313 983.868
- Les dépenses d’établissement par kilomètre sont évaluées, en moyenne, à 396 25o francs pour l’Europe, et à 212 5oo francs pour les autres parties du monde. Le commerce international des divers pays peut se chiffrer par i3o à i5o milliards. Les dettes publiques européennes dépassent 140 milliards, nécessitant une annuité de 6 milliards au minimum.
- Commerce des vieux journaux en Chine. — Les
- Chinois sont les plus gros consommateurs de vieux journaux, si nous en croyons la National Review de Shanghaï. Les statistiques de la douane de Newchwang nous apprennent que ce port à lui seul a importé, en 1911, 1918 tonnes de vieux journaux européens valant 365 45o francs. Il paraît que les Chinois des classes moyennes préfèrent ces journaux au papier indigène pour tapisser les murs de leurs chambres ; il est plus résistant, et passe pour s’opposer d’une façon plus efficace à l’invasion des punaises, cette plaie des maisons chinoises. En outre, les indigènes savent tailler dans les journaux des gilets de dessous qui les protègent contre les brusques refroidissements. L’importation des vieux journaux a augmenté en 1911, quant à la quantité, mais a diminué, quant au rendement. La baisse des prix est expliquée par le rapide développement qu’a pris depuis peu la presse indigène, imprimée fréquemment sur du papier de basse qualité importé de l’étranger, surtout des Etats-Unis. Cette presse connaît les bouillons, tout comme celle d’Europe, et les exemplaires invendus sont expédiés dans l’intérieur de la Chine, où les paysans les utilisent comme « papier-peint ».
- Le commerce des fourrures en Russie. — Pendant la dernière campagne de chasse en Russie et en Sibérie, le commerce des fourrures a rapporté 20 millions de
- francs, en progression de 2 millions et demi sur la campagne précédente. Un rapport du consul d’Allemagne à Moscou fournit d’intéressants renseignements sur les animaux chassés. On a pris 4 525 000 écureuils de Sibérie dont la fourrure servira à garnir des robes et sera vendue sous le nom de petit-gris ; on a tué également 1 5oo 000 lièvres blancs de Pologne, et 12 25o martres zibelines, 100 renards bleus et 200000 hermines, i5oo ours bruns, 180000 skuns et i6 5oo loups gris.
- Le camphre au Japon. — On connaît le grand développement qu’a pris l’emploi du camphre en ces dernières années, depuis qu’on l’utilise, non seulement en médecine, mais surtout pour la fabrication du. celluloïd et de certains vernis. Le Japon est un des plus grands producteurs de camphre; l’an dernier, il en a fourni 1 200 000 kilogrammes ; c’est la plus grande production qu’on ait jamais obtenue et il semble bien qu’on ne pourrait l’accroître qu’aux dépens de la conservation des forêts de camphriers. 3go 000 kilogrammes ont été exportés, tandis que 570 000 kilogrammes ont été raffinés dans le pays même et 210000 kilogrammes ont servi à fabriquer du celluloïd dont l’industrie fait de grands progrès au Japon.
- Mouches résistantes. — Les mouches ont vraiment la vie dure ; les enfants le savent bien qui arrachent parfois la tête à l’un de ces insectes et le voient ensuite s’envoler. La Revue Scientifique signale leur résistance à des agents chimiques qui tuent la plupart des animaux et sont, pour cela même, employés comme liquides conservateurs. Le professeur Korschelt, ayant placé des larves de mouche domestique dans une solution d’acide chromique à 2 pour 100, les a vues s’y transformer en insectes ailés et le Dr Schultze, ayant reçu de l’Afrique orientale allemande des pièces anatomiques conservées dans du formol, fut tout étonné, en ouvrant les bocaux, d’en voir sortir un grand nombre de Drosophiles, lesquelles avaient pondu sur les pièces anatomiques et s’étaient développées dans la solution antiseptique. Le formol pur ne tua pas les larves de cette Drosophile.
- Le bruissement des Termites.— Certains Termites soldats ont coutume, lorsqu’ils sont inquiétés, de frapper avec leurs mandibules, ou peut-être avec leur menton, une série de petits coups produisant ainsi une sorte de bruissement. Ce bruit, vrai signal d’alarme est, si les circonstances sont favorables, perçu par les ouvriers qui réagissent aussitôt, et prennent des mesures de précaution. Ce fait, déjà connu par plusieurs observateurs, vient d’être confirmé par le professeur Bugnion, de Lausanne (Bulletin de la Société nationale d’Acclimatation). Visitant un jour une petite île inhabitée sur le lac d’Amo-balangoda, dans l’île de Ceylan, M. Bugnion perçut tout à coup une sorte de bruissement; s’étant approché de quelques pas, il aperçut une colonie de Termes obscu-riceps installée sous de grandes feuilles desséchées, tombées d’un Arbre à pain; le bruit, roulement prolongé pendant quelques secondes, provenait manifestement de petits coups secs frappés par les Termites à la face inférieure des feuilles. Une deuxième observation se fit à l’intérieur d’un bungalow. Un mur fait de terres durcies ayant été envahi par les Termites, on avait placé dans l’angle de la pièce une caisse soutenue par un support; celle-ci avait été remplie de morceaux de bois dans le but d’attirer les Termites à l’intérieur et de pouvoir les brûler; l’intendant de la plantation, étant entré quelque temps après dans ce local et ayant fermé un peu brusquement une armoire, entendit un bruissement qui venait de la caisse. M. Bugnion ayant répété l’expérience vit que le bruit était un roulement égal, prolongé, coupé de petites saccades, se répétant chaque fois que l’on frappait contre le bois ou que l’on causait un peu fort. Les Termites peuvent donc faire des signaux d’alarme lorsqu’ils sont inquiétés et ce signal est perçu par les ouvriers au moyen d'organes sensoriels spéciaux.
- Aménagement des grottes d’Osselles (Doubs). —
- Célèbres depuis le xviii8 siècle, les grottes d’Osselles au sud de Besançon viennent d’être pourvues de l’éclairage électrique et de sentiers qui en facilitent la visite. Elles ont beaucoup gagné à ces améliorations. Il y aurait lieu maintenant de chercher (par la dynamite ou au moyen de scaphandres) à forcer les voûtes qui barrent le cours de son ruisseau souterrain.
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- Iso
- SCIENCE APPLIQUÉE
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- ir> Automobilisme <«*
- La jumelle amortisseur pneumatique PS. — Au
- moment où les jumelles élastiques sont particulièrement en vogue sur les voitures automobiles, il n’est pas sans intérêt de signaler l’amortisseur pneumatique PS, qui
- Amortisseur pneumatique PS : A, coupe de l’appareil; a, cylindre; è, valve dégonflage; c, piston étanche avec segments et cuir embouti ; d, tige du piston avec glissière supérieure et oreilles; e, tiges de suspension du cylindre ; — B, appareil monté sur des ressorts demi-pincette avec crosse.
- intérieure laisse intacte l’étendue de la course dont l’appareil est susceptible par construction, mais change complètement les deux limites de charge entre lesquelles la suspension pourra profiter de la présence de l’amortisseur.
- Exemple : Surface du piston ioo cm2, pression initiale au repos : 3 kg, pression à fond de course quadruple 12 kg, la jumelle intervient pour toute charge sur l’essieu comprise entre 600 et 2400 kg. .
- Avec la pression initiale 5 kg et la pression finale 20 kg, la jumelle interviendra entre 1000 et 4000 kg.
- Avec la même course totale dans les deux cas. .
- C’est là un avantage particulièrement intéressant pour les véhicules industriels de poids lourd. lissera possible, en effet, de réaliser le maximum de confort avec la suspension, en adoptant pour la pression initiale celle qui laissera fonctionner la jumelle pour une charge légèrement inférieure à la charge portée.
- En pratique, on obtiendra ce résultat en réglant la pression intérieure, soit en insufflant de l’air supplémentaire, soit en en laissant échapper, jusqu’à ce que sous l’effet de la charge considérée, la jumelle ait commencé à céder d’une fraction minime de la course totale.
- Ces appareils ont leur place indiquée aussi bien sur les voitures de tourisme que sur les véhicules industriels de poids lourds, ils existent par suite sous plusieurs modèles, dont les dimensions sont appropriées à l’usage auquel on les destine. — Amortisseurs pneumatiques P S, 6, rue de Nanterre, Suresnes.
- A
- *>_> 'Electricité
- présente, sur les jumelles à ressorts métalliques, l’avantage de rendre possible instantanément, sans modifier sa course, son adaptation aux diverses charges portées par la voiture.
- L’appareil, figure 1, se compose d’un cylindre muni d’une valve de remplissage à la partie inférieure, dans lequel peut se mouvoir un piston étanche comportant des segments d’obturation et un cuir embouti. Au moyen d’une pompe à air ordinaire, on envoie par la valve la quantité d’air nécessaire pour obtenir sous le piston une pression déterminée, sans qu’aucune fuite ne puisse se produire entre le cylindre et le piston.
- L’amortisseur se monte à l’extrémité des ressorts de ,1a voiture, à la place des jumelles ordinaires, et sans entraîner aucune modification ni travail d’ajustage. Les liaisons sont établies de telle manière que, sous l’effet de la charge, le cylindre est tiré vers le haut, et le piston poussé vers le bas.
- Lorsqu’on emploie des jumelles élastiques à ressorts métalliques, on règle d’ordinaire, au moyen d’écrous de serrage, la tension initiale des ressorts à boudin, de manière à leur permettre de.commencer à agir seulement à partir de la charge de la-voiture à vide, puis le ressort métallique ayant une flexibilité constante (flexion ou perte de flèche proportionnelle à la charge) on réalise, à partir de cette charge, jusqu’à la surcharge qui amène la jumelle à fond de course, une suspension dont la flexibilité est la somme des flexibilités des ressorts à lames et des jumelles. Une fois à fond de course, c’est le ressort à lames seul qui intervient.
- On peut se rendre compte dans ces conditions, que si on augmente la tension initiale des ressorts à boudin, en serrant davantage les écrous, on ne change rien, ni à la flexibilité de ces ressorts, ni à la valeur de la surcharge qui les bloque, on a seulement augmenté la valeur de la charge initiale, à partir de laquelle la suspension profitera de la présence de la jumelle.
- Exemple : tension initiale 200 kg; flexibilité du ressort à boudin 60, course totale 120. La jumelle unique à l’arrière fonctionnera pour toutes les charges sur le ressort, comprises entre 400 et 800 kg.
- Avec la tension initiale 25o elle ne fonctionnera plus que pour les charges comprises entre 5oo et 800 kg.
- Autrement dit toute modification à la tension initiale du ressort métallique d’une jumelle élastique, ne peut que changer la course de celle-ci, vis-à-vis de la charge inférieure à partir de laquelle elle commence à agir.
- Avec la jumelle à amortisseur pneumatique, il en est tout autrement, toute modification à la pression initiale
- Indicateurs d’allumage. — Quand on veut contrôler à distance l’allumage ou l’extinction de lampes électriques, il faut avoir recours à des instruments, sinon très chers, du moins d’un prix suffisant pour augmenter dans de grandes proportions le prix d’une installation; ampèremètres, électro-aimants avec ou sans voyant, etc.
- Voici des dispositifs simples et faciles à réaliser dont l’idée est due à M. Flayelles à Valenciennes.
- La première disposition est destinée surtout aux maîtres de maison qui désirent s’assurer la nuit, ou au moment du coucher, de l’extinction des lampes dans leur immeuble. Dans ce cas, les fils d’arrivée aboutiront à proximité du cabinet de toilette par exemple et le montage suivant fera suite à l’interrupteur principal normalement fermé.
- On branche une lampe en dérivation sur un des pôles, un fil est pris avant l’interrupteur et l’autre extré-
- C/rcuit dùtifisetion
- arrivée du courant
- Fig. 1.
- Montage ordinaire d’une lampe indicatrice
- Fig. 2.
- Montage avec interrupteur bipolaire.
- Petit interrupteur bipolaire
- mité après l’interrupteur; de même, on shunte l’autre pôle de l’interrupteur par un fil (ce deuxième fil n’existe pas quand on a un interrupteur unipolaire). Sur l’un et l’autre fil sont placés deux petits interrupteurs en porcelaine normalement fermés qui n’ont leur raison d’être que lorsqu’on veut couper complètement le courant dans l’immeuble.
- Pour contrôler l’allumage ou l’extinction de lampes dans l’immeuble, c’est-à-dire pour savoir si du courant
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- SCIENCE APPLIQUEE
- passe, on ouvrira l’interrupteur principal : tout le courant passant par les deux fils placés, la lampe s’éclairera si une ou plusieurs lampes sont allumées dans le circuit qui fait suite immédiatement à l’interrupteur principal. Avec un peu d’habitude même, on peut se rendre compte, suivant l'éclat de la lampe, du nombre de lampes allumées (fig. i).
- Déplus quand on fait cette manœuvre, on prévient la personne qui a laissé sa lampe allumée, car le fait
- Fig. 3. — Indicateur à lampe et sonnerie.
- Fig. 4. — Lampe montée sur la sonnerie.
- Fig. 3.
- fèftiterrupteu, focs h
- Caves
- ©/
- Chambres
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- Interrupteur généra/
- d’introduire une lampe en série fait baisser le voltage à l’extrémité de la ligne, et les lampes sont mises en veilleuse. On peut donc laisser l’interrupteur principal ouvert jusqu’à ce que les lampes soient éteintes, on en est prévenu par l’extinction de la lampe témoin.
- On peut remplacer les deux interrupteurs porcelaine unipolaire par un petit interrupteur bipolaire et on a la figure 2. Là lampe du cabinet de toilette, si on veut la laisser allumée pendant la manœuvre de contrôle, devra être montée avant l’interrupteur principal.
- Avec la seconde disposition, on peut contrôler l’éclairage de caves, escaliers, pièces éclairées peu de temps. Elle permet de laisser aux lampes leur éclat normal. On monte en dérivation sur le circuit à contrôler, mais après l’interrupteur qui le commande, une petite lampe de quelques bougies en série avec une sonnerie ordinaire bien isolée. Dès que le courant passe dans le circuit à contrôler, une dérivation allume la lampe et fait tinter la sonnerie. Si les lampes doivent rester allumées longtemps, un interrupteur permet d’isoler l’appareil decontrôle (fig.3).
- On peut supprimer soit la lampe, soit la sonnerie et se contenter d’un seul signal avertisseur.
- Enfin on peut réunir la lampe et la sonnerie en un meme appareil; on'fixe sur le couvercle de la sonnerie uné petite lampe de plafonnier d’automobile et devant la lampe, on place un petit coffre portant un verre dépoli avec une inscription, par exemple « cave éclairée » ou toute autre (fig. 4)-
- Supposons maintenant qu’on ait près de l’interrupteur principal plusieurs circuits à contrôler séparément, par exemple 3 circuits : cuisine office, chambres supérieures, caves. On prendra sur chaque circuit, après l’in-
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- Sonnent
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- Bouchon Reprise t/a courant
- Fig. 5r. -— Tableau de contrôle pour plusieurs circuits.
- terrupteur qui le commande, un fil qui viendra à une borne prise de courant à broches comme celles em-p’oyées pour la charge des accumulateurs (Yoy. La Nature, n° 2020), l’autre borne ira à l’autre pôle de l’interrupteur général. Les trois bornes prises de courant seront montées sur une planchette, qui portera la sonnerie précédente. Les deux fils de la sonnerie seront reliés, par l’intermédiaire d’un fil souple à deux conducteurs, à un bouchon de prise de courant.
- Pour contrôler un circuit, il suffira de placer, dans la prise correspondante, le bouchon qui met la sonnerie dans le circuit à contrôler. Les conducteurs en pointillé dans la figure 5 sont ceux qu’il faut ajouter à l’installation d’éclairage existante. Bien entendu le nombre de circuits pouvant être contrôlés est illimité.
- Eugène H. Weiss.
- Régulateur pour chauffage électrique. — Les régulateurs électriques proposés ont en général l’inconvénient d’agir sur le chauffage par suppression et rétablissement du courant maintenant la température de l’enceinte à chauffer entre deux températures extrêmes quelquefois assez éloignées; déplus, ils n’agissent pas directement ; mais par l’intermédiaire d’un électro-
- i-
- Régulateur pour chauffage électrique.
- aimant nécessitant des piles ou des accumulateurs. L’appareil suivant que chacun peut, comme nous, construire à peu de frais, a tenté de remédier à ces inconvénients.
- Il se compose d’une ampoule en verre (A) réunie par un tube très fin en plomb (P) à un tube de verre (T) dans lequel on a soudé cinq fils de platine. Ce tube plonge dans un godet (G) un peu plus large en ébonite, dont le fond est traversé par une vis en cuivre (Y). Le godet est fixé lui-même sur une planchette. Le tube T est rempli jusqu à une certaine hauteur de mercure surmonté de pétrole.
- Enfin les cinq fils de platine sont soudés à cinq fils électriques souples reliés eux-mêmes aux plots d’un rhéostat forme de boudins de maillechort fixés sur un cadre en bois.
- Les connexions c Lvna
- sont établies comme le montre la fig. 2, le régulateur étant ici traversé par le courant de chauffage lui-même.
- Le fonctionnement de l’appareil se conçoit
- Fig. 2. — Montage du régulateur.
- aisément. Lorsque la température de l’enceinte (bain liquide, par exemple) dans laquelle est plongé le tube A, augmente, l’air dilaté presse sur le mercure par l’intermédiaire du pétrole et le niveau de celui-ci baisse en T. Le courant est donc obligé de traverser des résistances de plus en plus grandes jusqu’au moment où, si cela devient nécessaire, le courant se trouve entièrement interrompu.
- L’inventeur avait ajouté au début un condensateur en dérivation.pour éviter l’étincelle de rupture ; l’expérience lui a montré qu’avec la couche de pétrole, dont nous surmontions lè mercure, sa présence était tout à fait inutile. • -l 1 '
- On peut avec cet appareil très simple maintenir une température constante à quelques dixièmes de degré près sa .sensibilité pouvant être augmentée sans limite en ajoutant des contacts de plàtine ét en mettant en A un liquide très volatil, comme l’éther par exemple. — L’inventeur est M. Reteaud, ingénieur, à Béhovie.
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- VARIÉTÉS
- L Utilisation dès prunelles. — Produites par le prunellier , prunier épineux ou épine noire que l’on rencontre souvent dans les haies vives ou dans les bois* ces petits fruits saqvages, d un noir bleuâtre, sont formés d’une pulpe acidulée et styptique et d’un noyau ovale et rugueux dont 1 amande renferme une petite quantité d’essence d’amande amère.
- Ces propriétés, jointes à leur abondance dans la nature, ont fait songer depuis longtemps à les utiliser sous la forme de boissons économiques, d’eau-de-vie et de liqueurs dont voici la préparation.
- Boissons économiques. — On n’y emploie les prunelles que dans les années de disette des' autres fruits, mais il importe qu elles aient été abattues après avoir atteint leur maturité ou, tout au moins, à la suite de quelques gelées comme il en arrive en octobre. Comme elles sont presque toujours acerbes, il vaut mieux recourir à la cuisson autant pour diminuer leur âpreté que pour les rendre plus fermentescibles.
- On fait cuire 3o litres de prunelles dans deux fois leurs poids d’eau, on les triture grossièrement et on les brasse dans l’eau de cuisson, on les exprime et l’on réunit le liquide dans un fût. On reprend le marc par io litres d eau bouillante, et l’on ajoute le produit au précédent. D’autre part, on transforme 5 kilogrammes de sucre cristallisé en sirop que l’on verse dans le baril, on complète le volume de ioo litres avec de l’eau chaude de manière que le mélange soit à la température de 25 degrés, on l’additionne de ioo grammes de levure de grain et 1 on roule, afin que l’homogénéité soit complété. On ferme avec une bonde hydraulique qui permet de mieux suivre la fermentation et, quand le passage lent des bulles d’acide carbonique à travers le liquide de cette bonde indique qu’elle est très avancée, on soutire dans un fût propre et bien mêché. Le soutirage doit être effectué le plus tôt possible pour que la boisson conserve une petite quantité de sucre et un excès d’acide carbonique, qui en atténuent la verdeur et la rendent plus agréable. On ferme, ensuite avec la bonde hydraulique et l’on consomme au plus tôt, parce que la conservation est assez délicate.
- Eau-de-vie. — D’après Baltet, on consacre dans la Haute-Saône les mauvais terrains à la culture du prunellier, en plantant 5o arbrisseaux à l’are, et l’on en retire entre 2 et 4 hectolitres de fruits. Ceux-ci sont versés dans un tonneau à la cave, et l’on y.remplit les vides produits par le tassement. Lors de la fermentation, la bonde est bouchée et couverte de cendre froide. La distillation se fait après l’hiver et produit par hectolitre de fruits 5 à d litres d’eau-de-vie à 22 degrés. On la met en fût, en bonbonne "ou en bouteille. La première année son prix net est de 2 à 3 francs le litre. La récolte d’une année peut rapporter de 1200 à
- i5oo francs l’hectare, mais il faut compter, en moyenne, une bonne année sur trois.
- Les prunelles sont, parfois, expédiées à l'état frais chez les distillateurs qui les transforment en eau-de-vie ou en liqueur. Le prix a atteint jusqu’à 1 fr. 5o le double décalitre.
- Liqueurs. — Ratafia de prunelles. — Le ratafia diffère de la crème de prunelles en ce qu’il est obtenu par macération et non par distillation. On prend :
- Prunelles bien mûres .... 1 kilogramme.
- Alcool à 6o°................ 1 —
- Sucre....................... 1 —
- Eau distillée ......... 80 centilitres
- On fait macérer les prunelles durant deux ou trois mois dans l’alcool, on passe sur un tamis; on fait un sirop avec le sucre et l’eau, on l’ajoute à la macération et l’on filtre pour donner plus de brillant à la liqueur. On peut aromatiser à la vanille, ce qui accroît encore le goût et le parfum de la liqueur. En Allemagne et dans les pays Slaves, les prunelles entrent dans la préparation d’une liqueur et d’une compote très estimées.
- Kayowsky. — On recueille les prunelles en septembre, on choisit les plus grosses et les plus colorées et on les expose un jour au soleil. On enlève les noyaux et on les débarrasse de leur pulpe en les lavant dans de l’eau fraîche, puis on les met sécher au soleil, afin de pouvoir les conserver indéfiniment.
- Lorsqu’on veut préparer la liqueur, on mesure les noyaux desséchés dans un verre ordinaire, et, pour chaque verre, on emploie un litre de bonne eau-de-vie blanche. On écrase les noyaux et on les laisse macérer dans l’alcool durant six semaines, en ayant soin d’agiter souvent. Ce délai passé, on filtre et l’on verse dans une grande terrine. On prend, d’autre part, pour chaque litre d’eau-de-vie j5o grammes de sucre que l’on cuit .presque à l’état de caramel et- on le fait tomber avec précaution dans la macération, en remuant fortement avec une cuiller pour éviter que le sucre ne se contracte. On conserve cette liqueur en flacons où elle se bonifie avec le temps.
- Compote. — On lave avec soin 5oo grammes de prunelles, on les met avec un quart de vin blanc et autant d’eau, .ià5 grammes de sucre sur lequel on a râpé l’écorce d’un demi-citron, 4 grammes de cannelle plus une pincée de sel, et on les fait cuire de manière qu’elles n’aient presque plus de jus. On passe à travers un tamis et l’on reçoit dans une coupe. On bat, d’autre part, trois blancs d’œuf en neige épaisse, on y incorpore 75 grammes de sucre tamisé, aromatisé avec la peau râpée d’un demi-citron, on passe ce mélange au-dessus de la compote et l’on expose le tout 4 à 5 minutes sur la plaque d’un fourneau moyennement chauffé. A. Truelle.'
- HYGIENE ET SANTE
- aSL,
- L’iode comme antiseptique. — Un de nos lecteurs nous communique, à propos de l’article « De l’iode comme antiseptique de la bouche », une formule qu’il emploie et qui nous semble bonne, sauf la dose un peu élevée de menthol que nous réduirions de moitié :
- Alcool à 90°............. 100 grammes.
- Iode métalloïde ..... 3 —
- Menthol. .................. 5 —
- Biiodure de mercure. . . o.5o centigr.
- Ce dernier produit à supprimer si la mixture doit servir à des enfants.
- L’huile camphrée en chirurgie. — Depuis quelques années l’huile camphrée est employée en médecine et en chirurgie comme un excellent stimulant. Un malade est-il, au cours d’une pneumonie, d’une fièvre continue, pris de faiblesse, de tendance à la syncope, une injection d’huile camphrée agit très favorablement, comme 1 injection de caféine ou d’éther, pour remonter les forces. Cette introduction de camphre dans l’économie modifie les états infectieux et les chirurgiens y ont
- recours pour combattre les septicémies de toute nature. D’après le Dr Baudet, chirurgien des hôpitaux de Toulouse, pour qu’on puisse obtenir des résultats avantageux de cette thérapeutique, il faut donner des doses élevées ; dans un cas d’infection très grave par septicémie péritonéale, M. Baudet n’a pas hésité à injecter 100 grammes d’huile, soit une proportion de 10 grammes de camphre pur. La dose ordinaire moyenne est de 20 centimètres cubes.
- La formule est la suivante :
- Camphre . . .................... . . . 100 gr.
- Huile d’olives lavée.......... . . . . 900 —
- Après dissolution du camphre l’huile est filtrée, puis portée sous la cloche à vide, mise en ampoules de 20 centimètres cubes qui sont stérilisées à l’autoclave.
- L’injection se fait avec la seringue à injecter les sérums et doit pénétrer lentement sous les téguments. Les résultats sont surprenants et l’on a obtenu, par ce moyen, de véritables résurrections chez des malades dont l’état était désespéré. Dr A. C.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Destruction des cossus gâte-bois. — Un de nos lecteurs nous écrit à ce sujet : Je lis dans votre « boîte aux lettres » du 17 août qu’il n’y a d’autre remède ou d’autre procédé pour détruire le Cossus gâte-bois que d’ouvrir l’arbre atteint. Permettez-moi de vous rappeler un remède facile et employé de nos côtés. Il suffit d’injecter avec une seringue quelconque (seringue à huile pour auto par exemple) du sulfure de carbone dans le trou ou les trous de l’arbre, puis de les boucher avec du mastic. On peut par curiosité laisser un trou dans le haut ouvert pour apercevoir le gros insecte qui cherche un air plus respirable ! Bien vérifier le nombre de trous. Si P on ne détruisait pas les pics, on ne devrait pas assurément s’occuper des Cossus.
- Fixation des vis à bois dans un mur. — On emploie d’ordinaire un tampon de bois dans l’axe duquel on tourne la vis. Ce tampon tenant lui-même souvent assez mal dans le mur, on peut lui substituer avec avantage un véritable écran métallique façonné très aisément de la manière suivante : enrouler dans le pas de la vis quelques fils de fer fin qu’on tortille ensuite irrégulièrement au-dessus, de façon à entourer la partie filetée d’une véritable bobine à extérieur irrégulier. C’est cette bobine qu’on scellera au ciment dans le trou où l’on met d’ordinaire le tampon de bois. Quand tout est bien « pris », on dévisse, on bourre de
- suif et on replace la vis qui tient fort bien et peut être déplacée fréquemment • sans crainte d’abîmer l’écran improvisé.
- Préparation du vin muscat. — Le vin muscat est obtenu avec le cépage de ce nom. Voici comment on le fabrique : on laisse les raisins sur la souche jusqu’à ce que le moût marque 18 à 190 Baumé. A ce moment, on foule les raisins, on les presse et le moût extrait est versé dans des tonneaux placés dans un cellier frais, où la fermentation est lente et où le vin conserve mieux son arôme.
- Au bout de trois à quatre jours, on vine à 2 pour 100 d’alcool pour ralentir la fermentation. Le vinage est effectué deux fois encore tous les trois jours, avec 2 pour 100 d’alcool chaque fois. En novembre, on procède à un premier soutirage pour enlever les grosses lies, puis on abandonne jusqu’en février, époque à laquelle on effectue le collage et un nouveau soutirage. A ce moment, les vins doivent être examinés, mélangés, vinés et sucrés, suivant leurs qualités respectives.
- Le vin muscat doit rester un an ou deux en tonneaux ; pendant ce temps, on soutire deux fois par an; enfin on met en bouteilles.
- Les vins de Grenache s’obtiennent par des procédés analogues. Mais il s’en fabrique plus avec des vins de Bandol, de Roussillon, du vin blanc et des additions de substances diverses, de façon à obtenir des imitations de Grenache.
- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boite aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — La
- balayeuse automobile est construite par MM. Harlé et Cio, 26, avenue de Suffren, Paris.
- Communications. — A propos du sommeil des poissons. — Un de nos lecteurs, M. Audéoud, de Leysin, nous écrit : « J’ai, un jour, bien étonné des personnes que je promenais sur le Loiret, en leur montrant un brochet, immobile par 1 mètre et demi de fond. Une rame, descendue avec précaution dans l’eau claire, dut arriver à toucher la bête, pour la faire filer, preste comme une flèche. Dans une autre occasion j’ai pratiqué la pêche au meunier ou chevaine de la façon suivante : c’était dans un ruisseau, nous remontions le courant, sans un bruit de rames ; çà et là, un poisson se reposait, sous la berge surplombante et face au courant. D’une main le pêcheur avançait son épuisette avec précaution, et arrivait à la présenter ouverte, devant le nez de l’animal, à mi-longueur du corps; de l’autre il plaçait derrière lui un bâton, dont il le houspillait brusquement : surpris, le poisson se jetait dans le piège il ne l’avait pas vu, apparemment ; or le meunier est connu pour sa finesse en face d’un filet. Qu’un brochet n’aperçoive pas le crin dont M. Forestier vous parlait il y a quelque temps (Voy. La Nature, n° 2027), cela pourrait se concevoir; mais il doit voir la palette d’une rame, même au-dessus de lui; et je vous certifie qu’une chevaine en état d'activité ne resterait pas un dixième de seconde en face d’un filet de ficelle. Il faut donc de toute nécessité conclure à un état de non-veille, de quelque nom qu’on doive l’appeler d’ailleurs. Ce qui me paraît surprenant, à tout prendre, ce n’est pas qu’un ou deux poissons dorment, c’est que les autres n’en fassent pas autant. La truite de rivière, immobile, m’a paru plutôt à l’affût qu’au repos ; le vairon, que j’ai élevé souvent en aquarium autrefois, le poisson rouge, qu’on voit partout, ne m’ont jamais paru dormir. Et, chose plus bizarre encore, ayant conservé pendant plusieurs années des meuniers ou chevaines dans un bassin
- de ciment, dépourvu des berges en surplomb des eaux naturelles, je n’ai pas souvenir de les avoir jamais vus immobiles : faudrait-il en conclure qu’ils se livrent au sommeil quand ils trouvent une place appropriée, mais peuvent parfaitement s’en passer ? »
- Renseignements.— M. le R. P. Boyon. — i° En palier sans vent, un cycliste qui fait i5 à 20 km à l’heure éprouve une résistance à la jante de 1 kg 5oo environ. Supposons 18 km à l’heure, soit 5 m. par seconde la résistance à la jante est 1 kg 800 pour un homme de 80 kg. Le travail par seconde est donc : 1,800X0 =9 kilo-grammètres, ce qui correspond à une puissance de 0,12 cheval; 20 0,12 cheval =80 watts environ. Cette puissance peut être débitée par exemple par un ampère sous 80 volts; 3° un accumulateur type extra léger T. E. M. capable de débiter cette puissance pendant 5 heures pèserait environ 12 kg; 4° prenez une machine à courant continu ordinaire; 5° il existe dans le commerce des petites machines à vapeur de 3 chevaux ; 6° vous trouverez les jumelles photographiques que vous recherchez chez J. Richard, rue Mélingue, Paris.
- M. A. T., Compagnie continentale Edison, à Paris. — Pour colorer les jetons de nacre, au lieu d’employer un vernis à l’alcool, ne donnant qu’une teinte superficielle, prendre une simple solution aqueuse ou alcoolique d’une couleur dérivée du goudron : fuschsine, vert brillant, etc.
- Br Lucas, à Concarneau. — Ces teintes irisées que l’on observe sur certains verres sont dues à une attaque très faible produisant des reflets d’interférences. On ne peut les reproduire, mais on les imite dans certains objets modernes en chauffant fortement dans une atmosphère de vapeurs métalliques : ce n’est pas à portée de l’amateur.
- M. Clinchant, à Pierrefitte. — Pour nettoyer les gravures, on les plonge dans des bains faibles d’eau oxygénée ou d’eau de Javel : vous trouverez une description complète de ces procédés dans la réédition (tome I) des Recettes de La Nature, qui paraîtra bientôt chez Masson.
- M. D., à Belfort. — On ne peut pas utiliser comme écran de projection une surface polie telle un miroir, il faut une surface mate qui diffuse un peu les rayons et ne les réfléchisse pas complètement. On obtient un très bon écran, augmentant l’éclat de l’image considérable-
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- BOITE AUX LETTRES
- ment, au moyen de la peinture d’aluminium; on l’étend sur une feuille de carton ou sur une toile. Le seul inconvénient est qu’il faut, pour bénéficier de l’augmentation d’éclat, se placer à peu près normalement à l’écran.
- M. J. L., à H. —Lectures anthropologiques. — Comme toute première initiation : R. R. Marrett, Anthropology (petit volume à i sh., intelligent et clair). Ensuite (en gros dans l’ordre suivant) : E. B. Tylor, Primitive Culture (classique, fondamental; existe en traduction française); Frazer, The Golden Bough (magie, religions, institutions primitives, très attachant; la 3e édition, en cours de publication, aura sept volumes : lire plutôt la ire (2 vol. 1890) ou, à défaut, la 2e (3 vol. 1900); traduction franç. ) ; Lévy-Bruhl, Les fonctions mentales dans les sociétés inférieures (bon tableau d’ensemble, principes d’explication différents de ceux de l’école anglaise); L. T. Hobhouse, Morals in évolution-, Chan-tepie de la Saussaye, Manuel d histoire des religions (traduction franç., avec admirable introduction de Hubert ; très consciencieux et complet : inutile de lire jusqu’au détail); R. R. Marrett, etc., Anthropology and the Classics (importance de l’anthropologie pour l’étude de l’antiquité); F. Boas, The Mind of primitive Man (questions d’anthropologie physique assez développées, tendances peu philosophiques, mais très réalistes). — Méthode de travail. Il vaut mieux que le débutant ne prenne pas de notes sur ces premières lectures, et se contente de parcourir chaque livre (dans son entier) plutôt que de l’étudier de près. Il est bien inutile aussi
- qu’il tâche d’avoir une idée très claire et précise des théories des auteurs (discutables, mais au-dessus de sa compétence). Ne pas sauter sans doute les parties théoriques, mais les tenir simplement comme une commodité de l’exposition, et avoir pour but unique de passer une revue rapide d’un grand nombre de faits de nature particulière.
- M. J. W. D., rue de la Faisanderie, à Paris. — Conservation de statues en plâtre exposées aux intempéries sur les bords de la mer. — Après nettoyage soigné (par application de bouillie de craie, séchage, brossage) on laisse parfaitement sécher et on appliqué à quelques jours d’intervalle de bonnes couches d’huile de lin cuite jusqu’à ce que le plâtre ne « boive » plus. Les statues prennent un ton jpierre et résistent parfaitement aux intempéries.
- M. H. W. Bonnard, à Saint-Jean-de-Nozet. — Peinture au goudron s'appliquant à froid et séchant rapidement. — On prépare une telle mixture en incorporant au coaltar tiède assez d’essence de pétrole pour qu’il reste bien liquide par refroidissement; on ajoute finalement un peu de chaux vive finement pulvérisée.
- M. Coste, à Grenoble. — Le mémoire de M. Ipatiefî sur « l’origine du naphte » à paru dans le Journal de Ici Société physique et chimique russe, tome 43, page 1437 et a été analysé dans le Bulletin de la Société chimique de France du 5 juillet 1912. On aura sans doute l’adresse de M. Ipatiefî à la Société physique et chimique russe.
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- 1&D
- BIBLIOGRAPHIE
- QgÇ..
- Sommaire de notre précédent numéro.
- La neige jaune : Henri Coupin. — Les expériences récentes en lumière invisible : H. Vigneron. — La téléphotographie par les rayons infra-rouges : Gustave Michaud. — Un nouveau procédé de destruction des mouches : Dr J. Legendre. — Le nouvel établissement filtrant de Saint-Maur : Lucien Fournier. — Les conducteurs de l’éclairage électrique comme antennes de télégraphie sans fil : P. Dosne. — Les radiotélégrammes météorologiques. — Académie des sciences : Ch. de Yilledeuil. — La machine à dicter Edison : Norbert Laluié.
- Supplément. — Les pierres luminescentes de Bologne, — Traîneau automobile dans le Sahara, etc.
- Revue pratique de législation commerciale (Paris, A. Rousseau, éditeur, 14, rue Soufflot). Prix : i5 fr. par an.
- Cette nouvelle publication mensuelle « destinée plus aux commerçants qu’aux jurisconsultes » rendra certainement les plus grands services aux industriels. Elle leur permettra notamment d’être mis au courant de projets de loi et d’intervenir utilement dans leur discussion au Parlement.
- Utilisation du flux et du reflux surtout sur le littoral de la Manche, comme force motrice, source d'électricité, par M. Jules Séverin, (AFAS, Dijon, 1911), p. io5.
- Contribution de l’étude de la vulcanisation à froid du caoutchouc, par G. Bernstein, in-8°, 5o p. Thèse de la Faculté de Clermont-Ferrand. 1912.
- Description physique de l'île de Délos, par Lucien Caveux (fascicule 4 de l’exploration archéologique de Délos faite par l’Ecole française d’Athènes). 1 vol. grand in-40 avec nombreuses illustrations et cartes Paris, Fontemoing.
- Nous aurons bientôt l’occasion de revenir dans un article spécial sur l’un des problèmes intéressants de géographie physique que traite M. Cayeux. L’exploration de Délos fait le plus grand honneur à notre
- ‘ école française d’Athènes et il est heureux qu’on ait adjoint un géologue à la mission pour étudier et discuter certains points où la géologie confine à la préhistoire. Nous devons à cette initiative une savante
- étude que la richesse des illustrations rend parlante aux yeux de tous. Signalons, parmi les questions traitées, l’étude des dislocations et du morcellement de l’Egéide, généralement connu comme « l’effondrement de la mer Egée », la description des phénomènes d’érosion qui ont pris à Délos une importance considérable, enfin l’étude des terrains cristallophylliens et granités, par lesquels est constituée la majeure partie de Délos. L’auteur a particulièrement insisté sur la fixité du niveau de la Méditerranée à l’époque historique et sur le rôle capital des diaclases et failles dans le modelé actuel de l’île.
- Allgemeine Biologie, par Oscar Hertwig, 4e édit., in-8°, 787 p., 478 fig. Gustav Fischer, éditeur, Iéna, 1912. Prix : 19 m. 5o; relié, 22 m.
- La biologie générale est/pour Hertwig, la biologie cellulaire. Le professeur de Berlin étudie dans la première partie la cellule considérée isolément comme un organisme et examine ses formes, ses structures, ses propriétés physiques et chimiques, sa physiologie (nutrition, action des divers agents physiques et chimiques), ses modes de division et à ce sujet les problèmes de la reproduction sexuée, asexuée, parthéno-génétique et les explications cellulaires de l’hérédité. La deuxième partie traite de la cellule dans ses rapports avec les autres cellules : associations de même espèce, symbiotiques, parasitaires, réactions des cellules entre elles, spécificité des cellules, facteurs externes et internes de leur développement, théories de l’hérédité. C’est une mise au point très complète et à jour des principaux problèmes que soulève l’étude de la cellule.
- Flore complète, illustrée en couleurs, de France, Suisse et Belgique, par Gaston Bonnier. Paris. Librairie générale de l’Enseignement. E. Orlhac, éditeur. Prix : 2 fr. 90.
- Ce 70 fascicule continue les crucifères.
- Fleurs et bouquets, par Etienne Moreau-Nélaton. Etude sur le jeu d’arc dans l’arrondissement de Château-Thierry. Paris, Honoré Champion.
- Ce précieux ouvrage, dont un très petit nombre d’exemplaires ont été mis dans le commerce, est un véritable monument élevé à l’histoire de ces corporations d’archers qui représentent encore, dans le nord
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- BIBLIOGRAPHIE
- de la France, un des cas trop exceptionnels où l’on voit persister et se survivre les pittoresques coutumes du passé. L’auteur ne pense pas, comme le vieux trouvère de Gérard de Vienne, que le premier qui tira une flèche de loin sur son ennemi fut un peureux. Il aime ce vieux jeu de l’arc qui remonte au moins au ix" siècle et qui se rattache au culte de Saint-Sébastien. Il en suit l’histoire, documents en mains, avec la même érudition que l’on a pu déjà apprécier dans son Histoire de Fère-en-Tardenois et il a su l’illustrer d’innombrables figures avec une véritable magnificence. On ne saurait
- trop applaudir à cet effort éclairé d’un généreux patriotisme local.
- La genèse des instincts, par P. Hachet-Souplet, in-18, Flammarion, édit. Prix : 3 fr. 5o.
- L’auteur pense que les instincts ne sont autres que des habitudes devenues héréditaires. Il rend donc compte de ses recherches sur les lois régissant la formation des habitudes et leur transformation en instincts. Livre intéressant, mais dont la théorie peut être discutée.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
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- Observations de Al. Ch. Dufour (Parc Saint-Alaur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- ' OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT D1BECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 2 sept. 1912. 4 3°,2 W. N. W. 2. Couvert. 0,9 Pluie de 1 h. à 4 h. ; pluie à 4 h. 45 et 14 h. 35; très nuag.
- Mardi 5 9°,2 N. 1. Beau. D Rosée; brume; peu nuageux.
- Mercredi 4 140,ü W. S. W. 2. Couvert. 0,9 Très nuag. ; brume; pluie de 9 h. 35 à 17 h. 45.
- Jeudi 5 12u,0 W. S. W. 2. Beau. D Rosée ; brume; très nuageux.
- Vendredi 6 10°,4 W. 2 Couvert. 1,2 Pluie par intervalles; très nuageux.
- Samedi 7 11°, 9 W. N. W. 2. Nuageux. 0,2 Un peu de pluie le m. : peu nuageux.
- Dimanche 8 10°,2 S. W. 2. Couvert. 0,0 Rosée; bruine à 7 h. 45 ; couvert.
- SEPTEMBRE 1912. — SFMAINE DU LUNDI 2 AU DIMANCHE 8 SEPTEMBRE 1912.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 3i août au 6 septembre. — Le 3i. Nouvelle dépression sur le Nord-Ouest de l’Europe (minimum entre l’Islande et l’Ecosse ; 755 mm); pression basse sur le Nord et le Sud-Est, plus élevée dans le Sud-Ouest (Biarritz : 768 mm). Yent W. faible ou modéré. Pluies sur le N. de l’Europé. Temp. du matin plus basse : Charleville, 90; Clermont-Ferrand, 11 ; Paris et Nantes, 12; Nice, 20; moyenne à Paris : i4°,5 (normale : x6°,5). — Le Ier septembre. Pression uniforme sur toute l’Europe. Yent N.-O. modéré sur nos côtes. Pluies sur le Nord, le Centre et l’Ouest de l’Europe : Puy de Dôme, 23 mm; Nice, ig; Nantes, 10. Temp. du matin: Belfort, g0; Nantes, 12; Monaco, 20; moyenne à Paris : i3°,5 (normale i6°,5). — Le 2. La pression se relève sauf au S. de l’Islande et dans le S.-E. de l’Europe. Yent modéré N. Pluies sur le Centre et l’Ouest : Puy de Dôme, 20 mm; Charleville, i3. Temp. plus basse dans l’E. et le Centre; ce matin : Belfort, 8°; Toulouse, i5; moyenne à Paris : i3°,5 (normale : i6°,4)- — Le 3. Situation très troublée dans le N.-O. de l’Europe : la dépression d’hier a maintenant son centre aux îles Feroé (7.3g mm). Fortes pressions sur l’W. et le S.-W. de l’Europe (Toulouse : 77g mm). Yent S.-W. fraîchissant, mer houleuse. Pluies sur le Centre, le N.-W. de l’Europe
- du Bureau Central Météorologique.
- et l’Italie. Temp. du matin : Belfort, 90; Nantes, 16; Monaco, 20; moyenne à Paris : i2°,5 (normale : i6°,4)-— Le 4. Dépression déplacée vers l’E. (Christiansund : 742 mm) ; pression supérieure à 765 mm sur l’Irlande, la France et l’Espagne. Yent N.-O. assez fort et houle sur la Manche et la Méditerranée. Pluies sur le Centre et le N.-W. de l’Europe : Besançon, i3 mm. Temp. du matin : Belfort, ii°; Nantes, i3; Toulouse, 16; moyenne à Paris : i5°,6 (normale : i6°,3) —Le 5. Forte pression sur l’Ouest de l’Europe (Toulouse : 767 mm) sauf le Sud de la Scandinavie (743 mm). Fort vent N.-O. sur la Manche, modéré en Bretagne. Pluies sur le Nord et le Centre de l’Europe. Temp. du matin, basse : Belfort, 90; Toulouse, T3 ; Nice, 18; moyenne à Paris : i2°,8 (normale : i6°,2j. — Le 6. Hautes pressions des Iles-Britanniques à l’Espagne (Valentia. et Brest, 770 mm). Vent N.-O. assez fort sur les côtes de la Manche et de la Méditerranée. Pluies sur le Nord et le Centre de l’Europe : Belfort, 6 mm. Temp. du matin plus basse sur tout le continent : Belfort, 6°; Clermont-Ferrand, 10; Nantes et Box’deaux, 11; Nice, 16; moyenne à Paris : i2°,4 (normale : i6°,i). — Phasés de la Lune : Premier Quartier le 4> ù 1 h- 32 m. du soir.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- Membre de l'Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l'Ecole des Ponts et Chaussées.
- E.-A. MARTEL
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : *20, Boulevard Saint-Germain, Paris (VIe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2052. — 21 SEPTEMBRE 1912
- SUPPLÉMENT
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- INFORMATIONS
- OSf,
- Dosage volumétrique de l’hydrogène par absorption catalytique. — En chimie, dans les analyses de -gaz, après qu’on a absorbé tous les autres gaz, les composés ou les éléments combustibles, notamment l’hydi’ogène, sont dosés par addition d’oxygène pur, détonation dans un eudiomètre et détermination de la contraction et de la proportion de gaz carbonique qu’ils fournissent. Il y a là, pour l’hydrogène, un supplément de manipulations délicates, et que l’on peut éviter maintenant par l’emploi de corps catalyseurs. C’est ainsi que, d’après Paal et ses collaborateurs, le palladium colloïdal peut absorber 3 à 400 fois son volume d’hydrogène. Si la solution de palladium colloïdal est additionnée d’une substance réductrice, comme le picrate de soude, la quantité d’hydrogène absorbé devient beaucoup plus grande et la réaction peut être alors utilisée pour le dosage de l’hydrogène dans les mélanges gazeux. Le temps nécessaire à l’absorption complète de ce gaz varie de 10 minutes à 1 ou 2 heures au maximum. L’usage de ce réactif rendra ainsi l’analyse des gaz beaucoup plus facile.
- Un omnibus à trolley à courant alternatif. — A
- l’exposition d’électricité de Leipzig, la Gesellschaft für Gleislose Bahnen Max Schiemann et C° a installé, sur
- une roule macadamisée, le premier omnibus à trolley à ourant alternatif. On avait superposé sur le pavé en pierre très raboteux une bande de macadam de i3 mètres de longueur, en remplissant les joints de goudron à une profondeur aussi grande que possible. L’omnibus est actionné par un moteur monophasé à collecteur d’une puissance de i5 chev., à 100 volts, 5o périodes et X2oo tours. Le démarrage et le réglage s’opèrent par
- déplacement des balais. Ce moteur actionne l’essieu d’arrière par l’intermédiaire d’un doublé axe à cardan et d’un engrenage de 10 : 1, et les roues d’arrière au moyen d’un dispositif d’accouplement élastique. La forme du courant, la tension et l’emploi d’un moteur à répulsion, constituent un ensemble original. On sait, au surplus, que les lignes d’omnibus à trolley comptent parmi les moyens de locomotion les plus économiques au double point de vue du coût de premier établissement et des, frais de service. Sur une bonne route, elles assurent une marche agréable et tranquille, en réduisant l’usure de la route.
- 1010 kilomètres en aéroplane.— Le u de ce
- mois, l’aviateur Fourny, monté sur un biplan Maurice Farman, a volé à l’aérodrome d’Etampes [de 5 h. 5y du matin à 7 h. l5 du soir sans s’arrêter et il a parcouru pendant ce temps 1010 km à la vitesse moyenne de 80 km à l’heure. Cette distance représente à vol d’oiseau celle de Paris à Vienne. C’est la première fois qu’un aviateur dépasse 1000 km sans s’arrêter et il est curieux de rappeler qu’il y a 6 ans seulement, Santos-Dumont franchissait 220 mètres et qu’il y a 4 ans, aucun aviateur n’avait encore parcouru 100.km.
- Bateau à fond de verre. — Le Yacht nous apprend qu’une compagnie de navigation américaine vient de faire construire un bateau à fond de verre de 3a mètres de long muni de deux moteurs de 100 chevaux.-Ce bateau, le plus grand de ceux de ce genre existant aç-tuellement, est destiné à des promenades sur la, côte de Californie; son fond transparent permettra aux touristés d’admirer pendant leur promenade l’aspect merveilleux du fond de la mer avec ses animaux et ses plantes dans leur milieu. Plusieurs bateaux de ce genre sont déjà en exploitation dans la même région et donnent, paraît-il, d’assez gros bénéfices à leurs propriétaires. Ces bateaux à roues ont la forme ordinaire des autres bateaux, ils en diffèrent seulement en ce que, à l’avant et à l’arrière de la machine, sont deux larges puits rectangulaires analogues aux puits de dérive, dont les parois sont peintes en noir ; le fond du puits est fermé par : une glace d’environ 2 centimètres et demi d’épaisseur ; cette glace est suffisamment résistante pour ne pas se rompre et un système de panneaux étanches pouvant être rapidement fixés garantit d’ailleurs contre les conséquences de sa rupture, Verrons-nous bientôt dès bateaux à fond de verre sur celles de nos côtes où les eaux sont limpides ? ils auraient certainement grand succès auprès des touristes et fourniraient des renseignements intéressants aux biologistes qui s’occupent du milieu littoral.
- La grande industrie aux États-Unis, — Dans un récent numéro du Zeitschrift für angewandte Chemie, M. Quincke donne, au sujet de la grande industrie aux
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- INFORMATIONS
- Etats-Unis, des renseignements intéressants que nous demandons la permission de résumer pour nos lecteurs. Les deux plus 'grandes usines des Etats-Unis pour la production du fer sont celles de Duquesne et de Gary; on y trouve en activité huit hauts-fourneaux dont la production journalière est de 600 tonnes. La production américaine de l’acide sulfurique est sensiblement équivalente à la production allemande (1 million et demi de tonnes par an) ; la majeure partie de cet acide se fabrique encore par le procédé des chambres de plomb ; un quart environ est obtenu par le procédé de contact dont nous avons entretenu nos lecteurs à plusieurs; reprises. L’Amérique du Nord est favorisée par la présence d’un grand nombre de chutes d’eau; et, malgré cela, le prix de revient de l’énergie n’est pas descendu au-dessous de 10 dollars par kilowatt-an. L’industrie électrochimique s’est beaucoup développée autour des chutes du Niagara; on y fabrique du carborundum, du graphite, du carburé de calcium, du phosphore, du sodium, du chlore. L’American Smelting and Refining C° raffine électrolytiquement 200 tonnes de cuivre par jour ; la Nichols Copper C° en produit 600 tonnes par jour.
- Le cyclone du IP août 1912 à Carcassonne. — Un
- cyclone d’ une extrême violence, accompagné de foudre . et de grêle, s’est abattu le rg août dernier, vers
- 9 heures du soir, • sur la ville de Carcassonne ; il est vraisemblablement explicable par un brusque changement de direction du vent, celui-ci soufflant alternativement de 1 Ccéan à la Méditerranée ou en sens inverse àtra-vers le couloir de la Garonne. Outre les ravages qu’elle aproduits dans les vignobles des alentours, cette tempête a renversé A wagons en station à la gare, brisé les câbles électriques et saccagé les platanes séculaires qui ornent les promenades de la ville. Ces arbres, dont certains avaient près d’un mètre de diamètre, avaient été ^plantés en 1824; le sol
- étant peu favorable, leurs racines s’étaient peu développées, ce qui explique les dégâts que leur a causés la tempête.
- Nous représentons ici l’aspect des boulevards, le lendemain du désastre : un kiosque éventré dans le square Gambetta et deux platanes de 92 ans renversés Lun sur l’autre.
- La température du globe s’élève-t-eïle? — Selon les météorologues, la température moyenne de ces dernières années marque une augmentation sensible, quoique le mois d’août 1912 n’en ait pas précisément donné l’impression. Un savant américain, C. R. Yan Hise, de l’Université de Wisconsin, en donnait en 1964 une curieuse explication,-que vient de reprendre le Scientiftc American
- et que nous croyons intéressant de noter : M. Yan Hise attribue l’élévation de la température moyenne à l’énorme consommation de charbon faite par l’industrie et aux quantités formidables d’acide carbonique qui, en conséquence, sont déversées dans l’atmosphère : En 189g, dit-il, la quantité de charbon brûlé s’élevait à 723287454 tonnes métriques, contre 5ii5i8 358 en 1890. Cette progression rapide permet de prévoir pour un avenir assez proche, une combustion minima de 1 milliard de tonnes par an. A la teneur de 80 pour 100 de carbone dans le charbon de terre, cela représente près de 3 milliards de tonnes d’acide carbonique rejeté par an dans l’atmosphère, soit 0,1233 pour 100 de la quantité totale d’acide carbonique qui y est contenu. Il suffirait donc de 812 ans pour doubler la quantité d’acide carbonique atmosphérique. Or, d’après les travaux bien connus d’Arrhénius, si la quantité d’acide carbonique augmente de 2,5 à 3 fois, la température des régions arctiques doit s’élever en moyenne de 8 à 9 degrés centigrades, et l’on revient au climat de l’époque Eocène. En 1624 ans, cette transformation serait opérée. Depuis l’époque où Yan Hise faisait ces calculs, la consommation de charbon a plus que doublé et dépassé de loin le milliard de tonnes : actuellement, notre atmosphère s’enrichit par an de 6 milliards de tonnes d’acide carbonique. Si les explications de Yan Hise sont exactes, on conçoit que la température moyenne de nos régions s’élève assez rapidement. Mais il y aurait beaucoup à dire sur cette hypothèse que nous signalons à titre de curiosité.
- Composition des fourrages avariés par les pluies.
- — M. Paturel rend compte, dans le Journal d'agriculture pratique, des observations et des expériences qu’il a faites sur la qualité des fourrages et leur influence sur la production de veaux et le rendement en lait des vaches d’une ferme. Tandis que des vaches nourries de fourrages de l’année 1909, année sèche, donnèrent en moyenne 1787 litres de lait, les mêmes, nourries de fourrages de 1910, année pluvieuse, ne donnèrent plus que i25o litres. Le poids des veaux à la naissance et leur croissance pendant la période d’allaitement sont également plus grands quand les vaches sont nourries de fourrages secs. Des expériences faites sur divers fourrages : luzerne, trèfle rouge, herbes des prés, montrent que les fourrages secs sont beaucoup plus riches en azote, en matières grasses, en phosphore, en chaux et donnent plus de cendres que les fourrages arrosés et surtout que ceux immergés ; les pertes de principes utiles atteignent 25 à 40 pour 100 dans les fourrages arrosés et dépassent 5o pour 100 dans ceux immergés. Ces constatations ont leur intérêt en cette année pluvieuse; elles montrent que, pour éviter une diminution sensible dans le rendement du bétail nourri de foins qui ont été mouillés ou lavés, il est indispensable de compléter la ration journalière par l’adjonction des fourrages concentrés, contenant surtout de T azote et des matières minérales.
- Productions de la Côte d’ivoire. — M. Goulven, dans le Bulletin de la Société de géographie commerciale de Paris, signale l’importance toujours croissante de cette colonie française aux richesses immenses dont le climat n’est pas plus malsain que celui des autres pays tropicaux. L’industrie d’huile de palme y a pris un grand développement, surtout depuis l’introduction dans la colonie des concasseurs mécaniques et des pressoirs que les indigènes se sont empressés d’adopter; les exportations d’amandes palmistes ont atteint en 1911 plus de 5200 tonne svalant 1 600000 francs; celles d’huile de palme : 6626 tonnes représentant 4 millions de francs. Le caoutchouc, exporté sous forme de lanières et de plaques minces qui ne permettent pas la fraude au moyen de l’enrobement de corps étrangers, est très recherché; 1263 tonnes, valant 9887945 francs, ont été expédiées des différents ports de la côte èn 1911. Le cacaoyer, dont l’introduction ne remonte qu’à 1908, a donné en 1911 i5 tonnes valant chacune 2000 francs. La forêt intérieure, très dense, renferme beaucoup d’ès-pèces d’arbres recherchées : acajou, santal, acacia, teck, raphia, etc. ; son exploitation commence à peine et cependant le seul port de Grand Bassam a expédié en igio, 2 5ooooo francs de bois précieux. Les autres productions : café, kola, coprah, etc., sont actuellement moins importantes.
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- c^gTsi, Automobilisme
- Balayeuse-arroseuse automobile Durey-Sohy. —
- Encore un véhicule d'introduction récente à Paris. Cette balayeuse-arroseuse est caractérisée par l’adaptation d’un avant-train moteur; le châssis darrièré-train est seulement approprié au genre de véhicule attelé. La transmission entre lé moteur et les roues avant s’opère de la façon suivante : l’arbre-manivelle du moteur porte un embrayage conique qui entraîne l’arbre primaire du changement de vitesse. Cet arbre commande, au moyen de deux engrenages coniques, un arbre transversal portant le différentiel, à chaque extrémité duquel sont montés des pignons transmettant, par chaîne, le mouvement à un arbre horizontal qui fait tourner, à l’aide d’un second pignon conique, un arbre vertical. A la partie inférieure de ce dernier est monté un autre pignon conique qui attaque directement la roue par l’intermédiaire d’un autre pignon conique fixé sur le moyeu des roues. Celles-ci sont donc à la fois motrices et directrices. Dans ces conditions l’arrière du châssis est laissé complètement libre pour recevoir les organes de la balayeuse-arroseuse qui est constituée par un train complet arrière dans lequel un arbre intermédiaire de transmission reçoit le mouvement de l’essieu arrière et le communique au balai au moyen de roues dentées et d’une chaîne. Près du siège du conducteur est placé
- La balayeuse arroseuse automobile Sohy.
- un levier utilisé pour amener la brosse-balai en contact avec le sol et pour le relever lorsque le balayage est terminé. Des contrepoids règlent à volonté la pression du balai sur la chaussée. Dans cette balayeuse-arroseuse, l’angle d’inclinaison du balai par rapport à l’axe de l’essieu est de 35°; les produits , du balayage sont donc rejetés de côté très énergiquement pendant l’opération. Un système d’arrosage par pulvérisation a été ajouté au balayage. C’est ainsi que pendant le balayage les chaussées subissent, à volonté, soit un arrosage simultané ayant pour but d’humecter les poussières, soit lé balayage simple sans arrosage préalable, lequel peut être faible ou abondant. En nous reportant aux résultats des expériences effectuées par la ville de Paris, on constate que cette balayeuse-arroseuse a une action sur la chaussée de i m. 70 de largeur balayée. La tonne de pulvérisation contient 83o litres et projette l’eau sur x m. 40 de largeur pendant 1 h. 34. Le poids total du véhicule à vide est de 2270 kg et son encombrement est de 4 X 2,3o. La vitesse, en balayant sur une rampe de o,o5 a été de 7 km 5oo. — La balayeuse-arroseuse automobile est construite par MM. Durey et Sohy, 17, rue Lebrun, à Paris.
- 'Eclairage
- Le Fulgo. — Le Fulgo est un appareil d’allumage automatique qui s’adapte sur les becs de gaz ordinaire et même sur les becs à acétylène. Il existe déjà nue collection importante de ces auto-allumeurs ; mais celui-ci se distingue des autres en ce sens qu’il est construit
- sur le principe des briquets à feri’o-cérium. En ouvrant le robinet d’arrivée du gaz, sous le bec, l’étincelle jaillit et le gaz s’allume. C’est très simple comme mécanisme et extrêmement pratique.
- Le Fulgo comporte un robinet B dont le boisseau est muni d’un tube auxiliaire H s’élevant verticalement et terminé par une petite ouverture permettant au gaz de s échapper. Au-dessus du boisseau est montée une
- équerre I supportant un tube K dans lequel se place le bâtonnet de ferro-cérium que l’on remplace sans difficulté et dont la pression sur la molette L est assurée par un ressort spirale intérieur que l’on serre plus ou moins en agissant sur la vis G. L’équerre I porte encore une came M solidaire d’un ressort spirale R. La came M est entraînée par l’ergot N fixé sur la clef de commande F ; l’ergot abandonne la came lorsque le gaz commence à s’élever et le ressort R se détend en entraînant la molette L qui, frottant violemment contre l’extrémité du bâtonnet de ferro-cérium, arrache l’étincelle qui enflamme le gaz à la sortie du tube H.
- Le boisseau B est construit de telle sorte, en effet, que le gaz pénètre en même temps dans le brûleur et dans le tube d’allumage H (croquis fig. 2) et l’étincelle jaillit pendant ce passage, avant que le robinet soit complètement ouvert. L’allumage a lieu instantanément, sans raté. On continue alors à ouvrir le robinet et la communication avec H se ferme. Il n’existe donc aucune perte de gaz ni aucune inflammation interruptive susceptible de briser le manchon. En somme l’allumage a lieu dès le début de l’ouverture du robinet et, dès qu’il est effectué, l’allumeur se ferme pour laisser le gaz suivre son chemin normal. D’après notre figure, on voit que le
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- Fig. 3. — Les positions du boisseau ; 1, le gaz pénètre dans l’allumeur et dans le bec; 2, l’allumeur est fermé, le gaz pénètre dans le bec seul ; 3, le boisseau fermé.
- Fulgo se visse directement à la place d’un brûleur ordinaire, sur le tuyau d’arrivée du gaz : le brûleur prend alors place sur le Fulgo qui est pourvu d’un pas de vis destiné à le recevoir et le reste de 1’équipage du bec.
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- conserve sa disposition normale. Le Fulgo est donc en réalité une allumette à gaz brûlant pendant le temps juste nécessaire à l’allumage. — Il est en vente, au prix de 5 francs chez M. H. Joachim, 31, rue de Seine, à Paris.
- l , Mêcan ique
- Autopompe électrique « La Source ». — Ce genre de pompe convient tout spécialement pour la distribution automatique de l’eau dans les châteaux, villas, hôtels, usines, etc., qui ne se trouvent pas .reliés aux
- Distribution d’eau par l’autopompe dans une maison particulière :
- A, réservoir à air; B, autopompe;
- C, soupape de retenue; D, puits tubulaire.
- conduites d’eau potable, mais qui disposent d’une force électrique quelconque, ligne d’éclairage ou ligne de force motrice,; sa consommation d’énergie électrique étant très faible.
- Parmi ses avantages, la suppression du réservoir en est un des principaux parce qu’il permet d’éviter tout dépôt, impuretés et microbes si nuisibles à: la santé, tout en assurant le maintien de l’eau à une température fraîche en toute saison. L’eau est aspirée par prise directe sur la source et refoulée dans la canalisation des étages supérieurs jusqu’à la hauteur de 20 mètres toujours pure, limpide et fraîche, c’est-à-dire telle qu’elle jaillit de la source.
- Le dispositif spécial dont cette autopompe est munie, rend son fonctionnement parfaitement automatique, sans aucune manœuvre ; tout récipient intermédiaire est inutile. Aussitôt qu’un robinet de la canalisation est ouvert, la pression tombe à l’intérieur des tuyaux et le moteur se met automatiquement en mouvement. L’eau coule alors continuellement jusqu’à la fermeture du robinet ; à ce moment la pression remontant dans la canalisation, la pompe s’arrête automatiquement.
- Ce même dispositif automatique est en communication directe avec le moteur et la pompe, de cette façon tout l’appareil est d’une installation facile, même dans les vieux locaux, et prend une place très réduite, soit contre un mur, soit sur un socle en briques, en ciment ou en bois.
- La conduite électrique est reliée directement au dispositif automatique sans aucune autre installation de fils ou appareillage électriques, autrement dit la canalisation électrique se limitant à la pompe, le raccordement se fait à la ligne du réseau comme celui d’une simple lampe électrique.
- Etant construite avec des pièces interchangeables, on peut dès lors facilement remplacer tout organe qui serait mis hors d’usage, pour une causé quelconquei Une application intéressante de cette autopompe consiste à l’employer pour l’arrosage; il suffit, en effet, de raccorder le tuyau d’arrosage à un robinet de la distribution.
- L’autopompe électrique « La Source » est établie en deux types ; l’un pour courant alternatif, l’autre pour courant continu; le premier pèse 35 kilogrammes, le second 5o. Chacun débite à l’heure 1800 litres.
- Montage et manipulation de l’autopompe. — On peut utiliser n’importe quel puits existant, ordinaire ou tubulaire. Pour de nouvelles installations, il est recommandé de creuser de préférence un puits tubulaire, même quand le niveau de l’eau se trouve à 6 mètres environ du jour, ou du fond de la cave ;. mais dans ce dernier cas, il y a lieu de creuser un évasement'accessible de 4 à 5 mètres de profondeur.
- L.’eau à aspirer doit être propre et exempte de sable ; différemment le puits sera muni d’un filtre en fine toile de laiton ou d’un appareil de captation.de sable établi à même dans la canalisation d’aspiration.
- Pour un puits ordinaire, il y a encore lieu d’établir un clapet de retenue au plus profond du puits; pour un puits tubulaire, le clapet de retenue est à établir à, l’extrême bout accessible de la canalisation d’aspiration. Enfin, si l’autopompe à installer est à brancher sur une pompe déjà existante, . ou si plusieurs doivent être accordées au même puits, il doit être établi un clapet de retenue à chaque appareil.
- Conduite d’aspiration. — La conduite d’aspiration doit être absolument étanche, à l’abri de la gelée et être disposée de manière à être toujours ascendante et ne présenter une inclinaison descendante sur aucun point. Le diamètre intérieur doit, suivant la grandeur de la pompe, avoir de 25 à 4o millimètres. Si la conduite d’aspiration est assez longue, il y a lieu de choisir une section encore plus grande, correspondant à cette longueur, à cause des pertes de frottement. Le mieux est encore d’utiliser des tuyaux de plomb, mais l’on peut cependant faire usage de tuyaux en fer. Une bride de raccordement ad hoc est prévue à la pompe. ,
- La hauteur d’aspiration, c’est-à-dire la distance verticale entre la pompe et le niveau de l’eau le plus bas, ne doit jamais dépasser 6 mètres ; on doit, le plus possible, la restreindre. Avant la mise en marche de la pompe, il est nécessaire de remplir la conduite d’aspiration d’une eau pure et froide, par l’intermédiaire d’une petite ouverture prévue sur la pompe, ouverture qui devra être hermétiquement refermée aussitôt après.
- Conduite de refoulement. — La conduite principale ou colonne montante, doit être, de préférence en tuyau de plomb de 25 à 40 millimètres de diamètre intérieur; la pompe est également munie d’une bride de raccordement ad hoc. Les dérivations de la conduite principale aux lieux d’utilisation peuvent avoir un diamètre intérieur
- de i5 millimètres; quant aux robinets, ils devront avoir un passage aussi grand que possible, 10 à i5 millimètres environ.
- A l’endroit le plus élevé de la conduite de refoulement, à 1 mètre environ au-dessus du plus haut lieu d’utilisation, on montera le réservoir à air muni d’une bride de raccordement pour tuyau de plomb de 12 millimètres et demi.
- Le robinet de vidange de la pompe sert à vider toute la conduite de refoulement, en cas de réparation aux robinets distributeurs ou à la conduite principale; mais avant de l’ouvrir, il faut déclancher l’interrupteur principal à la ligne électrique, afin que la pompe ne se mette point en mouvement. On peut aussi procéder à la vidange de la conduite de refoulement, en hiver, par les grands froids s’il y a danger de gelée pendant la nuit. En enclanchant l’interrupteur principal, la conduite de refoulement se remplit alors d’elle-même. —-L’autopompe électrique « La Source » est construite par les Etablissements S.' Grauer et Gie, 76, boulevard Richard-Lenoir, à Paris.
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- RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE
- QêÉ
- Oü5sT
- Observations faites à l’Observatoire du Parc-Saint-Maur en août 1912, par M. Ch.
- Dufour.
- Août 19x2 figurera parmi les mois absolument anormaux. C’est le plus froid de la période 1851-1912 pour laquelle les températures du Parc Saint-Maur sont ou ont été rendues comparables (4). La moyenne mensuelle est seulement de i4°>9; les moyennes diurnes ont été inférieures à leurs normales respectives du 28 juillet au 24 août, soit pendant 28 jours consécutifs. On ne trouve ancun exemple semblable dans la série des observations du Parc Saint-Maur. Il est aussi sans exemple depuis i85i que le thermomètre n’ait pas atteint une seule fois 25° en août. Le maximum absolu de l’exceptionnel mois d’août 1860 était de 25°,2; la température la plus élevée observée en août 1912 est de 24°,7 le 29.
- La nébulosité moyenne 7,32 est, pour le mois d’août, la plus élevée de toute notre série d’observations; la durée totale d’insolation est en déficit de io8h6 sur la normale du mois et le rapport d’insolation, normalement de 0,52 en août, est tombé à 0,27.
- La pression moyenne 754“'",5 est l’une des plus basses que l’on trouve en août et le minimum absolu 740““,7 le 26 est le plus faible cjue l’on ait observé à Paris, à la même altitude, au cours de la période de 62 ans 1851-1912.
- La hauteur totale de pluie est de 82mm,6 ; le rapport à la normale est ainsi de i,5i. On a recueilli 27™“,3 le 12 et i3mm,o le 18. Il y a eu 19 jours pluvieux; on en compte normalement 12 en août.
- Des orages ont marqué les journées des 10, 14, 18,
- 20 et 26. L’orage du 18 a été accompagné d’un violent coup de vent qui a cassé ou déraciné de nombreux arbres de haute taille à Saint-Maur et dans les communes voisines.
- Pression barométrique. (Alt. 5om,3.) — Moyenne des 24 heures : 754““,47 î minimum absolu : 740““,7 le 26 à 4h4om; maximum absolu : 763mm,6 le 22 à 22h25m.
- Température. — Sous l’abri. — Moyennes : des mi-nima, io°,67; des maxima, 19°,66; des 24 heures, 14°>91 -Minimum absolu, 70,1 le i4; maximum absolu, 24°,7 le 29. Amplitudes diurnes : moyenne du mois, 8°,99; la plus élevée, i4°,i le 3 ; la plus faible, 5°,4 le 19. Sur le sol gazonné. — Moyennes : des minima, 9°,43 ; des maxima 32°,83. Minimum absolu, 5°,o le 14 ; maximum absolu, 44°,4 le 3. Dans le sol gazonné. — Moyennes du mois (prof. om,3o) à 9 heures : i6°,9i ; à
- 21 heux’es : i7°,o5; (prof. om,65) à 9 heures : i7°,io; à 21 heures : i7°,o8; (prof. 1. mètre) à 9 heures : i6°,96; à 21 heures : i6°,g3. De la Marne. — Moyennes : le matin, i7°,73; le soir, 180,12. Minimum, i6°,38 le 28; maximum, 2O0,5i le 2.
- Tension de la vapeur. — Moyenne des 24 heures : 9mm,98. Minimum, 6œm,3 le 6 à 14 heures; maximum, 14mm,7 le 25 à 20 heures et 21 heures.
- Humidité relative. — Moyenne des 24 heux’es : 80,4. Minimum, 38 le 6 à 14 heures; maximum, 100 à 11 dates différentes.
- Nébulosité. — Moyenne du mois (6 h. à 21 h.) 7,32. Moyennes diurnes : la plus faible, 2,1 le 17; 2 jours entièrement couverts le 12 et le 27.
- Insolation. —Durée possible 442 heures; dui’ée effective. ii9h,7 en 3o jours; l’apport 0,27.
- Pluie. — Total du mois 82““,6 en 5i\8. Maximum en 24 heures, 27mm,3 le 12.
- Nombre de jours : de pluie, 19; de pluie appréciable (égale ou supérieure à oram,i) : 19; égale ou supéx’ieure à
- 1 A. Angot. Études sur le climat de la France (Annales du Bureau central météorologique 1897-1900-1903-1904).
- imm : 16; à 5mm : 4; à iomm : 2 ; à 20mm : 1 ; d’orage de brume : 6; de rosée : 20; de halos solaires : 3.
- Fréquence des vents : calmes, 32.
- N . . . . xi S. E. . . . 4 W . . . ;
- N. N. E. . 4 S. S. E. . . 25 W. N. W.
- N. E. . . o S.........44 N. W. . .
- E. N. E. . 2 S. S. W . . ni N. N. W .
- E. . . . . 1 S. W. ... 222
- E. S. E. . 3 W. S. W. . i54
- : 5 I
- 77
- 25
- 18 11
- Vitesse du vent en mètres par seconde. — Moyenne des 24 heures : 3m,79. Moyennes diurnes : la plus élevée, 6m,2 le 26; la plus faible, im,3 le 9. Vitesse maximum, i4m,6 le 18 à i7h3m par vent de N. N. W.
- Hauteur de la Marne. — Moyenne du mois : i10^. Minimum : im,49 le 6; maximum : 2m,09 le 12.
- Comparaisons aux valeurs normales. — Pression
- — 3mm,38; température —20,78; tension de la vapeur
- — omm,94 ; humidité relative +6,2; nébulosité -j-2,07; pluie -j-28mm,o; jours de pluie appréciable +7; insolation —• io8h,6.
- Electricité atmosphérique. — Moyenne générale (19 jours) : 124 volts; moyenne diurne la plus élevée
- 209 volts le 22; la plus faible 60 volts le 24. Moyenne des 10 journées ou le potentiel est resté constamment positif et où l’on n’a, en outre, observé ni précipitation ni manifestation orageuse i32 volts; moyenne diurne la plus élevée 209 volts le 22; la plus faible, 77 volts le 7. Amplitude diurne correspondante 0,57; amplitude nocturne 0,72.
- Radiation solaire. — On n’a pu faire utilement pendant le mois que deux mesures, par ciel très voilé. On a obtenu I —0e*1,948 le 29 à i3h22m.
- Taches solaires. — L’état du ciel en a rendu l’observation assez difficile. On n’a constaté pendant le mois la présence d’aucune tache.
- Perturbations magnétiques. —Très faibles les 10, i5, 27, 28, 3o, 3i ; faibles les Ier, 16-17; modérées les 18-19, 2i-23; assez forte les 5-6. .
- Mouvements sismiques. — Les mouvements sismiques enregistrés pendant ce mois peuvent être répartis en 4 groupes par ordre d’importance. I. Le 9, début à ih33mi6s; ph. pie. de 1h 37m à 2 heures, fin vers 6 heures (grand tremblement de terre en Turquie) II. Le 10, début à 9h28mi95; ph. pie. gh34m à g1*4im, fin vers 11 heures (nouveau tremblement de terre en Turquie) ; le 17, début i9h26m 22s; ph. pie. de 20,l4m à 20h 5om, fin vers 22 heures. III. Le 4, ph. pie. de 22118m à 22lli8ra, fin vers 22h5om; le 6, début à 2ih3oin295, ph. pie. 2iK ^ 22i> 56ra, fin vers 23h i5m ; le 31, début 22h 35m 34s ; ph. pie. 23u iom à 23h2ôin, fin vers 24 heures. IV. Le 6/ faible mouvement de i-8h 4gm à ighiom; le 10, ph. pie. de i8h4om à i8h46ra;le 21, ph. pie. de i8h24m à i8h5om; le 23, ph. pie. de i4ll32m à i4ll5om; le 23, début à 2ih5omi6s; ph. pie. de 22 heures à 22h 4“, fin vers 23 heures.
- Des mouvements encore plus faibles ont été enregistrés le 6, de i4h iom à i4h5oni; le 18, de 8h 38m à 9 heures; de ig1' 20” à igh5om et de 22 heures à 2 21‘45m;' le 19, de i6h 44” à 18 heures; le 3i, de 2o’l5gm à 2ih8m. On trouve enfin des traces de microsismes aux dates1 des ier, 2, 3, 4, 5, 10, 11, 15, 18, 20, 21, 24, 25 et 3o août.
- Floraisons. — Le 2, persicaire du Levant; le 7, bar-dane, absinthe; le i4> tanaisie; le 16, polygonum cuspi-datum; le 26, cataleptique de Virginie; le 3o, dentelaire.
- Départ des martinets le 19.
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- VARIETES
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- Le marquage des moutons et l’industrie lainière.
- — La Chambre syndicale du Commerce et de l’Industrie des laines, et avec elle, les Chambres de Commerce des divers centrés lainiers : Roubaix, Tourcoing, Reims, Elbeuf, Amiens, Mazamet,Orléans, etc., ont fait entendre leurs protestations réitérées contre le mode de marquage des moutons utilisant la poix ou le coaltar, système primitif, qui déprécie les plus belles toisons et cause aux industries de la laine un préjudice considérable. En effet, la poix, comme le coaltar, laissent sur
- la laine des marques indélébiles, et malgré toutes les précautions, tous les soins donnés au triage, il reste,’ inévitablement, des parcelles maculées, daüs la laine) des! toisons, et dans les nombreuses ^transformations que) la laine est appelée à subir dans l’industrie.
- Au dégraissage, ces.parcelles fondent et se répandent sur tout le lot de laine, qu’elles poissent et noircissent. A la carde, cette laine, ainsi poissée, ralentit la production, occasionne souvent des dégâts dans les garnitures, et augmente très notablement le déchet. Au peignage,
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- VARIÉTÉS
- les parcelles de poix sont retenues principalement dans la blouse, au détriment de sa valeur, et lorsqu’il en reste quelque peu dans le peigne, la fabrication du tissu et surtout la teinture et l’apprêt de ce tissu s’en ressentent. En présence d’étoffes tachées, ternies, dépréciées par la division à l’infini des parcelles de poix dans les tissus, les fabricants subissent des pertes et de graves préjudices. Il est donc de la plus grande importance — et il n’ést pas trop d’une campagne de presse dirigée dans le sens technique—de sauvegarder les intérêts de l’industrie et du commerce des laines, en appelant l’attention sur la substitution qui doit être faite de procédés rationnels démarquage des moutons, aux procédés défectueux, si nuisibles employés jusqu’ici, et sur l’amélioration à apporter à cette opération, par les éleveurs et.agriculteurs qui alimentent l’industrie lainière.
- Dans certaines contrées, les moutons sont marqués au moyen de couleurs d’aniline : rouge, bleue, violette, etc. Ce procédé, quoique moins nuisible à l’industrie, présente encore des inconvénients., La couleur ne disparaît pas complètement au dégraissage, par le savon et le carbonate de soude, elle s’étend même, et l’industriel se voit obligé d’opérer, après le lavage, le triage des mèches coloriées. Il en résulte de plus grands frais de main-d’œuvre et une perte de temps.
- On a eu l’idée de substituer au marquage des toisons, le perçage des oreilles de l’animal, ou de fixer à l’oreille une plaque ou un bouton métalliques portant la marque du propriétaire; ou, enfin, le marquage au fer rouge, sur une partie du corps non recouverte de laine, à l’oreille, ou sur nez, de préférence, l’oreille pouvant être
- déchirée par suite d’accident. Ce dernier système offrirait l’avantage d’être indélébile et, par conséquent, il ne serait pas nécessaire d’en renouveler l’application après chaque tonte; il laisserait la laine indemne, et celle-ci conserverait ainsi toute sa valeur, pour le commerce, le tissage et la mégisserie. Cependant, il faut observer que le marquage au fer rouge, outre la souffrance imposée à l’animal, de même que les incisions de la peau ou le perçage des oreilles, peuvent engendrer dès plaies favorables à l’inoculation de maladies contagieuses.
- Pour éviter tous ces inconvénients, il semble que le meilleur procédé de marquage à substituer à l’emploi de la poix et du coaltar consisterait à marquer les moutons, à la fois sur la face, le front et le chignon, avec une teinture composée d’huile de lin, d’essence de térébenthine et de bleu de Prusse, ou tout autre ingrédient inoffensif : rouge, noir, jaune, etc., voire même avec de l’encre ordinaire à tatouer, que l’on trouve dans le commerce. La teinture, appliquée aussitôt après la tonte, serait suffisante pour permettre de reconnaître les moutons, et disparaîtrait par les lavages et les lessivages alcalins.
- La Chambre syndicale du Commerce et de l’Industrie des laines a appelé, sur cette question, l’attention des Ministres de l’Agriculture, du Commerce et de l’Industrie, et des divers groupements agricoles, et elle a demandé qu’une mesure législative intervienne en la circonstance ; c’est dire toute l’importance qui s’attache à l’emploi d’un procédé pratique de marquage des moutons. Henri Blin.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Coloration oxyde noir de cuivre. — On donne au cuivre, au bronze et au laiton, une coloration oxyde noir, qui est très durable et qui est plus élégante et moins bazar, pour les instruments de précision, les appareils téléphoniques et télégraphiques, etc. Voici comment on procède :
- La surface à noircir est soigneusement décapée : on la sable généralement. On prépare séparément deux solutions à poids égal de sel et d’eau : l’une d’azotate de cuivre, l’autre d’azotate d’argent : on peut d’ailleurs les obtenir directement par dissolution du métal dans une solution acide correspondante en titrant soigneusement.
- Les deux solutions sont mélangées dans les proportions suivantes : 3 parties d’eau; 2 parties d’azotate de cuivre ; 1 partie d’azotate d’argent.
- On chauffe la pièce à 120 degrés, sur une plaque de tôle ou dans un four, et avec une - brosse douce ou un linge, on applique le mélange en couvrant uniformément la surface. Le séchage est immédiat et on peut appliquer une deuxième couche si l’on veut.
- L’objet refroidi est énergiquement brossé et l’on obtient une couleur noir brun très tenace. Enfin l’objet est plongé dans une solution de foie de soufre pendant cinq minutes (solution de 12 à i3 grammes de foie de soufre dans un litre d’eau). On chauffe l’objet à nouveau jusqu’à ce qu’on obtienne une coloration noire : ensuite on peut laquer ou vernir l’objet, pour lui donner encore un meilleur aspect.
- Analyse sommaire du miel. — L’analyse complète du miel est laborieuse et difficile ; elle nécessite un laboratoire bien outillé et une grande habitude des manipulations chimiques. Mais si l’on veut simplement s’assurer que le miel n’est pas falsifié, qu’on n’y a pas ajouté d’autres substances pour l’adultérer en en augmentant la quantité, il suffit, d’après M. Granderye (La Vie agricole et rurale), d’opérer comme l’indique le tableau suivant :
- SA 10 cc. dej la solution! A, on ajoute) 1 cc. d’acide chlorhydrique^ le liquide
- Dans 100 cc. d’eau de pluie, on dissout tiède 10 gr. de< miel (solut.A). Le liquide,bien agité, est :
- / S’éclaircit ; on j ajoute une ou deux gouttes d’acide chlorhydrique, le liquide...
- \ Reste trouble... Kaolin.
- , Reste clair... Craie
- Se trouble... Plâtre
- U 10 cc. de1 la solution A, on ajoute 5, ES ou 4 gouttes 3 j d’eau iodée, on obtient...;
- Une coloration <
- Pas de coloration; à 10 cc. de liqueur A, on ajoute 10 cc. de tannin,
- t Amidon Bleue < Fécule ( Farine
- Violet
- terne
- Dextrine | et Fécule
- Un précipité grisâtre. Gélatine.
- Rien
- ( Miel pur.
- J Miel cle sucre. \ Miel de glu-( cose.
- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. Ramon Puig-Font, à Barcelone.— Le composé Cl2 O4 n’est pas dans le commerce : comme il est décomposé par la lumière solaire et qu’il détone à 65° C, vous concevez que ce n’est guère un produit conservable et transportable. Force est de le pré-
- parer soi-même quand on en a besoin, et qui d’ailleurs ne peut guère être fait que par un chimiste.
- M. Primet, La Chartreuse, à Brive-Charensac. — Soudures en tubes, auto-décapantes. — La maison Graner et Cio, 76, boulevard Riehard-Lenoir, vend de tels produits, mais nous ne connaissons pas ses prix.
- M. A. Tesnière, à Elbeuf. — Excroissances formées sur la mèche d’une "veilleuse à huile. — Elles proviennent sans dopte d’une combustion incomplète, pourriez-vous nous en envoyer un échantillon ? Avant de vous indiquer un remède, ils nous faudrait connaître bien exactement la nature du mal.
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- BOITE AUX LETTRES
- M. A. Thibessard, à Villerupt. — Sur les véhicules automobiles, aucun changement de marché automatique hydraulique ou pneumatique n’est encore sorti du domaine de l’expérience. Il existe pour le moment deux appareils hydrauliques capables de répondre à la question. i° La transmission universelle de MM. Williams et Janney décrite déjà dans La Nature et construite par la maison Delaunay-Belleville, pour le compte de la Société de la Transmission universelle française, 42> avenue des Champs-Elysées, à Paris. Cet appareil est appliqué déjà sur des machines-outils, des presses à imprimer, des appareils de levage ; il a un certain avenir dans la traction électrique, et pourrait être appliqué sur le véhicule automobile, à la condition de le construire spécialement en réduisant un peu ses dimensions et son poids ; 2" la transmission- hydraulique -Hele-Schaw, due à l’inventeur même du célèbre embrayage Hele-Schaw. Cet appareil, destiné spécialement aux automobiles, a été décrit dans Automotor-Journal, il est organisé de manière à servir à la fois d’embrayage et de changement de vitesse. Il comprend : un récepteur formé d’un rotor constitué par un faisceau de cylindres rayonnants, d’un stator formant carter et portant un chemin de roulement elliptique, et d’un organisme intermédiaire qui comprend précisément les pistons des cylindres. Chacun des pistons porte deux galets qui roulent sur le chemin elliptique, pour obtenir le. mouvement alternatif . A ce récepteur est accouplé un générateur constitué d’éléments absolument analogues, avec cette différence que, tour-
- nant généralement beaucoup plus vite, on a remplacé le chemin de roulement elliptique par un chemin circulaire, excentré, ne donnant qu’une course aller et retour des pistons par tour, au lieu de deux. L’aspiration et l’échappement de l’huile ont lieu par l’arbre du rotor, dont un des paliers forme distributeur. Il est très vraisemblable que cet appareil puisse se répandre dans la pratique courante. Comme autre type de transmission actuellement en expérience, on peut citer la transmission à air comprimé Hautier, actuellement en expérience aux établissements Schneider du Creusot. Le moteur à explosions est accouplé au véhicule par l’intermédiaire d’un train épicycloïdai, qui actionne un compresseur d’air destiné à alimenter un moteur à air comprimé en prise avec le véhicule. Au démarrage, c’est le moteur à air comprimé qui agit tout - d’abord, puis peu à peu, grâce au mouvement différentiel du train épicycloïdai, le moteur à explosions prend le pas sur lui, et en pleine marche reste seul en prise. On réalise ainsi embrayage et changement de vitesse progressif, avec prise directe en grande vitesse. En ce qui concerne les moteurs sans soupapes, les seuls réellement ayant fait leurs preuves, sont les moteurs Knight, exploités en particulier chez Panhard, Minerva et Daimler. Dans la pratique, les moteurs habituels„à soupapes sont beaucoup plus simples et tout aussi satisfaisants, c’est encore à eux que l’on a recours exclusivement, lorsqu’il s’agit d’établir une voiture de course, et c’est la meilleure preuve que l’on puisse donner de la valeur de leur fonctionnement.
- "Igo
- BIBLIOGRAPHIE
- Qgr
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Appareil respiratoire Maurice Ferriez pour séjourner sous l’eau ou dans les milieux irrespirables : Henriquez-Phillipe. — Les premiers jours d’un jeune verdier René Merle. — Nouveau séchoir industriel : A. Ciiaplet. — Chronique : Francis Marre. — La pèche à la baleine dans les mers mondiales : Charles Rabot. — La protection contre la rupture des conducteurs électriques aériens : Pierre de Mériel. — La plus grande gare d’Europe : Dr Alfred Gradenwitz. — Académie des sciences : Ch. de Villedeuil. — Le travail du bois et du fer au Soudan : Jean-Paul Lafitte.
- Supplément. — Nécrologie : Le professeur Forel. — Electrification du chemin de fer du Saint-Gothard, etc.
- Les moteurs d'aviation, par C. Martinot-Lagarde, capitaine du génie à l’Etablissement central du matériel aéronautique militaire Chalais-Meudon. In-8°, 116 p., 69 figures, broché. Berger-Levrault, éditeurs, Paris, 191a. Prix : 2 fr. 5o.
- Dans la première partie de l’ouvrage, l’auteur examine les conditions spéciales du fonctionnement du moteur d’aviation et les moyens propres à lui donner la légèreté, qui est une des conditions essentielles de son emploi, sans nuire à la robustesse et à la régularité de marche qui ne sont pas moins nécessaires. La seconde partie donne une description des principaux moteurs d’aviation actuels, signale les tendances nouvelles, les difficultés de réalisation, les résultats pratiques obtenus. Ouvrage clair, méthodique et complet qui se lira avec plaisir et fruit.
- Jacobus Henricus Van’t Hoff, sein Leben und Wirken (sa vie, son œuvre), par E. Cohen, professeur à 1 l’Université d’Utrecht. 1 vol. illustré, 638 p. Leipzig, 1912. Akademische Verlaggesellschaft m, b. H.
- M. Cohen a écrit une biographie minutièuse de son illustre compatriote, le grand chimiste hollandais Yan’t Hoff. Il ne se contente pas d’analyser en détail l’œuvre du savant, il s’attache à peindre l’homme dans son milieu et dans son temps, parmi sa famille, ses amis, ses confrères et ses maîtres, de façon à permettre au lecteur de bien suivre l’évolution de la pensée du maître, à en scruter lès origines et à mesurer, non seulement l’influence de l’homme de science
- sur son temps, mais encore la réaction du milieu sur le savant. Rien de plus instructif et de plus attachant qu’un tel récit, d’autant plus intéressant dans le cas de Van’t Hoff, que celui-ci, l’un des initiateurs de la chimie physique,, fut .en somme en science un révolutionnaire.
- Formulaire de cosmétique, par R.-M. Gattefossé, chimiste. .1 volume in-8° de i5o pages avec gravures. Edition Parfumerie moderne, 19, rue Camille, Lyon. Prix : broché, 1 fr. 5o; relié, 2 francs.
- Conçu de même façon que le formulaire de parfumerie du même auteur, cet intéressant recueil présente la particularité d’être exclusivement consacré aux cosmétiques ne contenant pas d’alcool. Grâce à l’emploi de parfums purifiés, on peut en effet se passer de ce dissolvant coûteux. Le volume contient sous forme séparée un grand nombre de recettes pour la confection des eaux, poudres, crèmes, teintures diverses.
- Die Pithecanthropusschichten auf Java. Geologische und palàontologiscîie Ergebnisse der Trinilexpedition, par Mme Selenka (M. Leonore) et M. Blanckenhorn. In-4“, 268 p., 32 pl. (1907-08). Leipzig 1911, Engelmann. Prix : 62 fr. 5o.
- On n’a pas retrouvé d’autres ossements de Pithecan-thropus et l’accord n’est pas fait sur l’âge du gisement, qui est pléistocène pour les uns et du pliocène supérieur pour les autres.
- Environs de Chamonix extraits de la carte du Mont-Blanc au 20000®, par Henri Vallot et Joseph Vaelot. Henri Bai’rère, édit., Paris. Prix : 3 fr. 5o.
- Cette feuille provisoire (où l’on n’a pas figuré les bois) donne une idée de ce que sera la grande œuvre
- ' commencée il y a 20 ans par les deux auteurs. Le terrain (en courbes de niveau de 20 mètres) est aussi clairement représenté que sur les feuilles de l’Atlas Siegfried au a5ooo®. Les alpinistes attendent avec impatience l’achèvement de cette belle entreprise.
- Rocks and Their Origins par M. Grenvilee A.-J. Cole. In-12: 174 p- et fîg. (Cambridge. University Press, 1912). Prix : 1 fr. 25.
- Histoire sommaire, et très claire, des diverses roches et de leur origine (même collection).
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- BIBLIOGRAPHIE
- The Origin of Eartkquakes, par C. Davison. In-12, i44 P» et fig« Cambridge University Press, 1912. Prix : . 1 fr. 25.
- Résumé des notions sur les tremblements de terre, : dans l’excellente collection des petits manuels scienti-1 tiques et littéraires publiés par l’Université de Cambridge.
- R. Magistrato aile acque. Ufficio Idrografico. Carte annuali delle pioggie nella regione veneta per il 1909 e 1910. Pubblicazione n°33,Yenezia. CarloFerrari, 1911,
- Le réseau d’observations pluviométriques .de la ~ Vénétie est un des plus denses d’Europe (1 station par 80 km 9). Leurs résultats pour 1909 et 1910 sont consignés sur 2 cartes au 5oooooe.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
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- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- . observations 7 HEURES DÜ MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 9 sept. 1912. . 14»,4 W. 3. Couvert. 0,5 Rosée; couv. jusq. 13 h. ; avers, à 8 h. 45; nuageux ensuite.
- Mardi 10 5»,3 Calme. Très nuageux. » Rosée ; très nuageux ; gouttes à 19 h. 30.
- Mercredi 11 ... . 9»,3 W. N. W. 2. Couvert. 0,4 Rosée; très nuageux; petite pluie à 10 h., à 13 h. et à 21 li.
- Jeudi 12. 10",6 W. N. W. 2. Couvert. 0,4 Pluie à 2 h. et de 4 h. 15 à 20. ; couv. jusq. 12 h. nuag. ensuite.
- Vendredi 13 ... . 6°,1 N. E. 2. Beau. 0 Rosée ; peu nuageux ; brume.
- Samedi 14 9»,8 N. 2. Couvert. » Rosée; très nuageux.
- Dimanche 15. . . . 12°,7 Calme. Couvert. » Couvert; quelq. gouttes vers 11 li. 45.
- SEPTEMBRE 1912. — SEMAINE DU LUNDI 9 AU DIMANCHE 15 SEPTEMBRE 1912.
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- Lundi I Mardi | Mercredi | Jeudi | Vendredi | Samedi i Dimanche
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 7 au i5 septembre 1912. — Le 7. Pression toujours élevée : Besançon et Biarritz, 771 mm. Pluies sur le Nord-Ouest et le Centre de l’Europe ; beau temps en Francë. Temp. du matin : Besançon, 8° ; Nantes et Clermont, 9; Monaco, 19; moyenne à Paris : i2°,i (normale : 160). — Le 8. Fortes pressions sur le N.-W, de l’Europe (Islande : 775 mm); dépression sur la Baltique (Wisby : 750). Vent N. modéré sur nos côtes. Pluies sur le N. et le Centre de l’Europe : Charleville, 16 mm; Dunkerque, 10. Temp. du matin, plus haute : Belfort,/il?; Nantes, 12; Nice, 16; moyenne à Paris ; la0,g (normale : i5°,8). — Le 9. Pression très élevée sur le N.-O. de l’Europe : Ecosse, 772 mm; dépression sur la Baltique : 745 mm. Pluies sur le N; et le centre du continent : Besançon, 9 mm. Temp. du matin notablement plus basse dans le N. et l’E. de la France : Belfort, 4°; Paris, 5; Nantes, 6; Toulouse, 15 ; Monaco, 18; moyenne à Paris : 120,3 (normale : i5°,y). — Le 10. Pression basse sur le Nord et le Sud de l’Europe (Danemark, 752 mm; Italie, 752), fortes pressions sur l’Ouest et lé Nord-Ouest (Islande et Ecosse, 771). Pluies sur le Nord et lé Centre : Dunkerque, 7 mm; Charleville, 4-Temp. dü matin : Belfort, 5°; Nantes, 8; Toulouse,.9; Monaco, 18; moyenne à Paris : 8°,7 (normale : i5°,6). — Le il - Les fortes pressions s’étendent sur la Baltique et le Centre de l’Europe; faibles dépressions sur l’Islande
- du Bureau Central Météorologique.
- et l’Italie. Pluies en Finlande, Italie, Pays-Bas : Nancy, i5 mm; Dunkerque, 9. Temp. du matin plus haute : Belfort, 6°; Clermont, 7; Nantes, 10; Monaco, i3; moyenne à Paris : 9°,6 (normale : i5°,4).—Le 12. Pression supérieure à 765 mm de l’Atlantique au centre de la Russie : Moscou, 765 mm; Breslau, 770; Valentia, 774. Vent N. faible sur nos côtes. Pluies rares sur le . continent. Temp. du matin : Belfort, 5°; Toulouse, 7; Nice, i5 ; moyenne à Paris : n°,2 (normale : i5°,3). — Le i3. La pression baisse rapidement sur le Nord de l’Europe {Bodoe : 749 mm) ; elle reste élevée dans l’Ouest. Pluies sur le Nord et le Sud de l’Europe; en France, beau temps. Temp. du matin : Belfort, 5°; Toulouse, 6; Nantes, 9; Nice, 17; moyenne à Paris : io°,5 (normale : 15°,t. — Le x4- Dépression sur le Centre et le Sud de l’Europe : Haparanda : 744 mm; Baltique, 760. Pluies sur le Nord du continent. Temp. du matin plus haute : Belfort, 90; Clermont-Ferrand, 10; Nantes, 12; Monaco, 16; moyenne à Paris : I2°,8 (normale : i5°). — Le i5. Fortes pressions sur les Iles-Britanniques et la France : Irlande, 769 mm; Pas de Calais et Bretagne, 768; dépressions en Russie (Kiew, 746 mm) et Islande (752 mm). Pluies sur le Nord et le Centre de l’Europe. Temp. du matin : Belfort, 70; Nantes et Clermont, 11; Perpignan, .18; moyenne à Paris : i3°,8 (normale : i4°,8).— Phases de la Lune : Nouvelle Lune le ir, à 3 h. 58 m. du matin.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de
- leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut, Professeur à l'Ecole des Mines et à l’Ecole des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La NatltrG » doit être adressé aux bureaux du journal : J*o, Boulevard Saint-Germain, Paris (YJe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d'origine.
- N° 2053. — 28 SEPTEMBRE 1912
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- INFORMATIONS
- SUPPLEMENT.
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- WTHÉgud
- À
- Une nouvelle comète. — La première comète de l’année vient d’être signalée par un télégramme de l’Observatoire central de Kiel Elle a été découverte en Australie par l’astronome Gale. Sa position, le 9 septembre, à 7h -i4m, temps moyen de Sydney, était :
- Ascension droite := i3h 3;m;
- Déclinaison.....— 36° 3i\
- En reportant cette position sur une carte, on voit que la nouvelle comète était alors un peu au-dessous du milieu de la droite qui joint les étoiles 0 et 1 du Centaure, dans une région qui s’élève à peine au-dessus de l’horizon de Paris. Elle était, à ce moment, invisible en France. Les observations ultérieures ont indiqué le sens du déplacement de cet astre. La comète Gale a été, en effet, observée à Santiago (Chili). Sa position, le 11 septembre, à 711 49"\ temps moyen de Santiago, était :
- Ascension droite : i3h54m
- Déclinaison.....: — 33° 20'.
- En comparant cette position à la précédente, on voit que la comète s’écarte rapidement du Soleil et qu’elle s’é ève sur l’horizon de Paris. Son éclat, d’après cette observation, était de la cinquième grandeur, noyau rond de 2' de diamètre, légère queue.
- Au moyen de irois observations des 8, 11 et i5 septembre, M. Martin Ebell a calculé une orbite provisoire, qu’il communique dans la « Circulaire n° 135 » de l’Observatoire central de Kiel. Voici les éléments provisoires déduits :
- PassagR au périhélie. . ,............— T — 1912 oct. 4,7088, temps de Berlin.
- Longitude, du périhélie..............= it = 24° 17',65 1
- Longitude du nœud ascendant . . . = ^ —295° 18',27 > 1912,0.
- Inclinaison..........................= i = 82°6',58 J
- Logarithme de la distance périhélie . = 9,86147.
- La comète se rapprochera ainsi du Soleil jusqu’au 4 octobre. Elle s’élève de plus en plus sur l’horizon de Paris et s’écarLe du Soleil. Elle va traverser la constellation de la Balance. Nos lecteurs pourront essayer de la trouver, au moyen des positions ci-après, calculées au moyen des éléments ci-dessus. Une jumelle sera utile pour trouver la comète dont l’éclat, d’après le calcul, restera voisiu de la 5e grandeur. Il faut toutefois s’attendre à des variations comme cela arrive fréquemment au moment du périhélie. Voici les positions de la comète, pour 12 heures, temps moyen de Berlin :
- BAT HS
- 27 septembre 1912
- 28 —
- 29 —
- 30 — l" octobre 1912.
- 2 —
- ASCENSION DROITE
- 15 h. 7 m. 19 s. 15 h. 10 m. 27 s. 15 h, 13 m. 26 s. 15 h. 16 m. 16 s. 15 h. 18 m 59 s. 15 h. 21 m. 34 s.
- DÉCLINAISON
- — 11° 14',8
- — 9° 55',2
- — 8° 36',7
- — 7° 19', 5
- — 6° 3',0
- — 4° 46',0
- Les tremblements de terre en Turquie. — Nous avons reçu d'un correspondant de Rodosto une série de
- i £ -e *
- photographies qui conlirment notre note du 17 août sur la gravité des secousses sismiques qui ont désolé le littoral européen de la mer de Marmara. Nous en publions une, à titre de curiosité : elle montre une mai'On deMyrio-
- phyton renversée ................... _
- sur ses fondations, tandis que les deux maisons mitoyennes paraissent avoir si peu souffert du tremblement de terre que les vitres de leurs croisées sontreslées intactes. Dans cette même localité, des immeubles ont été détruits de fond en comble. Quant à la ville de Rodosto, les photographies reçues donnent l’impression qu’elle V T,~
- n’est p'us qu’un * ~ AL-------—....
- amas de ruines,
- et c’est tout ju-te si ses maisons n’ont pas été abattues jusqu’au ras du sol. Cette ville, qui comptait plus de 3oooo habitants, devra être reconstruite en entier.
- Transformateur électrique de vitesse pour navires. — La Nature a eu l’occasion de rappeler dans un article précédent (7 mai 1910) les raisons qui avaient conduit à introduire,pour les navires à vitesse modérée, entre la turbine motrice et l’arbre de l’hélice, un appareil dit réducteur de vitesse, permettant de conserver à 1 hél’ce et à la turbine les vitesses de rotation donnant à chacun de ces organes le maximum de rendement. Dans cet ordre d’idées, on a décrit le réducteur de vitesse mécanique à engrenages Westinghouse et Parsons et, dans le n° du 26 février 1911, le transformateur hydraulique de vitesse Fôttinger. Un troisième type de transformateur de vitesse, dit électrique et qui a été appliqué pour la première fois par M. Mavor, sur un petit yacht Electric Arc, a élé également sommairement indiqué dans le n° du 29 avril 1911. Depuis, ce transformateur électrique a été installé sur un cargo américain, Frieda, faisant le service entre le golfe de Mexico et New-York, ainsi que sur un pétrolier naviguant sur les canaux canadiens. Mais l’application la plus intéressante à tous les points de vue est celle qui vient d’être faite par le gouvernement des Etats-Unis, sur un navire charbonnier de
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- INFORMATIONS
- ïüoou tonnes clc déplacement, à deux hélices, le Jupiter, marchant à la vitesse de 14 nœuds. Le moteur primaire, d’une puissance d’environ 5ooo chevaux, est une turbine Curlis à six étages, actionnant directement un alternateur triphasé bipolaire faisant comme la turbine 2000 tours à la minute avec un voltage de 2200 volts. Chacun des arbres d’hélice est actionné par un moteur électrique triphasé recevant son courant de l’alternateur triphasé. Les moteurs ont 36 pôles, de telle sorte que le rapport de vitesse entre la turbo-génératrice et l’arbre de l’hélice, est de 18 à 1. A la vitesse de 14 nœuds, le nombre de tours de l’hélice est réglé à 110 par minute. Uu dispositif permet de changer le sens de la marche des moteurs pour la marche avant ou pour la marche arrière 'avec intercalation, dans le circuit, des résistances, nécessaires. Les changements dé vitesse du navire s’obtiennent en faisant varier la vitesse de la turbine à vapeur, tout en conservant le rapport de vitesse de 1 à 18 que nous avons indiqué plus haut. Afin de se rendre compte des avantages pouvant résulter de l’emploi de transformateurs et, en même temps, dans le but de comparer les divers systèmes, le gouvernement des Etats-Unis a fait construire deux autres navires charbonniers ayant exactement le même déplacement que le premier, c est-à-dire 20000 tonnes. L’un, le Cyclope, est muni de deux machines pilon à tr ple expansion, actionnant directement chacune un arbre d’hélice, l’autre le Neptune, de deux turbines à vapeur act’onnant. par l’intermédia're d’engrenages, les arbres d’hélice (Engineering, 2.3 août 1912).
- Locomotives à pétrole au Canada. — Des essais viennent d’être faits par le Canadian Pacific Railway sur une locomotive brûlant du pétrole au lieu de charbon. Les essais ont dû être satisfaisants, puisqu il a été décidé que la section comprise entre Wellington et Alberni serait desservie à l’avenir par les locomotives de ce type. Ce n’est pas que l’on compte sur une notable économie de combustible; mais cette substitution présente de sérieux avantages accessoires : notamment la diminution de la fumée, et la suppression des escarbilles tombant incandescentes sur la voie. J .es incendies, qui provenaient de cette cause étaient si nombreux, que la Compagnie avait dû former et équiper un corps spécial de pompiers dont elle pourra désormais se passer sans risques.
- Le géant des docks flottants. — Le dock flottant lancé le 14 août à Birkenhead pour l’Amirauté britan-1 nique par les chantiers Cammell, Laird and C°, est le plus grand en existence. Construit pour recevoir les plus puissants cuirassés du type super-dreadnought j. jusqu’à concurrence d’un déplacement de 32000 tonnes, il a 680 pieds de long et 144 pieds de large (soit 223 in. 70 et 47 m- 4°)- Ses murailles latérales sont hautes de 66 pieds à l’extérieur, et de 46 ll‘l pieds à l’intérieur, au-dessus du ponton (soit respectivement. 21 m. 70 et i5 m. 25). Le long du plancher du dock courent deux rangées de cales en bois de chêne anglais destinées à caler le navire une fois mis en placé, ces rangées ont 212 mètres de longueur. La superficie totale du dock est de 2 actes et demi, soit plus d’un hectare. Cette énorme construction est pourvue de
- Le dock flottant sortant du port.
- grues mobiles, de passerelles aériennes, d’ateliers, et aussi d un réseau téléphonique qui en rel e les d’fférenles parties. Dans l’intérieur des murailles sont aménagés les bureaux du directeur du dock, les. cab’iies, cuisines et réfectoires des officiers et de l’équipage. Une petite
- usine munie de huit chaudières à vapeur du type marin, commande les valves pour l’admission de l’eau. Ce
- Vue de profil du dock flottant.
- dock gigantesque est destiné au port militaire de Porlsmouth.
- Influence de la composition chimique de Pair sur la vitalité des microbes qui y vivent. — M. Trillgt vient de communiquer à l’Académie dé Médecine une élude relative à l’influence de la composition chimique de l’air sur la vitaliLé des microbes. Il y rappelle l’existence dans l’air d’ambiances favorisantes, puis détermine la nature chimique des gaz favorisants et les circonstances de leur formation. L’auteur reconnaît tout d’abord, par des méthodes analytiques très sensibles, la nature alcaline des ambiances favorisantes, la présence d’ammoniaque, d’amines grasses et aromatiques et de substances volatiles à réactions alcaloïdiques. Il démontre, d’après des essais faits sur des atmosphères artificiellement composées, que la propriété conservatrice va en augmentant, depuis l’ammoniaque et les amines grasses jusqu’aux gaz volatils azotés qui sont, probablement des alcaloïdes gazeux susceptibles de se former dans les circonstances journalières où se produit une décomposition organique quelconque : put réfaction^ émanations du sol et même respiration. La présence de ces gaz ne constitue pas nécessairement une ambiance favorisante; il y a une question de proportion et de durée d action comme dans la plupart des phénomènes biologiques; leur présence dans l’eau la rend Irès favorable au développement du bacille typhique et leur introduction dans l’organisme exalte sa réceptivité. Des études faites sur le caillage du lait et la décomposition de la viande ont montré que la présence de ces gaz explique certaines altérations subites des matières alimentaires. Les brouillards ou l’air humide chargés d’émanations gazeuses telles que celles du sol ou de la respiration constituent, surtout par les temps froids qui l’acil lent leur dissolution, une ambiance particulièrement favorable; M. Trillat attribue l’action favorisante des gaz à deux causes principales : la première est qu ils sont pour les microbes des aliments gazeux; la deuxième en ce que l’état alcalin d’un milieu prôlège le microbe contre les effets d’acidification dus à la lumière. En résumé, cette étude peut servir à expliquer le mécanisme encore si obscur de la contagion par les germes de l’air.
- Rôle des abeilles dans la culture des Betteraves à graine. — Dans le Rapport annuel pour 1911 de la Station d’entomologie du gouvernement de Iview, M. Wa* siliew décrit le rôle important joué par les abeilles dans la culture des betteraves à gra'ne. Ou sait que les abeilles, en aidant à la dispersion du pollen, favorisent et multiplient la formation de la graine; chacune porte, répartis sur ses pattes, 5 centigrammes de pollen. Les abeilles ne s’éloignent presque jamais de leur ruche a plus de 3 km et parcourent environ 14 ni. 5 à la seconde. Aussi, si l’on veut défendre une bonne race de betteraves à graine contre l'abâtardissement causé par les abeilles, il faut tenir ces dernières à 2 km de distance du champ, au moins, et non à 200 ou 5oo ni. à peine, comme on le fait d’ordinaire. Mais, d’autre part, les abeilles défendent non seulement les fleurs des arbres fruitiers, mais aussi celles des belteraves, contre les dégâts et les altérations que produisent les Coléoptères nuisibles (de la famille des Scarabaeidae, sous-fannlle des Ceioniinae en particulier. Par conséquent, pour tirer eut èrement profit de ce rôle utile des abeilles, il est bon de tenir dans le voisinage des champs de betteraves à graine des ruches permanentes ou péiindiques, à l’époque de la floraison des betteraves (d’après le Bulletin de VInstitut international d'agriculture). ' ' ’
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- **> Télégraphie sans fil
- L’heure exacte à domicile par la télégraphie sans fil-'— Nos lecteurs connaissent les services que peut rendre à tous le signal horaire envoyé aux environs de ' 11 ’ ‘ midi et de minuit
- par le poste radio!é-: (‘graphique de la Tour Eifl‘él. Les articles de M. Dosne (nos 20 >8 et 20 ta) leur ont appris comment ils pouvaient aisé ment installer eux-mêmes, sans antenne extérieure, un poste capable de recevoir ce signal, et même la dépêche météorologique qui le suit, voire les dépêches internationales.
- A ceux qui n’ont pas le loisir d’étudier et d’organiser unposle d’amateurs, signalons que l’on construit actuellement des postes récepteurs portatifs complets qu’il suffit de raccorder à une conclu.Le d eau ou de gaz, ou à la balustrade d’un balcon.
- Nous avous vu fonctionner chez Duc.retet et Roger, 75, rue Claude-Bernard, Paris, un excellent appareil de ce type, pourvu d'un détecteur très sensible, d’un téléphone spécial, et d un dispositif d’accord.
- r> Mécanique <<*
- Le pesage direct des liquides contenus dans les réservoirs. — 11 est assez difficile de déterminer le poids du liquide contenu dans un réservoir, surtout si ce liquide présente un poids spécifique différent de celui de l’eau et plus encore, s’il se compose de couches de densités dilférentes. Dans ce dernier cas, il s’agit en effet — opér ation fort délicate — de déterminer la densité moyenne du liquide et les dimensions exactes du réservoir, ce qiii bien des fois se heurte à des difficultés insurmontables.
- Un ingénieux dispositif imaginé parM. Théo Hillmer, à Bucarest, et qui, depuis quelque temps, fonctionne aux usines de la Société Astra Romana, élimine ces difficultés. Basée sur le principe d’Archimède, celte balance donne en effet par pesage direct le poids de tout liquide contenu dans un réservoir, quelle que soit sa densité.
- Ce dispositif n’est autre qu’une balance romaine, placée librement sur une colonne qui est installée au fond du réservoir de façon à pouvoir se déplacer librement. Au bras le plus court de cette balance, est suspendu un plongeur qui atteint à peu près le fond du réservoir. C’est dans cette position du plongeur que l’aiguille de la balance marque zéro. Or il existe un rapport constant entre toutes les sections horizontales passant, à la même hauteur, à travers le plongeur et le réservoir, en sorte que le liquide déplacé par le plongeur présente un rapport toujours constant avec le liquide se trouvant à hauteur égale dans le réservoir. Le déplacement du poids glissant permettra donc de mesurer le poids du liquide déplacé par le plongeur du fond du réservoir jusqu au niveau du liquide et, grâce au rapport constant, le poids du liquide lui-même. Ou n’aura, en effet, qu’à diviser l’échelle de la balance conformément à ce rapport, pour pouvoir peser le liquide directement et pour imprimer, le cas échéant, des billets de pesage, comme avec toute autre balance.
- Comme toutes les pesées se réfèrent au zéro du plongeur, ce zéro doit être maintenu rigoureusement à sa place. Or, puisque la colonne portant le bras de la balance peut se déplacer à volonté et qu’elle est faite du même métal que le plongeur (acier), ces deux corps de même longueur, se trouvant dans le même milieu,
- se comjaensent exactement et le zéi*o du plongeur correspond toujours au zéro du réservoir.
- On n a pas trouvé pratique, pour certaines applications, que la balance se trouve sur les réservoirs. Certains réservoirs’sont en effet très hauts et il n'est guère commode, la nuit ou par mauvais temps, de monter sur eux. Aussi, une modification indiquée par l’inventeur consiste-t-elle à placer l’échelle de la balance dans une boîte située sur le sol et communiquant avec le plongeur
- par un système de leviers. Un autre perfectionnement se rapporte au pesage des liquides visqueux tels que le pétrole brut, les résidus et autres produits semblables qui, en se collant au plongeur, chargeraient celui-ci (surtout en hiver) de façon à fausser l’indication de la balance. Pour remédier à cet inconvénient, 011 dispose la balance dans un récipient spécial relié au réservoir par un tube et un robinet d’arrêt. Le pesage se fait, dans ce cas, par l’intermédiaire d’un liquide auxiliaire, par exemple la glycérine ou le mercure, qui ne se mélange pas avec le liquide à peser et dont le poids spécifique est différent. Comme ce liquide auxiliaire n’adhère pas au plongeur, le pesage se fait dans des conditions tout à fait normales et avec la même exactitude, les hauteurs des deux liquides variant toujours en raison inverse de leurs poids spécifiques.
- Ces dispositifs extrêmement sensibles peuvent être construits avec des plongeurs très minces (jusqu’à 1/200 de diamètre).
- Appareil pour élever automatiquement les liquides par l’air comprimé. — Il se compose d’une sorte de cloche plongée dans le puits, dans la fosse d’égout d’où il faut élever le liquide. Le liquide pénètre tout d’abord naturellement dans le récipient en ouvrant les soupapes inférieures, tandis que l’air s’échappe par l'ouverture supérieure. Au fur el à mesure que monte le nheau de l’eau dans l'appareil, un flotteur s’élève à bout de course, il soulève la tige cen raie qui ferme la soupape d’évacuation d’air et en même temps ouvre l’arrivée inférieure d’air comprimé. Aussitôt se ferment les clapets permettant l’entrée du liquide dans le réservoir, tandis que s’ouvrent ceux des tubes de sortie de l’eau. L’appareil se vide alors, le flotteur redescend et tout manoeuvre inversement à la phase précédente. Le dispositif fonctionne ainsi automatiquement tant qu il y a dans la fosse assez d’eau pour noyer l’appareil, et ce en n’utilisant qu'un volume d’air comprimé égal au
- volume de .liquide élevé. — L’appareil est construit 80,rue de Romainville, Paris (19").
- yyytù- comprimé
- Élévateur automatique de liquides : coupe.
- Appareil « séparateur » industriel. — Le nouveau dispositif en usage dans diverses industries très différentes, s’applique à la séparation des mélanges de parcelles solides assez grosses et de quantités relativement fortes de 1 quide. C’est le cas par exemple de la masse venant des laveurs de sucrerie ou de distillerie, des eaux-mères de salines mélangées de gros cristaux.
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- MM.Eisner etMeurens culbutent ces sortes de mélanges sur un tanrs plan assez long à perluis, de grosseur variant selon la nature des particules à séparer. Ce tamis, nous verrons tout à lheure comment, est animé de vives petites secousses; il est légèrement incliné. Le liquide passant au travers et recueilli par une large rigole, les cristaux, les racines débarrassées par frottement de leu s radicelles, tombent finalement sur une trémie. A l’extrémité de l'appareil se trouve une roue à aubes que le liquide résiduel fait tourner en partant. C’est cette roue qui, par l’intermédiaire des poulies de renvoi pla-
- Sèparateur Eisner etMeurens.. — a, arrivée ilu mélange ; è, tamis à secousses; e, plan recueillant le liquide; roue à aubes; e? commande de secousses (dan. recueillant les matières solides.
- cées au centre et en haut, provoque les secousses du tamis. On se passe ainsi de toute force motrice, ce qui est un avantage dans les rustiques ateliers des sucreries et des salines.
- Séparateur d’eaux pluviales. — Dans beaucoup d'installations rurales, on recueille les eaux de pluie dans une citerne pour les utiliser ensuite soit comme eau de boisson, soit pour l’alimentation. Il est alors nécessaire de ne conduire dans la citerne que de 1 eau propre et de laisser perdre les premières eaux de ruissellement qui ont entraîné les poussières des toitures et des gouttières. Divers dispositifs existent déjà pour opérer automatiquement celte séparation. M. Max Ringelmann, dans le Journal d’agriculture pratique, en propose un nouveau qui se recommande par sa simplicité.
- L’eau arrivant du toit par le tuyau de descente D tombe dans une petite rigole en zinc r clouée sur un levier l pivotant autour d’un bout de tôle t fixé au cuveau C. Le grand bras du levier porle à son extrémité un flotteur F formé de plaques de liège qui, lorsque le cuveau est vide, repose sur le buitoir t et qui s’élève à mesure que le cuveau se remplit jusqu à occuper la position F' rendant le levier horizontal. Au bas du cuveau est une cannelle c ouverte à peine pour laisser couler goutte à goutte l’eau qu il contient. Quand la
- pluie commence à tomber, l’eau de ruissellement souillée par le lavage des toits s écoule dans le cuveau qu’elle remplit peu à peu; l’eau s’élevant dans celui-ci entraîne le flotteur et le levier qui se redresse. On peut calculerle volume du cuveau de manière que celui-ci soit plein quand la toiture nettoyée commence à donner de l’eau propre. A ce moment, la rigole r déverse l’eau du tuyau de descente D directement dans la citerne. Quand la pluie cesse, le cuveau se vide lentement par sa cannelle, en 24 heures par exemple, et l’appareil est toujours prêt à fonctionner. Le seul soin qu’il nécessite est la surveillance de la cannelle qu’on doit nettoyer dé temps à aulre et qu’on peut d’ailleurs protéger par une grille placée à son débouché dans le cuveau.
- *>. Objets utiles ^
- Avertisseur de fuites de gaz. — Cet appareil indéréglable est fixé à demeure au plafond indépendamment de la tuyauterie; il se compose d’un mouvement de son-
- nerie dont le ressort est immobilisé par une attache spéciale sur laquelle est achevallée une pastille de mousse de platine qui, au contact du gaz, s’échauffe, et à environ 80 degrés rompt l’attache qui libère le ressort, et une forte sonnerie se met à vibrer.
- Dans une pièce comportant une sonnerie existante, la rupture de l’attache, peut assurer un contact et fermer le circuit d’une sonnerie électrique auquel l’appareil serait relié.
- Dans une pièce de 60 mètres cubes, l’appareil met environ de 90 à 100 secondes pour fonctionner à la rupture d un conduit de caoutchouc, ce qui est le plus fréquent des accidents. La protection ne se localise donc pas à un seul point, mais à toute la tuyauterie et à tous les appareils.
- On peut sans aucun danger et sans être incommodé attendre dans la pièce même la fin de l’expérience. La mousse de platine ne peut en aucun cas provoque i\une explosion, même portée à incandescence.
- Le gaz, en vertu de sa légèreté, en cas de fuite, monte au plafond et déclanche l’appareil avant qu’il soit assez abondant pour causer le moindre malaise aux personnes qu’il est chargé de prévenir du danger.
- Cet appareil peut donc rendre à tous de réels services, et en particulier aux personnes ulilisant la nuit le gaz pour le chauffage. Son prix de revient très minime permet de le rendre accessible à tous. — L’inventeur est M. A. Hervé, 16, rue Ernest-Renan, à Saint-Ouen (Seine).
- Plafond
- A, sonner e-tinibre ; T5, mousse de platine; C, bras de levier mobile maintenu par rattache immobilisant la sonnerie; D, attache; E, boite circulaire contenant le mouvement de la sminerie; F. petit ressort réglant la longueur de l’attache*
- *»> Chimie pratique
- Garnissage calorifuge pour man.-hes de pissettes
- — Dans les laboratoires, on tient à la main le col des bal'ons-pissettes. Or, quand elles contiennent de l’eau bouillante, il est indispensable de protéger la main; on emploie pour cela soit un carré de chiffon, de caoutchouc, soit un cl’ssage spécial, en osier, posé à demeure et coûtant assez cher car il est inutilisable dès que le ballon est cassé... ce qui arrive souvent!
- Voici un procédé très économique pour faire soi-même des garnitures calorifuges avec un peu de grosse ficelle. Il peut s’appliquer non seulement sur des manches de pissettes, mais sur tout objet rond tel que barre de fer, tube à vapeur, etc. On enroule, en serrant
- fortement, la ficelle (choisie toujours d’assez gros diamètre : au moins 4-5 mm) autour de la surface à recouvrir, en spires touchant les unes aux autres, après avoir toutefois pris le soin de faire d’abord une boucle longitudinale sous l'enroulement (fig. 1, a). Cette boucle est un peu plus longue que ne doit être la longueur de la fourrure. Après avoir fait un nombre convenable de tours, on arrive ainsi près de l’extrém té de la boucle; le brin libre, coupé à quelque distance de là, est alors engagé dans la boucle ('fig. 1, b). Tout ceci se fait en serrant bien la ficelle, mais néanmoins le dernier tour doit être très lâche, en sorte qu’en tirant la ficelle qui dépasse dans le bas, on puisse amener Tentre-croisement des deux bolides formées vers le milieu de la garniture (fig. 1, c). Le tout forme alors un ensemble sol'de tenant très bien. Pour éviter le relâchement se produisant parfois à la longue, on peut terminer les bouts dépassant des ficelles par un nœud d’arrêt, après lequel on coupe ce qui dépasse (fig. 1, d).
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- VARIETES
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- Statistique sanitaire de la France pendant la période 1906-1910. — Le Journal Officiel vient de publier le rapport adressé au Ministre de l’Intérieur par le directeur de l’Assistance et de l'Hygiène publiques sur la slalisiique sanitaire de la France pendant la période quinquennale 1906-1910 et sur les enseignements généraux qui s’en dégagent pour l’hygiène sociale.
- Le nombre total des décès s’est élevé en France, durant celte période, aux chiffres suivants :
- En 1906. . . . . . 778400
- En 1907. . . • • • 793467
- En 1908. . . • • • 744 694
- En 1909. . . . . . 755 442
- Eu 1910. . . . . . 704 770
- Le nombre de décès pour 1000 habitants a été de :
- Villes de plus de Ensemble de
- 5C0Ü hab. Autres communes. la France.
- 1906. . , 20 67 i9 39 19 86
- 1907. . . 2118 1970 20 24
- 1908. . . 20 27 18 27 *9
- ‘9°9- . . 20 61 18 5o 19 27
- 1910. 19 38 1718 00 r-N M
- Si l’on compare les villes de plus de 5ooo habitants et les communes, on constate, pour 1000 habitants, plus de décès dans les grandes villes que dans les petites, pour toutes les causes sauf les suivantes : lièvre paludéenne, grippe, bronchite aiguë, pneumonie, affections de l’estomac (cancer excepté), accidents puerpéraux de la grossesse et de l accouchement, débilité congénitale, morts violentes, sén lité, maladies inconnues. Les habitants des villes vivent moins longtemps que ceux des campagnes. C’est ainsi que 18 3i8 personnes sont mortes de sén lité dans les villes de plus de 5ooo habitants, soit 1/28 par 1000 habitants et 8 5 6,43 dans les villes de moins de 5ooo habitants, soit 3,35 par 1000 habitants. Les principales maladies qui font plus de ravages dans les ville-; que dans les campagnes sont la fièvre typhoïde, la rougeole, la tuberculose (3,3o pour 1000 au lieu de 1,51 ), la diarrhée infantile (0,81 au lieu de o,5a), la néphrite aiguë (o,53 au lieu de 0,17).
- Parmi les renseignements qui intéressent directement l’hygiène sociale, il convient de citer les suivants relatifs à diverses causes de mortalité :
- Maladies épidémiques. — La situation sanitaire en France est relativement satisfaisante en ce qui conceime les maladies épidémiques, bien que des efforts puissent et doivent encore être faits pour les restreindre, notamment la fièvre typhoïde.
- Les décès causés en 1910 par ces maladies n’occupent qu’une place très limitée dans le bilan total : 22095 décès (dont 5797 dus à la grippe, 3t63 à la fièvre typhoïde, 3717 à la rougeole, 3517 à la coqueluche, 2860 à la diphtérie, etc.), sur 704770, soit 3,17 sur 100 décès, c’est-à-dire moins que les morts violentes (27620), la diarrhée infantile (24 652), la débilité congénitale (22719), le cancer (3i3o3), et infiniment moins que la tuberculose (85 088).
- Mortalité infantile. — Le rapport insiste sur les résultats déjà obtenus en France dans la lutte contre la mortalité infantile.
- De 1906 à 1910, le nombre de décès de o à 1 an pour 1000 enfants de cet âge, s’est abaissé de façon continue de i35 à 100.
- A Paris surtout l’amélioration est très sensible : il y mourait chaque année, de 1887 à 1890, environ 3oo enfants, sur 1000 bébés de o à 1 an; la proportion fut encore de 201 dans la période 1896-1900 et de i56 dans la période 1901-1905: elle est descendue à 1 n en 1910.
- L’année 1911, avec ses chaleurs excessives, a été meurtrière dans toute l'Europe occidentale et pèsera lourdement sur les statistiques suivantes. C’est ainsi
- que la mortalité infantile a plus que doublé pendant le torride mois d août 1911. Dans une récente circulaire aux préfets, M. Steeg, ministre de l’intérieur, a indiqué dune manière très précise et très pressante les divers moyens à employer pour obtenir celte défense des tout-petits. La mortalité infantile est, grâce aux efforts et à la propagande faits tant par les services publics que par les œuvres privées, notablement mo ndre en France qu’à l’étranger ; elle est représentée pour la même année par les chiffres suivants : 66 en France, 97 en Belgique, 147 en Allemagne, ai5 en Italie.
- Le cancer et les autres tumeurs malignes, qui atteignent généralement l'homme à un âge avancé, suivent une progression dont la statistique révèle avec une surprenante régularité le caractère constant en France comme dans les autres pays. Cette progression est la suivante pour la France, de 1906 à 1910 : 70, 75, 77, 78, 80 décès par 100000 habitants. Elle était en 1910 de 107 dans les villes de plus de 5 000 habitants, de 64 dans les autres. Le nombre total des décès causés par le cancer s’est élevé durant la même période de 27,306 à 3i,3o3.
- Notons que l’indice de mortalité par le cancer qui était pour, la France entière de 78 en 1909, a. été, en cette même année, de 5o en Espagne, 63 en Italie, 64 en Belgique, 8 i en Angleterre, g5 en Allemagne, 102 dans les Pays-Bas et 127 en Suisse.
- Tuberculose. — La tuberculose est la cause principale de notre grande mortalité. C’est elle qui fait que, malgré les qualités de notre climat et notre prospérité, la proportion des décès en France (<17 pour too 000 habitants) e-t supérieure à celle d’Adlemagne, de Suisse, de Belgique, et surtout d’Angleterre et des Pays-Bas.
- La tuberculose ne cause pas, comme on le dit trop souvent, i5oooo décès par an, mais elle en a causé — et ce bilan est déjà très lourd — 85o88 en 1910, dont 3y 838 dans les villes de moins de 5ooo habitants et 47 a5o dans les villes de plus de 5ooo habitants.
- L’alcoolisme. — M. Mirman souligne dans son rapport « la minutieuse concordance qui existe entre les départements où l’on meurt le plus de la tuberculose et ceux où l’on boit le plus d’alcool. Il dénonce avec énergie cette plaie qu’est l’alcoolisme, d’autant plus dangereuse qu’elle est la cause cachée d’un très grand nombre de décès.
- En effet, ce n’est pas seulement d’une part importante des 85000 décès par tuberculose que l'alcoolisme est responsable ; beaucoup d'autres devraient être portés à son compte parmi les 27320 dus aux morts violentes (dont 9819 suicides), les y3ç)5 dus à la cirrhose du foie, les 22719 dus à la débilité congénitale, et tous ceux enregistrés sous la rubrique collective des « autres causes »! Et sur les 88o33 enfants morts de o à 1 an en 1910, combien sont des victimes certaines de l’alcoolisme des parents !
- « Les véritables ennemis publics, observe M. Mirman, sont la tuberculose et l’alcoolisme, ce dernier pins dangereux peut-être parce que son influence, moins apparente, s’exerce de diverses façons, parce qu’il n’agit pas, si je puis dire, pour son propre compte, mais développe prodigieusement la puissance nocive d’autres fléaux, et qu’ainsi son bilan de meurtre est dissimulé sous de multiples rubriques. Mais pour lutter contre l’alcoolisme, les services d'hygiène sont totalement désarmés, »
- Conclusion. — La conclusion du rapport de M. Mirman est la suivante : le coefficient de mortalité générale était en France de 17,98 pour 1000 habitants en 1910 — alors qu’il est seulement de 17,17 en Allemagne, de 16,09 ea Suisse, de 15,77 en Belgique.de 14»5 en Angleterre, de 13,7 dans les Pays-Bas; il pourrait être abaissé de 18 à 14 pour 100000 habitants, si les règles d hygiène étaient mieux observées. Une telle diminution économiserait annuellement la vie de plus de i5oooo Français. la plupart dans toute la force de l’àge.'
- Mais un tel résultat ne peut être obtenu que « si une lutte légale et socrale est entreprise avec fermeté, organisée avec méthode et poursuivie avec une persévérante énergie contre l’alcoolisme ».
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Préparation et propriétés des laits caillés. — Les
- propriétés thérapeutiques des laits caillés aigris se caractérisent par ce fait que les microbes ou ferments lactiques continuent à proliférer dans 'l’intestin et y jouent le rôle d’antagonistes des microbes de la putréfaction; ils entravent leur action, empêchent les grandes fermentations putrides qui s’effectuent souvent chez les personnes consommant beaucoup de viande, et luttent activement contre l’auto-intoxication intestinale. L’usage du lait caillé peut être conseillé à tous ; il est facile-ibent digéré même par les personnes qui ne digèrent pas le lait frais. Les laits fermentés, d’usage courant, en Orient, sont préparés au moyen d’un bacille particulier, dit bacille, bulgare, qui acidifie davantage le lait que les ferments indigènes. Au Turkeslan, le Képhyr se fabrique avec du lait de jument, mais on peut le préparer avec du lait de vache, ensemencé aussitôt après la traite, au moyen d’un ferment spécial appelé « grain de É.éphyr », que l’on peut se procurer dans les laboratoires (s’adresser, notamment, à M. Kayser, directeur du Laboratoire des fermentations de l’Institut national agronomique, 16, rue Claude-Bernard, à Paris); ensuite le lait ainsi ensemencé est mis au chaud, ou à l’étuve à 3o° pendant un certain temps. Le ferment acidifie le lait en transformant une partie du sucre de lait en acide lactique ; la levure transforme le même sucre de lait en alcool et en acide carbonique. Le mélance, mis en bouteille fermée, devient mousseux; la caséine se précipite sous forme de flocons fins. On distingue trois sortes de Képhyr, suivant le degré plus ou moins avancé de fermentation. Le Képhyr n° i est celui qui est resté
- 24 heures à l’étuve ; il renferme plus d’acide que d’alcool et est plutôt laxatif, comme le lait caillé. Après 48 heures, on a le Képhyr n° 2, et après trois jours le Képhyr n° 3 ; ce dernier, qui a déjà des propriétés échauffantes, renferme une notable proportion d’alcool; son emploi ne doit être fait qu’avec circonspection par les dyspeptiques.
- Le Ivoumiss est également un lait caillé jouissant de propriétés analogues au Képhyr, mais il en diffère par la matière première employée, qui est du lait de jument ; sa fabrication est moins facile et moins connue et il a linco ivénieut d’être d’un prix plus élève. Quant au Yogh ourt, on le prépare de la man ère suivante : le lait est tout d’abord écrémé, puis bouilli et concentré à feu doux, pour le rendre plus épais. On le laisse refroidir, puis, lorsqu’il est tiède, on l’ensemence, opération qui consiste à ajouter au lait neuf un peu de lait caillé provenant d’une fermentation antérieure ou, plus simplement, que l’on verse dans un récipient servant exclusivement à cet usage. Ce récipient est maintenu à une douce chaleur (35° à 4°°). en le plaçant près d’un fourneau et en le couvrant avec des couvertures de laine. On peut aussi, pour préparer ce lait caillé, faire usage d’une petite étuve de ménage que l’on trouve chez tous les fabricants de lait bulgare. Au début, l’ensemencement se fait avec des ferments desséchés, en poudre, que l’on trouve aux mêmes endroits. On doit observer que le lait caillé ordinaire, pourvu qu’il soit b'en préparé, équivaut aux laits fermentés dits orientaux ou bulgares, que l’on trouve dans le commerce; il possède les mêmes propriétés thérapeutiques.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boite aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont sitnalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnée* d'une ban-Je d’aboniiemenr. En raison de l'aboiuian.-e de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un delai de dix à quinze jours.
- Renseignements.— AI. M. Sayary,k Nesle. — Fabrication du plomb de chasse. Il n’existe à notre connaissance aucun ouvrage moderne consacré à celte industrie très spéciale. Et vous ue trouverez sûrement aucun constructeur spécialisé dans les installations pour plomberie de chasse. Le principe, d’ailleurs simple, est décrit. dans diverses publications : citons le Dictionnaire de Lami et le Manuel Roret « Armurier «.Pour monter une fabrication, il faudrait sans doute débaucher un contremaître d’une des usines de Nantes ou de Paris.
- M. Ed: Widmer, à Paris. — Taches de goudron sur une carpette. Laver tout simplement avec de la benzine, de l’essence de pétrole, de térébenthine, ou du tétrachlorure de carbone.
- MM. Berlin, B. Pontis, à Salon. — Volumes publiés sur les cires : Cowan. La Cire, in-12, 191 1. Geissler, édit., rue de Médicis, Paris, 3 fr. — C. Arnould. Les Cires, in-8, 1910. Amat, édit., rue de Méz’ères. Au point de vue chimie, voir les chapitres spéciaux de l’ouvrage Lewkowilsch-Bonloux : Technologie des matières grasses (Dunod, édit.).— Extraction des, divers constituants a une résine. On a publié sur ce sujet de très nombreux mémoires, sans que, d ailleurs, ces questions soient bien connues. Il faudrait réduire votre question, en se bornant à un seul type de produit et vous adresser à un spécialiste, par exemple M. Vèzes, directeur de la Slat:on résinière des Landes. Faculté-des Sciences de Bordeaux.
- M. H. H., rue d’Auteuil, à Paris. —Jusqu’à présent, nous n’avons pas eu connaissance d’un mode de destruction des vipères, consistant à leur communiquer une maladie microbienne. Des primes étant allouées pour la -destruction de ces reptiles, ce fait tendrait à indiquer
- qu’il n’est pas, actuellement, d’autre procédé , que la chasse directe, et La Nature a déjà signalé le moyen qu’emploie un spécialiste, moyen qui consiste à recueillir certaines plantes attirant les vipères eu grand nombre, à placer ces plantes en un endroit déterminé et à détruire ensuite ces reptiles en leur coupant la tête. Mais la nature des plantes est demeurée, jusqu’ici; le secret de celui qui les emploie. La propagation d’une maladie microbienne ne pourrait se faire que par un virus. Vous pourriez vous renseigner à l’Institut Pasteur, 2t, rue Dutot, à Paris, ou auprès de M. le professeur Calmetle, à l'Institut Pasteur de Lille.
- Al. Jos lioblerecht, pharmacien à YVaereghem.— Nous ne croyons pas que les noyaux de dattes puissent se trouver dans le commerce. Mais si vous trouviez des débouchés importants, nul doute qu’il soit très facile de s’en procurer à bas prix. Vous pourriez vous adresser a l’Office colonial, au Palais-Royal, à Paris.
- M. L. Sàragosse (Espagne). — Le duvet émis par le platane et qui, transporté par l’air, peut être nuisible à l’homme et aux animaux, dites-vous, par 1 introduction dans les voies respiratoires, ne présente pas un danger lel qu’il faille exclure celte essence du voisinage des habitations. Nous ne connaissons pas d’étude spécialement consacrée à celte question.
- Al. Paul Thorrand, à Nice. Alétallisation des pierres par projection de gouttelettes,— Vous pouvez vous adresser à la Soc élé de métallisation par le système Schoop, 37, rue de Stassart, à Êruxelles.
- Cercle de Sidi-Bel-Abbès. Réutilisation des rubans de machines à écrire. — L’opération n’est guère pratique, car non seulement les rubans sont épuisés d’encre, mais furent usés par les coups de maeteaux des caractères. Pour les rubans violets, vous, pourriez essayer de plonger dans une solution concentrée de violet de mélliÿle dans l’eau glycérinée à 20 pour 100. La préparât.on des rubans noirs n’est pas à la portée de 1 amateur.
- AI. E. C., à Moulins. — il n’existe pas, à notre connaissance, de petits appareils pour la fabrication domestique de l’huile de noix cuite. Nous ne connaissons que
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- les presses de petit modèle en usage chez les fabricants et de petits ustensiles très simples servant à la cuisson. Vous pourriez' vous renseigner auprès de M. Rouault, directeur des Services agricoles de l’Isère, à Grenoble ; la maison Victor Goq, à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), qui a la spécialité des appareils d’huilerie; M. Max Piingelinann, directeur de la Station d’essais de machines, 46, rue Jenner, à Paris.
- M. E. G. B., à Naples. — i° Nous ne connaissons pas de pelits appareils laveurs de fruits propres aux usages domestiques. Le meilleur mode de lavage consiste en l’immersion des fruits dans un récipient contenant de l’eau douce (tiède), en les plongeant et retirant alternativement pour détacher les impuretés plus ou moins adhérentes aux fruits. Dans tous les cas, l’emploi d’une machine pour de petites quantités de fruits ne serait pas économique, à notre avis; — 20 Le képh.yr, le koumiss, le yoghourt sont des laits caillés fermentés préconisés pour les personnes dont l’estomac est délicat, et pour combattre l’auto-inloxication intestinale. Il est probable que le Ro-Gross dont vous parlez doit être un produit analogue, préparé en Danemark, avec du lait de vache caillé et plus ou moins fermenté, mais nous n’en connaissons pas la composition exacte,
- et nous ne pourrions nous prononcer qu’après avoir examiné un échantillon du produit dont il s’agit.
- M. B. de R., à Davos. — La pile bien faite doit débiter directement sur un ampèremètre 16 à 20 ampères pendant peu de temps. Il faut un ampèremètre peu résistant. Si l’ampérage est aussi faible, c’est que la pile a une résistance intérieure énorme. Il faut la mesurer : elle ne doit pas excéder 5/io d’ohm. La résistance intérieure est rendue trop grande par : humidité de la pile trop grande; sécheresse trop grande (il faut une bonne moyenne) ; grains trop gros (il faut une bonne pulvérisation); tassement insuffisant du mélange.
- M. J. à Alais. — Les constructeurs de microscopes indiquent généralement les grossissements qu’on obtient avec les d iverses combinaisons de leurs oculaires et de leurs objectifs. Nous ne connaissons d’autre moyen de mesurer le grossissement que d’employer un micromètre oculaire et un micromètre objectif, ou, s’il s’agit de dessins à la chambre claire, d’un micromètre objectif seul.
- M. Marotte, à Redon. — Un bon vernis à l’alcool pour métaux donne d’aussi bons résultats sur acier poli que sur laiton. Vous en trouverez chez Sœhnée, par exemple, 19, rue des Filles-du-Calvaire, Paris.
- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- L’Hippopcname nain de Liberia : E. Trouessaut. — Enregistrement des ondes hertziennes par une patte de grenouille : René Merle. — Les projecteurs électrujurs asservis : Eugène H. Weiss. — Lit station parisienne d’essais ne semences : Jacques Boyer. — La mute moderne et la circulation intensive ; D.. Renaud. — l.os phénomènes d’erosion dans l’ile de Délos : Paul Lemoine. — Academie des sciences : En. de Vir.r.EUEUiL.
- Supplément. — Dosage volumétrique de Phydrogène par absorption catalytique. — Un omnibus à trollev à courant alternatif. —-1010 kilomètres en aéroplane. — Bateau à fond de vere. — lai grande industrie aux Etats-Unis. — Le cyclone du 19 août 1912 à Carcassonne, etc.
- Manuel pratique de télégraphie sans fil, par J. Galopin. In-i(i, i5a p., de 100lig. Bernard Tignol, éditeur, Paris, 1912. Prix ; 3 francs.
- Laissant de côté tous les calculs, l’auteur a voulu faire un ouvrage très pratique, suffisant pour faire comprendre à qui que ce soit le fonctionnement général d’un poste de T. S. F., son installation, sa con-. . duite et son entretien.
- Traité de chimie générale, par W. Nernst. 20 partie. Transformations de la matière et de l’énergie, traduit par Cokvisy. 1 vol. 422 P- Hermann, éditeurs, Paris, 1912. Prix : 10 francs.
- Le Traité de chimie de Nernst est à proprement parler un traité de chimie physique : c.’est, on le sait, la tendance de la chimie moderne que d’appl'quer aux réactions mystérieuses de la chimie les lois et les méthodes fondamentales de la mécanique et de la chimie. C est une voie des plus fécondes. Le traité de Nernst, à cet égard est aujourd'hui classique et sa traduction rendra les plus grands services à ceux qui voudront s’initier à la chimie physique. Le 20 volume contient l’exposé des lois les plus importantes qui guident la nouvelle orientation de la chimie : lois de l’action chimique des masses, lois de la statique chimique, de la cinétique chimique, de la thermochimie, de l’électrochimie, de a photochimie.
- Géographie économique. L’exploitation rationnelle du globe, par Pierre Clerget. In-18, 480 p. O. Doin, éditeur. Paris, 1912. Prix : cartonné, 5 francs.
- Le prodigieux développement industriel de notre époque, exagéré par une concurrence sans limite, aboutit souvent à l’exploitation abusive de toutes sortes de richesses naturelles, depuis la houille et les minerais jusqu’au bois d’œuvre, au caoutchouc, à
- l’ivoire, aux oiseaux de parure. Comment remédier à ces destructions ? Comment user sans abuser? Ce sont ces problèmes de si capitale importance que M. Pierre Clerget étudie. Cette sorte d introduction géographique à l’élude de l’économie politique sera lue avec profit par le grand public soucieux des problèmes économiques de l’heure présente..
- Le zèbre. Studio zoologico popolare, par le Dr Achille Griffini, in-18, 298 p., 4i lig-, Hœpli, éditeur, Milan, 1913. Prix : 4 lires.
- Les savants articles de notre collaborateur, M. le professeur Trouessard, ont fait connaître à nos lecteurs tout l'intérêt qui s’attache à l’étude du zèbre et des zébroïdes. On trouvera dans cet ouvrage une étude très complète des diverses espèces de zèbres, de leurs caractères et de leur parenté.
- The Baganda, an Account of their native Customs and Beliefs, par John Roscoe. In-8. Macmillan, éditeur, Londres, 1911. Prix ; i5 sh.
- Les Baganda habitent l’Uganda, sur les bords du lac Victoria. Le Rév. John Roscoe a vécu 25 ans parmi eux comme missionnaire; il a recueilli une ample collection d’observations sur leurs mœurs et leurs coutumes; il les expose dans ce livre, dédié à Frazer, suivant les méthodes de ce dernier. C'est dire que cet ouvrage satisfait à tous les desiderata de l'ethnographie moderne. Il forme donc une monographie admirable, très sûre et très complète, de l’un des peuples du centre africain que les Européens n’ont pas encore influencé. On y trouvera exposé tous les détails de la vie des Baganda : naissance, enfance, mariage, mort, funérailles; familles, clans, roi; gouvernement, religion, guerre; industrie, élevage, agriculture, chasse; marchés, folklore. Sa lecture fait regretter qu’en France, nous n’ayons pas de monographies co mparables sur les peuples primitifs soumis à notre domination.
- Contre la métaphysique. Questions de méthode, par Félix Le Dantec, iu-8°, 266 p., Félix Alcan, éditeur, Paris, 1912. Prix : 3 fr. q*>.
- M. Le Dantec oppose à la profondeur apparente des nébuleuses métaphysiques la clarté féconde de la méthode des sciences exactes. Il déplore l'engouement de nos contemporains pour les œuvres séduisantes de ces « rhéteurs habiles » qui se proposent, plus ou moins ouvertement, de substituer le sentiment à la raison. Reste à savoir, si, lorsque la science de la vie aura été édifiée, les amale.urs de mysticisme devront se taire. Quoi qu’il en soit, le livre de M. Le Dantec est intéressant à lire.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- m*
- La simulation du merveilleux, par P. Sainttves. In-12, 387 p. Flammarion, éditeur, Paris, 1912. Prix : 3 fr. 5o.
- Il y a deux sortes de simulateurs : ceux qui, intelligents et adroits tirent bénéfice de leur simulation : conscrits espérant échapper au service militaire, soldats essayant de le rendre plus léger, ouvriers utilisant des accidents du travail vrais ou faux, mendiants,
- miraculés, médiums, etc. ; et d’autres, malades nerveux ou mentaux, mythomanes et palhomiines. Il n’est pas jusqu’aux guérisons miraculeuses qui peuvent être simulées. Ce livre décrit tous ces cas avec une abondante documentation et peut rendre service en mettant en garde contre les apparences du merveilleux qui nous séduisent si aisément.
- BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE
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- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCI DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 16 sept. 1912. 11°.2 N. N. E. 1. Couvert » Rosée ; très nuageux.
- Mardi 17 8".l N. N. E. 1 Brouillard. » Rosée; brouilla d de 200 m. ; nuageux.
- 'Mercredi 18 ... . 11°.8 E. N. E. 1. Couvert. » Rosée: très nuagcut.
- C, Jeudi 19 T.3 .N. E. 3. Beau. » Rosée; brume; quelo. nuages.
- 5 Vendredi 20 ... . 6°.8 JN. E. 2. Beau. D JlObeo; bonu.
- Samedi 21 . . . . 5".2 N. E 3. Beau. )) 1” gelée blanche ; beau : brume.
- Dimanche 22. . . . 4°.6 N. E 2. Beau. )) Gelee blanche; beau; brnme.
- SEPTEMBRE 1912. — SEMAINE DU LUNDI 16 AU DIMANCHE 22 SEPTEMBRE 1912.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boide s:'che; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 16 au 2a septembre. — Le 16. Hautes pressions sur le Nord-Ouest de l’Europe : 770 mm, dans le Nord de la France et les Iles-Britanniques; forte dépression sur le Nord-Est : Finlande, 737 mm. Temp. du matin : Belfort, 5°; Nantes, 9; Toulouse, 10; Nice, 17; moyenne à Paris : iu°,2 (normale : i4°.7)- — Le 17. Forte* pressions (Iles-Britanniques, 770 mm; France, 769) sur toule l’Europe sauf le Nord de la Russie (Arkhangel, 748). Pluies sur le Nord et l’Est du continent. En France, beau temps Temp. du matin : Belfort et Clermont-Ferrand, 8°; Nantes, 11; Toulouse, 14; Nice, 18; moyenne à Paris ; n°,9 (normale ; i4°>5). — Le 18. Hautes pressions sur toute l’Europe : max'mum à Shields, 776 mm ; pressions plus faibles dans l’Est et le Sud du continent. Pluies sur le Nord et le Centre de l’Europe. Beau temps en France. Temp. du matin : Belfort , 70; Clermont, 9; Nantes, 10; Tou'ouse, 13 ; Monaco, 18; moyenne à Paris : I2°,7 (normale : i4°,4)-— Le 19. Anticyclone sur le Nord et le Nord-Ouest de l’Europe : Shields, 776 mm; dépression au Nord des
- du Bureau Central Météorologique.
- Açores : Horta, 756. Pluies sur le Nord et le Centre du continent. Beau temps en France. Temp. du matin : Belfort, 70; Clermont et Nantes, 8; Toulouse, r 3 ; Monaco, 17; moyenne à Paris : io0,g (normale : i4°,2). — Le 20. Même situation barométrique : mer du Nord, 776 mm. Pluies rares. Beau temps en France. Temp. du matin plus basse : Paris, Lyon et Clermont, 5°; Nantes, 7; Toulouse, i3; Monaco, 18; moyenne à Paris : io°,2 (normale : i4‘\i). — Le 21. Même situation barométrique : mer du Nord, 776 mm; dépression sur le Sud-Ouest de l’Islande : Reikiavik, 749 mm. Pluies rares. Beau temps en France. Temp. du matin ; Belfort, 4°; Clermont, 6; Nanles, 7; Biarritz et Monaco, 16; moyenne à Paris : g”.9 (normale ; i4°)- — Le 22. Fortes pressions sur presque tonte l’Europe; maximum sur la Scandinavie ; 777 mm. Pluies rares ; quelques ondées a Biarritz et dans les Cévennes. Temp. du matin : Paris et Lyon, 5°; Nanles, 6; Tou’ouse, i3; moyenne à Paris : g°,i (normale : i3°,8). — Phases de la Lune : Premier Quartier le 18, à 8 h. 4 du matin.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de
- leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l'Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerné <i La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : /20, Boulevard Saint-Germain, Taris (VIe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d'entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2054. — 5 OCTOBRE 1912
- SUPPLEMENT
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- INFORMATIONS
- L’utilisation de la chaleur solaire. — L’année dernière, dans notre n° 2006, 4nov. 1911, nous eûmes l’occasion de décrire un appareil inventé par M. Frank Shuman, de Philadelphie, pour l’utilisation des rayons solaires, par l’action desquels l’inventeur produisait assez de vapeur pour mettre une pompe d’un important débit en service. Nous annoncions que de nouveaux essais auraient lieu avant peu en Egypte. Une dépêche du Caire au Daily Express, de Londres, signale que ces essais viennent de s:effectuer (17 septembre) avec un succès complet. L’appareil monté aux environs du Caire comporte 572 boîtes en feuilles de tôle, d’une superficie d’un mètre carré chacune ; elles ont pour couvercle deux feuilles de verre séparées par une couche d'air de 0 m. 025. La chaleur est emmagasinée par l’action directe des rayons et aussi par la réflexion de miroirs, ainsi que nous l’indiquions dans l’article. Au cours des essais effectués en Egypte, la chaleur ainsi concentrée aurait atteint 4^0° Fahren-hert, soit 238° C.
- Fabrication du coke. — Dans un article d’ensemble publié par notre confrère ihe Journal of the Society of Chemical Industry, M. Short expose les progrès de la fabrication du coke. Il s’agit bien entendu, non du coke d’usine à gaz, mais du coke métallurgique destiné aux hauts-fourneaux. Celui-ci fut d’abord préparé en disposant le charbon en tas prismatiques rectangulaires qu’on recouvrait de petit coke et en enflammant le tout; la chaleur produite suffisait à chasser la matière volatile tout en laissant comme résidu un tas de coke. La méthode silésienne perfectionna ce mode opératoire en régularisant la combustion. Le four Beehive, dans lequel l’air était admis pendant la charge, produisant ainsi la combustion d’une certaine quantité de charbon, provoquait, sur un rendement de 75 pour 100, une perte de 8 à 10 pour 100. Le four horizontal Coppée, (1861)'et 'le four vertical Appolt (1862) évitèrent cet inconvénient. Les fours, types cornues, permirent alors de recueillir les sous-produits de la distillation et marquèrent le développement d’une des plus importantes branches de l’industrie chimique. Les fours horizontaux à cornue, très nombreux, comprennent deux classes : ceux à conduites de chauffage horizontales et ceux à conduites verticales, à chaleur perdue ou à récupérateur. Pour le chargement, le. charbon, lavé ou non, est broyé dans un désintégrateur genre Carr, passé sur une trémie et conduit .au four; parfois, on le comprime auparavant sous forme de gâteau; si on emploie du charbon sec, on régularise le chargement par l’emploi d’un râteau mécanique. Après obtention du coke, ce dernier est sorti du four au moyen d’un bouclier fixé sur un chariot qui dessert toute la longueur de la batterie et .qui est généralement mû par l’électricité; le coke sorti est alors éteint. On peut encore le décharger dans un grand chariot circulant le long de la batterie.
- Quant aux sous-produits, après refroidissement des gaz dégagés et condensation des goudrons et eaux ammoniacales, l’ammoniaque restante est absorbée par l’eau dans des scrubbers donnant un liquide titrant de 1 à i,5 pour 100 d’ammoniaque, sous forme de sulfure ët de carbonate, avec un peu de cyanure, sulfocyanate, chlorure, sulfate et hyposulfite. L’ammoniaque de cette solution est généralement transformée en sulfate. Les vapeurs de benzène restant dans les gaz sont absorbées dans des laveurs et des scrubbers alimentés par de l’huile de créosote absorbant le benzène et ses homologues. Cette huile, après saturation, est distillée et donne le benzène brut qui peut être fractionné et purifié ultérieurement. Les gaz sont ensuite conduits hors des fours par des tuyaux qui les envoient dans des condensateurs où ils sont refroidis en abandonnant les derniers produits secondaires; ils sont enfin brûlés dans les fours.
- Le centenaire de la « Comète ».— Après l’Amérique qui fêta brillamment en 1908 le centenaire du premier navire à vapeur de Fulton, l’Ecosse vient de célé-
- La reconstitution de la « Comète »
- brer solennellementle centième anniversaire du lancement de la Comète, le célèbre bateau d’Henry Bell. Ce fut le premier navire à vapeur qui transporta des passagers en Europe, et,. si Robert Fulton devança de cinq ans son ancien associé, il est prouvé que l’invention eut pour auteur Henry Bell, et que l’Américain ne fit que mettre à exécution les plans de l’Ecossais. Celui-ci fut en butte toute sa vie à l’indifférence ou à l’ingratitude de ses contemporains. L’amirauté repoussa ses offres, et l’on tourna en ridicule son petit navire, qui, finalement, fit naufrage, en 1820. Mais l’impulsion était donnée, et la Clyde, où la Comète avait été lancée, devint le grand' centre de construction navales, qu’elle est restée. Bell, né en 1767, mourut en 1840. Ses dernières années furent attristées par le dénuement le plus lamentable. Le Gouvernement Britannique lui refusa la pension que sollici-, taient ses protecteurs, et ne lui accorda qu’un secours de 5ooo francs. Enfin, les constructeurs navals de la Clyde, qui lui devaient leur prospéiûté, se décidèrent à lui servir une pension de 25oo francs. Le programme des fêtes du Centenaire comportait une intéressante
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- INFORMATIONS
- démonstration navale : des navires de guerre et des navires de commerce défilèrent dans la Clyde entre Greenock et Helensburgh devant une reconstitution du petit navire d’Henry Beli.
- Précautions contre la peste. — Le bruit a couru que la peste bubonique avait fait son apparition dans un port des'Antilles, et les 'autorités américaines ont pris aussitôt des mesures pour repousser l’invasion du fléau. On sait qu’il se propage principalement par l’intermédiaire des puces des rongeurs, et la première précaution à prendre est d’exterminer tous les rats d’origine suspecte. Dans ce but, les autorités de New-York et de Philadelphie obligent désormais les navires arrivant de régions tropicales à placer sur leurs amarres (cordes, câbles ou chaînes) de grands disques métalliques (fer
- blanc ou acier) qui s’opposent au passage des rats et les empêchent de sortir du navire, que l’on se hâte de désinfecter par des fumigations. Les navires ne peuvent accoster qu’après l’exécution de cette mesure.
- La télégraphie sans fil en Amérique du Sud. —
- Le Pérou vient d’inaugurer le même jour deux stations de télégraphie sans fil (système Telefunkén) que l’on dit être les plus puissantes en Amérique du Sud, et qui comptent parmi les plus élevées du monde. L’une est située sur la montagne de San Cristobal, près de Lima ; l’autre se trouve à Itaya, près d’Iquitos. Les deux tours ont 106 mètres de hauteur; celle de San Cristobal se trouve à 280 mètres au-dessus de Lima, ce qui donne à son sommet une altitude de 417 mètres au-dessus du niveau de la mer. Chaque tour pèse 120 tonnes; les deux stations ont coûté 750000 francs. L’énergie électrique est produite par un moteur à gazoline ; elle est accumulée dans des batteries chargées normalement à 110 volts. Le Bulletin of the Pan American Union, à qui nous empruntons ces détails, ajoute que les deux stations échangent régulièrement des communications avec celle de Manaos (Brésil), située à une distance de 23oo kilomètres, et malgré la formidable barrière des Andes 6000 mètres d’altitude) qui sépare Lima de cette ville. Elles ont pu transmettre également des messages à Panama. Le Pérou va compléter son réseau de T.S.F. eu élevant deux tours de 80 mètres a Arequipa et à Païta. Ses côtes seront alors en constantes communications avec les navires passant au large du littoral.
- L’hydro-aéroplane à l’étranger. —Le Gouvernement Américain avait mis au concours un type d’hydroaéroplane militaire pour aider à la défense des côtes. Après une enquête approfondie, le Département de là Guerre avait spécifié que les engins devraient être actionnés par un moteur français, un Renault, de la foreede 70 chevaux, alors que les aéroplanes employés jusqu’alors pâr l’armée étaient munis de moteurs de fabrication américaine. Les épreuves ont eu lieu à l’aérodrome de Marblehead (Massachusets). Seul, l’hydro-aéroplane Bürgess a rempli les conditions du programme, qui comportait des épreuves très compliquées. Le nouvel engin diffère notablement des types Wright et Curtiss employés jusqu’ici exclusivement dans l’armée et la marine américaine ; la dépêche qui relate les résultats du concours décrit en ces termes cet engin ; un biplan avec un corps de monoplan, une seule hélice, et des flotteurs.
- Les grenouilles de parc. — Les bulletins des cours des Halles distinguent deux sortes de grenouilles, celles de pêche et celles de parc, ces dernières d’un prix beaucoup plus élevé. M. Raveret-Wattel donne, dans le Bulletin de la Société nationale d’Acclimatation, des renseignements curieux sur ces grenouilles de parc. Elles proviennent à peu près exclusivement du département de la Vendée. Aux environs de Saint-Hilaire de Riez, existent, en effet, d’immenses marais où l’on a creusé de nombreux fossés parallèles très rapprochés les uns des autres et longs parfois de plusieurs kilomètres ; réunis à leurs extrémités, ces fossés forment dans leur ensemble une sorte de canal extrêmement sinueux. On y élève de nombreux canards rouennais ; les grenouilles y abondent. Ces dernières y deviennent très belles quand on leur laisse le temps de grossir, car elles trouvent dans ces terrains marécageux une abondante nourriture. Les gens pauvres du pays les pêchent ; ils circulent dans le marais munis d’une solide perche d’environ 5 mètres dont ils se servent pour sauter les fossés; chaque jour, ils vendent leur capture à des soi-disant parqueurs qui se contentent de conserver les grenouilles jusqu’à ce qu’ils en aient suffisamment pour un envoi aux Halles de Paris. Pour les conserver, ils les placent dans de très grands sacs de toile étalés à plat sur le sol, de façon que les batraciens ne forment jamais qu’une seule couche et qu’ils ne puissent bouger. Au moment de l’expédition, ils prélèvent les cuisses, les lavent, puis les plongent dans de l’eau aussi froide que possible, renouvelée au moins toutes les deux heures, les cuisses ainsi traitées blanchissent et gonflent; le talent de l’opérateur consiste à ne les laisser tremper ni trop ni trop peu. Les grenouilles ainsi préparées se vendent ordinairement 2 fr. 5o la brochette de 12. Leur vente totale à Paris s’élève à 80000 francs par an. Certains grands hôtels à clientèle britannique en font une grande consommation, car les Anglais qui traitaient autrefois les Français de « mangeurs de grenouilles» en sont, paraît-il, très friands.
- L’éléphant et le lion en Afrique. — Voici deux animaux qui diminuent lentement de nombre et dont l’habitat est de moins en moins étendu, d’après le Dr Engell (Petermanns Mitteilungen). L’éléphant d’Afrique, qui fréquentait autrefois la Sicile et l’Espagne, en a disparu aux temps préhistoriques. Au temps des Phéniciens, il abondait au Maroc et de grands troupeaux vivaient dans la région de Rabat ; des gravures rupestres trouvées dans l’Atlas et l’Afrique du Sud le représentaient. Plus récemment, son aire de dispersion s’est encore rétrécie et on ne le rencontre plus aujourd’hui ni au nord du Tchad ni à partir du Kalahari; et encore entre ces deux limites est-il rare dans la plupart des régions. Chassé par l’homme depuis l’époque carthaginoise et romaine, il ne vit plus en troupes que dans les grandes forêts tropicales dont l’étendue diminue à mesure que progresse la colonisation. Aussi est-il destiné à disparaître si l’on ne crée pas pour lui des réserves de territoire ou si l’on ne parvient pas à le domestiquer. Le lion est moins menacé que l’éléphant à cause de la moindre valeur de ses dépouilles, mais sa disparition ne s’en poursuit pas moins. D’après Hérodote, il existait encore en Grèce aux temps historiques; aux temps bibliques, il habitait la Palestine. Aujourd’hui, il a presque disparu de l’Inde, il n’habite plus en Asie que la Perse, de Bagdad au détroit d’Ormuz; il a disparu totalement de l’Europe et de l’Afrique du Nord et du Sud. Fuyant la forêt tropicale aussi bien que les déserts pauvres en animaux, il ne se trouve plus que du Tchad au Kalahari, surtout entre le Zambèze et la Lukuga, en Abyssinie et dans la région du Haut-Nil, là où existe encore la savane.
- Une grande exposition de bétail vivant. — La
- « Panama-Pacific International Exposition » qui se tiendra en 1915 à San-Francisco, possédera une section entièrement consacrée au bétail et aux animaux domestiques vivants. Les organisateurs sé proposent d’en faire la plus gigantesque exhibition qui se soit jamais vue. Une somme de 875 000 francs est dès maintenant réservée à cette section pour être distribuée en prix et ce chiffre .s’augmentera encore de subventions publiques et privées. Bêtes à cornes de tous genres, chevaux, porcs, chiens de toutes catégories, chats, etc., sont admis à l’exposition. Il faut espérer que l’agriculture et l’élevage français y prendront une large part.
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- Jumelles élastiques pour ressorts. — On a vu se
- .généraliser depuis quelques mois sur les véhicules automobiles, l’emploi de jumelles élastiques et d’amortisseurs élastiques freinés dans un sens, pour assurer la liaison entre l’extrémité des ressorts à lames reliés à l’essieu, et le châssis ou la crosse arrière.
- Beaucoup de lecteurs nous ayant demandé comment, et dans quelles limites, ces appareils pouvaient améliorer réellement la suspension de leurs voitures, nous nous proposons d’examiner dans quelles conditions elles doivent être comprises, pour présenter un réel intérêt. Une telle question ne pouvant être traitée d’une manière absolument rigoureuse, sans s’affranchir de l’aridité de théories mécaniques, nous nous bornerons à étudier simplement le fonctionnement des ressorts métalliques, pour en tirer les conclusions propres à nous guider dans la suite.
- Les ressorts à lames (%. i) sont constitués par des feuilles d’acier d’égale largeur et d’égale épaisseur, cintrées suivant des cercles concentriques, et dont l’éta-gement est constant. La lame supérieure qui se relie au châssis porte le nom de lame-maîtresse, elle doit résister à l’effort tranchant dû à la charge, et pour cette raison elle est parfois plus épaisse que les autres, ou doublée par une ou plusieurs lames de même longueur.
- Toutes les lames, parfaitement polies et graissées,
- Fig. I. — Ressort à lames ordinaires : A, lame maîtresse; B, lames de renforcement; CDE, lames ordinaires d’épaisseur constante; a b, étalement; K, boulon étoquiau.
- sont réunies en leur centre par un boulon d’assemblage, qui porte le nom de boulon étoquiau.
- Ce serait une faute, pour adoucir un ressort trop raide, d’en supprimer une ou plusieurs lames, en conservant les autres, avec un étagement irrégulier.
- Afin qu’ils puissent supporter une charge déterminée, et amortir les chocs dus à la route, les. ressorts doivent être étudiés, tant au point de vue de leur résistance absolue devant la charge qui ne doit pas occasionner de déformation permanente, qu’au point de vue de leur douceur de flexion dans tous les cas,.
- La flexibilité se définit en général, par la diminution de flèche qu’un ressort éprouve pour une charge de ioo kilogrammes. Pratiquement, la flexibilité d’un ressort métallique donné est constante, et la flexion totale, dans tous les cas, reste proportionnelle à la charge.
- Dans les voitures automobiles, la flexibilité peut être choisie entre 5 et 4o pour ioo, c’est-à-dire que pour ioo kilogrammes de surcharge, on pourra adopter une flexion entre 5 et 4° millimètres. Quant au choix du chiffre lui-même dans les divers cas, il résulte des considérations suivantes : si la flexibilité dés ressorts est trop faible, les chocs sont transmis presque intégralement au véhicule, au détriment de la conservation des pièces et des assemblages, ainsi que du confort des voyageurs; il faudra dans ce cas réduire la vitesse de marche. Si la flexibilité est trop considérable, les chocs sont atténués, mais le châssis balance en tous sens, en produisant des mouvements exagérés et dangereux, qui obligent encore à réduire la vitesse. C’est entre, ces deux extrêmes qu’il faut s’efforcer de déterminer la meilleure flexibilité qui convient au véhicule.
- Ma’heureusement, une suspension à ressorts métalliques est surtout efficace avec le maximum de charge pour lequel elle a été établie. Un choc transmis par l’essieu au ressort, produit sur celui-ci une déformation, qui correspond à une force d’intensité déterminée; le ressort réagit sur le châssis avec cette même force, pour lui communiquer une certaine accélération, dont le
- résultat constitue la secousse perçue par les voyageurs. Cette accélération étant, pour une force donnée, en raison inverse de la masse du véhicule, la secousse sera d’autant plus faible que le véhicule sera plus chargé.
- Il en résulte qu’il serait très intéressant d’obtenir de la suspension une flexibilité plus grande à faible chargé, qu à pleine charge, c’est-à-dire de réaliser une suspen-
- Kilogrammes.
- Fig. 2. — Flexion d’un ressort à lames cfë flexibilité 3o pour ioo. ~ 9x' Marges en kg; Oy, flexions en mm; EF, position de l’essieu, voiture vide, poids sur ressort 400 kg; CD, position de l’essieu, voiture chargée, poids sur ressort 600 kg ; AC, position du châssis avec une garde de 100 mm au-dessus de CD; OR, courbe de flexion du ressort; K., correspond au talonnement pour une charge totale de 925 kg.
- sion à flexibilité variable, décroissant progressivement à mesure que la charge augmente.
- Avec les ressorts métalliques, on ne peut approcher de ce résultat qu’en associant plusieurs ressorts entrant successivement en jeu, ce qui ne manque pas d’être assez compliqué.
- En pratique, pour organiser la suspension d’une voiture il faut connaître : i° le poids mort constant correspondant à la voiture complètement vide; 20 le poids utile compris entre o et le maximum de charge ; 3° le déplacement total que l’on peut admettre pour le châssis, lorsqu’on passe de la voiture vide à la voiture en chargé maximum, tout en réservant une certaine garde (o m. 10 généralement) pour ne pas talonner en marche.
- Supposons par exemple qu’un ressort arrière soit appelé à supporter à vide 3où kilogrammes, et à pleine charge 5oo kilogrammes, et admettons que le déplace-
- Chai'ges.
- Fig. 3. — Ressorts à flexibilité variable décroissante. — OmAn courbe continue correspondant à une flexibilité progressivement décroissante; O ABC, solution approchée par combinaison de 3 ressorts successifs.
- ment du châssis puisse atteindre 160 mm. En réservant xoo mm de garde il reste 60 mm pour la flexion totale due à la surcharge de 200 kilogrammes. Le ressort
- ÔO
- pourra avoir une flexibilité maximum de — — 3o.
- 2
- Dans les limites pratiques, la flexion d’un ressort métallique étant proportionnelle à la charge, on peut représenter la courbe des flexions (fig. 2) par une droite inclinée, obtenue en portant sur Taxe des n les charges successives, et sur l’axe des y les flexions correspondantes. On peut en outre représenter par des droites parallèles la position du châssis, la position de l’essieu en charge maximum et la position de l’essieu à vide.
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- Le point où la droite représentant la position du châssis, rencontre la courbe de flexion, indique pour quelle charge se produirait le talonnement.
- Si on pouvait réaliser simplement une suspension, dont la flexibilité irait en diminuant progressivement à mesure que la charge augmente, là courbe de flexion aurait là forme indiquée figure 3. Et si on se borne à réaliser une solution approchée, en combinant un
- S 180.
- 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 11001200
- Kilogrammes.
- Fig. — Flexibilité d'un ressort à lames avec jumelles élastiques bandées à 3oo kg (flexibilité 3o pour ioo pour les deux), mêmes notations que fig. 2. — OM, courbe de flexion du ressort à lames jusqu’à 3oo kg; MN, courbe de flexion de l’ensemblë de 3oo à 5oo kg (course des jumelles); NQ, courbe de flexion du ressort à lames seul au delà de 5oo kg; N N', coursé totale de la jumelle.
- nombre restreint de ressorts métalliques entrant en jeu successivement, on obtient comme courbe de flexion une succession de lignes droites de moins en moins inclinées
- (ûg- 3).
- En reliant les ressorts à lames au châssis au moyen dé jumelles élastiques, on réalise précisément une suspension à ressorts combinés dont il est possible de tirer parti pour obtenir une flexibilité décroissante quand la charge augmente (fig. 4)- (De 60 pour ioo par exemple entre 3oo et’5oo kg elle revient 3o pour ioo au delà de cette charge.) Mais il est bon d’opérer judicieusement. On peut en effet les choisir, soit pour établir en entier dès le début la suspension d’un véhicule, én choisissant à la fois les ressorts à lames et les ressorts à boudin; soit pour améliorer une suspension existante, sans modifier les ressorts à lames.
- Dans les deux cas il sera logique de limiter la course des ressorts à boudin, en la réglant de l’une des deux façons suivantes ;
- Le ressort pourra être bandé dans la jumelle à une longueur initiale, correspondant exactement à une charge égale à la charge à vide, c’est-à-dire de manière
- a 300.
- S 240.
- 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
- ’ . . Kilogrammes.
- Fig. 5. — Construction graphique pour déterminer la flexibilité des jumelles et leur course.
- à n’entrer en jeu que dès que le véhicule recevra une charge quelconque ou sera soumis à un choc.
- Le ressort pourra être monté dans la jumelle sans charge initiale, ou avec une tension inférieure à la charge à vide, de manière à lui permettre d’osciller de part et d’autre de sa position- d’équilibre pour la voiture à vide; on limitera ensuite la course de la jumelle pour que son ressort cesse de fonctionner à partir d’un certain chargement de la voiture.
- Ceci posé, pour établir de cette manière une suspension complète,, on opérera exactement comme nous l’avons expliqué plus haut. Connaissant le poids à vide, la charge maximum, et la garde pour ne pas talonner, on déterminera la flexion totale admissible pour l’en-
- semble. En déduisant de cette flexion totale la course que l’on aura admise pour la jumelle, on aura la flexion du ressort à lames pour la charge maximum.
- Si au contraire il s’agit d’améliorer une suspension existante, il faudra déterminer la flexibilité des ressorts à lames, en mesurant sur un pont bascule la diminution de la flèche pour un poids donné, et la garde qui reste en charge maxima. L’adjonction de jumelles ayant pour effet de réduire cette garde, il faudra se rendre compte de la valeur limite, au-dessous de laquelle il serait imprudent de descendre. La différence entre ces deux valeurs représentera précisément la course à admettre pour le ressort à boudin, si l’on emploie une jumelle élastique à chaque extrémité du ressort à lames, ou la demi-course, si on n’emploie qu’une seule jumelle élastique par ressort.
- La figure 5 montre comment on peut graphiquement résoudre le problème dans le cas particulier de deux jumelles.
- OR représente la courbe de flexion du ressort à lames seul, de flexibilité 3opour ioo.
- AB la position du châssis.
- Si on admet une nouvelle garde de sécurité de 60 mm au lieu de ioo, C'D' tracé' à 60 mm au-dessous représente la position de l’essieu pour la voiture en charge maximum.
- MN menée parallèlement à OR, par l’ordonnée 40 mm,
- Fig.. 6. ;— Suspension arrière avec jumelle élastique : A, ressort à lames; B, ressort crosse ; C, jumelle à ressort à boudin avec tension réglable.
- représente la courbe de flexion du ressort à lames après intervention des jumelles.
- -La- course, permise aux ressorts à boudin est de 40 mm; il reste à déterminer la flexibilité qu’ils devront avoir. Elle se déduit des deux limites de charge entre lesquelles on veut les faire agir.
- Si on veut améliorer la suspension à partir de 356 kilogrammes sur ressort, jusqu’à 55o kilogrammes seulement, il suffira de tracer la droite HH', qui joint les points de rencoütre des ordonnées des charges 35o et 55o respectivement avec OR et MN.
- La droite E'F', menée par Y, indique la position de l’essieu à vide. Quant à la flexibilité totale dès deux jumelles, elle est de 400 mm pour 200 kilogrammes c’est-à-dire 20 pour 100, mais comme chacune d’elles ne supporte que la moitié de la charge, la flexibilité à admettre pour le ressort à boudin de chacune d’elles, sera 4o pour 100. Dans le cas où on aurait adopté une seule jumelle à l’arrière par ressort, la course de la jumelle aurait dû être 80 mm, et sa flexibilité 80 pour 100 pour obtenir le même résultat.
- En- s’astreignant à résoudre ce petit problème bien simple, on sera à même d’ajouter aux ressorts de toute .voiture existante, des jumelles élastiques appropriées dont la présence améliorera certainement la suspension, tandis qu’en agissant au hasard, on risque de tomber dans un des défauts signalés plus haut, flexibilité trop forte, balancements désordonnés, etc.
- La figure 6 représente un des types de jumelles élastiques les plus répandus à l’heure actuelle.
- D. Renaud.
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
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- OCTOBRE-NOVEMBRE-DEOEMBRE 1912
- Les heures sont données en temps moyen légal compté de o à 24 heures à partir de minuit.
- I.
- SOLEIL
- Le solstice d’hiver se produira le 22 décembre à 4h 45“. Nos lecteurs savent qu’à cette époque, là durée des jours est minimum et celle des nuits, au contraire, la plus longue. Le Soleil atteint sa plus grande déclinaison australe (—23° 27') et décrit par conséquent son plus petit arc diurne sur notre horizon.
- Cette époque de l’année marque encore, pour nos lalitudes, celle des observations solaires les plus défectueuses, d’une part en raison, de la nébulosité généralement très grande du ciel qui cache la vue de l’astre, d’autre part en raison des images agitées provenant de la faible hauteur du Soleil sur l’horizon. Nous conseillerons cependant d’observer cet astre aussi souvent que cela sera possible. Le minimum semble passé et quelques taches assez importantes ont été observées depuis peu.
- II. — PLANÈTES
- Mercure traverse les constellations de la Vierge, de la Balance et du Scorpion. Il se trouvera en conjonction supérieure avec le Soleil le 4 octobre, c’est-à-dire sera à cette époque de l’autre côté du Soleil. Assez rapidement il s’écartera de celui-ci, vers la gauche ou vers l'Est et arrivera à son écartement maximum, ou à sa plus grande élongation, le 19 novembre, à 22°6' à l’Est du Soleil. On pourra alors rechercher Mercure le soir, 5 ou 6 jours avant et après cette date du 19 novembre.
- Mercure, continuant son mouvement, se rapprochera — en perspective bien entendu — du Soleil et passera .entre lui et nous, pas exactement d’ailleurs, le 8 décembre. Il sera alors en conjonction inférieure. Ensuite, de la gauche du Soleil il passera à droite, à l Ouest, et sera visible le matin. Il s’écartera assez rapidement de l’astre pour atteindre sa plus grande élongation le 28 décembre, à 220 18' à l’Ouest du Soleil. On pourra de nouveau le rechercher 5 ou 6 jours avant ou après cette date. Ensuite, continuant sa révolution, il reviendra, en igi3, à sa conjonction supérieure avec le Soleil.
- Diamètre de Mei'cure : le 6 octobre, 4">91 le 5 novembre, 5",2; le 5 décembre, 9",5.
- Dans son déplacement sur le ciel, Mercure se trouvera en conjonction avec la planète Jupiter, le 21 novembre, à 5 heures, à 2047' au Sud. Ce sera précisément à une des époques d’élongation. Mais Mercure étant alors visible le soir, on ne pourra observer ce rapprochement que le 20 au soir ou le 21, soit environ 12 heures avant ou après la conjonction, et alors que les 2 astres seront plus écartés.
- Vénus est passée derrière le Soleil le 6 juillet et depuis elle s’en écarte chaque jour davantage. Son diamètre augmente peu à peu comme on le voit ici : 11",y le 6 octobre; i3",o le 5 novembre; 14",9 le 5 décembre; 17",4 le 3i décembre. Mais la planète, dans le Sagittaire, sera bien basse sur l’horizon et visible très peu de temps, même à la fin de décembre. Elle sera pratiquement inobservable, et nous en parlerons au prochain Bulletin.
- Mars est inobservable.
- Jupiter, dans Ophiuchus, sera en conjonction avec le Soleil, le 18 décembre. On pourra l’observer encore après le coucher du Soleil, en octobre et novembre, très pi'ès de l’horizon, mais on peut dire qu’il est pratiquement inobservable. Diamètre équatorial de Jupiter, le 6 octobre, 34",1; le 5 novembre, 32",3; le 5 décembre, 3i",4-
- Saturne, dans le Taureau, sera en opposition le 23 novembre. Il est donc le plus favorablement situé pour les observations. Diamètre équatorial du globe de Saturné : 6 octobre, 19",6; 5 novembre, 20",2; 5 décembre, 20", 3,
- L'anneati s’oüvre de plus en plus, et atteindra son DATEÊ ÉTOILE OCCULTÉE GRANDEUR COMMENCEMENT FIN
- ouverture maximum en 1 914. voici les éléments de 2 octobre. / . 156 Taureau. 4,6 21 h. 6 m.- 21 b. 47 m.
- l’anneau •: 5 —- . . \ Cancer. 5,9 6 h. 54 m. 7 h. 11 m.
- HAUTEUR HAUTEUR 19 — . . 53 Capricorne. 5,5 22 b. 19 m. Appulseà4',9
- DE LA TERRE DU SOLEIL du bord.
- GRAND AXE PETIT AXE AU-DESSUS DU AU-DESSUS DU ’26 — 40 Bélier. 6,0 23 b. 48 m. Appulseà2’,8
- DATES EXTÉRIEUR EXTÉRIEUR PLAN DE L’ANNEAU PLAN DE L’ANNEAU du bord.
- 4 octobre . . 44",5 18",8 — 24° 58' — 24° 22' 28 — , . 1170 B. A. C. 5,5 2 h. 25 m. 5 h. 50 m.
- 5 novembre . 46", 1 19",3 — 24° 40' — 24° 36' 59 — . . 1848 B. A. C. 5,6 2 b. 55 m. 5 lu 35 m.
- 7 décembre . 46",2 19",0 — 24° 18' — 24° 49' 51 — . . c Gémeaux. 5,5 20 b. 48 111. 21 h. 36 m.
- La hauteur de la Terre au-dessus du plan de l’anneau est l’ahgle formé par le plan de cet anneau avec le rayon visuel. Il indique le degré d’ouverture des anneaux.
- Saturne est entouré d’un cortège de dix satellites. Les plus lumineux peuvent être vus avec des lunettes dé moyenne puissance. Ainsi Titan, de ia grandeur 8-,5, est observable dans une lunette de om,o5o. Japet (variable de la g® à 120 grandeur) est visible à ses' élongations occidentales dans une lunette de om,oj5, de même que Rhéa (9e,5) et Téthys (ioe)’. Dioné, de la grandeur 10,5, nécessite un objectif de om,io8.
- Pour reconnaître ces satellites,, et ne pas les confondre avec les étoiles devant lesquelles Saturne passe, il faut savoir leurs positions. L’Annuaire astronomique pour 1912 de M. Flammarion donne les époques des élongations des satellites précédents. En se reportant à un graphique spécial des orbites des satellites, d’après le nombre de jours écoulés depuis la précédente élongation, on voit immédiatement la place qu’occupe, par rapport à Saturne, lé satellite considéré dans le champ télescopique.
- Uranus, dans le Capricone, sera en quadrature orientale avec le Soleil le 23 octobre. On pourra donc encore l’observer pendant Ce trimestre, mais il se couche de plus en plus tôt : 23h i8m, le 6 octobre; 2ih22m, le 5 novembre; igh 29™, le 5 décembre et vers i8h à la fin de décembre. Il sera pratiquement inobservable pendant ce dernier mois. Yoici les positions auxquelles on pourra rechercher Uranus :
- déclinaison diamètre
- — 20° 50' 3”,8
- — 20° 46' 3",7 ' ,
- — 20° 32' 3”,6
- Neptune, dans les Gémeaux, sera en quadrature occidentale le 19 octobre. Il devient ainsi observable. On pourra trouver cette lointaine planète au moyen des positions suivantes, reportées sur une carte très détaillée :
- dates
- 6 octobre . . 5 novembre . 5 décembre .
- ASCENSION DROITE
- 20 h. 7 m.
- 20 h. 9 m.
- 20 h. 13 m.
- DATES
- 6 octobre . . 5 novembre . 5 décembre .
- ASCENSION DROITE
- 7 h. 51 m.
- 7 h. 52 m.
- 7 h. 50 m.
- DECLINAISON
- + 20° 29' -t- 20° 27' -+-20° 31'
- DIAMETRE 2",2 2",2 2”,3
- Cette planète apparaît comme une étoile de 8e grandeur et on peut, de jour en jour, la suivre avec une très bonne jumelle fixée d’une manière stable. Pour la trouver, une monture équatoriale est évidemment le moyen le plus efficace.
- III. — PHÉNOMÈNES DIVERS
- Eclipse totale de Soleil. — Cette éclipse se produira le 10 octobre et sera totale pendant im59s. Elle sera malheureusement entièrement invisible en France. L’éclipse générale commencera à ioh 58“ et finira à i6h i5m.
- La zone de totalité prend naissance dans l’Océan Pacifique, traverse l’Amérique du Sud (Equateur et Brésil), et une grande partie de l'Océan Atlantique Sud, où le cône d’ombre quitte la Terre.
- Conjonctions :
- Le 12 octobre, Yénus en conjonction avec la Lune, à 16 h., à 2°52' Nord.
- Le 14 octobre, Jupiter en conjonction avec la Lune, à 18 h., à 5°2' Nord.
- Le 5 novembre, Mercure en conjonction avec 6 Scorpion, à 14 h., à 0°10' Sud.
- Le 8 novembre, Yénus en conjonction avec Jupiter, à 4 b., à 1°43' Sud.
- Le 10 novembre, Mercure en conjonction avec la Lune, à 19 h., à 1° 54' Nord.
- Le 11 novembre, Vénus en conjonction avec la Lune, à 20 h., à 3° 21' Nord.
- Le 14 novembre, Uranus en conjonc'.ion avec la Lune, à 20 b., à 4°27’ Nord. •
- Le 21 novembre, Mercure eu conjonction avec Jupiter, à 5 h., à 2°47' Sud.
- Le.25 novembre,Mars en conjonction avecz Balance, àll h., à 0°4'Sud.
- Le 3 décembre, Mercure en conjonction avec Jupiter, à 7 h., à 0° 35' Sud.
- Le 12 décembre, Yénus en conjonction avec la Lune, à 3 h., à 2°42' Nord.
- Le 13 décembre, Yénus en conjonction avec Uranus, à 16 h., à 1° 36'Sud.
- Le 25 décembre, Neptune en conjonction avec la Lune, à 17 h., à 5°25’ Sud.
- Occultations d’étoiles par la Lune. — Cette liste ne contient que les occultations d’étoiles jusqu’à" la
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- DATES ÉTOILE OCCULTÉE GRANDEUR COMMENCEMENT FIS
- 4 novembre. l Lion. 5,3 3 h. 20 m. 3 h. 44 m.
- 16 — x Capricorne. 4,8 14 h. 5 m. 15 h. 20 m.
- 18 — X Verseau. 5,3 18 h. 14 m. 19 h. 27 m.
- 23 — Ç Bélier. 4,8 20 h. 4 m. 20 h. 14 m.
- -23 — t Bélier. 5,1 23 h. 14 m. Appulse à 4',2
- du bord.
- 24 — 36 Taureau. 5,6 16 h. 2 m. 16 h. 43 m.
- 25 — . x Taureau. 5,3 0 h. 30 m. 1 h. 34 m.
- 27 — 49 Cocher. 5,1 2 h. 12 m. 3 h. 22 m.
- 28 — c Gémeaux. 5,5 4 h. 21 ni. 5 h. 26 m.
- 1-2 décembre a Lion. 4,1 23 h. 49 m. 0 h. 44 m.
- 16 20 Poissons. 5,6 22 h. 32 m. Appulse à 0',2 au bord.
- 20 — 40 Bélier. 6,0 20 h. 6 m. Appulse à 1',5
- au bord.
- 21 — 1170 B. A.. C. 5,5 20 h. 8 m. 21 h. 20 m.
- 22 — 36 Taureau. 5,6 4 h. 28 m. 4 h. 45 m.
- 23 ' 1818 B. A. C. 5,6 18 h. 41 m. 19 h. 20 m.
- 23 — 136 Taureau. 4,6 19 h. 35 m. 20 h. 8 m.
- 25 — 47 Gémeaux. 5,6 0 h. 44 m. 1 h. 35 m.
- 26 A Cancer. 5,9 2 h. 21 m. 3 h. 10 m.
- 28 37 Lion. 5,5 0 h. 48 m. 1 h. 50 m.
- ^toiles filantes. — Du 16 au 11 octobre, cbute des Orionides. Radiant : v Orion.
- Du 12 au 18 novembre, chute des Léonides. Radiant : Ç Lion.
- Du 17 au 23 novembre, chute des Andromédides. Radiant : y Andromède.
- Du 9 au i2 décembre, chute des Géminides. Radiant : a Gémeaux.
- Étoiles variables. — Minima de l’étoile variable Algol (p Persée) :
- 11 octobre (lh45“,0); 13 (22" 33”,7) ; 16 (19"22”,4). — 3 novembre (0h15",0).; 3 (21"3“,8); 8 (17"52“,7) ; 25 (22-46“,l); 28 (19h55”,l). -16 décembre (0" 29”,4) ; 18 (21u 18”,5) ; 21 (18h 7”,6).
- Le 20 décembre 1912, minimum d’éclat de l’étoile Mira Ceti, o de la Baleine, variable de la grandeur 3,3 à la grandeur 8,5. Si possible, noter la grandeur exacte de ce minimum et sa date. Em. Touchet.
- HYGIÈNE ET SANTÉ
- - La fréquence de la pelade. — La pelade passait autrefois pour une maladie parasitaire, par conséquent 'éminemment contagieuse ; aujourd’hui, grâce aux travaux du Dr Jacquet, il semble bien établi que l’origine iparasitaire est erronée et qu’il s’agit de manifestations d’ordre névropathique. Quoi qu’il en soit de ces doctrines pathogéniques la pelade est une maladie des plus fréquentes et qui fait perdre les cheveux, au moins momentanément, à de nombreux sujets.
- Le Dr Sabouraud, qui voit passer dans son service de l’hôpital Saint-Louis le plus grand nombre de teigneux et de peladiques, s’occupe de réunir dans une statistique imposante les documents propres à trancher cette question d’origine. En attendant la solution de ce problème, il a relevé, sur le nombre déjà respectable de trois cents cas, la fréquence relative de la maladie aux différents âges et voici les résultats de cette enquête.
- Aucun cas de pelade n’a été relevé chez les tout jeunes enfants avant l’âge de 4 ans, aucun cas non plus chez les personnes âgées au delà de 58 ans. A partir de 5 ans, la pelade devient extraordinairement fréquente et le maximum des cas se constate entre 6 et 11 ans. A partir de 12 ans, la fréquence diminue; de 5 à 11 ans semble la période critique. De 12 à 20 ans elle s’observe encore assez fréquemment, puis à partir de cet âge elle devient une rareté,
- Sur 200 malades pris au hasard, il y a i3o hommes et seulement 70 femmes. Comme le fait observer M. Sabouraud, dans une affection que l’on dit d’origine nerveuse, le fait ne manque pas d’imprévu, puisque l’homme est atteint deux fois plus souvent que la femme. Ces détails sont intéressants à constater, en attendant que le distingué médecin arrive à déterminer d’une façon probante la nature intime de cette affection. Dr A. C.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Séchage des fleurs en conservant formes et couleurs. — On se procure du sable de bonne qualité, exempt de poussières, on le lave, on le laisse sécher puis on le chauffe dans un chaudron en agitant 1 pour 100 de stéarine fondue (vieux bouts de bougie, par exemple) et remuant jusqu’à parfaite imprégnation. D’autre part, une caisse de bois à couvercle coulissant est garnie d’une toile métallique de finesse moyenne formant paroi contre le couvercle, le fond est retiré et la caisse
- posée sans dessus dessous. On y verse une petite épaisseur de sable, on placé les fleurs et on saupoudre ensuite de sable pour recouvrir toutes les parties végétales. On laisse la caisse pendant environ 48 heures dans un endroit chaud, puis on retire alors la porte coulissante : le sable tombe et on retrouve sur la toile métallique les fleurs absolument sèches ayant conservé leurs couleurs. Les plantes ainsi préparées se conservent dès lors pendant très longtemps.
- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. - Dans la boîte aux lettres, la (Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours. -
- Communications. —• Quelques précisions sur les signaux horaires radiotélégraphiques de la Tour Eiffel. — Tous les matins la Tour Eiffel envoie vers ioh35, une série de 180 battements espacés de 1 seconde moins i/5oe environ, les battements 60, 120, 180 étant supprimés. Les chiffres que l’on envoie après les signaux horaires sont les heures exactes du premier et du dernier battement de la série. Elles sont déterminées à l’Observatoire de Paris par la méthode des coïncidences. Tous les observateurs qui le désirent peuvent donc, par la méthode des coïncidences, déterminer les heures des premier et dernier battements et voir la correction à
- apporter d’après les heures données ensuite par l’Observatoire de Paris. 35o 128-370637 veut dire que le premier battement a été fait à ioh 35m oi5,28 et le dernier à ioh 37” o6s,37. Ce service est fait le matin pour permettre aux observateurs de s’exercer commodément. Bientôt il sera fait la nuit. A ce moment, les observatoires de province qui auront pu faire des observations d’étoiles, pourront, le cas échéant, indiquer la correction à apporter à la pendule directrice. Ces corrections seront envoyées par le télégraphe ordinaire. On pourra consulter une très instructive notice : Réception des signaux horaires émis par la Tour Eiffel, rédigée par M. le commandant Ferrié, au nom du Bureau des longitudes et publiée à la librairie Gauthier-Yillars, 55, quai des Grands-Augustins, Paris.
- A propos de la mutité des coqs. — Un de nos lecteurs, M. Gueity, de la Ciotat, nous écrit : « Je lis dans le numéro du 16 mars 1912, en réponse, qu’il n’existe, à part la castration, aucun moyen pour obtenir la mutité
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- BOITE AUX LETTRES
- des coqs? J’en connais un autre que j’ai vu toujours réussir. Il consiste à enfermer les volatiles dans un réduit suffisamment bas de plafond. Chantecler en poussant son cocorico se dresse fièrement sur ses ergots, et butant une seule fois de la crête, il n’y revient pas. J’ai essayé le procédé moi-même et je puis le garantir. »
- Renseignements. — M. Lamirault, à Montpellier. — Odeurs capables d’éloigner chiens et chats. — Pour certains insectes, il existe des plantes, des parfums qui éloignent les parasites. Mais pour chiens et chats, malgré de nombreuses recherches, nous n’avons trouvé aucune indication. L’ammoniaque serait sûrement efficace, mais les gens, comme les chiens ne manqueraient pas d’être incommodés! — Pour rendre bien sec l’air d’une pièce, on la ferme hermétiquement après y avoir placé un récipient contenant des morceaux de chaux vive ou de chlorure de calcium (5 à io kg). Si on emploie le chlorure, plus énergique, prendre un récipient bien étanche et placer les morceaux sur une épaisse couche de brindilles, pour que l’eau absorbée ne reste pas à noyer les morceaux desséchants.
- M. Maucherat, à Moscou. — Pour solidifier une huile comestible, nous ne voyons guère d’autres moyens que la réfrigération, ou l’incorporation par mélange à chaud, d’une matière grasse à point de fusion assez élevé : beurre de coco par exemple.
- M. Pérou, Rezé (Loire-Inférieure).— Crayon antibuée pour les vitres.— Nous avons analysé votre échantillon. Il s’agit tout simplement d’une sorte de savon ; nous consacrerons prochainement une « recette » à cette question.
- M. Gian Délia Rocca de Caudal, à Palermo. — Recettes de brillantines. — Yoir le Formulaire der cosmétique (i fr. 5o, Gatefossé, édit., rue Camille, Lyon). La vasejine lubrifie le poil sans l’altérer, ni s’altérer elle-même. Savon liquide au sapindus. Nous croyons le
- produit notablement moins coûteux que les savons’ liquides ordinaires.
- Divers lecteurs. Adresses de commerçants vendant des fruits de sapindus : G. Chevallier, 87, rue de Chartres, Paris; Taullier, 4, rue Henri-Martin, Alger.
- M. J. Bonenfant, à Pleiny (Côtes-du-Nord). — La cire de Candelilla doit, a priori, convenir pour préparer les encaustiques. Vous en trouverez, par fûts de 80 kilogrammes, chez Pelliot, 27, rue des Francs-Bourgeois, Paris. — Colorants pour encaustiques : Fr. Bayer, à Fiers, par Croix (Nord) ; Lucien Picard, à Saint-Fons (Rhône).
- M. Mercié, cercle des Officiers, à Dunkerque. — Pour les formules des diverses pâtes à polycopier, voir le chap. vi du volume de Margival Les encres (Masson, édit., 2 fr. 5o.)
- M. G. Martin, rue Aguado, à Dieppe. — Conservation des branches pendant l'hiver. — Un bon procédé est la dessiccation par le sable; nous publions ci-dessus une des meilleures variantes d’application de cette méthode.
- M. A. C., à Saint-Laurent-du-Var. —• Ou ne. possède pas actuellement, de données précises, susceptibles d’être interprétées dans la pratique, et d’une façon certaine, relativement à l’influence du spectre solaire et à l’utilisation de la lumière artificielle comme moyen d’activer la maturation des fruits et plus particulièrement comme moyen d’action sur la production du sucre. Toutefois, M. Camille Flammarion s’est livré à des études et expériences, en vue de déterminer l’influence variable de verres diversement colorés sur la végétation 'des plantes. Yous pouvez vous adresser à M. Camille Flammarion, à l’Observatoire de Juvisy (SeiDe-et-Oise). Voyez aussi : Les radiations ultra-violettes et la végétation, dans La Na-. ture, 1909, n° 1903, du i3 novembre; Le soleil et l'agriculture, par Houdaille, i vol. 5 francs, Coulet, éditeur, 5, Grand’-Rue, à Montpellier.
- Jteo
- 10D
- BIBLIOGRAPHIE
- 3&L.
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Comment avoir un aquarium : René Merle. — Le nouveau billon : Ch.-Ed. Guillaume, — Un appareil pour augmenter la sécurité des sous-marins : Sauvaire Jourdan. — Les levés des oasis algériennes au ioooo0. — L’art dans l’Afrique australe : Jean-Paul Lafitte. — La température à la surface du globe : J. Loisel. —- La graisse des cidres : A. Truelle. — Academie des sciences : Ch. de Villedeuil. — Un vagon blindé au Mexique. •
- Supplément. —• Une nouvelle comète. — Les tremblements de terre en Turquie. — Transformateur électrique de vitesse pour navires. — Locomotives à pétrole au Canada. — Le géant des docks flottants. — Statistique sanitaire de la France pendant la période 1906-1910, etc.
- Chimie analytique, par le Dr F. P. Treadwell, traduit de l’allemand par Ed. Duringer et St. Goscinny. Tome II : Analyse quantitative. In-8°, 802pages, i25fig., Paris, H. Dunod et E. Pinat. Prix : 12 francs.
- Nous avons déjà mentionné le tome I de cet ouvrage d'Analyse qualitative, publié en octobre 1910. Le livre de M. Treadwell, dont le succès a été considérable et qui a été déjà traduit dans la plupart des langues, est, d’après M. G. Urbain, qui a écrit une préface ( pour la traduction, par excellence un livre d’enseignement, mais c’est aussi un livre d’une haute valeur pratique, dans lequel l’auteur a su, avec un esprit critique très judicieux, rassembler dans un ensemble cohérent les meilleures méthodes tant anciennes que nouvelles.
- Exploitation des mines métalliques. Méthodes d’extraction des minerais, par YV’.-R. Crâne, traduit et augmenté par Albert Bordeaux. In-8°, 182 pages,, 65 fig. H. Dunod et E. Pinat, Paris. Prix : broché, 9 francs.
- M. A. Bordeaux a rendu service aux lecteurs français en traduisant ce travail d'un savant américain distingué. Les méthodes employées aux Etats-Unis pour l’extraction des minerais sont en effet très variées, et diffèrent notablement de celles qu’on em-
- ploie pour les mines de charbon. Or, dans les traités d’exploitation des mines publiés en français, les méthodes décrites sont presque uniquement celles qui sont adoptées pour les mines de charbon. Il n’est fait aux mines métalliques que de rares allusions. Les Etats-Unis sont, au contraire, le théâtre d’une exploitation intensive des mines métalliques sur une très vaste échelle.
- Les orages. Application des ondes hertziennes à leur observation, par J. Loisel. Préface par Camille Flammarion. G. Thomas, éditeur, Paris. Prix : 4 francs.
- Cet excellent ouvrage de vulgarisation, dû à la plume d’un de nos collaborateurs, ne peut que rendre les plus grands services à la Science et à l’instruction générale. Il sera utilement consulté par tous ceux qu’intéressent les grandioses météores électriques de notre atmosphère.
- The Depths of the Océan, par Sir John Murray et Dr Johan Iljort, 821 p., 575 fig., 4 cartes, 9 pl. Macmillan, éditeur, Londres, 1912. Prix : 28 sh.
- Sir John Murray ayant offert de payer les dépenses d’une croisière de quatre «aois et le gouvernement norvégien ayant prêté pour cette croisière son navire océanographique le Michael Sars et son personnel scientifique, il en est résulté un voyage à ' travers l’Atlantique nord qui a donné les plus heureux résultats (La Nature, n05 2023, et 2039). Maintenant que les observations et les collections rapportées par l’expédition commencent à être étudiées, ses deux directeurs les ont utilisées pour exposer les progrès récents de l’océanographie en un volume richement illustré et admirablement présenté. On y trouvera un historique des recherches océanographiques, la description d’un bateau de recherches et de son équipement, les travaux et croisières du Michael Sars, l’étude des profondeurs de l’océan et des dépôts de fond, l’océanographie physique, la faune et la flore océaniques.
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- BIBLIOGRAPHIE
- A laboratory Course in Physiology, par W. A. Cannon. 2e édition, Harvard University, ign.
- Excellent manuel de laboratoire où l’on trouvera exposées d’une manière fort pratique les principales expériences de physiologie. L’auteur, professeur de Physiologie à l Université d’Harvard, a su choisir les expériences les plus importantes, les exposer d’une .. manière claire, de telle façon que l'étudiant apprendra, en les répétant, les procédés employés par les auteurs qui en ont fait la découverte et qu’il aura vu, après cette série de travaux de laboratoire, le fonctionnement des organes et des tissus et les facteurs qui le conditionnent.
- Les levures, par Alexandre Guillermond. In-x8, 58o p., i63 fig. O. Doin, éditeur, Paris, 1912. Prix : 5 francs.
- Ce livre comprend deux parties. Dans la première, sont étudiés la morphologie et le développement des levures, leur structure cytologique, leur physiologie et les conditions de leur vie, leur origine et leur phylogénie, leurs variations, etc. Deux chapitres traitent de technique et de taxonomie générale. Dans une deuxième partie, les diverses espèces sont décrites successivement, depuis les plus connues et les mieux caractérisées, jusqu’aux levures incertaines et douteuses. Une étude est faite des nombreuses espèces pathogènes récemment étudiées.
- '1eo
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- cxt
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS * 7 ilEERES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 23 sept. 1912. 5°,3 N. E. 2. Beau. » Beau; gelée blanche.
- Mardi 24 8°A N. N. E. 3 Couvert. 0 Couv. jusq. 14 h. ; puis nuag. ; beau apr. 18 h. ; faib. brouil. à 6 b.
- Mercredi 23 ... . 4°,2 JN. E. 2. Beau. » Nuag. de 13 h. à 16 h. ; beau av. et apr. ; gelée blanche.
- Jeudi 26. .... . 2U,7 Calme. Beau. » Beau ; forte gelée blanche générale.
- Vendredi 27 ... . 2°,4 E. N. E. 2. Beau. » Beau jusq. 10 h. ; peu nuag. ensuite ; forte gel. bl.
- Samedi 28 . . . . 5°,3 ' E. 2. Nuageux. i,i Tr. nuag. ; faib. gel. bl. ; pi. de 13 h. à 14 h. et de 18 h. 43 à 19 h.
- Dimanche 29. . . . 10°,5 S. S. W. 2. Très nuageux. » Très nuageux le m. ; couv. le soir; halo à 1b h. .
- SEPTEMBRE 1912. — SEMAINE DU LUNDI 23 AU DIMANCHE 29 SEPTEMBRE 1912.
- Lundi I Mardi I Mercredi | Jeudi | * Vendredi | Samedi I Dimanche
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 23 au 29 septembre. — Le 23. Pression élevée sur toute l’Europe ; maximum : Christiania, 778 mm. Pluies sur le . Centre et le Sud, abondantes, en Sicile et en Algérie. Beau temps en France. Temp. du matin : Belfort, 3°; Clermont, 5; Marseille, 10; Biarritz, i4; .moyenne à Paris : 9°,6 (normale : i3°,7). — Le 24. Anticyclone sur le Nord de l’Europe : Saint-Pétersbourg, 774 mm; Ecosse, 769; Pas de Calais, 767 ; pressions plus basses sur l’Ouest : Irlande et Espagne, 760. Beau temps en France. Temp. du matin : Charleville, 4°; Clermont, 5; Nantes, 6; Toulouse, 9 Marseille, i3; moyenne à Paris : 9°,8 (normale : i3°,5).— Le 20. Même situation : Copenhague, 769 mm; Biarritz, 759. Pluies sur le Centre de l’Europe, l’Irlande et l’Ouest de l’Espagne. Beau temps en France. Temp. du matin : Belfort et Clermont, 20; Bordeaux et Marseille, 8; Brest, g; Alger, 18; moyenne à Paris : 7°,g (normale : x3°,3). — Le 26. Dépression sur l’Ouest de l’Europe : Yalentia et la Corogne, 759 mm; Biarritz, 758; anticyclone sur le Nord et le Centime : Haparanda, 773 ; Shields et Varsovie, 768. Pluies sur l’Irlande, l’Espagne et l’Est de l’Europe. Beau temps en France. Temp. du
- du Bureau Central Météorologique.
- matin : Clermont, o°; Belfort et Paris, 2 ; Toulouse, 11; Biarritz, 19; moyenne à Paris : 7°,4 (normale : i3°,2). —- Le 27. Basses pressions en Irlande (754 mm) et en Bretagne (Ouessant : 752 mm) ; fortes pressions delà Scandinavie (Stockholm : -776) à l’Italie (Turin : 768). Pluies sur l’Est et le Sud-Ouest de l’Europe : Marseille, 20 mm; Lorient, 7. Temp. du matin plus élevée : Belfort, 4°‘> Nantes, 9; Bordeaux, 14; Perpignan, 17; moyenne à Paris : 8°,2 (normale : i3°). —Le 28. Dépression sur les Iles-Britanniques et le N.-O. de la France; fortes pressions sur la Russie. Temp. du matin plus élevée. — Le 29.. La dépression s’étend vers l’Est : Manche, 747 mm; Pas de Calais et Gascogne, 755; les fortes pressions ne couvrent plus que la Pologne et le Centre de la Russie. Tempête et grosse mer sur le Cotentin. Pluies sur l’Ouest du continent : Brest, 5o mm; Cherbourg, 3i ; Nantes, 18 ; Monaco, 16. Temp. du matin plus haute : Nancy, 90; Paris, i4; Nantes et Clermont, 15 ; Biarritz, 18; moyenne à Paris : i3°,4 (normale : 1-2°,8). — Phases de la Lune ; Pleine Lune le 26, à 11 h. 44 m- du matin.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de
- L. DE LAUNAY
- Membre de 1 Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- à
- DIRECTION
- E.-A. MARTEL
- Membre du Conseil supérieur d'Hygiène publique. Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- (saiBuomçuc
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Taris (VT)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2055. — 12 OCTOBRE 1912
- SUPPLÉMENT
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- INFORMATIONS
- La Commission permanente internationale d’aéronautique tiendra, à Paris, les 4, 5 et 6 novembre prochains, à l’occasion de la 4° Exposition internationale de locomotion aérienne, une session extraordinaire dont l’ordre du jour sera entièrement consacré à la sécurité en aéroplane. Adhésions et cotisations (membres titulaires 20 fr.), à M. G. Besançon, trésorier de la C. P, I. A., 45, rue François-I01', Paris.
- Corrosion des alliages de cuivre et de fer par l’eau minéralisée. —Von Diegel avait signalé le fait qu'un alliage de cuivre avait complètement perdu sa solidité après une immersion de six à huit mois dans l’eau de mer et que le zinc de l’alliage s’élait dissous en grande partie ; il a aussi observé qu’un bronze ferrugineux renfermant Sj pour ioo de cuivre, 4’2 pour too de zinc et i pour ioo de fer, plongé douze mois dans l’eau de mer, avait perdu 4 gr. fi par décimètre carré. On a également constaté la dissolution du zinc du laiton par l’eau de puits et par l’eau des dunes. Euün le métal delta, contenant 45 à 55 pour ioo de cuivre et 45 pour ioo de zinc, perd dans l’eau de mer la presque totalité de son zinc, la partie restante renfermant 53 pour ioo de cuivre métallique et 4'2 pour ioo de sous-oxyde de cuivre. D’ailleurs, par simple séjour dans l'eau distillée, le cuivre se recouvre aussi de sous-oxyde Cu-O. Au sujet de cette altération des alliages de cuivre par leur séjour dans l’eau, M. Jorissen a signalé l’état des canons hollandais ayant, à la suite de naufrages, séjourné longtemps dans les eaux du détroit de Messine; ils étaient recouverts d’une couche de carbonate de chaux, d’oxyde ferreux et d’oxyde ferrique et ne renfermaient plus de fer libre dans le corps du canon, tout ce fer s’étant plus ou moins oxydé. Il conviendra de tenir compte de toutes ces études dans tous les ouvrages maritimes comportant l’introduction de pièces métalliques de façon à effectuer une surveillance constante au sujet de leur durée et de leur solidité.
- Les éboulements dans le canal de Panama. — On
- sait déjà que, le 18 août, à Balboa, station du canal de Panama déjà ouverte aux navires, un quai s’effondra tout entier, causant le naufrage d’un vapeur de fort tonnage, le Newpori, qui y était amarré Une catastrophe, plus importante encore par ses conséquences, s’est produite quelques jours plus tard sur un autre point du canal, à Culebra, où une énorme masse de terres et de roches, évaluée à plus de 1200000 mètres cubes, a glissé des hauteurs de la montagne. Les dégâts ont été considérables. Une excavatrice à vapeur a été complètement ensevelie sous les débris, et de nombreux ouvriers ont été blessés; des canaux de drainage ont élé détruits, et l’eau a envahi d’importants chantiers. Les travaux de déblaiement demanderont pins de deux mois, et l’on ne sait combien de temps prendra la remise en état. De nombreuses maisons élevées sur les hauteurs
- de la Culebra ont été évacuées, dès que les ingénieurs ont pu constater qu’elles glissaient rapidement vers le lit du canal, constatation qui fait prévoir des éboulements prochains d’une importance énorme. Le colonel Goethals, directeur des travaux, a déclaré qu’il renonçait à empêcher de nouveaux glissements : il laissera les terrains « trouver une assise ferme et définitive ». Mais il s’attend à ce que le canal, longtemps même après son ouverture à la navigation, soit périodiquement obstrué par ces glissements, et il prévoit la nécessité d’entretenir, toujours prête à l’action, une armée d’ouvriers qui n’aura d’autre mission que de déblayer le canal, après les avalanches.
- Dans la marine [italienne. — Le Dante Alighieri, qui vient de passer avec plein succès ses épreuves de vitesse et de tir, peut être considéré comme le plus puissant cuirassé actuellement à flot dans la Méditerranée. Il présente plusieurs innovations remarquables, dont ses tourelles à trois canons. Dessiné pour fournir la vitesse de 22 nœuds, il en a fourni 24, ce qui lui donne l'avantage sur les plus rapides dreadnoughts eii existence; on note que celle vitesse a été obtenue sans qu’on ait eu à demander à ses turbines leur effort maximum. Cinq navires de ce type amélioré sont actuellement en chantier; trois (le Conte-di-Cavour, le Leonardo da Vinci et le Giulio Cesare) seront achevés vers septembre iqi3; les deux autres (le Andrea Doria, et le Caio Duillio) le seront au cours de l’été de 1914. Tous auront un armement uniforme : i3 pièces de 12 pouces dont 4 dans des tourelles à deux pièces, et 9 dans des. tourelles à 3 pièces. Enfin, l’Italie va mettre en chantier deux dreadnoughts encore plus puissants; ils auront un déplacement de 3o 000 tonnes, et seront armés de 10 pièces de i5 pouces (plus fortes que les plus gros calibres des autres marines) et de 20 pièces de 6 pouces." Leurs turbines, de la puissance de 48000 chevaux vapeur, devront assurer aux essais une vitesse de 25 nœuds.
- Industrie de la pulpe de bois au Canada. — Le
- Canada, avec ses immenses forêts, est en train de conquérir le monopole de la fabrication de la pulpe de bois pour papier à journaux. Les réserves de la Péninsule Scandinave s’épuisent rapidement, et les Etats-Unis d’Amérique, qui exportaient jadis cette matière première, ne suffisent plus à leur propre consommation. Ils importent maintenant du Canada pour leurs papeteries pour 1 million de cordes de bois à pulpe chaque année, la corde équivalant environ à 4 stères. Les dernières statistiques montrent que le Canada possédait en igio 5i moulins à pulpe, qui consommèrent 098487 cordes de bois valant 3 585 i54 dollars (soit environ 18 millions de francs), et d’où ils tirèrent 474 604 tonnes de pulpe. Presque tous ces moulins se servirent de bois coupés sur leurs propres domaines. La quantité de bois à pulpe
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- INFORMATIONS
- employée en 1910 fut inférieure de 3,8 pour 100 à celle de 1909; mais, en conséquence d’uue hausse des prix, la valeur du bois employé eii 1910 fut supérieure de 121074 dollars par rapport à 1 année précédente. On enregistra pour 1910 un bien meilleur rendement par corde de bois, grâce à l’emploi de procédés perfectionnés de fabrication. G’est la province de Québec qui tient le premier rang dans celle industrie, avec 25 moulins sur 5r, et une consommai ion des 57 pour 100 de la production totale du Canada en bois à piilpe. La province d Ontario la suit de loin avec 5 moulins. Le prix du bois à pulpe est à la hausse dans tout le Dominion, sauf dans le Québec, où il a subi une baisse. C’est dans la Nouvelle-Ecosse que ce bois coûte le moins cher, so t 3 dollars par corde.. Les Etats-Unis sont le meilleur client des moulins canadiens : ils leur ont demandé en 1910 les trois quarts de leur production, en emportant 7473 pour 100 de là pulpe produite mécaniquement, et plus de 99 pour 100 de la pulpe produite chimiquement.
- Durant cette meme année, la quantité de bois à pulpe abaltu au Canada a été de 1 54 1 628 cordes, dont les trois cinquièmes, évalues à 621004». dollars (soit environ 3a millions de francs), furent exportés. Si celle quantité, avait été manufacturée en pulpe,les recettes produites eussent été doubles.
- Moscou-Pékin en quatre jours. — Le projet de relier directement Moscou à Pékin par une voie ferrée, date de quarante ans; mais il avait été abandonné pour des raisons politiques. D’après le Japan Herald, le gouvernement russe s’occupe de nouveau de la question, et il vient d'entamer des négociations à ce sujet avec le gouvernement chinois. L’itinéraire arreté par les ingénieurs russes est le suivant. La ligne, partant de Moscou, se dirigera E.-S.-E., traversera le Volga à la ville de Simbirsk pu's, s’engageant à travers les steppes de Bachkir, franchira l’Oural. Dès lors, elle se dirigera en ligne droite à travers les steppes des Kirghiz vers Semi-palàtinsk, où elle se reliera au nouvel embranchement du Transsibérien, en voie d’achèvement. De Moscou à Semipàlatinsk, la ligue aura une longueur de 345o kilomètres; cette section pourra être construite rapidement et économiquement, car elle s’étendra à travers des plaines. A partir de celte dernière ville, elle pénétrera dans la région très montagneuse du nord de la Chine (chaîne des Àltaïs, Grand Khinghan) et présentera, entre la frontière et Pékin, une longueur de 35oo k lo-mètres environ. Cette ligne permettra aux voyageurs de se rendre en quatre jours de Moscou à Pékin. Elle offrira des avantages économiques considérables en facilitant la mise en valeur de vastes régions éminemment propres à la culture du blé, et en favorisant la colonisation du sud de la Sibérie et du nord-ouest de la Chine.
- La production de la houille en Allemagne en
- 1911, d’ap rès le bureau de statistique impérial de Berlin, a alteint le chiffre de 160,7 millions de tonnes contre t52,8 millions en 1910, d’une valeur totale de 1572 millions de marcs contre i526 millions en 1910. La plus-value, favorisée par une diminution de plus de 16 millions de tonnes dans la production de la houille aux Etats-Unis, affecte les trois circonscriptions houillères de l’Allemagne, comme le montre le tableau suivant ;
- Dorthund : 86,8 millions de tonnes en 1910. 91,5 en 1911.
- Valeur : 849,2 millions de marcs — 888,5 —
- Plus-value 4,5 millions de tonnes = 5,14 pour 100.
- Iîonn : 16,1 millions de tonnes en 1910. 16,9 en 1911.
- Valeur : 195,4 millions de marcs — 193,7 —
- Plus-value 0,8 millions de tonnes —4,80 pour 101).
- Iîrioslad : 59>9 millions de tonnes en 1910. 42,3 en 1911.
- Valeur : 366,9 millions de marcs — 572,3 —-
- Plue-valuc 2,4 millions de tonnes = 5,77 pour 100.
- Ainsi la Haute Silésie (Breslau) à elle seule livre aujourd’hui plus de houille que la France tout entière : 1910 et 1911, 38,3 millions de tonnes et 39,3 millions. En ce qui concerne le lignite, la statistique enregistre 69,5 millions de. tonnes en 1910 et 7-3,7 millions en 1911 d’une valeur respective de 178000000 et 183 000 000 marcs. Ici, l’augmeulation : 4,2 millions de tonnes, est donc de 6,06 pour 100. La circonscription de Bonn est représentée par i3 et 14.9 millions de tonnes pour les deux années, tandis que celle de Halle, de beaucoup la plus imporlante, a fourni 41,1 millions de tonnes et 42,6. Si l’on tolalise la production du lignite et celle des houilles proprement dites, on obtient un chiffre de 284,5 millions
- de tonnes, relativement peu éloigné du chiffre correspondant en Angleterre pour le dernier exercice : 276,2 millions de tonnes.
- Le record de la ponte. — Sans que ce chiffre repose sur des expériences méthodiques, on admet qu une poule pond en moyenne, sa vie durant, 600 œufs environ. Un eleveur anglais, M. J. A. Minehin, de Plenfield (Sussex occidental), possède une poule qui en est à son quatorze-cent-vingt-deuxième œuf! Elle aura neuf ans d âge à 1 automne prochain, et elle continue à pondre. Il est intéressant de reproduire les chiffres enregistrés par M. Minehin, car ils montrent que cette poule, née en octobre 190L atteignit de suite son record de ponte, et que le nombre des œufs diminua d’année en année :
- 1904 . . 218 œufs. 1909 . . . . . 1^0 œufs
- 1905 . . 206 — 1910 . . . . . i31 —
- 1906 . . 201 — 1911 . . . . . . 60 :
- 1907 . . 196 — ig^ (27 juiL). 53 —
- 1908 . . 187 —
- Celle merveilleuse pondeuse est une mauvaise mère : elle n’a jamais voulu couver. Petite de taille, d une couleur tirant sur le marron doré, elle n’appartient pas à une race spéciale ; c'est un vulgaire oiseau de basse-cour.
- Un poisson monstrueux. — On sait que quelques espèces de raies atteignent des tailles colossales. L’une d’elles, appelée communément diable de mer, est assez
- souvent pêchée dans les eaux tropicales du Mexique, de la Floride et de la Californie. C’est un très grand poisson qui atteint fréquemment jusqu’à 7 mètres de diamètre; il doit son nom de diable à deux appendices céphaliques qui lui donnent un aspect cornu. Récemment, on en a harponné un, près de Manzanillo (Mex:que), de dimensions considérables ; il mesurait 4 m. 80 de bout en bout et avait o m. 60 d’épaisseur. Ramené an port, il fut amené à terre au moyen d’une grue qui le déchargea; il pesait plus de 900 kilogrammes.
- Les homards de Terre-Neuve. — Les côtes de Terre-Neuve sont habitées par de très nombreux homards. Dès 1878, on fabriquait annuellement dans l’ile plus de 28000 caisses de conserves de homard contenant chacune 48 boites d’une livre anglaise; en 1899, on atteignit le chiffre formidable de 76226 caisses; les pêcheurs considéraient alors la saison comme mauvaise quand ils n’avaient, pu prendre chacun plus de 60000 homards. Depuis, bien que le nombre des homarderies ait augmenté — il y en a actuellement plus de 2600 — la pêche a été de plus en plus mauvaise et eu 1911, on n’a pas fabriqué plus de conserves qu’en 1878. Le gouvernement de Terre-Neuve vient de s’inquiéter de cette décroissance de pèche et d édicter des mesures propres à y remédier : on va améuager dans les baies les mieux abritées de l'ile, huit parcs entourés d’une clôture en grillage ou seront introduits environ 20<00 homards femelles. Les clôtures seront fermées dès le début du printemps et enlevées seulement à la lin de la campagne, les animaux étant alors rendus à la liberté. Les parcs ne seront jamais aménagés à la même place l’année suivante. A tout pêcheur apportant un homard femelle, il sera remis un bon prime qui lui sera payé en fin de campagne. On espère ainsi parvenir à repeupler à peu près complètement les fonds de pêche, et à amcl'orer une induslr'e qui. vient imméd'atement, après celles de la pêche à la morue, du minerai de fer et de la pulpe de bois, dans la production économique de Terre-Neuve.
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- JOUETS MECANIQUES au CONCOURS LÉP1NE
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- Nous filions présenter ici les plus ingénieux des jouets •que nous avons rencontrés au Concours Lépine. Nous commencerons par le groupe d amusants jouets méca-niques présentés par M. Bouclieron.
- L’ours à la parade. —- L’animal, tenu en laisse par
- un singe, exécule une danse caractéristique, reposant tantôt sur ses patte-: de devant, tanlôt sur celles de derrière.pendant que sa tête s abaisse et se relève sans cesse. Les mouvements de la tète agissent sur les bras du singe; l’un de ces bras paraît maintenir l’an’mal pendant que de l'autre le singe l'excite avec une baguette.
- Le frotteur. — Bonne tête d’excellent habitant des régio is montagneuses campé sur ses pieds qu’il agite l’un après l’antre. Lune de ses jambesest munie d’une brosse à frotter et à chacun des mouvements de cet te jambe, correspond celui de la vo'sine ; les deux jambes sont donc animées de mouvements alternatifs permettant au sujet d’avancer en frottant le parquet. L’équilibre est assuré à l’aide d’une canne sur laquelle s’appuie le frotteur. Glissade-chute. — Sur une plan-
- L’ours à la parade.
- Le frotteur
- Glissade-chute.
- manivelle. Le second joueur tient en main une poire de caoutc' ouc et s’efforce de souffler la chandelle avant que le personnage ait atteint son but. Le joueur qui s’occupe du sujet mobile peut parer au coup de vent qui fera encore tomber la calotte, en agissant sur un bouton commandant le bras par une série de leviers. Selon que le coup de vent est dir’gé sur la chandelle ou sur la calotte, le joueur habile appuiera sur le bouton pour amener le bras du vieillard en face de la flamme ou à la hauteur de sa tète pour maintenir la calotte. Ce joiiet est parfaitement conçu et l’in en-leur a su combiner sa mécanique avec un petit paysage représentant une cour
- que traverse le personnage. — M. Boucheron habite, 4, rue de l’Eglise, à Vil ry-sur-Seine.
- Le multiple. — Le multiple a reçu ce nom parce que le sujet mobile (un pantin habituellement) peut être remplacé à volonté par un disque solaire, par un assemblage de disques coloriés ou par tout autre objet léger capable de tourner autour de l’axe support.
- Le jouet est constitué par une coulisse mobile autour d’un axe horizontal porté par deux supports F fixés sur le socle G. La coulisse A peut être parcourue par un coul’sseau H; elle est pourvue d’une créma llère double interrompue, chaque partie dentée faisant face à une partie vide. Le coulisseau H est solidaire d’un pignon denté B: il est maintenu à l’intérieur de A par deux galets I F. Le sujet mobile Ç est monté sur une douille J
- chette inclinée, un gamin, assis, se hisse en s’aidant des bras et des jambes. Arrivé au sommet de la planchette, ses mouvements cessent et il se laisse giisser ainsi que font les enfants peu soucieux de leurs fonds de culotte. Le glisseur mécanique répète plusieurs fois de suite cet exercice hygiénique de montée et de descente.
- Le petit béeaniste. — Sur une bicyclette très primitive un gamin s'efforce d’aequé-rir de la vitesse en appuyant son pied sur le sol.
- La course aux œufs. — Ce jouet est un jeu d’adresse. Sur un soc. e deux pelits personnages cherchent à atteindre le but qui est l’extrémité du socle. Deux enfants jouent simultanément en appuyant avec le doigt, sur une touche placée à l’arrière du socle. Mais tout en marchant, chaque Le petit béeaniste, sujet porte un petit œuf sur un plateau rectangulaire; il faut donc éviter la chute des œufs. C'est Là la grosse difficulté. Heureusement l’inventeur prévoyant a eu soin de mtinir les plateaux de bords latéraux, de sorte que les
- œufs peuvent seulement s’échapper par l’avant ou par l anière. Afin d’éviter une telle catastrophe, on presse sur une seconde touche qui a pour, fonction de maintenir le plateau parfaitement horizontal pourvu qu’on n’appuie ni trop ni trop peu.
- Le coup de vent. — Le jouet, représente un personnage âgé qui s’en va une bougie allumée à la main. L’un <lës joueurs fait avancer lé vieillard en tournant une
- multiple
- et vient s’ajuster, serré, sur l’axe du pignon B. Un ressort K maintient verticalement la coulisse A en se logeant dans l’une des deux échancrures pratiquées sur les bords du disque L auquel est fixé un doigt dit de renversement. La coulisse A est donc manœuvrable à la main. Dès que le sujet est en bas, ou donne un detni-lour au doigt et elle fait un demi-tour. Le personnage ayant pris position en haut du jouet, suit en lombant la gl ssière A. Mais sa chute est d abord ralentie par les crémaillères, et son pignon B, engrenant tantôt à droite, tantôt à gauche, lui communique des mouvements de bascule dans les deux sens. Parvenu au bas de sa course, le p gnon B ne rencontre plus de crémaillère ; il continue donc à faire quelques tours dans le sens de l’impulsion qui lui a été communiquée par la dernière portion de crémaillère. — L’invehteur est M. Gasseün, 4L rue Victor-Hugo, à Puteaux.
- La nappe enchantée. — Petit tour de physique amusante accompli par un automate.
- Sur une pelite table ou dispose une nappe.et sur celle-ci tous les objets usuels : assiettes, couteaux, bouteilles, soupière, etc. Devant cettë installation se -tient le cuisinier qui n’attend qu’un sigual pour.jouer un bon'.tour.'è la société.
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- JOUETS 'MÉCANIQUES AU CONCOURS LÉ PI NE
- Ce signal s'exécute en tirant sur la ficelle dissimulée à l’arrière du sujet. Le.cuisiner se lève, lève ses deux bras, armés de crochets à la place des mains, à la
- hauteur de sa tète. On abandonne la llcelle : un lorl ressort oblige le cuisinier à ramener vivement ses bras dans leur position normale; les crochets s’engagent . dans deux anneaux cousus à la nappe et celle-c est i ii ée si brusquement que les objets qui la r. couvraient restent en placé sur la La nappe enchantée. table. C est la nappe enchantee.
- — La nappe enchantée a été imaginée par M. Raoul Maurin, v.4, rue dé Belfort, àPar's.
- Le repas des carnivores. — Les càrnivoies sont représentés, dans le jouet, par deux échassiers appartenant sans aucun doute à une espèce disparue de la surface de la terre. L’inventeur a fait une restitution sans se préoccuper des documents de la préhistoire. Son jouet n’en souffre nullement, d’ailleurs.
- Les deux « bêtés » j sont assemblées l'une j en face de l’autre, j prêtes à se dévorer. Heureusement, un poisson, de coupe assez moderne, se balance en face d elles à l’extrémité d’un fil. Les échassiers carnivores se le di-pulent à coups debec. Chaque joueur manœuvre sa bête des deux mains; il la fait, se pencher en avant, ouvrir un large bec et saisir la proie que le carnivore adverse s'efforce d’atteindre son à tour. Le poisson, indifférent à l’atroce fin qui l’attend, va de l’un à l’autre, balancé par son fil. jusqu’à ce quel un des becs l’ail saisi. On recommence la partie tant que dure le pla:sir. — L’inventeur est M. Petitjean, 88 bis,-'rue du Ruisseau, à Paris.
- Pierrot regardant l’éclipse. — Ce jouet mécanique est 1 une des plus originales créa Cous de M. Gasselin, l’un des grands favoris du concours Lépine. Pierrot, l’acteur, est assis sur un tabouret, un verre fumé en mains* et regarde longuement l’éclipse dont toutes les phas es se succèdent normalement. L’éclipse disparaît : j Pierrot s’agite et attend qu’elle se montre à nouveau pour l'observer.
- Pierrot et la boîte du mécanisme sont solidaires d’un socle A. On remonte le mouvement à l’aide dune clef placée à l’arrière de la boîte. Ce mouvement entraîne une came G (fig. 2 et 3) à laquelle appartient le cercle lunaire H. G et H constituent donc une seule pièce. Pendant sa rotation la came G actionne une pièce I solidaire,
- Lé repas des carnivores.
- Pierrot regardant l’éclipse.
- montée sur l’arc transversal en face du pierrot, actionne le levier O (fig. .3) qui fait mouvoir les bras P... Enfin,, le mécanisme est complété par un ressort Q qui rappelle Pierrot dans sa position normale après chaque oscillation. En somme, la commande dé tous les mouvements
- Le mécanisme du personnage.
- du pierrot s’effectue par l’unique came G qui entraîne la lune dans son mouvement de rotation.
- L’enfant assiste à la succession de toutes les phases du phénomène céleste et en même temps aux gestes de Pierrot qui observe, puis paraît surpris lorsque le disque solaire sè montre en entier. — M. Gasselin habile 4'L rue Victor-Hugo, à Puteaux.
- Le père lapin. — L’objet représente un cuisinier debout devant ses fourneaux. Une main tient une fourchette et l’autre repose sur le couvercle de lune des deux marmites. Lorsque le mécanisme est remonté, la main gauche soulève le couvercle et un petit lapin apparaît; aussitôt la fourchette s avance pour le piquer, mais il se dissimule dans la marmite qui se ferme. La seconde marmite remplit simplement les fonctions de bonbonnière.
- Le mouvement d’horlogerie qui actionne les bras du personnage et communique à la tète un mouvement de rotation, se remonte à l’aide d’une clef C (fig. 2). Il comporte deux cames
- Le père lapin.
- D et E logées dans un carter F et deux leviers G et H transmeitant le mouvement des cames aux différents bras d’adiculation.
- La came E actionne le levier G qui transmet le mouvement par la bielle I à la tige J du bras tenant la fourchette K. Ce même levier, par la bielle L et la mani-
- GTriVi
- Le mécanisme du jouet.
- par le levier K, d’une manivelle J à laquelle est reliée la tige L. Cette man velle 'u’effectiie que des mouvements oscillants et elle lés transmet au coips du pim ot. Ces oscillations sont 'calcillées pour se produire, par l'intermédiaire des irrégularités de profil'de la came G. lorsque le disqiié lunaire couvre part èllernent le disque solaire peint sur la plaque Mt Une double' patte N,
- velle M, fait manœuvrer la bielle N commandant la planchette articulée O sur laquelle repose le lapin. La came D, par le levier H et la bielle R, actionne la tigeS du bras tenant le couvercle de la marmite. Enfin la tête du cuisinier oscille sous l’action de la bielle-manivelle T commandée par la tige S. —: L’inventeur est M. Gasselin, 42, rue Victor-Hugo, & Puteaux.
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- Le durcissement des pierres à bâtir — Certains matériaux de construction comme les grès, les briques, les roches granitoïUes,, sont naturellement très durs et capables de résister parfaitement aux agents divers de destruction. Mais d’autres au contraire,-telles les pierres calcaires souvent tendres et gébves, s’altèrent en général très facilement. Or, ces pierres sont justement très employées en construction, et parce qu abondantes dans la nature, et parce que faciles à extraire et à tailler. Il est possible de leur donner après la pose, à très peu de frais, cette dureté qui leur manque : pour cela il subit d’enduire le mur d’une solution de produit capable de décomposer le carbonate de chaux pour former une substance dure et impénétrable. Les moyens employés à cet effet ne sont pas très nouveaux; mais justement parce qu’on les emploie beaucoup et un peu partout — souvent de façon pas très rationnelle —, il nous a semblé utile sur la demande de quelques lecteurs, de résumer nos connaissances sur ce sujet.
- Silicatation, — La silicatation des pierres est un procédé de durcissement consistant à imprégner les matériaux de construction calcaires, avec une solution de silicate alcalin. Il se forme un silicate calcique, vitreux, dur, imperméable, bien plus rési-lant aux intempéries que la pierre primitive. Comme résidu, on a du carbonate alcalin, entraîné à la longue par l’humidité.
- On peut employer pour silicaler les murs du silicate de soude ou du silicate de potasse, mais ce der lier est préférable parce que son carbonate résiduel étant déliquescent ne forme pas d’efflorescences comme le carbonate sodique. Il convient de préférer le produit liquide du commerce, à 35° B, qu’on étend au moment de l’emploi avec une fois et demie son volume d’eau.
- Sur les rava'ements neufs, on peut appliquer de suite la so'ulion si.icalée; sur les vieux murs, on doit gratter au préalable pour rendre la pierre poreuse. Si la pierre est trop poreuse, il est bon de l’apprêter d’abord en l’imbibant bien avec une solution de sulfate d’alumine à 6° B. On applique la couche de si icate au pinceau ou au pulvérisateur, de préférence par un temps froid et humide, on laisse sécher pendant 24 heures et on passe une seconde couche; le traitement étant ainsi poursuivi jusqu'à ce que ses pores élant tous bouchés, la pierre n’absorbe plus le liquide. Pour une pierre de porosité moyenne, il faut ainsi environ i kg 5 de silicate à 35 par mèlre carré.
- Fluatation. — On désigne sous le nom de fluatation une méthode consistant à imprégner les pierres avec fies solutions de fluosilicates divers : celles-ci sont décomposées, en donnant du fluosilicate de chaux, in-o-luble et dur et des oxydés métalliques également inso-
- lubles. On obtient de la sorte un durcissement analogue à celui produit par si’.icalalion, mais avec celte supériorité qu aucun pioduit soluble ne se forme, qui peut absorber l'humidité ou produire des efflorescences. '
- Les fluosil cates, ou par abréviation les fluates employés au durcissement des pierres sont surtout le fluate.de magnésie, le fluate d alumine, le fluate de zinc. Le fluate de magnésie est surtout employé parce que bon marché et. ne changeant pas sensiblement la teinte des pierres. Pour l'application, on fait dissoudre 4oo gr. du sel dans un litre d eau tiède, en remuant fréquemment (ne pas employer de récipients en fer ou en zinc, mais des vases de grès, de verre, des seaux de bois). Le mur, ravalé s’il y a lieu, est d’abord brossé à sec; puis enduit de solution fluatée à 20° B, jusqu à refus, la pénétration devant se faire dans i centimètre d’épaisseur (on 1 apprécie en observant les pierres d’angle). On renouvelle l’opération après séchage, le lendemain, •2 ou 3 couches ainsi appliquées suflisant dans la plupart des cas.
- Si la pierre est excessivement poreuse, il convient de préférer au fluate magnésien le fluosilicate d’alumine, qui obstrue énergiquement les pores de la pierre à cause de la formation d’alumine. Le même produ't sera employé eu générai toutes les fois qu’on veut rendre polie la surface du calcaire, ou qu’on veut en obtenir le durcissement très rapide : les sculpteurs par exemple, quand ils travaillent une pierre trop friab'e pour être travaillée très linemenl, durcissent souvent ainsi les parties délicates ensuite parachevées.
- Quant au fluosilicate de zinc, il s’emploie en solution à üoo gr. par litre d eau. Plus cher que les fluates précédents, il rend la pierre p’us blanche. Aussi 1 emploie-tr on surtout après une ou deux couches données déjà au fluate de magnésie. . - '
- Les fluosilicates à base de métaux à oxydes colorés permettent d’obtenir des effets décoratifs très variés, les colorations étant particulièrement solides, puisque produites dans la masse„des pierres, par des pigments insolubles englobés dans une masse dure. On emploie pour produire ces colorations : . . .
- Les flintes de fer, de manganèse, qui donnent des bruns et des ocres'. Le fluate de cuivre -— un bleu-vert
- Le — . de .chrome. •— un vert-gris.
- Ces colorations fondamentales pourront être modifiées par l’action d’autres réactifs : le noir est obtenu par lavage au sulfhydrate d’ammoniaque d’un enduit vert de fluate cuprique; le jaune est donné par un lavage au b’chromate sur enduit de fluate de zinc (il se forme du cliromale de zinc). ” À. C.
- HYGIÈNE ET SANTÉ
- Peut-on éviter l’essoufflement.— A propos de l’article paru sur,ce sujet (Yoy. La Nature 3r août 1912) le professeur Gariel, qui est aussi un collaborateur de La Nature me fait observer que l'essoufflement- résulte de l accumulation dans le sang d’une quantité exagérée d’acide carbon’qne résultant d’une production de travail mécanique supérieure à la normale.
- On évite 1 essoufflement en s’efforçant de régulariser volontairement le rythme : cela est vrai dans une certaine mesure. Mais il faut supprimer ou diminuer la cause -en provoquant le dégagement de l’ac'de carbonique et pour cela faire passer dans les poumons la plus grande quantité chair possible, en faisant de profondes inspirations. •
- Cette oxygénation forcée du sang, jointe à la régularité du rythme, atténue beaucoup ressojjfllemeut.
- Contre l’hypertrichose. — j’ai indiqué, à diverses reprises, des moyens simples et surtout inoffensifs de remédier à l’hypertrichose. Combien de jeunes femmes
- sont désolées de voir leur lèvre s ombrer d’une façon désagréable d’un duvet que les collégiens s’acharnent à épaissir et à faire pousser plus vile. De tous ces moyens de combattre la végétation de ces poils malencontreux,' les uns sont dangereux, les autres inofla nsi fs n’ont qu’une action momentanée. Les pûtes ' dites épilatoirès rasent le poil, mais n nttaquent_pas le bulbe, pas plus que l’eau oxygénée qui décolore le poil, le rend blond, pâle, mais ne le délru’t pas. L’électrolvse est, de fous les procédés thérapeutiques, le plus efficace, niais combien long, pénible ; du re<te j’en reparlerai. Songez qu’il faut que l'aiguille électrolytique pénètre dans chaque bu be pour amener la destruction, songez aussi qu’il faut que e courant soit.distribué fort discrètement, fort habilement pour ne pas amener de brûlure profonde et de cicatrice marquée.
- Il est un agent chimique qui est un destructeur de premier ordre des poils, ma s il a un gros danger, c’est qu’il est un produit assez toxique. Aussi ne peut-on le conseiller pour l’épilation de surfaces étendues. Le
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- HYGIÈNE ET SANTÉ
- Dr Sabouraud, dont la compétence en matière de dermatologie est universellement reconnue, croit qu’on peut avoir recours à cet agent sans le moindre danger quand on l’utilise pour de petites surfaces comme le duvet des lèvres, la moustache en herbe des jolies femmes. Ce produit est l’acétate de thallium; on l’avait préconisé jadis contre les sueurs profuses dans certaines maladies, mais le remède était pire que le mal, car au bout de quelques jours le patient voyait tomber ses cheveux, les poils de la barbe et du reste du corps. L'épilation se faisait rapide et complète.
- A faibles doses, l’acétate de thallium est un épilatoire parfait, sans danger, à condition de l’employer en pommade, suivant la formule que conseille M. Sabouraud :
- Acétate de thallium............ o,3o centigr.
- Oxyde de zinc .................... 2 gr. 5o
- Lanoline. ........................ 5 gr.
- Vaseline blanche..................20 —
- Eau de rose....................... 5 —
- Ou xin autre parfum du choix de l’intéressée.
- En appliquant, chaque soir, gros comme un pois de cette crème sur le duvet de la lèvre on voit lentement, il faut le dire, mais sûrement, le poil dim nuer de moitié comme longueur et comme grosseur. Je dis lentement; le D' Sabouraud compte près d’une année et quelquefois plus. Le nombre des poils reste le même, mais à mesure qu’ils tombent, ils sont remplacés par d’autres beaucoup moins longs et beaucoup moins forts.
- M. Sabouraud a essayé ce traitement chez’ des personnes âgées ; le duvet n’était plus duvet, c’était une véritable moustache. En poursuivant méthodiquement l’application de sa pommade, il est arrivé à diminuer de moit’é la longueur des poils qui avaient 'parfois près d’ün centimètre de long, mais il n’a pu obtenir la disparition totale. C’est un procédé lent, mais d’une réussite certa ne. Essayez, belles dames, affligées d un peu d ombre sur la lèvre, essayez en ayant soin d’avoir une crème préparée îdgoureusement selon les doses indiquées. Dr A. C.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- La galvanoplastie du Nickel sous de grandes épaisseurs. — Le dépôt de nickel en couche épaisse est un problème des plus difficiles, ce métal, en elîet, a une grande tendance à s’écailler et à se soulever. La cause doit en être attribuée à T hydrogène qui se dégage à la cathode, en même temps que se dépose le nickel. En présence de beaucoup d’hydrogène, le nickel ne se dépose pas ou forme une couche pulvérulente. M. Hollard, dans un travail entrepris pour la Société ~d' encouragement à l Industrie Nationale, \ ient d’indiquer un excellent moyen de s’affranchir de ce gaz gênant et d’obtenir le nickelage en couche épaisse, qui présente d’é ormes avantages, en particulier pour la confection de clichés d imprimerie pratiquement inusables.
- L idée directrice de M. Hollard a été de chercher à engager l hydrogène dans une combinaison complexe, cédant difficilement cet hydrogène au courant. Il a eu recours, à cet effet, au fluoborate de nickel comme électrolyte ; en gros, il dissout de l’acide borique dans une dissolution d'acide fluorhydrique et, dans cet acide fluobo-rique, il dissout du carbonate de nickel à saturation.
- . En réalité, la préparation du bain exige des manipulations spéciales qu’il importe de connaître pour obtenir des résultats satisfaisants. Il est necess-nire de préparer soi-même le carbonate de nickel, afin de l'utiliser frais et encore humide. Faire une solution chaude de 3ào gr.de carbonate de soude dans un litre d eau : la verser dans une solution tiède de iüoo gr.de sulfate de nickel cristallisé
- dans 5,5 litres d’eau. Remuer, laver le précipité par 'triturations'et 'brassages successifs dans de l’eau distillée, alternant avec des filtrations, jusqu'à ce que les eaux de lavage ne présentent plus la réaction du sulfate de soude avec le chlorure de baryum. On obtient ainsi 1a quantilé de carbonate de nickel nécessaire pour préparer 2 litres de bains de nickelage.
- Pour préparer 1 acide fluoborique, verser dans 25o gr. d’eau bouillante i3o gr. d’acide borique; remuer, laisser refroidir, et transvaser dans un récipient en gutfa-percha, On verse alors peu à peu en remuant 2h5 gr. de la solution d’acide fluorhydrique. Lorsque tout est dissout, on introduit le carbonate de nickel qui se dissout à son tour en partie. On triture bien de façon à obtenir un lait de carbonate. On transvase alors dans un vase en verre et on agite pendant une vingtaine d’heures. On filtre, on lave l’excès de carbonate par trituration avec de l’eau distillée et filtrations successives; on élend la solution à 2 litres (sa densilé doit‘être-de 1,08 à 1,09, sa réaction légèrement alcaline ou neutre).
- Il faut encore soumettre le bain à une électro'yse ( entre anode de nickel fondu pur et cathode d’égale surface qui doit durer 3 à 4 jours et plus, si les produits en anode ne sont pas parfaitement purs). Le bain est alors propre à déposer le nickel en couche aussi épaisse qu’on le désire. Régime : 1 ampère pour des électrodes de 165 mm X 1800 mm ; ce bain dépose directement sur fonte et aluminium.
- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans.la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d'înr inrY-i'ét général qui lui sont si 11 a lés par ses abonnés. Elle repoud ètialeine.iii. dans la mesure du possible, aux demandes de reoseig.>enu-uts; qui lui parviennent acconiiingnée- d'une b;>u ie d'abonne-xenr. En raison de rabniixam-e de la eoi-iespo-idanee et des recherches souvent necessaires, il ne peut être répondu que dans uu delai de dix à quinze jours.
- Renseignements. —M. Anastase N. Danas, à Sia-tista. — Vernis. — Voyez l’ouvrage de la collection Roret. Mu la, éditeur, rue Hautefeuiile, Paris ; prix : 3 fr. 5o et le Manuel du Vernis, par Coffignier; Bernard Tignol, éditeur, 53 bis, quai des Grands-Augustins. Paris; prix : 3 fr. 5o. Consultez également le petit recueil de yecetles intitulé : Coloration des métaux, par Michel Rousset: Dé.sforges, éditeur, quai des Grands-Augus-tiiis, Paris. —- Vous trouverez des vues pour projection chez Radiguet et Massiot, 15, boulevard des Filles-du-Calvaire, Paris.
- M. G. de L., ingénieur, Boitsfort. — i° Il faut demander un devis ët une notice à la Société d’Électricilé
- Mors (soupape Nodon), Gailîe (Kocb), à la Slé Westinghouse (Cooper Hewitt) qui fabriquent des redresseurs éleclrolytîques ; le voltage peut aller depuis 20 jusqu a 200 volts et l’appareil fonclionne seul automatiquement. Le liquide éleclrolytique est toujours basique; solution de potasse ou de soude. Les fabricants donneront 1oüs les renseignements; — 20 il faut reponcer le bois et le révérair pour avoir un bon résultat Le passage à la « popote » seulement suffira si le vernis est seulement terni. L’ébénisterie du piano est en général du plaque poirier. La teinte pénètre donc dans l’intérieur facilement Il nous semble impossible de leindre en acajou un piano verni noir. L’inverse serait évidemment très faisable. -
- M. K. S., à Yernon. — Conférence de M. Bauché. Bulletin de la Société internationale des Electriciens. n° g5, mai 1910, chez Gaulhier-Villars, 55, quai des Grands-Augustins.,
- M. L. G.,'cercle du Commerce, à Béziers. — i° Pour immobiliser les piles accus, on emploie de l’agar-agac
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- dans les mêmes proportions que pour les piles à liquide immobilisé (vôy. La Nature, n° 2o36). Là force et la durée ne sont pas beaucoup moindres ; — 20 nous ne connaissons pas de traitement par un liquide pour les zincs; une bonne amalgamation sullit d’ailleurs complètement. On pëjil traiter le zinc par un sel de mercure soluble., ce qui rev ent évidemment à l’amalgamation directe.
- M. IL. Pelletan. avocat, à Bordj-bou-Arréridj. — Désétamage du cuivre à froid. — Vous pouvez mettre à prolit 1 action de l’acide chlorhydrique fort qui, à la température ordinaire, n’attaque pas le cuivre et dissout rapidement 1 étain. On pourrait aussi employer une lessive bouillante de soude caustique, mais surtout si 1 étamage est épais, le décapage pourrait être très long.
- M. R. V., à Paris. — Ou ne peut, semble-t-il, donner 1 explication du fait constaté sur votre pommier abattu que par les observations suivantes relatives aux trans-fo rmalions dues au greffage. Tout en uniliant leur...existence, le sujet et le greffon conservent chacun une constitution propre ; leurs couches ligneuses et corticales continuent à se développer sans que les libres et les vaisseaux de 1 un viennent s’entremêler avec les libres et les vaisseaux de l’autre. Il y a contact intime, sou-durç, vie commune ; il n’y a ni fusion ni alliage. Mais en l’absence d’indication sur le mode de greffe appliqué au sauvageon conservé dans le même état que lors du greffage, on ne peut, pour émettre une opinion plausible, que se baser sur des probabilités, comme par
- exemple : greffe en couronne multiple et affranchissement de la greffe s’étant produit naturellement, dans des conditions telles qu après tant d armées, il est sans doute difficile de distinguer la nature exacte de l’opération à laquelle fut soumis le sauvageon greffé comme pommier. Quoi qu’il en soit, il parait évident que par suite de la vigueur de l’espèce greffée, celle-ci a pris rapidement le dessus, formant ses couches génératrices augmentant d’épaisseur, d année en anntiée, autour du sauvageon qui, préalablement à l’opération du greffage, a du être élété, et ne plus laisser alors qu’une tige faible et de peu de hauteur, étouffée par la végétation du ou des greffons. Le point le plus important pour arriver sûrement à l’explication de ce que vous considérez comme un phénomène, eût été de rechercher avec soin, lors de l’abatage du pommier, les traces de la greffe portée par le sauvageon dont la végétation fut
- annihilée.. ...... .............. ....
- M. R. P., à Châteaubriant. — i” Vous trouverez dams la Botte aux Lettres du n° ig63, du 7 janvier 1911, l in-dicalion des divers procédés de conservation des œufs en vue de la consommation familiale ; — 20 quant à la conservation pour l’hiver, par le procédé spécial dont vous parlez, le conserve-œufs et tous les appareils nécessaires se trouvent chez l’inventeur, M. Masson, élevage Saint-Lazare, à la Ferté-Milon (Aisne). Comme autres spécialités il y a le Combinus Barrai, 11, rue Lecuirot Paris, et Y Ovisolat, 1, boulevard Gambetta, à Grenoble
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- I.a sédimentation par les glaces flottantes : L. Du Launay. — Consolidation des voies de chemins de fer : ho.don-écrou expansible « Le Tenax » : R. Bonnin. — La consommation et le prix du caoutchouc : les pays producteurs : Marcel Lenoir. — L’évolution des Guêpes : J. Péneau. — Nouvelle organisation de l’enseignement professionnel de l’Agriculture en trance. — Académie des sciences : Ch. de Villedeutl. — Les blindages K.rupp pour cotl'res-forts : Dr Alfred Gradenwitz,
- Supplément. — L’utilisation de la chaleur solaire. — Fabrication du coke. — Le centenaire de la « Comète ». — Précautions contre la peste. — La télégraphié sans fil en Amérique du Sud. — L'hydro-aéroplane à l’étranger. — Les grenouilles de parc.
- Bulletin de Y Institut Aérotechnique de V Université de Paris (fasc. II). 1 vol. illustré, yo p., Dunod et Pinat, éditeurs, Paris, 1912. Prix : 6 francs.
- Ce fascicule contient la description de la méthode d’essais des surfaces par le chariot électrique en service à Sainl-Cyr, par le ventilateur que possède également le Laboratoire. Il donne les résultats des essais effectués sur des surfaces proposées par divers inventeurs; signalons la surface en persienne de M. Caron, la roue sustentatrice Pichou. Signalons en outre l’étude de M. Lepère relative à l’action d’un courant sur des barres ou fils perpendiculaires à sa direction, celle de M. Austerweil sur les tissus pour aéroplanes, sur la perméabilité des tissus à ballon.
- /es moteurs à deux temps. Moteurs à explosion destinés à l’automobilisme et 1 aviation, par L. Ventou-Duclaux, 1 vol. illustré, i3o p. Dunod et Pinat, éditeurs, Paris, 1912. Prix : 4 fm 5o.
- L’auteur a suivi la même méthode d’exposition que dans son excellent ouvrage sur les turbines à explosion : exposé du principe du moteur et des difficultés rencontrées dans la pratique; classification des divers moteurs construits sur le principe à deux temps ; description des principales solutions, et, lorsqu’il y a lieu, résultats des essais; enfin nomenclature des brevets sur la question. Cet ouvrage de documentation rendra les plus grands services à tous les chercheurs et inventeurs.
- Le goût et l’odorat, par Larguier des Bancels, in-8°, 94 p. Hermann, éditeur. Paris, 1912; cartonné, 3 fr. 5o. Les parathyroïdes, par Louis Morel, in-8°, 344 P-Hermann, éditeur. Paris, 1912; cartonné, 10 fr.
- Sous le titre général « Questions biologiques actuelles », M. le Professeur Dastre commence la publication d’une collection de monographies dans lesquelles seront passées en revue les questions qui ont, ces derniers temps, particulièrement retenu l’attention des expérimentateurs, dans les domaines de la physique et de la chimie biologiques, de la physiologie, de la biologie expérimentale. Les deux premières viennent de paraître, et par l’abondance et la sûreté de leur documentation, elles donnent une idée excellente de celte nouvelle collection.
- Esquisse d'une philosophie de la nature, par André Joussain, 1 vol. in-16 de la Bibliothèque de philosophie contemporaine, Félix Alcan, Paris. Prix : 2 fr. 5a..
- On peut distinguer dans ce travail de M. André Joussain : i° une psychologie rationnelle établissant que la conscience ne peut être conçue que comme substance ; 20 une critique de l’idée de matière déduite de cette psychologie rationnelle; 3° une théorie de la vie et de l’évolution expliquées en fonction de la psychologie: 4° une théorie des fonctions biologiques, psychologiques et sociales montrant le progrès du mécanisme à l’instinct et de l’instinct à l’intelligence;
- Science of the sea, préparé par la Challenger Soc:ety; publié par Herbert Fowler, in-8°, 452 p. John Murray, éditeur. Londres, 1912. 6 sh.
- Voici un livre de pratique à l’usage des voyageurs, des marins, des yachtsmen. La Société du Challenger a pensé que beaucoup de navigateurs seraient curieux de connaître ce qu on peut voir en mer et même qu’ili pourraient contribuer par leurs observations aux progrès de l’océanographie. Elle a donc ressemblé dans ce livre ce qu il est indispensable de savoir de l’atmosphère marine, de l’eau de mer, des côtes, des plantes et des animaux qu’on peut rencontrer, de l’équipement d’un bateau pour les recherches, des méthodes de dragages et de pèche, des procédés de conservation des échantillons, etc. Chacun de ces chapitres a été confié à un spécialiste et le livre entier a un caractère simple et pratique.
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- | BIBLIOGRAPHIE
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- The Geology of the lake superior 'région, par C. R. Van Hise et C. Kenneth Lertii. In-40, (>4i p. 4g pl. et 76 lîg. LL S. Geol. Sun. Monograph 52. Washington, 19 '1 •
- Description géologique et minéralogique d’une des principales régions minières des Etats-Unis. La mine de cuivre de Calumet et Hecla est notamment un des deux ou trois plus importants gisements du monde, et encore la plus profondément exploitée, au puits Ta ma rock. .
- La pêche au bord de la mer, par Lucien Jouennk cl J.-H. Perreau. In-12, 3n p., 101 lig. Baillière, éditeur, Paris, 1 g 112. Prix : cartonné, 4 francs.
- On trouvera dans ce volume divers renseignements sur les pêches auxquelles peuvent se livrer les amateurs au bord de la mer : pêche de grève, de rocher, d’esluaire, petite pêche en bateau, pêche à la mouche, et sur les principaux poissons que 1 ou peut capturer. Il se termine par un exposé de la législation réglementant la pèche et la chasse sur nos côtes.
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
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- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES 1>Û MATIN . 'A THERMOMÈTRE vE.vr DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES 0BSEBVAT10KS générales
- Lundi 30 sept. 1912. 14°,1 S. S. W. 3. Couvert. 2,6 Couv. ; pluie de IG h. 45 à 18 li. 35 et de 21 li. 55 à 22 li.
- Mardi 1" oct. . . . 15", 1 W. 4. Couvert. 4,3 Couv. ; pl. de 16 h. 30 à 17 h. 50 et de 20 li. 50 à 50.
- Mercredi 2 11°.4 . W. S. W. 3. Nuageux, 0,5 Nuag. ; pluie de 18 h. à 18 h. 45 et de 19 h. 20 à 30.
- Jeudi 3 7".5 N. N. E. 3 Couvert. 1,5 l’I. de 1 h. 15 à 45 et de 5 h. à 4 h. 30; tr. nuag. le in., beau le s.
- Vendredi 4. . . . 2°.l N. E. 2. Beau. » Gelée bl. ; beau.
- Samedi 5 0\2 N. N. E. 2. Beau. » Gelée bl. ; beau.
- Dimanche 6 . . . . 1°.0 N. E. 2. Beau. » Gelée bl. : quelques nuages.
- SEPTEMBRE-OCTOBRE 1912. — SEMAINE DU LUNDI 30 SEPTEVIERE AU ' IMANCHE 6 OCTOBRE 1912.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Résumé général d'après les bulletins
- Bu 3o septembre au 6 octobre. — Le 3o. Dépression sur la Manche et le golfe de Gascogne, se déplaçant vers l’E. Fortes pressions sur la Pologne et la Russie centrale. Tempête sur le S du Cotenlin. Pluies sur le W. de l’Europe. En France : Cala:s, 47 mm ; Cherbourg, 3^; Charleville, i3. Temp. du malin : Moscou, o°; Nancy, 9; Paris, i4; Biarritz, 18; moyenne à Paris : i5°,7 (normale : i2°,6). — Le icr octobre. Situation atmosphérique troublée sur le N. et le W. de l’Europe. Centres de dépression sur la mer du Nord (735 mm) et au S.-W. de l’Irlande. Fortes pressions sur le S. de la Russie. Violente tempête sur la Manche. Pluies sur le N. et le W. de l’Europe. En F1 rance, pluies générales : Besançon, 26 mm; Calais, 25; Paris, 4- Temp. du matin: Paris, -(- 15° ; Belfort, Nantes, 17; Alger, 22; moyenne à Paris : 170 (normale : i2°,4). — Le 2. La dépression de la mer du Nord s’éloigne sur la Baltique; une autre subsiste au S.-W. de l’Angleterre. Forles pressions sur les Açores et lTslah.de» Pluies sur le Centre et le W. de l’Europe. En France : Lyon, 25 mm: Clermont-Ferrand, 17; Par’s, 2. Temp. du matin : Moscou, —J— 5“ ; Paris, 11; Marseille, 19; Alger, 26; moyenne à Paris : 13°.7 (normale : i2°,3). — Le 3. La pression se relève sur le N. et le W. de l’Europe. Dépressions sur le N. de l'Espagne et sur la Provence. Pluies sur le Centre et le
- du Bureau Central Météorologique.
- W. En France : Nice, 6 mm; Clermont et Bordeaux. 4. Temp. du malin : Nancy, 70 ; Paris, 8; Nantes, 9; Nice, 16; moyenne à Paris : 8°,2 (normale : i2°,i). — Le 4- La pression se relève sur toute l’Europe, supérieure à 775 sur l’Ouest. Pluies sur le N. et le S. du continent. En France : beau temps. La température s’abaisse. Temp. du matin : Uléaborg, —6°; Paris, 4-2; Nantes, 5; Bordeaux, 6; Alger, 20; moyenne à Paris : 5°,9 (normale : 120). — Le 5. Une aire de pressions supérieures à 775 s!étend de l’E. au W. de l’Europe (779 en Allemagne). Dépression sur l’Islande (732); une autre sur l’Algérie. Pluies abondantes eu Espagne et Italie. En France : beau temps. Temp. du malin : Moscou, —4°! Belfort et Paris, o; Bordeaux, -j- 2 ; Monaco, 17; moyenne à Paris : 40-1 (normale : ii°,8). — Le 6. Forles pressions sur presque tout le continent. Maximum de 780 en Russie. La dépression de l’Islande s’étend vers la Scandinavie. Dépression sur la Méditerranée occidentale (Palma : y5j). Pluies sur le N.-W. et le S. de l’Europe. En France : Perpignan. 4q mm; Toulouse, 11 ; Nice, 3. Temp. du malin : Belfort, — 3°,4 ; Paris, .—2; Bordeaux, 3; Marseille, 10: moyenne à Paris : 3°,4 (normale : 11 °,71. — Phases de la Lune : Dernier Quartier le 3, à 8 h. 5y m. du soir.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l'Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique. Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé^aux bureaux du journal : s 20, Boulevard Saint-Germain, Paris (V7e)
- La reproduction des illustrations de « La Nature • est interdite, à moins d'entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N" 2056. — 19 OCTOBRE 1912 SUPPLÉMENT
- INFORMATIONS
- Décomposition de l’acide nitrique par la lumière.
- — On savait que l’acide nitrique, soumis pendant un certain temps à l’action de la lumière, se décomposait partiellement en donnant de l’eau, du peroxyde d’azote et de l’oxygène, d’après l’équation :
- 4 NO^ H — 2 H2 O + 2 N2 O4 -f O2
- acide nitrique. eau. • , peroxyde d’azote. oxygène
- Deux auteurs anglais, MM. Reynolds et Taylor , ont constaté que ces produits de décomposition se recombinaient plus ou moins complètement à l’obscurité et ont traduit la grandeur de ces deux phénomènes inverses par une série de courbes. Us ont trouvé aussi que l’acide nitrique anhydre N2 O5, pur, se décompose très lentement à l’obscurité, en donnant les mêmes produits de décomposition que ci-dessus. Il y a, dans ces propriétés, un nouvel exemple des phénomènes de réversibilité si importants en chimie et dans l’industrie.
- Transformation des différentes formes de carbone en graphite. — Des expériences récentes de M. Àrsem ont montré que toutes les formes pures'de carbone, chauffées au-dessus de 3ooo°, atteignent une densité limite qui n’est pas augmentée par addition de petites quantités de substances minérales. Le produit final obtenu ainsi est assez souvent du graphite. Le pétrole pur, le coke, chauffés sans addition de matières minérales, se transforment en graphite d’excellente qualité, tandis que le noir de fumée, même chauffé avec des oxydes variés, augmente de densité, mais sans se transformer en graphite. Les carbones impurs se comportent de même; leurs propriétés après chauffage sont caractéristiques de chaque variété de carbone et indépendantes de la quantité de cendres qu’elles renferment. Le charbon d’anthracite est incomplètement graphitisé par la chaleur. Le carbone, dont on a enlevé la plus grande partie des cendres par attaques chimiques convenables, se graphitisé mieux que le charbon brut. Enfin, les matières minérales, en faibles proportions, ne favorisent pas la formation du graphite.
- Les pigments rouges et bleus des algues. — Les
- algues sont pourvues d’une certaine coloration due à divers pigments dont l’étude chimique, assez délicate du reste, est encore peu avancée. A ce titre, il est intéressant de signaler un travail de M. Kylin qui contribue à éclairer leur connaissance. Cet auteur a étudié les pigments d’un assez grand nombre d’algues appartenant aux groupes des Floridées et des Cyanophycées. Il a pu extraire de trois algues : Polysiphonia Brodiaei, P. ni-grescens et Rhodomela siibfusca, une phyco-érythrine, matière colorante rouge, fluorescente, qu’on n’obtient que rarement cristallisée; ce pigment n’a pu être trouvé que dans les Floridées (algues rouges). On a pu isoler trois variétés de phycocyanine : i° une variété bleu-vert, passant au bleu violacé à concentration élevée, présentant une belle fluorescence rouge foncé, cristallisant en
- rhomboèdres hexagonaux ; elle se trouve dans Batra-chospermum Gallaei et Demanea fluviatilis ; 2° une variété bleu vif, avec fluorescence rouge, ne cristallisant pas, et rencontrée dans une espèce de Phormidium; 3° une variété bleu violet, avec fluorescence rouge, cristallisant en tables rhombiques et rencontrée dans Cera-mium rubrum et d’autres espèces analogues. Les phyco-cyanines sont caractéristiques des Cyanophycées, mais peuvent se trouver également chez diverses Floridées.
- L’éclairage de Paris au gaz sous pression. — On sait que pour accroître l’intensité des foyers lumineux alimentés par le gaz d’éclairage, on a recours, depuis quelques années, au gaz amené sous une certaine pression dans les becs, dit gaz « surpressé ». Ce genre d’éclairage, très répandu dans certaines villes anglaises et allemandes, fait également à Paris des progrès rapides. Le ior janvier 1911, on comptait 76 foyers lumineux au gaz surpressé de 4°°o et 2000 bougies; fin 1911, leur nombre s’élevait à 368, et il y en aura 85o à la fin de cette année. Les appareils en service consomment 6,5 litres par carcel hémisphérique moyenne. Le réseau à haute pression atteindra 40 kilomètres de développement fin 1912, et comprendra 3 postes de compression. Il en existe déjà un actuellement au boulevard Raspail, muni de 2 compresseurs de 4°° m3 à l’heure et d un compresseur de 1000 m3. Son rayon d’action s’étend jusqu’à l’Opéra. Notons en outre, dans la rue Lafayette, 14 appareils utilisant l’air comprimé dont la pression de 5 kilogrammes est ramenée par un détendeur à 200 grammes et qui sont munis de becs Meker de 1000 bougies.
- La «suddite », combustible du Soudan. — L’Afrique est, on le sait, actuellement dépourvue de charbon et c’est un grave obstacle à son développement. Pour parer à cette pénurie de combustible, MM. Yon Rath, Hovring, Benett-Rampier viennent de se livrer, en Egypte,, à d’intéressantes expériences sur l’emploi d’un combustible végétal, le sudd. C’est une plante aquatique qui pousse dans le Nil où elle croît avec une rapidité remarquable; les quantités disponibles sont énormes. Les expériences ont consisté à couper et sécher le sudd, à le comprimer en briquettes, et avec ce combustible que les promoteurs nomment suddite, alimenter les foyers de bateaux à vapeur circulant sur le Nil. Les résultats ont été favorables : l’économie procurée par le nouveau combustible en comparaison avec le charbon serait de 47 pour ioo.
- Le béton armé au bois. — M. Gerald O. Case vient d’étudier à fond un nouveau matériau de construction : le béton armé, où le bois est substitué au fer. Il a constaté que la substance ainsi obtenue forme un tout homogène, et que le béton constitue un revêtement d’une protection très efficace pour le bois qu’il entoure. En outre,-et c’est là le point essentiel, pour la construction, M. Case a comparé des poutres armées au bois, avec des poutres armées au fer. Il a trouvé que pour
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- obtenir la même résistance de la poutre, il faut employer 9 pour ioo de bois de pitchpin contre i pour ioo d’acier. Dans certaines conditions, notamment dans les pays coloniaux, dans les pays de forêts, il est évident que l’avantage économique peut revenir au béton au bois,
- Les tissus de papier. — Les tissus de papier ne sont pas une nouveauté, mais depuis peu leurs emplois semblent se développer rapidement : on les utilise dans la fabrication des câbles électriques, dans la fabrication de tapis ; et surtout pour la confection de sacs et d’emballages divers. C’est dans ce dernier usage que les tissus de papier semblent trouver actuellement le plus large débouché ; ils y font, dans une certaine mesure, concurrencé au jute. Les tissus de papier sont tissés avec des bandes de papier, la matière première est soit de la cellulose pure, soit un mélange de cellulose et de pâte de bois. Il existe actuellement, en Allemagne, d’après la revue allemande Kunststoffe, plusieurs fabriques de tissus de papier pour sacs et emballages, les principales se trouveraient à Hàmmern, près Wipper-füth (Silvalin), à Adorf en Saxe (Xylolin), et à Nieden-fels en Palatinat. A Adorf, l’on fabrique aussi un produit nommé textilpse qui est composé de coton et de tissu de papier : il sert exclusivement à la fabrication de sacs. Une usine vient également de se créer en France à Retliel pour la fabrication de la textilose. Le prix des tissus ën papier serait le même que celui des tissus en jute; et l’avantage resterait au papier à cause de sa légèreté. Par contre les tissus de papier présentent l’inconvénient de sé détériorer à l’humidité, ce qui restreint singulièrement le champ de leurs applications.
- Le gaz de tourbe. — Le Dr Frank de Charlotten-bourg vient de communiquer au Congrès de l’Association des Ingénieurs gaziers de la Basse-Saxe, le résultat des recherches qu’il a entreprises de concert avec le Dr Caro, pour l’utilisation industrielle de la tourbe. Celle-ci a été traitée de façon à produire du gaz de force motrice et de l’ammoniaque. En employant le gazogène Mond, on peut selon MM. Frank et Caro, gazéifier la tourbe alors quelle renferme encore de 5o à 55 pour 100 d’eau. On l’amène facilement à cette teneur en eau, en la laissant sécher à l’air. D’autre part, ce même ti’aitement dans le gazogène Moud permet d’extraire 70 pour 100 de l’azote de la tourbe sous forme de sulfate d’ammoniaque Le gaz de force motrice obtenu, contient en volume de 36 à 39 pour 100 d’éléments combustibles. Son pouvoir calorifique moyen est de 1400 calories par mètre cube. Il s’agit toujours de tourbe à 5o pour 100 d’eau. Avec de la tourbe à 65 pour 100, la proportion des éléments combustibles tombe à z8,G pour 100. Le gaz est encore utilisable dans un moteur. Le moteur à 36 pour 100 d’éléments combustibles donne le cheval-heure pour 2880 litres. Pour des installations importantes, l’auteur prévoit un rendement de 65o chevaux-heure par tonne de tourbe sèche, de 325 clievaux-heure par tonne de tourbe à 5o pour 100 d’eau. Une usine de 3ooo chevaux s’est créée en 1910 pour exploiter les gisements de Papenburg, à 3o kilomètres d Osnabrück. L’exploitation a commencé avec une machine de 1000 chevaux le 2 octobre 1911; elle a produit en octobre 286046 et en novembre 4^8070 kilo-wat heure. La fabrication du sulfate d’ammoniaque a commencé dans la deuxième quinzaine d’octobre, fin novembre, il en avait été produit 20 tonnes.
- Nitroglycérine contre le mal de mer. — La Nature a déjà signalé la singulière habitude prise par certains soldats anglais de consommer de la cordite, soit en la mâchant, soit en la dissolvant dans un breuvage. Ils obtenaient ainsi une somnolence et une hébétude en quelques points comparable à celle des fumeurs d’opium. Mais voici qu’un autre explosif, la nitroglycérine, celui-là même qui sert à fabriquer la dynamite, vient <3e servir, non plus à la distraction d’artilleurs désireux de s’intoxiquer, mais bien à enrichir l’arsenal... thérapeu-t:que contre le mal de mer. La Presse médicale nous apprend en effet que le Dr Bumvinkel, dé Nauheim, partant de cette théorie que le mal de mer est dû à une crampe des vaisseaux et à une anémie du système nerveux central, a employé, pendant une traversée pénible, la trinitrine, dont l’action vasodilatatrice est bien connue. Les passagers atteints du mal de mer reçurent une cuillerée à soupe du mélange suivant : solution alcoolique de trinitrine au centième, 20 gouttes, pour 100 cm5
- d’eau distillée. Les symptômes désagréables du mal de mer furent rapidement améliorés, mais l’action du. médicament est fugace et il est nécessaire de renouveler fréquemment la dose. Le nitrite d’amyle aurait peut-être été encore plus actif; malheureusement, il n’en existait pas à bord.
- Un alphabet mis au concours. — Depuis que la Chine, par la suppression de son régime de monarchie absolue, est entrée dans la voie du progrès, ses hommes politiques comme ses lettrés ont senti que l’une des premières réformes à accomplir devrait porter sur la question de l’alphabet, qui comprend, comme on le sait, plusieurs milliers de signes. Cette complication s’oppose à l’adoption de notre système occidental d’instruction obligatoire. En outre, l’inexistence d’un alphabet applicable à tous les dialectes chinois, fait que les 400 millions de Célestes n’ont pas une langue parlée qui leur servirait à s’entendre entre eux. C’est pour combler cette lacune que le Ministère d’Education avait convoqué à Pékin une Conférence de lettrés et de professeurs. Les conclusions des débats ont porté sur la nécessité de mettre au concours la création d’un alphabet « dont les signes devront être simples de forme, et aussi peu nombreux que possible, tout en exprimant les différents sons employés couramment dans les principaux dialectes chinois. » Dès que cet alphabet aura été choisi, le Ministère d’Education prendra des mesures en vue de la publication d’un dictionnaire à l’usage des écoles.
- Lycées de jeunes filles en Chine. — Malgré les difficultés de l’heure présente, le Gouvernement chinois s’efforce de multiplièr les écoles ; depuis un an, plusieurs écoles supérieures pour jeunes filles ont été fondées dans les grandes villes de la République. Mais il se passera bien des années avant que les Chinoises soient aussi instruites que les femmes des pays d’Occident, si l’on en juge par les statistiques de source indigène que publie la National Review, de Shangaï. Dans la ville de Canton, sur 12 649 garçons âgés de 6 à 9 ans, 5i6o (soit 4o pour 100) vont régulièrement à l’école, tandis que 7489 (soit 60 pour 100) ne reçoivent aucune instruction. Or, sur 11571 filles de ce même âge, 1,602 seulement (soit i3 pour 100) vont à l’école, les autres, soit 87 pour 100, étant condamnées à rester illettrées. Une autre statistique, dressée en 1910, montre que, dans la plus grande province chinoise, on comptait 270 859 écoliers pour 2838 écolières seulement. Cette énorme disproportion trouve son explication dans l’état social de la Chine. Depuis un temps immémorial, les écoles n’étaient fréquentées que par les candidats aux emplois publics, qui se préparaient pendant des années aux concours ouverts dans les principales villes. L’accès de ces emplois étant interdit aux femmes, elles n’avaient aucune raison de perdre plusieurs années à étudier les complications de l’alphabet national. Avant longtemps, la création des nouvelles écoles de jeunes filles aura diminué sensiblement cette disproportion.
- Chutes d’eau aux États-Unis. — Le total de la puissance motrice des Etats-Unis est, d’après une statistique officielle, évaluée à 3o 000 000 chevaux-vapeur. Sur ce chiffre, 6000000 de chevaux-vapeur proviennent des chutes d’eau, dont 4000000 fournis par des usines d’une puissance supérieure à 1000 chevaux. L’ensemble des chutes d’eau utilisables aux Etats-Unis paraît susceptible de fournir environ 25 000 000 de chevaux-vapeur, y compris les chutes déjà aménagées. On estime que celles-ci assurent, chaque année, une économie de 33 000 000 de tonnes de charbon.
- Semaine agricole et viticole de l’est de la France
- — L’Association française de motoculture vient d’organiser, avec la collaboration du Comice agricole de l’arrondissement de Reims et de l’Association agricole et viticole de la Marne, une intéressante manifestation qui aura lieu à Reims du 19 au 27 octobre 1912. La semaine agricole et viticole de l’est de la France comprendra une exposition internationale de machines, un grand concours international de motoculture et le premier Congrès international d’électroculture. Cette manifestation sera l’une des plus importantes qui aient jamais été organisées en France où toutes les questions de culture mécanique et d’utilisation de l’électricité dans tous les travaux agricoles commencent à attirer l’attention. Pour tous renseignements s’adresser à l’Association française de motoculture, 58, boulevard Voltaire, à Paris.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- Chimie
- Construction d’un réfrigérant à grande puissance pour laboratoire. — Quand on veut condenser dans un tube de verre la vapeur produite dans un appareil de laboratoire, il faut un tube très long, le verre conduisant comme on sait plutôt mal la chaleur. Pour obtenir
- une grande surlace avec un tube relativement petit, on emploie les tubes Yigreux
- qu’il est très facile de construire soi-mème dans tout laboratoire muni d’un chalumeau à gaz et soufflerie.
- Il suffit pour cela de prendre une pointe de bois qu’on fait charbonner un peu dans une flamme pour ne pas tacher le verre (un manche effilé de porte-plume convient très bien). On fait chauffer le tube (choisi de diamètre au moins égal à io millimètres) juste sur une petite surface, en employant une flamme très réduite. Dès que le verre devient rouge sur un cercle de 4 ou
- 6 millimètres, on enfonce la pointe char-bonnée dans la paroi (fig. i). Il suffit de recommencer à côté en suivant par exemple une spire d’hélice, pour bar-beler l’intérieur du tube d’une masse de petits cônes ce qui multiplie beaucoup la surface réfrigérante. Les cônes doivent être inclinés obliquement tous dans le même sens.
- Le tube Yigreux peut être monté comme rectiflcateur (fig. a), au-dessus d’un ballon pour ne laisser passer d’abord que les parties plus volatiles, ou comme réfrigérant (fig. 3) en remplacement d’un tube ordinaire bien plus long qu’on est souvent pour cela obligé de courber en serpenliu. Or, pour un amateur, il est bien plus facile de hérisser un tube de petits cônes système Yigreux, que de le courber en spires régulières.
- Cuisine
- Pince-plat. — Quand il faut retirer un plat du feu, la cuisinière n’a généralement d’autre ressource, pour
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- Le pince-plat.
- ne pas se brûler les doigts, que de se munir d’un torchon plus ou moins propre, qu’elle risque d’ailleurs de roussir et de mettre hors d’usage.
- La pince représentée ci-contre le remplacera avantageusement. Elle est en métal inoxydable à base d’alu-
- minium. Son fonctionnement est très simple : un premier levier L qu’on a sous le doigt agit sur un second levier B qui forme la mâchoire inférieure de la pince. La combinaison des deux leviers permet un serrage très énergique. La mâchoire supérieure A de même que l’extrémité du levier sont garnies toutes deux de tampons d’amiante qui assurent un bon serrage sans risque de briser le bord du plat. — Baumann et Tillé, 99, quai Fosse, à Nantes.
- Cyclisme
- Extenseur de fourche de bicyclette. — Pour démonter les roues de bicyclettes, ce qui est encore malheureusement assez souvent nécessaire, soit pour réparation importante au pneu, soit pour remplacer des rayons ou toute autre cause, il faut écarter la fourche afin de sortir l’axe de la roue. Cette opération faite à la main est toujours assez pénible, car les branches de la fourche opposent une assez grande résistance à l’écartement. L’extenseur « Rapid » imaginé par M. Garnier, facilite beaucoup ce tra- L'extenseur de fourche
- vail. Il se compose en service,
- d’un manchon R fileté
- intérieurement et portant à chaque bout des liges dont l’extrémité vient épouser la forme des branches A et B de la fourche. Il suffit alors de tourner le manchon en passant un clou dans le trou qu’il porte vers son milieu pour que la fourche s’écarte progressivement. La plupart du temps, pour remplacer une chambre à air, par exemple, on n’aura même pas besoin de démonter l’axe complètement, on laissera en . place la chaîne, les tendeurs, etc. ; il suffira d’écarter assez l’une des branches, comme le montre notice figure, pour faire échapper l’une des extrémités de l’axe et laisser assez de place pour livrer le faible passage nécessaire à une chambre à air dégonflée. — Chez M. Renaud, 104, Faubourg-Saint-Denis, Paris.
- Jouets <<&
- I Love you. — Le jeu est aussi joli que le nom qu’il porte. I love you, un peu, beaucoup, passionnément... On effeuille les pétales de la mai'gue-rite et elle répond : pas du tout !
- La marguerite F® ÎCI1 du jouet est repré- « I Love you sentée par une demi-sphère centrale autour de laquelle sont assemblées des pétales en bois.
- Chacune des pétales a reçu un mot : celui que l’on dit mentalement avec la marguerite des champs. Pour jouer, ou dissimule les mots en retournant les pétales, puis on pose un léger papillon sur le centre de la marguerite. Une raquette de soie, agitée d’une main légère, chasse le papillon qui, après quelques envolées, se pose sur une des pétales. Retournez-la et vous lirez son langage. Le partenaire prend la seconde raquette et recommence le jeu pour son propre compte.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- Toujours les pétales disent des choses agréables à... lire. — I Love you est en vente chez M. Petitjean, 88 bis, rue du Ruisseau, à Paris.
- Objets utiles
- Rafraîchissoir de boisson. — Ce petit appareil réalise un progrès hygiénique appréciable, car il permet aux amateurs de boissons glacées ou fraîches de satisfaire leur goût sans risquer de contracter la fièvre typhoïde ou d’autres maladies pouvant être communiquées par la glace (souvent impure) quand on se contente de mettre celle-ci, selon la méthode ordinaire, directement en morceaux dans la boisson.
- Par l’emploi judicieux de matières dont le prix s’est
- Le rafraîchissoir de boissons.
- Coupe
- du rafraîchissoir.
- fortement abaissé dans ces dernières années, l’inventeur a réussi à établir des modèles robustes susceptibles de durer très longtemps et pourtant d’un prix modique (le modèle le plus simple, en pâte de bois, coûte i fr. 95).
- L’appareil, baptisé rafraîchissoir par son inventeur, est en somme une petite glacière simplifiée. La boisson est versée et se boit dans un verre ordinaire légèi’e-ment conique du type courant du commerce, qui vient s’emboîter, jusqu’à une certaine hauteur, dans une enveloppe métallique, en forme de gobelet, comme dans les verres dits « filtres à café ». Mais cette enveloppe est elle-même entourée d’un récipient oblong (en matière mauvaise conductrice de la chaleur et du froid) dont elle est solidaire et qui laisse de chaque côté deux vides en forme de croissants dans lesquels on met de la glace pilée grossièrement. L’enveloppe est en aluminium, métal très conducteur en même temps qu’inaltérable à l’air et à l’eau. La difficulté de construction était de fixer le gobelet-enveloppe dans le récipient extérieur
- sans perforer celui-ci, afin de garantir l’étanchéité parfaite de l’appareil; elle a été résolue d’une façon très simple : sous le fond du gobelet est rivée à l’aluminium une courte patte transversale, également en aluminium, dont les bouts, relevés et légèrementtendus, se prêtent à l’introduction à force du gobelet dans le vase et l’empêchent ensuite de sortir parce qu’ils forment freins.
- La glace, enfermée dans une enceinte très isolante et baignant une enveloppe très conductrice emboîtant le verre, refroidit la boisson contenue dans celui-ci presque aussi vite qu’en mettant directement un morceau de glace dans le verre ; et ensuite la boisson reste continuellement fraîche, pendant une heure et plus, au lieu de se réchauffer assez vite comme cela a lieu avec L ancienne méthode, car on remet chaque fois le verre dans l’appareil après avoir bu; les gens peu pressés, tels que les joueurs, pourront ainsi savourer à loisir leur consommation. Un autre avantage du système, c’est qu il permet,, en employant un rafraîchissoir d’un type spécial plus petit, de boire fraîches des liqueurs que l’on prend sans eau, telles que quinquina, vermouth, anisette, kümmel, etc., et qui, frappées, sont délicieuses l’été. Enfin, l’ajupareil permet de régler à sa guise le degré de rafraîchissement de la boisson en ne remplissant pas le vase de glace jusqu’en haut, si l’on ne veut pas boire glacé mais seulement frais.
- L’expérience a montré qu’une charge de glace, qui
- Plan
- du rafraîchissoir.
- représente 120 grammes quand on remplit le vase jusqu’en haut, suffit largement pour toute la durée d’un repas parce que la glace, étant bien isolée, met 2 heures à fondre complètement. De ce chef, les cafetiers réaliseront, avec le rafraîchissoir, des économies de glace sensibles, parce qu’un appareil pourra souvent servir à plusieurs consommateurs successifs avant d’avoir besoin d’être rechargé. -
- Un modèle créé spécialement pour les cafés et restaurants, mais qui peut servir aussi aux familles, a été établi avec le vase extérieur en pâte de bois comprimée et laquée (ton bois), matière incassable tout en étant étanche. D’autres modèles, destinés aux familles et plus longs à fabriquer sont en exécution, avec vase extérieur en faïence décorée plus ou moins luxueusement. — Vente par la maison Couturier, 7, rue Philippe-de-Girard. (Pour la vente à l’étranger, s’adresser à l’inventeur, M. Jacquin, 107, rue Lemercier, Paris.)
- Classeur-relieur « Flap ». — 11 existe un très grand nombre de modèles de classeurs-relieurs, mais il en est certainement peu qui présentent autant d’avantages que le « Flap ». Comme tous les autres, il est destiné à classer et relier toutes publications périodiques, journaux, dossiers administratifs, actes, etc., mais il le fait, rapidement, simplement, sans abîmer les documents
- Le classeur-relieur « Flap ».
- qu’on lui confie, tout en les tenant d’une manière suffisante et en permettant de les feuilleter facilement.
- Il se compose d’un cadre rectangulaire en métal « Flap » de dimensions proportionnées au format des brochures auxquelles il est destiné. Sur ce cadre sont tendus 53 fils, en nombre suffisant par conséquent- pour classer une année entière de publications hebdomadaires avec la table des matières.
- Le « Flap », c’est-à-dire le battant, est fixé au dos du cartonnage au moyen de charnières.
- Pour introduire les brochures, on relève le « Flap » de façon à lui faire faire un angle droit avec le dos, puis après avoir ouvert la brochure par le pli du milieu, on la fait glisser de droite à gauche sur le premier fil du bas, la seconde est introduite de la même façon et ainsi de suite. Suivant l’épaisseur des brochures, on se servira d’un ou de deux fils.
- Avec ce classeur-relieur chacun peut classer et relier soi-même et instantanément chaque brochure au fur et à mesure de la publication, et cela sans perforation ni détérioration d’aucune sorte.
- Chaque brochure classée et reliée peut être retirée et replacée à volonté sans déranger les autres. La dernière est aussi facile à mettre que la première.
- L ensemble forme un vo- Manière de relier des brochures lume élégant, solide, s’ou- avec le a Flap ».
- vrant bien à plat, et permet une lecture- agréable, ce qui est particulièrement précieux pour la musique.
- Les dossiers, minutes d’officiers ministériels, etc., peuvent ainsi être consultés avec facilité et aisance.
- La reliure peut être provisoire ou demeurer définitive au gré de chacun, l’aspect du classeur lui permettant de figurer avantageusement sur une table ou dans les rayons d’une bibliothèque.
- Le « Flap » se fait en pleine toile dans six formats différents. -— L’inventeur est M. l’abbé Laprie. — On trouve le « Flap », u, rue Sarazin, Nantes, et chez les papetiers et libraires.
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- VARIETES
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- L’industrie du museau de bœuf à Paris. — La
- salade de museau de bœuf a conquis, depuis quelques années, une certaine vogue parmi la clientèle des restaurants parisiens. Ce mets nous vient d’Allemagne et donnait lieu naguère à une importation considérable provenant notamment de Nuremberg et de Strasbourg. Aujourd’hui on le fabrique à Paris et sa préparation a fait naître une véritable industrie totalement inconnue il y a moins de 20 ans et qui semble aujourd’hui assez prospère : on ne prépare pas moins de i5ooo kilogrammes de museau de bœuf par mois à Paris. Il y a évidemment tout lieu de se féliciter de ce déplacement à notre profit d’un centre d’industrie. Cependant quelques réserves sont nécessaires.
- Nous ne conseillerions pas aux amateurs de museau de bœuf de suivre de trop près, chez certains fabricants, les diverses phases de la confection de leur hors-d’œuvre favori. Un témoin, bien placé pour être renseigné, M. Brenet, du Service d’inspection vétérinaire sanitaire de la Seine, dans Y Hygiène de la viande et du lait, appelle l’attention sur de regrettables pratiques, contre lesquelles, du reste, Fautorité publique vient de prendre d’utiles mesures. Libres de tout contrôle, les fabricants en question ser laissaient aller à oublier les règles les plus élémentaires de la propreté et de l’hygiène : certains détails donnés par M. Brenet évoquent trop souvent le souvenir des horreurs célèbres commises dans les grandes fabriques de conserves de Chicago et que dénonça le romancier amé icain Upton Sinclair.
- On nous excusera de suivre M. Brenet sur ce terrain répugnant : il importe que les consommateurs soient prévenus.
- La partie du museau des grands bovidés livrée à la consommation comprend le mufle, une partie des joues, la lèvre inférieure et le menton. Ne croyez pas que les museaux frais soient fournis par les bouchers ; « en aucun cas, ces organes ne sont prélevés ni vendus dans les
- salles d’abatege des abattoirs. C’est exclusivement chez les tanneurs et dans les dépôts de cuir vert que ce trafic a lieu ».
- Inutile de dire que, dans ces conditions, l’acheteur ne se soucie guère de la santé, ni de la qualité des animaux d’où proviennent ces débris : viandes malsaines, viandes souillées de matières fétides par un séjour sur le sol de l’atelier, viandes fermentées même, tout est bon. Il y a pis : des acheteurs moins scrupuleux encore prélèvent parfois les museaux sur des cuirs déjà mis en sel, et le futur aliment se trouve imprégné de matières qui n’ont rien d’alimentaire, témoin la nnphtaline que M. Pieltre a décelée dans certains échantillons.
- Une flore microbienne, des plus variées, mais des moins appétissantes, prospère dans ce milieu douteux : M. Piettre a constaté, par l’analyse bactériologique, la présence de streptocoques, staphylocoques, de bacilles du côlon, de spirilles et de bacilles de la putréfaction verte.
- Il est vrai que les opérations ultérieures ont pour effet d’aseptiser complètement le produit : les museaux, chez le fabricant, sont échaudés quelques instants, grattés, lavés à l’eau froide, rasés, puis mis en saumure 8 à 10 jours; au bout de ce laps de temps, après un dernier lavage pour dessaler, ils sont soumis à une cuisson de 6 heures, puis comprimés et découpés en tranches.
- Mais le produit n’en reste pas moins suspect; l’on est en droit de redouter la présence de toxines dangereuses; et tout le monde sera d’accord pour réclamer et approuver, avec M. Brenet, un contrôle qui fasse rentrer la préparation du museau de bœuf dans les règles de la cuisine loyale. Au surplus, les fabricants eux-mêmes doivent se féliciter d’une semblable réglementation' : c’est pour eux le seul moyen efficace de retenir une clientèle qui, avertie, aurait pu répondre par l’abstention totale aux procédés. R. Yillers.
- HYGIENE ET SANTE
- La pression artérielle pendant la digestion. — Le
- Dr Loeper [Paris Médical) à la suite d’expériences sur la pression artérielle au cours de la digestion a, au moyen de l’oscillomètre de Pachon, constaté que celle-ci subit trois variations principales : tout d’abord une élévation, puis 3 quarts d’heure après l’ingestion des aliments un abaissement, bientôt suivi d’une nouvelle élévation qui atteint son maximum vers la troisième heure, et au delà. La quantité et la qualité des aliments, la facilité d'assimilation et d’absorption intestinales, la rapidité d’élimination urinaire sont autant de facteurs susceptibles d’influer sur ces variations. Plus la masse alimentaire est considérable, plus l’hypertension immédiate causée par la distension de l’estomac est marquée..L’hypotension qui la suit est très forte avec certains aliments tels que les viandes, le sel qui excitent puissamment la sécrétion gastrique et plus faible et passagère avec le lait et les pâtes. Les aliments salés et l’alcool, en augmentant l’insuffisance rénale, prolongent- l’hypertension tardive. Comme conclusion pratique, il serait bon, pour les sujets présentant une hypertension artérielle, d’éviter l’ingestion de grandes quantités d’aliments ou boisson, et pour les malades accusant une hypertension tardive très prolongée de supprimer les alcools et autres excitants.
- La tuberculose du porc. — Dans les abattoirs de Paris, dans ceux des grandes villes, une surveillance vigilante empêche la vente de viandes avariées ou contaminées. Mais dans les tueries privées, dans maintes petites villes, le coutrôle sanitaire n’existe pas ou est moins régulier. Aussi les hygiénistes recommandent-ils de manger la viande toujours bien cuite; elle est aussi savoureuse, aussi nourrissante et elle est plus saine; la cuisson détruit tous les agents parasitaires nocifs, vers, helminthes ou microbes.
- Yoici une preuve de la nécessité de cette surveillance des viandes destinées à la consommation. C’est M. Martel, le distingué chef du Service vétérinaire sanitaire de la Seine, qui a communiqué au Conseil d’hygiène cette statistique. La tuberculose du porc, assez rare autre-
- fois, devient plus fréquente. Aux abattoirs de laYillette, on relève en 1904, 10 cas; en 1907, 31 ; en 1908, 479 et en 1911, 54o. Mêmes proportions à l’abattoir de Yau-girard ; de 21 cas en 1904, la proportion de porcs tuberculeux s’élève à 5o en 1907, puis à 262 en 1908 pour redescendre au chiffre encore respectable de 94 en 1911. Le quotient proportionnel a donc varié pour l’abattoir de la Yillette de 0,004 pour 100 en 1904 à 0,190 en 1911. Il en est de même dans les autres abattoirs; une tuerie privée très importante d’Aubervilliers donne pour l’année 1911 les chiffres suivants.
- Nombre de porcs abattus :
- Porcs hollandais. 5969 Porcs tuberculeux 1,51 p. 100. Porcs français. . 15398 Porcs tuberculeux 0,62 p. 100.
- Cette distinction établie dans cet abattoir spécial entre les porcs de diverses provenances donne en effet le secret de cette augmentation de fréquence de la tuberculose porcine. Les cas de tuberculose sont surtout observés sur les porcs provenant de Hollande; en neuf mois, aux Halles centrales, sur 26 385 porcs, la plupart venant de Hollande, on a noté 399 cas de tuberculose et les animaux avaient été cependant examinés à leur entrée en France.
- A quoi tient cette fréquence de la maladie chez les porcs hollandais ? M. Martel l’attribue à l’emploi, pour l’engraissement des animaux, de sous-produits de laiterie non assainis; pour être sûr de l’alimentation des animaux et de leur non inoculation, il faut stériliser les petits laits qui arrivent de toute provenance et sont contaminés soit au départ, soit en cours de route.
- Du reste, cette fréquence de la tuberculose s’observe également chez les volailles d’origine hollandaise. Aux Halles centrales l’inspection signale une augmentation considérable des cas ; de 3i en 1908, le chiffre des volailles tuberculeuses s’est élevé à 766 en 1911. Cette fréquence de la maladie tient à ce que les volailles sont nourries d’aliments additionnés de lait doux. Conclusion : malgré que le Service sanitaire des Halles exerce une surveillance minutieuse, faites cuire vos viandes et vous n’aurez rien à craindre. Dr A. C.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Encre violette pour stylographe. — On peut aisément obtenir une telle encre très bon marché en ajoutant à de l’eau gommée (2 pour 100 de gomme arabique) suffisamment de violet méthyl pour obtenir des traits assez foncés (de 1 à 5 pour 100). Selon qu’on désire des traits bleuâtres ou violet-rouge, on choisit une couleur de marques B ou R (2 B, 4 B, 6 B, indiquent des teintes respectivement de plus en plus bleues). Pour avoir des traits séchant rapidement, on ajoute à l’encre 10 pour 100 d’alcool. Ne pas dépasser ce taux, une liqueur trop alcoolique pouvant détériorer les stylographes. r (Laboratoire de La Nature).
- Désodorisation des objets de caoutchouc. — Lorsqu’ils sont vulcanisés depuis peu, ces objets ont une odeur assez désagréable. Il est aisé de la faire disparaît en plaçant les pièces dans une caisse de fer blanc, de façon qu’elles soient complètement entourées de noir animal pulvérisé. On expose le tout pendant 4 à 8 heures, dans une étuve chauffée vers 6o-7O0C : l’odeur ainsi absorbée par le noir n’est plus perceptible.
- (Caoutchouc et Gutta-percha).
- Paratonnerres pour arbres. — M. Peiffer, préconise dans la Revue générale agronomique, un dispositif très simple pour préserver les arbres contre les désastreux effets delà foudre. . .
- Ce dispositif consiste en un simple fil de fer galvanisé .'d’au moins 5 à 6 millimètres de diamètre, fixé à une branche dans la partie supérieure de l’arbre et descendant jusqu’au sol en contournant deux ou trois fois le tronc. Le bout inférieur est enfoncé dans la terre.
- Ce fil est destiné à protéger le tronc, qui est habituellement la seule partie de l’arbre souffrant réellement de la1 foudre : il est le plus souvent labouré d’un côté, plus ou moins profondément, depuis les branches inférieures jusqu’au sol.
- Ce dispositif coûte peu de chose et n’exige aucun entretien, car les spires s’ouvrent d’elles-mêmes au fur et à mesure que le tronc grossit. Pour cela, il faut cependant que le bout inférieur soit couché horizontalement à faible profondeur et sur une assez grande longueur.
- Pour les arbres placés près des habitations et partout où le fluide électrique risque d’atteindre des hommes ou des animaux, il faut employer de très gros fils et veiller à ce que le contact avec la terre soit bien établi car lè sol, surtout en période de sécheresse, devient mauvais conducteur.
- Dans ce cas, le fil doit se terminer à une certaine distance des constructions ou des chemins et aboutir dans un puits, une citerne ou à une plaque métallique bien enterrée.
- Liquide à détacher. — Convient particulièrement pour enlever les taches de graisse, de dégras, de cambouis et de goudron. On le prépare avec :
- Alcool dénaturé.................100 gr.
- Savon blanc râpé................ 4° gr.
- Potasse caustique ..... 7 gr.
- Faire dissoudre la potasse dans l’alcool, chauffer au bain-marie et ajouter en remuant le savon, au préalable séché à l’étuve (de Keghel, Revue de chimie industrielle).
- Savon liquide parfumé. — On saponifie 100 gr. huile de coton par une lessive concentrée faite avec 3o gr. carbonate de potasse, 26 gr. potasse caustique. Quand la masse chauffée au bain-marie et remuée sans cesse est bien homogène, on cesse de chauffer et on ajoute 60 cm3 d’alcool à 70° et 100 cm3 d’eau de roses. On parfume finalement, après refroidissement, avec 1 cm3 d’essence d’héliotrope et 1 cm3 d’essence de géranium rosat. Le savon ainsi préparé reste liquide à -j- 5° C. (Revue de chimie industrielle).
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. Alberto Albors, [Cortès2648, Barcelona. — Décoloration des huiles. — Voir la dernière partie du volume Le blanchiment, de Ghaplet (Masson, édit., 2 fr. 5o).— Moulin à main pour farine, Schweitzer, constructeur, 2, rue Vivienne, Paris.
- M. P. Liénard, rue du Château-Landon, à Paris. — Coloration de l'acier en noir. — Il existe de très nombreux procédés : vous en trouverez description dans le volume Coloration des métaux, par J. Michel (Des-forgës, édit,, quai des Grands-Augustins). — Pour immobiliser le liquide des accumulateurs, on emploie, en place d’eau, un bouillon préparé avec de l’eau et de la gélose. (5 pour xoo d’agar-agàr mis à tremper une nuit dans l’eau) ; la masse se solidifie en refroidissant.
- M. Maderni, rue Hébert, à Grenoble. — Préparation des diverses surfaces à peindrè. —- Voir pour les recettes des mixtures employées à cet usage, le volume : Les peintures, par Margival (Masson, édit., 2 fr. 5o).
- Plusieurs lecteurs. — Bien qu’en principe la préparation des savons à barbe soit très facile, on ne peut guère la faire sans un coûteux appareillage spécial. Pour incorporer 1 à 3 pour 100 de saponine par exemple à un savon de coco, comme on le fait dans la plupart des usines, l’emploi de broyeuses mécaniques est indispensable : en opérant au mortier, on n’obtient rien de propre-. ’
- 31. Chauffournier, à Constantinople. — Le mica se réduit en feuilles minces en fendant selon le plan de clivage ; mais il existe de très nombreuses variétés de micas et tous ne se laissent pas fendre aisément- H
- n’existe pas en français d’ouvrage consacré spécialement à l’industrie du mica.
- M. Ed. Degen, à Paris. — Vous trouverez sur les encres en bâton, de couleurs diverses, dans le petit volume de F. Margival : Les encres (in-8°, Masson, édit., 2 fr. 5o) au chapitre traitant des encres sèches.
- M. Robberecht, à Waereghem. — La réponse à votre demande est parue dans le numéro du 28 septembre (p. 142 du Supplément); seulement votre nom était mal orthographié. L’analyse des noyaux de dattes fut publiée dans le Ier semestre 1911 (p. 178 du Supplément).
- M. R. R. M., à Paris. — "Traits rouges indélébiles sur verre, émail. — De tels repères pour être absolument indélébiles doivent être faits à chaud avec un filet de verre ou d’émail colorés : seul le fabricant peut se charger de cela. On obtient toutefois des marques résistant très bien au lavage et aux frottements doux avec une pâte faite en mettant digérer dans un peu d’alcool de la cire à cacheter bonne qualité.
- 31e M. Frémont, à Troissy. — Montage, graissage et rodage des robinets de conduite d- acétylène. — Vous trouverez un grand nombre de renseignements pratiques à ce sujet dans la petite brochure : Guide pratique de l’usager d'acétylène (pages 75 à 78) éditée par l’Office de l’acétylène, 104, boulevard de Clichy, Paris.
- M. le DT Nogué, rue Gaudot-de-Mauroi. — Vernis pour verre, ivoire, etc.— On se sert ordinairement pour ces objets de vernis à l’alcool, mais les enduits ne résistent aux frottements qu’autant que ces derniers sont très doux. Vous trouverez tous renseignements sur leur préparation dans le volume de L. Naudin : Fabrication des vernis (Masson, éditeur, 2 fr. 5o).
- M. Henri Boissier, à Privas. — Notre cold-cream épi-latoire est très efficace : nous l’avons essayé maintes fois. Ne croyez rien de ce que vous dit le préparateur et faites-le vous même avec xo gr. d’amidon et 100 d’eau délayés et cuits comme quand on fait de là colle de pâte.
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- BOITE AUX LETTRES
- Broyer avec 5 ou io gr. de sulfure de sodium (acheté chez Poulenc, g2, rue Vieille-du-Temple, ou Billault, 22, rue de la Sorbonne, à 2 francs le kilogramme et conservé en flacons bien bouchés). Cinq minutes après application de la gelée sur la peau, aucun poil ne tiendra plus !
- MM. Callebrant frères, à Wieze. — Liquides très denses. — Yous trouverez des formules pour les pré-
- parer dans notre supplément de 1911 (2e semestre, p. 110). — Liquide non corrosif bouillant vers ro5° C à l’air libre. Une solution aqueuse saturée de carbonate sodique bout à io4°,6; elle est bien préférable à toute autre solution non saturée bouillant à même température, parce que les io4°,6 se maintiennent quand le liquide se concentre.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- La microradiographie : René Merle. — Le caoutchouc synthétique : André Detoeuf. — Le mystère du coucou : V. For-bin. — Les navires monstres : R. Bonnin.— Le cinématographe chez soi : G. Maresciial. — Les taureaux de Camargue : J. d’Izier. — Un nouveau procédé de fondations en béton armé : Charles-Henri Besnard.
- Supplément. — La Commission permanente internationale d’aéronautique. Corrosion des alliages de cuivre et de fer par l’eau minéralisée. :— Les éboulements dans le canal de Panama. .— Dans la marine italienne. — Industrie de la pulpe de bois au Canada. — Moscou-Pékin en quatre jours.— La production de la houille en Allemagne en 1911, etc. — Le durcissement des pierres à bâtir.
- Les acides minéraux de la grande industrie chimique (acide sulfurique, acide nitrique, acide chlorhydrique), par George-F. Jaubert. In-8 (25-16) de iv-56o pages avec 181 ligures. Gauthier-Yillars, Paris. (Encyclopédie industrielle C. Lechalas). Prix : i5 francs.
- La grande industrie chimique est une industrie à évolution particulièrement lente. Ainsi le vieux procédé de fabrication de l’acide sulfurique par la méthode des chambres de plomb est, il est vrai, à peu près complètement abandonné pour la fabrication des acides concentrés ou fumants. Mais lorsqu’il s’agit de faire de l’acide ordinaire tel que l’utilisent par centaines de milliers de tonnes les industries des superphosphates et du sulfate de soude, c'est encore lui seul, avec des perfectionnements, que l’on emploie. Il en est de même pour l’acide nitrique : les vieux procédés ont des chances de subsister longtemps encore, avant que le four de Birlceland et Eyde ou celui de la Badische, certainement intéressants pour la fabrication du nitrate de chaux, soient à même de livrer à bas prix de l’acide nitrique concentré, seule forme sous laquelle le réclame l’industrie chimique. Pour l’acide chlorhydrique, l’industrie du sulfate de soude est toujours le seul fournisseur,, et les procédés électrolytiques, quoique souvent encombrés de leur chlore, ne sont pas encore à même de lutter avec le vieux procédé de décomposition du sel marin. C’est dire qu’un livre qui traite de l’industrie des acides minéraux de la grande industrie chimique vient à son heure, surtout lorsqu’il fait une large place à l'étude des procédés nouveaux. M. George-F. Jaubert, consacre une très large place au nouveau procédé dit de contact, au procédé de fabrication électrique de l’acide nitrique ou, pour mieux dire, des nitrates de Norvège, etc.
- La télégraphie sans fil, la télémécanique et la téléphonie sans fil à la portée de tout le monde, par E. Monier, ingénieur. 6e édition revue et augmentée. TI. Dunod et E. Pinat, édit., Paris, 1912. Prix : 2 fr. 5o.
- Dans cette nouvelle édition, l’auteur nous fait connaître les découvertes les plus récentes, telles que les étincelles musicales, la direction des ondes électriques, les phares hertziens. Un chapitre spécial est consacré à la station définitive de la tour Eiffel, qui deviendra la plus puissante du monde. Enfin l’auteur examine la question de la vision électrique.
- Le transformisme et Vexpérience, par E. Rabaud. In-18, 3i5 p., 12 fig. F. Alcan, éditeur, Paris, 1911. Prix : 3 fr. 5o.
- Les transformations des êtres vivants sont uniquement dues, d’après l’auteur, aux réactions de l’orga-
- nisme et du milieu. Il a choisi pour illustrer sa thèse, des exemples typiques, bien choisis, présentés clairement dans une langue facile à lire.
- Le lait desséché, par Ch. Porcher, 140 pages. Asselin et Ilouzeau, éditeurs. Paris, 1912.
- Dans cette étude, on trouvera les procédés de préparation de la poudre de lait, ses propriétés physiologiques, son utilisation dans l’alimentation de l’homme et de l’enfant. L’auteur montre les services qu’il peut rendre dans la boulangerie, la pâtisserie, la chocolaterie, dans les pays où la production laitière est insi-’ gnifiante, dans l’approvisionnement des grandes villes, chez les malades et surtout chez les nourrissons pour lesquels il est, dit-il, un aliment de choix.
- Eaux-de-vie et Vinaigres, par P. Paçottet et L. Guix-tonneau. In-18 de 516 p., ii3 fig. Encyclopédie agricole Very. J.-B. Baillière et fils, éditeurs. Paris, 1912. Prix : broché, 5 francs; cartonné, 6 francs.
- La distillation des vins, seule source de l’alcool pendant longtemps, a été presque anéantie par les distilleries de betteraves, de grains, mieux installées, mieux conduites, plus industrielles. Elle ne peut reprendre son importance qu’à la condition de faire des produits ayant des qualités définies, correspondant à des débouchés assurés. Le nouvel ouvrage de MM. Pa-cottet et Guittonneau, donnera des indications précieuses à cet égard ; ferments du vin et du vinaigre et des milieux propres à l’acétification ; fabrication industrielle et ménagère du vinaigre.; traitements du vinaigre, défécation, filtration, collage., coloration, logement. La deuxième partie est consaorée aux eaux-de-vie de vins et aux marcs : distribution géographique de la production; préparation des vins pour la distillation et traitement rationnel des moûts; distillation; rectification; le vieillissement naturel et artificiel; coupage, sucrage, coloration et décoloration, bouque-tage, clarification et. enfin traitement des eaux-de-vie défectueuses. Les sous-produits de la distillerie forment le dixième chapitre.
- Les formes élémentaires de la vie religieuse. Le système totémique en Australie, par Emile Durkheim, in-8°, 674 p-, 1 carte. Félix Alcan, éditeur, Paris, 1912; prix : 10 fr.
- En vue de déterminer les formes élémentaires de la vie religieuse, M. Durkheim analyse la religion la plus simple qui soit connue, celle des Australiens. Il examine leurs croyances élémentaires, leurs attitudes rituelles et en dégage la genèse des notions fondamentales de la pensée qu’il croit d’origine sociale! Livre remarquable qui intéressera aussi bien les ethnographes et les sociologues que les philosophes,
- Anthropology, par R. R. Marrett. Londres. lWiliams and Norgate. 1 vol. in-16, 256 p. Prix : 1 shill.
- (Home University Library of Modem knowledge)L
- L’anthropologiste de l’Université d’Oxford a fait de ce bref volume un tableau, clair et suffisamment complet des méthodes, des problèmes et de l’état actuel des sciences anthropologiques; Il y traite : l’antiquité de l’homme, la question des races, l’influence du milieu, le langage, l’organisation sociale, la vie juridique, religieuse, morale. Bibliographie sommaire, propre à servir de point de départ pour l’étude. L’ensemble forme une excellente initiation.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Del Feigenbàume Italiens und ihre Beziehungen zu einander, in-8 de 180 pages, avec i tableau et 61 ligures, par le Dr Ruggero Ravasini. — Bern Aka-demische Buclihandlung Max Drechsel, 1911.
- Cet ouvrage apporte une importante contri-, bution non seulement à l’étude des variétés de figuiers italiens, mais encore sur cette espèce fruitière, en général, -son histoire à travers les âges, le mode de multiplication, la culture, la récolte et le commerce des ligues. Le Dr Ravasini a élucidé certains points encore obscurs relatifs à la biologie des divers figuiers (figuier sauvage, figuier cultivé, capriliguier).
- Les études de ce savant sur la caprification — ou fécondation par le Blastophaga, petite mouche polli-nisatrice qui, vivant sur les figues mâles, assure la fécondation des figues femelles — sont certainement les plus complètes qui aient été faites à ce jour. L’auteur décrit l’inolialion ou poncture, sorte de forçage qui consiste à déposer une goutte d’huile d’olive sur l’œil de la figue pour en favoriser la maturation, procédé déjà connu au temps de Columelle et de Paladius. L’ouvrage résume à peu près tout ce qui concerne le figuier dans les différents pays de culture.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
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- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 7 oct. 1912 . . — 2°,0 N. 1 Beau. 9 Beau ; gelée bl. ; givre; l'orte bruine.
- Mardi 8 — 0°,1 N. N. E. 1 Beau. » Beau ; gelée bl. ; givre.
- Mercredi 9. . , . . 2°,9 N. E. 1 Beau. 9 Tr. nuageux de 10 h. à 14 h., beau av. et ap. ; gel. bl. ; forte brume.
- Jeudi 10. . . ... 4°,1 N. E. 2 Beau. » Beau ; gelée blanche.
- Vendredi 11 . . . . 1°,0 E. N. E. 1 Beau. » Beau ; gelée bl. ; brume assez forte.
- Samedi 12 2°.S Calme Couvert. » Couv. jusq.13 h.,beau ensuite; gel bl. ; brouill.le m. de 100"'à 6b.
- Dimanche 13. . . . 1°,4 S. 1 Couvert. )> Gelée bl. brouill. de 500” à 6 h, couv. jusq. 8 h., beau ensuite.
- OCTOBRE 1912. — SEMAINE DU LUNDI 7 AU DIMANCHE 13 OCTOBRE 1912.
- La courbe supérieure indique la nébidosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 7 au i3 octobre. — Le 7. Pression barométrique élevée sur l’E., le Centre, le W. de l’Europe (Kharkolî : 781). Une dépression s’éloigne sur le N. ; une autre apparaît aux Açores. Pluies sur le N. et le S. de l’Europe. En France : Nice, 16 mm d’eau; Marseille, 11. Temp. du matin : Charleville, —3°; Paris, —2; Bordeaux, o; Cherbourg, +6; Marseille, 12; moyenne à Paris : 4°>3 (normale : ii°,5). —« Le 8. Fortes pressions sur toute l’Europe (Kharkolî : 771). Dépression sur l’Islande (743). Pluies sur le N. et le S. de l’Europe. En France : averses abondantes dans le S.-E. Temp. du matin : Riga, — 20; Paris et Nantes, o; Bordeaux, -f 3 ; Nancy, 5 ; Nice, 12; Alger, 19; moyenne à Paris : 6°,7 (normale : n°,3). —Le 9. Même situation barométrique que la veille. Faibles pluies sur le S. et l’E. du continent. En France, beau temps. Temp. du matin : Uléa-borg, —2°; Nantes, +2; Paris, 3; Cherbourg et Nancy, 9; Perpignan, 12; moyenne à Paris : 7°,3 (normale : ii°,2). — Le 10. Aire anticyclonique sur toute l’Europe; maximum de 776 sur la Baltique. Dépression importante sur l’Islande (738 mm). Pluies sur les Iles-Britanniques et dans le S.-E. du continent. En France,
- du Bureau Central Météorologique.
- beau temps. Temp. du matin : Arkhangel, — i°; Paris, + 4: Nancy, 5; Cherbourg et Toulouse, 8; Monaco, i5; moyenne à Paris : 8°,5 (normale : ii°). — Le 11. La pression reste élevée sur tout le continent, supérieure à 770 dans le N. et le Centre, à 765 dans le W. et le S. Dépression persistante sur l’Islande. Pluies sur le N. de l’Europe. En France : brouillard dans le N. et le Centre. Temp. du matin : Helsingfors et Charleville, o°; Paris, 1 ; Nantes, 4 ; Toulouse, 7 ; Alger, 21 ; moyenne à Paris : 70,2 (normale : io°,g). — Le 12. La pression reste uniformément élevée sur l’Europe. Pluies sur le N. Beau temps sur le S. Temp. du matin : Charleville, o°; Paris, 2; Nantes, 3; Brest, 8; Nice, 14 J moyenne à Paris : 5°,8 (normale : io°,7). — Le i3. Pression voisine de 770 sur tout le continent. Une dépression se rapproche des Iles-Britanniques (Ecosse : 768 mm) ; quelques pluies sur le N. de l’Europe, sur les Iles-Britanniques et le N. de l’Algérie. En France : beau temps. Temp. du matin : Haparanda et Paris, —i°; Nantes, 4; Clermont-Ferrand, 7; Toulouse, 10; Brest, i3; Alger, 20; moyenne à Paris : 7°,9 (normale : io°,5). — Phases de la L une : Nouvelle Lune le 10, à 1 h. 5o m. du soir.
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- Revue des Sciences et de
- L. DE LAUNAY
- Membre de l'Institut,
- Professeur à l’Ecole des Mines et à l'Ecole des Ponts et Chaussées.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : /îo. Boulevard Saint-Germain, Paris (THl‘}
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- E.-A. MARTEL
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- N° 2057. — 26 OCTOBRE 1912
- SUPPLEMENT
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- INFORMATIONS
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- L’été anormal de 1912. — La persistance, pendant plus de six semaines, de la fin de juillet au commencement de septembre, de basses températures et de chutes de pluie, n’a pas été, comme beaucoup de personnes se l’imaginent, un phénomène absolument général. Tandis, en effet, que les régions septentrionales, occidentales et centrales de la France, la Grande-Bretagne (le 9 août, il a gelé à l’île de Wight!), l'Allemagne, la Belgique, subissaient un ciel constamment couvert, le froid et la pluie, d’autres contrées comme le Midi et le Sud-Ouest de la France, l’Italie jouissaient, au contraire, d’un été magnifique ; à St-Pétersbourg, le thermomètre dépassait 35°, et en certains pays, dans les Pyrénées orientales, dans le Var, dans l’Estérel par exemple, les forêts prenaient feu sous l’influence d’une température élevée et d’une forte sécheresse. Le i3 août, la Russie du Nord se trouvait à la même température que l’Algérie !
- En Australie, l’admirable pureté du ciel permettait à M. Gale d’y découvrir, dans la constellation du Centaure, la belle comète qui a monté vers le Nord et qui est actuellement visible en France, dans la constellation du Serpent.
- Bien des raisons, — hypothétiques d’ailleurs — ont été invoquées pour expliquer l’été tout à fait anormal de 1912, contrastant singulièrement avec celui de l’année 191 *, dans nos régions : taches du Soleil — justement absentes ! — ondes hertziennes, ions, tremblements de terre, dislocation des glaces polaires, etc....
- M. Camille Flammarion a fort judicieusement fait remarquer que la cause essentielle de l’exagération des condensations atmosphériques doit, en réalité, être recherchée « dans le régime un peu trop dominateur des vents du Sud-Ouest, attendu que sur les 744 heures dont se compose le mois d’août, 610 heures ont été régies par ce courant océanique chargé des vapeurs de l’Atlantique ».
- M. Müntz, d’autre part, a montré que l’évaporation à la surface des contrées recouvertes de végétations a contribué aussi, pour une part importante, à entretenir cette humidité.
- On ne se figure pas, en général, la quantité d’eau produite par l’évaporation, a Pendant le mois d’août dernier, à Meudon, l’évaporation d’un champ de luzerne d’un hectare a donné 900 mètres cubes d’eau. La pluie tombée a été sensiblement égale : 894 mètres cubes ». Il s’est donc évaporé autant d’eau qu’il en est tombé, et même un peu plus.
- Lorsque des pluies d’une certaine durée ont imprégné le sol, celui-ci évapore constamment de l’éau qui se condense dans les couches supérieures de l’atmosphère, produit des nébulosités persistantes et retombe ensuite sous forme de pluie.
- Mais, en général, si le vent du Sud-Ouest amène la pluie, il n’amène pas le froid. Le froid persistant a eu une autre cause. « Il est dû au fait que les froides hauteurs atmosphériques ont été imprégnées de ^brumes glacées,
- parce que le courant avait une grande épaisseur, s’étendait jusqu’aux régions supérieures et que les rayons du soleil étaient arrêtés par cette couche brumeuse. Les observateurs ont tous pu remarquer que pendant le mois d’août et jusque vers le milieu de septembre, le disque solaire au lieu d’être jaune d’or, était blanc, blafard, d’une pâleur polaire et hivernale. »
- Telles sont les causes que l’on peut donner de la nébulosité persistante, de la pluie continue et de la basse température qui ont caractérisé, pour nos régions, la période estivale qui restera certainement inscrite dans les Annales météorologiques comme l’une des plus bizarres que nous ayons subies.
- L’exploration du ciel. — Chaque progrès de l’optique marque une nouvelle conquête dans l’exploration du ciel et, chaque fois, l’investigation humaine pénètre un peu plus avant dans ces profondeurs obscures au delà desquelles il semble n’y avoir plus qu’un insondable abîme noir. Le professeur E.-C. Pickering vient de donner, dans la circnlaire 170 de l’Observatoire de Harvard College, les résultats des mesures réalisées par Miss Leavitt sur des plaques de la région du pôle Nord, en vue de la détermination des grandeurs photographiques de 96 étoiles; ces étoiles servent ainsi d’étalons de lumière pour la comparaison des photographies prises dans d’autres régions du ciel. Ce que nous voulons retenir aujourd’hui de ce mémoire est moins le résultat de cet important labeur que le progrès même qui se dégage de l’examen d’un curieux tableau donné par M. Pickering. Pour les mesures des étoiles types de cette région polaire, on a fait usage de 3oo clichés, pris avec des appareils photographiques différents, depuis l’instrument le plus faible (diamètre i2mm) jusqu’au plus puissant existant actuellement (télescope de im,5o). Chaque fois le gain, dans les dernières étoiles photographiées, est énorme comme on le voit ci-dessous :
- INSTRUMENT DIAMÈTRE TEMPS DE POSE GRANDEUR ATTEINTE
- i. Objectif de Ross-Zeiss.... \ 1" 0” 9”,7
- 2 AnasLigmat de Coolie Anastigmat de Gooke 25“” lh 0” 11”,5
- 3. 102""" 0" 10” 12“,4
- kl. — F 0” 13”, 3
- 4. Doublet de Bâche 200”™ » »
- 5. Doublet de Draper 200™” 0M0” 13™,8
- Id. — 1» 0” 15'“, 0
- 6. Télescope de Draper...... 280™” 0h10” 14” ,4
- Id. — 1>, 0- 15”,G
- 7. Doublet de Metcalf 303"'"' T o» 16”,S
- 8. Télescope de Boyden . . . 330™” :> 1)
- 9. Doublet de Metcalf -103”™ 0-10” 15” ,0
- kl. — 1“ 0” 16”,5
- 10. Réflecteur 610”” 1” 0” 16”;5
- 11. Réflecteur de Yerkes 610“” 0" 15'“ 17”,7
- 12. Réflecteur Crossley 915”” 1" 0” 18”,9
- 13. Réflecteur du mont Wilson. . 1520»” 0" 40“ 19”, 1
- Id. — 4“ 0” 21”,0
- Les dernières étoiles que photographie le grand télescope du mont Wilson sont de la vingt et unième gran-
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- INFORMATIONS
- deur. L’œil nu voit jusqu’à la sixième inclusivement. Le télescope du mont Wilson révèle ainsi des astres environ un million de fois plus faibles que les derniers vus à l’œil nu !
- Le tunnel sous la Manche. — Cette question, qui est vieille d’un quart de siècle au moins, revient soudain sur le tapis. Un ingénieur anglais de grande réputation, M. W. Rose Smith, rouvre la campagne en proposant la construction d’un tunnel qui permettra à des trains électriques de circuler entre Londres et Paris en trois heures et demie. Il a l’appui de hautes notabilités politiques anglaises, et l’on annonce dès à présent que son projet sera soumis au Parlement dès la prochaine session. M. Smith vient de publier une brochure où il démontre que les intérêts supérieurs de l’Empire britannique sont liés à la construction de ce tunnel, qui, en cas de guerre, assurera la coopération des forces anglaises et françaises contre un ennemi commun, et, en temps de paix, développera le commerce continental de 1 Angleterre. D’après l’auteur, le peuple anglais a cessé d être hostile à l’idée du tunnel, surtout depuis que le Gouvernement français a prouvé la solidité de l’Entente Cordiale en concentrant ses forces navales dans la Méditerranée.
- L’aviation dans les Balkans. — Il nous a paru intéressant de rechercher quel rôle l’aviation peut être appelée à jouer dans le présent conflit. À ce point de vue la Bulgarie et la Serbie nous paraissent être les mieux organisées. Avant tout, faisons remarquer que les chiffres et les faits que nous allons enregistrer ne sauraient être considérés comme indiscutables, car il est bien évident que les puissances intéressées ont dû acheter des aéroplanes à la dernière heure, et, probablement, accepter les offres d’aviateurs étrangers. En juillet dernier, l’armée bulgare comptait trois aviateui;s expérimentés, les lieutenants Petroff, Topratchieff et Bogda-noff, qui exécutèrent des vols remarquables avec leurs Bléi'iot 70 ch. Dans les premiers jours d’aout, le Ministère de la Guerre achetait un monoplan Blériot, un biplan Voisin, un biplan Wright allemand, et un monoplan Bristol. Dans le courant de septembre, il commandait à des maisons allemandes un certain nombre d’aéroplanes ; mais il est peu probable que cette commande ait été livrée déjà. Aux trois aviateurs bulgares cités plus haut, il convient d’ajouter 8 antres officiers et 3 sous-officiers, qui, durant ces deux derniers mois, ont appris, en France, en Angleterre et en Allemagne, à conduire les machines achetées par leur gouvernement. Enfin, d’autres officiers de même nationalité ont fait récemment un stage à Villacoublay. L’été dernier, la Serbie avait envoyé à l’école Blériot, à Etampes, 3 officiers (les lieutenants Miloch, Ilitch et Stankovith) et 1 sous-officier (M. Tomitch), qui réussirent de beaux vols. A la fin de l’été, le Gouvernement serbe devait disposer de six bons aviateurs au moins, et posséder six à huit machines. Si nous sommes bien informés, la Grèce possède 5 ou 6 biplans Henri Farman, et dispose d’un nombre égal d’aviateurs, dont plusieurs ont obtenu leur brevet de pilote en France. Quant à la Turquie, elle fut prise d’un beau zèle en faveur de l’aviation dès les débuts de l’invasion italienne de la Tripolitaine, et elle acheta plusieurs aéroplanes en France et en Alle-magre dans le cours de l’été. Deux de ses officiers, le capitaine Fayzi et le lieutenant Salim, passèrent avec succès, en juillet, leurs épreuves de pilotes à l’école de Bue. Moins heureux, six autres officiers turcs ne purent obtenir leurs brevets après un stage à Brooklands (Angleterre), et, ces jours derniers, ils s’exerçaient encore dans un aérodrome de la plaine de Salisbury. Ces notes, forcément incomplètes, montrent de toutes façons que la Bulgarie a pris une avance sérieuse sur les autres puissances balkaniques dans le domaine de l’aviation, et qu’elle pourrait mettre en ligne une vingtaine de machines et autant d’aviateurs. En disant que la confédération des quatre royaumes pourrait disposer d’une trentaine d’aviateurs outillés, alors que la Turquie ne pourrait leur en opposer qu’une dizaine, nous ne devons pas être éloignés de la vérité.
- Nicotine et furfurol. — On admet généralement que la pipe est moins nuisible à la santé que la cigarette et le cigare. C’est une légende que la Lancet, de Londres, a entrepris de démentir. Notre confrère a effectué de nombreuses expériences sur cé chapitre et, dans son
- dernier numéro, il expose comme suit ses conclusions : « C’est le tabac pour pipe qui contient la plus grande quantité de nicotine, soit de 2,04 à 2,85 pour 100; le tabac turc ou égyptien pour cigarettes en contient de i,38 à 1,74 pour 100; le tabac de Virginie, de 1,40 à 1,60. Le cigare anglais contient 1,24 pour 100 de nicotine, et le cigare de la Havane, 0,64 pour 100 seulement. Voilà pour la feuille. Quant à la fumée, c’est celle provenant de cigarettes (égyptiennes, turques, américaines, françaises) qui a fourni la plus petite proportion de nicotine, tandis que celle provenant d’une pipe faisait arriver dans la bouche du fumeur de 70 à 80 pour 100 de la nicotine contenue dans le tabac; à l’analyse, la fumée des cigares donna des chiffres intermédiaires. Ainsi donc, au point de vue de la teneur en nicotine, ce serait la cigarette la moins nuisible ; puis, viendrait le cigare; puis, la pipe. Mais cette substance ne constitue pas à elle seule la fumée de tabac; on y trouve, entre autres produits, le furfurol, poison violent, dont la caractéristique est de produire une vive irritation. On ne rencontre ce produit ni dans la fumée de la pipe, ni dans celle du cigare, alors qu il est très abondant dans celle des cigarettes, principalement quand elles sont faites avec du Virginie. On s’explique donc maintenant pourquoi l’abus des cigarettes procure des maux de gorge : l’irritation est due à la présence du furfurol.
- Le caoutchouc synthétique. — Nos lecteurs savent (v. n° 2o55) que par la polymérisation de l’isoprène, carbure d’hydrogène complexe, on obtient du caoutchouc et que le problème de la fabrication artificielle du caoutchouc se réduit à la recherche des sources économiques d’isoprène, ou de carbures homologues. Le Bulletin du bureau des renseignements agricoles signale que l’Australie met actuellement sur le marché une résine acroïde, provenant d’un arbre du genre Xanthor-rhea dit « grass tree » qui croît à l’état spontané dans les forêts de la terre de Van Diemen et dans l’ile Kangourou. « Cette résine peut donner par distillation de l’isoprène à un prix vraiment bas. Même si le rendement 11’est pas grand, il suffit de savoir que cette résine, actuellement importée en Allemagne pour là fabrication des vernis et des poudres sans fumée, revient en Europe à o fr. 12 ou o fr. i5 le kilogramme. Pour la production d’un article, comme le caoutchouc, la marge est donc grande et permet de nombreuses manipulations avant d’atteindre le prix actuel et même le prix futur du caoutchouc. »
- Le record de la sténographie. — Tous les deux ans, les champions de la sténographie se disputent le championnat du monde. Il était détenu depuis six ans par un Anglais, M. Sydney H. Godfrey, qui, au concours organisé en 190G à Baltimore (Etats-Unis), avait pu prendre 260 mots par minute. En 1908, au concours de l Olympia, à Londres, le gagnant n avait pris que 220 mots. Le nouveau champion du monde, M. Nathan Behrin, a dépassé de beaucoup le record de M. Godfrey : il'a pu suivre une dictée à raison de 279 mots à la minute. Attaché comme sténographe officiel à la Cour Suprême de New-York, il a été quelque peu servi dans la circonstance par la décision du jury, qui avait choisi comme dictée des textes de lois.
- La sécurité des voyageurs. — L’Angleterre passe à juste titre pour être le pays du monde où le service des voies ferrées est le mieux organisé. La statistique que publie le Board-of-Trade (Bureau du Commerce) sur les accidents survenus en 1911 sur les lignes du royaume, n’est pas faite pour démentir cette réputation. Le nombre des passagers tués dans des déraillements ou collisions, a été de quatorze, alors que le nombre total des voyageurs pour cette année (non compris les abonnés) a été de 1 328.000000. La proportion des personnes tuées a donc été de 1 par 100000000. En 1910, le nombre des victimes avait été de 23. A ces chiffres, il faut ajouter 92 personnes tuées et 2257 personnes blessées en tombant des plates-formes des trains en marche ou en essayant de monter ou de descendre avant l’arrêt. Dans le nombre, 21 personnes se sont tuées, 45 se sont blessées, par suite d’une mauvaise fermeture des portières. Ce dernier détail montre que les inventeurs n’ont pas encore trouve un parfait système de fermeture. La statistique constate enfin qu’aucune mort par déraillement ou collision na été enregistrée durant le premier trimestre de l’annee courante.
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- SCIENCE APPLIQUEE
- c{§^ Mécanique
- Graissage des essieux sans démontage. — Le graissage des essieux, surtout sur les tombereaux et les camions, est un travail long et pénible qui nécessite le démontage des roues ; le graissage se fait avec surabondance de lubrifiant, qui est expulsé en partie au moment où on remet la roue en place; il arrive aussi •que des corps étrangers, des poussières de toutes sortes, s’introduisent sur l’essieu pendant ce travail. M. Paulmier a eu l’idée de le rendre beaucoup plus simple et plus sûr, en perçant au centre de la fusée un canal principal, avec ramifications par deux petits canaux à la
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- Fusée préparée. — B, canal principal ; C, goupille fermant le canal après graissage; P, pompe à graisse consistante.
- périphérie. Un pas de vis fileté, à la partie extérieure du canal principal, reçoit l’extrémité d’une pompe à graisse consistante. De cette façon, le graissage s’effectue sans aucun démontage et même en plein travail. La pression exercée par le piston de la pompe, dont la tige
- est munie d un pas de vis qui permet une compression progressive et très énergique, expulse le cambouis formé antérieurement et fait pénétrer la graisse en quantité juste suffisante pour assurer un bon roulement sur l’essieu. M. Paulmier a imaginé un matériel spécial qui lui permet de faire Graissage d un essieu en plein travail. sur p|ace Je percement
- de la fusée, dont la solidité n’est nullement compromise par la présence de ce faible canal. — Chez M. Paulmier, 27, rue Morand, Paris.
- Anti-bélier « idéal ». — Quand on ferme brusquement un robinet d’eau, il arrive que la masse eu mouvement, arrêtée tout à coup, produit un choc qui peut faire éclater les tuyaux de la canalisation et provoquer par suite de graves dégâts.
- Pour éviter cela, on dispose sur les conduites d’eau des appareils destinés à éviter ces coups de bélier.
- Ils sont disposés de telle façon que, quand le choc se produit, il est amorti soit par un ressort, soit par de l’air qui se comprime. Dans le premier cas, les ressorts peuvent faiblir à un moment donné et nécessiter un réglage; dans le second cas, si l’air est directement en contact avec l’eau, il finit par s’y dissoudre et ne remplit plus son office.
- L’appareil représenté ci-contre, imaginé par M. À. Bruyant, évite ce dernier inconvénient en isolant complètement la chambre à air A. Celle-ci est ménagée en haut d’un tube de cuivre cylindrique, soudé sur la conduite et renfermant un piston B, complètement étanche par suite de la disposition de cuirs emboutis qui le terminent. La partie inférieur de ce piston est seule en contact avec l’eau. C’est lui qui reçoit tous les chocs provenant du coup de bélier, et
- Conduite d'eau
- Anti-bélier « Idéal
- il les annule en comprimant l’air du réservoir A. Celui-ci se détend ensuite et le piston reprend sa position primitive. Le mécanisme étant très simple n’est pas sujet à dérangement et ne nécessite aucun entretien. — Chez M. Le Large, G8, rue des Tournelles, Paris.
- Dessin
- Boîte à coulisses mobiles Le Guisquet. — Les
- artistes et les nombreux touristes amateurs de peinture savent combien, dans leurs déplacements, le transport des toiles et en particulier de celles fraîchement peintes, offre de difficultés. La situation devient particulièrement embarrassante quand les toiles ont des dimensions différentes. Le problème de l’emballage devient alors des plus compliqués, sans compter les autres ennuis : perte de temps, incommodité de fermeture et d’ouverture, poussières souvent désastreuses.
- Cette nouvelle boîte obvie à tous ces inconvénients, D’une extrême simplicité, de toute la légèreté désirable, solide, élégante, elle offre aux artistes une garantie certaine pour le transport de leurs œuvres.
- La boîte à coulisses mobiles de M. Le Guisquet com-
- La boîte à coulisses mobiles.
- prend un cadre à deux châssis A, munis de rainures, des coulisseaux B, glissant verticalement dans les rainures et munis à leurs extrémités de vis de calage E, des curseurs C glissant sous les coulisseaux et destinés à maintenir les toiles, cartons ou panneaux. Enfin, le fond et le couvercle de la boîte sont formés par deux cartons ou panneaux D glissant dans une rainure et pouvant être fixés par des tourniquets T.
- Chaque boite peut renfermer, indistinctement, tous les numéros de toiles (paysage, marine, figure) inférieurs à la taille maxima de la boîte; chaque toile, en outre, peut être remplacée à volonté par deux panneaux ou cartons pochades, placés dos à dos ou même trois, si celui du milieu est sec ; enfin la boite peut contenir également des toiles de dimensions autres que les modèles courants. De plus, deux panneaux supplémentaires forment fond et couvercle. — En vente chez M. Léon Praud, 6, quai Ernest-Pienaud, Nantes.
- Cyclisme ^§32
- Lanterne de vélo. — Beaucoup de cyclistes n’ont pas de lanterne fixée à leur machine ; (s’ils sont pris par la nuit ils se mettent en règle avec les prescriptions de la police de voirie en achetant une lanterne vénitienne. On en trouve à cet effet dans les bureaux de tabac, chez les épiciers, les marchands de vins, etc. Mais la vie de ces lampions est éphémère et on les remplace souvent par d’autres, de même forme, en toile incombustible d’un prix plus élevé, mais qui font un plus long usage. Dans tous les cas c’est un système d’éclai-
- HfjÿTI»
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- SCIENCE APPLIQUEE
- rage fort incommode et très peu lumineux. M. Poulet a trouvé moyen de mettre à la disposition des cyclistes une véritable lanterne donnant une lumière assez vive, tout en maintenant le prix assez bas de (x fr. 45), et en réduisant l’encombrement au minimum. Son mode de fabrication est tel qu’il évite toute soudure; la bougie est maintenue par un ressort en spirale R qui, replié, ne lient pas-de place. Quand la lanterne n’est pas utilisée, la partie avant qui porte le verre se retourne et l’en-
- semble est alors très plat, ne tenant pas plus de place qu’une lanterne vénitienne. C’est un petit accessoire très utile et dont tout cycliste devrait être muni. —Dans les bazars et chez M. Poulet, 106, rue du Chemin-Yert, Paris.
- Objets utiles
- Tiroir-caisse de sécurité contre le vol. — Le tiroir caisse « Alsa » remplit, croyons-nous, toutes les conditions de simplicité et de sécurité réclamées par les petits commerçants le ' plus souvent obligés de quitter leur « caisse » pour servir la clientèle et parfois même de s’absenter de leur boutique ; laissant là, clients, employés, etc., dont on ne peut concevoir les tentations devant le tiroir peu ou pas fermé. Il s’adresse aussi bien au boucher qu’au coiffeur, au restaurateur qu’à l’épicier, car tous ont un tiroir-caisse généralement accessible et trop souvent abandonné avec la clef sur la serrure.
- Dans le tiroir « Alsa », rien extérieurement qui indique le piège; une poignée cachant une série de cinq leviers rend la caisse inviolable pour qui ne connaît pas le secret.
- On peut comparer le système de sécurité du tiroir « Alsa » au cadenas dit à lettres ; cinq leviers précités correspondent à cinq rochets fixés solidement sur l’armature du tiroir; ces cinq leviers et rochets sont susceptibles d’autant de combinaisons que l’intéressé peut en imaginer.
- Si les 5 marteaux se trouvent sur barrière, on peut ouvrir alors la caisse sans autre forme en tirant simplement la poignée. Yeut-on fermer la caisse pour toute main étrangère, on amènera un ou plusieurs marteaux
- Le tiroir-caisse « Alsa ».
- sur le devant (n’importe lesquels), puis on fermera la caisse comme toujours. Mais pour ouvrir la caisse, il faut relever les leviers se trouvant sous la poignée, exactement dans le même ordre que le ou les marteaux sont disposés sur le devant.
- Par exemple, plaçons le rochet de gauche n° i à sa position de sécurité en avant; pour ouvrir le tiroir il suffira, pour la personne initiée, de soulever le levier i et le tiroir s’ouvrira sans autre difficulté ; de même si nous plaçons les rochets i et 3 en avant, il faudra soulever les leviers coi'respondanls et ainsi de suite en plaçant les rochets au gré de l’intéressé ; dans le cas où un étranger à la combinaison essaie d’ouvi’ir la caisse, le ou les leviers précités butent contre les rochets et le timbre d’alanne retentit, bruyant, jusqu’à ce que la personne
- au courant de la combinaison vienne effectuer l’ouverture.
- Donc, pas de clefs, pas de serrures crochetables, pas d’électricité, l’armature du tiroir ainsi que le système de leviers sont de robuste simplicité mécanique, et la sonnerie ne s’arrêtant qu’après l'ouverture du tiroir, nous ne voyons pas bien la position d’un cambrioleur en train de fracturer un aussi bruyant tiroir à secret. — En vente, établissements Duhamel, 74, avenue de la République, Paris.
- Coquetier mire œufs. — On sait que pour se rendre compte de l’état de conservation d’un œuf, pour voir s’il est gâté, on le mire ; c’est-à-dire qu’on l’examine par transpaiœnce et qu’on doit, s’il est encore frais, distinguer nettement la petite sphère que forme le jaune. Pour pouvoir faire cette opération, il est nécessaire de préserver l’œil des rayons lumineux autres que ceux qui ont traversé l’œuf et on a imaginé dans ce but bon nombre de dispositifs appelés « mire œufs » qui remplissent très bien leur office. Ce qui caractérise surtout celui qui est représenté ci-contre, c’est qu’il est inhérent au coquetier, ce qui permet, dans un ménage, de l’avoir toujours sous la main. Il se compose d’une chambre noire constituée par le pied du coquetier; un trou est pratiqué dans la paroi pour placer l’œil et le fond est fermé par une glace M, où l’on voit très bien se refléter le jaune, quand l’œuf est dans un état de conservation suffisant. Cette glace se démonte facilement pour le nettoyage. — Chez M. Le Boucher, rue des Calèches, à Chatou (Seine-et-Oise).
- Le coquetier mire-œufs.
- Jouets
- Boomerang-ball. — Le boomerang-ball est un nouveau jeu de jardin particulièrement intéressant. Il est constitué essentiellement par un chemin de roulement cintré, monté verticalement entre deux supports, de telle manièi’e qu’une balle lancée et qui le suit sur toute sa longueur, revient vers le joueur. A quelques mètres en avant de ce montage, sont dressés deux autres supports, maintenus au sol par de solides ficelles. Deux autres ficelles sont tendues entre les sommets des quatre supports, deux à deux. Le jeu comporte donc en plus
- Le jeu du boomerang-ball.
- des supports et du cintre, deux ficelles sur lesquelles on fixe des filets, cinq par exemple.
- Les joueurs se placent à deux'ou. trois mètres en avant du jeu : on détermine d’abord le xxombre de balles que chacun devra lancer, puis on s’efforce de faire tomber chacune d’elles dans un des filets après l’avoir lancée sur le cintre. Avec un peu d’adresse on atteint assez vite le résultat cherché et, après un bon entraînement, on devient assez maître de ses mouvements pour placer toutes les balles les .unes après les axitres dans chacun des filets.) Ce jeu est certainement beaucoup plus intéressant que la plupart des, jeux de jardin connus; il exige en effet beaucoup d’adresse et le hasaiffi n’entre pour rien dans les résultats. Un modèle réduit pour salon a été également construit par l’inventeur, M. Renoir, 5, rue de l’Amu-al-Courbet, à Alfort (Seine).
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- RÉSUMÉ METEOROLOGIQUE
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- faites à l’Observatoire du Parc-Saint-Maur en septembre J 912, par M. Ch. Dufour.
- Observations
- Comme août, le mois de septembre 1912 se classe parmi les mois exceptionnels. (î’est, en effet, le mois de septembre le plus froid de la période 1851-1912. La moyenne mensuelle de la température 1 i°,46 est inférieure de 3°,28 à la moyenne de 5o ans (1851-1900). Les moyennes diurnes ont été inférieures aux normales correspondantes du Ier au 28, ce qu’on n’avait jamais observé jusqu’ici même pendant le mois de septembre 1877, le seul de la série de 62 ans dont la température moyenne ait été inférieure à 120 (moyenne de septembre 1877 : 110,9)-
- Le minimum absolu du dernier mois o°,9 le 27, est l’un des plus faibles que l’on ait observés en septembre ; toutefois on en rencontre quelques-uns plus bas encore. Le minimum absolu de septembre, pour la période commençant en 1851, est o°,6 en septembre 1877.
- Le maximum absolu de septembre 1912 est de 2i°,i et a été observé le 4- C’est le plus faible de la série des 62 ans.
- On a compté, dans, le mois qui vient de s’écouler, 7 jours de gelée blanche dont la première est du 21 septembre et un jour de grésil, le 11. Eu même temps qu’il a été exceptionnellement froid, septembre 1912 fut extrêmement sec et vient immédiatement après le mois exceptionnellement chaud de septembre i8g5. Le total de la pluie n’est que de 9”"",o en 10 jours de pluie appréciable et 1 jour de pluie non mesurable. Ce total représente seulement les 0,18 de la normale.
- La pression moyenne 761"’"’, 14 est supérieure de 2““,7 à la normale. Le baromètre était en baisse à la lin du mois; le minimum absolu se rencontre le 3o à 24 .heures. La pression a d’ailleurs baissé encore un peu pendant la nuit du 3o septembre au icr octobre qui lut marquée par une violente tempête.
- Pression barométrique. (Alt. 5om,3.) — Moyenne des 24 heures : 761 “m, 14 ; minimum absolu : 740““, 7 le 3o à 24 heures; maximum absolu : 767™““,7 le i3 à 8h3o“.
- Température. — Sous l’abri. — Moyennes : des mi-nima, 6°,5i ; des maxima, 16°,59 ; des 24 heures, ii°,46. Minimum absolu, o°,9 le 27; maximum absolu, 2i°,i le 4- Amplitudes diurnes : moyenne du mois, io°,o8; la plus élevée, i3°,8 le i3 et le 27; la plus faible, 4°>8 le 11. Sur le sol gazonné. — Moyennes : des minima, 4°,20; des maxima, 270,75. Minimum absolu, —3°,i le 27; maximum absolu, 37°,4 le 7. Dans le sol gazonné. Moyennes du mois (prof. o”',3o) à 9 heures : i3°,85; à 21 heures : i4°,oi ; (prof. oOT,65) à 9 heures : 140»78 ; à 21 heures : 140,73 ; (prof. 1 mètre) à 9 heures : i5°,23; à 21 heures : 150,19. De la Marne. — Moyennes : le matin, 130,96; le soir, 140,16. Minimum, 110,70 le 28; maximum, .170,10 le ier.
- Tension de la vapeur. — Moyenne des 24 heures : 7mm,99. Minimum, 4m,“,4 le 20 a 11 heures; maximum, i3mm,7 le 4 ii 17 heures et 18 heures.
- Humidité relative. — Moyenne des 24 heures : 79,7. Minimum, 36 le 20 à 11 heures-13 heures; maximum 100 à 14 dates différentes.
- Nébulosité. — Moyenne du mois (6 h. à 21 h.) 5,68; 3 jours clairs les 20, 21, 22; 2 jours entièrement couverts le ier et le i5.
- Insolation. —Durée possible 376 heures; durée effective i3oh,8 en 24 jours; rapport o,35.
- Pluie. — Total du mois 9ram,o en nhi. Maximum en 24 heures, 2ram,6 le 3o.
- Nombre de jours : de pluie, 11 ; de pluie appréciable (égale ou supérieure à omm,i) : 10; égale ou supérieure à imm : 3 ; de grésil : 1 ; de brouillard : 2 ; de brume : 10;
- de rosée : i5; de gelée blanche : 7 ; de halos solaires : 1.
- Fréquence des vents : calmes, 26.
- N • « • • 36 S. E. . . . 7 W . . . . 46
- N. N. E. 65 S. S. E. . . 14 W. N. W. 45
- N. E. . 128 S 14 N. W. . . 45
- E. N. E. . 75 S. S. W . . 36 N. N. W . 4i
- E. 6l s. w. . . . 23
- E. S. E. *7 w. s. w. . 4i
- Vitesse du vent en mètres par seconde. — Moyenne des 24 heures : 3ra,5i. Moyennes diurnes : la plus élevée, 7m,4 le 3o; la plus faible, im,5 le 17. Vitesse maximum, i6“,i le 3o à 23h58m par vent de S. S. W.
- Hauteur de la Marne. — Moyenne du mois : 2“,5i. Minimum : i“,83 le 29 ; maximum : 2in,75 le 8.
- Comparaisons aux valeurs normales. — Pression —|— 21”111,74 I température —3°,28; tension de la vapeur — 2mœ,oo; humidité relative —0,7; nébulosité +0,46; pluie —4°mm>7; jours de pluie appréciable —2; insolation — 3oh,5.
- Électricité atmosphérique. — Moyenne générale (24 jours) : 124 volts. Moyenne diurne : la plus élevée 200 volts le 5 ; la plus faible 86 volts le ier. Moyenne des 17 journées où le potentiel est resté constamment positif et où l’on n’a, en outre, observé ni précipitation ni manifestation orageuse 126 volts; moyenne diurne la plus élevée 200 volts le 5 ; la plus faible 87 volts lé 18. Amplitude diurne correspondante o,34; amplitude nocturne o,54.
- Radiation solaire. —La radiation solaire a été mesurée 18 fois à 10 dates différentes. La valeur la plus élevée est encore inférieure à 1 cal. (1 = 0,996 le 20 à
- II1' 2”).
- Taches solaires. — On a suivi 2 taches ou groupes de taches en 16 jours d’observation. Le ier groupe, aperçu le 17, avait disparu le 21; le 2% aperçu le 26, avait disparu le 28. Le Soleil a paru dépourvu de taches les 3, i3, 14, 16, 21, 22, 23, 25, 28 et 29.
- Perturbations magnétiques — Très faibles les 4 et 6; faibles les ier, 18, 19-20, 26; assez forte le 21; forte le 17.
- Mouvements sismiques. — Les mouvements sismiques ont été moins nombreux que les mois précédents. Deux de ces mouvements sont notablement plus importants que les autres : ceux des i3 et 29. Le i3, début à 23h35m5o8; ph. pie. 23ll42“ à 23h58“, fin le 14 après 1 heure (tremblement de terre des Dardanelles); le 29, début à 2ih iom4is; ph. pie. 2ih42m à 22h24m, fin après 24 heures (distance probable 83oo km). Le i5, le tremblement de terre du Sud-Ouest de la France a été enregistré à 2b om 27"; toute trace d’agitation avait disparu à 2h 7”. Les autres microsismes ont été enregistrés aux dates et heures suivantes : Le ier, début à 4h3om44s; ph. pie. 5lliomà 5h 33m, fin vers 5h4om; le 11, début à ihn“i6*; ph. pie. iK43n> à 21'3”, fin vers 21'25“; le 12, faible mouvement entre 6 heures et 7 heures; le 16, faibles mouvements entre 2011 25“ et 20h 5om et de 2ih 12 à 2ih 20; le 3o, début à 5h 55ra 58?, ph. pie. 6h 2“ à 6h8m, fin vers 6 heures et demie. Les sismographes indiquent en outre des mouvements extrêmement faibles aux dates des 4> 3, 6, 19, 20, 21, 22, 24, 25, 26 et 28 septembre.
- Floraisons. — Le 7, veronica speciosa; le 8, aster bleu hâtif; le 9, helianthus rigidus ; le 10, laurier-tin; le 12, hémérocalle du Japon; le 17, aster (œil du Christ); le 29, helianthus orgyalis.
- Les dernières hirondelles ont été aperçues le 29 septembre.
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- HYGIENE ET SANTE
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- Les centenaires. — La vie humaine a depuis un demi-siècle considérablement augmenté; alors que la moyenne était à ce moment de trente ans, nous la voyons atteindre, d’après les statistiques, de 47 à 48 ans. Nous sommes encore loin de l’âge de cent ans qui, pour Flou-rens, marquait l-’acmé de la vieillesse, celle-ci ne commençant que vers ans. Ce devrait être cependant, si j en crois les données de Mlle Délice Roy, la durée naturelle, normale de la vie humaine. Dans sa thèse
- inaugurale, notre jeune doctoresse, s’efforce — elle a accumulé les documents et les a présentés avec un art charmant — de prouver que l’homme doit parvenir à la longévité. Hélas ! il n’y a, même à notre époque où la moyenne de la vie a notablement augmenté, qu’un petit nombre d’élus pour cette date fatidique de cent ans; en France, on ne compte guère qu’une centaine de personnes atteignant cet âge avancé. Est-ce aussi désirable que le croit Mlle Roy? pour quelques rares sujets altei-
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- HYGIENE ET SANTÉ
- gnant ce chiffre d’années sans trop de déchéance physique et intellectuelle, combien sont i*éduits à ne figurer qu’une lamentable épave. Ce que l’homme peut faire de mieux, a dit Gœthe, c’est de durer. C’est vrai, et nous nous y efforçons tous ; c’est un désir inné au cœur de l’homme. Mieux vaut souffrir que mourir, a dit le fabuliste; mais en dépit de tout ce que l’on peut faire, notre existence actuelle est trop surchauffée pour qu’on puisse se bercer de l’espoir d’arriver à l’extrême vieillesse.
- Que doit-on faire pour éloigner la vieillesse, les infirmités et pour obtenir le maximum de vie humaine. Fon-tenelle résume ces principes en deux lignes : « Pour vivre longtemps, deux choses sont nécessaires à l’homme : un bon estomac et un mauvais cœur ». Cette doctrine d’égoïste ne mérite pas qu’on s’y arrête ; il faut évidemment avoir le meilleur estomac possible, c’est la base de la santé. Mais mieux vaut ne pas atteindre les limites de la vie, si ce doit être au prix d’une morale aussi peu généreuse.
- Les moyens de devenir centenaire sont nombreux; il n’en est malheureusement aucun qu’on puisse garantir comme efficace. Mlle Roy a recherché dans les temps les plus antiques, les pratiques les plus bizarres et les plus charlatanesques, et l’histoire de la saupoudration, de l’élixir de vie, des pratiques du moyen âge, est des plus intéressantes, mais au seul point de vue historique.
- L’existence humaine est abrégée volontairement par bien des causes : une des principales est l’absorption de plus en plus répandue de l’alcool. On cite, à vrai dire, de grands buveurs, qui sont devenus centenaires, le chirurgien Politimann qui s’enivrait tous les soirs, retrouvait le matin son sang-froid et sa rectitude pour soigner ses malades et vécut jusqu’à 140 ans. L’abus du tabac est encore un de ces poisons exogènes funestes à la prolongation de l’existence. Pfluger rapporte qu’il n’a trouvé, parmi les nombreux centenaires qu’il a pu étudier, qu’un seul fumeur âgé de 107 ans. Les membres
- de l’Ozone Park, cercle de longévité établi à Brooklin, n’ont jamais fumé. La ligue contre l’abus du tabac compte parmi ses adhérents plus d’un centenaire.
- Les autointoxications d’ordre interne, les influences morales, les excès de travail, le surmenage sous toutes ses formes, sont autant de causes qui viennent mettre obstacle à la longévité. Avec ses mœurs, ses passions, ses misères, a dit Flourens, l’homme ne meurt pas, il se tue. Et l’on sait que le grand physiologiste avait classé la vie en cinq périodes, l’ultime se terminant à cent ans.
- D’après Mlle Roy, la longévité n’implique pas l’idée de décrépitude; à coup sur le physique est modifié, mais l’état moral ne change pas, l’intelligence garde souvent ses aptitudes premières. La longévité est digne de nos aspirations, de nos constants efforts et les lois de l’hygiène, corporelle et morale, sont les plus efficaces pour en garantir l’accès. Bien peu des modernes, avec-nôtre vie endiablée, seront appelés à réaliser ce desideratum ; comme l’a dit J.-J. Rousseau : « L’homme qui a le plus vécu n’est pas celui qui a compté le plus d’années, mais celui qui a le plus senti la vie ». J’avoue que arrivé, pas encore à l’extrême limite, mais à un âge qui compte, j’incline à partager cette maxime, sans oublier, comme le rappelle Mlle Roy, ce mot de Bacon : « Sans une longue existence, l’homme n’a ni le temps d’apprendre ni d’achever ». Vivons le plus longtemps possible, efforçons-nous à mesure que'viennent les années, d’en ajouter d’autres, si notre cœur et notre intelligence sont encore intacts, mais surtout sachons vieillir et inspirons-nous des pensées si délicieusement exprimées par François Fabié.
- Savoir vieillir, quel art, mais combien difficile.
- Avec sincérité, dès que l’aube se lève,
- Se bien persuader qu’on est plus vieux d'un jour;
- A chaque cheveu blanc se séparer d’un rêve,
- Et lui dire tout bas un adieu sans retour.
- Dr A. Cartaz.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Nouveau procédé de nettoyage des bijoux. — On
- trouve depuis peu dans le commerce des plaques d’un métal blanc, mince et estampées de cannelures, qui servent au nettoyage des bijoux en opérant de la manière suivante :
- Dans un récipient quelconque contenant de l’eau bouillante, faire dissoudre environ 3o grammes de carbonate de soude cristallisé par litre.
- Jeter la plaque métallique au fond et placer les objets à nettoyer de façon que l’un d’eux, au moins, touche la plaque, les autres étant en contact.
- Attendre de 10 à i5 minutes retirer les objets; les passer à l’eau claire et les essuyer.
- De l’analyse faite au Laboratoire de la Nature, il résulte que les plaques à nettoyer sont faites tout simplement en aluminium; il sera facile en conséquence d’en préparer soi-même ou de les remplacer tout simplement par le fond d’une casserole en aluminium, laquelle toutefois souffrira de ce traitement. L’aluminium en effet est attaqué par les solutions de carbonates alcalins : c’est en raison de cette propriété que les bijoux —: formant couple avec le métal se dissolvant — sont nettoyés électriquement.
- Imperméabilisation des bâches. — On étend, aussi horizontalement que possible, sur un pré fraîchement
- fauché, la bâche à imperméabiliser, puis on l’enduit plusieurs fois au pinceau d’un liquide composé de :
- Sulfate d’alumine massé . . . 100 grammes.
- Carbonate de soude sec ... 5 —
- Eau bouillante.............. 8g5 —
- 1000 grammes.
- Laisser sécher entre chaque application partiellement et faire ainsi trois badigeonnages. D’autre part, on a préparé à l’avance une mixture composée de :
- Savon de Marseille.......... 100 grammes.
- Eau bouillante.............. 900 —
- xooo grammes.
- Le savon est râpé en minces copeaux mis dans une casserole avec une petite quantité d’eau : on chauffe et l’on obtient, en remuant bien, une pâte à laquelle on ajoute peu à peu le reste de l’eau.
- Cette solution s’applique sur la bâche au pinceau, en grande quantité, après les badigeonnages au sulfate aluni iné. Quand on a fait deux applications d’un côté, on retourne la bâche et on enduit l’autre face. On abandonne quelques heures, de préférence la nuit, et on lave à l’eau froide pour éliminer la majeure partie du sulfate de soude formé. [La vie agricole).
- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. Un
- nouveau procédé de fondations en béton armé. —
- MM. Sainrapt et Brice, entrepreneurs, 3, place Paul-Verlaine, Paris, nous informent que ce procédé, décriI dans notre n° 2055, a été créé par leur maison seule e! est sa propriété personnelle.
- Renseignements. — M. Carpentier, à Fléchiu. — i° Un accumulateur garde sa charge presque indéfiniment quand il est non utilisé dans un endroit sec. Mais l’humidité, qui existe toujours plus ou moins, fait que
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- BOITE AUX LETTRES
- la charge se perd petit à petit. — 20 Un accumulateur en non utilisation ne doit pas rester chargé plusieurs mois par exemple, car les plaques se désagrègent rapidement. Pour le conserver intact, s’il ne doit point être utilisé pendant plusieurs mois, il faut vider le liquide complètement, le mettre dans un vase pour l’avoir à sa disposition en temps utile et remplacer cet électrolyte par de l’eau distillée. La charge se conserve ainsi indéfiniment sans avarie. On peut aussi, naturellement, décharger l'accumulateur à faible ampérage. — 3° Les accumulateurs en question se trouvent chez Caillard, d’Hanens et Delavaque, 7, rue de Courcelles, à Leval-lois. — 4° Adresses de fabricants de petits moteurs, 10 à i5 volts et de 10 à i5 lcgm. — Paul Passeman, 133, rue du Faubourg-du-Temple ; Péricaud, 85, boulevard Voltaire, Paris.
- M. Blondeau, à Château-Thierry. — Les recherches de Curie sur les propriétés magnétiques des corps à diverses températures : Comptes rendus Académie des Sciences, t. CXV, 1892, p. 8o5 et 1292; t. CXIV, 1893, p. 136 ; t. GXVIII, 1894, p. 796, 859 et 1134 \ Journal de physique, 3e série, t. IV, 1895, p. 197 et 263; Annales de physique et de chimie, 1895, donnent la description de son dispositif pour faire ses mesures. On trouvera la description de la balance de Du Bois, principe de toutes les balances de susceptibilité magnétique dans Y Electricité et ses applications de Graetz (1911), chez Masson, 120, boulevard Saint-Germain, 12 francs. — Description de la balance de Cotton, dans Elektrotechnische Zeitschrift, 1909, t. xxx, p. 446-
- M. le commandant Bellanger, rue du Faubourg-Poissonnière. — Sur l’industrie de Y acide oxalique, nous ne connaissons de monographie spéciale que le volume Acides organiques, dans la section chimie industrielle, de l’Encyclopédie du Dr Toulouse. Vous pourriez demander chez l’éditeur (Doin, place de l’Odéon) quand paraîtra l’ouvrage, non encore dans le commerce.
- M. Ch. Allenou, à Ville-d’Avray. — Nous n’avons pu analyser vos encres solides, les échantillons étant trop petits. Mais ce n’est pas là un secret : vous trouverez plusieurs formules de telles encres dans le volume de Margival Les encres (2 fr. 5o, Masson, édit.).
- M. Jérusalem, à Moscou. — Nous avons publié dernièrement un procédé d imperméabilisation des tissus pouvant parfaitement être appliqué aux feutres. Veuillez vous reporter à la page 14 du Supplément de 1911 (2e semestre).
- M. II. Josse van den Brœch, à Reeth. — Imperméabilisation des toiles. Nous avons publié l’an dernier une recette pour le traitement des toiles à tente (Supplément du 2e semestre, p. 14) ; nous en publions une dans ce numéro pour les toiles à bâches.
- Question à nos lecteurs. — Comment enlever les taches d’encre de Chine sur la toile? — Cette question nous a été posée par plusieurs de nos lecteurs. Nous n’avons pu lui trouver de réponse satisfaisante. Nous serions reconnaissants à ceux de nos lecteurs qui seraient en possession d’une recette efficace, de bien vouloir nous la faire connaître. Nous la publierions très volontiers.
- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- L’œuvre: scientifique de l’Académie de Bordeaux : Paul Cour-teault. — Les législations métriques; récents progrès : Cn.-Ed. Guillaume.— L’automobilisme aux grandes manoeuvres de l’Anjou : Duaner. —L’application industrielle de la stabulation des huîtres : R. Legendre. — Les navires à gaz pauvre : Norbert Lallié, — La télégraphie sans fil sans étincelles, système J, Bét.henod : R. Villers. — Académie des sciences : Ch. de
- VlLl.EDEUIT..
- Supplément.— Décomposition de l’acide nitrique par la lumière.— Trànslormation des differentes formes de carbone en graphite. — Les pigments rouges et bleus des algues.— L’éclairage de Paris au gaz sous pression, etc. — L’industrie du museau de bœuf à Paris.
- Hydrologie souterraine : Moyens de découvrir les eaux souterraines et de les utiliser, par Henri Mager. In-8° de 775 pages. H. Dunod et E. Pinat, Paris. Prix : broché, 18 francs.
- Cet ouvrage, bien documenté et présenté d’une façon intéressante, répond à un besoin réel. La question des eaux potables prend chaque jour plus d’acuité et ceux qui en ont besoin sont trop souvent la proie, ou de charlatans, ou d ingénieurs arriérés ayant gardé les idées préconçues qui avaient cours il y a une vingtaine d’années. Le livre de M. Mager échappe à ce double défaut. Il est suffisamment au courant des questions géologiques dont il fait un exposé sommaire, et, en ce qui concerne plus spécialement les circulations aquifères souterraines, il a su grouper un très grand nombre d’observations dont la comparaison est instructive.
- L’électricité à l'Exposition de Bruxelles de 1910, par J.-rA. Montpellier. Gr. in-40 de i52 pages, avec 270 fig. Paris, H. Dunod et Pinat. Prix : i5 francs.
- L’auteur, a surtout développé la description des nouvelles machines et appareils, notamment en ce qui concerne les appareils électriques et leurs applications, les génératrices de courants alternatifs, les instruments de mesure, les canalisations, etc. En ce qui concerne les machines et appareils déjà connus, leur description est sommaire, mâis il a le soin d’indiquer les perfectionnements dont ils ont été l’objet. Voici d’ailleurs les titres des divers chapitres de cet ouvrage ; Production de l’énergie électrique, Trans-
- formation de l’énergie électrique, Moteurs électriques, Canalisation et distribution de l’énergie électrique, Appareillages, Applications mécaniques, Electrochimie et électro-métallurgie, Applications thermiques, Instruments de mesure, Applications diverses.
- Manuel d’agriculture tropicale, par J.-C. Willis, traduit par Epii. Montépic. In-8° de xii-286 pages, avec 25 planches. H. Dunod et E. Pinat, Paris. Prix : 8 francs.
- M. Willis définit à grands traits, ce que le milieu : sol et climat, offre de spécial dans la zone tropicale ; il donne le tableau d’ensemble des végétaux qui ne trouvent que dans cette zone les conditions nécessaires à leur productivité ; dans un chapitre, il marque la nécessité pour l’éleveur, sous les tropiques, de réaliser, d’une part, l’amélioration des races indigènes, de fixer, d’autre part, les rations alimentaires spéciales qu’il devra fournir à son troupeau. Des chapitres originaux sont consacrés à l’agriculture villageoise ou indigène opposée à l’agriculture capitaliste, dirigée par l’Européen, à l’éducation de l’indigène, en matière agronomique. Enfin les rapports, chaque jour plus intimes, de la production ti'opicale avec l’industrie métropolitaine, retiennent aussi l’attention de l’auteur.
- Environs de Cannes au 1/20 ooo°, par Charles Vallot. Henri Barrère, édit., Paris. Prix : 3 fr. 5o.
- Excellent document topographique, type accompli de ce qui devrait être établi pour la France entière. La carte en 4 couleurs figure le terrain par courbes de niveau équidistantes de 10 mètres.
- Photochemische Versuchstechnik (Technique des recherches photochimiques), par le Dr J. Plotnikow. x vol. 370 p., 189 fig., 5o tableaux, 3 planches. Leipzig, 1912. Edit. : Akademische Verlagsgesellschaft m. b. H.
- La photochimie ou chimie des réactions lumineuses, étend chaque jour ses limites avec une remarquable rapidité. C’est un champ d’investigation d’une grande fécondité. M. Plotnikow a résumé dans un très bon livré, la technique des recherches dans cette branche de la science ; il y donne la description et le mode d’emploi des principaux et des plus récents appareils de mesure en usage; une grande partie du volume est consacrée à des tables de constantes photochimiques qui rendront de grands services aux chercheurs.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Revue scientifique et technique de Vindustrie cinématographique. Journal mensuel. Direction et administration : A.-D. Cillard, 4g> rue des Vinaigriers, Paris.
- Ilandhuch der vergleichenden Physiologie, par Hans Winterstein, Lief.. 22, 23, 24. Gustav Fischer, éditeur. Iéna, 1912; 5 M. chacun.
- La 22e livraison comprend le début de l’étude des conditions physico-chimiques de la respiration, par Winterstein; la 23e, l’étude du cytoplasma et des liquides de l’organisme, par Bottazzi; la 24e, le début de la physiologie du développement, par Godlewski.
- The Physiology ofProtein Mctabolism, parE. P. Catiicart, in-8°, 142 p. Longmans, Green and C°, éditeurs.
- Londres, 1912, 4 sh. 6 d.
- Le problème actuellement le plus important et le plus étudié de la chimie biologique est celui des albumines et de leurs produits de décomposition. On trouvera dans cet ouvrage l’exposé de l’état actuel de nos connaissances sur ce sujet : digestion et absorption des protéines, synthèse et décomposition; besoins d’albumine de l’organisme, théories de leur métabolisme, etc.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE yig><
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 14 oct. 1912. . 2°,4 S. 1 Brouillard. 0 Gelée bl. ; brouillard le ni. ; beau ensuite.
- Mardi 15 12°,0 Calme. Couvert. J) llosée ; couv. jusq. 15 h. ; très nuag. ; ensuite ; brume.
- Mercredi 16 ... . 11°, 7 Calme. Couvert. 1,9 Rosée; couv. jusqu. 17 h.; nuag. ensuite; brouil. ; pluie le soir.
- Jeudi 17 11",9 W. 1. Couvert. 6,8 Pluie de 2 h. 20 à 6 h. 25 ; Irès nuag. le m. ; peu nuag. le s.
- Vendredi 18 ... . 2°,2 S. 1 Très nuageux. )) Gelée bl. ; brouillard ; peu nuageux.
- Samedi 19 .... 9°,4 S. W. 2. Couvert. 2,9 Rosée ; pl. de 4 h. 25 à 5 h. 35 et l’après-midi ; couv. jusq. 14 h.
- Dimanche 20. . . . 2°,9 S. S. W. 2. Peu nuageux. )) Gelée blanche ; gouttes à 20 h. 15.
- OCTOBRE 1912. — SEMAINE DU LUNDI 14 AU DIMANCHE 20 OCTOBRE 1912.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre /amené à 1) au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 14 au 19 octobre. — Le 14. Dépression sur les Iles-Britanniqués (Islande : 748 mm). Pression supérieure à 770 sur tout le continent. Pluies sur le N. de l’Europe. En France : pluies sur le littoral de la Manche. Temp. du matin : Moscou, —20; Nancy, -j- 1; Paris, 2; Nantes, 4; Toulouse, 8; Alger, 19; moyenne à Paris : io°,5 (normale : io°,4). — Le i5. La pression reste élevée sur la France et le S. de l’Europe. Minima sur la Scandinavie et au large de l’Islande (737 mm). Pluies sur le N. et le Centre de l’Europe. En France : Nantes, 2 mm; Nancy, 1 mm. Temp. du matin : Cleritiont-Ferrand; 4°; Belfort, 6; Paris, 12; Nice, 15 ; moyenne à' Paris : i2°,9 (normale : io°,2). — Le 16. Dépression importante persiste dans les parages de l’Islande. Une autre se rapproche des Iles-Britanniques. Pression supérieure à y65 sur le'Centre et le W. du continent. Pluies sur le N.-W. de l’Europe. En France : Brest, xo mm; Paris, 9; Cherbourg, 8. Temp. du matin : Arkhangel, -f x°; Belfort, 8; Paris, 12; Nantes, x 3 ; Nice, 14 ; moyenne à Paris : i2°,8 (normale : io°). — Le 17. Dépression sur le N.-W. de l’Europe (Christian-
- du Bureau Central Météorologique.
- sund : q5o mm). La pression se relève rapidement sur les Iles-Britanniques. Nouvelle dépression en Islande. Pluies sur le N. de l’Europe. En France : Belfort, 6 mm; Nancy, 5; Bordeaux, 1. Temp. du matin : Moscou, o°; Belfort, —f— 9 ; Paris et Nice, 12; Alger, 19 ; moyenne à Paris : n°,4 (normale : 9°,9). — Le 18. Dépression profonde dans les parages de l’Islande Rejkiavik : 725 mm). Pression élevée sur tout le continent. Pluies sur le N., le Centre et le S. de l’Europe. En France : Nice, 10 mm; Dunkerque, 7; Paris, 2. Temp. du matin : Paris et Ivharkof, -j- 20; Nantes, 3; Toulouse, xi ; Nice, 13 ; Alger, 18; moyenne à Pai'is : 7°,5 (normale ; 9°,7). ;— Le 19. La dépression de l’Islande s’étend vers le S.-E. Pression élevée sur le S.-W. et le N.-E. du continent. Pluies générales en Europe. En France ; Nancy, 7 mm; Le Havre, 5; Paris, i-Temp. du matin ; Moscou, —1°; Belfort, -(-2; Bordeaux, 4; Paris, 9; Monaco, i5; moyenne à Pai’is : 8° (normale : g0,6). — Phases de la Lune : Premier Quartier le 18, à a h. 16 m, du matin.
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- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut, Professeur à l'École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : /2o, Boulevard Saint-Germain, Taris
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2058 — 2 NOVEMBRE 1912
- SUPPLÉMENT
- INFORMATIONS
- Nécrologie : Andrew Lang (1844-1912). — Andrew Lang, qui vient de mourir, a été une des figures les plus curieuses du monde littéraire anglais contemporain. Journaliste, essayiste, chroniqueur, très goûté du public, il a tenu notamment une place fort importante dans l’histoire de l’anthropologie par ses ouvrages : Mytli, Ritual and religion, The mailing of religion, Magic and religion, Social Origine, et The Secret of Totem. Les théories de Lang ont été fort discutées (elles se rapprochent assez souvent de celles de M. Salomon Rei-nach), mais l’action de l’auteur a eu le mérite indiscutable de servir à la très large vulgarisation de la science de l’homme.
- Observation des étoiles doubles très faibles. —
- Les personnes habituées aux observations astronomiques connaissent la difficulté que présente la vision des faibles composantes d’étoiles doubles, surtout lorsque l’étoile principale est suffisamment brillante. Pour certains astres, la difficulté est extrême. Nous trouvons dans les Astronomische Nachrichten un artifice utilisé par le célèbre astronome américain E. Barnard, pour observer le compagnon le plus rapproché de Procyon, étoile de première grandeur de la constellation du Petit-Chien. Ce compagnon rapproché est excessivement difficile cà apercevoir, même dans les grands instruments, et il constitue un excellent test pour reconnaître l’état de l’atmosphère. En vue de diminuer l’inconvénient résultant du voisinage de l’étoile brillante, M. Barnard a placé un diaphragme hexagonal devant l’objectif. L’effet de ce diaphragme est de disposer la lumière gênante suivant six rayons traversant l’étoile brillante, le ciel restant sombre et permettant l’observation du compagnon dans l’intervalle des rayons. Ce procédé a permis à M. Barnard d’observer et de mesurer ce compagnon minuscule perdu au voisinage d’un éclatant soleil.
- Le coût d’une guerre. — Une remarquable coïncidence veut que le Gouvernement Japonais se soit enfin décidé, sur l’interpellation de deux députés du parti du peuple, à publier des documents qu’il avait gardés jusqu’ici secrets : il s’agit des dépenses occasionnées par les deux dernières guerres que le Japon eut à soutenir, la guerre sino-japonaise et la guerre russo-japonaise. (Pour simplifier les chiffres officiels, donnés en yen, nous les avons traduits en francs au taux de 2 fr. 5o le yen). La première guerre dura 283 jours (soit du ier août 1894 au xo mai 18g5). Les dépenses de guerre dites extraordinaires s’élevèrent à 48592547 fr. 5o et le total des dépenses (armée et marine) fut de plus de 83 875 000 fr. Les navires de guerre employés formaient un total de 62818 tonnes; leurs dépenses par tonne et par jour furent de 2 fr. 73. La seconde guerre dura 614 jours (soit du xo février 1904 au 16 octobre 1905). Les dépenses de guerre extraordinaires s’élevèrent à 253 291 772 fr. et
- le total des dépenses fut de plus de 562 8y5 000 fr. Les navires employés formaient un total de 283 196 tonnes ; les dépenses par tonne et par jour furent de 1 fr. 45. Eu publiant ces statistiques attendues depuis si longtemps dans les milieux militaires, le Gouvernement Japonais fait remarquer qu’il n’a pas fait figurer dans les dépenses le coût des navires perdus, de même qu’il n’a pas tenu compte de la valeur des navires capturés à l’ennemi. La grande différence entre les dépenses par tonne et par jour des deux guerres vient de ce que 1 effectif des équipages n’augmente pas sensiblement en proportion de l’augmentation du tonnage des navires.
- Fabrication d’acide azotique au moyen du gaz de four à coke. — Voici un nouveau procédé de fabrication de l’acide azotique, à ajouter à une liste qui, on le sait, s’est fort allongée en ces dernières années. Ce procédé, dû au professeur Hausser, fait actuellement l’objet d’expériences en grand à la mine de Wendel, près de Hamm en Westphalie. C’est une propriété connue depuis fort longtemps que l’azote incorporé dans un mélange explosif d’air et de gaz d’éclairage ou de four à coke, faisant explosion envase clos, se’combine à l’oxygène. Mais le rendement de cette réaction avait toujours paru tellement faible qu’il semblait impossible d’en faire la moindre application industiûelle. Les expériences de M. Hausser ont prouvé que si la réaction se produit dans un vaste récipient et que si les gaz sont refroidis brusqxxement après l'explosion, le rendement en acide azotique augmente au point de rendre l’opération pratiquement rémunératrice. L’auteur attribue cette heureuse modificaliou à l’action photochimique de la flamme produite par l’explosion. Dans des expériences préliminaires faites à Augsbourg, avec du gaz pauvre d’un pouvoir calorifique de 443o calories au mètre cube, chauffé préalablement à 25o-3oo°C., comprimé à 5 atm. et additionné de 33 pour 100 d’oxygène, on obtient 2o5 grammes d’acide nitrique par m3 de gaz. Ce sont ces résultats qui ont décidé la mise en essai du procédé sur une plus gx’ande échelle à lamine de Wendel. L’installation permet de traiter 5ooo à 6000 mètres cubes de gaz par 24 heures. Une .machine Linde fournira, par liquéfaction de l’air, l’oxygène pur nécessaire. Le bénéfice net escompté serait de 3o centimes par mètre cube de gaz traité; ce chiffre est évidemment très alléchant, puisque la meilleure utilisation actuelle du gaz de four à coke consiste à l’employer à l’éclairage et qu’il ne se vend pas plus de o fr. o5 à 0 fr. 10 le mètre cube.
- Nouveau procédé de galvanisation de l’aluminium.
- — Dans un nouveau procédé breveté en Allemagne par la fabrique Langbein Pfannhauser Werke, à Leipzig, pour la galvanisation de l’aluminium, ce métal est d’abord nettoyé de la manière ordinaire, puis plongé dans une solxition acide, chauffée, et simultanément soumis à l’action d’agents réducteurs, tels qxxe l’alcool,
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- INFORMATIONS
- qui préviennent une trop rapide réaction. Après un court séjour dans cette solution, l’aluminium est transporté dans un bain de galvanisation ordinaire. L’expérience a prouvé que la galvanisation ainsi opérée est durable et permet un poli remarquable. On sait que l’application par électrolyse d’une couche de métal sur l’aluminium a été, jusqu’à présent, difficile. Dans le nouveau procédé, la couche métallique déposée sur l’aluminium est absolument adhésive. Des articles ainsi galvanisés ont été ployés dans tous les sens, chauffés dans des flammes à haute température, refroidis soudainement dans l’eau froide, sans que le revêtement ait été rompu. Mieux que cela, ces objets ont été pliés au point de rupture sans que le dépôt métallique ait été détaché. On peut, par ce procédé, plaquer l’aluminium avec de l’or, de l’argent, du laiton, du cuivre ou du nickel.
- La succion entre navires. — Avec l’énorme masse des paquebots modernes, la question de la succion est plus que jamais à l’ordre du jour. On se souviendra que le Titanic, au moment de partir de Queenstown pour son fatal voyage, attira si violemment un paquebot amarré à peu de distance, que les câbles qui retenaient ce dernier se rompirent. Quelque temps auparavant, dans le détroit du Soient, Y Olympic attirait à lui le croiseur Hawhe et lui causait de graves avaries. Cet accident donna lieu à un procès et, pour éclairer leur religion, les juges s’efforcèrent de reconstituer la collision en se servant de modèles réduits flottant sur une vaste cuve. Ces recherches ont été reprises par deux éminents experts navals, MM. Gibson et Thompson. Renonçant aux petits modèles, il se servirent d’un yacht à vapeur, la Princesse-Louise, long de 3o mètres, et d’un launch mû par un moteur à pétrole, long de 9 m. 65, l’un et l’autre pourvus d’une seule hélice. Les expériences, nombreuses et variées, s’effectuèrent non loin de Dundee, dans le golfe de Tay. Dans la première série d’expériences, les navires furent manœuvrés jusqu’à ce que leurs courses fussent parallèles, la distance entre eux et la vitesse de marche variant pour chaque expérience. Le limon du launch à moteur fut alors immobilisé à l’aide de cordes, et le pilote du yacht manipula sa barre de façon à conserver sa course originelle. Des appareils spéciaux permettaient de mesurer la pression sur les deux flancs du canot automobile. Dans la seconde série d’expériences, on s’efforça de déterminer quel angle il fallait donner au gouvernail du plus petit des deux bateaux pour lui garder sa course originelle quand il était dans le voisinage du plus grand. La profondeur de l’eau variait entre 7 et 10 mètres. Yoici maintenant à quelles conclusions ont abouti les recherches des experts : i° Plus la différence est grande entre les allures des deux navires, moins grande est la chance de collision, puisque cette différence réduit le temps durant lequel les forces de succion sont en action. Cette chance est diminuée considérablement si le plus petit navire est en même temps le plus rapide. 20 Toute tentative du plus grand navire pour dépasser le plus petit en augmentant sa vitesse, accroît les chances de collision. L’ensemble des constatations faites par les expérimentateurs prouve que, quand les circonstances s’y prêtent, la succion ou inter-action constitue un réel et grave danger pour la navigation, même au large et en eaux profondes. On constate aussi que le plus petit navire échappe plus facilement à la succion quand il marche vite. Enfin, MM. Gibson et Thompson ont constaté avec surprise que l’action des gouvernails des deux navires était très diminuée dès qu’ils subissaient l’influence de l’interaction.
- Étrange cause d’une chute aérienne. — Il est de la
- plus haute importance pour l’avenir de l’aviation que l’on découvre comment et pourquoi les chutes se produisent. Il y a donc intérêt à enregistrer les explications données par deux aviateurs anglais, M. Astley et Miss Davies, qui, partis récemment de Liège pour Londres, firent une chute aux environs de Lille et s’en tirèrent indemnes, alors que le monoplan était réduit en mieLtes. A une altitude de 100 mètres environ, M. Astley, qui pilotait, sentit qu’un morceau du plancher, d’une superficie de quelques centimètres carrés, cédait sous son pied, et il constata aussitôt que le talon de sa chaussure était étroitement emprisonné dans le trou. Malgré tous ses efforts, il lui fut impossible de se dégager, et la machine, abandonnée à elle-même, perdit sa stabilité et
- piqua vers le sol. Des objets (une boussole, un bidon d’essence, une valise) tombèrent sur Miss Davies et la calèrent sur son siège. La jeune femme observa que des fragments se détachaient de l’hélice, qui tournait avec une grande vélocité. Soudain, l’aéroplane s’écrasa sur le sol, et, après quelques secondes d’étourdissement, les deux aviateurs rampèrent hors du monceau de débris et constatèrent qu’ils n’avaient pas subi la moindre blessure. L’examen des débris permit à M. Astley de constater que la rupture du plancher avait été causée par un nœud du bois, qui s’était détaché sous son talon, et il estime que plusieurs des accidents mortels qui ont endeuillé l’aviation doivent être attribués à une cause analogue.
- Les éboulements continuent à Panama. — Un
- nouvel éboulement, le troisième en l’espace de cinq semaines, vient de se produire dans la tranchée, de la Culebra. D’après le correspondant du Daily Mail, la quantité de terre et de pierres qui a roulé d’une seule masse au bas de la pente est évaluée à environ 900000 mètres cubes. Par bonheur, l’accident s’est produit à minuit, et les dégâts se sont bornés à l’ensevelissement d’une machine excavatrice et d’une voie ferrée servant au transport des déblais. D’après les prévisions des ingénieurs, on peut s’attendre avant peu à de nouveaux éboulements d’une capacité totale de 4 600 000 mètres cubes de déblais. Mais c’est là une opinion optimiste, d’après d’autres, car deux collines (Gold Hill et Contractor’s Hill) qui sui'plombent la tranchée donnent déjà des signes d’ébranlement, et l’on redoute qu’elles glissent tôt ou tard dans le canal. Sur la longueur totale de la tranchée, qui est de i5 kilomètres, existent a5 centres d’éboulements qui ont déjà produit des millions de mètres cubes de déblais, et dont Pactivité n’a pas diminué, si l’on en juge par la fréquence des accidents. Ces avalanches se divisent en deux catégories. L’une comprend les véritables glissements de terrain, quand une masse de terre glisse sur la surface dure qui lui sert de fondations; c’est le cas pour les deux collines citées plus haut. Dans l’autre, les avalanches sont causées par l’action des zones rocheuses sur les couches de terre molle ou friable; ces couches, soumises à une énorme pression, continuent à se rider jusqu’à ce que les tranches rocheuses qui les écrasent aient rencontré des assises résistantes.
- Récolte du houblon en IPI I. — En Autriche-Hongrie, la production a été de 96 000 quintaux sur 20 5oo hectares ; en Allemagne, elle a baissé de 4°°000 quintaux à 190000 et la qualité est inférieure; en France, 45 000 quintaux; en Belgique et Hollande, 55 000 ; en Russie, 60000; en Angleterre, 25oooo et 320000 quintaux; aux Etats-Unis, 400000 quintaux comme en 1910. La récolte de 1911, 1 200000 quintaux, est en déficit de 4oo à 5ooooo quintaux sur la moyenne des récoltes des dernières années. Comme les commerçants en houblon n’ont pu faire de réserves les années précédentes, il s’ensuivra une véritable crise pour les brasseries. Si l’on compare la production de 1911 à la moyenne de la consommation annuelle qui est de 1700000 quintaux, on voit que le déficit est d’un demi million de quintaux.
- Exposition d’art photographique à Gand en 1913.
- — A propos de l’Exposition universelle et internationale qui aura lieu à Gand, en igi3,un Salon de photographie artistique sera installé par les soins de l’Association belge de photographie. Il sera traité au même titre que les Beaux-Arts en général, et ceci est à noter, car c’est la première fois que le fait se produit. On avait toujours en effet mis à part la Section de photographie, car on semblait vouloir méconnaître l’Art photographique. Cette fois la reconnaissance est officielle et ce Salon se trouvera placé entre celui des Arts décoratifs et celui des Beaux-Arts. Envoyer les adhésions avant le Ier janvier 1913, au secrétaire de l’Association belge de photographie, place Royale, 3, à Bruxelles. Les oeuvres destinées à l’Exposition devront parvenir à Gand avant le 25 mars.
- Congrès forestier international. — Dans sa dernière séance, le Conseil d’administration du Touring-Club a décidé d’organiser un grand Congrès forestier, lequel sera international et se tiendra à Paris en juin igi3. Le Congrès, qui réunira, nous en avons le ferme espoir, tous les amis de la forêt, formulera leurs desiderata et précisera les réformes nécessaires.
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- Aviation <<*
- Casque téléphonique pour aviateurs. — Une application intéressante du téléphone est celle qui s’adresse à l’aviation pour permettre à un passager et à son pilote de causer librement et sans crier malgré le bruit assourdissant du moteur.
- Pour cela, le casque protecteur ou un simple serre-
- Fig. x. — Le casque téléphonique pour aviateurs.
- tête comporte deux récepteurs qui viennent s’appliquer près des oreilles, et devant l’aviateur vient se placer le microphone. Un cordon souple relié par une liche à trois contacts sort de chaque appareil. A proximité de chaque siège se trouve donc une prise à trois contacts qui réalise les connexions du schéma ci-joint.
- Par conséquent, le pilote et le passager ne sont pas
- Prise à 3 contacts
- Prise à 3 contacts
- Piles
- — Schéma ordinaire.
- attachés l’un à l’autre, ni attachés à l’appareil s’ils veulent causer, le passager qui généralement est à l’arrière place sa fiche ; le pilote ayant toujours la sienne en permanence. Dès que la conversation est terminée, le passager enlève sa fiche.
- A l’atterrissage, pilote et passager 11 ont à s’occuper de rien, car, lorsqu’ils se retirent, les fiches sortent naturellement des prises et ils sont complètement indépendants l’un de l’autre et libres de leurs mouvements
- Bouton
- Bouton
- Fig. 3. — Schéma avec commutateurs poussoirs.
- d’une façon absolue ; les cordons souples et leurs fiches pendent simplement à leurs côtés.
- Néanmoins le pilote, de cette façon, ne peut parler directement le premier au passager, à moins que les deux fiches soient en prise. Dans ce cas, et lorsque le passager oublie de retirer sa fiche une fois la conversation finie, les piles restent toujours en débit.
- Le Ministère de la Guerre exigea que les deux personnes puissent se mettre indifféremment en communication et que les piles ne débitent pas inutilement.
- Ce problème a été résolu simplement de la manière indiquée par le schéma 3.
- La batterie de piles est débranchée au milieu. De chaque pile -+- et — ainsi libérée, partent deux fils qui vont à deux boutons poussoirs commutateurs, qui sont placés chacun à portée de manœuvre de l’aviateur et de son passager.
- L’un ou l’autre, indistinctement, peuvent donc fermer le circuit sans dérangement.
- Cette combinaison téléphonique nous paraît devoir rendre des services appréciables au tourisme aérien qui se développe journellement. — Chez Ledouble, 72, rue du Mont-Valérien, Surcsnes.
- *>> Automobilisme
- Automobile pour enfants. — A l’époque où les autos commencèrent à parcourir les grandes routes, plusieurs inventeurs imaginèrent des voitures dont la carrosserie rappelait celle des grandes automobiles, mais qui étaient actionnées par les jambes. Le désir de faire mieux a tenté un inventeur persévérant, M. Kaufmann, qui a construit, pour les petits, un vrai teuf-teuf avec moteur à essence.
- La voiture, a 2 mètres de longueur; elle esta deux places et spiders sur la pointe de course arrière. Le capot abrite le moteur, monocylindrique, à ailettes de 3/4 de C. Y., vrai petit bijou très robuste et d’un fonctionnement très régulier. La distribution a été établie pour faciliter la mise en marche qui incombe à l’enfant,
- éviter réchauffement et donner une bonne souplesse. Il est vrai que la consommation s’en ressent quelque peu, mais l’enfant qui a son auto n’y regarde pas de si près, et son papa encore moins. Le car-burateur automatique à gicleur est situé au-dessus du moteur pour le réchauffage; il aspire directement dans le réservoir qui contient une quantité d’essence suffisante pour trois heures de marche. L’allumage se fait par piles sèches et bobine d’induction et sa distribution est assurée par le poussoir de soupape qui ne provoque le contact que pendant un instant, laissant ainsi à la pile une durée indéfinie. Ce poussoir remplit en même temps les fonctions de régulateur. L’embrayage est px’ogressif et le pont arrière, à vis sans fin irréversible commandant une roue hélicoïdale enfermée, ainsi que la vis, dans un carter rempli de graisse. L’entraînement se fait par la roue arrière droite. L’essieu porte deux tambours sur lesquels agissent deux lames de frein commandées, l’une par une pédale, l’autre par un levier à main.
- Le modèle exposé est à roues en bois avec bandage en fer, mais on peut aisément remplacer ces l’oues par d’autres munies de pneumatiques.
- Cette petite voiture peut être, sans aucune ci’ainte, confiée à des enfants de 10 à i5 ans. La vitesse prévue est de 4 kilomètres seulement et elle ne peut être dépassée, même dans les descentes, grâce à la combinaison du régulateur de moteur et du pont arrière irréversible qui évite l’entraînement de la voiture par son propre poids. Les pédales de frein et d’embrayage sont disposées de telle sorte qu’il est nécessaire d’appuyer sur elles avec les pieds pour avancer. Si l’enfant aperçoit un obstacle' ou s’il prend peur, il lève instincti-
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- veinent un pied ou l’autre et provoque ainsi l'arrêt de sa voiture. Enfin, il n’existe aucune difficulté de conduite : pas de changement de vitesse, pas de manettes à manœuvrer; le régulateur et le carburateur automatique font le nécessaire.
- Ce b eau jouet n’est malheureusement pas à la portée de toutes les bourses (l’inventeur l’établit pour 900 fr.), il fera les délices des enfants ayant un parc à leur disposition. La voiture aurait également beaucoup de succès sur les plages et dans tous les lieux où les attractions les plus pittoresques sont recherchées. Les antédiluviennes voitures à chèvres des Champs-Elysées devront bientôt céder la place aux automobiles plus modernes et combien plus attrayantes! — Le constructeur est M. Kaufmann, 69, rue Campans, à Paris.
- Aviculture
- Auto distributeur de grain. — Il est nécessaire de donner du grain aux poules si l’on veut avoir une ponte régulière, de bonne qualité et aussi abondante que possible. Cette nourriture doit être distribuée de façon méthodique et rationnelle : 60 à 70 grammes par jour et par tête, suivant la race et la force des volailles. Il faut, aùtaiit que possible, que cette ration, divisée en deux repas, soit distribuée à heures fixes. *
- Afin de faciliter ces conditions, M. Dominique Peau-cellier a eu l’idée de faire le distributeur mécanique représenté ci-contre. Il se compose d’une boîte longue, divisée en compartiments 1, 1, 3, 4> etc.; chacun d’eux est fermé par un volet mobile qui forme le fond. Sur notre gravure, on a.représenté ces volets placés verticalement pour plus de clarté ; mais, en réalité, ils sont placés horizontalement. Ils sont maintenus fermés par une tige qui vient passer sous un crochet fixé sur le côté de la boîte. Il suffit de déplacer légèrement cette tige vers la droite pour que le fond bascule et que le grain tombe ; cela est obtenu automatiquement.
- A cet effet, on a placé à l’une des extrémités de la boîte un mouvement d’horlogerie M dont le but est de mettre en marche, d’une façon continue, une chaîne sans fin qui va d’un bout à l’autre de la boîte. Sur cette chaîne on fixe, au moyèn d une vis de pression, un petit chariot A qui porte une goupille destinée à rencontrer et à faire basculer le levier qui maintient le fond de la boîte.
- On comprend que dans ces conditions on obtient la distribution régulière et automatique.
- L’appareil est disposé de façon à fonctionner pendant une semaine sans qu’on ait à s’en occuper; il distribue le grain aux heures choisies d’avance une fois pour toutes, suivant la disposition qu’on aura donnée au chariot et aux goupilles qu’il porte. — Chez M. D. Peaucellier, 9L rue Saint-Gratien, à Sannois (Seine-et-Oise).
- i£> Jouets
- L’aéro-puzzle. — 11 est venu à l’esprit d’un inventeur de construire un jeu de puzzle avec des aéroplanes. La
- boîte comporte une grande quantité de bâtonnets légers et résistants etune bonne poignée de pièces d’assemblage en métal. Avec tout cela l’enfant doit construire un monoplan ou un bi-Monoplan construit. plan. La chose n’est
- jjas facile car nombre de bâtonnets ont la même longueur; quant aux attaches elles sont de différentes formes. Ce sont des tubes assemblés soit par deux, par trois, par quatre ou
- même par cinq, selon la place qu’ils doivent occuper. L’enfant qui s’intéressera à une telle construction y passera des heures avant d’atteindre le but poursuivi, au moins au début de ses exercices. Il faut voir, dans ce jouet qu’une simple construction ; cependant il est toujours facile de tendre de la toile ou une étoffe quelconque sur l’armature des ailes et des gouvernails si l’on veut posséder un vrai aéroplane. Peut-être même serait-il capable de voler en le lançant à la main si les surfaces possèdent I angle voulu. En somme il est toujours facile de corriger les défauts de construction et un enfant Biplan assemblé,
- qui s’y intéressera apprendra lui-même les éléments de la navigation aérienne par le plus lourd que l air. — L’aéro-puzzle est construit par M. Serge Mignot, i53, rue Saint-Jacques à Paris.
- *»> Objets utiles <«*
- Fixe-manche à balais. — On vend ordinairement les balais non emmanchés car le manche dure plus longtemps que le balai, il devrait en principe durer indéfiniment. Le fixage de celui-ci au bois de la brosse se fait ordinairement par simple introduction de son extrémité dans un trou percé ad hoc-, et, pour assurer la solidité du système, on introduit un clou, ou une vis, de biais, qui traverse le tout. Malgré cela rien n’est moins solide; au bout de peu de temps c’est à recommencer.
- L’adhérent est une petite spirale en acier à profil
- coupant, aussi bien au dedans qu’au dehors; il forme vis, pour le manche taillé légèrement conique, et pour le trou de la brosse, dans lequel il entre petit à petit en tournant le manche fortement. On obtient ainsi un tout extrêmement solide et qui dure autant que le balai ; quand celui-ci est usé, on dévisse le manche, qui peut servir aussitôt de nouveau. — Dans tous les bazars.
- Vignette pour numéroteur rapide. — Pour marquer les caisses d’emballage, tonneaux, etc.; on emploie habituellement des vignettes découpées à jour dans du zinc ou dans du cuivre. Mais il arrive souvent que ces vignettes séparées s’égarent et on ne les trouve pas rapidement au moment de les utiliser. M. Arrachart a eu l’idée de les grouper sur un disque muni d’une poignée en son centre et présentant une forme particulière qui permet de toujours aligner les chiffres. A cet effet ils portent chacun à leur droite une échancrure à angle droit avec la ligne gravée à leur base. On commence le numérotage par le chiffre des unités, puis on l’encadre dans l’échancrure à angle droit du chiffre des dizaines, on procède de même pour le chiffre des centaines et ainsi de suite. La vignette porte en outre différents signes qui permettront d’indiquer le poids, le prix, etc. Le fait d’avoir toujours sous la main l’ensemble des vignettes fait gagner beaucoup de temps. Ce numéroteur trouvera son emploi chez tous les expéditeurs, emballeurs, fabricants de bâches, etc. — (Chez M. Arroehard, 3, avenue de Gravelle, à Charenton (Seine).
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- VARIÉTÉS
- La soie de lin. — L'industrie de la soie voit ses besoins augmenter, tandis que la sériciculture — que l’on s’efforce d’encourager par des primes aux sériciculteurs — a perdu de son importance, du fait de l’abandon de l’élevage des vers à soie, dans bien des localités, et des maladies qui attaquent le mûrier.
- On a donc cherché à obvier à l'insuffisance de production de la soie naturelle, en fabriquant de la soie végétale par l’emploi du lin, et les résultats obtenus apparaissent fort intéressants au point de vue industriel comme au point de vue économique, d’autant plus que l’industrie textile, qui ne trouve que difficilement des matières premières, a, dans le lin, une ressource considérable.
- En France, on emploie, indépendamment du produit des 27000 hectares cultivés en lin, plus de 60 millions de kilogrammes de lin d’origine éti’angère. On obtient de la soie aussi bien avec les lins russes qu’avec les lins de Courtrai, justement réputés, mais la qualité n’est pas la même, et ce que demande l’industrie textile, c’est un produit de prix et de qualité variables. Le lin doit être traité, assoupli, et les nombreux traitements mécaniques qu’il doit subir, outre qu’ils diminuent considérablement le rendement, altèrent aussi la fibre, en la déchirant et en diminuant, dans une forte proportion, la partie utile.
- Depuis quelques années, la fabrication de la soie végétale ou soie de lin, est entrée dans une phase nouvelle, par suite des améliorations réalisées dans les procédés de traitement de la fibre du lin. À l’encontre des traitements mécaniques, le traitement par voie chimique qui, avant d’arriver à l’extraction de la soie, doit décortiquer la fibre à fond, a pour résultat d’assouplir cette fibre sans modifier une seule parcelle de lin, ce qui s’explique par ce fait que la seule manipulation subie par le lin, dans les traitements chimiques, est l’immersion dans une cuve de traitement, puis dans une cuve de lavage; aucune fibre n’est touchée et quand, après séchage, ce lin passe au battage dans le but de faire tomber les matières décortiquées, il n’est plus exposé à subir de déchet à la filature, et il a acquis une souplesse parfaite.
- La mise au point des procédés pour extraire du lin la soie qu’il contient est, aujourd’hui, résolue et dans des conditions bien moins onéreuses que lorsqu’il s’agit de la soie naturelle, de la soie artificielle ou de la ramie ;
- cela lient à ce que la soie de lin s’obtient sans installation coûteuse.
- . Là où une usine capable de produire seulement 1000 kilogrammes par jour de soie artificielle coûte 2 millions de francs,une usine pouvant produire 5ooo kilogrammes de soie de lin, coûte à peine 5ooooo francs. La fabrication de la soie de lin est aussi bien moins coûteuse : le traitement ne coûte que 1 franc par kilogramme. ‘
- La soie est dégagée du végétal sans être transformée; la cellule, n’étant pas attaquée par le traitement, reste vivante, unie, et la soie conserve, sous sa forme nouvelle, les remarquables qualités de résistance de la fibre mère. Lors des essais industriels qui furent effectués dans diverses filatures du Nord, on constata que les fils obtenus de la bourre de lin, et qui avaient pris, dans leur passage sur les métiers, une teinte grise, terne, reprirent, après un simple lavage au savon, un brillant et une blancheur parfaits.
- L’unité du fil, sa résistance, son reflet, ses dispositions à accepter une teinture uniforme et surtout à la conserver, son utilisation comme chaîne ou comme trame, suivant 1ns tissus à obtenir, son aptitude à être employé seul ou en mélange, et à se teindre de même seul ou mélangé, donnent au fil de soie de lin une très grande valeur industrielle, pour la fabrication de tissus fins, très souples, résistants aux lavages et au frottement (damassés, tussors, linons, velours, dentelles, et toutes étoffes d’ameublement).
- Cette soie de lin nécessitera surtout l’emploi de lins de bonne qualité, et l’industrie linière française est appelée à profiter largement de cette nouvelle utilisation. On estime que les procédés d’obtention de la soie de lin permettent d’arriver à un rouissage complet et économique du lin, supprimant le rouissage en rivière; à un affinage, progressif et aussi intensif qu’on peut le désirer, du lin roui, et ne laissant plus aucun déchet au traitement. Cette fabrication se doublera donc d’une très grande entreprise de rouissage et d’affinage des textiles, du lin en particulier.
- On peut entrevoir, pour cette industrie, un bel avenir et prévoir aussi qu’elle sera pour la production linière un puissant stimulant, en raison même des nouveaux et importants débouchés qui lui seront offerts.
- Henri Blin.
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- HYGIENE ET SANTE
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- Un estomac tolérant. — Peut-être ai-je tort en donnant ce titre à ce petit fait divers, car tolérant, l’estomac ne l’a pas été bien longtemps et le malheureux qui avait fait de ce viscère un magasin bizarre a payé de sa vie son extravagance. Disons de suite qu’il avait une excuse ; c’était un pauvre fou et l’on sait la propension qu’ont les aliénés à ingurgiter toutes sortes d’objets tout à fait étrangers à l’alimentation.
- Le malheureux, dont le Dr Patel a conté i’histoire à la Société de Médecine de Lyon, entra à l’infirmerie de l’asile pour des douleurs abdominales accompagnées de vomissements. On reconnaissait à l’examen la présence de corps étrangers probables dans l’estomac et les renseignements fournis par l’entourage du malade venaient confirmer ce diagnostic. On dut faire une laparotomie ; malheureusement les altérations de l’estomac étaient
- trop avancées et le malade succomba. Voici le détail des objets extraits de l’estomac et de la partie supérieure de l’intestin, le tout pesant 3100 grammes.
- 535 cailloux dont 24 larges comme une pièce de cinq francs, 114 de dimension moyenne, 397 petits, du poids total de 2800 grammes.
- 3oo grammes de morceaux de bois, 290 de dimension moyenne, 14 très volumineux. Un clou avec un morceau de fer.
- J’avais tout de même raison de dire que le pauvre diable avait un estomac tolérant, pour n’arriver à ressentir des troubles sérieux qu’après avoir ingurgité plus de 3 kilogrammes de cailloux ou de morceaux de bois. Les corps étrangers de l’estomac s’observent fréquemment chez les aliénés, mais ce cas constitue un record au point de vue du nombre et du poids. Dr A. C.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Fixatif pour pastel. — Si les teintes du pastel ont un velouté, une fraîcheur que la peinture est impuissante à donner, elles ont, en revanche, une bien plus grande fragilité. Quand on ne veut pas conserver les pastels sous verre, il est prudent d’en protéger la surface par application d’une couche légère de fixatif. En opérant avec précaution et à l’aide d’un pulvérisateur, il n’y a aucun risqué d’altérer l’original.
- Le meilleur de ces fixatifs, c’est, d’après le célèbre savant Ostwald, dont nous avons récemment décrit le nouveau procédé de pastel décoratif, une mixture à base de caséine qu’on peut préparer ainsi : Mélanger 20 grammes de caséine, 4 grammes de borax et quelques cuillerées d’eau. Après quelques heures, on étend d’eau le sirop obtenu, de manière à amener le volume total à 750 cm5. On ajoute alors a5o cm5 d’alcool à 900, on laisse reposer pendant
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- RECETTES ET’PROCÉDÉS UTILES
- quelques jours et ou décante le liquide clair. A' défaut de caséine, on peut employer du caillé de lait bien écrériié : en prenant la masse contenue dans un demi litre de lait pour faire deux litres de fixatif. On ajoute dans les proportions déjà connues du borax pour solubiliser la caséine et de l’alcool pour assurer la conservation et faciliter la pénétration dans la couche de pastel.
- Le jmlvérisateur servant à l’application du fixatif devra être soigneusement nettoyé après usage : la mixture caséinée obturerait sans cela très rapidement les tubes de sortie. Au cas où l’accident se produirait, il suffirait de mettre tremper l’appareil pendant quelques jours dans une solution aquéuse de borax’au vingtième.
- ; Procédés de conservation des tissus. — Pour assurer la durée des tissus exposés en plein air, on peut employer divers procédés; les plus pratiques et les plus efficaces sont : l’alunage, le tannage et le sulfatage.
- Le premier procédé consiste à tremper le tissu, pendant i5 à 20 minutes, dans une solution chaude d’alun, composée de io kilogrammes d’alun de commerce dans foo litres d’eau. On effectue, après séchage, un second
- trempage de même durée dans le même bain, puis, après égouttage et dessiccation partielle, le tissu est trempé dans une solution chaude, composée de io kilogrammes de savon noir pour ioo litres d’eau, pendant iôà i5 minutes.
- Le tannage s’opère de la manière suivante : on prépare une lessive d’écorces de chêne ou de châtaignier, en versant par petites portions successives, 10 à i5 litres d’eau bouillante sur i kilogramme d’écorces réduites en menus fragments ; après un lavage au savon ou à la soude, puis rinçage et séchage, le tissu est trempé pendant 24 heures dans la lessive d’écorces, après quoi on le retire et on le fait sécher.
- Pour le sulfatage, il faut d’abord dégraisser le tissu en le laissant immergé pendant 24 heures dans un bain de savon noir (10 kilogrammes de savon noir par 100 litres d’eau) ; on rince et on fait sécher, puis on trempe le tissu pendant 24 à 3o heures, dans un bain contenant 5 kilogrammes de sulfate de cuivre par 100 litres d’eau; ensuite, on fait sécher.
- Ces procédés sont peu coûteux, et ils ont l’avantage de ne pas exiger de préparation plus ou moins compliquée des tissus, avant leur mise en application.
- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Errata. — M. Granderye nous signale que dans la Recette pour l’analyse sommaire du miel parue dans le n° 20Û2, il faut lire dans la 3° colonne : « s’éclaircit; on ajoute une ou deux gouttes de chlorure de baryum » au lieu de « acide chlorhydrique ».
- Le mystère du coucou. — Nous avons publié récemment sous ce titre un article accompagné de remarquables photographies communiquées par M. Oliver G. Pilce. L’auteur nous fait remarquer une erreur qui s’était glissée dans le texte : ses films- cinématographiques prises sur le même sujet ont été présentées au public par les Etablissements Pathé Frères. Nous nous empressons de rectifier notre erreur.
- Renseignements. — M. Blagnart, à Boulogne-sur-Mer, rue du Bras-d’Or. — Durcissement du béton par les fluates. — Tout dépend de la composition du béton en question : s’il contient du calcaire, il y aura durcissement. Fabricant de fluosilicates : M. Teisset, 6, rue de Madrid, Paris.
- M. E. B., à Montargis. — Pour les évaporateurs destinés à la dessiccation des fruits e t des légumes, voyez aux adresses suivantes : système Waas, maison Ver-morel à Villefranche-sur-Saône (Rhône) ; système Trits-chler, maison Senet, 16, rue Claude-Vellefaux, à Paris ou à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) ; système Ryder, maison Mayfarth et Cie, 48, rue d’Allemagne, Paris; système Prüss, maison Furrer Prüss, 4> boulevard Saint-Martin, Paris; système Hanrahan, maison Farcot fils, i63, avenue de Paris, Plaine Saint-Denis (Seine); pour le système Reynold, demander l’adresse du constructeur à M. Nanot, directeur de l’Ecole nationale d’horticulture, à Versailles, auteur du Traité sur le séchage des fruits et des légumes, en collaboi*ation avec M. Trits-chler.
- M. M. de M.', à Bilbao. — Nous ne connaissons pas d’ouvrage traitant de la flore et des arbres du Chili, et plus spécialement du Quillay (Luillaja Saponaria), les publications de ce genre qui existent, en France, ne concernant que les végétaux des colonies françaises, mais vous pourriez demander ce renseignement soit au Service de l’agriculture (colonies) à Madrid, soit à M. Daveau, directeur du Jardin botanique de Lisbonne. Voyez aussi au Journal d'agriculture tropicale, 21, rue Hautefeuille, à Paris, à la direction du Jardin colonial de Nogent-sur-Marne (Seine), et chez Challamel, éditeur d’ouvrages d’agriculture coloniale, 17, rue Jacob, Paris.
- L’écorce du Luillaja Saponaria ayant la même utilisation que les fruits du Sapindus [Sapindus Saponaria officina-lis), cultivé en Algérie et servant aussi à la fabrication des savons, vous pourriez vous renseigner auprès de M. le Dr Trabut, directeur du Service botanique de l’Algérie, à Alger.
- M. A. F., avenue de Breteuil, à Paris. — Pour ce qui concerne la documentation que vous désirez sur la culture et le rendement des plantes à caoutchouc dans les colonies hollandaises de Sumatra, etc., nous pensons qu’il s’agit de plantations à’Hevea, les résultats culturaux et le rendement variant avec les espèces productrices de latex. Nous ne voyons que les contributions suivantes : La culture de l’IIevea, Manuel du planteur (traduit du hollandais) par le Dr P.-J.-S. Gramer, 1 vol. 5 fr. ; Le castilloa elastica aux Indes néerlandaises, par le Dr Spire, fascicule n° 6 du journal L'agriculture pratique des pays chauds, 3 fr. 5o; Les plantes à caoutchouc .et à gutta, culture et commerce dans tous les pays chauds, par Henri Jumelle, 1 vol. 12 fr. ; Les plantes à caoutchouc et leur culture, parle Dr O. War-burg, ' 1 vol. 9 fr. On trouve ces publications à la Librairie Horticole, 84 bis, rue de Grenelle, Paris. Nous conseillons, en outre, de consulter M. E. Prudhomme, chef de service au Jardin colonial de Nogent-sur-Marne (Seine).
- M. A., 170 alpins, Cantal. — Les ouvrages suivants peuvent être consultés en vue de l’enseignement populaire relatif à la connaissance, à la culture et aux utilisations industrielles et commerciales des plantes médicinales et des plantes aromatiques de distillerie, pharmacie, etc., mais il n’existe pas de traité donnant des indications sur les débouchés, le mode de vente, et des adresses de maisons faisant le commerce de ces plantes. Voici la nomenclature des publications susceptibles de fournir les éléments de l’enseignement dont il s’agit : Le jardin de l'herboriste, par H. Correvon, 1 vol. franco
- 3 fr. 75 ; Petite flore médicinale illustrée, par Descha-nalet-Valpêtre, 1 vol. avec planches coloriées, franco 1 fr. 10; Les plantes médicinales, par Dujardin-Beau -metz, 1 vol. franco 28 fr. 60 ; Nouvelle flore coloriée des Alpes et des Pyrénées, par Ch. Flahault, 2 vol. franco 14 fr. 80; Les plantes médicinales indigènes, par Gi-bault et Bouyssous, 1 vol. franco 1 fr. 10; Atlas colorié des plantes médicinales indigènes, par Paul Hariot, 1 vol. franco 7 fr. 5o; Dictionnaire des plantes médicinales. (Description, culture, récolte, conservation, etc.), par A. Héraud, 1 vol. franco 20 fr. 5o ; Eléments de botanique médicale, par Moquin-Tandon, 1 vol. franco
- 4 fr. 40; Guide de l'herboriste (culture, conservation, récolte, etc.), par le Dr Reclu, 1 vol. franco 3 fr. 20; Un jardin de plantes officinales, par J. Rudolph, i vol. franco o fr. 70; Les plantes aromatiques de distillerie, pharmacie, par Gustave Faliès (commerce, industrie,
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- BOITE AUX LETTRES
- agriculture) i vol. franco 2 fr. 20; Les plantes industrielles, par Gustave Heuzè, tomes III et IV, 2 vol. 3 fr. 5o chacun. Journal Le jardin, n° du 20 avril 1912.
- — Culture et produits de la Saponaire; n” du 20 juin 1912. — La Guimauve; n° du 5 juillet 1912. — L’Angélique; n° du 5 août 1912. — Le Bouillon blanc; n° du 20 août 1912. — La Belladone; n° du 5 septembre 1912,
- — La Mélisse; chaque numéro : o fr. 55 franco. Demander, en outre, les fascicules qui contiendront ultérieurement des études sur les plantes officinales et aromatiques. Voir aussi la revue La Parfumerie moderne, 19, rue Camille, Lyon, qui a publié des articles sur la lavande, l’hysope, la gentiane, la menthe, la sauge scla-rée et autres plantes. A cette adresse, et dans leBottin, on trouvera des indications concernant les débouchés commerciaux. Pour les ouvrages précités, s’adresser à la Librairie Horticole, 84 bis, rue de Grenelle, Paris. La vente directe des produits aux maisons de gros (herboristerie, droguerie, distillerie) est à préférer.
- M. Th. M., à Paris. — Le chiffre de 9 kgm par seconde représente bien le travail d’un cycliste de 80 kg faisant 18 km à l’heure. Ce qui représente une puissance de i/ioe de cheval environ. Notez que la puissance nécessaire à un véhicule augmente rapidement avec la vitesse : la puissance nécessaire pour vaincre la résistance de l’air augmente comme le cube de la vitesse; celle nécessaire pour vaincre les résistances du frottement et les résistances passives du mécanisme augmente proportionnellement à la vitesse et au poids de la machine. Ceci vous explique que pour les faibles vitesses, une machine légère n’exige qu’un tout petit moteur. La question des rampes intervient d’une façon importante :
- la résistance due à une rampe vaut autant de kilogramme par tonne que cette rampe compte de millimètres par mètre. Voyez sur ces questions le petit livre Mécanique-Electricité, par R. de Valbreuze et Lavelle, vous y trouverez les explications et les données qui vous sont nécessaires pour le calcul complet de votre moto (Dunod et Pinat, éditeurs, 49> quai des Grands-Augustins, Paris. Prix : 7 francs). Un moteur recevant i5 ampères à 12 votls ne donnerait pas même 1/20” de cheval; chiffre certainement insuffisant.
- M. Milin, à Brest. — Teinture du corail. — Vous obtiendriez, croyons-nous, de bons résultats en laissant le corail blanc pendant un temps assez long dans un bain chaud de Bordeaux G, Bayer (5 à 10 gr. par litre d’eau).
- M. Maes, à Villeneuve-Saint-Salve. — Il n’existe pas, à (notre connaissance, d’ouvrâge de météorologie donnant spécialement des indications sur l’application à la prévision du temps, des données sommaires contenues dans les télégrammes météorologiques transmis de la Tour Eiffel, par T. S. F. On peut se faire une idée de la situation atmosphérique par des considérations analogues à celles qui permettent de déduire les prévisions de l’examen des cartes isobariques. Vous trouverez quelques renseignements à ce sujet dans les publications suivantes : A. Angot. Traité élémentaire de météorologie, chez Gauthier-Villars, 55, quai des Grands-Augustins ; J. Loisel. Le baromètre anéroïde, chez Gauthier-Villars. La Nature. La prévision du temps dans le n° 1931 du 28 mai 1910. J. Vincent. Les annonces des tempêtes du Service météorologique. Académie royale de Belgique. Bulletin de la classe des Sciences 1912,^7,.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Q0.
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- Le contlit balkanique et les flottes en présence : Sauvaire Jourdan.— Chronique.— La tour du Rhm : Dr A. G. — La rivière thermale sous-marine de Cap-Breton : E.-A. Martet,. —
- Procédé biologique de destruction des sauterelles : René Guérin.
- — Les tourbillons cellulaires et leurs applications : C. Dau-zère. — Les plantes du passé : le « Ginkgo » : Marcel Blot.
- — Les poudres azotées au xv° siècle : Major Sauvage. — Les odeurs de Paris en 1911 : A. T. — Académie des sciences : C11. de Villedeuil.— Taehygraphie et polygraphie ; L. Rever-
- CHON.
- Supplément. — L’été anormal de 1912. — L'exploration du ciel.
- — Le tunnel sous la Manche.
- Précis d'hydraulique, par G. Dariès. In-8" de vi-212 pages, avec 89 fig. H. Dunod et E. Pinat, éditeurs. Prix : 6 francs.
- Bien qu’ayant un caractère théorique, cet ouvrage sera lu sans difficulté par tous les ingénieurs, car il n’emprunte aux mathématiques que leurs éléments et quelques notions sur les dérivées et l’intégration. Deux chapitres sont consacrés à l’hydrostatique et à l’hydrodynamique, dont on a cherché à rendre l’exposé aussi simple et aussi court que possible. Les chapitres relatifs aux conduites forcées et aux conduites libres sont les plus étendus ; ils donnent la solution générale d’un grand nombre de problèmes se rapportant aux distributions d’eau, aux canaux et aux jaugeages. Le dernier chapitre traite de l’écoulement souterrain.
- Les moteurs Diesel, type fixe et type marine, par A. P. Chalkley, avec une introduction par le Dr Rudolf Diesel, traduit de l’anglais par Ch. Lordier. In-8° de xvi-25o pages, avec 82 fig. Paris. H. Dunod et Pinat. Prix, broché : 12 francs.
- L’intérêt que le moteur Diesel a suscité depuis deux ans est remarquable par son caractère de spontanéité et de généralité. L’adoption générale des moteurs Diesel sur terre est un fait acquis, et il existe déjà environ 3oo navires actionnés par ces moteurs. O11 étudie successivement dans cet ouvrage : la théorie
- des moteurs thermiques ; le fonctionnement, la conduite, la construction, l’installation, la marche, l’essai et l’avenir des moteurs Diesel.
- La philosophie de William James, par Th. Flournoy. Paris, 1911. Fischbacher, éditeur, in-8°, 219 p., 2 fr. 5o.
- Cet agréable ouvrage, écrit dans un langage familier et attrayant, mettra rapidement le lecteur au courant de la philosophie de William James. Ce n’est pas un froid compte rendu que nous donne M. Flournoy, mais une vue directe et comme intérieure de cette philosophie, vécue autant que pensée par son auteur. Le point de vue central de cette doctrine, c’est, on le sait, la franche et sincère expérience. L’expression n’est jamais abstraite, mais toujours vivante, et, dans le bon sens du mot, populaire. Sans suivre William James dans toutes ses affirmations, on doit reconnaître qu’il a admirablement vu et exprimé deux vérités : l’impossibilité, pour de nombreux esprits, de conserver intactes, à notre époque, les croyances anciennes; l’insuffisance, pour répondre aux besoins profonds de notre être, de la vue étroite et superficielle de certains théoriciens qui méritent plutôt le nom de « scientistes » que celui de « savants » dont ils tendent à se réserver le monopole. Au demeurant, ces besoins profonds et les « postulats » qu’ils provoquent sont des faits d’expérience intime et même d’expérience extérieure, en tant que nous les découvrons chez autrui, et leur universalité nous porte à penser qu’ils répondent à quelque tendance fondamentale de la Nature même.
- La grammaire de la science : la physique, par Kàrl Pearson ; traduit par L. Marcii. In-8. Alcan, éditeur, Paris, 1912. Prix : cartonné, 9 francs.
- Ceux qu’intéresse la philosophie aussi bien que ceux qui ne cherchent que des donnéesjpositives liront avec intérêt ce livre clair, précis, simple, imagé. Les titres des chapitres indiquent suffisamment l’esprit et le contenu de l’ouvrage : faits de la science ; loi scientifique ; cause et effets, probabilité ; contingence et corrélation; espace et temps; géométrie du mouvement ; matière ; lois du mouvement ; idées modernes sur la physique.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Lois, décrets', arrêtés: concernant la réglementation du travail, et nomenclature des établissements dange- reux, insalubres ou incommodes (septembre .1912). 1 vol. in-8 de 210 pages. — Paris, Berger-Levi'ault, éditeurs, 5-7, rue des Beaux-Arts. Prix : broché, 1 fr. 5o.
- Recueil de documents sur les Retraites ouvrières et paysannes, réunis par le Ministère du Travail. — Lois,
- Décrets, Arrêtés et Circulaires (textes arrêtés au ier septembre 1912). — . Berger.-Levrault, éditeurs, 5—7, rue des Beaux-Arts, Paris. Prix : 1 fr. 5o.
- Quelques notes, réflexions et conseils sur les champignons, par A. Bizot. Bull, de la Soc. des naturalistes de l'Ain, 1912.
- Excellents conseils relatifs aux champignons vénéneux que tout le monde devrait connaître.
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- OJfc
- 03§f
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o)
- Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN;* THERMOMÈTRE VE.Vf DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL ., .PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 21 oct. 1912. . 8°,9 S. S. W. 4. Pluie. 3.3 Couv. le in. ; nuap. le s. ; pluie de 6 !i. 50 à 9 h. 43.
- Mardi 22; 5°,3 S. S. W. 3. Couvert. 4,8. Couv. ; quelq. averses avec prèle à 11 h. 50-38.
- Mercredi 23 ... . 5°,0 W. s. vv. 1. Couvert. 2,7 Couv. ; pi 1. jjl. ; brume le ni. ; pluie de 13 h. 40 à 19 h. 43.
- Jeudi 24. . 7°,0 S. W. 3. Couvert. 1,3 Presq. couv. ; bruine le m. ; quelq. averses.
- Vendredi 23 ... . 4°,2 S. W. 2. Beau. )) Nuageux.
- Samedi 26 . . . . 8°,5 S. 2. Bruine. 7,7 Couv. ; pluie à peu près continue entre 6 h. 50 et 17 h. 20.
- Dimanche 27. . . . 10°, 3 S. W. 5. Beau. )) Beau jusq. 14 ii. ; peu nung. ensuite.
- OCTOBRE 1912. — SEMAINE DU LUNDI 21 AU DIMANCHE 27 OCTOBRE 1912.
- Mercredi
- Vendredi
- Dimanche
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- La courbe supérieure indique la nébulosité (le 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques {baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre A l'abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre A l'abri A boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 20 au 25 octobre. — Le 20. Dépression sur le N.-W. de l'Europe (Islande : qSô mm). La pression baisse sur tout le continent en restant supérieure à 765 en Espagne et dans le W. de la France. Pluies sur le W. et le Centre de l’Europe. En France : Ouessaut, 22 mm ; cap Gris-Nez, 21; Nantes, 11; Paris, i.Temp. du matin : Arkhangel, —ii°; Paris, +3; Lyon, 9; Marseille et Brest, 12; moyenne à Paris : y0,8 (normale : 90,4)- — Le 21. Dépression sur l’Irlande (739 mm) et le S.-W. de l’Europe. Baisse générale, fortes pressions subsistent sur t’Extrême-N.-Pluies sur le W. et le N. En France Limoges, 32 mm; Bordeaux, 3o; Gap, 25; Paris, 3. Temp. du malin : Uléaborg, —90; Belfori, + 4; Paris, 9; Marseille, 10; Monaco, 15 ; moyenne à Paris : 7°,8 (normale : 90,2). — Le 22. Situation troublée sur le W. et le S. de l’Europe. Zone de basse pression de l’Islande à la Méditerranée. Fortes pressions dans le N.-E. et sur les Açores. Pluies sur le W. et le S. de l’Europe. En France : Biarritz, 96 mm; Toulouse, 27; Bordeaux, 11 ; Paris, 4- Temp. du matin: Arkhangel, — 160; Belfort, +4; Paris, 5; Marseille, 8; Nantes, 10; moyenne à Paris : 5°,3 (normale : 90,1 ). —
- du Bureau Central Météorologique.
- Le 23. Pression basse sur le N -W. et le Centre de l’Europe. Minima au S. de l’Islande. Pression élevée dans le N.-E. du continent (Arkhangel : 779). Pluies sur le W., le Centre et le S. En F’rance : mont Mounier, 64 mm; Biarritz, 11; Belfort, 7; Paris, 3. Temp. du matin : Arkhangel, —i3°; Charleville, -f- 41 Paris, 5; Limoges, 6; Monaco, 12; Alger, 17; moyenne à Paris : 6°,i (normale : 8°,9). — Le 24. La pression s’abaisse sur le W. de l’Europe. Minima près de l’Irlande (743) et sur la mer Noire (Bucarest : 749)- Pressions élevées sur le N.-E. Pluies sur le W. et le Centre. En France : Bordeaux, 24 mm; Cherbourg et Besançon, 13 ; Marseille, 7; Paris, 1. Temp. du matin : Moscou,•—120; Charleville, +6; Paris et Lyon, 7; Marseille, 9; moyenne à Paris : 8° (normale : 8°,8). —- Le 2S. Basse pression sur le W. et le S. de l’Europe (Valentia : 747 mm; Nice, 753). Fortes pressions sur le N.-E. du continent. (Arkhangel : 779). Temp. du matin : Arkhangel, — 16° ; le Mans et Paris, -f- 4 ; Brest et Lyon, 9; Marseille, 12; Alger, 18. — Phases de la Lune : Pleine L^une le 26, à 2 h. 4° m- du matin.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- L. DE LAUNAY
- DIRECTION
- E.-A. MARTEL
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- Membre de l’Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l'Ecole des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
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- Tout ce qui concerne « L,a Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, 'Boulevard Saint-Germain, Taris fV7',
- La reproduction des illustrations de * La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs. La reproduction des articles non illustrés est soumise à l'obligation de l’indication d’origine.
- N° 2059. — 9 NOVEMBRE 1912
- SUPPLÉMENT
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- INFORMATIONS
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- Parmi les promotions au grade d’officiers de la Légion d’honneur qui viennent de paraître au Journal officiel, nous relevons le nom de M. Pierre V. Masson, notre éditeur. Nous sommes heureux de lui adresser nos plus chaleureuses félicitations.
- Nécrologie : O. Krümmel. — Le plus grand océanographe de l’Allemagne, Otto Krümmel, vient de mourir; il enseignait depuis longtemps à Kiel après avoir professé à Marburg. Il restera célèbre pour son admirable Ilandbuch der Ozeanographie, le traité actuellement le plus complet sur cette matière. Il était membre du Conseil international permanent pour l’élude de la mer du Nord et avait été appelé par le Prince de Monaco à faire partie du Comité de préparation d’une carte des profondeurs de l’Océan, j
- La deuxième comète de l’année. — Elle vient d’être découverte à l’Observatoire de Nice par M. Schau-masse, le 18 octobre. Eclat très faible : n°,5 grandeur. Mouvement dirigé vers l’Est. Position le 18 octobre, à i7h5m,o (temps moyen de Nice) :
- Ascension droite — 91* 57m,6 ;
- Déclinaison..... = —}— 10 36'.
- D’après un télégramme adressé le 22 octobre aux Astronomische Nachrichten, par MM. Fayet et Schau-masse, de l’Observatoire de Nice, cette nouvelle comète aurait des éléments presque identiques à ceux de la comète de Tuttle. Elle descend rapidement vers le sud et sera bientôt inobservable. Elle est passée au périhélie le 25 octobre.
- La comète Gale. — La comète Gale, dont nous avons ici même annoncé la découverte, est facilement observable. Elle a atteint la 5° grandeur et son éclat d’après le calcul, diminue lentement. Sur les photographies prises à l’Observatoire de Juvisy par M. F. Quénisset, la comète a présenté une longue queue irrégulière, et, en outre, près du noyau, un panache ou aigrette faisant un angle considérable près de 90° avec la queue. Cette particularité existait d’ailleurs sur des photographies prises à Johannesburg (Transvaal), dès le i5 septembre. Nous conseillons à nos lecteurs de rechercher cette comète, à l’aide d’une petite lunette, aux positions suivantes, calculées par M. Ebell, pour 12 heures (temps moyen de Berlin) :
- DATES ASCENSION DROITE DÉCLINAISON ÉCLAT
- 6 novembre. . 16 h. 7 m. 1 s. -H-28° 8',3 7e'.2
- 10 — . . . 16 h. 10 m. 19 s. 4- 30° 49’,7 7e',3
- 14 — . . . 16 h. 13 m. 44 s. + 33” 27',8 7e',5
- 18 — . . . 16 h. 17 m. 22 s. + 36° 5’,4 7er,0
- 22 — . . . 16 h. 21 m. 14 s. -H 38° 43’,1 7 e', 7
- 26 — . . . 16 h. 23 m. 24 s. -+- 41° 23',5 7e',8
- 30 — . . . 16 h. 29 m. 57 s. 4- 44° 7',4 7 e',9
- 4 décembre. . 16 h. 34 m. 33 s. h- 46° 55',9 8e',0
- 8 — . . . 16 h. 40 m. 25 s. 4- 49° 49',8 S8M
- 12 — . . . 16 b. 46 m. 30 s. 4- 52° 49',4 8e',2
- 16 — . . . 16 h. 53 m. 19 s. +• 55° 54',7 8e',3
- 20 — . . . 17 h. 1 m. 1 s. 4-59° 5',5 8e',4
- 24 — . . . 17 h. 9 m. 57 s. 4- 62° 20',8 8e',5
- La comète est bleuâtre, visible à l’œil nu.
- L’éclipse totale de Soleil du 10 octobre 1912. —
- Le mauvais temps a empêché l’observation de cette belle éclipse totale. D’après un télégramme adi’essé par M. Morize, Directeur de l’Observatoire national de Rio-de-Janeiro, a.ux Astronomische Nachrichten, la pluie a interdit la plupart des travaux. Toutefois, M. Risten-part a pu obtenir, au moyen d’une cellule de sélénium, un assez bon enregistrement de la variation de lumière. M. Perrine, également au Brésil, a télégraphié que la pluie est tombée au moment de la phase totale. Par contre, M. Tufino, à Quito (Equateur), à eu un temps favorable.
- Photographie au magnésium. — Le 27 août, est mort à Ilandforth (Angleterre) un homme à qui la photographie est redevable de plusieurs procédés de haute importance. M. A. Brothers était, en effet, l’inventeur du ruban de magnésium, grâce auquel il devint possible de photographier par tous les temps, et dans les endroits les plus obscurs. Il appliqua pour la première fois son invention en 1864. Photographe officiel de la Cour d’Angleterre sous le règne de la reine Victoria, il fut attaché en 1870 à l’expédition scientifique qui alla observer à Syracuse l’éclipse du soleil, et il eut la gloire d’obtenir la première photographie de la couronne solaire. M. Brothers laisse de nombreux et importants ouvrages sur la photographie. Malgré son âge avancé, il avait entrepris d’écrire une Histoire de la photographie, qu’il laisse inachevée.
- La textilose. — Nous avons signalé dans un précédent numéro ce curieux produit dont les applications se développent rapidement. Nous sommes à même aujourd’hui, grâce aux renseignements que nous communique la Société La Textilose, de compléter notre information. La textilose est un produit composé de fibres textiles de toute nature (laine, soie, lin, coton, jute, etc.), unies à de la fibre ligneuse (cellulose, pâte de bois). Elle est employée dans l’industrie textile comme un succédané, surtout du jute, mais aussi du lin, du chanvre et du coton. La filature de ce produit se fait par un procédé breveté. Le fil obtenu est beaucoup plus homogène et beaucoup plus élastique que le fil de jute ; il a une grande résistance, tout en étant très souple et il est susceptible d’être tissé, comme de purs fils textiles, dans des métiers à la Jacquard, ce qui permet d’utiliser d’anciens tissages pour le travail de la textilose. La textilose peut être teinte, blanchie, lavée, lustrée, etc., absolument comme d’autres tissus. Elle peut servir à faire des tissus de toutes sortes; on l’emploie surtout à la fabrication des sacs, bâches, tapis, étoffes d’ameublement, etc. Les sacs en jute ont le grand désavantage de pourrir facilement et d’avoir une odeur désagréable; ils ne peuvent être employés sans inconvénient pour les marchandises fines, telles que le sucre et le café. D’autre part, les sacs en toile coûtent cher. Les sacs en « textilose », qui ont les mêmes propriétés heureuses que les sacs en
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- INFORMATIONS
- toile, et dont le prix est comparable à celui des sacs de jute, sont donc indiqués pour ce genre de marchandises (sucre, café, farine, blé, riz, etc,.). En outre, les sacs en « textilose » résistent beaucoup mieux à l’action des acides que les sacs en jute ou en coton. Leur emploi s’impose donc, pour ainsi dire, pour des matières telles que les superphosphates, nitrates et produits chimiques divers. Les sacs en textilose ont encore une propriété capitale : ils sont beaucoup moins hygrométriques que les sacs en jute ; d’où leur emploi pour les marchandises telles que Je ciment, la chaux, le sel marin, etc. La fabrication de la « textilose » prend une extension considérable. Des usines existent actuellement en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Italie, aux Etats-Unis et en France (les usines françaises sont à Rethel). Une nouvelle usine va fonctionner incessamment en Angleterre; d’autres sont en voie d'exécution en Espagne et au Brésil. Enfin, les brevets sont l’objet de négociations pour différents pays, de sorte que, dans un avenir rapproché, la « textilose » sera fabriquée dans toute l’Europe et dans le monde entier.
- La marine américaine et le canal de Panama. —
- On sait que ,les écluses du canal de Panama n’ont que iio pieds (soit 33 m. 5o) de large. De l avis des experts, les navires larges de plus de ioo pieds (soit 3o m. 5o), ne pourront les franchir qu’en s'exposant à des avaries. Cette limite impose aux ingénieurs navals américains l’étude d’une question très délicate et très complexe, car..nul n’ignore que les.Etats-Unis se sont laissés guider 'principalement par des considéi’ations d’ordre stratégique en entreprenant l’achèvement du canal, qui leur permettra de concentrer rapidement leurs flottes de guerre. Or, les deux cuirassés du programme 19x1 actuellement- en chantiers, le Nevada et YOklakoma, dont le déplacement est de 27 000 tonnes et dont la longueur' est de 180 m., sont larges de 29 m. Le cuirassé, dont le Congrès vient d’ordonner la construction, déplacera 3x 000 tonnes et sera long de 192 m. Si la proportion entre les ti’ois -mesures du Nevada et de Y Oklahoma lxîrétait appliquée, il serait plus large que les portes de ces écluses ! Les ingénieurs ne pourront pas lui donner une lai’geur de plus de 3o m. 5o, et ils auront en conséquence à l'ésoudre une grave question de stabilité. Ce nouveau navire ne brûlera que des huiles de pétrole, et ce sera aussi le cas des deux navires précités. Le Texas (lancé le 18 mai dernier) et le New- York (qui sei'a lancé le 3o octobre) seront les deimiers navires de guerre chauffés au charbon qui auront été consti’uits pour les Etats-Unis.
- Invasion de chats. — La capitale fédérale des Etats-Unis jouit du singulier privilège d’être la ville au monde qui possède le plus grand nombre de chats. On estime qu’ils y sont dans la proportion de 7. pour 20 habitants. Cette anomalie a une origine très curieuse. Washington possédait déjà un nombre respectable de ces félins quand, il y a une quinzaine d’années, un mauvais plaisant eut l’idée d’annoncer parla voie des journaux qu’un grand cii'que forain avait besoin de 1000 chats pour nourrir ses fauves ; les mille premières personnes qui répondraient à l’annonce aui'aient le droit d’assister gratuitement à la première l’eprésentation, et recevraient en outre une prime de 1 fr. 25. Plus de 5ooo cultivateurs des environs se présentèrent le jour dit; apprenant qu’ils étaient les victimes d’une mystification, ils lâchèrent leurs chats dans les rues avant de reprendre le chemin de leur ferme. Les félins élurent domicile dans les parcs et jai'dins publics, où ils détruisirent les oiseaux chanteurs et les écureuils argentés que la municipalité avaient importés à grands frais, et leurs concerts nocturnes valurent plus d’une nuit d’insomnie au monde politique ou diplomatique qui peuple la capitale. Les autorités se sont décidées à agir. Depuis un mois, les agents de police ont mis à mort plus de 2600 chats, et le.massacre continue à raison de 5o têtes par jour. La municipalité de Washington demande au Congrès de voter une loi qui soumettra les chats à une taxe.
- Perle de Nautile. — M. Lyster Jameson vient de communiquer à notre confrère Nature la photographie d’une perle ovoïde de 14 millimètres sur 11, d’un poids dé 18 carats, provenant d’un nautile. Cette perle blanche, translucide, porcelanée, est probablement la premîèx'e que l’on signale comme provenant d’un tel animal. Ces sortes de perdes sont parfois trouvées dans les nautiles pids vivants par les pêcheurs d’Australie, mais
- leur rareté est due à ce que ceux-ci les jettent toujours, leur attribuant un mauvais sort ; en effet, les indigènes croient que si un homme combat, ayant à son doigt une bague ornée d’une perle de nautile, il estcertaind’êtrctué.
- Développement de Casablanca. — M. Ladreit de la Charrière indique, dans le Bulletin de l Afrique française, la prodigieuse rapidité avec laquelle s’effectue le développement de Casablanca. En 1907, on y comptait 3o 000 habitants (i5oo Européens, 22000 indigènes, 65oo israélites); en 1911, le chiffre passe à 47000 (9000 Européens, 3oooo indigènes, 8000 israélites), ces chiffres ne tenant compte ni de la garnison ni de la population flottante. Le développement économique est également frappânt : le « droit de porte » s’est presque triplé de 1907 à 1910, et le total des perceptions (droit de porte, taxe ni’baine, droits de marché, droits municipaux) a atteint 600000 francs en 1911. L’aménagement de la ville-n’est pas, par malheur, à la hauteur de cette forte croissance et tend à la ralentir. C’est ainsi que l’approvisionnement en eau est encore fort médiocre, consistant en citeimes ravitaillées par des charges d’eau apportées à dos de bourricots, et que le port — dont le commerce a augmenté de 10 millions, de 1905 à 1910 — est, par suite d’un outillage insuffisant, dans un état de désastreux encombrement.
- Le mouvement industriel en Chine. — Un rapport du Conseiller de Commerce de la Légation anglaise à Pékin énumère les principales usines fondées récemment en Chine, pendant l’intervalle d’une année. Nous relevons sur la liste la fondation d’une grande fabrique de bougies à Changhaï et celle d’une importante manufacture d’allumettes à Hang-Tchéou. Aux filatures de coton que comptait déjà Changhaï s’en est ajoutée une de 20592 broches. A Canton fonctionne maintenant uiie bi'iqueteric qui peut livrer 40000 briqués par jour, et la Compagnie chinoise de ciment de Tougchan (près Tien-Tsin), qui a renouvelé son outillage, fabrique désormais 5oo 000 bai'ils de portland par an, Canton a inauguré une superbe manufacture et tannerie de cuirs, et Hankow possède une papeterie avec machines perfectionnées. A Tchang-Cha, capitale du Hounan, fonctionnent un moulin à vapeur pour la préparation du riz, et une raffinerie pour le traitement des minerais d’antimoine ; ce dernier établissement produit mensuellement plus de 3oo tonnes de régule. A Hankow (Houpeh), une maison française a construit une distillerie modèle, et une compagnie fournit de l’eau de source à divers quartiers de la ville, ainsi qu’aux concessions russe et britannique. D’autres grandes villes se sont dotées d’un service des eaux(Souatow, Kaïfoung, etc.) Trois villes populeuses (Tchang-Cha, Hang-Tchéou et Fou-Tchéou) ont inauguré leurs usines d’énei’gie et sont éclairées à l’électricité.
- Questions d’hérédité. — Un écrivain américain, M. Winship, qui s’est occupé avec succès de la grave question de l’influence de l’hérédité et du milieu ambiant, s’est efforcé de reconstituer la psychologie généalogique d’un certain nombre de familles américaines fondées au xviiF siècle, et encore en existence. Ses recherches lui permettent de présenter deux familles dont les « bilans » forment un étrange contraste. La première eut pour chef un certain Smith, né en 1720, et qui eut des démêlés avec la justice de son époque. L’auteur a réussi à identifier 1200 de ses descendants, et, s’appuyant sur dés pièces authentiques, il les départage comme suit : 442 sont morts à 1 hôpital, minés par la misère ou l’inconduite; 3oo sont morts dans des asiles de vieillards ou d’aliénés; i32 ont subi de la prison pour crimes vax’iés; 60, voleurs endurcis, sont morts au bagne; 7 ont été punis de mort pour assassinat. La seconde famille prise comme type eut pour chef un pasteur, Jonathan Edwards, né en 1703, qui évangélisa, les Peaux-Rouges du Far-West. L’auteur a pu identifier i3g4 de ses descendants, et il cite parmi eux : 296 bacheliers ou licenciés; 101 avoués ou avocats; 80 fonctionnaires (diplomates, inspecteurs, etc.); y5 officiers (armée ou marine); 60 professeurs d’univex-sité ; 60 médecins ou chirurgiens ; 3o juges ; 12 recteurs de collèges ; 3 sénateurs; 1 vice-président du Sénat. Ainsi, dans le premier cas, 941 descendants, sur 1200, imposèrent de lourdes charges à la société, tandis que, dans le second, 718 descendants, sur 1894, collaborèrent au bien public. On compi’end que les eugénistes refusent aux criminels-nés le droit de se marier.
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- Photographie
- Photo-lampe au ferro-cérium. — Depuis qu’on utilise le magnésium pour faire de la photographie instantanée la nuit, on a imaginé un nombre très considérable de lampes destinées à son allumage ries unes à amorces
- de fulminate, les autres électriques, et d’autres encore avec projections du métal pur pulvérisé dans une flamme. Les nouveaux briquets au ferro-cérium ont donné l’idée d’employer cet alliage, dont les étincelles obtenues par frot-Fig. i. tement sont à haute
- température, pour enflammer la poudre éclair. M. Walter a combiné le dispositif représenté ci-contre. Une longue gouttière G (fig. i) permet de bien étaler la poudre, condition essentielle pour obtenir une combustion complète donnant un éclair rapide et d’une grande intensité. Au milieu se trouve une molette R contre laquelle vient buter un bâton de ferrocérium, contenu dans un tube placé en dessous. La roue R est commandée par un mécanisme qu’on arme en déplaçant une manette (fig. 2) et qu’on déclanche ensuite au moyen d’une poire en caoutchouc reliée à un tube d'une longueur quelconque. Le système de détente imaginé par M. Walter est réglable au moyen d’une vis et permet d’arriver aune coïncidence parfaite entre l’éclair et l’ouverture de l’obturateur d’un appareil photographique. A cet effet, on relie la lampe et l’obturateur à la même poire de commande au moyen d’un raccord en Y et on peut même, si l’espace où l’on opère est très grand, disposer plusieurs lampes qui partent toutes au même moment avec une seule commande. (Chez M. Ch. Walter, 11, boulevard Rochechouart, Paris.)
- ctg'jss. Mécanique
- Rail à table de roulement amovible. — Le remplacement des rails dans les rues est toujours la cause d’un trouble assez considérable pour la circulation par
- suite de la nécessité dans laquelle on se trouve de dépaver, pour enlever le rail ancien qui est encastré dans la chaussée, et de repaver ensuite.
- M. Gaudin a pensé qu’on pourrait éviter ce travail en rendant amovible la partie supérieure du rail ou table de roulement, la seule qui s’use. Il a exposé au concours Lépine une section de voie qui représente le principe du système qu’il propose.
- Le rail, qui dans son ensemble T R R a le profil ordinaire, est formé de deux parties : l’une RR est le support, l’autre T est la table de roulement. Le support est encastré comme d’habitude dans le pavé P et le
- béton C, il y est pour toujours; quant à la table, elle est reudue solidaire de son support par les tenous situés à sa base qui se logent exactement dans les mortaises correspondantes du support. Pour la maintenir en place on a disposé de distance en distance, à des intervalles aussi rapprochés qu’on le désire, des tenons mobiles H. Leur col demi-cylindrique porte une gorge excentrée dont la saillie s’appuie sur la table d’assise inférieure, lorsque le tenon est introduit dans le logement qui s’y trouve pratiqué. On le fixe dans cette position par des cales D et A que l’on coince entre lui et lé talon inférieur de la table; ces cales permettent en outre de rattraper le jeu que pourra prendre cette dernière. Ce mode de fixation semble de nature à assurer une grande stabilité à la table de roulement, tout en laissant la faculté de l’enlever pour la remplacer quand le besoin s’en fera sentir. On éviterait par ce système les longs travaux qui gênent la circulation souvent pendant plusieurs semaines. Le système ndus a semblé intéressant à signaler et mériterait d’être étudié au point de vue pratique. — M. Gaudin, 24, place Dauphine, Paris.
- Appareil de calage des roues de voitures. — On
- sait que les charretiers ont l’habitude de caler les roues de leur véhicule avec de grosses pierres lorsque, dans une côte, ils veulent faire reposer leurs chevaux. Ce procédé n’aurait pas d’inconvénient si le conducteur avait le soin de mettre sur le côté de la route, ou d’emporter avec lui, la cale dont il s’est servi ; mais il n’y a pas de gens moins soucieux du tort qu’ils peuvent faire aux autres que les charretiers : la route est à eux, à eux seuls ; ils se soucient fort peu des accidents qui peuvent arriver par leur manque de précaution, par l’inobservance des règlements. Dans les Hautes-Alpes le Préfet a pris récemment un arrêté interdisant formellement de laisser sur la route les pierres, blocs, ou cales quelconques. Cela part d’un bon sentiment, mais il est probable que cet arrêté ne sera pas plus respecté que les autres : allumer sa lanterne, tenir sa droite, etc.... Un inventeur du concours Lépine, M. Martinet, a pensé qu’on pourrait tout au moins essayer d’empêcher l’emploi des grosses pierres en mettant sur la voiture même un système permettant d’empêcher le recul en arrière au moment voulu. Pour cela il a muni le moyeu d’une roue dentée et il a fixé sur la caisse de la voiture un rochet solide passant dans une glissière G et poussé par un ressort II. Il est articulé en A de façon à pouvoir être relevé par une chaînette en temps ordinaire afin de ne pas empêcher la voiture de pouvoir reculer quand cela est nécessaire. Le conducteur n’a qu’à libérer le rochet quand il monte une côte et de cette façon il peut arrêter ses chevaux quand il le juge utile sans s’occuper du calage qtti se fait automatiquement. — (M. Martinet, 7, rue des Coul-miers, Paris.)
- Automobilisme
- Valve en caoutchouc. — Ce système de valve est d’une très grande simplicité puisqu’il ne comporté aucun mécanisme. Il est basé sur l’observation d’un fait qui est celui-ci : quand on jprend une tétine, en caoutchouc, fermée (fig. 1) et qu on la perce de un ôü plusieurs trous d’épingle, on constate que l’air s’échappera par ces trous si on le fait passer du dedans au dehors, en un mot si on souffle dans la tétine par son extrémité ouverte ; mais qu’il sera impossible de faire passer la moindre quantité d’air en sens contraire, c’est-à-dire du dehors en dedans, quelle que soit la pression employée.
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- SCIENCE APPLIQUEE
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- Dès lors il est très simple d’employer ladite tétine comme valve dans tous les cas où on emploie ordinairement une valve métallique, qui coûte toujours assez cher et qui ne fonctionne pas toujours très bien comme par exemple dans les autos, vélos, coussins, ballons, ceintures de sauvetage, et tous les appareils gonflés à l’air ou à un gaz quelconque. Notre gravure ci-contre montre l’application à une chambre à air de vélo. L’inventeur
- a imaginé à cet effet une pièce de raccord, qu’il nomme le tubulaire, et qu’on colle sur la chambre à air à un endroit où l’on a fait un trou de 8 à io millimètres; il est ensuite facile de placer la tétine sur ce raccord en suivant l’instruction spéciale qui accompagne la valve. -— M. Solinsky, 24, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, Paris.
- 'Electricité
- Table chauffante électrique. — Cette table est construite sur le principe de tous les appareils de chauffage électrique c’est-à-dire qu’elle est formée d’une séide de résistances qui s’échauffent au passage du courant. Le constructeur, M. Andrieux, dont nous avons déjà signalé les chaufferettes économiques, s’est appliqué surtout à rendre cette table d’un emploi pratique dans les ateliers. Le fil souple est relié à demeure à la table de façon à éviter les courts circuits par rapprochement intempestif des extrémités du cordon. Les résistances sont disposées en 2 groupes ; on emploie pour commencer le couplage total : pendant 5 minutes par exemple pour avoir 85° avec une consommation de 1 ampère 1/2; on emploie ensuite la moitié des résistances pour entretenir cette température pendant très longtemps avec une dépense minime.
- Les tables se font en trois dimensions i3 X 18, 24 X 32 et 34 X 4° ; elles sont d’un emploi très commode
- La table chauffante électricpie.
- Jouets
- L’oiseau de France. — Les enfants, grands amateurs d’aéroplanes jouets, aiment à construire eux-mêmes leur appareils. C’est pour leur procurer ce plaisir que l’inventeur de « L’oiseau de France » a imaginé un gabarit en zinc permettant de découper en une minute un joli petit aéroplane en papier. Il suffit / E
- de plier en deux la
- F.g. 1.
- Le découpage de de l'aéroplane.
- Fig. 2.
- L'aéroplane construit.
- feuille de papier (les couleurs varient à l’infini) qui accompagne le gabarit et de la loger à l’intérieur. Avec les doigts on détache facilement le papier inutile et le petit oiseau de papier apparaît. On lui donne du poids en ajoutant une légère agrafe à l’extrémité du bec et on rend les ailes plus résistantes en collant une bande de papier dont une provision est encore livrée avec le gabarit, le papier et les agrafes. Ce joli petit oiseau se lance à la main, plane parfaitement en décrivant des cercles très gracieux. Si on dispose d’un espace assez vaste, on peut le lancer en employant une tige de caoutchouc durci, qui se démonte en trois parties, et permet de saisir l’oiseau par l’agrafe du bec pour le lancer. — L’inventeur de « L’oiseau de France » est M. Hurn, 14, rue J.-J.-R.ousseau, à Paris.
- Divers
- Le rafraîchisseur « Pôle Nord ». — Puisque l’usage des boissons glacées est aujourd’hui à la mode en toutes saisons, nous croyons intéressant de faire connaître l’appareil « Pôle Nord » qui permet très simplement et surtout très proprement de rafraîchir une boisson contenue dans un verre quelconque. On sait que la glace n’est pas toujours d’une pureté satisfaisante au point de vue de l’hygiène. Quelle est son origine? A-t-elle été
- faite avec de l’eau pure ? Ou
- pour le collage à sec des épreuves photographiques, cas représenté dans notre gravure ; mais elles peuvent être aussi très utiles pour d’autres usages, tels par exemple que le travail du celluloïd. On peut, dans les grands modèles, obtenir une température de 1800 avec une dépense initiale de 2 ampères 8, qu’on réduit ensuite de moitié environ quand il ne s’agit plus que de l’entretenir.
- Dans le cas du collage des photographies, on remarquera que l’emploi des tables chauffantes, combiné avec celui des presses système Antoine, permet d’opérer sur des épreuves trois fois plus grandes que le format de la table, grâce au dégagement de la presse sur trois de ses faces, ce qui permet de laisser déborder le carton de support et de faire le collage en plusieurs coups de presse. — Chez M. Andrieux, 12, rue Joseph-Dijon, Paris.
- a-t-elle été puisée en un endroit offrant toute sécurité ? Autant de questions auxquelles il n’est pas toujours facile de donner une réponse rassurante. Aussi les personnes qui ont la crainte salutaire des microbes feront bien de ne jamais mêler la glace directement à la boisson qu’elles vont absorber. Le « Pôle Nord » se prête d’une façon très simple à cette exigence de l’hygiène. C’est un récipient en aluminium formé à sa partié supérieure d’une large cuvette que termine une couronne circulaire qui plongera dans le verre. Ce petit appareil se place dans le verre, les rebords de la cuvette venant prendre appui sur le bord du verre. On met de la glace dans la cuvette. Elle fond, et l’eau glacée vient remplir la couronne circulaire d’où le froid se transmet rapidement à tout le liquide contenu dans le verre. — L’appareil a été imaginé et est construit par M. Leclaire, 140, rue Saint-Maur, Paris.
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- HYGIÈNE ET SANTÉ
- A propos du sevrage. — La nourriture idéale du uouveau-né, on l’a dit et prouvé depuis longtemps, est le lait fourni par le sein de la mère. Mais de nos jours combien de mamans sont capables de remplir ce devoir; des causes multiples forcent à recourir à des mercenaires ou ce qui est pis, à l’allaitement artificiel. Si encore dans les grandes villes on pouvait avoir avec certitude du lait pur, non baptisé, non frelaté par des additions d’eau ou d’ingrédients destinés à masquer le manque de crème, de beurre. Mettops les choses au mieux, le lait est de qualité parfaite. A quelle époque devra-t-on en cesser l’usage et pratiquer le sevrage? La question est moins simple que ne le pensent les commères qui ont des règles toutes simples à cet égard. L’emploi prolongé du lait pour l’alimentation des enfants, même d’un bon lait, à plus forte raison s’il s’agit de laits stérilisés, pasteurisés, amène chez l’enfant de véritables troubles nutritifs. Aussi est-il nécessaire d’étudier la question du sevrage à un point de vue plus scientifique. C’est ce qu’ont fait le Dr Barbier, un médecin de nos hôpitaux, et son élève, M. Albert Faret.
- Parmi les substances que le lait fournit à l’alimentation de l’enfant et à l’accroissement de ses forces, il en est une qu’il ne contient qu’en très minime quantité : c’est le fer. Au moment de la naissance, le foie du nouveau-né contient une réserve très importante de ce métal, mais cette réserve s’épuise peu à peu à mesure que le bébé avance en âge; elle décroît même très vite, s’il est atteint de quelque maladie grave. Toutes les maladies infectieuses, d’après M. Barbier, accidentelles ou congénitales sont capables, par des mécanismes divers, d’augmenter les déchets de fer et de diminuer la période de tolérance habituelle vis-à-vis de l’alimentation lactée exclusive et cela d’autant plus que les enfants seront déjà des héréditaires appauvris en fer.
- L’alimentation lactée doit être surveillée : donnez à un nourrisson une dose trop forte, même de lait de vache, lequel, soit dit en passant, contient très peu de fer, il n’est pas rare de voir survenir les symptômes de l’entérite. Mêmes accidents peuvent se montrer si l’allaitement est prolongé au delà des limites de tolérance.
- L’époque du sevrage doit varier avec chaque enfant parce qu’elle doit dépendre de la réserve plus ou moins
- grande de fer hépatique qui*doit exister chez lui. Chez l’enfant nourri au sein et bien portant, n’ayant pas eu de maladie, le sevrage est applicable en général au neuvième mois. Mais chez les sujets débiles, chez ceux qui ont une hérédité suspecte, le sevrage peut être avancé au sixième ou septième mois, de façon à fournir à l'insuffisance d’apport du fer si utile à la genèse et au développement des globules rouges du sang.
- Où trouver les aliments susceptibles de convenir à l’enfant et de lui donner la dose de fer dont-il a besoin? M. Barbier conseille le jus de viande crue, les jaunes d’œuf et les bouillies. Le jus de viande semble au premier abord une hérésie alimentaire ; il n’en est rien, l’expérience l’a prouvé au médecin de l’hôpital Hérold. Du reste cet aliment est donné quand l’enfant est dans un état de débilité profonde et il est bien supporté à la dose de quatre cuillerées à café par jour, le jus étant légèrement sucré. Ce jus est préférable, pour les tout jeunes enfants, au jaune d’œuf qui est quelquefois moins bien toléré en raison des matières grasses qu’il contient; mais c’est là l’aliment ferrugineux par excellence, car un jaune d’œuf confient de quinze à vingt-quatre milligrammes de fer.
- Parmi les farines destinées à faire des bouillies, les farines d’orge et d’avoine sont les meilleures, l’orge renfermant vingt-un milligrammes pour cent de fer; l’avoine neuf milligrammes, tandis que la farine de froment blutée n’en contient que un pour cent. Quand l’enfant sera plus âgé, on ajoutera à ces farines d’orge et d’avoine de la farine de lentilles qui renferme dix milligrammes de fer pour cent.
- Ce qu’il faut retenir des conseils donnés par nos confrères, c’est qu’il faut prendre garde aux dangers de l’alimentation lactée exclusive quand il s’agit de nourrissons atteints de tares héréditaires ou ayant souffert, dès les premiers mois, de graves maladies infectieuses. Ils ont besoin pour leur nutrition d’un apport de minéral qu’ils ne ti’ouvent plus dans le lait et dont le défaut ou l’insuffisance contribuent à entretenir le mauvais état de santé. Quant au bébé bien portant, allaité par le lait de la mère ou une bonne nourrice, il n’y a qu’à suivre les règles habituelles que toute maman connaît bien.
- Dr A. Cartaz.
- VARIÉTÉS
- L’industrie des pêches séchées au Chili. — Plusieurs abonnés de La Nature, comme d’ailleurs, bon nombre de propriétaires de vergers, désireux de donner à leurs fruits une destination industrielle rémunératrice, cherchent à se documenter sur l’industrie du séchage et, établissant une comparaison entre la production des contrées américaines, qui envoient en France de grandes quantités de pêches et d’abricots secs, et celle de notre pays — production très restreinte, à part celle des prunes sèches ou pruneaux — se demandent s’il n’y aurait pas lieu d’adopter les procédés de séchage usités en Amérique.
- Il importe de remarquer, tout d’abord, que les contrées de l’Amérique (Californie, Chili, etc.) sont bien plus favorisées, sous le rapport du climat, pour pratiquer en grand la dessiccation naturelle des fruits et que, par suite, on y peut obtenir les fruits secs à un prix de revient plus bas que par la dessiccation artificielle-, à l’aide des fours, étuves, séchoirs ou évaporateurs, à employer sous les climats tempérés.
- Au Chili, d’après les Analos Agronomicos, de Santiago, l’industrie de la dessiccation des fruits, des pêches, notamment, est très répandue, surtout dans la province de Coquimbo, départements d’Elqui et d’Ovalle. Le climat y est ardent et sec, l’altitude assez élevée, circonstances qui favorisent l’évaporation rapide et permettent d’employer la méthode si simple et si économique du séchage naturel, soit au soleil, soit à l'ombre. On y prépare les pèches séchées après avoir été pelées et débarrassées de leur noyau [descarozados), at les pêches pelées et séchées, mais avec leur noyau (huesil-
- los). La récolte commence fin janvier ou premiers jours de février, et dure jusqu’aux premiers jours d’avril. Chaque pêcher donne, en moyenne, ioo kilogrammes de fruits, que l’on cueille un peu avant la maturité, de manière que le fruit, encore un peu vert, de chair serrée et ferme, soit facile à peler et moins fragile. Les pêches jaunes conservent cette couleur malgré le soufrage.
- Les machines sont peu employées pour peler les fruits; l’opération est faite par des femmes; chacune d’elles peut peler 200 kilogrammes de pêches en une journée, il faut, en général, 3o secondes pour peler une pèche, et trois ouvrières font autant de travail que deux machines à la fois, moyennant un salaire de 1 fr. i5 par jour.
- Api'ès cette première opération, les pêches sont portées au blanchiment dans la caisse à soufrer, caisse quelconque, défoncée et renversée au-dessus d’un trou creusé en terre, de manière à recouvrir exactement le panier contenant les fruits à blanchir; quelques pierres sont placées au fond du trou et reçoivent la braise sur laquelle on verse le contenu d’une cuillerée à café de fleur de soufre ; la terre est amoncelée tout autour de la caisse pour empêcher l’échappement des vapeurs d’acide sulfureux; au bout de i5 à 20 minutes, les pêches sont convenablement blanchies. Si, au lieu de soufre, on emploie des mèches soufrées, xo centimètres de mèche de 3 centimètres de largeur suffisent au blanchiment de 25 kilogrammes de fruits; ensuite, on i*ange les pêches côte à côte sur des claies et on les y laisse, exposées au soleil, au vent, et à la rosée de la nuit pendant trois joux's si elles sont petites, quatre pour les plus grosses.
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- VARIÉTÉS
- Pour éviter que la rosée colore en rouge la partie du fruit qui y est exposée, on suspend les claies sous un abri.
- La chair du fruit est alors devenue assez élastique pour qu’on puisse détacher le noyau ; le moment est indiqué surtout lorsque les pêches sont couvertes d’une couche de.petits points brillants qui proviennent de la concentration du sucre par évaporation. Pour enlever les noyaux, on fait usage de petits couteaux à lame courte, triangulaire (5 centimètres sur 2 environ) fabriqués avec des morceaux de faucilles, et qui se vendent environ 20 centimes pièce. On enlève d’abord un peu de chair du côté du pédoncule, puis on fait tourner la pêche entre les doigts pour introduire la pointe du couteau entre la chair et le noyau; cette opération exige une certaine habileté et du soin, afin d’éviter de fendre le fruit et d’en déchirer la chair avec le couteau. Ce travail est payé à raison de 1 fr. i5 pour 6 décalitres de pêches dénoyautées; il faut 5 secondes pour enlever un noyau. Les pêches trop petites sont séchées avec leur noyau.
- Après le dénoyautage, les pêches sont replacées sur les claies où elles restent pendant trois jours, au bout desquels le séchage est terminé.
- - Le rendement net de la dessiccation des pêches est de 20 pour 100; 10 kg de pêches fraîches donnent 2 kg de pelure, 1 kg de noyaux et 2 kg de fruits secs.
- L’emballage ou empaquetage commence aux premiers jours d’avril. Les fruits sont classés entrois catégories : .« blancs spéciaux », « blancs qualité courante » et « ordinaires ». La première qualité est vendue en caisses de hêtre garnies de papier de couleur. La caisse contient 7 à 8 kg;- g caisses contiennent ensemble une « fanega » (6g kg) ; les caisses sont réunies quatre par quatre pour l’emballage. La deuxième qualité se vend en caisses de
- 35 kg, mais les acheteurs de Buenos-Aires refont l’emballage en caisses de 10 kg. Enlin, la troisième qualité se vend au poids de 46 kg nets, en sacs qui contiennent environ 69 kg.
- Le prix de vente varie beaucoup d’une année à l’autre, et même au cours d’une même saison. En 1909, on payait la première qualité 1 fr. 65 le kg (environ n5 francs les 69 kg) ; la deuxième qualité, 1 fr. 5o le kg (environ io3 fr. 5o les 69 kg), et la qualité commune 1 franc le kg.
- La production annuelle de ces pêches séchées, sans noyau, est évaluée à 3ooo « fanegas » soit 207 tonnes, auxquels s’ajoutent 5oo « fanegas » de 80 kg 5oo (environ 40 tonnes) de « huesillos » ou pêches séchées avec le noyau, très demandées et vendues 17 fr. 25 à 2 3 francs l’hectolitre, soit environ o fr. 26 le kg.
- Certaines fleurs donnent sur les pêchers de petits fruits incomplètement développés, du volume d’une noix, et ayant la forme un peu allongée d’une amande. Ces pêches, cachées par le feuillage, ne mûrissent qu’en fin de saison ; on les recueille, puis on les pèle pour les blanchir et sécher avec leur noyau; elles ont alors le volume d’une cerise, sont très charnues, car leur noyau est petit et sans amande ; ce sont les « almendrucos », qui constituent un produit de choix, à consommer au naturel ou en compotes.
- En résumé, l’industrie chilienne des pêches séchées qui diffère assez sensiblement de celle qui se pratique en Californie, quant aux progrès dans le mode de séchage — doit intéresser principalement les producteurs des contrées chaudes, tandis que sous nos climats tempérés, on doit recourir à la chaleur artificielle produite dans des appareils spéciaux, séchoirs ou évaporateurs.
- J-Iiïnbï Bijn.
- 0C
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Crayons anti-buée pour chauffeurs d’auto. — On
- vend chez certains spécialistes des « crayons » spéciaux formés d’une sorte de pâte transparente et parfumée qui servent à frotter légèrement les verres des lunettes. Ainsi enduit d’une très mince couche de ce produit, le verre ne se couvre pas de buée quand on passe brusquement d’un endroit froid dans une pièce chauffée; en outre, quand il pleut, les gouttelettes d’eau ne restent pas fixées au verre, elles le mouillent et coulent aussitôt sans trop gêner la vue.
- Nous avons analysé au laboratoire de La Nature un tel crayon gracieusement mis à notre disposition par un de nos lecteurs : il s’agissait tout simplement d’un savon d’empatage, riche en glycérine, tout à fait
- analogue aux savons translucides dits ; « à la glycérine », qu’on trouve dans tous les bazars. Comme ce produit est vendu très bon marché, il n’est guère intéressant de le préparer soi-même, d’autant plus que cela est assez compliqué. Il suffira de substituer au crayon — vendu vingt fois sa valeur réelle! — une savonnette brute, ou découpée en crayons pour la commodité d’emploi.
- D’ailleurs, nous l’avons constaté, tous les savons usuels sont à ce point de vue, également efficaces, et on peut les employer aussi bien sur glaces de vitrine qu’écran d’automobiles ou verres de lorgnons. Naturellement, on devra ne les frotter que très légèrement, pour né pas ternir la transparence du verre.
- / Laboratoire de la Nature. )
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui- sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une- bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. C., cap Saint-Jacques. — Nous publierons sous peu dans nos « Recettes » des indications sur Vimperméabilisation du béton par l’alu-minate de baryte.
- M. G. de Z-, ingénieur à Boitsfort. —. A la liste des redresseurs de courants alternatifs destinés à permettre la charge des accumulateurs, liste qui nous a été donnée dans une récente réponse, nous devons ajouter l’excellent redresseur de M. A. Soulier, ingénieur-électricien, 7, rue de la Gare, Arcueil (Seine).
- M. A. Blum, Kef-Djemel (Algérie). — Re-imperméabilisation des étoffes caoutchoutées. Nous ne croyons pas l’opération possible. Néanmoins, vous pourriez es-
- sayer de passer sur la feuille de caoutchouc, si elle est apparente, une couche d’huile de lin cuite, puis d’exposer à l’air jusqu’à siccité.
- M. F. Rabal, Cannes. — Pour réduire en poudre les déchets de cuir, on fait longuement sécher à l’étuve vers 125° C et on moud ensuite. On peut opérer par voie chimique en chauffant sous pression avec des solutions alcalines, mais nous ne connaissons pas les détails d’application de ce procédé.
- C. B. M. L. — Construction d'un détecteur électrolytique. — Le fil fin ne doit pas dépasser le tube; on use sur la pierre d’émeri pour, s’en assurer. L’autre fil peut être en plomb, diamètre quelconque. Le fil fin a i/ioo" de millimètre.
- MM. Argemi y Cia, à Barcelone. — Le séchoir décrit dans La Nature du 14 septembre, est construit par M. Huillard, industriel à Suresnes, à qui nous communiquons votre demande pour complément d’information.
- M. le D' Sarazin, à Mouchamps. — Vernissage de lustrerie cuivre. — Ce qui importe pour la bonne réus-
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- BOITE AUX LETTRES
- site, c’est moins la composition du vernis (tous les bons vernis à l’alcool pour métaux conviennent bien) que la façon dont on effectue le vernissage. Voir pour le mode opératoire et les précautions à prendre le volume de Michel Rousset, Coloration des métaux, aux pages 258 à 262 (Desforges, édit., 3 francs).
- M. II. R., à Cannes. — Liquide se colorant sous l’influence du courant électrique. — Mélanger 5o gr. de glycérine, 3 gr. nitrate de potasse en solution dans 20 gr. d’eau et o gr. 5 phénolphtaléine dissoute dans xo gr. d’alcool. En faisant passer un courant dans le liquide, on obtient instantanément, au pôle négatif seulement, une belle teinte rouge violacée.
- M. Méïer, rue de Lorraine, à Beaune. — Miroirs magiques d'Extrême-Orient.-—-Ces miroirs, connus depuis très longtemps, sont préparés en gravant en creux un dessin sur l’envers d’une plaque de bronze. On remplit ensuite les creux d’un alliage convenable qu’on chaufle jusqu’à fusion. L’endroit étant ensuite dressé et poli, forme miroir absolument plan à l’ombre ; mais si on 'l’expose au soleil, il se produit des inégalités de dilatation qui font ressortir les traits du dessin primitivement gravés. Ces miroix’s sont décrit par S. Julien (Industries anciennes de l’empire chinois) d’après un ouvrage publié vers l’an i3oo, par Ou-Tsen-Hin. Nous ne connaissons pas d’autres genres de miroirs magiques donnant des dessins sous la projection del’haleine : mais vous pouvez obtenir des traits brillants sur le fond mat embué d’une glace en dessinant avec un bout de savon, puis dirigeant vers la surface froide de l’air chaud saturé d’humidité.
- M. Godefroy, à Marseille. — Ciment pour verre résistant aux acides, à la chaleur et à la pression. — Un mélange de silicate sodique en solution aqueuse concentrée et de poudre très fine d’amiante doit convenir. Mais pour que la plaque collée avec cette mixture résiste à 6 atmosphères, il faudrait évidemment la maintenir par une garniture métallique.
- M. le ly du Bouchet, avenue Victor-Hugo, Paris. —: C’est avec plaisir que nous analyserons le pétrole pour cheveux en question. Il vous suffirait de nous en faire parvenir une centaine de centimètres cubes.
- M. Maderni, à Grenoble. — Préparation des surfaces à peindre. Vous n’avez pas trouvé de dosages dans le volume en question parce qu’en pratique ôn ne pèse jamais. Sur toile aussi bien que sur bois, on applique une mixture composée en délayant dans l’huile de lin cuite 10 à 20 pour 100 de craie et très peu d’ocre.
- M. Iluré, à Neuilly. — Le courant continu variant de 110 à i3o volts, prenons une moyenne de iuo volts..'-— 1e1' Cas : Le régime de 4 ampères donne une consommation de 120X4 —480 watts. Il faudra —, soit
- 3 X 16
- — . soit 14 10
- 10 bougies; — .2° Cas : Le même calcul donixe 120 X 3
- = 36o watts et l’installation exige -, soit 8 lampes
- 3 X ib 1
- de 16 bougies ou - ^—-> soit 10 lampes de 10 bougies.
- Les variations de voltage étant d’environ 10 pour 100 en plus ou en moins de 120 volts n’influeront que peu sur la charge. On peut charger les accus avec du courant alternatif mais ceci exige une installation un peu dispendieuse de redresseurs de courant mécaniques ou électrolytiques qui donnent un coui’ant redressé qu’on peut utiliser pour la charge des accumulateux’s.
- M. le Secrétaire de VAutomobile-Club du Rhône. — Vous trouverez un excellent procédé pour fixer solidement les glaces d'automobiles aux châsses métalliques les entourant, dans le tome I des « Recettes et procédés utiles » (Mastic pour fixer les vitres des serres), Masson, éditeur.
- lampes de
- 10 lampes de 16 bougies ou —~—
- 5 3,5 X
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précèdent numéro.
- A propos du lancement du cuirassé « Paris » : Dispositions spéciales pour éviter la rupture du navjre : Sauvaire Jourdan. — Le papier couché : Georges Lanorville. — La survie des organes et la « culture » des tissus vivants : R. Legendre. — La destruction des Campagnols : Jacques Boyer. — Le cinématographe Bettini pour plaques : G. Maresckal. — Chronique.
- Supplément. — Nécrologie : Andrew Lang (18/14-1912). — Observation des étoiles doubles très faibles.— Le coût d’une guerre.— Fabrication d’acide azotique au moyen du gaz de four à coke. — Nouveau procédé de galvanisation de l’aluminium, etc. — La soie de lin. — Un estomac tolérant. — Fixatif pour pastel.
- Les sources de l’énergie calorifique [Encyclopédie de Science chimique appliquée), par Emilio Damour, Jean Carnot, Etienne Rengade. i vol. de 5o2 pages. Béranger, Paris, 1912.
- Ce volume est le premier d’une collection dirigée par Chabrié qui a pour but de compléter l’instruction scientifique des ingénieurs chimistes en leur fournissant tous les principes de science pure utiles dans les diverses branches de l’industrie chimique. Ici les divers collaborateurs, qui sont tous des savants et des praticiens de grand mérite, ont étudié successivement : la combuslion et le chauffage électrique, puis les combustibles divers solides, liquides ou gazeux et les foyers. Dans la première partie sont traitées les sources de l’énergie calorifique, les données nécessaires à l’étude du chauffage industriel à l’aide des diverses sources d’énergie, les moyens d’obtenir les hautes températures, l’économie dans les fours. Il y a là une série de notions générales, qui, condensées et groupées sous une forme à la fois simple et hautement scientifique, sont appelées à rendx’e les plus grands services.
- Ponts suspendus (Encyclopédie des travaux publics Léchalas), par Résal. i vol. Béranger, Paris, 1912. Prix : 6 francs.
- Cet ouvrage sur les ponts suspendus, qui développe l’enseignement donné par l’auteur dans son cours à l’Ecole des Ponts et Chaussées, constitue le premier fascicule d’un traité des ponts métalliques. Il étudie successivement les ponts suspendus non rigides et les ponts suspendus à poutres de rigidité, la théorie des mouvements oscillatoires et vibratoires, l’application de la méthode du calcul des ponts suspendus, le réglage des ponts suspendus. Il est inutile, étant donné le nom de l’auteur, de dire avec quelle parfaite compétence.
- Le moteur à explosion, par le capitaine C. Martinot-Lagarde, i vol. in-8°, 3o5 p., iSy fig., Paris, Berger-Levrault, édit., 1912. Prix : 5 francs.
- Ce livre, abondamment illustré, contient un exposé d’ensemble des principales questions relatives au moteur à explosion, établi d’après les résultats expérimentaux actuellement acquis, et en se plaçant surtout au point de vue de l’utilisation pratique du moteur. Les calculs y sont réduits au minimum, toujours du ressort des mathématiques élémentaires. Cet ouvrage tient le milieu entre les traités purement techniques et la vulgarisation.
- Petits modèles d’aéroplanes, historique, théorie élémentaire, constructions et expériences, par M. E.-H. Dolleus, préface de Gabriel Voisin, i vol. ih-S6 illustré de in photographies, plans et croquis. Librairie des sciences aéronautiques. F. Louis Vivien, 48, rué des Ecoles, Paris. Prix : 3 francs.
- Ce manuel comporte une étude théoxûque, une intéressante partie historique et des conseils pi’atiques dictés par une longue expérience.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Le monde des rêves, par Havelock Eleis, in-120, 348 p., Mercure 'de JF rance, Paris, 1912. Prix : 3 fr. 5o.
- Remarquable j^étude ]1 des rêves, surtout par la méthode introspective. L’auteur étudie leurs éléments, leur logique, le rôle des sensations, l’émotion, le symbolisme, et la mémoire dans les rêves. Pour lui, le rêve est un état psychique, primitif et fondamental qu’on retrouve chez le sauvage, l’enfant et aussi dans la folie, état qui nous permet d’atteindre la vie profonde, psychique, beaucoup mieux que l’analyse de l’homme éveillé. Ouvrage très intéressant et très agréable à lire.
- Nos mitrailleuses. Ce quelles sont, ce qu’il faut en attendre, par le lieutenant Dvpeyré. i vol. in-8°, avec 6 photographies et 11 croquis dans le texte. Berger-Levrault, édit., b-7, rue des Beaux-Arts. Pi’ix : 2 fr.
- Les mitrailleuses « les hyènes du champ de bataille » sont peut-être le plus terrible engin de la guerre moderne. L’auteur décrit le matériel en service dans l’armée française. Il étudie simplement et clairement la section des mitrailleuses, et son maniement sur le terrain; il étudie également les moyens de se protéger contre le feu meurtrier des mitrailleuses ennemies.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE |^|g>-
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- observations 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 28 ocl. 1912. . il0,1 S. S. W. 3. Couvert. » Rosée ; très nuageux.
- Mardi 29 16°,5 S. W. 6. Couvert. 9,2 Oouv. ; pluie de 16 Ii. 45 à 2i h.
- Mercredi 50 ... . 12°,0 S. 3. Couvert. 9,2 l’L cesse à 5 h. 30, de 14 h. 10 à 35 et de 20 h. 55 à 21 h. 25.
- Jeudi 51 9°, 5 S. W. 4. Couvert. 1,6 Très nuag. ; pluie avec grêle au début de 14 li. 50 à 15 li. 10.
- Vendredi l,rnov. . . 4°,8 N. W. 2. Beau. » Peu nuageux; gclce blanche.
- Samedi 2 0\4 Calme. Couvert. » Gelée blanche; bruine ; très nuageux.
- Dimanche Z ... . 2°,3 Calme. Très nuageux. » Gel. Id. ; brume le 111. ; nuageux.
- OCTOBRE-NOVEMBRE 1912. — SEMAINE DU LUNDI 28 CCTOERE AU DIMANCHE 3 NOVEMBRE 1912.
- na courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10, les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer), courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche, courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins du Bureau Central Météorologique.
- Du 27 octobre au ier novembre. — Le 27. Profonde dépression dont le centre est au large de l’Irlande, couvre les Iles-Britanniques et le W. de la France (Brest : 755 mm). Pression élevée sur le Centre et l’E. du continent (Riga : 771). Pluies sur le N. En France : Brest, 11 mm; Nancy, 1. Temp. du matin : Moscou,
- — 160; Berlin, 2; Paris et Nantes, 10; Alger, 19; moyenne à Paris : i3°,6 (normale : 8°,3). — Le 28. Basses pressions sur le W. et le N.-W. de l’Europe (minima sur l’Irlande, les Shetland, les Açores). Fortes pressions sur l’E. (Bucarest : 774 mm). Pluies sur le N. de l’Europe. En France : Cherbourg, 27 mm; Lorient, 2.3 ; Brest, 8. Temp. du matin : Paris et Nancy, -j-ii°; Nantes et Toulouse, i3; Monaco, 18; moyenne à Paris : i4°,i (normale : 8°,i). — Le 29. Profonde dépression sur le N.-W. de l’Europe, s’étendant vers le N.-E. (Irlande : 734; Saint-Pétersbourg : 750). Fortes pressions sur le S.-E. Pluies sur le N. et le N.-W. de l’Europe. En France : Nancy, 3o mm; Rochefort, 25; Paris et Bordeaux, 17. Temp. du matin : Saint-Pétersbourg,
- — 70; Belfort, -f- 10; Nantes, i3; Paris, 16; Clermont, 17; moyenne à Paris : i4°,3 (normale : 8°). — Ze 3o.
- Situation troublée sauf dans le S.-E. de l'Europe (Bucarest : 768). Dépression au S.-W. de l’Irlande, sur la Baltique et la Norvège. Pluies dans le N. et le W. de l’Europe; générales en France : Cherbourg, 28 mm; Besançon, 27; Paris, 2. Temp. du matin : Moscou, — 2,); Nantes, —|— 11 ; Paris, 12; Clermont-Ferrand, 16; Alger, 22; moyenne à Paris : i2°,3 (normale : 7°,8). — Le 3r. La dépression de l’Irlande se dirige vers l’E. Dépression sur les Açores. Pression généralement basse sur le N. et le Centre du continent, se relève en Islande et sur l’Espagne (Madrid : 769). Pluies sur le N., le Centre et le W. En France : Nancy, 7 mm; Paris, 2. Temp. du matin : Nancy, -)-90; Paris, 10; Nantes, 11 ; Monaco, 14 ; moyenne à Paris : 9°,8 (normale : 70,7). —Le ier novembre. La pression se relève sur le W. de l’Europe. Supérieure à 770 en Irlande et en Bretagne. Dépression sur la Baltique (737 mm). Pluies et neiges sur le N., l’E. et le Centre de l’Europe. En France, beau temps-Temp. du matin : Belfort, Paris, Nantes, -)-50; Clermont, 7; Toulouse, 9; Monaco, 15 ; moyenne à Paris : 5°,9 (normale : 70,6). — Phases de la Lune : Dernier Quartier le 2, à 3 h. 47 ra- du matin.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de
- leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l'Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l’Ecole des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, "Boulevard Saint-Germain, Paris (y y-/
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite, à moins d’entente spéciale avec les éditeurs.
- La reproduction des articles non illustrés est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2060. — 16 NOVEMBRE 1912
- SUPPLEMENT
- J§8D
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- INFORMATIONS
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- Avis de l’administration. — L’échéance du 3o novembre étant l’une des plus chargées de l’année, nous prions instamment MM. les abonnés, dont l’abonnement se termine avec le numéro du 3o novembre (n° 2062), de nous faire parvenir, soit par leur libraire, soit directement, le montant de leur renouvellement avant cette époque et de joindre une des dernières bandes de la revue. Une quittance, pour une même durée que l’abonnement précédent, sera, à Paris et dans les départements, présentée à partir du i5 novembre aux abonnés qui, préférant ce mode de recouvrement, n’auront pas, avant cette date, renouvelé ou donné ordre contraire. — Tout abonné à La Nature peut, en renouvelant son abonnement pour une année entière, recevoir les Tables décennales (3 volumes, 1873 à 1882 — 1883 à 1892 — 1892 à 1902), au prix de 18 francs au lieu de 26 francs.
- Nécrologie : E. de Cyon. — Le grand physiologiste Elie de Cyon vient de mourir le 5 novembre dernier à l’âge de 7 1 ans. Né en Russie, il fit ses études en Allemagne et en France, et professa à l’Université et à l’Académie médico-chirurgicale de Saint-Pétersbourg. En Allemagne il travailla au laboratoire de Ludwig et y découvrit le nerf qui porte son nom; nerf de Cyon ou nerf sensitif dépresseur du cœur. En France, il fréquenta le laboratoire de Claude Bernard et y étudia les fonctions des canaux semi-circulaires ; ces trois canaux situés dans l’oreille interne et disposés suivant les trois dimensions de l’espace nous renseignent justement sur cet espace, et de Cyon affirma que c’est à cause de ces trois canaux semi-circulaires que nous avons conçu l’espace à trois dimensions. De Cyon étudia encore la thyroïde et l’hypophyse à une époque où les fonctions de ces glandes à sécrétion interne étaient inconnues. Actif et ardent, de Cyon s’occupa aussi de journalisme et dirigea même quelque temps le Gaulois ; il publia de nombreuses études sur la Russie et, catholique fervent, fît récemment une apologie du christianisme dans son ouvrage « Dieu et Science ».
- Nouvelle Comète Borrelly (1912 c). — L’année 1912 semblait devoir être pauvre en comètes, puisque, jusqu’au 9 septembre, aucun de ces astres n’avait été signalé. Or, après la comète Gale, découverte le 9 septembre et la comète Schaumasse-Tuttle, trouvée le 18 octobre, voici que M. Borrelly, l’infatigable astronome de l’observatoire de Marseille, vient à son tour de découvrir une comète, le 2 novembre, très près de l’étoile 0 de la constellation d’Hercule. Mouvement dirigé vers le Sud-Est. Eclat de la dixième grandeur environ D’après une observation communiquée téléphoniquement aux Astronomische Nachrichten par M. Kritzinger, directeur de l’observatoire de Bothkamp, la comète apparaissait, dans le chercheur, avec un éclat total de 8e grandeur; elle montrait un noyau central de 9” grandeur et l’aspect d’une nébulosité elliptique de 5' sur 4'. A Arce-
- tri-Florence, M. Abetti, également le 3 novembre, a noté l’éclat de 9e grandeur. On pourra donc rechercher cette comète avec des instruments de moyenne puissance. Nous groupons, dans le tableau ci-dessous, quelques-unes des positions observées :
- Temps Ascension
- Date. Heure. moyen. droite. Déclinaison. Observateur.
- Novembre 2 7"59'”,9 Marseille. 17"47ra -+.38°57' Borrelly.
- — 3 7'‘7m Arcetri. 171' 55™ 12* +57°22' Abetti.
- — 4 7"5S,n,5 Bothkamp. 17"5o"’25s -+-o7°19' Kritzinger.
- D’après une orbite provisoire calculée par M. H. Ko-
- bold, d’après les observations des 3, 4 et 5 novembre, la comète est passée au périhélie le 22 octobre. Yoici quelques positions où nos lecteurs pourront rechercher cette nouvelle comète :
- Date. Ascension droite. Déclinaison. Éclat.
- 15 novembre. 19" 8” -+-18° 49' 8gr,7
- 16 — . 19h12m + 17° 33'
- 17 — 19" 16"' -+-16° lu' 8S',8
- 18 — 19" 20'" + 15° 8'
- 19 — 19" 23"' -4- 14° 0' Ssr,9
- Identité de la comète 1912 b avec la comète de Tuttle. — Nous avons dit que les éléments de l’orbite de la comète découverte à Nice par M. Schaumasse offraient une assez grande ressemblance avec ceux de la comète périodique de Tuttle. On jugera mieux de cette ressemblance en comparant les éléments eux-mêmes, que nous reproduisons ici d’après l’étude communiquée le 22 octobre aux Astronomische Nachrichten (n° 4609) par MM. Fayet et Schaumasse :
- Comète 1912 A Comète Tuttle.
- Passage au périhélie................25 octobre 1912 4 janvier 1913
- Longitude du périhélie (1912,0) .... 113u50'20" 116° 59’,
- Longitude du nœud ascendant (1912, 0) . 270° 23' 58" 270° 0'
- Inclinaison (1912, 0)............... 55° 52' 34" 540 29'
- Logarithme de la distance périhélie . . . 0,02144 0,00823 .
- On remarque immédiatement la grande différence des époques du passage au périhélie. M. Fayet est revenu le 24 octobre (Astronomische Nachrichten, n° 4610) sur ce sujet. Il a recherché si la comète Tuttle n’avait pas subi, depuis 1899, de perturbation importante dans sa marche, et ne s’était pas rapprochée de l’une des grosses planètes Mars, Jupiter ou Saturne. Il a ainsi constaté qu’à la fin de 1900 la comète se trouvait à une distance inférieure à 0,8 ( Terre-Soleil = 1 ) de Jupiter. D’un premier calcul, effectué avec un petit nombre de décimales seulement pour abréger le travail, il a trouvé que le résultat du voisinage de la planète troublante a été d’avancer le passage au périhélie de 3 mois environ sur la date Calculée d’après l’orbite de 1899. Ce passage aurait eu lieu ainsi le 9 octobre 191a. Il semble donc permis de conclure que l’identité de la comète découverte par M. Schaumasse avec la comète de Tuttle est fort probable.
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- INFORMATIONS
- Un groupe d’étoiles rouges. — En examinant diverses photographies de spectres stellaires obtenues pendant Tété de agofl à là station d’Aréquipa (Pérou), de l'Observatoire de Harvard College, on a découvert, sur un cliché, un groupe d étoiles rouges véritablement exceptionnel. Ce groupe s’étend sur 40 minutes d ascension droite et 10' degrés de déclinaison. Il est situé dans le Sagittaire, au bord dé la Yoié Lactée. On y trouve 29 étoiles rouges, toutes supérieures, en éclat à la 10e grandeur. Parmi ces 29 étoiles rouges, 4 sont des étoiles variables.
- Une expédition astronomique américaine en Algérie.— M. Abbott, directeur de l’Observatoire astrophysique de la Smithsonian Institution, vient d’achever une intéressante mission astronomique à Bassour, en Algérie. Cette mission, dont le but était de vérifier les mesures faites une première fois en 191-1, a duré 5 mois. Les reeherches de M. Abbott avaient pour objet l’étude des .variations de .la chaleur rayonnée par le soleil. Des mesures poursuivies depuis 7 ans à Mount-Wilson en Californie avaient conduit l’astronome américain à conclure que le Soleil est une étoile variable, dont le rayonnement subit des variations de 5 à 10 pour 100, avec une période irrégulière de 5 à 10 jours. C’est pour contrôler les chiffres du mont Wilson en s’affranchissant de toute cause d erreur locale qu’a été entreprise l’expédition algérienne. Les observations faites à Bassour semblent avoir parfaitement confirmé celles de l’Observatoire californien.
- L’absorption de l’hydrogène par le platine. — En
- Allemagne, on vient de mesurer très soigneusement la solubilité de l’hydrogène dans. le platine, bien pur, en fils, sous la pression ordinaire. On a trouvé qu’elle croît avec la température; ainsi 100 parties de platine dissolvent o mgr 006 d’hydrogène à 409° ; o mgr 021 à to33° et o mgr 084 à 1342°. Cette solubilité est nulle à la température ordinaire, en sorte que le métal refroidi restitue tout le gaz absorbé à chaud. A poids égal, le platine est bien moins absorbant que le fer, le nickel et surtout que le cuivre. La solubilité de l’hydrogène dans le platine,pour une température donnée, se montre proportionnelle à la racine carrée de la pression. Les gaz acide carbonique et acide sulfureux ne sont pas absorbés par le platine.
- Un aérobus à 12 places. — Uu ingénieur, M. René Bourgoin, termine en ce moment, selon une information de la Technique Aéronautique, la construction d’un appareil monoplan capable de porter 12 personnes. M: Bourgoin se propose, aussitôt après les essais, de créer une ligne de transport pour le public à travers les différentes régions de France. L’inventeur a surtout cherché à augmenter les surfaces portantes sans augmenter les dimensions d’encombrement; et à réaliser un aéi’Oplane automatiquement stable, formant en même temps parachute. Pour obtenir le premier résultat, les surfaces portantes principales ont été prolongées dans le. sens longitudinal par des surfaces portantes auxiliaires formant avec les premières un Y longitudinal très ouvert. L’appareil a 14 m. d’envergure, 12 m. de long pour 100 m. de surface portante totale. Le centre de gravité de l’appareil est très au-dessous du centre de sustentation. Le moteur sera un Dansette-Gillet de 200 chevaux. L’appareil pèsera 2200 kg se décomposant ainsi : appareil, 800 kg; moteur, 3oo kg; essence, i5o kg; huile, 5o kg; passagers, 900 kg.
- Les mines d’or de l’Érythrée. — Les Italiens ont organisé, depuis quelques années, dans leur colonie africaine de l’Erythrée, de petites exploitations d’or, sur lesquelles le dernier rapport annuel du Ministère de l’Agriculture et de l’Industrie italien (Rivista del servizio minerario) fournit des renseignements intéressants. Géologiquement, cette région se compose de gneiss, micaschistes et schistes cristallins, avec intercalations de cipolins, de granités, syénites, diorites, etc. Les gisements d'or, assez nombreux, mais, ce semble, d’une valeur médiocre, présentent le type, si fréquent dans le massif africain, de lentilles quartzeuses interstratifiées, auxquelles s’ajoutent quelques veines transversales. Ces lentilles de quartz renferment assez souvent un peu de pyrite et de mispickel aurifères, ayant donné de l’or libre aux affleurements, avec des traces de pyrite cuprifère. Ce type se prolonge vers le sud, dans le Tigrai.
- La Societa eritrea per le minière d’oro travaille, depuis 1901, à Hamasen, aux environs d’Asmara, sur la mine de Medri Zien où l’on a reconnu un filon quartzeux long de 2 km, large en moyenne d’au moins 1 m. 3o et sur lequel on a foré trois puits qui n’ont pas dépassé 5o m. de profondeur; c’est-à-dire qu’ils sont restés dans la zone enrichie des affleurements. On parle d’une colonne d’enrichissement où la teneur atteindrait 16 gr. d’or à la tonne; mais les résultats pratiques obtenus sont très inférieurs à ce chiffre. Le total de l’extraction de 1907 à 1912 a été, en effet, de 21 543 tonnes de minerai ayant fourni, à l’amalgamation 138 883 gr. d’or, soit, avec les produits de la concentration 434 860 fr. d’or, ou, en moyenne, environ 20 fr. d’or à-;là tonne. A environ 32 1cm sud-est de Barentu, une exploitation analogue a donné, de 1907 à ign, une centaine de mille francs.d’or. Ajoutons, à propos de l’Erythrée, que cette colonie a organisé, en outre, auprès de Massaoua, de grandes salines de 1 800 000 mètres carrés de superficie. Grâce à la sécheresse du climat, on arrive à faire quatre récoltes par an : en sorte que la production de sel par campagne annuelle a pu rapidement monter de i3 56o tonnes en 1908 à 35 000 tonnes en 1911. Les débouchés sont surtout vers l’Inde.
- Toxicité dé l’alcool méthylique. — On se souvient encore de l’épidémie de Berlin de l’an dernier (La Nature, n° 2017, 20 janvier 1912), attribuée d’abord au botulisme, puis à la toxicité de l’alcool méthylique. L’explication de ces accidents vient d’être donnée à la Société de Biologie par les D" Nicloux et Placet. Ils ont constaté que l’alcool méthylique est moins toxique que l’alcool éthylique, puisqu’il faut 12 c. c. 8 d’alcool méthylique et seulement 7 c. c. 3 d’alcool éthylique pour tuer un lapin d'un kilogramme. Mais, par contre, l’alcool méthylique est éliminé par. l’organisme bien plus lentement que l’éthylique puisque 23 heures après absorption de 5 c. c. d’alcool éthylique, on n’en trouve plus trace, tandis qu’il faut 5 jours pour que la même quantité d’alcool méthylique soit totalement éliminée. Ce dernier fait explique que l’ingestion répétée d’alcool méthylique à de courts intervalles produise dans l’organisme une dangereuse accumulation.
- Prix décernés par l’Académie des Sciences. —
- Chimie : Prix La Caze (10000 fr.) : M. Urbain, pour l’ensemble de ses travaux. — Statistique : Prix Montyon : Un prix d’une valeur de 800 fr. est décerné à M. Henri Auterbe, pour son mémoire intitulé : Essai d'ajustement des tables de mortalité du Comité des Compagnies françaises d’assurances sur la vie. Un prix de 600 fr. est décerné à M. Louis de Goy, pour ses travaux intitulés : Un coup d’œil sur nos finances départementales et communales. — Les subventions de l’Etat et la mesure de leur effet utile. — Les voies ferrées d’intérêt local et l’intervention financière de l’Etat. Une mention de 3oo fr. est attribuée à MM. E. Janselme, et A. Barbé, pour leur Etude statistique sur les cas de cancer traités à l’hôpital Tenon pendant la période 1901-1906. Üne mention de 3oo fr. est également attribuée à M. Broquin-Lacombe pour son travail intitulé : Statistique microscopique de l’air, de l'eau et du sol de la ville de Troyes. — Astronomie : Prix Lalande (54o fr.) : Le prix est partagé entre MM. H. Kobold et C.-W. Wirtz, astronomes à l’Observatoire de Strasbourg, pour leurs travaux relatifs à la détermination exacte des coordonnées d’un très grand nombre de nébuleuses. — Prix Yalz (460 fr.) : Le prix est décerné à M. Alexandre Schaumasse, astronome à l’Observatoire de Nice, pour sès travaux relatifs aux petites planètes et aux comètes.
- — Prix Janssen (médaille d’or) est décerné à M. Perot, physicien-astronome à l’Observatoire (de Meudon, pour ses travaux de physique pure, et en particulier pour ses recherches, faites en commun avec M. Fabry, qui ont conduit à une nouvelle méthode d’étude des spectres.
- — Prix généraux : Prix Houllevigue (5ooo fr.) partagé entre : M. Lebesgue (3ooo fr.) et M. Raveau, pour ses travaux dans le domaine de la physique (2000 fr.). — Prix Leconte (5oooo fr.). L’Académie a déjà couronné l’année dernière l’œuvre considérable de M. Charles Tellier; elle lui accorde en outre, cette année, la somme de 8000 fr. sur les fonds Leconte. Elle donne, sur les arrérages de la fondation, un prix Leconte de 12000 fr. à M. Forest, pour l’ensemble de ses découvertes relatives aux moteurs à explosion.
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- L hygiène du fumeur. — Le meilleur remède contre les dangers du tabac est assurément de ne pas fumer; c’est une résolution qu’on peut prendre et appliquer. Bien des gens cependant l’essaient quotidiennement sans y parvenir; d’autres ne tienneut même pas à essayer, qui
- se rendent néanmoins compte de leur intoxication. À ceux-là, il est bon d’indiquer le moyen de diminuer le mal.
- Quel est le principe nocif de la fumée de tabac? On croit généralement avoir tout dit en citant la nicotine, et, partant de là, nombre de fumeurs croient ne courir aucun risque parce qu’ils usent de tabac dénicotinisé. Comme on va le voir, c’est là une erreur.
- La combustion du tabac se fait à une température élevée et donne deux sortes de substances : la fumée, qui contient les produits volatilisés, les cendres, qui contiennent les autres; c’est naturellement la fumée qui est nocive. D’après les analyses de Reise, Melsen, Yohl et Euhlemberg, Krause, Lebon, Schlœssing, etc., elle
- contient, suivant des suivants : proportions variables, les corps TEMPÉRATURE SOLUBILITÉ d’ébullition dans l’eau
- Nicotine ...).. 2450 très soluble.
- Créosote ...... 203° soluble.
- Acide butyrique. . . 190° —
- Acide valérianique. . i84° —
- Collidine 1790 insoluble.
- Lutidine i54° très soluble.
- Acide propionique. . i4o° —
- Picoline i34° —
- Acide acétique . . . 120° —•
- Pyridine 115° —
- Acide formique . . . io5° —
- Acide cyanhydrique . 2 6° —
- Ammoniaque .... état gazeux. —
- Acide carbonique . . — —
- Oxyde de carbone. . — peu soluble.
- Substances aromatiqui 3S . très volatiles. insolubles.
- Cendres non volatiles. —
- L’eau, sous forme de vapeur, est l’élément dominant de la fumée de tabac, où elle sert de véhicule à la fois aux cendres (non volatiles) et aux substances volatiles, qui représentent, en poids, à peu près le tiers du poids de la vapeur d’eau, presque toutes ces substances volatiles et toxiques ayant, comme le montre le tableau ci-dessus, une température d’ébullition supérieure à celle
- de l’eau.
- Ainsi, on sup-priiiierait, ou res-tceindrait du moins no table-
- ment la nocivité Fig. a. - Le condenseur. du ta]jac> ^ p&r
- un procédé quelconque, on pouvait refroidir la fumée, avant son admission à la bouche, de façon à condenser une partie de la vapeur d’eau et une partie correspondante (propor-tionnellement plus grande) des vapeurs toxiques, qui resteraient de la sorte dans le tuyaxx à l’état liquide. Cette solution théorique est en somme celle qui est réalisée en pratique dans le narghilé, grâce à un barbot-tage et à un très long tuyau. Le Dr Parant, qui s’est fait une spécialité de ces recherches, est parvenu de son côté, par un dispositif ingénieux, à la réaliser également pour les pipes ordinaires, à tuyau court; dans ce
- tuyau court, il replie, en quelque sorte, l’énorme tuyau du narghilé.
- Le dispositif est très simple. Comme le montre la figure i, la fumée, au lieu de suivre, du foyer à la bouche, un trajet rectiligne dans l’axe du tuyau, parcourt un long canal enroulé autour de cet axe en un pas de vis très aplati (en réalité, une succession de chambres, séparées par de minces lamelles, et reliées par des trpus en chicane); ce canal est une chambre de condensation. Elle est d’ailleurs mobile, formée d’un tube en aluminium C, que l’on met en place ou que l’on ôte en ouvrant la pipe à la section D. D’autre part, la pipe porte, en F, une petite ouverture, débouchant entre le foyer et le condenseur, de telle sorte qu’en tirant sa bouffée, le fumeur fait à chaque fois entrer de l’air froid dans le tuyau : il aspire quatre cinquièmes de fumée, et un cinquième d’air du dehors, ce qui non seulement abaisse la température de la fumée, mais en même temps la dilue, la « coupe », comme on coupe un vin d’eau. Le petit tube d’aluminium, malgré la vaste surface dç condensation formée par ses lamelles, est fort léger; les lamelles, formant une succession de petites chambres de lavage, retiennent entre-elles l’eau condensée et les diverses substances qui s’y précipitent.
- Il faut, bien entendu, avoir soin de retirer de temps à autre le condenseur en aluminium et de le nettoyer. Le Dr Parant a fabriqué à cet effet un petit appareil à alcool bouillant d’un usage très commode. C’est (lig. 3) un tube de cristal, que l’on met, au moyen d’un caoutchouc et d’un bouchon percé d’un conduit, en rapport avec la pipe ou le porte-cigare à nettoyer, le condenseur étant plongé directement dans l’alcool ; le tube étant plein d’alcool, il suffit de le plonger dans l’eau bouillante (ou de le chauffer avec précaution à la lampe) pour que l’alcool, en ébullition, pénètre dans la chambre de condensation et dissolve instantanément toutes les matières y contenues.
- Si cette manipulation, fort simple pourtant, semble excessive, on peut remplacer le condenseur en aluminium par un condenseur de verre, formé d’un tube de verre, rempli lui-même de « coton de verre », et que l’on jette quand il est sale. La condensation obtenue ainsi, fort appréciable, est cepeixdant moins grande qu’avec le condenseur d’aluminium.
- Un bon conseil à donner en flnissaxxt— pratique d’ail-leurs bien connue des vrais fumeurs — c’est de ne pas toujours fumer la même pipe, mais d’en avoir plusieurs, qu’on emploie alternativement : réchauffement est moindre, la condensation plus forte, et la fumerie plus agréable.
- Et, encore une fois, si vous êtes assez sage et assez fort pour ne pas fumer du tout, vous aurez pris le meilleur parti.
- On trouve les pipes, fume-cigares, fume-cigarettes, etc., chez le Dr Parant, à Lons-le-Saulnier. Pipes : 24 fr- ; 10; 7; 4 fr. 75 ; 2 fr. 5o; condenseurs en aluminium : les deux, 2 fr. 5o ; en coton de verre : 40 pour 2 fr. 5o ; appareil à alcool bouillant : 2 francs.
- *»> Mécanique <«*
- Roue résistante démontable. — Les roues destinées aux petits véhicules de travail, tels que les brouettes, manquent souvent de solidité et il est assez difficile de les réparer. Le système de construction imaginé par M. Barthez remédie à> ces inconvénients. Il fait disparaître tout danger de nrpture ou de détérioration, quand on en fait un usage normal, et, en outre, il donne la faculté de réparer rapidement avec une grande facilité une roue détériorée à la suite d’un accident. Ce résultat est obtenu en employant des éléments qui sont tous individuellement démontables et interchangeables. La
- Fig. 3. — Nettoyage à l’alcool d’un condenseur et d’un fume-cigare.
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- jaute est formée d un cercle en métal, d’un seul morceau, qui porte à l’intérieur des embases B en nombre égal à celui des rayons prévus; le moyeu C porte le même nombre d’embases. Mais, tandis que celles de la jante
- sont percées d’outre en outre pour permettre le passage des rayons, celles du moyeu sont seulement creusées pour recevoir l’extrémité de ceux-ci. Il est fait exception cependant pour l’une d’elles de façon à ce que l’extrémité de l’un des rayons vienne rencontrer l’axe qui traverse le moyeu. Cet axe porte une fraisure dans laquelle s’engage le bout du rayon et par ce procédé très simple on obtient le calage de la roue sur l’axe. Afin de maintenir les rayons en place on fixe sur la jante, au-dessus de chacun d’eux, un bouchon fileté qui s’engage dans l’épaisseur delà jante également filetée à cet effet. On obtient ainsi un tout parfaitement solide et facilement réparable en cas de rupture de l’un des rayons. Ceux-ci, que nous avons supposés n’être qu’au nombre de quatre sur notre gravure, peuvent évidemment être prévus en nombre plus considérable si cela est nécessaire.— Chez M. Barthez, 44, rue Marcy, à Alger.
- Tamiseur-mélangeur. — Les tamis manœuvres simplement à la main ne permettent pas un travail rapide et M. Guttières a eu l’idée d’aider au passage des poitdres ou des graines en disposant des frotteurs qui
- passent constamment sur la toile du tamis. Ces frotteurs, qui servent aussi de mélangeurs, peuvent être constitués par des palettes ou des brosses. Ils sont mobiles et à pression réglable, mais doivent rester constamment en contact avec la toile à laquelle ils communiquent une trépidation qui facilite le passage des poudres ou des graines. Les palettes en bois ou en métal pour les graines et les poudres grossières sont en forme de peigne; leurs dents placées en chicane brassent constamment la matière. Pour les poudres fines les palettes sont terminées par des brosses maintenues par des vis de façon à pouvoir les enlever et les remplacer facilement.
- L’appareil ainsi disposé remplace avec avantage le travail à la main d’abord parce qu’il permet plus de rapidité, ensuite parce que l’appareil étant entièrement clos on évite les pertes quand il s’agit surtout de poudres fines ; on évite aussi dans ce cas d’incommoder les ouvriers. — Chez M. Guttières, 3, rue Turbigo, Paris.
- Objets utiles
- Timbre à rotule. — Les timbres qui servent à marquer les lettres ne donnent généralement pas une empreinte lisible et par suite ne remplissent pas leur but. Cela tient à ce qu’on ne frappe presque jamais d’aplomb sur le papier ; la main qui tient le manche l’incline plus ou moins à droite ou à gauche, en avant ou en arrière et c’est le bord du timbre qui porte seul. Pour remédier à cela M. Villon a eu l’idée de monter sur une rotule la partie gravée du timbre, de sorte que, par son propre poids, elle reste toujours dans une position normale. Le manche peut prendre dès lors telle inclinaison que lui donnera la main, la gravure arrivera toujours bien à plat sur le papier et l’empreinte sera toujours nette.
- C’est une pelile modification très simple comme onj le voit, mais qui a des conséquences très intéressantes^ et dans le service des postes notamment, où malgré les timbreurs mécaniques, il existe encore beaucoup de services où le timbre à date est frappé à la main, il y aurait grand intérêt à généraliser ce système qui permettrait au public de vérifier l’exactitude des distributions du courrier. —• (M. Villon, 3, rue des Lions, Paris.)
- Fig.
- Support d’encriers. — L’encrier forme bouteille, comme il y en a beaucoup, n’est pas très stable, surtout quand on est amené à l’incliner pour utiliser son contenu jusqu’à la dernière limite.
- M. Barthez a imaginé un petit support très simple et peu coûteux qui nous semble fort pratique.
- Il est formé d’un plateau en métal porté par des pieds constitués par un simple fil de fer plié. Les pieds de l’arrière sont fixes, mais ceux d’avant peuvent pivoter de sorte que l’on peut, quand cela devient nécessaire, donner une forte inclinaison au système. Malgré cela, grâce à l’écartement considérable des'pieds, il reste parfaitement stable. Le mode de construction est très simple, un seul fil de fer servant pour former les deux pieds articulés ; ce fil affecte la forme d’un chevalet dont les extrémités sont repliées et dont la partie médiane constitue l’axe d’articulation ; celui-ci passe librement dans un ourlet formé par le bord antérieur du plateau.
- L’extrémité des pieds est contournée de façon à former support pour les plumes et les crayons. — M. Barthez, 44, rue Marcy, à Alger.
- Fig.
- Jouets cas
- Le petit Par-Bail. — C est un jouet de poche que l’enfant peut porter constamment sur lui pour s’amuser quand il le désire. Le jouet est constitué par un carton rectangulaire, recouvert d’une glace, dans lequel on a découpé le chemin que peut parcourir une balle (petit plomb de chasse) lancé par un ressort. Le ressort est dissimulé dans le carton; il agit sur le par-bail en carton. On tire sur le petit fil sortant à la base du jouet et on l’abandonne à lui-même. Le bras du personnage a été amené vers le bas et la balle a suivi le mouvement; mais le ressort ramène le bras dans sa position normale et la balle se trouve projetée dans l’espace vide pratiqué dans le carton. Il faut pour.gagner un point que cette balle vienne se loger dans le par-bail que la dame tient en main. Chaque joueur joue cinq fois; celui qui a atteint le but le plus souvent est le gagnant. ; .
- On peut également, en tenant le jeu dans une position horizontale et sans agir sur le lil, placer cinq fois la balle dans un des trous numérotés. Chaque joueur fait le compte de ses points et le total le plus élevé désigne le gagnant. — Le petit Par-Bail est construit par M. Henry, à Millau (Aveyron).
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- VARIÉTÉS
- Le café de figues. —Voici un produit trop peu connu et qui mérite, cependant, de retenir l’attention de tous ceux qui récoltent des figues. Le café de figues, moins répandu chez nous que dans nombre de régions de l’Europe centrale, où il tend à remplacer le café de chicorée, à l’instar du café de châtaignes, de lupin, de glands, de seigle, de carottes, de betteraves, etc., est obtenu avec des figues sèches de deuxième qualité, que l’on ne peut vendre à un prix rémunérateur dans le commerce, pour la consommation courante. Nos fabriques de chicorée du Nord, qui importent annuellement de l’étranger des quantités considérables de celte racine auraient, sans doute, intérêt à compléterles stocks dont elles ont besoin par le produit en question, tiré en particulier de l’Algérie. On estime que ce seraient ainsi une dizaine de millions que nous garderions par devers nous, alors qu’ils passent principalement chez nos voisins les Belges et les Allemands. Ces producteurs nous envoient environ 3o millions de kilogrammes de chicorée torréfiée. On comprend facilement quel débouché nouveau serait créé pour l’arboriculture méridionale et algérienne, surtout, si ces 3o millions de kilogrammes de chicorée étaient remplacés par une égale quantité de figues. Rappelons, d’ailleurs, que depuis quelques années, l’Autriche vient faire des achats de ces fruits secs en Ivabylie et dans la région de Moslaganem pour préparer le feiger kaffee. D’aucuns pourraient craindre la concurrence sur nos marchés des figues torréfiées des usines de l’Europe centrale. Il serait toujours possible de protéger notre nouvelle industrie par des droits de douane efficaces.
- La préparation du café de figues constituerait, pour ainsi dire, un exutoire salutaire, qui débarrasserait le marché des figues plus ou moins avariées qui, souvent mal triées, déprécient les lots de fruits sains et en abaissent les cours. Ce succédané du café peut, d’ailleurs, être préparé par les producteurs de fruits eux-mêmes, soit pour leurs propres besoins, soit pour la vente.
- La figue contient naturellement une forte proportion de sucre, se retrouvant dans le café qui en dérive, et qui, par suite, édulcore la boisson. Cet avantage, joint aux qualités du produit, permettrait de faire du café au lait, destiné aux enfants, avec ce seul ingrédient dérivé des figues, alors que la chose n’est pas possible avec la chicorée seule. Toutefois, la proportion à introduire dans le café au lait, mélange auquel il convient le mieux, doit rester aux environs d’un tiers pour la consommation courante.
- Au point de vue coloration, le café de figues ne le céderait en rien à la chicorée. Quant au goût, beaucoup de dégustateurs le trouvent agréable, avantage qu’il
- tiendrait des graines pilées, très nombreuses, comme l’on sait, dans la pulpe du fruit.
- En ce qui concerne la préparation, elle n’a rien de bien compliqué. Il s’agit, d’abord, de faire sécher les figues. Si la chose est généralement aisée sous le soleil de l’Algérie, il n’en est pas toujours de même dans notre Midi, car dès la fin septembre, alors que l’on met de côté pour cette préparation les fruits d’arrière-saison que l’on ne vend pas frais, les pluies viennent faire obstacle au séchage naturel en plein air et, parfois, même, empêcher totalement la complète dessiccation. Mais il est possible de mettre ici à contribution, comme pour les autres fruits, les évaporateurs, dont le commerce livre aujourd’hui de nombreux modèles, depuis le type le plus simple et le plus petit, que l’on peut mettre sur un fourneau de cuisine jusqu’au grand modèle industriel.
- Pour hâter la dessiccation au soleil des figues destinées spécialement à la préparation du produit dont nous parlons, on peut encore les partager en deux moitiés que l’on place face au soleil sur des claies.
- Une fois les figues sèches, il s’agit, ensuite, de les torréfier. On emploie à cet effet le brûloir à café ordinaire, ou mieux une étuve. Comme la matière se ramollit et se met en pâte sous l’influence de la chaleur, la conduite de l’opération demande quelque attention. On s’appliquera à entretenir une température bien régulière et soutenue pour avoir une masse homogène, ce qui est plus facile avec une étuve ; le brûloir à café est insuffisant. Quand les figues, qui commencent par brunir, deviennent presque noires, on les laisse exposées à l’air, où de molles elles deviennent dures et cassantes. On les pile, alors, on les moud dans un petit moulin. La poudre fine, où les graines seront bien écrasées, ainsi obtenue, est ensuite agglomérée en tablettes, qu’il suffit de diviser au moment de l’emploi pour jeter les morceaux dans l’eau chaude où ils se désagrègent aisément. Si l’on veut conserver la poudre telle quelle, il faut avoir la précaution de la mettre à l’abri de l’humidité, dont elle est assez avide, par exemple en l’entourant de papier imperméable et en l’enfermant dans des récipients bien étanches. Sans cette précaution, la matière s’agrège en pâte cassante.
- M. le Dr Trabut, à qui nous empruntons la plupart de ces renseignements, dit que les expériences qui ont été faites jadis à Bougie ont été probantes, ioo kg de fruits secs donnent 75 kg de poudre sèche de café. La matière première coûte environ i5 francs les 100 kg. Le prix de vente en gros, en se basant sur le prix de la chicorée, est d’environ 60 francs. Le prix de vente au détail peut atteindre 1 franc à 1 fr. 4oTe kg. àntonin Rolet.
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- HYGIENE ET SANTE
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- Emploi de la chambre à air de bicyclette comme bande hémostatique ou ligature. — « Dans la vie courante, les accidents se produisent souvent loin de tout matériel de secours; en temps de guerre des cas se présentent où les blessés sont assez nombreux pour que les approvisionnements les plus complets puissent se trouver insuffisants. C’est pourquoi il ne faut négliger aucun moyen de fortune ; et un objet fort répandu et d’ailleurs assez peu coûteux, la chambre à air de bicyclette, nous paraît mériter d’être explicitement signalée comme un instrument susceptible de rendre des services considérables. »
- C’est ce que viennent de nous apprendre les Drs Perrin et Thiry, de Nancy. Cette chambre à air, qui donne parfois tant de soucis au bicycliste, peut aussi lui être d’un précieux secours ; c’est en effet une bande élastique souple, large, qui peut servir à arrêter une hémorragie aussi bien qu’à faire une ligature en cas de morsure par un animal venimeux ou malade. Le meilleur exemple de son utilité est celui que signalent les deux docteurs de Nancy : « l’un de nous arrivant à bicyclette sur le carreau d’une mine du bassin de Briey, se trouve en présence d’un ouvrier sur la jambe duquel vient de pas-
- ser un wagon de minerai de fer. Le 'membre est broyé, l’hémorragie est grave. L’application d’une chambre à air discontinue, à la façon d’une bande d’Esmarch, l’arrête facilement. Le blessé petit être transporté à l’infirmerie, où, peu de temps après, le chirurgien de la mine intervenait secundum artem. »
- Ainsi, en cas d’accident suivi de perte de sang, on pourra toujours arrêter celle-ci avant même l’arrivée du médecin, à l’aide d’une simple chambre à air. Elle rendra d’ailleurs un aussi grand service en cas de morsure.
- Que pendant une halle sur le rebord du fossé une vipère s’enroule autour de votre jambe ou de votre bras, et vous morde, ou que vous traversiez un village, et qu’un chien plus ou moins baveux vous happe le mollet ? Vous aurez désormais avec vous un préservatif sûr et immédiat, en attendant l’injection de sérum toujours nécessaire. Il vous suffira d’enrouler autour du membre mordu, au-dessus de la morsure, la chambre à air de votre bicyclette.
- Comme on le voit, la méthode si simple et si pratique préconisée par les Drs Perrin et Thiry, méritait d’être portée à la connaissance de tous. Nous serons heureux si nous avons contribué à la vulgariser.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Imperméabilisation du ciment et du mortier avec l’aluminate de baryte. — M. Bied, chef du labora-ratoire de recherches des établissements Pavin de Lafarge, vient de communiquer au Congrès de New-York (Association pour l’essai des matériaux) le résultat de ses recherches sur l’emploi de l’aluminate de baryte pour imperméabiliser le ciment. Nous avons d’ailleurs récemment résumé le principe de ces intéressantes recherches. Sur la demande d’un de nos lecteurs, M. Bied eut l’extrême obligeance de nous donner un résumé de ses travaux suivi de quelques conseils pratiques pour l’application du procédé; nous reproduisons ci-dessous ces intéressants renseignements.
- Le nouveau procédé consiste en principe à mélanger au ciment, en quantités équimoléculaires, un peu de sulfate de chaux et un peu d’aluminate de baryte; la réaction de ces composés l’un sur l’autre provoque une précipitation de sulfate de baryum, en masse impalpable, qui obture les pores du ciment. On petit aussi, mais c’est moins pratique, arriver au même effet en gâchant avec le ciment de l’aluminate seul et en traitant ensuite la masse par des solutions de sulfate de chaux ou de sulfate de magnésie.
- En fait, il suffit d’employer du bon ciment à la façon ordinaire, en y incorporant, pendant le gâchage, io pour ioo aluminate de baryte et 2,7 pour 100 (en poids) de sulfate de chaux, pour obtenir sinon une imperméabilité complète — à laquelle on n’arrive d’ailleurs jamais avec n’importe quelle mixture vendue à cet effet—, du moins une forte résistance à la pénétration de l’eau.
- Toutefois, et M. Bied insiste prudemment sur ce point, il convient de n’essayer l’application de cette nouvelle méthode qu’en petit; le sulfate de chaux est, on le sait, un grand ennemi des ciments, et le moindre excès du produit pourrait peut-être, à la longue, provoquer des décompositions inattendues. Nous serions très heureux à ce propos d’avoir, dans quelques années, l’avis de ceux de nos lecteurs qui auraient essayé d’appliquer le procédé Bied.
- Préparation du papier d’Arménie. — Le papier, choisi assez fort, blanc, non collé, puis découpé en bandes étroites, doit d’abord être nitrifié, ce qui lui donne la propriété de rester en ignition -quand on l’allume. Il suffît pour cela de le plonger dans une solution d’azotate
- de potasse à 60 grammes par litre, puis de le faire sécher par étendage à l’air sur des cordelettes. Ceci fait, il ne reste plus qu’à imprégner avec un liquide aromatique. Les parfums se préparent diversement selon le genre des odeurs à obtenir; voici les compositions surtout usitées :
- i° Musc.......................... 1 gramme.
- Baume de tolu............. 20 grammes.
- Benjoin en larmes .... 80 —
- Myrrhe...................... 1 gramme.
- Storax en pains............ 20 grammes.
- Bois de santal citrin ... 20 —
- Cascarille.................. 20 —
- Alcool à 8o°................200 —
- Laisser macérer pendant un mois, puis filtrer.
- 20 A) Baume de tolu ... 5o grammes.
- Benjoin............ 5o —
- Storax en larmes. . 10 —
- Baume du Pérou . . 10 —
- Alcool............. 200 —
- B) Essence d’œillet . . 5*grammes.
- — de citron. . 5 —
- — de lavande. 1 gramme.
- — de cannelle. 1 —
- Teinture d’ambre. . 2 grammes.
- — de musc. . 2 —
- A la dissolution A filtrée, ajouter le mélange B.
- 3° Teinture de benjoin. ... yS grammes.
- — de vanille .... yS
- de musc............ 10 —
- — d’ambre. .... 10 —
- Essence d’ylang-ylang . . 20 —
- de cannelle. ... 10
- — de rose............... 10 —
- — de bergamote. . . 10 —
- — de bois de santal. 20 —
- Alcool......................5oo —
- Terminons en remarquant que si les papiers d’Arménie peuvent chasser assez efficacement certaines mauvaises odeurs, il n’ont nullement l’effet antiseptique que leur prêtent tout gratuitement les camelots!
- (Industriel Saponiera).
- IgD
- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — Un lecteur assidu à Paris. — L’illusion d’optique dont vous parlez a été décrite par Là Nature sous le titre « Théâtre en miniature », n° 2001, 3o sept. 1911, p. 288.
- M. L. L., à Noisy. — Elimination de l’hyposulfite. — Eau, 1000 gr. ; thioxidant Lumière, 10 gr. ; au sortir du fixage on lave 2 minutes pour éliminer le plus gros. On passe ensuite pendant 5 minutes dans la solution ci-dessus. Enfin on lave 2 minutes et on met à sécher.
- M. Pagès, à Pioanne. — Fils d'assez gros diamètre pouvant être éliminés après tissage. — On ne fabrique plus actuellement de soie Vandura. Mais pourquoi ne pas préférer aux soies artificielles, toujours assez chères, des filés de laine? Comme il s’agit de gros fils, on pourra les faire en shoddy ou autres déchets à très bon marché. Et il suffirait de décreuser les tissus en léger bain de soude caustique pour dissoudre la laine ; on fait cela sur une très grande échelle pour l’apprêt des broderies Plauen dites « chimiques ».
- M. Ed. Dresse, à Spa. — D’une manière générale, les appareils météorologiques (et non astronomiques) dont vous nous donnez l’énumération ne sont pas construits
- en vue de la décoration de jardins. Pour un tel but décoratif, il serait utile de les faire établir par un architecte spécialiste de ce genre de travaux (M. D. Roguet, architecte, 15, rue Carrier Belleuse, Paris). Si vous vous en tenez à des instruments météorologiques proprement dits, sans rechercher l’aspect décoratif, vous pouvez vous adresser à la maison' Jules Richard, 25, rue Mé-lingue, à Paris, qui établit toutes sortes d’appareils robustes résistant, moyennant certaines précautions, aux intempéries. Pour le but que vous recherchez, des modèles spéciaux seraient nécessaires, c’est une question d’entente avec le constructeur.
- M. L. G., à L. — Préparation des olives vertes dites a à la Picholine ». — li n’existe pas, à notre connaissance, à’extrait vendu dans le commerce pour préparer les olives ainsi désignées; il n’y a donc pas de formule proprement dite, mais un mode de préparation, il comprend trois périodes : i° traitement par une liqueur alcaline; 20 lavage à l’eau; 3° immersion dans un liquide chargé de sel, une saumure, qui assure la conservation du fruit. En ce qui concerne le premier point et lorsqu’il s’agit d’olives pour la consommation familiale, on peut se contenter de placer les olives dans un lessif obtenu en mélangeant des cendres à de l’eau. Le degré de concentration de ce liquide n’est pas défini: on juge de son effet par la dégustation : au bout de plusieurs jours, quand les fruits ne sont plus amers, ou le sont peu, on remplace le lessif par de l’eau. Les sels de potasse et de soude contenus dans les cendres agissent
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- en enlevant l'amertume du fruit, l’addition de chaux multiplie l’action neutralisante des bases alcalines mises en liberté, un bon lessif ne doit pas réaliser son rôle utile en moins de 12 heures. Voici deux formules recommandées : i° 4 parties de cendres de bois, 1 de chaux, additionnées ou non de 1 partie de carbonate de soude; 2° cristaux de soude du commerce et chaux grasse par parties égales. Ces produits peuvent être mis en couches successives dans un récipient ouvert par le bas, et lessivés à l’eau bouillante ; le liquide obtenu est étendu d’eau; sa densité à l’aréomètre Baumé ne doit pas dépasser 6°. On a avantage à employer la soude concentrée livrée par le commerce, soit sous forme de substance saline blanche, enfermée dans des cylindres en métal, bien étanches, soit sous forme liquide : lessive des savonniers (3oo à 400 gr, de soude caustique par litre) ; on dilue ces produits pour obtenir le titre voulu (3° à 5° Baumé), en se servant du pèse-sel. De temps à autre on goûte les olives ou on les entaille d’un coup de canif bien net, pour juger de l’attaque du liquide alcalin; de jaunâtre la zone atteinte passe au brun en quelques instants; quand le noyau est touché, il faut, sans retard, décanter le lessif et procéder au lavage dans une jarre. Eviter que les olives traitées soient exposées à l’air, car : elles noirciraient On lave les fruits à l’eau pure jusqu’à ce qu’ils aient perdu le goût de lessive. Le sel de cuisine assure la conservation des olives. Ce salage doit se faire d’abord modérément, de manière que les fruits ne soient pas saisis par le sel et ne se décolorent ni ne se ratatinent, mais s’habituent au milieu salé. Pour cela, dès le deuxième lavage, on ajoute à l’eau une certaine quantité de sel et on augmente progressivement le titre de la saumure, de façon à atteindre 70 à 8° en deux ou
- trois jours. Les olives peuvent rester. un certain temps dans cette saumure, mais pour une longue conservation, on doit amener le titre à io°, ce qui correspond à 3 kilogrammes de sel pour 40 kilogrammes d’olivës. Quand le degré définitif est atteint, les fruits sont laisses dans un récipient hermétiquement clos. Il est bon de soumettre préalablement la saumure à l’ébullition, puis de la filtrer.
- À propos des migrations du Coucou. — Un de nos abonnés, M. Jules Parise, directeur de l’Ecole d’Agri-culture de Clion, nous écrit : « Je ne vous parlerai pas du secret du départ du coucou que je ne connais pas, mais permettez-moi de vous parler d’un départ d’hirondelles auquel il m’a été donné d’assister. J’ai 60 ans, j’ai toujours habité la campagne puisque je fais de la culture et je n’ai pu contempler que cette seule fois le départ des hirondelles non pas en bandes serrées, non pas en masse noire comme le dit Michelet dans V Oiseau, mais une par une, à intervalles très rapprochés il est vrai. Dans les jjremiers jours d’octobre, il y a plus de vingt ans, un après-midi, j’arpentais un guéret que j’ensemençais en blé, lorsque mon attention fut attirée par des vols d’hirondelles. Ces infatigables voiliers ne décrivaient pas les arabesques capricieux qu’on leur voit faire en temps ordinaire, ils parcouraient seulement une ligne sinueuse car ils chassaient tout en cheminant, et leur vol ne s’écartait pas d’une direction bien déterminée, qui était la vallée d’un petit ruisseau, l’Ozance, orientée à cet endroit du N. N. O. au S. S. E. Le défilé a duré environ deux heures, puis, après un temps d’arrêt d’une demi-heure a repris pendant vingt à trente minutes. Depuis, malgré mon désir le plus vif, malgré mes observations réitérées, il m’a été impossible d’assister à nouveau à ce départ.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Influence de l’œil sur le poids du cerveau : Henri Laugier. — Sur les races balkaniques. — Le Salon de l’aéronautique : H. Petit, — Un perfectionnement dans le chauffage central : A. Troller. — Académie des sciences : Ch. de Villedeuil. — La pèche chez les peuples primitifs : Jean-Paul Lafitte.
- Supplément. — nécrologie : O. Krümmel. — La deuxième comète de l’année. — La comète Gale. — L’éclipse totale de Soleil du 10 octobre 1912. — Photographie au magnésium. — La tex-tilose. — La marine américaine et le canal de Panama. — Invasion de chats. — Perle de Nautile, etc.— A propos du sevrage. — L’industrie des pêches séchees au Chili. — Crayons anti-buée pour chauffeurs d'auto.
- Elude pratique des roches, par F. Rinne, traduit et augmenté, par L. Pervinquière, 2e édit., in-16, xx-g56 pages, Lamarre, éditeur, Paris, 19,12. Prix : 16 francs.
- Cette nouvelle édition d’un ouvrage qui a remporté un grand succès a été mise au courant des découvertes les plus récentes et augmentée de 3oo pages. On y a ajouté un chapitre sur l’emploi du microscope polarisant. On doit particulièrement louer M. Pervinquière pour les précieuses additions qu’il a apportées au texte allemand et pour une adaptation qui en fait une œuvre personnelle. Les étudiants ès sciences naturelles trouveront dans ce livre tout ce qui peut leur être utile pour leurs examens. Il rendra également de grands services à tous les ingénieurs, prospecteurs et architectes.
- Précis d’optique, publié d’après l’ouvrage de Paul Drude refondu et complété par M. Boll. 2 vol. in-8° (25-16) se vendant séparément, Gauthiers-Villars, édit., Paris 1911 et 1912. Prix de chaque vol : 12 francs.
- M. Boll a rendu un signalé service aux étudiants français en adaptant aux derniers progrès de la science, le magistral traité d’optique de Drude. Le premier volume comprend l’optique géométrique et l’optique ondulatoire. Le second volume expose la théorie électro-magnétique de la lumière et ses applications, ainsi que l’étude des propriétés thermo-dynamiques des radiations lumineuses. La traduction a su garder les qualités essentielles de l’original : à savoir la clarté et la rigueur de l’exposition.
- La Géographie humaine, par Jean Brunhes, 2e édit., revue et augmentée. 1 vol. in-8° de xv-802 pages, libr. Félix Alcan. Prix : 20 francs.
- Le succès rapide de la première édition de La Géographie humaine, a montré la valeur de cet ouvrage, où l’auteur s’est proposé d’examiner, sérier et classer les « faits de surface » qui résultent de l’activité des hommes : maisons et chemins (faits d’occupation improductive du sol); cultures et élevages (faits de conquête végétale et animale) ; exploitations minérales et dévastations végétales et animales (faits d’économie destructive). Dans cette seconde édition revue avec grand soin, l’auteur a introduit d’importants développements nouveaux sur les relations entre la géographie et l’ethnographie. De même l’illustration a été accrue dé 66 figures.. y
- L’évolution de Vélectro-chimie, par W. Ostwald.— traduit de l’allemand par E. Philippi, i vol., 266 p., Félix Alcan, édit., Paris 1912. Prix : 3 fr. 5o.
- Cette étude historique d'une science qui doit à Ostwald lui-même, de très importants progrès est riche de faits. Peut-être ne montre-t-elle pas aussi clairement que le pense l’auteur, l’évolution des idées qui ont guidé depuis un siècle les électro-chimistes. En tout cas, elle est des plus instructives.
- Die Weinbergschnecke [Hélixpomatia) par J. Meisenhei-mer. W. Klinkhardt, édit., Leipzig, 1911. Prix : broché 4 m. ; relié 4 m. 80.
- Bonne monographie de l’escargot et des espèces voisines. On y trouvera des renseignements sur l’anatomie externe et interne et le développement de ces mollusques.
- Hydra und die Hydroiden, par Otto Steciie, W. Klinkhardt, édit., Leipzig, 1911. Prix : broché 4 m. ; relié 4 m- 80.
- Abondamment illustrée comme la précédente, cette monographie comprend l’étude des hydres et des hydroïdes. Pour chacun de ces groupes, on trouvera la description dé sa morphologie, de son développement, de sa biologie et des expériences de régénérescence dont il a été l’objet.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Technical Report of the Advisory Committee for Aero-nautics (1910-1911) 1 vol. 134 pages, illustré. Wyman et' Sons, édit., Fetter Lane EC. Londres, 1911. Prix : 6 shillings.
- Ce rapport témoigne de l’actif intérêt accordé par .. les pouvoirs publics anglais aux questions aéronau-.r, tiques. On trouvera dans ce volume de précieux travaux . scientifiques : ceux de MM. Bairstow et Both sur la loi . de similitude; ceux de MM. Stanton, Melvill Jones, Pannel, sur la résistance opposée par l’air au mouvement de diverses surfaces, et notamment aux câbles et cordages ; ceux de M. Dines sur le vent. Notons
- également les expériences sur divers types d hélices par MM. Bairstow, Bramwell et Sillick, ainsi que les essais de matériaux aéronautiques, par MM. Piosen-hain, Guy et Booth.
- Nouveau manuel complet des jeux de cartes, par E.-Lanes. 1 vol. avec fig. [Encyclopédie Roret), Mulo, éditeur, Paris, 1912. Prix : 3 fr. 5o.
- Contient les règles, accompagnées d’utiles conseils, de 3a jeux anciens, de 6 jeux d’enfants, de 7 jeux de combinaisons, de 16 jeux mixtes, de 20 jeux de société, de 6 jeux de hasard.
- BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE
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- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5o“,3o)
- Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT Dü CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 4 nov. 1912. . — 2°,0 S. W. 1. Beau. „ Beau; gel. Bl. ; givre; brouil. de 60 m. à 8 b. forte brume ensuite.
- Mardi 0 0°,6 S. S. W. 2. Très nuageux. 4,0 Couv. à partir de 8 h. ; gel. bl. ; brume ; pluie de 12 h. à 20 h.
- Mercredi 6 5°,3 Calme. Couvert. 0,2 Gouv. jusq. 14 h. ; beau ensuite ; brouil. de 200 m. à 7 h.
- Jeudi 7 — IM N. N. E. 1. Beau. » Beau; forte gel. bl.; givre; l’aibl. brouill. jusq. 9 h.
- Vendredi 8 — 2°,0 Calme. Beau. » Beau le m. puis tr. nuag. ; couv. apr. 16 h. ; gel. bl. ; givre.
- Samedi 9 5°,2 S. W. 1. Couvert. 0,0 Ng. de 12 à 17 h. : couv. av. etap. ; bruine av. 6 h. I'1" bruine le m.
- Dimanche 10. . . . 5°,1 S. S. W. 2. Couvert. 0,2 Bosco; très nuageux: pluie de 12 b. 23 à 15 h.
- NOVEMBRE 1912. — SEMAINE DU LUNDI 4 AU DIMANCHE 10 NOVEMBRE 1012.
- Lundi I Mardi • I Mercredi | Jeudi | Vendredi | Samedi | Dimanche
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaissef les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée.
- Résumé général d'après les bulletins
- Du 2 au 8 novembre. — Le 2. Pression élevée sur le W. et le S. de l’Europe (Brest : 773). Dépression sur la Baltique et le N. Pluies sur lé N. du continent. Neiges en Finlande et dans l’Europe centrale. En France : beau temps. Temp. du matin : Uléaborg, —70; Charleville, Paris, Nantes, o; Toulouse, 1 ; Monaco, 10; moyenne à Paris : 3°,6 (normale : y0,5). — Le 3. La :press.ion baisse lentement sur le W. de l’Europe. Dépressions en Finlande (Helsingfors, 740) et au N. des Açores. Pluies sur le N. et le Centre de l’Europe. En France : beau temps. Temp. du matin : Stockholm,
- — 5°; Lyon, —1; Nantes, 1 ; Paris et Marseille, 2; Alger, 18; moyenne à Paris : 4°>G (normale : 7°,4)* — Le 4-.Fortes pressions sur la moitié S. de l’Europe (maximum : Paris 773). Dépression sur le N. (Yardoe : 748), autre dépression dans les parages de l’Islande. Pluies sur le N.-W. de l’Europe. Neiges dans le Centre et l’E. Temp. du matin : Belfort, —3°; Prague et Paris,
- — 2; Nantes, —1; Brest, +6; Marseille, 7; moyenne à Paris : a°,6 (normale : 70,3). — Le 5. La pression baisse sur le W. de l’Europe, en restant supérieure à 765 dans le S. et le S.-E. Faible dépression sur la mer du N. Dépression assez profonde près de l’Islande. Pluies sur le W. de l’Europe. En France : Biarritz,
- du Bureau Central Météorologique.
- 19 mm; Rochefort, 17; Paris, 4- Temp. du matin : Belfort, —i°; Paris, +1; Nantes, 4 ; Marseille, 7: moyenne à Paris : 3°,2 (normale : 7°,2). — Le 6. Fortes pressions du W. au N. de l’Europe (Brest : 768) Dépression près de l’Islande (Isafjord : 733). Dépression sur l’Europe centrale et l’Italie. Pluies et neiges sur presque toute l’Europe, abondantes èn Italie. En France : beau temps. Temp. du malin : Varsovie, — i°; Belfort, +4; Paris, 5; Bordeaux, 11 ; Alger, 17; moyenne à Paris : 5°,5 (normale : 70). — Le 7. Pression élevée sur presque toute l’Europe. Dépression importante près de l’Islande (739 mm). Une autre sur la Méditerranée orientale. Pluies sur le N. de l’Europe. En France : beau temps. Temp. du matin : Moscou, —6° ! Charleville, —3; Paris, —1; Toulouse, 4; Brést, n; moyenne à Paris : i°,g (normale : 6°,9). — Ze 8. Fortes pressions du W â l’E. de l’Europe (Paris : 774; Kdef : 777). Dépression persiste sur le N.-W. ; une autre sur l’Islande. Pluies sur le N.-W. et le Centre de l’Europe. En France : beau temps. Temp. du matin : Riga, —-G0! Clermont-Ferrand, —3; Belfort et Paris, —2; Toulouse, -f- 2; Alger, 16; moyenne à Paris : 4°>4 (aor_ male : 6°,8).
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « L,3 Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Taris (Yle)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l'indication d'crigine.
- N° 2061. — 23 NOVEMBRE 1912 SUPPLÉMENT
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- INFORMATIONS
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- Avis da i administration. — L'échéance du 3o novembre étant l’une des plus chargées de l’année, nous prions instamment MM. les abonnés, dont l’abonnement se termine avec le numéro du 3o novembre (n° 2062), de nous faire parvenir, soit par leur libraire, soit directement, le montant de leur renouvellement avant cette époque et de joindre une des dernières bandes de la revue. Une quittance, pour une même durée que l'abonnement précédent, sera, à Paris et dans les départements, présentée à partir du 18 novembre aux abonnés qui, préférant ce mode de recouvrement, n’auront pas, avant cette date, renouvelé ou donné ordre contraire. — Tout abonné à La Nature peut, en renouvelant son abonnement pour une année entière, recevoir les Tables décennales (3 volumes, i8^3 à 1882 — 1883 à 1892 — 1892 à 1902), au prix de 18 francs au lieu de 26 francs.
- La grandeur stellaire du Soleil. — On sait que les étoiles visibles à l’œil nu sont classées en six grandeurs, la première grandeur comprenant les étoiles les plus brillantes, la sixième les étoiles juste à la limite de la vision humaine sans instrument. Chaque classe de grandeur est 2,5 fois plus lumineuse que la classe au-dessous. Ainsi la ire grandeur est 2,5 fois plus lumineuse que la 20, ou 2,52 = 6,25 fois que la 3e, etc. L’échelle peut se prolonger du côté des étoiles bril-lautes. Ainsi Sirius, la plus éclatante de toutes les étoiles, est de la grandeur — 1,4, Aldébaran étant l’unité de première grandeur. Cette valeur — 1,4 veut dire que Sirius est 2,5 ^ fois plus brillant qu’Aldébaran. En effet, les astres d’une grandeur au-dessus de la i'% seront de la grandeur zéro, puis, encore au-dessus, de la grandeur — 1, etc. On petit comparer de la façon suivante ces deux notations qui, au premier abord, paraissent assez confuses : la première ligne, celle des grandeurs stellaires, est une progression arithmétique, la seconde, celle des éclats, une progression géométrique :
- .Grandeur Eclats. .
- — 2 —1 2,53 2,5*
- 0
- 2 3 4
- 1 1 1 1 1
- 2,5 2,o2 2,53 2,54 2,58’
- En suivant cette notation, on peut se demander quelle serait la grandeur stellaire du Soleil? Le professeur L. Ceraski donne une réponse à cette question dans les Annales de VObservatoire de Moscou, vol. V, où il décrit les recherches pholométriques qu’il a entreprises en igo3 et igo5. Dans la première de ces années, il a comparé l’éclat du Soleil à celui de a Lion (Régulus), la planète Vénus servant d’intermédiaire pour les comparaisons. Il a trouvé la grandeur — 26,89, Dans la seconde, en utilisant d’àuires étoiles, il est arrivé à un résultat très voisin — 26,5. Ainsi, le Soleil, d’après ces mesures, brillerait autant que 2,527’”' ou 88 milliards d’étoiles de la première grandeur!
- L’argent miroitant. — Nos lecteurs savent le rôle que jouent les dépôts d’argent dans la fabrication des
- miroirs pour beaucoup desquels on a renoncé à l'étamage au mercure, si dangereux et si insalubre. On a précisé à ce sujet les conditions dans lesquelles se forment ces dépôts. Ils proviennent, comme on le sait, de la réduction des solutions argenliques ammoniacales par divers corps réducteurs : aldéhydes formique et acétique, glucose, lactose, acide tartrique ; la rapidité de la réaction dépend de la nature et de la surface des parois de verre. La présence de substances étrangères qui ne prennent pas part à la réaction nuit à la formation du miroir et facilite la production d’un précipité noir d’argent impur. Le dépôt miroitant est, au contraire, formé d’argent pur. D après l’examen microscopique et ultra-microscopique, ce dépôt miroitant parait amorphe et homogène; il adhère forlement au verre et n’est pas altéré par l’eau, l’ammoniaque et les alcalis à l’abri de l’air, non plus que par la plupart des solutions salines ; par contre, les acides très dilués et les solutions des sels halogènes : chlorures, bromures, iodures, le détachent sans l’attaquer. Somme toute, le dépôt miroitant parait constitué par un état discontinu de l’argent, analogue à l’état colloïdal. On peut le rapprocher des dépôts obtenus par la pulvérisation cathodique. Toutes ces notions sont intéressantes à connaître au point de vue de la préparation et de la conservation des miroirs argentés.
- La transformation catalytique de l’acide sulfureux en acide sulfurique. — Il a été souvent parlé ici même des phénomènes catalytiques, c’est-à-dire des phénomènes de présence par lesquels un corps favorise la combinaison de deux autres substances ; en particulier, nous avons eu plusieurs fois l’occasion de rappeler la transformation de l’acide sulfureux en acide sulfurique sous l influence des métaux réduits, notamment du platine, cette méthode étant mise à profit industriellement dans le procédé dit « de contact ». Aussi les chimistes cherchent-ils à pénétrer le mécanisme intime de cette action pour en perfectionner l’application et les rendements. On a trouvé récemment qu’en l’absence complète d’oxygène libre, l’acide sulfureux au contact du noir de palladium, c’est-à-dire du palladium réduit, fournit de l’acide sulfurique par déshydrogénation de l’acide sulfureux hydraté S03H2 à l’état d’acide sulfurique anhydre SO3; mais l’hydrogène ainsi disparu ne se fixe pas sur le palladium. Il y a action secondaire de cet hydrogène sur l’acide sulfureux dont le soufre est absorbe par le palladium. Il y a donc lieu de penser que l’oxydation de l’acide sulfureux, dans le procédé de contact à l’aide du platine réduit, laquelle exige la présence d’une trace d’humidité, est, elle aussi, une action de déshydrogénation analogue à celle dont nous venons de parler.
- L’été de 1912 en Italie. — Un de nos lecteurs, M. Talmone, de Turin, nous écrit, à propos de notre article sur l’été anormal de 1912 : « La vallée du Pô a
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- souffert aussi cruellement du manque de chaleur; les fruits n ont pas mûri, on a fait très peu de vin. Pour l’Italie du Sud, à partir de la Toscane le pays a joui d’un été sec et chaud tellement que le raisin a été vendangé beaucoup plus tôt que les autres années. Le vent du Sud-Ouest nous apporte le beau temps fixe ; c’est infaillible pour nos contrées. Aussi ne l’avons nous senti que pendant la première semaine d’octobre, trop tard hélas pour chauffer et mûrir les récoltes. »
- L éclairage du canal de Panama. —Au nombre des différents problèmes à résoudre en vue de faciliter aux navires la traversée du canal de Panama, l’éclairage de ce dernier pendant la nuit est un des plus importants. Voici la solution qui a été adoptée. Les chenaux d’entrée et celui qui traverse le lac Gatum seront éclairés par une double ligne de 60 bouées lumineuses fonctionnant automatiquement. Chacune de ces bouées sera munie d un appareil optique à éclats d’une portée d’environ ra milles et chaque appareil optique sera caractérisé par le nombre ét la durée des éclats. Aucune lumière colorée ne sera employée. Deux de ces bouées sont actuellement en service à la sortie du chenal qui donne accès à l’Océan Pacifique. Leur portée est de 20 milles. Ce sont les rayons solaires qui agissent sur une soupape servant à éteindre la lumière au lever du soleil et la rallume à son coucher. A cet effet, cette soupape est constituée d’un cylindre en verre épais à l’intérieur duquel se trouvent quatre tiges métalliques. La tige centrale est recouverte de noir de fumée qui absorbe les rayons solaires, tandis que les trois autres polies réfléchissent ces mêmes rayons. Sous l’action des rayons solaires la tige centrale se dilate plus que les trois autres et c’est cette dilatation qui est utilisée pour ouvrir ou fermer la soupape qui admet l’acétylène dans le brûleur de l’appareil optique. Un petit brûleur alimenté par l’acétylène et qui brûle constamment sert à enflammer le gaz au moment de l’ouverture de la soupape ( The Times Engineering Supplément).
- Les plus lourds cerveaux humains. — A différentes reprises, on a soutenu qu’il y a un rapport entre le poids du cerveau et l’intelligence. Le poids moyen du cerveau des hommes européens étant de i3go grammes, on a signalé plusieurs fois des poids beaucoup plus élevés, chez des hommes remarquables par leur intelligence. Voici quelques-unes de ces pesées, les plus
- grandes :
- Ivan Tourguenief, romancier russe.........2102 gr.
- Joseph Bouny, juriste français............ 1935 —
- Georges Cuvier, naturaliste français...... i83o —
- E.-H Knight, ingénieur américain..........1814 —
- Franz Klaus, théologien allemand...........1800 —
- Abercombie, médecin écossais.............. 1786 —
- Schiller, poète allemand...................1785 —
- Benjamin Butler, homme d’état américain . . 1758 —
- Edward Olney, mathématicien américain. . . 1701 —
- Il semblerait donc qu’une grande intelligence est liée à un grand poids du cerveau. Il est vrai que d’autres hommes distingués ont eu un cerveau plus léger que la moyenne de 1390 grammes et que, d’autre part, on a rencontré des hommes très ordinaires à cerveau fort lourd et même des aliénés, tels le boucher épileptique observé par Thurnam dont le cerveau pesait 1760 gr. et les 4 écossais du Dr.Peacok, marins, imprimeurs ou tailleurs, tous alcooliques, qui avaient 1728 à 1778 gr. de -cervelle, sans paraître bien remarquables pour cela. Il est donc difficile de conclure en une question si complexe et si délicate.
- Un progrès dans l’industrie des engrais phosphatés. — Il est dii à un Américain, M. Spencer B. Newberry. Ce chimiste a trouvé le moyen de rendre directement utilisables comme engrais, les phosphates extraits de la mine, sans autre traitement qu’une calcination convenablement conduite. Les phosphates, au sortir de la mine, même après une fine pulvérisation, sont actuellement sans valeur comme engrais : ils sont insolubles, donc inassimilables par les plantes. Pour leur donner une valeur agricole, on les traite le plus souvent par l’acide sulfurique, on obtient ainsi les superphosphates dont on sait l’action fertilisante. M. New-berry, après un très grand nombre d’expériences, a constaté que la calcination des phosphates bruts, con-
- duite avec certaines précautions, a le même heureux effet que le traitement par l’acide sulfurique. Il a constaté que l’addition de certaines substances, telles que : acide sulfurique, poussier de charbon, sulfate de chaux, sulfate de soude, etc., rend la calcination plus rapide et plus régulière. Les effets les plus heureux sont obtenus par l’addition d’un sel alcalin quelconque. Lorsque la transformation du phosphate a été réalisée, on continue à chauffer pour éliminer par volatilisation, le sel alcalin. Et l’on relire du four un phosphate qui peut être livré à l’agriculture, avec ce gros avantage de se trouver concentré au lieu d’être dilué, comme dans le cas des superphosphates, dans une masse de sulfates sans valeur fertilisante. Le produit obtenu est deux fois plus riche que les superphosphates en acide phosphorique assimilable.
- Hybrides de lion et de léopard. — On connaît la grande ressemblance de tous les félins, mais les cas d’hybridation entre individus d’espèces différentes sont toujours rares. Récemment, à la Zoological Society de Londres, a été présentée la peau d’un hybride de ce genre. L’animal était né dans les jardins de Kolhapur du croisement d’un grand léopard et d’une lionne ; cette portée comprenait deux hybrides, dont l’un, celui dont la peau fut présentée, mourut à l’âge de 21 mois et dont l’autre, âgé de 2 ans, est encore vivant. La peau est tachée comme celle d’un léopard, mais les taches sont sur les côtés plus petites, plus brunes et moins distinctes, comme si elles commençaient à disparaître, ainsi que c’est le cas chez le lion; le ventre est clair et la queue terminée par un panache comme chez le lion. Un autre hybride qu’on pourrait rapprocher de celui-ci est le félin élevé à Chicago, provenant d’un lion et d’une métisse de jaguar et de léopard qu’on exhiba au Zoological Garden et qui mourut tué par un lion.
- La « bière aux sauterelles ». — En une remarquable étude sur les boissons indigènes que publie le Philippine Journal of Science, MM. Gibbs et Ageaoili décrivent le plus étrange breuvage qu’on puisse imaginer. Le sa-fu-eng, dont les Igorotes de l’Ile de Luçon se montrent friands, est préparé de la façon suivante. On fait cuire séparément du riz, des camotes (sorte de fruit), des sauterelles, de la viande de porc, et on verse ces ingrédients dans une urne de terre à moitié remplie d’eau froide, en y ajoutant des os concassés après cuisson. On abandonne cette mixture à elle-même pendant une dizaine de jours, et on obtient alors un liquide fermenté, aigre, et qui dégage une odeur que les narines d’un Européen trouvent épouvantable. Les Igorotes boivent cependant cette bière avec délice, et, dans plusieurs tribus, c’est le seul breuvage qui se boive durant les repas.
- Rapaces bienfaisants. — On a tendance à croire que tous les rapaces devraient être considérés comme des oiseaux nuisibles, et traités comme tels ; mais la règle supporte de nombreuses exceptions. La Revue française d'Ornithologie en signale une, par la plume de M. de ChaigDon. L’auteur a pu obtenir d'un préparateur d’Autun d’intéressantes notes sur le contenu de l’estomac et du gésier de 280 crécerelles (Falco tinnun-culus) qu’il a naturalisées en l’espace de sept années ; or, il n’y a jamais rencontré de débris d’oiseaux, Par contre il y a trouvé des débris d’insectes (élytres de coléoptères), des peaux de rongeurs, des pattes de taupes. Il paraît donc prouvé que la crécerelle ou émou-chet est un oiseau éminemment utile à l'agriculture. Il n’en est pas ainsi de l’épervier (Accipiter nisus). Sur 3oo individus examinés, le même observateur n’a jamais rencontré des débris d’insectes, de rongeurs ou de taupes, mais uniquement des débris de passereaux. Ce rapace est donc nettement un oiseau nuisible. On en dira autant de l’autour ordinaire (Astur palumharius). Chez 20 individus étudiés, les estomacs ne contenaient que des débris d’oiseaux, et aussi des os de lapereaux ou de levreaux. Enfin, chez 3o buses vulgaires (Buteo vulgaris), on trouva des débris variés, montrant que ce rapace se gorge, selon la saison, de passereaux, de poulets, de couleuvres, de rongeurs, de batraciens, d’insectes et même d’écrevisses. La buse pourrait donc trouver grâce devant le chasseur; mais l’épervier et l’autour ne méritent pas sa clémence, et la crécerelle est digne de sa protection.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- Mécanique
- Remontage automatique des horloges par la conduite d’eau. — On a imaginé déjà un assez grand nombre de systèmes de pendules ou d’horloges qui fonctionnent sans qu’on ait à s’occuper de les remonter
- pour qu’on puisse penser qu’il y a un réel intérêt à obtenir un tel résultat. M. Fernand Jeannet y arrive par un procédé original qui consiste à utiliser la dépression qui se produit dans une conduite d’eau, quand on ouvre un robinet, pour actionner un petit mécanisme qui peut S’adapter au remontoir d’une pendule ou horloge quelconque.
- Dans une ville dont les habitations sont desservies par une canalisation générale de distribution d’eau, il se produit constamment, sur la partie de la canalisation qui se trouve chez l’habitant, des différences de pression, soit qu’on tire de l’eau dans la maison même, soit qu’on ouvre un robinet dans une maison située dans le voisinage. Pour utiliser cette force perdue, l’inventeur a branché sur la conduite d’eau, au moyen d’un tuyau et d’un raccord C D, un petit cylindre A (fig. i) dans lequel se meut un piston B en cuir embouti maintenu par un ressort E. Celui-ci est calculé de façon à être inférieur à la pression normale de l’eau, de telle sorte que le piston se trouve repoussé vers le haut du cylindre quand aucune fuite ne se produit dans la canalisation. Mais dès qu’on ouvre un robinet, l’équilibre est rompu et le ressort pousse le piston vers le bas, il remonte ensuite quand le robinet est fermé. Il se produit donc un mouvement alternatif qui est transmis par les leviers H à un encliquetage à cochet C qui le transforme en mouvement de rotation. Un engrenage approprié relie le rochet au carré du remontoir I. Comme c’est en somme le ressort E qui actionne le mécanisme, il suffit qu'il soit plus faible que le ressort de la pendule pour ne pas dépasser la limite du remontage. Ce
- système ayant fait ses preuves pendant 4 années consécutives, M. Jeannet a voulu le rendre plus commercial et l’a perfectionné de la façon suivante : il a remplacé le pistonpar une boîte élastique en métal K (fig. 2) qui est en relation avec la conduite d'eau par le raccord L. Des leviers N O transmettent le mouvement à l’encliquetage C, qui est ici vu de profil et qui ac-tionne l’engrenage du remontoir I par une vis sans -« fin J. C’est le ressort de rappel M qui agit sur le mécanisme et qui est calculé de façon à ne pas dépasser la limite du remontage. — M. Fernand Jeannet, horloger, 9, rue d’Alsace, à Bécon-Asnières (Seine).
- 'Electricité
- Entraînement par noyau aimanté. — On peut obtenir au moyen d’un noyau aimanté, animé d’un mouvement de rotation, des effets d’attraction très curieux et qui peuvent recevoir plusieurs applications, ainsi qu’on peut le voir parles appareils ci-contre, imaginés par M. Elis Julien. Le mouvement du noyau peut être
- obtenu par un procédé quelconque : mouvement d horlogerie, ou même a la main par une ficelle, comme une toupie ; 1 inventeur a prévu ici un petit moteur électrique M. Si de 1 extrémité N du barreau en mouvement autour de son axe et dépassant au centre d’un plateàu en verre, on approche un fil de fer contourné en spirale, celui-ci vient adhérer à l’aimant qui agit alors comme un engrenage à friction; de sorte que toute la spirale se met en marche indéfiniment, le noyau passant automatiquement, sans lâcher prise, de la partie interne à la partie externe du fil de fer On a recourbé l’autre extrémité de celui-ci à angle droit et on y a fixé une carte Flf- *• Mécanisme d’en-qui se trouve ainsi animée Crainenieut l,a1' noyau amiante, d’un mouvement continu.
- Cette disposition peut être utilisée par exemple pour attirer l’attention sur un objet exposé dans une vitrine.
- Une autre application consiste à utiliser ce principe pour actionner l’aiguille d’un jeu de loterie, de manière à empêcher toute supercherie. A cet effet l’aiguille a la forme d’un point d’interrogation, comme on le voit à la droite du dessin ; mais on a ménagé en C un cran qui a le diamètre du noyau. On place l’aiguille contre le noyau
- tournant, à un endroit quelconque ; l’adhérence la fait progresser contre celui-ci jusqu’au moment où se présente le cran C. A ce moment le noyau entrant complètement dans le cran, l’adhérence ne se produit plus par un seul point, mais sur toute la paroi du cran ; il en ré-. _ produit plus, mais
- que 1 aiguille se trouve au contraire fixée au noyau et tourne alors comme une aiguille ordinaire. On comprend que dans ces conditions il est impossible de disposer le jeu de façon à ce que l’aiguille s’arrête à un endroit prévu d’avance. — M. Elis 'Julien, 43, avenue de la Gare, Bourges.
- Chauffage
- Chauffage des fours au gaz. — Depuis quelques années on s’occupe de remplacer le chauffage au bois des fours de boulangerie par le chauffage au gaz. La Chambre syndicale de la boulangerie a organisé, au début de cette année, une série d’expériences qui ont permis aux intéressés, constructeurs et boulangers, de se rendre compte de l’intérêt que pouvait présenter ce nouveau mode de chauffage Le chahnneau mobile Jaeger,
- Une Commission nommée pour procéder à ces expériences, a jjris toutes les précautions nécessaires . pour assurer l’exactitude des résultats, toutes les opérations ont été conduites avec les plus minutieuses précautions, de façon à éviter les critiques. On a utilisé le bois, la houille et le gaz.
- Les résultats acquis ont permis de se rendre compte de la possibilité d’employer le gaz au point de vue économique. Il faut tenir compte en effet de ce que dans ce cas il évite les locaux spéciaux pour loger la réserve de bois et la main-d’œuvre nécessaire à sa manipulation. Afin de rendre cet emploi pratique, M. J. Jaeger a ima-
- I’ig. 3. — Loterie magnétique, suite que l’action d’engrenage ne se
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- SCIENCE APPLIQUEE
- giné un chalumeau spécial qui se monte sur une conduite souple, de façon à pouvoir être dirigé sur les différentes parties du four et à répartir la chaleur aussi également que possible; la projection de la flamme peut atteindre 3 m. 5o, c’est-à-dire jusqu’au fond du four.
- L’appareil pèse 19 kg, il a o m. 43 cent, de large sur o m. 16 c. de haut , et peut s’adapter à tous les fours existants. Par mesure de sécurité, il est disposé de façon que l’arrivée du gaz est impossible quand la veilleuse est éteinte; on ne peut donc jamais avoir de fuite dangereuse. L’emploi d’un tuyau flexible permet de se servir du même appareil pour chaufler plusieurs fours, on. le transporte de l’un à l’autre au moment voulu; la manœuvre est très simple et s’apprend en quelques minutes. — M. J. Jaeger, 142, rue Oberkampf, Paris.
- 'Eclairage
- Transformation d’un vase en appareil d’éclairage.
- -— Quand on veut utiliser un vase de porcelaine, de verre, bronze, etc., pour en faire un appareil d’éclairage
- au gaz ou à l’électricité, il faut fixer à sa partie supérieure la pièce destinée à recevoir le bec de gaz ou la douille de la lampe à incandescence. Cela n’est pas toujours très facile et'cela nécessite un percement souvent dangereux pour l’objet ou un scellement au plâtre pas toujours très solide. L’appareil « Unie » représenté ci-contre, et inventé par M. Callot, permet de faire cette adaptation sans aucune difficulté.
- Il se compose d’une bobèche B (fig. 1) sur laquelle viendra se fixer le bec ou la douille et au pied de laquelle on a adapté un diaphragme iris R formé d’une série de lamelles qui s’ouvrent quand on tourne un écroii molleté B formant motif décoratif de la bobèche.
- Quand on a atteint le diamètre nécessaire pour fermer l’ouverture supérieure du vase, on l’applique dessus et on serre l’écrou. Pour le maintenir ensuite bien en place, on introduit une broche, un clou par exemple, djins le trou T ménagé à la partie supérieure de l’appareil et on tourne comme pùur dévisser. ,
- Cela a pour effet de ma-1 j nœuvrer une crémaillère cy-
- \ / lindrique C (fig. 2) qui
- \ / actionne les petits segments
- 3 dentés fixés à l’extrémité des
- 0 trois branches L qui termi-
- nent l’appareil. Celles-ci s’écartent alors, viennent faire pression (fig. 3) sur les parois du vase et maintiennent le tout en place. On peut faire l'application de ce système à des vases de formes très différentes. — Se trouve chez Mme veuve Simonet, 36, rue des Cendriers, Paris.
- Divers
- Dactylophone pour sourds. — Quand une personne ne peut se faire entendre distinctement d’un sourd ou d’un dur d’oreille, si elle ignore la mimique, la dactylologie (méthode des signes faits avec la main), si le sourd de son côté les ignore ; si ce dernier ne sait pas ou ne peut pas lire sur les lèvres qui lüi parlent, il ne reste à cette personne qu’un seul moyen de communiquer avec son interlocuteur infirme : l’écriture. Or, à con-
- naître la dactylologie, la mimique, on ne rencontre guère que les sourds élevés dans les Etablissements de sourds-muets (sourds de naissance ou de première enfance), et leur entourage immédiat. Quant à la faculté de lire sur les lèvres, même parfaitement acquise, elle est loin de toujours se prêter à la véritable conversation, quand elle n’est pas d’utilisation à peu près impossible pour ses fidèles.
- Ces raisons ont conduit le Dr Legrand à imaginer une méthode, la d actylophonie, qui, si elle présente l’inconvénient de nécessiter un appareil, a, sur la méthode ancienne, 1e
- grand avantage d’être immédiatement saisie par tous ceux qui savent lire, de pouvoir s’appliquer de suite, de s’apprendre très
- suffisamment en .
- quelques heures, 1 1
- de rapprocher U tlact^lophono.
- enfin les sourds des entendants.
- L’appareil nécessaire est le dactylophone (qui parle avec les doigts); il se présente sous l’aspect d’un petit clavier de 42 touches, disposées en trois rangées parallèles de 14 chacune, dans une boîte en bois comme •support. La simple pression du bout des doigts fait apparaître et maintient simultanément ou successivement dressées, par un mécanisme des plus simples, deux, trois, quatre lettres majuscules entrant dans la composition d’une même syllabe, tout le temps qite dure la pression.
- De la sorte, toute personne faisant face à l’appareil, peut apercevoir au fur et à mesure lettres et syllabes, donc les mots et les phrases qu’on lui dactylophone.
- Ces lettres sont de grandeur suffisante pour être parfaitement saisies par une vue normale, à 3 m. au moins s’il s’agit des petits modèles, à 5 ou 6 et plus, s’il s’agit des grands. — Est en vente, 2, rue des Volontaires, Paiis.
- Jouets
- Le puzzle au mercure. — C’est un jeu de patience et d’adresse qui consiste à réunir les morceaux épars d’une petite figurine, en les poussant à l'endroit voulu au moyen d’une goutte de mercure M. Dans une boite plate recouverte d’un verre et close hermétiquement de
- tous côtés, on a disposé les cinq ou six morceaux en lesquels on a séparé la figurine, collée sur une planchette de 2 ou 3 millimètres d’épaisseur. Les pieds seuls restent immobiles et c’est sur eux qu’on viendra appuyer, morceau par morceau, le' reste clé l’image jusqu’à ce qu’on l’ait complètement reconstituée. On y arrive en inclinant dans tous les sens la boîte, de façon à ce que le mercure vienne appuyer sur le morceau choisi et l’amène par sonpoids à l’endroit exact qu’il doit occuper. C’est beaucoup moins difficile qu’on le croit au premier abord, mais il est évident qu’il faut mettre de côté toute nervosité. — Chez M. Mathieu, rue de Valois, Paris.
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- RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE
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- Observations faites à l'Observatoire du Parc-Saint-Maur en octobre 1912,
- par M. Ch. Dufour.
- Le* moyennes des éléments météorologiques pour octobre 1912 ne diffèrent pas notablement de leurs valeurs normales. La température moyenne 90,1 est inférieure de o°,9 à la moyenne de 5o ans (1851-1900); le rapport de la hauteur mensuelle de pluie 57””",7 à la normale d’octobre 59mm,3 est de 0,98.
- Une période claire, sèche et froide avec vent soufflant généralement du N.-E.;' s’étend du 3 au i3 et la première gelée de l’automne se produit le 5 où le thermomètre descend à —o°,9. Le minimum absolu du mois — 20,8 a été observé le 7) le maximum absolu 2O0,6 le 14•
- Le minimum barométrique a été de 740™“,3 le ier à U iôm. Comme nous l’avons signalé dans le bulletin précédent, là nuit du 3o septembre au ier octobre a été marquée par une forte tempête. Le iGr, la vitesse du vent a atteint i6m,3 à ohio™; dans l’après-midi, on a entendu deux coups dé tonnerre. Le maximum de la pression a été observé au début de la période de beau temps; on a noté 77imm,9 le 5 à oh 20”.
- Le niveau moyen de la Marne a été encore inférieur à la normale. Il a oscillé entre im,68 le 24 et 2m,53 le 3o.
- Pression barométrique. (Alt. 5om,3.) — Moyenne des 24 heures : 757““,40; minimum absolu : 740'"“,3 le ior à Jh iom; maximum absolu : 771™“,9 le 5 à o1’ 20“.
- Température. — Sous l’abri. — Moyennes : des mi-nima, 4°,38; des maxima, i4°,68; des 24 heures, 9°,i2. Minimum absolu, —2°,8 le 7; maximum absolu, 2o°,6 le 14 Amplitudes diurnes : moyenne du mois, io°,3o; la plus élevée, i9°,o le 14 ; la plus faible, 5°,5 le 29. Sur le sol gazonné. — Moyennes : des minima, i°,53; des maxima, 22°,2o. Minimum absolu, —6°,3 le 6; maximum absolu, 3o°,9 le 2. Dans le sol gazonné. Moyennes du mois (prof. om,3o) à 9 heures : io°,oi ; à
- 21 heures : io°,i2; (prof. om,65) à 9 heures : n°,o6; à
- 21 heures : n0,O7; (prof. 1 mètre) à 9 heures : n°,87;
- à 21 heures : n°,85. De la Marne. — Moyennes : le
- matin, io°,5i ; le soir, io°,g3. Minimum, 90,2o le 24; maximum, i3°,85 le 2.
- Tension de la vapeur. — Moyenne des 24 heures : 7mm, 18. Minimum, 2mra,5 le 5 à 14 heures; maximum, i3mm ^ jor y j^ heures.
- Humidité relative. — Moyenne des 24 heures : 82,5. Minimum, 28 le 4 à i3 heures; maximum 100 à 21 dates différentes.
- Nébulosité. — Moyenne du mois (6 h. à 21 h.) 5,09; 6 jours clairs les 4, 5, 7, 8, 10, ii ; 2 jours entièrement couverts le 22 et le 29.
- Insolation. —Durée possible 333 heures; durée effective 12611,4 en 25 jours; rapport o,38.
- Pluie. — Total du mois en 45h 4- Maximum en
- 24 heures, 9mm,2 le 29 et le 3o.
- Nombre de jouis : de pluie, 14 ; de pluie appréciable (égale ou supérieure à omni,i) : 14 ; égale ou supérieure à i“m : x3 ; à 5mm : 4; de grêle 2; de gelée 4, consécutifs
- du 4 au 8; de tonnerre 1, le xer; de brouillard 5; de brume 7; de rosée 4; de gelée blanche, i5.
- Fréquence des vents : calmes, 5g.
- N . . . . 17 S. E. . . . 0 W . . . . !9
- N. N. E.. 42 S. S. E. . . 14 W. N. W. I I
- N. E. . . 107 S 48 N. W. . . 6
- E. N. E. . 61 S. S. W . . 102 N. N. W . 11
- E 5 S. W. . . . 173
- E. S. E. . 8 w. s. w. . 61
- Vitesse du vent en mètres par seconde. — Moyenne des 24 heures : 3ra,45. Moyennes diurnes : la plus élevée, 7™,6 le ier; la plus faible, ora,3 le 12. Vitesse maximum, i6m,3 le xe'' à oh iom par vent de S. W.
- Hauteur de la Marne. — Moyenne du mois : 2m,oo. Minimum, im,68 le 24; maximum, 2m,53 le 3o.
- Comparaisons aux valeurs normales. — Pression -)-omm,59; températurç — o°,93 ; tension de la vapeur — o“m,73; humidité relative —2,9; nébulosité —0,98; pluie —1mm,6 ; jours de pluie appréciable —1; insolation -f- i4\8.
- Électricité atmosphérique. — Moyenne générale (25 jours) : 114 volts. Moyenne diuime : la plus élevée 163 volts le 14 ; la plus faible 4l volts le 29. Moyenne des 16 journées où le potentiel est resté constamment positif et où l’on n’a, en outre, observé ni précipitation ni manifestation oi’ageuse, ni brouillard persistant, 124 volts; moyenne diurme la plus élevée x63 volts le 14 J la plus faible 94 volts le 12 et le i5. Amplitude diurne correspondante 0,43; amplitude nocturne o,5i.
- Radiation solaire. —La radiation solaire a été observée 21 fois à 12 dates différentes. La valeur la plus élevée a été 0e’1,997 le 4 à n1' 5ora.
- Taches solaires. — On n’a observé pendant le mois qu’un seul groupe de taches qui a persisté du 5 au 11. Le Soleil a paru dépourvu de taches aux dates des 2, 3, 4, i3, 14, i5, 17, 18, 25, 27, 3o et 3i.
- Perturbations magnétiques. — Faibles les I2-i3, 16; modérées les 11 et 15 ; foi’te le 14.
- Mouvements sismiques. — Le 12, début à i5h33m28s; ph. pie. de i6h7m à i6h29m, fin vers 18 heuirns (distancé probable 885o km); le 17, début à ioh9m36B; ph. pie. de iih2m à nhnm, fin avant 12 heures (distance probable environ 11 000 km); le 18, début à i2h6m43B; ph. pie. de i21,4°m à i3 heures, fin vers 14 heures (distance probable environ 8600 km); le 26, début à g1' igm 26“ ; ph. pie. de 9’' 58m à io1' 13m, fin ajxrès 11 heures ; le 31, début vers i2h24m; ph. pie. de i2h3ira à i2r,38m, fin vers i3 heures 1/2; le 31, début à 17'* 43ra 5S, phase principale de 17''27“ à i7h38™, fin à 19 heures 1/2.
- Des mouvements très faibles ont encore été enregistrés aux dates des 11, 12, 21, 22 et 3o octobre.
- Floraisons. — Le 14, aster blanc; le 24, topinambour.
- On a vu, le 28, une bande de canards sauvages se dirigeant vers l’Ouest.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Peinture mouchetée de la corne pour imiter 1 écaille. — Les pièces à colorer sont plongées pendant environ cinq minutes dans une solution de soude caustique à 5 ou io° Bé. L’alcali pénètre la matière ainsi rendue aisément perméable à l’action du liquide tinctorial appliqué ensuite; simple solution, concentrée de fuchsine. Cette teinture est naturellement appliquée par places; elle doit être épaissie avec un pèu de gomme arabique pour éviter qu elle ne s’étale; elle doit contenir le plus possible de matière colorante.
- O11 fait sécher dans un endi’oit tiède la conie teixile jusqu’à virage du brun x’ouge en nuance mordorée. On enlève ensuite l’excès de mixture coloriante avec une spatule, puis on lave en frottant avec de l’émeri. On obtient de la sorte des teintes rouge foncé, solides à la lumière et à l’humidité, et pai'ticulièrement jolies quand elles sont appliquées sur cornes transpai’entes et peu colorées, (Kunststoffe.)
- Pour améliorer la qualité d’un outil en fer. —
- Cette recette, très simple, nous est communiqxxée par un de nos lecteurs de ilussie, M. Eloi de Malachervski.
- Elle permet de donner à un objet en fer ordinaire la même qualité que s’il était en acier trempé. Il suffit pour cela de disposer d’un morceau de fonte douce (à grande teneur en cai’bone) et d’un feu de forge.
- On fait chauffer pirnsque à blanc le bout de fer qu’on désire améliorer et le morceau de fonte. On fimtte alox’s énergiquement la partie de l’outil que l’on veut traiter contre la fonte incandescente, jusqu’à ce que par refroidissement, le bout de fer devienne rouge. On le trempe alors dans l’eau froide. En définitive, on a opéré ainsi, très simplement, une « cémentation ».
- Extraction du jus de.tabac. — Le procédé consiste essentiellement à extraire la nicotine des jus, préalablement additionnés d’une base fixe (sel de soude), au moyen d’un courant de vapeur, et ensuite à séparer la vapeur nicotineuse de la vapeur d’eau qu’elle accompagne. On emploie un appareil distillaloire à compartiments, dans lequel les jus coulent de haut en bas, tandis que la vapeur circule en sens inverse. Pour réaliser, avec cet appareil, une extraction convenable de la nicotine, il faut dépenser un poids de vapeur à peu pi’ès
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- égal à celui du jus, et cela quelle que soit la richesse de ce dernier Au sortir de la colonne à compartiments, on fait passer la vapeur d’eau, contenant en poids de i à 4 centièmes de nicotine, dans une tour verticale où elle est mise en contact intime avec de l’acide sulfurique coulant très lentement. La nicotine est intégralement fixée et la vapeur passe outre ; un contact d’environ i seconde suffit à cette absorption. Il y a donc : x° déplacement de la nicotine par une base (chaux ou carbonate de soude); 20 extraction de la nicotine de cette solution, dans laquelle elle est en liberté. Le lavage des tabacs donne un jus dans lequel la nicotine entre à l’état de combinaison organique; on déplace cette nicotine par une base (CÔ3 Na2 e, c) ; on sépare la nicotine du jus primitif de tabac par la vapeur d’eau surchauffée, et finalement, on sépare la nicotine de la vapeur d’eau par l’acide sulfurique ; il y a formation de sulfate de nicotine. Le malaxage des jus avec la base se fait dans des appareils analogues aux malaxeurs de brasserie. Les jus sont transportés par une pompe au sommet d’une colonne à plateaux (la colonne de distillerie classique), laquelle est parcourue de bas en haut par un courant de vapeur à 3 atmosphères ; la nicotine est isolée de la vapeur et séparée du jus primitif. On opère de façon à employer i kg de vapeur pour i kg de jus, de sorte que la concentration en nicotine au sommet de la colonne est la même que dans le jus. Du haut de la colonne, la vapeur nicotineuse, après détente à i atmosphère, arrive à un barboteur ou appareil Schloesing, composé d’un récipient cylindrique rempli d’acide sulfurique du commerce. La vapeur nicotineuse est amenée au sein du liquide par un tube criblé de trous. L’acide sulfurique neutralise la nicotine, et il se forme du sulfate de nicotine; à ce moment, on arrête le dégagement, on opère un prélèvement et un essai à la teinture de tournesol. Gomme les sels d’ammoniaque sont toujours abondants dans les jus de tabac (sels d’ammoniaque préexistants et sels de décomposition), l’ammoniaque accompagne la nicotine jusqu’à l'arrivée de l’acide sulfurique, d’où formation de sulfate d’ammoniaque et diminution très no-
- table (jusqu’à 5o pour ioo) de la teneur en nicotine de la solution. Pour éviter cet inconvénient, on élimine des jus l’ammoniaque par une première distillation qui, effectuée à très peu de vapeur, n’entraine pas de perte de nicotine ; ou bien, on a recours au procédé Parenty, qui utilise l’extraction par le pétrole, lequel dissout la nicotine et non l’ammoniaque.
- Dans la pratique, on fabrique des liqueurs contenant tout au plus 200 gr. de nicotine par litre, parce que de plus riches seraient trop toxiques. La dissolution doit être neutre ou peu alcaline pour les usages auxquels elle est destinée. Si, au sortir de l’appareil, elle est légèrement acide, on la neutralise en y ajoutant une petite quantité de carbonate de soude. On la prépare un peu plus riche qu’il est nécessaire et on l’amène, par une addition convenable d’eau et de jus, à un titre constant, par exemple à ioo gr. de nicotine au litre; le jus sert à la colorer, de manière qu elle ne puisse être confondue avec des liquides d’usage commun; étendue d’eau pour l’emploi, elle est à peine colorée.
- Mandrin extensible. — Destiné spécialement pour monter sur le tour les coussinets de transmission on pièces de même genre.
- Sur le centre du plateau se trouve un renflement tronconique dans Taxé duquel on peut enfoncer une vis enfilée dans une rondelle tronconique disposée en sens inverse du cône du plateau (fig. i).
- En serrant la vis, on rapproche les deux troncs de cône qui entrent à force dans une sorte de manchon fendu selon quelques génératrices (fig. 2), en sorte qu’il puisse aisément se distendre et serrer les bagues ou paliers qu’on a introduits sur l’appareil.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie lea faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Communications. — Un détecteur électrolytique sans pile. — M. Breton, de Paris, nous écrit : « Voulez-vous me permettre de vous signaler un fait qui paraît de nature à contrecarrer la théorie actuelle du fonctionnement du détecteur électrolytique du commandant Ferrié et qui pourrait intéresser vos lecteurs. Je reçois les dépêches de la Tour Eiffel avec le détecteur électrolytique en question sans pile. Voici quel est mon montage : antenne (45 mètres de fil tendus dans mon appartement) reliée à une bobine de self accordée ; électrode de Wallaston du détecteur reliée à cette bobine d’une part, et d’autre part à l’un des fils du téléphone ; l’autre fil du téléphone, relié au négatif du détecteur électrolytique ; le négatif du détecteur, relié à la conduite de gaz. Il est vrai que le négatif de mon détecteur se compose d’un fil de cuivre de 6/io° de millimètre, enroulé en spirale, et que, dans ces conditions mon détecteur fonctionne, peut-être, à la fois comme détecteur et comme pile. Les sons sont un peu moins forts qu’avec une pile de 1 volt 5, mais très nets néanmoins. Je ne serais pas fâché d’avoir votre avis et celui des lecteurs de La Nature. »
- Savon et bouillie arsenicale. — M. Gastine, délégué du service contre le phylloxéra à Marseille, nous écrit que les conclusions de notre article sur le pouvoir antiseptique du savon sont celles mêmes auxquelles il est arrivé : le savon a un pouvoir microbicide faible, un pouvoir détersif intense. M. Gastine utilise cette dernière action dans la lutte contre la cochylis et l’eudemis de la vigne ; pour cela, il ajoute, à l’arséniate de plomb
- recommandé contre les insectes, 600 grammes de savon blanc dissous dans 12 litres d’eau chaude pour x hectolitre de bouillie. Cette addition de savon, si elle n’augmente pas le pouvoir toxique de la bouillie arsenicale a l’avantage de mouiller les feuilles et les insectes et de maintenir indéfiniment en suspension dans l’eau le précipité d’arséniate de plomb.
- Renseignements. — M. le lieutenant Neyrch, à Genay. — La description de la découverte de M. Béthe-nod l’elative à la T. S. F. a pai’u dans notre n° 2o56, 16 octobre 1912, sous le titre « La télégraphie sans étincelle ».
- M. Normand-Blondeau, à Decize. — Il n’existe, croyons-nous, aucune publication spéciale pour l’agglomération des poussières de charbon de bois. Mais vous trouverez dans le volume de Colomer et Lordier ( Combustibles industriels, in-8°, Dunod,édit.) une centaine de pages consacrées à la fabrication des agglomérés de houille. Peut-être pourriez-vous vous guider là-dessus.
- M. G. à Rosières-de-Picardie (Somme). — La fabrication de la soie de lin ou soie végétale n’est encore qu’à ses débuts, et le procédé, qui a fait l’objet d un brevet, est la propriété d’une société créée pour cette .industrie nouvelle. Il n’existe actuellement, à notre connaissance, que deux usines situées : l’une à Asnières (Seine), l’autre à Notre-Dame-du-Yaudreuil (Eure), lesquelles usines appai’tiennent à ladite société. Pour ce qui concerne l’açhat des déchets de la fabrication, vous pourx’iez lui faire vos offres. Nous ne possédons aucune indication sur la provenance du matériel employé. Pour tous renseignements complémentaires, s’adresser à la Société française « La soie végétale », 44, rue Blanche. Paris.
- M. Bouline au, à .1 avrezac. (Charente). — Terres po{[r briques résistant aux très hautes températures. Depuis la terre de Mussidan servant à faire des briques pou'
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- revêtements des soles de fours d’aciéries, jusqu’à la magnésie dont on fait les fours électriques, il existe quantité de matériaux pour briques réfractaires. Nous ne pouvons entrer dans le détail d’üne telle étude, que vous pourrez trouver dans l’ouvrage suivant : À. Gran-ger, Fabrication des produits réfractaires, (Béranger, édit., rue des Saints-Pères, Paris, 1910, in-8 p. 120 à 327.
- M. le Dr du chemin de fer à Bamako. — Nous publierons sous peu dans les recettes le mode d’emploi de l’aluminate pour imperméabiliser le ciment.
- M. M. de M, Bilbao. — A propos du Quillaja sapo-naria, le Dr Chevalier nous informe qu’un livre, Les plantes médicinales du Chili, par A. Murillo, édité à l’occasion de l’Exposition universelle de 1889, par Roger et Chernowicz, traite de cette plante p. 70-76.
- M. A., 170 alpins, Cantal. — Le Dr Chevalier, chef des travaux de Pharmacologie à la Faculté de Médecine, 8, rue de l’Arrivée, Paris, qui s’occupe de la question
- de la culture des plantes médicinales, désirerait se mettre en rapport avec vous.
- M. II. de B., à Boulogne-sur-Seine. —Le Cæsium n’a actuellement aucun emploi courant. On l’a extrait des eaux de Durkheim (o"'er,i7 Cs Cl par litre), de Bourbonne les-Bains (32n,<’’r CsCl par litre), de Theodorshall, Fran-kenhausen, Aussee, Hall, Nauheim, Ems, du Mont-Dore, de Yichy, de Monte Catino (Toscane), de YVheal Clifford, en Cornouailles ( i"’6'^ Cs Cl par litre), enfin dans l’eau de mer (traces). On le trouve aussi dans un grand nombre de minéraux : lépidolithes de Rozena, de Prague, d’Amérique (3 Cs20 pour 100); triphylline, micà de Ziwall, mélaphyres, pétalite d’Elbe, carnallite deStassfurt, alun de Yulcano, pollux de l’île d’Elbe, très rare (i3 pour 100 Cs-O). Le prix auquel on peut se procurer le chlorure de cæsium dans l’industrie est d’environ 5oo fr. le kilogramme. Il est difficile de parler du prix courant d’un produit aussi peu demandé.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- La grotte de Villanova (Frioul) : K.-A. M. — Eu flânant, causeries <1 aviation : D1 Amans. — Les explosifs à oxygène liquide : À. Troller.— Les plantes carnivores ; Frédéric; Lues.— Transports de longue durée par -wagons frigorifiques ; Ch. Jacquin. —
- La Conférence internationale de l’heure : Em. Touchet. __Le
- port de Nantes : R. Bonnin. — Académie des sciences : Cit. de Villedeuil.
- Supplément. — Nécrologie : E. de Cyon. — Nouvelle Comète Borrelly (1912 c). — Identité de la comète 1912 b avec la comète de Tuttle. — Un groupe d’étoiles rouges. — Une expédition astronomique américaine en Algérie. —L’absorption de l’hydrogène par le platine, etc. — Le calé de figues. — Imperméabilisation du ciment et du mortier avec l’aluminate de baryte.
- Trypanosomes et trypanosomiases, par A. Laveran et F. Mesnil, professeurs à l’Institut Pasteur. Deuxième édition entièrement refondue. Grand in-8°, vni-iooop., 198 fig. et 1 planche en couleurs. Masson et Cic, éditeurs. Paris, 1912. Prix : 25 francs.
- Depuis 1904, date d’apparition de la première édition de cet ouvrage, la question des trypanosomes et des trypanosomiases a fait l’objet d’un nombre énorme de travaux. Pour en tenir compte, les auteurs ont dû élargir beaucoup leur cadre primitif et le volume qu’ils publient aujourd’hui a plus que doublé. Ils ont pensé que les progrès de nos connaissances étaient suffisants pour justifier une étude synthétique des trypanosomes et une esquisse de pathologie générale des trypanosomiases. Dans la partie spéciale de l’ouvrage, des chapitres nouveaux ont été consacrés aux trypanosomiases animales inconnues ou trop peu connues en 1.904> et à la trypanosomiase humaine américaine produite par le Schizotrypanum Cruzi. Enfin le court appendice sur les mouches tsétsés de la ira édition est devenu un chapitre, avec nombreuses figures, dans lequel ont été réunies les notions d’histoire naturelle sur les Invertébrés, suceurs de sang et transmetteurs des trypanosomiases. Les chapitres anciens ont été complétés ; de nombreuses additions ont dû être faites notamment au chapitre relatif à la maladie du sommeil. Ce livre sera d’une grande utilité aux savants qui poursuivent, dans les laboratoires d’Europe ou dans les régions tropicales, l’étude des trypanosomes et des trypanosomiases.
- Hydrologie élémentaire, par Allyre Chassevant. In-16, 24 fig. Yigot frères, éditeurs.. Paris. Prix : 4 francs.
- Ce volume résume de façon élémentaire les récentes acquisitions scientifiques et leur application à l’hydrologie, la structure des terrains, leur degré de perméabilité, la circulation des eaux dans le sol et le sous-sol, l’origine et la diagnose des eaux minérales, leurs propriétés physiques et chimiques. Un chapitre
- spécial est consacré à l'élude des gaz des eaux et à la radioactivité.
- Histoire de la Société nationale d'Agriculture de France, par Louis Passy, membre de l’Institut, ir“ partie 1761-1793. 1 vol. 472 P-i Philippe Renouard, édit., Paris 1912.
- La Société nationale d’Agriculture de France a non seulement été intimement mêlée à tous les grands événements agricoles de l’époque moderne ; elle a été également, surtout à ses débuts, un facteur important dans l’évolution scientifique et sociale de notre pays. C’est donc, quoiqu’il s’en défende, un important chapitre de notre histoire qu’a écrit M. Passy. La lecture de cet ouvrage est indispensable à quiconque veut être documenté sur les progrès de l’agriculture française.
- Lever des plans et nivellement (Encyclopédie des travaux publics Léchalas), par Durand Claye. i vol. de 786 pages. Béranger, Paris. Prix : 25 francs.
- Cet ouvrage, d’une utilité pratique immédiate, comporte un chapitre sur les opérations souterraines par Pelletan. On y a étudié la théorie des nivellements, les opérations sur le terrain, le contrôle et le calcul, la compensation des résultats et la théorie du niveau moyen de la mer.
- Exploitation des mines, par Heise et Herbst, tome IL Béranger, Paris. Prix : 25 francs.
- Nous recommandons spécialement cet intéressant ouvrage qui ne fait en aucune façon double emploi avec les ouvrages similaires déjà parus en France et où les mêmes matières sont envisagées dans un esprit tout différent. Tous les praticiens de l’exploitation des mines trouveront avantage à le posséder et à le consulter.
- Etudes d’ethnographie algérienne, par A. van Gennep, Ernest Leroux, édit., Paris 1911.
- Suite de bonnes monographies sur les soufflets algériens, les poteries kabyles, le tissage aux cartons et l’art décoratif de l’Afrique du Nord; cette étude, abondamment illustrée, montre bien la superposition fort complexe des types ethniques, linguistiques et culturels.
- Distribution and Origin of Life in America, par Robert Francis Scharff. Constable et Cie, éditeurs. Londres, 1911. 10/6,
- C’est là un des sujets les plus intéressants de la paléontologie géographique. Quels ont été les rapports du nouveau monde avec l’ancien; quels animaux ont émigré de l’un dans l’autre; à quelles époques ont-ils pu passer et à la faveur de quelles circonstances; glaciatious de toute la région nordique faisant communiquer l’Asie, l’Amérique, le Groenland et l’Europe, liaison continentale entre le Brésil et l’Afrique ; et à quels moments ces ponts ont-ils disparu, ame-
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- BIBLIOGRAPHIE
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- liant I isolement et la différenciation de certaines espèces; autant de questions qui se lèvent à chaque page de cet ouvrage, où l’on trouvera étudiées très soigneusement les espèces les plus typiques, « représentatives », des diverses parties des Amériques;
- Groenland, nord-est et nord-ouest canadiens, Alaska, Montagnes Rocheuses, cote pacifique, plaine centrale, sud-est et sud-ouest de l’Amérique du Nord, Amérique centrale, Antilles, Galapagos, régions nord-ouest, est et sud de l’Amérique du Sud.
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
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- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude i 5ora,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLC1E EN MILLIMÈTRES OiîSEUVATlONS GÉNÉRALES
- Lundi 11 nov. 1912 . 7°,5 W. N. W. 5. . Couvert. 1,7 Pluie de 3 h. à 4 h. 15; de 11 P. 5 à 20 mêlée de grêle et grésil.
- Mardi 12. . . . . . i°,6 N. N. VV, 4. Peu nuageux. 0,8 Nuageux; petite pluie à diverses reprises.
- Mercredi 15 . . . . 3°,5 W. M. W. 2. Couvert. 1,7 Gel. ht. ; couv. jusq; 15 h. ; nuag. eus. ; pluie de 2 h. à 3 h. 45.
- Jeudi 11 2U,8 S. W. 2. Couvert. 2,5 Gel. h. couv. ; pl. ou goût. de. 9 h. à tfi h. ; de 21 h. 45 à 24 h.
- Vendredi 15 ... . 5°,1 N. N. E. 3. Couvert. » Très nuag.; qq. gouttes; brume, celée blanche.
- Samedi 16 5U,8 W. S. W. 1. Pluie. 3,9 Couvert ; pluie ou bruine de i h. 50 a 11 li. ; do 19 h. à 19 h. 30.
- Dimanche 17. . . . 6°,5 Calme. Couvert. » Couv. ; brouill. de 800 m. à 8 li. ; pluie, de t h. 50 à 0 h.
- NOVEMBRE 1912. — SEMAINE DU LUNDI 11 AU DIMANCHE 17 NOVEMBRE 1912.
- Mercredi
- Lundi
- Vendredi
- Samedi
- Dimanche
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule che; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 9 au 17 nov. — T.e 9. Pression élevée sur presque toute l’Europe, supérieure à 770 en France; à ^78 en Ru ssie. Profonde dépression dans les parages de 1 Islande (Reijkiavik : 7 >4)- Neiges et pluies sur la moitié N. de l’Europe. En France : Cherbourg, 8 mm; Brest, 1. Temp. du matin : Moscou, — ii°; Nantes, 2; Toulouse, 3; Paris et Marseille, 5; Brest, 9; moyenne à Paris : 7°,3 (normale ; 6°,7). — Le 10. La dépression de l’Jslande s’étend sur le N.-W. de l’Europe. Pression élevée sur le S.-W. et l’E. du continent (Kharkof : 774 ; La Corogne : 772)- Pluies sur le N., le Centre et le W. Eu France : ballon de Servance, 3i mm; Nancy, 10; Paris et Brest, 3. Temp. du matin : Moscou, —90 ; Paris et Clermont-Ferrand, +5; Nantes, 10; Biarritz, 14 ; moyenne à Paris : 8° (normale : 6°,5). —Le 11. Dépression profonde sur toute l’Europe (735 mm sur la mer du Nord). Tempête sur la Manche. Neiges et pluie sur le Centre, le W. et le N. de l'Europe. En France, grêle et orages ; Gap, 43 ram; Besançon, 2,3; Toulouse, 16; Charleville, 12; Paris, 3. Temp. du matin : Arkhangel, — 6°; Charleville, -f-4 ; Paris, 8; Toulouse, 11; Alger, i5; moyenne à Paris : 6°,5 (normale : 6°,4)• — Le 12. La dépression de la veille persiste sur l’Europe; minimum vers Cassel, 736 mm. Autre minimum sur l’Adriatique (738). Pression élevée en Islande (yyS). Tempête sur nos côtes. Pluies sur le Centre et le W. de l’Europe. En France : Dunkerque, 29; Puy-de-Dôme, 11; Belfort, 4; Paris, 2. Temp. du matin : Belfort, o°; Bordeaux, 4; Paris, 5; Alger, 18; moyenne à Paris : 4°,5 (normale : 6°,3). — Le i3. La dépression se comble sur l’Europe centrale. Minima persistant vers Dantzig (740), sur la mer du Nord et le golfe de Gênes. Pluies sur le
- du Bureau Central Météorologique.
- N. et le S. de l’Europe. En France : Biarritz, 20 mm; le Havre, 8; Nancy. 1. Temp. du malin : Belfort et Clermont-Ferrand, o° ; Paris et Nantes, -(-4; Monaco, 10; moyenne à Paris : 4°.1 (normale : G0,2'. —- Le 1 Dépression sur la Baltique (Stockholm : 747)- Minima secondaires sur la Méditerranée et le golfe de Gascogne. Fortes pressions au large de l’Irlande. Pluies sur le N.-W. de l’Europe et l’Italie. En France : Biarritz, 6 mm; Paris, 3. Temp. du matin : Clermont-Ferrand et Marseille, — i°; Bordeaux, -f- 1; Monaco, 8; Alger, i3; moyenne à Paris : 4°>G (normale : 6°). — Ze i5. Aire de forte pression supérieure à 7G5 des Iles-Britanniques à la péninsule Ibérique. La dépression de la Baltique s’éloigne vers le N.-E. Une dépression persiste sur la Méditerranée. Pluies sur le N. et le S. de l’Europe. En France : Marseille, 17 mm; Paris, 1. Temp. du matin : Besançon, —3°; Paris et Nantes, -f- 5 ; Nice, 7; Alger, 10; moyenne à Paris : 6°,4 (normale : 5°,9). — Le iG, Pression supérieure à 765 sur les Iles-Britanniques, le W. de la France et la péninsule Ibérique; dépression sur le golfe de Gênes, le N. de la Russie et sur l’Islande. Pluies générales, très fortes dans le N. de l’Italie. Temp. du malin : Lyon, o°; Toulouse, -f-5 ; Paris, G; Monaco, 11 ; moyenne à Paris : 6°,6 (normale : 5",8). — Ze 17. Fortes pressions sur le S.-W. et le Centre du continent (La Corogne : 771 mm; Cracovie : 767). Dépression dans les parages dé l’Islande. Pluies sur le ’A • et le S. du continent. Neiges dans l’E. En Finance : Biarritz, 9 mm; Nice, G; Paris, 5; Charleville, 3. Temp du matin : Uléaborg, —90; Lyon, 3; Nancy, 5; Paris, .7 ; Brest, 10. — Phases de la Lune : N. L. le 9, à 2 h. 14 nl-du matin; P. Q. le iG. à 10 li. 35 m. du soir.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à Flndustrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l’Ecole des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Paris (Vte)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d'origine.
- N° 2062. — 30 NOVEMBRE 1912 SUPPLÉMENT
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- INFORMATIONS
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- Nécrologie : Ch. Bourseul Inventeur du téléphone.
- — Le véritable inventeur du téléphone, Ch. Bourseul, directeur honoraire des postes et télégraphes, vient de mourir à Saint-Céré (Lot), à l’àge de 83 ans. Né en 1829, Bourseul n’était en 1854 qu’un modeste agent de la télégraphie électrique, employé à Paris au bureau de la Bourse. En étudiant la transmission de la phrase électrique, il conçut alors le principe de la transmission électrique de la parole. Yoici comment il l’exposait dans Y Illustration : « Imaginez qu’on parle près d'une plaque « mobile assez flexible pour ne perdre aucune des vibra-« tions produites par la voix, que cette plaque établisse a et interrompe successivement la communication avec « une pile; vous pouvez avoir à distance une autre a plaque qui exécutera en même temps les mêmes « vibrations ». Bourseul ne trouva auprès de ses chefs aucun encouragement ; il abandonna son idée et ses expériences, cependant «les approximations obtenues faisaient prévoir un résultat favorable ». Six ans plus tard, un Allemand, Ph. Reiss, reprenait la voie tracée par Bourseul et créait effectivement le premier téléphone. En 1876, Elisha Gray et Graham Bell amènent enfin le téléphone à sa forme définitive. Hughes invente le microphone, Bourseul démontre à nouveau la puissance de ses facultés inventives : en 1878, il préconise les microphones à grenaille et à limaille, perfectionnement considérable de la découverte de Hughes. Les microphones de ce type sont aujourd’hui presque universellement employés et ont permis les communications téléphoniques à grande distance.
- La classification des spectres stellaires. — Un travail récent de M. de Grammont dans Y Annuaire au Bureau des Longitudes, a résumé nos connaissances actuelles sur les spectres stellaires : connaissances complétées pour l’hémisphère austral par l’installation d’un observatoire à Arequipa (Pérou) à 2363 mètres d’altitude sur l’initiative de M. Pickering. Le spectre tout particulièrement important de l’hydrogène stellaire, qui semblait jusqu’ici présenter l’anomalie d’une seule série de raies, rentre dans la règle ordinaire depuis la découverte d’une deuxième série secondaire, ou série Pickering inconnue dans le spectre solaire et caractéristique des étoiles les plus chaudes. Si nous classons les astres par ordre de température décroissante, les étoiles très chaudes, par lesquelles nous commençons, présentent, outre l’hydrogène, des raies de l’hélium et d’autres radiations, particulièrement intenses, d’origine inconnue, qui se montrent dans le bleu et le jaune. On n’y a rencontré aucune raie de métaux. Les étoiles très chaudes, en question, toutes très petites et toutes situées dans la voie lactée ou dans les nuées de Magellan, présentent des affinités avec les nébuleuses planétaires. Viennent ensuite les étoiles à hélium, où l’hydrogène est représenté seulement par sa première série secondaire. Ces I
- étoiles blanches ont la même distribution que les nébuleuses gazeuses par rapport au plan de la voie lactée et leur stade d’évolution doit succéder à celui des nébuleuses. Le spectre de l’hélium stellaire peut y être réparti en six séries de raies qui se présentent comme si l’on avait affaire à des spectres complets constitués chacun d une série principale et de deux séries secondaires, ce qui avait fait croire un moment à l’existence d’un second gaz : le Par-hélium, ou l’Astérium de Lockyer. Dans quelques étoiles ayant des accointances avec les nébuleuses, l’hydrogène est représenté par sa deuxième série secondaire. Le magnésium y apparaît dans des conditions de décharge électrique toutes spéciales, tandis que de rares et faibles lignes révèlent la présence du sodium, du calcium et du fer. Les raies du silicium,^ de l’oxygène et de l’azote sont plus marquées. La classe suivante est composée des étoiles blanches à hydrogène, dans lesquelles on distingue du calcium et du fer, mais peu ou pas d’hélium. Les étoiles solaires (classe II de Secchi) ont les mêmes raies étroites et faibles, mais très nombreuses, que le Soleil (Soleil, Arcturus, a2 du Centaure, la Polaire), On connaît encore des spectres cannelés qui correspondent à un notable abaissement de température stellaire (manganèse, titane et oxydes de ces métaux). Enfin les étoiles les moins chaudes sont les étoiles carbonées, où l’on reconnaît le carbone et les hydrocarbures, mais pas d’hydrogène, d’hélium et de calcium. Quelques raies brillantes y sont d’origine inconnue. En pendant avec les étoiles, les nébuleuses non résolubles présentent cette particularité de donner un spectre relativement très visible malgré la faiblesse de leur éclat. On y distingue trois raies principales attribuées à un élément qui leur serait propre, plus de l’hydrogène et de l’hélium. Dans la tête des comètes on trouve des bandes coïncidant avec celles des hydrocarbures soumis à l’illumination électrique, d’autres propres au cyanogène. De plus, on y distingue les raies propres à la lumière solaire qui doivent se réfléchir sur des particules solides et qui forment le spectre continu. La queue renferme parfois les mêmes éléments hydrocarburés que la tête; mais on y a constaté aussi du sodium (comète de 1881), et un élément inconnu. D’après divers faits, les comètes semblent constituées par des essaims de météorites. Enfin Yaurore polaire présente diverses raies caractéristiques (notamment une raie verte), qui appartiennent au Krypton, ou qui correspondent à la lumière cathodique d’un tube contenant de l’air raréfié.
- La transformation du phosphore blanc en phosphore rouge.— Le phosphore, comme on le sait, existe sous deux états, dits « allotropiques » nettement différents comme propriétés physiques, chimiques et physiologiques. On connaît depuis longtemps les conditions dans lesquélles le phosphoi’e blanc se transforme en
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- INFORMATIONS
- phosphore rouge, mais divers- détails de cette transformation ont été fixés dernièrement. La lumière, et surtout les radiations visibles du spectre, voisines de l’ultra-violet, transforment le phosphore blanc en phosphore rouge; la température influe très peu sur cette réaction photochimique qui a lieu encore même à la température de.l’air liquide. Par contre, ni "la lumière du jour, ni l’arc au mercure n’ont d’action sur la vapeur de phosphore à 200 degrés. En alternant des éclaire-ments et des déplacements du phosphore blanc par sublimation dans le vide en refroidissant une partie de l’appareil, pour renouveler les surfaces, on peut obtenir jusqu’à 5o milligr. de phosphore rouge pur avec la lumière du jour ou celle de l’arc au mercure agissant pendant plusieurs jours. Le phosphore rouge, ainsi obtenu après sublimation du phosphore blanc, est extrêmement divisé, sous forme de mousse et est alors très oxydable, même dans l’air sec. Pour préparer de grandes quantités de phosphore»rouge, on peut opérer de la façon suivante : le phosphore blanc est enfermé dans un tube de quartz dont le tiers est maintenu à 900 degrés, les deux autres tiers restant à 4o-5o degrés, à l’abri de la lumière ; en trois semaines, la transformation est à peu près totale. On sépare les traces de phosphore blanc qui restent en refroidissant une extrémité du tube dans l’air liquide.
- Production et consommation mondiales actuelles du charbon et du pétrole. — M. Parsons, élu Président de la NorlJi East Coast Institution of Engineers and Shipbuilders, a, dans son discours présidentiel, fourni quelques renseignements intéressants que nous pensons utile de faire connaître. D’après les relevés statistiques, la production mondiale annuelle de charbon, de 1908 à 1910 inclus, a été d’environ 1100 millions de tonnes métriques. Sur ce total, 3q pour 100 proviennent des Etats-Unis d’Amérique, 24 pour 100 du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne, 19 pour 100 de l’Allemagne et 18 pour 100 des autres pays. Pendant le même laps de temps la production du pétrole a passé de 37,7 millions de tonnes métriques à 44>5 millions. En d’autres termes, la production du pétrole n’a été en 1908 que 3,4 pour 100 de la production du charbon et en 1910 que 4,c>4 pour 100. M. Parsons examine ensuite les divers emplois du charbon et la consommation mondiale dans ces divers cas. Pour les machines marines, la consommation annuelle de charbon est de 56,5 millions de tonnes métriques ; pour les locomotives de chemins de fer de 88 millions de tonnes; pour les machines fixes de 92,5 millions, ce qui forme un total de 237 millions de tonnes métriques. En tenant compte des différences de capacité calorifique, les moteurs Diesel, pour obtenir la même puissance, devraient consommer 51,45 millions de tonnes métriques de pétrole, dont 14,12 millions de tonnes pour les moteurs marins, i4,33 millions pour les locomotives et 23 millions pour les moteurs fixes. Mais de ce total de 5i,45 millions de tonnes de pétrole il y aurait lieu de défalquer celui nécessaire pour les automobiles, l’éclairage et le graissage. Il ne resterait plus alors de disponible que 10 millions de tonnes de pétrole ce qui ne permettrait d’alimenter qu’environ 20 pour 100 des forces motrices mondiales.
- Record naval. — Nous avons eu l’occasion de parler des transformations subies par le nouveau croiseur-cuirassé Princess-Royal. L’une d’elles consistait à le munir d’un nouveau type d’hélice à trois ailes au sujet duquel l’Amirauté gardait le secret. Le navire, remis à flot, a procédé à de nouveaux essais sur les côtes de Cornwall, Six essais à pleine vapeur effectués entre bouées mesurant un mille marin ont fourni la vitesse régulière et continue de 34 nœuds, ce qui constitue le record du monde pour navires de haut bord. Avant le remplacement des hélices, la vitesse maximum n’avait été que de 32,7 nœuds. Les machines, d’après le cahier des charges devaient fournir 70000 chevaux; mais elles ont dépassé leur puissance nominale et les ingénieurs navals croient qu’elles ont donné jusqu’à 90 000 chevaux pendant ces essais. En comparant la Princess-Royal au Goeben, le plus jeune des navires allemands de même catégorie, on voit nettement que l’avantage appartient au croiseur anglais (26 35o tonnes) qui peut marcher à 34 nœuds et lancer d’un seul bord 10240 livres (mesures anglaises) de projectiles, tandis que le Goeben (26 635 tonnes) n’en
- lance que pour 8 3oo livres et ne fournit qu’une allure de 29,4 nœuds, bien qu’on ait dit qu'il ait marché à 32 nœuds.
- Puissance de multiplication d un infusoire. — On ne se rend généralement pas très bien compte de la puissance de multiplication des animaux microscosiques. Miss Lorande Loss Woodruff (Procedings of lhe Society for experimental Biology and Medicine) a eu la patience de la calculer. Le 1e1' mai 1907, elle a pris un individu de Paromœcium aurelia et, l’ayant placé dans une goutte d’eau, a eu le soin d’isoler et de suivre toutes les Paramécies qu’a produites cet unique animal jusqu’au iormai 1912. Ses observations continuées chaque jour pendant ces 5 années lui ont permis de compter 8029 générations dont 45a pendant la première année, 6go la 20, 613 la 3°, 612 la 4”, 662 la 5°, soit environ 3 générations tous les 2 jours. Le nombre des individus produits par l’unique infusoire du début de l’expérience se chiffre par 2 à la 3029e puissance et leur volume, s’ils eussent été conservés, aurait atteint 10000 fois le volume de la terre. Quelle preuve plus éloquente de la puissance de création du proloplasma vivant. Le célèbre problème des grains de blé de l’échiquier ne donne pas de nombres aussi fantastiques !
- Effets physiologiques des basses pressions atmosphériques. — Des observations faites pendant un séjour de 5 semaines au sommet du Pike’s Peak, dans le Colorado, à l’altitude de 4137 mètres, MM. Gordon Douglas, Haldano, Yandell Henderson et Edward Schneider, ont tiré les importantes conclusions suivantes (Procedings of lhe Royal Society) : la cyanose des lèvres et de la face, les nausées, les troubles intestinaux, les maux de tête, la tendance à l’évanouissement, etc., apparaissent dès qu’on arrive aux grandes altitudes; ces symptômes sont tous dus directement ou indirectement au besoin d’oxygène produit par la diminution de pression ; après 2 ou 3 jours de séjour au sommet, l’organisme s’accoutume et ces signes disparaissent, mais un effort musculaire provoque aussitôt le retour de la cyanose des lèvres et de la face et de la respiration rapide et périodique. Après 3 semaines, le nombre des globules rouges et la quantité d’hémoglobine sont accrus; le volume total du sang a légèrement augmenté, mais surtout la ventilation pulmonaire est beaucoup plus active. Après la descente, il faut environ un mois pour que l’organisme revienne à son état primitif. La lenteur de l’accoutumance aux grandes altitudes et du retour à l’état normal explique pourquoi ces faits n’ont pu être observés pendant les ascensions aérostatiques.
- Les migrations d’une algue. — Depuis 6 ans, on parle beaucoup d’une algue nouvellement apparue sur nos côtes, Golpomenia sinuosa, qui, dès son arrivée, s’est signalée à l'attention de tous par ses méfaits. En effet, dans beaucoup de régions ostréicoles elle s’est fixée sur la coquille des huîtres, et comme elle a la forme d’un ballonnet rempli d’air, en grandissant elle devient un flotteur assez puissant pour soulever les huîtres et les entraîner à la surface où elles se déplacent au gré des flots et des vents, aux dépens de l’ostréiculteur dont elles abandonnent ainsi le parc. M. Fabre-Domergue, inspecteur général des pêches, fut le premier à signaler sa présence en igo5 sur la côte sud de Bretagne ; depuis on l’a vue un peu partout et Minc Paul Lemoine vient de publier dans la Géographie l’histoire de sa migration. La Golpomenia est originaire des mers chaudes et tempérées; on la rencontre dans la Méditerranée) la mer Rouge, l’Océan Indien et sur les côtes du Brésil et du Mexique; jusqu’en 1905, on ne la connaissait pas au nord de Cadix, puis brusquement elle sc développa sur les côtes de Bretagne sans qu’on sache comment elle y était venue; en 1906, elle fut signalée sur la côte sud d’Angleterre, en 1907 à Wimereux et au Croisic, en 1909 à Marennes. Le golfe de Gascogne, intermédiaire entre son lieu d’origine et ceux de son immigration, resta indemne jusqu’en 1911. Aujourd’hui, si elle a complètement disparu de certains points tels que le golfe du Morbihan, étouffée par la végétation d’algues d’espèces différentes, en d’autres lieux, tels que la côte anglaise de la Manche, elle est devenue l’algue dominante et semble complètement adaptée à ce nouveau climat puisqu’elle y fructifie même en hiver.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- »»> Aviation
- Automobilisme
- L'indicateur de tension Lenoir.
- Indicateur de tension pour câbles et cordages. — Cet appareil a été imaginé par le capitaine du génie, Lenoir. Il est fort simple, il n’en est pas moins appelé à rendre de grands services. Car il est très souvent de la plus haute importance de pouvoir mesurer rapidement l’effort auquel un câble est soumis. Cette nécessité se
- rencontre notamment en aéronautique. Le principe de l’appareil, tel que 1 expose son inventeur dans VAérophile est le suivant : si l’on maintient deux galets A, B contre un cordage tendu, la force F à appliquer au milieu du cordage pour lui donner une flèche 00’ de valeur déterminée est proportionnelle à la tension du cordage. Ce principe a été mis en œuvre comme il suit :
- L’appareil comprend un bâti, formé de deux flasques, portant les axes des galets A et B, espacés de Goo mm. Entre ces flasques et perpendiculairement à la direction AB, une tige coulisse dans des glissières.
- Cette tige est terminée à l’une de ses extrémités par une chape ouverte portant un troisième galet central.
- Pendant les mesures, le câble s’appuie sur les gorges des galets A et B en passant dans la chape du galet central. Ce galet transmet au câble la traction F. Pour produire cette traction, la tige coulissante, du côté opposé au galet, est filetée et traverse un ressort à boudin taré. Ce ressort s’appuie, d’une part, sur le bâti de l’appareil, et d’autre part, par l’intermédiaire d’une butée à billes, sur l’embase d’un écrou moleté, vissé sur le filetage de la tige. En tournant cet écrou, l’on fait varier la compression du ressort, et, par suite la traction F et la flèche du câble OO’.
- L’écrasement du ressort est mesuré à l’aide d’une graduation portée par un manchon entourant le ressort à boudin. Ce manchon se déplace devant un index fixe. La graduation est chiffrée de façon à donner par lecture directe la valeur de la tension du cordage quand la flèche atteint io mm. Si l'on ne donne à la flèche qu’une valeur de 5 mm le résultat de la lecture précédente est à doubler.
- Pour "utiliser l’instrument, il reste à connaître à quel moment la flèche OO atteint la valeur voulue : io mm ou 5 mm.
- A cet effet, la tige, à section carrée dans la partie qui coulisse entre les flasques, porte un trait de repère dont les déplacements, par rapport au bâti de l’appareil, peuvent être suivis par une fenêtre découpée dans l’une des flasques.
- Le long des bords de cette fenêtre peut se déplacer un curseur portant trois traits espacés de 5 mm. Ce curseur est manœuvré par une vis sans fin, à tête
- moletée.
- Voici donc le mode d’emploi de l’appareil :
- i° Appliquer les galets A et B sur le câble dont on veut mesurer la tension, le câble passant dans la chape du galet central;
- 2° Le ressort à boudin étant entièrement détendu, amener à la main le galet central au contact du câble, en faisant coulisser la tige dans sa glissière ;
- 3° A l’aide de la vis sans fin, faire coïncider le premier trait du curseur et le trait de repère de la tige coulissante;
- 4° Tourner l’écrou moleté jusqu’à ce que le trait de repère de la tige se soit transporté en face du troisième. Le nombre lu sur la graduation donne la tension cherchée ou la moitié. L’appareil mesure des tensions de îoo à Goo kg avec une approximation de 5 à io kg.
- Le silencieux « Gaîaine ». — Nombre d’automobilistes ont déjà pu observer que, parfois, leur moteur développe plus de puissance en fonctionnant avec un silencieux que dans la marche à échappement libre. Ce résultat, en apparence paradoxal, s’ex23lique par le fait que la disposition du silencieux accélère automatiquement l'échappement des gaz brûlés; il en résulte une diminution de contre-pression dans le cylindre et par suite une certaine amélioration du rendement. Ajoutons que souvent ce résultat avantageux est simplement l’effet d’un heureux hasard.
- Dans le silencieux « Galaine », l’inventeur s’est attaché à réaliser, de façon certaine, cet effet, et d’après les essais faits à l’Automobile Club de France, il obtient ainsi une amélioration de 5 pour îoo dans le rendement du moteur.
- Voici la description de cet appareil, telle que la donne M. Ventou-Duclaux, l’ingénieur chargé de l’essai à l’Automobile Club.
- Le silencieux « Galaine » est composé de trois enveloppes concentriques; celle du plus faible diamètre II est ouverte à ses deux extrémités, c’est la partie que l’on adapte sur la tuyauterie d’échappement du moteur. Cette enveloppe est percée de fentes perpendiculaires à son axe.
- La seconde enveloppe A est percée de trous, une cloison est placée entre ces deux premières enveloppes à une certaine distance de l’extrémité de l’appareil.
- La troisième enveloppe extérieure B ne comporte aucune ouverture.
- Voici comment fonctionne cet appareil : les gaz d’échappement du moteur arrivant dans ïenveloppe centrale se divisent en deux parties; l’une, suit un chemin rectiligne et sort directement dans l’atmosphère; l’autre, traverse les fentes de la première enveloppe, puis les trous de la seconde, subit une certaine détente et vient se mélanger, vers l’orifice de sortie, aux gaz qui ont suivi le chemin rectiligne.
- La partie conique M, N joue un rôle important dans l’appareil ; le passage des gaz dans la partie centrale a pour résultat de créer une dépression clans la partie annulaire comprise entre l’enveloppe interne et l’enveloppe
- (loupe du silencieux « Galaine ».
- et limitée par la cloison. Cette dépression crée une aspiration des gaz à travers les fentes de l’enveloppe centrale et les trous de l’enveloppe, ce qui permet la détente des gaz ainsi détournés. — En vente : 96, rue Saint-Lazare, Paris.
- **> "Electricité
- Allumoir à magnéto. — Cet appareil est une sorte de briquet électromagnétique, apte à remplacer les allumettes ou les allumeurs au fero-cerium dont nul n’ignore les inconvénients.
- Description. — Cet appareil comprend 1 aimants en U de i5 X 7,5 X 4, A, terminés par des pièces polaires en fer doux P. Entre ces pièces polaires peut tourner un noyau de fer doux en double T, N sur lequel est enroulé un fil de cuivre isolé F, très long et très fin, afin que la self-induction ait une grande valeur et que la tension du courant soit assez élevée. Au centre, un axe en acier X est supporté par deux paliers et l’une de ses extrémités porte une manivelle M servant à la rotation de l’induit.
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- Le noyau en fer doux possède de chaque côlé une joue en Lois J ; l’une d’elles sert à la fixation d’un cylindre de bois C traversé en son centre par l’axe et entouré par une bague de laiton B sur laquelle viennent constamment frotter 2 lames élastiques de cuivre L reliées par un ressort R. La base des lames b et l’un des supports de l’.axe S reposent sur une lame de laiton l dont la région antérieure a forme ressort et possède une échancrure e dans laquelle peut s’engager la partie supérieure d’une petite .lampe à essence E. Près du cylindre de bois se trouve un cylindre de substance isolante I pouvant tourner à frottement dur autour de l’axe et présentant Une partie saillante s percée d’un trou où vient se loger l'une des extrémités d’un balai métallique m maintenu solidement en place par une vis r (fig. de gauche).
- Un des bouts du fil de l’induit est mis à nu et se trouve coincé d’une, p.art: entre l’axe et le cylindre de bois C et d’autre part entre la bague de laiton B et ce dit cylindre. L’autre bout, après avoir traversé la joue de l’induit .1, une partie du collecteur C, présente quelques tours de spires qui , sont logées dans une cavité c creusée dans le collecteur et le cylindre porte-balai I et l’extrémité d mise à.nu se trouve coincée entre le balai ni et les parois du trou.
- Les pièces Z sont,supposées transparentes.
- Lorsqu’on fait tourner l’induit, un courant prend naissance et le circuit se trouve fermé lorsque: le balai frotte
- *> Mécanique
- La scie « La Pliante ». — Celte scie a été imaginée à l usage de tous ceux dont les travaux exigent l’emploi d’une scie en dehors de l’atelier. La scie ordinaire est. en effet, d’un transport plutôt difficile. La scie « La Pliante », au contraire, est éminemment maniable, parce que très facilemenl démontable.
- Elle se compose d’une monture en bois et de trois lames différentes et interchangeables, à savoir : une lame de scie à araser en acier trempé, une lame de scie à chantourner et une lame de scie à métaux.
- La monture comporte deux dL' 111
- bras en bois sur lesquels
- la lame se fixe au moyen de tourillons en cviivre avec crochet mobile supprimant lintervention du tournevis et permettant le changement instantané des lames.
- Un sommier et un tendeur métallique à écrou permettent de fixer lés bras à l’écartement voulu et de donner à l’ensemble la rigidité nécessaire. Sur le sommier sont ménagées des rainures où l’on fixe les lames de rechange pendant le transport de l’outil. Lorsque le tout est
- L’allumoir Moreau.
- contre le bec de la lampe ; en effet le courant passe alors par l’axe X et son support S et par la bague de laiton B et les lames collectrices L, chemine dans la lame de laiton 1 puis dans la lampe E, le balai m et finalement circule dans le fil de l’induit-F.
- Lorsqu’on donne un rapide tour de manivelle, le courant s’établit d’abord quand le balai frotte contre le bec de la lampe, mais il se trouve bientôt brusquement rompu quand le balai cesse de frotter. Alors, si le balai est bien calé, c’est-à-dire si la rupture a lieu lors d’un maximum du courant, il jaillit une puissante étincelle qui allume la lampe.
- Pour régler la position du balai il suffit de tourner le cylindre isolant qui le porte. . .
- Le principe de l’appareil est donc le suivant : production d’un courant électrique-à l’àide d’une magnéto et rupture de ce courant lors d’un de ses maximum pour l’obtention d'une puissante étincelle destinée à allumage d’une lampe à essence.
- Les avantages de cet allumoir sont : i° allumage rapide et certain; — 20 aucune,consommation ; --- 3" aucun entretien, pas de manipulations malpropres; — 4° volume très réduit ; — 5° prix peu élevé.
- La construction en est très facile, l’inventeur construit lui-mème avec des outils plutôt rudimentaires.
- L’énergie employée pour produire l’allumage est de l’énergie humaine; mais la quantité dépensée est à peine supéiieure à celle exigée par le frottement d’une allumette. Certaines modifications permettant d’adapter cet appareil très pratique : i° aux bureaux de tabac (au lieu de faire tourner une manivelle il suffirait de tirer un anneau); 20 dans une chambre à coucher (grâce à un système de commande à distance) on peut s’en servir comme appareil à électriser et comme appareil capable d’alimenter une petite lampe électrique. — L’inventeur est M. E. Moreau, à Linge, par Martizayi (Indre).
- fixée aux bras.
- 1 1 S f
- urïllP 1 j - M P k î
- !
- I » lu h
- La scie
- complètement montée.
- démoulé et replié, la scie tient tout entière dans une boite de carton de 42 centimètres de long, donc fort peu encombrante. — La scie « La Pliante » est en vente chez IL André, i5, rue de la Forge-Royale, Paris.
- *>> Objets utiles
- Le « Dadori » ouvrant les boîtes de conserves. —
- Bien que certaines boîtes de conserves alimentaires soient munies d’un système qui permet de les ouvrir facilement, il y en a encore un grand nombre qui nécessitent la section du métal formant le couvercle. Beaucoup d’outils ont été imaginés pour faire cette section, mais ils nécessitent en général assez de force et ne sont pas toujours d’un emploi facile.
- Le « Dadori » est combiné de telle sorte qu’il peut s’appliquer à toutes les formes de boîtes. : rondes, longues, carrées. Il se compose d’un manche portant un talon A et un couteau C qui sont fixes, en outre une pointe P, qui est montée sur un quadrilatère articulé'
- 1. Ouverture d’une boite de conserves au moyen du « Dadori ».
- 2. Le « Dadori »..
- (fig. 1). C’est ce qui constitue l’originalité de l’appareil. On comprend en effet que si on enfonce la pointe P (fig. 2) en un point quelconque du couvercle, il suffira de suivre le bord de la boîte, quelle qu’en soit la forme, pour que le couteau C découpe nettement le couvercle tout autour. L’opération se fait sans effort et avec une grande sûreté. — L’appareil se trouve chez M. Danon, 52, allée de Monlfermeil, Le Raincy.
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- HYGIENE ET SANTE
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- Contre les pellicules. — Votre coiffeur ne manque pas, chaque fois que vous allez vous faire couper les cheveux, de vous signaler l’abondance des pellicules, la nécessité d’une friction et l’avantage de vous servir d’une.eau de toilette de sa composition. Les pellicules du cuir chevelu sont en effet l’apanage de bien des gens arthritiques ; hommes et femmes y sont également sujets. Elles sont le résultat d’une affection des glandes sébacées, affection connue en dermatologie sous le nom de séborrhée, et constituée par des squames de petites dimensions, sèches et fines, de coloration grisâtre, qui parsèment les cheveux et tombent avec un coup de brosse. On distingue deux variétés, comme le font du reste les coiffeurs quand ils vous disent que vous avez la peau grasse ou sèche; à côté de la séborrhée sèche existe, en effet, une forme de séborrhée grasse, où les croûtes adhèrent ensemble, où le cuir chevelu est enduit de matière huileuse.
- Chez l’homme, les moyens de combattre cette petite infirmité sont faciles à employer; le cheveu uest pas long, les lavages et les onctions sont faciles. Mais chez la femme, dont la chevelure est épaisse et va tombant jusqu'aux épaules, il en est tout autrement. Voici les conseils que donne un spécialiste éminent, le Dr Sabou-raud. Appliquer tous les huit ou dix jours, je dirai pins loin comment, une couche du liquide suivant, au moyen d un petit tampon d’ouate hydrophile :
- Huile de cade désodorisée ... io grammes.
- Huile de cèdre................ 10 —
- Acétone anhydre...............3o —
- Alcool à 90° . . . q. s. pour compléter ia5 c. c.
- Le lendemain de cette application, il faut savonner la tète avec une brosse un peu ferme et un savon doux, tel que le savon à la glycérine. Puis on rince les cheveux et la tête bien à fond et on sèche dans un linge chaud.
- Pour appliquer le liquide, de même que pour le savonnage du lendemain, il faut dessiner des raies: dans le cuir chevelu, pour que toutes les parties de la peau soient atteintes. Vingt raies, vingt minutes, est une formule-proverbe facile à retenir.
- Si le cuir chevelu est- gras, il y aura avantage à utiliser l’une des deux formules suivantes, la seconde étant plus nettement indiquée, quand il y a vraiment séborrhée grasse. Plus le cuir chevelu est gras, plus le soufre lui convient et comme on trouve maintenant, dans les pharmacies, des huiles soufrées par vulcanisation, c’est-à-dire chauffées avec du soufre à 320° et dans lesquelles le soufre n’existe qu’à l’état de combinaison, on obtiendra un résultat réel et décisif.
- La première formule convient, ai-je dit, aux formes moyennes : •
- Azotate de potasse . . o,5o centigrammes
- Formol à 40 pour 100 . o,3o —
- Ether éthylformique. . o,5o —
- Ether sulfurique . . . 20 grammes.
- Alcoolat de citron. . . 20 —
- Eau distillée .3o. -
- Alcool à 900. . . q. s. pour compléter 3oo c.
- L’autre formule est spéciale aux séborrhées graves :
- Denisol........................10 grammes.
- Huile de cade désodorisée ... 10 —
- Acétone anhydre................3o —
- Alcool à 90° .... q. s. pour faire 120 c. c.
- Parfum au choix du sujet.
- Ces mixtures ont toujours une légère odeur spéciale de goudron, mais elles ne sont pas trop désagréables et leur emploi judicieux et continu, associé aux savonnages, permet de triompher de l’affection des cuirs chevelus. Dr A. C.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Bandolines. — Ces mixtures qui servent à fixer la forme des coiffures ou des moustaches sont à base de diverses matières mucilagineuses. Autrefois on employait surtout la gomme adragante, de la manière suivante par
- exemple :
- Gomme adragante pulvérisée. 8 grammes.
- Alcool à 900............... 15 —
- Eau de roses...............a a 5 —
- Essence de géranium rosat . 10 gouttes.
- Parfois on fait dissoudre 2 gr. d'acide borique dans l’eau de roses, et on ajoute un peu de teinture de benjoin. On délaie la gomme dans le mélange d’alcool et d’essence, puis on ajoute l’eau. Actuellement, on préfère aux produits de ce genre les mucilages préparés en laissant tremper pendant quelques heures des graines de coings, de lin ou de psyllum dans dix fois leur poids d’eau tiède, puis passant à travers un linge. Avec la mousse d’Islande (carraghen), il suffit de 20 gr. du produit pour un litre d’eau, et on fait bouillir le mélange pendant un quart d’heure avant de filtrer. Dans tous les cas, ces mucilages sont parfumés avec de l’eau de Cologne, ajoutée à froid et en malaxant de façon à obtenir une crème épaisse.
- Ciments au sucre. — Le sucre peut servir à confectionner divers mortiers intéressants que M. Siderslcy signale dans son récent ouvrage sur la fabrication du sucre :
- i° Le ciment chinois s’obtient en faisant un mortier épais avec de l’eau et un mélange composé de : 5o kg de sable tamisé fin; kg de chaux fraîchement éteinte en poudre; 8 kg de sucre. O11 laisse la prise se faire pendant huit jours sous un abri. Le sucrate de chaux attaque la silice et forme des silicates en même temps que le sucrate se carbonate et agglutine la masse. Ce
- ciment à base de sucre est en usage depuis fort longtemps aux Indes et certains vieux murs de ce pays témoignent de sa qualité. M. Herzfeld a employé avec succès pour la reconstitution du Muséum d’histoire naturelle de Berlin un mortier composé de 1 kg de chaux, 3 kg de sable et 2 kg de sucre.
- 20 Le plâtre gâché avec dé Beau sucrée donne des surfaces lisses et une prise compacte. On se sert de ce moyen pour la confection des moules.
- Préparation du parchemin végétal. — Il est très facile de donnerai! papier la forte ténacité et la transparence relative qui le font ressembler au parchemin, mais encore importe-t-il d’observer quelques petites précautions pour éviter tout insuccès.
- Le papier à parcheminer devra être de bonne qualité, non collé, et non chargé de poudres minérales. Les meilleurs résultats sont obtenus en prenant du bon papier à filtrer, pur chiffon.
- Le bain sera préparé en mélangeant à de l’eau son double poids d’acide sulfurique à 66?, ou ce qui revient au même, en prenant tout simplement de l’acide à 5-2° B. On l’emploie à la température ordinaire.
- La parchemination se fait tout simplement en plongeant le papier dans l’acide, de manière que la feuille entière soit imbibée en même temps. Il est commode d’opérer dans une cuvette pour photo. On laisse le papier dans-le bain jusqu’à ce que les bords commencent à s’onduler en prenant un aspect mucilagineux. A ce moment, la feuille est rapidement retirée puis plongée dans l’eau ammoniacale à 20 pour 100. On lave ensuite à l’eau courante jusqu’à neutralité, puis on fait sécher.
- En traitant à la fois deux feuilles de même grandeur bien superposées et accolées, l’acide ne pénètre pas entre [elles, ci on obtient la parchemination que sur
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- une seule face. Il est bon de ne pas laisser sécher complètement à l’air libre, le papier devenant alors de surface très irrégulière : quand l’eau est égouttée, mieux vaut mettre sous presse entre feuilles de papier buvard.
- (Laboratoire de La Nature.)
- Nouvelle composition polycopiante. — Les masses servant habituellement pour la jiolycopie sont à base de gélatine; ceci a l’inconvénient de provoquer parfois l’adhérence du papier sur lequel on tire des copies, ou, dans les pays chauds, les déformations du cliché. Le produit que viennent d’imaginer MM. Sabaté et Opinel ne présenterait pas ces inconvénients. Il est obtenu par
- simple malaxage de :
- Pierre lithographique pulvérisée . . 20 grammes.
- Kaolin finement broyé.............80 —
- Glycérine.........................5o —•
- Eau ........................'. . . 5o —
- Il est bon d’ajouter finalement une trace de thymol pour empêcher l’altération éventuelle de la glycérine. Le malaxage poussé jusqu’à parfaite homogénéité de la pâte, on coule cette dernière sur un support quelconque, de préférence une toile métallique fine, ce qui hâte la dessiccation. Les plaques obtenues s’emploient absolument de même façon que les gélatines à polycopier. [Revue des produits chimiques.)
- Crème et poudres de toilette au peroxyde de zinc.
- — En présence des sécrétions organiques comme la sueur, ce comjtosé donne naissance à de l’oxygène nais-
- sant, dont on connaît le haut pouvoir antiseptique. En outre, le résidu restant est l’oxyde de zinc, dont on connaît les propriétés adoucissantes vis-à-vis de l’épiderme ; dans ces conditions les mixtures cosmétiques en question sont tout à fait recommandables. Voici comment on les prépare :
- Crème de toilette. — On commence à préparer un glycéré d’amidon en chauffant 140 gr. glycérine purifiée à 3o° mélangée de 10 gr. eau distillée, et ajoutant peu à peu une bouillie faite en triturant 10 gr. amidon de blé ou arrow-root et 10 gr. d’eau distillée. On triture ensuite au mortier 200 gr. du mélange précédent chauffé jusqu’à géléilication, puis laissé refroidir, avec :
- Peroxyde de zinc à 20 pour 100. . 5o grammes.
- Essence d’héliotrope........... 4 —
- Essence de mélisse............. 1 —
- Poudres. — Ce sont des simples mélanges faits selon ces formules :
- Peroxyde de zinc à 20 p. 100.
- Oxyde de zinc............
- Craie précipitée.........
- Talc . . ................
- Pour dessous Contre la sueur
- de bras. lëtide des pieds.
- 20 gr. 25 gr.
- 20 — » —
- 20 — » —
- 4o — 75 —
- Le peroxyde de zinc pouvant à la longue se décomposer partiellement de façon spontanée, il est bon d’employer exclusivement le produit frais.
- (de Keghel, Revue générale de chimie).
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- BOITE AUX LETTRES
- Q0>,
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de' la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans tin délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — L’inventeur du pupitre musical est M. Gélis, 187, rue de Grenelle, Paris. — Le groupe électrogène Lister se trouve chez M. Ch. Faul et fils, 47> rue Servan, Paris.
- Communications. — Huile de pierre. — M. E. Vittoz, de la Rosiaz-sur-Lausanne, nous communique la réponse suivante à une question d’un de nos lecteurs : « Sous le nom d’huile de pierre, nos droguistes vendent 2 produits différents, dont l’un à base de bitume, l’autre comportant surtout les résidus de distillation de la houille. Peut-être ce qui fait l’objet de la question de M. Poutet, à l’Oseraie, est-il l’un de ces deux liquides noirs et nauséabonds, dont nos charretiers zèbrent les flancs de leurs chevaux à la saison des taons. »
- Renseignements. — M. Ad. Castillon, à Saint-Lau-rent-du-Var. — Pour rendre hydrophile le coton à tricoter. — Il suffit de le faire bouillir longuement dans un bain contenant par litre d’eau 5o gr. soude caustique et 20 gr. silicate de soude. On rince finalement à grande eau. On peut opérer dans une « lessiveuse » de ménage. L’affinité pour l’eau est produite par simple dissolution des matières gommeuses et résineuses imprégnant naturellement les fibres.
- M. Ch. L., à Mézières. — Les ouvrages de sylviculture sont nombreux. Si l’on ne possède pas déjà des connaissances générales sur la matière, il est indiqué, pour réunir la documentation nécessaire, concernant les terrains boisés et plus particulièrement la création et l’exploitation de sapinières, de faire un choix, qu’indiquera l’éditeur, parmi les ouvrages suivants : Sylviculture, par Aljbert Fron, 1 vol., 5 fr. ; Les Forêts (traité pratique de sylviculture), parBoppe, 1 vol. franco 8fr. 5o; <Guide du forestier, par Bouquet de la Grye, x vol. franco, 2 fr. 75; Le vade-mecum du forestier, par François Caquet, 1 vol. fx*anco, 3 fr. 75 ; Traité de Sylviculture, par Mouillefert, a vol. franco, i3 fr. 90; Exploitation des forêts, par H Yanutberghe, 2 vol. franco, 5 fr. 5o; Traité d’exploitation commerciale des bois, par Alphonse
- Mathey, tome /, 1 vol., i5 fr. ; Les essences forestières, tome II [Essences résineuses), par Loubié, 1 vol. franco, 2 fr. 70; Les Sapinières, par Eugène Favergeon, 1 vol. franco, 1 fr. 10; Les Résineux (Guide du sylviculteui-), par M. L. Nicolas, 1 vol. franco, o fr. 60; Exploitation des forêts résineuses (au Pays Landais), par H. Ricard, 1 vol., 6 fr. S’adresser à la Librairie Horticole, 84 bis, rue de Grenelle, Paris.
- M. Oudinet (Troyes). — Cadrans phosphorescents. On les rend lumineux avec une couche de veimis dans lequel on a mis une poudre phosphorescente. Vous trouverez tout au long le mode de préparation d’une telle poudre dans la Boite aux lettres de notre n° du 6 août 1910 (Réponse à M.. Darodes).
- Cercle des officiers, Magnac-Laval. — Patinage du cuivre et cle Vétain. Nous avons publié au cours des années précédentes d’assez nombreuses recettes de ce genre. Citons parmi celles qui furent expérimentées dans notre laboratoire : Cuivre et laiton en 1911, pre-mier semestre, pp. : 62, 46 et 54; deuxième semestre, p. 38, ni, 102, 126; en 1912 premier semestre, p. 142. Etain, 1911, premier semestre, pp. i5o et 157.
- Laboratoire du lycée Michel-le-brave (Bucarest). — Résistance de l’aluminium aux divers réactifs. L’acide sulfurique, l’acide nitrique agissant à la température ordinaire, n’attaquent sensiblement pas le métal. Avec l’acide chlorhydrique, l’attaque est très rapide. Les solutions de soude, de potasse, caustiques ou carbonates, les acides organiques aussi le plus souvent, corrodent l’aluminium. A noter qu’en général, si le métal n’est pas très pur, il sera bien plus aisément attaqué, et que certaines impuretés des solutions en contact (sels de mercure par exemple) facilitent étonnamment l’attaque. Il faudrait donc, pour chaque cas envisagé, faire des essais en se plaçant absolument dans les conditions de la pratique.
- M. Simon Leleu, au Quesnoy (Nord). — Merci de votre intéressante communication, qui sera bientôt insérée dans nos Recettes. Pour rendre le papier ou les .fibres textiles végétales tissées en mèche ou d’autre façon, capables de brûler sans flamme, en conservant un point incandescent, on les humecte d’une solution de salpêtre, puis on fait sécher (voir dans le dernier n° la préparation du papier d’Arménie). Nous consacrerons prochainement toute une chronique aux crèmes et cirages à brillant rapide.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précèdent numéro.
- Les poissons exotiques : G. de Visser. —- En flânant, causeries d’aviation (fin) : Dr Amans. — Les locomotives à air comprimé du tunnel du Mont-d’Or : 1t. Bonnin. — Nouveau canon à mains lance-bombes et porte-amarres : Jacques Boiter. — La grande Bulgarie du moyen âge : L. De Launay. — Influence des forêts sur le régime des fleuves R. B. — Académie des sciences : Cii. de ViLUEDEUir,, •— La blatte chanteuse du Japon : Y. Forbin.
- Supplément. — La grandeur stellaire du Soleil. — L’argent miroitant. — La transformation catalytique de l’acide sulfureux en acide sulfurique . — L’été de 1912 en Italie. — L’éclairage du canal de Panama. — Les plus lourds cerveaux humains, etc.
- L’année psychologique, fondée par Alfred Binet. Dix-huitième année (1912), publiée par Larguier des B an ce ls et le D'-Th. Simon, in-8°, §26 p., fig. et 8 pl. hors texte. Masson et Ci0, édit., Paris. Prix : i5 fr.
- Sous ce titre, depuis dix-sept années, régulièrement M. Alfred Binet faisait paraître un important volume dans lequel se trouvaient résumés, en une série de revues, d’articles originaux et d’analyses, les principaux travaux de psychologie effectués pendant l’année. Son œuvre 11e périra pas avec lui, et la dix-huitième année vient de paraître par les soins de ses élèves. Outre plusieurs études sur Alfred Binet et ses travaux on y trouvera de nombreux articles : sur la perception des mouvements de nos membres ; les conditions de l’obligation de conscience ; la délimitation de la psychologie ; la loi de préformation et de prédétermination en psychologie ; études techniques sur l’art de la peinture ; avancés et retardés ; la mesure du développement intellectuel chez les jeunes délinquantes ; la suggestibilité chez les enfants d’école ; le mouvement psychanalytique ; la question du sommeil ; le problème de la personnalité dans la psychologie religieuse ; les progrès récents de la psychologie comparée; les enfants anormaux, etc. Le volume de cette année ne le cède donc en rien aux précédents; comme eux, il offre d’abondants matériaux aux psychologues, aux neurologistes, aux psychiatres, aux pédagogues, aux philosophes et en général à tous ceux qui veulent penser.
- Théorie et calcul des phénomènes électriques et des oscillations, par Ch.-Pr. Steinmetz, traduit par P. Bu-net. In-8° de x-578 pages, avec 101 fîg. H. Dunod et E. Pinat, Paris. Prix : 22 francs.
- Lorsque des centaines de kilomètres de circuits à haute et moyenne tension, de lignes aériennes et de câbles souterrains se trouvent reliés, les phénomènes de capacité distribuée, les effets des courants de charge des lignes et des câbles commencent à prendre une telle importance qu’ils nécessitent une étude approfondie. Certains de ces phénomènes qui n’avaient qu’un.pur intérêt scientifique, comme la distribution inégale du courant alternatif dans les conducteurs, la vitesse finie de propagation du champ électrique, etc., méritent maintenant un grand intérêt de la part de l’ingénieur-électricien, car ils se trouvent dans la résistance du rail de retour des chemins de fer monophasés, dans l’impédance effective opposée aux décharges de la foudre dont dépend la sécurité du réseau entier, etc. Les fonctions transitoires du temps sont étudiées dans la première section de cet ouvrage ; dans la deuxième section, on traite les phénomènes transitoires périodiques qui ont pris une certaine importance industrielle dans les redresseurs, certains régulateurs, etc. La troisième section donne la théorie des phénomènes alternatifs en temps et transitoires en distance; la quatrième et dernière partie a trait aux phénomènes transitoires en temps et distance.
- Principes de la Technique de Véclairage par le Dr L. Bloch, traduit par B. Roy. i vol. in-8° (a5-i6), 184 p., 40 fig., Gauthier-Villars, édit., Paris, 1911. Prix : 5 francs. 1
- Ce livre comporte tout d’abord la discussion, le calcul et la mesure de l’éclairement avec le plus de données exactes possibles-.il expose ensuite,, d’un
- point de vue pratique, les différents modes d éclairage dont nous disposons actuellement, en indiquant leur prix de revient
- Manuel pratique de soudure autogène, par R. Granjon et P. Rosemberg. Un volume cartonné de 36o pages, orné de 25o figures. Format : 0,14x0,22. Publications de Y Office central de Vacétylène, 104, boulevard de Clichy, Paris. Prix : 5 francs.
- Ce manuel initie, d’une façon excellente, le soudeur à la technique de son métier. C’est un livre pratique, dont les auteurs font autorité en la matière II traite de la soudure du fer, des aciers de tous genres, de la fonte, du cuivre, des laitons, des bronzes, et de divers métaux et alliages.
- Beurres et graisses animales, par Albert Bruno, in-12, 3oo p., Béranger, édit. Paris, 1912.
- On trouvera dans ce livre les méthodes d’analyse officielles et autres des beurres, margarines, saindoux, graisses alimentaires, suifs, stéarines, glycérines; les législations française et étrangères qui règlent leur composition et répriment leurs fraudes et leurs altérations
- Apiculture par R. Hommel, 2ü édition, in-18, 46b pages, 174 fig. J.-B. Baillière, édit., Paris, 1912. Prix : broché, 5 fr. ; cartonné 6 fr.
- Excellent manuel, très complet, donnant la description des habitants de la ruche, des substances qu’ils utilisent, les renseignements sur le choix et la conduite du rucher, ses produits et les maladies des abeilles.
- Aide-Mémoire du photographe, par G. Ménétrat, en 8 fascicules. Charles Mendel, éditeur. Paris, 1912. Prix : 6 francs. (Chaque fascicule séparément : o fr. ?5).
- Cet ouvrage constitue une véritable encyclopédie embrassant toutes les connaissances pouvant être notées, mises en formules ou en tableaux, et qu’il est indispensable au photographe de posséder ou tout au moins de pouvoir retrouver en cas de besoin. Il renferme sous forme condensée une somme énorme de documents. Nous nous bornerons à mentionner les titres des 8 fascicules : I. Documents mathématiques, physiques, chimiques-, II. Objectifs ; III. Chambres noires '(orthochromatisme, plaques anti-halo, pellicules) ; IV. Phototypes négatifs ; V. Phototypes positifs ; VI. Diapositives, Procédés positifs spéciaux, Photographie des couleurs; VIL Applications de la photographie; VIII. Photographie industrielle, Recettes.
- A la mer, par Cii. Epry, 53i p., 198 fîg. Plon-Nourrit et Ci0, édit., Paris, 1912. Prix ,6 fr.
- L’auteur a dressé un inventaire élégant et pittoresque de nos connaissances actuelles en océanographie qui plaira au grand public par sa clarté et sa belle présentation.
- Essais de Synthèse scientifique, par E- Rignano, i vol. in-8° de la Bibliothèque de Philosophie contemporaine. Librairie Félix Alcan, Paris 1912. Prix : 5 francs.
- Les grands progrès de toutes les sciences de la vie à la suite des théories transformistes, l’éternel débat entre le vitalisme et le matérialisme, la base biologique et la nature intime des tendances affectives de la conscience, l’origine et l’évolution du phénomène religieux, le rôle joué dans les sciences sociales par la doctrine du Matérialisme historique, le degré d’équité et le degré de probabilité du socialisme : toutes ces questions, les plus importantes de la biologie et de la sociologie sont étudiées dans ce volume avec cet esprit de synthèse qui met en relief les côtés communs et l’étroite connexion de sujets apparemment disparates.
- Là pensée humaine, par M. Hôffding. (Bibliothèque de philosophie contemporaine), 1 vol. in-'8“. F. Alcan, Paris. Prix : 7 fr. 5o.
- . , ,L’ouvrage du philosophe danois représente un des
- «jë[2Ï6l)fr
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- BIBLIOGRAPHIE
- efforts le plus considérables et le plus originaux de noire époque pour fonder sur des faits exacts une philosophie de la pensée. Il examine tour à tour ses formes diverses, puis les problèmes qui se posent à son sujet, et indiquent ses solutions. Celles-ci se rattachent d une façon générale aux doctrines du progma-lisme, en les précisant et en les dépassant souvent.
- Agenda aide-mémoire agricole pour i g c 3, par G. Wkrv, sous-directeur de 1 Institut national agronomique. In-18, 43a p. Baillière, éditeur, Paris. Trix : i fr. 5o.
- Guide pratique du prospecteur à Madagascar, par D. Levât. In-8° de i32 pages, avec 38 ligures et i carte. Paris, H. Dunod et Pinat. Prix : 6 francs.
- Ce traité débute par des notions sur le mode de gisement de l’or à Madagascar, en lentilles alignées et interstratifiées dans les terrains archéens de l’Imé-rina. Le chapitre II, consacré à h exploitât ion des placers, traite, au point de vue pratique, de l'installation des appareils de lavage des alluvions : berceau, longtom, sluices de tous modèles avec des plans d’organisation des chantiers. Les progrès à apporter dans l’exploitation des placers forment l’objet du chapitre III. Enfin, dans le dernier chapitre, hauteur indique les règles simples pour rechercher et mettre en valeur les gîtes filoniens de Madagascar.
- The Evolution of animal Intelligence, par S. ,1. Holmes, Henry Holt and C°, éditeurs. New-York, 1911: in-8°,
- 296 p-
- Les progrès de la psychologie comparée amènent à discuter l’évolution des fonctions mentales. Holmes, qui a beaucoup contribué à ce mouvement, a classé ici un certain nombre de faits dans l'ordre suivant :
- actions réflexes, tropismes, comportement, instinct, plaisir cl peine, commencements de 1 intelligence, intelligence chez les insectes, les vertébrés inférieurs, les mammifères, vie mentale des singes. Il le fait avec une grande sagesse, se refusant à expliquer notre conscience par des phénomènes physiques aussi bien qu à l’affirmer chez ies animaux les plus inférieurs.
- Leuchtende Pflanzen, parle Dr Hans Molisch, ?.e édit., in-8°, 200 p., 2 pl., 18 fig., Gustav Fischer, édit.. Iéna, 1912, Prix : 7 m. 5o
- Bonnes études des plantes phosphorescentes, péri-diniens, bactéries, champignons ; de la nature et des conditions de production de la lumière quelles émettent. »
- Slereoskopische Sehen uud Messcn, par C. Pulikicii. 1 brochure 17 fig. G. Fisher, édit., à Iéna, 1911, Prix : 1 mark.
- C. Pulfrich, des établissements Zeiss, d’féna, s’est l'ait, depuis de nombreuses années, le protagoniste des méthodes de mesure basées sur l’emploi du stéréoscope. Cette brochure est consacrée à la vulgarisation des principes essentiels de cette technique. Elle comprend en outre une précieuse bibliographie de la question.
- Die stereoskopische Messmcthode in der Praxis (la pratique des procédés de mesures stéréoscopiques I par Paul Leligek, i vol. avec 11 1 fig. J. Springer, édit., Berlin, 1911. Prix : 7 marks.
- Expose la technique d’un procédé de mesure qui rend dès aujourd’hui les plus grands services dans nombres d’applications topographiques, artistiques cl militaires.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
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- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur, altitude 5o'“,3o
- Bureau central météorologique de France.
- observations 7 HEt'UES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 18 nov. 1912 . 7°.0 Calme. Couvert. 3,1 I’resq. couv. ; pl. jusqu. 3 h. 43; forte brame ou f:iib. brouillard.
- Mardi 19 5Ü 3 N. N. W. 1. Couvert. 0,3 i’resq. couv. ; très sombre entre 7 h. et 9 h. et 12 b. 45 ; rosée.
- Mercredi 20 ... . 7°, 3 W. N. W. 2. Couvert. 1,7 Couv. ; pl. de 5 h. 50 à 6 h. et de 16 b. i3 à 23 h.
- Jeudi 21. . . , . . 9',1 N. N. E. 4. Couvert. 0,3 Couv. ; pluie de 0 h. 35 à 1 h. 15.
- Vendredi 22 ... . 5°, 7 ('.aime. Couvert. » Nuageux; brume; couronne lunaire.
- Samedi 23 .... 1°,2 Online. Très nuageux. » Nung. ; gel. bl. ; laili. brouill. à 8 h. et 21 h. ; couronne lunaire.
- Dimanche 21. . . . 4M S. 2. Couvert. 0,3 Nung. ; gel. bl. ; brume; bruine de 10 b. à TI h. 20.
- NOVEMBRE 1912. — SEMAINE DU LUNDI 18 AU DIMANCHE 24 NOVEMBRE 1912.
- PHASE DE LA LUNE
- Pleine Lune, le 24» à 4 h. 22 m, du soir.
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- LA NATURE
- QUARANTIÈME ANNÉE — ,9>I
- TABLE DU SUPPLÉMENT
- INFORMATIONS
- SCIENCE APPLIQUÉE — HYGIÈNE ET SANTÉ ET PROCÉDÉS UTILES — VARIÉTÉS
- RECETTES
- I. — INFORMATIONS.
- Abeilles : Rôle dans la culture des betteraves à graine ... 138
- Académie des Sciences : prix décernés........................194
- Accident d’aéroplane : explication........................... 90
- Accumulateur se rechargeant par la lumière................ 17
- Accumulateurs sulfatés : traitement............................ 50
- Acide azotique : fabrication au moyen du gaz de four à coke. 177 Acide carbonique industriel et fermentation . . ...............121
- — liquide : industrie .................................. 73
- — : solubilité dans la bière........................ . . 65
- Acide nitrique : décomposition par la lumière..................161
- Acide sulfureux : transformation catalytique en acide sulfurique.........................................................201
- Adelsberg : nouvelle caverne....................................114
- Aérobus à 12 places............................................194
- Aéronautique : commission permanente internationale. ... 155
- Aéroplane : accident expliqué................................... 90
- Aéroplane : 1010 kilomètres..................................
- — : Paris-Berlin..................................... .
- — : record d’altitude..................................
- Agricole et viticole de l’Est de la France (Semaine)........
- Air : intluence de sa composition chimique sur la vitalité des microbes ....................................................
- Alcaloïde extrait du lait stérilisé. . . ...................
- Alcool mèthylique : toxicité..............'.................
- Algue : migration............................................
- Algues : pigments rouges et bleus ..........................
- Allemagne : production de la houille en 1911.................
- Alliages de fer et de cuivre : corrosion par l cau minéralisée ......................................................
- — des métaux nobles : propriétés.......................
- Alphabet mis au concours....................................
- Amérique du Sud : T. S- F....................................
- 129
- 98
- 121
- 162
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- 1
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- 210
- 161
- 154
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- Supplément au u° 2062 de La Nature du 30 novembre 1912.
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- TABLE DU SUPPLÉMENT
- Ammoniaque : nouvelles recherches sur sa synthèse............ 65
- — : rôle du fer dans sa synthèse....................... 49
- Anémie professionnelle des photographes : existe-t-elle? . . 58
- Antinoé : fouilles........................................... 2
- Aqueduc de 380 kilomètres....................................... 25
- Arbitrage à l’électricité.......................................406
- Arbres centenaires de la Malmaison.............................. 90
- Argent miroitant................................................201
- Argent poreux................................................... 65
- Arsenic dans nos aliments.................................... 41
- Association des petits fabricants et inventeurs français. ... 18
- Automobile : grand prix de France............................ 42
- — à hélice................................................ 81
- Automobilisme aux États-Unis.................................... 26
- Aviation militaire en Allemagne.................................114
- — dans les Balkans.......................................170
- — : circuit de l’Anjou.................................... 25
- Axolotl : mécanisme d’éclosion.................................. 58
- Balayeuse automobile Harlé......................................121
- Baleines : poils .............................................. 26
- Basses pressions atmosphériques : effets physiologiques . . . 210
- Bateau à fond de verre..........................................129
- Bétail : empoisonnement par le sorgho........................... 66
- — français................................................106
- — vivant : grande exposition.............................146
- Béton armé au bois . ........................................161
- Betterave à graine : rôle des abeilles dans la culture .... 158
- Bière : solubilité de l’acide carbonique........................ 65
- Bière aux sauterelles...........................................202
- Bologne : pierres luminescentes.................................113
- Brunhes Bernard : monument...................................... 49
- Buffle : lait................................................... 90
- Buis sud-africain : toxicité................................... 105
- Camion-atelier destiné à l’aviation militaire...................113
- — automobile destiné aux aéroplanes du Maroc............ 10
- Camphre au Japon................................................122
- Canada : forces hydrauliques.................................... 34
- — : industrie de la pulpe de bois....................... 153
- Canal de Panama : éboulements...................................155
- — éclairage...............................................202
- — et marine américaine. ..................................186
- Caoutchouc synthétique........................................ 170
- Carbone : transformation en graphite............................ICI
- Casablanca : développement..................................... 186
- Caverne nouvelle à Adelsbcrg ...................................114
- — dans la lave au Mexique................................. 82
- Cavernes : musée autrichien pour l’étude........................ 54
- Cellulose : distillation sèche..................................105
- Cerfs-volants, concours international .......................... 75
- Cerveaux humains les plus lourds................................202
- Chaleur solaire : utilisation...................................145
- Charbon et pétrole : production et consommation mondiales . 210
- Chats : invasion............................................. 186
- Chemin de fer du Saint-Gothardélectrification...................121
- Chevaux : élevage en France.....................................114
- Chicorée sauvage : changements de coloration des fleurs
- bleues...................................................... 81
- Chine nouvelle et l’aviation.................................... 66
- — : commerce des vieux journaux...........................122
- —- : lycées de jeunes filles ............................ 162
- — : mouvement industriel............................... . 186
- Chute aérienne : étrange cause.................................,478
- Chutes d’eau aux Etats-Unis................................... 162
- Ciel : exploration .............................................169
- Cire, falsification ancienne.................................... 53
- Coke : fabrication............................................ 145
- Colombo : port................................................ 41
- Comète : centenaire.............................................145
- Comète : la deuxième de l’année............................... 185
- — 1912 b : identité avec la comète de Tut lie ..... 193
- — Borrelly 1912 c ....... ................................193
- — Gale,................................................ 185
- — nouvelle................................-............137
- Compoundage et surchauffe des locomotives...................... 33
- Concours d’hydroaéroplanes de .Saint-Malo.......................106
- Congrès forestier international.
- ii
- monuments et objets historiques el artis
- international de zoologie de Monaco
- Conservation des
- tiques . .
- Corrosion des alliages de cuivre cl de fer par l’eau minéralisée.
- Côte d’ivoire : productions..................................
- Crabes en conserves, nouveau produit japonais................
- Cristallisation artificielle du sulfate de baryte............
- Cuirasse : résistance.......... .............................
- Cuirassés américains avec chaudières à pétrole...............
- Cyclone du 19 août à Carcassonne.............................
- Déblayage hydraulique aux États-Unis.........................
- Défrichements en Allemagne...................................'
- Dégel des conduites d’eau : emploi de l’électricité..........
- Dirigeable allemand Schwaben : perle.........................
- Dispersion de la lumière dans le vide....................
- Dock flottant géant..........................................
- Dosage volumétrique de l’hydrogène par absorption catalytique.
- Eboulements dans le canal de Panama..........................
- Eclairage de Paris au gaz sous pression......................
- Éclipse totale de soleil du 10 octobre.......................
- Électricité à Paris en 1911..................................
- Electrification du chemin de fer du Saint-Golhard............
- Eléphant et lion en Afrique..................................
- Engrais catalyseurs : action fertilisante,...............
- Engrais phosphatés : progrès dans l’industrie................
- Érytlirèe : mines d’or.......................................
- Étain des capsules métalliques : récupération èlectrolytique . États-Unis : chutes d’eau....................................
- — : grande industrie...................................
- Été anormal de 1912..........................................
- Etc de 1912 en Italie........................................
- Étoiles doubles très faibles : observation ..................
- — ronges : groupe......................................
- Expédition astronomique américaine en Algérie................
- Explosions de poussières de houille : nouvelle station anglaise
- d’étude...................................................
- Exposition d’art photographique à Gand en 1913...............
- — de bétail vivant.....................................
- Fausse monnaie d’argent autrichienne : composition ....
- Fer : oxydation atmosphérique et passivité...................
- Fermentation, source d'acide carbonique industriel...........
- Fossiles géants de l’Afrique allemande.......................
- Fourrages avariés par les pluies : composition...............
- Fourrures : commerce en Russie...............................
- Furfurol et nicotine.........................................
- Galvanisation de l’aluminium : nouveau procédé...............
- — du fer et de l’acier par le procédé Lohmann ....
- Gaz sous pression l éclairage de Paris.......................
- — de tourbe. ..........................................
- Gel : aclion sur les cellules végétales......................
- Glacière du Dachstein (Autriche).............................
- Graphite : transformation des dillcrentes formes de carbone .
- Grenouilles de parc..........................................
- Grotte de MeRaoua (Algérie)..................................
- Grottes d’Osselles : aménagement.............................
- — du théâtre de Fiume...........................• • •
- Guerre : coût . -............................................
- Haricot : culture en Mandchourie.............................
- Hérédité : questions......................................... •
- Homards de Terre-Neuve.......................................
- Houblon : récolte en 1911....................................
- Houille : nouveau constituant................................
- — production en Allemagne en 1911......................
- Hybrides de lion et de léopard...............................
- Hydroaéroplane : Concours de Saint-Malo....................... •
- — : développement..........................................
- — à l’étranger.........................................
- Hydrogène : absorption par le platine...........................
- Incendies aux États-Unis . . . ..............................
- ' — à Paris en 1**11............................................
- Inde anglaise : population au 10 mars 1911...................
- Industrie aux États-Unis.....................................
- Infusoire : puissance de multiplication....................
- Insectes nuisibles : destruction.............................
- 178
- 49
- 42
- 155
- 150
- 18
- 97 114
- 1
- 130
- 50 2
- 50
- 42
- 9
- 138
- 129
- 153 161
- 185 114 121 146
- 2
- 202
- 194
- 114
- 162
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- 169 201
- 177 194 194
- 89
- 178 146
- 35
- 35
- 121
- 58
- 130 122
- 170 177
- 74
- 161
- 162
- 26
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- 90 122
- 98
- 177 98
- 186
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- 178 1
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- TABLE DU SUPPLÉMENT
- Italie : dans la marine.....................................153
- Jardin alpin Pmstania.................... .................. 34
- Journaux en Chine (Commerce des vieux)................. 122
- Laboratoire d’essais du Conservatoire national des Arts et
- Métiers et laboratoires allemands........................ 89
- Laine : commerce et élevage des moutons.....................114
- Lampes à incandescence : fabrication des filaments métalliques.......................................................... 17
- — à vapeur de mercure................................. 82
- Lancement de l’hnperalov........................................ 2
- Langage secret des « Tramps »............................... 74
- Lettre océanique............................................... 18
- Ligniles : composition........................................ 81
- Lion et éléphant en Afrique......................„..........146
- Locomotives : compoundage et. surchauffe....................... 33
- Locomotives à pétrole au Canada................................158
- Lycées de jeunes filles en Chine............................162
- Machine à écrire qui corrige et multiplie................... 41
- Maisons modernes : l’ancêtre................................... 66
- Mal de mer : nitroglycérine....................................162
- Manche : tunnel................................................170
- Marées : projet d’utilisation dans le Schleswig-Holstein ... 26
- Marine américaine et canal de Panama...........................186
- — italienne..............................................153
- Mer : plus grande profondeur, 9780 mètres................... 82
- Métaux : progrès de la consommation mondiale................ 1
- Microbes : inllucnce de la composition chimique de l’air sur
- leur vitalité...............................................138
- Miel : chimie de la formation.................................. 81
- Mines d!or de l'Erythrée.......................................194
- Mollusques : comment certains percent les pierres........... 2
- Moscou-Pékin en 4 jours........................................154
- Mouche bleue : perçoit la mort à distance................... 26
- Mouches résistantes............................................122
- Moulage au moyen du papier d’inscriptions sur pierres ... 18
- Moutons : élevage et commerce de la laine...................114
- Musc : revivification au xu° siècle............................ 49
- Musée le plus ancien du monde.................................. 58
- Naphte : origine et polymérisation des carbures incomplets . 73
- Natalité en Prusse : recul.................................... 34
- Nautile : perle............................................... 186
- Navires allemands à moteurs Diesel.............................122
- Nécrologie : Ch. Bourseul.................................. 209
- — E. de Cyon.............................................193
- — le professeur Forel....................................121
- — 0. Krunimel............................................185
- — Andrew Lang............................................177
- — Hubert Latliam ........................................ 65
- — W'ilbur Wright.......................................... 9
- Niçotine et furfurol...........................................170
- Nitroglycérine contre le mal de mer............................162
- Nivellement général de la France en 1911 : travaux du service. 34
- Noir animal : propriétés absorbantes...........................105
- Noix : sérhage électrique...................................... 17
- Oiseaux communs nidifiant à de grandes altitudes............ 82
- Oléagineuses : nouvelles graines.............................. 90
- Omnibus à trolley à courant alternatif.........................129
- Panama : les éboulements continuent.......................... 178
- — éclairage du canal.....................................202
- — expédition zoologique du canal......................... 18
- — records atteints au canal.............................. 42
- Papier : tissus............................................... 162
- -Papillons géants chassés à l’arc.............................. 54
- Paquebot France : record.......................................114
- Perle de Nautile...............................................186
- Perte du dirigeable allemand Sclmaben.......................... 42
- Peste précautions............................................ 146
- Pétrole dans la marine........................................ 105
- Pétrole et charbon.............................................229
- Phosphore blanc : transformation en phosphore rouge. ... 209
- Photographie au magnésium................................... . 185
- Pics : sont-ils utiles ou nuisibles?........................... 50
- Pierres luminescentes de Bologne...............................113
- Pigments rouges et bleus des algues............................161
- Poissons : introduction en Nouvelle-Zélande......................2
- Poissons monstrueux.............................................154
- Pont : record dans l’art de le jeter........................ 73
- Ponte : record................................................. 154
- Port de Colombo (ile de Ceylan)............................. 41
- — militaire de Toulon...................................... 98
- Porte giganteste au bassin de radoub de Cherbourg........... 98
- Potasse aux Élals-Uuis.......................................... 82
- Projecteurs électriques : installation sur les transatlantiques
- allemands....................................................122
- Pulpe de bois : industrie au Canada.........................153
- Badium : action sur Peau oxygénée........................... 75
- — : disette............................................. . 10
- — dans les étoiles nouvelles................................ 9
- Rapaces bienfaisants........................................... 202
- Record naval...........*....................................210
- Rhin : bouche en Allemagne...................................... 26
- Rhinocéros : renseignements sur deux............................ 74
- Rocher branlant du Tandil : chute.............................. 42
- Russie : commerce des fourrures.................................122
- Sécurité des voyageurs........................................ 170
- Signaux radiotélégraphiques horaires de la Tour Eiffel : utilité. 105
- Soleil : grandeur stellaire.....................................201
- Soleil : utilisation de la chaleur..........................145
- Sorgho : empoisonne le bétail............................... 66
- Source thermale d’Allemagne la plus abondante.................. 1
- Sous-marin allemand : intérieur................................. 97
- — en plongée profonde..................................... 89
- — Vendémiaire : perte..................................... 17
- Spectres stellaires : classification ...........................209
- Station élévatoire gigantesque par motopompe à combustion
- interne............. ..................................... . 17
- Statistique mondiale............................................122
- Sténographie : record...........................................170
- Succion entre navires...........................................178
- Suddite, combustible du Soudan................................ 161
- Tandil, chute du rocher branlant................................ 42
- T. S. F. en Amérique du Sud ................................... 146
- — transmission radiolélégraphique des écritures, croquis, etc.................................................... 81
- Température du globe : s’élôve-t-clle........................ . 150
- Tomps : influence sur les nerveux............................... 90
- Termites : bruissement..........................................122
- Terre-Neuve : homards...........................................154
- Texlilose..................................................... 185
- Tissus de papier................................................162
- Titanic : leçons................................................115
- Totem baleine................................................... 10
- Toulon : port militaire........................................ 98
- Tourbe : gaz................................................. . 162
- Toxicité du chlorure de potassium : augmentation par addition
- de chlorure de sodium........................................ 49
- Tracteur à trolley, renfort de chevaux.......................... 66
- Trafic des voyageurs entre la France et l’Angleterre .... 58
- Traîneau automobile dans le Sahara..............................113
- Tramps : langage secret........................................ 74
- Transformateur électrique de vitesse pour navires...............157
- Transport de force à 140 000 volts............................. .25
- Tremblement de terre en Turquie.................... 89, 97 137
- Truite arc-en-ciel : mécanisme d’éclosion....................... 10
- Tunnel sous la Manche................................. 57 70
- Turbo-génératrice de 20 090-25 000 kilowatts.................... 57
- Turquie : tremblements de terre................ 89, 97 137
- Ultra-violets : action chimique des rayons. ......... 73
- Ultra-violette (Lumière) : destruction de corps organiques. . 57
- Universités de France : progrès................................ 98
- Usine Krupp : centenaire........................................ 89
- Vers de terre et fertilité du sol........................... 54
- Verre : attaque par les acides..............1...............105
- Vertèbres néolithiques : caractères ataviques................... 82
- Vignes d’Italie en 1911.......................................... 2
- Vins en Allemagne : production et importation................... 66
- — : consommation en Hollande...............................100
- Viticole et agricole de l’est de la France (Semaine)........162
- Volcaniques italiens (produits) : éléments radioactifs .... 97
- Zinc : solubilité dans l’eau.................................... 97
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- Y£?
- TABLE DU SUPPLÉMENT
- 4P.
- II. — SCIENCE APPLIQUÉE.
- Allonge-assiettes............................................. 44
- ‘Automobilisme : Automobile pour enfants...................179
- — Balayeuse-arroseuse automobile Durey-Sohy.............151
- — Eprouvette pour bougies d’auto........................ 83
- — Gonflage des pneumatiques............................. 11
- — Jumelle amortisseur pneumatique P. S..................123
- — Jumelles élastiques pour ressorts ....................147
- — Pare-boue Dreux réglable, à montage et démontage
- instantanés......................................... 75
- — P are-vol automobile « Le Mazuel ».................... 35
- — Pont roulant électrique pour camions automobiles. . 45
- — Régulateurs........................................... 51
- — Silencieux Galainc....................................211
- — Valve en caoutchouc................................. 187
- Automobilisme agricole : appareil laboureur Gilbert. . 55
- Avertisseur de fuites de gaz................................. 140
- Aviation : Casque téléphonique pour aviateurs.............179
- — Compas Monodep....................................... 108
- — Indicateur de tension pour câbles et cordages .... 211
- Éclairage : Fulgo....................................... 151
- — Écran-filtre pour lampes à incandescence............... 44
- — Transformalion d'un vase en appareil d’éclairage . . . 201
- Électricité : Allumoir à magnéto.....................211
- — Boussole Telefunken.................................... 85
- — Entraînement par noyau aimanté.........................205
- — Fabrication d’une pile sèche............................ 5
- — Haut parleur : applications originales................. 67
- — Heure exacte chez soi par T. S. F...................... 12
- — Indicateurs d’allumage.................................125
- — Pile régénérable à oxyde de cuivre..................... 20
- — Pose des lampes électriques : appareil ........ 100
- — Table chauffante électrique............................188
- Encriers: support.............................................19g
- Entonnoir automatique......................................... 45
- Ferme-corsage Greta.....................................100
- Fixe-manche à balais..................................... . 180
- Glacimédiat................................................. 84
- Gomaieur automatique de bureau................................ 28
- Gymnastique : Musculator................................1 GO
- Aviculture : Auto-distributeur de grain....................180
- Bouchon à débit réglable..................................... 36
- Cachetage des sacs postaux.................................... 28
- Cadenas à mille combinaisons.................................. 36
- Cafetière a La Sultane ».................................... 84
- Casse-noix, casse-noisettes................................... 28
- Chauffage : Appareil pour assurer le tirage malgré le
- vent.................................................107
- Chauffage des fours au gaz....................................203
- — Fourneau à gaz « le Marzanne »....................... 111
- — Radiateur économique................................... 43
- — Ventilation fumivore................................... 68
- Hygiène : Hygiène du fumeur.............................195
- Isolateur................................................. 52
- Jaugeage industriel des liquides : dispositif enregistreur . . 52
- Jouets : Aéro-puzzle......................................180
- — Boomerang bail.......................................172
- — Circuit d’Europe....................................11(>
- — I love y ou..........................................165
- — Kangourou marcheur................................... 20
- — Oiseau de France................................... 188
- — « Par-Bail »......................................... 68
- — Petit Par-Bail.......................................196
- — Puzzle au mercure.................................. 204
- Chimie pratique : Construction d’un réfrigérant à grande
- puissance pour laboratoire............................165
- — Garnissage calorifuge pour manches de pissettes . . . 140
- Chronométrie : Cercle horométrique.............................. 67
- Cisaille articulée pour le jardin............................... 12
- Classeur-relieur F’Iap. ........................................464
- Cloche élégante contre les mouches.............................. 56
- Coquetier mire-œufs.............................................172
- Coupe-légumes...................•............................416
- Cuisine : Appareil pour la cuisson des légumes à la vapeur .......................................................... 27
- — Machine à faire les frites.............................. 27
- — Pince-plat.................................................
- Cuisine moderne : Maclrne à cuire les œufs................... 59
- — — battre la pâté............. 59
- — — laver la vaisselle .... 59
- — Cafetière à vapeur...................................... 59
- — Machine à peler les légumes............................. 60
- — — polir l’argenterie............................ 05
- ' — — laver la vaisselle a Vortex »................... 99
- Cyclisme : Extenseur de fourche de bicyclette. -.............163
- • — Lanterne nouvelle de bicyclette . ....................... 68
- — Lanterne de vélo......................................471
- 1 — Tige élastique 'pour bicyclette.......................... 92
- Daclylophone pour sourds....................................... 204
- Dadori, ouvre-boîtes de conserves............................ 212
- .Dessin : Boîte à coulisses mobiles « Le Guisquet ». . . . 171
- Jouets mécaniques au Concours Lèp ine : Béca-
- niste. .............................................. 135
- — Coup de vent.......................................... 153
- — Course aux œufs.................................. . . 155
- — Frotteur.............................................. 155
- — Multiple................................................155
- — Nappe enchantée........................................155
- — Ours à la parade.......................................155
- — Père lapin.............................................150
- — Pierrot regardant l’éclipse............................156
- — Repas des carnivores................................. 156
- Jus de fruits : appareil de préparation.....................116
- Machine à trancher 1’ « Idéal ».............................115
- Marteau à multiples usages..................................... 12
- Mécanique : Anti-bélier « Idéal ».........................171
- — Appareil de calage des roues de voitures...............187
- — Auto-pompe électrique « La Source ........ 132
- — Balance humaine....................................... 20
- — Ecrou indesserrable à blocage par bille................ 45
- — Elévateur automatique de liquides par l’air comprimé. 130
- — Graissage des essieux sans démontage...................171
- — Normamctre......................................-, . 27
- — Pesage direct des liquides contenus dans les réservoirs. 139
- — Raccord rapide pour tuyaux d’arrosage et appareil ro-
- tatif ............................................... 75
- — Rail à table de roulement amovible. . . ...............187
- — Remontage automatique des horloges par la conduite
- d'eau.................................................205
- — Robinet mélangeur...................................... 91
- — Roue résistante démontable.............................195
- — Scie « La Pliante »....................................212
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- TABLE DU SUPPLEMENT
- Mécanique : Séparateur d’eaux pluviales..................140
- — Séparateur industriel............................ 139
- — Tamiseur mélangeur.....................................196
- Muselle mangeoire « Mangealaise ». . . ...................... 36
- Numère-vite....................................................180
- Parapluies : protection................................... • 84
- Photographie : Action sur la gélatine des alcalis employés dans les bains de développement'....................... 4
- — Appareil photographique le « Sherlock Holmes »... 27
- — Déclancheur automatique d’obturateur « le Cunclator ». 91
- — Lanterne photographique de voyage................... 99
- — Machine à copier photographique.....................107
- — Photolampe au ferro-cérium..........................187
- Photographie : Séchage rapide des clichés : nouveau procédé. 4
- — Véracliromoscope. . . ............................. 19
- Rafraîchisseur « Pôle Nord »....-...........................188
- Rafraîchissoir de boisson.................................. 161
- Rasoir de gousset........................................... 44 1
- Salle de bain portative...................................... 76
- Télégraphie sans fil : Heure exacte à domicile par T.S. F. 159
- Tentes en. bambou........................................ 92
- Timbre à rotule.............................................190
- Tire-bottes................................................. 92
- Tiroir-caisse de securité contre le vol.....................172
- Vignette pour numéroteur rapide.............................180
- Viticulture : Inciseur Bouchard............................. 92
- III. — RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Argenture : difficultés......................................... 5
- Bandolincs......................................................213
- Béton imperméable............................................ 13
- Béton : pour le rendre imperméable........................... 94
- Bijoux : nouveau procédé de nettoyage...........................174
- Boisson faite avec des pommes sèches............................ 70
- Boucherie : odeur............................................... 94
- Bouchon de verre r.odé à l’émeri : (ouverture des flacons
- fermés par un)....................'....................... 6
- Caoutchouc : désodorisation dos objets..........................160
- Celluloïd (travail du)..........................................110
- Ciments au sucre.............................................215
- Cold-cream épilaloire........................................118
- Coloration oxyde noir de cuivre.................................154
- Conservation des tissus : procédés..............................182
- Corne : peinture mouchetée pour imiter l’écaille.............205
- Cossus gâte-bois : destruction..................................126
- Crayons anti-buée pour chauffeurs d’auto...................... 190
- Crème pour chaussures de cuir jaune.......................... 78
- Crème et poudres de toilette au peroxyde de zinc.............214
- Eaux de boisson : nouveau procédé d’épuration................... 50
- Encre violette pour stylographe.................................166
- Escargots : destruction......................................... 60
- Fixatif pour pastel.............................................181
- Flacons fermés par un bouchon de verre rodé à l’émeri (ouverture) ........................................................ 6
- Fleurs : séchage en conservant formes et couleurs...............150
- Galvanoplastie du nickel sous de grandes épaisseurs.............158
- Hortensias bleus. ........................................... . 86
- Ignifugateurs liquides.......................................... 54
- Imperméabilisation des bâches...................................174
- Imperméabilisation du ciment et du mortier avec l’aluminalc
- de baryte....................................................198
- Kirsch : procédé de labrication................................. 15
- Lads caillés : préparation et 'propriétés. ..................152
- Lessive nouvelle pour le blanchissage du linge................ 58
- Limaces : destruction......................................... 60
- Liquide à détacher............................................166
- Mandrin extensible............................................206
- Miel : analyse sommaire..........................................154
- Nettoyage des bijoux : nouveau procédé...........................174
- Nickelage..................................................... 77
- Odeur des boucheries............................................. 94
- Outil en fer : amélioration......................................205
- Papier d’Arménie : préparation................................198
- Papier tue-mouchcs : préparation.............................. 78
- Paratonnerres pour arbres........................................166
- Parchemin végétal : préparation.................................'213
- Peinture â l’aluminium pour écrans à projections.................102
- Peintures anticryptogamiques..................................... 94
- Peinture mouchetée de la corne pour imiter l’écaille. . . . 205
- Perçage de trous polygonaux avec une forerie ordinaire. . 54
- Pigeons artificiels pour ball-trapp.............................. 13
- Plaques photographiques : utilisation pour la polycopie. . . 5
- Polycopie : nouvelle préparation..............................214
- Polycopie : utilisation des plaques photographiques............... 5
- Poudre épilaloire................................................ 58
- Pseudo-sels anglais à longue durée. .............................102
- Savon liquide neutre.......................................... 60
- Savon liquide parfumé.........................................166
- Séchage des fleurs en conservant formes et couleurs. . . . 150
- Sels anglais et américains....................................... 13
- Tabac : extraction du jus........................................205
- Taches de rouille sur les tissus : enlevage................... 46
- Teintes irisées sur verre, porcelaine, métaux.................... 58
- Tissus : procédés de conservation................................182
- Trempe des aciers rapides....................................... 46
- Veines du bois : pour les faire ressortir.....................H8
- Vin muscat : préparation....................................... 126
- Vis à bois : fixation dans un mur................................126
- Vrillcites des meubles : procédés de destruction. ... 21, 102
- IV. - HYGIENE ET SANTE.
- Le sang des radiologistes (DrA. C.).......................... 5
- Une cause rare de saturnisme (Dr A. C.)...................... 13
- Écriture droite ou écriture penchée (Daniel Claude) .... 21
- Contre l’onycophagie (Dr A. C.).............................. 50
- Réhabilitation de la punaise (Daniel Claude)................. 57
- Doit-on boire en mangeant (DrA. C.).......................... 54
- Les fausses tuberculoses pulmonaires (Dr Burnier)............ 62
- Le traitement de la’goutte (Dr A. C. )....................... 69
- L’iode pour les soins de la bouche (Dr A. C.)................ 77
- Les méfaits d’une figue (Dr A. C.)........................... 85
- Le permanganate de potasse comme antiseptique (I)1' A. C.). 93
- Dangers de la pierre d’alun des coilfeurs.................... 93
- Peut-on éviter l’essoufllemcnl (Dr A. C.)....................109
- Pouvoir antiseptique du savon........................ . 117
- Iode comme antiseptique (Dv A. C.).............................125
- Huile camphrée en chirurgie (Dr A. C.)........................... 125
- Fréquence de la pelade (Dr A. C.)..............................150
- Peut-on éviter l’essoufflement (Dr A. C.)......................157
- Contre l’hypertrichose (Dr A. C.)..............................157
- Pression artérielle pendant la digestion.................. 165
- Tuberculose du porc (Dr A. C.).................................165
- Les centenaires (Dr A. Carlaz).................................173
- Un estomac tolérant (D1' A. C.)................................181
- A propos du sevrage (Dr A. Carlaz).............................189
- Emploi de la chambre à air de bicyclette comme bande hémostatique ou ligature..........................................197
- Contre les pellicules (I)1' A. C.).............................213
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- TABLE DU SUPPLEMENT
- V. - VARIÉTÉS.
- La conservation des confitures (IL Bus)..................... 21
- Les baies et les fruits à noyau clans la cuisine allemande
- (A. Truelle)............................................... 57
- L’Atlas de géographie de Vivien de Saint-Martin et Schrader 53
- Les tailles extrêmes des Vertébrés............................ 61
- La prophylaxie de la malaria dans les États malais (M. Blot)). 69
- Unfeu Saint-Elme observé à Paris (J. L.).................... 85
- Influence des sels de lithium et de cæsium sur le développement du blé (A. Truelle)..................................... 85
- Le paupérisme en Allemagne et en Angleterre................. 93
- L’industrie des cires végétales des pays tropicaux (H. Blin) . 101
- VI. —
- Bulletin astronomique (Em Touchet)...................45,149
- Le réseau météorologique de la Côte d’Âzur.....................109
- Coloration des œufs d’oiseaux (D. Claude)......................117
- Utilisation des prunelles (A. Truelle)................. 125
- Marquage des moutons et l’industrie lainière (H. Blin) . . . . 133
- Statistique sanitaire de la France pendant la période 1906-
- 1910.......................................................... 141
- Durcissement des pierres à bâtir (A.C.)........................157
- Industrie du museau de bœuf à Paris (R. Villers)...............165
- La soie de lin (II. Blin). ....................................181
- L'industrie des pêches séchées au Chili........................189
- Le café de figues (A. Rolet)......................................197
- || Résumé météorologique............ 29, 61, 101, 133, 173, 205
- FIN DE LA TABLE DU SUPPLÉMENT
- 222 §*»
- Le Géran P. Masson.
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- PARIS, IMPRIMERIE GÉNÉRALE LAHl'RE 9, Rue de Fleuras. 9
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