La Nature
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- LA NATURE
- REVUE DES SCIENCES
- ET DE LEURS APPLICATIONS AUX ARTS ET A L'INDUSTRIE
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- ET DE LEURS APPLICATIONS AUX ARTS ET A L’INDUSTRIE
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ
- ABONNEMENTS
- Paris. Un an. ....... 20 fr. » Départements. Un an. c-
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- LES QUATRE-VINGTS VOLUMES PRÉCÉDENTS SONT EN VENTE
- AVEC QUATRE TABLES DÉCENNALES (1873-1912)
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- i-O CM
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- REVUE DES SCIENCES
- ET DE LEURS APPLICATIONS AUX ARTS ET A L’INDUSTRIE
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ
- QUARANTE ET UNIEME ANNEE
- 1913
- DEUXIÈME SEMESTRE
- MASSON ET C»% ÉDITEURS
- LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE PARIS, lao, BOULEVARD SAINT-GERMAIN
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- 41 ANNEE.
- N° 2089.
- 7 JUIN 1913.
- LA NATURE
- REVUE DES SCIENCES
- ET DE LEURS APPLICATIONS AUX ARTS ET A L’INDUSTRÎ^
- L EXPLOSION DU ROCHER DE TORMERY (SAVOIE)
- La question de l’abatage d’un rocher dit « Rocher ' de Torméry » dénommé dans la presse le « Rocher de Damoclès » prit naissance en 1905, à la suite
- viron par mètre, soit une inclinaison moyenne de près de 1 pour 1.
- À la suite d’une délibération du 6 septembre 1905
- Fig. i. Village et rocher de Torméry.
- d’une visite d’un certain nombre d’habitants du village de Torméry, agglomération de 225 habitants faisant partie de la commune de Chignin, située à 11 kilomètres environ de Chambéry.
- , Le rocher menaçant, d’un volume de 8000 mètres cubes, est situé à l’altitude de 1191 mètres et le village de Torméry, immédiatement en dessous, à l’altitude 556 et à une distance horizontale d’environ 950 mètres. La pente moyenne du flanc de la mon-. . 1191 — 556 855 n nA
- tagne est alors de ----------— ttea — 0,90 en_
- 950
- 950'
- 41e année.
- ae semestre.
- du Conseil municipal de Chignin signalant le danger, le service des Ponts et Chaussées fit placer des témoins pour se rendre compte du mouvement de la masse rocheuse.
- Les choses en étaient là, lorsqu’en octobre 1906, à la suite d’une nouvelle visite des lieux par les autorités politiques et des journalistes, une campagne de presse fut engagée en vue de la destruction du rocher. Pendant le laps de temps de 1905 à 19.07, l’Administration forestière et celle des Mines avaient été consultées. Les trois services n’étaient d’ailleprs
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- L’EXPLOSION DU ROCHER DE TORMERY
- complètement d’accord au sujet des moyens à employer pour la préservation du village. Ceci donna
- lieu à un spirituel article du Journal des Débats, publié sous la signature de M. Henri Bidon, le 17 février 1907. La conclusion de cet article était la suivante : « Habitants de Torméry, voici la voix de la sagesse et de la véritable expérience. Àllez-vous-en. Il n’est pas d'autre solution. Menacés d’un rocher et de trois administrations, vous ne pouvez mieux faire que de partir. »
- La question fut alors portée devant le Parlement et un crédit de 15 000 francs fut promis. Mais la somme était insuffisante pour exécuter un travail sérieux et surtout pour faire face aux dommages qui pouvaient être considérables ; le village, étant donnée la direction des rochers provenant de l’éboulement, devant être certainement en grande partie détruit. Les matériaux provenant de l’explosion devaient suivre un
- Fig. 2. — L’aiguille rocheuse pendant les travaux.
- couloir débouchant au-dessus et légèrement à l’ouest du village.
- La question lit un grand pas en 1911 par l'intelligente initiative d’un jeune avocat distingué, M. Girard-Madoux, maire de Chignin et conseiller général, qui fit de pressantes démarches auprès des pouvoirs publics en prenant l’engagement d’obtenir des propriétaires la renonciation à 50 pour 100 des dégâts. Peu après, une loi du 2 avril 1912 ouvrit au budget’ du Ministère de l’Intérieur un crédit de 60 000 francs et le département de la Savoie vota 40000 francs.
- Le service des Ponts et Chaus-séés, chargé définitivement des travaux, se mettait à l’œuvre, les formalités remplies, et une équipe de 22 ouvriers montait au rocher au commencement de septembre On commençait l’exploration de la grande faille et l’on construisait un baraquement pour servir aux
- Fig. 3. — Trous de dynamite et cordeaux.
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- L’EXPLOSION DU ROCHER DE TORMÉRY —---: 3
- approvisionnements et au logement des ouvriers.
- Il résultait de l’exploration que la masse principale de 6000 mètres cubes environ était plus stable qu’on ne le pensait, et que son centre de gravité tombait encore à 5 m. 60 environ du parement de base délité et fendillé par suite, croyaient les habitants, de l’énorme pression qu’il subissait, mais plutôt, croyaient les ingénieurs, des intempéries sur un calcaire marneux.
- Il n’en était pas de même d’une aiguille de 1400 mètres située à l’est et de différents blocs cubant de 15 à 500 mètres cubes (fig. 2). Le service des Ponts et Chaussées pensa alors qu’il fallait détruire toutes les parties menaçantes et consolider la masse principale par un mur de soutènement armé.
- Cette manière de procéder fut adoptée par la municipalité de Chi-gnin et parle Ministère de l’Intérieur.
- Les travaux interrompus en novembre 1911 par suite de l’abondance des neiges, et repris fin mars 1915, furent terminés le 18 mai dernier.
- 1
- Fig. 5.
- Fin de l’explosion,
- L’exécution des trous de mine avait dû. être faite à la barre à mine à cause des obstacles à l’installation de perforatrices près d’un rocher péniblement accessible. Elle présenta de réelles difficultés, étant donnée la presque verticalité des parois rocheuses.
- Cependant, elle fut menée à bien par une équipe d’ouvriers courageux et adroits (fig. 5).
- Le nombre des trous de mine forés dans les
- Fig. 4. — Début de l’explosion.
- 2 masses principales À et B (voir la figuré : 6) était de 214, auquel il faut ajouter 45 dans les blocs isolés j1); le poids de la dynamite-gomme employée à l’explosion de 600 kilogrammes. Toutes les mines étaient reliées entre elles par un réseau de cordeaux détonants au trinitrotoluène (Système Leur). Les réseaux étaient soudés à des branchements principaux qui se réunissaient à une ligne de cuivre de 12/10 se terminant à l’exploseur.
- Simultanément avec la perforation des trous, la fouille du mur de soutènement était poursuivie. Les déblais de cette provenance, terre et roche désagrégés, étaient employés à former une plate-forme et un barrage (figure 6) et à constituer un premier réservoir pour recevoir les plus gros blocs de l’explosion qui, à cause de leur poids, devaient être projetés à une faible distance. Plus loin, des barrages étaient constitués par des arbustes en place, des moellons et plusieurs lignes de vieux câbles en fils d’acier.
- L’importance de ce travail a été capitale, car tous les gros blocs sont restés dans le premier réservoir.
- Le 22 mai, à 10 h. 22 du matin, après les signaux convenus avec le service d’ordre situé tant en bas du rocher qu’à sa hauteur, le courant fourni par l’exploseur faisait éclater simultanément toutes les mines (fig. 4 et 5).
- Les spectateurs ont alors pu voir une vive lumière produite par la volatilisation du cordeau détonant et une épaisse fumée noire. Les plus rapprochés du rocher ont immédiatement reconnu que la masse rocheuse avait été extrêmement divisée par la dynamite, et l’ont vue couler pendant plusieurs minutes,
- 1. Ces trous d’une profondeur variant de 0,60 m. à 4 ni. représentaient 400 m. de forage.
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- remplissant ainsi la fouille créée à l’emplacement du m'ur projeté et la seconde enceinte • jusqu’au barrage en pierre, bois et câbles.
- Quelques blocs, dont deux ont été visibles mais qui ne paraissaient pas avoir un volume supérieur à 2 m3, ont franchi les 2 enceintes, mais ne sont pas arrivés jusqu’au village de Tor-méry qui n’a subi aucune dégradation.
- Le résultat désiré était atteint, car la masse centrale à consolider n’a accusé aucun mouvement.
- La dépense totale à ce jour est de 50 000 fr. environ.
- Une foule énorme qui a été évaluée à 20 000 personnes, venant tant de la région que du reste du territoire, voire même de l’étranger, était accourue. Ceux qui attendaient de profondes émotions et espéraient voir la destruction d’un village ont été déçus.
- L’opération a été fort simple et n’a été impressionnante que pour les spectateurs placés à 400 ou 500 mètres du rocher.
- Les travaux ont été dirigés par MM. Gotteland et Rculos, ingénieurs eu chef et ordinaire et Ravier, conducteur.
- Des entrepreneurs actifs et intelligents, MM. Ber-naseoni, ont exécuté les travaux préliminaires et les forages. Les ingénieurs de l’importante Maison Davey-Bickford, de Rouen, MM. Mallet, Diennc et llarlé, ont exécuté le chargement et l’explosion avec une grande compétence.
- On procède actuellement à la purge des roches restées en suspens et, à la fin de la semaine, les habitants de Torméry pourront regagner leurs habitations avec une quiétude qu’ils avaient depuis longtemps perdue. R euros.
- Ingénieur des Ponls-el.-Clmusséns
- fondation du mur
- Fig. 6.— Coupe et plan du rocher de Torméry.
- SEATTLE (WASHINGTON, ÉTATS-UNIS)
- Les conflits de races et les concurrences économiques posent à nouveau le problème d’un désaccord entre les Etats-Unis et le Japon, à la suite de lois anti-japonaises promulguées dans l’État de Californie.
- À cette occasion, il est opportun de faire connaître le développement pris à l’angle nord-ouest des États-Unis par une admirable position navale et commerciale, dont la prospérité ne remonte guère à plus d’un quart de sièclè.
- Seattle (prononcez Si-ât-teul) était le nom d’un chef de la tribu indienne, aujourd’hui éteinte, des Suqueamah. Au pied occidental des Cascade Mountains, dans le nord-ouest de l’Etat de Washington, ce ne fut longtemps, au bord de la grande haie ramifiée en
- dédale du Pugét-Sound, qu’une toute petite ville de bûcherons,'pêcheurs et trappeurs fondée en 1852.
- En 1871, elle ne comptait 'que I 100 habitants ; en 1880, 5555, portés à 42 857 dès 1890. Vers cette date, voici ce qu’en disait Élisée Reclus (Géographie universelle, t. XVI, 1892, p. 651) :
- « Seattle est devenue grande ville depuis que des chemins de fer descendus -des montagnes atteignent le Pacifique (1885) . Le labyrinthe des canaux et des passes entre les îles et les péninsules fait du port de Seattle un des havres les mieux abrités ; en outre, il a la profondeur nécessaire pour recevoir les plus grands navires. Un canal met la haie de Seattle en communication avec des lacs qui pourraient, s’il était nécessaire, augmen-
- ‘sy me . \
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- New-York.
- unis *
- Fig. i.
- Situation mondiale de Seattle.
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- ter la surface d’ancrage et de navigation. Seattle est un port d’attache pour diverses entreprises de l’Alaska, pêcheries et chasse aux animaux à fourrures; on y prépare des quantités énormes de conserves, fruits et poissons. »
- En 1900, le chiffre de la population atteignait 80 671; en 1910, 257 194; en septembre 1912, 281 896. C’est à cette dernière date que'furent prises les notes ci-après. Nous avons été conduits à Seattle par M. le professeur Davis, pendant l’excursion transcontinentale autour des États-Unis, gracieusement offerte l’année dernière par la Société de Géographie de New-York à 40 représentants des principales sociétés et chaires de géographie d’Europe. Ce fut pour ces visiteurs une indicible surprise que de constater à quel degré l’essor de Seattle tient du prodige.
- La position géographique et ses exceptionnels avantages topographiques et économique s l’expliquent d’ailleurs tout naturellement. A la pointe extrême -des États-Unis, à proximité de la frontière anglaise de la Colombie britannique et dans le voisinage immédiat (225 kil.) de l’océan Pacifique, Seattle a . È
- surgi au fond d’un golfe tellement ramifié, qu’il cip-résulte, dit-on, pour le seul État de Washington, un ‘ développement de rivages marins égal à 1900 miles (5057 km) (alors que celui de la France entière est évalué à 5200 km); Notre figure 2 donne une idée du-caprice-des découpages, du PugetrSound, La pro-, fondeur achève d’en faire un abri idéal pour les flottes. Devant la ville même elle atteint 60 m. : ailleurs, elle va jusqu’à 180 m. ; aussi, à l’époque des derniers grands travaux qui, après les ravages du grand incendie de 1889, dans le quartier des affaires, ont réédilié Seattle sur un nouveau plan
- Fig. 2. — Seattle et le Puget-Sound.
- d’ensemble, — en rasant le sommet des collines au moyen de la lance hydraulique pour y aplanir les plates-formes des nouvelles constructions, — on a pu tout à l’aise, précipiter les décombres à même la rade. Celle-ci ne connaît point les avatars, déboires, obstacles et dépenses des dragages permanents parmi lesquels se débattent nos infortunés ports de Érance.
- Les indentations du Puget-Sound; qui pénètrent plus au sud, au delà de la grande ville de Tacoma
- et jusqu’à celle d’Olympia à environ. -.500 km de l’océan Pacifique, dans l’intérieur des terres, présentent, sur la carte, le dispositif des fiords de Norvège : mais sur le terrain, l’aspect véritable ne répond plus à cette comparai -son. Quoique fort encaissées,lès rives ne sont pas très hautes et c’est plutôt à un estuaire comme celui delàPiance, en France, ou au couloir du Bosphore qu’onpour-rait comparer le Puget-Sound. Aussi, bien, toute la région du Puget-Sound doit-elle représenter un ensemble d’estuaires ou de del-tas, en grande partie submergé dans la mer. Les croupes des presqu’îles ou des îles, qui séparent
- les uns des autres les nombreux bras qu’on appelle inlets, sont couvertes de sombres forêts de conifères ; entre elles se cachent ou s’étendent les innombrables localités qui jouent le rôle de faubourgs, d’annexes industrielles ou de villégiatures pour Seattle et polir .Tacoma sa .rivale,...qui, à 40.km au sud, enrichit. 100 000 habitants par son immense commerce de bois. . • -
- Mais, si les escarpements Scandinaves font défaut dans le dédale du Puget-Sound, des cimes neigeuses admirables l’encadrent de trois côtés : au nord-ouest, la chaîne des monts Olympiques (2500 m. d’alti-
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- tude) dont les sites pittoresques ont été constitués en parc national le '22 février ' 1897 (*) ; c’est une majestueuse sierra dentelée qui porte encore quel-
- aussi splendides que celui d’un coucher de soleil vu d’un bateau en rade de Seattle et faisant étinceler les grands glaciers qui zèbrent le dôme du mont
- Fig. 3. — Panorama de Seattle pris d’Elliolt-Bay. (Clichés E.-A. Martel.)
- qües glaciers, de magnifiques arbres et de jolis lacs (lac Croissant); au nord, le mont Baker, limitrophe du Canada, haut de 5519 m. et tout. glacé ; au sud-est, la coupole formidable dii mont Rainier ouTacoma(2)qui,. à 100 km au S.-E., se dresse à 4578 m. (14565 pieds) ou même 4427 m. (14526 pieds) (3) en l’air, par-dessus la mer, les forêts et le socle des montagnes Rocheuses. Comme 1 Àrarat, dont elle répète la forme et l’origine volcanique, cette montagne est
- Rainier (fig. 5). Sa hauteur au-dessus de la mer égale celle de notre Mont-Blanc par rapport à Genève.
- Les Indiens l’adoraient comme un Dieu. Tout le massif est aussi parc national depuis le 22 février 1897.
- La position même de Seattle, entre la principale branche du Puget-Sound, à l’ouest (Elliott-Bay) et le grand lac Washington, à l’est, n’est pas sans analogie avec Constantinople entre la mer de Marmara, la Corne d’Or et le Bosphore; avec ces difîé-
- Fig. 5. — Le mont Rainier {4378 m.) vu dû Puget-Sound.
- une des plus belles du monde. Peu de tableaux sont
- 1. Voy. Ànnual Report, n° 21 de l’U. S. G. S., 1899-1900, 5e partie, p. 152. — 2. Voy. Annual Report, n°. 21,
- rences que le cadre des montagnes ajoute sa grandeur
- U. S. G. S., 1899-1900, 5e partie, p. 87, — 3. 11 y a désaccord sur l’altitude.
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- Fig. à. — Le Tolem de Seallle. Fig. y. — Intérieur du Foreslry-building.
- (Clichés E.-A. Martel.)
- à la ville américaine, mais que les sévères sapins remplacent les élégants cyprès, tandis que les che- . minées d’usines et les sky-scrapers tiennent lieu de minarets et de coupoles de mosquées !
- Seattle est bâtie en gradins superposés sur plusieurs collines artificiellement arasées, et selon le plan en damier commun à toutes les villes neuves américaines. Les rues transversales franchissant les collines sont en si forte pente qu’on a du y pourvoir les tramways de crémaillères. Comme le sous-sol est argileux (en une sorte de lchm), on recouvre les chaussées d’un plancher de bois en troncs d’arbres, que l’on conserve pendant 4 ou 5 ans jusqu’à ce que le sol de la rue soit bien tassé et ne puisse plus être réduit en poudre par les véhicules.
- L’aspect des grandes bâtisses à nombreux étages et en matériaux diversicolores comporte toute l’inélégante laideur des puissantes cités américaines. On commençait, en 1912, un immense sky-scraper, le Smith-building (fig. 8), destiné à avoir 42 étages et qui ne le cédera en hauteur qu’aux 2 ou 5 plus hauts édifices similaires de New-York.
- Sur la place principale (Pioneer-square) on a dressé un grand mât Totem apporté de l’Alaska, un des meilleurs spécimens de ces étranges bois sculptés religieux.
- Des magnifiques boulevards (48
- km de développement) qui contournent les hauteurs de la ville, la vue est fort belle sur le port et les montagnes, mais moins séduisante que de la rade elle-même. Conformément à leurs goûts luxueux, pour les grands espaces à belle végétation, les Américains ont transformé tout le pourtour du grand lac Washington (52 km de longueur sur 5 à 8 de largeur) en un parc magnifique; on y a dessiné 150 miles (208 lûn) d’excellentes routes où fourmillent les automobiles de plaisance. Le milliardaire Carnegie a prélevé pour Seattle une bonne part de sa donation de 150 millions de dollars aux bibliothèques publiques américaines. .
- L’Université de l’État de Washington a émigré hors de la ville, parce qu’elle a transformé en maisons . de rapport son ancien emplacement dans l’intérieur de la cité. Elle: s’est procuré ainsi de grosses ressources pour - les besoins de l’enseignement, de ses 2600 étudiants (150 professeurs) ; elle est maintenant entre le grand lac Washington et les petits lacs Union et Vert (Green-lake), dans un vaste enclos de 555 acres de superficie (le Campus), rempli de plantes rares ; il n’y subsiste
- Fig. 8.
- Le SmitU-building (en construction).
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- plus que quelques rares exemplaires (de même que dans les 37 autres parcs de Seattle) des antiques arbres géants, qui peuplaient jadis la contrée avant sa mise en'valeur. On garde comme de précieuses reliques ceux de ces colosses multiséculaires qui ont résisté aiix incendies de forêts et aux invasions des
- renferme une très riche collection d’objets provenant des Indiens de l’Alaska et de l’Amérique du Nord.
- Parmi les objets préhistoriques, on remarque des marteaux de pierre avec deux rainures entre-croisées pour les fixer au manche, des poteries des Indiens
- Fig. 9. - Panorama de Bremerton et de monts Olympiques.
- bâtisses. Dans, ce Campus de l’Université fut installée, de juin à octobre 1909, l’Exposition universelle dite Alaska Yukon Pacific Exhibition, qui a marqué encore pour Seattle un immense pas en avant dans sa progression extraordinaire. Parmi les divers bâtiments qui composent l’Université, le Fo-restry-building ou bâtiment des forêts, construit pour l’exposition de 1909, et tout entier en arbres dés diverses essences d’Amérique, a été conservé comme musée forestier (fig. 11 et 7). L’intérieur est en forme de temple dorique, avec 126 colonnes, chacune d’iin seul tronc d’arbre, hautes de 12 m. 80 à 16 m. 45, et de 1m. 50 à 2 m. de diamètre. Ce temple du bois mesure 95 m. de long sur 39 m. de large, et 27 de hauteur. On y a employé 2 016 000 pieds cubes de bois et on y montre une poutre de 47 m. de longueur. Il n’à, coûté que 425 000 francs payés par l’État de Washington. A côté, le Muséum de l’Université
- delà Columbia, des flèches et haches en silex et surtout en obsidienne de Goldendale (Washington).
- Quant aux Indiens modernes, il faut citer les objets de chasse, les vêtements de peaux brodées des Makah, les costumes de peaux brutes des Quin-nault, les masques bleus des Indiens prince Rupert et les vêtements de cérémonie des Shamans de l’Alaska; les boîtes en bois sculpté des Chilkat, les couteaux de guerre, outils de pêche, pipes, remèdes, sifflets, instruments de musique, colliers, objets de toilette de diverses tribus, enfin une très cm* rieuse image en pierre des plaines du Fraser.
- Au pied même de l’Université, on creusait, en 1912, un grand et large canal (canal Washington) entre les deux lacs Union et Washington. Ce canal (fig. 13) est destiné à abaisser de 8 pieds le niveau du lac Washington sans inconvénient, paraît-il, pour aucun point de ses rives; puis, au moyen d’écluses dè 12 m. de creux, qu’on dit être les plus grandes
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- d’Amérique après celles de Panama, entre lé port actuel et le lac Union, on élèvera de 8 pieds le niveau de ce dernier. Ainsi, on aura racheté sa différence de 16 pieds avec le lac Washington, dans lequel pourront dès lors pénétrer les grands navires de mer : en l’admirable port d’eau douce constitué
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- d’exploitation et d’industrie de la nouvelle Chambré de commerce, la statistique de Seattle, pour 1911, donne les chiffres suivants : Entrées de vaisseaux : 1171. Tonnage net : 5184111 (5 568 455 avec la sortie). Recettes des douanes : 6254865 fr. Commerce du saumon de l’Alaska : plus de 96 500 000 fr.
- Fig. io. — Suite de la figure ç. (Clichés du Rotary Club.)
- de cette façon, les coques des vaisseaux se débarrasseront automatiquement des coquilles collées à leurs flancs, qui périront faute d’eau de mer. Cela évitera de conduire les navires au bassin du carénage et fournira aux ports de Seattle un point d’accostage total égal à 140 km; ceci est un exemple entre mille des conceptions économiques que réalise la grandiose ingéniosité américaine.
- En meme temps, on donnera plus de jeu aux immenses trains de bois flotté qui couvrent une grande partie des ports de Seattle (fig. 12) ; pour assurer leur dégagement, on creuse d’ailleurs un autre canal en arrière d’une des îles. Le plus grand navire du Pacifique, le Minnesota, de 194 m. de long et de 28 000 tonnes,. est affecté au transport des denrées pour le Japon; son frère jumeau a bridé récemment.
- D’après les renseignements fournis par le Bureau
- Valeur des produits usiniers (pour 1909) 255 000 000 fr. Exportation de charbon : 4 000 000 tonnes. Exportation totale : 251 000 000 fr. Importation totale : 249 millions de francs.
- L’industrie du bois, particulièrement florissante, ravage malheureusement ce qui reste de belles forêts dans les Cascades Mountains.
- L’industrie du charbon (*) exploite les gisements, malheureusement de qualité médiocre, de Renton, Green-River et Wilkeson au sud-est, et le plus grand avenir est réservé à Seattle par suite du développement de l’agriculture, qui n’est encore qu’à ses débuts dans les vallées si fertiles de l’État de Washington.
- Le marché de l’Alaska est accaparé fructueusement par Seattle, qui, d’autre part, a déjà dépassé San
- 1. Annual Report, u° 18, U. S. G. S., 1896-1897, 3e partie, p.'399. '
- Fig. 12.
- Trains de bois flotté.
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- L’ARSENAL DU PUGET-SOUND A BREMERTON
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- Francisco pour la spécialité de l’importation des soies grèges du Japon.
- Déjà 60 lignes de bateaux à vapeur rayonnent de Seattle vers toutes les parties du monde ; les nouveaux aménagements du port vont coûter 100 millions de i'rancs d’ici 1916, et 8 lignes de chemins de fer en divergent sur le continent.
- Le climat de Seattle est exceptionnel, tempéré en hiver par 1 encourant marin chaud qui vient des mers du Japon et rafraîchi en été par les brises de la mer et des montagnes.
- La moyenne de l’été est de 4-16° 67 C. (62 F.), celle de l’hiver de+ 4° 44C.
- (40 F.); aussi les roses y fleuris-scnttoutel’année.
- Laf précipitation atmosphérique annuelle est de 559 millimètres (22 pouces).Grâce à une excellente distribution d’eau potable venant des montagnes, Seattle prétend être la plus saine ville du monde et énonce, pour 1911, le chiffré merveilleusement bas
- de 9,46 décès pour 1000 habitants. Elle emprunte sa force motrice (80 000 à 130 000 chevaux) et l’alimentation de son éclairage électrique aux grandes chutes de Puyallup (au pied du mont Rainier) et de Snoqualmie (hautes de 81 m., à 48 km à l’est de la ville), etc.
- En résumé, on conçoit que les Américains considèrent Seattle comme une des merveilles du monde,
- tant par sa situation magnifique que par sa gigantesque extension.
- Quant à sa position stratégique qui en a fait la sentinelle avancée des États-Unis en face du Japon, voici les renseignements officiels qui nous ont été procurés par l’obligeance deM.Guérard,un Français fixé à Seattle, et du Ro-tary Club de Seattle, ainsi que les quatre photographies du panorama et des bassins de l’arsenal de Rremerton.
- E.-A. Martel.
- Fig. i3. — Creusement du canal Washington. (Cliché E.-A. Martel.)
- L’ARSENAL DU PUGET-SOUND A BREMERTON
- L’arsenal du Puget-Sound est situé sur la baie de Port Orchard, à 200 km de la pleine mer, dans la petite ville de Rremerton (Washington) en face de Seattle. Ses premières installations datent de 20 ans, et le gouvernement l’a déjà doté de 50 millions de francs. Pourvu de matériel moderne, possédant deux bassins de construction, dont l’un est le plus grand des États-Unis, se préparant à en creuser un autre de dimensions supérieures, il emploie 2000 hommes et compte un personnel militaire de 1800 officiers et soldats.
- Les navires revenant de longs voyages dans les mers d’Orient, ou arrivant de la côte de l’Atlantique, et ceux des eaux du Pacifique, s’arrêtent à Rremerton. C’est la seule station de la côte Pacifique des États-Unis, avec celle de Mare Island, San Francisco, à 1600 km de Seattle.
- Tandis que Mare Island serait attaquable par terre, Rremerton est inattaquable par terre et par mer, et à des centaines de kilomètres plus près de l’Alaska et de l’Orient.
- La station navale du. Puget-Sound occupe une position idéale de sécurité et de commodité, en-
- fermée dans les terres, accessible par deux étroits et profonds canaux, et séparée par plus de 125 km de région montagneuse de tous les points où pourrait tenter d’aborder un envahisseur. Une attaque par eau est absolument impossible en raison delà double rangée de batteries qui dominent les deux rives du Sound sur une longueur de 65 km, sans parler des mines prêtes à poser à la première alerte. Enfin les passes elles-mêmes, celle du côté de Seattle, de 800 m. de large, et celle du nord, de 365 m. sont puissamment défendues.
- Le Puget-Sound offrirait un port spacieux aux marines réunies du monde entier, et la baie de Port Orchard abriterait aisément toute la flotte américaine.
- L’arsenal présente 1 km 1/2 de façade sur l’anse de Sainclair longue de 5 km. L’eau y est calme comme dans un lac. Les courants du flux et du reflux y sont imperceptibles. On y voit toujours des navires à l’ancre, et les passes et la baie sont assez profondes pour que les plus gros bâtiments y puissent naviguer avec vitesse et sécurité à tout instant de la marée.
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- L'ARSENAL DU PUGET-SOUND A BREMERTON
- II
- Le second bassin de construction, récemment inauguré, mesure 252 m. de long par 57 m. 50 de large. Sa profondeur, de 14 m. 55, en permet constamment l’entrée aux navires du plus fort tirant d’eau. On a enlevé, pour le faire, plus de 500 000 m3 de terre, et employé plus de 100 000 m3 de béton avec 7500 m3 de granit. Si grand que soit ce bassin, le gouvernement en projette un troisième qui coûtera 16 millions de francs.
- La force électrique seule est utilisée dans l’arsenal. Les engins, appareils et outils les plus perfectionnés y sont en usage. On y obtient le maximum de rendement du personnel et du matériel.
- Par exemple, le nouveau bassin est muni de 4 pompes à effet combiné d’un débit de 100000 litres à la minute, capables de l’épuiser en 1 h. 45 m.
- La productivité de l’arsenal du Puget-Sound a été démontrée de la manière la plus frappante par YOregon, navire favori du peuple américain.
- Quand les États-Unis firent la guerre à l’Espagne en 1898, YOregon, alors bâtiment de première classe, se trouvait en réparation dans l’arsenal. Volant à l’appel de la défense de la côte Atlantique contre
- l’escadre de l’amiral Cervera, puis, sans avoir eu l’occasion de se préparer au combat, prit une part glorieuse à l’anéantissement de la flotte ennemie devant Santiago et devint l’orgueil de la marine américaine.
- Il était juste que YOregon déclassé revînt à l’arsenal du Puget-Sound pour y être reconstruit. Durant cinq ans il y demeura en chantier et, le 29 août 1911, il était équipé, armé, approvisionné à nouveau, prêt
- Fig. i5. — L’Orégon au dock. (Clichés du Rotary Club.)
- l’attaque redoutée de la flotte espagnole, il quitta Bremerton au commencement de mars. Il lui fallait parcourir 20 000 km par le cap Ilorn. Les navires qui devaient rencontrer la flotte ennemie, supposée traverser l'Atlantique, l’attendaient anxieusement. Pendant des semaines on ignora sa position et celle de la flotte espagnole. Le 24 mai, il atteignit la côte de Floride, se joignit aux navires qui cherchaient
- Fig. 14. — Le nouveau bassin de Bremerton.
- à reprendre du service. Des milliers de personnes ont vu le vaisseau historique pendant sa période de reconstruction, et la nation entière le considère comme le type du rendement de la marine et des arsenaux des États-Unis.
- Bremerton est la base réelle de défense navale de toute la côte Pacifique des États-Unis, des Philippines, et des îles Hawaï. Malgré l’éloignement de ces possessions, à une distance approximative de 3500 et 7500 km, l’exploit de YOregon ne laisse aucun doute dans l’esprit des Américains que cette station ne puisse rester en contact avec la zone entière d’influence américaine dans les eaux du Pacifique.
- L’arsenal du Puget-Sound est sous le commandement de l’amiral V. C. Cottman, le plus ancien des amiraux américains en activité.
- F.-R. SUNGLETON.
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- LE PROBLÈME DE L’ADDUCTION DE L’EAU DU LÉMAN A PARIS
- La Commission des Eaux de la Ville de Paris s’est occupée récemment, sous la présidence de M. Delanney, préfet de la Seine, du projet d’adduction à Paris des eaux du lac Léman. Voici un très bref résumé du magistral rapport du Dr Henry Thierry, chef des services techniques : i! ,
- L’idée d’alimenter Paris avec Peau du lac de Genève remonte à l’année 1890 (projet Duvillarcl et Bculois, aqueduc de 507 km, 2 millions de mètres cubes par jour, réduits à 1 000 000 de mètres cubes par jour par le projet actuel de la Société d’études pour l’adduction des eaux du Léman à Paris, aqueduc de 468 à 568 km), i De toutes les agglomérations riveraines du lac, Genève est la seule qui utilise cette eau pour son alimentation, depuis le 1er septembre 1884. « L’opinion populaire s’en itiontrc satisfaite en trouvant néanmoins l’eau chaude pendant l’été et trouble par certains vents, » j; Depuis 1884, année où une épidémie de fièvre typhoïde assez violente provoqua 66 décès à Genève, il y a peu de fièvre, typhoïde dans cette ville, où « il reste chaque année un petit nombre de cas inexpliqués qui pourraient être ramenés à l’eau, mais sans démonstration possible».
- A. la suite d’études, d’expériences et d’analyses très complexes, les villes rie Lausanne et de MorgesAi’otlt pas voulu adopter pour leur boisson l’eau du lac Léman.
- I Bien des questions avaient été soulevées par le projet de prélèvement pour les besoins de Paris : d’abord celle de rabaissement du niveau du lac et du trouble que cela pouvait apporter à sa navigation et aux usines de Genève; — puis celle de la décantation et de l’auto-épuration des eaux à partir d’une certaine profondeur du lac, point spécialement examiné par le regretté professeur Forel ;I— ensuite la présence de certains parasites des poissons, notamment du Bothriocephalus laïus, qui risquent de développer chez l’homme un ténia ou ver solitaire de 15 à 25 mètres de longueur. Les recherches médicales et zoologiqucs du Dr Thierry ont établi d’ailleurs que la larve bue avec l’eau ne peut se développer sous forme de cysticerque dans le tissu muscidaire.
- Mais un péril imprévu s’est révélé : celui du goitre, infection inconnue à Paris, mais très répandue en France et en Europe pour une cause qui est encore recherchée et où l’action de l’eau parait indiscutable. « Au pays du Léman, le goitre paraît en régression, mais, à Genève, l’altération de l’appareil thyroïdien est fréquente sous une forme peu marquée mais certaine. » Les gros goitres se font rares parce qu’on les opère ; on est donc obligé de ne pas « considérer l’eau du lac comme indifférente ou nulle au point de vue de la genèse du goitre sur une population pouvant posséder une certaine pré-, disposition héréditaire. On ne peut nier que le lac re- j coive des affluents goîtrigènes. Ceux-ci se mélangent à j l’eau du lac et on a le droit de se demander si le goitre atténué des habitants de Genève qui la consomment, ne tient pas pour une part à la nature goîtrigène de cette eau, elle-même atténuée par dilution ».
- . « La question se pose pour Genève. Elle doit également se poser pour Paris. »
- Certes, on ne s’attendait guère à une révélation pareille au sujet du grandiose et difficile projet qui, depuis si longtemps occupe l’administration et l’opinion publiques ; on peut se demander, il est vrai, si l’eau du lac serait encore dangereuse à son arrivée à Paris, même s’il était
- démontré qu’elle fût indiscutablement goîtrigène. En tout cas, il est grave de retenir que le Dr Léon Gautier, de Genève, déclarait au Congrès de médecine de 1907 que « le goitre est fréquent à Genève chez les animaux domestiques, surtout chez le chien ». Aussi le Dr Thierry déclare-t-il que « la question du danger de l’eau à son arrivée à Paris semblerait ne pas devoir se poser si l’on filtre l’eau du lac. L’expérience et l’observation ont, en effet, montré que parmi les traitements ayant une efficacité sur les eaux goîtrigènes, la filtration viendrait en seconde ligne après l’ébullition ». Le procédé de filtration devra donc être déterminé après des études très circonstanciées et dans des conditions très précises.
- L’examen bactériologique et chimique de l’eau du lac Léman a été effectué avec le plus grand soin par MM. Diénert et Guillerd. 11 résulte de leurs travaux qu’en été l’eau atteint son maximum de pureté, grâce à l’ampleur de l’épuration solaire et à la rareté des coups de vent qui peuvent la troubler; — en automne, la luminosité et l’équilibre disparaissent, le baclérium-coli se manifeste; — pendant-l’hiver 1912-1915, qui fut clément, les résultats sont plus satisfaisants qu’en automne; — mais pendant des hivers moins calmes, les troubles pourraient être graves. En somme, dit le Dr II. Thierry, « les couches qui en temps de calme prolongé, se purifient efficacement, sont toujours dans la possibilité d’un trouble rapide, soit par le mélange avec d’autres couches non épurées, soit par le soulèvement des vases et des dépôts du fond.
- « Alors, sous l’influence du coup de vent, le co'li apparaît à toutes les hauteurs de la masse et l’homogénéisation de la médiocrité reparaît à nouveau. »
- Au point de voie chimique, l’eau du lac, moyennement minéralisée, serait satisfaisante. Mais les expériences de MM. Diénert et Guillerd ont mis en lumière les troubles provoqués dans la, qualité microbienne de l’eau par le brassage dû aux vents et aux courants ; « le lac Léman, comme tous les lacs suisses, malgré la beauté de ses eaux et leur auto-épuration indiscutable, est le collecteur des égouts de tout le littoral.
- « Avec les années, les habitalions et les agglomérations se feront plus nombreuses, plus rapprochées et plus importantes sur ses rives. Les causes de souillures se multiplieront en même temps » (détritus semés par les orages ou transportés par les vents, décomposition des poissons, contaminations provenant des bateaux de toù-ristes, microorganisme du plankton, impossibilité de ^ créer un périmètre de protection et d’exercer une surveillance médicale, etc.). Et le rapport conclut ainsi :
- « L’ensejnble de ces diverses considérations réunies amène à regarder l’épuration de l’eau comme nécessaire au point de vue de l’hygiène. Il semble même qu’elle doive être envisagée dans le but d’empêcher les aqueducs d’être envahis par-la prolifération des algues et des végétaux inférieurs venant de l’eau du lac. » .
- Il résulte de cet avis particulièrement autorisé que l’eau du lac de Genève ne salirait être consommée à Paris à l’état brut. Devant l’obligation d’ajouter aux énormes dépenses de l’adduction celles, également considérables, d’une épuration, Ta municipalité de la capitale ne devra-t-elle pas tourner les yeux vers une solution ..moins grandiose et moins coûteuse?... E.-A. Martel.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 2 juin 1913. — Présidence de M. Guyon.
- L’absorption de l’azote par les plantes. — Une Note de M. Chouchnk sur la pénétration des différentes formes d’azote dans les plantes expose que les racines fixent les différentes formes d’azote minéral et organique, grâce à la présence de certaines substances que l’eau bouillante n’enlève pas. Le pouvoir fixateur de celles-ci pour différentes substances présentées à la même concentration moléculaire, varie suivant la nature de ces substances. Pour la même forme d’azote, la quantité de cet élément qui est absorbée est en rapport avec la concentration de la substance présentée dans le milieu ambiant.
- Formes larvaires des crustacés. — M. Bouvier apporte une contribution personnelle à l’étude de certains macroures palinuridés, les langoustes, Je grand scyllaro méditerranéen et le scyllare. Depuis longtemps, on sait, qu’en sortant de l’œuf, certains macroures apparaissent sous la forme d’une feuille mince, translucide, flottant sur l’eau. On a pensé qu’avant d’aboutir à la forme définitive, cette forme larvaire passait par un autre état que l’on a appelé le « stade natant ». On a quelques très rares spécimens d’êtres à ce stade, mais on ne connaissait pas le « stade natant » des scyllares. M. Bouvier expose qu’il en existait cependant un exemplaire appartenant au grand scyllare, qui avait été décrit comme un animal fort différent quoiqu’il offre les caractères spécifiques du grand scyllare; de même, M. Bouvier a étudié deux spécimens de scyllare au « stade natant ». Ces spécimens sont aussi grands que le scyllare ou cigale de mer, ce qui s’explique si l’on considère que l’animal passe d’une forme à l’autre par une simple mue. Mais on ne connaît pas encore le « stade natant » de la langouste, qui cependant doit être très abondant.
- Les cétacés de l’Atlantique tropical. — M. Gruvel, chargé il y a quelques années d’étudier les poissons de l’Atlantique à l’ouest de l’Afrique, fut frappé de l’abondance des cétacés dans ces parages (baleines australes, balénoptères énormes, cachalots). M. Gruvel a signalé cette particularité aux: pouvoirs publics. Mais sa découverte n’a eu aucun retentissement en France; aussi est-ce. l’industrie étrangère qui en a profité. Il y a actuellement 50 compagnies étrangères qui accaparent la pêche dans ces parages et les bénéfices qu’elles réalisent sont très considérables. Aussi les choses
- en sont à ce point qu’il faut prendre sans retard des mesures radicales, si l’on veut éviter que d’ici trois ans les baleines australes aient complètement disparu, comme dans huit ans auront disparu les éléphants et les rhinocéros. Une convention internationale s’impose en la circonstance. La section de zoologie est chargée de rédiger sur la question un rapport qui sera envoyé au Gouvernement avec l’avis de l’Académie.
- Une grotte préhistorique. — MM. Mavet et. J: Mazenot ont découvert une grotte préhistorique d’âge aurignacien, à Martailly-les-Brancion (Saône-et-Loire) désignée sous le nom de four-de-la-baume, par les bergers. Ce gisement aurignacien s’ajoute aux rares documents de cet âgé dans cette région de Saône-et-Loire.
- Le pôle continental. — M. Berget a recherché la position géographique du point de la surface terrestre qui peut être considéré comme le centre du grand cercle délimitant un hémisphère qui comprendrait la plus,grande partie possible de terres' et la plus faible partie couverte', d’eau. Par une méthode atteignant un haut degré d’approximation, il établit que ce pôle se trouve en France, dans une petite île placée à l’entrée de la Vilaine, l’ile Dumet. L’hémisphère dont elle est le pôle renferme 46 pour 100 de terres et 54 pour 100 d’eau; l’hémisphère opposé renferme 12 pour 100 de terres pour 88 pour 100 d’eau. Ce point est donc véritablement remarquable et, vu l’état des connaissances géographiques, on peut le considérer comme fixé définitivement.
- Séparation du carbone à l’état de graphite dans les aciers au silicium. — MM. G. Charpy et A. Cornu étudient la séparation du carbone à l’état de graphite dans les aciers au silicium, peu carburés. Ils montrent que cette séparation peut être obtenue, par recuit, dans un intervalle de température dont les limites varient avec les teneurs en carbone et en silicium.
- Élections. — M. Gaston Bonnier vient d’être élu membre de l’Académie des sciences de Vienne.
- M. Ciamician, de Bologne, est élu correspondant de la Section de Chimie, en remplacement de M. Lecoq de Boisbaudran, décédé.
- Décès. — L’Académie reçoit la nouvelle de la mort de sir John Lubock, associé étranger. M. le Président exprime les regrets de l’Académie. C11. de Yiuededu.
- COMMENT ON TÉLÉPHONE ENTRE PARIS ET LA PROVINCE
- L’exploitation téléphonique interurbaine, qui établit les relations entre abonnés appartenant à des localités différentes se rapproche peu du mode adopté dans la téléphonie urbaine, dont nous avons donné récemment un aperçu dans La Nature. La Longueur des circuits, leur technique assez mal assurée, leur insuffisance, ont entraîné une organisation très différente de la première.
- Les prix d’établissement et d’entretien des circuits obligent les administrations à les utiliser avec leur maximum de rendement. C’est par une organisation méthodique des bureaux que Ton peut obte-
- nir un résultat conforme aux besoins ; aussi, lorsque les réseaux deviennent très nombreux et très chargés, les opérations entraînent des servitudes que l’on s’efforce chaque jour de rendre moins pénibles en améliorant les appareils introduits dans l’exploitation et même en appelant la mécanique au secours de l’électricité.
- Le bureau de la rue des Archives, récemment aménagé par la Compagnie française Thomson-Houston, comporte de très sérieuses améliorations que nous étudierons aussi succinctement que le permet l’étendue du sujet. : 1
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- COMMENT ON TELEPHONE ENTRE PARIS ET LA PROVINCE
- Dans la téléphonie interurbaine, les circuits aboutissent à des « tables » o'u » groupes » où se tiennent les téléphonistes, chargées d’en assurer le service. Au bureau des Archives, tous les groupes sont rassemblés sur deux grands meubles qui occupent les 4e et 5e étages du local. Au 4e étage,
- Un abonné c/e Par/s demande un abonné de Marseille
- Bureau urbain
- l/gne d annotatrice
- tab/e d'annotatrice
- t
- table de Marsei//e Bureau de/a rue des Archives
- tubepneumatique
- circuit
- ^Marseille
- Schéma de /a demande dappel
- tab/e intermédiaire
- Paris —o inp
- ligne de conversation
- ligne auxiliaire
- abonné
- Schéma montrant /a communication établie Fig. i.
- sur 148 tables
- 52 groupes ou tables desservent les circuits internationaux et les grands circuits de province ; les autres circuits sont rassemblés établies à l’étage supérieur.
- Chaque table reçoit un nombre de circuits qui varie avec l’importance de chacun, avec les difficultés relatives à l’établissement des communications.
- Certains réseaux sont desservis chacun par une téléphoniste et dans les cas d’exploitation les plus favorables on ne donne jamais plus de cinq circuits à une opératrice.
- Les 200 tables sont complétées par celles des annotatrices, aménagées au 5e étage.
- Les annotatrices sont chargées de recevoir les appels émanant des abonnés de Paris ; elles établissent des fiches qu’elles envoient ensuite par des tubes pneumatiques sur les tables desservant les circuits demandés, puis renseignent les abonnés sur la durée des attentes.
- Complétons cette nomenclature sommaire du matériel téléphonique interurbain en ajoutant que le courant nécessaire est fourni par une batterie d’accumulateurs de 24 volts chargée par le courant du
- secteur, à 440 volts, transformé ensuite en courant à 24 volts. Deux génératrices donnent le courant alternatif utilisé pour les appels ; elles sont actionnées : l’une par du courant à 110 volts du secteur, l’autre par la batterie d’accumulateurs à 24 volts. Six disjoncteurs automatiques, branchés sur les circuits de distribution, permettent de couper instantanément l’arrivée du courant d’un point quelconque du bureau, si un incendie se déclarait, par exemple. Enfin, au 5e étage se trouvent encore deux turbines accouplées donnant la pression et la dépression d’air nécessaires au fonctionnement des tubes pneumatiques.
- Le bureau des Archives comporte encore un multiple ordinaire, nettement séparé des tables interurbaines, auxquelles il est relié dans les mêmes conditions que les autres centraux téléphoniques parisiens.Nous le signalons seulement pour mémoire, car il est totalement séparé du service interurbain. .
- Tous les circuits interurbains aboutissant au bureau des Archives, se distribuent d’abord sur un réparti-, teur semblable au répartiteur général de Gutenberg, puis ils sont ache-1 cas‘ minés sur un tableau de coupure permettant d’isoler un côté quelconque de chacun d’eux pour rechercher les dérangements. De là, ils se rendent directement aux tables. A la sortie du câble sous plomb venant de l’égout,
- Un abonné de Marseille demande an abonné de Paris
- a b le interurbaine de Marseille
- (Archives)
- Marseille <
- PARIS interurbain
- PARIS urbain
- chacun des deux fils de circuit est protégé par un fusible, une bobine thermique fonctionnant pour 1/10 d’ampère et un parafoudre agissant comme déchargeur et reliant à la terre les fils de ligne lorsqu’ils ont subi l’action d’une décharge atmosphérique ou si un fil de transport d’énergie électrique les a atteints.
- Pour bien comprendre le mode d’exploitation de
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- COMMENT ON TÉLÉPHONE ENTRE PARIS ET LA PROVINCE == 15
- EPINAL
- la téléphonie interurbaine et en même temps le fonctionnement du bureau des Archives, nous allons examiner les trois cas qui se produisent :
- d° Un abonné de Paris demande un abonné de province ; 2° un abonné de province demande un abonné de Paris ; 5° un abonné de province demande un autre abonné de province.
- ier cas.— Admettons que l’abonné de Paris demande son correpsondant de Marseille. Il appelle sa téléphoniste et lui demande l’interurbain. Celle-ci, ayant à sa disposition, en plus des lignes auxiliaires que nous connaissons, un certain nombre de lignes dites à'annotatrices aboutissant aux tables des annotatrices de l’interurbain, met une de ces dernières lignes à la disposition de son abonné qui dicte sa demande à l’annotatrice. Celle-ci prend note, sur une fiche, de la communication demandée, consulte un tableau spécial portant les indications relatives aux temps d’attente1 sur les circuits, dit à l’abonné que le circuit sera libre dans un quart d’heure, une demi-heure ou davantage, coupe l’abonné et envoie la fiche par le tube pneumatique à la table sur laquelle aboutit le circuit demandé : Marseille dans le cas présent.
- La téléphoniste qui dessert Marseille classe la fiche qu’elle vient de recevoir à la suite de celles qui
- Appel : 1° Circuit de l’abonné parisien au bureau urbain ; 2° ligne de l’annotatrice.
- Communication : 1° Circuit de l’abonné parisien au bureau urbain ; 2° ligne auxiliaire du bureau urbain à l’interurbain; 5° circuit de Paris interurbain à Marseille; 4° circuit de l’abonné marseillais.
- 2e cas. —Lorsqu’un abonné de province demande un abonné de Paris, la communication s’établit plus
- Un abonné d'Epina/ demande un abonné c/e Rouen
- ' PARIS interurbain Ta b/e d'Epina/ Tab/e de Rouen
- déderenvo/
- ROUEN
- Poste , t/abonné
- Fig. 4.
- k
- II
- I I II panneau de coupure
- ’iLJU
- TT
- OOOO
- î»
- Li:3I H 0 0
- bâti des refais r11_| envoyant te courant aux tampes
- Répartiteur
- câbfe
- Schéma montrant fes communications à f'intérieur du bureau des Archives
- lui sont parvenues antérieurement ; puis, lorsque le tour de cet abonné est arrivé, elle consulte sa fiche, appelle l’abonné parisien au téléphone par l’intermédiaire du bureau urbain auquel il est relié, s’assure que le correspondant de Marseille est également à l’appareil et établit enfin la communication à l’aide de son cordon à double fiche.
- Cette communication s’est donc établie de la manière suivante :
- £___ligne de conversation
- | pourappe/ des tab/es
- Fig. 3. — 3e cas.
- simplement. La téléphoniste de Paris, sollicitée par sa collègue de province, n’a qu’à appeler, par sa ligne auxiliaire, le bureau urbain qui dessert Tabbriné. Nous entrons donc tout à fait dans le cas d’une demande de conversation entre deux abonnés parisiens appartenant à des bureaux différents.
- 0'3ô cas!—. Un habitant d’Epinal désire converser avec un abonné de Rouen, par exemple. La téléphoniste d’Epinal appelle sa collègue de Paris. Si le circuit de Rouen est peu chargé, Paris-interurbain (table d’Epinal), appelle Pari s-interurbain (table de Rouen). Cette dernière renvoie un de ses circuits de Rouen dans le multiplage par la manœuvre de sa clé de renvoi et en désigne le numéro à la table d’Epinal. Là, à l’aide d’un cordon à double fiche, la téléphoniste établit les deux circuits. Signalons en passant que tous les circuits de province sont normalement multipliés sur toutes les tables, mais ce multiplage ne devient effectif qu’à la volonté de la téléphoniste ; celle-ci, seule, peut renvoyer un circuit sur le multiple à l’aide de ses clés de renvoi. Si le circuit Paris-Rouen est encombré, la téléphoniste de la table d’Epinal dirige l’appel sur les tables des annotatrices. L’une de celles-ci établit une fiche et l’envoie à sa collègue qui dessert la table de Rouen qui fait le nécessaire (multiplage) dès que le circuit devient libre.
- Ces diverses manœuvres seront comprises facilement par nos lecteurs s’ils se reportent aux schémas que nous avons établis.
- Ijaebsgénéraux wour/emuftipfage _Jdes circuits, o I lignes auxiliaire j vers/es bureaux urbains.
- lampes dbçcupation ‘ ~JacAs des circuits ’ lampes déppef.
- c/efs de renvoi sur Jemu/tiptage.
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- 16 = COMMENT ON TELEPHONE ENTRE PARIS ET LA PROVINCE
- Fig. 5. — Un groupe de tables- interurbaines au bureau de la rue des Archives.
- Les’tables interurbaines ne sont pas tout à fait équi- fiches dont nous avons parlé. Des compteurs de
- pées comme celle des bureaux urbains. En haut,, se conversation et des calculographes complètent l’iiis-
- trou vent lesjacks généraux pour le multiplagë dés circuits ; au-dessous, les jacks des lignes auxiliaires réunissant le bureau interurbain aux bureaux urbains ; vient ensuite la rangée des jacks des circuits (5 au maximum) accompagnés de leurs lampes d’appel et d’occupation ; enfin une rangée de clés de renvoi permettant le multiplagë. De plus, pour deux tables d’opératrices, en face des jacks des ré-
- tallation de ces tables.
- Les tables des annotatrices'com-portent seulement six jacks auxquels aboutissent les lignes dites d’annotatrices des bureaux urbains. Ces : lignes sont multipliées sur cinq tables ; chaque annotatrice dispose donc de 50 lignes multipliées.
- L’organisation interurbaine comporte encore neuf tables de renseignements
- Fig. 6. — Une table d'annotatrice.
- mises à la disposition des abonnés pour leur
- seaux, sont placées les ouvertures des tubes pneu- j fournir les. indications qu’ils; désirent sur les abonnés matiques par lesquels s’effectue la réception des j de province et de l’étranger. Lucien Fournier. ,, .
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiiure, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2090.
- 14 JUIN 1913
- POUR SAUVER LA LOUE
- Nous avons expliqué dans notre numéro 2067, du 4 janvier 1915 (les parcs nationaux en France), de quel péril il fallait sauver un des plus Féaux sites de France, la source de la Loue.
- Le 6 décembre 1912, un premier vœu de la Chambre des députés avait meme invité le gouvernement, rappelons-le, à conserver cette source et les gorges qui la suivent, et cela sur la proposition de M. Albert Métin, député du Doubs. Enfin, dans sa séance du 15 mars 1915, la Chambre a adopté un amendement à la loi de finances, ainsi conçu : toujours sur la proposition de M. Métin.
- l’une des beautés naturelles les plus admirables qui existent dans le monde entier. « Il ne peut être permis à personne de porter atteinte à ce patrimoine de notre pays.
- « Ce site merveilleux est dégradé et même à jamais perdu, sans une prompte intervention.
- « Les lois françaises sont encore impuissantes, à l'heure actuelle, pour empêcher un tel acte de vandalisme. Elles ne laissent que la solution du rachat ou de l’expropriation, afin de créer un Parc national destiné à préserver ce magnifique paysage.
- « Mais pour aboutir à ce résultat, il est néces*
- Résurgence de la Loue : à droite le grand tuyau d'adduction qui mettra la cascade à sec.
- « Le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts est autorisé à poursuivre d’urgence l’expropriation de la source et des gorges delà Loue, en vue de les conserver dans leur beauté naturelle et d’en maintenir l’accès ouvert à tous. »
- Pour atteindre le but et réduire le concours financier de l’Etat un « Comité de la source de la Loue » vient de se fonder à Besançon, \, avenue Carnot, pour sauver la source et ses abords en les constituant en parc national.
- Voici un extrait de l’appel adressé par ce Comité au public qui est invité à souscrire à cette œuvre :
- « La source de la Loue est devenue la propriété d’un industriel qui, sous prétexte d’utilisation de force* motrice, ose la détruire, sans respect pour
- 41e année, — ac seme:tre.
- saire de trouver, dans le plus court délai, des ressources financières considérables.
- « Un Comité local s’est donc constitué à Besançon, sous la présidence d’honneur de M. Pichon, ministre des Affaires étrangères, sénateur du Jura et de M.Beauquier, député du Doubs et sous la présidence de MM. Borne, sénateur du Doubs, et Métin, député du Doubs, afin de recueillir et de centraliser toutes les sommes destinées à la conservation de la source de la Loue.
- « Il compte sur l’appui bienveillant des pouvoirs publics et des Chambres ; mais il a besoin aussi du concours de tous les bons Français, comme de tous les étrangers qui ne voudraient pas laisser disparaître l’une des plus superbes œuvres de la nature. »
- Nous 11’avons pas l’habitude de reproduire ici les
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- 18 : , ... .......-- POUR SAUVER LA LOUE
- appels de ce genre. Mais celui-ci est d’un intérêt exceptionnel et mérite de créer un précédent.
- Spécialement parce que l’avis suivant vient d'être publié dans la Lumière électrique du 51 mai :
- « Société des Forces motrices de la Lotie. — Objet : Aménagement et exploitation d’une usine hydroélectrique sur la rivière la Loue, commune de Mouthier (Doubs) ; distribution d’énergie électrique dans la région, notamment exploitation des concessions accordées par le syndicat intercommunal d’Ou-lans et la commune de Mouthier ; étude, création, aménagement, acquisition, exploitation de toutes autres usines et entreprises de production et distribution d’énergie électrique ; toutes opérations ou entreprises et acquisitions d’établissements se rattachant à l’industrie électrique, notamment achat ou création et exploitation de toutes usines à gaz, obtention, achat, exploitation et rétrocession de toutes concessions et autorisations relatives à la distribution d’énergie électrique, gaz ou eau ; participation directe ou indirecte à toutes opérations ou entreprises pouvant se rattacher à l’im des objets précités par création de sociétés, apport, vente, fusion, etc.; et, en général, toutes opérations mobilières,1 immobilières, financières, commerciales et industrielles, pouvant se rattacher à ces objets. — Durée : 99 ans. — Capital : 1 100000 francs. — Siège social : 69, rue de Miromesnil, Paris. »
- Voilà donc la lutte âprement engagée, entre les capitalistes épris de dividendes, et les patriotes qui veulent conserver à la France les purs éléments de sa beauté, de son charme et de son attirance. Qui l’emportera?
- À travers toutes nos montagnes un vent de destruction souffle sur la splendeur de nos sources et de nos torrents : la horde des chercheurs de forces motrices s’y est abattue et s’y acharne, à l’image de la bande noire des spéculateurs qui, après la Révolution, réduisirent en matériaux de démolition les trésors architecturaux de nos châteaux, cloîtres et églises. 11 a fallu un Victor Hugo pour réveiller le goût artistique monumental en France et sauver Notre-Dame de Paris. Que n’est-il plus là pour gagner enfin la cause de nos splendides paysages dévastés ? Deux choses surtout sont lamentables en ce désastre. D’abord, c’est qu’en dépit de tous règlements et circulaires administratifs, les travaux sont presque toujours commencés avant l’achèvement des enquêtes et que, quand celles-ci sont défavorables, on se trouve en présence du fait accompli^ du barrage édifié, du viaduc construit, du remblai achevé* delà montagne éventrée, du cours d’eau asséché !
- Il est trop tard ! Le forfait est pérpétré ! '
- Aux entrepreneurs surtout on laisse trop d’initiative et d’indépendance, principalement quand il s’agit de se procurer des matériaux à l’usage des remblais et soutènements; alors ils n’ont nul souci d’enlaidir un paysage par l’ouverture, à portée commode pour eux, d’une carrière ou d’une tranchée qui pourrait avec plus de discernement être exécutée à
- une autre place. Il va bien sans dire qu’il ne saurait être question de‘mettre obstacle à l’utilisation industrielle de cette toute-puissante source de force et de richesse qu’on a nommée la houille blanche; il est évident que rien if est plus souhaitable que la mise à exécution par exemple du grandiose plan de régularisation de la Durance et de ses affluents, conçu par M. l’ingénieur en chef Wilhelm et auquel, précisément, nous consacrerons un prochain article ; mais il est indispensable et nullement impossible de concilier la réalisation de ces utiles,conceptions avec le respect des beautés naturelles ; et je rappelle que cela pourrait être obtenu par. la création d’un comité consultatif officiel dont;..j’ai suggéré la création au n° 1815 de La Nature (22 février 1908). Maintenant qu’il existe, depuis 1910, un Office national du tourisme, la création d’une Commission de ce genre serait dans son sein une chose extrêmement simple.
- La seconde et absurde inadvertance c’est que, trop souvent, on accorde des concessions ou même on demande des consultations scientifiques à des étrangers qui, bien entendu, n’ont aucune raison patriotique de respecter les splendeurs de France.
- Enfants gâtés de la nature, qui leur a donné l'un des plus séduisants pays du monde, les Français semblent étourdiment se complaire à le gâcher, comme un jouet fait pour la casse !
- Mais un jouet se renouvelle: un site dégradé ne se restaure pas.
- C’est pourquoi des efforts comme ceux de MM. Métin et Beauquier, des protestations comme celles du Comité de la Loue doivent être signalés, encouragés et multipliés.
- D’autant plus que, à sa séance du 4 juin 19 lq, dans la discussion du budget, le Sénat a prononcé la disjonction de l’article 109 voté par la Chambre des députés sur la proposition de M. Métin et qui autorisait le ministre de l’Instruction publique, le préfet ou le maire à poursuivre l’expropriation dés sites classés et particulièrement et d’urgence celle de la source et des gorges de la Loue. M. Grosjean a déclaré à ce propos ce qui suit : « Tout le mondé sait que nous avons des richesses naturelles d’une valeur considérable que les Suisses nous envient. Je vais même plus loin, la plupart du temps, ce sont des ingénieurs suisses qui, sous prétexte de nécessités industrielles, les détériorent ou les détruisent. Il est de la plus grande urgence de prendre des mesures, car le préjudice s’aggrave de jour en jour par la création de nouveaux établissements. » Lé rapporteur, M. Jeanneney, a répondu que la Commission des finances avait dù disjoindre cet article du budget, parce que l’acquisition de la Haute-Loue soulève des questions délicates et qu’il fallait des précisions complémentaires sur les limites de l’entreprise, l’évaluation de la dépense et le plan financier de l’opération. Il a donné l’assurance que l’on mettrait toute célérité à protéger cette merveille du Jura français..... Arrivera-t-on à temps ? ^
- E.-A. Martel.
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- NOUVELLES APPLICATIONS DE LA LUMIÈRE FROIDE
- Poursuivant ses intéressantes recherches sur la lumière froide (1), M. Dussaud vient d’appliquer ce qu’il appelle la loi du repos au courant électrique, de façon à obtenir un éclairage d’une très grande intensité sans production de chaleur appréciable.
- Fig\ i. — Vue arrière du disque à. 16 lampes.
- la poulie métallique c sur laquelle frotte constamment un balai i relié à l’un des pôles de la source d’électricité. L’autre pôle communique avec un balai j disposé en un point de la circonférence décrite par les culots f dans leur course.
- Fig. 2. — Appareil Dussaud à 16 lampes pour expériences de laboratoire.
- Le principe est le suivant : ne demander de la lumière à une lampe que pendant un temps relativement court, la laisser ensuite se refroidir, avant de l’allumer à nouveau. Le rendement de la lampe se trouve, dans ces'conditions, amélioré.
- Le dispositif suivant a permis d’établir sur ce principe un système d’éclairage. Son système (fig. 4, nos 1-2) comporte essentiellement une série de lampes e, à filament' métallique (depréférence au tungstène), montées sur le pourtour antérieur d’un disque a en substance isolante, disposé verticalement sur un axe fq pouvant tourner dans un support b. Sur cet axe a{ isolé électriquement, se trouve iixée une
- Quant au fonctionnement de l’appareil (Jig. 1 et 2), il s’explique aisément. Par suite du mouvement de rotation communiqué au disque a par le moteur d, toutes les lampes e viennent successivement
- recevoir le fluide électrique au même point de l’espace quand elles touchent l’extrémité du balai j et s’éteignent lorsqu’elles l’abandonnent. Donc, en disposant assez de lampes sur l’appareil pour que chaque filament ait le temps de se refroidir avant de s’allumer à nouveau, il ne se produira pas d’échauffe-ment sensible. En outre, on . sur vol te la lampe, c’est-à-dire qu’on envoie le courant maximum qu’elle puisse supporter sans se détériorer pen-
- un culot f vissé sur le avec l’iin de ses pôles,
- poulie métallique c reliée par un câble c1 à une manivelle ou à une petite dynamo motrice d. Chaque ampoule s’enchàssc dans disque et communiquant l’autre borne étant reliée avec la vis /). Afin que le courant arrive aux lampes, l’extrémité de chacune des vis /'* servant à fixer les1 culots f s’engage dans une couronne métallique g placée sur la partie postérieure du disque a et réunie par des lamelles h à un plateau également conducteur /q appliqué contre
- 1. Voy. La Nature n° 1961 (24 décembre 1910) Jacques Boïer : Les projections à la lumière froide, p. 49-51.
- Fig. 3. — Système optique double pour l’obtention de vues fondantes à la lumière f roide. (Leprojectionniste insère une carte postale (corps opaque) dans le châssis.
- dant la durée très courte de l’allumage. On réalise, de la sorte, une lumière beaucoup plus intense, qu’on augmente encore en disposant derrière chaque lampe un miroir ou un réflecteur de forme convenable.
- D’ailleurs, on a soin d’imprimer au disque une rotation assez rapide pour qu’en vertu de la persistance des impressions lumineuses sur la rétine, l’œil croie voir un meme foyer Toujours brillant en un point identique de l’espace. Ainsi, chaque lampe après avoir produit son effet maximum va, pendant cette période de repos, retrouver ses qualités premières.
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- NOUVELLES APPLICATIONS DE LA LUMIERE FROIDE
- On obtient de la sorte une lumière froide très économique. L’action calorifique nuisible du courant électrique se trouve dissipée sur une grande surface, tandis que les rayons lumineux utiles se concentrent sur l’espace minimum. Voici quelques chiffres empruntés à un mémoire de M. Dussaud. Avec 50 et 160 watts appliqués à 16 lampes de 25 à 80 bougies en régime normal, il a produit respectivement 250 à 800 bougies de lumière froide durant plusieurs heures.
- Ces minuscules ampoules de 2 ou 4 centimètres de rayon et au nombre seulement de trois dans les modèles courants, viennent successivement présenter leur lumière froide à source ponctuelle au foyer d’un condensateur, sans risque de le faire éclater ou de le noircir, et produisent un résultat identique à celui d’un arc électrique dix fois plus intense à cause de l’utilisation par le condensateur d’une source lumineuse de dimension très petite et placée très près de lui. L’appareil peut également recevoir un mouvement de rotation intermittent à l’aide de dispositifs appropriés.
- La nouvelle lumière froide Dussaud s’applique particulièrement aux différents cas où l’on désire réaliser une grande puissance lumineuse avec un faible courant. Veut-on donner, par exemple, une séance de cinématographie, il suffit d’un groupe électrogène de 150 watts, c’est-à-dire d’un volume et d’un poids tels, qu’on
- le porte d’une main, pour faire une projection de 4 mètres de large et éclairer la salle.
- De plus, l’absence de chaleur permet, soit de ralentir à volonté le déroulement de la pellicule, soit même de l’arrêter pour étudier, en les fixant sur l’écran, les différentes phases d’un mouvement, soit de reposer l’œil sans interrompre le spectacle dans les instants où la pellicule représente seulement des objets au repos, ce qui réalise, en outre, une très sensible économie.
- De même, grâce à la lumière froide à source ponctuelle, on pourra employer des vues sur celluloïd sans les enflammer ou les recroqueviller et, par le fait, l’art de la projection fixe s’indus-
- Fig. 4.
- Schéma du dispositif à lumière froide de M. Dussaud.
- trialisera, car désormais, on remplacera les clichés 8 1/2 cmX '10 cm de verre, par les clichés 19 mmX24 mm sur celluloïd découpés en longues bandes perforées sur les bords, de manière à rendre aisés les tirages mécaniques. Un seul homme surveille, en effet, sans difficulté, des machines tirant 25 000 clichés par jour.
- Ces minuscules photographies, si on les fait soi-même, reviennent à un centime et se projettent dans des appareils de poche d’un prix à la portée de tous.
- Les corps opaques, cartes postales, gravures de livres, et autres objets quelconques s’agrandissent également bien dans des lanternes analogues où la lumière leur est envoyée obliquement et, ainsi éclairés en lumière diffuse, leur image se forme en 3 m. X o m. sur l’écran avec leurs couleurs, leur relief, leur mouvement, grâce à l’objectif qui se trouve placé devant eux.
- On peut aussi combiner deux systèmes pour avoir des vues fondantes, la lumière ne nécessitant au-
- cun réglage et les rhéostats remplaçant les obturateurs.
- Signalons encore parmi les usages de cette nouvelle invention actuellement prévus : la projection des plaques autochromes que la lumière froide laisse intactes alors que l’arc électrique les détériore, Y endoscopie, Y ultra-microscopie et le remplacement, en photographie, du magnésium Enfin, avec une pe-
- désagréables.
- aux fumées si tite pile et une simple lentille, on réalise des phares à longue portée simples et peu coûteux qu’on installe sur un arbre, sur un support de fortune en campagne pour faire des signaux ou qu’un soldat mettra au besoin dans son sac pour la télégraphie optique.
- De même, on obtient avec des projecteurs à lumière froide, alimentés par une petite dynamo, des faisceaux puissants capables de rendre les plus grands services pour les secours sur les champs de bataille, au milieu des décombres d’incendie, sur les grands chantiers de travaux publics ou de constructions maritimes. Jacques Boyer.
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- EMPLOI DE L’AIR COMPRIMÉ POUR EMPÊCHER LES NAVIRES DE COULER
- Les ingénieurs des constructions navales américaines, ont pensé à tirer parti, pour assurer la sécurité des navires, du procédé employé il y a quelques années pour relever le croiseur Yankee, coulé à la suite d’une collision, procédé consistant à envoyer de l’air comprimé dans les parties du bâtiment envahies par l'eau.
- Ils ont fait à bord du croiseur-cuirassé North Caroline un essai de ce système en installant un tuyautage qui permet d'amener de l’air comprimé sous la pression convenable dans les compartiments étanches. Si, par le fait d’un échouage, de la rencontre d’une épave, ou, mieux encore, d’une de ces mines sous-marines dont les mers seront semées à la première guerre navale, une déchirure se produit dans la coque, on introduit aussitôt cet air sous pression dans le compartiment intéressé el l’eau, refoulée, ressort par l’ouverture qui leur a donné accès. Il suffit ensuite de maintenir la pression d’air dans le compartiment en attendant qu’on ait pu conduire le bâtiment dans un bassin ou l’avarie sera réparée.
- ‘-L’essai exécuté à bord du Norlh Carolina a donné des résultats si satisfaisants, que ce système sera désormais appliqué à bord des navires les plus puissants et notamment à bord du grand cuirassé Pensijlvania.
- L’inventeur de ce procédé est M. W. W. Wotherspoon qui l’appliqua avec succès au sauvetage du Yankee. Avec les pompes qui étaient le seul moyen jusqu’ici mis à la disposition d’un commandan t pour empêcher l’eau d’envahir tout un compartiment, on n’était, sûr d’arriver à ses fins que si les pompes étaient assez persistantes et le trou d’accès assez petit. Il arrivait de plus que la pression de l’eau sur les cloisons d’un compartiment envahi fatiguait les cloisons, finissait par les faire céder et le danger se trouvait ainsi considérablement aggravé. L’emploi de l’air comprimé permet au contraire
- doit dans ce cas, introduire, dans les compartiments voisins de celui envahi par l’eau et où l’air est amené sous haute pression, de l’air moins fortement comprimé, mais qui diminuera néanmoins, dans de fortes proportions, l’effort que les cloisons étanches auront à supporter. Les cloisons plus éloignées reçoivent également un aide du même genre et toutes viennent ainsi collaborer au travail que doivent fournir celles du compartiment d’où il s’agit de chasser l’eau.
- Dans les circonstances normales, la pression la plus forte qu’on puisse avoir à développer n’excède pas 1 kilogramme par centimètre carré, la plus basse à produire dans les compartiments voisins est de 500 grammes par centimètre carré. Au premier abord, il semble que l’installation de ce système doive amener des complications dans le matériel et un accroissement de poids. En fait, l’équipement tout entier est remarquablement simple et facile à installer. M. Wotherspoon utilise, en effet, en grande partie du matériel déjà existant, notamment les deux tuyaux qu’on trouve dans tout compartiment étanche pour l’amenée de l’air frais et l’évacuation de l’air vicié. Il se contente de mettre les tuyaux en communication avec une source d’air comprimé, que l’on trouve toujours à bord d’un navire de guerre, à un ou plusieurs exemplaires, sous forme de compresseurs d’air.
- Le système de M. Wotherspoon présente un autre avantage; c’est de permettre, par la seule introduction d’air comprimé dans un compartiment quelconque qui doit être étanche, et qui trop souvent ne l’est pas, de s’assurer si des fuites existent soit par des portes dont les joints se sont usés, soit en tout autre point et par là de maintenir le compartimentage toujours en état de remplir les fonctions si importantes qui lui sont réservées et qui comprennent en premier lieu une parfaite
- Sauvaire Jourdan,
- Capitaine de frégate de réserve.
- de: parer à ce danger particulier. On peut en effet, el on
- étanchéité,
- Flottaison
- Coupe dans un navire montrant comment on chasse l’eau au moyen de l’air comprimé, i. L’eau qui a envahi le compartiment n° 2 ;
- — 2, 3, 4, 8, 9, compartiments étanches; — 5, 5, 5, tuyaux d’arrivée de l’air comprimé ;
- — 6, 6, Sas à air;— 7, déchirure de la coque.
- MILLE ANS D’HISTOIRE DE L’ASIE
- L’unité de sujet est si conforme à la nature de notre esprit qu’elle est sortie indemne des grandes luttes du xviie siècle sur les « imités ». Il se trouve parfois, il est vrai, que cette unité est celle de ce que les peintres nomment un « dyptique » et alors, contrairement au dicton, il faut parler de « deux choses à la fois ». C’est justement le cas pour cette exposition d’art bouddhique qui se tient au musée Cernuschi, et pour cette « grammaire » du « sogdien » qu’un jeune savant, M. R. Gauthiot, vient de présenter à ses juges de Sorbonne comme « thèse sup-
- plémentaire » de doctorat. La coïncidence de ces deux faits, fortuite seulement par sa précision, marque ce moment de tout travail où l’on s’arrête un instant pour jeter un regard en arrière et voir ce qui a été fait : après la période active d’une quinzaine d’années de fouilles et de découvertes sur le terrain, on aperçoit dans une première synthèse les résultats qu’elles ont donnés pour la connaissance historique de l’Extrême-Orient, et en particulier pour celle de ses deux plus grandes et plus anciennes civilisations, l’Inde et la Chine. Du
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- même coup, comme, à différentes occasions, on a suivi ici ces travaux dans un certain détail, cet; article servira aussi de synthèse et, de conclusion aux précédents (5).
- I. L’art bouddhique au musée Cernuschi. — De ce point de vue tout humain qui est forcément celui de l’histoire, les destinées du bouddhisme offrent d’étroites ressemblances avec celles du christianisme. Pas plus que lui il n’est une religion nationale : il prend naissance dans un coin de l’Inde, vers le début du ve siècle avant notre ère, mais c’est pour s’étendre peu à peu sur tout l’Extrême-Orient, où l’on voit alors une unité de croyances et de civilisation analogue à celle qu’a marquée, chez nous, et sensiblement à la même époque, le mot de Chrétienté. De même, c’est avant tout une religion de perfectionnement, de pitié et d’amour. Pour le buddha et pour les bouddhistes, l’existence est le synonyme de la peine; et comme l’existence ne finit point avec la mort — puisque l’âme transmigre d’être en être, de corps en corps, — la peine, ayant sa cause dans le désir, doit être aussi longtemps la moisson de l’homme qu’il germera des désirs dans son cœur. Mais”que l’homme éteigne le désir, il s’affranchira de la peine, de l’existence, il échappera au Cercle des êtres, il parviendra à la qualité de buddha et il entrera dans le monde des êtres qui n’ont plus d’être, dans le nirvana! Aimer son prochain, pratiquer la charité, faire don non seulement de ce qui est à soi, mais de soi-même, faire le salut « d’autrui » en un mot, c’est ainsi que chaque homme peut faire son propre salut. De là naissent une bonté et une tendresse qui s’épandent au delà de l’homme, jusque sur les bêtes et sur les choses.
- Dans un de ces textes
- « sogdiens », dont on parlera tout à l’heure, et qu’a traduits M. Gauthiot, le prince Sudâsan, injustement exilé par son père sur une montagne farouche, répond aux envoyés qui lui apportent la rémission de sa peine : « Je dois subir l’exil jusqu’à son terme fixé, et il me reste encore quatre ans à accomplir » , et il ajoute : « Ici, je vis en la société des bêtes ; si je m’en allais, toutes seraient affligées de mon fait. Ce serait, seigneur, un grand crime de ma part. »
- Enfin, comme le christianisme, le bouddhisme a eu son Eglise, la communion des fidèles, le clergé, ses prêtres et ses moines ; et ces derniers, en Asie comme chez nous, ont été pendant des siècles les seuls dépositaires de la vie intellectuelle.
- Outre la puissance de propagande impliquée dans ses institutions, une religion qui s’adresse ainsi aux profondeurs du cœur, à l’élément le plus intimement humain de chacun, a une vertu évidente pour fleurir en œuvres. Aussi le bouddhisme, comme le christianisme, a-t-il fait naître, au milieu et au-dessus des vies humbles et ferventes, un nombre immense de ces œuvres, littéraires et artistiques, où ceux qui mènent ce genre de vies aiment à exprimer et à retrouver leur idéal. Des légendes de piété, des Yies de saints, des manuels pour parvenir à la sain-
- 1. La Nature : n° '1901. Reliquaire de Peshaivar [art gréco-bouddhique] ; 1903. Mirage oriental [influences occidentales dans l’art d’Orient] ; 1908. Mission Pelliot au Turkesian chinois; 2064. Archéologie du Turkestan [chinois [mission Stein] ; 1825. Ruines d’Angkor; 1865. Technique de l’estampe japonaise; 1952. Peinture chinoise au musée Guimet.
- Fig. 2.
- Bronze chinois du VIIF siècle. (Collection Doucet).
- Type de grès sculpté du Cambodge : tête de Bodhisatlva, art Khmer, XII-XIVb siècles. (Collection Stoclet.)
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- teté ont. été le pendant de toute une imagerie dévote et recueillie, qui a abouti au plus vaste déploiement de peinture et de sculpture. Par suite des mêmes tendances intérieures, Part de l’Asie boud-
- leurs, pour les répandre sur tout l’Orient, ce sont ou des Grecs, ou des artistes « hellénistiques » formés à l’école des Grecs qui ont fabriqué ces premières images, créé pour toujours leur type définitif : sans
- Fig. 3. — Type de bronze chinois : Fig. 4.
- Rouan Yin à Venfant, dynastie Type de bronze doré
- T’ang (VII-XC siècles). du Tibet.
- (Collection Pétrucci.) (Collection Pétrucci.)
- Fig. 5.— U11 des chefs-d’œuvre de l’art chinois du VIIIe siècle. (Collection Goboubew.)
- dliique s’est trouvé ainsi, quoiqu’à propos d’autres légendes, véritablement frère, et frère contemporain, de celui de notre moyen âge. Et, par. surcroît, h cette ressemblance dans les œuvres, due à une ressemblance dans les pensées, est venue s’ajouter, au moins en cé qui est des arts plastiques, une communauté de techniques qui, de ces grandes croissances parallèles, mais qui auraient Fig. 6.
- pu rester indépendantes, a fait vraiment deux croissances sœurs, unies réellement par une parenté historique : au moment, en effet, où, dans le Gandhara, au Nord-Ouest de l’Inde, vers le début de notre ère, le bouddhisme s’apprêtait à fixer ses légendes dans la pierre ou avec des cou-
- doute, et comme cela s’est vu chez nous, cet art gréco-bouddhique ne conserverait pas intact à jamais son caractère grec, il varierait largement
- parmi les siècles, les peuples, les écoles, mais non point tant que, du jour où il serait possible de remonter à la commune origine de ces variations, elles ne se laissassent toutes comprendre et suivre comme une longue, sinueuse, diverse, mais intelligible histoire.
- On sait que la fin du dernier siècle et le commencement de celui-ci ont été marqués par cette découverte de l’art gréco-bouddhique, dont la gloire principale revient à M. Foucher. Vers le même temps en gros, les indianistes et les sinologues venaient
- Type de bronze du Laos : Bouddha mourant. (Collection Stoclet.)
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- chercher dans le territoire médian dn Turkestan chinois le mot de leurs communes énigmes. Des moissons de manuscrits et d’objets d’art apportaient la preuve que ce- désert avait été le siège d’une civilisation bouddhiste et que c’était par son intermédiaire que s’était faite la liaison de la Chine et de l’Inde. On reconnaissait aussi que la population avait été iranienne par son origine, ses mœurs et sa langue : sur le territoire du Turkestan, c’est l’Iran qui avait joué le rôle civilisateur. C’est lui aussi, à travers ce territoire, qui avait transmis l’art gréco-boud-d hiq u e du Gandhara à l’Extrême - Orient :
- M. Ch avannes en retrouvait d’admirables et anciens témoignages dans la Chine du Nord,
- MM. Stein et Pel-liot de moins beaux, de plus récents, mais de non .. moins certains dans tout le Turkestan. Ainsi, en même temps que les racines de l’art bouddhique se décou-vraient dans l’Inde, scs rameaux divers apparaissaient, une vue de l’ensemble et des détails devenait possible.
- L’intérêt de l’exposition du musée Cernuschi est de nous présenter pour la première fois au concret, et réunis, les morceaux de cette grande histoire, qu’on ne pouvait guère connaître jusqu’ici que par des publications ou, lorsqu’on avait accès aux œuvres mêmes, par des fragments isolés. Grâce au zèle généreux des .collectionneurs français et étrangers, il y a là non seulement des spécimens, jusqu’ici très rares, et dont
- Fig. Y- — Type d’un art voisin de l’art gréco-bouddhique Chine, VT siècle. (Collection Goboubew.)
- quelques-uns sont de toute beauté, de l’art gréco-bouddhique du Gandhara, mais des types hors ligne — sculptures, peintures, bronzes — de tous les grands aspects de l’art bouddhique qui sont issus de celui-ci : bronzes et ivoires de Ceylan, bronzes et cuivres du Népal, bronzes et sculptures de Java,
- cuivres et peintures du Tibet, statues de pierre, sLèlcs, statuettes, de bronze ou de cuivre de la Chine du Nord et du Sud, peintures chinoises et japonaises, sculptures et peintures laotiennes et cambodgiennes, statuettes siamoises pu birmanes.... Tout cela est à la fois d’une extrême diversité et d’une grande unité. Nos photographies ne sauraient naturellement en donner qu’une très faible, idée, et elles auraient été tout à fait vaines pour les peintures, mais une promenade de deux heures au milieu de ces merveilles est le plus riche-dos enseignements : elle permet de relier à leurs ancêtres directs ces œuvres japonaises, puis chinoises, plus récentes, par qui nous avons successivement commencé de Connaître les arts de l’Extrême-Orient, et qui, 'malgré leur beauté, nous restaient en partie fermées parce que nous ignorions leurs antécédents. Ceux-ci connus, et malgré l’écart d’espace, de philosophies, de croyances, nous comprenons mieux combien toute cette production, qui d’abord ne nous semblait guère qu’étrange, a enrdéfinitive de ressemblances et d’affinités profondes avec la nôtrè : sous des manteaux divers et qui nous ont longtemps
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- trompés, c’est nous-mêmes que nous retrouvons.
- II. Le Sogdien. — C’est l’Iran, largement étendu vers l’Est et débordant au delà même de ce site de Tun-houang où MM. Stein et Pelliot ont découvert et exploré une si admirable bibliothèque, qui a marié les civilisations de l’Inde et de la Chine. On le sait, des langues indo-européennes, et plus précisément iraniennes, ont été parlées dans le Turkestan chinois pendant presque tout le premier millénaire de l’ère chrétienne : l’une d’elles, le sogdien, était alors assez dominante, et le peuple qui la parlait assez répandu, de l’Iran aux frontières de la Chine, pour que les Chinois aient désigné tout ce pays comme la Sogdiane, ou, ce qui n’est autre que ce mot prononcé à la chinoise, le Sou-li.
- Ces Sogdiens n’étaient dans l’antiquité qu’un des innombrables peuples rangés sous la domination perse des Rois des Rois, et c’est à ce seul titre qu’un Sogdien — barbu, à pantalon long, à vêtements ajustés — figure sur le tombeau de Darius Hystaspes.
- Hérodote, Stra-bon, l'Averstci iranien, ne mentionnent guère que leur nom, et lorsqu’Alexandre tentait de délimiter la Sogdiane comme la région qui entoure immédiatement l’actuelle Samarkande, rien, à ce qu’on sait du moins, ne faisait prévoir leur puissance future. Les documents retrouvés ces dernières années montrent cependant que dès les environs du début de notre ère, quelle qu’ait été leur, extension jusqu’ici mal connue vers l’Ouest et le Nord, ils étaient du moins les maîtres effectifs de tout le Turkestan
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- chinois, et qu’en dépit des envahisseurs ou des maîtres nominaux successifs, Scythes, Huns, Turcs, Mongols, ils le sont restés au bas mot jusque vers le vme siècle. Peut-être se sont-ils survécus quelque temps encore : vers l’Ouest cependant, la Perse) islamisée et renaissante, redevenait un pôle de civilisation, et, vers l’Est, ils allaient bientôt finir exterminés par les Mongols. Ils n’ont laissé qu’une poignée de survivants, les Yagno-bis, perdus dans une vallée escarpée du Turkestan russe ; M. Gau-Lhiot vient de partir les étudier sur place, et tâcher de savoir parmi eux ce qu’est devenu, après dix siècles, le parler de leurs glorieux ancêtres.
- Ce peuple a donc eu une destinée exceptionnelle dans l’histoire de l’Asie : en le retrouvant, on a découvert le mécanisme même de toute cette histoire. Il y a neuf ans pourtant, son existence même — sauf en ce qui est de la Sogdiane d’Alexandre — était ignorée. On ne connaissait de sa langue qu’une vingtaine de mots, recueillis par le célèbre écrivain et savant Arabe Al Birunî. Une première révélation fut faite en 1904. M. F. W. K. Muller, de Berlin, indiquait dans un travail de quelques pages « qu’une langue iranienne, fort différente du pehlvi (l) proprement dit [mais apparentée], avait été écrite, en caractères manichéens (2), dans le pays de « Tourfan » (dans le Turkestan chinois). Son collaborateur, M. Andréas, affirmait que cette langue était le sog-
- . 1. Dialecte persan.
- 2. Écriture propre à la fameuse secte des Manichéens.
- Fig.
- Fragment d'une page (réduite aux 2/j) d’une rédactionsogdienne du Vessantara Jataka. Écriture sogdienne récente.
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- dien, jusque-là inconnu, mais dont l’oxistcnoè était assurée .par les anciens lexicographes persans. Cette brève étude reposait sur quelques textes'rapportés par Grünwedel et. Huth de leur mission de 1902 au Tourfan ; quelque temps après (1904-1905), la mission von Lecoq rapportait de la meme, région quelques autres fragments de textes de la même langue, mais en écriture chrétienne, en « syriaque », et contenant des passages des Evangiles : M. F. W. K. Müller publiait ces textes en 1907, et M. Salemann en tirait un petit lexique et une esquisse grammaticale. Le « sogdien » cependant restait bien mysté-térieux et les renseignements très courts. Pour n’en pas rester là, il fallait de nouvelles découvertes : elles ne tardèrent pas à se produire.
- On s’aperçut d’abord, en 1909, que l’inscription -en trois langues, déjà étudiée mais encore obscure, de Kara-Balgassoum, notait en réalité du langage sogdien dans son texte en écriture « ouïgour », côte à côte avec ses textes turcs èt chinois déjà traduits. MM. Stem et Pelliot trouvaient à la même date des manuscrits de langue, sogdienne dans la «bibliothèque» découverte aux Mille Bouddhas de Tiïn-houang. L’unité, la régularité, l’antiquité remarquable de l’écriture, auparavant ignorée,' dans' laquelle ils étaient notés, et en même temps l’emploi de cette écriture pour des textes soit privés, soit bouddhiques, attestaient qu’on ne se trouvait pas là, comme pour la manichéenne et la syriaque, en face d’écritures adoptées à dessein par des sectes isolées, mais en présence d’une écriture nationale. De plus, la comparaison de P « écriture sogdienne », relativement ancienne, avec l’écriture ouïgour de Kara-Balgassoum (qui date du ixe siècle) montrait que la seconde n’était qu’une forme évoluée et tardive de la première. L’identité des documents était donc reconnue et leur masse assez considérable : il ne manquait plus, pour déchiffrer le sogdien, que la clef indispensable à tout travail de ce genre : une
- COMMENT LE CAOUTCHOUC
- Le 7 mars 1745, le brick La Minerve, après avoir heureusement échappé aux croisières anglaises, entrait dans le port de la Rochelle. Il ramenait en France M. de La Condamine, membre de l’Académie des Sciences, qui venait de mesurer un arc de méridien au Pérou et qui rapportait une substance inconnue : le caoutchouc.
- Charles-Marie de La Condamine naquit le 28 janvier J 7.01. S’il faut en croire un de ses contemporains, c’était « un homme haut, sec et cependant ventru, de grands bras, de grosses jambes, des pieds énormes, et sur ce long corps une toute petite tête, le teint rouge échauffé, le visage aigu, le nez pointu, les dents clairsemées avec deux petits yeux vert de mer, aiguisés comme une épigramme ». Le xvitff siècle fut le siècle des salons, et qui désirait parvenir devait y fréquenter; La Condamine fut un de leurs plus fidèles habitués; poussé par une ardente curiosité à tout connaître, à tout apprendre, un peu philosophe, un peu chimiste, un peu géomètre, apte à tourner un couplet, ou à expliquer de façon amusante une théorie scientifique, « ce newtonien
- ^liT "INTRODUIT EN EUROPE —..............
- traduction en cette langue de quelque texte déjà connu dans une autre. M. Pelliot, en 1911, trouva le « bilingue » voulu dans un de ses manuscrits chinois de Tun-houang. M. Gauthiot put ainsi lire l’écriture et étudier le langage, et son travail vient, on l’a dit, d’aboutir au début de publication d’une grammaire sogdienne.
- L’écriture sogdienne se lit de droite à gauche, en sens inverse de la nôtre ; elle ne note pas les voyelles, mais seulement les consonnes. C’est que, sogdienne par son emploi, cette écriture est, par son origine et par ses caraclères, sémitique, bien plus proche de l’hébreu ou de l’arabe que des autres écritures de l’Asie. Outre l’ouïgoure, qui est sa transformation directe, elle présente d’ailleurs deux types distincts : l’ancien, représenté par des lettres privées qui remontent au début de notre ère, le récent, dérivé de l’ancien, représenté par des textes bouddhiques du vne au ixe siècle (*). Quant à la langue sogdienne, elle est la descendante, ou une des descendantes, de la langue iranienne du Nord, parlée autrefois par les Scythes et encore tout à fait inconnue.' Parmi les autres langues iraniennes, elle s’apparente surtout au yagnobi, qui n’est sans doute que sa forme moderne, puis à Yossète, parlé encore par quelques peuplades refoulées des abords de la Carpienne dans de hautes vallées du Caucase, à l’afghan, au parthe de l’antiquité, enfin aux divers types du persan. Sa découverte est donc de première importance pour la linguistique de l’ensemble des dialectes iraniens, tant anciens que récents. Elle né 1 est pas moins pour l’histoire de l’Asie et même pour 1 histoire générale de l’Ancien Continent, puisque le sogdien, pendant plus de dix siècles, a servi de communication entre l’Inde et le Tibet au Sud, l’Iran et le bassin oriental de la Méditerranée d’un côté, le Turkestan chinois et la Chine elle-même de l’autre.
- Jean-Paul Lafitte.
- FUT INTRODUIT EN EUROPE
- pour dames » ainsi que l’appelait Fontenelle, fit la conquête de tous, et en particulier de Voltaire, l’homme le plus puissant du siècle. Michelet a raconté d’amusante façon leur rencontre et leur liaison.
- « Ils n’étaient guère que trois, qui osassent lutter contre Descartes et sa physique, contre la lourde autorité de l’Académie des Sciences ; il y avait un enfant de génie le tout petit Clairaut; un officier de Saint-Malo, tranchant, dur, excentrique, Maupertuis, reçu récemment à la Société Royale de Londres et qui bientôt, ici, fut le chef du café Procope; un homme encore fort agréable, esprit universel, brillant, un peu léger, La Condamine,
- 1. Le fragment que nous donnons est emprunté au manuscrit d’une version — ou, mieux, d’une adaptation sogdienne d un récit bouddhique déjà connu sous ses formes hindoue, chinoise et tibétaine, le Vessantara Jaiaka, histoire de la charité merveilleuse du prince Sudàsan. I/écriture est en noir : pour la commodité du déchiffrement, la photographie l’a virée au blanc. Ce texle a été traduit par M. Gauthiot (Journal asiatique, 1912).
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- « Un jour que cckii-ci soupait avec Yoltaire, il riait de l’ignorance du sol contrôleur général Desforts qui, pour éteindre les billets de l’Hôtel-de-Yille, venait d’ouvrir une loterie où, par un calcul très simple, on pouvait gagner à coup sûr. Yoltaire avait de ces billets, il fut frappé du calcul et y gagna 500 000 francs.
- « Le contrôleur fut furieux, plaida et perdit. Yoltaire, dès ce jour, fut riche, émancipé, libre du moins, s’il ne pouvait écrire en France, de vivre en Hollande et partout. »
- Yoltaire ne fut ni oublieux ni ingrat; c’est à son influence que La Condamine dut sa mission aux Indes occidentales, son entrée à l’Académie française et finalement à l’Académie des Sciences.
- A peine élu membre de la docte assemblée, il fut appelé à prendre partie dans la discussion célèbre qui mit aux prises les Cassini qui prétendaient que la terre vers les pôles est allongée et les successeurs de Newton qui soutenaient au contraire qu’elle est aplatie. C’est cette querelle que Swift a raillée agréablement dans son Gulliver en racontant les conflits entre les gros et les petits Boutions.
- Pour trancher la question, une expédition fut envoyée en Laponie sous les ordres de Maupertuis et, une seconde dans lés Indes occidentales dirigée par Bougucr et dont La Condamine fit partie. Les deux groupes d’opérateurs devaient mesurer chacun un arc de méridien et les résultats obtenus permettraient de départager les deux camps opposés.
- La Condamine s’embarqua donc pour l’Amérique, mais ne pouvant s’entendre avec ses compagnons, il atterrit à Playa del Oro et gagna seul Quito à travers un pays inconnu où il arriva vers juin 1756. Dès son arrivée, La Condamine envoyait à l’Académie des Sciences « quelques rouleaux d’une masse noirâtre et résineuse » recueillie dans les forêts du versant ouest des Cordillères : c’était le caoutchouc.
- « Il croit, disait La Condamine dans la province d’Esméralda, un arbre appelé par les indigènes, Hévé : il en découle par la seule incision une liqueur blanche comme du lait, qui se durcit et se noircit peu à peu à Pair. Les habitants en font des flambeaux d’un pouce et demi de diamètre, sur deux pieds de longueur, ces flambeaux brûlent très bien sans mèche et donnent une clarté assez belle; ils répandent en brûlant une odeur qui n’est pas désagréable. Un seul de ces flambeaux peut durer allumé vingt-quatre heures. Dans la province de Quito, on enduit des toiles de cette résine et on s’en sert aux mêmes ouvrages, pour lesquels nous employons ici la toile cirée.
- « Le même arbre, me dit-on, croit aussi le long de la rivière des Amazones. Les indiens Maïnas nomment la
- résine qu’ils en tirent calmtcJm, ce qui se prononce cnoulchouc : ils en font des bottes d’une seule pièce qui ne prennent point l’eau et qui, lorsqu’elles sont passées à la fumée, ont tout l’air de véritable cuir. Ils en enduisent des moules de terre, de la forme d’une bouteille et, quand la résine est durcie, ils cassent le moule et, en faisant sortir les morceaux par le goulot, il leur reste une bouteille non fragile, légère et capable de contenir tous les liquides. »
- « L’usage que fait de cette résine la nation desOmagnas est des plus singuliers : ils en construisent les bouteilles, en forme de poire, dont je vous ai parlé, et au goulot desquelles ils attachent une canule de bois : en • les pressant on fait sortir par la canule la liqueur qu’elles contiennent et, par ce moyen, les bouteilles deviennent des seringues. » C’est pourquoi, ajoute La Condamine, « on a nommé l’arbre qui produit cette résine Pao de Xeringa ou bois de seringue ».
- Le nom s’est perpétué d’ailleurs, puisque les récoltants de gomme au Brésil portent encore le nom de Seringueros.
- Ces recherches n’empêchèrent point La Condamine de faire en conscience son métier d’astronome, mais les dissensions entre les membres de la mission augmentèrent et il se sépara de ses compagnons, regagnant seul, à travers toute l’Amérique, Cayenne, où il arrive en 1745, et reste jusqu’en 1745, combinant avec un ingénieur, Frcsneau, enthousiasmé par sa découverte, tout un plan de recherches méthodiques. Après quoi, il rentre en France.
- Il faut lire, dans les communications à l’Académie les longues recherches qu’il entreprit avec son collaborateur : en dehors de la description d’une méthode de coagulation qui est restée exactement la même, on y voit ébauchée toute la théorie de la polymérisation et, chose singulière, cent soixante ans avant Weber et avant Ilarriès, ils arrivent aux mêmes conclusions qu’eux.
- Ils trouvent le procédé du talcage, les divers solvants et, quand on lit la liste des brevets innombrables pris pour la dissolution du caoutchouc, on s’aperçoit, avec stupeur, que la plupart d’entre eux sont sans valeur, car on peut leur opposer une antériorité de plus de cent ans.
- C’est ainsi que le caoutchouc fut introduit en Europe, grâce à l’humeur vagabonde d’un académicien dont l’histoire n’a retenu que les qualités d’homme d’esprit, laissant injustement dans l’ombre ses talents d’observateur auxquels nous devons un des produits les plus indispensables de la vie moderne.
- En effet, d’après les renseignements fournis par sir Henry Blacke au Congrès de chimie tenu à Londres en 1912, le commerce mondial de cette gomme dépasse aujourd’hui 85 000 tonnes et détermine un mouvement d’affaires de 1100 millions. II. Y.
- UN ALMANACH ASTRONOMIQUE DU XVe SIÈCLE
- Considéré surtout dans sa seconde partie, le xve siècle figure conïme une des étapes des plus intéressantes qu’il ait. été donné ci l’humanité de franchir : c’est l’aurore de la civilisation contemporaine, et en particulier, à cette date en Europe, les connaissances scientifiques se développent au point de surpasser franchement celles qu’avaient depuis deux mille ans accumulées les anciens Grecs, admirables surtout en spéculation pure, et après
- eux les Arabes dont le savoir, surtout pratique, a peut-être été loué outre mesure.
- Au jugement de Delambre, le premier grand astronome chrétien fut un nommé Jean Millier, de Ronigsherg en Franconie (ville qu’il ne faut pas confondre avec son homonyme de la Prusse orientale), né en 1456, mort à Rome de la peste une quarantaine d’années plus tard. Comme beaucoup d'érudits allemands, il permuta son vrai nom trop
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- répandu et trop prosaïque en celui de Regiomontanus par allusion à son lieu de naissance. On a prétendu que plus de quatre siècles avant les aéroplanes, il aurait construit et fait voler un aigle mécanique, mais cette légende n’est qu’une fable, à la vérité très vulgarisée de nos jours par un vers dc Cyrano de Bergerac qui est dans toutes les mémoires. Mais Regiomontanus rendit un précieux service aux mathématiciens en vulgarisant, s’il ne l’inventa pas, l’usage des tangentes en trigonométrie. Sauf l’emploi des logarithmes, il était aussi ferré sur la résolution des triangles que les élèves de mathématiques de nos jours.
- , Grâce à l’obligeance d’un bibliophile de nos amis, nous avons pu examiner à fond le Calendarium latinum de Regiomontanus, incunable des plus curieux imprimé à Àugsbourg en 1488, d’après une édition plus ancienne publiée en 1475 du vivant de l’auteur à Nuremberg. C’est une sorte d’annuaire astronomique, lointain devancier de notre « Annuaire du Bureau des Longitudes » qui s’étend sur deux intervalles de 19 ans (nombre d’or) de 1475 à 1494 et de 1494 à 1513. On n’ignore pas que ces cycles ramènent périodiquement le soleil et la lune dans les mêmes situations relatives.
- L’ouvrage n’a pas été composé en latin, comme le titre le ferait supposer, mais bien en vieil allemand. Rcgio-mçnlanus expose son programme en quelques vers dont voici la traduction : « Tu t’assimileras bien vite ce petit livre, appelé Calendarius en latin et l’estimeras à l’égal des pierres précieuses, or et argent. Il t’enseigne les cours du Soleil et de la Lune; les douze signes; les éclipses de ces deux astres, et cela pour beaucoup d’années sans grand travail de tête; le nombre d’or, la date du Carnaval, la lettre dominicale, et par suite les deux fêtes de Pâques et Pentecôte. Tu connaîtras aussi les quartiers de la Lune, le temps propice pour prendre médecine et pour la saignée. Il t’annonce, pour toute l’année, la durée du jour et de la nuit, le lever et le coucher du Soleil. L’indication des dates et heures te permet de l’employer d’une façon sûre et habile. Il a été fait par Maître Hans de Kônigsberg bien connu dans les pays allemands et étrangers. »
- Bien entendu, nous ne commenterons, parmi les données, assez nombreuses comme l’on voit, fournies par l’antique plaquette, que les détails les plus curieux. Ainsi l’auteur commence par fournir les coordonnées géographiques des principales villes de l’Europe civilisée, ce qui est intéressant pour apprécier l’importance économique et scientifique de cités au xve siècle. Sont indiqués en France : Rouen, Paris, Lyon, Rordeaux, Avignon, Toulouse, Vienne, Marseille. Sauf pour Avignon et Vienne qui manifestement doivent l’honneur d’être mentionnés à leur importance en tant que métropoles religieuses, la sélection conviendrait encore aujourd’hui. Le méridien origine des longitudes est fixé à Iéna et les longitudes elles-mêmes s’expriment non en degrés mais en temps : heures et minutes, nous verrons tout
- à l’heure pourquoi.
- Les coordonnées géographiques—par hasard ou justesse de calculs — sont suffisamment exactes non seulement pour Nuremberg et Augs-bourg, régions familières à l’auteur et très voisines du méridien adopté, mais pour Mayence, La Haye, Bordeaux et Salzbourg. Quant au reste, l’astronome se trompe cruellement ; si on essaie de dresser une carte d’après les données qu’il fournit, on trouve des résultats incohérents qui tendent en somme à démesurément agrandir le monde chrétien et civilisé ; la péninsule Ibérique est tordue vers le nord-ouest ; l’Allemagne orientale, la Pologne, la péninsule Italienne s’infléchissent vers l’est; les pays septentrionaux reculent dans la direction du pôle. Quelques anomalies paraissent si incohérentes qu’on peut se demander si à cette époque primitive la « coquille » d’imprimerie ne florissait déjà dans toute sa gloire. Paris rejeté trop au sud s’écarte étrangement de Rouen qui fuit vers le nord, d’accord avec Oxford et Bruges. Vienne en arrive presque à heurter Salzbourg qui est à sa vraie place, alors que par contraste Prague, Cracovie et Rude cheminent vers l’orient, Florence s’avance à la rencontre d’Ancône et, enfin, pour clore cette énumération, Regiomontanus trouve moyen de placer Sardaigne et Sicile sous le même méridien.
- Laissons de côté les indications concernant la lettre dominicale, le calendrier proprement dit, les
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- Fig. i. — Situation géographique de quelques villes d’Europe selon les coordonnées de Regiomontanus. Tracé approximatif des cotes françaises et espagnoles d’après les chiffres de l’auteur.
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- fêtes mobiles, les tables du Soleil et de la Lune, les longueurs des jours, la confection des cadrans solaires et venons-en à des renseignements qu’on ne retrouverait plus dans les annuaires contemporains. Notre auteur ne manque pas d’indiquer qu’il y a quatre éléments, neuf régions du ciel (celles de sept planètes de la Lune à Saturne inclus, celle des fixes et celle du zodiaque sur laquelle se projettent les planètes dans leurs cours) ; il énumère en latin et en allemand les noms des douze signes, définit les noeuds ascendants et descendants et fait observer que le ciel tourne sur lui-même en 24 heures. Mnémotechniques ou conventionnels, ces chiffres et données ne se reliaient pas dans l’idée de notre auteur aux lois nécessaires et harmoniques de l’univers comme l’ont cru, depuis, des érudits de second ordre. Né quelques décades plus tard, Regiomon-tanus se lut volontiers rallié aux idées du grand Copernic; il était de ceux qui déjà taxaient d’insuffi-sance l’antique système de Ptolé-mée, sans pouvoir encore trouver mieux.
- Passons maintenant à des sujets moins austères. Malgré son profond savoir, ce distingué astronome, professeur à Padoue, protégé tour à tour par le pape et le roi de Hongrie, croyait ou faisait semblant de croire à l’astrologie judiciaire, circonstance qui ne nuisait pas à scs profits en aidant à la diffusion de son almanach.
- N’exposons que le principe de la superstition. Les douze signes du zodiaque, tout le monde les connaît, mais nous devons énumérer les douze « maisons ».
- Vie, Lucre, Frères, Aïeux, Père, Santé, Femme, Mort, Piété, Règne, Bienfait, Prison.
- Au moment précis où une personne vient au monde, il faut remarquer avant tout quel est le signe du zodiaque qui surgit au-dessus de l’horizon. Supposons que ce soit le Bélier : alors la première « maison »,la Vie, est sous l’influence du Bélier, le Lucre dépendra du Taureau, la Mort du Scorpion et ainsi de suite. Chacun des douze signes a ses propriétés spéciales.
- Mais, ainsi conçue, la règle serait par trop simple ;
- il faut la compliquer suffisamment pour qu’un profane soit obligé de recourir aux gens du métier qui se feront bien payer. Ceux-ci calculeront pour l’heure de la naissance la situation des sept planètes et la déclinaison de la Lune. Non seulement les nœuds ascendants ou descendants jouent un grand rôle en astrologie, mais certaines influences s’ajoutent, d’autres se combattent, se modifient d’après des lois très embrouillées. Nous serions embarrassés pour les expliquer. Prenons cependant le signe du Bélier et voyons ce qu’en pense notre almanach. Le Bélier est chaud et sec, privilège qu’il partage avec le Lion et le Sagittaire, mais il a d’autres propriétés : ainsi il favorise les voyages et la croissance des cheveux. C’est peut-être pour cela que la Lune étant dans le Bélier, il n’est pas bon, fait observer Regio-
- mon tanus, de se faire couper les cheveux ni raser la tête et qu’il est avantageux au contraire de se déplacer.
- L’importance que des savants même distingués accordaient alors à de semblables billevesées, explique une bizarrerie assez curieuse des tableaux de l’almanach, bizarrerie qui nous avait intrigués d’abord,mais que M. Camille Flammarion nous a bienveillammen t éclaircie. Lorsque notre auteur indique au début de l’almanach les coordonnées des principales villes, il ne fournit les latitudes qu’à un degré près, ce qui ne l’empêche pas de se tromper souvent, mais les longitudes sont données en temps avec l’approximation d’une minute, purement illusoire d’ailleurs. Cette affectation de justesse s’explique par l’importance de l’heure locale, en vue de fixer l’état du ciel au moment de la naissance d’un bébé dont on voulait tirer l’horoscope. Alors, il n’était pas question d’heure universelle et, cependant, les erreurs inévitables et prévues que comporte le système moderne ne surpassent pas les divergences dues à l’imperfection des méthodes employées au moyen âge pour calculer les longitudes. Que d’horoscopes fantaisistes ces chiffres grossiers ont dù inspirer! Il est vrai que, rectifiés, les résultats n’eussent pas été plus sérieux. Antoine de Saporta.
- Fig. 2. — Photographie d'une page de l'almanach de Regio-montanus dans laquelle l'auteur explique la signification ou l'influence astrologique des signes du zodiaque à partir des Gémeaux jusqu'aux Poissons.
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- LES GERMES DE CHAMPIGNONS QUI FLOTTENT DANS L’ATMOSPHÈRE
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- Dans l’atmosphère flottent sans cesse des poussières variées, des microbes et des germes de diverses moisissures. Les premières n’ont qu’un intérêt médiocre, sauf pour le valet de chambre qui brosse les s'êtements. Les seconds commencent à être bien connus depuis les expériences et observations de Pasteur, Tyndall, Miquel et de bien d’autres. Les troisièmes sont encore en grande partie ignorées. C’est là une lacune regrettable que MM. G. Bonnier, Matruchot et Combes ont essayé de combler (l).
- Il est intéressant de voir la méthode qu’ils ont employée pour arriver à leurs fins. Elle consiste à se servir de nombreux appareils analogues à celui que nous figurons. Chacun d’eux est une sorte de bouteille à faces planes dont la forme rappelle celle d’un cerf-volant.
- L’appareil étant préalablement stérilisé, on le dispose verticalement et on y fait passer un nombre déterminé de litres d’air, lequel barbote dans un milieu de culture gé-latiné maintenu liquide et se trouvant à la partie inférieure du récipient.
- L’air abandonne là tous les germes qu’il contient.
- L’expérience terminée, on dispose le vase horizontalement, ce qui a pour conséquence d’étaler la gélatine en une mince pellicule sur une des faces planes, et on le met à la température de 20° qui oblige la gélatine à se
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- prendre en masse. Au bout de quelques jours, les microbes et les spores de moisissure se sont développés et ont donné des « colonies » visibles à l’œil nu, que l’on n’a plus qu’à compter avec patience; après quoi on « détermine » le nom des organismes qui leur ont donné naissance (2).
- Un point important est, pour une même expérience, de varier les milieux de culture, car les micro-organismes sont aussi exigeants que nous ; ce qui convient à l’un ne convient pas à l’autre et ce qui plaît à l’autre ne fait pas le bonheur de l’un. L’ignorance de ces nécessités amènerait à des conclusions erronées. Exemple : transportons-nous dans
- Flacon de culture dans lequel se sont développées plusieurs colonies cryplogamiques.
- 1. Société nationale d’agriculture de France.
- 2. Voir, à ce propos : H. Cuuimn, Album général des Cryptogames ou Les Champignons du Globe. Orlliac, édit., Paris, 1913.
- une futaie de la forêt de Fontainebleau et cherchons à recueillir dans des milieux variés les organismes du « plankton aérien », comme l’ont désigné pittoresquement les auteurs. Dans du bouillon de carottes, avec 50 litres d’air, nous obtiendrons 1804 colonies; dans celui de betteraves, 536; dans celui de topinambour, 204 et dans celui de citron, 0. Si nous n’avions employé que ce dernier, nous en aurions conclu — avec une fausse logique — que les micro-organismes étaient complètement absents, ce qui n’était pas. En un autre endroit, le résultat aurait, d’ailleurs, pu être différent, car les levures,
- par exemple, préfèrent le jus de citron et de betterave, alors que les moisissures ont un faible marqué pour les carottes et les topinambours.
- Ce point établi, on arrive à faire des comparaisons précises, C’est ainsi que l’on peut constater que, dans une futaie, les germes sont beaucoup plus nombreux qu’au milieu de rochers découverts. De plus, l'ensemble des colonies, à la suite d’une prise d’air faite dans la futaie, constitue une flore cryptogamiquc ne ressemblant en rien à celle obtenue à la suite de prises d’air faites sur les rochers découverts.
- On sait que, pour les bactéries, les germes sont, en général moins nombreux à mesure qu’on s’élève en altitude. Pour les champignons, on constate aussi une diminution avec l’altitude, mais beaucoup plus lente. Ainsi, dans la vallée de Valloire (1125 m.) et aux lacs des Sept-Laux (2190 m.), alors que les bactéries ont presque complètement disparu, on trouve encore 170 germes de champignons dans la première station et 6.4 dans la seconde..
- D’autre part, en un même endroit, les variations des circonstances météorologiques influent beaucoup sur le nombre de germes contenus dans l’atmosphère. Peu de temps après la pluie, on en trouve un bien moins grand nombre que si l’on fait une prise après deux jours secs par exemple. D’où il faut conclure que, si la pluie provoque en nous un ennui proverbial, par contre, elle ri’a pas son pareil pour balayer l’atmosphère, pour le plus grand bien depiotre santé. Henri Courus.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 9 Juin 1913. —
- Effet de synthèse des radiations ultra-violettes. — MM. Daniel Berthelot et Gaudechon ont réussi à réaliser par union directe des gaz oxyde de carbone et cyanogène, sous l’influence des l’ayons ultra-violets, la synthèse d’un composé organique nouveau de structure très simple, l’oxycyanure de carbone. C’est un poison des plus dangereux qui se décompose par hydrolyse avec dégagement d’acide prussique gazeux.
- Aspect d'un satellite de Jupiter. — M. Baillaud résume un travail de M. Guillaume, de l’Observatoire de Lyon, sur l’aspect curieux du 5e.satellite de Jupiter au moment d’un récent passage sur le disque de la planète. Au lieu de se profiler sous la forme d’un disque, il est apparu aplati. On pouvait distinguer une tache polaire boréale blanche entourée d’une zone grisâtre.
- Occultation d’étoile. — M. Guillaume communique le résultat d’une occultation d’étoile par Jupiter. 11 s’agit d’un phénomène difficilement ; observable parce qu’en approchant de la planète, l’étoile perd sa visibilité. Néanmoins à- l’aide de l’équatorial coudé de l’Observatoire de Lyon, dont l’ouverture est de 42 centimètres et le grossissement de 435, on a pu noter l’instant de l’occultation d’une étoile de 8e grandeur, c’est-à-dire d’une étoile de faible éclat. Le temps obtenu comparé à celui qui a' été calculé par l’auteur d’un travail. pam. dans.des Astronomische Nachrichten concorde à 3 minutes près pour l’instant de l’éclipse. C’est ùn résultat très intéressant.
- Présidence de M. Guyon.
- Exploration sous-marine. — 8. A. S. le prince de Monaco fournit des indications sur la 25° campagne d’exploration sous-marine qu’il a poursuivie en 1912. Cette campagne s’est déroulée dans la partie de l’Atlantique à l’ouest des Açores jusqu’au 40e méridien de longitude. Le navire avait à bord des savants distingués : MM. Richard, chargé de l’océanographie; Ranc, chargé des recherches physiologiques; Gain, chargé des'recherches algologiques ; Raphaël Odon, chargé des recherches zoologiques. M. Bourée a repris ses expériences ayant pour objet la répartition verticale des poissons, crustacés, céphalopodes qui, chaque nuit, abandonnent des profondeurs parfois de 5000 m; pour remonter à la surface. Le matériel employé a été celui des années précédentes. De grandes richesses ont été recueillies. Afin de réunir des matériaux pour l’élude des oscillations verticales de la matière planktoniquc, oscillations qui paraissent être de moins grande amplitude que celle des animaux de grande taille, un tube de caoutchouc était adapté au tuyau.d’une pompe et allait puiser l’eau de la mer à des profondeurs qui ont varié depuis la surface jusqu’à 100 m. Enfin, M. Ranc a étudié,; à l’aide du sang de tortues marines des Açores, le rapport entre la température de ces animaux et la quantité de sucre contenue dans leur sang.
- Élection. -M.ule Gramoiit est élu académicien libre en remplacement de M. Alfred Picard, décédé.
- Cil. DE YlLLEDEÜlL.
- TRAÎNÉES MÉTÉORIQUES PHOTOGRAPHIÉES EN PLEIN JOUR
- La photographie des bolides et des étoiles filantes présente une très grande difficulté, en raison de la rapidité de l’apparition de êes phénomènes, qui, toujours,, prend au dépourvu l’expérimentateur le plus habile. ’
- C’est donc, en général, tout à fait par hasard, et presque toujours en effectuant des photographies d’étoiles à longues poses, que l’on a enregistré sur la plaque de brillants météores. On en a obtenu également au cours d’observations systématiques d’étoiles filantes, au moyen de chambres photographiques groupées sur une meme monture équatoriale, et dont les axes, disposés en éventail, faisaient entre eux un certain angle, de manière que le champ total embrassé par les objectifs couvrait une grande étendue du ciel.
- Les traînées lumineuses que laissent les étoiles filantes et les bolides sont, presque toujours, de courte durée; si elles ont une action photographique, celle-ci se superpose à la trace lumineuse du météore lui-même, et se confond avec. Cependant, des bolides extrêmement lumineux ont donné lieu, parfois, à des traînées qui ont persisté pendant plusieurs minutes, et même pendant une heure et plus.
- Nous ne chercherons pas ici l’explication de la longue durée de visibilité de ces tramées de matières incandescentes qui, épousant tout d’abord exactement la trajectoire suivie par le météore, se déforment et se diffusent peu à peu, au gré des courants
- aériens, si bien que l’on a proposé l’observation systématique de ces traînées comme moyen d’étude de l’atmosphère terrestre supérieure.
- • Le nombre des météores laissant ainsi des traînées longtemps visibles est .relativement grand, chaque année et, à la Société astronomique de France, nous en avons reçu parfois de très remarquables descriptions. Il y aurait même une intéressante étude à entreprendre sur l’ensemble des documents se rapportant à cette question.
- D’une manière générale, les observations sont résumées en des descriptions qu’accompagnent parfois des dessins. Quand les traînées sont de longue durée, les observateurs donnent souvent, plusieurs dessins des phases successives* montrant les déformations subies par la fumée céleste. Nous ignorons si des photographies ont été prises pendant la nuit.
- Leur absence n’en donne, que plus de valeur a deux photographies que nous avons la bonne fortune de pouvoir présenter à nos lecteurs, et qui représentent des traînées météoriques enregistrées en plein jour, ou tout au moins au crépuscule.
- La première en date (fig. 1), a été obtenue le 24 novembre 1910, vers 17 h. 50 m., par M. À. Hampstead, sergent du Divisional Office, à Mhow (Inde anglaise). Le météore apparut subitement dans le ciel, au zénith, sous l’aspect d’un très brillant globe de feu, qui traversa l’espace avec une
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- TRAÎNÉES MÉTÉORIQUES PHOTOGRAPHIEES EN PLEIN JOUR
- énorme vitesse. Il descendit dans la direction du Sud-Ouest, laissant un éclatant sillage lumineux, et disparut, semble-t-il, sans faire explosion. La durée totale de l’apparition fut de deux secondes environ. Elle fut suivie d’une traînée qui persista, en se déformant au gré des courants supérieurs, pen-
- dant environ vingt minutes. La photographie a été prise environ 1 m. 50 s. apres l’apparition du bolide, au moyen d’une petite chambre pliante munie d’un objectif rectilinéaire diaphragmé à fld 1. Temps de pose : 7 secondes.
- Le ciel était très pur et il n’y avait aucun nuage. Le même météore fut observé en divers points de l’Inde.
- Il y a lieu de remarquer que la traînée commence à une petite distance du bord du cliché, et se dissipe insensiblement vers le sommet des arbres.
- Nous pensions que cette photographie prise dans l’Inde était unique en son genre et que, de
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- longtemps, on ne pourrait en obtenir de semblable, lorsque nous avons reçu la circulaire n° 1 de l’Observatoire du Transvaal, que dirige le savant astronome II.-T.-À. Innés. Cette circulaire contient une importante série de relations sur un météore extraordinaire observé en plein jour, le 2 juin 1912, à l’Ouest, dans la région lumineuse du Soleil couchant, par un grand nombre d’observateurs du Transvaal, de l’Etat libre d’O-range et de la colonie du Cap. La plupart des témoins de la chute décrivent ce météore comme une brillante boule de feu, ayant la
- forme d’une comète, qui traversa le ciel vers 17 h. ou 17 h. 10 (South african time). Les heures diffèrent un peu suivant les observateurs. Le bolide laissa une traînée, qui, tout d’abord, fut peu remarquée à cause de l’état du jour : elle semblait, devant le fond du ciel, une fumée obscure et diffuse. Mais
- Fig. i.
- Photographie de la traînée produite par un bolide, vue à Mhow (Inde anglaise).-Cliché A. Hampstead.
- Fig. 2. — Photographie de la traînée laissée par le bolide du 2 juin içi2, prise à Tempe (État libre dé Orange) une heure après le passage du météore.
- cette traînée devint extrêmement remarquable après le coucher du Soleil, apparaissant dans le ciel comme un immense ruban lumineux argenté, comme un fantastique serpent de l’air, ainsi que le montre la figure 2, reproduction d’une photographie prise à Tempe (Etat libre d’Orange) environ une heure après l’apparition du météore (*).
- Mais, ainsi que le fait se présente souvent pour des observa-lèurs inhabitués aux constatations scientifiques, les relations décrivant le passage de ce bolide sont plus ou moins contradictoires et l’on doit notamment regretter l’absence d’observations dans la partie orientale du ciel : toutes sont faites à l’Ouest, dans le ciel du couchant.
- Il semble toutefois que l’hypothèse la plus probable est celle-ci : le météore tomba presque verticalement sur la Terre, vers SO11 de latitude sud et 22° de longitude est, en parcourant une immense traînée dont le plus haut point observé serait à 48 kilomètres d’altitude environ et le plus bas à 24 kilomètres. Il semble aussi que le météore, et la traînée d’étincelles qu’il produisit, disparurent quelque temps avant que la traînée de fumée, semblable à un nuage lumineux, devint visible aux rayons du Soleil couchant.
- Nous pensons que les deux épreuves précédentes sont uniques: elles sont de nature à engager tous les amateurs disposant d’appareils photographiques lumineux à profiter des prochaines averses météoriques pour essayer d’enregistrer des traînées persistantes.
- Avec beaucoup de patience, et encore plus de chance, il n’est pas impossible d’y arriver.
- Em. Touciiet.
- 1. Nous remercions Mme À. Guérin, qui vient de nous faire parvenir d’Algoa-Bay, Port Elizabeth, une épreuve originale de cette belle photographie. .
- Le Gérant : P. Masson.— Imprimerie Laiiuiie, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- 41° ANNÉE.
- — N° 2091.
- 21 JUIN 1913
- UN SOUS-MARIN RUSSE DE 5400 TONNES
- les attaques des destroyers au cas où il serait sunpris par eux en surface, et s’en défendre pendant le temps nécessaire pour disparaître sous l’eau, temps estimé à 5 ou 6 minutes.
- Comme protection complémentaire pendant cette période critique, la partie supérieure de la coque, celle qui émerge et la tour qui renfermera l’artillerie
- Fig. i. —• Le sous-marin de 5400 tonnes remontant à la surface après avoir torpillé un croiseur (d’après Scientific American).
- Les plus grands sous-marins construits jusqu ici ne dépassent pas 800 tonnes de déplacement. Ce chiffre s’applique notamment au sous-marin français Gustave Ze'de' qui vient d’être mis à l’eau à Cherbourg.
- C’est donc avec un certain étonnement que l’on a appris l’intention de l’Amirauté russe de faire en
- cette matière un gigantesque pas en avant en construisant un navire sous-marin déplaçant 5400 tonnes.
- L’auteur des plans de ce batiment de dimensions inusitées est l’ingénieur russe Schuravieff.
- Ce croiseur sous-marin — c’est sous cette déno-
- seront recouvertes par une cuirasse de 9 centimètres d’épaisseur.
- En navigation à la surface, le croiseur déplacera 4500 tonnes, et il faudra l’alourdir' d’environ 1000 tonnes, en introduisant l’eau dans ses water-
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- Fig. 2. Plan et profil du croiseur sous-marin russe. — /, 1, 1, tubes lance-torpilles ; 2, magasins aux mines; 3, 3, 3, moteurs Diesel; 4, 4, accumulateurs; 5, 5, 5, moteurs électriques; 6, tour d’observation; 7, tourelle cuirassée télescopique renfermant l’artillerie; 8, canons; 9, gouvernails
- de profondeur ; 10, superstructure cuirassée.
- minalion qu’il sera classé — portera deux genres de torpilles, des torpilles automobiles pour l’offensive, des mines sous-marines pour la défensive. Ces dernières pourront être mises en place, le navire restant immergé. L’armement du croiseur consistera en 30 tubes lance-torpilles, avec un approvisionnement de 60 torpilles automobiles, et 120 mines du modèle flottant entre deux eaux. Il portera en outre 5 canons de 14 centimètres à tir rapide pour pouvoir repousser
- ballast pour l’amener à la profondeur suffisante pour le mettre à l’abri des projectiles. Il n’est donc pas exagéré de fixer à 5 ou 6 minutes, comme il est dit ci-dessus, et contrairement aux espérances de l’auteur qui indique 3 minutes, le temps nécessaire à cette ingurgitation de 1000 tonnes d’eau. Nos submersibles actuels, qui déplacent dix fois moins que le croiseur russe, ont besoin de 3 minutes pour passer de la navigation en surface à la plongée et il
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- 34 ...:.: FIXITÉ DES RACES DE FROMENT
- est impossible d’admettre qu’un si court èspace de temps soit suffisant dans les deux cas.
- Voici, d’après le Scientific American à qui nous empruntons ces renseignements, les caractéristiques du sous-marin en question :
- Longueur...............122 mètres
- Largeur . ...............10 m. 50
- Tirant d’eau en immersion ........ 9 m. 10
- Puissance des machines à explosion pour la navigation en surface. . . 18 000 ch.
- Moteurs électriques pour la
- navigation en plongée . 4400 ch.
- Vitesse maximum en surface ....................26 n.
- Vitesse en immersion . . 14 n.
- Rayon d’action ( à 11 n. . 18 500 milles
- en surface ( à 25 n. . 750 —
- Rayon d’action ( à 8 n. . 154 —
- en immersion ( à 14 n. . 21 —
- S’il n’y a pas d’erreurs dans les calculs de M. Schuràvieff, si notamment les machines à explosion (Diésel ou système analogue) sont capables de lui fournir la puissance nécessaire à la vitesse de 26 nœuds et ses accumulateurs électriques à celle de 14 nœuds, il est certain qu’un pareil navire possédera une puissance formidable. Ses dimensions, son approvisionnement de combustible, scs qualités nautiques devant lui permettront, en effet, de tenir la mer presque indéfiniment sans aucune fatigue pour son équipage.
- La ligure 2 montre que le croiseur sous-marin portera, outre la tourelle tournante dans laquelle sera renfermée l’artillerie, une sorte de blockhauss
- ou poste d’observation pour la navigation à la surface.
- Ces deux tours sont télescopiques et pourront rentrer dans l’intérieur de la coque.
- Les mines sous-marines au nombre de 120 seront logées dans un compartiment de l’arrière, d’où elles pourront être lancées en passant par un double panneau.
- C’est là une innovation très importante et il n’est pas nécessaire d’insister sur les services énormes que pourra rendre un navire capable de semer de ces mines si dangereuses(J), les passages où son ennemi doit évoluer et de procéder à cette opération en toute tranquillité et sans aucune inquiétude pour lui-même, puisqu’il restera invisible. Il lui faudra, il est vrai, manœuvrer de façon à ne pas passer sur une des mines qu’il aura mouillées. Il ne faut pas oublier, en effet, que cet accident s’est produit à plusieurs reprises, pendant la guerre russo-japonaise, et notamment devant Dalny où le transport de mines russe Ienisseï s’est perdu en plaçant une ligne de mines sous-marines destinées à empêcher les Japonais de débarquer dans ce port non défendu. Le vent ou une fausse manœuvre l’ont amené sur une de ses propres mines. Mais c’est là une affaire de soins et de prudence.
- Le croiseur sous-marin russe conviendra particulièrement aux opérations dans la Baltique dont les fonds modérés se prêtent très bien à l’emploi des torpilles sous-marines.
- L’idée d’un grand sous-marin, capable de rendre les services que nous venons de décrire, n’a pas été étudiée qu’en Russie. Un navire semblable, également mouilleur de mines et qui ne le céderait vraisemblablement en rien à son confrère russe, a été proposé au ministre de la marine française et il est probable qu’une décision à son sujet interviendra prochainement. Sauvai ne Jourdan,
- Capitaine de frégate de Réserve.
- FIXITÉ DES RACES DE FROMENT
- À la dernière conférence internationale de Génétique (1), M. Philippe de Vilmorin a fait une très intéressante communication sur la fixité des races de blé.
- On a souvent prétendu que le milieu extérieur, et en particulier le climat, agissent lentement sur les plantes pour les modifier. M. Philippe de Vilmorin est opposé à cette manière de voir et pense que le climat n’a d’action sélective que sur les formes inaptes et n’a pas le pouvoir de créer de nouvelles aptitudes. Il en donne un exemple très net en comparant les produits actuels d’un certain nombre de rages de blé à ceux des mêmes races qu’on obtenait il y a GO ou 75 ans dans la maison de Vilmorin. Avant eu effet trouvé dans les collections de son grand-père, Louis de Vilmorin, des épis en parfait état de conservation, étiquetés et datés, provenant des récoltes de 1857 à 1855, il les a fait photographier à côté d’épis des
- 1. Comptes rendus de la IVe Conférence internationale de Génétique, in-4°, Masson, éditeur. Paris, 1915.
- mêmes variétés tirés des récoltes de 1908 à 1910. Ces photographies montrent l’identité absolue de ces épis appartenant à des cultures soumises à la sélection annuelle. Tout est identique : couleur des feuilles, tailles, précocité, résistance aux maladies, etc.
- On sait que les blés ont des durées de végétation très différente^, ceux des pays chauds étant plus hâtifs que ceux des régions froides. Cultivés sous un climat doux et moyen comme celui de Paris, les froments les plus différents au point de vue précocité [conservent toujours la même différence entre leurs dates de maturation, sans subir l’influence du climat où on les cultive. M. de Vilmorin en tire la conclusion que les lignées pures sont d’une fixité absolue et ne subissent aucune influence du milieu extérieur.
- 1. Les accidents dont ont été victimes ces joues derniers deux paquebots qui, devant Smyrne, ont heurté des mines mouillées par les$urcs justifient cette assertion.
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- UN NOUVEL APPAREIL DE CHAUFFAGE « LE PERFECTOR »
- Si l’un interrogeait un hygiéniste sur le meilleur système de chauffage, il répondrait sans doute qu’au point de vue salubrité, on n’a jamais dépassé, ni meme atteint la vieille cheminée de nos pères.
- Que demande-t-on, en effet, à un appareil de chauffage? D’élever la température de la salle où il se trouve placé, sans doute; mais aussi, de ne pas en laisser l’air se vicier. La cheminée, provoquant un large appel d’air, assurait le renouvellement cons tan t, de l’atmosphère de la pièce chauffée.
- Par contre, envisagée au point de vue économique, elle constituait le plus coûteux et le plus barbare des chauffages ; partout où l’économie s’impose, elle a dû céder la place à des procédés plus modernes et moins onéreux.
- Mais comment satisfaire à la fois ces deux exigences aussi impérieuses l’une que l’autre : hygiène et économie? Le problème est évidemment malaisé à résoudre. La variété meme des appareils de chauffage que nous offre le commerce est la meilleure preuve qu’il n’est qu’im-parfaitement solutionné. Et, en fait, la plupart, pour ne pas dire la totalité, donnent prise à la critique. Prenons, par exemple, les poêles à combustion continue; il en existe aujourd’hui des modèles très nombreux qui ont obtenu un succès mérité grâce à leur commodité, leur élégance, et leur économie relative.
- Un appareil de ce genre comporte, en général, un foyer surmonté d’un réservoir où s’emmagasine le combustible, qui descend au fur et à mesure de la combustion. Le charbon brûle au contact de l’air, en dégageant de l’acide carbonique. Celui-ci appelé par la cheminée traverse la couche de charbon, et se réduit à 1 état d’oxyde de carbone. D.e sorte que le gaz qui s’échappe au dehors est de l’oxyde de cafbonc, c’est-
- à-dire un gaz encore combustible, contenant encore des principes caloriques. D’où une perte de rendement; mais, défaut plus grave, les tuyaux et la partie supérieure du poêle sont remplis d’un gaz éminemment toxique ; de sorte que la moindre fissure, le moindre renversement du tirage peuvent provoquer des accidents mortels.
- Beaucoup d’appareils ont remédié à ce défaut, en évitant à la colonne gazeuse, la traversée du réservoir à charbon. Lorsque le tirage est grand ouvert, on ne produit plus que de l’acide carbonique qui part directement dans la cheminée; mais qu’arrivc-t-il lorsque l’on veut réduire la vitesse de combustion et ralentir le chauffage? Le réglage s’opère toujours, depuis qu’on a abandonné d’une façon générale les mortelles clés sur les tuyaux d’échappement, en diminuant l’arrivée d’air. De sorte qu’en combustion lente, nous avons une quantité d’air insuffisante en présence d’un excès de charbon, et le poêle produit encore de l’oxyde de carbone qui peut s’emmagasiner dans la partie supérieure de l’ap-. pareil. Le péril subsiste.
- De plus, pendant la combustion ralentie, l’appel d’air est très faible, la salle ne se ventile pas et, s’il y a un défaut quelconque dans l’appareil, le danger s’aggrave d’autant.
- Autre point : beaucoup d'appareils transmettent leur chaleur à la pièce par le rayonnement de surfaces incandescentes : l’effet décoratif en est excellent; mais le résultat au point de vue chauffage est plus discutable ; les radiations n’échauffent l’air que lentement; il faut qu’elles échauffent d’abord les meubles, les parois, ou tous autres objets absorbant la chaleur rayonnante; ce n’est qu’au contact de ceux-ci que l’air s’échauffe peu à peu ; il faut éviter de se mettre sur le trajet des radiations : la
- Vue intérieure d'un fourneau de cuisine établi selon le système « Perfector ».
- Vue intérieure et coupe horizontale du « Poêle Perfector ».
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- 36 = UN NOUVEL APPAREIL DE CHAUFFAGE « LE PERFECTOR »
- peau joue alors le rôle d’absorbcur, et quand la surface rayonnante est bien incandescente, la sensation en est souvent fort cuisante, parfois insupportable.
- Je n’ai pas la prétention d’examiner ici méthodiquement et en détail tous les phénomènes qui interviennent dans la combustion et le chauffage; je n’ai pas davantage l’intention de-faire le procès de tel ou tel appareil. Les quelques remarques qui précèdent suffisent à faire comprendre quel problème complexe est l’établissement d’un bon poêle; et pourquoi aujourd’hui encore, il y a là un beau champ d’investigations pour les inventeurs.
- Il faut savoir gré à ceux qui ont le courage de s’aventurer sur ce terrain difficile. M. Colignon, en s’y engageant à la suite de tant d’autres, a eu le mérite de ne pas suivre de trop près les voies battues. Il y a gagné d’introduire, en matière de chauffage, quelques innovations qui paraissent des plus heureuses et semblent constituer un progrès certain.
- Son poêle « Perîeetor » a les avantages suivants : dans le feu lent aussi bien que dans le feu irif, l’aspiration d’air frais reste à peu près constante : de sorte que la ventilation de la pièce est assurée d’une façon continue; la combustion des gaz est toujours complète; ils ne peuvent séjourner dans le poêle et il n’y a jamais en conséquence production d’oxyde de carbone.
- Les renversements de tirage sont à peu près impossibles et en tout cas sans danger : car, s’il arrivait que les gaz brûlés (qui ne contiennent pas d’oxvdé de carbone) fussent refoulés dans l’appareil, ils y trouveraient l’espace nécessaire pour se loger et ne pourraient être évacués dans la pièce.
- Enfin l’air de la pièce est échauffé, non seulement par le rayonnement de la surface du poêle, mais encore par connection. Un dispositif spécial crée un appel de l’air de la pièce qui vient circuler autour des surfaces chaudes entourant le foyer, sans qu’il puisse cependant y avoir jamais danger de voir dos gaz irrespirables fuser à travers des parois trop chauffées et vicier l’air de la pièce.
- Ces avantages sont assurés de la façon suivante : Comme on le voit sur la coupe, l’appareil est pourvu d’une grille À, en arrière et au-dessus de laquelle sont des orifices de tirage B, réglables et spécialement calculés. Ces orifices constituent l’une des dispositions essentielles de l’appareil. Ils permettent d’abord aux gaz les plus chauds du foyer de s’échapper sans solution de continuité dans la section de tirage C, et de là dans la cheminée. On remarquera que l’orifice de cette section est toujours largement ouvert et que rien ne permet de le restreindre.
- Une partie des gaz chauds développés par la combustion évolue dans la région E, F du poêle spécialement aménagée à cet effet ; on observera que ces parois sont éloignées des combustibles, ne peuvent jamais être portées au rouge, et par suite ne de-
- viennent jamais perméables aux gaz. La partie supérieure du poêle, en marche, constitue donc une sorte de gazogène parfaitement étanche, ne permettant aucune fuite. Le gaz est appelé vers les orifices B, où il rencontre une colonne d’air frais également aspiré par le tirage; il achève de s’y brûler. Pour donner la certitude absolue d’une combustion complète, un tube dit de suroxygénation, Z, partant du sol, en arrière du poêle, débouche au voisinage des orifices B ; sa partie supérieure étant chauffée, il appelle l’air des unités inférieures de la pièce, et le fait fuser sur la colonne gazeuse qui s’échappe du poêle.
- Ce dispositif a, en outre, l’avantage de renouveler l'air de la pièce, précisément au niveau où se concentre l’acide carbonique, plus lourd que l’air.
- Le réglage se fait en manœuvrant une tige H qui ouvre plus ou moins la paroi du fond à proximité des orifices B de notre gazogène en réduction. Cette manœuvre permet à l’air frais d’être dévié à volonté dans la section de tirage, ou envoyé dans la grille du foyer. La combustion des gaz qui s’échappent en B, ainsi que ceux aspirés vers ces orifices, est donc toujours complète, au grand bénéfice de la sécurité, du rendement et de la ventilation.
- Les parois du gazogène intérieur sont entourées d’un manchon à parois de radiation en fonte G, à travers lequel circule l’air ; celui-ci s’échauffe, monte le long des parois chauffées et s’échappe dans la pièce. Nul péril d’infiltration de gaz irrespirables : les parois contre lesquelles se déplace l’air ne pouvant être portées à la température de perméabilité.
- Enfin, la large zone d’évolution assurée aux gaz du foyer supprime le danger du renversement du tirage, déjà extrêmement réduit de par le principe même du tirage-à peu près constant. Mais il peut parfois arriver, surtout au moment de l’allumage, que l’air froid de la cheminée crée un courant de haut en bas, refoulant les gaz. Ceux-ci trouvent dans la région E, F des circuits de circulation suffisants pour qu’un rejet dans la pièce ne soit pas à craindre.
- L’inventeur a appliqué les mêmes principes aux fourneaux de cuisine ; il a pu ainsi établir avec ces appareils un fonctionnement rapide, économique et hygiénique.
- Les espaces dévolution des gaz sont surtout utilisés pour chauffer dans le moins de temps possible les diverses parties accessoires du fourneau : four, étuve, chauffe-plat, réservoir d’eau. L’aspiration constante de l’air assure l’évacuation immédiate des mauvaises odeurs, le tuyau de dégagement n’étant jamais pourvu de clef, et se trouvant largement ouvert. Le réglage s’opère comme avec le calorifère, rapidement, et avec la plus grande sécurité.
- Enfin, il faut ajouter que calorifère et cuisinière fonctionnent avec n’importe quel charbon.
- À. Troller.
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- QUELQUES ILLUSIONS OPTICO-GÉOMÉTRIQUES
- Les illusions d’optique sont pour l’amateur un sujet de distractions. Pour le savant, elles soulèvent mille problèmes, tant physiologiques que psychologiques, et celles dont nous allons nous occuper, les illusions de direction, ont déjà attiré l’attention de nombreux maîtres de la science, Zôllner, Poggen-dorfï, Iiering, Delbœuf, Ilelmholtz, Wundt, etc.
- Un travail récent du Dr L. Botli Q), nous per-
- ---------------- i i
- Fig. i. — Quelle distance est la plus grande ?
- mettra de rappeler celles que nos lecteurs connaissent déjà et d’en signaler quelques autres nouvelles.
- Wundt a classé les illusions optico-géométriques en 5 groupes : 4° celles variables comme extension; 2° celles variables comme direction ; 5° celles constantes comme extension et comme direction.
- Parmi les illusions variables comme extension, il
- Fig. 2. — Quelle ligne est la plus longue?
- suffit de rappeler les suivantes : une ligne droite paraît plus longue qu’un espace vide égal limité par deux points (fig. 1); une ligne droite indivise semble plus courte qu’une autre égale, mais divisée plusieurs fois" (fig. 5) ; une droite divisée seulement au milieu semble plus courte qu’une droite égale non divisée ; une droite limitée par deux angles
- Fig. 3. — La ligne de droite est-elle aussi longue que celle de gauche?
- aigus semble plus petite qu’une même droite limitée par des angles obtus, etc. Toutes sont déjà bien connues.
- Les illusions variables comme direction sont non moins nombreuses : un angle aigu paraît plus grand qu’il n’est réellement, un angle obtus plus petit. M. le Dr Botti y a ajouté deux exemples nouveaux
- Fig. 4. — Ces deux lignes sont-elles égales?
- fort caractéristiques. Examinez la figure 5, et dites quelles sont les lignes les plus longues ; les verticales le paraissent et cependant elles sont égales aux obliques tracées au-dessous. L’illusion est peut-être encore plus frappante dans la figure 6. En a on ne voit que quelques lignes horizontales toutes égales ; en b, elles paraissent plus étroites à droite qu’à gauche, et l’illusion n’est due qu’à ce qu’elles sont plus rapprochées ; en c, la pipe obtenue en
- 1. Memoria délia R. Accademia delle Scïenze di Torino, t. LX, 1909.
- noircissant tous les intervalles des hachures de tout à l’heure montre un tuyau beaucoup plus mince que son fourneau, et cependant elle n’est formée que des mêmes lignes horizontales égales que les figures a et b. La figure 7 est tout aussi trompeuse; regar-
- Fig. 5. — Quelles sont les plus longues, les verticales ou les obliques?
- dez la balustrade : certainement la partie descendante de gauche est fonuée de barreaux plus rapprochés que ceux de droite ; et cependant, si nous traçons les points de base des barreaux, nous les
- a
- Fig. 6. — Illusion de la pipe.
- voyons tous également écartés. Ce sont encore des illusions de direction que nous avons signalées dans un récent article (La Nature, n° 2066). Une des plus amusantes est certainement celle représentée
- Fig. 7. — La base des quadrilatères est-elle plus longue à droite qu’à gauche ?
- figure 8. Devinez en quel point du rapporteur tombe l’angle ail centre O ; vous répondrez comme tout le monde qu’il a 55 ou 57° et cependant il n’en a que 50!
- A côté de ces illusions d’extension et de direction, qui sont variables et disparaissent quand on change les conditions de l’expérience, par exemple quand
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- 38 —.... ............ STONEHENGE
- on tourne la figure de manière qu’on la voie sous un angle favorable, il en est d’autres qui se reproduisent d’une manière constante, même quand les conditions qui les déterminent sont changées ; ce sont les illusions de la troisième catégorie de Wundt. Ainsi, nous croyons toujours plus grande une verticale qu’une horizontale égale (fig. 9), une verticale divisée en deux moitiés égales semble composée d’une partie petite près de nous et d’une plus longue loin de nous (fig. 10); un carré parfait paraît
- plus haut que large (fig. 11); des verticales parallèles semblent diverger vers le bas (fig. 12), etc.
- Toutes ces illu -sions, et Ton pourrait facilement en allonger la liste, sont dues à des causes difficiles à définir. Les savants qni les ont étudiées les ont rapportées à Tune des trois théories suivantes. Pour les uns, les illusions sont dues à des erreurs de perspective ; nous regardons les figures planes comme si elles représentaient des perspectives ; de là, les erreurs qu’illustrent entre autres les figures 9, 10, 11, 12 de cet article; dans tous ces cas, nous avons tendance à surapprécier la longueur et la surface de la partie supérieure d’une figure parce qu’elle nous représente inconsciemment la partie la plus éloignée et, par conséquent, la plus diminuée de l’objet. Pour d’autres, les illusions sont dues à l’irradiation du dessin sur la réline, les
- parties claires paraissant plus grandes que les sombres et diminuant même celles-ci par irradiation. D’autres enfin ont attribué nos erreurs de ce genre à des mouvements de nos globes oculaires qui, se déplaçant dans un sens, donneraient des sensations d’allongement dans ce sens. Certes, ces théories ont toutes une valeur réelle, mais aucune d’elles ne suffit pour tout expliquer. Le stéréoscope employé pour l’examen des figures planes détruit l’illusion de perspective au lieu de la renforcer ; on peut faire varier les contrastes de lumière et d’ombre sans diminuer l’illusion ; celle-ci persiste avec des figures petites
- 9 10 11 12
- Fig. 9 à 12. — Illusions de perspectives : elles deviennent plus nettes en agrandissant les figures.
- qui nécessitent de moindres mouvements oculaires que les grands.
- Le Dr Botti, qui a discuté ces différentes théories, croit qu’elles sont insuffisantes et qu’il ne faut pas oublier que les illusions optico-géométriques ne sont pas des erreurs de perception ou de jugement, mais' bien des faits normaux, des perceptions, réelles et exactes qui ne deviennent pour nous des illusions que parce que nous y ajoutons les produits de notre imagination, les processus supérieurs de comparaison et d’appréciation. Ce facteur psychologique joue certainement, en effet, un grand rôle et, peut corriger ce qu’ont de trop exclusif les théories purement physiologiques de l’illusion. ’Ânoise Breton.
- Fig. 8. — De combien de degrés est l’angle au centre?
- STONEHENGE
- On a récemment rappelé que des Hindous fixés I ment mégalithique de Stonehcngc, à 15 km au nord en Angleterre et -pratiquant encore le culte du | de Salisbury (Willsbire) (Yoy. ci-après).
- Fig. i. — Stonehenge {Pue. d’ensemble') en IÇ04.
- Soleil, allaient à certaines dates faire leurs dévo- Les archéologues ne manqueront pas de dire que tions à cet astre, dans les ruines du célèbre monu- cette pratique corrobore singulièrement l’hypothèse
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- STONEHENGE
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- de sir Norman Lockycr qui a consacré un ouvrage entier (*), non seulement à la description du monument, mais surtout à démontrer qu’il fut véritablement, et dès son origine, un temple du Soleil de
- o O
- Fig. 2. — Plan de Stonehenge intact.
- a été combattue par Schuchardt, pour lequel Stonehenge et scs analogues ne sont pas des temples du Soleil, mais des sépultures antérieures aux sépultures semblables de la Grèce, et datant de
- Fig. 3. — Plan de Stonehenge actuel.
- Page du bronze. Appuyée de savantes considérations astronomiques, cette hypothèse, qui assigne à Stonehenge la date de 1680 avant J.-G., est adoptée par
- l’âge du bronze, vers l’an 2000 avant, J.-C. (4).
- En 1897, E. S. Maskelyne datait Stonehenge de 900 à 1000 avant J.-C. et l’attribuait aux Phëni-
- Fig. 4. . Fig. 5. —; Un des grands supports montrant , j
- Les deux grands.trilithes. le tenon du sommet.
- Penrose, Monthelius(’2), Wolly, Pastor(3), etc. Elle
- 1. Stonehenge and other British Stone monuments, par Sir Norman Lockyer. In-8°, Londres, Macmillan, 1906.
- 2. Qui croit à 2000 ans avant J.-C. au moins (Die Da-tierung der Stonehenge, Arcliiv fur Anthropologie, t. II, 1904).
- 5. Zeitschrift für Ethnologie, 19.11, n° 1,
- ciens; en 1880, Flinders Petrie l’estimait construit entre 500 et 900 avant J.-C.
- Norman Lockyer et Penrose se sont basés princi-
- 1. Zeitschrift für Ethnologie, 1910, t. 42, Berlin, in-8°, II Yerhandlungen et Prâhislorische Zeitschrift, .1910, fascic. 4. . - ' -h
- O s
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- 40 ......... STONEHENGE
- paiement sur cette idée cosmographique que, il y a 3600 ans environ, le Soleil, au jour du solstice d’été, se levait dans l’axé de l’avenue d’accès au monument
- résulte du phénomène de la précession des équinoxes.
- En 1901, pendant le redressement de la grande pierre inclinée (voy. ci-après), M. Gowland exécuta
- Fig. 6. —- Stonehenge i à 6 [Détails).
- et de la pierre dite Altar Stone (Pierre de l’autel). Il n’en'est plus de même aujourd’hui(*) : la différence
- 1. Contrairement à ce qui a été dit dans le sommaire article, publié sùr Stonchangc au n° 954 (12 septembre 1891) de La Nature.
- des fouilles, qui firent découvrir des percuteurs en silex et une trace de cuivre ou hronze sur un des hlocs. Il en conclut que Stonehenge datait de la fin du néolithique, ou du début de l’âge du hronze (l).
- 1. Voy. la revue Man, janvier 1902.
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- STONEHENGE ... ... 41
- Quoi qu’il en soit de l’âge et de la destination de Stonehenge et des autres monuments circulaires (Slone circles) assez nombreux en Grande-Bretagne, nous saisissons cette occasion de rappeler que Stonehenge est le plus important et le mieux conservé de.tous, et que certainement il ne subsiste en aucun pays du monde un aussi majestueux et impressionnant assemblage de mégalithes préhistoriques. Bien qu’il figure dans tous les traités d’archéologie, il ne paraît pas sans intérêt- de donner des vues de son état actuel, surtout après lés travaux de consolidation' dont il a été l’objet depuis 1901.
- Ses immenses monolithes taillés avec grand soin constituent véritablement un des plus saisissants tableaux, sur lesquels on puisse rêver aux mystères des temps révolus, vides de dates et muets quant aux noms.
- L’étymologie serait Pierres Pendues (Stone et henge pour hanging).
- Voici la disposition et l’état actuel de Stonehenge. Un cercle extérieur de 94 mètres de circonférence devait comprendre originairement trente piliers monolithes; 16 subsistent; on voit par terre les débris de quatre ; leur hauteur
- est de 4 m. 25; leur épaisseur moyenne de 1 m. 05 en largeur et 2 m. 10 en longueur ; leur espacement était de
- .. 1 .."~r~ ....~~] 1 m. 05 ; trente
- pierres horizontales posées, en imposte les surmontaient d’une couronnedonnant à l’ensemble
- 4 m. 88 de haut (six sont en .place) ; Je tout, fort bien équarri, est adroitement r assemblé au moyen de tenons, taillés au sommet ’ dés piliers, et demortaises correspondantes creusés dans les impostes (%-v 8).' — A
- 5 mètres de distance de ce premier cercle, le cercle intérieur de 50: petits obélisques est en grande partie disparu (sauf 7)'. En troisième lieu, . la grande > ellipse comprenant cinq (ou peut-être sept) grands tri-lithes composés chacun de 2 piliers et d’une imposte formant arche carrée ; dèux subsistent intégralement ainsi que: deux .supports;; le pi tis grand a 7 'in 7-60 de haut. —.Vers l’intérieur, . chacun était accompagné de trois petits obélisques (entouti5oir21) dont 7 demeurent. Cette ellipse interne entourait la Pierre de l'Autel. On a beaucoup épilogué sur deux ou trois autres pierres isolées à l’extérieur notamment le Frier'sheel.
- Des levées de terre rectilignes bordées de fossés
- Fig. ~. — Les Fils des Hommes à Stonehenge.
- Fig. 8. — Les Fils des Hommes à Stonehenge.
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- atrophiés permettent de reconnaître, sur 460 mètres de longueur, la route ou voie sacrée qui aboutissait à Stonehenge ; elle est orientée -vers l’Est ; une autre levée de terre circulaire, endommagée, de 90 mètres de diamètre, environne encore tout le monument.
- Aux alentours abondent des traces d’autres ouvrages en terre et des barrows ou tumuli.
- Les matériaux de Stonehenge sont variés : le cercle extérieur tout entier et 4 pierres gisantes sont des blocs erratiques qu’on a dénommés sar-sens, attribués aux anciens glaciers du pays ; — la soi-disant Pierre de L'Autel 'est un grès ; — et les autres sont des diabases (bluestone ou pierres bleues) du pays de Galles ou de Cornouailles.
- On sait qu’il y eut une chute avant 1574. Des recherches ordonnées par un duc de Buckingham en 1620 auraient fait tomber un des grands trilithes ; un autre fut jeté bas en 1797, lors d’un rapide dégel; le 51 décembre 1900, un ouragan abattait deux piliers du cercle extérieur. C’est pourquoi on se décida, non pas à restaurer Stonehenge, de plus en plus menacé par les éléments, mais àlepre-server. A cet effet, voici ce qu’on a exécuté en 1901 : un grillage, invisible de loin, de 1550 mètres de développement et de 1 m. 20 de hauteur, a été fixé autour de Stonehenge ; — on a relevé la pierre penchée, le plus grand monolithe de l’ensemble, appartenant au trilithe tombé en 1620 (ses deux autres pièces restent gisantes en travers de l’autel); — enfin, on s’est résigné à étayer plusieurs des grandes pierres : c’est peu esthétique assurément, mais il fallait à tout prix éviter de nouvelles chutes comme celles de 1797 et de 1900. Il semble bien, selon le vœu de Lockyer, qu’on pourrait relever aussi celles des pierres qui''-sont intactes, puisqu’on ne saurait se tromper sur la manière de les rétablir dans leur état primitif. — Sur les 125 pierres primitives (sauf erreur ou double emploi) de Stonehenge, 54 sont en place ; 25 par terre (entières ou brisées) ; 44 manquent (quelques-unes sont sans doute enfouies).
- Il faudrait, en tout cas, se borner à replacer les 25 pierres abattues (et celles qu’on retrouverait enterrées) ; et surtout bien se garder de remplacer les 44 manquantes. Rétabli dans ses deux tiers reconstituables, Stonehenge ne sera que plus admirable. Modernement complété dans ce qui lui manque, il perdrait toute sa poésie de ruine sans rivale.
- E.-A. Martel.
- Si nous sommes exactement informé, ce fut pour la première fois en 1906, le 22 juin, qu’un groupe de cinq ou six Asiatiques furent surpris par des soldats en manœuvres dans la plaine de Salisbury tandis que, prosternés sous les trilithes, ils récitaient en leur langage de mystérieuses litanies.
- L’incident ne trouva pas d’écho dans la presse. Mais les pèlerins revinrent plus nombreux d’année en année, et toujours le 21 ou le 22 juin. Cette persistance finit par attirer l’attention du public et des jour-
- naux, et voici ce que d'avisés reporters mirent à jour :
- Ces pèlerins, des Hindous, des Arabes, des Persans, appartenaient à une religion de fondation relativement récente, dont le nom pouvait se traduire : le Lien universel des Fils des Hommes. Fondée, paraît-il, au Thibet, elle avait fait de rapides progrès dans les classes supérieures de l’Asie, notamment aux Indes, en Arabie, en Perse et elle comptait déjà de nombreux adeptes en Europe. En Angleterre, elle était professée par deux ou trois milliers de personnes, qui se réunissaient pour prier, dans plusieurs maisons transformées en temples, dont deux à Londres, une à Manchester, une à Liverpool.
- En 1912, un grand journal anglais, le Daily Mirror, avait chargé un de ses meilleurs reporters-photographes de surprendre les étranges cérémonies de Stonehenge ; et c’est grâce à ses notes et à ses instantanés que nous pouvons les reconstituer.
- Comme on l’aura compris, les « Fils des Hommes » avaient choisi le solstice d’été pour venir rendre hommage au Soleil. Les pèlerins étaient conduiLs par des prêtres appelés les « Sacrés Cinq », et qui avaient revêtu d’amples manteaux de pourpre, recouverts en partie par des surplis blanc et or; d’étranges turbans les coiffaient. Parmi ces prêtres, deux étaient manifestement de nationalité anglaise.
- Tout ce monde atteignit les pierres avant l’aurore. En attendant le lever du Soleil, hommes et femmes restèrent prosternés devant la pierre de l'autel, le Chaba, en récitant des prières, chacun dans sa langue.Voici la traduction de l’une d’elles : « Je crois en l’existence d’un dessein divin dans tout ce qui est. Je crois qu’il n’y a rien de désordonné ni de mauvais dans la Nature.
- « Je crois que la Nature est la majesté réflétée des puissances, et surtout du Pouvoir Tout-Puissant qui se retrouve au delà du Grand Tout.
- « Croyant en le Pouvoir Tout-Puissant, je crois en la grande conception de l’Infini appelé Allah, universelles Majesté et Vérité, et Amour Infini, qui habite en notre cœur. Je crois en la croissance définitive de toutes choses vers le bien ; et aussi en l’évolution intentionnelle de toutes choses vers le meilleur et vers le mieux.... »
- Quand le premier rayon de soleil dora enfin le fronton des trilithes monumentaux, le chef des « Sacrés Cinq » demanda à haute voix :
- « Frères, savez-vous pourquoi nous sommes réunis en ce moment dans cette enceinte sacrée? »
- Et les fidèles répondirent solennellement :
- « Pour proclamer notre reconnaissance du pouvoir d’Allah; les universelles Majesté et Vérité, et l’Amour Infini, selon les commandements des Sacrés Cinq, les Grandes Ames, anges messagers. d’Allah aux Fils des Hommes. »
- La cérémonie se prolongea jusqu’au coucher de l’astre, et sans que prêtres et fidèles se laissassent démonter par les sourires des curieux accourus des : environs pour assister à cette étrange fête au Soleil.
- V. Forrix. ^
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- LA PLUS GRANDE GARE DU MONDE
- On vient de terminer à New-York, après dix années de travail incessant, la nouvelle gare centrale, la pins vaste du monde entier.
- Pour élever ce monument colossal et grandiose (il occupe une superficie de 51 hectares et a coûté la somme fabuleuse de 900 millions) on a démoli tout un quartier de la grande métropole américaine.
- Le « Grand Central Terminal » ne s’élève pas en hauteur comme ces « sky-scrapers » au nombre exorbitant d’étages qui, comme le dernier en date le « Woolwortb [Building » avec 55 étages, peuvent donner asile à la population de toute une cité.
- Le nouveau terminus n’a que deux étages, dont
- merveille d’ingéniosité mécanique, contient deux postes comprenant respectivement 420 et 562 leviers. Tous ces leviers sont actionnés électriquement et leur maniement est si aisé qu’un même aiguilleur peut facilement et sans peine en commander une quarantaine.
- Malgré ses impressionnantes dimensions, le « Grand Central Terminal » ne manque pas d’un certain cachet de beauté, surtout dans sa façade principale dominant les imposantes constructions dont il est composé. La partie centrale de cette façade affectant la forme d’un arc de triomphe aux proportions monumentales est d’un style mi-dorique, mi-Renais-
- Le Grand Central Terminal à New-York {la plus grande gare du monde).
- l’un se trouve au niveau de la chaussée : c’est le second ; l’autre est résolument souterrain.
- Les deux étages sont sillonnés de soixante-huit voies, rigoureusement parallèles, comprenant cinquante-trois kilomètres et demi de rails et desservant la circulation de plus de mille trains par jour. Ces voies sont réparties de la façon suivante : 42 au second étage réservé aux trains des grandes lignes, 26 au premier réservé aux lignes de la banlieue.
- Cet immense entrelacs de voies, pour la création duquel il a fallu enlever 5 000 000 mètres cubes de terre et 2 000 000 mètres cubes de rochers, est sous la sauvegarde d’une cabine centrale de signaux à laquelle incombe la lourde responsabilité de diriger les mouvements des convois qui, se succédant sans cesse, déversent, sur les différents quais, un flot de plus de 100 000 personnes par jour.
- Haute de quatre étages, cette cabine,- véritable
- sance, dont la sévérité est adoucie par une ornementation à la fois sobre et élégante.
- Si nous passons à l’intérieur, nous constatons que le génie pratique des Améripains a su réunir dans la nouvelle station toutes les ressources du confort moderne. Ce prodigieux édifice participe du musée, du théâtre, du music-hall, de la banque, de l’hôpital et du magasin.
- On y trouve des lavatories, des salons de conversation, des salles de bain, de douches, de repas, de lecture, de correspondance. Et, lorsque le « Biltmore Hôtel », futur gratte-ciel de vingt-deux étages, actuellement en construction, sera achevé, le voyageur pourra, sans sortir de la gare, se trouver, en quelques instants, dans sa chambre, pour se mettre à l’aise et se reposer.
- Mais le « clou » de la gare, c’est, le hall central long de 90 mètres sur 50 de large et 56 de haut, au parquet et aux murs du plus beau marbre blanc
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- 44 = LA CH1MI COGRAPHIE ET LE PRÉTENDU RAYONNEMENT VITAL
- Grâce à son plafond, ce hall est devenu une des attractions de la ville de New-York et il le mérite, certes.
- En effet, sur un champ bleu turquoise, ce plafond représente une zone de la sphère céleste, telle qu’on la voit d’octobre à mars. Il est traversé, de l’est à l’ouest, par deux larges bandes d’or figurant l’écliptique et l’équateur. Toutes les figures et signes s’étendent sur un segment de cercle allant d’un bout à l’autre du plafond. Ils occupent sur ce segment les uns par rapport aux autres, et par rapport à l’écliptique et à l’équateur, exactement les mêmes places que dans le ciel.
- Les contours des constellations et des signes sont marqués en or et les 2500 étoiles qui les composent sont éclairées, la nuit, par l’électricité, produisant ainsi un effet vraiment féerique.
- Inutile de dire que les architectes ont pris toutes
- singulièrement le débarquement et l'embarquement des voyageurs et permet d’éviter les encombrements sur les quais.
- Les bagages disparaissent comme par enchantement. On a construit, sous le réseau de la banlieue, un chemin de fer tubulaire circulaire, auprès duquel des ascenseurs amènent tous les colis. Ces derniers sont alors poussés, sur de petites voies électriques, à travers le tube circulaire, jusqu’au quai voulu, où d’autres ascenseurs les montent au train des grandes lignes dans lequel le voyageur désire s’embarquer.
- Enfin, dernier détail, le « Central Terminal » jouit d’une situation unique.
- Il est en communication directe avec le moyen de transport le plus important de New-York, le Métropolitain qui traverse la ville d’un bout à l’autre, en se prolongeant sous le East River jusqu’à Brooklyn.
- Coupe de la gare du Grand Central Terminal.
- les dispositions possibles pour ménager le temps du public.
- Dans cet ordre d’idées, nous devons signaler principalement une innovation des plus heureuses : la suppression des escaliers. Us sont remplacés par des rampes tellement douces que l’on arrive au second étage, pour ainsi dire, sans s’en apercevoir.
- Le départ et l’arrh'ée des trains sont annoncés par des signaux électriques lumineux placés dans les diverses salles d’attente.
- Tous les trains bouclent la gare, ce qui facilite
- Un million de personnes passent journellement sur cette immense artère souterraine dont tous les trains s’arrêtent dans la nouvelle station. Et nous ne parlons pas des innombrables chemins de fer aériens et tramways qui, rayonnant dans toutes les directions, y passent tous sans exception.
- Nous ne vous étonnerons pas en vous disant que les Yankees sont particulièrement fiers de leur a Central Terminal » et ils ont bien raison de l’être, car en l’élevant, ils ont su créer la vraie gare modèle, le chef-d’œuvre du genre. L. Kuemtz.
- LA CHIMICOGRAPHIE ET LE PRÉTENDU RAYONNEMENT VITAL
- De temps à autre, les partisans du rayonnement vital attirent l’attention sur une nouvelle expérience, démonstrative selon eux, et, chaque fois, celle-ci ne tarde pas à être critiquée et démontrée insuffisante. Il y a quelques annéesj les rayons N firent aussi beaucoup de bruit jus-
- qu’au jour où l’on reconnut que leur observation était du domaine de la suggestion. Ces temps derniers, de nouveaux rayons firent leur apparition, les rayons vitaux du commandant Darget, qui n’auront pas vécu bien longtemps, puisqu’ils viennent d’être, aussitôt apparus, dé-
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- LA CH1M1 COGRAPHIE ET LE PRÉTENDU RAYONNEMENT VITAL-45
- montrés de nature purement chimique. En effet, M. Guillaume de Fontenay, dont La Nature a déjà signalé (n° 2024) les amusantes recherches sur la photographie des phénomènes psychiques, vient de démontrer, dans les Annales des Sciences psychiques, que les phénomènes attribués aux rayons vitaux peuvent se produire en dehors de toute intervention humaine, par de simples actions physiques et chimiques.
- Rappelons les faits : en 1908, fut annoncée la découverte des rayons vitaux. Ils étaient mis en évidence de la manière suivante : on enferme dans une enveloppe opaque une plaque photographique sensible et un papier revêtu de caractères écrits, la face du papier revêtue de caractères contre la couche de gélatino-bromure. Le tout est placé un certain temps contre le corps d’une personne : front ou poitrine, par exemple. La plaque, développée ensuite, montre les caractères du papier transcrits sur le gélatino-bromure. L’expérience est très simple; elle est aussi très constante dans ses résultats et pourra facilement être répétée par nos lecteurs. Reste à l’interpréter.
- Les partisans des rayons vitaux l’expliquèrent par un rayonnement obscur parti du corps humain et ayant traversé l’enveloppe opaque ; l’expérimentateur était radioactif; les rayons émanant de son corps manifestaient ainsi leur.existence. Diverses sociétés magnétiques ou psychi-quès annoncèrent le miracle, et dans ces milieux on y crut fermement.
- Mais M. de Fontenay, observateur habile, au sens critique et avisé, reprit cette expérience, et les rayons vitaux viennent de disparaître devant lui comme se sont évanouis jadis les rayons N et autres émanations des corps vivants !
- Tout d’abord, M. de Fontenay constata que les partisans de la « radioactivité », qui prétendaient obtenir l’impression de là plaque même en plaçant le papier écrit du côté verre, ne purent y parvenir devant lui avec des papiers dépourvus de phosphorescence et dans des conditions de nature à éviter que la transcription se fasse par transparence, par exemple sous l’action des rayons lumineux de la lanterne du laboratoire.
- Restait donc seulement à expliquer l’impression de la plaque par le papier placé du côté sensible. Beaucoup de manuels photographiques recommandent de ne pas envelopper les plaques dans du papier imprimé par crainte de la transcription des caractères ; le fait était donc connu depuis longtemps, bien avant qu’on ait songé à l’expliquer par le rayonnement vital. A quoi peut-il être dû ? M. de Fontenay a examiné successivement les plaques, les papiers, leurs colorants et leurs encollages, les encres. Les plaques de diverses marques, vierges, voilées ou sursensibilisées, peuvent servir également; les divers révélateurs donnent des résultats comparables qui ne diffèrent que de degré. La multiplicité des papiers et des encres qu’on p'eut employer pour ces expériences, leurs variétés de composition rendent le problème beaucoup plus complexe ; en effet, les papiers blanchis contiennent souvent du chlore actif ou des sulfites alcalins employés pour chasser ce chlore ; les papiers teintés doivent leurs couleurs à des sels métalliques : bleu de Prusse, chro-mate de plomb, etc., ou à des couleurs d’aniline; tous sont encollés avec de l’alun, de la dextrîne, des savons résineux, etc.; les encres contiennent d’autres sels métalliques, des acides organiques, etc.; celles d’imprimerie renferment, en outre, des huiles cuites, etc. Un grand nombre de ces corps sont susceptibles d’agir chimique-
- ment sur les sels d’argent de la plaque photographique.
- M. de Fontenay a donc étudié d’abord l’action de quelques-uns de ces corps sur la plaque au gélatino-bromure : écrivant sur la plaque avec une plume d’oie imbibée d’une solution chimique, puis révélant, il constata que, par exemple, le sulfate de fer, l’azote d’argent donnent une trace blanche; le sulfate de cuivre, le bichromate de potasse une trace noire, l’alun et le sulfate acide de quinine une trace en partie blanche et en partie noire, le formol une trace blanche bordée de noir et d’un halo gris. Ces résultats varient avec le révélateur et aussi avec le degré de voile de la plaque.
- Si l’on écrit sur papier avec les mêmes solutions et qu’on applique ensuite la feuille sur la plaque photographique, les phénomènes deviennent beaucoup plus variables, par suite des réactions secondaires qui se produisent entre le papier, l’encre et le gélatino-bromure.
- La pression de la feuille de papier sur la plaque a peu d’importance, mais la température et la durée de contact en ont beaucoup. Ainsi, après 4 heures de contact à haute température, une encre contenant du sublimé donne une trace blanche entourée d’un halo gris, une encre au bichromate une trace noire, tandis qu’après 46 heures de contact à la température ordinaire, le sublimé s’inscrit en gris et la trace du bichromate est à peine visible.
- Ces expériences montrent bien toute la variété des résultats qu’on peut obtenir. Elles mettent en garde contre la tendance qu’on pourrait avoir d’attribuer les résultats positifs à la radioactivité d’un sujet: et les négatifs à l’absence de rayonnement vital d’une autre personne. Le déterminisme de l’impression des plaques photographiques par un papier écrit est donc fort complexe et difficile à déterminer exactement.
- Quoi qu’il en soit, ces diverses expériences et celles faites avec des papiers imprimés ont montré nettement qu’il n’y a dans tous les cas qu’une action chimique plus ou moins complexe, pouvant se produire sans aucune influence vitale humaine.
- Parmi les plus démonstratives, il faut citer les suivantes, rapportées par M. de Fontenay :
- Expérience de la croix de clinquant. — Sur un châssis-presse dont la glace est remplacée par une épaisse plaque de cuivre, on place un papier manuscrit ou imprimé, puis, sur celui-ci, une croix, une étoile ou une rondelle découpée dans un morceau de clinquant (cuivre mince), et enfin une plaque photographique dont l’émulsion est tournée vers le clinquant et le papier. On fait agir soit un corps numain, soit une étuve, soit un corps chaud quelconque. Les caractères du papier se transcrivent, sauf sous la feuille de clinquant qui forme réserve. Comment expliquer que des rayons vitaux, qui traverseraient l’épaisse plaque de cuivre du châssis, seraient arrêtés par la mince croix de cuivre ?
- Expérience de l’usure du cliché. — Lès caractères écrits d’un papier perdent leur pouvoir reproducteur à mesure qu’ils servent. Avec la même feuille de papier, on obtient des épreuves de plus en plus faillies, ce qui est une démonstration de l’action chimique de l’encre sur la gélatine bromurée.
- Je ne citerai pas toutes les variétés d’expériences faites par M. de Fontenay; on les trouvera dans son mémoire. Il suffira de dire que toutes entraînent la conviction que les rayons vitaux ne sont dus qu’à l’interprétation tendancieuse de faits insuffisamment critiqués.
- Les rayons vitaux ont vécu. René Merle.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 16 juin 1913, — Présidence de M. Guyon.
- Les radiations et la chlorophylle. — M. Dangeard, par clc nombreuses expériences, a démontré qu’une substance colorante, comme la chlorophylle, peut servir d'intermédiaire entre l’énergie solaire qu’elle absorbe et les substances avec lesquelles elle est mélangée. Ces substances utilisent, pour leurs propres transformations, des radiations par lesquelles elles ne seraient pas modifiées, si elles étaient isolées. On arrive ainsi à mieux comprendre le rôle de la chlorophylle dans l’assimilation du carbone dans la plante. On entrevoit la possibilité de reproduire, en dehors de la cellule végétale, les principaux phénomènes de la synthèse chlorophyllienne.
- Application des données de la morphologie des oiseaux. — M. À. Magnan présente une nouvelle application de la morphologie dynamique des oiseaux à la construction des aéroplanes. M. Magnan recherche,, à l’aide des formules qu’il a déduites de ses mensurations sur un grand nombre d’oiseaux, les éléments caractéristiques d’un monoplan léger, aviette, pesant 100 kg avec son pilote. Ces éléments sont : surface alaire, 4 m2 98 ; poids des ailes, 19 kg 700 ; envergure, G m. 17 ; longueur de l’aile, 1 m. 09; longueur de la queue, 1 m. 20; longueur de l’appareil, 2 m. 75. Ces données numériques sont tirées des caractères propres aux meilleurs planeurs, les rapaces. En employant ceux que fournissent les corbeaux qui représentent le 1er terme du groupe des
- oiseaux rameurs, il trouve des nombres sensiblement plus faibles pour la surface alaire, le poids des ailes et l’envergure, à peu près semblables pour la largeur de l’aile et un peu supérieurs pour la longueur de la queue et la longueur de l’appareil.
- L’effet des courants ascendants. — M. Idrac expose que le planement des oiseaux voiliers peut s’expliquer par la vitesse de courants ascendants. Il faudrait, pour décider de la question, que des expériences pussent être faites au-dessus des plaines de l’Egypte, afin de reconnaître quelle peut y être la vitesse des courants ascendants.
- Traitement anti-microbien de la coqueluche. — M. Roux présente un mémoire de M. Nicolle relatif au traitement anti-microbien de la coqueluche. Le microbe de la coqueluche a été découvert par Bordet. M. Nicolle procède à des cultures de ce microbe, puis les met dans l’eau physiologique et soumet le liquide à l’action de la force centrifuge. Ce sont les corps microbiens qu’il injecte sous la peau en petite quantité. Une amélioration se produit au bout de deux inoculations, quelquefois après la première et se traduit par une diminution du nombre et de la gravité des quintes. Lors d’une épidémie à Tunis, M. Ch. Nicolle a appliqué sa méthode sur 122 sujets. Il a obtenu 57 pour 100 de guérisons après 2 à 5 inoculations, dans un intervalle de 5 à 12 jours; 40 pour 100 d’améliorations.
- SOUDURE DES GROSSES PIÈCES DE FONTE
- La soudure de la fonte en général, et surtout la soudure de très grosses pièces, est particulièrement difficile ; elle était même considérée comme impossible il y a peu de temps encore. Cependant, au moyen de la soudure autogène et de fondants appropriés, on est arrivé maintenant à réunir les morceaux d’une pièce de fonte aussi solidement que s’il s’agissait d’une pièce de fer ou de cuivre. Nous avons vu dans les ateliers de MM. Girel et Cie un marteau-pilon de 6000 kg,. une cisaille de 4000 kg et d’autres outils analogues qui, après séparation, allaient être renvoyés à leurs propriétaires auxquels elles ont rendu dans la suite les mêmes services qu’auparavant. Ce résultat est obtenu grâce aux procédés méthodiques et scientifiques mis en œuvre dans ces ateliers spécialement organisés pour pratiquer tous les genres de soudure.
- Quand on voit un plombier ou un ferblantier manier le fer à souder, cela paraît d’une simplicité enfantine; quand un profane essaie d’en faire autant, il n’obtient rien de bon. Il en est de même pour la pratique de la soudure autogène des grosses pièces et on s’explique que des industriels qui n’y sont pas spécialement préparés, et ne la pratiquent qu’accidentellement pour la réparation de leur outillage, aient été obligés d’y renoncer et jugent le procédé impraticable.
- La soudure autogène peut être obtenue soit par l’arc électrique, soit par l’aluminothermie (procédé
- Goldschmidt), soit par le chalumeau. C’est principalement ce dernier procédé qui peut rendre le plus de services.
- En 1895, M. le professeur Le Chatelier, dans une note présentée à l’Académie des Sciences, fixait à 4000 degrés la température de combustion d’un mélange à égal volume d’oxygène et d’acétylène ; les produits de la réaction étant entièrement formés d’oxyde de carbone et d’hydrogène, gaz réducteurs qui jouent un grand rôle dans la réussite de l’opération de la soudure autogène. Car il ne s’agit pas seulement de liquéfier le métal, mais il faut aussi lui conserver, à l’endroit de la soudure, la même composition, la même homogénéité,, les mêmes propriétés mécaniques et physiques qu’aux parties voisines. C’est ce qui explique que la technique du procédé est assez complexe et nécessite un outillage tout spécial qu’on puisse approprier à tous les besoins.
- Dans les ateliers Girel, la pièce à réparer est soumise à un examen approfondi qui permet de déterminer le genre de soudure et de fondant qu’il convient d’employer; certains de ceux-ci doivent être préparés au moment même de leur emploi, car ils ne se conservent que pendant quelques heures.
- La pièce, après cet examen, est conduite par les ponts roulants et les chariots à l’atelier mécanique où, au moyen de machines à meuler, à buriner et à percer, ayant chacune leur moteur électrique, on
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- SOUDURE DES GROSSES PIÈCES DE FONTE
- 47
- prépare l’assemblage aussi parfait que possible des parties à réunir afin que rien ne se dérange pendant l’opération de la soudure. Les pièces de dimensions moyennes sont placées dans des fours fixes qui présentent toutes les combinaisons : fours à compartiment, fours à chauffage constant par le charbon
- agir localement, 'à l’endroit déterminé, l’arc électrique ou le chalumeau.
- Après refroidissement, la pièce réparée passe de nouveau à l’atelier mécanique pour enlever les bavures, faire pour ainsi dire sa toilette, et le plus souvent la soudure est à peine visible. On arrive par
- Bâti de cisailles brisé et réparé par soudure.
- ou le gaz selon les cas, tables pivotantes, etc., le tout destiné à faciliter le maniement de la pièce pendant l’opération, si cela est nécessaire, et à assurer un chauffage progressif permettant une dila-
- tous ces moyens à réparer des pièces dont l’assemblage est assuré avec une telle précision que le remontage se fait aussi facilement que sur une pièce neuve.
- Pièce de foule réparée par soudure.
- tation régulière d’abord et, dans la suite, un refroidissement passant par les mêmes phases en sens inverse. Pour les grosses pièces, on construit le four sur place, au moyen de panneaux démontables, selon la forme et les dimensions de l’outil à réparer.
- Quand les parties à rassembler sont arrivées à la température voulue pour leur préparation, on fait
- En dehors de ces applications aux réparations, on utilise ces procédés pour faire des cylindres de moteurs en acier au nickel, munis intérieurement d’une chemise en fonte de 5/10 de millimètre d’épaisseur qui, par suite de l’emploi du fondant spécial « Fontine », font absolument corps l’un avec l’autre.
- On obtient ainsi une grande légèreté par suite de
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- L’AVJ RON-ROTATI F
- la solidité de l’enveloppe, tout en considérant le maximum de rendement pour le frottement et la durée: Le môme procédé permet de faire l’inverse, c’est-à-dire d’habiller de fonte extérieurement des
- cylindres d’acier qui peuvent ensuite être découpés pour faire des segments très élastiques et incassables pour les pistons des moteurs.
- G. Chalmarès.
- L’AVIRON ROTATIF
- Qui eût cru que l’aviron, cet excellent outil de sport, fût perfectible? On a modifié de mille façons la forme de nos embarcations de plaisance en ri-
- Embarcation munie d’aviron rotatif.
- vière; mais l’engin de propulsion n’a jamais varié; nous ne parlons pas, bien entendu, des canots à moteur. On s’en est toujours tenu au levier à mouvement alternatif que représentent la rame ou l’aviron.
- Un ingénieux sportsman, M. Ch. Lépineux, de Meaux, a pensé que ce propulseur, qui nous vient sans modification des plus primitives civilisations, n’utilisait qu’avec un médiocre rendement le travail musculaire du rameur. En outre, il ne communique à l’embarcation qu’un mouvement discontinu; d’abord assez vif pendant le coup de rame, puis se ralentissant progressivement jusqu’au nouveau coup de rame.
- M. Lépineux s’est proposé de construire un propulseur à action continue ; il s’est inspiré des roues à aubes en usage sur les premiers navires à vapeur
- L’aviron rotatif.
- et qu’ont conservées encore les steam-boats des grands fleuves d’Amérique.
- Son appareil se compose de deux roues à palettes, mues à la main par le dispositif que nous allons décrire : les roues prennent appui contre le bord même du bateau. On voit immédiatement qu’elles
- ont l’avantage de se plier à la navigation môme dans les cours d’eau étroits où l’on est gêné par la longueur de l’aviron.
- Le rameur, si l’on peut conserver ce qualificatif, se place face à l’avant du bateau, ce qui lui permet d’observer sans peine la route à parcourir.
- Passons à la description détaillée du mécanisme :
- Les deux roues à palettes A sont calées directement sur l’arbre B ; sur celui-ci est monté, par l’intermédiaire d’un système d’encliquetage G, un tambour D qui reçoit les câbles E. Ce sont les poignées qui terminent ces câbles que manœuvre le rameur.
- L’arbre B est tourillonné dans des paliers F solidaires d’un câble G qui se fixe par des aûs ou des boulons sur la lisse de l’embarcation.
- Sur le tambour D, les câbles E s’enroulent. Lorsque l’on tire sur ces câbles, le tambour tourne
- Le mécanisme de l’aviron rotatif.
- dans le sens de la flèche, entraînant l’arbre B et les roues à palettes.
- Après chaque traction, un ressort renfermé dans le carter J rappelle, lorsque l’on abandonne les câbles, le tambour à sa position initiale, en le faisant tourner en sens inverse de la flèche I.
- On arrive ainsi à faire tourner les roues à aubes d’un mouvement quasi continu.
- Cet appareil, simple et robuste, entièrement démontable, pèse de 12 à 15 kilogrammes, roues comprises.
- Les essais en ont été faits sur la Marne, avec une embarcation dite balladeuse, de 4 m. 50 par 0 m. 90. « Ils ont donné, nous dit l’inventeur, une vitesse régulière légèrement supérieure à celle que donne la même embarcation propulsée par deux avirons. Le mouvement de révolution a été sensiblement constant, surtout pour les roues à palettes qui continuent de tourner lorsque les poignées reviennent en avant. » f
- Un tel mode de propulsion convient évidemment fort bien aux rivières étroites ou encombrées de végétation. R. Villers.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahohe, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- LA SCIENCE EN VACANCES
- Le titre de ce numéro exceptionnel peut s'entendre de deux manières; et ce serait un défaut si l’un et Vautre sens ne nous convenaient pas à la fois. La science en vacances, c’est la science qui se délasse en s’amusant ; mais c’est surtout l’amusement que l’on peut prendre à la science en se délassant.
- En vacances, on ne travaille pas, on ne doit pas travailler. Parents et jeunes gens nous en voudraient également si nous leur soutenions le contraire, si nous prétendions leur imposer gu même leur suggérer un programme de recherches oour ces jours heureux qui doivent être consacrés à se refaire des muscles et à se remplir les poumons d’oxygène. Mais, sans inutile effort, cette époque de délassement et de détente peut, si l’on imprime une bonne direction à ses plaisirs mêmes, devenir au moins aussi utile à l’esprit que la période de labeur intensif par laquelle elle a été précédée. Par la force même des choses et en dépit de toutes les bonnes volontés, l’éducation moderne ressemble de plus en plus à un repas dans un buffet de chemin de fef: des séries de plats avalées à la file sans Idéguster, sans mâcher, sans digérer, sans assimiler; des suites de leçons au collège ne laissant fias un instant à l’élève pour approfondir, pour [développer son initiative, pour apprécier, pour àbserver..., Tant que le pacifisme demeurera une très vague utopie, il en sera nécessairement ainsi pour tous les jeunes Français, handicapés vis-à-vis de leurs contemporains anglo-saxons par leur situation continentale et par les trois années de service militaire que leur impose au minimum la nécessité primordiale de défendre leur pays. Quand, actuellement, un jeune homme, qui veut être ingénieur, médecin, architecte, etc., ne peut pas aborder sa carrière et commencer à apprendre
- réellement son métier avant 28 ou 29 ans; quand, lorsqu’il commence à en être maître, il arrive déjà au moment de penser à sa retraite, il est trop évident qu’il faut mettre les bouchées doubles ; et, comme, dans toutes tes carrières, il y a un minimum de connaissances théoriques indispensables si l’on veut y comprendre quelque chose, la course au clocher des programmes est un mal inévitable. On reste emprisonné toute sa jeunesse dans les rails rigides, au bout desquels il faut aller franchir toute une succession d’examens, sans avoir la possibilité de s’en écarter un instant pour être plus simplement un homme.
- Mais, heureusement, il reste la période des vacances, sur laquelle le travail ne saurait empiéter sans tuer la bête qui est nécessaire à l’esprit pour galoper vers son but : les vacances que l’on a plutôt aujourd’hui une tendance fâcheuse à agrémenter d’une série de petits congés subsidiaires et parasites. Pendant les vacances, il n’y a plus de programme qui tienne; on souffle enfin et l’on peut apprendre ce qui est le plus nécessaire dans la vie d’un homme quel qu’il soit, industriel, homme d’affaires, savant : à agir, à montrer de l’initiative, à se déterminer, a observer.
- C’est dans le sens de l’observation que nous avons oensé ici faire œuvre utile en groupant quelques idées bien simples relatives à ce que Von fait et voit le plus habituellement pendant les jours de congé. Notre programme aurait pu s’étendre démesurément. En vacances, on voyage, on navigue, on chasse, on pêche, on va à la mer ou à la montagne, etc. Dans chacun de ces cas, on se trouve en présence d’un champ d’observation nouveau, sur lequel il y a beaucoup à dire. Nous nous sommes cette fois bornés aux cas les plus simples.
- SOMMAIRE
- I. La science en vacances. — II. L’air, la terre : La géologie qu’on peut faire sans la savoir; Le temps qu'il fera demain, d’après le temps qu’il fait aujourd’hui; Animaux et plantes météorologues; Le vol des oiseaux.— III. Sciences naturelles: Au bord de la mer; La chasse aux insectes; Comment on fait un herbier. — IV. Les beaux voyages dans la France inconnue : La forêt d’iraty; L’archipel des Glénans; Le canon de l’Ardèche; La forêt de Lente. — V. Le devoir corporel des vacances. — VI. Les sports : Les nages rapides; La pêche de la truite; Le camping; Le canoë canadien; L’automobilisme; La photographie en villégiature. VII. Notre concours de cerfs-volants.
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- L'AIR, LA TERRE
- LA GÉOLOGIE QU’ON PEUT FAIRE SANS LA SAVOIR
- En regardant de près la nature on s’instruit toujours et l’on peut souvent être utile. Essayons d’abord de montrer quel intérêt l’observation géologique la plus simple peut ajouter aux paysages familiers.
- Chacun sait aujourd’hui que la géographie physique, la topographie, le modelé des terrains sont des conséquences directes d’une histoire qui s’est déroulée pendant de longs millénaires antérieurs à nous. Pour un géologue professionnel, cette histoire apparaît avec une singulière netteté et dans toute sa lumière. Pour l’ignorant que nous supposons ici, il ne saurait en être de même ; mais un peu de réflexion peut lui en faire néanmoins apercevoir quelques traits principaux.
- Je ne. saurais ici procéder que par exemples rapides. Mais, pour prendre une observation particulièrement caractéristique et facile, que l’on veuille bien se placer en face d’un paysage à peu près quelconque-, du moment que la vue s’étend suffisamment loin et que l’on n’a pas choisi une région montagneuse. Aussitôt un premier trait de ce paysage s’impose à notre attention, tellement normal qu’il nous parait tout naturel et que nous n’en remarquons pas la singularité réelle, c’est l’horizontalité générale de toutes les grandes lignes un peu lointaines, c’est l’existence d’un horizon, analogue à celui que nous fournit la mer.
- Pourquoi existe-t-il ainsi des plateaux réguliers et de grandes plaines; pourquoi les saillies irrégulières, qui devraient exister et qui ont existé, en effet, dans les temps antérieurs, se sont-elles ainsi nivelées suivant un plan approximatif? Cela serait simple si la Terre s’était constituée d’un seul coup comme une pâte plastique, si toute sa superficie avait été modelée, comme la masse fluide des océans, par le jeu des rotations.
- Mais il n’en est pas ainsi. Chaque point de la Terre a subi une histoire géologique extrêmement compliquée. En chaque point, quoique cette notion fondamentale ne soit pas encore entrée dans les esprits, quoiqu’elle ne les pénètre pas comme elle devrait le faire, en chaque point de la superficie, il s’est produit ce que l’ancienne géologie appelait volontiers des « convulsions ». La mer a passé, quelle que soit la distance actuelle des côtes, elle s’est retirée, elle est revenue à diverses reprises.
- Dans les intervalles de temps, les terrains déposés sous les eaux, « sédimentés », ont pu être refoulés, plissés, soulevés, comme on le constate dans les montagnes actuelles, où l’àge de ces plissements se trouve être particulièrement récent (fig. 1).
- Tout cela, qui nous apparaît avec une évidence absolue dans les coupes géologiques et qui ne constitue pas une exception mais la règle, aboutit néanmoins à un aspect horizontal. Naturelle pour la majorité des gens, simplement parce que, l’ayant toujours constatée, on n’en cherche plus l’explication, cette observation est déjà, à- elle seule, bien suggestive de réflexions lorsqu’on se rappelle un peu l’histoire géologique, à laquelle je viens de faire allusion.
- Quelquefois, on croit en apercevoir la cause. Il arrive, dans nos pays à terrains secondaires ou tertiaires de France, que les couches sédimentaires elles-mêmes affectent la même horizontalité que l’ensemble du pays. L’iine ou l’autre de ces strates sédimentaires constitue alors une sorte de couvercle sur l’ensemble du pays. Mais ailleurs, il n’en est plus de même et la cause à laquelle nous venons de penser n’est donc pas la vraie ou du moins la principale.
- Dans tout le Plateau Central, qui doit précisément son nom de Plateau à l’évidence avec laquelle cette remarque s’impose, il s’agit de roches cristallines très anciennes, à strates souvent très redressées, presque verticales : gneiss, micaschistes, granité, etc. Et cependant tout cet ensemble hétérogène, a, par une sorte de coup de rabot gigantesque, été ramené à cette « pénéplaine », dont l’horizontalité disparait sans doute dans le détail quand on se contente d’examiner quelques points immédiatement voisins, mais se manifeste au contraire avec évidence dès qu’on s’élève un peu, dès qu’on regarde au loin.
- Et, dans tous les pays où le modelé topographique a eu le temps de se finir, où les plissements ne sont pas, comme dans les régions montagneuses, trop récents pour avoir été ainsi nivelés et limés, cette singularité principale du modelé se complique de quelques autres, auxquelles on né fait pas plus attention d’ordinaire et qui pourtant ne sont pas moins extraordinaires. Comment se fait-il que les rivières
- Fig. i. — Plissements des terrains secondaires dans la cluse de Sisteron.
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- LA GEOLOGIE QU’ON PEUT FAIRE SANS LA SAVOIR
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- de nos pays de plaines aillent, sans cascades bruscpies et sans barrages, d’une pente continue, presque uniforme, comme si un ingénieur minutieux avait commencé par calculer leur pente, ainsi qu’on le fait dans l’établissement d’une route, en mesurant la différence de niveau des points extrêmes et déterminant en conséquence la longueur du trajet à parcourir? Comment se fait-il aussi, quand deux rivières ont un confluent, que ces deux courants, jusqu’alors totalement indépendants l’un de l’autre, se soient pourtant entendus, comme des fiancés bien assortis, pour arriver juste au même niveau en leur point de convergence?
- L’explication élémentaire de ces faits est dans l’influence prépondérante du réseau hydrographique sur le modelé du relief. Les eaux, qui sans cesse ruissellent à la surface de la terre et qui sans cesse cherchent à gagner la mer, usent devant elles les obstacles, comblent les dépressions, aplanissent. S’il y a un point de chute donnant d’abord lieu à une cascade, l’érosion, particulièrement intense en ce point, use la paroi de la cascade et la fait reculer peu à peu (comme on le constate si bien au Niagara) jusqu’au moment où cette cascade a disparu, pour faire place à des rapides qui s’aplanissent à leur tour. Mais ce qui peut expliquer à la rigueur la constitution d’un profil d’équilibre pour les cours d’eau, ce
- confond quand nous la comparons avec l’étroitesse, l’insignifiance de nos rivières actuelles ; il faut, de toute nécessité, se représenter un immense système de rivières qui peu à peu sont arrivées à se rejoindre en supprimant, sans même laisser . de buttes-témoins, les crêtes intermédiaires ; il faut imaginer finalement des fleuves de plusieurs kilomètres de
- Fig. 2. — Phénomènes d’érosion dans les couches marno-schisteuses d’une vallée pyrénéenne, près de Saint-Jean -Pied-de-Port.
- qui donne également le mode de formation d’une vaste plaine d’alluvions, comblée et égalisée peu à peu par des apports détritiques, comme est, par exemple, la vallée géologique de la Seine à Paris, ne contente plus aussi facilement l’esprit quand il s’agit d’un vaste plateau de gneiss, ou même de calcaires. Il faut alors concevoir des phénomènes hydrologiques, dont l’intensité nous
- Fig. 3..— Érosion de calcaires dolomitiques aux Drei Zinnen (Alpes Dolomitiques).
- large coulant en nappes tranquilles la où nous ne voyons plus aujourd’hui qu’un plateau, asséché. Et, en effet, quand nous regardons de plus près ces plateaux, nous y observons des vallées larges et profondes manifestement creusées par des eaux disparues ; en regardant les pentes de ces xrallées sèches ou réduites à un filet d’eau dans leur fond, nous avons l’impression d’une argile molle sur laquelle aurait ruisselé de l’eau (fig. 2).
- De ces immenses cours d’eau parfois quelques matériaux meubles subsistent sur les plateaux : galets roulés ou sables; mais parfois aussi-toute trace de ce genre semble avoir disparu à un degré étonnant et l’on se trouve en face de phénomènes encore incomplètement expliqués, pour lesquels toutes les observations bien faites peuvent être précieuses.
- En dehors de ce cas général, bien des régions françaises donnent l’occasion d’observer ces incidents plus particuliers de captures, d’antécédences, etc., où la géographie physique est amenée à faire intervenir des mouvements récents du sol.
- Je viens d’insister là sur un cas d’érosion. L’érosion est en effet le fait qui domine dans toute la topographie actuelle. Et cette érosion a pris des formes qui sont absolument caractéristiques de la nature du terrain influencé. Il suffit, pour le reconnaître, de comparer nos deux vues (fig. 5 et 4) qui représentent : l’une des calcaires dolomitiques dans les Alpes avec leur aspect de ruines ; l’autre des grès dans la Suisse saxonne, semblables à des tours. Caractéristiques du terrain influencé, ces formes sont, par cela même, semblables en tous les points
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- 52 ..LA GEOLOGIE QU’ON PEUT FAIRE SANS LA SAVOIR
- du monde quand on se trouve en présence de la même nature de terrain. Mais, sous ce modelé d’érosion, l’œil qui a appris à voir discerne les indices d’un 'passé; plus reculé et de ce que. les géologues appellent la paléogéographie, ou la forme géographique des temps anciens. Ainsi, dans les grès de la Bastci saxonne, on verra les plans de stratification qui représentent les couches successivement déposées.
- Ailleurs, on pourra suivre les contournements de ces mêmes strates, qui ont été d’ahord déposées horizontalement par les eaux et qui, plus tard, ont subi l’influence de ces (-plissements étudiés par la branche delà géologie que l’on appelle la tectonique.
- Après ces premières observations faciles, toute ; personne qui voudra s’en .donner la peine, pourra en Taire d’autres, par les-'quelles elle réussira par-jfois à rendre un véritable service scientifique. Il n’est guère de régions dans lesquelles on ne puisse recueillir des fossiles; et celles qui font exception sont les régions de roches cristallines, dans lesquelles la récolte ..desi fossiles pourra être remplacée par celle des minéraux. C’est surtout quand il s’agit de fossiles que la géologie a besoin du concours actif des hommes de bonne volonté. Il est fort amusant, dès qu’on a traversé la première phase d’incertitude, de récolter des fossiles dans un terrain comme les enfants ramassent des coquillages sur une plage. La poursuite de ces restes organisés qui accusent partout dans nos campagnes, et jusque sur le sommet des montagnes les plus hautes, le passage de la mer, devient vite une sorte de chasse à laquelle grands et petits trouvent plaisir. Des heures sont alors aisément passées à examiner les déblais des carrières, les talus des chemins et à y récolter les ammonites, les oursins, les térébratules. En ce faisant, on satisfait le goût si naturel de collectionner ; mais on peut aussi, plus souvent qu’on ne le croirait d’abord, même dans un pays très connu, rencontrer quelque pièce intéressante, qui devra aller enrichir une collection publique. Quand on se livre à ce jeu, il n’est qu’une précaution indispensable, c’est de repérer, soigneur
- sèment, minutieusement, le point où les fossiles ont été récoltés, non seulement la carrière, mais le niveau, le banc de cette carrière, sans quoi la plus belle trouvaille perdrait son intérêt. Puis il ne faut pas s’aviser de chercher à déterminer ces fossiles eux-mêmes à l’aide de quelque livre élémentaire; car le nom qu’on lancerait ainsi dans la circulation aurait toutes les chances d’être faux. On ne doit pas se faire d’illnsion à cet égard. La détermination sérieuse, utile d’un fossile est tellement difficile que, pour chaque, classe d’organismes, il est à peine quelques personnes compétentes dans tout un pays, et encore à celles-là le secours d’une vaste collection fournissant des points de comparaison, d’une bibliothèque donnant des planches et des figures soignées, est-il indispensable. La détermination comporte un choix entre des milliers d’espèces analogues, .la comparaison de caractères souvent très peu marqués avec ceux des espèces types. Mais, si l’on ne peut faire cette détermination soi-même, on sera toujours fort bien accueilli en recourant aux spécialistes, qui se trouvent dans tous nos grands établissements d’instruction publique, surtout si, en échange de la peine qu’on leur impose, on est disposé à abandonner, dans l’intérêt de tous, les pièces rares que l’on a pu rencontrer et qui perdraient leur valeur en se cachant dans une petite collection particulière.
- Assurément, on ne rencontrera pas tous les jours de ces pièces exceptionnelles. Mais c’est toujours un grand tort en science de s’imaginer qu’il est inutile de regarder parce que tout est connu. Nos ignorances sont bien plus nombreuses qu’on ne le croit et chacun, dans la mesure de ses forces, peut essayer de les combler. Puis, c’est en commençant par étudier ainsi la nature par le plaisir et sur le terrain, non dans les livres, qu’on devient naturaliste. Les leçons apprises en classe entourent trop souvent la science d’une atmosphère d’ennui. Chercher la vérité doit être une joie/” C’est bien le cas de courir après cette joie quand on est en vacances.
- L. De La.ukay.
- Fig. 4. — Érosion de bancs gréseux à la Bastei (Suisse saxonne).
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- LE TEMPS QU’IL FERA DEMAIN D’APRÈS LE TEMPS QU’IL FAIT AUJOURD’HUI
- Les méchants définissent la météorologie : l’art de connaître le temps qu’il a fait la veille ! — Et, il est vrai que souvent, les prévisions des météorologues pour le temps à venir se trouvaient tellement démenties par les faits que l’on sentait la vérité du vieux proverbe :
- Qui veut mentir n’a qu’à parler [du temps !
- Aujourd’hui, tout cela est changé ; et l’on peut, à un jour donné, annoncer le temps du lendemain, non pas avec certitude, mais avec une très grande probabilité', et cette probabilité, si l’on observe judicieusement le baromètre, les vents et les nuages, peut aller jusqu’à 90 pour 100.
- Quels sont donc les éléments fondamentaux à l’aide desquels on peut soi-même prévoir le temps du lendemain?
- Ces éléments sont l’observation des nuages, des vents, du baromètre. Il ne saurait être question, pour des observateurs habitant la campagne (et c’est le cas de nos lecteurs en villégiature), d’utiliser les cartes quotidiennes du bureau central météorologique qui leur parviendraient toujours beaucoup trop tard.
- La source de tout mauvais temps, Y « œuf », pourrait-on-dire, d’où sort toute bourrasque, est une « dépression barométrique », c’est-à-dire une région plus ou moins étendue de la surface de la terre, au-dessus de laquelle la pression atmosphérique est plus faible que dans les régions voisines. Autour d’une telle région, l’air est en mouvement giratoire ; il tend à se précipiter sur le centre de la dépression, en tournant en sens inverse des aiguilles d’une montre : c’est ce qu’on appelle un mouvement cyclonique, et la région où se trouve la dépression s’appelle également un centre cyclonique (fig. 1.)
- Cette dépression est caractérisée par le fait qu’elle ne reste pas en place, elle « voyage ». Aujourd’hui sur les Iles-Britanniques, par exemple, elle sera demain au-dessus de la France, après-demain sur la Hongrie. Il est donc essentiel pour pronostiquer le temps du lendemain, de savoir d’abord si l’on a à craindre une dépression, ensuite, si celle-ci existe, dans quelle direction elle va se propager.
- L’observation du baromètre est fondamentale dans l’étude du temps. Nous supposons donc que l’observateur possède un bon baromètre, à mercure ou anéroïde.
- La seule ohose qu’il faille regarder, c’est si le baromètre « monte » ou « descend », c’est-à-dire si son aiguille marche de gauche à droite ou de droite à
- gauche. Si l’on dispose — ce qui est l’idéal — d’un baromètre enregistreur, on voit du premier coup si la courbe manifeste une pente « ascendante » ou « descendante ».
- On conçoit bien, en effet, que, au cours d’une baisse rapide annonçant du mauvais temps, l’aiguille du baromètre puisse, étant partie du « beau fixe », se trouver devant «. beau temps » au moment où on l’observe, alors même quelle est en pleine descente, ce qui annonce le mauvais temps.
- Ceci étant posé, voici quelques indications à l’aide desquelles on peut tirer, de la lecture du baromètre, d’utiles et précieuses prévisions.
- Comme, dans tout mouvement cyclonique occasionné par une dépression, le mouvement de l’air est ascendant au centre, les masses d’air ainsi élevées se déversent ensuite à l’extérieur de la dépression, produisant alors une légère hausse barométrique (fig. 2). Si donc on observe, après une baisse accentuée, une légère hausse barométrique, elle annonce généralement l’arrivée d’une dépression.
- Une baisse considérable et rapide annonce l’arrivée prochaine d’une dépression; une baisse lente et faible présage le maintien du temps actuel (pourvu qu’elle soit faible) ; une hausse continue et persistante indique un « régime » stable de beau temps : c’est ce qu’on appelle un anticyclone, et, en été, cela correspond souvent à ces longues séries de journées chaudes que les météorologistes appellent, bien à tort, une vague de chaleur.
- Une hausse trop rapide, après une baisse très nettement caractérisée, annonce presque toujours l’arrivée d’une nouvelle dépression.
- Une baisse très rapide, et de courte durée, de quelques heures par exemple, annonce l’arrivée cl’un grain, ou, en cas de grandes chaleurs, la formation d’un orage.
- Les mots hausse ou baisse s’appliquent à des variations nettement accentuées d’au moins un millimètre et demi ou deux millimètres : sans cela ce seraient les petites fluctuations de la pression qui se produisent quotidiennement même par beau temps, et qui sont de l’ordre du millimètre.
- On complète ces observations barométriques par celle des nuages et des vents.
- Quand on voit des'« cirrus », ces légers nuages en forme de filaments très légers qui occupent les hautes régions de l’atmosphère, arriver rapidement dans un ciel serein, si en outre les vents qui soufflent au niveau du sol sont « divergents», c’est-à-dire soufflent, non pas dans la direction d’où viennent les
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- 54 :... LE TEMPS QU'IL FERA DEMAIN D’APRÈS CELUI D’AUJOURD'HUI
- cirrus, mais en dehors de celte direction, on peut être certain de l’arrivée de la dépression.
- Gabriel Guilbert, a, en effet, donné, parmi ses lois de prévision, celle-ci : la dépression se déplace toujours en marchant vers la région de moindre résistance. Or, une région où soufflent des vents « divergents » offre moins de résistance à la propagation de la bourrasque qu'une région où les vents souffleraient dans le sens de cette même bourrasque.
- L’arrivée de la dépression est encore plus affirmée si, après les cirrus, apparaissent des « cirro-stralus », qui donnent à l’œil une apparence de voile léger, et surtout ensuite les « cirro-cumulus », ces nuages en flocons qui donnent au ciel l’apparence « pommelée ». Alors l’arrivée d’un mauvais temps, d’une certaine
- devant la lune, ils donnent naissance à cette « auréole » que les physiciens nomment « halo » ou « couronne », suivant les cas : la vue d’une telle auréole autour de l’astre des nuits est donc la preuve de la présence de cirrus, et annonce généralement un changement de temps.
- Certains symptômes peuvent aider la sagacité du météorologiste observateur.
- Regardons un train de chemin de fer filant à tra-vers la campagne : la vapeur s’échappe en blancs flocons de la cheminée de sa locomotive ; mais elle peut s’échapper de façons bien différentes. Forme-t-elle une longue tramée floconneuse, rappelant l’apparence qu’ont les « cumulus » sur l’horizon, cela montre que la vapeur se condense aisément, dans un air par conséquent humide; et celte humidité est une circonstance favorable à la pluie. Si, au contraire, le flocon de vapeur se dissipe dans l’air aussitôt après sa sortie de la cheminée, cela veut dire que les gouttelettes condensées s’évaporent ins-
- Fig. i et 2. — Plan et coupe des mouvements de l’air dans une dépression.
- durée, est plus que probable. De là ce vieux proverbe :
- Temps pommelé, femme fardée,
- Ne sont pas de longue durée.
- Quand le ciel se couvre très vite sans qu’on ait pu voir arriver les cirrus, que le vent augmente et que le baromètre baisse rapidement, c’est l’arrivée prochaine de la dépression, et d’un orage en cas de grande chaleur.
- Inversement, il y a des nuages annonciateurs de beau temps : quand on voit, au cours d’un régime suivi de belles journées, une légère brume le matin, accompagnant la rosée qui couvre le sol; quand, en même temps, dans les premières heures de la journée, on voit des cirrus très légers et très lents, le beau temps se maintient. De même, les majestueux cumulus, ces beaux nuages blancs que l’on voit sur l’horizon, semblables à des chaînes de montagnes dont les sommets seraient couverts de neiges, sont des nuages de beau temps. Au fond, il n’y a guère, comme nuages de mauvais augure, que les cirrus rapides et les cirro-cumulus. Quant aux nuages gris foncés et noirs, ces nimbus et cumulo-nimbus qui se voient par temps d’orage ou de pluie, ils n’annoncent pas la dépression, ils l’accompagnent : ils ne sont pas un pronostic, mais bien une manifestation de mauvais temps. ~
- Remarquons, en passant, que les cirrus, si précieux pour une prévision, peuvent nous servir même la nuit, au cours de laquelle nous ne les voyons pas directement. Seulement, alors, quand ils passent
- tantanément, donc que l’air très sec ne présente pas de condition favorable à la pluie. G’est donc un signe permettant d’espérer du beau temps.
- Ajoutons que si vous avez été assez ingénieux pour installer chez vous un récepteur de télégraphie sans fil, la Tour Eiffel vous enverra gratis chaque matin les observations météorologiques de 6 stations avancées, Reykiavik, Saint-Pierre et Miquelon, les Açores, Yalentia, la Corogne et Ouessant. La connaissance de la pression, de la direction et de l’intensité du vent dans ces postes avancés à l’Ouest facilitera singulièrement les prévisions.
- Voilà pas mal d’indications, trop peut-être, direz-vous ? Chacune d’elles prise isolément, ne donne pas une certitude ; mais, rapprochées des renseignements que nous fournit l’observation du baromètre, du vent, des nuages, elles appuient nos pronostics dont elles augmentent la valeur.
- Alphonse Berget,
- Docteur ès sciences,
- Directeur adjoint du laboratoire de géographie physique de la Sorbonne,
- Professeur à l’Institut océanographique.
- Ouvrages à consulter :
- Gabriel Guilbert. Nouvelle méthode de prèvisons du temps. 1 vol., Paris, Gauthicr-Villars.
- A. Berget. Le temps qu'il fait, le temps quil fera, 4 vol., Paris, Detagrave.
- P. Klein! Météorologie agricole. 1 vol., Paris, Baillière.
- Dr P. Corret. Réception des signaux horaires et télégrammes météorologiques de la Tour Eiffel. 4 petit vol., Paris, 5, rue Bayard.
- Carnet d'enregistrement des dépêches météorologiques de T. S. F., Paris, 4 cahier. Librairie Geissler.
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- ANIMAUX ET PLANTES METEOROLOGUES
- Fera-t-il beau demain? Outre le baromètre et les nuages, nous pourrons interroger sur le temps les animaux et les plantes. Si oui, regardons les oiseaux familiers : les hirondelles, les martinets volent haut dans le ciel, le pinson lance sa joyeuse et éclatante chanson, et dans la basse-cour tout le monde reste tranquille, poulets, canards, pigeons. Les abeilles, les guêpes sont matinales et bourdonnent nombreuses et affairées ; les mouches volent tard après le coucher du soleil ; les araignées se hâtent de tisser leur toile géométrique.
- Les chauve-souris décrivent leurs orbes dans le crépuscule et même la nuit tombée.
- Fera-t-il mauvais temps? La pluie est-elle proche? Les animaux le savent aussi bien, car, plus forts que les sourciers qui ne connaissent que l’eau qui coule, certains êtres vivants sentent à l’avance l’approche des mauvais temps. Les oiseaux de tout à l’heure ont changé d’allure : dans la basse-cour, les poules s’agitent et se roulent dans la poussière, les paons crient « Léon !
- Léon ! », les canards
- s’agitent et vont plonger dans la mare, peut-être comme Gribouille par peur de la pluie; les pigeons oublient l’heure et semblent hésiter à regagner leur colombier. L’hirondelle vole au ras de terre, suivant les insectes dont elle se nourrit, qui ont abandonné le ciel. Le pinson chante la pluie d’un cri rauque. Dans un coin, le chat se gratte l’oreille, passe sa patte sur son museau, comme s’il voulait enlever une tache invisible. Au grenier, les souris et les rats s’agitent et deviennent bruyants. Les mouches ne se tiennent plus en place et s’attaquent à tout et à tous.
- Les abeilles renoncent à sortir de la ruche, ou, si elles prévoient l’orage, veulent piquer même le promeneur inoffensif. Les araignées ne tissent plus; elles n’apposent plus leurs scellés au nom de la lune, comme dit Jules Renard. À terre, d’autres signes se montrent : le ver « s’étire et s’allonge comme
- une belle nouille » ; les grenouilles coassent,
- « comme les camelots assourdissants des rues, elles crient les dernières nouvelles du jôur; il y aura réception chez elles ce soir, les entendez-vous rincer leurs verres » ; les crapauds sortent de leurs trous et paraissent nombreux dans la campagne. Il n’est pas jusqu’au monde aquatique qui ne s’agite à
- l’approche de la pluie : les poissons sautent hors 'de l’eau, créant à chaque
- bond une série d’ondes concentriques qui vont
- s’élargissant jusqu’à mourir; les rainettes, ces baromètres qu’on met dans un bocal, sortent de l’eau, se montrent, grimpent....
- Interrogeons maintenant les plantes : les trèfles se baissent, il fera beau ; leurs tiges se lèvent, il pleuvra ; la nigelle des champs se dresse, il fera frais, elle se penche, il fera chaud ; les feuilles de l’oxalis se relèvent : orage ; les feuilles du coucou se ferment : tempête. Les fleurs du petit liseron, de l’oseille, de la belle-de-jour se ferment tandis que celles de la laitue s’ouvrent, il tombera bientôt de la pluie(1)....
- Nous voilà donc en possession de nombreux moyens de savoir le temps qu’il fera. Chaque jour, nous interrogerons notre entourage, bêtes et plantes, et ILnous renseignera aussi bien qu’un baromètre.
- Mais, voici la fin des vacances qui approche. Quand le mauvais temps va-t-il s’installer et nous obliger au retour? Quel temps aurons-nous l’hiver prochain dans notre domicile habituel? Interrogeons encore une fois, avant de quitter la campagne, les hôtes qui peuvent nous renseigner. Les passages d’oiseaux migrateurs nous indiqueront le temps où il est bon de regagner nos foyers et leurs espèces nous prédiront l’hiver. Si les hirondelles nous quittent tôt, si les corneilles s’en vont, si les canards sauvages s’installent sur les étangs [pour y passer la mauvaise saison, l’hiver sera certainement rude. Daniel Claude.
- 1. Météorologie de l’agriculteur et prévision du {temps, Baillière, éditeur, Paris, 1913. . -
- Quelques plantes météorologues. — j, primevère; 2, trèfle; 3, oxalis; 4, liseron; 5, laitue; position de pluie p et de beau temps s.
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- LE YOL DES OISEAUX
- L’observalion des oiseaux en vol constitue un exercice si délicat que, pour en retirer des résultats appréciables, il est nécessaire de posséder déjà quelques données sur les phénomènes que l’on veut étudier.
- C’est'pourquoi l’on doit d’abord recommander au néophyte la lecture des ouvrages que nous ont laissés Mouillard, avec Y Empire de l'air et le Vol sans bàitemènt, Marey, qui a soumis le Vol des oiseaux à l’enregistrement chronographique, d’Esterno, qui dans son ouvrage : Du vol des oiseaux, a recueilli, voici un demi-siècle, des indications précieuses pour l’étude des volatiles les plus vulgaires (’).
- Et, en effet, comme l’observateur est amené à constater dans le vol des oiseaux beaucoup de phénomènes de prime abord inintelligibles, il doit, sous peine d’être entièrement désorienté, les rapporter à quelques points de repère. Pour tirer quelque parti de ce qu’il verra, il se souviendra d’abord qu’on a distingué trois sortes dé vol :
- 1° Le vol ramé, dans lequel l’oiseau donne des battements d’ailes plus ou moins fréquents. C’est ce vol que pratiquent la plupart des oiseaux de France.
- ' Mais c’est aussi celui que l’homme est le moins parvenu à imiter. Il est cependant intéressant de recueillir des notions à son sujet. Voici, d’après Marey, l’évaluation du nombre de coups d’ailes par seconde nécessaire à la sustentation, selon les espèces :
- Pigeon, '10 battements par seconde; Cigogne, 5,5; Mouette, 5,5; Goéland, 1,75.
- La mesure se fait en comptant les battements pendant une période de temps aussi longue que possible et exactement chronométrée ;
- 2° Le vol plané, qui est pratiqué par les oiseaux rameurs lorsque, suffisamment lancés par leurs battements répétés, ils glissent sur l’air, les ailes étendues/jusqu’à ce que leur vitesse soit éteinte et les oblige à reprendre l’allure du vol ramé.
- Ce vol, essentiellement'intermittent, est pratiqué par les pigeons,'les hirondelles, les mouettes, etc.
- 5° Enfin, le vol à voile, qui n’est autre chose qu’un vol'plané pratiqué d’une manière continue, pendant des heures. C’est celui qui a fasciné Mouillard, et que les Wright après lui ont cherché à imiter. On sait qu’ils n’y sont pas parvenus, puisque leur aéroplane est pourvu d’un moteur dont l’action doit être constante. L’aviation telle que l’entendait Mouillard, c’était au contraire le vol sans moteur, le seul travail dépensé devant servir à l’orientation.
- C’est le vol des grands oiseaux : aigles, vautours, et généralement des oiseaux de proie.
- 1 L’oiseau qui vole à la voile ne laisse pas ses ailes absolument immobiles; il en modifie de temps en temps l’orientation, suivant les courants d’air qu’il
- 1. Voir encore : Huber, Observation sur le vol des oiseaux de proie, Genève, 1784; Bastjé (dans YÀêronaute, septembre, octobre et novembre, 1887); Bakounine, Bazin, Penaud, etc. Ces auteurs sont presque tous analysés dans l’ouvrage de Marey : Le vol des oiseaux.
- rencontre. En plaine ou au-dessus d’une étendue d'eau, c’est l’immobilité quasi continuelle; mais à proximité d’accidents de terrain on voit se produire des changements d’orientation du plan des ailes. Dans tous les cas, il est manifeste que ces mouvements ne sont par eux-mêmes d’aucune utilité à l’oiseau pour entretenir sa sustentation.
- Que l’oiseau soit rameur, planeur, ou voilier au moment où on l’observe, il importe de noter autant que possible la vitesse qu’il atteint. Pour avoir des chiffres valables, il faut que le 'vent soit négligeable ou exactement connu(*), et que le vol soit horizontal, car il se ralentit en montée et s’accélère en descente. On peut alors, en suivant l’ombre de l’oiseau sur le sol, et chronométrant son passage entre deux repères, obtenir une mesure directe de la vitesse. On peut encore en chemin de fer, si l’on a noté l’allure du convoi, évaluer celle des oiseaux qui volent parallèlement au train (2).
- On a relevé les vitesses suivantes :
- Martinet, 88 mètres par seconde; Hirondelle, 67; Pigeon voyageur, 56 à 25; Aigle, 31; Faucon, 28; Pigeon, 27.
- Mais pour bien voir, il faut encore savoir voir.
- L’habitude seule peut permettre à l’observateur de reconnaître avec sûreté à quelle espèce d’oiseau il a affaire : en France, en dehors des oiseaux très communs que nous reconnaissons au premier coup d’œil, il y a intérêt à savoir distinguer entre eux les petits voiliers ; parmi ceux-ci, le faucon crécerelle, fort répandu dans nos régions, possède, avec sa longue queue, un signalement suffisant qui empêche de le confondre même avec les autres faucons (3),
- Les buses ne fon t que de cour tes intermittences de vol plané. Le milan constitue au contraire un sujet d’observation des plus remarquables pour ce genre de vol.
- D’ailleurs, toutes les attitudes de l’oiseau sont intéressantes à noter : les mouettes, qui tiennent leurs ailes baissées, en Y renversé, dans les grands vents; les grands voiliers (aigles), qui avancent ou reculent les pointes de leurs ailes suivant, les variations instantanées du vent; les petits oiseaux, qui, dans les remous, exécutent de courtes passades de vol à reculons, en s’abandonnant au . vent qui les ramène en arrière et les soulève; les hirondelles, qui au moment de piquer droit sur un mur, exécutent une pirouette complète et remontent, etc..., autant de sujets d’étude dont l’interprétation peut avoir des conséquences impossibles à prévoir.
- C’est en observant des milans que Mouillard découvrit le gauchissement. R. Chassériaüd.
- 1. Il faut tenir compte non seulement de la vitesse moyenne du vent, mais aussi et peut-être surtout de son état d’agitation interné.
- 2. On constate alors qu’on laisse fortement en arrière les passereaux, et que les corneilles aussi ne peuvent suivre, tandis que les pigeons, les hirondelles, et surtout les martinets gagnent de vitesse.
- ‘ 3. La crécerelle rame toujours en chassant; elle ne pratique
- i le vol à voile que lorsqu’elle a gagné de la hauteur.
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- Quelques oiseaux de France en vol : de haut en bas, à gauche, buzard, bécasse, martinet; h. droite, mésange bleue, mouettes iridaclyle et rieuse, canard sauvage, lavandière.
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- SCIENCES NATURELLES
- Parmi les nombreuses distractions de vacances, il n'en est pas de plus variées ni de plus captivantes que les observations qu’on peut faire — à la mer — en parcourant la zone des marées, — partout ailleurs — en regardant avec attention les insectes et les piaules. On trouvera ici les renseignements indispensables pour pratiquer ces profitables passe-temps.
- AU BORD DE LA MER
- Nous venons d’arriver sur la côte pour y passer les vacances. Notre première visite est pour la « grande bleue ». Nos regards se portent tout d’abord sur les bateaux qui peuplent l’horizon, puis sur les vagues qui meurent à nos pieds. Mais bientôt nous remarquons près de nous quelques bétes et aussi des traces mystérieuses ; notre attention est maintenant fixée sur le bord de la mer et nous y reviendrons souvent essayer de surprendre les curiosités de la vie de la côte.
- Nous voici sur une côte rocheuse, déchiquetée, battue par les vagues, en quelque point de la Bretagne, par exemple. Attendons que la mer descende. D’abord, elle découvre des rochers recouverts d’une multitude de points gris ; à un examen attentif, chacun d’eux se montre comme une petite boite ronde dans laquelle sont des lamelles pointues ; c’est un crustacé très déformé, immobile, la Balane. De distance en distance, paraissent de gros cônes immobiles, ce sont les Patelles ou berniques ; si vous ne les surprenez brusquement, vous ne pourrez les détacher, mais si vous avez pu glisser rapidement une pointe de couteau sous la coquille, elle tombe et vous montre en dessous un pied musclé assez semblable à celui d’un escargot avec une bouche et des cornes ; les pêcheurs la mangent quelquefois, bien qu’elle soit dure et coriace ; pour nous, si nous sommes patients, nous la verrons voyager lentement, à la recherche de quelque nourriture, puis revenir à son gîte et reprendre sa position première, car elle a un domicile déterminé. Parmi ces champs de Patelles et de Balanes, circulent agilement d’autres bêtes, une sorte de petit cloporte gris jaunâtre, la Lygie océanique, et, moins fréquent, un gros crabe noir, rapide, craintif, le Grapse.
- Si le lieu où nous sommes est une pointe battue par les vagues, on y trouvera aussi des moules, parfois très grandes, mais si maigres et si dures que nous les laisserons à leur rocher.
- La mer descendant toujours pendant que nous observions ces roches, elle découvre bientôt les premières algues. Ce sont des varechs de diverses espèces : Pelvetia, Fucus, Ascophyllum dont certains ont de petites ampoules pleines d’air que les enfants s’amusent à faire éclater. Tous montrent, à
- l’extrémité de leurs feuilles, des parties ovales plus épaisses qui laissent sourdre un liquide coloré, jaune ou orange; au microscope, ce liquide se décomposerait en une multitude de petites masses cellulaires qui sont les œufs et les anthérozoïdes de l’algue. En beaucoup d’endroits, les pêcheurs viennent recueillir le varech que la mer arrache aux rochers ; ils le font sécher, puis brûler pour extraire l’iode des cendres, et les panaches de fumée qui s'élèvent ainsi ajoutent encore à la mélancolie de certaines côtes, telles que celles de la baie d’Àudierne et de Penmarch.
- Parmi ces algues, circule une faune abondante ; secouons-les d’abord, nous en verrons tomber des coquillages de plusieurs sortes, les Purpura aux coquilles côtelées, les Cyprées semblables à des grains de café roses, jaunes ou violacés, et les Bigorneaux ou Littorines, bien connus de tout le monde, Mais ce ne sont pas là les seuls habitants ; les autres, craignant la dessiccation se sont réfugiés dans les creux de roches, sous les pierres, dans toutes les anfractuosités où il reste un peu d’eau. Cherchons donc un trou d’eau et, pour cela, retournons quelques pierres, si toutefois elles peuvent être soulevées. Notre intrusion produit un sauve-qui-peut général : un poisson est passé comme un éclair, des crabes se hâtent gauchement sur le fond, d’autres petites bêtes grouillent un instant et disparaissent ; il ne reste plus sur le caillou que les podagres et les immobiles. Observons d’abord ceux-ci. La pierre que nous avons retournée en est toute bigarrée ; ici, c’est une grosse tache rouge, une éponge ; là un jardin minuscule de Bryozoaires ou d’Hydroïdes; plus loin, une masse de petites étoiles violacées, des Botrylles ou d’autres Ascidies ; en un coin, se hérisse une pelote d’aiguilles, un Oursin, gris ou verdâtre; à côté rampe lentement une Etoile de mer rouge ou violacée ; enfin, une étrange bête, l’Ophiure, ondule avec ses cinq longs bras qui s’agitent comme autant de petits serpents.
- Prenons l’Etoile de mer et emportons-la. Placée dans un bocal sous un peu d’eau de mer, elle nous montrera sa manière de marcher au moyen de mille bras mous terminés par des ventouses, ses ambulacres. Puis donnons-lui à manger une petite
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- AU BORD DE LA MER
- Huître ou une Palourde si amuser, gardons-nous chargera ; elle approche applique deux de ses liras sur une des valves, les trois autres sur la deuxième, et peu à peu, le mollusque s’ouvre, puis 1»àille largemen t, son mus-cle déchiré, sans pouvoir se refermer. L’Etoile de mer se détache, rampe et vient recouvrir sa victime.
- Comment la mangera-t-elle maintenant ? La chose est difficile à voir, mais si nous interrompons le festin au bon moment, nous apercevrons au centre de Pütoile une masse rosée et molle qui n’est autre que son estomac sorti et digérant à l’extérieur.
- L’Etoile de mer pourra encore nous fournir un curieux exemple d’autotomie : tenons-la par un de ses bras suspendue pendant quelques instants ; elle ne tardera pas à tomber, nous laissant entre les doigts le bras captif ; nous pourrons recommencer la même expérience sur le bras suivant. D’ailleurs, cet accident doit être assez fréquent si l’on en juge par le nombre d’ittoiles de mer que l’on trouve munies de bras inégaux, un ou deux .d’entre eux étant tout petits et commençant à peine à se régénérer. L’Ophiure nous montrera le même phénomène.
- Sur les parois de notre petit trou, il y a beaucoup de chance que nous rencontrions encore une autre bête aux aspects changeants, l’Actinie ou Anémone de mer. Si elle est-à sec, c’est une grosse masse rougeâtre peu engageante
- qui, dès qu’on la touche, se contracte en lançant. un tin jet d’eau ; mais si elle plonge dans l’eau, c’est alors une véritable fleur aux mille pétales épanouis, Ces pétales, ses bras, s’agitent lentement, à la recherche de quelque nourriture. Offrons-leur un
- petit poisson, noué le verrons se débattre sans succès, puis rester immobile, mort, il a été empoisonné par les dards venimeux de l’Actinie, ses
- cnidocystes. Les bras le poussent lentement vers la bouche située au centre, où bientôt il disparaîtra tandis que l’Anémone deviendra énorme et rentrera tous ses bras.
- Occupons-nous maintenant des fugitifs. Nous avions aperçus un poisson; il s’est sûrement caché en un coin, sous les algues; en les soulevant, il apparaît et cherche à nouveau à s’enfuir; c’est quelque petite blennie à la tête monstrueuse de chimère, ou quelque gobie à peine moins effrayant. Si nous sommes plus bas dans la zone des fucus, c’est peut-
- être encore une motelle ou une gonnelle, l’une brun rouge à la bouche ornée de barbillons, l’autre, gracieux ruban tacheté de noir. Si la pierre retournée était grosse, si le fugitif se sauve bruyamment en ondulant, c’est un congre au dos noir. Mais quelle est cette algue qui s’agite ; à notre grand étonnement, nous constatons que c’est encore un poisson, semblable à une tige verte avec laquelle il est mimétique, quelque syngnathe ou nérophis au bec pointu et brusquement tronqué ; si c’est un mâle, il porte sur son ventre une longue grappe d’œufs d’où nous pourrions faire sortir de jolis petits embryons transparents, aux gros yeux.
- Les crabes se sont mis en défense dans un creux, le ventre à terre, les pinces hautes et écartées.
- le crabe enragé, le plus vulgaire, de couleur verte ou sombre, voici encore l’étrille à la carapace ornée de taches et de stries variées, dont les dernières pattes ont de fortes palettes qui permettent à ce crabe de nager. Tous deux sont menaçants; prenez garde à leurs pinces et soyez prudents; le
- nous voulons nous de les lui ouvrir, elle s’en de sa proie, se recourbe,
- Fig. i. — Les diverses zones sur un rocher ; en bas, les laminaires découvertes.
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- seul moyen de les prendre est de les. attraper par le dos où leurs pinces ne peuvent atteindre; les tenir par une pince est également possible, mais on court grand risque alors de conserver seulement la pince, le crabe la coupant, s’autotomisant pour se sauver. D’autres crabes sont moins agiles : le petit tourteau ou dormeur reste immobile, comme son
- nom l’indique, les pattes et les pinces repliées; d’autres petites espèces : les Porcelaines gris, velus, aux grandes pinces, les Pinnothères gros comme des pois qui souvent pénètrent dans les moules pour les dévorer, les Xantho jaunes et noirs nous inspirent moins de méfiance et nous pourrons les prendre sans précautions. Dans l’eau du fond, courent et nagent d’autres crustacés, la crevette, et cent autres petits décapodes, copépodes, etc. Mais voici des coquilles qui s’agitent, se mettent en marche rapidement, d’une allure qui n’est guère celle d’un mollusque. Touchons-en une, elle reste immobile; retournons-la, nous apercevons dans son orifice deux pinces allongées ; c’est un bernard-l’hermite transportant sa maison.. Attendons et nous verrons repartir en clopinant la coquille et son hôte.
- Pendant que nous examinions tout ce monde caché, la mer baissait toujours et, maintenant, elle découvre de nouveaux aspects. Allons vers elle. Après avoir traversé en glissant le tapis des fucus, nous apercevons de nouvelles algues, les laminaires, qui ne découvrent qu’aux grandes marées. Nous entrons dans une zone encore plus intéressante que la précédente, mais il faudra nous hâter de l’observer, car la mer ne tardera pas à revenir et à la recouvrir.
- . Voyons les algues d’abord. Les plus grandes, celles qui frappent d’abord le regard, ce sont les longues lanières visqueuses de VHimanthalia, les grands et larges rubans vert brun ondulés des laminaires, les feuilles découpées des Saccorhiza ; elles sont solidement fixées au roc par des crampons sous lesquels nous trouverons souvent toute une petite faune spéciale de vers, de crustacés, de mollusques. Entre
- elles, apparaissent d’autres petites algues fort jolies, les unes nacrées et bordées de bistre, les Padinia, d’autres roses, rouges, brunes, violacées; les nombreuses algues rouges aux formes si gracieuses. Cueillons-en, et si nous avons le goût artistique, nous en ferons de jolies décorations. Étalées sur une carte postale et séchées, elles y forment des compositions les plus riches de formes et de couleurs.
- Ici les flaques d’eau sont plus grandes, et leurs habitants plus nombreux. On y trouvera des vers aux couleurs chatoyantes, aux formes les plus variées, des mollusques nus blancs, jaunes, oranges, l’ormeau dont la coquille vide a une nacre d’un vert brillant ; les Congres sont beaucoup plus gros, les Crabes aussi, et peut-être, sous une pierre, ferons-nous connaissance avec la pieuvre. Nous devinerons sa présence aux coquilles vides, aux débris de crabes et de poissons qui sont au bord de son trou ; un crochet de fer la délogera et nous pourrons contempler de près le monstre dont la légende a fait une terreur pour beaucoup de personnes : "en vérité, la Pieuvre 'n’est pas dangereuse et nous pouvons même, si nous ne craignons pas les sensations désagréables, la laisser enlacer notre bras, quitte à lui retourner son manteau sur la tête pour nous en débarrasser. Elle n’est pas inté-
- Fig.4. — La pêche au haveneau : rencontre d’une pieuvre.
- ressante à voir se tordant sur le sol, mais si nous l’emportions dans un aquarium, elle nous montrerait ses étonnants changements de couleurs, ses mouvements gracieux et aussi la manière dont elle attaque et dévore les poissons, les coquillages et les crabes.
- Mais la mer remonte déjà et nous force à reculer. Regagnons la côte en attendant que la prochaine marée nous révèle de nouvelles curiosités.
- Fig.3. — Un fond de mare: en haut, actinies; à eaucbe, étoile de mer; en haut et à droite, moules; au milieu, bernard-l’hermite.
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- Toutes les côtes ne sont pas rocheuses, et même dans les pays de rochers, comme la Bretagne, il existe souvent de petites plages. Si elles sont vaseuses et que le fond soit tapissé d’herbes, le mieux est d’y aller avec un haveneau ou même avec une petite senne. Les herbes vertes longues et rubanées qui s’élèvent du fond sont souvent, non des algues, mais de curieuses graminées marines, les zostères ; sur leur feuilles et leurs tiges sont collés des Hydraires, des Bryozoaires et de jolies Anémones vertes et longues ; parmi elles broutent les. aplysies ou lièvres de mer, gros mollusques, sans coquille apparente, aux cornes enroulées, au teint violet ou olivâtre; de temps en temps, on y trouve, soigneusement fixées par des rubans noirs, des grappes de raisins qui ne sont autres que des œufs de sèche; en crevant un de ces grains, on en voit sortir une petite sèche minuscule, transparente, aux gros yeux, dont la peau déjà peut changer de couleur et passe du blanc au gris, au noir. Parmi les herbes, circulent de nombreux poissons et des crevettes que le haveneau recueillera.
- Si la plage est de sable nu comme dans le Nord ou dans les Landes, elle paraît beaucoup plus pauvre. Rien ne s’y montre à marée basse, si ce n’est des coquilles vides et souvent brisées. Cependant le sous-sol est habité et certains indices nous le
- disent. Voici des petits tas de sable en tourbillon, formés par le ver des pêcheurs, l’Arénicole; ce petit trou en forme de 8 est la porte de la demeure du Couteau ; cet autre trou en forme de clé est celui de la Grande Palourde, etc. Pour trouver les habitants,
- il nous faut une bêche ; elle déterrera des vers nombreux, excellents appâts pour la pêche, et maintes coquilles : coques, palourdes, praires, pétoncles, donaces, myes, etc., toutes comestibles. Le Couteau pourra être l’objet d’une pêche amusante : une pincée de sel placée sur son trou le fera sortir et il n’y aura plus qu’à être assez adroit pour le saisir vivement avant qu’il ne rentre. Parfois, les coups de
- bêche, donnés tout en bas de la plage feront sortir un long petit poisson, le Lançon ou Equille, au dos jaune verdâtre, au ventre argenté, qui ne tardera pas à disparaître comme par enchantement dans le sable d’où l’on vient de le sortir.
- Un haveneau t/aîné dans l’eau prendra en abondance la Crevette grise ; une senne ramènerait en outre de nombreux poissons plats : soles, limandes, et même petites raies. Tous ces poissons et les crabes qui les accompagnent sont exactement de la même couleur que le sable et on ne les aperçoit que lorsqu’ils se déplacent, tant ils se confondent, tant ils sont mimétiques avec le fond quand ils sont immobiles. Si nous allons sur la plage pieds nus, si nous touchons au haveneau ou à la senne, prenons garde à un vilain poisson, la Vive, dont les épines dorsales sont extrêmement venimeuses et produisent une inflammation fort douloureuse. En certains points, la senne ramènera encore peut-être quelque Torpille au dos marbré dont nous pourrons obtenir des décharges électriques.
- Ce ne sont là que quelques-unes des bêtes qu’on peut voir le long de nos côtes ; elles suffiront peut-être à donner aux baigneurs de cet été le désir de faire leur connaissance et par suite le goût de l’observation zoologique. René Merle.
- Fig. 6. — Le résultat d’un coup de senne: en haut,poissons plats : soles et turbots; à gauche, gobies; en bas, crabe et vive.
- Consultez : Paul Hariot. Atlas des algues ma- ^des coquilles des côtes de France, Lhoimne, 7 fr. ; rines les plus répandues des côtes de France, —Raveret Wattel. Atlas de poche des poissons
- Lhomme, T2 fr. ; — Dautzekberg. Atlas de poche c/e mer de la France, Lhomme, 7 £r.
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- LA CHASSE AUX INSECTES
- Que nous faut-il comme équipement? Peu de chose. Si nous ne chassons que de jour, un fdet, une boite ou des llacons, une pince nous suffiront.
- Le filet sera de gaze ou de mousseline blanche ou verte, transparente, fixée tout simplement à un cercle de fer monté sur un manche de bambou ou de roseau. Si nous désirons plus de confort ou plus de luxe, nous choisirons un modèle plus compliqué, car il en est de tous les prix, pour tous les goûts. Nous pourrons choisir un filet se vissant sur une canne, ou un filet pliant, ou même quelqu’un de ces manches auxquels on visse à volonté un filet, une ligne de pêche, un croc, un flacon, etc. Les plus compliqués ne sont pas toujours les plus pratiques. Quel que soit le modèle choisi, nous aurons soin que la poche du filet soit longue d’au moins deux fois le diamètre du cercle, pour qu’après une capture, on puisse la fermer en la rabattant le long du cercle. Les insectes faits prisonniers, on les prend dans le filet avec les doigts ou mieux avec une pinctf, outil nécessaire quand on manipule des bêtes armées ou des papillons fragiles, et on les introduit dans un flacon. Avant d’enfermer ainsi les papillons, on a soin de les tuer pour éviter qu’ils abi- 4-
- Fig. i.
- Le filet à papillons et son cercle pliant.
- tout danger d’empoisonnement. Ces flacons ont au fond une couche de plâtre fin d’environ 2 centimètres d’épaisseur, gâché avec un peu de cyanure; il est alors impossible de toucher le dangereux poison et il suffit d’éviter d'en respirer l’odeur. Les flacons à insectes sont toujours à large ouverture; un bon modèle courant est celui de 11 centimètres de
- Fig. 2.
- Deux modèles de boîtes à insectes.
- Fig. 3. — Un flacon à cyanure. 3
- haut et de 5 de diamètre environ, fermé par un bouchon solide.
- Suivant l’époque de l’année, le pays, les plantes, l'heure, le temps qu’il fait, nous allons rencontrer -te nombreuses espèces très différentes et nos vacances de cette année pourront suffire à nous faire connaître bien des insectes communs, et même, quelques espèces rares. Notre flacon s’emplit peu à peu ; bientôt la place nous manque pour loger de nouveaux arrivants, et nous devons finir notre promenade.
- Une autre fois, nous essaierons de nous attaquer aux espèces nocturnes. Au crépuscule, nous attraperons dans le jardin quelques noctuelles et les gros sphinx. La nuit venue, surtout
- ment leurs ailes en s’agitant; le meilleur moyen PinceP0^ir si elle est obscure, sans lune, chaude et ora-est de presser doucement et progressivement ies geuse, une lorte lampe posee sur un drap blanc
- le corselet ou thorax, pris latéralement entre insectes, attirera toutes sortes de papillons nocturnes qui
- viendront se poser sur le drap où nous n’aurons qu’à les ramasser. Si nous voulons sortir du jardin et aller jusqu’aux grands arbres proches, nous trouverons de nouvelles espèces en opérant au moyen de miellée. La miellée est un liquide généralement composé de deux parties de bière noire et d’une de miel ou de sirop, auquel on ajoute un peu de rhum et quelques gouttes d’éther
- azoteux à odeur de pomme. Fig. 6. — La pelote Un jour, on en enduit le à épingles et les épingles tronc des arbres du côté à insectes.
- opposé au vent, en badigeonnant avec un pinceau des surfaces grandes comme la main, puis, la nuit venue, on vient visiter ses pièges une lanterne à la main, en ayant grand soin de ne les éclairer qu’au moment même où l’on est prêt à se saisir des victimes. En automne, on peut encore utiliser les pommes pour la chasse de nuit :
- le pouce et l’index. Pour tous les insectes sans exception, il vaut mieux les tuer immédiatement que les laisser mourir lentement dans leur prison de verre. Plusieurs procédés se partagent la faveur des amateurs. Un flacon à demi plein de sciure de bois blanc, bien sèche et imprégnée de quelques gouttes de benzine, est un tombeau très convenable. Pour les insectes poilus ou à ailes fragiles, la sciure a des inconvénients et il vaut mieux la remplacer par des tortillons de papier buvard ou des tampons de coton, quand on capture des mouches, des abeilles, des libellules, des papillons. Le meilleur procédé est encore le flacon à cyanure de potassium. Malheureusement, le cyanure est également très toxique pour l’homme. Les marchands naturalistes vendent des flacons tout préparés qui évitent
- Fig. 5. — Un accessoire indispensable, la loupe.
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- LA CHASSE AUX INSECTES
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- quelques pommes, enduites de miellée et attachées en chapelet à une branche basse ou à un buisson attireront sûrement les derniers papillons delà saison.
- Chaque soir, aussitôt rentré, on vide les flacons, on trie ses captures et on les prépare pour la conservation définitive. Les insectes morts sont piqués avec des épingles spéciales, longues et minces, de o8 millimètres de long, en laiton étamé ou en acier verni pour éviter leur oxydation. La plupart des insectes se piquent au milieu du thorax, seuls les coléoptères et quelques hémiptères sont piqués généralement à l’élytre droite, la tète vers le haut; les tout petits insectes se collent sur un carton dans lequel on passe l’épingle.
- Les papillons sont les plus difficiles à bien conserver et, comme ils sont aussi les plus jolis, ils méritent bien qu’on leur accorde des soins spéciaux. Certains entomologistes préfèrent les piquer aussitôt qu’ils les ont pris et qu’ils ont pressé leur thorax ; ils emportent pour cela dans leurs excursions une boite pelote à épingles bien garnie et un petit flacon de jus de tabac ou de sulfate de zinc dans lequel ils trempent l’épingle avant de transpercer l’insecte. D’autres enveloppent leurs captures dans des papillotes de papier pour éviter tout battement des ailes. L’expérience apprendra à chacun les avantages de ces diverses méthodes. Dans tous les cas, les papillons ne pourront passer directement dans la collection ; ils y auraient vilaine forme, et il est nécessaire de les étaler d’abord. On emploie pour cela un petit appareil nommé étaloir qui se compose de deux planchettes unies, en bois tendre, de 4 à 8 centimètres de large sur 50 centimètres environ de long, séparées par une rainure oh l’on pique l’épingle portant le papillon ; les ailes sont alors étalées et disposées symétriquement sur les planchettes en les rangeant avec des aiguilles fines et en les maintenant
- Fig. 7. — L'étaloir à papillons el ses hôtes:
- fond de liège, une
- Fig. 8. — La boite à collection et le tube à benzine conservateur.
- en place au moyen de bandes de papier épinglées tout autour et en dehors des ailes. On abandonne l’étaloir dans un endroit sec et calme, à l’abri de la poussière, jusqu’à ce que les animaux soient complètement desséchés, ce qui dure un temps variable suivant le temps qu’il fait et la grosseur des bêtes. Enfin, on range les papillons secs dans sa collection.
- Les boites à collections d’insectes sont très nombreuses.. Pour un amateur, le mieux est d’acheter
- des boites en carton, à fond de liège ou de tourbe, le dessus vitré. Les insectes sont piqués sur le fond, rangés en lignes, munis de petites étiquettes en carton indiquant le lieu, la date et les conditions de la capture, et aussi, quand on le sait, le nom de genre et d’espèce. L’important est que les boîtes ferment hermétiquement, sinon la collection serait tôt ou tard détruite. On place sou-vent dans un coin de la boîte une boule de naphtaline, quelques cristaux de thymol ou de menthol ou un petit tube contenant de l’ouate imbibée de benzine .
- Une distraction de vacances doit prévoir le mauvais temps. Ce sera alors le moment de s’occuper du baptême de nos produits de chasse. Il ne suffit pas, en effet, de ramasser tous les insectes nouveaux
- que l’on rencontre, il faut encore apprendre leurs noms pour pouvoir facilement les reconnaître et confronter ce que nous avons vu avec ce que les savants disent. Aussi, nous sortirons alors les livres que nous avions emportés, et nous y chercherons la description de nos captures.
- Enfin, si nous avons le goût du dessin ou de la peinture, notre collection fournira des modèles magnifiques de formes et de couleurs, qui nous permettront de nous exercer, soit à la représentation exacte, scientifique, des formes, soit à des compositions décoratives du plus charmant effet. René Merle.
- a) Instruments : Deyrolle, 46, rue du Bac, Paris. — b) Récolte et préparation : A.Grakger. Guide de l'amateur d'insectes, 1 i'r.. Deyrolle, éditeur; — H. Coupix. L’amateur de coléoptères, 4 fr. ; L'amateur de papillons, 4 fr., Baillière. — c) Détermination : Erxest
- IIo.ngé. A tlas de poche des insectes de France, _
- Lhommc, 7 fr. ; — Girod. Atlas de poche des cT
- -Nÿ/-'
- papillons de France, Suisse et Belgique, Lhomme, 7 fr. ; — Acloque. Faune de France : Coléoptères, 8 fr. ; Autres insectes, 10 fr., Baillière. — Berge, Rebel, de Joaxxis.
- Guide pratique de l'amateur de papillons, Baillière, 10 fr. ; — Fairmaire. Coléoptères, 6 fr. 50, Hémiptères, 5 fr., Deyrolle; — Berge. Lépidoptères, 5 fr. Deyrolle.
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- COMMENT ON FAIT UN HERBIER
- « Le moyen le plus sùr de devenir promptement botaniste, a dit Lloyd, est de former une collection de plantes sèches ou herbier. » Et Jean-Jacques Rousseau ajoute :
- « Toutes mes courses de botanique, les diverses impressions du local, les objets qui m’ont frappé, les idées qu’il m’a fait naître, les incidents qui s’y sont mêlés, tout cela m’a laissé des impressions qui se renouvellent par l’aspect des plantes herborisées dans ces mêmes lieux.
- « Je ne reverrai plus ces beaux paysages, ces forêts, ces lacs, ces bosquets, ces rochers, ces montagnes dont l’aspect a toujours touché mon cœur ; mais maintenant que je ne peux plus courir ces heureuses contrées, je n’ai qu’à ouvrir mon herbier et bientôt il m’y transporte. Les fragments de plantes que j’y ai cueillies suffisent pour me rappeler ce magnifique spectacle. Cet herbier est pour moi un journal d’herborisations qui me les fait recommencer avec un nouveau charme et produit l’effet d’un optique qui me les peindrait derechef à mes yeux. »
- C’est plus qu’il n'en faut pour nous donner le désir d’herboriser pendant ces vacances.
- Tout d’abord que faudra-t-il emporter? Les objets nécessaires au botaniste ne sont ni volumineux, ni
- encombrants : une boite d’herborisation dans laquelle nous mettrons un déterroir, une loupe et notre livre de déterminations scientifiques.
- Nous prendrons une boîte à herboriser munie d’une solide courroie ; les dimensions peuvent en être quelconques ; une bonne mesure moyenne est une longueur de 50 cm et un diamètre de 15. Certaines personnes préfèrent se servir d’un cartable, formé de fortes feuilles de carton ou de cuir entre lesquelles on place des feuilles de papier isolant les plantes récoltées ; le tout est réuni au moyen de courroies qu’on serre chaque fois qu'on referme le cartable. Le cartable rend des services quand on récolte des plantes à fleurs fragiles, telles que les anémones, les lins, certaines renoncules, dont les pétales se seraient certainement détachés dans la boîte à herboriser ; mais il est lourd, encombrant, long à manipuler puisqu’il faut desserrer, puis resser-
- Fig. i et 2. — A gauche, la boite d’herborisation, à droite, un cartable avec sangles.
- rer les courroies après chaque récolte. Aussi croyons-nous que la boite sera préférable dans presque tous les cas.
- On doit, toutes les fois que sa taille le permet, récolter une plante sans la briser, c’est-à-dire avec ses parties souterraines : racines, tiges; il nous faut donc un outil qui permette de déterrer les racines avec soin ; de nombreux instruments ont été imaginés pour cet usage. Le plus simple est un solide couteau bien emmanché. Difficile à transporter s’il n’est pas pliant, moins solide si la lame se plie
- sur le manche, il pourra être remplacé par un des instruments suivants. Dans les terrains légers, meubles, sablon-. neux, on emploiera un écorçoir ou déterroir pliant qu’on porte dans une gaine attachée à la ceinture. Dans les terres
- fortes, compactes, ar
- Fig. 3. — Écorçoir pour la récolte des plantes.
- • gi-
- leuses, on préférera un piochon, soit le piochon Cosson, très robuste, soit le piochon Decaisne, moins solide, mais plus commode parce que son long manche peut servir de canne, soit tout simplement un marteau de fumiste ou de’couvreur. Une bonne loupe complétera notre équipement.
- Partons maintenant en campagne. A peine sortis de la maison, nous rencontrons des plantes en fleurs. Nous ne nous occuperons que de celles-là parce que, sans fleurs, une plante serait très difficile à déterminer exactement, et même, quand nous le pourrons, nous prendrons non seulement les fleurs., mais les fruits.
- Chaque pied sera arraché soigneuse-
- b
- ment
- Fig. 4.-son, en
- - En haut piochon Cos-bas piochon Decaisne.
- a u
- moyen du déterroir, en brisant le moins possible les racines qu’on secouera délicatement pour en détacher la terre. Si les fleurs qui nous ont. frappés sont sur un arbuste, nous ne le déterrerons pas et nous contenterons d’en couper une branche munie de feuilles et de fleurs ou de fruits. Certaines plantes telles que le maïs, le noisetier, etc., ont deux sortes de fleurs ; d’autres, telles que le chanvre, les saules, la mercuriale, ont deux sortes de pieds, les uns à fleurs mâles, les autres à fleurs femelles. Nous observerons donc avec soin chaque plante dont nous prélèverons un échantillon pour que celui-ci soit aussi complet et représentatif que possible. Si nous n’avons pas de cartable et que nous voulions cependant rapporter des espèces à fleurs très fragiles, nous cueillerons celles-ci en boutons
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- COMMENT ON FAIT UN HERBIER
- et les ferons éclore après être rentrés à la maison.
- Nous ne sommes pas de ces collectionneurs qui rassemblent n’importe quoi pour le plaisir de faire une collection. Nous désirons apprendre la botanique en herborisant. Observons donc, pour chaque plante, ses dimensions, son allure, la forme et la couleur de ses fleurs et de ses fruits,'l’endroit" où on la rencontre, la nature du sol où elle pousse : bois, lande, champ, prairie, marécage, etc. Pour nous reconnaître au milieu de toutes les récoltes de la journée, un bon moyen sera de numéroter chaque échantillon au moyen d’une petite étiquette et d’inscrire sur un carnet d’observations tout ce qu’on aura vu d’in téressant relatif à chaque plante.
- Après la journée passée en plein air, nous rentrons, la boîte pleine; si nous ne sommes pas trop las de notre longue promenade, le mieux est de nous occuper immédiatement delà récolte. Si, toutefois, nous devons attendre au lendemain, nous laisserons les plantes telles qu’elles sont, au frais, dans la boîte, sans jamais les arroser ni les mettre dans l’eau.
- Il s’agit maintenant de préparer, de sécher, et d’aplatir nos échantillons. Pour cela, nous avons en réserve de nombreuses feuilles de papier non collé : papier gris, ou mieux papier de paille jaune, celui dont on enveloppe souvent les paquets, qui a l’avantage d’être meilleur marché et de sécher plus rapidement. Le format habituel'de ces feuilles est de 40 à 45 centimètres de long sur 25 à. 50 centimètres de large. Les plantes sont retirées delà boite et placées une à une sur les feuilles de papier : on a soin de bien étaler et de disposer chaque échantillon de manière qu’il rappelle autant que possible le port de la plante vivante. La pile de séchage sera cons-titutée ainsi : un matelas de 5 ou 6 feuilles doubles, une feuille double dans laquelle on étale une première plante ou plusieurs si elles sont petites, un nouveau matelas, une nouvelle feuille, etc., en ayant soin de terminer par un dernier matelas de 5 ou 6 feuilles. La pile, ayant atteint 25 ou 50 centimètres de haut,
- a) Instruments : Devrolle, 46, rue du Bac, Pans. — b) Détermination : R. Siélaix. Allas de poche des plantes des champs, des prairies et des bois, 4 vol. à 7 fr., Lliomme, éditeur; — Flahaui.t. Plantes des Alpes et Pyrénées, 5 vol. 7 fr., Lhommc; — Coiiue von. Flore de la Suisse, Savoie, Dauphiné, T vol. 7 l'r.', Lliomme; — Pexzig. Flore
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- mais pas davantage, on la place sur une planchette de bois et on la recouvre d’une autre planchette qu’on charge de grosses pierres ou de poids lourds. Le lendemain, on démonte la pile, on étale les coussins quelque temps dans un endroit sec pour laisser évaporer l’humidité, puis on reforme la pile, et ainsi de suite jusqu’à ce que les plantes soient séchées ; la plupart le sont en très peu de temps,deux ou trois jours.
- Quelques plantes sont plus difficiles à préparer. Les plantes grasses, celles à tubercules ou à bulbes continueraient à pousser dans l’herbier, grâce aux réserves de nourriture qu’elles contiennent, si elles notaient pas tuées avant d’être séchées. Cueillez par exemple, sur un mur, un Sedum aux feuilles épaisses et pla-ccz-le dans un herbier, il s’y allongera peu à peu pendant des semaines et finira par sortir de sa prison le bout de sa tige. Aussi faut-il arrêter leur végétation en les plongeant quelques minutes dans l’eau bouillante ou 20 minutes dans un bain d’alcool ou de vinaigre. D’autres plantes, telles que les orchidées, sont aussi très difficiles à déssécher ; on y arrive cependant en plongeant le bas de la plan te dans l’eau bouillante,puis en la recouvrant d’un papier de soie sur lequel on passe un fer chaud ;les fleurs conservent alors leurs couleurs. Enfin,les organes trop gros : tiges, capitules des chardons, etc., seront coupés par le milieu de manière à diminuer leur épaisseur, tout en leur conservant un aspect suffisamment exact.
- Les plantes séchées, il n’y a plus qu’à les mettre en herbier. Chaque échantillon sera placé sur une feuille de papier et fixé au moyen de petites bandes de papier gommé. Dans un coin, généralement en bas et à droite, on inscrira les renseignements nécessaires, ou on collera une étiquette, portant le nom de la plante, le lieu et la date de la récolte. Il n’y aura plus qu’à garder sa collection au sec, à l’abri de la poussière, par exemple dans une armoire, où l’on mettra en permanence de la naphtaline, du camphre ou un flacon d’acide phénique pour éviter les attaques des insectes. R. Merle.
- du littoral méditerranéen, 1 vol. 7 fr., Lhommc; — Bonnier. Les plantes des champs et des bois, 24 fr., Baillière; — Bo\.\[ici et G. de Latens. Nouvelle flore, 4 fr. 50; Flore complète, 9 fr., Dupont, éditeur; — Acloque. Flore de France, 12 fr. 50, Baillière; ,— Coste. Flore descriptive et illustrée de la France, 5 vol. in-81’, 00 l’r., Lliomme.
- Fig. 5. — Le séchage des piaules. Manière de monter une presse.
- Fig. 6. — Une page d'herbier.
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- LES BEAUX VOYAGES EN FRANCE
- « En France, a-t-on dit, le pays que Ton visite le moins, c’est la France». Beaucoup vont chercher au loin des beautés et des curiosités naturelles qu’égalent, que surpassent même bien des sites de noire pays. Nous avons choisi, en divers parages, quatre des plus belles excursions' qu'on puisse faire, et que nous sommes heureux de recommander à nos lecteurs. -
- LA FORÊT D IRATY (BASSES-PYRÉNÉES)
- Parmi les beaux sites de France — ou même d’Europe — la forêt d’Iraty doit être classée au meilleur rang. Dans les Pyrénées basques, au sud de Saint-Jeàn-Pied-de-Port et de Mauléon, elle s’étale sur une immense portion du massif, de chaque côté de la frontière ; vue de loin, d’un des sommets environnants, c’est un véritable océan de verdure.
- Si elle est capable de séduire avant tout par la puissance de sa'végétation, par ses prodigieux arbres centenaires, par son aspect de véritable forêt vierge, cette impression sera encore renforcée pour les vrais amateurs de paysages restés naturels,par sa situation même/qui l’isole, pour trop peu dé temps encore, du monde civilisé. Que cette considération d’isolement n’effraie pas cependant nos lecteurs touristes. Pour être isolée, et hors des routes bruyantes, elle n’est pas inaccessible, et c’est même un voyage pittoresque pour y parvenir à travers le pays basque aux charmes puissants.
- À l’aide du . schéma reproduit ci-dessus, qui permettra de s’orienter immédiatement sur la carte (d’état-major par exemple, feuille de Mauléon S.-O), suivons notre route. Disons tout de suite que les automobilistes et les cyclistes peuvent arriver jusqu’à Larrau, mais il est charitable dé les prévenir qu’à partir du pont de Laugibar (point 1 du schéma), ils auront une terrible grimpée à effectuer. Les autres'touristes amenés par le train de la Compagnie du Midi jusqu’à Mauléon d’nne part, ou Oloron-Sainte-Marie d’une autre, prendront dans un sens ou dans l’autre, à chaque localité, le chemin de fer sur route qui les débarquera à Tardets. Là ils trouveront la voiture du courrier de Licq-Àtherey,
- qu’ils gagneront par une route délicieuse, longeant le Gave de Saison, à la sortie des premiers massifs élevés.
- À Licq, il faudra fréter une nouvelle voiture, pour
- accéder jusqu’à Larrau, à moins que la marche ne vous effraie pas. La . route, d’ailleurs , est devenue encore plus belle, et c’est une suite de paysages, de tournants merveilleux au bord du torrent. Mais, comme il faut coucher à Larrau (bon, propre et confortable gite) pour partir vers Iraty au lever du jour, ne flânons pas trop en route, sauf peut-être au pont de Laugibar pour aller admirer l’entrée des gorges d’Holçarté.
- De Larrau, il n’y a à choisir qu’entre la marche ou la cavalcade à dos de mulets ; comme ceux-ci vont au pas, il faut compter, suivant la vitesse de la marche par un sentier capricieux et les haltes contemplatives dans ces montagnes si pittoresques, environ de quatre à cinq heures de route. Mais à propos de mulets, si vous comptez mettre le.pied en territoire espagnol, gare à la sévérité (?) des carabiniers ; les montures doivent être pourvues d’un laissez-passer en règle, une licence ; et, comme la chose est une affaire bien établie, on vous procurera d’office les mulets voulus, sur l’indication du programme de la course.
- Après une descente jusqu’au bord du torrent naissant, la remontée est longue jusqu’au col d’Or-gambidesca (1500 mètres environ) ; mais si le beau temps est de la partie, la vue est de là tout simplement admirable par l’étendue du panorama, l’harmonie de ses lignes et la tonalité variée des multiples plans.À tous points de vue la halte s’impose.... Puis en route maintenant pour atteindre bientôt la limite
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- LA FORÊT D’IRATY
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- I, Ventrée de la forêt d’Iraty ; 2, La rivière Iraty dans la forêt; . 3, Passage à gué; 4, Un géant abattu; 5, Les grands sapins de VIraty ; 6, Casas del Rey {Espagne). (Phot. L. Rudaux.)
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- 68 : UN ARCHIPEL INCONNU : LES GLÉNANS
- de la foret, après un passage auprès de quelques tumuli encore intacts. Nouvelle, descente. Les abords de la foret ressemblent là à un véritable parc, et le sentier court à travers des tapis gazonnés, des massifs d’azalées, encadrés de bouquets de hêtres ; maintenant grimpons de nouveau, et à 1200 mètres, nous franchissons, toujours sous bois,une dernière crête.À travers les arbres, se dessine alors une vue d’ensemble de la forêt, encadrant un cirque verdoyant où coule l’Iraty naissant : encore un point de vue motivant une halte contemplative.
- Une descente de 200 mètres au flanc d’une croupe tapissée de fougères et de bruyères nous amène au bord de la rivière, qu’il faut traverser à gué, puis après une chevauchée sur la piste à travers le gazon, on arrive au « chalet » d’Iraly, maison forestière maintenant abandonnée (2, sur la carte). Ici, grand’-
- halte; le coin est fait pour y déjeuner, à la condition que les éléments du festin aient suivi depuis Larrau. C’est ici que la véritable course en forêt commence à l’abri des atteintes et des défigurations de la future route des Pyrénées.
- C’est particulièrement au point 5, que se rencontreront les arbres les plus beaux, des géants de oO, de 40 m. de haut, étagés sur les flancs de la montagne; continuant la route, après avoir franchi à gué l’Erréquidor (marquant la frontière), vous parviendrez aux premières habitations, à Casas del Rey, maison forestière espagnole dominée par la ruine pittoresque d’un ancien château caserne — où vous serez accueilli avec bonne grâce, et où le gîte est possible, si vous comptez ne pas retourner le soir même à Larrau, cas dans lequel il ne faut pas trop s’attarder en route. Lucien Rudaux.
- UN ARCHIPEL INCONNU : LES GLÉNANS (FINISTÈRE)
- Vous dire qu’il se trouve par 47°43' de latitude nord et 6°20' de longitude ouest vous en apprendra moins que vous rappeler qu’il se signale la nuit par un feu à éclats rouges aux promeneurs attardés sur la côte, de Trévignon jusqu’à Penmarch, et que le jour, par temps clair, il leur apparaît comme une bande de terres basses barrant l’horizon, surmontées de la tour du phare de Peu fret, la plus haute des îles.
- L’archipel desGlénans, fait parLie de ce chapelet d’iles qui borde la Bretagne méridionale : Sein, les Glénans, Groix, Belle-Ile, Houat, Tlœdic, lesquelles sont comme la trace d’une ancienne côte en grancle* partie disparue. Toutes sont curieuses à visiter, mais les touristes ne connaissent guère que les deux plus grandes, Groix et Belle-Ile, reliées au continent par des services réguliers de bateaux à vapeur.
- 0n peut aller aux Glénans de divers points de la côte sud du Finistère. Tous les dix jours, un bateau-pilote de Concarneau va aux îles porter le courrier, et les vivres; c’est le facteur de l’archipel, le lien ofliciel, régulier qui l’attache à la terre. On peut aussi trouver à Concarneau des bateaux de promenade qui, en une demi-journée, si le vent est favorable, permettent de prendre contact avec l’archipel et de débarquer dans une ou deux îles. Les pêcheurs sardiniers de Concarneau, de Loctudy, de Penmarch vont aussi assez souvent mouiller leurs filets près des îles, mais ils ne débarquent pas. Le beau port de yachts de Benodet, à l’entrée de l’Odet, la rivière de Quimper, est encore un très bon point de départ pour une excursion aux Glénans et il n’est
- guère de yachts mouillés dans cette rivière qui ne viennent un jour ou l’autre ['montrer leurs voiles autour des îles. Dans les Glénans même, l’île Saint-Nicolas a une cale de débarquement au haut de laquelle est une auberge où l’on peut trouver à déjeuner et même au be-coucher si l’on n’est pas trop exigeant; cette auberge est le seul point de ravitaillement de l’archipel ; outre des conserves variées, on y trouve toujours des œufs, du poisson et d’excellents crustacés : homards et langoustes provenant du vivier voisin.
- Il serait bien difficile de dire de combien d’iles l’archipel se compose. A mer haute, on découvre trois grandes îles : Penfret, Saint-Nicolas, le Loch; d’autres plus petites, Guiautec, Vieux-Glénan, île Cigogne, Bananec, Brunec, le Gluet, Drenec, Qui-gnenec, Brilimec, et de multiples pointes de rochers. A mer basse, quelques îles se soudent, des plages apparaissent, d’autres rocs pointent et le nombre des terres qui découvrent devient si considérable qu’on renonce à les compter. Au milieu de cette poussière d’îles, parcourue par les violents courants du flux et du reflux, sur laquelle vient souvent mourir la grande houle de T Atlantique, il n’est pas prudent de naviguer sans un marin du pays qui connaisse bien les chenaux et les passes. Les Glénans forment un port très sùr, mais d’abord difficile ; comme on y arrive généralement du continent, on vient longer l’île de Penfret pour mouiller
- Lüe et le fort Cigogne, à mer basse.
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- UN ARCHIPEL INCONNU : LES GLÉNANS ======== 69
- ensuite dans un véritable golfe au fond de sable, la Chambre, bien protégé par les îles Bananec, Saint-Nicolas, Drencc et Cigogne.
- Nous débarquons d’abord à Vile Saint-Nicolas où une cale facilite la descente. Nous longeons à droite un grand vivier où grouillent langoustes et homards ; c’est le dépôt d’un marchand de Concarneau qui y entrepose ses crustacés; il y rassemble les bêtes pêchées au casier dans les eaux de l’archipel, où elles sont encore assez nombreuses, et celles qui arrivent par bateaux d’Espagne et même de Mauritanie ; les eaux très sûres de -l’archipel assurent une grande vitalité aux prisonniers. Au haut de la cale apparaissent trois maisons ; l’une est l’abri du canot de sauvetage qui bien souvent doit sortir, par mauvais temps, pour secourir quelque bateau échoué ou brisé au milieu de ces roches ; la deuxième est une sorte de cabane en bois où logent des homardiers de l’île quand ils sont à terre; la troisième est l’auberge, la seule maison à un étage de l’archipel, la seule où l’on se sente en contact avec notre civilisation. Si on la contourne, on aperçoit, derrière, une ferme toute petite, tapie dans un creux de l’ile, le long de laquelle' s’abritent deux pauvres figuiersra-bougris, les seuls arbres.
- Autour de la ferme, un coin de terrain est défriché de sa fougère et de ses pierres et transformé en champ de blé, de pommes de terre et de choux. Le reste de l’île est une maigre lande toute fleurie en cette saison ; le tout a à peine 800 m. dans sa plus grande longueur et 500 dans sa largeur. Tout autour, les pierres couvertes d’algues forment la ceinture de l’ile, ,sauf en un point au nord où une étroite bande de sable relie, à mer très basse, Saint-Nicolas à un rocher isolé, circulaire, Brunec, et sauf à l’est où une autre bande de sable en dos d ane permet d’aller jusqu’à l’îlot de Bananec, en forme de colline étroite et basse. Bananec n’est pas habitée, mais on y trouve des traces du
- travail de l’homme sous forme de fosses dallées, rectangulaires, où sont brûlés des goémons ; on y rencontre assez souvent quelques vaches venues de Saint-Nicolas paître l’herbe maigre du sommet. Ces vaches des Glénans sont d’ailleurs des bêtes bien curieuses : aucune des îles n’est assez vaste pour fournir suffisamment d’herbe pour leur pâturage; aussi vont-elles de l’une à l’autre successivement.
- De la ferme de Saint-Nicolas, elles se rendent à Bananec, soit à pied sec quand la merestbasse, soit à la nage quand elle est haute ; on les conduit aussi sur les autres îles en bateau. Elles fournissent à leurs propriétaires non seulement du lait et de la viande, comme les autres vaches, mais encore leurs bouses qu’on sèche soigneusement pour s’en servir comme combustible pendant l’hiver. La bande de sable entre Saint-Nicolas et Bananec vers le nord, descend assez rapidement et forme un tapis de petits grains quartzeux où ne vit aucune bête; vers le sud, la pente est plus douce, le sable plus tin et chaque coup de
- bêche en fait sortir des coquillages comestibles, appoint précieux à un déjeuner dans l’ile.
- En canot, traversons la Chambre pour nous rendre d’abord à Vile Cigogne. I)e loin, elle apparaît imposante, avec le fort qui la surmonte. Ce fort a longtemps eu une garnison. Aujourd’hui, il est vide et fermé ; le Ministère de la guerre l’a cédé au laboratoire du Collège de France à Concarneau qui y a installé un observatoire météorologique, et, tout récemment, on l’a surmonté d’une haute tour destinée à servir de base, de repère aux navires de guerre pour leurs essais de vitesse. Clos, abandonné, il est devenu fort pittoresque ; ses glacis se sont couverts de mille plantes ; les lézards s’y chauffent au soleil, les lapins y ont établi leur domicile autant que les rats le leur permettent; toutes ces bêtes ont oublié l’homme et ne sont pas effrayées quand par hasard elles l’aperçoivent. C’est un coin isolé du monde.
- Les Pierres Noires
- Castel Bihan
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- la Chambre
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- Laon Egenn Rond §
- Laon Egenn Hir
- Roches do MenGoe .
- Prunenou Bras
- L’archipel des Glénans,
- \Pont-l'Abbé
- Concarn
- 0*7 Sènodet
- Meaux ,<j ^Moutons
- L%3 Pourceaux
- Les moyens d'accès aux Glénans.
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- 70 ====== UN ARCHIPEL INCONNU : LES GLÉNANS
- Du fort Cigogne, la vue embrasse l’ensemble des Glénans ; au nord, Saint-Nicolas d’où nous venons ; à l’ouest, Drenec ; au sud, le Loch ; à l’est Penfret. Allons d’abord à Drenec ; c’est un îlot, un peu plus grand que l’île Cigogne, et qui est habité ; une
- et dans l’étable de laquelle vivent quelques porcs et quelques oies. Les traversées d’ile à île sont un des plus beaux spectacles qui se puissent voir : les plages basses d’un jaune doré, les monticules des îles vert gris, bordés d’une frange d’algues brun
- L’île Saint-Nicolas, vue du Fort Cigogne.
- ferme s’élève au sud-est; le bord en est couvert de roches et d’algues. Le canot nous transporte rapidement à Y île du Loch, beaucoup plus grande et plus curieuse. Elle doit son nom de Loch, étang, à une mare qui sc trouve en son milieu, mare peu profonde, formée par le ruissellement des pluies, salée par les embruns et les paquets de mer des mauvais jours, dont l’eau est parfois presque douce, d’autres fois salée presque autant que la mer, et qui contient une faune curieuse d’animaux marins et d’eau douce adaptés à ce milieu particulier. Sur la côte nord, une cheminée, abandonnée, en ruines, indique l’emplacement d’une usine à soude ; plus loin, quelques pierres amoncelées sont tout ce qui reste d’une chapelle voisine et d’un cimetière, élevés en 1871, par un Breton, l’ahbé de Maralhac’h, qui avait rêvé de créer une paroisse aux Glénans. Quarante ans ont suffi pour, que tout disparaisse! En faisant le tour de l’étang, sur les dunes qui le bordent, nous rencontrons des vaches et quelques chevaux ; cette cavalerie appartient à une ferme basse, cachée dans un creux,
- violacé, et surtout l’eau extraordinairement transparente qui laisse voir le fond tour à tour vert clair ou bleu profond, suivant que l’on passe au-dessus du sable ou des herbes ; les bêtes qui fuient devant le canot, celles qui rampent lentement, les mille frondaisons des algues, tout cela fait un tableau d’une richesse de couleurs, d’une élégance de détails, d’une puissance d’émotion d’autant plus frappante que l’on est isolé, dans le silence à peine troublé par le murmuré de la vague mourant sur l’ilot voisin, le cri de quelque oiseau en vol, le grincement de la rame sur le bord du canot.
- Aller à l’aviron jusqu’à Penfret serait trop long et fatigant. Hissons la voile, sortons de la Chambre et dirigeons-nous sur le phare au pied duquel une petite anse nous permettra d’aborder. Penfret est l’île la plus importante des Glénans ; elle forme une bande de terre.de 1600 mètres de long sur 500 mètres dans sa plus grande , largeur ; à ses deux extrémités, s’élèvent deux hauteurs, l’une de 18 mètres d’altitude, au nord, sur laquelle estconstruit le phare qui
- Les rochers du large : Laon Egenn Hir.
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- UN ARCHIPEL INCONNU : LES GLÉNANS ..: 71
- atteint 56 mètres, l’autre de 10 mètres au sud sur laquelle est dressé le sémaphore, relié au continent par le télégraphe. Entre ces deux sommets, le sol de l’île s’abaisse et c’est dans la partie creuse que se trouvent les habitations; elles sont peu nom-
- quand ils apprennent — ce que leur enseignent les parents; pas de mairie, pas d’église, pas de cimetière; ni boutiques, ni centre d’aucune sorte; pas de contrôle ni de surveillance; le garde champêtre est inconnu ; c’est vraiment le pays de la plus grande
- La forêt de pouce-pieds sur les rochers du large : Laon Egenn Ilir.
- hreuses : une pour les gardiens du phare ; plus loin, une ferme; au pied du sémaphore, la maison de ses gardiens. Le reste de l’île est occupé par quelques maigres champs et par la lande que traverse un sentier allant d’un bout à l’autre de l’île.
- Je n’ai parlé jusqu’ici que des îles habitées. Elles le sont peu, et il n’çst guère en Franco d’endroit « où de rêver en paix on ait la liberté » autant qu’ici. Il est difficile de savoir le nombre exact des habitants, pres-quetous nomades de la mer; mais 50 ou 50 ou même 80 personnes ne suffisent pas pour peupler une solitude. Ces gens, épars sur plusieurs îles, souvent isoles par le mauvais temps, mènent.une vie toute primitive. Les Glénans n’ont pas d’histoire. Les habitants actuels n’ont guère de vie sociale. Administrativement, ils dépendent de la commune de la Forest, mais le village est si loin! Pas d’école, les enfants apprennent —
- liberté, où l’on peut vivre sans aucune contrainte.
- *11 est encore bien d’autres îles qui sont désertes. Les unes ont, en leur centre, un morceau de lande, frangé de cailloux et d’algues ; les autres sont des
- rochers nus. Par-
- .... - mi ces derniers,
- \ les plus extraordi-
- naires sont ceux du large, en contact direct avec le grand Atlantique. On ne peut guère y aborder que par calme plat, tant la houle y est forte, le ressac intense, mais leur visite dédommage amplement de la peine qu’on a d’y atterrir. En haut, le roc nu, sur lequel se posent les oiseaux de mer, cormorans, mouettes, goélands, peu farouches parce que loin des hommes, puis d’étranges tapis de moules et de pouce-pieds; au bas, des prairies de grandes algues. Une impression d’isolement, de solitude, car ici, il n’y a absolument rien pour l’homme ; ce n’est pas son domaine, et il n’ose le conquérir. R. .Legendre.
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- LE CANON DE L’ARDÈCHE
- Les gorges de l’Ardèche, de Vallon à Pont-Saint-Esprit, entre les départements de l’Ardèche et du Gard, sont une des merveilles de l’Europe. Elles ont été révélées au public par M. Paul d’Albigny, dans Y Annuaire du Club-Alpin français pour 1879. Jusqu’à cette date, on n’allait guère y visiter que le majestueux pont d’Arc et les grottes dites de Saint-Marcel; il a fallu l’éclosion du grand mouvement touristique déterminé en 1874 par le Club-Alpin, pour faire décrire cet admirable canon, entaillé par l’érosion dans les calcaires crétacés urgo-niens, que la rivière traverse avant de se jeter dans le Rhône. Entre le pont suspendu de Vallon et le village d’Ayguèze, près de Saint-Martin-d’Ardèche, la rivière décrit de si capricieux méandres, que l’on compte 51 km de fil d’eau pour 17 km à vol d'oiseau. D’un bout à l’autre, cette gorge est étroitement encaissée
- représentent les
- ouvertures de cavernes, pas encore toutes explorées et dont plusieurs sont fort étendues et ornées de magnifiques concrétions. On a vainement cherché à établir un parallèle entre les gorges lozériennes du Tarn et celles de l’Ardèche; les unes comme les autres sont admirables : celles du Tarn plus longues, plus profondes, moins étroites, plus colorées', plus variées, plus habitées et
- parcourues par une route ; celles de l’Ardèche plus sauvages, plus solitaires (il n’y a pas une habitation depuis le pont d’Arc jusqu’à Ayguèze), plus emprisonnées dans leurs murailles, plus uniformes de teinte, mais d’une teinte gris-perle et lilas auquel la couleur de la roche et le ciel de Provence communiquent un reflet d’Orient d’une séduction irrésistible ; aucune route, aucun sentier n’a encore mis sa blessure sur les hères murailles du
- Y-ftEfAElt « Ml 1 . .
- canon, qui iourmilie de saisissants spectacles, meme pour ceux qui ont affronté les formidables grandeurs des canons du pays basque, du Verdon et du Colorado. On trouvera dans le Guide Joanne des Cévennes la description détaillée et les voies d’accès pratique au canon de l’Ardèche. Le vrai délice de l'excursion, c’est qu’elle s’effectue en bateau. On la commence au pont d’Arc, une des plus belles arcades naturelles du monde, percée par la rivière, qui a abandonné le
- lit par lequel elle contournait jadis un. promontoire rocheux ; et on la termine à Saint-Martin-d’Ardèche à trois quarts d’heure à l’aval de l’entrée de la grotte de Saint-ancienne ( souterraine de 2260 m. d’étendue connue, aujourd'hui encombrée de stalactites; et de stalagmites qui en font une des plus, belles cavernes de l’Europe. Mais1 la [descente au fil. de l’eau semée de rapides sans aucun danger s’effectue trop vite (5 à 8 heures selon l’abondance, des eaux). Les vrais amateurs du paysage devraient s’entendre avec les bateliers de Vallon pour effectuer le parcours en 2 jours. La pêche à la ligne sur les grèves de sable, la cuisine en plein air, une nuit de campement (ou même à la belle étoile sous un auvent de rocher en été) composent un des plus exquis souvenirs de voyage qu’il soit possible de rêver. En,
- entre des falaises presque partout verticales, hautes de 100 à 500 m. Hors des'fissures de ces falaises, on voit de place en place jaillir des sources ou bailler des qrihees noirs ;, les ^sources sont les. réapparitions (résurgences) de rivières, englouties ,à plusieurs kilomètres de distancent quelques centaines-de mètres ,plus haut, dans rles pertes (goules) et les gouffres • (avens) des plateaux voisins. Les orifices
- Marcel
- rivière
- Le Pont d’Arc. (Clichés E.-A. Martel.)
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- LE CANON DE L’ARDÈCHE
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- canoë canadien, les indépendants ne courront aucun risque pour effectuer le parcours au gré de leur fantaisie; quand les eaux ne sont pas trop fortes, on peut même prolonger le plaisir en remontant la gorge depuis Saint-Martin-d’Ardcehc ; cela peut durer jus-
- course plus charmante et plus belle à la fois. La station de chemin de fer d’où on l’exécute est celle de Ruoms, sur la ligne du Teil à Àlais, qui réunit les chemins de fer riverains du Rhône à la voie ferrée de Clermont à Nîmes.
- Remontée du canon de VArdèche.
- qu’à o jours, parce que les bateliers doivent tirer les barques à la cordelle en de nombreux endroits ; pendant les chauds jours d’août et septembre, cette variante procure aux promeneurs, amis des eaux fraîches, l’originale distraction d’excursionner en espadrilles dans les flots alors tièdes de la claire Ardèche. Entre Lyon, l’Auvergne et la Provence, il n’est point de
- Tandis qu’on se trouvera dans ces parages, on ne manquera pas, un peu au delà de Ruoms, de s’arrêter à la station de Saint-Paul-le-Jeune, pour aller voir, près des Vans, le site étrange du Rois-de-Païolive. C’est, sur la rive droite du Chassezac, un chaos de roches crétacées, révélé par MM. Paul d’Albigny et Lequeutre et qui rivalise en singularité avec lç
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- 74 ~ LA FORÊT DE LENTE (DRÔME)
- Gours ou bassins. Grotte de Saint-Marcel. Piliers de stalagmites.
- Montpellier-le-Vieux du Causse Noir : Païolive est un dédale de cirques naturels, de murailles taillées en remparts, hérissées de tours, percées de fentes où l’on peut errer pendant des heures au milieu de la plus fraîche et abondante végétation. De grandes cassures y figurent des rues; la principale est la
- Gleyzassé (grande église) qui débouche dans les falaises à pic du Chassezac; car cette rivière, qui contourne sinueusement le bois de Païolive, est encaissée dans des à pics de 100 mètres de haut qui constituent, eux aussi, un des plus remarquables sites dè la France. E.-A. Martel.
- LE PLATEAU ET LA FORET DE LENTE (DROME)
- En 1910, on a inauguré dans le département de la Drôme, à proximité de Pont-en-Royans (le célèbre centre de tourisme de la vallée de la Bourne), le chalet des Pins ou de Lente établi par les soins du Club-Alpin à côté d’une maison forestière de l’État. Ce modeste abri de 5 chambres, contenant 4 lits
- S^LAURËNT'iii' hovam*
- Cholet
- Col de la Machine -f.
- dtt MaugÂ
- >cialet Félix
- Pot de l Ogre
- bouvantc
- foht d'Urle 1(
- * Porte JWfjkjh vÆblEUX
- % 5ÎJU U EN -en-Quint
- Carte sommaire du plateau et dé la forêt de Lente.
- seulement, a rendu facile la visite de la forêt_ de Lente, une des grandes beautés des Alpes françaises entre Grenoble et Valence. On y accède par Saint-Jean-en-Royans, station du petit chemin de fer de la Drôme qui conduit de Romans à Pont-cn-Royans.
- Saint-Jean, à l’altitude de 250 m., est au pied nord-ouest du massif du Yercors, dont les plateaux de la forêt de Lente constituent l’épaulement occidental. De Saint-Jean, une route des plus hardies,
- Stalactites au fond du scialet Félix
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- LA FORÊT DE LENTE (DRÔME)
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- ouverte à la circulation le 4 octobre 1897, s’élève, par le flanc ouest de la grandiose Combe Laval profondément entaillée dans les calcaires. La route est littéralement accrochée aux falaises de plusieurs centaines de mètres de hauteur, qu'elle perce par
- plateau accidenté s’élève vers le sud, -jusqu’aux altitudes de 1500 m. .à la montagne-d’Àmbcl, 1710 m. au-Montuez, 1525 m. à la porte d’Urle et 1655 m. au Puy de la Gagèrc. Toute cette surface, en grande partie couverte de magnifiques forets de
- Orifice du scialel Félix. La porte d’Urle (i52.3 m.).
- de nombreux tunnels, et au pied desquels la source du Gholet fait jaillir en cascade, par une ouverture de caverne encore inexplorée, toutes les eaux souterraines que draine le crible calcaire des plateaux de
- sapins et de hêtres, interrompues de belles clairières en pâturages, est criblée de points d’absorption portant le nom local de « pots », de gouffres dénommés « scialets » et de cavernes à rivières et
- Le haut plateau de Lente et le Montuez (1710 m.).
- la forêt de Lente. A 1087 m. d’altitude, on dé-r bouche, en arrière du sommet des falaises, sur un immense plan doucement incliné qui porte Ta forêt de Lente proprement dite ; c’est là que se trouvent, près dix col de la Machine, la maison forestière et le nouveau chalet-hôtel. Sur une douzaine de kilomètres de longueur, et environ 8 de largeur, le
- glacières souterraines, dont on n’a visité jusqu’ici qu’une petite partie. Le scialet Félix n’a pas moins de 110 m. de profondeur; et la grotte du Brudoux a pu être remontée en bateau sur 1 km de longueur ; le ruisseau qui en sort. se reperd presque aussitôt dans le sol, pour aller rejaillir au Cholet par des galeries qu’on ignore encore. Il reste là un champ
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- 76 ——......: LA FORÊT DE LENTE (DRÔME)
- de recherches souterraines considérable, pour ceux qui voudront continuer les investigations que j’y ai commencées en 1896 et en IBQOj1). Les simples amateurs de cures d’air, d’exquises promenades ou de villégiatures calmantes trouveront dans la forêt de Lente une station idéale; quand on connaîtra
- gigantesque fenêtre sur la vallée de la Suze), on transformera en grand hôtel estival le trop modeste chalet actuel et on rayonnera en tous sens, à pied, à cheval, en voiture, en auto, aussi bien dans la forêt même que dans le massif entier du Ycrcors. C’est une des régions de France les plus attrayantes
- Combe Laval et la route forestière. (Clichés E.-A. Martel.)
- mieux la majesté de ses ombrages, la fraîcheur de ses routes moussues, les aspects saisissants présentés par les brèches de son pourtour sur les combes du Cholet, de la Chartreuse', de Bouvante, d’Omblèze et surtout de la porte d’Urle (ouverte en
- 1. Yoy. Annuaire du Club-Alpin français pour 1896 et Ann. de la Sociétédes touristes du Dauphiné pour 1896 et!899.
- par son originalité et son pittoresque; et je conseille aux vrais amis du paysage de s’y rendre en hâte, avant qu’une foule trop nombreuse et des perfectionnements trop raffinés en aient gâté la saveur actuelle. (Voir pour les renseignements pratiques le Guide Joanne du Dauphiné, par Maurice Paillon.) E.-À. Martel.
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- HYGIÈNE
- LE DEVOIR CORPOREL DES VACANCES
- L’exercice physique quotidien, à la campagne, à la mer ou à la montagne.
- Bientôt, abandonnant sans trop de regrets le collier de travail, citadins petits et grands vont s’élancer vers'la montagne ou la mer. La Nature, à qui, d’après son titre même, rien d’humain ne peut être étranger, a bien voulu me demander quelques conseils sur les pratiques hygiéniques à suivre par chacun de nous durant les vacances pour réparer du travail ou des ans le réparable outrage.
- L’homme des villes bénéficie à la mer, à la montagne, aussi bien que sur les coteaux ou dans la plaine, de trois grands agents thérapeutiques. 11 y a d’abord l’air, moins chargé de poussières et moins saturé du formol provenant de la combustion incomplète des innombrables foyers urbains. 11 y a aussi l’ambiance ; je veux dire par là qu’au lieu de vivre dans une forêt de pierre comme dans la ville, les humains aux champs sont baignés de vie rayonnante. Peut-être les végétaux dégagent-ils des effluves électriques; à la montagne, l’ozone abonde, et de même sur le rivage de la mer. Donc, voilà qui est net, la campagne nous abreuve de bon air, d’où cette conclusion pratique : 1° ne jamais s’enfermer dans les appartements ; 2° s’arranger, en se couvrant bien, pour dormir lès fenêtres ouvertes.
- Le second agent thérapeutique est le soleil. Il est plus mordant à la mer où — tous nos garnements le savent —les plaques photographiques se voilent pour un rien. Or, chaque partie du spectre solaire a des vibrations spéciales, agissant toutes de façon différente. Certains elimatologistes'signalent la valeur des rayons ullra-Violefs antiseptiques; les autres vantent la chaleur communicative des infra-rouges. 11 en est enfin qui voudraient bien donner une bonne place aux rayons lumineux : ne sait-on pas que l’activité des êtres est régie par la lumière? Où elle n’entre pas, la maladie1 entre.
- . Quoi qu’il en soit, dès qu’un individu bien portant ou malade est soumis à l’action solaire, sa peau se haie et vire chez les bruns au bronze argenté, et au jaune sombre chez les blonds. Que s’est-il passé? Pour que les rayons trop ardents ne nuisent pas aux cellules, l’organisme s’active à foncer le vernis cutané. De Ions côtés arrivent des substances colorantes, d’abord les jaunes lipochromes empruntés à la graisse, puis les mélanines, noires comme leur nom l’indique. Ces dernières viennent du sang par
- l’intermédiaire des glandes surrénales dont se coiffent les reins.
- Comme on sait que les surrénales ont une action extraordinaire sur l’organisme, on peut penser que leur suractivité momentanée à fournir de la couleur entraîne avec elle des effets révigorants, extrêmement utiles. Ceci explique pourquoi les bains de soleil bien dosés sont si reconstituants et si agréables, pourquoi encore la peau des infortunés en état de déchéance organique profonde a tant de peine à se colorer. Je n’insiste pas.
- Ce qui démontre, en tout cas, l’action vivifiante du soleil, qui agit aussi bien sur les hommes que sur les plantes, c’est que les exercices de la méthode du lieutenant Hébert, qui s’effectuent en plein air, torse et jambes nus, décuplent les effets des mêmes mouvements exécutés dans un lieu abrité, le corps étant vêtu.M. Hébert me racontait récemment qu’un jeune homme, attaché à un des grands journaux du matin, était venu à Reims en trop mauvais état de santé pour pratiquer régidièrement la méthode. On l’avait mensuré à son entrée au Collège d'athlètes et il s’était contenté de vivre presque nu à l’air, en se bornant à quelques mouvements insignifiants. Eh bien, au bout de quinze jours, non seulement son état général s’était amélioré, mais encore son périmètre thoracique avait augmenté de 2 centimètres.
- L’air et le soleil sont, on le voit, des agents admirables, mais que de merveilles île produisent-ils pas lorsque d’exercice vient compléter leurs effets! J’arrive donc au mouvement.
- Beaucoup de parents, et même quelques médecins, entendent avec impatience prôner le culte du muscle. Quand on parlé éducation physique, ils ne peuvent s’empêcher de penser à ces grandes réunions sportives où leurs chers garnements risquent de gagner une bonne fluxion de poitrine ou quelque fracture.
- Mais ce n’est point de ces exercices plus ou moins violents qu’il va être question ici. Avant de se livrer aux grands sports, équitation, course, loot-ball, tennis, etc., il faut renforcer ses muscles, assouplir scs articulations, fortifier son cœur et augmenter le jeu du soufflet respiratoire. Que dirait-on d’une pianiste qui prétendrait jouer une sonate sans avoir au préalable acquis du doigté par des
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- LE DEVOIR CORPOREL DES VACANCES
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- gammes nombreuses ? Les exercices physiques sont les gammes des sports appliqués c Au surplus, pour faire- comprendre Futilité de l’exercice qui exerce méthodiquement tous l'es muscles, permettez-moi de dire en peu de mots pourquoi et comment le mouvement influence l’organisme. Les quelques notions physiologiques qui vont suivre sont très élémentaires, mais déjà suffisantes. Toutefois, à ceux qui voudraient creuser la question, je ne peux mieux faire que de recommander le dernier ouvrage de M. le D1' Francis Heckel (l) sur la culture physique; ils verront tout ce que l’homme sain ou le malade peuvent attendre de cette admirable thérapeutique.
- Tous les organes de notre corps sont formés, puis entretenus et modifiés par le seul mouvement. Sans lui, pas de vie; par lui, tout grandit et prospère. L’homme peut modeler lui-même sa statue, a dit un philosophe, mais ce modelage, il ne l’obtiendra que par l’exercice. Venons aux faits et aux preuves.
- Tout d’abord, il est une loi que chacun a vérifiée ccnt fois : à savoir qu’un organe s’atrophie dès qu’il cesse de fonctionner; par contre, il augmente de volume aussitôt son activité assurée. Les muscles du moignon d’nn manchot deviennent grêles et mous; au contraire, le biceps d’un forgeron double de dimensions.
- Mais l’exercice ne se borne pas à assurer la prospérité des divers organes, il la réalise avec une habileté stupéfiante. Vous savez que les veines sont des canaux flasques et peu élastiques ; les artères, elles, souples et vibrantes, sont construites pour assurer le cours rapide du sang. Les premières peuvent être comparées à un tuyau de toile, le type des secondes est le tube de caoutchouc résistant, mais très contractile. Eh bien, M. Carrel, de New-York, ayant enlevé à un chien sa veine jugulaire, la greffe à la place de l’artère fémorale sectionnée chez un autre animal. Au début, cela ne va pas tout seul, puis l’opéré revient à son activité première. Si l’on étudie alors au microscope les modifications de cette veine greffée, on constate — ô miracle ! — que sous l’influence des mouvements provoqués par l’ondée sanguine, l’humble veine s’est artérialisée, s’est muée en artère. Sa couche musculaire est devenue plus forte, des petits câbles élastiques ont assoupli ses tuniques : la fonction a créé un nouvel organe, pour employer la forte parole du savant français, Jules Guérin, et elle l’a créé par le mouvement.
- Dans les os qui nous paraissent si durs et qui ont cependant la malléabilité d’une cire, le rôle de l’exercice est tout aussi éclatant; c’est lui qui hérissera un fémur de crêtes où s’agrippent les muscles.
- Vous commencez maintenant à saisir l’importance des exercices; ce sont eux qui commandent nos formations osseuse et musculaire, eux qui sculptent dans le bloc des os, eux qui pétrissent la bonne
- 1. Culture physique et cures d’exercice {myothérapie), par le Dr Fkakcis Heckel, avec préface de M. le professeur F. Widal, Masson, éditeur, 10 francs. Paris, 1915.
- chair, l’entretiennent et la perfectionnent. Du côté des articulations, la réponse de la nature est aussi éloquente. Vous pouvez laisser tout un hiver, à condition de la bien graisser, votre auto dans son garage; le printemps venu, les engrenages joueront comme devant. Mais les rouages humains, privés de mouvement, se détériorent à tout jamais. Les surfaces articulaires, lisses et polies dans l’activité, s’encroûtent de sels calcaires, se hérissent de cellules longues et rugueuses dès que ces engrenages sont au repos.
- Les grands viscères, pas plus que les muscles, os, articulations, n’échappent à l’empire du mouvement. Tel estomac, par exemple, que le régime condamne trop longtemps à la portion congrue, s’amincit, devient flasque et se dilate si l’immobilité est trop prolongée. En revanche, chez un gros mangeur, les tuniques seront fortes, épaisses, élastiques. De même pour le muscle diaphragme et le poumon. Dans l’adolescence, la voûte du diaphragme est tout en chair parce que, grâce à l’exercice, les mouvements respiratoires sont amples, violents même, et précipités. Mais quand les eaux de la jeunesse se retirent pour laisser apparaître le tuf de l’âge mûr, le piston diaphragmatique, qui sert à faire le vide dans la cage thoracique, n’a plus que des mouvements réduits. Regardez-le alors : sa chair rouge est remplacée, au niveau de sa voûte, par des masses tendineuses, jaunes et brillantes ; et les vieux médecins, qui ne redoutaient pas d’introduire dans la nuit des amphithéâtres une lueur de poésie, appelèrent « miroir de Van Helmont » celte coupole éclatante et nacrée. Là, vous le voyez, se marquent encore et toujours l’influence et l’utilité du mouvement.
- Il en est ainsi pour le poumon. Vous avez tous entendu parler de l’emphysème, cet état particulier de l'organe pulmonaire, caractérisé par la dilatation excessive et permanente des alvéoles, ou sacs à air. Dans bien des cas, cet emphysème a pour cause une diminution dans l’élasticité des parois thoraciques. La cage ne se meut plus, alors l’oiseau vit mal, ses sacs à air se dilatent, s’amincissent au sommet et sur les bords du poumon, puis ils finissent par se perforer. Dès lors, en avant l’oppression, l’essoufflement! En cette occurrence, des chirurgiens hardis, Freund en Allemagne, Tuffier en France, rétablissent le mouvement de la cage en coupant une partie des cartilages ossifiés. De rigide et inextensible qu’il était, le thorax recouvre sa mobilité; et parallèlement, les sacs à air se réparent; dans leurs parois reparaissent des fibres élastiques. Ici encore, le mouvement a ramené la vie et la santé.
- Je n’en finirais pas si je voulais énumérer tous les miracles qu’il opère, et vous voyez maintenant combien ont raison ceux qui, connaissant la « mécanique du développement », ou mécanomorphose, et son rôle dans l’entretien de la machine humaine, s’attachent à prêcher en faveur de la culture corporelle; elle a sa charte scientifique désormais, et il ne s’agit point là d’une mode renouvelée des Anglais.
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- LE DEVOIR CORPOREL DES VACANCES .. 79
- Dédaigner la culture physique, c’est manquer à l’individu, et, plus encore, c’est manquer à la race.
- Tout cela est bon, direz-vous, mais quels exercices faire? Voilà, c’est très simple. À la campagne, ou à la mer, ou à la montagne, choisir dans son jardin, ou à Torée d’un bois, ou dans un endroit écarté de la plage, un coin abrité du vent. Se munir d’haltères de 1 à 5 kilogrammes, et tous les matins, avant le petit déjeuner, pratiquer 5, 10, 20 fois chacun des mouvements qui sont indiqués ci-après et que j’ai déjà donnés dans le Supplément de Y Éducation physique française (25 mars 1915) du Temps. Les exécuter lentement, posément; éviter la fatigue. Si elle vient, s’étendre et faire des exercices respiratoires jusqu’à ce que l'essoufflement ait passé.
- Pour ces exercices, que M. Hcckel appelle fort justement exercices analytiques, ne pas craindre de se vêtir un peu. Quand on aura fini la séance, qui durera d’abord 5 minutes, puis 10, puis 15, puis 20 minutes, en se réglant sur les forces, sur Page, etc., on prendra séance tenante un bain si Ton est à la mer ou près d’un cours d’eau; on se séchera bien, on se frictionnera avec de l’eau de Cologne, puis on rentrera se mettre au lit un bon quart d’heure, et Ton absorbera une boisson chaude.
- Si l’on craint le bain de mer ou si l’on est à la montagne, prendre un tub rapide, puis friction au gant-éponge imbibé d’eau de Cologne, et repos au lit comme il est indiqué ci-dessus.
- Ces exercices conviennent surtout aux personnes obèses, aux hommes d’àgc mûr, à tous ceux qui ont besoin de se ménager. Ils s’exécuteront par tous les temps; s’il pleut, les faire dans sa chambre, fenêtres ouvertes ou dans une remise, ou sous un hangar, mais ne pas manquer un jour de s’exercer, sauf le dimanche, jour de repos.
- Comme costume, chandail blanc autant que possible parce que le blanc est perméable aux rayons solaires, caleçon de laine blanche, et, si l’on redoute de se donner en spectacle, pyjama. Sur les têtes chauves, une casquette blanche, mais en général la tôLe nue vaut mieux.
- Ces mouvements ont l’avantage de pouvoir être pratiqués par tous les temps. Ils sont un peu fastidieux, mais je ne sais rien de meilleur pour commencer son entrainement. En outre, comme on en aura pris l’habitude durant les vacances, on comprendra si nettement leur utilité, qu’une fois rentré en ville, on prélèvera tout naturellement une demi-heure sur le budget horaire de la journée pour faire la toilette de scs muscles.
- Lorsque, durant les premiers jours, une dizaine environ, les muscles se seront fortifiés, lorsque les articulations se seront assouplies, lorsque enfin cœur et poumon seront plus vaillants, je conseille, si l’on veut réellement tirer de sa villégiature tout le bénéfice qu’elle peut donner, de passer à une autre série d’exercices numérotés sur la planche ci-contre, de 20 à 51. Ceux-là ne s’exécutent plus sur
- place, ils sont plus variés, moins ennuyeux. Ils sont empruntés à la méthode naturelle dite d’Hébert, qui comprend huit groupes : 1° la marche; 2° la course; 3° le saut; 4° le grimper; 5° le lever; 6° la lutte; 7° le lancer et 8° la natation. On en trouvera le détail dans le dernier livre de M. le lieutenant Hébert, qui m’a expressément autorisé à les recommander (*).
- Je ne donne ici que ce qui m’a paru le plus nécessaire. Je note que si Ton peut, à l’abri du vent, faire ces exercices en simple caleçon de bain, ce sera parfait, mais se méfier des refroidissements ; si on les craint, se vêtir de blanc. Ceci dit, commençons par les :
- Exercices de marche. — Durée : 5 minutes. — Etant dans la position de la figure 20, c’est-à-dire le torse bombant bien, les épaules très effacées, marcher naturellement pendant 1 minute (21). Puis mettre les mains aux hanches (22), ensuite élever les bras en marchant (25) ; enfin les étendre (24).
- Les figures 25 et 26 indiquent comment, en marchant, on peut faire des exercices respiratoires en soulevant les épaules pendant qu’on aspire (25), puis en les laissant retomber pendant T expiration (26). Ces exercices respiratoires sont des plus utiles, ne pas les oublier : aspirer par le nez, expirer par la bouche en sifflant, les lèvres mi-ouvertes, de façon à bien vider les poumons, ce que les civilisés ne savent jamais faire.
- On passera, pour finir, à une allure plus rapide, en marchant les jambes fléchies (27), après quoi on fera la marche à l’indienne, le tronc fléchi et la tête penchée (28).
- Exercices de course. — Durée : 1 à 2 minutes. — Courir pendant une demi-minute tranquillement (29), puis courir sur la pointe des pieds (50). Passer de là aux grands bonds d’un pied sur l’autre (51). Ensuite, courir à l’indienne, c’est-à-dire le tronc fléchi sur les jambes (52), mais cet exercice est pénible, ne pas trop s’y attacher au début.
- J’en dirai autant des mouvements 55 et 54 qui consistent dans la marche à quatre pattes (il ne s’agit plus de course). Cette marche à quatre pattes peut s’effectuer de deux façons, soit en déplaçant alternativement les membres opposés, bras gauche et jambe droite, puis bras droit et jambe gauche, soit en déplaçant simultanément les membres du même côté (54).
- Exercices du grimper. — Durée : 1 minute. — Sur une poutre, sur une branche d’arbre, bref, sur un appareil de fortune formant barre fixe, faire des rétablissements, 1 à 2 pas plus (35). En suspendant à une branche d’arbre solide — attention à la solidité! — une bonne corde, essayer de grimper (36). Mais aller prudemment, ne pas se piquer au jeu, et rester plutôt au-dessous de ses forces ; surtout pas de prouesses, sinon gare aux tiraillements des tendons ou des nerfs !
- Ceci s’applique encore à l’échelle. On l’appuiera
- 1. Yoir Ma leçon-type d'entraînement, complète et utilitaire, par M. le lieutenant de vaisseau Hébert, Vuibert, éditeur, Paris, 3 fr. 50.
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- Fig. I à 19. — Les exercices physiques analytiques.
- 1° Les ailes.
- i'r temps. — Réunir les mains en avant du corps, les ongles au contact. Incliner le tronc légèrement en avant et relever la tête.
- 2° temps. — Etendre horizontalement les bras en croix, puis les abaisser vers la position de départ. Pendant l'élévation des bras, inspirer; pendant l’abaissement, expiration.
- 2° Le coup de pied (sans haltères).
- i" tepips. — Mains aux hànches; 'relever la cuisse comme si on voulait toucher la poitrine avec le genou.
- 2° temps. — Tendre le pied en avant.
- - 3° temps. — Revenir au i" temps.
- 4” temps. — Reposer le pied à terre.
- 3” La torsion.
- i" temps. — Placer les deux haltères vers la hanche droite. 2’ temps. — Lever les bras au-dessus de la tête.
- 3e temps. — Mouvement de rotation du tronc pour amener les bras et le tronc à gauche.
- 4° temps. — Abaisser les bras sur la hanche gauche. Inspiration pendant l’élévation des bras; expiration pendant l’abaissement.
- 4° Assis.
- x" temps. — Placer les haltères sur les épaules.
- 2’ temps. — S’accroupir et s'asseoir sur les talons.
- 3' temps. — Se redresser. Temps d’arrêt, inspirer largement, puis expiration quand on s’accroupit.
- 5° Le scieur de long.
- i,r temps. — Placer les bras le long du corps.
- 2° temps. — Lés lever au-dessus de la tête.
- 3' temps. — Incliner le tronc en avant et, les bras étant étendus, chercher à toucher la pointe des pieds.
- 4° temps. — Redressement du tronc dans la position verticale; les bras le long du corps. Inspiration en levant les bras ; expiration en inclinant le tronc.
- 6” L’équerre.
- i" temps. — Etendu sur le dos; mains aux hanches.
- 2° temps. — Relever les jambes, tenues bien rigides de façon qu’elles viennent l’aire un angle droit avec le tronc.
- N. B. — La tête ne doit pas quitter le sol pendant tout le mouvement. Inspirer pendant qu’on abaisse les jambes; expiration en les relevant.
- 7° Rouler.
- . i" temps. — Incliner le tronc en avant. Relever la tête bien en arrière. Placer les bras le long du corps.
- 2° temps- — Fléchir le poignet sur l'avant-bras et l’avant-bras sur le bras et aller toucher l’aisselle avec le poignet.
- 3' temps. — Les bras ramenés à la position première tombent le long du corps. Inspirer en relevant les bras. Expiration en les abaissant.
- 8° La sangle (sans haltères).
- ’ i°r temps. —- S’étendre sur le dos-2” temps. — Relever les bras en arrière, pour que les doigts touchent le sol au-dessus de la tête.
- 3” temps. — Jeter les bras en avant et relever le tronc perpendiculairement aux jambes.
- 4' temps. — Abaisser les bras vers les pieds en s’efforçant de les toucher avec les mains éteixdues.
- 5' temps. — Revenir d’un seul coup à la position première, c’est-à-dire s’étendre sur le sol.
- Inspiration pendant qu’on s’étend, expiration quand on se relève.
- 9° L’extension.
- Ie' temps. — Bras en croix, ongles en dessus.
- 2° temps. — Replier les bras, de façon que chacune des deux mains vienne se placer au-dessus des deux épaules, les ongles en dessous.
- . 3“ temps. — Etendre les bras en croix, les ongles en dessus. — Et ainsi de suite. — Pendant l’extension des bras, inspirer; expiration pendant la contraction des bras.
- 10° Flexions du cou.
- Rien déplus simple. Mains aux hanches ; flexion de la tête en avant de manière que le menton vienne toucher la poitrine; puis rejeter la tête en arrière le plus possible.
- Inspirer pendant qu’on redresse la tête. Expiration pendant qu'on la baisse.
- Autre mouvement : Tourner la tète à droite, puis à gauche. Enfin, dernier mouvement : Incliner alternativement la tête sur l’épaule droite et sur l’épaule gauche. — Pendant que la tête se meut ainsi, faire de grands mouvements respiratoires.
- 11° Nager sur le dos fsans haltères). xer temps. — Se coucher sur le dos; mains aux hanches.
- 2® temps. — Ramener les jambes sur l’abdomen.
- 3° temps. — Les écarter le plus possible.
- 4e temps. — Les allonger. Eviter de toucher le sol avec les talons; la nuque ne quitte pas le sol.
- 12° La bicyclette (sans haltères).
- Étant couché sur le dos, faire avec la jambe droite, puis la gauche, des mouvements de pédalage.
- 13° Le tour de bras.
- i" temps. — Les bras pendant de chaque côté du tronc, les étendre en croix ongles en dessous.
- 2” temps. — Tourner les ongles en dessus.
- 3° temps. — Élever les bras au-dessus de la tête jusqu’à ce que les ongles se touchent.
- 4' temps. — Abaisser les bras en croix, ongles en dessus.
- 5* temps. — Tourner les poignets de façon à placer les ongles des mains en dessous.
- 6' temps. — Les bras tombent le long du corps.
- 14° Le télégraphe Cliappe.
- i" temps. — Placer les bras le long du corps.
- 2* temps. — Lever alternativement les bras tendus au-dessus de la tête. Au moment où l’un se lève, l’autre s'abaisse.
- 15° Les biceps.
- i" temps, — Incliner le tronc en avant; rejeter la tête en arrière ; fixer bras et coude au thorax en laissant libres les avant-bras. Les ongles en dessus.
- 2° temps. — Toucher alternativement les deux épaules avec les haltères.
- 16° Les jambes.
- Couché sür le ventre, relever tout d’une pièce la jambe droite, puis la gauche.
- 17° La reptation.
- Joindre les mains en arrière du dos, relever fortement la tête et la poitrine, et ramper sur le ventre pour masser l’intestin.
- 18° Élévation horizontale du corps sur les mains.
- i" temps. — Allongé sur le ventre, face au sol, placer les mains ouvertes à terre, les coudes repliés.
- 2° temps. — Soulever sur la paume des mains le corps tenu bien rigide, la pointe des pieds, seule, touchant le sol.
- 3° temps. — Laisser tomber le corps doucement mais sans que jamais il vienne toucher le sol,
- 19° Mouvements respiratoires servant de ponctuation . et de repos (sans haltères). ier temps.— Placer les mains ouvertes en avant du bas-ventre. 2° temps. — Les relever lentement en arrière, en inspirant profondément et lentement et en soulevant bien la poitrine. 3” temps. — Ramener par un large mouvement les bras dans la position première, en expirant profondément.
- Variante. — Ce mouvement peut être fait également le corps dressé sur la pointe des pieds.
- Autre variante. —- Pour se reposer, faire les mouvements d’inspiration et d’expiration étant couché et en ramenant les bras au-dessus de la tête, comme il est indiqué au rnouve ment 8° {La sangle).
- Observations.
- Peu de gens savent respirer. Les civilisés et plus particulièrement les femmes respirent mal. Rappelons que la respi ration se compose de deux temps :
- i° L'inspiration, ou entrée de l’air dans la poitrine, doit se faire toujours par le nez. Si on ne peut pas respirer parle nez, c’est qu’il y a un obstacle; alors, voir un médecin. — 2° L’expiration, ou sortie de l’air de la poitrine, doit se faire par la bouche.
- Pour inspirer, aspirer profondément et lentement l’air par le nez en soulevant largement côtes et parois abdominales.
- Expiration ; expirer par la bouche et en sifflant, les lèvres entr’ouvertes.
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- LE DEVOIR CORPOREL DES VACANCES
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- contre un mur et l’on essaiera de gravir un ou deux échelons (37), et c’est déjà beaucoup.
- Entre chacun de ces exercices de force, faire des "exercices respiratoires.
- Puis exercer une autre série de muscles en faisant les mouvements d’équi- V' libre suivants : renverser le corps en arrière, en se maintenant alternativement sur la jambe gauche et sur la jambe droite (38).
- Viendront alors des marches en progressant en arrière, autrement dit marche en arrière (59). On marchera aussi sur les côtés (40).
- Exercices de saut. — Durée : 5 à 8 minutes. — On commencera par des sautillements en l’air, les jambes réunies (41), puis des sautillements les jambes écartées latéralement (42). Viendront encore les sautillements avec écartement des pieds d’avant en arrière. Je m’explique : sauter en retombant alternativement pied gauche en avant et pied droit en arrière, puis*
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- LE DEVOIR CORPOREL DES VACANCES
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- pied droit en avant et pied gauche en arrière (45).
- Les figures 44, 45 et 46 montrent comment, avec deux piquets fichés en terre et avec deux clous pour maintenir de chaque côté une ficelle tendue, on pourra sauter soit de pied ferme, soit avec élan.
- Exercices de lever. — Durée : 1 ci 2 inimités avec repos. — Us sont représentés aux figures 47, 48, 49 et 50. On prendra une pierre pas trop lourde (ne quid nimis, pas de zèle), on l’enlèvera du sol pour la porter dans un premier temps jusqu’à la hauteur du menton (48). Ensuite, on l’élèvera 1 en-
- repos, grand repos au lit; enfin boisson chaude, — ces recommandations s’adressent surtout aux personnes d’âge mùr. — L’après-midi, si l’on est fatigué, ne pas se forcer pour faire des excursions ; 'il y aurait abus d’exercice et il ne faut pas' abuser des meilleures choses.
- Je souhaite que mes petites indications vous soient précieuses; je les eusse voulues plus éloquentes. En tout cas, ces mouvements méthodiques ont pour eux la consécration du temps. Aux beaux siècles de la Grèce, ils servirent à modeler les corps,
- JS 40 4/ 42 43 44 45 46 4/ 48 49 50
- La progression des exercices de la méthode d’Hébert.
- tement (49) jusqu’à ce qu’elle soit au-dessus de la tête (50).
- Exercices de lutte. — Durée : 2 à 5 minutes. — Si l’on sait boxer, et surtout si l’on a un partenaire, faire une courte séance de boxe ou de lutte' Si l’on est seul, acheter un sac, le remplir de coton ou d’étoupe, de chiffons, ou mieux, de capoc, et, l’ayant attaché comme à la figure 51, taper dessus alternativement avec le bras droit et avec le bras gauche, en ayant soin que chaque coup soit accompagné d’un grand mouvement de torsion du tronc. Ce n’est pas le bras seul qui doit donner l’élan, mais le tronc tout entier.
- Après cette leçon, natation si possible, ou tuh, et
- à sublimer les âmes, ils permirent enfin à la phalange macédonienne de vaincre les légions innombrables des Perses. Aristote était un athlète, et aussi Sophocle, qui, le soir de Salamine, dansa la danse guerrière sur le rivage de la mer violette.
- « Ce que font au blé ceux qui le vannent, les exercices physiques l’accomplissent pour notre corps », dit Lucien en faisant parler Solon dans ses Dialogues des morts. Réservons donc, au cours de nos vacances, quelques minutes chaque matin aux exercices physiques ; et, modelant notre corps suivant l’usage antique, nous nous préparerons ainsi à supporter en santé et en joie toutes les fatigues de la lutte moderne. Dr François Heliie.
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- SPORTS
- L’élë est la saison des sports. Nous en avons choisi quelques-uns, agréables, faciles à pratiquer en vacances, pour lesquels quelques conseils ne sont pas inutiles. Notre concours de photographie par cerf-volant, qui permettra d’en pratiquer plusieurs ensemble, sera le meilleur passe-temps des beaux jours prochains.
- LES NAGES RAPIDES
- Les nages rapides nous viennent d’Angleterre et nous leur conservons généralement leurs noms anglais : over arm stroke, trudgen stroke, crawl. Je parlerai un langage plus naturel à un Français en appelant Lover arm stroke,nage du bras balancé; le trudgen stroke, double poussée; le crawl, nage rampante.
- Le bras balancé se nage le corps couché sur un côté, le droit ou le gauche toujours le même. Supposons que l’on nage couché sur le côté droit. Dans ces conditions, la jambe et le bras droits sont profonds, le bras et la jambe gauches sont superficiels.
- Le coup complet peut s’analyser en trois temps actifs et une pause très courte. Au début, pendant le temps de pause, qui est aussi le temps inspiratoire, le nageur est complètement allongé sur le côté droit, le bras droit étendu en avant, la paume de la main en dessous ; les jambes sont allongées et jointes, les pieds étendus et croisés; la tête repose
- Fig. i. —Le jeu. des pieds dans le bras balancé et dans la double poussée (Les figures Dt et G, étant supposées dans un plan frontal rejeté par la poussée, G2, Do, Ds, sont dans des plans de plus en plus antérieurs).
- sur l’eau, la face tournée à gauche et un peu en haut; le bras gauche est hors de l’eau, presque étendu, la main située à peu près verticalement au-dessus de la tète. Le thorax se dilate en une rapide et énergique inspiration.
- Au premier temps, le bras droit, sans se fléchir, rame d’avant en arrière dans le plan vertical : la main décrit une courbe qui la ramène presque sous le flanc droit, à peu près à la limite inférieure du thorax; pendant ce temps, le bras gauche s’est abaissé, la main gauche, paume tournée à gauche, a rencontré la surface de l’eau à environ 20 centimètres en avant et à gauche de la tête : tout le membre est alors poussé en avant par la projection de l’épaule gauche, symétrique et synchrone de
- l’effacement en arrière de l’épaule droite. Les jambes restent allongées et jointes.
- Au deuxième temps, le bras droit, continuant sans arrêt son mouvement, vient reprendre la position initiale : l’avant-bras se fléchit sur le bras, la main exécute un premier mouvement de rotation qui place la paume en dessus, elle glisse alors sous
- Fig. 2. — La double poussée. Position initiale.
- le menton et sous l’oreille droite cependant que le bras s’étend sur l’épaule; puis l’avant-bras s’étend sur le bras et, par un second mouvement de rotation,- la main se replace, paume en dessous, comme dans la position initiale. Cependant le bras gauche effectue sa poussée : la main, enfoncée dans l’eau le plus possible, rame le long du corps et arrive au niveau de la hanche ; les pieds sont jusqu’à ce moment allongés et joints; l’expiration commence.
- Au troisième temps a lieu l’ouverture et la fermeture des jambes. Au moment où la main gauche est à la hauteur dé la hanche, les jambes se détachent l’une de l’autre. La gauche, sans se fléchir, se porte légèrement à gauche et en avant : la main gauche et la cuisse gauche vont à la rencontre l’une de l’autre : elles se rapprochent au point d’entrer en contact au moment où la main termine sa poussée d’avant en arrière et où la cuisse termine son balancement d’arrière en avant. La jambe droite, cependant, s’est fléchie au maximum sur la cuisse droite, au point que le talon droit est venu se placer sous la fesse droite. Cette ouverture des jambes s’effectue les pieds fléchis. Le bras gauche sort de l’eau et sans aucun arrêt se balance en avant, l’expiration s’achève. En même temps les jambes se referment : leur fermeture s’effectue les pieds étendus. Le corps a repris sa position initiale et l’inspiration succède immédiatement à la fin de l’expiration.
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- LES NAGES RAPIDES
- Telle est cette nage dont les caractéristiques sont : la cadence qui rompt la cadence coutumière de la brasse, le balancement d’un bras hors de l’eau et le jeu des jambes, ou coup de ciseaux.
- Dans la double poussée nous retrouvons le même jeu des jambes et une cadence voisine, quoique un peu différente ; mais le jeu des bras et la position du tronc sont différents.
- Le bras balancé est une nage latérale droite. La double poussée est essentiellement ventrale et momentanément latérale droite. Elle peut s’analyser en deux temps séparés par une très courte pause
- Fig. 3. — La double poussée. Début du iQl' temps.
- et un peu à droite de la tête. Au moment où le bras droit est complètement allongé, le corps s’est . retourné sur le côté. En effet, au moment où l’épaule droite se projette en avant, l’épaule gauche s’efface en arrière et le bras gauche effectue sa poussée : cette poussée commence, le corps étant encore couché sur le ventre. Lorsque la main gauche arrive au niveau de la hanche, lé tronc se retourne sur le côté, la face sort de l’eau, l’expiration s’achève à l’air libre; en même temps, les jambes s’ouvrent. Au moment où l’ouverture des jambes est au maximum, le bras gauche, sa poussée terminée, sort étendu de
- Fig. 4. — La double poussée. Milieu du /or temps.
- nspiratoire. Je prends comme position initiale la position du corps à ce moment inspiratoire.
- Le tronc est alors couché sur le côté droit, mais moins franchement que dans le bras balancé-, le plan des épaules, au lieu d’être perpendiculaire à la surface de l’eau, est oblique, l’épaule gauche en haut et à gauche, l’épaule droite en bas et à droite ; le bras droit est allongé en avant, paume en dessous; le bras gauche est étendu en arrière; la main gauche, qui vient de quitter la surface de l’eau, est au-dessus de la cuisse. Les jambes sont ouvertes au maximum, pieds fléchis. Le thorax se dilate en brusque et énergique inspiration.
- Au premier temps, les jambes se referment, le corps se place dans la position ventrale, le bras gauche se projette en avant et le bras droit effectue sa poussée. De cet ensemble de mouvements résulte une détente du corps qui s’allonge au maximum à la surface de l’eau.
- La fermeture des jambes est la même que dans le bras balancé, mais la rotation du corps fait que les jambes se réunissent dans le plan horizontal au lieu de se superposer. La projection en avant du bras gauche est facilitée par la rotation du tronc et par l’effacement plus complet de l’épaule droite. Le coup de rame du bras droit, au lieu de s’effectuer dans le plan axial du corps, s’effectue à droite, mais toujours dans un plan vertical. Enfin ce coup de rame, au lieu d’amener la main sous le tronc, la fait glisser parallèlement au flanc en un mouvement arrondi qui aboutit à faire émerger de l’eau le bras fléchi, coude premier. A noter que pendant le premier temps, la tête s’immerge, face en dessous, et que l’expiration commence la bouche étant dans l’eau.
- Au deuxième temps, le bras droit se balance en l’air, coude fléchi, main pendante, puis s’allonge en se projetant en avant : la main vient rencontrer la surface de l’eau à environ 20 centimètres en avant
- Fig. 5. — La double poussée. Fin du Ier temps.
- l’eau et le corps se trouve replacé dans la position initiale; un très bref instant suffit pour l’inspiration : ce n’est guère que pour l’analyse qu’on peut distinguer un temps de pause. En réalité, l’ouverture et la fermeture des jambes ne sont séparées par aucun arrêt.
- On voit que la cadence de cette nage est un peu plus rapide que celle du bras balancé. Elle présente, en outre, l’inconvénient d’exiger l’expiration sous l’eau et une inspiration très rapide. Mais ces deux inconvénients exceptés, on peut dire qu’elle est parfaite, en ce sens qu’elle donne le maximum d’efficacité aux poussées des quatre membres et qu’elle élude, autant qu’il est possible, la résistance de l’eau.
- La nage rampante permet cependant d’obtenir une vitesse plus grande. Mais c’ést au prix d’une dépense de force telle qu’on ne peut la prolonger bien longtemps. Cette nage est celle qu’adoptent les coureurs de vitesse sur les courtes distances, 100 yards ou 100 mètres.
- Elle n’utilise les jambes que pour maintenir le corps horizontal à la surface de l’eau. A cet effet, le corps restant dans la position "ventrale, chaque jambe se fléchit un peu, sort de l’eau, puis en fouette la surface par un mouvement brusque analogue à celui de donner un coup de pied dans un ballon. Les bras sont les seuls propulseurs. Ils effectuent une ample poussée alternative, chaque épaule tour à tour se projetant en avant ou s’effaçant en arrière, et chaque bras tour à tour ramant étendu sous l’eau ou .se balançant légèrement fléchi en l’air. La respiration se prend à la dérobée, lorsque la bouche émerge un peu, ou même ne se prend pas du tout, car certains nageurs nagent, parait-il, pendant cent mètres, à cette cadence forcenée, sans reprendre haleine une seule lois. Mais sur ce point, ainsi que sur la nage rampante en général, je manque tout à fait d’expérience personnelle. Dr H. Miivot.
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- LA PECHE DE LA TRUITE
- La truite est le meilleur poisson de nos eaux, c'en est aussi le plus intéressant à capturer, celui qui nécessite le plus d’habileté et de finesse.
- Elle est d’une habileté prodigieuse pour happer tout ce qui passe en remuant; insectes, vers, petits poissons; elle les voit de loin et, si elle les désire, elle se jette sur eux avec une rapidité extraordinaire, mais son excellente vue lui fait voir aussi bien le pêcheur qui la guette, sa canne et le fil qui pend dans l’eau ; c’est dire qu’il faudra l’approcher avec mille précautions et n’employer que des fils longs et fins. Au repos, défiante, elle se cache, immobile sous une pierre ou le long de la berge, si bien dissimulée que l’on ne saurait deviner sa présence ; elle n’apparaît qu’aux moments où elle chasse sa nourriture ; suivant les uns, cette chasse n’a lieu qu’à l’aurore et au crépuscule ; suivant les autres, elle a lieu tout le temps, jour et nuit, mais l’animal entrecoupe ses
- longue et fine et au besoin un moulinet multiplicateur. Le fil sera de soie fine, solide et imperméable; on le choisira de la couleur qu’on voudra, verte ou naturelle, les professionnels n’étant pas d’accord sur la meilleure teinte à employer, ni sur la subtilité de la truite à distinguer les couleurs. Le plus important est de bien choisir l’appât. Il existe de par le monde, tant en Angleterre qu’en France, quelques milliers de modèles de « mouches . » pour la truite, et il ne manquera pas de conseilleurs pour vous dire qu’il faut n’employer que la « mouche juste », et pour cela avoir toujours sur soi un grand nombre de « mouches » différentes. Laissons ces complications aux grands maîtres et équipons-nous plus simplement, nous n’en perdrons peut-être pas une seule touche.
- Je vous ai dit que la truite se nourrit d’insectes, de vers et de poissons. L’appât devra donc être
- Quelques amorces pour la pêche à la truite.
- repas de repos se répétant toutes les deux ou trois heures ; ce qui est certain, c’est qu’on observe des touches se succédant irrégulièrement, nombreuses à certains moments, rares ou nulles à d’autres. Il est difficile de savoir par quel temps la pêche peut être la plus fructueuse ; chaque pêcheur a sa théorie à ce sujet et tous sont loin d’être d’accord.
- Quoi qu’il en soit, occupons-nous d’abord du bagage nécessaire. Il se réduit à une canne, un hameçon, mais le tout est de les bien choisir et cela est difficile, surtout au milieu des multiples modèles créés par une industrie ingénieuse qui a multiplié et perfectionné au delà de toutes limites l’attirail du pêcheur de truites.
- La canne pourra être très variée; on en .trouve dans le commerce à tous les prix... jusqu’à 300 fr. Inutile de vous dire qu’on peut très bien se servir d’une moins chère, puisque les paysans pêchent souvent avec une ligne ordinaire sans pour cela prendre moins de poissons que les amateurs. L’essentiel est qu’elle soit souple et solide, parce que la truite, une fois ferrée, se défend habilement et énergiquement. Le mieux est d’avoir' une avancée'
- une de ces petites bêtes ou bien une imitation.
- On pourra accrocher à l’hameçon une mouche, un hanneton, une chenille, une sauterelle ou tout autre insecte qui tombera sous la main. L’insecte fixé à l’hameçon sans plomb devra tomber naturellement comme s’il s’était laissé choir ; on le présentera ainsi près de la berge ou autour des pierres de la rivière, en se tenant soi-même prudemment caché.
- La truite étant méfiante et voyant facilement le pêcheur et sa canne, il est souvent nécessaire de lancer au loin, très loin, sa ligne, et, dans ce cas, on risque fort que l’insecte se décroche ou se* déchire et que l’hameçon arrive seul jusqu’à l’eau. Songez que les champions de la pêche à la truite réussissent à lancer leur mouche jusqu’à 30 mètres du bord et plus. On a donc imaginé toutes sortes d’insectes artificiels qui se fixent solidement à la ligne, recèlent en leur flanc un hameçon et permettent les lancers les plus énergiques et les plus lointains. Ces « mouches » artificielles ont les formes les plus variées ; il en est qui imitent à peu près toutes sortes d’insectes ; les pêcheurs préfèrent généralement d’autres « mouches » qui ne ressemblent que de très loin à une bête
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- LE CAMPING
- quelconque ; on en trouve dans le commerce mille modèles, des tailles, des formes et des couleurs des plus variées. Il en est de recommandées pour chaque saison, chaque mois même, et pour tous les aspects de l’eau et du ciel. Reste à savoir si la truite est sensible à toutes ces
- variétés; il sem- *•"' '
- blé que quelques mouches, une'de-mi-douzaine par exemple, suffi -sent, les unes claires pour les jours lumineux et les eaux limpides, les autres plus foncées pour les temps sombres et les rivières plus agitées.
- On peut aussi amorcer sa ligne avec un ver de terre qu’on enfonce sur l’hameçon de manière à le cacher complètement et à laisser
- une partie du ver s’agiter librement au bout, ou encore on peut acheter des vers artificiels en caoutchouc tout montés. Enfin, on peut encore amorcer avec un poisson. Le véron étant le compagnon habituel de la truite et aussi son gibier, on passe l’hameçon dans la bouche du véron et on le fait ressortir par le corps de façon que la pointe dépasse. On peut aussi employer divers appâts artificiels rappelant plus ou moins un véron, depuis une imitation presque
- Le lancer de la mouche volante.
- parfaite en caoutchouc jusqu’au devonetàla cuiller, qui ne rappellent que de fort loin un poisson.
- On peut pêcher la truite, immobile, dans un endroit où la rivière se ralentit et dort ; on peut aussi se promener lentement en descendant le courant, soit que
- l’hamecon «lisse
- » O
- 1 entre deux eaux, c’est la pêcheàlamou-che noyée, soit qu’on le fasse sauter doucement sur l’eau, c’est la pêche à la mouche sèche. Le procédé le plus classique est la pêche aulancer; on jette la mouche dans le courant, soit au-dessus, soit au-dessous, up-stream ou down-stream. Le mieux est peut-être le lancer up-stream, la mouche tombant en amont du
- pêcheur, sans que la truite ait entendu ni vu ses mouvements. L’habileté consiste à lancer sa mouche aussi loin qu’on le désire, de façon qu'elle tombe au point voulu, doucement, comme un insecte se pose sur l’eau, sans que le fil ni l’avancée viennent tremper dans l’eau, le tout en faisant le moins de bruit possible. Réussir un beau lancer demande une habitude, un entraînement et une adresse qui font de la pêche de la truite un des plus beaux sports.
- LE CAMPING
- Iaire un voyage en transportant son logement est devenu un sport. Nous ne parlerons pas ici des roulottes automobiles somptueuses qui circulent depuis quelques années, et nous adresserons seulement aux touristes désireux de circuler (en montagne surtout), sans être obligés de revenir chaque soir dans gg^L-un hôtel.
- Les modèles de tente sont nombreux et connus, et le meilleur à ce point de vue est certainement la tente dite coloniale, à double toit (fig. 1). Avec des dimensions de 2 m. sur 2 m. environ, elle abrite commodément deux personnes, couchant sur des lits pliants. Pour des séjours assez prolongés, elle constitue un
- idéal; mais quoique d’un montage très facile, elle est déjà assez encombrante et lourde (une trentaine de kilos) et ces conditions imposent son installation dans un centre bien choisi autour duquel on rayonnera. Le modèle dit de jardin ou de plage est absolument à rejeter. La forme même de cette tente ne se prête pas au repos allongé, et par sa conformation sans haubans ni raidisseurs, elle ne résiste pas aux intempéries. Cette question des raidisseurs doit être soigneusement considérée et il est bon de veiller toujours à leur tension, car si la tente a été montée par temps sec, et que la pluie survienne, les cordes se raccourcissent et sont capables d’arracher les piquets ; le reste se devine !...
- Bien choisir aussi l’emplacement de façon à ne pas trouver concentrés dans l’immeuble tous les produits du ruissellement pluvial.
- Une bonne toile par terre évitera le contact trop direct du sol, et l’aménagement se complétera d’une
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- LE CAMPING
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- petite table formée de quatre piquets fichés en terré, sur lesquels on clouera quelques planches ou le couvercle d’une caisse. On peut aussi réaliser une table commode à l’aide d’une large planchette se vissant à la place de l’appareil sur un pied photographique. Un autre meuble presque indispensable sera constitué à l’aide de trois bâtons : deux fourchus fichés en terre, le troisième, reposant dessus horizontalement. Sur ce porte-manteau se déposeront ceux des vêtements qu’on ne suspendra pas à une corde courant sons le faite de la tente, et l’on y pendra aussi les souliers bourrés de papier journal : il ne faut rien laisser sur le sol dont l’humidité est toujours néfaste. Si les branches ou pieux manquent pour cette réalisation, disposer alors un socle de pierres plates assez élevé.
- Je rappellerai seulement que vers l’aube le froid est toujours pénétrant, et les yeux en souffrent particulièrement. Le brave bonnet de coton s’impose, enfoncé jusqu’aux yeux, ou plus élégamment un bonnet de laine tricoté, une cagoule de skieur ou d’aviateur, etc....
- Il est indispensable d’emporter un bon réchaud à alcool pour les infusions chaudes, une cuvette de toile pour la toilette, un ou deux seaux de toile, ët la batterie de cuisine à l’avenant. Une lanterne, un flambeau dé jardin sont utiles, pour pouvoir circuler dehors au besoin, la nuit venue.
- Un tel campement vaut une villégiature dans un chalet ; mais, il permet seulement de rayonner, ou alors il devient ruineux.
- Le vrai passionné de courses et de vie à l’air libre réduira sa tente à un grand carré de toile tannée ou imperméable, d’environ
- entre eux un espace assez régulier d’environ 2 m. de long; assez rapidement les intervalles seront obs-
- Fig. i.
- La tente coloniale.
- Fig. 3. — Un modèle d’abri très simple.
- o m. Xo m. munie d’œillets sur tout le pourtour. Deux modes d’installation sont à retenir : En montagne, choisir quelques gros blocs rocheux laissant
- trués par des sortes de murailles de pierres accumulées. Sur ces murs primitifs les bâtons ferrés disposés horizontalement formeront un faîtage maintenant la toile qui couvrira le tout, à la manière d’une bâche; elle sera maintenue par des cordes, dont il est bon d’avoir une provision, passant dans les œillets et attachées à des piquets, des grosses roches ou des robustes broussailles. Le tout pourra être consolidé par des suppléments de pierres empilées par dessus les bords retombants de la toile-(fîg. o).
- Dans l’autre cas, la carcasse de la tente sera faite de bâtons, d'un pied d’appareil photographique , ficelés ensemble et complétés de haubans (fig. 2).: La toile jetée sur l’ensemble sera retenue au sol par un cordon de pierres, et la fermeture .assurée par deux triangles supplémentaires, agrafés ou attachés par le moyen des œillets en bordure. Pour le couchage,, contentez-vous d’une chaude, légère et grande couverture. On s’y enroule entièrement, et, sur la toile recouvrant le sol, il n’y a plus qu’à s’endormir.
- Avec quelques ustensiles très réduits, le réchaud avant tout, et les provisions, dont une gourde d’alcool à brûler, vous avez assez à porter : il faut négliger tout ce qui n’est pas rigoureusement indispensable..
- L. Rudaux.
- Fig. 2. — Montage d’une petite tente.
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- LE CANOË CANADIEN
- Il y a longtemps déjà que pendant la belle saison, les étudiants des universités américaines profitent de leurs vacances pour descendre les rivières des Etats-Unis et du Canada. Nous commençons à les imiter et nous ayons raison. Le Canoë Canadien est un bateau très léger, beaucoup plus stable qu’une
- Passage d’un rapide sur la Creuse.
- périssoire, plus navigable qu’une yole et permettant de passer aussi bien dans les parties d’un cours d’eau où le courant est très rapide que dans celles où le manque de profondeur proscrit les embarcations à grand tirant d’eau. Même dans le cas où la rivière est par endroits presque à sec le voyage n’est pas arrêté pour cela; les équipiers portent le bateau sur leurs épaules jusqu’à une place où la navigation est redevenue possible.
- La manière la plus intéressante de se servir du Canoë est de descendre au fd de l’eau une rivière à courant rapide serpentant au milieu des gorges pittoresques comme sont en France le Tarn, la Garonne, l’Ardèche, la Yézère, la Sarthe, l’Orne, etc.
- Passage d’un rapide sur l’Ardèche.
- Le Canoë est construit en un bois léger, et très solide. Le bordé est en cèdre et les membrures très rapprochées, auxquelles il doit sa grande solidité, sont en tilleul d’Amérique. Yoici les dimensions d’un bateau pour deux.personnes :
- Longueur. Largeur intérieure. Profondeur. Poids.
- 4 m. 42 68 cm. 4/2 29 cm. 4/2 25 kg
- Ces proportions restreintes et ce poids très faible permettent son transport par chemin de fer au même tarif qu’une simple bicyclette.
- Les modes de propulsion employés sont la pagaie, la rame ou la voile. Pour naviguer à la voile, ce
- qui n’est d’ailleurs possible que sur des rivières peu accidentées, on adjoint au bateau des dérives, latérales, qui lui permettent de faire route avec vent de travers; il n’est pas construit d’ailleurs pour faire le plus près avec un très bon cap. Si l’on veut employer les rames, on place à l’intérieur un siège mobile auquel sont fixées deux branches métalliques supportant des tolets. Mais, à mon avis, le Canoë n’est pas destiné à être utilisé de cette manière; les bateaux à voile et les yoles à l’aviron conviennent mieux que le canoë à ces usages. C’est la pagaie qui est le véritable moteur. Assis dans le fond du canoë, les jambes étendues horizontalement, le dos appuyé sur un dossier attenant aux traverses, face à la direction de la marche, on se laisse descendre au courant en donnant de temps en temps un coup de pagaie. Grâce au peu d’espace que nécessite ce mode de propulsion, il est possible de naviguer dans de simples fossés lorsque l’occasion se présente. Dans les parlies calmes d’un cours d’eau, la vitesse normale est d’environ 5 kilomètres à l’heure. Grâce à la légèreté et à la solidité du canoë on peut, dans un grand nombre d’endroits, descendre les rapides; c’est une sensation très agréable et sportive de se sentir ainsi entraîné par un courant très vif en redressant l’embarcation d’un coup de pagaie donné
- Le canoë canadien.
- à propos. Si le barrage est trop élevé pour être franchi sans danger (chute des moulins, écluses, déversoirs, etc.) on transporte le canoë à bras d’un bief dans le suivant. Il est prudent de s’assurer, avant de franchir un rapide, qu’il y a la profondeur nécessaire, et que les rochers à fleur d’eau peuvent être évités. S’il y a des vagues ou des remous, pagaier vigoureusement de façon à ne jamais être pris de travers par les lames.
- Le bateau doit être muni de fausses quilles dites quilles d’échouage, pour protéger le bordé des chocs contre les rochers.
- Les bains forcés sont rares en canoë lorsque l’on est prudent et que l’on ne s’engage dans un rapide qu’après avoir inspecté l’aspect de la rivière ; néanmoins il est bon de savoir nager. La manière la plus commode de transporter ses bagages est de les enfermer dans des sacs de toile imperméable hermétiquement clos que Ton place à l’avant et à l’arrière. On peut emporter utilement un petit chariot démontable qui permet de franchir sur terre quelques centaines de mètres le long d'un passage difficile.
- Un des grands agréments du canoë est de permettre l’accès de régions sauvages où les communications sont difficiles à cause du manque de routes.
- sont difficiles à cause du manque Pierre Jolibois.
- , ; : . Docteur es sciences.
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- L’AUTOMOBILISME ET LE TOURISME
- Conseils pratiques
- L’automobilisme est un précieux moyen de tourisme; bien employé, il est moins dispendieux qu’on pourrait le croire a priori. A,qui veut utiliser l’automobile en vacances, un certain nombre de questions importantes se posent. Nous avons cherché à répondre brièvement à quelques-unes d’entre elles.
- Choix de la voiture. — Le choix de la voiture dépend évidemment d’une foule de conditions personnelles que nous ne pouvons examiner en détail.
- Ne pas perdre de vue que les dépenses croissent très rapidement avec la puissance des véhicules. Nous préciserons ce point un peu plus loin. Quelle que soit la puissance adoptée, voici quelques recommandations utiles.
- Parmi les chiffres de démultiplication que propose le constructeur, choisir les plus faibles ; ce sont eux qui donnent le plus de souplesse à la voiture, rendent sa conduite la plus agréable en terrain accidenté et [donnent la meilleure vitesse moyenne.
- Comme moteur, préférez le A-cylindres, très souple et d’un bon rendement économique
- Les embrayages métalliques à disques multiples, ou à plateau de fibre du type Panhard, sont excellents et de tout repos. S’ils comportent un bain d’huile, il faut y mettre exclusivement de l’huile très fluide, oléoiiaphte n° 1 par exemple.
- Les boites à quatre vitesses sont à préférer aux boites à trois vitesses, elles procurent une plus grande souplesse de marche en terrain accidenté.
- Transmission par cardans avec pont arrière, ou avec cardans transversaux de Dion. Éviter la chaîne, passée de mode.
- Les roues doivent être égales, de même type, avec bandages de mêmes dimensions. La roue en bois, à jante amovible, nous parait la plus recommandable, et nettement préférable à la roue amovible, parce qu’elle comporte des rechanges moins encombrants et moins lourds. La manœuvre de remplacement est sans risque avec la jante amovible ; avec la roue amovible, elle peut être dangereuse pour la voiture et l’opérateur, si le cric vient à glisser, laissant la voiture .retomber sur son essieu.
- La voiture en ordre de marche, et avec sa charge normale, doit ensuite être pesée, et il faut noter le poids relevé pour chacun des essieux. Ces poids sont indispensables à connaître, pour choisir le calibre des pneus et pour fixer la pression de gonflage.
- 11 sera prudent, pour le tourisme, de se servir de pneus antidérapants, aux quatre roues pour simplifier ces rechanges. L’économie conseille de mettre les enveloppes neuves aux roues motrices, de les y laisser jusqu’au moment où les rivets centraux ont la tête usée au ras du cuir, et de les passer à ce moment aux roues avant.
- Nous conseillons de se munir d’un indicateur de vitesse avec compteur kilométrique : ses indications
- sont précieuses pour conduire sûrement, sagement et économiquement.
- Avant le départ, passer une visite minutieuse de. tous les organes, graisser avec soin.
- Si la voiture n’a pas roulé depuis longtemps et que les ressorts soient rouillés, il est prudent de les démonter, de séparer les lames, de les gratter jusqu’au poli, et de les graisser avant de les remettre en place. Une bonne précaution consiste à intercaler entre chaque lame une feuille de laiton de 1 millimètre d’épaisseur, qui adoucit le frottement et empêche le collage des lames par la rouille. Ne pas oublier de mettre, entre l’essieu et le ressort, une cale en bois, qui permet un serrage efficace des brides de fixation.
- Remèdes aux pannes les plus fréquentes :
- 1° Le jioteuii refuse de fonctionner. — À) L'allumage fonctionne. S’assurer, en tournant la manivelle, s’il y a de la compression dans tous les cylindres :
- a) Il y a de la compression : vérifier le carbura-lenr. S’il est avarié ou fautif, il est :
- Noyé, l’essence coule sur le sol, c’est que le pointeau a besoin d’être rodé, ou que la soupape à billes n’est pas étanche, ou que le flotteur est percé ou qu’après réparation il est trop lourd, etc.
- Manque d'essence, provient du ressort de soupape à billes trop fort, en couper une spire, canalisation obstruée, gicleur bouché, trou d’air de la chambre à niveau constant bouché, etc.
- Sile carburateur n’a rien d’anormal, il peut y avoir avarie :
- À la tuyauterie d’aspiration, à la soupape d’échappement, cà la commande des gaz, à la canalisation d’essence; ou encore il y a de l’eau dans l’essence, ou le réservoir est vide.
- b) Il n'y a pas de compression. L’avarie est extérieure au moteur : soupape cassée (assez,rare) ;, tiges de soupapes encrassées; ressort de soupape cassé ou trop recuit; cylindre fendu. L’avarie est intérieure au moteur : segments collés (pétroler), segments désorientés ou brisés (le pétrole reste sans action) ; fuite d’eau dans le cylindre, joint de fond de cylindre mal fait, ou fissure dans la paroi (on trouve de l’eau dans la canalisation d'échappement).
- B) L’allumage ne fonctionne pas. — Dévisser un fil de bougie : *
- a) Il y a une étincelle à la borne de bougie quand on approche le fil. Dévisser la bougie, on trouvera : bougie cassée,'bougie encrassée ou humide, pointes de bougie cassées ou trop loin (il faut 0 mm 5 environ), pointes de bougie au contact, etc.
- b) Il n’y a pas d’étincelle à la borne de bougie, la panne provient du fd, ou de la magnéto.
- En détachant le fil de la borne correspondante de la magnéto, si on a une étincelle au moyen d’un
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- 90 —.....L’AUTOMOBILISME
- bout de fil ou un tournevis entre la borne de la magnéto et l’aimant, c’est le fil qui était avarié. Sinon, c’est la magnéto qui est fautive.
- L’ordre de fréquence des dérangements possibles est alors :
- 1° Yis platinées encrassées ou trop loin, les nettoyer et les resserrer (à la rupture elles ne doivent pas s’écarter de plus de 0 mm 5 environ), leur tête doit être bien plane. Une panne de ce chef est fatale, par usure normale, au bout de quelques milliers de kilomètres ; 2° le charbon central peut être cassé, ou fortement encrassé; 5° le distributeur peut être encrassé par de l’huile, il peut être brisé par un choc maladroit (avarie assez rare) ; 4° les fils du bobinage peuvent être avariés, court-circuit intérieur, etc., avarie très rare : il faut remplacer la magnéto ; 5° les aimants ne sont presque jamais à incriminer; 6° la magnéto se trouve isolée de la masse par de l’huile intercalée sous son socle, la séparer et l’essuyer.
- 2° Le moteur s’arrête après quelques tours.
- Moteur qui grippe par manque d’huile, ou d’eau, moteur dont le carter est noyé d’huile (fume beaucoup s’il part), vidanger. Cylindre fendu se remplissant d’eau.
- Le moteur tourne à peu près, à petite allure sur place, mais a de nombreux ratés dès que l’on veut emballer mauvaise carburation, système d’automaticité du carburateur coincé, pointes de bougie trop écartées, etc.
- 3° Le moteur fonctionne normalement. — À) L'embrayage fonctionne.
- a) Le levier des vitesses ne signale rien d’anormal. Si l’arbre cardan tourne jusqu’au pont arrière, c’est que l’avarie est intérieure à ce pont : le diagnostic peut se faire en soulevant l’essieu sur un cric et en auscultant l’intérieur avec précaution.
- Si l’arbre cardan ne tourne pas, c’est que l’avarie est dans la boîte de vitesse, ou que le joint de cardan est rompu; se sent en secouant l’arbre.
- b) Le levier de vitesse signale un accroc. Dans ce cas, on a une avarie intérieure de la boîte de
- ET LE TOURISME :
- vitesses : il faut examiner l’intérieur de la boîte.
- B) L'embrayage cale sur une vitesse particu-
- lière. On a affaire à une rupture d’une ou plusieurs dents d’engrenages correspondants à la vitesse considérée. ' 1
- C) L’embrayage cale sur toutes les vitesses. On a affaire dans ce cas à un coincement d’arbres de transmission, au grippement d’une fusée lisse de roue, à un frein resté serré, etc.
- D) L'embrayage ne fonctionne pas. 1° La commande d’embrayage fonctionne, mais l’embrayage n’entraîne pas : ressort brisé ou trop faible, cuir de cône usé de telle manière que le cône porte en bout. Axe cassé, plaques ou disques gondolés, clavetages de l’embrayage cisaillés (assez rare) ; 2° la commande de débrayage ne fonctionne pas : arbre grippé, cuir collé, segments grippés, disques grippés, huile trop épaisse collant les disques, etc.
- Quant aux pannes de pompe à eau ou à huile, ruptures de courroie de ventilateur, etc., elles sont évidentes et faciles à trouver, sinon à réparer.
- Quelques données budgétaires. — Le budget d’une automobile, abstraction faite des réparations, comporte deux sources importantes de dépenses : 1° l’essence et l’huile; 2° les pneumatiques.
- La consommation en essence d’une voiture varie suivant la puissance motrice, le poids et la vitesse, le genre de carrosserie (ouverte ou fermée). Quant aux pneus, leur usure est fonction de bien plus de données encore. La prévision théorique du budget d’une auto serait un problème fort complexe.
- Dans leur excellent livre J'achète une automobile, MM. Faroux et Cariés publient, d’après de nombreuses expériences, un tableau du budget moyen d’une voiture 4-cylindres, en France (1915). Nous en extrayons les chiffres ci-dessous :
- Nous n’avons pas fait entrer dans ce tableau les frais fixes : impôts et assurances, et amortissements qui n’interviennent pas dans le coût d’une excursion.
- ( Voir dans le Supplément de ce Numéro, pp. 57, 58 et 39 les renseignements sur Je transport en chemin de fer et Ici douane. )
- Dénomination fiscale en chevaux 8 12 16 21 40
- Dimension maxima du moteur 70X110 80x120 90x120 100x120 120x140
- Genre de carrosserie ouverte fermée ouverte fermée ouverte fermée ouverte fermée ouverte
- Essence aux 100 km ( Litres. • . . . 9 10 12 13 14 15 18 12 26
- (0,50 le litre).. . . ( Francs 4,50 5 6 6,50 7 7,50 9 9,50 13
- Huile aux 100 km j Litres . 0,5 0,5 0,8 0,8 0,8 0,8 1 1 2
- (1 fr. le litre) . . t Francs. . ..... 0,50 0,50 0,80 0,80 0,80 0,80 1 1 2
- ( Dimensions usuelles 90 105 105 105 105 120 120 120 135
- p ) Prix d’un train lisse Fneus. j prJ[x au en fr> par roue _ _ 420 1,015 640 0,0-/0 640 0,025 640 0,025 640 0,025 750 0,030 750 0,030 750 0,030 1000 0,050
- ' Prix aux 100 km en fr. pour 4 roues. 8 8 10 10 10 12 12 12' 20
- Total pour 100 km 13 13,5 16,8 17,5 17,8 20,3 22 22,5 35
- • Avec majoration de 20 % . . 15,6 16,2 20,16 20,76 21,36 24,36 26,40 27,00 42
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- LA PHOTOGRAPHIE EN VILLÉGIATURE
- ]. L’appareil. — Châssis-magasin ou châssis séparés? — L’appareil doit être peu encombrant, mais il ne faut pas d’excès et nous ne recommanderons pas les formats trop petits. On restera dans une très bonne moyenne en prenant pour le stéréoscope le format 6 X 15 et pour les vues simples, le format 9x12. Dans un cas, comme dans l’autre, si on tient à avoir un châssis-magasin, nous l’acceptons, mais ce n’est qu’à la condition qu’il puisse être fait également usage de châssis séparés. En effet, ceux-ci ont plusieurs avantages : en premier lieu, ils permettent d’avoir à volonté, et selon le cas, des plaques antihalo, orthochromatiques, autochromes, extra-rapides. Sans avoir toujours avec soi toutes ces variétés, il est bon d’en avoir au moins quelques-unes et, ne serait-ce que pour la couleur, il faut avoir des châssis. En second lieu, il n’est pas toujours nécessaire d’emporter avec soi 12 plaques dans toutes les excursions; souvent, très souvent, 4 ou 6 suffisent, pour, ceux qui savent choisir.
- Objectif dédoublable. — Une autre recommandation relative à. l’objectif nous paraît essentielle : c’est d’avoir un type dédoublable, c’est-à-dire permettant l’emploi d’une seule lentille. On double ainsi à peu près le foyer et on verra que, dans bien des cas, un paysage insignifiant avec l’objectif complet, deviendra très intéressant si on fait usage de l’une des lentilles seulement. Cela nécessite naturellement un soufflet à l’appareil ; mais tous les 9x12 pliants se prêtent parfaitement à cette condition.
- Emportez un pied. — Nous recommandons d’emporter toujours un pied; il en est de très portatifs et très suffisamment stables, malgré leur petit volume, quand ils sont repliés. Il faut, pour pouvoir développer, au moins 1 ni. 50.
- L’emploi du pied est indispensable pour la couleur ; mais même pour le noir et pour l’instantané on se trouvera bien de l’employer pour bien choisir son sujet et faire une mise en plaque correcte.
- Voile et manchon. — Le voile noir peut être très réduit. Il ne faut pas compter le remplacer par les volets ou abat-jour dont certains appareils sont munis sur le verre dépoli ; ils ne permettent pas de voir suffisamment l’image. On fera bien de faire coudre un morceau d’étoffe noire en forme de manchon, muni à l’un des bouts d’un élastique qui servira à l’assujettir sur la chambre; l’autre bout restera libre et assez ouvert pour passer la tête. Les dimensions d’un manchon de ce genre seront de 0 m..55 de long et 0 m. 40 de diamètre; la lustrine noire mate, comme celle qui est utilisée pour les tabliers d’écolier, est très indiquée pour cet usage.
- Il sera très utile d’avoir aussi un manchon pour charger les châssis. On le fait en lustrine épaisse, doublée de flanelle rouge. On en trouve de tout faits
- dans le commerce; mais il est facile d’en faire un. Voici les dimensions : longueur 0 m. 90, diamètre 0 m. 55. On termine les deux extrémités en forme de poignets de 8 à 10 centimètres de long, juste assez ouverts pour y passer les bras, et on y met de forts élastiques afin d’assurer une adhérence complète qui empêche l’accès de la lumière. D’ailleurs, quand on se sert du manchon pour charger le châssis, on choisira une chambre sombre, ou bien on fera l’opération le soir. On fera bien de s’entraîner, avec de vieilles plaques, à faire le chargement et le déchargement, ce qui est en somme très facile avec un peu d’attention.
- JL Le développement. — Le matériel de développement. — Voyons maintenant ce qu’il faudra emporter pour développer les clichés. Deux cuvettes seront suffisantes : une pour le développement, l’autre pour le fixage. Si on ne fait que de la photographie en couleurs, on peut très bien se contenter d’une seule, les opérations successives pouvant sans inconvénient être faites dans la même cuvette.
- Il faut éviter d’emporter des liquides avec soi, mais on fera bien d’avoir quelques flacons vides de 100 et de 250 c. c. qui seront utilisés ultérieurement pour les solutions qui peuvent servir plusieurs fois; on aura des étiquettes gommées pour les repérer au besoin. A cela il faudra joindre un verre gradué de 250 c. c., une éprouvette à pied de 20 c. c. et un compte-gouttes, un agitateur en verre, un petit entonnoir et des filtres. Deux ou trois cuillères à moutarde pourront être très utiles ; on les choisira de dimensions différentes et on fera bien de les doser auparavant pour divers produits. Cela n’a pas besoin d’être fait d’une façon absolument exacte, les formules n’exigeant pas en général d’être exécutées avec une grande précision. On pourra d’ailleurs se procurer dans le commerce des produits tout dosés par paquets de 0 gr. 50 ou I gramme ; mais rien n’est plus simple que de les préparer soi-même, dans des petits paquets en papier paraffiné qu’on trouve en abondance dans les pochettes de papier au citrate. à
- Quelques formules utiles pour le développement. — Pour le développement, nous recommandons particulièrement celui qui n’exige que deux produits en poudre : le diamidophénol (ou amidol) et le sulfite de soude anhydre.
- La formule fondamentale est la suivante :
- Eau...................... . 100 c. c.
- Diamidophénol. ..... 0 gr.,50
- Sulfite de soude anhydre . . 5 gr.
- Mais on se souviendra que le sulfite est ici un accélérateur et que le bain est d’autant plus énergique qu’il y a plus de différence entre le diamido et le sulfite. À poids égaux de l’un et de l’autre, soit 0 gr. 50 de chaque, on aura un développement peu actif, permettant de tâter le cliché; on ajoutera ensuite le sulfite.
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- 92 ============ LA PHOTOGRAPHIE EN VILLÉGIATURE
- Le bromure (le potassium a peu d’action sur ce révélateur ; il faut au moins 5 c. c. de la solution à 10 pour 100 pour que l’action se fasse sentir.
- Le bain qui a servi pour 3 ou 4 clichés successifs doit être jeté ; il ne se conserve pas. On fixe dans Yhyposulfite de soude à 20 pour 100.
- Quand le cliché est fixé, il reste à le laver et on n’a pas toujours l’eau en abondance. On fera donc bien d’emporter une cuve en zinc à rainures. Elle servira d’ailleurs de boite pour emballer bien des petits objets fragiles.
- On mettra les clichés à tremper dans cette cuve 5 minutes et on changera l’eau deux fois ; puis on les baignera dans une solution de Thioxydant Lumière à 1 pour 100 pendant 5 minutes. Après quoi on lavera à l’eau pure encore pendant 5 minutes en changeant l’eau 2 ou 3 fois; puis on fera sécher.
- Pour sécher les clichés. — Pour cette opération on fera bien d’emporter un séchoir pliant à rainures qui tient peu de place; mais il faut avoir soin de ne pas mettre les clichés trop rapprochés les uns des autres dans toutes les i*ainures; car, dans ces conditions, ils ne sèchent que très lentement; on les écartera de 4 ou 5 cm l’un de l’autre.
- Comment tirer les épreuves. — Les clichés étant bien secs, il faut pouvoir les tirer, car les personnes qu’on rencontre en villégiature et qui figurent sur le cliché ne manquent pas d’en demander une épreuve.
- On prendra des papiers au gélatino-chlorure d'argent, papiers au citrate, solio, etc..., à image apparente et on aura 2 ou 5 châssis-presse.
- Un bon fixage-virage facile à faire, qui se conserve bien et peut servir pour de nombreuses épreuves, se fait avec de Y alun ordinaire, de Y acétate de plomb et du chlorure d'or.
- On fait dissoudre dans 500 c. c. d’eau bouillante 125 gr. d’hyposulfite et 7 gr. d’alun; on laisse refroidir, on ajoute alors 1 gr. d’acétate de plomb qu’on a fait dissoudre à part dans un peu d’eau froide. On laisse reposer et on conserve cette solution. Pour le virage des épreuves on en prend 100 c. c. auxquels on ajoute 6 c. c. de chlorure d’or à 1 pour 100 dans l’eau distillée ou de pluie. On conserve le virage qui a servi et on le rajeunit en ajoutant un peu de bain neuf, par exemple, 25 c. c. de la solution hypo-alun et 1 c. c. de la solution de chlorure d’or.
- Pour laver les épreuves, on les change d’eau 5 ou 6 fois pendant 10 minutes en appuyant avec le plat de la main sur le fond de la cuvette pour les bien essorer entre chaque lavage. On les passe pendant 5 minutes au thioxydant Lumière à 1 pour 100 et on les lave de nouveau à 2 ou 3 eaux. Après quoi on les applique sur une tôle émaillée pour les glacer en appuyant avec une raclette en caoutchouc et en ayant soin de les recouvrir auparavant d’une feuille de papier buvard recouverte elle-même d’un papier blanc glace ou d'une toile cirée. Il n’y a plus qu’à laisser sécher, elles se détacheront d’elles-mêmes
- quand elles seront sèches, sans jamais coller comme cela arrive souvent sur le verre.
- Il est bon, pour le cas où l’on serait pressé, de donner quelques épreuves rapidement, d’avoir du papier au' gélatino-bromure qui donne l’image par développement. Le papier Radios donnera de très bons résultats ; il est facile à traiter parce qu’il ne demande pas l’obscurité complète et peut être manipulé et développé à la lumière d’une bougie. Le développement au diamidophénol avec beaucoup de
- bromure lui convient très bien.
- Eau .................................100 c. c.
- Sulfite de soude anhydre.............. 5 gr.
- Diamidophénol......................... 0 gr. 50
- Solution de bromure de potassium
- à 10 pour 100. ................ 20 c. c.
- On lave à l’eau pure et on fixe dans l’hyposulfite de soude à 20 pour 100.
- Si l’on fait du stéréoscope, on aura soin d’emporter un appareil pour regarder les épreuves et des cartons pour coller celles-ci, après les avoir coupées et inversées droite et gauche. Le collage se fera avec de la seccotine qu’on met en très petite quantité sur deux des bords. On fait adhérer bien à plat en mettant dans le châssis-presse.
- IV. La photographie en couleurs. — Si l’on veut faire de la photographie en couleurs, plus facile en somme que la photographie en noir puisqu’il n’y a pas de positif à tirer, on aura soin d’emporter un écran jaune spécial, des plaques autochromes, de la métoquinone, du bisulfite de soude et de Y ammoniaque, c’est le seul liquide qu’il faudra avoir ; il en faut d’ailleurs très peu. Nous recommandons la formule de développement suivante. On fait dissoudre à chaud.
- Eau...................... 250 c. c.
- Métoquinone................ 3 gr.
- Sulfite de soude anhydre . . 25 —
- Bromure de potassium ... 1 gr. 5
- Quand la solution est froide, on la filtre et on ajoute 8 c. c. d’ammoniaque. Ce bain concentré s’emploie comme il sera expliqué plus loin.
- Le bain inverseur se compose de :
- Eau..........................1000 c. c.
- Bisulfate de soude. .... 50 gr.
- Permanganate de potasse . . 2 —
- On évite ainsi d’emporter de l’acide sulfurique, ce qui pourrait être dangereux. On trouve dans le commerce des tubes de verre contenant les deux sels séparés et dosés pour 1 litre.
- Les plaques autochromes, quoi qu’on en ait dit, peuvent sans inconvénient aucun rester, avant leur exposition, 2 mois, et même plus, dans les châssis ; pourvu qu’on ait soin de les laisser en contact avec le carton qui les accompagne dans les boîtes. Mais il est toujours préférable de ne pas tarder à les développer quand elles ont été exposées ; autant que possible, ne pas attendre plus de 8 à 10 jours.
- Pour éviter les insuccès on fera bien de se servir du développement méthodique, qui con-
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- CONCOURS DE CERFS-VOLANTS
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- sistc à tàtcr le cliché dans un bain faible de :
- Eau..........................100 c. c.
- Bain concentré ci-dessus. . . 5 —
- Dès qu’on voit apparaître l’image, on ajoute 15 c. c. de bain concentré. Le temps écoulé entre l’immersion de la plaque dans le bain faible et la venue de l’image sert à déterminer le temps total du développement en se conformant au tableau qui se trouve dans chaque boîte de plaques. Il faut considérer que c’est là un renseignement très utile, sans toutefois s’y conformer aveuglément. On regardera l’image par réflexion, en bonne lumière verte pendant quelques instants, avant d’arrêter. Il peut se faire, en effet, qu’on ait mal apprécié le moment de l’apparition de l’image et il est toujours préférable de contrôler si elle est assez détaillée.
- Nous conseillons de ne jamais vernir les plaques, mais de les doubler aussitôt sèches.
- La question du laboratoire est toujours la plus difficile en voyage. Pour le-chargement des plaques on aura le manchon qui sera toujours préférable. Pour le développement, si on n’est pas sûr de l’obscurité complète, o.n fera l’introduction dans la
- cuvette rapidement, en couvrant les mains et le châssis avec le voile noir. Quand la plaque est bien imprégnée du révélateur, elle est moins susceptible de se voiler.
- L’éclairage du laboratoire. — Il y a peu de lanternes de voyage. On peut recommander celle en papier-toile de Derepas ; elle se plie comme un portefeuille et, dépliée, présente une grande surface éclairante avec une bougie. Il ne faut pas craindre de s’éclairer largement, l’essentiel est d’avoir une lumière qui n’impressionne pas les plaques. Cependant, si l’on veut pouvoir faire de la couleur, cette lanterne ne pourra pas servir. On prendra la lanterne Bilux de Joux qui peut être utilisée dans tous les cas. Elle porte, en effet, les 2 éclairages : vert et rouge, au moyen de papiers Virida et Rubra de Lumière garantis inactiniques et dont l’un, le Virida, a été spécialement créé pour la plaque autochrome. Cette lanterne est entièrement en métal et se démonte très facilement pour le voyage ; les surfaces éclairantes sont de la dimension 13x18. Elle dispense d’en avoir d’autre, même pour le laboratoire à poste fixe. G. M.
- CONCOURS DE CERFS-VOLANTS DE “ LA NATURE ”
- Parmi tous les amusements intelligents auxquels on peut se livrer au cours des vacances, il en est un, particulièrement, qui esta la fois très « distraction » et très « scientifique » : c’est le cerf-volant.
- Mon Dieu! oui, le bon, le vieux cerf-volant a cessé detre un jouet, et, s’il est encore divertissement comme sport, il devient de plus en plus un précieux auxiliaire pour la science pure et pour la science appliquée; car son utilisation se voit pour les recherches météorologiques, pour la télégraphie sans fil et pour la géographie.
- En météorologie, tout le monde n'a pas les moyens de lancer quotidiennement des ballons-sondes pour explorer la haute atmosphère, tandis qu’un cerf-volant peut enlever de légers instruments enregistreurs jusqu’à 400 m. et 500 m. En télégraphie sans fil, on n’a pas toujours à sa disposition une tour de 500 mètres pour porter une antenne qu’un cerf-volant enlèvera avec la plus grande facilité. Le cerf-volant porte à des hauteurs considérables des appareils de photographie qui peuvent prendre des vues des pays sous-jacents, ressource inappréciable pour les explorations des pays nouveaux; enfin, au point de vue « sauvetage », le cerf-volant a été utilisé pour lancer une amarre entre le rivage et un navire à la côte : il a donc ses applications humanitaires.
- Aussi La Nature a-t-elle pensé à ouvrir, pour ses lecteurs, un concours de cerfs-volants au cours des prochaines vacances. Que sera ce concours?
- Tout d’abord, disons pour rassurer nos lecteurs jeunes ou vieux, que le concours sera « dispersé »,
- c’est-à-dire que les concurrents s’essaieront « sur place » à faire de leur mieux, sans être obligés de venir en un lieu unique et à une date déterminée affronter les aléas de la lutte. Les chevaliers du cerf-volant lanceront donc leurs appareils où ils se trouveront, et à la date qui leur conviendra le mieux; ils choisiront le vent qui leur semblera le plus favorable. Nous aurons, d’ailleurs, un témoin incorruptible pour nous renseigner sur la sincérité de leurs opérations : ce témoin, c’est la photographie.
- Car notre concours sera un concours de photographies faites par cerfs-volants.
- Les concurrents devront donc construire eux-mêmes ou se procurer un cerf-volant capable d’enlever un petit appareil photographique, et ils devront envoyer au jury spécial qui sera constitué pour apprécier et classer leurs épreuves, au moins trois et au plus cinq épreuves photographiques, prises enl’air.
- Le jury fera porter son appréciation sur la valeur scientifique, anecdotique, photographique et technique de l’envoi. ( Voir le programme détaillé pages 55 et 54 du Supplément.)
- Telles sont les grandes lignes de notre concours ; il combine l’attrait d’un sport intéressant et amusant à celui de l’ingéniosité de construction ou de lancement, et à l’intérêt scientifique des résultats.
- Nous espérons que de nombreux concurrents, jeunes et vieux, s’y mettront avec enthousiasme, et que La Nature aura à publier dans ses colonnes — car elle les publiera — de magnifiques photographies prises en. cerf-volant par ses fidèles et habiles lecteurs. Alphonse Berget.
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- COMMENT ON FAIT UN CERF-VOLANT
- Nous n’avons pas l’intention d’imposer ici aux concurrents, qui se disputeront nos prix, un dispositif de préférence à un autre.
- Nous ne voulons pas davantage faire un choix entre les divers systèmes d’appareils en usage ou essayés, et qui peuvent se distinguer, suivant leur mode de construction, en plusieurs catégories : cerfs-volants monoplans dont l’équilibre est obtenu par une queue; cerfs-volants dièdres; cerfs-volants à plans composés ; cerfs-volants à poches trouées ; cerfs-volants multicellulaires, etc.
- Notre but est simplement de donner quelques indications pratiques permettant, à ceux qui ne l’ont jamais essayé, de construire un appareil stable, susceptible de s’élever relativement haut et de porter une chambre photographique; nous ne prétendons nullement que cet appareil soit meilleur que d’autres ; mais il est assez facile à réaliser, pas trop malaisé à régler : c’est iàl’unique motif de notre préférence. Pour une étude plus approfondie de ce qu’il est possible de faire, nous renvoyons le lecteur aux ouvrages spéciaux (1).
- Cet appareil,
- (fig.l)dontla forme rappelle celle d’une chauve-souris, se rapproche du genre aiglo-plan très répandu dans le commerce ; mais il en diffère en ce que scs ailes ne sont pas planes.
- Comme matériaux, quelques cannes en bambous
- — cannes à ligne, tuteurs achetés chez les jardiniers ou pépiniéristes — du fd poissé pour les attaches, du fil fouet mince pour les haubans sertiront pour la carcasse.
- La voilure sera faite en étoffe : calicot, andrinople ou satinette, ou pongée de soie; l’étoffe doit être légère, assez imperméable à l’air ; les étoffes modérément apprêtées remplissent cette dernière condition; mais souvent elles sont un peu lourdes.
- Pour notre appareil, il faut 2 cannes ou bambous de 2 m. 75 à 5 m. flexibles à leur extrémité, 2 cannes de 1 m. 60 environ;.5 petites — facultatives, — dont une d’environ 0 m. 50 et 2 de 1 m.
- — ces o dernières très légères et fines.
- La construction pourra se faire dans l’ordre suivant :
- 1° Prendre les 2 grands bambous; les attacher avec du fil poissé en croix et à angle droit en 0 à environ 0 m. 80 de leur extrémité inférieure;
- 2° Fixer en 0, verticalement, et par devant les
- 2 cannes croisées, un des 2 bambous d’environ
- I m. 60;
- 5° Fixer de A à E, de E à B, de 13 à F et de F à À des haubans en fil fouet, de façon à obtenir un trapèze dont la base inférieure aura environ 1 m., la base supérieure 1 m. 16 à 1 m. 20. Réunir en outre AZ et FZ.
- Les 2 bambous prennent la position AC' et FD' ;
- 4° Faire plier les extrémités C' D' pour les amener en D et en G, avec un hauban DA et CF.
- II est essentiel que les courbures obtenues soient identiques ;
- 5° Fixer de II cà J la 2e canne de 1 m. 50 environ; en coupant en biseau les 2 extrémités, de façon à pouvoir les ligaturer énergiquement en J et en H avec la base des deux ailes. Ce bambou est également fortement attaché en M.
- Les ailes ainsi obtenués doivent pouvoir fléchir à
- leur extrémité, et reculer sous l’effort du vent, formant ainsi stabilisateur ;
- 6° Fixer en les coupant en double biseau au point O les denxpetits bambous de 1 m. OP, OL, qui seront attachés en G et G', à la traverse HJ, en passant par devant ;
- 7° Fixer en N' une petite traverse TV à angle droit avec RZ ;
- 8° Joindre par des haubans bien tendus, GT, TP, PM, ML, LV, VG', puis KT et KV;
- 9° On peut également mettre un hauban à mi-chemin de OE, qui reliera et tiendra en place les 5 bambous OE, OP, OK, OL, OB, OF et OA.
- Si l’on veut simplifier, on peut supprimer les deux bambous OP et OL, servant à faire les oreilles;
- 10° La carcasse étant ainsi terminée, il faut l’entoiler ; le plus commode, si on ne dispose pas d’une table assez grande, est de se mettre sur le plancher.
- Etendre l’étoffe choisie d’environ 5 m. de long sur 1 m. 50 de large.
- Placer sur l’étoffe la carcasse, le haut des ailes touchant presque la lisière.
- Épingler : 1° chacune des ailes, deDàE de BàC, puis le milieu de E à B, en faisant les entailles nécessaires, pour laisser passer les montants qui
- 1. Citons entre autres :
- Les cerfs-volants, par Lecokmu. Vuibert, éditeur. — Le constructeur de cerfs-volants. Librairie aéronautique, 40,' rue de Seine. — Le cerf-volant, revue. — Les ascensions en cerf-volant, par IIoüard.
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- COMMENT ON FAIT UN CERF-VOLANT
- constitueront la tête et les oreilles de la chauve-souris ;
- 2° Puis le bas de l’appareil AF, et, au moyen d’un galon, fixer la toile sur les haubans AE et FB ; la toile doit être très tendue dans le quadrilatère central AE BF ;
- 5° Puis le bas des ailes AD, mais sans tirer l’étoffe, les ailes doivent pouvoir se creuser ; on augmente d’ailleurs cette concavité, lorsque la toile est cousue, au moyen de 2 fils de tension Y Y' et XX'.
- Il est commode pour le réglage d’intercaler en X' et Y' un anneau dans les haubans et de laisser un morceau de ficelle permettant de détendre ou de resserrer les haubans DA, FC et XX' et YY'.
- Lorsque la toile est bien en place; couper les parties en excédent, et coudre le tout sur les bâtis. Il y a lieu de noter :
- 1° Que la toile doit être attachée en A, en F, et au centre S, mais non cousue sur le hauban AF, pour permettre à l’air de glisser, et éviter la formation d’une poche sans issue ;
- 2° Que pour la même raison, l’étoffe ne doit pas être fixée de Y' à D, ni de X' à G.
- 11° La partie inférieure du cerf-volant se fait avec une pointe d’étoffe séparée, très tendue et cousue sur le fil AF, et sur les fils AZ et ZF.
- 12° La tête se fait également avec un morceau séparé, très tendu et cousu sur les haubans extérieurs, mais passant derrière les montants OP, OL, et attaché seulement aux points G, M et G', de façon à former 2 poches d’air ayant une issue entre les points GM et MG'.
- Enfin, on peut tendre derrière, pour rendre convexe la surface qui recevra le vent, un hauban entre E et B et un hauban entre R et Z' et entre A et. F.
- Le cerf-volant ainsi établi, il faut le munir d’une bride; celle-ci se fait en 2 parties : la première comprend une cordelette fixée en E et B, en passant à travers des œillets ménagés dans la toile. Sa longueur doit être au moins égale à EO -f- OB.
- La deuxième, fixée au croisement O, traverse la toile par un œillet, et est attachée au milieu de la précédente, et de longueur égale environ aux trois quarts de OB.
- Cette bride se terminera de préférence par un anneau dans lequel se fixera la ficelle de retenue par un gabillot ou par un mousqueton, ou par tout autre système (fig. 2).
- Il peut être avantageux de substituer à la cordelette fixée en O, une bride élastique, qui amoindrit l’effet des rafales, en permettant au cerf-volant de prendre une position plus proche de l’horizontale et
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- d’offrir une moindre résistance au vent. On évite ainsi assez souvent la rupture de la corde de retenue, ce qui présente un gros intérêt quand le cerf-volant emporte un appareil à photographie quelconque, ou des appareils enregistreurs.
- Pour la ficelle de retenue, on doit prendre une bonne ficelle de chanvre, tannée ou cirée; il faut qu’elle soit régulière, légère et résistante.
- L’enrouler
- sur un dévidoir, à défaut de treuil à pied. Ce tourniquet peut être constitué par une planchette en bois dur évidé à ses deux extrémités, et très polie (fig. 3), ou mieux par 2 planchettes réunies par deux traverses rondes, dépassant chacune d’un côté, et formant poignées (fig. A).
- Pour le lancement, il faut choisir un endroit découvert, un peu élevé de préférence. Placer, à une cinquantaine de mètres en avant, un aide qui maintiendra horizontalement l’appareil jusqu’à ce que l’opérateur, qui aura déroulé une même longueur de corde, soit prêt. A ce moment, l’aide redressera verticalement l’appareil, le maintiendra bien face au vent, l’opérateur tenant la corde tendue (fig. 5). Au commandement de celui-ci, l’aide doit lâcher le cerf-volant, sans le jeter en l'air.
- L’opérateur déroulera peu à peu la corde sans à-coup, et en ne quittant pas son appareil des yeux.
- Si le cerf-volant s’éloigne sans prendre d’altitude, ou s’il ne veuL pas s’enlever du tout, cela tient, soit à une insuffisance de la force du vent par rapport au poids de l’appareil et à sa surface portante, soit à une attache défectueuse, un excès de longueur de la bride centrale inférieure.
- Si l’appareil tire d’une manière exagérée, s’il donne l’impression de se caljrer, cela tient probablement à une attache trop basse, excès de longueur des 2 brides supérieures, ou formation de poches d’air sans issue dans l’appareil.
- Si l’appareil se Fig’- 4-
- balance de droite
- et de gauche, s’il penche d’un seul côté, cela peut tenir ou à un défaut dans l’équilibre (un côté plus lourd ou plus grand que l’autre), ou à un défaut dans rattache.
- Dans tous les cas, il faut soit ramener l’appareil, soit aller vers lui en prenant la ficelle de retenue sous le bras, ou sur une poulie; — vérifier les
- Fig. 2. — A, bride; B, nœud dans la bride se terminant par une boucle; C, corde de retenue; D, morceau de bois qui, passé dans la boucle, relie la corde et la bride.
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- COMMENT ON FAIT UN CERF-VOLANT
- attaches ; — chercher à voir le défaut. On essaie d’augmenter ou diminuer la courbure des ailes, en resserrant ou lâchant soit les haubans ÀD', FC, soit les haubans YY', XX'; pour faciliter cette tâche, on se sert des anneaux placés en Y' et X'.
- On peut aussi attacher, si le centre de gravité parait trop haut, de petits pompons aux deux extrémités A et F. On essaie également de fermer partiellement par une ou plusieurs épingles, ou boutons pression préalablement fixés sur les bords GM, MG'
- rendre compte de sa stabilité, on a pu étudier le vent, apprécier si sa vitesse sera suffisante pour entraîner le poids de la chambre : celle-ci doit d’ailleurs être aussi légère que possible. — Nous n’avons pas la place de décrire les dispositifs pour la fixer, nous nous bornerons à donner un croquis
- Fig. 5.
- ,ct sur les bords AS, SF, les deux fuites d’air. Puis on recommence....
- Si l’appareil, bien parti, se met à donner en quelque sorte des signes d’inquiétude, c’est, ou que quelque attache s’est modifiée, ou qu’il est pris dans un remous : on peut par des tractions rythmées, par l’abandon et le retrait consécutifs de quelques métrés de corde, lui redonner la stabilité qui paraissait compromise.
- Au total, et en résumé, il faut avoir beaucoup de patience, et ne pas sc décourager si, du premier
- coup, on n’obtient pas le succès : on ne peut assurer du bon fonctionnement a
- Fig. 6. — C, corde de retenue; E, pinces à écrous fixant la règle k à la corde; B, suspension articulée; D, glissière; P, appareil.
- d’un dispositif connu (lîg. 6). Si la chambre est un peu lourde, il faut augmenter les dimensions du cerf-volant.
- Pour le déclenchement, lorsque celui-ci s’obtient en appuyant sur un bouton extérieur, on peut utiliser le système suivant, très peu compliqué(fig. 7).
- Soit MNPI1 la partie antérieure de la chambre, et o l’objectif; on entoure cette partie d’un cadre en bois STVX, dont une partie de S à X est constituée par deux règles parallèles, dont l’une est fixe et ferme le cadre, l’autre Z est mobile autour d’une charnière placée en S, et peut au repos appuyer sur le bouton A du déclenchement.
- On attache avec un fil 1) à E, de manière à soulever très légèrement la règle, et à ce fil un morceau
- Fig. ~. —Système de déclenchement de Vobturateur.
- même qu’il a été construit sur des données sûres (*). La mise au point nécessite toujours des tâtonnements et des essais successifs.
- Utilisation pour la photo. — L’appareil bien réglé bt donnant toute satisfaction quant à sa force ascensionnelle et à sa stabilité, peut être utilisé pour faire des photographies aériennes. Nous croyons pouvoir recommander à ce sujet de ne fixer la chambre photographique sur la ficelle de retenue qu’à une certaine distance du cerf-volant : 50 ou 60 mètres par exemple; à cette longueur, le cerf-volant est déjà lancé; on a pu sc
- 1. L’appareil çi-dessus décrit peut monter jusqu’à environ 400 ou 500 mètres, et donner avec 200 mètres de corde un angle, de 60 à 70° avec l’horizontale.
- de mèche de fumeur de longueur convenable F
- On attache de B à C un élastique quelconque.
- L’appareil étant fixé à la ficelle de retenue, on allume la mèche, on laisse monter le cerf-volant; lorsque la mèche a fini de brûler, elle met le feu au fil DE, le caoutchouc BC agit, et la règle Z appuie sur le bouton de déclenchement ; pour éviter toute secousse, la règle doit, au repos, être très rapprochée du bouton A, même le toucher si possible.
- On peut, du reste, utiliser bien d’autres systèmes.
- C’est à chacun de faire œuvre d’imagination et d’ingéniosité, en cherchant et en trouvant les systèmes /les plus simples ou les plus pratiques.
- ,7 Paul Beauvais.
- Le Gérant: P. Masson. — Imprimerie Lahüre, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- 4P ANNÉE. — N° 2093.
- 5 JUILLET 1913.
- L’EAU POTABLE A NEW-YORK
- LA PLUS GRANDE DISTRIBUTION D’EAU DU MONDE
- Greater New-York, suivant la dénomination américaine, se compose de la réunion d’un certain nombre d’agglomérations. Il y a d’abord la ville de New-York proprement dite qui occupe la presqu’île de Manhattan et se prolonge au nord par la ville de Bronx. À l’est se trouvent les agglomérations de Queens et de Brooklyn et, à l’ouest, celle de Richmond. L a population totale de ces différentes agglomérations est, à l’heure actuelle, de 5,1 millions d’habitants, c’cst-à-direpresque double de celle de Paris qui est de 2 888 000 habitants. Son accroissement extrêmement rapide est de plus de 140000 habitants par an, tandis qu’à Paris il n’est annuellement que de 20 à 50 000 habitants.
- Loger une telle population qui ne cesse de s’accroître d’un pas gigantesque, lui donner les moyens rapides et économiques de transport entre les divers points souvent éloignés de ces agglomérations sont des problèmes qui, malgré tous les progrès faits dans ces dernières années, ne sont pas sans préoccuper les pouvoirs publics .Mais un troisième problème, tout aussi important, sinon plus, reste à résoudre. C’est celui de l’alimentation en eau d’une pareille population, non seulementpour le présent, mais aussi en prévision de l’avenir.
- C’est de cette dernière question dont nous nous occuperons dans cet article en donnant une vue d’ensemble sur les travaux entrepris par la ville de New-York et aujourd’hui presque terminés, qui fourniront abondamment au « Greater New-York » l’eau nécessaire à son alimentation présente et future. Ces travaux forment un ensemble colossal et les Américains peuvent se flatter, à juste titre, d’avoir réalisé la plus grande distribution d’eau du monde.
- Actuellement la ville de New-York est alimentée
- par les eaux provenant des neuf bassins-réservoirs de Croton (fig. 5) qui fournissent, en moyenne, 1 575 000 mètres cubes d’eau par .jour, volume qui s’abaisse notablement pendant certaines années de sécheresse et est considéré comme complètement insuffisant pour une population qui, actuellement, est, comme nous' l’avons dit, de 5,1 millions d’habitants.
- Il fallait donc aviser et, le 14 mai 1906, l’administration des eaux décida d’amener des Catskill Mountain s, situées à 150 kilomètres au nord de New-York, 2 250 000 mètres cubes d’eau par jour au moyen d’un aqueduc de 144 kilomètres de longueur. Si, à ce débit, on ajoute le débit journalier du réservoir de Croton, on obtient un débit total de 5 825000 mètres cubes correspondant à une consommation de 750 litres par habitant. A Paris, on distribue journellement en eau potable 200 000 mètres cubes et en eau de rivière 550000 mètres cubes, soit un total de 550 000 mètres cubes, correspondant à une consommation de 189 litres par habitant, c’est-à-dire le quart de celle prévue pour le « Greater New-York ». La dépense, d’abord estimée à 809 555 000 francs, a été portée à 884 555 000 fr. par suite de travaux complémentaires jugés indispensables. Elle atteindra vraisemblablement le milliard.
- Description des travaux. — L’eau servant à l’alimentation de « Greater New-York » sera fournie par les quatre bassins d’alimentation (fig. 5) Esopus, Rondout, Schoharie et Catskill, dont la surface totale est de 2500 km carrés et pouvant fournir, au minimum, 5565000 m. cubes par jour. Mais, pour le moment, les eaux provenant du bassin Esopus et don t le débit est de 1141000 m. cubes par jour, seront
- Fig. i. — Schéma du siphon du fleuve Hudson passant à 335 mètres au-dessous du niveau, du Heuve et dépassant de 35 mètres, en profondeur, la hauteur de la Tour- Eiffel.
- 41e année.
- 2e semestre.
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- L’EAU POTABLE A NEW-YORK
- Fig. 2. — Coupe de Vaqueduc d’amenée 'des eaux et du barrage Olive Bridge, i. Coupe de l’aqueduc dans les sections à fleur du sol. — 2. Coupe de l’aqueduc dans les sections en tunnel. 3. Coupe de l’aqueduc dans les sections en siphon et terrain solide. — 4. Coupe du barrage d’Olive Bridge. 5. Coupe de l’aqueduc dans les sections en siphon et terrain peu résistant.
- soûles recueillies et amenées à .New-York. Toutefois, en prévision d’un avenir prochain, la conduite d’amenée des eaux à New-York est établie pour un débit double, c’est-à-dire de 2 250 000 mètres cubes, ainsi que nous l’avons indiqué plus haut.
- Les eaux du bassin Esopus, d’abord emmagasinées dans un réservoir qui porte le nom d'Âsho-Imn, sont ensuite amenées au moyen d’un aqueduc de 101,4 kilomètres de longueur au second réservoir de Kensico qui sert de réserve. De là, elles sont amenées, toujours par un aqueduc, à un troisième réservoir situé à 24 kilomètres plus loin, le réservoir de Hill View cpti, placé presque à l’entrée de New-York, sert de régulateur pour la distribution des eaux dans « Greater New-York ». À partir de ce troisième réservoir, la conduite, maîtresse d’amenée des eaux passe au-dessous de la presqu’île de Manhattan, dans un tunnel creusé dans le rocher aune très grande profondeur au-dessous du sol, d’où, au moyen de conduites secondaires, elles pourront être distribuées soit dans la ville de New-York, soit dans les autres agglomérations et, enfin, dans un dernier réservoir, le Silver Lnke réservoir, situé sur le territoire de Richmond.
- Tel est l’ensemble de ces travaux gigantesques.
- i East Durham
- Hudson
- Ashokan
- NEW-JERSEY J,
- ÇUEENS
- Richmi
- Fig. 3. — New-York et ses adductions d'eau des massifs de Croton et des Catskill et de Croloii, ainsique l’aqueduc d’amenée des eaux à New- York.
- Jetons maintenant un coup d’œil rapide sur les particularités intéressantes de cette canalisation et sur les difficultés qui ont été rencontrées (').
- Les eaux du bassin Esopus sont, comme nous l’avons dit, emmagasinées dans le réservoir Ashokan et maintenues dans ce réservoir à une hauteur de 180 mètres au-dessus du niveau de la mer au moyen du barrage d'Olive Bridge. Ce barrage est en maçonnerie et construit suivant le type ordinaire (fig. 2, n° 4)'. Sa longueur est de 1418 mètres et la hauteur de la retenue d’eau à l’amont est de 57,05 mètres . La superficie du réservoir est d’un peu plus de 52 kilomètres carrés et sa contenance est de 585 millions de mètres cubes. En. comprenant les indemnités qu’il a fallu donner aux 2000 habitants des sept villages qui, se trouvant au-dessous du niveau de la retenue du barrage, ont du être évacués, ainsi que les dépenses dues à la création de routes, ponts et autres travaux accessoires, le réservoir Ashokan est revenu à la somme de 90 millions de francs. On compte le mettre en service fin 1914.
- 1. Nous devons des remerciements tout particuliers à l’administration du YVater Sup-ply-Board de New-York qui, en octobre 1912, nous a fait visiter ses travaux et fourni les documents et renseignements utilisés pour cet article (E.-A. M.).
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- Pur suite delà roi iligural ion 1res accidentée du terrain entre les réservoirs d’Asho-kan et de Hill View et de la nécessité de franchir la vallée très profonde au fond de laquelle coule le fleuve Hudson, on a dù, suivant le cas, donner des dispositions différentes à l’aqueduc d’amenée des
- eaux.
- Lorsque la conduite est à fleur du sol, celle-ci a la forme d’une voûte ovoïde en béton (fig. 2, n° 1). Ce type d’aqueduc a été employé sur une longueur de 88 kilomètres.
- Dans les sections en souterrain, on a donné à celui-ci la forme de la figure 2, n° 2. Il y a 2-4 de ces tunnels représentant une longueur totale de 52,4 kilomètres.
- Lorsque, au contraire, l’aqueduc rencontre de larges et profondes vallées qu’il doit franchir en siphon, deux dispositions différentes ont été adoptées. Si le sol est très résistant, on perce au travers du rocher un tunnel circulaire de 4,27 mètres de diamètre avec revêtement en béton (fig. 2, n° 5) et, à chacune des extrémités de ce tunnel, des puits verticaux relient ce tunnel-siphon avec la conduite principale. Il y a sept de ces siphons d’une longueur totale de 27,2 kilomètres. Parmi ceux-ci, le plus important et dont la construction n’a pas été sans présenter de sérieuses difficultés, est celui qui franchit la vallée de l’IIudson. Des sondages préliminaires faits sur chacune des deux rives du fleuve ayant démontré qu’il ne serait possible de rencontrer le rocher solide qu’à une profondeur de285 mètres
- Fig. 4. — Vue intérieure du siphon de VHudson.
- Fig. 5. — Siphon métallique pendant sa construction.
- sur une des rives et de 500 mètres sur l’aulre, on décida de creuser sur chacune des rives un puits vertical de 555 mètres de profondeur au-dessous du sol, c’est-à-dire d’une pro-fondeur supérieure à la hauteur de la Tour Eiffel, et de relier ces deux puits par un tunnel horizontal creusé dans le rocher
- solide et formant siphon au-dessous du fleuve Hudson (fig. 1). Par suite de cette profondeur considérable, la pression hydrostatique sur les parois du tunnel atteint le chiffre de 44 kilogrammes par centimètre carré, correspondant à une hauteur d’eau de 440 mètres. C'est, croyons-nous, le siphon le plus important construit à l’heure actuelle.
- Si le sol qui forme le fond de la vallée ne présente pas une résistance suffisante, le tunnel est remplacé par un siphon formé de tuyaux métalliques dont le diamètre, suivant le cas, varie entre 2 m. 74 et 5 m. 55 (fig. 2, n° 5) et revêtus extérieurement d’un enduit en mortier de ciment de 50 centimètres d’épaisseur. Quatorze siphons de ce système ont été construits, représentant une longueur totale de 9,6 kilomètres. Celui qui passe sous le lac Croton (fig. 7) est à 150 mètres de profondeur.
- Ainsi que nous l’avons dit, le réservoir de Ken-sico est un réservoir de secours. Sa capacité est, suffisante pour permettre l’alimentation d’eau du « Greater . New-York » pendantrdeux mois, dans le cas où, par suite d’accidents survenus à la conduite, les eaux du réservoir Ashokan ne
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- pourraient être amenées, pendant un certain laps de temps, à New-York.
- Les eaux du réservoir de Kensico sont maintenues, à l’état normal, à une hauteur de 108 m. 17 au-dessus du niveau de la mer, au moyen d’un barrage en maçonnerie du type ordinaire, de 562 mètres de
- formé de deux bassins isolés l’un de l’autre, l’un pouvant être mis en réparation pendant que l’autre reste en service.
- Avant de terminer, il nous reste à dire quelques mots du système de canalisation qui, à partir du réservoir régulateur de Hill Yicw, amène les eaux
- Fig. 6. — Pont en ciment armé pour le passage d’une .route déplacée par suile de la construction du réservoir de Kensico. (Cliché E.-A. Martel.)
- longueur construit transversalement à la vallée de la la rivière Bronx. Particularité intéressante : afin de s’opposer aux effets dus à la dilatation, le barrage a été divisé, suivant sa longueur, en sections de 24 m. 40 de longueur, séparées l’une de l’autre par des joints de dilatation. La superficie du réservoir est de 998 hectares et sa capacité, à l’état normal, est de •180 millions de mètres cubes. Il a coûté 42,5 millions de francs et a nécessité de grands travaux résultant de la modification des routes.
- ' A côté de ce réservoir sont prévus des bassins d’aération et d’autres destinés à filtrer les eaux avant leur introduction dans les conduites, qui doivent les amener au dernier réservoir de Hill Yiew qui, comme nous l’avons dit plus haut, sert de régulateur de distribution des eaux devant servir à l’alimentation du « Greater New-York ». Ce réservoir, d’une contenance de 4 millions de mètres cubes, est
- Fig. 7. — Traversée du lac Croton par le siphon du nouvel aqueduc. (Cliché E.-A. Martel.)
- dans les différentes agglomérations formant le « Greater New-York ». Tout d’abord il fut décidé que, pour le moment du moins, les eaux provenant des Gatskill Mountains ne serviraient à l’alimentation
- ni de la ville de New-York proprement dite, ni de celle de Bronx, les eaux de l’aqueduc de Croton suffisant largement et pour longtemps encore à l’alimentation de ces deux agglomérations. Ce sont donc les trois agglomérations de Queens, de Brooklyn et dcBichmond,que la nouvelle canalisation doit seulement alimenter. Toutefois, en prévision de l’alimentation future de New-York, la conduite maîtresse de cette alimentation suit dans toute sa longueur la presqu’île de Manhattan, sur laquelle est construite la ville proprement dite de New-York et, comme on pouvait redouter que les importantes constructions récemment édifiées dans cette ville soient endommagées dans leurs fondations à la suite d’une rup-
- Fig. 8. — Un des barrages des réservoirs de Croton. (Cliché E.-A. Martel.)
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- LA LONGUEUR D’ONDE DES RAYONS X
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- turc de cette conduite maîtresse qui supporte des pressions hydrostatiques très élevées et débite un volume d’eau considérable, on décida que cette conduite maîtresse serait constituée d’un tunnel circulaire de 4 m. 50 de diamètre creusé dans le rocher
- deur de 218 m. 75 au-dessous du sol qu’il a fallu percer le tunnel pour atteindre le sol rocheux, profondeur inférieure, il est vrai, à celle du siphon du fleuve Hudson qui, comme nous l’avons vu, est de 535 mètres, mais qui, cependant, n’a pas été sans
- Fig. g. — Passage en siphon au-dessous de VEast River entre New-York et Brooklyn.
- Le Parisien reçoit une ration quotidienne d’eau potable de 189 litres.
- à une profondeur moyenne variant entre 61 et 74 mètres au-dessous du sol de la ville de New-York, sauf aux endroits où, par suite du manque de résistance du sol, on serait amené exceptionnellement à descendre ce tunnel à une profondeur plus grande.
- C’est ainsi qu’au passage de la rivière Harlem, entre Bronx et New-York, on a dû descendre le tunnel à une profondeur de 120 m. 45 au-dessous du sol. Il en a été de même à l’endroit où la conduite maîtresse, pour Paris gagner Brooklyn, passe au-dessous de l’East River et traverse .les dépôts glaciaires qui forment le lit de cet ancien bras de mer (fîg. 9). C’est à uneprofon-
- Le New-Yorlcais recevra 750 litres. '
- /
- causer de grandes difficultés lors de sa construction.
- À partir de l’extrémité aval de ce dernier siphon, le tunnel qui forme la conduite maîtresse, se relève à une profondeur moyenne de 75 mètres au-dessous du sol et se divise en deux branches. L’une de ces branches se dirige vers Brooklyn, tandis que l’autre se termine au réservoir de Silver Lake sur le territoire de Richmond, après avoir traversé les Narrows', qui forment l’entrée du port 10. ' New-York de New-York, au moyen
- de tuyaux à joints flexibles de 0 cent. 91 de diamètre placés dans une tranchée draguée préalablement dans le lit du fleuve. R. Bonmx.
- LA LONGUEUR D’ONDE DES RAYONS X
- On admet que les rayons. X sont produits par des perturbations de l’éther excessivement rapides et que les ondes qui les propagent dans l’espace ont des longueurs d’ondes excessivement faibles (1 ). Il était intéressant de chercher à vérifier cette hypothèse et de déterminer expérimentalement les caractéristiques des ondulations. Mais des difficultés pratiques, qui ont longtemps semblé insurmontables, arrêtaient les physiciens.
- En effet, pour mettre en évidence les vibrations constituant les rayons X, il était tout naturel de s’adresser aux expériences qui, en optique, ont établi d’une manière irréfutable l’existence des ondulations lumineuses, et d’essayer de les reproduire avec les rayons X.Ces expériences, classiques aujourd’hui, se rattachent à deux ordres de phénomènes : les phénomènes d’ondes stationnaires d’une part, dont l’application pratique la plus saisissante est la pho-
- L Rappelons que la longueur d’oncle est la distance qui sépare deux points voisins de l’espace se trouvant à l’instant considéré dans le même état etc vibration.
- tographie en couleur de Lippman; d’autre part, les phénomènes d’interférence et de diffraction. Ce sont particulièrement ces derniers qui ont fourni les Aurifications les plus simples et qui sont à l’heure actuelle d’un usage courant en physique.
- C’est Grimaldi qui le premier observa, au xvne siècle, la diffraction de la lumière. Ayant fait pénétrer par une petite ouverture la lumière du soleil dans une chambre obscure, il observa que la propagation du rayon au voisinage du bord des objets n’obéit pas aux lois de l’optique géométrique. Les contours de l’ombre apparaissent bordés de franges colorées et, pour les corps de petite dimension, ces franges envahissent l’intérieur de l’ombre géométrique. Il n’est pas nécessaire, pour observer ce phénomène, d’employer des appareils compliqués : il, suffit de concentrer par une lentille la lumière du soleil ou d’une lampe à arc sur un trou d’épingle percé dans un écran opaque. On reçoit la lumière diffractée sur un second écran blanc placé à 2 ou 5 mètres en arrière du premier. Les franges de diffraction appa-
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- raissent au voisinage des contours des corps interposés entre les deux écrans. On peut obtenir des effets remarquables en mettant en suspension dans
- Un réseau cristallographique d'après Bravais.
- l’air de la poudre de lycopode; l’ombre de chaque grain apparaîtra auréolée d’anneaux colorés.
- Un grand nombre de phénomènes naturels des plus brillants sont des phénomènes de diffraction : il n’est pas rare d’observer, par un temps brumeux, autour de la lune ou du soleil, des cercles concentriques irisés que l’on nomme couronnes et qui sont dus à la diffraction. De meme, chacun a pu observer l’apparence lugubre que prennent par temps de brouillard les becs de gaz allumés : chaque flamme est entourée de plusieurs cercles concentriques de colorations fondues et variées. Lorsqu’on regarde à distance une source lumineuse de faible diamètre apparent, telle que la flamme d’une bougie, à travers une mousseline de soie, ou encore un bec de gaz à travers l’étoffe du parapluie ouvert, on aperçoit une croix lumineuse dont la flamme occupe le centre et dont chaque branche est constituée par une série de
- S + S f
- y y ./ /
- / s / Z /
- / / / / y
- s > / / /
- Fig. 2. — La répartition des nœuds cristallographiques dans un plan, d’après Bravais.
- spectres séparés les uns des autres par. des intervalles obscurs. Si l’on fait tourner la mousseline dans son plan, ou si on change l’orientation du parapluie, les branches de la croix tournent de façon à rester parallèles aux deux‘systèmes de fils rectangulaires qui forment la chaîne et la trame de l’étoffe.
- On voit donc ainsi qu’un système formé d’un très grand nombre d’écrans linéaires parallèles, réguliers et régulièrement espacés, décompose par diffraction en une série de spectres la lumière issue d’une fente étroite parallèle aux écrans. Un tel système constitue ce que l’on appelle un réseau. On obtient généralement les réseaux en traçant au diamant sur mie plaque de verre des traits parallèles équidistants et assez rapprochés pour qu’il y en ait plusieurs centaines par millimètre. Ces appareils remplacent les prismes dans les spectroscopes de précision, car ils
- présentent certains avantages. Si la lumière incidente est monochromatique, par exemple si c’est la lumière issue d’une flamme d’alcool sodé, on aperçoit une image centrale jaune brillante accompagnée d’images latérales jaunes. Connaissant le nombre de traits du réseau par millimètre, et mesurant la distance angulaire entre l’image centrale et les spectres latéraux, on déduit facilement la longueur d’onde de la radiation considérée.
- La détermination des longueurs d’ondes par les réseaux est donc très simple, et on pouvait espérer qu’elle s’appliquerait facilement au cas des rayons X. Malheureusement, il faudrait, pour obtenir un résultat, que l’on disposât de réseaux dont le nombre des traits par millimètre fut infiniment plus grand que celui des meilleurs réseaux que nous pouvons préparer. 11 y avait là une impossibilité matérielle
- Fig. 3. — Passage des rayons X à travers un cristal.
- Expérience de MM. Friedrich, Knipping et Laue.
- insurmontable. C’est alors que MM. Sommerfeld et Laue se sont avisés que dans la nature, il pouvait exister des réseaux moléculaires, tels que ceux que nécessitaient les expériences sur les rayons X.
- En effet, les cristallographes, à la suite de Bravais, admettent qu’un cristal est constitué par des particules identiques les unes aux autres, ayant toutes la même orientation, chacune occupant l’un des nœuds d’un réseau, c’est-à-dire l’un des points où se coupent trois séries de plans parallèles régulièrement espacés. Un plan qui comprend trois nœuds d’un réseau en
- Plaque
- photographique
- primaires
- Cristal
- Fig. 4. — Marche des rayons dans l’expérience de MM. Fiedrich, Knipping et Laue.
- comprend une infinité, par suite de là régularité delà distribution dans l’espace; ce sont de tels plans qui constituent les plans de clivage et les faces planes du cristal. La figure 1 représente un réseau cristallogra-
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- LA LONGUEUR D’ONDE DES RAYONS X ========= 103
- phique et la figure 2, une série de nœuds dans un plan. On obtient ainsi des rangées parallèles de molécules situées à des distances mutuelles infiniment petites; Cet ensemble, si l’hypothèse est exacte, constitue donc un réseau, d’une espèce particulière il est vrai, ce que l’on appelle un réseau à trois dimensions, et par suite il doit donner naissance à des phénomènes de diffraction. Comme sa constante, c’est-à-dire-l’in-
- zincifère, on obtient, suivant que la taille a été faite parallèlement à un axe de cristal ou à une autre, l’une des apparences représentées sur les photographies (fig. 5, 6 et 7). Au centre, se
- trouve une tache circulaire correspondant au point du faisceau primaire; tout autour sont disposées très régulièrement une série de taches elliptiques dues à un rayonnement secondaire. Ces taches sont
- des rayons X après passage à travers un cristal.
- tervalle qui sépare les lignes, est très faible, il doit convenir pour l’étude des rayons X.
- MM. Friedrich, Knipping et Laue ont alors cherché à vérifier expérimentalement ces conclusions qui, si elles étaient exactes, constitueraient non seulement un moyen de mesure de la longueur d’onde des rayons X, mais encore une justification éclatante de la théorie cristallographique de Bravais. Le dispositif expérimental qu’ils ont employé est le suivant.
- Une ampoule à rayons X, qui émet des rayons très durs, ce qui est nécessaire et constitue une grosse difficulté expérimentale, le tube se fatiguant très vite et s’échauffant très rapidement, est disposée de telle sorte que les rayons issus de l’anticathode À soient captés au moyen de quatre écrans Bj, B2, B3, B4.
- Ce dernier est percé dans une plaque de plomb qui peut être orientée de façon que son axe coïncide exactement avec celui du télescope T. Le pinceau ainsi délimité a environ 1 millimètre de diamètre. 11 traverse la lame cristalline C fixée sur un pyromètre G. Des plaques photographiques P entourant le cristal enregistrent la distribution des rayons secondaires qu’il émet. Tout l’ensemble est placé dans une boîte R et protégé par un écran E (fig. 5).
- Si l’on opère avec une lame à faces parallèles de 0,5 mm d’épaisseur taillée dans un cristal de blende
- produites par des faisceaux parallèles, car leurs dimensions respectives sont les mêmes, quelle que soit la distance à laquelle se trouve la plaque. La ligure 4 représente schématiquement le trajet de ces pinceaux secondaires.
- En examinant les figures obtenues, on y trouve une symétrie évidente qu’une étude plus approfondie permet de caractériser complètement. On retrouve bien ainsi les éléments de symétrie que la cristallographie attribue aux cristaux examinés.
- Chacun des cercles concentriques sur lesquels sont disposées les taches, correspond à une radiation de longueur d’onde différente, comme on peut le mettre facilement en évidence. À cet effet, il suffit d’interposer sur le trajet des rayons qui tombent sur le cristal des lames absorbantes d’aluminium. Comme les diverses radiations constituant le rayonnement X ont des intensités différentes, une plaque d’aluminium arrêtera l’une ou l’autre de ces radiations et les taches correspondantes qu’elle produirait disparaîtront de la plaque photographique. On peut donc facilement calculer, d’après la position des points d’interférence, la longueur d’onde de la radiation généralisée. On trouve ainsi que les longueurs d’ondes des rayons X sont de l’ordre de ÎO" 9 centimètres!
- Fig. 7.
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- tandis que celles des radiations lumineuses sont de l’ordre de 10“6 centimètres. Elles sont donc mille fois plus petites que ces dernières.
- Ces expériences sont1 des plus intéressantes, non seulement par l’ingéniosité qu’elles ont nécessitée de a part de leurs auteurs et par les renseignements qu’elles ont’fournis quant à’ia nature des rayons X, qui doivent être constitués d’ondes d’impulsion non
- périodiques, tandis que les rayons secondaires ont une certaine périodicité, mais encore par suite de la confirmation éclatante qu’elles fournissent des hypothèses cristallographiques de Bravais. L’existence du réseau cristallin est mise en évidence de la façon la plus remarquable et « l’abstraction théorique », comme le dit sir Olivier Lodge, « devient ici concrète et visible ». H. Vigneron.
- LES MOYENS DE DÉFENSE DES POISSONS
- Un de nos lecteurs, M. L. Bony, capitaine au ong-cours, nous écrit avoir souvent rencontré dans ses voyages un curieux poisson, le Diodon, et avoir observé le singulier moyen de cléfense auquel il a recours pour échapper à ses ennemis. L’animal a, en effet, la bizarre propriété de pouvoir avaler très rapidement une grande quantité d’air et de prendre ainsi une forme globuleuse ou ovoïde, en même temps que les épines dont il est couvert se redressent et le hérissent de toutes parts. Aussitôt, le corps pivote autour de son axe et présente, dès lors, son abdomen vers le haut. M. Bony explique cette manœuvre en remarquant que « la couleur du dos ainsi présentée en dessous se confond avec celle de l’eau, ce qui déroute les regards du poursuivant ». Le fait a d’ailleurs été maintes fois constaté et a été l’objet de travaux de quelques zoologistes. Ceux-ci ont, notamment, constaté que le gonflement se fait simplement par l’entrée de l’air dans la première moitié de l’œsophage, lequel, dans ce but, est renflé en un véritable jabot, et possède un muscle circulaire empêchant l’air de s échapper, du moins pendant quelque temps. Si l’état « sphé-roïdal » et hérissé du poisson ne suffit pas à calmer les attaques , de l’ennemi, le Diodon se dégonfle brusquement en produisant un fort. glouglou etjœ laisse foncer.; En même temps, quand il est trop tracassé, il excrète.un liquide filant d’une belle couleur.'rouge carmin, qui, ainsi que Darwin l’a constaté, est susceptible de colorer d’une manière tout à fait persistante l’ivoire et le papier. La défense du Diodon n’est,, d’ailleurs, pas toujours passive. 11 lui arrive — rarement — de mordre à l’aide de sa singulière armature buccale. Les bords des mâchoires sont,’ en effet, revêtus de lames d’ivoire tranchantes si dures qu’elles font feu au briquet. Grâce à cette dentition, il peut broyer des coquilles, des coraux; des crustacés et s’en nourrir. D’après du Tertre, aux Antilles, c’est un jeii que de se livrer à: la pêche au Diodon, laquelle s’opère avec des hameçons garnis de queues d’écrevisse. « Par crainte de la ligne, le poisson rôde un certain temps autour de l’hameçon et cherche enfin'avec prudence à goûter à la queue d’écrevisse; si la canne à pêche ne bouge pas, il s’enhardit, se précipite et avale l’appât. Aussitôt .qu’il se sent pris,, il se gonfle, devient épais et arrondi, se retourne sens dessus dessous, dresse ses aiguillons, se démène comme
- un dindon en colère et cherche à blesser tout ce qui se trouve à sa portée. S’il voit l’inutilité de ses efforts, il se sert d’une autre ruse, il rejette loin de lui l’air et l’eau, referme ses aiguillons et se détend, incontestablement dans l’espoir de s’enfoncer dans le fond ; si cela ne lui sert de rien, il recommence encore à se gonfler et à menacer de ses aiguillons. En raison de la vie dure de l’animal, ce jeu continue longtemps au grand plaisir des spectateurs qui finissent enfin par le tirer à terre après s’être suffisamment repus de son supplice. Là il se défend encore plus courageusement, se hérisse et ne se laisse pas toucher, mais quelque temps après il s’épuise et meurt. »
- Le cas du Diodon ou Hérisson de mer n’est pas isolé dans la gent poissonnière. Ainsi, dans le Nil et dans certains fleuves de l’ouest de l’Afrique, on rencontre abondamment un poisson, le Tétrodon fahak ou fakalka, dont le ventre et les flancs sont couverts d’épines et qui, au moindre danger, se rend rapidement, à la surface de l’eau. Là, il avale de l’air, se gonfle en boule, se retourne sur le dos et présente alors en l’air les pointes dont le ventre est hérissé. Il en résulte que peu d’ennemis peuvent en venir à bout — sauf les enfants qui, pour s’amuser, les tracassent à qui mieux-mieux, les laissent mourir et, finalement, après la dessiccation au soleil, en font de superbes engins pour d’enragées parties de foot-hall !
- •L’armature épineuse des Diodons et des Tétro-dons leur est très utile pour se défendre, mais a besoin d’être hérissée par le gonflement pour jouer un rôle utile. D’autres poissons sont protégés de même par une véritable cuirasse, qui, elle, agit seulement par sa propre dureté. C’est le cas, par exemple, du Coffre à bec, poisson des parties chaudes de l’océan Atlantique, qui est revêtu d’une carapace osseuse, constituée par une mosaïque de véritables petits pavés; du Malarmat, poisson assez commun dans toute la Méditerranée, et qui, contrairement à ce que ferait croire son nom, est revêtu d’une armure complète allant du bout du museau à l’extrémité de la queue; de la Malthée, Chauve-Souris dont tout le corps est couvert d’aspérités et de rugosités.
- C’est aussi par leurs productions cutanées que se défendent les Épinoches et les Vives, espèces bien connues de tous. Les premières, hôtes de nos cours
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- LES MOYENS DE DÉFENSE DES POISSONS ======== 105
- En haut. — i, Diodon au repos; 2. Diodon en état de défense; 3, Tèlrodon en défense; 4, Coffre; 5, Malthée; 6, Malarmat.
- En bas. — 1, Malaptérure; 2, Phylloptèryx; 3, Poisson volant; 4, Pèriophtalme.
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- 106 L INAUGURATION DE LA
- d’eau, hérissent, quand on veut les prendre, les épines dont sont garnis leur dos et leurs nageoires, et produisent une blessure qui n’est pas à dédaigner. Les secondes -agissent de même, mais ont de plus noirs desseins, car la piqûre qu’elles font est venimeuse et produit des intoxications, parfois mortelles, toujours douloureuses et désagréables par la fièvre qu’elles provoquent.
- Plus recommandable est le moyen de défense des Phyllopteryx, des mers de l’Australie, qui ne font appel qu’à l’innocent mimétisme. Ces curieux poissons ont la forme générale des Hippocampes ou Chevaux de mer, mais leur corps est couvert de banderoles laeiniées qui flottent au gré du courant. Lorsque, comme c’est son habitude, l’animal se trouve au milieu des Fucus, lui-même— qui est de couleur olivâtre — et ses banderoles se confondent si bien avec ceux-ci qu’il est impossible de les distinguer. Ses ennemis, de la sorte, passent à côté de lui sans le voir. Dans le même ordre d’idées, il faut citer les poissons plats, Soles, Limandes, Carlets, etc., qui se confondent d’une manière inouïe avec le sable du fond de l’eau sur lequel ils reposent.
- Les plus « modernes » au point de vue de la manière de se défendre sont les poissons qui ont recours aux décharges électriques pour « électrocuter » ceux qui ne veulent pas les laisser tranquilles. Les mieux pourvus à cet égard sont les Gymnotes, dont les organes électriques forment les deux tiers de l'épaisseur du corps. Ils vivent- dans les rivières de l’Amérique tropicale et ont la forme de grosses Anguilles. Les décharges électriques que le Gymnote est capable de donner sont extrêmement fortes. De nombreux récits de voyageurs le prouvent. Bayon raconte qu’ayant saisi un Gymnote par le bout de la queue, il reçut un choc tellement fort qu’il fut renversé sur le sol et qu’il resta
- L’INAUGURATION DE LA
- La ligne du Lôtschberg, de Spiez à Brigue, de la Compagnie des chemins de fer des Alpes bernoises, qui a été inaugurée il y a quelques jours, présente, malgré sa faible longueur (75 km seulement), une importance considérable.
- Tout d’abord, l’ouverture de cette ligne va apporter des modifications profondes dans les courants de circulation par voies ferrées de toute l’Europe septentrionale centrale. Une grande partie du trafic à destination de l’Italie qui passait (fig. 1) par le Gothard ou par la ligne de Lausanne, va trouver une voie plus courte par Delémont, Berne, Thoune, Spiez et la ligne du Lôtschberg, puis le tunnel du Simplon. 11 n’en résultera ni bénéfice ni dommage pour les chemins de fer de l’État suisse qui possède maintenant toutes ses voies, sauf le tronçon Berne-Lôtschberg. Il n’en est pas de même pour les chemins de fer étrangers à la Suisse. La création de la ligne de chemin de fer du Lôtschberg aura pour eux
- LIGNE DU LOTSCHBERG _—..........................:: :
- engourdi pendant quelque temps. L’électricité du Gymnote se communique à l’eau, et l’on peut ressentir un choc en plongeant simplement la main dans un vase où l’on a placé un de ces animaux. Dans le récit de ses voyages, Alexandre de Humboldt dit ne pas se souvenir avoir reçu, par la décharge d’une grande bouteille de Leyde, une commotion plus effrayante que celle qu’il ressentit un jour en plaçant imprudemment les deux pieds nus sur un Gymnote que l’on venait de retirer de l’eau. Il fut alîecté, le reste du jour, d’une vive douleur dans le genou et dans presque toutes les jointures.
- Citons encore, comme poissons défendus par l’électricité, le Malaptérure, qui vit dans plusieurs fleuves africains, et la Torpille, assez commune sur nos côtes, dont la décharge est susceptible de foudroyer même un animal aussi gros que le canard.
- Pour avoir terminé cet article, il suffit de citer les poissons (le Requin, par exemple) qui se défendent en mordant leurs ennemis et ceux qui échappent par la fuite. Ceux-ci sont les plus nombreux et, pour être peu « crâne », leur moyen de défense est très efficace, comme le prouve le cas de F Anguille qui, si je ne m’abuse, détient le record de la vitesse et disparaît en un « clin d’œil », mesure si petite qu’on ne l’a pas encore fait rentrer dans le système métrique. Si banale qu’elle soit en apparence, la « fuiLe » des poissons serait susceptible cependant de longs développements, car s’il en est — les plus nombreux — qui prennent la'voie de mer, d’autres font appel à la voie de terre (Anabas, Périoph-talmes) ou à la voie de l’air (poissons volants), ce qui, pour un poisson est le comble de l’originalité. Mais ce que j’en ai dit suffit à montrer combien sont variés les moyens de défense des poissons et combien est intéressante l’étude des mœurs animales.
- Heniu Coupin.
- LIGNE DU LÔTSCHBERG
- de sérieuses conséquences économiques faciles à prévoir et d’autres qui se révéleront plus tard. Tout le trafic d’Angleterre (fig. 2), venant d’Osteiïde ou celui des pays septentrionaux venant d’Anvers passera, pour sortir du parcours belge Bruxelles-Longwy, par Nancy, Belfort, Delle et Delémont, au lieu de prendre le chemin ancien de Liège, Luxembourg, Metz, Strasbourg, Mulhouse, Bâle; il sera ainsi enlevé aux chemins de fer allemands et luxembourgeois au profit des chemins de fer de l’Est français, qui absorberont encore plus qu’autrefois le trafic anglais passant par le parcours maintenant raccourci de Calais à Belfort, Belle et Delémont. Par contre, le port de Marseille et le P.-L.-M. perdront peut-être un’certain trafic drainé vers le port de Gênes par le Lôtschberg, etc.
- Nous ne reviendrons pas sur les difficultés rencontrées dans la construction du grand tunnel de 14 km 5 creusé sous les Alpes bernoises entre Kan-
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- dersteg et Goppenstein : la Nature en a déjà parlé avec détails. Nous signalerons seulement que les deux rampes d’accès au grand tunnel offrent un aspect très pittoresque, ainsi qu’on pourra s’en rendre compte par les vues que nous en avons rapportées. Il y a, notamment, sur le versant nord, un point remarquable où une grande boucle à ciel ouvert et un tunnel hélicoïdal forment (fig. 5) o étages superposés de voies, en regard de la vieille tour de Felsenbourg. Sur le versant sud, on remarque le hardi viaduc du Bieschtal (fig. 5).
- Au point de vue touriste, la ligne du Lotschberg présente un grand intérêt, car elle va permettre d’effectuer une nouvelle série de ces voyages circulaires qui sont très en faveur actuellement, parce qu’ils donnent le moyen de parcourir très rapidement des régions différentes.
- Arrivant par exemple (fig. 1) de Genève ou de Lausanne à Montreux, sur le lac Léman, on pourra goûter
- men de la CompagnieMontreux-Ob'erland bernois, puis la ligne à vapeur de Zweisimmcn à Spiez de la Com-
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- Fig. 2.— J,es voies d'accès européennes de la ligne du Lotschberg.
- d’abord le charme reposant des verdoyants pâturages de la Haute-Gruyère et du pays d’En Haut en prenant la ligne électrique à voie de l m. de Mon treux à Zweisim-
- Fig. i. — La ligne du Lotschberg el les lignes de chemins de fer suisses voisines,
- pagnie des Alpes bernoises qui lui fait suite. On arrivera ainsi sur les bords du lac de Thoune qui a un tout autre caractère que le lac Léman. À Spiez, on prendra la nouvelle ligne du Lotschberg qui, par des vallées sauvages, vous conduira à Brigue. On rejoindra ensuite, par la riche vallée du Rhône, les bords du lac Léman soit à Yilleneuve, soit au Bouveret. Un tour un peu plus grand, que nous recommandons aux amateurs de spectacles imposants consistera, après avoir traversé le Lotschberg, à quitter la vallée du Rhône à Martigny et à gagner par la ligne électrique de Martigny au Chatelard, si curieusement accrochée dans l’étroite vallée du Trient, la magnifique ligne électrique du P.-L.-M., du Chatelard au Fayet, qui permet d’admirer dans toute sa splendeur la chaîne entière du Mont Blanc. On retrouvera‘au Fayet le chemin de fer à vapeur qui vous ramènera à Genève.
- Au point de vue électrique, le chemin de fer du Lotschberg offre un intérêt encore plus grand. C’est la première ligne en Europe qui sera parcourue par des grands express électriques. 11 est vrai que la Compagnie française du Midi nous donnera, presque en môme temps, le meme spec-laclc sur certaines de ses lignes des Pyrénées dont on annonce la marche avec traction électrique pour le courant de cet été.
- La ligne du Lotschberg, comme celles du Midi, offrira, en outre, le premier exemple de l’appli-
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- cation en grand en Europe d’un nouveau système de traction, appelé probablement au plus grand avenir. Les moteurs électriques des trains, au lieu d’être desservis, comme c’est le cas général pour les lignes métropolitaines et de . banlieue, par du courant dit continu, c’est-à-dire de sens invariable, sont alimentés au Lotschberg et le seront au Midi par du courant alternatif ordinaire, c’est-à-dire changeant de sens très rapidement, qui se prête très bien au transport à longue distance, mais dont l’utilisation soulève des questions délicates. Ce courant . alternatif avait déjà été employé sur des lignes interurbaines, mais il ne l’avait pas encore été sur des trains de grandes lignes exigeant des puissances considérables. Pour résoudre ce problème tout nouveau, la Compagnie des Alpes bernoises équipa électriquement en 1912 le tronçon de. sa ligne de Spiez à Fru-tigen déjà existant et exploité à la vapeur. Elle assura provisoirement la traction à l’aide de trains légers comportant des voitures automotrices électriques d’im type ayant déjà fait ses preuves sur des lignes de ban-
- lieue. En même temps elle se livra sur cette ligne à toute une série d’expériences à l’aide de 2 locomotives d’essai de 2000 chevaux. Ces expériences montrèrent les modifications à apporter aux organes des locomotives pour leur permettre d’assurer le service très dur qu’elles devaient remplir. La Compagnie commanda alors aux ateliers d’Oerli-lcon 14 locomotives ayant chacune la puissance énorme de 2500 chevaux (la plus forte qui ait jamais été réalisée, à notre connaissance, sur une locomotive électrique simple) et permettant de remorquer des convois pesant plus de 500 tonnes à des vitesses d’au moins 40 km à l'heure sur les pentes excessivement fortes (de 20 à 27 mm par mètre) des rampes d’accès et à des vitesses de 60 à 65 km sur les faibles
- rampes du grand tunnel. Pour remorquer les mêmes trains à des vitesses inférieures, il faut, sur le Gothard, atteler 2 locomotives à vapeur.
- La ligure 4 donne la vue d’une de ces locomotives pendant les essais qu’elle a effectués avant l’inauguration de la ligne. Le , courant alternatif à haute tension, 15000 volts,
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- Fig. 3. — Le viaduc du Bieschtal sur le versant sud, pendant sa construction.
- 'O
- Fig. 4. — Une des locomotives électriques de 25oo chevaux, attelée à un convoi d’essai, dans la nouvelle gare de Frutigen.
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- Fig. 5. — Les 3 voies superposées, marquées par des viaducs, en regard de la tour de Felsenbourg. Au . premier plan l'usine électrique de Kandergrund. Dans le fond les glaciers de la Blümlisalp. Le lac bleu est enfoui dans les sapins, au milieu de la vallée.
- Fig. 6. —La gare de Kandersteg, tête nord du grand tunnel. Dans le fond les glaciers de la Blümlisalp. A droite les cascades de Kandersteg.
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- utilisé pal* les locomotives est capté par un archet double, disposé sur le toit de la machine et appuyant sous un lil conducteur aérien. Ce lil conducteur en cuivre est tendu par un fil d’acier et monté par l’intermédiaire d’isolateurs sur des portiques ou des poteaux métalliques.
- Le courant alternatif qui circule sur celte ligne aérienne est produit dans deux'usines hydrauliques appartenant à la ville de Berne et situées, l’une à Spiez et l’autre à Handcrsgrand, sur le versant nord avant l’entrée du çrand tunnel. Ces deux usines ne servent pas exclusivement au chemin de fer, elles distribuent également de la lumière et de la force électrique dans les régions avoisinantes. Ch. .Iacquin.
- L’inauguration du Lotschberg. — L’inauguration officielle du Lotschberg a eu lieu, par les soins de la Compagnie du chemin de fer des Alpes bernoises, lè 28 juin, avec d’autant plus d’éclat que le soleil, voilé depuis quatre jours, s’est mis au grand clair en Valais après une nuit entière de pluie !
- Quatre trains spéciaux ont conduit et ramené, de Berne à Brigue, les autorités ayant le Président de la Confédération Suisse à leur tête, les ministres, les ingénieurs, guidés par notre compatriote M. Zür-cher, l’heureux directeur général qui a si bien triomphé de toutes les difficultés de la nouvelle grande œuvre, et les invités au nombre deplusieurs centaines.
- À l’article technique qui précède j’ajouterai seulement (Q quelques mots d’impression sur le parcours et la solennité.
- La ligne est des plus belles : les paysages du versant Nord, bien connus des voyageurs en Suisse (et où j’évoquais moi-même des souvenirs de 1864! la Suisse primitive!), comptent avant tout le lac bleu et la ruine de Felsenburg (autour de laquelle le tracé est à trois étages), les cascades de Kandersteg et les purs glaciers de la Blümlisalp et du Balmhorn.
- La traversée du grand tunnel dure 13 min. 40 sec. à 14 min. pour 14605 m. (soit une vitesse de 62 à 65 km à l’heure). Grâce à la traction électrique, l’absence de fumée permet de laisser les fenêtres ouvertes et de ne pas suffoquer comme dans le Mont-Cenis ou le Gothard (2).
- Pour le versant Sud, le trajet ne laisse qu’entrevoir un moment la traversée du Lôtschenthal, dont on longe la fin pour déboucher en splendeur à plusieurs centaines de mètres au-dessus de Gampel sur la vallée du Rhône. De la station de Hothen jusqu’à Brigue la descente offre des vues superbes sur le massif glacé des Mischabel (4554 m.) au-dessus de Visp, et sur la pyramide aiguë du Monte-Leone (Simplon, 5561 m.). On n’aperçoit ni le Cervin, ni le Mont-Rose.
- Alix gracieuses décorations alpestres des gares, couvertes de fleurs, rubans et bannières, aux dis-
- 1. Certains petits tunnels ne sont pas encore entièrement finis pour la deuxième voie ; il y reste une section de roche à enlever. Mais la double voie est posée dans le grand tunnel.
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- Irilmlions d’Alpcn-Rosol, aux musiques, discours et banquets, marqués d’une cordiale et simple allégresse, les organisateurs avaient ajouté à chaque station un spectacle d’une rare originalité, une véritable revue des anciens costumes locaux, portés par les enfants, jeunes filles et jeunes gens chargés du service des compliments, bouquets et rafraîchissements. A Spiez et Friitigen, les accortes Bernoises montraient leurs bijoux d’argent, tranchant agréablement sur leur corselet de velours noir ; à Gôppens-tein, la vallée de la Lonza (Lôtschenthal) avait envoyé de ses quatre villages, relativement peu visités par les touristes et gardiens encore de leurs vieilles mœurs pastorales, une troupe nombreuse habillée de la plus surprenante façon : notamment la procession de Kippel' avec ses vénérables étendards de soie et leurs gardes, grenadiers napoléoniens à veste rouge et pantalon blanc, les officiers en chapeaux à cornes, tout dorés; étrange coup d’œil, dont l’archaïsme était encadré par des groupes d’enfants non moins singuliers ; à Ausserbcrg, on passa trop vite, en vérité, devant une parade analogue, descendue du haut de sa montagne pour voir le train électrique filer en trombe sous ses yeux! Contrastes et visions qu’on eût aimé prolonger.
- A Brigue, sur la grande place de la gare, 80 jeunes filles étaient rangées, dans les divers costumes du Valais, depuis la modeste mais voyante tenue rougeâtre d’Évolène au chapeau plat, jusqu’aux somptueuses toilettes de mariées anciennes (certaines remontant au xvme siècle) toutes plaquées d’or et brodées de soie et pieusement extraites pour la circonstance des tiroirs des grand’mamans ; —sans oublier certains vieux châles de cachemire qui s’étonnent fort d’accompagner de grandes coiffes — diadèmes tissés de fils d’or ; on n’en finirait point s’il fallait parler des autres comparses du cortège : la Suisse elle-même, en manteau de velours rouge, 56 fillettes en blanc et rouge aux couleurs du Valais, les massïers de la ville de Berne en bicorne et grand manteau noir et rouge.; les joueurs de fifres et tambours; 56 vieilles bannières processionnelles, et une escouade d’ouvriers mineurs avec leur chariot. Tout cela, pour la réception solennelle et la cantate, s’entassa dans la grande cour et sous les boules de cuivre, si bizarres, du vieux château Stockalper : ce fut un spectacle unique, étourdissant d’imprévu, de lumière et de couleur au pied des éternelles neiges.
- Leurs heureux contemplateurs ont cru,comme en un conte d’Hoffmann, voir tirées des vitrines d’un riche musée et animées pour eux et pour quelques heures les poupées paradoxalement ou richement vêtues, que de nos jours on n’admire plus guère qu’à l’état de reliques précieuses.
- C’est ainsi qu’en surplus de ses merveilles techniques, l’inauguration du chemin de fer électrique
- 2. Au Simplon, malgré la traction électrique, on suffoque encore moins en laissant les fenêtres fermées qu’ouvertes, à cause rie l’atmosphère de bain de vapeur que maintiennent des sources chaudes dans le souterrain.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
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- du Lolschberg nous a montre l’éblouissement de réels tableaux vivants d’un autre âge (ou du moins d’un âge qui achève de disparaître), évoluant parmi leur cadre naturel, au sein même de ces merveilleuses montagnes, où la science et l’audace mo-
- dernes, où le génie humain sans trêve grandissant, viennent d’ouvrir, devant les souvenirs quasi défunts du passé, une voie nouvelle aux progrès de l’avenir inéluctablement transformateur, toujours en marche vers le plus loin, vers le plus hautl E.-A. Martin.
- CORRESPONDANCE : A
- L’article « Pour sauver la Loue )) (n° 2090) a appelé la rectification suivante de M. H. Gaudet (12, rue Brémon-11er) au nom de la Société des Forces motrices de la Loue, dont il est le promoteur : « Nos travaux en sont distants » (de la source de la Loue) « de plus de 400 rnè-« 1res... les renseignements rectificatifs suivants vous « donneront tout apaisement, en même temps qu’ils per-« mettront à vos lecteurs de faire la distinction entre « les différents projets d’utilisation de la Loue, et de « discerner ceux dont l’exécution peut être critiquée par « le Comité de la défense de la Loue et tous les admi-« rateurs des beautés de la nature, de ceux dont la réa-« lisation ne saurait apporter un préjudice quelconque (( au paysage. L’objet principal de la Société des Forces « motrices de la Loue est l’aménagement sur cette ri-« vière et sur le territoire de la commune de Mouthier « (la source et les gorges dont on poursuit la conservait tion sont situées sur le»-territoire de la commune « d’Ouhans) d’une chute appartenant à un syndicat interet communal ôt la distribution, de l’énergie électrique « aux 15 communes faisant partie de ce syndicat. Ce « syndicat, dénommé syndicat intercommunal d’Ouhans, a
- PROPOS DE LA LOUE
- « été régulièrement constitué par décret en date dn « 16 août 1911, après rapport favorable du Conseil « d’État.
- « Le dossier d’exécution, actuellement soumis à l’ap-« probation de l’administration des Ponts et Chaussées, « reporte l’usine fortement en amont et sur la rive « droite, en un point tel qu’il sera très difficile de l’aper-« cevoir, et prévoit le canal de dérivation entièrement « souterrain.
- « Les travaux que nous exécuterons ne modifieront en « rien les sites dont vous avez publié les photographies « dans votre numéro 2067. »
- Enregistrant avec plaisir cette promesse, nous donnons volontiers acte à M. Gaudet de ce que la Société des Forces motrices de la Loue, est une autre entreprise que celle qui vise la résurgence même de la Loue. Cette seconde entreprise peut, en effet, fort bien ne pas gâter la combe de Noaille, si elle n’y fait aucune construction à moins de 0 kilomètres de la source, si son adduction est en souterrain et si elle laisse, en été, dans la Loue suffisamment d’eau pour ne pas mettre à sec la cascade, les rapides et le torrent. E.-A. Map.tet,.
- ACADEMIE DES SCIENCES
- Séances des 23 et 3o juin ioi3. — Présidence de MM. Guyon et Appel!.
- Le mouvement des glaciers. — Le prince Roland Bonaparte présente une Note de M. Joseph Vallot ayant pour titre la vitesse des glaciers et l’inanité de la théorie thermique de leur progression. Des nombreuses observations faites par l’auteur à la mer de glace, dans le massif du Mont Blanc, il résulte qu’aucune variation calorifique, soit diurne, soit annuelle, ne peut pénétrer dans la masse interne du glacier et que celui-ci est assimilable à un fleuve qui s’écoule dans son lit sous la seule influence de la pesanteur avec une vitesse qui n’est pas sensiblement différente en hiver et en été.
- La matière rouge des feuilles. — M. G. Bonnier dépose une Note de M. Guillermond démontrant que la matière rouge des feuilles ou anthocyane est produite par des mitochondries, c’est-à-dire par de petits corpuscules vivants qui se trouvent dans toutes les cellules et qui sont l’origine de la chlorophylle, des globules de graisse des grains d’amidon et en général de toutes ,lcs substances de réserve des animaux et des végétaux.
- Vaccination anti-claveleuse. — MM, Bridré et Bo-quet présentent un travail sur les résultats obtenus à l’aide de vaccination anti-claveleuse par un virus sensibilisé. La vaccination se fait par injection hypodermique ; elle ne produit ni pustules, ni croûtes, de • telle, sorte qu’il n’y a pas à craindre que la maladie soit propagée au dehors. Ils ont vacciné spécialement un lot de 54 agneaux. Sur un certain nombre, le virus a réagi d’une façon très apparente ; sur l’autre, il n’a pas réagi. Ils ont ensuite inoculé les animaux du premier groupe
- avec du virus claveleux très fort. Les agneaux ont été indemnes. Les animaux du second groupe ont été inoculés dans les mêmes conditions un an après la vaccination; ils n’ont réagi que faiblement. Ainsi, après un an, l’immunisation produite par le vaccin subsistait. En Algérie, la vaccination anti-claveleuse est devenue obligatoire dans le cas d’épizootie claveleuse. A la date du 1er juin, i 245 000 ovidés avaient été vaccinés sans accident.
- La contamination typhique. — MM. Trillat et Fouassier communiquent un travail sur la fréquence de la contamination du lait par l’eau contenant en quantités infinitésimales le bacille typhique. Lorsque l’on dilue dans l’eau des liquides contenant le bacille typhique, la solution mise avec le bouillon ne donne aucun résultat, tandis que mêlée à du lait qui est un milieu plus favorable, il en est tout autrement. L’ensemencement se produit même lorsque l’analyse bactériologique conduirait à déclarer l’eau indemne. Le bacille passe inaperçu dans le lait pendant les premières heures de l’ensemencement; le développement des cultures se fait ensuite brusquement, à l’instar d’une explosion. MM. Trillat et Fouassier concluent qu’à son tour le lait peut devenir une cause fréquente de contamination dans une foule de circonstances.
- Biographie et bibliographie. —M. E. Picard présente la 2e édition du livre consacré à M. Darboux, par M. E. Lebon.
- Caractère de Vinstabilité chimique. — M. Victor Henri énonce cette loi que plus un corps est instable
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- chimiquement, plus il absorbe de rayons violets. L’état des molécules qui fait qu’elles entrent facilement en relation chimique détermine une forte absorption de ces radiations.
- Corps nouveau. — MM. Daniel Berthelot et Gaudechon .ont découvert un composé nouveau, l’oxycyanure de carbone, au moyen des rayons ultra-violets. Ce composé qui est toxique, prend également naissance par l’action de l’effluve électrique sur un mélange d’oxyde de carbone et de cyanogène.
- Action de Veau sur le carbure d'uranium. — M. Le Chatelier résume un travail de MM. Lebeau et Damiens sur la composition des gaz résultant de l’action de l’eau sur les carbures d’uranium et de thorium. On admettait autrefois qu’elle donnait du méthane. Les
- auteurs montrent qu’en réalité on obtient peu de méthane, mais de l’éthane et du propylène dont la présence n’avait pas été signalée.
- Manoscope d'extrême sensibilité. — M. Bouty transmet une description d’un manoscope thermo-électrique d’une sensibilité extrême. Essentiellement cet appareil se compose d’un tube coudé dont la courbure est tournée vers le haut. De l’air est maintenu chaud, électriquement, dans cette courbure. Une pince thermo-électrique relie les deux extrémités. Si une faible différence de pression se produit, l’air chaud est déplacé et une différence de température s’établit entre les deux soudures de la pince et détermine un courant. L’appareil peut ainsi déceler des variations de pression de 1/1 000 000e de millimètre de mercure. Ciï. de Vn.i.F.nEt'Ti..
- LE PYTHON DES PHILIPPINES
- On rencontre assez fréquemment dans les régions humides de l’archipel des Philippines, et même dans les plantations de canne à sucre, de gigantesques spécimens du python réticulé (Python reticulatus) propre à la Malaisie et à l’Indo-Chine.
- Le spécimen vivant que montre notre photographie fut capturé dans un champ de cannes de l’île de Panay.
- Long de plus de 6 mètres, il dépassa les dimensions de la plaque du photographe, et l’on peut constater qu’il ne fallut pas moins des efforts de six ou sept soldats pour le maintenir immobile.
- Cette longueur est loin de constituer un record. La très distinguée savante qu’est Mme Mary C. Dic-kerson, rédacteur en chef du American Muséum Journal, se porte garante du cas suivant. L’an dernier, dans la même île de Panay, les ouvriers d’une plantation, située près d’Iloilo, tuèrent un python long de 8 mètres. Une pénible digestion avait empêché le monstre de prendre la fuite devant ses ennemis, qui s’expliquèrent son immobilité après qu’ils l’eurent éventré : l’énorme ophidien avait avalé un sanglier qui pesait 60 kilogrammes.
- Le Journal of the Bombay Nattirai History Society cite cet autre cas authentique d’un python indien (P. molurus) qui avait avalé un léopard adulte. Au New-York Zoological Park, un python royal long de moins de 6 mètres a avalé plusieurs fois des porcs pesant 50 à 35 kilogrammes. Dans la ménagerie de Cari Hagenbeck, on a vu souvent des pythons digérer aisément des mammifères
- (antilopes, ibex,etc.) pesant jusqu’à 48 kilogrammes.
- On sait depuis longtemps que certaines espèces de reptiles peuvent avaler des objets dont le diamètre est trois ou quatre fois plus grand que celui de leur tête. L’anatomie du serpent explique fort clairement ce phénomène. Les ligaments qui relient les os de son crâne, et, plus spécialement, les ligaments qui intéressent directement les mâchoires, sont doués d’une élasticité extrême. Au moment de l’ingurgitation, et tandis que les dents tirent sur la proie en exécutant de rapides mouvements longitudinaux, mouvements accomplis successivement par les dents de droite et par les dents de gauche, la peau recouvrant le crâne est tellement tendue que les écailles se trouvent complètement séparées les unes des autres.
- N’étaient les yeux, qui pétillent de plus belle, la tête présenterait alors l’aspect d’une masse informe où l’on reconnaîtrait difficilement une tête de serpent.
- Comment l’animal respire-t-il durant l’ingurgitation, alors que, pendant plusieurs heures, la proie obstrue complètement les ouvertures internes des naseaux qui, normalement, conduisent l’air à travers la bouche jusqu’à la glotte? En dépit de la pression, la trachée, maintenue ouverte grâce à ses nombreuses bagues cartilagineuses, est poussée en avant jusqu’à ce que la glotte atteigne l’air en dehors de la bouche ; parfois, la glotte dépasse ainsi les mâchoires de 2 à 5 centimètres !
- Le Gérant : P. Masson,— Imprimerie Lahuue, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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- LA NATURE. — N° 2094. irrrr---------- - -------12 JUILLET 1913
- L’ORYCTÉROPE
- Ce curieux mammifère, propre à l’Afrique seulement, est connu en Europe depuis deux siècles à peine. On le considéra d’abord comme un animal fabuleux, et Bulïon contesta (*) la description, fort exacte d’ailleurs, que dans les premières années du xvm° siècle Kolbe donna de l’Oryctérope du Cap (1 2). On croit pouvoir en distinguer trois espèces qui, peut-être même, seraient plutôt des varié-t é s géographiques; elles ont entre elles de si grands rapports, qu’il est à peu près indifférent de décrire l’une ou l’autre. Leur répartition est faite de la façon suivante : l’Orycteropus Capensis, le plus ancien nenien t, connu, s’étend sur l’Afrique orientale et australe, jusqu’à l’Angola; YOrycie-ropus senegalensis (Lesson), particulier à la Séné-gambie et Y Orycteropus ethiopicus (Sundewal), habitant la région du Nil Blanc et l’Abyssinie.
- C’est cette dernière es-
- Fig. i. — L’Oryctérope d’Ethiopie. Muséum de Paris.
- pèee que nous allons plus spécialement examiner.
- L’Oryctérope, connu aussi sous le nom de Cochon de terre, appartient à l’ordre des Edenlés. Il mesure 2 mètres de longueur totale, y compris la queue; sa hauteur est de 50 centimètres. Il a le dos voûté, une longue tête, terminée par un groin semblable à celui du porc, mais plus pointu; les jambes de devant courtes, celles de derrière plus développées, comme chez le kangourou ; une queue puissante, dont il se sert pour conserver l’équilibre. Les oreilles sont droites et très grandes; les yeux petits; sa peau, fort épaisse, ressemble à celle du cochon; scs poils sont raides et clairsemés. Le
- 1. Uuffon. Supplément ;i l’hist. mit. des anim. (juadrup. T. 6°, p. 250. Le Cochon de terre, fig. pl. XXXI (Paris, 1782).
- 2. P. Kolbe. Description du Cap de Bonne-Espérance, t. III, p. 49 (Amsterdam, 1742).
- 41e année. — ^ semestre.
- Fig. 2. — Oryclèrope. (D’après une peinture égyptienne.)
- pelage est assez uniforme; d’un ton fauve assez soutenu, chez l’adulte, il est chez les jeunes d’une coloration semblable, mais plus claire, avec le ventre blanchâtre; les nouveau-nés sont couleur de chair. La langue, extrêmement longue, et toujours couverte d’une salive gluante, lui sert d’organe de préhension. Les pieds de devant ont quatre doigts, ceux de derrière cinq, tous garnis de fortes griffes. Le jeune animal a huit molaires à la mâchoire supérieure, six à la mâchoire inférieure ; l’adulte n’en a que cinq en haut et quatre/ en bas (fig. 1) -Cet édenté s tient dans le dé sert et dans les steppes ; on le trouve également
- dans les plaines couvertes de hautes herbes, surtout là où les fourmis et les termites, dont il fait sa principale nourriture, sont en abondance. Dans la région habitée par Y Orycteropus éthiopiens, les fourmilières couvrent parfois un si grand espace de terrain, que l’œil peut à peine l’embrasser du regard.
- Dans le jour, enroulé sur lui-même, l’Orycté-rope dort au fond d’un terrier, qu’ilreferme prudemment derrière lui.* Quelque dur que soit le sol, il le creuse avec une extraordinaire facilité et disparaît en peu d’instants, Les griffes vigoureuses de ses pattes de devant lui servent à détacher et à rejeter derrière lui les grosses mottes de terre qui, reprises par les pattes postérieures, sont repoussées plus loin. 11 est, au cours de son travail, entouré d’un nuage de poussière.
- Il sort la nuit pour aller en chasse. La tête inclinée vers le sol, les oreilles couchées sur son dos 'arrondi, la queue traînante, il va en sautillant à la recherche d’une fourmilière. Dès qu’il l’a trouvée, il regarde autour de lui, pour voir si aucun danger
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- lu ===== NOUVEAU PROCÉDÉ DE MÉTALLISATION SCHOOP
- ne le menace; jamais il ne mange sans avoir pris cette précaution. Alors il se couche et, plaçant son groin près de la fourmilière, il tire la langue tant qu’il peut, attendant qu’elle soit chargée de fourmis ou de termites. Quand elle est bien couverte, il la retire pour gober ces insectes et recommence plusieurs fois de suite, jusqu’à ce qu’il soit rassasié.
- Soupçonneux et fort timide, mais doué d’une ouïe très fine, au moindre bruit insolite, il se cache rapidement sous le sol et rejette la terre derrière lui avec tant de violence, que tout autre animal se retire étourdi; l’homme lui-même ne l’atteint qu’avec peine et ne tarde pas à être entièrement couvert de sable (*). Quoique inoffensif et n’attaquant jamais, il n’hésite pas, quand un grand péril le menace, à se défendre énergiquement. Usant alors de ses armes formidables, il étreint un ennemi entre ses bras et le déchire avec ses griffes.
- L’Oryctérope d’Ethiopie vit par couples ; la femelle n’a chaque année qu’un petit entièrement nu qui est longtemps allaité. Dans le Soudan, la mise bas a probablement lieu, comme pour les autres mammifères, pendant la saison des pluies, c’est-à-dire aux mois de juillet, août et septembre.
- Si, en fouillant le sol, sur une grande étendue, l’Oryctérope est nuisible au Voisinage dès habitations et dans les endroits où passent les caravanes, il est fort utile pour la guerre de destruction qu’il fait aux termites, ces dangereux ennemis du règne végétal. Sa chair a le goût de celle du porc, elle est savoureuse et fort estimée ; sa peau sert à faire un cuir excellent.
- Vivement recherché pour ces qualités, ce mammifère est l’objet d’une chasse très active. Mais, grâce à sa force prodigieuse, il évite bien des périls. Surpris par le chasseur, s’il a seulement la tête et les pieds de devant dans la terre, il s’y cramponne si bien, se presse avec tant de vigueur contre la paroi supérieure, que l’homme le plus robuste ne saurait l’en arracher; plusieurs ont souvent de la peine à
- en venir à bout. Si l’on parvient à le prendre vivant, rien n’est plus facile que de le tuer, il suffit de lui donner quelques coups de bâton sur la tête.
- L’Oryctérope d’Éthiopie s’apprivoise avec facilité et s’habitue à son maître, qu’il suit partout docilement. Mais, compagnon stupide et ennuyeux, il disparaît sous terre dès qu’il le peut et dort tout le jour(').
- Les syringes égyptiennes, si fécondes en surprises pour l’observateur attentif, nous offrent l’image d’un jeune Oryctérope d’Éthiopie dans un tombeau du cheik Àbd-el Gournah, remontant à la XIXe dynastie; nous voyons, en effet, une dame égyptienne qui élève auprès d’elle un de ces animaux pour charmer ses loisirs.
- En examinant cette peinture thébaine (fig. 2) on ne peut s’empêcher d’y reconnaître toutes les particularités de forme et de couleur propres à cet édenté. Grandes oreilles, groin très développé, longue queue, jambes postérieures plus puissantes que celles de devant; poils disséminés; enfin, la coloration uniforme du pelage est ici fauve clair, comme chez les jeunes individus.
- Tous ces caractères, scrupuleusement indiqués, nous porteraient à croire que, dans l’antiquité pharaonique, ce mammifère vivait également en Égypte avec tant d’autres espèces qu’on y chercherait vainement aujourd’hui.
- Ce qu’il est, en tout cas, permis d’affirmer, c’est qu’à cette époque lointaine, l’Oryctérope était, malgré ses habitudes nocturnes, sa stupidité et sa paresse, élevé en captivité. Par sa nature, sa forme pittoresque, sa marche sautillante, il amusait prodigieusement, sans doute, les dames égyptiennes, puisque nous trouvons l’un de ces jeunes animaux installé auprès d’elles, le cou entouré d’un riche collier de perles en lapis lazuli et occupant une place semblable à celle du singe, du chat, du chien et autres animaux d’agrément. '•
- P.-IIlPl’OLVTE BoüSSAC.
- NOUVEAU PROCÉDÉ DE MÉTALLISATION SCHOOP
- Pour recouvrir d’une mince couche métallique une surface quelconque, on employait jusqu’ici des procédés galvaniques ou éleelrolytiques, l’étamage à chaud, les méthodes par enduit ou par contact, etc. En particulier, Rosenberg a récemment généralisé l’usage de poudres spéciales constituées avec le métal à déposer. Ces « galvanitcs », comme il les nomme, réalisent un bain électrolytique et il suffit d’en frotter au moyen d’un chiffon mouillé l’objet métallique en question pour le revêtir d’un dépôt adhérent. Tout différent est le système de métallisation inventé par l’ingénieur suisse Schoop dès 1010, et définitivement mis au point, grâce à sa nouvelle seringue-pistolet (modèle -11)15); 11 consiste à projeter sur les surfaces un jet de métal Tondu Jinc-1. Kulde. loe. cil.
- ment pulvérisé. Ce procédé rappelle, en quelque sorte, soit le décapage au jet de sable, soit les applications de couches de peinture et de vernis au moyen de l’aérographc. Soumis à une forte pression, le corps liquéfié quitte le four de fusion par un tuyau capillaire d’où un jet de vapeur surchauffée ou de gaz inerte comprimé le force de sortir, sous forme d’un brouillard métallique animé d’une grande vitesse de projection.
- Les phénomènes qui se produisent au cours de la métallisation s’expliquent aisément; Au sortir de la tuyère, la brusque détente du gaz ou de la vapeur refroidit la masse projetée, mais l’arrêt subit des particules métalliques contre l’objet à recouvrir pro-
- I. Iîkkiiji. La vie des animaux illustrée. Les Mammifères, t. II, p.'iiüH-m
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- NOUVEAU PROCEDE DE METALLISATION SCHOOP 115
- voquc à nouveau une chaleur suffisante pour rendre plastiques et soudables ces particules, qui forment alors une couche homogène, parfaitement adhérente à la surface aspergée. L’épaisseur de la pellicule peut varier de 1/50 de millimètre à quelques millimètres selon la durée de l’exposition.
- Une installation industrielle Schoop à poste fixe utilisant le métal en fusion (lig. 3) comprend des réservoirs de gaz comprimé ou de vapeur sous pression a dont un manomètre b indique la pression; un surchauffeur tubulaire avec rampe à gaz d ; un creuset e dans lequel se met le métal à fondre et dont une manivelle f permet de manœuvrer la soupape ; une tuyère </ pulvérisant le métal sur l’objet à recouvrir h et enfin un ventilateur i qui aspire les poussières métalliques en excès.
- Dans ses appareils portatifs (fig. 4) l’inventeur s’adresse à des poudres mé talliques qu’entraîne de la vapeur ou du gaz sous pression. La lance d’où sort le jet se visse à l’extrémité d’un tuyau flexible.
- Le gaz réchauffeur arrive par la conduite 2 dans une tubulure concentrique à la canalisation d’échappement 7 du jet entraînant la poudre de métal. L’air ordinaire comprimé à 5 kg par mètre carré pénètre, par le tuyau l, dans une boîte de distribution munie de deux robinets-pointeaux 3 et 4. En manœuvrant le robinet-vanne 5, on amène directement l’air comprimé à la conduite 7 tandis qu’en ouvrant le robinet 4, on le dirige à la partie infé-
- rieure de l’appareil, dans le cyclone ou se trouve la poudre de métal qu’il entraîne dans les tuyaux 6
- et 7, puis finalement dans la con-duite flexible, aboutissant à la lance.
- On introduit la poudre métallique par une ouverture ménagée à la partie supérieure et fermée par un bouchon à vis. Pour vider l’appareil, on le fait basculer et les dernières traces de métal sont enlevées en envoyant de l’air . comprimé. Quant à la mise en marche, elle s’effectue de la façon suivante. Après avoir tourné le robinet à gaz 2 et enflammé celui-ci, on ouvre l’arrivée de l’air comprimé et le pointeau 5, de manière à obtenir une bonne flamme. On manœuvre ensuite le robinet pointeau 4 afin de réaliser l’entraînement de la poudre de métal et on règle définitivement en agissant, à la fois, sur les deux robinets 3 et 4. Le jet gazeux entraîne les parcelles métalliques avec une force qui dépend de plusieurs conditions : vitesse du gaz, densité de celui-ci, finesse de pulvérisation et densité du métal. Comme condition principale pour assurer l’homogénéité de la couche, il faut que les particules ne soient pas recouvertes d’une pellicule d’oxyde. Aussi, avec certains métaux, très oxydables, on doit employer un gaz inerte ou même réducteur et le chauffage électrique.
- Sur une de nos illustra-lions (fig. 1) représentant un coin de l’usine de la Société de Métallisation, nous voyons un ouvrier en train de revêtir d’une couche de bronze une grille en fonte. L’opération nécessite
- r
- Fig. i. — Ouvriers en Irain de métal-liscr des objets par le procédé Schoop.
- sable avant leur métallisation.
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- 116 - - ~ — — NOUVEAU PROCÉDÉ DE MÉTALLISATION SCHOOP
- seulement quelques minutes. Un vaste champ d’emplois industriels semble donc s'ouvrir ptfur le procédé Sehoop. D’au-. tant plus qu’il s’applique meme aux objets inflammables.
- En effet, au moment où le gaz se détend, il y a refroidissement considérable, le métal se solidifie rapidement et la température de la surface restant basse, on peut métalliser
- \k\c
- ‘ A 1
- stances fusibles) s’engage, sous forme de fil ou de bâton, au centre de la tuyère 1 montée sur un bâti % portatif; d’autre
- part les conduits latéraux 8 et 9
- amènent à son extrémité, l’un de
- Fig. 3.
- celluloïd, des fruits et même recevoir le jet sur la
- du
- Schéma d’une installation Sehoop à poste fixe. fleurs, des
- l’oxygène, et l’autre soit de l’hydrogène, soit des vapeurs de benzine, soit tout autre gaz propre à l’alimentation du chalumeau dont le pointeau J 4 règle le débit.
- Arrivée de l'air pomprimé
- Réglage
- main.
- Lanouvelle seringue-uis-
- Objeté , ° 1 ,
- métaiiiser tolct, brevetée en 1915 par la Société de Métallisation, constitue un perfectionnement aux appareils ci-dessus décrits. La figure a la montre partie en élévation, partie en coupe longitudinale. Lar figure 6 repré-
- sente à gauche une section passant par l’axe de la tuyère de pulvérisation et à droite une. vue de face. On peut ainsi se rendre compte de l’ensemble de l’instrument dû également à M.. V. Sehoop et dont les ouvriers se servent comme d’un vaporisateur de coloriste. Entre autres avantages, ce pistolet offre : 1° une grande maniabilité puisqu’il pèse seulement 1 kilo ; 2° il utilise des métaux en fil d’un prix de revient très inférieur à celui des poussières métalliques ;
- Fig. 4. — Appareil horlalif Sehoop.
- Une petite turbine 6 disposée sur le même bâti et alimentée par de l’air comprimé arrivant par la tubu-luré4, réglable grâce au robinet 5, actionne, par l’intermédiaire des vis hélicoïdales, 12 et 15, le système des deux roues de transport 2 et 5 dont la rotation
- o° une grande rapidité de débit permettant de recouvrir de grandes surfaces avec du zinc (10 mètres carrés à l’heure);
- 4° une étanchéité parfaite du dépôt sans la moindre trace de porosité et 5°un coefficient d’utilisation du métal consommé très élevé 90 à 95 pour 100.
- La matière à fondre (métal, verre ou autres
- Fig. 6. — Section et vue de face de la nouvelle seringue-pistolet Sehoop. (Modèle içi3.)
- Atteignant de
- sub-
- Fig. 5. — Élévation et coupe de la nouvelle seringue-pistolet Sehoop. (Modèle içi3.)
- entraîne le fil ou le bâton 17 de substance à fondre. La manœuvre de la vis 15 règle la pression nécessaire à l’avancement de la matière, la tubulure 10 amène l’air comprimé sortant de la turbine dans les conduits 7 qui le dirigent à l’extrémité de la tuyère et enfin une poignée 16 rend facile le maniement du pistolet par l’ouvrier.
- Sous l’influence de la flamme du chalumeau, la substance fusible se transforme en une série de fines gouttelettes que le jet d’air comprimé projette avec force sur la surface à recouvrir. Grâce au procédé Sehoop, on peut aussi bien préserver des ponts et des carènes de navires contre la rouille qu’assurer la conservation poteaux en bois, métalliser des tissus, fabriquer laces.
- métalliser un écran
- des
- des miroirs ou des
- En plaçant devant l’objet à
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- QUELQUES MOTEURS
- ou cadre, en carton ou en métal, dans lequel on a ménagé des ouvertures convenables, écran que l’on retire ensuite, la couche peut former n’importe quelle gravure. Certains des objets exposés au dernier Salon de l’automobile montraient un remarquable ensemble de dessins très fins sur verre, sur porcelaine, sur plâtre et sur étoffes.
- Chose curieuse, on obtient également avec le procédé Schoop des dépôts détachables. A cet effet, il suffit d’enduire les surfaces à recouvrir d’une matière huileuse ou onctueuse et on évite l’adhérence. On réalise, de la sorte, des moulages, des clichés d’imprimerie, on imite des cuirs en reliefs, etc.
- L’utilisation de la seringue-pistolet Schoop comporte l’emploi de l’air comprimé à 7 kg, mais on peut se servir indifféremment d’oxygène ou d’hydrogène, d’oxyacétylène, d’oxy-essence et de gaz comprimés suivant les métaux. S’il s’agit de recouvrir des pièces métalliques, il est indispensable d’avoir une sableuse pour décaper les surfaces avant leur métallisation (fîg. 21), le décapage préalable étant
- QUELQUES MOTEURS
- Les premiers moteurs d'aviation s’inspirèrent directement du moteur classique d’automobile : plusieurs cylindres placés l’un derrière l’autre attaquant un meme vilebrequin (moteur Wright, par exemple), Le souci d’alléger le plus possible tous les organes amena vite des conceptions nouvelles, le huit-cylindres en V apparut presque aussitôt. A vrai dire, avant que l’aéroplane existât, quelques huit-cylindres en Y avaient déjà vu le jour; on les oubliait quelque peu, l’aviation vint leur donner un essor nouveau.
- Un des principaux, le moteur Antoinette, permit à l’appareil qui le possédait de réaliser des prouesses fameuses. Le Renault prit aussi naissance et il faut croire que sa conception et son exécution sont excellentes, car des constructeurs de biplans se refusent encore maintenant à en employer d’autres. D’une façon générale, le polycylindrique en V paraissait trop lourd à de nombreux constructeurs-aviateurs. Esnault-Pelterie mit au point ses moteurs en étoile et en éventail, les premiers résultats furent remarquables. On vit qu’une voie féconde était tracée et presque en même temps Anzani fournissait à Blériot son moteur en éventail qui permit la traversée de la Manche. Les progrès s’accélérèrent, nombre de moteurs dérivant tous des types précédents virent le jour. C’est à ce moment qu’une société qui s’était spécialisée dans la construction du moteur à explosions industriel n’hésita pas à lancer le moteur rotatif, le « Gnome » ; cela parut une révolution trop hardie et elle fut accueillie avec défiance, mais il fallut bientôt se rendre à l’évidence : le « Gnome » fonctionnait, ce n’était pas simplement une curiosité de laboratoire, c’était vraiment un moteur pratique et on peut dire qu’il fut et
- AVIATION SINGULIERS r~:.: 117
- alors une condition d’adhérence. Dans certains cas (notamment s’il faut fondre un fil de plusieurs millimètres de diamètre ou des métaux d’un grand poids spécifique comme le plomb), on a intérêt à séparer de l’appareil le dispositif transporteur du métal à fondre. On utilise alors avantageusement un moteur indépendant tel qu’un mouvement d’horlogerie ou un petit électromoteur au lieu d’air comprimé pour faire* progresser le métal.
- En se plaçant dans des conditions industrielles normales, c’est-à-dire en tenant compte des dépenses de gaz et d’air comprimé, de la main-d’œuvre, du prix du métal consommé et du décapage s’il y a lieu, la métallisation par le système Schoop d’un mètre carré en 0 mm 5 d’épaisseur reviendrait à 0 fr. 70 pour le zinc, 1 fr. 20 pour le cuivre ou le laiton et 2 fr. 05 pour l’étain. Si ces chiffres (que nous a fournis la Société de métallisation) sont exacts, cette industrie naissante concurrencerait sérieusement les méthodes actuellement employées pour produire des dépôts métalliques. Jacques Boyer.
- 'AVIATION SINGULIERS
- qu’il est encore pour beaucoup dans le succès triomphal de l’aviation.
- J’ai rappelé brièvement cette évolution du moteur d’aviation pour montrer combien dans cette industrie si particulière qu’est l’industrie des moteurs d’avion, les progrès ont été imposés par l’appareil lui-même ; le souci de la légèreté a guidé presque exclusivement les constructeurs de moteurs, mais maintenant la légèreté poussée à l’extrême n’a plus la même importance que jadis, les grandes vitesses réalisées exigent impérieusement la diminution de la résistance à l’avancement du groupe propulseur ; les longs voyages entrepris nécessitant une faible consommation de carburant et de lubrifiant, 10 ou 15 kilogrammes de gagnés sur le poids du moteur sont absolument illusoires si celui-ci voit sa consommation en essence et huile augmenter par suite de son allégement. Les appareils que l’on construit maintenant en série, et qui tout au moins pour l’armée ont un but utilitaire, doivent pouvoir se contenter .de moteurs de prix nettement inférieurs à ceux généralement admis. Enfin, c’est là une condition essentielle, le moteur d’aviation doit être d’une sûreté de fonctionnement absolue, les dangers de l’aviation diminueraient dans de notables proportions si les moteurs fonctionnaient de façon impeccable.
- Toutes ces considérations ont conduit des constructeurs à chercher dans des conceptions nouvelles la solution du problème du moteur d’aéroplane. C’est de quelques-unes de ces dernières que nous voudrions entretenir nos lecteurs.
- Le moteur Salmson-Canton-Unné à cylindres parallèles. — Le principe dc .ce moteur est le sui- vaut. Considérons un plateau circulaire MN monté
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- 118 ......—- QUELQUES MOTEURS D’AVIATION SINGULIERS
- obliquement sur un axe xy et solidaire de cet axe (fig. 1 ) ; un piston P dont l’axe cib est parallèle à l’axe xy est mobile dans un cylindre C; l’extrémité b est assujettie à se trouver constamment sur le plateau MN. Supposons que nous fassions tourner le plateau, le point b d’abord éloigné du fond c du cylindre va s’en rapprocher ainsi que le piston P, puis, lorsque la partie N du plateau sera venue en M, le mouvement de rotation de celui-ci continuant, le piston P s’éloignera du fond du cylindre, etc. Pen-
- M
- Fig. i-
- dant que le plateau aura fait un tour, le piston P aura fait un aller et retour complet et un seul; réciproquement, si le piston fait un aller et retour, le plateau fera un tour. On conçoit donc que l’on pourra établir un moteur où le système bielle-manivelle sera remplacé par ce dispositif ; si le moteur est à 4 temps, les 4 temps auront lieu pendant deux révolutions complètes du plateau. Le schéma de la figure 2 va nous montrer rapidement comment la maison Salmson a réalisé pratiquement son moteur. C y représentent les deux cylindres parallèles à l’axe AB du moteur : la liaison avec le plateau circulaire fixé sur l’arbre et incliné sur lui est réalisée par l’intermédiaire des bielles fixées aux pistons P ; on voit ainsi que le mouvement alternatif des pistons entraîne la rotation du plateau autour de AB et par suite le fonctionnement du moteur lui-même; un distributeur D assure les phases d’admission et d’échappement.
- Ce moteur est à sept cylindres de 65 mm d’alésage disposés équidistants de l’axe commun de rotation; chaque cylindre renferme deux pistons animés à chaque instant de vitesses égales en grandeur absolue mais directement opposées ; la course totale des deux pistons est de 450 mm; deux plateaux inclinés sont symétriquement placés de part et d’autre du moteur, on obtient ainsi un équilibrage parfait. Le poids total du moteur est de 400 kg et sa puissance.de 65 chev.-v. Terminons par quelques détails de construction. Le refroidissement est assuré par une circulation d’eau commandée par pompe; la chemise de refroidissement, en laiton, est rapportée sur le bloc des cylindres, eux-mêmes venus de fonte d’un seul jet, absolument comme le barillet d’un revolver. Les pistons en acier sont munis de deux larges segments; les bielles sont à
- section en double T, l’allumage est obtenu par une magnéto à haute tension, le graissage se fait sous pression, la circulation d’huile étant assurée par une pompe à piston.
- Deux carters d’aluminium limitent le moteur à l’avant et l’arrière : celui d’avant renferme le démultiplicateur permettant à l’hélice de tourner plus lentement que le moteur; celui d’arrière supporte la magnéto et sa commande, la pompe à huile et la pompe à eau.
- Un des avantages principaux de ce moteur est son faible encombrement, on peut le placer dans n’importe quel fuselage, et surtout le peu de résistance à l’avancement qu’il offre par suite de sa forme en obus.
- On se demandera peut-être si le rendement mécanique de ce moteur est bon. A cela on peut répondre que le principe de transformation de mouvement que comporte ce moteur est employé dans un changement de vitesse hydraulique : l’appareil Janney. Or, celui-ci a toujours donné un très bon rendement total : il est donc vraisemblable d’admettre que le rendement du dispositif cinématique dont il vient d’être question est au moins satisfaisant. Si l’on ajoute que la maison Salmson a établi ce moteur avec le soin dont elle a fait preuve en maintes circonstances, on ne peut nier qu’il y a là un essai rationnel et vraiment intéressant.
- Le moteur Esselbé. — Voici encore un exemple d’une réalisation ingénieuse et, quoi qu’on en dise, fort simple du moteur à 4 temps ; c’est un achemine-
- Fig. 2. — Le moteur Salmson-Canton-Unné
- à cylindres parallèles. AB, axe de l’ensemble des cylindres. — b, tête de bielle. — b(, pied de bielle. — OC, axe du disque.
- ment vers la turbine à explosions qui peut-être nous donnera la solution rêvée du moteur simple et robuste.
- Le moteur se compose essentiellement d’un tore creux garni d’ailettes à sa partie extérieure et qui constitue le cylindre moteur. Un carter fixe, placé à la partie arrière, renferme les organes mécaniques assurant la rotation du tore.
- Celui-ci, comme le montre le schéma de la figure (4), renferme deux paires de pistons (a, a) (b, b) diamétralement opposés et respectivement fixés sur deux plateaux a, b solidaires des deux tubes concentriques c,d. Ces deux tubes cçeux constituent des
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- QUELQUES MOTEURS D’AVIATION SINGULIERS .......... : 119
- axes porta ni, les balanciers (e, f) (fi g.- 5), à leurs extrémités diamétrales sont disposées des biellettes venant attaquer des manivelles g [f"*" solidaires chacune d’une roue dcnlée(/i/i,/i,,/’2).
- Les axes de ces roues sont montés dans le carter fixe contenant le mécanisme. Ces quatre roues dentées viennent engrener avec une, roue dentée centrale j, de diamètre deux fois plus grand, qui, par une pièce tubulaire non représentée sur 'la figure, est solidaire du tore A.
- En résumé, le moteur se compose du cylindre
- 1 II
- sphère, la bougie q est fixée sur le cylindre. L’hélice est montée sur une pièce solidaire du tore rotatif.
- Ceci posé, examinons le fonctionnement d’un pareil moteur.
- Supposons les pistons dans la position I de 4; la chambre u est à la fin de la période de compression, donc va amener la période d’explosion ; la chambre v est à la fin de la période de détente ; la chambre x est à la fin de la période d’échappement ; la chambre y est à la fin de la période d’aspiration. Si le tore effectue
- III . IV
- P
- Fig. 4. — aj a bt b, pistons. ct d, tubes portant les plateaux sur lesquels sont fixés les pistons, p, échappement. 0, admission, g, bougie.
- annulaire A pouvant tourner en entraînant la roue dentée j, d’autre part, des pistons solidaires des balanciers animés de mouvements oscillatoires autour de leur axe commun qui est aussi l’axe du tore en faisant tourner les petits pignons {hf{, /i4 fg) autour de leurs axes respectifs qui sont montés dans le carter fixe.
- Le tube c est creux et communique à l’une de scs extrémités avec le carburateur (non représentée sur la figure) ; par l’autre extrémité il communique, par un espace annulaire et par les orifices 0 (fig. 4), avec l’intérieur du cylindre. Les gaz brûlés s’échappent par un orifice p communiquant directement avec l’atmo-
- Fig. 5. — Cj L, balanciers. — g, vilebrequins. — h* il5 petits pignons. —r j, grand pignon.
- un quart de tour, la roue j (fig. 5) effectue elle aussi un quart de tour, chacun des petits pignons effectue par suite un demi-tour et, par suite de la liaison bielle-manivelle des pignons avec les balanciers, les pistons viennent occuper la position 2 et, à la fin de ce quart de tour, la chambre u est à la fin de la période de détente, la chambre v à la fin de la période d'échappement, la chambrer à la fin de la période d’aspiration, la chambre y à la fin de la période de compression ; le tore continuant à tourner, les phénomènes se continuent et au bout d’un tour complet le cycle est terminé. Pendant un tour du cylindre annulaire les pistons sè seront rapprochés èt éloignés deux fois, les' variations des
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- 120
- QUELQUES MOTEURS D* AVIATION SINGULIERS
- chambres auront correspondu aux variations de la chambre d’explosion d’un moteur à 4 temps ordi-
- T.Jlfofttzu, &k
- Fig. 6. — Le moteur Dhénain. Détails des commandes. — A, réservoir d'huile, b, clapet d’aspiration, a, pointeau de réglage. J, clapet de refoulement d’huile. I, tuyau de refoulement d’huile. B, bâti. A, cylindres. Z, pompe à huile, e, piston de la pompe, à, bielle de. la po?npe. c, manivelle de la pompe. C,D, secteurs dentés commandant les excentriques. E, vis sans fin. G, secteur denté du vilebrequin. F, vis sans fin. R, vilebrequin.
- S, tuyau d’arrivée d’huile.
- avec l’extérieur. Voilà donc un moteur à huit cylindres somme toute (puisqu’il y a quatre explosions par tour) qui ne possède qu’une bougie et aucune soupape.
- L’équilibrage est excellent, la résistance à l’avancement et l’encombrement, les ligures Je montrent, sont très restreints. Le rendement thermo-dynamique doit être très bon par suite de la forme presque exactement sphérique des chambres d’explosion. Quant au rendement mécanique, il ne doit pas être mauvais, car les dispositifs de liaisons sont assez simples et n’ont rien que de très classique.
- La vraie difficulté dans l’établissement de ce moteur est celle qui consiste à faire fonctionner dans un tore des pistons munis de segments ; les constructeurs s’en sont aperçus et ont, semble-t-il, vaincu ces difficultés à l’aide de procédés constructifs spéciaux.
- Des essais récemment faits ont donné :
- Consommation
- d’esscnèo:225gT.
- naire. Vérifions que pendant l’une des périodes,
- la première par exemple, le fonctionnement de la distribution se sera fait correctement.L’explosion avant lieu dans u, les pistons a,, b s’éloignent; la chambre u restant fermée, ce n’est qu’à la fin de cette période que la lumière d’é-chappementp apparaîtra , après avoir mis en communication avec l’extérieur la chambre v pendant tout le quart détour dutore;la lumière d’aspiration o aura balayé la chambre x comme cela devait se faire, tan-
- Fig. 8. — Assemblages des têtes de bielle. A, Bielles. — E, têtes de bielle. — C, collier. — B, maneton. — K, bague en bronzé. — D, collier.
- dis que la compression se sera effectuée correctement dans la chambre y privée de toute communication
- Fig. 7. — Une bielle du moteur Dhénain. A, corps de la bielle. D, face intérieure. E, face latérale hélicoïdale.
- au cheval-heure ; alésage : 65; course : 270 ; puissance : plus de 60 chev.-v. à 1200 tours.
- Il est donc permis d’espérer que ce moteur donnera i----------------------’jJ
- d’excellents résultats pratiques et que le succès viendra récompenser l’ingéniosité des inventeurs.
- Le moteur Dhénain. —
- Le moteur Dhénain n’est pas
- à proprement parler un moteur révolutionnaire au même titre que ceux que nous venons d’étudier; c’est un rotatif à 7 cylindres en étoile, donc, se rapprochant de la solution Gnome, solution maintenant classique; mais il renfèrme, dans tous ses accessoires, des dispositifs ingénieux et originaux qui nous ont incité à le présenter sous le litre de cet article. Nous étudierons surtout :
- 1° Son système d’assemblage des bielles sur le vilebrequin ;
- 2° Son système de distribution;
- 5° Son système de graissage.
- Les sept cylindres et le carter sont venus de fonte d’une seule pièce, les cylindres sont munis d’ailettes pour assurer le refroidissement, deux flasques d’acier boulonnés sur le carter viennent lè renforcer.
- Les sept bielles sont identiques, elles portent à leur tête un épanouissement venant embrasser la voie du vilebrequin ; cet épanouissement est limité à
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- QUELQUES MOTEURS D’AVIATION SINGULIERS
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- la surface latérale d’un cylindre concentrique au maneton, à des surfaces hélicoïdales normales au cylindre du manchon et enfin à des plans de section droite du cylindre; les figures montrent nettement cette disposition. Toutes les bielles viennent se fixer l’une à côté de l’autre et reposent sur l’arbre manivelle par l’intermédiaire d’une bague en bronze le ; une frette conique visible sur la figure 8 assure l’invariabilité de l’ensemble. Ce mode de fixation des bielles sur le maneton présente l’avantage sur le mode de fixation par bielle maîtresse et biellettes de donner à chaque piston rigoureusement la môme course, l’équilibrage est aussi meilleur.
- La distribution est assurée par deux cames seulement. Chacune de ces cames munie de 10 encoches (fig. 10) est montée folle sur un excentrique; cet excentrique est monté sur une douille concentrique à l’axe du vilebrequin qui reste fixe pendant la marche du moteur; les poussoirs sont munis de galets pouvant se loger dans les encoches.
- Chacune des cames soit d’admission, soit d’échappement, a un fonctionnement identique; nous allons étudier l’une d’elles.
- Considérons le poussoir a, il est engagé dans une encoche; donc, lorsque le moteur tourne, il va entraîner la came dans son mouvement de rotation, et ce, pendant tout le temps qu’elle se trouve du côté de la saillie
- encoche ou plutôt va attaquer l’encoche par son bord, mais de façon suffisante pour entraîner la came. Un poussoir a', contigu d’un poussoir a, sera
- Fig. io. — Détail de la distribution du moteur Dhénain.-b, carier de distribution, e, vilebrequin, h, bague en bronz I, excentrique, a, poussoir, g, came dentée.
- de l’excentrique ; quand il arrive vers la gauche 'de >hu figure, la came va se dégager, mais à ce moment un autre poussoir va tomber dans une
- Fig. g. — Le moteur Dhénain.
- A. réservoir d’huile. B, roulement à bille. C, commande de Véchappement. D, commande de Vadmission. F, vis sans fin. H, vilebrequin:
- K, bielle. L, auget pour -l'huile. M, pompe à huile. N, vilebrequin . P, auget pour Vhuile. R, tuyau -de retour d'huile. S, tuyau de retour d'huile.
- I, tuyau d'arrivée d'huile.
- soulevé, car il repose sur un bossage; il n’en traînera pas la came, mais sera néanmoins soulevé pendant tout un demi-tour. La came, folle sur son excentrique, va tourner d’un vingtième de tour par . rapport à l’ensemble des cylindres, les poussoirs qui étaient en face d’une encoche vont se trouver en face d’un bossage et réciproquement et ne seront soulevés qu’une fois tous les deux tours. Il n’y a donc aucun engrenage, aucun mécanisme; quelconque, c’est le poussoir lui-même, qui entraîne sa came. Le dispositif est d une élégante rusticité.
- Les douilles h et Z (fig. 10) supportant les excentriques portent à l’extérieur des secteurs dentés G et D?(fig. 9). On peut, à l’aide d’une vis sans fin, faire varier pendant la marche le calage des excen-
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- LE NOUVEAU RÉSEAU MÉTROPOLITAIN
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- triques et, par suite, les temps d’ouverture et de fermeture des soupapes. On peut même, en agissant suivie secteur denté G à l’aide de la vis F, changer l’orientation du maneton du vilebrequin du moteur et, par suite, renverser le sens de la marche.
- , Nous allons terminer en donnant quelques indications sur le fonctionnement du système de graissage.
- Une pompe Z (fig. .6) disposée sur le bâti du moteur est mue par un excentrique c, relié au piston e par la bielle cl. Un réservoir d’huile À, placé en charge sur le corps de pompe, communique avec lui à l’aide du clapet d’aspiration b placé au milieu du corps de pompe; en a se trouve une prise d’air additionnel, réglable à l’aide d’une vis pointeau. Quand le moteur fonctionne, la pompe aspire donc une émulsion réglable d’huile et d’air ; ce mélange est refoulé à l’aide du clapet J dans le tuyau I conduisant l’huile à l’intérieur du vile-
- brequin où elle graisse les têtes de bielle, le conduit se prolonge et débouche dans le carter; la force centrifuge, agissant sur l’huile, la pousse dans un auget circulaire P (fig. 9), où des tuyaux de cuivre conduisent l’huile aux parois du cylindre. L’excès d’huile est projeté dans un deuxième auget L ; une canalisation R, à l’aide du tube S, retourne cette huile au réservoir À.
- La force centrifuge s’oppose ici au retour d’huile, mais elle est vaincue par la surpression que donne la pompe à huile et celle aussi produite par les gaz qui, au moment de l’explosion, filtrent entre les segments et la paroi du cylindre.
- Ce qui caractérise aussi le moteur Dhénain, c’est sa grande robustesse ; contrairement à de trop nombreux moteurs d’aviation, il est d’une solidité à toute épreuve. Ne songe-t-on pas à en faire un moteur industriel? II. Petit.
- CALENDRIER PERPÉTUEL NOMOGRAPHIQUE
- Un calendrier perpétuel a pour but de déterminer le jour correspondant à une date donnée. La nomo-graphie, à laquelle on doit tant d’élégantes et pratiques solutions de problèmes du domaine des sciences appliquées, nous a permis de présenter le calendrier perpétuel sous une forme qui nous parait plus simple que celle qu’on lui donne habituellement. Nous avons utilisé pour cela la méthode des nomogrammes à alignements multiples imaginée par M. d’Ocagne, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, professeur à l’Ecole polytechnique (voir : Traité de Nomographie, Gauthier-Villars, 1899, p. 216; — Calcul graphique et Nomographie, Doin, 1908, p. 516).
- Le nomogramme comprend 7 échelles rectilignes parallèles, qui sont à partir de la gauche l’échelle des quantièmes, l’échelle auxiliaire E1 celle des mois, celle des jours, celle des[siècles, l’échelle auxiliaire E2 et enfin l’échelle de l’année dans le siècle.
- Points représentatifs. — Le point représentatif
- d’un nom ou nombre inscrit est le point de l’échelle correspondante marqué sur la même horizontale.
- Le mode d’emploi est le suivant : on réalise un alignement entre les points représentatifs du quantième et du mois, d’où le pivot Pt sur l’échelle auxiliaire Ej. On opère de même pour les points représentatifs du siècîc et de l’année dans le siècle, d’où le pivot P2 sur l’échelle Ea. On réalise l’alignement Pt P2, d’où à l’intersection avec l’échelle « jour » le jour cherché (m = mardi; M = mercredi). Pour les années bissextiles, qui sont encadrées, utiliser pour janvier et février les mots encadrés correspondants de l’échelle des mois.
- Sous cette forme le calendrier se prête commodément à la résolution d’autres problèmes, où parmi les 5 variables envisagées on prend pour inconnue au lieu du jour l’une des 4 autres. Ex. : recherche du dernier samedi de tel mois de telle année; Recherche d’une année pour laquelle le 1er juillet tombait un lundi, etc. André Crépin,
- éleve-iugénieur des Ponts et Chaussées.
- LE NOUVEAU RÉSEAU MÉTROPOLITAIN
- Sept des huit grandes lignes qui constituent le premier réseau du chemin de fer métropolitain de Paris sont livrées à l’exploitation; la dernière, celle de la porte d’Auteuil à l’Opéra, s’achève lentement, mais sa mise en service n’est pour ainsi dire plus qu’une question de jours. Et, en divers points de Paris, de nouveau on éventre des chaussées pour creuser encore. C’est que ce premier réseau, auquel s’ajoutent les lignes du chemin de fer Nord-Sud, est incomplet.
- Déjà, la loi du 51 juillet 1909 déclarait d’utilité publique une nouvelle ligne, longue de 5540 m.,
- reliant la place du Trocadéro à la porte de Saint-Cloud. Les travaux en sont presque terminés; seule, la boucle terminus, qui s’étend sous le terrain militaire, a été retardée par l’éventualité du déclassement des fortifications. Puis, par la loi du 50 mars 1910, on décidait la construction du réseau complémentaire dont une partie des lignes est livrée aux entrepreneurs. Ce réseau comprend neuf lignes :
- 1° Prolongement de la ligne n° 7 jusqu’au boulevard Morland et à la Bastille, 5180 m. ;
- 2° Prolongement de la ligne n° 5 jusqu’à la porte des Lilas aArec raccordement sur la ligne n° 7
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- LE CALENDRIER PERPÉTUEL NOMOGRAPHIQUE
- Quantième Mois Jour Siècle Année
- Trimestresi 2 3 4
- I-. [Î6Ï2ÏÏ1
- Janvier .. Octobre
- 21 28
- 7 14
- 05111Ü22 33 39^50. 61.67(72(78 89.95
- Avril Juillet 30 31
- Janvier
- bissext.
- 6 13 .20 27
- (10 21
- 19 26
- 5 12
- 18 25
- 4 11
- 5359(64(70 8187(1198
- 3 10 .17 24 31
- 02 1319[^30'A1-47 {52(58 69.75(80(86 97
- 2 9,16 23 30
- .. 0107@18 29 35(40(46 , 57.63(6174 859l[H
- 8 .15 22 29
- depuis le 15 octobre 1582
- Janvier
- 00.06 1723(28134 45^51(56(62 73.79®90
- Mode d’emploi : alignement (/) quantième, — mois, d’où P,; alignement {II) siècle — année dans le siècle, d’où Pi; alignement (III)
- Pl — P2, d’où le jour. Ex. : 18 novembre 1886 solution jeudi, 4 mars 1802 solution jeudi, alignements représentés en pointillé sur le nomo-gramme. Abréviations : m— mardi; M= mercredi. Années bissextiles encadrées.
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- CHRONIQUE
- près do la porta du Pré-Saint-Gervais, 2520 ra. ;
- 5° Voie ferrée de la porte d’Orléans à la porte de Gentilly, 1400 m. ; .
- 4° Prolongement jusqu’à l’Opéra de la ligne de la porte de Saint-Cloud au Trocadéro, 4050 m. ;
- 5° Embranchement de la porte de la Bastille à la porte Piepus, 4250 m. ;
- 6° Ceinture intérieure des Invalides aux Invalides avec passage par la rue de Sèvres, 10 540 m. ;
- 7° Ligne de la porte de Choisy et de la porte d’Italie au boulevard Saint-Germain avec raccordement sur la ligne n° 4 au carrefour de l’Odéon, 4495 m. ;
- 8° Ligne de la porte de Montreuil à la place de la République, 4655 m. ;
- 9° Ligne de la place de la République à la porte des Lilas, 5940 m.
- De plus, les embranchements suivants ont été éventuellement concédés : embranchement de la ligne n° 8 à la porte de Sèvres; embranchement de Saint-Augustin à la porte des Ternes avec prolongement éventuel jusqu’à la porte Maillot; partie centrale de la ligne de la porte de Choisy et de la porte d’Italie à la place de la République ; embranchement du boulevard de la Villctte à la porte de Pantin par les rues Armand-Carrel, Meynadier, de Crimée et d’Allemagne; raccordement entre les lignes n° 8 et n° 4 du pont Mirabeau à l’église de Montrouge.
- Certaines modifications ont été apportées à la convention primitivement conclue avec la compagnie concessionnaire. C’est ainsi qu’on lui impose l’obligation d’établir des ascenseurs dans toutes les stations lorsque la distance des quais au sol dépassera 9 m., ces ascenseurs devant se présenter au niveau de la voie publique. Dans le cas où il serait matériellement impossible d’élever une construction, les ascenseurs s’arrêteront au niveau du plancher de la salle de distribution des billels: et la hauteur minimum accordée est de 6 m. De plus, on prévoit, sur toutes les nouvelles lignes, une baie d’aération par kilomètre, cette baie devant s’ouvrir autant que possible dans la voûte des stations.
- Enfin, la ville de Paris a accepté une modification à son prélèvement par voyageur, qui sera de 55 mil-limes par billet de 2e classe et de 10,5 centimes par billet de lre classe, lorsque le trafic annuel dépassera 240 millions de voyageurs.
- Un emprunt de 240 millions a été contracté par la Ville de Paris pour subvenir aux frais de cons-
- truction du nouveau réseau ; il est remboursable en 68 ans à partir de 1911 et le taux ne peut excéder 5,60 pour 100. Comme on escompte un trafic de 440 millions de voyageurs, les recettes probables s’élèveront à environ 25 millions de francs, alors que les charges provenant des emprunts ne dépasseront sans doute pas 20 millions.
- Les lignes actuellement en construction sont celles du Trocadéro à la porte de Saint-Cloud, la ceinture intérieure, le prolongement du Trocadéro à l’Opéra, et le prolongement de la ligne n° 5. Il est impossible de dire actuellement les difficultés techniques à résoudre que présenteront ces lignes, dont le tracé est indiqué suffisamment sur la carte que nous publions. Pour ce qui concerne la première de ces lignes, elle traverse les deux brins de la boucle de la ligne n° 8 à ses deux stations de la rue Michel-Ange et le chemin de fer de ceinture à la rue Claude-Lorrain. Un embranchement réunira encore la nouvelle ligne à la boucle de la ligne n° 8, à la station de la porte Molitor, et une voie de raccordement sera encore creusée en partie sous les fortifications et en partie sous le terrain militaire.
- La partie de la ceinture intérieure livrée aux terrassiers s’étend de l’Esplanade des Invalides à Saint-Gcrmain-des-Prés, en passant par la rue de Sèvres. Sur cette ligne le seul ouvrage sérieux réside dans la boucle qui s’étend sous l’Esplanade des Invalides et qui comporte plusieurs raccordements avec la ligne n° 8, à la station des Invalides et à celle du boulevard de la Tour-Maubourg.
- La ligne du Trocadéro à l’Opéra passera sous les lignes n" 8 et n° 1. Sur la place du Trocadéro un raccordement de service sera établi avec la ligne 2 Sud. À la gare Saint-Lazare elle traversera, en deux souterrains, la ligne n° 5 et le chemin de fer Nord-Sud et sera prolongée jusqu’à la rue Drouot, lorsque le prolongement du boulevard Haussmann sera effectué.
- Enfin la ligne n° 5, qui se termine actuellement à la place Gambetta, se prolonge jusqu’à la porte des Lilas. Une boucle assez compliquée permettra la liaison entre les lignes n° 5 et n° 7. A la porte du Pré-Saint-Gervais une station desservira les deux-brins de la boucle réservés l’un au départ, l’autre à l’arrivée des trains. Cette double station sera desservie par un escalier uniquement s’ouvrant sur le sol à la naissance même de la boucle.
- René Donctères.
- CHRONIQUE
- Quelques propriétés des laines métalliques.
- — On trouve aujourd’hui dans le commerce, notamment à l’usine À. Biihne et Cio, à Fribourg-en-Brisgau, des métaux travaillés enfils très fins ayant la consistance de la laine et constitués notamment par de l’acier, du zinc, du plomb, de l’aluminium, du magnésium, du cuivre, de l’argent, du bronze phosphoreux, du laitom La laine d’acier fine s’emploie déjà pour polir le bois; on peut
- encore, vis-à-vis des mélanges gazeux détonants, s’en servir comme tampon perméable aux gaz, mais non à la détonation. Plusieurs de ces laines se présentent en fibres longues de 25 à 50 centimètres, notamment celles de zinc ou meme de plomb. On peut employer les métaux ainsi divisés à des expériences d’oxydation, de sulfuration ou d’attaque par divers réactifs. C’est ainsi qu’enflammées à l’air, les laines de zinc, de plomb,
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- d’aluminium et de magnésium produisent de violentes et brillantes déflagrations.. On peut, surtout avec le zinc et le magnésium, montrer dans un cours l’augmentation de poids consécutive à l’oxydation. Enfin, la laine de cuivre convient très bien pour les analyses organiques. 11 était intéressant de signaler l’existence et l’emploi de ces nouveaux produits qui ne sont encore que peu connus en France.
- Le « Péril jaune » en Amérique du Sud. —
- Virtuellement chassée des Elals-Unis et de l’Australie, la main-d’œuvre japonaise tourne son attention vers l’Amérique du Sud. Plusieurs compagnies se sont fondées depuis un an au Japon dans le but de fonder des colonies agricoles au Brésil, au Pérou, au Chili, pays qui souffrent du manque d’ouvriers. Des brochures illustrées sont répandues à profusion au Japon pour engager les paysans, les ouvriers et les pécheurs à aller s’établir dans ces régions. La Morioka (Compagnie d’émigration) se charge de les transporter à Callao (Pérou), pour 550 francs, et leur garantit, dès leur débarquement, un salaire quotidien de plus de 5 francs et un logis gratuit. En un an, cette compagnie a transporté au Pérou plusieurs milliers
- d’émigrants. D’après le Times, une autre compagnie japonaise, subventionnée par l'Etat, a acquis dans l’Etat de Sao Paulo un vaste territoire où elle s’apprête à transporter 2000 familles de paysans. Mais certaines mesures sont à prendre, car bon nombre d’émigrants se proposent de se faire transporter en Amérique du Sud pour gagner de là subrepticement les Etats-Unis.
- Sauvetage en mer. — Une statistique du Ministère du Commerce britannique indique que le nombre des personnes mortes à la mer à bord de navires anglais pendant les 12 mois écoulés au 50 juin 1912 a été de 2890, contre 970 pour l’année 1910-1911 et 1128 pour l’année 1909-1910. L’augmentation a été de 1271 par rapport à la moyenne des 20 dernières années ; elle a été causée par la catastrophe du Titanic. Durant ces mêmes 12 mois, 2395 personnes ont été sauvées de naufrages survenus sur les côtes du Royaume-Uni. Dans ce nombre, 298 ont été sauvées à l’aide de bouées lancées du rivage, à la main ou par des fusées ; 352 l’ont été par des canots de sauvetage; 119 par les bateaux des gardes-côtes; 734 par des navires de passage, et 845 par les propres
- canots des navires naufragés.
- LE GROSSISSEMENT DE LA LUNE A L’HORIZON
- est-il une illusion d’optique?
- Le psychologue E. T. Sanford a déjà signalé une curieuse illusion d’optique que nous reproduisons ci-dessous : si, dans l’intérieur d’un angle, on trace deux cercles égaux, l’un près du sommet, l’autre plus loin, le premier paraît toujours plus grand à cause du voisinage des droites de l’angle, sion persiste si l’on modifie l’expérience en traçant le cercle le plus éloigné du sommet sur une. seconde feuille de papier indépendante. L’illusion diminue quand l’angle devient moins aigu.
- Le Dr M. Ponzo, qui vient de rappeler cette illusion (J), pense qu’elle contribue à expliquer le grossissement apparent des astres à l’horizon. Pour ne
- parler que delà lune, dont les variations de diamètre sont si nettes, elle se présente à l’horizon dans l’angle formé par la ligne de terre et l’arc déclinant du ciel, tandis qu’au zénith elle est libre de tous rapports. Ce contraste angulaire, en même temps que les conditions de transparence de l’atmosphère, pourrait expliquer en partie comment, les conditions de perspective restant les mêmes(par exemple, quand, du même endroit, on observe plusieurs jours de suite le lever de la lune) la grosseur apparente de l’astre n’est pas la même chaque soir : la présence de nuages ou de vapeurs diminuant l’angle formé par le sol et la voûte céleste serait la cause du phénomène. A. B.
- L’illu-
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 7 juillet 1913. -
- Irrigation des terres. — L’irrigation des terres augmente la production des récoltes et comme conséquence leur communique une plus-value. En général, l’eau n’existe qu’en quantité limitée et il y a intérêt à la ménager pour pouvoir l’appliquer à des surfaces aussi étendues qu’il est possible. Dans leurs études, MM. Miintz et Laine ont trouvé qu’on donne en général trop d’eau, et qu’on peut économiser l’eau sans diminuer les effets de l’irrigation. Cette eau économisée pourrait servir à irri-
- 1. Rivista di Psicologia et Archives italiennes de Biologie, 1912.
- Présidence de M. Guyon.
- guer un supplément de surface. Us ont déterminé, pour des terres de nature différente, les quantités d’eau véritablement utiles. Ces quantités varient énormément. Ils ont fixé les conditions d’un aménagement rationnel permettant de réaliser ces économies cl’eau.
- Présentation d’ouvrages. — M. de Launay offre a l’Académie la seconde édition revue et augmentée de son ouvrage : La science géologique, ses méthodes, ses résultats, ses problèmes, son histoire. Plusieurs chapitres y ont été entièrement recomposés, notamment ceux qui concernent les mouvements de l’écorce ter-
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- rostre, lu structure des Alpes, celle de l’Asie et de l’Afrique. Une place nouvelle a été attribuée au rôle des phénomènes radioactifs, aux changements de climat pleistocènes, etc. — Le prince Roland Bonaparte présente à l’Académie, de la part de M. de Willedeman, directeur du Jardin boLanique d’Etat- à Bruxelles, un volume ayant pour titre : Documents pour l’étude de la géobotanique congolaise. Dans cet ouvrage l’auteur étudie la répartition des espèces végétales et leurs associations dans le Congo. En particulier, il montre l’action de l’homme destructeur de la llore naturelle et introducteur d’espèces nouvelles souvent nuisibles, telles que le granodon dàclyton Persoon ou chiendent, qui dans le bas Congo est devenu un véritable fléau.
- Géologie de la France. M. Repelin étudie les phénomènes si compliqués qui caractérisent la région de la Sainte-Baume et conclut à l’existence d’une nappe unique de recouvrement.
- Propriété des vapeurs lumineuses. — M. Vil lard présente une Note de M. Iveivin Burns faisant connaître un phénomène de spectroscopie. Une grande quantité de vapeur lumineuse d’un métal déplace dans l’arc électrique les raies d’un métal qui est contenu dans le premier à l’état d’impureté, de telle sorte que la longueur d’onde de ce.dernier métal n’est pas la même que celle obtenue lorsqu’il est étudié isolément. L’expérience réussit très bien lorsque l’on fait jaillir l’arc électrique entre deux tiges de fer. Le manganèse qui existe en traces dans ces tiges fournit alors des raies qui correspondent à une longueur d’onde différente de celle du manganèse puf. L’expérience réussit encore très bien avec l’arc au mercure dans lequel on a introduit du cadmium.
- Résidus de vases de l’époque romaine. — M. Baudouin rappelle qu’il a fouillé, il y a dix ans, un puits funéraire
- gallo-romain du ni® siècle après J.-G. et qu’il en a retiré un certain nombre de vases intacts ou brisés auxquels adhéraient des résidus ayant un aspect résineux. Avec M. Haller il a conclu que ces vases avaient contenu du vin aromatisé suivant la coutume des Romains décrite dans divers auteurs latins. M. L. Rcutter vient d’effectuer l’analyse la plus exacte de ces résidus. Il estime qu’ils proviennent de deux sortes de liquides, vin aromatisé et parfums. 11 a caractérisé, entre autres substances, le styrax, le bitume de Judée, la résine de térébenthine. Le styrax et le bitume de Judée sont des substances importées d’Asie Mineure. L’auteur constate qu’il y avait au inc siècle un mouvement commercial entre la Vendée et l’Asie Mineure.
- Propriété des rayons X. — M. Lippinann présente un travail de M. Bedreag dans lequel l’auteur, après avoir noté que sous l’effet des rayons X les métaux s’électrisent tantôt positivement, tantôt négativement, expose les expériences qu’il a effectuées au 'sujet de cette variation. On opère dans une atmosphère gazeuse, car le gaz intervient dans le phénomène. Si on fait le vide, les métaux prennent toujours une charge positive. Ce n’est point que les rayons X apportent de l’électricité, mais ils provoquent à la surface du métal le détachement d’électrons négatifs qui laissent une charge, positive.
- L’urée des invertébrés. — Les invertébrés éliminent-ils de l’urée ? Tel est le problème à la solution duquel M. Fosse s’est attaché. 11 a réussi, par un procédé de dosage de l’urée qui lui est propre, à extraire d’une masse de 2 kg 850 d’écrevisses Un poids de 0 gr. 70 d’urée; Le liquide dans lequel ont vécu les animaux contient aussi de l’urée et elle y est dosée plus facilement.
- Élection. — M. Charpy, de Montluçon, est élu correspondant de la Section de chimie en remplacement de M. Louis Henry, décédé. Cii. ,de Yilledeuil.
- INSECTOSCOPE
- pour l’examen microscopique des objets en relief.
- Tous ceux qui se livrent à l’étude des objets de petites dimensions se servent de la loupe ; il n’est meme pas exagéré de dire qu’une grande partie des travaux faits jusqu’ici, en ce qui concerne certaines branches de l’histoire naturelle, ont été réalisés grâce à cet instrument. Malheureusement, les grossissements que l’on peut obtenir avec les loupes sont très limités et eh général ne dépassent pas 15 ou 20 diamètres. Certes, la fabrication de loupes plus fortes est très réalisable, mais on se heurte alors à une très sérieuse difficulté, c’est que l’usage en devient presque impossible. En effet, plus le grossissement est fort, plus la distance à laquelle il faut placer l’objet de la loupe diminue 11 cri résulte une très grande difficulté de mise au point, et le moindre mouvement déplace'assez l’objet pour lui faire perdre de sa netteté. Avec les grossissements puissants il faut aussi, pour avoir un champ de vision suffisant, mettre l’œil très près de la loupe, ce qui est une difficulté de plus et fatigue énormément la vue.
- . Si l’on désire, se servir d’un grossissement supérieur, on a recours alors au microscope; mais prati-
- quement le microscope ne rend pas tous les services que l’on pourrait en attendre, son mécanisme ne se prêtant pas à l’examen d’un objet quelconque dans toutes les positions possibles et sous toutes ses faces. Si l’on essaie de présenter à la main un objet sous l’objectif et si l’on veut lui donner l’angle de vision que l’on cherche, on s’aperçoit bientôt que la chose est impossible, les mouvements des doigts n’étant pas assez précis pour cela; c’est pourquoi, malgré ses inconvénients, la loupe est presque uniquement employée.
- M. Pierre Marié ’a réussi à remédier à cet inconvénient en imaginant un appareil, Yinsecloscope (fig. 1), qu’il vient de présenter à la dernière séance de la Société d'Encouragement à V indus trie nationale et qui permet l’examen cl’un objeL quelconque au microscope en se servant de grossissements pouvant atteindre 80 diamètres.
- L’inscctoseopc permet de faire prendre à un objet fixé sur un support toutes les positions possibles sans qu’il quitte sensiblement le centre optique cl. qu’il cesse d’être au point. Pour cela, le dispositif est réglé de telle façon que le support se déplace
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- 1NSECTOSCOPE
- suivant des mouvements en nombre illimité dont l’ensemble figurerait une sphère ayant pour centre l’objet à examiner.
- L’ensemble de tous les mouvements est obtenu au moyen de trois rotations autour de trois axes ABC convenablement disposés, dont les prolongements passent toujours par l’objet à observer, quelque mouvement que l’on puisse faire.
- L’appareil est supporté en entier par un premier axe vertical À très rigide, qui le relie à la partie fixe du microscope; cet axe se trouve situé dans le prolongement de l’axe optique.
- L’appareil peut pivoter complètement autour de cet axe dans le sens horizontal.
- Un deuxième axe B, assujetti à rester dans un plan horizontal, est relié au pre-, mier par un hras coudé extérieur D ; il supporte à son tour un hras coudé E, à l’extrémité duquel se trouve le porte-ohjet G. Un houton mo-leté’ F, solidaire de l’axe B et du hras intérieur E, permet d’imprimer à ce hras un mouvement de rotation verticale (fig. 2). L’ensemhle de ces deux mouvements fait décrire au porte-ohjet G une sphère fictive.
- L’objet à examiner devra être monté sur épingle. S’il s’agit d’un insecte, il le sera forcément ; dans le cas d’un autre objet, on se sert d’une petite griffe terminée en épingle. Les branches de cette griffe maintiennent l’objet à l’aide d’une petite bague glissant le long de ces griffes et le serrant plus ou moins.
- On pourra se servir également pour certains objets d’une épingle spéciale à têteplateettrèslarge; dans ce cas, l’objet se fixera sur la tête même de l'épingle à l’aide d’une goutte de cire.
- L’épingle de l’insecte ou de la griffe se fixe en un instant au porte-objet qui est tubulaire. Orl l’enfonce
- plus ou moins dans ce support de telle façon que l’objet se trouve bien dans le prolongement de l’axe B. Ceci fait, on arrête la position de l’épingle au moyen d’une vis de serrage K.
- En principe, les deux mouvements précédents devraient suffire si l’on pouvait considérer le jour comme venant de tous côtés; mais au microscope,
- Fig. i. — Vue d’ensemble de ïinsectoscope.
- les grossissements étant plus forts que ceux des loupes, on est obligé de condenser la lumière sur l’objet, ce qui la fait venir dans une direction déterminée. Il a donc été nécessaire d’ajouter une rotation de plus au moyen d’un troisième axe G, portant un disque I sur lequel est monté le porte-épingle.
- il arrive très souvent aussi que l’on ait à examiner un objet de taille supérieure au champ de l’objectif employé. Pour pouvoir examiner séparément toutes ses parties avec tous les avantages de cet appareil, le porte-ohjet est monté sur une vis à pas très allongé formant diamètre du disque I et supportée par deux paliers J J' situés à chaque extrémité. Cette vis manœuvréc à l’aide des boutons moletés II H' permet de déplacer le porte-objet et de centrer sous' l’objectif la partie désirée. Ce sera cette partie seulement qui restera centrée, le reste de l’objet se déplacera autour d’elle.
- À première vue on pourrait croire que, s’il s’agit d’insectes, la tête de l’épingle gênera la vision du centre de l’insecte; il n’en est rien : en effet, si le microscope est monoculaire, il suffit d’incliner très légèrement le bras E pour faire dévier la tête de l’épingle; si le microscope est binoculaire, cette manœuvre est même inutile parce que la tête de l’épingle n’étant pas au point ne peut empêcher de voir ce qui est en dessous d’elle, grâce à la double
- vision.
- Les mouvements sont très naturels et s’effectuent instantanément ; en quelques minutes une personne s’étant déjà servie d’un microscope en possède le maniement complet.
- On arrive, à l’aide de ce petit appareil, à saisir des détails tout à fait étonnants qu’il serait impossible de voir à grossissement égal avec les méthodes usuelles, ceci grâce à la précision d’orientation que l’on peut donner à l’objet. Nul doute qu’il rendra de grands services aux naturalistes et aussi aux industriels qui manient de très petits objets : pièces de mécanique minuscules, pierres précieuses pendant la taille, etc. Axdué Bretox.
- Le Gérant : P. Masson.— Imprimerie Lahüre, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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- 41° ANNÉE. — N° 2095.
- 19 JUILLET 1913.
- LA DURANCE
- Un grand projet de régularisation. La fertilisation de la Provence.
- La Durance, la plus capricieuse sans doute des rivières de France, sème sur son passage tour à tour la richesse et la ruine. En temps normal, elle actionne une puissance hydroélectrique considérable, aujourd’hui de 87 000 chevaux, qui se montera demain à 4-80 000, voire à 650000 en comptant les affluents. Les canaux d’irrigation qu’elle alimente ont transformé en jardins magnifiques les plaines autrefois incultes de la basse Provence; Marseille lui doit, quant à présent, son eau potable. Mais viennent des sécheresses prolongées, qui ne sont pas rares
- Un ingénieur des Ponts et Chaussées, M. Ivan Wilhelm, ingénieur en chef à Grenoble, a conçu et étudié en détail un grandiose projet de régularisation de la Durance et de ses deux grands affluents, l’Uhaye et le Yerdon. Les travaux qu’il préconise remédieraient en grande partie aux défauts de la situation actuelle, et le bénéfice qui en résulterait à bref délai, aussi bien pour l’industrie que pour l’agriculture, est tel que les pouvoirs publics se sont empressés de prendre la proposition en considération. Un projet de loi a été déposé depuis peu, _
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- Fig. i. — Réservoir de Serre-Ponçon. Vue de l'emplacement du barrage, prise de l’aval, à iao m. de hauteur au-dessus de la Durance.
- dans cette région, la Durance sc réduit à un maigre cours d’eau laissant à sec la majeure section de son lit ; une partie des turbines s’immobilisent dans les usines électriques; l’arrosage fait défaut dans les exploitations horticoles et les riverains des canaux se disputent âprement, sauvagement parfois, l’eau vivifiante indispensable à leurs cultures.
- Les crues sont soudaines et violentes, donnant lieu fréquemment, malgré les digues protectrices, à des inondations dévastatrices ; la rivière ruine, en les couvrant de sable et de cailloux, les terrains dont la veille elle assurait la fécondité. À Mirabeau, point où la Durance, après avoir reçu tous ses affluents, quitte les montagnes pour déboucher dans la plaine de Provence, on a noté un débit de 6000 m5 à la seconde, alors que le débit moyen est de 180 m3 et le débit minimum de 40.
- tendant à donner au programme de M. Wilhelm un commencement d’exécution.
- Enumérons de suite les résultats espérés; régulariser un cours d’eau, c’est emmagasiner en temps de crue une partie de l’excès de débit, pour le restituer en période de disette; cela entraîne, pour les usines hydroélectriques installées sur le cours d’eau, l’augmentation du débit pratiquement utilisable et la diminution du chômage par défaut d’eau : bref, une augmentation de puissance motrice disponible en même temps qu’une diminution de prix de revient.
- Sur la seule Durance, les travaux projetés conduiraient à augmenter de 650 millions de kilowatts-heure le total de la force disponible chaque année en aval du confluent de l’Ubaye. Selon une comparaison de M. de la Drosse, ce serait l’équivalent de
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- la découverte d’un bassin houiller, produisant sans s'épuiser* jamais 800000 tonnes de combustible par an.
- Au point de vue agricole, l’augmentation des disponibilités de la Durance et de ses affluents, lors des basses eaux et des eaux moyennes, aurait des effets non moins considérables ; les horticulteurs de la région si riche aujourd’hui de Carpentras, Cavail-lon, Châtcaurenard, Tarascon, trouveraient toujours dans la Durance les eaux nécessaires à leurs exploitations, en meme temps qu’ils auraient moins à craindre les inondations. Les vastes terrains aujourd’hui improductifs de la Grau pourraient à leur tour être conquis à la culture et prospérer à l’exemple des terrains voisins.
- Le département du Yar et la partie des Bouches-du-Rhône qui confine au Yar souffrent également du manque d’eau. Aux portes de Marseille et de Toulon on trouve en été des régions d’aspect, saharien. Toulon et 50 autres communes sont insuffisamment pourvues en été d’eau potable. L’eau amènerait la richesse dans les vastes plaines au sol fertile de Saint-Maximin,
- Brignoles, Barjols, et transformerait en un véritable paradis terrestre la portion du littoral comprise entre La Ciot'at, Toulon, Saint-Tropez et Saint-Raphaël.
- Depuis longtemps, les habitants de cette contrée jettent leurs regards vers le Verdon, le pittoresque affluent de la Durance, qui bordé au nord le département du Yar sur plus de 50 kilomètres.
- Leurs espérances se sont matérialisées dans le grand projet Rouland-Dalloyau qui prévoit la dérivation d’un débit moyen de 1 i m3 prélevés sur le Yerdon et la belle source de Fontaine-l’Evèque dont les eaux actuel-lément vont’grossir le Yerdon.
- Ce projeta naturellement rencontré la plus vive opposition de la part des riverains de la Basse-Durance, qui craignent de se voir frustrés d’une eau qui ne leur est que trop nécessaire en temps de sécheresse. La régularisation de la Durance et du Yerdon, en assurant un débit moyen suffisant pour satisfaire en toute saison les gens du Var comme ceux de Yauclusc et des Bouches-du-Rhône, solutionnera,; dans l’intérêt de tous, cette querelle jusqu’ici sans issue.
- Ainsi, de la mise en état du bassin de la Durance,- la France peut attendre, pour une de ses plus belles provinces, un considérable surcroît de prospérité. L’effort à faire est, il est vrai, assez pénible. La dépense totale prévue par M. Wilhelm n’est pas inférieure à 500 millions de francs, dont une grande part incomberait à l’État. Les États-Unis nous donnent ici un exemple encourageant. Depuis plusieurs années, le Gouvernement fédéral poursuit, avec une remarquable persévérance, un vaste programme d’irrigation qui aura pour effet de transformer en champs îerLiles les immenses terrains de l’Arizona, du Colorado, du Nouveau-Mexique, de la Californie rendus arides par l’extrême sécheresse.
- Ceci dit, nous allons résumer les grandes lignes du projet de M. Wilhelm, d’après le magnifique livre intitulé La Durance qu’il vient de publier f1).
- M. Wilhelm propose d’améliorer le régime torrentiel de la Durance et du Yerdon par la création d’un certain nombre de barrages-réservoirs convé-
- 1. La Durance. Étude de l'utilisation’do scs eaux et-de l'amélioration de son régime par la création de barrages, par Ivan Wiliielm. Laveur, édit., 13, rue des Saints-Pères, Partis.
- Fig. 3. — Emplacement du barrage de Grèouly sur le Verdon.
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- nablement placés. D’autres ont proposé dans le même but le reboisement et le regazonnement des pentes dénudées par une déforestation imprudente ; le bûcheron, et plus encore peut-être le néfaste mouton et sa commère la chèvre ont, sans aucun doute, contribué puissamment à aggraver le caractère Lorrentiel des cours d’eau de-celle région. Mais ils ne peuvent être seuls incriminés : il faut tenir compte de la nature du terrain, dans le bassin de la Durance, en majeure-partie' imperméable, du climat sec et irrégulier, tontes conditions favorables aux écoulements torrentiels et peu propices à la végétation.
- De grands et coûteux travaux de reboisement ont été effectués. On ne saurait nier leur bon effet, surtout au point de vue de la protection contre l’érosion, qui est, par endroits, terriblement rapide. Mais un reboisement
- des dépenses colossales, exigerait un
- celui de gravier de 200000 m". D’où la menace de voir les réservoirs se combler peu à peu. M. Wilhelm reconnaît que le problème du dévasement du réservoir est très complexe; mais il estime que l’on n’aura pas à s’en préoccuper dans les premières années de la mise en service des barrages. Ensuite, quand les dépôts auront acquis une certaine importance, il conviendra de les élimiiicr par des dispositifs
- Fig. 4. — Les grands travaux de régularisation de la Durance.
- temps considérable, sans avoir peut-être d’effet très sensible sur le régime du fleuve..
- Force est donc de s’en tenir à la solution des barrages-réservoirs, malgré, toutes les difficultés techniques auxquelles elle se. heurte. La plus grave est celle-ci: : la Durance et la plupart de ses affluents charrient en masses le gravier et le limon; ainsi, M. Wilhelm admet qu’à Serre-Ponçon, au confluent de IX1 baye, emplacement d’un des grands barrages projetés, le cube annuel de limon est de 2 000 000 m5,
- . de dragage perfectionnés, opération évidemment coûteuse, mais qui, en raison des services rendus; n’apparaîtra pas à ce i moment comme une trop lourdm charge. ' ,
- Les réservoirs prévus IsouL les suivants :
- 1° Serre-Ponçon sur la Durance, un peu en aval du confluent de l’Ubaye; 2° -la Chapelue sur le (mil; le pont du (jastclct et le lac du Paroird sur l’Ubaye. Sur le Verdon : 5U Gréoalx en aval du barrage actuel de Quinson d’où part un canal irri-
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- guant les environs d’Aix; 6° Caréjuan; 7° le lac d'Altos et enfin 8° la Martre sur l’Arluby, affluent du Yer don.
- Le plus important de ces ouvrages serait celui de Serre-Ponçon ; en ce point, la Durance se resserre à 150 m. de large entre des berges de calcaire marneux, noir, compact et dur.
- M. Wilhelm a fait l’étude d’un barrage en maçonnerie ou en béton armé de 150 m. de hauteur totale ; il faut, en effet, aller chercher le roc solide à 42 m. de profondeur, ce qui nous donne 85 m. de hauteur utile cl 5 m. de revanche.
- Ce serait le record des barrages du monde entier. Le barrage Roosevelt, sur la Sait River, aux Etats-Unis (voy. n° 1979) atteint 90 m. seulement; celui de la rivière Shoshone, détenteur actuel du record, mesure 101 m. ; un autre est projeté à 106 m. La retenue de Serre-Ponçon donnerait lieu à un lac de 15 km de long; la capacité du réservoir serait de 607 millions de mètres cubes, correspondant à une réserve utile de 500 millions de mètres cubes; ce chiffre n’a rien d’effrayant, puisque le barrage d’Àssouan retient plus d’un milliard de mètres cubes et celui de Roosevelt, 1 milliard 600000000.
- Le barrage sera complété par une usine hydro-électrique capable d’utiliser la chute artificielle ainsi créée; elle disposerait d’une puissance maxima de 80 000 chevaux.
- Ce seul réservoir, tout en constituant des réserves d’eau précieuses pour les périodes d’étiage, suffirait
- à absorber, ou 1 pour le moins à atténuer, les grandes crues au point de supprimer les plus graves dangers.
- Il ferait bénéficier les usines actuellement existantes d’un surcroît de puissance se montant à 110 000 chevaux, et maintiendrait en aval du barrage le débit de la Durance à un minimum de 60 à 70 m3.
- Chapelue, dans l’étroite combe du Guil, en aval de Ghâteau-Queyras, aurait 110 m. de hauteur utile et constituerait une réserve de 24 millions de mètres carrés. Il convient de signaler ici que ce projet rencontre d’ardents adversaires parmi les amis des paysages de France. Ceux-ci lui reprochent d’altérer le caractère d’une des plus pittoresques et des plus caractéristiques régions des Alpes (voy. n° 2067).
- Le barrage de Castelet (85 à 90 m. de haut, 20 à 25 millions de mètres cubes) se caractérise lui aussi par le caractère sauvagement romantique de son emplacement; un étranglement extraordinairement étroit, véritable trait de scie pratiqué dans le calcaire dur, mesurant plus de 100 m. de profondeur. Dans la même vallée de l’Ubaye, à 7 km en amont de Castelet, le petit lac de Paroird se prêterait à la de 55 à 40 millions de
- Fig. 5. — Le lac d’Allos (223jm) et les Grandes Tours (2745m).
- Le réservoir projeté à la
- Fig. 6. — Le f>ont de Castelet sur VU baye.
- création d’une réserve mètres cubes.
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- Le barrage de Gréoulx (67 m. de hauteur, dont 10 en fondation, 97 500 000 m' de retenue) créerait dans le 4e canon du Yerdon, à l’aval de Quinson, un lac artificiel de 15 km de long.
- Caréjuan (70 m. de haut, 140 millions de mètres cubes de retenue) barrerait l’entrée du 1er canon du Yerdon en amont de Rougon, en un point où il se rétrécit à 50 m. Les autres réservoirs, le lac d’Allos d’un aménagement peu coûteux, mais d’un effet problématique, la Martre sur l’Artuby, viendraient ultérieurement seconder les deux premiers.
- Tous ces travaux ne peuvent évidemment être conduits simultanément; il faut établir un ordre de priorité. Déjà le barrage de Gréoulx a fait l’objet d’un projet de loi gouvernemental. Mais, en raison du conflit entre les habitants du Yar et les riverains de la Basse-Durance, le problème essentiel se pose aujourd’hui dans les termes suivants :
- « Créer des réserves d’eau suffisantes pour faire disparaître toute crainte de' pénurie dans la Basse-Durance et permettre même une notable extension
- des arrosages, et cela sans demander au Yerdon une contribution excessive, de manière à pouvoir procurer à une vaste région l’eau potable qui lui fait défaut et à rendre possible la création de canaux d’irrigation dans le département du Yar. De plus, le fonctionnement des réserves d’eau devra, dans la mesure du possible, être réglé de manière à donner satisfaction aux besoins de l’industrie et à alléger ainsi, dans une large mesure, la part qui pourra incomber à l’agriculture > dans les frais d’établissement des barrages. D'Dans ces conditions, M. Wilhelm estime qu’il convient d’exécuter d’abord et simultanément les ouvrages de Caréjuan et de Serre-Ponçon, auxquels pourrait être ajouté celui beaucoup moins important du lac d’Allos.
- Souhaitons que ces magnifiques projets soient promptement réalisés, puisqu’ils assureront richesse, prospérité, peuplement, aux sauvages vallées des Basses-Alpes et du Gapençais, comme aux belles plaines de la Provence. A, Timr.nn,
- LA TAILLE DE L’HOMME ET LA CIVILISATION
- C’est un fait chaque jour confirmé par la pratique et qui ne souffre que de rares exceptions, que plus les engins créés par l’industrie sont puissants, meilleure est leur efficacité, pour employer avec intention un terme moins précis que celui de rendement.
- C’est le cas, plus particulièrement, des dispositifs thermiques de toutes espèces, machines à vapeur, à gaz, appareils frigorifiques de liquéfaction des gaz, hauts fourneaux, foyers et sources lumineuses généralement quelconques... mais c’est aussi celui des piles, des machines électriques, des bateaux, des ballons dirigeables ou non, etc.
- On peut inférer de là que si l’homme s’essayait à construire des machines de plus en plus faibles, à réaliser des engins de plus en plus microscopiques, leur efficacité tomberait très vite à des volumes tels que ces engins ne pourraient fonctionner.
- Quelle raison profonde vaut à ce fait sa généralité?
- Faut-il la trouver simplement dans cette circonstance d’ordre pratique que de très petites choses doivent être infiniment soignées, que, par exemple, le cylindre, les tiroirs d’une machine à vapeur infiniment petite devraient être infiniment polis par rapport à ceux d’une, grosse machine, ce qui serait inaccessible à nos moyens d’exécution trop grossiers? S’il n’en était que de . cela, des fourmis intelligentes, pourvues de moyens d’action d’une perfection comparable à la noire pour des engins à leur échelle, pourraient réaliser des machines aussi parfaites. .. ,
- Mais une telle explication doit sans doute s’effacer devant les raisons théoriques évidentes qui 's’opposent à cette efficacité des très petits engins, simplement parce que les dimensions de ceux-ci ne sont pas suffisantes ; et, si évidentes en effet que puissent être ces raisons, il n’est peut-être pas mutile d’y insister un peu, car si cette seconde hypothèse est déterminante, il en découle
- cette conséquence que l’espèce humaine devrait les inventions, qui ont fait d’elle la dominatrice de notre monde, au privilège de ses dimensions, au fait que sa taille lui permet justement d’entreprendre et de réaliser des appareils capables d’un bon rendement.
- Or, il ne peut y avoir de doute. Les très petits engins sont condamnés par la loi qui lie plus ou moins directement l’effet utile au volume et l’effet antagoniste ou les actions perturbatrices à la surface, puisque le rapport de cette surface à ce volume augmente indéfiniment à mesure que l’engin se rapetisse. Cette loi interdit, par exemple, à des êtres très petits de faire des ballons qui s’envoleraient/ On ne peut même objecter que la délicatesse de leurs moyens d’action leur permettrait de parer à l’affaiblissement de l’effet utile en employant des tissus d’autant plus minces; que le ballon serait plus petit, car les phénomènes de diffusion acquerraient alors une amplitude d’autant plus désastreuse qu’ils s’appliqueraient à un volume minuscule, instantanément souillé de leur fait. Pas davantage ces êtres ne pourraient concevoir des bateaux voguant sûr l’Océan car, outre la question du moteur, les dimensions de ces bateaux seraient bien inférieures aux dimensions des vagues, qui en auraient immédiatement raison : ici, l’espèce humaine est la bénéficiaire d’un heureux privilège de plus, car, pour que la navigation marine'soit devenue possilde, il a fallu que ses dimensions lui permissent justement de réaliser des bateaux d’un ordre de grandeur nettement supérieur à celui des vagues, à celui des masses d’eau qui déferlent à leur crête.
- Mais si; dans les exemples que nous venons de choisir, ce sont des actions perturbatrices en quelque sorte inopinées ou secondaires dont nous avons examiné l’effet, pour ce qui est des manifestations thermiques de toute nature, la simple considération de la chaleur perdue par une surface externe très grande par rapport air
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- volume suffit à régler la question. Il est doue impossible de concevoir un lover d’un millimètre cube s’entretenant à une température d’un ou deux milliers de degrés. Donc., pas de chimie des hautes températures, pas de métallurgie, pas de mécanique, de notre mécanique à nous, basée sur la thermodynamique et le principe de Carnot.
- On en connaît, cependant, des mécaniques infiniment petites, et qui fonctionnent : ce sont les insectes, les organismes vivants. Mais, justement, ce sont des mécaniques qui vivent en marge de notre thermodynamique, comme tous les êtres vivants au surplus, puisqu’on sait depuis Ilirn que le rendement de la machine humaine
- est incomparablement supérieur à celui du cycle de Carnot qui fonctionnerait entre les* mêmes températures.
- Et cet exemple suffit précisément à montrer que ce simple changement d’échelle de l’espèce humaine ne rendrait pas impossible son existence, ni même sans doute l'existence d’une civilisation : mais ce serait une civilisation tout autre dont les manifestations, qu’il v aurait peut-être quelque intérêt à essayer de définir, seraient singulièrement différentes de celles dont nous sommes si fiers sans doute à juste titre.
- Georges Claude.'
- Lauréat de l’Institut.
- LES DERNIERS CASTORS
- Comme le bison, — comme le Peau-Rouge, — le castor est condamné. La civilisation ne s’accommode pas du Voisinage de l’habile et laborieux ingénieur, grand constructeur de digues et de tunnels qui font l’admiration des hommes du métier. C’est en vain que ses massacreurs se sont donné des airs de bienfaiteurs de l’humanité en lui reprochant de détériorer les forêts et de détourner le cours des rivières ; son seul crime est d’être le légitime possesseur d’une fourrure que convoitent ardemment nos élégantes, et qu’elles sont prêtes à payer son poids d’or — en courant le risque de ne recevoir qu’une fourrure de lapin savamment travaillée.
- Le castor, jadis répandu dans toute l’Europe, ne s’y rencontre plus que dans deux régions très étroitement limitées : en Camargue, sur la propriété de M. le prince Charles de Loewenstéin, et dans la vallée de l’Elbe. Mais il serait imprudent d’admettre qu’il se maintint dans la région parisienne jusqu’au moyen âge, comme l’ont.avancé d’enthousiastes éty-mologistes.
- La Bièvre porte bien le vieux nom français du rongeur, dont le radical (bib, bir ou fib) se retrouve dans presque toutes les langues indo-européennes ; mais la fertile vallée de cette gracieuse rivière devait être déjà en culture dès l’époque gallo-romaine. Une explication plus plausible serait la suivante. Au moyen âge, la dépouille du castor était la fourrure par excellence, et le terme de bièvre, perdant sa signification spéciale, servit à désigner toutes les pelleteries de prix, celle de la loutre y comprise. Un manteau de bièvre était alors l’équivalent de notre moderne « manteau de fourrure ». Il nous parait donc probable que les ateliers des pelletiers établis près de l’embouchure de la rivière, et qui s’occupaient de l’industrie de la bièvre (ou de la fourrure), contribuèrent exclusivement à l’adoption de ce terme géographique.
- Pour étudier les moeurs de l’industrieux rongeur, il convient de se transporter dans les régions sauvages, ou médiocrement peuplées, où l’on puisse encore rencontrer de véritables villages de castors, notamment dans les forêts sibériennes, dans l’inté-
- rieur de Terre-Neuve, et au Canada. Nos très rares castors français, qui ne doivent leur survivance qu’à la protection de quelques propriétaires camarguais, ont cessé depuis longtemps de constituer des colonies, et même de bâtir des huttes, dont les dômes attiraient l’attention du chasseur et provoquaient la destruction de l’espèce.
- Us ont remplacé la maison à demi immergée de leurs ancêtres par une chambre souterraine, creusée sous la rive, au-dessus du niveau des eaux, et qui communique avec celles-ci par un ou deux tunnels en pente. Cette transformation n’est pas la seule que leur ait dictée l’instinct de conservation ; leurs mœurs se sont profondément modifiées, en faisant de ces animaux éminemment sociables — bons pères et fils modèles — des solitaires et des égoïstes qui ne se fréquentent guère entre familles. Et l’esprit de famille lui-même s’est étroitement spécialisé; les jeunes sont bientôt invités par leurs parents à faire leur propre chemin dans ce monde si hostile.
- Un couple peut encore se bercer de l’espoir que son existence passera inaperçue ; mais un groupe de deux parents et de trois ou quatre petits ne saurait en espérer autant. Il est probable que le castor camarguais pousse la prudence jusqu’.à se séparer de sa compagne dès que les petits sont en âge de pourvoir à leurs besoins. Inspiré par cette même circonspection, il a acquis des habitudes exclusivement nocturnes, et la seule chance qu’un patient observateur ait de l’apercevoir dépend du clair de lune, quand le rongeur nage entre les îlots du Petit-Rhône.
- Il est plus aisé d’étudier le castor d’Amérique, qui n’est pas essentiellement nocturne, et qui se montre parfois en plein midi, notamment quand son dévouement à la chose publique — j’entends dire : aux intérêts d’une communauté composée de plusieurs familles — le porte à s’élancer hors de sa hutte pour courir consolider une digue qui vient de céder soudain sous la poussée de l’eau. Cet esprit de dévouement est exploité par les trappeurs, comme nous le verrons plus loin; et cette même faculté d’association, développée à un si haut degré chez le
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- LES DERNIERS CASTORS
- castor, cl qui assura longtemps le triomphe de l’espèce, la condamne au conlraire à périr, maintenant que l’homme envahit méthodiquement scs domaines.
- Tant d’études ont été publiées sur l’intelligence du castor, sur son admirable entente de F architecture et des « travaux publics », que nous devrons nous contenter ici d’effleurer le sujet. Les joies de la vie de famille lui sont si chères, que les enfants s’attardent aux côtés de leurs parents longtemps après leur complet développement, alors qu’ils sont d’àge à faire souche. C’est à croire que la gent castor a ses vieux garçons et scs vieilles filles, qui ne se décadent pas à se séparer des auteurs de leurs jours, par affection, par dévouement!
- Un fait certain, c’est que des trappeurs canadiens trouvent parfois dans une même Joge un couple de vieux castors et des individus appartenant à plusieurs portées déjà anciennes.
- Deux castors nouvellement accouplés que la surpopulation du lac natal contraint à émigrer prennent leur temps avant d’arrêter leur choix sur un emplacement propice.
- Naturellement, c’est pour eux comme pour les humains : ils n’ont pas tous le même degré d’intelligence. S’il en est qui choisissent si mal leur : nouvelle demeure qu’ils devront se remettre en quête à la première crue, les autres calculent si sagement les chances et les risques que le village qu’ils vont fonder n’aura rien à redouter des éléments.
- En règle générale, le castor choisit un
- lac aux eaux profondes, communiquant avec d’autres
- lacs par des canaux, coupés ou non de rapides peu
- élevés, ou encore une région plate eL boisée que
- traversent les multiples bras d’un fleuve ou d’une
- rivière.
- Le voisinage immédiat des forêts le préoccupe moins que la possibilité de régler le niveau de l’eau au « rez-de-chaussée » de sa demeure. Il ne s’effraiera pas d’avoir à parcourir des centaines de mètres en montagne pour trouver sa subsistance et ses matériaux, s’il peut résoudre aisément la seconde question.
- Aussi, avant d’élever sa loge circulaire, s’attelle-t-il à la construction du barrage qui régularisera l’écoulement des eaux, grâce à l’ouverture plus ou moins large qui le perce en son milieu, et qui fait office d’écluse. La longueur du barrage dépend des circonstances, mais peut atteindre jusqu’à deux cents mètres. C’est, un véritable monument édifié pour durer pendant des générations, large de 5 à 5 m. 50 à la base, de 0 m. 30 à 0 m. 90 à la crête, et»dont la hauteur, varie entre 2 et 2 m ;. 50. Construit avec des .branches solidement fixées, dans le lit, et dont
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- les interstices sont comblés avec de la houe eL du gravier fortement comprimés, l’ouvrage est imperméable; sa durée est indéfinie; on cite des dams abandonnés depuis vingt ans, et restés intacts.
- Le cas du castor illustre admirablement la délicate question de l’instinct .et de l’intelligence : des habitudes acquises par l’espèce et des habitudes conquises par l’individu. D’une façon générale, les castors du Nouveau Monde construisent leurs digues à l’aide de branchages et de bouc; mais on a observé plusieurs fois que des castors, émigrés dans une région peu boisée, trouvaient plus profitable de construire leurs digues avec des pierres, qu’ils entassaient convenablement en les maçonnant à l’aide de feuilles et de boue. M. Frank IL Risleen, auteur d’une monographie qui contient de curieuses observations sur le castor canadien, a décrit un barrage entièrement construit de pierres, long de 40 rods, soit plus de 200 mètres, qu’il a vu dans le Nouveau-Brunswick, province où les chasseurs et trappeurs sont assez intelligents pour ne pas poursuivre l’extermination systématique de l’espèce.
- D’après les plus vieux habitants de la contrée, ce remarquable barrage date d’au moins soixante ans ; les matières végétales entrées dans la composition du mortier ont disparu, causant ainsi un tassement de l’œuvre.' Mais les familles de castors qui se sont succédé dans le lac après des périodes de non-occupation n’ont jamais eu à surélever le mur, l’eau conservant un niveau suffisant.
- A l’imitation du castor, les bûcherons canadiens ont souvent à élever des barrages pour faciliter l’évacuation des troncs vers la zone navigable d’un cours d’eau. Tôt ou tard, ils abandonnent leur camp pour aller exploiter une autre coupe. Ne croyez pas que leurs barrages perdent toute utilité! Une famille de castors saura bientôt en tirer parti, et se réjouira même de trouver la besogne toute faite. Mais, avant d’en prendre possession, les meilleurs ingénieurs de la colonie inspecteront minutieusement l’ouvrage. S’il leur paraît solide, ils renforceront çà et là des points faibles, obstrueront de pieux et de boue la porte qui servait au passage des troncs charriés, et pourront alors procéder sans hâte à l’édification de leurs loges.
- Ce trait de mœurs montre que le castor apporte un grand discernement dans F emploi de son temps. Il n’aime pas le travail pour le travail, mais bien pour le résultat qu’il procure, et il sait économiser son labeur, quand les circonstances s’y prêtent. N’est-ce point là l’idéal de tout bon ouvrier?
- Considérons maintenant la construction de la
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- LES DERNIERS CASTORS
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- loge, et notre admiration ne connaîtra plus de bornes. Si la digue, ouvrage de défense commune — j’allais dire de' défense nationale, — est édifiée une fois pour toutes, la hutte, ouvrage de confort individuel ou familial, est reconstruite chaque année. Ce n’est pas qu’elle soit hors d’état de traverser plusieurs; saisons, puisqu’un cerf de bonne taille peut se percher sur son dôme sans l’effondrer; mais la propreté proverbiale de ses habitants ne s’accommode pas des amas de détritus et d’ordures accumulés durant les longs mois d’hiver; èt, calculant sans doute qu’un nettoyage à fond lui coûterait plus de travail qu’une reconstruction, le castor entreprend l’édification d’une nouvelle hutte dès les premiers jours, de septembre.
- Il convient d’ajoyiter; que l’étonnante créature hait 'la ; monotonie^ et qu’elle aime, à varier chaque fois les dimensions et l’a ménagement intérieur i de sa maison. Mais la règle, bien que; générale, n’est pas absolue, et, si l’hiver est précoce, un ménage peut prêter une oreille complaisante à des conseils de paresse et réintégrer pour une nouvelle saison l’ancienne demeure.
- Deux jeunes castors qui s’accouplent pour la première fois se contentent d’une hutte large de deux mètres; le diamètre moyen.est de4.mètres, avec un maximum qui peut dépasser 5 mètres. La hauteur extérieure, prise au-dessus.de la surface de l’eau, varie entre un et deux .mètres. Ces diverses dimensions dépendent de l’importance numérique de la famille, ce qui prouve bien que les architectes apportent de la réflexion dans l’élaboration de leurs plans. L’épaisseur des murs est communément de 0 m. 60.
- Le lecteur sait déjà que ces huttes sont construites de branches cimentées avec de la boue laborieusement pétrie et comprimée, et que les premiers froids de l’hiver rendent aussi dure et résistante que la pierre.
- Signalons ici une erreur acceptée dans plus d’un traité d’histoire naturelle. On aime à louer
- l’ingéniosité d’une providence attentive qui a doté le laborieux maçon d’une truelle perfectionnée, sous forme d’une queue plate entièrement recouverte d’écailles. Mais tous les trappeurs s’accordent à refuser pareille fonction à cet appendice, unique dans la création ; le castor n’en fait jamais usage pour pétrir son mortier, qu’il triture sur le sol avec ses larges pattes de derrière, et qu’il met en place avec ses pattes de devant. Cette, queue large et lourde lui rend cependant d’éminents services; d’abord, elle assure son équilibre, quand il s’assied sur son séant ou qu’il se dresse 1 pour couper une branche ; puis, elle lui' sert de gouvernail, soit lorsqu’il plonge, soit lorsqu’il remorque
- un tronc qui peut pe ser dix J ou quinze fois plus que lui; enfin, dès qu’un castor a conscience d’un danger, il. avertit la. communauté en frappant fortement le sol ou la surface de» l’eau d’un coup de son sonore battoir.
- Chaque hutte possède généralement deux portes disposées sur la berge et donnant sur deux plans inclinés qui permettent aux habitants de gagner sans bruit, et rapidement, le fond du lac ou de la rivière. Les ouvriers ont eu soin de prendre au même endroit, juste au pied de la maison, la boue dont ils en ont bétonné la voûte, et l’excavation ainsi produite forme une cuvette assez. spacieuse qui, par sa profondeur même, facilite leurs ébats quand l’hiver a épaissi la surface congelée. L’épaisseur de la glace augmentant, ils seraient emprisonnés dans leur hutte süs n’avaient alors l’idée de creuser dans le lit même une tranchée qui part de cette cuvette en se dirigeant vers les profondeurs maxima, et leur facilite par conséquent l’accès des terrains submergés où abondent les racines aquatiques comestibles. Ces tranchées peuvent atteindre 50 mètres de longueur.
- Quand les circonstances l’exigent, les castors entreprennent des travaux gigantesques. Si deux lacs sont séparés par un terrain plat et dénudé, ils
- ;• Fig. 2. — Digue construite par des castors pour détourner une rivière.
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- établiront une communication entre eux en construisant un canal qui pourra avoir un mètre de large,
- tières, ou avec des herbes, dans les régions peu boisées. Ils renouvellent fréquemment ces matelas,
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- Fig. 3. — Aspect d’une grande hutte recouverte de branchages.
- un demi-mètre de profondeur, cinquante à soixante mètres de longueur. On cite des cas authentiques de castors qui ont creusé des tunnels entre des lacs séparés par un terrain accidenté ! Et voici qui apparaît encore plus merveilleux, comme trait d’intelligence ; quand des castors trouvent que la forêt qui leur fournit subsistance et matériaux est trop éloignée, ils creusent un canal entre la rive du lac et l’orée du bois pour lui faire charrier troncs et branchages !
- Un castor laborieux trouve toujours à s’occuper. Dans l’intérieur de la hutte, sur des plates-formes aménagées contre le mur circulaire, les habitants s’arrangent des lits qu’ils façonnent avec des fibres de bois, dans les régions fores-
- prennent soin de transporter dehors les fibres ou les herbes souillées, et en rapportent de fraîches. Parfois,
- ils s’arrangent à construirela hutte autour d’un vieux tronc ou d’une souche, dont les branches ou les racines servent alors de plancher aux couchettes. Il est probable que l’existence se fait douce dans une loge, quand ses occupants ont eu soin d’y accumuler des provisions d’hiver, sous forme de branches, d’écorces et do racines. L’atmosphère y conserve une tiédeur sur laquelle'^la froidure extériëure reste sans action. N’était l’hostilité de l’homme, le castor n’aurait aucun ennemi à redouter. L’ours essaiè bien parfois d’enfoncer une hutte, mais presque toujours sans succès, et, comme il s’y prend gauchement*
- Fig. 4. — Hutte de castor dans un îlot des lacs de Terre-Neuve.
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- les habitants ont le temps de se réfugier au fond de L’eau; cependant, des trappeurs ont vu des ours plonger à un mètre ou un mètre et demi de profondeur et s’emparer d’un castor pris dans un piège. Le lynx s’attaque volontiers à un jeune castor qu’il surprend sur la rive ou dans un ruisseau peu profond ; mais il ne sort pas toujours vainqueur de la rencontre, car le rongeur se défend avec un grand courage, et, à l’exemple des bouledogues, il se laisse tuer plutôt que de desserrer les dents, quand elles se sont enfoncées dans la chair d’un ennemi. Quant à la loutre, elle se contente de jouer de mauvaises farces à ses voisins en perçant des ouvertures dans leurs barrages.
- C’est probablement la crainte de l’homme qui a inspiré au castor l’idée de creuser des tunnels ou terriers dans les rives du lac qu’il habite. Ces refuges, dont le nombre varie de deux à quinze pour chaque colonie, ont leur entrée sous l’eau; larges de 0 m. 50 à 0 m. 40, ils remontent en plan incliné jusqu’à, une, chambre souterraine ou jusque sous l'es racines d’un arbre; et.c’est dans une de ces caves qne lia • craintive créature, qui s’est enfuie de la hutte dès la première alerte, attend patiemment que tout danger ait disparu.
- .Essayerons-nous maintenant de reconstituer i l’existence du sympathique rongeur? Enfermé dans sa hutte depuis les premiers jours d’octobre, il a hâte de profiter de la débâcle des glaces qui le retenaient captif, et, dès que les rivières reprennent leur cours, les vieux mâles entreprennent des excursions qui les conduisent à plusieurs lieues du village, par les chaînes de lacs et de rivières, cependant que les mères et les petits âgés de moins de trois ans restent au logis, et ne s’en éloignent que pour de courtes promenades.
- Puis l’humeur vagabonde des mâles se calme; l’amour de la famille reprend ses droits; les responsabilités sociales imposent leurs exigences. Le temps est venu d’inspecter les barrages, d’en consolider les points faibles, de surveiller les méfaits de cette diablesse de loutre qui, trop paresseuse pour enjamber la digue quand elle veut passer d’un lac dans un autre, ou trop douillette pour s’exposer, aux piquants des branches dont, elle est hérissée,1 préfère y percer des ouvertures.
- Le soleil canadien ou terre-neuvien est ardent en été, et les castors l’affrontent rarement. Mais, vers 5 heures, les loges commencent à-se vider, et le lac se transforme en cour de récréation, jusqu’à ce que, les mères et leur progéniture grimpent sur les dômes de leurs demeures pour faire une partie de toboggan, se laisser glisser dans l’eau, et grimper à nouveau. Puis, vers 5 heures, dans la lumière moins ardente, la joyeuse bande s’aventure sur la rive, broute les jeunes pousses des arbres; s’attaque aux peupliers, aux mérisiers et aux érables. Là encore, l’intelligente créature démontre soq dévouement à lâ communauté. C’est un mâle qui s’attaque au tronc,. avant que femelles et jeunes se repaissent
- des branches et du feuillage, et il a tôt fait de l’abattre : en deux minutes, ses dents actives ont jeté à bas un arbre large de 8 à 10 centimètres à la base, et, à lui seul, il triomphe en moins d’une heure d’un tronc trois fois plus gros. Remarquons que deux castors ne s’attaquent jamais simultanément au meme arbre : leur sagesse les avertit sûrement que l’un des deux bûcherons courrait le risque d’etre écrasé sous le tronc, alors qu’un seul ouvrier peut en diriger ou en. surveiller la chute.
- Vers la lin d’août, les chevaliers errants de la colonie reviennent tous au logis, et il nous est permis de supposer que les informations qu’ils rapportent seront le point de départ d’un prochain exode vers des territoires plus avantageux, car il n’est pas rare qu’une colonie abandonne au printemps son lac natal pour émigrer au loin. Mais, pour le moment, l’approche de l’automne ajourne tout projet de voyage : il est temps de construire les nouvelles loges, d’y accumuler des provisions, de charrier de loin jusque dans son voisinage immédiat .les troncs que la glace emprisonnera bientôt, et qu’elle retiendra près de la hutte, à portée des rongeurs.
- Malheureusement, l’intervention ^agressive de l’homme dans l’existence du castor fait que scs plus estimables qualités — époux fidèle, bon père et bon fds, citoyen toujours prêt à se dévouer à la chose publique — concourent à sa perte. M. Bernard Alfieri, de qui nous' tenons les photographies reproduites sur ces pages, et qui les prit en octobre dernier sur les domaines de la Anglo-Newfoundland Development Company, dans l’intérieur de Terre-Neuve, en a fait plusieurs fois l’expérience : pour amener une famille de castors à quitter en plein jour la forteresse inexpugnable qu’est sa loge, il suffit de percer quelques trous dans la partie submergée du barrage.
- Les vigilants ingénieurs remarquent bientôt que le niveau de l’eau baisse, et un vieux mâle accourt inspecter la digue, se rend compte de la cause et de l’importance des dégâts, regagne la hutte avec la môme vitesse, et ramène une équipe d’ouvriers, qui s’empressent, de réparer le dommage. Notre ami se contenta de braquer son appareil sur les agiles nageurs; mais un . trappeur qui a recours à cette ruse se sert, hélas'I d’un appareil plus meurtrier, et telle est l’ardeur laborieuse des braves créatures qu’il peut les fusiller à bout portant.
- L’intelligence quasi humaine — et, parfois, super-humaine — du castor s’est spécialisée entre des limites trop étroites. Il a évolué en une des sociétés animales les plus parfaites, et, vainement, on lui chercherait un rival dans la création, comme constructeur, comme ingénieur et comme maçon. Mais il fait preuve d’une regrettable stupidité dans sa façon de se défendre contre les entreprises de l’hoftnne. Alofs que loups, renards et loutres savent presque toujours éventer un piège, il s’y laisse prendre avec une facilité déconcertante,.
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- Le chasseur n’a pas à se mettre en frais d’imagination : il place un piège en acier près de la rive, à quelque distance de la hutte, dans une profondeur d’eau d’un demi-mètre, dispose au-dessus deux ou trois jeunes branches de peuplier, qu’il arrose de castoréum (liquide produit par certaines glandes de l'animal), et abandonne le piège après l’avoir fixé à une souche à l'aide d’une chaîne. Attiré par la forte odeur du liquide, le castor vient tôt ou tard pour brouter les branches, effleure le piège, dont les mâchoires se referment sur une de ses pattes, s’épuise en une lutte inutile, et se noie. Mais il est des héros' qui trouvent en leur amour de la vie le courage de se rogner le membre emprisonné! Un ancien agent de la Compagnie de la Baie d’Hudson, M. Martin Ilunter, raconte même dans ses Mémoires qu’il captura un vieux mâle auquel il manquait trois pattes, qu’il avait abandonnées dans des trappes !
- [Jnc autre méthode de chasse (ou de massacre) consiste à guetter à la nuit tombante le moment où la famille grimpe sur le rivage pour aller brouter au loin les jeunes pousses des arbres. C’est toujours au même endroit que les membres d’une colonie, opèrent leur débarquement. Armé d’un fusil et d’une hache, le chasseur se poste près de ce point, en ayant soin d’avoir le vent contre lui, car le castor, s’il est affligé de my.opie, jouit par contre d’un odorat et d’une ouïe très développés. L’homme laisse passer les premiers, castors qui grimpent à la file indienne vers la forêt, et foudroie à bout portant le dernier de la bande. Pris de panique, les autres rebroussent chemin, mais sans avoir l’idée de se disperser; et ils repassent tous aux pieds du trappeur, qui les assomme du dos de sa hache.
- Plus laborieuse est la méthode employée par les Indiens. Des chiens bien dressés leur indiquent l’entrée des souterrains de secours dont nous parlions plus haut, telles chasseurs, armés d’une petite pelle coupante let munis de piquets de bois, se postent au-dessus de chaque orifice. Un homme grimpe sur le dôme de la hutte et commence à le démolir, chassant ainsi les habitants, qui gagnent aussitôt les souterrains, et il a soin de boucher les portes de la loge, pour empêcher les fuyards d’y rentrer. Dès
- qu’un casLor s’est réfugié dans un soùterrain, on en bouche l’entrée à l’aide de piquets, et on creuse un trou en avant de cette barrière. Puis, un homme suit la direction du souterrain en frappant le sol de sa bêche. Pris de peur, le pauvre castor s’élance vers le lac, mais pour se heurter aux piquets. Affolé, il veut faire volte-face dans l’étroit conduit; mais, à ce moment, un Indien agenouillé passe son bras par le trou, le saisit parla queue et l’enlève, pour le heurter violemment contre le sol avant de l’achever d’un coup de hache.
- Le lecteur aura l’indulgence de nous pardonner la longueur de cet article, dont nous avons puisé les éléments soit dans des relations de voyageurs canadiens ou américains, soit dans des souvenirs personnels. Avouons que nous'l’ayons écrit avec émotion, en songeant à la condamnation qui pèse sur le castor.
- Déjà, il a presque complètement disparu des États-Unis, où, pour rencontrer des. colonies importantes, il faut visiter les grands parcs nationaux comme. celui de YellowsInné, immenses territoires dont l’accès est interdit aux chasseurs. [Le massacre se poursuit activement au Canada, dont le castor est cependant, l’emblème national, ; et, si des lois protectrices n’interviennent pas promptement, l’extinction totale de l’espèce ne sera plus: qu’une question d’années.
- Par bonheur, le sympathique animal a trouvé de puissants protecteurs. Propriétaire de l’île d’Anti-costi, d’une superficie de plus de 8000 kilomètres carrés, M. Gaston Menier, le grand industriel français, a eu l’heureuse idée d’y introduire plusieurs couples de castors, qui ne darderont pas à former de prospères colonies. D’autre part, en constituant dans l’intérieur de Terre-Neuve un domaine forestier de 5500 kilomètres carrés pour la production de la pulpe et la fabrication du papier à journaux, Lord Northcliffe, directeur [du Times, propriétaire du Daily Mail, du Daily Mirror et dotant d’autres quotidiens ou -périodiques, a décidé que les colonies de castors n’y seraient jamais inquiétées. Souhaitons que ces deux exemples d’initiative privée portent les gouvernements de l’Amérique du Nord à défendre les castors contre les convoitises des trappeurs.
- Y. Fomjix.
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- LE CINÉMATOGRAPHE ET LES ÉTUDES INDUSTRIELLES DU MOUVEMENT
- •ü
- Le cinématographe n’est pas seulement un divertissement populaire. Créé dans un but de recherches scientifiques, il continue à offrir à l’expérimentateur de précieuses ressources pour étudier au laboratoire les différentes phases des phénomènes de mouvement (phénomènes balistiques, vol des insectes, mouvements des bactéries, croissance des plantes, etc.) et pour reproduire à toute vitesse voulue ceux qui sont soit trop rapides, soit trop lents pour être saisis à l’œil nu. Un ingénieur américain, M. Frank B. Gilbreth, élève du célèbre Taylor, a eu l’heureuse idée d’appliquer ce même procédé à l’étude des opérations techniques. On sait qu’en Amérique, ou l’on apprécie plus qu’ailleurs la valeur du temps, des spécialistes désignés sous le terme à'efficiency engineers (ingénieurs économistes) se chargent d’organiser ou de réorganiser les usines, de façon à en augmenter le rendement. Or, c’est pour les études de ce genre que le cinématographe rendra les services les plus inattendus.
- Ayant cinématogra-phié certaines opérations en usage dans les usines de la New England Butt Company, à Providence, R. I., M. Gilbreth, en examinant les différentes sections du film, fut frappé d’observer le grand nombre de mani-pulations absolument superflues et qui ne constituent que des pertes de temps ; en se basant sur ces résultats, il a été en mesure de réorganiser ces mêmes opérations de façon à réduire considérablement, quelquefois à une fraction assez faible,
- fe* i
- Fig. i. — L’ajustage d’une machine à tresser.
- le temps autrefois nécessaire pour les exécuter.
- Afin de permettre un examen parfaitement exact des différentes phases de mouvement dans leur suite chronologi-
- que, M. Gilbreth place, à côté de l’ouvrier, une horloge de contrôle dont l’aiguille fait le tour du cadran en 6 secondes. Comme le cadran est divisé en millièmes de minute, cette horloge, dont l’image se reproduit toujours à côté de celle de l’ouvrier, permet d’apprécier, à un deux-millième de minute près, l’intervalle de temps qui sépare deux sections consécutives du film. Au lieu d’êlre projetées sur l’écran, les images individuelles du film sont examinées à la loupe ou au microscope.
- Lorsque cet examen a permis d’éliminer toute manipulation superflue et de simplifier l’opération autant que possible, on prend de l’opération perfectionnée une série de vues c i n é m a t o graphiques, destinées à être présentées, sur l’écran lumineux, aux ouvriers nouvellement engagés et à leur servir de modèle. C’est ainsi que l’expérience et l’habileté personnelle d’un ouvrier sont transmises à un autre qui peut être tout à fait novice.
- Pour donner un exemple de ce procédé si intéressant, disons comment M. Gilbreth a réussi à réorganiser et à perfectionner le service de la Butt Company.
- Dans une usine de cette Société, on ajuste les machines à tresser. Lors du commencement des études cinématographiques, les ouvriers mettaient,
- Fig. 2. — La manutention de charges au moyen de camions perfectionnés.
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- L’ACÉTATE DE CELLULOSE
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- en moyenne, 57 min. 1/2 pour ajuster une machine de ce genre. Maintenant, on a pu réduire le temps nécessaire pour ce travail à 8 min. 1/2. C’est que les différentes pièces de la machine étaient autrefois apportées par un manœuvre qui les plaçait sur la table de travail du monteur.
- Après avoir installé la base de la machine, ce dernier choisissait, l’une" après l’autre, les pièces de la machine et les montait à la façon ordinaire. Il n’avait pas un moment de loisir et tout semblait être disposé aussi bien que possible.
- ; Lorsque le cinématographe eut révélé les nombreuses manipulations superflues, M. Gil-breth imagina un nouveau procédé qui évite toutes ces manipulations et. les pertes de temps qui s’ensuivent. Immédiatement en face du monteur, il disposa un cadre muni de crochets dont les différentes parties étaient numérotées et marquées de lettres. Chaque crochet portait un numéro, et chaque pièce à monter était pour-
- vue d’un 'numéro correspondant. Au lieu de placer les pièces pêle-mêle sur la table, le manœuvre les suspend maintenant aux endroits numérotés du cadre, disposé de façon à placer tout à portée de la main et à éviter les mouvements superflus. Le monteur reçoit une carte, portant des instructions détaillées, d’après laquelle il fera les différentes manipulations sous une forme et dans un ordre donnés, sans se guider sur son appréciation personnelle. Nous avons déjà dit quelle énorme économie de temps ce procédé permet de réaliser.
- Ce même procédé est du reste employé pour examiner les nouvelles machines. Quand on lui offre une machine, le directeur de l’usine, loin de se fier à son impression personnelle, fait travailler la machine, et après avoir cinématographié cette opération, peut, grâce à l’examen microscopique des films, juger son fonctionnement en toute impartialité. ])r Alfred Gradeinvvitz. • -
- Fig. 3. — Cadre employé pour Vajustage des machines à tresser.
- L’ACÉTATE DE CELLULOSE
- .,Ce dérivé de la cellulose qui n’a été pendant longtemps qu’un produit de laboratoire, vient de faire une entrée remarquée dans le domaine de la grande industrie. Il se présente, en effet, comme un succédané des celluloses nitrées, au premier rang desquelles on compte le coton-poudre d’où dérive le celluloïd. Si, dans certaines conditions de fabrication, il permet l’obtention de produits de propriétés plastiques comparables, il a, en outre, l’inappréciable avantage d’être ininflammable. La fabrication en grand de l’acétate de cellulose plastique a été tentée maintes fois; ce n’est que dans ces derniers mois, après de très grands efforts, que le problème a été enfin résolu pratiquement.
- Quand on traite la cellulose, hydrate de carbone de formule (C12H200l0)a dans lequel n est indéterminé, par les acides ou mieux leurs anhydrides, on obtient comme avec un alcool normal des éthers, c’est à-dire des combinaisons avec élimination d’eau. Avec l’acide nitrique ou plutôt avec les acides nitrique et sulfurique, on isole des penta et hexanitrates :
- C12H150‘5 (INO3)3 et C12H1404 (NO3)6
- dont le mélange constitue le fulmicoton ou coton-poudre.
- Avec l’acide acétique, on peut arriver à un éther hexa-cé tique ou triacé tique suivant la formule adoptée : C1SH1404 (C211502)6 ou C6I1702 (C2II302)3.
- Au point de vue pratique, les données fondamentales de cette nouvelle industrie ont été fournies par Cross et Bevan qui ont montré qu’on peut acétyler la cellulose hydratée et obtenir le tétraacétate. Puis Leverer, la Société Bayer, et plus récemment MM. Clément et Rivière, par des procédés différents, sont parvenus à fixer . l’acide acétique sur la cellulose non hydratée et cette acidifi-
- cation qui aboutit toujours à la formation d’un triacé ta le . [C°1P02 (C3H30)3]n
- est tout à fait l’analogue de la nitrification : dans;les deux cas, il y a d’abord un commencement d’hydrolyse avec formation d’hydrocellulose
- (C6H1003)6H20.
- renfermant de l’eau chimiquement combinée, puis acidification proprement dite. -
- Le procédé le plus courant consiste à soumettre' la cellulose à l’action d’un mélange d’acide et d’anhydride acétique, contenant de petites quantités, de catalyseurs, tels l’acide sulfurique, l’acide phosphorique, le chlorure de zinc,
- Le prix de revient de cet acétate est deux fois plus élevé que celui de la nilrocellulose. Mais si l’on ajoute aux frais de fabrication de la matière brute, les frais de façonnage pour la production des objets, la plus-value n’est plus que de 10 pour 100, plus-value largement compensée par les avantages de l’ininflammabilité. Aussi la production s’est-elle élevée en 1911 à 100 000 kilo-grammes fournis par l’Allemagne où trois usines se partagent les débouchés :
- Société Bayer (Elberfeld), Akticn Gescllschaft ftir Ànilin Fabrikation (Greppin, Berlin), Verein für Chemische Industrie (Mombach).
- L’acétate de cellulose, même constitué par une seule espèce chimique qui est le triacétate, peut se présenter sous des aspects différents. Suivant en effet qu’on a opéré ou non en présence de benzine, c’est-à-dire par les méthode^ dites d’insolubilisation ou de dissolubilisation, la benzine s’opposant à la solubilisation formée par le mélange acétique de l’acétylcellulose, on obtient un produit qui,
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- CHRONIQUE
- en présence de benzine, conserve la forme de là libre de coton initiale; dans .e cas contraire, il apparaît comme une masse tantôt dure, cornée, jaunâtre, tantôt friable, spongieuse et d’un très beau blanc. Ces variations dans l’état physique correspondent à des différences dans la polymérisation de la molécule : en d’autres termes, toute variation dans la valeur de l’exposant n a son influence sur l’étal physique du produit, c’est-à-dire sur ses propriétés colloïdales, lesquelles sont liées aux propriétés mécaniques des produits fabriqués. Si l’on remarque, en outre, que les solubilités dépendent, elles, de l’acétylation plus ou moins avancée de la molécule, on comprend la difficulté de mise au point de tels procédés de préparation permettant d’obtenir un produit toujours identique à lui-même et de propriétés physiques voulues.
- Le triacétate est un corps se décomposant vers 210 degrés, soluhle dans l’acétone, le chloroforme, le tétrachlo-roéthane, etc. A vrai dire, il n’est pas incombustible ; mais, mis en contact avec un corps enflammé, il brûle avec une petite flamme courte en donnant des produits fusibles qui opèrent son auto-extinction. C’est un produit plastique, c’est-à-dire que par chaleur et pression il peut se souder, s’agglomérer à lui-même par l’intermédiaire d’un solvant volatil en faible quantité. Mais, pour permettre la fabrication des objets, il faut lui donner une élasticité, une souplesse en même temps qu’une ténacité qu’il ne peut acquérir que par l’adjonction d’un produit solide. Ce produit solide dit « plastifiant » joue le rôle du camphre dans le celluloïd qui est, comme on sait, un mélange aggloméré de ce corps avec le îuhni-colon. 11 est donc nécessaire de mettre en jeu :
- a) L’acétylcellulose ;
- b) Un solvant liquide : celui-ci est un mélange d'alcool méthylique et de tétrachloroéthane CI1C12-C11C12, liquide lourd, mais dont la tension de vapeur considérable, dès la température ordinaire, permet l’évaporation rapide ;
- c) Un solvant solide : ce « plastifiant )) est également un mélange de deux corps : l’un qui est plus spécialement l’agent de plasticité : c’est la triacétine, c’est-à-dire le corps résultant de la combinaison de la glycérine avec trois molécules d’acide acétique; — l’autre qui est l’ignifugeant : c’est un éther phosphorique du phénol ou du crésol, son homologue supérieur, par exemple le triplié-nylphosphate
- CH2 — CO2 — Cil3 1
- Cil — CO2 — Cil3 C1U —CO2 —Cil3.
- triacétine.
- Une formule assez couramment utilisée est la suivante :
- Acétate de cellulose .... 100 kilogr.
- Tétrachloroéthane............... 500 —
- Alcool méthylique................ 50 —
- Plastifiant ........ 25 —
- On introduit le mélange dans des boites en bois doublées de tôle galvanisée et fermées. On laisse macérer de 48 à 60 heures. On passe ensuite le tout dans un malaxeur chauffé jusqu’à obtention d’une masse se présentant sous la forme d’un collodion très épais et sans grains. Les couleurs sont incorporées en solution dans l’alcool méthylique. On passe alors cette pâte entre les rouleaux de laminoirs chauffes par la vapeur à 65-70 degrés, et on retire des plaques épaisses de 5 centimètres qu’on met en blocs à la presse hydraulique également chauffée à la vapeur jusque vers 90 degrés. On découpe ensuite à la raboteuse en feuilles, en joncs ou en tubes. On sèche enfin pour éliminer les traces de tétrachloroéthane à 40 degrés, à raison de 24 heures par dixième de millim. d’épaisseur des plaques. On polit la surface à la presse hydraulique avec une pression de 500-kilogr. par centimètre carré, à la température de 90 degrés. La masse plastique brute se présente donc sous forme de4 feuilles de joncs ou de tubes. On utilise pour façonner les! objets cette masse chauffée sur table chauffante jusqu’à 90 degrés, ou même quelquefois on façonne à froid.
- Ainsi que nous l’avons dit, le produit ainsi préparé est plus cher que le celluloïd, mais il faut reconnaître que la fabrication est encore primitive. La seule récupération de l’air chargé de vapeurs de tétrachloroéthane amènerait sans doute une notable diminution du prix de revient.
- Au surplus, les avantages inhérents au nouveau produit, même à ce prix, lui assurent une vente progressivement croissante. L’usage le plus important est de beaucoup la fabrication de filins ininflammables. Comme pour le celluloïd, la pellicule est imperméable à l’eau, transparente et ininflammable et on peut 'espérer que bientôt tous les films seront en acétate de cellulose. Toutefois, d’après M. Paul Adam, les films coloriés, en raison de certaines conditions de fabrication, devront être encore en celluloïd. 11 n’est pas besoin d’insister sur le danger permanent que présente l’inflammabilité de ces films.
- L’imperméabilité de la pellicule résultant de l’évaporation de la solution dans le tétrachloroéthane, permet une nouvelle application : la fabrication des vernis, en particulier des vernis pour imperméabiliser les toiles d’aéroplane, l’un des problèmes les plus importants de la technique aéronautique. Citons également les propriétés isolantes de cette pellicule à la fois mauvaise conductrice de la chaleur et de l’électricité, constituant l’un des meilleurs diélectriques connus, d’où de multiples applications nouvelles ; citons la fabrication des soies et crins artificiels, celle des ampoules électriques coloriées par dépôts à la surface du verre d’une couche de vernis coloré, la fabrication d’une infinité d’objets récemment encore demandés au celluloïd, et nous aurons donné un aperçu de ce que peut être cette industrie encore naissante et exclusivement allemande, mais où il faut espérer que la France prendra un jour sa part.. A. Detœuf.
- 0C°115
- PO — OIM3 \
- 0C6H5
- triphcuylphosphalc.
- CHRONIQUE
- La ville de rochers de Risovac (Bosnie). —
- M. Gôtzinger signale, dans le Geographischer Anzeiger de juin 1906, l’existence, près de Risovac, dans le nord-ouest de la Bosnie, d’une ville de rochers dans les dolomies, en déclarant que l’on connaît peu de chose sur la morphologie des paysages rocheux de la dolomie. Il
- semble ignorer l’existence des assemblages si typiques et instructifs de Montpellier-le-Vieux, du Rajol, de Mmes-le-Vicux et de Mourèze, dans les Cévennes. Les dolomies de Risovac sont jurassiques comme celles des Causses et taillées en tours, deuls et piliers qui 'en font un véritable chaos. La fissuration, l’érosion mécanique et la corrosion
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- DOCK POUR L’ESSAI ET LE SAUVETAGE DES SOUS-MARINS 143
- chimique oui produit le phénomène dans lequel les gelées ont du intervenir aussi, l’altitude étant de 1100 mètres. Des arbres, vieux de 200 ans, ont poussé dans les fissures et leurs racines ont contribué à la désagrégation. Des portes et des fenêtres sont percées çà et là. L’action chimique a produit plus de détail de sculptures que dans les
- grès, où l’action mécanique est prépondérante. Les perforations portent le nom local de tafoni ; M. Gotzinger a tort de penser qu’il n'y aurait pas lieu de considérer cette morphologie comme un témoin d’un ancien climat diluvien, ainsi que Obst a cherché à le. démontrer pour les grès crétacés de la Bohème et de la Saxe. E.-A. M.
- DOCK ITALIEN POUR L’ESSAI ET LE SAUVETAGE DES SOUS-MARINS
- La Société Fiat-San Giorgio vient de construire un dock pour l’essai, la réparation et le sauvetage des sous-marins, dans ses chantiers de la Spezzia (Italie) (fig. 1).'
- La manœuvre'de'cet'engin, réalisé d’après les plans de l’ingénieur Laurenti, s’effectue aisément,
- sans danger installer des hommes dans l’intérieur du bateau, afin d’ohserver les déformations susceptibles de se produire au cours des plongées, f Pour assurer la sécurité de l’équipage jusqu’à cette profondeur extrême, le major César Laurenti a donc imaginé ce dock B qui affecte extérieurement la
- Fig. i. — Le dock pour sous-marin dans la baie de la Spezzia (Italie).
- du moins en principe. On introduit le sous-marin D dans une enceinte A, qu’une porte appliquée à l’intérieur ou à l’extérieur d’une couronne permet de fermer ultérieurement (fig. o). Cela fait, on peut soit enlever l’eau de cette cavité, si l’on désire visiter le navire, soit au contraire y comprimer la niasse liquide au cas où l’on veut éprouver sa carène. Aujourd’hui, en effet, les constructeurs de sous-marins doivent résoudre de nombreux problèmes. Parmi -les plus difficiles, figurent la détermination des pressions que la coque peut supporter, les répercussions qu’ont les plongées à grandes profondeurs sur les différentes parties de l’embarcation, sur le fonctionnement de la pompe à air, sur les watcr-ballasts, etc. On calcule d’ordinaire la résistance de la coque d’un sous-marin pour une immersion de 00 m. environ, profondeur maxima presque jamais atteinte au cours d’évolutions normales. Mais, quand on procède à des essais de ce genre dans les chantiers de constructions maritimes, on ne saurait
- forme d’un énorme cigare d’acier long de 71 m. sur 11 m. au bau (poutre transversale soutenant le pont) et d'une hauteur de 7 m. 25. A vide, il déplace 500 tonnes et, quand il contient dans ses lianes un sous-marin 1) flottant par 5 m. d’eau, son déplacement atteint 925 t. environ. Le tube intérieur est fermé de façon permanente à l’une de ses extrémités, tandis qu’à l’autre bout s’adapte une .porte à charnière (fig. 5). D’autre part, une série de water-ballasts, qu’on peut vider ou remplir selon les besoins, supportent ce caisson cylindrique, sorte de bassin destiné à offrir un tirant d’eau suffisant au sous-marin.
- Pour effectuer des expériences (fig. 2), les ingénieurs prennent place dans le navire qu’on calfeutre comme s’il s’agissait d’une plongée ordinaire. On ouvre ensuite le dock dans lequel le sous-marin Hotte, quoique solidement amarré sur les blocs de quille F. Après quoi on ferme la porte, de manière à constituer un réservoir hermétiquement clos renfermant
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- 144 — DOCK POUR L’ESSAI ET LE SAUVETAGE DES SOUS-MARINS
- le sous-marin immergé et, .pendant toute la durée de la plongée, les expérimentateurs qu’il abrite restent en communication téléphonique avec leurs collègues demeurés à l’extérieur.
- autres points. Il leur faut savoir si, à cette profondeur, les parois des water-ballasts offrent eux aussi une résistance suffisante à l’eau environnante, si le système d’aération fonctionne normalement, etc.
- Fig. 2. — Le dock sur cale à Rioca Trigosa [Italie). Vue du caisson à charnière sis à l'arrière.
- Une fois ces préparatifs achevés, des pompes du type centrifuge, mues électriquement, permettent d'appliquer à l’eau entourant le sous-marin dans le cylindre À la pression voulue, et de l’accroître jusqu’à celle qui correspond à une profondeur effective de 60 m. en mer. Pendant, le temps de l’essai, les techniciens exercent une surveillance active à l’intérieur de la coque. Ils notent au fur et à mesure les défectuosités qui se prô- " duisent et, le cas échéant, transmettent leurs observations par le téléphoné a leurs camarades restés à l’extérieur.
- Après avoir fait ces constatations primordiales et vu que la carène pouvait supporter les pressions suffisantes jusqu’à 50 ou 60 ni, leur examen doit encore porter sur plusieurs
- Le dock Laurenti possède une machine à vapeur et des dynamos pour actionner ses pompes et ses treuils de manœuvre H, mais n’est pas automobile comme le Viilkan del'Amirauté allemande employé au même usage et qui porte des machines lui permettant de se rendre par ses propres ressources sur les lieux du sinistre (1).
- Toutefois, le dock Fiat-San Giorgio peut également servir pour les opérations de renflouement et fonctionner comme ponton capable de soulever plusieurs tonnes. En ce cas, on hausse le navire en péril au moyen d’élingues et on le ramène à la surface par les procédés habituels.
- Jacques Bover.
- 1. Yoy. n° 2018 du 27 janvier 1912, p. 119-30.
- Fig. 3. — Coupe schématique du dock. A, tube d'acier; B, caisson; C, water-ballast; D, sous-marin; E, capot amovible; F, blocs de quille; H, treuils électriques.
- Le compte rendu de la séance de l’Académie
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahühe, rue de Fleurus, 9, à Paris,
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- LA NATURE. — N° 2096.
- 26 JUILLET 1013
- LES CADIÈRES DE BRANDIS
- Au n° 1674 de La Nature, 24 juin 1905, M. Fr. Zür-clier, le distingué directeur général du percement du
- Castellane). Ces rochers, qui diffèrent sensiblement des « cités dolomitiques » du Midi, sont ce que j’ai vu de plus remarquable dans ce genre. Le calcaire gris-blanc (jurassique) qui les compose, parfois ' , bariolé de lichens, est très dur, gra-
- nuleux et remarquable par sa stratification régulière, qui facilite la formation de diaclases et la décomposition finale en énormes blocs, qui jonchent les alentours. Sans être nullement enclin à donner libre cours aux fantaisies comparatives, on ne pourra guère éviter, dans une description succincte et fidèle
- Fig. i.
- Tours occidentales.
- Lœlschberg, a fait connaître ce site remarquable des Basses-Alpes, situé entre Castellane et le grand canon du Yerclon. Mais les nouvelles photos (1910) et indications suivantes méritent cl’ètre publiées.
- Fig. 3. — La Tourelle.
- Le nom vient du terme « cadieros », chaises, parce que les habitants ont comparé ces rocs à des chaises gigantesques.
- On y accède assez facilement, surtout par le col de Lèque et le versant Nord (3 heures environ de
- 41° année. — z° semestre.
- Fig. 2.
- Grande brèche.
- de cette région, de se servir de termes tels que remparts, tours, fossés, brèches et meurtrières. Les Cadières sont également remarquables par la forêt de pins qui, dense et belle sur le versant Nord, forme encore des massifs pittoresques au milieu des rochers; la flore y est déjà en partie subalpine. On y jouit également d’une vue étendue, remarquable surtout sur la région des canons, au sud-ouest, et sur les sommets souvent neigeux du Haut-Verdon. On jugera de l’échelle par la vue générale (fig. A) sur la paroi sud du Grand Rempart (environ 200 111. de haut, en tout; à droite, se distingue à peine la svelte « Tou-
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- 146 = UN MUSÉE DE TÉLÉGRAPHIE
- relie »); ce rempart domine un cirque d’éboulis, à droite duquel se voient les maisons du hameau de
- Brandis, bâti auprès d’une bonne source, à environ 1000 m. d’altitude.
- Au milieu du fossé du Petit Rempart se trouve un aven dont je n’ai pas pu estimer la profondeur ; à l’extrémité du premier rempart se dressent les tours occidentales (fig. 1); la Grande Brèche du rempart principal montre en bas une tour penchée, et, à la partie Est du Grand Rempart, dans une meurtrière qui le traverse départ en part (fig. 5), la plaque de roche est cassée en deux; la surface même du rempart est hachée en lapiaz crevassé.
- Dans l’ensemble, le phénomène fait voir quelle est la réelle importance de la fissuration, comme élément primordial de la destruction des roches par érosion hydraulique ou atmosphérique, importance que plusieurs géologues éminents (en Suisse notamment) s’obstinent encore à nier, contre toute évidence. F. Mader.
- La présence d’un aven dans ces roches est particulièrement intéressante par son altitude; elle témoigne d’une ancienne circulation d’eau sur les hauts plateaux, en corollaire de celle qui a creusé jadis les trente avens, actuellement connus (depuis 1905), des plateaux de Canjuers, au sud du Yerdon. La cassure deux fois coudée de la meurtrière fait voir dans quelles espèces de fissurations préexistantes
- ont pu s’établir et s’agrandir les avens ; on rencontre des exemples et dispositifs analogues dans les murailles dolomitiques des Causses lozériens, parmi les falaises des vallées du Tarn, de la Jonte, etc. ; le double coude de la meurtrière explique encore comment l’intérieur des avens présente des plates-formes qui les décomposent en plusieurs étages.
- La morphologie comparée des chaos rocheux du type des Cadières est donc extrêmement instructive : il faut se rappeler, en effet, que des avens ont été reconnus aussi à Montpellier-le-Vieux (Aveyron), au Bois de Païolive (Ardèche), à l’Oucane de Chabrières (Hautes-Alpes), au Parmelan et au Désert de Platé (Haute-Savoie), au Forçai (Andalousie), au Silbern (Suisse),
- Fig. 5. — Meurtrière.
- au Gottesaekcr-feld (Bavière), etc., bref dans tous les lapiaz et villes de rochers dont nous avons donné ici maintes descriptions.
- Fig. 4. — Cadières de Brandis. Vue générale.
- UN MUSÉE DE LA TÉLÉGRAPHIE
- Sur l’initiative de M. Massé, ministre des Postes et Télégraphes et de M. Dennery, inspecteur général des Postes, vient d’être ouvert au 107 de la rue de Grenelle un Musée des Postes et Télégraphes, dont l’installation fut confiée à M. Pecquet, agent-mécanicien principal.
- Ainsi se trouve réunie la collection presque complète de tous les appareils, qui se succédèrent depuis celui de Chappc jusqu’à celui de Baudot, lequel est actuellement le dernier mot du perfectionnement.
- La description de tous ces appareils constituerait
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- UN MUSÉE DE TÉLÉGRAPHIE
- un travail sortant du cadre d’un journal, mais il peut au contraire être intéressant de rappeler, à cette occasion, les étapes successives de la télégraphie et de signaler les quelques appareils qui en constituent, en quelque sorte, la synthèse, les autres n étant que des perfectionnements dérivant du meme principe.
- Claude Chappe fut le premier qui organisa en France un réseau complet de transmissions par signaux. Faut-il rappeler en quelques lignes ce que fut son invention?
- Surdeshauteurs, de distance en distance, il plaçait un appareil composé de trois pièces à sa partie supérieure et dont chacune se commandait séparément. La plus grande de ces pièces était un parallélogramme très allongé aux extrémités duquel deux autres pièces pouvaient prendre chacune sept positions. Les différentes combinaisons obtenues permettaient d’exécuter 196 figures différentes.
- Des opérateurs spéciaux lisaient ces signaux à l’aide d’une lunette et les transmettaient au poste suivant. Par temps clair, on arrivait à recevoir une dépêche, à Lille,
- 20 minutes après son départ de Paris.
- C’est d’ailleurs cette ligne qui fut la première installée (août 1794) et le premier télégramme officiel transmis, le fut le 1er septembre 1794 pour annoncer à la Convention que la ville de Condé venait d’ètre reprise aux Autrichiens.
- Chappe mourut en 1805, mais son invention resta en service jusqu’en 1842, époque à laquelle furent construits les premiers appareils électriques susceptibles de recevoir une application pratique.
- La première préoccupation des autorités, lors de cette importante transformation, fut de pouvoir utiliser le personnel qui ne connaissait que les signaux Chappe. A cet effet, MM. Foy et Bréguet construisirent un appareil (fig. 5, n° 2) qui les reproduisait en partie. 11 est formé de deux transmetteurs indépendants,
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- correspondant chacun avec une aiguille indicatrice.
- Ces aiguilles, moitié noires et moitié blanches, peuvent prendre chacune huit positions autour de leur centre; deux horizontales, deux verticales, et quatre à 45 degrés de chacune des autres, ce qui donne un nombre total de 64 signaux disponibles. En tournant chacune des poignées des deux transmetteurs, on obtient un mouvement correspondant
- des aiguilles.
- L’appareil de Pouget-Maison-i neuve (fig. 5) était sensiblement le même, mais: rein nissait tous ses appareils sur le même poste et possédait, en outre, un galva-h noscope.
- Bréguet construisit ensuite un appareil à. .cadran (fig. 5) (dont l’idée première appartient à un Anglais, Wheats-tone), qui n’est pouf ainsi dire plus employé actuellement. Les premiers essais en furent faits en France en juin 1844, sur le chemin de fer de Paris à Versailles.
- Le manipulateur consiste en un cadran de laiton sur lequel sont gravées les vingt-cinq lettres de l’alphabet, plus une croix et, au-dessous, les nombres de 1 à 25 ou seulement de 1 à 10, plus quinze signes conventionnels. Les mêmes indications se trouvent portées sur le cadran récepteur et, au fur et à mesuré de la transmission, une aiguille indique les lettres touchées par le manipulateur.
- Un grand nombre d’appareils analogues furent construits par Drescher, Paul Garnier, Mouilleron, Gloesener, Lippens, Kramer, Siemens etllalskc, etc. Il convient de signaler particulièrement celui de Cacheleux (fig. o, n°5) qui possédait un cadran interchangeable permettant d’envoyer et de recevoir soit les caractères de l’alphabet romain, soit les signaux Chappe, toujours dans le but d’utiliser, au besoin, l’ancien personnel.
- Froment remplaça le manipulateur circulaire par un clavier (fig. 2) qui donnait une plus grande rapidité de transmission.
- Fig. i. — Appareil Hughes.
- Fig. 2. — Appareil à cadran de Froment avec manipulateur à clavier.
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- 148 .. :: = UN MUSÉE DE
- Presque simultanément apparaissait le « Morse » qui apportait encore une vitesse supérieure. Un volume pourrait être écrit sur les nombreux perfectionnements qu’y apporta la sagacité des inventeurs. Il est encore actuellement très employé; et ce qui fit sa vogue, c’est qu’il fut le premier à ne plus transmettre des signaux fugitifs, ce qui permettait un contrôle plus facile. Les premiers appareils étaient à pointe sèche (fig. 5, n° 7), c’est-à-dire qu’ils gaufraient le papier au lieu de l’encrer comme actuellement. À. cet effet, l’énergie indispensable étant asséz grande, il fonctionnait par relais, autrement dit, le. courant de la ligne étant nécessairement trop: faible, se contentait de déclancher un contact (que l’on voit à droite de la figure) lequel déclanchait à son tour un électro-aimant plus fort, mû par une pile indépendante, qui agissait sur la pointe destinée à gaufrer le papier (côté gauche de la-figure). .
- Une importante étape fut franchie avec l’appareil imprimant de Hughes (fig. 1). 11 diffère de tous les autres en ce sens qu’il est surtout mécanique, l’action électrique se limitant à l’émission d’un courant très court, lorsque la roue des types est dans la position voulue.
- i^.vUne seule onde élëctrique suffit donc à imprimer une lettre en caractère romain. Les appareils de transmission et de réception, basés sur le synchronisme, sont identiques et manipulés par un clavier contenant autant de clefs qu’il faut imprimer de lettres ou signes.
- C’était là déjà un progrès considérable. L’invention de Baudot (fig. 5, n° 6) vint faire faire un nouveau pas à la télégraphie rapide. L’appareil Baudot permet la transmission multiple de 2, 5, 4, 5 et même 0 dépêches différentes avec six appareils différents, en même lemps.el sur la même ligne. Pour les grandes lignes très encombrées, on réalise ainsi une économie de temps considérable. Cet appareil, véritable merveille d’ingéniosité, est d’ailleurs employé pour toutes les communications internationales.
- 11 fut - inventé par Émile Baudot, emplmàf des lignes télégraphiques à Paris et construit en 1875-1876; il fit le service Paris-Bordeaux• en 1877. Depuis,-il ne. cessa d’être perfectionné par son inventeur qui---y travailla toute sa vie et y travaillait encore il y a quelques années quand la mort vint le surprendre.
- Cet appareil est extrêmement compliqué, mais nous allons essayer de résumer en quelques lignes ses principales caractéristiques. ' 1
- Un bureau central peut, s’il est muni d’un certain nombre de ces appareils Baudot, les .grouper en nombre variable sur les lignes. à' desservir,: suivant l’intensité du travail à certaines heures de la journée ; dans ce cas, et c’est là le point capital, rien n’est changé dans le mode de transmission.
- La manipulation en est très simple; l’employé n’a qu’à manœuvrer un clavier de cinq touches et
- TÉLÉGRAPHIE....................-..................:
- l’impression se fait en caractères ordinaires romains.
- Chaque signal représentant une lettre se compose de cinq courants, positifs ou négatifs, lancés successivement sur la ligne, alors même que les touches sont manœuvrées ensemble.
- Ce résultat est obtenu par l’emploi d’un distributeur placé au poste de départ et qui met successivement en communication avec la ligne chacune des touches du clavier.
- Si donc le distributeur fait un tour par seconde, chacun des courants émis a une durée, de 1/5 de. seconde.
- Au poste d’arrivée, un distributeur absolument semblable et réglé synchroniquement avec le premier, lance chacun des cinq courants dans un nombre égal d’électro-aimants dont les armatures polarisées sont mises en action par les courants positifs et restent, au contraire, insensibles aux courants négatifs.
- L’idée du distributeur peut sc concevoir facilement en prenant un exemple tangible : supposons qu’avec une seule conduite, nous cherchions à alimenter cinq fontaines au moyen de cinq réservoirs remplis de liquides différents, il nous suffirait de prendre deux robinets à cinq voies, tournant à la même vitesse et d’en placer un à chaque extrémité de la conduite. Pendant que le premier ouvrirait le réservoir n° 1, le deuxième mettrait la conduite en communication avec la fontaine n° 1, et ainsi de suite.
- En supposant que la capacité du tuyau fût négligeable devant son débit, on pourrait alimenter les cinq fontaines avec des liquides différents, sans avoir à craindre le moindre mélange.
- Dans la position du repos, les touches du manipulateur lancent sur la ligne des courants négatifs et des courants positifs, lorsqu’au contraire elles sont abaissées; il en résulte qu’en attaquant une ou plusieurs touches à la fois, on peut produire 52 signaux distincts, provenant des 52 combinaisons possibles.
- En numérotant les touches, on peut représenter en un tableau les combinaisons correspondant aux 52 lettres ou signes, lesquels, grâce au changement de la roue des types, peuvent être doublés pour former les chiffres.
- Comme nous le disions au début de cet article, nous n’avons essayé que de déterminer les différents appareils-types qui résument un peu l’histoire de la télégraphie en France, mais il est inutile de signaler que non seulement chez nous, mais encore à l’étranger, il fut construit un nombre considérable d’appareils et que le seul musée qui vient d’être créé en possède pour sa part une imposante réunion, dont la description ferait la matière de plus d’un volume.
- Ajoutons qu’en dehors de la partie télégraphie, d’importantes collections concernant tout ce qui a trait aux transmissions postales et à la correspondance pneumatique sont en voie d’installation et que
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- UN MUSEE DE TELEGRAPHIE
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- F ensemble constituera un musée digne de notre administration postale qui, quoi qu’on en dise, est
- parmi les plus sérieusement organisés des services européens. Nous aurons peut-être l’occasion de parler un jour de cette autre partie du musée et de résumer, comme nous l’avons fait pour la télégraphie, l’histoire de la poste, en tant que matériel postal, et ses perfectionnements successifs.
- IIemriqiiez-Piiillice.
- 1. Réduction de Vappareil Chappe (modèle dit de Milan) le plus perfectionné de la série. —
- 2. Appareil électrique français de Bréguet à deux indicateurs et transmettant les signaux Chappe. — 3. Appareil électrique français de Pouget-Mai-sonneuve transmettant
- les signaux Chappe (Poste complet). — 4. Premier appareil à cadran de Bréguet avec manipulateur \à engrenages. — 5. Appareil à cadran de Cacheleux comportant ses indicateurs d’appel avec cadran interchangeable permettant l’emploi des signaux Chappe ou des caractères romains.— 6. Installation Baudot double.— 7. Ancien appareil Morse à pointe sèche fonctionnant par relais et construit par Bréguet.
- Fig. 3.
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- LES INSECTES AUXILIAIRES
- dans la lutte contre les insectes pathogènes.
- La Nature a déjà parlé (n° 2050) d’un procédé
- de guerre aux insectes, qui consiste à trouver et à aider la multiplication d’un insecte parasite de l’espèce qu’on veut détruire. Les insectes parasites pondent leurs œufs dans l’œuf, la larve ou la nymphe d’un autre insecte que leurs larves dévorent ensuite.
- L’homme a tiré parti de cette lutte entre espèces en étudiant et propageant les parasites des insectes nuisibles qui ravagent les cultures.
- Les insectes parasites ne sont pas les seuls auxiliaires ide l’homme dans cette lutte sans cesse renaissant*); d’autres, les insectes ento-mophages, peuvent lui être tout aussi utiles et méritent qu’il leur porte attention et intérêt. On a donné le nom d’insectes entomophages à ceux qui se nourrissent d’autres insectes, soit à l’état larvaire, soit à l’état adulte.
- Depuis quelques années, on utilise les deux sortes d’insectes, parasites et entomophages, pour défendre les cultures contre les ravageurs, pour arrêter la pullulation de ceux-ci qui ne tarderaient pas, s’ils se multipliaient sans limites, à faire disparaître certaines espèces végétales et, par suite, les animaux qui s'en nourrissent et même l’homme qui utilise plantes et hêtes. Comme toujours, l’homme aura la victoire!
- Les beaux succès remportés par les agronomes en utilisant les insectes auxiliaires dans la lutte contre les ennemis des cultures ne devaient pas tarder à être étendus au domaine médical et vétérinaire. Et, en effet, le Dr Brumpt, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris (*), vient d’avoir l’idée d’appliquer aux insectes pathogènes pour l’homme
- i. Presse médicale, 5 mai 1913.
- et les animaux, les méthodes de défense utilisant d’autres insectes parasites ou entomophages.
- Il s’est adressé tout d’abord aux tiques, ces insectes qui, à l’état adulte, vivent en parasites sur les animaux domestiques auxquels ils transmettent
- diverses maladies contagieuses.
- Ayant trouvé sur des cerfs de la forêt de Chantilly des tiques de l’espèce Ixodes ricinus (') dont quelques-unes étaient parasitées par un petit hymé-noptère chalci-dien, Ixodipha-gus Caucurtei, le I)1'Brumpt éleva de ces Ixodipha-gus et réussit à infester expérimentalement un grand nombre de tiques, non seulement de l’espèce Ixodes ricinus, mais encore d’autres espèces : Rhipicephalus san-guineus, Dermacentor reticulatus, Dermacentor venuslus. Or, si l’on songe que YIxodes ricinus propage la piroplasmose bovine, connue en France sous le nom de mal de brou, que le Rhipicephalus sanguineus transmet au chien une autre piroplasmose grave provoquant de l’ictère et de l’hématurie, que le Dermacentor venuslus communique à l’homme, aux Etats-Unis, la fièvre pourprée des Montagnes Rocheuses, sorte de typhus qui cause chaque année de nombreux décès et empêche l’exploitation de vastes régions fertiles, on comprendra toute l’importance de cette découverte.
- Déjà, aux Etats-Unis, on s’était préoccupé des Dermacentor, de nombreuses missions avaient été envoyées, plusieurs laboratoires créés pour l’étude
- 1. lu’Ixodes ricinus est une tique très commune, qu'on trouve fréquemment sur les oreilles des chiens de chasse et des chiens de berger. Le mâle n’a que quelques millimètres de long, mais la femelle, une fois gorgée de sang, dépasse ! centimètre et ressemble alors à une graine de ricin.
- Fig. i. — Ixodiphagus Caucurtei femelle en train de pondre dans une nymphe à jeun i’Ixodes ricinus. Grossi environ 40 fois.
- Fig. 2. — Ixodiphagus Caucurtei femelle. Grossi environ 40 fois (d’après Brumpt).
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- LES DOMAINES AGRICOLES DE LA VILLE DE PARIS ...... 151
- des procédés de destruction de ces parasites. Jusqu’à présent, on ne connaissait comme moyens d’extermination que la suppression par les pièges, les poisons, le fusil, de tous les animaux reconnus comme porteurs de larves ou de nymphes de Der-macentor, la destruction des tiques sur les animaux domestiques après capture manuelle ou par immersion dans des bains d’acide arsénieux et de goudron, et enfin les incendies de broussailles. L’introduction et l’acclimatation en Amérique de 1 ’Ixodiphagus Caucurtei sera un nouveau moyen de défense, très efficace, et certainement moins coûteux et moins pénible que les précédents.
- L’Ixodiphagus Caucurteie&t, nous l’avons dit, un petit hyménoptère chalcidien ayant à peine 1 millimètre de long (fîg. 2). L’adulte se rencontre en France, d’avril à novembre. Aussitôt après son éclosion, il s’accouple et la femelle recherche une tique pour y pondre ses œufs. La ligure 1 montre une femelle d'Ixodi-phagus enfonçant son dard dans une nymphe d’Ixode et y introduisant ses œufs, au nombre de 5 à 10. Les œufs,une fois pondus, se développent rapidement aux dépens de l’hôte et, dans la belle saison, se transforment en 4 à 6 semaines en adultes qui sortent de l’Ixode parasité (fig. 5). Le Dr Brumpt a pu ainsi obtenir plusieurs générations par an.
- Dans les régions où vit Y Ixodiphagus, et en particulier à Chantilly et à Fontainebleau, on ne ren-
- contre aucun Rhipicephalus sanguineus, probablement parce que ce dernier est détruit par son parasite. Par contre, les Ixodes ricinus ne sont pas tous disparus, parce qu’ils continuent de se reproduire toute l’année tandis que Y Ixodiphagus ne pond que pendant la belle saison, et que, de plus, l’humidité, favorable aux Ixodes, lui est nuisible, ce qui limite son pouvoir de destruction.
- Le Dermacentor venustiis, qui ne se rencontre dans les Montagnes Rocheuses que de mars à septembre, a beaucoup plus de chances d’être atteint, et, dit le Dr Brumpt, « on arrivera certainement, si rilyménoptere veut bien s’acclimater dans les Montagnes Rocheuses, ce qui est probable, à une destruction efficace et considérable de la redoutable tique. En tout cas, des expériences d’acclimatement doivent être tentées et nul doute qu’entre les mains du savant directeur du Bureau de l’Entomologie L. 0. Howard et la pléiade de ses dévoués collaborateurs, cette tentative ne soit couronnée de succès ».
- Ainsi, ce que l’on a réussi en agriculture, commence à s’étendre à l’homme et aux animaux. Rien n’a plus d’intérêt pratique que l’étude des précieux auxiliaires qui sont capables de nous débarrasser de nos mortels ennemis, et jamais plus que dans ces recherches, l’accroissement de notre savoir ne produira plus immédiatement un accroissement de notre pouvoir. René Merre.
- Fig. 3. — Nymphe i’Ixodes ricinus dans laquelle se sont développés des Ixodiphagus. On voit le trou, par lequel ils sont sortis. Grossi environ 20 fois (d’après Brumpt).
- LES DOMAINES AGRICOLES DE LA VILLE DE PARIS
- Le principe de l’épuration des eaux d’égout par le sol naturel, avec exploitation agricole, a conduit la Ville de Paris à acquérir des domaines appropriés dont elle cherche à tirer un revenu qui diminue d’autant les frais occasionnés par la mise en pratique du principe rendu obligatoire par la loi de 1889.
- La surface totale des terrains irrigués, répartis comme nous l’avons indiqué précédemment, est de 5150 hectares. Tous ces terrains, dits d’épandage, n’appartiennent pas à la ville; les communes avoisinantes ayant accepté de recevoir les eaux d’égout, les propriétaires en usent selon leurs besoins, sans que l’administration puisse les obliger à augmenter leur consommation. Ce système présente donc une grosse imperfection, puisque les eaux peuvent, être inutilisées en grande partie à une période quelconque de l’année et selon la nature de la culture effectuée sur les terres. La lacune a été comblée par l’achat, par la Ville de Paris, de diverses propriétés pour la plupart louées à des fermiers auxquels les
- dispositions adoptées par les récents cahiers des charges imposent l’obligation de consommer une quantité d’eau déterminée chaque jour.
- Le domaine d’Asnières, d’une contenance de 6 hectares seulement, sert actuellement de champ d’expériences pour épuration biologique de toute nature. Une partie est louée à des pépiniéristes; le reste constitue le jardin modèle.
- Le domaine d’Achères et celui des Fonceaux, dont la contenance totale est de 800 hectares, sont loués à deux fermiers qui se livrent presque uniquement à la culture maraîchère. Les baux ayant été établis antérieurement à la rédaction, du cahier des charges actuel (1908), ces fermiers bénéficient d'une certaine liberté, surtout quant à la consommation d’eau. Le renouvellement de leurs baux précisera leurs obligations. Le domaine du Picquenard, de 200 hectares, est comme un champ d’expériences pour l’épuration exploité en régie directe par la Ville de Paris. Ces trois domaines font partie de ,1a plaine d’Achères qui comporte, en outre, des réserves boisées et des
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- LES DOMAINES AGRICOLES DE LA VILLE DE PARIS
- plantations de peupliers dont la superficie totale atteint une centaine d’hectares. À Méry-Pierrelaye, la ferme de la Haute-Borne, qui a une superficie de 307 hectares, est' louée à un fermier d’après les dispositions du nouveau cahier des charges. Enfin, le domaine des Grésillons, dans la plaine de Car-rières-Triel, est également loué ; sa superficie est de 84 hectares.
- L’utilisation agricole des eaux d’égout a donné lieu à tant de polémiques qu’il nous est impossible de ne pas étudier, avec quelques détails, ce qui se fait actuellement dans les domaines concédés ou exploités en régie directe.
- Le cahier des charges interdit formellement de cultiver des légumes ou fruits poussant à ras du sol et destinés à être mangés crus : aulx, oignons, radis, concombres, fraises, etc. Mais, ainsi que nous l’avons dit, ce cahier des charges n’a été mis en vigueur qu’en 1908 et, seules les fermes de la Haute-Borne et des Grésillons doivent en respecter les.termes.
- Partout ailleurs, les fermiers, n’étant pas obligés de consacrer une forte, partie de leurs terrains loués en prairies naturelles, pratiquent'lai' culture maraîchère. On y rencontre d’immenses champs d’artichauts, de
- choux, d’épinards, de haricots, de poireaux, de pois, de carottes.
- Quelle est la valeur nutritive de ces plantes? Lorsque le cultivateur n’est pas astreint à une consommation régulière d’eau (plaine d’Àchères), ces divers légumes ont la même valeur nutritive que ceux récoltés partout; mais lorsqu’ils sont forcés d’eau, leur qualité devient inférieure et leur conservation est de moins longue durée. Ce dernier inconvénient est de peu de valeur puisque ces légumes sont immédiatement dirigés sur les Halles de Paris aussitôt après leur récolte. L’année 1910, année de grande sécheresse, ayant entraîné des pertes considérables dans la culture maraîchère, la plaine d’Asnières et celle de Gennevilliers furent favorisées par l’abondance des eaux et les propriétaires et fermiers firent, comme on dit, des affaires d’or. Sans leurs envois, il est certain que le prix des légumes eût augmenté dans une forte proportion. Tous les Parisiens ont. donc consommé des légumes sortant des champs d’épandage; aucun ne s’est plaint de leur qualité : c’est la meilleure
- Un drain dans la plaine d’Achères.
- réponse à faire aux alarmistes prétendant que tous les légumes arrosés à l’eau d’égout sont intoxiqués.
- D’ailleurs il est utile de remarquer que le système d’arrosage tel qu’il est compris, isole complètement les plantes de l’eau sale. Cette eau, recueillie aux bouches disséminées de distance en distance, arrive sur le terrain de culture par une canalisation principale alimentant des rigoles creusées à 2, 5 ou 4 m. les unes des autres. Les planches de culture sont limitées par ces rigoles dont les eaux ne peuvent jamais noyer le sol; elles s’infiltrent purement et simplement et ont déjà subi un commencement de filtrage lorsqu’elles atteignent les racines des plantes.
- Dans la plaine d’Achères, la Ville de Paris s’était réservé, dès le début, quelques hectares destinés à divers essais. Un conseiller municipal avait demandé qu’il fut procédé à une plantation de peupliers ; cette essence absorbant une forte quantité
- d’eau, il était pos-sihle d’y jeter le surplus de celle , I que les cultivateurs n’utiliseraient pas à certaines époques de l’année, pendant les semailles par exemple. Le système donnait de bons résultats, mais les jeunes plants, rapprochés, étaient d’une venue trop lente. On résolut alors de les éclaircir ; le résultat fut excellent et
- la petite plantation a pris, depuis, une vigueur très appréciable. Cet essai a eu pour conséquence une nouvelle utilisation de terrains fortement irrigués, qui paraît satisfaisante. On a affecté, toujours dans la plaine d’Achères, ou plus exactement sur le plateau, en bordure de la forêt de Saint-Germain, un certain nombre d’hectares à une plantation de peupliers. Mais les jeunes arbres ont été placés en rangées distantes de 10 m. les unes des autres. Cette disposition a permis de livrer le terrain libre, entre les rangées, à la culture du maïs, qui nécessite un labour. Le labour est en effet indispensable à la purification des eaux ; sans ce travail superficiel, le sol se recouvre rapidement d’une boue, dans le cas d’arrosage intensif, se colmate et devient « inabsorbant ». Ces terres sont données gratuitement au fermier qui y trouve son avantage puisqu’il en tire une excellente récolte de maïs vert.
- Certains fermiers ont tenté la culture de l’osier. Les résultats n’ont pas paru très intéressants; la plante n’étant pas de toute première qualité n’a pas trouvé d’acquéreurs.
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- LES DOMAINES AGRICOLES DE LA VILLE DE PARIS ::: :::.:::: 153
- Signalons enfin, à Adhères, le jardin modèle livré principalement à la culture des plantes, arbres et arbustes d’agrément.
- L’exploitation de la ferme de la Haute-Borne, dans le domaine de Méry-Pierrelaye, se différencie totalement des précédentes. Ici, en effet, le cahier des charges a imposé aux concessionnaires certaines obligations culturales. Il ne faut pas oublier que le but fondamental de ces exploitations agricoles est l’épuration avec utilisation agricole des eaux d’égout. « L’exploitation culturale, dit le cahier des charges, devra être conduite de manière à se prêter à des irrigations intensives, principalement pendant les mois de décembre à juin. » Un plan de culture est établi, comportant une grosse surface réservée à la prairie naturelle. Une fois adopté par P administration, aucune modification ne peut y être apportée
- bêtes sont au pré; de loin en loin, des abris ont été élevés pour les recevoir pendant la nuit. En hiver la nourriture se compose exclusivement de maïs ensilé et de betteraves. L’usage du foin est inconnu.
- Le sol de cette région est naturellement très aride : quelques centimètres de terre végétale sur du calcaire. L’herbe ne croit donc que par l’eau chargée d’éléments azotés qui est déversée en permanence sur ce sol. Et le lait recueilli n’est qu’une épuration naturelle des eaux des égouts parisiens! Il est d’ailleurs excellent.
- L’exploitation agricole des Grésillons, dans le domaine de Carrières-Triel, présentant une grande analogie avec celle de la plaine d’Àchères, nous n’en parlerons que pour mémoire, réservant quelques lignes au domaine du Picquenard mis en régie directe par la Ville de Paris.
- Une vanne de distribution d'eau dans la plaine d'Achèves.
- par le fermier. De plus, le fermier doit utiliser chaque jour une moyenne de 40 000 m3 d’eau. En présence de ces obligations, la Ville de Paris ne peut être exigeante quant au prix de la location qui a été établi à raison de 5 francs l’hectare, tandis qu’il est de 40 francs dans la plaine d’Àchères.
- À la Haute-Borne, la culture maraîchère est à peu près insignifiante : par contre, les eaux d’égout, refoulées par l’usine de Pierrelaye, irriguent constamment d’immenses prairies naturelles sur lesquelles on fait de l’élevage. On peut dire que cet élevage est intensif, la poussée de l’herbe sans cesse irriguée étant extrêmement rapide. On a divisé le domaine en pacages séparés par des barrières ; dès que, dans l’un des pacages, l’herbe a atteint le degré de maturité voulu, on y dirige d’abord les vaches qui prennent ce qui leur plaît. Les bœufs, les remplacent ensuite lorsqu’elles ont été acheminées sur un autre pacage neuf, puis les chevaux continuent et enfin les moutons qui procèdent, comme on sait, à un nettoyage complet.
- Il n’existe pas d’étables. Hiver comme été, les
- La solution adoptée par la ville, qui consiste à exploiter elle-même un domaine de 200 hectares, ne manque pas d’originalité. Le système ne présente aucun inconvénient. L’exploitation marche d’ailleurs à merveille.
- Dès l’origine, on s’est inquiété seulement d’utiliser le domaine au mieux des intérêts de la ville, en assurant une consommation d’eau importante ; toute latitude était laissée à l’exploitation quant à la quantité de lait produite. L’exploitation se faisait alors normalement. Mais, depuis l’an dernier, le domaine du Picquenard se vit imposer la charge d’alimenter en lait la maison des vieillards de Nanterre qui dépend de la Préfecture de Police. Cette obligation de produire une quantité de lait, autant que possible invariable chaque jour de l’année, entraîne l’administration à concevoir ce que nous appellerons volontiers un nouveau mode de recrutement des vaches laitières. Alors qu’auparavant ces animaux étaient laissés au repos environ pendant trois mois à quatre mois avant le vêlage, on tire maintenant de la vache tout ce que l’on peut et on la vend pour
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- la remplacer aussitôt par une autre plus productrice. Cependant les vaches de qualité exceptionnelle peuvent être gardées ainsi que leurs veaux. A priori le système parait désavantageux, mais il faut bien observer qu’il est généralement pratiqué dans la plupart des fermes qui tirent de leur lait leur unique revenu.
- Il existe actuellement au Picquenard 120 vaches, 16 bœufs, 8 chevaux et 10 veaux; la production journalière moyenne est de 1000 à 1100 litres de lait que l’on pasteurise aussitôt pour l’expédier.
- Les cultures à l’eau d’égout, telles qu’elles sont pratiquées au Picquenard, peuvent servir de modèle à tontes les exploitations analogues. Elles ne se font pas à plat, mais sur billon, chaque billon recevant deux rangs de plantes et étant séparé de son voisin par une rigole assez profonde dans laquelle circule l’eau. Pendant l’hiver, le sol étant nu, on creuse une rigole supplémentaire au milieu de chaque billon afin d’augmenter la quantité des eaux à épurer.
- L’eau d’égout, excellente pour les plantes à production verte, ne convient nullement aux céréales; la végétation est, en effet, trop rapide; la paille verse, étant trop remplie d’eau, et le grain se nourrit mal et incomplètement. Mais la culture maraîchère n’est.très avantageuse que pour le cultivateur. On fait des pois, de la pomme de terre hâtive, puis, à partir du mois de juillet, on repique sur ces sols des poireaux, des choux, du céleri, etc. La grande culture réussit parfaitement : betteraves, maïs vert, vesces, avoines coupées en vert et prairie. Au Picquenard les prairies naturelles ne sont pas considérées comme étant favorables à l’irrigation intense. On sait, en effet, que plus la terre est aérée, mieux s’effectue l’oxydation des matières tenues en suspension dans les eaux d’égout ; or, les prairies sont des terrains non remués qui, de plus, prennent peu d’eau en hiver, c’est-à-dire à une époque de l’année où il faudrait, au contraire, augmenter la consommation puisque la culture maraîchère est suspendue.
- Les cultures à l’eau d’égout produisent relativement beaucoup, mais elles nécessitent des nettoyages
- très fréquents du sol (n’oublions pas que le Picquenard doit, avant tout, consommer de l’eau). Ainsi le rendement en betterave demi-sucrière, qui est l’espèce paraissant convenir le mieux, atteint 55 000 kg l’hectare, sur certains espaces, et, sans que l’on puisse en connaître la raison, on a même constaté des rendements de plus de 200000 kg.
- L’installation générale de la ferme a été faite pour répondre aux idées modernes. Deux grandes vacheries ont été construites, avec pavillon central pour le personnel de garde, rails permettant aux vagon-nets chargés d’aliments de circuler dans les allées centrales d’où les aliments sont distribués aux animaux, larges espaces derrière pour faciliter l’enlèvement du fumier; Nous signalerons la mise en usage d’un appareil appelé la Source qui règle l’arrivée de l’eau devant chaque animal. C’est une simple coquille pourvue d’une grille basculante sous la pression du mufle; dès que l’animal veut boire il appuie instinctivement sur la grille dont l’extrémité soulève une tige de clapet ouvrant automatiquement l’arrivée de l’eau. Celle-ci ne pénètre donc dans la coquille que lorsque l’animal boit.
- Le principe de la distribution des eaux est le même dans chaque région. On établit un réseau de conduites en ciment armé; les diamètres de ces conduites varient de 0 m. 50 à 1 m. 10. Chaque réseau est divisé en zones ou sécheurs commandés par des robinets-Vannes. De distance en distance, les conduites sont pourvues de tubulures de 0 m. 50 de diamètre auxquelles se raccordent les branchements des bouches d’irrigation qui constituent les organes principaux de la distribution. Après leur passage à travers le sol, les eaux sont recueillies par des drains en tuyaux se déversant dans d’autres à ciel ouvert, sortes de canaux qui se jettent soit dans la Seine, soit dans l’Oise, selon les régions. Les lois qui ont assuré l’organisation et le contrôle du Service de l’assainissement de la Seine, ont fixé à 40 000 m3 par hectare et par an la quantité d’eau d’égout à utiliser par les exploitations agricoles. La culture libre n’est pas assujettie à cette obligation. Lucien Fournier.
- LE MOTEUR A COMBUSTION DIESEL
- (Système Junkers.)
- Dans un précédent article de La Nature (11 novembre 1910) nous avons indiqué les avantages thermiques et économiques du moteur à combustion Diesel. Nous y avons décrit le moteur Diesel à quatre temps et indiqué ses applications comme moteur fixe, en ajoutant que ce moteur avait un champ beaucoup plus vaste et que sa place était tout indiquée pour la propulsion des navires de haute mer. C’est cette nouvelle application qui a fait le sujet du second article paru dans le numéro du 22 juillet 1911 de La Nature. Nous y montrions,
- au point de vue navigation de haute mer, les avantages de ce moteur, avantages que nous rappellerons brièvement et qui sont les suivants :
- Augmentation considérable du rayon d’action du navire, par suite de la consommation réduite par cheval-heure de ce moteur (0 kg 200 de pétrole) qui fait que, pour la même puissance, le poids de combustible embarqué est réduit au quart ou au cinquième de celui nécessaire pour un moteur à vapeur. — Suppression des chaudières et des tuyauteries de vapeur avec leur sujétions. — Suppression du per-
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- sonnel de chauffe. — Diminution notable de l’emplacement occupé par le moteur ainsi que du personnel des machines. — Sécurité trcs grande par suite de la consommation d’huiles lourdes difficilement inflammables. — Suppression de la fumée, chose très importante pour des navires de guerre.
- Après avoir décrit le moteur marin Diesel à deux temps et simple effet tel qu’il est construit par la Maschinenfabrik Augs-burg-Nürnberg et par les diverses usines auxquelles la licence a été accordée, nous avons indiqué les différentes applications de ce moteur à la navigation de haute mer. Nous avons montré que, à l’heure actuelle, la France occupe un bon rang pour l’applica- d lion des moteurs de moyenne puissance (de 600 à 2400 chcv.). Nous avons rappelé l’application fort intéressante du moteur Diesel faite par les chantiers et ateliers Augustin Normand sur un voilier pétrolier à quatre mats, de 6500 tonnes de déplacement, le Quevilhj, appartenant à MM. Pren-tout-Leblond et Leroux, de Rouen. Cette application, toute nouvelle et d’origine française, a donné d’excellents résultats et a été renouvelée par les mêmes armateurs sur un voilier de plus grand tonnage La France.
- L’Allemagne, de son côté, est entrée dans la voie des moteurs Diesel de grande puissance et nous avons cité les essais entrepris dans ce but tant par l’Amirauté allemande que par la marine marchande. Pratiquement ces grandes puissances ne peuvent être obtenues que par l’emploi de cylindres moteurs développant eux-mêmes une puissance élevée. Mais alors on se trouve en présence de nombreuses difficultés tant thermiques que mécaniques qui font que jusqu’ici les cylindres pouvant produire une puissance de 1000. chevaux et au-dessus sont encore à l’étude tant en Allemagne qu’ailleurs.
- En résumé, toutes les puissances maritimes s’occupent de cette question et de nombreuses usines
- se sont outillées pour la construction du moteur Diesel, parmi lesquelles on peut citer : en France, les chantiers de la Loire, les chantiers et ateliers Augustin Normand du Havre, Sautter, Harlé etCieet, à l’étranger, la Maschinenfabrik Augsburg-Nürn-berg, les sociétés Blohm et Yoss, Frerichs Ivrupp, J. Frerichs, Weser, les ateliers Carels, de Gand et Sulzer, de Winterthur.
- Mais si, comme nous le disions, le moteur Diesel appliqué à la navigation de haute mer offre des avantages indiscutables, il est, d’un autre côté, assez compliqué, exige une exécution • très soignée, l'emploi d’excellents matériaux et d’ouvriers soigneux et habiles. Son prix est, de ce fait, élevé et devient même prohibitif pour certaines applications. De plus, le personnel des machines doit être recruté avec le plus grand soin. Aussi tous les constructeurs cherchent-ils à l’heure actuelle à simplifier les organes de ce moteur et à les rendre moins délicats. C’est dans cet ordre d’idées que M. le professeur Junkers, d’Aix-la-Chapelle, a étudié un moteur Diesel à deux temps et simple effet qui présente certaines particularités intéressantes et dont nous allons donner brièvement le principe.
- Description du moteur Junkers. — Le moteur Junkers se compose (fig. 1 à 6) d’un cylindre A dans lequel se meuvent deux pistons Y et II, le premier actionnant la bielle a fixée à la manivelle b, le second actionnant les bielles c fixées aux manivelles d. Les deux manivelles étant à 180°, les deux pistons Y et H auront donc dans le cylindre des courses inverses. Les parois du cylindre sont, de plus, munies d’ouvertures M et N, la première communiquant avec l’atmosphère, la seconde avec un réservoir d’air à la pression de 0 m. 400.
- Le fonctionnement de ce moteur est le suivant. La figure 2 montre les pistons à fond de course et au moment où ils sont le plus rapprochés l’un de
- Fig. là 6.
- Schémas montrant le fonctionnement p. .
- du '9'
- moteur Junkers.
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- l’autre- La chambre de combustion C est remplie d’air comprimé à la pression de 50 kg et à la température d’environ 550° C, suffisante pour brûler le combustible liquide. A ce moment, la valve d’injection s’ouvre et le combustible liquide, introduit dans la chambre C au moyen d’une injection d’air comprimé, brûle au contact de l’air chaud en poussant le piston pendant toute la durée de l’ouverture de la valve. C’est la période AB du diagramme (fig. 1).
- Après la fermeture de cette valve, les gaz' chauds en se détendant continuent à pousser le piston suivant la courbe de détente CD du diagramme (fig. 1). Mais, au moment où le piston occupera la position indiquée (fig. 5), celui-ci découvrira les ouvertures M communiquant, comme nous l’avons dit, avec l’atmosphère. Les gaz chauds contenus dans la chambre C s’échapperont alors à une pression voisine de la pression atmosphérique. C’est la période CD du diagramme. Les deux pistons continuant à s’éloigner l’un de l’autre, un peu avant la fin de course, les lumières N seront découvertes par le piston II (fig. 4) en laissant pénétrer dans la chambre C de l’air pur à la pression de 0 kg 400. Cet air balaiera la chambre et expulsera les gaz chauds. Ce balayage se continuera jusqu’à ce que les pistons, après avoir passé le fond de course (fig. 5), aient recouvert successivement les ouvertures M et N (fig. 6) dans leur course inverse. C’est la période DEF du diagramme (fig. 1). Puis, les deux pistons continuant leur course rétrograde reprendront finalement la position de la figure 2, après avoir comprimé à la pression de 50 kg l’air pur contenu dans la chambre C. Un nouveau cycle identique au premier se reproduira alors.
- La pompe à air pour le balayage et celle servant à la compression de l’air nécessaire à l’injection du combustible liquide et pour le démarrage sont disposées latéralement au cylindre et symétriquement à son axe. Les pistons de ces pompes sont actionnés par l’arbre du moteur.
- Le moteur Junkers n’a plus besoin que de deux soupapes : l’une pour l’injection du combustible liquide, l’autre pour l’admission de l’air comprimé au moment du démarrage; simplification importante. De plus, le cylindre moteur n’a pas de couvercle et par conséquent de presse-étoupe, ce qui évite certains inconvénients qui se sont produits avec les autres moteurs. Enfin, les pistons, du côté extérieur, se trouvent toujours en contact avec l’air atmosphérique. — Pendant leur course rétrograde, ils se trouvent donc en contact avec des parties froides du cylindre et qui n’ont pas été touchées par les produits de la combustion. Le graissage se trouve, de ce fait, facilité.
- Mais ces avantages auront peut-être comme contrepartie un accroissement de poids et des complications de construction dont les inconvénients croissent avec la puissance des moteurs. Ce sont, du reste, des considérations de cet ordre qui ont fait
- abandonner en France ce type de moteur à pistons équilibrés.
- Le moteur Junkers que nous venons de décrire est à deux temps et simple effet. Toutefois, on peut le transformer en moteur à double effet en mettant en tandem deux cylindres semblables à celui que nous venons de décrire et en disposant les manivelles actionnées par les pistons de telle sorte que, lorsque les pistons d’un cylindre s’éloigneront l’un de l’autre en produisant du travail, les deux pistons de l’autre cylindre se rapprocheront en comprimant l’air. C’est cette disposition qui a été adoptée par M. Junkers pour le moteur fixe de 1000 chevaux qui lui a servi à faire ses essais à Aix-la-Chapelle.
- Applications du moteur Junkers. — C’est en adoptant cette dernière disposition de cylindres en tandem, mais alors en les plaçant verticalement, que la Société « Weser » a fait installer à bord d’un pétrolier le Primus de 6500 tonnes, appartenant à la Compagnie « Ilamburg-America », deux moteurs Junkers qui, à la vitesse de 120 tours par minute, développent chacun 800 chevaux. Chacun de ces moteurs se compose de six cylindres (2 en tandem) de 400 mm de diamètre et de 2 X 400 mm de course produisant 155 chevaux avec une vitesse de piston de 1 m. 60 par seconde.
- Cette disposition des cylindres en tandem, malgré ses avantages au point de vue de la régularité des mouvements do rotation, nécessite une grande hauteur dé machine, ce qui, pour certains navires, n’est pas sans présenter de graves inconvénients. De plus, elle est très compliquée. Ainsi ne peut-elle trouver son emploi que dans des cas spéciaux. C’est suivant la disposition à deux temps et simple effet, décrite plus haut, que la Société Frerichs d’Os-terholz-Scharmbeck a installé les moteurs Junkers récemment mis en service par elle sur un certain nombre de navires de la marine marchande.
- Un de ces moteurs à deux cylindres d’une puissance de 90 chevaux, à la vitesse de 240 tours à la minute, sert à la propulsion d’un navire de pêche, le Wotan. Le diamètre des cylindres est de 200 mm, la course des pistons de 2 X 240 mm et la vitesse du piston de 2 m. 52. Le poids total de la machine, y compris l’arbre et l’hélice, est de 12,1 tonnes, soit 154 kg par cheval.
- Un autre moteur Junkers à trois cylindres d’une puissance de 140 chevaux (soit 46,7 chevaux par cylindre), à la vitesse de 280 tours par minute, est installé sur un petit cargo en service à Shanghai. Le diamètre des cylindres est de 200 mm et la course du piston de 2x240 mm. Le poids total par cheval effectif est de 127 kilogrammes.
- Deux autres moteurs Junkers plus puissants sont en service.sur un pétrolier de 4000 tonnes, le Arthur von Gwinner, appartenant à une Compagnie allemande de pétrole. Chacun de ces moteurs, composé de deux cylindres, a une puissance de 650 chevaux, à la vitesse de 180 tours à la minute (525 chevaux par cylindre). Le diamètre des cylindres est de
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- 400 mm et la course des pistons de 2x520 mm. Le poids total de la machine est de 240 tonnes, soit 171 kg par cheval effectif. À la suite d’essais de longue durée on a constaté une consommation de 150 gr. par cheval indiqué avec une pression moyenne dans les cylindres de 8,5 atm. et une puissance de 1100 chevaux, à la vitesse de 185 tours à la minute.
- La « Petroleum Steamshejo C° », de Londres,
- vient également de faire installer par la Société J. Frerichs deux moteurs Junkers sur un pétrolier de 7200 tonnes. Chacun des moteurs à quatre cylindres de 440 mm de diamètre et de 2 X 520 mm de course développe, à la vitesse de 150 tours à la minute, une puissance de 1250 chevaux (512,5 chevaux par cylindre). Le poids total des deux machines est de 420 tonnes, soit 167 kg par cheval effectif.
- R. Bonis in.
- LE POLE CONTINENTAL DE LA TERRE
- Les pôles sont actuellement d’une actualité intense : j’allais dire « brûlante », n’eût été le caractère impropre de cet adjectif quand il le faut appliquer à des régions glaciales. J’entends parler des
- Sud renferme 212 000 km2 d’eau contre 45 000 km2 de terre. Quant à la Terre entière, elle renferme, d’après les dernières données de la géographie, de la géodésie et de l’océanographie, 566 991 950 km2
- Fig. i. —- L’hémisphère continental et Vhémisphère océanique.
- pôles « géographiques », c’est-à-dire de ces points, à peu près fixes, par où passe l’axe géométrique autour duquel tourne la Terre.
- Il y a bien deux autres pôles : les pôles « magnétiques » vers lesquels se dirigent les aiguilles de nos boussoles, mais ce sont des pôles vagabonds; leurs déplacements atteignent des centaines de kilomètres, et se font assez vite pour qu’il soit nécessaire de refaire annuellement les cartes du magnétisme terrestre pour les besoins de la navigation.
- Mais il est un autre pôle qui a quelque intérêt au point de vue géographique : je veux parler du « pôle continental » de la Terre.
- Qu’est-ce donc que ce pôle « continental » ?
- Il suffit de jeter les yeux sur une mappemonde pour être frappé de la distribution très inégale des continents et des mers; au premier aspect, on constate que l’hémisphère Sud est surtout océanique et que l’hémisphère Nord est essentiellement continental. L’hémisphère Nord, en effet, contient, en chiffres ronds, 100000 km2 des terres émergées contre 155000 km2 d’eau, alors que l’hémisphère
- de surface océanique, contre 145 118 850 km2 de terres émergées : la surface totale des mers représente donc 0,719 de la superficie totale de l’ellipsoïde terrestre, laquelle, d’après les dernières discussions du professeur Ilelmert, de Potsdam, est de 510100800 km2, avec une erreur possible de 71 000 km2, ce qui représente à peu près la superficie du département du Finistère, soit une fraction très faible de la superficie totale. On voit, également, par ces chiffres, que le domaine océanique est, en chiffres ronds, deux fois et demie plus étendu que le domaine continental.
- Depuis longtemps, les géographes s’étaient demandé, à la suite du Français Buache, au xvme siècle, s’il ne serait pas possible de tracer un grand cercle partageant le globe terrestre en deux hémisphères tels que l’un d’eux contînt le maximum de terre par rapport à l’eau, l’autre le maximum d’eau par rapport aux terres émergées ; en un mot, s’il était possible de déterminer un hémisphère continental et un hémisphère océanique. Ce n’est qu’à partir du xixe siècle que les découvertes géographiques,
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- devenues assez complètes, permirent d’aborder la question qui revient, en somme, à trouver un point servant de pôle à ce grand cercle. Le point en question, situé dans l’hémisphère où se trouve le maximum de terres, sera le pôle continental du globe. Le problème revient donc à trouver la position exacte de ce pôle.
- Les géographes ont successivement proposé Berlin, Londres, Paris. La capitale de la France a réuni pendant longtemps les suffrages de la majorité; mais, à mesure que se précisaient, à coups d’explo-' rations, les données géographiques, il fallait se rendre compte que le pôle était au Sud-Ouest de
- J’ai cherché à déterminer expérimentalement la position de ce pôle, sur une excellente mappemonde construite par Dietrich Reimer(1).- J’ai fait faire un arc en cuivre ayant exactement la longueur d’un quart de méridien ; l’une de scs extrémités portait une pointe que l’on fixait sur le point de la sphère que l’on voulait « essayer » pour voir s’il remplirait les conditions exigées du pôle continental, et l’autre extrémité portait un style qui permettait ainsi de tracer le grand cercle ayant pour pôle le point choisi.
- J’ai essayé, de cette manière, plusieurs points. Pour évaluer les surfaces terrestre et continentale de
- Fig. 2. — Tracé de la ligne de séparation des deux hémisphères.
- Paris. Hann le place à 48° de latitude Nord, et à 1°50' de longitude Est de Greenwich, c’est-à-dire dans la Manche, à mi-distance entre le Havre et Portsmouth ; Pcnck le place à 120 km au Sud-Ouest de Paris, et de Lapparent le situe au bourg-de Cloyes, dans l’Eure-et-Loir. Comme résultat de toutes ces recherches, on pouvait affirmer que le pôle continental se trouvait en France, entre les latitudes 45° et 50°.
- Le Dr Krümmel indiqua, il y a 15 ans, une méthode trigonométrique pour tracer le grand cercle de séparation. En appliquant cette méthode, le Dr Beythien trouva que le pôle continental devait être sur les côtes françaises de l’Atlantique,- à l’emhouchure de la Loire.
- chaque hémisphère ainsi déterminé, on reportait sur une carte en projections équivalentes les portions de continents détachées par le grand cercle de séparation, en déterminant les points d’intersection de ce cercle avec les divers méridiens. Les contours ainsi fixés étaient reportés sur une feuille de laiton mince et homogène que l’on découpait suivant le contour tracé; on pesait le morceau de laiton ainsi obtenu. On pesait aussi un petit carré du même laiton représentant, à l’échelle de la carte, un million de kilomètres carrés ; le rapport des deux poids donnait la superficie du morceau de continent détaché. Les
- 1. Académie des Sciences, séance du lundi 2 juin 1913. Note de M. Alph. Berget, présentée par S. A. S. le prince de Monaco.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
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- poids employés étant également en laiton, aucune correction n’était à apporter aux chiffres fournis par la pesée.
- En procédant ainsi, j’ai pu voir que le pôle cherché était à l’intérieur d’un triangle ayant pour sommets Belle-Ile, et les villes de Saint-Nazaire et de Vannes. J’ai alors essayé divers points à l’intérieur de ce triangle et celui qui me semble réunir les conditions voulues est une petite ile, Yîle Dumet, située en face du promontoire de Piriac, au Sud de la côte de Grandmont, près de l’embouchure de la Vilaine. Elle fait administrativement partie du département de la Loire*Inférieure. Ses coordonnées géographiques sont :
- Latitude : 47° 24' 42" Nord Longitude : 2° 57' 15" Ouest Greenwich
- ou 4° 57'27" Ouest Paris.
- En prenant donc comme pôle continental l’ile Dumet, on trace le grand cercle de séparation de l’hémisphère continental et de l’hémisphère océanique.
- Ce grand cercle coupe le méridien de l’ile Dumet à 42° 55' 18" de latitude Sud. Il laisse au-dessus de lui toute l’Europe, toute l’Afrique, presque toute l’Asie, toute l’Amérique du Nord et les 5/4 de l’Amérique du Sud.
- Il passe au-dessus du cap de Bonne-Espérance, va ensuite entre les îles Nicobar et Sumatra et coupe l’isthme de Malacca dont il détache la presqu’île ; il coupe ensuite l’Indo-Chine, traverse l’ile d’Haïnan et découpe une étroite langue de terre de la Chine et du Japon. Formose et les îles de la Sonde sont ainsi laissées dans l’hémisphère océanique. Après quoi le grand cercle passe au Sud des Kouriles et des Aléoutes, remonte dans le Pacilique et redescend
- ACADÉMIE D
- Séances des i 5 et 21 juillet 191
- Synthèse de composés organiques. — MM. Daniel Berthelet et Gaudechon, exposant de l’acide carbonique et de la vapeur d’eau à l’irradiation ultra-violette intensive de la lampe à vapeur de mercure, ont obtenu simnl-tanément l’acide formique, le plus simple des acides végétaux et la formaldéhyde, point de départ des matières sucrées et cellulosiques. Ges réactions qui n’ont lieu, dans les plantes exposées au soleil, que sous l’in-lïuence des diastascs, se réalisent in vitro grâce au remarquable pouvoir catalytique, accélérateur de la lumière ultra-violette.
- Le fluor et le phosphore dans Vorganisme. — MM. A. Gautier et Clausmann ont opéré de nouveaux dosages du lluor et du phosphore dans divers organes humains ou animaux. L’inspection des nombres fait de suite ressortir un parallélisme entre la teneur en fluor et celle en phosphore. Néanmoins, les auteurs concluent que le phosphore et le fluor ne sont pas combinés dans l’organisme.
- Action physiologique des rayons ultra-violets. —
- delà, coupe l’Équateur en face de l’archipel des Galapagos dont il effleure l’ile Albemarle. Après avoir longé la côte péruvienne, il pénètre dans le continent Sud-Américain au Nord du Chili, à la latitude 17° 18' et en sort par la côte brésilienne, au Sud de Porto-Alegre, en coupant en deux le lac de Patos à la latitude de 51° Sud. Après quoi il se referme dans l’Atlantique Sud, sur le méridien de l’ile Dumet, à la latitude 42° 15' Sud. La figure 1 montre une petite mappemonde en deux hémisphères, ayant respectivement pour pôles l’ile Dumet et son « antipôle » ; la figure 2 montre ce que devient le grand cercle de séparation quand on le reporte sur un planisphère.
- En estimant les superficies terrestre et marine de chacun des deux hémisphères ainsi tracés on trouve :
- Hémisphère 1 j Terre : : 115 403 561 km2, soit 45,5 pour 100
- continental. | ».Eau : : 139 646 859 - - 54,5 —
- Hémisphère 1 [ Terre : : 28 715 289 - - 11.5 —
- océanique. 1 j Eau : 226 535111 - 88,7 —
- La seule incertitude porte sur TAntarctique dont les contours terminaux sont encore imparfaitement précisés. Quoi qu’il en soit, dans l’hémisphère continental, toutes les terres sont à peu près découvertes ; les. explorations de l’antarctique ne feront donc que changer le rapport des terres et des eaux de l’hémisphère océanique, mais ne changeront rien à la valeur de ce rapport sur l’hémisphère continental On peut donc considérer l’ile Dumet comme le pôle continental de la Terre, Il est intéressant de remarquer que sa position est peu éloignée de celle fixée par le Dr Beythien à F embouchure de la Loire : cette coïncidence augmente donc les probabilités d’exactitude de cette détermination.
- Alphonse Berget.
- :S SCIENCES
- . — Présidence de M. Guyon.
- M. Fauré-Frémiet étudie l’actiou des rayons ultra-violets sur l’œuf des ascaris, vers parasites de l’intestin des mammifères et des oiseaux. Ces rayons déterminent un ralentissement de la segmentation proportionnel à la quantité d’énergie reçue des rayons. Le phénomène est probablement dît à une action photochimique portant sur les graisses non saturées qui constituent la réserve énergétique de l’œuf ; il est indépendant du pouvoir abiotique des autres rayons du spectre.
- Les métaux rares des eaux minérales. — M. Jacques Bardet a décelé la présence des métaux dans les eaux minérales au moyen du speclrographe, notamment celle du germanium et du gallium, corps qui d’ailleurs n’existent que dans de très rares minéraux.
- Réglementation de la chasse des cétacés. — L’Académie décide, à l’unanimité, le renvoi au gouvernement d’un vœu tendant à la réglementation de la chasse des ' cétacés et des grands phoques afin d’empêcher la disparition de ces animaux à brève échéance.
- Cil. DE VlLLEDEÜIL.
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- REVOLVER LUMINEUX
- Pour qu’une arme à feu puisse être utilisée dans l’obscurité, il faut pouvoir viser et on a inventé plusieurs dispositifs à cet effet. 11 y a déjà longtemps qu’un Anglais avait eu l’idée de placer sur le canon d’une carabine, destinée à la chasse au tigre, un
- de besoin ; un bouchon B se fixe à baïonnette pour amener, au moyen d’un cordon souple, le courant d’une petite pile P qui peut se loger facilement dans la poche du gilet. Les lentilles L et la mire M sont logées dans la partie antérieure du tube.
- L.-.:.;.'. .........
- Fig. i. — Tube lumineux adapté à un revolver.
- guidon constitué par un fil de platine qu’il portait au rouge au moment voulu au moyen d’une pile de poche. Cela suffisait, paraît-il, pour lui permettre de viser parce qu’il voyait son but : le tigre, dont les yeux brillaient dans l’obscurité. Quand il s’agit d’un gibier qu’on ne voit pas, on a imaginé d’employer une lampe électrique de poche qui constitue un petit' projecteur dont le champ est assez vaste pour permettre de découvrir le gibier traqué. Mais quand il s’agit d’un malfaiteur, le large faisceau du projecteur peut faciliter le tir sur celui qui le porte.
- M. Ch. Péchard, commissaire de police de la Ville de Paris, qui par scs fonctions a souvent vu la difficulté d’utiliser le revolver dans l’obscurité, a eu l’idée de placer au-dessus du canon un tube muni d’un système optique spécial qui limite le faisceau à un cercle lumineux peu étendu au centre duquel vient se dessiner le guidon. Comme on le voit sur la gravure ci-dessus (fig. 2), le tube est disposé de façon à recevoir à l’une de ses extrémités une lampe électrique placée dans une monture qui permet de la renouveler en cas
- Fig. 2. — Détail du, tube lumineux Ch. Péchard.
- Dès qu’on fprmc le circuit de la pile, en manœuvrant le bouton commutateur qu’elle porte sur le côté, la lampe s’allume et, si on dirige l’arme vers un mur, on voit se dessiner sur celui-ci un petit cercle lumineux au centre duquel on voit un point noir ; si l’on appuie à ce moment sur la gâchette, la balle vient se loger là où était le point noir.
- Il n’y a donc pas besoin de viser et c’est là qu’est l’avantage de ce système.
- La disposition du tube sur le Canon soit d’un revolver ordinaire (fig. 1), soit d’un browning (fig. 5), est telle que l’axe du système optique et la ligne de mire sont très voisins l’un de l’autre et qu’ils peuvent être considérés comme se confondant pour la distance moyenne à laquelle on peut avoir à faire feu le plus souvent dans la recherche des malfaiteurs. On n’a donc qu’à diriger l’arme dans la direction supposée du but à atteindre et, dès qu’on voit la petite tache lumineuse rencontrer celui-ci, on appuie sur la gâchette, la balle l’atteindra sûrement.
- G. Chalmarès.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiiuiie, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- 41* ANNÉE. — N° 2097.
- 2 AOUT 1913.
- PREPARATION DE L’OCRE
- Qu’on leur donne le nom de « Terre de montagne », « Terre d’Italie », « Rouge indien », « Rouge de Prusse », « Sanguine de Bohême », « Brun van Dyck », « Terre de Sienne » ou « Terre d’ombre », les ocres, quelles qu’elles soient, ne sont autres que des substances argileuses mélangées avec une telle proportion d’oxyde de 1er qu’elles peuvent servir de matières colorantes. Les carrières d’ocre sont fort nombreuses en France, où l’on en trouve surtout dans l’Yonne, la Nièvre et le Vaucluse.
- La préparation des ocres est des plus simples. À l’inten tion des lecteurs de La Nature, nous l’avons suivie, en plein pays de carrières d’ocre, à Diges (Yonne) chez MM. À. Fort fds et Cie, fabricants d’ocre de père en fils.
- L’ocre extraite de carrières, ordinairement souterraines, situées à Sauilly, à 3 km de Diges, est étalée sur le sol aux abords des carrières jusqu’à ce qu’elle soit arrivée au degré de dessiccation convenable. Elle est alors amenée à Diges, et mise, tout d’abord, en plein air, sur le sol, puis sous des hangars, où elle se dessèche complètement.
- Elle a, à ce moment, l’apparence d’une argile quelconque, remarquable seulement par sa belle couleur jaune, assez comparable, avec le brillant en moins, à celle des fleurs de renoncule.
- Pour la fabrication des ocres jaunes ordinaires, ces terres sont élevées à la partie supérieure de l’usine, et déversées dans une trémie d’où elles
- 4Je année. — i* semestre.
- retombent, pour le broyage, sous des meules de fonte couplées de chacune 1100 kg, actionnées mécaniquement, tournant à 20 tours par minute, et qui, au milieu d’un épais nuage de poussière, qui
- semble une poudre d’or, peuvent broyer par jour et par moulin environ 2500 kg d’ocre brute.
- L’ocre rouge ordinaireestobte-nue de môme façon, par broyage de l’ocre jaune ordinaire préalablement mise en • pains et cuite. Cette mise en pains s’effectue à la main, l’ocre étant humidifiée au préalable, sons des hangars couverts, ces pains mesurant environ 20 cmXlO cmXlO cm. Après dessiccation, ces pains sont entassés dans un four de briques, dont le plafond en forme de voûte est fait de briques
- laissant entre elles des intervalles pour le tirage.
- Entre les pains sont également laissés des intervalles pour faciliter ce tirage. Le chauffage se fait à l’aide de bourrées de bois ou « bertilles » simplement posées sur la sole. Pour ce four de 28 m5, pouvant cuire à la fois 7000 pains, en 56 heures de chauffage, il est consommé 1200 « bertilles », soit une moyenne de 35 à l’heure. Les pains d’ocre jaune, après cuisson, ont pris une belle couleur rouge. Grossièrement concassés, ils sont, comme l’ocre jaune brute, déversés dans des trémies et broyés sous d’autres meules — afin d’éviter le mélange des ocres jaunes et des rouges — absolument semblables aux précédentes.
- Fig. i. — La bouillie liquide de la partie supérieure est envoyée dans les filtres pressés dont on aperçoit une partie dans le hangar. L’autre est prise à l’aide d’un instrument appelé cabachon.
- Fig. 2. — La pâte est mise en pains ayant la forme d’une brioche et ceux-ci déposés sur des planches disposées dans les hangars de séchage.
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- 162 . ..PREPARATION DE L’OCRE
- Jaunes ou rouges, les ocres broyées passent à la bluterie, dans des tamis plus ou moins lins suivant qualité et prix. Elles sont ensuite mises en tonneaux fabriqués à l’iisine, et dans lesquels elles sont expédiées.
- Mais ce ne sont là, encore une fois, que les ocres brutes. La préparation des ocres surfines, jaunes ou rouges, est plus longue et plus dispendieuse.
- En premier lieu, et que l’on ait en vue la fabrication d’ocre jaune ou d’ocre rouge, l’ocre brute jaune est déversée à la pelle dans un malaxeur-mouilleur. Elle en sort sous forme de bouillie très claire, d’une belle couleur jaune, qui s'écoule poulie lavage dans tout un système de rigoles à trajet sinueux.
- La pente étant très faible, l’eau s’écoule lentement. Au cours de ce lavage dans les rigoles, la silice, plus lourde, se dépose peu à peu. L’argile, au contraire, reste en suspension dans l’eau, et, après un parcours total d’environ cette eau. toujours chargée de l’ocre, mais débarrassée des particules siliceuses, vient tomber dans l’une des cuves de décantation, dont la profondeur est de 1 m. et qui mesurent en moyenne 4 m. sur o mètres.
- Peu à peu, les cuves se remplissent, l’une après l’autre, et l’ocre se dépose au fond. Elle a, alors, l'aspect d'une pâte jaune, d’une extrême finesse, semblable à une mayonnaise dorée, quoique d’un grain plus ténu, ou plutôt à quelque jaune d’œuf à demi cuit. La partie supérieure, toujours un peu plus liquide, est puisée et envoyée dans des filtres-presses au travers desquels l’eau s’écoule, laissant à l’intérieur des galettes d’un beau jaune, qui, sont mises à sécher.
- La pâte qui reste dans les cuves de décantation est prise par un ouvrier à l’aide d’un récipient fixé à l’extrémité d’un long manche et pittoresquement appelé cabachon. Elle est déversée dans un baquet posé sur une brouette, et amenée à proximité des hangars de séchage.
- L’ouvrier, muni d’une louche, ou poche, ainsi qu’on l’appelle dans la région, puise la pâte dans le baquet, remplit la poche et la retourne sur les planches des séchoirs; au nombre de cinq, d’une
- longueur de 25 m. sur 2 m. de largeur, ayant chacun 10 étages de planches. La petite motte ainsi obtenue prend le nom de brioche. Elle a, d’ailleurs, à peu près la forme de ce gâteau.
- Suivant la siccité de l’atmosphère, les brioches restent dans le séchoir de 15 jours à un mois. vVu bout de ce temps, elles peuvent être, ainsi que les galettes, et comme l’ocre ordinaire, broyées sous les meules, pour les ocres jaunes surfines.
- Pour préparation des ocres rouges, les brioches sont cuites dans un four spécial jusqu’à obtention de la teinte désirée. Elles sont, ensuite, porphyrisées à leur tour sous les meules spéciales pour ocres
- rouges. Qu’il s’agisse d’ocres jaunes ou rouges, les meules peuvent broyer, par jour, 4000 kg de brioches.
- Les poudres jaunes et rouges obtenues passent ensuite aux tamis, dont le plus fin est du n° 140, la maille étant de 140 fils au cm2. Suivant leur teinte, et suivant leur finesse et le numéro du tamis, on obtient 7 va-ocre jaune et 8 d’ocre rouge. Les ocres jaune pâle ou rouge pâle prennent le nom de commune; les, jaune foncé ou rouge foncé sont appelées belle et les jaune ou rouge très foncé* gruain, termes qui n’ont évidemment pas de signification par eux-mêmes d’autre utilité que de différencier plus commodément les ocres suivant leur teinte.
- D’analyses récemment faites, il résulte que les ocres contiennent, suivant teinte et qualité, les quantités suivantes de fer, oxyde de fer et sesquioxyde de fer :
- Ocres jaunes.
- Fe =dc 0,521 à 20,659 pour 100.
- FeO = de 8,587 à 26,561 pour 100.
- Fe203 = de 9,320 à 29,515 pour 100.
- Ocres rouges.
- Fe = de 10,108 à 18,351 pour 100.
- FeO =de 12,996 à 25,594 pour 100.
- Fc2O3 — de 14,444 à 26,215 pour 100.
- Leur emploi dans la peinture est fort connu, et il semble inutile de le rappeler ici.
- Georges Lmorvilee.
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- Fig'. 3. — Mise de l’argile bride jaune en pains de '20X10x10 qui seront cuits et donneront l’ocre brute rouge.
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- LES GEMMES PHOSPHORESCENTES ET FLUORESCENTES
- Dès la plus haute antiquité, il a existé des recettes pratiques permettant de communiquer aux gemmes une certaine phosphorescence. La lecture de textes égyptiens nous montre, en effet, que, par l’emploi de mélanges appropriés, composés en général de bile d’animaux marins et d’oxydes métalliques, on arrivait à rendre lumineuses pendant plusieurs heures des pierres telles que l’émeraude, l’escarboucle (grenat), l’hyacinthe. C’est sans doute à l’oxydation lente de la matière organique qu’il faut attribuer la production de ce phénomène.
- Actuellement, on connaît un certain nombre de gemmes (diamant, rubis, émeraude, kunzite, adu-laire, etc.) qui acquièrent une phosphorescence ou une fluorescence marquée lorsqu’on les soumet à l’action de rayonnements plus ou moins actifs.
- Le simple frottement de fragments assez petits d'adu-laire (feldspath noble) provoque une lueur très vive : lorsqu’on écrase à coups de marteau dans un creuset un cristal de ce minéral, il se produit dans chaque fissure une lueur qui peut durer plusieurs minutes; pilé dans Je creuset, il parait en feu.
- Dès 1565, Bayle avait déjà remarqué que certains diamants devenaient lumineux dans l’obscurité lorsqu’on les avait préalablement frottés ou qu’on les approchait d’une bougie. On sait aujourd’hui que par l’action directe et prolongée des rayons solaires, la plupart des diamants deviennent phosphorescents ; la lumière émise est toujours faible, mais elle est mesurable. On a même cité un diamant blanc de 92 carats qui émettait de la lumière une heure après son exposition aux rayons solaires : pendant les vingt premières minutes de son rayonnement dans une chambre noire, on pouvait distinguer dans son voisinage du papier blanc recevant ses rayons.
- Mais la phosphorescence la plus vive est celle qui se manifeste dans les tubes à vide et spécialement dans les ampoules de Crookes. Déjà dans l’air raréfié, un certain nombre de diamants brillent d’une belle lumière bleue analogue à celle qu’acquiert le sulfate de quinine placé dans les mêmes conditions. Dans le vide, un brillant de taille moyenne (4 à 5 carats) émet une lumière comparable à celle d’une bougie.
- La teinte de la luminosité produite dans ces conditions varie, non seulement avec l’origine des diamants soumis à ce traitement, mais aussi suivant la face du cristal envisagée. Maskelyne possédait une collection de diamants bruts dont les couleurs de phosphorescence affectaient presque toutes les nuances du spectre. Un cristal cubique avec modifications sur les angles et sur les arêtes émettait une lueur de teinte jaune orangé sur les faces du cube, jaune clair sur les faces du dodécaèdre et jaune citron sur les faces de l’octaèdre.
- Ces faits se rapprochent de ceux constatés, en 1809, par Dessaignes qui remarqua la lumière très vive produite par insolation sur les faces cubiques d’un diamant, alors que les faces octaédriques restaient obscures.
- Après le diamant, l’une des pierres les plus phosphorescentes dans les tubes à vide est le rubis (l). Celte gemme émet une belle lumière rouge comme si elle était portée à l’incandescence. Les autres gemmes
- 1. En 1859, Edmond Becquerel avait déjà constaté la phosphorescence de Valumine. Dans un savant Mémoire, il avait décrit ce corps comme donnant une belle lumière de teinte rougeâtre dans le phosphoroscopc.
- qui manifestent une phosphorescence sensible dans les tubes à vide sont la kunzite (variété de tripliane de teinte rose fleur de pêcher), qui donne une belle lumière jaune d’or ou jaune rosé, et Yémeraude, qui émet une lueur cramoisie. Avec la kunzite, le phénomène se manifeste avec une intensité remarquable ; il est même si vif que lorsqu’on expose ce minéral d’une façon prolongée aux rayons Rœntgen, il donne lieu à une radiation secondaire capable d’impressionner une plaque photographique à travers une couche de papier mince.
- Sous l’action du radium, presque toutes les gemmes capables de devenir phosphorescentes par insolation ou par l’effet des rayons des tubes à vide acquièrent une fluorescence très visible. On la met en évidence à l’aide du spinthariscope, petit appareil qui consiste en un tube métallique à la partie inférieure duquel est un carton sur lequel on place de menus fragments de la matière à rendre fluorescente. Un peu au-dessus de ce carton est fixé, à l’une des parois du tube, un fil métallique supportant à son extrémité libre im fragment d’un sel de radium. Une loupe placée à l’autre extrémité du tube permet d’examiner ce qui se passe dans l’appareil. On constate alors, en plaçant, par exemple, sur le carton de la poudre de diamant, que. chaque particule de matière émet une lueur, l’ensemble constituant comme une fourmilière d’étoiles scintillantes qui disparaissent et reparaissent continuellement. On a donné, pour cette raison, à ce phénomène le nom de « fluorescence scintillante ».
- On constate de même qu’un diamant activé par •un contact de longue durée (un an environ) avec du bromure de radium, puis chauffé lentement dans l’obscurité, apparaît phosphorescent un peu avant que le rouge sombre soit visible.
- Mais la fluorescence la plus digne d’intérêt est celle qui prend naissance par l’action des rayons violets et ultra-violets, notamment en ce qui concerne le rubis (').
- On sait que les rubis de Birmanie ont uue valeur commerciale,if ès supérieure à celle des rubis de Siam. Cependant, ces deux variétés ne présentent, dans leurs caractères physiques extérieurs, que des différences minimes ; la radiographie ne les révèle du reste pas. Mais, par l’aetion de la lumière violette, la distinction devient parfaitement possible.
- On introduit dans un tube à essai en quartz des rubis naturels d’origine quelconque, et on les expose à l’action d’une lumière riche en rayons violets ou ultra-violets. Les rubis de Birmanie (rubis dits d’Orienl) prennent la couleur du charbon porté au rouge, tandis que les rubis de Siam paraissent presque noirs. Si l’on établit une échelle de fluorescence de 1 à 10, on constate que les chiffres représentant la fluorescence des rubis de Siam ne dépasse jamais 5, alors que celle des rubis d’Orient atteint souvent 10. La différenciation des deux pierres est donc très nette et présente un grand intérêt pratique.
- Il n’est pas inutile d’ajouter que, dans le phospho-roscope, les rubis d’Orient paraissent nettement lumineux alors que les rubis de Siam restent presque invisibles. Jean Escakd.
- 1. Yov. L. De Launay : Rubis et Radium. La Nature, 9 novembre 1907»
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- LA BAUDROIE SE NOURRIT-ELLE DE PROIES VIVANTES?
- Parmi tous Les poissons osseux qu’on pêche sur nos côtes, il n’en est pas de plus célèbre que la Baudroie (Lophius piscatorias).
- Elle se distingue des autres poissons non seulement par sa forme exceptionnelle, mais encore par d’importantes différences anatomiques qu’on ne s’attendrait guère à rencontrer dans le groupe si uniforme des Àcanthoptérygiens.
- Ainsi, son squelette est si peu ossifié, que les anciens auteurs la rangeaient parmi les Cartilagineux. Sa dorsale antérieure a subi une modification singulière sur laquelle nous reviendrons plus loin et l’allongement excessif de ses os car-piens a fait donner par Cuvier à la famille dont elle est le type le nom de Pediculati. Son appareil respiratoire a subi une curieuse transformation ; il n’y a que trois branchies, la cavité branchiale est énorme et son orifice pour la sortie de l’eau,
- 'très réduit, est reporté sous l’aisselle de la pectorale. Son système nerveux central est aussi très remarquable par la longueur considérable du pédicule de l’hypophyse et par la dissociation de la moelle épinière. Son organe olfactif est situé à l’extrémité d’un pédoncule qui atteint près de 2 centimètres de longueur dans les grands individus. Ses reins rappellent par leur forme ceux des Mammifères et ses ovaires ont la forme de longs rubans sinueux, larges et aplatis.
- Enfin, les terminaisons nerveuses de sa ligne latérale, au lieu d’être sous-cutanées ou tout au moins intra-cutanécs, sont au contraire portées au sommet de petites papilles saillantes de la peau.
- Toutes ces particularités n’intéressent guère que les anatomistes ; mais la Baudroie présente, en outre, des caractères extérieurs très frappants qui, depuis les temps les plus reculés, ont attiré sur elle l’attention des- pêcheurs et des personnes attentives aux choses de la nature.
- Son corps, très aplati dans le sens dorso-ventral et très dilaté antérieurement, a la forme d’une raquette et peut atteindre une longueur de 2 mètres. La tête est presque circulaire ; la gueule est énorme
- et formidablement armée et, comme la mâchoire inférieure avance beaucoup plus que la supérieure, l’ouverture buccale est tout entière sur la face dorsale de l’animal.
- Les yeux regardent le ciel et le corps est couvert d’un grand nombre de lambeaux cutanés laciniés, qui rappellent le thalle de. certaines algues.
- Tout concourt donc à rendre ce poisson à la fois repoussant et effrayant pour qui n’est pas naturaliste et cette circonstance lui a fait donner les noms vulgaires les plus significatifs (loup de mer, crapaud
- de mer, diable, salope, Marie-morgante) (*) et a donné lieu à de nombreuses superstitions.
- La Baudroie présente encore une autre particularité intéressante que nous devons maintenant indiquer.
- Elle possède deux nageoires dorsales; mais les trois rayons les plus antérieurs de la première sont entièrement isolés les uns des autres et insérés sur le dessus de la tête. On leur donne le . nom de filaments pêcheurs. Le rayon le plus antérieur, le plus intéressant des trois, est placé tout près du bor(L de la mâchoire supé-allongé
- et terminé par un large lambeau cutané très mou dont le bord terminal est plus ou moins lacinié suivant les individus.
- D’après Moreau (Histoire naturelle des Poissons de la France), une Baudroie pesant 7 kilogram-/ mes avait un premier rayon qui atteignait 54 centimètres de longueur. Le mode d’articulation de ce rayon sur l’os interépineux qui le porte et l’appareil musculaire qui lui est annexé, permettent à la Baudroie de lui imprimer les mouvements les plus variés.
- Les rayons de nageoires que nous venons de décrire et surtout le plus antérieur sont considérés comme dés lignes dont la Baudroie ferait usage pour attirer les poissons et les happer plus facilement. Beaucoup de noms vulgaires par lesquels on désigne la Baudroie ont pour origine cette croyance : pêcheur, .pécheresse, pêcheteau, pejetin, poisson
- 1. Ce nom est donné à la Baudroie dans la région de Roscoff (Finistère) et le mot morganie doit être une alléra-ration de Morgane.
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- LA BAUDROIE SE NOURRIT-ELLE DE PROIES VIVANTES? = 165
- pêcheur, rappellent cette particularité et le nom spécifique de piscatorius n’est que leur traduction latine.
- L’opinion que la Baudroie pêche avec les rayons de sa première dorsale est très ancienne, car Aristote s’exprime de la manière suivante à son sujet dans son Histoire des animaux :
- « Ce qu’on répète partout sur la grenouille dite marine (*) est vrai et aussi ce qu’on dit de la torpille.
- « Car la grenouille a devant les yeux des appendices dont la longueur est en forme de cheveux, mais qui ont une partie ronde à l’extrémité, comme si elle était attachée à' chacun des deux comme appât ; toutes les fois que dans les sables ou les vases elle se cache après les avoir troublés, elle lève ce qui a la forme de cheveux et, lorsque les petits poissons les mordillent, elle les ramène jusqua ce qu’elle les approche de sa bouche. » (2).
- Quel que soit l’usage que fait la Baudroie de ses fdaments soi-disant pêcheurs, les traités d’ichtyologie les plus recommandables sont pleins de récits dignes de foi qui la représentent comme un poisson essentiellement carnassier, capable de capturer vivants des poissons de grande taille et même des oiseaux de mer. Aussi ai-je été grandement surpris en lisant dernièrement, sous la plume d’un naturaliste occupant une situation officielle élevée, i’assertiôn que, « d’après les caractères d’organisation de l’animal, il semble qu’il se nourrisse exclusivement de cadavres et d’animaux immobiles ».
- J’ai eu l’occasion, il y a plus de vingt ans, de faire une observation, qui semble bien être passée complètement inaperçue et qui ne laisse aucune place au doute en ée qui concerne les habitudes de la Baudroie.
- Voici cette observation qui a été faite dans l’aquarium du Laboratoire Arago, de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), en 1890.
- « A Banyuls, on prend les Baudroies soit avec le chalul, soit avec les filets que les pêcheurs appellent trémails. Celles qui sont prises au chalut arrivent presque tou-jours mortes à terre; quand elles survivent et qii’on les place dans un aquarium, elles meurent au bout de quelques heures. Au contraire, les animaux pêchés près de la côte avec les trémails sont souvent retirés vivants du filet et il est possible d’en conserver en captivité. J’ai pu ainsi observer pendant deux mois, dans un bac de l’aquarium du
- 1. Les Grecs et les Latins appelaient la Baudroie « Grenouille marine ».
- 2. Les traductions Camus et Barthélemy Saint-Hilaire de l’Histoire des animaux, que j’ai entre les mains, ne me semblant pas suffisamment concordantes, j’ai prié M. Dottin, doyen et professeur de grèc à la Faculté des Lettres de Rennes, de vouloir bien traduire le texte d’Aristote, en
- Laboratoire Arago, un Lophius piscatorius qui avait été pris par ce procédé, à quelques brasses de la côte.
- « La Baudroie en question mesurait environ 60 centimètres de longueur et avait été placée dans un très grand bac à parois de verre qui contenait également un Loup (Labrax) de 30 centimètres de longueur et plusieurs Sargues (Sargus) de grande taille. Jamais je ne l’ai vue se servir des rayons antérieurs de sa première dorsale pour attirer ces poissons ; le rayon le plus antérieur restait constamment rabattu en arrière, même lorsque les deux placés derrière lui étaient dressés (3). Cependant j’ai pu assister à la capture du Labrax et de deux grandes Sargues par cette Baudroie. Quand elle voyait les poissons dont je viens de parler nager au-dessus d’elle, assez près de sa gueule, elle se dressait lentement sur ses nageoires ventrales de façon à se rapprocher le plus possible de celui qui se trouvait le plus à sa portée, puis, d’un mouvement extrêmement rapide, elle se projetait verticalement en haut pour le happer. Souvent je l’ai vue parcourir sur le fond de l’aquarium une assez grande distance, en marchant au moyen de ses nageoires ventrales à la façon des Blennies, pour se rapprocher des poissons qui nageaient, sans défiance, à un niveau un peu supérieur à celui qu’elle occupait.
- « Le Labrax que j’ai vu happer avait été pris en travers, de sorte qu’il dépassait notablement de chaque côté l’orifice buccal de son ennemie. Peu à peu je l’ai vu tourner, de telle sorte qu’au bout d’un instant, sa tête était engagée dans la gueule de la Baudroie ; à partir de ce moment, il a été avalé lentement. Pendant tout le temps que dure cette déglutition, le poisson englouti se contracte avec une extrême violence et ses écailles arrachées par les dents de son ennemie s’échappent en quantité de la gueule de la Baudroie.
- « Le Labrax que j’ai vu capturer donnait de telles secousses musculaires que la Baudroie qui l’avalait, longue de 60 centimètres, était entraînée dans l’eau de laquarium à plus de20 centimètres du fond. Dès que la victime faisait lin mouvement qui aurait pu entraîner sa fuite, la Baudroie cessait de déglutir, contractait violemment les muscles releveurs de ses mâchoires, et les dents acérées dont celles-ci sont garnies, entraient profondément dans
- mettant à sa disposition de bonnes figures et des pièces parfaitement bien conservées de Baudroie. La traduction donnée ici du célèbre passage d’Aristote serre donc le texte original d’aussi près que possible.
- 3. Le fait qu’une Baudroie observée en captivité dans un cube d’eau restreint ne s’est jamais servie de son filament pécheur ne prouve nullement, à mon sens, que cet animal ne
- Fig. 2.
- A gauche : les deux rayons pêcheurs antérieurs d’un Lophius piscatorius vus par la face dorsale.
- A droite : partie terminale du rayon pêcheur le plus antérieur d’un Lophius piscatorius de taille plus grande vu par la face ventrale. Photographie d’après nature. Réduction d’un tiers environ.
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- le corps du poisson pour le retenir. Ce dernier était complètement englouti qu’il donnait encore des secousses capables de déplacer fortement le corps de son ennemie.
- « La façon dont s’accomplit cette déglutition tragique mérite d’ctre décrite.
- « Quand on retire de l’eau une Baudroie bien vivante, elle ouvre la gueule toute grande, ce qui permet de constater que scs os pharyngiens inférieurs et supérieurs peuvent être portés alternativement On avant et en arrière et qu’ils possèdent (surtout les supérieurs) des mouvements très complexes et très étendus de haut en bas, de droite à
- gauche et de gauche à droite. Dès que la proie est happée, ces os l’accrochent avec leurs dents acérées à pointe dirigée en arrière, leurs muscles rétracteurs se contractent alors et celle-ci est entraînée en arrière ; puis les muscles protracteurs les reportent en avant pendant que la proie est solidement retenue par les mâchoires; les réfracteurs se contractent de nouveau et elle s’enfonce un peu plus profondément dans l’énorme gueule de la Baudroie. Ce mouvement, alternatif des mâchoires et des pharyngiens continue jusqu’à ce que la proie disparaisse entièrement dans* le corps du Lophius. » • p Guitei
- Professeur à la Faculté des sciences de Rennes.
- EXPLORATIONS EN CANOT AUTOMOBILE SUR LA MER MORTE
- sait que la mer Morte est une des plus étranges étendues d’eau de la 'surface du glol te. Mais, chose bizarre, elle n’a jamais attiré un nombre considérable d’explorateurs et les meilleures études qu’on ait faites de cette région de la Palestine sont dues au lieutenant Lynch, des Etats-Unis, et au duc de Luynes. Jusqu’à présent elle a été peu fréquentée par les touristes anglais qui pourtant sont les plus hardis et les plus curieux, et la plupart de ses ravins, de ses grottes merveilleuses, de ses collines escarpées et de ses oasis sont presque totalement inconnus
- Cette ignorance des alentours de la mer Morte cessera d’ailleurs dans un avenir prochain. Le gouvernement turc a récemment cédé à deux membres du Parlement le droit d’exploiter les minerais qui abondent sur les rives de la mer, le bitume de première qualité qu’on y découvre ainsi que le soufre, le cuivre et le marbre. Comme, d’autre part, des experts ont signalé aussi la présence de charbon et de pétrole, il est fort probable .que sous peu la mer Morte fera parler d’elle dans les milieux industriels.
- Un voyageur anglais, M. Harold Shepstone, a eu l’idée de visiter la mer Morte en détail et d’en photographier les aspects les plus pittoresques abord de l’unique canot automobile qu’un marchand maho-métan ait pu mettre à sa disposition. ; s..
- Ce canot, le Shiek-Jalal, est un ancien voilier pourvu d’un moteur;.il jauge 40 tonneaux et circule sur les lourdes eaux de la mer à la vitesse de
- 10 nœuds. Détail imprévu : le pavillon de son propriétaire représente un poisson, emblème d’autant plus paradoxal que la mer Morte ne recèle nul poisson vivant!
- 11 faut d’ailleurs, à ce sujet, signaler les légendes qui courent en Palestine sur le compte de la mer Morte. A Jérusalem, on dit . aux étrangers qu’il est impossible de nager dans la mer Morte et qu’aucun animal ni qu’aucune végétation n’existent sur ses rives.
- En réalité, la mer Morte avec ses 75 km de longueur et ses 16 km de largeur, se trouve à 400 m. au-dessous du niveau de la Méditerranée. Elle est, donc la surface liquide la plus basse. Quant à la vie animale, elle y est représentée par de nombreux oiseaux qui volent dans ses parages.
- La natation n’y est pas aisée parce qu’on ne peut pas avancer vite, mais elle y est agréable pour ceux * qui sont peu familiarisés avec les mystères de Yover arm stroke.... Il suffit de se coucher dans l’eau, pour faire la planche, et de ne pas bouger. La densité est telle qu’on Botte comme un bouchon !
- D’ailleurs, si la Palestine appartenait à un gouvernement plus actif que celui des Turcs, il y a longtemps qu’on aurait fondé une station thermale sur le rivage nord du lac, et qu’on aurait exploité les propriétés curatives des chlorures de magnésium dont sont chargées principalement les eaux de cette mer méconnue.
- Car elles ne. contiennent pas moins de 35 pour 100 de matières solides ! Pour donner une idée de cette densité, disons simplement que dans une tonne d’eau de mer ordinaire il y a 15 kg de sel, tandis qu’on en retire 95 d’une tonne d’eau de la mer Morte.
- Autre légende : on a. prétendu que cette mer se rapetissait avec les siècles. C’est une erreur. La mer
- fasse jamais usage de ce filament à l’état de liberté; et, malgré le résultat en partie négatif de mon observation, je reste convaincu cpie la Baudroie se sert réellement de son premier rayon de nageoire pour capturer ses proies, mais d’une manière toute différente de celle qu’indique Aristote. Il n’est pas possible d'admettre, en effet, que les poissons venant
- mordre l’appât, que leur présente leur ennemie se laissent docilement. porter dans la gueule de celle-ci; mais il n’y aurait rien de surprenant à ce que ces mêmes poissons petits ou grands, toujours en quête de quelque chose à glaner, soient attirés à une faible distance de la gueule de la Baudroie par son appendice mou et flottant au gré des courants.
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- Fig. i. — Les lagunes de sel de la mer Morte.
- Morte croît au contraire en superficie. Il y a 20 ans, une petite île qui se trouvait non loin de sa rive septentrionale a disparu, tandis que, à l'est et à l’ouest, on peut découvrir des parties de forets à demi submergées dont les arbres se meurent lentement sous Faction de l’eau sursaturée de sel.
- Lorsqu’on navigue le long de la rive,on aperçoit plusieurs plaines d’une grande fertilité; on y pourrait, par exemple, faire trois vendanges dans l’année et y récolter tous les trois mois une moisson de millet.Ces plaines sont les seules
- régions habitées, avec l’oasis d’Engedi. Tout, le reste n’est que désert, roche aride, sable brûlant, un véritable tableau de solitude et de désolation.
- M. Shepstone, parti de la rive du nord-ouest, s’arrêta d’abord sur la côte de l’oasis qui est un vrai petit paradis. Son nom, Engedi, veut dire « source des boucs » probablement parce que ces animaux venaient s’y désaltérer. L’oasis est environnée de falaises hautes de 600 m. sur les flancs .desquelles pousse le bois du shitlim, dontNoë fit son arche et d’où l’on extrait
- Fig. 2. — Les stalactites de sel dans la grotte de Jebel Usdum.
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- Fig. 3.— Les gorges de l’Arnon qui se jette dans la mer Morte.
- à présent la gomme arabique. Toute la région est couverte de plants de concombres qui sont transportés à Jérusalem et vendus sur le marché.
- A dix milles au sud d’Engedi se trouve la men veilleuse forêt de Masada (Sebbeh) fortifiée jadis par les Macchabées, habitée plus tard par Ilérod et immortalisée enfin par l’héroïque résistance des Sicari ou Zealots contre les légions de Titus qui conquirent le pays à la domination romaine.
- La forteresse qui se dresse au milieu de la forêt fut en effet le théâtre d’une lutte désespérée, au cours de laquelle les Sicari immolèrent successivement leurs femmes et leurs enfants et se tuèrent au nombre de 960 plutôt que de tomber vivants entre les mains des assiégeants.
- On voit encore la muraille d’investissement et les deux camps romains qui flanquaient ce nid d’aigle, situé à une hauteur de 600 m. et seulement accessible par un sentier en lacet où des milliers de Romains trouvèrent la mort. La prise de cette forteresse fut le dernier acte de la guerre de l’indépendance juive.
- Si l’on continue son voyage le long de la rive, on découvre, 8 milles plus au sud, le Jebel Usdum,.nom arabe de la montagne de Sodome.
- C’est une montagne de sel haute de
- 120 m., dans l’intérieur de laquelle on a découvert une grotte singulière éclairée en son milieu par une sorte de puits qui laisse passer une lumière tamisée, du plus curieux effet. Cette lumière illumine de pittoresques fluorescences les mille stalactites blanches qui hérissent le plafond de la grotte.
- M. Shepstone, gymnaste intrépide, réussit à grimper jusqua l’une d’elles et en suça un morceau. Elles ont un goût à la fois amer et salé, extrêmement désagréable.
- Continuant son voyage, il arriva en vue des gorges de la rivière Arnon, un des sites les plus sauvages de la Palestine.
- Les parois de cette gorge étroite se dressent, tantôt perpendiculaires, tantôt obliques, sur 90 m. de hauteur. En certains endroits les deux murailles abruptes se touchent, et obscurcissent le cours de l’Arnon qui se précipite en cascades, dans un chaos de roches amoncelées au hasard de leur chute.
- Au coucher du soleil, les différents grès se colorent de teintes si variées, qu’une palette d’une richesse extraordinaire pourrait seule en évoquer les colorations féeriques, passant de l’orangé au vermillon et de la pourpre à l’indigo, veiné de noir, de vert mousse et de mauve.
- Non loin des gorges de l’Arnon, on aperçoit un énorme rocher de sel durci qui ressemble assez à une figure de femme, et que les indigènes n’ont pas manqué de baptiser la femme de Loth. Plus haut, à une très petite distance de la mer Morte, on découvre les bains chauds de Calirrhoé, visités jadis par Hérode malade, dans l’espoir d’y trouver un remède, à ses rhumatismes. Enfin, au nord de Calirrhoé se dressent les ruines du château de Machaerus où le Jokanaan de la fatale Salomé fut
- Fig. 4. — La forêt submergée de la mer Morte dont le niveau pionte lentement.
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- La tradition place Sodome et Go-morrhe dans le voisinage de la mer Morte. En réalité, nul ne sait exactement où se trouvaient ces deux villes.
- Tantôt on les situe au nord de la mer, sur la côte occidentale, tantôt au sud, sur la côte orientale. Depuis plusieurs générations, les guides conduisant les touristes venus de Jérusalem indiquent la rive septentrionale... pour leur commodité personnelle.
- Mais il faut se méfier de leur science archéologique! Canon Tris-tam, une autorité sur ce sujet, place les deux villes sur la rive orientale.
- Cette opinion peut d’autant plus être défendue que le caractère volcanique du sous-sol et la présence de soufre et de bitume rendraient naturelle et logique la fin des deux cités maudites.
- Si l’on remonte la rive, au nord de Calirrhoé, on aperçoit de nouvelles gorges. C’est le confluent de la Zerka, un ruisseau qui coule parallèlement à l’Arnon.
- Les environs sont couverts de lauriers fleuris, de tamaris et de gharaf, arbrisseaux sauvages dont le fruit ressemble beaucoup à la cerise. Mais l’arbre le plus étrange est le pommier de Sodome, dont la pomme s’écrase à la moindre pression des doigts et ne contient qu’une poussière impalpable comme de la cendre.
- Enfin, tout au nord de la mer Morte, on rencontre le mont Nebo d’où Moïse découvrit la Terre Promise
- Fig. 5. — La Montagne de sel Jebel Usdum sur la rive méridionale de la mer Morte.
- et, si l’on franchit l’Àrnon, on retrouve à Dibon la pierre historique des Moabites.
- S’il faut en croire M. Shepstone, qui, à bord de son canot automobile, explora les sites les plus cachés de la mer Morte, la naviga-i tion sur ce lac inconnu offre mille attraits. Les moustiques ne sont pas à craindre — M. Shepstone passa trois semaines sur son bateau et n’en fut jamais incommodé — et la température un peu chaude, mais tempérée par les brises du nord, est tout simplement idéale.
- Avant quelques années nous verrons les côtes de la mer Morte s’animer au passage des caravanes de touristes, et ses Ilots pesants battus par l’hélice de ces luxueux steam-boals qui remontent le Nil jusqu’à Khartoum.
- Ce décor sauvage, où se jouèrent les drames de l’Histoire Ancienne, aura perdu alors son impressionnante grandeur. Ses gorges seront moins pittoresques et ses^soliludes moins désolées.
- Maurice Dekobra.
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- LES VÉHICULES DE L’ÉPREUVE D’ENDURANCE
- ] L’examen d’ensemble des véhicules de poids lourds engagés celle année, à l’épreuve d’endurance militaire, 'fait ressortir un très réel progrès dans la construction. L’engin de poids lourd a atteint aujourd’hui le même jdegré de perfection que Je véhicule de tourisme, il offre toutes les garanties de fonctionnement économique et de régularité que l’on est en droit d’exiger.
- La Commission militaire a eu à examiner trois types d’engins, les camions porteurs, les tracteurs porteurs à deux roues motrices, les tracteurs à adhérence totale.
- Les deux premières familles ne diffèrent entre elles que par leur puissance, les dimensions de leurs organes, et quelques accessoires (appareils de halage, cabestans ou autres, crochets d’attelage et blocage du différentiel); nous les examinerons dans leur ensemble.
- Les tracteurs à adhérence totale, dont La Nature a déjà exposé le principe, sont des engins spéciaux, très puissants, doués de qualités d’évolution tout à fait remarquables ; ils ont leurs quatre roues motrices et directrices, le blocage du différentiel, un cabestan de halage, un crochet de remorquage à liaison élastique, et les types primés donnent droit à la prime pour l’acquéreur, proportionnellement à la charge qu’ils portent et à leur puissance de remorquage* indépendamment du type même des remorques qui restent facultatives. Pour les tracteurs porteurs à deux roues motrices au contraire, c’est l’ensemble, tracteur et remorque spéciale, qui donne droit à la prime, et doit obligatoirement être acquis par l’acheteur.
- Tous les véhicules sont à moteur à explosion, et un seul type avait la transmission électrique.
- Les moteurs, tous à quatre cylindres verlicaux, sont très soignés, très accessibles dans toutes leurs parties; ils sont pour la plupart munis de cache-soupapes, établis dans le type monobloc avec tuyauteries extérieures très réduites. Leur alésage varie de 85 à 120 mm, leur course de 140 à 160 mm; au régime moyen de 1000 à 1100 tours, la puissance, suivant les modèles, varie de 16 à 45 chevaux.
- Le règlement limitant la vitesse maxima à 25 km à l’heure, la plupart des constructeurs ont installé sur le moteur, hors d’accès du conducteur, un régulateur lirai-lateur de vitesse, qui empêche de dépasser le régime normal prévu.
- L’allumage est assuré uniquement par magnéto à haute tension, avec ou sans commande d’avance. Tous les carburateurs sont automatiques, et, en dehors de ceux qu’ont établis les constructeurs eux-mêmes, on ne trouve comme appareils spéciaux que le Zénith, le Solex et le Claudel, c’est-à-dire des carburateurs très renommés.
- Le refroidissement est assuré par pompe ou par thermo-siphon, avec une légère majorité pour la pompe, malgré les inconvénients que cet organe supplémentaire peut occasionner, usure, fuites, etc.
- Les radiateurs sont de types divers, cloisonnés à tubes à ailettes ou à tubes lisses, nids d’abeille, et centrifuge Solex du type des autobus parisiens. Sur tous, on relève le souci d’assurer une ventilation efficace, et à cet effet le ventilateur a été logé derrière le radiateur, dans une sorte de cloche, qui forme base de canalisation de l’air aspiré. Les tendeurs de courroie d’entraînement ont été rendus plus accessibles que l’an dernier, et on n’observe plus, cette année, dé pannés prolongées pour des réglages ou des remplacements de courroie.
- Les embrayages à cônes et à disques métalliques mul-
- tiples sont en nombre égal, malgré les avantages indéniables que présentent les embrayages à disques pour la grosse traction ; la raison en est que le cène est plus simple, et généralement plus facile à entretenir ou à régler, par un conducteur quelconque.
- Les boîtes de vitesses, toutes à quatre vitesses en plus de la marche arrière, sont du type à baladeurs multiples, avec ou sans prise directe. Sur deux véhicules, on a adopté le type à engrenages toujours en prise, avec baladeurs à crabols solidarisant au moment voulu les engrenages convenables avec leur arbre. Le reproche que l’on puisse faire aux constructeurs, c’est de ne pas assez démultiplier leur première vitesse, qui devrait être considérée comme une vitesse de secours, pour les démarrages difficiles, l’extraction d’un mauvais pas, etc. Il serait logique de la démultiplier assez pour permettre aux roues motrices de développer un effort moteur égal à toute l’adhérence dont elles sont susceptibles. Avec les puissances dont on dispose, et les points qui correspondent aux roues motrices, la première vitesse ne devrait guère dépasser 5 km à l’heure, alors qu’elle est encore de 6 à 7 sur un grand nombre de camions.
- La transmission par chaînes rallie encore la plupart des concurrents, mais il y a lieu de constater que trois constructeurs l’ont abandonnée sur un de leurs types, au profit de la transmission par cardans. Ce sera sans doute là, la solution de l’avenir, et le parfait fonctionnement des autobus de Paris, tous à cardans, en est un précieux garant.
- Sur cîeux types, on relève une transmission par vis sans fin et couronne hélicoïdale en bronze. S’il est vrai qué cet ensemble est beaucoup plus silencieux qu’un couple d’engrenages d’angle, il faut avouer qu’il a un rendement mécanique très inférieur à ce dernier.
- Toutes les expériences faites jusqu’ici, avec des vis en acier cémenté et poli engrenant avec des couronnes en bronze phosphoreux baignées dans l’huile, ont montré que le rendement, variable avec la vitesse, ne dépasse jamais 87 pour 100, et encore ce chiffre a été obtenu à 1500 tours, pour une puissance transmise de 20 chcv. environ. Pour le véhicule industriel, dont le budget est très sérié, il faut tenir grand compte du rondement mécanique, et, pour cette raison, nous, ne croyons pas que la vis soit à généraliser.
- Le mécanisme de blocage facultatif du différentiel, dont la nécessité se fait sentir en cas de patinage intempestif d’une des roues motrices, est obligatoire sur les tracteurs; il consiste en un baladeur à crabots, mobile sur un des demi-arbres du différentiel, qui permet de solidariser cet arbre avec la coquille du différentiel et d’empêcher le différentiel de fonctionner.
- Quoique la majorité des constructeurs français reste fidèle à la roue en bois du type artillerie, on relève sur un certain nombre de véhicules des roues métalliques, en acier coulé, plein ou creux, et en tôle emboutie. Ces roues, très en faveur à l’étranger, se comportent à merveille avec les bandages de caoutchouc : il est probable qu’elles se généraliseront dans l’avenir.
- Le bandage ferré disparaît de plus en plus, contrairement aux affirmations des apôtres du début de la locomotion routière : on n’en trouve plus qu’un seul exemplaire sur des roues motrices. Les constructeurs et les acheteurs sont d’accord aujourd’hui pour reconnaître que le camion de tonnage moyen -n’est viable que
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- LE SCIAGE DU PONT-NEUF A PARIS : 171
- sur bandages élastiques. D’ailleurs, les fabricants de bandages, en perfectionnant leurs produits, et en baissant leurs prix, ont puissamment contribué à l’essor du camion automobile.
- Le règlement a, d’autre part, très sagement imposé les dimensions des bandages en fonction des charges portées, et on n’a plus à craindre, comme autrefois, la destruction prématurée des bandages trop surchargés pour leur section. L’exemple des autobus parisiens, dont les bandages sont à l’abonnement, prouve qu’il y a le plus grand avantage à adopter les plus grosses sections possibles; l’abonnataire, sans y être obligé, a muni les roues de très gros bandages, et la durée kilométrique a dépassé 55 000 km (50 à 60 000 pour certains) alors que la garantie offerte est de 15 000 seulement.
- Les freins ont été très soignés ; sur les roues on a prévu des protecteurs spéciaux, destinés à rejeter l’huile à l’intérieur, et à l’empêcher de souiller les pièces frottantes. Sur la plupart des types, on ne trouve encore que les freins de friction, malgré les inconvénients qu’ils ont en pays de montagne, dans un service très prolongé. Seuls, Saurer et Panhard possèdent un dispositif de freinage efficace par le moteur, et Hochet-Schneider un dispositif de freinage par pompe à huile à engrenages, où on utilise, dans une boîte étanche à parois résistantes, un des couples d’engrenages de marche arrière de la boîte des vitesses, pour créer une circulation d’huile dans une canalisation étroite
- et obtenir une très grande résistance au mouvement.
- Le nouvel arrêté ministériel réglementant le système des primes, étant du 17 mai 1913, alors que le programme d’établissement des véhicules de l’épreuve a été communiqué aux constructeurs en décembre 1912, n’a pas d’effet rétroactif, et les tonnages primables sont les mêmes que l’an dernier. Les tonnages des camions engagés varient de 2 à 5,5 tonnes; les tracteurs porteurs portent 5 tonnes et en remorquent 7 ; les tracteurs à adhérence totale sont chargés de 2,5 tonnes et remorquent 9 tonnes. A l’épreuve militaire, spéciale pour ces engins, qui aura lieu en février 1914, le tonnage remorqué sera au minimum de 15 tonnes.
- Ainsi qu’on peut le voir par ce rapide exposé, la conception actuelle du véhicule de poids lourd s’est uniformisée vers un type idéal, dont toutes les parties ont aujourd’hui la consécration de l’expérience. C’est finalement le camion de tonnage moyen, à moteur à explosion, à transmissions purement mécaniques, qui paraît devoir rester maître incontesté de la circulation.
- Sur 98 engagés, 72 se sont présentés à l’examen de la" Commission et ont pris le départ, et parmi ces derniers 2 seulement, faute d’une mise au point suffisante, ont dû abandonner dès les premières étapes. Les parcours imposés étant très longs, et très durs, il est à prévoir qu’il y aura encore quelques éliminations, mais tout fait espérer que les vainqueurs seront très nombreux.
- D. Renaud.
- LE SCIAGE DU PONT=NEUF A PARIS
- Il y a plus de 510 ans (juin 1603), le roi Henri IV inaugurait le Pont-Neuf dont la construction avait exigé un quart de siècle, puisque son prédécesseur en posa la première pierre le 31 mai 1578/Depuis\ lors, ce monument parisien, d’une proverbiale'robustesse, résista aux injures du temps et survécut aux révolutions. 11 nécessita seulement une réparation sérieuse en 1886; on dut reprendre en sous-œuvre et consolider les piles de la rive gauche. Sous l’Empire, on avait réduit la hauteur du tablier qui, sensiblement plus élevé vers le milieu, formait à cette époque un dos d’àne fort accentué, mais cette modification, en diminuant la charge des arches, le consolida.
- Récemment, on vient d’éventrer le vieux pont afin d’établir dans son terre-plein même et sur toute sa longueur, une galerie destinée à recevoir des câbles. La Compagnie générale des Omnibus ayant installé à proximité, rue des Grands-Àugustins, une usine chargée de fournir la force électrique à certaines lignes de tramways, il fallait pouvoir distribuer l’électricité sur l’une et l’autre rive en franchissant la Seine. En l’espèce, il ne s’agissait pas de poser des canalisations à fleur de terre, il fallait exécuter une tranchée, qui descend à 2 m. 25 de profondeur sous le pavé du pont et mesure 1 m. 30 de largeur. L’épaisseur restant à la clef de voûte atteint 50 cm.
- Pour le petit bras, l’opération ne présenta aucune difficulté, le terre-plein se composant de matériaux rapportés dont on vint à bout en employant alterna-
- tivement la pioche et le marteau pneumatique. Il n’en fut plus de même depuis ,1a statue de Henri IV jusqu’à la rive droite, c’est-à-dire sur 168 m. ; on dut entailler un bloc de pierres formé de libages de roches de Bagneux jointés avec un béton de cailloux siliceux. D’autre part, on ne pouvait songer à attaquer ce monolithe avec des explosifs ou avec des coins sans craindre de compromettre la solidité du pont. L’entrepreneur, M. Perney, eut alors l’idée de diviser cette masse par des traits de scie parallèles qu’un spécialiste bien connu, M. Fromholt, se chargea de pratiquer au moyen du fil hélicoïdal.
- Avant d’entrer dans le détail des opérations nécessitées pour solutionner cet original problème technique, constatons que l’idée d’employer une cordelette métallique sans fin, pour scier la pierre à l’aide d’un corps rodant pulvérisé et de l’eau, remonte à plus d’un demi-siècle. On le doit au Français Eugène Chevalier, qui le 8 avril 1854, prit un brevet dans lequel se trouvent condensées les différentes applications ultérieures du fil hélicoïdal.
- Le sagace inventeur revendiquait « l’emploi comme organe de sciage d’un ou de plusieurs fils ou cordes ou chaînes métalliques, agissant en mouvement rotatif continu ou alternatif avec la propriété d’une flexibilité et d’une réduction linéaire pour attaquer au même instant le même bloc suivant tous les contours imaginables ». Toutefois, malgré son intérêt, cette métho.de de sciage tomba dans l’oubli jusqu’à ce que M. Paulin Gay la reprît
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- en 4880 avec l’aide d’un constructeur belge, M. Michel Thomar. Quatre ans plus tard, ce dernier apporta un utile perfectionnement au procédé en imaginant les poulies à rotules qui permettaient de conduire le câble dans toutes les directions et la perforatrice de grand diamètre pour le creusement des puits destinés à séparer les masses dans la carrière.
- Malheureusement, l’invention présentait un gros inconvénient pratique : la difficulté de réparer le fil en cas de rupture. En dépit des meilleures brasures ou des soudures'les plus soigneusement ' effectuées, la corde métallique se rompait très souvent au point de jonction jusqu’au jour où un ouvrier trouva moyen dé faire une épissure sur 4 m. de longueur en déroulant les fils des deux extrémités, puis, après les avoir sectionnés à des longueurs différentes, de reformer la cordelette avec ses propres brins. Depuis lors, l’usage du fil hélicoïdal se généralisa dans les carrières de marbre et de granit, cette méthode de séparation des blocs joignant la rapidité à l’économie, évitant l’emploi des explosifs et dispensant surtout de pratiquer des tranchées dans la masse, opération aussi longue que coûteuse. Mais à notre connaissance tout au moins, on n’avait pas encore songé à transformer la scie hélicoïdale en fil à couper les ponts, comme on vient de le faire à Paris.
- Le sciage du Pont-Neuf s’effectua en trois portions, les deux premières de 50 m. de longueur et la dernière de 68 m/ Dans chaque section, bn fît quatre traits parallèles dont la profondeur variait entre 2 m. 25 et 2 m. 45. Deux appareils à fil fonctionnaient simultanément dans la même portion de tranchée. On suivit scrupuleusement le profil en long de cette galerie, car l’extrados des voûtes ne devait pas être entamé.
- Nos différentes photographies vont nous permettre de visiter le chantier dont l’installation principale comportait une estacade en hois, de 5 m. de hauteur et 8 m. de largeur, supportant les chariots-tendeurs des appareils de sciage et sise en face la statue de Henri IV.
- Ces chariots-tendeurs étaient des wagonnets avec plate-forme en bois, sur lesquels se trouvaient un moteur électrique de 48 chevaux, un arbre réducteur vitesse et l’arbre de la poulie motrice du fil. Des
- contrepoids en fonte fixés à un câble, . amarré aux wagonnets, assuraient une tension constante et régulière de ce dernier.
- Entre chaque section, on creusa un puits de la profondeur de la tranchée à faire et dans lequel on établit les montants de sciage, composés de deux fers en U portant à la partie supérieure une poulie folle pour l’arrivée ou le départ du fil et une autre poulie folle fixée sur un chariot-qui descendait dans le montant de sciage, au fur et à. mesure de l’avancement du travail.
- Le chariot et la poulie se relevaient à l’aide d’un treuil manœuvré à la main, comme on s’en rend compte par une de nos illustrations (fig. 2).
- Le fil passait ensuite vers le milieu du pont sur des poulies de support, allait jusqu’à la rive droite, d’où des poulies de retour le renvoyaient. Chaque circuit de 360 m. permettait de faire un trait complet représentant 75 à 80 m2, sans être remplacé.
- Les joints en béton de silex retardèrent parfois le travail. Quand le fil sciait en pleine pierre, la descente à l’heure était de 10 cm, mais la section d’un silex de la grosseur d’un œuf exigeait à elle seule plusieurs heures. On mit en moyenne deux journées de travail effectif pour tracer pn Irait avec chaque appareil. Par conséquent, le sciage des
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- LE SCIAGE DU PONT-NEUF A PARIS ====== 173
- Fig. 2. — Le treuil servant à manœuvrer le fil hélicoïdal.
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- quatre traits d’une tranchée demandait environ une semaine, ce temps comprenant le déplacement et le montage des appareils. L’opération entière s’exécuta en un mois à peu près. M. Fromholt, qui avait déjà
- scié une maison rue Saint-Roch, à Paris, il y a quelques années, vient encore de trouver le moyen de couper les ponts avec non moins de facilité!
- Jacques Boyer.
- LES TABLES D’ORIENTATION POUR LES TOURISTES
- Dans un article sur « les tables d’orientation et l’éducation géographique du public »(*), M. Ph. Glangeaud a exprimé le désir que les tables d’orientation placées dans un grand nombre de points de vue de France par le Touring-Club, par les Syndicats régionaux ou par des municipalités soient perfectionnées et rendues plus scientifiques. C’est ainsi que, par ses soins, la table d’orientation du sommet de la Banne d’Ordenche (Puy-de-Dôme) porte maintenant, en 20 lignes, l’analyse des traits géographiques et géologiques les plus saillants. L’idée d’ajouter ces notices explicatives aux tables d’orientation est excellente ; mais ce qui est non moins indispensable, c’est que ces tables soient faites, dressées et dessinées avec plus de soins et d’exactitude qu’on n’v apporte en général, et qu’on mette plus de discernement à y désigner les localités et les distances.
- Je citerai, à titre de fâcheux exemple de lacunes, celle
- qui a été posée à grands frais par le Touring-Club de France au sommet du cap Roux de l’Esterel, d’où s’admire, comme on le sait, un des plus splendides panoramas du monde (*), On a indiqué (non sans erreur), la direction et la distance de Paris, Strasbourg, Londres, Rome, Alger (185 km au lieu de 800),. et autres localités qui n’ont rien à faire dans le panorama du cap Roux. En revanche, on a omis d’y désigner Nice, la Tète de Chien, Monaco, la coupure des gorges du Loup, et surtout les noms des o grandes sommités des Alpes-Maritimes : l’Argentera, le Clapier, et le Gélas; ce sont précisément les traits les plus beaux et les plus saillants du pourtour de l’horizon.
- La meme critique serait à faire pour la table d’orientation de la pointe de l’Esquillon, près de Théoule, et sans doute pour beaucoup d’autres, qu’il importerait de reviser et de corriger afin de renseigner et d’instruire les visiteurs plus rationnellement et utilement. E.-A. M.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances des ai et a8 juillet 191 3. — Présidence de M. Guyon.
- Une propriété du quartz. — M. A. Gautier expose qu’il a étudié l’action d’une solution d’acide fluorhydrique sur le quartz. La poudre de quartz est attaquée par cette solution. Il a constaté qu’une lame de quartz taillée perpendiculairement à l’axe, résiste à l’action de l’acide fluorhydrique ; au contraire, une lame taillée parallèlement à l’axe est attaquée. En représentant par 1000, l’effet produit sur le verre, celui sur le quartz fondu est 100, celui sur le quartz taillé parallèlement à l’axe, 11 à 12.
- Le sol de la vallée du Nil. — M. Roux présente un rapport de M. Audeheau sur les eaux souterraines de l’Égypte. Ce document donne une classification des terres au point de vue de la perméabilité. M. Audeheau explique les différences de perméabilité du sol de la vallée du Nil par les dépôts de nature diverse dus aux divagations des méandres des branches du fleuve et des canaux naturels pendant la période pléistocène, ainsi que par les changements apportés dans les digues et les hrèches des antiques bassins d’inondation au cours des millénaires qu’a duré le régime de la submersion des crues. M. Audebeau montre que les travaux dé drainage actuellement en cours permettront de donner aux terres de cette région, aujourd’hui incultes, la fertilité qu’elles ont eue à l’époque gréco-romaine et peut-être même en des temps bien plus reculés. Il ajoute qu’il sera facile d’assécher les lacs en bordure de la Méditerranée et de mettre en culture les vastes superficies qu’ils représentent.
- Étude de l'infusion de café. — MM. G. Bertrand et Weisweiller ont trouvé que l’arome de l’infusion de café
- 1. La Géographie, avril 4912, p. 251.
- n’est pas du seidement à la caféine étudiée d’abord par Paye, mais encore à la présence d’une certaine quantité de pyridine, base volatile, dont le café contient un quart de gramme par kilogramme. Il est vraisemblable que la pyridine intervient dans l’action physiologique de l’infu-« sion de café.
- La recherche des corps étrangers dans l’organisme. — M. Labbé résume lui travail de M. le médecin-major Miramond de Laroquette relatif à un procédé de recherches des corps étrangers dans l’organisme. La situation de ces corps est d’abord déterminée horizontalement et en profondeur par une double radiographie sous une plaque métallique en forme de croix, dont les branches graduées en centimètres embrassent dans un de leurs secteurs l’image du corps étranger. Les données du cliché sont reportées sur un graphique quadrillé sur lequel est figurée la situation horizontale et verticale du corps par rapport au repère. Ce repère métallique, dont l’emplacement a été marqué sur la peau, sert d’autre part de base à un compas très simple et de petit volume qui, mis au point sur le graphique et appliqué sur la peau, guide sûrement le chirurgien. L’application de ce procédé est simple, facile, ne demande qu’une heure au plus. Son exactitude a été démontrée par l’expérience qu’en ont faite, pour la recherche de projectiles et d’aiguilles profondément situées dans le corps, divers médecins de l’hôpital civil d’Alger, de l’hôpital militaire de cette ville, MM. Curtillct, Cochez, Ferrari et M. le médecin-major Berchet.
- Le pollen des hybrides des vignes. — M. Guignard dépose une Note de M. Gard sur les éléments sexuels des
- 1; Yoy. n° 1207, 18 juillet 1896. ^
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- hybrides des vignes. Contrairement à certaines opinions, les grains de pollen sont altérés en proportion variable avec l’hybride considéré, tandis que l’élément femelle reste intact. Par des expériences effectuées sur divers hybrides, l’auteur montre que chez ces cépages le pollen des étamines courtes ne peut féconder le pistil de sa propre Heur.
- Géologie du nord de l’Arabie. — M. Douvillé signale une importante découverte géologique faite par M. Couvât Barthoux dans le nord de la presqu’île du Sinaï, à l’est d’Ismadia. Un relèvement des couches amène au jour le grès de Nubie et au-dessus tout un ensemble de couches inconnues jusqu’à présent dans la région, comprenant les divers étages du jurassique et le néocomien, auxquels succède le cénomanien. L’existence du jurassique est particulièrement intéressante. Aucun affleurement de ce terrain n’ayant encore été signalé depuis la Tunisie jusqu’au nord de la Palestine.
- Action des radiations sur les bactéries. — M. Lan-douzy décrit les recherches effectuées par M. Maurice Renaud au sujet de l’effet des radiations émises par la lampe en quartz à vapeur de mercure sur les bactéries et les vaccins. L’influence est identique sur tous les micro-organismes étudiés, staphylocoques, streptocoques, bacilles d’Eberth, de Lœffler, de Koch, coli-bacille. Les propriétés caractéristiques de la vie disparaissent, mais les propriétés histochimiques subsistent. Les bactéries perdent leur mobilité, leur tropisme ; elles ne peuvent plus se multiplier. Quand on injecte à l’homme ou aux animaux des cultures irradiées de bacilles pathogènes, on ne voit point apparaître la maladie, quelles que soient la virulence et la dose. Les phénomènes d’inflammation locale sont insignifiants et les bactéries disparaissent rapidement dans les tissus. Cette résorption crée une intoxication qui conduit à l’immunisation et provoque l’apparition d’anticorps.
- Traitement chirurgical du pied bot. — M. Lucas-Championnière présente une série de radiographies qui tendent à démontrer l’excellence des résultats fournis à longue échéance par son mode d’opération du pied bol, par ablation de tous les os du tarse. Les pieds sont redressés ; au bout de peu de temps les opérés, peuvent marcher normalement sans appareil orthopédique ni canne. Les radiographies montrent le redressement; elles font voir que la destruction osseuse subsiste. Toutefois chez les sujets opérés très jeunes on observe la production de noyaux osseux importants qui contribuent à donner de la solidité au pied. La facilité avec laquelle le tissu osseux se produit chez les sujets jeunes et le fait que l’ablation des os du pied est toujours imparfaite chez eux permettent d’expliquer ces conséquences lointaines très différentes de l’opération.
- La flore marocaine. — Le prince Roland Bonaparte présente une Note de M. Pitard, relatant les résultats statistiques d’une exploration botanique en Chaouïa. U a trouvé 657 dicotylédonés, 180 monocotylédonés, 2 conifères, Tl ptéridophytes. Cette flore offre une analogie frappante avec celle du Tell algérien et des rapports manifestes avec celle de l’Espagne. Cette analogie témoigne des relations relativement récentes et faciles entre les deux continents. Mais, à défaut de nombreux points communs entre la flore de la Chouïa et celle des îles Canaries, on ne saurait conclure par un argument décisif en faveur de l’inexistence de l’atlanlide, car les
- vraies eudéniques canariennes sont, en général, des plantes de montagnes et dès lors leur absence dans les plaines de la Chaouïa est assez naturelle. Si elles existent quelque part, c’est dans les hautes régions de l’Atlas.
- Les œuvres de M. Tannery. — M. Baillaud fait hommage, au nom de Mme Paul Tannery, du tome 11 des Mémoires scientifiques de Paul Tannery. Elle a entrepris la réimpression de ces mémoires; un volume est déjà publié ; il a été présenté il y a un an. Elle a rassemblé avec un zèle pieux les matériaux de l’ouvrage et les a confiés à deux savants d’une haute compétence, MM. Ilei-berg, professeur de philologie classique etM. G. Zeuthen, professeur de mathématiques à T Université de Copenhague, qui ont bien voulu accepter la lourde tâche cle la publication, tant en raison de l’amitié profonde qui les liait à Paul Tannery, que dans l’intérêt de la science. L’ouvrage comprend huit sections, dont la première relative aux sciences exactes dans l’antiquité aura 5 volumes. Les deux premiers déjà parus renferment 65 mémoires, dont 11 sur l’astronomie.
- La vitesse des ondes hertziennes. — M. Baillaud décrit les expériences de MM. Abraham, Dufour et Ferrié, exécutées sous les auspices du bureau des longitudes, dans le but de mesurer la vitesse de propagation des ondes hertziennes entre Paris et Toulon. Une partie des résultats ont déjà été obtenus par le calcul. Ils donnent pour cette vitesse 295 900 •kilomètres à la seconde, soit à à peu près la vitesse de la lumière. Quand tous les résultats seront calculés, on peut espérer atteindre une précision notable.
- Les albuminoïdes du lait. — M. Schlœsing fds résume un travail de M. Lindet, faisant connaître que les albuminoïdes solubles se rencontrent dans le lait en quantité sensiblement constante, si on se contente de la dose en bloc. Mais si l’on introduit dans leur analyse l’étude de leur rotation polarimétrique, on constate que la proportion de caséine et d’albumine varie dans de larges limites. Toutes deux sont tenues en solution par les éléments du sérum. Toutes deux présentent la même adhérence capillaire vis-à-vis de la caséine. L’acide phonique en liqueur acide précipite tantôt l’un, tantôt l’autre, suivant que l’une ou l’autre domine dans le mélange. Elles coagulent en même temps par un échauffement modéré. Elles ont donc des propriétés analogues et ne diffèrent que par leur pouvoir rotatoire. L’albumine du lait est donc une caséine.
- Les rayons ultra-violets et les ferments. — M. Dastre présente une Note de MM. Bierry, Victor Henri et Ranc, montrant que les mêmes poisons qui arrêtent l’action des ferments arrêtent aussi l’action des rayons ultraviolets. Ainsi le sublimé, le cyanure de potassium, l’iode qui sont des poisons violents des ferments empêchent également l’action des rayons ultra-violets. Il y a donc une relation intime entre l’action des rayons ultra-violets et celle des ferments. Les poisons agissent sur les molécules des corps à transformer et non sur le ferment lui-même.
- Photochimie. — M. Jungfleisch dépose un travail de MM. Daniel Berthelot et Gaudechon établissant que le rendement de certaines réactions photochimiques dont la faiblesse a seule empêché l’application en dehors de la photographie, peut être énormément amélioré par l’addition de traces minimes de sels d’uranium agissant comme catalyseurs. Un. ne Villeüeuil.
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- BOUTEILLE
- Il n’existe peut-être pas une branche de l’alimentation plus exposée au « trucage » que le commerce des boissons. On peut convaincre de fraude celui qui falsifie l’étiquette, le cachet de garantie, celui qui dénature le nom de la marque en exploitant une similitude de nom, mais , il est presque impossible de. prouver, la fraude chez celui qui l’exerce en cours de consommation. Sans compter le préjudice moral causé, certaines maisons estiment que la fraude les lèse dans l’énorme proportion de un contre trois. Aussi de nombreux inventeurs ont-ils cherché à garantir l’intégrité du contenu des bouteilles à l’aide de bouchons permettant de verser le liquide, mais rendant impossible le rem-
- INVIOLABLE
- pression. Il est alors impossible de desserrer le bouchon mis en place, même par l’action de la chaleur, car les pièces le constituant se dilatent plus rapidement que le goulot et font éclater ce dernier. Un cap-sulage quelconque permet le transport horizontal de la bouteille. En service, la bouteille étant verticale, la nappe de liquide séjourne dans la cavité interne de la toupie qui forme ainsi soupape hermétique et garantit par suite le liquide intérieur de toute évaporation possible.
- La figure montre l’appareil en fonctionnement et permet de comprendre le rôle de la toupie. Le liquide contenu dans la bouteille fait contrepoids, repousse la toupie et peut alors s’écouler. La moindre
- A droite : coupe du bouchon inviolable. A gauche : la bouleille inviolable en fonctionnement elle se vide, mais ne peut se remplir.
- plissage de la bouteille vide. Leurs tentatives ont échoué et ce n’est que tout récemment que le dispositif de fermeture inviolable système N. J. F. est venu solutionner la question. Il se compose essentiellement et uniquement de trois pièces (Y. fig.) : une toupie formant clapet, un siège sur lequel vient s’appuyer la toupie, enfin un chapeau préservant l’appareil et guidant la toupie. Ces trois pièces sont en verre et livrées soudées en un petit bloc prêt à être posé. (L’appareil est entièrement en verre et peut s’adapter sur n’importe quelle forme de bouteille.)
- • Pour placer l’appareil, il suffit soit de roder l’intérieur du goulot de la bouteille, soit plus simplement de la faire fabriquer à un calibre déterminé, de façon à obtenir une légère conicité, correspondante à celle du dispositif, et de coincer celui-ci par
- pression en sens inverse, c’est-à-dire résultant d’un essai d’introduction de liquide, détruit l’équilibre, bloque la toupie sur son siège et ferme l’appareil. La sensibilité du dispositif est telle que pour chaque liquide, il faut calculer la forme et le poids de la toupie : il est impossible, par exemple, de faire écouler de l’eau à travers un appareil calculé pour verser de l’alcool, ce qui, dans certains cas de fraude partielle, peut rendre de grands services.
- La bouteille munie de l’appareil, une fois vidée, peut être utilisée à nouveau par le distillateur seul, qui, grâce à un outillage spécial, peut briser l’appareil sans casser la bouteille.
- Enfin, l’appareil N. J. F. ne modifie en rien l’aspect extérieur de la bouteille, et son prix de revient est sensiblement le même que celui des bouchons de liège ordinaire. H, Vigneron.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahuhe, rue de Fleurus, 9, à Paris,
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- LA NATURE.
- — N' 2098.
- 9 AOUT 1913.
- LE SAUVETAGE DU TRESOR DE LA « LUTINE »
- M. Forbin a raconté aux lecteurs de La Nature, dans le n° 2020, les tentatives faites pour recueillir le trésor, authentique celui-là, qui gît depuis 1799
- doyenne des compagnies d’assurance maritime, le Lloyd’s, qui avait assuré. la Lutine et la riche cargaison et avait, de ce chef, dû payer près de 22 mil-
- Etat actuel de répave de ,la « Lutine » (d’après un dessin de Sçientific American). On aperçoit à gauche, dans la coqile, le trou, par lequel mi scaphandrier a pu reconnaître la présence du trésor.
- dans la cale de la frégate Lutine, coulée en face de l’entrée du Zuiderzée, , , . L
- . .Ce trésor était .constitué, primitivement, par 1900 | barres d’or, 500 barres d’argent et.des espèces valant au total 50 175.000 francs.-Il appartient à la !
- lions aux consignataires. Naturellement le Lloyd’s n’a jamais abandonné l’espoir de rentrer en possession de ses 50 millions et l’article de M. Forbin mentionne les efforts qui se sont produits à cet effet en 1855, en 1900 et qui se continuent actuellement
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- 41e année. — semestre.
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- 178== LA CONSERVATION DES VIANDES DESSÉCHÉES
- en employant un vapeur spécialement construit pour le sauvetage, lé Lyons.
- Tout d’abord, après le naufrage dans lequel tout l’équipage périt à l’exception d’un seul marin, la propriété de l’épave et de son alléchant contenu fut réclamée par le roi de Hollande, en vertu du droit d’épave, et une compagnie se forma sur place pour tenter le sauvetage. En 1823, probablement en présence des résultats négatifs obtenus, le roi de Hollande fit généreusement cadeau au roi d’Angleterre, Gèorgc IV, de la Lutine sur laquelle les courants du Zuiderzéé continuaient d’amonceler le sable. George IV transféra les droits ainsi reçus au Lloyd’s.
- Mais la compagnie hollandaise existe toujours et n'a pas renoncé à ses prétentions: si bien que la National Salvage Association, de Londres, qui depuis deux ans a entrepris le sauvetage, s’est engagée à payer au Lloyd’s 15 pour 100 des valeurs recouvrées, et 15 pour 100 également à la compagnie hollandaise. Les 70 pour 100 restant constitueront sa part.
- En 1912, le mauvais temps a mis de grands obstacles aux travaux. On n’a pu opérer efficacement que pendant 278 heures, qui, à la vérité, ont été bien employées.
- En juillet dernier, un des scaphandriers a découvert dans la partie inférieure de la coque de la Lutine, un trou par lequel il a passé son bras et a touché les barres d’or dont il a pu évaluer les dimensions, qui sont : 18 cm de long sur 6 de large et 3 de hauteur. Malheureusement, quelques jours plus tard, l’épave avait glissé dans la cavité formée par la pompe qui enlevait le sable et l’ouverture n’était plus accessible.
- > Pour remédier à l’accumulation des sables que, malgré les pompes puissantes qui les aspiraient, les courants ramenaient toujours plus abondants, on a creusé un profond chenal de près de 1850 mètres de longueur passant par l’épave. Le courant du Zui-derzée qui atteint jusqu’à 7 nœuds s’engouffre dans
- ce chenal et entraîne les sables vers le large. Ce beau travail a nécessité l’enlèvement de près de 1 500 000 tonnes de sable, et un de ses résultats a été que la tranche d’eau au-dessus de l’épave a passé de 4 m. 25 à 15 mètres.
- La principale des difficultés qui restent aujourd’hui à surmonter se présente sous la forme d’une énorme masse de boulets et de lest agglomérés par la rouille et au milieu de laquelle le trésor est comme enfermé. Il faut en effet rappeler que la Lutine est noyée depuis 113 ans et que lorsque les barres de métaux précieux furent embarquées, on les plaça dans les soutes au-dessous de l’approvisionnement dé boulets. Au cours de la tentative de sauvetage faite en 1855-56 un plongeur trouva une masse de dollars espagnols et de boulets épaisse de plus de 1 mètre, et quelques années plus tard un autre plongeur se trouva à portée d’un énorme pavé de barres d’argent et de fers rouilles de 3 mètres carrés. Ces trop pesants lingots ne purent être remontés.
- On espère vivement mener à bien et de façon définitive les opérations de sauvetage dans le courant de l’été 1913. Les sauveteurs disposent, en effet, à bord du Lyons d’un aimant capable de soulever trois tonnes. Les masses de métal seront brisées au moyen de petites charges d’explosif et réduites en morceaux que l’aimant pourra enlever. Celui-ci a déjà fait ses preuves, ayant récemment ramené en 5 jours, du fond d’un dock de Londres, 90 tonnes de débris de métal.
- Il semble donc que tout soit à point, dorénavant, pour assurer le succès de cette intéressante opération et le retour à la lumière des millions qui dorment depuis 113 ans dans les sables du Zuiderzéc.
- Disons, pour terminer, que la cloche de la Lutine, depuis longtemps retirée des eaux, est suspendue dans l’hôtel que le Lloyd’s occupe à Londres et qu’on la sonne, nous dit le Scientific American, chaque fois qu’un sinistre est enregistré.
- S au v Ame JomiüAix.
- LA CONSERVATION DES VIANDES DESSECHEES
- par le procédé Ch. Tellier.
- fL’alimentation carnée à bon marché est à coup sûr une des questions importantes de l’époque actuelle. Les plaintes contre la cherté de la viande de boucherie sont très justifiées. Le succès des boucheries de. viande de cheval dans les grandes villes prouve, manifestement le besoin qu’a le monde des travailleurs de manger de la viande, meme d’une qualité un peu inférieure. D’après la statistique, la consommation de viande est plutôt faible en France; voici les chiffres qui l’indiquent en kilogrammes par habitant et par an : . France, 36 kg ; Etats-Unis, 40 kg; Allemagne, 46,500 kg; Angleterre, 51,225 kg; Danemark, 52,500.
- Comment remédier à cet état de choses regrettable? Evidemment en vulgarisant les méthodes pratiques de
- conservation, on facilitera le commerce de la viande. On le développera, on abaissera le prix .de certaines: espèces de viande au profit de .tous.
- La conservation des viandes, peut être effectuée par divers procédés qui sont : la salaison, la congélation, le froid sec à 0° et la dessiccation.
- M. Charles Tellier a été le promoteur des immenses progrès réalisés dans l’industrie frigorifique; on sait quels sont les résultats considérables obtenus grâce au transport et à l’emmagasinage des. viandes et autres denrées périssables soumises au petit froid. Aussi bien le nouveau procédé de conservation que préconise l’illustre inventeur mérite une sérieuse attention.
- La viande est desséchée ou, pour mieux dire, déshy-
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- LA CONSERVATION DES VIANDES DESSECHEES ======== 179
- dratée- dans le vide, et sans intervention de la chaleur, ni d’antiseptiques qui la modifient ou la détériorent notablement, comme on le constate dans la salaison ou dans le boucanage. La viande séchée par le vide, surtout à la surface, peut perdre environ 20 pour 100 de son eau, mais en conservant son état naturel. Ses qualités nutritives et'culinaires sont in lactés puisque aucune altération des tissus, ni du suc qu’ils renferment, ne peut se produire. Le vide utilisé pour déterminer l’évaporation de l’eau contenue dans la viande doit être presque absolu, à une tension qui ne dépasse pas 4 ou 5 millimètres de mercure, et prolongé de 12 à 24 heures. On peut obtenir ce vide soit par des machines pneumatiques, soit par des actions physico-chimiques. C’est ce dernier moyen qu’a expérimenté M. Tellier avec succès. Voici comment. L’appareil se compose de deux cuves métalliques cylindriques, suffisamment rigides, que l’on enveloppe dans un bain d’eau destiné à assurer une certaine fraîcheur. Les deux cuves, sont reliées à leur partie supérieure par une tubulure ; la plus grande cuve est remplie de la viande à dessécher posée sur des étagères; l’autre est pleine de morceaux d’un corps spongieux ponce ou coke, imprégné par arrosage d’une solution de potasse à la chaux.
- Après que le vide a été obtenu avec une machine pneumatique ordinaire dans la grande cuve, on l’emplit d’acide carbonique. On fait le vide à nouveau, de façon îi entraîner les dernières traces d’air. L’absorption de l’acide carbonique par la solution de potasse se produit dès que la communication est établie entre les deux cuves. Il en résulte un vide presque parfait. L’eau de la viande, au fur et à mesure de sa vaporisation, est absorbée sur les surfaces spongieuses de la petite cuve, dans laquelle se continue une circulation de solution potassique. La solution de potasse hydratée et carbonatée peut être facilement régénérée.
- L’opération de dessiccation dans le vide par ce procédé est peu coûteuse et se réduit à une main-d’œuvre facile, un peu de force motrice et la concentration de la potasse sur la chaux. M. Tellier évalue les frais dans la pratique industrielle à 2 ou 5 centimes par kilogramme de viande traitée.
- La durée de la conservation est proportionnelle à la quantité d'eau retirée. La viande ainsi préparée, exposée à l’air, ne reprend pas d’eau.
- La viande deshydratée offre des avantages fort appréciables au point de vue commercial :
- 1° Elle se conserve à l’air libre, sans précautions, quelle que soit la température ; elle équivaut pratiquement à do la viande stérilisée, car, si les microbes ne sont pas détruits, ils ne peuvent plus végéter, ni pulluler par suite de manque d’eau;
- 2° Débitée en morceaux lors de la préparation, elle peut être vendue, comme les viandes salées, comme a viande d’épicier )) — c’est la pittoresque expression de M. Tellier — par tous les commerçants;
- 5° Le transport ne présente plus de difficultés.' Il suffit de défendre la viande contre la dent des rongeurs, dans des emballages formes de caisses en treillis de fer ou plaques métalliques perforées. Le poids est mérite légèrement réduit.
- Par la. cuisson, la viande reprend immédiatement l’eau précédemment enlevée, et, en même temps, sont
- détruits tous les germes qui, pendant le transport et les manipulations, se sont déposés à la surface.
- Les producteurs de bétail ne doivent cependant pas s'effrayer d’une concurrence éventuelle. (( La preuve que la viande sur pieds est toujours préférée par ceux qui peuvent la payer, remarque avec raison M. Tellier, c’est que, malgré l’importation considérable de viandes exotiques, en Angleterre, lui permettant de nourrir économiquement sa population, le bétail vivant, qui y est élevé, n’a rien perdu de sa valeur!1). »
- La déshydratation est un procédé qui s’ajoute au procédé de conservation par le froid, et peut rendre de signalés services, là où le froid n’est pas aisément praticable; elle est d’un emploi incomparablement plus simple. La dessiccation permettrait, par exemple, l’alimentation dans des conditions excellentes, des garnisons en temps de paix, ou des armées en campagne, l’approvisionnement des places fortes, en prévision des sièges.
- Grâce à la création d’abattoirs régionaux, les garnisons seraient pourvues, une fois par semaine, de viandes parfaitement salubres et réconfortantes. On oublierait la. vilaine expression : viande à soldat. Un magasin frigorifique, dans une place forte assiégée, est à la merci d’un projectile qui viendra briser la machine à froid; les masses de viande amassées seraient perdues en 4 ou 5 jours, avec la famine pour conséquence. Grâce à la viande desséchée plus rien à craindre.
- La dessiccation par le vide, qui produit le sommeil de la vie organique, n’est pas applicable seulement aux viandes, mais encore aux fruits, aux légumes, au poisson.
- En Islande, des installations pourraient utiliser la dessiccation au lieu de la salaison. A Boulogne, Dieppe, Fécamp, centres d’arrivage de quantités de poissons frais, harengs et maquereaux, à Bordeaux, où Ton sèche à l’air libre des morues lavées, dans des conditions atmosphériques souvent médiocres, il serait avantageux de pratiquer la dessiccation par le vide. Pour combien d’autres ports de pêche, de moindre importance, on en pourrait dire autant! Le Banc d’Arguin, sur la côte occidentale de l’Afrique, si riche en poissons variés, fournirait un vaste champ à l’exploitation du nouveau procédé Tellier.
- On dira sans doute : si ce nouveau procédé est excellent, pourquoi n’est-il pas déjà appliqué, généralisé? Il ne réclame qu’un matériel d’un emploi1;vfàcile, assez peu coûteux. Il est aisé de répondre : le Frigorifique de Tellier, par un transport de viande au petit froid, au travers de l’Atlantique, avait fourni une démonstration irréfutable, certaine de l’intérêt de la réfrigération et il a fallu attendre plusieurs années avant que la même tentative fût reprise par des étrangers et avec un tel succès qu’aujourd’hui on chiffre annuellement par des milliards l’importance des denrées conservées par le froid ! ! !
- A vrai dire, souvent une invention séduit beaucoup moins le public par sa valeur réelle, que par le tapage dune, réclame habilement 'faite à sou sujet.
- Norbert Lallié.
- ]. La douar r va lion de la viande, par . r.iiARLBS T.kiïm.kiL ingénieur, fin petit volume. IL Dunod cl Tiiiat, Taris, 191 J.
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- LES IMITATIONS DU CUIR
- C’est dans l’ordre’des choses : toutes les fois qu’une substance naturelle, aux applications utiles, est chère, on s’efforce de l'imiter. Et on y parvient tôt ou tard, souvent d’ailleurs après de longs efforts. Ainsi la garance et l’indigo disparurent ou presque dès qu’on sut fabriquer des colorants identiques avec les substances extraites du goudron de houille. Ainsi consomme-t-on maintenant en tabletterie bien plus de celluloïd que de corne ou d’écaille. Ainsi, demain sans doute, le caoutchouc artificiel se substituera-t-il aux paras et aux ceylans les meilleurs.
- Les. synthèses, ou les pseudo-synthèses que nous venons d’énumérer là ne doivent pas nous faire
- Fig: i. — Machine à enduire. — Él a lé sur tendu, Vapprêt subit Vaction d’une racte qui
- oublier d’autres travaux de mèmè ordre, bien que beaucoup moins réputés. Ainsi la fabrication des succédanés du cuir est d’une importance industrielle énorme. Cependant on connaît peu cette spécialitéi La découverte n’en fut pas bruyante, d’abord parce qu’il; ne s’agissait pas d’une synthèse véritable, mais seulement d’imitations plus ou moins approchées ; ensuite parce que c'est seulement en plusieurs années qu’on put obtenir, peu à peu, les produits de bonne qualité; enfin parce que les pseudos-cuirs sont fabriqués, selon diverses méthodes très:: différentes,, par .des industriels cachant jalousement leurs- secrets.- ..- ...• -y
- Essayons cependant de pénétrer le mystère. Et sans trop nous fier pour cela aux innombrables brevets pris à ce sujet, où fourmillent les invrai-
- semblances et les niaiseries. Remarquons tout d’abord que le cuir naturel est formé simplement d’un entremelement de fibres, de poils, étroitement feutrés. Le feutre serait donc à ce compte une manière de cuir factice? Sans doute, mais il est très perméable et le cuir ne l’est guère; il coûte cher, et le bon marché est qualité essentielle ; de tous les substituts artificiels, il s’use.de façon relativement facile, non le cuir. Pour donner aux imitations du cuir tout ou partie des propriétés du produit naturel, on suit en général deux méthodes : ou la masse de fibres qui peut être une sorte de feutre, de tissu, est complètement englobée dans une
- espèce de ciment plastique qui se solidifie en séchant, en refroidissant; ou le tissu, qui peut être remplacé par quelque autre support, est recouvert d’une pellicule imperméable et résistante. Nous examinerons successivement les diverses sortes de substituts du cuir se rattachant à ces genres.
- Cuirs artificiels' — Le. caoutchouc, la gutta, certaines huiles siccativées, puis oxydées, ainsi que les mélanges de ces matières avec des gommes, des résines, des hydrocarbures minéraux, peuvent le tissu qui se déroule servir à iaire des
- régularise l’épaisseur. feuilles souples ; et
- imperméables, assez solides. Mais les produits se distinguent nettement du cuir; ils sont plus élastiques et bien moins résistants à l’usure. Toutefois, en noyant dans Ta masse de telles substances plastifiées, des fibres de jute par exemple, ou de toute autre fibre solide, on peut donner aux feuilles plus de solidité, de cohésion. Plusieurs brevets furent pris concernant des produits de. ce genre, mais ils restèrent inappliqués,
- De meilleurs résultats furent obtenus en imprégnant des fibres végétales de matières albuminoïdes telles que gélatine, osséine, albumine-) du sang, puis, après imprégnation, en insolubilisant ces ma* tièïes sous l’action d’un bain de tanin. On réalise ainsi en principe une imitation de la préparation du cuir, lui-même formé par tannage des matières
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- albuminoïdes. De fait, certains cuirs artificiels obtenus de la sorte se rapprochèrent assez du cuir naturel; on fît même, chez nos voisins de Belgique,
- . des chaussures de travail (?) entièrement faites avec un produit dé ce genre et vendues à l’usine 4 francs la paire! Malheureusement, la solidité laissait à désirer et, malgré un aussi extraordinaire bon marché, la vogue ne vint pas. Néanmoins, ces cuirs artificiels sont pratiquement préparés en grand pour quelques applications restreintes telles que courroies de transporteurs, remplissage de semelles pour chaussures bon marché, etc.
- Enfin, on a préparé des cuirs artificiels en remplaçant les fibres végétales par des fibres de cuir naturel : quand on traite, en effet, des déchets de cuir par un liquide faiblement acide (s’il l’était trop, on aurait' une dissolution) sous pression, humasse se désagrège. En triturant ensuite, on obtient une sorte de pâte à papier facile à mouler en feuille, et égoutter. Qu’on imprègne cette feuille de gélatine e'n-suite tannée, et on obtiendra une sorte de cuir : les cuirs gaufrés des sièges Henri II, à bas prix, chef-d’œuvre du faubourg Saint-Antoine et rêve des humbles qui montent leur ménage, sont obtenus de la sorte. Mais si,ces cuirs ont, neufs, un fort bel aspect, ils résistent bien mal à 1’usure!
- Tissus cuirs de fantaisie. — On désigne sous ce nom les tissus « ma-roquinés », « chagrinés », « facettes » dont on fait une grande consommation en maroquinerie bon marché, en reliure. On distingue les toiles anglaises, d’ailleurs maintenant fabriquées chez nous, et les toiles cuir, plus épaisses et se rapprochant un peu, comme genre, des toiles cirées.
- Ces dernières se font avec des calicots, des cretonnes, teints quand on veut obtenir des produits foncés, et apprêt tés cinq ou six fois de suite avec un empois de fécule fortement chargé de kaolin très fin et coloré par une laque de couleur synthétique. Par hectolitre d’eau, par exemple, on emploie 8 kg de fécule, 20 kg de kaolin et 10 kg de laque noire. On applique sur l’étoffe avec des machines à racles (fig. I).
- Après plaquage de l’apprêt, on fait sécher soit à l’air, soit en faisant passer sur dès tambours à vapeur ne touchant que le côté non enduit de l’étoffe. Puis on gaufre en laminant entre des cylindres chauffés, dont l’un est orné d’un « grain » a décalquer sur l’apprêt (fig. 2).
- Les toiles pour reliures sont faites avec des tissus légers à fils peu tordus (pour permettre l’imprégnation) et d’armure très régulière. On le recouvre d’un apprêt coloré composé, par exemple pour avoir ,
- le rouge de la toile reliant les guides Baedecker, de 125 litres d’eau, 18 kg d’amidon, autant d’alumine gélatineuse et 1 kg de ponceau RR. Pour corser les teintes ou pour les nuances pâles, on incorpore souvent aussi du blanc de zinc. Le tout est cuit à la vapeur et la colle obtenue plaquée en couche mince sur le tissu à l’aide d’une véritable machine à imprimer. On imprime habituellement des points très fins ou des rayures serrées, et on recommence quatre ou cinq fois, tout étant alors coloré. On sèche, on calandre, on gaufre comme pour l’apprêt des toiles cuir.
- Toiles cirées. —On les fait avec des toiles de coton ou de jute, cousues par pièces les unes au bout des autres pour former des rouleaux de plusieurs
- milliers de mètres. Ce tissu reçoit une mince couche régulière d’un mélange assez complexe, dont la conir position varie d’une usine à l’autre. Un des procédés les plus employés consiste à malaxer jusqu’à parfaite homogénéité un mélange de 80 kg huile de lin sicca-tivée, 50 kg huile de lin crue, 100 kg colle forte, 60 kg mucilage de lichen et 40 kg huile de lin résineuse. Non seulement la formule est, comme on le voit, fort complexe, mais la préparation, des constituants ne l’est pas moins. C’est ainsi que pour siccàtiver l’huile, par exemple, on doit la chauffer doucement vers 150°, puis y ajouter en remuant 1 à .2 pour 100 de minium, autant ;de lithargé:; après rechauffage vers 240° on y ajoute 2. pour 100 de résine Kauri : au total, la .cuisson dure 24 heures, demande des soins constants et empeste l’atelier !
- Fig. 2. — Machine à gaufrer. — C’est une sorte de laminoir à cylindres tournants gravés entre lesquels passe le tissu à gaufrer..
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- - La future toile cirée, uné fois enduite de son premier apprêt, passe au séchoir, puis en revient pour recevoir une seconde couche de masse à base d’huiles sîccativées largement additionnées de craie en poudre très fine. On refait sécher et on replaque un apprêt à base d’huiles, de craie et de kaolin.
- Le fond de la toile cirée étant ainsi achevé, il ne reste plus qu’à procéder à l’impression décorative. Cela se fait sur des machines à rouleaux ou à plateaux gravés, analogues à celles employées pour fabriquer les indiennes. Mais, comme couleurs, on emploie des mixtures spéciales préparées en délayant dans l’huile de lin cuite des poudres minérales de diverses couleurs.
- Apres impression, on refait sécher lentement et longuement, puis on recouvre la toile d’un vernis transparent, à base d’huile siccativée aux sels de plomb, à laquelle on incorpore à chaud un peu de résine, le tout étant finalement dissous dans du
- exemple, comment on opère le plus souvent. Au lieu de nitrer la cellulose et d’acheter du camphre, on se procure à bas prix des déchets de celluloïd dans les usines de tabletterie et on fait digérer 100 kg de ces déchets avec cinq fois leur poids d’alcool et 5 pour 100 d’acétone dans un malaxeur. Au bout de quelques jours, on incorpore à la masse épaisse, par broyage entre rouleaux de granit, 50 kg d’huile de ricin et 100 kg de couleur minérale, puis on plaque sur le tissu à l’aide du spreader (fîg. 2), Cette machine, qui sert aussi à caoutchouter les étoffes imperméables, se compose d’un réservoir à masse d’apprêt, d’où vient T enduit dont l’épaisseur est ensuite régularisée par une racle, le tissu apprêté cheminant ensuite le long d’une « table » chauffée par injection de vapeur. L’alcool se volatilise et est entraîné par des hottes à aspiration mécanique, vers un réfrigérant récupérateur et le tissu celluloïdé peut être enroulé. On le gaufre aisément, si besoin
- Fig. — Spreader. — L’étoffe circulant sur des rouleaux reçoit à droite une couche d’enduit qui sèche dans le parcours au-dessus de la table chauffante de gauche,
- white spirit (sorte d’essence de pétrole). Un dernier séchage précède la mise en rouleau et l’emballage.
- Pégamoïd. — Sous ce nom et sous divers autres de fantaisie, on désigne certains produits en feuilles imperméables et assez rigides qui colorés, gaufrés, sont assez employés en tapisserie moderne. Sans doute, le pégamoïd s’éloigne assez du cuir dont il n’a pas la souplesse, mais on l’emploie cependant parfois en place de cuirs vernis et gaufrés.
- Pégamoïd, viscoïd, dermatoïd et autres imitations de même genre sont formés d’un tissu recouvert et protégé par une couche à base de cellulose préalablement dissoute et formant ainsi comme un vernis. Pour rendre commodément soluble la cellulose, on l’éthérifie soit par nitration, soit par sulfuration, soit enfin par acétylation (*); et on lui adjoint des assouplissants comme le camphre, l’huile de ricin, pour empêcher la pellicule d’être cassante. Voici, par
- 1. Cf. pour l’étude de tous ces procédés, le petit volume sur Les soies artificielles, paru. dans Y Encyclopédie scientifique de M. Léanté.4
- est, par laminage entre rouleaux chauffés et gravés.
- L’avenir des imitations du cuir. — Que conclure de cette étude un peu longue? L’industrie des imitations du cuir est vraiment importante et prospère; mais assurément elle reste loin de la perfection. Le nombre même des genres divers de ces imitations montre bien que le problème n’est pas résolu de la fabrication d’un cuir artificiel. Aussi bien, aucun des substituts n’est évidemment de qualité comparable à celle des cuirs naturels, puisque le prix de ces derniers augmente d’année en année. On peut cependant pronostiquer, en raison des perfectionnements incessants des techniques précédemment passées en revue, le succès assuré des substituts du cuir. Ne doutons pas que pour un grand nombre d’applications, on ne puisse bientôt remplacer le cuir, non par une sorte de cuir synthétique, mais par tel ou tel produit bien différent, possédant les qualités convenant essentiellement pour l’application spéciale en vue.
- Un dernier renseignement nous semble nécessaire
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- ci : notre étude forcément très succincte paraîtra sans doute à d’aucuns devoir être complétée par des monographies moins sommaires. Voici l’indication de quelques travaux modernes qu’on pourra consulter pour pousser plus avant l’étude : R. de Keghel : « Fabrication de la toile cirée », Revue de
- chimie industrielle, 1911 ; — 0. Picquet : .« Apprêts chargés et colorés », Revue générale des matières colorantes, 1905; — W. Main : « Apprêts textiles en celluloïd », Le celluloïd, in-8°, Paris, 1912. — R. Madru : « Ueber Künstliches Leder », Kunstoffe, 1915. A. Chaplet.
- LA TAILLE DE L’HOMME ET LA CIVILISATION
- L’article de M. Georges Claude, paru ici sous ce titre, nous a valu l’intéressant échange de correspondance qui suit, entre M. Turpain, professeur à l’université de Poitiers et l’auteur.
- Poitiers, 18 juillet.
- Mo N SI F. U lï LE RÉDACTEUR EX CHEF,
- Permettez-moi une remarque relativement à l’article si intéressant et si suggestif de M. Georges Claude : « La taille de l’homme et la civilisation » (La Nature, n° 2095, 19 juillet 1913), article qui par ses aperçus originaux est vraiment digne du savant si distingué qui l’a écrit.
- M. Claude dit : « L’espèce humaine est la bénéficiaire « d’un heureux privilège de plus, car, pour que la navi-« gation marine soit devenue possible, il a fallu que nos « dimensions nous permissent justement de réaliser des « bateaux d’un ordre de grandeur nettement supérieur « à celui des vagues. »
- Et plus haut :
- (( L’espèce humaine devrait les inventions qui ont fait « d’elle la dominatrice du monde au privilège de ses « dimensions. », au fait que sa taille, lui permet justement d’entreprendre et de réaliser des appareils capables d’un bon rendement.
- La question me paraît posée à l’inverse de la réalité.
- Est-ce bien parce que l’homme a la taille qu’il faut pour cela que l’espèce humaine se trouve la dominatrice du monde?
- N’est-ce pas plutôt parce que les lois des propriétés de la matière impliquent un bon rendement aux machines de dimensions usuelles que l’homme, au cours des âges, a adapté sa taille, comme d’ailleurs le perfectionnement de tous ses sens, aux conditions des lois de la nature?
- N’est-ce pas le milieu extérieur qui a déterminé les dimensions de l’homme, plutôt que l’homme qui s’est trouvé par suite de ses dimensions l’heureux et royal gagnant de la loterie dont l’enjeu était la: domination du monde.
- Il ne manque pas. d’ailleurs d’animaux ayant à peu près les dimensions de l’homme et qui sont loin d’ètre les rois de la nature.
- Malgré qu’on ne puisse, en ces matières, démontrer,
- mais que seulement on puisse opiner, j’estime que la cause de notre chance est dans notre intelligence qui nous a fait, plus que tout autre être vivant de dimensions voisines des nôtres, adapter d’une manière heureuse les lois de la nature à nos besoins.
- Notre intelligence qui provient surtout du développement exagéré de notre système nerveux et en particulier de notre cerveau, est, elle aussi, d’ailleurs un effet du milieu extérieur. «
- C’est le milieu extérieur qui nous a produits et sur lequel nous avons réagi. Là domination du monde, n’était point l’enjeu d’une loterie pour laquelle, de tous les êtres vivants, l’homme, par suite de sa taille, fût le seul à posséder le numéro gagnant.
- Albert Turpain,
- Professeur de physique .... à la Faculté des Sciences de Poitiers.
- Je remercie vivement le savant professeur de l’université de Poitiers de ses observations. Elles me prouvent que. les modestes réflexions que La Nature a bien voulu accueillir n’étaient pas indignés de donner à penser.
- Dirai-je cependant à M. Turpain que ses observations ne me paraissent pas modifier la. portée des miennes? Certes, la taille de l’homme, comme toutes ses autres caractéristiques, n’est que la résultante des actions de toute sorte que la nature a fait peser sur lui, mais je ne pense pas que ces actions aient été guidées par l’obscur besoin de faire aboutir notre espèce aux dimensions qui — M. Turpain est d’accord sur ce point — étaient précisément nécessaires pour que notre mécanique* notre science, notre civilisation fussent ce qu’elles sont en effet : les dimensions de l’homme préhistorique ne différaient pas tellement de celles de l’homme moderne, et la taille de notre espèce a donc été déterminée par de toutes autres raisons.
- Certes, j’agrée avec M. Turpain que notre intelligence a été le facteur primordial de notre chance, mais je me crois eh droit de maintenir qu’elle éùt abouti peut-être à une autre civilisation très parfaite, mais, en tout cas, à tout autre chose que notre civilisation actuelle si nos dimensions avaient été soit bien plus petites, comme je l’ai montré, soit beaucoup plus grandes, comme il serait aisé de s’en convaincre. Georges Claude.
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- La vie des plantes est une lutte incessante contre d’innombrables ennemis : le mauvais temps, sous la forme de pluie, de grêle, de vent, de neige et surtout de sécheresse ; les microbes et toutes sortes de maladies spéciales aux végétaux ; enfin un très grand nombre d’animaux, en tête desquels vient l’homme. Pour se faire une idée des dangers auxquels les
- plantes sont exposées, on n’a qu’à considérer une plante quelconque, telle que la vigne de France ou le pommier de Normandie : on constatera que chacune de ses parties — feuille, branche, tige, fruit — a son ennemi spécial, aux attaques duquel elle oppose des moyens de défense nés de la lutte terrible qu’elle est obligée de soutenir pour rester en vie.
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- ' 'Ces moyens dé défense qui ont été étudiés par Schimper (*), Mittmann (2), Schumann (3), Belt (4) et d’autres, sont extrêmement nombreux; on peut citer; le liège et les autres substances protectrices extérieures, le latex, les résines, les tanins, les alcaloïdes et les poi- c.
- sons végétaux, les odeurs et les cristaux, les épines, les piquants, les poils, etc. • .
- Examinons quelques-uns, de , ces divers moyens de défense.
- Les revête-' ments des plantes les protègent contre les insectes et les champignons, et ^ empêchent l’évaporation de l’eau cpii remplit leurs".
- tissus. Les par- Fig. ï. — Les Agaves d’Algérie, plus grands que l’homme, ont lies jeunes des vé-_ , des armes défensives qui jouent un rôle particulièrement impor-gétaux n’ont gé- tant dans ce pays chaud et sec.
- néralement pas
- d’autre revêtement que leur épiderme; les vieilles branches et les troncs de certains d’entre eux sont recouverts de liège, substance engendrée par des cellules spéciales. Imperméable à l’eau et à l’air, antiseptique et
- élastique, le liège rend à l’arbre sur lequel il se développe les plus signalés services : il empêche l’eau de s’évaporer des parties qu’il recouvre, l’air d’y parvenir , et les insèctes et les champignons de les endommager.
- À mesure de sa croissance, l’arbre a besoin de quantités plus grandes de liège ; aussi la forma-
- matière gommeuse, les dommages qu’il a subis.
- Parmi les moyens de défense généraux dont sont pourvues les plantes, citons encore les résines et les térébenthines que produisent les pins et d’autres conifères, les différentes espèces de gommes qui coulent de
- certaines espèces d’acacias, les tanins qu’on trouve dans l’écorce de tant d’arbres, les parfums que renferment les feuilles des menthes, des lavandes, et d’autres plantes encore,et les cristaux toxiques que fournissent certaines monocotylédon es, cristaux étudiés par Stahl(').
- La manière dont opèrent les moyen s ^ de dé-, fensé spéciaux est bien apparente. Tout le monde
- voit du premier coup d’œil à quoi servent les épines et les piquants, communs à tant de plantes dans tous les pays. Ces armes défensives jouent un rôle particulièrement important dans les pays chauds et secs, où
- la lutte que les
- Fig. 2. — Le poirier piquant dont sont formées tant de haies en Algérie.
- tion de cette substance se poursuit-elle d’une façon ininterrompue ; lorsqùe le liège est détérioré, l’arbre entreprend aussitôt de réparer, au moyen d’une
- T. Pflanzen und-Ameisen. Iéna, 1888.
- . 2. Pflanzenstachein. Berlin, 1888. , .
- 5. Ameiseiipflanzen. Hamburg, 1889.
- 4. The Naturalis Unie. Naragua. London, 1874.
- plantes doivent soutenir contre les animaux est plus acharnée qu’ailleurs (ligure 1). Mais le.rosier, la ronce et le houx nous en apprennent tout autant sur l’utilité qu’il y a poulies végétaux à être munis d’épines et de piquants que peut le faire la plante plus remarquable connue sous le nom d’igname sauvage (Dioscorea pre-hensilis), qui croit dans l’Àfriqüe orientale, Ou encore le poirier piquant, dont sont formées tant de haies en Algérie (fig. 2). Et les poils de l’ortie brûlante de notre pays remplissent le même but que lés poils beaucoup plus dangereux de certaines orties croissant dans des pays étrangers. Urtica urëntissima 1. Ludwig. Biologie der Pflanzen. Stuttgart, 1895.
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- produit des brûlures si fortes qu’elles demandent parfois lin an pour guérir ; quant à celles qu’infligent Laportea gigas (fig. 4) ou Laportea moroides (fig. 5), elles sont souvent mortelles pour l’homme et pour le cheval. Laportea gigas, dont on se
- mécophilie (fig. 5). Le sujet a déjà été traité dans cette Revue (*), mais il est si vaste et si important qu’il y a toujours profit à y revenir. Ces relations remarquables entre végétaux et animaux sont beaucoup plus communes qu’on ne
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- Fig. 3. Laportea moroides, plante vénéneuse d'Australie. — Fig. 4. Laportea gigas (Mexique)^ Fig. 5. — Exemple remarquable de cette entente cordiale qui s’est formée entre des végétaux et certains insectes. Des fourmis sont logées au pied de la plante et la défendent contre les attaques d’autres fourmis.
- sert au Mexique pour protéger les plantations contre les déprédations des animaux sauvages ou errants, est si nocif que quand, en secouant ses feuilles, on en détache les poils fins dont elles sont couvertes, ces poils, qui voltigent alors dans l’air, suffisent à déterminer de l’irritation.
- Mais de tous les moyens de défense auxquels recourent les plantes, le plus intéressant est à coup sûr cette entente cordiale qui s’est formée entre certaines espèces de végétaux et certains insectes, et qui est connue dans la science sous le nom de myr-
- 1. Voy. ri° 1795 du 5 'octobre 1907. —2. Schimpeii [Pflanzén Géographie. Leipzig, 1898) a montré que cette espèce dè
- le supposait autrefois. Si on ne trouve en Europe aucune
- plante présentant le phénomène de la myrmécophilie sous une forme aussi saisissante que Cecropia adenopus (2), ou Cecropia pal-mata (fig. 6), on y rencontre des végétaux que certains insectes prennent manifestement sous leur protection en échange de la nourriture qu’ils en reçoivent. À la " base des ^feuilles du peuplier se trouvent des nectaires, qui attirent les fourmis ; celles-ci protègent l’arbre contre les chenilles* car « il est incontestable, dit Heim, que les animaux Cecropia se protège aussi au moyen d’une substance cireuse dont son tronc est recouvert et qui empêche les fourmis d’y grimper.
- Fig. 6. — Cecropia palmata.
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- phytophages ne" peuvent s’approcher d’une plante ainsi recouverte d’animaux venimeux sans s’exposer à en recevoir de nombreuses piqûres » (1).
- Ainsi les plantes et les insectes forment entre eux, tout comme les peuples, dès unions défensives. L’association, sous une infinité de formes diverses, se rencontre partout dans le règne végétal. Les plantes dont les fleurs et les graines sont trop petites pour attirer l’attention, telles que les Ombelli-
- fères et les Yiormcs, croissent en bouquets ; les fougères et les mousses recherchent le couvert des arbres; ceux-ci les protègent contre les températures extrêmes; en retour, elles entretiennent l’humidité nécessaire s leurs protecteurs (2).
- Bref, mille exemples nous montrent que les plantes appliquent, elles aussi, cet adage : « L’union fait la force » .
- Frédéric Lecs.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 4 août 1913. —-
- Le manganèse dans Veau. — M. Guignard présente un travail de MM; Jadin et Astruc relatif à la présence du manganèse dans les eaux potables et dans les eaux minérales. Lès renseignements que l’on possédait sur ce point se bornaient à des indications qualitatives exprimées par le mot « traces ». Les auteurs, au contraire, grâce à l’emploi d’un procédé d’analyse perfectionné, fournissent des indications quantitatives. En général, les eaux potables contiennent très peu de manganèse à moins qu’elles n’aient, parcouru des massifs montagneux. Au contraire, les eaux minérales qui sont èn relation directe avec les roches volcaniques, telles que celles de Vichy et du Houblon, sont plus riches.
- Géologie de la Macédoine. — M. Douvillé résume une Note de M. Araba dans laquelle l’auteur montre qu’à l’époque du néogène la mer de Marmara communiquait avec l'Adriatique par le sillon transégéen.
- Le caillage du lait. — M. Schlœsing fils analyse un mémoire de M. Lindet relatif à l’action du chlorure de calcium sur le caillage du lait. L’auteur a expérimenté sur le lait cru et le lait cuit. Les caséines sensibilisées par les éléments même du sérum, phosphates, citrates, chlorure alcalin, lactose, etc., perdent leur solubilité quand, sous l’influence du chlorure de calcium, les phosphates alcalins se transforment en phosphate de calcium insoluble et les citrates alcalins en citrate de calcium dans lesquels les caséines sont insolubles. En outre, le phosphate bicalcique formé se dissocie au sein de l’eau en tricalcique et. monocalcique acide. Celui-ci attaque
- Présidence de M. Guyon.
- seul alors la chaux qui était dissoute par les caséines et, les rendant plus solubles, reforme du phosphate bicalcique qui se dissocie à son tour et ainsi de suite, jusqu’à ce que toute la chaux soit engagée dans du phosphate insoluble que l’on retrouve sur le lait caillé. L’addition de chlorure de calcium augmente donc la quantité de caillé aux dépens des caséines solubilisées dans le sérum et augmente la teneur de celui-ci en phosphate de calcium. Lorsqu’il n’a pas été mis en excès, le chlorure de calcium disparaît et on ne retrouve plus dans le caillé que du chlorure de sodium et du phosphate de calcium qui sont les éléments normaux de fromages.
- Immunisation contre le choléra. — M. Roux expose les recherchés effectuées par MM. Poitevin et Violle au sujet de l’immunisation des singes contre le choléra. Les auteurs administrent d’abord à un singe du genre macaque une dose de sulfate: de soude qui détermine un flux intestinal. Ils introduisent alors dans l’estomac, au moyen d’une sonde, une dose de culture de vibrion cholérique. Au bout de quelques jours, l’animal est atteint d’une maladie caractérisée par une congestion du petit intestin qui contient en abondance une matière muqueuse analogue à celle que l’on trouve dans l’intestin de l’homme mort du choléra. La mort survient généralement, mais si la dose de culture est faible, il peut arriver que l’animal résiste. Dans ce cas, on constate, par une nouvelle ingestion de cultures virulentes, que l’animal est immunisé au moins pendant quelque temps.
- Cil. DE VlLLEDEUIL. ;
- LE PLUS GRAND SIPHON DU MONDE
- Los Angeles, l’une des plus jeunes villes du Nouveau Monde, en est aussi Lune des plus entreprenantes. Métropole de la Californie méridionale,. elle avait vu sa population augmenter si rapidement, que ses ressources en eau potable étaient devenues insuffisantes moins de 26 ans après sa fondation.
- Ses ingénieurs avaient vainement cherché des sources dans les environs, et l’on désespérait déjà de trouver une solution à ce problème d’un intérêt vital, quand un homme audacieux proposa de capter lés eaux limpides d’une rivière distante de 410 km,
- 1. Plantes et fourmis, relations biologiques. Association française pour l’avancement des sciences, Conférences > dé
- et séparée de la ville par la chaîne de la Sierra-Nevada et par le désert de Mohave.
- Le projet fut mis,, à l’étude en 1904, et, tout d’abord, la municipalité reciila devant les responsabilités qu’on lui demandait d’assumer : l’entreprise devait entraîner une dépense de près de 25 millions de dollars, soit 125 millions de francs. Comme la ville comptait 152 000 âmes, c’était 800 francs de dettes qu’on demandait à chaque habitant de contracter en échange d’une distribution illimitée d’eau pure.
- Paris, 1895. — 2. Laloy. Parasitisme et mutualisme dans la nature. (Félix Alcan, Paris, 4906.)
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- Mais, pour Los Angeles — la'Ville des Anges —
- cela devenait une question de vie ou de mort.
- L’emprunt fut contracté, et les T ingénieurs se mirent aussitôt à
- l’œuvre.
- Le premier coup de pioche fut donné vers la fin de 1906. Avant tout, on se préoccupa d'aliment ter en eau potable l’armée d|‘ 4000 ouvriers répar tis en différents camps dans le désert de Moliavel ce qui motiva la construction d| quatre réservoirs et la pose de 505 km de conduites. Ces ouvriers établirent un réseau téléphonique de 650 km, préparèrent 485 khi de route pour assurer le transport du matériel, et construisirent quatre usines hydro-électriques. Simultanément on éleva une usiné à fabriquer le ciment, au coût de 5 millions de francs.
- , Ce n’étaient là que des travaux de préparation; ils durèrent dix-huit mois. Enfin, en octobre 1908, le véritable travail de construction commença, et se poursuivit durant plus de 4 ans à raison de 80 km de longueur par année. Cette
- En haut : Le grand, siphon de la conduite d'eau de Los Angeles.
- En bas : Des attelages de mules transportent à . travers la montagne les sections de la conduite.
- œuvre gigantesque, qui fait le plus grand honneur aux ingénieurs californiens, approche de son achèvement, et il est probable qu’elle sera inaugurée d’ici quelques semaines.
- L’eau est captée à une altitude de 1271 m. environ au-dessus du niveau de la mer. Elle s’écoule d’abord par un canal à ciel ouvert long-dé 56 km, puis, par un canal de 60 km construit en ciment. Elle franchit ensuite, par la force de gravité, une distance de 280 km qui offre 151 tunnels, plusieurs siphons et une longue suite de conduites dont le diamètre varie de 2 m. 22 à 5 m. 03.
- Le plus long de ces tunnels est celui d’Elizabeth, qui traverse en plein granit la crête du Coast Range sur une longueur de 8 km. Le plus important des siphons est celui que montre notre photographie : il élève l’eau à la hauteur de 265 m.
- Notre seconde photographie illustre l’une des difficultés que rencontra l’entreprise : çe fut à l’aide d’attelages comprenant cinquante mules chacun qu’il fut possible de transporter les sections de conduite à travers les montagnes. V. Forbin.
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- LES DENTS ARTIFICIELLES MINÉRALES
- Il n’est certainement, pas de partie de notre corps dont nous ayons plus à nous plaindre que de nos dents. Il faut souffrir pour les avoir, souffrir
- Fig. i. — IJajustage d'un moule.
- pour les perdre, et bien souvent, hélas! elles nous quittent trop tôt, nous laissant la bouche vide, laide, impropre à la mastication. Aussi, de tout temps, s’est-on ingénié à réparer les outrages de dame Nature et à remplacer les dents disparues par d’autres artificielles. Les Phéniciens connais-
- Fig. 2. — Le garnissage des moules.
- sajent déjà les dents d’or, les Hébreux, celles d’or et ^d’argent et Horace se moque des -Romaines qui ôtènt chaque soir leurs dents comme leur robe. Chez les Arabes, au moyen âge, on posait souvent à la place des dents absentes des morceaux d’os ou d’ivoire taillés. Jusqu’au xvme siècle, on n’employa pour faire les dents artificielles que des dents humaines, des dents d’hippopotame, des dents et des os de bœuf, l’ivoire du veau marin. Enfin, en 1774, un Français, Duchateau, imagina de fabriquer des dents minérales, en porcelaine; après diverses
- tentatives pour remédier au retrait dû à la cuisson et pour obtenir une couleur se rapprochant de celle des dents naturelles, il réussit à obtenir des dents satisfaisantes; son invention fut perfectionnée par divers dentistes de la fin du xvme siècle, et aujourd’hui les dents artificielles minérales sont Couramment employées.
- Comme beaucoup d’autres, l’invention française des dents artificielles ne fut pas exploitée en France. Ce fut surtout en Angleterre et en Amérique qu’elle se développa, suivant deux méthodes différentes : en Angleterre, on coule dans les moules une pâte liquide; en Amérique, on moule une pâte solide.
- Enfin, depuis deux ans, la France a regagné le temps perdu et nous avons aujourd’hui une usine pour la fabrication industrielle des dents artificielles minérales. Cette usine, créée par les Fils deM. Henri Picard et Cie, appartient à la Société anonyme pour la fabrication des dents artificielles ; elle est élevée à Versailles et produit actuellement 225 000 dents par mois. Son mode de fa-b r i c a tio n vient d’être décrit dans le Bulletin
- de la Société d'encouragement pour :ïindustrie nationale, d’où nous extrayons les renseignements suivants :
- Les dents artificielles sont faites en moulant une pâte solide composée essentiellement de feldspath et de silice. Le feldspath, libre de tous oxydes, quarlz, mica, etc., est reçu en gros blocs des pays d’origine; il est d’abord concassé à la main en petits fragments, puis broyé, mélangé avec de l’eau et enfin écrasé à la meule. La poudre très fine ainsi obtenue, est décantée et séchée. On la fait alors passer à travers un tamis hexagonal tendu de soie très fine qui ne laisse sortir qu’une poudre impalpable.
- La silice, sous forme de quartz, est traitée de même : broyée, séchée, tamisée. Les poudres obtenues sont séparées du fer qu’elles peuvent contenir au moyen d’une petite machine à désaimanter.
- Les poudres, ainsi débarrassées de leurs impu-rétés, sont portées au laboratoire où se font les mélanges qui sont tenus secrets. Selon leur composition, la dent sera plus ou moins résistante, à grain plus ou moins fin et l’émail plus ou moins translucide.
- Fig. 3. — Un moule' rempli, prêt à être biscuité.
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- LES DENTS ARTIFICIELLES MINÉRALES
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- En'général, la dent est formée de deux parties, le corps et l’émaiL Le corps, destiné à. recevoir les crampons de platine ou d’alliage servant à fixer la dent au dentier, est d’un jaune plus ou moins foncé. L’émail est la partie visible ; on lui donne une teinte assortie à celle des dents près desquelles elle sera posée. Le corps est formé d’un mélange de feldspath, de silice, de kaolin et d’oxyde de titane; l’émail, des mêmes produits en proportions différentes auxquels on ajoute un fondant et un colorant : sel de cobalt, d’urane ou de manganèse, etc. La gamme des teintes de l’émail va du blanc pur au chocolat en passant par les jaunes ; elle forme une série de 50 nuances différentes, appropriées aux bouches des
- Les crampons sont faits d’autre part par une machine automatique qui en livre 10 000 à l’heure.
- Fig. 4. — Les dénis biscuilèes sont rangées sur des plateaux en terre réfractaire.
- Le moule étant définitivement prêt, il est porté à l’atelier de moulage où l’on prépare journellement 9000 dents de toutes formes. Le moule nettoyé, essuyé, est huilé sur toutes ses faces, puis garni de crampons qu’on place dans les trous déjà perforés (fig. 2), il est alors rempli de pâte. L’ouvrière met dans le moule une certaine quantité d’émail, qu’elle façonne avec une spatule, puis elle remplit le reste du moule avec l’autre pâte destinée à former le corps de là dent. Les deux parties du moule, étant remplies, ont l’aspect de la figure 0 ; 011 les referme l’une sur l’autre et on les serre au moyen d’une
- Fig. 5. — Les presses et les fours à biscuiter.
- enfants, des adultes, des vieillards, des fumeurs, etc.
- Les mélanges faits, il s’agit de les mouler, et c’est là une opération délicate. Les dents modèles qui servent à la fabrication des moules sont sculptées par de véritables artistes, très au courant de l’anatomie dentaire. Le moule est d’abord fait en plâtre, puis envoyé à la fonderie où l’on coule deux ou trois modèles en bronze. Le moule en bronze est formé de deux parties, le dos et là face, s’ajustant exactement et prenant la dent par son milieu. Chaque moule est . retouché, ajusté, ses bavures enlevées . (fig. 1) , puis on perce., dans la par tie correspondant au dos de la dent, deux trous destinés à recevoir les. crampons de fixation au dentier.
- Fig. 6. — Le four à cuire les dents.
- presse à balancier (fig. oj. De là, les moules sont portés.au four à biscuiter; ils y subissent une température de 500 à 400° qui durcit les dents et per-
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- CHRONIQUE
- met les manipulations ultérieures. Après refroidissement, les dents sont sorties du four et ébarbées au moyen de limes fines. On les place alors sur des plateaux de terre réfractaire saupoudrés de poudre de silex (fig. 4) et on les porte .dans la salle des fours. Les fours (fig. 6) à deux entrées sont chauffés au pétrole pour éviter les fumées qui coloreraient les dents. Les plateaux sont d’abord mis à la partie supérieure du four où la température n’est que de 700 à 800°, puis descendus sur la sole inférieure où
- refroidir lentement. Les dents sont ensuite vérifiées, car elles pourraient s’être fendues' ou avoir noirci, on les assortit par teinte et par forme et on les range par groupes de 6 pour les incisives et canines, de 8 pour les molaires, de 14 pour un demi-dentier ou de 28 pour un dentier complet des deux mâchoires. Les dents sont alors prêtes à être, livrées aux dentistes.
- Telles sont les manipulations qui s’opèrent dans l’usine de Versailles et fournissent — enfin — à nos besoins, des dents artificielles de fabrication française. André Breton.
- la température atteint près de 15009. On les y laisse (>? à 12 minutes, puis on les retire cl on les fait
- CHRONIQUE
- L’emploi du bore dans la fertilisation des terres. — La chimie a permis aux agriculteurs de faire l’application raisonnée des engrais aux diverses natures de terre et eu égard à la dominante, c’est-à-dire à j)'élément de prédilection de telle, et telle plante, Un connaît l’action respective de l’azote, de l’acide phospho-ricpie, de la potasse et de la chaux, de môme que les quantités de ces divers principes fertilisants à apporter dans le sol, suivant sa composition physique et chimique, pour obtenir, dans les conditions de la culture normale, le maximum de rendement.
- Mais à l’égard d’autres éléments chimiques, notamment le manganèse, la magnésie, la soude, etc., le champ est encore ouvert aux investigations, et il se peut que certains éléments, dont l’action fertilisante, l’influence sur la végétation sont encore peu connues, apparaissent un jour ou l’autre, comme susceptibles de jouer un certain rôle dans la chimie des engrais et la composition des fumures rationnelles.
- Récemment, MM. À. et P. Audouard, de la station agronomique de Nantes, ont signalé, dans le Bulletin de cet établissement, bien connu pour l’importance de ses travaux agronomiques, l’action qu’exerce le bore sur la végétation.
- Partant cl’une thèse très remarquée, soutenue par le Dr Henri Agulhon, établissant que dans les conditions ordinaires de la culture, l’addition à la terre de quantités très faibles d’acide borique répondant, au maximum, à fi kg cle bore par hectare, a toujours donné des rendements au moius égaux et souvent supérieurs à ceux des .cultures servant de témoins, MM. A. et P. Audouard citent des résultats d’expériences aussi instructifs que curieux.
- Aux doses appliquées par le D1 Henri Agulhon, l’avoine noire de Hongrie et le pois Prince Albert n’ont pas paru sensibles à l’action du bore, tandis que le colza, le maïs et le navet ont produit, sous son influence, des excédents de récolte compris entre 20 et 50 pour 100. Comme conclusion de ses expériences, M. le Dr Henri Agulhon attribue au bore une action excitante sur la végétation, action à peu près égale à celle du manganèse, et il pense qu’il y aurait intérêt à l’employer à titre d’engrais 'catalytique.
- , A la station agronomique de Nantes, MM. A. et P. Audouard ont fait, à leur tour, des essais sur un terrain divisé en quatre parcelles. Deux de ces parcelles ont reçu un engrais complet normal, avec fumier de ferme; les deux autres ont reçu de Tacide borique dans la proportion de 28 kg par hectare; les deux premières parcelles servaient de témoins. Au printemps, en mars,
- on a ensemencé des oignons rouges pâles ordinaires ; un mois après, des haricots nains blancs. Les oignons ont donné une bonne récolte moyenne; les haricots ont bien moins réussi.
- Voici les résultals pondéraux de ces deux essais, rapportés à l’hectare :
- Haricots. •— Parcelle sans acide borique, 1 kg 550 ; parcelle avec acide borique, 1 kg 270 ; différence en moins, pour le bore, 80 grammes.
- pignons. — Parcelle sans acide borique, 16 kg 925 ; parcelle avec acide borique, 18 kg 469 ; différence en faveur du bore, 1 kg. 558.
- On a constaté que sur engrais additionné de bore, les haricots ont subi une diminution de rendement de près de 6 pour 100, tandis que les oignons ont acquis un excédent de 8 pour 100. Il faut remarquer que ces résultats ne peuvent constituer qu’un renseignement provisoire, et que pour se faire une idée exacte de l’action du bore sur la végétation, il convient de multiplier les essais sur différentes sortes de plantes et de terres, et tenir compte de l’année plus ou moins favorable à la végétation.
- M. le D1' Henri Agulhon a d’ailleurs reconnu que le bore agit différemment sur chaque plante, pour laquelle il faut, tout d’abord, déterminer la dose optima qui lui convient.
- Dans tous les cas, les agriculteurs et tous ceux qui, au point de vue scientifique, s’intéressent aux questions ayant trait à la fertilisation des terres, et à l’influence des éléments pouvant entrer utilement dans la composition des engrais, suivront les essais qui pourraient être continués sur l’emploi du bore. IIekiu Blix.
- L’action oxydante du permanganate sur l’alcool.— L’action oxydante du permanganate de potassium où de calcium sur l’alcool a été établie depuis longtemps et a déjà fait l’objet d’un grand nombre de travaux ; mais un chimiste américain, Mac Dermott, a décrit récemment à ce sujet une expérience de cours qu il nous a paru intéressant de signale)’ à nos lecteurs. Sur une assiette de terre poreuse, on met un morceau de permanganate de calcium avec de l’alcool éthylique (ou alcool ordinaire). Le sel se met à scintiller, puis à donner une lueur tranquille et constante. Des fumées abondantes se dégagent, formées d’aldéhyde formique, éthylique et d’acroléine, démontrant ainsi l'énergie de la réaction. L’alcool méthyliqüe, ou esprit de bois, ne donne pas cette réaction; Palcool amylique, ou alcool de pomme de terre, la donne, mais.plus faiblement.
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- NOUVEAU PROCÉDÉ D’EXAMEN DES PHOTOGRAPHIES STÉRÉOSCOPIQUES
- Les photographies stéréoscopiques, si attrayantes en raison de l’illusion dn relief et de la perspective .qu’elles nous donnent, doivent être examinées dans des Stéréoscopes qui consistent normalement en une boite pourvue à l’arrière d’une rainure où vient glisser le positif et portant à l’avant , deux lentilles ou oculaires à travers lesquels on regarde les deux images de chaque cliché. Les yeux, malheureusement, font difficilement abstraction des oculaires et de leurs montures et le grossissement ' des images, toujours petites, n’est dû qu’à la présence des lentilles, en sorte que les objets sont vus comme à la loupe et que la vision, dans un stéréoscope ordinaire, s’écarte assez sensiblement de la yi-sipn normale, l’accommodation se trouvant de plus supprimée par le fait de l’interposition des oculaires.
- L’appareil, dont la description va suivre, se propose de remédier, dans la mesure du possible, à ces divers inconvénients.
- les deux images d’un même positif stéréoscopique quelconque sont projetées et agrandies au moyen de deux objectifs disposés sur un même plan et ..dont l’axe passe par le centre de l’image correspondante située sur le plan focal commun. Une lentille achromatique recouvrant ces deux objectifs concentre et superpose les deux images sur leur plan de projection, où se trouve un condensateur. Les
- rayons se croisent donc à ce niveau, mais, grâce au condensateur, ceux qui proviennent de l’image droite vont converger en un point où doit se trouver l’œil droit de l’observateur, tandis que ceux provenant de l’image gauche vont converger vers son œil gauche. Dans ces conditions, le relief stéréoscopique est intégralement conservé, les yeux convergent et accommodent comme s’ils regardaient des objets réellement situés dans l’espace et, rien ne se trouvant interposé entre le plan de formation des images et les yeux de l’observateur, celui-ci voit (à une distance plus grande, il est vrai, que dans un stéréoscope ordinaire, la distance de vision distincte) une image aérienne, en relief, et deux on trois fois plus grande que l’image primitive.’
- Le dispositif ci-dessus serait toutefois trop encombrant pour être pratiquement utilisable. Il y a donc intérêt à interposer, sur le trajet des rayons, deux miroirs argentés, inclinés à 90 degrés l’un sur l’autre, et à combiner un appareil pouvant s’adapter facilement sur des stéréoscopes classeurs de modèle courant dont les oculaires servent alors d’objectifs de projection. C’est ce qu’a très habilement réalisé M. J. Richard, le constructeur de l’appareil représenté schématiquement figure 2, que M. G. Lippmann a bien voulu présenter à l’Académie des Sciences, au cours de la séance du 23 juin dernier. André Guéron.
- Fig- 1.
- Fig. i et 2. — P, positif sur verre; O, O', objectifs projetant les images; L, lentille achromatique recouvrant les objectifs; C, condensateur; V,Y'? points de concentration des rayons où doivent se trouver les yeux pour joii les images ; M, M', miroirs ; I), verre dépoli; E, lampe électrique éclairant les clichés; T, partie supérieure d’un stéréoscope classeur ordinaire.
- LES TURBINES MARITIMES
- et le transformateur de vitesses Fôttinger.
- On sait la principale des difficultés soulevées par l’emploi des turbines à vapeur sur les navires : d’une part, la turbine travaille dans des conditions d’autant plus économiques que sa vitesse périphérique est plus grande; d’autre part, le nombre de tours de l’hélice, pour assurer un rendement vraiment satisfaisant, ne doit pas excéder une limite 4 donnée. Le plus souvent on tourne cette difficulté en adoptant un compromis : on fait tourner les turbines plus lentement, les hélices plus rapidement et l’on sacrifie ainsi une part du rendement de chacun de ces organes. Un autre inconvénient des turbines maritimes, fatalement irréversibles, est la nécessité de turbines spéciales pour la marche en arrière.
- Aussi-s’est-on ingénié, à diverses reprises* à intercaler entre la turbine et l’hélice, un engrenage permettant d’actionner séparément turbine et hélice, à
- la vitesse qui convient le mieux à leur rendement respectif. *
- On se rappelle la solution hydraulique indiquée, il y a quelques années, par le professeur Fôttinger.. Le transformateur hydraulique, préconisé par lui, a depuis atteint un tel degré de • perfection technique que le problème parait désormais définitivement résolu (A’oy. n° 1970, 25 février 1911).
- En principe, l’appareil Fôttinger comporte une pompe centrifuge refoulant de l’eau dans im moteur hydraulique.
- Il présente, en outre, l’avantage d’être réversible et de se prêter à la marche arrière sans ..-.qu’il-.soit nécessaire de ^prévoir des turbines spéciales de marche arrière. ' a
- Les quelques installations faites pendant ces dernières années ont., donné des. résultats fort satis-
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- LES TURBINES MARITIMES
- faisants-; .-aussi une grande Société de navigation allemande n’a-t-elle pas hésité à commander, pour la propulsion d’un de ses paquebots transatlantiques, un transformateur Fottinger destiné à transmettre une charge normale de 7800 chevaux à 800 tours par minute de l’arbre primaire et à 160 tours de l’arbre secondaire. Ce transformateur a été soumis à l’usine Vulcan-Werkc, à Hambourg, à un essai continu de 15 jours, sous des charges comprises entre 5000 et 10000 chevaux. Cet essai, surveillé parades experts allemands et étrangers, a donné d’excellents résultats. Il était organisé de la façon suivante :
- Au banc d’essais, était installée une turbine à vapeur, système Curtis, avec son condenseur com-
- - Ces expériences ont indiqué un coefficient économique allant jusqu’à 90 pour 100 ; le transformateur fonctionnait avec une tranquillité parfaite, sans vibrations ni bruits, et les renversements avaient lieu avec une rapidité et une régularité -surprenantes. Le nombre de tours de la turbine était, meme pendant les manœuvres de renversement, maintenu par un régulateur centrifuge entre des limites données. . .
- On a récemment étudié la propulsion des navires par moteur Diesel, avec transformateur Fottinger. Une grande maison belge vient notamment de commander, pour un navire destiné pour le Congo, deux transformateurs chacun de 550 chevaux. Ce cas est d'autant plus intéressant qu’il s’agit de
- Turbine munie du transformateur Fottinger, au banc d’essais dans les ateliers Vttlcan de Hambourg.
- plet et une chaufferie comportant 5 chaudières aquatubulaires, chacune de 410 ni3 de surface de chauffe. Celte turbine était accouplée à la partie primaire du transformateur.
- Le travail sur l’arbre porte-hélice était absorbé par un grand frein hydrodynamique Fottinger, étudié pour une charge maxima de 15 000 chevaux; l’effort des hélices était remplacé par une pression axiale engendrée par voie hydraulique, en sorte que le transformateur fonctionnait dans les mêmes conditions qu’à bord d’un navire.
- Entre la turbine à vapeur et le transformateur, d’une part, et le transformateur et le frein, d’autre part, étaient intercalés des indicateurs de torsion mesurant le rendement primaire et contrôlant le rendement secondaire indiqué par le frein.
- transformer la vitesse très basse des.moteurs Diesel irréversibles en des vitesses plus ; grandes. Cette installation subit actuellement ses, essais officiels, ......... ; .
- D’autre part, on,est sur le point d’appliquer cet engrenage à la commande des automobiles et des locomotives (ces dernières actionnées par.moteur Diesel), tandis qu’un laminoir,actionné par une turbine à vapeur combinée à un transformateur Fôt-tinger est en service depuis septembre 1912, dans une grande usine, où les. énormes, fluctuations de charge, grâce à ce nouveau dispositif, se trouvent compensées à 6-8 pour 100 près. D’autres installations de moindre envergure ont été faites pour la commande des souffleries, des engins de levage, etc,.
- .......Ür Au iu;n .Gi;adexvmïz.
- Le Gérant : P. Masson.— Imprimerie Lahure, rue de Fteurus, 9, à Paris.
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- 41* ANNÉE. — N° 2099.
- 16 AOUT 1913.
- LES NOUVEAUX CUIRASSÉS ET LES TOURELLES QUADRUPLES
- Avec les 4 [ou 5 (*)] cuirassés qu’elle va mettre en chantiers, la marine française inaugure une disposition d’artillerie dans laquelle les techniciens ont trouvé ample matière à de vives discussions. Je reviendrai dans un instant sur la valeur de cette disposition, mais il est bon de marquer, dès à présent, qu’en adoptant la première, la tourelle à 4 canons, notre marine ne fait que se conformer à la tradition qui la place toujours à l’avant-garde du progrès maritime.
- Les nouveaux cuirassés porteront les noms de
- Bordeaux. Les marchés passés avec ces deux maisons comportent que ces deux unités seront présentées aux essais de recette le 1er mars 1916, soit dans un peu moins de trois années. On voit quels progrès ont été réalisés depuis l’époque où les République restaient six ans sur cale.
- La Gascogne et la Flandre seront construits dans les arsenaux de Brest et de Lorient. Leur construction commencera en octobre 1915.
- Les unités qui nous occupent seront sensiblement plus puissantes que les précédentes. Leur tonnage
- quelques-unes de nos plus belles provinces : Normandie, Languedoc, Gascogne, Flandre. Je rappelle que nous avons d’ailleurs déjà à flot ou en chantiers les Bretagne, Provence, Lorraine, portant 10 canons de 54 cm en 5 tourelles, sans compter les Paris, France (12 pièces de 50 cm en 5 tourelles) et les Jean Bart et Courbet (12 pièces de 30 cm en 5 tourelles), ces deux derniers prêts à entrer en service dans quelques semaines. Tous ces bâtiments déplacent 23500 tonnes.
- Les deux premiers bâtiments de la nouvelle série sont sur cale depuis le mois d’avril aux chantiers de la Loire, à Saint-Nazaire, et de la Gironde, à
- 1. Je dis ou 5 parce que le Ministre de la Marine garde l'espoir d’obtenir les crédits nécessaires pour commencer, en novembre 1913, la construction d’un 5e bâtiment.
- 4jc année. — ae semestre.
- s’élèvera à 25200 tonnes, correspondant à une longueur de 175 m., une largeur de 27 m., un tirant d’eau arrière de 8 m. 87.
- Ce dernier chiffre mérite de retenir un instant l’attention. Nos Normandie, avec leurs 25200 tonnes et leur longueur de 175 m., auront exactement le même tirant d’eau que les bâtiments du type précédent, les Lorraine qui déplacent seulement 23 600 avêc 166 m. de longueur.
- Ce résultat a été obtenu en combinant ingénieusement les formes de la coque et il permet d’envisager, sans crainte aucune, le séjour et les mouvements de nos derniers cuirassés dans nos rades peu profondes, comme celle de Toulon, par exemple.
- Le cuirassement de ces bâtiments a été étudié avec un soin particulier et promet de les rendre pra-
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- 194= LES NOUVEAUX CUIRASSÉS ET LES TOURELLES QUADRUPLES
- tiquement invulnérables. Leur flottaison sera protégée de bout en bout, saut' à l’extrême arrière où, sur une longueur de -2 m. environ, les formes aiguës rendent la présence du blindage inutile, par une plaque du meilleur acier de 52 cm d’épaisseur au centre, diminuant graduellement sur Lavant et l’arrière, jusqu’à 17 cm 1/2. Cette ceinture a tout près de 4 m. de hauteur, dont 2 m. 50 an-dessus de la flottaison, et 1 m. 50 au-dessous. Surmontant cette cuirasse destinée à assurer le navire contre les coups les plus dangereux, ceux qui permettent l’envahissement de l’eau, on en a placé une autre de 21 cm d’épaisseur, sur 2 m. 15 de hauteur.
- Cette dernière couvre le flanc du navire sur une longueur de 110 m. et protège les appareils de manœuvre des grosses tourelles, dont nous allons parler, ainsi que les monte-charges.
- Une 5e cuirasse surmonte la seconde et s’élève jusqu’au niveau du pont supérieur. Elle s’étend de la lle à la 2e grosse tourelle, et, fermée par des traverses cuirassées, forme le réduit où seront placées 12 des 24 pièces de 14 cm qui formeront l’arme-. ment secondaire.
- Les Normandie seront donc puissamment défendus contre les ohus.
- Mais c’est par la disposition toute nouvelle de leur armement que ces bâtiments apparaissent vraiment comme des instruments de combat formidables.
- Après de laborieuses études, le Conseil supérieur de la marine a décidé, en effet, de placer à bord de ces navires, 12 canons de 54 cm, renfermés en 5 tourelles seulement. Le Conseil se trouvait, à ce sujet, en présence de trois propositions émanant du très distingué directeur du génie maritime, M. Doyère, chef delà section technique des constructions navales et auteur des plans de ces cuirassés.
- Le premier projet comportait 12 pièces de 54 cm en 5 tourelles quadruples et c’est celui qui a été adopté.
- Le second plan admettait 12 pièces de 54 cm en 2 tourelles quadruples à l’avant et à l’arrière, et 2 tourelles doubles surmontant les deux premières.
- Dans le 5e projet, on trouvait 16 pièces de 50 cm en 4 tourelles quadruples, placées comme les précédentes, d’ailleurs, dans l’axe du navire.
- La décision du Conseil supérieur constitue, on le voit, une innovation hardie, puisqu’elle nous fait passer directement de la tourelle contenant 2 canons de 50 cm, au maximum, à la tourelle renfermant 4 canons de 54 cm. Cette décision'a tout naturellement soulevé des critiques. On a dit, notamment, qu’il était très dangereux-de s’exposer à perdre, d’un seul coup, un tiers de L armement par la mise hors de service d’une tourelle, que la possibilité de construire une tourelle quadruple n’était pas démontrée, que-la mise à feu simultanée de 4 pièces, de 54 cm provoquerait une effroyable, secousse, à laquelle aucune structure ne pourrait résister.
- À ces arguments de tendance on peut répondre
- par d’autres plus sérieux. La mise hors de service d’une tourelle complète est fort peu probable. L’épaisseur de la cuirasse qui les enLourera est, en effet, de 45 cm (à la partie renforcée, celle qui est tournée vers l’ennemi). Leur poids sera de 1500 tonnes pour chacune d’elles. Ce seront donc de véritables citadelles d’acier, cylindriques ou elliptiques que le choc d’un projectile, si puissant soit-il, laissera à peu près indifférentes.
- De plus, les 4 pièces d’une même tourelle seront sur un plan horizontal; une forte cloison cuirassée séparera cette sorte de fort tournant en deux chambres, de façon à éviter qu’un obus arrivant par malchance dans une des embrasures et éclatant dans l’intérieur, puisse avarier plus de deux canons.
- Du côté des avantages présentés par la tourelle quadruple il faut placer en première ligne le suivant. Une tourelle à 4 canons de 54 cm pèse seulement
- I ,6 fois plus qu’une tourelle à 2 canons. À ce compte les 12 pièces des Normandie réparties en 5 tourelles, présentent à peu près le même poids que 10 pièces logées en 5 tourelles. Il y a donc un gain de 2 pièces, et ce gain vaut bien une expérience au sujet de laquelle, d’ailleurs, la science et la compétence de nos ingénieurs des constructions navales, permettent vraiment de n’avoir pas d’inquiétudes.
- 24 canons de 14 cm assureront la défense contre les torpilleurs. On les a ingénieusement répartis sur les flancs de façon que tout assaillant trouve dans les positions les plus désavantageuses pour le cuirassé au moins 6 pièces prêtes à le recevoir. Elles seront toutes, d’ailleurs, protégées par une cuirasse de 205 mm.
- Le diamètre de chacune des tourelles sera de 9 m. 60. Les pièces delà tourelle arrière s’élèveront à 7 m. 90 au-dessus de l’eau, celle de la tourelle milieu à 10 m. 65, et celles de la tourelle avant à
- II m. 50. Ce sont là dé belles hauteurs de conv mandement. Par ailleurs, les schémas ci-joints montrent l’étendue considérable des arcs de feu que M. Doyère, l’auteur des plans, a pu donner aux pièces de 54 cm comme à celles de 14 cm. Toute l’artillerie est donc disposée de façon excellente. !
- L’obus des pièces de 54 cm pèse 580 kg, celui des 14 cm, 40 kg. Les soutes à munitions sont établies pour recevoir un approvisionnement de 100 coups pour chacune des pièces de 54 cm, de 275 pour les 14 cm. Ces soutes seront disposées en tenant compte des terribles enseignements fournis par les catastrophes de Yléna et de la Liberté'. Notamment les moyens propres à les noyer ont été particulièrement étudiés. Les mécanismes ad hoe se manœuvreront de différents points du bâtiment et le temps nécessaire pour remplir d’eau chacun des magasins sera réduit à 10 minutes.
- Au point de vue-des machines, les. nouveaux Super Dreadnought présenteront également une innovation importante. Un renonce, pour eux, au système unique des turbines qui présente l’inconvénient d’une consommation de charbon exagérée lorsqu’on
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- emploie, comme c’esl le cas le plus général pour les bâtiments de guerre, les vitesses moyennes. 11 y a à ce point de vue une énorme différence entre les paquebots et les navires de combat. Les premiers marchent toujours à une vitesse voisine du maximum, alors que les derniers n’ont besoin de cette vitesse maximum que pour certaines manœuvfes et le jour où ils iront au combat.
- On est donc revenu, chez nous comme à l’étranger, à une solution mixte qui consiste à associer les turbines aux machines ordinaires, ces machines alternatives dont pas mal de navires regrettaient la disparition au moment où on pouvait dire qu’elles avaient atteint la perfection.
- La vitesse des Normandie est officiellement fixée
- Au point de vue de l’armement en torpilles, on revient, avec ces cuirassés, à une nouvelle orientation. Ils porteront, en effet, 6 tubes lance-torpilles, tous situés au-dessous de la flottaison et, par conséquent, à l’abri des projectiles.
- De plus, et ceci pour le côté défensif, leurs flancs seront protégés contre les torpilles ennemies par ces filets en mailles d’acier qui se tendent au mouillage et à volonté à une certaine distance de la coque et dans lesquels les torpilles viennent éclater, sans pouvoir causer de dégâts.
- Pour nous résumer, on voit que les quatre ou cinq Normandie seront des navires très puissants, très protégés et suffisamment rapides. Comparés aux navires étrangers conçus en même
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- Fig. 2. — Disposition du cuirassement et de Vartillerie de nosjuturs cuirassés du type Normandie.
- à 21,5 nœuds, mais, comme ces prévisions sont toujours établies chez nous suivant des hases modérées, il est permis de penser que les 22 nœuds seront aisément atteints.
- temps qu’eux, on peut affirmer que, grâce à la disposition de leur artillerie, ils leur seront nettement supérieurs (*). Sauvaire Jourdan,
- Capitaine de frégate de réserve.
- CHRONIQUE
- La pression de la lumière sur les gaz. — Le
- professeur Lebedew apporte, dans un récent numéro de YAstrophysical Journal, une importante contribution à l’étude des problèmes d’astrophysique en établissant l’effet de la pression de la lumière sur les gaz. On sait que plusieurs des théories astronomiques reposent sur l’existence de cette pression de radiation, notamment la formation des queues des comètes, la production des rayons ou jets de la couronne solaire, etc.
- Les expériences du professeur Lebedew sont extrêmement délicates, si l’on songe à la valeur si faible de l’effet à mettre en évidence. Elles consistent à faire passer un rayon lumineux très intense dans une masse
- gazeuse produisant une absorption sélective du faisceau. Le déplacement du gaz, du à la pression de la lumière, est révélé par le mouvement d’une valve légère très délicatement équilibrée.
- Les expériences montrent, après, bien entendu, élimination de tous les facteurs d’erreurs connus, que les gaz prennent, sous l’influence de la lumière, un mouvement de translation, et que les forces de translation sont directement proportionnelles à la quantité d’énergie incidente et au coefficient d’absorption de la masse gazeuse traversée.
- 1. Il a été publié que nos nouveaux cuirassés porteraient des appareils amortisseurs de roulis. Celle information est inexacte.
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- L’INDUSTRIE DE LA SOIE EN INDO-CHINE
- S’il faut en croire les chroniqueurs Célestes, l’art d’utiliser la chenille du mûrier pour en obtenir de la soie serait apparu en Chine il y a quelque 5000 ans : date légendaire, mais l’invention est, en effet, chinoise et très ancienne. Tenue très soigneusement secrète dans son pays d’origine, elle fut très longue à se divulguer en Occident, et quoique des soieries aient commencé dès l’aurore de l’ère chrétienne d’arriver en Grèce et à Rome, par l’intermédiaire du Turkestan et de la Perse, ce ne fut qu’au ' vie siècle que la sériciculture s’implanta dans le bassin de la Méditerranée. Encore dut-elle attendre jusqu’aux xve, xvic et xvne siècles pour prendre, en France notamment, le magnifique essor dont elle est redevable à l’action de nos rois, Louis XI, Henri IY et Louis XIV. Vers la même époque, elle se répandait également en Orient et débordait de la Chine sur la Corée, le Japon, l’Indo-Chine et l’Inde.
- Seulement, tandis que la sériciculture s’organisait en Europe sur le type industriel et subissait l’influence des méthodes scientifiques, elle s’attardait en Orient, comme aux temps de ses débuts, à sa forme première de métier d’artisan, avec une technique traditionnelle simple, grossière, susceptible parfois de produire des tissus merveilleux (comme il est de règle chaque fois que l’habileté individuelle a un rôle dominant dans la fabrication), mais limitée à un faible rendement. De sorte que, par un de ces retours dont l’histoire est pleine, c’est l’Occident qui se fait aujourd’hui le professeur de sériciculture de l’Orient, après avoir reçu de lui la soie : on lira avec intérêt ces quelques notes extraites d'un récent travail où M. Lemarié(1), directeur de l’Agriculture auTonkin, expose l’œuvre tentée en ce sens dans nos possessions indo-chinoises.
- Au moment de la conquête, l’industrie de la soie y était établie, et de date immémoriale, dans toutes les parties du territoire. Utilisant une variété assez petite de ce même mûrier blanc qui est cultivé en Europe sous sa forme de grande taille, elle béné-liciait de la rapidité de croissance de cet arbuste, permettant une cueillette ininterrompue de feuilles d’avril à novembre, de sorte que l’indigène peut faire en huit mois de 6 à 8, et parfois jusqu’à 10 « éducations ». Par contre, l’industrie était du type strictement familial. 11 n’y avait ni cette distinction entre ouvriers et patron qui est caractéristique chez nous de presque toute activité industrielle, ni même d’ateliers proprement dits. La « magnanerie » était simplement une partie obscure de la case de famille, et le personnel se recrutait uniquement parmi les jeunes gens, les femmes et les personnes âgées de la famille, les hommes adultes n’ayant que le soin des plantations de mûriers — d’où il suivait une production très faible, les « éducations » atteignant rarement au poids de 50 kilogrammes de cocons frais.
- D’autre part, un déchet énorme venait encore
- 1. Bulletin de l'Office colonial, juin 1912.
- diminuer ce rendement premier. Les manipulations, brutales, peu soigneuses, détruisaient une partie considérable des cocons. La mauvaise répartition de la nourriture déterminait la mort de faim d’un grand nombre des vers ciriers ; d’autres étaient dévorés par des parasites, dontils étaient insuffisamment défendus par des moustiquaires. Aucune sélection n’intervenant, le rouge, la grasserie, la flacherie, la pébrine, la muscardine exerçaient comme à plaisir leurs ravages sur le reste. Enfin les cocons, dévidés et filés à l’état frais, donnaient un fil, inégal de calibre, non homogène de substance, qui était inexploitable industriellement. C’était en somme un vaste « gâchage » d’une matière première abondante et excellente au point de vue de la qualité.
- Cette situation devait attirer l’attention de nos administrateurs, qui firent en effet dès le début de l’occupation les plus louables efforts pour y remédier. Mais c’est seulement depuis 1904 que, continuant et reprenant les diverses tentatives dues à de Cor-demoy, Brunat, Antoine et Métrât, Paul Bert, le gouverneur général Beau put aboutir, d’accord avec la direction de l’Agriculture, des Forêts et du Commerce, à un plan méthodique.
- La première mesure (1905) fut d’exempter d’impôts les plantations de mûriers. Presque en même temps, on créa des magnaneries et des mûraies modèles, on organisa, suivant les méthodes pasteuriennes, la lutte contre la pébrine et l’on s’efforça de doter les indigènes d’un outillage à la main capable de fournir un fil de soie susceptible d’être tissé à la machine, et par conséquent de s’exporter.
- Sous l’impulsion de M. Vieil, un ingénieur agronome spécialiste de l’industrie du « grainage », une convention, conclue en 1905 avec une société privée, assura la fourniture annuelle aux sériciculteurs de 5 000 000 de pontes sélectionnées suivant la méthode de Pasteur, et indemnes par conséquent de la pébrine et des autres maladies — stock destiné d’ailleurs à s’accroître et qui, dans un avenir prochain, substituera, dans'toute l’étendue du territoire, des individus sains aux individus contaminés. Ces pontes sont uniquement de la race tonkinoise du ver à soie, qui est robuste, donne un très beau produit, et qu’il n’y a pas, jusqu’à nouvel ordre du moins, intérêt à supplanter ou à croiser avec d’autres (on a tenté cependant quelques croisements, qui semblent pleins d’avenir, avec la race japonaise).
- Parallèlement à cette « épuration » de la race tonkinoise, on s’efforce, par une nourriture rationnelle, à augmenter son rendement individuel, c’est-à-dire le poids de son cocon. Le principe du procédé, dû à M. Coutagne, est fort simple : c’est la combinaison d’une bonne nourriture avec la sélection artificielle. Parmi un lot destiné à la reproduction on fait, à vue d’œil, un choix de 50 à 100 cocons, en mettant d’un côté les mâles et de l’autre les femelles (on les distingue à leurs poids et à leurs formes), et
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- L'INDUSTRIE DE LA SOIE EN INDO-CHINE ===== 197
- l’on pèse deux fois chacun des lots ainsi obtenus : d’abord tels quels, puis vidés de leur chrysalide qu’on enlève avec des ciseaux et qu’on remet en place après l’opération. Le rapport du poids des coques pleines au poids des cocons donne ce que l’on appelle la « richesse moyenne » du lot ; celle-ci déterminée, on élimine tous les individus de chaque sexe dont le poids est inférieur à la richesse moyenne de son lot. Comme il ne faut pas moins de 7 à 8 millions de cocons pour assurer les 5 millions de pontes qui sont à répartir annuellement, il va de soi que l’on ne peut pas les peser tous : aussi, dans la pratique, le procédé est-il simplifié, et l’appréciation personnelle y joue-t-elle un grand rôle. Aidée d’essais sur des lots choisis, elle aboutit
- porté, et c’est très naturel chez ces populations anciennes et fixées, qui ont un sens commercial très fin. On peut donc prévoir dès à présent la pleine réussite de la tentative tant au point de vue de la quantité qu’à celui de la qualité.
- L’effort considérable qu’on vient de voir brièvement a porté presque uniquement sur l’amélioration de la matière première et sur sa manipulation : on a cherché et réussi à les rendre d’une sûreté scientifique, mais on n’a pas touché à la forme économique du travail, on ne l’a pas industrialisé et on l’a laissé se continuer sur son type primitif d’atelier de famille. Il est probable que le fait même de la production croissante suscitera la formation d’usines. Déjà il en existe quelques-unes, fondées par des Européens :
- Types de vers à soie sauvages et cultivés du Tonkin. j, papillon et cocon du Theophila Mandarina, type présumé du Sericaria Mori sauvage. 2 et 3, papillon et cocon de Sericaria Mori (2, type rayé); (3, type blanc).
- cependant à donner chaque année des pontes d’une meilleure qualité que l’année précédente : ce sont ces pontes que l’on distribue aux sériciculteurs, non par hasard et sur simple demande, mais seulement à ceux qui sont soigneux, et qu’on soumet au surplus à une certaine surveillance, tout en les dotant dans la mesure du possible d’un outillage convenable.
- Si bref que soit le temps écoulé depuis l’inauguration de ce système, les résultats en ont semblé assez satisfaisants pour que la Chambre de commerce d’Hanoi ait cru devoir organiser en 1911 une exposition de soierie. Les indigènes attachés aux anciennes méthodes ont pu comparer, côte à côte, leurs résultats avec ceux que leurs confrères et concurrents obtiennent par les méthodes européennes. M. Lemarié assure que l’enseignement a
- il paraît fatal que les indigènes suivent un jour le mouvement, et, ce jour-là, ayant à sa disposition le matériel sélectionné qu’on lui prépare en ce moment, l’industrie de la soie pourra atteindre, dans notre colonie, un développement intense.
- Il est inutile sans doute de montrer que le phénomène n’est pas particulier à l’Indo-Chine. On indiquait dernièrement ici la tentative faite par les États-Unis aux Philippines pour y implanter l’industrie de la soie, jusqu’alors inconnue dans l’Archipel, avec des types sélectionnés et gardés, autant que possible, indemnes de toute chance de maladie. Il y a ainsi des milliers de petits épisodes qui témoignent, au jour le jour, de la conquête industrielle de la planète, et nous promettent un bel avenir... et de beaux vêtements. Marcel Br,ot.
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- L EAU PURE A PARIS
- La stérilisation par l’Ozone à l’usine de Saint-Maur
- L’an dernier, nous avons consacré un article à la nouvelle usine municipale que la Ville de Paris a édifiée à Saint-Maur pour le traitement des eaux de la Marne destinées à l’alimentation parisienne. Nous avons parlé seulement des bassins filtrants, suffisants lorsque la consommation demeure normale; mais l’installation est complétée par une usine productrice d’ozone qui intervient dans la stérilisation dès que les besoins d’eau augmentent. Cette dernière usine va faire l’objet de cette étude.
- En principe, la stérilisation s’obtient en faisant barboter l’air ozoné, pendant un certain temps, dans l’eau à stériliser contenue dans un réservoir cylindrique appelé colonne de self-contact. L’eau et l’air ozoné circulent de bas en haut dans cette colonne; l’eau est en charge d’environ 4 m. au-dessus de la colonne; elle y pénètre par des tuyaux en grès qui redescendent jusqu’à la base. Ces tuyaux sont munis d’injecteurs remplissant les fonctions de trompe d’aspiration de l’air ozoné. Les deux fluides pénètrent donc ensemble dans la colonne et ils remontent en formant des remous qui divisent l’air ozoné en bulles et assurent un mélange aussi intime que possible des fluides. L’eau ozonée se déverse par la partie haute de la colonne et tombe en des cascades qui permettent à l’air ozoné en excès de se dégager.
- Pour que la stérilisation soit rigoureuse, il est nécessaire que l’eau sortant de la colonne contienne un excès d’ozone. On s’en assure en traitant un prélèvement de cette eau par l’iodure de potassium et l’empois d’amidon; s’il y a excès d’ozone, le liquide devient bleu.
- Au moment de la mise en marche, l’eau ne se présente pas suffisamment stérilisée à la sortie des colonnes ; elle est alors amenée dans le collecteur d’eau non potable par l’intermédiaire d’une chambre à trois compartiments. Elle arrive dans le compartiment du milieu et, par un robinet, se déverse dans celui de gauche d’où une conduite la ramène au puisard d’alimentation. Lorsque l’eau donne la réaction bleue, on ferme le robinet, l’eau s’élève dans le compartiment central et se déverse ensuite dans celui de droite d’où elle est conduite dans la canalisation d’eau potable. (Voir le schéma général de l’installation.)
- L’air ozoné est produit par des appareils Otto-Marmier et Abraham ainsi que par des appareils Sicmens-de Frise.
- Les ozoneurs Otto sont constitués par des diélectriques plans inoxydables réunis par groupes de deux aux pôles d’un circuit électrique recevant du courant alternatif à haute tension et à haute fréquence. Dans chaque groupe des effluves jaillissent entre les deux diélectriques; l’air, préalablement desséché, circule dans la couche d’effluve et l’oxygène qu’il
- conLient se transforme en ozone. L’air ozoné s’échappe par un orifice ménagé au centre de l’un des deux diélectriques pour être dirigé, par des conduites en grès, vers des colonnes de self-contact. On emploie le grès, dans ces canalisations, pour éviter leur destruction par l’ozone dont l’action sur les métaux est beaucoup plus énergique que celle de l’oxygène. Comme, d’autre part, les diélectriques s’échauffent sous l’influence du courant et du travail qui s’accomplit, on doit les refroidir par un courant continu d’eau froide. Cette circulation s’effectue dans des boîtes en fonte appliquées contre les diélectriques ; ces boîtes sont utilisées en même temps pour l’amenée du courant électrique. Comme l’un des pôles est à la terre, les boîtes et l’eau correspondantes sont à une tension relath7ement nulle tandis que d’autres sont à une tension élevée.
- Les ozoneurs Siemens-de Frise sont analogues aux précédents, avec cette différence cpie les électrodes sont cylindriques et concentriques. L’électrode interne est en aluminium et l’électrode externe est en verre et baigne dans l’eau de refroidissement.
- Si l’on veut obtenir de bons résultats, l’air doit être desséché avant son entrée dans les ozoneurs. A Saint-Maur, on a installé un frigorifère et une machine à glace schématiquement figurés sur notre dessin d’ensemble. Un ventilateur refoule cet air dans les ozoneurs.
- Le courant électrique nécessaire à l’ozonisation est du courant alternatif monophasé à 15 000 volts et 500 périodes pour les ozoneurs Siemens. Il est fourni par le secteur de l’Est-Lumière sous forme de courant triphasé à 5000 volts et 50 périodes; des transformateurs statiques abaissent sa tension à 110 volts, puis des transformateurs tournants le lancent dans une canalisation générale sous forme de courant monophasé à 220 volts et 500 périodes. Enfin, à chaque batterie d’ozoneurs sont installés des transformateurs statiques qui élèvent la tension à 15 000 et à 8000 volts, et des bobines de self-induction qui annulent l’effet des condensateurs constitués par les électrodes des ozoneurs.
- Construction de l’usine. — L’usine est installée pour fournir 80 000 m3 d’eau stérilisée par jour; elle contient 10 colonnes de self-contact capables de stériliser chacune 12 000 m3 d’eau en 24 heures. Huit de ces colonnes sont constamment en service; les deux autres sont appelées à parer aux arrêts imprévus. Chaque colonne est alimentée par 4 injecteurs réglés pour débiter chacun 5000 m3 d’eau et à peu près la moitié d’air ozoné. Ces injecteurs sont établis sur des branchements partant d’un collecteur général de 1 m. de diamètre et 58 m. de longueur, terminé à ses deux extrémités par deux réservoirs qui maintiennent constant le plan de charge au-dessus des injecteurs. Le collecteur d’eau
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- à stériliser est alimenté par quatre pompes centrifuges des pompes Worthington pour l’ozoniser à nouveau. Worthington actionnées par des moteurs électriques. L’air ozone est produit dans cinq batteries d’ozo-
- 8000 v. 5oo
- Collecteur'
- d'eau
- clarifiée
- * f Ozoneurs Siemens de Frise
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- Colonne
- Galerie
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- Désaturatèur
- Transformateur, rotatif C^-
- prises d'eau
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- PomPe\t\\
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- Compresseur
- Dessicateur
- d'air'’
- Arrivée d'air •<
- Eau -non -potable
- ^Arrivée d'eau -clarifiée —
- Fig. 1. — L’épuration de l’eau par l’ozone à St-Maur. — Dessin schématique montrant la distribution électrique, les canalisations d'air ozone et d’eau.
- Les inpecLeurs sont réglés de manière, à entraîner un volume d’air ozone sensiblement égal à la moitié du volume d’eau entrant dans la colonne. Après un contact de 5- minutes avec l’air ozone, l’eau sort des colonnes sur des déversoirs successifs suivis de cascades et pénètre dans des chambres spéciales, qui sont des désaturateurs, surmontées de cheminées par lesquelles l’excès d’ozone s’échappe .dans l’atmosphère. Ces chambres sont pourvues de fenêtres, qui permettent de surveiller, par une galerie parallèle à l’usine, la sortie de l’eau de chaque colonne et de prélever les échantillons destinés à l’analyse.
- À la suite des désaturateurs est aménagée une galerie souterraine contenant trois canaux contigus. Le canal central est divisé en dix compartiments, un par colonne'; il communique par un déversoir avec le second couloir qui conduit l’eau bonne à un réservoir spécial de 500 m5. Le canal central peut encore communiquer, par des robinets de fond, avec le troisième canal qui ramène l’eau non potable au réservoir d’aspiration
- Arrivée d'eau
- ncurs Otto-Marmier et Abraham et dans huit batteries d’ozoneurs Siemens-de Frise. Chaque batterie d’ozoneurs Otto contient 16 éléments doubles : chacun de ces éléments est constitué par deux groupes d’électrodes en feuilles de cristal de 0 m. 69 sur 0 m. 65 recouvertes d’une feuille d’étain deO m. 50 x0 m. 50. Ces électrodes sont refroidies par trois caisses à circulation d’eau; la caisse centrale amène le courant à haute tension, les autres sont à la terre, l’un des pôles du
- transformateur étant également à la terre. L’eau de refroidissement de la caisse centrale étant soumise à la haute tension, il faut, pour maintenir l’isolement de ce pôle, que l’eau entre dans la canalisation par un faisceau de gouttelettes et en sorte de même.
- Les éléments d’une même batterie sont placés dans une caisse vitrée hermétiquement close par des glaces; dans cette caisse pénètre l’air desséché qui, après s’être ozoné entre les glaces électrisées, s’échappe par un orifice percé au centre des glaces et des caisses à circulation d’eau mises à là terre.
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- Cet air est capté par des tubulures en grès et par des pipes ' en .verre qui le conduisent à un collecteur et aux colonnes.
- Chaque batterie d’ozoneurs Siemens-de Frise est constituée par 10 boites de 6 éléments divisées en deux groupes possédant chacun une arrivée d’air spéciale et une prise d’air ozoné. Chaque élément comprend un tube en verre de 50 mm de diamètre intérieur et 0 m. 45 de longueur et un tube en aluminium .de 44 mm de diamètre intérieur et 295 mm de longueur. ;
- Le secteur envoie le courant nécessaire à Fusiiie par des câbles de 25 mm carrés de section; ces câbles aboutissent à 5 transformateurs de 175 kw qui envoient le courant à la tension de 110 volts à tous les moteurs de l’usine : pompes, ventilateurs,
- L’air 'est desséché dans deux chambres frigorifiques où la température est maintenue , à—2° par un faisceau tubulaire qui parcourt un courant de chlorure de méthyle liquéfié par deux machines verticales Douane pouvant . produire chacune 45 000 frigories à—- 5°. Deux ventilateurs refoulent l’air desséché dans une canalisation qui le distribue aux batteries d’ozoneurs.
- L’usine peut stériliser 80 000 m3 d’eau en 24 heures en consommant 100 à 110 watts par mètre cube pour l’ozonisation, la circulation de l’air et celle de l’eau. Elle a été construite par la Ville de Paris sous la direction de M. ColmetDaâge, l’éminent directeur du Service des eaux de Paris, de M. Baratte, ingénieur en chef adjoint au directeur,, de M. Dejust, ingénieur du service des machines et
- Fig. 3. — Vue en coupe de l'usine suivant une colonne de self-contact.
- frigorifère et alternateurs. Les alternateurs, au nombre de trois, d’une puissance individuelle de 70 kw, transforment le courant triphasé enmonophasé à 220 volts et 500 périodes transformé encore, ainsi que nous l’avons vu, en courant à 15000 volts et à 8000 volts pour les ozoneurs.
- Un tableau de distribution principal permet de répartir le courant à tous les appareils de l’usine, de mesurer son intensité et son voltage et d’avertir le personnel du mauvais fonctionnement d’une batterie d’ozoneurs. A cet effet, deux wattmètres enregistreurs établissent un contact lorsque, par suite d’un ^court-circuit, le voltage .vient à baisser; le courant , actionne alors une sirène et une lampe s’allume indiquant le côté de l’usine dans lequel l’accident est survenu. .
- Chaque batterie d’ozoneurs possède encore un tableau spécial pour l’envoi du courant et l’enregistrement de l’énergie électrique dépensée.
- réservoirs, et sous la surveillance de MM. Bouvinet et Maillard, sous-ingénieurs. Les batteries d’ozoneurs, les colonnes de self-contact, les pompes, transformateurs et alternateurs ont été fournis par la Compagnie générale de l’Ozone ; toutes les canalisations d’air, d’eau et d’électricité ont été établies par la Ville de Paris. Le bâtiment, pourvu d’un vaste sous-sol, est abondamment éclairé et ventilé; il a été établi sur les plans de la Ville de Paris par M. Perney, entrepreneur de travaux publics. L’exploitation de l’usine est faite par la Ville de Paris.
- Un laboratoire de bactériologie est installé , à proximité ; un chimiste y effectue constamment des analyses d’échantillons prélevées journellement sur toutes les colonnes en service.
- Les résultats obtenus sont très satisfaisants. On constate toujours l’absence du bacille coli, bien que les, eaux de la Marne^ en contiennent au moins 10 000 par centimètre cube. Lucien Fournier.'
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- Fig. 4. — Vue générale de la nouvelle usine de la Ville de Paris à Sainl-Mdur. (Stérilisalion de Veau par l Ozone.
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- LA CARTE-ELECTRIQUE DE LA FRANCE
- Il y a aujourd’hui 50 ans exactement (août et septembre 1885) que M. Marcel Desprez-*entreprit les premières expériences tentées : en France pour le transport réel à distance de l’énergie électrique. Il
- miques, etc.) et surtout de distribuer cellerci sous sa forme la plus pratique, l’énergie électrique, qui peut être convertie aussi bien en lumière et en c-haletir et même en énergie chimique qu’en puissance motrice.
- BELÆJJdU E
- AN G LE T E R R E
- A L L
- A G N E
- SUISSE
- OCEAN
- \JTALtE
- A T L A N TI QUE
- MER M E D I TERRA NEE
- G N E
- E S P A
- Fig. i. — Carte des commîmes êlectrifiees en France.
- réussit à transmettre entre Yizille et Grenoble, c’est-à-dire à une distance de 14 km environ, une puissance de 7 chevaux avec un rendement de 62,5 pour 100. Deux ans plus tard (novembre 1885 à mai 1886), il parvint à transmettre entre Creil et la Chapelle (56 km) une puissance de 50 chevaux environ avec un rendement de’40 à 45 pour 100 et une tension de 6500 volts. Quelque imparfaits que fussent ces résultats au point de vue technique et surtout au point de vue économique, ils n’en démontraient pas ; moins la possibilité de transporter l’énergie à une distance considérablement supérieure à celle que permettaient d’atteindre les procédés mécaniques (transmissions, câbles télédyna-
- . Depuis cette époque, l’industrie électrique a réalisé une progression étonnamment plus rapide que celle des industries antérieures, si l’on songe qu’il existe, à l’heure actuelle, en Amérique, plus de 15 installations transmettant des puissances considérables, à la tension de 100 000 à 140000 volts et à des distances de 160 à 400 km. Ces résultats, qui eussent paru fantasmagoriques à l’époque des essais de M. Marcel Desprez, n’ont pas encore été atteints en France, puisque le transport des forces du Diurne, à Paris, lequel doit permettre d’amener 150 000 chevaux environ, à 400 km de distance> et à ' la tension de 120 000 volts, < est; encore à l’état de. projet ; néanmoins les récentes installations américaines,
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- LA CARTE ÉLECTRIQUE DE LA FRANCE -............::.
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- auxquelles nous faisons allusion plus haut, ont d’ores et déjà montré que ce projet sera parfaitement réalisable au point de vue électrique, lorsque les difficultés géographiques et hydrologiques, qui en retardent l’exécution, auront été surmontées.
- Quoi qu’il en soit, il existe en France un
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- 100 à 200 km et à des tensions de 20 000 cà 65 000 volts des puissances atteignant et même dépassant 50 000 chevaux.
- C’est pourquoi il nous a semblé intéressant de mettre sous les yeux des lecteurs de cette Revue une rapide étude de l’état actuel de ces réseaux,
- Fig. 2. — Groupement des principales Sociétés de distribution d’énergie électrique.
- i. Société Méridionale de Transport de Force; Société Biterroise de Force et Lumière. — 2. Société Pyrénéenne d’Énergie Électrique. — 3. Sud-Electrique. — 4. Energie Électrique du Littoral Méditerranéen. — 5. Compagnie d’Électricité de Marseille; Société du Gaz et de l’Électricité de Marseille. — 6. Société de Fure et Morge et Vizille; Société Électrique du Haut-Grétivaudan; Société générale de Force et Lumière; Société des Forces motrices du Vercors; Société de force motrice et d’éclairage de la ville de Grenoble. — 7. Union électrique. —
- 8. Énergie Électrique du Centre et de la Loire; Société des Forces motrices de l’Auvergne. — g. Société Lyonnaise des Forces motrices du Rhône; Gaz de Lyon. — 10. Société des Forces motrices du Refrain. — n. Société des Houillères de Ronchamp. — 12. Société Vosgienne d’Électricité et Station du Pont-du-Gouffre. —
- [3. Compagnie Lorraine d’Électricité. — 14. Énergie Électrique de Meuse et Marne. — i5. Société Meusienne d’électricité. — 16. Secteur Vilgrain. — 17. Énergie-Éclairage. — 18. Société d’Éclairage et de Chauffage par le " ~ Gaz de Reims. — 19. Est Electrique. — 20. Ardennes Électriques. — 21. Électricité et Gaz duNord; Compagnie générale pour le Chauffage du Gaz du Nord. — 22. Énergie Électrique du Nord de la France. — 23. Compagnie Électrique du Nord. — 24. Société Artésienne. — 25. Station centrale d’Amiens. — 26. Sociétés et Secteurs Parisiens. — 27. Compagnie Centrale d’Énergie Electrique. — 28. Compagnie d’Électricité de Brest et extensions. — 29. Société Nantaise d’Éclairage et de Force par l’Électricité. — 3o. Compagnie d’Électricité d’Angers et extensions, r— 3i. Énergie Électrique du Sud-Ouest. — 32. Société Hydro-Électrique des Hautes-Pyrénées.
- assez grand nombre de réseaux de distribution tel qu’il a été remarquablement exposé dans deux d’énergie électrique transportant à des distances de intéressantes conférences faites respectivement par
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- 204 —. : LA CARTE ELECTRIQUE DE LA FRANCE
- M. P. Bizet (‘J, directeur général des distributions d’énergie de la Compagnie générale d’électricité, et par M. H. Cahen(2), directeur de la Société d’applications industrielles.
- C’est surtout en ces dernières années que les réseaux de distribution d’énergie électrique ont pris, en France, un essor considérable ; en effet, le nombre des communes françaises pourvues d’une distribution d’énergie électrique, qui était de 2912 en 1906, est de 7000 en 1915; d’autre part, le nombre des usines de production est passé, dans le même laps de temps, de 1413 à 2000. En outre, la longueur des canalisations aériennes, qui était de quelques centaines de kilomètres en 1900, est aujourd’hui de 15 500 km environ. L’augmentation en 7 ans a donc été de 41,5 pour 100 pour les usines génératrices et 140 pour 100 pour les communes desservies par celles-ci. Il n’y a, d’autre part, nullement lieu de s’étonner de cette disproportion apparente, si l’on considère que ce sont surtout les entreprises importantes, desservant un grand nombre de communes, qui se sont créées ou développées en ces dernières années. En effet, les usines génératrices disposant d’une puissance supérieure à 1000 chevaux se répartissent comme l’indique le tableau I :
- Tableau I.
- Répartition en France des usines génératrices
- d’une puissance supérieure à 1.000 chevaux.
- Usines disposant de plus de 1.000 ehev. ... 80
- — _ 10.000 25
- _ _ 20.000 — . . . . 8
- _ _ 40.000 5
- — — 400.000 1
- Ainsi que le montre la carte de la figure !, les communes les plus favorisées sont celles des régions
- régions, en effet, l’utilisation des chutes d’eau naturelles, d’une part, du charbon pris à pied d’œuvre, du gaz pauvre ou des gaz de hauts fourneaux, d’autre part, a permis de produire l’énergie électrique dans des conditions particulièrement économiques ; ces contrées étaient donc désignées par la nature même pour jouir les premières des bienfaits de la fée électricité. Mais on peut prévoir, dès maintenant, que le développement des transports d’énergie à haute tension et à grande distance, sur le modèle de ce qui se fait aujourd’hui constamment en Amérique, et peut-être un jour l’utilisation de la houille verte des marées, rétabliront l’équilibre au profit des régions du Centre et du Nord-Ouest, évidemment déshéritées jusqu’à présent.
- La répartition des importantes entreprises de distribution d’énergie électrique, que représente la figure 2, est naturellement analogue à celle des communes desservies; c’est, en effet, dans les régions environnant les usines centrales de ces entreprises que la densité des communes desservies est la plus grande. Ainsi que nous l’avons dit plus haut, le nombre de ces entreprises importantes est actuellement de 80.
- Les capitaux engagés dans ces entreprises atteignent presque un milliard de francs, dont la moitié environ pour les réseaux hydro-électriques. Quant à la puissance totale installée, elle est de 1 million de chevaux environ, dont 650 000 fournis par la vapeur et 350 000 par les chutes d’eau. Le nombre des habitants desservis est de 16 millions. Le tableau II donne d’ailleurs les principales caractéristiques de quelques-unes des plus importantes de ces entreprises.
- Nous ajouterons que, dans la région parisienne,
- Tableau II.
- N" de la carte de la figure 2. Capitaux engagés. Puissance approximative installée. Tension des lignes de transport d’énergie. Longueur des lignes. Nombre de communes et d’habitants desservis.
- Millions. Chevaux. Volts. Km. Com. Habitants.
- Énergie électrique du littoral méditerranéen. 4 75 118.000 » 2.500 )) 1.500.000
- Sud-Électrique 3 22 » 43.500 4.200 150 360.000
- Soc. Pyrénéenne d’énergie électrique. . . . 2 » 40.000 55.000 4.000 )) »
- Énergie électrique du Sud-Ouest 51 » 56.000 50.000 )> )) ))
- Soc. de force motrice et d’éclairage de la
- ville de Grenoble G » 7.000 30.000 45 » »
- Cie électrique de la Loire et du Centre . . 8 45 28.000 60.000 . » )) »
- Soc. des forces motrices du Haut-Grésivaudan. 6 » 5.200 » )) » ))
- Soc. des forces motrices du Refrain .... 40 » 5.000 )> )) )) ))
- montagneuses (Alpes, Pyrénées, Massif Central) et minières ainsi que des grands centres métallurgiques (Nord, Est, bassin de la Loire). Dans ces
- 4. « Considérations sur la production, la distribution et l’utilisation de l’énergie électrique en France » (Communication faite à la SocAété industrielle de l’Est, à fiancy, le
- on va mettre en service deux usines possédant des puissances respectives de 40 000 et de 80 000 chevaux.
- 29 janvier 4943.) — 2. Conférence sur la « houille blanche » faite au Musée social, le 25 février 4945. Yoir aussi, E. de Loxguevai,, Lumière Électrique.
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- LES FORÊTS ET LES PLUIES
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- D’autre part, la puissance des groupes électrogènes et, en particulier, des turbo-alternateurs, devient également de plus en plus grande. Alors qu’en 1900 des unités de 5000 chevaux semblaient formidables, celles de 10 000 chevaux sont aujourd’hui courantes et on en construit actuel-
- lement de 20 000 et même de 30 000 chevaux.
- Ces divers chiffres caractérisent bien le développement prodigieux qu’ont pris en France les grands réseaux de distribution d’énergie électrique et ils prouvent surtout que ce développement est loin encore d’avoir atteint sa limite. J.-L. Medynski.
- LES FORÊTS ET LES PLOIES
- Nous avons publié au n° 2061 (25 nov. 1912) une note a l'influence négative des forêts sur le régime des fleuves ». Voici maintenant, en contrepartie, l'opinion de M. Descombes (l'un des plus ardents partisans des reboisements) :
- Babinet écrivait, à la suite des inondations de 1856 : « 11 est impossible de ne pas admettre que, quand un grand courant d’air s’est établi, il est souvent ralenti soit par les aspérités du terrain, soit par les forêts etles plantations. Cet air retardé se gon-11 e, se dilate, se refroidit et donne des pluies (1). »
- L’influence que les superficies boisées peuvent avoir sur les pluies a fait, depuis, l’objet d’importantes études de l’Administration des Eaux et Forêts (2) dont M. Henry a comme suit :
- « 1. — Dans les plaines des latitudes moyennes, la forêt abaisse le niveau des eaux phréatiques ;
- « II. — L’air est plus humide au-dessus des grands massifs hoisés;
- « III. — La forêt augmente la pluviosité;
- « IV. — Sans qu’on puisse dire dans quelle mesure la forêt augmente la pluviosité d’une région, on trouve au-dessus de la forêt, là où cette action a été étudiée, une augmentation variant entre 8 et 15 pour 100 de la tranche annuelle;
- « V. — La forêt entretient les sources (3). »
- 1. Baiu.net. De la pluie et clos inondations (Revue des Deux Mondes, 15 août 1856).
- 2. De Drouin de Bouville. Observations de météorologie forestière faites à la station de recherches de l’Ecole nationale des Eaux et Forêts (Iht II. du Ministère de VAgriculture, 1901, n° 2).
- 3. Henry. Les forêts et les pluies (Voy. Congrès du Sud-Ouest navigable, Bergerac, 1906).
- L’action humaine peut donc utilement appliquer le reboisement à régulariser le régime des pluies normales et bienfaisantes, dont la réduction entraînerait la transformation désertique, sans que leur augmentation puisse créer le moindre danger d’inondation.
- L'atténuation des pluies diluviennes. — Les
- pluies diluviennes, les seules qui soient une source de dangers, correspondent à l’ensemble des météores giratoires, typhons dans la mer des Indes, tornados aux Antilles, trombes, cyclones ou chapelets de grains, que les météorologistes désignent sous la dénomination générale de bourrasques ou de tourbillons et que l’homme ne paraît pa s impuis sant à atténuer.
- Lcspiault a fait, en 1885, le premier rapprochement entre les vides pratiqués dans la couverture forestière du sol et l’augmentation qui avait été constatée alors sur la fréquence et l’intensité des bourrasques en Europe. « On sait, disait-il, que toutes les bourrasques qui nous abordent viennent d’Amérique, soit directement, soit après quelques détours et quelques transformations. Jadis, elles perdaient de l’énergie pendant ce long voyage, à cause de la résistance que présentaient à leur partie inférieure les grandes forêts d’Amérique. Aujourd’hui que ces forêts disparaissent avec une rapidité incroyable, n’y a-t-il pas lieu de supposer que les bourrasques perdent moins de force vive et arrivent sur nous plus souvent comme des boulets de canon que comme des jets d’arrosoir (*)? »
- 1. Lespiaült. Des déboisements américains et de leur influence météorologique (Procès-verbaux de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux, 3 mars, 1885). La lutte contre les inondations (Rev. Scientif., 28 mai 1910).
- Fig. i- — Région dénudée par le déboisement. Derrière le Pic d’Arias (2062 mètres), Basses-Pyrénées.
- résumé les résultats
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- 206 : • L’HOMME CHELLÉEN : LA
- L’idée.-géniale de Lespiault 11e pouvait manquer d’étre évoquée après l’inondation de Paris ; elle fut confirmée par la publication d’une observation précise : « Au cours de l’été 1892, écrit M. de Perrodil, un matin, les journaux de Paris annoncèrent qu’un effroyable cyclone venait de dévaster la ville de Dreux et les régions environnantes.
- « Je m’y rendis aussitôt pour étudier, si c’était possible, la marche du phénomène....
- « En arrivant devant la forêt, je constatai sur une longueur de 75 mètres une trouée telle que l’eût pu faire un chauffeur à travers un champ de blés mûrs. Les arbres étaient à plat, tous sans exception. Des cadavres de corbeaux gisaient par centaines.
- « Voici ce qui s’était passé :
- « Le tourbillon, aux prises avec les grands arbres de la forêt, avait, tout aussitôt commencé à perdre de sa force, et il était allé en se rétrécissant de telle manière, que la trouée formait comme une sorte d’entonnoir.,
- « Je parvins ainsi jusqu’au fond même de l’entonnoir, c’est-à-dire à l’endroit précis où la tornade avait perdu toute son énergie, où elle s’était définitivement évanouie.
- « La forêt avait eu raison du tourbillon aérien et opposé une victorieuse barrière à ses dévastations.
- « Reboisons sans relâche, reconstituons nos forêts.
- « Nous préviendrons ainsi les inondations et nous paralyserons les ouragans, tornades et cyclones (*). »
- Une observation analogue a été faite dans la forêt domaniale de Chizé (Charente-Inférieure), où un cyclone s’éteignit après avoir fauché les arhres sur un parcours de quelques kilomètres.
- En l’état actuel, on est conduit à admettre que :
- La forêt atténue les tourbillons;
- Une bande boisée de quelques kilomètres de lar-
- L’HOMME CHELLÉEN : LA
- Jusqu’à ces derniers mois on ne connaissait pratiquement rien, au point de vue paléontologique, sur l’homme du paléolithique inférieur.
- Dans l’acheuléen, les ossements de Bury Saint Edmunds (Suffolk) sont trop incomplets et insuffisants pour être mentionnés autrement que pour mémoire.
- Dans le chelléen, il n’y avait aucune découverte à retenir avant 1908, sauf celle d’une dent d’enfant, trouvée en Saxe dans le gisement de Taubach, près de Weimar : d’une authenticité non douteuse, elle ne pouvait guère fournir d’indications utiles. A ce moment, une découverte plus importante, et qui fut même sensationnelle, eut lieu dans les sables de Mauer, près de Heidelberg, celle d’une mâchoire inférieure, présentant encore 10 dents intactes, et d’après l’étude de laquelle Schœntensack avait créé le type humain Homo Heidel-bergensis. Plus primitive que celle des singes Anthro-
- 1. Édouard de Pekrodil. 11 faut poursuivre le reboisement L’Éclair, du 10 août 1910).
- TROUVAILLE DE PILTDOWN
- geur suffit à Vextinction des tornades et des cyclones.
- En atténuant les bourrasques, l’homme atténuera dans une proportion du même ordre les pluies diluviennes auxquelles elles donnent naissance ; il réduira de même les causes premières des inondations,-et la forêt est jusqu’à présent le seul instrument utilisable pour cette atténuation.
- La superstructure forestière se trouve agir ainsi de façons fort différentes sur la régularisation du régime des eaux :
- D’une part, elle augmente les pluies normales et prévient les sécheresses prolongées ;
- D’autre part, elle atténue les pluies diluviennes et en évapore une partie par sa transpiration.
- L’infrastructure forestière travaille de son côté à la régularisation, par la couverture morte du sol qui diminue le ruissellement et par les racines qui favorisent l’infiltration. Le peu qu’on en sait déjà suffit amplement à encourager les défenseurs de nos forêts et les apôtres du reboisement.
- D’ailleurs, l’Amérique a commencé.
- Il a suffi pour cela de l’énergie d’un homme; pendant les onze ans qu’il est resté à la tête du service forestier des Etats-Unis, M. Gifford Pinchot a augmenté les forêts domaniales d’une surface plus grande que la France entière, porté de 15 agents à 2000 le personnel chargé de leur gestion(‘j, créé des forêts brise-vents, provoqué par des conseils et des concours leur création dans des régions non soumises à sa juridiction, et mis en action l’initiative privée qui vient de souscrire 10 millions pour des reboisements dans l’Etat de New-York.
- Je demanderai donc que des études soient entreprises en vue d’établir les bases d’un reboisement rationnel capable d’agir dans un sens favorable sur le régime des cours d’eau. P. Descojibes.
- TROUVAILLE DE PILTDOWN
- poïcles, cette mâchoire présentait un mélange de caractères dont les uns faisaient penser aux singes inférieurs, les autres aux Lémuriens, formes les plus basses de l’ordre des Primates.
- Mais Y Homo Heidelberg ensis ne restait cependant à peu près qu’un nom : parce que les deux pièces capitales pour l’étude d’un homme fossile, notamment pour le situer à sa place dans une histoire généalogique du genre humain, sont en effet sa mâchoire et son crâne, mais à condition de les avoir toutes les deux.
- L’intérêt de la récente trouvaille de Piltdown, dans le Susses (Angleterre), est justement d’avoir fourni à la fois une calotte crânienne et une mâchoire.
- Au moment de la découverte, par le géologue Ch.
- 1. Paut. Descojiues. La défense forestière et pastorale (Paris, 1911, Gauthier-Yillars, éditeur.)
- Procès-verbaux des séances de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux (séance du 5 janvier 1911). /
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- CIBLE A MARQUAGE AUTOMATIQUE
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- Dawsou, l'homme de Piltdown avait été d’abord donné comme tertiaire, de la partie, supérieure du pliocène. C’est que les graviers de rivière où il reposait présentaient, à côté d’instruments paléolithiques du type chel-iéen, des ossements de mastodonte et d’un éléphant du type pliocène : mais ces ossements avaient été a roulés » et provenaient évidemment d’un transport par eau d’une date postérieure à celle de la mort de ces animaux : la vraie date chelléenne se trouve prouvée par des ossements d’hippopotame,, de castor, de cheval, de cerf élaphe, etc.* et par l’absence de tout autre reste d’âge postérieur. L’homme de Piltdown est donc bien le contemporain de celui de Maucr.
- Les points typiques étant préservés, il était possible de reconstituer l’ensemble de la tête, ce qu’a fait avec succès M. Woodward, conservateur des collections paléon-tologiques du British Muséum.
- Avec un mélange de traits humains et de traits simiesques, la mâchoire est surtout comparable au total à celle d’un jeune chimpanzé. Sa partie antérieure, mollement arrondie, montre que,- comme le singe, l’homme de Piltdown n’avait pas de menton.
- Lp crâne, par contre, a tous les caractères essentiels
- de l’humanité : il offre eu particulier un développement frontal qui ne laisse à ce sujet aucun doute.
- Tandis que la capacité cérébrale moyenne des Néander-thal est de 1400 cm3, celle de l’homme de Piltdown, un adulte cependant, n’est que de 1070 : il semble avoir appartenu à un type de très petite taille ; le front d’autre part est moins surbaissé, plus haut, plus humain, que celui de Néanderthal ; il ne présente pas non plus à sa base ces énormes arcades sourcilières « en visière », si typiques du précédent, et, par là encore, il donne une' impression moins bestiale. Dans l’ensemble, il n’est pas exagéré de dire que l’homme de Piltdown, malgré sa petitesse et malgré son âge plus ancien, s’apparente mieux à Y Homo Sapiens que ne le fait YHomo Neancler-thalensis.
- Il serait prématuré de tirer de là des conclusions fermes.
- Le caractère déjà si humain de l’homme de Piltdown, joint à son âge chelléen, rend de plus en plus vraisemblable l’existence de l’homme — ou d’un type d’homme — dès la fin des temps tertiaires.
- Jean-Paul Lafitte., j
- CIBLE A MARQUAGE AUTOMATIQUE
- La cible qui fait l’objet de .celte étude, due à*un. de nos officiers d’artillerie, est destinée particulièrement au tir des armes de faible puissance, armes de salon ou de jardin; elle permet au tireur, sans se déranger, de voir exactement les points d’impact de ses projectiles, quelle que soit la petitesse du calibre employé.
- Dans les tirs de ce genre, on assure habituellement le marquage des points d’impact en recouvrant la cible d’un carton ou d’une couche de peinture blanche, et ces deux procédés exigent de nombreuses interruptions du tir, soit pour remplacer les cartons, soit pour oblitérer les empreintes.
- S’il s’agit d’une séance de tir effectuée par plusieurs personnes, ces opérations ne sont pas toujours,sans danger, et les accidents restent encore malheureu-r sèment assez fréquents.
- C’est pour éviter ces divers inconvénients, que l’on a proposé depuis longtemps des cibles automatiques. Dans les modèles présentés jusqu’ici, la signalisation des points d’impact est obtenue par un compartimentage de la cible,: en un assez grand .nombre de sections qui peuvent être actionnées séparément par le choc de. la halle. Cette solution exige un appareillage électrique assez complexe, et, le nombre de sections restant malgré tout assez
- limité, la position du.,point d’impact n'est définie qu’a’vee:une..txLès.gri)ssièE.eapproximation. ;
- Dans le modèle qui va être décrit, le disque récepteur - de. la cible, constitué par une . .pièce unique, est dévié sous le g .choc de la balle, et actionne
- P de ce fait un index qui
- ., . ., . vient indiquer, sur une
- Fig j j- . fausse cible, la position
- exacte du point touché.
- Le principe de l’appareil est le. suivant :
- Le disque récepteur 1» de la.cible (fig.l ) fait partie d’un équipage mobile,
- centré sur le levier A perpendiculaire à ce disque.
- Cet équipage mobile est suspendu à la cardan
- autour de son centre de gravité G, de manière à être entièrement soustrait à l’action de la pesanteur. Une tige élastique T montée sur le bâti, et articulée à l’extrémité postérieure du levier À, tend à
- ramener constamment le levier dans sa position
- initiale, si une cause extérieure vient à l’en écarter.
- On peut démontrer facilement, par un calcul simple qui serait fastidieux ici, que si le disque est frappé par une balle de masse déterminée, arrivant normalement à une certaine vitesse* en un point quelconque de sa face antérieure, l’extrémité avant du levier A est déviée, du coté du point d’impact, d’une quantité proportionnelle à la distance de ce point d’impact au centre du disque. C’est ce
- Schéma de la cible . automatique
- J. O.
- R, cible; A, levier centré su!" la cible; G, centre d’oscillation ;.T, tige flexiblejantagoniste.; S, curseur de réglage; B, levier auxiliaire actionnant l’index de marquage i;. b, -.bielle tte ; C, cône à gradins ; P,pointeaumobile,en/>avec ressorte; C,levierdedé-bloquage avec tirant f;Q, masse d’équilibrage; F, fausse cible.
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- CIBLE A MARQUAGE AUTOMATIQUE
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- mouvement qui est précisément utilisé pour obtenir la signalisation. À cet effet, la chape du cardan qui porte le levier A présente une hauteur suffisante pour recevoir un second levier B, relié au premier par une biellette b, de manière à constituer un
- Fig. 2. — Cible à marquage automatique complète.
- parallélogramme articulé. Les leviers À et B pouvant pivoter autour des deux axes horizontaux G et H, portés par cette chape, et la chape elle-même pouvant pivoter autour de l’axe vertical Z, il est facile de' voir que ces deux leviers resteront toujours parallèles.
- Dès: lors, l’extrémité antérieure du levier B pourrait figurer à une certaine échelle les positions des points d’impact. Mais, pour mieux protéger le mécanisme de la cible, et pour rendre les signaux plus visibles à distance, les mouvements du levier B sont accusés par un index i, porté par un pendule mobile devant une fausse cible F.
- L’indication des écarts, ainsi réalisée, est rendue permanente à l’aide d’un système de blocage qui immobilise l’équipage mobile dans la position qu’il a prise après son premier déplacement. Ce système de blocage consiste essentiellement en un cône à gradins C sur lequel appuie un pointeau P articulé autour d’un axe fixe p. Ce cône à gradins est cintré à l’extrémité postérieure du levier B, et participe à son mouvement autour du point H. Le pointeau P, poussé par le ressort r, ne peut que se rapprocher du point H, en s’appuyant sans cesse sur le cône à gradins.
- Ce pointeau, se trouvant au sommet du cône lorsque celui-ci est à la position de repos, vient, en descendant un certain nombre de gradins, occuper la position qui correspond à la déviation due au choc de la balle. Dès que la tige flexible T tend à
- ramener l’équipage mobile dans sa position initiale, le pointeau vient buter contre le dernier gradin qu’il a descendu, et qu’il ne peut remonter. Des cannelures tracées sur les faces planes de ces gradins immobilisent d’ailleurs le cône lui-même, contre toute rotation autour de son axe.
- Le cône à gradins, et par suite l’équipage mobile, se trouvent donc bloqués dans la position acquise, avec une précision d’autant plus grande, que les intervalles des gradins sont plus petits et les cannelures plus rapprochées.
- Un levier coudé D, actionné à distance à volonté, par un câble t, permet de débloquer le système, lorsque le tireur a noté le-résultat de son tir.
- L’appareil comporte un dispositif de réglage, qui permet de l’approprier instantanément aux divers genres de tir et à la force vive des projectiles employés. Il suffit pour cela de régler l’effort que doit opposer la tige élastique T, pour le proportionner à la vitesse et au poids du projectile employé. On y arrive en faisant varier à volonté, au moyen d’un curseur mobile S, la longueur de la partie fléchissante de la tige T.
- Des divisions de repérage, correspondant aux armes les plus couramment employées, sont d’ailleurs tracées d’avance sur l’appareil, et évitent toute recherche.
- Les expériences, exécutées avec le modèle représenté, ont montré que le degré de précision que l’on peut obtenir dans la représentation des points d’impact, correspond sensiblement à l’espacement des crans d’arrêt du cône à gradins. Sur le modèle présenté, on peut obtenir 324 positions pour le pointeau, et la cible fonctionne comme une cible
- Fig. 3. — Vue de profil de la cible à marquage automatique, mécanisme découvert.
- compartimentée qui serait divisée en 324 compartiments.
- Il est facile de se rendre compte, par ce qui précède, des avantages que présente cette nouvelle cible, et de la simplification qu’apporte son principe, dans l’établissement des cibles à marquage automatique. D. Renaud.
- Le Gérant: P. Masson. — Imprimerie Lahdue, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- CHAPEAUX DE PAILLE EXOTIQUES
- les feuilles en forme d’éventail, longues de 6 à 8 mètres, couronnent un tronc minuscule, et le bambou épineux (Bambusa blumeana Schult. f.). 11 faut citer encore une espèce de pandan (Panda-nus sabotan Blanco), et un rotang (Calamus mollis Blanco); puis, une fougère grimpante (Ligo-diuni circinna-tum Burm). Dans certaines régions, les indigènes ont réussi
- le secret autour des plantes qui leur fournissent leur matière première.
- Gomme les chapeaux en fibres de bambou forment les sept-huitièmes de la quantité exportée, nous leur consacrerons une description plus détaillée que pour les autres catégories. On compte aux Philippines un grand nombre d’espèces de bambou dont vingt-cinq seulement ont pu être identifiées par les botanistes; presque toutes se prêtent plus ou moins à la fabrication des chapeaux, mais l’espèce employée le plus généralement est, comme nous l’indiquions à l’instant, le bambou épineux.
- Ce sont les pousses qui ont poussé verticalement qui fournissent la matière première ; on les coupe dans les mois d’aoùt ou de septembre, mais en rejetant un peu de l’extrémité supérieure, et de deux, à trois mètres de la partie inférieure. Le morceau conservé est découpé en Lronçons dont on ôte les nœuds, et que l’on coupe en deux dans le sens longitudinal. On arrache le revêtement pulpeux intérieur, et l’on met à jour une couche de fibres plus minces et plus denses, que l’on détache en forme de lames. Ce sont ces fibres qui entrent seules dans la fabrication des chapeaux de bonne qualité. Après avoir été bouillies et séchées, ces lames sont coupées et taillées en bandes ou brins de la largeur et de l’épaisseur voulues, que l’on teint avec des teiri-
- 211
- tures végétales pour leur donner un ton jaunâtre.
- Les chapeaux de bonne qualité sont tressés en double, c’est-à-dire que l’ouvrière fabrique deux disques qui pourraient être pris pour deux chapeaux distincts avant qu’elle les ait réunis par les bords à l’aide de brins habilement tressés. Ces chapeaux
- doubles en bambou sont inusables ; on nous en citait un qui sert continuellement depuis 12 ans, a subi déjà 25 nettoyages, et est encore en excellente condition.
- Les ouvrières qui fabriquent ces chapeaux ont des procédés secrets qu’elles se transmettent de mère en fille. L’expérience leur a prouvé qu’un chapeau en fibres de bambou est de meilleure qualité quand on le tresse aux heures les plus fraîches de la journée, soit le matin, soit le soir, et quand on évite les endroits trop secs. Aussi, l’ouvrière experte travaille-t-elle de préférence sur le bord d’une rivière, à l'ombre d’arbres très feuillus.
- Le palmier buri est un arbre qui joue un rôle plus important encore que le bambou épineux dans l’industrie chapelière philippine, car il fournit une grande parLie des articles vendus aux indigènes, et une fraction appréciable de l’exportation. Il n’est pas spécial à l’archipel; on l’a rencontré dans les forêts de l’Inde méridionale.
- La gigantesque feuille du buri sert à fabriquer trois catégories d’articles très distinctes, selon qu’on emploie le limbe même des folioles, la côte médiane des folioles, ou la matière'fibro-vasculairc du massif pétiole. S .
- La première catégorie ne comprend que des chapeaux bon marché (de 50 centimes à 2 francs). Débarrassé de sa nervure où côte’ médiane, la foliole est séchée au soleil, pmis débitée au couteau
- Fig. 2 — Première phase d’un chapeau bun-midrib.
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- CHAPEAUX DE PAILLE EXOTIQUES
- en brins de la largeur voulue.
- La fabrication des chapeaux dits de Calasiao, dans laquelle n'enlrc que la matière tirée de la côte médiane des folioles, exige plus de complications. On coupe les feuilles à l’époque où elles sont sur le point de se dérouler ; puis, après les avoir conservées pendant trois jours dans un endroit frais (une cave de préférence), on les déroule et on les expose au plein soleil durant trois autres jours, et on les étend sur une véranda ou dans une cour durant une nuit.
- On, enlève alors la centaine de côtes que contient une feuille (ce qui représente à peu près les deux tiers de la matière requise pour un chapeau), et on les classe par couleur; les blanches, les noires, les grises ; les premières sont les plus estimées. On les coupe en deux dans le sens de la longueur pour les débarrasser de la matière tendre qui les remplit, et on les débite en pailles de la largeur et de. l’épaisseur voulues à l’aide de couteaux de formes spéciales. La matière est bonne maintenant pour le tressage.
- Ces chapeaux de Calasiao (nom du district oii on les fabrique)
- Fig. 3.
- bur
- Moitié extérieure et moitié intérieure d un chapeau de i-midrib avant qu’elles soient tressées ensemble.
- Fig.
- 4. — Baling. Chapeau de dame fait de bunlal, fibres du pétiole du palmier buri.
- sont très réputés pour leur : beauté et leur durabilité, mais leur fabrication est peu avantageuse pour les ouvrières, et beaucoup la délaissent. Un chapeau qui leur coûtera trois mois de travail ne se vendra que 25 francs, et elles préfèrent se servir de matières premières qui requièrent de moins laborieux préparatifs.
- Accordons une mention spéciale au chapeau fabriqué avec des fibres de rotang ou rotin, bien que celte branche de l'industrie soit en décadence,. La plante , est un palmier grimpant indigène aux Philippines, qui croît au plus profond des forets, et dont la recherche est conséquemment, coûteuse. Le prix de la matière première fait qu’on la réserve aux articles de luxe : un chapeau en rotang peut valoir de 100 à 2500 francs, selon le degré de finesse.
- Un
- Fig. 5. — Tressage de la couronne et du fond d’un chapeau,
- autre chapeau, rare et coûteux, c’est le nilo, fabriqué avec la tige d’une fougère grimpante (Lygodium cir-cinncilum), que l’on coupe en trois brins. E11 tressant, l’ouvrière prend soin que la face du brin exposée à la vue soit celle qui faisait partie de la surface de la tige. Gomme
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- CHAPEAUX DE PAILLE EXOTIQUES
- 213
- celle-ci est brun foncé, le chapeau conserve cette couleur, qui noircit encore en vieillissant. Le nito est probablement le seul chapeau de paille au monde qui soit teint naturellement en noir.
- Dans certains districts, les indigènes ont trouvé le moyen de fabriquer des chapeaux avec la matière fibreuse qui tapisse l’intérieur d’un concombre (Luffa cylindrica Linn.) ou celui naria vulgaris Scr.).
- Fig. 6. — Chapeau de bunlal (grossi 4 fois).
- d’une gourde (Laye-
- Et, comme si les plantes de leur archipel ne leur suffisaient pas, les Philippins ont acclimaté chez eux depuis quelques années le palmier employé en Amérique du Sud pour la fabrication du chapeau dit de Panama, la Carhidovica ]: aima la Cav.
- Dés « panamas » fabriqués à Manille, voilà ce que nous réserve à brève échéance l'initiative industrielle des Philippines. Y. Forbin.
- IL — CHAPEAUX DE MADAGASCAR
- Avant l’époque de la conquête française, l’industrie des chapeaux en paille tressée était tradilion-
- Fig. 7.— Ouvriers dans un coin de village de Vlmerina.
- nelle à Madagascar, surtout dans la. région de Tana-narive. Les nobles Hôvas portaient une sorte de haut déformé en paille dont la partie supérieure de la calotte était rapportée et cousue à la main; mais le prix relativement élevé de cette coiffuren’en permettait guère l’usage qu’aux riches et aux notables. Quant aux gens du peuple, ils se contentaient de porter le chapeau bourjane ou la capeline à larges bords que n’ont jamais abandonnée les
- Betsimaraka de la côte orientale. La seule paille employée était alors l’Ahibano, qui pousse abondam-
- Fig. 8. — Ouvrier chapelier.
- ment et sans culture dans les vallées humides comme au bord des cours d’eau. Elle est encore aujourd’hui récoltée, travaillée et blanchie au soleil par les Malgaches qui en font un important commerce et la vendent aux représentants d’un certain nombre de maisons françaises ; celles-ci l’exportent, pour le compte de divers chapeliers de la métropole auxquels elle convient d’urie façon parfaite, à cause de sa solidité, de sa très grande finesse et de la fa-
- Fig. 9. — Blanchissage au séchoir.
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- 214 CHAPEAUX DE PAILLE EXOTIQUES
- cilité avec laquelle on peut luifaire subir toutes les mises en forme qu’exigent les variations incessantes delà mode féminine.
- Il y a de cela une dizaine d’années, un colon français, M. Boujassy, eut l’idée d’étudier la création d’ateliers spéciaux utilisant la main-d’œuvre indigène et produisant des tresses de paille fine pour la chapellerie. Les résultats satisfaisants qu’il obtint dès les débuts de son entreprise l’engagèrent à étendre sa fabrication; il fit confectionner d’abord des chapeaux sur les lieux memes de production, puis s’attacha à usiner en même temps plusieurs sortes de pailles possédant les qualités de finesse, de résistance et de flexibilité qui recommandent l’Àhi-bano à l’attention des spécialistes. Il arriva ainsi à utiliser toute une série de tiges différentes, dont chacune possède des propriétés spéciales.
- La paille « Tsindrodroto » a des brins courts, de couleur dorée et d’aspect brillant : elle est surtout récoltée dans la région méridionale de l’ile et se trouve en grande abondance sur les confins des hauts plateaux. Elle pousse en février, pour arriver à maturité en avril et mai : elle est coupée à ce moment,, séchée et lissée par les indigènes, puis travaillée par* eux suivant les’indications que leur donnent les'; contremaîtres européens et les chefs d’ate-liéf dressés à leur école.
- La paille « Penjy » est surtout récoltée dans Flmerma : elle est d’un vert foncé virant au marron après exposition au soleil; quand on en refend les brins dans le sens de leur longueur, on obtient, grâce à la partie intérieure de la tige qui est d’un blanc ivoirin, des pailles bicolores, avec lesquelles il! est facile de produire des effets décoratifs curieux. Ç’esf avec la Penjy que sont faits ces chapeaux de bains de mer pour enfants et fdlettes auxquels leurs couleurs, d’un beau panaché vert et blanc, valent un certain succès d’originalité.
- L’ « Arefo » est spéciale à la région du Betsileo : on la récolté d’Ambositra à Fianarantsoa et jusqu’à Mananjari. Elle est de couleur verte, mais d’aspect assez grossier et d’une qualité inférieure qui limite sdn emploi à la fabrication des chapeaux à bon marché que portent les indigènes pauvres. Cependant, on commence à en exporter en Europe et en Amérique des quantités assez considérables, et les manufacturiers s’en servent pour fabriquer les « formes » ordinaires, vendues par les modistes à façon et les magasins de nouveauté.
- Enfin, la chapellerie malgache se sert encore de deux sortes de fibres, la « Bao » et la « Manarana ». La première, d’un blanc laiteux à reflets argentés, est extraite du raphia qui croît en abondance sur les cotes Est et Ouest ; mélangée en proportions convenables à l’Ahibano, elle donne des chapeaux extrêmement légers et néanmoins très solides. Quant à la Manarana, qui est de couleur jaunâtre, elle possède dés qualités de souplesse, d’élasticité et de résistance si remarquables qu’on l’emploie pour faire des coiffures susceptibles d’être roulées, froissées et
- mises en poche sans se déchirer ni se casser aux plis. Les chapeaux de Manarana ont fait leur apparition en France et en Angleterre au début du printemps de 1906; ils ont rapidement conquis auprès du public, sous le nom de « Panamas malgaches » une faveur qu’expliquent à la fois leurs qualités intrinsèques eL leur prix de vente modéré.
- Les ateliers où sont mises en œuvre ces diverses sortes de pailles et de fibres sont répartis dans un grand nombre de centres ruraux et emploient des femmes dans la proportion moyenne de 75 à 80 pour 100. Au point de vue économique, ils peuvent être distingués en deux catégories.
- Les premiers ont à leur tête des contremaîtres européens, et le personnel ouvrier qu’ils occupent est salarié à la journée; ils se bornent à exécuter les commandes directes des négociants exportateurs, et à travailler, sur leurs indications, une matière première qu’ils leur fournissent.
- Les seconds, au contraire, sont constitués par la réunion d’un certain nombre d’associés dont le chef, généralement sorti d’un atelier patronal, a dirigé l’instruction professionnelle : ils achètent en commun, ou parfois récoltent et préparent eux-mêmes la paille et la fibre dont ils ont besoin, puis fabriquent, en copiant les modèles qui leur sont remis au fur et à mesure des changements de forme ou1 d’aspect imposés par la mode ; ils vendent, aux représentants locaux des négociants européens et s’efforcent d’obtenir, par de longs marchandages, un prix aussi rémunérateur que possible. Ces ateliers sont, en somme, de véritables coopératives de production! et de vente, tandis que les premiers sont simplement des manufactures. j
- La population malgache, généralement d’une indolence profonde, et rebelle à toute autre occupa-' tion que le travail au jour le jour, s’est rapidement adaptée à la besogne industrielle que lui offraient les chapelleries. Assurés du lendemain, les ouvriers des deux sexes s’intéressent maintenant à elle ; ils obtiennent des résultats tout à fait remarquables, grâce aux qualités très réelles d’habileté et d’adresse manuelles qui les caractérisent.
- En 1908, il a été exporté de Madagascar 80000 chapeaux de paille et près de 220 000 en 1912. Les commerçants européens qui les ont achetés, séduits par leur souplesse et par leur « fini », paraissent de plus en plus disposés à assurer dans l’avenir d’importants débouchés à la chapellerie malgache.
- Nous payons annuellement pour les Panamas un tribut fort lourd aux Républiques sud-américaines, ainsi qu’aux usines rhénanes qui inondent nos marchés de a Panamas » grossièrement imités et tressés avec des brins de jonc habilement refendus. Il serait désirable que la plus grosse part de ce tribut allât à ceux de nos compatriotes qui ont su, par leur intelligence, leur travail et leur énergie, créer une industrie nouvelle dans le pays neuf où ils sont allés se fixer.
- .Francis Marre.
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- L’ÉLECTRIFICATION DES LIGNES DE BANLIEUE DU RÉSEAU DE L’ÉTAT
- L’encombrement actuel de la gare Saint-Lazare.
- — Ce n’est certes pas aux lecteurs de cette Revue qu’il est nécessaire de rappeler le fonctionnement défectueux actuel des lignes de la banlieue du réseau que l’État a racheté à l’ancienne compagnie de
- Millions
- Fig. i. — Mouvement des voyageurs de banlieue à Paris-Saint-Lazare, de 1897 à içii. En igoo, hausse exceptionnelle due à VExposition. De igo3 à igo5, baisse due au Métropolitain; puis, de igoô à ign, nouvelle hausse, de plus en plus accentuée.
- l’Ouest et, en particulier, des lignes aboLitissant à la gare Saint-Lazare. Ce fonctionnement défectueux est dû, d’une part, à l’insuffisance des accès à la gare Saint-Lazare et aux dimensions actuellement trop restreintes de cette gare elle-même, mais aussi, d’autre part, au matériel à vapeur, lequel devient de plus en plus impropre à faire face aux besoins d’un trafic aussi intense que celui de la banlieue desservie par la gare Saint-Lazare. Or, ce trafic ne cesse de s’accroître; en effet, de 55464000 voyageurs transportés annuellement en 1897, il a atteint en 1911 le chiffre de 68400000. Depuis 1905, l’augmentation moyenne a été de un million environ de voyageurs transportés par an.
- La figure 1 montre d’ailleurs les variations que ce trafic a subies, d’année en année, de 1897 à 1911. On voit qu’en 1905 une légère baisse s’est manifestée, par suite de la diminution de trafic de la ligne d’Auteuil, diminution due à l’ouverture de la ligne n° 5 du Métropolitain; mais, dès 1906, cette baisse a été compensée et au delà par l’augmentation du trafic des lignes de Versailles et de Saint-Germain. Cet accroissement du trafic a augmenté les recettes de 8 pour 100 emdron ; mais, étant donné que les
- dépenses se sont, élevées dans une proportion sensiblement plus forte, l’exploitation à vapeur se chiffre annuellement à l’heure actuelle par un important déficit. Les causes de l’insuffisance de la traction à vapeur sont en quelques mots les suivantes.
- Tout d’abord, le nombre des circulations journalières atteintes sur chaque voie (150 sur la ligne d’Auteuil, 218 sur la ligne de Versailles, 215 sur la ligne de Saint-Germain) dépasse de beaucoup le, nombre que la pratique a indiqué comme la limite maxima admissible avec la traction à vapeur (100 par jour).
- En outre, par suite de la lenteur de démarrage
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- Un train à vapeur T., vient d’entrer en gare. La locomotive L de ce train doit attendre, avant d’aller refaire de l’eau et du charbon au quai à combustible C, que l’une des voies 1 ou 2 soit dégagée, soit par le départ de l’un des trains T, ou T», soit par une manœuvre spéciale. Dans cette attente la locomotive .L est immobilisée en pure perte.
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- La voie 2 étant dégagée, la locomotive L peut remonter au quai à combustible C. En effectuant cette manœuvre, elle coupe les voies d’arrivée et, par suite, un train T3 est arrêté au signal S. La locomotive L va encore être immobilisée un certain temps au quai à combustible C. Puis, lorsqu’elle retournera en gare pour être attelée en tête d’un train, elle interceptera de nouveau les voies. D’où, d’une part, mauvaise utilisation du matériel roulant, des voies et des quais, d’autre part, encombrement qui retarde le service et provoque assez fréquemment des collisions.
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- ' Un train électrique Te vient d’entrer en gare. Aucune manœuvre n’est nécessaire. Il suffit que le conducteur passe de la motrice M dans la motrice M' et le train est prêt à repartir. Par suite de la suppression des manœuvres et du plus court stationnement des trains, la voie 1 et le quai Q, suffisent à assurer le service de la ligne A. La voie 2 et le quai Q» peuvent être affectés à une autre ligne B. D’où meilleure utilisation du matériel roulant, des voies et des quais et réduction au minimum des chances de col lision. Enfin, par suite de la disparition du quai à combustible C et des voies le desservant, les abords de la gare sont mieux dégagés.
- Fig. 2. — Comparaison des manœuvres nécessaires avec la traction à vapeur et avec la traction électrique.
- des trains à vapeur, la vitesse commerciale des trains de banlieue du réseau de l’État est actuellement très insuffisante. Cette vitesse ne peut, en effet, dépasser 25 kilomètres à l’heure pour les trains omnibus et 55 à 45 kilomètres à l’heure pour les trains semi-directs et directs. Sur certaines lignes anglaises on a pu obtenir des démarrages un peu
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- 216 ÉLECTRIFICATION DES LIGNES DE BANLIEUE
- plus rapides par l’emploi de trains relativement 'légers, remorqués par des locomotives puissantes et lourdes; mais cette solution serait encore insuffisante pour assurer convenablement un trafic aussi développé que celui de la banlieue actuelle du réseau de l’État. D’ailleurs, ainsi que nous le verrons plus
- partie du trajet, des wagons vides. Un exemple fera mieux comprendre l’énorme disproportion qui existe actuellement entre le nombre des voyageurs transportés et la capacité du matériel. Les statistiques montrent, en effet, qu’un train de 20 à 24 voitures, parti complet de Paris-Saint-Lazare à destination
- Fig. 3. — Longueurs comparées de trains à vapeur et d’un train électrique de même capacité.
- loin, la plupart des lignes de la banlieue de Londres sont actuellement électrifiées ou en voie d’électrification.
- Enfin, l’une des principales causes du déficit de l’exploitation à vapeur actuelle est la mauvaise uti-
- de Saint-Nom-la-Bretèche, dépose plusieurs centaines de voyageurs, c’est-à-dire la plus grande partie de son contingent, à Asnières et àBécon-les-Bruyères. Aux stations suivantes le nombre des voyageurs déposés diminue de plus en plus à mesure que le
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- Fig. 4. — Carie des zones futures de la banlieue de l’État.
- lisation du matériel. En effet, les trains à vapeur se prêtent mal, en raison de leur composition même, à des modifications en cours de route. Or, la plupart des voyageurs, qui utilisent les trains actuels, des-cendènt aux premières stations ; étant donné que le train continue sa route sans modification jusqu’au point terminus, il- s’ensuit que la locomotive remorque en pure perte, pendant la plus grande
- train s’éloigne de Paris ; et enfin, lorsqu’il arrive à Saint-Nom-la-Bretèche, il ne reste plus que 7 voyageurs. Le nombre des voyageurs transportés varie d’ailleurs, non seulement avec la distance des stations par rapport à Saint-Lazare, mais aussi avec les heures de la journée. C’est ainsi que, sur la ligne d’Auteuil dans le sens descendant par exemple, le rapport du nombre de places occupées au nombre
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- total des places offertes, qui est de 65 pour 100 environ (3946 sur 6000 exactement) entre 6 et 7 heures du soir, est beaucoup moindre aux autres heures de la journée; entre 8 et 9 heures du matin il tombe même à 6,5 pour 100 (391 sur 6000 exactement). Or, la gare Saint-Lazare est déjà trop étroite pour les manœuvres actuelles des locomotives à vapeur, lesquelles doivent, après avoir été dételées, remonter jusqu’au quai à combustible du • pont; de l’Europe pour renouveler leur provision d’eau et de charbon, puis revenir se placer en tête d’un nouveau train.
- Actuellement la gare Saint-Lazare ne dispose, pour faire face à ce mouvement, que de 27 voies à quais formant 4 groupes dont les affectations sont les suivantes :
- 1er. groupe (voies j à 5); Àuteuil et Invalides et circulation sur les voies principales Sud ;
- 2e groupe (voies 6 à H); Yersailles-Marly-Mouli-
- ment déjà intense du service actuel, en recourant à des manœuvres supplémentaires pour modifier la
- Fig. 5.
- Plan de la gare Saint-Lazare actuelle.
- LMokteu .fa ' /\
- neaux-la-Garenne et circulation sur les voies principales Centre;
- 3e groupe (voies 12 à 16); Saint-Germain, Argenteuil-Nord et circulation sur les voies principales Nord ;
- 4e groupe (voies 17 à 27); lignes de Mantes par Poissy et Argentëuil et grandes lignes.
- Cette affectation correspond au service normal; mais, lorsqu’un mouvement exceptionnel, dù par exemple aux trains transatlantiques ou aux trains de bains de mer se produit sur les grandes lignes, il devient nécessaire d’affecter au service de ces lignes une à trois des voies de banlieue, au détriment de ce dernier service.
- Il est donc impossible de compliquer le mouve-
- Fig. 6. — Carte de la future gare Saint-Lazare (plate-forme supérieure).
- composition des rames. On se trouve donc dans la nécessité de faire circuler toute la journée des trains beaucoup trop longs et, par suite, trop lourds.
- Ce rapide exposé montre dans quelle mesure l’état de choses actuel est impropre à répondre aux exigences immédiates du trafic et à fortiori à celles qui résulteront de l’accroissement inévitable de ce trafic. Un remède partiel a déjà été apporté par l’établissement de 4 voies d’accès nouvelles, dont 2 posées en tunnel sous la rue de Rome et réservées aux trains d’Au-teuil et des Invalides ; quant aux 2 autres voies nouvelles, établies grâce à un élargissement de la tranchée du côté du square des
- Batignolles, elles servent'de voies de débord, c’est-
- j
- Fig. 7. — Plan de la gare de banlieue souterraine qui complétera la future gare Saiht-Lazdre.
- à-dire qu’elles sont empruntées par les trains de matériel et1 les machines haut-le-pied, circulant entre
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- la gare Saint-Lazare et les voies de formation de Clichy ou le dépôt des Batignolles. Mais, ces deux dernières voies ont dû être limitées provisoirement au tunnel des Batignolles, en attendant la démolition de celui-ci. Il subsiste donc toujours, à l’entrée de la gare Saint-Lazare, un « goulot » de 8 voies seulement; un certain encombrement aux bords de cette gare est encore inévitable. Néanmoins, cette amélioration très partielle a déjà permis de réduire sensiblement les retards des trains ; en effet, la proportion des trains subissant des retards supérieurs à 1/4 d’heure est tombée, de ce fait, de 20 pour 100 à 5 pour 100.
- L’électrification est le seul remède. — Pour faire face aux exigences du développement du trafic, il était donc nécessaire de transformer complètement le mode de traction actuel, c’est-à-dire de recourir délibérément à la traction électrique, que l’expérience a aujourd’hui définitivement consacrée comme la seule capable d’assurer rationnellement un service urbain ou suburbain à trafic intense.
- À l’étranger et notamment en Amérique, la plupart des lignes de banlieue sont déjà électrifiées et les résultats obtenus ont rapidement dépassé les prévisions les plus optimistes des compagnies exploitantes. L’administration des chemins de fer de l’État avait d’ailleurs pu faire à ce propos une comparaison frappante entre ses lignes de banlieue à vapeur et la ligne Versailles-Invalides, desservie électriquement, quoique d’une manière imparfaite; cette exploitation était, en effet, assurée alors par des trains ordinaires remorqués par des locomotives électriques et par quelques trains à unités multiples seulement. Néanmoins, sur cette dernière ligne, l’accroissement moyen annuel du trafic atteint 12 à 15 pour 100, alors qu’il n’est que de 2 à 5 pour 100 sur les lignes à vapeur.
- Lorsque l’administration des chemins de fer de . l’État a repris le réseau de l’ancienne compagnie de l’Ouest, elle s’est immédiatement rendu compte de la nécessité de l’électrification de la banlieue et, a conçu dans ce but un vaste projet dont nous retracerons tout à l'heure les grandes lignes (1). Mais auparavant il nous a semblé intéressant de rappeler les avantages de la traction électrique et de les mettre en parallèle avec les inconvénients que nous avons signalés plus haut pour la traction à vapeur.
- Tout d’abord, l’emploi de trains exclusivement composés de puissantes automotrices électriques permettra d’augmenter très sensiblement la vitesse commerciale. D’autre part, en raison même de leur rapidité et de leur souplesse, les trains électriques permettent d’atteindre sans inconvénient le chiffre de 500 circulations par jour sur chaque voie an lieu de 100 avec la traction à vapeur. En effet, ce nombre
- 1. M. Mazen, Ingénieur en chef des services électriques des Chemins de fer de l’Etat, a fait à ce sujet, au Conservatoire des Arts et Métiers, le 9 mars 1913, une très intéressante conférence dont la remarquable documentation nous a été d’un précieux secours. J.-L. M.
- LIGNES DE BANLIEUE
- de circulation est déjà atteint et même dépassé sur certaines lignes par le Métropolitain et le chemin de fer Nord-Sud de Paris. Cette souplesse d’adaptation de la traction électrique à un service de grande fréquence permettra encore une considérable amélioration par rapport à l’état de choses actuel. Mais ce n’est pas seulement au point de . vue de la commodité des voyageurs, mais aussi au point de vue économique, que les avantages de la traction électrique se feront, sentir.
- Nous avons montré plus haut que les trains à vapeur actuels sont très mal utilisés pendant la plus grande partie de la journée. Or, il en sera tout autrement avec les trains électriques. En effet, ceux-ci seront uniquement composés de voitures automotrices dont chacune possédera les éléments d’un train complet (lre et 2e classes et compartiment à bagages).
- D’autre part, ces automotrices seront munies d’un dispositif d’attelage automatique qui réduira les manœuvres de modification des rames au strict minimum. On pourra donc, à chaque heure de la journée et en chaque point des lignes, proportionner la capacité des trains aux besoins réels du trafic. Les statistiques, auxquelles nous avons fait allusion plus haut, ont, en effet, montré qu’aux heures creuses il suffira de mettre en circulation des trains de une ou deux voitures seulement; par contre, aux heures d’affluence, il sera extrêmement aisé de former, instantanément et sans manœuvres compliquées, des trains de 6 et même de 8 automotrices.
- Ce mode d’exploitation correspondra donc à l’utilisation la plus rationnelle du matériel.
- En outre, les trains d’automotrices comporteront par voiture 2 postes de manœuvre, dont un à chaque extrémité ; de chacun de ces postes le conducteur pourra, grâce à l’emploi du système à unités multiples, commander tous les moteurs du train. Chaque rame sera donc, dès son arrivée, immédiatement prête à repartir en sens inverse sans aucune manœuvre, comme les trains du chemin de fer du Nord-Sud de Paris, par exemple.
- Les schémas de manœuvres, représentés par la figure 2, montrent d’ailleurs, mieux que de longues explications, les simplifications qui résulteront de l’emploi de la traction électrique.
- Grâce à cette suppression des manœuvres, il suffira d’affecter au service de la banlieue électrifiée 9 voies seulement. Le nombre de voies disponibles pour le service des grandes lignes sera donc accru, de sorte que ce dernier service bénéficiera aussi indirectement de l’électrification de la banlieue.
- Enfin, les voyageurs verront avec plaisir les longs trains à vapeur actuels, remplacés par des trains électriques plus courts. Ce raccourcissement des trains permettra, en effet, un mouvement plus rapide des voyageurs, d’où une nouvelle cause d’accélération du service. A cet égard, les schémas de la figure 5 sont des plus intéressants.
- Il est vrai que la Compagnie de l’Est est parve-
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- ELECTRIFICATION DES LIGNES DE BANLIEUE
- 219
- Vers Poissy etMantes ( Normandie)
- nue, grâce à l’emploi presque exclusif de voitures à impériales, à atteindre pour ses trains de banlieue une longueur de 16 m. environ par 100 voyageurs, c’est-à-dire sensiblement égale à celle des futurs trains électriques de l’Etat.
- Mais l’emploi des impériales, dont nous avons enregistré avec satisfaction • la disparition prochaine des tramways parisiens (*), ne semble plus se prêter, en raison surtout du retard qu’il apporte au mouvement des voyageurs, aux exigences d’un trafic de banlieue important.
- Il n’est donc pas douteux que c’est également sans regret que les voyageurs de l’Etat verront remplacer les incommodes voitures à impériales actuelles par les confortables automotrices, dont nous donnerons la description prochainement.
- Afin de bien montrer quelles améliorations la traction électrique permettra de réaliser sur la banlieue de l’Etat, nous signalerons qu’à Paris le Métropolitain et le Nord-Sud, avec des trains de 5 voitures d’une largeur de 2 m. 40 et d’une longueur de 14 m. seulement, peuvent transporter 10 000 à 12 000 voyageurs, à l’heure. Or, ce débit représente le maximum que la traction à vapeur permet d’atteindre sur une ligne à double voie, malgré les dimensions plus larges du gabarit. Par contre, grâce à l’emploi de trains de 8 automotrices, d’une longueur individuelle de
- Vers
- Conf/ans-S^Honorine
- (Bretagne)
- (SiGermoùu lArgeniewl (Versailles i Mante# Alignes [ AuieuiL Matériel et • rruzcÂzne#
- 22 m. et d’une largeur de o m., les chemins de fer de l’État pourront transporter par heure, sur chacune de leurs lignes de banlieue, 50 000 à 40000 voyageurs.il y a donc lieu de penser que non seulement les exigences actuelles du trafic seront largement satisfaites, mais qu’encore on sera en mesure de faire face à toutes les possibilités de développement futur de ce trafic.
- Les bénéfices de l’électrification seraient d’ailleurs incomplets, si cette transformation du mode de traction ne devait s’accompagner : d’une part, d’une méthode d’exploitation plus rationnelle ; d’autre part, d’importantes améliorations à la gare Saint-Lazare et à ses accès. Nous dirons donc également quelques mots de ces dernières questions.
- L’exploitation des lignes électrifiées sera plus rationnelle en ce sens que les trains seront spécia-
- 1. La Nature, n° 2077, 15 mars 1915, p. 245.
- Fig. 8. — Disposition future des voies d’accès à Paris-Saint-Lazare.
- Usés, chacun d’eux desservant une zone dans les conditions que nous allons indiquer.
- La future organisation du réseau. — Les zones. — Les lignes de petite banlieue seront, en effet, divisées en trois zones, ainsi que l’indique la carte de la figure 4.
- D’autre part, afin d’expliquer la façon dont seront desservies ces zones, celles-ci ont été représentées schématiquement par les cercles de la même, figure, dont le centre O représente la gare de Paris-Saint-Lazare. Un train de la lre zone, par exemple, sera omnibus de O en D où sera son terminus. Un train de la 2e zone sera direct de O en D, puis omnibus de D en E, terminus de cette zone. Enfin, un train de la 5e zone sera direct de O en E et ne desservira que les stations comprises entre E et F. L’exploitation par zones n’est donc en somme que la généralisation, sous la forme la plus rationnelle, du principe des trains omnibus et directs, déjà appliqué, mais d’une manière insuffisante. Cette spécialisation des trains par zone permettra d’abréger sensiblement la durée des trajets pour les voyageurs à destination de la 2e et surtout de la 5e zone. D’autre part, nous avons vu précédemment qu’avec le système actuel, le matériel est très mal utilisé, la plupart des voyageurs descendant dans la lre zone et les trains arrivant souvent presque à vide au terminus de la 5e zone. La séparation complète
- PARIS-ST LAZARE
- de ces zones permettra donc de proportionner, à toute heure, le nombre des trains de chaque zone et la capacité de ceux-ci aux besoins réels du trafic.
- Ainsi que le montre la figure 4, les terminus respectifs des 5 zones seront les suivants :
- 1° Pour la dre zone : Bécon-les-Bruyères (lignes de Versailles, Saint-Germain, Poissy et embranchements) et Bois-Colombes (ligne d’Argenteuil) ;
- 2° Pour la 2e zone : Saint-Cloud (ligne de Versailles), Rueil (ligne de Saint-Germain), Houilles-Carrières (ligne de Poissy) et Argenteuil ;
- 5° Pour la 5e zone : Issy-les-Moulineaux, Versailles, l’Etang-la-Ville, Saint-Germain, Poissy et Pontoise.
- Les lignes d’Àuteuil et du Champs-de-Mars ne formeront chacune qu’une seule zone.
- Ce système, très avantageux pour les voyageurs
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- 220 ----------------ÉLECTRIFICATION DES
- venant de Paris, est, on le conçoit, moins commode pour ceux qui désirent se rendre d’une station quelconque de la banlieue à une station d’une autre zone. Par exemple, le voyageur montant à Asnières (lre zone) et allant à Puteaux (2e zone), devra changer de train à Bécon-les-Bruyères; de même le voyageur s’embarquant à Puteaux (2e zone) pour Versailles (5e zone), devra changer de train à Saint-Cloud. Enfin, le voyageur en provenance d’Asnières et à destination de Versailles devra changer deux fois, à Bécon-les-Bruyères, puis à Saint-Cloud. Néanmoins, l’administration du réseau de l'État n’a pas hésité à adopter cette méthode d’exploitation, les statistiques montrant que l’échange des voyageurs d’une zone à l’autre ne représente que 2 pour 100 du trafic; ce seront donc, en réalité, 98 pour 100 des voyageurs qui bénéficieront de l’accélération du service, due à la spécialisation des trains par zone.
- Il serait d’ailleurs facile de réduire l’inconvénient que nous venons de signaler, par l’arrêt au terminus de la lre zone de quelques-uns au moins des trains desservant la oe, de sorte qu’un seul changement serait, dans tous les cas, suffisant.
- Nous ajouterons que, lorsque l’électrification complète des lignes de Mantes par Poissy et par Àrgen-teuil, déjà envisagée, sera réalisée, une 4e et une 5e zone seront créées. La 4e zone comprendrait les sections Poissy-les-Mureaux et Conflans-Meulan-Hardricourt, la 5e les sections les Mureaux-Mantes et Meulan-Hardricourt-Mantes.
- Agrandissement de la gare Saint-Lazare. — Nous dirons aussi quelques mots des modifications que l’électrification des trains va entraîner à la gare Saint-Lazare et aux abords de celle-ci.
- La gare Saint-Lazare actuelle comprend 27 A-oies à quai, dont 16 dorventêtre réservées à la banlieue, de sorte qu’il n’en reste que 11 pour les grandes lignes. La gare transformée comprendra : d’une part, 24 voies à quai sur la plate-forme actuelle ; d’autre part 8 voies à quai disposées sous celle-ci dans un terminus souterrain, qui sera aménagé à cet égard. Ces dernières Aboies seront exclusivement affectées à la banlieue, ce qui permettra de dégager la gare supérieure, au plus grand profit des services de grandes lignes également. Ces 8 voies souterraines se trouveront à la cote de 28 mètres, c’est-à-dire à 10 mètres environ au-dessous des voies de la gare actuelle, 5 mètres au-dessous des cours du Havre et de Rome, 5 mètres au-dessus du Métropolitain et 7 mètres au-dessus du Nord-Sud.
- Les figures 5, 6 et 7 reproduisent les plans respectifs de la gare Saint-Lazare actuelle, de la gare future (plate-forme supérieure) et de la gare souterraine projetée.
- D’autre part, le nombre des voies d’accès, actuellement de 8, sera porté à 12, grâce à la démolition du tunnel des Batignolles, lequel .sera remplacé par 5 ponts, établis respectivement sous le boulevard des Batignolles et sous les rues des Dames et de la Con-damine.
- LIGNES DE BANLIEUE:.................—.....
- Ces 12 voies, considérées de gauche à droite, dans l’ordre où elles se trouveront à partir de la gare Saint-Lazare, auront respectivement les affectations suivantes, ainsi que le représente la figure 8 :
- 1° Les 2 voies récemment établies en tunnel sous la rue de Rome subsisteront telles quelles ; elles seront seulement électrifiées et continueront à être réservées aux trains d’Auteuil et du Champ-de-Mars ;
- 2° Les voies 5 et 4, électriques, seront destinées au service de banlieue vers Versailles, les Moulineaux et l’Etang-la-Yille ;
- 5° Les AToies 5 et 6, également électriques, seront parcourues par les trains de Saint-Germain et d’Ar-genteuil ;
- 4° Les voies 7 et 8 seront affectées aux trains de banlieue vers Mantes, par Poissy et par Argenteuil ;
- 5° Les voies 9 et 10 seront exclusivement réser-A-ées aux trains à vapeur des grandes lignes, à destination de la Normandie (par Mantes) et aussi de la Bretagne (par Versailles). En effet, un nouveau raccordement dit « de la Folie », établi de la Ga-renne-Bezons à Puteaux (fig. 8), permettra aux trains de Bretagne d’emprunter les voies des grandes lignes au départ de Saint-Lazare et de rejoindre à Puteaux la ligne de Versailles, sans être mêlés aux trains électriques dans la l,e zone.
- D’autre part, on voit que sur la ligne de Poissy, les voies électriques et les voies des trains à vapeur resteront séparées, quoique parallèles, jusqu’à Mantes. Par contre, sur la ligne d’Argenteuil, moins chargée, il n’y aura plus que 2 voies, communes aux trains électriques et à vapeur, entre ce dernier point et Mantes ;
- 6° Les voies 1 1 et 12 serviront exclusivement au mouvement du matériel et des machines, entre Saint-Lazare d’une part, les voies de formation de Clichy et le dépôt des Batignolles d’autre part.
- Les travaux d’élargissement du pont d’Asnières, qui devra supporter un plus grand nombre de Aroies, sont depuis quelque temps déjà en cours d’exécution.
- Enfin, nous signalerons que d’importantes améliorations doivent être apportées aux services intérieurs de la gare Saint-Lazare et, en particulier, à la manutention des bagages, pour laquelle on a prévu un système d’ascenseurs et de tapis roulants, analogue à celui qui fonctionne à la gare de Paris-Quai d’Orsay. L’électricité apportera encore à cet égard une aide précieuse pour la commande des moteurs destinés à actionner ces divers appareils.
- Les travaux d’électrification de la banlieue rive droite sont déjà en cours. Sur les lignes d’Auteuil et du Ghamp-de-Mars, les rails électriques sont déjà posés sur une grande partie du parcours.
- Lorsque l’électrification des lignes aboutissant à la gare Saint-Lazare sera achevée, on entreprendra celles de la banlieue rive gauche desservie par la gare Montparnasse. Par suite de l’augmentation de trafic qui résultera de l’ouverture à l’exploitation de la nouvelle ligne de Paris à Chartres par Gallar-don, on a prévu, sous la gare Montparnasse comme
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- ACADEMIE DES SCIENCES'::: : ==-= 221
- sous la gare Saint-Lazare, l’établissement d’une gare souterraine électrique.
- Quant à la ligne « Versailles (rive gauche ^Invalides », laquelle était déjà exploitée électriquement, elle vient d’être, tout récemment, l’objet d’une intéressante modification.
- C’est, en effet, sur celte ligne que vient d’être réalisée la première application de l’exploitation par zones, dont nous avons indiqué le principe au début de cet article et qui sera étendue, après électrification, à toute la banlieue. La ligne « Versailles-Invalides » est actuellement divisée en deux zones : 1° Paris-Invalides-Meudon-Val-Fleury ; 2° Meudon-Val-Flcury-Vcrsailles (rive gauche). Les trains delà première zone s’arrêtent à toutes les stations comprises entre Paris-Invalides et Meudon-Val-Fleury où est leur terminus. Quant aux trains de la deuxième zone, ils s’arrêtent à la station du Pont-de-l’Àlma, puis sont directs jusqu’à Meudon-Val-Flcury et enfin ils deviennent omnibus depuis cette
- dernière station jusqu’à Versailles (rive gauche).
- Cette réorganisation du service a permis d’augmenter sensiblement le nombre des trains desservant les deux zones. D’autre part, la durée du trajet de Paris-Invalides à Versailles (rive gauche) a pu être réduite à 26 minutes à l’aller et 24 minutes au retour, alors que les trains omnibus desservant toutes les stations mettaient 54 minutes à l’aller et 52 minutes au retour. Le gain de temps réalisé est donc de 20 à 25 pour 100, ce qui est déjà très appréciable; sur les lignes actuellement exploitées par la traction à vapeur, il n’est pas douteux que ce gain sera encore plus sensible.
- Enfin, nous signalerons que les nouvelles automotrices à grande capacité ont été mises en service à propos de cette modification; c’est ainsi que les trains desservant la première zone sont normalement composés d’une ou deux de ces voitures. Nous donnerons prochainement une description détaillée de ces automotrices. J.-L. Medyinski.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances des ii et 18 août 1913. — Présidence de MM. Boussinesq et Chauveau.
- U élude du roulis. — M. Berlin, en présentant un ouvrage de M. Bogaert, ingénieur belge, sur l’effet gyro-scopique, signale l’étude qui y est faite de l’ancien oscillographe à toupie qui a été le premier instrument employé pour la mesure du roulis. A cette occasion, il retrace l’historique sommaire de l’oscillographe double qui a servi à ses observations sur la houle et le roulis. Le premier instrument, simple modèle d’essais, date de 1868; il était muni de deux pendules, l’un à longue période, l’autre à courte période. Le premier pendule n’a pu atteindre la durée de période nécessaire, ce qui a conduit M. Bertin à proposer la combinaison du gyroscope et du pendule court, laquelle n’a jamais été réalisée. M. William Froude, en Angleterre, a construit en 1871 un oscillographe à deux pendules dont l’un était un grand' pendule de période convenable. A son exemple, M. Bertin fit construire, l’année suivante, l’appareil conforme à sa première intention qui a donné de bons résultats.
- Photométrie stellaire. — La présence à Bonn des savants qui composent la Commission de photométrie stellaire de la carte du ciel, a été l’occasion de la réunion de celte Commission. Il lui a été donné de constater combien la photométrie stellaire avait réalisé des progrès importants en un quart de siècle. En 1887, quand s’est réuni le Congrès international pour l’établissement de la carte du ciel, on n’avait pas de base de discussion pour la photométrie. Aujourd’hui, la question a complètement changé d’aspect. Les savants qui ont pris part à la réunion sont : MM. Pickering, Dyson, Turner, Parkhurst, Hartmann, Schvvarzchilde, J. Baillaud. La Commission a été présidée par M. Pickering.
- Le Congrès de speclroscopie de Bonn. — M. Baillaud expose la part prise par la France au Congrès international de speclroscopie qui s’est réuni à Bonn le 50 juillet dernier. Les membres français étaient MM. Deslandres et Boser, de l’Observatoire de Meudon ; M. Chrétien,, de;
- l’Observatoire de Nice ; M. Buisson, de l’Observatoire de Marseille ; MM. Baillaud père et fils, de l’Observatoire de Paris; M. Cotton, professeur à la Faculté des Sciences de Paris. Malheureusement deux éminents savants étrangers manquaient, MM. Schuster et Georges Ilale. Leu Congrès s’est réuni sous la présidence du célèbre savant allemand M. Kayser. MM. Deslandres et Bosler ont donné un résumé des recherches effectuées à l’Observatoire de Meudon sur les trois enveloppes du Soleil ; M. Chrétien a décrit un instrument construit sur ses indications ; M. Buisson, en son nom et en celui de M. Fabry, a traité la question des raies étalons du spectre solaire ; M. Baillaud fils a exposé ses expériences de spectroscopie faites lors de la dernière éclipse solaire totale.
- Explication donnée à certains tremblements de terre. — M. Barrois dépose un mémoire de M. de Monlcssus de Ballore sur une cause susceptible d’être assignée à certains tremblements de terre. Le tremblement de terre survenu le 9 août 1912, aux environs de Gallipoli, en Turquie, a été étudié sur place d’une façon détaillée par M. Macovei, qui a notamment esquissé la géologie de la région épi-centrale. Celle-ci était allongée parallèlement à la mer de Marmara, de Rodosto à Gallipoli. Sur une longueur de 20 kilomètres, cet axe présente un chevauchement du sarmatien sur le miocène. On peut en inférer qu’une ligne tectonique de cette importance doit être en relation de cause à effet avec le tremblement de terre.
- Communications diverses. — Notes de M. Borelly sur la nébuleuse de Hend; de MM. Massol et Faucon sur les bandes d’absorption dans les spectres ultra-violets de quelques alcools de la série grasse anormaux; de M. Ariôs sur une critique formulée au sujet d’une formule qu’il a donnée pour la représentation de la vitesse du son; de M. P. Godin sur la respiration thoracique et la respiration abdominale au cours de la croissance.
- Ch. de Villedeuii..
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- LA PÊCHE AU CORMORAN
- En Europe, la pèche au cormoran n'a jamais été qu’un sport auquel se sont livrés quelques Anglais, et quelques Français. En Chine et au Japon, c’est un véritable métier, d’ailleurs assez lucratif comme on en pourra juger par les renseignements qui suivent.
- Les cormorans sont, on le sait, des oiseaux grands mangeurs de poissons ; ils plongent à la recherche de leur nourriture l’avalent avec adresse, une fois revenus à la surface, lançant le poisson en l’air pour le recevoir dans leur bec où il tombe la tête la première et passe, les nageoires couchées en arrière, sans difficulté et sans blesser la peau membraneuse qui tapisse le dessous du bec.
- Le cormoran de Chine (Hydro-corax sinensis) est une des plus belles espèces, au plumage brun foncé en dessus, blanc tacheté de brun en dessous, la gorge blanche, le bec jaune, l’œil bleu. Il vole lourdement, ce qui est un avantage pour le pêcheur qui risque moins de le perdre. On le trouve dans les eaux douces de diverses provinces chinoises, mais les pêcheurs préfèrent ceux du Hou-nan et du Honan. Une paire de cormorans bien dressés peut valoir jusqu’à 160 francs. Ce prix élevé s’explique par les soins méticuleux que nécessitent l’élevage et le dressage des cormorans autant que par les bénéfices que donnent ces oiseaux devenus bons pêcheurs.
- Les cormorans commencent à pondre à F âge pic deux ans. On leur prépare, dans un endroit obscur et tranquille, un lit de paille qui servira de nid. La femelle y vient pondre et généralement couve ses œufs pendant trente jours. Quand elle ne le fait pas,
- les œufs sont couvés par une poule. Les petits, après l’éclosion, sont nourris avec beaucoup de soins.
- Dans* certains endroits, on leur donne les cinq premiers jours du sang d’anguille, puis de la chair d’anguille hachée très finement (Robert Fortune, Two visits to the tea of China) ; en d’autres lieux, dans les provinces centrales de la Chine, les jeunes reçoivent pendant les sept premiers jours, trois fois par jour, de la viande de bœuf hachée menu, puis on ajoute progressivement à cette viande de petits poissons (Dabry de Thicrsant, la Pisciculture et la Pèche en Chine) (x).
- Le dixième jour, les petits cormorans sont transportés sur le bateau de pêche et placés avec les adultes sur le perchoir commun. Quand ils sont devenus assez loris, ils sont mis quelques instants à l’eau; ils apprennent vite à attraper au vol et à avaler les petits poissons que l’éleveur leur jette du bateau. A sept pu huit mois, leur éducation est terminée.
- Avant d’utiliser l’animal pour la pêche, on lui fixe autour du cou un collier de rotin assez large pour lui permettre de respirer et même de manger de petits poissons, mais assez étroit pour l’empêcher d’avaler les grosses prises; on lui attache à la patte une cordelette, tantôt assez courte et terminée par un flotteur en bambou, tantôt assez longue pour être constamment tenue à la main par le pêcheur (fig. 4).
- 1. Nous eui|iruulotis au remarquable ouvrage de M. Dahry de Thicrsant la plupart des renseignements contenus dans cet article.
- Fig. i. — Les cormorans pêcheurs au repos sur le bord, au Japon.
- J6 % &
- Fig. 2. — Un bateau employé en Chine pour la pêche au cormoran. (D’après une estampe chinoise du livre de M. Dabry de Thiersant).
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- LE PROJECTEUR-PROJECTILE
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- Le pêcheur opère quelquefois à pied, comme le montre la figure à, photographie prise au Japon. D’autres fois, le pêcheur se tient sur deux planchettes fixées à deux barques minuscules d’un mètre de long, comme dans la figure 2, reproduction d’une estampe chinoise extraite de T ouvrage de M. Dabry de Thiersant. Parfois encore, la barque est plus grande (fig. o) et les cormorans, plus nombreux.
- À un signal donné par le pêcheur, les cormorans plongent et tôt après, reparaissent à la surface ayant dans leur bec un poisson ; le cormoran est ramené près du pêcheur soit en tirant la cordeletle que celui-ci tient à la main, soit plus souvent d’une manière plus ingénieuse : le pêcheur
- queue, jusqu’à ce que l'effort commun soit assez grand pour transporter le poisson. Quelquefois aussi, les cormorans sont paresseux : « Il arrive souvent, dit M. Dabry de Thiersant, que les cormorans, fatigués de ne rien prendre, ou bien par paresse, essaient de se reposer : alors, le maître impitoyable frappe, à côté d’eux, l’eau avec sa gaule, et les pauvres oiseaux, effrayés, s’empressent de continuer leur travail, qui n’est suspendu que de midi à deux heures. La nuit, on les laisse dormir tranquillement ».
- La pêche au cormoran se pratique dans les lacs,
- tient en main une longue perche de trois mètres et plus; il accroche avec elle le flotteur en bambou hé à la patte du
- ---^
- Fig’. 3. — Une association de pêche au cormoran eu Chine.
- rivières "a“‘très peu près toute
- Fig. 4. — La pêche au cormoran pratiquée à pied au Japon.
- cormoran; celui-ci grimpe alors sur la perche et se laisse docilement retirer le poisson ; on l’en récompense en lui donnant un petit morceau de poisson.
- Il n’est pas rare de voir les cormorans s’entr'aider : si l’un d’eux a fait une trop belle capture et qu’il ne puisse la porter, d’autres viennent le secourir, l’un pinçant de son hcc une nageoire, l’autre la
- les étangs et les faible courant, à l’année. Un équipage de 20 à 50 cormorans. pêche fréquemment plus de six francs de poissons chaque jour. Souvent, les pêcheurs d’un même lieu forment une association, tous les oiseaux de la même société portant une marque commune, et étant tous soignés avec une très grande sollicitude qui va jusqu’à leur donner de l’huile de sésame lorsqu’ils sont malades. La vie active du cormoran pêcheur au jusqu’à dix ans environ.
- Nous avons cru intéressant de signaler ce mode de pêche fort curieux qui n’a guère d’analogue que la pêche à la loutre pratiquée en certains points aux Indes. Dans nos pays, en effet, on n’emploie pas d’animaux apprivoisés pour capturer le poisson, ou du moins, ce ne sont que fantaisies d’amateurs.
- Daniel Claude.
- LE PROJECTEUR-PROJECTILE
- La Société Krupp a fait construire récemment un obus d’un modèle nouveau qui ne manque pas d’originalité.
- C’est un obus à lumière, un obus-projecteur,
- que le canon envoie au-dessus d’une armée en marche, pendant la nuit, et qui éclaire une vaste étendue de terrain.
- Ce système de projecteur présente sur les
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- LE PROJECTEUR-PROJECTILE
- appareils actuels un très sérieux avantage puisque l’émetteur de la lumière devient indépendant ; l'ennemi se trouve dans l’impossibilité absolue de découvrir l’origine du faisceau' et de régler son tir sur les appareils.'
- L’obus se présente sous la forme d’un projectile ordinaire ; il comporte un certain nombre de tubes contenant la charge de matière combustible. A la base est replié un parachute qui s’ouvre dès que le projectile commence à descendre.
- Lorsqu’il est bien développé, un mouvement d’horlogerie enflamme les substances éclairantes et une vive lumière est projetée sur le sol pendant plusieurs minutes sous la forme d’un cône qui permet de découvrir, sans danger, une armée en marche et de régler le tir d’attaque.
- Un semblable projecteur conviendrait tout à fait aux aéroplanes pour leur permettre d’effectuer sans danger des reconnaissances nocturnes. Il suffirait de laisser tomber la
- fusée de la nacelle pour inonder de lumière toute une région. L. F.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiiuue, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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- 4P ANNÉE. — N° 2101.
- 30 AOUT 1913.
- L’ERGOMÈTRE
- La culture physique est la reine du jour ; le congrès récent, présidé par le professeur Gilbert, a eu le succès le plus complet. Il est certain que les sports, les exercices de tous genres, quand ils sont pratiqués à dose méthodique et modérée, suivant lage et l’état du sujet, nous donneront, si l’entraînement gagne toutes les classes, des générations fortes, solides, aptes à soutenir les luttes les plus âpres de la vie.
- Mais tout le monde ne peut se livrer aux sports et aux exercices comme le demandent les maîtres de l’éducation physique.
- Il est des impotents, des convalescents, j’ajouterai môme des infirmes qui ont besoin de mouvoir leurs muscles endoloris ou paralysés, de les régénérer quand ils ont été atrophiés par les accidents ou les maladies. Le plus simple et le plus pratique des sports, la marche, leur est parfois interdit.
- C’est pour eux qu’on a imaginé le vélocipède de chambre; juché sur la selle, le malade ou l’infirme pédalait suivant sa force, suivant ses moyens et arrivait souvent à récupérer peu à peu des mouvements abolis ou difficiles à exécuter.
- Cet appareil avait un inconvénient, c’est qu’un malade ou un sujet débile pouvait dépenser au delà de ses limites, faire des efforts exagérés et aller à l’encontre du but qu’on se proposait, en fatiguant outre mesure des muscles qui avaient besoin d’être remués avec prudence et précaution. Tel J’ado-lescent qui montant la première fois à bicyclette veut exagérer la vitesse et rentre fourbu et éreinté.
- Le professeur Bergonié, de Bordeaux, qui est, en môme temps qu’un physicien de premier ordre, un
- 4J° année. — ae semestre.
- sportsman accompli, a voulu remédier à ces inconvénients en ajoutant à la machine un dispositif simple qui permet de contrôler l’effort. C’est ce que donne son ergomètre. C’est un vélocipède de chambre disposé pour actionner une dynamo-frein qui permet de graduer, avec toute la précision désirable, la valeur de l’effort musculaire demandé ou accompli. Pour obtenir ce résultat, il a adjoint à la
- dynamo un tableau de réglage par résistance et des appareils de mesure qui indiquent à chaque instant :
- 1° La vitesse de rotation du pédalier;
- 2° La valeur de l’effort exercé sur les pédales;
- 3° La puissance fournie par l’opérateur, c’est-à-dire à chaque instant le produit de l’effort exercé sur ces pédales par la vitesse de rotation qui leur est imprimée ;
- 4° Enfin, la totalisation du travail effectué pendant la durée de l’exercice.
- Avec cet appareil, d’une très grande sensibilité, le médecin pourra déterminer d’une façon précise la résistance à opposer à l’effort, suivant l’état musculaire, suivant aussi l’état général du sujet. Le graphique donné par la pratique journalière de la bicyclette avec ergomètre permettra de suivre les progrès réalisés.
- J’ai parlé des malrdes, des convalescents auxquels peut convenir cet appareil; mais il est clair qu’au point de vue sportif, un coureur pourra s’entraîner d’une façon méthodique, aussi progressivement qu’il le voudra et de façon à juger mathématiquement de sa valeur et de sa force. De môme par les mauvais temps l’amateur pourra en chambre se livrer à un exercice parfait tout en ne dépassant pas la limite qu’il veut assigner à son effort. Dr A. Cartaz.
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- Ergomètre avec le tableau .indicateur de la force et de la vitesse.
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- L’HYDROGÈNE
- Récents procédés de préparation industrielle.
- Il j'a vingt ans, on ne connaissait qu’un seul procédé de préparation industrielle de l’hydrogène : Faction d’un acicle, généralement l’acicle sulfurique, sur un métal fer ou zinc'. Le prix de revient était d’environ i franc le- mètre cube. Le développement pris ces dernières années par l’aéronautique, la nécessité, d’utiliser l’hydrogène pour le gonflement des dirigeables, ont suscité de nombreux efforts en vue de l’obtention de ce gaz à bas prix et, ce résultat atteint, des applications nouvelles • sont nées. Il est, en effet, remarquable qu’en matière d’industrie, souvent l’abaissement du prix de revient d’un produit a pour résultat immédiat de créer de nombreuses utilisations auxquelles on n’avait pas songé jusqu’alors. L’une des plus importantes de ces applications de l’hydrogène paraît devoir être la fabrication synthétique de l’ammoniaque, par le procédé Ilaber, à partir de l’azote de l’air et de l’hydrogène. Nous y reviendrons prochainement. Nous nous bornerons aujourd’hui à indiquer les principales sources actuelles d’hydrogène industriel.
- On a déjà dit ici à propos dé l’hydrogène aéronautique comment les procédés de préparation devaient être différents, suivant leur but : ou l’hydrogène est destiné à ravitailler les ballons en campagne et, alors, on sacrifiera un peu le prix de revient à la facilité du transport ou à la vitesse de production, ou bien l’hydrogène doit être utilisé sur place dans les centres de ravitaillement et on sera guidé dans sa fabrication par ce principe : produire le gaz dans les meilleures conditions de pureté au meilleur marché possible. C’est évidemment le but que se proposera également le fabricant d’hydrogène industriel, avéc cette différence que souvent l’industrie pourra se contenter d’un gaz relativement moins pur, les impuretés du produit ne jouant pas toujours le rôle primordial qu’elles ont dans l’attaque de l’enveloppe des dirigeables.
- Pour atteindre ce résultat, on demandera l’hydrogène pour ainsi dire uniquement, quoique de façon plus ou moins détournée, à son grand convoyeur, l’eau, qui en contient les deux tiers de son volume à l’état gazeux. Dans cet ordre d’idées rappelons seulement la méthode du Colonel Renard qui a appliqué la fabrication continue aux vieux procédés de la décomposition d’un métal par l’eau avec intermédiaire de l’acide sulfurique, procédé coûteux et réservé uniquement aujourd’hui aux usages aéronautiques.
- Laissons de côté également pour les usages industriels les procédés basés sur Féleclrolyse de l’eau, c’est-à-dire la décomposition en ses éléments par le courant.électrique. Il ne saurait y avoir avantage que si une chiite d’eau permet la production du courant à très bon marché et si on a l’emploi de l’oxygène. Ou bien faut-il que çct hydrogène ne soit que le sous-produit de l’éleclrolyse des chlorures alcalins, ce qui ne peut être le cas que de quelques installations isolées.
- . Décomposition de la vapeur, d’eau par le fer. — C’est actuellement à.peu-près, le seul procédé vraiment économique de production industrielle de l’hydrogène pur. On le réalise de diverses façons, mais il consiste essentiellement : 1° à réduire à l’état de fer métallique un oxyde provenant soit du grillage des pyrites (International NVasserstoff A. C.), soit du grillage de la sidérose (Dieffenhach et Moldenhauer), la réduction étant obtenue au moyen de gaz de générateur; 2° ànxyder ensuite ce fer par un courant de vapeur d’çaü qui libère ainsi son
- hydrogène. 11 est seulement indispensable d’éviter la décomposition de l’oxyde de carbone que renferme le gaz de générateur réducteur et qui donnerait sur le fer réduit un dépôt de charbon réoxydable par la vapeur d’eau à l’état d’oxyde de carbone. On évite cette décomposition soit en procédant à basse température, soit, mieux, en la provoquant par avance à l’aide de vapeur d’eau (CO -f- 1I20 = H2 -f- CO2). On arrive, en faisant subir au gaz une épuration chimique, à le produire sensiblement pur à environ 0,20 le mètre cube.
- A côté de ce procédé il faut néanmoins mentionner celui de Pictet qui produit l’hydrogène et le noir de fumée par chauffage à 500°-600° de Yacétylène comprimé, procédé économique par suite de la valeur commerciale du sous-produit, mais dangereux. C’est encore là une décomposition indirecte de l’eau, l’acétylène étant, comme on sait, obtenu à l’aide de Faction de l’eau sur le carbure de calcium au four électrique. Ces deux derniers procédés fournissent l’hydrogène sensiblement pur : ce ne sont pourtant pas généralement là ceux de qui se réclame l’industrie qui, ainsi que nous l’avons dit, vise au bon marché plutôt qu’à la pureté. Il est nécessaire pour cela de s’adresser au gaz de générateur ou gaz à l’eau.
- Hydrogène cle gaz à l’eau. — Le gaz à l’eau est le produit obtenu par action de la vapeur d’eau sur le coke porté au rouge par un courant d’air surchauffé. La réaction est la suivante :
- C -f HaO = CO + II2,
- le tout mélangé d’acide carbonique et d’azote.
- Il suffit donc en théorie de se débarrasser des produits étrangers. A cet effet, dans le procédé Frank, Caro et Linde, on libère le gaz de son acide carbonique en le lavant au moyen d’eau de chaux ou de soude caustique, puis ce gaz passe dans l’appareil de Linde à liquéfaction des gaz où il est refroidi à — 200° par l’air liquide. L’oxyde de carbone et l’azote se liquéfient. L’hydrogène, qui reste gazeux, titre 97 pour 100. La partie liquéfiée riche en oxyde de carbone séparé par distillation, alimente un moteur à gaz qui fournit la force nécessaire au fonctionnement de l’installation. Les grandes usines à gaz possédant presque 1out.es des installations de gaz à l’eau, on peut prévoir le moment où elles s’outilleront pour produire l’hydrogène et par suite l’azo'.e.
- Pour atteindre ce même but de l’épuration, la Che-mische Fabrik Griesheim Elektron envoie son gaz de générateur avec un excès de vapeur d’eau sur de la chaux chauffée à 500°. On obtient :
- CaO + CO -h H20 = C03Ca + Ha.
- La réaction dégageant de la chaleur, on se sert dé cette chaleur pour obtenir la vapeur d’eau. Le procédé est très économique et- la transformation est intégrale.
- Outre ces procédés, de choix, il faut citer encore, pour être complet, une méthode utilisée en Russie et qui consiste à projeter sur le coke au rouge des résidus de pétrole, des goudrons, qui se décomposent en hydrogène et carbone, lequel est brûlé par un courant d’air. Cette méthode dite de Rincker et Walter mettrait le prix de revient du mètre cube à 0,13 et le gaz renfermerait 96 pour 100 d’hydrogène.
- Enfin, on a récemment proposé de retirer l’hydrogène du gaz d’éclairage/ On lui enlève les hydrocarbures par filtration à travers le palladium, l’anhydride carbonique en
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- LE COMMERCE DE LA RÉGLISSE EN ORIENT :: - -227
- le faisant passer sur une colonne de coke incandescent, puis l’oxyde de carbone par la chaux sodée : l’hydrogène produit est souillé par l’azote, mais le. gaz restant propre à l’éclairage, le prix de revient de l’hydrogène serait insignifiant.
- Voici d’ailleurs un tableau emprunté à la Zeitschrift fur cingewandte Chemie donnant les prix de revient relatifs pour les procédés en usage.
- 1 ni3 coûle en 'IV.
- Acétylène. ..........................0,19
- Vapeur cl’eau (Internat. WasserstolFj . 0,12 à 0,25
- Gaz à l’eau (Grieslieim Elektron). . . 0,09 à 0,12
- Gaz à l’eau (Frank, Caro, Lindc) . . 0,14 à 0,16
- Gaz à l’huile (Rincker et Walter) . . 0,14 à 0,17
- Le prix de revient par la méthode au gaz d’éclairage serait de quelques centimes.
- On le voit, nombreuses sont les sources d’hydrogène â la disposition de la grosse industrie. Quant à la petite industrie, qui ne peut s’engager dans des installations coûteuses, elle utilisera directement cet hydrogène bon marché qui lui sera livré comprimé en bombes d’acier, soit 100 à 150 atmosphères. Nombreuses aussi, nous l’avons dit, sont les applications,, nées de cette facilité d’utilisation : nous exposerons dans un prochain, article, les usages récents de cet hydrogène pur et ceux de l’hydrogène plus ou moins souillé de produits étrangers ou simplement mélangé d’azote. À. Detœuf.
- LES PYGMÉES DE L
- Une expédition scientifique, organisée par l’Union des ornithologistes (d’Angleterre) pour étudier la faune de la Nouvelle-Guinée, publie dans le Times le récit sommaire de son exploration, qui a duré trois ans. Après plusieurs tentatives infructueuses, les voyageurs purent pénétrer dans les montagnes qui rendent l’accès de l’intérieur de l’ile si dificile. Tandis qu’ils remontaient le cours du Kaparé, ils surprirent deux indigènes de très petite taille et les capturèrent. Traités avec bonté, les sauvages s’apprivoisèrent, et ce fut par leur intermédiaire que les explorateurs entrèrent bientôt en relations avec les Tapiros, tribu de négritos qu’aucun blanc n’avait encore visitée. Après mensuration de 60 individus, on a pu fixer à 1 m. 415 la taille moyenne des hommes de cette race, qui, quant à la stature, est à peine supérieure à celle
- LE COMMERCE DE LA
- Dès que les grosses chaleurs de 1 été reviennent, le bois de réglisse retrouve un peu de sa vogue d’antan, quand les marchands de coco promenaient le long des rues populeuses de Paris leur réservoir suspendu aux épaules. Il n’est point de boisson plus populaire — ni plus hygiénique — que ce modeste breuvage; et, cependant, on ignore généralement la provenance du végétal qui le produit.
- La réglisse (Glycyrrhiza) est un arbrisseau de la famille des légumineuses. Originaire de l’Asie occidentale, où elle croît à l’état sauvage sur d’immenses territoires, elle a été importée depuis longtemps en Grèce, en Italie, et dans le Midi de la France, où elle est cultivée d’une façon rationnelle.
- Nous ne nous occuperons ici que de la plante sauvage, qui se rencontre en abondance dans les plaines marécageuses de la Russie méridionale, mais surtout dans celles de l’Asie Mineure, delà Syrie el de la Mésopotamie, où les indigènes la considèrent comme une plante parasite et lui reprochent d’être un grave obstacle aux progrès de l’agriculture.
- Dans ces régions, l’arbuste ne dépasse guère une hauteur de 60 centimètres, et ses racines, qui constituent sa seule partie utilisable, s’enfoncent d’environ 70 centimètres dans le sol. La récolte consiste donc à arracher l’arbuste pour en recueillir les. racines ; mais, nous allons voir que l’opération est
- l NOUVELLE-GUINÉE
- des négrillos du Congo. Les voyageurs cherchèrent vaines ment à voir les femmes et les enfants, réfugiés au plus profond de la forêt. Les Tapiros vivent à une altitude de 600 à 800 m. Bien hâlis et musclés, ils ont la peau « chocolat sombre », les cheveux reflet roux. Presque tous les adultes ont une barbe assez fournie ; les vieillards teignent la leur en rouge ardent. Pas de vêtements; le pagne est remplacé par une longue gourde qu’ils maintiennent en position à l’aidé d’une corde passée à la taille ; par contre, nombreux ornements : bracelets et colliers de graines, d’os, de dents d’animaux. On connaissait l’existence de peuplades de petite taille dans l’intérieur de la Papouasie; mais c’est la première fois que nous obtenons des renseignements précis sur cette étrange race.
- RÉGLISSE EN ORIENT
- plus compliquée qu’il semblerait à première vue.
- Comme le sol est desséché et presque pétrifié par le long été syrien, l’arrachage exigerait un effort musculaire considérable, et, par suite, une grosse perte de temps, si l’on ne l’exécutait pas après que les premières pluies de la fin de l’été ont détrempé le sol. Mais c’est ici qu’intervient une curieuse servitude.
- Bien qu’envahis par la réglisse, ces territoires se prêtent admirablement à la culture des céréales. Les paysans ont donc hâte de profiter des premières pluies pour labourer le sol et l’ensemencer. Conséquemment, les compagnies ou; les particuliers qui se livrent au commerce de la racine de réglisse, et qui s’assurent le droit de l’exploiter en payant une redevance annuelle aux propriétaires du sol, doivent se hâter de procéder à l’arrachage. L’une des clauses du contrat de fermage est que l’opération doit cesser dès que le cultivateur, juge .le moment venu d’ensemencer ses champs:
- Le lecteur apprendra non sans surprise qu’il existe un Trust de la Réglisse. Ce fut longtemps une maison anglaise que accapara la récolte asiatique, elle a été récemment achetée par un syndicat américain qui a réorganisé méthodiquement ce commerce. A l’époque de la récolte, des agents parcourent les régions de production, créent des dépôts,
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- où les indigènes apportent les racines, qui leur sont payées ail poids, et accumulent celles-ci en énormes piles (fig. 1) qui, soùsla surveillance d’un gardien, attendent jusqu’à la fin de l’été suivant leur transport à la côte. Des caissiers, montés à cheval, visitent fréquemment ces dépôts pour verser de l’argent aux agents et recueillir les reçus de vente.
- Les récoltes sont d’abord concentrées dans quatre centres principaux : Antioche, Àlep, Bagdad et Damas.
- Pour le transport à la côte, la compagnie passe des contrats avec des tribus de Bédouins, qui, en dépit de leur réputation de pillards, se montrent scrupuleusement honnêtes dans l’exécution de leurs engagements. On leur avance des sommes importantes pour l’achat de chameaux, et jamais la compagnie anglaise n’eut à regretter sa confiance.
- Les racines desséchées sont empilées dans d’énoi-mes sacs, que l’on charge sur les chameaux, à raison de deux par bête, et le long voyage de la caravane commence.
- Le membre de la American Co-iony de Jérusalem, de qui nous tenons ces renseignements, ajoute ce curieux détail : les agents ont toujours soin de faire bon poids en pesant ces sacs afin de permettre aux chameliers de brûler chaque jour une poignée de réglisse pour cuire une galette de farine pendant la traversée des régions désertiques.
- C’est à Àlexandrètte, port dont le chemin de fer de Bagdad augmentera considérablement l’importance, que le trust américain qui a succédé à la compagnie anglaise concenire ses récoltes de Syrie et de Mésopotamie. Il y a élevé une usine (fig. 2) où les racines sont comprimées à l’aide de presses hydrauliques avant d’être expédiées en Amérique
- sous forme de balles. La compagnie possède depuis un an deux vapeurs qui s’occupent exclusivement du transport des racines entre Alexandrette et New-York. Seul, Smyrne traite sur place une certaine quantité du produit pour en extraire le jus qui est livré à des maisons françaises ou anglaises et sert à la fabrication de la pâte de réglisse. Nous avons vainement cherché une statistique qui nous eut renseigné sur l’importance de ce commerce. Nous savons seulement que le district d’Alep a exporté l’an dernier 8000 tonnes de racines, tandis que Bagdad en exportait 6000 tonnes; Antioche, 4000, Damas, 500. Etc’est là une source de revenus précieuse pour les indigènes, car elle leur assure, soit sous forme d’achat des racines, soit sous forme de salaires, des ressources d’autant mieux accueillies qu’elles se produisent durant la mauvaise saison.
- On s’étonnera que les Américains du Nord soient les plus grands consommateurs de réglisse. L’explication tient en quelques mots : les Américains sont de grands buveurs de bière, de grands mangeurs de bonbons, d’ardents fumeurs... et d’invétérés « chi-queurs ». Or, la réglisse leur sert non seulement à parfumer la bière et la confectio-nery (confiserie), mais encore à sucrer le tabac à fumer et le tabac à chiquer. En outre, les fabricants new-yorkais ont découvert que la pulpe, après extraction du jus, se prête admirablement à la fabrication de planches qui imitent les plus précieux bois des iles et qui trouvent leur emploi dans l’ébénisterie, si bien que celte légumineuse, que les Syriens considèrent comme le fléau de leurs champs, finit par être l’une des plantes les plus utiles que fournisse leur sol! Y. Forbin.
- Fig. 2.
- L’usine à réglisse d’Alexandrelle.
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- L’ART AFRICAIN
- Les récentes découvertes de .l’explorateur allemand Léo Fro-benius, qui, à la tête de l’expédition allemande du Centre africain, rapporta de plusieurs voyages des richesses inespérées, obligent d’admettre aujourd’hui que le centre du continent noir eut autrefois une civilisation aussi remarquable que mécon-
- Fig. 1. — Une terre cuite nue.
- trouvée à Ife; haut. : 16 cm. Les collections,
- recueillies par
- l’expédition, que nous avons eu l’occasion d’admirer récemment à l’exposition organisée à Berlin, sont si riches et représentent cette culture sous des aspects si variés, qu’il faut nous limiter aux trouvailles les plus surprenantes et les plus inattendues : celles de l’art pur et décoratif. -
- Pour bien apprécier les productions de l’art africain, n’oublions pas que la civilisation qu’elles représentent est foncièrement différente de la nôtre. Abstraction faite de son degré qu’on peut juger plus ou moins élevé, des conditions climatériques et locales impriment aux productions de son art un caractère particulier.
- En effet, la vie de l’Européen se passe surtout à la maison, où il mange, dort et souvent, vaque à ses occupations; cette vie. trouve son centre dans l’intérieur créé par lui-même.
- Pour l’Africain, habitant des tropiques, la maison n’est, au contraire, qu’une sorte d’abri, le garantissant temporairement des intempéries, et des dangers d’attaque. Sa vie se passe surtout au dehors, à l’air libre.
- C’est à l’air libre que la femme prépare les repas et que l’homme, en général, accomplit son travail journalier ; pour peu que cela puisse se faire, l’Africain dort à l’air libre. Il en résulte une absence complète de rapports entre l’œuvre d’art et l’intérieur créé par l’homme.
- De plus, les produits industriels proviennent directement sans grandes transformations des matériaux naturels.
- '1. Und Afrika sprach, parL. Fjiocexius, Soc. Vila, éditeurs, Berlin, 1912.
- Ce fait donne aux manifestations de l’art africain je ne sais quoi de primitif, de grossier, mais aussi en étroite harmonie avec la matière mise en œuvre.
- Ainsi, chaque matière a ses ornements particuliers, personnels : les ornements caractéristiques du tressage ne sont jamais appliqués en poterie; les formes de l’industrie du fer ne reviennent jamais dans la sculpture du bois, etc.
- Grâce au contact continu avec la nature et à la primitivité de ses outils, l’Africain est à l’abri des complications, — parfois aberrantes — de l’art européen.
- M. Frobenius ne méconnaît pas les difficultés qui s’opposent à une juste appréciation de l’art africain. Le style africain, se distingue, dit-il (4), par une certaine rudesse, des formes bizarres, l’amour de la force et du fantaisiste et l’absence marquée d’une imagination productrice.
- Il n’en est pas moins vrai que les arts décoratifs européens auraient beaucoup à apprendre de l’art africain, ne fùt-ce que l’unité de style, à laquelle nous venons de faire allusion.
- D’aulre part, M. Frobenius s’est, depuis de longues années, attaché à faire ressortir les rapports qui doivent avoir existé entre la culture africaine et le monde extérieur. Depuis les époques les plus reculées de l’humanité tropicale, il doit y avoir eu des
- Fig. 2. — « Le fondateur d’empires »; 'sculpture actuelle du Yorouba.
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- relations entre le Centre africain et les peuples étrangers, à telle enseigne qu’aucun autre pays-ne paraît susceptible de nous fournir des documents aussi suggestifs que l’Afrique, sur les anciens rapports ayant du unir les civilisations historiques et préhistoriques.
- Malgré la décadence manifeste de l’art africain des temps modernes, on aurait tort de croire les méthodes de ravail des indigènes rudimentaires et dénuées d’organisation.
- Un tableau peint sur place et qui figurait à la récente exposition Fr obenius, est particulièrement suggestif sous ce rapport. Il représente une usine de ciseleurs de bronze, à Bida, grande ville occidentale du Centre afri-
- Fig. 3. ;— U11 des plus beaux modèles de l’art africain : le. bronze Olukun.
- ouvriers en train et de le
- cam.
- Nous y voyons au fond quatre de ciseler un vase dans le lingot couvrir de riches ornementa-
- tions. .
- Dés vases achevés du même genre sont alignés, au premier plan, à gauche.
- Or les ouvriers concourant à ce travail, sont merveilleusement organisés.
- La pièce va du premier ciseleur, qui du lingot fait une cuvette plate, au second, qui lui donne sa forme définitive, et enfin au maître lui-même, qui, avec une adresse étonnante, sait y ciseler d’artistiques ornementations.
- Chaque groupe d’ouvriers s’engage à fournir un certain travail journalier, et ce n’est qu'après l’avoir fini qu’il peut produire d’autres objets à son propre compte.
- Cette organisation est du reste typique de toutes les usines d’art décoratif de la ville de Bida. La décadence que l’on constate actuellement est surtout due à l’influence européenne.
- Aujourd’hui, et depuis longtemps, les ciseleurs font venir les tôles de bronze laminées des usines européennes établies dans les villes de la côte. Ils achètent le plomb aux marchands de ces villes plutôt qu’aux mines de l’intérieur.
- Ils imitent des vases qui sont, à peu près, ce. que l’Europe peut offrir de pire. Ilne reste plus que’ peu de maîtres possédant tous les secrets des arts d’ornementation, et M. A. Martius, assistant de l’explorateur, a bien souvent eu toutes les peines du
- monde à se faire présenter les méthodes et les produits de l’art national. A mesure que se généralise le matériel européen si simple, avec les outils si faciles à manier, la décadence s’accentue et paraît inéluctable.
- Il en fut bien autrement dans le passé, si l’on en juge par les magnifiques trouvailles de M. Frobe-nius. Dans les ruines des villes anciennes éparpillées sur les rives de la Bénoué, l’expédition allemande a trouvé des parures et des statuettes en bronze d’une beauté magnifique, des bois, des plombs richement et curieusement ciselés, et même des objets de quartz indiquant une grande habileté dans l’art de la taille.
- Les observations recueillies un peu partout, les trouvailles appartenant à diverses époques faites en des localités différentes, indiquent, à n’en plus douter, que l’Afrique autrefois assimilait les civilisations les plus diverses.
- Or ce qui frappe surtout dans ce phénomène si inattendu, c’est qu’à mesure qu’on remonte plus loin dans la genèse et l’évolution de cette culture, les résultats de l’assimilation se présentent de plus en plus précieux.
- Les influences visibles dans le ciselage du bronze actuel remontent évidemment au vne siècle après J.-C.
- Ôr ces éléments relativement récents se rattachent à d’autres plus anciens et qui, depuis une époque infiniment plus reculée, avaient droit de cité en Afrique.
- Ceux-ci présentent de grands raffinements et toutes les caractéristiques d’un art national ayant évolué sur
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- L’ART AFRICAIN
- le sol africain. En se joignant aux vieilles institutions religieuses et politiques, l’élément chrétien primitif créa un style d’ornementation qui, avec l’expansion politique, pénétra jusqu’à la côte occidentale et de là, s’étendit plus loin au Sud du continent. Ce que l’expédition a trouvé dans le Sud, de produits d’art décoratif, de sculptures en bois, de bronzes, est parmi les trouvailles les plus belles qu’on ait jamais l’apportées d’un pays de civilisation « primitive ».
- Quel était donc cet ancien élément assez vi-
- goureux pour creer un nouveau style sous l’action fécondante des formes byzantines ?
- C’est en s’inspirant de vieilles traditions que M. Frobenius est allé explorer l’Afrique occidentale, où, d’une profondeur de 5 à 8 mètres au-dessous de la surface, il a retiré de singulières sculptures en pierre et des terres cuites présentant de frappantes analogies avec l’art grec.
- D’autre part, il a vu que les vieux palais royaux s’élèvent sur les ruines de constructions en maçonnerie aux proportions et au style architectural exactement identiques.
- C’étaient de puissants bâtiments aux cours et aux galeries parfaitement ordonnées, surmontés de puissantes toitures et dont les architectures étaient ornées de tuiles.
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- Fig. 6.
- Portail’ du ’ hàuletir
- Cette perfection dans le style des habitations allait de pair avec une admirable disposition intérieure. Les portraits que Frobenius a réussi à retirer du sol, présentent une perfection èt un raffinement que le sol africain n’a guère nourri que dans l’Égypte ancienne.
- Plus nous pénétrons vers dès couches d’une civilisation plus ancienne, et. plus grande, on le voit, est la perfection des œuvres rencontrées.
- Il en ressort qu’aux temps anciens, il régnait, aussi à la côte occidentale d’Afrique, une vieille culture qui dépasse de loin tout ce que nous rencontrons actuellement sur le sol africain.
- Si les premiers siècles de notre ère présentent encore une • vie assez vigoureuse pour produire, au moins en art décoratif, une renaissance de style fort puissante, noiis ne remarquons plus aujourd’hui que misérable décadence de la plupart des civilisations importées autrefois en Afrique.
- Ce déplorable phénomène serait, suivant Frobenius, dû à deux causes :
- D’une part, la population africaine, aux temps anciens, doit avoir été plus indépendante, d’une civilisation native plus vigoureuse, et d’un esprit moins servile et grossier qu’aujpurd’bui. Cette; hypothèse serait
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- 232 = LE PHONOGRAPHE ET LA CORRESPONDANCE COMMERCIALE
- d’accord avec cette autre, cjuc la civilisation humaine s’est graduellement déplacée du Sud au Nord.
- Les peuples à peau foncée auraient été les représentants de la première civilisation élevée : celle-ci se serait transmise ensuite aux pays plus septentrionaux, tandis que les indigènes des tropiques, leur tâche civilisatrice une fois accomplie, se plon-gaient dans l’apathie d’une rêverie stérile.
- D’autre part, l’influence plus efficace exercée autrefois en Afrique par les civilisations étrangères, serait due à la lenteur même du processus d’assimilation.
- De nos jours, les locomotives et les bateaux à vapeur traversent, d’une course effrénée, les terres et les mers.
- Aujourd’hui, on s’attache à accélérer outre mesure l'assimilation des indigènes, sans se soucier du caractère et des besoins des gens auxquels on veut com-
- muniquer la culture européenne. Aussi se voit-on dans l’impossibilité de faire l’éducation méthodique et progressive de la population.
- D’autre part, il faut avouer qu’il devient de plus en plus difficile de comprendre des gens d’une mentalité moins active que la nôtre.
- Tandis qu’autrefois les peuples se ressemblaient encore, assez pour s’entendre les uns les '.autres, les différences psychiques et mentales entre les nations se sont singulièrement accentuées depuis l’antiquité. ;
- Or, les méthodes colonisatrices par trop sommaires adoptées par nombre de nations d’Europe, la hâte excessive de voir lever la moisson, à peine les semailles achevées, ne peuvent conduire qu’à une désharmonie destinée à s’accentuer fatalement et qui léguera aux générations futures de difficiles problèmes et de pénibles devoirs. Alfred Gradenwitz.
- LE PHONOGRAPHE ET LA CORRESPONDANCE COMMERCIALE
- Nous avons récemment expliqué comment le phonographe s’appliquait à la correspondance commerciale et comment la machine américaine « Edison » avait été adaptée à cet usage. Nous voudrions présenter aujourd’hui à nos lecteurs une machine française que construisent les Etablissements Pathé et qui possède, au point de vue de ce nouvel usage, toute une série de dispositifs ingénieux permettant d’obtenir de très réels avantages. .
- Le Itonéophone se caractérise d’abord par cette originalité d’être un appareil à disques, c’est-à-dire d’employer non pas des cylindres, dont l’encombrement est relativement considérable, mais des disques plats faits d’une cire spéciale que l’on utilise sur les deux faces.
- De là résulte une remar quable facilité de manœuvre, de transport et d’emmagasinage. Une fois dictés, ces disques peuvent, en effet, se glisser dans une serviette ou dans une petite boîte rectangulaire où 6 d’entre eux tiennent moins de place que n’en occuperaient quatre cylindres enregistrés d’un seul côté. C’est là une des
- raisons qui ont fait le succès des phonographes à disques, et c’est sans doute une de celles qui contribueront le plus efficacement à répandre l’emploi commercial du Ronéophone. On a, en .effet, la possibilité de dicter n’importe où des disques qui prennent ensuite place dans la serviette pour être dactylographiés au bureau.
- L’appareil (fig. 1 et 2) reposant sur un trépied de faible encombrement se présente extérieurement sous l’aspect d’une boîte un peu plus volumineuse qu’une machine à écrire : son couvercle rabattu en arrière découvre un plateau porte-disques surmonté d’une sorte de portique surbaissé sans mécanisme apparent autre que deux petits diaphragmes que commande simultanément un seul levier placé, à la droite de l’appareil ; ce levier met à volonté la machine dans la position de dictée, de reproduction ou de repos. Une pédale au pied ou un bouton, placé sur le cornet dans lequel on parle, mettent l’appareil en marche ou l’arrêtent. Si le levier est à lai posi-
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- LE PHONOGRAPHE ET LA CORRESPONDANCE COMMERCIALE 233
- tion de dictée, l’enregistrement se produit dès que l’on parle dans un récepteur acoustique à tuyau souple qui se trouve sur le côté de l’appareil; en même temps, le diaphragme enregistreur se déplace automatiquement de la périphérie vers le centre du disque sur lequel se trace le sillon en spirale qui servira à la reproduction. Lorsque l’enregistrement est complet, un petit timbre avertit qu’il est temps de retourner le disque ou de le changer. Si, cependant, l’opérateur a au cours de sa dictée une hésitation, s’il est dérangé, ou si, pour une cause quelconque, il désire se rendre compte de ce qu’il a dicté, il suffit de placer le levier à la position de reproduction et d’approcher de l’oreille le cornet acoustique pour réentendre immédiatement ce qui vient d’être dicté.
- Reste maintenant à expliquer comment est obtenu si simplement par la seule manœuvre d’un bouton et d’un levier, le résultat que nous venons de constater. Nous verrons d’abord comment se meuvent le disque et les diaphragmes, puis nous examinerons quels sont les mécanismes qui commandent l’enregistrement et la reproduction, et comment s’exécute chacune de ces deux opérations.
- La force motrice nécessaire est fournie à l’appareil soit par un ressort, soit mieux encore, par un moteur électrique. Dans ce cas, le moteur est universel, c’est-à-dire réglé par un rhéostat, de façon à pouvoir se monter indifféremment et instantanément sur courant continu ou alternatif de d 00 à 250 volts et de 40 à 100 périodes : un simple
- index permet à n’importe qui de faire le réglage nécessaire. Ce petit moteur tournant très rapidement transmet son mouvement au disque au moyen de courroies par l’intermédiaire d’une double démultiplication convenablement calculée (fig. 5). Le
- plateau porte-disques B tournant ainsi à la vitesse voulue (58 tours à la minute) il faut assurer le mouvement correspondant des diaphragmes depuis la périphérie jusqu’au centre du disque. Ce résultat est obtenu c o m m c dans
- n’importe quelle machine-outil au moyen de deux vis sansfin sur lesquelles viennent s’embrayer deux chariots porte-diaphragmes C D (fig. 2) qui sont, chacun, en réduction, l’exacte image du chariot porte-outil d’un tour ou d’une raboteuse.
- Afin de donner au chariot une vitesse rigoureusement proportionnelle à celle du disque, une vis sans
- fin placée en E (fig.5) commande par engrenage les 2 pignons d’angle F et G; ceux-ci entraînent à leur tour, par l’intermédiaire d’embrayages à griffes E F, les pignons II I des deux vis sans fin K L (fig. 2), qui transmettent leur mouvement respectif à chacun des diaphragmes enregistreur et reproducteur.
- On obtient donc très simplement le mouvement simultané du disque et des diaphragmes. Mais s’il est nécessaire que les diaphragmes soient entraînés vers le centre du disque au fur et à mesure que celui-ci tourne, il est non moins essentiel qu’aucun double emploi ne se produise : lorsque le diaphragme enregistreur fonctionne, le diaphragme reproducteur doit être au
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- 234 LE PHONOGRAPHE EX LA CORRESPONDANCE COMMERCIALE
- repos et réciproquement. Pour obtenir ce résultat, deux opérations sont nécessaires : il faut d’abord
- sans fin correspondante. Le moyen employé pour réaliser cette commande simultanée au moyen d’un
- Position de dictée. — Premier Diaphragme relevé et débrayé; Second Diaphragme abaissé et embrayé.
- Position de repos. — Les deux diaphragmes horizontaux et débrayés.
- Position de reproduction. — Premier Diaphragme embrayé et abaissé; Second Diaphragme relevé et débrayé.
- Fig. 4.
- mettre le diaphragme voulu en contact avec le disque seul levier est extrêmement simple et particulière^ et isoler l’autre, et il faut ensuite actionner la vis : ment ingénieux (fig. 4 et 6) .. Eh avant de l'appareil, et
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- LE PHONOGRAPHE ET LA CORRESPONDANCE COMMERCIALE 235
- formant corps avec le levier R est monté un arbre rainure M sur lequel coulissent les deux chariots porte-diaphragmes. Aux deux extrémités de cet arbre, sont fixées deux cames 0 P, qui, agissant, en sens inverse l’une de l’autre sur les embrayages à griffes E F, engagent ; ou dégagent simultanément chacune des deux vis sans tin K L selon la position du levier. En même temps, la rainure de l’arbre soulève l’un des diaphragmes et met l’autre en contact avec le disque, au moyen de deux cames fixées sur les chariots et mobiles avec eux, mais engagées dans la rainure et commandées, dès lors, en sens inverse par les déplacements du levier R. En dehors de cet arbre M, dont nous venons de voir le rôle, les chariots porte-diaphragmes coulissent encore sur deux glissières T et V (fig. 6 et 7), qui ont chacune leur rôle utile. La première T contient les vis sans fin KL qui transmettent leur mouvement aux chariots par
- Fig. 5. — Le colonel Eslienne écoutant le rapport verbal d’un aviateur.
- l’intermédiaire d’engrenages. La seconde Y est constituée par un cylindre fendu où coulisse un axe creux qui conduit les ondes sonores aux deux extrémités de l’appareil, vers les tuyaux souples d’audition ou d’enregistrement. Les chariots peuvent être également commandés à volonté par les boutons X et Y qui permettent de déplacer à la main chaque chariot, le long de sa vis sans fin. Tout ceci est en somme extrêmement ? simple. Quelques engrenages et quelques cames qui travaillent à peine et ne font jamais que des efforts insignifiants constituent toute la mécanique interne de l’appareil, qui sé trouve être dans ces conditions extrêmement robuste ; deux bons diaphragmes en constituent l’élément essentiel.
- Il y a lieu d’ajouter que le point de vue économique a été parfaitement étudié, de façon à permettre une organisation complète avec le minimum de frais; en effet, la machine que nous venons de décrire est destinée à celui qui dicte, soit chez lui, soit cà son bureau, mais elle se complété par l’installation dans le bureau de la dactylographe d’une
- machine plus simple et moins 'coûteuse, à un seul diaphragme permet tant la reproduction, à l’exclu-
- Fig. 6.
- Mécanisme des chariots et des diaphragmes. Vue en coupe.
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- sion de tout enregistrement qui serait ici parfaitement inutile. On peut donc avoir une ou plusieurs machines à dicter dans les différents bureaux des chefs de service et une ou plusieurs machines à reproduire pour les dactylographes. L’outillage se complète par une petite machine à raboter les disques qui n’est rien moins qu’un petit tour en miniature dont l’outil à lame de . saphir se déplace devant le disque sous la commande d’une vis sans fin, en enlevant la pellicule imprimée de façon à donner une surface nette et propre à un nouvel enregistrement. Un disque est ainsi susceptible de servir un nombre considérable de fois, et le prix de revient (remplacement des disques, entretien et amortissement) laisse une économie de main-d’œuvre dont il est facile de comprendre l’importance, si l’on songe qu’une sténo-dactylographe passe plus de la moitié de son temps à prendre la dictée et à déchiffrer ses notes, alors qu’au contraire elle transcrit directement les disques qui lui apportent l’ordre verbal de ce qu’elle doit écrire.
- Au reste, le Ronéophone rendra des services en dehors des affaires dans un assez grand nombre de cas. Nous en trouvons un excellent exemple dans
- Fig. 7. — Mécanisme des chariots et des diaphragmes. Vue perspective.
- l’application faite récemment de be nouveau mode de correspondance pour établir à bord d’un aérojffane militaire le rapport verbal instantané (appareils de
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- LES HYDROAEROPLANES AU PERCHOIR
- dimensions et poids spécialement réduits (fîg. 5).
- D’autre part, l’appareil que nous avons essayé donne pour le chant et la déclamation des résultats d’une clarté remarquable et joint ainsi l’utile à l’agréable.
- Pour terminer, nous signalerons encore que la maison Pathé étudie la création d’un disque spécial simple et souple qui permettrait d’inaugurer enfin pratiquement la correspondance parlée en sorte que, dans un avenir peut-être proche, il serait possible
- de causer avec ses amis ou ses parents lointains auxquels la poste ne porterait plus, ni la vieille lettre manuscrite qui passe de mode, ni la lettre dactylographiée qui n’est admissible que pour une correspondance strictement commerciale, mais un message à la fois plus intime que cela et cependant plus moderne encore que ceci : un léger disque qui transporterait à l’abri des indiscrets la parole même de l’absent : ses inflexions et ses nuances, sa tristesse ou sa joie. - J.-C. Séailles.
- LES HYDROAEROPLANES AU PERCHOIR
- Expériences récentes de M. Blériot.
- Les concours d’hydro-aéroplanes ont fait ressortir les difficultés qui accompagnent la mise en route des appareils et leur retour près des navires. Lorsque la mer est calme, ces deux opérations s’effectuent assez facilement; mais dès que la houle apparaît, les vagues recouvrent les flotteurs, atteignent les plans ; l’hélice elle-mêmeles coupe à chaque instant.
- Les résistances ainsi introduites accidentellement au moment du départ retardent la vitesse et, par conséquent,le soulèvement de l’appareil, submergent en partie tous les organes au moment de la descente sur l’eau.
- Une solution élégante consiste à établir des plates-formes spéciales sur le pont des navires; elle ne manque pas d’intérêt et les expériences effectuées en Amérique, notamment, ont montré que les avions peuvent s’en accommoder. Mais il faut bien admettre que le pont des navires de guerre, très encombré par le matériel, se prête difficilement à l’établissement de ces plates-formes qui sont nécessairement de grandes dimensions.
- M. Blériot a pensé qu’il y avait mieux à faire. Depuis plusieurs mois il a mis à l’étude un système nouveau, expérimenté à Bue, et qui paraît, sinon solutionner définitivement le problème, du moins le résoudre dans des conditions particulièrement inté-ressantes. Il a imaginé d’adapter un câble d’acier au flanc du navire, les départs et* les arrivées s’effectuant sur ce câble auquel l’hydro-aéroplane resterait suspendu. Les essais se continuent actuellement sur
- Aéroplane muni de sa fourche.
- un câble d’acier de 20 mm de diamètre et 100 m. de longueur maintenu au moyen de quatre poteaux, deux à chaque extrémité, distants de 20 m. l’un de l’autre, afin que l’avion puisse s’engager sur le câble en --’V passant aisément entre les poteaux de chaque extrémité. Un réseau de haubans maintient solide-ment chaque poteau 'i dans la position verticale. L’accrochage de l’appareil peut s’effectuer à l’ai de de deux dispositifs différents expérimentés tous deux à Bue : par le trapèze et par la fourche. Le second dispositif parait avoir donné des résultats plus satisfaisants que le premier . Le trapèze est très simplement conçu.
- C’est .un rectangle de bois, installé à demeure fixe sur le câble, pourvu d’un cordage de chanvre sur lequel l’avion vient se reposer par l’intermédiaire d’un crochet placé au-dessus du fuselage. Les premiers essais de cet appareillage ont révélé un gros inconvénient. Le trapèze est rencontré par une masse de 500 kg, animée d’une vitesse d’au moins 60 km à l’heure ; il doit donc glisser sur le câble et, presque instantanément, prendre la vitesse de l’appareil. Pour atténuer les effets du choc il faut construire un trapèze aussi léger que possible; mais devenu trop faible, il se casse. De plus, lorsque l’avion, rentré sur le câble, doit repartir, on ne peut lui faire prendre la position de départ qu’en retournant le crochet ou à l’aide d’un dispositif de déclanche-
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- LES HYDROAEROPLANES AU PERCHOIR
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- Le défart du perchoir.
- Aux essais, le système à | ches de la fourche
- ment qui serait trop compliqué.
- Cependant le trapèze possède des qualités ; étant placé à une des extrémités du câble, si raccrochage ne s’effectue pas du premier coup, l’aviateur continue sa route, fait une évolution et revient sur le trapèze une seconde ou une troisième fois si cela est nécessaire, jusqu’à ce que l’accrochage se soit effectué, fourche a paru présenter plus d’avenir parce que l’accrochage et le départ ne donnent lieu à aucune manœuvre spéciale.
- La fourche dont la forme est indiquée par nos photographies, est montée entre deux tôles d’acier A portant le mécanisme d’accrochage et de décrochage. Elle est portée par un assemblage de tubes d’acier surmontant l’aéroplane à l’avant. Cette sorte de pylône s’élève à 1 m. 45 au-dessus du fuselage et la fourche mesure 1 m. d’écartement et 1 m. de hauteur.
- Les deux branches fixes F prolongent le cadre de
- l’évidement M; à leur base, un verrou Y, mobile autour de l’axe 0, ferme l’évidement M, sur une largeur de 5 cm qui est la largeur de frottement sur le câble. Le verrou peut se placer, pendant les manœuvres, dans l’un ou l’autre des logements B ou B' ménagés au-dessus ou au-dessous de son axe dans le bâti.
- de
- ”taccrochage
- corde du levier L loi
- Le retour au perchoir; l’aéroplane lente de s’accrocher au câble.
- Un levier E, articulé en F, porte une petite branche G ; il est actionné par un câble passant sur une poulie fixée à Lune des branches de la fourche. Enfin un ressort de rappel R ramène le levier E dans sa position de repos.
- Lorsque l’aéroplane s’engage sous le câble, le pilote parvient aisément à placer les deux bran-part et d’autre du câble; celui-ci, à un moment donné, atteint le verrou qui cède sous la pression et livre passage au câble qui pénètre alors dans le logement M. Sous l’action du ressort H le verrou tend à remonter et le câble l’aide dans ce mouvement en le prenant par en dessous. Le freinage de l’appareil commence par frottement et il est assez énergique pour imposer l’arrêt sur une course de 25 à 50 mètres.
- Lorsque l’avion doit repartir, la manœuvre est extrêmement simple. Le moteur étant mis en route et l’hélice tirant l’appareil, l’aviateur tire sur la squ’il juge sa vitesse suffisante;
- la petite branche du levier s’efface vers la gauche et le verrou est chassé par le câble qui se dégage. A partir de ce moment l’avion est libre.
- Cet appareillage comporte également une sorte de commutateur automatique coupant le circuit d’allu-
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- 238 L’EAU DU VAL" DE LOIRE A PARIS
- mage du moteur au moment où le verrou se ferme derrière le cable ; le freinage s’effectue instantanément., par la suppression de la force motrice.
- Les essais de l’appareil ont eu lieu sur un avion-école équipé avec un moteur Anzani à 5 cylindres,
- puis avec un moteur à 6 cylindres de 40 CV. Ils se continuent actuellement pour la mise au point du système qui comporte encore quelques petites imperfections, mais se présente cependant avec d’excellentes références pour résoudre le problème que M. Blériot s’est posé. Lucien Fournieb.
- L’EAU DU VAL DE LOIRE A PARIS
- Dans notre n° 2089 du 7 juin 1915, nous avons fait connaître, d’après le mémoire du Dr Henry Thierry, les raisons pour lesquelles il semblait difficile et peu économique d’adopter pour l’alimentation publique de Paris le projet de dérivation d’une partie des eaux du lac Léman.
- Un long.et très remarquable travail vient d’être publié par la Préfecture du département de la Seine sur 1’ « étude des projets d’adduction d’eaux présentés en vue de l’alimentation de Paris » (1). Cet intéressant mémoire a pour auteur M. Frédéric Diéncrt, chef du service de surveillance des eaux d’alimentation de Paris. 11 examine et discute les résultats d’une très laborieuse et très scientifique enquête sur les quatre nouveaux projets présentés à ce sujet :
- 1° Projet Giros et Coucheur, qui voulait capter les eaux souterraines des collines du Perche aux environs de Laigle (Orne) ;
- 2° Projet Gampert et’Santoni, ayant pour but de créer des barrages réservoirs, pour capter des eaux de ruisseaux dans les collines normandes entre Argentan et Alençon ;
- 5° Adduction des eaux du lac Léman ;
- 4° Captage des eaux d’alluvion du val de Loire.
- Les trois premiers projets se trouvent écartés, la Commission des eaux de Paris s’étant prononcée, comme le Préfet de la Seine,, en faveur du projet des eaux du val de Loire. Yoici le résumé de ce projet, présenté par le Préfet au Conseil municipal de Paris :
- « L’idée d’une dérivation des eaux de la nappe souterraine des vais de Loire, à l’amont de Briare, a été suggérée, vers 1860, par M. de Passy, ingénieur. Elle a été indiquée, en 1896 par MM. Yillard. »
- Par délibération du 50 décembre 1911, le Conseil municipal ouvrit un crédit de 100 000 francs pour l’étude de ce projet. '
- ; « Les « vais de Loire », s’étendent entre Briare et Nevers, sur,une longueur de 90 km environ; leur largeur varie de 100 à 5000 m., ils sont formés de sables d’alluvion reposant* sur un terrain compact et dans lesquels l’eau circule en s’épurant. »
- 150 puits'instantanés de 6 cm 1/2 de diamètre et. 11 puits de 80 cm, ont été forés pour pouvoir étudier la qualité des eaux ef l’importance de leur débit. Elles ont été reconnues très pures, ce qui est naturel parce qu’elles traversent-très lentement, à raison de 5 à 10 m. par jour, des couches filtrantes de sable fin. Leur température n’est que de 11 à 12°; elles proviennent, dans une forte proportion (1/10 environ), des coteaux latéraux aux deux rivés du fleuve, et surtout des eaux infiltrées dans le lit même de la Loire. On a calculé que le volume d’eau ainsi’ contenu dans les alluvions est d’au moins 500 000 ÛÜ0 de m3, et que la moyenne générale du débit ^ •. ....
- 1, In-i0/' 482 pages et planches. Paris^ Impr. municipale, 1915.' A
- de la Loire est de 51 700 000 m5 par jour. Assurément, ce dernier chiffre n’est pas atteint pendant les eaux basses de l’été; aussi le projet prévoit-il « l’établissement de deux barrages de retenue des crues sur la haute Loire : l’un au-dessous de Roanne, au Saut-du-Pcrron, pourrait retenir environ 158 milliqns de m3; l’autre, un peu en amont, dans la vallée d’Aix, en pourrait retenir environ 40.-Ces 198 millions cle m3 seraient suffisants pour restituer à la Loire, et au delà, l’eau qui serait prise par les puisages dans la nappe souterraine pendant la saison d’été. )). .
- Grâce à ces barrages, la Ville de Paris, qui ne prendrait qu’un million de m3 par jour dans les alluvions, pourrait restituer au fleuve 2 millions de m3 par jour, ce qui contribuerait à résoudre le problème depuis si longtemps’ à l’élude de la navigabilité de la Loire.
- 2 ou 500 puits de captage prélèveraient l’eau des alluvions au moyen de pompes électriques. Toutes les précautions seront prises pour les mettre à l’abri des causes de contamination, notamment des soutirages trop intenses qui amèneraient trop rapidement l’eau polluée du fleuve même. L’aqueduc à établir depuis Briare jusqu’à Bagneux aurait 171 km de longueur, dont 120 km en tranchée ou en relief, 57 en souterrain et 14 en siphon. La dépense est évaluée à 500 millions, plus 100 millions de travaux accessoires.
- Ce projet ferait plus que tripler la disponibilité d’eau potable actuelle de Paris. En effet, les sources de la Dhuys, de la Yanne, de l’Avre et du Lunain fournissent un débit maximum de 525 000 m3 par jour, qui peut descendre à 260 000 m3 pendant les périodes sèches. Les filtres à sable de la Seine à Ivry et l’usine d’ozomsation de la Marne à Saint-Maur donnent 200 000 m3.
- Or, les services publics et l’industrie réclament 7 à 800 000 m3. La consommation d’eau potable pendant les chaleurs a atteint jusque 470 000. m3. C’est pourquoi, en 1911, quand Paris n’avait que 560 000 m3 en tout, on fut obligé de faire l’appoint avec de l’eau de Marne stérilisée par le procédé de fortune et très délicat à employer de l’hypochlorite de soude. Mais l’eau stérilisée de Séinc et de Marne manquera toujours de fraîcheur en été.
- M. Colmet Daâge, directeur du service des Eaux, a calculé que, d’après la progression de consommation constatée depuis 1895, Paris pourrait réclamer un maximum d’eau potable égal à 678 000 m3 par jour en 1925, et à 1 206 000 m3 en 1940. C’est pourquoi la dérivation de 1 000 000 de m3 est demandée au nouveau projet, de façon à pouvoir faire face aux besoins croissants d’une longue période d’années.
- En 1911, on a décidé la dérivation additionnelle des eaux de sources des environs de Provins, petit appoint de 50 000 à 75 000 m3 par jour, pjour une dépense de 40 000 000. | " ; --
- L’ëtüflS clé MM’. ‘ Diënërt èt" E trillàrd,; dans le mémoire de la Préfecture, fournit les résultats d’un travail consi-
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- 41e ANNÉE. — N° 2102.
- 6 SEPTEMBRE 1913.
- LE BIPLAN DUNNE
- Ce nouveau biplan, inventé en Angleterre, vient de faire une entrée sensationnelle en France sous la conduite du commandant Félix. Le lieutenant Dunne poursuivait les études de son appareil avec le désir de le voir adopter par le War Office qui s’intéressa
- L’appareil étant construit, le commandant Félix fut chargé de l’amener en France par la voie des airs, cette randonnée constituant l’épreuve de réception. Le mauvais temps imposa à l’aviateur plusieurs atterrissages particulièrement
- pendant plusieurs années à cette construction originale. Puis, brusquement, l’armée anglaise crut devoir retirer à l’inventeur la protection quasi offi-
- v
- pénibles, sur des sols quelconques, mais qui démontrèrent nettement les qualités de l’appareil.
- Ce biplan se présente sous une forme toute nou-
- velle qu’elle lui avait tout d’abord assurée. Le lieutenant Dunne n’en continua pas moins ses essais, et, en 1912, l’appareil définitif était prêt à entrer en expériences. Elles eurent lieu dans la plaine de Salisbury et l’inventeur, définitivement abandonné par le War Office, s’adressa aux établissements Nieuport qui entrèrent en pourparlers avec lui.
- 41e année. — 2e semestre.
- velle. Ses deux ailes ne sont pas placées dans le prolongement l’une de l’autre; elles forment un angle assez ouvert lui donnant en plan l’aspect d’un Y. Vues de face les deux paires d’ailes forment chacune un Y renversé. L’appareil ne comporte ni queue, ni stabilisateur à l’avant, ni gouvernail de direction. Seuls deux ailerons, terminant les plans, permettent
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- 242 LE NOUVEAU CANON A BOMBES DES USINES KRUPP
- d’effectuer toutes les manœuvres à l’aide de deux leviers. Pour s’élever, le pilote tire sur les leviers; pour descendre, il les pousse, et pour virer il les actionne en sens contraire. Deux roues montées sur un double triangle constituent le train d’atterrissage élastique dans tous les sens. Le commandant Félix assure que la conduite est facile et que, avec un seul levier elle deviendrait enfantine. Les leviers
- sont bloqués automatiquement dès que l’aviateur les abandonne. Le commandant Félix a pu ainsi exécuter des vols en se croisant les bras ; il lui suffisait de rectifier la direction de temps à autre. La vitesse serait de 90 km à l’heure. Cet appareil, convenablement mis au point par les ingénieurs des établissements Nieuport, donnera certainement d’excellents résultats. IL Doncières.
- LE NOUVEAU CANON A BOMBES DES USINES KRUPP
- Si la maison Krupp n’a pas encore réussi à doter son artillerie de tous les perfectionnements de nos canons à tir rapide, on aurait tort de croire qu’elle s’en tient au type traditionnel qui lui a valu des succès incontestables vers la fin du xixe siècle. Tout au contraire, ses ingénieurs sont sans cesse à la recherche de nouveaux engins de destruction.
- Parmi les nombreuses tentatives des dernières années pour entrer dans des voies nouvelles, il en est une qui présente un intérêt particulier, parce qu’elle a passé du domaine théorique dans celui de la pratique-
- Nous voulons parler du nouveau canon à bombes (*) dont La Nature signalait, il y a un peu plus de deux ans, la première apparition (10 septembre 1910) et qui, perfectionné selon les données de l’expérience, n’apas tardé à réaliser les espéràncés de ses inventeurs.
- Par sa forme extérieure et par la façon dont on le charge, le nouvel engin est absolument différent de tous les canons actuellement en usage.
- Jusqu’à présent, il nous semblait que, pour acquérir son maximum de force utile sous la poussée des gaz dégagés par la poudre, le boulet devait être introduit à l’intérieur du canon proprement dit. Mais cette manière de procéder offre un grand inconvénient : il faut, ou bien réduire considérablement le diamètre du boulet ou de la bombe pour lui permettre de traverser le canon, ou bien agrandir démesurément le diamètre intérieur de celui-ci. Dans le premier cas, il est impossible de faire entrer dans le projectile toutes les substances destructives que les ingénieurs contemporains voudraient y mettre ; dans le second, le poids de la pièce avec ses accessoires augmente dans des proportions telles, qu’elle perd la mobilité indispensable pour l’attaque.
- Et voici que, il y a exactement deux ans et demi, un jeune ingénieur de la maison Krupp se demanda si l’on ne pouvait abandonner précisément Je point de départ du dilemme précédent.' Il eutTidée que, peut-être, il n’était pas absolument nécessaire de faire pénétrer le boulet ou la bombe à l’intérieur du canon. Après avoir laissé mûrir son idée, il fit part de sa découverte à ses collègues et à ses chefs
- t. Nous employons l’expression de canon à bombes pour traduire exactement le mot allemand Bombenkanone, quoique, en français, on puisse être tenté de préférer le,mot d’obusier ou de mortier. En réalité, aucun terme actuellement usité ne convient parfaitement pour désigner le nouvel engin.
- qui, tout d’abord, restèrent assez sceptiques en face d’une proposition qui était opposée aux idées généralement reçues.
- Cependant, par acquit de conscience, des essais préliminaires furent autorisés. Les expériences ne réussirent pas du premier coup, mais on vit bientôt que la conception nouvelle avait des chances sérieuses d’être pratiquement réalisée. Voici quel est le principe de la récente découverte et comment fonctionne le nouvel engin. La pièce se compose d’un support métallique ressemblant de loin à un immense crapaud accroupi sur le sol. (Yoy. fig. 2). Elle est relativemennt légère, facile à transporter et à fixer solidement par la base sur le liane d’une colline, au sommet d’un plateau ou au fond d’une tranchée. On " peut " aussifacilement la dissimuler parmi les ouvrages de défense d’un fort moderne ou d’une ville fortifiée. Elle pourra donc être utilisée aussi bien pour l’attaque que pour la défense. Le canon proprément dit sort de la pièce parle haut; plus ou moins incliné du côté.le moins élevé de l’engin, il dépasse l’affût d’une longueur à peu près égale à celle de celui-ci. Un support en métal, muni d’une crémaillère, qui rentre plus ou moins dans l’engin, permet de relever ou d’abaisser le canon, selon les besoins du tir.
- Deux roues extérieures, placées sur le devant, l’une à droite, l’autre à gauche de la pièce, permettent de faire jouer la crémaillère avec un minimum d’effort.
- L’engin est fixé à un plateau métallique, assez long et assez large pour lui donner une stabilité suffisante. Aux quatre coins de ce plateau sont rivés des anneaux très solides, qui permettent, soit de soulever l’engin pour le déplacer, soit d’en assurer la stabilité contre le sol. La partie inférieure et la culasse sont tout entières à l’intérieur de l’engin, et cette dernière, qui arrive jusque tout près du plateau, est facilement accessible par la partie arrière de la pièce."La culasse et la volée (bouche) du canon n’ont qu’un diamètre fort restreint. Mais la bombe est énorme (fig. 3). Au lieu d’être introduite à l'intérieur du canon, elle se place extérieurement, à l’ouverture de la bouche. Elle est légèrement fixée à une tige métallique assez longue (Voy. fig. 5), qui plonge à l’intérieur du canon dans lequel elle pénètre à frottement dur. C’est donc la tige de métal, qui subira directement la poussée des gaz et qui communiquera son
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- LE NOUVEAU CANON A BOMBES DES USINES KRUPP —243
- mouvement au projectile Dès que l’explosion a été provoquée par le servant, la tige et la bombe s’échappent comme un boulet ordinaire.
- Par suite d’une disposition spéciale, la tige se détache de la bombe au bout de quelques instants ; devenue inutile, elle tombe sur le sol, tandis que le projectile continue sa course aérienne sans l’appendice qui lui a communiqué son mouvement et qui ne ferait plus que l’entraver.
- De cette manière, il devient possible de lancer une bombe de très grande dimension au moyen d’un canon de calibre très réduit et extrêmement mobile. Les ingénieurs de la maison Krupp en ont profité pour rendre la bombe effroyablement meurtrière. La composition exacte de la matière explosible est un secret. Mais il parait qu’on a essayé plusieurs combinaisons dégageant des gaz délétères et asphyxiants. Dans ce domaine, les chimistes n’ont que l’embarras du choix, et chacun sait combien les « ingénieurs-chimistes » allemands sont compétents.
- Ce qui est certain, c’est que, lorsque la bombe fait explosion, les trouées produites dans les rangs ennemis par les innombrables fragments métalliques sont.peu de chose par rapport aux autres dégâts. La poussée de l’air est telle que tout est renversé ou réduit en miettes dans un rayon considérable. Les gaz asphyxiants et les vapeurs délétères qui se dégagent des débris de la bombe, provoquent la mort de tout être vivant à une assez grande distance de l’explosion.
- Au point de vue stratégique, la valeur du nouvel engin réside donc non seulement dans la facilité de son déplacement, mais surtout dans la. puissance destructive de son projectile.
- Le grand état-major allemand compte s’en servir principalement pour les sièges de forteresses, car ses dimensions relativement restreintes permettent de le pousser facilement dans les tranchées creusées rapidement par les assiégeants.
- Mais il semble que l’engin pourra bientôt être utilisé dans d’autres circonstances. Car, après l’avoir tout d’abord fixé sur une sorte de soubassement métallique, on est arrivé à le placer sur roues exactement comme un canon ordinaire, ce qui permet de le faire arriver très rapidement aux endroits d’où l’on veut foudroyer l’ennemi (lig. 1). Au besoin, on le fera traîner par des mulets.
- Jusqu’à présent, la portée des projectiles est relativement faible. Dans les premières expériences faites au moyen de bombes chargées, elle ne dépassait guère 500 mètres.
- Depuis lors, on a réalisé des progrès sensibles; mais le secret, très compréhensible du reste, qui plane sur les dernières expériences, ne me permet pas .-d’indiquer, d’une façon précise, dans quelle mesure cette portée a été augmentée et quelles sont les. limites actuelles du tir utile.
- Quant à la question de savoir à quelle puissance ce nouveau matériel est destiné, il n’est pas douteux que ce soit tout d’abord à la Prusse et aux autres Etats confédérés. Le mystère dont on entoure la
- fabrication des nouveaux engins et les difficultés qu’on rencontre quand on veut se procurer des renseignements à leur sujet, en seraient une preuve au besoin.
- Sans doute, les Conférences dites de la Paix, qui se sont réunies à La Haye et à Genève en 1899>, 1906 et 1907, et auxquelles l’Allemagne a pris part comme la plupart des autres nations civilisées, ont interdit les projectiles répandant des gaz asphyxiants ou délétères (*). Ces bombes ont paru aussi contraires aux lois de l’humanité que les balles expansives que l’humour britannique a baptisées de « balles à nez mou » (soft nosecl) et qui sont plus connues sous le nom de balles Dum-Dum, du nom d’un arsenal situé aux Indes anglaises, non loin de Calcutta, et où elles ont été fabriquées pour la première fois.
- Mais, ce qu’on ne sait pas assez, c’est que les Allemands ont fait introduire dans la convention de La .Haye (1899) une clause restrictive d’une importance capitale : le règlement adopté après des discussions assez confuses porte textuellement que ce qui est interdit, ce sont les projectiles ayant pour rut unique de répandre des gaz asphyxia7its ou délétères (article 22, second paragraphe sur leS projectiles prohibés ; le premier concerne les projectiles et explosifs lancés du haut de ballons, le troisième et dernier, les « balles s’épanouissant dans le corps humain »).
- Il suffira donc que les bombes lancées par le nouvel engin n’aient pas uniquement pour but de répandre des gaz délétères ou asphyxiants, pour que les officiers allemands se considèrent comme parfaitement autorisés à les utiliser et pour que leur emploi soit justifié après coup par le grand état-major prussien, au cas où il soulèverait quelque objection de la part d’autres puissances.
- Si, dans les guerres futures, on semble devoir renoncer de plus en plus aux cruautés inutiles, il faut bien nous résoudre à ne pas trop compter sur les prescriptions humanitaires des Conférences de la paix dans les cas fort nombreux où ces conventions pourraient porter atteinte aux opérations militaires proprement dites.
- En réalité, les différentes nations représentées aux derniers Congrès de la paix n’ont guère réussi à se mettre d’accord que pour la suppression des cruautés dont les stratèges pouvaient se passer sans grand dommage pour la marche en avant ou pour la résistance. Je suis bien convaincu que, si l’Allemagne a accepté l’interdiction des balles expansives ou déformables, c’est parce qu’elles sont moins propres que les autres à traverser les retranchements et, en général, les corps durs. Par conséquent, l’armée qui s’en servirait contreum adversaire civilisé et muni des moyens d’attaque et de défense modernes, serait dans un état d’infériorité évidente. Il n’y avait donc pas grand mérite à y renoncer dans les guerres européennes.
- En réalité, l’idée qui paraît avoir prédominé dans
- 1. Voir le récent ouvrage de M. A. Mêiugkhac. Le Droit de la guerre terrestre, Paris, 1912, p. 253, sq., qui lait aulo= rite eu matière de droit international.
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- LE NOUVEAU CANON A BOMBES DES USINES KRUPP
- les Conférences de La Haye et sur laquelle les représentants des puissances ont insisté à plusieurs reprises, a été quil fallait laisser une grande latitude aux belligérants pour les inventions destructives futures et tout particulièrement pour le perfectionnement des poudres et des explosifs, ainsi que pour la manière de lancer les projectiles.
- Ce qui me frappe surtout, c’est que les instruc-
- tireurs sans uniformes, enrôlements de soldats non civilisés, etc.jj1).
- Il y a plus. Ces instructions, que nous pouvons considérer comme le catéchisme militaire des officiers allemands, puisqu’elles émanent de leurs chefs suprêmes en temps de guerre, évitent le plus souvent de parler des conventions internationales de 1899, que le représentant de l’Empire allemand a
- lions des officiers allemands, qui ont paru en 1902, sous le titre de Kriegsgebrauch im Lcindkrieg (Usage de la guerre dans la lutte sur terre), et qui ont été publiées par la Section historique du grand état-major allemand, passent absolument sous silence l’interdiction delà convention de La Haye relative aux gaz asphyxiants ou délétères, tandis qu’elles insistent beaucoup sur d’autres moyens de défense qu’elles considèrent comme prohibés (francs-
- 1. Il n échappera à personne que ce que les Allemands voudraient supprimer comme contraire aux lois de la guerre, c’est
- 2. Le canon à bombes La bombe et la barre métallique.
- cependant signées comme le nôtre, si bien que, en cas de guerre, tout adversaire de l’Allemagne un peu averti devra se demander avec angoisse dans quelle mesure les officiers de ce pays se proposent de les observer.
- L’Etat-Major allemand va même jusqivà affirmer (p. 6 des Instructions) que le droit de la guerre n’est pas une loi écrite mise en vigueur par des « traités internationaux » ; et ces instructions ajoutent que « l’observation de ces lois n’est garantie
- précisément cc qui leur manque et pourrait donner des avantages importants à leurs adversaires éventuels (troupes noires, etc.).
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- par aucune sanction autre que la crainte des représailles » (1).
- Étant donnée cette tendance des chefs de l’armée allemande à faire du code de la guerre une sorte de loi morale, n’ayant pour les combattants qu’une valeur obligatoire très relative, il serait dangereux de placer une confiance illimitée dans les règlements prohibitifs de La Haye et de Genève, et de croire que
- les généraux prussiens hésiteraient un instant à utiliser des bombes asphyxiantes, même dans les cas où elles devraient tuer un grand nombre d’habitants pacifiques.
- Les officiers prussiens se demanderont si tel ou tel engin peut leur assurer la victoire, avant de rechercher s’il est ou non conforme aux prescriptions des Conférences de la paix. Hexri Schoex.
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- C’est sous ce titre (Across Australia) que les éditeurs londoniens bien connus, MM. Macmillan et C°, viennent de faire paraître une œuvre magistrale due à deux savants qui ont traversé le vaste continent australien du sud au nord,
- M. Baldwin Spencer, professeur à l’Université de Melbourne, et M. F. J. Gillen, attaché comme fonctionnaire à l’œuvre de protection des aborigènes. Une première constatation suffirait à montrer l’intérêt ethnographique qui s’attache à l’ouvrage : ses auteurs ont vécu longtemps parmi jes indigènes, s’en sont fait aimer, sont devenus membres de celle de leurs tribus, les Arun-tas, qui défend le plus jalousement ses secrets contre la curiosité des blancs.
- Leurs observations, prises sur le vif, et complétées par une admirable série de photographies, forment un ensemble de documents inédits de la plus haute valeur; elles nous transportent en plein âge de la pierre au sein de races qui ont prolongé jusqu’à nous
- 1. Voir la belle étude de M. A. Mémgnhac, sur Les Théories du grand état-major allemand sur les lois de la guerre continentale, dans la Revue générale de Droit international 'public, 1907, p. 225.
- Différents types de la tribu des Arunlas.
- la primitive humanité, sans jamais avoir subi le contact ou l’influence de races supérieures. Le centre
- de l’Australie,
- , - . r —qui ne fut tra-
- versé pour la première fois qu’en 1862, par Mac Douall Stuart, est demeuré pratiquement impénétrable, et nombreux sont encore les indigènes qui n’ontjamaisaper-çu le visage d’un blanc.
- Il est difficile d’analyser en un article les cinq cerits pages d’un ouvrage aussi documenté. Nous nous contenterons donc d’emprunter à MM. Spencer et Gillen quelques-uns de leurs tableaux écrits d’une plume alerte et colorée, et de résumer ceux de leurs chapitres qu’ils ont consacrés aux cérémonies secrètes des aborigènes.
- Quand une sécheresse prolongée ne vient pas compliquer l’existence d’un Arunta en supprimant la récolte de fruits et de graines sauvages, et en décimant par la famine des bandes de kangourous et d’émeus, sa vie journalière pourrait servir de modèle à un poète pour une reconstitution de l’âge d’or : c’est le farniente de l’homme primitif que ne trouble guère l’angoisse du lendemain. Tandis que les femmes et les enfants chassent dans les environs du camp les rats, les lézards, les couleuvres et les
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- grenouilles, qui composent le menu coutumier, ou qu’ils recueillent des graines de graminées qui, écrasées entre deux pierres, serviront à la confection d’épaisses galettes, les hommes flânent de hutte en hutte, réparent leurs vieilles armes ou en fabriquent de nouvelles.
- De temps en temps, leur appétit réclame des repas plus plantureux, et ils se décident alors à partir à la chasse. La poursuite d’un kangourou ou d’un émeu fait diversion à leur oisiveté, et, rentrés au camp, ils reprennent leur « train-train » habituel, sauf si l’heure est venue d’initier de jeunes hommes aux mystères de la tribu ou de célébrer une de ces fêtes religieuses (corrobborés) qui jouent, un rôle si important dans l’existence des Australiens.
- Fréquemment, ils éprouvent le besoin d’aller rendre visite à des camps voisins, qualificatif trompeur, puisque les plus rapprochés sont distants d’une centaine de kilomètres. Pour lointain qu’il soit, le voyage n’en traîne pas de préparatifs exagérés, bien que toute la famille, y compris les plus jeunes enfants, soit delà partie. Le père prend les devants en emportant ses armes; la mère suit, un bébé à califourchon sur sa hanche, une auge de bois en équilibre sur sa tête, et, dans sa main libre, un bâton à déterrer les racines; jeunes garçons et jeunes filles forment l’arrière-garde.
- Dans les deux minutes qui suivent la décision du chef de campement, tout ce monde est en route, abandonnant les huttes à la garde des bons génies. Mais un prompt départ ne signifie pas ici un rapide voyage! C’est comme à pas comptés, et en flânant du matin au soir, que la caravane s’achemine vers le but, sauf si la guerre sévit ou menace dans la région ; dans ce cas, elle voyagera avec une rapidité incroyable. En temps normal, si elle rencontre une source et un terrain abondant en fruits mûrs et en racines comestibles, elle s’y arrête pendant des journées et des semaines entières avant de se remettre en route. Le temps compte pour peu chez les races primitives. $
- Dès qu’une bande pénètre dans le territoire def chasse d’une autre bande, il lui faut observer les règles d’une étiquette sévère, si elle ne veut pas être traitée en ennemie. Une après-midi, alors que les auteurs séjournaient depuis plusieurs semaines dans un important campement d’Àruntas, le bruit courut que des étrangers en armes s’approchaient. Immédiatement, tous les hommes, et les femmes avec eux, se mirent sur le qui-vive.
- Les visiteurs, au nombre d’une trentaine de guerriers, tous armés de javelots et de boomerangs, s’avancèrent jusqu’à 700. ou 800 mètres du camp, et s’assirent paisiblement sur leurs talons. Nus comme des vers — selon la coutume des Aruntas, hommes et femmes — ils portaient, piqués dans leurs cheveux épais, de curieux bâtonnets appelés inkultas. Ce sont là des emblèmes inquiétants, car le guerrier qui les exhibe indique par là ses intentions meurtrières. Mais, heureusement, le
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- bluff n’esl pas l’apanage exclusif des civilisés!
- Durant une demi-heure, les guerriers du camp feignirent d’ignorer la présence des étrangers, tout en préparant leurs armes. Puis deux vieillards s’avancèrent vers ces derniers, s’accroupirent sur le sable en face d’eux, et les invitèrent à continuer leur chemin. Formant aussitôt le carré, les visiteurs, brandissant leurs longues lances, s’avançaient à la course, en levant le genou aussi haut que possible, geste ordonné par l’étiquette. Ils se heurtaient bientôt à un groupe de vieilles femmes, qui exécutaient une danse grotesque en poussant des cris perçants; mais, sans s’arrêter pour répondre à leur accueil, ils continuaient leur course.
- Trois hommes apparaissaient soudain au sommet d’un monticule et agitaient frénétiquement leurs armes, avec un air de signifier aux visiteurs qu’ils étaient prêts à combattre, en cas de besoin. Parvenus à l’entrée de l’esplanade servant aux danses et cérémonies, les étrangers étaient rejoints par une bande de guerriers armés, et les deux bandes, formant une colonne à quatre de front, commençaient à tourner autour de l’esplanade en agitant leurs lances et en exécutant le cérémonial mouvement du genou haut levé.
- Puis les deux bandes se séparèrent et, tandis -que toute la population du camp, y compris les enfants, se réunissait sur l’esplanade, le chef des visiteurs, au milieu d’un profond silence, passait dans leurs rangs et leur enlevait les bâtonnets curieusement sculptés piqués dans leur chevelure (certains en portaient jusqu’à quatre), pour les offrir solennellement au chef du camp : témoignage du caractère pacifique de la visite. Ces symboles de guerre étaient aussitôt jetés sur un brasier.
- Mais les Australiens se croiraient déshonorés en cédant dès le premier abord à des sentiments d’amitié ! Une rencontre entre deux bandes ne saurait s’effectuer sans quelques querelles et quelques horions! En vertu de ce principe, trois jeunes gens ' armés se postaient sur une roche et interpellaient violemment un des visiteurs, lui reprochant de n’avoir pas montré assez de chagrin à la mort d’un de ses nombreux beaux-pères, dont ils étaient eux aussi les gendres.
- Ils bondissaient vers lui, l’insultaient, et, brusquement, lui lançaient leurs boomerangs. Il parait habilement les coups de ces armes capricieuses, lançait son boomerang sur ses ennemis et, se précipitant vers eux, saisissait le plus âgé à pleins bras. Accroupis sur le sable, les deux hommes cherchaient à se renverser. Mais, cédant aux remords, l’accusé annonçait à haute voix qu’il était prêt à se taillader l’épaule jusqu’à l’os, et son adversaire le suppliait de ne pas se blesser trop grièvement. Enfin, après un long échange de compliments, l’accusé se coupait légèrement à l’épaule avec la pointe d’un, silex,, et ses trois accusateurs le proclamaient le plus affectionné des gendres.
- Deux autres hommes s’entendaient reprocher leur
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- manque d’égards envers leurs beaux-pères. Après une pause, un homme du camp se dressait soudain, accusait un des visiteurs d’avoir tué son frère plusieurs années auparavant, et le provoquait en duel. Successivement, et avec la rapidité de l’éclair, il lui lançait trois boomerangs. L’accusé parait habilement les deux premiers; mais le troisième mettait en pièces le bouclier et infligeait à l’homme une horrible blessure sur le devant de l’épaule. Les anciens intervenaient, et le duel prenait fin.
- D’autres accusations étaient formulées, suivies d’autant de duels. Bientôt, les hommes du môme camp s’accusaient des crimes les plus atroces, et, durant deux heures, tous ces braves gens parurent prêts à s’éventrer et à s’égorger. Quand un pacifiste cherchait à réconcilier les parties, celles-ci s’unissaient pour lui reprocher d’avoir fait mourir père et mère à petit feu. Naturellement, ces accusations ne reposaient sur rien; mais les accusés ne tentaient pas de s’innocenter : on les eût traités de poltrons ! Enfin, vers le soir, les deux bandes se séparèrent, et campèrent chacune de leur côté. La querelle reprit le lendemain, mais avec moins d’âpreté. Et, le jour suivant, accusateurs et accusés fraternisèrent, et des danses solennelles cimentèrent leurs serments d’amitié.
- Les Australiens aiment à célébrer fréquemment des fêtes religieuses. Durant une expédition précédente (1896), les auteurs assistèrent à une fête mystique qui se prolongea de la mi-septembre à la mi-janvier, soit pendant quatre mois. Avant de parler de ces cérémonies, rappelons que la religion des indigènes se limite au culte des ancêtres. Chaque tribu, chaque famille, chaque individu, honore un animal ou un objet (pierres, arbres, etc.) dont il ou elle descend. Ces ancêtres sont matérialisés par des objets magiques qui jouent un rôle de très haute importance dans l’existence de la peuplade ou dans la vie de l’individu : ce sont les tchouringas, petites tablettes de pierre ou de bois, ornées de dessins hiéroglyphiques et qui, lorsqu’on les fait tournoyer rapidement au bout d’une cordelette en cheveux humains, produisent une sorte de mugissement.
- Seuls, les hommes initiés aux secrets de la tribu peuvent contempler ces objets sacrés, qui restent normalement cachés au fond d’une caverne. Quand une peuplade a décidé de célébrer une grande fête totémique, appelée Engvourci, elle confie plusieurs de ces tchouringas à des messagers que leur possession rend inviolables, et qui vont inviter les peuplades voisines. . Ces invitations ne sont adressées qu’après une saison propice, quand les buissons sont couverts d’une abondante récolte. .
- Les peuplades invitées arrivent les unes après les autres, parfois à des semaines d’intervalle; toutes apportent leurs tchouringas, qu’elles déposent dans des huttes spécialement construites, loin des regards profanes. Un vieillard, désigné^ comme maître. .des cérémonies, reçoit des pouvoirs illimités : ses. ordres sont obéis sans discussion.. En. attendant l’arrivée
- des derniers invités, les hommes présents célèbrent des corrobborés, danses et pantomimes qui n’ont rien de secret. Puis Yengvoura proprement dit commence.
- Cette fête qui, selon le nombre des participants, peut durer plusieurs mois, est constituée par une longue série de cérémonies totémiques dont nous ne décrirons que les plus curieuses. Chacune de ces cérémonies est la propriété d’un homme, qui en hérita de son père, ou d’un oncle mort sans enfant, et que lui seul a le droit d’accomplir. Ce privilège devient pour lui une source de profits; plusieurs jeunes gens, qui attendent encore leur initiation aux mystères de la tribu, sont attachés à son service durant toute la durée des fêtes, et ils sont tenus de pourvoir à sa subsistance, sans avoir eux-mêmes le droit de goûter au gibier que leurs boomerangs ont abattu. Si la faim les portait à violer cette règle, les mauvais esprits les en puniraient sévèrement.
- Les préliminaires de ces cérémonies totémiques sont extraordinairement compliqués, en raison des déguisements et accessoires que chaque acteur doit préparer séance tenante, selon son totem ancestral, dès que le maître des cérémonies lui annonce qu’il devra entrer en scène à tel moment de la journée ou de la nuit. A titre d’exemple, prenons le cas d’un homme dont le totem est l’émeu.
- Dès qu’il apprend que son tour va venir, il réunit quelques parents et les entraîne entre des roches, à l’abri des regards profanes, mais dans le voisinage de la hutte où furent déposés les tchouringas de la famille. Il se hâte de défaire le petit paquet apporté de son lointain village, et qui contient de l’ocre rouge et jaune, un morceau de gypse, un fragment de minerai de manganèse qui, frotté sur la peau, la colore en gris-perle, et un jabot de faucon, dans lequel fut empilée une quantité de duvet.
- Tandis que ses assistants psalmodient un refrain en l’honneur de l’ancêtre totémique, de l’émeu, il se pique une veine, et trace sur son corps, avec le sang obtenu, de longues raies symétriques. Sur ce sang coagulé qui fait office décollé, il répand le fin duvet, et les lignes se détachent alors en blanc éclatant sur sa peau noire. Ceux de ses parents qui veulent lui faire honneur se piquent aux veines du poignet pour augmenter sa provision de sérum et embellir ses décorations. Quand il s’est frotté différentes parties du corps avec ses terres colorées, les assistants l’aident à construire le casque monumental qui a la prétention de représenter le long cou et la petite tête de l’autruche australienne. Ils obtiennent un résultat assez satisfaisant en tressant de fines baguettes et des tiges d’herbacées, consolidées par un enchevêtrement de cheveux, dont ils emportent toujours ample provision, et ils .décorent cet échafaudage avec du duvet grisâtre, de la couleur de l’émeu, duvet que renroülemènt de cheveux maintient en place. ,. .......... .............
- Ces préparatifs ont duré deux ou trois heures, alors que le rôle de l’écteur sera terminé eû quelques
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- minutes ! Délégués par le maître des cérémonies, trois jeunes gens vont le chercher dans sa cachette, et, après quelques simagrées qu’il serait trop long de décrire, le- précèdent vers l’esplanade aux céré-
- l’élrangc et cruelle initiation que subissent les jeunes gens, cérémonie qui est comme ,1e baisser de rideau de l’engvoura. De retour de la chasse, ces derniers, qui s’étaient munis d’énormes bottes de
- monies, en faisant tournoyer au bout de tresses en cheveux de mugissantes.tchouringas. Des massifs ’de buissons protègent cette éclaircie des regards des non initiés et des femmes. Conduit processionnelle-ment,: l’homme autruche prend place au centre d’un, cercle de guerriers dont les totems sont apparentés au sien et, tandis qu’ils tournent en courant, il imite les attitudes de l’émeu, sautille, se tord, tremble de tous ses membres.
- Cela dure trois ou quatre minutes.
- Deux hommes viennent alors s’asseoir l’un devant lui, l’autre derrière, et lui tendent les bras, comme pour le supplier de ne pas gaspiller davantage ses forces en cherchant à imiter l’ancêtre commun. Il cesse aussitôt de s’agiter, et la cérémonie prend fin.
- Nous écourterons, bien qu’à regret, le récit de
- feuillage, étaient conduits par trois vieillards vers le camp des femmes, qui les poursuivaient en leur jetant des poignées d’herbes enflammées. Plusieurs en eurent la peau roussie, mais la plupart se défendirent efficacement à l’aide de leurs bottes de feuillage. Ce préliminaire se répéta quatre, soirs de suite. Le cinquième jour, pendant que les jeunes gens étaient à la chasse, le maitre de cérémonies, assisté par des anciens, préparait un objet sacré, fait de deux tchouringas d e bois longues de 1 mètre maintenues l’iine contre l’autre par une épaisse couche de cheveux dissimulée sous une couche de duvet. L’objet s’appelle un ambilyerikirra, mot qui, dans la langue courante, désigne la chair d’un jeune enfant.
- A leur retour de leur expédition de chasse, les
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- jeunes gens s’étendirent tout de leur long sur le sol, la tête appuyée sur un banc de sable, le parra. Le maître des cérémonies et ses deux assistants s’accroupirent en face d’eux, et tous restèrent immobiles et silencieux durant au moins 2 heures. Quand la nuit fut bien noire, des hommes allumèrent de nombreux petits foyers, autour desquels ils disposèrent une quantité de baguettes longues de 60 centimètres environ, et dont une des extrémités était placée dans le feu. Sur un signal du maître, les jeunes gens se dressaient soudain, se partageaient les baguettes enflammées, et partaient pour le camp des femmes, .sur lesquelles ils lançaient les
- et ses assistants le secondaient, de leurs mains nouées à ses poignets. Durant ces 8 heures, les trois hommes ne changèrent pas de position, non plus que les jeunes gens, qui, étendus sur le sable, conservaient une immobilité rigide. Tous gardèrent un silence absolu, que troublaient seules les litanies de plusieurs vieillards chargés de surveiller les jeunes gens.
- Au matin, après cette longue épreuve d’endurance, les acteurs et les figurants de cette étrange scène purent enfin étirer leurs membres ankylosés: D’autres cérémonies prenaient place à l’occasion du transport de Yambilyeri-kirra, qu’il convenait de
- Costume représentant un émeu,.
- Chef dirigeant un « corrobboré », danse mystique. Cérémonies totémiques.
- Costume représentant un buisson en fleurs.
- baguettes; celaient comme des centaines de fusées qui illuminaient pour un instant la nuit, au milieu des hurlements des hommes et des cris aigus des femmes.
- Les jeunes gens rebroussaient chemin vers l’esplanade, où le maître des cérémonies était resté accroupi en tenant à deux mains Yambilyerikirra, secondé par ses deux assistants qui, d’une main, lui soutenaient les avant-bras. Dès que les néophytes se furent de nouveau étendus sur le sahle, les trois hommes, accroupis sur leurs talons, commencèrent un manège qui se prolongea jusqu’aux premières lueurs de l’aurore, soit pendant 8 heures, et sans interruption, sauf de très rares pauses de 20 à 30 secondes : l’homme qui tenait à deux mains le lourd symbole l'élevait lentement, le laissait retomber de même, en un mouvement d’automate,
- rapporter dans la hutte aux objets sacrés sans l’exposer en route aux regards des femmes. Puis la fête était interrompue pendant 24 heures, et les hommes allaient reposer dans les huttes leurs corps exténués et transis de froid.
- Le lendemain matin, des hommes rapportaient du fond d’un ravin un poteau sacré, le kaouaoua, long de 7 m., large de 25 cm, qu’un homme barbouillait entièrement de sang en s’ouvrant une veine. Avant d’être planté en terre, le pilier était décoré de plumes et d’ossements de façon à présenter une silhouette humaine. Pendant ce temps, les jeunes gens, qui avaient passé la nuit dans la brousse, près d’un trou d’eau, étaient conduits solennellement par les anciens vers uqe fosse large de 1 m., où brûlait un grand feu de bois. Ils le recouvraient de feuillages verts et conviaient les
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- néophytes à sc coucher sur ces feuillages par équipes successives de cinq à six hommes. Tous durent rester ainsi 5 minutes au-dessus du feu, dans la fumée suffocante.
- MM. Spencer et Gillen, qui assistaient pour la première fois à cette cérémonie de l'initiation, croyaient que l’épreuve du feu avait pris fin. Mais les anciens la répétèrent, et dans des conditions plus cruelles. Ils rajoutèrent une grande quantité de bois sec, et, quand le feu fut bien ardent, les jeunes gens durent s’étendre à nouveau sur les feuillages, cependant qu’un vieillard attisait le feu. Cette fois, la souffrance triompha du stoïcisme des jeunes guerriers, car les auteurs les virent se tordre et se rouler sur les feuillages réussis, mais sans un cri, sans un gémissement.
- Les néophytes avaient désormais le droit d’orner leur dos nu de dessins totémiques, et c’est à quoi s’employèrent les artistes de la peuplade, durant le reste de la journée, tandis que les voix aiguës des femmes chantaient dans le lointain qu’elles « prépa-
- raient des feux pour brûler les hommes ». Ce n’était pas là vaine image de rhétoriqne, car elles tenaient-prêtes dans leur camp deux fosses remplies de tisons et recouvertes de feuillage, sur lesquels les jeunes hommes durent danser pendant quelques instants. Puis, au lever du soleil, ils-partirent à la chasse, revinrent les uns après les autres ert rapportant une pièce de petit gibier, qu’ils offrirent respectivement à l’ancien qui leur avait servi de tuteur pendant ces trois mois de fête, et le vieux guerrier, passant une tchouringa sur les lèvres de ses respectueux pupilles, leur rendit l’usage de la parole.
- Ainsi se termina l’Engvoura, la fête religieuse des Aruntas, la seule à laquelle des blancs aient jamais assisté. Comme MM. Spencer et Gillen en expriment la crainte, il est à redouter que les Aruntas aient célébré là leur dernière Engvoura. Des gisements aurifères ont été récemment découverts dans leur territoire, et l’invasion des blancs, avec les maladies qui sont leurs invincibles alliés, aura bientôt décimé cette étrange race. V. Forbin.
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- À la suite de l’exposé qui précède, nous croyons intéressant de donner à nos lecteurs quelques indications complémentaires sur les beaux travaux scientifiques de Spencer et Gillen, les auteurs de Across Australia. Ce livre n’est peut-être pas le plus important de ces auteurs, mais il marque la fin d’une période remarquablement féconde dans l’étude de l’ethnographie australienne, et où ces mêmes savants ont tenu le premier rôle.
- D’une manière générale, l’ensemble des tribus australiennes présente le type de civilisation le plus bas ou le plus primitif qu’on ait pu observer directement, et cette considération donnait déjà une valeur particulière aux descriptions qui en avaient été publiées pendant les deux premiers tiers du xixe siècle. La découverte, entre 1860 et 1870, de la valeur du totémisme comme institution caractéristique des civilisations primitives, vint redoubler cet intérêt. A ce moment, en effet, les faits totémiques, découverts dans l’Amérique du Nord, étaient surtout connus dans ce continent, mais l’on savait déjà (par les travaux de Grey en 1841) que les faits américains avaient leurs équivalents en Australie. Le totémisme américain se présentant comme souvent très évolué et visiblement tout près de son déclin ; on espérait à bon droit que la civilisation australienne, plus primitive montrerait cette institution dans son plein épanouissement. C’est cette espérance que vinrent satisfaire largement deux ouvrages de Spencer et Gillen : The native tribes of Central Australia'(1899) et The northern tribes of Central Aus-iralia (1904).
- Ces ouvrages apportaient non seulement une ample moisson de faits totémiques, mais ils montraient que le totémisme est le type même de la civilisation australienne, et permettaient dé se représenter dans son intégralité le fonctionnement religieux et social de cette institution. La valeur des documents était d’autant-plus grande que les deux auteurs — l’un protecteur des indi-
- gènes, l’autre professeur à l’Université de Melbourne — avaient réussi à se faire affilier aux sociétés totémiques d’une des tribus étudiées, les Arunta, et avaient été ainsi, non pas des hôtes, mais des membres mêmes de la tribu.
- L’importance des. faits ainsi recueillis (portant sur plus d’une dizaine de tribus, Arunta, Loritja, Warramunga, Urabunna, etc.) fut le point de départ d’une révision des idées acquises sur le totémisme, révision dont le double aboutissement fut d’un côté l’ouvrage déjà signalé ici de M. Frazer : Totemism and Exogamy (1910) et de l’autre, celui de M. Dürkheim : Les formes élémentaires de la vie religieuse, le système totémique australien (1912).
- D’autre part, l’éveil donné par Spencer et Gillen anima d’un nouveau zèle les ethnographes australiens et aboutit à une exploration très détaillée de toute la moitié orientale du continent. Ilowitt qui (avec Fison) avait déjà étudié les Kamilaroï et les Kurnai (1880) donna une monographie de l’Australie méridionale, de la Nouvelle-Galles du Sud, et d’une partie du Queensland : Native tribes of South Eastern Australia, 1904, complétée sur divers points par Langloph, Parker, Matthew, Eyhnann et d’autres ; W. E. Roth publia d’admirables études sur le Queensland : Ethnographical studies among the Northwest Central, Queensland aborigines, 1897 ; North Queensland ethnographical sériés, '1903-1904 ; plus récemment enfin, le missionnaire allemand C. Strehlow, qui a vécu chez les Dieri, puis, lui aussi, chez les Arunta; publia sous le titre Die Aranda [Arunta] und Loritja-Sldmme in Zentral Australia (1907-1911) des compléments et des rectifications aux ouvrages dé Spencer et Gillen, et notamment des recueils de mythes et dé chants, directement reproduits dans les langages originaux et accompagnés de traductions précises.
- , , g .......... : Jeax-Paul Lafitte.-- •
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- L’AMÉLIORATION DES
- Un ingénieur, dont nos lecteurs connaissent déjà certains travaux, M. Constantin, s’est attaché à l’amélioration des ailes d'aéroplane, et a exposé dans une très remarquable conférence faite devant la Société des ingénieurs civils, les résultats qu’il a obtenus à la suite de ses études. Ces résultats, étant de premier ordre et de nature à renouveler le champ des possibilités ouvertes à l’aviation, ont naturellement retenu l’attention de notre Aéronautique militaire, et de nos principaux constructeurs. Les ailes Constantin ont été expérimentées avec succès sur des aéroplanes en vraie grandeur et en plein vol. L’heure est donc venue d’indiquer sommairement en quoi consiste le perfectionnement en question.
- Les travaux du laboratoire aéro-dynamique de M. Eiffel ont montré, entre autres résultats capitaux, que la sustentation des aéroplanes dans l’air ne se produisait pas dü tout de la façon que l’on pouvait s’imaginer de prime abord. Si l’aéroplane se soutient dans l’atmosphère, c’est beaucoup moins parce que ses ailes pressent par leur face inférieure sur le fluide qu’elles refoulent, que parce qu’elles sont, en quelque sorte, aspirées par la dépression produite sur leur face supérieure, On peut dire que l’aéroplane qui vole n’est pas supporté, mais bien sucé.
- En effet, les mesures de laboratoire ont montré que la
- Fig. i. — Choc de Pair sur une aile d’aéroplane ordinaire.
- dépression produite sur la face supérieure intervient pour les 2/5 et la face inférieure pour 1/5 seulement dans la portance totale de l’aile. Si donc une aile porte 300 kg, c’est qu’il y a, si l’on veut, 100 kg seulement supportés et pressant sur l’air; le reste, soit 200 kg, étant aspiré par dépression.
- Frappé de cette singulière circonstance, M. Constantin étudia le phénomène et arriva par des considérations théoriques à cette conclusion, que cette dépression dorsale déjà prépondérante avec les ailes actuelles paraît, en outre, beaucoup plus aisée à accroître que la pression ventrale, laquelle n’est pas, dans les aéroplanes actuels, très éloignée des limites absolues que lui impose la théorie. Ce premier point acquis, quels sont les moyens qui s’offrent pour accroître cette dépression sur le dos des ailes ?
- AILES D’AÉROPLANE
- Celle-ci est due à la réflexion des fdets d’air refoulés par le bord antérieur de l’aile, ou bord à’attaque; ces filets, rencontrant l’épaisseur de l’aile, rebondissent, écartent à leur tour les filets d’air supérieurs et ne vont rejoindre qu’ensuite la partie fuyante de l’aile. Il y a donc un effet de succion sur toute la partie arrière de l’aile, d’où les filets sont en quelque sorte décollés.
- Mais tandis que ce décollement est obtenu dans les ailes actuelles d’une façon brutale parce qu’on rie l’avait pas systématiquement recherché, M. Constantin a eu l’idée de le produire d’une manière rationnelle, c’est-à-dire en incurvant le bord d’attaque en sens contraire du sens actuellement usité : creusant la région anterieure de l’aile, à l’endroit où elle reçoit le choc de l’air, il fait du bord d’attaque une sorte de pelle, ou, si l’on veut, de rabot, qui aborde sans choc la masse d’air à écarter, et la relève par une courbe progressive, en lui donnant une inflexion très prononcée vers le haut. Résultat : l’air n’use pas sa force en remous (dont le moteur de l’avion devait faire les frais), — ce qui diminue la résistance à l’avancement, — et, d’autre part, il tend à s’écarter du dos de l’aile beaucoup plus qu’avec les dispositifs actuellement usités (fig. 1 et 2).
- Ces vues, contrôlées par des expériences de laboratoire,
- Fig. 2. — Déviation sans choc de Pair par le bord 'd’attaque Constantin.
- ont été pleinement vérifiées; l’amélioration obtenue a atteint '140 pour 100, à certains angles d’attaque, par rapport à ce que donnent les bonnes ailes actuelles. En prenant comme taux moyen d’amélioration aux angles usuels de vol, 50 pour 100 (chiffre qu’indiquent les premières expériences) on voit quel pas ferait franchir à l’aviation la généralisation de ce procédé. Un poids de 600 kg deviendrait équivalent, en aviation, à un poids de 400, c’est-à-dire demanderait la même puissance motrice.
- Chose plus curieuse, les expériences exécutées avec des monoplans Ponnier ont montré avec évidence que ce dispositif augmentait dans une proportion très notable la stabilité et la tenue de l’aéroplane dans l’air.
- R. CiiassertAun.
- LES PROGRÈS DES CAMIONS AUTOMOBILES
- La Nature, n° 2097, a donné un aperçu suffisamment détaillé du lot important des véhicules industriels de poids lourds, engagés par les constructeurs dans l’épreuve militaire d’endurance, qui vient de se terminer, pour qu’il ne soit pas nécessaire d’y revenir. Nous nous bornerons donc, dans le court exposé ci-après, à résumer l’impression générale qui se dégage de cette épreuve, pour en tirer les quelques enseignements qu’elle comporte.
- Sur les 74 véhicules ayant pris le départ, 70 sont revenus au point initial, après avoir parcouru les
- 5700 km de routes, plus ou moins accidentées du parcours total. Sur ce chiffre d’arrivants, on peut prévoir que 60 pour 100 environ, seront déclarés aptes à la prime. Le reste en aura été exclu, soit pour des accidents de route réparés dans des conditions contraires au règlement, soit pour des détails de construction ou de conception mécanique jugés insuffisants par la commission, par rapport aux énormes progrès réalisés, par les divers concurrents.
- D’une manière générale, les moteurs ont donné toute satisfaction, en dehors de deux ruptures de
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- cylindres imputables à des défauts de fonderie, les seules avaries survenues en cours de route ont été : trois coussinets de tête de bielle fondus. On peut faire remarquer, à cette occasion, l’avantage que présente le moteur à carter inférieur démontable, en indiquant que sur un de ceux-ci, le remplacement d’un coussinet avarié a demandé 50 minutes de travail seulement, sur la route par les moyens du bord, tandis qu’il a fallu huit heures à 4 hommes, pour exécuter le même travail, sur un moteur à carter non démontable.
- Dans le premier cas, le dévissage d’une douzaine de boulons permet l’accès immédiat de la bielle, tandis que dans le second il faut démonter, sinon tout le moteur, au moins les cylindres, après avoir enlevé toutes les tuyauteries d’eau, d’aspiration et
- de la poulie de commande du ventilateur, dont le support ne doit pas être trop en porte à faux, ni trop grêle. En raison de sa vitesse de marche réduite, le camion ne peut disposer d’un bon refroidissement, que si le ventilateur mécanique fonctionne sans arrêt. Il faut donc absolument éviter toute cause de panne de ce côté, et la question est très facile à résoudre ; la grande majorité des concurrents n’a donné lieu à aucune observation, à cet égard, et beaucoup d’entre eux ont pu exécuter tout le parcours, sans avoir à recompléter une seule fois leur approvisionnement d’eau initial.
- En ce qui concerne les carburateurs, il n’y a rien à dire de leur réglage, car ils ont permis de réaliser une consommation moyenne nettement inférieure, au taux limite de 0 1. 06 à la tonne kilométrique
- Le tracteur à adhérence totale Blum-Latil.
- d’échappement. Dans le cas des moteurs monoblocs, où l’ensemble des quatre cylindres forme un tout extrêmement lourd, l'opération est impossible par un seul mécanicien.
- Pour toutes ces raisons, il paraît logique d’imposer à l’avenir, pour tous les moteurs de camions automobiles, le carter démontable, à cause des avantages qu’il procure et dont l’importance n’a pas échappé à la Compagnie générale des omnibus de Paris, puisque tous les autobus en sont pourvus.
- Il est bon de signaler aussi l’importance qu’il y a à mettre les tuyauteries annexes, tubes d’essence, tubes de circulation d’huile, etc..., à l’abri des vibrations pour en éviter la rupture. Des accidents de cette nature ne se sont produits et répétés, que sur les mêmes pâmions, où les vibrations, soit de la carrosserie, soit de certaines parties du châssis, étaient très appréciables.
- Il y a lieu de soigner également le mode d’attache
- totale, imposé par la commission. Elle oscille à peu près entre 0,058 et 0,05. Il semble toutefois que l’on pourrait éviter les quelques arrêts survenus en cours de route, du fait des impuretés de l’essence, eau, poils, corpuscules étrangers, etc... en adoptant des fdtres efficaces, installés sur la canalisation, et assez grands pour laisser à l’essence la possibilité de se filtrer réellement. Il suffit alors, par un robinet de vidange, de se débarrasser de temps à autre du dépôt produit.
- Pour l’allumage, beaucoup de constructeurs ont adopté, pour simplifier, l’avance fixe. Nous ne sommes pas partisan de cette disposition, malgré sa généralisation sur les voitures de tourisme, où elle est admissible, et nous préférons l’avance variable, réglable par le conducteur pour les raisons suivantes : le camion automobile, à cause de son poids élevé, est toujours assez lent à prendre l’allure qui correspond, pour une combinaison de vitesse don-
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- née, à la vitesse de régime du moteur pour laquelle l’avance fixe a été calée. Pendant tout le temps que dure l’accélération de l’allure, le moteur tourne au-dessous de son régime, avec une avance à l’allumage trop considérable, qui le gène, et provoque souvent du cognement.
- Cet inconvénient est assez sensible, il est nettement perceptible pour un conducteur habitué. Avec une commande d’avance variable, on l’évite facilement, et il ne paraît pas compliqué de faire comprendre, à un conducteur quelconque, la manœuvre de l’avance, en lui indiquant par exemple, qu’à( toüt instant, il doit chercher à déplacer sa commande d’avance à l’allumage vers l’avance, suivant l’allure du moteur, jusqu’au moment où il entend que le moteur a des tendances à cogner, et à la fixer, lors-
- Ces appareils constituant un organe de surveillance de la plus haute importance, pour la bonne exploitation du véhicule industriel, puisqu’ils permettent de voir chaque jour exactement tout ce qu’a fait le conducteur, allures, durées et heures des arrêts, etc..., il est désirable que dans une épreuve ultérieure, ils soient rendus obligatoires, sous la responsabilité des détenteurs, et soient primés au même titre que les camions, de la même manière que les bandages.
- Les embrayages n’ont donné lieu à aucune critique sérieuse, ils sont généralement très accessibles, et facilement démontables. A l’examen final, et suivant les types, la durée du démontage a varié de 12 à 50 minutes.
- Ainsi que nous le faisions prévoir précédemment,
- Le convoi des camions automobiles sur route pendant le dernier concours.
- que le régime de marche est atteint, en un point d’avance légèrement moindre. En très pende temps, il acquiert le doigté nécessaire, et obtient de son moteur de bien meilleurs résultats.
- Les régulateurs limiteurs de vitesse, ont très bien fonctionné, et on a pu constater que les camions sur lesquels ils avaient été réglés, pour interdire tout dépassement de la vitesse réglementaire, se tenaient, en palier, rigoureusement à l’allure de 25 km à l’heure.
- Les divers enregistreurs de vitesse, Tel, Zucker-nan, O S, et Lepage, installés sur les véhicules, ont généralement bien fonctionné, mais comme ils constituaient contre les conducteurs un agent de contrôle très sévère, et que les constructeurs n’étaient pas rendus responsables de leurs arrêts de fonctionnement, il est à peu près certain, que leur marche a dû être bien souvent volontairement troublée.
- quelques concurrents ont eu à souffrir du fait que la première vitesse de leurs véhicules n’était pas assez démultipliée. Ils ont eu beaucoup de peine à remorquer, en charge, le camion jumelé également chargé, sur la rampe de 6 pour 100 qu’imposait le règlement. Si, au lieu d’avoir une première vitesse de 6 à 7 km à l’heure, ils avaient démultiplié assez pour n’avoir que 5 km, leurs véhicules auraient pu remorquer facilement le tonnage indiqué, sur une rampe voisine de 14 pour 100. Pour triompher de la résistance de certains constructeurs à établir leurs boîtes de vitesses avec une première vitesse aussi réduite que possible, il sera peut-être nécessaire d’imposer, à l’avenir, que le camion soit susceptible de développer à la jante des roues motrices, à un moment donné, un effort de traction égal à leur adhérence sur sol sec. Avec une première vitesse de 2,5 à 5 km à l’heure, on réalise ce résultat, et le camion est alors capable soit des remorquages
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- les plus difficiles, soit de se sortir par ses propres moyens de la plupart des mauvais pas.
- Les transmissions par chaînes, et les transmissions par cardans longitudinaux, n’ont donné lieu à aucune observation. Pour les transmissions par cardans transversaux, nous attirons l’attention sur l’importance qu’il y a à aligner les arbres, et à réduire par suite l’angle d’attaque de l’arbre à cardans. Faute de cette précaution, il se produit forcément dans l’articulation, un travail perpétuel de glissement, qui expose à un échauffement exagéré, d’autant plus redoutable que le graissage reste difficile.
- «Les transmissions à vis sans fin ont bien fonctionné, mais nous restons assez sceptiques sur leur généralisation. Tous les raisonnements possibles, et tous les soins que l’on pourra apporter à la construction, et à l’ajustage de ce genre de transmission, n’enrpécheront pas une vis de rester une vis, et de produire la transmission de l’effort, par un éternel mouvement de glissement. En revanche, avec les aciers actuels, et la précision des procédés modernes de taillage des engrenages, on réalise aujourd’hui des dentures, qui roulent les unes sur les autres à peu près sans glissement, en transmettant l’effort uniquement par roulement.
- Le frottement de glissement, à égalité de graissage, étant toujours supérieur au frottement de roulement, on peut prévoir a priori, un rendement mécanique moins bon avec la vis. En fait, toutes lejs expériences de laboratoires exécutées jusqu’ici, indiquent une supériorité de rendement de 7 pour 100 environ, en faveur du couple d’engrenages, et pour le véhicule industriel, il n’y a pas de petite économie. Laissons la vis au véhicule de tourisme, si on ne craint pas de payer un peu le silence qu’elle procure, mais ne la généralisons pas sur le camion.
- Les roues métalliques ont parfaitement résisté, elles ont mis en évidence un avantage relatif à réchauffement des bandages- de caoutchouc.- On pouvait nettement percevoir, à la main, qu’avec elles les jantes métalliques lisses, de fixation des bandages étaient bien moins chaudes, apres un certain temps de marche, que sur les roues en bois. Leur grande conductibilité pour la chaleur, offre aussi un certain avantage pour la conservation du caoutchouc.
- Les bandages sont tous arrivés en lion état, et sans usure réellement appréciable ; comme ils provenaient de cinq ou six marques différentes, il en résultera à l’avenir, pour les possesseurs de camions auLomobilcs, la possibilité de faire appel à une concurrence plus étendue, qui créera parmi les fabricants de bandages une émulation nouvelle intéressante.
- D’une manière générale les freins de friction ont bien fonctionné, mais certains concurrents ont encore à améliorer leurs freins de roue, dont l’efli-
- cacité restait insuffisante, soit à cause de leur exiguïté relative, soit à cause des projections d’huile venant de l’essieu. Ces freins, qui agissent dans des tambours tournant à vitesse modérée, doivent avoir de grandes dimensions, pour être suffisamment énergiques, car on ne dispose au total, entre la main do conducteur et la came d’écartement des patins, que d’un rapport de bras de leviers toujours assez faible, et indépendant des dimensions du tambour.
- L’effort exercé par le conducteur sur le levier de frein produira évidemment, dans ces conditions, un freinage d’autant plus important, que son point d’application se rapprochera davantage de la jante de la roue. Quant aux projections d’huile, on les évite assez facilement, au moyen d’un petit carter intérieur muni d’un ajutage d’évacuation vers l’extérieur, que l’on place autour du collet de l’essieu, dans le tambour de frein, pour recueillir l’huile et la rejeter au dehors.
- Nous ne dirons rien des tracteurs-porteurs, dont la conception ne diffère pas de celle des camions ordinaires, à la puissance près; nous signalerons seulement, que le tracteur à adhérence totale Blum-Latil, dont les quatre roues à la fois motrices et directrices étaient commandées par cardans transversaux, un différentiel et une commande avis sans fin par essieu au moyen d’un arbre longitudinal actionné par une boîte à 4 vitesses, a très bien fonctionné. Il a exécuté tout le parcours sans incident, en traînant deux remorques d’un poids total de 9 tonnes.
- Nous signalerons seulement que sur cet appareil le cabestan de halage comportait deux vitesses relativement importantes, et qu’on avait prévu l’emploi d’un palan équipé à trois brins, pour le remorquage en rampe. Cette méthode, qui réduit l’effort de traction exercé sur le brin libre, rend possible l’emploi d’un cabestan de diamètre assez faible, pour un effort de-halagé'pouvant atteindre 5 tonnes. Avec la traction par enroulement direct, du câble de halage sur le cabestan, il parait bien difficile d-’atteindre un effort semblable, la grosseur du câble nécessaire, impose en effet, par sa raideur, une dimension diamétrale du cabestan beaucoup trop encombrante. En fait, sur tous les tracteurs les cabestans étaient de petit modèle et ne permettaient guère de développer plus de 12 à 1500 kg d’effort de traction. L’adjonction du palan permet de tourner la difficulté.
- En résumé, l’épreuve d’endurance de 1915 a fait enLrcvoir encore quelques légers perfectionnements de détail, mais elle a permis de constater aussi que le véhicule industriel dé poids lourd était arrivé à un degré de perfection très élevé. L’industriel peut aujourd’hui acquérir, de confiance, un type quelconque de camion primé, cet engin sera capable^ d’un service durable, régulier et économique.
- D. Pi EX Ail).
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- LA COIFFURE DES MAGISTRATS ANGLAIS
- Depuis des siècles, les magistrats de tous les pays, ont coutume de porter, dans l’exercice de leurs fonctions, un costume particulier pour se distinguer du commun des mortels.
- Cependant, ces temps derniers, un peu partout, on a beaucoup simplifié le costume des gens de robe. Seule la magistrature anglaise conserve encore ses perruques traditionnelles et ses robes majestueuses, emblèmes de son autorité. Maintes fois on a essayé de modifier tout cet attirail plutôt encombrant, mais ce fut toujours sans succès. Dernièrement encore, un grand quotidien de Londres eut la témérité de demander la suppression pure et simple des perruques, sous prétexte que, servant quelquefois à cacher des ans l’irréparable outrage, elles permettaient à des juges trop vieux de conserver des charges qu’ils ne sont plus capables de remplir convenablement.
- Ce fut un toile général de la part de la magistrature assise aussi bien que de celle debout, et la demande du journal londonien n’eut pour réëLiltat qu’une application plus stricte encore de la réglementation à laquelle est soumis le port des couvre-chefs en crins de cheval et des robes plus ou moins précieuses des magistrats de la Grande-Bretagne.
- Cette réglementation est assez spéciale pour que je me permette de vous en donner un rapide aperçu. '
- Tout d’îibord, en principe, plus une charge est élevée, plus elle est payée, plus la perruque de son titulaire est grande.
- La forme et la construction de la perruque officielle, le nombre plus ou moins grand de boucles dont elle est ornée sont réglés avec la plus grande minutie.
- , Un expert peut vous dire, à la vue d’une perruque, la charge occupée par celui qui la porte et les honoraires qu’il touche.
- Ainsi les juges de la Ilautc-Cour, dont les émoluments sont au minimum de 125000 francs par an, portent ce que l’on appelle la « fullbottom wig », perruque à fond plein ou grosse perruque.
- Cette perruque est garnie d’ailes qui retombent de chaque côté de la tôle jusqu’au-devant des épaulés. Ces ailes sont ornées de rangées de boucles longitudinales, s’étendant jusqu’à la perrucjue proprement dite, où elles vont se perdre dans la masse des cheveux frises (lig. 1).
- La perruque des hauts magistrats est composée de crins blancs de cheval, très fins, et, selon la qua-
- lité des crins employés, ou le plus ou moins d’élégance avec laquelle elle est exécutée, son prix varie de 575 à 500 francs. Cependant, en ayant soin de la confier, de temps en temps, à un perruquier expérimenté, pour en faire refaire les boucles et les frisettes, ce couvre-chef peut durer aussi longtemps que son propriétaire occupe sa charge, ce qu’il fait généralement tant qu’il est seulement capable de sp traîner.
- Cette perruque à marteaux, poudrée à frimas, imposante et majestueuse, donne vraiment un air de digniLé à celui qui la porte, mais elle serait incomplète sans la robe solennelle qui fait partie du costume officiel des hauts magistrats anglais.
- Ces robes sont dignes de rivaliser avec les perruques monstres. Elles sont tellement amples et longues que chaque juge a un huissier spécial affecté à son service, pour en porter la traîne, quand il se déplace. Faites de soie, bordées d’hermines, elles coûtent de 750 à '"2500 francs.
- Ce costume est complété par le tricorne, accessoire indispensable de toutes les cérémonies officielles et que les juges de la Haute-Cour portent, non pas sur la tête, mais devant eux. Dans aucun cas, ils ne peuvent s’en coiffer, même lorsqu’il pleut. La perruque, emblème de l’autorité judiciaire, ne doit jamais subir d’éclipse, fût-elle môme partielle.
- Les juges des tribunaux subalternes, dont les honoraires sont plus de la moitié inférieurs à ceux de la Haute-Cour, doivent se contenter de perruques proportionnellement plus petites.
- Ces perruques auxquelles on a donné le surnom de « bobs, raccourcies » atteignent juste le dessus des oreilles et n’ont pas de bandeaux sur les côtés (fig. 2). Elles sont en crins de cheval ordinaires, simplement frisés. On peut en avoir pour 125 francs; cependant, une « perruque ronde » de première qualité vaut encore dans les 250 francs.
- Les « raccourcies » n’ont certes pas l’aspect imposant de la perruque à marteaux, aux boucles innombrables, mais elles ont au moins l’avantage d’être plus commodes, surtout quand il fait chaud.
- - Les robes des juges des tribunaux inférieurs sont très simples. Elles sont en drap ordinaire et ces magistrats n’ont pas droit au tricorne.
- La perruque du juge du tribunal criminel se distingue de celle du juge du tribunal civil par quelques crins noirs placés sur le sommet de la perruque
- Juges de la Haule-Cour.
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- 256 ========== LA COIFFURE DES MAGISTRATS ANGLAIS
- du premier. Le fameux « bonnet noir » que le juge criminel met quand il prononee une sentence de mort n’est en réalité pas un bonnet. C’est un morceau carré de soie noire, à peu près grand comme
- On reconnaît l'avocat K. C. aux trois boucles qui ornent chaque côté de sa perruque ; celle de l’avocat ordinaire n’en a que deux.
- C’est peut-être là une délimitation un peu sub-
- Fig. 2. —Juges des tribunaux subalternes.
- un mouchoir de dame, qu’il place sur sa perruque.
- Devant un juge portant perruque, quel qu’il soit, seuls les avocats ayant droit à la perruque sont autorisés à plaider. Les « sollicitors », avoués qui sont des avocats sans perruques, ne peuvent pas adresser la parole à un juge en fonction : celui-ci ne daignerait pas leur répondre. Ils ne sont admis à plaider que devant les juridictions inférieures, telles que, par exemple, les tribunaux de police dont les juges ne portent pas de perruques.
- Les perruques des avocats sont aussi du type réduit (fig. o), mais elles sont moins épaisses et plus pimpantes que les « bobs » dont elles se distinguent par un certain nombre de boucles longitudinales qui se trouvent au-dessus de chaque oreille.
- Le nombre des boucles varie selon le grade de l’avocat. En effet, le barreau anglais comprend deux classes bien distinctes : les Fig- 3.-avocats ordinaires et ceux qui peuvent ajouter à leur nom les deux lettres K. C. « King’s Counsel, conseiller du roi », titre fort envié à cause de la prépondérance très appréciable qu’il assure à son titulaire.
- tile, mais malheur à qui se fait prendre en flagrant délit d’y contrevenir !
- Il y a une différence également, entre les robes des titulaires des deux grades. Celle de l’avocat K. C. esten soie, tandis que l’avocat- ordinaire ne peut porter que la toge d’alpaga.
- Jamais avocat ne peut prendre la parole dans un tribunal s’il n’est revêtu du costume officiel. Qu’il s’adresse néanmoins à un juge, il commettra la faute la plus lourde contre l’étiquette judiciaire, qui est excessivement sévère et officiellement le juge ne le verra, ni l’entendra.
- Cette étiquette du costume donne parfois lieu à des scènes du plus haut comique.
- Par exemple, un avocat pressé d’arriver au tribunal oublie robe et perruque. Il est alors forcé d’avoir recours à l’obligeance d’un collègue complaisant qui lui prête ces objets.
- Quelle que soit la gravité de la cause jugée, personne ne peut garder son sérieux, en le voyant plaider affublé d’une perruque qui lui tombe parfois jusqu’aux oreilles, à moins qu’elle ne reste perchée sur le sommet de sa tête. L. Kuëïsit;.
- Avocats I{. C. conseillers du roi.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahdre, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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- 41® ANNÉE. — N° 2103.
- 13 SEPTEMBRE 1913.
- COMMENT PREVOIR LA PLUIE
- La condensation de la vapeur d’eau, au sein de l’air, trouble sa transparence et cette précipitation prend le nom de brouillard quand elle se produit
- laquelle cette condensation prend naissance, et que ses éléments constitutifs peuvent être liquides ou glacés. Lorsque la température est supérieure à 0°
- Grandeurs relatives des couronnes.
- Fig. 2.
- au niveau du sol, celui de nuage lorsqu’elle s’effectue à une certaine hauteur dans l'atmosphère.
- Il est évident que la structure d’une masse nuageuse varie suivant les conditions thermiques qui régnent dans la région de l’atmosphère au sein de
- 41e année. — »° semestre.
- (ou peu inférieure) dans l’intérieur d’un même nuage, la couche se compose de très petites gouttelettes d’eau, de dimensions assez variables autour d’une moyenne.
- Si le nuage est très léger, les gouttelettes sont
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- 258:
- COMMENT PREVOIR LA PLUJE:
- extrêmement fines. C’est dans .ce. cas.qu’il, est.Le. plus facile de voir, à l’opposé du* Soleil, les anlhe'ües ou .spectres - annulaires entqurant l’ombre de la tête de l’observateur (’).
- Le Dr R. Assmann (2) en observant, sur le Brocken des gouttelettes de brouillards recueillies sur une lame de verre placée dans le plan focal d’un microscope a trouvé pour leur diamètre des valeurs comprises entre 0mm,006 et 0mm,035. M. Dines (3), en Angleterre, a trouvé des nombres variant de 0,nm,016 à 0mnyl27; cette dernière valeur a été observée dans un nuage qui se résolvait en pluie.
- Mais l’observation microscopique demande des précautions spéciales et une grande habileté. L’observation des cercles colorés appelés couronnes (fig. 1) généralement formés d’un seul anneau roux dont l’intérieur est d’un blanc bleuâtre, qui se montrent autour de la Lune ou du Soleil, et dans leur voisinage immédiat, constitue le moyen le plus simple de mesurer le diamètre des sphérules liquides.
- Les couronnes se produisent toutes les fois que devant la Lune ou le Soleil, s’interpose un nuage peu épais, composé de gouttelettes ayant à peu près le même diamètre. Lorsqu’elles apparaissent, on dit communément que la Lune boit.
- Le phénomène peut être reproduit aisément en regardant une source lumineuse, par exemple la ilamme d’une lampe, à travers une lame de verre sur laquelle, avec l’haleine, on a répandu une légère couche de buée, ou mieux encore, que l’on a recouverte d’une poussière à grains très fins et sensiblement égaux, comme la poudre de lycopode.
- Le phénomène des couronnes est dû à une inflexion de la lumière connue sous le nom de diffrac-
- •i; Yoy. le H” 11)00, du 17 décembre 1010, de La Nature : Le spectre du Brocken.
- 2. Mcleor. Zeitsch., 1885, p. 41-47.
- 3. Symoiis Monlhly Mcleor., 1880, p. 190.
- Relation entre ‘ le diamètre des gouttelettes d'eau et la grandeur angulaire des couronnes.
- •tion. Son analyse, complète ne saurait trouver place ici, mais'quelques considérations sommaires per-mettrqnt de faire comprendre eorpnient on peut,-de la mesure du rayon de ces cercles lumineux, déduire la valeur de celui des gouttelettes liquides interposées sur le trajet de la lumière émanant de l’astre.
- Considérons, par exemple (fig. o), un rayon lumineux L et soit O l’œil de l’observateur. Désignons par ab le diamètre de l’un de ces globules et supposons l’observateur dans une position telle que pour la couleur dont la longueur d’onde est X, on ait
- bO — a0 = ~- En décrivant l’arc cic
- avec On pour rayon, etc pendiculaire sur bO et
- sera l’angle
- sensiblement per-bac — LQb = a. Donc bc=ab sin a
- Clinomètre pour la mesure des grandeurs angulaires dans le ciel.
- 011 51
- ab sin a, résultat que l’on peut exprimer ainsi : Les diamètres des gouttelettes sont proportionnels à la longueur d'onde et en raison inverse du sinus de la grandeur angulaire de Vanneau.
- D’après Verdet (*), le diamètre ab, exprimé en microns, des corpuscules qui correspondent à l’anneau rouge peut s’exprimer par la relation , 64
- ab = —r
- d
- dans laquelle d désigne le diamètre
- Fig. 4.
- rent de l’anneau évalué en degrés.
- Il suffira donc de déterminer la grandeur
- appa-
- angu-
- Petit appareil pour la mesure de la grandeur angulaire des couronnes.
- laire des couronnes pour obtenir la dimension des gouttelettes qui leur donnent naissance.
- Nous allons indiquer les moyens auxquels on pourra recourir pour effectuer très simplement cette mesure.
- On peut employer un clinomètre (fig. 4), qui n’est autre chose qu’un rapporteur au centre duquel on attache un petit fil à plomb. On dispose l’instrument dans un plan vertical, le plus loin possible de l’œil en s’appuyant sur un support rigide afin que
- 1. Annales de chimie et physique (5), 1. XXXIV, 1852, p. 129.
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- L’EFFORT HUMAIN -::rr::::--rrr=r::-:r:".:rr~:r;:--------------------------: 259
- le bras ne tremble pas. On vise le bord de l’anneau coloré suivant le côté rectiligne, puis on arrête le fil à plomb sur la graduation et on lit la division graduée correspondant à cette position. Un arc gradué sur une moitié seulement suffit, le zéro de la division étant au milieu.
- On pourra également faire usage d’une planchette (fig. 5), légère, longue de 20 cm environ, à l’une des extrémités de laquelle on aura fixé un morceau de carte de visite percé d’un petit trou devant lequel on placera l’œil pour faire une visée. À l’autre extrémité seront piquées normalement des épingles dont les intervalles correspondront à des angles déterminés. Pour donner aux épingles l’espacement convenable, on se placera à 60 m. d’un mur sur lequel on aura tracé deux traits verticaux distants de
- 10 m. 47. Tout en visant le mur on fixera sur la planchette deux épingles de manière qu’elles coïncident avec les deux traits du mur. On aura ainsi une ouverture de 10°. Divisant l’intervalle en deux parties égales, puis l’une de ces divisions en cinq parties égales, on saura mesurer des angles de 1°, 2°.... On pourra facilement estimer le demi-degré et même le quart de degré.
- Un autre procédé encore très simple est le suivant.
- 11 consiste à disposer au bout d’un tube un verre transparent sur lequel on a tracé des cercles concentriques. On fait ensuite varier la longueur du tube jusqu’à ce que l’un des cercles se superpose à l’anneau, dont la grandeur angulaire est ainsi rapidement déterminée.
- Je signalerai encore ici le niveau à mercure imaginé par M.L. Besson, et qui est utilisé couramment à l’Observatoire municipal de Montsouris pour les mesures des grandeurs angulaires dans l’observation des halos (‘j.
- Bien entendu, dans chaque cas, on augmentera la précision en répétant plusieurs fois de suite visée et lecture.
- Le diamètre de l’anneau roux, mesuré jusqu’au bord extérieur, est variable suivant l’état de l’atmosphère, mais toujours assez petit. Il est, le plus souvent, voisin de 1° ou 2°, et, par exception, peut s’élever jusqu’à 4° (fig. 2).
- Kaemtz, qui a fait un grand nombre de mesures
- dans l’Allemagne centrale et en Suisse, a trouvé que le diamètre des gouttelettes varie avec les différentes saisons et paraît être plus petit en été qu’en hiver. Il a trouvé les nombres suivants :
- Janvier . . 0>nn ,02752 Juillet . . . 0““, 01695
- Février . . . 0”“ ,05498 Août . . . . 0”">,01402
- Mars . . . Qmnt ,01997 Septembre. . 0“”,02244
- Avril . . . . 0m“ ,01917 Octobre . . . 0mm,02039
- Mai. . . . Qniir ,01560 Novembre . . 0mm,02454
- Juin. . . . 0m» ,01798 Décembre . . 0““,03490
- Ainsi, en hiver, quand l’air est très humide, le diamètre des corpuscules est deux fois plus grand qu’en été, quand l’air est sec.
- La formule que nous avons établie précédemment montre que plus les gouttelettes sont grosses, plus la couronne se resserre et se rapproche de l’astre. En même temps elle augmente d’intensité. Or, la pluie se produit sitôt que les gouttelettes d’eau ont atteint un diamètre suffisant pour qu’elles ne puissent plus rester en suspension dans l’atmosphère soüs forme de nuage.
- L’observation des couronnes est donc très intéressante et fournit des renseignements précieux. Lorsque la Lune boit et que le diamètre de son auréole va en se rétrécissant progressivement, on peut prévoir presque à coup sûr la pluie.
- L’éclat du Soleil empêche d’apercevoir ces phénomènes et, pour les distinguer, il est indispensable de se préserver de l’éblouissement.
- A cet effet, Kaemtz recommande de procéder à l’observation des couronnes au moyen d’un verre coloré en noir ou en bleu foncé. On les aperçoit sans peine, par réflexion. Un verre noirci sur une flamme fumeuse ou placé sur un papier noir convient également. Un simple morceau de verre à vitre suffit même, mais il a l’inconvénient de laisser voir en même temps, par transparence, les objets qui se trouvent au-dessous de lui. On peut aussi les observer par réflexion sur la surface d’une nappe d’eau tranquille.
- On les distingue plus facilement en regardant le ciel par transmission à travers des verres colorés.
- Avec la Lune ces précautions sont inutiles.
- J. Loisel.
- *
- L’EFFORT HUMAIN : SA VALEUR DANS QUELQUES CAS USUELS
- Si le moteur humain, malgré les progrès du machinisme, reste celui dont nos industries font le plus large usage, il n’en est pas moins celui qui est le plus mal connu. Moteurs hydrauliques ou thermiques n'ont plus guère de secrets pour les ingér nieurs ; le moteur humain n’a encore livré qu’une
- i. On en trouvera la description dans la Théorie des halos (L. Desson : Thèse de Doctorat).
- infime partie des siens. Lorsque l’Américain Taylor déclara, voici quelques années, qu/il; fallait étudier scientifiquement et pour ainsi dire cinematiquement, organe par organe, le travail humain, comme on le fait du mouvement d’une machine, lorsqu’il illustra par un exemple célèbre l’avantage pratique de cette méthode, on cria à la révolution. L’application faite par Taylor et qui conduisit à la découverte des aciers rapides était géniale; mais sa méthode est, cepem
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-
-
- 260
- L’EFFORT HUMAIN
- dant, beaucoup moins nouvelle que ne l’imaginait l'auteur.
- C’est ainsi qu’en France, les études pratiques du moteur animé en général, du moteur humain en particulier, se poursuivent depuis de longues années. On doit notamment à M. Ringelmann, professeur de génie rural à l’Institut agronomique, de belles recherches sur ce sujet. Les débuts en remontent à fort longtemps.
- Dès l’année 1881, et pendant les années suivantes, • il portait ses recherches sur les efforts que peuvent produire les bœufs de travail de différentes races françaises et consignait les résultats de ses essais dans les Annales de l'Institut aaronomique de 1907.
- Pendant les années 1882-1887, ses recherches se sont plus spécialement portées sur le travail de l’homme. Les essais faits à Grand-Jouan sur des élèves qui voulaient bien se prêter à ces recherches,
- 24,06. Ainsi un individu ayant une taille de 1 m. 60 et une envergure de 1 m. 78 pèserait : 1,60x1,78x24,06 = 68 kg.
- M. Ringelmann a ensuite cherché à comparer l’effort de traction, soutenu pendant 4 à 5 secondes au moins, obtenu en tirant sur une corde de 5 m. de longueur, passée sur l'épaule, avec l’effort maximum qui, dans les mêmes conditions, peut être produit dans un temps très court. Il résulte de ces essais que, en moyenne générale, l’effort soutenu pendant un certain temps est les 0,84 de l’effort maximum instantané et les 0,88 du poids de l’individu. Ainsi, si un homme pesant 73 kg tire sur une corde passant sur son épaule, il pourra produire un effort maximum instantané de 73 x 0,88 = 64 kg 2 et un effort soutenu de 64 kg 2 X 0,84 = 54 kg.
- Si, au lieu de tirer sur cette corde en la passant sur son épaule, l’homme tire latéralement sur cette même corde comme le représente le n° 5 de
- 1 2 3 4 5 6 7
- 1 2 3 4 5 6 7
- Fig. i. — Traction à la corde tirée à deux mains ou avec une bricole.
- Effort obtenu.
- 1. — Tradion en reculant effectuée sur un bois attaché à l’extrémité d’une corde .... 85 kg 32
- 2. — Traction en reculant avec une bricole passée autour des reins..................... 69 kg 24
- 3. — Traction sur une corde tirée latéralement........................................ 62 kg 88
- 4. — Traction effectuée en reculant avec une bricole passée à l’épaule................. 61 kg 66
- 5. — Traction effectuée sur un bois attaché à l’extrémité d’une corde.................. 57 kg 66
- 6. — Traction effectuée avec une bricole passée à l’épaule........................... 55 kg 74
- 7. — Traction sur une corde passée à l’épaule........................................ 41 kg 16
- avaient pour but de fixer les rapports qui existent entre les différents modes d’action de ces moteurs animés. Ce sont les résultats de ces essais que nous avons l’intention de résumer dans cet article en nous basant sur le mémoire que vient de publier M. Ringelmann dans les Annales de VInstitut agronomique.
- Mais avant, il nous paraît utile de’rappeler quelques essais préliminaires qui, quoique un peu en dehors de la question, présentent cependant un réel intérêt.
- M. Ringelmann s’est tout d’abord demandé si, comme des expériences antérieures semblaient l’indiquer, il existe un certain rapport entre la taille d’un individu quelconque, son envergure et son poids, les vêtements déduits. Neuf élèves de Grand-Jouan ont bien voulu se prêter à ces expériences. Leur poids variait entre 54 kg 5 et 84 kg, leur taille entre 1 m. 60 et 1 m. 74 et leur envergure entre 1 m. 75 et 1 m. 84. De ces différentes observations, M. Ringelmann a déduit que, comme moyenne générale, le poids d’un individu est égal au produit de la taille par l’envergure, puis par un coefficient variant enLre 19,43 et 28,69 et qui, en moyenne, est de
- la fig. 1, l’effort de traction qu’il pourra produire relativement à son poids sera plus élevé que dans le cas précédent et sera, en prenant les mêmes poids, de 75 kgX 1,52 = 96 kg au lieu de 64 kg 2 et l’effort soutenu pendant un certain temps sera de : 96 kgx0,71 = 68 kg, au lieu de 54 kg. Ces résultats montrent clairement l’avantage qu’il y a pour l’homme, lorsqu’il tire sur une corde, à tirer sur celle-ci latéralement, comme le montre le n° 5 de lafig. 1 plutôt qu’en la faisant passer sur son épaule.
- Une autre question fort intéressante a été également étudiée par M Ringelmann. On sait que lorsqu’on emploie l’homme ou des animaux de trait comme moteurs, l’utilisation maximum se produit lorsqu’un seul moteur, c’est-à-dire un seul individu, travaille. Aussitôt qu’on accouple sur la même résistance deux ou plusieurs individus, le travail utile pour chacun d’eux, avec la même fatigue, diminue, et cela à cause du défaut de simultanéité des efforts de chacun d’eux. Mais dans quelle proportion cette diminution se produit-elle? C’est ce dont M. Ringelmann a voulu se rendre compte par différents essais que nous résumons dans le tableau suivant :
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-
-
- L’EFFORT HUMAIN
- 261
- Nombre de moteurs.
- Travail effectif pratique. Chiffres relatifs.
- Fourni par moteur. Total.
- 1. . . . ..... 1.00 1.00
- 9 0.05 1.86
- 5. . . . 0.85 2.55
- k... . 0.77 5.08
- 5. A. . 0.70 5.50
- 6. . . . . . . . . 0.65 5.78
- • 7. . ; . ..... 0.56 5.02
- > 8. . . . 0.49 5.92
- Ainsi, si un seul individu attelé sur une
- 1 2 3
- Fig. 2. — Traction, effectuée sur le Union d'un véhicule à deux roues.
- Effort effectué en poussant le timon et en tirant avec une bricole passée à l’épaule et un poids p = 18 kg- So . Effort effectué en poussant sur le timon et avec un
- poids p — 18 kg 5o . . . ...............................
- Effort effectué en poussant le timon avec un poids P = 8 kg 5................................................
- tance produit, par exemple, un effort soutenu de 54 kg, lorsque, sur cette même résistance, on accouplera, par exemple, cinq individus, s’il y avait simultanéité d’effort, ces cinq individus devraient produire un effort total de 54 kg X 5=270 kg, tandis que, en réalité, d’après le tableau précédent, chaque individu ne produira qu’un effort soutenu de : 54 kg X 0.7 = 37 kg 8 et les cinq individus tirant ensemble un effort total de 37 kg 8x5 = 54 kg X 5,5 = 189 kg au lieu de 270 kg.
- Ges chiffres sont des maximums,car ils ont été obtenus pendant des essais où les élèves de Grand-Jouan mettaient toute leur attention pour agir simultanément au commandement.
- Or,.dans la pratique des travaux, cette condition est rarement remplie.
- Aussi est-ce pour obtenir, dans les limites du possible, cette simultanéité des efforts de plusieurs hommes employés à vaincre la même résistance comme,
- f\
- iA
- Effort obtenu.
- 85 kg 38
- 83 kg 5o
- 55
- 92
- Effort obtenu.
- 1 2
- Fig. 3. — Traction effectuée sur les brancards d'une petite voiture à deux roues.
- Effort effectué en tirant avec les mains sur les brancards
- et à l’aide d’une bricole.............................. 69 kg 36
- Effort effectué en tirant sur les brancards.............. 66 kg 06
- Effort effectué en poussant les brancards................ 40 kg 02
- 1 2
- J-
- \
- A
- Fig. 4. — Traction effectuée sur une brouette.
- Effort effectué en poussant une brouette avec p— 11 kg. Effort effectué en tirant ur.e brouette avec p= 16 kg. .
- -tT\
- ! A
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- '•QO/ \
- 1 2 3
- Fig. 5. — Essais faits avec des wagonnets.
- Effort obtenu.
- Effort effectué en poussant sur la traverse haute d’un
- wagonnet. .................................... 62 kg 22
- Effort effectué en poussant la plate-forme basse d’un
- wagonnet..............'.......................... 5o kg 02
- Effort effectué en poussant avec le pied la plate-forme
- basse d’un wagonnet. ............................ 38 kg 28
- par exemple, pour l’enfoncement des pilotis ou le travail aux rames, qu’on les fait chanter sur un rythme déterminé variable suivant la nature du travail à produire.
- Revenons maintenant aux expériences dont nous avons parlé au début et qui avaient pour but de fixer les rapports qui existent entre les différents modes d’action d’un homme ou de plusieurs hommes sur une résistance à vaincre. Dans ces expériences auxquelles les élèves de Grand-Jouan ont bien voulu se prêter, les résultats obtenus donnent les efforts maximum produits. Le poids des individus a varié entre 52 kg et 77 kg avec une moyenne de 64 kg 50,
- la taille entre 1 m. 62 et 1 m. 77 avec une moyenne de 1 m. 68.
- Ces expériences ont porté sur cinq modes de traction :
- 1° Traction à la corde tirée à deux mains ou avec une bricole ;
- 2° Traction effectuée sur le timon d’un véhicule à deux roues;
- 3° Traction effectuée sur les brancards d’une petite voiture à deux roues ;
- 4° Traction effectuée sur une brouette ;
- 5° Essais faits sur des wagonnets.
- Nous résumons ci-dessous les résultats très intéressants obtenus dans ces différents essais, en disposant les figures qui y correspondent, suivant la grandeur des efforts obtenus en commençant par les efforts maximum-.
- 1° Traction à la corde tirée à deux mains ou avec une bricole (fig. 1);
- 2° Traction effectuée sur le timon d'un véhicule à deux roues (fig. 2).
- La classification suivante donne la meilleure uti-.
- CK
- :e.
- Effort obtenu. 5o kg 88 54 kg 72
- A
- A
- A
- Jf,
- / \
- A
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-
-
- LES NOUVEAUX RADIOTÉLÉGRAMMES
- 262
- lisation de l’homme lorsqu’il tire le timon d'un véhicule à deux roues.
- Lorsque deux hommes agissent sur le timon, dans le cas du n° 1 delà fig. 2, chaque homme ne produit plus que 77 kg 04 et dans le cas du n° 2 de la fig. 2 que 71 kg 58.
- Les deux premières dispositions sont donc celles à adopter de préférence, la dernière n’étant utilisable .que.lorsqu’on déplace le véhicule à vide ;
- 5° Traction effectuée sur les brancards d'une petite-voilure à deux roues (fig. 5).
- Les moyennes générales de trois séries d’essais sont.l.es suivantes,:
- Ces chiffres sont inférieurs à ceux obtenus avec la disposition précédente. D’où la conclusion qu’on diminue la,fatigue de l’homme et que l’on augmente son effort utilisable sur une petite voiture à bras en réunissant les brancards par une traverse antérieure formant timon ;
- 4° Traction effectuée sur mie brouette (fig. 4).
- Pour ces expériences, on a fait varier la charge p appliquée aux deux poignées des manches m de la brouette en modifiant le chargement de celle-ci.
- Voici les résultats donnant l’utilisation maximum :
- Le dernier mode de travail permet des efforts plus élevés que le premier. Mais la direction de la brouette est rendue plus difficile et, surtout, le maintien de la charge en équilibre. Aussi est-ce pour cela qu’en pratique l’ouvrier adopte la première disposition et ne se sert de la seconde que lorsqu’il ramène la brouette à vide;
- 5° Essais faits avec des wagonnets (fig. 5).
- Voici les résultats de ces essais :
- Le premier mode de travail est de beaucoup supérieur au second qui oblige l’homme à donner h sa colonne vertébrale une position horizontale qui le fatigue et diminue son effort. Quant au troisième mode de travail, il n’est recommandable que pour pousser un wagonnet vide. R. Boxnin.
- CHRONIQUE
- Le criquet d’Égypte en Bretagne. — M. le professeur Jloiilbert vient de signaler, dans Insecte, la prése'nce du criquet d’Egypte (Acridium ægyplicum) en Bretagne. Rassurons-nous ; il ne s’agit pas d’une invasion semblable à celles qui ravagent nos colonies d’Afrique, mais seulement d’un individu trouvé à Saint-Malo. Toutefois, le fait est intéressant à signaler, car le criquet ne dépasse jamais en bandes le 45° de latitude
- nord, c’est-à-dire la ligne Bordeaux-Montélimar. Peut-être l’individu de Saint-Malo y a-t-il été apporlé par un navire chargé de bois venant de la Méditerranée? Peut-être aussi y est-il arrivé par scs propres ailes, grâce à des étapes successives, car on a déjà recueilli des individus isolés dans l’intérieur de l’Allemagne, loin des ports, à Erlangen, en Thuringe, en Mecklenbourg. Quel est le record de la distance des criquets d’Egypte?
- NOUVEAUX RADIOTÉLÉGRAMMES DU
- Depuis le 1er septembre, les radiolélégrammes du Bureau Central météorologique ont subi quelques modifications; le radiotélégramme de 15 heures est reporté à 17 heures ; de plus, les renseignements communiqués sont beaucoup plus nombreux. Voici, à titre d’exemple, les deux radiotélégrammes envoyés le 1er septembre :
- Radiotélégramme météorologique de 10 h. 45 du
- matin. — BCM — R — 6981815 — V — G4008345 — O —- 65016273 — C — 62208245 — Il — 65730222 — S
- — 680285 — Pression moyenne continent élevée Ecosse Islande — Paris — 6260000 — C — 6241255 — B — 61016212 — M — 61710545 — N — 62600052 — A
- — 60502332 — SY — 67804345 — SH — 65552555
- — IIE 58420241 — SK — 61652642 — ST — 6181228 —‘P — 6521611 — T — 6521001 — R — 6355210
- — Probable vent, variable faible ondées — FL calme — Probable variable 5 mètres.
- Radiotélégramme de ij h. — BCM — Paris 6142014
- — BR. 62624242 — BI 62228312 — N — XXXXXXXX
- — V — 64006145 — S — 62952632 — R — 6582425 — C — XXXXXXXX — Hausse barométrique NW Europe baisse France — vent variable faible Manche Océan SE modéré Provence Averses orageuses — FL — SSÉ 3 — Probable variable 5,
- BUREAU CENTRAL MÉTÉOROLOGIQUE
- Traduction des groupes de chiffres : BBBDDFCM. — BBB —pression barométrique, en T/10 de millimètre [698 = 769mm,8]. — DD ='dirèction du vent. — F — force du vent. — C — état dü ciel' [0 — beau ; 1 — peu nuageux ; 2 = nuageux ; 5 = très nuageux ;
- 4 z= couvert ; 5 = pluie ; 6 = neige ; 7 = brumeux ;
- 8 — brouillard ; 9 = orage]. — M = état de la mer [0 — calme ; 1 —. très belle ; 2 = belle ; 5 =r peu agitée ;
- agitée; 5 = houleuse; 6 = très houleuse ; 7 = grosse; 8 — très grosse ; 9 — furieuse]. — Les chiffres manquan ts sont remplacés par des x.
- Stations dont les observations sont données. — 1er Télégramme ; R = Reykiavick; V = Yalencia; 0 = Ouessant ; C = La Corogne ; II = Ilorta (Açores) ;
- 5 = Saint-Pierre et Miquelon; Paris; C = Clermont ; B = Biarritz ; M = Marseille ; N = Nice ; A = Alger ; SY = Stornoway; SH = Shields; IIE = Le Ilelder; SK — Skudesness; ST = Stockholm; P — Prague; T = Trieste; R = Rome.
- 2e Télégramme : Paris ; — BR = Brest ; BI = Biarritz; N = Nice; Y — Valencia; S = Skudesness; R = Rome ; C = La Corogne.
- A la suite des lettres FL, le télégramme indique le vent actuel à la Tour Eiffel et le vent probable pour le soir ou le lendemain.
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- 263
- LES PARACHUTES ET L’AVIATION
- Ce n’est guère qu’en août 1910, à la suite de la réunion d’une conférence tenue sous les auspices de la Ligue nationale aérienne, que l’idée d’employer
- rentes. Il faut, en effet, que le parachute s’ouvre quelles que soient la position, la vitesse et la hauteur de l’avion auquel il est attaché. Précisons ces quel-
- Fig. i. — Une expérience à terre avec le parachute Bonnet.
- les parachutes pour assurer la sécurité en aéroplane a été envisagée pour la première fois. A la suite de eetle conférence, un concours fut institué dans chaque pays pour stimuler les inventeurs et diriger leur attention vers cette solution du problème.
- En effet, jusqu’à celte date, et meme pour beaucoup de personnes encore à l’heure actuelle, on ne cherchait le salut que dans les appareils intrinsèques à l’avion, tout dispositif additionnel étant jugé inefficace, sinon dangereux. Pourtant les parachutes ont un brillant passé et ont servi à effectuer quelques expériences sensationnelles, mais les, conditions à remplir dans le cas particulier sont toutes diffé-
- ques points qui semblent ignorés de beaucoup d’inventeurs et qui constituent les vraies difficultés
- du problème.
- Dans les expériences ordinaires de parachute, l’appareil sera placé dans une certaine position au départ, position commode pour son ouverture. Il n’en est pas de même lorsqu’il sera attaché à un aéroplane dont Je pilote pourra avoir besoin de son secours dans bien des cas, soit que l’appareil capote, pique exagérément vers le sol ou, au contraire, glisse sur une aile. Il faut donc que le parachute puisse s’ouvrir dans n’importe quelle position : c’est un premier point .à retenir.
- Fig. 2. — Le parachute Bonnet replié sur l'aéroplane avant le départ.
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- LES PARACHUTES ET L’AVIATION
- Il faut aussi que le dispositif puisse fonctionner sans aléa aux vitesses énormes, voisines de 100 km à l’heure, dont sont animés nos modernes aéroplanes et voilà une seconde différence, combien importante, avec les expériences classiques où bien sagement, le parachute part du repos ou est lancé dans le vide avec une vitesse initiale de quelques mètres par seconde.
- Enfin, il est indispensable que le système protecteur fonctionne assez rapidement pour que son efficacité soit réelle aussi faible que puisse être la hauteur à laquelle évolue le pilote. Un parachute qui nécessiterait une
- r
- Fig. 3. — Pégoud abandonne son aéroplane et descend avec le parachute Bonnet.
- chute de 500 ou 400 m. pour commencer à agir constituerait une protection absolument illusoire.
- Les conditions du problème particulier que nous avons envisagé étant posées, on peut grouper en trois catégories principales les appareils proposés pour le résoudre. Il y a d’abord les parachutes individuels, dont le plus tristement célèbre est le parachute système Reichelt, sorte de vêtement qui devait s’ouvrir sous l’action du vent et qui causa la mort de son inventeur au cours d’une expérience à la Tour Eiffel. Ce système est absolument condamnable, car non seulement le centre de gravité du pilote est trop voisin de la surface parachutale, ce qui peut amener un retourne- . . .. ment complet de l’aviateur qui en général arrivera sur le sol tête première, mais encore on ne peut donner au vêtement les dimensions suffisantes pour que la surface portante développée remplisse
- Fig. 4. — Le malheureux Reichelt et.son vêtement parachute.
- son rôle et supporte véritablement. Il ne faut pas oublier, en effet, qu’un parachute doit avoir au minimum une surface de 60 ms pour descendre un poids de 75 kg à une vitesse de 4, 5 m. par seconde.
- Une seconde catégorie d’appareils repose sur le système rigide. Dans ce système la surface parachutale n’est pas rigide, mais est supportée par une . tige métallique solidaire d’e l’aéroplane. Somme toute, ce sont les parachutes système parapluie. II ne semble pas que cette solution soit heureuse. En effet, il faut, ne l’oublions pas, que l’appareil s’ouvre quelle que soit la position de l’avion et quelle que soit sa vitesse. Or, en admettant même que sans poids excessif on puisse construire un immense parapluie suffisamment solide pour résister à l’effort énorme du vent aux grandes vitesses, il sera forcément couché le long du fuselage et ne pourra donc s’ouvrir que très lentement d’abord. 11 se développera ensuite normalement à la direction de propagation de l’aéroplane et ne parviendra que bien rarement à se redresser dans la position verticale, de façon à être de quelque efficacité. De plus, le dispositif est inefficace si l’avion glisse sur une aile.
- Il reste enfin les parachutes souples, les seuls qui aient jusqu’à présent donné des résultats et dont le plus célèbre . est le parachute Bonnet, essayé avec un plein succès par l’aviateur Pégoud dans des conditions correspondant exactement à celles de la réalité. Tous ces parachutes dérivent du parachute de Gaston Hervieu ; ils ne comportent aucune disposition parti-
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- LES PARACHUTES ET L’AVIATION
- 265
- culière dans la construction de la surface portante même, mais tous sont munis d’un dispositif spécial qui permet leur déploiement. immédiat. Les principaux parachutes de ce type sont les parachutes Hervieu, Cremoux, Dangy-Baillet, Bonnet et Pchs.
- Le parachute Gaston Hervieu est le premier qui ait donné des résultats satisfaisants. Les expériences, commencées en août 1910 à Boulogne-sur-Mer, ont été reprises en 1911 à la Tour Eiffel devant des commissions officielles du Ministère de la guerre, de la Chambre des députés, du Conseil municipal, etc., convoquées par la Ligue nationale aérienne. À trois reprises différentes, le parachute a descendu à une vitesse de 4 m. environ par seconde un mannequin pesant 75 kg qu’il avait arraché d’un aéroplane auquel on communiquai t une vitesse de 60 km à l’heure.
- La caractéristique de l’appareil Hervieu est l’existence, tout le long de la circonférence extérieure de la surface parachu-tale, d’une série de ressorts solidaires les uns des autres. Lorsque l’appareil n’est pas déployé, il est
- enfermé dans une boîte et les ressorts, qui sont disposés de façon à tendre la circonférence extérieure du parachute,' sont fortement comprimés. Veut-on déployer le parachute, on appuie sur un déclic qui. ouvre la boîte, les ressorts se détendent violemment, l’appareil est projeté hors de la boîte et s’ouvre entièrement en moins d’une seconde.
- C’est dire qu’on peut le faire fonctionner utilement lorsqu’on ne se trouve qu’à quelques mètres du sol.
- Très bien étudié par §on inventeur, qui n’a pas hésité à l’expérimenter en se jetant à plusieurs reprises d’un ballon, à des altitudes de 1500 à 2000 m., et a effectué ainsi plus de 50 descentes toutes sans incident, ce parachute constitue une excellente solution du problème. Un grand nombre d’inventeurs ont suivi la voie dans laquelle M. Hervieu s’était engagé, et leurs appareils ne diffèrent que par le mode d’ouverture automatique de la voilure. Dans les systèmes Dangy-Baillet, Cremoux on emploie l’air comprimé pour arriver à ce résultat. Une sorte de gros boudin
- Fig. 6. — Un des nombreux systèmes de parachute - parapluie.
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- 266
- LES PARACHUTES ET L'AVIATION
- gonflé d’air court tout le long de la périphérie de l’appareil; lorsque celui-ci est libéré, ce boudin se distend ouvrant la surface portante. Dans le système Bonnet le boudin n’:'est disposé que sur une partie de la circonférence extérieure, il n’est, en effet, pas indispensable d’ouvrir, immédiatement tout l’appareil, le vent qui s’engouffre dedans s’en chargé instantanément.
- ! Le parachute Bonnet comporte au centre un trou dé 14 cm et trois circonférences de tissus différents : la circonférence de la périphérie est en un tissu de soie presque imperméable; celle du milieu, au contraire,
- laisse filtrer l’air, ' ’ Fig. 8.
- et la circonfé- '
- rence du centre est ‘tout à ' fait imperméable.
- Grâce à cette disposition oii supprime les effets des remous de l’hélice qui retarderaient l’ouverture de l’appareil.
- Dans le parachute Ochs essayé à Rochefort, puis à la Tour Eiffel, l’ouverture est forcée par un système de cerceaux métalliques solidaires du parachute et qui sont comprimés dans la boîte contenant l’appareil au repos.
- Le succès de la tentative de Pégoud n’est d’ailleurs qu’un acheminement vers la solution rêvée de la sécurité en aéroplane. Ainsi que le dit M. Quinton, il faut sauver à la fois le pilote et l’avion, et c’est possible. En effet, le parachute de M. Bonnet a 11 m. de diamètre environ. Il amène à terre un passager pesant 75 kg à une vitesse de 2 m. à la seconde. Or.
- les lois de la résistance de l’air sont expresses : à une vitesse double, le même parachute porterait un poids quadruple.; à une vitesse triple,
- un poids neuf fois plus grand. Le parachute de M. Bonnet amènerait donc à terre, à une vitesse de 4 m. à la seconde, un poids de 500 kg, — à une vitesse de 6 m. à la seconde, un poids de 675 kg.
- Un parachute de 15 m. de diamètre amènerait au sol avec une vitesse de 5 m. par seconde un appareil pesant 1000 kg. Ce résultat est très intéressant, non seulement au point de vue de la sécurité même, mais aussi au point de vue de la manœuvre de l’aéroplane.
- En effet, avec les appareils ultra-rapides dont on dispose actuellement, qui marchent à 150 km à
- l’heure, il faut, pour permettre leur atterrissage sans danger, un champ uni, sans obstacle sur une longueur de 400 à 600 m., ce qui se rencontre très rarement. Au contraire, en employant le parachute on le déclanche au moment d’atterrir, la surface portante passe brusquement de 14 m2 h 100 m2, et l’on peut descendre verticalement dans un champ de surface très restreinte.
- Aussi, la question du parachute est-elle plus importante qu’on ne le croit, et on peut espérer que bientôt il sera, non seulement un appareil de salut, mais encore un organe de manœuvre au même titre que les ailerons et les gouvernails.
- H. Vigneron.
- Fig. 7. . Fig. 8.
- Fi.?- 7-.'— Le parachute Crémoux pour aéroplane en descente au fort de Vincennes.-Le parachute Cangy-Bdillet, expérimenté avec un ballon sphérique.
- Fig. g. — Comment se déploie un parachute souple,
- !
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- ~... ..... ..... V : — " ' " 267
- LE VOL PLANÉ DE PÉGOUD
- L audacieux vol plané, la tête en bas, osé par j les meilleurs aviateurs ne connaissaient encore Pégoud, les 1er et 2 septembre, à Bue, marque une | qu’imparfaitement toutes les qualités dynamiques
- date dans l’histoire de l’aviation. Car il montre i de leur appareil, et l’on peut affirmer que cette que, malgré tous les progrès réalisés jusqu’ici, J ignorance a coûté la vie à plus d’un d’entre eux.
- Pégoud planant la tête en bas; au-dessus de l’aérodrome de Bue (les bâtiments qu'on aperçoit sont les nouvelles usines Blériol).
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- On connaît l’exploit de Pégoud, sur lequel toute la presse a publié d’abondants détails en les accompagnant d’éloges bien justifiés pour l’admirable courage et l’étonnant sang-froid du jeune pilote.
- La genèse des sensationnelles expériences de Bue a été la suivante : depuis longtemps, M. Blériot se préoccupait, comme tous les constructeurs et inventeurs attelés aujourd’hui au problème de l’aéroplane, de l’angoissante question de la sécurité. La nouvelle locomotion a fait et fait encore trop de victimes pour que le souci d’économiser des existences ne soit pas, à l’heure actuelle, celui qui prime tous autres.
- Les lecteurs de La Nature savent que l’on a cherché dans diverses voies la solution du problème : formes spéciales données aux ailes, ou à l’ensemble de l’appareil, maintien d’une vitesse relative constante à l’aide d’indicateurs de vitesse, emploi de stabilisateurs automatiques. Dans tous les cas, le but des inventeurs était de créer un moyen de rétablir rapidement l’angle d’incidence de l’aéroplane par rapport au vent relatif dans lequel il se déplace, lorsque cet angle vient à être .affecté accidentellement par une perturbation quelconque.
- On sait, en effet, que pour qu’une force sus-tentatrice s’exerce sur un aéroplane, il faut que ses surfaces portantes se présentent avec une certaine incidence au courant d’air relatif. Pour chaque appareil, l’angle d’incidence peut varier entre certaines limites; cette marge variable selon les types d’aéroplanes est toujours fort étroite ; et si la fatalité veut qu’elle soit dépassée : c’est la chute, sans que le pilote puisse réagir, du moins, d’après ce que l’on croyait jusqu’ici.
- M. Blériot estimait, au contraire, que même dans ce cas désespéré, la chute fatale n’est pas nécessairement à redouter. Il pensait qu’un appareil, bien calculé à cet effet, peut s’engager, et néanmoins reprendre la trajectoire du vol, après un tour par exemple sur lui-même ou une succession de deux demi-tours.
- Déjà, dans divers accidents, on avait vu des pilotes de monoplans décrire ainsi des S qui les ramenaient au sol sans dommage.
- Pégoud se chargea de démontrer que cette manœuvre, considérée comme l’effet d’un providentiel hasard, pouvait êlre répétée à volonté par un pilote de sang-froid.
- On sait de quelle façon brillante il exécuta l’expérience à deux reprises différentes. Solidement attaché à son siège par des bretelles de cuir, il s’envola sur son Blériot-Gnôme de 50 chevaux, jusqu’à une altitude de 1000 m. environ. A cette hauteur, l’appareil mis à la descente piqua verticalement pendant 200 m. environ. Sur un coup de stabilisateur, le monoplan se retourna alors sur lui-même et les spectateurs virent pendant un quart de minute environ le pilote planant la tête en bas'. C’est dans cette position qu’a été prise notre photographie ci-jointe. Puis ce fut à nouveau la descente verticale, et enfin
- à 400 m. du sol, le ré-tablissement en position / de vol normal.
- L’expérience de Pégoud prouve donc qu’avec certains monoplans aucune chute n’est désespérée, pourvu cependant qu’elle commence à une hauteur suffisante. Aussi, pour probante que soit la démonstration faite à Bue, il ne faudrait pas croire que le problème de la sécurité se trouve de ce fait résolu entière-„ ment.
- Tel est bien, du reste, 'l’avis de M. Blériot lui-même, puisqu’il a déclaré que ce n’était là qu’une première partie de son programme d’expériences; il entend prouver également qu’un appareil bien construit peut tourner autour de l’axe du fuselage, glisser sur l’une des ailes, glisser sur la queue, et cependant se rétablir par des manœuvres convenables.
- Enfin, pour les cas nettement désespérés, il restera la ressource du parachute dont l’efficacité a été démontrée par le même Pégoud, envers qui l’aviation vient de contracter en quelques jours une grosse dette de reconnaissance. On peut donc espérer que la sécurité du vol à grande hauteur sera bientôt pleinement assurée. Mais lorsque l’aéroplane sera forcé de voler à faible altitude, dans des régions où précisément les perturbations sont fréquentes, comment éviter les accidents et empêcher les chutes de finir tragiquement? Peut-être est-ce encore le parachute qui nous conduira à la solution.
- A. T.
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- LA FERTILISATION DES SOLS PAR LA STÉRILISATION
- Il arrive que, pour des raisons diverses, les terres cultivées, surtout celles dont la production intensive s’exerce dans l’atmosphère chaude des serres, milieu particulièrement favorable à la multiplication d’agents nuisibles (animalcules, champignons microscopiques, bactéries, plantes adventices, etc., etc.), en viennent à ne plus donner que des récoltes insuffisantes. Les jardiniers se voient, alors, dans l’obligation de renouveler leur terre fatiguée, de la remplacer par une autre qui a toutes ses énergies créatrices.
- Cela ne va pas sans frais élevés, quand on pense qu’il s’agit de fabriquer un sol de toutes pièces, fait d’un mélange de terreau, d’argile calcaire et de sable, ou encore de marne vierge et de fumier d’étable, qui reviennent à 2 fr. 50 à 4 fr. la tonne. Il est vrai que la production intensive, très rémunératrice, de légumes et de fleurs, dont il s’agit ici, peut supporter la dépense sans trop souffrir.
- Néanmoins, on s’est demandé, en s’inspirant des théories de l’asepsie, s’il ne serait pas possible de rajeunir les terres fatiguées, de régénérer leurs forces vitales, de les assainir, en détruisant, par une température élevée, les agents nuisibles dont le développement exagéré paralyse les récoltes.
- L’idée n’est pas neuve,puisqu’en 1887, Tsehirch traitait la terre par la vapeur d’eau. Depuis, on a proposé, aussi, l’emploi de l’air chaud, ou le passage dans un four.
- On a remarqué que ce traitement, assez inattendu en horticulture, provoque, en outre, dans le sol des modifications chimiques utiles, car si on l’épuise par de l’eau, il abandonne plus d’éléments utiles. En particulier, le pourcentage de l’azote retrouvé dans la récolte est beaucoup plus grand que dans un sol non traité.
- Mais il faut retenir qu’une température trop élevée, ou son action trop prolongée, détruisent aussi les microbes utiles, comme les bactéries des légumineuses, ce qui implique l’obligation de fournir, à ces dernières plantes des engrais azotés. Même, les microbes de la nitrification seraient tués à 50 degrés. Toutefois, la nitrification reprend son cours peu à peu, pour transformer l’ammoniaque, dont l’accumulation, dans cette période de transition, semble nuire aux jeunes plantules.
- En effet, d’après Russel et Petherbridge (de la station de Rothamsted, en Angleterre), la stérilisation à 94 degrés paraît ralentir les débuts de la végétation — ralentissement variable, d’ailleurs, avec le sol et les graines cultivées, plus ou moins âgées ; — mais elle reprend, ensuite, avec plus de vigueur pour rattraper, et même dépasser, par la récolte, le temps perdu.
- Il faut remarquer qu’il est toujours possible d’ajouter un peu de terre non chauffée à celle qui a été stérilisée.
- On a cru voir dans les plantes ainsi traitées à 94 degrés un chevelu de racines beaucoup plus développé qu’après passage à 54 degrés.
- D’après les expérimentateurs anglais, les résultats sont d’autant meilleurs que le sol reçoit, durant l’exploitation, moins d’engrais solubles. Avec, au contraire,, l’abondance de ces derniers, les bactéries qui solubilisent les aliments n’ont plus qu’un rôle secondaire. D’ailleurs, les plantes qui disposent en abondance de fumures assimilables sont dans de meilleures conditions de vigueur pour résister aux atteintes de leurs ennemis, animaux et végétaux.
- Ce sont donc les sols de fertilité moyenne qui retirent e plus de profit de la stérilisation par la chaleur.
- En pratique, on peut passer la terre au four, au moins à 100 degrés. Il est, toutefois, difficile par ce procédé d’assurer une répartition parfaite du calorique, et une température de 110 à 120 degrés n’est pas exagérée. Mais on comprend, malgré tout, que l’on puisse exposer la terre a des excès de chaleur dans certaines parties, ou à perdre une certaine quantité de calorique, par suite de l’eau vaporisée. Toutefois, il est possible ici de récupérer cette chaleur perdue dans des tuyaux de cheminée, ce qui abaisse le prix de revient qui, pour une durée de chauffage de 7 heures, serait, en Angleterre, où le charbon coûte moins que chez nous, de 0 fr. 50 par tonne. Sept heures est un minimum s’appliquant aux terres sablonneuses sèches. On doit majorer céttc durée d’action de la chaleur pour les sols argileux et humides.
- On pourrait faire les mêmes remarques sur le procédé qui consiste à faire circuler de l’air chaud dans la masse de terre.
- M. Vanvincq-Rcnicz conseille de chauffer à 100 degrés les terreaux, dont on se sert pour la multiplication, et de les mouiller suffisamment pour éviter de les brûler dans la chaudière. On les expose, ensuite, un certain temps à l’air; puis on les ranime avec un peu de bonne terre franche prise dans le jardin, s’il y a lieu, pour y introduire les microbes nécessaires à la végétation.
- M. Opoix, jardinier en chef du Luxembourg, agirait de même sur la terre de bruyère, pour préserver ses semis de la toile, champignon qui se développe parfois à la surface du sol des serres et des coffres.
- L’injection de vapeur d’eau dans le sol est plus généralement conseillée. On peut faire pénétrer clans la terre un jeu de tuyaux disposés en herse et percés de trous, et clans lesquels on envoie de la vapeur sous une pression assez élevée.
- D’après Russel et Petherbridge, si l’on veut stériliser à 94 degrés, il faut qu’un thermomètre enfoncé de 2 à o cm reste quelques minutes aux environs de 98 à 99 degrés, et se maintienne, ensuite, dans toute la masse, à 82 degrés durant une heure au moins.
- Une autre façon de procéder consiste à mettre la terre enlevée en chaîne de 55 à 40 cm d’épaisseur, autour de tuyaux disposés horizontalement les uns à côté des autres, tuyaux qui ont, à leur face inférieure, de petits trous tous les 25 à 50 cm. Il faut tasser légèrement la terre pour ne pas laisser s’échapper trop facilement la vapeur qui sort sous pression. Après que les' conditions cjue nous avons énumérées plus haut (mettre la terre en bas pour qu’elle ne se refroidisse pas trop rapidement) sont remplies, enlever la terre et la remplacer par une autre. On ne doit la reporter clans la fosse qu’après refroidissement.
- Aux États-Unis, quand il s’agit de bâches peu profondes, on utilise l’agencement suivant. Une batterie horizontale de tuyaux parallèles percés en haut, avec prise et sortie de vapeur, est placée entre les deux fonds d’une caisse à double fond. Sur le supérieur, formant plancher grossier, on dispose la terre à traiter en couche de 60 à 80 cm. Elle se trouve ainsi traversée de bas en haut par la vapeur.
- Quand on opère dans les meilleures conditions, il faut, d’après. Russel et Petherbridge, 1 kg de charbon pour 57 kg 5 de terre et l’opération ne revient pas à plus 1 fr. 85 (parfois 0 fr. 58) la tonne, chiffre inférieur à la dépense minimum qu’entraîne la création d’un sol
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- neuf. Plus la terre est humide, plus grande est la quantité de combustible nécessaire pour l’élever à une température déterminée.
- Il peut être utile de désinfecter aussi le matériel. On brosse les particules terreuses restées adhérentes aux parois des serres ; on dégrade profondément les joints des murs dans lesquels les racines ont pu se loger ; on lave avec un liquide antiseptique les matériaux, planches, piquets, murs de serres fixes, charpentes en fer, etc.
- Certains vont jusqu’à démasliquer les vitres pour pouvoir stériliser les cadres avec la vapeur. Un travail aussi méticuleux et onéreux ne peut guère être entrepris que dans une petite exploitation, et dans le cas spécial où sévit avec intensité une maladie grave.
- Cette stérilisation ou, mieux, cet assainissement des terres fatiguées peut tripler leur pouvoir de production.
- L’effet diminue graduellement à mesure que le temps s’écoule, et que les récoltes se succèdent. Il reprend toute son intensité lorsque, après 6 ou 7 récoltes, on recommence l’opération.
- Pendant une même saison, les savants anglais dont il a été plusieurs fois question ici, semèrent consécutivement sept fois des graines de radis sur la même parcelle stérilisée. Eh bien, la première récolte fournit 116 pour 100 d’excédent, la deuxième 255 pour 100, la troisième 72 pour 100. Les quatre autres diminuèrent ensuite, tout en restant, chaque fois, supérieures au témoin.
- Avec des tomates, la fructification fut, d’une façon générale, meilleure en parcelles stérilisées. Si 100 est le poids de la récolte en terre non stérilisée, on eut, en sol traité à 94 degrés, 542 ; à 94 degrés avec scories
- comme engrais, 552 ; à 54°5, 559 ; en sol traité au toluène, 366 ; en sol traité au sulfure de carbone, 546 ; soit, en moyenne, plus de 5 fois le rendement du témoin.
- Des semis d’épinards sous verre, en bonne terre franche calcaire, stérilisée à 94-99 degrés, ont donné une végétation vigoureuse avec feuilles larges, ne marquant qu’une faible tendance à monter à graines. En parcelle témoin, les plantes restaient plus petites, avec une tendance à grainer précocement.
- M. G. Rivière a fait, également, à la Société nationale d’IIorticulture, une communication sur les avantages que peut procurer la stérilisation des sols. Une terre de Croissy, considérée comme infertile, traitée à 120 degrés, puis additionnée d’une petite quantité de terre non stérilisée, pour réintroduire des bactéries, a donné un poids de racines de navets de 441 gr. contre 297 gr. à la terre non stérilisée, le sol fertile non traité ayant fourni, lui, 471 grammes.
- Terminons par cette remarque, que les plantes de la famille des légumineuses donnent de moins bons résultats.
- Ainsi, il a été impossible d’obtenir du trèfle dans un sol de pâture chauffé à 98 degrés. Toutefois, dans une terre franche, calcaire, le chauffage n’a exercé aucun mauvais effet sur des pois nains et des pois de senteur. D’autre part, il a eu une influence heureuse sur le sainfoin. Mais il est certain que cette question de la stérilisation par la chaleur des sols de grande culture, présente moins d’intérêt à cause de son prix de revient assez élevé.
- An rosis Rom'.
- Professeur d’agriculture, Aulibcs.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances des i5 août, ier et 8 septembre 1913. — Présidence de M. Chauveau et de M. le Général Bassot.
- Propriété des tubes luminescents au néon. — M. Claude demande l’ouverture d’un pli cacheté déposé depuis longtemps et contenant une Note signalant le rôle important joué par le diamètre sur le passage du courant dans les tubes luminescents à néon. La différence de potentiel nécessaire aux deux bornes du tube est, en effet, inversement proportionnelle au diamètre, de sorte que de très gros tubes ne demanderaient pour leur fonctionnement que des voltages très faibles.
- La lutte contre la tuberculose. — M. le Président entretient l’Académie des mesures préconisées pour lutter contre la tuberculose. Il rappelle ensuite une expérience longue et coûteuse qu’il a faite relativement à la virulence de la tuberculose sur un lot de 60 bœufs qu’il a du nourrir pendant longtemps avant de les faire abattre successivement. 11 rappelle également une expérience de contamination claveleuse dont il est l’auteur.
- Mécanisme de la fossilisation. —M. Stanislas Meunier envoie une Note intitulée : «Sur une cause méconnue de la fossilisation des débris d’organismes ».
- Un parasite des puces de chien. — M. Laverait fait connaître que les puces de chien sont sujettes à être parasitées par un flagellé qui porte le nom de Herpeto-tnonas Ctenocephali. Il a entrepris, avec le concours de M. Eranchini, d’inoculer ce parasite à la souris blanche. Pour cela des puces parasitées ont été broyées et le liquide dilué dans de l’eau physiologique a été inoculé
- dans le péritoine de souris. Celte inoculation a déterminé une infection qui ressemble à celle produite par les Leishmania, parasites de la maladie de kahla-azar, sorte de fièvre très répandue aux Indes et dans le sud du bassin de la Méditerranée.
- Les phénomènes solaires. — M. Deslandres présente une Note de M. Saint-John, de l’Observatoire de Mo,uni Wilson, sur les mouvements dont la pénombre des taches solaires est le siège. Ces mouvements sont divergents à la partie inférieure et convergents à la partie supérieure. M. Deslandres expose ensuite que les observations poursuivies méthodiquement depuis 5 ans à l’Observatoire de Meudon, sur la couche supérieure du soleil, l’ont amené ainsi que M. d’Azambuja, à conclure que les réseaux de lignes qui caractérisent l’aspect de cette couche et dont les unes tendent à disparaître tandis que d’autres plus faibles, il est vrai, tendent à persister, sont en rapport avec l’abondance des taches solaires.
- Nébuleuses variables. — M. Bigourdan rappelle que pendant assez longtemps la variabilité d’éclat des nébuleuses passait pour un fait démontré. Or, aujourd’hui, les astronomes sont portés à la mettre en doute. Ils y sont d’autant plus enclins qu’il.est difficile de concevoir le mécanisme d’un tel phénomène, aussi bien dans le cas des nébuleuses résolubles ou amas d’étoiles que dans le cas des nébuleuses non résolubles ou purement gazeuses.
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- LES FORTIFICATIONS DE PARIS ::..271
- Une nébuleuse découverte par Hind en 18.45 dans la constellation de l’aigle et qui est à la limite de visibilité à l’œil nu, a été regardée comme variable. Récemment M. Borelly a annoncé qu’elle paraissait passer par un maximum d’éclat. M. Bigourdan monlre que les observations anciennes ne contirment pas cette variabilité. 11 insiste sur l’intérêt du fait et sur l’importance que présente en ce moment l’observation de la nébuleuse de Hind.
- Communications diverses. — M. de Launay adresse une Note de MM. Jodot et Lemoine signalant l’existence d’une faille sur la rive droite de la Loire, à la hauteur de Cosne. M. Le Chatelier envoie un travail de MM. Taft’anel et Le Floeli sur la combustion des mélanges gazeux et les températures d’inllammation de ces
- mélanges. MM. Bocquier et Marcel Baudouin annoncent qu’ils ont découvert et fouillé une station préhistorique aujourd’hui sous-marine à l’emhouchure de la Vie, en Vendée. Cette station est parliculièrement intéressante à cause de ses silex taillés.
- Germination des graines sans albumen. —M. G. Bonnier présente une Note de M. J.-A. Urbain relative à la germination des graines privées expérimentalement de leur albumen. Des plantes telles que le ricin, le pavot, la nigelle, etc., peuvent germer, dans ces conditions, comme des plantes issues de graines normales, mais elles produisent des individus nains à feuilles de forme modifiée et à lleurs souvent très anormales.
- Cu. DE VlLLEDEülL.
- LES FORTIFICATIONS DE PARIS ET LES ESPACES LIBRES
- Le déclassement des fortifications de Paris a fait naître la question de l’établissement d’une ceinture d’espaces libres sur leur emplacement.
- Assurément, c’est un gros sacrifice qu’on demanderait à la Ville de Paris, à qui cet emplacement a été vendu fort cher : mais la création d’une longue et continue ceinture de parcs et jardins devant les habitations à bon marché dont on voudrait couvrir, partiellement tout au moins, la zone qui va devenir disponible, est un élément tout à fait vital pour la population de la capitale. Il serait fort insuffisant d’y créer des squares modiques et restreints, ou même des parcs sporadiques comme Montsouris et les BuLtes-Chaumont. On ne saurait mieux en être convaincu que par les persuasives lignes suivantes que nous détachons du récent ouvrage de M. IL de Souza sur Nice capitale d'hiver, et le problème urbain :
- « Par le système de parcs des grandes villes yankees, il n’est pas de sacrifices que les Etats-Unis n’aient cru devoir faire pour s’assurer la beauté et la santé par le développement d’espaces libres.
- « Chaque degré administratif, les villes, les districts métropolitains, les États, le gouvernement fédéral, compose, avec les ligues indépendantes, une vaste échelle d’action, toujours plus étendue pour la création des espaces libres. Les parcs urbains et les terrains de jeux requièrent toutes les sollicitudes
- des villes. Une association générale pour leur aménagement a été créée en 190.7 j1).
- « Dès 1892, l’exemple était donné par la commission
- métropolitaine des parcs de Boston, commission indépendante et autonome. Elle possède aujourd’hui et gère 10000 acres de parcs et réserves, 50000 de côtes fluviales, 8000 de côtes maritimes et 20 000 ou plus de promenades et avenues reliant ces territoires.
- « On aperçoit maintenant à quel point la manière française d’IIaussmann est insuffisante. Purement décorative, non seulement elle est mesquine par les dimensions des terrains, dont elle se sert, mais elle arrête nos mouvements, les jeux et les sports que la liberté apparente des jardins tenterait.
- « Vienne est la première ville d’Europe qui se soit inspirée de la manière anglaise et du système américain. De 1898 à 1908, 157 jardins et parcs furent créés. Il en existe aujourd’hui 226, formant un ensemble de plus de 1000 hectares dans l’intérieur de la ville, dont l’agglomération est beaucoup moins dense que celle de Paris. Mais tout le nouveau périmètre de la capitale autrichienne est ceinturé d’une bande de bois, de prairies, de parcs et d’espaces libres où l’on ne pourra jamais construire et qui ajoutent 4400 hectares aux autres mille. Cette cein-
- 1. Yoy; aussi les intéressants ouvrages île 'G. Benoit I,evv sur les Cités jardins (Paris, 167, rue Montmartre), et d’EsTouiiNELLEs de Constant, les États-Unis d'Amérique p. 272-285 (Armand Colin, éditeur, 19)à).
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- LES FORTIFICATIONS DE PARIS
- liu’C, reliée dans tous les sens par un service de tramways rapides, n’est qu’à 5 km du centre : et
- tous les espaces qui la composent au sud-ouest sont reliés par une roule en corniche d’une longueur de 29 km d’où l’on domine la ville, la plaine du Danube, l’horizon infini des montagnes. Notez que tout de suite après ces collines, s’étend l’immense foret de Tienne, et non des agglomérations de banlieue plus ou moins pressées les unes contre les autres.
- Avec les bois de Boulogne et de Yin-eennes, Paris n’offre, y compris ses 247 hectares de l’intérieur, que 2000 hectares environ contre les 5000 et demi de Vienne, qui pourtant n’a que 10 pour 100 de sa surface totale recouverte de maisons, en y comprenant les cours entre les constructions et le dernier arrondissement excepté.
- Ce dernier occupe, en effet, à lui seul,
- 55 pour 100 de la surface totale.
- Presque pas bâti, il a été pris
- « La première conséquence est que la mortalité avait reculé de 54479 déccs en 1891, pour 1 578 550 habitants, «à 52 918 en 1915, pour 2 000 000, et la progression a continué.
- « Berlin va bientôt imiter Vienne, malgré que ses promenades aient déjà une étendue double des nôtres. 11 n’est point jusqu’en Espagne où Madrid a créé, sur des terrains nus et stériles, un parc de 90 hectares, et où Barcelone envisage la création, exactement comme Vienne, d’un vaste système coordonné.
- « C’est que les preuves sont faites que les espaces libres ne sont pas seulement des éléments de santé, ce sont des éléments de moralité, des éléments de beauté, des éléments de prospérité économique. A New-York, la criminalité juvénile s’est abaissée de 50 pour 100 dans un quartier où les terrains de jeux sont devenus abondants. »
- Beach Carriage « Brive » (Chaussée du rivage) au bord du lac Michigan. Lincoln Park (Chicago) (Phot. prise en automobile).
- comme réserve contre les entassements futurs. « Voilà avec quelle ampleur Vienne envisage son
- Jackson Park de Chicago; lacs pour la navigation de plaisance {avec les caravelles de Christophe-Colomb de l’exposition de i8ç3).
- avenir. Les limites administratives ont été étendues dans un cercle de 95 km. Paris n’a que 55 km de tour.
- Devant ces chiffres et ces clairvoyances, combien est-il chagrinant de voir que la capitale de la France laisse réduire de plus en plus les jardins privés et supprimer les bosquets de Montmartre !
- Quand on a parcouru les splendides et libres parcs non seulement des métropoles, mais encore des petites cités américaines, de New-York à Chicago (voy. les figures), de Seattle à San Francisco, de Cincinnati à Washington, etc., qui font si judicieusement alterner l’oxygénation des feuillées avec l'intoxication des labeurs humains, on a la tristesse de s’avouer que ce n’est
- plus à Paris qu’il faut chercher la Ville Lumière !
- E.-A. Martel.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahuius, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- 4P ANNÉE. — N° 2104. r~——..........-.—
- UN NOUVEAU MONOPLAN AVEC
- Un nouveau modèle d’hydro-avion, qui fut prêt malheureusement trop tard pour participer au concours de Deauville, vient de donner d’heureux résultats aux essais.
- Il s’agit d’un monoplan construit par la maison Nieuport et dont l’innovation consiste à remplacer l’unique fuselage, fait de longerons et de croisillons
- "=: ..........20 SEPTEMBRE 1913.
- DEUX FUSELAGES MONOCOQUES
- lagc formé de croisillons, dans le cas où, avion de guerre, il serait frappé par une balle ; enfin, en cas de chute légère, de se défoncer seulement et de ne pas blesser l’aviateur par des éclats de bois.
- Voici les principales caractéristiques de ce nouvel appareil qui, s’il n’est pas établi en hydro-avion, peut, ainsi diminué du poids des flotteurs, être
- Le nouveau, monoplan Nieuport à Vatterrissage.
- de bois, par deux fuselages en forme de cigares légèrement ovales entre lesquels se trouve placée la nacelle du pilote et des deux ou trois passagers qu’elle peut contenir.
- Ces deux fuselages sont faits d’une sorte de carton extrêmement solide; pour les établir, on procède ainsi qu’il suit. Sur un moule en bois, ayant la forme et la dimension du fuselage, on colle, à l’aide de colle forte chaude, environ dix à douze couches , d’un papier japonais de nature très fibreuse et cela par bandes se croisant dans les deux sens. Une fois le tout sec, on exécute deux incisions dans le sens de la longueur de façon à pouvoir sortir le moule du fuselage ainsi séparé en deux parties. Sur chacun des bords, oii fixe un longeron allant d’une extrémité à l’autre et il ne reste plus ensuite qu’à les réunir à l’aide d’un boulonnage pour avoir une coque parfaite. Ce carton, très résistant, est seulement recouvert d’une couche de toile et de vernis afin de le rendre insensible à l’humidité. Le grand avantage de ce fuselage est, d’abord, la faible résistance à l’air à cause de sa forme arrondie et fuyante ; ensuite, de ne pouvoir se rompre, comme un îuse-
- 41e année. — ae semestre.
- solidement blindé et recevoir à l’avant une mitrailleuse, l’hélice et le moteur se trouvant derrière le pilote et le pilote lui-même, derrière les servants de la mitrailleuse.
- Au centre, se trouve une sorte de cellule centrale formée d’un plan inférieur et |d’un plan supérieur aux extrémités duquel viennent se monter deux ailes ordinaires de monoplan.
- Une nacelle centrale, encastrée dans le plan supérieur de la cellule, contient le pilote, les passagers, le moteur de 110 chevaux Can-ton-Unné, trois réservoirs à essence contenant en tout 510 litres, un réservoir d’huile de 25 litres et les commandes.
- L’empennage est porté par les deux fuselages monocoques entre lesquels tourne l’hélice. L’extrémité des deux fuselages est réunie par un plan fixe auquel est fixé le gouvernail de profondeur; un gouvernail de direction est placé à l’extrémité de chaque coque et toutes les commandes passent à l’intérieur de celles-ci.
- Les flotteurs sont au nombre de deux, un sous chaque fuselage à l’avant et deux ailerons les empêchent de prendre sur l’eau une inclinaison dangereuse.
- 16. 275
- Le nouveau monoplan vu latéralement.
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- 274 .:: — CHRONIQUE
- Ajoutons que le moteur se met en marche de l’intérieur, comme, d’ailleurs sur tous les hydro-avions, que la surface portante est de 40 ni2 et l'envergure de 14 m. 82. Le poids à vide est de 850 kilogrammes et la consommation d’essence, d’environ 40 litres à l’heure.
- Pour nous résumer, voici les avantages que l’on attend de ce nouvel appareil :
- Grande surface portante permettant comme aéroplane de l’armée de recevoir un blindage et une mitrailleuse ayant un champ d’action très étendu puisque placée à l’avant.
- Hélice à l’arrière ne gênant ni le pilote ni les
- passagers et ayant un excellent rendement grâce aux couloirs d’air habilement ménagés.
- Fuselage invulnérable aux balles, qui le traversent sans le briser.
- Commandes de gouvernails entièrement à l’abri dans les coques.
- Nul doute que, soit comme hydro-avion ou comme avion, nous n’enregistrions prochainement un brillant exploit à son actif. De toutes façons, il marque la recherche d’une utilisation nouvelle des plans et l’innovation de la double coque en carton pourra, certainement, donner des résultats inespérés.
- Himniuquez-Phillipe.
- CHRONIQUE
- Relevage d’un sous-marin à Toulon, au moyen du dock spécial. — La Société Schneider et Ci0 avait à procéder, ces jours derniers, aux épreuves d’étanchéité du sous-marin Xiphias, construit pour le compte du gouvernement grec sur ses chantiers de Chalon-sur-Saône et achevé dans ses ateliers du Creux-Saint-Georgcs, en rade de Toulon. On sait en quoi consiste cette expérience. 11 s’agit d’éprouver la solidité de la coque et de s’assurer qu’elle est capable de supporter les grandes pressions des profondeurs auxquelles il peut lui arriver de descendre.
- Pour le Xiphias, celte profondeur d’essai avait été fixée à 56 m. H n’est pas nécessaire d’insister sur le fait qu’en aucun cas normal, un sous-marin n’a besoin de descendre aussi profondément sous l’eau. Mais il peut se produire des incidents inattendus, et il est utile que la coque de ces petits bâtiments soit en état de supporter des pressions très supérieures à celles des couches d’eau où ils sont appelés à manœuvrer. Nos sous-marins français, ceci soit dit en passant, sont à ce point de vue dans une situation très satisfaisante. Les circonstances ont en effet amené plusieurs d’entre eux à affronter les grandes profondeurs. On en cite un notamment qui est descendu à 50 m. Dans aucun de ces cas il ne s’est produit d’accidents, ni même de déformations permanentes des coques.
- Naturellement on ne pouvait songer à faire plonger le Xiphias à 56 m. avec son équipage à bord et on demanda au Préfet maritime de Toulon l’autorisation d’employer l’appareil spécialement construit pour le sauvetage des sous-marins que ce port possède depuis un an environ.
- Il a été décrit dans La Nature et je rappelle sommairement qu’il se compose de deux sortes de pontons réunis à l’avant et à l’arrière seulement par une partie commune, de telle sorte qu’il reste entre les deux coques un espace suffisant pour que puisse venir s’v loger le torpilleur, ou le sous-marin, ou l’épave quelconque qu’il s’agit de relever. De grandes fermes métalliques, portant de puissants treuils manœuvres électriquement, enjambent les deux pontons. Les chaînes de ces -treuils sont, par les scaphandriers, amenées jusqu’à l’épave qu’elles ceinturent ou dans les boucles de laquelle, s’il s’agit de sous-marins, elles sont maillées. Puis les treuils électriques sont mis en action et le navire est ainsi ramené à la surface de l’eau.
- Le Xiphias a donc été conduit dans l’espace libre
- entre les deux pontons du dock; on l’a suspendu aux chaînes des treuils et, comme ses water-ballasts avaient été préalablement remplis, il est descendu doucement à la profondeur demandée, 56 m. Je dis doucement, parce qu’on tenait, avec raison, à ne pas exposer brusquement la coque du navire aux grandes pressions. En fait, l’opération de descente a duré 1 heure 1/2 et autant celle du rehissage.
- La visite de la coque du Xiphias a permis de constater que cette dure épreuve ne l’avait aucunement fatiguée. D’aulre part, le fonctionnement du dock do sauvetage et de ses appareils a élé excellent, et on peut désormais compter sur son efficacité.
- Un second dock pour le relèvement des sous-marins stationne à Cherbourg. Il est identique à celui de Toulon. Tous deux sont calculés pour pouvoir remonter à la surface un poids de 1000 tonnes auquel n’atteint aucun de nos sous-marins actuels. Sauvauie Jouüoan.
- Le plus grand diamètre de la Terre. — En
- quel point de sa surface la Terre offre-t-elle le diamètre le plus grand ? La forme elliptique du géoïde, renflé à l’équateur et aplati aux pôles, ainsi que les accidents orographiques interviennent dans la solution de ce problème. M. L. Ilenkel, de Schulpferta (Pelermanns Mitlei-lungen) vient de démontrer que lTIimalava, « ce toit du monde » où plusieurs sommets atteignent 9000 m. au-dessus du niveau de la mer, n’est pas, comme on serait tenté de le croire, le point par où passe le plus grand diamètre terrestre. En effet, l’antipode de l’IIirnalaya tombe dans des fonds de 2000 m. du Pacifique sud; de plus, sa situation sous le 28° de latitude nord éloigne cette chaîne du renflement équatorial. Le point où la Terre est le plus large ne semble pas éloigné de l’équateur. Le sommet du mont Chimborazo, dans la république de l’Équateur, qui atteint 6159 m. au-dessus du Pacifique et dont l’antipode serait un point assez élevé de la côte nord de l’ilc de Sumatra, paraît être l’endroit du globe le plus éloigné du centre ;du géoïde. La mesure du rayon terrestre en ce lieu atteint 6585,6 km et le diamètre 12 761,1 km. C’est certainement le lieu où la pesanteur est la plus faible et la forte centrifuge la plus grande. La cuvette océanique découverte par Nansen se combinant avec l’aplatissement polaire situent le plus petit rayon terrestre au pôle nord; le plus petit diamètre correspond donc avec Taxe de rotation du globe.
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- ATTELAGE AUTOMATIQUE DES VEHICULES DE CHEMINS DE FER
- (Système Brumârescu)
- Dans un précédent article de La Nature (n° 2075), les lecteurs ont été mis au courant du résultat du concours d’attelage automatique institué en 1912 par le Ministre des Travaux Publics. Dans cc même article était décrit l’appareil Pavia-Casalis qui a obtenu le pre-micr prix à ce concours.* En dehors des appareils primés et qui, d’après la Commission, devaient être classés dans la catégorie des appareils auto-matiques avec maintien des tampons latéraux il en est d’autres qui, par leur ingéniosité, méritent d’être
- signalés. Parmi ces derniers, nous citerons l’appareil étudié par un in~
- M. Brumârescu où, comme avec l’appareil Pavia-Casalis, l’attelage se fait en deux opérations successives : la première, faite de l’extérieur et qui consiste à préparer les organes d’attelage afin de mettre le véhicule en état d’être accouplé automatiquement et la seconde qui consiste à opérer automatiquement cet attelage.
- Ce système d’attelage automatique qui a été mis à l’essai ces temps derniers avec succès sur les chemins de fer roumains ne modifie en rien les organes actuels d’accouplement et en maintient intégralement toutes les pièces. Tout se réduit à ajouter aux pièces existantes de nouveaux organes qui, en imitant les mouvements des bras de l’homme dequipe, soulèvent les organes d’accouplement et les mettent en place sans effort afin de préparer l’accouplement automatique.
- Ces nouveaux organes sont au nombre de deux : 1° ceux permettant d’effectuer l’attelage; 2° ceux effectuant le serrage de la vis du tendeur.
- Description des organes de l’appareil. — Les organes permettant d'effectuer l'accouplement se composent (fig. 1 et 5) de deux bras métalliques À formés chacun de deux tubes en acier emmanchés l’un dans
- l’autre télescopiquement de manière à pouvoir s’allonger suivant les besoins. Ces deux bras sont fixés, d’une part, à l’étrier 2 du tendeur d’attelage et, de l’autre, à l’arbre B autour duquel ils peuvent
- osciller dans un plan vertical. Cet arbre B, fixé à la traverse de tète du véhicule, est muni à chacune de scs extrémités d’un levier M qui peut donner à cet arbre et, par suite, aux bras A le mouvement d’oscillation verticale dont nous venons de parler. Des ressorts ÿ, s’appuyant sur les bras À et libres de glisser sur eux, sont fixés à leur autre extrémité au boulon g du tendeur de manière à soulever ce tendeur lorsqu’on soulève l’étrier s au moment de l’attelage. De plus, letrier s du tendeur est muni de deux plaques de guidage qui assurent l’entrée de cet étrier dans le crochet d’attelage C lorsque les véhicules sont en courbe ou dans un croisement.
- En arrière de l’arbre B, et également fixé à la traverse de tête du véhicule, se trouve un second arbre R indiqué sur la figure 1. Cet arbre qui se termine de chaque côté du véhicule en forme de crochet, comme le montre la figure o, peut osciller dans le plan horizontal autour de l’axe 0 fixé au châssis. Un ressort de rappel r ramène cet arbre R dans sa position primitive lorsque celui-ci est déplacé comme nous le verrons tout à l’heure en montrant le mode de fonctionnement et le rôle de cet arbre.
- L’organe permettant le serrage de la vis du tendeur est très ingénieux. On le voit figuré en N sur la figure 1 et en détail sur la figure 2. A l’intérieur de l’arbre B, dont nous avons parlé plus haut, se trouve un second arbre b actionné à chacune de ses extrémités par une manivelle MC Cet arbre b est muni de deux pignons coniques a qui engrènent avec un pignon conique E
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- m
- ATTELAGE AUTOMATIQUE =
- fixé à une douille métallique F pouvant tourner dans le coussinet G fixé à la traverse de tête du véhicule. A l’intérieur de celte douille passe la chaîne cl fixée à une de ses extrémités au tendeur à vis et à l’autre au boulon e qui traverse un des maillons, de la chaîne et peut coulisser dans la rainure f de la douille. Un ressort hélicoïdal, prenant appui d’un côté sur la base de la douille et de l’autre sur le boulon e d’attache de la chaîne, main-
- d’équipe placé soit à droite, soit à gauche du véhicule, prépare cet accouplement en tournant la manivelle M dans le sens de la flèche. Les bras métalliques À soulèvent alors l’étrier « et, en même temps, l’autre extrémité du tendeur, au moyen du ressortT/etdcl’attelagc, se trouve alors amené dans la position indiquée en 11 (fig. 5), qui est celle qui précède l’attelage définitif. Pendant ce mouvement de . rotation de la manivelle M qui, primitivement, occupait
- tient celle-ci complètement tendue quelle que soit la position de serrage de la vis du tendeur. Il devient alors possible de serrer ou de desserrer l’attelage en faisant tourner la vis du tendeur au moyen de la rotation de la chaîne et de la douille F entraînées par le pignon E actionné par la manivelle M'.
- Mode de fonctionnement de l’attelage. — Voyons maintenant comment agissent ces différents organes au moment de l’attelage. À l’état normal les organes d’accouplement se trouvent dans la position indiquée en I (fig. 5). Pour opérer l’accouplement, l’homme
- la position indiquée en I (fig. 5), cette manivelle a rencontré la partie supérieure de l’arbre R dont nous avons parlé plus haut et qui forme crochet. Par suite de sa forme arrondie, la manivelle M, en glissant sur la branche supérieure, repousse à l’intérieur l’arbre R et vient alors occuper la position indiquée en II (fig. 5).
- Mais, sous l’action du ressort r, l’arbre R reprend sa position primitive et la manivelle M vient alors prendre appui sur la partie inférieure droite de l’arbre R qui lui sert d’arrêt. Lorsque le tampon-
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- ATTELAGE AUTOMATIQUE
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- nement des véhicules a lieu (Fig. 1 ),la tige i du tampon vient appuyer sur le crochet ni qui, en poussant l’arbre R au moyen du contact 5, fait rentrer cet arbre à l’intérieur du véhicule. La manivelle M, ncsc
- Fig. 4. — Position de l’attelage à Vêlai normal.
- dans la position en II (fig. o). Il ne restera plus qu’à remettre définitivement cette manivelle M dans sa position primitive en I (fig. 5) en faisant rentrer momentanément, au moyen d’une chaînette disposée
- Fig. 5. — Position de l’attelage qui précède celle de l’attelage définitif.
- trouvant plus alors soutenue par l’arbre R, revient en arrière en prenant la position indiquée en III (fig. 5). Pendant ce mouvement de recul, l’étrier 2 pénètre dans le crochet d’attelage G, comme on le voit en III (fig. 5). Il ne suffit plus pour terminer l'accouple-
- à cet effet, l'arbre R à l’intérieur du véhicule afin de dégager la manivelle M.
- La position normale de l’appareil étant celle figurée en I (fig. 5) et l’accouplement ne pouvant s’opérer que lorsque l’homme d’équipe a préparé celui-ci en ame-
- Fig.f). — Attelage terminé.
- ment que d’opérer le serrage de la vis du tendeur au moyen de la manivelle M', ainsi que nous l’avons indiqué plus haut.
- Le désaccouplement se fait par une opération inverse. On commence par desserrer la vis du tendeur au moyen de la manivelle ML Puis on dégage l’étrier du crochet C en ramenant la manivelle M
- nant l’appareil dans la position indiquée en II (fig. 5), il en résulte que 'deux véhicules peuvent venir se tamponner sans que l’attelage puisse se produire, si l’homme d’équipe n’a pas préalablement préparé cet accouplement.
- De même l’attelage de deux véhicules peut également se faire sans que pour cela le tamponnement
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- 278== LES EXPLOSIONS DE TUBES A GAZ COMPRIMÉS
- soit nécessaire. Il suffira d’amener, comme dans le cas précédent, la manivelle M de la position indiquée en I (fig. 5) à celle indiquée en II (fig. 5). Mais comme alors le tamponnement ne vient pas agir pour dégager la manivelle de l’arbre R et la ramener dans la position en III (fig. 5) qui est celle où l’attelage sç produit, il suffira de faire rentrer momentanément l’arbre R à l’intcrieur du véhicule en actionnant la
- chaînette dont nous avons parlé plus haut. La manivelle M dégagée prendra la position en III (fig. 5) et l’attelage sera fait après avoir opéré le serrage du tendeur au moyen de la manivelle M'.
- On peut estimer à 100 francs par véhicule la dépense que nécessite l’installation des organes complémentaires destinés à rendre l’attelage automatique. R. Bonnin.
- LES EXPLOSIONS DE TUBES A GAZ COMPRIMES
- La cage métallique dans laquelle on enfermait les tubes à expérimenter.
- Nos lecteurs se souviennent sans doute d’un accident qui, au mois d’août 1911, coûta la vie à deux ^ouvriers de l’établissement du Matériel de l’Aéro-jnautique militaire à Chalais-Meudon. Un tube d’hy-!drogène comprimé avait explosé, ainsi que le 'démontra l’enquête, pendant que ces ouvriers mesuraient la pression. Pour éviter de nouveaux accidents, on résolut de procéder à des recherches en vue de déterminer le mécanisme de l’explosion. Le capitaine Lelarge, du laboratoire de l’Aéronautique militaire, fut chargé de réaliser les expériences. Tout d’abord il apparut évident que l’hydrogène enfermé dans les tubes contenait une forte proportion d’air; d’autre part, l’explosion étant survenue au moment où les ouvriers plaçaient le manomètre sur le tube, la déflagration s’était certainement produite pendant la mesure des pressions ; elle ne pouvait donc être causée que par un effet de briquet à air au moment de l’ouverture de la valve sur le manomètre. Le mécanisme de ce phénomène est très simple : l’air contenu dans le tube du manomètre étant à la pression atmosphérique, se trouve brusquement comprimé à 150 atmosphères à l’ouverture de la bouteille; sa température s’élève alors suffisamment pour provoquer par contact l’inflammation du mélange détonant contenu dans le tube. Les expériences furent basées sur cette hypothèse.
- Les expériences eurent lieu sur les 55 tubes restant de la fourniture à laquelle appartenait celui qui avait explosé. Ils furent >d’abord munis d’un appareil de sûreté constitué par un tube interposé entre le robinet à pointeau et le manomètre et contenant, sur une hauteur de 40 à 50 millimètres, des rondelles découpées dans une fine toile métallique. Ces rondelles constituaient une sorte de bourrage compact plus efficace que le simple enroulement d’une toile métallique qui forme des canaux par lesquels le gaz s’écoule trop librement. Ces tubes furent ensuite enfermés dans une cage métallique constituée par des frettes en fer rond de 50 mm de diamètre, espacées de 60 mm d’axe en axe. Douze tendeurs longitudinaux reliaient deux plaques de
- projection de la masse
- fond de 20 mm d’épaisseur. Enfin quatre barres carrées, également fixées sur les plaques de fond, portaient des pièces intercalaires constituant l’entretoisement des frettes.
- Un tube d’acier, fermé à l’une de ses extrémités et destiné à faire le briquet à air, fut monté, sur le. départ des valves dont l’ouverture à distance était assurée par l’intermédiaire d’une roue de bicyclette calée sur le volant à main. On installait ensuite le tube encagé au-dessus d’un fossé afin d’éviter la qui se serait produite si l’explosion eût eu lieu au fond de la fosse.
- On procéda en premier lieu à des mesures de pression et de densité avec interposition de l’appareil de sûreté. Lorsque la pression d’un tube contenant un mélange combustible était reconnue suffisante, on procédait à l’explosion , déterminée par l’ouverture de la bouteille sur le manomètre sans interposition du dispositif de sûreté dont l’efficacité avait déjà été démontrée par des essais antérieurs. Six tubes ayant conservé une pression suffisante furent alors soumis à l’explosion. Voici des caractéristiques relevées sur quatre de ces tubes :
- Pression. Pour 100 d’air. Résultat.
- 165 non mesuré explose
- 158 6,5 • n’explose p:i
- 165 69,0 explose
- 140 78 explose
- ï A la suite de chaque explosion on dut réparer la cage, protectrice sur laquelle on constatait un allongement permanent des frettes de 4 pour 100 avec rupture de quelques-unes. Les barres s’allongeaient de 5 pour 100 en moyenne. Le capitaine Lelarge en conclut que tout dispositif de cage, pour être efficace contre la projection des éclats, doit avoir le poids prohibitif de celle-ci et être constitué par un acier très doux dont l’allongement soit supérieur à 20 pour 100. Ajoutons également que le vent de l’explosion a toujours arraché les touffes d’herbe à plus de 1 mètre de distance et, à 5 à 6 mètres, dépouillé les acacias entourant la fosse à explosion de la moitié de leurs feuilles.
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- - LES EXPLOSIONS DE TUBES A GAZ COMPRIMÉS ===== 279
- On a lancé dans le commerce des cages protectrices en treillis métallique entourant le tube, sauf le culot et la tête. Ces dispositifs sont inefficaces, car la déformation de ces cages par allongement de la matière est sûrement insuffisante pour absorber le travail dégagé par les gaz de l’explosion sur les morceaux du tube.
- D’ailleurs, le souffle de l’explosion serait mortel dans un atelier. Tout dispositif de sécurité de ce genre est donc illusoire.
- Pour ce qui concerne les conditions d’explosi.on, les expériences ont. démontré qu’un mélange d’air et d'hydrogène en proportions convenables, peut s’enflammer dans un manomètre
- la mise en place du manomètre doit être précédée de l’analyse ou de la mesure de la densité du gaz.
- Fig. 2.
- Lorsque l’hydrogène est de provenance électrolytique, il convient d'être encore plus circonspect, car un mélange d’hydrogène et de 4 pour 100 d’oxygcne est cà la limite de la composition dangereuse.
- Dans tous les cas, les mesures de sécurité, applicables dans toutes les circonstances, que l’on doit prendre, sont les suivantes : 1° visser le mano-détendeur ordinaire à sa place, mais en laissant son robinet de sortie ouvert; 2° ouvrir lentement le pointeau du tube. On ferme ensuite le robinet du mano-détendeur. On évite
- Fig. 3.
- ou tout tube fermé à son extrémité, contenant un gaz dont la pression est inférieure à celle du mélange. Les explosions sont dues à un effet de briquet à air, car aucune ne s’est produite sur les tubes munis d’un tube de sûreté.
- Il convient donc, ajoute le capitaine Lelarge, d’éviter tout cul-de-sac dans les canalisations de gaz comprimé.
- Dans le cas où ils sont rendus inévitables, on doit les garnir de toiles métalliques disposées comme nous l’avons indiqué, car elles évitent la compression brutale [et refroidissent les gaz échauffés par l’effet du briquet à air.
- Enfin il est prudent de rejeter tout hydrogène commercial pouvant être .mélangé d’air ainsi la compression brusque d’une masse de gaz à
- Fig. 2, 3, 4. — Divers effets des explosions.
- et pesant plus de 0 kg 170. Dans tous les cas,
- une atmosphère.
- Lucien Fournier.
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- LES NOUVELLES GROTTES DU DACHSTEIN (AUTRICHE)
- La plus grande glacière naturelle du monde.
- Le massif du Dachstein est célèbre, en géologie, [ rie) "oui uffeclué, sous la direction
- par le calcaire auquel il a donné son nom ; et chez les alpinistes, parce qu’il porte les derniers sla-
- O
- ciers des Alpes dans la direction du N.-E. Il est situé au sud d’Ischl, à la limite de la haute Autriche et du Salzburg, dans le districtdu Salzkammergut. Sa réputation touristique est largement méritée par la majesté de ses escarpements et le charme de ses lacs, notamment ceux de Hallstadt(dont les anciennes mines préhistoriques ont fait dénommer la belle période hallstad-Lienne dcl’àge du fer) et de Gosau. Un savant géologue autrichien, le professeur F. Si'mony, avoué une grande partie de son existence à l’étude de ce
- beau massif et lui a consacré une magnifique monographie (*).
- De récentes explorations souterraines viennent d’accroître considérablement encore l’intérêt de la montagne. De 4909 à 1915, divers membres du club pour l’exploration des cavernes à Gratz (Illy-
- GROTTE DE LA PAROI SUD DU DACHSTEIN
- Entrée
- COUPE
- EiskluFt
- Klamm
- Wi n dloch
- CO Mètres
- PLAN
- Echelle
- Fig. 2.
- de leur président, M. Bock, dans des cavernes jusqu’alors non visi-téesdu massif de Dachstein, toute une série d’investigations qui ont produit les plus curieux résultats. Le procès-verbal vient d’en être publié en un élégant volume dont 1 voici le résumé (2).
- Simony avait bien soupçonné l’importance du cavernement et de la circulation des eaux souterraines dans le Dachstein, mais, de son temps, la technique de ces recherches n’était pas encore suffisamment avancée. Il n’avait pu explorer, près., de Obertraun) qu’une partie de la grotte de Kop-penbrüll, d’où jaillit une rivière souterraine, qui est l’une dès principales issues des eaux infiltrées dans l’intérieur du massif. En 1909 et \ 910, on a pu retrouver le jaillissement de cette eau, à l’intérieur même de la grotte. Sa température est de 7 à 8°, bien trop liasse pour l’altitude; cela prouve sa provenance de régions élevées.
- 1. Das DachsteingeMet, in-4°, avec 132 planches et 90 gra- I stein, par MU. Bock, Laiiner, Gaüxeusdorfer, in-4°, 131 pages, vurcs.. Vienne. Ilôlzel. (1889-1895). — 2. Ilôhlen irn Dacli- | figures et planches. Gratz, 1913. Prix : 8 lr. 75. 1
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- LES NOUVELLES GROTTES DU DÀCHSTE1N =========== 281
- Mais c’est sur-.. tout dans les parties supérieures du massif qu’ont eu lieu les notables trou- ' vailles.
- En premier lieu à la grotte ' géante (Riesen-hohle), décou -verte et explorée le 17 juillet, le 21 août et du 11 au 18 septembre 1910. A 1500 m. d’altitude, au pied du Hagen-heck (1745 m.), elle renferme des amoncellements, des stalactites et des stalagmites de glace qui en font la plus grande glacière naturelle du monde, surpassant de beaucoup celle de Dobsehau en Hongrie. Les figures 1,2,5,4 que nous reproduisons expliquent suffisamment sa disposition.
- Un des escarpements intérieurs est un gouffre de 25 m. de profondeur où l’échelle de corde longe une masse de glace (fig. 5). Les températures oscillent autour de 0° et la caverne se compose en somme de deux étages superposés.
- Le premier et le plus important est le seul qui renferme de la glace. Le second présente tous les carac-1 tères d’un ancien cours d’eau souterrain. Le Cris-
- Fig: 3. — Escalade d’une paroi de glace dans la grotte de la paroi sud.
- Salle de l'Oubli (X)I
- Echelle
- DACHSTEIM • Kl AMM UTHOH LE
- PLAN
- ] Dôme de Minuit
- 'Gouffre
- i Gouffre
- V. Gouffre
- Fig. 4.
- lallogletscher n’a pas moins de 100 m. de long avec 60° d’inclinaison. Le dôme Parsival a 100 m. de long, 50 de large et 25 de haut. Le Gawan-halle a 200 m. de long sur 50 à 60 m. de large.
- Une autre gla-cù’re naturelle moins i m p o r-tanle a été découverte aussi dans la muraille méridionale du massif dominant la vallée de l’Ems, au-dessous même du Grand Sommet (2996 m.) ; c’est une grotte tortueuse terminée par un abîme et un grand dôme à 60 m. de profondeur (fig. 5 et 6).
- La Mammuth-hôhle est à 1500 m. d’altitude au pied N.-E. du Ivrippenstein (exploration du 17 septembre 1910 et de septembre 1911). Il n’y a de glace que tout près de l’enlrée. C’est le lit d’un ancien cours d’eau souterrain qu’on a pu suivre sur 1200 m. d’étendue; à l’intérieur, une crevasse-abîme, très étroite, mène dans un étage inférieur; elle se rétrécit progressivement et, à 50 m. de profondeur, on ne peut plus la suivre. On y a trouvé un
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- LES NOUVELLES GROTTES DU DACHSTE1N:
- Fig'. 5. — Riesenhohle.
- Grande colonne de glace.
- petit ruisseau descendant en cascatelles vers des niveaux plus bas encore. Un courant d’air dirigé de haut en bas y conduit l’air froid du haut plateau; une autre ramification de la caverne est encore plus dangereuse à explorer. Des pierres y tombent bruyamment dans une profondeur inconnue. La température est de 5° G.
- On a trouvé dans la grotte des pseudo-morphoses de minerais de fer et de pyrites. Cent mètres avant l’extrémité de la grotte s’ouvre, à main droite, une étroite fissure d’érosion.
- Les pierres y roulent pendant très longtemps et on y entend couler l’eau d'infiltration.
- Plusieurs autres communications avec des étages inférieurs existent à proximité.
- L’une d’elles mène, par un puits de 12 m. de profondeur (fig. 7), dans une galerie tortueùse au milieu de laquelle un violent courant d’air éteint toutes les lumières. Un abîme de 25 m. de pro-
- fondeur aboutit à un bassin d'eau recueillant les eaux d’infiltration actuelles venant de 2000 m. d’altitude et qui s’écoulent plus bas encore, dans' des fissures impénétrables.
- L’étendue reconnue ; de la galerie principale et des étages inférieurs de la caverne dépasse 4 km.
- En outre, une nouvelle exploration des 10 et 11 septembre 1911 a fait découvrir un étage supérieur représentant le lit le plus ancien de la Traün souterraine.
- On y a employé des échelles de bois pour accéder, par voie d’escalade, à des ouvertures inaccessibles par ailleurs.
- L’ascension d’une muraille de 12 mètres a conduit ainsi, le long d’une ancienne cascade desséchée, jusqu’à un autre système de vastes galeries de plus de 2 km d’étendue. L’ensemble reconnu excède donc 6 kilomètres.
- À propos du creusement de ces gran-
- Fig. 6.
- Puits dans la Mammouthhôhle.
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- LES NOUVELLES GROTTES DU DACHSTEIN
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- dioses tunnels, les auteurs proposent de nommer éforation le travail dù à la pression hydrostatique, en laissant le nom d’érosion au travail dû à la gravitation.
- La pente de la grande galerie est si faible qu’il est difficile de préciser dans quel sens s’écoulait le courant. Il est curieux de remarquer que la même incertitude s’est présentée pour la caverne de Pèneblanque (Haute-Garonne), dont les perforations vers des niveaux inférieurs (*) présentent des analogies avec celles de la Dachstein Mam-mouthbohle.
- En résumé, toutes ces cavernes des faces nord et sud du DachsLein représentent le cours d’un ancien système hydrologique souterrain dont l’exploration est loin d’être achevée. On vient d’en découvrir de nouvelles pendant l’été de 191 o. Son altitude n’a rien qui doive surprendre puisque, à l’heure actuelle, des rivières souterraines fonctionnent encore
- core qu actuellement, le plus grand glacier du Dachstein, le Karls-Eisfeld (de 2700 à 2200 m. d'altitude) ri a pas d'émissaire extérieur ; toutes ses eaux de fonte sont absorbées par les fissures du calcaire. L’ouvrage se termine par une étude très scientifique de M. Bock sur la formation de la glace souterraine. ‘ L’introduction de l’air froid ou de la neige d’hiver dans les cavités, les couranLs d’air et la condensation de la vapeur d’eau qui en résulte, enfin la forme des cavités restent les principaux facteurs du phénomène. S’il n’y a pas de glace dans la partie inférieure de la Biesen Hôhlc* c’est parce que l’air froid et la neigé ne peuvent y accéder commodément; La température endother-mique de la roche reprend ses droits dans ces profondeurs.
- J’ai constaté et expliqué la même particularité en 1897, dans la grande gla-
- à 1220 m. dans le Vercors (caverne du Brudoux), forêt de Lente (Drame), à 1505 m., dans le massif de la Grande Chartreuse (grotte du Guiers-Mort) (Isère) (2), à 2100 m. d’altitude, au désert de dachstein-riesenhohle près obertraun
- Plate (Haute-Savoie) (3), etc., etc.
- À l’est du Grand Dachstein et au sud-est des Grottes Géantes et Mammouth, d’autres cavernes,autour du petit lac Ahorn , existent aussi aux environs de 1500 m. d’altitude. Il y eut donc jadis, à ce niveau, tout un système d’absorptions dans le cal-
- cière naturelle des rochers de Naye (canton de Yaud, Suisse) (4).
- Dès aujourd’hui, la Biesenhohle peut être visitée par les touristes. En effet, grâce au concours du Ministère de l’Agriculture autrichien, les grottes
- ont été aména-
- Fig.
- caire, soit de hautes vallées, soit de lacs sans écoulement, comme j on en trouve encore de nombreux exemples dans le Jura. Et il faut mentionner en-
- 1. Exploration souterraine des Pyrénées en 1908. Annales de l'hydraulique agricole, fasc. 38.
- 2. Voir « Abîmes et cavernes du Dauphiné ». Annuaire de
- gées. Un bon chemin muletier a été tracé et établi pour accéder à la grotte géante ; un chalet-refuge a été construit à l’entrée, et dans l’intérieur on a tracé un itinéraire facilement praticable et bien éclairé. Le 14 juillet 1912, a eu lieu l’inauguration de ces travaux, deux ans après la décou-
- verte de la grotte, et maintenant on peut circuler facilement dans la plus grande glacière naturelle qui existe au monde. E.-À. Martel.
- la Soc. des touristes du Dauphiné, de 1896 à 1899. 5. Mémoires de la Soc. de Spéléol., n° 19, avril 1899.
- 4. Mémoires de la Soc, de Spéléol.} n° 19, avril 1898.
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- L’ADAPTATION DES VÉGÉTAUX AUX MILIEUX SALINS : LES HALOPHYTES
- On connaît l’influence capitale de l’eau sur tous les végétaux, leurs facultés d’adaptation et la façon dont ils modifient, suivant les milieux où ils vivent, leur anatomie et leur physiologie.
- Toutes les substances absorbées en grandes quantités et non assimilées constituent des poisons pour les plantes qui peuvent supporter une légère dose de sel marin alors qu’une solution de 2 à 5 pour 100 est fatale à la plupart d’entre elles. Seules y résistent celles qui croissent habituellement sur les rivages de la mer, dans les salines, etc. Aux autres, le sel devient nuisible en faisant obstacle à l’absorption osmotique de l’eau à travers les membranes des racines; sa pénétration engendre aussi une action chimique et, dans certains cas, les solutions concentrées de chlorure produisent des conditions anormales de nutrition et finalement des désordres considérables. D’autre part, c’est grâce à la faculté acquise de supporter dans leurs cellules des solutions salines que certaines espèces arrivent à satisfaire leurs besoins d’eau dans des solutions de plus en plus concentrées. Chaque espece a son économie particulière à ce sujet : le fait qu’on peut élever la plupart des plantes dites salicoles dans nos jardins sans aucune addition de sel semble bien indiquer qu’elles n’ont pas un besoin absolu de cet élément. On les voit souvent prospérer fort bien en dehors des zones salées, sur des terres telles que déblais, remblais, sables d’apport récent. D’après Schimper, des halophytes, qui n’apparaissent ordinairement que sur le littoral, se sont montrés à l’intérieur de l’île Krakatoa lors du repeuplement végétal de cette île, à la suite d’une éruption de lave qui avait détruit toute végétation. Ceci indiquerait que l’absence de ces végétaux dans les milieux non salés est due plutôt à la concurrence vitale d’autres espèces qu’au manque de sel.
- Les halophytes établies dans des stations plus ou moins baignées d’eau saumâtre se trouvent physiologiquement dans les mêmes nécessités que les plantes des lieux secs ; elles doivent accroître leur provision d’eau et diminuer l’éxaporation.
- Et, en effet, dans l’ensemble, et au premier aspect, la physionomie de cette flore se rapproche beaucoup de celle des végétaux adaptés à la sécheresse : feuilles de dimensions réduites, gorgées de suc ou munies d’un revêtement cireux qui leur donne un aspect mat et glauque. Les marais salants nous offrent pour cette étude un excellent champ d’observations.
- Quelque- peu" familiers que nous soyons avec notre flore indigène, le caractère très particulier, la physionomie très spéciale de celle de ces marais salants ne peut manquer de nous frapper : les talus sont couverts d’arbrisseaux peu élevés à feuilles d’un gris farineux, ou à feuilles très étroites, semblables à celles des bruyères, mais charnues comme celles des plantes grasses j Le plus souvent
- ces buissons ligneux ne sont formés que de quatre ou cinq especes : deux Àrroehes (fig. 6), deux Salicornes et un Suæda.
- Si nous pénétrons au cœur du marais salant en suivant les « bossis », nous constaterons tout de suite la fréquence des espèces d’un vert foncé, qui passe plus tard au vert jaunâtre, puis au rouge, donnant ainsi aux parties herbeuses, des marais une coloration très spéciale. Quelques-unes de ces plantes s’avancent jusque dans les parties où le sel cristallise, le pied dans l’eau sursalée de ces « chaulîoirs ».
- Examinons tout d’abord cette petite plante annuelle, la Salicorne herbacée (fig. 1), dont la tige dressée, raide, de 1 à 5 décimètres, baigne dans l’eau des chaulîoirs où se concentre le sel par évaporation. Ses rameaux en pyramide sont formés par de nombreux articles charnus, gorgés de sucs. Non seulement elle croît en abondance sur le bord des « étiers », sur les vases plates et submergées à chaque marée, mais elle s’avance jusque dans les lieux, où l’eau contient déjà 27 pour 100 de sel.
- Les articles épais, charnus, plus ou moins translucides, sont en réalité des feuilles appliquées contre la tige, soudées latéralement et remplies d’un suc cellulaire abondant. Les cellules de la partie moyenne sont grandes, arrondies, pauvres en chlorophylle; elles deviennent hyalines et forment un véritable tissu aqueux dont le rôle est d’empêcher la concentration nocive du sel dans les cellules assimilatrices ; ces cellides sont séparées par des espaces aérifères exigus qui réduisent la transpiration dont l’excès serait fatal en un tel milieu. Chez les plantes salicoles comme chez les autres, le juste équilibre entre l’absorption et la transpiration est d’une importance capitale. Aussi la plante le maintient-elle par un mécanisme dont les Frankenia nous donnent un bon exemple.
- Le Frankenia lævis (fig. 5) est une espèce vivace, assez répandue dans les marais salants. On la reconnaît à ses longs rameaux flagellifor-mes couverts de feuilles très petites, repliées en dessous par les bords, émaillées de jolies petites fleurs roses. Examinées au microscope, ces feuilles montrent des stomates nombreux, mais enfoncés, à parois épaisses; ils sont localisés dans un sillon poilu protecteur, les deux bords de la feuille arrivant presque à se toucher. Une Graminée qui végète sur les vases avancées des estuaires, formant des touffes raides, terminées par un épi de fleurs glumacées et qui est complètement recouverte à chaque marée, le Sparlina stricta (fig. 4), présente aussi des stomates enfoncés et protégés par l’enroulement des feuilles, de même que beaucoup d’autres graminées halophytes.
- Chez d’autres plantes, certains chiendents (Agro-pyrurn) et surtout le joli Chardon bleu des plages (.Eryngium maritimum) (fig. 5), l’évaporation trop
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- L’ADAPTATION DES VÉGÉTAUX AUX MILIEUX SAL1NJ5 —:----285
- intense est entravée par le revêtement cireux des feuilles. Le microscope révèle, à l’examen des feuilles, des buissons d’Àrroche (fig. 6) qui garnissent les talus du marais salant, des poils aquifères spéciaux
- mier lieu, la conservation de l’eau dans des réserves formées par des tissus aquifères et par divers obstacles opposés à une trop forte évaporation ; en second lieu, par la diminution de la concentration
- i. La Salicorne herbacée. — 2. Le Suœda frutescent. — 3. Frankenia lisse; à gauche, coupe d’une feuille.
- 4. Touffè de Spartina dressé. 5. Le chardon bleu des plages.
- 6, L’Arroche écume de mer. (Atriplex halimus).
- dont les cellules terminales tombent en s’affaissant et forment un revêtement gris farineux qui contribue au ralentissement de la transpiration.
- Ainsi, les halophytes se défendent par deux séries de procédés tendant aux mêmes résullats : en pre-
- du chlorure de sodium dans les cellules ; çt ces procédés sont, pour la plupart, analogues à ceux que l’on constate chez les plantes des lieux secs, ce qui se conçoit aisément puisqu’ils dérivent des mêmes nécessités biologiques. Émile Gàdeceau.
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- = 1 ' ~= =====
- PROCÉDÉS RAPIDES D’EXTRACTION DE CERTAINES RACINES
- Les communications faites récemment par M. Quinton a la Société d’Anthropologie pour l’extraction rapide de certaines racines, qui ont été exposées par M. René Merle d’une manière très claire et très intéressante dans les nos 2079 et 2083 de La Nature, ont montré qu’il était facile d’obtenir, en un. temps très court, plusieurs chiffres des racines cubiques ou cinquièmes de nombres quelconques, au moyen de procédés ingénieux et qui paraissent nouveaux.
- Lorsque les nombres proposés sont des puissances parfaites, et ont seulement deux chiffres à leur racine, les méthodes suivies étaient connues précédemment et présentent par cela même évidemment moins d’intérêt, mais il est facile de compléter les résultats rappelés à ce sujet par M. Quinton et de montrer comment on peut trouver, d’une manière un peu différente et presque aussi rapide, une racine cubique exacte de 5 chiffres, en suivant un procédé régulier qui a l’avantage de s’étendre à une racine exacte d’ordre impair quelconque et aussi élevé que l’on veut (pourvu cependant que l’exposant ne soit pas tnultiple de 5) et de permettre de calculer sans peine les 2 chiffres de cette racine, en n’utilisant que des nombres simples et sans avoir besoin de retenir par cœur un trop grand nombre de résultats.
- Comme il est évidemment impossible de se rappeler les puissances impaires quelconques des 9 premiers nombres, la méthode consiste à employer les restes de la division par 11 de ces diverses puissances pour les douze premiers nombres (zéro compris), et leur correspondance avec les restes de la division par 1 1 des nombres eux-mêmes, et il suffira pour cela, comme nous allons le montrer, de connaître ces restes pour 3 puissances seulement.
- Tableau des restes de la division par 11 des puissances des douze premiers nombres.
- Restes de
- n n1 n2 n5 n'" n5 na il7 n8 «9 n10
- 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
- 1 1 l 1 1 1 1 1 1 1 1
- 2 2 4 8 b 10 9 7 5 6 1
- 3 5 9 b 4 1 O 9 5 4 1
- 4 4 .5 9 3 1 4 S 9 3 1
- 5 5 3 4 9 1 5 5 4 9 1
- 6 6 O 7 9 10 5 8 4 2 1
- 7 7 5 2 3 10 4 6 9 8 1
- 8 8 9 6 4 10 3 2 5 7 1
- 9 9 4 3 S 1 9 4 5 5 1
- 10 10 1 10 1 10 1 10 i 10 1
- 11 0 0 0 O 0 0 0 0 O 0
- Reportons-nous, en effet, au tableau de ces restes, indiqué ci-dessus pour les 10 premières puissances; nous constatons, en laissant de côté le premier et le dernier reste :
- 1° Que les puissances d’exposant impair (3 excepté), donnent des restes tous différents; -
- 2° Que les puissances d’exposant pair (et en outre 5), donnent au moins deux fois le même reste;
- 3° Que la puissance d’exposant 10 donne tous ses restes égaux à 1.
- 11 résulte de ces remarques qu’on peut trouver ainsi, sans ambiguïté, un chiffre quelconque d’une racine d’indice impair inférieur à 10 (5 excepté) connaissant tous
- les autres, tandis qu’il n’en est pas de même pour une racine d’indice pair et pour 5; d’autre part, on peut également conclure de là que les restes relatifs aux puissances supérieures à 10 se reproduisent périodiquement à partir de cet exposant, et qu’il suffit par suite de connaître seulement ces restes pour les puissances 5°% 7os et 9es pour les avoir pour une puissance d’ordre impair quelconque, en laissant toujours de côté les exposants formés par des multiples impairs de 5.
- 11 ne reste plus qu’à rappeler une propriété connue relative aux puissances successives des nombres pour résoudre sans difficulté le problème indiqué au commencement pour une racine d’indice impair quelconque, non multiple de 5; cette propriété, qui résulte immédiatement de ce que le chiffre des unités d’un nombre est éga à celui de la 5e puissance de ce nombre, s’énonce de la façon suivante : Le chiffre des unités d’une puissance d’indice impair d’un nombre est égal à celui de ce nombre ou à celui de son cube, suivant que l’exposant de la puissance est de la forme 4/c -j- 1 ou 4k — 1.
- Abordons maintenant sur des exemples les questions proposées :
- 1° Connaissant la valeur exacte du cube d’un nombre de 3 chiffres, trouver rapidement ce nombre.
- Prenons le nombre : 143.055.667, qui est un cube parfait; le chiffre de ses unités s’obtiendra immédiatement comme complément à 10 du chiffre des unités du nombre, d’après une propriété connue; il sera donc égal à 3. Le chiffre des centaines se formera en cherchant le plus grand nombre dont le cube est inférieur à 145; on trouvera donc 5. Pour avoir enfin le chiffre des dizaines, il suffira de chercher le reste de la division par 11 du nombre donné, qui a pour valeur :
- (7 + 6 + 5 + 5 + 1) — (6 + 5+ 0 + 4) =22 — 15=7; en se reportant ensuite à la colonne des cubes du tableau formé plus haut, on voit que le reste correspondant du nombre cherché est égal à 6 ; si donc on retranche de la somme des chiffres déjà trouvés de la racine (ou de cette somme augmentée d’un multiple convenable de 11) ce nombre 6, on aura le chiffre 2 des dizaines de la racine, qui est par suite ici égale à 525.
- 2° Connaissant la puissance nra0 exacte d’un nombre de 2 chiffres, calculer rapidement ce nombre, lorsque l’exposant n est un nombre impair non divisible par 5.
- Supposons que le nombre donné de 21 chiffres, soit : 170.581.728.179.578.208.256, et qu’on sache que c’est une puissance 13° parfaite; l’exposant 15 étant de forme 4/c + 1, le chiffre des unités de la racine est égal à celui du nombre donné; sa valeur est donc égale à 6. Pour avoir le chiffre des dizaines, cherchons le reste delà division par 11 de la puissance fournie ; il est égal à :
- (6 —f- 2 —}— 0 —j— 8 —J— 5 —)— 7 —j— 8 —7 --{— 8 -|— 0 +1 )
- — 15 + 8 + 2 + 7 + 9 + 1+2 + 1 + 5+7)
- = 52 — 47 = 5;
- si on se reporte au tableau des restes formé plus haut, on voit que le reste correspondant du nombre cherché est égal à 5; par suite, la différence 6 — 5 = 5 donne exactement le chiffre des dizaines de la racine demandée, qui est donc égale à 36. Il serait évidemment possible, dans certains cas, de trouver un plus grand nombre de chiffres à la racine, en utilisant diverses propriétés des nombres, et, par exemple, en se servant des restes de la division par 9 de la puissance donnée et du nombre correspondant, restes qui se reproduisent de 6 en 6 (en
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- LES MESURES DE CAPACITÉ DANS L’ANCIEN TESTAMENT
- remplaçant toutefois, pour les puissances de la forme-6 k -j-. 1, les multiples de 5 par des zéros) ; mais lé. calcul serait alors moins simple et laisserait souvent hésiter entre plusieurs solutions.
- Yoici cependant un exemple qui permet de montrer le procédé employé dans ce cas :
- Supposons que Ton donne le nombre de 26 chiffres : 22.848.887.759.705.685.048.654.848, qui est la puissance 11° exacte d’un nombre de 5 chiffres; comme.. F exposant 11 est de la forme 4 h-—-1, le1 chiffre des unités de la racine est le même que si on avait affaire à un cube; il a donc pour valeur 2, complément à 10 du chiffre 8 des unités du nombre donné. On pourrait dans ce cas chercher directement le chiffre des centaines de la racine au moyen des puissances 11e’ des 19 premiers nombres; mais ce calcul est évidemment trop long ; je considérerai de préférence les restes de division par 11 et par 9 du nombre donné, qui sont fournis par la différence, formée comme précédemment : 75 -7 69 — 4 et •par la somme : 75 -f- 69 ~ 142,
- qui donne 7; les restes de la racine cherchée par 11 et 9 sont donc d’après cela : 4 et 4, car 11 étant égal à 6+5, le reste pour 9 est le même que celui de la 5e puissance, et a ici comme valeur 4, ainsi qu’on le voit facilement au moyen d’un tableau semblable à celui que-nous avons donné pour les restes de la division par 11,
- « Représentons par x et y les chiffres des centaines et dës dizaines de la racine, qui s’écrira alors : x y 2 ; nous aurons les égalités :
- 2 -j- x — y = m. ! 1 -f- 4, et : 2 + x -j- y — in. 9 + 4 ;
- ou -: • x — y = rn. 11 -|- 2
- jc-f y = m. 9 + 2,
- ce qui donne :
- - . 2æ = m. 11 -{- m. 9.+- 4,
- et : 2y = m. 9 — m. 11 ;
- on a donc nécessairement :
- x = ‘2, y — 0;
- les autres valeurs trouvées pour net y étant inacceptables ; la racine 11° cherchée est donc par suite égale à 202.
- On voit ainsi qu’il suffit pour résoudre la question posée de trouver 2 chiffres x et y, dont on connaît la somme et la différence; ce qui ne présente aucune difficulté.
- On traiterait d’ailleurs aussi simplement le cas ou le nombre donné serait une puissance exacte d’exposant aussi élevé qu’on voudra égal à 6k± {, pourvu que cet exposant ne soit pas divisible par 5, et que la racine (qui contient par hypothèse 5 chiffres), ne soit pas divisible par 5, c’es!-à~dire que le nombre proposé ne soit pas lui-même un multiple de 9. P. Deeens,
- __;_________ . _ i.. Professeur au Lïççede Rouen.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du i5 septembre 191 3. — Présidence de M. le Général Bassot.
- Le développement des langoustes. — M. Bouvier expose qu’il vient d’éludier au laboratoire de Plymouth le développement de la langouste. Ce développement est encore très peu connu, parce que la larve est pélagique. Entre la forme larvaire et la forme adulLc, on admettait qu’il devait y avoir une forme intermédiaire, le stade natant, parce que l’on connaissait des spécimens de stades notants de langoustes exotiques. M. Bouvier a pu disposer de dix formes larvaires à des phases différentes de leur croissance, de 2 et 9 millimètres. Un heureux coup de filet lui a procuré le stade natant. C’est un petit crustacé de 21 millimètres de longueur, portant de longues antennes, encore translucide et dont les légunfents sont
- flexibles. On l’avait décrit autrefois sous le nom de pue-rulus. Or, ce stade natant provient indubitablement de la forme larvaire par une simple mue. M. Bouvier a eu la chance d’assister, pour ainsi dire, à la métamorphose, car il a eu à sa disposition une forme larvaire à l’intérieur de laquelle on voyait déjà la structure du stade natant. De même certainement la langouste provient du stade natant par une simple mue. Celui-ci a, en effet, déjà le caractère de la langouste dont il a la taille initiale, soit 21 millimètres environ. Le temps qui s’écoule entre l’éclosion de l’œuf et l’apparition de la langouste est de deux mois et demi.
- Cu. de Yilledeüii.
- LES MESURES DE CAPACITÉ DANS L’ANCIEN TESTAMENT
- Les excavations entreprises sur le mont Sion par les Pères Àssomptionnistes de Jérusalem ont produit récemment des résultats très remarquables, qui nous paraissent dénaturé à fixer définitivement plusieurs points de l’histoire des Juifs, notamment en ce qui concerne l’équivalent des mesures de capacité mentionnées si fréquemment dans l’Ancien Testament.
- Cette question des poids et mesures bibliques a jeté dans la confusion plus d’un commentateur des Ecritures. Quand, par exemple, elles parlent d’un tribut de 100 talents d’or ou d’une contribution de 1000 talents d’argent, il est très difficile à des hébraïsanls de tomber d’accord sur l’équivalent moderne de ces sommes, car les Hébreux possédèrent, soit successivement, soit même simultanément,
- plusieurs systèmes de poids et mesures. Et l’on a des raisons de croire qu’ils adoptèrent un système tout nouveau au retour de la grande captivité de Babylone, en l’an 606 avant Jésus-Christ.
- Longtemps, on ne posséda d’autre donnée précise que le célèbre passage du livre d’Ezéchiel, qui énumère en ces termes les mesures de capacité pour les liquides : « L’éphah et le bath seront une seule et même mesure; ainsi, Yéphcth contiendra la dixième partie d’un homer, et le bath contiendra aussi la dixième partie d’un homer, et Vhomer sera donc l’unité de mesure. »
- O11 savait, d’autre part, que le volume d’un e'phah ou bath était égal au volume d’eau pesant un talent du système adopté au retour de la capti-
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- vite, et qui pesait exactement la moitié du talent employé au temps de Salomon. Quand des fouilles mirent à jour un talent-étalon que les Hébreux conservaient dans le Temple (talent du sanctuaire), et qu’on peut voir actuellement dans les collections de l’église de Sainie-Ànne, à Jérusalem, il devint plus facile d’expliquer certains passages des Écritures.
- Par exemple, la Bible dit qu’Ezéchias, roi de Juda, versa à Scnnachérib, roi d’Assyrie, 500 talents d’argent. Or, une stèle cunéiforme, en possession du British Muséum, indique que le tribut monta à 800 talents. Cette apparente confusion fut dissipée grâce à la découverte de ce « talent du sanctuaire », qui permit d'établir que le talent des Assyriens et celui des Juifs présentaient cette même relation de 8 à 5.
- Revenons maintenant aux fouilles des Assomptionnistes. Déjà, en 1898, on avait trouvé sur la montagne de Sion un petit vase d’airain de forme spéciale qu’on soupçonnait être une mesure de capacité. Subséquemment, et à diverses reprises, on découvrit au même endroit d’autres vases de même forme, mais de grandeur inégale. De trouvaille en trouvaille, on réussit à rassembler toute une série de récipients, et, en prenant comme unité le plus grand, on constata que le suivant était égal aux trois quarts de son volume, le troisième à sa moitié, le quatrième à son quart.
- On put déterminer que les anciens Juifs avaient adopté un système assez semblable à notre système métrique, car la capacité de ces quaire mesures était respectivement de 20 litres, 15 litres, 10 litres et 5 litres.
- Mais il se peut fort bien que ce système ne fût appliqué qu’à un usage sacré : au payement de la
- dîme religieuse. En effet, les excavations des Assomptionnistes ont mis à jour, près de l’endroit où furent trouvées ces mesures, le linteau d’une porte gravé d’une inscription où l’on a pu déchiffrer le mot corban, qui indiquerait que cette porte était l’entrée d’un édifice servant de dépôt pour les « offrandes légales ». D’autre part, la tradition biblique veut que la maison du Grand-PrêLre Caïphe lut précisément située très près de l’emplacement des fouilles actuelles.
- C’est dans la même région que l’on vient de découvrir deux chambres taillées en pleine roche, et se faisant suite. La première, longue de 5 m., renfermait un moulin de meunier formé de deux meules en basalte : Tune fixe, et de forme conique; l’autre, percée, et qui tournait sur la première.
- La seconde chambre devait servir de grenier h grain. On y a trouvé une collection de 14 mesures de capacité constituant des divisions et des multiples du gomor, unité qui équivalait à 5,5 litres, comme l’ont prouvé les expériences, bien que la plupart des hébraïsants aient accepté jusqu’ici le chiffre de 5,88 litres.
- Par rapport au gomor-unité, là capacité des mesures découvertes dans cette chambre peuvent être indiquées comme suit : 1/6 de gomor, 1/5,1/2, 2/5,
- 4 gomors, 5 gomors (ou 1/2 éphah), et 8 gomors.
- 11 est probable que ces mesures étaient employées pour la vente du blé aux fidèles qui payaient la dîme en marchandises. C’est du moins l’opinion du membre de la American Colony de Jérusalem à qui nous sommes redevables de ces précieux renseignements, et des photographies qui les accompagnent. - ( Y. Forbin.
- Fig. 2. — Une autre série de mesures de capacité : les multiples et sous-multiples du gomor.
- 1 gomor, i 1/5, 1 1/2, 1 2/5, 2 gomors, 5 gomors,
- Le Gérant : P: JIassox. — Imprimerie Laiiuue, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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- 41e ANNÉE. — N° 2105.
- 27 SEPTEMBRE 1913.
- LES APPEAUX
- L’art d’attirer les oiseaux sauvages est un des plus passionnants qu’il soit. Il est cependant fort peu pratiqué, et en dehors du miroir employé pour les alouettes, bien peu d’instruments sont connus des chasseurs. Il en est toute une série que nous voudrions signaler aujourd’hui, non point parce que nous désirons augmenter les tableaux de chasse de nos Nemrods, ni enseigner aux braconniers de nouveaux moyens de prendre les petits oiseaux — ils en connaissent suffisamment — mais parce que ces instruments peuvent rendre service aux naturalistes,
- voisée, nommée appelant, qui rabat les bandes migratrices à portée de fusil du chasseur caché dans sa hutte.
- Au lieu d’un oiseau vivant, il suffit souvent de placer en évidence un oiseau empaillé, appelé balvane, et, caché près de là, d’imiter son cri, pour obtenir le meme résultat. Mais l’imitation du cri d’un oiseau est assez difficile à apprendre ; elle demande beaucoup d’observation et de patience. Aussi, des industriels ingénieux ont-ils créé de petits instruments, les appeaux, qui permettent, presque
- Les appeaux : i, Canard sauvage; 2, Courlis; 3) Pluvier doré; 4, Vanneau; 5, Ramier; 6 et 7, Perdrix grise; 8 et 9, Perdrix-rouge; 10, Faisan; 11, Bécasse; 12, Sarcelle; i3, Pie.
- à ceux qui cherchent à observer les oiseaux dans leur milieu, à les photographier, à connaître leurs allures, leurs mœurs. On sait que les oiseaux viennent facilement, sans méfiance, quand ils voient et surtout quand ils entendent un compagnon de leur espèce. Un oiseau captif, en cage, posé en un endroit où il se met à crier ou à chanter, attire très rapidement de nombreux confrères ; c’est môme un moyen employé fréquemment par les chasseurs et surtout par les braconniers.
- Ainsi, dans la chasse à la perdrix, certains chasseurs emploient une perdrix apprivoisée ou attachée, la chanterelle, qui par ses cris attire ses congénères, confiantes à sa vue. De même, dans la chasse au canard sauvage, on se sert parfois d’une cane appri-
- 41e année. — 2“ semestre.
- sans apprentissage, d’imiter les oiseaux les plus variés et par suite de les faire approcher, si près qu’on puisse les observer cà loisir.
- Les oiseleurs n’emploient généralement qu’un petit nombre d’appeaux, cinq ou six au plus, imitant le cri du canard sauvage (fig. 1), celui du courlis (fig. 2), du pluvier dore'(fig. 5), du vanneau (fig. 4), de la sarcelle (fig. 12). Beaucoup même ne se servent que de deux appeaux, celui à courlis et celui à pluvier doré.
- Mais il ne suffit pas de posséder un appeau approprié cà l’oiseau qu’on veut attirer; il faut encore savoir s’en servir et le succès dépend surtout de l’habileté de l’opérateur et de sa connaissance des cris des oiseaux. Toutefois, quelques-uns
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- 290 = LA M E SlI R EDE ST E-M PS- TRÈS G ©URTS ENPT1Y SI O b O GIE
- sont particulièrement faciles à employer et peuvent être recommandés aux débutants, l’appeau à'pluvier doré (lig. 5) et à ramier (fig. 5) par exemple. Pour le pluvier doré, on pousse le cri pli...u...it, pli en soufflant longuement le trou ouvert, u en bouchant le trou avec un doigt qii’ori enlève aussitôt, et en sifflant plaintivement d’une manière prolongée; L’imitation du ramier est plus simple. puisqu’il suffît de souffler en roucoulant.
- Un autre oiseau facile à tromper est le coucou, dont on imite le cri avec un appeau semblable à celui pour le ramier (fig. 5), mais en soufflant et en prononçant le mot Coucou, la première syllabe le trou ouvert, la deuxième le trou bouché avec le doigt. -
- La perdrix et le faisan sont aussi attirés facilement. Pour la perdrix, les appeaux sont nombreux, les uns fonctionnant à la main, les autres à la bouche. La perdrix grise a un cri qu’on imite en tirant un crin par secousses brèves (fig. 6) ou en aspirant par coups secs et répétés (fig. 7). La perdrix rouge pousse deux cris brefs suivis d’un cri long qu’on imitera en soufflant (fig. 8) ou en frappant (fig. 9). Les appeaux à faisan sont également de plusieurs modèles (fig. 10) qui tous s’emploient en soufflant.
- Le canard sauvage, le courlis, la bécasse, la sarcelle, la pie, sont plus difficiles à imiter et à convaincre. Pour le canard sauvage, on emploie l’appeau représenté figure 1 et l’on répète indéfiniment à intervalles égaux le son pckui. Le courlis a un cri assez compliqué ; on l’imite en disant dans
- l’appeau (fig. 2) air (le trou bouché), Il (le trou débouché lentement), tu...u, tu...u prolongés, lu, tu, tu, très brefs. La bécasse a un cri unique qu’on répète en aspirant dans l’appeau de la figure i l. Le cri de la sarcelle est imité par l’appeau de là figuré -12 et le cri de la pie par celui de la figure.15. . .
- , Un autre moyen d’attirer les oiseaux est d’imiter le cri de la chouette au moyen d’un pipeau. Les pipeaux sont de deux sortes : les uns ressemblant à un sifflet, dans lesquels on souffle trois fois miaou, miçiQU, miaou, lentement; les autres, plus bas et plus plats, dans lesquels on souffle deux fois de suite. Au cri de la chouette, les oiseaux accourent, prêts à attaquer, et l’on peut ainsi les observer de près tout à loisir.
- Il existe encore des appeaux pour de plus gros gibiers, le lapin, le lièvre, le chevreuil, le cerf.
- Tous peuvent être manœuvrés de la main gauche seulement, la droite restant libre pour déclancher l’appareil photographique, car cet article ne s’adresse qu’aux observateurs d’oiseaux, aux « field-natura-lists », comme on dit en Angleterre.
- D’ailleurs, la chasse aux appeaux est interdite par la loi, et ne peut être pratiquée qu’en vertu d’une autorisation spéciale.
- Souhaitons que beaucoup d’observateurs d’histoire naturelle les emploient et que, patients et avisés, ils réussissent à les manier assez habilement pour séduire la gent ailée et observer des moeurs dont beaucoup nous sont encore inconnues.
- René Meule.
- LA MESURE PRÉCISE DES TEMPS TRÈS COURTS EN PHYSIOLOGIE
- Dans l’excitation des tissus vivants, l’expérience I techniques l’expérimentateur peut disposer d’excita-a montré qu’il convenait de considérer, à côté de | tions électriques de forme connue et de durée va-
- AA/W-r-AAAAr—»
- . Nerf
- Muscle
- Source
- depotentiel >
- t2 Temps
- Fig. i. Courbe d’excitation. —Fig. 2. Dispositif d’excitation par ondes rectangulaires. Fig. 3. Détail d’un des contacts métalliques de la figure 4.' ‘
- l’intensité de l’excitant, la durée pendant laquelle celui-ci agit. Sans exposer dans cet article l’intérêt physiologique qu’il y a à faire varier à volonté l’un ou l’autre de cesj deux facteurs, intensité et durée, je nie bornerai à indiquer à l’aide de quels artifices
- riable et réglable, pouvant aller. d’un temps Lrès long jusqu’à une très petite fraction de seconde.
- Un des cas les plus simples, est celui où il est fait usage d’ondes rectangulaires, c’est-à-dire de courants tels que l’intensité passe brusquement de zéro
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- LA MESURE DES TEMPS TRÈS COURTS EN PHYSIOLOGIE == 291
- à sa valeur maximum i, à la fermeture du circuit d’excitation, et inversement, qu’à la,rupture, l’intensité tombé instantanément de i à zéro. Pour un tel courant, la variation d’intensité en fonction du temps est représentée par la courbe ci-contre (fig. i); le circuit a été fermé au temps tif et ouvert au temps f2; la différence 4~h! mesure la durée de l’excitation.
- Ces ondes rectangulaires s’obtiennent facilement, à condition que le circuit d’excitation ne possède ni self, ni capacité importantes. Voici, par exemple, un dispositif pouvant être utilisé à cette fin (fig. 2). Le circuit est constitué par un conducteur métallique acd partant d’un des pôles de la source de potentiel et arrivant au contact d’un nerf ; un deuxième conducteur efghb revient du nerf à l’autre pôle. D’autre part, entre les points c et h est disposé en court-circuit un conducteur métallique non résistant, en sorte que le courant se ferme par le circuit achb,
- nerveux de et, si le circuit en question est dépourvu de self et de capacité, l’intensité dans le nerf passe instantanément de zéro à sa valeur maximum. Rompons [ensuite le conducteur fg : immédiatement l'intensité retombe à zéro, puisque le circuit est ouvert. Un courant rectangulaire a donc traversé le nerf pendant une durée égale au. temps séparant la rupture de f g de celle de c h. Ces ruptures sont effectuées par l’ouverture de contacts métalliques i et i', placés respectivement sur ch et sur f g. Tant qu’il s’agit de courants de longues durées (de une à plusieurs secondes), on peut ouvrir ces contacts à la main, en comptant au métronome le temps qui doit séparer les deux ruptures. Pour les durées plus courtes, l’appareil figuré ci-contre (fig. 5 et 4) doit être utilisé. C’est ^essentiellement un pen-' dule pesant, solidaire i d’une lame métallique rigide. Décrochée en A, cette masse oscille autour d’un axe horizontal, l’extrémité de la lame décrit le grand
- Fig'. 4. — Pendule de Keith Lucas.
- sans traverser le circuit dérivé qui présente une résistance considérable (résistance IV, augmentée de la résistance du nerf). Rompons le conducteur c h immédiatement le courant se ferme par le circuit acdefghb, c’est-à-dire qu’il traverse le segment
- dule; ï, au contraire, est porté sur un cercle mobile et peut être placé en un poipt quelconque entre i et B, sans cesser detre sur le trajet de la lame. Une graduation gravée sur le cercle permet de connaître la distance iï. On en déduit, immédiatement, la vi-
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- tesse du pendule ayanL été mesurée une fois pour toutes, le temps écoulé entre l’ouverture de i et celle de ï, c’est-à-dire la duree de passage du courant dans l’organe excitable. On réalise ainsi des temps de passage s’étendant du dixième au centième de seconde. Pour obtenir des passages plus brefs, il faudrait placer i' au voisinage immédiat de i ; mais la détermination delà distance ïi' deviendrait fort imprécise; aussi faut-il recourir à un autre artifice' imaginé par M. G. Weiss, et cpii consiste essentiellement à utiliser un mobile plus rapide que le pendule précédent. Cette fois (fig. 5), les conducteurs ch et fg ne portent plus de contact métallique et chacun est simplement constitué par un fin fil de cuivre. Ces deux lils sont successivement coupés par une même balle de pistolet. La vitesse de la balle étant connue (soit 100 m. à la seconde), il suffit encore de mesurer la distance entre c h et fg pour en déduire la durée de passage du courant. Par exemple, si ces deux conducteurs sont à 1 m. l’un de l’autre, le temps de passage est égal à 0"01 ; s’ils sont à 1 cm, il est égal à 0"0001. Par conséquent, les procédés qui viennent d’être décrits permettent de manier sans difficulté des temps variant de l’ordre de la seconde à celui du dix-millième de seconde.
- L’excitation par décharges de condensateurs offre également une grande commodité pour régler la durée d’ondes électriques dont la forme n’aura plus la simplicité précédente, mais pourra néanmoins être facilement déterminée. De telles expériences peuvent se pratiquer avec le dispositif schématisé ci-contre (fig. 7). On voit immédiatement que l’excitation s’effectue par le jeu d’une clé de charge et de décharge, fg. Quand la clé est dans la position (o), les deux circuits bdefga et edhig f sont ouverts ; au contraire, le premier seul est fermé quand la clé’ est dans la position (1), et le condensateur sé charge; pour la position (2) de la clé, le circuit de
- charge est ouvert, le circuit d’excitation edhig f est fermé et le condensateur se décharge à travers le nerf. Or, si l’on considère deux décharges de condensateurs, l’une donnée par une capacité G se déchargeant sur une résistance P», l’autre par une
- capacité C' se dé-chargeant sur une résistance R', pour ces deux décharges , les durées utiles au point de vue de l’excitation sont fonctions des produits 11 C et RC". En supposant que la résistance R du circuit de décharge (résistance r, augmentée de la résistance du nerf) reste constante au cours d’une expérience, la durée de la décharge — c’est-à-dire de fonde électrique traversant le nerf sera donc
- fonction de la capacité employée. On peut ainsi par un choix convenable de R, et en utilisant des capacités décroissant du microfarad au centième de microfarad, disposer facilement d’ondes électriques de durées décroissant du centième au dix-millième de seconde.
- Dans tout ce qui précède, nous avons supposé que les excitations, de durée et d’intensité réglables, qui parvenaient à l’organe, étaient isolées. Mais dans1 bien des cas, il est nécessaire que le tissu excitable reçoive, non plus une excitation isolée, mais une série d’excitations se succédant suivant un rythme déterminé. Pour les rythmes lents, ne dépassant pas une dizaine d’excitations par seconde, la difficulté est minime. On peut, par exemple, dans le dispositif précédent (fig. 7), actionner la clé de charge et de décharge fg à l’aide d’une roue (fig. 6), mue par un mécanisme d’horlogerie, et portant sur sa circonférence des goupilles également espacées, venant périodiquement heurter le levier fg et le soulever. La position de repos du levier correspond à la position (2) de la figure ?. Au moment du passage d’une goupille, le levier est soulevé‘et ferme le circuit de charge du condensateur; puis) après le passage de la goupille, le levier retombe, et ferme le circuit de décharge du conden-
- Fig. 6. — Roue dentée pour les excitations de décharge de condensateur.
- Source de potentiel
- Condensateur
- Cté .
- Muscle
- Fig- 7- — Dispositif d’excitation par dé-
- charge de condensateur.
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- LA MESURE DES TEMPS TRES COURTS EN PHYSIOLOGIE r~r— 293
- sateur. En réglant la vitesse de rotation de la roue et l’espace entré deux goupilles consécutives, on obtient ainsi un nombre déterminé d’excitations par seconde. Toutefois, pour les rythmes rapides, il faut
- D
- Fig. 8. — Schéma de montage d'un diapason.
- recourir à une instrumentation plus compliquée, comportant l’emploi de diapasons et de lames vibrantes. À titre d’exemple, voici un dispositif commode, indiqué par M. L. Lapicque, et permettant de fermer et d’ouvrir un interrupteur métallique sui-
- Fig. io. — Lame vibrante munie d'archets de Guillet„
- Fig. ç. — Diapason avec archets de Guillet.
- vant un rythme très rapide (fig. 8 et 9). D est un diapason pouvant être entretenu électriquement et portant sur chacune de ses branches un petit appareil appelé archet de Guillet. C’est essentiellement un fil métallique ab tendu parallèlement à la branche du diapason, et fixé à ses deux extrémités; deux fils de lin, ft et ft, sont fixés, d’une part, à la partie moyenne de ab et, de l’autre, à la branche du diapason. Au moment où les deux branches du diapason vibrant se rapprochent l’une de l’autre, le fil d’argent, entraîné par les fils de lin, mais fixé en a et b, s’incurve en arc, et le circuit électrique servant à l’excitation est ouvert en c. Au contraire, quand les deux branches divergent, les fils de lin.se détendent, le conducteur ab se redresse, vient buter contre le contact c et fermer le circuit. Au cours de chaque vibration, le contact est donc fermé.pendant une fraction de la période. Quant à l’archet situé sur la branche de droite, il ferme et ouvre également un contact c' et fait passer périodiquement dans T électro-aimant E le courant de la pile P servant à l’entretien du diapason. Ce dernier pouvant vibrer à 250 périodes par seconde, c’est donc dans cette unité de temps, jusqu’à 250 excitations qui pourront traverser le tissu excitable. *
- Cet exemple, et ceux qui ont été précédemment décrits dans cet article, donnent une idée de la précision avec laquelle le physiologiste peut disposer du temps au cours de ses expériences.
- H. Cardot,
- Docteur'ès sciences.
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- LE PORT DE FÉDALAH (MAROC)
- Tout l’avenir de la colonisation au Maroc est suspendu à la question des ports, dont il n’existe aucun sur l’immense étendue -de la côte atlantique. Nulle des huit places maritimes, Tanger, Àrzila, Larache, Rabat, Casablanca, Mazagan, Saffi, Mo-gador, ouvertes depuis quelque 50 ans au commerce extérieur, ne possède de rade foraine abritée. A Larache seulement une Compagnie allemande a exécuté quelques travaux d’amélioration pour le compte du gouvernement espagnol. Depuis le commencement de 1915, à l’embouchure du Sebou Mehcdia et, à quelques kilomètres en amont, Kenitra
- mais je crois intéressant de décrire l’elïort utile qu’accomplit l’industrie privée française en créant, au moins pour les navires de faible tonnage, un petit port abrité non loin de Casablanca.
- Lorsque les Portugais, au xvie siècle, occupèrent une grande partie de la côte d’Afrique, y compris les parages marocains, ils créèrent un port à Fédalah. Après leur expulsion par les Maures, ce port s’ensabla et fut abandonné. La Compagnie Hersent a entrepris de lui rendre la vie.
- A Fédalah, à 21 kilomètres de la mer, subsiste seule une vieille kasbah, qui renferme quelques
- NORD
- Ilot nord
- Ouest
- lot sud
- BAIE DE
- FEDALAH
- J' Cash ah ide Fédalah
- Mêtres
- Les travaux en cour.
- ont été autorisées à faire du trafic commercial; on espère que prochainement Agadir jouira du même privilège. Mais la barre du Sebou ne se laisse franchir, même quand le temps est beau et la marée haute, que par des navires calant moins de'4 mètres' et la rade d’Agadir n’est pas mieux protégée que les autres. ;
- Les travaux du port de Casablanca ont 'été récemment adjugés; toutefois les évaluations les plus optimistes assignent à 10 années au moins la durée de? leur exécution. • '
- De plus, comme il n’existe aucun phare (sauf*au cap Spartel, près de Tanger) sur toute la côte marocaine, les naufrages ne se comptent plus, ët le rivage est jalonné en ce moment d’épaves de navires. Le fret maritime est hors de prix.
- Je ne viens point rechercher à qui incomberait le devoir — qu’on ne remplit pas — de remédier le plus vite possible à cette situation lamentable,
- du port de Fédalah.
- maisons portugaises délabrées, d’un style caractéristique et qu’habitent deux ou trois douzaines! d’Arabes pouilleux. Par une survivance bien isla-; mique des coutumes anciennes, l’un de ces indigènes touche encore une indemnité du Maghzent comme fonctionnaire portugais. Tout le reste n’est; que sable et rochers. I :
- Au long de la côte marocaine, formée, tantôt de roches déchiquetées, tantôt de dunes sablonneuses,) mais toujours inhospitalière, la baie de Fédalah est'-le seul point qui pourrait abriter des navires si la; profondeur ne lui manquait pas. Elle présente, | grâce aux deux îlots rocheux (v. fig.) et aux brisants qui les prolongent, un redan bien défendu contre les Agents et la houle venant de l’ouest. Seuls, les vents du nord y produisent un ressac assez violent
- Au nord et au sud de la baie s’ouvrent les embouchures de deux petites rivières; celle du nord, l’oued Nefîffik, est sans importance, mais celle du
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- CHRONIQUE
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- sud, l’oued Mellah, forme un épais marécage d’allu-vions, foyer de paludisme, . malheureusement très rapproché des travaux à exécuter. . .
- À la suite de négociations délicates avec le Maghzen, le Protectorat et divers propriétaires, la Compagnie a. obtenu la cession de vastes terrains et l’autorisation de construire un port et des quais d’acostage pour navires de mer.
- Les travaux commencés depuis l'automne 1912 consistent à fermer par deux digues les passes qui séparent de terre et entre eux les deux îlots, et à prolonger par une digue de 500 mètres de longueur l’îlot nord, dans la direction ouest-est, en formant ainsi une rade complètement abritée pour les navires de tout tonnage, car les fonds ainsi circonscrits ont jusqu’à 12 et 15 mètres de profondeur. 11 s’agira ensuite d’établir en avant et le long des deux îlots un ou plusieurs bassins avec quais de déchargement pour les barcasses et les navires de faible ou de moyen tirant d’eau.
- Déjà a été jeté un xvarf en bois de 80 mètres de longueur, qui devait servir à débarquer le matériel destiné aux travaux, et les approvisionnements du Service de la Guerre, qui a poussé jusqu’à ce point un embranchement du petit raihvay militaire de Casablanca à Rabat. Mais inopinément, à peine construit, ce warf a subi un ensablement progressif qui le met hors de service meme à marée haute.
- Dans le vaste espace qui s’étend entre la plage et l’oued Mellah, la Compagnie a tracé le plan d’ensemble d’une cité future.
- ;En attendant, la cité actuelle se compose d’une demi-douzaine de baraques en bois servant de logements au personnel de la Compagnie, d’une canLinc cL d’un grand hangar où sont emmagasinés des matériaux de construction.
- On annonce que les travaux vont être poussés vivement et qu’avant 2 ans le port pourra être livré à l’exploitation. Il est bon d’ajouter que les entrepreneurs trouveront dans les deux îlots qui se dressent à 17 mètres au-dessus du niveau de la mer toutes les pierres nécessaires à leurs maçonneries hydrauliques. Rien ne paraît donc s’opposer à l’exécution rapide des installations les plus urgentes.
- On a pronostiqué de façons très diverses l’avenir économique du port de Fédalah. Laissant de côté l’opinion des adversaires qui, y voyant une concurrence à Casablanca, souhaitent et au besoin pro-
- voqueraient son insuccès, nous dirons, en embrassant la question d’un regard plus large, qu’au contraire c’est Casablanca qui est appelée à profiter le plus de cette création, à la condition qu’on établisse une liaison par des moyens de transport autres que- la piste arabe actuelle entre cette ville, et le; nouveau port dont l’ouverture au commerce est annoncée pour l’automne 1915.
- Il nous paraît une chimère qu’il se crée jamais une ville de quelque importance à Fédalah, parce qu’il est improbable que deux villes puissent prospérer simultanément, rt’étaiit distantes que de 25 kilomètres. Or, Casablanca s’est, développée avec une rapidité si vertigineuse qu’elle est assurée d’être la capitale commerciale de tout le Maroc occidental. De plus, si l’insalubrité reconnue des bords de l’oued Mellah est corrigée par des remblais sur la rive droite, elle sera en partie perpétuée par les marais de la rive gauche.
- Enfin l’ouverture, lointaine sans doute, mais certaine du port de Casablanca rendra superflu celui de Fédalah.
- Au sujet de l’ensablement de ce dernier port, les hommes du métier se divisent en deux camps : les uns disent qu’une fois bouchées les passes entre les îlots, l’apport de sables marins cessera, les autres au contraire prétendent que ces apports sont occasionnés par un courant général qui règne du nord-est au sud-ouest tout le long de la côte marocaine et que les digues qui transforment les deux îlots en une péninsule n’y corrigeront rien; ils en donnent comme preuve que ces digues, aujourd’hui achevées, n’ont point empêché l’ensablement du xvarf de 80 mètres.
- A cela on peut répondre qu’avec les dragues puissantes dont dispose l’hydraulique actuelle il est toujours possible de maintenir dans un port ou une rade les profondeurs d’eau nécessaires.
- Quoi qu’il en soit, il apparaît nettement que Fédalah sera un port — provisoire si l'on veut, mais d’une incontestable utilité au développement de la colonisation, pourvu qu’il soit relié par une voie économique à Casablanca. L’essentiel est que cette double création soit conduite rapidement afin qu’elle puisse jouir le plus longtemps possible de l’avantage d’être au Maroc le seul point d’entrée et de sortie accessible par tous les temps et en toute saison. Victor Camion,
- Ingénieur des Arts-cl Mnnulacluros.
- CHRONIQUE
- Nouvelles expériences de Pégoud. — Le 15 septembre, La Nature (n° 2105) relatait l’audacieuse expérience de l’aviateur Pégoud, réussissant à voler la tête en bas, puis à redresser son appareil', décrivant ainsi un S gigantesque dans l'air. Cette expérience n’était que la première d’une série destinée à prouver qu’un appareil solide et bien construit peut voler dans toutes les positions et rétablir sa position normale par des manœuvres appropriées. ,
- Continuant la réalisation du programme tracé par M. Blériot, Pégoud a fait dimanche dernier, 21 septembre, à l’aérodrome de Bue, de nouvelles expériences, plus hardies encore que la première. Parti du sol sur- son monoplan Blériot type militaire à moteur Gnome de 50 chevaux, attaché solidement. par les bretelles que nous avons décrites, il s’éleva, à 800 mètres, puis, se laissant glisser sur . l’aile, retourna complètement son appareil, pour le'redresser ensuite de la meme manière;
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- 296 LA DÉFENSE DE L'EUROPE CONTRE LA PESTE
- l’aéroplane avait ainsi fait un tour complet autour de son axe. Sans toucher terre, à 500 mètres seulement de hauteur, Pégoud. répéta ensuite son expérience du 2 septembre et. décrivit un S, volant un moment la tète en bas. Enfin, reprenant de la hauteur, il dressa son appareil verticalement, la queue en Pair et lui fit décrire une boucle complète, sorte de saut périlleux aérien,
- après quoi, il redescendit et atterrit normalement.
- Nous avons déjà indiqué l’importance de ces expériences pour l’étude de la sécurité en aéroplane; elles doivent être bientôt suivies d’une série d’autres : glissade sur la queue et redressement; abandon des commandes pendant un temps déterminé ; essai de parachute avec des animaux; essai de parachute avec passager.
- LA DEFENSE DE L'EUROPE CONTRE LA PESTE
- Qui pourrait avoir oublié la terrible épidémie qui décima la Mandchourie, il y a o ans? Sévissant avec une virulence extrême en empruntant la forme
- naux européens et indigènes de Chine s’accordent à dire que c’est grâce à ses efforts que l’épidémie n’a pas eu la réapparition que l’on redoutait.
- Fig. i. — Tarabagans placés dans des cages vitrées et destinés aux expériences.
- broncho-pneumonique, la peste balaya des villages entiers ; et ce fut par milliers qu’elle compta ses victimes. Donnant tort à la légende qui faisait d’elle un «.fléau d’été », ce fut au cœur du rude hiver sibérien qu’elle montra son maximum d’intensité.
- Nobles esclaves du devoir, de nombreux médecins, dont plusieurs contractèrent l’horrible ma-, ladie, accoururent d’Europe pour combattre le fléau. L’un d’eux, bien que Chinois de pure race, venait de faire un stage à l’Institut Pasteur de Paris, après avoir brillamment conquis son diplôme de docteur en médecine à Y Université de Cambridge.
- C’est ce jeune savant, le ÎK Wu-Lien-teh, que le Gouvernement chinois a chargé d’organiser en Mandchourie un « Service préventif contre la peste », qui fonctionne depuis près de trois ans, et les jour-
- Nous avons eu la bonne fortune de rencontrer le Dr Wu-Lien-teh à Paris, tandis qu’il se rendait à La Haye pour participer à la Conférence internationale contre l’opium, avant d’aller représenter son pays au Congrès international de médecine de Londres. Le très distingué savant, qui parle (et écrit) couramment l’anglais et le français, a bien voulu nous exposer dans ses grandes lignes l’organisation du Nortfi Manchurian Plagne Prévention Service, rempart de l’Europe contre les incursions de la peste. .: •
- En avril 1911, sur Pinvitation du Gouvernement chinois, se 1 réunit à Moukden, la vieille capitale mandchoue, une conférence internationale où douze des principales nations du monde se firent représenter par d'éminents bactériologistes, Parmi les
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- Fig. 2. — Un lazaret contre la peste en Mandchourie.
- recommandations que formulèrent les délégués, ligurait en première ligne la création d’un service de surveillance et d’étude, dont la direction serait confiée à des médecins chinois diplômés des Facultés d’Europe ou d’Amérique.
- Le Gouvernement chinois entreprit activement la réalisation de ce vœu. Une somme de 500 000 francs fut mise aussitôt à la disposition du Dr Wu-Lien-teh, qui se mit à l’œuvre. Des hôpitaux, avec laboratoires de bactériologie, s’élevèrent à Kharbine, siège de la direction, à Lahâsusu (au confluent de l’Amour et du Soungari), à Sansing (sur le Soun-gari, et à mi-distance entre lés deux stations précédentes), à Taheiho (sur l’Amour, vis-à-vis de la ville russe de Blagovestchensk) et à Manchuli (station de chemin de fer à la frontière de la Mandchourie et de la Sibérie).
- Les constructeurs s’inspirèrent des principes modernes de l’hygiène. Construits en briques, et sans vaines prétentions à l’architecture, les bâtiments sont disposés pour assurer l’isolement complet des pestiférés; de vastes terrasses facilitent l’aération des chambres et permettent aux convalescents de prendre de l’exercice.
- Cette chaîne de stations médicales est complétée' par des lazarets (hôpitaux dits d’isolement) et par des camps dits de détention où les voyageurs de provenance suspecte pourront être internés par centaines et par milliers jusqu’à ce que le Service de santé se soit prononcé sur leur cas.
- Ces centres d’observation secondaires ont été installés à Moukden, à Chan-haikouan (l’extrémité septentrionale de la Grande Muraille), à Koupangtzu et à Yin-kow, quatre des plus importantes villes desservies par les chemins de fer de Mandchourie. Les lazarets sont constitués par de petites maisons de
- Fig, 3, — Le Tarabagan, marmotte de Sibérie.
- bois, isolées les unes des autres, et construites sur des pilotis assez élevés pour empêcher les rats de percer les planchers et de pénétrer dans les chambres. Établis sur des terrains contigus aux gares, les camps de détention offrent aux voyageurs l’abri de spacieux hangars fermés, meublés de lits de camp, de tables et de sièges.
- Les laboratoires de bactériologie des cinq stations médicales sont abondamment pourvus d’appareils achetés chez les meilleurs fabricants de France et d’Angleterre. Des chasseurs indigènes attachés à ces établissements les approvisionnent régulièrement de tarabagans, ces marmottes sibériennes, dont le rôle actif dans la propagation de la peste est désormais incontestable et incontesté. j
- Nous avons en notre possession une copie imprimée des règlements qui régissent le fonctionnement du sendce antipesteux. Ils spécifient que tous les rapports techniques (observations scientifiques, statistiques, etc.) doivent être écrits en langue anglaise; les noms de personnes et les termes géographiques seront répétés en caractères chinois pour éviter toute confusion. Us exhortent le personnel (docteurs, aides, infirmières) à consacrer leurs heures de loisir à la lecture1 de livres et journaux médicaux et à la collection d’animaux rares et d’insectes (y compris moustiques, puces et autres parasites de l’homme et des animaux). Ils prévoient la création à Karbine d’un musée médical, où seront réunis tous objets et animaux ayant une relation quelconque avec l'origine, la propagation et le traitement de la peste, et avec l’hygiène publique.
- Par ces quelques détails, le lecteur jugera que le nouveau Service fait le plus grand honneur à l’initiative de la République chinoise, résolument entrée dans les voies de la science occidentale.
- Y. Forbin .
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- LOCOMOTIVE AVEC MOTEUR DIESEL1’
- Dans le numéro du 22 juin 1912 on a décrit la locomotive avec moteur Diesel construite par les ateliers Sulzer, de Winterthur, en collaboration arec M. Klose, de Berlin, et les ateliers Borsig.
- Cette locomotive, destinée à un trafic à grande vitesse et d’une puissance de 1200 chevaux, a été mise à l’essai, en Suisse, au début de l’année 1915, sur la ligne accidentée de Winterthur à Bomannshorn. Les résultats ont, paraît-il, été très satisfaisants. Au mois de mars dernier, elle a été conduite à Berlin où des essais se poursuivent en ce moment sous la direction des ingénieurs des chemins de fer prussiens-hessois, sur la ligne de Berlin-Mahnsfeld.
- Les résultats de ces essais qui ne sont pas encore rendus publics seront suivis avec :grand intérêt et
- des complications mécaniques certainement beaucoup plus grandes que la locomotive à vapeur.
- D’un autre côté, son poids par cheval qui, pour la locomotive en question, est de 85 kg, est supérieur à celui d’une locomotive à vapeur dont le poids par cheval est d’environ 45 kg, si on ne tient pas compte du tender, et de G5 kg si on tient compte de ce dernier.
- Toutefois, il est bon d’ajouter que la locomotive avec moteur Diesel n’est encore qu’à ses débuts et que des perfectionnements pourront, peut-être, y être apportés qui simplifieront ses organes et leur nombre et les rendront en même temps d’un entretien moins difficile.
- Toute question de prix du combustible liquide
- Vue de la locomotive avec moteur Diesel.
- permettront de se rendre compte des -avantages et des inconvénients de ce nouveau type de moteur de chemin de fer. Dans son état actuel et;en se reportant à la description qui a été: donnée dans) le pré-s cèdent article de La Nature, on ne peut nier que la locomotive à moteur Diesel, par suite des appareils auxiliaires qu’elle nécessite, n’est pas sans présenter
- mise- à part, ce nouveau moteur pourra peut-être alors-mtre avantageusement employé dans des cas spéciaux, tels que certains réseaux de chemins de fer coloniaux .traversant des régions étendues manquant d’eau et de charbon, comme par exemple le Transsaharien et les réseaux qui doivent prochainement traverser l’Australie de l’Ouest à l’Est. B. B.
- UN BALAÏ ÉLECTRIQUE POUR NETTOYER LES COQUES DE NAVIRES
- Une société australienne, la Torpédo Suhmarine Ship Gleaner C°, vient d’introduire en Angleterre l’invention de M. F. G. Browne de Malvern, Victoria (Australie). Il s’agit d’une nouvelle méthode pour nettoyer les navires, expérimentée avec d’excellents résultats dans le pays det M. Browne, et pendant ces dernières semaines, à Southampton et
- Portsmouth. La démonstration faite sur un grand navire de guerre, aux docks de Portsmouth, vient même d’engager l’Amirauté Britannique à entrer en pourparlers avec l’inventeur.
- Le dispositif employé pour nettoyer la coque des
- 1. Yoy. n° 2039, p. 59, du 22 juin 1912.
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- BALAI ELECTRIQUE
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- navires est installé sur un bateau à fond plat de 9 m. de longueur sur 5,jri: 90 de largeur. À l’extrémité arrière se trouve une salle des
- teur et l’engrenage sont enfermés dans une boîte .étanche à l’eau. Ce dispositif est suspendu à 4 câbles de l'cr passant à travers l’extrémité de
- Fig. i. - Le bateau-brosse.
- machines, renfermant un groupe générateur pé-troléo-électrique (moteur à 4 cylindres directement accouplé à une dynamo), le moteur de propulsion et le tableau de distribution. Au milieu du bateau est installé un cabestan électrique d’une forme spéciale, muni de 4 fûts, deux pour les câbles de suspension, un pour le câble électrique amenant le courant au moteur, et un pour soulever et abaisser la flèche, ha force motrice est empruntée à un moteur com-pound réversible alimenté par la dynamo.
- Le dispositif de nettoyage proprement dit consiste en un cadre, portant une brosse
- tournante (de 1 m. 5 de longueur) à l’avant, une hélice de propulsion à l’arrière, et, entre les deux, le moteur électrique, actionnant la brosse et l’hélice. Comme cette partie de l’appareil fonctionne au-dessous de la surface, le mo-
- la flèche du cabestan installé à bord du bateau. Le mode d’emploi de ce dispositif est le suivant : Le bateau-brosse ayant été ancré à côté du navire à nettoyer, la flèche portant la
- hrosse est abaissée, jusqu’à ce
- qu’elle vienne en
- contact avec la
- On abaisse la brosse tournante munie de son moteur et de
- son hélice.
- coque.
- La brosse, est mise en marche, abaissée graduellement jusqu’à la profondeur voulue, et relevée ensuite tout en continuant à tourner autour de son axe. La brosse se trouve appuyée fortement contre la coque du navire, elle fait ainsi rapidement et vivement son travail, môme dans les parties les plus en retrait. Cette machine est d’un fonctionnement rapide, et, les récents essais le démontrent, extrêmement efficace. Elle enlève les dépôts les plus épais et nettoie un navire de 8000 tonnes en 6 à 7 heures.
- D1' Alfred Gradenwitz.
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- LA TELEPHONIE INTERURBAINE
- Le tableau indicateur de durée d’attente.
- Les circuits interurbains étant presque constamment occupés, les demandes de communications peuvent rarement être satisfaites à l’instant même;
- Fig. i. — Coupe longitudinale . d’un commutateur.
- les abonnés qui désirent converser avec leurs correspondants de la province ou de l’étranger doivent donc être renseignés, aussi exactement que possible, sur le temps qui s’écoulera entre leur demande et le moment où les communications seront établies.
- Dans l’ancien bureau interurbain qui fut installé rue du Louvre après l’incendie de Gutenberg, avait été disposé un tableau portant, en caractères gras, le nom de tous les circuits; en face de chacun de ces noms on glissait des fiches portant l’indication des durées d’attente
- les indications de durée sont données par des lampes électriques à incandescence de couleurs différentes. Des commutateurs, groupés sur une table, règlent les envois de courants ; ils sont actionnés à la main par une ou plusieurs opératrices selon l’intensité du travail.
- Le tableau lumineux comporte autant de cases qu’il y a de circuits à desservir. Chaque case est occupée par une plaque en verre dépoli sur laquelle sont peintes en noir les lettres indicatrices des noms des circuits. Ces lettres, qui sont destinées à être lues d’une certaine distance par les annotatrices, ont 5 cm de hauteur et 5 cm de largeur. Elles se détachent nettement pendant le jour sur leur fond blanc et mieux encore pendant la nuit lorsque les lampes qui les éclairent par l’arrière sont allumées.
- En face de ces noms, disposés en rangées verticales régulières, sont groupées quatre lampes à incandescence éclairant chacune un disque de cou-
- qui se modifiaient très fréquemment. Les annotatrices, dont nous avons expliqué les fonctions dans-un article précédent, renseignaient les abonnés d’après les indications qui leur étaient fournies par le tableau.
- La nouvelle installation de la rue des Archives a prévu l’emploi d’un tableau lumineux dont toutes
- leur différente. Le disque est placé à l’avant d’un tube d’ébonite ouvert dans lequel pénètrent la lampe et son support. La mise en place de ces lampes est très rapide ; on la sort du tube d’ébonite avec son support et on la remplace instantanément en cas de besoin. Les groupes de lampes appartenant à un circuit sont disposés comme l’indique notre dessin, figure 2.
- Chaque couleur possède sa signification propre; lorsqu’elle est associée avec la couleur rouge, les temps d’attente que chacune d’elles représente sont multipliés par quatre. Voici le tableau de ces conibi-naisons :
- DISQUES ÉCJ.AIRÉS DUREE DE l’aTTEXTE
- Néant.................. ligne libre.
- Blanc.................. 1/4 d’heure.
- Vert................... 1/2 heure.
- Jaune.................. 5/4 d’heure.
- Rouge-blanc............ 1 heure.
- Rouge-vert............. 2 heures.
- Rouge-jaune............ 5 heures.
- Rouge-blanc-jaune. . 4 heures.
- Blanc-vert-jaune. ... 1 heure 1/2.
- Rouge . ............... ligne interrompue.
- La dernière colonne verticale du tableau a re,çu une double rangée de lampes : la première rangée est affectée aux circuits principaux et la seconde aux circuits dits « au delà ». Les 80 postes ainsi
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- LA TÉLÉPHONIE INTERURBAINE . . . 301
- équipés sont ceux dont le trafic avec le centre régional est intense; on a affecté des circuits spéciaux aux localités situées au delà de ce centre.
- Le nombre total des circuits ayant recours aux indications du tableau lumineux est de 400.
- La manœuvre des lampes s’effectue à l’aide des
- le circuit de la batterie se ferme sur la lampe correspondante qui s’allume. Une cinquième roue, taillée suivant un profil régulier, porte autant d’encoches que l’arbre du commutateur doit pouvoir prendre de positions, chacune de ces positions étant assurée par l’entrée d’un ressort dans une encoche.
- Fig. 4. — Les téléphonistes agissent sur les commutateurs placés devant elles pour changer les couleurs du tableau d’attente.
- commutateurs. Chacun d’eux comporte un arbre (fig. 1) sur lequel sont calées quatre roues pourvues de cames dont les profils ont été déterminés en vue de permettre les combinaisons de signaux. Chaque roue se meut en face de deux ressorts qui restent séparés tant que la came n’atteint pas l’un d’eux; lorsque, à la suite d’une rotation imprimée à l’axe par la poignée, la came atteint un ressort,
- L’arbre du commutateur se termine à l’avant par un bouton de manœuvre de diamètre suffisamment grand pour en faciliter la rotation à la main. Il porte, sur sa partie antérieure, une couronne divisée en autant de secteurs que le commutateur peut prendre de positions ; dans chaque secteur est inscrite une indication de durée (fig. 5). Il suffit donc de tourner ce bouton de manière à amener le secteur
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- LE CANCER EXPÉRIMENTAL
- voulu en face du repère fixe porté par la platine pour transformer les indications en combinaisons de lumières .qui renseigneront les annotatrices. Le secteur peint en rouge correspond au rouge seul, sur feu fixe, pour indiquer la rupture du circuit; le secteur « essai » entraîne la fermeture de tous les
- circuits des lampes .sur. la batterie afin d’en vérifier le fonctionnement.j, 1 ... ,
- Cette installatipq ,sort des ateliers de M. Membret qui s’est spécialisé, dans'la construction de divers appareils ingénieux intéressant la téléphonie. :
- Lucien Fournier.
- LE CANCER EXPÉRIMENTAL
- Un livre récent du D1 Contaminé), rassemblant les nombreuses recherches expérimentales faites en. ces dernières années sur le cancer, vient de nous montrer l’état actuel de cette question si discutée.
- Malgré les efforts de très nombreux chercheurs, malgré la création, dans plusieurs pays, de fonds, de recherches (Impérial Cancer Research Fund, etc.), malgré les prix considérables promis par diverses académies à celui qui expliquera et guérira la terrible maladie, la solution n’est pas encore trouvée.
- On en est toujours à discuter les diverses théories du cancer, théories qui peuvent se classer en deux groupes : 1° celles qui attribuent la tumeur à une désorientation cellulaire, soit que des enclaves de tissu embryonnaire se développent à un moment donné anormalement, (théorie de Gohnheim), soit que des cellules normales réagissent, en se multipliant exagérément, à désexcitations pathologiques et répétées; 2° les autres en faisant une maladie microbienne, causée par un agent pathogène : champignon, bactérie, etc.
- Mais si les diverses théories conservent toujours des partisans, si l’on n’a. pas encore réussi à mettre en évidence le rôle exact des divers facteurs supposés, il ne faudrait pas en conclure que la question n’a fait aucun progrès. Au contraire, elle a été abordée par toutes les méthodes dont, nous disposons : statistique, physique, chimique, biologique, et les résultats déjà obtenus font prévoir que le « mal qui ne pardonne pas » ne sera pas toujours incurable et meme que, bientôt peut-être, il pourra être souvent terrassé.
- Il faut distinguer d’abord cancer et cancer. Certaines tumeurs sonp tout à fait bénignes et limitées ; elles ne prolifèrent pas, n’ont aucune,tendance à la propagation ; enlevées, elles ne récidivent pas. Il en est^d’au 1res, malignes, qui croissent, avec rapidité, envahissent de proche en proche tout l’organisme, et qu’une opération ne fait que retarder dans leur développement, sans^ empêcher la généralisation fatale et la mort. Entre ces deux extrêmes, iJ y a bien des intermédiaires.
- Les tumeurs malignes ne sont pas l’apanage de l’homme, on en rencontre chez tous les vertébrés ;" elles varient de forme et de place suivant les espèces. On a pu constater, sur ce vaste terrain d’étude, que les cancers sont plus malins dans les organes et les tissus les plus exposés aux traumatismes répétés : ainsi, les Indiens, qui mastiquent le bétel, ont souvent des cancers de la* bouche; ceux qui se brûlent souvent l’épiderme, des cancers de la peau. Chez les sauvages, le cancer attaque surtout les parties externes, chez les civilisés il est surtout interne. La statistique a encore montré que „si toutes les races d’hommes sont atteintes, elles le sont très inégalement. Tandis.qu’en Europe, sur 100 000 hébétants, il en est 70 à T 00 de cancéreux, il n’y en a què (3 à Ceylau et 4,4ô en Chine. En France, les populations'Mu
- 1. Dr A. Coxtajun. Le cardinome expérimental, Masson, éditeur, Paris. • ......*.
- Midi sont moins atteintes que celles du Nord et plus que celles d’Algérie. Toutefois, le climat n’intervient pas seul, car en Amérique les blancs sont beaucoup plus atteints que les Indiens des mêmes régions. On a dit que : le nombre des cancéreux va en augmentant; peut-être la cause en est-elle aux moyens de diagnostic d’aujourd’hui qui font déceler le cancer dans des cas où autrefois on ne le soupçonnait pas.
- On, s’est beaucoup occupé de reproduire le cancer expérimentalement chez les animaux. Les partisans de la théorie de Cohnheim ont greffé sous la peau d’animaux adultes : poulet, lapin, rat, souris, des fragments d’embryons de même espèce. Ils ont ainsi produit des tumeurs, parfois,, très grosses (quand le fragment d’embryon est très jeune et. peu développé); ils ont pu les greffer à d’autres animaux, mais la tumeur produite finit toujours par se résorber et ne se généralise jamais.
- , Les partisans de la théorie microbienne ont essayé —
- : sans succès *— de reproduire le cancer par piqûres ou •; inoculations.
- r Certaines substances chimiques, la paraffine, lexylol, etc.,
- provoquant parfois des cancers chez l’homme, on a essayé de reproduire chez des animaux des tumeurs malignes en leur injectant de ces substances, mais on n’a obtenu que de petites proliférations cellulaires n’ayant aucune tendance à la généralisation.
- Enfin, les rayons X qui produisent trop souvent des tumeurs chez les professionnels de la radiographie, ont aussi été essayés, et,ont,provoqué chez le rat un cancer (sarcome) tout à fait caractéristique.
- Un animal, la,souris, a,permis en ces dernières années des recherches beaucoup plus nombreuses et beaucoup plus intéressantes. Elle est tellement devenue l’animal de choix pour l’étude du cancer, qu’en ces dix dernières années, on a certainement sacrifié plus d’un million, de souris pour les expériences. La souris présente spontanément et fréquemment un cancer de la mamelle. Sur 12(30 souris, le Dr Contamin en a trouvé près de 600 cancéreuses. On a donc cherché, non plus comme dans les expériences citées plus haut, à créer des cancers, mai! à transmettre des cancers déjà formés d’un animal ?à.; un autre. Le premier, Moreau, en 1894, a obtenu mes greffes de cancer de-la-souris -surul’-autres'~sotrrisdu même élevage. Depuis, ces expériences ont été répétées, multipliées, variées'de toutes façons. Yoici les principaux résultats de ces très1 nombreuses recherches.
- Le produit de la filtration d’une tumeur broyée, inoculé à une souris, n.e, cause i.paside cdiscer.- Des fragments de tumeur .greffés ; reproduisent, la f tuinepr quand le porte-greffe est de, même ..espace et sxirtout quand il a des ’rapports , de Tqnille,'d’habitat, de régime : avec l’animal déjà cancéreux." Lès tumeurs humaines ne peu-ventMène pr,endref,sur la'souris.'Bien plus, une tumeur ffe1 soùriù blanche "qui;''à Paris,1 réussit toujours à donner le cancer-pfii^gréfie, 'expérimentée'*à Londres sur d’autres SÔuris.tblafiâhes, ne réüsfeit plus. que_ dans 5 cas sûr 10 ;
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- UNE LOCOMOTIVE- SUR UN CABLE 303
- adaptée peu à peu, elle arrive à un moment à donner 100 pour 100 de tumeurs par greffe; mais alors, renvoyée à Paris, elle n’infecte plus que 5 sur 10 Vies souris greffées. Si l’on ajoute à la nourriture des souris certains sels de sodium, de potassium, de baryum, etc., elles perdent leur sensibilité au cancer dans de grandes proportions; mais cependant, après un certain nombre de passages de la tumeur d’une souris à l’autre, les greffes donnent tout autant de cancers qu’auparavant.
- Sur les souris ordinaires, la tumeur croît avec rapidité, pouvant atteindre au bout d’un mois un volume plus grand que l’animal tout entier. Une tumeur est d’autant plus virulente qu’elle se reproduit plus facilement par greffe et qu’elle croit plus rapidement. Certaines tumeurs gardent toujours une grande virulence et Ehrlich a pu reproduire le cancer après avoir conservé la greffe 2 ans à la glacière. D’autres sont extrêmement variables et perdent leur virulence, passent du type carcinome au type sarcome et restent ensuite définitivement affaiblies.
- L’hérédité semble jouer un certain rôle dans la transmission du cancer. Chez l’homme, on connaît des familles cancéreuses. Chez la souris, les récents travaux de l’Im-perial Cancer Research Fund montrent que 20 pour 100 des décès sont dus au cancer chez les souris à hérédité cancéreuse proche et 11 pour 100 seulement chez celles à hérédité moins chargée.
- Les souris débiles, épuisées, vieilles, pleines, nourrices, ne prennent que difficilement le cancer par greffe.
- On peut aussi empêcher le développement de la tumeur par divers procédés. Ehrlich a‘ montré qu’une souris réfractaire à une première greffe l’est aussi généralemen t à une seconde. En injectant préventivement une tumeur broyée et chauffée ou altérée, on empêche le développement de la greffe. Erlich en a conclu que l’immunisation consiste en la destruction d’une substance X inconnue favorable au développement de la greffe. Malheureusement, les souris réfractaires à la greffe peuvent être atteintes de cancer spontané, ce qui enlève beaucoup de sa valeur à cette théorie de l’immunisation.
- Bien entendu, on a cherché à guérir le cancer expérimental de la souris. On a enlevé chirurgicalement la tumeur, ce qui suffit dans certains cas, quand la prolifération ne s’est pas encore étendue au loin. On a utilisé les rayons X qui ont une action très marquée sur les cancers superficiels. On a employé divers produits chimiques en injection dans la tumeur ou dans le sang : éosine-sélénium de Wassermann, autres composés séléniés colloïdaux, etc., qui amènent la mort des cellules cancéreuses. Mais les résultats sont encore trop peu nombreux pour qu’on puisse songer, dès maintenant, à les appliquer à l’homme.
- Quoi qu’il en soit, comme on le voit par ce bref exposé de très nombreuses recherches, la question du cancer est aujourd’hui en plein domaine expérimental. Nul doute que bientôt en sortiront des applications médicales, thérapeutiques, attendues avec impatience depuis si longtemps. R. M.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 22 septembre 1913. — Présidence de M. le Général Bassot.
- L'origine des lremblements.de terre.— M. Barrois résume qn travail de M. de, Montessus sur l’existence d’une relation entre les accidents de la surface terrestre et les tremblements de terre. Il a trouvé que nombre de séismes se manifestent dans les régions où le sol offre des plissements; mais certains séismes échappent à celte localisation. Il a constaté qu’ils sont caractéristiques des régions où le sol est soumis à de lentes oscillations. Enfin, il montre que les volcans des deux catégories de régions ont des allures distinctes.
- Recherches anthropologiques. — M. Laveran expose que l’anthropologie des Tatars est peu avancée, bien que cette race, en raison de la complexité des éléments qui se superposent (mongoloïde, touranien, turc), soit fort intéressante. M. Eugène Pittard, dans un voyage en Orient, a mesuré un grand nombre de Tatars et, ce qui était difficile au sein d’une population musulmane, un
- groupe important de femmes. Il apporte donc une contribution ethnographique du plus haut intérêt.
- Comète périodique. — M. Bigourdan présente une Note de M. Chofardet sur les deux dernières comètes apparues en 1915. L’auteur montre que bien probablement la dernière n’est autre qu’une comète déjà aperçue en 1889 et dont la période avait été trouvée comprise entre 7 et 9 ans. Cette période serait donc de 8 ans.
- Modifications culturales des plantes. — M. G. Bonnier dépose une Note de M. Paul Lebard sur la classification d’une partie de la famille des Composées. L’auteur fait intervenir des expériences de culture exécutées dans diverses conditions, pour modifier la forme de certains organes, par exemple des cotylédons. Des modifications résulte l’apparition de caractères intermédiaires qui établissent des liaisons entre les groupes.
- Cil. DE VULEDEÜIL.
- UNE LOCOMOTIVE SUR UN CABLE
- •G’-est dans une-région aride, accidentée- et- quasi -déserte du Nouveau-Mexique, au'Sud des Etats-Unis, qu’a été employé ce mode ‘de 'transport original’. Lés" ingénieurs américains y exécutent, des travaux granf dioses d’irrigation : entreprise d’une ampleur sa^ç précédent au monde, même cimEgyptc, et qui . ne se peut comparer qu’aux travauxdePanama. I/anie-néc des matériaux pour la construction des digues,
- -l’installation des moyens de transport-se heurte à des difficultés considérables ; on est en effet en présence de caüons inaccessibles, véritables fentes taillées à pic par les eaux, et qui ne connaissent ni routes, ni sentiers. On, se trouvait donc en face de difficiles prqr blèmes ;. les ingénieurs américains les ont résolus sou-venfpar l’emploi de puissants câbles,transbordeurs, hardiment lancés d’un bord à l’autre du canon . C’est
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- 304 UNE LOCOMOTIVE SUR UN CABLE
- sur deux de ces câbles, qu’une locomotive de 20 tonnes, représentée par notre figure empruntée au Scien-tific American, a.franchi la coupure du canon du Rio Grande River à Eléphant Butte. La longueur que la
- Paso (Texas). Il est rectiligne, construit en béton armé, mesure 82,50 m. de haut, 560 m. de long, et cube 580 000 mètres cubes. Il assurera une retenue d’eau de 1092 716 800 mètres cubes, plus que le
- Le passage du canon du Rio Grande River par une locomotive.
- machine dut parcourir ainsi dans le vide était de 455 mètres à 84 m. au-dessus du fond de la vallée.
- Le barrage d’Elephant Butte est un des plus importants qu’ait construits le service américain des irrigations; il est situé à 120 mètres au nord d’El-
- barrage d’Assouan. Il doit préserver la partie basse de la vallée des inondations destructrices, et en même temps permettre l’irrigation de 72000 hectares de terres dans le Nouveau-Mexique, le Texas, et l’ancien Mexique.
- Le Gérant : P. Massox. — Imprimerie Lahdiœ, rue de Flcurus, 9, à Paris.
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- 41° ANNÉE.
- N” 2106.
- 4 OCTOBRE 1913.
- L’ARAIGNÉE SAUTEUSE
- Un véritable naturaliste peut partout trouver des sujets d’observations intéressantes. Un mur lui-même, serait-il de briques, peut devenir un champ d’investigations, comme le prouvera cet article et les intéressantes photographies que nous communique M. John J. Ward, l’habile observateur des mœurs des petites bêtes et leur portraitiste attitré.
- Regardons attentivement un mur, de briques ou de pierres, exposé au soleil. Nous aurons des chances d’y rencontrer une jolie petite araignée tachée, zébrée plutôt, de blanc et de brun, le Sallicus scellions. Elle est abondante presque partout d’avril à octobre ou novembre, disparaissant alors pour reparaître à la belle saison suivante, en même temps que les insectes dont elle fait sa proie.
- Ses jolies raies de couleurs lui ont fait donner le nom d’araignée zébrée ou chevronnée et ses habitudes de chasse, celui d’araignée sauteuse. Nous pourrions encore l’observer sur une barrière de bois, un banc de jardin, partout où lumière mouches rivent.
- en équilibre, même à la surface inférieure d’une planche horizontale ; la structure de ses pattes lui permet cette acrobatie.
- L’araignée, jusqu’ici immobile, vient de disparaître brusquement. Nous la cherchons et la retrouvons 7 ou .8 centimètres plus loin. Chose curieuse, elle n’a pas couru comme le font les autres araignées, mais a franchi cet espace d’un bond. D’ailleurs, elle reco m - .*<*%
- mence son
- Fig. i. — U araignée sauteuse et sa proie.
- C’est une toute petite bête, de moins de 1 centimètre de long, sur laquelle la loupe nous montrerait de nombreux poils noirs, gris, blancs, bruns qui lui donnent ses couleurs. Ses pattes sont courtes et fortes. Sa tête est large et carrée, munie en avant de deux paires d’yeux splendides. Les deux plus gros, placés au milieu, sont énormes, et méritent d’être regardés au microscope, tant ils présentent de délicates facettes bordées de poils colorés. Quatre autres yeux sont placés sur le sommet de la tête.
- Le premier fait qui nous étonne est la position de repos de l’araignée (fig. 1 et 2). Tandis que la plupart des araignées ne peuvent se tenir sur une surface verticale sans le secours de leur toile ou tout au moins d’un fil, celle-ci reste sans difficultés
- 41e annee.
- a" semcitre.
- ' y'“ ;.;;y ’1 saut
- plusieurs fois, puis elle reste de nouveau immobile. C’est ainsi qu’elle explore son territoire de chasse. Appliquons sur le mur notre doigt ou un nrin d’herbe; aussitôt, elle s’en approche, tourne autour, l’explore. Mais si nous bougeons noire doigt, si nous déplaçons le brin d’herbe, elle s’enfuit en courant n’importe comment, la tête la première, ou à reculons, ou sur le côté. Si notre mouvement a été trop brusque, l’araignée a disparu ; un saut l’a mise hors de danger.
- Observer la capture d’une proie est chose plus difficile, car l’araignée opère discrètement. Cependant, avec, de la patience, on peut être le témoin d’une chasse émouvante. L’araignée circule en tous sens sur le mur, tantôt marchant, tantôt sautant; par moments, elle s’arrête brusquement, puis repart. Elle fouille de ses pattes agiles les moindres creux, les plus petites fentes, et parfois s’y arrête, assez longtemps, peut-être, pour dévorer quelque petit insecte sans importance. À la fin, une mouche vient se poser sur le mur ensoleillé et y projette son ombre. L’araignée l’a vue, grâce à ses nombreux yeux; elle se tourne-vers la proie convoitée et reste immobile. La mouche en fait autant, et l’on croirait voir une chasse à l’affût. Cependant l’araignée n’est pas aussi immobile qu’elle le paraît ; elle marche lentement, par de petites contorsions de tout son corps; elle approche, elle n’est bientôt plus qu’à 7 ou 8 centi-
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- 306 ' A:;:::::-;... crzz L’ARAIGNÉE
- mètres. La mouche, inconsciente du danger, tourne la tête, remue. L’araignée guette, suit ses mouvements, tourne la tète en même temps que sa proie. Puis, brusquement, plus d’araignée. D’un bond, elle est allée tomber sur la mouche (fig. 5).
- La lutte est vraiment impressionnante. La mouche se débat, agite ses pattes, sa tête, son abdomen. L’araignée tient bon. Bientôt, la mouche est immo-
- SAUTEUSE '.....
- s’envole au moment où elle saute, et qu’elle le manque.
- L’araignée sauteuse peut être élevée en captivité. M. et Mrs Peckham, les très habiles observateurs, sont arrivés à. en élever dans des cages et ils ont réussi à avoir des relations — amicales, pourrait-on dire — avec leurs captifs. Les araignées sauteuses venaient, en effet, sauter sur leurs mains et y prendre leur nourriture. Souvent même,
- bile ; elle a été ficelée • habilement par un fil après avoir été mortellement piquée par les crochets de l’araignée (fig. 4).
- Le cadavrereste accroché au mur, par des fils de soie, telles des provisions dans un filet. L’araignée fait son repas (fig. 5) et, prudente, garde les restes (fig. 6)
- pour les cas où la chasse serait moins heureuse tout à l’heure. Elle repart sur le sentier de la guerre, laissant le cadavre de son ennemi pendu.
- Quelquefois, l’araignée n’a pas autant de chance. Son gibier, surtout lorsqu’il est de grosse taille, a des mouvements tellement brusques que chasseur et chassé tombent du mur. Ils ne tombent pas loin. L’araignée, prudente, a le soin de tisser un fil en venant vers sa proie et ce fil est assez fort pour supporter le groupe des deux. Ce même fil empêche d’ailleurs l’araignée de tomber quand un insecte
- Fig. 2 à 6. — L’araignée guette; d’un bond elle tombe sur la mouche, la, tue, puis l’abandonne, fixée au mur,, en réserve pour un prochain festin (Photos J .-J. Ward).
- elles sautaient du doigt d’une main sur celui de l’autre main.
- Pour connaître leurs goûts, M. et Mrs Peckham placèrent des araignées dans des cages de diverses couleurs et reconnurent qu’elles savaient les distinguer et préféraient le rouge.
- Le Sallicus .. scenicus est le
- représentant le plus commun en Europe de la tribu des Aitidæ. Ses cousins des contrées tropicales nous montreraient bien d’autres merveilles ; ils sont célèbres, en effet, tant par leurs riches couleurs que par les extraordinaires acrobaties que constituent leurs danses nuptiales. L’araignée zébrée, moins tapageuse, se contente de faire sa cour en dansant un petit « cavalier seul » non dénué d’élégance.
- Un mur, sur lequel on peut voir tant de choses, perd sa tristesse certainement. -Daniel Claude.
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- UN FUSIL A DEUX COUPS A DÉTENTE UNIQUE
- Rien n’est plus commun, pour le chasseur, surpris par le départ inopiné d’un gibier, et faisant feu précipitamment, sans avoir, au préalable, reconnu du doigt la forme des détentes, que de tirer le coup gauche alors qu’il pensait tirer le coup droit, et réciproquement.
- Plus rare, évidemment, mais non pas exceptionnel, est le cas du chasseur qui, voulant désarmer un fusil à chiens apparents, retient de son pouce le chien droit alors qu’il appuie, par inadvertance, sur la détente commandant le chien gauche, à moins qu’il ne fasse précisément le contraire.
- Les fusils actuels ayant généralement le canon droit cylindrique, ou légèrement resserré à l’extrémité (demi-choke) et les canons gauches très resserrés à la bouche (plein-choke), afin d’assurer à la charge une portée et un groupement meilleurs, et, d’autre part, le plomb contenu dans la cartouche du canon gauche étant ordinairement d’un diamètre plus grand que celui de la cartouche du cainon droit, ceci afin de permettre le tir à plus longue distance, il en résulte que le chasseur qui tire le coup gauche croyant tirer le coup droit, ouréciproquement, diminue de beaucoup ses chances de tuer.
- Des tableaux publiés par M. le général Journée (’), nous extrayons, en effet, les quelques indications suivantes qui montrent l’influence du diamètre des plombs et du rétrécissement du choke sur le groupement et la vitesse restante de ces plombs, et, par suite, quel désavantage com-porte pour le chasseur le fait de tirer par erreur le coup gauche sur un gibier rapproché ou le coup droit sur un gibier éloigné.
- Rayon du cercle contenant 50 pour 100 des plombs à la portée de 55 mètres.
- Diamètre ilu plomb. Canons cylindriques. Canons choke.
- 1,9 millim. 59 centim. 51,5 cenlim.
- 2,0 — 45,7 — 51,4 —
- Nombre de grains de plomb (sur '270) mis dans
- 1. Général Journée. Tir des fusils de chasse, Gaiilhicr-Villars, éditeur.
- un cercle de 76 cm 2 à une portée de 56 m. 6.
- Calibre. Canons cylindriques. Canons choke.
- 10 107 157
- Vitesse restante, à 55 m., de plombs lancés à une vitesse initiale de 560 m.
- Plomb métrique n° 5 d’uu diamètre de 5 millim. 200 m. Plomb métrique n° 8 d’un diamètre de 2,25 millim. 170 m.
- Pour un chasseur prudent qui, son fusil étant chargé —- et meme s’il ne contient plus de cartouches — ne désarme les chiens que lorsque personne ne se trouve dans la direction des canons, une erreur de détente, dans ce désarmement, ne présente pas d’inconvénients graves. Il n’en est malheureusement pas toujours ainsi, et il ne se passe pas d’année sans que quelques malheureux chasseurs, soient blessés ou tués dans ces circonstances. Nous; avons nous-même été témoin d’un accident de ce genre.
- C’est très probablement pour ces raisons qu’on a cherché, depuis fort longtemps, à établir des armes
- à plusieurs coups et à une seule détente. M. le marquis de Montaigu possède un fusil à silex, à deux coups et à une seule détente, provenant de la collection Spitzer, qui fut établi au xvne siècle par Giuseppe Francino. Le Page, en 1858, construisit à son tour un fusil double à une seule détente, puis, en 1859, une carabine à 4 coups et une seule détente destinée au duc d’Orléans. Plus récemment,
- en 1845, Gaucher, de Paris, inventa une platine de fusil à deux coups et une seule détente. D’autres fusils du môme genre, au cours des dernières années, onL été lancés en Angleterre. Celui que nous décrivons ci-après nous parait surtout remarquable par sa simplicité. Il ne se compose, en effet, que de cinq pièces (six en y comprenant un petit ressort à boudin) (fig. 1), spécialement affectées au fonctionnement de la détente unique : une sous-garde, un transmetteur, une glissière, une pédale, une détente et un ressort à boudin.
- La sous-garde est du modèle courant et siniple-
- 3 4 &
- Fig. i. — Pièces détachées du mécanisme à une délenle : i, sous-garde; 2, pédale; 3, détente; 4, transmetteur; 5, ressort à boudin ;
- 6, glissière.
- Fig. 2. — Sous-garde montée, munie du transmetteur, de la glissière, du ressort à boudin. La détente et la pédale, montées également, sont dissimulées. par la sous-garde.
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- 308 = UN FUSIL A DEUX COUPS A DÉTENTE UNIQUE
- ment appropriée pour recevoir Jes organes du dispositif. Elle comporte (fig. 4 et 5) un talon médian. 211 dans lequel est pratiqué le passage de la détente 23 retenue par son axe 251. Elle comporte de plus une glissière 20 coulissant dans une rainure à T 24 qui la guide et l’oriente ; un talon 25 dans lequel est pratiqué un trou qui sert de passage à la tige de glissière et d’appui au ressort à boudin 26. Enfin un tenon 27 fixant la pédale 21 à l’aide de l’axe 28 autour duquel elle oscille.
- de rampe, et est percée d’un trou 59l (fig. 8), logement de l’axe 28 (fig. 4). Sa partie avant est établie en forme de doigté 40 (fig. 8) profilé et évidé conformément à la forme du pontet.
- Le tout est monté sur la sous-garde, ainsi que le montrent les vues d’ensemble en élévation (fig. 4) et en plan (fig. 5), le fusil étant en partie sectionné.
- Les chiens étant armés, chacune des gâchettes a son quillon au-dessus du transmetteur maintenu en place par le ressort 26. Ce transmetteur 19 ayant la
- Fig. 4.
- Fusil entièrement monté montrant la pédale en arrière du pontet.
- Le transmetteur 19 (fig. 6) a ses bords latéraux rabattus en forme de chape pour donner, suivant son axe médian longitudinal, le logement du talon de la détente. Il est accouplé avec l’avant de la glissière à l’aide d’un axe 29 (fig. 4) logé dans le trou 291 (fig. 6) et assurant l’oscillation de ce transmetteur. Sur les côtés du transmetteur sont pratiqués des dégagements 30 et 31 (fig. 6) permettant le passage des quillon s de gâchette.
- L’avant de la glissière est percé d’un trou 52 (fig. 7) pour le logement de l’axe d’oscillation 291
- EM
- [Fis-.
- forme représentée sur les gravures, le quillon 41 (fig. 5) de la gâchette gauche repose sur une partie pleine du transmetteur, et le quillon 42 de la gâchette droite au-dessus de l’évidement 50 (fig. 6) de ce même transmetteur.
- Si, à ce moment, le chasseur fait action sur le doigté de la détente 23, le transmetteur se soulè-
- vera, oscillera sur son axe d’accouplement avec la glissière, soulèvera le - quillon de la gâchette gauche, et par suite cette gâchette elle-même, ce qui dégagera le chien de son cran de l’armée et,
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- Fig: 8.
- Plan et élévation des pièces montées et détachées du fusil à une détente.
- (fig. 6) qui l’accouple avec le transmetteur 19. Suivant son axe médian longitudinal se trouvent une tige verticale 55 (fig. 7) munie d’un ressort à boudin 54 (fig. 4) qui ramène le transmetteur 19 dans sa position normale, une. mortaise 55, un talon 56 profilé en forme de rampe et une lige longitudinale 57 (fig. 7).
- La pièce 21 (fig. 4 cl 8) a même profil que le dessous de la sous-garde au tenon 27 de laquelle elle est reliée par l’axe 28 (fig. 4). Elle porte, suivant son axe médian longitudinal, une touche verticale 58, dont la partie supérieure est en forme
- par conséquent, provoquera le départ du coup gauche.
- Si le chasseur, alors, fait une traction sur le doigté de la pédale, la Louche verticale 58 entre en contact avec la rampe 56 de la glissière et fait reculer cette dernière suffisamment pour amener le Iransmelteur dans une position telle que le quillon 42 de la gâchette droite repose maintenant sur une partie pleine du transmetteur et que le quillon 41 de la gâchette gauche se trouve au-dessus du dégagement 51. Il suffit, à ce moment, de faire action sur la détente pour qu’elle soulève le transmetteur qui provoquera le départ du coup droit comme il a
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- L’AEROPLANE AU SAHARA :....... = 309
- précédemment provoqué le départ du coup gauche.
- Il est bien évident également qu’il suffit de modifier la forme du transmetteur, en remplaçant les dégagements par des parties pleines, et réciproquement, pour que le coup droit parte le premier, sans que la pédale soit actionnée, et le coup gauche le second, en actionnant la pédale.
- Lorsqu’il n’est plus fait action sur cette pédale, la glissière et, par suite, le transmetteur sont ramenés dans leur position normale par l’effet du ressort 26.
- La sous-garde étant du modèle ordinaire, sauf les quelques petites modifications nécessaires à l’application du principe, il est facile de transformer un fusil ordinaire à deux détentes en un fusil à une-seule détente.
- Ce modèle de fusil à détente unique, construit et mis en vente par M. Brun-Latrige, fabricant d’armes à Saint-Etienne, nous a paru mériter une courte description en raison de sa simplicité, de sa robustesse, et du petit nombre des pièces qui le composent. Georges Lanorvim.e,
- L’AÉROPLANE AU SAHARA
- On a dit du Sahara qu’il est un vestibule, un couloir conduisant de l’Afrique du Nord à l’Afrique équatoriale. Sans doute, mais c’est un couloir difficile à franchir.
- Dès 1880, Duponchel avait proposé de créer un chemin de fer transsaharien, mais ses premiers travaux furent interrompus après le massacre de la mission Flatlers par les Touaregs (1881), à 1200 kilomètres au sud de Ouargla. L’idée fut abandonnée. On vient de la reprendre, mais élargie. M.Berthelot veut doter notre empire colonial non plus d’un transsaharien, mais d’un transafricain qui, partant d’Alger, arriverait à Figuig, passerait par Colomb-Béchar, Igli, puis empruntant la dépression naturelle de la Saoura, traverserait le Tidi Ivelt, In-Salah, et arrivant dans nos territoires de, l’Afrique équatoriale française, se diviserait.en. deux tronçons, l’un allant vers le Niger et la'Guinée (où le port de Konakry n’est qu’à huit jours de traversée de l’Amérique du Sud), l’autre continuant sur le lac Tchad, le Chari, et venant rejoindre le réseau de l’Etat du Congo et par là les 5800 kilomètres de rails que les Anglais ont déjà posés de Kambère au Cap. Mais, en attendant que ce beau rêve soit devenu une réalité, nous n’en avons pas moins un intérêt urgent à assurer des communications rapides entre T Algérie.et nos possessions africaines équatoriales. L’idée d’y appliquer l’avion a paru séduisante et l’on a rapidement passé aux essais. Voici quel est l’état actuel de la question, d’après l’exposé fait par le colonel Bouttieaux au 6e Congrès international d’Aéronau-tique qui vient d’être tenu à Gand.
- Le point important, peut-on dire, dans la pénétra-
- tion saharienne, c’est In-Salah, sentinelle avancée dans le désert, d’où la conquête française a rayonné vers le Sud à l’aide des compagnies méharistes.
- Actuellement encore, le méhari est le seul lien entre ce point extrême et le Niger ( 800 kilomètres), la Mauritanie et le Tchad (1500 km), etc., c’est-à-dire entre les 10 ou 12 postes français, écartés de 200 à 800 kilomètres, où se trouve concentrée la vie militaire de cet immense territoire sans eau, sans puits ou presque, et coupé de dunes impraticables. Là, point de routes : seulement parfois une piste de caravanes, jalonnée de pyramides de pierres sèches, que le sable des dunes vient recouvrir souvent par les jours de grand vent. Telle quelle, cette piste est encore le seul trajet utilisable pour les opérations militaires : la relève des officiers, le service postal, le rapatriement des malades, les tournées et les inspections. Le méhari fait 4 km à l’heure et peut soutenir cette allure pendant 8 à 10 heures. Ce n’est qu’excep-tionneilement qu’on peut lui faire parcourir jusqu’à 70 km en une journée. Si bien que dans l’élat de choses actuel, il faut 8 jours pour aller de Biskra à Touggourt, 4 jours de Touggourt à Ouargla, 12 jours de Ouargla à El-Goleah, 18 jours d’El-Goleah àjn-Salah; soit, de Biskra à El-Goleah par exemple, 20 à 25 jours, suivant l’allure et la chaleur. Or, l’avion, s’il est possible de l’employerj ne mettra que deux ou trois jours pour faire le même voyage.
- Dé même, de Biskra à In-Salah,les 55 à 45 jours nécessaires actuellement se réduiraient à 4 ou 5.
- L’intérêt du problème est donc évident.
- Tunis
- liskraA
- i TUBI SI E i
- Lagouat
- Sahara /
- EIGoléah, 3ook.
- ^In Sa!ah, 600 h.
- Fig. 1. — Le centre d’aviation de Biskra et les voyages déjà accomplis par nos officiers aviateurs.
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- 310==== LA FABRICATION MÉCANIQUE DES CHAUSSURES
- La question étant ainsi posée, le général Bailloud, commandant le 19e Corps, chargea dès 1910 le lieutenant de spahis de Lafargue de présenter un rapport sur l’utilité de la pénétration saharienne en aéroplane. À la suite de ce rapport fut créé en octobre 1911, à Biskra, un centre d’aviation saharien et d’expériences. Deux pilotes (les lieutenants de Lafargue, chef de centre, et Reimbert) furent affectés à ce centre, ainsi que 4 appareils du type Henry Farman, 50 chevaux, hi-places, à moteur Gnome, et 4 hangars, le tout desservi par 15 hommes de troupe.
- L’installation fut longue et difficile, mais en 1912 s’ouvrit la première campagne d’expériences. Au mois de mars dé cette année-là, les deux officiers aviateurs firent, par voie aérienne, les 550 km qui représentent le trajet aller et retour de Biskra à ïouggourt. La première com m u n i c a t i o n aérienne dans le Sahara était établie.
- Les vols de reconnaissance continuèrent et permirent de résoudre des questions techniques qui inspiraient quelques inquiétudes. C’est ainsi que l’on fut rassuré sur le danger réel des tempêtes de sable, sur les modifications que fait subir à la marche du moteur le passage au-dessus des chotts et des dunes, sur la conservation des matériaux par les grandes chaleurs : sur tous cës points, les réponses de l’expérience furent favorables. Le point délicat restait celui des approvisionnements qui devaient être prévus longtemps
- à l’avance, et s’effectuer, naturellement, par chameaux porteurs.
- Une solution curieuse fut alors appliquée par le lieutenant de Lafargue à la solution de ce dernier problème : en munissant un châssis d’atterrissage d’un moteur d’avion ordinaire avec son hélice, l’officier constitua le véritable véhicule du désert, qui fut nommé Vaéro-sable, avec lequel il put conduire le général Bailloud jusqu’au delà de Ouargla (410 km de Biskra) à une allure moyenne de 15 à 20 km à l’heure.
- La campagne de 1915 ne fut pas moins remarquable. Deux nouveaux officiers et deux sous-officiers avec leurs appareils vinrent compléter l’escadrille; celle-ci rayonna autour de Biskra avec un plein succès. Le colonel Bout-tieaux vint lui-même prendre part comme passager à un raid Biskra-Ouargla.
- Pour l’avenir, on envisage le transport du centre de Biskra dans la région de la Saoura, où commence une véritable « rue de palmiers », semée d’oasis espacées de 25 à 50 km, qui se prolonge de Figuig jusqu’à In-Salah.
- La campagne de 1914 va donc porter nos aviateurs en plein Sahara, à 1200 km de la côte. Et cette campagne se trouvera ouvrir la voie au projet du chemin de fer transafricain; éclaireur de la civilisation, l’avion va tenter de jeter pour elle un pont par-dessus l’abîme des déserts. R. C.
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- Fig. 2. — La future route aéronautique vers le Niger.
- LA FABRICATION MÉCANIQUE DES CHAUSSURES
- Il est rare que notre attention se trouve sollicitée par nos chaussures et plus rare encore qu’elle s’arrête à l’idée de leur fabrication. Et cependant, parmi les pièces de notre habillement, la chaussure compte comme l’une des plus importantes, non seulement au point de vue du confort, et par suite de la santé, mais encore parce qu’elle est le but de l’activité d’une foule de corps de métier qui vivent des besoins de l’industrie cordonnière ; enlin et surtout
- parce qu’elle est aujourd’hui l’œuvre de machines où éclate le génie d’invention. Sait-on qu’une chaussure comprend au moins i l pièces différentes, entrant soit dans la confection de la tige, soit dans celle de la chaussure elle-même? (fig. 1 et. 2).
- Les opérations que nécessite la confection d’une chaussure ordinaire sont multiples, surtout s’il s’agit d’un article confortable dans lequel la semelle est fixée à la tige par l’intermédiaire d’une tré-
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- LA FABRICATION MÉCANIQUE DES CHAUSSURES -= =z_ 311
- pointe. La fabrication comporte 11 opérations nettement distinctes, que nous allons énumérer et passer rapidement en revue en indiquant pour chacune d’elles comment le machinisme a permis de les simplifier et d’augmenter la production tout en diminuant le temps de fabrication et le prix de revient. Ces opérations sont les suivantes :
- 1° La fabrication des formes; 2° le patronage; 5° la coupe ; 4° la piqûre des tiges ; 5° le brochage ; 6° le montage; 7° la piqûre des semelles; 8° la fabrication des talons et le talonnage ; 9° le finissage;
- semelles et qui, une fois assemblées, devront recouvrir exactement la forme sans qu’il soit nécessaire d’exercer sur ces pièces une tension excessive au cours des opérations suivantes. Admettons que le patron primitif soit fait sur une forme d’une pointure 58 et d’une largeur 5e. Il sera suffisant d’avoir un seul modèle pour les pointures au-dessus et au-dessous du modèle type et cela dans les 4 largeurs que l’on fabrique généralement pour chaque pointure. Il est évident que si l’on voulait procéder à l’établissement de ces patrons comme on a pro-
- Fig. i. — Les pièces qui entrent Fig. 2. — Les différents stades
- dans la fabrication d’une chaussure. de la confection de la chaussure.
- Fig. i. — i. Doublure. — 2. Contre-èmpcighe.~—o. Claque. — 4. Côté de tige. — 5. Bout rapporté. — 6. Patte à boutons. — 7. Sous-patte. — 8. Sous-boutons. — g. Hauts. — 16. Tirants. — 11. Ailettes. — 12. Tige.
- Fig. 2. — 1. Forme. — 2. Première. — 3. Contrefort. —4. Bout dur. — 5. Bottine montée prête à recevoir la trépointe. 6. Bottine avec trépointe 'partiellement cousue. — 7. Bottine avec trépointe cousue et remplissage tait, prête pour l’affichage de la semelle. — 8. Bottine avec semelle affichée, brochée et gravée. — g. Bottine avec semelle piquée. 10. Bottine avec talon attaché. — 11. Bottine avec talon fraisé et échancré, lisse fraisée. — 12. Bottine finie.
- 10° l’astiquage et le bichonnage; Tl° la vérification et la mise en boîte.
- La première des opérations qui réclame de grands soins et beaucoup d’habileté consiste dans la confection des formes en bois représentant le pied et sur lesquelles les chaussures seront faites. Un modèle, établi par un bon formier, est placé dans une machine spéciale qui, à l’aide de ce seul patron, peut tourner une quantité indéfinie de formes, de toutes tailles, pied droit ou gauche, par le simple réglage d’un levier.
- Ensuite il s’agit de créer des patrons en carton ou en zinc sur lesquels seront coupées les différentes pièces destinées à former la tige et les
- cédé pour le modèle type, ce travail serait très onéreux. Aussi a-t-011 intérêt à se servir d’une machine qui fait automatiquement cette opération. C’est une sorte de pantographe qui découpe les patrons sans qu’il soit nécessaire d’y faire ensuite aucune retouche et qui peut,, dans les mains d’un ouvrier expérimenté, produire 80 pièces par heure.
- Ces patrons, une fois établis, sont remis au coupeur qui les dispose sur la peau et la découpe à l’aide d’un couteau pointu bien effilé ou ,d’un emporte-pièce de même contour qui découpe les différentes pièces de la tige au moyen d’une machine à grande vitésser
- Pour confectionner la tige, il existe des machines
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- Fig. 3. — Machine à estamper les talons.
- à coudre, à parer, à replier les bords, à marteler les coutures des tiges, à poser les œillets, les crochets et faire les boutonnières.
- Ce dernier travail est exécuté par des machines spéciales qui peuvent produire jusqu’à 5000 boutonnières entièrement terminées par jour.
- Toutes les pièces découpées par le coupeur sont successivement parées, rempliées, collées ensemble et placées sur des blocs semblables aux formes ; on y perce les trous qui recevront les œillets ou les crochets; on les pose, on coud les boutons et il ne reste plus qu’à assembler ces pièces par une piqûre pour en former une tige complète prête pour le montage.
- Simultanément, on prépare les talons, les semelles et les contreforts.
- La machine à estamper les talons mérite une mention spéciale. Elle est très puissante et produit jusqu’à 12 000 paires de talons par jour. Le talon se compose de plusieurs sous-bouts découpés dans du cuir fort et qui ont besoin d’être galbés et consolidés par une forte pression. On les superpose au moyen de la colle et d’une pointe et on les place dans la matrice qui les estampe en hauteur sur le pourtour et les chasse automatiquement dans un panier
- Fig 5. — Machine Loose Nailer a clouer.
- sans que l’ouvrier soit obligé de les rechercher à nouveau (fig. 5). Les semelles, contreforts, etc., sont découpés à l’emporte-pièce, ou, ce qui est préférable, à l’aide d’une machine dans laquelle un couteau court rapidement autour d’un patron en bois et découpe dans le cuir une semelle rigoureusement correspondante au modèle que l’on peut changer suivant les besoins de la mode.
- Enfin, les chaussures à trépointe nécessitent l’emploi d’une semelle très mince appelée première qu’on obtient en collant une forte toile sur le côté chair du cuir à l’aide d’un ciment particulier appelé colle caoutchouc.
- Tous ces matériaux sont envoyés avec les tiges à l’atelier de montage. Un aide place la forme sur un support et y fixe la première au moyen de quelques
- Fig. 4. — Machine Consolidated à mettre sur forme.
- semences; puis il introduit le bout dur entre la doublure et la tige et le contrefort à la place qu’il doit occuper. La tige ainsi préparée est mise sur la forme qui porte la première et l’ensemble est placé sur la machine à mettre sur forme qui, ainsi que son nom l’indique, place convenablement la tige sur la forme pour que le montage puisse être correctement exécuté. Cette opération est très importante, car du placement exact de la tige sur la forme dépend le chaussant et l’aspect de la chaussure terminée. Les machines automatiques qui sont utilisées sont parmi les plus ingénieuses de la fabrication mécanique de la chaussure.
- L’ouvrier qui met sur forme à.la main donne un coup de pince et attache là tige avec une semence ou une pointe ; il répète cette opération tout le tour de
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- LA FABRICATION MÉCANIQUE DES CHAUSSURES — 313
- la tige; mais,comme il ne peut donner qu’un coup de pince à la fois, il éprouve beaucoup de difficulté à placer au milieu la couture du talon et à mettre d’aplomb le bout rapporté.
- Au contraire, la machine à mettre sur forme (fig. 4) saisit et tire la tige simultanément en trois endroits différents; de plus, même si l’ouvrier s’aperçoit que sa chaussure une fois tirée sur forme n’est pas d’aplomb et a besoin de retouche, il a des leviers à sa disposition qui lui permettent d’arriver à un centrage géométriquement exact. Tandis qu’un ouvrier habile ne peut guère dans une journée mettre sur "forme que 50 ou 40 paires de chaussures s’il travaille à la main, la machine permet de préparer irréprochablement 700 ou 800 paires dans le même temps.
- Le montage est complété sur une machine spéciale (fig. 5) qui saisit la tige à l’aide d’une pince, la tire sur la forme et la retient jusqu’au moment
- Fig. 6. — Machine Goodyear à coudre les trépointes.
- les projette extérieurement vers la chaussure. Ils remplacent ainsi le coup de marteau que l’ouvrier donne à la main. C’est un véritable massage vibratoire. Une fraise tournant à grande vitesse remplace le tranchet du cordonnier et enlève ce qu’il y a de trop au point de vue tige et doublure.
- Les semences et le fil de fer du montage sont alors enlevés afin de permettre la pose convenable de la semelle. La chaussure est maintenant en état de recevoir la trépointe ou bande de cuir qui sera attachée tout autour de la tige sauf an talon par une couture qui réunit la première, la tige et la trépointe. La machine employée (fig. 6) est une machine à coudre travaillant avec une aiguille courbe. Le travail est
- Fig. p. — A gauche : Machine Goodyear à coucher les gravures. À droite : Machine à rabattre et lisser les semelles.
- ou automatiquement arrive une semence qui arrête la tige en place. On aperçoit sur le côté gauche de la machine un grand tambour qui renferme les semences et un plus petit dans lequel se trouve un fil d’acier servant à monter la chaussure autour du bout. On préfère dans cette opération le fil d’acier aux semences, car la forme employée est en bois et les trous faits par les semences dans cette forme à l’endroit du bout seraient si rapprochés qu’après quelques paires de chaussures montées, la forme serait abîmée et hors d’usage.
- De plus, il faut battre la chaussure sur la forme pour qu’elle épouse bien le galbe. Cette opération est effectuée par une machine (tig. 8) munie d’un cylindre qui comprend un jeu de tiges sur lesquelles sont montés librement des galets en acier trempé. L’alésage de ces galets est de beaucoup supérieur au diamètre des liges qui les retiennent et c’est la force centrifuge qui, une fois la machine lancée,
- Fig. 8. — Machine rotative à battre et rafraîchir après montage.
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- LA FABRICATION MECANIQUE DES CHAUSSURES
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- plus solide et plus flexible que celui fait à la main, car le fil servant à faire le point ne sert qu’une fois tandis que pour faire le même travail à la main, le bout de fil servant à faire le dernier point a déjà passé dans tous les trous précédents. La machine travaille avec un fil poissé par de la poix liquide chauffée au moment de la couture même. Tandis qu’un couseur habile à la main met au moins une heure pour faire une paire de trépointes, la machine permet d’en faire 500 dans une journée.
- La coulure de la trépointe a formé au-dessus de la première semelle une sorte d’arête ou crête, de sorte que si l’on posait la semelle extérieure dans ces conditions, un espace vide séparerait les deux semelles. Cet espace doit donc être rempli par un produit imperméable quelconque. Ce remplissage est ensuite enduit de colle ou ciment et le côté chair de la semelle subit la même préparation.
- La chaussure, toujours sur sa forme, est placée dans une machine automatique à ficher les semelles (fig. 9). Cette machine est munie de quatre supports ou étaux; l’opérateur prend la chaussure, la pose, lige en bas, sur l’un d’eux et avec la main applique sur la forme la surface cimentée de la semelle. Un coup de pédale fait descendre sur cette dernière une matrice en caoutchouc d’un galbe correspondant strictement à la semelle de la forme, laquelle exerce une forte pression et décrit en même temps que l’étau et la chaussure un quart de tour jusqu’à ce qu’un nouveau support se présente à l’opérateur. Dans ces conditions, il y a toujours 5 chaussures sous pression, pendant que la quatrième est enlevée et remplacée.
- L’affichage terminé, la semelle est parfaitement et régulièrement collée. Une machine tranche ensuite tout le cuir de la semelle qui n’épouse pas le contour de la forme et en même temps trace une gravure qui recevra les points au moyen desquels la semelle sera attachée à la trépointe.
- : Jusqu’à présent la semelle est partout d’égale épaisseur ; cependant, pour alléger la chaussure, il faut enlever de chaque côté-de la semelle, à T endroit de la cambrure, la quantité de cuir nécessaire pour réduire cette partie à l’épaisseur désirée.
- Une fois la trépointe cousue et la semelle extérieure posée, il s’agit de préparer la gravure pour la piqûre qui doit donner à la chaussure la solidité et un bon aspect. Il faut pour cela qu’elle soit rigoureusement parallèle au bord extérieur de la forme. Si la gravure était faite avant la pose de la semelle, il pourrait arriver que l’ouvrier, en posant la semelle un peu à droite ou un peu à gauche, forçat la piqûre à suivre cette gravure et le résultat serait une chaussure sans élégance.
- Pour éviter cet inconvénient, une machine fait la gravure une fois la semelle posée et rectifie l’erreur qui pourrait avoir été commise. Cette machine (fig. 7) fait deux opérations simultanément : elle grave la semelle, c’est-à-dire prépare la rigole devant recevoir la couture, et elle enlève, oii broche ou dégrossit la semelle grâce à un jeu de couteaux.
- Tout est maintenant prêt pour le travail de la machine à piquer les semelles. C’est une machine à point de navette, se servant de deux fils poissés et chauffés pendant le travail. La semelle et la trépointe sont fortement comprimées au moment où le point se fait de façon que le fil n’ait aucun effort à faire pour rapprocher les deux pièces à coudre. Un dispositif très ingénieux permet de faire des points plus longs en cambrure que sur le devant de la chaussure et de serrer le point plus près de l’empeigne en cambrure que sur le devant. Un autre dispositif ébourre la trépointe en cousant, c’est-à-dire enlève une petite bande de cuir sur la tré-poinle.
- Il ne reste plus qu’à terminer la chaussure. Pour cela, on commence à fermer la gravure de façon à cacher les points de couture de la semelle. On entend par cette opération fermer la rigole dans laquelle la machine à piquer les semelles a posé le point. Ensuite il faut rabattre et lisser la semelle. La machine à rabattre est munie d’un rouleau en bronze ayant le galbe de la semelle et qui est animé d’un mouvement de va-et-vient (fig. 7). Il a pour but d’enlever les aspérités ayant pu se produire au cours de la fabrication.
- La semelle ainsi lissée n’a plus qu’à recevoir le talon, mais il est nécessaire, avant, que l’endroit où il sera posé, appelé emboîtage, soit solidement cloué
- Fig. g. — Machine Goodyear à ficher les semelles.
- Fig. io. — Machine Rapide à piquer les semelles.
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- LA CH1 Ml COGRAPHIE
- Quoique M. de Fontenay se déclare lui-mème « compétent », même article, je demande à quel titre ces expériences auraient été faites devant lui?
- Et quant aux impressions, j’en ai obtenu :
- 1° D’une manière générale, les caractères opposés à la gélatine ;
- 2° Avec un intercalaire de papier blanc, entre la gélatine et les caractères;
- 5° En plaçant le papier écrit du côté « verre )) des pellicules. — Expériences de plusieurs expérimentateurs et notamment celle que j’ai obtenue sur une malade neurasthénique à l’hôpital de la Salpêtrière et que je vous ai montrée.
- 11 reste donc que les impressions sont obtenues par moi ou par d’autres personnes, dans tous les cas où les actions chimiques doivent être mises hors de cause, comme je l’ai montré précédemment, et comme le o° cas ci-dessus le démontre surabondamment.
- L’emploi de la même encre, en de très nombreux cas, me dispense également d’examiner les réactions chimiques dont écrit votre rédacteur, et dont l’étude réclamerait d’ailleurs, non pas l’art d’un photographe amateur comme M. de Fontenay, mais toute la science d’un chimiste exercé.
- Quant à l’expérience de la croix de clinquant de M. de Fontenay, je vous dirai que le Dr Encaussc, savant très connu,.m’a donné une plaque enfermée et cachetée dans une boîte en fer que j’ai mise sur le front, qu’en-suite il l’a développée lui-mème en ma présence et qu’elle était pleine d’effluves, de points électro-fluidiques et métallisée.
- Elle avait donc été traversée par le fluide, ce que n’avait pu obtenir M. de Fontenay par ses moyens chimiques.
- Je vous ai fait voir cette photographie munie de la signature du Dr Encausse certifiant son origine.
- Je vous ai montré également une photographie où j’avais employé du clinquant.
- Or, ce clinquant au lieu de marquer la plaque et d’impressionner en blanc, comme chez M. de Fontenay, a servi d’accumulateur fluidique et a marqué en noir. Voilà encore la différence entre une opération chimique et le fluide vital.
- L’expérience de « l’usure du cliché », citée par votre rédacteur, si elle confirme l’action des agents chimiques spéciaux employés par M. de Fontenay, cette expérience, disons-nous, n’existe pas pour les radiations humaines. J’ai, en effet, de nombreux clichés-papiers, qui ont donné à la 2% 5e fois, etc., des épreuves beaucoup plus fortes que la première fois, lorsqu’ils étaient employés par des personnes plus radio-actives.
- Et puisqu’il est parlé également des sueurs humaines en ces expériences, je dois dire que la même personne, qu’elle soit en sueur ou non, donnera les mêmes impressions, fortes ou faibles, selon qu’elle est plus ou moins radio-active.
- D’une manière générale, il faut d’ailleurs remarquer que M. de Fontenay ne sépare pas ses expériences purement physico-chimiques des expériences faites par les organismes. Or, dans ce dernier cas, il masque l’action des rayons vitaux — qui est possible, selon les organismes agissants — par l’action des agents chimiques spécialement préparés et qui doivent nécessairement agir. C’est là une confusion contraire aux règles les plus élémentaires de la recherche scientifique ; et tous les
- esprits impartiaux avoueront que c’est une singulière manière de rechercher la vérité.
- Une découverte nouvelle suscite toujours des contradictions intempestives, et quelquefois même de la part d’hommes savants comme celui qui se précipita, en pleine séance de l’Académie, en l’appelant ventriloque, sur l’opérateur qui faisait parler le phonographe; ou cet autre académicien voulant démontrer également à une séance de l’Académie, qu’un ballon ne pouvait s’élever en l’air, lorsque Montgolfier, quelques jours après, fit sa lre ascension.
- Et cependant ces savants étaient des esprits qui devaient n’être pas éloignés des règles élémentaires de la science. Us n’étaient pas dépourvus de toute discipline scientifique pour venir contredire les recherches sur les deux inventions dont je parle.
- Les recherches sur le rayonnement vital sont difficiles et délicates. On se trouve en effet, ici, en présence d’un fluide organique; c’est-à-dire soumis, comme tous les produits de l’organisme, à une multitude de conditions de développement et à de grandes variations de manifestation.
- Les règles étroites de la physique et de la chimie ne s’appliquent pas ici. Il s’agit pour les chercheurs consciencieux, d’étudier ces conditions sans se laisser arrêter par des jeux pseudo-scientifiques plus ou moins bruyants.
- Vous avez terminé votre article en écrivant :
- Les rayons vitaux ont vécu. Je vous réponds : Les rayons vitaux vivent, et ils continueront leur rayonnement et leur ascension en éclairant la science en général et principalement la physiologie et la médecine. Puisque le mot de médecine me vient sous la plume, permettez-moi de vous citer les paroles sténographiées du Procureur de la République dans un récent procès jugé à Paris, paroles que je copie sur le rendu compte d’un journal : « Le magnétisme scientifique est celui que vous exposait tout à l’heure un homme compétent, le commandant Darget, en vous parlant des rayons V ou vitaux. Je ne veux retenir qu’une chose, c’est que le magnétisme humain est un agent thérapeutique très puissant. Le 15° Congrès de médecine légale l’a considéré comme un agent thérapeutique.
- « La Cour de Cassation, elle aussi, l’a reconnu. »
- Or, ce magnétisme, ce rayonnement humain, a été mis en évidence par plusieurs auteurs de grand renom, et, en dernier lieu, je citerai Je prix que vient de décerner, en 1912-, l’Académie des Sciences, à un recteur d’académie, sur son ouvrage traitant de la « Conductibilité du fluide humain ». C’est ce fluide que je suis parvenu à photographier. Je l’ai dénommé rayonnement vital V. Je l’ai photographié, non seulement à travers des enveloppes portant des caractères écrits qui se graphiaient sur des plaques enveloppées, mais encore directement, sans enveloppes et sans contact, en tenant les plaques quelques minutes au-dessus de mon front. Je vous ai montré certains de ces clichés et j’ai par conséquent lieu de m’étonner qu’une revue scientifique comme est La Nature, constatant l’évidence de ma découverte, n’ait pas inséré sur ma simple demande la rectification que je réclamais, non seulement dans mon intérêt, mais dans l’intérêt de la science et de la vérité.
- Veuillez agréer..,.. Signé : Commandant Darget.
- Nous renonçons à discuter la réponse de M. Darget. Nous préférons laisser nos lecteurs juges de la question. La. Rédaction.
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- LES GRANDES VILLES ALLEMANDES
- Un article du D.r 01brichL dans les Petermann’s Mitlei-lungen, d’août 1907, étudie les causes et conditions de développement des grandes cités d’Allemagne.
- Celles de plus de 50 000 habitants comptaient en 1870 : 7 428 000 habitants, soit 18,1 pour 100 de la population totale du pays. En 1910, 22 525 000 habitants, soit 54,4 pour 100. Donc, en 40 années, la proportion du peuplement des villes de plus de 50 000 habitants, par rapport à celui des petites cités et des campagnes, a presque doublé. L’une des causes est l’extension des zones suburbaines, par suite du déplacement des usines et ateliers, qui quittent les centres pour s’installer dans les faubourgs, même éloignés, où les terrains sont moins chers. Une autre cause est. la réduction des impôts en dehors des. limites urbaines proprement dites. C’est ainsi que telle ville, qui possédait 5 faubourgs en 1871, en compte 15! en 1890, 50 en 1900, 80 en 1910.
- M. Olbricht explique comment l’évolution des grandes cités les a fait sortir des anciennes bornes géographiques pour atteindre d’abord aux limites politiques et s’étendre
- dénombrements officiels des grandes villes, considérées dans leurs limites administratives, ne correspondent plus du tout au chiffre des agglomérations matérielles, c’est-à-dire des habitants réunis sans solution de continuité et participant : à des modes de transport, à des sources de richesse, à des conditions d’hygiène et d’existence absolument communes. C’est ainsi qu’en réunissant au noyau même officiel, les excroissances eu les tentacules des faubourgs annexes, on trouve, pour les grandes villes allemandes, les chiffres suivants, dépassant de beaucoup les données statistiques des recensements urbains (comparer avec l'annuaire du Bureau des longitudes) :
- Cross-Berlin . 5.417.700 Essen . . . . . 950.200
- Hambourg . . 1.270.500 Elberfeld. . . . . 609.400
- Duisbourg . 029.700 Düsseldorf. . . 448.700
- Cologne . . 025.500 Mannheim . . 558 800
- Francfort. . 578.200 Nüremberg . . 427.600
- Dresde. . . 726.400 Stuttgart. . . . 416.500
- Leipzig. . . 708.400 Hanovre . . . . 417.700
- Munich. . . 052.900 Dortinund . . . 476.800
- Breslau. . 570.500 Konigshültc. . . 595.000
- Düsseldorf
- Berlin
- KCln
- Münster
- HALLE
- KONIQSHÙ1
- Dresdcn
- Mainz
- Frankfurt
- LEIPZIG
- Ville géographique. ‘ Ville politique.
- • . Ville économique.
- NÜRNBCRO
- Darmstadt/
- ClTEMNITZ
- MÜNCHEN
- STUTTGART
- Extension des principales agglomérations allemandes.
- ensuite dans toute la zone du développement économique.
- Un autre ouvrage de Scliott, Die grosssladtischen Ag~ glomerationen des Deatschen Reickes (Breslau, 1912), entre sur ce sujet dans des chiffres et détails particulièrement circonstanciés.
- L’espace nous manque pour examiner nous-mêmes les explications fournies par ces deux auteurs. Ce qu’il faut en retenir surtout, c’est que l’accroissement des entreprises industrielles exerce sur celui de la population une influence de plus en plus considérable. La part de ces grandes entreprises dans la population générale serait de t>0 pour 100 en Angleterre et Galles, 57 pour 100 dans les Pays-Bas, 54 pour 100 en Allemagne, 55 pour 100 en Belgique, 24 pour 100 en France, 10 pour 100 en Russie.'En outre, il faut bien se "persuader que les
- Encore dans ces chiffres n’a-t-on tenu compte que des annexes dépassant 2000 habitants. Le grand Berlin est accru de 59 localités environnantes. C’est ainsi qu’il dépasse 5 400 000 habitants, alors que le recensement de 1910 ne lui en donne que 2 071 000 ; Paris, le 5 mars 1911, comptait 2 888110 habitants et le département de la Seine 4 154 042.
- Evidemment, il subsiste quelque chose de factice dans cette manière d’accommoder les chiffres aux circonstances pour enfler l’importance des agglomérations matérielles ; mais il n’en est pas moins certain qu’il serait plus logique d’évaluer l’étendue et l’importance d’une cité en un seul tenant, c’est-à-dire d’après la réalité de son groupement producteur, que d’après les bornes plus conventionnelles encore de son organisation administrative.
- E.-A. Mautel.
- Le Gérant : P. Masson'. — Imprimerie Laiiure, rue de Flcurus, 9, à Paris.
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- 41e ANNÉE. — N° 2107.
- 11 OCTOBRE 1913.
- DISPOSITIF DE MICRORADIOGRAPHIE DE M. PIERRE GOBY
- La Nature a déjà signalé (n° 2055) les intéressants résultats obtenus par M. Pierre Goby, de Grasse, en radiographiant de petits animaux microscopiques. Le dispositif (fig. 1), créé par M. Pierre Goby, pour la microradiographie est des plus ingénieux. 11 comporte deux larges cylindres en métal a1, a2 montés à coulisse, formant une chambre noire de longueur yariable. La paroi fermant la partie supérieure c de Lun de ces cylindres est percée d’une ouverture, au tra- T),
- vers de laquelle ! passe une douille à glissière c1. Un tube axial cl en métal, pouvant coulisser dans cette glissière c1, sert à éliminer les rayons secondaires et parasites et
- à transmettre les ^
- rayons actifs que laisse passer l’étroite ouverture percée dans le disque de plomb r ; au-dessous de celui-ci un disque spécial, opaque aux rayons lumineux ordinaires, mais transparent aux diverses qualités de rayons X, à partir des plus mous jusqu’aux plus pénétrants, arrête toute lumière blanche. A l’extrémité inférieure du tube-coulisse d, peut s’adapter un régulateur-indicateur d’incidence permettant la détermination très précise du rayon normal; ce régulateur est constitué par des supports laissant passer les rayons X, soutenant en leur centre un tube en métal de très petit diamètre normal à un petit écran fluorescent qui peut être examiné à travers un disque de verre au plomb destiné à protéger l’œil de l’opérateur au cas où cet examen serait trop répété.
- Il existe, solidaire de la chambre noire, un porte-ampoule de grande précision, présentant deux pinces m, m1 et servant à fixer le tube spécial de Rœntgen par ses extrémités ; ce porte-ampoule peut être mis dans deux directions perpendiculaires a^ec I® plus
- 41e année. — ae semestre.
- Fig. i. — L'appareil de microradiographie.
- grande facilité à l’aide de deux boutons molletés c{, q1 qui amènent exactement l’anticathode dans l’axe du tube.
- Le corps de l’appareil repose sur une genouillère s, maintenue par une forte tige métallique à crémaillère u, pouvant glisser verticalement dans un support Y, à l’aide d’un bouton molleté à pignon x, s’engrenant dans cette crémaillère et permettant en l’élevant de le dégager de la rainure circulaire
- de son socle b.
- Le tube de Rœntgen à très petit foyer est construit spécialement pour l’appareil à micro-radiographier ; il est fixé entre les pinces m, m1 du porte-ampoule et en communication avec la bobine. Quand on veut régler une fois pour toutes la normalité des rayons incidents et l’amplitude du champ radiographique, on opère delà manière suivante, l’appareil étant dans la position verticale :
- 1° L’opérateur l’élèveenagissant sur le bouton molleté à crémaillère x, qui le dégage de la rainure circulaire de son socle B ;
- 2° Il fait basculer l’appareil au moyen de la genouillère s de manière à l’amener à peu près dans une position horizontale (fig. 2) ;
- 5° Il place alors, dans la demi-obscurité, l’indicateur d’incidence à l’extrémité inférieure du tube-coulisse d, puis il éclaire l’ampoule Rœntgen. Aussitôt le petit écran devient fluorescent ;
- 4° L’opérateur agit alors sur les boutons molletés q, ql du porte-ampoule pour déplacer le foyer anti-cathodique jusqu’à ce qu’il se détache, au centre dudit écran, nettement entouré d’un cercle noir, une petite tache lumineuse très brillante, qui indiquera que le rayon central du faisceau homogène suit l’axe même du tube ;
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- 322 .LE CANOT AUTOMOBILE « MAPLE LEAF IV »
- 5° L’opérateur règle aussi le champ radiographique, en éloignant 011 en rapprochant plus ou moins le- tube-coulisse cl du foyer anticathodique suivant l'objet qu’il .désire microradiographier. Il
- Fig. 2. — Le réglage de l’appareil.
- sera averti de ce réglage lorsque l’écran s’éclairera uniformément. À ce moment, l’appareil est définitivement au point. L’étendue du champ radiographique correspondra alors au diamètre d’une petite plaque sensible (oXo);
- 0° Ces opérations terminées, l’opérateur retire du tube-coulisse cl l’indicateur-régulateur d'incidence auquel il ne sera plus nécessaire de recourir, tant qu’on n’aura pas déréglé l’ampoule ou modifié le champ radiographique;
- 7° Enfin, si l’opérateur désire microradiographier des objets ou des parties d’objets présentant une étendue correspondant au diamètre total de la plus grande plaque sensible pouvant s’introduire dans l’appareil (format 4x4), après avoir approché le plus possible le diaphragme de plomb du foyer de l’ampoule, il suffit en l’élevant de faire coulisser d’une quantité convenable le cylindre supérieur a1 pour augmenter encore la superficie du champ éclairé.
- Si alors à la lumière inactinique on place :
- Au centre de l’épais disque de métal b, marqué
- d’une croix diamétrale pour le repérage, la petite plaque sensible spéciale, puis qu’on pose au centre de celle-ci, le petit objet à microradiographier en contact direcL avec la couche sensibilisée, sans interposition de papier noir, il ne restera plus qu’à rabattre la chambre noire cylindrique et. à mettre l’ampoule en activité (fig. 5) pendant une durée variable suivant la qualité des rayons utilisés ou le degré de transparence de l’objet, celle durée pouvant osciller entre 1 et .5 minutes, en utilisant une qualité de rayons X correspondant à une étincelle ne dépassant pas la faible longueur de 2 cm 1/2.
- L’opération terminée, l’opérateur relève la chambre noire; il met la plaque au développement ou à l’abri de tout voile aelinique.
- Après dév eloppement de ces petits objets ou organismes opaques, on pourra enregistrer des délails de slructurc inlime avec une abondance et une
- Fig. 3. — Oblenlion d’une microradiographie.
- précision dont nos lecteurs onL déjà pu juger, telles que les images obtenues peuvent dire examinées au microscope ou subir aisément une amplification de
- René Merle.
- 15 à 45 diamètres.
- c£gTNS,-S-<!,§£>
- LE CANOT AUTOMOBILE « MAPLE LEAF IV »
- M. llarmsworlh (aujourd’hui lord Norlhcliffe), directeur du Daily. Mail, offrit, il y a quelques années, une coupe internationale pour les canots automobiles. Cette coupe fut successivement gagnée par les Anglais, les Américains et les Français; l’an dernier, elle fut rapportée d’Amérique en Angleterre par le Mapie Leaf IV, qui vient encore de la conserver cette année. La course dans laquelle il se l’est adjugée de nouveau, a eu lieu le 10 septembre dernier entre Cowes et Ryde, sous les auspices du Royal Motor Yacht Club. La France était représentée dans cette course par deux canots, l’Amérique par deux, l’Angleterre par trois. Les canots français étaient remarquables : le premier jour, l’un d’eux, le Despujols II, gagna la première manche à la vitesse de 40,7 nœuds; le lendemain, le même canot atteignit 50,94 nœuds, mais dut abandonner la course après que son gouvernail, en se détachant,
- eut abîmé un des moteurs. Le Maple Leaf 1V donna 49,02 nœuds et gagna. Le dernier jour, le meme canot remporta la victoire définitive, à la vitesse de 48,5’nœuds, par mer plus agitée.
- Un tel canot, qui peut dépasser 90 km à l’heure, montre bien les progrès accomplis en ces dernières années. Aussi n’est-il pas sans intérêt de connaître ses caractéristiques.
- La coque du Maple Leaf I V a été construite par M. Launders, le célèbre constructeur anglais; sa machine comprenait deux moteurs Auslin; le pilote était l’aviateur T. 0. M. Sopwith. L c Maple Leaf IP est un hydroplane du type Fauber. La Nature a donné (n° '1875) les caractéristiques de celui-ci lors de son apparition : avanl effilé; fond formé de deux surfaces courbes réunies en pointe pour former l’amorce d’une quille de yacht; série de cinq redans, inclinés d’avant en arrière, réunissant les. plans du
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- LE CANOT AUTOMOBILE « MAPLE LEAF IV » 323
- fond; tubes à air placés sous le fond pour faciliter l’entrainement de l’air et diminuer la poussée sur l’hélice. Le Mcipie Leaf IV a m. de long, 2 m. 74 de large et 750 cher, de puissance.
- Suivant un modèle imaginé par les constructeurs français Tellier et Despujols, le moteur actionne l’arbre de couche de l’hélice au moyen d’un groupe d’engrenages démultiplicateurs placés à l’avant.
- Fig. i. — Le Maple Leaf IV en course.
- Ce type de canot automobile est très marin, puisque, l’an dernier, le Maple Leaf IV a pu revenir par ses propres moyens d’Amérique en Angleterre.
- Les deux moteurs, qui propulsent ce canot ont été construits par la maison Austin, de Londres ; ils sont placés l’un derrière l’autre et comportent chacun deux groupes de six cylindres disposés en V à G0U, ayant les caractéristiques suivantes : nombre de cylindres, 12 ; alésage, 177; course, 190; tours par minute,
- 1150; puissance au frein, 405.
- La distribution s’opère par le haut; un seul arbre à cames commande toutes les valves ; chaque groupe de six cylindres n’a qu’une magnéto, un carburateur et un tuyau d’admission; un seul coude du vilebrequin est commandé par deux bielles.
- L’arbre passe donc sous le moteur, au fond de la coque. Ces engrenages sont enfermés dans un carter
- plein d’huile. Cette disposition a plusieurs avantages ; tout d’abord, ellejpermet de placer les moteurs au milieu delà coque, cequi améliore la tenue du canot à la mer, puis elle augmente la différence de vitesse entre le moteur et l’hélice, ce qui améliore le rendement, le moteur donnant toute sa puissance à grande vitesse et l’hélice développant toute sa force par rotation beaucoup plus lente. Les Despujols sont déjà bien connus. Ils sont intermédiaires entre les bateaux glisseurs et les hydroplanes à un seul redan, ayant un avant capable de traverser les lames quand elles sont trop hautes. Leurs moteurs comme leur coque ont été étudiés et construits par M. Des-
- Fig. 2. — L’un des deux moteurs Austin vu par l’avant montrant l'embrayage avec le démultiplicateur.
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- 324 UNE DISCUSSION SUR L’HOMME DE PILTDOWN
- pujols. Il est regrettable que la malchance ne leur ait pas permis de montrer toute leur valeur -et de disputer plus âprement la coupe au Maple Leaf IV
- qui reste actuellement le meilleur exemple de robustesse et de régularité, puisqu’il a couru deux années de suite avec succès. A. B.
- UNE DISCUSSION SUR L’HOMME DE PILTDOWN
- Une courtoise, vive, et intéressante querelle s’est élevée ces derniers temps, en Angleterre, au sujet de cet homme de Piltdown que j’ai présenté aux lecteurs de La Nature dans un récent numéro (1).
- Je me hâte de -dire que la discussion ne met en cause ni l’authenticité du crâne et de la mâchoire, vraisemblablement féminins, découverts par M.Dawson,ni leur âge géologique : l’homme de Piltdown reste un homme chelléen, et par conséquent le plus complet exemplaire du plus ancien type humain que l’on connaisse jusqu’ici.
- La discussion porte seulement sur la forme exacte de sa tête, et par suite sur le volume cérébral qu’il convient de lui attribuer suivant cette forme.-
- Comme il arrive fréquemment, cette tête ,a été retrouvée brisée et incomplète : les morceaux, que l’on peut voir figure 2, consistent en une moitié de mâchoire inférieure assez mutilée, mais présentant encore deux molaires, et en quatre fragments du crâne. La figure le montre également, ces fragments du crâne sont d’assez belle dimension ; de plus, il se trouve que les parties manquantes à la moitié gauche (qui est la mieux représentée), ont leurs équivalents dans la partie droite ; enfin le mandibule, tout délabré qu’il soit, présente cependant deux points essentiels : son articulation avec la base du crâne, et le début du menton. Il était donc légitime d’essayer de « remonter » les pièces dis-
- 1. Yoy. n° 2090, 10 août 1915. •
- jointes dans leurs rapports naturels, et d’espérer arriver par là à une « reconstitution » satisfaisante : œuvre de patience et de technique, mais œuvre toute scientifique et, pour ainsi dire, courante.
- M. Woodward, qui est conservateur des collections paléontolo-giques du British Muséum, et qui entreprit cette reconstitution, était en outre parfaitement qualifié pour la mener à bien, et la figure 2 représente le résultat auquel il était arrivé. La tête ainsi reconstituée avait, je l’ai dit, une capacité cérébrale de 1070 centimètres cubes.
- Malheureusement— du moins s’il faut en croire le professeur Arthur Keith, conservateur du « Royal Collège des Chirurgiens » —M. Woodward, en dépit de sa science et de ses soins, aurait commis -une erreur, ce qui peut arriver aux savants les plus distingués ; le crâne, monté comme il doit l’être, n’aurait pas une capacité de 1070, mais de 1500 centimètres cubes.
- La figure 1 permet de suivre l’argumentation de M. Keith. Selon lui, l’erreur de M. Woodward a porté sur les os pariétaux. On sait que ces os, qui sont au nombre de deux, et qui sont les plus grands de la boîte crânienne après l’os frontal, forment l’enveloppe de la partie supérieure et arrière du crâne, l’un à droite, l’autre à gauche, ent-re l’os frontal et l’os occipital, qui forment, l’un, le front et l’autre, l’occiput. Tous deux viennent s’emboîter l’un dans l’autre sur la ligne médiane du crâne, et, sur cette ligne médiane, ils présentent,
- Fig. i. — Les reconstitutions en conflit : vues de face et vues de derrière. A gauche : reconstitution de M. Woodward; à droite: de M. Keith. Les trois flèches qu'on voit sur la vue de derrière indiquent le point dont la situation réelle est controversée.
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- UNE DISCUSSION SUR L’HOMME DE PILTDOWN = 325
- légèrement creusé, mais reconnaissable, un sillon où se loge, pendant la vie, un vaisseau sanguin médian. M. Woodward, dit M. Keith, soit n’a pas vu, soit n’a pas reconnu, comme tel, ce sillon, dont le tracé est cependant net dans le pariétal gauche de Piltdown, et, par suite, au lieu de situer juste au milieu du crâne la partie de cet os où se trouve le sillon, il l’a reportée, de deux forts centimètres, trop vers la droite (la situation de ce point discuté est, dans la partie basse de la figure 1, marquée par trois petites flèches). Il s’ensuit que : 1° vu de derrière, le crâne de Piltdown serait beaucoup moins surbaissé que selon M. Woodward; 2° vu de face, le front
- sible, mais qui restent sujettes à révision. Il ne faut pas aller cependant jusqu’à leur nier toute valeur : outre que c’est une sorte de devoir scientifique de les tenter chaque fois que la possibilité eir apparaît, le fait qu’on puisse les critiquer et les rectifier scientifiquement prouve que la part de fantaisie y est très limitée.
- En ce qui concerne l’homme de Piltdown, il reste, on l’a vu, chelléen. Mais, si M. Keith a raison, au lieu d’une petite tête, il en avait une fort grosse, tout à fait dans les dimensions actuelles.1 Ainsi sa différence profonde avec l’homme de Neanderthal, son caractère « plus humain » que celui-ci •— signalé dès le
- serait encore plus haut et plus large; 5° le volume cérébral varierait dans les proportions qu’on a dites.
- Qui a raison? Nous n’avons pas de moyens de le décider. La valeur des deux personnalités en conflit est égale. Il faut noter cependant que, si ses vues en paléontologie humaine ont été souvent discutées, M. Keith est un maître incontesté en anatomie, et, précisément, la question qu’il soulève est d’ordre anatomique ; de plus, autant qu’on puisse dire sans avoir les pièces en mains, son argumentation paraît claire et probante : seulement il peut y avoir des « mais... » que nous ignorons.
- Moralités. Il y en a plusieurs :
- En ce qui concerne la « reconstitution » de têtes fossiles, le public ne doit pas oublier qu’elles ne lui sont offertes que comme des hypothèses, qu’on tâche sans doute de faire (aussi probables que pos-
- début — au lieu de s’atténuer, s’accentue encore, et, par suite, la découverte de Piltdown serait plus importante même qu’il n’a paru d’abord.
- Il est toutefois prudent d’ajouter — en plus des réserves nombreuses que nous avons déjà faites — que cette dernière perspective est une raison de plus, sinon de se méfier de M. Keith, du moins de rester sur l’expectative. Pour ce savant, en effet, un des crânes contemporains de l’homme de Neanderthal et qu’on rapporte en général à ce type, celui de Gibraltar, représenterait au contraire un type humain tout différent, caractérisé notamment par une tête énorme, et l’on comprend assez, sans qu’il soit besoin d’y insister, que si les vues de M. Keith sur l’homme de Piltdown se trouvaient confirmées, elles .pourraient du même coup étayer celles qu’il a sur l’homme de Gibraltar.
- Jean-Paul Lafitte.
- Fig'. 2. — Les pièces de la tête de Piltdown, telles qu’on les a trouvées, encadrées de vues diverses de la reconstitution de M. Woodward (,les parties en blanc sont un simple remplissage). Copyright Y. O. Barlow.
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- L’AUTOMOBILISME AUX GRANDES MANŒUVRES DE 1913
- L’autorité militaire avait donné cette année à l’automobilisme, aux grandes manœuvres d’armée du Sud-Ouest, un développement considérable qui n’avait encore jamais été atteint jusqu’ici.
- En laissant de côté tous les véhicules automobiles affectés à l’aéronautique, nous ne nous, occuperons que des automobiles affectés aux convois, à l’artillerie et aux états-majors.
- Les deux armées avaient été dotées de convois automobiles importants, et dans l’une d’elles, l’artillerie lourde elle-même disposait de la traction mécanique.
- Les effectifs étant sensiblement égaux de part et d’autre, l’organisation automobile dans chacun des partis était la même à des détails près, et nous nous bornerons à examiner l’un de ces services seulement.
- Dans une des armées, composée de deux corps d’armée et d’une division de cavalerie, on avait prévu :
- Deux sections de transport d’une capacité de d 6 tonnes ;
- Une section d’une capacité de 15 tonnes;
- Trois sections de ravitaillement en viande fraîche d’une capacité de d5 tonnes pour deux d’entre elles et de 3 tonnes pour la troisième;
- Un assez grand nombre de voitures de tourisme pour le transport rapide des officiers généraux, de leurs officiers de liaison et des officiers des services spéciaux ;
- Une voiture automobile bureau contenant toute l’installation indispensable aux secrétaires et à l’impression rapide des ordres ;
- Les tracteurs automobiles puissants de l’artillerie lourde ;
- Une section de parc avec atelier mécanique, pour effectuer les réparations.
- Suivant la capacité de transport à réaliser, on avait doté les diverses sections de neuf ou sept camions automobiles, en admettant que l’on pourrait réserver toujours sur la route un véhicule vide pour servir, le cas échéant, de voiture de secours.
- Les sections de ravitaillement en viande fraîche étaient au contraire prévues sans aucune majoration, et ne possédaient pas de véhicule en réserve.
- Cette manière d’opérer, qui serait inadmissible en campagne, avait été adoptée par mesure d’économie, en raison des prix très élevés de location des véhicules n’appartenant pas à l’Etat.
- Aussi contrairement à ce que l’on pourrait croire, et à ce qui a été écrit dans certaines publications, le service des ravitaillements par automobiles aux grandes manœuvres n’est pas assuré avec autant de sécurité, qu'il le serait en temps de guerre.
- N’ayant pour ainsi dire aucune voiture en réserve, on risque, en cas d’avarie d’une ou plusieurs voitures, de voir le service complètement.désorganisé, alors que si les unités automobiles avaient une composition, se rapprochant de la réalité, on disposerait d’un volant suffisant pour parer à toute éventualité.
- Pour bien faire ressortir cette proposition, nous rappellerons brièvement comment dans les diverses puissances militaires on a prévu, en moyenne, l’organisation d’une unité automobile.
- Les effectifs du temps de guerre étant sensiblement doubles de ceux que l’on adopte aux grandes
- manœuvres, il faut prévoir comme capacité, de transport des unités automobiles le double des chiffres cités plus haut,, soit 55 tonnes en chiffre rond.
- Les denrées à transporter pain, avoine, petits vivres, etc., étant d’assez faible densité, il est difficile de placer sur les camions du type courant un chargement supérieur à 1500 kg de pain, 3000 kg d’avoine, 2500 kg de viande, c'est-à-dire de tabler sur un tonnage utile moyen, par camion, supérieur à 2500 kilogrammes.
- Si on admet ce chiffre, on voit que pour transporter 35 tonnes il faut au minimum 14 camions. Mais, comme ces transports doivent être assurés d’une manière régulière tous les jours, on se trouve dans le même cas que toutes les entreprises publiques, à exploitation intensive imposée par un règlement; c’est-à-dire dans l’obligation de disposer d’une réserve de véhicules assez importante.
- À la Compagnie générale des Omnibus, qui dispose d’un millier de voitures presque toutes du même type, et qui possède des ateliers de réparation à très grand rendement, avec magasin de rechanges très complet, on compte en réserve environ 10 pour 100 des voitures en service.
- Pour une exploitation moins homogène, où les véhicules sont de modèles variés, d’ancienneté différente, avec un approvisionnement de rechanges plus restreint, il est prudent d’adopter pour la réserve
- Fig', i. — L’atelier de la section du parc automobile aux grandes manœuvres.
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- L’AUTOMOBILISME AUX GRANDES MANŒUVRES DE 1913 327
- un taux beaucoup plus élevé. En sc basant sur de multiples exemples commerciaux, on peut fixer ce taux à 50 pour 100 des véhicules en service.
- Avec un tel chiffre, il faut, pour un groupement de 14 voitures, qui correspond à la capacité de transport indiquée de 55 tonnes, prévoir une réserve de 5 voilures-au minimum.
- Dans la pratique, on pourra laisser trois de ces voitures avec l’unité, pour lui permettre de disposer sur la route d’une voiture de secours, et d’avoir deux voitures de rechange rendant possible la visite hebdomadaire des divers véhicules sans interrompre le trafic. Les deux autres camions seront alors confiés à la section de réparation qui les tiendra prêts, à la disposition de l’unité, en remplacement d’une
- avoir dans les transports par automobiles, alors qu’au contraire on pourrait dans la réalité compter absolument sur leur parfaite régularité.
- On peut en conclure que le service des ravitaillements par automobiles aux grandes manœuvres, est beaucoup plus aléatoire qu'il ne le serait en temps de guerre, parce que des raisons majeures d’économie empêchent précisément de lui donner tout le développement qui serait indispensable à son bon fonctionnement régulier.
- Il faut aussi réagir contre la tendance que certains auraient à utiliser les véhicules automobiles jusqu’au contact même des troupes à ravitailler, et même à faire le tour des cantonnements. Les convois automobiles servent uniquement à prolonger les
- Fig. 2. — Un tracteur automobile d'artillerie lourde passant à travers champs.
- voiture avariée entrant en réparation à l’atelier.
- Si le service est organisé de cette manière, il est viable; une panne, même grave, ne peut en aucun cas le désorganiser, et l’atelier a le temps voulu pour effectuer les réparations qui lui incombent.
- Si on avait voulu adopter ce principe aux grandes manœuvres, la. section de transport aurait dù compter non pas neuf voitures mais onze, qui auraient été réparties de la manière suivante : sur la route, huit camions chargés et un vide de secours, au cantonnement un camion de rechange pour permettre la visite hebdomadaire, et un camion en réserve à l’atelier de la section de parc. En fait, malgré quelques avaries et l’indisponibilité de deux ou trois véhicules, le service a pu quand même être assuré, en n’utilisant, comme rechange, que le véhicule vide de secours, parce que l’exploitation n’a duré que huit jours. Il eut été très regrettable que le service soit compromis, parce qu’un tel événement aurait pu ébranler la confiance que l’on doit
- chemins de fer, lorsque la voie ferrée ne peut plus être utilisée assez près des grandes unités; ils doivent être considérés comme des moyens de transport, mais non comme des moyens de distribution. Les unités de transport doivent être dirigées d’un seul bloc sur un point déterminé, où le transbordement dés denrées dans les véhicules des trains régimentaires des unités pourra s’effectuer. En opérant autrement, en laissant des camions marcher isolément, et en disloquant les imités prévues, la régularité du service serait rapidement compromise, et les convois seraient bien vite complètement désorganisés.
- Les tracteurs automobiles affectés à l’artillerie lourde étaient au nombre de sept, ils étaient du type Chatillon-Panhard à quatre roues motrices et directrices décrit dans La Nature, n° 2015. Attelés chacun à une pièce complète de 120 mm long, comprenant un chariot de parc, le canon sur son affût avec avant-train, et un• camion.à munitions)
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- ils ont pu évoluer à travers champs, et exécuter de s-mises en batterie de ces pièces pesantes avec la même aisance que les attelages des batteries de campagne le.font avec les pièces légères. Ces engins, malgré le poids de 14 tonnes attelé derrière eux, ont pu franchir à bonne allure el en empruntant de très mauvais chemins, des distances importantes, pour amener rapidement la grosse artillerie sur un point particulièrement important.
- On a pu ainsi démontrer que la traction de l’artillerie lourde par les engins mécaniques, était non seulement possible, mais avantageuse, et il est à prévoir que ces appareils vont se généraliser, pour tous les services de l’artillerie aux armées, artillerie lourde, colonnes de munitions, etc.
- Grâce à la traction mécanique, le ravitaillement intensif en munitions des batteries à tir rapide, devient possible, alors que sans elle, il eût été presque impossible de l’effectuer en temps voulu. 11 suffit pour s’en rendre compte de rappeler les difficultés qu’ont eu à surmonter les armées allemandes en 1870, pour assurer les ravitaillements en munitions de leur artillerie à l’armée de la Loire, où les sections de munitions durent couvrir des étapes de 80 à 90 km par jour, en exténuant leurs attelages.
- Quant à la section de parc automobile, son rôle est d’effectuer le plus rapidement possible la remise en état des véhicules avariés et d’en assurer le remplacement. Elle disposerait normalement de véhi-cules de rechange pour parer au plus pressé, et elle possède un atelier mécanique très complet, qui lui permet d'effectuer les réparations les plus compliquées.
- Cet atelier mécanique comprend : un groupe électrogène de 10 kilowatts environ destiné à produire la force motrice et l’éclairage; deux tours, à moteur électrique, avec changement de vitesse mécanique, sur lesquels on peut tourner les arbres les plus longs, et les pièces du plus grand diamètre existant sur les divers modèles d’automobiles, ils permettent le décolletage et le fdetage; on peut y installer une meule d’émeri pour effectuer la rectification des pièces cémentées ; une fraiseuse universelle permet le taillage des engrenages, et des vis sans fin importantes; une perceuse, une meule d’émeri, une meule de grès, et un gros tour à axe vertical pour tournage des roues, complètent la collection des machines-outils.
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- Historique du port avant 1890. — C’est en 1517 que le Havre fut fondé par François Ier sur les terrains alluvionnaires qui s’étendent entre l’estuaire de la Seine et les coteaux qui terminent au Sud le plateau du pays de Caux. Son port, qui devait être à la fois un port de guerre et de commerce, se composait de quais construits sur les bords d’une petite anse, dont le débouché dans la mer fut muni de tours et de jetées embryonnaires.
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- Des forges portatives, des établis d’ouvriers en bois et en fer, des approvisionnements d’outils et de matières premières ou de rechanges de première nécessité, font également partie de l’atelier mécanique.
- Pour ses déplacements, il faut disposer de six camions de service, sur lesquels les diverses mâchines-outils et l’outillage peuvent être chargés très facilement au moyen d’un petit pont roulant démontable. Il faut compter 2 à 5 .heures pour s’installer et commencer le travail, et le même temps pour plier bagage.
- Au cours des manœuvres, on a pu y effectuer des réparations très importantes, comme par exemple remise en état complète de moteurs, y compris la taille des engrenages de la distribution qui étaient à remplacer, et cela dans des délais parfois très courts. Une bielle, coulée sur un moteur, a pu être réparée entre 5 heures du soir et midi du jour suivant; le resserrage complet des paliers d’un autre moteur a pu être fait en une journée, etc.
- 11 y a là un organe très sérieux sur lequel on pourra compter, surtout s’il a été doté dès le début des réserves dont il a été parlé.
- Quant aux voitures de tourisme affectées aux états-majors et aux services, il n’y a pas grand’chose à dire concernant leur utilisation. Toutefois, en raison du très grand nombre de ces véhicules actuellement en circulation, il serait désirable que l’on soit extrêmement sévère dans le choix des automobilistes requis avec leurs voitures. Beaucoup d’entre eux manquent d’expérience professionnelle, sont imprudents, et exposent les officiers qu’ils conduisent à des accidents déplorables absolument inadmissibles. On peut se montrer d’autant plus exigeant, qu’en réalité on n’a que l’embarras du choix.
- En résumé, l’emploi de l’automobilisme aux armées est actuellement complètement entré dans le domaine de la pratique, on peut fonder sur lui les meilleures espérances. Grâce aux efforts inlassables de l’autorité militaire et des officiers qui se sont spécialisés depuis de longues années dans l’étude de cette question, le pays dispose aujourd’hui de toutes ; les ressources nécessaires pour organiser d’une manière viable tous les moyens de transport dont il aura à faire une si large utilisation en temps de guerre. X. X.
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- Etant donné le faible tirant d’eau des navires de l’époque, les courants de marée dans l’anse suffisaient pour maintenir dans le chenal le mouillage nécessaire. Dans une seconde anse débouchant dans celle-ci, Richelieu fit construire en 1667 le bassin du Roi fermé par une écluse à sas (fig. 2). Son plafond se trouvait à 0 m. 90 au-dessus du zéro des cartes.— En 1787, en présence de l’insuffisance des dimensions du port, Lamandé fut chargé d’étudier un
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- Fig. i. — Vue cavalière du port actuel du Havre avant la construction des nouveaux bassins de marée.
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- projet complet d’agrandissêment. Ce projet comportait la création des deux bassins à flot du Commerce et de la Barre,, l’agrandissement de l’avant-port, l’extension des jetées et le remaniement des ouvrages de chasse. Ces différents travaux qui ne furent terminés qu’en 1858 avaient réalisé un progrès très sérieux. Ils devinrent, cependant, bientôt insuffisants en présence de l’augmentation constante du trafic. C’est alors qu’on commença le bassin Yauban, puis le bassin à flot de la Floride destiné aux premiers transatlantiques à vapeur et dont le plafond était creusé à 0 m. 10 au-dessus du zéro. Enfin, en 1844, on entreprit la construction du bassin de l’Eure, celle de la grande écluse des Transatlantiques qui lui donne accès et celle d’une forme de radoub sur le côté Est de ce bassin. On achevait également le bassin Dock. Tous ces travaux étaient terminés en 1865. Le bassin de l’Eure avait été spécialement construit pour recevoir les transatlantiques à vapeur et, comme, à l’époque de sa création, ces navires étaient à roues à aubes et, par conséquent, de grande largeur, on fut amené à donner à l’écluse d’accès de ce bassin une largeur de 50 m. 50 et à établir son haut radier à 2 m. 85 au-dessous du zéro, circonstance fortuite mais heureuse, qui a permis, en draguant à la meme profondeur le bassin de l’Eure, de recevoir encore à l’heure actuelle dans ce bassin les grands transatlantiques de construction récente. Étant donnée la longue durée de l’étale de flot, on s’est contenté d’une écluse simple sans sas. C’est également vers cette même époque (1865) que fut construit sur l’emplacement des anciennes fortifications le bassin de la Citadelle qui, avec ses trois pelites formes de radoub, est réservé aux cabo-
- 1 leurs. On remania également les jetées en élargis-
- ( sant l’entrée du porL
- f Le trafic du port continuant à croître, la surface des bassins devenait de nouveau insuffisante et il fallait en construire d’autres. Malheureusement tous les terrains éLaient déjà occupés et c’est par une emprise sur la mer qu’il était seulement possible de s’agrandir. C’est ainsi que furent creusés en 1879 les deux bassins Bellot communiquant avec le bassin de l’Eure et formés de deux darses creusées à 2 nu 20 au-dessous du zéro. Deux nouvelles formes de radoub étaient également construites à côté de celles déjà existantes dans le bassin de l’Eure.
- Enfin, à la môme date (1879), on commençait la construction du canal de Tancarville destiné à permettre aux bateaux de navigation intérieure de circuler entre Rouen et le Havre en évitant les difficultés de l’estuaire de la Seine. Ce canal, qui débouche dans le bassin de l’Eure et dont le tirant d’eau est de 6 m. entre ce bassin et Harfleur, est utilisé, près de son débouché dans le bassin, pour l’amarrage des petits navires de mer qui y viennent opérer leurs chargements et leurs déchargements.
- Tel était l’état du port du Havre après l’exécution de ces différents travaux, c’est-à-dire vers 1890. Des améliorations réelles et très importantes avaient été
- réalisées. Mais le trafic ne cessait de croître, les dimensions des navires augmentaient rapidement et les conditions dans lesquelles se trouvait le port du Havre redevenaient complètement insuffisantes. Il fallait donc aviser. C’est alors qu’après de nombreuses enquêtes furent décidés, à partir de 1895, d’importants travaux dont les uns sont terminés ou sur le point de l’être et dont les autres viennent d’être approuvés et sont commencés. Ce sont ces travaux qui amèneront une transformation complète du port du Havre que nous allons décrire brièvement. Mais auparavant, et pour bien faire comprendre le but de ces travaux, il nous semble utile de dire quelques mots du régime assez complexe des marées dans les parages du Havre.
- Régime des marées. — Aux marées de vive eau d’équinoxe la différence de niveau entre la haute et la basse mer est de 7 m. 85, et aux marées de morte eau cette différence est de 4 m. 20. Aux marées de vive eau la mer monte pendant environ 4 heures, tandis que la durée de la baisse atteint 7 heures et demie. Mais ce qui caractérise la marée au Havre c’est la longue durée de l’étale de haute mer qui est d’environ 5 heures. Celte longue durée si favorable au mouvement des navires qui entrent ou sortent du port du Havre au moment de la haute mer, est due au mode de propagation de fonde marée venant de l’Atlantique. Celle-ci, à partir de la presqu’île du Cotentin, se divise en deux ondes, .î’une venant directement au Havre par la Ilève, tandis que la seconde, en suivant les côtes du Calvados, reste en retard sur la première en produisant au moment de leur rencontre dans les parages du Havre une seconde pleine mer, séparée de la première par une faible baisse- des eaux. Les vents de la région do l’Ouest et, surtout, ceux du Nord-Ouest sont ceux qui amènent la plus forte houle dans la rade. Le courant de:»flot, qui commence environ 4 heures avant la pleine mer, se dirige vers l’Est, en remplissant rapidement’l’estuaire de la Seine et en y produisant un'gonflement des eaux amenant, avant la pleine mer, un courant de flot auquel on a donné le nom de Verhaule, qui se dirige de l’estuaire vers le Nord dans la rade du Havre, direction que Suit également plus tard le courant de jusant, mais avec une vitesse beaucoup plus grande. C’est grâce à la rapidité de ces courants de marée que, malgré le voisinage de l’estuaire de la Seine et des sables qui en proviennent, il ne se forme aucun dépôt dans la rade et les darses du Havre et que les parties draguées à l’extérieur du nouvel avant-port conservent les profondeurs qu’on leur a données. Il est donc absolument indispensable, si on veut conserver la permanence des fonds de la rade du Havre, de ne rien modifier à la direction et à l’intensité de ces derniers courants.
- Nouveaux travaux. — C’est en se basant sur ces dernières considérations qu’en vue des améliorations futures du Havre, on se décida à créer en avant de celui-ci un vaste port en plaçant son entrée
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- dans le nord-ouest de l’entrée du port actuel, par conséquent en dehors de la région pouvant être influencée par les courants de l’estuaire et en inclinant son chenal dans cette même direction. Divers projets furent étudiés et, après plusieurs années de vives discussions et de nombreuses enquêtes, on s'arrêta au projet que montrent les figures 1 et 2 et dont l’exécution fut approuvée par la loi du 19 mai 1895. Ces travaux aujourd’hui terminés se composent de différents ouvrages.
- On a d’abord créé un avant-port limité du côté du large par deux digues convergentes laissant entre elles une ouverture de 200 m. servant d’entrée, et placée dans le nord-ouest de l’ancienne
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- cette même profondeur sans crainte d’éhoulements des enrochements pouvant être dangereux pour les navires au moment de l’entrée.ou de la sortie. Le prix moyen par mètre courant de ces digues est de 7100 francs.
- Des dragages qui se terminent en ce moment ont permis de donner au .chenal extérieur ainsi qu’à celui du nouvel avant-port une profondeur de 6 m. au-dessous du zéro, profondeur qui pourra être ultérieurement portée à 12 m., te qui permettra l’accès du port du Havre à toute heure de marée aux plus grands transatlantiques.
- Comme nous l’avons dit, la digue Sud vient se raccorder au quai de marée ou d’escale (fig. 2) de 500 m.
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- Plan du port du Havre et des nouveaux bassins de marée en cours de construction.
- entrée du port et à l’abri des courants de l’estuaire, mais soumise aux courants de Verhaule dont nous avons parlé plus haut. La digue Nord de 850 m. de longueur est enracinée sur la plage et la digue Sud de 875 m. de longueur se raccorde au quai de marée au moyen d’un mur en maçonnerie appelé à disparaître lorsque sera terminé le bassin de marée dont nous parlerons plus loin. Ces deux digues se composent d’un mur plein en maçonnerie fondé à 1 m. 50 au-dessus du zéro, c’est-à-dire à 1 m. 20 au-dessus des plus basses mers, sur un massif d’enrochements composé de matériaux de différentes catégories et défendu du côté du large par des blocs de béton de 56 tonnes. Les musoirs des deux digues ont été exceptionnellement fondés sur des caissons foncés à l’air comprimé à la profondeur de 12 m. au-dessous du zéro de telle sorte qu’il sera possible de draguer plus tard la passe à
- de longueur, destiné à recevoir à la fois deux grands navires faisant escale au port du Havre. Dans ce but une souille draguée à 9 m. au-dessous du zéro a été ménagée au pied de ce quai en maçonnerie qui a été fondé au moyen de caissons et de l’air comprimé à la profondeur de 12 m. 50 au-dessous du zéro. Sur le terre-plein de ce quai est construite une gare maritime desservie par des voies ferrées la reliant avec le réseau de l’Etat.
- Afin de permettre l’accès du bassin de l’Eure aux navires dont le tirant d’eau ne permet pas le passage par l’écluse sans sas des Transatlantiques dont nous avons parlé et, surtout, pour leur assurer une durée de passage supérieure à celle de l’étale de haute mer, on a construit à côté de l’écluse des Transatlantiques une nouvelle écluse, mais à sas, à laquelle on a donné le nom d’écluse de la Floride. La place nous manque et nous regrettons de ne pouvoir décrire
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- même brièvement les difficultés sérieuses que les ingénieurs ont eu à vaincre pendant la construction de cet important ouvrage qui, de plus, a nécessité l’étude de certains détails nouveaux et fort intéressants. On les trouvera, du reste, dans les articles publiés dans les Annales des Ponts et Chaussées et dans le Génie Civil, par M. Guifîard, ingénieur des Ponts et Chaussées. Nous nous contenterons de dire que cette écluse a une largeur de 50 m. et une longueur de 240 m. Son seuil est à 4 m. 50 au-dessous du zéro, c’est-à-dire à 1 m. 65 au-dessous des parties les plus basses de l’écluse des transatlantiques.
- Enfin, on a du démolir tous les ouvrages qui se trouvaient dans l’emprise des travaux, notamment
- avec un tirant d’eau voisin de 12 m. Or, il était de toute impossibilité de trouver dans l’emprise actuelle du port un emplacement suffisant pour recevoir ces navires et, principalement, ceux de la Compagnie Transatlantique qui a toujours, pour son service entre le Havre et New-York, au moins trois navires séjournant en même temps dans le port. C’est donc seulement par une emprise sur la mer que le problème pouvait être résolu, en créant un nouveau bassin le plus rapproché possible de la nouvelle entrée de l’avant-port. Par ce fait le bassin de l’Eure redevenait libre pour le commerce. Un projet fut donc étudié dans ce sens et c’est ce projet, représenté sur la figure 2, qui a été approuvé par la loi du 16 février 1909 et dont l’exécution est com-
- Fig. 3. — 20 février içi3. — Vue du môle nord pendant le fonçage des caissons.
- les anciennes jetées Nord et Sud, une partie du quai Sud de l’avant-port ainsi que le bassin de la Floride occupé actuellement par la nouvelle écluse.
- Ces travaux ont bien donné au port du Havre une entrée de grande profondeur et à l’abri • des dépôts des alluvions de la Seine, mais ils ont eu, comme contre-partie, l’inconvénient, comme nous venons de le dire, de diminuer notablement les longueurs de quais utilisables par le commerce, inconvénient d’autant plus grave que le trafic ne cessait de croître. Il fallait donc aviser et trouver quelque part une compensation à cetLe insuffisance de quais. On pensa tout d’abord à prolonger vers le Sud le bassin de l’Eure en empiétant sur la mer. Mais, pendant que ce projet était à l’étude, l’attention du monde maritime se trouvait attirée vers l’accroissement rapide des dimensions et du tirant d’eau des navires transatlantiques dont la longueur atteint actuellement 280 m. avec un tirant d’eau de 10 m. et qui, dans un avenir prochain, atteindra 500 m.
- mencée. Le port sera terminé en 1916 et la forme de radoub en 1920.
- Une première question s’est tout d’abord posée au moment où ce projet fut mis à l’étude. Le nouveau bassin serait-il un bassin à flot ou un bassin de marée? Par suite des faibles variations du plan d’eau, de la plus grande facilité d’établir une communication entre ce bassin et le reste du port, de la moins grande hauteur à donner aux murs de quai et, par suite, d’une moindre dépense pour leur construction, il n’est pas douteux que le bassin à flot, offrait des avantages réels. Mais il ne faut pas oublier que ces nouveaux bassins sont spécialement destinés à recevoir de grands navires à passagers ne transportant que peu de marchandises. Les variations du plan d’eau dans un bassin de marée (maximum 8 m.) ne présentent que peu d’inconvénients pour ces navires ; c’est une simple question d’amarrage. De plus, par suite de la position de la nouvelle entrée de l’avant-port qui ne laisse pénétrer dans
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- celui-ci que des eaux propres, il n’y avait pas à craindre de dépôts dans ces bassins. Enfin, le bassin de marée évite le passage d’écluses à sas et permet la sortie en vitesse, à toute heure de marée, des navires sans aucune perte de temps, question capitale pour des paquebots dont le prix atteint près de 40 millions et pour lesquels tout temps gagné, quelque minime qu’il soit, est un avantage précieux. C’est donc à la création d’un bassin de marée qu’on s’est finalement arrêté, mais, toutefois, à la condition d’obtenir dans le port un calme suffisant pour éviter tout déplacement des navires sous l’action de la houle.
- Comme le montre la figure 2, ces nouveaux ouvrages se composent :
- Dans l’angle Nord-Est de la darse Nord sera construite une forme de radoub de 500 m. de longueur, mais qui pourra être ultérieurement portée à 350 m. et dont le seuil sera arasé de manière à recevoir à toutes les pleines mers des navires de 12 m. de tirant d’eau et d’une largeur de 37 m. 50. Le bassin de marée sera, pour le moment, creusé à 6 m. au-dessous du zéro, sauf le long du mur du quai des Transatlantiques où sera ménagée une souille creusée à 12 m. au-dessous du zéro. En avant de ce bassin de marée et séparé de lui par deux môles laissant entre eux un pertuis d’entrée de 75 m. d’ouverture se trouve le second avant-port séparé du premier par deux petits môles laissant entre eux une ouverture de 150 m. Le chenal de ce nouvel avant-port
- D’une digue d’enceinte de 4500 m. de longueur servant d’abri aux nouveaux ouvrages. À l’Est se trouvera le bassin de marée de 1100 m. de longueur sur 900 m. de largeur divisé en deux darses parallèles séparées par un môle de 200 m. de largeur se terminant à 600 m. du pertuis d’entrée de ce bassin, de manière à ménager un espace suffisant pour les évolutions à l’arrivée et au départ des grands paquebots de la Compagnie Transatlantique, qui viendront s’amarrer le long du quai Nord du bassin de marée qui sera seul construit pour le moment. Ce quai, d’une longueur de 1000 mètres, pourra recevoir trois de ses navires. Le quai Sud de la darse Nord est destiné à l’accostage des navires, qui apportent le charbon nécessaire aux grands paquebots. Il sera muni d’appontements pour le déchargement de ce combustible qui sera emmagasiné sur le ihôle.
- sera, comme le bassin de marée, creusé à 6 m. au-dessous du zéro. Mais ces profondeurs pourront être portées à 12 m. au fur et à mesure des besoins.
- Nous avons vu que si l’opinion générale du monde maritime s’était ralliée à la création d’un bassin de marée, c’était à la condition d’obtenir dans ce bassin un calme suffisant. C’est dans ce but qu’on a établi entre le premier avant-port et le second les deux petits môles dont nous avons parlé laissant entre eux une ouverture de 150 m. Lorsque la houle venant des régions de l’Ouest pénètre dans le premier avant-port, elle rencontre entre les digues un pertuis de 200 m. de largeur suivi d’un élargissement et, enfin, entre le second avant-port et le bassin de marée, un troisième pertuis n’ayant plus que 75 m. Ce sont ces étranglements et élargissements successifs, conditions très favorables pour
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- l’amortissement de la houle, qui permettent de supposer qu’avec ces dispositions on obtiendra dans le bassin de-marée un calme suffisant. Si, comme il y a lieu de l’espérer, ces résultats sont acquis, il sera possible de munir ultérieurement le nouvel avant-port de quais qui viendront encore augmenter les longueurs utilisables par le commerce.
- Tels sont brièvement décrits les nouveaux travaux en cours. Il n’est pas douteux .qu’après leur complet achèvement le port du Havre pourra reprendre la place qu’il aurait toujours clù occuper en
- le mettant en tête des ports maritimes modernes.
- Avant de terminer, nous croyons intéressant d’indiquer les dépenses faites pour le port du Havre depuis la loi du A août 1879, c’est-à-dire depuis plus de 50 ans. Le total des sommes dépensées est de 100 millions et, si à ce chiffre on ajoute les dépenses du nouveau bassin de marée qui sont estimées à 86,6 millions et les 7 millions dépensés par la Chambre de commerce pour l’outillage du port, on arrive à un total général de 193,6 millions de francs. R. Bonkin.
- LE DETECTEUR ELECTRIQUE P. JEGOU
- sans force électro-motrice auxiliaire.
- Depuis que les signaux horaires de la Tour Eiffel ont vulgarisé dans une proportion surprenante les postes de télégraphie sans fil d’amateurs, il n’est, personne qui ignore ce qu’est un détecteur électrolytique.
- Cet appareil consiste en principe en un circuit comprenant une pointe de platine plongeant dans de l’eau acidulée; une force électro-motrice de valeur bien déterminée est appliquée aux bornes du circuit ainsi constitué ; il faut que la valeur de celte force électro-motrice soit extrêmement voisine de la tension critique qui amorce l’électrolysc du bain acidulé. On réalise de la sorte, une cellule très sensible et capable de déceler les ondes hertziennes les plus faibles.
- Théoriquement, on n’est pas encore fixé sur le mécanisme interne du détecteur électroly-
- Pcints sensible-______
- Eau acidulée sulfurique______
- Âmalgame Mercure Zinc^^ Electrode Platine__
- J®
- sensibilité encore que les électrolytiques et qui n’exigent cependant le secours d’aucune force motrice auxiliaire. Ces détecteurs à cristaux ont donc, en outre, Davantage d’une remarquable simplicité, compensée, il est vrai, par la délicatesse de leur réglage infiniment plus difficile que celui du détecteur électrolytique.
- Après de longues études méthodiques sur les détecteurs, M. Jégou vient d’imaginer un détecteur éleclrolytique, très sensible, et fonctionnant néanmoins, comme les détecteurs à cristaux, sans force électro-motrice auxiliaire. Comme les détecteurs électrolytiques ordinaires, le détecteur Jégou a la qualité de présenter une sensibilité invariable ; il est indéréglable.
- L’électrode inactive, la cathode dit détecteur Jqgou, est constituée par un amalgame mercure-zinc, et il semble que ce soit des propriétés particulières de cet amalgame que découlent les qualités de l’instrument. Nous n’entrerons pas dans l’examen de la théorie
- tique et en particulier sur le rôle de la force électro-motrice auxiliaire ; le système est d’autant plus grand que dans ces dernières années sont apparus les détecteurs à cristaux, qui peuvent déceler les ondes avec plus de
- du nouvel instrument, nous nous contenterons d’avoir signalé son apparition, persuadés que nous sommes qu’il est appelé à rendre de grands services à la T. S. F.
- R. Yu Liiits.
- LA 5e CONFÉRENCE GÉNÉRALE DES POIDS ET MESURES
- Le 9 de ce mois s’est ouverte la cinquième des Conférences générales instituées par la Convention du Mètre du 20 mai 1875, et qui constituent la plus haute autorité dans les questions relatives au système métrique et à la haute métrologie. Les précédentes Conférences se sont réunies en 1889, 1895, 1901 et 1907. La première a sanctionné les définitions fondamentales concernant les unités métriques et l’échelle internationale des températures, ainsi que les étalons prototypes distribués aux Etats adhérents à la Convention. Les suivantes ont pris connaissance, au fur et à mesure de leur achèvement, des travaux exécutés par le Bureau international des poids et mesures, et ont ratifié les directions générales données par le Comité international, en même temps qu’elles ont, par leurs décisions, préparé les perfectionnements et l’expansion, du système métrique.
- La Conférence actuelle, que préside M.- Paul Àppell, vice-président de l’Académie des Sciences, prendra connaissance des résultats • obtenus par la première des comparaisons périodiques des kilogrammes prototypes, et organisera la comparaison correspondante des mètres
- prototypes, ces opérations étant destinées à maintenir une complète homogénéité des unités métriques dans le monde entier. Elle s’occupera des recherches faites au Bureau international sur les étalons à bouts assurant les mesures précises de l’industrie, ainsi que sur les fils d’invar, dont l’emploi a permis de réaliser de grands progrès dans la mesure des bases géodésiques. Elle devra décider aussi des modifications dans la définition de l’échelle des températures imposées par les travaux de très grande importance entrepris dans la région comprise entre le zéro absolu et la température de liquéfaction de l’hydrogène. La définition de l’intensité normale de la pesanteur devra également être reprise, en tenant compte des travaux récents des géodésiens et de la tendance des lois en préparation, de définir non seulement les unités de l’espace et de la masse, mais aussi celles du domaine de la dynamique.
- Dans les législations elles-mêmes, des idées nouvelles se dessinent ; de façon analogue au système L. (1.8. des physiciens,’on tend à créer un système M.K.S. (mètre-kilogramme-seconde), dans lequel seraient exprimées, pour les méca-
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- PERSISTANCE DU TYPE INDIEN EN ASIE ORIENTALE ri::.:.:::.:.,..: 335
- nieiens, toutes les unités qui reposent actuellement sur le kilogramme-poids. Cette substitution du nouveau système simplifierait notablement les calculs de la mécanique, et les débarrasserait en outre de l’incertitude inévitable résultant de la variabilité de la pesanteur.
- La Conférence, apprendra que le carat métrique, dont l’existence avait été sanctionnée par celle de 1907, est presque partout légal;' et la rapidité avec laquelle s’est opérée son adoptidn lui montrera la puissance mondiale de ses décisions.
- Les progrès dans l’adoption du système métrique seront aussi, pour la Conférence, un intéressant sujet de dis-
- cussion. Le Siam, les Républiques de l’Amérique centrale, l’ont adopté à titre obligatoire; la Colonie anglaise de Malte l’a également accepté, et a ainsi pratiqué la première brèche au système suranné de l’Empire britannique. La Chine, enfin, qui avait adopté en 1908 un système mixte préparant la réforme définitive, a décidé d’entreprendre cette dernière, et a déjà envoyé en Europe des ingénieurs chargés d’en étudier la modalité. Ce sont là d’heureux résultats, qui témoignent de la grande activité déployée par le Bureau international dans la mission que lui ont confiée les 26 Etals adhérents à la Convention.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances des 29 septembre et 6 octobre 1913. — Présidences de MM. Jordan et M. Appell.
- Le creusement de la, vallée du Rhône. — M. Douvillé présente un travail de ÎM. Ch. Depéret intitulé : Histoire fluviale et glaéiaire cle la vallée du Rhône. Cette histoire comporte deux périodes: d’abord celle des alluvions pliocènes qui déterminent la formation de trois terrasses, la plus ancienne à t215 m. au-dessus du fond delà vallée, la 2e à 140 et 145;nu,:la 5“ à 120 et 125 m, qui couvre la région des Dômbes ; puis les alluvions quaternaires formant une terrasse de 90 à 95 m. ravinée par le glacier Rissien. A l’époque où ce glacier atteint Lyon, non seulement la haute terrasse existait déjà, mais elle avait dû être ravinée par des érosions, corrélatives d’un fort abaissement du niveau de base. C’est là un point de vue nouveau de regarder la terrasse de 95 m. comme l’émanation directe du glacier Rissien.
- Les langoustes de Madagascar. — M. Bouvier fait connaître que M. Gruvel, directeur du Laboratoire colonial à Madagascar, a réuni des matériaux en vue de rechercher s’il ne.serait pas possible et profitable d’exploiter la pêche des langoustes sur la côte de Madagascar. Les langoustes de Madagascar ne sont pas particulières à cetle
- île; elles font partie de celles de l’océan Indo-pacifique. Elles se classent en trois espèces : la langouste tachetée (ou noire) très abondante sur les fonds de coraux de la cote entre Tamatave et Diego Suarez, qui vaut 0 fr. 20 le kilogramme à la cote et supporte tin long transport, la langouste rouge qui supporte difficilement le transport, enfin 'la langouste ornée qui peut atteindre le poids de 7 à 8 kilogrammes,( qui se tient sur les fonds sableux au delà des récifs et dont la pèche exigerait des engins spéciaux. L’auteur estime que l’on pourrait appliquer aux langoustes de Madagascar le procédé de transport en réservoirs refroidis à 0° qui réussit fort bien pour le transport des langoustes du Cap.
- Découverte d’un nouveau vaccin. — M. Laveran annonce que MM. Nicolle et Blaizot ont découvert un vaccin parfaitement inoffensif qui permet de guérir ùné maladie spéciale. Toutes les complications redoutables de cette maladie sont arrêtées. Le traitement est rapide; ses effets sont durables. Deux cents malades ont été soignés et guéris.
- Cil. DE. VlLUiOEUU.
- PERSISTANCE DU TYPE INDIEN EN ASIE ORIENTALE
- Les recherches des anthropologistes et des archéologues américains rendent de plus en plus vraisemblable que les Indiens, loin d’être originaires d’Amérique, y ont immigré (probablement de la Sibérie orientale) à une époque relativement récente, et qu’ils sont étroitement liés, physiquement et mentalement, aux peuples brun-jaunâtre d’Extrême-Orient et de Polynésie.
- Si cette hypothèse est juste, on devait s’attendre à retrouver dans certaines parties de l’Asie orientale des vestiges archéologiques et peut-être même des individus de la race primitive d’Amérique. Ce n’est en effet qu’un peuple nombreux qui, au cours de plusieurs milliers d’années, eut pu émettre les différents types d’indiens qui semblent s’être développés au dehors de l’Amérique.
- Le D1’ A. Hrdlicka, directeur de la section d’anthropologie physique du Musée national des Etats-Unis, qui s’occupe, depuis des années, de recherches relatives- à la race américaine, a, l’année dernière, pour examiner plus en détail Cette question si inté-ressante, entrepris un voyage d’études dans le sud-
- est de la Sibérie et la Mongolie septentrionale, entre autres à Urga, capitale de la Mongolie extérieure qui, avec ses deux grands couvents bouddhistes, est sans cesse visitée par de nombreux indigènes venant de toutes les parties du pays. Outre ses observations directes, M. Hrdlicka a aussi examiné les collections anthropologiques de plusieurs musées sibériens.
- ' Dans ce voyage, il a vu ou entendu parler de milliers de tertres funéraires, généralement intacts, qui recouvrent le district de l’Iénisséi et du Sélenga avec leurs affluents, les bords des fleuves de la Mongolie septentrionale, et bien d’autres contrées; ils fournissent, suivant leur origine plus ou moins ancienne, des outils en fer, cuivre, bronze ou pierre, à l’occasion aussi des ornements en or et des squelettes. Les plus récents correspondent à l’élément néo-mongolien turc ou tatare; les squelettes qu’on y trouve ont généralement des crânes brachycéphales qui parfois ressemblent parfaitement aux crânes américains de forme équivalente.'Les sépultures [dus anciennes, surtout celles, dépourvues d’objets en métal, contiennent des crânes dolichocéphales qui, bien souvent,
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- PERSISTANCE DU TYPE INDIEN EN ASIE ORIENTALE
- présentent une ressemblance frappante avec ceux lieu, ne pourraient être reconnus en société d’indiens, des Peaux-Rouges américains. Dans certaines con- vêtus des costumes de ceux-ci, par aucun moyen à trées, par exem- - la portée de l’an-
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- pie, sur l’Iénisséi inférieur, il existe encore aujourd’hui des tribus à nombreux individus dolichocéphales, qui ressemblent extraordinairement aux Indiens améri -cains.
- D’autre part,
- M. Hrdlicka a eu l’occasion d’observer des Bu-riats, des représentants de nombreuses tribus de l’Iénisséi et de l’Abacan, des milliers de Mongols, bon nombre de Thibétains et de Chinois, et quelques Mandchous. Certain jour, il n’a pas vu moins de 7000 indigènes de toutes les parties de la Mongolie se réunir pour une fête religieuse. D’autre part, pour compléter ses observations personnelles, il s’est servi de photographies représentant des membres de certaines tribus de la Sibérie orientale. Or, parmi toutes ces tribus, il est impossible de méconnaî-. tre des traces de mélange avec un type en apparence plus ancien, prémongolien, et surtout préchinois. Les individus présentant ces caractéristiques, appartiennent en partie ati type brachycéphale et, moins souvent, au type dolichocéphale; ils ressemblent, à s’y méprendre, aux Peaux-Rouges' d’un type crânien analogue. D’un teint brun, ils ont les cheveux noirs et lisses, les yeux brun foncé, et des caractéristiques faciales et physiques, qui rappellent évidemment l’Indien d’Amérique.Certains de ces individus, surtout les femmes et les enfants qui subissent moins que les hommes l’influence du mi-
- Vue de profil et de face d'une femme Gilak de Sakhaline, présentant les caractères d’une Peau-Rouge.
- Femme toungouse ayant des caractères de la race indigène de l’Amérique septentrionale.
- thropologiste. Cette ressemblance s’étend même à l’habitus mental de ces gens, et à de nombreuses mœurs et coutumes que les contacts plus récents et l’influence d’autres religions ont été incapables d’effacer.
- Les résultats de ce voyage d’étude ont dépassé toute attente; les ressemblances physiques observées entre l’Indien américain et ces représentants d’une race plus ancienne qu’on remarque partout dans le nord-est d’Asie, sont trop nombreuses et trop importantes pour être dues au hasard, d’autant plus qu’elles ne se rencontrent que dans les pays habités par la race brun-jaunâtre. Il n’est pas non plus admissible de les attribuer à une émigration d’Amérique en Asie; les migrations humaines ont en effet toujours suivi la loi de moindre résistance et d’avantage maximum et ces conditions allaient sans doute d’Asie en Amérique plutôt qu’in-versement. Il va sans dire qu’il reste encore à faire des recherches plus détaillées sur un sujet si important pour l’anthropologie.
- Le premier compte rendu de M. Hrdlicka a été publié dans les collections de « Smithso-nian Institution » ; les photographies reproduites dans nos ligures ont été obligeamment mises à notre disposition par le professeur Talko-Hryncewicz, directeur de l’Institut anthropologique de l’Université de Cracovie. Alfred Grades witz.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahuhe, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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- 41e ANNÉE. — N° 2108.
- 18 OCTOBRE 1913.
- LE GLISSEUR BLERIOT
- M. Louis Blériot est aérienne sous toutes ses serions pas surpris de le voir s’attaquer un jour au plus léger que l’air.
- En attendant, il aborde le plus léger que l’eau et le bateau glisseur qu’il vient de construire et d’expérimenter a révélé, par les résultats obtenus, que la manière. de concevoir le problème pourrait bien entraîner la solution définitive que beaucoup d’ingénieurs ont déjà cherchée avec une approximation d’ailleurs très heureuse.
- L’embarcation est rectangulaire; elle mesure 9 m. de longueur et 2 m. 70 de
- attiré par la navigation formes et nous ne
- largeur.
- Les angles avant du rectangle sont légèrement arrondis.
- Cette sorte d’armoire flottante, entièrement faite en bois assemblé sur des membrures, repose sur trois paires de
- lames mobiles disposées : trois lames à l'avant et trois à l’arrière, chaque groupe de trois ayant la largeur du bateau. Ces lames sont articulées à l’avant, sur le fond meme du glisseur; leur partie arrière est sans cesse repoussée sur l’eau par un ressort R qui cède de plus en plus au fur et à mesure que la vitesse augmente. La stabilité de marche est assurée par
- deux petites lamelles en cuivre encadrant chaque plan mobile et constituant autant de légères quilles pour chacun de ces plans.
- Le moteur est légèrement reporté sur le côté gauche de l’axe de l’embarcation; par son poids il
- 41e année. — semestre.
- Fig. 2. — Le glisseur Blériot en pleine marche.
- s’oppose au couple de rotation de l’hélice qui ferait pencher le glisseur sur le côté droit pendant la marche; « il donnerait de la bande ».
- Ce moteur est un 8-cylindres 120 CV sorti des ateliers Dansette et Gillet, avec embrayage Ilele-Shaw; il commande une hélice Chau-vière en bois de o m. de diamètre par l’intermédiaire d’une chaîne qui démultiplie, dans la proportion de 2/3, les 1200 tours du moteur.
- Cette hélice tourne donc normalement à 800 tours.
- Le refroidissement du moteur s’effectue par une circulation d’eau réalisée d’une manière très originale.
- Cette eau se refroidit, en effet, par contact avec celle de la rivière grâce à une sorte de radiateur noyé dans l’épaisseur des plans de glissement. Pendant la marche l’eau de la rivière , léchant l’enve-radiateurs, refroidit l’eau déplace à l’intérieur de cette enveloppe.
- Le glisseur est pourvu de deux gouvernails placés chacun à un des angles arrière du rectangle; ils sont commandés par un câble disposé comme l’indique notre premier, schéma, de manière à agir tous’ deux dans i la même direction.
- 1 Ce gouvernail est encore mobile dans le sens vertical; il cède, en effet, sous l’action d’un léger choc et reprend sa position normale dès que l’obstacle qui l’a obligé à s’élever est franchi, cela par son, propre poids.
- À partir de 25 à 50 km à l’heure, le glisseur se
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- Fig. 1. — Le moteur et P hélice du nouveau glisseur Blériot.
- loppe extérieure des de circulation qui si
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- 338 = LA FORMATION DES CIRRUS ET LE MAGNÉTISME TERRESTRE
- Fig. 3. — i. Vue en plan du g tisseur.. — 2. Coupe du glisseur. 3. Détail de l’articulation d’une lame.
- Légende : PPP, lames glissantes. — O, point d’articulation des lames. — R, ressort de rappel. — GG, gouvernails. — M, moteur. — S, volant du gouvernail. — CC, câbles de commande
- des gouvernails.
- déjauge et sa vitesse atteint 60 km à l’heure avec une charge utile de 700 kg. Le poids,,en ordre de marche, est de 1500 kg. Les essais sc continuent
- actuellement, accusant toujours la plus grande régularité de marche et des conditions parfaites de navigabilité. Lucien Fournier.
- LA FORMATION DES CIRRUS ET LE MAGNETISME TERRESTRE
- Dans un article récemment: publié, M. Birkeland (*) a; montré tout l’intérêt qui s’attache à l’observation des bandes de cirrus, en même temps qu’aux enregistrements magnétiques : le 20 septembre 1915, M. Flajolet et Mlle Th. Leroy faisaient une observation très curieuse de cette nature à l’Observatoire de Saint-Genis-Laval, observation dont nous rendrons compte en détail.
- Le phénomène attira l’attention à 20 h. 20 m.', temps moyen de Greenwich, et se présentait ainsi’: une vingtaine de bandes nuageuses traversaient tout le ciel de l’Ouest à l’Est, occupant au zénith une largeur totale d’environ 50° ; ces bandes semblaient se réunir à 9° environ au-dessus de l’horizon, tant à l’Est qu’à l’Ouest, et la direction moyenne du faisceau de bandes, faisant un angle d’environ 17° avec la ligne Est-Ouest, cette direction moyenne était donc sensiblement perpendiculaire au plan du méridien magnétique. Il s’agissait nettement de l’apparence des lignes entre les pôles d’un aimant.
- Toutes ces bandes se détachaient blanches sur le fond bleu sombre du ciel, les plus larges atteignant 2 à 5° de largeur, les plus fines 15' environ. Certaines bandes paraissaient dédoublées,, particulièrement une, visible dans la partie Sud ;
- 1. Revue générale des Sciences, 15 août. 1915, p. 576.
- d’autres présentaient des stries perpendiculairement à leur direction.
- Les bandes s’épaissirent rapidement, les cirrus se transformant en cirro-cumulus. A 20 h. 40 m., les bandes ont en partie disparu de la partie Ouest du ciel, mais conservent encore a l’Est, nettement, leur orientation primitive : à ce moment, il s’en présente, dans cette partie du ciel, une dizaine très fines, n’ayant chacune que quelques minutes de largeur.
- Tous ces nuages furent lentement entraînés par un vent faible de Nord-Ouest, A 21 h. ^10 m., on ne retrouve aucune trace de la formation précédente ; les nuages se sont éloignés vers le Sud-Est, où l’on remarque une masse d’alto-cumulus;
- L’Observatoire de Saint-Genis-Laval possédant une installation assez complète pour l’observation et l'enregistrement photographique du magnétisme terrestre, il était intéressant de dépouiller très soigneusement la feuille de notre magnéto-mètre. Les composantes verticales et horizontales n’ont pas été perturbées, ou, si elles l’ont été, les perturbations sont de l’ordre de grandeur de celles que causent les courants vagabonds de nombreuses lignes électriques qui passent au voisinage de l’Observatoire (à 1 kilomètre) ; il n’en est pas de même pour la déeli-
- Fig. 1. — Projection des bandes de cirf us sur le plan de l’horizon.
- Courbe de variation
- . Fig. 2
- dé la. déclinaison magnétique.
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- TRANSPORT ET VENTE DES POISSONS VIVANTS ——r—: 339
- liaison. La courbe de la journée, jusqu’à 19 h. 7 m., est très calme, mais, à 19 h. 8 m., commence une perturbation ; celle-ci passe par son maximum d’intensité vers 19 h. 55 m., décroît ensuite, et la courbe passe par un minimum à 20 h. 25 m., remonte, puis reprend son cours normal à 20 h. 50 m. L’amplitude de cette perturbation atteint T 50".
- D’après M. Birkeland, les courants électriques circulant dans les couches supérieures de l’atmosphère seraient la cause première qui préside à la production des cirrus : îormés de rayons hélio-cathodiques, ces courants seront aspirés vers la terre parle magnétisme terrestre et créeront, par induction, des courants dans la terre, et peut-être aussi une strate sensible de l’atmosphère. Ces courants d’induction seraient dus à deux causes : la pulsation dans
- le système primaire des rayons et la rotation de la terre par rapport à ce système. Si faibles qu’ils soient, ils donneraient lieu à une abondante formation de noyaux pour la condensation des vapeurs aqueuses contenues dans l’atmosphère. Des observations simultanées de bandes de cirrus permettraient donc de déterminer si la formation de ces bandes est due à des courants électriques de la nature de ceux dont on vient de parler, en même temps que les enregistrements magnétiques permettraient de déterminer la position du système primaire de rayons hélio-cathodiques. .
- Sans vouloir rien conclure d’une observation isolée, il nous a paru intéressant de signaler la concordance très curieuse qui a été notée avec le plus grand soin par nos collaborateurs. Jean Mascart,
- Directeur de l’Observatoire de Lyon.
- TRANSPORT ET VENTE
- Alors que dans le monde entier, soit par la stérilisation et la conservation en vases clos, soit par le froid, les hygiénistes s’ingénient à préserver les matières alimentaires de toutes causes de contamination, il nous a paru intéressant de signaler à nos lecteurs une innovation due à M. Nigg, vice-président du syndicat des pisciculteurs de France, et qui a pour but le transport jusqu’à Paris, et la livraison dans la capitale, de poissons vivants destinés à l’alimentation.
- La « Société générale pour le commerce du poisson », fondée par M. Nigg, a loué à la Compagnie d’Orléans un wagon du type KX, servant habituellement au transport des marchandises ordinaires en petite vitesse, et, aménageant ce véhicule spécialement pour le transport des poissons vivants, lui a donné les caractéristiques suivantes :
- Cabine pour moteur et bacs pour poissons. — À l’une des extrémités du wagon, sur une profondeur d’environ 90 cm et sur toute la largeur de ce wagon, a été aménagée une cabine pour moteur absolument isolée du reste du véhicule et entièrement recouverte d’un revêtement de tôle doublé d’amiante.
- Cette cabine contient un moteur à explosion, d’une force de 4 chevaux, actionnant une pompe centrifuge.
- Dans la partie du wagon restant disponible, sont installés douze bacs en tôle galvanisée, aménagés
- DES POISSONS VIVANTS
- par groupes de trois, mesurant chacun : longueur,
- 1 m. 10 ; largeur, 0 m. 70; profondeur, 1 m., soit, pour chaque bac, une contenance en eau, de 500 litres environ, donnant pour les 12 bacs une contenance totale de 6 m. cubes, eau et poissons.
- À la partie supérieure de chaque bac et sur tout son pourtour, une sorte d’auvent en tôle galvanisée, recourbé à l’intérieur et formant un angle aigu avec les parois de ce bac, empêche les projections d’eau que pourraient occasionner les secousses, et, de plus, supporte le couvercle, fait d’un grillage fixé sur un cadre de bois, qui interdit aux poissons, et notamment aux salmonidés, dont la vigueur est bien connue, les sauts hors du bac qui les renferme.
- Une rivière artificielle. — Une tubulure latérale relie tous ces bacs et, en raison du principe des vases communicants, réalise en chacun d’eux un niveau uniforme de l’eau.
- Les bacs étant remplis, la pompe est mise en action. Celle-ci prend l’eau à la base des bacs et la fait remonter dans une tuyauterie aérienne d’où elle est reversée, par des robinets individuels, dans chacun des bacs. Le moteur réalise ainsi une sorte de rivière artificielle, à débit et courant énormes, et l’eau déversée par les robinets, retombant de haut dans les bacs, se charge constamment dans sa chute de l’oxygène indispensable à la vitalité des poissons,
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- TRANSPORT ET VENTE DES POISSONS VIVANTS
- et notamment des salmonidés, très exigeants sous ce rapport.
- Eau constamment fraîche. — Ces derniers poissons, d’autre pari, sont également très exigeants sous le rapport de la température de l’eau, qui doit être maintenue aux environs de 12° à 17°, et ne pourrait en aucun cas, sans inconvénients graves, dépasser 20° pendant assez longtemps. Pour éviter l’élévation de la température d e cette eau, élévation qui se pro duirait infailliblement, en été, pendant les longs parcours, des blocs de glace sont déposés, sous chaque robinet, sur le grillage recouvrant les bacs, et l’eau se trouve ainsi constamment . rafraîchie.
- Ce dispositif, qui n’est d’ailleurs pas absolument nouveau, puisque les Allemands emploient depuis longtemps des wagons de ce genre pour l’approvisionnement en poissons de Berlin (*1), a déjà donné d’excellents résultats en France. Le wagon que nous avons devant les yeux a amené, en effet, dans un premier essai, 200 kg de truites vivantes, comestibles, pesant chacune de 100 à 125 grammes, et 15000 truitelles de repeuplement de 50 gr. environ, d’Ouville - la - Rivière, près de Dieppe, à Paris.
- Ce premier voyage s’étant effectué dans d’excellentes conditions, le même wagon fut envoyé dans d’autres parties de la France, et r " < - - ;
- l’on peut citer, comme l’un des plus remarquables voyages à son actif, celui qu’iP fit dernièrement en Dordogne, d’où il ramena, au moment des plus grandes chaleurs, et sans déchet appréciable, 800 kg de truites comestibles. Pour qui connaît les exigences des salmonidés, ce dernier résultat est des plus concluants, et il est bien évident que ce wagon, affecté au transport des cyprins, carpes, tanches, brochets, ou des anguilles, pourra sans pertes sensibles
- 1. La'Nature, n" 2038, 15 juin 1912.
- Fig. 2. — Ensemble des bassins pour la conservation des poissons vivants.
- Fig. 3. —Le poisson capturé à Laide d’une épuisette est sorti du bassin.
- amener jusqu’à Paris, des confins du territoire, des chargements de 5000 à 4000 kg de poissons qui constitueront un appoint considérable pour l’approvisionnement en poissons vivants du marché de Paris.
- Transport dans Paris. — Mais il ne suffisait pas d’amener ce poisson jusqu’à Paris. Il fallait encore, pour en assurer la vente dans des conditions rémunératrices, pouvoir le livrer à la clientèle, vivant, au jour et à l’heure fixés par celle-ci, jour et heure qui ne coïncident pas nécessairement avec ceux de l’arrivée du wagon;
- Pour y parvenir, la Société générale pour le commerce, du poisson fit aménager, sur le modèle déjà en service à l’établissement de piscicultùre du Yal-Saint-Germain (Seine-et-Oise) à M. Nigg, une voiture automobile en vue de ce transport. Celle-ci porte un bac, d’une contenance de 400 litres, placé derrière les sièges, et est munie en outre, à l’arrière, d’une pompe rotative, actionnée par un petit moteur d’une force de 2 5/4 chevaux, indépendant
- de celui de la voiture, et dont le fonctionnement est le même que celui du wagon.
- Le bac de la voiture étant rempli d’eau, le moteur est mis en marche. La pompe puise l’eau à la partie inférieure du bac et la restitue, à la partie supérieure, en un jet
- puissant, large et aminci, par un aplatissement de l’extrémité du tuyau de déversement; qui la divise et la fait s’aérer abondamment et constamment. Une voiture automobile de ce modèle a pu, en hiver, et dans un voyage de 12 heures, de Bourgogne au Yal-Saint-Germain, ramener, dans d’excellentes conditions, un chargement de 15 000 truitelles. Pour Paris, la durée du transport dans cette voiture automobile n’étant jamais bien longue, le rafraîchissement de l’eàu est inutile, même en été. *
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- TRANSPORT ET VENTE DES POISSONS VIVANTS ....- 341
- Conservation du poisson vivant. — Les poissons capturés à l’aide d’une épuisette, dans les bacs du wagon, sont déversés dans le bac de l’automobile et
- server .dans les bassins, jusqu’au moment de la vente, le poisson amené dans l’automobile. Il peut arriver cependant, à force de puiser dans ce puits,
- Fig. 4. — Les poissons contenus dans le seau sont déversés dans le bac de la voilure automobile.
- transportés dans de vastes bassins, en ciment armé, au nombre de trois, et d’une contenance totale de 60 m. cubes.
- Un puits d’une trentaine de mètres de profondeur, près de ces bassins, assure en tout temps une eau très fraîche. Au fond de ce puits fut installée une cloche pneumatique permettant, à l’aide de l’air comprimé amené par une tuyauterie spéciale, et pour lequel un compteur est installé dans une dépendance, d’élever l’eau du puits jusqu’à de gros tuyaux scellés dans le mur et pourvus de robinets grâce auxquels elle se déverse dans les bassins tout en s’aérant convenablement pendant sa chute.
- On réalise ici, encore une fois, une sorte de rivière artificielle à grand débit qui permet de con-
- que le niveau de l’eau y baisse dans des proportions inquiétantes. Dans ce cas, et afin de parer au manque
- d’eau, celle qui a passé dans les bassins est filtrée à travers un filtre spécial, fait de petits cailloux et de graviers, où elle se débarrasse de toutes ses impuretés, puis se rend dans un réservoir muni, lui aussi, d’une cloche pneumatique, grâce à laquelle, sous l’action de l’air comprimé, cette eau est refoulée dans un autre tuyau, scellé également contre le mur, parallèle au précédent etpourvu, comme lui, de robinets qui la déversent dans les bassins. Elle accomplit donc là, se chargeant d’oxygène et s’épurant à chaque tour, une sorte de circuit fermé qui permet de l’employer plusieurs fois. Le séjour des poissons dans les bassins n’est, d’ailleurs, jamais
- Fig. 5. — Auto pour transport du poisson. Le moteur d'arrière et la pompe rotative.
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- LES CHAUVES^OURIS ÇONTRE LES MOUSTIQUES
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- de longue durée, leur écoulement étant assuré,dans d’excellentes conditions.
- Livraison des commandes. — Pour la livraison des commandes, il s'agit, tout d’abord, de capturer les poissons-déposes dans les bacs. Pour cela, deux employés, munis d’une sorte de petite senne chargée de plombs à la partie inférieure, et portant des carrés de liège à la partie supérieure, descendent cette senne à l’extrémité d’un bassin- et la tendent dans le sens de la largeur. Avançant de concert, ils la trament jusqu’à un mètre environ de l’autre extrémité, en ayant soin de bien la maintenir tendue dans toute la largeur du bassin. Le poisson ne pouvant franchir la senne s’amasse à l’extrémité de ce bassin, où il est facile de le capturer, i En quelques minutes, les livraisons dans Paris sont effectuées, et c’est ainsi que nos gourmets peuvent déguster, à leur repas, des poissons qu’ils ont vus, auparavant, fouetter de leur queue la table de l’office et dont, par conséquent, la fraîcheur est indiscutable. *
- En dehors de l’intérêt que présente celte innova-
- tion au point de vue hygiénique, elle peut avoir, et elle-aura, un retentissement économique considérable. Alors qu’à l’heure actuelle, eh effet, les Allemands viennent drainer notre poisson sur tous les points à leur portée, et que notre magnifique domaine piscicole de la Woëvre (Meuse),des Ardennes, de la Marne, des Dombes, est exploité intensivement par eux depuis de longues années déjà, alors que le marché du poisson d’eau douce, à Paris, est tributaire de l’étranger pour plusieurs millions d’importation, le nouveau mode de transport, de conservation et de livraison du poisson vivant, inauguré et réalisé par la Société générale pour le commerce du poisson permettra, sur notre grand marché de Paris, la vente d’un aliment sain et hygiénique, étant donnée l’organisation de cette vente, et qui ne nous parvenait, autrefois, que dans des conditions de fraîcheur très relatives, grevé de frais de transport et de bénéfices aux intermédiaires qui, constituaient, pour la majeure partie, une perte sèche pour l’épargne française.
- Georges Lanorville.
- L’UTILISATION DES CHAUVES-SOURIS CONTRE LES MOUSTIQUES
- On connaît les dangers des moustiques. Ils transmettent par leurs piqûres une maladie fort désagréable, la malaria, en inoculant l’agent de cette fièvre paludéenne, le Plasmodium malariæ. Aussi s’est-on ingénié à trouver contre eux d’efficaces moyens de lutte : moustiquaires, grillage des fenêtres, dessèchement ou pétrolage des pièces d’eau, mares, étangs, etc.
- Voici un nouveau procédé que préconise le Dr Chas A. Q. Campbell, de San Antonio (Texas), dans une communication à l’Institut international d’agriculture.
- Le Dr Campbell a remarqué que la chauve-souris est l’ennemi le plus acharné du moustique. Elle vit dans les cavernes humides et obscures où se réfugient également les moustiques pendant le jour; elle est protégée contre leur piqûre par ses poils pointus vers le haut et peut-être aussi par son odeur; elle est essentiellement carnivore et sa nourriture préférée est certainement le dangereux insecte si l’on en juge par l’expérience suivante : « Ayant eu connaissance, dit le Dr Campbell, qu’une petite cabane de chasseurs, distante de 16 km environ de San Antonio, était devenue une retraite de chauves-souris, je me
- procurai deux grands draps blancs que j’étendis vers quatre heures du matin sur le plancher de la cabane et j’attendis l’arrivée des animaux. J’avais eu soin de boucher avec des chiffons tous les coins de la hutte qui pouvaient servir d’abris aux chauves-souris en dehors de la surface couverte par les draps. J’observai attentivement et je comptai le nombre d’animaux qui entrèrent, en prenant soin de vérifier mes calculs à l’intérieur de la cabane. Je m’éloignai et ne revins qu’au soir pour compter de nouveau les chauves-souris sortantes. Je trouvai le même nombre qu’au matin et je recueillis soigneusement le guano qui se trouvait sur les draps ; je le mis dans une boîte, je replaçai les draps et l’expérience recommença ainsi pendant trois jours consécutifs ; je trouvai alors que chaque chauve-souris avait déposé en moyenne 26 fragments de guano. J’avais choisi à dessein, pour mes observations, le mois de novembre, époque où l’alimentation des chauves-souris est à son minimum.
- « Après avoir constaté approximativement le nombre de déjections qu’émet chaque chauve-souris en un jour, je laissai un fragment de guano macérer
- z7 A V
- '/ ^ -AA. K’f /
- Fig. jr. — Guano de chauve-souris vu au microscope.
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- LES CHAUVES-SOURIS CONTRE LES MOUSTIQUES
- quelques jours dans de l’eau oxygénée, pour dissoudre le mucus qui l’agglutine. Après avoir filtré le tout sur un filtre taré, je trouvai que le résidu contenait principalement des squelettes de moustiques réduits en très petits fragments : trompes,
- détruire ou les effrayer. En Amérique, ceux-ci sont nombreux : le raton (Procyon lotor), les opossums, les chats sauvages, la moufette (Me-phitis mephitica), la civette et une couleuvre (Coluber quadrivillalus). Ils s'attaquent surtout aux
- Fig\ 2. — MilchelVs Lake et son abri à chauves-souris.
- têtes, yeux, thorax, abdomens, pattes, ailes et écailles, soit en un mot tous les restes de la carapace chitineuse externe du moustique (fig. 1), complètement insoluble, qui ne constitue pas un aliment pour la chauve-souris, tandis que le contenu de la tête et tous les organes internes sont digestibles. »
- D’après ses analyses et ses calculs, le l)r Campbell arriva à cette conclusion qu’une chauve-souris détruit environ 500 moustiques par jour.
- Un auxiliaire aussi précieux mérite, certes, d’être protégé. Mais comment l’utiliser, malgré ses mœurs nocturnes et son besoin absolu de liberté? Le Dr Campbell semble avoir résolu le problème en attirant les chauves-souris dans les régions infestées et les y retenant par l’offre de demeures confortables, conformes en tous points aux habitudes de vie des mammifères ailés. Ces demeures sont des abris (fig. 5) en forme de tronc de pyramide carrée, mesurant 4 m. de côté à la base, 2 au sommet et 6 m. de hauteur; leur forme leur permet de résister au vent. Us sont portés par 4 pieux de 5 m. munis, de rebords destinés à empêcher les ennemis des chauves-souris de grimper pour les y
- petits, plus malhabiles à se sauver et à se défendre.
- L’abri que représente la figure 2 a été construit parle Dr Campbell sur le bord d’un grand étang couvrant 560 hectares d’eau stagnante et corrompue, situé à 16 km de San Antonio, le Mitchell’s Lake, où se déversent chaque jour les 40000 mètres cubes d’eau d’égout de la ville voisine. Sur cet étang, riche en matière organique, les moustiques pullulaient. Le 2 avril 1911, l’abri fut installé et l’on plaça à l’intérieur du guano frais de chauve-souris; le 4 août, plusieurs centaines de chauves-souris, probablement attirées par l’odeur, étaient venues s’y installer. En 1912, la colonie avait tellement prospéré que la sortie, le soir, durait plusieurs heures et que le nombre des individus logés dans l’abri pouvait êtrej évalué à 500000!
- Cinq cent mille chauves-souris dévorant chacune 500 moustiques par jour pendant la période de chasse, c’est-à-dire de mars à novembre, cela représente une hécatombe formidable d’insectes.
- Il semble donc bien établi que la chauve-souris est un de nos meilleurs auxiliaires dans la lutte contre les moustiques et qu’elle peut être, sinon
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- 344 —— VOITURES ÉLECTRIQUES DES
- domestiquée, du moins colonisée. Puissent nos cultivateurs reconnaître ses qualités et la respecter plus qu’ils ne font ordinairement!
- Elle le mérite d’autant plus qu’elle ne coûte rien à entretenir et meme quelle peut donner des bénéfices accessoires intéressants.
- Dans l’abri du Mitchell’s Lake, le Dr Campbell recueillit, en décembre 1912, 250 kg de guano dont l’analyse montra la composition suivante :
- Eau 10,70
- Acide phosphorique. 1,45
- Azote 11,76
- Ammoniaque . . . 1 4,26
- Potasse 0,98
- CHEMINS DE FER DE L'ÉTAT______________
- Ce guano, on le voit, est un excellent engrais. D’ailleurs, en d’autres points des États-Unis, on exploite le guano déposé dans les cavernes et il se vend plus de 150 francs la tonne. Un abri pour chauves-souris, dont le coût- est de 6000 francs, peut donc rapporter plus de 5000 francs par an, puisque les 500 000 animaux qu’il abrite produisent environ 20 tonnes d’excréments en une saison chaude.
- Assainir une contrée en transformant ses moustiques en engrais, voilà certes une opération d’hygiène assez inattendue. Il en est peu également qui coûtent moins et soient d’un aussi bon rapport!
- René Merle.
- LES NOUVELLES VOITURES ÉLECTRIQUES DES CHEMINS DE FER DE L’ÉTAT
- L’électrification de la banlieue étanl décidée en principe (*), l’administration des chemins de fer de
- viennent nécessaires; et ces transformateurs, qu’il est relativement aisé de placer sur des locomotives,
- Fig. i. — Nouvelle automotrice électrique des chemins de fer de l’Ètat.
- l’État avait encore à choisir le mode de traction électrique, courant continu, monophasé ou triphasé, ainsi que la tension d’alimentation des voitures. Le courant triphasé présente Davantage de permettre l’emploi de tensions élevées; mais il nécessite trois conducteurs, c’est-à-dire, en admettant que l’un de ceux-ci soit constitué par les rails de roulement, deux fils aériens ; d’où une complication des aiguillages et des croisements qui eût conduit, aux abords d’une gare aussi développée que la gare Saint-Lazare, à un enchevêtrement inextricable. .
- Avec le courant monophasé les. tensions élevées sont également possibles et, d’autre part, un seul fil aérien est suffisant; mais des transformateurs de-1. Voy. n° 2100, du 23 août 1913, p. 215.
- n’eussent pu être logés que difficilement sur les automotrices, qui seules conviennent à un service de banlieue; d’autre part, le poids de l’ensemble d’un équipement monophasé (transformateurs et moteurs) est sensiblement plus lourd, à puissance égale, que celui d’un équipement à courant continu.
- D’une manière générale, d’ailleurs, les moteurs à courants alternatifs ne possèdent pas encore, dans leurs formes actuelles, la souplesse et la rapidité de démarrage des moteurs à courant continu, qualités secondaires pour un service à arrêts espacés, mais primordiales pour un service de banlieue. Enfin, dans l’état actuel de la question des trains à unités multiples, le courant continu seul a donné jusqu’à présent des résultats probants à cet égard.
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- VOITURES ELECTRIQUES DES CHEMINS DE FER DE L’ÉTAT
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- Fig. 2. — Vue des conlacleurs.
- C’est donc au courant continu 'que le choix de | rique, semblait au premier l’administration s’est définitivement arrêté ; les études économiques entreprises ont d’ailleurs montré que, malgré les sous-stations qu’il nécessite, ce système était encore le plus avantageux.
- Au point de vue de la tension à adopter, diverses solutions s’oïfraient également.
- . L& système à trois conducteurs, qui. présente l’avantage de permettre l’emploi d’une tension dé 1200 volts avec des voitures équipées pour 600 volts et aussi celui de réduire au minimum les courants de retour par les rails de roulement et, par suite, les phénomènes d’électro-lyse sur les conduites d’eau ou
- de gaz, a donné d’excellents résultats au i chemin de fer Nord-Sud de Paris, où les aiguillages et croisements sont rares ; mais, pour les
- raisons exposées ci-dessus, l’emploi de deux conducteurs, en plus de la voie de roule-
- ment, était à rejeter à cause des abords de la gare Saint-Lazare.
- Le courant continu cà 1200 volts avec deux
- conducteurs seulement,
- ' \
- qui a fait une apparition assez récente en Àmé-
- F.ig. 3. — Disposition des conlacteurs sous le châssis de la voiture.
- abord intéressant. Mais ce système n’a reçu encore que des applications isolées et il n’existe pas d’exemple de son emploi généralisé sur un réseau se rapprochant de celui que constitue la banlieue de l’Etat. Or, étant donné l’urgence de la transformation et la nécessité d’élaborer immédiatement un plan d’ensemble, l’administration n’a pas voulu se livrer à des expériences préalables et faire école : Elle a préféré adopter le ' seul système qui, jusqu a présent, ait fait ses preuves à cet égard, e’est-à:dire lé courant conti-- nu à 650 volts,
- • avec 5? rail; lequel fonctionne', avec uUe parfaite' sécurité d’exploitation, non seule-. ment sur presque tous les métropolitains', mais encore sur la ^plupart des lignes de banlieue électriques à l’étranger.
- D’ailleurs, une répartition judicieuse des sous-stations et le choix de l’emplacement de la plupart d’entre aux points d’embranchement des lignes permettront d’obtenir, même avec cette tension relativement peu élevée, des résultats économiques satisfaisants.
- Dans quelques années, lorsqu’elle mettra définiti-
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- 346= VOITURES ÉLECTRIQUES DES CHEMINS DE FER DE L’ÉTAT
- vement à l’étude F électrification des lignés de grande banlieue jusqu’à Mantes (60 km de Paris), l’administration envisagera alors si la combinaison de deux modes de traction (continu et monophasé ou continu haute et basse tension) mérite de retenir son attention.
- Moteunl
- Relais
- Shunt
- Moteur 2
- Fig. 4. — Schéma des connexions d’un équipement à deux moteurs.
- Les automotrices électriques, qui constitueront à l’avenir tout le matériel de banlieue de l’état, rappellent, par leur disposition générale, les voitures du métropolitain et du Nord-Sud parisiens, mais avec des dimensions sensiblement plus grandes, ainsi que nous l’avons déjà signalé (x).
- La figure 1 représente la vue de trois quarts d’une de ces automotrices. Chacune de ces voitures sera montée sur 2 bogies. Le premier modèle, dont quelques unités sont déjà construites, ne comporte que des bogies à deux essieux, dont un seul est moteur ; les 2 essieux de ce bogie sont munis chacun d’un moteur de 250 chev. Mais l’administration des chemins de 1er de l’Etat a d’ores et déjà envisagé la nécessité d’augmenter la puissance de ces voitures; elle a, en effet, prévu un second modèle, lequel sera monté sur des bogies à 5 essieux; chacun de ces bogies comprendra un essieu porteur et 2 essieux moteurs, équipés chacun avec un moteur de 160 chev., de sorte que la puissance totale de l’automotrice sera portée de 500 chev. dans le premier modèle à 640 dans le second.
- Chaque voiture comprendra :
- 1° 52 banquettes de 2 places donnant donc un total de 64 places assises ;
- 2° 56 strapontins à 1 place;
- 5° 100 places debout réparties entre les diverses plates-formes. En cas d’affluence, chaque voiture pourra même recevoir 150 voyageurs debout.
- La capacité de chaque automotrice sera donc de 200 voyageurs normalement et de 250 au maximum. Des expériences effectuées aux ateliers d’Ivry ont montré que les voitures pourront parfaitement supporter cette charge sans aucun danger pour la suspension ni pour le châssis. En effet, 250 ouvriers ont pu prendre place dans une voiture, sans que le fléchissement de l’armature du plancher ait été de
- 1. Yoy. Nature, loc. cit. < - y.-'
- plus de 4 mm. D’autre part, le jour du récent Congrès de Versailles, on a pu, avec 6 de ces voitures, ramener 1500 voyageurs de Versailles à Paris en 14 minutes. Un large couloir central est prévu, dans toute la longueur de la voiture, entre les banquettes. Les portes d’accès seront à coulisse et dépourvues de marchepied, comme celles des voitures du Métropolitain. Acet effet, les quais d’un certain nombre de stations de la banlieue devront être surélevés. Aifisi que le montre la figure 1, un lanterneau de ventilation assez élevé sera ménagé dans la toiture de chacune des automotrices. On. a, en outre, prévu des dispositifs de ventilation électriques. L’éclairage sera assuré par 50 lampes et consommera 10 ampères; quant au chauffage, il comprendra 20 chaufferettes et 12 radiateurs et sa consommation totale sera de 50 ampères.
- Chaque automotrice comportera, à l’une des extrémités, entre les compartiments à voyageurs et l’un des postes de manœuvre, une plate-forme à bagages.
- Les organes de commande des moteurs électriques seront du système à unités multiples Sprague-Thomson-Houston. Ce système a fait ses preuves depuis longtemps sur le Métropolitain et sur le chemin de fer Nord-Sud de Paris. Nous en rappellerons brièvement le principe. On sait que ce système comporte des relais électromagnétiques dits contacleurs, qui assurent les diverses connexions nécessaires au démarrage et au réglage de la vitesse. La figure 4 représente le schéma des connexions des équipements à deux moteurs de 250 chev. des premières automotrices. Les cercles numérotés représentent les contacts principaux fermés par les relais, dont, pour plus de simplicité, on n’a pas représenté les enroulements. Les contacteurs 9, 10, 11, 12, 15, 14, 15 mettent successivement en court-circuit les
- Positions
- N°.s des contacteurs
- Séries Parallèl. 1 2 3 4- 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
- 1 0 0 0 0 0
- 2 0 0 0 0 0 0
- 3 0 0 0 0 9 0 0
- 4- 0 0 0 0 0 0 0 0 0
- 5 0 0 0 0 0 0 0 0
- 6 inil 0 0 0 0 0 0 0 0 0
- 6f!nai 0 0 0 0 0
- 7 0 0 0 0 0 0 0
- 8 0 0 0 0 0 0 0 0 0
- 9 0 0 0 0 0 0 0 0
- 10 0 0 © 0 0 0 0 • 0 0
- Shunt 0 0 0 0 0 0 • 0 0 0 0 0
- Fig. 5. — Ordre de fermeture des contacteurs.
- résistances de démarrage. Au démarrage les 2 moteurs sont montés en série, les contacteurs 1, 2, 5, 5 et 7 étant fermés. Le contacteur 8 permet de passer de la marche série à la marche parallèle sans que le courant soit coupé, c’est-à-dire sans qu’il en résulte d’à-coups dans la marche. En effet, lorsque le contacteur 8 se ferme, le contacteur 5 et les , contacteurs des résistances s’ouvrent, puis les contac-r
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- VOITURES ÉLECTRIQUES DES CHEMINS DE FER DE L’ÉTAT = 347
- tours 4 et 6 se ferment; deux circuits sont donc alors fermés, l’un par G, moteur 2, 7, 8, moteur 1, 2, et T, l’autre par G, 4, les résistances du 1er groupe, 8, les résistances du 2e groupe, 5, 6 et T; les moteurs sont donc en série; mais il suffit quelccontacteür 8 s’ouvre, pour que, sans interruption du courant, les 2 moteurs se trouvent en parallèle suivant les connexions suivantes : G, 4, les résistances du 1er groupe, moteur 1, 2 et T, d’une part, G, moteur 2, 7, les résistances du 2e groupe,
- relais spécial, dit « relais d’accélération », les divers contacteurs se ferment automatiquement dans l’ordre voulu, sans que le conducteur ait à intervenir; l’accélération est donc réglée automatiquement, sans à-coups dans la marche et sans surcharge possible des moteurs. A propos de son application aux nouvelles automotrices de l’État, le système Spraguc-Thomson-Houston a d’ailleurs été l’objet de perfectionnements qui augmentent encore sa souplesse et sa sécurité. Les figures 2 et o montrent les contac-
- Fig. 6. — Contrôleur à unités multiples Thomson-Houston.
- Fig. — Schéma d’un contrôleur à unités multiples
- Thomson-Houston et des boîtes d’accouplement entre les voitures.
- Boîte de départ
- E
- Ampèremètre
- Ampèremètre
- Boîte de
- Fig. 6.
- Fig. r-
- Fig. 8.
- 5, 6 et T; les résistances sont ensuite successivement éliminées par la fermeture des contacteurs correspondants. On arrive ainsi à la position de pleine marche normale. En outre, lorsqu’il s’agira, par exemple, de rattraper un retard, on pourra encore augmenter légèrement la vitesse en fermant les contacteurs 16 et 17, c’est-à-dire en shuntant les inducteurs des moteurs. Le tableau de la figure 5 reproduit d’ailleurs l’ordre dans lequel se ferment ou s’ouvrent successivement les divers contacteurs. Grâce à des contacts auxiliaires, reliant les enroulements des divers contacteurs entre , eux et à un
- tours disposés sous le châssis de la voiture; grâce à ce montage, tous les câbles et conducteurs du circuit principal restent sous le châssis; seuls, les fils des circuits auxiliaires (éclairage, chauffage, commande des contacteurs), lesquels sont de faible section et parcourus par des courants peu intenses, pénètrent dans la caisse de la voiture.
- Les équipements à unités multiples ont été commandés en partie à la Cie Thomson-Houston, en partie aux Ateliers de constructions électriques du Nord et de l’Est à Jeumont.
- La figure 6 représente la vue de l’un des contrô-
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- POUR FAIRE TIRER NOS CHEMINÉES
- leurs de manœuvre construits par la Cic Thomson-Houston, dont le couvercle latéral a été enlevé. Un de ces contrôleurs, de dimensions relativement restreintes, se trouvera dans chaque poste de manœuvre, ce qui permettra, grâce à des connexions entre les automotrices, de commander de ce poste tous les contacteurs et, par suite, tous les moteurs du train. La’figure 7 représente le schéma des connexions d’un contrôleur et des hoîtes d’accouplement entre les voitures.
- Enfin, les nouvelles automotrices électriques seront munies de l’attelage automatique Boireault. Cet attelage ayant été présenté déjà aux lecteurs de cette Revue (l), nous dirons seulement que des essais se poursuivent actuellement pour que les accouplements du frein à air comprimé et des conducteurs électriques auxiliaires (circuits de commande des contacteurs) soient aussi réalisés automatiquement, en même temps que l’attelage.
- Les vitesses maxima prévues avec les trains électriques sont les suivantes :
- En palier, normalement 80 kilomètres à l’heure ; avec le shuntage des inducteurs (que l’on ne devra employer que pour regagner un retard) 85 kilomètres à l’heure.
- En rampe de 5 pour 1000 et alignement droit, 65 kilomètres à l’heure;
- En rampe de 10 pour 1000, 59 kilomètres à l’heure.
- Signalons enfin une innovation intéressante à propos de la prise du courant. Afin d’éviter les effets du verglas, qui se dépose à la surface du 5e rail où il forme une couche de conductibilité médiocre et provoque des arcs succeptibles de détériorer les frotteurs, les chemins de fer de l’jctat ont décidé d’appliquer un dispositif de prise de courant par en dessous. Les rails de contact auront, par suite, la forme représentée sur la figure 8, c’est-à-dire que leur hase sera munie d’un patin analogue à celui des rails ordinaires et reposant sur l’isolateur, mais que leur partie supérieure sera recourbée, de manière à permettre au frotteur de venir prendre contact avec la partie intérieure où le verglas ne se dépose guère. Ces rails pèseront environ 75 kg par mètre courant. Les frotteurs des automotrices seront disposés de manière à pouvoir capter le courant aussi bien sur ces nouveaux rails que sur les rails du modèle ordinaire (fig. 1), encore en usage sur la ligne Versailles-Invalides où quatre de ces voitures sont déjà en service. Il faut enfin espérer, dans l’intérêt des populations de la capitale et de la banlieue, que les autres réseaux, dont la banlieue est encore desservie par la vapeur, ne tarderont pas à suivre l’exemple que se prépare à donner le réseau de l’État. J.-L. Medvxski.
- POUR FAIRE TIRER NOS CHEMINÉES
- La théorie physique du lirage des cheminées est simple : elle repose sur la différence de densité entre la colonne d’air extérieure, généralement froide, dont la pression s’exerce sur l’entrée du foyer et la colonne mêlée d’air et de gaz qui remplit- la cheminée et qui est généralement moins dense, parce qu’elle est chaude. Cette différence de densité produit un mouvement d’ascension de la colonne la plus légère, d’autant plus fort que la hauteur de la cheminée est plus grande. Mais, dans la pratique, l’applicatioji de cette théorie donne lieu à des difficultés multiples, comme les causes qui influent sur le tirage. Il faut d’abord distinguer ces causes pour appliquer à chacune le remède qui lui convient. En cette matière, comme en médecine, il n’y a pas de remède universel.
- Ces causes peuvent être classées en trois catégories générales.
- 1° Causes inhérentes à la construction et à l’état des,cheminées. — Quand une cheminée tire mal, c’est le plus souvent la conséquence d’un défaut de construction ou de dégradations intérieures. La pre-
- 1. Voy. n° 2032 du 4 mai 1912.
- mière chose à faire, avant d’en chercher le remède dans l’emploi d’un appareil quelconque, est de modifier la cheminée, si elle est mal construite, ou de la réparer, si elle est en mauvais état. Une bonne cheminée doit avoir un foyer assez profond pour éviter que la fumée aille buter contre la partie supérieure du cadre par lequel elle s’ouvre dans l’appartement (fig. 1, cheminée manquant de profondeur; figure 2, cheminée assez profonde). La cheminée doit, en outre, monter le plus directement possible vers la toiture, en évitant les coudes, et se rétrécir peu à peu, en montant, sans différences brusques et sans saillies brusques de matériaux, toutes causes de résistances et de remous.
- Les dégradations consistent généralement en ouvertures latérales par où la fumée se répand prématurément au dehors, ou dans la maison même, ou dans le conduit d’une cheminée voisine. Elles donnent lieu à des chutes intérieures de matériaux qui obstruent le passage de la fumée. Il ne faut pas attendre que ces dégradations soient visibles pour les réparer; on en est d’ailleurs averti par les inconvénients auxquels elles donnent lieu.,
- 1 2
- Fig. i. — Coupe verticale : CC, cadre; B, bûches.
- Fig. 2. — Coupe verticale :
- CC,-cadre; B, bûches.-
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- POUR FAIRE TIRER NOS CHEMINÉES ...349
- des appartements. Une prise d’air spéciale ne peut remplir le meme rôle que les joints qu’à la condition de ne pas alimenter directement le foyer, mais de déboucher d’abord dans l’appartement afin de mélanger à l’air de ce dernier l’air apporté du
- Fig. 3. — Coupe verticale : CD, cheminée en élévation (2e plan); AB, fenêtre en coupe; S, soleil.
- Fig. 4. — Coupe verticale : CD, cheminée froide;
- C'D', cheminée chaude; I, I, I, intérieur de la maison.
- Si, pour une cause restée inconnue, en dépit d’un examen minutieux, la cheminée persiste à mal tirer, il n’y a rien à faire, du moins par un temps absolument calme. Pour peu, au contraire, qu’il fasse du vent, il peut y avoir une ressource : l’emploi d’un bon aspirateur réussit généralement, grâce à l’appel d’air qu’il détermine vers le haut de la cheminée, à améliorer le tirage et même à le rendre normal si le défaut n’est pas très grave et si le vent est assez fort. Les aspirateurs sont des appareils actionnés par le vent et qui, placés à l’orifice supérieur d’une cheminée, entraînent au dehors la fumée ou les gaz de combustion, voire des gaz délétères, s’il y a lieu. Nous en indiquerons plus loin d’autres applications au tirage des cheminées.
- Les défectuosités intérieures des cheminées ne sont pas les seules à considérer. Au delà de la toiture, il convient de les prolonger, au besoin par des tuyaux de poterie ou de tôle, jusqu’au-dessus du faîte, afin de les empêcher de fumer par certains vents. Nous reviendrons plus loin sur cette question. En outre, si plusieurs conduits de cheminée débouchent à la fois d’une même souche de maçon -
- Vent Vent Vent
- ---------> --------------------->• ---------------------->
- y) ,S\v
- Fig. 5.
- Fig. 7.
- nerie, il est nécessaire de prolonger chacun d’eux, sauf un seul à la rigueur, par des tuyaux plus ou moins élevés, de façon que les divers conduits s’ouvrent à des hauteurs nettement différentes, faute de quoi la fumée des uns pourra redescendre par les autres. En principe, les conduits provenant des étages les plus élevés doivent être prolongés le plus haut, de manière à compenser leur moindre longueur, qui est défavorable au tirage.
- 2° Causes relatives à l'aération des foyers. — La meilleure cheminée ne peut avoir un bon tirage si son foyer n’est pas alimenté par une quantité d’air suffisante. L’aération des foyers est donc une des conditions les plus importantes à remplir dans la construction d’une maison. C’est une erreur de croire, par exemple, que la perfection consiste, en ce qui concerne la menuiserie des portes et fenêtres, dans un ajustage tel que l’air ne puisse pénétrer par les joints. L’aération par les joints (ou par des prises d’air qui en tiennent lieu) est d’abord une nécessité d’hygiène quand les portes et les fenêtres sont fermées, parce que, seule, elle renouvelle l’air
- dehors. Il est vrai qu’elle apporte en même temps du froid, à moins d’avoir traversé d’abord le foyer pour y réchauffer l’air puisé à l’extérieur. — C’est pour réaliser précisément cette dernière condition qu’ont été imaginés les appareils Fondet et autres du même genre. Nous verrons plus loin que, par des vents assez forts, ces appareils présentent un inconvénient commun, qui n’est d’ailleurs pas sans remèdei 5° Causes dépendant de la température et du vent. — A. Température. —En hiver, l’air intérieur des cheminées est normalement plus chaud que l’air extérieur. Le tirage s’établit alors naturellement et s’accentue par la chaleur que développe l’allumage. Mais il peut arriver qu’au contraire la colonne d’air extérieure soit plus chaude que celle de la
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- Fig. 8.
- cheminée : en été, par exemple, ou si, en hiver, une cheminée qui, n’ayant pas encore été allumée, est restée froide, tandis que l’air du dehors s’est réchauffé, soit à la suite d’un dégel, soit par le rayonnement du soleil sur la paroi extérieure de la cheminée et celle du mur dont les ouvertures font
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- 350 ' ï POUR FAIRE TIRER NOS CHEMINÉES
- communiquer la colonne intérieure et la colonne extérieure (fig. 5). Il arrive aussi que l’air de la cheminée froide (fig. 4) communique directement avec celui de la maison, déjà réchauffée, ou avec une cheminée allumée, à travers les portes intérieures ouvertes ou par leurs joints. Dans ces divers cas le tirage est renversé, comme le montrent les llèches dessinées sur les deux figures.
- La première chose à faire, en pareilles circonstances, est de fermer autant que possible toute communication de la cheminée froide avec une colonne d’air plus chaude et d’ouvrir en même temps sur une colonne d’air plus froide (ou du côté d’où souffle le vent. Voir § B ci-après). Si ces moyens ne peuvent être employés, il faut réchauffer la cheminée à tout prix, en y lançant, par exemple, vers le haut du papier enflammé ou déposant dans le foyer des cendres chaudes, des charbons en igni-tion, etc. Les charbons sont spécialement indiqués pour les appareils de chauffage. Enfin, pour peu qu’il y ait du vent, un aspirateur suffisamment puissant peut encore, dans ce cas, aider à rétablir le tirage en rétablissant un appel d’air intérieur plus chaud.
- B. Vent. — Lorsque l’atmosphère est agitée par des vents plus ou moins violents, la fumée est souvent refoulée à l’orifice supérieur des cheminées et reflue à l’intérieur (fig. 5) ; une partie seulement s’échappe en rasant le bord de l’orifice. Cet inconvénient ne se produit pas lorsque l’orifice est abrité du vent, d’assez près, par un faîte plus élevé (fig. 6). Le vent détermine plutôt, dans ce cas, une aspiration favorable au tirage; car, s’il exerce une pression sur la toiture du côté d’où il souffle (-+-), il y a au contraire dépression (—) du côté opposé. Il y a de plus aspiration, par le vent qui passe au-dessus, de la fumée sortant de la cheminée. Si, au contraire, l’orifice de la cheminée débouche au-dessous du faite du côté d'où vient le vent (fig. 7), l’effet de refoulement se trouve aggravé par des remous dont l’action peut être plongeante. On atténue donc très sensiblement les inconvénients du refoulement, dans le cas où la cheminée est située en amont du faite par rapport au vent, en prolongeant cette cheminée au-dessus du faîte. Par contre, on renonce au bénéfice de l’aspiration dans le cas contraire. Si l’on veut combattre le refoulement dans tous les cas, il n’existe qu’un seul moyen, c’est, l’emploi d’un aspirateur et c’est là principalement que ce genre d’appareils est indiqué et qu’il peut avoir un effet certain, à la condition toutefois qu’il soit d’un fonctionnement sûr et suffisamment puissant. On obtiendra d’ailleurs, avec l’appareil, un résultat plus assuré contre un vent de direction quelconque, si l’orifice de sortie de la fumée se trouve plus élevé que le faîte de la toiture. Les aspirateurs connus sont très inégalement efficaces ; il faut les choisir ‘ et, surtout contre les vents d’une grande violence, les choisir aussi puissants que possible.
- Mais le plus puissant de ces appareils ne saurait
- combatlre utilement le refoulement produit par un vent d’une certaine force, si l’aération intérieure du foyer n’est d’abord assurée dans certaines conditions. Le vent produit, en effet (fig. 8), une certaine pression (-+-) sur les faces d’une maison qui sont opposées'au vent, c’est-à-dire situées du côté d’où le vent souffle. Il pénètre alors par les joints ou prises d’air de ce côté et fait aussi pression sur l’entrée des foyers. Mais sur les faces opposées, c’est-à-dire du côté vers lequel le vent fuit, il se produit au contraire une dépression (—) (fig. 9) et par suite une aspiration qui se transmet aux foyers et tend à renverser le tirage. Cette pression d’une part et cette aspiration de l’autre s’exercent d’ailleurs, dans une certaine mesure, d’une face de la maison à l’autre par les vestibules et les joints des portes, si celles-ci ne sont pas trop ajustées. Il est donc nécessaire que les appartements soient aérés dans diverses directions, à travers la maison au besoin, de telle sorte qu’ils le soient certainement du côté d'où le vent souffle.
- Nous citerons à ce sujet une observation récente. M. X..., propriétaire d’un chalet situé, au bord de la Manche, sur une falaise, avait à combattre de véritables vents de tempête qui soufflaient du large, c’est-à-dire du Sud-Ouest, et refoulaient la fumée dans ses appartements : il essaya à cet effet l’aspirateur décrit dans le numéro de La Nature du ol août 1912 (Science appliquée); mais il n’obtint d’abord aucun résultat. Il s’en plaignit à l’inventeur de cet appareil, lequel lui fit observer que son aération devait être défectueuse : en effet, par crainte du froid et de l’humidité qu’amenaient les vents du Sud-Ouest, le chalet était hermétiquement clos de ce côté et s’aérait exclusivement par le Nord-Ouest, d’où nécessairement une violente aspiration sur les foyers. Il fallait aérer du côté du vent et c’est ce queM. X... s’empressa défaire, sur le conseil qui lui était donné. Mais, craignant de ne pas prendre assez d’air du côté indiqué, il avait dépassé la mesure et obtenu un tirage excessif. « Votre appareil est trop efficace », écrivait-il à l’inventeur, qui, loin de s’en plaindre, lui conseilla simplement de modérer son aération.
- On ne saurait conclure de cet exemple qu’une aération très abondante du côté du vent permettrait de se passer de l’aspirateur. Il est possible, à la rigueur, qu’en exagérant son aération à contre-vent M. X... eût obtenu ce résultat, mais ce ne pouvait être qu’en introduisant une quantité d’air froid absolument intolérable, même à travers un appareil Fondet. Un aspirateur puissant permettra seul, avec une aération modérée mais orientée du côté voulu, de combattre efficacement le refoulement de la fumée par un vent violent.
- Dans le cas habituel, où l’aération se fait par les joints, les appartements doivent présenter des joints suffisamment ouverts, mais pas trop, dans plusieurs directions, comme nous l’avons dit précédemment. Mais pour ne pas y introduire inutilement trop
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- d’air, il convient d’obturer les joints qui fonctionnent par aspiration. Pour cela, il suffit de poser sur tous les joints (sauf le bas des portes où l’on ne peut adapter qu’un simple bourrelet), en les fixant d’un seul côté, des bandes de drap s’y appliquant exactement. Dans la direction d’où vient le vent, ce dernier pénétrera en soulevant légèrement les bandes et se trouvera suffisamment brisé pour se mélanger, sans trop le refroidir, à l’air de l’appartement. Dans la direction opposée, les joints seront obturés par des bandes de drap formant clapet.
- Pour les mômes raisons qui déterminent l'orientation nécessaire des prises d’air par rapport au vent, il faut avoir soin, lorsqu’on ouvre une porte ou une fenêtre (ou les deux) pour empêcher une cheminée de fumer, d’ouvrir exclusivement vers une face de la maison qui reçoit la pression du vent. — Quant aux appareils du genre Fondet, la direction du vent, s’il est assez fort, peut aussi renverser leur tirage lorsque les prises d’air (situées derrière les cheminées) s’ouvrent du côte' vers
- lequel le vent fuit, donnant lieu, par suite, à une aspiration puissante. Il conviendrait donc de pouvoir aérer à volonté ces appareils du côté d'où vient le vent. Le problème n’est, d’ailleurs, pas insoluble.
- Nous nous sommes abstenu, dans l’énumération des cas qui peuvent se présenter, de mentionner un cas exceptionnel, pour lequel nous renonçons à indiquer un remède certainement .efficace : c’est celui où la cheminée, ainsi que la maison, se trouve dominée d’assez près par des constructions très élevées, ou par des pentes escarpées, en aval du vent. Il se produit généralement, dans ce cas, de grands remous qui souvent refoulent la fumée avec violence et peuvent empêcher le fonctionnement du meilleur des aspirateurs, par cela même qu’ils rendent impossible ou incertaine l’action efficace du vent dans l’appareil. Nous ne voyons d’autre remède, en pareil cas, que de prolonger les cheminées le plus haut possible de manière à augmenter la puissance du tirage direct, comme dans les cheminées d’usine. Z....
- ACADEMIE DES SCIENCES
- Séance du i3 octobre 1913. — Présidence de M. Guyon.
- La lumière zodiacale. — M. Bigourdan fait connaître que M. Belot s’est préoccupé de trouver une loi qui représente avec assez d’exactitude les distances des planètes au soleil en indiquant les planètes manquantes. Pour l’auteur, ces planètes manquantes doivent être remplacées par des anneaux de matière. Il compte 4 anneaux à l’intérieur de l’orbite de la planète Mercure et un cinquième entre Mercure et Vénus. Le phénomène de la lumière zodiacale serait dù à l’illumination de ces anneaux. On s’explique ainsi que l’un des côtés de la bande de lumière zodiacale soit plus brillant que l’autre : c’est celui qui est le plus rapproché du soleil. Enfin, cette hypothèse sur l’origine de la lumière zodiacale explique encore les variations de la constante de la radiation solaire dans le môme lieu.
- Géologie des Pyrénées. — M. Longchambon montre que la brèche-limite de la hase de l’urgo-aptien étudiée par MM. Depéret et Mengel dans les Pyrénées-Orientales, se retrouve dans l’Ariège. Elle y coexiste dans certaines régions (étang de Lhez), avec les brèches de friction déjà signalées par M. Lacroix. La brèche-limite, qui ne
- renferme jamais de fragments de clierzolite, enveloppe constamment cette roche. La roche dont la formation est certainement postérieure à la hase de l’aptien est donc rigoureusement localisée au-dessous de la brèche-limite où elle occupe la place des dolomies bajociennes cl bathoniennes.
- La flore de VAfrique équatoriale. — Le prince Ro-land Bonaparte présente un ouvrage de M. Auguste Chevalier, ayant pour titre : Éludes sur la flore de VAfrique centrale française. Dans ce volume, l’auteur étudie 7000 numéros d’herbier, provenant du bassin de l’Ou-bangui et du Chari, recueillis pendant un séjour de 16 mois. Les ptéridophytes ont été révisés par le prince Roland Bonaparte.
- Courants de réponse. — M. Bouty présente ensuite une Note de M. France Giraud intitulée : « Réaction dépendant des courants de réponse ». Ces courants se produisent quand, deux fils métalliques identiques plongeant dans un électrolyte, on fait subir une action mécanique énergique à l’un d’eux.
- Cil. DE ViLLEDEUIX.
- CE QU’IL FAUT PENSER DES EXPÉRIENCES DE PÉGOUD
- La Nature a déjà signalé (nos 2105 et 2105) les merveilleuses arabesques que l’audacieux Pégoud se plaît à décrire dans les airs. Si l’accord est unanime pour applaudir à la hardiesse, au courage, à l’héroïsme du pilote, on est plus hésitant sur la valeur pratique de ses expériences.
- L’aviation souffre cruellement du manque de stabilité des appareils ; tous les inventeurs ont les yeux fixés sur ce. problème, les commissions compétentes également; une Union s’est formée pour la sécurité en aéroplane, qui offre un prix énorme (400 000 fr.) à qui prouvera qu’il a trouvé la solution. Si donc les expériences de> Pégoud ont la valeur d’une démonstration, on doit voir
- l’événement salué par une pluie d’or, d’honneurs et de commandes de l’Etat. Or, il n’en est point ainsi. Voici peut-être pourquoi.
- Pégoud fait voler son appareil, puis d’un grand coup de gouvernail, lui fait piquer une tète; l’avion une fois engagé, au lieu de chercher à le redresser, il accentue sa culbute et arrive à le retourner complètement. Enfin, par un nouveau coup de gouvernail, il le remet à l’endroit. Manœuvres analogues dans le sens transversal (fig.5)(‘).
- 1. Le « looping » simple ou mulLiple est un exercice du même ordre.
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- 352 CE QU'IL FAUT PENSER DES EXPÉRIENCES DE PÉGOUD
- C’est un admirable tour de force. Mais l’avion, une fois retourné, est-il plus stable que dans sa position normale?
- Si oui, il faut saluer les performances de Pégoud comme une révélation. L’aéroplane stable, nous le possédions sans nous en douter : c’est l’aéroplane à l’envers. Ne changeons donc rien à la construction, mais volons les roues en l’air.
- Si non, il faut reconnaître que l’aviateur qui recourrait à cette manoeuvre en cas de danger, ressemblerait
- affaire d’incidence à donner à l’empennage et il est bon que l’on sache que l’expérience que Pégoud vient de faire de propos délibéré, d’autres aviateurs l’avaient faite involontairement : il y a là de quoi nous faire réfléchir. Si l’appareil est tel que le pilote peut F « engager )) à volonté, n’est-il pas à craindre, si ce pilote n’est pas un virtuose, qu’il l’engage malgré lui? Alors de quel danger permanent paierait-on la possibilité d’une ressource exceptionnelle?
- Ce n’est pas tout. L’appareil, pendant qu’il se retourne,
- Vol normal
- Vol normal
- Vol renversé
- Vol renverse
- Remontée
- \ Vol vertical
- Vol normal
- Fig. i.
- Vol en -S.
- Vol en boucle (looping).
- Retournement sur / 'aile V
- Vol normal
- Renversement sur l'aile.
- un peu à ce pauvre homme qui, selon une plaisanterie classique, retourne sa veste « parce qu’il y a un trou de l’autre côté )).
- Malheureusement, les plus chauds admirateurs de Pégoud eux-mêmes ne prétendent pas que la première supposition soit la vraie, mais ils raisonnent ainsi : « Si
- Boucles multiples.
- l’avion s’engage accidentellement, le, pilote a — Pégoud l’a démontré — une ressource suprême .et momentanée dans la culbute ».
- Ceci n’est pas absurde, mais pour qu’on ait le droit de parler ainsi, il faut d’abord qu’il soit bien entendu qu’il faut renoncer à stabiliser les appareils, c’est-à-dire à les empêcher, par exemple, de s’engager, et alors les essais de Pégoud proclameraient non le succès, mais la faillite de la stabilisation. Mais tous les travaux sérieux poursuivis par MM. le capitaine Étévé, Doutre, Moreau, etc., supposent précisément qu’un aéroplane doit pouvoir être établi de manière à ne jamais s’engager. C’est là une
- est exposé, sans défense aucune celte fois, à tous les hasards de l’atmosphère. Une fois retourné, il vole dans des conditions bien différentes de celles en vue desquelles il a été établi, c’est-à-dire — il faut l’espérer à l’honneur du constructeur — dans des conditions d’équilibre bien plus précaires. 11 lui faut revenir à sa position normale, d’où une deuxième aventure.
- Cette double aventure, qui voudra la tenter en dehors des virtuoses de l’air?
- Autant demander combien de passagers s’embarqueraient sur un paquebot qui aurait la ressource, en cas de roulis, de voguer quelques instants la quille en l’air.
- Nous concluons donc nettement que: • Fig. 5.—Le vol, la queue en avant.
- Pégoud a montré
- qu’un .pilote exceptionnel, s’il est dans une position désespérée, pourra trouver une chance suprême de salut qu’aucune expérience n’avait encore mise en évidence.
- Un tel résultat fait-il avancer la question? Nullement.
- La fait-il reculer? C’est bien possible, en risquant d’engager les recherches dans une fausse voie et en créant une nouvelle prime à la virtuosité, laquelle — comment nos constructeurs le comprennent-ils si mal? — est le premier obstacle à la popularisation de l’aviation. Fi. G.
- norm
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiiübe, rue de. Fleurus, 9, à Paris.
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- 41e ANNEE.
- N° 2109.
- 25 OCTOBRE 1913.
- NOUVEAUX DISPOSITIFS DE MISE A L’EAU DES CANOTS DE SAUVETAGE
- Fig. i.
- Après la catastrophe du Titanic, on assista à l'invention de divers moyens de sauvetage plus ou moins ingénieux, qui tous se proposaient, dans le cas d’un sinistre maritime, toujours possible, de préserver les existences humaines menacées. La Nature a décrit dans ses numéros 2056 et 2045 ceux qui parurent à ce moment : ceintures et bouées de sauvetage, canots insubmersibles, etc.
- La récente catastrophe du Vol-turno donne, hélas ! une nouvelle actualité à ces divers dispositifs. Les canots de sauvetage sont actuellement les plus sûrs moyens, quand un bateau coule, de préserver de la mort équipage et passagers, mais leur mise à l’eau ne va généralement pas sans difficultés. Dans bien des cas, par gros temps ou simplement à cause de la houle, par exemple, les embarcations pendant leur descente du pont du navire à la mer, sont heurtées contre les flancs du navire et risquent d’être délestées de leurs passagers et même de subir des avaries assez graves pour arriver à l’eau, disloquées, défoncées, prêtes à sombrer. D’autres fois, les poulies des bossoirs, mal entretenues, mal graissées, fonctionnent difficilement, faisant perdre un temps précieux, quand même, une poulie tournant bien et l’autre mal, le canot ne se trouve pas' suspendu dans le vide
- 41e année. — semestre.
- Mise à l’eau de canots de sauvetage à l'aide de plans inclinés. .
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- par une extrémité, au péril de ses occupants. Deux nouveaux procédés viennent d’être imaginés
- pour la mise à l’eau des canots de sauvetage qui suppriment en grande partie ces inconvénients.
- Le premier consiste en une série de plans inclinés fixés lelong du bord de l’avant vers l’arrière et de l’arrière vers l’avant. Les canots de sauvetage, chargés de leurs passagers, sont amenés sur des rails jusqu’au point du bord où commence le plan incliné. En cet endroit est un dispositif de bascule que le poids du canot fait incliner dans le prolongement du plan ; les canots descendent alors par leur propre poids, lentement, grâce à un freinage automatique et arrivent à l’eau le long du bord. Le même dispositif peut être employé pour remonter à bord un canot mis à la mer ou venant d’un navire voisin. Un câble mû par un treuil permet dans ce cas de le hisser jusqu’au'pont. Pendant la marche, la partie inférieure des plans inclinés peut être relevée au-dessus du niveau de flottaison, car elle est articulée à pivot sur la partie supérieure.
- L’autre dispositif, qui nous semble plus -pratique, est
- dû à M. Théodore Fourrier, de Melbourne.
- Au lieu des habituels portemanteaux à poulies, M. Fourrier préconise un bossoir à deux bras pivotant sur un bras en treillis métallique fixé dans une
- 21. — 353
- 3. — Vue de l’appareil de mise à l’eau Fourrier fixé le long du bord.
- A, bossoir rotatif. C, système d’accrochage le long du bord. D, bague du bossoir, E, poulie de rotation. F, pont du bateau. G, base du bossoir. H, évidement de la coque où le bras est logé. I, J, L, bras en treillis métallique. K, articulation du bras. L, L, renforcements du bossoir. B, M, extrémité du bras où se fixe le bossoir.' N, crochets de supension. P, canot de sauvetage. Q, rails. R, poulie du câble de miseàl’eau. S,Y, poulies engrenant avec E. T, chaîne commandant les poulies. U, V, le-1-K viers d’accrochage. W, câble de mise à l’eau. Z, bras du bossoir/
- I-
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- EXPOSITION D’ARCHITECTURE A LEIPZIG
- encoche de la coque, à mi-hauteur entre la ligne de flottaison .et le pont. Normalement, le bras-et le bossoir qu’il porte sont relevés le long du liane du navire par un câble d’acier, de telle façon que la partie supérieure du bossoir est placée au-dessus d’un canot de sauvetage placé le long du bord sur deux rails. Le canot est attaché aux deux bras du portemanteau par deux crochets à ouverture automatique fonctionnant de la manière suivante : un ressort placé entre les deux griffes tend constamment à les écarLcr ; le poids du canot suspendu les rapproche. On comprend que le canot descend suspendu aux crochets fermés, mais que, dès son arrivée sur l’eau, ne pesant plus sur les griffes, le ressort ouvre celles-ci et délivre automatiquement l’embarcation.
- La manœuvre de mise à l'eau est simple. Le canot étant chargé de scs passagers, on fait, pivoter, le portemanteau qui place le canot hors du bastingage. Le bras en treillis esL alors abaissé lentement au moyen du cable d’acier qu’on déroule du pont. ; il décrit un demi-cercle presque entier jusqu’à ce que le canot touche l’eau, ce qui ouvre les deux crochets automatiquement et le rend libre. Le bras métallique est alors remonté le long du bord et peut revenir charger un nouveau canot qu'on a amené au-dessous du portemanteau en le faisant avancer sur les rails.
- D’après l’auteur, quatre de ces appareils suffisent
- pour mettre à la mer en peu de temps tous les canots d’un grand navire.
- Les avantages de ce dispositif sont nombreux : le canot ne heurte pas, pendant la descente, contre le flanc du navire et arrive sur l’eau, la quille la première, à G mètres environ du bord, et par conséquent, sans danger de le frapper ; la manœuvre est simple et rapide ; l’espace occupé par ces portemanteaux est très réduit; les lieux d’embarquement, étant peu nombreux, peuvent être facilement sur-
- Fig. 5.— La mise à l'eau d'un canot au moren du dis-y positif Fourrier.
- Fig. 4. — Le crochet à ouverture automatique : en haut, ouvert; entas, fermé..
- veillés par les officiers du bord qui éviteront ainsi, la panique ; enfin, dernier avantage important, le portemanteau permet, sur un navire donnant de la bande, de mettre les embarcations à la mer des deux côtés à la fois.
- Puissent ces nouveaux dispositifs de mise à l’eau faire leurs preuves et sauver de nombreuses vies humaines ! A.. B.
- EXPOSITION D’ARCHITECTURE ET DE TRAVAUX PUBLICS A LEIPZIG
- Combien d’ingénieurs, d’architectes, d’entrepreneurs français sont allés à l’Exposition de Leipzig? Bien peu, je le crains. Ils ont préféré Gand et pourtant entre ces deux expositions, il semble qu’il y ait un quart de siècle de distance. En Belgique, un passé gracieux, artistique, séduisant, et un développement, que l’on peut qualifier de bourgeois, de l’industrie moderne; l’Allemagne systématiquement, et je ne sais pourquoi, a dédaigné d’y exposer largement. A Leipzig, au contraire, le présent apparaît lourd, mais singulièrement grandiose, et les perspectives d’avenir terriblement envahissantes.
- Si nos architectes, notamment, avaient fait le voyage de Leipzig, ils eussent vu quantité de choses nouvelles pour eux.
- Ils auraient tout d’abord passé par la nouvelle
- gare centrale, et ce n’est point un spectacle banal qu’une gare qui couvre Tl hectares, dont les salles de Pas-Perdus rappellent la nef de Saint-Pierre de Rome et dont le coût, avec les travaux d’accès, s’est élevé à 175 millions de francs (1). Ils auraient contemplé aussi' le plus vaste et, à mon avis, le plus réussi de tous les hôtels de ville allemands (1905).
- Ils auraient vu un troisième édifice monstre, moins agréable à regarder pour des Français, le monument commémoratif de notre défaite des 18 et 19 octobre 1815, que l’on vient d’inaugurer et qui est certainement la plus énorme masse de pierres que l’on ait mises les unes sur les autres depuis les Pyramides, 152000 mètres cubes (fîg. 5).
- 1. La Nature a décrit la gare de Leipzig, dans le n°20î>l..
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- EXPOSITION D’ARCHITECTURE A LEIPZIG ====== 355
- Enfin, ils auraient visité l’Exposition elle-même, absolument remarquable, non point par le goût qui y préside, mais par la mise en œuvre saisissante de tout ce qui concerne l’art ou plutôt la science de la construction.
- Constructions privées et travaux publics avec tous leurs accessoires, telles sont les matières de cette exhibition. Et nos compatriotes se fussent rendu compte combien ces deux catégories d’entreprises, assez distinctes chez nous, sont étroitement liées en Allemagne où un architecte est avant tout un ingénieur.
- C’est dans les écoles de génie civil (iechnisclie IJochschuIe) qu’il se forme, ou bien que, suivant une spécialité particulière, il reçoit sur beaucoup de
- sés en réduction. Il me semble bien que cet examen, eût été utile à nos entrepreneurs, car les bâtisseurs allemands, à l’aide de ces procédés ultra-modernes, construisent trois fois plus vite et beaucoup meilleur marché que les nôti'es.
- L’étude des salaires des ouvriers du bâti ment, eût été non moins digne de leur attention.
- Ainsi la moyenne générale des salaires des maçons dans les principales villes de l’empire, pour la journée de 10 heures et six journées par semaine, s’élève à 57 marks et demi (47 francs), ce qui représente près de 8 francs par jour, avec un maximum de 52 marks (65 francs) à Hambourg, qui en toutes choses tient le record de la cherté. Dès lors, tombe la légende que l’ouvrier est mal payé en Allemagne.
- 'Fig. i. — Une construction moderne : Grand magasin en ciment armé; modèle exposé par M. R. Wolle, à Leipzig.
- points le même enseignement que les élèves ingénieurs. Et ceci est logique. Considérons un immeuble moderne avec ses planchers et ses colonnes métalliques, ses ascenseurs, ses distributions d’eau, de gaz, d’électricité, son chauffage à vapeur, sa ventilation, n’est-il pas une œuvre d’ingénieur tout autant que d’architecte?
- Une autre constatation n’eût pas manqué de les frapper à la vue des innombrables dessins, modèles en plâtre ou photographies qui couvrent des kilomètres de panneaux, c’est la prodigieuse expansion des constructions allemandes à travers toutes les parties du monde ; elles y vont, hélas ! habituer les indigènes au goût allemand au détriment du nôtre.
- Puis ils auraient vu leur manière de construire ; tout le matériel mécanique à moteur, à vapeur ou électrique, les types divers d’échafaudage sont expo-
- Toutes ces villes avaient exposé leurs principaux édifices ou travaux publics, en même temps que les plans de leurs places, squares, avenues, parcs à jeux et à gymnastique; et on ne saurait trop admirer la sollicitude qu’elles manifestent pour l’hygiène et la culture physique. D’ailleurs le président du comité d’organisation, commence son exposé par cette phrase : « Une ville doit être organisée : 1° en vue de l’hygiène ; 2° en vue de faciliter l’industrie et le commerce; le reste n’est qu’accessoire.... »
- Aussi toutes les villes — et l’on sait quelles rivalités les animent — font-elles largement état, dans des graphiques éloquents, de la surface dont dispose chaque habitant, de la proportion entre la superficie bâtie et non bâtie et plantée d’arbres. Sur un de ces tableaux on fait ressortir la concordance frappante entre le chiffre des décès par anémie et le manque
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- de surfaces aérées et ensoleillées dans les capitales Londres, Berlin, Paris.
- L’éclairement diurne et surtout l’éclairage du soir font l’objet d’une étude approfondie. Il ne s’agit plus, par exemple, de suspendre dans une devanture une demi-douzaine de becs Àuer ou d’ampoules électriques qui aveuglent le promeneur et projettent au hasard une lumière crue sur les objets ; le problème consiste à les mettre en valeur et sa solution est différente suivant qu’il s’agit d’éclairer des modes, de la bijouterie ou des meubles. Avant tout, il faut dissimuler les foyers lumineux, tantôt au-dessus d’un plafond translucide qui répand une
- culière doit être attribuée à l’organisation des bains-douches, bains de piscine et de baignoires, par les municipalités. Toutes sc sont efforcées de faire mieux les unes que les autres. Leipzig a dépensé récemment près de o millions pour créer de véritables palais balnéaires, accessibles à tous grâce à des prix extrêmement modiques.
- D’ailleurs, là-bas, tout le monde, du haut en bas de l’échelle sociale, raisonne hygiène avec une réelle compétence. Les femmes en parlent comme chez nous de chiffons. On sent que sur ce sujet, l’influence du maître d’école se fait sentir dans les esprits. C’est que les autorités allemandes, guidées
- Fig\ 2. — Un éclairage de grand magasin, effectué par MM. Kœrting et Matthiessen.
- lumière douce et uniforme, tantôt derrière les panneaux latéraux de la vitrine, tantôt au-dessous même de l’étalage. Par d’ingénieuses combinaisons de ces procédés on réussit à produire des effets de diorama tout à fait inconnus chez nous. Le regard est captivé sans être brutalisé, les objets prennent un relief étonnant et l’on arrive à rendre séduisantes même les confections allemandes, ce qui n’est pas un mince résultat (fig. 2). Si nos couturières, nos modistes et nos orfèvres sont inimitables, ils ont le droit de demander à leurs décorateurs d’aller voir dans les tout récents immeubles de Leipzig, de Berlin et de Hambourg comment on distribue de la lumière aux somptueuses devantures du rez-de-chaussée.
- Dans les villes allemandes, une mention particu-
- en toutes ces questions par le professoral, se rendent parfaitement compte que si elles ont fait descendre en un demi-siècle à Leipzig, de 29 à 12,5 par 1000 habitants, la mortalité annuelle, il s’en faut de beaucoup que la. vigueur de la population ait suivi les progrès de sa longévité; c’est pourquoi, à mesure que les cités s’accroissent avec une fabuleuse rapidité, on prend toutes les mesures imaginables pour que la race ne s’y étiole pas.
- L’accroissement de population et d’étendue de Leipzig est un des plus extraordinaires; cette ville contenait moins de 110 000 habitants en 1870; elle dépasse aujourd’hui 620000; elle est d’ailleurs la seconde de l’empire par son industrie, et nulle, pas même Hambourg, ne rêve de destinées plus grandioses. Il n’est pas inutile de montrer ici quelles
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- EXPOSITION D'ARCHITECTURE A LEIPZIG : r~ — 357
- Cette grande avenue en exécution à l’Est rappel-
- sont les réalisations dans le présent et la conception pour l’avenir de ces grandes cités de l’empire.
- Parmi les travaux en cours d’exécution à Leipzig, se trouve une avenue de 50 m. de largeur qui s’étendra en ligne droite entre le monument de la bataille de 1815 et l’Hôtel de Ville, sur une longueur de près de 5 km, avec des avenues latérales secondaires de 20 à 25 m. Cette artère est à chaussée centrale avec 6 rangées d’arbres.
- Devant la façade du grand monument s’allonge un immense bassin d’eau de 250 m. de longueur.
- part de son extrémité, traverse un parc déjà existant (celui où se trouve l’Exposition) et déroule son immense ruban de verdure qui s’élargit à peu près vers son milieu en un rond-point de 200 m. de diamètre.
- Là se dressera un monument somptueux, la Bibliothèque de l'Empire, création nouvelle que Leipzig, centre de la librairie, a arrachée, à Berlin, grâce à l’appui de toutes les autres grandes villes provinciales (’).'
- Cet exemple de décentralisation est curieux, mais point du tout rare en Allemagne :
- Leipzig a déjà le Tribunal suprême de l’empire.
- Pour cette nouvelle fondation, le royaume de Saxe a voté 5 millions de marks, la ville de Leipzig, le syndicat des libraires, des souscripteurs particuliers, des sommes énormes. Le gouvernement saxon y affectera 85 mille marks par an pour l’entretien et la ville 115 mille marks. Les livres, brochures, journaux, notices de toutes sortes y seront envoyés d’office par leurs éditeurs. Ce sera l’arche de Noé de l’imprimerie; il se publie en Allemagne 55 000 ouvrages par an.
- I. La Nature, n° 2070.
- lcra en moins élégant, mais en plus vaste, le spectacle des Tuileries à l’Arc de Triomphe. Mais ce n’est pas tout : après les Champs-Elysées, Versailles.
- Dans une des salles de l’Exposition sont étalés les plans détaillés d’un concours pour une transformation encore plus importante du faubourg de l’Ouest.
- Là on projette d’ouvrir, à la suite de la grande route de Francfort, une avenue d’une largeur inconnue jusqu’ici, au milieu de laquelle sera pratiqué un canal ou bassin large de 100 m. et de 5 km de lon-gueur. En un point. , ce .canal s’élargira en un lac elliptique, sur les bords duquel s’étendront 1 des jardins et des prairies immenses, destinés aux concours de culture physique, aux courses de chevaux,' cycles, etc., tandis, que le canal servira aux régales à l’aviron, et uhe.salle gigantesque, pour les fêtes, les réunions de toutes sortes et les expositions , se dressera, sur les bords du Tac.
- Cet .ensémble d’installations traitées de façons diverses par les concurrents, mais avec un programme bien défini, ressemble par son ampleur à quelque conception de Gustave Doré.
- Il est certain pourtant que ce sera l’œuvre de demain, car l’impatience d’arriver au but est telle dans l’Allemagne d’aujourd’hui cpie presque toujours l’accomplissement des projets devance l’heure qu’on leur avait assignée.
- Par cet exemple caractéristique tiré d’une ville de province, on peut juger de l’étendue des visées, d’ailleurs très pacifiques, de l’Allemagne contempo-
- ia*ne‘ Victor Cambon,
- Ingénieur des Arts et Manufactures,
- c{§'3vS,^S>,gî)
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séances des >3 et 20 octobre 1913. — Présidence de M. Guyon.
- Le traitement des trypanosomiases. — M. Laveran expose que pour combattre les trypanosomiases il est avantageux d’employer des combinaisons médicamenteuses. C’est ainsi qu’il a été amené à recommander un composé d’orpiment et d'atoxyl. Il fait connaître que M. Danysz a obtenu de très bons résultats dans le traitement du surra et de la maladie du sommeil à l’aide d’un composé de nitrate d’argent et d’arsénobenzol. L’injection intraveineuse d’une solution très diluée de ce composé a déterminé la guérison de souris et de lapins.
- Dessms préhistoriques. — M. Douvillé présente une Note de MM. L. Mayet et Jean Pessot dans laquelle les auteurs signalent la découverte d’un os de mammouth gravé portant des figurations humaines, dans le gisement aurignacien supérieur, à La Colombièro (Ain). On distingue sur cet os le profil d’un homme à front bombé. La face très haute est allongée par une barbe indiquée par des hachures au-dessous du menton. Le nez est volumineux, le tronc est couvert île poils. Au-dessus, on voit un contour de la partie moyenne d’un corps de femme. Le bassin est fortement accentué, mais sans développement exagéré de la partie postérieure. Un galet trouvé dans le même gisement montre le dessin d’un cheval zébré et d’un bison.
- Géologie du Canada. — M. Pierre 'fermier, qui a représenté l’Académie au Congrès international de géologie qui vient de se réunir au Canada, indique les conclusions qu’il a tirées d’une excursion organisée dans la province de Québec et dans les provinces maritimes de l’Est. La région appalachiennc du Canada est un faisceau’de plis achevé au dévonien moyen et qui n’a fait que s’oblitérer depuis. Les terrains transgressifs qui recouvrent ce faisceau, dévonien supérieur, carbonifère, permien, trias sont restés à peu près horizontaux. La chaîne en question est donc un rameau de la chaîne calédonienne et non pas, comme on l’a dit, un rameau de la chaîne hercynienne.
- Géologie de la France. — M. P. 'fermier résume un travail de M. Jean Boussac sur la structure géologique de la haute Tarentaisc. Les terrains cristallins du Mont-Pourri (permien métamorphique) reposent sur le houillcr de la Tarentaisc. Mais il Y a une lame de trias intermédiaire. C’est une preuve nouvelle et indiscutable de la structure en pays de nappes de tout ce pays alpin.
- Les faux artériosdéreux. — M. E. Perrier présente un mémoire de M. Raoul Dupuy sur les faux artério-scléreux et leur traitement. L’auteur dit ' que toute élévation de la pression artérielle n’est pas un signe certain d’artériosclérose, comme on le croit habituellement, On peut constater l’hypertension chez les nerveux, les surmenés, les obèses, sans que ceux-ci présentent des lésions des vaisseaux sanguins, du cœur ou des reins.
- Cette hypertension fonctionnelle n’en fatigue pas moins le système circulatoire. Elle produit les palpitations, les maux de tète, l’essoufflement qui causent tant de frayeur aux malades. En plus d'un régime hygiénique, M. Dupuy indique les bons effets d’un traitement électrique associé à l’emploi d’extraits de certaines glandes internes qui non seulement abaissent la pression, mais encore amènent la disparition de phénomènes congestifs que l’on prend à tort pour des manifestations d’artériosclérose.
- Production de déformation du crâne. —M. E. Perrier expose ensuite les résultats de recherches effectuées par M. Anthony relativement à l’action des muscles rele-veurs de la mâchoire inférieure du chien sur le développement du crâne, chez le chien. Si l’on sectionne ces muscles chez un jeune chien, d’un seul coté de la tète, le crâne de ce côté se développe en hauteur sur la moitié correspondant à la section. La saillie est de 1 millimètre. Les muscles en question compriment donc le crâne. D’autre part, l’arrachage des dents à un jeune chien détermine une modification du crâne qui rapproche ce crâne de celui des édentés.
- Un parasite des orchidées. — M. G. Bonnier présente une Note de M. C. Beau qui a étudié le développement complet d’une orchidée de nos pays, le Spiranthès d’automne. L’auteur a constaté que la tubérisation des racines de cette plante se produit bien au moment de la germination par l’action d’un champignon filamenteux associé à l’orchidée, mais, plus tard, à l’état adulte, la tubérisation des racines a lieu indépendamment du champignon. Si ces résultats se généralisent, leur importance sera grande pour la culture des orchidées.
- Propriété des courants alternatifs. — M. Bouty décrit une expérience effectuée par MM. Dongier et Brazier. Quand un courant alternatif passe entre une pointe métallique et un cristal de galène, il se produit un son pourvu que la fréquence soit perceptible pour l’oreille. Les auteurs renforcent ce son en mettant la pointe en connexion avec un tambour de Marcy muni d’un pavillon Pathé. Les ondes hertziennes émises par la Tour Eiffel sont entendues à l’Observatoire, avec une antenne de 50 m., à une distance de ifi) m. du pavillon.
- La manifestation de la fatigue. — M. Dastre communique un mémoire de M. Amar résumant de longues recherches physiologiques effectuées à la demande du ministère du Travail, à l’effet de mettre en évidence les caractères et les signes de la fatigue chez l’ouvrier : effets sur les phénomènes de la circulation (pouls, pression artérielle). Alors que sur l’homme normal, les tracés sphygmo-graphiques sont réguliers et égaux, chez l’homme fatigué les courbes sont oscillatoires, inégales, étalées. C’est le seul signe positif connu. Ch. de Yilledeuil.
- CE QUE SIGNIFIE UN BULLETIN D’OBSERVATOIRE CHRONOMÉTRIQUE
- On sait que les montres de haute précision, chronomètres de bord ou chronomètres de poche, circulent accompagnées d’un Bulletin officiel constatant leur marche pendant leur passage â l’Observatoire chronométrique. Beaucoup de personnes s’imaginent que ce bulletin est une garantie. C’est une erreur. C’est une simple constatation que, durant les épreuves, la pièce considérée '
- est restée dans les limites d’écarts autorisés par les règlements. Il est vrai que ces limites correspondent à ce qu’on est en droit d’attendre d’un bon chronomètre. 11 existe cependant, et il faut bien le dire, des artistes régleurs qui trouvent moyen, en opposant dans une montre imparfaite certains défauts contradictoires, d’assurer à * cette montre une marche assez bonne pour lui permettre
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- BULLETIN D’OBSERVATOIRE CHRONOMÉTRIQUE .......—-:: 3S9
- de franchir le cap des épreuves officielles. Il importe donc de ne pas s’illusionner absolument sur la valeur d’une montre à bulletin, même de première classe.
- Ceci dit, et après avoir ajouté cpie les bonnes maisons, à réputation bien assise, ne se permettent pas ces petits abus de confiance chronométrique, cherchons à expliquer, de façon aussi précise que possible, la signification des nombreux chiffres portés au dos du bulletin.
- Pour cela, nous prendrons une pièce typique, un chronomètre de bord ayant obtenu successivement la première place en 1912 aux Observatoires de Neuchâtel et de Kew, dont il détient les records.
- 11 a été observé pendant 64 jours répartis en 14 périodes.
- Je résume ces marches dans le tableau ci-contre, après avoir rappelé qu’on appelle marche la différence d’heure constatée, au bout d’une journée complète entre la pièce observée et l’heure exacte fournie par une pendule de comparaison, toutes réductions et corrections astronomiques exécutées.
- Si nous faisons la moyenne des marches, nous obtenons le chiffre de 1 seconde. 58.
- Un chronomètre qui aurait eu comme marche celle valeur, chaque jour, pendant les 64 jours de l’épreuve, serait un appareil scientifiquement parfait. Ce serait un chronomètre dont chaque journée vaudrait exactement 24 heures, 1 seconde 58 centièmes. Il permettrait de trouver chaque jour l’heure exacte aussi bien que si la rotation de son aiguille des heures s’effeeluait en deux fois 12 heures exactement.
- Il suffirait pour avoir cette heure exacte d’ajouter à celle marquée autant de fois 1 seconde 58 qu’il s’est écoulé de journées depuis celle qui a servi d’origine.
- Pour celle-là, en effet, il y avait concordance entre l'heure du chronomètre et l’heure réelle.
- La perfection étant irréalisable, chaque jour notre chronomètre présentera un petit écart avec notre moyenne. Ces écarts sont résumés période par période dans la dernière colonne (4) du tableau. On voit qu’ils sont très faibles et ne dépassent qu’une fois 1/2 seconde. Au total, et en négligeant les signes, ils forment une somme de 5 secondes 51 qui représente la valeur totale de 64 écarts.
- La valeur de chaque écart est donc, en moyenne, de un quart de seconde.
- C’est ce chiffre de un quart de seconde qui peut donc être considéré aujourd’hui comme le minimum de l’écart moyen diurne des meilleurs chronomètres de bord ou de poche connus.
- Je donne à titre de comparaison, colonne 5, les chiffres correspondants pour un chronomètre ayant obtenu la première place dans les mêmes conditions à Neuchâtel, en 1902. Ces chiffres présentent celte particularité d’avoir été fournis par une pièce du même construc teur que celle qui vient d’être analysée. On voit qu’il y a dix ans, on arrivait à une somme d’écarts de 8 secondes 50, donnant un écart moyen de 0 seconde 59, soit plus du double de 1912.
- La comparaison de ces deux tableaux permet de se faire une idée du chemin parcouru en ces dix dernières années par la chronométrie portative de haute précision.
- Si l’on observe que les marches des chronomètres de poche et de bord, expérimentés dans toutes les positions, sont lout à fait comparables à celles des chronomètres de marine à suspension, obligés pour se bien conduire de rester toujours dans la même position, on ne peut que se confirmer dans cette conviction que lé chronomètre de petit format dont il vient d’èlre ici question, est bien le chronomètre de l’avenir .Cela est d’autant plus naturel que la transmission de l’heure par la T. S. F. permet de rectifier dès maintenant, à un centième de seconde près, les marches des appareils horaires, quand on le veut, soit en employant la méthode des coïncidences, soit, ce qui vaut bien mieux, les méthodes d’enregistrement photographique décrites récemment ici même, par M. Turpain, ou celles d’inscription avec les Morse actionnés par des relais en cascade.
- C’est surtout à la perfection de l’échappement à ancre, et à la simplification du balancier compensateur par l’introduction des aciers au nickel que sont dus les progrès delà chronométrie depuis 1906. Ces progrès nous administrent une fois de plus la preuve que l’art horloger trouve dans la science et la théorie son meilleur point d’appui. C’est pour l’avoir compris que nos grands chronométriers nous i étonnent aujourd’hui! Léoi-ulu Revercuon.
- Écarts de marche de deux chronomètres de bord, classés premiers à l’Observatoire de Neuchâtel en 1902 et en 1912.
- (Fabrication tle M. Paul Ditisiiüiji.)
- Périodes Positions et températures Écarts avec moy« du chro [u" 20,510 en 1902] la marche mue aomètre [nu 5.6,175 en 1912]
- l''° 15° vertical, pendant un haut. — 1*41 — 0‘ 52
- Oc 15° « itauche. — 0 09 — 0 19
- 5° 15° » droite.. — 0 82 — 0 42
- ¥ 15° horizontal, cadran en lias. — 0 14 — 0 54
- 5” 15° » liant. — 0 56 — 0 22
- 6e 52“ + 0 91 — 0 07
- 7° 25” 4- 0 54 — 0 02
- 8° 18» — 0 09 + 0 16
- 0° 11» -h 0 24 + 0 26
- 10* 4» — 1 04 + 0 01
- 11e 11» + 0 41 + O 45
- 12° 18“ -j- 0 45 4- 0 48
- 13» 25” + 0 76 + 0 51
- 14° 52” H- 1 04 4- 0 08
- Total des écarts. . . . ± Ss 50 ± 5S 51
- Moyenne des écarts . . ± 0S 59 ± 0S 25
- La marche movenne du rhronomèln 20,510 était de 5--80
- » » 56.175 p ls58
- Le moyennes du chronomètre 2( .510 sont comprises
- ( tans un intervalle de . . 2- 45
- Les moyennes du chronomètre 56.175 sont comprises
- dans un intervalle de . . 1* 02
- Positions
- Températures
- Écarts de marche de deux chronomètres de bord en icjoz et iqiz. Le Irait plein se rapporte à igia; le Irait pointillé à njoz. 00 représente la perfection. Le graphique montre combien les marches se sont resserrées et précisées en ces dix ans.
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- L’INDUSTRIE DES PHOSPHATES EN FLORIDE
- La Floride a connu, lors de la découverte des gisements de phosphate, une véritable fièvre analogue à celle occasionnée par la découverte des gisements aurifères.
- Peu après la mise en exploitation de la première mine (1890-1891), des compagnies, au nombre d’une centaine, s’organisèrent avec un capital nominal de 50 000 000 de dollars, soit 150 000 000 de francs.
- Les trois quarts desdites compagnies disparurent bientôt, emportées par la première crise qui survint quelques années après le « boom ».
- Les spéculateurs s’étaient emparés d’immenses
- trusts, et il ne reste guère dans cette dernière catégorie d’exploitations que quelques compagnies restées indépendantes.
- Après cet exposé historique forcément sommaire, nous allons d’abord passer en revue les différentes natures de rock exploitées en Floride, ensuite les différents modes de minage, puis l’importance de la production et enfin ses différents débouchés.
- Les phosphates offrant des caractères physiques différents sont les hard-rock ou roche-dure, plate-rock ou phosphate en plaques, les pebbles de rivière ou gravier de rivière, les pebbles de terre
- Fig. i. — Canon hydraulique dérochant le phosphate.
- quantités de terrains, la plupart sans valeur au point de vue exploitation industrielle, et avaient réussi, grâce à une publicité effrénée, à se débarrasser d’une partie de ces terrains, aux prix variant de 100 à 1000 dollars l’hectare.
- Les premières tonnes de hard-rock (roche phosphatée), minées et vendues en 1891-1892, se cotèrent 12 à 15 dollars la tonne, mais bientôt la baisse survint et le prix à la mine descendit bientôt à 5 dollars 1/2, 5 dollars, et môme 2,75 dans certaines régions.
- Après la crise de 1890-1897, sur plus de 250 individus ou compagnies organisées dès le début pour le minage réel du phosphate, 20 seulement restaient engagés dans cette opération. Actuellement, ce dernier nombre s’est augmenté de quelques unités; mais, en ce qui concerne les pebbles toutefois, la plupart des compagnies ont été englobées dans de véritables
- ou gravier de terre, les composites formés de hard-rock et des fragments.
- Les hard-rock s’étendent d’Ichetuckuce au nord, dans le comté de Colombia jusqu’à Dade City au sud, dans le comté de Pasco, c’est-à-dire sur une bande large de 12 milles sur 120 milles de longueur.
- Les plate-rock se trouvent entre le lac Orange et la Weir, du 29° au 29°,50 latitude Nord. Ils forment une bande de 50 milles de longueur sur environ 5 milles de largeur, le tout dans le meme comté (Marion County).
- Les pebbles de rivière se trouvent dans les rivières Peace, Miakka, Alafia, Caloosahatehee, Ma-natee Withlacochee : l’exploitation de ces pebbles vient d’être arrêtée.
- Les pebbles de terres se trouvent dans le voisinage des pebbles de rivière et comme ceux-ci gisent beaucoup plus au sud au-dessous du 28° latitude
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- L’INDUSTRIE DES PHOSPHATES EN FLORIDE ..: 361
- nord, et couvrent une partie des comtés de’ Polk de Soto, Hillsborough, Manatee.
- Les composites sont en dehors de la région des hard-rock proprement dits, autour de Luraville, comté de Suwanee-, plus au sud près de Mapa, également dans le comté de Lafayette, enfin dans les comtés d’Alachua et de Levy.
- Extraction. — Dans tous les cas, l’exploitation se fait à ciel ouvert. On commence par enlever toutes les matières qui recouvrent le phosphate ; sahle, argile, flint ou carbonate de chaux. Plusieurs méthodes sont employées à ce sujet.
- Lorsque les dépôts sont peu importants, on se sert pour enlever le stérile d’une sorte de pelle traînée par des mules, ces pelles ont une contenance de 1 m3 environ.
- Lorsque les gisements sont importants, l’emploi de pelles à vapeur « Steam Shovel » est tout indiqué .
- Certaines de ces pelles enlèvent 2 à coup.
- Les Steam Shovel sont surtout employées pour découvrir les gisements de pehhles et en enlever tout le' stérile.
- Pour les hard-rock, une fois le phosphate à découvert, la masse phosphatée s’enlève à la main, à l’aide de la pioche et de la pelle; quand on rencontre des boulders ou des parties rocheuses trop dures, on emploie la dynamite.
- En ce qui concerne les pehhles, la couche phosphatée une fois découverte, c’est-à-dire' dégarnie de la couche de stérile, est attaquée par les jets d’eau de canons hydrauliques qui la désagrègent.
- Du pied du front de taille, les matières ainsi désagrégées et entraînées par l’eau se rendent par gravité dans un puisard où elles sont reprises par des pompes centrifuges puissantes qui les refoulent au laveur.
- Pour les pehhles de rivière on se servait de dragués analogues à celles employées en France pour l’extraction des cailloux de rivière.
- Lavage. — Le lavage a pour but d’éliminer l’argile, les morceaux de roche stérile dont les dimensions sont en général supérieures à 1 pouce 1/2, et
- enfin le sable fin qui passe à travers des trous de l/52e de pouce.
- La matière dégorgeant du tuyau de refoulement de la pompe, passe dans un premier tambour fait en tôle perforée de gros trous, et élimine ainsi dès le début les grosses pierres. Après ce premier criblage, la matière est conduite dans une espèce d’auge dans laquelle tournent des délayeurs à lames où la matière est malaxée avec un fort courant d’eau propre, ce qui élimine une partie de l’argile. A la suite de cette première auge, se trouve un deuxième tambour formé de deux cylindres concentriques en tôle perforée. Le cylindre intérieur étant percé d’assez gros trous élimine les pierres, le reste tombe dans l’espace annulaire entre les deux cylindres, les grains fins de sable passent à travers le cylindre extérieur qui est percé de petits trous à cet effet tandis que les graviers de . phosphate ou pebbles restent.
- De ce deuxième tambour, la matière se rend successivement dans deux auges, à délayeurs où elle continue à se débarrasser .de son argile et enfin sur des tôles perforées planes et inclinées où elle subit un dernier, rinçage. .De ces tôles, elle tombe, dans la fosse d’un élévateur qui l’emmagasine dans une trémie d’où elle est reprise par un autre élévateur et amenée aux trémies de chargement. Séchage. — 11 y a deux façons de sécher le phosphate :
- 1° Le séchage en tas, employé principalement pour les hard-rock ou les gros débris utilisés des pebbles.
- 11 consiste à étaler sur un plancher de bois un lit de rock de 50 à 50 cm d’épaisseur, on recouvre ce lit de bûches et de petit bois et l’on continue le tas en empilant du rock jusqu’à hauteur convenable, 4 à 5 m. environ.
- On emploie environ 5 cordes de bois pour sécher 100 tonnes de phosphate, le bois employé est toujours le pin, très abondant sur place.
- Le feu est mis au tas par des regards ménagés à cet effet, deux mois ou six semaines avant le chargement.
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- Fig. 2. — Creusement d’un puisard au moyen de la dynamite. Ce puisard sert à recueillir les graviers de phosphate entraînés par les canons hydrauliques. Ces graviers sont aspirés ensuite par une pompe centrifuge et refoulés au laveur.
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- Il va sans dire que ces tas sont placés sous des hangars élevés qui les préservent des pluies torrentielles qui tombent pendant plusieurs mois en Floride.
- 2° Le séchage mécanique.
- Le sécheur mécanique est en acier, les deux extrémités, boite à feu et boîte à fumée, sont fixes. Le cylindre qui a 10 m. de long sur 1 m. de diamètre, forme le milieu de l’appareil et est monté sur galets. Il reçoit un mouvement lent de rotation. Le phosphate entre dans le sécheur par la boîte à fumée et traverse le cylindre pour sortir du côté de la boîte à feu : il chemine donc en sens contraire de la flamme.
- Des nervures en acier, rivées intérieurement et formant de longues spirales, entraînent le phosphate dans le mouvement de rotation du cylindre et le forcent à se déplacer lentement vers l’avant. Une ouverture, ménagée sur le côté de la boîte à feu, sert à F évacuation du roc séché qui est alors monté automatiquement, à l’aide d’une chaîne à godets dans un wagonnet qui le distribue dans un vaste magasin à phosphate sec.
- Force motrice. — U nous reste à exposer les différents procédés employés pour produire la force motrice.
- Un certain nombre d’usines en sont restées à la vulgaire chaudière à vapeur. D’autres, plus modernes, ont adopté une station électrogène qui consiste en un groupe turho-alternateur.
- Les plus perfectionnées ont installé des moteurs Diesel à huile lourde. Nous ne pouvons mieux faire que de donner la description de deux usines types de ces dernières catégories.
- La première de ces usines est située à Medulla et sc nomme la Standard phosphate C°. Elle vient de transformer son énergie, ' sous la direction d’un ingénieur français M. Castel, en adjoignant à ses deux batteries de chaudières un . groupe turboalternateur.
- La turbine est du genre Parsons avec condenseur à mélange Tomlinson ; elle actionne directement un alternateur à induit fixe, donnant un courant triphasé de 2500 volts, puissance disponible de 500 kilowatts.
- L’eau sous pression alimentant les canons hydrauliques est fournie par deux pompes de compression Duplex à triple expansion.
- - L’.évacuation des stériles et le transport du phosphate abattu au laveur se font à l’aide de pompes centrifuges.
- Ces pompes centrifuges sont actionnées par des moteurs asynchrones de 125 chevaux. Ces groupes moteurs-pompes sont au nombre de deux sur chaque conduite et disposés en série. Un cinquième groupe moteur-pompe de même puissance est installé au laveur pour l’évacuation des déchets.
- La force motrice pour la marche du laveur, la rotation des deux fours, les divers élévateurs, est donnée par deux moteurs asynchrones de 68 chevaux chacun.
- La deuxième de ces usines est celle de la Compagnie générale des phosphates de la Floride et située à Pembroke, près Fort-Mcade, dans le comté de Folk. S’il existe des usines plus grandes, plus énormes comme production, nous n’en connaissons pas de mieux installée que celle-ci. Les vVméricains eux-mêmes, d’habitude peu prodigues de compliments, n’hésitent pas à rendre hommage à la compétence éprouvée du directeur de cette compagnie, M. P. Jumeau.
- Celui-ci, mettant à profit les derniers perfectionnements apportés au traitement des phosphates, a choisi les moteurs Diesel comme agents de force motrice.
- L’usine centrale comprend 5 moteurs Diesel d’une force totale de 1125 chevaux, laquelle force est répartie en vue du fonctionnement des canons hydrauliques du laveur, des tuyaux de décharge, des deux sé-cheurs mécaniques, des élévateurs, de l’atelier de réparation (très important), de l’éclairage.
- Le prix de revient du kilowatt-heure n’étant que de 2 cent. 1/2, on comprendra sans peine que le prix de revient de la tonne de phosphate prêt à expédier est plus bas dans cette mine que dans aucune autre.
- Deux particularités remarquables à retenir de cette installation modèle :
- lu Alors que les autres usiniers rejettent les. gros débris rejetés du laveur, ici, après analyse préalable, ils sont transportés sous un hangar et séchés au bois. Ces débris contiennent encore 70à 72 pour 100 de phosphate et représentent environ 10 pour 100 de la production totale.
- 2° L’adjonction dans la chambre à feu d’un tube amenant de l’air comprimé provenant des compresseurs de Fusiiic centrale, augmente singulièrement le nombre des calories dans le sécheur, et par cela même diminue sensiblement la consommation d’huile.
- Le personnel de la mine se compose de blancs-pour tout ce qui touche la direction ou les travaux
- Fig. 3. — Canons hydrauliques attaquant le front de taille.
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- spéciaux. Tout le personnel manœuvre est de race noire. Ces nègres, qui gagnaient seulement 1 dollar au début de l’exploitation des mines, ne veulent plus travailler actuellement à moins d’un dollar et demi à 2 dollars par jour.
- En général tout le personnel est logé à la mine dans des habitations ad hoc; toutefois le quartier des blancs est toujours nettement séparé de celui des nègres, car ici, dans le sud, le préjugé des races est resté à l’état aigu, et le lynchage y existe encore dans toute .sa férocité. A Pembroke, les habitations du personnel sont propres et confortables, elles sont toutes pourvues d’éclairage électrique et d’eau potable.
- En un mot, dans cette mine, tout respire l’ordre, l’économie bien entendue et une grande propreté.
- Toute question de chauvinisme à part, il est toujours très agréable de voir des compatriotes maintenir si haut la bonne renommée du nom français.
- Production et chargements. — Le phosphate est généralement expédié au fur et à mesure de sa production. Néanmoins on peut ajouter à la quantité du phosphate expédié, celle restée en magasin. Les-dits magasins contiennent de 10 000 à 50000 tonnes, selon l’importance de l’usine.
- Voici le tableau complet des expéditions faites en 1911-1912 :
- liant-rock 1911. 449 798 I. ) Le tout expédié en dehors
- — 1912. 470 552 l. ) des États-Unis.
- Pebblos 1911. 1 329 454 t.
- — 1912.1 231 238 t.
- Pour l’année 1912, 752 651 tonnes de pebbles ont été expédiées à l'étranger et 498 587 tonnes pour l'intérieur des Etats-Unis. Tous ces chiffres ne donnent que le tonnage des chargements dans les ports à destination de l’étranger ou des États-Unis. Il faut ajouter à ce chiffre environ 500000 tonnes de pebbles bas titre expédiées par chemin de fer à l’intérieur du pays. Les chargements pour les États-Unis se composent de phosphate de bas titre, c’est-à-dire au-dessous de 70 pour 100 de phosphate de chaux. Tous les hauts ti-
- tres sont dirigés sur l’Europe.
- Les ports d’Europe qui reçoivent la plus grande quantité de phosphate de la Floride sont par ordre de décroissance.
- PourTes ports du continent : Hambourg, Anvers, Rotterdam, Dunkerque, Gand, Amsterdam, Nantes, Brême, la Pallice, le Boucau, Bordeaux, Rouen, etc.
- Pour les ports méditerranéens : Gènes, Venise, Fiume, Barcelone, Cette, Ancône, Alicante, Lcghorn, Valence et Trieste, etc.
- Pour les ports de la Baltique : Legan, Slettin, Helsingborg, Linham, Ivastrup, Dantzig, Aalborg, etc.
- Pour les ports d’Angleterre : Londres, Liverpool, Dublin, Glasgow, Plymouth, Belfast, Runcorn, Hull, Newcastle et Swansea.
- Enfin pour le Japon : Kobe, Yokohama, Moji, Osaka.
- 11 est entré dans les ports français, au cours de l’année 1912, 110 607 tonnes de pebbles de haut litre et 5909 tonnes de hard-rock haut titre.
- On appelle phosphate haut titre les phosphates titrant au-dessus de 74 pour 100 de phosphate de chaux.
- Les phosphates bas titre utilisés descendent quelquefois à 50 pour 100 dans les pebbles, mais ne sont jamais exportés.
- Il arrive quelquefois que des pebbles haut titre (80 pour 100 de phosphate) sont dépréciés en raison de leur teneur élevée en fer et alumine dépassant 5 pour 100 et atteignant quelquefois 8 pour 100 de ces produits.
- Un bon phosphate ne doit pas dépasser 2 pour 100 de fer et alumine,quoique la tolérance soit de 5 pour 100 de la part dessuper-phosphatiers.
- Conclusion. — L’industrie du phosphate en Floride pourra se développer encore considérablement, lorsque le prix du fret redeviendra à un taux normal.
- Depuis le début de la guerre italo.-turque et encore plus depuis celle des Balkans, le prix du fret a augmenté dans des proportions fantastiques. De 12 shillings la tonne en
- Fig’. 4. — Drague utilisée pour les pebbles de rivière. Celle exploitation vient de cesser.
- Fig: 5. — Moteur Diesel de Vusine centrale de Pembroke.
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- 364 . LA LUTTE CONTRE UN PARASITE DES ORANGERS
- 1910,1e fret a monté.jusqu’à 28 shillings; nous ne doutons pas qu’une énorme augmentation de production et,, par conséquent, d’expéditions se produise si, comme nous le disons plus haut, les frets reviennent à un taux raisonnable.
- En terminant cette petite étude, je tiens à remer-
- cier particulièrement M. P. Jumeau, de la Compagnie générale des phosphates de la Floride; M. Castel, de la Standard Phosphate C°; M. P. Basset, de la Central Phosphate C°, pour les renseignements précieux et les clichés qu’ils ont bien voulu me fournir (*). , ' Louis Parisot.
- LA LUTTE CONTRE UN PARASITE DES ORANGERS
- La Nature a déjà parlé à diverses reprises de la lutte qui se poursuit contre les insectes nuisibles. En voici un nouvel épisode que vient de décrire M. Marchai, membre de l’Institut, professeur à l’Institut agronomique, dans le Bulletin de la Société nationale d’acclimatation et lés Comptes Rendus de l’Académie des Sciences.
- En 1912, apparut sur le littoral méditerranéen des Alpes-Maritimes un nouvel insecte,. une cochenille,
- Ylcerya Purchasi, provenant ’d’Australiè ; c’est un dangereux ennemi des orangers èt des citronniers.
- Avant de nous arriver, il avait fait le tour du monde, ayant successivement envahi la Californie, l’Italie, l’Egypte, la Syrie, l’archipel grec, la Dalmatie. En mars 1912, on observa sur les orangers du cap Ferrât de grandes plaques neigeuses formées par Ylcerya; il avait été apporté avec des plantes achetées à Naples en 1910. Aussitôt informé,
- M. Marchai chercha des moyens de lutte. 11 commença par arrêter les progrès du lléau en taillant les arbres atteints, incinérant les parties abattues et pulvérisant abondamment des polysulfures. Mais il était à craindre que ces moyens fussent insuffisants, étant donné que l’invasion remontait à deux années et que Ylcerya a un énorme pouvoir de reproduction et de dissémination.
- Heureusement, on connaît en Australie un ennemi de Ylcerya; c’est une petite coccinelle, Novius cardinalis, qui vit .presque exclusivement aux dépens de Ylcerya et en fait un grand carnage. On l’avait déjà importée avec succès en Californie, à la Nouvelle-Zélande, aux îles Hawaï, au Portugal et en .Italie. M. Marchai se hâta ‘donc dé commander de ces utiles bêtes, et bientôt il'en reçut, d’abord de Naples, puis du Portugal et des États-Unis. Le premier envoi, venant de Naples, comprenait huitNovius. On les installa dans un des jardins contaminés et leur cage fut fournie abondamment de rameaux chargés d ’lcerya. Quelques jours après, les 8 auxiliaires étaient devenus plus de 100. A ce moment, arrivaient les renforts envoyés d’un peu partout. Les Novius furent alors lâchés en liberté sur les arbres attaqués et s’adaptèrent très bien à leur nouveau pays. Depuis, ils sont devenus fort nombreux et on en trouve aujourd’hui dans tous les lieux envahis par les Icerya; déjà même, là où les premiers Novius furent acclimatés, les dangereux envahisseurs ont disparu et, maintenant, les orangers et les citronniers sont sauvés, puisqu’à la redoutable cochenille est attaché son plus grand ennemi, une coccinelle. R. M.
- i et 2. Cochenilles, Icerya purchasi adultes, pourvues de leur grand sac ovigère cannelé (grossi 4 fois). — 3. Larves de Novius cardinalis dévorant les œufs d’une Icerya. — 4. Adultes et larves de Novius attaquant une colonie eficerya. — 5. La coccinelle Novius cardinalis, grossie 3 fois.
- LA PROTECTION DES ORGANES MÉCANIQUES DANS LES POIDS LOURDS
- Un inventeur français, M. Sadoux, apporte une solution à un problème qui préoccupait gravement l’industrie des camions automobiles. Les propriétaires de ces lourds véhicules leur demandent trois avantages : minimum d’entretien, économie de consommation, maximum de rendement en travail. Or, l’expérience de ces dix dernières années a démontré que la . vie de ces camions était singulièrement
- abrégée par l’action destructrice que les trépidations et les chocs exercent sur le moteur et les autres organes mécaniques, protégés dans les voitures légères par les pneumatiques dont l’emploi est impossible avec les « poids-lourds ».
- 1. Réierences bibliographiques : Le phosphate de chaux, par L.-P. Jumeau, Vve Ch. Dunotl, éditeur; The american fertiliser; Manufacturer Record; The minerai Industry.
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- PROTECTION DES ORGANES MÉCANIQUES ===== 365
- Quant aux bandages pleins en caoutchouc, leur seule utilité pratique est d’amortir le bruit, car ils transmettent les trépidations presque en totalité et, d’autre part, ne peuvent empêcher le châssis de se déformer, gauchissement qui provoque à bref délai la détérioration des organes. L’emploi de ces bandages est d’ailleurs fort coûteux, puisque, pour un camion d’une charge utile de 5 tonnes, il se traduit
- châssis principal. Cette connection élastique entre les deux châssis est complétée par des ressorts à boudin antagonistes qui s’opposent au trop brusque redressement des ressorts qui portent le faux châssis. Grâce à ce système de suspension, la partie mécanique forme un ensemble autonome sur lequel les gauchissements et les trépidations du châssis proprement dit ne sauraient exercer la moindre action.
- Fig. i. — Camion venant de sortir d'un fossé de 80 cm de profondeur.
- par une dépense minimum de 0 fr. 50 par kilomètre pour les quatre roues. Les bandages en fer sont donc les seuls réellement pratiques; mais ils ébranlenL les châssis les plus robustes, fatiguent extraordinairement le moteur et les organes de transmission, et, comme nous l’indiquions plus haut, abrègent l’existence du véhicule.
- Avant M. Sadoux, plusieurs inventeurs avaient cherché déjà à protéger le moteur et le mécanisme de commande en les montant sur ressorts. Quelle qu’ait été la valeur des dispositifs préconisés, nous ne pensons pas qu’ils aient reçu d’application pratique.
- Exposons sommairement en quoi consiste le dispositif de M. Sadoux. Il a imaginé de fixer la partie mécanique (moteur, embrayage, mouvements de commande, etc.), ainsi que le radiateur et le siège du conducteur, sur un faux châssis que des ressorts suspendent sur des traverses qui reposent sur les longerons du châssis principal sans y être attachées. Engagées entre des guides fixés aux longerons du châssis principal, ces traverses ne peuvent pas se déplacer longitudinalement, mais peuvent osciller transversalement par rapport au
- D’importants avantages découlent de l’emploi de ce dispositif, en outre de la durabilité des organes ; nous les énumérerons brièvement : 1° l’emploi des bandages en fer ne présente, plus d’inconvénients, et le coûteux bandage en caoutchouc devient inutile ; 2° on peut faire entrer des métaux légers (aluminium) dans la construction de la partie . mécanique (carter, etc.), d’où une diminution du poids mort au profit de la charge utile, et une économie de combustible (un camion Sadoux d’une capacité de transport de 7 tonnes ne pèse que 4 tonnes, et ne consomme que de 40 à Schéma du dispositif 45 litres par 100 km);
- Sadoux. 50 ]e conducteur ne res-
- i sent plus les chocs et trépi-
- dations, alors qu’on pourrait citer de nombreux cas de conducteurs de camions qui ont dû renoncer à conduire, menacés, qu’ils étaient de désordres nerveux.
- Les quatre premiers camions construits par M. Sadoux ont été mis en service chez MM. Leprêtre et Cie. Le premier, mis en essai vers la fin de 1909, a déjà parcouru plus de 100000 km avec une charge utile de 5 à 6 tonnes, ce chiffre de 100 000 km constitue un brillant record. Le cinquième camion
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- 366.....PROGRÈS DU CHEMIN DE FER DE BAGDAD
- Sadoux a donné lieu tout récemment à Marseille à des essais très intéressants. Parti des quais avec une charge de 6 tonnes, en traînant une remorque chargée de plus de 4 tonnes, il a transporté ses 10065 kg de ciment à l’usine Bonifay, à La Bédoule, par un chemin de 28 km crevé de nom-
- breuses ornières et présentant de fortes rampes.
- Ajoutons que M. Sadoux a complété son invention en imaginant pour les bandages en fer un dispositif qui, non seulement amortit le bruit, mais procure une adhérence presque égale à celle des bandages en caoutchouc. J. d’Izier.
- PHOTOGRAPHIE DE FEU D’ARTIFICE
- Pour les amateurs de curiosités photographiques, il est toujours intéressant de chercher à enregistrer des spectacles fugitifs et attrayants : tel est le cas des feux d’artifice. L’un de nos abonnés,
- M. Planté, ingénieur à Nantes, nous adresse de fort belles épreuves prises, lors de la dernière fête nationale, avec un anas-tigmat Berthiot f. 5 de 18 cm de foyer, en opérant à toute ouverture.
- Dans cet ordre d’idées, bien des images ont été obtenues déjà; celles que nous reproduisons ici ne constituent doncpas une nouveauté. Mais leur aspect curieux et les explications qui les accompagnent pourront certainement retenir l’attention de nos lecteurs.
- Mais, ainsi que le remarque l’auteur, il s’en faut
- Fig. i. — Photographie de feu d’artifice. Fusées et bombes.
- cependant que ces images, groupées ici en une seule planche, pour les besoins de la publication,
- reproduisent intégralement les aspects admirés, à cause des feux très colorés qui en sont parfois le charme.
- Aussi ne voit-on, par exemple lorsqu’il s’agit des bombes, que leur éclatement même — ce sont les points blancs. — Quant aux pièces telles que les soleils, les fontaines lu mineuses, etc., malgré leur grand effet, elles ne donnent aucune impression rappelant leur aspect.
- Notre correspondant remarque que dans le cas de ces lumières très colorées, les plaques autochromes dont la sensibilité est encore faible, ne donnent pas plus de résultats que les plaques ordinaires.
- LES PROGRÈS DU CHEMIN DE FER DE BAGDAD
- Nous avons eu l’occasion précédemment d’exposer le gigantesque projet qui consiste à relier le Bosphore au Golfe Persique par une voie ferrée. Tout en rendant un hommage mérité à l’effort allemand, il nous plaît de constater que l’activité française a donné un bel exemple d’initiative en participant sous une forme pratique à cette entreprise.
- On sait que le réseau Beyrouth-Damas a été construit et est exploité par une compagnie française. Prévoyant les événements, cette entreprise se hâta de construire la section Tripoli-Alep qui faisait partie
- de sa concession, et telle fut l’activité déployée par nos compatriotes que ce tronçon important se trouvait terminé dans les premiers jours de 1912, bien à temps pour profiter des débouchés qu’allait leur offrir la construction du tronçon Konieh-Bagdad, de la ligne turco-allemande.
- Depuis un an, de nombreux vapeurs débarquent à Tripoli-d’Asie, d’énormes quantités de matériel : rails, traverses, wagons, locomotives, etc., que la ligne française transporte jusqu’à Alcp(fig. 1). Cette région de la Haute-Syrie n’offre aucune ressource
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- PROGRES DU CHEMIN DE FER DE BAGDAD ====367
- industrielle, et il faut y apporter à grands frais des matériaux aussi communs que la chaux et le ciment. Quant aux traverses, il suffira de rappeler que les
- par milliers des chrétiens qui ont séjourné pendant des années aux Etats-Unis, a fourni des ouvriers assez intelligents, et déjà assez « débrouillés » pour
- forêts ont disparu depuis longtemps du pays même, les célèbres forêts du Liban, qui ne sont plus qu’un souvenir! L’obtention de pierres pour le ballast présente même, dans certaines localités, des difficultés quasi insurmontables.
- On conçoit donc aisément que les travaux, commencés à Konieh (Anatolie) en 1905, n’aient pas pu être poussés aussi rapidement que les débuts semblaient le promettre. La première section de 200 km (de Konieh à Eregli) était effectivement ouverte au public en octobre 1904. Mais les véritables difficultés commençaient bientôt, et le rail n’atteignait la rive droite de l’Euphrate que vers la fin de l’hiver dernier.
- La rareté d’une main-d’œuvre intelligente paraît avoir été le principal obstacle que les constructeurs aient eu à vaincre.
- Ils avaient importé un certain nombre de terrassiers italiens expérimentés, qui'durent abandonner en hâte les chantiers dès les débuts de la campagne de Tri-politaine. Quant aux indigènes, tout ce qu’on peut leur demander, ce sont des gestes inconscients de portefaix : déchargement des traverses, charpentes, sacs de ciment, etc. Seul, le Liban, où l’on compte
- travailler efficacement au forage des puits, à la construction des gares et locaux, et exécuter sous la conduite de contremaîtres européens des travaux en ciment, telle, la fabrication des tuyaux de drainage indispensables pour la traversée des plaines mésopotamiennes.
- Nos photographies montrent le point terminus actuel de la ligne et ses abords. Venant du Sud-Ouest, la ligne passe -à-Djcrablous, humble village que de confortables maisons de pierre (gare, habitations, dépôt de‘locomotives, etc.) transforment rapidement en une petite ville à l’aspect européen. C’est, à quelques lieues de là que se rencontre une localité que les archéologues ont tirée de son obscurité multi-sécu-;j laire, Mambidj, où ils ont retrouvé depuis 1874 les ruines d’une des plus vieilles cités du monde : Car-chemich, la capitale de l’antique royaume des Hittites.
- Continuant à remonter"vers le Nord-Est, la ligne atteint la rive droite de l’Euphrate et s’engage sur un pont provisoire, construit en bois, dont la lonT gueur totale est de près dun kilomètre; il sera remplacé ultérieurement par un pont en charpente
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- 368 PROGRÈS DU CHEMIN DE FER DE BAGDAD
- cTacicr avec piles en maçonnerie dont le coût est évalué à 5 millions de francs. À lui seul, le pont provisoire aurait coûté plus d’un million. S’il faut en croire des ingénieurs et des voyageurs, on se demande déjà — un peu lard à la vérité — si les constructeurs de cette œuvre éphémère ont tenu compte des crues qui se produisent brusquement dans le cours moyen de l’Euphrate et atteignent parfois des proportions formidables. Sa destruction retarderait de plusieurs années l’achèvement de la ligne.
- À la date où furent prises ces photographies (dans les premiers jours de juin), la ligne, au sortir de ce pont, ne s’avançait que de 200 mètres environ sur la rive gauche. L’un de nos instantanés montre précisément « le bout du rail », avec un officier de gendarmerie turque chargé de protéger les chan-
- I’issue et qui donne lieu actuellement à des négociations compliquées.
- Les victoires des Balkaniques lui enlèvent inopinément la maîtrise de la tête occidentale d’une ligne qui devait puissamment favoriser ses projets de conquête économique ou politique en Asie, et l’Angleterre en tranche brutalement la tête orientale !-Cette ligne, qui devait être d’un intérêt mondial, ne sera-t-elle plus qu’un réseau d’intérêt local?
- Il est permis de se demander si l’Angleterre ne réserve pas Koweït comme une des étapes d’un « Trans-Asiatique » qui constituerait une entreprise beaucoup plus grandiose que le chemin de fer de Bagdad : une voie ferrée qui, partant de la frontière égyptienne, s’allongerait jusqu’à la frontière des Indes en traversant l’Arabie et en suivant le littoral du Golfe Persique et de la mer d’Oman. Le projet,
- Pont provisoire de Djer-Abelous.
- Fig. 3. —
- . i
- tiers, planté fièrement sur l’ultime traverse. On aperçoit dans le fond des bordures d’arbres fruitiers encadrant des champs cultivés, indice de la fertilité des plaines mésopotamiennes, dont l’aspect forme un vif contraste avec les abords désertiques de Djerablous.
- Quand inaugurera-t-on l’entrée de la première locomotive dans Bagdad, l’ancienne capitale des Khalifes? Quand le ruban d’acier atteindra-t-il Bas-sorah, le nouveau terminus imposé par la politique britannique? A cinq ou dix ans près, qui pourrait répondre à ces questions? Nous rappellerons que le terminus choisi par l’entreprise était Koweit, port du Golfe Persique, mais que l’Angleterre intervint en proclamant son protectorat sur le Sultanat de Koweit, royaume arabe qui n’avait jamais reconnu la suzeraineté de la Turquie. Ainsi, l’Allemagne, qui avait rêvé de drainer le commerce de l’Europe centrale avec les Indes au profit de cette ligne et aux dépens du Canal de Suez, se trouve engagée dans une aventure dont il est encore difficile de prévoir
- dit-on, est à l’étude, et l’on sait déjà qu’il ne présente pas de difficultés insurmontables, ni dans l’ordre matériel, ni dans l’ordre politique. La récente convention passée entre la Turquie et l’Angleterre a donné à celle-ci carte blanche, et l’entente anglo-russe lui a assuré une a zone d’infiuence » dans la Perse méridionale.
- Sur ce projet se grefferait une conception plus importante encore : la liaison du réseau français de l’Afrique septentrionale au réseau égyptien à travers la Tripolitaine. Les deux tunnels du détroit de Gibraltar et du Pas de Calais, dont la construction s’imposera tôt ou tard malgré les répugnances d’une partie du peuple anglais, permettraient alors de se rendre de Londres et de Paris à Bombay et à Calcutta (et peut-être en Indo-Chine) sans changer de train !
- Nous avons des raisons de croire que ce grandiose projet sortira bientôt du domaine des rêves fantastiques. V. Foubin.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahüke, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- 41e ANNÉE. — N° 2110.
- I
- NOVEMBRE 1913.
- LES PROGRES DE L’INDUSTRIE NAVALE
- Les avaries graves dans la coque des navires peuvent être réparées à flots.
- J’ai eu l’occasion, à deux reprises, de signaler aux lecteurs de La Nature le très intéressant emploi qu’un ingénieur américain, M. Wolherspoon, fait de l’air comprimé soit pour relever les navires coulés, soit même pour les empêcher de couler (voir La Nature, numéro du 14 juin 1913).
- Les résultats obtenus par cet ingénieur me paraissent d’une telle importance, et ses méthodes peuvent s’appliquer à un si grand nombre de cas que je n’hésite pas à revenir aujourd’hui encore sur cette question pour signaler, d’après le Scienlific Ame-
- à y amener l’air sous pression fourni par de puissants compresseurs. Ce travail ne demanda que 3 jours, et se termina le 22 novembre. À 10 heures, on mit en marche les compresseurs d’air et 15 minutes après le Royal George était renfloué.
- Il est très important de noter que ce résultat extraordinaire fut obtenu alors que la coque était crevée sur 40 pour 100 de sa longueur. Pour rendre hermétiques les compartiments dans lesquels on eut à injecter l’air sous pression, les ingénieurs chargés du sauvetage se trouvèrent cependant en présence
- Fig. i. — Le paquebot Royal George échoué dans le Saint-Laurent.
- rican, une nouvelle et très heureuse application de l’emploi de l’air comprimé.
- Le 6 novembre 1912, le grand paquebot de 14 000 tonnes Royal George, naviguant dans le fleuve Saint-Laurent, par brume intense, s’échouait sur des roches à 9 milles environ en aval de Québec.
- Les procédés ordinaires de sauvetage immédiatement employés, furent, au bout de 15 jours, reconnus inopérants ; on s’adressa alors à M. Wothers-poon et à ses procédés basés sur l’usage de l’air comprimé.
- Les dispositions prises pour le sauvetage furent conformes à celles qui ont été déjà décrites ici, les compartiments déchirés par les écueils furent hermétiquement clos, et on installa le tuyautage destiné
- 410 année. — za semestre.
- de difficultés inattendues. La pression qu’il s’agissait d’équilibrer eorrespondait à une colonne d’eau de 8 mètres environ de hauteur. Le pont surmontant les compartiments intéressés n’était point assez solide et risquait de sauter lorsqu’on introduirait l’air ..comprimé au-dessous. De plus, il n’était pas étanche. On dut le coaltarer, le recouvrir complètement d’une couche de papier goudron, laquelle fut revêtue d’un placage de sapin. Ce placage fut lui-même épontillé au pont supérieur (voir fig. 1). Moyennant ces précautions, rien ne céda et l’eau chassée par l’air comprimé disparut des compartiments qu’elle avait envahis.
- Mais le navire une fois remis à flot, le problème de son sauvetage n’était point complètement résolu. Il fallait encore le mettre en état de continuer sa
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- LES PROGRÈS DE L’INDUSTRIE NAVALE
- 370
- navigation. Or, le bassin de radoub le plus proche était en amont à Montréal, à 140 milles de distance; de plus, ' l’hiver approchait où la navigation du Saint-Laurent devient impossible par suite des glaces, et on voulait éviter d’immobiliser le Royal George pendant des mois, dans un dock, ce qui entraînait de grandes dépenses.
- Mais comment s’y prendre autrement?
- M. Wothers-poon offrit alors de réparer définitivement le navire , avarié, je l’ai dit, sur 40 pour 100 de- sa longueur, sans le mettre à sec dans un bassin, et c’est là que l’histoire prend un intérêt tout particulier.
- Le paquebot fut ancré en eau profonde. Dans les compartiments
- endommagés, des ouvriers furent introduits en passant par les écluses à air, ces compartiments étant, comme il a été déjà dit, maintenus libres d'eau par l’air comprimé qui y était refoulé.
- Sur les blessures de la coque, et à l’intérieur, ces ouvriers placèrent et scellèrent des placards rudimentaires faits de planches, de terre et d’étoupe que la pression intérieure seule maintenait contre les parois, mais qui, pour cette raison, ne constituaient qu’une solution provisoire du problème. Il était de toute nécessité de couvrir les parties endommagées de la coque et à l’extérieur, avec des tôles parfaitement étanches. Voici comment on s’y prit. De l’intérieur on releva le gabarit précis de chacune des ouvertures qu’il s’agissait de boucher
- définitivement, en indiquant l’emplacement exact des trous qu'il convenait de ménager pour le passage
- des • boulons de fixation.
- Puis, sur ces gabarits, on confectionna des pla-ques en tôles d’acier ayant les mêmes formes et dimensions et munies de boulons filetés en nombre suffisant. Puis des scaphandriers, placés sur un échafaudage à l’extérieur du navire, vinrent appliquer ces tôles sur la coque, eu faisant passer les boulons dans les trous préparés pour les recevoir. Sur ces boulons les ouvriers de l’intérieur fixèrent solidement leurs écrous, puis enlevèrent les placards primitifs et enfin découpé -rent au moyen des flammes de foxy-acétylèneles bavures des tôles déchirées par les roches et repoussées en dedans.
- C’est de cette manière que la coque du Royal George fut réparée et si bien ' réparée que le paquebot quitta le Saint-Laurent pour Halifax, et affronta dans cette traversée une très grosse mer sans qu’aucune fa Ligue; ne se montrât dans les. parties ainsi remises à neuf. A Halifax, , en raison de la nouveauté d’un pareil travail et aussi pour donner satisfaction aux assureurs, on fit passer le navire au bassin.
- Tout fut trouvé en parfait état et le Royal George, remis à flot, embarqua sa cargaison et prit la route de l’Angleterre où il est arrivé sans aucun incident. Saüvaire Jourdan.
- Fig. 2". — Comment le Royal George fui
- Fig.. 3. J— Le début.*. de la réparation
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- LES SÉSIES
- Si l’on vous demandait quel est l’insecte représenté figure 1, vous répondriez vraisemblablement que c’est un hyménoptère, une guêpe. Et vous ne seriez pas les seuls à vous tromper. L’amateur d’insectes qui, au cours de sa chasse, rencontre la Sésie, volant rapidement d’une fleur
- redoute de la capturer, et l’entomologiste exercé, lui-même, doit observer avec grand soin pour reconnaître qu’il n'a pas affaire à un porte-aiguillon, mais bien à un inoffensif papillon.
- En effet, la Sésie est un lépidoptère, un papillon , mais déguisé, grimé en bête dangereuse — le sosie de la guêpe. Tandis que les ailes des papillons sont couvertes d’écaillcs opaques et colorées, celles de la Sésie sont transparentes, en partie sans écailles. Elles produisent, en volant, le même bourdonnement que les hyménoptères et n’ont pas le vol silencieux des papillons. De plus, le corps imite
- le milieu dans lequel ils vivent : animaux blancs des régions polaires, animaux fauves des déserts, bêtes transparentes ou bleues de la mer, etc. D’autres changent de couleur quand ils changent de
- milieu : le caméléon en est l’exemple le plus connu, auquel on pourrait ajouter les turbots, soles, pieuvres, etc.
- D’autres encore imitent soit les feuilles et les tiges sur lesquels ils vivent, soit d’autres animaux. La Sésie appartient à ce dernier groupe.
- L’explication de ces ressemblances est très difficile et n’a pas encore reçu de solution satisfaisante.
- Selon la théorie dar-winiste, dans la lutte pour la vie, le mimétisme serait un procédé de défense, une ruse des espèces faibles, mal armées, pour échapper à l’attaque de leurs ennemis. Mais nombre d’observations ont montré que bien souvent ce qui esL pour nous ressemblance ne trompe pas les ani-
- Un trou dans l'arbre; ce qu’il en sort; la naissance de la Sésie. (Photo. J. J. Warcl.)
- très exactement celui d’une guêpe ou d’un frelon. C’est un des exemples les plus connus et les plus typiques de mimétisme, et, à ce point de vue, la Sésie est déjà fort intéressante.
- On sait que Darwin a réuni sous le nom de mimétisme, « inimicry », un ensemble de faits fort curieux.
- Il est nombre d’animaux de même couleur que
- maux intéressés : les oiseaux reconnaissent immédiatement des insectes immobiles, cachés dans un milieu de même couleur, et les dévorent.
- Les Sésies, dont nous nous occupons, bien que peut-être protégées par leur ressemblance avec les guêpes, ne sont pas aussi abondantes qu’elles devraient l’être si leurs ennemis ne les découvraient facilement ou n’osaient les attaquer. Il est vrai
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- 372
- LES SES! ES
- que cet argument n’est pas suffisant pour critiquer la théorie du mimétisme; car, avant d’être papillon,, la Sésie a vécu longtemps sous forme de chenille non mimétique, exposée au danger par conséquent, bien
- que nous verrons tout à l’heure les ingénieux moyens de , défense de celle-ci.
- Quoi qu’il en soit, nous sommes obligés de nous contenter de la constatation du mimétisme de la Sésie sans pouvoir aucunement comprendre son utilité ni expliquer son mode d’apparition.
- Comme bien d’autres merveilles de la nature, celle-ci nous échappe.
- Voyons maintenant l’histoire de notre papillon. Elle va soulever d’autres questions aussi obscures, en nous montrant une série d’instincts, merveilleusement adaptés et changeant avec l’àge.
- Regardez
- le
- Fig. 5. — La branche sciée montre la chenille dans son canal. A gauche, en bas, le trou d'entrée bouché par des débris de bois.
- trou qui apparaît dans cet arbre (fig. 2), une vieille souche de saule, par exemple. C’est un trou rond, nettement taillé, juste assez grand ,r pour y introduire le bout du petit doigt — quand on n’a pas la main
- grosse —ou le bout d'un crayon. Quelle tarière a creusé ce trou? Pour savoir jusqii’où il va, nous pourrions y introduire un fil de 1er tordu en crochet au bout. Nous l’enfoncerions alors profondément et il ramènerait des débris de bois fins comme de la sciure et une bouillie blanche pro-
- Fig.'O. — Une autre branche renferme une chrysalide.
- venant d'un animal caché au fond du trou. La méthode est mauvaise. Cherchons donc un autre trou, prenons le tronc et scions-le (fig. 5) (*).
- Nous trouvons au coeur de l’arbre un canal
- dans lequel repose une masse blanchâtre, sans poils, à tète noire, la chenille de la Sésie ; le canal est en partie obstrué par des débris de bois. C’est là la demeure de notre insecte pendant ses deux premières années de vie, depuis qu’il est sorti de l’œuf jusqu’à ce qu’il devienne papillon.
- Comment donc du papillon aérien est venue cette grosse chenille logée au cœur de l’arbre? Et comment de cette chenille murée, sortira-t-il un papillon ailé?
- Le papillon que nous avions vu tout à l’heure, volant parmi les fleurs, plongeant rapidement sa trompe dansl’une ou dans l’autre, ne vit pas longtemps . •
- Tout en dépensant sa vie au grand soleil, il choisit un tronc d’arbre, et un beau jour, y dépose ses œufs
- (fig- ?)
- Ce sont de petites perles brunes, peu visibles,
- qui sont collées sur l’écorce, souvent au voisinage d’une fente ou d’une blessure. De ces œufs, sortent de toutes petites chenilles, qui, aussitôt nées,
- 1. Les photographies qui illustrent cet article sont dues à riiabilelé de M. J.-J. Ward qui a bien voulu nous les communiquer.
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- LES SÊS1ES
- n’ont qu’une idée, qu’un instinct, entrer dans l’arbre. Elles se mettent donc aussitôt à creuser, autant que leurs faibles forces le leur permettent, et bientôt disparaissent. La trace de leur entrée est imperceptible.
- Dans le bois, elles poursuivent leur galerie jusqu’au cœur, là où les vaisseaux apportent en abondance la sève nourrissante. Et tout ce bois qu’elles ont déjà dévoré, qui leur a Iraversé le corps pour s’accumuler derrière elles, les a nourries, car les petites chenilles grossissent rapidement.
- Le trou d’entrée dans l’arbre était si petit qu’on se demande comment la chenille, devenue une grosse masse grasse, blanche, pourra, sortir de sa prison au moment de la métamorphose.
- Mais un instinct la guide et lui fait prévoir l’avenir. Jamais elle n’oublie d’élargir son canal à mesure qu’elle grossit. Aussi, peu à peu le trou imperceptible par où elle est entrée grandit-il jusqu’à être très apparent à la surface de l’arbre qu’elle habite.
- Soit, la voie est prévue pour le retour à la lumière, mais ce trou est un indice beaucoup trop visible. Tous les ennemis des chenilles, tous les perce-bois sont prévenus que l’arbre est habité et que ce trou conduit à un excellent repas. Becs, tarières vont s’y
- Fig. fi. — La chrysalide sortie de P arbre (grossie).
- enfoncer, et malheur à la pauvre Sésie. Non, la nature a prévu ce danger ; la Sésie a l’instinct de se défendre : son trou aboutit au cœur de l’arbre, puis tourne à angle droit, la chenille se tient dans le canal montant et le pic en sera pour ses frais s’il s’avise d’enfoncer son bec dans l’orifice. Puis le trou extérieur est soigneusement bouché avec un mortier fabriqué de sciure de bois et de fils de soie sécrétés par la chenille. La masse est assez solide pour rebuter bien des assiégeants, assez fragile pour que la sortie de l’hôte soit assurée. D’autres barrières placées de distance en distance peuvent arrêter les audacieux qui auraient rompu la première ligne de défense; les derniers retranchements sont immédiatement derrière la chenille.
- Pendant deux ans, la chenille .mène cette vie obscure; son tunnel s’allonge peu à peu, et elle grossit jusqu’à atteindre -4 centimètres de long. La dernière mue approche qui en fera une chrysalide.
- Mais voici un nouveau problème. La^'chenille a
- Fig- 7 — Les œufs du papillon déposés sur l’écorce de l'arbre.
- vécu, la tête tournée vers le fond du tunnel, la bouche sur le bois.
- Si elle se transformait en chrysalide dans cette position, ce serait l’ensevelissement puisque la rigide pupe où se prépare le papillon ne pourrait sortir à reculons. La chenille fait donc demi-tour avant de se muer en chrysalide, et celle-ci se trouve en bonne position (fig. 6), la tête tournée vers l’ouverture. Elle reste ainsi trois ou quatre semaines, pendant lesquelles s’opère l’extraordinaire transmutation en papillon.
- Un beau jour, de grand soleil, la chrysalide se met en marche. Marche difficile et curieuse : le
- Fig. 9. — Le papillon éclos, ses ailes s’allongent.
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- LES SES] ES “
- papillon-qu’elle, enferme est encore trop ..faible,., mon et fripé, pour se mouvoir, il lui faudra la lumière et la chaleur pour prendre "force; la chrysalide n’èst plus qu’une coque vide.
- Comment parcourir en cet équipage le long tunnel qui mène à la liberté? La nature a encore prévu cette difficulté. Chacun des segments de la chrysalide est muni de fines dents multiples (fig. 8), véritables crampons; le pauvre papillon s’agite, remue sa coque qui accroche les bords du tunnel, et ainsi, lentement, la bête parcourt en sens inverse le chemin suivi par la chenille et arrive au bord du trou.
- C’est un curieux spectacle que d’assister à l’éclosion. Tout d’abord, tombent des poussières de bois provenant du bouchon rompu, puis apparaît une masse brune qui, par petites saccades, avance, avance encore (fig. 5) ; la voici en équilibre presque instable, à demi sortie. Brusquement la masse brune éclate (fig. 4) ; il en sort un pauvre petit insecte, une sorte de guêpe, au corps rayé de jaune et de noir, aux ailes petites
- et fripées. Un moment de repos, puis les ailes se sèchent, s’allongent (fig. 9), la bêle remue ses an-
- Fig. io. -ses œufs
- lennes, s’agite, et bientôt part pour son premier vol. Le cycle est révolu. La Sésic ressemble maintenant à celle de la ligure 1, et, dans quelques jours, accomplira sa ponte.
- En France, on connaît près de trente espèces de Sésies, toutes nuisibles. Celle que nous venons de décrire, Sesia apiformis, vit aux dépens des bouleaux et des saules; d’autres, de mœurs très analogues, attaquent les chênes, les groseilliers, les noisetiers, etc. Le seul moyen de les détruire est d’enfoncer dans les trous des arbres des tampons de ouate imbibés de benzine et de mastiquer ensuite l’orifice. Un précieux auxiliaire dans la lutte contre ces ravageurs des bois est un hyménoptère, un ichneu-mon (fig. 10) dont la femelle, aux longues antennes, à l’abdomen long et plat, zébré de taches brunes et jaunes, sait découvrir les trous de Sésies et atteindre la chenille. Pour cela, elle enfonce dans le tunnel sa tarière démesurée, pique la chenille tout au . fond de son trou et dépose en son corps les œufs d’où sortiront bientôt de petites larves qui grossiront en dévorant le corps gras et nourrissant de la chenille de la Sésie. Bemé Meule.
- - Un ennemi des Sésies qui va pondre dans le corps de la chenille an fond de son trou.
- LE SALON DE L’AUTOMOBILE DE 1913
- Le visiteur assidu des successives expositions de l’Automobile se figure volontiers, à l’ouverture de chaque Salon, qu’il va trouver enfin au Grand Palais quelque nouveauté sensationnelle appelée à rénover toute la construction automobile. Or, plus les années s’ajoutent aux années, plus la déception augmente, et l’on entend dire de toutes parts : « Décidément, il n’y a rien d’intéressant au Salon cette année ! » Évidemment, on n’a pu voir cette année au Grand Palais la voiture toute carrossée vendue pour
- 2000 francs, non plus que le moteur qui marche sans essence ni huile.
- Et même, l’observateur superficiel qui se contente de jeter un bref coup d’œil sur les châssis polis, et de caresser, en passant, les capots aux cuivres étincelants, a dû trouver qu’au fond, c’était la même chose qu’en 1912!...
- Est-ce à dire que nos constructeurs sont restés dans l’inaction depuis un an, ou que la date précoce de l’Exposition ne leur a pas permis de sortir leurs
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- nouveautés? Si nous le pensions, nous serions Lien loin de compte.
- Quand, au contraire, on se donne vraiment la peine de « regarder », on découvre que jamais Salon ne témoigna d’un tel effort de la part des ingénieurs.
- Les caractéristiques dominantes de la construction actuelle. — Les tendances qui se manifestaient déjà bien nettement l’année dernière s’affirment de plus en plus. Nous les résumerons en quelques lignes : •
- . 1° Simplification de l’aspect extérieur des moteurs et des châssis, marchant de pair avec une complication toujours plus grande des organes cachés, auxquels on demande de plus en plus d’assurer automatiquement toutes les fonctions du mécanisme ;
- 2° Guerre aux vibrations, de quelque origine qu’elles proviennent ;
- 3° Recherche de plus en plus grande du confort ;
- 4° Enfin, augmentation très nette du rendement et de la puissance spécifique des moteurs, découlant immédiatement de l’influence des courses.
- La complication d’un mécanisme est, peut-on dire, en raison directe de sa perfection. Je parle là, bien entendu,- de la complexité du mécanisme lui-même, abstraction faite de ses formes et de son aspect extérieur.
- Je n’en veux d’autres preuves que celle du carburateur, par exemple : le carburateur d’autrefois consistait, simplement en un réservoir à demi plein d’essence où l’air venait s’imprégner de vapeur d’hydrocarbure. Tout au plus ce carburateur était-il muni d’un boisseau réglant l’arrivée d’air.
- Aujourd’hui, les carburateurs, à quelque système qu’ils appartiennent, sont de véritables petites usines, comprenant un réservoir avec mécanisme pour maintenir constant le niveau de l’essence, gicleurs multiples aux formes souvent compliquées, boisseaux, aux ouvertures savamment étudiées, arrivées d’air additionnel, réchauffage... que sais-je encore! Par contre, le problème de la carburation, si délicat pour le chauffeur de 1898, n’est qu’un jeu pour le conducteur d’une voiture moderne bien réglée.
- Mais si les mécanismes divers des voitures sont complexes, ils sont enfermés dans des carters dont les formes vont se simplifiant de jour en jour ; d’où une grande simplicité d’entretien. Les vibrations et les bruits de toute nature s’atténuent de plus en plus sous les patients efforts des constructeurs.
- C’est au moteur qu’on s’attaqua d’abord, comme à l’organe le plus bruyant. L’apparition sur le marché du moteur Knight sans soupape, si silencieux, eut un effet des plus heureux sur le moteur à soupapes. Le phénomène est tout à fait comparable à ce qui se passa dans l’industrie de l’éclairage quand l’électricité commença à se généraliser : les becs de gaz atteignirent des rendements lumineux -inespérés. Bien que nous nous réservions de passer
- en revue successivement tous les organes de la voiture, signalons dès maintenant les résultats remarquables atteints par Birkigt sur ses derniers modèles, dans cet ordre d’idées.
- Le phénomène observé pour le moteur s’est répété cette année pour le pont arrière, cet autre tapageur : la transmission par vis sans fin a fait travailler les constructeurs restés fidèles aux pignons : Citroen nous donne ses engrenages coniques à chevrons, et Packard ses pignons coniques hélicoïdaux.
- La recherche du confort sp manifeste évidemment surtout dans les carrosseries ; mais elle ne s’y limite pas.
- Le centrage des masses pesantes du châssis en vue de diminuer son moment d’inertie par rapport à son centre de gravité, le problème si ardu de la suspension a fait travailler fortement les constructeurs.
- La mode si justifiée de l’éclairage électrique se rattache à un plus grand désir de confort. De même le démarrage automatique, les gonfleurs mécaniques de pneus, etc.
- Enfin, l’influence des courses sur la construction des moteurs s’établit de plus en plus nettement.
- La puissance spécifique des moteurs augmente d’année en année. Le moteur poussé, dont on se défiait dès l’abord, a fait ses preuves et a conquis sa place sur les voitures de tourisme.
- Un chiffre fera mieux ressortir que de longs discours ce que j’avance. Le moteur de 80 mm d’alésage, 150 mm de course, qui donnait, il y a 5 ans environ, 16 chevaux, atteint cette année chez Hispano-Suiza cinquante-huit chevaux !...
- Avec ce moteur, on faisait autrefois du 60 à l'heure en palier : on dépasse aujourd’hui 110!...
- Un fait assez remarquable révélé au Salon de 1915 est le retour de la grosse voiture.
- Après la crise de 1908, on proclama la faillite définitive de la grosse voiture, terrible dévoreuse d’essence et de pneus. On proclama que l’avenir était à la voiture légère et que la grosse voiture avait définitivement vécu.
- Or, aux stands des principaux constructeurs, on trouve cette année des voitures d’alésage important : une 6-cylind.res 50 C.Y. de 110 X 127 chez Austin, une 105 X 165 dite 27-80 C.Y. chez Daimler, toute une gamme allant jusqu’à 200 C.Y. chez Benz, une 50 C.Y. 100x180 chez Bayard-Clément, une 50 C.Y. chez Delaunay-Belleville, la 8-cylindres 50 C.Y. de de Dion, la 40 GobroivilO X 250,1’Hispano 100x180, des 100 C.Y. chez Isotta-Fraschini, la 40 Lorraine-Dietrrch, etc., etc., en m’arrêtant à la moitié de l’alphabet.
- Il semble que le goût du public oscille suivant une loi pendulaire entre la grosse et la petite voiture : l’année 1915 se trouve sur la portion ascendante de la sinusoïde....
- A côté, d’ailleurs, des grosses voitures, on rencontre un assez grand nombre de voiturettes d’une puissance de 6 à 8 chevaux. Mais il semble mainte-
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- nant bien établi que la petite voiture est une réduction de la grosse et ne com-
- WEËm
- porte
- euere
- de
- solutions originales.
- Nous allons maintenant passer en revue les principaux organes de la voiture, en signalant, à propos de chacun d’eux, les tendances de la construction actuelle.
- Les moteurs.
- — A de rares exceptions près, les moteurs de 1915 sont seul bloc. Monocylindres et 2-cylindres ont presque complètement disparu, même pour les toutes petites puissances, où le 4-cylindres de 50 à 60 d’alésage les a supplantés.
- Les 6-cylindres se raréfient également, mais pas pour la même raison : un grand nombre de constructeurs ' qui avaient entrepris la fabrication dum-cylindres, se sont aperçus qu’il était très difficile à bien établir, et l’ont abandonné, leur clientèle qu’il était sans intérêt.
- En fait, les bons 6-cylindres, exempts de régime vibratoire critique, de trash, comme on dit outre-Manche, ayant des reprises franches, une consommation réduite, sont extrêmement rares.
- L’un des plus séduisants à ces égards est celui de Motobloc, traité cette année en
- Fig. i.
- La boîte de vitesse 'Aida.
- à 4 cylindres fondus d’un
- Fig. 2.
- Le bloc-moteur -Pmihar-d,
- monobloc comme tous les autres moteurs de cette marque. La position du volant au milieu du vilebrequin a singulièrement facilité la tâche des constructeurs de Bordeaux : c’est là, comme on sait, la caractéristique principale des brevets de Dom-bret.
- Comme 8-cy-lindres, on trouve cette année un modèle nouveau chez de Dion, dénommé 16-22 C.V. Cette firme est d’ailleurs la seule
- qui construise le 8-cylin-dres; c’est là le moteur de la voiture de grand luxe.
- Les sans-soupapes sont en régression très' sensible, au moins quant à la diversité des types : le Knight, qui reste à peu près seul, a au contraire été adopté par. plusieurs fabricants qui le montent sur leurs châssis.
- Passons au détail des organes des moteurs. L’influence de la cour-
- cherchant à persuader à
- Fig. 3.
- La suspension Daimler.
- £K...
- se se fait sentir sur la forme des culasses : on voit
- revenir en faveur les soupapes placées dans la culasse, notamment chez Hispano-Suiza, qui présente 3 nouveaux types de moteurs construits sur le même modèle. Les soupapes, inclinées à 45°, sont commandées directement par des culbuteurs mus par un seul arbre à cames placé au-dessus des cylindres.
- Motobloc conserve la disposi-
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- lion classique chez lui, de la soupape d’aspiration dans Taxe du cylindre.
- Dans quelques moteurs, on a obtenu une diminution de la surface des chambres d’explosion en inclinant les soupapes (Janvier, :Sunbeam, etc....).
- Les arbres à cames sont commandés soit par pignons, soit par chaînes silencieuses. Il semble d’ailleurs que cette dernière liaison cinématique perde plutôt du terrain.
- Le graissage sous pression a perdu l’un de ses éminents adeptes : Hispano graisse ses nouveaux
- beau résultat obtenu par les constructeurs de Gene-villiers : leur 15-chevaux (80 d’alésage, 150 de course) frise le 100 à l’heure en palier.
- La transmission : les blocs-moteurs. — On sait ce qu’on entend par cette expression de bloc-moteur : elle signifie que le moteur, l’embrayage et la boîte de vitesses ont été réunis sur un même carter rigide. Cette manière de faire, très décriée d’abord quand Motobloc était le seul à l’employer, très discutée ensuite quand Hispano l’adopta à son tour, règne maintenant sur plus de 50 pour 100
- Fig. 4. — Le châssis de « Aquila-Ilaliana ». (Le radiateur fait partie intégrante du bloc-moteur.)
- moteurs par barbotage. D’ailleurs, le barbotage à niveau constant comme il l’est maintenant, est aussi sûr que le graissage sous pression. Il est toujours établi avec des augets disposés sous les têtes de bielle; ces augets sont maintenus pleins par une pompe qui puise l’huile au fond du carter à travers un filtre. Les vilebrequins reposent sur trois paliers en général. Les roulements à billes ne gagnent guère de terrain dans les moteurs, sans doute parce que leur emploi rend le moteur un peu plus sonore.
- L’allumage est universellement obtenu par magnéto à haute tension. Quelques rares maisons, comme Chenard et Walker, ont l’allumage jumelé, à 2 bougies par cylindre. Signalons en passant le
- des châssis. Panhard, qui faisait l’année dernière un seul de ses châssis avec bloc-moteur (le 10-chevaux), les établit tous cette année sur ce modèle. — Fait digne de remarque : non seulement le bloc-moteur fait de nouveaux adeptes, mais aucun de ceux qui l’avaient adopté ne l’abandonne : cela en dit long sur sa valeur.
- Il ne me paraît pas inutile de rappeler brièvement ici ses avantages :
- La réunion sur un même bâti indéformable du moteur et de la boite de vitesses permet à la ligne d’arbres de conserver une rectitude absolue malgré les fléchissements inévitables du châssis; d’où un rendement meilleur de. la transmission.
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- Ce rendement est encore amélioré du fait que l’arbre à cardans a une très grande longueur, et, par conséquent, n’atteint jamais une grande obliquité, quels que soient les déplacements du pont. Aussi, les
- joints travaillent-ils dans les meilleures conditions possibles.
- Enfin, le centrage des masses pesantes réalisé dans le bloc-moteur n’est pas sans influence sur la bonne tenue de route.
- Une considération plus terre-à-terre sans doute, mais qui est loin d’être négligeable : l’entretien de la voiture est grandement simplifié avec le bloc-moteur. Nous verrons cependant que ceux qui ne l’ont pas encore sont arrivés (certains, du moins) à simplifier aussi l’entretien.
- On reproche au bloc-moteur son
- peu d’accessibilité : il n’y a pas là une objection de principe, tout dépend du dessin du châssis, et nombre de blocs sont plus aisément démontables que les organes séparés.
- Avant de quitter les blocs-moteurs, signalons une tentative intéressante : Aquila-Italicina monte sur son bloc le radiateur, mettant ainsi cet organe fragile à l’abri de toute dislocation.
- Quand la boîte de vitesses est séparée du moteur, on place toujours, sur l’arbre qui le réunit à celui-ci, un ou deux joints déformables. Dans beaucoup de cas, ces joints sont constitués par des accouplements par lames métalliques élastiques.
- Cette solution est parfaitement légitime pour des joints qui
- fidèles à
- Boîtes
- Fig. 6. — Coupe verticale du moteur Hispano-Suiza.
- travaillent peu, comme c’est ici le cas, et, par surcroît, tout entretien et toute usure sont complètement supprimés.
- Quand les joints sont des cardans, ils sont souvent enfermés dans un carter prolongeant la boîte de vitesses : ce dispositif, inauguré l’an dernier par Renault, a fait école.
- Embrayages. — Partisans du cône cuir et-des disques restent leurs préférences : un seul dissident, Mors, qui conserve son excellent embrayage à ruban, de vitessesi <=*• Toutes les boîtes sont à quatre vitesses* portées par trois baladeurs. Il n’y
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- a d’exception que pour les toutes petites voitures très légères, qui n’ont que trois vitesses. Encore, la petite l’ilain 50 d’alésage a-t-elle une boîte à quatre vitesses.
- L'attaque des divers baladeurs a lieu par déplacement latéral ou par oscillation du levier. Renault abandonne sa came pour le levier à déplacement latéral.
- Le levier oscillant gagne des places ; sa manœuvre est plus agréable'.
- Notons en passant le dispositif
- Aida.
- Le verrouillage des baladeurs est presque toujours double : verrouillage par ancre mobile des coulisseaux immobiles, par verrou à ressort du coulisseau en prise.
- Transmission. — La transmission par chaînes a virtuellement disparu : le Salon n’en
- Fig. 9-
- Le châssis Delaunay-Belleville.
- renferme que deux exemplaires, je crois. Même dans les grosses voitures, on trouve l’arbre à cardans.
- La question étanchéité du joint a été très travaillée, et on peut voir des dispositifs à la fois mécaniques et efficaces qui remplacent les odieuses gaines de cuir.
- L’attaque des roues arrière se fait soit par pignons coniques, soit par vis sans iln. La vis est en régression : son rendement moindre et la difficulté d’une exécution parfaite l’ont fait abandonner, sauf sur les voitures où le silence est la qualité à obtenir avant tout.
- L’attaque a lieu tantôt par-dessus la roue bronze, tantôt par-dessous.
- Les deux systèmes ont leurs inconvénients : l’attaque en dessous amène à un pont qui a son point bas trop près de terre, l’attaque en dessus rend
- Fig. 8. — Un des rares moteurs à 6-cylindres (Le Rochet-Schneider).
- | la carrosserie [difficile à établir. De plus, avec elle, on est amené à faire travailler les joints du cardan avec une obliquité assez grande (on peut en voir un exemple frappant chez un de nos principaux constructeurs français).
- Ainsi que nous le disions plus haut, les amateurs d’engrenages silencieux essaient les pignons à chevrons de Citroen. Gobron les a adoptés sur ses séries. Leurs inconvénients sont d’abord le prix plus élevé (environ 200 fr. par couple en plus) et surtout dans la difficulté de réglage. Mais cela n’intéresse que le constructeur, et pas le client.
- Les engrenages hélicoïdaux de Packard paraissent très bien, à l’œil tout au moins; nous n’avons pas eu l’occasion de les essayer.
- Les ponts-arrière. Leur liaison. — La liaison du pont au châssis s’uniformise dans deux types : soit poussée et réaction au couple par tube cen-| Irai entourant l’arbre à cardans (parfois, le tube
- Fig. io, e= Le moteur à 8-cylindres en V De Dion-Bouton.
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- résiste seulement à la torsion, et les ressorts poussent), soit poussée et réaction par les ressorts.
- Quelques dissidents (Delaunay-Belleville, etc.), conservent jambe de force et bielles de poussée. Mais ils sont de plus en plus rares.
- La correction des liaisons est parfaite; nous n’avons pas observé un seul pont incorrect. L’an dernier il en restait un : réaction au couple par tube central, et patins calés sur les ressorts.
- La suspension. Les ressorts. — La suspension cantilever, adoptée par Rolls-Royce depuis plusieurs années, a fait des adeptes : à signaler la grosse Bayard-Clément et ses doubles ressorts. Ce système de suspension rend les places arrière c(e la voiture beaucoup plus confortables, peut-être un peu au détriment des places avant.
- La mode des ressorts à crosse à l’arrière semble diminuer; les châssis sont souvent munis de mains de ressort rigides.
- Sur plusieurs d’entre eux (Renault, Sizaire-Berwick) les ressorts sont placés exactement sous le longeron et non plus déportés. Le châssis est ainsi mieux assis, parait-il.
- Les freins. —
- Les,freins restent ce qu’ils étaient, ni meilleurs, ni pires. Le freinage sur roues avant, si intéressant, ne fait aucun progrès. Un seul châssis exposé chez Isotta-Fraschini possédait le freinage sur roues avant.
- Plusieurs constructeurs, suivant l’impulsion de Panhard, suppriment le frein sur mécanisme et mettent les deux freins dans les tambours des roues arrière.
- Qu’il nous soit permis de le regretter.
- D’autres, plus avisés, conservent le frein au pied sur le mécanisme et commandent le frein de roues par le levier traditionnel et par une troisième pédale.
- A remarquer que c’est surtout chez les Lyonnais qu’on rencontre cette excellente solution.
- La direction.— Vis et secteur en grande majorité. Sur quelques voitures rapides, la direction est
- à vis et écrou : à signaler l’élégante solution d’Ilispano-Suiza.
- Sur la voiture Sizaire-Berwick, la direction est tout entière montée à billes : sa manœuvre est d’une douceur remarquable; on braque très aisément les roues de la voiture à l’arrêt. Il serait à souhaiter que cette solution se généralisât.
- La carrosserie. — Une nouveauté en fait de carrosserie : la carrosserie-bateau. Il y a des gens qui en sont enthousiasmés, ne les contrarions pas.
- La recherche des formes fuyantes est de plus en plus poussée. Encore l’influence des courses, et surtout de l’autodrome !...
- Les accessoires. — Nous ne parlerons que de l’éclairage de la voiture : quant aux autres accessoires, ils sont trop !
- La dynamo a sa place sur presque tous les châssis, plus ou moins heureusement prévue. Pour certains, elle a l’air d’être bien encombrante ; on ne sait où la fourrer; on la place jusque sous les pieds du conducteur !
- La commande se fait soit par pignons, soit par chaînes, et, encore trop souvent, par courroie.
- La dynamo est toujours montée avec une batterie d’accumulateurs en tampon.
- Signalons, dans cet ordre d’idées, une importante nouveauté : Westinghouse présente un groupe dynamo-accumulateurs, qui sert non seulement à l’éclairage et au besoin au démarrage de la voiture, mais encore à l’allumage du moteur. Cette combinaison fait donc l’économie de la magnéto et assure le maximum de simplicité à la petite usine électrique indispensable aujourd’hui sur toute voiture qui se targue de confort.
- Par ce bref exposé, on voit que, ainsi que nous le disions au début de notre article, on a bien travaillé depuis l’année dernière, et que le Salon de 1915 renfermait nombre de choses intéressantes. . '
- Henri Petit;
- Ancien élève de l’école Polytechnique
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- CH. TELLIER
- Ch. Tellier, qui portera devant la postérité le juste surnom de père du froid, vient d’achever à 85 ans le roman d’une longue existence tout entière vouée à l’invention. Inventeur de génie, il créa de toutes pièces les machines qui ont permis la naissance de l’industrie frigorifique, il sut les appliquer à la conservation des viandes par le froid.; sans lui, des millions d'hommes qui se pressent dans nos agglomérations industrielles, seraient privés de toute alimentation carnée, souvent même de légumes et de fruits; grâce à lui, l’Europe surpeuplée et déshabituée des travaux des champs, peut puiser à discrétion une partie de sa nourriture dans des pays jeunes comme l’Amérique du Sud ou l’Australie.
- A ce titre, Tellier se range parmi les grands bienfaiteurs de l’humanité ; ce fut là, du reste, la seule ambition de sa vie. Le démon de l’invention ne lui laissait pas le loisir de briguer les honneurs, de prendre soin dé sa renommée ou de se soucier d’intérêts matériels. Aussi connut-il le sort commun à tant de grands inventeurs; il vécut et mourut pauvre, alors que d’autres s’enrichissaient de ses découvertes et se hâtaient d’oublier son nom.
- Ch. Tellier naquit à Amiens en 1828. La majeure et la plus brillante partie de sa carrière fut consacrée au problème du froid industriel. Lorsqu’il l’aborda vers 1855, presque tout était à faire. On connaissait bien les lois physiques de l’évaporation et de la dissolution qui permettent d’obtenir du froid artificiel. Mais aucune n’avait été mise en oeuvre industriellement. .
- Après avoir d’abord cherché, vainement à réaliser une machine frigorifique à vapeur d’eau, problème qui n’a été résolu que de nos jours par M. .Maurice Leblanc, : Tellier s’adressa à l’ammoniaque : substance alors mal connue et peu maniable.
- La première machine à ammoniaque de Tellier fut une machine à absorption; le froid est produit par la dissolution de l’ammoniaque dans l’eau; en chauffant la dissolution ainsi produite, on récupère le gaz ammoniac qui travaille en cycle fermé. Cette première invention valut à Tellier les honneurs de la contrefaçon; d’où procès, dettes, et finalement prison. Mais ces mésaventures ne ralentirent point son ardeur.
- Abandonnant la machine à absorption, Tellier mettait au point les machines à compression, les plus utilisées aujourd’hui dans l’industrie; il étudiait en même temps un nouvel agent frigorifique, l’éther mélhylique dont il montra les avantages.
- La première' application des machines Tellier fut naturellement la production industrielle de la glace; Tellier, en 1808, préconise en outre l’emploi du froid pour le traitement des vins et spiritueux ; enfin il aborde la grande question de la conservation des viandes par le froid ; on connaissait déjà le procédé un peu barbare de la congélation; par des expériences répétées, Tellier montre que’ l’on obtient de meilleurs résultats par le procédé de l’air froid sec, le seul économiquement possible. Il consiste à maintenir la viande non gelée dans de' l’air froid sec, à la température de 0° environ.
- La guerre de 1870 vient interrompre ces travaux et condamner l’inventeur à un repos forcé : il propose, mais sans succès, d’employer le froid pour rendre moins dangereuses les amputations.
- En 1876, Tellier a réussi à intéresser à scs vues l’Académie des Sciences ; il a pu créer une société et équiper
- un navire, le célèbre Frigorifique, pour tenter le premier transport transatlantique de viandes frigorifiées. Le froid était produit par 5 machines à éther méthylique, chacune d’une puissance de 20 000 frigories-heure ; l’évaporation de l’éther refroidissait un courant de saumure qui à son tour refroidissait l’air, refoulé par des ventilateurs dans la chambre froide. On comprend aisément les difficultés de tous genres qu’il fallut vaincre pour réaliser cette installation sans précédent ; il s’agissait de franchir l’Equateur et de maintenir à 0° une soute plongée dans des eaux à 50 ou 55° C. Le 20 septembre 1876, le navire quittait Rouen pour Buenos-Ayres, où il arrivait le 25 décembre. Les viandes embarquées à Rouen et à Lisbonne se trouvaient en parfait état. L’expérience décisive était faite. Trente-deux ans plus tard, la République Argentine expédiait en un an pour plus de 125 millions de francs de viandes fraîches frigorifiées. L’Allemagne seule importe chaque année pour 1 milliard 1/2 de, denrées frigorifiées.
- Ajoutons que, dès l’annonce du premier succès du Frigorifique, dès son arrivée à Lisbonne, la société créée par Tellier s’empressa de se débarrasser de l’inventeur.
- Nous venons d’esquisser rapidement l’histoire de la conservation par le froid sec. Mais combien d’autres idées fécondes furent remuées par Tellier dans sa carrière frigorifique : on lui doit les premières applications du froid à la brasserie; en 1872, il se sert du froid pour retarder le développement des végétaux, crée des serres frigorifiques et fait ainsi fleurir en septembre des fleurs de printemps. Il conserve des cocons de vers à soie dont il retarde à volonté l’éclosion. Par congélation à —10°, il conserve indéfiniment lait, beurre, fromage, etc. Tout cela semble banal aujourd’hui, tellement les divers emplois du froid se sont généralisés.
- A la même date, il propose un appareil pour stériliser l’eau par cuisson, ingénieux dispositif d’où, grâce à un échange judicieux de température, l’eau sort à une température voisine de celle d’entrée, après avoir été cependant stérilisée à 120°.
- L’activité inventive de Ch. Tellier ne s’est pas limitée au froid. En 1867, il imagine le goudronnage des routes. Dans notre journal, il propose, en 1874, l’emploi d’inhalations d’oxvgène et de l’air chaud, dans un but thérapeutique; il expose également à nos lecteurs de cette époque le principe d’une machine motrice à ammoniaque utilisant la chaleur solaire.
- Plus tard, il propose de conserver la viande par dessiccation et il indique des moyens pratiques à cet effet.
- Il ne faudrait pas croire que Tellier se contentât d’inventer sur le papier.-La conception était toujours suivie chez lui d’un effort,de réalisation effective, soutenu avec une remarquable ténacité. C’est là ce qui rend si instructifs même ceux de ses travaux qui n’ont pas abouti à des résultats industriels. Les chercheurs d’aujourd’hui, et de •demain y trouveront une mine d’enseignements précieux. Les principaux ouvrages laissés par Tellier sont : U. ammoniaque dans Vindustrie. Le froid appliqué à la bière. La conservation de la viande. Le Frigorifique.
- La mort le surprit en plein travail ; il s’était attaché à la question de la force motrice qui l’avait souvent attiré déjà au cours de sa-'carrière, et il rêvait de doter l’huma-, nité de nouvelles disponibilités de forces motrices. C’est un grand homme qui disparaît,'laissant le souvenir d’inventions géniales et d’une vio exemplaire. A. Thouer.
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- LES FORETS ET LES PLUIES
- La Nature a -publié dans Je numéro du 16 août les faits recueillis par M. Descombes, l'enthousiaste président de l’Association centrale pour l’aménagement des montagnes, pour prouver l’influence des forets sur la production de la pluie.
- La question est ancienne et pleine d’intérêt, mais les raisons données par M. Descombes ne semblent malheureusement pas suffisantes pour rassurer l’esprit.
- L’opinion de Babinet,qui écrivait en 1856, n’est qu’un très faible appoint. Même en admettant le gonflement et la dilatation de l’air, comme conséquence du ralentissement produit par les cimes, M. Angot croit qu’il ne saurait en résulter qu’une très petite augmentation de pluviosité, quelques centièmes de la pluie totale f1). Cette opinion est peut-êlre encore exagérée, puisque le courant d’air ne peut être influencé que dans une couche très mince, dont la richesse en vapeur d’eau est infiniment petite. En tout cas, les forêts, de l’avis de M. Babinef, seraient assimilables à toutes autres aspérités du terrain.
- Les expériences de l’Ecole de Nancy, qui sont le point de départ des conclusions de M. Henry, ne sont pas plus démonstratives. On a constaté, en effet., que le pluviomètre de Cinq Tranchées, dans la forêt de Haye, accusait une plus grande quantité de pluie que les pluviomètres des stations agricoles d’Àmancc et la Bouzulc, mais la cause de la différence n’est pas aussi claire, et on peut affirmer que l’état boisé ou nu du sol n’y entre pas en jeu, parce que cette différence est de même sens et de même intensité pendant la période de végétation active que pendant la période de repos (2).
- L’idée attribuée à M. Lespiault d’un rapprochement entre les pluies diluviennes qui produisent les inondations en Europe et les déboisements américains est, sans doute, plus étrange que géniale, et, quant à l’observation de M. Perrodil, il est probable qu’il y a une petite erreur de date. Il parait, en effet, que l’ouragan ne fut autre que la trombe de Dreux du 18 août 1890, dont M. Teisserenc de Bort nous a donné une description dé-
- taillée (4). On vit les premiers dégâts causés au sud de la ligne du chemin de fer de Dreux à Argentan, et le météore, qui marchait suivant la direction S.W.-N.E., après avoir renversé plusieurs arbres de haute futaie du parc du château cl’Abondant, sur une longueur de 5 à 600 mètres, cessa de faire sentir son action près du sol. Malheureusement, l’extinction de la trombe ne fut point complète : si elle quitta le sol, ce’ ne fut que pour se faire sentir au delà. A 40 kilomètres au N.-E. de Dreux à Épone, elle a brisé encore un très grand nombre d’arbres.
- La cessation temporaire des effels de la trombe n’est plus qu’un phénomène extraordinaire. (( La pointe inférieure, dit M. Angot (â), quitte souvent le sol, remonte à une certaine hauteur, puis redescend; elle semble procéder ainsi par bonds. ))
- En résumé, les forêts attireront toujours les sympathies des gens éclairés. Elles sont l’ornement du paysage, elles purifient l’atmosphère, et, en rafraîchissant l’air dans leur enceinte, elles nous offrent pendant l’été des lieux délicieux; elles défendent aussi le sol des contrées montagneuses; elles sont enfin une richesse. Tous ces avantages justifieront la phrase de M. le Président de la République dans une enquête récente :
- « Je suis un ami .fanatique des arbres et je voudrais bien avoir le droit de couper la tête à ceux qui les abattent. y (3)
- Mais, au point de vue météorologique et hydrologique, l’influence des forêts n’est pas à considérer. Aux études et aux opinions de Burr, et de Mead cités par La Nature au numéro du 25 novembre, on pourrait ajouter les travaux de Chittenden, de Moore (4), de Townsend (5) et de plusieurs autres qui étudient actuellement ces questions aux Etats-Unis. Ces idées ne sont pas nouvelles en France. Déjà Surell, un des savants qui ont fait le plus pour le reboisement, l’avait dit : « On peut reléguer l’action des forêts parmi les infiniment petits de la météorologie, y P. M. Go.nzu.ez Quijano, Ingénieur îles Chemins, Canaux et t'orls.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du a y octobre 191 3. — Présidence de M. Appcll.
- Décès. — Au début de la séance, M. le Président prend la parole. « L’Académie tout entière, dit-il, éprouvera de la mort de M. Lucas-Championnière la même douleur qu’éprouve son Président, y II rappelle les circonstances si émouvantes dans lesquelles est survenue cette mort. U montre ensuite les efforts que M. Lucas-Championnière fit pour introduire dans la pratique la méthode du chirurgien Lister et indique les titres qu’il a pour être compté parmi les principaux fondateurs de la chirurgie moderne.
- L'exploration de la haute atmosphère. — M. Des-landres présente un livre rédigé par M. Maurice, le collaborateur de M. Teisserenc de Bort, à Trappes, dans* lequel se trouvent retracés les résultats détaillés obtenus par la Commission franco-suédoise de 1907 à 1909. Cet ouvrage complète les recherches de M. Teisserenc de Bort sur la haute atmosphère. Elles ont amené la découverte d’une couche! isotherme dont la base à Trappes est
- 1. Angot. Traité élémentaire de météorologie. 2e édition, 1907, page 229.
- 2. IIuffel. Économie forestière, 1910, t. I, page 75.
- à une hauteur de 8 à 10 kilomètres. A l'équateur, on retrouve cette couche,mais à une plus grande altitude, et, chose singulière, la température en est plus ^fiasse. Il s’agit de constater quel était l’état de l’atmosphère dans les hautes régions situées au-dessus de la calotte polaire. Des lancers de ballons-sondes furent faits à Kiruna, localité à l’intérieur du cercle polaire, placée sur l’isthme qui. réunit la Suède au continent. La population y est rare et Ton craignait que la plupart des ballons ne fussent perdus faute d’être rapportés. Mais il n’en a rien été. Les résultats acquis sont considérables. La couche isotherme a été retrouvée à une altitude semblable à
- 1. IIildedkandsson et Teisseiœku de Bout. Les bases de la météorologie dynamique, t. II, p. 297 et suivantes
- 2. Traité élémentaire de météorologie, page 362.
- 3. La Revue, 15 mars, p. 147.
- 4. A report on the influence of foresls on climate and on floods,: 1910.
- 5. The Problem of Flood Conirol. Condensed front an adress before the National Drainage Congress, Saint-Louis,-Apr. 10. Engineering News, 17 avril 1915, page 800.
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- celle observée à Trappes, quoique les couches inférieures de l'atmosphère y soient, en hiver surtout, à une température plus basse qu’au-dessus de Trappes. En résumé, les variations de la hauteur de la couche isotherme sont sous la dépendance de l’état de l’atmosphère. L’étude de cette couche isotherme est du plus haut intérêt pour la météorologie terrestre. M. Deslandres conclut qu’il faut absolument conserver l’Observatoire de Trappes, et augmenter ses ressources.
- Spectrog rapine du Soleil. — MM. Deslandres et d’Azambuja présentent un travail sur les spectres de bande et leurs perturbations. Les spectres en question contiennent plus de 20 000 raies, distribuées suivant une certaine loi. Les perturbations sont les dédoublements, les changements de position, etc.
- Préparation du gallium. — M. Haller rappelle que le gallium se trouve dans la blende. MM. Boulanger et Bardet signalent sa présence dans l’aluminium du commerce. Après avoir séparé de ce métal le plomb et d’autres impuretés, ils obtiennent l’oxyde de gallium en proportion surprenante. C’est ainsi que 1 kg 700 d’alumb niurn peut contenir 0 gr. 30 d’oxvde. Les auteurs vont porter spécialement leurs recherches sur la bauxite.
- Découverte d’une comète. — M. Chofardet, de l’Observatoire de Besançon, vient de découvrir une nouvelle comète, la cinquième de l’année 1913. Elle suit le Soleil à quatre heures d’intervalle et a une déclinaison voisine de celle de cet astre. La nouvelle comète n’atteint que la 10e grandeur.
- Phénomènes préparateurs de Vanaphylaxie. — M. Soula s’est préoccupé de rechercher si le phénomène de l’anaphylaxie ne serait pas sous la dépendance d’un état organique déterminé par l’introduction dans l’organisme de la substance antigène. L’auteur se prononce pour l’affirmative. Le sang et la matière des centres nerveux subissent des modifications. Ce ne sont pas seulement les protéines qui sont altérées, mais encore les matières grasses. Ainsi, tandis que le sang d’un lapin contient, 21 jours après .l’injection, presque deux fois plus de savon et trois fois plus de lipoïdes que le sang normal n’en renferme,-, la matière cérébrale contient après l’injection trois fois plus de savon et près de deux fois plus de lipoïdes.
- Élection. — M. Depéret, Déminent professeur de géologie de Lyon, est élu membre non résidant.
- Cil. DE VuXEDElJlL.
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- télescopique munie d’un
- Od '
- Remonter automatiquement scs pendules en ouvrant ou en fermant la porte de son appartement, voilà l’originale et nouvelle application de l’air comprimé que vient d’imaginer M. Gustave Delannoy. ______
- Il dispose, pour cela, au- [Lÿ;------
- dessus du chambranle, une petite pompe spéciale dont le corps fixé à la charnière en a se visse sur le mur en b ; en outre,' l’axe du piston est relié à un pivot c établi sur le panneau mobile (lig. 1). La pompe se place en un point oii la longueur d’angle d’ouverture décrit par la porte au pivot c s'accorde avec la longueur de course du piston, en laissant à ce dernier un léger jeu dans Je sens longitudinal du corps de pompe. Chaque fois que la porte s’ouvre, la pompe aspire une colonne d’air qu’elle comprime au moment de la fermeture de la porte et la refoule dails le tuyau h. D’autre part, pour permettre d’ouvrir la porte à plus de 90°, l’arbre du piston, en partie foré, forme fourreau
- rallonge
- kâ
- LUTëT
- A
- 3*
- Fig. i. — Schéma du remontage automatique d’une horloge par le système Delaunay disposé au-dessus d’une porte. • '
- Fig. 2. — Modification du dispositif dans le cas où la pompe à air doit s’installer verticalemen t.
- et renferme une ressort à boudin.
- Si la disposition des lieux l’exige, la pompe peut s’établir horizontalement sur le côté de la porte et se dissimuler ainsi sous un motif de décoration. Dans ce cas, le piston est mobile et le corps de pompe fixe ou vice versa L’organe mobile se relie alors par l’intermédiaire d’une-corde passant sur des poulies à une attache .convenablement- fixée à la porte de façon à assurer un jeu-suffisant à la coursp du. piston. Le retour; rapide de-la pompe au point de départ au moment où l’on, referme la porte s’obtient par un fil noué, d’une part, à la partie mobile de la pompe et s’enroulant, d’autre part, autour d’une poulie qui contient à l’intérieur un ressort-ruban légèrement armé quand la pompe est au point de repos, de façon à toujours tendre le fil qui relie la pompe et la porte. Sous l’effet de la traction, le ressort placé à
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- l’intérieur de la poulie s’arme davantage et tend ainsi à toujours ramener la poulie dans la position
- murs, en épouse les sinuosités et aboutit soit à un soufflet récepteur situé derrière l’horloge à actionner et qui se distend sous l’action de l’air comprimé, soit à un cylindre muni d’un piston agissant sous cette même pression. Le soufflet ou le cylindre travaillent ainsi par l’intermédiaire d’un levier au remontage d’un poids ou d’un ressort ou directement sur le mécanisme d’horlogerie. D’ailleurs, une soupape d’échappement empêche que l’air, en se décomprimant trop lentement dans le cylindre ou le soufflet, ne gêne le bon fonctionnement de cet ingénieux remontage automatique. Enfin, M. Delannoy a eu l’idée de munir cette soupape d’un obturateur que soulève de son siège le poids moteur du mouvement d’horlogerie dans le but de laisser échapper l’air et d’annihiler tout excès de remontage; une bille et une masse pesante, formant résistance à l’évacuation du gaz comprimé,
- Fig. 3. — Mouvement d’horlogerie 4 poids actionné par le système Delaunay.
- primitive. Lorsqu’on ,installe la pompe verticalement sur le côté de la porte ((ig. 2), la poulie-ressort se remplace par un poids /' lestant suffisamment la partie mobile de la pompe et permettant d’obtenir les mêmes effets. Nos photographies (fig. o et 4) représentent. des mouvements d’horlogerie à poids et à ressort actionnés par le système Delannoy.
- Naturellement on peut grouper au besoin plusieurs pompes ou soufflets afin de refouler l’air dans diverses directions; leur nombre et leurs dimensions varient selon les forces et les mécanismes à remonter.
- De son côté, la pompe se réunit par un joint caoutchouc ligaturé, afin d’assurer la parfaite étanchéité du conduit, à un tuyau métallique dont la section intérieure oscille entre 2 et 6 mm de diamètre et peut dépasser 100 m. de longueur. Ce tuyau se fixe le long des
- Fig. 4. — Mouvement d’horlogerie à ressort actionné par le système Delaunay.
- remplissent le même but dans le cas d’une pendule à ressort. Jacques Boyer. .
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- 41' ANNEE. — N° 2111.
- 8 NOVEMBRE 1913.
- UN SURVIVANT DES FAUNES ANCIENNES
- Le Cænolestes de l’Amérique méridionale.
- Il existe dans la Faune actuelle du globe un certain nombre d’animaux que l’on pourrait qualifier de revenants, car ils semblent avoir survécu, par exception, aux causes de destruction qui ont fait disparaître leurs contemporains des époques géologiques passées. Ces animaux se font remarquer par des caractères qui attestent leur ancienneté; ils sont isolés aussi bien par leurs formes que par la faible étendue de-territoire qu’ils occupent à l’époque actuelle, de telle sorte que, malgré l’intérêt qu’ils présentent, plusieurs n’ont été découverts que dans ces tons derniers temps, et ils sont toujours rares dans les collections.
- Tel est, notamment, l’Okapi, confiné dans les forêts de l’Ituri, au centre de l’Afrique, et qui est très voisin de
- ments frontaux fourchus, qui diffèrent aussi bien des bois des Cerfs que des cornes persistantes des véritables Antilopes, est le dernier représentant d’une famille qui comptait des genres nombreux, à l’époque tertiaire, du Nord au Sud du Nouveau Continent (Leptotherium, Platalherinm, Meryco-dus, etc.). On pourrait multiplier ces exemples.
- Le petit animal que les naturalistes ont désigné
- FIlelladolheriam tertiaire. On peut citer, au même titre, le Hyœmôsque aquatique de l’Afrique occidentale, si proche parent du Dorcalherium miocène de France qu’on a proposé de le ranger dans le même genre, qui avait, à cette époque, des représentants jusque dans l’Inde ('). L’Antilocapre de l’Amérique du Nord, si remarquable dans la nature actuelle par la structure de ses prolonge-
- L J’ai montre ailleurs qu'entre le Dovcathennm et le Hyœmoschus il existait, clans la formule dentaire, une différence suffisante pour que l’on conserve les deux genres comme distincts, bien qu’ils se relient nettement l’un à l’autre, conformément aux lois de l’évolution.
- 41e année. — a" semestre.
- Le Cænolestes attaquant un nid d’oiseau-mouche. (Demi-grandeur naturelle.)
- sous le nom de Cænolestes j1), a longtemps échappé, en raison de sa faible taille, aux recherches des voyageurs, et c’est, je suppose, pour la même raison qu’il n’en est pas fait mention dans des ouvrages très modernes qui ont la prétention d’être complets. Mais, au point de vue de l’intérêt qu’il présente pour les zoologistes et les paléontologistes, ce petit Mammifère ne le cède en rien aux types de plus grande taille que j’ai signalés en commençant.
- On connaît deux espèces du genre Cænolestes : le Cænolestes fuliginosus de l’Équateur et le C. obscu-rus de la Colombie, dans les environs de Bogota. Ce dernier est de la taille d’un jeune Rat et l’autre espèce est un peu plus petite. Toutes deux ont extérieurement cette forme murine que montre notre figure, et qui, à première vue, ne permet pas de distinguer un Insectivore ou un petit Didelphe d’un véritable Rongeur. Mais la dentition est très différente.
- 1. Le nom d'Hyracodon, donné primitivement par Tomes, n'a pu être conservé étant préoccupé.
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- UN SURVIVANT DES FAUNES ANCIENNES
- Les Cænolestes, habitant l’Amérique intertropicale où les petits Marsupiaux des genres Marmosa et Percimys, sont très répandus, et ont sensiblement la même forme et la même taille : il est probable qu’on les confond souvent ensemble. Les Cænolestes sont bien des Marsupiaux, mais leurs caractères les différencient nettement des véritables « Sarigues », bien connues depuis longtemps, et dont les nombreuses espèces sont dispersées sur toutle continent américain, des Etats-Unis à la République Argentine et au Chili.
- Les mœurs doivent aussi être différentes, mais elles sont encore mal connues. On ne sait rien de l’espèce de l’Équateur; quant au Cænolestes obscu-rus, le voyageur-naturaliste G. D. Child, qui a rapporté au British Muséum de Londres l’unique spécimen type de l’espèce, dit que l’animal a été
- tion, car ce genre curieux et rare est encore un desideratum pour le Muséum de Paris.
- Les Marsupiaux actuels se divisent très naturellement en deux grands groupes, ou sous-ordres, que les naturalistes désignent sous les noms de Polyprolodontes et de Diprolodonles, d’après la conformation de leurs dents antérieures. Les Poly-protodontes ont toutes les incisives égales et rangées verticalement aux deux mâchoires, comme celles des Carnivores placentaires, mais plus nombreuses ; les Diprotodontes, au contraire, ont, à la mâchoire inférieure, les deux incisives médianes fortement développées et dirigées horizontalement en avant comme celles des Rongeurs, les incisives latérales restant très petites et comme atrophiées. Celte conformation est évidemment en rapport avec le régime,
- capturé par un chasseur indien à son service dans les environs de Bogota. Dans le pays on l’appelle « Raton Runcho », ce qui se traduit en anglais par « Opossum Rat ». Il vit sur les hautes branches des arbres où l’on suppose qu’il fait la chasse aux œufs et aux jeunes oiseaux. 11 doit aussi se nourrir d’insectes. Dans tous les cas, il passe pour très rare et difficile à se procurer.
- Mais ce qui le distingue, ce sont ses caractères et surtout sa dentition, qui diffère de celle des véritables Sarigues du genre Didelphys. Chez tous les Marsupiaux américains précédemment connus, la dentition présente une remarquable uniformité, depuis la grande espèce que les Peaux-Rouges désignent plus particulièrement sous le nom à’Opossum, et qui atteint la taille d’un Chat, jusqu’aux petites espèces du genre Peramijs qui ne dépassent pas celle d’une Souris. La dentition du Cænolestes est fort différente, comme l’a montré M. Oldfield Thomas j1), auquel nous emprunterons sa descrip-
- 1. 0. Thomas. On Cænolcsles, a still Existing Survivor of tlie EpanoiTHidæ (Proc, Zool. Soc, LoncL 1895, p. 870],
- purement carnassier dans ie premier cas, frugivore ou omnivore dans le second. Or, les Polyprotodontcs sont communs à la fois à l’Australie et à l’Amérique méridionale, tandis que, jusqu’à la découverte du genre Cænolestes, on ne connaissait pas de Diprotodontes vivants sur ce dernier continent.
- Mais il n’en a pas été toujours ainsi. Au cours de ses recherches si fructueuses dans les couches tertiaires de Patagonie, le naturaliste argentin Floren-tino Amcghino, dont la science déplore la mort récente, avait découvert une nombreuse série de débris fossiles se rapportant à de petits Mammifères que, d’après leur dentition, il supposa appartenir à l’ordre des Didelphes, et qu’il décrivit, dès l’année 1889, sous le nom d'Epanorthus, dont il distingue dix espèces, et près desquels vinrent se ranger par la suite une douzaine d’autres genres provenant des mêmes gisements. Ne pouvant leur trouver place dans aucune des familles actuelles, Ameghino créa pour eux la famille des Epanorthidæ.
- Or, il est à noter qu’à cette époque le genre Cænolestes n’était connu que par l’unique spécimen,
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- décrit en 1865 par Tomes, et dont la dentition n’avait pas été étudiée suffisamment pour qu’on pût fixer ses véritables affinités. C’est seulement en 1895, et dans un travail beaucoup plus élaboré, basé sur un spécimen d’une seconde espèce (Cæno-lestes obscur us), que M. Oldfield Thomas eut le mérite de démontrer que l’on devait rapprocher l’animal vivant des fossiles du plus ancien tertiaire de Patagonie, ramenés au jour par Âmeghino.
- La découverte de ce dernier survivant de la famille des Epanorthidés est intéressante à plus d’un titre. Elle confirme d’abord pleinement l’opinion d’Ameghino qui, d’après le seul examen de la dentition, avait rapporté ce type aux Didelphes. Puis elle établit un lien de plus entre la faune de l’Amérique du Sud et celle de l’Australie. On sait que les géologues ont établi, sur -des données stratigra-phiqucs, que, de l’époque du Cambrien jusqu’au Trias, un vaste massif continental allongé parallèlement à l’Équateur et reliant ces deux continents, avait subsisté dans l’hémisphère austral. Or, le Trias est l’époque d’apparition des premiers Mammifères, dont les déhris sont très rares dans l’hémisphère horéal. Il est infiniment probable que les premiers Mammifères aplacentaires se sont développés sur ce continent austral, qui s’est morcelé à partir de l’époque jurassique, et l’on peut supposer, sans trop de témérité, que le Cænolesles descend en ligne directe d’une faune triasique, qui s’est conservée beaucoup plus variée en Australie qu’en Amérique, puisque, dans ce dernier pays, ce genre est le seul représentant du type des Diprotodontes, bien près de s’y éteindre en raison de sa rareté. La prépondérance énorme des Polyprotodontes américains (Sarigues), dans les temps modernes, a été, sans aucun doute, une des principales causes de cette extinction prochaine.
- La formule dentaire du Cænolesles est la suivante :
- 4 1 5 3
- Inc. Gan. Ti Prém. Mol. Tx2 = 46 dénis.
- o 1 o 4
- La mâchoire supérieure, moins modifiée que l’inférieure, présente des incisives et une canine à peu près normales, mais à la mâchoire inférieure la paire d’incisives médiane est seule développée en soc de charrue; les deux paires latérales sont très petites et la canine est à peine un peu plus saillante ; la troisième prémolaire, unicuspide, est un peu plus développée que la première; enfin les arrière-
- molaires ont leur couronne munie de quatre tubercules médiocrement saillants, sauf la dernière qui est petite et n’en a que deux. Dans son ensemble, cette dentition rappelle beaucoup celle du Dromicia lepida, petit Marsupial australien qui a, comme la présente espèce, des habitudes arboricoles, mais dont le crâne, et par suite la mâchoire, sont beaucoup plus courts.
- Les caractères extérieurs s’écartent davantage de ce que l’on connaît chez les Diprotodontes australiens. Les pattes antérieures ont cinq doigts, dont les deux externes sont munis d’un ongle plat, tandis que les trois médians portent des griffes recourbées. Les pattes postérieures ont cinq orteils normaux et ne sont ni syndactyles (c’est-à-dire avec le 2e et le 3e orteils soudés ensemble), comme chez la plupart des Diprotodontes australiens, ni modifiées en forme demain, comme chez les Didelphes américains; le gros orteil est dépourvu d’ongle et ne semble pas opposable; les autres sont munis de griffes. La queue est longue et grêle, comme celle des Rats, couverte de poils si fins qu’elle semble nue, sauf à la face inférieure de son extrémité, où elle est absolument nue, et probablement préhensile. Il existe un repli ventral en forme de poche rudimentaire. Le corps a 15 centimètres de long et la queue 14 centimètres. Le pelage n’offre yien de remarquable.
- Si l’on tient compte de tous ces caractères, et surtout de la ressemblance que la dentition présente avec celle des Dromicies australiens, il semble difficile d’admettre l’opinion de certains naturalistes qui, plus récemment, ont voulu rattacher le Cæno-lestes aux Polyprotodontes, malgré cette dentition si spécialisée. Adoptant une manière de voir plus éclectique, Ameghino proposait de faire des Epanorthidés, sous le nom de Pancituberculés, un sous-ordre à part, intermédiaire entre les Diproto-donles et les Polyprotodontes, et c’est à cet avis que se rallie M. A. Griffini dans un récent travail sur la classification des Mammifères. Ce troisième sous-ordre n’est peut-être pas très nécessaire, et nous attendrons l’étude approfondie que M. Osgood, du Fiekl Muséum de Chicago, poursuit en ce moment sur des matériaux plus récents, avant de décider d’une façon définitive quelles sont les affinités réelles du Cænolesles. E. Tuouessaut,
- Profeseur au Muséum national.
- CHRONIQUE
- Le voilier mixte « France ». —- Dans le n° 1991 du 22 juillet 1911 de La Nature., on a décrit une application fort intéressante du moteur Diesel à la propulsion d’un voilier pétrolier à quatre mâts, le Quevilly, construit par Augustin Normand et appartenant à MM. Prentout, Lebloncl et Leroux, de Rouen. Le but de cette installation était de créer un navire mixte pouvant naviguer à la voile lorsque les vents sont favorables ou avec le moteur Diesel à l’entrée ou à la sortie du port ou lorsque
- la brise vient à tomber. Le Qaei'illy, de 94 m. 70 de longueur, d’une jauge brute de 5200 tonneaux cl d’un déplacement de 0500 tonnes, a une surface de voilure de 4500 mètres carrés.
- Les machines motrices se composent de deux moteurs Diesel à deux temps et simple effet d’une puissance de 500 chevaux à la vitesse de 500 tours, soit une puissance totale de 000 chevaux. Chaque moteur se compose de six cylindres. Les moteurs donnent au navire une vitesse
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- LE SAUTE-VENT
- de 6,5 nœuds. Une nouvelle application du même genre vient d’être faite sur un voilier à cinq mâts, France, construit par la Société anonyme des chantiers et ateliers de la Gironde, à Bordeaux, pour la Société des navires mixtes de Rouen. Il est destiné au service entre la France et la Nouvelle-Calédonie. Le navire dont la surface de voilure est de 6500 mètres carrés, a une longueur de 131 m., une largeur de 17 m. et un creux de,.8 m. 60. Avec un tirant d’eau de 7 m. 50, le déplacement est de 10 700 tonnes et son tonnage brut de 4500 tonnes. Il est muni de deux moteurs Diesel, construits par la Société Schneider du Creusot, de 900 chevaux de puissance chacun, pouvant donner au navire une vitesse de 10 nœuds.
- . Chacun des moteurs à deux temps et simple effet se
- compose de quatre cylindres de 450 mm de diamètre avec une course de piston de 560 mm. Aux essais, avec une vitesse de 234 tours par minute, une pression moyenne dans les cylindres de 7,04 kg par centimètre carré, la puissance en chevaux indiqués dans les cylindres a été, pour chaque machine, de 1505 chevaux et la puissance sur les arbres des hélices de 924 chevaux, correspondant à un rendement de 0,71. La consommation de combustible à 10 000 calories par kilogramme a été de 0,148 kg par cheval indiqué et de 0,208 kg par cheval sur l’arbre d’hélice. La vitesse a été de 10,05 nœuds. Le poids total de la machine, y compris les arbres et les appareils auxiliaires, est de 150 500 kg, soit 71 kg par cheval sur l’arbre. R. Bokkin.
- LE SAUTE-VENT
- Nous avons déjà parlé des problèmes nouveaux qui s’imposent à l’attention de nos ingénieurs par suite du développement de la locomotion à grande vitesse, et signalé toute la puissance de cet obstacle qu’est le vent. Mais le vent n’est pas seulement un obstacle à vaincre, une charge pour le moteur du véhicule, il est encore une gêne pour les passagers; une course en automobile est pénible beaucoup moins par les trépidations (que l’on a réussi à atténuer largement), que par le fouettement continuel du vent sur le front et sur les tempes.
- Il y a bien le pare-brise ; mais une glace ordinaire, fixe ou suspendue, doit, pour offrir une protection efficace, avoir des dimensions encombrantes et par suite ajouter une forte résistance supplémentaire à l’avancement du véhicule. C’est là un moyen médiocre de résoudre la question. Celle-ci reste toujours posée. Un savant de grand mérite, M. Joseph Eysséric, s’est attaché à son étude et l’a résolue d’une manière singulièrement élégante. L’appareil qu’il a réalisé, bien moins haut qu’une glace, permet de monter en quatrième vitesse des rampes qu’on ne pouvait gravir qu’en troisième vitesse avec la glace.
- M. Eysséric avait remarqué que lorsque le vent vient frapper un obstacle naturel (mur en talus, passerelle de navire, etc.), il semble parfois sauter par-dessus l’obstacle, en laissant en arrière une région de calme qui s’étend au-dessus du bord supérieur, et permet à un observateur de voir pardessus tout en restant abrité; c’est ce qu’il a appelé, d’un mot pittoresque, un effet de saute-vent.
- Quelles sont les conditions pour qu’un tel effet se produise? M. J. Eysséric, après les avoir étudiées, a réussi à les reproduire dans un appareil (*) dont voici l’essentiel (fig. 1) :
- À la partie inférieure, une .grande surface concave et inclinée ÀB qui reste fixe.
- À la partie supérieure, un élément plus petit A b, légèrement concave, mais mobile autour d’une charnière (en À), ce qui permet de régler au mieux son inclinaison suivant la vitesse du vent (2). La grande surface inférieure suffirait à dévier le vent; mais on la double par une petite surface auxiliaire parallèle pq dont la largeur est égale au tiers ou [au quart de AB, car l’expérience montre que la région protégée devient alors plus étendue en hauteur et plus fixe. Cette région a la forme qu’indique la figure 1, limitée par une sorte de parabole &N'.
- L’appareil ainsi constitué placé, par exemple, en avant d’une automobile (ce qui a déjà été réalisé industriellement), a pour effet d’épargner aux voyageurs non seulement le choc du vent, mais encore celui des corpuscules en suspension dans l’air : grains de poussière, moucherons, etc., lesquels ne viennent plus frapper les yeux.
- Dans les expériences faites en automobile, on a pu supprimer absolument les fameuses lunettes qui donnent aux fervents de l’auto un aspect un peu
- 1. Décrit dans la Technique aéronautique, n” 50 et 51, 1912.
- 2. Et selon d’autres conditions accessoires, encore mal connues : on règle au mieux par tâtonnomcnls.
- T'
- abritée
- Fig. i. — Saute-vent Eysséric sur appareil Wright.
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- inquiétanL et en tout cas dépourvu d’esthétique (‘).
- Dans un aéroplane, il en va de môme : les gouttes d’huile projetées par le moteur sont déviées et laissent l’aviateur libre d’observer commodément,
- qui constitue un cagniard ou abri. Déjà le cagniard ordinaire en toile prend spontanément du creux sous la poussée du vent, de sorte qu’il se produit une sorte de saute-vent spontané, mais la région de calme ainsi créée est très précaire et ne résiste guère à l’assaut des rafales.
- Au contraire, des essais de saute-vent faits sur le paquebot Ile de France, des Transports Maritimes, ont mis en évidence la fixité remarquable de l’abri obtenu, fixité presque aussi grande avec un vent oblique à 45° qu’avec un vent debout.
- Ces résultats furent confirmés par d’autres essais, faits à bord de navires de la Compagnie Transatlantique et notamment à bord du Duc de Bragance. Non seulement l’abri
- sans lunettes. Il n’est pas exagéré de dire qu'un tel avantage fait de l’adoption des saute-vent la condition nécessaire de l’observation en aéroplane.
- Enfin, un ordre très intéressant
- Fig. 2, 3 et 4. — Saute-vent pour aéroplane et pour automobile.
- d’applications de cet appareil concerne la marine.
- A bord des navires, en effet, les passerelles sont généralement protégées par un garde-corps garni de toile peinte, et par un prolongement en toile souple
- 1. Le saute-venl. permet aussi de fumer la cigarette à 60 kilomètres à l’heure et de souffler la fumée en avant.
- est plus fixe qu’avec le cagniard ordinaire, mais l’étendue de la zone abritée est beaucoup plus, grande en hauteur et en arrière de l’appareil. La zone de calme, dans le cas du Duc de Bragance, s’étendait au minimum à 1 m. 10 en arrière du bord supérieur b et à une hauteur de 35 à 40 cm au-dessus du niveau Mb, cette distance étant égale à 70 cm, distance normale entre l’officier de quart et le masque : ceci, d’après le rapport officiel du commandant du navire.
- Des essais sont également poursuivis sur les locomotives. Ici, il y a des difficultés pratiques à adopter le saute-vent, du fait que les chaudières des machines récentes occupent presque tout le gabarit et qu’il ne reste presque plus de place pour installer des surfaces déviantes, mais le problème est loin d’être insoluble. Pour ce genre d’application on pourrait installer le saute-vent verticalement, ce qui donne une déviation latérale des filets d’air.
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- Actuellement, les conceptions si intéressantes de M. Eyssérie reçoivent leurs premières applications. Quelques automobiles ont déjà été munies de saute-vent, quelques navires aussi. Mais c’est à bord des dirigeables et des aéroplanes que se préparent les réalisations immédiates les plus nombreuses.
- La Société Astra, après avoir exécuté des expériences sur son dirigeable, système Torrès, a installé aussi des saute-vent sur nos dirigeables militaires
- Conté, Adjudant Reau, Lieutenant Chauré, etc.('). D’autre part, à la suite d’essais longuement poursuivis, le Laboratoire d’aéronautique militaire de Chalais-Meudon a fait monter plusieurs de ces appareils sur des avions, et en a signalé l’avantage aux constructeurs (2). Il n’y a aucun doute que l’urgence du problème à résoudre et la simplicité de la solution proposée nous permettent de prédire un développement rapide à ce remarquable dispositif.
- R. Chassériaui).
- LE TRIAGE DES GRAINS
- L’agriculture s’est enrichie d’un nombre si considérable de machines que les profanes ont négligé de suivre ce mouvement ascendant de la mécanique agricole. Plusieurs constructeurs se sont spécialisés dans ce domaine et ils établissent des appareils très compliqués, connus
- fonctionnement de l’un des plus parfaits qui aient été construits jusqu’à ce jour : le trieur Marot.
- Il est constitué essentiellement par trois cylindres maintenus les uns à la suite des autres, dans une position légèrement oblique, par un cadre en bois. Ce cadre porte
- Trémie V
- vanne V
- Turbine
- alvéoles
- 1er cylindre
- Double diviseur conique
- Double diviseur conique
- Fig. i.
- Un trieur Marot avec turbine.
- seulement des spécialistes, et cependant bien curieux à étudier.
- De toutes les machines agricoles constituant le matériel fixe de la ferme, le trieur est certainement celle qui a fait l’objet des recherches les plus délicates. Trier les grains est une nécessité, réalisée très incomplètement par l’antique van, disparu, ou à peu près, de la grange des tout petits producteurs eux-mêmes. Les grains récoltés contiennent, en effet, toutes sortes de produits étrangers : le froment contient des grains d’avoine, d’orge et de plantes de toute nature qu’il n’est pas possible de laisser en contact avec le produit principal, si l’on veut obtenir une semence de premier choix ou simplement un blé commercial de bonne valeur. De plus, il existe une méthode de mélange de grains, très employée depuis quelques années dans l’Ouest et dans le Sud-Ouest de la France, qui consiste à semer un mélange d’avoine et de froment, comme dans d’autres régions on sème un mélange de blé et de seigle. On obtient ainsi, paraît-il, des produits très remarquables au point de vue de la quantité. La récolte de froment serait même presque aussi abondante que si ce dernier avait été semé seul; on gagnerait ainsi une récolte d’avoine. Dans ces conditions le trieur s’impose. Nous allons décrire et expliquer le
- une trémie T dans laquelle on place les grains tels qu’ils sortent de la batteuse et qui se déverse par une vanne Y, dont l’ouverture est réglable par un volant agissant sur une vis, dans un émetteur E, puis sur un diviseur D, animés l’un et l’autre d’un mouvement de trépidation. L’émotteur débarrasse son contenu des pierres, mottes, pois et grosses impuretés qui, par des ouvertures latérales, viennent tomber dans un tiroir en tôle d’acier. Il est constitué par un crible à mailles triangulaires, qui laisse passer toutes les graines de la grosseur du grain de blé, lesquelles tombent sur le diviseur, autre crible à mailles longues et rectangulaires qui ne laissent passer que les ivraies et les poussières. Cette première opération a donc pour but d’effectuer-un tri préliminaire par la grosseur.
- Dans les appareils courants, les grains passent ensuite dans les cylindres; mais une importante amélioration a été apportée récemment à ces trieurs auxquels on a ajouté une turbine qui complète admirablement le sys-
- 1. Le nouveau dirigeable construit par la même Société pour l’amirauté anglaise portera même deux saute-vent.
- 2. Des saute-vent ont été montés sur des avions Wright, M. Farman, H. Farman, Train; d’autres sont en construction pour des hydravions Astra, des monoplans Nieuport, etc.
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- LE TRIAGE DES GRAINS
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- tème en permettant un tri supplémentaire par la densité. Cette turbine est. placée à l’avant du trieur; elle reçoit toutes les graines et le ventilateur chasse non seulement les poussières, mais encore tous les grains légers et même ceux dont la densité n’est que très peu différente des bons grains, comme les grains échauffés, avariés, charan-
- cylindre et tombe, par des ouvertures pratiquées à l’extrémité, sur un double diviseur conique qui sépare les orges des avoines en les triant, par des ouvertures differentes selon leur grosseur.
- On obtient donc ainsi, d’ores et. déjà, des semences d’orge et d’avoine très bien sélectionnées.
- Alvéoles fraisés et repoussés hém isph ériques
- Alvéoles fraisés et repoussés en forme de poche.
- Alvéoles hémisphériques fraisés dans la masse.
- Alvéoles e/3 forme de poche fraisés dans fa masse.
- çonnés, etc. 11 est bien évident que la turbine ne peut s’appliquer dans les cas où il s’agit de recueillir l’avoine et le blé, par exemple; le grain le plus léger (l’avoine) serait rejeté par le ventilateur au milieu des grains mauvais. Dans ce cas, on passe à la turbine après que les deux semences sont déjà séparées, pour les épurer complètement.
- Les cylindres sont à alvéoles de dimensions différentes, mais tous les alvéoles de chaque cylindre ont le même diamètre. Ces alvéoles sont ou hémisphériques ou en forme de poches (fig. 2) fraisés dans la masse pour les plus récents trieurs réservés à la meunerie et à la brasserie. Ces alvéoles présentent l’avantage de mieux résister à l’usure et de retenir les graines plus longtemps pendant la rotation du cylindre.
- Le premier cylindre est à gros alvéoles ; leur diamètre est tel qu’ils peuvent retenir aussi bien les froments que les orges et les avoines : ces grains se déversent dans un chenal intérieur
- muni d’une hélice qui les conduit dans le cylindre suivant. Les corps plus longs que les grains de céréales : pailles, épis, brindilles, etc., glissent sur la paroi en pente du cylindre jusqu’à des chutes ménagées à l’extrémité et tombent dans une caisse.
- Dans le second cylindre, les céréales rencontrent des alvéoles d’un diamètre moindre, n’admettant que les froments, les seigles, les graines rondes; tout le reste, avoine et orge, glisse le long de la paroi inférieure du
- Fig. 3. — Système d’ensachage appliqué à un trieur.
- Les grains pris par les alvéoles ont été. conduits par l’hélice dans le troisième cylindre. Les alvéoles de ce dernier sont tels que les graines rondes et les froments cassés en travers peuvent s’y loger. Prises par le cylindre, ces graines sont ensuite entraînées par l’hélice dans une caisse. Quant aux froments et aux seigles, ils glissent jusqu’à l’extrémité du cylindre et tombent sur un double diviseur conique, semblable au précédent, qui sépare les grains par leur grosseur, en (rois sortes absolument pures : seigles, petits froments, gros froments de semence.
- Le constructeur de ces trieurs, M. Marot, a ajouté récemment un organe nouveau effectuant automatiquement l’ensachage des grains. On peut en disposer un ou plusieurs sous chaque trieur conique, afin de recueillir les semences pures et de les mettre en sac automatiquement, comme l’indique notre figure.
- Des godets de forme spéciale, montés sur une courroie sans fin actionnée par les cylindres eux-mêmes, recueillent les graines à leur sortie des. diviseurs et les déversent directement dans les sacs. On supprime ainsi une manipulation des grains.
- On voit que la mécanique agricole, moins tapageuse que celle de la plupart des autres industries, a su faire des progrès considérables sous l’impulsion .intelligente de quelques ingénieurs avisés. Actuellement, quelques hommes suffisent à la direction d’une ferme, alors qu’au-trefois une petite armée d’ouvriers était indispensable. C’est au moteur électrique que nous sommes redevables de ce progrès. Lucien Fournie®.
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- L’EXPÉDITION DU DUC DES ABRUZZES AU KARAKORAM EN 1909
- Au cours de son expédition dans le Karakoram i heureux de signaler ici (J). Et la valeur du récit, pit-en 1909, S. À. R. le duc des Àbruzzes a pu con- [ toresque et scientifique, se trouve encore renforcée
- K2 1-Staircase. 7930. Broad. Gasherbrum. 7321. .
- Glacier Godwin-Austen.
- Fig. i. — Panorama des glaciers Balloro et Godwin-Austen.
- quérir le record de l’altitude, en atteignant 7498 m. [ par d’admirables photographies des vues panora-A cette prouesse remarquable, déjà annoncée en | iniques et une triangulation de la région parcourue
- Mont Paiju et piton au nord du Balloro. (Téléphotographie.)
- Fig. 2.
- son temps, et qu’il faut hautement admirer, à cause des difficultés de l’entreprise, se sont ajoutés dé nombreux et importants résultats géographiques, à l’exposé desquels le Dr Filippo de Filippi vient de consacrer un magnifique ouvrage que nous sommes
- et explorée. Grâce à cette documentation et à la gracieuse autorisation accordée, il nous est possible de reproduire ici' quelques-unes des vues caractéris-
- i. La Spedizione nel Karakoram. 1909, 1 vol. de texte et 1 vol. de planches. Bologne, N. Zanichelli, édit., 1912.
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- L’EXPÉDITION DU DUC DES ABRUZZES
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- tiques de la région où s’élève l’un des plus importants reliefs terrestres.
- On estime, en effet, que le Chogori, ou pic K2 de YIndian Survey (voy. fig. 1), dont l’altitude est
- glacier Vigne au sud. La remontée du premier amène au massif où s’élève l’imposant K2, que l’expédition dut considérer comme inaccessible après deux tentatives infructueuses, l’une par le
- Fig. 3. — Sicile du Panorama. (Clichés Vitt. Sella.
- évaluée à 8611 m., cime la plus haute du globe après l’Everest (8840 m.).
- Le projet de S. A. R. le duc des Abruzzes était de gravir le K2.
- L’expédition composée, avec le prince, du D1' Fi-lippo de Filippi, du lieutenant de la marine royale italienne marquis Negrotto, du chevalier V. Sella, le bien connu auteur des admirables photographies alpines, de son assistant et de sept guides et porteurs de Cour-mayeur, quittait Srinagar le 25 avril 1909. Après un mois de route, elle atteignait le glacier Baltoro, immense appareil qui reçoit un grand nombre d’affluents, dont les plus importants sont le glacier Godwin-Aus-ten au nord et le
- doit être considéré comme la j versant méridional, l’autre par
- Fig. 4. — Lac retenu par le glacier de Baltoro.
- celui de l’ouest.
- Con tinuant alors l’exploration du bassin supérieur du glacier, l’expédition parvint à une arête voisine (au S.-E.) du pic Stair-case.
- De cette station, Windy-Gap, on peut embrasser la vue de la région, qui se trouve vers l’est et au nord de la principale ligne de partage des eaux du Kara-koram. Au pied de Windy-Gap se-pand dans la direction du nord-est un grand glacier bordé vers l’orient par une chaîne dont les principaux pics s’élèvent à plus de 6000 m. Cette chaîne semble rejoindre au nord, les contreforts du massif de Stair-case.
- Au-dessus de ces montagnes apparaissent au loin
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- L’EXPÉDITION DU DUC DES ABRUZZES
- JO 40 ôû Km
- Fig. 5
- Staircaso
- cecs COL JA V01 A
- Les bassins des glaciers Raltoro et Godwin-Austen.
- Ga9herbrum
- t 7m-"7SS2 Aô035
- Hidden
- 13.345673» to'KM
- ’Col Cho0oLa<
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- —...........—...... : L'EXPÉDITION DU
- les plus hauts pics d’une autre chaîne qui semble être l’Aghil, vu déjà par le colonel Younghusband.
- L’exploration du glacier Godwin-Austen fut complétée fin juin, et la triangulation de toutes ces régions et du bassin supérieur de Baltoro effectuée par le lieutenant Negrotto, a permis l’établissement d’une excellente carte, qui diffère notablement de celle de l’expédition anglo-suisse, publiée par le Dr Guillarmod.
- De nouvelles altitudes ont été déterminées et parmi les plus importantes est celle du Broad Peak (8270 m.), ce qui accroît le nombre des sommités de plus de 8000 mètres.
- N’ayant pu réussir l’ascension du K2, le prince décida alors de s’attaquer au Bride Peak (7654 m.).
- A cette époque de l’année (fin juin), la saison favorable aux hautes courses était passée; déjà, en effet, commencent en juillet les chutes de neige, ainsi qu’il ressort des observations météorologiqu e s régulièrement effectuées par l’expédition. On ne saurait évidemment tirer des conclusions précises de l’ensemble de ces observations pendant une seule saison ; mais leur intérêt ne reste pas moins évident et elles pourront venir se relier à d’autres séries.
- Pour la période considérée, il a été noté qu’en juin le vent souffle presque constamment du sud-ouest et a une grande hauteur ; les nuits sont froides et les jours extrêmement chauds. En juillet, la violence du vent diminue énormément, la température baisse, amenant avec elle le début des chutes de neige.
- En somme, le climat des hautes régions du Karakoram semble être différent de celui des profondes vallées, même à très faible distance. Il faut noter aussi en conformité avec les observations précédentes l’absence de phénomènes électriques dans l’atmosphère.
- Le pic Bride domine la région méridionale du glacier Baltoro, à l’est du glacier Yigne. Pour cette tentative, il fallut établir un camp au pied du col Cho-golisa, à l’altitude de 6552 m. Une station à cette hauteur constitue déjà un assez joli tour de force, qui se change en un exploit vraiment sensationnel lorsque le séjour se prolonge : les membres de l’expédition durent attendre trois semaines qu’une
- DUC DES ABRUZZES 395
- embellie favorable permît de s’attaquer avec quelque chance de succès au géant qu’il s’agissait de vaincre ! On se fait difficilement une idée des conditions pénibles d’un tel stationnement, au milieu des nuées et des tourmentes de neige et surtout en raison de la dépression atmosphérique qui, en .fin de compte, est le principal obstacle opposé victorieusement par la nature à l’audace des hommes. Au cours de leur ultime ascension, le prince et ses compagnons purent noter la régularité de leurs pulsations, dont le nombre était de 100 par minute environ.
- Dès que le temps permit de s’attaquer avec quelque chance de succès à l’escalade du Bride, le camp fut transporté à 6605 m. le 11 juillet; le 12, un orage imposa la retraite à 7102 m., le 17 juillet, le campement est porté à 6855 m. Remarquons qu’après l’exploit précédent, quant à la durée du séjour, cette
- nouvelle station constitue à son tour un record, car c’est la plus haute altitude à laquelle des humains aient passé une nuit.
- Enfin le 18 juillet, le duc des Abruzzes , avec deux guides, tenta le suprême effort, mais ne put malheureusement atteindre le sommet. L’ascension des derniers 155 m. restant à gravir, devait s’effectuer le long d’une arête frangée de frêles corniches de neige. Non pas qu’un tel passage soit infranchissable pour des alpinistes aussi expérimentés, mais, enveloppés par une tourmente, une catastrophe devenait imminente. Et après une longue attente dans l’espoir d’une accalmie favorable, le duc des Abruzzes fut obligé de battre en retraite devant les éléments déchaînés, mais ayant néanmoins conquis le record de l’ascension. On aura une idée de la valeur des grimpeurs par ces quelques chiffres relatifs à l’allure de leur course, aux hautes altitudes : entre 6900 et 7050 m., ils s’élevaient de 108 m. environ à l’heure : de 7150 à 7290, le train horaire était encore de 81 m.pour s’abaisser seulement à 48 au-dessus de 7500 mètres.
- L’admirable résistance dont les membres de l’expédition firent preuve au cours de ces exploits, montre qu’il n’est pas chimérique d’espérer, les conditions météorologiques aidant, la conquête des cimes réputées jusqu’ici comme inaccessibles en raison de leur élévation. Lucien Ruuaux.
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- LA 2e CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE L'HEURE
- Création d’un Bureau international de l’Heure à Paris.
- La deuxième Conférence internationale de l’heure vient de se réunir à l’Observatoire de Paris, du 20 au 27 octobre 1913, et la première séance a été présidée par M. Léon Barthou, président du Conseil, apportant ainsi à l’œuvre l’appui du Gouvernement français.
- Nos lecteurs se rappellent sans doute que la première réunion de la Conférence eut lieu en octobre 1912 et nous avons rendu compte, à cette époque, des travaux et des décisions de cette première assemblée (•).
- La seconde Conférence, se produisant à une date relativement très rapprochée de la précédente, montre l’importance de plus en plus grande que l’on attache à la connaissance exacte du temps, si nécessaire, en particulier, aux navires pour la détermination de leur position précise.
- D’aucuns regretteront peut-être l’abandon des vieilles méthodes astronomiques permettant aux navigateurs ayant emporté l’heure du méridien origine (et la conservant tant bien que mal, à l’aide de plusieurs chronomètres), de la contrôler, chaque fois que cela était possible, par l’observation de phénomènes célestes.
- Tout cela est ou va être bien changé d’ici un petit nombre d’années, puisque, grâce à l’emploi des ondes hertziennes et à la distribution méthodique de l’heure, tout navire recevra, en n’importe quel point du globe, au moins deux fois par jour, une heure précise, au dixième de seconde environ, lui permettant de déterminer sa position, on peut dire à quelques mètres près.
- Une organisation internationale, coordonnant et centralisant toutes les données relatives à l’heure, pouvait seule permettre une telle distribution.
- Les navires qui sillonnent les mers appartiennent, en effet, à toutes les nationalités. En outre, la puissance limitée des stations de T. S. F. ne permet la distribution de l’heure, en même temps, que sur une surface relativement petite de la Terre. Enfin, toutes les stations émettrices doivent envoyer une heure unique, rapportée à une même origine, exigeant donc une entente préalable et des déterminations précises pour éviter des différences dans les secondes et dixièmes des temps transmis par deux stations horaires.
- On voit donc toute l’importance de la question, et l’on conçoit très bien l’empressement mis par un grand nombre d’États pour amener sa réalisation pratique.
- Yingt-six États étaient représentés à la Conférence, parmi lesquels l’Allemagne, la République Argentine, la Belgique, la Grande-Brelagne, le Danemark, l’Égypte, l’Équateur, l’Espagne, les États-Unis, la France, la Grèce, le Guatémala, les Indes, le Libéria, le Mexique, la principauté de Monaco, le Nicaragua, les Pays-Bas, le Portugal, la Russie, la Serbie,, la Suède, la Suisse, la Turquie, l’Uruguay.
- Les travaux de la Conférence ont été présidés par M. Darboux, secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences, délégué pour la France. Étaient également délégués pour la France : MM. Baillaud, directeur de l’Observatoire de Paris; Bigourdan, astronome de l’Observatoire de Paris ; le général Bassot, du Bureau des Longitudes; Gavarry, Harismandy et le commandant Ferrié, chef de la télégraphie militaire.
- La Conférence a eu à la fois un caractère diplomatique
- 1. Voy. n° 2060, p. 396.
- et technique; certains États n’élaient, d’ailleurs, représentés que par des diplomates.
- Lors de la réunion de 1912, la Conférence avait admis le principe de la création d’une Commission internationale de l’Heure, dans laquelle chacun des États adhérents serait représenté par des délégués.
- Un Bureau international devait être établi, à frais commuas, à Paris, sous le contrôle de la Commission internationale.
- La réunion d’octobre 1915 vient de consacrer pratiquement ces résolutions et d’élaborer les statuts de la nouvelle association qui prend le titre d’Association internationale de l’Heure. Son siège est fixé à Paris et sa durée sera de 7 ans; elle pourra être prolongée, bien entendu (et on peut affirmer qu’elle le sera). Le Bureau international de l’Heure est également créé, à Paris, et son premier directeur sera M. B. Baillaud, le savant directeur de l’Observatoire de Paris.
- Nous retrouvons ainsi, concernant l’heure, une organisation en tous points semblable à 1’ « Association géodé-sique internationale )) et à 1’ « Association internationale des poids et mesures », qui ont produit de féconds résultats pour la science.
- Les frais d’installation et les dépenses annuelles de l’Association seront partagés entre les États participants (au nombre de 15 pour le début) à raison de 2000 francs par État déplus de 20millions d’habitants, de 1200 francs par Etat de 5 à 20 millions d’habitants, et de 800 francs par État ayant une population inférieure à 5 millions d’individus.
- Il va sans dire que l’adhésion d’autres États viendra certainement par la suite.
- - Enfin, ces diverses dispositions ne pourront avoir leur plein effet qu’après ratification par les juridictions compétentes des divers pays, ce qui demandera plusieurs mois.
- Parmi les questions que la Conférence a eu à examiner, le Service horaire actuel de la Tour Eiffel a donné lieu à quelques explications. Le service du soir, à t23 h. 45, sera continué jusqu’à ce que la station allemande de Norddeich soit prête pour l’envoi des signaux de ..12 heures et de 22 heures.
- La forme même des signaux horaires adoptés l’année dernière, et dont nous avons donné le schéma (Yov. n° 2060, p. 597), a soulevé quelques critiques. Si une autre disposition était adoptée plus tard, elle exigerait la modification des tambours de distribution des appareils transmetteurs de signaux, tels que les transmetteurs Belin-Leroy et Brillié-Leroy, actuellement en service à l’Observatoire de Paris. t
- Le Bureau international de l’Heure aura à sa disposition, pour transmettre l'heure, le poste de la Tour Eiffel. La puissance de ce poste va être encore augmentée et les signaux horaires, ordinaires ou scientifiques, pourront être perçus à 6000 km de distance.
- Deux fois par jour, à 0h et à 10h, et pendant la durée de 10 à 12 minutes nécessaire au Bureau international pour la transmission des signaux horaires, la Tour Eiffel sera « internationalisée ». Elle ne pourra, pendant ce temps, être réquisitionnée par aucun autre service, même par celui de l’Etat français. Elle enverra l’heure de Greenwich avec une précision de l’ordre du dixième de seconde. Les signaux scientifiques permettent, déjà, une précision plus grande.
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- CHARLES RICHET
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- Le choix de la France pour siège du Bureau international de l’Heure est un hommage rendu à la haute valeur des méthodes de détermination du temps et de sa transmission, employées à l’Observatoire de Paris et à la Tour Eiffel. Notre Observatoire national a toujours, depuis sa fondation, donné l’exemple des méthodes de haute précision, et son service horaire a pris, depuis plusieurs années, une extension plus grande sous la savante surveillance de son chef de service, M. F. Bo-quet. La transmission cle l’heure par T. S. F., par le service de télégraphie militaire de la Tour Eiffel, entière-
- ment créé par les soins et l’activité du commandant Ferrié, donne également toute satisfaction.
- Le 25 octobre, un dîner réunit, à l’Observatoire de Paris, les Congressistes et un certain nombre de personnalités du monde scientifique, sous la présidence de M. Thierry, Ministre des Travaux publics. Le Ministre prononça une allocution au cours de laquelle il remercia les divers Délégués qui avaient répondu à l’appel de la France, et il les félicita pour l’œuvre scientifique et de concorde internationale qu’ils avaient entreprise en fondant 1’ « Association internationale de l’Heure ».
- Em. Touchet.
- CHARLES RICHET
- Prix Nobel de médecine.
- Le prix Nobel de médecine pour 1915 vient d’être décerné au professeur Charles Richet.
- Fils du professeur Alfred Richet, membre de l’Institut, dont un tableau exposé dans le grand escalier de la Faculté de Médecine rappelle le dévouement à l’ambulance du Théâtre-Français pendant la guerre de 1 §70,
- M. Charles Richet est né à Paris en 1850. Agrégé en 1878, il fut nommé en 1887 titulaire de la chaire de physiologie et de médecine de la Faculté de Paris, où il poursuit encore aujourd’hui ses études et son enseignement.
- Figure originale, physiologiste de haute valeur, penseur remarquable , le professeur Richet reçoit aujourd’hui la consécration et la récompense de ses nombreux, divers et importants travaux.
- En physiologie, peu ont abordé autant de problèmes et ont eu tant de vues originales, d’idées riches de conséquences, d’anticipations hardies et justes. Après des recherches faites à l’instigation de Berlhelot sur l’acidité du suc gastrique, dans lesquelles il établit que ce suc contient de l’acide chlorhydrique sous deux formes : à l’état libre et en combinaison avec des bases organiques faibles, Richet étudia la contraction musculaire des Invertébrés, notamment de l’écrevisse et acquit ainsi des données qui sont devenues classiques.
- Puis Richet découvrit un intéressant phénomène de régulation de température, la polypnée thermique. On sait que l’homme, soumis à une température élevée, transpire et provoque ainsi, par évaporation, une réfrigération de son corps. Mais beaucoup d’animaux, le chien entre autres, à la peau épaisse et couverte de poils, ne transpirent pas. Comment donc peuvent-ils régler leur température? Richet montra qu’ils luttent contre l’élévation de température en respirant plus fréquemment, ce qui provoque une évaporation rapide de l’eau à la surface du poumon. De même, ils se réchauffent, dans une atmosphère froide, par une contraction de tous leurs muscles , véritable frisson lhermique.
- Nous ne ferons que signaler les recherches suivantes de Richet qui montrèrent que les combustions respiratoires sont réglées par le sys^ tème nerveux, et qu’elles sont proportionnelles, non au poids, mais à la surface cutanée du corps, puis une série de mémoires sur la période réfractaire des excitations nerveuses, pour arriver à d’autres recherches d’une portée pratique considérable, aujourd’hui démontrée.
- En 1888, en collaboration avec J. Héricourt, Richet annonça à l’Académie des Sciences que « le sang des animaux vaccinés contre une infection peut, lorsqu’il est transfusé à un animal sensible,
- Le professeur Charles Richet
- Lauréat du prix Nobel de médecine de cette année.
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- lui conférer une immunité plus ou moins complète ». Cette loi fut appliquée par Behring et par Roux au traitement de la diphtérie, on sait avec quel succès. Richet l’appliqua au traitement de la tuberculose et fit, le 6 décembre 1890, la première injection sérothérapique à l’homme. Si cette application fut moins heureuse, il lui reste le mérite d’avoir le premier énoncé la loi générale de l’utilisation des sérums en thérapeutique.
- En thérapeutique également, Richet introduisit un médicament nouveau, la chloralose, puissant hypnotique, dont il définit les propriétés et dont l’emploi a rendu de grands services en physiologie expérimentale. Il démontra les effets diurétiques des sucres et préconisa le lactose dont l’usage est devenu général. Enfin, en collaboration avec Toulouse, il prouva que l’on empêche les crises épileptiques, sans troubles pour le malade, en abaissant la dose de chlorure de sodium ingérée chaque jour à 2 ou 3 gr., ce qui permet de n’administrer que 1 à 2 gr. de bromure de potassium, quantité absolument inoffensive et cependant très efficace, au lieu des 10 à 15 gr. nécessaires auparavant.
- Mais la découverte la plus retentissante, celle qui fut le plus connue du grand public, fut l’anaphylaxie, que La Nature a déjà exposée (n° 1927, 30 avril 1910). En 1902, Charles Richet et Portier montrèrent qu’une substance extraite des tentacules d’actinie, l’actinotoxine, peut être injectée à petite dose chez le chien sans effet dangereux, mais qu’une deuxième injection de la même substance à la même dose provoque la mort rapide de l’animal. On connaissait déjà l’immunité qui est une action contraire, l’injection d’une faible dose de substance toxique préservant des effets d’injections ultérieures,, même plus massives. C’était donc la révélation d’actions dangereuses, jusque-là ignorées. Retrouvée chez l’homme, l’anaphylaxie fut peu à peu considérée comme un phénomène très général et provoqua
- d’innombrables travaux. Richet s’attacha à l’étude de son mécanisme et montra qu’elle se produit, même après simple ingestion de certaines substances (La Nature, n° 2069, 18 janvier 1913).
- Pour être complet, il faudrait ajouter à cette énumération déjà longue de multiples notes sur la psycho-physiologie, la physiologie du cerveau, l’étude de la sensibilité, la tuberculose, etc., et aussi la publication, actuellement en cours, d’un dictionnaire de physiologie, œuvre considérable à laquelle collaborent les maîtres actuels de cette science, et l’édition annuelle d’un Index mediciis et d’une Biblio-graphia medica qui rassemblent en ordre toutes les publications médicales.
- Richet fut encore pendant longtemps directeur de la Revue scientifique et dirigea les premiers travaux d’élèves devenus aujourd’hui des maîtres : Abelous, Langlois, Bardier, Pachon, Athanasiu, etc.
- Ces preuves multiples d’une activité scientifique toujours en éveil auraient suffi à occuper la vie d’un homme ordinaire; elles justifient pleinement le choix qu’on a fait du professeur Richet pour le prix Nobel de médecine de cette année.
- Mais M. Charles Richet a encore d’autres titres de gloire : poète, il a écrit entre autres, un délicieux livre de fables pour les enfants ; dramaturge, il a fait représenter à l’Odéon une pièce : Socrate; philosophe, il s’est attaché à l’un des plus délicats et des plus difficiles problèmes : l’occultisme, en même'' temps qu’il s’est dévoué à la cause du pacifisme par de nombreux écrits èt comme président de la Société française pour l’arbitrage entre nations. Il n’est pas jusqu’à l’aviation qui lui doit quelques recherches.
- Une telle richesse d’èsprit, une telle abondance de dons si divers nous font admirer le récent lauréat du prix Nobel et espérer que ce maître nous révélera dans l’avenir d’autres découvertes aussi nouvelles et aussi fécondes. R Legesdbe>
- Préparai(iur de physiologie au Muséum.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 3 novembre 1913. — Présidence de M. Guyon.
- Commémoration de la mesure de l’arc équatorial. — L’Académie reçoit la nouvelle qu’un monument destiné à perpétuer le souvenir des opérations géodésiques françaises exécutées en Amérique pour la mesure d’un arc de méridien équatorial, vient d’être inauguré à Quito par le Président de la République de l’Equateur, assisté des autorités du pays et du ministre de France.
- La contamination par l’air. — MM. T pillât et Fouas-sier ont opéré des recherches à l’effet de reconnaître si, en l’absence de poussières, la contamination peut s’effectuer par les vésicules microscopiques de l’humidité qui sont toujours en mouvement. MM. Trillat et Fouas-sier ont réalisé le problème de l’ensemencement à distance d’une culture dans un bouillon pur, uniquement par l’intermédiaire de l’air, sans faire intervenir une agitation. Les auteurs ont étudié lés divers facteurs qui
- influent sur cet ensemencement et qui constituent une ambiance favorable, tels que -l’humidité, la composition de l’air, l’âge et la race du microbe.
- Géologie des Montagnes Rocheuses. — M. Pierre Termier résume les observations qu’il a faites au cours de la grande excursion transcontinentale qui a suivi le Congrès de Toronto (Canada). Ces observations ont porté, les unes sur les terrains précambriens de la région des lacs, les autres sur la grande chaîne de l’ouest ou Cordillère canadienne. La tectonique des Cordillères canadiennes est encore très imprécise. Le haut pays cambrien des Montagnes Rocheuses paraît être en place. Nulle part on n’a l'impression d’un pays de nappes. S'il y a eu des charriages, c’est dans la bande centrale qu’on en devra chercher les preuves. Les terrains métamorphiques de cette bande sont regardés comme précambriens par les
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- LES FERRY-BOATS DE L’HUDSON-RIVER A NEW-YORK == 399
- géologues américains; mais ils sont peul-être paléozoïques ou mésozoïques. S’il en était ainsi, toute l’histoire de la chaîne serait changée, et l’analogie avec les Alpes, invisible aujourd’hui, sauterait aux yeux. 11 faut attendre de nouvelles observations pour résoudre la question.
- La radioactivité et les microorganismes. — M. Stok-lasa a entrepris une étude méthodique de l’effet de la radioactivité sur les microorganismes fixateurs d’azote ou transformateurs de matières azotées. D’après les travaux de divers savants, la radioactivité agit en général défavorablement sur les microorganismes. Sur les bactéries dénitrifiantes l’émanation provoque un accroissement de la respiration. La réduction des nitrates et le dégagement d’azote qui en résultent sont au contraire ralentis. Là où l'émanation est intervenue, on constate un ample développement de bactéries dénitrifiantes ainsi que la formation d’albuminoïdes aux dépens du glucose et de l’acide azotique présents. Donc, l’émanation favorise l’action biosynthétique, mais nuit à la réduction des nitrates donnant comme terme final l’azote élémentaire. En résumé, ces essais entrepris sur des microorganismes communs transformateurs de l’azote libre ou combiné montrent l’influence de la radioactivité sur la circulation générale de l’azote et, par suite, offrent un réel intérêt pour la biologie du sol et l’accroissement de sa fertilité.
- Variations de couleur d’un crustacé. — M. Piéron appelle l’attention sur la faculté de changer de couleurs que possède un crustacé du genre Idothea commun sur nos côtes, dont l’aspect rappelle celui d’un cloporte. On sait que la crevette connue sous le nom d’Hippolyte varians jouit de la même faoulté. Chez VIdothea, le changement de couleurs n’a lieu que pendant le jour; pendant la nuit, l’animal est toujours de couleur verte. De plus, cette alternance de variations est en quelque sorte périodique. Si on le maintient dans l’obscurité, il prend néanmoins ses couleurs variables pendant les heures de jour. De même, si on le maintient
- sous l’action de la lumière, il prend sa teinte verte aux heures de nuit. Ce pouvoir rythmique persiste pendant quelque temps au moins.
- Les accidents dus aux rayons X. — M. Ménard, chef du service de radiographie et d’électrothérapie à l’hôpital Cochin, et M. Cousin, pharmacien en chef de cet hôpital, ont réussi à incorporer dans le caoutchouc des sels de métaux lourds, dans une proportion assez élevée pour que ce caoutchouc soit opaque pour les rayons X. Avec ce caoutchouc ainsi préparé, ils ont fait confectionner des gants imperméables à ces rayons qui mettent les mains de l’opérateur à l’abri des accidents parfois si graves que produit le maniement des rayons X.
- Injections d’oxygène. — M. le Dr Baveux est inventeur d’un appareil avec lequel, depuis 2 ans, on a fait des milliers d’injections d’oxygène sous la peau pour le traitement de la tuberculose, des anémies et des'asphyxies. Mais il peut être nécessaire de faire ces injections dans les veines et M. Baveux a montré les conditions dans lesquelles ces sortes d’injections peuvent être pratiquées sur des animaux. Il a fait construire un nouvel appareil spécial pour ces injections intraveineuses et M. Roux en explique le fonctionnement.
- Sur une famille de phosphures dérivés du phosphure d’hydrogène soluble P°JP. — Les auteurs, MM. Bossuet et Hackspill, avaient décrit précédemment les quatre phosphures alcalins de formulé générale P5 M2. Ces composés, très solubles darts l’ammoniaque liquide, précipitent certains sels métalliques également solubles dans ce réactif, pour donner des phosphures diversement colorés suivant le métal mis en jeu. Il est ainsi possible de déterminer l’union du phosphore et du plomb qui n’avait jamais pu être réalisée jusqu’à ce jour. Il parait logique d’admettre avec MM. Bossuet et Hackspill que tous ces composés sont des sels cle l’hydrogène phosphoré solide de Le Verrier dont la formule est P3 H2 et non P4H2 comme on l’a cru pendant longtemps.
- Cil. DE YlLLEDEUlL.
- LES FERRY-BOATS DE L’HUDSON-RIVER A NEW-YORK
- La cite de New-York est, comme on le sait, située dans une îlç (Manhattan), séparée du continent, d’un côté par la rivière de l’Est, d’un autre par l’IIudson à l’ouest, au nord par la rivière Harlem.
- L’Hudson forme un véritable bras de mer, dont la largeur varie de 600 à 1200 mètres en face de la partie principale de la ville. Il en résulte que plusieurs grandes compagnies de chemin de fer arrivant du centre et de l’ouest, ont dù placer leurs terminus sur la rive droite de l’IIudson, à Jersey City ou Hoboken, ce qui nécessite par conséquent un transbordement jusqu’à New-York des voyageurs et des marchandises, au moyen de larges ferry-boats.
- Ces bateaux ont également à faire face à l’important mouvement journalier existant entre New-York et les grands faubourgs de la rive droite qui constituent une véritable banlieue où résident un
- très grand nombre de gens ayant leurs affaires dans la ville meme.
- Le nombre des voyageurs franchissant chaque jour cet estuaire de l’Hudson dépasse 500 000, soit environ 120 000 000 dans une année.
- Les ferry-boats qui font le service d’une rive; à l’autre ont été organisés en vue de satisfaire aussi avantageusement que possible aux conditions d’un trafic si intense. Ils sont construits de façon à naviguer à volonté dans un sens ou dans l’autre, et sont munis de deux hélices, l’une à l’avant, l’autre à l’arrière, montées sur le même arbre.
- Une grande allée centrale, située dans l’axe du bateau, est destinée aux voitures et automobiles ; de chaque côté sont de vastes compartiments fermés réservés aux voyageurs; au-dessus, se trouve un pont supérieur découvert auquel on peut accéder directement du quai, comme au pont inférieur, d’où
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- 400 LES FERRY-BOATS DE L’HUDSON-RIVER A NEW-YORK
- une plus grande rapidité d’embarquement et de débarquement.
- Les extrémités des bateaux sont arrondies de manière à leur permettre d’aborder « en bout » les embarcadères qui présentent une forme concave
- placement 890 tonnes; puissance indiquée 1016chev.-vapeur; vitesse 12 nœuds. Capacité : 500 personnes assises, 1500 debout, 18 voitures environ.
- Ces ferry-boats qui constituent Lun des aspects les plus pittoresques du port de New-York par leur
- Fig. r. — Un ferry-boat de VHudson.
- correspondante. Ces embarcadères sont constitués par des pontons flottants reliés au quai par des articulations. L’accostage est grandement facilité au
- va-et-vient incessant, sont probablement appelés à disparaître peu à peu, maintenant que sont achevés les nouveaux tunnels de l’Iludson, qui permettent
- Fig. 2. — Les embarcadères de ferry-boats de VHudson et les grands sky-scrapers de New-York.
- ^Cliché E.-A. Martel.)
- moyen de palissades latérales qui guident complètement le bateau à son arrivée, et réduisent à leur minimum les manœuvres de direction.
- Les caractéristiques de ces ferry-boats sont les suivantes :
- Longueur totale 61 m. 50; largeur entre bastingages 19 m. 50 ; profondeur de la quille 8 m. 50 ; dé-
- aux trains de banlieue et de grande ligne de franchir souterrainement la rivière et de pénétrer directement au cœur même de New-York.
- Ajoutons que la silhouette de New-York et de ses nouveaux sky-scrapers, vue de l’Hudson et de sa rive droite, est un des plus grandioses tableaux qu’il soit permis de contempler.
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie La-hure, rue de Fleuras, 0, à Paris.
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- 41e ANNÉE. — N° 2112.
- 15 NOVEMBRE 1915,
- LES PHALÈNES
- On joue, en ce moment, dans un théâtre de Paris, une pièce, Le Phalène, qui fait quelque bruit, tant à cause du nom de l’auteur, Henry Bataille, que du sujet traité. A ce propos, on a beaucoup discuté, dans la critique, sur T insecte qui donne son nom à la pièce et sert d’emblème à l’héroïne. On a remarqué, avec juste raison, qu’encyclopédies et naturalistes s’accordent unanimement à écrire Phalène au féminin et qu’on ne voit pas les raisons pour lesquelles Bataille l’a masculinisé (à
- par se déchirer. Peu d’entre elles sont diurnes. La plupart sont nocturnes, c’est-à-dire volent au crépuscule ou à la nuit, ainsi d’ailleurs que nombre d’autres espèces de papillons, qui tous sont attirés par les lumières et viennent s’y brûler involontairement les ailes—contrairement à l’héroïne de Bataille qui le fait volontairement. — Durant le jour, elles demeurent immobiles dans l'épaisseur'des .feuillages, les crevasses des rochers, sous le rebord des toits, sur les murailles, sur le tronc des arbres, mais la moindre
- i, Phalene du bouleau; i a et i b, ses chenilles; 2, Phalène du groseillier; 3, Phalene emplumée; 4, la Soufrée à queue; 5, la Dëfeuillée; 5 a, sa femelle aptère; 6, la Phalène du prunier.
- l’instar, il est vrai, d’Alfred de Musset, de Victor Hugo et de Sully-Prudhomme). Mais, d’autre part, on a parlé de l’insecte lui-même en termes inexacts et il importe de mettre les choses au point.
- Tout d’abord, il convient de remarquer que la — ou le —- phalène n’existe pas. Phalènes est un nom collectif sous lequel on désigne quelques genres voisins de papillons plus ou moins étroitement liés entre eux, mais ne se ressemblant que de loin. Elles ont comme caractères communs d’avoir le corps grêle, le thorax étroit et les ailes relativement larges, d’cù résulte un vol incertain, vacillant, de courte durée à cause de la minceur des membranes claires qui, par. un effort trop soutenu, finiraient
- 410 année. — î° sejnestre.
- secousse, le moindre bruit leur fait quitter leur cachette pour en gagner une autre, où elles s’appliquent étroitement, les quatre ailes étendues et bien découvertes, presque parallèles au plan de position. Lorsqu’elles se laissent tomber à terre, elles se servent de leurs ailes étalées comme d’un parachute et effectuent leur descente en décrivant une parabole.
- Les chenilles des Phalènes ont aussi quelques traits communs qui indiquent bien leur parenté. Elles ne possèdent que cinq paires de pattes, trois en avant, tout près de la tête, deux autres, plus épaisses, tout à fait en arrière; c’est dire que les anneaux du milieu du corps en sont dépourvus.
- H — 401
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- 402 = CE QU’IL FAUT PENSER DES EXPÉRIENCES DE PÉGOUD
- Lorsque les chenilles veulent se déplacer, le corps se courbe en arc de cercle pour ramener les pattes postérieures tout près des pattes antérieures. Puis le corps s’étend, vient fixer plus loin ses pattes de devant, se recourbe de nouveau, et ainsi de suite. Durant cette locomotion, les chenilles semblent arpenter le chemin, ce qui leur a fait donner le nom bien trouvé d ’arpenteuses ou de géomètres (fig. 1 b). Lorsqu’on donne une chiquenaude à la branche sur laquelle elles se déplacent, ou si on les effraye de toute autre manière, elles se cramponnent exclusivement par leurs pattes postérieures, et le corps, se raidissant, prend, par rapport au support, une inclinaison d'environ 45°. C’est là un moyen de défense — un bel exemple de mimétisme — car, sous cet aspect, vu leur immobilité absolue, elles ressemblent à un rameau latéral et échappent à la vue avec d’autant plus de facilité que leur teinte — verdâtre ou feuille morte — se confond avec celle du milieu ambiant (fig, I a).
- La plus connue des Phalènes est celle du Groseillier, dite aussi la Mouchetée (Abraxas grossula-r ici ta) (fig. 2) qui a 40 mm d’envergure, la tête noire, les ailes arrondies, blanches, parsemées de taches noires, dont quelques-unes avec des lignes jaunes. La chenille éclôt en septembre, hiverne dans, quelque coin ou dans les feuilles sèches, puis, au printemps, se répand sur les groseilliers, les pêchers, les pruneliers, les abricotiers et en dévore les feuilles avec gloutonnerie.
- À côté d’elle vient se placer la Soufrée à queue (lig. 4), dont la chenille demeure durant des heures entières suspendue par un fil, rêvant à on ne sait quoi; — le Céladon, aux ailes d’un joli vert tendre; — la Cilronelle rouillée, d’un beau jaune rose; — la Panthère, d'un jaune d’or ; — la Phalène du prunier (fig. 0), dont certains exemplaires sont atteints d’albinisme, c’est-à-dire tout blancs; — la Phalène emplumée (fig. o), aux antennes plumeuses jusqu’au sommet; — la Phalène a ailes velues, aux ailes à demi transparentes, au
- CE QU’IL FAUT PENSER DI
- C’est sous ce titre que dans son numéro du 18 octobre 1915, La Nature publiait un article concluant que la valeur pratique de ces expériences était nulle et qu’elles "'engager les recbercbes dans une fausse voie.
- J’estime celte conclusion sévère, et quoique la pratique de l’aviation enlève beaucoup delà facilité que l’on -peut avoir à en parler, je crois pouvoir dire que les expériences de Pégoud ont une valeur, et auront un résultat essentiellement pratiques, et qu’on leur devra peut-être le salut d’un certain nombre d’aviateurs.
- Les critiques adressées à Pégoud viennent presque toujours de ceux qui, mettant l’avenir de l’aviation dans sa sécurité et celle-ci dans la stabilité des appareils, ne peuvent concevoir l’intérêt qu’il y a à rechercher les procédés qui tendent à remettre en situation normale l’appareil plf!icé,par suite d’un accident, dans une situation anormale.
- thorax hérissé de poils très épais ; — la Grande Naïade, qui a jusqu’à 50 mm d’envergure, un colosse... relatif; — le Damas cendré, aux ailes d’un cendré jaunâtre avec quatre taches bruines dont la seconde descend en forme de Y jusque vers le milieu; — la Phalène à barreaux, dont les quatre ailes d’un jaune ocreux sont traversées de quatre lignes d’un brun noir; — la Phalène du pin, qui vole au sommet des arbres résineux; — Y Ensanglantée, assez jolie par les bandes d’un rose pourpré qui garnissent les ailes supérieures et la frange rosée qui borde les quatre ailes ; — la Phalène du bouleau (fig. 1), aux ailes blanches tachetées et saupoudrées de noir.
- D’autres Phalènes sont bien plus curieuses en ce que le mfde seul possède des ailes, tandis que la femelle, ou bien en est tout à fait dépourvue, ou bien ne possède que des moignons insignifiants. Cette malheureuse, que l’on ne croirait jamais apparentée à ces brillants pastels qui croisent dans les airs, a un aspect véritablement minable et se traîne misérablement sur le sol ou sur les troncs d’arbres. Citons dans ce groupe la Défeuillée (Hibernici defoliaria) (fig. 5), dont le mâle a 40 mm d’envergure, avec des ailes d’un jaune d’ocrc clair strié de brun, avec deux bandes noirâtres et un gros point noir, tandis que la femelle, complètement privée d’ailes, est d’un jaune fauve, avec de gros points noirs sur tout le corps. À citer aussi la Cheimatobie hyémale (Cheimalobia brunata), bien connue pour les dégâts qu’elle occasionne aux arbres forestiers et fruitiers. Le mâle est d’un brun enfumé traversé par des lignes plus foncées. La femelle a des ailes rudimentaires d’un gris brunâtre, qui ne lui sont d’aucune utilité. Les chenilles abondent au mois de mai, dévorant les feuilles et les jeunes fruits ; elles ne tiennent pas beaucoup à se faire voir et se cachent entre deux feuilles qu’elles appliquent l’une sur l’autre ou dans une feuille pliée en deux. Elles n’ont aucune vocation pour se montrer au théâtre.... ' HeiNei Cou pin.
- s EXPÉRIENCES DE PÉGOUD
- Dr, la question ne se pose aucunement ainsi; les expériences de Pégoud n’empôchenl en rien les partisans de l’auto-stabilité de poursuivre leurs recherches. Ce que nous savons c’est (pie, jüsqu’à ce jour, ils n’ont pas atteint le but qu’ils se proposent; sous des9iulluences diverses, l’appareil peut prendre, en dehors de la volonté du pilote, une situation fâcheuse et, en particulier, il peut s'engager— ce qui veut dire qu’il descend plus ou moins à pic, dans des conditions telles que les filets cl’air, au lieu de frapper la face inférieure de ses ailes, frappent la face supérieure — que les ailes deviennent porteuses, non plus par leurs faces concaves, mais par leurs faces convexes.
- Or, quelle est la situation du pilote lorsque son appareil est engagé? Un certain nombre de théoriciens ont répondu nettement et scientifiquement à cette question :
- , « l’appareil engagé, ont-ils dit, ne peut plus se redresser »
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- CHRONIQUE
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- et cette conviction partagée par quelques praticiens a pu, le moment critique venu, leur enlever les moyens de mettre en pratique ce qui aurait pu sauver leur existence.
- Eh bien, ce que Pégoud a prouvé, c’est que l’appareil, si engagé qu’il fut, pouvait être redressé par le pilote ; — c’est que, quelque situation qu’il occupe dans l’air et que puisse lui donner une rafale ou une fausse manœuvre, il pouvait toujours être remis dans une situation normale.
- Yoilà qui est suffisant pour que tout pilote dont l’appareil descend trop rapidement et s’engage, ne perde plus son sang-froid et sache que le redressement dépend de lui.
- Etait-il necessaire de pousser l’audace de l’expérience plus loin, comme l’a fait Pégoud, et de donner successivemen t à l’appareil toutes les situations possibles, même celles qu’il a peu de chances de prendre, fût-ce au cours d’une tempête ?
- Ce pouvait paraître d’abord inutile ; le
- replacer les roues en bas quand il agit dans un plan vertical.
- En résumé : la stabilité longitudinale est plus grande pour l’appareil renversé que pour l’appareil droit.
- Si, au contraire, Pégoud cherche à obtenir un renversement sur l’aile, c’est-à-dire latéral, il ne peut que difficilement passer de la situation normale à la situation renversée et il passe au contraire, très facilement, de la situation renversée à la situation normale (fig. 2).
- Ce qui revient à dire que la stabilité latérale est plus grande dans la situation normale cle l’appareil que
- dans la situation renversée.
- Et, de suite, la conclusion pratique apparaît à l’esprit du praticien ; s’il m’arrive, comme à d’autres, de me trouver la tète en bas, que ferai-je?
- Je puis me redresser dans un plan vertical, grâce à mon gouvernail de profondeur, en tirant sur la cloche; il m’est beaucoup plus facile de le faire en tour-
- résultat cependant a prouvé le contraire. On constate (fig. 1) que, dans le vol en S, l’avion perd sa situation normale en piquant du nez, puis, en volant les roues en l’air, c’est-à-dire en modifiant son équilibre longitudinal (gouvernail de profondeur) — et qu’il retrouve sa situation normale par un redressement longitudinal, toujours grâce au gouvernail de profondeur.
- Or, Pégoud met moins de temps pour renverser son appareil que pour le redresser; il perd 50 m. de hauteur pour placer l’appareil les roues en l’air et 150 pour le
- liant latéralement sur l’aile, grâce au gauchissement et au gouvernail de direction.
- En résumé, quand je me trouverai la tète en bas, je ne tirerai pas sur la cloche (gouvernail de profondeur) ; je me porterai latéralement à droite ou à gauche (gauchissement) et, du même côté, je porterai le pied en avant (gouvernail de direction). C’est là un enseignement pratique cl précieux. Les expériences de Pégoud ne constituent pas un acte d’héroïsme inutile — elles sont l’heureuse
- expérience d’un audacieux bon sens. _ „ ,,
- 1 Dr Emile Heymonu.
- CHRONIQUE
- Le « Queen Elizabeth » et ses innovations. —
- Le lancement du cuirassé Queen Elizabeth, àPortsmoulh, fera date dans l’histoire des constructions navales, comme le fut celui du premier Dreadnought. Parmi ses principales innovations, nous citerons les suivantes. C’est le premier navire de guerre construit pour employer du pétrole comme combustible, à l’exclusion complète du charbon. C’est lë premier cuirassé qui aura été armé de canons de’
- 15 pouces, et qui possédera des canons spéciaux contre les dirigeables et les aéroplanes.
- En outre, son pont supérieur est couvert d’une cuirasse qui résistera, on l'espère du moins, aux bombes lancées de haut par des aviateurs.
- Enfin, il sera pourvu de turbines d’un nouveau
- système qui assureront une notable économie de com -bustiblc. Son déplacement est de 27 500 tonnes. Au lancement, son poids était de plus de 10 000 tonnes.
- Les journaux anglais donnent quelques détails complémentaires. Ses canons de 15 pouces lanceront des obus pesant entre 1800 et 2000 livres; ces énormes ..projectiles seront deux fois plus grands que ceux des. canons de 12 pouces, qui, tirés par la flotte japonaise durant la bataille de Xsuohima, détruisirent si rapidement l’escadre russe. Sa cuirasse est épaisse de 0 m. 575. Quatre autres cuirassés (Warspiic, llnrham, Y ali a ni et Malaya), déjà en chantiers, compléteront avec le. Queen Elizabeth l’escadre dite « à pétrole », Ajoutons que le lancement du nouveau cuirassé a eu lieu 500 jours après la mise en chantiers,
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- EMBARCATIONS SANS MEMBRURES A PLANCHES COUSUES
- La Nature a fait connaître (n° 2055 du 25 mai
- Longueur de chaque
- k
- moindre membrure et allant d’un seul morceau,
- C
- Tenon
- Fig.
- Fig. 2.
- Fig-, i. Détail d'assemblage de deux planches juxtaposées selon XY. Vue de lace. —Fig. 2. Coupe transversale montrant la position superposée des divers éléments du joint (calfatage). — Fig. 3. Planchette ou éclisse légèrement cintrée en forme de coin très allongé. — Fig. 4. Coupe longitudinale donnant le détail du mode d'imbrication par trois des planchettes et du serrage sous les boutonnières.
- Fig. 3.
- Fig. 4.
- 1912) comment l’on transporte par flottage les bois
- précieux, très
- lourds, sur les f
- cours d’eau du
- Nord-Annam.
- Voici, par ailleurs, comment les indigènes, qui ne disposent ni de clous, ni de vis, ni de boulons, arrivent à combiner, par un artifice qu’il nous paraît intéressant de signaler, des cmb ar cations très légères, atteignant dans certains cas d’assez fortes dimensions. Ces cmbarca-
- Fig. 5. — Embarcation faite de trois planches cousues ensemble
- de l’avant à l’arrière. Les planches .destinées à être
- reliées côte à côte V entre elles/ sur toute leur longueur, sont percées, à une certaine distance des bords à juxtaposer et exactement à la même hauteur, de trous mortaises, formant œillet double, placés, par paire AA, B B (fig. 1) à 20 centimètres environ les uns des autres.
- Avec des liens, le plus souvent en rotin, on relie
- lions sont formées de trois ou cinq planches, les planches entre elles en constituant, pour chaque réunies entre elles sans aucune courbe, sans la œillet double correspondant, une sorte de boucle ou
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- NOUVEAU JEU DE PETITS CHEVAUX, LE « M1NORU » : 405
- de boutonnière volante. Ces boucles, surjetées, successives, ACB (fig. 2) et toutes égales, sont donc assujetties par leurs extrémités en forme de ganse aux tenons formés par l’œillet double (on voit sur les photographies, les œillets et les liens).
- Tel quel, le système n’offrirait aucune rigidité ni aucune étanchéité. Les constructeurs préparent donc d’autre,part des séries de planchettes, ou éclisses, taillées en forme de coin très allongé, légèrement cintrées (fig. 5) à la partie inférieure MCN. Ce sont ces coins, d’environ 0 m. 50 de longueur qui, passés dans les boutonnières et enfoncés au maillet entre celles-ci et les planches, qu’il s’agit d’unir, rendront le tout solidaire par raidissement.
- Dans l’espace laissé vide au-dessous du coin inférieur et l’angle d’assemblage des planches, l’on dispose de l’étoupe (fibres) qui, comprimée très énergiquement, assurera un excellent calfatage.
- On comprend facilement que les coins venant s’imbriquer les uns sur les autres par trois (fig. 2 et 4), tout le long de la chaîne, donnent au tout •une résistance considérable. ., ,
- La figure 5 représente une embarcation servant sur un fleuve côtier de la province du Binh-Dinh (en 1899, nous avons franchi, sur pareille embarcation, cette rivière avec un quadricycle à pétrole). Trois grandes planches de 9 mètres chacune sont, on peut le dire, cousues l’une à l’autre, la plus grande formant le fond, d’un seul morceau.
- Les figures C et 7 donnent le détail du dispositif pour des sàmpans de la rivière de Hué. Les embarcations sont ici, comme on le voit parfaitement, composées de 5. planches également cousues entre elles, lecartement n’étant maintenu en bout que par de petites traverses ou planchettes TS sans aucune pièce courbe. R. Ducamp,
- Clief du Service forestier de l'Indochine,
- UN NOUVEAU JEU DE PETITS CHEVAUX, LE « MINORU »
- On a importé récemment d’Angleterre un nouveau jeu, qui tient le milieu entre celui des petits chevaux et le pari « la cote des champs de courses, prohibé maintenant en France, à cause de la concurrence qu’il faisait au pari mutuel, mais plus florissant que jamais dans d’autres pays.. _ _ _ , ; '
- Voici en quoi consiste ce nouveau jeu, auquel on donne le
- nom de Minoru.
- Cinq petits chevaux de plomb, que nous appellerons A, B, C, D, E, sont placés, comme l’indique le croquis ci-contre, à l’une des extrémités d’un tapis divisé en cases. Pour atteindre le but, représenté par la ligne
- T
- - 03 ^ C
- 30 O N c CO (D
- ^00
- A et B ont cha-
- Banquier
- cun quatre cases à parcourir, ou quatre lignes à franchir; C en a cinq, D six et E sept. Quand les joueurs ont placé, dans les tableaux T, T, leurs enjeux sur les chevaux auxquels ils supposent les chances les plus avantageuses, on tire.au sort d’une façon quelconque — généralement au moyen de cartes — le nom d’un cheval, et alors celui que le hasard désigne avance d’une case. Cette opération se renouvelle jusqu’à ce .que l’un des concurrents soit arrivé au but.
- La partie est alors terminée : tout joueur qui a placé un enjeu sur le gagnant reçoit du banquier, outre le montant de sa mise, le produit de cëtte mise par ün coefficient c, qui correspond à la cote des bookmakers et qui est fixé à , . . '
- 2 pour A et pour B 5 pour C 7 pour D
- 10 pour E. . . .
- •
- A c E D B
- T
- Les chevaux sont en outre divisés en deux groupes : d’un côté A et C (groupe bleu), de l’autre B, D et E (groupe rouge). Pour chacun de ces groupes la cote est égale à 1, c’est-à-dire que tout joueur qui N a ponté sur le groupe dont le gagnant fait partie reçoit, avec sa mise, une somme égale à celle-ci. -
- Le banquier retient les enjeux des perdants.
- Le prospectus du jeu dit que les cotes [odds) sont « mathématiquement correctes ». On peut facilement se rendre compte qu’il n’en est rien.
- Le fait qu’un cheval paie 1 quand il perd et reçoit c quand il gagne, suppose qu’il a une chance de gain contre c chances de perte sur un total de c +1 chances, ou autrement dit,
- 1
- que sa probabilité de gain est ^-pj. On
- doit en conclure que les probabilités hypothétiques de gain attribuées aux cinq chevaux par les conditions du jeu sont :
- 1
- d) oc
- LxJ qv
- JK 00
- Pour A
- /
- 88 . - A ou 3nr;> ou 0,33ô 264
- B :ou
- C :
- fe88 2641 44.
- ou 0,335:
- OU htt-.i'OU 0,167 2b4 ;
- 77
- ou ôtt, f ou 0,125 264
- 24
- ou ^ , ou 0,091
- Total
- 277 264’
- ou 1,049
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- NOUVEAU JEU DE PETITS CHEVAUX, LE « MINORU »
- ’ Or, on sait que la somme des probabilités mathématiques de plusieurs événements incompatibles ne peut pas être plus grande que l'imité, qui représente la certitude. Dans le' cas actuel, admettre que toutes les cotes sont exactes équivaudrait à attribuer aux cinq chevaux réunis 277 chances sur 264, ou 1049 chances sur 1000, ce qui serait un non-sens.
- De ce que la somme des probabilités fictives est trop lorte, il resuite que si, à l’instar des bookmakers, le banquier fixait lui-même le montant des enjeux, il pourrait s’arranger do façon non seulement à gagner quel que fût le vainqueur, mais — au moins théoriquement (>) — a réaliser sur chaque cheval un bénéfice déterminé d’avance.
- Supposons, par exemple, qu’avec les cotes du Minoru, un bookmaker veuille gagner — l’unité d’enjeu étant quelconque (franc, louis, jeton, etc...) + :
- 2 unités sur À 5 — sur B et sur C 7 — sur D et sur E.
- Il y parviendra en pariant contre tous les chevaux aux conditions suivantes (3) :
- Sur À : 62 unités contre 51
- B : 60 — contre 50
- C : 75 — contre 15
- D : 77 — contre 11
- E : 80 — contre 8.
- Vérifions.
- Si À est vainqueur, le bookmaker paie 62, mais il re-
- 1. Nous disons théoriquement, parce que les nombres
- donnés par le calcul sont souvent des nombres fractionnaires, inadmissibles en pratique. ’
- 2. Les turfistes anglais ont un grand nombre d’unités conventionnelles, dont quelques-unes assez bizarres : a hundred (100 livres), a pony (25 livres), a monkey (500 livres), etc.... Le pari mutuel lui-même, en France, admet les unités de 5 francs, 10 francs, etc.
- o. Soitiqaq contre x,, c2 au contre x3, etc... les paris qui doivent être laits sur les différents chevaux pour procurer au bookmaker des gains gvg,, etc... ^ — fg= etc...,
- Cl~T 1 c2 —T 1
- les probabilités fictives correspondant aux cotes c,, c9, etc.... Les valeurs aq, ,r3, etc... sont données par la formule :
- -(Jn
- dans laquelle n est remplacé successivement par 1, 2, 5, etc.... Ici
- 2/*—1—S= +
- 2bi 3t6 t 8 Ml 264
- S/ÿ 1255
- 95
- et
- On en déduit : Pour
- 2/-—1“ 13
- Xn = fn (95 — gn ).
- A : a: = 1.(95 — 2) =31 B : x — \ (95 —5) = 50
- etc..., etc....
- Dans le cas où S/" serait <1 la formule (a) s’écrirait
- Xn~ — fn
- Zfg
- 1-2/'
- <7n
- n
- Xn serait toujours négatif, ce qui signifie que, pour gagner/
- çoit des perdants 50 + 15 -f il + 8 = 64. Bénéfice 2. On trouverait de même, pour les bénéfices correspondant à
- B : 51 + 15 + 11 +8 — 60= 5 C : ol + o0 -|—11 + 8 — / 5 =: 5 D : 51 + 50+ 15 + 8 — 77 = 7 E : 51 +30 + 15 + 11 —80 = 7.
- Il est clair qu’au Minora les bénéfices du banquier seraient identiques à ceux du bookmaker, si les enjeux des joueurs étaient les mêmes que dans l’exemple qui précède.
- Dans tout ce que nous venons de dire, nous n’avons eu égard qu’aux probabilités hypothétiques déduites des cotes ou coefficients, sans nous occuper des probabilités réelles, ou plutôt mathématiques, impossibles à évaluer pour les vraies courses mais qui, pour le Minoru, sont rigoureusement calculables et peuvent fournir aux joueurs des indications fort utiles.
- Au moyen d’un calcul trop compliqué pour être reproduit ici (*), on trouve que les probabilités mathématiques résultant des condilions de ce jeu sont :
- Pour A : 0,55295, ou plus simplement 0,555
- B : 0,35295 — 0,355
- C : 0,17416 •— 0,174
- D : 0,08251 — — 0,0825
- E : 0,05747 — 0,0375
- Total : 1,00000 Total : 1,0000
- On voit que, pour les deux derniers chevaux, les probabilités mathématiques s’écartent beaucoup des probabilités fictives déduites des cotes. Pour les trois premiers la différence est moins grande, mais cependant elle est suffisante pour donner aux pontes qui jouent sur ces trois chevaux un avantage sensible par rapport au banquier. Cet avantage est en effet de 5,90 pour 100 pour A et pour B et de 4,40 pour 100 pour C. On constate encore que la probabilité de gain du groupe bleu (À, C) est égale à 0,527 et celle du groupe rouge (B, D, E) à 0,475, tandis que la règle du jeu suppose des chances égales aux deux groupes. En réalité, le groupe bleu a un avantage de 5,40 pour 100.
- Un raisonnement très simple met ces faits en évidence.
- Voyons, par exemple, pour A.
- Si les événements se produisentjggg||fiffgment à leurs probabilités mathématiques respective+A gagnera 355 fois et perdra 647 fois sur 1000 épreuves. Il recevra donc 553 fois le double de sa mise — que nous supposerons constante et égale à l’unité — soit 706 unités ; en revanche, il abandonnera au banquier 647 unités. Bénéfice : 59 uni-
- sùrement, il faudrait parier non plus contre tous les chevaux, mais pour tous.
- Si H fêtait égal al, ce qui devrait être, mais ce qui n’a presque jamais lieu, il serait impossible de parier à coup sûr.
- Remarquons enfin que, pour gi — ~ ..... = G, la for-
- mule (x) devient
- ,Tn = G (s7=l ~~1 ) fn = ,n Vf~l = K/n K étant une constante.
- On voit par là que, quand les enjeux xv ,r9, etc..., sont proportionnels aux probabilités fictives, le bookmaker gagne la même somme, quel que soit le vainqueur de la course.
- 1. Nous avons. indiqué dans l’Intermédiaire des Mathématiciens (numéro de juin 1913, p. 128 à 130) une manière de faire ce calcul.
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- EXPÉRIENCES SUR L’IONISATION DES GAZ ====== 407
- tés pour un enjeu total de 10(10, ou 5,90 pour 100 (‘).
- Ces cotes des deux derniers chevaux, au contraire, donnent un avantage énorme au banquier, et.c’est ce qui l'ait que, prises dans leur ensemble, les conditions du jeu lui sont favorables, au point de lui permettre quelquefois de gagner à coup sûr. Mais, pour qu’il" conserve l’avantage, il faut qu’il n’y ait pas de différences trop grandes entre les enjeux des premiers chevaux et ceux des derniers. Or, comme rien n’oblige les joueurs à ponter sur ceux-ci, ils s’en abstiendront, si le calcul ou l’expériencr leur prouve — ce qui arrivera tôt ou tard — qu’en jouant ainsi, ils font un métier de dupes.
- Le banquier se trouverait alors dans une position tellement désavantageuse que le jeu deviendrait impossible ; et c’est peut-être ce qui, jusqu’à présent, a empêché le Minoru de prendre une extension en rapport avec l’intérêt que lui donnent ses péripéties. Si l’on veut assurer à la banque un petit avantage, ce qui semble non seulement ‘nécessaire, mais légitime dans une certaine mesure, il faut adopter des cotes se rapprochant des suivantes : -,
- Pour A et pour B : 7 contre 4 -*
- C : 14 contre 5 D : 11 contre 1 E : 25 contre 1.
- Ces cotes seraient d’ailleurs parfaitement applicables, surtout dans les réunions privées, où le numéraire est ordinairement remplacé par des jetons, auxquels on attribue la valeur que l’on veut. Avec elles le désavantage des joueurs, ou l’avantage du banquier, varierait entre un minimum de 1 pour 100 (sur D) et un maximum de 2,90 pour 100 (sur A et B) ; il serait ‘en moyenne de 2,14 pour 100, c’est-à-dire un peu plus fort qu’au baccara.
- Au jeu ordinaire des petits chevaux, l’avantage de la
- 4
- banque s’élève au taux ex«rbitarrrde g* ou 11,11 pour 100.
- Nous avons dit qu’il serait légitime d’accorder, dans certaines limites, un avantage au banquier. Nous ajoutons que cet avantage devrait exister, non seulement dans les casinos, qui ont des frais+’ingtettation à couvrir, et dans les cercles, ou le ljanquièr^ïS^e à la cagnotte, mais même dans les réunions mondaines, et voici pourquoi.
- Le calcul de l’avantage repose sur. la fiction que l’on appelle l'espérance mathématique, c’est-à-dire, au fond, sur l’hypothèse que les événements seront exactement conformes à leurs probabilités; par exemple, qu’un événement dont la probabilité est ^ arrivera exactement
- 1 fois sur 5, 10 fois sur 50, etc. Or l’expérience, d’accord avec le calcul, prouve que cette hypothèse se réalise rarement, quand le nombre des épreuves est tant soit peu grand. La plupart du temps, dans les jeux de hasard, il y a, entre le résultat le plus probable (1) et le résultat observé, une différence que les mathématiciens nomment l'écart. La fréquence, l’importance et le sens des écarts constituent ce que les joueurs appellent la veine ou la déveine, selon que les écarts leur sont favorables ou défavorables.
- Outre que le banquier n’est pas libre de régler ses enjeux comme il l’entend, il est obligé en général de jouer plus gros jeu que tout autre joueur, et par conséquent il s^bit^plus que ses adversaires l’influence des écarts. Il y a îa une cause d’infériorité qui pourrait empêcher-.les joueurs prudents de prendre la banque, si on ne leur attribuait pas, en compensation, un certain avantage. Celui que nous avons indiqué pour le Minoru ne semble pas excessif. Si toutefois on voulait équilibrer les chances autant que possible, où‘pourrait adopter les cotes suivantes :
- Pour A et pour B : i l contre
- C : 19 contre 4, ou 55 contre 7 D : '100 contre 9 \
- E : 77 contre 5.
- Les probabilités correspondantes seraient :
- Pour A et pour B : ^ -- 0,55294
- C : — = 0,17591, ou = 0,17500 D : ÏÏÏ9~ 0,08257 . E: ^ = 0,05750
- Leurs différences avec les probabilités mathématiques seraient négligeables. Bonneau nu Martisay.
- EXPÉRIENCES SUR L’IONISATION DES GAZ
- M. C. T. R. Wilson, professeur à l’Université de Cambridge, a fait, à la Sorbonne, une remarquable conférence sur la photographie des ions dans les gaz. Le lecteur comprendra facilement l’importance des travaux du savant anglais quand il sera
- familiarisé avec la notion d’ions, notion capitale
- *
- 1. Mathématiquement, parlant, l’avantage d'une des parties estda différence existante enlrc l’espérance mathématique de cette partie et ,celle de la partie adverse, l’enjeu de la première étant 1. Si p est la probabilité mathématique de gain du joueur qui ponte 1 sur un cheval dont la cote est c, l’espérance mathématique de ce joueur est, à chaque coup, pc et celle du banquier (1 —p) X1- L’avantage du joueur est donc
- pc— (1— p)= p (c + 1) — 1= J— U .
- Pour À
- jj = 0.,555 ; c + 4=5 ^ (c + 1) —1 =0,059.
- Le raisonnement l'ait plus haut n’est autre chose que ce calcul présenté sous une forme un peu différente.
- dans l’état actuel de nos conceptions sur la matière.
- Ionisation dçs gaz. —La conductibilité électrique d’un gaz à l’état normal, de l’air bien sec par exemple, est si faible qu’illaut des expériences délicates et pénibles pour la mettre en évidence. Prenons 2 plateaux métalliques parallèles reliés aux 2 pôles d’une pile (fig. 1). Si les 2 plateaux sont séparés par de l’air sec, aucun courant ne passe : l’air sec est isolant. Introduisons maintenant, dans cet air, une parcelle de radium; un courant électrique se produit aussitôt ; des échanges d’électricité ont lieu entre les plateaux : l’air est devenu conducteur.. Par quel mécanisme? Les physiciens ont été conduits à penser que certaines molécules du gaz se
- 1. Le résultat. le plus probable est. celui qui se rapproche le plus du produit de la probabilité élémentaire par le nombre des épreuves.
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- 408 ------ EXPÉRIENCES SUR L’IONISATION DES GAZ
- sont brisées en 2 fragments possédant des charges électriques égales et de signes contraires. Ces fragments électrisés ont été appelés ions. Ainsi, grâce au radium, il s’est formé, dans le gaz, des ions
- Fig. i.
- i. Pas de courant; — 2. R, parcelle de radium.
- Courant circulant dans le sens des flèches.
- positifs et des ions négatifs. Le gaz a été ionisé. Sous l’influence du champ électrique qui règne entre les 2 plateaux, les ions positifs cheminent vers le plateau négatif et y déposent leur charge; les ions négatifs vont se porter sur le plateau positif. C’est à ce transport de charges électriques entre les 2 plateaux que l’on doit la constatation d’un courant électrique à travers le système.
- On connaît de nombreuses manières d’ioniser un gaz; on peut faire agir un faisceau de rayons X, la lumière ultra-violette, porter le gaz à une température élevée, etc.
- Les expériences les plus diverses sont venues confirmer l’hypothèse de formation des ions ; on a pu compter les ions, déterminer leur grosseur, leur charge, leur vitesse de déplacement, et cela par de multiples méthodes qui toutes se sont trouvées concordantes. Il ne restait plus qu’à voir ces ions, à les voir non plus avec les yeux de l’esprit, mais avec les yeux du corps, fixer par exemple leur présence sur la plaque photographique. La tâche était ardue; il a fallu pour en vaincre les difficultés, toute l’ingéniosité du savant professeur à l’Université de Cambridge.
- Ficelle :
- Fig. 2. — L’appareil ‘où les ions se manifestent par condensation de vapeiir.
- La condensation de la vapeur d'eau par les ions. — Si l’atmosphère d’un récipient est saturée de vapeur d’eau, le moindre abaissement de température doit normalement provoquer une condensation, un brouillard dû à de fines gouttelettes d’eau. En
- réalité, si le gaz est bien privé de poussières, la condensation ne se fait pas ; la vapeur devient sursaturée. Dans une telle vapeur sursaturée, et parfaitement transparente, introduisons des ions ; un nuage opalin se forme aussitôt; or, on a reconnu que chacune des gouttelettes a pour noyau un ion. Autant d’ions, autant de gouttelettes. Fixer la présence d’un ion revient donc à fixer la présence de la gouttelette d’eàu condensée sur cet ion; mais cette gouttelette, convenablement illuminée par une étincelle électrique, peut laisser sa trace sur une plaque photographique.
- En résumé, et c’est là le principe des expériences de M. Wilson, si l’on veut saisir la genèse de l’ionisation d’un gaz, par exemple, sous l’action des rayons X, il suffit d’effectuer les opérations suivantes : production d’une atmosphère sursaturée de vapeur d’eau ; ionisation du gaz par les rayons X ; illumination des gouttelettes d’eau condensées sur les ions, permettant la photographie de ces gouttelettes.
- Tube producteur de rayons
- Tube éclairant
- Cylindre L
- de la Figure 2
- Fig. 3. — Dispositif pour l’enregistrement photographique des ions.
- Production de vapeur sursaturée. — La vapeur sursaturée est produite dans la chambre C (fig. 2). Cette chambre a pour plancher la paroi supérieure d’un cylindre de laiton L. En tirant la valvè-V on met en communication le cylindre L et le récipient vide R, ce qui provoque une descente brusque du cylindre et par suite une détente brusque dans la chambre C. C’est à cette détente qu’est due la sursaturation de la vapeur d’eau.
- Voulant surtout donner les résultats obtenus, nous n’insisterons pas sur les difficultés de toute sorte surmontées par ,M. Wilson, sur ces multiples accidents de terrain qui arrêt ént à chaque instant tout expérihaentateur sur la route qui doit le conduire au but.
- Il faut avoir soin de débarrasser la chambre des poussières, car elles sont, comme les ions, des agents de condensation. Il faut éliminer également les ions qui se forment à chaque instant dans la chambre C
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- EXPERIENCES SUR L'IONISATION DES GAZ
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- et qui sont dus à des causes très diverses, par exemple aux rayons pénétrants des substances radioactives contenues dans le sol terrestre. En créant, au moyen des piles P, un champ électrique dans la chambre C, on force ces ions parasites à venir se coller sur les parois de la.chambre.
- Illumination et photographie des nuages. — La cause ionisante agissant, un nuage de condensation se produit dans l'atmosphère sursaturée par la détente. Il faut se dépêcher d’éclairer ce nuage si l’on veut l’enregistrer photographiquement.
- Pour étudier la genèse de l’ionisation, il est nécessaire, en effet, de saisir les ions juste à la place où ils se sont formés sous l’action ionisante, avant qu’ils aient eu le temps de se déplacer d’une façon sensible. Il faut, pour cela, tellement se dépêcher que l’opérateur, même le plus habile, n’arriverait pas une fois sur mille à éclairer le nuage au moment opportun.
- Cet éclairage doit être réalisé automatiquement, dès que la détente s’est produite.
- Ce problème de l’enregistrement d’un phénomène très rapide se rencontre fréquemment en physique.
- Le savant anglais Boys en avait déjà donne, il y a quelques années, une solution remarquable, qui lui avait permis de photographier une balle au sortir
- d’un fusil. Le projectile, filant à une vitesse de 700 mètres par seconde, passait devant une plaque
- Fig. 4. — Parcelle de radium émettant des rayons a.
- Fig. 5. — Deux trajectoires de particules oc.
- Fig. 6. — Production d'ions -par collision.
- photographique. A ce moment précis, une étincelle
- extrêmement brusque, durant environ 1/1 000 000e de seconde, étincelle déclanchée par la balle elle-même, projetait sur la plaque sensible l’ombre de cette balle. Dans les photographies de M. Boys, on voit se détacher, de la partie antérieure de la balle, 2 rides d’air, analogues aux rides pro -duites dans l’eau par un bateau. De l’inclinaison des rides, d’autant plus forte que la balle va plus vite, on déduit facilement la vitesse du projectile.
- Le dispositif de M. Wilson se rapproche de celui de M. Boys. Ce dispositif est représenté sur la figure 3. Un poids P est retenu par une corde qui passe sur une poulie et est attachée en T. Cette corde est elle-même liée à une autre corde fixée à la valve de détente V. Au poids P est suspendue, par un fil juste assez résistant pour la soutenir, la boule d’acier B. Quand on détache la corde en T, le poids P tombe; la valve V s’ouvre; quand la corde qui la tire est tendue, le poids P s’arrête brusquement; un choc se produit qui brise le fil de suspension de la boule B; celle-ci tombe, passe entre les armatures internes R d’une batterie de condensateurs, provoquant ainsi l’illumination du tube à vapeur de mercure M.
- Fig. 7. — Ionisation par rayons X.
- La batterie R'
- n’est employée qu’au cours des expériences sur les rayons X.
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- 410 . -- EXPÉRIENCES SUR L’IONISATION DES GAZ
- • Ionisation par le radium. — Du radium partent, comme on le sait, 5 sortes de radiations que l’on désigne par les lettres a,“ p, y. Des rayons a transportent de l’électricité positive; ce sont des atomes d’hélium projetés aune vitesse de 16 QOO kilomètres par seconde, par suite d’une destruction explosive de l’atome de radium. On avait déjà pu mettre en évidence l’existence de ces projectiles et les saisir individuellement ; quand on les arrête par un écran recouvert de sulfure de zinc, l’écran s'illumine, çà et là, de points brillants qui ne font qu’apparaître pour disparaître aussitôt* et qui scintillent comme des étoiles dans le ciel. Chacun de ces points brillants marque Farrivée d’un boulet projeté par le radium, ce boulet produisant dans l’éther, par suite du choc sur l’écran, des vagues lumineuses. De même chaque goutte de pluie tombant sur la surface d’une eau tranquille n’est perçue qu’en raison de la légère éclaboussure qu’elle cause au moment du choc et qui se traduit par des rides et des vagues s’élargissant en cercles.
- Les expériences de AI. Wilson permettent d’enregistrer la trajectoire des projectiles. Partout où ceux-ci passent, il se forme des ions capables de condenser la vapeur d’eau. Le boulet d’hélium sème en quelque sorte sur son passage, par l’intermédiaire des ions, des gouttelettes d’eau. En suivant ces gouttelettes, on suit la trace du boulet. On peut ainsi compter les projectiles d’hélium émis à un moment donné par le radium puisque à chacun d’eux correspond une ligne de gouttelettes.
- La figure 4 montre les rayons a. s’échappant d’une parcelle de radium introduite dans la chambre de condensation.
- Dans la figure 5 on a isolé et agrandi 2 trajectoires de particules a. L’une comporte 2 coudes brusques, l’autre présente une courbure régulière. Ceci peut s’expliquer. Le projectile d’hélium se déplace dans une atmosphère gazeuse, c’est-à-dire dans un milieu qui possède par centimètre cube quelques millions de milliards de molécules en mouvement très rapide. Pour préciser, chaque molécule est un vrai système solaire en réduction où, autour d’un soleil chargé d’électricité positive, gravitent des planètes chargées d’électricité négative. Entre ce soleil et ces planètes, il y a des espaces vides qui, relativement à la grandeur des astres moléculaires, sont aussi vastes que les espaces qui séparent le vrai soleil de la terre, de Alars ou d’une autre planète. L’atome d’hélium est également un système solaire.
- En résumé, nous avons affaire à un système solaire (atome d’hélium) traversant des quantités de systèmes solaires (molécules du gaz). Si les astres de l’un des systèmes passent dans les intervalles des astres de l’autre, il y aura pénétration des 2 'systèmes sans que la trajectoire de l’un ou l’autre se modifie. Mais il n’en sera pas toujours ainsi. Il pourra se produire des rencontres d’astres causant^
- des déviations plus ou moins grandes dans la trajectoire de la particule a. S’il se produit un très grand nombre de petites déviations, on constatera une courbure régulière. Un choc particulièrement terrible, résultant par exemple de la rencontre de 2 soleils, donnera une déviation importante se traduisant sur la photographie par un coude brusque dans la trajectoire.
- Si, par la violence du choc, quelques astres sont arrachés du système solaire moléculaire, ces astres donneront naissance à des ions et, sur la photographie, le coude présentera un renforcement de luminosité. C’est bien ce qu’on constate sur la figure 6.
- Les expériences de AI. Wilson illustrent ainsi de façon saisissante les conceptions théoriques les plus récentes sur la constitution de la matière.
- ' Les particules d’électricité négative (électrons) qui constituent les rayons [3 du radium et qui, par suite de l’explosion radioactive, sont projetées à une vitesse pouvant atteindre 290 000 kilomètres par seconde, sèmeront aussi sur leur passage, des ions donnant des gouttes d’eau photographiables par un éclairage convenable. Les rayons |3 étant plus rapides que les rayons a, les gouttes d’eau s’échelonneront davantage sur la trajectoire; on les distinguera assez facilement pour pouvoir déterminer leur nombre (fig. 6).
- _À_chaque particule |3 va correspondre une ligne de gouttelettes d’eau. Les expériences de Al. Wilson permettent donc de saisir individuellement les particules (3, de les compter, ce qu’on n’avait pu faire jusqu’ici.
- Ionisation par les rayons X. — La figure 7 se rapporte à l’ionisation par les rayons X. Dès que s’est produite la détente rendant sursaturée l’atmosphère de la chambre de condensation, la houle B (fig. 5) tombe entre les armatures R' et provoque dans l’ampoule AI une décharge productrice de rayons X; elle passe ensuite entre les armatures R déterminant l’étincelle d’illumination.
- Les rayons X pénétrant dans l’atmosphère de la sursaturée, excitent 'des rayons [3 secondaires. Ces rayons ionisent le gaz de sorte que, grâce à la condensation, leurs trajecLoires s’impriment sur la plaque photographique.
- Il ne semble pas que les rayons X produisent d’effet direct sur le gaz. Ainsi, dans la figure 7, le faisceau de rayons X est horizontal ; son chemin ne se manifeste que comme étant la région où prennent naissance ces lignes sinueuses observées sur la photographie et qui sont dues aux rayons |3 secondaires. Là encore, l’étude des clichés obtenus a permis de retrouver et par suite de confirmer des résultats théoriques extrêmement importants.
- Les travaux de AL Wilson vont permettre d’éclaircir toutes les questions d’ionisation et de donner une base expérimentale solide aux théories des phénomènes encore mystérieux produits par les substances radioactives. >
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- Ces phénomènes d’ionisation sont d’une très grande importance, non seulement au point de vue philosophique puisqu’ils permettent aux physiciens de regarder à l’intérieur de l’atome, mais aussi au
- point de vue des applications pratiques qu’ils sont susceptibles d’engendrer dans toutes les branches de la science, en particulier en physique, physiologie, météorologie. G. Bresch.
- LA SÉCURITÉ DES VOIES FERRÉES
- La répétition des signaux sur les locomotives.
- La terrible collision de Melun, qui vient de faire plus de 40 victimes, appelle à nouveau et de façon tragique l’attention sur le problème des signaux de chemins de fer.
- Le système de signalisation actuellement en usage en France et dans la plupart des pays étrangers n’a subi que peu de modifications depuis de longues années. Il exige que le mécanicien sur sa locomotive observe, avec une attention sans défaillances, les signaux placés en bordure de la voie.
- Une sélection rigoureuse des hommes, des règlements minutieux accompagnés de sanctions très sévères ont suffi, jus-qu’ici, à assurer, sous le régime des signaux actuels, la sécurité des voies ferrées.
- Cependant la multiplication des trains express, les dimensions énormes des locomotives modernes qui rendent de plus en plus difficile la visibilité des signaux ont, en ces derniers temps, profondément modifié la situation.
- La tâche du mécanicien d'express est devenue, sans conteste, beaucoup plus difficile et plus délicate. Peut-on toujours affirmer qu’un homme expérimenté, sain d’esprit et sûr doit l’accomplir sans défaillances? Sur cette question fondamentale, les avis sont aujourd’hui partagés.
- Tandis que certains répondent par l’affirmative, pour les raisons que nous exposerons plus loin, d’autres affirment nettement que le régime actuel est insuffisant et qu’il est nécessaire d’y porter remède.
- La solution la plus séduisante à cet égard est, sans aucun doute, celle de la répétition des signaux sur la locomotive même.
- Les Pouvoirs publics se sont préoccupés, à maintes reprises déjà, de ce problème. En 1899, ils prescrivaient l’essai d’appareils. En mars 1911, le ministère des Travaux publics demandait aux Compagnies de faire un choix définitif de un ou plusieurs avertisseurs et de les mettre en service pour l’hiver 1911. Des mesures ont été prises, qui, dans l’avenir, modifieront profondément le régime des signaux;
- mais, en raison du temps nécessaire à une transformation de cette envergure, elles n’ont encore reçu que des applications limitées.
- Nous nous proposons d’exposer dans ce qui suit en quoi consiste la répétition des signaux et quels sont les principaux systèmes proposés à cet effet.
- Tout d’abord, en quoi consiste la signalisation?
- Sur tous les réseaux de chemins de fer, tout point dangereux est toujours couvert par au moins deux sortes de signaux : 1° un signal placé près du point à couvrir et qui, lorsqu’il est fermé, ne doit à aucun prix être franchi par le mécanicien. 11 indique
- l'arrêt absolu et est muni de pétards qui avertissent le mécanicien lorsque celui-ci vient à dépasser le signal ; 2° par un second signal, appelé signal avancé, placé en amont du premier à une distance variable suivant le profil de la ligne et qui, lorsqu’il est fermé, peut être dépassé, mais à la condition que le mécanicien prenne toutes les mesures nécessaires pour se rendre maître de la vitesse de son train de manière à l’arrêter avant le signal d’arrêt absolu. Sauf sur le réseau du Nord, aucune des autres compagnies de chemins de fer françaises ou étrangères ne munit , généralement , sauf de rares exceptions, ce signal avancé, d’avertisseurs annonçant au mécanicien, par un moyen quelconque placé sur la locomotive, sa fermeture.
- Divers inventeurs ont, cependant, proposé de munir chaque locomotive d’un appareil, avertisseur annonçant au mécanicien, par un moyen soit visible, soit acoustique, la fermeture de ce signal en cas d’inobservation de sa part.
- Quelques inventeurs même ont proposé de commander automatiquement, par ces mêmes appareils, les freins du train, de manière à obtenir un arrêt rapide de celui-ci, dans le cas de dépassement du signal avancé.
- Il faut dire, tout d’abord, que beaucoup d’ingénieurs, et non les moins compétents, ont fait longtemps au principe de la répétition des signaux une opposition systématique, fondée sur les arguments suivants :
- Les cas d’inobservation des signaux avancés par
- Fig. i. — Schéma de l’appareil répétiteur mécanique Van Braan avec pendentif.
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- LA SÉCURITÉ DES VOIES FERRÉES
- les mécaniciens sont,, en fait, disent les adversaires de la répétition, extrêmement peu nombreux, ainsi que les statistiques le prouvent et pratiquement les risques résultant de ce fait sont très faibles.
- D’autre part, la répétition des signaux sur la locomotive entraîne l’application d’appareils sur toutes les locomotives et sur tous les signaux principaux du réseau.
- Les risques de non-fonctionnement de ces nombreux appareils seraient forcément dans la pratique plus grands que ceux résultant de l’inobservation des signaux avancés par le mécanicien. Donc, en admettant qu’on ait trouvé, un appareil répétiteur remplissant toutes les conditions requises, ce quin’est pas le cas, son emploi ne se ferait qu’au détriment de la sécurité.
- À leur avis, c’est à l’ob-
- Fig. 2. — Pendentif avec transmission mécanique de de la Compagnie P.-L.-M.
- Appareils répétiteurs. — En principe, l’appareil répétiteur se compose d’un signal soit visible, soit
- acoustique, placé sur la locomotive à la vue du mécanicien et commandé par un dispositif approprié reliant ce signal avec celui de la voie.
- Ce mode de liaison peut être mécanique ou électrique. D’où deux catégories d’appareils répétiteurs. Nous donnerons comme exemples de ces deux catégories dispositifs qui, à l’heure actuelle, paraissent donner les meilleurs résultats pratiques.
- Commande mécanique. — Avec ce mode de commande, un levier auquel on a donné le nom de pendentif, est placé sous la locomotive. Ce levier est ac-
- Fig. 3. — Pendentif avec transmission par Pair comprimé de la Compagnie P.-L.-M.
- les
- Terre
- Terre tionné par une pédale placée Fig. 4. — Schéma montrant le fonctionnement de dans la voie, laquelle pé-
- - l'appareil répétiteur avec commande électrique. dale, reliée à la manoeuvre
- du signal avancé, se trouve
- servation directe des signaux de ta voie qu’il faut ] relevée lorsque le signal est fermé. Le pendentif
- avoir recours, en perfectionnant le système actuel s’il en est besoin. Le signal répétiteur conduirait infailliblement le mécanicien à négliger l’observation de la voie et à porter toute son attention sur ce répétiteur qui, comme nous l’avons dit, est loin d’être infaillible. De là, des accidents beaucoup plus fréquents que ceux dus à l’inobservation des signaux. Il est bon d’ajouter que cette observation de la voie est de la plus grande importance, afin d’éviter les accidents provenant d’actes de malveillance, chutes de rochers, d’arbres, etc. ,
- 11 ne nous appartient pas
- de juger de la valeur de.ces objections et nous passons à la description des appareils peu nombreux, à vrai dire, qui peuvent être pris en considération dans la pratique.
- Cfk.-
- ,iK
- Fi! allant au Frotteur] métallique
- Fig. 5. — Boite à sifflet d’alarme de l’appareil répétiteur placé sur la locomotive.
- venant en contact avec cette pédale relevée actionne, par une commande mécanique, le signal placé à la vue du mécanicien et le prévient delà fermeture de ce signal.
- Dans cet ordre d’idées, nous signalerons le dispositif très ingénieux, étudié par M. Van Braan (fig. 1), où le pendentif P est caractérisé par deux leviers venant en contact avec deux pédales placées chacune de chaque côté du rail, dont l’une est fixe et l’autre reliée à la manœuvre du signal avancé. Le signal, placé sur la locomotive, n’entre en fonctionnement que si les deux leviers du pendentif viennent simultanément toucher les deux pédales, c’est-à-dire dans le cas où, fermant le signal avancé, on a relevé Ta seconde pédale.
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- Sous l’action des deux leviers du pendentif P, l’arbre vertical a qui est entraîné vers le bas actionne, par un dispositif approprié, placé dans la boîte B, l’arbre vertical b et ensuite l’arbre horizontal d qui, à son tour, agit sur le signal placé dans la boîte D, sous les yeux du mécanicien et qui indique « Voie libre » ou « Signal fermé » suivant la position de ce dernier signal et, par conséquent, de la seconde pédale.
- Malgré l’ingéniosité de cet appareil répétiteur mis à l’essai sur les chemins de fer allemands, celui-ci n’a pas donné complète satisfaction pour diverses raisons d’ordre pratique, telles que les variations du contact des leviers avec les pédales résultant de l’action des ressorts de la locomotive, la difficulté de donner aux pédales, dans le sens de l’attaque, une inclinaison convenable pour éviter les chocs aux grandes vitesses, l’obligation d’équilibrer les pédales dans le but de diminuer la résistance de la manœuvre du signal avancé.
- Deux types de pendentifs plus simples ont été étudiés par la Compagnie du P. -L.-M. et sont représentés (fig. 2 et 5). Le premier, à transmission mécanique, agit sur la tringle T, actionnant le signal de la locomotive par l’intermédiaire du le-vier L actionné par la pédale. Dans le second, la pédale, en relevant le levier L, comprime l’air dans le cylindre À et l’envoie au moyen d’un tuyau fixé en a au sifflet d’alarme placé près du mécanicien. ,
- La commande mécanique des appareils répétiteurs, quoique présentant diverses difficultés d’exécution dont nous avons signalé quelques-unes, a un certain nombre de partisans; mais, dans l’état actuel des choses, et étant donnée l’insuffisance des essais faits jusqu’à ce jour avec la commande mécanique, il semble bien difficile déporter un jugement définitif.
- Commande électrique. — Comme commande électrique des appareils répétiteurs, nous dirons quelques mots de l’appareil Lartigue et Forest (fig. 4), employé avec succès depuis nombre d’années sur le réseau du Nord et que la Compagnie du P.-L.-M. est en train d’installer. Un contact fixe constitué par un madrier de 4 m. environ de longueur et auquel on a donné le nom de crocodile, est placé dans l’axe de la voie. Ce madrier est recou-
- vert d’une plaque de cuivre reliée par un conducteur au pôle positif d’une pile installée près du signal avancé. Sur le mât de ce signal est placé un commutateur qui, lorsque le signal est fermé, met en communication le pôle négatif de la pile avec la terre.
- Un frotteur métallique f est placé sous la locomotive. Celui-ci est relié avec la terre par un conducteur a situé sur la locomotive sur lequel est interposé un électro-aimant disposé dans la boîte du sifflet d’alarme c placée dans là cabine du mécanicien.
- Lorsque le signal avancé est à l’arrêt et que le frotteur f de la locomotive vient toucher le crocodile, le circuit électrique, complètement fermé, annulera l’attraction exercée par l’aimant sur le levier L (fig. 5) et, par ce fait, ouvre la soupape S en permettant à la vapeur venant par B d’arriver sur le sifflet d’alarme A qui continuera à se faire
- entendre jusqu’à ce que le mécanicien ait relevé le levier C au moyen de la manette E.
- À ce dispositif , qui annonce au mécanicien la fermeture du signal avancé, on a ajouté un dispositif permettant d’annoncer aux gares et aux postes de bifurcation l’arrivée des trains quelle que soit, dans ce cas, la position du signal avancé de la voie.
- Par une simple modification du nombre des crocodiles et par l’interposition d’un commutateur inverseur, la Compagnie du Nord a installé sur scs lignes à voie unique et, par conséquent, à double sens de circulation des appareils avertisseurs avec sifflet d’alarme basés sur le même principe et fonctionnant quel que soit le sens de marche du train.
- Nous avons également à signaler dans le même ordre d’idées un appareil à commande électrique étudié par MM. César, Beauvais et Noé mis récemment à l’essai sur les chemins de fer belges et dont le fonctionnement est très satisfaisant. Malheureusement, le cadre de cet article ne nous permet pas de donner une description détaillée de cet appareil assez compliqué, du reste. Nous dirons seulement que les indications sont données par un sifflet et un voyant répétiteur pouvant occuper trois positions distinctes. En cas de marche à vue ou de voie fermée, le sifflet d’alarme ne cesse de fonctionner que sur l’intervention du mécanicien. Si le signal est à voie libre, il ne se produit qu’un coup de
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- sifflet très court et le voyant qui se place dans sa position de voie fermée revient aussitôt et de lui-même à voie libre qui est sa position normale.
- Cet appareil avertisseur est très ingénieux et a donné de très bons résultats, mais il a l’inconvénient d’être trop complet et de pouvoir remplacer complètement le signal de la voie. Il incitera donc le mécanicien à négliger l’observation de ces signaux et à ne s’occuper que de son appareil avertisseur. Il présente donc les inconvénients graves dont nous avons parlé précédemment.
- Nombre d’ingénieurs, et des plus autorisés, préconisent l’emploi de la commande électrique et estiment que celle-ci donnera de meilleurs résultats que la commande mécanique. Elle permet, d’ailleurs, la solution de problèmes spéciaux que celle-ci ne peut résoudre et l’application du signal avertisseur à la voie unique en est un exemple.
- Dans le but de compléter cet appareil on étudie le moyen de le rendre enregistreur de telle sorte qu’au passage de la locomotive sur le crocodile il enregistre sur la bande de papier du tachymètrc dont sont munies aujourd’hui toutes les locomotives, la position du disque devant lequel passe le train. On contrôle ainsi le fonctionnement de ces disques fout en stimulant la vigilance du mécanicien qui sait que des observations pourraient lui être faites à l’arrivée au-dépôt.
- On voit donc, en résumé, combien est encore loin d’être résolue la question du meilleur type d’avertisseur à adopter et combien il est nécessaire de poursuivre les essais avant de faire un choix si, toutefois, malgré les’inconvénients du signal avertisseur delà locomotive que nous avons déjà indiqués
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- Séance du 10 novembre 1913.
- Le fluor dans la nature. — M. A. Gautier rappelle que les eaux profondes sont caractérisées par la présence du fluor. Ce sont les eaux thermales qui, clans les failles profondes, ont déposé les apatites fluorées. M. A. Gautier a donc pensé que dans les produits des volcans, on devait trouver le fluor. L’existence de ce corps a, en effet, été signalée çà et là. Il a, en outre, dosé celle substance dans certains sables et dans les roches éruptives chauffées dans le vide. 11 a enfin recherché le fluor dans les fumerolles du Yésuve et l’y a également trouvé dans la proportion de 0,110 milligr. par litre de gaz. Dans les suftioni que l’on crée aujourd’hui en enfonçant en terre une sonde jusqu’à 150 mètres, de manière à recueillir les gaz des profondeurs, il a dosé l’acide fluorhydrique dans le résidu des gaz hrssés après élimination de la vapeur cl’eau et de l’acide carbonique. L’eau de condensation contient pareillement de l’acide fluorhydrique. M. A. Gautier a pensé que par suite, les eaux de Yichy devaient également contenir de l’acide fluorhydrique. Il a l’éùssi à vérifier le fait.
- Le sang des paralytiques. — M. Lcvaditi, en injectant à des cobayes, en un enchoil convenablement choisi,
- plus haut, on en vient à l’emploi de ce dispositif..
- Avant de terminer, il nous parait utile dé dire un mot d’une proposition dont on a beaucoup parlé ces temps derniers. Pourquoi n’adjoindrait-on pas sur la locomotive au mécanicien et au chauffeur un troisième agent spécialement chargé des signaux. On ajoute même que cette adjonction se fait aux Etats-Unis. Ceci est exact mais ne s’applique qu’à certains types de locomotives très puissantes et, dans ce cas, le troisième agent 11e sert qu’à venir en aide au chauffeur qui, seul, devient incapable d’alimenter des foyers qui consomment de 5 à 5500 kg de chai'bon par heure. Il ne s’occupe en aucune façon des signaux. De plus, l’adjonction de ce troisième agent ne serait pas sans inconvénients. Restant sans occupations la plus grande partie du temps, des conversations s’engageraient forcément, cause de distractions qui feraient que le remède serait pire que le mal.
- Un dernier point nous parait également utile à signaler. C’est aux aiguillages des embranchements importants l’absolue nécessité d’éviter le croisement à niveau des voies où doivent circidcr des trains marchant dans des directions opposées. Ces croisements doivent s’opérer au moyen de déviations sur lesquelles sont consti-uits des ponts permettant le passage des voies, soit au-dessus, soit au-dessous de celles croisées. C’est du reste ce qui se fait aujourd’hui le plus généralement et nous en trouvons des exemples intéressants entre Paris et Saint-Denis, sur la Compagnie du Nord et, entre Eercy et Yilleneuve-Saint-Georges, sur la Compagnie du P.-L.-M. Tous les croisements de voies s’opèrent au moyen de ponts, soit sxxpérieurs, soit inférieurs. R. Boknin.
- •S SCIENCES
- — Présidence de M. Guyon.
- 10 centimètres cubes du sang d’un pai’alvlique géiiéi’al, a déterminé l’appai'ition de la maladie, cause originelle de la paralysie générale. Celte expérience prouve que chez les paralytiques généraux le sang contient des tréponèmes.
- Reproduction des huilres. — On croyait généralement que la faculté de l’eproduction chez les huîtres 11e se manifeste qu’au bout de 5 ans et qu’une huître de cet âge donne alors de 1 à 2 millions d’œufs. Les recherches de M. Dantan lui ont permis de constater que l’huilre se reproduit dès la première année, en donnant 100 000 oui fs ; au bout de la deuxième année, elle'en donne 250 000, et 800 000 à la fin delà troisième année. En outre, pendant toute cette période de croissance, la plus grande partie des œufs (soit 80 pour 100) sont du sexe mâle.
- Propriétés de certains verres colorés. —- M. Oranger comniunique le résultat de scs recherches sur les vcitcs colorés par le cuivre. Il montre que la-coloi’ation bleue ne s’obtient qu’avec une faible teneur en cuivre et un grand excès d’alcalis. En forçant la dose de cuivi'e, en
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- augmentant la teneur en oxydes tels que la chaux, l’oxyde de plomb, la teinte verte se développe. Elle est accentuée par la présence d’anhydride borique et d’alumine. Certains verres laissent déposer du cuivre quand on les refroidit brusquement. Ce phénomène montre que l’obtention des rouges de cuivre n’est pas liée à une action réductrice.
- Constitution physique de F argile. —JI. Muntz expose que les argiles jouent dans le sol un rôle primordial ; aussi leur constitution intime est-elle des plus impor-
- tantes à connaître. 11 a entrepris avec M. Gaudechon leur étude. Ils ont ensemble réussi à déterminer les proportions des particules fines ou même ultra-fines qui constituent les argiles et leur donnent leurs propriétés agglutinantes. Ils opèrent sur des suspensions de matière extrêmement diluées où les particules tombent libre ment sans se gêner ou s’entraîner réciproquement. Ils établissent ainsi de grandes différences entre les argiles des diverses provenances qu’on regardait jusqu’à présent comme ayant des constitutions physiques identiques.
- Ch.-de Yiixedeuil.
- LE MIROIR
- L’un des résultats de la popularité de FEntciile cordiale est que, des deux côtés de la Manche, l’enseignement est devenu en grande partie bilingue. Mais il nous faut constater non sans regret que cet enthousiasme philologique est plus intense et plus général chez nos amis et voisins que chez nous.
- L’étude de l’anglais n’a encore été inscrite en France qu’au programme des écoles secondaires et des lycées, tandis que le français est enseigné en Angleterre dans de nombreuses écoles primaires (rjrammar schools) de garçons ou de fdles.
- Nous ne surprendrons pas nos lecteurs en disant que les écoliers anglais, généralement réfractaires à l’étude de toute langue étrangère, n’arrivent pas aisément à maîtriser la prononciation de la nôtre. Ce manque d’aptitude peut s’expliquer en quelques mots.
- La langue anglaise, dont la grammaire est la plus simple du monde, présente par con'rc une prononciation et une orthographe des plus compliquées : l’une et l’autre sont basées sur des conventions incompréhensibles, que la pratique seule peut inculquer. Il est des mots courants que les Anglais cultivés prononcent de deux façons différentes sans jamais savoir quelle est la bonne!
- Quant à l’orthographe, Sir Oliver Lodge, le très distingué savant, avouait récemment qu’un Anglo-Saxon doit toujours s’en remettre à la Providence pour écrire un mot correctement, et un autre savant non moins connu, Sir William Uamsay, traitait celle orthographe d’immorale, parce qu’elle impose aux enfants une tâche disproportionnée donl sont dispensés les enfants des autres pays.
- On sait qu’un Anglais adulte, habitué aux complications de son système national de poids, mesures et monnaies, cA complètement désorienté, dès qu’il sort de son île, par la simplicité du système métrique, dont la compréhension lui impose un long effort. Cette observation s’applique à l’écolier anglais; l’illogisme d’une langue oh ptough et enough se prononcent plâo et ineufe, où wild se prononce luaïlde, tandis que son composé wilderness se prononce avec l’i français, où chaque voyelle se traduit par plusieurs sons différents, où plusieurs signes (u\ r) sont à la fois voyelles et consonnes, une telle
- A L’ÉCOLE <
- langue, dis-je, façonne- dangereusement sa faculté de diction. !
- Mis en présence d’une langue latine ou germanique où chaque caractère, à de rares exceptions près, répond à un son spécial et unique, il est complètement dérouté : c’est trop simple pour un cerveau habitué aux complications ! Et la difficulté qu’il éprouve s’accroît de ce fait que l’Anglo-Saxon, en général, n’est pas doué d’une « oreille musicale » : d’où l’effort prolongé qu’il lui faut accomplir pour imiter exactement un son qui n’existe pas dans sa langue ou pour saisir la nuance qui sépare deux sons presque semblables.
- On se rendra compte désormais de la dose de patience et d’habileté dont doit disposer un professeur de: français attaché à une école anglaise. Pour l’aider dans son ingrate tâche, d’ingénieux pédagogues ont imaginé de nombreux systèmes d’enseignement. Nous parlerons ici du dernier en date, tel qu’il est appliqué- depuis deux ans à la Grammar School de Totlenham, un des quartiers de Londres.
- Un professeur a eu l’idée de faire établir une série de cartes phoniques (Sound Chants) dont chacune enseigne, à l’aide de dessins et de diagrammes, la façon dont il convient d’entr’ouvrir les lèvres et de placer la langue pour exprimer le son d’une voyelle française, accentuée ou non. La se-fie conu prend deux cartes pour l’a (ouvert ou fermé), trois pour Ve (e, c, ô), une pour l’i,deux pour l’o, etc., et d’autres cartes pour les diphtongues réelles (ié, oi, etc.) ou fausses (eu, on, etc.). !
- Les élèves apportent en classe une petite glace, et, venant se planter à tour de rôle devant la carte, ils s’efforcent, en se reportant de leur image aux dessins et diagrammes, de donner à leurs lèvres et à leur langue la position correcte. Des leçons d’ensemble suivent ces répétitions particulières. On remarquera que l’enfant isolé que montre l’une de nos photographies n’a pas encore réussi à prononcer l’a français, qui fait l’objèt de la leçon; vue de face (dans la glace) comme de profd, l’ouverture de sa bouche ne reconstitue pas exactement la ligne indi quée sur la carte, et la tension des. muscles du menton et des joues atteste que. ce diable d’a
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- français se joue jusqu’ici de sa bonne volonté.
- Par contre, il nous paraît, en étudiant la photographie d’ensemble, que plusieurs élèves ont appris à donner à leurs lèvres la position correcte, tandis
- dans nos lycées et écoles secondaires pour l’enseignement de l’anglais? Seuls, les professeurs intéressés pourraient répondre à cette question. Mais il nous plaît de constater que d’excellents systèmes
- Fig. i. — La classe de f rançais à l’école de grammaire de Tottenham.
- que quelques autres se morfondent encore dans un ont été introduits depuis plusieurs années dans nos effort malheureux. grands établissements scolaires.
- On serait tenté de croire que ce système d'ensei- Nous citerons le système de M. Gérard, professeur gnement du fran- d’anglais au Ly-
- çais exagere la difficulté ; mais les résultats acquis durant ces deux dernières années proclament son efficacité. Après dix mois de leçons à raison de six heures par semaine, les deux tiers des élèves peuvent lire le français avec l’intonation juste; quand ils revien-nent à l’école après les grandes vacances,ils n’ont rien perdu des principes si laborieusement assimilés. Or, dans
- les écoles qui n’ont pas adopté ce système, les neuf dixièmes des enfants prononcent encore le français d’une façon incompréhensible à la fin de leur dernière année d’études.
- fa classe au miroir suscitera-t-elle des imitations
- Fig. 2. — Enfant apprenant la prononciation française à raide d’un miroir.
- cée Michelet, qui, chargé d’apprendre cette langue aux classes de cinquième et de quatrième, a imaginé de constituer une sorte de musée où figurent quantité d’objets courants. Les enfants apprennent rapidement les noms anglais de ces objets,formentbien-tôt des phrases, et ne tardent pas à s’intéresser passionnément à cette branche de leurs études. Comme j’ai pu m’en assurer personnellement, dès la fin de la première année, une forte proportion des élèves de M. Gérard avaient acqu’s une prononciation correcte et un vocabulaire déjà assez riche pour leur permettre de soutenir une conversation sur des sujets familiers. Y. Foubin.
- Le Gérant : P. Masson. —. Imprimerie I.Anime, rue tic Fleurus, 9, à Paris.
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- 41e ANNÉE. — N° 2113.
- 22 NOVEMBRE 1913.
- LE DIRIGEABLE «CLÉMENT-BAYARD VI>)
- Les unités dont s’augmente chaque année notre flotte de dirigeables comportent toujours des modifications heureuses inspirées par l’expérience acquise. Aucun de nos constructeurs ne pèche par fatuité ; tous sont d’accord pour reconnaître que leur oeuvre
- tache des cordages ait été modifié et enfin les opérations de démontage et de transport ramenées à leur plus simple expression.
- Pour qu’un dirigeable fasse de la vitesse, il est nécessaire d’éliminer toutes les résistances que l’élé-
- Fig. i. — Le dirigeable Clément-Bayard VI.
- n’est pas encore parfaite ; peut-être même pensent-ils intérieurement qu’elle ne le sera jamais. Les dirigeables sont des engins si délicats que l’on ne saurait se laisser aller à la'chimérique espérance de voir s’établir un modèle définitif.
- Le Clément-Bayard VI, nouvellement sorti des ateliers de son constructeur, se présente avec des perfectionnements tels qu’il marque un réel progrès vers la solution, de ce problème si am-goissant du plus léger que l’air. Il possède une qualité précieuse : l’extrême maniabilité, et. on peut dire' que la facilité de , la manœuvre a atteint son maximum. Il lui est possible de descendre verticalement et de prendre contact avec le sol sans le concours d’une équipe d’hommes entraînés. D’autres modifications interviennent encore pour augmenter le rendement général : signalons, avant d’entrer dans les détails, le nouveau système de suspension diminuant les résistances nuisibles à la pénétration dans l’air, les petites dimensions, de sa. nacelle sans que le mode d’at-
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- ment gazeux peut rencontrer aussi bien sur l’enveloppe que sur la nacelle. Il semble que tout avait été prévu et que rien ne restait à faire à ce point de vue. Cependant, si l’on examine les cordages reliant
- la nacelle à L’enveloppe, dans un dirigeable quelconque, on peut remarquer combien les pattes d’oie doivent retarder la propulsion. Elles se détachent d’une ralingue cousue au-dessous de l’équateur sur l’enveloppe etdes-cendcnt entièrement libres jusqu’à la nacelle. Cet ensemble constitue une surface de plusieurs carrés opposée à la pro? pulsion. Pour réduire cette surface des cordages, le service technique des établissements Clément-Bayard, à la tête duquel est placé M. Sabathier, a remplacé chaque système de patte d’oie par une sorte de faisceau fait de nombreux fils, attachés tous à la ralingue et se réunissant tous en un câble unique, lequel est relié à la nacelle. De plus, ce faisceau s’applique entièrement sur l’enveloppe avec laquelle il fait pour ainsi dire partie intégrante et seul le
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- LE DIRIGEABLE CLÉMENT-BAYARD VI
- câble s’en détache. On a obtenu ce résultat en remontant la ralingue d’attache plus près de l’équateur. L’enveloppe demeure ainsi parfaitement lisse et aucun point de sa surface n’oppose plus de résistance que son voisin à la progression.
- Fig. 3. — La nacelle installée sur une
- à l'avant et à l’arrière par deux beauprés ou mâts en aluminium de 4 m. de longueur chacun, auxquels s’attachent les cordages des deux pointes du ballon. Ils pèsent 15 kg chacun. Chaque suspente ou cordage est pourvue d’un treuil de réglage sem-
- remorque pour le transport sur roule.
- L’enveloppe mesure 75 m. 50 de longueur et 12 m. 20 au maître couple. Elle est faite de deux tissus : le tissu intérieur est caoutchouté ; le tissu extérieur est placé en biais sùr le premier et teint au chromate de plomb ; une couche de gomme est interposée entre eux. Le ballonnet, séparé en deux compartiments par une cloison verticale, a un volume, de 2400 m. cubes.
- L ’ en veloppe es t pourvue d c trois panneaux de déchirure et, à l’arrière, de deux soupapes. Elle porte également à l’arrière un empennage fait de deux plans horizontaux se développant de chaque côté sur 17 m. de longueur totale. Chacun de ces plans est pourvu à l’arrière d’un volet mobile qui aide à la direction, en hauteur.
- Sous l’enveloppe, et toujours à l’arrière, une quille est prolongée par le gouvernail de direction articulé sur un axe horizontal : à l’avant de cet arbre se trouve une surface compensatrice, également verticale, qui facilite la manœuvre du gouvernail.
- La nacelle, de 10 m. de longueur, est prolongée
- blable à celui qui existe dans tous les dirigeables sortant de la même usine.
- La nacelle est faite en tubes et tôles d’acier. A l’avant, se trouve le poste de pilotage qui comporte les commandes des gouvernails, deux ventilateurs pour les deux ballonnets. Cette chambre mesure 2 m. X 1 ni. 80.
- Les deux moteurs sont situés au centre de la nacelle ; ils sont montés sur châssis, l’un devant l’autre et commandent par des arbres obliques les hélices propulsives placées à chaque extrémité de deux pylônes qui flanquen t et surmontent la nacelle à droite et à gauche. Les hélices sont à pas variable par un système de moyeu métallique dans lequel pénètrent les deux pales en bois accrochées au moyeu par un système spécial dans le détail duquel nous ne pouvons entrer. Le changement de pas est commandé par un volant et s’effectue pendant la marche même des hélices. Un arbre vertical commande une hélice horizontale également à pas variable qui est ou ascensionnelle ou descensionnelle à la volonté
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- du pilote. Cette dernière hélice constitue une grosse nouveauté, car c’est elle qui permet le départ et la descente rigoureusement verticales. Pour atterrir, par exemple, le pilote vient à 50 m. de hauteur se placer au-dessus du terrain choisi, devant le hangar, par exemple : il embraye ensuite l’hélice horizontale et donne le pas convenable à ses pales. En même temps, on réduit la traction des hélices propulsives en changeant leur pas que l’on peut rendre nul ou orienter de manière à obtenir la marche arrière permettant de réaliser une sorte de freinage. Le ballon arrive ainsi au sol sans guiderope. Cette hélice ascensionnelle, qui mesure seulement 2 m. de diamètre, alors que les hélices propulsives ont 4 m. 50, donne une puissance que l’on n’a pas toujours à utiliser dans sa totalité.
- Lorsque le départ doit avoir lieu, les hélices propulsives sont mises en marche au pas nul, puis le gouvernail est mis à la montée et l’hélice ascensionnelle embrayée. Les hommes lâchent la nacelle, le mécanicien donne du pas aux hélices propulsives et le ballon s’élève en prenant alors une direction oblique.
- Chaque hélice est commandée par un volant spécial : les trois embrayages sont donc différents. Lorsqu’ils s’opèrent, l’admission des gaz aux moteurs
- LES PISTES 1
- C’est une doctrine déjà ancienne que l’orientation chez la fourmi repose sur une reconnaissance visuelle, tactile ou olfactive (Lubbock, Fore!, Yiehmever, Sant-schi). Depuis, les expériences de transport d’une fourmi d’un milieu où elle voyageait dans un autre milieu ont porté un coup sensible à la susdite doctrine (Pié-ron, Cornetz) (1 2). En effet, loisqu’unc fourmi voyage en maintenant, par exemple, une direction Est et qu’on la voit, transportée autre part, reprendre, puis maintenir cette direction Est, alors que l’on avait fait opérer au support une conversion quelconque avant de le poser à terre, la doctrine de l’orientation par reconnaissance exige que 1 insecte ait retrouvé, ait reconnu un repère commun aux deux milieux. Une reconnaissance tactile ou olfactive ne pouvant plus être invoquée ici, les partisans de l’ancienne théorie tenteront de sauver cette dernière en disant qu’après le transport il reste un repère visuel lointain qui n’a pas changé, c’est-à-dire le côté le plus clair de l’horizon. Il y aurait vision de radiations et repérage de par la direction de l’éclairement. Mais une telle affirmation ne tient pas devant l’observation des faits. Dans les jardins, bosquets, sous-bois, etc..., on peut avant d’entrer, par exemple, dans une tonnelle déterminer le côté le plus éclairé de l’horizon. L’ombre d’une canne tenue verticalement indiquant le Nord-Ouest, on saura ainsi que l’éclairement vient du Sud-Est. Entrant sous la tonnelle on voit la susdite ombre s’affaiblir, puis se confondre avec l’ombre même de cette tonnelle. Ici la canne est en lumière
- 1. Voir : Claparède, l'Orientation lointaine [Arch. de Psychologie, mars 1903); A. van Gennep, l’Orientation chez l’homme (Religions, Mœurs et Légendes, vol. III, p. 53, Paris, 1911) ; V. Cornetz, Les explorations et les voyages des fourmis. Paris, Flammarion, 1915.
- 2. Yov. La Nature, n° 2083.
- esl diminuée afin d’éviter les chocs trop brusques.
- Ajoutons enfin que les radiateurs et leurs ventilateurs sont placés à l’arrière de la nacelle. Les réservoirs à essence sont placés en charge au-dessus des moteurs ainsi alimentés sans le secours de pompes dont le fonctionnement n’est jamais certain.
- Le CJément-Bayard VI bénéficie ainsi d’un nombre assez important d’heureuses modifications qui lui assurent une vitesse de 60 km à l’heure, bien qu’il ne possède qu’une puissance motrice, totale de 150 chevaux, alors que les Zeppelin atteignent 75 km avec 540 chevaux. De plus, son transport par route est grandement facilité par la mise au point de camions et de remorques sur lesquels on loge l’ensemble. Le premier camion porte les hélico^ et leurs supports ; il traîne une remorque contenant la nacelle dont la longueur est assez réduite pour ne nécessiter aucun démontage. Le second camion reçoit l’enveloppe pliée sous une bâche et sa remorque porte les empennages et le gouvernail.
- Les premiers essais de manœuvre du dirigeable eurent lieu avec un succès complet dans la matinée du 51 juillet. Depuis, les nouvelles sorties ont confirmé pleinement l’excellence des méthodes adoptées.
- LrciFN Focrxier.
- E FOURMIS <’>
- diffuse ; il n’y a pas de direction de l’éclairement. Or, une fourmi prise au dehors, là où la direction de l’éclairement venait du Sud-Est, reprend et maintient imperturbablement sa direction ancienne lorsqu’on la pose sous la tonnelle. Elle le fait donc indépendamment des conditions olfactives et visuelles du nouveau milieu.
- Une façon beaucoup plus facile de se rendre compte de tout cela consiste à observer la reconstitution d’une piste de fourmis après un long temps écoulé. Cela peut se faire avec diverses espèces de fourmis. Dans l’exemple suivant il s’agit de la petite fourmi noire commune (Tapinoma erraticum nujerrimum). Cette fourmi est très odorante, elle n’a quasi pas de vue distincte ; mais, en faisant brusquement une ombre à portée d'une file de ces fourmis, on les voit troublées, pour un temps très court seulement.
- Dans la figure ci-dessous le point N désigne l’orifice d’un nid de Tapinoma, lequel se trouve dans un jardin à Damiette (Algérie). L’endroit est découvert, sans plantes ni arbustes. Le matin, vers 9 h. 50, avant que la terre noire ne soit.: trop échauffée, je pose dans le Nord du susdit orifice N un petit morceau de viande P, et cela à une distance de 1 m. 50. Du gîte N, il part incessamment de tous côtés ce que j’appelle des fourmis exploratrices. Une telle fourmi, allant à la découverte au loin, se meut d’après une certaine règle de voyage (3). Partie, par exemple, vers l’Est^fUexploratrice, après chaque recherche infructueuse d’une provende, reprend son voyage dans le même sens Est. Quelquefois elle s’écarte latéralement, après quoi elle compense à peu près l’écart et reprend à nouveau vers l’Est. D’autres fois elle sinue très fortement, mais bien dans le même sens. Pour revenir, lorsqu’on lui' a donné un aliment, elle
- 3. V. Cornetz. Berne des Idées, 1910.
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- marche à peu près parallèlement à la direction générale de son aller au loin. Arrivée près du nid, et là seulement, elle se reconnaît en retrouvant des traces odorantes de congénères, ou au moyen de sa courte vue, cela suivant les espèces.
- J’attends donc auprès de la provende P. Bientôt une exploratrice passe, en sinuant fortement, à 3 cm de la viande, mais elle ne la perçoit pas. Son odorat si lin et si finement nuancé (Miss Fielde) ne porte pas loin, à moins de fortes masses odorantes. Peu après, un congénère arrive à passer à 1 cm. Cette fois l’odeur attire cette fourmi que l’on voit alors fortement sensibilisée et agitée. Elle trouve la viande,
- puis repart sans rien vers o________________________
- le gîte et y rentre. Sitôt après une compagnie de Tapinoma sort. Ces insectes sont très agités. Ils partent sur la piste de l’exploratrice, mais-la quittent souvent en sinuant fortement, et arrivent enfin à découvrir la provende. Au bout de quelques minutés, il y a un va-et-vient de nombreuses fourmis entre le gîte N et la viande P. Bientôt une piste
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- légèrement sinueuse devient visible. C’est ce que montre le n° 1 de la figure. Dans ce dessin, une courte flèche indicpie le sens dans lequel les insectes sortent des déblais de leur nid, et cela au plus à 5 ou 4 centimètres.
- Certains auteurs anciens disaient : « les fourmis ont comme un instinct d’aller en ligne droite »,en parlant des chemins de fourmis. En partant, comme je viens de le faire, de l’observation du « fait naissant », lequel est l’aller au loin de l’exploratrice, aller qui n’est pas d’une forme quelconque, on comprend pourquoi les chemins de fourmis, phénomènes consécutifs, ont généralement une-seule et même direction.
- La chaleur du sol augmentant peu à peu, la vitesse de mes fourmis augmente aussi (Szymanski). Bientôt, certains insectes rétrogradent précipitamment avant d’être arrivés à la provende, et peu après toutes les fourmis sont rentrées (LO h. 15). Je crée maintenant sur l’emplacement un paysage visuellement et olfactivement totalement nouveau. Dans le trou de sortie, puits quasi vertical et profond d’environ 12 cm, je verse de l’eau, ce qui fait que ce puits se bouche.' Je le fore à nouveau au moyen d’un roseau, et en poussant jusqu’à 15 cm. Mon roscaü ramène alors deux fourmis, ce qui montre, que la chaleur oblige les insectes à se réfugier loin de la surface du sol. Ensuite, j’évase au couteau le. pourtour de l’orifice, puis je rase le sol meuble au moyen d’ony balai en enlevant partout une épaisseur de 10 à 15 mm de terre, enfin j’arrose remplacement, et j’enlève la
- provende P. L’après-midi, j’observe les premières sorties.
- A 2 h. 50, deux petites ouvrières, puis une grande, sortent sur 1 à 2 cm dans le sens du déblaiement. Ces insectes rentrent de suite; le sol est encore trop chaud. A 2 h. 46, quelques insectes déblaient dans le même sens que le matin. N° 2, 2 h. 55; une grande ouvrière fait comme une triple incursion du côté du nord, puis rentre. — N° 3, 2 h. 56; line ouvrière imitatrice part sur une des traces de la précédente fourmi. Après sa rentrée, je balaie fortement le sol en ramenant d’autres terres, de façon à brouiller toute trace odorante. Dans la suite, cette opération est indiquée par la lettre (B). —
- A0 4, 5 h. 4 ; une grande sort, puis parait chercher le trou au retour; elle a une imitatrice n° 5, avant que j’aie le temps de balayer. — K° 6, 5 h. 6, (B). — N» 7, 3 h. 9, (B). — N° 8, 5 h. 15, (B.). — Mi», 5 h. 16, (B). — N" 10, 5 h. 17; une grande suivie d’une imitatrice n° 11, (B), puis n° 12, 3 h. 18; une grande ouvrière (B). — N°13, 5 h. 20; une grande sort, et avant sa rentrée, c’est n° 14, toute une compagnie qui sort, puis rentre. De suite après, à 5 h. 21, c’est n° 15, une grande compagnie de 12 à 14 fourmis qui sort et fait mine d’aller loin; je donne alors un grand coup de balai qui projette les fourmis au loin. Il s’ensuit une forte perturbation qui a dû se propager dans le nid, car ce n’est qu’à 5 h. 24 que 2 ouvrières sortent à nouveau, ce que figure n° 16. Après leur rentrée, coup de balai, puis n° 17, 5 h. 25; une très grande ouvrière qui va à 1 mètre, puis l’entre, (B). —N° 18, 3 h. 26; une grande compagnie part. Le sol doit être suffisamment refroidi, car il y a 5 fourmis d’avant-garde qui poussent leurs recherches, fébrilement agitées, dans un même sens, en sinuant et en faisant çà et là des tours et détours, ce que je n’ai pu figurer que schématiquement. A 5h. 27 enfin, je remets le morceau de viande au lieu P; il est vite découvert et bientôt la piste est reconstituée semblable à peu près à celle du matin.
- Ainsi donc, toutes lés sorties de l’après-midi ont eu lieu exclusivement du côté du lieu où se trouvait .la provende le malin. C’est très probablement la chaleur du sol qui a empêché les fourmis de pousser avant 3 h. 26 au loin leurs tentatives si bien' dirigées. Il est clair que. ce n’est.pas une reconnaissance tactile et olfactive qui a permis aux susdits insectes de prendre la bonne direction: Ce n’est pas non plus au moyen d’une vision de radiations d’un centre lum'neux qu’elles ont pu prendre leur départ, car à 3 heures.de l’après-midi le soleil était
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- clans une toute autre place du ciel que le matin. Alors, de deux choses l’une : ou bi.en les fourmis ont repéré la direction à prendre l'après-midi sur quelque chose de fixe du milieu extérieur, quelque chose qui serait encore totalement inconnu, ou alors elles n’ont eu aucun besoin de quoi que ce soit dans le milieu externe pour reprendre la direction du matin. Je suis partisan de cette dernière hypothèse. Je crois que les susdites fourmis « situent » le lieu de provende dans une certaine direction de l’espace, du fait d’y être allées le matin. Elles possèdent la position de ce lieu à n’importe quelle heure de la
- journée. Le fait d’avoir maintenu le matin une certaine attitude générale dominante leur a laissé une donnée sensorielle persistante d’attitude dans le-centre nerveux du sens des attitudes. Malgré leurs tours et détours clans le nid, elles ne perdent pas la sensation de la susdite attitude dominante. On voit que je fais aux fourmis une application de ce que Pierre Bonnier appelle « sens des attitudes » chez beaucoup d’autres êtres. Pour les fourmis, le susdit vocable n’est qu’une étiquette, car on ne connaît pas encore l’organe de-ce‘sens chez ces insectes. Y.Corxetz.
- LES NOUVELLES LAMPES ÉLECTRIQUES A INCANDESCENCE
- Ainsi que La Nature a déjà eu l’occasion de le signaler brièvement, de nouvelles lampes électriques à incandescence viennent d’être mises sur le marché par un certain nombre de grandes sociétés spécialisées dans cette construction. Il s’agit, non de la petite lampe de quelques dizaines de bougies, mais de foyers puissants, allant jusqu’à 4000 bougies. On a réussi à construire des lampes à filaments métalliques, ne. consommant que .0,4.à.Q,5 watt par.bougie et vivant plus de 1500 heures.
- C’est, là .un important progrès de la lampe à incandescence : il permet d’aborder, avec de grandes chances de succès, la lutte contre,.les lampes électriques -à' arc, et contre les foyers lumineux alimentés au gaz d’éclairage.
- La nouvelle invention est née dans les laboratoires
- manié les lampes à incandescence modernes savent qu’après une certaine durée d’éclairage, leur puissance lumineuse baisse peu à peu et que la surface intérieure de l’ampoule se noircit, laissant passer de moins en moins de lumière* Lorsque l’on cherche à augmenter le rendement de. la lampe, on, est toür jours amené à -soumettre le 'filament à des tem sions électriques de plus en plus élevées; c’est ce qu’on appelle le survoltage ; mais la marge permise à cet égard avec les lampes ordinaires est extrêmement faible; car, dès que la tension s’élève quelque peu au-dessus de celle normalement admise pour le filament, le noircissement s’accélère, le rendement lumineux s’améliore, il est vrai ; on a pu réaliser .ainsi momentanément des consommations de 0,2 watt
- Lampes de i5oo à 3ooo bougies de la General Electric C°.
- de la grande Société électrique américaine, : General Electric C° de Shenectady. Elle est due à la collaboration de MM. Irving Langmuir et Orange.
- Il est intéressant de suivre la voie par laquelle les deux chercheurs ont réussi à atteindre le résultat indiqué plus haut : on verra que, comme toutes les grandes réalisations industrielles, leur œuvre est le fruit de longues investigations poursuivies avec méthode et ténacité.
- La raison' essentielle qui avait fait échouer jusqu’ici les tentatives faites pour créer avec les filaments métalliques de tungstène, ou de tout autre métal* des sources lumineuses puissantes, était la courte durée de ces filaments, lorsqu’on les soumet à des courants intenses, pour obtenir un haut rendement lumineux.
- Quel est donc le phénomène qui. abrège ainsi la vie des filaments ? Tous ceux qui ont quelque peu
- par" bougie. Mais la lampe périt en très peu de temps.
- Le phénomène du noircissement a été longtemps mystérieux. M. Langmuir s’attacha tout d’abord à l’élucider, sentant que là gisait la clé du problème dont il cherchait la solution.
- Deux hypothèses avaient cours : les uns attribuaient le noircissement à une évaporation du filament provoquée par le survollagc, d’autres l’expliquaient comme une désintégration causée par des traces de gaz résiduels dans l’ampoule.
- Les recherches de M. Langmuir prouvèrent que les deux phénomènes jouent un rôle et permirent d’établir la part revenant à chacun d’èux. L’analyse chimique révéla dans les àmpoiiles la présence de traces des gaz suivants : vapeur d’èau, acide carbonique, oxyde de carbone, hydrogène, azote, vapeurs d’hydrocarbures. Une série d’essais méthodiques
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- prouva que, seule, la vapeur d’eau avait un effet noircissant sensible. Elle se décompose au contact du tungstène incandescent, met en liberté de l’hydrogène, tandis que son oxygène forme avec le métal un oxyde qui se volatilise ; l’hydrogène libre réduit cet oxyde et le métal est ainsi transporté sur les parois froides de l’ampoule, tandis que la vapeur d’eau initiale se reforme et que le cycle recommence. Une très petite quantité de vapeur d’eau suffit ainsi à détériorer un filament.
- Ceci prouve qu’une ampoule dans laquelle on aura fait un mauvais vide durera peu, et périra par noircissement rapide. Mais les ampoules parfaitement vidées et soigneusement débarrassées de toutes traces de vapeur d’eau, périssent aussi à la longue par noircissement.
- Dans ce cas, on ne peut attribuer le phénomène à l’effet chimique des gaz résiduels : il s’agit bien de volatilisation du filament.
- M. Langmuir vérifia le fait par une série d’expériences quantitatives dans lesquelles il mesurait la vitesse avec laquelle le filament diminuait de poids dans le vide, à différentes températures. Les chiffres observés montrèrent qu’il ne s’agissait en effet que d’une simple volatilisation.
- La conclusion de cette étude était donc la suivante : pour assurer longue vie aux lampes, il faut éviter toute trace de vapeur d’eau à l’intérieur des ampoules, réduire la vitesse d’évaporation du filament, et enfin empêcher le dépôt métallique noirâtre d’intercepter la lumière du filament incandescent.
- Ce triple résultat a été obtenu en remplissant l’ampoule d'azote parfaitement sec à la pression atmosphérique et en lui donnant une forme convenablement calculée pour que les courants de convection calorifique qui s’établissent dans l’azote dont elle est remplie, empêchent les particules métalliques de venir noircir la portion de paroi faisant face au filament. On peut objecter que les courants de convection entraînent un refroidissement du filament et que le maintien de celui-ci à la température nécessaire pour un bon rendement lumineux est plus difficile que dans des ampoules où règne un vide parfait.
- En effet, il y a là une cause de perte qui pourrait compenser le gain résultant du survoltage. Mais on a pu l’éliminer aisément en employant des filaments de large diamètre, ou enroulés hélicoïdal ement en spires serrées. La chaleur ne peut ainsi se dissiper à travers le gaz environnant.
- Sur ’ les données qui précèdent on construit actuellement des lampes à incandescence de plus de 4000 bougies consommant 0,4 à 0,5 watt par bougie, elles exigent des courants d’au moins 20 à 50 ampères. On construit aussi des lampes moins puissantes, exigeant des courants de l’ordre de 10 ampères et consommant de 0,6 à 1 watt par bougie. La lumière obtenue est extrêmement blanche, et ne diminue guère pendant toute la durée de la lampe. Celle-ci périt au bout de 1000 à 1500 heures d’éclairage par rupture du filament.
- A. Troller.
- Une lampe de 5ooo bougies de la Société Aiter.
- LES EAUX DE BARRAGES-RÉSERVOIRS SONT-ELLES POTABLES?
- Nous avons sommairement examiné au n° 1876 (8 mai 1909) la question de savoir si l’eau des lacs et des grands réservoirs créés par des barrages est hygiéniquement potable, et conclu qu’on ne savait pas encore au juste à quoi s’en tenir. Nous avons promis de faire connaître les résultats des recherches qui surviendraient sur ce grave objet.
- La discussion en a été reprise, avec une documentation très sérieuse et très détaillée, dans le rapport élaboré par M. Diénert sur les nouveaux projets d’adduction d’eau de la Ville de Paris, rapport que nous avons résumé au n° 2101.
- C’est à propos du projet de MM. Gampert et San-toni, proposant de capter, par le moyen de barrages-réservoirs, les ruisseaux des collines normandes, entre Argentan et Alençon, que M. Diénert a fait un
- exposé complet des qualités physiques et hygiéniques des eaux récoltées dans les barrages-réservoirs et a abouti malheureusement à des conclusions tout à fait défavorables. La chose est d’autant plus sérieuse qu’un travail très remarquable avait été exécuté tout récemment à Toulon, avec l’espoir d’obtenir une alimentation en eau potable satisfaisante par la création du barrage-réservoir de Dardenne.
- Avec le Dr Mosny j’ai décrit en détail ce curieux ouvrage (‘) : il présentait cet intérêt particulier de chercher à régulariser les écarts énormes de toute une série de trop-pleins, échelonnés dans les fissures du calcaire au-dessus de la Foux de Dardenne; un
- 1. Les eaux d’alimentation de Toulon et le barrage-réservoir de Dardenne [Revue d’hygiène et de police sanitaire, I. XXXÏV, n° 12, dér. 1012, p. 1367, Masson, éditeur).
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- LES EAUX DE BARRAGES-RÉSERVOIRS SONT-ELLES POTABLES?
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- barrage de 55 m. de hauteur (terminé en 1912) a créé un réservoir de 1 500 000 m3, et parfaitement réussi à emmagasiner des réserves d’eau dans le sous-sol de massifs calcaires du Ragas et du Grand Cap, en modifiant le régime hydraulique souterrain : au point de vue de la quantité, le problème a été très élégamment résolu. — Quant à la qualité, et malgré les innombrables précautions sanitaires prescrites, on n’est pas encore fixé; les résultats de certaines analyses bactériologiques semblent faire craindre qu’on ne pourra éviter l’épuration des eaux de Darden-ne, ainsi qu’on l’avait essayé et espéré.
- Les observations et déductions de M. Dié-ncrt sont de nature à confirmer ces craintes.
- Voici le résumé de son travail sur la question.
- Il pose d’abord ce principe, nécessairement acceptable, que les rivières alimentant les barrages-réservoirs ne sont jamais limpides.
- Elles renferment en suspension des matières solides formées surtout de particules argileuses. Elles entraînent aussi, la plupart du temps, les éléments de graves contaminations.
- La question, jusqu’à présent non
- résolue, était de savoir à quel degré le séjour de l’eau dans le réservoir assurait son épuration, tant par l’effet de la décantation qui précipite les particules solides au fond, que par celui de l’aclion solaire sur les bactéries. La forme, la longueur, la capacité du réservoir exercent la plus grande influence sur la décantation, qui assurera une clarification d’autant plus grande que le séjour de l’eau dans le réservoir sera plus long et sa vitesse de circulation plus petite. Un réservoir de 50 m. de profondeur pourrait délivrer des eaux très claires à son affluent, si la circulation y était très régulière ; mais cette régularité est troublée par tant de causes qu’elle demeure en fait touf à fait théorique.
- Elle est dérangée d’abord par l’effet des varia-
- Fig. i. — Construction du barrage de Dardenne, près Toulon.
- tions de température. « En hiver, les eaux froides et les eaux troubles sont plus denses que l’eau du lac artificiel et gagnent le fond. Chassées par les eaux des affluents qui arrivent avec un fort débit, elles circulent avec une plus grande vitesse dans le fond du bassin, tandis qu’à la surface les eaux sont presque dormantes. C’est pourquoi dans beaucoup de barrages-réservoirs, l’eau est louche au moment des crues », parce que la sédimentation ne peut s’effectuer. En outre, la limpidité de l’eau est altérée par les vagues qui battent les rives et
- en été par la multiplication du ’plankton. Les eaux de beaucoup de barrages, notamment ceux de la Gileppe en Belgique, de Rems-cheid en Allemagne, ont un goût de vase pro-noncé et une odeur de marais souvent accentuée par le déve-loppement de certaines algues et de protozoaires. Quand le bassin est bas, les fermentations putrides de la vase peuvent dégager des gaz malodorants. Les grands vents balayent et refoulent l’eau des lacs et réservoirs de façon à produire dans le fond du lac un courant de retour de sens contraire à celui
- du vent; il peut en résulter un mélange des eaux superficielles chaudes et des eaux profondes plus fraîches, nouvel obstacle à la décantation. Quand le vent cesse, les eaux froides plus lourdes retombent et les chaudes remontent à la surface. Les études faites en 1911, au lac de Genève, ont montré nettement « l’influence du vent sur la température des eaux à une température assez grande (40 à 50 m.). » Dans le fond des lacs très creux, il y a souvent une concavité centrale, dans laquelle les eaux, réellement stagnantes, présentent la température presque uniforme et constante de 4° C. Ce dispositif naturel ne peut se réaliser dans les barrages-réservoirs. . .
- M. Diénert a ouvert une enquête auprès de nom-
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- breuses villes alimentées par de grands barrages-réservoirs.
- A' Saint-Etienne (Loire), le barrage du gouffre d’Enfer (1 620 000 m3) est précédé de celui du Pas de Riothe ( 1 558 000 m3). La température y varie de 2° à 17°.
- Le barrage de la Gileppe à Verviers (Belgique), varie moins parce qu’il est mieux abrité des vents.
- A Remscheid, à Gotha, à Chemnitz (Allemagne), le vent influe aussi sur la température. Il en est de même de plusieurs barrages d’Angleterre. Il est résulté de cette documentation que « la température des barrages-réservoirs montre qu’on ne peut généraliser et dire que l’eau des barrages-réservoirs est toujours fraiche. Ce facteur dépend, d’une part, de l'orientation des réservoirs, et, d’autre part, de la nature des eaux des affluents qui l’alimentent et de la capacité en eau des réservoirs » ; les barrages-réservoirs ne présentent donc pas du tout une tem-pérature constante égale à la température moyenne du lieu.
- Bien souvent, par suite de leur pauvreté en chaux etert sels dissous, les eaux des barrage s-réservoirs risquent d’attaquer les canalisations en plomb.
- Quant à « l’action dés - rayons solaires » comme agent de destruction des germes de l’eau des barrages, cette action, qui n’esipgas niable, bien qu’inexpliquée encore, est contrariée par les remises en mouvement mêmes qui entravent la décantation régulière. Quand les eaux sont basses à la fin de l’été, l’agitation provoquée par les poissons et les fermentations remet des germes nocifs en suspension dans l’eau. Cela a été matériellement constaté à- Saint-Etienne qui boit, sans aucune stérilisation, l’eau du barrage du gouffre d’Enfer. De d 905* à 1911, la fièvre typhoïde augmentait tout à coup dans les mois chauds d’août et de septembre, oîr l’on fermait la distribution la nuit parce que le bassin était très bas. En hiver, aû contraire, les affluents, troubles et plus froids que le réservoir, gagnent le fond de celui-ci et amènent à sa sortie des eaux louches chargées de bactéries. 1 ‘
- La conclusion de M. Diénert est nettement la suivante :
- « Les résultats obtenus ne permettent pas de
- dire, qu’au point de vue bactériologique, les eaux des barrages-réservoirs sont suffisamment décantées, purifiées par sédimentation et à l’abri de toutes les causes de contamination;
- : « Dans ces conditions, tant au point de vue de ses qualités physiques et chimiques que de ses qualités bactériologiques et hygiéniques, l’eau des barrages-réservoirs, avant d’être distribuée, a besoin d’être purifiée. »
- Il ne suffirait donc plus, comme l’ont fait toutes les villes alimentées de cette manière, de prendre « de très grandes précautions pour empêcher les eaux des ruisseaux venant au barrage d’être contaminées grossièrement », il faut faire suivre à ces eaux après clarification préalable un traitement épuratoire approprié; et cela sans préjudice des précautions générales à prendre dans l’établissement du réserv ôir-, 1 u ir même, savoir s détournement des eaux usées; suppression des habitations ; interdiction de l’approche du public; boisement des pentes autour du réservoir ; fossé de colature corn duisant les ruissellements à l’aval; suppression du passage public sur le mur du barrage et des chemins autour du réservoir; nettoyage soigné du fond du réservoir avant l’introduction de l’eau pour éviter’ Fodeur provenant de la décomposition des débris organiques ; établissement de-da . prise d’eau à plusieurs mètres au-dessus du fond; interdiction de la pêche sur le réservoir, etc., etc.
- Les villes de Remscheid, de Chemnitz, Gotha, Leicester, Bamford, Birmingham, Àrinonay se sont résignées à fdtrer les eaux de leurs barrages-réservoirs (’). !
- Ainsi la question parait malheureusement tranchée par une conclusion qui n’admet pas l’utilisation des barrages-réservoirs, si leurs eaux ne sont pas artificiellement épurées.
- ' E.-A. Martel. s
- 1. Glasgow pour le Loch Katrine et Liverpool pour un nouveau grand barrage-réservoir, se sont contenlées jusqu’ici d’un périmètre de protection périphérique très sévère ; mais New-York projette .dé dépenser 40 millions pour épurer ses eaux tic Cro-lun et clc Galskill (voy n° 2093). ; - :
- Fig. 2. — Barrage et réservoir de Dardenne, avant le remplissage.
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- LA PHYSIOLOGIE DES PARASITES
- Un compatriote et contemporain de Darwin, J.-E. BoxvmanQ), en traitant un sujet peu connu voici 60 ans, a eu la perspicacité d’indiquer une des voies les plus intéressantes qu’aient suivies nos botanistes d’aujourd’hui : celle de l’étude de la physiologie des parasites. Quoique les lois générales qui gouvernent la structure et les fonctions des végétaux, avait-il dit, soient déjà assez bien connues, . beaur coup de contradictions existent encore. Elles offrent au botaniste des sujets particulièrement dignes - de son étude ht de son investigation.
- Celte étude des parasites est certainement du plus grand intérêt. v Elle nous oblige à reconnaître que dans le monde des végétaux comme dans celui des animaux règne le struggle for life, une lutte, ainsi que l’a dit de Candolle (2), plus lente et moins apparente, sans doute, que celle des animaux ou des hommes entre eux, mais 1res continue et très importante dans ses résultats.
- Ses manifestations si curieuses, dont quelques-unes ont"été déjà signalées ici même(3), ' ont toti-
- 1. J.-E. Bo\vmak. Of the Parasitical Connection of La-thraea Squùmaria, and the peculiar structure of ils-suhterranean lèaves.[Transactions of the Linné an Society of London. Vol. XVI, p. 599-418.)
- 2. Physiologie végétale, vol. III, p. 1401.
- 5. Vov. n° 1748, du 24 novembre 1906, p. 406. Parasitisme et Mutualisme dans la Nature.'
- Fig. i. — Orobanche ervngii sur des chardons
- jours excité le plus grand intérêt chez les biologistes, qui ont reconnu de très bonne heure leur importance au point de vue, non seulement de l’histoire naturelle des végétaux en particulier,
- mais aussi de la biologie en général. Depuis quelques années surtout, ce sujet a été approfondi par divers chercheurs, tels_ que M. Gaston ""Bonnier et M. Mi-' rande (x) ; et, aujourd’hui, il ne se passe presque pas de mois qu’on n’ait quelque fait nouveau à ajouter à nos connaissances sur les plantes qui vivent en para-' sites sur d’autres plantes. Le progrès qu’on a fait dans l’étude du parasitisme végétal depuis le temps de Candolle est énorme ; on peut même dire qu’une véritable révolution a eu lieu,1 et que mainte-' liant seulement,1 nous commençons à comprendre exactement et l’anatomie et les mœurs de ces plantes étranges.
- En étudiant le parasitisme végétal il faut, d’abord, faire une distinction enlre les vrais et les faux parasites. Par la première de ces dénominations oh désigne toutes les plantes qui vivent sur ou dans d’autres végétaux vivants, et qui en tirent une nourriture
- 1. Les plantes phanérogames parasites et les nitrates. Comptes rendus de l’Académie des Sciences. Deuxième semestre 1907, p. 507-508-509. -r- A. Füaysse. Contribution à la Biologie des plantes phanérogames parasites. Montpellier, Iinpr. Générale du Midi, 19Ü6. In-8°.
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- plus ou moins élaborée. Par la seconde on entend celles qui vivent, il est vrai, sur d’autres végétaux
- Fig. 2. — Periploca angustifolia de Tunis, type des faux parasites.
- vivants ou mourants, mais sans en tirer de nourriture autrement qu’elles ne le feraient d’un corps brut. Le Periploca angustifolia, de Tunis (fig. 2), peut être accepté comme le type de ces derniers. Les plantes que nous allons étudier dans ces notes sont les seuls vrais parasites.
- Le seul objet, à peu près, des études des savants d’autrefois était l’origine et l’anatomie des suçoirs, ces organes qui jouent un double rôle chez les para* sites, en les maintenant sur leurs hôtes et en leur donnant le moyen de se nourrir. Même de Candolle, le plus éminent de ces investigateurs, n’a pas essayé de découvrir la nature des substances prises par les parasités sur leurs hôtes. On sait, maintenant, que
- j ceux-là n’absorbent pas indistinctement toutes les j substances offertes par ceux-ci, M. Mirande ayant prouvé que la Cuscuta japonica, qui pousse sur le Rhamnus frangula, ne présente pas de frangulinc dans ses tissus. On pourrait, à n’en plus finir, citer des cas semblables : on arrive toujours à cette conclusion que le mécanisme physiologique de la nutrition n’est, pas si élémentaire qu’on le croyait il y a quelques années, et que, quelle que soit la constitution de l’hôte, les plantes parasites restent identiques à elle-mômes, elles conservent toute leur individualité.
- Cette question des relations entre parasites et hôtes a fait l’objet d’une communication à l’Académie des Sciences, par M. Mirande, qui a étudié de quelle façon a lieu l’assimilation du carbone dans les plantes parasitaires à feuilles vertes. 11 résulte de ses observations que cette assimilation est très variable, et qu’elle s’effectue proportionnellement à la quantité des nitrates que ces parasites puisent dans le végétal sur lequel ils vivent. Elle ne dépend
- Fig. 3. — Phelipœa ramosa, parasite de la famille des Orobanches qui pousse sur le chanvre, le maïs et le tabac.
- | pas, du reste, comice on l’avait cru jusqu’ici, de la | couleur plus ou moins verte de leurs feuilles, car
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- elle est intense dans le gui, tandis qu'elle est I du gui, qu’elles passent par le corps des oiseaux? presque nulle dans YEuphrase, qui est d’un vert vif. | Cette erreur— excusable en effet — provient du M. Gaston Bonnier, qui s’était chargé de communiquer ces découvertes à l’Académie, avait déjà fait des recherches dans cette voie intéressante et avait trouvé, dans le cas du gui, qu’une partie du carbone qu’il assimile, grâce à sa fonction chlorophyllienne, est cédée par lui à l’arbre qui le porte. De plus, il s’établit une sorte de balance entre le parasite et son hôte — balance qui penche en faveur du deuxième pendant la belle saison, en faveur du premier pendant l’hiver, le gui conservant ses feuilles et continuant par suite l’assimilation du carbone.
- De tous les parasites, le gui, qui appartient à la famille des Loran-thacées, dont il n’y a pas moins de 500 espèces, est certainement le plus connu parmi le grand public — c’est-à-dire le plus connu de vue, parce que sa biologie, pour beaucoup de FiS- 4- — La Cuscute,
- monde, est à peu près complètement
- ignorée. Ne pourrions-nous pas même citer des | fait remarquable que la distribution des graines de
- ce parasite est entièrement faite par les oiseaux — en Basse Normandie par des grives ou par des merles. Passons maintenant à la question de la propagation d’un autre parasite bien connu — trop connu même des agriculteurs, — la cuscute (fig. 4), qu’on appelle souvent « la teigne », et qu’on ne parvient à détruire qu’avec de grandes difficultés quand elle a envahi nos prairies artificielles. De Candolle raconte qu’il avait vu une charrette, pleine de luzerne infectée, verser devant les grilles du Jardin botanique de Vevey et que la cuscute avait ensuite poussé sur trente plantes de familles différentes. La façon dont les graines s’étaient propagées était la suivante. En se mettant en contact avec le sol, elles avaient poussé des spires, fines comme des fils, et ces pousses avaient ensuite cherché un hôte sur lequel elles pourraient vivre. L’hôte une fois trouvé, le parasite avait commencé à croître avec une très grande rapidité, et tandis que ses suçoirs se formaient et se fixaient sur la plante nourricière, ses racines, dont il n’avait plus besoin, étaient mortes.
- Dans la famille des Orobanc lies, les botanistes modernes qui croyaient, avec Pline, qu’il i graines n’achèvent leur développement que si l’extré-était nécessaire pour la germination des graines | mité inférieure de la plantulc arrive en Contact avec
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- UNE NOUVELLE LIGNE A GRAND TRAFIC
- la racine de son hôle. Et comme ceci pourrait être difficile à réaliser, les graines sont excessivement nombreuses. Elles conservent leur faculté germinative pendant deux années.
- En arrivant à pleine croissance, les racines sont peu nombreuses, courtes et assez charnues. Il y a beaucoup d’espèces d’Orobanches, chacune ayant une couleur particulière —: jaune, . bleu, brune, pourpre, mais jamais verte; et parmi les" plus connues sontl’O. eryngii(£ig. 1), qui vit aux dépens ' de. ^
- YEryngium campesire et YEryngium marithnum,
- FO. rapwm, qui vit "sur ^ le genêt à balais, l’O. he-deracea, qu’on trouve, toujours à l’obscurité, au pied du lierre (fig. 5), et le Pkelipaea ramosa (fig. 5), qui pousse sur le chanvre, etc.
- Cette absence de chlorophylle que nous venons de noter chez les Orobanches, est aussi une caractéris-
- Fîg. 6. — Monotropa.
- tique des Monotropées (fig. 6), parasites des racines du pin.
- La hampe florifère de ces plantes remarquables, qui réunissent le parisb tismc et le saprophytisme, est généralement recourbée à: soii sommet, charnue et blanche; jaune ou rouge. . t » Pour conclure, disons quelques mots des /Fa/* flësia, ces parasites des tropiques ’ qui sont encore bien plus réduits au parasitisme.
- Ceux-ci sont souvent 7 gigantesques, atteignant ’ quelquefois un nu Ire .de diamètre. ‘ <
- D’autres fois, ils sont nombreux et très petits et rien, au dire des voyageurs, n’est plus curieux que de voir jaillir de l’écorce des arbres les fleurs du parasite, dont rien ne faisait soupçonner la présence. . Comme on le voit, lé parasitisme est très répandu dans le monde végétal/ Edith et Frédéric Lees.
- UNE LIGNE A GRAND TRAFIC SUBSTITUÉE A UNE LIGNE D’INTÉRÊT LOCAL
- Voulant dégager, à partir de Miramas, son artère maîtresse qui contourne vers l’est l’étang de Berre et traverse, avant de déboucher vis-à-vis de la rade de Marseille, Fini- ^ portant tunnel de la Nerlhe, la Compagnie P.-L.-M. s’inspirant d’un plan d’ensemble, s’est décidée à construire une voie auxiliaire qui, partant de Miramas, rejoint l’Estaque en évitant la percée de la Nerihe. Elle dessert Port-de-Bouc, franchit sur un magnifique viaduc l’étang de Caronte, frôle Martigues et longe ensuite la Méditerranée. Cette ligne ne- fonctionnera dans son intégrité qu’en 1915 à
- cause des difficultés d’installation du viaduc; organisée : à double;,voie, devant recevoir des express et être sillonnée par de nombreux convois
- Fig. i. — Profil du nouveau tracé.
- de marchandises, elle soulagera la vieille ligne] Entre Miramas et Port-de-Bouc un embranchement particulier déjà ancien, le M.-P.-B., fonction!
- nait naguère. Nom] l’avons même dé-i „ crit dans les co4 *5 lonnes de ce journal. Il offrait la particularité de s’enfoncer à une cote négative sur senT
- 'j
- une fraction sible de son par cours. De plus, là
- 18 19 20 21 22- 23 24 25
- ligne, très
- acci-j
- Fig. 2.
- dentée, construite sommairement,} presque submergée par les flots sau-j maires des étangs] lorsque ceux-ci grossissaient, ne] pouvait être trans-! formée, ni amé-î liorée. Le P.-L.-M.
- ' Fa fait disparaître en construisant une nouvelle section absolument indépendante, première amorce du tronçon de dégagement, fonctionnant provisoirement sur une voie,
- ÎI IZ 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25
- Profil de l'ânclên tracé...............
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- LES PRÉCURSEURS PARISIENS DE GALILÉE ===== 429
- mais destinée à être doublée lorsque le prolongement sur l’Estaque sera enfin livré à la circulation.
- La voie primitive, épousant le soi/ partait de Mi-ramas tangentiellement à la grande ligne, au sud de celle-ci et du côté opposé à Marseille. La nouvelle qui doit prolonger les deux artères débouchant d’Avignon , poursuit, au contraire, sa marche au nord-ouest et s’élève assez pour franchir supérieurement la ligne de Marseille. Un haut remblai et une courbe sensible ramènent le nouveau tracé à fleur de sol à la hauteur de la station du Paty, très voisine de l’ancienne halte. Au delà et sur quelques kilomètres les deux tracés, sans se confondre, divergent peu. Mais ensuite, tandis que l’ancienne voie suivait si fidèlement les plis du terrain que, le long de l’étang de la Valduc-, les vagues venaient presque, en temps de crue, battre les rails, la ligne nouvelle, au moyen de pentes douces, tranchées et remblais, se maintient à une cote positive. Les deux stations dites de la Valduc, la primitive et la récente, se superposent presque exactement à quelques mètres en distance comme en hauteur. Jusqu’à la station de Fos, assez éloignée du village de ce nom, le nouveau chemin de fer circule en corniche le long des falaises de la Valduc et d’Engrenier. Remblais et tranchées se succèdent et même on a dù percer un petit tunnel dans les bois de pins qui dominent la cuvette fermée d’Engre-
- nier, inférieure à la mer comme celle de la Valduc.
- Le dernier tracé, en amont comme en aval de la station de Fos, coupe et recoupe la ligne primitive avant de s’en séparer définitivement. En effet, celle-ci n’atteignait Port-de-Bouc, presque au niveau des quais, qu’à l’aide d’une courbe très accentuée, montante puis descendante, qui encerclait la ville. Le nouvel itinéraire, par contre, suit le canal d’Arles à Bouc et aborde directement la localité dans le sens opposé pour pouvoir être prolongé sur Martigues et l’Estaque.
- On peut se demander si * entre la cessation de l’ancien service et le fonctionnement du nouveau, il y aura eu continuité. On l’espérait d’abord et c’était un tour de force à réaliser parce que les deux voies se coupant en divers points à des niveaux différents mais voisins, on ne pouvait installer le nouveau service sans supprimer l’ancien. Dans l’espace d’une
- nuit, après le passage du dernier convoi de l’M.-P.-B., on aurait comblé l’ouverture béante lui ayant livré passage et tout organisé pour installer les nouveaux rails pour le lendemain matin. Mais cette solution pittoresque et américaine n’a pas été du goût du contrôle, en sorte que pendant deux jours toute circulation fut interrompue. Les voyageurs se sont résignés à s’empiler en autobus et les marchandises en petite vitesse, peu pressées de leur nature, ont patienté en gare. Antoine de Saporta.
- Fig'. 3. — Débouché du. tunnel d’Engrenier au-bord de l’étang du même nom. Entre la nouvelle voie et l’étang, ancien chemin de fer.
- c$>4.f4<§£>
- LES PRÉCURSEURS PARISIENS DE GALILÉE
- Pendant longtemps, on a admis en histoire, comme d’une façon plus générale en science, des coupures nettes et des cloisons étanches qui étaient fort commodes pour établir un enseignement scolaire, mais qui méconnaissaient les interpénétrations et les enchaînements continus dont on retrouve, au contraire, de tous côtés, l’empreinte. Je me borne ici à faire allusion aux deux démarcations qui semblaient exister : en science, entre la physique et la chimie ; en histoire, entre l’antiquité classique et les peuples d’Extrême-Orient. Il en est une autre, sur laquelle je voudrais insister, qui, dans l’opinion générale, aurait séparé, par la longue nuit des temps barbares ou de ce qu’on appelait avec dédain les temps gothiques, l’antiquité de la Renaissance : rien qui valût la peine d’être connu ne semblant s’être produit dans l’intervalle. La réhabilitation artistique du moyen âge n’est plus à faire. On sait également aujourd’hui comment les techniques des arts industriels et orne-
- mentaux ne se sont nullement perdues dans cet intervalle, mais ont été conservées et, sur bien des points, perfectionnées, en partie grâce à l’influence constamment agissante des Byzantins-sur le monde occidental. Voici aujourd’hui M. Duhem, le savant bien connu pour ses beaux travaux sur la mécanique, la thermodynamique et la chimie et par ses études sur l’histoire ou la philosophie des Sciences, qui nous montre comment, longtemps avant Galilée, les découvertes dont on lui fait le plus d’honneur étaient couramment enseignées dans l’Université parisienne par ceux que l’on appelait les modernes, les jeunes ou encore les Parisiens. . •
- La question mérite d’être exposée en deux mots, sauf à renvoyer pour les détails au livre de M. Duhem (').
- 1. Pierre Duhem. Etudes sur Léonard de Vinci. Troisième série. Les précurseurs parisiens de Galilée (Paris, Hermann, 1913).
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- Les problèmes discutés, qui sont la base même de la mécanique et que relie entre eux un lien intime, sont ceux du mouvement uniforme, du mouvement accéléré, de la force vivè, de la chute des corps et de la trajectoire des projectiles.
- Pour les physiciens de l’antiquité, dont le représentant le plus célèbre est Aristote, un corps en mouvement ne pouvait conserver son mouvement que si, à chaque instant, il lui était donné une impulsion nouvelle. La flèche lancée ne poursuivait son vol que parce que l’air ébranlé la soutenait et l'ébranlait. Le mouvement des astres devait donc être nécessairement entretenu par des intelligences indépendantes de la matière et personnifiées dans les dieux. Contre cette idée païenne, qui a reparu au moment de la Renaissance avec le réveil du paganisme, la doctrine de nombreux philosophes chrétiens a été de très bonne heure singulièrement plus moderne. Dès l’antiquité, Jean d’Alexandrie, dit Philopon, attribue le mouvement de la flèche à Yénergie, ou vertu motrice, qui lui a été imprimée par la corde. Au milieu du xiv° siècle, un physicien de génie, Jean Buridan, reprend cette idée de l’énergie que Galilée appellera impeto, Descartes quantité de mouvement, Leibnitz enfin force vive et en fait la base de toute sa dynamique. Pour lui, le corps lancé a emmagasiné une impulsion, un impetus, qui demeurerait sans changement (qui produirait donc un mouvement uniforme) si cet impetus n’était incessamment détruit par la résistance du milieu et par l’action de la pesanteur.
- Buridan remarque déjà que cette force vive est proportionnelle à la masse qu’il appelle quantité de matière première et définit celle-ci dans des termes presque identiques à ceux de Newton. Il observe que, dans un corps tombant, l’impetus est constamment accru par la gravité, d’où l’accélération, tandis que les deux forces agissent en sens opposé dans un mobile lancé vers le haut et doivent donc arrêter son mouvement. C’est, on le voit, à l’état qualitatif et sans mesure quantitative, la notion exacte de la force vive, qui, de Jean Buridan,
- s’est transmise à ses élèves, Albert de Saxe et Nicole Oresme et, par ceux-ci, à Léonard de Vinci, puis à Galilée. Buridan formulait toute sa pensée dans des lignes qui méritent d’être reproduites parce qu’elles contredisent certaines théories étroites et très vulgarisées qui ont cours sur la science chrétienne du moyen âge : « Dès la création du monde, Dieu a mû les cieux de mouvements identiques à ceux dont ils se meuvent actuellement; il leur a imprimé alors des impetus par lesquels ils continuent à être mus uniformément... » et Nicole Oresme concluait : « Excepté la violence, c’est aucunement semblable quand un homme a fait un horloge et le laisse aller et être mû par soi. » Ainsi, à l’idée païenne d’un dieu constamment occupé à compléter et à retoucher sa création, ces deux théologiens opposent l’idée d'une dynamique agissant et évoluant par elle-même sur une création dont les lois ne sont plus modifiées par le Créateur. Enfin, en 1545, le dominicain Dominique Soto, élève des scolastiques parisiens, énonce, comme une vérité communément reçue dans l’Université de Paris, les lois mêmes de la chute des corps dont on attribue d’ordinaire la découverte à Galilée. 11 admet que la chute d’un grave est uniformément accélérée, que l’ascension verticale d’un projectile est uniformément retardée et, pour calculer le chemin parcouru en chacun de ces deux mouvemenls, il use correctement d’une règle formulée par Oresme. Léonard de Vinci, à son tour, poursuivant une étude dont il avait trouvé le point de départ dans Albert de Saxe, tente le premier l’explication de la trajectoire curviligne des projectiles qui fut ultérieurement élucidée par Galilée et Torricelli.
- Le jour où ces idées ont définitivement triomphé, il n’y a donc pas eu victoire d’une jeune science moderne née du retour à la saine géométrie des anciens, sur l’obscure philosophie médiévale, mais, au contraire, triomphe de la doctrine enseignée au moyen âge par l’Université parisienne et adoptée par Galilée après Léonard de Vinci, sur les idées fausses d’Aristote et cl’Averroès, un moment remises en honneur par la Renaissance italienne.
- L. De Launaï.
- CORRESPONDANCE
- Le Salon de l'Automobile. — Une erreur s’est glissée dans laine des légendes de notre article sur le Salon de l’Automobile, fig. 2, n° 2110, p. 376. Il faut lire bloc moteur Motobloc au lieu de bloc molenr Panhard.
- ACADÉMIE DES SCIENCES
- Séance du 17 novembre >953.
- La recherche des sources. — M. Marage, qui a commencé il y a 15 ans au laboratoire de M. Marey des recherches d’ordre psycho-physiologique sur l’aptitude de certains sujets à découvrir les circulations d’eau, a reconnu que cette aplitude est très répandue. Une personne sur dix la possède plus ou moins. Il a pensé qu’il convenait, pour obtenir des résultats, de rechercher les sujets parmi les personnes désintéressées, mais présentant des garanties d’intelligence et d’instruction. Des expériences ont donc été faites dans un pays sur lequel on ne possédait pas de connaissances hydrologiques, par M. Landesque, conducteur des Ponts et Chaussées, en bordure des routes d’Enfidaville àKairouan et d’Enfidaville à Zaghouan. M. Landesque se servait
- — Présidence de M. Guyon.
- d’un pendule ; il a découvert 9 points à des profondeurs variant entre 5 et 19 mètres. La profondeur prévue s’est trouvée exacte en 7 points. En un des deux autres l’erreur paraît provenir de la largeur de la nappe, qui a fait croire l’eau plus proche. L’auteur s’est appliqué à rechercher les causes des erreurs qu’il a commises. Enfin il indique la nature des terrains traversés par la sonde. Ces expériences de M. Marage ont l’avantage de ne prêter à aucune critique de la part des sourciers professionnels qui tiennent toujours pour suspects les résultats obtenus par la recherche des conduites d’eau.
- Élection. — M. Gosselet, de Lille, est élu membre non résidant.
- Cil. DE VlLLEDEUII..
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- LE « CUISEUR L’ÉCONOME »
- Des multiples petits problèmes de l’existence quotidienne, celui de la préparation de nos aliments est, sans aucun doute, l’un des plus importants.
- Aussi, il n’est pas une ménagère soucieuse de ses intérêts qui, lors du choix de son appartement, ne commence par s’inquiéter de ce que sera sa cuisine.
- Hélas! le plus souvent à Paris, et de même dans toutes les grandes villes, dans les logements modestes au moins, la cuisine est presque toujours sacrifiée.
- Assurément, sauf exceptions qui deviennent de
- vait suspendre à une crémaillère la marmite au-dessus des fagots allumés.
- Mais, ne pouvait-on faire mieux encore?
- N’était-il pas possible de réaliser un dispositif à la fois simple et pratique qui permît, dans un local de dimensions réduites, comme le sont si souvent nos cuisines parisiennes, avec le minimum de dépense et de travail, de préparer proprement, commodément et sûrement tous les plats d’un excellent repas ?
- Le problème ainsi posé pouvait paraître insoluble.
- Fig. i.— L’appareil le Cuiseur l’Économe. — Détail des pièces composant l’appareil: A, cloche d’isolement ; B, plateau; C, cylindre de remplissage ; D, disques chauffants et crochets de fer pour les manier; E, marmite braisière et casserole en aluminium; F, cocotte en fonte; G, moule à pâtisserie; H, trépied à tourtière pour la pâtisserie; /, poignée pour prendre les casseroles.
- plus en plus rares, on ne trouve plus de ces cuisines rudimentaires où les ménagères, pour faire cuire leurs aliments, devaient recourir à l’antique, incommode et redoutable fourneau à charbon de bois. Partout, ou à peu près, à présent, sont installés des poêles de fonte chauffés au charbon et pourvus de fours, souvent même de bouilloires, ou encore des fourneaux à gaz d’un emploi particulièrement simple et pratique.
- C’est là un progrès très réel qu’apprécient vivement toutes les personnes — il en est encore davantage qu’on serait tenté de le supposer — qui ont connu les antiques foyers de campagne où l’on de-
- II ne l’était pas, pourtant, à preuve qu’il est aujourd’hui parfaitement résolu, grâce à l’appareil connu sous la désignation de « Cuiseur l’Économe ».
- Rien de plus simple que cet appareil.
- Imaginez un plateau en substance isolante et pourvu d’une gorge sur laquelle vient reposer une grande cloche d’isolement!
- Cette cloche et ce plateau — dont les dimensions, naturellement, sont calculées suivant l’importance de la cuisine à laquelle ils sont destinés — constituent un cuiseur automatique de fonctionnement parfait et à l’intérieur duquel il est aisé de préparer les aliments les plus divers, depuis le pot-au-feu
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- LE « CUISEUR L’ÉCONOME »
- traditionnel jusqu’aux relis les plus variés,-sans oublier les ragoûts, non plus que les entremets et les pâtisseries de toutes sortes.
- Voici, du reste, comment cet appareil si simple se transforme en un admirable instrument de chauffage.
- Sûr le plateau isolant du cuiseur, on place un disque de fonte au préalable chauffé sur un fourneau à gaz quelconque assez fortement pour qu’une goutte d’eau projetée sur lui y présente le phénomène bien connu de la caléfaction.
- Ce. disque de métal ainsi chauffé constitue le foyer de l’appareil. Au-dessus dé lui, on dispo'se'dès casseroles d’aluminium se recouvrant l’une l’autre hermétiquement et à l’intérieur desquelles les mets à cuire ont été disposés avec leur assaisonnement, puis on recouvre le tout avec la cloche d’isolement.
- -maniement des disques de fonte chauffés et enfin deux poignées en cuir et amiante.
- - Les avantages pratiques du « Cuiseur l'Econome » sont multiples.
- Occupant un minimum de place, ce qui le rend dans beaucoup de cas particulièrement commode, il présente cet avantage très précieux qu’il n’exige, une fois le repas mis en route, aucune surveillance. Avec lui, en effet,,la cuisinière n’a jamais à craindre de brûler le contenu de ses casseroles, pas plus qu’elle n’a à redouter le danger d’un incendie, puis-qu’aucune flamme n’est produite pendant tout le temps de la cuisson.
- Et ce n’est pas tout ! Avec le « Cuiseur l’Économe » la cuisine se fait sans répandre d’odeurs par tout l’appartement; on n’a pas à redouter, bien cepen-
- Fig. 2. — L'appareil le Cuiseur l’Econome. — A gauche, vue générale de l’appareil en état de fonctionnement. Au milieu, disposition du récipient pour la cuisson d’un repas. A droite, la cloche d’isolement qui va recouvrir les récipients pour effectuer la cuisson des aliments.
- Celle-ci, étant à doubles parois séparées par un matelas de fibres d’amiante et de fins copeaux de liège, s’oppose à toute déperdition de calorique et conserve si bien celui-ci à son intérieur que la cuisson des aliments s’opère de façon parfaite.
- Naturellement, suivant la nature des préparations culinaires à exécuter, des dispositions particulières doivent être observées et la ménagère se trouve conduite à prendre telle ou telle précaution suivant qu’elle veut exécuter un ragoût ou un rôti, accommoder un légume ou préparer une pâtisserie..
- A cet effet, le « Cuiseur l’Économe » comprend un certain nombre d’accessoires qui sont, en dehors du plateau et de la cloche d’isolement, deux cylindres de remplissage, trois disques chauffants à rôtir, une marmite, une braisière ou daubière, un sautoir, une gratinièrë, ün couvercle en aluminium, une cocotte en fonte, un chapiteau de tôle pour les rôtis, un moule, une plaque perforée et un trépied pour la pâtisserie, deiix crochets de fer pour permettre le
- dant qu’ils cuisent côte à côte sous la même cloche, que le fumet trop spécial d’un plat vienne à se communiquer à un autre.
- Quant à la propreté, elle est assurée de la façon la plus absolue ; les mets sont nécessairement mis complètement à l’abri detout contact extérieur, des fumées, des poussières ; de plus, leur cuisson est toujours parfaite et complète, les cuisinières ne sont plus exposées à l’ardeur intolérable et anémiante des fourneaux habituels et la dépense enfin, tant en combustibles qu’en temps nécessité pour la préparation du repas, se trouve réduite en de considérables proportions.
- Ce sont, là, on en, conviendra sans peine, des avantages précieux et qui ne peuvent manquer d’attirer sur cet appareil si admirablement compris qu’est le « Cuiseur l’Économe » toute l’attention des maîtresses de maison justement soucieuses de ménager leur bourse et leurs efforts, tout en jouissant d’un confort bien compris. Dr Georges Vitoux.
- Le Gérant : P. Masson., — Imprimerie Lahüre, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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- 41° ANNÉE. — N° 2114.
- 29 NOVEMBRE 1913.
- L’EXAMEN DES FOURRURES
- Voici venu l’hiver. Si, depuis quelques années, il a abandonné son blanc cortège, il ramène toujours la vogue des fourrures. Et même cette mode s’est tellement répandue que les fourrures se portent non seulement pendant les grands froids, mais encore à
- grands magasins, ce ne sont que loutres, zibelines, hermines, skungs pour toutes les bourses, à tous les prix, et Jenny l’Ouvrière elle-même se laisse tenter.
- . Les vraies zibelines, les loutres certaines, les authentiques castors deviennent rares, depuis le
- Fig. i.— Quelques fourrures vues au microscope. — i, Lapin; 2, Castor; 3, Marte; 4, Hermine; 5, Opossum; 6, Skungs; 7, Loutre marine; 8, Rat musqué dit loutre d'Hudson; 9, Chinchilla.
- l’automne, au printemps... et même certaines années pendant les chaleurs de l’été ! La fourrure n’est plus l’apanage des riches seigneurs et des grandes dames, l’ornement des vêtements somptueux; elle est devenue démocratique et apparaît partout, sur les chapeaux, les robes, les manchons, voire même les jupes, de tout le monde. A la devanture des
- 410 année. — ae semestre.
- temps qu’ils sont exterminés. Le goût des fourrures s’étendant sans cesse, il a bien fallu leur trouver des remplaçants. Peu à peu, à mesure que l’art du fourreur s’est perfectionné, on a su utiliser de nouvelles peaux : les renards, l’écureuil, la taupe et bien d’autres ont à leur tour fourni leurs dépouilles, sans compter le putois, dernier venu de la mode,
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- L’EXAMEN DES FOURRURES
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- dont la vogue actuelle a fait un animal de valeur. Mais le plus important des animaux fournisseurs de fourrures est encore le lapin, ce brave lapin qu’on élève maintenant pour son poil, qui provoque le plus important mouvement d’alîaires, et qui ne donne jamais son nom aux peaux qu’il fournit.
- Les peaux de lapin, habilement travaillées, prennent l'aspect et l’éclat des fourrures les plus rares et deviennent méconnaissables.
- Faut-il donc croire et craindre que les fourrures sont généralement truquées et que le manteau de loutre payé si cher est fait des peaux prises au clapier ?
- Certainement non. Les fraudes ne sont pas plus nombreuses dans le commerce des fourrures que dans les autres. Certes, quelques fourreurs, peu scrupuleux, peuvent être tentés par le bénéfice que produit la vente d’une peau bon marché, savamment maquillée, pour une authentique rareté ; et il faut se méfier des fourrures de « fantaisie » aux noms alléchants, mais peu zoologiques, telles que les loutres électriques, les her-minettes, etc.
- Mais la plupart des marchands vendent les fourrures sous leur vrai nom, et d’ailleurs une fourrure garantie sur facture peut toujours être expertisée, la fraude étant poursuivie en cette matière comme en toute autre.
- Comment reconnaître les fourrures ? Pendant longtemps, il suffisait aux connaisseurs de toucher le poil pour reconnaître sa nature et les experts n’usaient pas d’autre moyen. Mais les progrès accomplis dans l’art d’apprêter et de teindre les peaux ont rendu ce moyen insuffisant et il n’est plus possible aujourd’hui de déterminer les fourrures autrement qu’à l’aide du microscope.
- La fourrure des mammifères est formée de poils. Sauf chez quelques animaux, le cheval entre autres, les poils, sont de deux sortes très différentes : les uns, petits, minces, qui constituent la laine, le du-evet ou la bourre, jouant le rôle principal dans la protection contre le froid;les,autres,plus gros, plus longs, moins nombreux, les jarres, la crinière, etc. D’autres poils sont intermédiaires à ces deux sortes.
- Selon qu’une fourrure provient de; tel ou tel climat, suivant que l’animal a été tué à une époque plus ou moins éloignée de .là mue, selon la région
- de la peau examinée, le nombre, l’aspect, la proportion des divers poils varient. Cependant tous ont des caractères communs.- • • •
- Un poil est toujours formé par une papille enfonr cée dans le derme, richement vascularisée, et recouverte par l’épiderme ; au-dessus de cette papille, les cellules épidermiques, abondamment nourries, prolifèrent, forment une tige qui sort bientôt àl’exté-rieur après avoir fait son chemin à travers l’épiderme. Les cellules qui constituent le poil sont cornées et aplaties, mais toutes ne se ressemblent pas et l’on peut distinguer de la périphérie au centre trois couches : 1° la cuticule ou épidermicule, très mince et formée de cellules plates et imbriquées ; 2° la substance ou gaine corticale, beaucoup plus épaisse, souvent pigmentée, parsemée de bulles d’air dans les poils devenus vieux; 3° la"moelle ou substance médullaire, au centre, constituée par des cellules polyédriques, formant parfois une colonne axiale.
- Chaque poil est accompagné de deux glandes sébacées qui sécrètent un liquide onctueux, le sébum , lubrifiant le poil et d’un muscle lisse qui en se contractant hérisse le poil et chez l’homme produit la chair de poule.
- Pour l’examen des fourrures, seuls nous intéressent les caractères du poil, et ce sont les particularités, les détails des trois coüches qui le constituent qui vont nous fournir tous les renseignements.
- Nous nous servirons pour cette étude des intéressants documents rassemblés récemment par M. Eug. Collin dans le Journal de Pharmacologie et de Chimie.
- À tout seigneur, tout honneur. Le lapin, ou mieux les léporides — car il est extrêmement difficile de distinguer la fourrure du lapin de celle du lièvre — les léporides donc, présentent un signe tout à fait caractéristique qui les fait reconnaître à première vue... microscopique : leurs gros.poils, leurs poils jarreux sont fusiformes, et la moelle y présente de nombreux dédoublements. De plus, la gaine cortij* cale est toujours extrêmement mince — ce caractère se retrouvant, il est vrai, chez les cerfs et le chinchilla. Donc si votre fourrure a des poils .dont la moelle forme des Y allongés, soyez certain qu’elle est faite de peau de lapin ou de lièvre. . . ..
- Les poils des phoques et des loutres marines n’ont
- Fig. 2. — Structure des poils d’animaux à fourrures.
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- COMMENT LA TOUR EIFFEL ENVOJE L’HEURE —435
- pas de. moelle. Comme i}s ne .partagent .'ce xaracière, qu’avec les. cheveux de femme et les poils de duvet, de l’homme, ils se distinguent facilement de leurs imitations.
- La loutre marine n’a pas de moelle dans ses poils duveteux, une moelle très étroite à la base seulement de ses gros poils. Ce caractère suffit à la distinguer des vraies loutres d’Europe et du Canada dont les poils ont tous une moelle facile à voir. Toutes ces loutres ont leurs poils ornés d’écailles caractéristiques qui les différencient nettement de la loutre d’Hudson faite avec la peau du rat musqué d’Amérique et encore plus des loutres de Colombie et des loutres électriques, vulgaires lapins dont nous connaissons la caractéristique, la moelle en Y.
- Tous les mustélidés : la marte, la fouine, la belette, l’hermine, le putois, le vison, le blaireau, ont des caractères communs ; leurs poils jarrcux ont une gaine corticale épaisse, qu’on ne retrouve que chez les carnivores, et une moelle au réseau très compliqué. Mais certains détails permettent de les distinguer. Entre une vraie zibeline et une marte du Canada zibelinée, le microscope permettra une distinc-
- tion il. montrera la.deuxième fourrure lustrée : une hermine véritable se reconnaîtra à la complication des deux extrémités de la moelle des gros poils ; la fouine a une gaine corticale énorme relativement aux autres martes, etc.
- Le très rare chinchilla présente beaucoup des caractères du lapin qui l’imite le plus souvent, mais la moelle de ses gros poils présente des colonnes de cellules juxtaposées et parallèles.
- Le skung ruineux est imité à s’y méprendre par le skung opossum, sauf que le microscope montre, dans les gros poils de l’opossum, une moelle souvent excentrique et une gaine corticale plus lisse, plus mince et jamais pigmentée.
- On pourrait continuer longtemps cette énumération des caractères distinctifs des vraies fourrures et de leurs imitations. Ces quelques exemples suffiront à montrer que la détermination des pelleteries n’est pas impossible et que — par conséquent — les fraudes sont moins nombreuses qu’on le croit généralement.
- Voulez-vous vérifier votre fourrure, Madame ?
- Daniel Claude.
- COMMENT LA TOUR EIFFEL ENVOIE L’HEURE À TRAVERS LE MONDE
- Ligne allant à la Station Radiotelègraphiqut
- Une première conférence internationale réunie à Paris, au mois d’octobre 1912, ayant codifié les signaux horaires ,
- internationaux *outon de commande
- ' - des signaux prea/ao/es
- émis par la tele-graphie sans, fil, l’Observatoire de (
- Paris décida' dç faire construire des appareils spéciaux pour actionner automatiquement le poste ra-diotélégraphique de la Tour Eiffel.
- On ne pouvait songer, en effet* à faire émettre une série de signaux d’une durée de trois minutes par un opéra-leur observant une pendule et
- commandant en même, temps un manipulateur.
- L’ensemble de l’installation (fig. 1) se. compose d’une pendule directrice eld’un émetteur de signaux système Edouard Delhi. ' .................
- La pendule électrique déclanche, en temps voulu, l’appareil Belin et assure l’uniformité de son mouvement, grâce à une disposition convenable de synchronisation. Pour remplir la première de cés fonctions, lé mobile des heures, puis celui des minutes
- Synchronisation
- Emetteur de Signaux
- Fier. r.
- et enfin celui des secondes, libèrent successivement une série de bras ou-.de'- leviers arrangés de façon
- que le premier prépare le mouvement du second et que celui-ci permet au troisième de tomber dans une encoche, à la seconde précise, afin de fermer le- circuit électrique d’utilisation. Quant au courant de synchronisation, il est envoyé, toutes les deux secondes seulement, par la pendule Joseph de l’Observatoire réglée en consé-
- •'«'5 »> S
- Pendule directrice
- Ensemble schématique de la station transmettrice de VObservatoire de Paris.
- qucnce.
- Le. contact do
- déclanchement et celui de synchronisation agissent tous deux sur un même relais sensible, monté de telle sorte qu’il ne passe aucun courant avant le .début de l’opération. A 56' 57", le premier contact, en se fermant, prépare la A7oie au courant qui» détermine, une seconde plus tard, la rupture du contact de synchronisation. Le relais se trouve alors actionné et, par son circuit local, l’armature d’un électro dégage la butée libérant Pappareil et permet
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- au poids moteur de commencer son action. Puis, tituée par deux \ d’acier, se déplace un chariot 10 secondes plus tard, quand la seconde butée vient offrant une saillie prise dans le fdet carré. La simple
- Fig. 2. — Le cylindre distributeur et ses organes annexes.
- à son tour immobiliser l’appareil, le contact de déclanchement étant rompu depuis longtemps, le courant de t" synchronisation agira une seconde fois, puisqu’il se maintient tant que le cylindre se déplace. Il y a donc au début, comme pendant toute la durée de l’opération, un intervalle rigoureusement constant de 10 secondes entre deux actions successives.
- En définitive, le contact de déclanchement, vu sa longueur, agit par fermeture, son origine ne nécessitant pas une exactitude rigoureuse, tandis que le contact de synchronisation agit par interruption, car il doit être très bref et très précis ; aussi on le monte en dérivation sur le circuit du relais et de la pile protégée contre le court-circuit par une résistance appropriée.
- L'émetteur de signaux Belin (fig. 2) a pour organe principal un cylindre d’acier tourné et centré sur billes avec le plus grand soin. Cette pièce porte, suivant une spire et en saillie, un filet carré diminué de hauteur par endroits, de façon à laisser en relief des espaces très exactement déterminés et corres-
- Fig. 3. — Émetteur de signaux horaires Edouard Belin.
- pondant aux signaux à émettre. Sous ce cylindre horizontal ou distributeur et sur une glissière cons-
- rotation de ce cylindre a donc pour effet d’imprimer au chariot un mouvement rectiligne concomitant. De son côté, le dernier est muni d’un interrupteur dit traducteur, formé d’une lame légère s’appuyant sur un contact micrométrique que termine une pointe très dure. Normalement, l’interrupteur se trouve fermé, mais quand une saillie complète vient à passer devant la pointe, la lame s’écarte très faiblement du contact micrométrique, et le circuit s’ouvre, ou du moins la branche du levier correspondant se lève. Une fois la saillie franchie, l’interrupteur se referme.
- D’autre part, pour assurer la brusquerie ainsi que la netteté du début et de la fin des émissions, on monte le traducteur, shunté par 250 ohms, à la place de la résistance à mesurer sur un pont de Wheatstone, dont les trois autres bras ont chacun 10 ohms, le relais remplaçant le galvanomètre (fig. 3). Dans ces conditions, quand le traducteur fermé court-circuite la résistance de 250 ohms, l’intensité du courant traversant le relais, possède une valeur déterminée positive et le
- courant prend la même intensité négative pendant les périodes d’ouverture du traducteur.
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- LE VOL HUMAIN SANS MOTEUR
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- Cette inversion de courant, par simple rupture, crée, selon l’expression même de l’inventeur, « un ressort antagoniste électrique » existant seulement lorsqu’il est utile.
- D’ailleurs, comme le régulateur ne pouvait pas assurer à lui seul, de façon absolue, l’imiformité du mouvement du poids actionnant le distributeur,
- M. Belin empêche l’addition des erreurs accidentelles, au moyen de la synchronisation. À cet effet, l’arbre de ce cylindreporte un plateau pourvu de deux becs formant butée contre l’armature de l’électro mis en circuit sur le local du premier relais. Alors le mouvement de cette dernière, sous l’action de la pendule directrice, dégage toutes les 10 secondes l’appareil immobilisé pendant un temps négligeable, quoique prévu dans la taille des reliefs du cylindre.
- Enfin un petit moteur électrique, marchant sous 6 volts, assure le remontage automatique du poids une fois l’émission des signaux terminée et l’appareil revient de lui-même à sa position d’origine, exactement maintenu à l’heure si la pendule directrice est elle-même bien réglée. Et pour faire fonctionner cet émetteur de signaux si précis, il suffit de deux petites batteries d’accumulateurs, l’une de 8 volts pour les relais, la seconde de 12 volts pour l’électro-aimant de synchronisme, ainsi que pour le moteur de remontage et le préposé à leur entretien les charge seulement deux fois par mois. Ajoutons enfin que, depuis son installation à l’Ohservatoire, en juillet 1913, l’émetteur Belin assure le service de l’heure, sans le moindre arrêt et sans avoir eu besoin de la plus légère retouche. Jacques Boyer.
- Fig. 4.
- Coupe
- du cylindre distributeur.
- 0 ! ;
- LE VOL HUMAIN SANS MOTEUR
- Pouvoir voler comme les oiseaux a été cle tout temps une des plus ardentes aspirations de l’homme. L’aéroplane actuel répond en partie à cette aspiration, mais l’emploi obligé d’un moteur apparaît encore à beaucoup comme une pénible contrainte. Y a-t-il donc là une nécessité inéluctable et faut-il considérer comme impossible, au moins dans l’état actuel de la science aérodynamique, le vol humain sans moteur? C’est ce que nous allons examiner.
- Pour résoudre le problème du vol, la nature a trouvé deux solutions principales qu’elle a combinées ensuite à l’infini.
- Chez la plupart des oiseaux et des autres animaux doués de la faculté de vol, la propulsion et la sustentation dans l’air sont obtenues grâce à une dépense considérable d’énergie fournie par l’animal lui-même. C’est ce qu’on peut appeler la solution par l’aviette. Cette solution est-elle applicable à l’homme ? Beaucoup l’nnt cru et le croient encore, des prix ont été fondés qui semblent légitimer les espérances des chercheurs et des milliers d’inventeurs consacrent le meilleur de leurs forces à l’étude de ce problème.
- Or, il ne faut pas hésiter à le répéter, cela est profondément regrettable. La science de l’aérodynamique est, certes, dans l’enfance encore. Mais, telle quelle, elle nous permet cependant de classer et de connaître un certain nombre de faits dont l’examen nous impose inévitablement la conclusion suivante : avec les moyens actuels l’aviette est un rêve irréalisable. Voici comment on peut raisonner pour arriver à cette conclusion :
- La première condition du vol est la sustentation dans l’air. Or, de tous les procédés mécaniques connus de sustentation, celui qui demande la moindre dépense d’énergie, incontestablement, est basé sur l’emploi de l’aéroplane, c’est-à-dire d’une surface à peu près rigide attaquée par l’air, en mouvement relatif par rapport à elle, sous un angle faible. Il n’est pas impossible, il faut
- en convenir, que l’on découvre un procédé de sustentation de rendement très supérieur encore. Mais cette découverte, que rien actuellement ne peut faire pressentir, sortirait des moyens actuels et aurait d’ailleurs une portée immense, bien supérieure à celle de la découverte de l’aviette elle-même.
- Or les surfaces sustentatrices que l’on peut employer pour résoudre le problème cherché ont été étudiées très soigneusement, en particulier au Laboratoire Eiffel. Nous connaissons leurs propriétés. Nous savons déterminer, à une faible erreur près, la résistance qu’opposerait l’air à une aviette construite au moyen de ces surfaces. Rien ne nous est donc plus facile que de calculer la puissance nécessaire pour déplacer cette aviette avec la vitesse correspondant à la sustentation de l’ensemble.
- Eli bien, cette puissance, il n’est point d’homme, quelles que soient ses facultés physiques, qui soit capable de la fournir pendant plus de quelques secondes consécutives. Si donc il n’est pas absolument inadmissible qu’un athlète particulièrement doué et servi par des circonstances extérieures favorables réussisse à exécuter ainsi un bond d’une certaine importance, il est vain, dans les conditions actuelles de la technique, d’espérer qu’un homme ordinaire puisse, en s’aidant d’une aviette, tirer de ses propres ressources musculaires, assez d’énergie pour se soutenir et se propulser dans l’air. i}. s ' ,.rj
- lien résulte que les nombreux inventeurs qui. se'proposent le problème global de l’aviette pourraient employer leurs facultés d’une façon bien autrement' efficace en s’attachant à'l’étude de ses divers éïêinphté'l'^prmë dés fuselages, qualité des ailes, rendéïnènt desJ propuiseuré.1
- Ils le pourraient aussi en dirigèà'nt ’lëürs efferts 'dans une voie un peu différente que noùs* allons mdiquèbJci-après. ceo'iq .cf 'irnalouol i-f
- Nous avons étudié une ‘première solution!dxr problème du vol et nous sommes arrivés à1 cetteiconclusion1 que, si elle est applicable àncertainé oiseaux,i qui-'sont d’excef-
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- LE VOL HUMAIN SANS MOTEUR
- lentes avieltes, alors qu’elle ne nous est pas applicable à noüs-mêmes, c’est surtout parce que ces oiseaux jouissent d’une puissance musculaire spécifique bien supérieure à la nôtre.
- Etudions la deuxième solution employée par la nature et voyons.si nous allons nous trouver encore en présence d’une infériorité du même ordre.
- Certains oiseaux’, au lieu de tirer de leur propre fonds l’énergie nécessaire au vol, empruntent cette énergie aux irrégularités du vent. Ce sont les oiseaux voiliers qui, les ailes étendues et presque immobiles, montent, descendent et se dirigent à leur gré dans l’espace. Ils ne sont point des aviettes, mais des planeurs. Ne pourrions-nous les imiter?
- Le problème a tenté d’illustres précurseurs et là où Mouillard, Lilienthal et Wright ont échoué, il peut sembler assez outrecuidant d’espérer réussir. Mais souvenons-nous qu’aucun de ces grands apôtres ne s’est laissé décourager par ses échecs, aucun n’a entrevu une impossibilité manifeste — comme nous l’avons fait pour l’aviette — à la découverte prochaine de la solution cherchée et la mort les a surpris tous, peut-être, la veille dù jour où ils allaient pouvoir réaliser leur rêve. De plus, la science aérodynamique, quelque indécis qu’aient été ses premiers pas, a cependant fait des progrès indéniables et nous avons aujourd’hui entre les mains, ainsi, un efficace instrument de recherches dont nos devanciers, qui avaient tout à créer, étaient dépourvus.
- La faiblesse de notre puissance musculaire spécifique n’entre plus ici en ligne de compte. Il est vrai que l’oiseau possède des ailes souples et vivantes, alors que celles que nous pouvons construire sont à peu près rigides et inertes. Il possède aussi, à n’en pas douter, la faculté de sentir le vent et ses plus infimes variations et il est plus que probable que si nous parvenions à analyser le mécanisme de son vol, ce que beaucoup de savants ont tenté sans succès définitif, nous n’en serions pas moins dans l’impossibilité de le reproduire à cause de son infime complexité. Mais là encore nous ne voyons pas de motif suffisant pour nous décourager. Nous avons su remplacer les jambes du cheval par la combinaison de la roue et de la route et les dispositifs simples de nos navires et de nos sous-marins, substitués aux organes complexes des poissons, sont d’une efficacité assez satisfaisante au point de vue de nos besoins. Il ne nous est donc pas défendu d’espérer suppléer par l’application d’une ou plusieurs lois simples à la complication de l’action dé l’oiseau voilier et d’espérer obtenir ainsi comme lui la sustentation, la propulsion et la direction dans l’espace.
- D’autant plus que toutes les fois que des expérimentateurs — l’on peut citer entre autres le Dr Amans et le capitaine Lafày — ont voulu se rendre compte des qualités aérodynamiques, sustentation et résistance à l’avancement des biseaux, ils n’ont jamais trouvé, bien loin de là, que ceux-ci fussent très supérieurs, à ce point de vue, aux planeurs que nous sommes en mesure de construire. Il est vrai qu’ils ont dù opérer, et pour cause, sur des oiseaux morts, c’est-à-dire dans des conditions différentes des conditions de vol, mais s’il y a là un doute qui doit nous garder de trop de présomption et nous empêcher de chanter victoire trop tôt, il ( n’y a rien par contre qui puisse abattre nosi espoirs.
- Et nous touchons là, probablement, au point capital de la question, l’influence sur le vol de la qualité aérodynamique de l’appareil volant. Gn sait que, pour un appareil donné, et si l’on fait abstraction des conditions
- d’équilibre, cettè qualité aérodynamique règle laTelation qui existe entre l’énergie propulsive dépensée, le poids total transporté et la distance parcourue. Cette qualité, à son tour, dépend de l’angle d’attaque des ailes par le fluide ambiant. On peut donc dire, en définitive, que l’angle d’attaque est, pour un aéroplane ou pour un planeur, un facteur de première importance, puisque c’est lui qui en détermine ce qu’on peut appeler le rendement.
- Or, de tous les angles d’attaque avec lesquels le vol est possible, il en est un — c’est là un fait que confirme l’expérience — pour lequel la qualité aérodynamique de l’appareil est maxima, c’est-à-dire tel' que l’énergie nécessaire pour transporter un poids donné à une distance donnée est minima. On appelle cet angle l’angle optimum.
- Il est clair en conséquence que, si l’on veut profiler le mieux possible de l’énergie qui se trouve, pour ainsi dire, en liberté dans l’air, par suite de l’irrégularité du vent, il faut faire en sorte que l’angle d’attaque soit invariablement l’angle optimum, quelles que soient les autres circonstances. Réciproquement, si l’on peut assurer le maintien de l’angle d’attaque optimum, l’on captera dans lés meilleures conditions compatibles avec l’appareil employé l’énergie relative des coups de vent qui frapperont cet appareil. Il pourra ainsi arriver que, certains jours, c’est-à-dire en des circonstances atmosphériques favorables, l’énergie ainsi captée soit supérieure à celle perdue par suite des frottements de l’appareil sur l’air : dans ce cas, le planeur se maintiendra de lui-même dans l’espace, sans le secours d’aucun système moto-propulseur.
- Supposons, par exemple, un aéroplane de masse m. descendant en vol plané dans l’air calme, à la vitesse uniforme de 20 m. par seconde. Au moment où son altitude est de 100 m., survient un coup de vent debout d’une vitesse propre de 10 m. par seconde. L’énergie cinétique de l’appareil ou force vive, par rapport à l’air,
- j __
- passe subitement de ^ m. 20 à ^ m. 30 . Le gain est
- donc de ^ m. 500. La vitesse relative de l’air par rap-A
- port à l’appareil ayant augmenté, celui-ci monte. D’autre part, cette vitesse relative tendra, dès ce moment, à décroître. Si nous admettons qu’il n’y a pas de pertes et, d’autre part, que le coup de vent cesse subitement lorsque la vitesse relative aura diminué de 5 m. par seconde, nous savons que l’ascension aura coûté une énergie ciné-
- | |
- tique relative égale à ^ m. (302-252) ou m. 275, c’es't-
- 1 '
- - m 275
- à-dire que l’altitude gagnée sera de 2 ‘ ou soit
- mg
- d’environ 14-m., g étant l’accélération due à la pesanteur. Nous savons aussi que la . nouvelle vitesse relative par rapport à l’air, ne sera plus que de 15 m/s et que l’appareil tendra à descendre pour regagner la vitesse de 20 mis, qui est celle de son équilibre dynamique dans l’air calme. A ce moment-là l’énergie cinétique relative
- sera de nouveau de ^ m. 202 et l’altitude perdue de
- soit environ 9 mètres.
- mg
- Le coup de vent aura donc fourni en définitive un gain d’altitude de 14 — 9 = 5. mètres.
- Il est facile de voir que toute: variation * de .la vitesse de l’air, quelle qu’elle soit, et pourvu qu’on considère un
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- L’ÉPURATION DES EAUX D'EGOUT A PARIS ===== 439
- cycle complet, c’est-à-dire que parlant d’une position d’équilibre dynamique.on revienne à celle même position, donnera lieu à une augmentation d’altitude.
- . Pour que le planeur se maintienne indéfiniment dans l’air il suffira donc que les pertes, dont nous n’avons pas tenu compte, soient inférieures à ce gain. Or nous savons que ces pertes seront minima si l’on sait faire en sorte que l’angle d’attaque reste constamment l’angle optimum. Et l’on pourrait dire — c’est là presque une tautologie, quoique personne encore ne semble avoir aperçu ce point — qu’un planeur ou un aéroplane auront d’autant plus d’aptitude à capter l’énergie extérieure qu’ils auront plus d’aptitude à conserver leur angle d’attaque constant et optimum, en dépit des variations du vent et des modifications de la trajectoire.
- Aucun effort ne paraît avoir été fait dans ce sens. Il existe cependant de ce problème, nous pouvons l’affirmer, une solution, encore théorique il est vrai, mais assez simple pour que la réalisation pratique en paraisse 1res aisée.
- Est-ce à dire qu’il faille considérer comme résolu tout entier le problème du vol humain sans moteur? Il est hélas! infiniment probable que non. Il y a loin de la
- coupe aux lèvres. Et un tel problème est particulière-, ment complexe. Nous ne savons pas, par exemple, jusqu’à tant d’en avoir fait l’expérience, si nous pouvons cons-1 Iruirc des planeurs assez parfaits pour que, même avec l’angle d’attaque optimum, les pertes ne soient pas supérieures aux gains. Nous ne savons pas si, pratiquement, nous pourrons assurer la constance de cet angle avec une rapidité suffisante pour concorder avec la rapidité des irrégularités du vent. Nous ne savons pas si les questions de stabilité latérale, ou d’autres, ne nous offriront pas des obstacles insurmontables.
- Mais il reste de tout ce qui précède qu’il y a là une voie de recherches encore grande ouverte, alors que celle dite de l’avielte est pour ainsi dire fermée ; il reste qu’un aéroplane conçu et construit d’après ces considérations aura un rendement aérodynamique global supérieur à celui des appareils ordinaires, ce qui se traduira par une moindre consommation d’essence; il reste enfin — et c’est ce que nous nous proposons de démontrer prochainement — que nous possédons là un excellent moyen d’assurer la stabilité longitudinale automatique des aéroplanes, ainsi que la solution de divers autres problèmes. Constantin.
- L’EPURATION DES EAUX D’ÉGOUT A PARIS(1>
- L’installation biologique de Carrières-Triel.
- Les nombreuses expériences auxquelles s’est livré le service de l’assainissement de la Ville de Paris, ont amené les ingé-
- Conduite /V ? 1
- meurs a construire une installation biologique type dans le domaine de Carrières-Triel. Elle sert, ainsi que nous l’avons dit, de régulateur d’épuration ; les eaux ne trouvant pas d’emploi sur les terrains d’épandage, y sont dirigées pour être épurées avant leur retour en Seine.
- Les essais de
- Gennevilliers avaient déjà eu pour conséquence la
- ferme de la Haute-Borne. Cette installation se trouve placée dans des conditions toutes spéciales. Les eaux qui y parviennent ne sont pas amenées directement par une canalisation ; ce sont des eaux ayant échappé à l’infiltration dans le sol par suite des fortes déclivités des terrains environnants. Elles descendent les pentes et s’accumulent dans deux dépressions : celle du Bois-du-Pont et celle du Fond-de-Vaux et ne peuvent être directement rejetées dans l’Oise, n’étant , • pas assez épu-
- R*?Nlé depuis à Cherbourg reeSl
- On a procédé à la construction
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- Fig. i. — Plan général de Vinstallation biologique de Carrières-Triel.
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- d’un barrage de retenue au Fond-de-Viuix; déplus,
- Réservoir
- septique
- Lits
- percolateurs
- dans ce naturel ¥ les eaux recueillies par la mare du Bois-du-Pont. En aval du bassin, deux lits percolateurs ont été établis ; l’un est circulaire et, l’autre rectangulaire. Le
- |( 13,10 )
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- (35.001 Con~dljre~~^7rv--j^;Z-ues boues Dior/,û
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- û=o,5o Conduite
- d’alimentation lits percolateurs
- Conduite d'évacuat°-
- D=o,5o
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- Fig. 2. — Coupe schématique montrant l'ensemble du procédé d'épuration des eaux d’égout
- à Carrières-Triel. »
- construction de bassins biologiques au Fond-de-Vaux, premier mesure 15 m. de diamètre; il est constitué dans le domaine de Méry-Pierrelaye, non loin de là 1. Voir 2079, 2084 et 2096.
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- 440
- L’EPURATION DES EAUX D EGOUT A PARIS
- Fig. 3.
- par du mâchefer de la grosseur d’une noisette retenu par un anneau extérieur de briques creuses.
- L’épaisseur du lit artificiel est de 1 m. 50. Le distributeur d’eau est un tourniquet hydraulique à quatre branches, alimenté par une canalisation centrale qui sert de pivot au tourniquet. Les branches sont percées de trous par lesquels l’eau s’échappe en plein à la partie supérieure du mâchefer. L’écoulement du liquide provoque la rotation de l’appareil.
- Le réservoir rectangulaire mesure 50 m. de longueur et 15 m. de largeur. Le distributeur est ali-. menté par une rigole établie au-dessus de l’un des côtés du réservoir dans laquelle plonge un siphon. Celui-ci envoie l’eau dans un tiroir distributeur qui commande deux conduites d’alimentation supportées par un axe. Cet axe porte deux larges roues à aubes; l’eau, tombant sur ces aubes, met la roue en rotation et est ensuite projetée sur les scories du réservoir en une pluie fine. L’appareil progresse par le mouvement de la roue, sur des galets montés sur rails. Dès qu’il a atteint l’une des extrémités du réservoir, le levier du distributeur vient appuyer contre un taquet fixe qui le fait basculer et la seconde roue à aubes est alimentée ; elle tourne en sens inverse de la première et ramène ainsi le distributeur à l’autre extrémité du j ~ .
- bassin. Il s’éta- ^
- blitdoncunmou- j vement de va-et-vient commandé auto matique-ment à la fin de chaque course du distributeur. Ces appareils appartiennent à un modèle déjà ancien ; nous réserverons une étude plus approfondie à ceuxdeCarrières-Triel, qui viennent d’être installés.
- Th éorique-
- — La rigole d’alimentation des décanteurs et le décanteur de 197 m. carrés.
- Fig. 4. — Le décanteur de 3ç6 m. carrés déversant l’eau dans la rigole de sortie. Le mur que l’on aperçoit au dernier plan est une des faces du réservoir septique,
- ment, les eaux d’égout peuvent être directement rendues aux rivières après avoir été simplement décantées. Dans la pratique, il est impossible d’utiliser ce procédé qui nécessiterait 1 a construction d’immenses bassins de décantation. C’est la raison pour laquelle on a dû avoir recours aux lits artificiels. Or, ces lits pourraient,
- eux aussi, assurer l'épuration ; mais ils se colmatent très rapidement, si on leur fait absorber une eau trop chargée de matières et le remplacement du mâchefer est coûteux à cause de la grande consommation qui en est faite un. peu partout. C’est pourquoi la Ville de Paris a résolu de constituer un système mixte comprenant des bassins de décantation et des sols artificiels. L’installation nouvelle de Car-rières-Triel est basée sur ce principe.
- Les eaux qui parviennent à ces bassins ont déjà subi, à Clichy et à Colombes, un premier dégrossissage qui les a débarrassées des matières les plus lourdes. Néanmoins, elles n’ont rien gagné en fait de limpidité et d’odeur, et les deux premiers bassins, les réservoirs septiques, laissent échapper les mêmes miasmes qu’à Clichy. Et le fond, lorsque les eaux sont basses, apparaît sous l’aspect d’un cloaque. Heureusement les bassins sont construits sur un monticule, loin de toute agglomération et
- l’air emporte ces ] relents de la vie j parisienne.
- Le réservoir septique, cons -truit en béton de ciment, est divisé en deux compartiments par une cloison centrale. Ils ont chacun 31 m. de largeur intérieure et 33 m. 55 de longueur. Leur capacité est de 5000 m. cubes. La conduite d’alimentation, qui fait suite à l’émissaire général,
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- L’ÉPURATION DES EAUX D’ÉGOUT A PARIS ======== 441
- aboutit à un puits circulaire pourvu de vannes permettant d’envoyer l’eau dans l’un ou l’autre compartiment. À l’autre extrémité du bassin, un second puits à vannes sert pour la vidange dans la conduite d’alimentation des bassins de décantation placés à proximité et en contre-bas. Le plan de l’installa tion que nous publions fig. 1 montre une seconde conduite d’alimentation prise sur celle qui suit la route nationale de Paris à Cherbourg et qui constitue l’amorce d’un prolongement éventuel vers d’autres terrains d’épandage. Cette seconde conduite prend le surplus des eaux non utilisées par les terrains de Carriè-res-Triel et les amène dans le puits des vannes comme la conduite venant de Herblay.
- Le décanteur comprend trois compartiments de surfaces différentes : le premier (fig. 5) a 197 m. carrés, le second, 297 m. carrés et le troisième (fig. 4) 396 m. carrés. Ils diffèrent des premiers bassins, qui ne sont en réalité que d'im=
- Fig. 5. — Mode de construction des lits percolateurs de Carrières-Triel. Les drains sont visibles sur le sol des lits.
- Fig. 6. — Lé distributeur Laffl-y sur un des lits de Carrières-Triel.
- Fig. p» — Le distributeur Durey-Sohy sur deux lits de Carrières-Triel,
- menses cuves, en ce sens qu’ils sont pourvus d’un lit filtrant deO m.30 d’épaisseur reposant sur un dallage, percé de trous, en ciment armé. Sous ce fond s’accumulent les boues.
- Les matériaux filtrants sont de grosseurs différentes par compartiment. Ainsi, dans le premier, ils sont constitués par des cailloux de 6 cm d’épaisseur ; dans le second, on a mis du gros gravillon et dans le troisième du gros sable. Plus le bassin est grand, plus les matériaux sont petits.
- L’alimentation du décanteur peut s’effectuer de deux manières différentes, par le haut et par le bas. A cet effet, la rigole d’ame-née des eaux, parallèle au premier compartiment et qui le suit sur toute sa longueur, est percée d’ouver -tures circulaires pourvues de soupapes.
- Les ouvertu -res paires envoient l’eau dans une seconde rigole, voisine de la première, et qui se déverse directement dans le premier compartiment.
- Les ouvertures impaires sont
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- 442 ======= L’EPURATION DES EAUX D’EGOUT A PARIS
- affectées à ralimentation par le bas, qui est le mode normal. 11 a paru préférable, en effet, d’obliger les
- Coupe du décanteur Alimentation par le haut
- Fig. 8.
- matières en suspension dans l’eau de se déposer d’abord à la partie basse du lit filtrant, la pression de l’eau contenue dans le réservoir facilitant leur chute sur le fond. On se renseigne parfaitement sur le passage de l’eau dans les décanteurs en étudiant les deux schémas que nous reproduisons.
- Dans le cas d’alimentation par le haut (fig. 8), la nappe liquide traverse les lits filtrants de haut en has, les boues sont arrêtées, partiellement, par ces lits et tombent au fond des réservoirs pendant que les eaux remontent, en vertu du principe des vases communi-
- Coupe du décanteur
- Fig. 9.
- cants, dans la canalisation du second réservoir, puis du troisième d’où elles sont dirigées sur les lits percolateurs établis plus loin.
- Lorsque l’alimentation a lieu par le bas (schéma fig. 9), les eaux descendent jusqu’à la base des bassins et remontent ensuite pour se déverser par des regards appropriés dans une rigole semblable à la première qui oblige les eaux à pénétrer dans le second bassin, puis dans le troisième, dans les mêmes conditions que dans le premier. Après ces passages successifs dans les décanteurs, elles sortent dans un état
- Coupe des lits percolateurs
- c.zbrM, & ( 28.4-3 )
- Fig. io.
- d’épuration suffisant pour leur permettre de franchir les lits percolateurs en y laissant le minimum de matières.
- Les lits percolateurs ont une surface totale do 10500 m. carrés; ils comportent 10 réservoirs placés les uns à côté des autres ayant 15 m. de largeur et 70 m. de longueur. Une rigole d’alimentation, faite en ciment, portée par des piliers dont les rangées établissent une sorte de séparation enlrc les bassins, alimente deux appareils distributeurs à la fois, d’autres rangées dopiliers soutiennent les chemins de roulement des distributeurs (fig. 10). Les eaux du 'décanteur arrivent à une bâche d’alimentation qui permet de les diriger sur un ou plusieurs appareils distributeurs désignés d’avance. Les matériaux filtrants sont constitués par des [mâchefers de [gros-
- Fig. ii. — Distributeur système Lctfjly.
- seur variable. Ceux de la base, recouvrant directement les drains, sont choisis parmi les plus gros; les autres n’ont subi aucun triage ; on les verse tels quels dans le bassin. Le radier est fait de deux plans légèrement inclinés et se rencontrant en angle obtus dans l’axe du réservoir . Cet axe est occupé par le drain central fait de tuyaux de 0 m. 50 de longueur, auquel aboutissent des drains de 0 m. 50, tombant obliquement sur le premier. Ces tuyaux, en béton de ciment, sont placés bout à bout avec un intervalle de 1 à 2 cm entre deux extrémités successives. Les eaux sont recueillies par ces drains, rc-
- Fig. 12. — Distributeur système Durey-Sohy.
- jetées dans une rigole limitant remplacement des lits et enfin envoyées à la Seine (fig. 5).
- Les appareils distributeurs des eaux employés à Carrières-Triel appartiennent au système Laffly (fig. 6) et au système Durey-Sohy (fig. 7). Le second faisait encore l’objet d’une étude de mise au point lorsque nous sommes allé visiter l’installation. Nous allons les décrire l’un et l’autre.
- Dans l’un et l’autre système, l’alimentation de l’appareil s’effectue toujours par un siphon. Dans l’appareil Laffly, l’eau pénètre dans une boîte de distribution B (fig. 11) de la base de laquelle partent deux conduits C et T placés sur le même plan horizontal dont
- TurbmeT Turbine B
- .9 9 g? 9 o9 ooooooqqooooo o o
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- 443
- = L'EPURATION DES EAUX D'EGOUT A PARIS
- chacun déverse alternativement les eaux, au moyen d’un réservoir à bec, sur deux turbines à augets tournant en sens contraire Tune de l’autre. Chacune de ces turbines est enveloppée, sur un peu plus de la moitié de sa hauteur, par un carter Ca qui recueille les eaux après leur action motrice et les écoule dans la gouttière de distribution C', percée de trous, d’où elles sont uniformément réparties en pluie fine par un brin-jet, sur la moitié du lit, chaque lit étant partagé en deux compartiments par une cloison longitudinale.
- Le mouvement de translation de l’appareil est donné par les turbines dont l’arbre moteur porte à ses extrémités et en son milieu des galets qui roulent sur les trois chemins de roulement du lit : un central sur la cloison de séparation et un sur chaque mur. de côté. Indépendamment des galets, l’appareil est guidé sur les chemins de roulement par trois chariots portant des cuvettes à billes dans lesquelles tourne: L’arbre |moteur. Les conduites d’amenée et' les tubes d’entretoises sont également fixés aux chariots dont les roues sont à doubles boudins ; enfin, des tirants reliant les conduites et les tubes-entretoises aux extrémités des chariots, l’ensemble est donc parfaitement rigide.
- Le changement de marche est assuré par le tiroir de distribution à l’aide d’un levier qui butte sur un taquet-ressort disposé à chaque extrémité du lit.
- Lorsque le siphon est amorcé, l’eau aspirée dans la rigole d’alimentation s’écoule dans la boîte du tiroir et passe dans la conduite libre. Elle s’élève ensuite dans la bâche de déversement d’où elle s’étale dans les augets de la turbine. Celle-ci se met en mouvement, tourne sur elle-même entraînant son axe lequel, par l’intermédiaire des galets, entraîne tout l’appareil sur les chemins de roulement. Après son action motrice l’eau tombe dans la gouttière distributrice. Le changement de marche s’opère à chaque extrémité du lit, ainsi que nous l’avons expliqué plus haut, et l’arrosage change de côté. Le réglage du débit s’opère en agissant sur l'ouverture des o’rifices.du tiroir de distribution.
- Le distributeur Dûrey-Sohy (fîg.'12) est d’une construction plus simple que le précédent, puisqu’il ne comporte qu’une seule roue à augets dont le carter est pourvu du distributeur dirigeant alternativement l’eau dans le tube de droite et dans celui de gauche. '
- L’ensemble du mécanisme propulseur et distributeur est donc porté par le chariot central.
- > Le tube d’amenée d’eau B terminé par le siphon plongeant dans1 le cheneau d’alimentation C se termine par une ouverture rectangulaire T rejetant l’eau sur les augets. Une vanne Y permet d’isoler le siphon. L’axe de rotation de la roue à augets A entraîne par un clavetage un pignon baladeur double
- D dont les déplacements latéraux sont commandés par une fourchette et un levier. L’eau tombe dans une cuvette E, pourvue à sa partie inférieure d’une vanne distributrice U, commandée par un levier, et qui envoie l’eau dans le tuyau F ou dans le tuyau G. Ces deux tuyaux sont percés de trous suivant leur génératrice supérieure. L’ensemble repose sur un train de six roues HÏJ mobiles sur les trois chemins de roulement.
- Le fonctionnement de l’appareil est très simple. Lorsque le siphon est amorcé, l’eau s’écoule sur la turbine qui entre en rotation, puis par les trous de l’un ou l’autre des tuyaux F et G. En môme temps, l’axe de la turbine entraîne le pignon double D, le pignon N, l’arbre double 0 et les pignons P et Q. Ce dernier est claveté sur l’essieu du train qui se trouve entraîné. Dès que l’appareil atteint l’extrémité de ces chemins de roulement, l’extrémité du lit biologique par conséquent, les leviers de commande du pignon baladeur D et de la vanne U entrent en contact avec leurs butoirs fixes ; en vertu de son inertie et de la vitesse acquise, la marche se continue dans le même sens pendant un temps suffisant pour faire osciller les leviers de commande et leur donner une position différente. Le baladeur D vient alors se placer en D' ; à ce moment la vitesse de l’appareil, déjà diminuée par l’efforl exigé par la manœuvre des leviers, s’arrête complètement sur des tampons à ressort ; mais le déplacement de D en D' renversant le sens de la marche, "l’appareil se trouve sollicité par la roue à augets dans un sens inverse du précédent. Par un mouvement connexe la vanne U pivote sur son axe Y, découvre le tuyau F et obture G, ce qui provoque l’écoulement sur le lit n° 2.
- Pour terminer cette étude sur l’installation de Carrières-Triel, il serait nécessaire de. dire ce que deviennent les boues accumulées au fond des bassins de décantation et des réservoirs. La Ville de Paris procédera vraisemblablement à leur incinération; mais on ne sera fixé définitivement sur les procédés mécaniques à employer qu’après la reconstruction des fours de l’usine' de Colombes. A ce moment,'nous leur consacrerons un chapitre spécial.
- Le service d’épuration des eaux d’égout de la Ville de Paris est placé sous la haute direction de M. Colmet-Daage, assisté de M. Lœvvy, ingénieur, qui a bien voulu nous permettre la visite détaillée de toutes les installations, sous la direction des ingénieurs et conducteurs principaux chargés de chacune d’elles. Partout : à Pontoise, à Colombes, à Clichy, dans le domaine’ d’Àchères^’aü Picquenard, à Carrières-Triel, nous avons reçu l’accueil le plus sympathique. A tous, nous adressons nos vifs remerciements pour le concours éclairé que chacun nous a apporté. Lucien Fournier.
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- ALFRED RUSSEL WALLACE
- Le naturaliste anglais, Alfred Russel Wallace, vient de s’cteindre le 7 de ce mois, à l’àge de 90 ans. Avec lui, disparaît une des plus grandes et des plus intéressantes figures de la génération qui nous a précédés. Alfred Russel Wallace fut le dernier représentant de ces savants encyclopédiques qui s’occupaient, avec un égal succès, de plusieurs sciences. Wallace fut tout à la fois un voyageur et un biologiste, un zoologue et un géographe et aussi un philosophe. On sait que son plus grand titre de gloire est d’avoir énoncé en même temps que Darwin les principes de l’origine des espèces et de la sélection naturelle. La manière dont il le fit mérite d’être rappelée ici.
- Né à Usk, dans le Mon-mouthshire, en 1823,
- Wallace commença par aider un frère aîné dans son métier d’architecte, puis, en 1848, il partit avec le naturaliste Rates pour visiter l’Amérique du Sud que lui avait révélée le récit de Ilum-boldt. Le voyage dura 4 ans; dès la première année, Wallace se sépara de Bâtes et alla seul explorer le Rio Negro. Son retour en Angleterre fut plein de péripéties : près des Bermudes, le bateau prit feu, les collections et les notes furent perdues et Wallace resta dix jours dans un canot avant d’être secouru. A peine rentré en Angleterre, il pensa cependant à repartir, et, en 1853, il s’embarquait pour l’archipel malais et la Nouvelle-Guinée. C’était alors une expédition très aventureuse, pleine de dangers, mais aussi riche de promesses.
- Wallace resta huit ans en ces pays, visitant Sumatra, Java, Bornéo, les Célèbes, les Moluques, Timor, la Nouvelle-Guinée, recueillant partout de magnifiques collections. A son retour en Angleterre, il rapportait 125 000 spécimens, 8000 peaux d’oiseaux, 15000 papillons, 83000 coléoptères, etc., dont beaucoup d’espèces étaient encore inconnues. Les résultats de ce voyage, le récit des observations souvent nouvelles et curieuses de Wallace parurent en 1869 en deux volumes du plus grand intérêt, intitulés : The Malay Archipelago.
- C’est pendant ce long voyage que parut la théorie de l’évolution des espèces. Chose curieuse, Darwin y fut conduit par son voyage autour du monde à
- bord du « Beagle ». Wallace la formula dans une des îles Moluques à Ternate, tous deux après la lecture de Mallhus.
- En 1858, Wallace, malade de la fièvre, fut arrêté dans son voyage. Convalescent, obligé au repos, la lecture de l’œuvre de Malthus lui suggéra nettement la théorie de l’évolution. Il écrivit en trois jours un essai qu’il adressa à Darwin Darwin, indépendamment de Wallace, était arrivé à une théorie très analogue, après vingt années de recherches, mais il n’en avait rien publié. Sur l’avis de Charles Lyell et de Joseph Ilooker, les deux mémoires furent lus ensemble à la Linnean Society de Londres le même jour, jour mémorable, le 1er juillet 1858. La théorie de l’évolution était née. On sait combien elle fut discutée et comme elle triompha. Wallace laissa à Darwin tout l’honneur et combattit à ses côtés. Ses travaux furent rassemblés en 1870 sous le titre de Contributions to the Theory ofNaturcil Sélection, dont la traduction française fut faite par de Candolle en 1872. Dans la préface, Wallace disait : « J’ose espérer que le présent ouvrage prouvera que j’ai compris dès l’origine la valeur et la portée de la loi que j’avais découverte, et que j’ai pu depuis l’appliquer avec fruit à quelques recherches originales. Mais ici s’arrêtent mes droits. J’ai ressenti toute ma vie, et je ressens encore avec la plus vive satisfaction, que M. Darwin a été à l’œuvre longtemps avant moi et que la tâche difficile d’écrire Y Or igine des Espèces ne m’a pas été laissée. J’ai depuis longtemps fait l’épreuve de mes forces et je sais qu’èlles n’y auraient pas suffi (2). )) Bel exemple d’honnêteté et de modestie !
- En 1889, Wallace donna un exposé systématique du darwinisme : Darwinism, an Exposition of the Theory of Naiural Sélection, et en 1903, un ouvrage philosophique : MansPlace in the Universe, qui ont tous deux été traduits en français. Beaucoup
- 1. Wallace avait rencontré Danvin au British Muséum.
- 2. De son côté, Darwin écrivit à Lyell, à propos du manuscrit de Wallace qu’il avait reçu : « Je n’ai jamais vu plus étonnante coïncidence; si Wallace avait eu mon manuscrit écrit en 4842, il n’aurait pu faire un meilleur résumé. Encore maintenant, ses termes sont comme les têtes de mes chapitres ».
- Alfred Russel Wallace.
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- LES N1DULA1RES OU CHAMPIGNONS NIDS D’OISEAUX " : : 445
- d’autres livres, de très nombreux articles de revue publiés jusqu’en ces derniers temps, ont fait connaître l’œuvre de Wallace.
- Bien qu’évolutionniste, Wallace n’a cependant pas accepté toutes les idées de son ami et rival. Il s’en sépare sur plusieurs points importants. Wallace admet bien comme Darwin la lutte pour la vie et la survivance des plus aptes, base de la théorie de l’évolution, mais il n’admet pas la sélection sexuelle, il nie l’hérédité des caractères acquis, il refuse de considérer l’esprit de l’homme comme un héritage enrichi de ses ancêtres animaux : « il y a des choses liées au pouvoir mental de l’homme qui ne peuvent s’être développées ainsi et qui ont dû nécessiter l’influence d’un esprit supérieur ». Cet a influx spirituel » devient la base, la caractéristique de sa théorie et, précurseur des philosophes les plus modernes, Wallace affirmera que, pour nous, « la seule raison
- d’être du monde est le développement de l’esprit », que « la matière n’est pas une entité distincte de la force, et que la force est un produit de l’esprit », que « la grande loi de continuité que nous voyons dominer dans tout l’univers nous amène à conclure à des gradations infinies de l’être, et à concevoir tout l’espace comme rempli par l’intelligence et la volonté ».
- Un autre titre de gloire de Wallace est son étude de la distribution géographique des animaux, la première de ce genre. Il montra la différence de faune et de flore des îles Bornéo et Célèbes, Bali et Lombock, et sut en voir toute l’importance. La ligne de 'Wallace a été la première frontière biogéographique.
- Tel est l'homme que vient de perdre la science anglaise et que regretteront en l’admirant tous les « intellectuels » de notre temps. René Merle.
- LES NIDULAIRES OU CHAMPIGNONS NIDS D’OISEAUX
- Parmi la multiplicité des formes intéressantes que le vaste groupe des champignons offre à l’attention du naturaliste, il n’en est peut-être pas de plus gracieusement délicate que celle des ni-dulaires, dont les figures qui accompagnent ces lignes peuvent donner une idée.
- Ces productions, frêles et ténues, revêtent, quand elles ont acquis leur complet développe -ment, l’aspect de petites coupes plus ou moins régulièrement évasées, et contenant des corps lenticulaires, souvent brillants, rangés côte à côte : le tout représente la miniature très fine et très réduite d’un nid d’oiseau garni de ses œufs.
- Les mycologues classent les nidulaires parmi les gastromycètes, famille dont les représentants les plus connus sont les vulgaires lycoperdes ou vesses-de-loup; cependant leur physionomie extérieure porte peu de traces de cette parenté, dont les titres reposent surtout sur line étude approfondie de l’organisation intime.
- Le trait essentiel qui ratlacheyïcs nidulaires aux lycoperdes est d’avoir une enveloppe extérieure, un péridium, à l’intérieur duquel se forment les corpuscules reproducteurs, ou spores, qui restent agglomérés en masse. Ce péridium, dans la jeunesse de la plante, est assez généralement couvert et fermé par une membrane, qui se rompt et se détruit
- à mesure que le champignon avance en âge, mettant à nu les petits « œufs » rangés dans le nid.
- Ces œufs constituent ce qu’on nomme en langage botanique les péridioles; étudiés au microscope, ils apparaissent composés , extérieurement d’une enveloppe résistante, aussi dure que de la corne, et intérieurement d’une substance égalementferme, dans laquelle les spores sont comme empâtées. Ces-spores sont d’autant plus nombreuses qu’elles sont plus petites, et elles peuvent être très exiguës (4 millièmes de millimètre dans certaines espèces); dans les types à grosses spores (30 à 50 millièmes de millimètre), elles sont peu abondantes et parfois manquent plus ou moins complètement.
- Les péridioles sont toujours de forme lenticulaire; ils mesurent suivant les espèces de 1 à 3 millimètres de diamètre. Leur couleur est également variable selon les genres : tantôt noirs (chez les Cyalhus), tantôt bruns (Nidularia, Nidula), tantôt noirs en dedans et blancs en dehors (Cruci-buliim).
- Dans quelques espèces, ils sont attachés aux parois de la coupe par des cordons élastiques ou funicules, fragiles à l’état sec, mais pouvant, lorsqu’ils sont humides, s’allonger fortement sans se rompre; il est facile en ce cas de les étirer
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- ACADÉMIE DES SCIENCES
- jusqu’à plus d’un décimètre, et ils ressemblent alors à des fds d’araignée.
- La mise en liberté des péridioles, et comme conséquence la dissémination des spores qu’ils contiennent, ont lieu soit par la destruction, sous l’influence des agents physiques, du péridium, soit par des contractions élastiques.
- L’aire géographique des nidulariées parait.s’étendre au globe entier, et il n’est sans doute pas de région qui n’en produise une ou plusieurs espèces. Peu nombreuses en Europe, elles atteignent leur maxi-
- mum d’abondance dans les pays tropicaux, où leurs, formes sont probablemènt toutes différentes de celles de la zone tempérée. Quelques espèces affectionnent le fumier ; d’autres vivent sur le bois mort ou sur la terre. En raison de leur petitesse, elles sont.assez difficiles à apercevoir, et leur recherche exige quelque attention ; mais la possession de ces jolis « nids d’oiseau » procure au botaniste le plaisir d’une étude pleine d’intérêt, avec la satisfaction de pouvoir admirer de visu de si gracieuses productions. A. Acloque.
- LES MOUILLEURS DE MINES
- La guerre russo-japonaise a montré quels terribles engins de destruction sont les mines flottantes en même temps qu’elle mettait en évidence les difficultés d’emploi de la torpille automotrice, résultant des' grandes distances de combat modernes, et de l’efficacité de l’artillerie qui rend à peu près impossible l’approche d’un cuirassé par un torpilleur à bonne portée de lancement. Tandis, en effet, qu’on ne peut citer, dans cetle guerre navale, aucun navire mis hors de combat par une torpille, on doit à l’explosion de mines flottantes la destruction de trois cuirassés ou croiseurs japonais et la perte du navire amiral russe le Petropavlosk. Aussi, dès après -cette guemfi les recherches de toutes les marines modernes se sont-elles orientées vers la mise au point de mines flottantes puissantes et sensibles et la construction de navires destinés- à les mouiller. Une mine flottante consiste essentiellement dans une chai’ge importante d’explosif, — de 50 à 100 kg de mélinite — enfermée dans un flotteur étanche. Un dispositif d’amorçage sensible au choc d’un navire marchant à une vitesse suffisante, mais incapable de fonctionner sous la seule action de la houle ; un dispositif d’armement qui ne permet à l’amorçage de se produire que si la mine est immergée et rend la miné inoffensive dès qu’elle affleure l’eau complètent l’engin.
- Certaines de ces mines sont dérivantes, c’est-à-dire qu’elles flottent au gré des courants, et qu’elles sont réglées pour demeurer, une fois immergées, à une profondeur constante au-dessous de la surface ; d’autres, au contraire, sont fixes; le flotteur est alors amarré sur un crapaud, masse de fonte qui maintient le flotteur au point choisi pour le mouillage, à une hauteur constante au-dessus du fond. Dans les mers à marée, les mines fixes se trouvent ainsi à une profondeur variable au-des-
- sous du niveau de la mer, et ont par suite une efficacité qui varie avec la hauteur de la marée ; en revanche, elles peuvent être parfaitement repérées, et le relevage en est aisé. Les mines dérivantes, au contraire, plus dangereuses, errent au gré des Ilots et peuvent être néfastes, dans certains cas défavorables, aussi bien à la flotte qui les posa qu’à la flotte ennemie. Un règlement international de la Haye oblige à munir ces mines d’un appareil de désamorçage les rendant inoffensives au bout d’une heure.
- En France, le mouillage des mines était fait jusqu’ici par des navires de guerre, torpilleurs ou avisos. Leur équipement était difficile et le nombre de mines qu’ils pouvaient porter, restreint.
- Aussi a-t-on reconnu la nécessité de construire à cet effet des avisos spéciaux, pouvant porter un grand nombre d’engins, suffisamment rapides, et cependant d’aspect inoffensif : qualités grâce auxquelles ces navires doivent pouvoir aller mouiller, devant les forts ou autour des flottes ennemies, des cordons de mines dérivantes. Dans le premier cas, ces mines sont mouillées au moment du flot, qui les entraîne à l’intérieur du port, où elles peuvent causer les plus grands ravages parmi les navires à l’ancre ou à quai.
- Le Plulon, le premier des navires ainsi construits et qui vient d’être achevé au Havre, dans les chantiers Augustin Normand, portera 140 mines. Il présente l’aspect d’un yacht ou d’un gros remorqueur.) Il peut cependant filer 20 noeuds, ce qui est une. vitesse de grand paquebot; son artillerie est faible, et dissimulée. Son rayon d’action est tel qu’il peut aller de Cherbourg à l'Elbe et en revenir à grande vitesse. Un second mouilleur de mines, construit d’après les memes principes, est actuellement en construction à Nantes, aux chantiers de Bretagne. AisoriÉ Dacus.
- ACADEMIE DES SCIENCES
- Séance du 24 novembre 1913.
- Actions antagonistes de la guanine et de l’adrénaline. — MM. Desgrez et Dorléans ont déjà montré que la guanine possède un pouvoir hypotenseur capable d’atténuer dans une certaine mesuré l’action hypertensive de l’adrénaline. Ils établissent aujourd’hui que la guanine injectée dans l’organisme en même temps que l’adrénaline augmente la résistance des animaux vis-à-vis de l’action toxique de cette substance,. Ils ont en outre observé que la guanine fait tomber dans une proportion notable, quelquefois même jusqu’à l’état de traces, le
- — Présidence de M. Guyon. <
- sucre éliminé sous l’influence de l’adrénaline. L’intérêt de ces expériences réside dans cette particularité que la guanine est comme , l’adrénaline une substance normale de l’organisme et qu’à ce titre elle peut agir pour atténuer l’influence de cette seconde substance sur la pression sanguine et l’élimination du sucre. Comme le pancréas est riche en protéides générateurs de la guanine, celle-ci peut contribuer à la régularisation glycémique produite par le pancréas. , _ f
- La prcservalmi des films. — MM. Billon-Daguerre,
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- UNE DÉPÊCHE DANS UNE BOMBE
- Médard et Fontaine font fonctionner une nouvelle lampe électrique brûlant dans l’eau et pouvant fournir une intensité lumineuse de 3000 bougies. Cette lampe a été construite en vue des grandes projections cinématographiques. Elle donne une lumière fixe avec un dégagement de chaleur insignifiant. On peut, sans crainte de le voir s’enflammer ou se recroqueviller, laisser un film en celluloïd exposé à celte lumière pendant un temps illimité. Le risque d’incendie se trouve donc supprimé.
- Action clu mercure sur le moût. — M. J. Notlin a étudié l’influence du mercure sur la fermentation alcoolique. La présence de cette substance produit deux phénomènes distincts : 1° le mercure faiblement attaqué par le moût naturellement acide produit des sels toxiques qui, suivant leur dose, retardent ou entravent complètement le développement de la levure ; 2° le mercure étant un métal, augmente la production de la levure parce qu’il désature continuellement le moût de son acide carbonique et permet ainsi à la levure de mieux respirer et de mieux végéter. Le platine et les substances poreuses produisent le mémo résultat. La présence du mercure et de ses sels n’a aucune action marquée sur la fonction ferment de la levure ni sur son pouvoir électif vis-à-vis du glucose et du lévulose.
- Lutte contre la disparition de certains animaux. — M. Edmond Perrier rappelle qu’il a récemment appelé l’attention de l’Académie sur la disparition prochaine des cétacés si l’on ne mettait, par un accord international, des entraves à la destruction intensive de ces animaux. L’Académie a émis dans ce sens un vœu qui a été porté à la connaissance des pouvoirs publics. M. Edmond Perrier vient faire connaître que ce vœu a été entendu, qu’une commission a été réunie et a rédigé des conclusions
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- conformes.-La réglementation s’étendra non seulement à la chasse aux cétacés, mais à celle aux éléphants, aux rh'nocéros, à certains oiseaux dont le plumage est l’objet d’un commerce singulièrement actif.
- U eau des laves, — MM. Day et Sheperd qui ont récemment démontré, expérimentalement par des analyses effectuées sur des laves recueillies dans le cratère du volcan Kilauea en Océanie, recherchent aujourd’hui les raisons qui ont pu conduire certains géologues à déclarer que les- laves ne contenaient pas d’eau. Ils expliquent qu’ils ont été amenés à cette conclusion parce que leurs expériences ont porté sur des laves recueillies à quelque distance du cratère et montrent pourquoi la vapeur d’eau doit disparaître.
- Les localisations de la tuberculose. — M. Calmette expose qu’il vient d’établir, en collaboration avec M. Gry-sez, qu’on infecte sûrement les cobayes en laissant simplement tomber sur la conjonctive de l’œil une goutte d’émulsion fine de bacilles tuberculeux provenant de cultures ou de crachats. A la suite de ce mode d’infection, on n’observe jamais de lésion locale. Les ganglions du cou se tuberculisent les premiers, donnant lieu à une forme de tuberculose analogue à la scrofule ganglionnaire des enfants, et, si on sacrifie les animaux à intervalles variables après l’instillation infectante, on trouve des bacilles d’abord dans les poumons, puis un peu plus tard dans les ganglions trachéo-bronchiques, puis dans la rate. 11 est donc évident que l’infection tuberculeuse donne lieu d’abord à une maladie générale lymphatique avant de se localiser à un point quelconque de l’organisme et cette localisation n’a aucun rapport avec le lieu par lequel l’infection s’est produite.
- Cil. DE VlILEDEUlL.
- UNE DÉPÊCHE DANS UNE BOMBE
- L’aéro-tube.
- Les relations entre l’aéroplane .et la troupe à laquelle il est attaché, ne sont pas encore assurées d’une manière suffisante par la télégraphie sans fil. C’est pourquoi on cherche, dans le monde militaire, à utiliser les services des pigeons voyageurs. Des expériences seront prochainement faites avec ces auxiliaires ailés, lesquels se montreront sans aucun doute à la hauteur de leur lâche. Mais le jet des dépêches depuis l’aéroplane ou la nacelle des ballons dirigeables est également envisagé. Cette solution est la simplicité même, à la condition que la dépêche, libre ou enfermée, ne puisse se perdre ou s’envoler au loin. Un jeune aviateur français, M. Paul Fugairon, vient de construire et d’expérimenter un appareil qui nous a paru très ingénieux pour faciliter la réception de ces dépêches aériennes.
- Il est constitué essentiellement par un tube T en tôle d’aluminium pourvu à sa base d’une ogive contenant une masse de plomb. Ce plomb est destiné à lester l’appareil qui tombera toujours verticalement et frappera le sol par sa hase. Le tube est fermé, à sa partie supérieure, par une cloison assez épaisse sur laquelle se fixe un couvercle de forme spéciale. Ce coüvercle D est pourvu de fenêtres F et d’un tube recourbé E. Au milieu de la cloison sont
- disposées quatre griffes qui maintiennent une fusée ou un feu de Bengale. Un ingénieux mécanisme destiné à enflammer le feu de Bengale au moment où il prend contact avec le sol, complète la petite machine aérienne.
- Ce mécanisme est armé avant le jet du tube et le déclanchement se produit dès que l’appareil touche le sol. Il est fait de deux parties : l’une est dissimulée à l’intérieur et l’autre, qui comprend le système percuteur, est placée sur le côté.
- Le premier groupe est constitué par une tige H B traversant la masse de plomb P et aboutissant dans la chambre des leviers A. A l’intérieur du plomb un évidement cylindrique a été pratiqué pour recevoir un ressort à boudin R qui entoure la tige B. Ce ressort repose d’une part sur la cloison qui sépare le plomb de la chambre A et d’autre part en un épaulement J solidaire de la tige B. Cette tige est terminée par un coude fixe K capable de faire osciller le levier L autour du point X. L’extrémité libre de ce levier traverse la cloison par une fenêtre et vient se terminer au-dessus d’un bossage appartenant à la tige du percuteur. Cette tige est mobile sur deux guides N N' qui portent en outre un épaulement U.
- Entre cet- épaulement et le guide N la tige
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- est également entourée d’un ressort à boudin. Le fonctionnement de ce mécanisme est le suivant : dès que l’aérotube atteint le sol, par sa pointe II à cause de la masse de plomb qui le maintient verticalement, cette tige cède et, par l’intermédiaire de K, fait basculer L qui laisse échapper le bossage M. Aussitôt le ressort R', qui a été armé au moment du lancement, se détend et chasse le percuteur dont la pointe vient frapper une capsule de fulminate placée à l’entrée du tube E. Cette capsule enflamme la mèche laquelle, à son tour, met le feu au feu de Bengale. Une flamme accompagnée d’une épaisse fumée s’échappe par la cheminée supérieure et avertit les hommes placés en surveillance de l’emplacement du tube porte-dépêche. La durée de la flamme est calculée pour qu’un homme puisse arriver à temps à une distance de 500 m. La dépêche est préalablement placée dans le tube T; le couvercle I) s’enlève
- Fig. i.
- Laèro-lube Fugairon. Détails du mécanisme.
- expériences par son inventeur M. Fugairon, aux environs de Brest ; il a donné de très intéressants résultats.
- Fig. 2. — Comment on arme Vaéro-tube.
- L’aéroplane trouvera dans U aéro-tube un précieux auxiliaire pour communiquer les renseignements qu’il recueillera au cours de ses expéditions; auxi-
- et se remet en place par une fermeture à baïonnette, c’est-à-dire sans difficulté.
- Cet appareil a été récemment soumis à diverses
- liaire d’autant plus précieux qu’il peut intervenir dans tous les cas où les communications par la T. S. F. ne seraient pas possibles. René Doncières
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie [.auure, rue de Fleurus, 9, à Paris.
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- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ppnts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique. Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : tio, Boulevard Saint-Germain, Tarit {VJ*)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d'origine.
- N® 2089. — 7 JUIN 1913.
- SUPPLÉMENT
- igo
- INFORMATIONS
- Nécrologie : Lord Avebury (Sir John Lubbock) (1834-1913) — Lord Avebury, qui vient de mourir, était plus connu du public sous le nom de sir John Lubbock, son premier titre ; il l’illustra tant au Parlement anglais que dans les sciences. Fils de sir John William Lubbock déjà connu comme banquier, économiste et mathématicien, sir John dirigea activement la grande maison de banque Piobbarts, Lubbock and C°, de Lombart Street. En même temps, il représenta à la Chambre des Communes le bourg de Maidstone, puis l’Université de Londres, avant d’entrer à la Chambre des Lords avec le titre de lord Avebury; il se rendit célèbre au Parlement par de nombreuses propositions de lois relatives à l’augmentation du nombre des jours fériés, à la réglementation des heures de travail, à la protection des monuments anciens, etc. C’est ce dernier projet qui lui valut le titre de lord Avebury, du nom d’un temple du Wiltshire qui est certainement un des plus grands monuments mégalithiques connus. A l’étranger, il est plus célèbre par ses nombreuses publications scientifiques des plus variées : Y Homme préhistorique étudié d'après les monuments et les costumes retrouvés dans les différents pays d'Europe, les Origines de la civilisation, les Rapports réciproques des insectes et des fleurs, les Sens et instinct chez les animaux et spécialement chez les insectes, etc. Mais les plus populaires furent ses livres de vulgarisation : les Beautés de la nature, et surtout les Plaisirs de la vie dont un demi-million d’exemplaires furent vendus en Angleterre et plus de cinquante éditions tirées à l’étranger; ils durent ce succès à leur forme simple, agréable, et plus encore à ce qu’ils s’opposaient en quelque sorte à la lutte pour la vie âpre et rude de Darwin. Lord Avebury était membre correspondant de notre Académie -des Sciences.
- Parallaxes de systèmes d’étoiles doubles. — Les deux groupes OS4 et OS3 ont depuis longtemps attiré l’attention des astronomes et, depuis Lalande, ces systèmes intéressants ont été l’objet de déterminations très précises. Si l’on adopte l’équinoxe moyen de 1875,0, on a pour coordonnées de OS4 :
- a = oh iom ia’,o4 ô = + 35°56'8",7
- et, en comparant les catalogues de Sund, de Paris et de Lalande, on peut en conclure les éléments suivants pour les mouvements propres :
- —0’,0002 £Ô=—o",oigo.
- Le système OS3 est également bien déterminé dans les auteurs précédents, ainsi que dans le catalogue de Weisse; on peut en déduire parallèlement :
- a =oh iom i2\4i ea = -f-os,oog2
- ô = -j- 35° 47* 42>6 28=—o",o3o6.
- Dans un travail fort soigné paru dans les Arkiv for Matematik, t. VIII, n° 34, S. G. Cederstrand s’est efforcé de déterminer les parallaxes pour ces deux étoiles
- en se basant sur des mesures de clichés pris durant les années 1907 et 1908. Il ne saurait être question, ici, d’entrer dans le détail des précautions prises et dans la discussion détaillée des équations de condition : mais ce que l’on peut dire, c’est que le travail de S. G. Cederstrand est fort bien ordonné et peut servir'de base pour de jeunes astronomes qui voudraient s’essayer à ces utiles recherches; en outre, la discussion met en évidence, dans le couple OS3, des singularités inexplicables qui pourraient trouver leur origine dans la présence d’un corps obscur adjoint au système, et ceci est déjà une conséquence fort intéressante de ces recherches.
- Un nouvel engrais. — On le sait, les composés du manganèse employés à très faibles doses comme engrais exercent une action fertilisante bien marquée. Et les essais de M. Gabriel Bertrand l’ont mis en lumière, ce pouvoir stimulant sur la végétation dépend beaucoup de la forme sous laquelle est engagé le manganèse dans la combinaison. Ainsi le bioxyde ne produit guère d’effet, tandis que le sulfate est très actif. Cela explique les bons effets obtenus avec une nouvelle forme d’engrais man-gané : la chaux manganèse (titrant de 14 à 20 p. 100 de ce dernier métal) qu’on prépare tout simplement en calcinant des minerais composés de craie et de carbonate de manganèse. Ces engrais sont fabriqués aux mines de Ferronnière, par Arques (Aude).
- Un exemple de l’affinité des matières colorantes pour les fibres. — Le voici, tel qu’il fut obtenu, un peu accidentellement au cours d’essais de détachage faits au Laboratoire de La Nature. Un peu de graisse colorée par de la rhodamine fut déposée sur de la toile, ensuite lavée dans la benzine. Le dissolvant ne fut nullement coloré, quoique son action dissolvante se fasse d’autre manière très bien voir : tout le tissu devint également teinté, la tache disparaissait complètement. Il faut donc admettre que le pigment, sitôt pris par le solvant, fut repris par les fibres, une sorte d’équilibre s’établissant très vite entre fibres teintes et fibres blanches. On ne connaît pas encore exactement le mécanisme de la teinture, mais tous les praticiens connaissent l’étonnante affinité de certains colorants pour certaines fibres : voici un nouvel exemple très démonstratif de cette curieuse propriété.
- Le bilan de la Compagnie Zeppelin. — Les journaux financiers de Berlin publient quelques chiffres sur la situation de la Compagnie allemande qui exploite les brevets Zeppelin et construit les dirigeables de ce type. Son année financière s’est traduite par une perte de 1 880000 francs, somme à peu près égale à la moitié de son capital social. Ce résultat étonne d’autant plus que la Compagnie est subventionnée par le gouvernement allemand et qu’elle vend maintenant ses ballons 1 25oooo francs, soit le double de ce qu’elle les vendait il y a deux ans.
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- INFORMATIONS
- Coffre-fort aérien. — IAm des plus récents sfy-scrapers de New-York, le Bankers’Trust Co Building, rpti dressé, sesqj3 étagejs tr Tencoigpure de Wall Street
- et de Nassau
- rv .. Street, présente
- cette particularité peu banale, que son sommet pyramidal sera . Iransformé en stro ng-ro om pour le dépôt des valeurs de l’une des p ri ne i pal es b an-ques des Etats-Unis : celle qui porte encore le nom de son fondateur, M. ' Piér- ‘ pont-Morgan, le financier décédé récemment. La banque occupera les étagés situés derrière la colonnade qui ornemente le faîte de l’édifice, et ses coffres-forts seront disposés dans l’intérieur de la pyramide, qui, ainsi que le montre notre
- photographie, ne comporte pas de fenêtres, mais seulement quelques ouvertures ménagées à son sommet, et qui assurent la ventilation de l'édifice. Ainsi, que le fait remarquer un journal new-yorkais, les voleurs ne pourront tenter la mise à sac des millions de la Banque Morgan qu’en atteignant le sommet de la pyramide... en aéroplane.
- Animaux sauvages captifs dans l’ancienne Egypte. — Dans la Revue d’Ethnographie et Sociologie, le Dr Gaillard nous apprend que les anciens Egyptiens ne se servaient pas seulement pour leur nourriture des animaux domestiques et des animaux sauvages tués à la chasse. Ils capturaient également des animaux sauvages qu’ils conservaient dans un état de demi-domestication pour les besoins de leur table. Sur un bas-relief du tombeau de Mcra, à Sakkara, datant
- de Mera est aussi curieux; il s’agit d’une chèvre à cornes tordues en spirale qu’on avait prise pour une chèvre ^vivant .actuellement dansil’Jîimalaÿa : .l’existence de cet animal en Egypte soulevait "un difficile problème de répartition géographique ; le Dr Gaillard vient de montrer qu’il s’agit en réalité de chèvres semblables à celles qu’on trouve en Syrie et en Egypte, mais à cornes anormales, et leurs pétilles longues; et pendantes indiquent une longue domestication.
- Tapir nouveau-né. — Le gracieux nourrisson que montre notre photographie sé voit rarement dans les jardins zoologiques. Le tapir, qui a pour habitat les marécages tropicaux, en Amérique comme en Malaisie,
- qle la 6e dynastie, on voit, en effet, représentées diverses espèces de ruminants sauvages du nord-est de l’Afrique : .antilopes, gazelles, etc., munis d’un licol et près d’un
- s’adapte difficilement à notre climat comme au régime de nos ménageries. Il requiert pour nourriture des plantes fortement imprégnées d’humidité (plantes aquatiques, salsepareille, bambou), qu’il est presque, impossible de se procurer en Europe. A l’état sauvage, le tiers de son existence se déroule au fond de l’eau, conditions qu’il est difficile de reconstituer dans un jardin. Il est à peine besoin de faire remarquer que les rayures qui ornent la robe du tapir nouveau-né disparaissent dès qu’il a achevé son développement. On sait qué, chez presque tous les mammifères sauvages, les jeunes présentent des marques analogues, déguisement protecteur imaginé par une nature' prévoyante. La couleur de l’adulte chez le tapir
- Chèvres à cornes en spirale, du tombeau de Mera.
- proprement dit (tapir américain) est gris foncé.
- Fig. 2. — Quelques animaux du tombeau de Mera.
- abreuvoir, et leurs norias sont toujours précédés du mot ran qui indique la captivité. Le dessin très précis de ces animaux a permis de les identifier très exactement. -Le panneau de fond des tablettes de Mera représente une scène' fort intéressante où deux hyènes sont tenues par des hommes, tandis que d’autres s'apprêtent à les tuer; le 'nom de ces hyènes n’est pas précédé du mût ran, tandis qu’on- le trouve sur un bas-relief dé la -mêmè époque trouvé dans un autre endroit. Il semble donc que les hyènes, très nombreuses dans l’Egypte 'pharaonique, étaient utilisées comme nourriture et que, suivant les lieux, on réussissait ou non à les garder captives. Un autre animal représenté sur le. bas-relief
- Les mangeurs de pain. — Le Crop Reporter, publié parle secrétaire de l’Agriculture des Etats-Unis, nous renseigne sur la consommation du blé par habitant dans^ les divers pays pendant ces dix dernières années. Les nombres donnés sont exacts à moins de io pour ioo près, et même à 3 pour ioo pour les pays de l’ouest de l'Europe. ,
- Pays.
- Hectolitres.
- Pays.
- Hectolitres.
- Canada............3 4523
- Belgique . .. . . 3 0162
- France ...... 2 8709
- Espagne. . . . . . 2 2167
- Royaume-Uni ... 2 1804
- Suisse............ 2-1804
- Australie ..... 1 9987
- Italie. . . . , .. . 1 9624 États-Unis. . . . . 1 9260
- Uruguay. ..... 1 9269
- Argentine..... 1 8897
- Bulgarie. .. . . ... . 1 8170 Autriche-Hongrie. . 1 5626-
- Comme on lé voit par ce tableau, un Japonais mange près de vingt fois,moins de pain qu’un Canadien.
- Pays-Bas ..... 1 5265
- Roumanie.......... 1 4536
- Danemark. . . . 12719
- Chili. . . . . . .1 2356 Allemagne. .... 1 1629
- Russie ... . , . •. 0 9812 Serbie ...... 0 9085
- Suède. . ..... O §085
- Égypte . ..... 0 9085
- Portugal. . . -i . 0 6541
- Indes britanniques . 0 2907
- Mexique, . . , . 0 2907
- Japon. ...... 0 1817
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- IgD
- G&L,
- Fig.
- i- — Bobines de sonnerie montées en série.
- .'Electricité
- Moyen de diminuer la résistance d’une sonnerie.
- — L’électricien amateur qui veut réaliser chez lui de petites installations pratiques doit utiliser avant tout les appareils qu’il possède déjà, ou même au besoin acquérir à peu de frais des appareils démodés ou usagés, qu’il trouvera quelquefois à l’étalage d’un brocanteur; tout en prenant garde bien entendu de ne pas acheter irae sonnerie, une bobine dont les fils soient coupés,
- nous avons vu comment on peut s’en rendre compte très facilement avec une lampe de poche.
- Supposons donc que notre amateur possède une sonnerie ainsi achetée et que cette sonnerie ait du fil fin sur les bobines. Les bobines auront donc une résistance électrique beaucoup plus grande que celles d’une sonnerie électrique d’appartement, qui, en général, aune résistance de 5 ohms. Il pourra donc se faire que pour certains montages où il est nécessaire d avoir une sonnerie à faible résistance, la sonnerie achetée ne marche pas du tout et on sera tout disposé à la mettre au rebut, le non-fonctionnement étant rùis-sur le compte d’un bobinage défectueux.
- Voici comment on peut y remédier simplement. La sonnerie électrique ordinaire trembleuse a deux bobines qui sont montées en série, c’est-à-dire que le courant entre dans la ir“ bobine, la parcourt dans un certain sens, puis, de là, il se rend dans la seconde qu’il parcourt dans le même sens et enfin il se rend au bouton de contact du trembleur (fig. i).
- La sonnerie ayant une résistance de io ohms, par
- exemple, chaque bobine aura une résistance de — soit
- 5 ohms, les résistances s’ajoutant dans le. cas du montage en dérivation et si on emploie i piles Leclanché pour le fonctionnement, la sonnerie consommera a volts
- ----;---soit 0,2 ampères.
- io ohms
- Pour diminuer la résistance de la sonnerie sans
- enlever du fil sur la bobine, on montera les deux bobines en dérivation, c’est-à-dire qu’à l’arrivée le courant se divisera en deux, passera d’un côté dans la première bobine et de l’autre dans la seconde. Les deux sorties de la bobine sont donc réunies en un pôle commun.
- D’après la loi établie par Kirchhofî, la résistance totale X du nouveau montage sera donnée par la formule suivante, dite de l’arc multiple :
- L = L + ±
- X R^R'
- R et R' étant les résistances respectives de chacune des bobines.
- Supposons que nous ayons une sonnerie qui ait pour résistance totale 4o ohms, soit 20 ohms par bobine ; en réalisant le montage en dérivation et en appliquant la formule, nous trouvons :
- 1 2 1
- - = — ou —
- X 20 10
- La résistance totale du nouveau montage sera donc de 10 ohms, c’est-à-dire le 1/4 de celle du montage en série. Le courant qui circulera dans les bobines en dérivation sera donc, au total, 4 fois plus fort qiie dans le montage en série et dans chaque bobine, il sera seule-
- Fig. 2. —Bobines de sonnerie, montées en dérivation.
- Fig. 3.
- Courant circulant de
- droite à gauche sens inverse des aiguilles d’une montre.
- ment deux fois plus graud que dans le premier cas, puisque le courant se partagera en 2 à l’arrivée dans les bobines.
- Par conséquent, avec ce montage, si une sonnerie normale fonctionnait avec deux éléments de piles et que ces éléments fassent usés ou qu’un seul élément fût disponible sur les deux, on pourrait continuer à faire marcher la sonnerie-, En effet, pour un électro-aimant, la seule chose qui influe sur la puissance, c’est le nombre d’ampères-tours, c’est-à-dire le nombre de tours gahche a droite sens de fil multiplié par ^es aÛ>uhles d une l’intensité du cou- montie. rant qui circule
- dans le fil. Or, en modifiant le montage, nous n’avons pas, évidemment, changé le nombre de tours de fil, mais nous avons doublé l’intensité du'courant; nous avons donc doublé la puissance de l’électro qui, par conséquent, fonctionnera encore, même si on lui fournissait seulement la moitié de l’énergie qui lui était nécessaire primitivement, c’est-à-dire si on réduisait de moitié le nombre de piles qui actionnaient la sonnerie.
- Bien entendu, il faut avoir soin que les deux bobines agissent bien dans le même sens sur la palette en fer doux de la sonnerie, c’est-à-dire que les pôles nord et sud des champs magnétiques créés pour chaque bobine soient bien du même côté.
- Pour cela, il faut que le courant circule dans le même sens dans chaque bobine. On le contrôlera en regardant les bobines par l’extrémité (fig. 3) ; le courant doit circuler dans le même sens de gauche à droite (sens des aiguilles d’une montre) ou de droite à gauche (sens inverse des aiguilles d’une montre).
- Evidemment, la durée du fonctionnement des piles sera deux fois plus courte et, par ce moyen, on ne réalisera d’autre économie que, pour ainsi dire, la réduction du capital engagé, puisqu’on n’a besoin que de la moitié des piles en montage ordinaire.
- Mais, lorsque dans une installation, les piles seront usées, on pourra les utiliser encore et les user à fond (par exemple si ce sont des piles sèches non rechargeables) en utilisant le montage en dérivation que nous venons d’indiquer.
- Mécanique
- Protège-mèche Lefebvre. — Pour percer un trou de faible diamètre avec un porte-foret à engrenage, on est exposé à casser plusieurs mèches par suite de la
- finesse de celles-ci. En effet, le mouvement donné à l’ensemble de l’appareil par la manœuvre de la manivelle fait osciller constamment la mèche M qui plie plus ou moins jusqu’à ce que, son point limite d’élasticité étant dépassé, elle casse. Cela tient à ce que l’outil n’a aucun autre point d’appui et c’est pour remédier à cet inconvénient que M. Lefebvre a imaginé le petit accessoire
- tï>
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- représenté ci-contre. Il se fixe à l’outil en passant la poignée de celui-ci par le trou P et en serrant, près du mandrin porte-mèche, un collier C. Cela fait, on voit que la tige A vient présenter son extrémité près de la pointe de la mèche. C’est cette tige qui, appuyée sur la
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- Fig. 2. — Le protêt e-u.èche.
- pièce à percer, servira de point d’appui et supportera tout l’effort de flottement donné à l’outil par la manœuvre de la manivelle ; elle le supprimera complètement parce qu elle est d’épaisseur suffisante pour y résister. La mèche restera donc parfaitement droite et, à mesure de son avancement dans le trou percé, la tige A maintenue par le ressort R recule peu à peu dans son support.
- C’est un complément indispensable du petit outillage si l’on veut économiser des mèches de faible diamètre. — (Chez M. Lefebvre, i, place Baugrenelle, Paris).
- Cinématographie
- Cinématographe jouet. — Peu après l’apparition des premiers cinématographes, on vit les camelots proposer aux promeneurs de petits carnets cinématographiques
- que l’on animait d’un coup de pouce sur les feuillets. Cette innovation eut quelque succès, puis elle disparut.
- Elle vient de revivre sous une autre forme plus intéressante. Quelques feuillets, suffisants pour composer un mouvement simple : danse, mouvement d’une machine à vapeur, sont fixés par leur ^ base à un axe engagé à l’intérieur d’un cadre de carton. Une légère manivelle permet d’actionner cet axe et de mouvoir les feuillets portant la reproduction de films. Le temps d’arrêt de chaque feuillet est assuré par la chute des feuillets sur le bord supérieur du cadre : il varie avec la vitesse de rotation imprimée à la manivelle. — Ce petit cinématographe, qui fera la joie des enfants, est en vente chez M. G. Dreyfus, 65, faubourg Poissonnière, à Paris. - • ’
- Objets utiles
- Le marteau à double panne. — Notre figure suffit à faire comprendre comment est constitué ce marteau d’un type nouveau. Son but essentiel est de permettre d’arracher les clous sans les tordre et de les sortir
- aisément tout droits. Il se prête également au démontage des pneus et jantes d’automobiles. — Il est en vente à la Double Claw Hammes C", 453, Broadway, New-York.
- L’anneau Maly. — Rien n’est plus utile et plus pratique que ce modeste anneau. Les cuisinières et les maîtresses de maison qui surveillent la cuisine savent combien il est dangereux de découvrir une marmite
- pendant la cuisson des aliments. On se brûle les doigts si l’on n’a eu la précaution de chercher un linge ou un crochet quelconque pour soulever le couvercle. L’anneau Maly évite à la fois la brûlure et la recherche du linge protecteur. Il se fixe à demeure dans le pontet du couvercle et permet d’enlever celui-ci sans risquer la moindre brûlure : il ne prend pas la chaleur.
- C’est un toron de deux fils de fer présentant des boucles disposées de telle sorte que l’anneau ne repose jamais sur le couvercle que par trois points. La faible surface de contact et le vernis qui entoure le métal
- constituent une protection très efficace. Cet anneau doit être en usage dans toutes les cuisines. — Le prix de 3 anneaux est de o fr. 45, plus o fr. i5 pour le port, pris chez le dépositaire, M. René Terrand, 56, boulevard Voltaire, à Paris.
- Divers
- Le lacet unique « Éclair ». — L’inventeur du lacet à bout ferré gagna, dit-on, à cette amélioi'ation de mince apparence plusieurs millions. Si l’on table sur ce précédent, on peut prédire à l’inventeur du lacet « Eclair » une belle fortune, car le lacet de soulier qu’il a imaginé réalise, d’une façon très simple, un progrès considérable sur les lacets ordinaires.
- Plus besoin pour lacer ses chaussures de se courber en deux, en une posture parfois pénible, plus de chaussures dénouées, plus de nœuds trop serrés, impossibles à défaire, plus de lacets trop longs et malpropres. Le bout se lace d’une seule main et supprime complètement les boucles.
- Tous ces avantages sont acquis par la simple addition de deux agrafes supplémentaires en haut de la tige de la chaussure, à hauteur des derniers crochets, tandis qu’un petit ressort à boudin muni d’un crochet est engagé à l’extrémité supérieure du lacet.
- Le lacet se termine à son extrémité inférieure par un œil qui permet de faire un nœud coulant. Au moyen de ce nœud, on arrête le lacet ait premier œillet du bas de la tige de la chaussure. Puis on lace la chaussure, avec ce lacet unique, en serrant convenablement. Arrivé en haut, on règle la longueur du lacet en le faisant glisser plus ou moins dans la boucle du ressort, on fixe alors celui-ci d une façon définitive au lacet par un nœud quelconque et l’on accroche le petit ressort par son crochet à 1 agrafe la plus voisine. Grâce au ressort, le lacet restera toujours convenablement tendu.
- Pour dénouer le lacet, une légère traction sur le brin libre du lacet dégage le crochet de l’agrafe et le lacet se défait tout seul.
- Il est indispensable de mettre deux agrafes supplémentaires à chaque chaussure pour permettre plusieurs combinaisons d’accrochage, suivant que l’on veut serrer plus ou moins. —Ce lacet a été imaginé par M. Geffroy, à Nogent-le-Roy (Eure-et-Loir). Il est vendu au détail o fr. 3o la paire.
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- HYGIÈNE ET SANTÉ
- Lotions antiseptiques pour les cheveux. — Les
- lotions employées par les coiffeurs pour nettoyer la chevelure sont des plus nombreuses et variées, depuis la simple décoction de bois de Panama, parfumée d’une façon quelconque, depuis l’eau savonneuse jusqu’aux solutions les plus compliquées, dites antiseptiques. Parmi celles-ci, les unes à base d’éther de pétrole sont des plus efficaces, mais terriblement dangereuses en raison de leur inflammabilité, et plus d’un accident terrible a été la conséquence de leur emploi près d’une lumière ou d’un foyer incandescent. D’autres, pour ne pas offrir le danger d’incendie, ne sont pas moins nocives et le Conseil d’hygiène publique de la Seine a été récemment saisi par le préfet de police d’une enquête au sujet d’une lotion dite antiseptique, qui avait provoqué chez une personne des accidents des plus graves.
- Une cliente du Dr Levassort veut, en rentrant de voyage, nettoyer sa chevelure ; elle procède à cette opération dans son cabinet de toilette, de dimension assez restreinte et bien chauffé. Le liquide dont elle se sert et qu’elle a acheté chez un coiffeur est versé dans une cuvette ; elle y plonge la tête pour imbiber les cheveux, mais elle tombe suffoquée et inanimée. Pendant plusieurs jours, elle eut un véritable état d’intoxication, avec céphalée intense, maux de cœur, nausées, malaise profond avec asthénie cardiaque, qui ne ,se dissipa complètement qu’au bout de trois semaines.
- Le Dr Dugùet, qui a procédé à l’enquête, a appris
- qu’un certain nombre de clientes se sont trouvées mal chez les coiffeurs à la suite du nettoyage des cheveux par cette lotion. L’examen chimique fit constater qu’elle est composée de tétrachlorure de carbone ininflammable, mais impur, car il renferme une petite quantité de sulfure de carbone, environ 5 pour ioo.
- Le tétrachlorure de carbone est-il un produit nocif et dangereux? Il n’y a pas à en douter si l’on consulte les ouvrages de chimie et de pharmacologie. Ce produit, quand il est pur, est doué de propriétés anesthésiques presque égales à celles du chloroforme; l’inhalation des vapeurs dégagées par 60 gouttes de tétrachlorure tue des lapins en 6 à 8 minutes ; à doses moindres, elle provoque de la toux, des vomissements et de la cyanose. Quand le produit est impur, il est le plus souvent mélangé à du sulfure de carbone, dont tout le monde connaît les fâcheuses propriétés et les dangers. Malgré son action remarquablement dissolvante des particules graisseuses, les dermatologistes ne l’emploient guère, en raison des troubles qu’il provoque. Dans les ports, on l’emploie assez fréquemment pour la désinfection des navires ; il détruit les rats avec la plus grande facilité, c’est un produit qui est loin d’être inofîensif. Aussi le Dr Duguet a-t-il conclu, dans son rapport, et ses conclusions ont été adoptées à l’unanimité par le Conseil d’hygiène, que les lotions dites antiseptiques à base de tétrachlorure de carbone ne doivent pas être laissées entre les mains du public et que la vente doit en être interdite. Dr A. C.
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- VARIETES
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- Tonnage et déplacement des navires. — Quelques lecteurs de La Nature nous ont demandé de les renseigner d’une façon précise sur la signification des termes employés pour désigner la capacité d’un navire. Il règne en effet, en cette matière, une certaine obscurité, provenant du nombre et delà variété des unités employées suivant le point de vue auquel on se place. Nous allons faire de notre mieux pour mettre un peu de clarté dans ces notions, en nous basant sur un excellent travail publié par la Ligue maritime française dans son Bulletin de septembre 1909.
- i° Déplacement. — C’est le poids total du navire : il s’exprime en tonneaux de 1000 kg et est égal au produit du. volume de la carène immergée par la densité de l’eau de mer (1,026). Le déplacement varie évidemment avec le chargement du navire; aussi, dans la marine de commerce, il est très rare qu’on indique le déplacement d’un navire. Pour les navires de guerre, au contraire, on donne toujours leur déplacement : ainsi, quand on dit que la République déplace 14 865 tonnes, on entend que ce cuirassé pèse 14865 tonnes de 1000 kg.
- 20 Tonnage ou jauge. — C’est l’expression de la capacité intérieure du navire.
- L'unité de jauge (tonne) est un volume de 2 m3 83. C’est la représentation en mètres cubes du tonneau anglais de 100 pieds cubes.
- Ôn distingue plusieurs soldes de jauge :
- «) La jauge brute totale est la capacité intérieure du navire augmentée du volume de toutes les constructions closes situées au-dessus du pont supérieur.
- b) La jauge brute ou tonnage brut, s’obtient en défalquant de la jauge brute totale le volume occupé par lés claires-voies, cuisines, bouteilles W.-C., et les espaces affectés aux appareils auxiliaires et à la manœuvre du gouvernail situés au-dessus du pont supérieur, ainsi que les tourelles pour feux de côté et les water-ballast.
- c) La jauge nette est celle cpii s’obtient en déduisant de la jauge brute tous les espaces dans lesquels on ne
- peut pas loger de marchandises, tels que les logements des officiers et de l’équipage, la soute aux voiles, l’espace occupé par les machines, chaudières, soutes à charbon, etc. ; c’est, en un mot, la capacité affectée à l'embarquement des marchandises.
- En général, lorsqu’on énonce le chiffre du tonnage d’un navire, sans indication contraire, on entend parler de la jauge brute.
- Yoici quelques exemples qui feront "mieux comprendre les définitions précédentes :
- i° Le paquebot de la Compagnie" générale transatlantique La Provence, navire principalement destiné à porter des passagers, a une jauge brute totale de 14744 tonnes; sa jauge brute est de i3 753 tonnes et sa jauge nette de 3834 tonnes. Sa capacité brute est donc de i3 153 X 2,83 m3=:38 92i m3. Sa capacité nette, c’est-à-dire l’espace susceptible de recevoir des marchandises, est de 3834 X2,83= io85o mètres cubes.
- 20 Le cargo-boat de la même Compagnie, Saint-Laurent, affecté surtout au transport des marchandises, a un tonnage brut de 5607 tonnes et un tonnage net de 3556 tonnes. On voit que pour ce navire la différence entre les deux tonnages est beaucoup plus faible que pour le paquebot à passagers.
- . 3° Le voilier 4-màts Antoinette, de la Compagnie Bordes : jauge brute totale : 3o33 tonnes; jauge brute : 2898 tonnés; jauge nette : 26x2 toxines.
- Ici, la presque totalité de la capacité du navire est réservée aux marchandises. -
- Les personnes désii'euses d’approfondir, les" notions ci-dessus, que nous avons dû présenter ici sous une forme succincte pour ne pas les obscui’cir,- trouveront un exposé très bien fait de cette question des tonnages dans VAnnuaire du Bureau des .Longitudes pour ï 9i3 (x) (p. 627). Cet exposé est dû à M. le lieutenant de vaisseau Tillier, aucien chef du transit de la Compagnie du Canal de Suez. S. J.
- 1. Chez Gauthier-Villars, 55, quai des Grands-.lugustins. 1 tr. 5o.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Préparation des couleurs pour la gouache. —
- Quand on utilise ces couleurs par grosses quantités, comme c’est le cas pour le blanc à retoucher par exemple, il peut être économique de les préparer soi-même. C’est d’ailleurs facile : il suffit de broyer à la molette la couleur dans un peu d’eau, puis de triturer avec une eau gommeuse faite à l’avance en mélangeant des poids égaux d’eau et de gomme du Sénégal et en remuapt jusqu’à parfaite homogénéisation.
- Dans l’aquarelle, on se sert comme blanc du fond de la surface peinte; mais dans la gouache, on procède par empâtements comme pour la peinture à l’huile. En conséquence, quand on emploie des couleurs de nuances diverses, il faut toujours leur ajouter du blanc pour les rendre bien a couvrantes ». Voici un exemple de dosage :
- Blanc d’argent...................... ioo gr.
- Carmin (remplacé par du blanc pour la
- gouache blanche)................... 5o —
- Eau gommée........................... 5o —
- Eau de broyage........................ 20 —
- Il faut employer juste assez de gomme pour fixer le pigment, sans excès qui glacerait nuisiblement l’enduit. On emploie moins encore de gomme dans les couleurs moites pour aquarelle contenant de la glycérine qui les empêche de sécher, et se préparant comme les couleurs de gouache, mais sans blanc pour les nuances de couleurs, et composées en général ainsi :
- Pigment pulvérisé.................... 160 gr.
- Glycérine.......................... . 3o —
- Eau gommée............................ 3o —
- Eau de broyage........................ 20 —
- Dans tous les cas, il importe que la trituration soit poussée à l’extrême, et que les pigments soient choisis parmi les couleurs résistant parfaitement à la lumière.
- Crèmes contre le feu du rasoir. — Ces pâtes adoucissantes A'endues en tubes d’étain donnent à l’épiderme une sensation de fraîcheur qui fait instantanément disparaître la chaleur produite par le passage du rasoir. Voici, d’après Cerbeland, comment on,peut préparer de ces crèmes.
- Crème au menthol. — Faire dissoudre au bain-marie 6 gr. d’agar-agar dans 240 gr. d’eau distillée de roses. Ajouter ensuite 160 gr. de glycérine, laisser presque complètement refroidir et - incorporer 1 gr. de menthol cristallisé en solution dans 4 gr. d’alcool à 900. .
- Crème lanoline. — Faire fondre 125 gr. de lanoline anhydre, verser le liquide dans un mortier de porcelaine échauffé par le lavage à l’eau bouillante. On ajoute alors en triturant, pour bien émulsionner la matière grasse, un mélange de 10 gr. eau distillée de roses et 65 gr. eau distillée d’hamamelis.
- Destruction des mouches par le crésol. — D’après le DrVaillard, ce produit émet par chauffage des vapeurs blanches, puis bleuâtres capables de tuer immédiatement les mouches qui les respirent. On emploie le produit sans addition d’eau à dose d’environ 5 gr. par mètre cube. On peut opérer sur une lampe à alcool ou un réchaud à charbon de bois, en prenant la précaution de placer le crésol dans un récipient à bords élevés, pour empêcher la flamme de passer près du liquide : sans cela il arrive que les produits goudronneux formés viennent à s’enflammer, ce qui produit une épaisse suie.
- On peut pénétrer dans les locaux pendant l’opération sans autre inconvénient qu’une irritation non dangereuse des yeux. Il est bon de laisser agir les vapeurs dans la pièce close pendant 4 à 5 heures avant d’aérer; ce qui d’ailleurs ne provoque aucune détérioration des dorures et objets métalliques usuels. Le procédé est aussi efficace pour les moustiques que pour les mouches.
- (Journal de pharmacie et de chimie.)
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Un substitut ininflammable du celluloïd. — Nous avons mentionné ici à plusieurs reprises les progrès de la fabrication des acétocelluloses. Ces produits sont maintenant pratiquement fabriqués en grand et servent à préparer des sortes de celluloïd ayant tout à fait l’apparence de l’écaille, se travaillant de même façon, se cassant peut-être plus difficilement, ne sentant pas le camphre et ne brûlant pas. Des essais que nous fîmes avec le « sicoïd », marque de celluloïd acé-tylé, permirent de constater que, soumise à l’action d’une flamme, la substance devient pâteuse, se boursoufle et charbonne sans s’enflammer, cependant que le celluloïd ordinaire, chauffé de même façon, brûle en un clin d’œil. Le sicoïd est vendu à peu près le double du prix des celluloïds au pyroxyle et au camphre. Il est fabriqué par la Société industrielle du celluloïd, 3, impasse de la Planchette, Paris.
- Renseignements. — Plusieurs lecteurs nous ont demandé des adresses de maisons où trouver des coques de sapindus (employées au détachage, à la confection de bouillies anticryptogamiques). Les usines Schloesing frères, 1, rue Armény, Marseille, nous informent qu’elles livrent couramment ce produit.
- M. A. de Sacramento, à Porto. — Sur la fabrication des fleurs artificielles, nous connaissons deux ouvrages : Notions, simples et pratiques pour fabriquer les fleurs artificielles, par Mlle Meindre, qui convient surtout
- pour l’enseignement, (Delagrave, éditeur, rue Soufflot. Prix : 2fr. 25); Manuel du fleuriste artificiel, par Roret (Mulo, éditeur, rue Hautefeuille. Prix : 3 francs). Pour les matières colorantes servant à la teinture, demander des cartes d’échantillon et méthodes de teintures aux Farbenfabriken Bayer, à Elberfeld (Allemagne).
- Aguilhon, à Mende. —Les adresses que vous demandez sont les suivantes : tracteur Balachowsky et Caire, 64, rue de la Chaussée-d’Antin, à Paris. Il existe d’autres modèles de camions électriques : le camion Crochat-Collardeau sur lequel la transmission de l’énergie du moteur à explosion aux roues se fait par une génératrice et une réceptrice accouplée aux roues arrière par une démultiplication mécanique ; les avant-trains électriques Fram, 47, boulevard Haussmann, Paris, qui sont constitués par un avant-train portant des accumulateurs montés sur deux roues actionnées par des électromoteurs. Ces avant-trains d’une puissance de 6 à 12 chev. peuvent recevoir divers arrière-trains, et se recommandent pour les services qui ont à utiliser successivement divers engins différents, par exemple un service municipal de voirie, pour atteler successivement les arroseuses, les balayeuses et les voitures à ordures. Les accumulateurs Edison dont vous parlez pourraient peut-être précisément être utilisés sur ces engins et la Société française des avant-trains électriques ci-dessus vous donnera certainement tous les renseignements désirables.... La traction électrique routière n’est pas plus répandue à l’étranger qu’en France dans le domaine de l’exploitation générale, parce qu’elle n’offre pas d’avantages particuliers sur la traction mécanique, elle paraît devoir se continuer dans des cas spéciaux comme ceux cités plus haut, mais il est peu probable qu’elle se généralise. Les véhicules à accumulateurs, en particulier, ne sont intéressants que pour les industriels qui disposent d’énergie électrique à bas prix, mais l’entretien des
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- BOITE AUX LETTRES:
- accumulateurs eux-mêmes reste toujours une très grosse préoccupation.
- : Frère Gondulphe, à Santos (Brésil). — Il n:y a pas de bonne recette pour virer du négatif au positif et vice versa des épreuves sur papier bromure. On ne peut que très difficilement arriver à décoller la gélatine des papiers.
- > M. Ollier, à Monlreuil-sous-Bois. — Voir, pour les .procédés du dérouillage du fer-blanc, les Recettes de l'Atelier, p. 196=197. Masson, éditeur. Prix : 3 francs.
- Mme F. G., à Villers-Allerand (Marne)! — Les vignerons ont le droit d’employer, pour produire les nuages artificiels destinés à protéger leurs vignes contre les gelées, les substances, dont ils ont besoin pour cet usage, du moment que l’emploi de ces substances n’est pas interdit; (en l’espèce, nous supposons qu’il s’agit de tourteaux dé créosote). Quant à la question de savoir suis ont le droit,de. laisser, à proximité 5des habitations, et d’une façon permanente les sacs ayant contenu ces substances, lesquels dégagent une odeur insupportable, on peut répondre négativement, les règlements <! hygiène et de salubrité publique interdisant les dépôts de matières insalubres près des habitations, et, dans tous les cas, ne pouvant tolérer ces- dépôts que dans des conditions déterminées, c’est-à-dire à une certaine distance des habitations. En la circonstance, si le maire ne veut ou ne peut prendre un arrêté dans ce sens, c’est à l’Administration préfectorale, au Conseil de préfecture,/ qu’il conviendrait de s’adresser, au besoin par voie de pétition, pour faire cesser cet état de choses. L’Administration compétente devra alors faire une enquête surplace, dont les résultats aboutiront à une ordonnance adressée au maire, afin que ces dépôts soient supprimés, conformément aux règlements d’hygiène et de salubrité publique. Il conviendrait aussi de soumettre ce cas au Conseil d’Hygiène de votre département qui, croyons-nous, ne pourra qu’appuyer votre réclamation.
- M. F. L., à Tilchatel (Côte-d’Or). — La méthode d’injection dont vous parlez est évidemment pratique, mais vous ne dites pas dans quel but vous voulez
- injecter au sulfate de cuivi'e vos arbres sur pied,'par le simple phénomène de la sève ascendante. Quoi qu’il en soit, voici lé principe, de l’opération pour, l’injection d’un liquide dans les vaisseaux de l’arbre, principe des vases communicants, d’après lequel, si on relie un vase contenant un liquide à un autre vase (ici le vaisseau ligneux), le liquide tend à s’élever dans ce seeond vase jusqu’à ce que l’équilibre s’établisse entre les deux. On perce au collet, c’est-à-dire à là basé de l’arbre, Un trou et on y enfonce un bouchon de liège où un petit morceau de bois creux, dans lequel on insère un fragment de tube en métal ou en* verre ; à ce tube vient s’adapter un tuyau de caoutchouc, par lequel s’écoule le liquide'contenu dans le vase, maintenu à une certaine hauteur, de manière que ce liquide exerce une pression dans les vaisseaux de l’arbre; il s’y introduit avec plus ou moins de force, selon la hauteur du . vase. Pour mieux assurer la. diffusion du liquide dans les canaux de l’aubier, il faut avoir soin de ne pas enfoncer le morceau de bois ou le bouchon jusqu’au fond de la cavité percée par la vrille; il l’este ainsi, au fond de cette cavité, une petite chambre dans laquelle le liquide stationne et d’où il se répand peu à peu dans les vaisseaux du bois. Cette méthode d’injection ne comportant qii’un dispositif très simple et peu coûteux paraît être la plus économique. L’époque favorable à son application serait le printemps, en mars, au moment du départ de la végétation. ” - - - - - - - '- "'
- M. Davignon, ingénieur, Boulogne-sur-Mer. — Nous publions ci-contre une recette de pâte contre le.feu du rasoir. Les Recettes de la Maison sont parues chez notre éditeur. : le prix du volume cartonné est de 3 francs.
- M. G. S. n° 13, à Nancy. — L’ouvrage sur la colophane, édité chez Hachette, est sans doute le petit volume de Rollet et Rabaté publié dans Y Encyclopédie des Sciences agricoles-, il est extrêmement élémentaire. D’autres sont plus complets, par exemple : L'industrie des résines, par Rabaté (in-8°, 1902, prix : 2 fr. 5o, Masson, éditeur), et La distillation des résines, par Y. Schweitzer .(in-80, 1906, prix : 7 fr., 5o, Dunod-Pinat, éditeur).
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- Loçotracteur Schneider à hydrocarbure : D. Renaud. — La nouvelle exploration antarctique allemande : Cuari.es Rabot. — Éa- plus^puiesante usine -hydroélectrique du monde : -R. Ville as.
- — Le canon d’Oppedette (Vaucluse) : E.-A. Martel. —-.Machines à teindre les fils en indigo : A. Chaplet. — La levure sèche dans l’alimentation et la médecine de l’homme et des animaux :
- - At^ Truel-lEv “ Académie des sciences : Cu. de Villedeuil.
- — Serpents-ratiers.
- Supplément. — La distance des nébuleuses. — Comète Schaumasse (1,913 a). — Concours de l’aviette. — La maladie des « Sk.y-scrapers ». — L’agriculture en Indu-Chine.
- The mountain that fvas « God », et The Guardians ofthe Columbia, paç .John H. Williams. In-8°, chez Williams, g38 1/2, Pacific avenue, à Tacoma, Washington.
- Deux importantes monographies, magnifiquement illustrées du Parc National du Mont-Rainier et de ses glaciers, et de la grandiose vallée inférieure de la Columbia, dominée parles grands volcans éteints, et aujourd’hui neigeux, des monts Hood, Adams et Saint-Helens. Ces jolis volumes donnent une excellente idée des splendides, paysages de l’angle nord-ouest des Etats-Unis (voy. l’article sur Seattle, dans ce numéro).
- Les villes d’art célèbres : Athènes,ypar Gustave Fougères. Laurens, édit., 168 gravures. Prix ; 5 francs le volume.
- Monographie descriptive et explicative, exposant comment, depuis vingt-cinq ans, les fouilles, ont renouvelé l’aspect et l’histoire de l’Acropole, complété la topographie. de l’ancienne Athènes, et prodigieusement enrichi les musées actuels. Après P Athènes antique, byzantine et franque, l’auteur retrace le tableau de la
- capitale actuelle de la Grèce. Il a noté les survivances du passé dans les traits de moeurs des Athéniens d’aujourd’hui. Le livre se termine par un coup d’œil d’ensemble sur l’Attique, le Pirée, Eleusis, Sounion, Egine et Salamine. . .
- Untersuchungen über die Rildungsverhâltnisse der ozeanischen Salzablagerungen insbesondere der Stass-furter Salzlagers, par J. H. van’t Hoff, in 8°, 374 p., 8 pl., 3g fig., Akademische Verlagsgesellchaft, Leipzig, 1912.
- Dans ces « Recherches sur les rapports de composition des dépôts de sels océaniques, en particulier des dépôts de sels de Stassfurt », on trouvera réunis une série, d’importants mémoires de van’t Hoff et de ses collaborateurs sur la composition et les propriétés physico-chimiques des divers sels de ces célèbres dépôts, . .
- Les applications de la télégraphie sans fil, Traité pratique pour là réception des signaux horaires et des radiotélégrammes météorologiques, par E. Rothé, professeur à la Faculté dés Sciences de Nancy. 1 vol. in-8°, avec' 61 fig. Berger-Levrault, éditeurs, Paris, 191É Prix : 4 francs.
- L’excellent livre de M. Rothé s’adresse particulièrement aux personnes qui désirent recevoir les signaux horaires et les dépêches météorologiques. Il leur donne le maximum de. renseignements pratiques. De plus, il ,sçra uLtile à tous ceux qui veulent se renseigner sur l’état actuel de la télégraphie sans fil et de ses applications. L’auteur ne s’est pas contenté de relater des expériences déjà .faites ; il a apporté une contribution personnelle à la réception par les antennes courtes et les antennes au ras du sol,
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- Dictionnaire de VImprimerie [et des Arts graphiques en général, par E. Desormes et A. Muller, i vol., 3ia pages. Imprimerie des Beaux-Arts, 36, rue de Seine, Paris, 1912. Prix : 3 fr. 5o.
- On trouvera dans ce'^petit volume l’explication de tous les termes techniques usités dans l’imprimerie, dans le métier du livre et de la gravure.
- L'art au Caucase, par J. Mourier. In-8°. 420 pages et 525 gravures. Bulens, édit., à Bruxelles, 1912. Prix : 35 francs.
- Cette 3e édition d’un excellent Manuel de l'art géorgien et arménien fait connaître tous les trésors d’art offerts par les ruines, les monastères et les églises des deux versants du Caucase. Les curieuses 'églises arméniennes, les merveilles de la cité morte d’Ani, les villes souterraines d’Opliz-Tsiké et Vardzia, bref toute l’architecture d’un des plus curieux pays du monde est passée en revue par un érudit fort bien documenté. Et la partie consacrée aux arts industriels pénètre dans le détail d’une ornementation aussi riche qu’originale.
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de IA. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur : altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 26 mai 1913 . 18°,6 E. 2. Beau. 8 Beau; rosée; brume le ni.
- Mardi 27 20°,5 S. 1. Beau. » Beau le m. ; peu nuag. le s. ; rosée ; halo ; brume le m.
- Mercredi 28 19°,0 W. N. W. 1. Beau. )) Beau; rosée; brume le m. ; lialo.
- Jeudi 29 20°,0 S. S. E. 2. Peu nuageux. » Nuag. ; rosée; halo; éclairs au S -S. S. E. à 21 h. avec gouttes.
- Vendredi 30 ... . 20°,3 S. 3. Nuageux. 0,3 Nuag.; rosée; coups de tonnerre dans la soirée avec un peu depl.
- Samedi 31 11°,3 W. 1. Couvert. 17,5 Couv. le m. ; nuag. le s. ; orage jusq. vers 3 h. avec pi. et grêle.
- Dimanche 1" juin . . 10°,4 N. N. E. 3. Couvert. 8,2 Pluie de 7 b. 40 à 10 b. 50, de 10 b. &o à 17 h.
- MAI-JUIN 1913. — SEMAINE DU LUNDI 26 MAI AU DIMANCHE 1" JUIN 1913.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques [baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 24 au 3o mai. — Le 24. La pression reste élevée sur l’Europe, voisine de 770 sur nos régions. Des dépressions persistent dans le N. et le S.-E. du continent (Bodoe : 756). Pluies sur le N. et le Centre de l’Europe. En France : beau temps. Temp. du matin : Arkhangel, -J-6°; Brest, 10; Paris, i3; Toulouse, 16; Nice, 22; moyenne à Paris : i5°,4 (normale : i3°,9). — Le 25. Fortes pressions sur le Centre et le N. de l’Europe (Pays-Bas : 771)- Dépression dans l’Extrême-Nord
- (Yardoe : 747)- Pluies sur le N. et le S.-E. de l’Europe. En France : beau temps. Temp. du matin : Yardoe, 6°; Belfort, 14; Paris, i5; Toulouse, 17; Nice et Alger, 20; moyenne à Paris : i8°,2 (normale : i4°.i). — Le 26. La pression reste élevée sur presque tout le continent et le N. de l’Afrique. Dépression dans l’Extrême-Nord (Yardoe : 755) et sur les Açores (756). Pluies sur le N. et TE. de l’Europe. Temp. du matin : Berlin, 140; Belfort, 16; Alger, 18; Paris, Nantes, Toulouse, 19; Biarritz, 23; moyenne à Paris : 2O0,3 (normale : i4°,2). —- Le 27. La pression s’abaisse en restant supérieure à 765 sur les Iles-Britanniques et la moitié S. du continent. Dépression dans le N. de l’Europe (Uleaborg : 755) et entre les Açores et l’Irlande. Pluies sur le N. et l’E. de l’Europe. En France : Clermont-Ferrand, 28 mm; Nancy, 4. Temp. du malin : Yardoe, 40; Nantes, 18; Toulouse,
- du Bureau Central Météorologique.
- 19; Alger, 20; Paris et Biarritz, 21; moyenne à Paris : 2i°,8 (normale : i4°,3). — Le 28. La baisse barométrique continue sur toute l’Europe. Dépression au large des Iles-Britanniques (yS8 mm). Une autre couvre la Russie. Fortes pressions sur le S.-YV. du continent (Toulouse : 767). Pluies sur le Centre et le W. de l’Europe. En France : orage à Clermont-Ferrand. Temp. du matin : Brest, 12°; Paris, 19; Toulouse, 20; Alger, 21; moyenne à Paris : 2O0,i (normale : 140»5). — Le 29. La dépression des Iles-Britanniques s’étend vers l’E. et le S. Minima aux îles Feroé (749) et sur le golfe de Gascogne. Pression voisine de 765 sur l’Europe Centrale. Pluies sur le N., le Centre, le S.-E. de l’Europe. En France : Dunkerque, 9 mm; Nancy, 7. Temp. du matin : Haparandâ, 70; Moscou, 11; Nantes, 18; Paris, Nancy, Bordeaux, 20; Alger, 21; moyenne à Paris : 2i°,6 (normale : i4°,9)- — Le 3o. Une dépression persiste sur les Iles-Britanniques (Yalentia : 747)- Pression élevée dans le Centre et le S.-YV. du continent (Bucarest : 765). Pluies en France : Bordeaux, 20 mm; Paris, i4; Dunkerque, Biarritz, 8. Temp. du matin : Brest, i5°; Nancy, Paris, Nantes, Bordeaux, 20; Alger, 22; Puy de Dôme, 16; moyenne à Paris : 22°,3 (normale : i4°,8). —Phases Re la Lune : Dernier Quartier le 28, à minuit 4-
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d'Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : no, Boulevard Saint-Germain, Taris (VIe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l'indication d’origine.
- N° 2090. — 14 JUIN 1913.
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- INFORMATIONS
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- SUPPLEMENT
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- Observation de l’occultation de l’étoile C. P. D.,
- — 22°,7419 par Jupiter. — Nous avons annoncé le phénomène (n° 2074) pour le 25 mai igi3, d’après les calculs de l’astronome russe Th. Banachiewicz. En France, cette occultation a été favorisée par un très beau temps et on a pu l’observer en d’excellentes conditions, à Paris, de l’Observatoire de la Société astronomique de France. MM. A. Danjon, L. Prud’homme et G. Rougier ont noté, à l’équatorial de om,i9, que l’occultation s’est produite à i3h i5m, avec une incertitude de 3o secondes environ (temps moyen astronomique de Greenwich), soit le 26 mai à i1' i5m. L’incertitude sur l’heure provient principalement de la difficulté de voir l’étoile tout près du disque éclairé de Jupiter. La disparition a eu lieu avant que l’étoile n’ait atteint la partie lumineuse du disque, probablement à cause de la phase de Jupiter.
- A l’Observatoire Flammarion, de Juvisy, M. Quénisset, utilisant l’équatorial de ora,24, a également suivi cette occultation, avec une certaine difficulté toutefois en raison de l’agitation de l’air qui rendait les images très onduleuses. L’étoile a été vue pour la dernière fois à 12h52m (le 26, à oh52m), presque en contact avec le limbe de Jupiter.
- Comète 1913 a (Schaumasse). — MM. G. Fayet et A. Schaumasse, utilisant les positions déduites des observations faites à l’équatorial coudé de om,4o d’ouverture de l’Observatoire de Nice, les 6, 12 et 20 mai, viennent de conclure les éléments suivants de l’orbite de cette comète :
- Passage au périhélie...... T =1913 mai 15,1648 t. m. Paris.
- Longitude du périhélie .... it = 53° 2' 17"
- Longitude du nœud ascendant. • =315° 5' 25"
- Inclinaison............... i =152° 21'23"
- Distance périhélie q......log q =0,163514.
- La comète s’éloigne du Soleil et de la Terre, et son éclat diminue. On pourra la rechercher aux positions
- suivantes : DATES ASCENSION DROITE DÉCLINAISON 1
- 9 juin 1913 . . . 15 h. 23 m. 43 s. -+-41° 5' - rîA* 0,70
- 13 - 14 h. 40 m. 29 s. -+- 39° 19' 0,57
- 17 — 14 h. 7 m. 36 s. •+•37° 1' 0,46
- 21 — . . 13 h. 43 m. 1 s. +• 54° 39' 0,36
- 25 — 13 h. 24 m. 3S s. -+- 32° 25' 0,29
- 29 — 13 h. 10 m. 45 s. -+-30° 23' 0,23
- 3 juil. — . . 13 h. 0 m. 12 s. -4-28° 34' 0,19
- 7 — 12 h. 52 m. 7 s. -4- 26° 56' 0,16
- 11 — 12 h. 45 m. 50 s. 25°. 29' 0,13
- 15 — 12 h. 41 m. 0 s. + 24° 11' 0,11
- 19 — 12 h. 37 m. 15 s. -4-23° 1' 0,09
- 23 — 12 h. 34 m. 24 s. -4- 21° 57' 0,08
- 27 — 12 li. 32 ni. 15 s. -4- 20° 59' 0,07
- 51 — 12 h. 30 m. 41 s. 4-20° 6' 0,06
- Ces positions montrent que la comète, en juin et
- juillet, traverse les constellations du Bouvier et de la
- Chevelure de Bérénice. Actuellement (début de juin) elle
- | 1913,0
- est assez brillante ; elle a été fréquemment observée, et même photographiée, malgré les lumières de Paris, à l’équatorial de om,i9 de l’Observatoire de la Société astronomique de France.
- La conservation des bois par l’électricité. — Le
- Dr Nodon, à qui l’on doit déjà une méthode de sénilisa-tion des bois par le courant électrique, expose dans le Cosmos ses nouvelles recherches sur ce sujet. Elles ont abouti à une méthode de conservation des bois qui a l’avantage de s’appliquer sur le lieu même de l’abatage; elle n’exige pas d’usine à matériel encombrant et coûteux, ni de chantier de séchage où les bois s’immobilisent pendant de longues années. Le bois abattu est prêt à servir au bout de quelques semaines seulement. Le procédé repose sur la transformation que le courant électrique fait subir à la cellulose et à ses dérivés. Les arbres débités en madriers sont soumis sur place au traitement électrique ; dans ce but, les madriers sont disposés à plat sur un plancher volant ; entre chaque couche de bois, on interpose un tapis électrode mouillé, dans lequel on fait passer pendant dix heures le courant alternatif fourni par l’alternateur d’un groupe électrogène mobile. Sous l’action prolongée du courant, la cellulose et ses dérivés, ainsi que les principes de la sève, subissent une transformation chimique qui les immunise contre l’atteinte destructive de tous les germes de pourriture. En outre, la sève perd les propriétés gommeuses et hygroscopiques qui s’opposent à la dessiccation rapide. Enfin le bois devient plus dur, plus résistant, plus homogène, plus facile à travailler et joue moins à l’humidité. Un essai de cette nouvelle méthode a été fait avec succès à Bordeaux sur des pavés de bois qui se sont maintenus en état parfait de conservation depuis plus de six ans.
- Aéronautique et météorologie.— Ces deux sciences, ou ces deux arts comme l’on voudra, sont étroitement solidaires, et il faut vivement encourager toutes les initiatives qui tendent à les rapprocher l’un de l’autre. C’est ce que vient de faire la Commission mixte formée sous les auspices de la Société météorologique de France pour l’étude des rapports de l’aéronautique et de la météorologie. Dans sa première réunion, elle vient de décider la publication d’une notice indiquant aux aviateurs et aéronautes les différences sources de renseignements météorologiques auxquelles ils peuvent dès maintenant s’adresser.
- Nouvelle forme d’ailes pour aéroplanes. — Une
- nouvelle forme d’ailes donnant des résultats remarquables vient d’être créée par M. Constantin. De profondes études sur la résistance de l’air ont conduit cet ingénieur à la conception qu’il vient de réaliser. M. Constantin a été frappé de ce que la compression produite sous les ailes, dans le mouvement de l’aéroplane, n’était pas dans les types actuels fort éloignée de sa limite
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- INFORMATIONS
- théorique, mais que la dépression dorsale pouvait, par contre, être augmentée dans des proportions considérables; ce qui doit accroître d’autant la valeur de la sustentation. Pour tirer parti de cette observation, M. Constantin eut l’idée de donner au bord d’attaque de l’aile une forme concave a la partie supérieure, de manière à relever les blets d’air et à les décoller en quelque sorte de la face dorsale. Les résultats ont été très favorables, la force portante est accrue et la résistance à l’avancement est réduite. Dans les exjxériences faites au laboratoire Eiffel sur une aile Blériot, l amélioration obtenue sur la sustentation a atteint 140 pour 100 à l’incidence de o°; 54 pour 100 à 3°. Nous reviendrons ultérieurement plus en détail sur cette importante question.
- , La lumière qui s’éteint. — Les habitants de la ville d’Ocos au Guatémala viennent de perdre, dans de curieuses conditions, l’usine d’électricité qui, depuis quatre ans, leur fournissait la lumière. Cette usine est partie en mer. Voici quatre ans, un navire de la Cosmos Line s’échouait sur les bas-fonds à proximité de la ville, et restait prisonnier de la lagune, sans subir, du reste, d autre dommage. On eut l’idée d’employer les dynamos du bord pour l’éclairage électrique de la ville. L’installation se fit sans difficulté et obtint un grand succès. Mais un gêneur survint, dans la personne du directeur d’une Compagnie de renflouement de Philadelphie. Il se chargea de remettre le navire à flot; l’opération vient de réussir, 1 usine électrique d’Ocos a repris la mer et les habitants de la petite ville se voient contraints de revenir à l’antique éclairage à l’huile.
- L’instruction des employés de chemins de fer par le cinématographe. — On sait combien sont nombreux les accidents de chemin de fer aux Etats-Unis; ils n’é-pai’gnent ni le personnel ni les voyageurs. Beaucoup d’entre eux sont attribuables à l’inexpérience ou encore à l’imprudence des employés. Afin de réduire la proportion d’accidents imputables à cette cause, la Compagnie des chemins de fer de Chicago a décidé d’imposer à son personnel une instruction spéciale et, pour en rendre les enseignements plus frappants, pour mieux les graver dans la mémoire des élèves, elle a recours au cinématographe. Elle a fait prendre des films représentant les principaux types d’accidents, et montrant d’une manière frappante comment la faute a été commise, ainsi que ce qu’il faut éviter de faire. Ajoutons que l'instruction du public est encore plus nécessaire que celle des employés. La même Compagnie a fait prendre des films à l’usage des écoles, illustrant d’une façon vivante ce que le public doit faire, et ce qu’il doit ne pas faire pour éviter un grand nombre d’acciclents.
- Les chemins de fer électriques départementaux de la Haute-Vienne. — C’est un important réseau de chemins de fer électriques qui vient de s’ouvrir récemment en plein centre de la France et rayonne autour de Limoges. Il ne mesure pas moins de 345 km de développement. Le département de la Haute-Vienne forme une région accidentée; les voies de chemins de fer départementaux y ont de grandes déclivités et présentent de nombreuses courbes à faible rayon. La traction électrique, dans une semblable contrée, s’imposait. Comme système de traction, ou a adopté le courant alternatif monophasé; il est produit à la tension de 3o 000 volts par l’usine d’Eymoutiers. C’est une usine hydroélectrique, appuyée d’une usine thermique de secours placée à Limoges. A Limoges a été disposée également une sous-station qui abaisse la tension du courant à 10000 volts, ou 600 volts, tensions d’alimentation des lignes de contact. L’abaissement de la tension du courant d’alimentation, pour permettre le fonctionnement des moteurs, se fait sur la voiture même.
- Production et commerce des noix. — Les agriculteurs des régions du Périgord et de l’Isère se sont inquiétés de l’importation des noix étrangères. Il résulte de l’enquête faite en 19x1-1912 par l’Union des syndicats agricoles du Périgord et du Limousin que loin de leur nuire, elle leur permit, malgré la disette absolue deign, de consei’ver une clientèle qui aurait pu s’adi-esser directement au pays de production, c’est-à-dire dans les Balkans. M. de Marcillac, qui vient de communiquer ces faits à la Société nationale d'Agriculture, nous apprend que le chiffre de 74 3^5 quintaux métiuques importés
- en 1911 est tombé à 25 927 en 1912 [pour les [noix sans coque et avec coque, quoique l’Espague se soit, celte deiaiière année, ajoutée à la liste des pays importateurs. Elle nous a, en effet, envoyé 15976 quintaux métriques en 1912 alors qu’en 1911 elle n’en fournissait que 4419-Le chiffre total de nos exportations progi’esse légèrement gi’àce à la Grande-Bretagne qui acheta, en 1912, 145707 quintaux métriques contre io3 154 en 1911. Au lieu d’augmenter les dxmits de douane, ce qui amènex’a la clientèle étrangère à s’adresser directement aux pays de production, il serait préférable que les syndicats agricoles s’organisent pour créer des marques et établir les « étalons » des différentes qualités qui seraient déposés chez nos agents consulaires. Cela éviterait la dépréciation de nos marques qui a pu se produire par suite de l’importation de 1912, et cela satisfei’ait les Chambres de commerce et les nombreuses associations agricoles qu’intéresse la question.
- Les étudiants de France en 1913. — Le nombre des étudiants actuellement inscrits dans les 14 Universités de France est de 41 109 en cette année 1913. Il y a deux ans, il était de 41 190, c’est-à-dire que la population universitaire reste stationnante. Les étudiants hommes sont 37 o53 ; les étudiantes, 45o6, soit un huitième environ du nombre total; les étrangers, 556o. Les facultés de droit ont toujours le plus gx’and nombre d’auditeurs, 16763; puis viennent les apprentis médecins, 9744' Les facultés des sciences sont de plus en plus fréquentées; 663g étudiants suivent leurs cours cette année, 543 de plus qu’il y a deux ans; par contre, les facultés des lettres perdent des auditeurs : 6398 en igi3, 6559 en I911- Les écoles de pharmacie ont i565 élèves. Tandis que les étrangers se dii'igent surtout vers les études scientifiques (1239 hommes et i5g femmes dans les facultés des sciences), les étrangères préfèrent les études littéi’aires (600 hommes et io32 femmes dans les facultés des lettres). D’ailleurs, les Françaises également préfèrent la culture littéraire puisqu’elles sont 1029 dans les facultés des lettres. Les autres facultés attirent beaucoup moins les femmes, sauf celles de médecine : 1057 étudiantes dont 55g françaises. Les facultés des sciences en reçoivent 583 dont 494 françaises ; celles de droit, 119 dont 69 françaises, les écoles de pharmacie 56, toutes françaises sauf 2. L’Université de Paris a, bien entendu, le plus grand nombi’e d’étudiants, 17 104, soit les deux cinquièmes du total. Pai'mi les autres, Toulouse a 1124 étudiants en droit, Bordeaux 991, Rennes 952, Poitiers 906, Alger 812. Lyon compte 1080 étudiants en médecine, Bordeaux 8x6, Montpellier yo5. Nancy a 908 étudiants ès sciences, Toulouse 802, Grenoble 56i. Les lettres attirent 533 étudiants à Lyon, 496 à Gi*enoble, 355 à Lille, 336 à Toulouse. Enfin, les futurs pharma-ciens sont i58à Montpellier et 154 à Box-deaux. Ce n’est donc pas encore la fin des études supéxdeures.
- La circulation monétaire. — En 1912, la Monnaie a frappé 110014705 nouvelles pièces valant 296 144 555 fr. Pour la France seule, le nombre des pièces fabriquées représente 218 196670 francs comprenant :
- 20045 pièces de..... 100 francs
- xo33i8o5 pièces de...... 20 francs
- 1 755507 pièces de. .... 10 francs
- 1 000 000 pièces de.... 2 francs
- 10 001 000 pièces de. .... 1 franc
- x 6 000 000 pièces de... 5o centimes
- 9 5oo 000 pièces de.... 10 centimes
- 20 000 000 pièces de.... 5 centimes
- - 1 Sooooo pièces de. .... 2 centimes
- 2 000000 pièces de..... 1 centime
- On a de plus procédé à la réfection et à la refonte de 1755507 pièces- de xo francs et de 481 4I(> francs en pièces d’or diverses. 20001000 francs de pièces d’argent divisionnaires ont été frappées avec le métal provenant de 7 561 938 francs de pièces de 5 francs en argent auri-fèi’e antérieures à i83o et 11 2i5o24 francs de pièces de 5 francs à l’efligie de Louis-Philippe au titre de 0,900, la difféi’ence des sommes, 1 224o38 fi’ancs, provenant de l’abaissement du titi-e à o,835. Il faut déduire de ce bénéfice les frais de fabrication, 241 53g fr. 55 et y ajouter la valeur de l’or extrait : 35 io5 fr. 55. La Monnaie a également travaillé pour divers autx’es pays, Indo-Chine, Tunisie, Maroc, Grèce et Yénézuéla,
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- 0^
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- *t> ‘Electricité
- Nouvelle sonnerie d’alarme. — C’esi une sonnerie électrique ordinaire pourvue d’un système très simple de contacts permettant de servir de sonnerie d'alarme.
- En avant du couvercle se trouve un curseur en cuivre, mobile verticalement entre deux glissières. Ce curseur porte un œillet auquel est fixé un lü très lin passant sur une petite poulie surmontant la boîte de l’appareil. L’autre extrémité du fil peut être attachée à une porte, à une serrure, à un casier, à un dossier, à un objet quelconque à protéger. Dès qu’un indiscret déplace cet objet, le lil élève ou laisse tomber le curseur qui établit le circuit électrique et la sonnerie fonctionne. Si on a voulu protéger un passage, par exemple, on tend le lil à une certaine hauteur de manière que le visiteur inattendu soit obligé de le rompre ou simplement de le
- Fig. I. —La nouvelle sonnerie d’alarme.
- Fig. 2. — Vue des organes intérieurs de la sonnerie.
- déplacer. Dans tous les cas, le curseur ferme toujours le circuit et la sonnerie avertit.
- L’appareil est mis en vente au Comptoir de vulgarisation des Petites Inventions, 94, rue Saint-Antoine, à Paris.
- Génie rural <«*
- Extraction et carbonisation des souches d’arbres.
- — Les souches qu’on abandonne après le défrichement gênent ensuite le travail de la terre; elles deviennent le repaire de toutes sortes de parasites : rongeurs et insectes. De plus, ces souches représentent une perte de bois assez considérable.
- Aussi y a-t-il grand intérêt à les extraire. On peut effectuer cette opération :
- i° A la main, avec des haches, pics, pelles;
- 2° A la dynamite ;
- 3° Par carbonisation;
- 4° A l’aide de machines mues par l’homme, par des animaux de trait ou des moteurs mécaniques.
- L’extraction à la main, travail long et pénible, est rarement économique.
- La dynamite a fait l’objet de quelques applications intéressantes dans la mise en culture des terres, on l’a employée à défoncer et pulvériser le sous-sol, et aussi à l’enlèvement des obstacles : roches et souches.
- L’emploi de la dynamite n'est applicable qu’aux souches de bois dur non décomposées, ou, à la rigueur, cariées seulement dans quelques-unes de leurs parties ; sur les souches de bois tendre, ne présentant pas une résistance suffisante, on n’obtient qu’un déchiquetage.
- La carbonisation des souches constitue un moyen assez original et, dans certains cas, pratique, de se débarrasser de celles-ci. On a chance de réussir surtout
- avec les souches de conifères assez chargées de résine et seulement dans les sols compacts et peu aérés. On attend une année au moins après l’enlèvement de la partie aérienne, alin de laisser évaporer la plus grande partie de la sève; il convient d’ailleurs, en vue de l’obtention de ce dernier résultat, d’enlever l’écorce sur une hauteur de o m. 3o à o m. 5o. Au moment de brûler la souche, on la recouvre de morceaux de bois et de petites bûches, que l’on charge ensuite de fougères, d’herbes et de broussailles, puis finalement d’une couche de terre de 5 à io cm, d’épaisseur. On ménage, eu un point
- Arrachage au treuil d’une souche d’arbre.
- de cette couverture de terre, une ouverture par laquelle on mettra le feu. Après allumage, on laisse brûler une demi-heure à peu près, puis on bouche l’ouverture avec de la terre glaise. 11 faudra ensuite boucher, avec de la terre, toutes les fissures qui se produiront dans la couverture. Dans ces conditions, la carbonisation dure des jours entiers et atteint les racines, souveut jusque bien en dessous du niveau cultivable. On a reproché à ce procédé d’amener la carbonisation des matières organiques du sol en contact avec les racines, en réalité, cela n’a pas grande importance, et peut-être même plus utile que nuisible.
- En ce qui concerne l’extraction mécanique des souches, elle peut être effectuée avec divers appareils.
- S’il s’agit de petites souches, un levier pourra suffire; il peut être remplacé par un treuil, voire un cric, tirant la souche de bas en haut. Avec une transmission donnant un mouvement vertical très lent, l’on joeut déjà, de cette façon, arracher d’assez grosses souches (jusque o m. 3o de diamètre).
- Pour des souches plus grosses, il faut s’efforcer d’employer des attelages ou des moteurs mécaniques. On peut avoir, par exemple, une forte vis verticale montée sur un trépied, et pourvue d’une flèche de manège à laquelle on attelle un cheval. Avec des transmissions par chaînes et cordes, l’on peut avoir une vis occupant une toute autre position que la verticale, et mue également par un ou plusieurs animaux.
- On cherche parfois à agir par torsion; on dégarnit au
- Harpon pour arracher les souches, prêt h être fixé au bâti de la poulie recevant le câble de traction.
- préalable la souche, en même temps que l’on coupe à la hache les racines traçantes, puis on fixe, à l’aide de crampons, un levier horizontal sur l’étoc. Cela fait, il n’y a plus qu’à atteler, sur ce levier et perpendiculairement, un ou plusieurs animaux.
- Mais, dans le plus grand nombre des cas, l’on cherche simplement à exercer une forte traction horizontale sur le haut de la souche. Cette traction est exercée généralement par un treuil à axe vertical mû par des animaux attelés à des flèches de manège ; l’on peut aussi se servir de moufles ou de moteurs mécaniques. Le treuil est généralement muni d’une spire hélicoïdale, dans laquelle s’enroule le câble de traction; ce dernier est
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- JHj SCIENCE APPLIQUÉE
- relié, par l’intermédiaire de deux poulies, à lu souche à arracher (l’intensité de l’effort étant ainsi augmentée). Le câble peut-être simplement fixé autour de la souche par enroulement. Si la souche a. été coupée rez terre, on peut l’agripper par un harpon à deux pointes, pourvu ou non de poignées ou de mancherons. Ceux-ci servent à l’ouvrier pour faire piquer les pointes dans la souche, à o m. i5 ou o m. 20 en dessous du sol. Les flèches de manège, dont nous avons parlé plus haut, sont, le plus souvent, constituées simplement par un tronc d’arbre brut, que l’on se procure sur place.
- Les souches déracinées sont souvent transportées par des chariots. On peut utiliser, dans ce but, des véhicules Analogues à ceux qui, dans nos villes, servent à transplanter les gros arbres (dont la partie radiculaire est, au préalable, dégagée et entourée d’un cuvelage). Pour des transports à faibles distances, l’on peut se contenter de véhicules plus simples, simples traîneaux à trois roues dont le bâti, surélevé, porte xui treuil permettant de soulever la souche. Les mêmes chariots peuvent être utilisés pour faciliter le dégagement de souches, comme aussi de roches, quand on en opère l’extraction à la main. Cn. Groud.
- *»> Agriculture <«*
- Fig
- Le soulève-feuilles B T. —Tout vigneron sait que le mildiou et autres maladies cryptogamiques commencent à se développer sous la feuille ; le sulfatage sur la feuille
- tel qu’il est pratiqué actuellement est donc illogique. Le remède appliqué là où est le siège de la maladie a une efficacité incom-parablement plus grande !
- Le sulfatage sous les feuilles ne présente aucune difficulté en se servant de l’appareil <c le soulève-feuilles » qu’il suffit, comme son nom l’indique, de passer de bas en haut du cep de vigne isolé ou en échalas pour appliquer la bouillie. Le « soulève-feuilles », qui embrasse en largeur, à son extrémité, 45 centimètres environ, permet de traiter d’un seul coup la moitié d’un cep. Grâce à l’effet particulièrement actif du sulfatage fait dans ces conditions, une bouillie même à faible dose (5oo grammes de sulfate de cuivre pour 100 litres d’eau avec addition de chaux ou de carbonate de soude) donne des résultats excellents et durables, puisque ni la rosée, ni la pluie ne peuvent la faire disparaître. Il y a ainsi économie de sulfate et de temps.
- Le « soulève-feuilles » entièrement en Cuivre se compose, comme on le voit par les dessins, d’une sorte de fourche recourbée à plusieurs branches flexibles ondulées en laiton, fixée par une vis, sur un raccord-coude qui se visse sur l’extrémité de la lance de tout pulvérisateur. Le jet se produit de bas en haut. — Le « soulève-feuilles » avec son raceoi'd-coude expédié franco par la poste : 9 francs. L. Baumann et Tille, constructeurs, 97, quai de la Fosse, à Nantes (Loire-Inférieure).
- rieure du théâtre vivement éclairé, par l’arrière, soit par la lumière du jour, soit par celle d’une lampe quelconque.
- Un écran est glissé entre les montants verticaux qui lui servent de support; puis sur un axe porté par une barre transversale est fixé un disque multicolore; cet
- Fig. 1. —-Le jeu d’ombres chinoises.
- axe appartient à un mécanisme musical qui joue des airs différents pendant la représentation. L’effet produit par le passage des couleurs du disque devant le tableau ajouré est très intéressant; les mouvements d’une danseuse, avec sa robe multicolore, sont reproduits iavec autant de netteté que s’ils étaient exécutés par un cinématographe; les grandes eaux de Versailles, autre carton particulièrement intéressant, donne tout à fait l’illusion de la réalité. Pour que ces scènes donnent toute leur beauté, il est nécessaire de les regarder à une certaine distance.
- Le même jeu se prête à une autre attraction très différente de la première Fig. 2. —Les disques coloriés
- et tout aussi origi- et leur mise en place,
- nale : le j e u d e s
- ombres chinoises. On remplace l’écran vertical par une toile et la réglette supportant l’axe de rotation des disques est rabattue horizontalement. Cet axe devient donc vertical. On fixe alors un disque en carton portant, sur sa périphérie, un certain nombre de légers blocs de bois dans chacun desquels une coupe de scie permet d’engager des silhouettes. Ce jeu ne peut fonctionner que le soir, à l’aide d’une lampe ou d’une bougie que l’on éloigne à un mètre environ, en arrière des personnages. Le disque à silhouettes est actionné, comme précédemment, en même temps que le mécanisme à musique. Dès que la rotation commence, les silhouettes appa-
- Fig.. 3. — Écrans transparents qui s’animent sous l’action de la lumière traversant les disques coloriés.
- *<i> Jouets
- Jeu d’ombres chinoises et tableaux transparents. — Ce jeu se montre à peu près comme une petite scène théâtrale; il est accompagné d’un matériel assez complet, comprenant des écrans transparents représentant diverses scènes qui forment la face anté-
- raissent sur l’écran, paraissent marcher, les unes de gauche à droite, les autres de droite à gauche, à cause du mouvement rotatif qui les entraîne. Le spectateur les voit aller les unes vers les autres, se rencontrer, sc croiser, effectuer ainsi un chassé-croisé très amusant el très original. Cette nouveauté laisse loin derrière elle toutes les conceptions théâtrales enfantines imaginées jusqu’ici. — Le fabricant est M. Saussine, 43, rue de Saintonge, à Paris.
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- VARIETES
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- Les mœurs de la Blanchaille. — « Blanchaille » se dit en général des variétés de poissons blancs, ordinairement du genre cyprin, qui servent de proie aux poissons carnassiers. Les pécheurs distinguent la petiLe blanchaille (goujon, véron, ablette) de la grosse blanchaille (gardon, brème, chevesne). Il y a de la blanchaille partout, et partout elle se laisse prendre sans grand’peine. Mais encore y a-t-il la manière.... Et c’est pourquoi il importe de connaître les mœurs de nos futures victimes, si nous voulons pouvoir en profiter pour mieux capter leur confiance !
- Le goujon est essentiellement volage : on le trouve rarement deux jours de suite ou même trois heures de suite au même endroit. Aussi peut-on se passer d’amorcer, et si on le veut faire, c’est au moment de pêcher qu’on jette (dans l’eau quelques asticots. Le goujon, se réfugiant au milieu de la journée, sous les berges fraîches, où s’accrocheraient les lignes, doit être recherché dans la matinée, ou après 3 ou 4 heures du soir. Il n’aime ni les eaux dormantes, ni les courants vifs. Il raffole du ver de vase, mais à défaut, se contente du ver de terre ou de l’asticot. Pêcher en eau trouble est sport favori du goujon... et de ceux qui le taquinent : c’est pouixjuoi ces derniers l’attirent parfois en « boulant », c’est-à-dire en grattant le fond de l’eau avec une perche. On doit bouler dans un endroit ombreux, où l’eau coule en léger courant.
- L’ablette, adroite, leste, vive, parcourt les rivières en bandes nombreuses, toujours près de la surface pour guetter les insectes passant là, qu’elle happe en bondissant parfois assez haut au-dessus de l’eau. Elle sillonne sans cesse les eaux courantes et attaque toutes les proies qui déguisent le hameçon de leur enveloppe bonhomme et sournoise.
- D’un chic tout particulier, elle happe très souvent la proie sans se faire prendre. On la pêche en eau pas trop profonde, en appâtant avec des vers agglomérés par du crottin de cheval, à la volée, le hameçon garni d’une vulgaire mouche et le pêcheur armé d’une forte dose de patience absolument silencieuse. Le grand art, c’est de ferrer à la première atteinte, vite pour que l’ablette soit attrapée, pas trop brusquement pour éviter de lui déchirer la mâchoire... avec retombée à l’eau de l’éclopée!
- Habillé des bariolages d’un arlequin, le menu véron hante les eaux claires des ruisseaux et mange voracement de tout, du matin au soir. Il est si facile à capturer qu’on voit des gamins pêcheravec, en guise d’hameçon, une épingle recourbée. Pratiquement, on le capture avec une bouteille contenant quelques parcelles de pain. On en
- fait de la friture sans prendre la peine de le vider, ou des amorces pour la pêche des poissons carnassiers.
- Très répandues partout, les brèmes, défiantes et peureuses, vivant dans les eaux profondes où elles gagnent d’inaccessibles retraites au moindre bruit, les brèmes ne sont pas très faciles à attraper. On doit appâter à l’avance et employer comme esches le ver de farine ou des vers de fumier avec une ligne garnie de racines très fines, (le poisson est fort méfiant), l’esche tombant à quelques centimètres du fond. Choisir une place tranquille et profonde, près d’une rive herbeuse, à léger courant. Ferrer au premier mouvement, de façon rapide et légère, mais ferme. Meilleurs temps : juillet et août, matinées avant 10 heures, soirées après 3 heures.
- Le gardon aime à rester dans son coin, choisi parmi les herbes croissant sur fond de graviers. Le pêcher par temps calme de préférence avant août, car il devient ensuite d’une jnéfiante sauvagerie. On doit amorcer d’avance en arrachant l’herbe d’un fond rapproché (1 à 2 mètres) et en jetant là des boulettes faites en malaxant argile et bouse de vache.
- Comme matériel, on aura un moulinet portant 20 mètres de soie tressée, un hameçon de 9 à 12 monté sur Florence teint en bleu pâle, un bas de ligne de 2 mètres en Florence, une flotte en plume de porc-épic. On esche avec des asticots, des vers ou du blé. Et on ferre avec d’infinies précautions : à la première touche, trahie par la plume, ne pas bouger; à la seconde, 25 centimètres plus loin, on ferre, mais sans brusquerie et en s’attachant dès lors à fatiguer le captif pour l’amener à l’ascension dans l’épuisette.
- Chevesnes ou meuniers aux nageoires dorées frétillent aux abords des moulins, des chutes d’eau, partout où il y a des remous. En eau claire, on ne peut les attraper qu’avec des amorces superficielles; en eau trouble, on peut pêcher à fond. Prendre une ligne fine et solide à flotteur très sensible en plume anglaise et très peu de plomb. Escher soit avec des tripes de poule, soit avec de la moelle de bœuf. Appâter avec un sac de toile solide à tissu clair dans lequel on mettra... une matière dont ne parle pas l’histoire, encore que Cambronne l’ait, paraît-il, mentionnée à Waterloo ! (On leste le fond du sac avec un caillou.) On descend lentement l’appât et on se place un peu en aval, l’amorce à 20 ou 3o centimètres du fond. Ferrer rapidement et enlever vivement le captif (*).
- H. Rousset.
- 1. Pour tous détails complémentaires, on pourra consulter l’excellent petit volume de Yiixate des Prugnes : Pêche du poisson blanc, auquel nous fîmes d’ailleurs quelques emprunts.
- HYGIENE ET SANTE
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- Contre la phtiriase. — Je ne ferai pas l’injure aux lecteurs de La Nature de penser qu’ils peuvent, pour leurs jeunes enfants, avoir besoin d’indications sur ce sujet. Mais autour d’eux ils auront certainement l’occasion de donner un bon conseil, et c’est à ce titre que je leur parle de la phtiriase. Ne parlons que de celle clu cuir chevelu; dans les campagnes et dans les villes mêmes, les pauvres petits, quand ce ne sont pas aussi des grands, sont nombreux qui donnent sous leur casquette abri dans les cheveux à des poux. Chaque jour, dans les hôpitaux, les entrants ont souvent besoin d’un nettoyage sérieux de la tête et aussi du côrps.
- Plusieurs espèces de poux peuvent en effet vivre en parasites sur l’homme, le pou de tête et les poux du corps. Comme je le dis, le traitement en question ne vise que le premier. Il y a à ce point de vue une distinction à faire entré les cas où il n’existe pas de lésions du cuir chevelu et celles où existe de l’impétigo et où les lésions provoquent des sécrétions qui agglutinent les cheveux et rendent le traitement plus laborieux.
- Dans le premier cas, usez du moyen conseillé par MM. Loir et Huet pour les écoles du Havre. Prenez un mélange à parties égales de vinaigre ordinaire et de liqueur de van Swielen et lotionnez les cheveux avec une brosse bien imbibée et en suivant le cheveu de la racine à la pointe. S’il s’agit d’un garçonnet, vous aurez
- tout avantage à couper les cheveux au ras en les jetant au feu; les parasites seront détruits en nien de temps. Chez les fillettes, le sacrifice de la chevelure est plus difficile. On arrive, même avec l’abondance de cheveux, à détruire les lentes et les insectes avec le pétrole, mais ce moyen est fort dangereux; la moindre flamme à proximité peut provoquer l’inflammation du liquide et des brûlures terribles. Même additionné d’huile, le pétrole est encore dangereux.
- Le Dr Pollet, de Lille, donne une formule de pommade dont l’application, après un savonnage de la tête, amène en quelques jours la disparition des parasites. La pommade sent bon, n’est pas. d’un emploi compliqué. En voici la composition :
- Essence d’origan . .
- — de verveine.
- — de thym. .
- — de géranium
- Microcidine...................... o gr. 3o
- Cire blanche fondue............... S grammes
- Vaseline fondue................. 95 grammes
- La pommade n’est pas irritante et peut s’appliquer aux cas où il y a des lésions du cuir chevelu, sans crainte de les aggraver. Dr A. C.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Installation d une asticotière. — Pour installer économiquement une asticotière modèle, voici comment il convient de procéder : c’est à l’époque de l’ouverture de la pêche, principalement, que l’on organise la production des asticots, laquelle comprend trois phases bien distinctes : la ponte, l’éclosion et la récolte. Les mouches effectuent leur ponte sur les viandes non exposées au soleil, qui ferait périr les larves. Pour obtenir une ponte abondante, il faut déposer la viande à l’ombre, sur des planches, ou sous des tentes à bord largement relevés, ou encore à l’ombre de grands arbres. Au bout d’un jour ou deux, suivant la température, la viande est recouverte d’œufs; on la transporte alors sous un hangar presque obscur, dont le sol, bien étanche,"sans fissures, est partagé en cases par de petites cloisons en bois ou en briques. Sur la face antérieure de ces cases doit être percée une ouverture de io centimètres environ, communiquant avec xin couloir également noir, large de aa à 3o centimètres, et s’étendant sur toute la longueur du hangar. L’éclosion a lieu dans les cases ; les larves naissent, se nourrissent de chair en décomposition et, bientôt, deviennent adultes ; ce sont les asticots qui abandonnent alors la viande et, cherchant un endroit propice pour se transformer en chrysalides, s’échappent par 1 ouverture de la case communiquant avec le couloir longitudinal. Quand tous les asticots se trouvent en masse dans ce couloir, on procède à la récolte. On répand d’abord sur eux de la sciure de bois, puis ce mélange de sciure et d’asticots est ramassé à la pelle et jeté sur un tamis qui retient les larves débarrassées, grâce au frottement de la sciure, de tous les corps étrangers qu’elles avaient entraînés. Une asticotière bien installée peut livrer, la veille de l’ouverture de la pèche, •et suivant l’importance de l’approvisionnement en viande, 2 mètres cubes, soit 2000 litres d’asticots. Lorsque le temps est froid, la ponte et l’éclosion se ralentissent et l’asticotière est moins productive. Pour de petites quantités, on peut adopter le dispositif suivant : dans un endroit éloigné de l’habitation, pour n’être pas incommodé par l’odeur que dégage la viande en décomposition, on installe, au-dessus d’une caisse remplie de sciure de bois, un entonnoir en zinc, à tube suffisamment long, introduit dans le couvercle fermant la caisse. Dans cet entonnoir, on place une grille sur laquelle on dépose un morceau de viande où les mouches viennent pondre leurs œufs. Les asticots provenant de ces œufs viennent tomber dans la caisse. Pour éviter les émanations, l’en-
- tonnoir est lui-même fermé par le haut; il suffit de ménager deux trous sur cette fermeture pour laisser passer les mouches.
- Tubes de roseau pour remplacer les pots. — Depuis longtemps on emploie, en Australie et au Cap de Bonne-Espérance, des tubes constitués par des tronçons de chaumes de roseau (Arundo Donax) pour les grandes plantations de diverses espèces à'Acacia, ainsi que poiir la propagation des Eucalyptus. Ces tubes occupent moins d’espace et sont moins fragiles que les pots ordinaires ; ils permettent de garder pendant des mois entiers des centaines de sujets en attendant le moment propice pour' la plantation; ils présentent encore de grands avantages pour le transport à grandes distances et pour les boisements dans les terrains secs.
- M. Georges Pérez, qui les emploie depuis longtemps, vient d’en recommander l’emploi dans le Journal de la Société Nationale d’Horticulture. Grâce à des tubes de roseau, il a pu obtenir en deux mois des boutures raci-nées d’Àtriplex nummularia en plaçant dans ces tubes des boutures herbacées ; il suffirait ensuite, pour utiliser ces boutures, de faire un trou dans le terrain et d’y introduire le tube contenant la plante. Nul doute que ce procédé rende service, surtout dans les terrains secs, sablonneux ou même salés.
- Nouvelles mixtures antiparasitaires. — Nous reproduisons les formules suivantes d’après de récents brevets pris en France et à l’étranger. Un inventeur autrichien, M. Hrubes préconise, pour détruire les insectes parasites de la vigne, l’emploi d’un mélange
- des deux solutions suivantes :
- A) Cyanure de potassium . . 4° gr.
- Acide arsénieux............... i5 —
- Chaux.......................... 2 kg
- Eau............................100 litres.
- B) Fleur de soufre................5oo gr.
- Alcool dénaturé................. 2 litres.
- D’après un allemand, M. Gspoun, on pourrait mettre à profit la nature toxique du ricin en faisant digérer les tourteaux de ricin dans une solution de sel marin à 10 pour 100, servant ensuite aux pulvérisations.
- En France, MM. Guerry et Laforet, préconisent l’emploi d’un insecticide à base de phénylamine; on le prépare en mélangeant 800 gr. de glucose-cristal titrant 60 pour 100 et 200 gr. d’eau; on chauffe, puis on incorpore, vers Go0, 1 kg de phénylamine.
- BOITE AUX LETTRES
- OtC
- AVIS. — Dans la boite aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En rai,son de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Le
- toximètre Guasco (n° 2085) est en vente chezM. Guasco, 172, faubourg Saint-Denis, Paris.
- Renseignements. — M. Calmant, à Montevideo. — Nous n’avons pas l’adresse de la Société des lampes Moore.
- M. Le Doyen, ing., à Boulogne-sur-Seine. — Pour la préparation des huiles solubles servant pour les tours à décolleter, voir l’ouvrage : Fabrication des savons industriels et huiles solubles; in-8. Prix : 10 francs; édité par l’auteur : Ehrsam, rue de l’Embarcadère (Charenton).
- M. Morant, à Epernay. — i° Si le courant est continu et que vous intercaliez dans le circuit un rhéostat ou des lampes, toute l’énergie consommée dans ce rhéostat serait perdue. Il n’y a moyen d’éviter cela qu’en réduisant la tension par un transformateur rotatif qui coûte cher. Pour juger utilement il faudrait connaître le genre de distribution du courant. Est-il à 2 fils ou à 3 fils? Le
- mieux serait que vous posiez directement le pi’oblème au secteur qui sera intéressé à le résoudre; — 20 si le courant est alternatif, il n’y a aucune difficulté et une perte infime d’énergie en employant un transformateur statique abaisseur de tension.
- M. Bonenfant, à Quessoy. — Ouvrages sur les vernis : Pierron et Desaime, Couleurs, peintures et vernis (in-18, Baillière); Coffigner, Fabrication des vernis (in-8°, Bernard Tignol) ; L. Naudin, Fabrication des vernis (in-8°, Masson). Les vernis à l’alcool sont plus commodes à employer que ceux à l’essence ou à l’huile, mais donnent généralement des enduits moins solides. Du moment que le métal est bien propre, on y peut coller du papier avec toutes sortes de mixtures aux gommes du Sénégal ou à la dextrine.
- M. l’économe du Cercle, à Boury (Ain). —Pour empêcher les moisissures de se développer dans une colle de pâte gélatinée, ajouter soit 1 pour 1000 de sulfate cuprique ou d’acide salicylique, soit 5 pour 1000 de phénol.
- M. J. Saunial, à Gaillac. — Ce qui nous semblerait le plus pratique pour protéger le bas du mur d’un escalier, comme substitut d’un lambrissage trop coûteux, ce serait d’y clouer un de ces linoléums spéciaux, à surface dure, tels que ceux employés à l’intérieur des wagons modernes. Pour le durcissement du plâtre, voir les Recettes de la Maison, p. 3og.
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- BOITE AUX LETTRES
- M. Fonteyne, à Nytschaete. — i° On peut brûler les sciures sous le foyer d’une chaudière à vapeur. Le foyer doit être proportionné en conséquence, mais l’application est courante dans les établissements où l’on dispose de grandes quantités de sciure. On peut encore les utiliser dans un gazogène. Voyez à ce sujet la Société des installations économiques, 21, rue Godot-de-Màuroy, Paris. On peut encore faire avec la sciure des agglomérés vendus comme combustibles. Mais tout dépend des quantités dont vous disposez. i° Vous aurez une bonne protection à condition qu’il n’y ait aucune interruption électrique dans les pièces métalliques, et que la mise à la terre soit parfaite; il faut donc doubler les connexions aux points d’assemblage de la charpente, et faire exécuter une prise de terre parfaite. Le mieux serait de pouvoir atteindre une nappe d’eau et y immerger un ruban ou tuyau métallique de 1 m. de surface au moins.
- M. le comte de Canné Marcein; M. L. C. M., à Paris. Constructeurs d’extincteurs d’incendie : Fleury Legrand, 6, rue de la Chaussée-d’Antin, Paris ; Minimax, 4, rue Hunlziger, Clichy; Société Théo, 244, route de la Révolte, Levallois-Perret.
- M. Grellon, à Paris. — Pour conserver les fourrures sans avoir à craindre les ravages des culex et autres insectes parasites, le mieux est de les caser dans une caisse doublée de zinc, hermétiquement close, au fond de laquelle on met du sulfure de carbone, ou dont on remplace l’air par du gaz d’éclairage.
- M. A. de Sacramento, à Porto. — Sur la fabrication des fleurs artificielles, nous connaissons deux ouvrages : Notions simples et pratiques pour fabriquer les fleurs artificielles, par Mlle Meindre, qui convient surtout pour l’enseignement (Delagrave, éditeur, rue Soufflot. Prix • 2 fr. 25) ; Manuel du fleuriste artificiel, par Roret (Mulo, éditeur, rue Haulefeuille. Prix : 3 francs). Pour les matières colorantes servant à la teinture, demander des cartes d’échantillon et méthodes de teintures aux Far-benfabriken Bayer, à Elberfeld (Allemagne).
- 'M, P. Ménager, à Versailles. — Pour teindre l’ivoire en jolies nuances brunes, employer simplement des solutions de couleurs artificielles : brun Bismark par exemple. Il est facile de teinter seulement le fond en appliquant la couleur au pinceau. Il faut que la couleur ne sèche pas de suite, mais reste longtemps en solution au contact de l’ivoire pour produire la pénétration.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précèdent numéro.
- L’explosion du rocher de Torméry : Reulos. — Seattle (Washington, Etats-Unis) : E.-A. Martel. — L’arsenal du Puget Sound à Bremerton : F.-R. Singi.eton. — Le problème de l’adduction de l’eau du Léman à Paris. — Comment on téléphone entre Paris et la Province : Lucien Fournier.
- Supplément. — Nécrologie : Sir John Lubbock.. •— Parallaxes de systèmes d’étoiles doubles.— Un nouvel engrais. :— Un exemple de l'affinité des matières colorantes pour les fibres. — Le biplan de la Compagnie Zeppelin. — Coffre-fort aérien. — Animaux sauvages captifs dans l’ancienne Egypte. — Tapir nouveau-né. — Les mangeurs de pain.
- Les champignons du globe (tome I), par Henri Coupin, 1 vol, rélié de 79 planches en noir, Orlhac, éditeur, 1, rue Dante,. Paris. Prix : i5 francs."
- Les champignons ne sont véritablement pas qu’une partie,de la Botanique. C’est tout un monde, intéressant par ses applications, merveilleux par ses formes innombrables, souvent extraordinaires. Depuis les moisissures jusqu’aux maladies cryptogamiques des piaules et des animaux, depuis les petites especes qui 11’intéressent que les collectionneurs jusqu’aux gros champignons comestibles ou vénéneux, tous sont représentés en totalité et en détail dans ce bel album, dont on chercherait vainement l’analogue et qui peut être considéré comme le code du mycologue moderne.
- I.es algues du globe (tome II), par Henri Coupin, i vol. relié de 79 planches en noir, Orlhac, édit., 1, rue Dante, Paris. Prix : i5 francs.
- Cet ouvrage, dont nous avons, l’année dernière, analysé le tome I, poursuit sa marche régulière et triomphale ; il continue à constituer, pour ceux qui s’intéressent aux algues, un répertoire des plus précieux et indispensable. Les i5oo dessins du tome II sont relatifs à la fin des algues vertes et au commencement des algues brunes; il serait difficile de faire quelque chose de plus précis.
- Les champignons d’après nature, parle Dr Ed. Laval, in-40, io3 p., 40 pi. en noir plus 6 en couleurs, Delagrave, éditeur, Paris, 1912. Prix : i5 francs.
- Excellente étude, très bien illustrée, des principaux champignons comestibles et des espèces mortelles qu’il faut savoir distinguer.
- Atlas pittoresque de la France, par Onésime Reclus. (Attinger frères, éditeurs.) Ouvrage complet : i5o fr.
- Les fascicules 27 à 40 composent le tome III et achèvent la publication de cet important recueil déjà
- recommandé ici à deux reprises. Les départements de 1 Oise à l’Yonne y sont décrits et figurés par arrondissement. L’ouvrage entier renferme 12000 illustrations, 45o cartes et 336o notices. Il a été publié sous les auspices de la Société de Géographie de Paris.
- L astronomie. Observations, Théorie et Vulgarisation générale, par M. Marcel Moye, professeur à l’Université de Montpellier. 1 vol. in-18 grand jésus, cartonné toile, 4 00 p., 43 fi g. dans le texte et 4 planches hors texte. Encyclopédie Doin, Paris, 1913. Prix : 5 francs.
- M. Moye écrit un livre accessible à tout le monde. C’est un séduisant tableau d’ensemble des connaissances astronomiques de l’époque actuelle. L’auteur s’est efforcé de mettre au point l’exposé des multiples et merveilleuses découvertes récentes.
- Le chauffeur à Vatelier, parle DrR. Bommier, 2e édition, revue et augmentée. 1 vol. in-8° (12X18) de xvi-349 p., avec 281 fig. H. Dunod et E. Pinat, éditeurs, 47 et 49, quai des Grands-Augustins, Paris, VIe. Relié en cuir souple vert et or. Prix : 8 fr. 5o.
- Le chauffeur de l'atelier, a pour but d’apprendre au chauffeur, dans l’immense majorité des cas, à se passer d’un concours étranger, à se suffire et compléter dignement l’indépendance que donne déjà l’automobile. Les deux premières parties sont consacrées à l’exposé des principes essentiels de la métallurgie, le restant de l’ouvrage traite de la mécanique proprement dite : ajustage, assemblage, montage, travail des tubes, des bois, du cuir. De nombreuses recettes, des tours demains très variés, viennent augmenter encore l’intérêt de cet excellent livre.
- Les dessins d'un enfant, étude psychologique, par G.-H. Luquet, 262 p., nombreuses figures, Alcan, éditeur, Paris, igi3. Prix : 7 fr. 5o.
- La question très actuelle du dessin enfantin n’avait pas jusqu’à présent été étudiée en France avec tout le détail qu’elle mérite. Le présent ouvrage s’appuie sur l’observation minutieuse au jour le jour de l’activité graphique d’un même enfant, à travers 1700 dessins exécutés de 3 à 9 ans. L'auteur a su tirer de cette collection de documents des résultats du plus haut intérêt, dont certains sont entièrement nouveaux. Cette étude, qui s’adresse non seulement à ceux qui s’occupent par profession de psychologie et de pédagogie ou des manifestations primitives de l’art, mais aussi à tops les parents cultivés, fait honneur à la science française.-'
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- BIBLIOGRAPHIE
- Histoire de la musique, des origines à la mort de Beethoven, par M. J. Combarieu. Tome I. Des origines à la fin du XVIe siècle, in-8°, x-65o p., avec de nombreux textes musicaux, Armand Colin, éditeur, Paris, 1913. Prix : 8 francs.
- L’ensemble de l’histoire de la musique est ramené à trois périodes : la magie musicale et l’incantation chez les primitifs ; le lyrisme religieux des cultes organisés; l’art sécularisé. L’auteur, qui a poursuivi pei’sonnellement de longues recherches, aborde cette étude avec simplicité et précision dans cet ouvrage dont la documentation très étendue n’ôte rien à la
- clarté du style. On y trouvera de nombreux textes musicaux analysés.
- Sidonie, ou le français sans peine, par Salomon Pleinach, 190 p., Hachette, éditeur, Paris, 1913. Prix : relié maroquin : 5 francs.
- Cette petite grammaire spirituelle et élégante, proche parente d’Eulalie ou le Grec sans larmes et de Cornélie ou le Latin sans pleurs, présente, sous forme de lettres, une étude très complète de la langue française. Elle est, de plus, admirablement présentée.
- BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur
- altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT direction et force DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 2 juin 1913. . n°, 0 N. 1. Couvert, » Rosée ; très nuageux.
- Mardi 3 16°, 4 S. E. 2. Beau. » Rosée ; nuageux; halo à 14 h.
- Mercredi 4 15°,6 S. S. E. 2. Pluie. 0,3 Petite pluie le m. ; très nuageux ; éclairs au S. à 21 h. 30.
- Jeudi 5 17°, 7 S. S. W. 2. Beau. 1,2 Rosée ; très nuag. ; pluie de 18 h. à 18 h. 2o.
- Vendredi 6 12°, 6 S. S. W. 4. Couvert. 3,6 Pluie à 0 h. 30, de 10 h. 12 à 30 avec grêle à 11 h. 30.
- Samedi 7 11°,3 S. S. W. 3. Couvert. » Rosée ; couvert; quelq. gouttes de 7 h. à 9 h.
- Dimanche 8 13°, 9 S. S. W. 3. Couvert. 2,5 Couv. ; ])]. fine à diverses reprises; pluie de 20 h. 30 à 22 h.
- JUIN 1913. — SEMAINE DU LUNDI 2 AU DIMANCHE 8 JUIN 1913.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Résumé général d'après les bulletins
- Du 3i mai au 6 juin. — Le 3i. Dépression sur le N. des Iles-Britanniques (îles Féroé : 743). Pluies sur le W. et le Centre de l’Europe. En France : Lyon, 34 mm; Port-Vendres, 23; Toulouse, i5. Temp. du matin : Arkhangel, —20; Moscou, +5; Limoges, 9; Paxàs, 11; Nantes et Toulouse, 12; Alger, 23; moyenne à Paris : i2°, 1 (normale : i3°). — Le iee juin. La dépression de la veille persiste sur le N.-W. (îles Féroé : 751). Dépression sur le golfe de Gascogne (Bilbao : 759). La pression monte sur les Iles-Britanniques et 1 Allemagne; reste élevée en Russie. Temp. du matin : Paris "j- io°; Belfort, 11 ; Bordeaux, 14 ; Marseille, 19. —Le 2. Fortes pluies dans le S. de la France : Clermont-Ferrand, 48 mm; Cette, 34; mont Aigoual, 27; Bordeaux, 6. — Le 3. Pression basse sur le N.-W. de l’Europe. Minimum près des îles Féroé (747)- Fortes pressions sur le Centre et le S.-E. Pluies sur le W. et le N. du continent. Orages en France. Temp. du matin : Limoges,
- —f— 120; Biarritz, 14; Marseille, i5; Paris et Alger, 16; Nancy, 20; Breslau, 24; moyenne à Paris : i7°,3 (normale : i5°;3). ~- Ze 4- Fortes pressions sur le Centre,
- du Bureau Central Météorologique.
- l’E., le S. de l’Europe (Odessa : 769). Dépression au large des Iles-Britanniques et dans les parages de l’Islande. Pluies sur le W., le Centre et le N. du continent. En France : Biarritz, 25 mm; Bordeaux, 14 ; Besançon, 11. Temp- du matin: Clermont-Ferrand, -J— 13°; Bordeaux et Marseille, 15 ; Paris, 16; Berlin, 21; moyenne à Paris : i8°,2 (normale : 15°,4)• — Ze 5. La dépression des Iles-Britanniques s’étend vers l’E. La pression baisse sur toute l’Europe. Pluies sur le W. et le Centre du continent. En France : Charleville, i5 mm; Nantes, 9; Besançon, 8. Temp. du matin : Brest, -)- 120; Toulouse, 14 ; Lyon, 16; Paris et Marseille, 18; Breslau, 21; moyenne à Paris : i6°,8 (normale : i5°,5). — Le 6. La pression se relève sur le S.-W. de l’Europe (la Corogne : 772). Dépression persiste sur la Scandinavie et les Iles-Britanniques (îles Féroé : y53). Pluies sur le W. et le N. de l’Europe. Temp. du matin : le Havre, -f-io°; Bordeaux et Paris, i3; Lyon, 14 ; Marseille, 18; moyenne à Paris : i2°,5 (normale : i5°,G). — Phases de la Lune : Nouvelle Lune le 4 juin à 7 h. 57 m. du so;r.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l’Ecole des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique. Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : no, Boulevard Saint-Germain, Taris (Y1e)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l'indication d’origine.
- N° 2091. — 21 JUIN 1913.
- SUPPLÉMENT
- Jèsc
- i*SD
- INFORMATIONS
- Z&>
- L’aspect de Neptune. — La planète Neptune, qui marque actuellement la limite du système solaire, à 4 milliards 478 millions de kilomètres du Soleil, se présente, dans les puissants télescopes, avec nn petit disque bleuâtre de 3" environ de diamètre, et l’éclat total d’une étoile de 8° grandeur. Sur un disque aussi petit, et aussi peu lumineux, on n’a, jusqu’ici, jamais vu aucun détail et, de ce fait, la durée de rotation de la planète est totalement inconnue.
- Or, voici qu’une communication de M. T.-J.-J. See, Directeur de l’Observatoire naval des Etats-Unis, à Washington, apporte une contribution importante à cette question de l’aspect physique de Neptune (Astronomische Nachrichten, n° 4656). M. See, utilisant le réfracteur de om,66 de l’Observatoire naval, pendant l’hiver de 1899-igoo, a observé de faibles bandes équatoriales sur Neptune : ces bandes furent distinctement vues par deux autres astronomes de l’Observatoire, MM. W.-W. Din-widdie et G.-H. Peters, qui les reconnurent conformes aux dessins de M. See. L’auteur, après s’être excusé d’avoir conservé ces documents dans ses papiers pendant près de 14 ans, fait remarquer que dans les esquisses, que reproduit le numéro en question, les détails sont peut-être un peu trop marqués. Il faut en accuser principalement la difficulté de représenter l’aspect d’un disque aussi petit que celui vu dans l’instrument. En tout cas, les dessins furent exécutés en plusieurs nuits, et tous concordent pour donner le même aspect général de la planète. C’est au cours d’observations et de mesures du satellite de Neptune que ces remarques sur l’aspect du disque furent réalisées. Le 6 octobre 1899 marqua le début d’une période d’excellente vision télescopique, qui dura environ six semaines. L’air était d’un calme parfait, et dans un certain nombre de nuits, après 3 heures du matin, une bande de brouillard se formait sur la rivière Potomac et sur la ville et finissait par envelopper lentement l’observatoire. Durant cette période, les plus difficiles étoiles doubles furent mesurées, et le disque de Neptune devint d’une définition inusitée.
- Le 24 octobre, dans des circonstances semblables, le disque de Neptune parut verdâtre. La définition de la nuit put être jugée par le fait que le grand réfracteur résolut les composantes de l’étoile g5 Baleine, la plus difficile des étoiles doubles connues, qui 11’avait jamais pu être mesurée auparavant à Washington. En général, les bandes de Neptune parurent extrêmement faibles, mais dans quelques nuits elles devinrent distinctement visibles. En supposant que ces bandes sont parallèles à l’équateur de la planète, comme cela a lieu pour les autres planètes Jupiter et Saturne, il semble, que l'inclinaison du plan de l’équateur sur le plan de l’orbite du satellite ne doit pas dépasser 200. Le professeur S.-J. Brown avait conclu de considérations théoriques que cette inclinaison est d’environ x8°. L’accord de ces deux
- nombres est bien remarquable. M. See conseille, en raison de la difficulté de voir ces bandes sur la planète, d’essayer auparavant de dédoubler 90 Baleine, qui précède actuellement Neptune de ih 3om d’ascension droite. Si le dédoublement a lieu, on pourra essayer de voir les bandes de Neptune.
- En plusieurs occasions, le professeur Asaph Hall, qui fit longtemps usage de ce même réfracteur et découvrit avec, en 1877, les deux satellites de Mars, soupçonna des objets à la surface de Neptune, mais il ne les vit jamais avec assez de netteté pour pouvoir les dessiner et les publier. Plus tard, le professeur S.-J. Brown nota une apparence dissymétrique du disque de la planète.
- . Le principal intérêt qui s’attache à la découverte de bandes sur la planète Neptune, fait remarquer M. See, réside surtout dans la circonstance que les phénomènes dépendant de la rotation planétaire, notés sur Jupiter, plus tard sur Saturne et finalement sur Uranus, sont maintenant reconnus communs au membre le plus éloigné du système solaire.
- La capacité d’absorption des hydrates de silicium, d’aluminium et de fer. — On sait que diverses matières gélatineuses ou colloïdales sont susceptibles d’absorber des matières colorantes et de décolorer ainsi les liqueurs colorées avec lesquelles elles sont en contact; mais la loi de ces absorptions n’a encore fait l’objet que d’un petit nombre de travaux. M. P. Rohland a apporté à ces recherches une contribution intéressante qui pourra peut-être avoir des sanctions pratiques; il a constaté que le rouge et le bleu d’aniline, le vert malachite, la fluorescéine, l’aurine, la carminé, l’orseille naturelle en solutions à 5 à 10 pour 100 sont absorbés par l’argile formée d’hydrates de silicium, aluminium et fer; ces divers colorants étant de constitution chimique essentiellement différente, il s’ensuit que la structure organique du colorant paraît n’avoir aucune influence sur l’absorption. Pour que celle-ci se produise, la matière doit être à l’état colloïdal.
- La préparation des hydrogènes sélénié et tellure.
- — Bien que ces deux gaz soient d’un emploi assez restreint et d’une toxicité assez dangereuse, il est intéressant, au point de vue de la chimie générale, de connaître leurs meilleurs modes de préparation qu’ont étudiés récemment MM. Hempel et Weber. La préparation de l’hydrogène sélénié par action de la colophane sur le sélénium (procédé Etard et Moissan) donne un gaz très impur ; l’action de l’eau sur le séléniure de phosphore donne un gaz à 35,6 pour 100 de pureté ; l’action de l’eau sur le sélénophosphate ou l’oxyséléniure fournit un gaz à faible teneur. La combinaison directe du sélénium et de l'hydrogène, à 35o°, fournit un rendement maximum lorsque la vapeur de sélénium est entraînée | par l’hydrogène sur une couche de pierre ponce,; .le
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- INFORMATIONS
- mélange obtenu titre facilement 56 pour ioo d’hydrogène sélénié. Avec le tellure, la combinaisoix correspondante ne se produit pas. La séparation du mélange d’hydrogène et d’hydrogène sélénié se fait facilement par condensation de ce dernier au moyen de l’air liquide. Les auteurs n’ont pu obtenir l’hydrogène sélénié par électro-lyse de l’acide sulfurique à 5o pour ioo avec cathode de sélénium. Le tellurure de magnésium donne par décomposition à l'acide chlorhydrique un gaz titrant 8,3 pour 100 d’hydrogène tellure. La méthode électrolytique ci-dessus, bien conduite, peut, par contre, fournir un mélange à 44 pour ioo du gaz telluré. Il faut opérer à basse température avec un courant de 4 ampères sous 75-120 volts, à l’obscurité ; l’hydrogène telluré étant sensible à l’action de la lumière.
- La stabilité des émulsions huileuses. — Les émulsions huileuses sont préparées en agitant l’huile avec des solutions acides ou alcalines. On obtient en suspension stable les plus petites gouttelettes avec des solutions alcalines au millième-normales, c’est-à-dire correspondant à 56 milligr. de potasse ou 40 milligr. de soude par litre. Ce détail est intéressant à connaître dans les industries telles que les filatures, qui mettent en œuvre les émulsions huileuses.
- La précipitation électrostatique des poussières. —
- Dans tous les cours scientifiques élémentaires d’électricité on fait mention, je pense, de l’effet qu’exerce la décharge électrique sur les fumées et les poussières et l’on décrit, si on ne les réalise pas, les expériences caractéristiques de vent électrique et de la stratification électrique. A quelque distance d’un plateau métallique, amenons une pointe métallique reliée à une source d’électricité à haute tension, faisons passer entre la pointe et le plateau une décharge silencieuse : les particules de l’air s’électriseront et seront repoussées par la pointe ; si l’atmosphère contient des poussières, les particules électrisées ou ionisées communiqueront à celles-ci leurs charges électriques et les chasseront vers le plateau, en purifiant l’air. L’idée d’appliquer pratiquement ce phénomène à la précipitation des poussières n’est pas neuve et l’on n’ignore pas, sans doute, qu’il y a quelques années, le savant anglais sir Oliver Lodge proposa de l’employer pour déterminer la précipitation des brouillards qui chargent l’atmosphère de Londres : M. Lodge prétendait que, sous l’influence de l’électricité à haute tension, les particules d’humidité se condenseraient et tomberaient en gouttes sur le sol; cette théorie se vérifie en effet dans le laboratoire, mais la pratique n’a pas encore su en tirer parti. Par contre, l’idée a été mise à profit industriellement aux Etats-Unis par M. leDrJF.-G. Cottrem, du bureau des mines, pour provoquer le dépôt des poussières des fours rotatifs dans la fabrication du ciment de Porllànd, pour recueillir les particules précieuses des appareils métallurgiques, dans les installations pour le traitement du cuivre, pour récupérer les fumées acides dans le.traitement des minerais d’argent, pour l’épuration des gaz de haut fourneau, etc. Dans un four rotatif du type ordinairement employé dans les cimentières la quantité de gaz en circulation est d’environ i25o m. cubes par minute et ces gaz entraînent de 4 à 5 tonnes de poussières par jour. Lorsque ces poussières ne sont pas précipitées, elles donnent lieu à de graves inconvénients et l’on doit absolument chercher à les arrêter d’une façon quelconque. La précipitation électrostatique fournit un moyen très simple et très efficace d’y arriver. L’appareil employé se compose de groupes d’électrodes, dites électrodes de charge et électrodes collectrices; les unes donnent la décharge qui ionise les gaz et les poussières; les autres produisent un champ électrostatique où se déplacent les particules électrisées ; les deux genres d’électrodes alternent les unes avec les autres à intervalle de 5 à i5 cent, sur une longueur appropriée, allant jusqu’à 6 mètres. Les poussières sont enlevées au bout de trois à quatre heures; pour les détacher des plaques collectrices, on communique à celles-ci un mouvement vibratoire. La dépense d’énergie pour un four est d’environ 7 kilowatts-heure, ce qui est peu de chose en comparaison du but à atteindre. Dans les installations métallurgiques, le but est, par exemple, d’accélérer le dépôt des produits volatils condensés provenant du grillage des limes et qui contiennent de l’or, de l’argent, de l’arsenic, de l’antimoine, du sélénium, etc. Habituellement, ces matières doivent
- se séparer par simple gravité, mais la séparation est alors imparfaite et il a été constaté que, même après avoir passé sur des laveurs, les fumées contiennent encore de grandes quantités de métal précieux ; pour que les pertes ne soient pas trop fortes, on est forcé, ou bien d’avoir des chambres de précipitation extrêmement développées, ou bien de faire circuler les gaz à une vitesse très réduite. Avec la précipitation électrique, on récupère sans peine, la pratique l’a prouvé, 80 à 90 pour 100 des particules solides. De même, dans les établissements traitant les minerais d’argent, on récupère également à l’aide de la décharge électrique, les vapeurs d’acide sulfurique qui sont ordinairement perdues. Une autre application intéressante est la récupération des traces de goudron et des parcelles de charbon que les procédés d’épuration usuels laissent dans le gaz. d’éclairage ; des expériences concluantes ont été faites dans ce sens par une association scientifique. On pense aussi que la précipitation électrostatique pourra être utilement employée pour précipiter les particules solides en suspens dans les gaz de haut fourneau et pour faciliter ainsi l’emploi de ces gaz dans les moteurs à combustion interne. Enfin, à New-York, dans l’une des plus grandes usines génératrices de la Compagnie d’électricité, l’on fait actuellement Fessai de la précipitation électrostatique pour le traitement des gaz des chaudières ; l’essai est organisé dans des conditions parfaitement précises et l’on en attend des conclusions fort importantes.
- De Paris à Varsovie en aéroplane. — Le plus baillant raid que l’aéronautique ait eu à enregistrer jusqu’ici vient d’être accompli le 10 juin par l’aviateur Brindejonc des Moulinais, qui a couvert en une seule journée le trajet Paris-Varsovie, et cela malgré un vent violent soufflant par instants en tempête. Parti de Villacoublay, près de Versailles, à 4 heures du matin, . Brindejonc, poussé par le vent, faisait une première escale à Wanne à 6h45, où il s’arrêtait 2 heures; reparti à 8h 45, il arrivait à Berlin à if heures; ce qui représente une vitesse commerciale de 128 km. à l’heure et une vitesse réelle de 176 km. Il est certain que le hardi pilote a atteint, par moments, des vitesses dépassant 200 km. A 2h45 (heure française), Brindejonc reprenait son vol vers la Russie, pour arriver à Varsovie à 6hï5. L’appareil qui a permis de réaliser cette belle performance est un monoplan Morane-Saulnier.
- Les macareux de PerrosrGuirec. — La Nature a déjà parlé des macareux ou calculots de l’île Rouge. Ces beaux oiseaux au gros bec, bleu à la base, rouge à. la pointe, barré de lignes jaunes, étaient menacés de destruction. Venant au printemps pour pondre sur les côtes bretonnes, et particulièrement aux Sept-Iles, ils y restent jusqu’au mois d’août pour élever leurs petits et de nombreux baigneurs s’amusaient à les détruire pour l’unique plaisir de tirer des coups de fusil, car les calculots ne sont pas mangeables et ne s’enfuient guère devant le chasseur. La Ligue française pour la proteç-tion des oiseaux s’est émue de ces destructions inutiles qui auraient bientôt amené la disparition de ces curieux et inoffensifs animaux; elle a obtenu du préfet des Côtes-du-Nord un arrêté interdisant la chasse, la destruction, le transport et la vente des calculots, et, afin qu’aucun touriste ne l’ignore, la Ligue vient d’afficher l’arrêté dans la région de Perros-Guirec et des Sept-Iles. Espérons que ces mesures suffiront pour conserver ce bel oiseau à notre faune ornithologique française.
- Caoutchouc indien. — Quelques chiffres que nous extrayons d’une statistique sur la production mondiale du caoutchouc, publiée par le Times, montrent les progrès de la culture des arbres à caoutchouc aux Indes anglaises. En 1898, les plantations indiennes prouvèrent leur existence en expédiant en Europe une tonne de la précieuse gomme; l’année suivante, la quantité était portée à 4 tonnes. Dix ans plus tard, soit en 1908, elles en exportaient 2120 tonnes, et, en 1910, leur production s’élevait à 8io3 t. Les mêmes statistiques accusent une stagnation pour l’Amérique centrale et la Malésie, durant la même période. En 1898, la quantité exportée par ces deux régions était de 23 359 L; en J910, elle ne fut que de 23 747 t. Au contraire, la production brésilienne a progressé d’une façon étonnante, passant de 21900 t. en 1898 à 38 546 t. en 1910. Pour les six premiers mois de 1912, elle a été de 24771 tonnes.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- Automobilisme <$*&>
- Le tracteur-treuil automobile à ancrage automatique Doizy. — Ce tracteur constitue un progrès très remarquable réalisé dans la construction des appareils de motoculture. Comme aspect général, la machine représente un camion approprié essentiellement au tra-
- •. (O) 1
- Fig. i. — Le système d’ancrage du tracteur Doizy.
- vail agricole ; son poids, en ordre de marche, atteint à peine 3ooo kg. Elle est à usages multiples et fonctionne à volonté comme tracteur-treuil à trois vitesses de marches, pour la traction par câble des charrues polysocs et des charrues défonceuses, n’exigeant aucune préparation préalable sur le terrain : pose de points fixes et poulie de retour employées dans les anciens tracteurs à câble. En adoptant la vitesse de marche convenant à l’effort, on peut exécuter les labours légers', les labours demi-profonds et les labours profonds. Pour une vitesse linéaire au câble, de i m. à la seconde, la force disponible permet d’effectuer un labour de i5 à 20 cm de profondeur, sur une largeur de yo cm à i m., avec charrue-bascule à six socs, traçant trois sillons en terre franche. Lorsque la résistance de la terre est plus forte, ou la profondeur du labour plus grande, l’effort de traction au treuil est facilement augmenté par l’emploi de vitesses réduites.
- En outre, cet appareil peut fonctionner comme tracteur pour travaux légers, pour remorquer directement les déchaumeuses, faucheuses et moissonneuses ; comme
- O
- L’ancrage renforcé.
- moteur pour commande de batteuses et autres machines fixes, enfin, en démontant l’ancrage, opération qui ne demande que quelques minutes, on a un camion pouvant parcourir 10 km à l’heure sur route, et porter une charge de 2000 à 3ooo kg.
- L’agencement et le fonctionnement de cette machine sont très simples. Un châssis en acier U, entretoisé et rivé, est monté sur ressorts à lames d’acier. Les roues sont en bois, à bandages ferrés ; celles d’avant, directrices, ont o m. 90 de diamètre; celles d’arrière, motrices ont 1 m. de diamètre et sont garnies de bandages démontables, munis de grappins pour le labourage.
- Le moteur, placé à l’avant, est à quatre cylindres ioo/x3o, donnant 20 chevaux à 800-900. tours par minute
- et marchant à l’essence, au benzol ou au pétrole, graissage automatique, magnéto Bosch, carburateur Solex, circulation d’eau, ventilateur et radiateur. À la suite du moteur se trouve l’embrayage commandant le changement de vitesse, donnant trois vitesses différentes et marche arrière : sur roule, 4, 5, 8 et 10 km à l’heure, et au câble, 40, 85 cm et 1 m, à la seconde. L’appareil comprend un différentiel dont l’arbre transversal porte les deux poulies motrices latérales et commande à volonté les roues ou le treuil par deux embrayages manœuvré s au moyen d’un seul levier. Le treuil, entièrement métallique, est commandé-par chaîne à ses deux extrémités; son axe est horizontal; le tambour porte 2.5o m. de câble ; un guide animé d’un mouvement de va-et-vient assure la régularité de l’enroulement. Le système d’ancrage qui, dans ce tracteur-treuil, joue un rôle capital, est constitué par un dispositif très ingénieux. Il consiste en un châssis en acier, articulé sur les côtés du tracteur, et dont la partie inférieure porte une plaque munie de lames et un arbre sur lequel se déplace une poulie à gorge recevant le câble. Dès que l’ancrage est baissé, il suffit d’embrayer le treuil pour que les lames entrent dans le sol, et la plaque agissant par compres-
- Fig. 3. — Le Tracteur Doizy
- sion, l’immobilisation du tracteur se produit automatiquement. Les figures x et 2 représentent schématiquement deux fox’mes de l’ancrage. Dans la figure t, on voit l’ancrage composé d’une plaque, munie de lames, reliée au tracteur par deux montants articulés en A; une poulie B, à gorge, montée sur un arbre fixé aux montants, reçoit le câble avant son enroulement sur le tambour du treuil. Dès que le tx’euil est embrayé, le système se cale plus ou moins fortement, suivant l’effort qu’il supporte, lequel est fonction de la force produite sur le câble. La force appliquée en B agit faiblement en A, où son action est annulée par le poids de la machine. L’ancrage supporte facilement de fortes tractions sans occasionner aucun recul du tracteur, dont le poids ne dépasse pas 3ooo kg. Grâce à cette puissance de l’ancrage, on peut exercer des efforts de traction considérables avec un [appareil relativement légex\ Afin de produire un bobinage régulier du câble sur le tambour du treuil, la poulie B est disposée pour entraîner une came montée sur un arbre à rainures hélicoïdales de pas contraires, et raccordée, laquelle oblige la poulie à glisser sur son arbre en lui donnant un mouvement de va-et-vient qui assure la régularité de l’enroulement.
- La figure 2 représente un type d’ancrage plus fort, à quatre montants articulés en A au châssis et en C et B sur la plaqxxe de compression. Le fonctionnement est le même que dans le cas pi’écédent, mais l'enterrage des lames se produit en même temps.
- Pour les manoeuvres du tracteur, le l’elevage de l’ancrage se fait au moyen d’un petit treuil actionné à la main ou au moteur.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- On voit que, par ce système, on obtient non seulement l’immobilisation automatique du tracteur par la force même du câble agissant sur l’ancrage, mais encore la résistance olïerlc par cet ancrage est proportionnée à la force de traction utilisée. De plus, le système présente une certaine indépendance par rapport au tracteur puisqu’il n’.entrai.ne aucun recul du châssis pour se caler dans le sol; il en résulte que son utilisation est possible dans n’importe quel sens, par rapport au châssis; de là, deux types différents d’appareils : l’un à tirage dans le sens longitudinal, fonctionnant par bonds; l’autre à tirage transversal, fonctionnant comme les treuils à vapeur, c’est-à-dire avec un appareil à chaque extrémité du champ. Le tirage ne s'effectuant pas directement du treuil à la 'charrue, mais passant auparavant par l’ancrage, c’est en réalité celui-ci qui supporte l’effort, le tracteur ne fait que le maintenir par son poids dans la position convenable. Cette traction transversale appliquée au labour avec deux appareils placés à 200 m. l’un de l’autre, et travaillant à tour de rôle, permet d’obtenir le. rendement le plus élevé. Un petit siège placé à l’avant permet au mécanicien de faire face au laboureur et de suivre le travail de la charrue. Celle-ci étant à son point de départ, le câble y est attaché, puis le tracteur-treuil se déplace sur une longueur de 200 m. en déroulant le câble; le bond terminé, l’appareil s’arrête, effectue son ancrage et la traction de la charrue jusqu’à lui, puis il se porte à nouveau 200 m. plus loin, se fixe, lire la charrue, et ainsi de suite jusqu’à l’extrémité du champ, où il fait demi-tour ; la charrue est basculée et le travail s’effectue de la meme façon au retour. Avec une force de 20 chev., le travail produit équivaut à celui d’un appareil à traction directe, beaucoup plus fort et plus lourd, perdant 3o pour 100 de sa force pour se mouvoir et n’ayant l’adhérence suffisante que par son propre poids ou par un mécanisme d’immobilisation plus compliqué. La traction par câble est régulière et parfaitement rectiligne.
- Un autre avantage de ce système réside dans ce fait que tout le mécanisme (treuil et ancrage) se trouvant sous le châssis, la partie arrière reste libre; elle est représentée par une large et longue plate-forme pouvant porter 2000 à 3ooo kg. On peut même, après la période des labours, démonter, en quelques minutes, l’ancrage et utiliser ce tracteur comme camion transporteur.
- Le rendement du tracteur-treuil Doizy varie avec la nature des terres, la profondeur et la largeur du labour, soit, pour un appareil de 20 chev., un labour de 25 à 3o cm de profondetLr, exécuté avec une charrue-bascule à quatre socs, traçant deux sillons, largeur du labour 80 cm, effort de traction de 800 kg, vitesse de marche, 85 cm à la seconde; et dans un autre cas : gros labour de 35 à 40 cm de profondeur avec charrue défonceuse, traçant un sillon, largeur du labour 70 cm, effort de traction 1600 kg, vitesse de marche 40 cm à la seconde. La surface labourée peut atteindre 2 hectares 5, en une journée de 10 heures, avec un seul appareil à tirage longitudinal et 5 à 6 hectares avec deux appareils à tirage transversal, ne consommant guère plus qu’un seul, le travail de traction s’effectuant à tour de rôle.
- La dépense en carburant étant de o litre 4 par cheval-heure effectif, et le travail n’utilisant que les trois quarts de la force disponible à la vitesse de régime, la consommation du moteur de 20 chev. est de 60 litres de benzol par journée de 10 heures, soit 3o à 45 litres à l’hectare, suivant la puissance absorbée, c’est-à-dire le chilfre de traction obtenu. —Ce nouveau tracteur-treuil breveté, d’un mécanisme simple et pratique, et qui ne demande que le minimum de surveillance et d’entretien, est construit par M. Y. Doizy, ingénieur des Arts et Manufactures, 23, rue Raphaël, à Yanves (Seine). H. Blix.
- Electricité
- Le Météore. — Le Météore est un nouvel allumeur automatique pour l’appartement. Il est constitué par une boîte cylindrique en bois, à l’intérieur de laquelle se trouve une petite pile de lampe de poche ordinaire et une petite bobine d'induction. Au-dessus se trouve le réservoir d’essence avec l’allumette d’amiante habituelle et, à côté, l’allumeur proprement dit. Il suffit de présenter l’allumette à l’intérieur de ce dernier pour qu’elle prenne feu immédiatement.
- Ce mécanisme est aussi simple qu’ingénieux ; d’ailleurs il est basé sur des dispositifs connus. Le circuit primaire
- 1 2 3
- 1: Le Météore pour bureau. — 2. La bobine d’induction.
- 3- La pile.
- est relié d’une part à une (sorte de couronne conique, en métal, moulée sur une lige flexible et, d’autre part, à
- Allumage de l’allumette.
- une seconde tige dont l’extrémité libre est très rapprochée de la couronne.
- Derrière cette première installation sont placées deux
- «5*econda/re
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- NW\
- Primaire
- *—|l|,||||—1
- Schéma du montage.
- tiges verticales également métalliques et pourvues de stries se faisant face; elles forment toutes deux les extrémités du circuit secondaire.
- Dès qu’on approche l’allumette de ces deux dernières tiges, on a d’abord appuyé sur la couronne conique qui est venue en contact avec la tige placée derrière elle. On a ainsi fermé le primaire sur la pile. Une étincelle jaillit entre les deux tiges du secondaire et enflamme l’essence de l’allumette.
- C’est là, certainement, l’allumeur le plus simple et le plus pratique que l’on puisse désirer.
- Le fabricant en a construit deux modèles différents. Celui que nous venons de décrire, en bois, se pose sur le bureau, sur une table quelconque. L’autre est en aluminium et se fixe au mur. Dans le dernier, le réservoir à essence est placé sur la face antérieure
- Le Météore pour poste fixe.
- de l’appareil. Les organes intérieurs sont tout à fait semblables. — Le Météore est en vente chez M. Roussel, Comptoir de vulgarisation des Petites Inventions, 94, rue Saint-Antoine, à Paris.
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- RESUME METEOROLOGIQUE
- Observations faites à l’Observatoire du Parc-Saint-Maur en mai 1913, par M. Ch. Dufour.
- La moyenne mensuelle de la pression esl inférieure de om"\9 à la normale.
- La température a été assez variable : basse du icr au 7, le 19, le 20 et le 3 i, elle est élevée du 25 au 3o cl les excès dé cette dernière période sont suffisants pour relever la moyenne mensuelle au-dessus de la normale de mai. Celle-ci est de i3°,o; la température moyenne de mai 1913 est de i3°,7.
- L’humidité relative moyenne atteint 78 (normale 71). La nébulosité est en excès, il n’y a eu, au cours du mois, aucun jour entièrement clair; la durée totale d’insolation est par suite en déficit de 28 heures sur sa valeur normale.
- La hauteur totale de pluie s’élève à 7 l,nm, 1 dont 17""",5 le 3i. Le rapport de cette quantité d’eau à la normale du mois est de 1,35. Avril avait déjà donné i,34-
- Il y a eu 4 jours d’orage, les 16, 19. 3o et 3i. L’orage du 19 a été accompagné d’une grêle abondante qui a causé des dégâts notables dans les jardins. .
- Pression barométrique (Atl. 5om,3). — Moyenne des 24 heures : 756"'"',01 ; minimum absolu : 744mi";° Ie 5 à 3 heures; maximum absolu : 766™“,6 le 24 à 7h45m.
- Température. — Sous l’abri. — Moyennes : des mi-nima, 8°,4r ; des maxima, i9°,2o; des 2,4 heures, i3°,72. Minimum abs:olu, 2°,9 le 3; maximum absolu, 29°,8 le 36. Amplitudes diurnes : moyenne du mois : 1 o°,79; la plus élevée, 15°,7 le 25; la plus faible, 5°,2 le i3. Sur le sol gazonné. -— Moyennes : des minima, 70,5G ; des maxima, 3j°,38; minimum absolu, i°,i le 3; maximum absolu, 49°>o le 3o. Dans le sol gazonné. — Moyennes du mois (prof. om,3o) à 9 heures : i3°,5i ; à 21 heures : 13°,71 ; (prof. o"',65) à 9 heures : i2°,69; à 21 heures : 12°,71 (pi’of. i m.) à 9 heures : ii°,87; à 21 heures : ii°,g3. De la Marne. — Moyennes : le matiu, i5°,33; le soir, 15°,84. Minimum : i3°,43 le 8; maximum : 2O0,io le 3o.
- Tension de la vapeur. — Moyenne des 24 heures : 9’""',01; minimum absolu : 4“m>5 le 7 à 16 heures; maximum absolu : i4mm,7 le 29 à 18 heures et 22 heures.
- Humidité relative. — Moyenne des 24 heures : 77,8. Minimum absolu : 33 le 27 à 12 heures; maximum absolu : 100 à 17 dates différentes.
- Nébulosité. — Moyenne des 24 heures (6 h. à 21 h.) : 6,34. Moyenne diurne la plus faible : 0,4 le 25 et le 26; il y a eu 1 jour entièrement couvert le i3.
- Insolation. — Durée possible : 472 heures; durée effective : 200 heures; rapport : 0,42.
- Pluie. —• Total du mois : 7i“m,i en 5'2h 7 ; maximum en 24 heures : i7mm,5 le 3i.
- Nombre de jours : de pluie, 18; de pluie appréciable (supérieure ou égale à oinm,i) : 17; de pluie supérieure ou égale à i,nm : 12; à 5,nm : 5; à iomm : 2; à i5™m : 1 ; de grêle : 2 ; d’orage : 4 I d’éclairs seuls : 2 ; de brouillard : 1 ; de brume : i5; de rosée : 19; de halos solaires : 7.
- Fréquence des vents : calmes, 61.
- N . . . . 21 S. E. . . . 53
- N. N. E . 22 S. S. E. . . 5i
- N. E. . . 40 S..............82
- E. N. E. . 23 S. S. W . . 89
- E . . . . 17 S. W . . . 63
- E. S. E. . 25 W. S. W. . 36
- W ... . 55
- W. N. W . 46
- N. W. . . 38
- N. N. W . 22
- Vitesse du vent en mètres par seconde. — Moyenne de,s 24 heures : 2“’,93; moyenne diurne la plus élevée :
- 4"’,7 le 3o ; la plus faible : im,3 le 14. Vitesse maximum : nm,5 le 19 à ioh 3om par vent de N. W.
- Hauteur de la Marne. — Moyenne du mois : 3m,or ; minimum : 2m,5i le 28; maximum : 3m,5y le C.
- Coinparaisons aux valeurs normales. — Pression : — o"“n,87; température : -j-o°,7o; tension de la vapeur : —|— 1mm, 17 j humidité relative : -j-7,1; nébulosité :
- -j— 0,71 ; pluie : —}— 18ram,5 ; jours de pluie appréciable : -j- 4 ; insolation : —28 heures.
- Electricité atmosphérique. — Moyenne générale (19 jours) : 65 volts. Moyenne diurne la plus élevée : 97 volts le 2; la plus faible : 38 volts le i5. Moyenne des 7 journées où le potentiel est resté constamment positif et où l’on n’a, en outre, observé ni précipitation, ni manifestation orageuse : 73 volts. Moyenne diurne la plus élevée : 96 volts le 7; la plus faible : 44 volts le 24. Amplitude diurne correspondante : 0,57; amplitude nocturne : 0,49.
- Radiation solaire. — Seize observations en ont été faites à 9 dales différentes. Le maximum Tal, 11 a été obtenu le 25 à ioh4im et le 27 à 121' im.
- Taches solaires. — On n’a aperçu aucune tache aux 17 dates où l’état du ciel a permis l’observation du Soleil.
- Perturbations magnétiques. — Très faibles les 10, i3,
- 15, 19, 25; modérées les 4-5, 6-7.
- Mouvements sismiques. — Comme en avril, ces mouvements ont été très nombreux et généralement très faibles. Les principaux sont les suivants : le 4» début à io1’ 1“ i3s, lin à ioh5m; le 6, début à ih49'n, lin à 3!l3om; le 8, début à i81i54“53s, lin à 21h 3 51" ; le 17, début à S^aS11’, ph. pie. de 8h5im à lin à 9h2om; le 18,
- début à 21'27'"58s, lin vers 5'1 et demie; le 19, débuta 15h 49” 52s, ph. pie. de i5h 57'“ à i6h2m, lin à i6ll35m (distance probable 2200 km); le 21, début à 1411 11In, ph. pie. de i5h im à i5h8m, lin à i6hiom; le 24-a5, débuta 23h 38m 35% ph. pie. de oh 14 à oh 25m, lin ù 21' 20“; le 29, début à ioll35m 368, ph. pie. de nh3m à nh i3m, lin à iih4om; le 29, ph. pie. de i4hi6,n à 14h36m, fin vers i5 heures; le 3o, début à i2h8ra3is, ph. pie. de i2ll45“ à i3h 17”, lin à i6h3om.
- Les appareils indiquent encore des microsismes plus faibles aux dates des ior, 3,5, 6, 7, 8, 9, 16, 19, 20, 21, 25, 26, 27, 28 et 3i.
- Floraisons. — Le ier, fraisier des bois, iris germanique, saxifrage mignonnette; le 2, thym, muguet; le 4> cytise faux ébénier; le 5, framboisier, fusain verru-queux; le 6, barbeau vivace; le 7, cotoneaster commun; le 8, weigelia, lychnis des champs, alisier, sorbier des bois ; le 10, leucanthemum des prairies; le 11, fumeterre, seringa; le 12, pivoine herbacée; le 13, pimprenelle, chèvrefeuille; le 14, pivoine ën arbre, sorbier hybridé; le i5, nerprun, polémoine; le 16, rose du Bengale, sca-bieuse colombaire; le 17, buisson ardent; le 19, sureait commun; le 20, julienne, nigelle, muflier, verveine vivace ; le 22, cornouiller, œillet des poètes; le 23, valériane, églantier; le 24, digitale, acacia blanc, réséda des chemins, sureau panaché, coquelicot; le 26, hémérocalle jaune, pivoine odorante; le 27, sureau à feuilles de chanvre; le 28, sauge officinale; le 29, geum urbanum ; le 3o, douce-amère, tradescantia virginica, rose des quatre saisons; le 31, potentille rampante, jacée.
- Premier chant : du loriot le 10. On a vu des martinets le 6.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Préparation domestique du vinaigre de miel. —
- Il existe plusieurs procédés pour obtenir économiquement du vinaigre de miel; le plus connu est celui qui utilise l’hydromel, sec et bien fabriqué, ne titrant pas plus de 7 à 8 degrés d’alcool et ayant subi uns fermentation complète. Les hydromels plus ou moins altérés ne sont pas utilisables pour faire du viuaigre. Lorsque l’hydromel pèse plus de 9 degrés d’alcool, il faut y ajouter de l’eau jusqu’à réduction au degré voulu. Dans une cruche en grès, à large goulot, on verse 2 à 3 litres
- d'hydromel, puis on y introduit une mère à vinaigre, ensuite on couvre la cruche simplement avec un papier pour garantir le liquide contre la poussière, et on la place à proximité du foyer, à une température de 20 à 2 5 degrés environ.
- Quand, après dégustation, on constate que le vinaigre a une force suffisante, on en tire un litre que l’on remplace par un litre d’hydromel et ainsi de suite, au fur et à mesure des besoins.
- A défaut de mère, on prend 2 litres de bon viuaigre,
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- que l’on fait bouillir et que l’on verse, après refroidissement, dans la cruche; tous les cinq jours, on ajoute la même quantité d’hydromel jusqu’à ce que le récipient soit plein.
- La formule de préparation préconisée par M. Boquil-lon est la suivante : exposer, tout simplement, les eaux miellées à l’air et à la chaleur, dans un tonneau percé aux deux bouts, puis ensemencer d’un pe\i de pollen dilué et d’acide tartrique. Quand la fermentation alcoolique est terminée, on ajoute, si possible, une mère à vinaigre et on place le récipient à une température ne dépassant pas 3o°C, dans un grenier, ou à la cuisine, l’hiver; aérer de temps à autre, en soutirant, pour reverser par la bonde. L’acétification peut être facilitée par l’adjonction de copeaux de hêtre, en opérant, de préférence, l’été. Pour obtenir la saveur et l’arome du vinaigre dm vin, il suffit de maintenir dans le liquide à acétifier, un paquet de sarments et de feuilles de vigne.
- Le vinaigre ainsi obtenu doit être soutiré et mis en bonbonnes bien bouchées, afin qu’il conserve sa force.
- Une autre recette consiste à verser environ un litre d’hydromel sur une mère à vinaigre bien lavée, à tenir au chaud et aérer; au bout de trente jours environ, le vinaigre peut être mis en consommation; par la suite, on ajoute de l’hydromel dans la proportion d’un quart, en laissant fermenter pendant trois jours, chaque fois.
- La recette due à M. Deunler est aussi très pratique : Dans 6 litres d'eau, mettre i kilogramme de miel,- une croûte de pain et une cuillerée de levain ; tenir le liquide au chaud pour hâter la fermentation. Quand la clarification est faite, soutirer et mettre en bouteilles. Cette clarification se fait en employant 2 gr. 1/2 de colle de poisson, que l’on délaie dans un demi-litre de vinaigre ; le lendemain, on verse la colle dans le tonneau, après l’avoir passée au tamis.
- Voici, enfin, une recette indiquée par M. Warré : comme les précédentes, nous l’empruntons au Chasseur français : dissoudre i kg 5oo de miel dans io litres d’eau, exposer à l’air et à la chaleur; en moins d’un an on obtient un vdnaigre de bonne qualité. Pour lui donner du mordant,
- on suspend dans le récipient un paquet de poivre en grain, avec girofle, gingembre; pour l’aromatiser, on y fait macérer de l’estragon ou autre plante aromatique; et pour le foncer en couleur, on y ajoute des mûres fraîchement cueillies ou conservées dans l’eau-de-vie. On doit prendre la précaution de tenir le fût de vinaigre éloigné de toute autre boisson.
- Ces divers procédés permettent, suivant les situations, de préparer économiquement du vinaigre de miel dans les ménages. H. B.
- Conservation du crude ammoniac. — On désigne sous ce nom le résidu d’épuration du gaz d’éclairage qui est vendu aux cultivateurs comme engrais azoté. De composition très complexe, la matière contient son azote à l’état de sels ammoniacaux, de sulfocyanures, de cyanures, de ferrocyanures ; dans ces conditions la masse peut subir des altérations, ce qu’il importe d’éviter. C’est pour les prévenir que M. Demolon a longuement étudié le processus des réactions dans des mélanges conservés de diverses manières. Voici ses conclusions applicables en pratique :
- Il est inutile de laisser longuement à l’air un tas de crude pour provoquer la disparition de sulfocyanures nuisibles aux plantes : ces composés demeurent inaltérés et on ne fait que perdre un peu d’azote. Il est très dangereux de laisser en gros tas des crudes contenant des sulfures : ils s’échauffent spontanément et brûlent si bien que tout le soufre disparaît et qu’on perd les neuf dixièmes de l’azote.
- Quand on mélange du crude au superphosphate, ce dernier engrais « rétrograde », une grande partie de son phosphate soluble dans l’eau s’insolubilisant.
- Le rôle nocif joué par certains crudes lors de l’épandage est dû à des matières goudronneuses et nullement à des composés cyanures. On peut rendre l’engrais inoffensif en arrosant fréquemment des tas de crude, ou mieux, car on n’entraîne [pas ainsi d’azote, en mélangeant avec un poids égal de terre et en laissant en contact pendant une semaine. (Annales agronomiques.)
- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — IJ aviron rotatif a été imaginé et construit par M. Lépineux, au Blamont, à Meaux. — Le Perfector est en vente chez M. Colignon, 33, rue du Général-Brunet, Paris.
- Renseignements. — M. A. Canton, à Sousse. —Les brodei'ies d'or ou d'argent se nettoient en frottant avec une brosse imprégnée d’alcool, ou de la mie de pain chaude. Pour brillanter, on saupoudre avec un peu de carbonate de magnésie, puis on brosse bien.
- M. Monnier. — Le traitement peut être appliqué une seule fois par jour.
- M. Tintellier. — Nous ne connaissons pas de traitement électrique de la cataracte.
- M. L. IL., à Epernay. — Nous avons fait quelques essais pour incombustibiliser la paille des paillassons horticoles employés contre la gelée. Pratiquement, nous n’avons guère obtenu d’assez bons résultats qu’avec une solution aqueuse à 5 pour ioo de chlorure de "calcium dans laquelle on laisse la paille pendant 2 ou 3 jours. Mais nous craignons : i° que la pluie n’enlève à la longue l’ignifugeant; ,— 2° que la paille ne pourrisse. Ne pourriez-vous faire un essai pendant une année sur un petit paillasson ? .
- M. Alexis Preire, à Château-des-Aisses. — i° Potir brillanter un. carrelage, on se sert d’encaustiques : la surface est toujours xxn peu glissante. — 2° Pour enlever les dépôts savonneux dans des tuyaux de lavabo, employer une solution aqueuse à io pour ioo de soude caustique, en frottant si possible avec un écouvillon
- quelconque. — 3° Ni les Recettes de la Maison, ni les Recettes de l'Atelier ne font double emploi avec les précédents volumes : on y trouve force nouvelles recettes ainsi que des conseils pour l’application, des notes bibliographiques, des index bibliographiques à entrées multiples, etc..., qui n’étaient pas dans les anciens recueils. — 4° Les taupes s’attrapent surtout avec des pièges, mais on peut les empoisonner ainsi : se procurer des vers de terre qu’on laisse pendant [un jour dans un pot pour les faire dégorger, puis qu’on mélange à environ io pour ioo de leur poids de noix vomique râpée. On laisse quelques heures, puis on pose délicatement un petit tas de vers dans chaque trou de taupinière.
- MM. Scklœsing, à Marseille. — Notre description du nickel chromé, inattaquable aux acides, fut faite d’après les comptes rendus de Congrès chimique de New-York. Vous pourriez vous procurer le mémoire complet en vous adressant au Comité français de ce Congrès : l’Association des chimistes de sucrerie, i56, boulevai'd Magenta.
- M. Theulier àSelzaete, Belgique. — Il n’existe pas de moyen pratique pour défeutrer un lainage qui s’est rétréci pendant un foulage dans l'eau de savon.
- ’M. Raymond Prons, à Saint-Mandé. ;—Yous trouverez de bons conseils pour le vernissage des appareils électriques dans le volume Coloration des métaux (Desforges, éditeur, quai des Grands-Augustins).
- M. Camus, rue de Lonchamp, à Paris. — Les cires artificielles (p. 93 du Supplément du ior semestre 1913) donnent des encaustiques peu glissants. Pour qu’ils résistent à l’eau, il faut faire la solution dans l’essence de térébenthine.
- M. Ollier, à Montreuil-sous-Bois. — Yous trouverez des recettes pour l’enlevage de la rouille dans nos Recettes de l'atelier (Masson, éditeur. Prix : 3 francs, relié) et dans le volume Coloration clés métaux (Desforges, édi-
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- BOITE AUX LETTRES
- leur. Prix : 3 francs, broché). A noter que toutes les mixtures à base de protochlorure d’étain ne peuvent guère être préparées à l’avance : ce produit s’altère à l’air.
- M. Romey, à Cholet. — Le polymètre de W. Lam-brecht, combinaison du thermomètre et de l’hygromètre, donne approximativement, ma s très rapidement, par des lectures directes, sans l’emploi d’aucune table, toute une sér.e d’indications météorologiques. Le thermomètre porte de chaque côté une graduation différente : d’un côté, l’échelle centigrade thermométrique ; de l’autre, les valeurs de la tension maxima de la vapeur d’eau correspondant à la température marquée en regard. Sur le cadran de l’appareil sont gravées deux échelles : la graduation inférieure donne les degrés hygrométriques, la graduation supérieure indique les degrés Lambrecht. Ces chiffes ont été calculés de façon que, si on les soustrait de la température indiquée par les divisions de gauche du thermomètre, on obtient le point de rosée pour chaque degré hygrométrique indiqué par l’aiguille, c’est-à-dire la température à laquelle la vapeur d’eau qui, à ce moment, se trouve contenue dans l’air, se déposerait
- à l’état liquide. Supposons par exemple que l’hygromètre accuse 54, que la colonne thermométrique marque i6°,8 d'un côté comme température, et 14 de l’autre comme tension maximum. L’humité est 14x0,57 = 8. Si nous lisons sur l’échelle de gauche du thermomètre la division vis-à-vis du chiffre 8 de l’échelle de droite, nous trouvons le point de rosée qui est 8. Ce résultat peut d’ailleurs être obtenu plus simplement au moyen de l’échelle supérieure du cadran de l’hygromètre, graduée de droite à gauche de 1 à 3o. L’aiguille porte trois pointes : la pointe centrale doit être utilisée quand la température est de io°, la pointe de droite quand elle est de 20°, la pointe de gauche quand elle est de o°. Pour les températures intermédiaires, on procède par interpolation. Supposons l’aiguille arrêtée devant la division 8,6. Soit i6°,8 la températuré, le point de rosée est i6°,8 — 8°,6 = 8°,2, nombre très voisiu de la valeur exacte. En résumé, avec cet instrument on obtient rapidement: i° la température de l’air; 20 l’humidité atmosphérique relative; 3° la tension maxima de la vapeur d’eau; 4° le point de rosée. -.
- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- Pour sauver la Loue : E.-A. Martel. — Nouvelles applications de la lumière froide : Jacques Boyer. — Emploi de l’air comprimé pour empêcher les navires de couler : Sauvaire-Jourdan. — Mille ans d’histoire de l’Asie : Jean-Paul Lafitte. — Comment le caoutchouc fut introduit en Europe : H. V. — Un almanach astronomique au xve siècle : Antoine de Saporta. — Les germes de champignons de l’atmosphère : H. Coupin. — Académie des sciences : Ch. de Villedeuil. — Traînées météoriques photographiées en plein jour : Em. Touchet.
- Supplément, — Observation de l’occultation d’une étoile par Jupiter. Comète igi3 a (Schauroasse). — La conservation des bois par l’électricité, etc.
- Précis de chimie physiologique, par Maurice Arthus, in-18, 43o p., 5 pl. en couleurs, i3o lig., Masson, éditeur, Paris, ig13. Prix : 7 francs.
- Ce précis fut le premier livre de chimie physiologique écrit en français. Il en est aujourd’hui à sa 7e édition. Il doit ce succès à la clarté avec laquelle sont exposées toutes les questions de chimie qui intéressent le physiologiste : réactions des corps organiques, matières grasses, hydrates de carbone, substances protéiques, diastases, etc. ; composition des tissus de l’organisme et des liquides : sang, urine, lait; chimie de la digestion. L’ouvrage est au courant des dernières acquisitions dans les domaines complexes des albuminoïdes et de leurs produits de décomposition, des diastases et des toxines. Sa place est tout autant dans le laboratoire du physiologiste et du chimiste que dans le cabinet du médecin; à tous il est indispensable, et il sera utilement lu par tous ceux qu’intéressent les difficiles problèmes de la chimie de l’être vivant.
- Les aliments sucrés industriels. Chocolats, Bonbons, Confiseries, Confitures, j>ar L. François, in-8°, 149 p., 29 fig. (Encyclopédie scientifique des Aide-Mémoire). Gauthier-Yillars et Masson, éditeurs, Paris, 1913. Prix : broché, 2 fr. 5o; cartonné toile, 3 francs.
- L’auteur a entrepris l’étude comparative des spécialités diverses de l’aliment sucré industriel : chocolat, bonbons, fruits confits et confitures. Chaque technique est décrite dans tous ses détails et avec d’assez nombreuses gravures d’appareils au cours d’un chapitre spécial. Une étude générale des matières premières précède l’ensemble.
- Les sourciers et leurs procédés. La baguette, le pendule, par Henri Mager, in-8°, 314 P-> 107 fig. H. Dunod et E. Pinat, éditeurs. Prix : 4 fr. 5o.
- Les expériences publiques de baguette et de pen-
- dule qui ont été faites en mars dernier, ont été relatées ici même aux iios 2081, 2082, 2085. Le volume de M. Mager expose les procédés de recherche mis eh œuvre par les baguettisants et les pendulisants, et essaye d’en expliquer les causes. Les courants liquides souterrains seraient, comme les courants électriques, entourés d’un champ d’influence et de lignes de force, qui agissent sur les sensitifs, dont l’action peut être enregistrée par la baguette ou le pendule.
- Béton et béton armé, par H. de Miffonis. 1 vol., 3i8 p., 75 fig. Ferreyrol, éditeur, 1, rue Vavin, Paris, 1912.
- Ce livre est un aide-mémoire où l’auteur s’est efforcé de résumer, avec toute la clarté et la précision désirables, les connaissances nécessaires à tous ceux qui, sans être spécialistes du béton armé, ont à se préoccuper des applications de ce matériau ou à en surveiller l’emploi.
- Les caoutchoucs artificiels, par L. Yentou-Duclaux, ingénieur au Laboratoire d’essais de l’A. C. F. 1 vol. in-8° de vn-114 pages. H. Dunod et E. Pinat, éditeurs, Paris, 1913. Prix, broché : 3 fr. 75.
- L auteur étudié successivement les caoutchoucs de synthèse proprement dits, les régénérés, les dérésinés, puis les factices et succédanés. Le livre est abondamment documenté et d’après les meilleures sources.
- Les arbres, arbustes et arbrisseaux forestiers, par C.-L. Gatin, in-18, 117 p., 100 pi. en couleurs, 32 lig., Lechevalier, éditeur, Paris, 1913. Prix : cartonné, 6 fr. 5o.
- Donner un tableau de la vie des arbres et des arbustes; montrer comment ils naissent et se multiplient, la façon dont ils se groupent pour former la forêt, quels sont les ennemis qui les attaquent, quelles sont les bêtes qui s’abritent sous leur feuillage, les oiseaux qui nichent dans leurs branches ; donner, en un inot, un tableau de la vie de la fopêt et exposer ensuite la manière de distinguer les essences les unes des autres, tel est le but de ce livre, richement illustré, aux descriptions toujours simples bien que rigoureusement scientifiques.
- Le bois sculpté, composition et procédés, par George Jack, traduit de 1 anglais par de YVùufers de Bou-chout, in-12, 258 p., 77 dessins, 36 pl., Yromant, éditeur, Paris et Bruxelles, 1912. Prix : cartonné, 5 francs.
- Livre excellent où l’amateur et le professionnel trouveront maints renseignements utiles et conseils judicieux sur les outils, les bois, le dessin, le croquis, la stylisation, la sculpture, les divers styles, etc.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Farines, fécules et amidons, par Marcel Arpix (Collection des Manuels d’analyses chimiques Bordas et Houx), i vol., 190 p. et planches hors texte. Béranger, éditeur. Paris, 1913. Prix : 6 francs.
- Ce livre fait connaître en détail et avec précision les diverses opérations de l’analyse des farines, fixe les limites de composition et indique la façon d’interpréter les documents analytiques. Il expose également les règles d’achat et de contrôle en usage dans l’arinée, les administrations et le commerce, ainsi que la législation étrangère relative à ce sujet.
- The Age ancl Growth of Scdmon ond Trout in Norwày as shown h y their seu les, par Kxirr Daiil, in-8°, 141 p-, 10 pl., Salmon and Trout Association, Fishmongers’ Hall, Londres, 1912. Prix : 5 sh.
- Depuis quelques années, on s’occupe de trouver dans les stries d’accroissement des écailles des poissons lin moyen de connaître leur âge. L’auteur a appliqué cette méthode à l’éLude du saumon et de la truite, en a tiré d’importants renseignements sur leur croissance, et, par suite, d’intéressantes conclusions sur leur pèche.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saînt-Maur : altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE YEiYf DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 9 juin 1913. . 15°,1 N. Y. W. 2. Peu nuageux. » Nuageux; halo; brume.
- Mardi 10 13°,6 S. W. 5. Peu nuageux. » Peu nuageux; rosée.
- Mercredi 11 14M W. 5. Couvert. )> Très nuageux.
- Jeudi 12 12°,2 W. S. W. 2. Couvert. 0,8 Couv. ; quelques averses.
- Vendredi 13 ... . 14»,4 W. N. W. 2. Couvert. » Nuageux.
- Samedi 14 15»,6 N. E. 2. Couvert. » Nuag. jusq. 15 h. ; beau ensuite ; rosée : brume le m.
- Dimanche la ... . la»,4 E. N. E. 2. Beau. » Jlosée ; beau.
- JUIN 1913. — SEMAINE DU LUNDI 9 AU DIMANCHE 15 JUIN 1913.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 7 au 14 juin. — Le 7. Dépression sur le N.-W. de l’Europe (îles Féroé : 742 mm). La pression se relève sur le S.-W. de l’Europe : Bordeaux, 771. Pluies sur le N.-W, de l’Europe. Temp. du matin : Belfort, +9°; le Havre, 10; Paris, 11 ; Max'seille, 15 ; moyenne à Paris : i3° (normale : i5°,y). —Le 8. La dépression de la veille persiste assez profonde sur le N. et le N.-W. (îles Féroé : 741)- Pression supérieure à 765 entre l’E- et le S.-W..du continent et jusqu’aux Açores. Pluies sur le N.-W. de l’Europe. En France : Charleville, 6 mm; Paris, 3. Temp. du matin : Arkhangel, —i°; Paris et Saint-Pétersbourg, —}— 16 ; Perpignan, 20; Nice, 22; moyenne à Paris : 17°,8 (normale : x5°,8). — Le 9. Fortes pressions sur le W, de l’Europe, atteignant 771 en Bretagne. La dépression du N.-W. se déplace vers le N.-E. (Bodoe : 744)- Temp. du matin : Arkhangel, ~]-50; Paris et Brest, i3; Marseille, 19; Nice, 28. — Ze 11. Dépression sur l’E. du continent (Stockholm : 737). Aire de forte pression sur le W. de l’Europe et l’Atlantique : Horta, 774. Pluies sur les Iles-Britanniques et le Centre de l'Europe. Temp. du matin : Yardoe, -j-4°; Dunkerque, 12; Paris, 14 ; Marseille, 20; moyenne
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- du Bureau Central Météorologique.
- à Paris : 16°,4 (normale : i6°,i). —Le 12. Dépression persiste sur le N.-E, du continent (Kuopio : 743); une autre se rapproche de l’Is-ande. Pression é'evée sur le S.-W. de l’Europe et vers les Açores. Pluies sur le N. et le W. de l’Europe. En France : le Havre, 3 mm; Paris, 1. Temp. du matin : Cracovic et Charleville, —j— ii°; Paris, 12; Bordeaux, 17; Alger, 25; moyenne à Paris : i3°,3 (normale : 16°,2). — Le i3. La pression sc relève sur le N.-W. de l’Europe. Des dépressions persistent sur le N. de la Russie (Arkhangel : 741) et .près de l’Islande. Pluies sur le Centre de l’Europe et la Scandinavie. En France : beau temps. Temp. du matin : Haparanda : —j— 4°; Brest, 12; Paris, 14 ; Lyon, 15 ; Marseille, 21; Alger, 27; moyenne à Paris ; i5°, 1 (normale : i6°,3). — Le 14. La pression reste élevée sur presque toute l’Europe; supérieure à 770 en Angleterre, dans le N. de la France et en Allemagne. Dépression dans les parages de l’Islande (Isafjord : 749 mm). Beau temps général. Temp. du matin : Yardoe : -j— 6°; Dunkerque, 11 ; Paris, 14 ; Nice, 23; moyenne à Paris : i6°,9 (normale : 16°,4)- — Phases de la Lune : Premier Quartier le 11, à 4 h. 38 m. du soir.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut, Professeur à l’Ecole des Mines et à l’Ecole des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique, Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Tout cc qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, "Boulevard Saint-Germain, Taris (YJe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l'obligation de l’indication d'origine.
- N° 2092. — 28 JUIN 1913.
- INVENTIONS
- s
- *> 'Electricité <-*
- Plus de cambriolages. — Une statistique.
- Une statistique de la Préfecture de police nous apprend que, dans le seul département de la Seine, il y a 200 cambriolages avec effraction par jour, soit plus de 70000 chaque année, et que le montant annuel de ces vols est de plus de 14 millions de francs! Le Self Protector rend absolument impossible toute espèce de cambriolage, par quelque moyen que ce soit.
- Il défend l’approche d’un colîre-fort, l’ouverture d’une serrure, même avec ses propres clefs. Il interdit de découper un panneau de porte, de percer un.mur, un plafond, un plancher.
- Bien mieux, il ne perïnet pas de poser le pied à un endroit quelconque de la pièce protégée, si vaste soit-elle.
- Le Self Protector est inviolable. Rien ne peut entraver son fonctionnement.
- Si on le touche, il dénonce aussitôt le criminel : si l’on cherche à couper le câble à n’importe quel point de l’installation, il révèle immédiatement l’attentat. L’alarme est donnée simultanément aux endroits choisis par de puissantes sonneries et la lumière se fait.
- Parmi les clients du Self Protector figurent le Crédit Foncier de France, la Ville de Paris, le Bureau international des Poids et Mesures, la Caisse d’épargne, le Bureau de bienfaisance, les grands établissements financiers, des notaires, des agents de change, des grands joailliers, des collectionneurs, la haute aristocratie, etc.
- Envoi franco de notices.
- Pour tous renseignements et démonstrations, s’adresser au Self Protector, 4> rue Meyerbeer (place de l’Opéra), Paris.
- Haut-parleur Picard. — Le téléphone ordinaire présente, dans de nombreuses circonstances, un inconvénient sérieux pour la transmission des ordres : la personne qui reçoit l’appel de so’nnerie est obligée de se déranger pour aller à l’appareil et porter le récepteur à l’oreille. Pour un machiniste, un opérateur de cinéma, etc., ce dérangement n’est souvent pas possible. On emploie quelquefois alors un tuyau acoustique dont l’extrémité se termine par un porte-voix permettant d’entendre la parole sans quitter sa place. Mais l’installation d’un tuyau acoustique est compliquée et convient mal aux grandes distances.
- Le téléphone haut-parleur, au contraire, s’installe avec la plus grande facilité, comme un téléphone ordinaire, au moyen d’un simple fil de sonnerie qui peut passer partout. Le transmetteur et le récepteur sont construits de telle sorte que la parole s’entend distinctement dans toute la pièce où le récepteur est placé, celui-ci
- SUPPLEMENT
- NOUVELLES
- étant simplement accroché au mur. Il suffit de parler à quelques centimètres du transmetteur, sans élever la voix, et la personne interpellée entend à haute voix ce qu’on lui dit, exactement comme si elle se trouvait à côté de la personne qui parle, "et cela quelle que soit la distance entre le transmetteur et le récepteur.
- Outre les applications très variées de ces téléphones, dans les installations fixes, ils conviennent tout particulièrement dans les automobiles
- à carrosserie fermée, pour la transmission des ordres au chauffeur.
- Le « haut-parleur » se trouve à la maison Picard, 13t, boulevard de Sébastopool, à Paris.
- Télégraphie sans fil
- Poste mixte modèle G. P.
- Il existe quantité d’appareils récepteurs de T. S. F., postes simples pour recevoir les signaux horaires de la Tour Eiffel; mais dès que l’on désire entendre des transmetteurs éloignés,, il faut utiliser des appareils compliqués, encombrants, d’un transport difficile. Les uns sont trop rudimentaires pour intéresser un amateur expérimenté ; les autres rivés au laboratoire ne peuvent être emportés en voyage.
- Le Poste mixte modèle G. P. vient combler cette lacune. Appareil portatif en élégant coffret de 28x14 X 10 cm> b comprend avec les organes d’accord : condensateur, écouteur de haute sensibilité, un détecteur électrolytique toujours prêt à déceler le passage des ondes et un détecteur à cristaux breveté S. G. D. G. dont la sensibilité permet de recevoir les radiogrammes des postes très éloignés. Un dispositif spécial permet de passer instantanément de la position de repos à la réception sur l’électrolytique ou sur le détecteur à cristal. Cet appareil permet d’entendre Norddeich à midi ainsi que les grands postes européens. Son éloge n’est pas à faire. C’est un compendium inégalé jusqu’à ce
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- INVENTIONS NOUVELLES
- jour et que voudra posséder tout amateur de T. S. F., touriste, horloger, etc.
- Le Poste mixte modèle G. P. est en vente chez son
- constructeur, G. Péricaud, 85, boulevard Voltaire, Paris (envoi des catalogues sur demande).
- s;ç.> Automobile
- Une nouvelle voiturette I’ « Arista »
- C’est d’une nouvelle voiturette qu’il s'agit, non pus d’une voiturette du type classique, mais d’un type tout nouveau, tout différent de ce qui a jamais été fait, et qui se distingue surtout parla simplicité.
- Son constructeur a, en effet, cherché et réussi à réaliser une machine qui présente toutes les garanties possibles de bon fonctionnement et que, néanmoins, une simplification mécanique poussée aussi loin que possible permet de mettre sur le marché à des prix diiiciles à concurrencer à égale qualité de construction.
- La nouvelle voiturette « Arista » n’a plus ces organes compliqués et encombrants que l’on appelle : boîte de vitesses, différentiel, cône d’embrayage.
- La transmission du mouvement s’opère par plateau de friction, et les nombreux kilomètres déjà parcourus avec les premiers modèles, en pays de plaine et en pays de montagne, sont la preuve irréfutable que ce système est parfait sous tous les rapports. Vl
- Il a été établi 3 modèles de voiturette « Arista» : mo-nocyl. G chev. 8 et xo chev. 4 cylindres, dont les prix sont
- établis avec carrosserie, et pneus, c’est-à-dire prêts à rouler.
- Le modèle 6 chev. f avec ) a5oo francs.
- 8 chev. < carrosserie > 4000 —
- — 10 chev. ( et pnens ) 5ooo —
- Nous engageons vivement nos lecteurs, que la qxxes-lion intéresse, à demander la description détaillée au constructeur, M. P.-Àriste Ruffier, 140, boulevard Pereire, à Paris.
- Automobiles Charron Limited. — Depuis plus de dix ans cette marque n’a fait que progresser; il n’est donc pas utile d’en faii*e l’historique. Il est d’ailleurs reconnu que force, souplesse et élégance sont réunies dans ces voitures, tant prisées par ceux qui veulent joindre l’utile à l’agréable.
- Il est surtout un modèle de Charron Ltd qui doit être mentionné spécialement : c’est la 12 chev. Les carac-
- téristiques du châssis en tôle d’acier embouti, réti’éci à l’avant et l'elevé à l’arrière sont : moteur 4 cylindres monobloc, allumage par magnéto à haute tension, car-burateur Zénith.
- Les autres organes ont été étudiés avec un soin éclairé. Embrayage par cône métallique garni de cuir avec accouplement élastique entx’e l’embrayage et le changement de vitesse. 3 vitesses et marche arrière par simple train baladeur (3e vitesse en prise directe).
- Transmission par cardan à pont oscillant.
- Refroidissement par thermo-siphon avec radiateur multitubulaire disposé contre le tablier.
- Direction à droite ou à gauche.
- Toutes ces données sont celles d’un bon châssis établi d’après une longue expéxûence.
- Mais où l’initiative de la Charron Ltd se reconnaît, c’est que trois carrosseries différentes ont été étudiées et adaptées de façon à livrer des voitures complètes et prêtes à prendre la route : i° un Runabout, 2 places avec avant torpédo et pointe arrière formant coffre ; 2" un Torpédo, 4 places avec capote et pare-brise (voix* le dessin); 3° un landaulet à condxxite intérieure, % places modèle démontable.
- L’ingéniosité de la Charron Ltd a créé là de beaux modèles poxxr la ville oxx le voyage, qxxi contenteront tous les goûts et donneront satisfaction complète quel qu’en soit l’xxsage. — Charron Ltd, Puteaux (Seine).
- Les automobiles Ruby.
- La marque Ruby à su s’imposer par sa conslx’uction soignée. C’est la doyenne des marques de voitures fran-
- çaises à fx’iction, car elle a été lancée sur le marché en 1906 et a été la première à faire connaître ce dispositif original.
- Le système d’embrayage et de changement de vitesse à friction appliqixé stxr les voitures Ruby a fait largement ses preuves. Il est d’une gi’ande simplicité, et rend ces voilures les plus économiques, les plus simples,-et les plxxs robustes tout en permettant d’atteindre des I pxûx de vente intéi’essants.
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- t!p
- INVENTIONS NOUVELLES
- Un galet, garni sur le pourtour d’une matière spéciale, peut être mis en contact avec un plateau de fonte entraîné par le moteur.
- Si le galet est déplacé du centre à la périphérie, il est clair qü’il y a variation de multiplication. Le nombre de vitesses est théoriquement infini. La marche arrière s’obtient en plaçant le galet de l’autre côté du centre, ou point mort.
- Les voitures Ruby se construisent en i3 types différents depuis la monocylindrique 6 chev., jusqu’à la 4 cylindres 12-16 chevaux. — H. Godefroy et Cie, constructeurs, 38, rue Raspail (Levallois).
- *&> Accessoires d’Automobiles <-«*
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- Amortisseur de chocs « Akam » pour automobiles.
- — Le nom même de cet amortisseur indique l’originalité de son système : il est basé sur l’emploi d’une came, pièce essentiellement mécanique et dont l’application a donné ici des résultats tout à fait supérieurs, c’est encore un grand progrès réalisé dans la construction automobile, car cet appareil assure un confort vraiment remarquable, même sur les plus mauvaises routes.
- Telle voiture qui 11e peut être maintenue eu vitesse parce que le train de roues arrière se déplace latéralement, ou bien parce que la carrosserie rebondit d’une
- façon intempestive, deviendra stable dès quelle sera munie de ces amortisseurs.
- L’amortisseur « Akam » est placé normalement entre l’essieu et le châssis; il se compose d’une came de forme spéciale qui sç' déplace verticalement entre deux galets dont l’un est/ solidaire -d’une chape qui comprime un ressort- très puissant. C’est ce mouvement qui freine la détente brusque des ressorts de la voiture, tout en conservant leur entière flexibilité au fléchissement, véritable solution du problème de l’amortisseur.
- Constructeurs, L. Davin et C‘e; amortisseurs Akam, i5, boulevard de la Révolte, à Levallois-Perret (Seine).
- Un nouveau carburateur automatique. — L’expérience a montré que dans les carburateurs ordinaires, la proportion d’essence par rapport à l’air dans le mélange carburé croît très rapidement avec la vitesse angulaire du moteur.
- Ceci est dû en particulier à la grande inertie de l’essence, par rapport à l’air.
- De tels carburateurs ne peuvent convenir aux moteurs actuels dont le régime varie entre 200 et 3ooo tours. Aussi, pour corriger ce défaut, a-t-on imaginé de le munir de soupapes d’air additionnel, de bagnes, billes, etc., organes sujets à l’usure, au déréglage... et qui pèchent par leur inertie mèmè.
- Dans le carburateur Gobbi, l’automaticité (constance du mélange explosif à toutes les allures) est obtenue au moyen d’un gicleur spécial, sorte d’injecteur Giffard, où l’air par sa vitesse (proportionnelle à celle du moteur) règle, à chaque instant, le débit de l’essence.
- Fonctionnement. — Examinons la coupe de l’appareil.
- A l’arrêt, le niveau constant s’établit à la même hauteur dans l’injecteur a et dans le niveau constant.
- Dès les premiers tours du moteur, une partie de l’air aspiré s’engouffre sous la cloche c, refoule l’essence contenue dans la cuvette b et, par les orifices obliques
- de l’injecteur, vient diviser l’essence : le gicleur v débite de Yessence vaporisée et non un jet d’essence liquide.
- L’air, sans cesse comprimé sous la cloche, prend une vitesse considérable dans les trous obliques et les jets d’air ainsi obtenus déterminent en se brisant des zones de refoulement qui freinent l’essence d’autant plus que le moteur tourne plus vite (les jets d'un bec d’acétylène reproduisent assez exactement ce phénomène) ; ce freinage donne une automaticité progressive qui dépend de l’angle d’inclinaison des orifices d’air.
- Le rapport des sections de passage d’air et d’essence règle la qualité du mélange.
- La dimension de l’orifice de sortie (vis gicleur v) règle la quantité.
- La b.use ou diffuseur, en forme de double cône, règle, par son diamètre intérieur et par sa position vis-à-vis de la cloche de l’injecteur, la quantité d’air admise.
- L’automaticité a été déterminée expérimentalement au moyen d’appareils de laboratoire; on a mesuré les poids d’essence e, e', e"... et d’air a, a', a”... correspondant à des vitesses angulaires du moteur de 200 à 3ooo tours et l’on a constaté que les rapports :
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- c'est-à-dire que l’appareil est absolumeut automatique. — Slé du carburateur Gobbi, 33, rue de Villiers, à Neuilly-sur-Seine.
- Le gonfleur Kirby-Atlas. — Tous les touristes redoutent, à juste titre, le gonflage à la main des pneumatiques d automobile ; exténuante épreuve qui suffit à gâter le charme d’une belle promenade.
- Sans doute, il existe des bouteilles d’air comprimé et des sparklets, mais ces utiles accessoires peuvent manquer au moment du besoin et leur remplacement, en tout cas, est difficile dans certaines régions.
- « Le sage, dit un proverbe, porte toute sa fortune sur soi. » L’automobiliste prudent fera bien de ne demander de secours qu’à lui-même et à sa machine.
- Le gonfleur Kirby-Atlas lui offre précisément le moyen de faire gonfler les pneumatiques de la voiture par. le moteur lui-même.
- C’est un dispositif d’un pxûncipe fort original; il 11e comporte aucune commande mécanique, ni engrenages, ni bielles, ni tiges ou galets de friction. Il a pour effet de transformer l’un des cylindres du moteur (il faut un moteur à deux cylindres au moins) en une pompe refoulant de l’air pur dans le pneumatique.
- Pour le faire fonctionner, on dévisse la bougie d’allu-
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- INVENTIONS NOUVELLES
- 'arn.
- mage de l’un des cylindres, et l’on visse à la place le gonfleur.
- A l’aide de l’autre ou des autres cylindres, on met le moteur en marche. Le piston du cylindre sur lequel est vissé le gonfleur refoule de l’air pur dans celui-ci; grâce à la combinaison des pistons différentiels qui constituent le gonfleur, l’air, à son passage dans cet appareil, est porté à une pression qui peut atteindre 7 kg, chiffre plus que suffisant pour réaliser la pression nécessaire dans les pneumatiques. Celle-ci, on le sait, ne doit jamais dépasser 5 kg.
- Le gonfleur Kirby-Atlas gonfle en a à 3 minutes un pneumatique de 880 X 120. ;
- C’est un appareil robuste, peu encombrant, ne pesant guère que 3 kg, et d’un fonctionnement assuré. —:I1 est en vente chez Kii'by, Beard et C°, 5, rue Auber, Paris, et dans toutes les bonnes maisons d’automobiles, de carrosseries et d’accessoires.
- Le Vibrophone.
- Le vibrophone est l’avertisseur qui répond le mieux aux exigences du touriste soucieux de voir les obstacles animés lui laisser la place libre. Son cri ne peut être confondu avec aucun autre et s’entend à plus d un kilomètre. Sa vibration métallique pénètre partout. Son aspect énergique réveille à distance le charretier endormi et l’oblige à se ranger.
- Le Vibrophone, de conception et de fabrication françaises, est d’une grande simplicité mécanique. Il se compose essentiellement d’une membrane d’acier qui vibre sous les impulsions produites par la projection
- d'une bille lors du passage sous elle de rouleaux saillants portés par une pièce tournante.
- Le Vibrophone à moteur électrique est toujours prêt à fonctionner. En pressant un bouton interrupteur il se met en marche instantanément et s’arrête de même. Le moteur électrique, qui est une des parties les plus importantes de l’appareil, a été construit avec le plus grand soin. Les paliers sont montés à billes. Le bobinage a été calculé pour un rendement maximum. Le Vibrophone peut être actionné par une batterie d’accumulateurs de 6, 8 ou 12 volts.
- Le mécanisme du Vibrophone complètement étanche est entièrement à l’abri de la pluie et de la poussière.
- Rien n’a été épargné dans sa construction pour en faire un appareil parfait.
- Malgré la modicité de son prix, le Vibrophone n’est pas un avertisseur en réduction. Sa qualité et sa puissance en font l’auxiliaire du tourisme automobile.
- Un dispositif très simple permet à tout conducteur de régler lui-même l’intensité du son.
- Le Vibrophone peut également être actionné directement par le volant du moteur. Bien entendu, dans ce dernier cas, il ne nécessite pas l’emploi de l’électricité. Demander la notice spéciale. Prix complet du Vibrophone mécanique à cornet long (modèle B), muni de tous ses accessoires, q5 francs. — H. Gentilhomme, ingénieur-constructeur, 128, rue du Bois, Levallois-Perret (Seine).
- Verre Triplex.
- Nous avons déjà entretenu nos lecteurs des verres et glaces Triplex qui, sous le choc le plus violent, se fêlent mais ne font pas d’éclats (Voy. n° 20^17 du 17 août 1912).
- Leur emploi se généralise de plus en plus dans l’automobile et c’est tout naturel quand on songe que plus de 60 pour 100 des blessures, eu cas d’accident d’auto, proviennent d’éclats de verre.
- Si nous en reparlons aujourd’hui, c’est pour signaler les perfectionnements qui ont été apportés peu à peu dans la fabrication. La limpidité des glaces Triplex est
- devenue parfaite; leur transparence est celle des plus belles glaces ordiuaires ; tandis que les glaces fabriquées dans les débuts prenaient après peu de temps une teinte fumée assez prononcée, elles restent aujourd’hui parfaitement incolores.
- La seule difficulté qui restreint encore un peu l’emploi des glaces ou verres Triplex, est la nécessité de les commandera mesures exactes ou aux gabarits, car il est impossible de les couper, même au diamant, une fois fabriquées.
- Les roues jumelées amovibles. — Chacun sait aujourd’hui l’avantage énorme qu’il y a pour le propriétaire d’une automobile à jumeler les roues arrière de sa voiture, ce qui se traduit par une grande économie dans l’usure des pneus.
- Le poids étant l’ennemi de ceux-ci, leur durée se trouve quadruplée. De plus, un pneu jumelé ne crève pour ainsi dire plus. Enfin, il constitue un brevet de sécurité, car il empêche le dérapage mieux que n’importe quel antidérapant qui coûte cher et s’use rapidement par surcroît.
- Il est vrai qu à la ville tous ces inconvénients diminuent considérablement et que l’utilité du jumelage se fait beaucoup moins sentir. Il en résulte, si nous osons nous exprimer ainsi, qu’il faut à la voiture des chaus-
- sures de ville et des chaussures de fatigue. Conçoit-on, en effet, un élégant qui se présenterait dans un salon avec de grosses chaussures ou un sportsman faisant une excursion en escarpins ?
- L’idéal consiste à pouvoir jumeler à volonté les roues. Il a été réalisé par les crochets Lefèvre et la roue de secours du même nom, que les Parisiens connaissent bien pour les voir sur les voitures de grandes entreprises de locations et excursions, car elles sont employées indifféremment sur les Renault, Peugeot, Bayard-Clément, Delahaye, Delaunay-B elle ville, Lorraine Die-trich ou autres, sur toutes les voitures en un mot.
- Ces roues de secours que le chauffeur met en un tour de main, en cas de crevaison, et qui lui permettent de continuer sa course, constituent donc la solution d’un problème intéressant. Leurs constructeurs sont MM. Aubry et Simonin, 32, boulevard du Parc, à Neuilly-la-Jatte, (Seine), téléphone, 919, Neuilly.
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- INVENTIONS NOUVELLES
- Le lève-glace Héra.
- Ce qui fait la beauté de l’automobile moderne, c’est l’exacte adaptation de la forme et des organes au but poursuivi.
- Si l’on veut analyser l’impression esthétique que dégage l’aspect d’une belle voiture, on constatera qu’elle résulte non seulement des formes heureuses auxquelles l'étude, l’expérience et le goût ont conduit le constructeur, mais encore du soin attentif quia été donné aux moindres détails. Une œuvre d’art ne souffre, en aucun point, la négligence.
- Nous trouvons une preuve très nette de ces recherches délicates et ingénieuses dans la solution donnée au problème du lève-glace. L’antique main de glace, ce ruban incommode qui sert à lever ou abaisser la glace des portières, jure comme un anachronisme. Sa manœuvre exige un effort brusque et ridiculement exagéré ; elle oblige parfois à prendre une position qui n’est pas sans danger. t...
- Il a fallu imaginer un dispositif plus pratique, plus « mécanique », pour parler le langage des ingénieurs. Le lève-glace Iléra résout parfaitement le problème.
- Il consiste en un petit tambour à manivelle sur lequel vient s’enrouler un ruban métallique attaché au bas de la glace sur un tourillon.
- Pour remonter la glace du fond de la fouille, il suffit
- de tourner sans effort et sans hâte la manivelle ; le ruban s’enroule sur le tambour et la glace monte. Le bas de la glace est muni d’une plaquette en acier découpé,. dans l’évidement de laquelle peut voyager un tourillon, muni d’une rampe et d’une sorte de bec. Lorsque la glace arrive en haut de sa course, le tourillon rencontre le tambour; les formes de l’un et de l’autre sont déterminées de façon à faire franchir à la glace le ressaut qui limite le repos où elle doit s’asseoir et à l’y asseoir doucement. Même mouvement en sens inverse pour faire redescendre la glace dans sa fouille.
- Rien de plus simple et de plus élégant.
- Notons que la glace s’arrête, à la volonté du voyageur, en quelque point que ce soit de sa course ; elle reste bloquée dans la position que celui-ci veut lui assigner, au moyen d’un autoloc. .
- Signalons également la présence d’un ressort compeu-sateur servant en quelque sorte de contrepoids, grâce auquel la levée de la .glace se fait avec une remarquable douceur.
- Le constructeur du « Lève-Glace Héra » est M. G. Klein, 86, faubourg Saint-Denis, Paris.
- **> Cyclisme <<$
- Cycles Jacquetnin. — Ces bicyclettes sont nées d’une étude approfondie et d’une grande expérience pratique. Le constructeur à cherché à réaliser d’utiles perfection-
- nements, tout en restant dans la limite des prix abordables.
- La bicyclette « Jacquemin » est construite d’une façon absolument rationnelle. Le cadre, en tubes d’acier étiré, est complètement soudé à l’autogène, ce qui donne une
- rigidité absolue et une résistance à toute épreuve. Il y a donc aussi suppression des raccords, qui souvent cachent les défauts de brasures, causes de tant d’accidents. En plus, ce mode de fabrication donne au cadre un cachet d’élégance et de légèreté qui n’exclut ni la force, m la résistance à l’effort. Toutes les pièces de la machine sont en acier cémenté, rectifié après la trempe. Les moyeux sont indéréglables et à broches, ce qui assure un roulement doux, régulier, sans coincement possible. Ces dispositifs permettent d’avoir en sa machine une entière confiance, confiance qui donne la force et la certitude d’arriver au but.
- Cette bicyclette peut •être munie du moyeu « Armstrong » à 3 vitesses et roue libre. — Elle est construite dans les ateliers Jacquemm, 26, boulevard de Yilliers, à Levallois.
- Il importe de dire que la maison Jacquemin s’est assuré l’agence régionale des bicyclettes New-Hudson et des motocyclettes de la même marque dont les caractéristiques ne sont plus à décrire, ni les qualités à prôner.
- Chambre indégonflable OBTURATOR.
- Cette chambre^obtient un vif et légitime succès auprès des cyclistes et motocyclistes, qui peuvent enfin rouler en sécurité sans redouter les crevaisons, cause de lant d’ennuis, de pannes et de retards.
- Grâce à sa préparation spéciale qui lui couserve indéfiniment sa souplesse, la chambre indégonflable Obturator, quand elle est perforée par un clou, un silex, etc., s’obture automatiquement sans qu’on ait besoin de la regonfler.
- L’adopter, c’est donc s’assurer coutre un des plus graves inconvénients de la route.
- Préparation de chambres de toutes marques, vélo, moto et auto. S’adresser, 24, rue Fouquet, Levallois-Perret. Notice franco sur demande.
- Moyeu trois vitesses Sturmey-Archer-Comiot. —-
- Pour vos promenades, pour le tourisme, soyez difficile sur le choix de la bicyclette que vous prendrez, ainsi que sur celui des accessoires qui l’accompagnent.
- Faire du tourisme, même sur une machine de première marque, est une fatigue si cette-machine n’est pas équipée en vue des excursions et des difiicultes de la route, et cela même pour les Juristes très entraînés.
- Un des accessoires les plus indispensables pour les longues comme pour les courtes excursions, est le moyeu trois vitesses Sturmey-Archer-Comiot.
- Avec lui, plus de fatigue. Vous pourrez aborder toutes les côtés ; vous pourrez lutter plus facilement contre le vent : côtes et vent qui sont les deux bêtes noires de tous les touristes.
- N’hésitez donc pas, si vous voulez rendre vos promenades et vos excursions agréables, faites monter sur
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- INVENTIONS NOUVELLES
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- votre bicyclette un moyeu trois vitesses Slurmey-Archer. Comiot.
- Les moyeux trois vitesses Sturmey-Archer-Comiot
- peuvent se livrer avec ou sans frein par rétro-péda-lage. ,
- Demandez à votre fournisseur habituel tous renseignements et prix, ou à C. Comiot, agent exclusif jaour la France : 87, boulevard Gouvion-Saint-Cyr, Paris.
- Jlrmes
- Un bon fusil de chasse. — « La chasse est notre plus ancienne école de guerre », disait naguère fort justement M. Masclef, fondateur du Saint-Hubert-Club de France. Plus de 5oo 000 Français se mettent chaque année avec passion à cette excellente école qui entretient la résistance physique et l'habileté au tir, témoignant ainsi que les qualités militaires ne sont pas près de s’éteindre dans notre pays.
- Le goût des belles armes à feu s’est maintenu avec celui de la chasse; on comprend les efforts faits par l’industrie armurière pour donner satisfaction à une clientèle aussi nombreuse qu’exigeante. Une industrie ainsi maintenue en haleine progresse sans cesse et ses produits finissent par approcher de la perfection.
- Ces considérations nous paraissent s’appliquer en tous points à la dernière arme que M. Galand vient de mettre sur le marché.
- C’est un fusil Hammerless à éjecleur à l’usage de toutes les poudres pyroxylées, muni de véritables platines détachables, encastrées dans la bascule renforcée. Il possède une double sûreté : l’une, sur le dessus de la poignée, comme dans tous les hammei’less, peut être automatique ou indépendante; l’autre, placée à l’intérieur du mécanisme, condamne les chiens et garantit le chasseur contre tout départ inopiné.
- La nouvelle cartouche « Progrès », avec amorçage spécial assurant des pressions réduites et régulières,
- utilisée avec, la nouvelle bourre « Eclair », augmente la vitesse, diminue le recul, donne un groupement plus dense et mieux réparti, assure une grande pénétration. —- En vente chez M. Galand, armurier-fabricant, i3, rue d’Hauleville, à Paris.
- Culture physique <--<&
- Portique de gymnastique et balançoire démontable et pliante.
- Un grand mouvement de renaissance physique secoue enfin notre pays. Les Français, sous l’impulsion d’une bienfaisante propagande, ont reconnu la nécessité d’une culture physique rationnelle, pratiquée à tous les âges,
- par les moyens appropries aux ressources et à la situation de chacun.
- Bien des méthodes ont été; proposées ; chacune a ses
- mérites que nous ne voulons ni exposer ni discuter ici. Disons seulement qu’on a peut-être un peu trop médit de la vieille gymnastique française, de la gymnastique d’agrès. Sans doute ne suffit-elle pas, à elle seule, à développer harmonieusement l’ensemble des muscles. Au moins apprend-elle à utiliser sa force, habilement et rapidement. Elle entretient admirablement la souplesse, la confiance en soi-même, et elle offre ce piment essentiel de l’effort sportif : l’attrait de la difficulté vaincue.
- Le bénéfice en est plus grand encore lorsqu’elle est pratiquée au grand air, et que les poumons dilatés par l’effort aspirent l’air pur de la campagne.
- On objectera sans doute l’embarras des agrès dont il
- est nécessaire de se munir et la difficulté dé les installer.
- L ’obj ection tombe devant les appareils de gymnastique démontables et pliants, imaginés et brevetés par MM. Dumont et Cocnl. Ces appareils se montent sans la moindre difficulté, et, peu encombrants, une fois repliés, se transportent sans aucune gêne.
- En villégiature, on les installera le plus facilement du monde dans son jardin. En promenade même, on pourra les monter au gré du caprice du moment.
- Voici d’abord le « Strong-fort ».
- C’est un portique pliant. En raison de ses dispositions spéciales, l’appareil une fois plié rentre dans une boite de transport aisé. Soii montage demande quelques minutes à peine et peut être opéré par un enfant.
- A ce portique peut s’adapter tout agrès. En particulier, on pourra y fixer la balançoire brevetée La Lorraine, représentée par notre figure et s’abandonner aux charmes de l’escarpolette chère à nos ancêtres et surtout à nos aïeules, si nous en croyons les délicieux tableaux de Fragonard.
- Voici maintenant le gymnase complet D <>C.
- A l’aide de deux cordes montées d’une façon particulière, l’appareil peut se placer instantanément à une branche d’arbre, à une poutre, à deux montants d’échelle, à deux colonnes, etc., etc. Il permet à un enfant de faire de la balançoire. — Les appareils sont en vente chez MM. Dumont fils et Coënt, 18, rue Perrée, Paris.
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- INVENTIONS NOUVELLES
- se_> Photographie <m
- Photographie. — Avec les beaux jours, les amateurs photographes, et ils sont légion, se sont réveillés, ils ont hâte d'obtenir avec leurs appareils de belles épreuves, de constituer des souvenirs d’excursion et de vacances, et cela, malgré les déboires que leur a valus, hélas! la confiance qu’ils avaient eue dans des réclames exagérées. Aussi est-ce pour eux que la Direction des Etablissements Mackenstein, dont la réputation mondiale et si méritée n’est plus à faire, a réussi à créer l’appareil idéal sur lequel ils pourront désormais compter.
- Il faut aujourd’hui au touriste, à l’amateur, à l’explorateur, un instrument léger, et c’est ce qui explique l’engouement avec lequel ont été accueillis les premiers appareils offerts, bien qu’ils aient laissé à désirer sous bien des rapports. Ce n’est certes pas ici le lieu, ni la place, où il convient d’examiner leurs défauts, mais les Etablissements Mackenstein, cette maison si française, disons plus : parisienne, désireux de placer à côté de leur magnifique série des Francias, jumelles tant monoculaires que stéréo-panoramiques, si répandues maintenant dans le monde entier, ont tenu à honneur de créer de toutes pièces un matériel donnant complète satisfaction et avec lequel on peut aborder,, avec les plus grandes chances de succès et dans tous les genres, la photographie en noir et en couleurs.
- Les Kestenor-Foldings, qui viennent de faire leur apparition, sont en elîet irréprochables.
- L’appareil 9X12, d’un poids insignifiant quand il est replié, mesure à peine 44 cm sur 10 avec 4 cm d’épaisseur et utilise plaques ou pellicules ; il possède deux viseurs à l’effet de photographier soit à hauteur d’œil, soit l’appareil appuyé sur la poitrine; de plus, il a été construit à son usage un magasitx de six plaques, un vrai bijou, qui mesure à peine 3 cm d’épaisseur, ce magasin permet l’escamotage des plaques dans toutes les positions, et les résultats qu’on peut obtenir avec ce matériel sont tout simplement merveilleux.
- Voilà donc un appareil étudié jusqu’en ses moindres détails.
- Un appareil réunissant toutes les conditions d’élégance, de précision, de poids, de volume et de bonne exécution.
- Un appareil avec le-qttel l’amateur peut aborder facilement et sûrement tous les genres de -photographie, voire même de reportage, et tout cela, soit en noir, soit en couleur.
- Un appareil qui permet d’employer indifféremment plaques ou pellicules, châssis simples, magasin contenant six plaques.
- Un appareil enfin que seuls le génie et l’industrie française pouvaient créer.
- Et ce n’est pas tout, grâce à l’emploi d’un'révélateur approprié, dont les Etablissements Mackenstein donnent la formule à leurs clients, le touriste peut, après avoir mis ses plaques dans une cuve spéciale, dîner tranquillement, assuré qu’il est de trouver, une heure et demie à deux heures après, des clichés parfaitement développés, bien à point, bref, de toute beauté.
- Le cinématographe à plaques « Olikos ».
- Le cinématographe à plaques « Olikos » n’est point un nouveau venu pour nos lecteurs, et dès son apparition, nous avons consacré une longue monographie à cette ingénieuse invention qxù réunissait et mettait à
- la portée de tous la prise d’un sujet en mouvement et sa projection animée.
- Il a subi depuis lors de nombreux perfectionnements, et sa mise à point, aujourd’hui complète, nous fait un devoir de revenir sur cet instrument dont les images distancent de bien loin la « nature morte » des phofo-juinelles et foldings les plus en renom.
- Le principe est toujours le même : utiliser, pour le négatif, n’importe quelle plaque sensible du commerce, format 61/2X9, soit un produit parfaitement plan, translucide, ininflammable, dont la sensibilité et le développement sont des plus familiers à quiconque fait un peu de photographie.
- Grâce à un mécanisme commandé par une manivelle que l’on tourne régulièrement, la plaque insérée dans Y Olikos obéit à un double mouvement vertical et horizontal, lequel effectue automatiquement l’impression en 84 petits rectangles contigus. Et alors, sans arrêt ni intervalle visible, une ie plaque vierge succède à la première et s’impressionne de la même façon, puis une 3e, une 4e, et ainsi de suite jusqu’à une 18e dont le dernier rectangle constitue la i5ta* de cette série ininterrompue d’images.
- La prise du sujet en mouvement a demandé 3 minutes environ, laps de temps largement suffisant pour enregistrer une scène variée et pleine d’intérêt.
- S’agit-il maintenant d’obtenir la projection animée?
- C’est toujours le même, appareil qui entre en jeu : il suffit de le placer à 3 ou 4 mètres de distance d’un écran blanc ayant environ 1 mètre de côté, et de tourner
- la manivelle du même mouvement lent et régulier qui a servi à la prise du négatif.
- On voit alors s’y reproduire les images [amplifiées, et donner, mouvement et relief, l’illusion absolue de la réalité. Pour l'éclairement, deux modes sont à notre portée : ou bien adjoindre à Y Olikos une lanterne de projection alimentée par l’arc électrique Nernst ou Simabire, etc., ou bien (et c’est là un des plus heureux perfectionnements) faire appel aux ressources seules de Y Olikos, c’est-à-dire à l’ampoule spéciale incandescente qu’on y adapte facilement et qui reçoit le courant d’un petit accumulateur, précieux dans tous les cas où l’on n’a pas de secteur à sa portée.
- Limitant ici la description de cet appareil qui représente la photographie de l'avenir, nous laissons à nos lecteurs le soin de déduire les multiples avantages de son emploi, réunions familiales ou mondaines, documentation artistique et scientifiq^^e, leçons de choses vues et vécues, scènes de la rue, manifestations des ports... bref, tout ce qui fait le succès colossal des cinémas publics, et qui se trouve mis désormais à la portée du premier venu sans études spéciales et à très peu de frais (a5o francs l'appareil!). — Notices, et renseignements : Société anonyme « Olikos »•; 34, rue de l’Echiquier, Paris.
- £>> Objets utiles
- Le porte-plume réservoir Gold-Starry. — Le
- porte-plume réservoir n’est plus aujourd’hui un objet de luxe. Il est devenu l’indispensable auxiliaire de l’homme d’affaires et du voyageur. L’émulation, née de la concurrence entre les fabricants, a, de progrès en progrès, amené ce précieux instrument à la quasi-perfection.
- On sait que dans le plus grand nombre . des porte-plume réservoirs en usage, l’écoulement de l’encre se fait par un conduit spécial qui porte en même temps l’inusable plume d’or à pointe d’iridium. Ce modèle
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- INVENTIONS NOUVELLES
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- doit se porter dans la poche, la plume en haut, pour éviter que l’encre ne vienne suinter par capillarité dans le capuchon et tacher ensuite les doigts au moment où l’on écrit.
- Cet inconvénient est évité dans le porte-plume Gold-Starry Safety n° 3 9, grâce à un principe absolument nouveau qu’il nous à paru intéressant d’exposer biùèvement.
- Le capuchon, qui contient au centre une petite pièce en ébonite, vient, lorsqu’on le visse pour fermer le porte-plume, pousser une autre pièce également en ébonite qui se trouve exactement au-dessous de la première. Celle-ci, soutenue par un ressort inoxydable, laisse arriver, comme on peut s’en rendre compte sur la coupe ci-contre, la barrette du capuchon sur l’oritice ainsi laissé à découvert. La barrette étant plus large que cet orifice, clôt hermétiquement le porte-plume qui peut être secoué sans crainte d’écoulement d’encre.
- Lorsque l’on dévisse le capuchon, la pièce qui était descendue remonte, poussée par un ressort, et le porte-plume est prêt à écrire. Ainsi le porte-plume offre toujours une parfaite étanchéité; de plus, comme il n’y a aucun système à l’intérieur du réservoir, il contient plus d’encre que tout autre modèle de même volume.
- Le porte-plume est en vente dans les papeteries et les grands magasins. Prix : i5 francs.
- Tout porte-plume ne répondant pas à sa description et ne donnant pas entière satisfaction serait échangé par le fabricant, dont le dépositaire général est M. Jan-delle, 8, rue Ernest-Cresson, Paris.
- bustible plus riche en calories, autrement dit, ils forcent la ration, sans en augmenter le volume.
- En vacances, période bénie du sport et de l’exercice physique, le moteur humain aura à fournir, plus d’une fois, de violents coups de collier. Et comme, au fond, son fonctionnement ne diffère pas essentiellement de celui d’un moteur mécanique, il conviendra de lui appliquer le même traitement, augmenter sa ration, sans accroître cependant la fatigue des organes digestifs.
- Nous voici conduits à chercher un aliment offrant sous un volume réduit un grand pouvoir nutritif, et en même temps agréable et d’assimilation facile. Nous avons énuméré là les qualités essentielles du chocolat, qualités bien connues de tous ceux qui sont appelés fréquemment à fournir un effort physique prolongé.
- Le chocolat, grâce à la théobromine qu’il renferme, jouit encore de plusieurs qualités toniques, cardiaques et vasculaires. Mélangé au lait, cet aliment salutaire se présente sous une forme plus parfaite encore; il introduit alors dans l’organisme un élément essentiel qui manque au chocolat seul : le phosphore, emprunté à la lécithine du lait; et son assimilation est encore facilitée.
- Mais la préparation du chocolat au lait est une opéra-ration extrêmement délicate; elle exige, pour être réussie, un choix très sévère dans les matières premières : des fèves de cacao particulièrement riches et parfumées et du lait de premier choix. Les manipulations doivent être entourées des soins les plus minutieux et des précautions hygiéniques les plus sévères. Enfin, à tout cela il faut ajouter l’art des mélanges, le sens des proportions, le « je ne sais quoi », qui, en matière culinaire aussi bien qu’esthétique, distingue l’artiste du manœuvre.
- Une maison française, la Grande Chocolaterie Vinay, a su concilier toutes ces conditions; elle a su trouver le secret de l’excellent Chocolat Vinay lacté parfait à tous égards, et qui, à cette époque de l’année, se recommande de lui-même à tous les surmenés.
- Le papier à cigarettes Abadie.
- S’il est un temps où l’usage du tabac présente le minimum d’inconvénient, c’est bien celui des vacances, à la campagne. Les fumeurs peuvent se livrer à leur plaisir favori sans craindre que l’odeur paraisse désagréable ni que la fumée les intoxique, puisqu ils sont au grand air. C’est une distraction, en se promenant, de faire soi-même une cigarette et de la transformer peu à peu en fumée. Mais pour que cette distraction soit un plaisir, il faut que le papier qu’on emploie soit propre, solide, résistant, qu’il brûle bien sans mauvaise odeur. La Nature a déjà décrit (n° 2076) comment on prépare le papier à cigarettes Abadie et nos lecteurs ont pu juger des soins apportés à sa fabrication.
- L’usine du Theil (Orne) est certainement une des plus grandes et des mieux outillées de toutes les papeteries actuellement existantes. Les 1 200000 kilogrammes de chiffons de lin et de chanvre qu’elle traite chaque année y sont transformés mécaniquement en d’immenses bandes de papier à cigarettes, que l’usine de l’avenue Malakoff découpe, broche et encarte. 55o ouvriers et ouvrières sont occupés aux multiples opérations que nécessite cette fabrication, et l’on peut imaginer, d’après ce chiffre, la quantité de feuilles et de tubes qui sont livrés chaque année par cette maison aux commerçants de détail et qui s’en vont... en fumée! Mises bout à bout, les feuilles de papier à cigarettes Abadie brûlées en un jour formeraient un ruban de 5400 kilomètres, la distance de Paris à l’équateur ! Aussi est-on assuré d’en trouver partout.
- Le papier à cigarettes Abadie, par ses qualités, son mode de présentation, est le compagnon du touriste ; celui-ci en aura toujours dans sa poche un cahier qu’il sortira pour l’effeuiller pendant les descentes reposantes et surtout durant les moments de repos.
- Hygiène <m
- A ne pas oublier eu vacances. — Quand un moteur doit donner à un moment donné un coup de collier, les mécaniciens emploient un artifice bien connu : ils substituent momentanément au combustible usuel un com-
- La glacière « la Perle ».
- En cette saison, boissons, entremets et desserts glacés sont l’indispensable accompagnement de tout repas digne de ce nom. Il fut un temps où la glace était un luxe coûteux; aujourd’hui, dans les grands centres où sa production est facile et économique, elle est devenue un article de première nécessité.
- Mais, à la campagne, en villégiature, loin des usines, elle semble être restée, comme autrefois, malgré ses mérites gastronomiques et hygiéniques, une curiosité ruineuse. On aurait tort, cependant, de croire qu’elle y soit interdite aux budgets modestes. Il existe, en effet, de petites machines très pratiques, d’un prix modéré qui permettent de se procurer, chaque jour, sans frais excessifs, une quantité de glace suffisante pour les besoins des repas.
- Les machines à glace Schaller ont été imaginées, précisément pour répondre à ces exigences domestiques, et les divers modèles que leur inventeur nous présente, permettent de résoudre tous les problèmes qui peuvent se poser dans une habitation de campagne.
- Ce sont toutes des machines à mélange réfrigérant. On se sert d'un mélange d’azotate d’ammoniaque et d’eau; la plus récente de ces machines, la Perle, comporte un bac destiné à recevoir le mélange réfrigérant, et dans lequel se plongent des moules : un moule central destiné à recevoir le produit à glacer, et des moules à glace disposés autour du premier. Ces derniers sont remplis d’eau (jusqu’aux trois quarts seulement), le moule central de crème ; on ferme tous les moules et l’on met l’agitateur en mouvement. Au bout de 3 minutes à peine, la crème commence à se congeler; en moins de 25 minutes toute la crème est prise. La glace qui s est formée dans les moules à glace est employée pour maintenir la crème à la température de zéro. Par le même moyen, on peut préparer simplement de la glace pure, ou glacer du beurre, etc.
- La Perle n° 1 produit en 20 à 25 minutes 1 litre de crème glacée et 400 grammes de glace pure, en briquettes ; il faut 3 kg d’azotate par opération, le prix de la machine est de 65 francs ; la Perle n° 2 qui produit dans le même temps 1 litre et demi de crème glacée coûte 90 francs. — En vente chez J.-E. Schaller, 6, rue Fran-çois-Ponsard Paris XYI\
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- NOTRE CONCOURS DE PHOTOGRAPHIE PAR CERFS-VOLANTS
- I. — Date du Concours et Conditions d’admission.
- Article premier.
- La Nature ouvre un concours cle photographies prises en l’air à l’aide de cerf-volant. Ce concours est doté de nombreux prix d’une valeur de plus de 3ooo francs.
- Art. 2.
- Le concours est réservé aux abonnés et lecteurs de La Nature.
- Art. 3.
- Le concours est ouvert à partir du icr juillet et sera clos le io octobre iqi3.
- Art. 4*
- Le choix de l’appareil photographique, du cerf-volant, des sujets à photographier est laissé à l’entière liberté des concurrents, avec la seule restriction que les épreuves photographiques seront au moins de format 9X12.
- Art. 5.
- Les concurrents devront nous adresser, avant le 10 octobre 1913, au moins trois et au plus cinq épreuves photographiques prises en l’air.
- L’envoi sera accompagné des pièces suivantes :
- a) La bande d’abonnement ou à défaut les sommaires découpés dans la couverture des i3 numéros à paraître en juillet, août et septembre ;
- b) Une notice indiquant les conditions dans lesquelles ont été obtenues les épreuves, particulièrement :
- i° L’espèce de cerf-volant employé (uniplan, cellulaire, etc.), et la surface de la voilure ;
- 20 Le mode de lancement employé ;
- 3° Un renseignement aussi précis que possible sur la direction et l’intensité du vent au moment où l’épreuve aura été prise ;
- 4° En ce qui concerne l’appareil photographique : la distance focale de l’objectif employé, la marque de celui-ci, et l’ouverture avec laquelle l’épreuve aura été faite ;
- 5° Nous faire savoir si le cerf-volant a été acheté tout fait ou construit par le concurrent, s’il a été modifié par lui et dans quelles conditions. Il sera bon de nous envoyer des photographies des dispositifs employés ou imaginés ;
- 6° Chaque épreuve sera accompagnée d’un fragment de la carte d’état-major au 80000e, comprenant toute la région photographiée. Cette carte, tout comme la distance focale de l’objectif employé, sera indispensable au jury pour reconnaître exactement la hauteur atteinte par l’appareil, en comparant les dimensions d’un objet terrestre (route, étang, village) figuré sur l’épreuve avec celles qu’il a réellement d’après la carte d’état-major.
- Art. 6.
- Les résultats du concours seront publiés au début du mois de novembre.
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- NOTRE CONCOURS DE PHOTOGRAPHIE PAR CERFS-VOLANTS
- II. — Comment seront jugées les épreuves.
- Art. 7.
- Les épreuves seront soumises au jugement d’un jury spécial.
- Art. 8.
- Le jury aura pour lâche d’apprécier la qualité technique, scientifique ou artistique des photographies, et l’ingéniosité des procédés mis en œuvre pour les obtenir.
- Il sera tenu compte pour ce classement de :
- i°La valeur scientifique de l’envoi (géographie, vagues, formes intéressantes du terrain, etc.);
- 20 La valeur pittoresque ou anecdotique des sujets (scènes vues de haut, manœuvres, escadres, régates, fêtes populaires, etc.) ;
- 3° La valeur photographique dés épreuves ;
- 4° Des qualités du cerf-volant : altitude atteinte, procédé de lancement, système de déclanchement de l’obturateur, manœuvre du cerf-volant et construction.
- 11 sera tenu grand compte de l’ingéniosité apportée par les concurrents dans le dispositif de cerf-volant, et notamment des dispositifs nouveaux qu’ils pourront avoir imaginés.
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- Art. 9.
- Récompenses spéciales. — En raison de l’intérêt scientifique qui s’y attache, des récompenses spéciales seront accordées à la prise des deux sujets suivants :
- i° Photographie de systèmes de vagues régulières, soit prises au large par un cerf-volant lancé d’un bateau, soit près des côtes; auquel cas il serait intéressant d’avoir des photographies de systèmes d'interférences (rondes ;
- 20 Une petite île située près de l’embouchure de la Vilaine, Vile Dumet, longue d’environ 800 mètres et large de 200 mètres, a été reconnue être le pôle de l’hémisplière continental du globe terrestre. Il serait intéressant d’avoir la carte photo-topographique de cette île, carte prise par une photo directe, en cerf-volant. Si l’on prend un objectif ayant 90° d’angle, il suffit d’enlever un cerf-volant à 5oo mètres de hauteur au-dessus de l’île, pour en avoir, d’un seul coup, la carte entière. On peut, soit lancer le cerf-volant sur l’île même, soit, ce qui vaut mieux, le lancer cl’un bateau, et amener ce bateau « au vent » de l’île, de manière que le milieu de celle-ci soit sur la verticale du cerf-volant. Les photographies de File Dumet devront être, autant que possible, du format i3x 12; un prix spécial leur sera décerné, à cause de l’intérêt qu’elles présentent.
- III. — Prix.
- Nous publierons la liste exacte des prix à décerner dans un de nos prochains numéros.
- Ces prix comprendront des objets d’une grande valeur scientifique ou pratique : jumelle photographique, pendule électrique, chronomètre, bicyclette, cerf-volant scientifique, jumelle à prisme, stylographe, etc.
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- POUR LES JOURS DE PLUIE
- JYfous souhaitons à jios lecteurs un temps sans' nuages qui leur permette cle donner tout le me il ± » leur de leurs vacances aux joies du plein air. Mais, à défaut de la météorologie impuissante à prévoir à longue échéance, le calcul des probabilités nous avertit que les beaux mois d’été ne s’écouleront pas sans quelques jours de pluie qui immobiliseront voyageurs et villé-giateurs en leurs chambres cl’hôtels ou en leurs maisons de campagne.
- Voici quelques récréations scientifiques, à la fois instructives et amusantes, qui pourront les ^ aider à passer agréablement quelques-uns de ces moments de réclusion, en même temps qu’à intriguer et distraire leur entourage. 1
- Aucune des expériences que nous allons indiquer n’a le mérite de la nouveauté. Elles ont toutes été publiées pour la première fois, dans ce journal même, voici de longues années, et réunies ensuite par G. Tissandier en ce charmant volume qui s’intitule « La Physique sans appareils ».
- I. Boulette de mie de pain indéformable (expérience sur l’élasticité). — Vous pétrissez une grosse boulette de mie de pain bien tendre, en la hérissant tout autour de saillies nombreuses. Vous pouvez frapper à grands
- coups dé poing sur la boulette. Elle ne se déformera pas. Jetez-la à terre de toutes vos forces. Elle gardera sa forme.
- II. Enlever une carafe pleine d’eau avec une paille (résistance des matériaux). —• Pliez la paille avant de l’introduire dans la carafe de façon qu’un brin oblique travaille par compression quand on la soulève. Il faut que la tige de paille soit sans cassures antérieures.
- III. Percer un sou avec une aiguille (dureté).— L’aiguille est en acier, corps plus dur que le bronze. Elle doit donc
- percer sans difficultés le sou. Cependant l’expérience usuelle semble indiquer le contraire. C’est que, si l’on essaye de frapper à coups de marteau sur l'aiguille dont le métal est cassant,
- celle-ci se brisera comme verre. Il suffit d’introduire l’aiguille dans un bouchon qui ait à peu près la même hauteur qu’elle. Maintenue dans sa gaine de liège, l’aiguille pourra être impunément frappée selon son axe. Avoir soin de frapper bien droit, bien fort, avec un marteau un peu lourd. La ligure indique la façon de disposer l’expérience.
- IV. Faire sortir des centaines de gouttes d’une bouteille vide (force centrifuge). — À table, au dessert, quand une bouteille de vin est vide, vous l’égouttez complètement et vous demandez
- aux assistants combien il peut encore tomber de gouttes de la bouteille. On vous répondra : xo, i5 ou 20. Vous pouvez parier pour plusieurs centaines. Pi’enez une feuille de papier buvard, puis, levant le bras, faites décrire à la bouteille, très violemment, un arc de cercle, la force centiu-fuge projette un grand nombre de petites gouttelettes qui apparaissent innombrables sur le papier buvard.
- V. Déboucher une bouteille sans tire-bouchon. — Enfin, toujours fondée sur le principe de l’inertie, voici une méthode qui pomma rendre service aux oublieux, les jours de pique-nique.
- Vous foiunez avec une serviette un tampon que vous appliquez avec la main à la partie inférieux’e de la bouteille à déboucher. Vous frappez fort et à coups redoublés contre un mur. Le liquide chasse lui-
- même le bouchon. S'il s’agit de boire de l’eau gazeuse, une partie du liquide est même projetée au dehors, et va inonder les assistants à la grande joie du facétieux opérateur.
- VI. Le rond et l’assiette (force centrifuge). — Cette expérience demande un peu d’adresse. Vous prenez une assiette creuse ordinaire au milieu de laquelle vous placez un rond de serviette plat. Vous saisissez l’assiette par les bords et la lancez en l’air pour lui faire exécuter un tour complet sur elle-même.
- Elle retombera à plat dans vos mains tendues et le rond restera immobile, comme collé au fond de l’assiette.
- VIL Faire sortir une dame d’une pile sans renverser celle-ci (inertie). — Il suffit de frapper violemment une des dames de la pile avec une règle de bois qui soit un peu plus mince que .la pièce elle-même. Le couvercle à coulisse du jeu convient jArès bien. L’expérience peut se faire^avec des pièces de monnaie et se varier
- cle toutes soldes de façons.
- VIII. La pièce de 5 o centimes ambulante (inertie). — Placez une pièce de 5o centimes sur une table couverte d’une nappe ou d’une serviette. Coilïez-la d’un verre retourné, reposant sur deux pièces de io centimes, et posez le problème suivant aux assistants : faire sortir la pièce de o fr. 5o de dessous le verre sans toucher à celui-ci et sans rien glisser à sa partie inférieure.
- Le problème se résout simplement en grattant avec l’ongle la nappe dans le voisinage de l’index. L’élasticité communique le mouvement à la piécette d’argent; par suite de son inertie, elle progresse en se rapprochant du doigt et s’échappe du verre.
- IX. Faire danser un verre sur deux couteaux (équilibre). — Vous prenez deux bouteilles de même hauteur. Vous leur mettez à chacune un bouchon taillé en double biseau; les arêtes des deux bouchons étant disposées parallèlement, vous appliquez sur chaque bouchon la
- lame d’un couteau de table, le manche faisant contx’e-poids de l’autre côté de l’arête. Les deux lames sont dirigées l’une vers l’autre , et ne se touchent pas. En maintenant l’extrémité des deux lames entre le pouce et l’index, les deux couteaux restent hox-izontaux. De l’autre main, _ on prend un verre léger, un verre à liqueur l’empli à moitié d’eau, que l’on pose bien également sur les deux lames. Ajxrès quelques tâtonnements, soit en
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- POUR LES JOURS DE PLUIE
- rapprochant les deux bouteilles l’une de l’antre, soit en faisant varier la quantité d’eau contenue dans le verre, on arrivera à maintenir le verre sur les lames de
- couteau sans le secours de la main; retirant quelques gouttes d’eau, le verre se relèvera un peu avec les lames, dans la position de la figure.
- Si l’on prend alors un fil auquel on a attaché un petit objet pesant (bouton métallique, balle de plomb, etc.), et qu’on plonge peu à peu cet objet dans l’eau, on voit le verre et les lames s’abaisser lentement.
- Elles se relèvent de même si vous remontez le fil. Le verre semble obéir aux mouvements du fil et se met à danser comme une marionnette.
- X. La boule de bilboquet (inertie). — Une boule de bilboquet est suspendue au plafond par un fil peu résistant. Un fil semblable est fixé à la partie inférieure de la boule. Si l’on tire très fort le fil inférieur, il se cassera comme l’indique la figure en laissant intact le fil supérieur. Le mouvement n’a pas eu le temps de se propager dans la masse sphérique.
- Si l’on tire au contraire doucement, c’est le fil supérieur qui se rompra. L’expérience est toujours très saisissante.
- En voici une autre dans le même ordre d’idées qui
- l’est encore davantage et qui pourra vous faire, à bon compte, réputation d’athlète.
- XI Casser un caillou avec son poing. — La main droite étant convenablement enveloppée d’un linge, de la gauche on prend le caillou à casser (silex en rognon), que l’on applique soit sur une grosse pierre, soit sur un pavé ou une enclume. Puis, de la main droite, on frappe dessus à coups redoublés, en ayant bien soin de sou-' lever le caillou à une petite distance de son enclume, chaque fois que le poing est près de le toucher. L’objet prend alors la vitesse du poing qui frappe et, heurtant violemment son appui, s’y brise très promptement.
- XII. Faire tenir une clef sur une tête d’épingle (centre de gravité). — Les expériences ayant trait au centre de gravité sont fort nombreuses et peuvent revêtir les formes d’apparence fort paradoxale. Témoin celle-ci : à l’extrémité de la clef enfoncez un clou à crochet; adaptez le crochet de ce clou à une règle de bois au moyen d’une cordelette bien liée. A l’extrémité inférieure de la règle, suspendez un poids de 5o à ioo grammes. Ceci fait, implantez sur le bord d’une table une aiguille à grosse tète. La clef peut y être posée en équilibre comme l’indique notre figure. Le poids, en effet, ramène le centre de gravité du système dans le prolongement de l’aiguille et au-dessous du point de suspension.
- XIII. Faire bouillir de l’eau dans du papier (conductibilité calorifique des corps). —• L’eau bout dans la petite marmite improvisée en papier que représente notre figure; et le papier reste intact bien que soumis à la flamme d’une lampe à alcool. L’eau absorbe, en effel, toute la chaleur nécessaire à son changement d’état et la température à l’intérieur de la marmite ne dépasse jamais, on le sait, ioo°.
- La forme de l’expérience peut être variée de toutes sortes de façons : on pourra ainsi faire fondre de l’étain sur une carte de jeu; maintenir une braise incandescente sur une mousseline enveloppant une boule de cuivre, faire brûler du gaz au-dessus d’un mouchoir, etc.
- XIY. La compression des gaz. — Dans le goulot d’une carafe à large ouverture tenue horizontalement, un bouchon est posé intérieurement.
- Qu’arrivera-t-il si vous soufflez énergiquement sur le bouchon? Il sera précipité à l’intérieur du récipient, pensez-vous ? Nullement. Lancé comme par un ressort intérieur, il est projeté hors de la carafe et vient frapper les lèvres du souffleur. Effet de l’air comprimé par le souffle dans la carafe et qui se détend.
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- LA PHOTOGRAPHIE EN CHEMIN DE FER
- La photographie en chemin de fer. — Beaucoup de chemin, et vite, telle est la formule dans laquelle se cantonnent de nombreux touristes modeimes, qui d’ailleurs y sont incités par la facilité des itinéraires tout faits et la rapidité des moyens de transport. Mais combien de sites, de détails pittoresques retiennent notre attention pendant les longs trajets en chemin de fer. Le brave touriste des petites étapes, lui, accumule les clichés et revient bondé de documents ou de souvenirs. Et,l’autre ?... Eh bien, malgré la vitesse, il ne lui est pas interdit pendant ses trajets de « brûler des plaques » dans de moins bonnes conditions, sans doute, mais encore suffisantes pour lui permettre d’augmenter sa collection.
- . Au point de vue artistique, le désavantage réel pro-
- vient évidemment de ce qu’on ne peut prendre son temps pour choisir le sujet : sitôt entrevu, le paysage s’est déjà modifié, en outre l’éclairage ne peut être choisi, etc. Il faut aussi compter avec les poteaux, les arbres, les trains de sens opposé, que la fatalité vient interposer devant l’objectif juste au moment du déclic ! Et les fils télégraphiques, et la fumée de la locomotive!...
- Mais qui ne risque rien n’a rien; tâchons donc de résumer les conditions à réaliser autant que possible.
- En général, à cause de la vitesse et des cahots du train (sauf aux approches des stations, dans les courbes accentuées, et les cas fortuits comme des travaux sur la voie) il faut une obturation très rapide (les obturateurs à rideau sont les meilleurs), et nécessairement
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- LA PHOTOGRAPHIE EN CHEMIN DE FER
- une grande luminosité, c’est-à-dire un grand diaphragme.
- En vitesse, si l’on opère dans une direction perpendiculaire à la marche, en regardant le paysage délilant devant la fenêtre, il ne faut pas songer aux premiers plans : il est à peu près impossible de les enregistrer nettement, et c’est dans ce cas aussi qu’il faut compter avec la surprise des poteaux et autres objets fâcheux. Matériellement parlant, il faut se rendre aussi indépendant que possible des trépidations et balancements du wagon, et le mieux est d’adopter la posture, peu élégante sans doute, mais favorable au succès, montrée par la figure i ; en fléchissant ainsi sur les jambes, le corps tout entier se comporte comme un ressort compensateur dont l’utilité est facile à comprendre. Enfin, il faut suivre avec le viseur le déplacement apparent du plan choisi.
- Fréquemment le site est surtout beau ou intéressant, non pas devant soi, mais suivant la direction suivie : tel est surtout le cas d’une ligne dans un défilé, une vallée étroite, ou bien établie' en corniche, etc. Au point de vue photographique, ce cas est préférable. Le sujet
- Mais aussi la situation du photographe est moins favorable : il lui faut se pencher alors hors du wagon (excepté
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- vient vers l’opérateur, ou fuit derrière lui ; dans un sens ou dans l’autre, son déplacement réel s’effectuant suivant une direction parallèle au rayon visuel pour le centre et peu divergente pour le reste, il en résulte que le déplacement apparent n’est
- qu’une projection très réduite du déplacement réel. Le besoin d’une grande vitesse d’obturation est infiniment moins impérieux, sauf pour parer surtout aux cahots.
- dans les courbes très accentuées), ce qui entraîne de réelles précautions à prendre. S’agit-il d’une portière, sa fermeture rigoureuse en est à vérifier préalablement : les fenêtres de compartiment ou de couloir sont exemptes de cette précaution et plus précieuses à ce point de vue. Il faut également s’assurer en opérant à contre-voie qu’aucun train ou tunnel n’est en vue, c’est-à-dire s’abstenir si le rayon visuel est trop borné. Enfin, il est bon de se nantir de lunettes d’auto : une poussière, une escarbille peuvent occasionner une douleur ou un geste fâcheux, capable môme de faire lâcher l'appareil !
- Ces précautions prises, et sans piquer une tête au dehors, prenez la position indiquée figure 2. Elle est moins favorable que la précédente comme stabilité, mais dans un cas ou dans l’autre n’hésitez pas à recommencer un ou deux clichés de « sûreté ». Ainsi la photographie en - chemin de fer doit être envisagée avec plus de
- succès qu’on ne serait tenté de le croire a priori, et, l’ayant essayée, vous rapporterez de vos voyages bon nombre de vues, sinon très artistiques, du moins souvent pittoresques et toujours précieuses. L. Rudaux.
- L’AUTOMOBILE, LE CHEMIN DE FER ET LA DOUANE
- L’automobile et le chemin de fer. —A moins que le point de départ de l’excursion ne soit très éloigné, on n’a pas en général intérêt à s’y rendre par chemin de fer — au moins au point de vue pécuniaire. Il se peut que des raisons spéciales (mauvais temps, trop grande hâte) puissent faire préférer cependant le transport par chemin de fer.
- Par point de départ éloigné, nous voulons parler d’un point éloigné de plus d’une journée de marche. L’éloignement est donc fonction de la vitesse de la voiture.
- On peut établir, barèmes en main, le coût du transport par voie ferrée et par la route, et comparer : c’est là une besogne quelque peu fastidieuse. Pour la faciliter à nos lecteurs, nous allons l’appliquer sur un exemple.
- Soit, par exemple, une voiture de tourisme à quatre places, de 12 à 16 chevaux, du type par conséquent le plus courant pour le grand tourisme. Supposons que son proprié taire, qui habite Paris, se propose de parcourir la route des Alpes, en prenant Bourg-en-Bresse comme point de départ de la randonnée. Doit-il s’y rendre par la route ou par chemin de fer? La distance est de 4i4 km (420 en chiffres ronds). Nous supposons qu’elle est la même par voie de fer et voie de terre.
- Le transport de la voiture par grande vitesse (tarif commun n° 128) coûtera (voiture de plus de 2 m. 60 d’empattement), frais d’embarquement et de débarquement compris, 192 fr. et 1x2 fr. seulement si l’on emploie la petite vitesse.
- Le transport des quatre voyageurs coûtei’a en première classe environ 170 fr., en seconde classe i3o fr.
- Soit, au total, de 25o à 36o fr.
- Sur la route, une voitui’e dans le genre de celle que nous avons choisie comme exemple consomme environ o fr. 25 le kilomètre (essence, huile, pneus), non compris l’amortissement que l’on ne fait généralement pas entrer en ligne de compte pour les voitures de luxe. Le trajet reviendra donc à io5 fr. par la route.
- Nous ne faisons pas état ici du prix des x'epas qui est le même qu’au voyage en voiture ou par le train.
- Nous supposons que les 42o km peuvent être faits en une seule étape : c’est très normal avec cette voiture qui peut faire aisément du 45 à 5o de moyenne.
- Si le trajet était plus long, et comportait deux étapes, par exemple, le prix du transport par route s’augmenterait de la note d’hôtel. Mais on voit que, malgré tout, l’avantage reste nettement à la voiture. Ainsi, pour 800 km (Paris-Marseille), les prix sont les suivants :
- Chemin de fer (petite vitesse). Voilure. . . 180 fr, G. V. 305 fr.
- voyageurs 2° classe....... 240fr. lroel. 320 fr.
- Deux repas à 3 fr. 50 . . . 28 fr. 28 fr.
- Total. . . 448fr. 653fr.
- Par la roule, en 3 étapes :
- Voilure : 0,25X 800= 200 fr.
- Voyageurs : 3 jours à 12 fr. 144 fr.
- Total. . . 544fr.
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- L’AUTOMOBILE, LE CHEMIN DE FER ET LA DOUANE
- Il y ;i évidemment des eus où diverses considérations peuvent faire passer par-dessus les avantages pécuniaires et inciter les touristes à partir par chemin de fer.
- Divers tarifs sont en vigueur pour le transport des voitures. Voici le tarif ordinaire :
- Grande
- vitesse. Petite
- VOITURES SUR TRUC Train de _ .
- voyageurs vilessc.
- ou non.
- a) A 2 ou 4 roues, à mi fond, N Vüiluru x
- a 1 banquette a 1 înlerieiu'. . . r 1 , / » 40 » lo
- b) A 4 roues, à 2 fonds, et à ï Minmdiro C
- 2 banquettes à l'intérieur . . . ) ' ; » 50 » 52
- Il est prudent de demander toujours le tarif le plus réduit.
- Le tarif s’applique au transport des véhicules automobiles, qu’ils soient placés dans les fourgons ou sur un truc spécial attelé à un train de voyageurs ou à un train de marchandises à grande vitesse.
- Le ministre a désigné pour chaque compagnie les
- trains spéciaux de voyageurs tenus de transporter des bagages, chevaux, voilures., etc.
- Sans aucun supplément de prix, deux personnes peuvent voyager dans les voitures à une banquette, trois dans les voitures à deux banquettes, quand ces véhicules sont expédiés en grande vitesse.
- Ce mode de transport des voyageurs est d’ailleurs loin d’ètre agréable : il est pratiquement inadmissible.
- Il existe un autre tarif applicable, le tarif commun n° 128 (généralement plus réduit que le tarif précédent).
- Il comporte trois barèmes, selon l’empattement de la voiture. Le prix est établi par kilomètre, avec échelle décroissante, lorsque la distance parcourue augmente.
- L’automobile et la douane. —- Sortie de France. Entrée en pays étranger. Sortie d'un pays étranger. Rentrée en France.
- Pour être autorisé à conduire une voiture en pays étranger, il faut se munir d’un certificat international de route.
- Ce certificat est délivré séance tenante par le préfet de police, à Paris, ou par le préfet du département, contre remise des pièces suivantes :
- I. — Demande sur papier timbré de 0 fr. (30 adressée au Préfet de Police et indiquant :
- 1° Les nom, prénoms et domicile du propriétaire de l’automobile;
- 2" Les nom, prénoms, lieu de naissance, date de naissance, et domicile du ou des conducteurs de l’automobile;
- 5° Lo genre de véhicule auquel s’appliquera le .certificat, le nombre de" cylindres du moteur, sa puissance en chevaux-vapeur ou l'alésage des cylindres, la l’orme et la couleur de la carrosserie, le nombre total des places et le poids à vide du véhicule.
- H. — Récépissé de déclaration (carte grise) du véhicule.
- III. — Cerlilicat de capacité (carte rose) du conducteur, ou de chacun des conducteurs.
- IV. — Pièces justificatives établissant la nationalité du propriétaire et du conducteur ou de chacun des propriétaires de l'automobile.
- V. — Cerlilicat délivré par le maire ou le commissaire de police, avant au plus trois mois de dale, et établissant l’adresse uxade du propriétaire cl du conducteur, ou de chacun des conducteurs de l’automobile.
- VI. — Photographie du ou des conducteurs, de face ou de. trois-quarts, à l’étal ""d’épreuve non collée, et du formai de 4 centimètres de bailleur, -5 de largeur.
- Les Étais contractants sont : France, Allemagne, Autriche-Hongrie, Belgique, Bulgarie, Espagne, Grande-Bretagne, Italie, Monaco, Russie.
- Le cerlilicat international de roule 11'est valable que pour une année à dater du jour de sa délivrance.
- Tout véhicule automobile circulant avec le certificat international de route doit être muni des deux plaques ci-après, placées en évidence à l’arrière et éclairées la nuit :
- 1° Plaque portant le numéro cl immatriculation du véhicule ;
- 2° Plaque ovale de 50 centimètres de largeur sur 18 cenliinèlrcs de hauteur portant, peinte en noir sur fond blanc, la lettre indicatrice du pays où le véhicule a été immatriculé. Cette lettre (F pour la France) aura, au minimum, 10 centimètres' de hauteur et le trait 15 millimètres d’épaisseur.
- En outre, chaque véhicule doit être pourvu de plaques indiquant la maison qui a construit le châssis, la puissance en chevaux-vapeur du moteur ou le nombre et l’alésage des cylindres et le poids à vide du véhicule.
- Douanes. — Tous les pays; sauf l'Angleterre, perçoivent des droits de douane sur les voitures automobiles.
- L’automobiliste français qui se rend à l’étranger et revient ensuite en France devra donc prendre ses mesures pour rentrer dans ses débours.
- Douane française. — Afin d’éviter au retour en France le paiement des droits d’entrée, il faut faire constater officiellement la sortie de son véhicule.
- Pour cela, on doit faire établir à la sortie un passavant descriptif.
- Le passavant, qui peut èlre établi dans tous les bureaux-frontière ou à Paris au bureau de la Douane Centrale ou même à Lyon (10, rue Dugas-Monthel, Perrachc), est une pièce essentiellement obligatoire et descriptive de la voilure. A ce sujet, et pour éviter toute perle de temps, il sera hou de se munir d’un cerlilicat descriptif de la voilure, établi par le constructeur, et sur lequel il sera mentionné jusqu’à la couleur de la carrosserie et le genre de bandage de la voilure.
- Lo, passavant, est valable un an, et sert autant de fois qu’il est nécessaire, à la condition d’ètre visé chaque fois. Il peut également servir pour plusieurs pays.
- Si le passavant est délivré par un bureau de l’intérieur, il'est indispensable qu’il soit visé au passage du bureau-frontière, sous peine de perdre le bénéfice de la franchise au retour.
- Si l’automobile est de fabrication étrangère, le passavant n’est délivré que sur la production de la quittance, établissant que les droits d'entrée ont été payés, ou de Pacte de consignation ou de l'acquit-à-caution dont l’automobile a été l’objet au moment de sou importation.
- Depuis cette année, on peut, au lieu de passavant, demander un carnet à un Automobile-Club français : on n’a besoin, à chaque passage de la frontière française, que de faire viser ce carnet par le douanier de garde.
- Le passavant, au contraire, n’est établi que pendant les heures et aux jours d’ouverture des bureaux de douane. Il peut donc être la cause de retards.
- A signaler, pour les chauffeurs se rendant dans l’Ain ou la Haute-Savoie, l’existence d’une zone franche, en deçà de laquelle est placée la frontière au point de vue douane : si l’on pénètre dans cette région, il faut se munir d’un passavant comme si on allait à l’étranger.
- Douanes étrangères. —(Le procédé le plus pratique pour entrer en pays étranger consiste à se procurer avant le départ un triptyque pour chacun clés pays que Von doit visiter, parmi, les suivants :
- Allemagne, Autriche, Belgique, Hollande, Luxembourg, Suisse, Italie, Espagne, Russie.
- Cette pièce n’est pas obligatoire, mais elle présente les avantages suivants :
- a) Eviter à la frontière étrangère le versement, puis le remboursement des droits, formalités assez longues;
- b) Supprimer la perte provenant du change ;
- e) Eviter d’emporter des sommes chargent importantes.
- Pour obtenir un triptyque, il faut en faire la demande à F Automobile-Club régional dont on fait partie ou au T. C. F. ou à l’A. C. F. (le T. C. E. 11’en délivre qu à ses membres, l’A. C. E. à tous les automobilistes, qu’ils soient membres ou non) et verser, comme caution, le montant des droits d’importation exigés par le pays où l’on doit se rendre. Y joindre le signalement détaillé de la voiture.
- Ces renseignements doivent être donnés très exactement. Si la valeur ou le poids déclarés semblent insuffisants, la voiture peut être saisie.
- Les triptyques se composent cl’une souche et de deux volants.
- Les clubs qui délivrent les triptyques perçoivent une somme qui varie de 5 à i5 francs, suivant le pays pour lequel le triptyque est demandé.
- Ce document est délivré séance tenante.
- Il faut autant de triptyques que l’on se pi’opose de visiter de pays étrangers. Par exemple, un chauffeur qui sortira de France par l’Allemagne, passera en Autriche et reviendra par l’Italie, devra se procurer trois triptyques, et verser en caution la somme totalisée des droits d’entrée dans les trois pays.
- Formalités aux sureaux douaniers étrangers :
- i° Entrée dans le pays étranger.
- Si Von a un triptyque, faire viser la souche et détacher le volant d’entrée par le receveur des douanes.
- Si Von n'a pas de triptyque, consigner les droits d'importation contre un reçu de consignation valable pendant une période de durée variable selon les pays. Le conserver soigneusement afin de pouvoir obtenir le remboursement à la sortie qui peu! sc faire par 11'importe. quel bureau.
- Certains pays accordent 1111e. franchise temporaire sous la garait-
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- L’AUTOMOBILE, LE CHEMIN DE FER ET LA DOUANE
- lie d'un acquit-à-caution par lequel on s’engage, conjointement avec une caution dûment agréée, à réexporter son véhicule dans un délai déterminé, variable suivant les pays.
- 11 n’est pas toujours permis de sortir par un autre bureau que celui de l’entrée.
- Le plus simple, si l’on désire employer le régime de l’acquit-à-caution, est de s’adresser aux agences en douane des frontières.
- 2° Sortie du pays étranger.
- Dans le cas de l’emploi du triptyque :
- 1° Si la sortie est définitive, faire détacher le volant de sortie et viser la souche par le receveur ;
- 2° Si la sortie est provisoire, faire simplement viser le volant de sortie.
- Dans le cas de la consignation des droits :
- 1° Si la sortie est définitive, remettre le reçu eL se faire rembourser les droits versés ;
- 2° Si la sortie est provisoire, faire viser le reçu.
- Dans le cas de Vacquit-à-caution, se faire donner décharge ou faire viser l’acquit suivant que la sortie est définitive ou provisoire.
- Remboursement du triptyque. —Présenter à la société qui l'a délivre la souche revêtue des visas d’entrée et de sortie définitive.
- Le visa de sortie provisoire ne donne pas droit au remboursement des droits versés. Si le titulaire d’un triptyque, revenu d’un pays avec l’intention d’y retourner, n’a pu donner suite à son projet, il doit néanmoins faire représenter sa voiture au bureau-frontière pour faire constater la sortie définitive. La transformation du visa de sortie provisoire en visa de sortie définitive ne peut être obtenue par correspondance que tout à fait exceptionnellement.
- Ces formalités, très compliquées eu apparence, sont au contraire fort simples dans la réalité, et il n’y a pas lieu de s’en effrayer.
- En somme, le seul ennui, quand on va à l’étranger, c’est de débourser temporairement une somme assez considérable.
- Petit.
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- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- Comment établir un « court » pour lawn-tennis.
- — Nous empruntons les détails suivants à Yaile, l’auteur du traité moderne le plus vivant et sans doute le mieux fait de law-lennis (Yaile, Le lawn-tennis moderne, in-12, Hachette, 1909). Disons tout d’abord, avec l’auteur, qu’il n’est peut-être pas fort prudent pour l’amateur de vouloir seul, suivant nos indications, établir un cours : s’assurer l’aide d’un spécialiste est précaution presque indispensable!
- Le double court mesure normalement 23 m. 80 de long sur 8 m. 20 de large. Il est bon de l’entourer par des lignes de côté ayant 4 m. et des lignes de fond profondes de 8 à 10 m. Soit en tout un terrain de 4o X 18, pour un double cours isolé; mais quand on en ménage plusieurs les uns près des autres, les « lignes » de côté et de fond peuvent sans inconvénient être communes. La clôture ne doit pas être trop éloignée des lignes de fond, elle sera constituée par une haie, ou mieux un treillage métallique. L’orientation doit autant que possible être telle que le soleil traverse le court parallèlement au blet.
- Pour établir le court, on trace sur le terrain une ligne de côté AB (fig. 1), longue de 23 m. 80 (ces chiffres qui manquent de « rondeur », sont les équivalents de mesures anglaises, partout adoptées en France). Du point B, 011 élève une perpendiculaire BD, sans qu’il soit besoin d’équerre pour arpenteur, en mettant à profit le fameux théorème de Pythagore. Sur un ruban quelconque, on trace au crayon des traits le divisant en 12 parties de longueurs égales. On porte alors sur le terrain les parties de B vers A et on plante un piquet à l’enclroit atteint C. Les deux bouts du ruban étant tenus en B par un aide complaisant, il suffit de tendre
- Bord
- Fig. 1. — Comment tracer un court.
- (Le triangle ne doit pas être pris comme échelle.)
- en tirant à la côte 9 des divisions de 1 à 12. On plante à l’angle formé un piquet D par où passe la fameuse perpendiculaire que nous voulions tracer! Toutes les autres lignes du court qui restent à établir le seront aisément puisqu’elles sont parallèles à une de celles que nous avons déterminées. En opérant comme nous venons d’indiquer, on évite de multiplier fâcheusement les moindres erreurs, comme cela se produit quand on prend la ligne du blet comme base du tracé.
- La pelouse est divisée selon les indications du plan ci-dessous (bg. 2). Les poteaux du blet sont plantés à 1 m. en dehors des lignes latérales, pour le jeu simple aussi bien que pour le jeu double. Comme le jeu simple est souvent pratiqué avec un blet pour jeu double, il est bon de placer au-dessous du blet des piquets hauts d’un
- Fig. 2. — Comment tracer un court.
- mètre environ, plantés dans la position des poteaux de jeu simple.
- Nous avons supposé qu’on disposait pour le tracé d’un terrain plat Bien engazonné. De tels courts, très appréciés en Angleterre, sont très rares chez nous à cause de leur entretien dispendieux. Yoici, en réalité, comment on prépare l’emplacement d’un terrain de court normal. La terre est creusée d’abord sur une profondeur de 5o cm, après quoi on garnit le fond du trou d’une couche de 2Ô cm de morceaux de briques et de plâtras. Après avoir soigneusement pilonné, on achève de remplir le trou avec un lit de mâchefer finement concassé. La couverture, épaisse de 5 cm seulement, est faite avec de la boue de route soigneusement tamisée pour la débarrasser de ses grenailles. Chaque couche est très soigneusement damée et arrosée, en corrigeant s’il y a lieu, après pilonnage, les inégalités d’épaisseur qui se seraient révélées pendant la compression.
- Pour empêcher le hoquet. — Yoici un procédé que nous indique un ami. Il a le mérite de l’extrême simplicité. On lui prête aussi celui d’une efficacité certaine. Mais nous sommes moins sûr de celte dernière qualité : nous l’avons en effet fait essayer de plusieurs côtés, et, tandis que les uns réussissaient, quelques-uns n’eurent pas le moindre succès. C’est sans doute question de disposition d’esprit, et peut-être suffit-il de croire fortement pour réussir. Dans tous les cas, il est facile d’essayer. Voici comme :
- Prendre une gorgée d’eau et la conserver dans la bouche, de façon à en avaler un peu à chaque ressaut de hoquet. Il faut n’avaler à la fois que fort peu de liquide, ce qui est d’ailleurs assez difficile. Quand on s’efforce bien jusLe au moment, on parvient très bien à réussir. Peut-être la tension d’esprit agit-elle seule sur le phénomène, essentiellement nerveux; peut-être est-ce l’impression produite par l’écoulement du liquide. Qu’importe, d’ailleurs, du moment que le succès couronne l’effort....
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boite aux lettres, la Rédaction public les faits d'un intérêt général qui lui sont signalés par scs abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d'une bande d'abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements.— M. Jacquemart, Canada. — En dehors des conditions matérielles de construction (ou mieux de réussite) d’énormes objectifs ou miroirs, on se heurte aussi à l’obstacle de l’atmosphère terrestre. A cause de l’agitation constante des couches d’air et de leur manque de transparence, de tels instruments ne sauraient être utilisés avec beaucoup plus de succès que les autres.
- M. P. L. M., rue de l’Estrapade, à Paris. — i° La question des hortensias bleus et les procédés de transformation des hortensias à fleurs roses en hortensias à fleurs bleues ont été traités dans le n° 2046 de La Nature [Supplément, p. 86, Recettes et procédés utiles, 10 août, 1912); — 20 Pour ce qui concerne la fumure minérale à appliquer à ces plantes, vous pouvez vous inspirer de la formule suivante, employée avec succès parM. Caillaud, de Mandres, et qui consiste en un engrais complet, dont voici la composition : sulfate d’ammoniaque, 40 pour 100 ; nitrate de potasse, 20 pour 100; sulfate de potasse, 12 pour 100; superphosphate minéral, 28 pour 100. Cet engrais est employé en arrosage, deux fois par semaine, soit une dissolution de 2 grammes du mélange dans un litre d’eau. On a obtenu, avec cette fumure, des fleurs de grandes dimensions et d’un beau coloris, et des feuilles d’un beau vert foncé, caractéristiques d’une vigoureuse végétation. Habituellement, quand les hortensias sont plus ou moins chlorotiques, on les fait reverdir en les arrosant avec une solution de nitrate de solide, à ra’son de 2 grammes pour 10 litres d’eau, d’abord une fois par semaine, et si, au bout de trois semaines, les hortensias sont toujours languissants, il faut arroser, avec celte solution, deux fois par semaine, mais jamais quand la terre est sèche; dans ce cas, on doit d’abord arroser avec de l’eau et ensuite avec la solution de nitrate de soude, ou, à défaut avec du purin dilué; mettre une bonne couche de fumier au pied des plantes et, surtout, éviter l’excès d’humidité.
- M. P. O., rue Rabela’s, à Paris. — Pour détruire les moustiques dans une propriété boisée, entourée de ruisseaux prenant naissance dans des mares et en communication avec une pièce d’eau alimentant des bassins d’arrosage, il faut empêcher la multiplication de ces insectes en détruisant leurs larves. .Mais, pour que cette opération soit possible, il est nécessaire d’installer, au préalable, des barrages mettant obstacle au déversement des eaux des mares dans les ruisseaux et de ces derniers dans la pièce d’eau, afin que le produit employé à la destruction ne soit pas entraîné ; des vannes temporaires rempliraient cette condition. Plusieurs procédés peuvent être employés pour détruire les larves : couvrir de pétrole la nappe d’eau, ou bien jeter, de quinze jours en quinze jours, quelques paniers de chaux, ou encore, de la fleur de soufre. Il conviendrait aussi de faire disparaître les plantes aquatiques, sur lesquelles s’opère la ponte et, si possible, peupler ensuite les mares de poissons du genre cyprin (tanches, carpes, goujons, etc.), qui détruisent de grandes quantités de larves de moustiques. Enfin, le soir venu, on pourrait installer, sur les bords des mares, ruisseaux et pièces d’eau, des pièges lumineux à l’aide desquels on détruirait un grand nombre de moustiques à l'état d’insecte parfait.
- M. Gaston, à Bruxelles. — L’échantillon de colle que vous nous avez soumis était à base de matière amylacée. Vous auriez chance de trouver l’article chez un spécialiste de dextrines pour apprêts, par exemple : Ferd. Scheurer, à Belfort; Bernard et C°, à Mulhouse.
- M. Ch. Bussac, à Auron. — Nous mettons cette question à l’étude au Laboratoire.
- M. R. O.'R. n° 1714-428. — Les brûleurs à mousse de platine, type Guasco et imitations (dans toutes les pharmacies), sont inefficaces pour faire disparaître la fumée de tabac d’une salle de café. Il faudrait, dans ce
- cas, un appareil genre aérofiltre Richet (C. R. de l'Académie de médecine, 1910), composé d’un ventilateur faisant passer l’air dans un laveur à pluie de liquide antiseptique.
- M. P. B., à Louargat (Côtes-du-Nord). — Nous pensons qu’il s’agit d’un système de botteleuse-lieuse automatique, pour les céréales, le terme de gerbeuse étant déjà employé pour un autre usage tout différent de'celui que vous avez en vue (les gerbeuses sont des appareils servant à gerber ou encarrasser les fûts dans les entrepôts, c’est-à-dire à les placer sur tins en plusieurs rangs superposés). On ne connaît pas d’appareils portant le nom de machines à nouer, mais les appareils suivants : i° botteleuses-lieuses fonctionnant à la main; 20 botle-leuses et appareils lieurs adaptés aux moissonneuses-lieuses. Pour les premières, les systèmes sont peu nombreux. Nous ne connaissons que les suivants : botteleuse-lieuse automatique Avond, à Mesgrigny (Aube), appareil décrit dans La Nature, n° du 25 mars 1911 ; botteleuses Mary-Jeanson, à Etrelles (Aube); Paillard, à Arpajon (Seine-et-Oise) ; lieur et double lieur Thévenot, rue de Rigny-Fontaine, à Gray (Haute-Saône) ; Marnier, à Chirmont (Somme). Pour ce qui concerne les botteleuses et appareils lieurs s’adaptant aux moissonneuses-lieuses, les systèmes varient plus ou moins, bien que le principe soit à peu près le même; il conviendrait de s’adresser aux constructeurs de ces machines dont voici la nomenclature (moissonneuses-lieuses) : Adriancc Platt et Cie, 169 bis, quai Valmy, Paris; Amouroux frères, place Riquet, à Toulouse; Beaupré, à Monlereau (botteleuse sur roues) ; Bleuze, rue de Noyon, à Eppc-ville (Somme); Compagnie internationale des machines agricoles, 155, rue Michel-Bizot, Paris; Alex. Duncan et Cie, qS, rue d’Allemagne, Paris; Faucheux, à Chartres; Faul et fils, 47» rue Servan, Paris; Harrisson Mac-Gré-gor, et Cie, 65, rue de Meaux, Paris; Herlicq, 5q, rue de Flandre, Paris; Jacquemard-Hurtu, à Nangis (Séine-et-Marne) ; Johnston Harvester et Cie, 148, boulevard de la Villette, Paris; Letombe, 401, rue de Paris, à Amiens; Massey Harris, i3o, rue d’Allemagne, Paris ; Perrier et Hafft, 102, avenue Philippe-Auguste, Paris; Perrot et Rivet, à Courville (Eure-et-Loir); Piller, 24, rue Ali-ber t, Paris; Pruvot frères et Cie, 38, avenue de Saint-Amand, à Valenciennes; RolTo et Cie, 8, place Voltaire, Paris; Société « La France », 5o, quai de Jemmapes, Paris; Wallut et Cie, 168, boul. de la Villette, Paris.
- M. Haas, rue de Choiseul. — i° Pour les caractéristiques des divers styles d’ameublement, voir l’Art de reconnaître les stries : architecture et ameublement, par Bayard (Garnier, édit., rue des Saints-Pères).— 20 Pour le nettoyage des statuettes en marbre, voir les Recettes de la maison, p. 165 (Masson, édit. Prix : relié, 3 fr.).
- M. Auclert, à Montmarault. — Fabricants de machines pour remplissage-dosage, à qui vous pouvez poser le problème : Isaac et Vill'ot, 15, rue de l’Aqueduc, O'. Josenhaus, 25, rue du Château-Landon, Paris.
- M. Maurj, à Périgueux. — Fabricants d’ozokérites : Doublet, )6, Grande-Rue, Montrouge; Pelliot et fils, 27, rue des Francs-Bourgeois, Paris. Pour une très petite commande (moins de 1 kg par exemple), demander des échantillons en envoyant 1 ou 2 francs comme indemnité : autrement vous risqueriez de ne pas recevoir de réponse, le produit n’étant en général pas vendu au détail.
- M. D. G. M., à Maisons-Laffitte. — Les meilleures encres pour écrire sur le zinc sont, en effet, au chlorure de platine : elles ne sont pas d’ailleurs si coûteuses, car une solution diluée (à 2 ou 3 pour 100) suffit. Voir pour autres formules, les Recettes de l’atelier, p. 238 (Masson, édit. Prix : relié, 3 francs).
- M. V. V. X., à Boulogne-sur-Mer. — Les teintures pour cheveux dont vous parlez (ratisko), sont probablement des rastiks à base de tannates de fer, de cuivre, employés naguère en Orient. Vous trouverez des formules de ces mixtures dans la brochure de Chaplet : Les teintures pour cheveux (in-8°, Gatefossé, édit., à Lyon, rue Camille. Prix : 2 fr. 00). Actuellement, on n’emploie plus ces genres de teintures remplacées par les « para », bien plus pratiques.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tissandjer
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut,
- Professeur à l'École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- ABONNEMENTS, 12 mois = Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départent. : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « La Natlire » doit être adressé aux bureaux du journal : Boulevard Saint-Germain, Taris (TH*)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2093.
- 5 JUILLET 1913.
- SUPPLEMENT.
- .3ÊSD
- INFORMATIONS
- La réfraction atmosphérique. — La réfraction atmosphérique rapproche les astres du zénith, et par conséquent déforme la sphère céleste : c’est cette variation dans la distance zénithale apparente que produit la réfraction sur un point détérminé, une étoile, par exemple, qui a fait jusqu’à présent l’objet des recherches des physiciens et des astronomes, soit pour étudier la trajectoire d’un rayon lumineux à travers l’atmosphère, soit pour construire des tables de corrections. Mais, plus généralement, on peut envisager dans son ensemble, la déformation qu’engendre la réfraction relativement à un élément de surface entourant un point donné : c’est ce qu’a fait E. Esclangon dans un mémoire très important. Le problème comporte alors deux parties : x° l’étude des déformations absolues permettant de passer d’un élément de la sphère céleste, abstraction faite de la réfraction) au même élément déformé par l’action de l’atmosphère ; 20 l’étude des déformations relatives. Un élément de surface donné de la sphère céleste est entraîné par le mouvement diurne ; son transformé par réfraction se déplace en même temps qu’il se déforme d’une façon continue. L’étude de ce mouvement et de cette déformation continus présente une certaine importance, notamment dans les photographies célestes à longue pose ou à poses successives, mais à intervalles séparés. Ainsi, l’auteur va étudier les déformations absolues, puis les déformations relatives, et, comme applications à la photographie stellaire, il est conduit aux déformations provenant de la réfraction et d’une erreur d’orientation de l’équatorial photographique. Ici déjà, la conclusion suivante est assez importante : les erreurs d’orientation les plus défavorables sont les erreurs en hauteur, celles en azimut restant sans influence notable — ce qui n’évite pas le conseil formel de vérifier de temps à autre l’orientation d’un équatorial photographique. Mais, en dehors même de la réfraction astronomique, les déformations résultant du déplacement des images en cours de pose sur un cliché photographique peuvent avoir des origines multiples : déformations instrumentales, déformations provenant d’un suivage .défectueux, étude de la déformation du triangle équilatéral des trois poses successives. L’étude de ia réfraction, telle que la comprend E.,Esclangon, est beaucoup plus générale que celle des travaux antérieurs : de plus, elle est féconde et, dès le premier essai, conduit l’auteur à des résultats pratiques et à des conséquences importantes dont il faudra tenir d’autant plus compte que la photographie astronomique prend chaque jour plus d’ampleur et plus d’extension.
- La préparation des solutions colloïdales. — Nos
- lecteurs savent que les solutions colloïdales de divers métaux sont employées dans un but médical ou scientifique; et La Nature a déjà cité un certain nombre de
- préparations de ces solutions colloïdales. A celles-ci, est venue s’ajouter une nouvelle méthode d’obtention assez simple concernant les solutions d’argent, de cuivre et de mercure. On peut obtenir des solutions colloïdales d’argent ou de cuivre en dissolvant les nitrates de ces métaux dans la pyridine, en présence d’acide pyrogallique, et en diluant la solution avec de l’eau. Il est même possible d’obtenir des solutions colloïdales sans l’emploi de l’eau, et l’on prépare ainsi le sulfure de mercure et le sulfure d’argent colloïdaux en traitant par la pyridine saturée d'hydrogène sulfuré une solution pyridique de nitrate d’argent ou d’acétate de mercure.
- L’or dans les Ardennes belges. — Hâtons-nous de dire qu’il ne s’agit pas d’un nouveau Klondyke aux portes de la France, mais simplement d’une constatation d’intérêt scientifique. M. de Rauw, de l’Université de Liège, dans une communication à l’Académie des Sciences de Belgique, rapporte qu’il a, cette année, découvert de l’or dans les alluvions de certaines rivières d’Ardenne. La région aurifère s’étend en Allemagne, elle va depuis Weismes jusqu’à Poteau et Baraque de Fraiture..
- Les nouveaux signaux horaires universels de
- T. S. F. — Suivant la décision prise par la Conférence internationale de l’heure en octobre 1912, les nouveaux signaux horaires adoptés par lès délégués des nations représentées à Paris sont envoyés depuis le ier juillet à 10 heures par l’Observatoire de Paris. A cet effet, des appareils spéciaux ont été construits et les essais préliminaires qui viennent d’être faits, avec réception écrite, enregistrée au moyen de chronograpbes à deux plumes, et aussi par les appareils récepteurs d’ondes de M. Abraham, ont donné des résultats très satisfaisants.
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- L’erreur de distribution prévue par les pertes de temps dans les différents mécanismes transmetteurs n’excède pas le r/20 de seconde.
- M. L. Leroy, horloger de l’Observatoire, a été chargé de disposer deux pendules actuellement en service de telle façon qu’elles fournissent une synchronisation parfaite aux appareils distributeurs automatiques de signaux.
- Comme précédemment, ces pendules seront rectifiées
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- INFORMATIONS
- au moyeu d’un inverseur de courant, un quart d’heure avant l’envoi des signaux.
- Dans un prochain numéro, nous donnerons une description complète avec ligures des appareils spéciaux destinés à ce service, qui font grand honneur à l’ingéniosité de nos constructeurs d’instruments de précision.
- Nous rappelons à nos lecteurs la forme des nouveaux signaux horaires universels.
- Ajoutons que l’Observatoire continue à envoyer les anciens signaux à 23h 45, n3h 47 et 23h 4g.
- Le icr octobre prochain, les nouveaux signaux seront également envoyés le soir à oh o, suivant la décision de la Conférence de l’heure. Il a été impossible de commencer le ier juillet les émissions définitives parce que la station allemande de Norddeich n’est pas en mesure d’envoyer ses signaux.
- Un nouveau prix pour la stabilisation automatique des aéroplanes. — La Ligue nationale aérienne, désirant offrir aux constructeurs d’appareils de stabilisation automatique pour aéroplanes l’occasion de démontrer l'efficacité de leurs dispositifs, a décidé d’affecter une somme de 1000 francs à une épreuve dont la Commission de contrôle sportif, présidée par le commandant Ferrus, établit le règlement. Ce prix, dénommé prix Henri Bonnet, restera en compétition jusqu’au 3i décembre prochain.
- L'auto-bicyclette. — M. Arthur Conan Doyle, le littérateur anglais bien connu, a imaginé un nouveau véhicule qui paraît être appelé à un certain succès. Sou auto-
- wheel se compose d’une bicyclette ordinaire à l’arrière de laquelle s adapte une petite roue supplémentaire actionnée par un moteur de la force d'un cheval-vapeur. Sans faire une concurrence directe à la motocyclette, Y auto-wheel présente des avantages appréciables, surtout par les temps de pluie, puisque la roue supplémentaire assure un équilibre plus stable sur la boue des chemins, D’autre part, il est facile de détacher cette roue et de rendre à la bicyclette, pour les périodes de beau temps, sa première simplicité.
- L’inventaire de la houille blanche dans les Pyrénées. — Nos lecteurs connaissent l’admirable travail effectué dans les Alpes par le « Service d’Etudes des grandes forces hydrauliques » à la tète duquel se trouvent MM. Tavernier et de La Brosse. Maintenant que l’inventaire de richesses hydrauliques dans les Alpes est à peu près achevé et qu’il ne reste plus qu’à le tenir régulièrement à jour, le service a pu tourner ses efforts vers les Pyrénées, dont les ressources sont jusqu’ici beaucoup moins bien connues. Le travail d’inventaire, commencé dès 190.3 par M. l’ingénieur de Thélin, avec de faibles ressources, a été repris et poussé activement depuis 1909 par M. Tavernier, puis par M. Malterre. De cette vaste enquête qui n’est encore qu’à ses débuts, on
- peut déjà dégager quelques grands faits : malgré l'abondance des précipitations, les forces hydrauliques des Pyrénées'paraissent .'inférieures à celles des Alpes, non seulement en raison du relief moindre des sommets, mais aussi de la convexité plus accentuée ;des vallées. D’autre part, elles offrent moins d’attraits pour la grande industrie en raison du grand nombre des anciens moulins. Les lits encaissés des cours d’eau du bassin de la Haute-Garonne facilitent en effet les petites installations agricoles et industrielles, et ces utilisations anciennes, si médiocres soient-elles, constituent un gros obstacle à un aménagement plus complet. C’est tout près des sommets, où de nombreux lacs existent et où l’on en peut créer d’artiliciels, que se trouve la véritable richesse des Pyrénées. Les lacs des Pyrénées, dit M. Tavernier, remplacent avantageusement les glaciers des Alpes. Mais leur mise en valeur exige des études préalables très délicates, sur les débits totaux des affluents et des émissaires de ces lacs. Les jaugeages méthodiques entrepris par le Service des Grandes Forces permettront de préciser les conditions d’utilisation de cette précieuse richesse, qui, pour la majeure partie, est restée jusqu’ici, sans emploi.
- Nouvelle source d’alcool. — Il s’agit d’une industrie imaginée en Allemagne en certains endroits où voisinent distillerie et féculerie. La pulpe de pomme de terre, après lavage à l’eau pour entraîner les graines de fécule, au lieu d’être donnée aux animaux sous forme de drèches fraîches, est utilisée en distillerie. On la cuit à l’autoclave sous pression de 3 atmosphères, après quoi on laisse refroidir, et on ajoute du malt qui transforme les matières amylacées en sucres. Fermentation et distillation qui suivent sont effectuées par les procédés généralement usités à la fabrication des alcools de pomme de terre, fabriqués chez nos voisins par quantités énormes.
- Un chien policier en 1777. — On lit dans les Mémoires secrets de Bachaumont (t. X, p. 3i, Londres, 1780).: « 8 février On parle d’un événement arrivé
- à la foire Saint-Germain le jour de la Purification, qui, quoique singulier, n’est pas absolument impossible, et est regardé comme vrai par tant de monde, qu’il mérite qu’on le rapporte. Un quidam s’est présenté au Wauxhall d’hiver avec un-barbet. On lui a représenté que son chien ne pouvoit pas entrer; que s’il vouloit le confier au corps-de-garde, on en auroit soin et qu’il le reprendroit en sortant. Entré dans l’assemblée, il a voulu voir l’heure et a trouvé qu’il n’avoit plus de montre. Il a fait du bruit : un exempt est venu; il a conté son accident; on l’a consolé en lui disant qu’on en rendroit compte à la Police. Il a trouvé le terme trop éloigné et a prétendu que, plus habile que l’exempt, il alloit la ravoir, s’il lui étoit permis d’amener son barbet. Il a obtenu cette grâce ; il a rôdé avec son chien, qui s’est bientôt attaché à un homme richement vêtu. L’acharnement de l’animal bien constaté, son maître a requis que le personnage fût conduit au corps-de-garde, en offrant de payer tous les dommages-intérêts d’un pareil esclandre, de faire toutes les réparations exigées. Il a parlé si affirmativement, que l’homme soupçonné a été obligé de suivre l’exempt, et la montre a été retrouvée avec plusieurs autres dont s’étoit déjà nanti le filou. Ce trait, s'il est exact, mérite d’être consigné dans l’éloge du chien, avec tant d’autres, qui font honneur à son zèle pour son maître et à sa sagacité. »
- GEufs des antipodes. — Le gouvernement néo-zélandais vient de faire une tentative qu’il convient de signaler à nos éleveurs français. Il iy a six semaines, sur l’initiative du département de l’agriculture de la Nouvelle-Zélande, le vapeur Boturna embarquait à Auckland 10 caisses contenant chacune 3oo œufs, qui, durant le long voyage des antipodes à Londres, furent maintenus constamment dans une température de 45° Fahrenheit (soit entre 7 et 8° C.). A leur arrivée à Londres, on constata qu’ils étaient aussi frais que des œufs nouvellement pondus, malgré leur voyage de 26000 kilomètres, et ils trouvèrent acheteur au cours du jour, soit 8 shillings (10 francs) les 10 douzaines. Les déchets par rupture durant-le transport avaient été presque nuis. Cet essai, très encourageant, sera suivi de nouveaux envois plus importants, et l’on prévoit que les œufs de la Nouvelle-Zélande deviendront de redoutables concurrents pour ceux de Russie et du Danemark, qui .alimentent en grande partie les marchés anglais.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- Electricité
- Vélo, magnéto et cinéma- —1 L’éclairage électrique des petits cinémas était obtenu jusqu'à présent au moyen d’une petite dynamo mue par l’opérateur, ou mieux encore par une seconde personne, afin que l’attention de la première restât concentrée sur sa besogne.
- Ordinairement, tous ces appareils possédaient un volant avec manivelle et devaient être actionnés à la main, rarement au pied, ce qui amenait une fatigue insupportable après quelque temps. De plus, l’induit du petit générateur électrique exige une très grande vitesse (5-7000
- tours à la minute) pour obtenir un rendement suffisant et l’on ne pouvait guère tourner une manivelle plus vite que 100 tours à la minute ; il fallait donc employer de nombreux organes de multiplication (courroies, roues dentées, poulies à friction, etc.) qui absorbaient une grande partie de la force développée, sans parler du prix de revient, du bruit et de l’usure très considérable à une grande vitesse.
- M. Pernstein, à Liège, à résolu ce problème d’une nouvelle façon en appliquant une magnéto gyroscopique à un vélo que l’on pédale sur place. Il s’agit donc simplement de placer les marchepieds de la roue arrière sur un étrier ad hoc (ou sur deux caisses de même hauteur), de fixer une magnéto gyroscopique à la fourche arrière et d’établir une conduite volante entre le vélo et la lampe du cinéma.
- N’importe quelle bicyclette convient (même la plus vieille dont les pneus sont tombés en morceaux et ne possédant plus de roue avant), mais on peut aussi bien
- employer une bonne machine sur laquelle on fait
- des courses pendant la journée. Cette magnéto combinée avec un réflecteur sert en même temps en route pour
- l’éclairage gratuit et inépuisable du vélo (ou de la moto).
- La magnéto-vélo gyroscopique, de M. Pernstein, se distingue des appareils analogues par la position verticale de l’induit, dont l’axe repose sur billes, tandis que toute la magnéto pivote sur un axe horizontal, afin de pouvoir suivre toutes les ondulations d’une roue voilée. Une autre particularité est la poulie intermédiaire, garnie de caoutchouc, qui frotte sous la jante (pas sur le pneu), et transmet le mouvement à un cône rayé sur l’axe de l’induit. La forme spéciale des pièces polaires supprime presque tout choc appoint mort (changement de la direction des lignes de force magnétiques dans l’induit).
- Puisque cet appareil fournit du courant alternatif, il n’y a ni collecteur ni balais ; un pôle est à la masse et l’autre pôle, c’est-à-dire la sortie du courant se fait au moyen d’un bout en acier trempé logé dans la partie supérieure de l’axe principal ; un frotteur, qui s’y appuie, aboutit à une prise de courant sous la voûte de l’aimant.
- Tout l’appareil est ' étanche contre la poussière et l’eau ; grâce aux roulements à billes, l’usure est presque nulle, bien que l’induit fasse 5 à 7000 tours à la minute. Un ressort à spirale presse la jrnulie caoutchoutée contre
- la jante et un dispositif de déclanchement permet de l’écarter en cas de non-emploi.
- Le rendement est pour le type A: volts, 1 amp,
- (selon vitesse), poids 85o grammes ; type B : 6-7 volts,
- I amp. (selon vitesse), poids 1200 grammes. L’appareil
- II est donc guère plus lourd qu’une bonne lampe d’acé-tylène remplie d eau et de carbure. En employant les ampoules de 4 ou 6 volts, il y aura un léger survol-tage, qui produit une lumière très puissante et qui ne détériore nullement les ampoules, puisque le courant est alternatif; le voltage ne peut monter à l’infini car le champ magnétique reste constant ; ensuite uue réaction de 1 induit sur l’aimant a lieu, qui devient d’autant plus considérable que la vitesse augmente. Le rendement reste donc sensiblement le même à toutes les vitesses au-dessus du régime normal, sans nécessiter un régulateur quelconque.
- M. Pernstein construit également une magnéto plus puissante destinée à un rude usage et employée pour l’éclairage des plus grands cinémas, motocyclettes, service de police et armée ; elle donne 1 amp. sous 8-10 volts, poids 1400 grammes. Ce type est encore plus intéressant, car la transmission s’v fait d’une nouvelle façon.
- La force nécessaire pour entraîner cet appareil, étant plus considérable, exige une poulie qui adhère très bien à la jante et une seconde, solidaire avec la première, qui transmet le mouvement à l’induit en multipliant la vitesse. La simple friction ne suffisait plus, les pignons dentés faisaient un bruit formidable (à 5000-7000 tours) et l’emploi des courroies était exclu. Cette difficulté a été surmontée en choisissant des matières toutes spéciales et en donnant à la surface du cône une rayure particulière, qui roule silencieusement à n’importe quelle vitesse et dont l’usure est pratiquement nulle. C’est donc un nouveau moyen de transmettre un niouvement et de multiplier la vitesse au-dessus des limites habituelles dans la mécanique.
- En combinant l’appareil sur lequel l'homme peut développer le plus de force et sans fatigue, c’est-à-dire le vélo, avec le générateur électrique (magnéto gyroscopique) qui exige le moins de force, tout en ayant un rendement supérieur grâce à sa grande vitesse, on obtient une très belle lumière pour petits cinémas, ou pour éclairer sa route. Elle rendra service dans des locaux contenant des matières inflammables (essence, pétrole, papier, paille, celluloïd, explosifs, etc.), ainsi que dans les endroits remplis de gaz toxiques (gaz d'éclairage, acide carbonique,' par exemple les caves de fermentation, etc.). Et le médecin de campagne n’aura plus besoin d’eutretenir à grands frais des accus pour alimenter une lampe de diagnose.
- Ces appareils sont construits dans les ateliers Pernstein à Liège-Nord (Belgique).
- Un indicateur d’orages. — On sait que M. Popofî, le distingué physicien russe, eu 1895-96, c’est-à-dire avant P avènement de la radiotélégraphie, étudiait les décharges atmosphériques au moyen d’un tube de Branly. Il se servait notamment d’un fi 1 aérien isolé et directement relié à l’un des pôles du tube cohéreur, dont l’autre pôle (suivant un procédé ultérieurement préconisé par Marconi) communiquait avec le sol. C’est ainsi que M. Popolî a été eu mesure d’observer que les décharges atmosphériques, grâce à leur caractère oscillatoire, excitent le cohéreur, et, par conséquent, permettent de signaler des orages au moyen d’une sonnerie ou d’un appareil de Morse. D’autre part, M. Turpain, en France, a, pendant ces dernières années, publié de belles recherches sur le même sujet.
- La Société de Télégraphie sans fil (dite Société Tele-
- Magnéto d’éclairage actionnée par un vélo.
- VERS LA LAMPE
- VERROUJ
- Magnéto d’éclairage sur vélo.
- DECLENCHE.', V.ENCLENCHL
- Magnéto de grande puissance.
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- funken), à Berlin, vient de construire un indicateur d’orages basé sur le même principe, mais dont la disposition des connexions diffère considérablement de l’arrangement primitif.
- Comme le fait voir la figure 2, un éclateur F et une bobine S, reliés au conducteur de terre E, sont
- intercalés dans le fil aérien L. Le cohéreur Fr et un condensateur de blocage C sont disposés en parallèle avec la bobine ; le circuit de relais, qui comporte la pile E et les bobines de relais Sr, est branché, comme à 1 ordinaire, en dérivation sur le condensateur. Le circuit secondaire du relais c oraporte une pile B qui, au moment de la f e rm cture du contact de relais actionne un frappeur K et un dispositif d’enregistrement (dans le présent cas une Fig. i. — L’avertisseur d’orages Telcfuukcn. sonnerie G à coup
- unique).
- La distance explosive de l’éclateur ayant été réglée à quelques dixièmes de millimètre, on voit passer une série d’étincelles qui excitent le cohéreur et actionnent; la sonnerie, aussitôt qu’il se produit dans l’atmosphère
- des phénomènes de charge. De faibles accumulations atmosphériques, c’est-à-dire des orages éloignés, provoquent la charge lente du fil aérien, et, par conséquent, le passage d’étincelles à des intervalles considérables. Comme la sonnerie fonctionne suivant le rythme du jeu d’étincelles, la vitesse à laquelle les sons se suivent permet d’apprécier la distance entre l’appareil inscripteur et l’orage. Au lieu d’une sonnerie à coup unique, on peut relier à l’appareil ,un inscripteur Morse à avance automatique de la bande, où chaque passage d’une étincelle sera marqué par un point. Lorsqu’on connaît la vitesse de déplacement de la bande, on trouve la distance de l’orage, en mesurant la bande et en comptant le nombre de points qu’elle contient.
- Jouets
- La course à ânes. — C’est là un fort joli jouet très convenablement présenté et dont le fonctionnement repose sur un principe différent de celui qui anime la plupart des jouets de cette catégorie. Le jouet est renfermé dans une boîte en carton contenant la piste et les tribunes : on dresse ces dernières sur le grand côté de la boîte, on plante le poteau « départ-arrivée » en face de cette tribune et on met en place les ânes montés par leurs personnages.
- Ces ânes sont en carton, mais leurs « vraies » pattes sont constituées par de petites lames d’acier qui leur permettent de se tenir debout. Chaque piste est constituée par une bande en relief sur laquelle on pose un âne de manière que cette bande passe entre les deux
- jambes d’avant et entre les deux jambes de derrière; la bande sert donc de direction à chaque âne. Il y a quatre bandes; quatre ânes peuvent donc prendre part à la course.
- Lorsque les animaux sont en place, devant le poteau, un des joueurs tourne une manivelle placée sur le devant de la boite. Cette manivelle entraîne un axe pourvu de marteaux frappeurs qui communiquent au carton de la piste, un mouvement vibratoire ininterrompu. Aussitôt les lames d’acier entrent en vibration à leur tour et les ânes avancent plus ou moins vite, en trottinant gracieusement chacun sur sa piste et sans s’en écarter. L’âne arrivé le premier au poteau est le gagnant. Naturellement' les joueurs peuvent imposer un nombre de tours quelconque à leurs coursiers sans nuire à l’intérêt du jeu.
- Le jeu peut être agrémenté par un air de musique; à
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- Jeu de la course à ânes.
- cet effet, une boîte à musique est disposée à l’intérieur du socle; on la remonte avec une clé et elle permetjde varier les conditions du jeu, comme par exemple d'admettre que le gagnant sera l’âne se trouvant le plus près du poteau lorsque la musique s’arrête. — La course à ânes est en vente chez M. Saussine, 43, rue de Sain-longe, à Paris.
- Objets utiles
- Le « Siccateur », appareil pour le séchage rapide des fourrages. — On connaît la difficulté du fanage et les pertes qui résultent pour, le fourrage de l’humidité du sol par temps pluvieux : le fourrage ne fane pas et s’abîme, d’où pertes de temps et d’argent.
- Avec le séchoir ou « Siccateur » construit par MM. Félix Billy et fils, ces pertes sont évitées. D’un système très simple et construit tout en acier, cet appareil est incassable ; il se pose instantanément aux endroits désirés et n’oblige pas à faire des trous dans le sol. ^
- On effectue la mise en tas en jetant le fourrage i sur le séchoir ouvert et en rabattant les supports 11 obliques au fur et à mesure du chargement, on arrive 1 ainsi à placer sur chaque séchoir la valeur de 25 bottes !
- de fourrage environ; celui-ci se trouve de la sorte préservé de l’humidité du sol, et en cas de pluie il
- s’égoutte rapidement, l’air circulant en même temps à l’intérieur et à l’extérieur, activant avec rapidité sa dessiccation. La conservation et la qualité du fourrage sont assurées sans aléa.
- Le fourrage étant sec, le déchargement des [«'sicca-teurs » s’effectue sans difficulté. ‘(«sas*?'.****?!
- Les appareils se replient et se transportent facilement, et leur encombrement est nul. — Le « Siccateur » est construit par M. F. Billy, i3, rue Yictor-Arnoul, Provins (Seine-et-Marne).
- Fig. 2. — Montage de l’avertisseur d’orages.
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- VARIETES
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- L’épreuve d’endurance militaire de 1913. — Le
- programme général détaillé de l’épreuve militaire de 1913, des véhicules automobiles de poids lourd, présentés par les constructeurs, pour être déclarés aptes à être primés, vient d’être publié par le Ministère de la Guerre.
- Cette épreuve aura, cette année, une importance considérable, tant en raison du nombre élevé des engagements que de la variété des types inscrits.
- La liste complète des constructeurs est la suivante :
- Delahaye, 4 types de camions; Panbard et Renault,
- 1 type de tracteur porteur; Blum Lalil, 2 types de camions et 2 types de tracteurs à adhérence totale; Balachowsky et Caire, 1 type de camion et 1 tracteur à adhérence totale; de Dion, 3 types de camions; Delaugère et Clayette, a types de camions; Berliet, 4 types de camions; Motobloc, 2 types de camions ; Saurer, 3 types de camions et 1 type de tracteur porteur; Brasier, 2 types de camions ; La Buire, 3 types de camions; Peugeot, 3 types de camions et 1 type de tracteur porteur ; Clément-Bayard, 2 types de camions ; Lorraine Diétrich, 3 types de camions et 1 type de tracteur; Ariès, 3 types de camions; Cohendet, 2 types de camions; Rochet, Schneider et Cottin Desgouttes, 1 type de camion
- Soit en tout 98 véhicules, dont 8 tracteurs porteurs, et 6 tracteurs puissants à adhérence totale.
- Les camions porLeurs ont un tonnage utile qui varie de 2 tonnes à 3 tonnes 5. Les tracteurs porteurs sont à
- 2 roues motrices, ils doivent se présenter avec des remorques, de type défini par le règlement de l’épreuve, et c’est l'ensemble, tracteur et remorque, qui sera déclaré apte à la prime. L’acheteur sera donc obligé d’acquérir le matériel complet pour avoir droit ultérieurement aux primes réglementaires.
- Les tracteurs à adhérence totale, dont toutes les roues doivent être motrices, sont primés pour eux-mêmes, indépendamment du type des remorques qu’ils auront utilisé à l’épreuve, et dont l’achat n’est pas imposé aux industriels.
- Le Ministère de la Guerre a d’ailleurs publié, au Journal officiel du 21 mai dernier, le nouvel arrêté en daté du 17 mai, relatif au système des primes.
- Dorénavant, les camions porteurs ne seront plus primés que jusqu’à un tonnage maximum de 3 tonnes utiles, et devront comporter, au moins pour la prime d’achat, la carrosserie strictement réglementaire.
- Les tracteurs porteurs avec remorques ont droit au maximum aux primes qui correspondent à une charge utile portée de 3 tonnes, et à une .charge utile remorquée de 5 tonnes, soit à un total maximum de 9700 francs, et les propriétaires doivent posséder non seulement le tracteur, mais aussi les remorques réglementaires.
- Les tracteurs à adhérence totale sont primables jusqu’à une charge utile portée de 3 tonnes, avec en plus une charge totale remorquée de i5 tonnes. Ils peuvent toucher une somme globale maxima de 11 600 francs, et les propriétaires ne sont pas astreints à l’achat de remorques d’un type spécial.
- Cette distinction a été faite pour encourager l’essor des tracteurs puissants, dont 1 armée a besoin, et qui
- constituent des appareils réellement spéciaux, tandis que les tracteurs porteurs à 2 roues motrices ne sont en réalité que des camions un peu plus puissants que les autres, dont l’armée utilise assez mal le tonnage, et pour lesquels des primes élevées ne peuvent se justifier que si, à la mobilisation, on espère les utiliser avec leurs remorques elles-mêmes.
- Les épreuves auront lieu du ier juillet au 12 août, les 4 premiers et les 4 derniers jours sont réservés aux opérations de pesage et de vérification, les autres, à l'exception des jours fériés et de 4 jours d’exposition à Dijon, Lyon, Clermont-Ferrand et Bordeaux, sont employés à des étapes sur route.
- Les opérations de pesage et les sept premières étapes ont lieu à Versailles et autour de cette ville; toutes les autres étapes sont effectuées sur un circuit fermé en province, dont les divers gîtes sont : Fontainebleau, Auxerre, Nevers, Autun, Dijon, Lons-le-Saulnier, Lyon, Montbrison, Clermont-Ferrand, Montluçon, Guéret, Limoges, Périgueux, Bordeaux, Àngoulême, Poitiers, Tours, Chàteaudun, Versailles.
- Entre chacune de ces villes, on a prévu deux itinéraires distincts, l’un pour les camions de 100 à 190 km, l’autre pour les tracteurs de 86 à n5 km. En fin d’épreuve les camions auront couvert 35oo km et les tracteurs 25oo.
- La vitesse moyenne imposée est de i5 km à l’heure pour les camions, et de 8 km à l’heure pour les tracteurs, sans qu’à aucun moment on ait le droit de dépasser la vitesse absolue de 25 km à l’heure. Des appareils enregistreurs de vitesses, obligatoires sur chaque véhicule, permettront de vérifier les prescriptions ci-dessus.
- La consommation de carburant, essence, benzol et alcool carburé ne devra pas dépasser, à la tonne kilométrique totale, o lit? 060 pour les camions à bandages de caoutchouc, et o lit. o65 pour les camions à bandages ferrés.
- Parmi les obligations nouvelles qu’impose le règlement, il y a lieu de citer les suivantes :
- Les véhicules doivent avoir des boîtes à 4 vitesses au minimum ;
- La démultiplication, en première vitesse, doit être assez forte pour permettre à un véhicule de remorquer, à vide ou en charge, un véhicule de même tonnage sur une rampe de 6 pour xoo ;
- Les bandages de caoutchouc doivent avoir des sections minima appropriées aux charges, et conformes à des dimensions indiquées dans le règlement;
- Les chaînes de transmission seront au pas décimal, et de dimensions conformes à un certain nombre de types indiqués ;
- Les pignons de chaîne devront avoir au moins i3 dents.
- Ainsi qu’on peut le voir par l’indication des régions traversées, par la longueur totale du trajet imposé, la longueur des étapes, dont certaines atteignent 190 km par jour, ainsi que la moyenue horaire à réaliser, l’épreuve sera cette année particulièrement difficile, et ses résultats, que nous publierons en temps utile, présenteront un très réel intérêt. D. R.
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- HYGIENE ET SANTE
- Le cigare antiseptique. — Les fumeurs invétéi’és auxquels la Faculté interdit le tabac ont imaginé de tromper leur envie et leur passion en tenant à la bouche une cigarette qui n’a de cigarette que le nom; le fac-similé est bourré de menthol ou d’un produit aromatique qui a l’avantage sur le tabac de 11e donner aux voies respiratoires que les émanations d’un produit non nocif.
- . Un inventeur ingénieux avait imaginé, il y a quelques années, un cigare dégageant de la fumée sans feu et 11e contenant pas un atome de tabac. Sur le i*apport de
- M. le professeur Guignard, la préfecture de police dut interdire la vente de ce cigare dangereux pour la santé. Aujourd’hui, un nouveau cigare analogue est mis en vente : c’est le cigai'e dit antiseptique, dégageant comme les précédents de la fumée sans feu et ne renfermant pas de tabac : la fumée, d'après l’inventeur, étant douée de propriétés antiseptiques. L’examen de ce produit par le distingué directeur de l’Ecole de phaïunacic, M. Henri Gautier, a montré qu’il ne valait pas mieux que ceux qu’avait condamnés jadis son collègue, M. Guignard et qu’il leur ressemblait même beaucoup.
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- HYGIÈNE ET SANTÉ
- Ce cigare, qui a toutes les apparences d’un cigare ordinaire, est formé par un tube en verre mince, recouvert par une feuille de papier de la couleur du tabac et orné d’une bague dorée, comme les plus purs échantillons de la Havane. L’une des extrémités est conique comme la pointe d’un cigare et percée d’un petit trou. M. Gautier a décomposé le cigare et voici ce qu’il a trouvé : tout près de l’orifice, le tube est obturé par une matière résineuse qui semble être de la résine élémi ; au-dessus, il y a une petite couche de cannelle concassée, puis après, un petit amas de pierre ponce finement granulée et imprégnée d’acide chlorhydrique. En allant toujours de la pointe du cigare à l’extrémité, on trouve un nouveau tampon de résine molle percé d’un trou, et au centre duquel se trouvent des fragments de carbonate d’ammoniaque.
- L’usage du cigare est assez simple; à l’aide d’une longue épingle vendue avec le cigare, on perce les bouchons de résine. Si l’on aspire alors par la pointe du tube, les vapeurs d’ammoniaque, venant au contact de l’acide chlorhydrique, donnent des vapeurs abondantes de chlorhydrate d’ammoniaque, chargées d’une petite proportion de principes aromatiques empruntés à la résine. Ces vapeurs sont loin d’être inoffensives pour la bouche et les voies respiratoires du fumeur; elles contiennent tantôt un excès de gaz ammoniac, tantôt un excès d’acide chlorhydrique, deux produits qu’on ne doit pas respirer impunément. Dans ces conditions, M. Gautier a conclu à l’interdiction de la vente au public et le Conseil d’hygiène a adopté cette sage conclusion.
- Dr A. C.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Comment amorcer. —- Où l’on doit amorcer. — Choisir un ou plutôt deux endroits bien propres, à une cinquantaine de mètres l’un de l’autre. Amorcer plusieurs jours de suite, à la tombée de la nuit, avec la même amorce. On commence à pêcher à l’amorce d’aval, pour continuer en amont si, pour une raison ou une autre, le poisson est effrayé; dans ce cas, en effet, il remonte le courant.
- Amorce pour carpes et brèmes.— Ne peut être employée qu’en étangs, car le courant entraîne rapidement l’appàt. Se prépare en faisant cuire dans 3 litres d’eau i/a livre de chènevis pilé et 1/8 litre de badiane. Quand le liquide est réduit de moitié, on y trempe de vieilles croûtes de pain, ensuite jetées à l’eau.
- Amorce pour poissons blancs. — Avec une cuillerée de farine délayée dans l’eau contenant une pincée de sel, on fait une pâte ni trop molle ni trop ferme, frite ensuite dans une poêle grasse, absolument comme s’il s’agissait de crêpes. On découpe en petits morceaux.
- Amorçage de la carpe. — Faire tremper dans l’eau, pendant un ou deux jours, des fèves (fèves de marais, Windsor ou Séville, de préférence) puis faire bouillir dans l’eau salée jusqu’à parfait ramollissement. On emploie ces fèves entières autour de l’endroit d’amorçage, où l’on jette des boulettes faites en malaxant des fèves écrasées, de la terre glaise et de la mie de pain mouillée.
- Amorce pour gardon. — Faire cuire un litre de froment, à petit feu pendant 3 heures, dans l’eau renouvelée au fur et à mesure des pertes par l’ébullition. Ajouter au cours de la cuisson environ i5 gr de badiane et 5 gr. de safran filaments. On malaxe la masse refroidie avec i litre de pain de chènevis pulvérisé, i litre de son et un peu de glaise ; on façonne en boulettes mises à sécher à l’ombre.
- Comment appâter. — Pâtes à escher. — Escher, c’est appâter le poisson, avec un produit recouvrant et dissimulant l’hameçon. On peut escher avec des pâtes,
- des insectes, des graines.... Une pâte pour carpes se prépare en faisant cuire i kg de pommes de terre avec de la menthe, du thym, du serpolet, les pelant, les écrasant, puis les pétrissant avec 5o gr. de miel et 200 gr. farine de seigle. On continue de pétrir en ajoutant 3oo gr. chènevis en poudre et 200 gr. d’anis vert, 1 gr. de poudre d’aloès et 25 gr. de saindoux. On obtient une pâte pour poissons blancs en pressant du pain bien mouillé, puis écrasant, en ajoutant 20 pour 100 de beurre frais, 5 pour 100 de sel et 1 pour 100 de safran pulvé-risé. Une pâte à truite est préparée en écrasant 2 gousses d’ail et malaxant avec i5o à 200 gr. mie de pain légèrement mouillée. Ajouter ensuite 100 gr. pommes de terre bien farineuses, puis 3oo gr. fromage de Hollande et deux jaunes d’œuf. Ecraser-, malaxer, colorer avec du jus de carottes et façonner en boulettes.
- Graines à escher. — Les mures des haies conviennent très bien pour le chevesne. Pour l’ablette et le gardon, on recommande au moins pendant l’hiver, à défaut d’asticots, du riz, mis à gonfler, puis à cuire dans l’eau jusqu’à parfait ramollissement. Mais c’est surtout le blé cuit qu’on emploie pour escher; il sera préparé en plaçant 1 litre de froment dans une marmite en terre de 2 litres, mouillant avec de l’eau juste à hauteur suffisante et ajoutant un peu de sel gris, de badiane et de safi'an. Faire cuire à petit feu pendant quelques heures jusqu’à ce que les grains commencent à se fendre. On conserve dans la marmite.
- Insectes-esches. — Choisir autant que possible, pour pêcher la tanche en étang à fond, le ver de terre à tête noire; un autre bon appât pour le même poisson est la moule crue, de mer ou d’eau douce. Pour les poissons non carnassiers, on obtient de très bons résultats avec le fourmi-lion, ou larve de la petite libellule bleu pâle. Les perches sé pêchent avec des vers de terreau, montés et descendus lentement près du bord de l’eau, aux endroits où il y a des souches immergées. Le brochet est très , friand de petits poissons rouges, faciles à se procurer pour quelques„sous.
- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — A. P. R., Uruguay.— L’adresse que vous désirez est : Société Denayrouze, 10, boulevard Barbés, Levallois-Perret (Seine).
- M. H. L., à Saint-Gaudens. — Pour rendre le fibrociment capable de résister à l’acidité du petit lait, le mieux nous semble d’imprégner parfaitement la matière, propre, sèche et chauffée, de paraffine fondue qu’on étale
- avec des fers chauds. Après refroidissement, on enlève ait fer chaud l’excès de paraffine. La masse imprégnée, n’étant plus mouillée par l’acide, résiste très bien.
- M. Vrac, à Creully. — Vous trouverez de nombreuses formules pour patiner le cuivre, lesquelles furent essayées à notre Laboratoire, dans les Recettes de l’atelier, pages 208 à 2x3 (Masson, éditeur. Prix : relié, 3 francs).
- M. P. Genty, rue Rataud, Paris. — i° Comme régularité de marche, les pendules électriques sont, croyons-nous, supérieui'es à celles avec balancier de torsion. Tous les modèles du pi’emiertype sont actuellement basés sur le même pxùncipe (système Féry); — 20 La préparation des imitations d’ambre pour collier d’enfant est une
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- BOITE AUX LETTRES
- opération industrielle qu’on ne peut guère faire en petit. "Voir pour détail le volume Celluloïd et substituts, par Main (Masson, édit. Prix : 2 fr. 5o) ; — 3° Yoir pour formule d’encre stylographique les Recettes de l'atelier, p. 4 (Masson, édit. Prix : relié, 3 francs); au lieu de prendre comme base une encre noir-bleu au campêche, vous pouvez prendre une encre très noire.
- M. Ch. Bussac, à Auzon. — Nous étudierons la question à notre Laboratoire.
- M. Giovanni Flore, à Corigliano d Otranto. — Vous trouverez une recette de mixture pour teindre les cheveux en châtain, p. 121 de nos Recettes de la maison (Masson, édit. Prix : relié, 3 francs).
- M. Meyère, à Montigny. — Pour le nettoyage des bouteilles, voir les Recettes de la maison, p. i58 (Masson, édit. Prix : relié, 3 francs). Si vous tenez absolument à ne pas employer de matières toxiques, il faut opérer avec de l’eau contenant du sable ou des petits cailloux.
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaires des numéros 2091, 2092.
- Un sous-marin russe de 5{oo tonnes : Sauvaire Jourdan. — Fixité des races de froment. — Un nouvel appareil de chauffage « Le Perlector » : A. Troller. — Quelques illusions optico-géomé-triques : André Breton. — Stonehenge : E.-A Martel et Y. Forbin. — La plus grande gare du monde : L. Kuentz. — La chimicographîe et le prétendu rayonnement vital : René Merle. — Académie des sciences : Ch. de Yilledeuil. — Soudure des grosses pièces de fonte : G. Ciialmarès. — L’aviron rotatif : R. Yillers.
- Supplément. — L’aspect de Neptune. — La capacité d’absorption des hydrates de silicium, d’aluminium et de fer, etc.
- Sommaire de notre numéro spécial.
- I. La science en vacances. — II. L’air, la terre : La géologie qu’on peut faire sans la savoir : L. de Launay. — Le temps qu’il fera demain d’après le temps qu’il fait aujourd’hui : Alphonse Berget.
- — Animaux et plantes météorologues : Daniel Claude. — Le vol des oiseaux : R. Chassériaud. — 111. Sciences naturelles : Au bord de la mer : René Merle. — La chasse aux insectes : René Merle. — Comment on fait un herbier : R. Merle. —• IY. Les beaux voyages en France : La forêt d’Iraty (Basses-Pyrénées) : Lucien Rudaux. — Un archipel inconnu.: les Glénans (Finistère) : R. Legendre. — Le canon de l’Ardèche : E.-A. Martel. —• Le plateau et la forêt de Lente (Drôme) : E.-A. Martel.
- — V. Hygiène : Le devoir corporel des vacances : Dr François Helme. — VI. Sports : Les nages rapides : Dr H. Minot. — La pèche de la truite. -— Le camping : L. Rudaux. — Le canoë canadien : Pierre Jolibois. — L’automobilisme et le tourisme.
- — La photographie en villégiature : G. M. — VII. Concours de cerfs-volants de La Nature : Alphonse Berget. — Comment on fait un cerf-volant : Paul Beauvais.
- Supplément. — Inventions nouvelles. — Notre concours de photographie par cerfs-volants. —• Pour les jours de pluie. — La photographie en chemin de fer. — L’automobile, le chemin de fer et la douane. — Recettes et procédés utiles. — Boîte aux lettres.
- Le premier quart de siècle de la Tour Eiffel, par Ch.-Ed. Guillaume. 1 broch. illustrée, 38 p. Maretheux, imprimeur, 1, rue Cassette.
- Notre éminent collaborateur a profité de la dernière fête du soleil pour rendre à la Tour Eiffel la justice qui lui est due. La Tour est un chef-d’œuvre de la construction en fer, bien caractéristique de notre époque et qui n’a pas encore été égalé. Mais elle est autre chose encore d’aussi précieux : un merveilleux instrument scientifique. Grâce à la générosité éclairée
- de son constructeur, elle est devenue, dès le début; un poste météorologique sans analogue, véritable sonde permanente de l’atmosphère; tour à tour phare, station expérimentale pour les premières recherches aérodynamiques de M. Eiffel, on ne compte plus ses services. En ces dernières années, elle en a rendu un plus grand encore, en mettant à la disposition de la défense nationale le plus beau support d’antenne de T. S. F. qui puisse être rêvé.
- La mer, par M. Clerc-Rampal, avec préface de M. À, Berget. In-40, 700 grav., 22 pl. et cartes. Paris* Larousse, édit. Prix : 19 francs.
- Ce très recommandable ouvrage, particulièrement bien illustré, est divisé en deux parties : La mer dans la nature, La mer et l'homme. La première résume l’océanographie et tous les phénomènes de la mer; la-seconde traite de l’histoire du navire, de la science de la navigation et de la construction navale. C’est une encyclopédie à la fois instructive et pratique pour la recherche des renseignements. Les données sur la marine marchande, les grands paquebots transatlantiques et la navigation maritime complètent à souhait cet excellent ensemble.
- Les Pyrénées méditerranéennes. Etude de géographie biologique, par Maximilien Sorre. In-8° raisin. Armand Colin, Paris. Prix : broché, 12 francs.
- Sous le. titre de « Pyrénées méditerranéennes », l’auteur a étudié une région, présentant peu d’unité naturelle, qui s’étend sur le versant oriental et méridional des Pyrénées, de part et d’autre de la frontière franco-espagnole, jusqu’aux vallées d’Andorre. Au lieu de chercher surtout dans la géographie physique le fondement géologique, comme c’est devenu l’habitude, il s’est occupé principalement de biologie. Il s’est proposé. ainsi de montrer comment les formes de la vie varient en se déterminant mutuellement dans la région de contact de deux mondes, le monde méditerranéen et le monde pyrénéen. Il a cherché à déterminer ce qu’il y a de nécessaire et de rationnel dans chacun des « genres de vie » qui s’étagent au front des Pyrénées méditerranéennes, genres de vie agricoles des plaines, genres de vie fondés sur l’agriculture et la pratique de l’art pastoral dans la montagne, montrant aussi dans quel sens et dans quelle mesure la pratique séculaire, de ces genres de vie a façonné l’âme des hommes,
- J6d
- CHRONIQUE MÉTÉOROLOGIQUE
- Du i5 au 23 juin. — Le i5. Aire de forte pression sur toute l’Europe : Berlin, 774 mm; Paris, 767. La pression reste basse au voisinage de l’Islande. Pluies sur le S.-E. du continent. En France : beau temps. Temp. du matin : Arkhangel, —4°î Berlin, 14 ; Paris, i5 ; Bordeaux, 21 ; moyenne à Paris : i8°,2
- (normale: 16?,5). — Le 16. La pression s’abaisse sur le S.-W. de l’Europe et reste élevée sur le Centre et le N. (Breslau : 773). Pluies dans le S.-E. de l’Europe et en France : Le Mans, 45 mm; mont Yentoux, 25; Nantes, 8. Temp. du matin : Moscou, io°; Paris, Nantes, 20; Nice, 22; mont Yentoux, 9; moyenne à Paris : 2i°,4 (normale : i6°,6). — Le 17. La pression reste basse dans le W., dans le S. et en Russie, supé-
- rieure à 765 dans le N.-W. et le Centre du continent. Orages en France : Biarritz, 29 mm d’eau; Ballon de Servance, 18. Temp. du matin : Nantes, 16°; Paris, Besançon et Alger, 23; moyenne à Paris : 210,7 (normale : i6°,7). —-Ze 18. Pression voisine de 765 sur tout le S. de l’Europe. Dépressions sur la Russie (Moscou : 748) et au large de l’Islande. Pluies sur le "W. et le N. du continent. En France : Pic du Midi, 19 mm; Belfort! 17. Orages dans le Centre et l’E. Temp. du matin : Moscou, 90; Nantes, 14; Paris, 16 ; Toulouse, 20; Alger, 22; moyenne à Paris : 190,2 (normale : x6°,8). — Le 19. Pression élevée sur le S.-W. et le N. du continent. Dépression faible sur les Iles-Britanniques et la mer du Nord; une autre sur la Russie. Pluies sur le Centre et
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- CHRONIQUE MÉTÉOROLOGIQUE
- le W. (le l'Europe; en France : Gap : 20 mm; Puy de Dôme, 18; Besançon, 10; Paris, 3. Temp. du matin : Yardoe, 5°; Paris et Nantes, 15 ; Monaco, 20; moyenne à Paris : i6°,3 (normale : 170). — Le 20. La pression est voisine de 765 sur tout le W. et le N. du continent. Dépression en Russie (Moscou : 749). Pluies sur le W. et le S. de l’Europe. Temp. du matin : Moscou et Paris, 12°; Nantes, 13 ; Toulouse, 14; Alger, 21; moyenne à Paris : i3°,G (normale : 170). — Le 21. Une dépression
- apparaît sur le golfe de Gênes et le N. de l’Italie (y56 mm). Temp. du matin : Arkhangel, 3°; Charleville, xo; Paris, i3; Nantes et Toulouse, i5. — Le 23. Pressions supérieures à 76a sur le W., le Centre et le N.-E. du continent. Dépressions vers l’Irlande (Yalentia : 756) et sur le S.-E. du continent. Pluies sur le W., le Centre et le S.-E. de l’Eux^ope. Temp. du matin : Belfort, io°; Brest, 14; Paris, 16; Bordeaux, 17; Nice, 21; moyenne à Pains : i7°,3 (normale : i7°,3).
- BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE
- G&.
- CSJf
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur
- altitude $om, 3o). Bureau central météorologique de France.
- observations 7 HEURES BU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL TRUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 16 juin 1913. 20°, 3 E. 1. Beau. n Rosée ; beau le m. ; nuag. le s. ; tonnerre au S. W. vers 15 h. 30.
- Mardi 17 22°,5 S. 1. Beau. » Rosée; nuag ; tonnerre au S. S. W. à 14 h. 50 et le soir au N.
- Mercredi 18 ... . 15°,9 N. N. W. 2. Couvert. » Rosée ; très nungeux.
- Jeudi 19 14°,6 .N. N. W. 2. Couvert. 0,1 Petite pluie vers 5 h. ; très nuageux.
- Vendredi 20 ... . 11°,6 S. W. 2. Pluie. 4,2 PL de 4 h. 15 à 7 h. 25, de 13 h. à 13 h. 25; très nuageux.
- Samedi 21. . . . . 13°,3 W. S. w. 1. Couvert. 4,5 PL à 1 h. 30 et 3h. 10, de 13h. 10 à 50, de 17 h. à 17 h. 10 avec grêle.
- Dimanche 22. . . . 10°,6 N. W. 1. Couvert. )) Rosée ; brouill. de 1000 m. le matin ; nuageux.
- Lundi 23 16°,0 S. E. 1. Beau. » Nuageux; rosée ; brume ; halo.
- Mardi 24 15°,2 V. W. 2. Beau. » Nuag. jusq. 16 h. ; couv. ensuite.
- Mercr. 25 12°,1 S. W. 2. Couvert. 1,0 Presq. couv. ; pi. de 2 h. 30 à 4 h. 30 et de 14 b. 10 à 14 h. 20.
- Jeudi 20 15°,3 N. N. W. 2. Peu nuageux. » Très nuag. ; rosée; brume le m.
- Vendredi 27 ... . 14»,4 N. W. 3. Couvert. » Couv. jusq. 10 b. ; puis nuag; beau après 18 h. ; rosée.
- Samedi 28 14®,5 N.:N. W. 2. Beau. )) Couvert de 12 b. à 17 h. ; peu nuag. av. et après. ; rosée.
- Dimanche 29 ... 18°,0 N. N. W. 2. Beau. )> Rosée; brume; peu nuageux: halo à 15 h.
- JUIN 1913. — SEMAINES DU LUNDI 16 AU DIMANCHE 29 JUIN 1913!
- Lundi I Mardi | Mercredi | Jeudi | Vendredi | Samedi | Dimanche
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri a boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tjssandier
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut,
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique,
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- ABONNEMENTS, 12 mois — Paris, Seine et S.-et-O. : 29 fr. — Départent : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : /r0, Boulevard Saint-Germain, Taris (Y1*)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2094. — 12 JUILLET 1913.
- SUPPLÉMENT.
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- INFORMATIONS
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- Détermination de la pesanteur par le pendule annulaire. — T. C. Mendenhall avait proposé l'usage d’un pendule annulaire pour déterminer la valeur absolue de l’accélération due à la gravitation (g) et, dès 1898, Kimball avait effectué les expériences préliminaires : il ne s’agissait encore là que d’un exercice ordinaire de laboratoire et, cependant, l’expérience avait montré que, même avec des appareils grossiers, les résultats s’accordaient assez bien avec la valeur approximativement eonnue de g au point d’observation. La détermination rigoureuse de cette constante offre un si grand intérêt, et les méthodes pour y atteindre sont si peu nombreuses, qu’il paraissait désirable de tenter ce nouveau procédé dont les premiers essais avaient fourni des résultats encourageants : c’est ce qu’a justement pensé l’Académie des Sciences de Washington, en permettant à Ch. E. Mendenhall de poursuivre cette recherche et en en publiant les résultats (Mémoires, t. X). Tout d’abord, È. Rhoads étudia quelques points relatifs à la théorie de la méthode, pour en conclure quelques indications sur l;a construction des appareils. Géométriquement, le pendule annulaire offre une figure limitée par deux surfaces planes parallèles et deux surfaces cylindriques concentriques, dont l’axe est perpendiculaire aux surfaces planes : il doit osciller sur une arête de couteau, s’appuyant sur une partie de la surface cylindrique interne ; les relations qui lient les dimensions, la période et g, sont d’une simplicité extrême ; entin l’anneau peut osciller sur tout élément interne, ce qui permet de déceler les moindres irrégularités de construction et, au besoin, d’en éliminer les effets. Cependant un manque d’homogénéité, s’il est symétrique par rapport au centre, ne pourra être décelé : d’où la nécessité d’expérimenter avec plusieurs anneaux, pour contrôle. La méthode est simple; sa théorie très facile; les mesures très aisées autant d’avantages dignes d’être pris en considération. Nous n’entrerons pas ici dans les détails de réglage, ou dans les précautions à prendre pour la construction des anneaux. Les résultats obtenus donnent des valeurs de g variant de 980, 5a6 à 980,511 ce qui, on le voit, est déjà une approximation très intéressante. Ainsi la méthode des oscillations de cet anneau circulaire apparaît comme ayant un avenir réel : on peut réaliser des anneaux assez précis ; l’uniformité des indications de plusieurs anneaux, dans des positions variées, se trouve satisfaisante ; l’accord est suffisant entre divers anneaux ; l’observation elle-même est relativement beaucoup plus aisée que dans les autres méthodes. L’anneau circulaire paraît donc devenir d’un emploi légitime pour les mesures de précision de la constante de la gravité.
- Nouvelle preuve de l’existence réelle des molécules. — La Nature a entretenu à diverses reprises ses
- lecteurs des travaux scientifiques qui, en se basant sur divers principes, tendent à prouver l’existence des molécules des corps et permettent même de mesurer approximativement leurs dimensions (Voy. n° 2010, 1911, p. 3). Un physicien, M. Yihlblad, vient de donner de cette existence une nouvelle démonstration, basée . sur le spectre d’absorption fourni par diverses matières colorantes organiques. Plusieurs de ces substances sont susceptibles d’exister soit à l’état de dissolutions véritables, soit à l’état de solutions colloïdales, suivant les solvants employés. Or, ces solutions colloïdales sont considérées par les savants comme un assemblage de matières infiniment fines en suspension dans le liquide. Quand on regarde à travers un spectroscope la lumière transmise à travers ces solutions, soit réelles, soit colloïdales, on constate que le spectre d’absorption, que les couleurs absorbées ne sont pas rigoureusement les mêmes suivant la nature delà solution; mais on observe que, plus les particules de la solution colloïdale sont fines, plus le spectre d’absorption se rapproche de celui de la solution véritable, qui apparaît ainsi comme la limite d’une suspension de plus en plus fine. Il -y. a là une preuve indirecte de plus de la réalité moléculaire.
- Chute de fer météorique au Japon. — Cette chute, qui a été observée l’année dernière, s’est produite au village de Okans, près de la ville de Sasoyama, au Japon. La structure de cette météorite est celle d’unferro-nîckel hexaédrique; elle est instable à haute température. Elle se transforme complètement en une demi-heure par chauffage à i3oo°; sa composition est la suivante :
- Fer..................... 94,85 pour 100
- Nickel.................. 4,44 — . ;
- Cobalt.................. 0,48 —
- Cuivre.................. Traces
- Phosphore............... 0,23 —
- Elle se rapproche par conséquent de celle d'un certain nombre d’autres météorites. ‘
- Les méfaits des fumées industrielles. — Une salutaire campagne est menée actuellement contre les fumées d’usine. Il est caractéristique de trouver, à la tète même de cette campagne, des industriels comme M. Bouvier, du Gaz d’Agen, qui nous communique le vœu su vaut présenté au Congrès d’Hygiène sociale de Paris, 1913, par le Comité départemental de l’Alliance d’Hygiène sociale de Lot-et-Garonne. Le Congrès, considérant : Que la fumée des usines constitue dans les villes une atteinte à la santé publique; que, d’ailleurs, loin d’être une nécessité industrielle, elle peut être réduite notablement par la surveillance des usiniers,'et constitue une perte économique : d’après Scheurer-Ivestner, sur
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- ioo kg de charbon dépensé, 4 kg passent en fumée, 3o ou 35 kg brûlent mal ; 60 kg brûlent bien, mais ils chauffent mal la chaudière, leurs flammes ne pouvant agir qu'à travers les fumées des 4° kg mal brûlés ; que la fréquence et abondance des fumées contribue à la formation el persistance d'un brouillard salissant et malsain; que. la quantité et opacité des fumées industrielles petit être dans la pratique définie avec une précision suffisante par l’avis d’un délégué ou inspecteur de l’hygiène, comme cela se fait à l’étranger (Angleterre!; que la lumière du soleil, agent oxydant et microbicide par excellence (Arloing), est aussi nécessaire à l’homme et surtout au citadin que la pureté de l’air respirable; considérant enfin que l’insolation régulière des maisons et locaux habités, nécessaire à la santé, est indûment diminuée par . les brouillards charbonneux et fumées d’usine, état qui porte préjudice à la santé du peuple daus les quartiers denses et nombreux; émet le vœu : Que, du point de vue des lois sur l’hygiène publique, la fumée d’usine soit désormais juridiquement définie comme constituant en principe une nuisance.
- Les emplois du télégraphone. — L Exposition de igoo révéla au public français une véritable merveille d’électricité, le phonographe magnétique ou télégraphone, invention du professeur danois Poulsen. Cet instrument, qui est resté jusqu’aujourd’hui une pure curiosité de laboratoire, semble entrer dans la voie des applications pratiques. Rappelons en quoi il consiste. Un fil d’acier se déroule avec une vitesse uniforme devant un électro-aimant dont le circuit contient une pile et un microphone. Lorsqu’on pai’le dans le microphone, il se produit dans le fil des courants d’induction qui provoquent une aimantation permanente, variable en chaque point et correspondant en quelque sorte aux modulations de la parole. Si l’on fait passer ensuite le fil devant un électro-aimant relié à un récepteur téléphonique, il y induit à son tour des courants dont les variations correspondent à celles de la parole enregistrée, qui se retrouve ainsi intégralement reproduite dans le téléphone. Si l’on veut effacer la parole magnétiquement enregistrée sur le fil, il suffit de soumettre celui-ci à une aimantation uniforme suffisamment intense au moyen d’une batterie de piles. Le télégraphone est aujourd’hui utilisé par M. Pedersen, élève de Poulsen, pour constituer des appareils à dicter, de plus en plus en faveur dans les grandes administrations. Il permet même de dicter à distance; la parole s’enregistre sur le fil. Les dactylographes qui remettent les lettres au net, n’ont plus qu’à dérouler ce fil au [moment voulu et; à écrire sous sa dictée.
- Le froid artificiel dans l’industrie de la blanchisserie. — Le froid, dit notre confrère Le Froid, peut être avantageusement employé dans l’industrie de la blanchisserie. Tout d’abord, dans certaines régions où l’eau est séléniteuse, dure, le refroidissement préalable de l’eau dans des bacs de décantation diminue sensiblement le taux des sels de chaux et de magnésie dissous par l’eau. D’autre part, il est à remarquer que le linge séché à l’air libre par vent froid et sec est plus blanc que le linge séché au séchoir chaud. En Amérique, il est de coutume courante de placer les cols et manchettes à empeser dans une armoire très froide aussitôt qu’ils ont été amidonnés, le séjour dans un milieu froid avant le repassage permet d’obtenir un glaçage plus brillant.
- Approvisionnements d’un grand jardin zoologique.
- — Le Report of the Council and auditors of the Zoolo-gical Society of London contient le tableau des dépenses faites l’année dernière pour la nourriture des animaux du jardin zoologique de Londres. Elles s’élèvent au chiffre respectable de i65ooo francs, dont 22726 pour le foin, 16 i3o pour le trèfle, 33oo pour l’herbe, 1435 pour l’avoine, 8800 pour les graines, i3ooo pour le poisson clé mer, 3i5o pour le poisson d’eau douce, 18 880 pour les chevaux, 12 400 pour les fruits, etc. Si tous ces approvisionnements de l’année 1912 avaient été rassemblés le même jour, on aurait vu à la porte du « Zoo » : 316 chevaux, 239 chèvres, i4g5 lapins, 62 cochons d’Inde, 25 238 souris, 7217 rats, 85y pigeons, 9207 moineaux, 38 canards, 34 85o œufs, 7674 kilogrammes de harengs, 6ooq litres de lait frais, 7000 boites de lait condensé, 15 246 laitues., 204)6 hottes de vesces, 114 voitures de trèfle, 219 voitures de paille, 185 de foin, 4 tonnes de betteraves, 2 tonnes de paille hachée, 1400 hectolitres
- d’avoine, 700 de son, 120 de maïs, 2 tonnes de riz, 22 hectolitres de millet, 60 de fèves, 34 do chènevis, 63 d’orge, 153 de blé, 3o6 de légumes verts, 60 kilogrammes de figues, 1900 de dattes, 12688 oranges, 428 citrons, 2900 kilogrammes de noix de coco, 2200 de carottes, 7190 pains, i5o quintaux de biscuits, 240 kilogrammes de sucre, etc., etc. De quoi ravitailler toute une ville !
- Le mammouth des îles Liachov au Muséum.— Les
- visiteurs du Muséum pourront admirer prochainement un très remarquable squelette fossile qui se trouvera monté dans le vestibiüe de la salle d’anatomie comparée, au bas de l’escalier qui mène à la galerie de la paléontologie. Celte situation exceptionnelle, commandée par le défaut de place, est d’ailleurs heureuse, puisque le squelette en question intéresse autant les zoologistes que les paléontologistes. Il s’agit, en effet, d’un mammouth, trouvé dans une des îles Liachov (Sibérie), propriétés du comte Stenbock Fermot, et offert par celui-ci au Muséum. Aussi important que celui de la Berezowka, exhumé en 1901 et qui se trouve aujourd'hui à Saint-Pétersbourg, le mammouth des îles Liakov a été trouvé beaucoup plus au nord. Pour le ramener en Russie, d’abord en traîneaux à chiens de Samoyède, puis en bateau sur la Lena, il a fallu parcourir environ 3ooo kilomètres avant de parvenir au Transsibérien. Le squelette est à peu près entier, et le crâne notamment est d’une conservation parfaite. On a, de plus, une quantité considérable des chairs, toutes celles notamment des quatre membres, de A'astes lambeaux revêtus de leur toison, une oreille d’une remarquable petitesse. Le squelette sera monté et les parties molles préparées de façon à pouvoir, elles aussi, être exposées. On peut dire que l’ensemble sera unique parmi les musées situés hors de Russie : depuis le don du comte Stenbock-Fermor,'un ukase a interdit en effet la sortie dü territoire russe pour tout mammouth.ou fragment de mammouth qu’on y trouverait. Rappelons que les découvertes de mammouths congelés sont assez fréquentes en Sibérie. Les plus célèbres sont ceux qui furent trouvés en 1799, puis, par Adam, en 1806, à l’embouchure de la Lena, et celui de la Berezowka. Sur ce dernier — un des rares qui furent transportés — on put disséquer les membres, faire l’analyse histologique et chimique des chairs, retrouver les globules rouges et faire cristalliser l’hémoglobine du sang. Tout dernièrement, M. Soukatchev, en examinant les débris d’aliments trouvés dans les cavités dentaires de l’animal, a même pu déterminer les végétaux— gi’aminées et stipacées — qui formaient sa nourriture principale.
- L’âge des poissons d’après leurs écailles. — Les
- écailles des poissons présentent une série de stries concentriques qui deviennent plus nombreuses à mesure que le poisson vieillit. On s’en est servi pour déterminer la vitesse de croissance des gadidés (morues), des clu-péidés (sardines, anchois) et des salmonidés qui jouent un si grand rôle dans l’industrie de la pêche. Les Norvégiens, entre autres, ont établi des tables de concordance de la taille des poissons et de la grandeur des écailles. Ces mesures, fort intéressantes, permettent de connaître l’âge d’un poisson, le temps qu’il met à se développer complètement et la période de vie où il est apte à pondre et à se reproduire. Elles sont appliquées en ce moment, en France, à l’étude de la sardine et fourniront sans nul doute de précieuses données sur sa biologie.
- Prix décernés par l’Académie des Sciences. —
- Mécanique : Prix Poncelet (3ooo fr.) : M. Maurice Leblanc. — Physique : Prix Hughes : M. Jean Becquerel. — Prix Gaston Planté (2000 fr.) : M. Victor Picou. Prix Ivatsner-Boursault (2000 fr.) : M. Benjamin Chauveau, pour ses recherches relatives à l’électricité atmosphérique. — Economie rurale : Prix Bigot de Morogue (1700 fr.) : M. Gustave André. — Prix généraux : Prix1 Henri Becquerel (3ooo fr.) : M. Louis Dunoyer. — Prix Pierson-Perrin (5ooôfr.). Le prix est partagé : M. Charles Fabry (2000 fr.); M. Henri Buisson (2000 fr.); M. Rodolphe Soreau (1000 fr.), pour ses travaux relatifs à la navigation aérienne. — Prix Lonchampt (4000 fr.). Le prix est partagé : M. Emile Demoussy (3ooo fr.); M. Agulhon (1000 fr.), préparateur à l’institut Pasteur, pour ses recherches sur le rôle du bore chez les êti’es vivants. — Prix Leconte (25oo fr.) : M. Bivôrt, pour son invention d’une machine à sténographier.
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- La « Bilux » lanterne de laboratoire démontable pour le voyage. — Il y a souvent intérêt à développer ies plaques en voyage, surtout s’il s’agit de plaques autochromes. L’un des éléments indispensables pour cette opération est la lanterne. Il faut qu’elle soit assez grande pour ne pas s’échauffer outre mesure et pour que les surfaces transparentes permettent un bon éclairage. On perd trop souvent de vue en effet que, pendant le développement, il ne faut pas craindre la quantité de la lumière; c’est surtout à la qualité qu’il faut s’attacher et, si elle est bien inaclinique, il n’y a pas d’inconvénient à s’éclairer largement ; au contraire, on n’en suivra que mieux la venue de l’image elle moment d’arrêter l’action du bain sera plus facile à déterminer. Il faut enfin, pour bien développer, avoir la lumière «à laquelle on est habitué comme coloration ; les uns ne voient bien qu’avec le rouge, d’autres préfèrent le vert. En général, pour les plaques autochromes, c’est cette dernière couleur qui est recommandée.
- La lanterne « Bilux n, qui est des parois de la lanterne, entièrement en tôle, présente à cet égard tous les avantages, car ses deux faces éclairantes, qui ont la dimension 12 X i5, sont constituées par des passe-partout où l’on peut insérer l’écran qu’on désire.
- Elle est livrée avec des papiers Bubra, sur une face, et Virida sur l’autre; ces papiers, préparés spécialement parla maison Lumière, présentent toute la sécurité désirable. Rien n’est plus facile que de les remplacer par le papier anactinochrine, ou tout autre que l’on préférerait. On a prévu l’emploi d’une bougie ordinaire ou d’une
- La lanterne démontable « Bilux »
- bougie Nièpce; mais il est très facile d’installer une lampe électrique en faisant passer les fils par les trous qui servent à l’aération.
- Si l’on veut masquer l’un des côtés, on met un carton devant; mais, à notre a%'is, il est bien préférable de le laisser libre et de l’utiliser pour éclairer les flacons dont on peut avoir besoin au cours du développement et la montre qui sert à compter le temps d’apparition de l’image dans certaines méthodes semi-automatiques.
- Le montage (lig. 1) se fait très simplement en faisant coulisser les quatre côtés les uns sur les autres dans des rainures en chicane qui empêchent la lumière blanche de filtrer en dehors. On obtient ainsi un cube de 20 centimètres de haut sur i5 de large (fig. 2) qui a la cajia-cité d’une lanterne ordinaire de laboratoire fixe et qui, démonté, se loge dans une boîte plate de 4 centimètres de haut.
- La faculté de présenter aussi peu d'encombrement avec d’aussi grandes surfaces éclairantes de deux cou-
- leurs différentes rend cette lanterne d’autant plus utile pour le voyage, qu’il n en existe actuellement aucune qui remplisse toutes ces conditions. — Chez M. .Toux, 77, boulevard Saint-Michel, Paris. Prix : 5 fr. 5o.
- Cuisine
- Cuisson économique et extra-rapide. — Un modeste inventeur, M. Gloaguen, cordonnier de son état, vient de trouver uu petit appareil appelé à rendre de réels services en voyage et au besoin même en campagne s’il était adopté par l'administration militaire.
- Il consiste en deux assiettes de métal, creuses et s’emboîtant bord à bord exactement. Une poignée démontable est susceptible d’être placée après chacune d’elles
- L’assiette Gloaguen.
- et un trépied pliant complète l’appareil qui pèse en tout 4°° grammes et se compose de 4 pièces.
- Pour obtenir, en une moyenne qui varie de 2 à 4 minutes au maximum, la cuisson d’une côtelette, d’un beefsteak ou de légumes quelconques, il suffît de placer le produit avec un peu de beurre, de graisse ou d’huile, dans une des assiettes et de recouvrir celle-ci avec 1 autre qui est maintenue à l’aide d’un rebord spécial.
- On met le tout sur le trépied et avec trois torches faites avec une page de journal déchirée par le travers, que l’on allume et que l’on glisse dessous de façon que la flamme lèche continuellement le récipient, on obtient une cuisson parfaite et, pour ainsi dire, mathématique.
- C’est grâce à la chaleur considérable qui se maintient à 1 intérieur de l’appareil hermétique, et surtout à la
- La cuisson au papier.
- vapeur qui se forme immédiatement, que I on arrive à cette invraisemblable rapidité de cuisson.
- Ajoutons que les boys-scouts français vont en être munis.
- En vente chez Gloaguen et Lebrun, 9, rue des Trois-Bornes, Paris.
- r> Hygiène
- Un Sandow à bon marché. —M. Leroux, de Lisieux, nous communique un dispositif très simple qu’il a réalisé et qui lui permet de pratiquer à bon compte la culture physique en chambre, si recommandée aujourd’hui par tous les hygiénistes à toutes personnes ne disposant pas de loisirs pour la pratique d’autres sports. En deux points fixes quelconques, espacés de 1 m. 5o et à 2 ni. de hauteur environ, on visse 2 solides pitons
- Fig. r. — L’assemblage
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- SC1ENCE APPLIQUEE
- auxquels on accroche 2 petites poulies comme on en trouve dans tous les bazars.
- On se procure 5 à 6 m. de corde dite cordeau à linge, qu’on enfile dans les poulies. Les extrémités de la corde sont nouées et passées dans 2 bouts de manche à balai percés qui servent de poignées.
- La partie de corde entre les 2 poulies supporte une 3° poulie, mobile, celle-là, où l’on suspend un poids de 5 à 6 kg qui constitue la résistance.
- Ce poids peut être formé d’un morceau de bois, de
- «•---l'TSO-----
- fer, etc., et on en fait varier l’importance, en y ajoutant ou retirant d’autres poids.
- La résistance est progressive. Elle augmente à mesure que le poids monte.
- L’appareil est pratiquement inusable ; seule, la corde s’use à la longue et son remplacement est peu coûteux.
- **> Divers
- La Renaudine ou glu à mouches. — Avec la chaleur reviennent les mouches si importunes, si énervantes et surtout dangereuses comme supports de microbes. Pour s en débarrasser, il existe mille moyens, tous efficaces sans aucun doute, mais présentant chacun des inconvénients que l’on voudrait bien supprimer.
- La nouvelle glu est une préparation au miel que l’on vend en flacons. Dès que les mouches font leur apparition, il suffit d’enduire de cette glu une feuille de papier, un ruban, un rafia, un feuillage que l’on remplace quand le support est garni d’insectes. Si l’on désire soustraire
- Pièges à mouches enduits de la Renaudine contenue dans le flacon.
- le piège à la vue des visiteurs, il suffit d’enduire une ou deux feuilles artificielles choisies parmi les fleurs d’une jardinière pour que les mouches, attirées par le parfum au miel du produit, s’y dirigent toutes et cessent d’importuner. Ce moyen de se débarrasser des mouches est ingénieux et élégant. —• Le flacon est en vente au prix de 1 fr. 45 (port o fr. 25), chez M, Renaut, 43, boulevard de Strasbourg, à Paris.
- **> Mécanique
- Agrafes « Stella ».— L’emploi de plus en plus grand du fer dans les planchers et dans la charpente des bâtiments a, maintes fois, donné l’idée d’établir un appareil avec lequel on puisse, non seulement manœuvrer sûrement et facilement les fers à planchers, mais aussi les agrafer très rapidement.
- L’agrafe « Stella » a été créée dans cet esprit et par
- ses nombreuses combinaisons permet, en effet, de résoudre presque tous les problèmes qui peuvent se présenter dans l’installation d’une charpente métallique, d’un échafaudage, etc. Elle se compose par elle-même de trois pièces : la griffe, la jumelle et le boulon; et, par de simples changements de position de ces trois pièces, on exécute différentes combinaisons. Les vibrations facilitent la fermeture des griffes et les parties coniques sont prises à partir d’un angle de 9 degrés.
- ‘ La première combinaison est composée de quatre griffes, deux jumelles et deux boulons; elle permet d’assembler deux poutrelles à I pour renvois ou liaisons diverses, soit dans le même plan (fig. 1), soit dans des plans différents si l’on a le soin de tordre à l’étau les deux jumelles. Egalement possibilité de manœuvrer à la main des poutrelles et des rails; dans ce cas, les deux griffes supérieures constituent la poignée. La prise est immédiate et il suffit, en effet, d’appuyer l’agrafe (fig. 2) sur la pièce à saisir pour faire écarter les deux griffes inférieures jusqu’au moment où elles laissent passer les ailes du fer à plancher ou le boudin du rail; à ce moment, les deux griffes retombent et il n’y a qu’à relever.
- La deuxième combinaison comporte les mêmes pièces que la précédente, les deux griffes inférieures sont déplacées par rotation autour du boulon, après démontage
- d’une jumelle. Avec ce dispositif, on peut fixer deux tubes (fig. 3) ou deux câbles sur poutrelles à I (fig. 4) et inversement amarrer deux brins sur fers à I ou manœuvrer à la bretelle un rail ou un fer à T. La troisième combinaison (fig. 5) augmente la largeur de la prise de l’écartement des jumelles, c’est-à-dire que l’on fait subir aux griffes supérieures la même rotation qu’aux griffes inférieures.
- La quatrième combinaison (fig. 6) s’obtient par la suppression des deux agrafes inférieures, ce qui facilite l’amarrage direct de fers sur boucle fermée. La combinaison n° 5 montre la fixation d’un tube ou tuyau (fig. 7) sur un fer à T par l’intermédiaire d’un collier ou fer plat.
- Avec l’agrafe « Stella » on peut aussi agrafer d’une façon rigide des poteaux verticaux. Enfin, elle peut être utilisée par un ouvrier pour grimper à un câble ou à un. poteau en fer à T ou rond ; elle né comporte alors que les deux griffes et la jumelle inférieure, laquelle se trouve fixée aux chaussures. Dans le mouvement de l’ascension, le bec se débloque et l’agrafe quitte facilement le câble ou le fer, en suivant le mouvement du pied; en laissant reposer ce dernier, le mouvement de torsion consécutif met le bec en contact avec l’aile du fer et bloque instantanément le patin. Le débloquage et le blocage se font avec les mouvements naturels de l’ascension qui devient aussi aisée que sur une échelle, l’amplitude du mouvement à exécuter n’étant pas limitée par la distance des barreaux. De plus, l’ouvrier qui monte est solidement fixé. — L’agrafe « Stella » est fabriquée par la Société des Forges stéphanoises à Saint-Etienne (Loire).
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
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- JUILLET-AOUT-SEPTEMBRE 1913.
- Les heures sont données en temps moyen légal compté de o à 24 heures à partir de minuit.
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- SOLEIL
- Le Soleil semble être, de nouveau, dans une période d'accalmie, et l’activité montrée il y a quelques mois n’a pas persisté. On se rappelle que plusieurs taches étaient apparues à des latitudes élevées; cette particularité de taches, prenant naissance loin de l’équateur est, en général, un indice de la lin du minimum précédent.
- Cependant, depuis le mois de février dernier, le Soleil n’a pour ainsi dire pas montré de taches. Il faut donc attendre encore pour apprécier la durée de la période solaire qui est en train de s’accomplir.
- L’équinoxe d’automne arrivera, cette année, le 23 septembre, à i5h53m.
- II.
- PLANETES
- Mercure traverse les constellations du Cancer et du Lion. Il sera visible le soir au début de juillet, et le matin vers la lin août, dans de bonnes conditions.
- Les élongations de la planète se produiront le 7 juillet, à 26° i3' à l’Est du Soleil et le 22 août, à i8°i5' à l’Ouest du Soleil. C’est à
- l’approche de ces dates qu’il convient plus particulièrement de rechercher la planète.
- Diamètre de Mercure : le 5 juillet, 7",7; le 6 août, 10",9; le 5 septembre, 5",3.
- Vénus brille magnifiquement dans le ciel du matin. Elle traverse les constellations du Taureau, des Gémeaux et du Cancer. La plus grande élongation se pro-duii'a le 4 juillet, à 45° 38' à l’Ouest du Soleil.
- Diamètre de Vénus : le 5 juillet, 22",4; le 6 août, 17",'4; le 5 septembre, i4,/>3.
- Vénus sera en conjonction avec Saturne, le 22 juillet, à 1 heure, à i°i8' Sud; avec Neptune, le 3o août, à 1 heure, à o° 18' Sud.
- Mars, au-dessous du Bélier, devient visible en de bonnes conditions. L’opposition aura lieu au début de l’année prochaine. Le pôle boréal de la planète sera légèrement incliné vers la Terre à partir du 7 septembre.
- Diamètre équatorial de Mars : le 5 juillet, 5",8; le 6 août, 6",5; le 5 septembre, 7",3.
- Mars sera en conjonction avec Saturne le 24 août, à 17 heures, à i',9 au Nord.
- Le diamètre de Mars restant très petit pendant ce trimestre, des observations utiles ne pourront être entreprises qu’avec des instruments puissants.
- Pour ceux de nos lecteurs qui ont la bonne fortune de posséder de tels instruments, et qui voudraient se livrer à une étude suivie de la surface, nous leur signalons les tables spéciales de Y Annuaire astronomique de M. Flammarion donnant, de 10 en 10 jours, l’angle de position de 1 axe de Mars, la latitude du centre, le diamètre, la phase, les heures de passage du méridien zéro et la rotation de la planète suivant le temps. Tous ces éléments sont indispensables pour la mise en place d’un dessin et pour passer d’une observation à une autre.
- Quant aux deux satellites de la planète, le même Annuaire donne un schéma de leurs orbites apparentes, mais il faut un instrument exceptionnellement puissant pour les observer. Ils ont été découverts au moyen de l’équatorial de om,66 de l’Observatoire naval de Washington.
- Jupiter brille dans la constellation du Sagittaire. Il sera en opposition le 5 juillet. Il est bien bas sur l’horizon pour la France, et les observations en souffriront. Nous conseillerons toutefois, comme nous avons soin de
- le faire à chaque péxûode d’opposition, l’élude des variations de la surface. Vers le milieu de 1912, cette surface a éprouvé de grandes .modifications qui persistent encore. C’est là une étude importante à entreprendre avec un instrument moyen.
- On y joindra, à titre de curiosité principalement, l’observation de la marche des satellites autour de la planète. Pour les observateurs qui voudraient entreprendre une étude suivie des détails de la surface, nous conse'llons les éphémérides spécialement calculées par M. Crommelin, et que publie Y Annuaire astronomique
- pour 1913.
- Diamètre équatorial de Jupiter : le 5 juillet, 46'',6; le fi août, 45", 1 ; le 5 septembre, 41”>h-
- Saturne, dans le Taureau, sera observable dans la seconde moitié de la nuit en juillet. En août et septembre, les observations seront beaucoup plus faciles. 11 sera en quadrature occidentale le 11 septembre.
- Diamètre équatorial du globe de Saturne : le 5 juillet, 17",5; le 6 août, i8",i; le 5 septembre, 18", 9.
- Le système des anneaux, dont voici les éléments, s’ouvre de plus en plus, comme on peut le voir au tableau ci-dessous (Hauteur de la Terre) :
- HAUTEUR HAUTEUt
- DE LA TERRE DU SOLEIL
- GRAND AXE PETIT AXE AU-DESSUS DU AU-DESSUS DU
- DATES EXTÉRIEUR EXTÉRIEUR PLAN DE L’ANNEAU PLAN DE L’ANNEAU
- 5 juillet 1913. 37'',8 16",8 — 26°20' — 25°57'
- 4 août. . . . 39",2 17",3 —26° 27' —24» 5'
- 5 septembre. 41",4 18",4 —26° 26' —26° 12'
- Une lunette de om,o4 suffit pour deviner l’anneau, mais un instrument de diamètre un peu supérieur est nécessaire pour bien le distinguer.
- Uranus, dans le Capricorne, est favorablement placé pour l’observation, quoique un peu bas sur l’horizon de Paris. La carte (fig. i) extraite de Y Annuaire astronomique de M. Flammarion, permettra de le trouver assez facilement.
- Il se présente, dans les instruments, sous l’aspect d’un petit astre bleuâtre de 6° grandeur et de 4" de diamètre.
- On pourra encore trouver Uranus à. l’aide des positions ci-après :
- DATES
- 5 juillet. . .
- 6 aoiit. . . . 5 septembre.
- ASCENSION DROITE
- 20 h. 36 m. 20 h. 51 m. 20 h. 27 m.
- DECLINAISON
- —19°16'
- — 19» 56'
- — 19° 51'
- DIAMETRE
- 4",0 4",0 5",9
- Neptune, en août, passera des Gémeaux dans le Cancer. Il sera inobservable en juillet, peu visible en août et un peu plus en septembre. On le trouvera aux coordonnées suivantes : j
- 6 août . . . 5 septembre
- ASCENSION DROITE
- 7 h. 55 m.
- 7 h. 57 m.
- DÉCLINAISON
- a- 20° 27' -h 20» 16'
- DIAMÈTRE 2",2 2",2
- Cette planète apparaît, dans les instruments, comme un astre faible de 8° grandeur et de i" de diamètre. Nous avons rendu compte récemment (n° du 21 juin igi3), de la découverte, à sa surface, de bandes équatoriales par M. T.-J.-J. See, de Washington.
- Petites planètes. — On pourra rechercher les petites planètes Vesta et Junon aux positions figurant dans le tableaù ci-après. Vesta sera en opposition le 3 août et atteindra presque la visibilité à l’œil nu. Mais elle sera très basse sur l’horizon de Paris, en raison de sa très forte déclinaison australe. Junon arrivera en opposition le i3 septembre avec un éclat de la grandeur 7,6, par-
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- faitement accessible aux petits instruments. C’est une opposition très favorable, puisque, dans les oppositions moyennes, l'éclat n’est que de la grandeur 8,7,
- ______ VUSTA .11 .NON
- DATES ASCENSION VSCENSION
- 1913 DROITE DÉCLINAISON GRANDELR DROITE DÉCLINAISON GRANDEU
- 8 juillet . 21“19” — 19° 54' 6,2 » » »
- 16 . 21“15” — 20° 55' 6,2 » D ))
- 24 — . 21“ 8“ — 21° 59' 6,1 » >,
- 1" août . 21“ 1” — 23° 2' 6,1 25“ 41” -4- 2° 56' 8,0
- 9 — . 20“53” . -24° 1' 6,2 23“ 41” -+- 1° 59' 8,1
- 17 — . 20“46“ ’ — 24° 5' 6,2 25“59” -+-1° 5' 8,0
- 25 — . 20“ 40” — 25° 26' 6,5 23“ 56” — 0° 5' 7.9
- 2 sept. . 20“ 36“ — 25° 5' 6,4 25“ 32” — 1° 30' 7,8
- 10 — . 20“ 34” -25° 34' 6,5 25" 26” — 5° G' 7,7
- 18 — , 20“ 33” — 26° 4' 6,6 25" 21“ — 4° 47' 7,6
- 26 — 4 » » » 25“ 15“ — 6" 27' 7,6
- III. — PHÉNOMÈNES DIVERS
- Éclipse partielle de Soleil. — Cette éclipse se produira le 3i août, elle sera invisible en France. La zone de visibilité comprend le Pôle Nord, le Groenland entier, l’Islande, le Labrador, Terre-Neuve et l’océan Atlantique nord. L’éclipse commence à 20ll3m et finit à 2ih43“. La grandeur maxima de cette éclipse est seulement de 0,152, le diamètre du Soleil étant un.
- Eclipse totale de Lune. — Cette éclipse se produira le i5 septembre. Elle sera invisible en France. Le commencement se produira à 91'4im et la fin à 151' 5^m. Le phénomène sera bien visible de l’Océanie. Grandeur : i,434, le diamètre de la Lune étant un.
- Eclipse partielle de Soleil. — Une seconde éclipse de Soleil se produira le 3o septembre, visible, cette fois, au Pôle Sud. Elle sera invisible en France. Comme l’éclipse du 3i août, la zone de visibilité comprend peu de territoires et surtout une immense étendue océanique. L’éclipse sera visible du continent antarctique, de l’Afrique australe et à Madagascar. Elle commencera à 2h 56m et finira à 6h36m. Grandeur maxima, le diamètre du Soleil étant un : 0,824.
- Conjonctions :
- Le 19 juillet, üramis en conjonction avec la Lune, à 2 h., à 5° 24’ IV.
- Le 22 juillet, Vénus en conjonction avec Saturne, à 1 li., à 1°18' S.
- Le 28 juillet, Mars en conjonction avec la Lune, à 15 h., à 5°41' S.
- Le 30 juillet, Vénus en conjonction avec la Lune, à 8 h., à 7°40' S.
- Le 3 août, Mercure en conjonction avec a Cancer Irt. 4,41, à 7 b,, à <0°10'l\\
- Le 13 août, Jupiter en conjonction avec la Lune, à o h., à 4° 52' N.
- Le 15 août, Uranus en conjonction avec la Lune, à 6 h., à 5° 28' N.
- Le 24 août, Mars en conjonction avec Saturne, à 17 h., à 1° 9' N.
- Le 26 août, Saturne en conjonction avec la Lune, à 7 li., à 6° 53' S.
- Le 26 août, Mars en conjonction avec la Lune, à 9 h., à 5° 43' S.
- Le 29 août, Vénus en conjonction avec la Lune, à 0 b.,.à 5°25' S.
- Le 30 aoûl, Vénus eu conjonction avec Neptune, à 1 h., à 0° 18' S.
- Le 30 août, Mercure en conjonction avec la Lune, à 1S b., à 1°54' S.
- Le 9 septembre, Jupiter en conjonction avec la Lune, à 9 b., à 4°56' N. Le 11 septembre, Uranus en conjonction avec la Lune, à 10 b., à 3°55' N. Le 13 septembre, Mercure en conjonction avec 5 l.ion icr. 4,21. à 15 b , à 0° 1' N.
- Le 10 septembre, Mercure eu conjonction supérieure avec le Soleil.
- Le 23 septembre, Mars en conjonction avec la Lune, à 21 h., à 5°6' S.
- Le 27 septembre, Vénus en conjonction avec la Lune, à 21 h., à 1°21 ' S.
- Occultations d’étoiles. •— Celte liste ne contient que les occultations d’étoiles jusqu’à la 6e grandeur.
- DATES ÉTOILE OCCULTÉE GRANDEUR COMMENCEMENT FIN
- 1" juillet . . . Il70 B. A. C. 5,5 1 h. 57 m. -2 ! . 5 111.
- 1“ — . . 27 Taureau (Allas). 3,8 • 2 b 50 m. Appulse à 5',4
- il u boni.
- 6 — 8 Lion. 5,9 20 b. 4L ni. 21 'il. 31 ni.
- 13-14— . . b Scorpion. 4,7 23 b. 55 ni. 0 b. 40 m.
- 25 — s Poissons. 4,3 0 b. 14 ni. 1 b.. 20 ni.
- 29 — y Taureau. 5,3 1 h. 16 m. 2 ii. 6 ni.
- 15 amil tf32S B. A. C. 5,9 21 b. 51 ni. 22 b. 43 ni.
- 15 — X Capricorne. 5,5 21 li. 55 m. 22 b. 51 m.
- 26 — . . 136 Taureau. 4,6 23 h. 11 m. Appulse à0',9
- du bord.
- 4 septembre. 4722 B. A. C. 3,5 19 b. 16 m. 20 b. 5 m.
- 10 — A Sagittaire. 4,9 17 h. 55 m. 19 b. 16 111.
- 14 — h Verseau. 5,4 17 b. 57 m. 18 b. 54 111.
- 15 — cp Verseau. 4,6 1 b. 16 m. 1 b. 57 m.
- 20 — 47 Bélier. 5.8 3 b. 5 ni. 3 b. 31 ni.
- 20 — s Bélier. 4,6 4 b. 40 m. 4 1). 49 m.
- 20-21 — . . Pléiades :
- 20-21 — . . 17 Taureau (Electre) 3,8 25 b. 56 ni. 1 b. 6 ni.
- 21 — 16 Taureau (Celæno). 5,4 0 b. 10 ni. 1 b. 9 m.
- 21 — 20 I auronu (Maïa). 4,1 0 b. 41 ni. 1 h. 48 m.
- 21 — 23 Taureau (Mérope) 4,3 1 b. 5 ni. Appulse à 5',o du bord.
- 21 — 21 Taureau(As/éro»e/). 5,8 1 b. 28 m. Appulse à 1 ',5
- du bord.
- 21 — •g Taureau (A lajone). 3,1 1 li. 48 ni. Appulse à 1 ',6
- du bord.
- 23 — 49 Cocher. 5,1 25 b. 50 m. Appulse à 1', 1
- du bord.
- 25 — c Gémeaux. 5,5 2 b. 24 ni. 3 h. 16 111.
- 26 — y Cancer. 4,7 2 li. 48 ni. Appulse à 5',2
- du bord.
- Etoiles filantes. •— Du 10 juillet au 21 août, chute des Perséides. Au début, vers le 10 juillet, le radiant est situé vers l’étoile 0 Cassiopée. Il se déplace peu à peu et se trouve vers rj Persée le 11 août, au moment du maximum de la chute. Celle-ci se termine vers le 21 août, le radiant étant alors dans la Girafe.
- De nombreux radiants d’étoiles filantes se manifestent eu cette période de l’année. On en trouvera une liste assez complète dans Y Annuaire du Bureau des Longitudes.
- Étoiles variables.
- Algol (p Persée) :
- 19 juillet (IMS”) ; 21 (22“37»Y — 2 septembre (22“ 45”) ; 5
- Minirna de l'étoile variable
- — 11 août (0“17m); 13 (21“5“); 31 fl “56”). 19" 53») ; 23 (0" 25”) ; 25 i21‘lf).
- En. Toucinrr.
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- BOITE AUX LETTRES
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- assf
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits éfiia interet général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits : L’insec-toscope est construit par M. Stiassnie, 204, boulevard Raspail, Paris.
- Réponse. — M. Fr. D.y à Bolqnère. A propos de l’engraissement des porcs. Peut-on engraisser les porcs sans pommes de terre? — Cette question qui préoccupe les agriculteurs depuis plusieurs années et que la plupart d’entre eux résoudraient par la négative, a été, en Allemagne, puis en Angleterre, l’objet d’expériences, lesquelles, tout au contraire de cette opinion, permettent de conclure par l’affirmative.
- Les premiers essais allemands ont eu lieu aux stations agricoles de Ramstaedt et de Gœttingen. Les matières alimentaires substituées aux pommes de terre étaient à la ire station : l’orge concassée additionnée d un mélange de rebulet et de sang de bœuf, et, à la seconde : l’orge, les farines de poisson et de viande.
- Dans les deux séries d’essais entrepris en Angleterre, à la station de Clonakilly (Irlande), la nourriture de remplacement consistait, dans la iro série, en monture de maïs, recoupe, tourteau de lin, lait écrémé et déchets de ménage; dans la seconde série, de farines de maïs et d’orge.
- Tous les détails concernant la composition des rations, leurs prix, etc., sont donnés dans les articles de MM. L. Laurent et P. Bernard, qui ont paru dans les n05 1281 et i352 du Prog?’ès agricole, publié à Amiens.
- Il en ressort que les résultats ont tous été en faveur de 1 engraissement obtenu sans l’emploi des pommes de terre, lequel n’est économique dans l’alimentation du porc que si son prix de vente sur le marché n’atteint pas, au moins, 4 francs les 100 kilogrammes. Dans les deux séries d’essais effectués en Angleterre, on a constaté que la production de 100 kilogrammes de poids vif de porc a coûté au producteur :
- lre série. 2° série.
- Alimentation avec pommes de terre. 69 fr. 28 72 fr. 79 Alimentation sans pommes de terre. 65 fr. 42 70 fr. 74
- D’où 1 on peut conclure que : 10 il est possible de nourrir des porcs avec succès sans pommes de terre;
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- BOITE AUX LETTRES
- 2° il est douteux qu’il soit économique de donner des pommes de terre aux porcs, lorsqu’elles peuvent être vendues le quart de la nourriture du maïs.
- Renseignements. — M. P. Bresse, à Saint-Marcel.
- — Voyez, pour les procédés d’imperméabilisation des tissus, nos Recettes de la maison, pp. 240-241.
- M. J. O. P., à Marseille. — Nous ne connaissons pas d’ouvrage traitant de l’industrie des vernis au point de vue économique et statistique. Notre laboratoire ne fait pas d’expertises privées. Pour une étude de vernis, nous pourrions vous citer, comme laboratoire spécialisé, celui de Baumelle et Crouan, 10, rue Cadet, Paris. Nous ne pouvons guère publier le résultat de tels essais, mais peut-être pourrions-nous en donner la conclusion succincte ; il faudrait vous adresser à une Revue technique : Revue de chimie industrielle, par exemple (Tignol, quai des Grands-Àugustins).
- M. F. Lamy, à Montrouge. — A) Vous trouverez des formules de liquides pour sturm-glass dans le tome II des Recettes de Tissandier (p. 324). — B) Des procédés de préparation pour papiers à tuer les mouches sont donnés dans les Recettes de la maison, de Chaplet (p. 116).
- -— C) Les Recettes de l atelier, du même auteur, contiennent (p. 282) plusieurs formules de colles pour cuir (les recettes C et E sont à préférer).
- M. X. Lamy, à Voiron. — Un apprêt brillant, imperméable et inodore pour tulles, pourrait, croyons-nous, être obtenu avec une solution de cellulose acétylée dans du tétrachloréthane, ou tout autre carbure chloré. En outre, l’enduit ne serait pas inflammable comme celui au collodion. Vous pourriez demander des renseignements à la Société chimique des usines du Rhône, à Saint-Fons-Lyon, qui fabrique des acétocelluloses.
- M. Ripert, à Constantinople. — Merci de vos renseignements. Bonne note est prise de vos observations.
- M. J. G., à T... — I,es encres à deuil servant à colorer en noir les bordures de lettres et d’enveloppes ne sont pas des encres d’imprimerie, mais des mixtures à l’eau et au carbone, comme les encres de Chine. On les applique d’ailleurs au pinceau avec des caches, et non par impression. La fabrication, faite par des procédés peu connus, est aux mains de quelques maisons seulement, parmi lesquelles la plus cotée est Lorilleux, 16, rue Suger, Paris.
- M. J. Imbert, à Saint-Etienne. — A) Pour le bronzage des canons de fusil, voir les Recettes de l'atelier, p. 198 et suivantes (Masson, édit., 3 fr. relié). — B) Nous décrirons prochainement un petit appareil à tracer ainsi des plis sur pajner et carte. — C) Toutes les machines à laver ordinaires, c’est-à-dire à savonner après coulage, sont en effet inefficaces pour traiter le linge très sale : il faut visiter ensuite et frotter à la main les collets et manches de chemise par exemple : seules les machines à laver par « bouillage » permettent un blanchissage parachevé. Vous en trouverez description et mode d’emploi dans les Recettes de la maison (p. 198), et vous pourrez vous procurer l’appareil à Paris, chez Allez frères, par exemple, ou dans les magasins « A la Ménagère ». .
- M. Arsène Bouneaud, à Saumur.— Il est très difficile de distinguer les benzols et essences divers provenant du goudron de houille, des produits correspondant aux extraits de pétroles bruts : les propriétés sont voisines et, bien souvent, les produits commerciaux sont des mélanges complexes de constituants d’origines diverses. Vous trouverez dans les Recettes du Laboratoire qui vont paraître chez notre éditeur (p. 22Ô) quelques réactions pouvant donner d’utiles indications : en cas douteux, l’échantillon devrait être analysé au Laboratoire des Finances, par exemple (rue de la Douane, Paris), où on a la spécialité de telles recherches.
- Jbo
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- BIBLIOGRAPHIE
- ><
- Sommaire de notre précédent numéro.
- L'eau potable à New-York. La plus grande distribution d’eau du monde : R. Bonnin. — La longueur d’onde des rayons X : H. Vigneron. — Les moyens de défense des Poissons : Henri Poupin. — L’inauguration de la ligne du Lôtscliberg : Ch. Jac-quin et E.-A. Martel. — Correspondance : A propos de la Loue : E.-A. Martel. — Académie des sciences : Ch. de Vil-ledeuil. — Le Python des Philippines.
- Supplément. — La réfraction atmosphérique. — La préparation des solutions colloïdales. — L’or dans les Ardennes belges, etc.
- L'année psychologique, fondée par Alfred Binet, publiée par Henri Piéron. Dix-neuvième année (1913). In-8° de xn-5i5 p., avec ligures. Masson et Cio, éditeurs, PaE'is. Prix : i5 francs.
- Sous ce titre, depuis dix-huit années, régulièrement, M. Alfred Binet faisait paraître un important volume dans lequel se trouvaient résumés, en une série de revues, d’articles originaux et d’analyses, les priïiciijiaux faits .mis en lumière en psychologie au cours des douze derniers mois écoulés. Son œuvre est maintenant continuée, dans le même esprit, par M. Henri Piéron, successeur de Binet à la Direction du Laboratoire de Psychologie physiologique de la Sorbonne. La Dix-Neuvième Année qui vient de paraître contient les Mémoires suivants : Le domaine psychologique (Henri Piéron); les recherches des astronomes sur l’équation décimale (F. Boquet) ; les (( deux mémoires » de M:. Bergson (G. Heymans) ; les lois de l’activité mentale (Foucault) ; recherches expé- «mentales sur les phénomènes de mémoire (H. Piéron) ; l’instincL • de l’isolement chez les insectes (Etienne Ràbaud) ; relation de la fixation et de l’oubli avec la ; longueur des séries à apprendre (Foucault); le 5e Congrès de psychologie expérimentale (Paul Menzé-ratli); questions nouvelles d’optique psychophysiologique (M. Dufour) ; sur quelques problèmes de psychiatrie (H. Wallon). La deuxième partie du volume est
- consacrée à une suite à.'analyses bibliographiques, de 225 pages. L’Année psychologique de igi3 ne le cède donc en rien aux précédentes ; l’ensemble de l’ouvrage est une mine d’abondants matériaux pour les psychologues, neurologistes, psychiatres, pédagogues, philosophes et en général tous ceux qui veulent penser.
- Géographie physique de la Lorraine et de ses enveloppes, par Henry Joly. Albert Barbier, Nancy, 1912. Prix : i5 francs.
- L’Université de Nancy fait, depuis quelques années, les efforts les plus intéressants et les plus louables pour attirer un public nombreux d’étudiants à la science en lui montrant les conséquences pratiques-qu’il est permis d’en déduire. Sans négliger pour cela la science théorique, elle a développé le rôle de la science appliquée et, particulièrement, de la science appliquée aux industrie locales : ce qui paraît rentrer au premier chef dans le rôle bien compris des universités provinciales. L’ouvrage de M. Henry Joly, qui est chargé du cours de géologie de la Lorraine à cette Faculté, intéz’essera tous ceux, et ils sont, nombreux, qui ont à s’occuper de cette région si riche en matières minérales. La géographie physique y cherche, suivant la formule moderne, une base solide dans la géologie dont elle dérive et cette géologie est fort bien traitée par un savant très compétent dans la matière.
- Les .vers à soie (Sériciculture moderne;, par Antonin Rolet. 45o p., 102 fig. Doin, éditeur, Paris, igi3. Prix cartonné : 5 francs.
- Notre collaborateur, qui a étudié la sériciculture dans tous ses détails, s’est proposé, dans ce volume, de mettre à la portée des éducateurs de vers à soie, des graineurs, des contrôleurs des grainages, des élèves des écoles, de tous ceux qui étudient la sériciculture ou qui s’y intéressent, des entomologistes, des mouliniers, des lilaleurs, des négociants en soie, des
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- BIBLIOGRAPHIE
- m
- syndical» agricoles, elc., les meilleures méthodes à suivre pour obtenir de bous rendements en cocons et en soie, pour faire la conquête des débouches, pour lutter contre la concurrence étrangère, qui envahit nos marchés. Il y a parfaitement réussi.
- Flore complète illustrée en couleurs de France, Suisse et Belgique, par Gaston Bonnier, Orlhac, éditeur. Prix : 2 fr. 90 le fascicule.
- Les fascicules 11, 12, i3, 14 et 15, 16, 17 et 18
- commençant le tome II de cette belle publication décrivent les familles des cistinées violariées, résédacées, drèséracées, polygalées, frankéniacées, caryophyllées, linées, tilliacées, malvacées, géranidées, balsaminées, etc.
- Systèmes de culture et assolements, par Henri Hitier, in-18, 160 p., 32 fîg. Librairie agricole de la Maison Rustique, Paris. Prix : 1 fr. 5o.
- Quel est le meilleur système de culture, quel est le
- meilleur assolement à adopter ? Ce problème n’a pas de solution unique, car celle-ci dépend d’une foule de facteurs qui échappent à la volonté humaine : climat, nature du sol, capital, débouchés, quantité de travail exigée par la production, etc. C’est à dégager l’influence de ces facteurs et a montrer comment on peut et on doit les utiliser dans chaque région de France, que ce livre est consacré.
- Les Merveilles de la France, les Monuments, le Pays, les Habitants, par Ernest Grange:r. i vol. in-4°, 4oo photogravures en noir et en couleurs, Hachette et Cie, Paris. Prix : 18 francs.
- Des côtes de Bretagne aux cimes neigeuses des Alpes, les Merveilles de la France montrent nos beaux paysages, semés de cathédrales romanes et gothiques, forteresses féodales et châteaux de la Renaissance, hôtels de villes, beffrois, abbayes, cloîtres. C’est une série de tableaux qui exposent la splendeur du plus beau pays qui soit sous le ciel.
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur : altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE RE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 30 juin 1913 . 14°, 8 N. E. 2. Nuageux. » Dosée; nuageux.
- Mardi 1" juillet . . 12°,7 N. N. E. 2. Peu nuageux. » Rosée; nuag. jusq. 13 h. ; heau ensuite.
- Mercredi 2 12°, 6 N. 2. Couvert. » Brume ; couvert.
- Jeudi 3 lt°,l N. N. E. 1. Couvert. » llosée ; quelq. éclaircies; brume.
- Vendredi -i 14°, 6 W. N. W. 2. Couvert. 0,4 Rosée; couvert; très forte brume; un )ieu de jduie dans la soirée.
- Samedi 5 14°,1 N. 2. Couvert. » Eclaircie à 6 h., couvert ensuite.
- Dimanche 6 . . . . 14°,8 Calme. Couvert. 2,1 Rosée ; couvert ; averses dans la soirée.
- JUIN-JUILLET 1913. — SEMAINE DU LUNDI 30 JUIN AU DIMANCHE 6 JUILLET 1913.
- Lundi | Mardi | Mercredi | Jeudi | Vendredi | Samedi | Dimanche
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre ail’abri à boule sèche: courbe en pointillé, thermomètre à l’abri A boule mouillée. •_ ; c ...
- Résumé général d'après les bulletins
- Du 24 au 27 juin 1913. — Le 24. La dépression de l’Irlande s’étend vers l’E. et le N. (Shields : ’jSq). Pression voisine de 765 sur le W. et le Centre du continent. Pluies sur le W. du continent. Temp. du matin : Nantes, i3°; Paris, i5; Biarritz, 17; Besançon, 19; Nice, 21; moyenne à Paris : i5°,g (normale : I7°,3).
- — Le Pression basse dans le N. et l’E. du continent (Stockholm : 755; Nikolajefî : 754}. Fortes pressions sur le N.-W. de l’Europe. Pluies générales. En France : Boulogne, 10 mm; Nantes, 8; Besançon, 6; Nancy, 5. Temp. du matin : Belfort, io°; Paris, 12; Marseille, 18; Alger, 26; moyenne à Paris : i3°,9 (normale : i7°,4)-
- — Le 26. Pression élevée sur le W. de l’Europe (770 en
- du Bureau Central Météorologique. 1 ’
- Bretagne). Dépression assez profonde sur le S. du continent. Une autre dans les parages de l’Islande. Pluies générales. Temp. du matin : Arkhangel, 4°; Limoges, 12; Nancy, 14; Paris, i5; Alger, 22; Biskra, 3i; moyenne à Paris : i5°,8 (normale : 170,5). — Le 27. Fortes pressions sur tout le W. de l’Europe. Maximum près de l’Irlande (773). Pluies sur le N.--YV., le Centre et le S.-E. de l’Europe. En France : beau temps. Temp. du matin : Belfort, io°; Brest, Paris, Lyon, i4; Marseille, 17; moyenne à Paris : i5°,5 (normale : i7°,6). — Phases de la Lune : Pleine Lime le 18, à 5 h. 54 m- du soir; Dernier Quartier le 26, à 5 h. 41 m. du soir.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tjssandier
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre ds l’Institut,
- Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d'Hygiène publique,
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- ABONNEMENTS, 12 mois = Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départem. : 23 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, 'Boulevard Saint-Germain, Paris (VT*)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2095. — 19 JUILLET 1913.
- INFORMATIONS
- SUPPLEMENT,*^,
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- NT'
- La présence de l’acide borique dans les eaux minérales de Salsomaggiore. — On sait que la présence de l’acide borique a été signalée dans certaines eaux thermales de la Toscane; on vient de constater aussi son existence dans les eaux minérales de Salso-maggiore qui renfermeraient 2 gr. d’acide borique et t5o gr. de chlorure de sodium par litre. Depuis un temps immémorial, on se sert de ce chlorure de sodium comme condiment salé pour les ' usages domestiques dans toute la région de Parme sans aucun inconvénient.
- L’oryzanine. — On a remarqué depuis plusieurs années, en Extrême-Orient, que je béri-béri, maladie spéciale à ces pays, atteignait surtout les hommes se nourrissant exclusivement de riz décortiqué ; de plus, on a également constaté que les poules, les pigeons, les souris, nourris exclusivement avec ce même riz décortiqué, sont facilement malades et finissent par mourir après avoir diminué de poids. On a fait de nombreuses 1 ('cherches pour déterminer la cause de ces phénomènes et, d’après les travaux récents de MM. Suzuki, Shima-muraet Odake, ce fait serait dû à l’absence d’une substance qu’ils ont isolée des enveloppes de riz et qu’ils ont appelée oryzanine. Ce corps serait, d’après eux, indispensable à la vie, car un régime quelconque qui en est dépourvu est impropre à la nourriture des animaux. Un régime, artificiellement composé d’albumine, de graisse, d’hydrates de carbone et de sels minéraux, ne permet la vie des animaux que pendant un temps très court s’il n’est pas mélangé d’oryzanine. De nouvelles expériences sont évidemment nécessaires pour fixer ce point si important; mais il n’en reste pas moins que les auteurs que nous avons cités ont isolé des enveloppes du riz une substance intéressante nouvelle qui, si elle n’a pas le rôle absolu qu’ils lui attribuent, doit présenter des propriétés physiologiques spéciales que l’avenir ne tardera sans doute pas à fixer.
- La solubilité de l’argon et de l’hélium dans les métaux. — Quoique les éléments, argon et hélium, soient découverts depuis quelques années, on est encore loin d’avoir déterminé leurs propriétés complètes, dont les principales seules sont connues, et dont la connaissance pourrait être intéressante à divers points de vue. Aussi convient-il de mentionner, au fur et à mesure de leur apparition, les travaux complémentaires des divers savants qui s’occupent de la question. C’est ainsi que récemment, MM. Sievertz et Bergner ont étudié la solubilité de l’argon, et de l’hélium dans les métaux. Ils ont constaté que; ni à l’état solide, ni à l’état liquide, les métaiix : cuivre, argent, or, nickel, fer, palladium, aluminium, magnésium, uranium, tantale, ne dissolvent eu quantité appréciable les gaz argon et hélium. Le verre de quartz en poudre absorbe à 11000 une petite propor-
- tion de ces gaz (o c. c. 1 pour 6 gr. 7 de poudre). Aussi le verre de quartz au rouge laisse-t-il passer ces gaz et la porcelaine doit-elle lui être préférée lorsqu’on veut recueillir l’hélium par calcination des minéraux qui le renferment, notamment de la clévéile. Enfin, à iioo0 et sous la pression atmosphérique, l’uranium absorbe un peu d’hydrogène (1 milligr. 6 pour 100 gr. de métal).
- Les débuts d’une girafe. — Il est rare que les girafes se reproduisent eu captivité. Aussi, la naissance du rumiuant qui vient d’enrichir les belles collections du
- Jardin zoologique de Regent’s Parle méritait-elle d’être signalée. Le nouveau-né est le deuxième rejeton d’une magnifique paire de girafes du Kordofan (Giraffa cam-leopardalis antiquorum), que l’établissement possède depuis 1902. Son ainé, qui vint au monde en 1907, s’est développé admirablement en captivité, et l’on peut espérer qu’il en sera de même pour le sujet qui nous occupe ici. La gestation de la girafe dure de 43o à 45o jours. 11 va de soi que l’administration avait pris des mesures pour que la petite créature fût l’objet de soins assidus dès sa naissance, car on savait par expérience que la mère était une mauvaise nourrice. Aussi, depuis quelques jours, l’enfermait-on chaque soir dans une pièce dont le sol était recouvert d’une épaisse couche de paille. Un
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- INFORMATIONS
- matin le gardien constata l'événement que l’on n’attendait pas avant une semaine ; notre photographie fut prise moins de dix heures après la naissance. La mère avait léché affectueusement le nouveau-né, mais le témoignage de ëa tendresse n’avait pas dépassé cette caresse, et elle se dérobait obstinément, bien que sans brutalité, chaque fois que le petit demandait à téter. Cette déplorable indifférence était prévue, et le gardien présenta au nouveau-né le biberon préparé à l’avance : une bouteille remplie de lait chaud et légèrement sucré, coiffée d’une tétine en caoutchouc. Il flaira le liquide, lança un dernier regard éploré vers sa mère, puis se résigna à l’allaitement artificiel! Durant deux journées, il renouvela ses tentatives auprès de la mère, mais sans plus de succès, et réserva désormais ses appels au gardien, ou, pour être plus exact, au lait tiède du biberon. Le rédacteur scientifique du 'Times. qui a pu examiner de près la petite girafe dans les dix heures qui ont suivi sa naissance, a constaté qu’elle avait déjà près de 2 mètres de hauteur. Les deux cornes, terminées par une épaisse touffe de poils noirs, sont longues, mais leur ossification n’est pas encore parfaite, car elles remuent librement sur leur base quand on les touche du doigt. Elles présentent une malformation qui existe chez la mère, mais non chez le père : au lieu de pousser droit, elles se rejoignent presque par leurs extrémités au-dessus de la ligne médiane.
- Contre laiguillon des bouviers. — La Nature a déjà signalé la dépréciation notable causée aux peaux parla fâcheuse habitude.de conduire le bétail bovin à l’aiguillon; on estime que la moins-value atteint jusqu’au quart de la valeur des produits, et se chiffre, pour les seuls départements du Midi, par une perte de 10 millions. Le Ministre de l’Instruction publique vient d’inviter les instituteurs, par une circulaire adressée aux recteurs, à répandre parmi tous les élèves et chez les cultivateurs la connaissance du détriment apporté par l’aiguillon.
- Pour la garde des propriétés. — La campagne de violences organisée par les suffragettes anglaises, qui ont incendié les locaux de plusieurs grands clubs sportifs, fait le succès d’une nouvelle inventio n moins barbare que le « piège à loup », et probablement plus efficace. Elle consiste en un appareil dans la base duquel une ouverture circulaire reçoit une cartouche de fusil de chasse chargée à blanc. Au sommet d’une tige est suspendu un poids placé de telle façon que sa chute provoque l’explosion de la cartouche. Le dispositif d’accrochage est commandé par un fil de fer
- tendu au ras du soi sur une distance de 5o mètres environ. Le moindre contact exercé sur le fil décroche le poids, et l’explosion de la cartouche dénonce aux gardiens la présence d’un intrus. Plusieurs de ces appareils ont fait leurs débuts sur les terrains du Bowling Club de Tun-bridge TVélis, près Londres; l’explosion d’une cartouche au milieu de la nuit a fait avorter une tentative criminelle.
- . L’exposition de la race rouge. — Deux villes californiennes se préparent à convier simultanément le monde à une double exposition universelle désignée sous le nom de Panama Pacific Pairs. San Francisco d’abord ; puis Denver (Colorado), qui, en pleine Montagnes
- Rocheuses, se propose de son côté d'organiser, en cette même année 1915, une exposition qui provoquera un grand mouvement de curiosité; on y verra réunis des délégués de toutes les principales tribus de l’Amérique-du Nord, depuis celles de l’Alaska jusqu’aux Apaches et aux Yumas de la frontière mexicaine. Ont West, l’intéressant magazine de Los Angeles, parle en détail de ce grandiose projet. Chaque tribu aura son village. On y verra les Indiens fabriquer leur poterie et leurs tapis (blankets). Les ethnographes pourront y admirer les danses étranges des autochtones du Nouveau Monde : la fameuse « Danse du serpent » des Hopis, la « Danse du feu » des Navahos, la « Danse du cerf » des Laos, etc.
- Les progrès de la presse en Russie. — D’après une revue technique de Moscou, la Russie fut longtemps le pays d’Europe où les journaux quotidiens étaient le moins nombreux par comparaison avec le chiffre de la population. Il y a cinquante ans, on ne comptait que 14 quotidiens pour toute l’étendue de l’empire. La presse russe se développa très lentement jusqu’en 1905, date de la proclamation de la nouvelle Constitution. Elle n’était représentée encore que par 110 quotidiens, dont 6 pour la Sibérie. Les libertés accordées par cette Constitution à la presse assurèrent son épanouissement; la Russie d’Europe vit naître en six ans 275 quotidiens, et la Russie d’Asie, 26. Le nombre des journaux quotidiens est donc actuellement de 379 pour la Russie d’Europe, et de 32 pour la Sibérie et le Turkestan. Cet épanouissement n’est pas près d’atteindre ses limites, si nous en jugeons par les chiffres suivants, qui établissent la proportion entre le nombre de journaux et le nombre d’habitants pour les différentes régions de l’em-
- pire :
- Sibérie..........un journal pour 210000 hab.
- Pologne.................. —- ' 277000 —
- Caucasie .... — 278000 —
- Russie d’Europe . -— 291 000 —
- Turkestan russe . — 1670000 —
- La solidité des teintures. — Un chimiste anglais eut l’occasion de constater que de mêmes étoffes toutes teintes de même manière se révélaient à l’usage les unes de nuances bien plus solides que les autres. Un grand nombre d’essais faits pour étudier cette anomalie lui permirent d’établir que l’altération rapide des teintes provenait de la présence de certains produits dans l’apprêt plaqué sur le linge pour lui donner une belle apparence. L’huile de ricin et ses dérivés sulfonés se montrent surtout nuisibles ; les huiles de coco et de colza provoquent également un rapide pâlissement des teintes exposées à la lumière (même les nuances faites avec l’indigo, qui compte parmi les plus solides). On doit, pour éviter ces accidents, remplacer les huiles précédentes, dans les apprêts pour tissus de couleur, par de l’huile d’arachide ou de l’acide stéarique.
- Prix décernés par l’Académie des Sciences (Suite). — Botanique : Prix Desmazières (1000 fr.) : M. Hariot, pour ses études sur la flore algologique de la Hougue et de Tatihou. — Prix Montagne (i5oo fr.) : M. L. Gain, pour ses observations sur la flore algologique des régions antarctiques et subantarcliques. — Prix de Coincy (900 fr.) : M. Marcel Dubard, pour l’ensemble de ses travaux sur la famille des Sapotacées. — Prix Thore (200 fr.) : M. Etienne Foëx, pour ses recherches sur divers champignons parasites. — Grand prix des sciences physiques (3ooo fr.) : M. Auguste Chevalier, pour ses travaux sur la flore de l’Afrique occidentale française. — Prix De La Fons-Mélicocq (900 fr.) : M. Eugène Coquidé, pour ses recherches sur les propriétés du sol tourbeux de la Picardie. — Astronomie : Prix Lalande (540 fr.) : M. Bosler, pour ses travaux sur le magnétisme terrestre. —Prix Yalz (460 fr.) : M. Fow-ler, professeur au Royal College of Science à Londres, pour ses recherches spectroscopiques. — Prix G. de Pontécoulant (i5oo fr.) : M. Sündman, pour ses découvertes relatives au problème des trois corps. — Histoire des Sciences : Prix Binoux (2000 fr.) : M. Molk, pour l’édition française de Y Encyclopédie des Sciences mathématiques. — Prix général : Prix Estrade-Delcros (8000 fr.) : Mme Charles André, veuve de l’ancien Directeur de l'Observatoire de Lyon.
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- Météorologie -s
- Un nouvel hygromètre-balance. — La plupart des hygromètres employés actuellement dans les observatoires sont basés sur la propriété d’absorption de la vapeur d’eau que possèdent certaines substances organiques, telles que la corne et le cheveu. Après avoir été
- délaissés quelque temps, ces appareils sont revenus en faveur auprès des météorologistes : ne nécessitant, d’une part, aucune manipulation délicate et pouvant, d’autre part, donner immédiatement par une graduation convenable l’humidité relative de l’air, ils sont en effet très pratiques et peu coûteux. Par contre, pour un temps déterminé, leurs indications ne sont pas comparables. Et cet inconvénient est inhérent à leur nature même : le cheveu, par exemple, est sujet avec le temps ou par l’effet des changements de température à varier de longueur; on est donc assujetti à faire de fréquentes vérifications à l’aide d’un hygromètre «à condensation.
- L’inconvénient précité disparaît si; au lieu d’une substance organique, on emploie un sel chimique judicieusement choisi tel que le chlorhydrate d’ammoniaque ou le chlorure de calcium. Ces sels très avides d’eau absorbent la vapeur contenue dans l’atmosphère et se dissolvent dans cette eau, car la tension de la vapeur émise Fig. 2.
- par l’hydrate (tension de
- dissociation) est inférieure à la tension de celle qui se trouve dans l’air. Telle est l’origine des hygromètres-balances, employés autrefois par les physiciens. Ce type d’appareil me paraît être injustement tombé dans l’oubli. Par une modification convenable, on peut lui faire acquérir une grande sensibilité, difficilement compatible avec les anciens dispositifs.
- Hormis quelques variantes, ceux-ci se présentaient en général sous la forme d’une balance : à l’une des extrémités du fléau se trouvait une éponge préalablement traitée par une dissolution saturée de sel ammoniac, l’autre extrémité supportant un poids fixe. Au milieu, une aiguille solidaire du fléau oscillait devant un secteur divisé, et l’on pouvait lire l’humidité relative (fig. 1). Aux approches du point de saturation (100) les indications n’étaient évidemment rien .moins qu’approximatives.
- La romaine me semble donc tout indiquée pour obtenir lors de la détermination des extrêmes (fig. a, 3). La clarté de la figure me dispense d’explications complémentaires. L’éponge E sera tout d’abord plongée dans de l’eau ordinaire. Une fois cette eau exprimée, il suffira de la plonger de nouveau dans une dissolution saturée de sel ammoniac, par exemple, et de la faire sécher ensuite à l’ombre. On pourrait aussi, avec avantage peut-être, employer du papier de soie saturé de chlorure de calcium (hygromètre de Hertz). Quoi qu’il en soit, il conviendra de prendre une longue baguette b très légère. La graduation se fera une
- une certaine précision
- fois pour toutes par comparaison avec un hygromètre à condensation : il suffira de modifier la masse de plomb P du poids mobile.
- La sensibilité de l’appareil, que chacun peut ainsi construire, sera connexe et de la qualité des matières, employées et de la finesse de la construction.
- A l’aide de cet hygromètre rationnel, simple et robuste, l’observateur pourra de suite remarquer l’amplitude de la variation diurne de l’humidité et établir, d’après des relevés biquotidiens, par exemple, des graphiques qui pourront être consultés avec fruit pour le plus grand profit de la météorologie.
- Automobilisme
- Carburateur Cannevel. — Ce carburateur est basé sur l’emploi d’un orifice à débit constant, mais combiné de telle sorte qu’il permet non seulement d’appauvrir le mélange d’air de pulvérisation au fur et à mesure de la rapidité de succion, mais aiissi de supprimer complètement la carburation de cet air lorsque les aspirations du moteur atteignent une certaine fréquence.
- L’appareil se compose d’un flotteur C et d’un gicleur G G dont l’orifice supérieur débouche sous le papillon P. Un peu au-dessus de ce papillon on voit en B l’ouverture d’un canal latéral par lequel, au moment de la mise en marche, le papillon étant fermé, arrive toute l’essence contenue dans les canaux voisins Y, en même temps que de l’air qui pénètre dans ces canaux par de petites ouvertures spécialement aménagées à cet effet. Une vis calibrée N règle le débit de l’essence pour la marche ralentie, tandis qu’une vis pointeau M règle le passage de l’air.
- On voit en O les orifices calibrés qui sont à écoulement constant, puisque'l’essence coule sous la charge du niveau constant dans une capacité soumise à la pression atmosphérique par l’entrée d’air ménagée à cet effet. Au régime normal, l’essence arrive par le gicleur, le plateau qui le coiffe écrase le jet et facilite l’évaporation. Au régime de grande vitesse, la dépression • qui se produit sur l’orifice du gicleur est telle que l’air est appelé par les orifices des canaux d’alimentation, ce qui supprime le débit de ceux-ci et diminue en même temps celui du gicleur. Quand on passe du ralenti au régime normal, l’air qui se. précipite par le fourreau concentrique au gicleur entraîne la réserve d’essence et facilite la reprise.
- La caractéristique du carburateur Cannevel est, en somme, d’être absolument automatique pour les différents régimes : mise en marche, reprise, ralenti, marche normale et grande vitesse.
- Électricité
- Machine à écrire enregistrant directement la parole. — Ce dispositif vient d’être créé par un Américain, M. J.-B. Flowers. Nous le décrirons d’après Scien-iific American.
- Il réside essentiellement dans un dispositif électromagnétique de commande des touches de la machine à
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- écrire qui permet de faire écrire directement à celle-ci les sons émis par l’opérateur.
- Le principe est le suivant : à chaque lettre de l’alphabet correspond un harmonique supérieur caractéristique du son fondamental de la voix de l’opérateur. Il suflira donc de commander les touches de la machine par des tiges vibrantes accordées chacune pour cet harmonique caractéristique de la lettre correspondante. Ces tiges
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- Schéma de la machine enregistrant directement la parole.
- entrent successivement en vibration à mesure que l’on prononce les lettres d’un mot, celui-ci s’inscrit donc automatiquement.
- Le schéma représente ce dispositif. C’est une des tiges vibrantes dont nous venons de parler : le son agit sur elle par l’intermédiaire du téléphone T, qui fait varier l’intensité du courant circulant dans la bobine de l’éleclro-aimant B. Les variations d’aimantation du noyau B provoquent la vibration de la tige C. Seule, la lige accordée avec le son émis peut prendre une amplitude de vibration suffisante pour fermer le circuit de manœuvre, constitué par le relais D, dont l’armature E vient fermer à son tour le circuit de l’électro-aimant F. Celui-ci commande la touche de la machine à écrire.
- De suite un certain nombre d’objections se posent : l’auteur avoue qu’il n’a jusqu’ici réussi, de cette façon, qu’à enregistrer les voyelles et la lettre p. Le dispositif est trop peu sensible pour distinguer les autres consonnes entre elles. L’auteur se propose d’apporter à lllppîWâfil d es modifications qui lui permettront d’at-tëijjdrg ce dernier but.
- •Il faudra en outre que la personne qui dicte son courrier à la machine, renonce à la prononciation ordinaire, mais prononce les mots tels qu’ils sont 'écrits; sinon, le résultat de la dictée serait un écrit à orthographe phonétique pour le moins cocasse.
- Objets utiles
- Flacon mouilleur. — Nous avons déjà décrit, ici même, au moins un modèle de flacon mouilleur supprimant le léchage aussi peu hygiénique que désagréable de la partie gommée des enveloppes. En voici un nouveau modèle qui est constitué par une simple mèche de feutre qui laisse passer la quantité d’eau strictement nécessaire au mouillage.
- Nous recommandons spécialement ce flacon à l’administration des télégraphes pour coller les pattes des dépêches. Chacun sait que ce collage, généralement superficiel, ne constitue qu’une garantie illusoire.
- Les enfants chargés de ce travail se servent d’un pinceau trempé dans l’eau, qui dép'ose une flaque d’eau ou rien du tout. D’un seul coup de pinceau l’enfant mouille dix dépêches et donne un coup de poing sur le paquet pour coller toutes les pattes. Quand il n’a pas de pinceau, il s’en fait vin avec une feuille de papier, effectue le geste rituel et rien ne lient. Avec ce nouveau flacon mouilleur, le collage des pattes sur les plis des télégrammes sera parfaitement assuré. — Le flacon est en vente, au prix de i fr. 45 (port o fr. 25), chez M. Renaut, 43, boulevard de Strasbourg, à Paris.
- Bouton « Sécuritas » instantané.— Toutes les personnes qui portent des bretelles savent combien il est désagréable de se trouver tout à coup privé du secours d’un bouton arraché à la suite d’un mouvement un peu violent, lorsque le fil est un peu usé. Pour remédier à ce désastre, rien à faire, on cont'nue sa promenade ou ses visites avec une jambe de pantalon qui tombe ! C’est très désagréable.
- Il existe déjà plusieurs modèles de boutons automatiques, mais ils ue doivent pas avoir rempli toutes les conditions imposées à un objet de ce genre, puisque leur usage s’est oub'ié. En voici un nouveau modèle qui est bien le plus simple de tous ceux qui ont existé.
- Le bouton est fait de deux parties indépendantes, la
- pointe et le boulon proprement dit. Quand un accident est arrivé, on met la pointe en place en lui faisant traverser l’étoffe à l’endroit voulu, puis on y engage le bouton en exerçant une forte pression entre les doigts, pour»que la pointe s’engage à fond. Un tel boulon ne s’en ira qu’avec l’étoffe. L’accident désagréable est donc réparé en un instant. — Le bouton Sécuritas est en vente aux établissements Kiatz-Boussae, 14, rue Martel, à Paris.
- La Caféolette Louis Forest. — Louis Forcst. homme de lettres et président du « Club des Cent », qui a entrepris la régénération gastronomique en France, vient d’inventer un nouvel instrument de cuisine destiné à nous assurer un petit déjeuner du matin savoureux sous forme de café au lait exquis.
- Beaucoup de personnes professent un goût médiocre pour le café au lait, breuvage préparé sans soin, qui changeraient d’avis si elles connaissaient la préparation du « café au lait à l’ancienne », aussi fâcheusement compliquée que peu répandue. Grâce à la Caféolette, tout cela va changer, car le café au lait à l’ancienne devient plus commode à préparer que le cale au lait ordinaire.
- Voici la marche à suivre :
- i° On verse dans la Caféolette une cuillerée de café moulu très gros; 20 on verse le lait bouillant dessus: 3° on recouvre la Caféolette et on laisse ainsi le café infuser pendant trois minutes; 4° le couvercle étant en deux parties, on repousse celle qui est à l’intérieur et qui est percée de trous, au moyen de la tige du piston
- La Caféolette Caféolette montrant la tige
- Louis Forest. du plateau intérieur.
- qui sort du couvercle : le marc se trouve ainsi poussé au fond et le meilleur du café extrait; 5° 011 verse le café au lait.
- On obtient ainsi, très faci'emeut, un bon « lait cafelé », comme on disait jadis, d’autant meilleur qu’il n’entre pas plus d’eati dans sa confection que daus celle d’un bon chocolat et que la graisse du lait extrait admirablement l’essence du café.
- La Caféolette, pour une lasse, en cuivre nickelé, est vendue 17 fr. 5o.
- Pour tous renseignements, s’adresser chez Corcellct, 18, avenue de l’Opéra. La brochure de Louis Forest, L'art de faire le café au lait à Vancienne, préface de Tristan Bernard, du prix de 1 franc, sera envoyée gratuitement aux lecteurs de l.a Nature qui en feront la demande.
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- RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE
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- Observations faites à l’Observatoire du Parc-Saint-Maur en juin 1913, par M. Ch. Dufour.
- Le mois de juin igi3 a présenté au Parc Saint-Maur les caractères suivants : pression élevée, température un peu basse, pluviosité faible.
- La moyenne barométrique mensuelle 760"'™,9 est en excès de près de 3,,,ra sur la normale. Le maximum absolu de la pression 767”“,4 a été observé le 28; le minimum absolu y55mm,i le 5 est le plus élevé qu’on ait relevé en jeun, à la même altitude, depuis un siècle. Dans les 40 dernières années, les minima absolus de juin sont tous inférieurs à 701""".
- La température moyenne est inférieure de o°,6 à la normale. La différence est surtout sensible sur les maxirria dont la moyenne n’est que de 2o°,8. La nébulosité moyenne 6°,5 est, en effet, en excès (normale de ju'n, 5,8) et la durée totale de l’insolation, par suite, en déficit de 38 heures.
- Enfin, la hauteur totale de la pluie recueillie pendant le mois n’est que de 26""",4 en 10 jours de pluie appréciable et ne représente que les 0,45 de la normale de juin.
- Pression barométrique (Alt. 5oni,3). — Moyenne des 24 heures : 76omm,93; minimum absolu : le 5 à
- 16 heures; maximum absolu : 767”““,4 le 28 à ioh20“.
- Température. — Sous l’abri. — Moyennes : des mi-nima, io°,8i ; des maxima, 20°,85; des 24 heures, i5°,90. Minimum absolu, 7°,8 le ior et le 2 ; maximum absolu, •29°,7 le 16. Amplitudes diurnes : moyenne du mois : ioü,o4; la plus élevée, 16L9 le 16; la plus faible, 3°,8 le 12. Sur le sol gazonné. — Moyennes : des minima, 8°,32; des maxima, Minimum absolu, 3°,4 le 28;
- maximum absolu, 52°,6 le 14. Dans le sol gazonné. — Moyennes du mois (prof. on,,3o) à 9 heures : 16°,78 ; à 21 heures : 170,14 ; (prof. om,65) à 9 heures : i6°,07; à 21 heures : f6°,o5 (prof. 1 m.) à 9 heures : i5°,i5; à 21 heures : i5°,i7. De la Marne. — Moyennes : le matin, 18°,45; le soir, i8°,72. Minimum : 17°,02 le 9; maximum : 2o0,3o le 18.
- Tension, de la vapeur. — Moyenne des 24 heures : io,nm,oo. Minimum absolu : 4roin,8 le 10 à 14 heures; maximum absolu : x7mm, 1 le 16 à 21 heures.
- Humidité relative. — Moyenne des 24 heures : 75,6. Minimum absolu : 23 le 10 à 14 heures; maximum : 100 à 19 dates différentes.
- Nébulosité. — Moyenne du mois (6 h. à 21 h.) : 6,52; i jour clair, le i5; 1 jour entièrement couvert, le 12.
- Insolation. — Durée possible : 481 heures; durée effective : 188h 7 en 28 jours; rapport : 0,39.
- Pluie. — Total du mois : 26mm,4; maximum en
- 24 heux'es : 8mm,2 le ier.
- Nombre de jours : de pluie, 10; de pluie appréciable (supérieure ou égale à omm,i) : 10; de pluie supérieure ou égale à imm : 7; à 5mni : 1 ; de grêle : 2; d’orage : 3; d’éclairs seuls : 1 ; de brouillard : 1 ; de brume : 7; de cosée : 18; de. halos solaires : 4-
- Fi •équence des t ents ; calmes, 37.
- N 43 S. E. ... 3o W 6'i
- N. N. Ê . 3.4 S. S. E. . . *4 vr N. W . 7°
- N. E. . . 36 S . . 28 N. W 92
- E. N. E. . 25 s. s. W . . 79 N. N. \v . 60
- E * 14 s. w • • • 53
- E. S. E. . 7 W. s W. . 36
- Vitesse du vent en mètres par seconde. — Moyenne des 24 heures : 3m, 19 ; moyenne diurne la plus élevée : 6"’,4 le 10; la plus faible : i“,4 le 22. Vitesse maximum : i6m,o le 10 à 9“ 5o"’ et ioh47m par vent de S. W.
- Hauteur de la Marne. — Moyenne du mois : 2m,48 ; minimum : 2"’,22 le 18; maximum : 2*“,74 le 9.
- Comparaisons aux valeurs normales. — Pression : -j- 2mm,85; température : —o°,62; tension de la vapeur :
- — omm,o4 ; humidité relative : j— 2,3; nébulosité : -(-0,76; pluie : —32mm,2 ; jours de pluie appréciable :
- — 3; insolation : —38 heures.
- Electricité atmosphérique. — Moyenne générale (24 jours) : 5i volts. Moyenne diurne la plus élevée : 76 volts le 13 ; la plus faible : 3i volts le 6. Moyenne des i2 journées où le potentiel est resté constamment positif et où l’on n’a, en outre, observé ni précipitation, ni manifestation orageuse : 56 volts. Moyenne diurne la plus élevée : 76 volts le 13 ; la plus faible : 33 volts le 10. Amplitude diurne correspondante : 0,69; amplitude nocturne : 0,81.
- Radiation solaire. — L’état du ciel 11’a permis que 8 mesures à 6 dates différentes. Le maximum absolu 1cal,22 observé le 10 à i3h2om est le plus faible qu’on ait obtenu en juin depuis 1907, origine de cette série d’observations.
- Taches solaires. — Comme en mai, on n’a constaté la présence d’aucune tache aux 20 dates auxquelles l’observation du Soleil a été possible.
- Perturbations magnétiques. — Faibles les 4> 5, 19, 3o ; modérées les 1-2; 28-29.
- Mouvements sismiques. — Les principaux de ces mouvements ont été enregistrés : le 4> début à rou 18™ 14S; ph. pie. de ioh 59"' à 1 ih 25m, fin vers i3 heures; le 11, ph. pie. de 6h 5o’" ; «à 7l!3m, lin vers 7h x51,1 ; le i3, début à 3U iom 10% ph. pie. de 3h43ra à 3h46m, lin après 5 heures; le 14, début à 8h49ni27s, ph. pie. de 91' 22“ à (dist.
- prob. 9200 km); la fin de ce microsisme est perdue dans la préphase du suivant : 14, début à 9h37m 17% ph. pie. de 9h43m à 9h 54m (tremblement de terre de Bulgarie); le 14, début à 111' 37"' 57% ph. pie. de nh45m à n1’ 54m, fin après 12 heures (dist. prob. 2700 km); le 22, début à i4h2m32s, ph. pie. de i4h 20“ à i4h5om, fin vers 17 heures (dist. prob. 8800 km); le 26, début à 5hi7m4h ph. pie. entre 6 heures et 7 heures, fin vers 9 liepres; le 28, début à 8h 56m 7% ph. pie. de 9 heures à 9h i5n>, fin vers 9h 5om (tremblement de terre en Calabre).
- Les instruments ont en outre indiqué des mouvements beaucoup plus faibles aux dates des 2, 3, 4» 6, 9, 1 r, 14, 17, 18, 19, 22, 24, 22, 26, 27, 28 et 3o juin.
- Floraisons. — Le 2, spirée à feuilles de sorbier; le 3, mélilot, érigeron; le 5, eschscholtzia ; le 6, héraclée, morelle ; le 7, violette marine; le 8, chrysanthemum parthenium; delphinium vivace; le 9, lavande ceanothus, dentzia scabra ; le 10, galega ofiicinalis; le ir, hémé-rocalle fauve; le 12, bourrache; le 13, lychnis rouge; le 14. tilleul commun; le i5, clematis erecta; le 16, troène, pavot; le 17, jasmin; le 19, lis; le 21, clématite commune; le z3, pois vivace; le 25, sumac de Virginie; le 27, vigne de plein vent.
- HYGIÈNE ET SANTÉ
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- La cure dtt silence. — Voici venir la période des vacances : petits et grands ont besoin d’aller prendre' l'ne provision d’air pur et salubre, qui dans la mon-l:ignc, qui à la mer, ou tout simplement dans les jolis environs de la capitale. Après une année passée sur les hancs du collège pour les jeunes, après le même temps employé parles plus âgés dans l’atmosphère surchauffée <L: la Bourse, des affaires, tous éprouvent la nécessité
- d’un arrêt et d’un repos bienfaisant. On ne le prend guère dans certaines stations balnéaires où là vie mondaine se poursuit avec autant d’acharnement qu’à Paris. Les sages recherchent les coins isolés sans casinos, sans mondanité, où l’on vit tranquille, en paix, réalisant en même temps que la cure d’air l’isolement du bruit.
- Un maître du barreau, M° Cléry, me disait autrefois : . « Je pars pour Venise, j’y vais passer un mois faire, une
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- HYGIENE ET SANTÉ
- cure de silence et de calme. » M’est avis que cette cure devient de plus en jflus nécessaire pour les Parisiens. Dans tous les quartiers, le passage des autobus, des camions à lourdes charges, des voitures d’arrosage, la circulation souterraine des trains du métro amènent dans les plus solides maisons des trépidations continues qui ne cessent que pendant deux ou trois heures de la nuit. Joignez-y les clameurs des camelots hurlant les manchettes de journaux jusqu’à une heure avancée de la soirée, les cris de tous genres, les rixes, les disputes et vous jugerez si les neurasthéniques ou simplement les gens surmenés peuvent trouver un repos réparateur.
- Une Compagnie d’assurances se plaignait, il y a quelques mois, de voir ses locataires résilier leurs baux en raison des trépidations incessantes causées par le passage des trains du métro, et réclamait une indemnité importante. Les experts avaient été unanimes à conclure en faveur de cette réclamation que n’a pas approuvée le Conseil d’Etat. Il ne peut être question de supprimer le métro, les autobus, ce sont les inconvénients en même temps que les avantages de la vie moderne. Il faut donc chercher soi-même le remède en fuyant, au moins pour quelques semaines, la grande ville et aller chercher hors de Paris le calme nécessaire. Pas n’est
- besoin de faire, à l’exemple de Cléry, le voyage d’Italie pour réaliser la cure du silence ; elle est complète à Venise, vu l’absence de voitures; elle l’est déjà moins qu’au temps où le célèbre avocat allait y séjourner, puisqu’à la gondole traditionnelle s’est ajouté le bateau à vapeur qui sillonne le grand canal. Mais en allant dans la banlieue de Paris et l’expérience, facile à faire, est réalisée par nombre d’entre nous, vous n’avez plus le bruit de la ville, des autobus et des cris de toutes sortes. Vos nuits seront plus calmes, vos nerfs surexcités subiront une détente ; vous y respirerez un air plus pur, plus vivifiant; ce ne sera pas l’air de la montagne ni de la mer, mais ce sera mieux que celui de Paris. Cette cure du silence agit aussi favorablement sur le moral ; de même que la culture physique bien comprise, sans excès ni fatigue, vivifie l’esprit en même temps que le corps, de même le repos bien complet, hors du bruit, hors de la foule, est utile au bon fonctionnement de notre cerveau. Quand vous le pourrez, allez aux champs, fuyez, ne fût-ce que quelques jours, la grande ville, allez prendre un bain de grand air et choisissez pour vos vacances, si courtes soient-elles, un coin tranquille où vous réaliserez la cure du silence.
- Dr A. C.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Conservation des fourrures. — Il résulte d’essais faits en Allemagne que l’anthrène des musées, le der-meste du lard, les mites, teignes et autres insectes parasites des fourrures, lainages, animaux naturalisés, sont tués par des doses très faibles de jo-dichlorobenzène. Çet agent est donc bien plus efficace que le camphre et autres produits dont les émanations éloignent simplement les insectes sans les empoisonner; en outre, il est absolument inoffensif pour l’homme.
- Le mode d’emploi le plus simple consiste à projeter sur les fourrures et objets à conserver (vêtements, collections d’insectes, etc.), à l’aide d’un pulvérisateur, une solution alcoolique à xo pour ioo de p-dichlorobenzène.
- Elixir dentifrice. — Il s’agit d’un des dentifiûces modernes les plus goûtés du public, tant à cause de sa valeur que, sans doute, de la façon ingénieuse dont fut présentée la* mixture dans des flacons de forme nouvelle, de la manière originale dont sont faites les réclames, illustrées de fragments de figures où paraissent des rangées de dents éblouissantes. On peut aisément préparer soi-même une imitation pratiquement identique à l’original, de provenance anglaise, en faisant simplement dissoudre dans un litre d’alcool à 900 :
- Salol............................ 5o grammes.
- Saccharine........................ 5 —
- Teinture de vanille .... 5 —
- Essence de menthe .... 5 à 10 —7
- On règle la dose d’essence de menthe, et oix px-end de la mitcham ou de la menthe française, selon les goûts. On agite jusqu’à dissolution complète et on filtre. Le pi*ix de revient est d’environ le quart du prix de détail du dentifrice tout préparé, On loge de préférence dans un flacon à bouchon permettant de verser le liquide goutte à goutte. Au moment de l’emploi, quelques gouttes sont versées dans un verre d’eau.
- (.Laboratoire de La Nature.)
- Pour conserver l’élasticité des objets en caoutchouc. — On sait que le caoutchouc vulcanisé, même lorsqu’il ne sert pas, s’abîme à la longue ; la surface devient dure et se fendille dès utilisation. M. Berger, pour éviter cette altération, conseille de badigeonner les objets en caoutchouc, avec une émulsion de 5 grammes de terpinol dans xoo grammes d’eau. Pour que la mixture soit stable, on donne au liquide suffisamment de viscosité en faisant macérer préalablement dans l’eau environ pour 100 de gomme arabique ou en y mélangeant une semblable proportion de sulforicinate d’ammoniaque.
- [Revue des Produits chimiques.)
- Poudre anti-tartre. — On la prépare en mélangeant intimement par bi'assages et tamisages, les doses ci-dessous de produits au préalable séparément broyés et tamisés finement :
- Chaux vive.............................q0 gr.
- Carbonate de soude.....................5o —
- Alun ordinaire........................ 10 —
- Conserver à 1 abri de l’air et de l’humidité (c'est-à-dire en flacons bouchés à l’émeri, ou à bouchons de liège cachetés à la cire). Pour l’emploi, ajouter aux eaux calcaires (selon dux*eté de l’eau) 20 à 100 grammes environ de poudre par mètre cube. Remuer, laisser reposer pour que se séparent les sels de chaux précipités. Décanter. L’auteur de la méthode préconise ce mode d’épuration comme capable d’enlever d’une eau, ainsi rendue potable, la plupart cfes microbes qu’elle contient. En fait, nous recommandons surtout le procédé pour le traitement de l'eau employé dans les arts (chaudières à vapeur, réfxûgération de moteurs à péti’ole...! afin d’éviter qu’elle ne produise ces si fâcheux dépôts de tartre dont on connaît les inconvénients.
- [Revue de chimie industrielle.)
- Choix des absorbants pour le détachage. — Quand on veut faire absorber les matières grasses salissant un objet par une poudre quelconque, procédé très employé pour le nettoyage des statuettes par exemple, de certaines étoffes, on peut être embarrassé pour le choix de 1 absox’bant. Les recettes mentionnent généralement l'emploi.de plusieurs produits : fécule, amidon, plâtre, craie, kieselguhr. Certaines de ses substances sont-elles donc plus efficaces que d’autres ? Qu’importe-t-il de choisir selon les conditions où l’on opère telle ou telle poudre ?
- Des essais faits au Laboratoire de Ici Nature, il résulte que pratiquement tous ces absorbants se valent ou à peu près. On pourra donc prendre n’importe quelle poudre meilleur marché ou se trouvant sous la main. Dans tous les cas, le pouvoir nettoyant est notablement augmenté quand on fait intei’venir la chaleur (en passant un fer à repasser sur l’étoffe copieusement saupoudrée, par exemple) ; ou quand la poudre est mise en pâte avec de la benzine ou un autre solvant des matières grasses. On doit, pour obtenir des résultats satisfaisants, faix*e agir de suite plusieurs fois l’absorbant, rejeté après chaque période de contact : la poudre souillée de crasse doit en effet être changée absolument comme le serait un bain de dissolvant sali à l’usage.
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- BOITE AUX LETTRES
- Q^.
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les 1 faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. File répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix a quinze jours.
- Renseignements. — J. B. St., à Bruxelles. — La Lumière Electrique, 142, rite de Rennes, Paris, a publié des articles sur la question qui vous intéresse.
- M. Ed. M., à Nantes. — Il existe certainement beaucoup d’analogie entre la maladie des chats et la maladie des jeunes chiens, maladie très contagieuse et ne se transmettant que par la contagion ; mais, contrairement à ce qui se passe chez le chien, c’est, toujours sous la même forme que l’affection se présente chez le chat. On pense — mais ce n’est là qu’une hypothèse — que l’animal, au moment où il est sur le point de passer à 1 âge adulte, souffre d’une crise entraînant des troubles pathologiques qui ne sont pas toujours faciles à discerner mais qui, néanmoins, existent, et souvent on ne s’aperçoit de l’existence de l’affection que lorsqu’elle est déjà arrivée à un degré trop accusé. Quoi qu’il en soit, le fait de pratiquer l’amputation de la queue, pour préserver l’animal de la maladie, ne peut être considéré que comme une hérésie, son utilité n’étant pas démontrée ; c’est de l’empirisme. Le régime presque exclusivement lacté auquel sont soumis les jeunes chats, les prédispose à la contagion; avec un régime composé de. viande, en grande partie, on pourrait rendre l’animal, sinon réfractaire à la maladie, du moins lui faire acquérir une résistance plus grande et partant plus efficace. Quant à la transmissibilité de la fièvre typhoïde de l’homme par les chats ou les chiens atteints de la maladie du jeune âge, nous n’avons pas connaissance que des observations aient été faites dans ce sens, à l’Institut Pasteur, ou ailleurs. Nous estimons qu’il conviendrait de prendre l avis d’un vétérinaire, et de s’adresser, plus particulièrement, à M. Moussu, professeur à l’Ecole vétérinaire d’Alfort.
- C. Molitor, à Téhéran. — i° L’alcool a été employé et expérimenté dans les moteurs à explosions depuis de longues années, vous trouverez des renseignements précis à cet égard dans le remarquable ouvrage Les moteurs à pétrole, de Witz. Mais dans les moteurs à explosions des automobiles, qui ont été prévus pour marcher avec une compression préalable de 4 ou 5 kilogrammes seulement, l’alcool pur ne donne pas tous les résultats que l’on pourrait en attendre. Il vaut mieux employer l’alcool carburé, qui comprend 5o pour 100 d'alcool et 5o pour 100 de benzol, densité finale 0,880. Les autobus parisiens ont marché au début, et pendant quelques années, à l’alcool carburé, mais l’ont abandonné pour marcher au benzol pur. D’ailleurs, la densité des deux produits étant la même, on peut passer d’un combustible à l’autre sans modifier le réglage du carburateur. La seule précaution à prendre est d’augmenter le réchauffage lorsqu’on emploie l’alcool carburé. >bi le carburateur est mal réglé, et que la carburation soit mauvaise, il se produit avec l’alcool des combustions incomplètes, avec formation d’acide acétique et d’acide formique, qui piquent les soupapes, ainsi que d’aldéhydes capables de produire des encrassements : ces inconvénients sont évités par un dosage exact du carburant, c’est-à-dire avec l’emploi d’un bon carburateur. 20 Comme ouvrages de vulgarisation pouvant vous aider dans vos recherches, nous vous signalerons : le Cours d'automobilisme, du capitaine Renaud, édité à la librairie Chapelot, 3o, rue Dauphine; les Automobiles industriels, du capitaine Giraudault, 20, rue Duret ; les Moteurs à explosions, construction et réglage, par L. Lacoin, 20, rue Duret, ainsi que la revue le Poids lourd, 1, rue Tardieu, où paraît un cours de véhicules industriels depuis le icr janvier 1913.
- A propos du soja.— M. E. J)., à Lutry. — Un de nos abonnés, M. J. Goffart, la Baraque, Agla, près Tanger, a l’aimable obligeance de nous écrire : « Depuis 10 ans j ai créé ici un jardin d’essais d'acclimatation horticole (et j’ai même dernièrement offert au Protectorat de lui
- faire cadeau de cette propriété et de ses collections botaniques — il y a ici une douzaine d’hectares, de l’eau à volonté, et je crois qu’on y ferait une station botanique merveilleuse). J’ai, parmi tant d’autres choses qui en général ont réussi, essayé du soja, de 4 ou 5 variétés de soja, aucune ne m’a donné de bons résultats, toujours les récoltes ont été extrêmement minimes, parfois même presque nulles, jamais le rendement, ni comme qualité ni comme quantité, n’a atteint celui des pois. Si cependant cela pouvait plaire à M. E. D., bien volontiers je lui enverrais des graines récoltées l’an dernier. Après un passage ici, elles auraient plus de chances de réussir, peut-être, en* Suisse que celles reçues directement de Chine. »
- M. Brochier, 32, rue Coignet, Lyon.—Vous trouverez dans le petit volume de Margival : Les colles (in-8°, Masson, édit.), ainsi que ceux consacrés au même sujet par Fritsch (in-12, Desforges, édit.) et Cambon (in-8°, Dunod-Pinat, édit.), tout ce qui est connu sur les colles fortes, mais non des constantes physiques désirées sur les solutions de colles : la gélatine n’est pas un corps bien défini et il est absolument impossible d’étudier la question comme on le ferait pour une solution saline. Pour connaître l’état hygrométrique .convenant pour qu’une surface encollée reste collante, il faut de toute nécessité faire des essais en série, atrec la colle que vou's employez, dans toutes les conditions de la pratique. Ce ne serait d’ailleurs pas très difficile.
- M. J. C., à Paris. — Soigner l’état des voies digestives, remédier, s’il y a lieu, à l’anémie et au lymphatisme. Employer sur la peau les lavages avec la décoction de bois de Panama additionnée de 2 pour 100 acide salicy-lique ou lotion avec mélange de soufre et de savon noir. Massage de la peau suivant la méthode de Jacquet.
- M. A. Tesnière, ingénieur agronome à Elboeuf. — A) Pour enlever les taches de coaltar, les lavages au chloroforme donnent de bons résultats : sur tissus blancs on ne peut malheureusement enlever ainsi tout à fait complètement le.s souillures. — B) Pour enlever les traces de crème à chaussures faites sur les bords du pantalon, il suffit de laver ceux-ci à l’essence de térébenthine ou à l’essence de pétrole.
- M. B. Belot, rue Voltaire, à Béziers. — Le bon ciment de grappiers ne donne des enduits se fendillant superficiellement que si on emploie un mortier trop « gras ». Pour éviter cet ennui, nul besoin d’ajouter des matières étrangères, il suffit de ne pas mélanger plus de 400 kilogrammes de ciment avec un mètre cube de sable.
- M. L. Druhen, à Voray. — Pour colorer vos ampoules de lampes à incandescence, le plus pratique est de les badigeonner tout simplement avec du vernis à l’alcool, de couleur, pour chapeau de paille. Par exemple, du vernis Sœhnée, que vous trouverez chez tous les marchands de couleurs.
- M. Beirlaen, à Bruxelles. — Le principe de la transmission aérothermique Hautier, appliqué au locotracteur Schneider, peut convenir à tous les systèmes de locomotion où il faut disposer d’un changement de vitesse pour proportionner l’effort résistant. Il ne semble pas s’imposer du tout sur un bateau de plaisance, où l’hélice petit être embrayée à peu près en prise directe sur le moteur, sans autre intermédiaire mécanique qu’un simple démultiplicateur avec changement de marche. En tout cas, la transmission reste toujours tributaire du moteur à explosions, et sa présence ne vous mettrait pas à l’abri des pannes de ce dernier. En réalité, en employant purement et simplement un des bons moteurs à quatre cylindres actuels, vous pouvez envisager avec sécurité la bonne marche d’un bateau de plaisance. Le fonctionnement d’un tel moteur sur un bateau sera au moins aussi durable que sur une voiture, où il est soumis aux à-coups et aux trépidations.
- M. A. Duval, rue Demours, à Paris. — Nous ne connaissons pas de volume spécialement destiné à l’industrie du meuble en rotin. Mais cette fabrication est une spécialité de l’Ecole nationale de vannerie à Fays-Billot (Haute-Marne). Peut-être M. E. Leroux, directeur de cet Institut, pourrait-il vous procurer le cours fait aux élèves. Vous pouvez vous adresser à lui de notre part.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Q
- Sommaire de notre précédent numéro.
- T/Oryctéropc : P.-Hiptolyte Boussac. — Nouveau procédé de métallisation Sclioop : Jacques Boyer. — Quelques moteurs d’aviation singuliers : H. Petit. — Calendrier perpétuel nomo-graphitjue : Assuré Crépin.— Le nouveau réseau métropolitain: René Doncières. — Chronique. — Le grossissement de la lune à l’horizon est-il une illusion d’optique ? : A. B. — Académie des sciences : Ch. de Viuledeuit.. — Insectoscope pour l’examen microscopique des objets en relie! : André Breton.
- Supplément. — Détermination de lt pesanteur par le pendule annulaire, ete.
- J.a science géologique. Ses méthodes, ses résultats, ses problèmes, son histoire, par L. De Launay, membre de l’Institut. Deuxième édition revue et augmentée d’un index alphabétique, Armand Colin, Paris. Prix : 20 francs.
- La première édition de cet ouvrage ayant été rapidement épuisée, l’auteur l’a remanié et remis an courant. Plusieurs chapitres ont été entièrement recomposés, notamment ceux qui concernent les mouvements de l’écorce terrestre, la structure des Alpes, celle de l’Asie et de 1JAfrique. Une place nouvelle a été attribuée aux rapprochements astronomiques entre la structure de la terre et celle de divers astres, au rôle des phénomènes radioactifs, aux changements de climat quaternaire, etc. Les planches représentant la terre à diverses époques géologiques ont été refaites. Enfin, l’ouvrage a été accru d’un index alphabétique par noms de lieux, d’auteurs, ou par sujets traités, qui y facilite beaucoup les recherches.
- f.e Monde polaire, par Otto Nokdenskjôi.d. Traduit du suédois par Georges Parmentier et Maurice Zimmermann. Préface du Dr Jean Charcot, i vol. in-18 jésus, avec 3o planches, Armand Colin, Paris. Prix : broché, 5 francs.
- Cet ouvrage, du plus haut intérêt, résume et met an point tous les problèmes scientifiques si passionnants que pose le monde polaire. Il le fait avec la compétence exceplionnelle d’un homme qui connaît à fond la question et qui a contribué lui-même à l’éclaircir par ses recherches sur le terrain. Nous aurons sans doute l’occas'on de revenir sur telle ou telle des questions soulevées. Aujourd’hui, nous nous contentons de le signaler. L’auteur traite non seulement des régions proprement polaires, mais encore de tous les territoires voisins, dans chacun des deux hémisphères : Groenland, Islande, Spitzberg, Terres subantarcliques, Amérique arctique, Sibérie, Europe du Nord-Ouest. De curieuses photographies et des cartes documentaires illustrent cet ouvrage, que le Dr Jean Charcot, le célèbre explorateur, a bien voulu présenter aux lecteurs français.
- J.a matière : sa vie et ses transformations, parL. IIoui.-i.evigue. i vol. in-î8. Armand Colin, Paris. Prix : 3 fr. 5o.
- M. Houllevigue, déjà bien connu par d’autres ouvrages où le talent scientifique se joint à l’art difficile de la vulgarisation, nous parle cette fois de la matière. Cette matière, on la voyait jadis immuable et
- . inerte. Nous découvrons aujourd’hui que les granules des colloïdes, les particules ultramicroscopiques sont déjà des molécules, et nous savons les observer ; nous sommes même capables de compter les atomes d’hélium qui s’échappent un à un d’un fragment de radium. Dès lors, les propriétés de la matière nous paraissent toutes différentes.; les anciennes hypothèses atomiques reçoivent la consécration d’expériences définitives et se précisent en nous montrant tout ce qui se cache d’énergie et d’agitation à l’intérieur des corps. La . découverte des corps radioactifs nous révèle une réa-
- lité plus compliquée que les plus audacieuses hypothèses; enfin la chimie, collaborant à l’œuvre des physiciens par une étude plus approfondie des réactions. nous manifeste sous un autre aspect celte énergie intérieure de la matière.
- De l animal à l'enfant, par P. Hacïiet-Souplkt. i volume in-i6 de la Bibliothèque de philosophie contemporaine. Félix Alcan. Prix : 2 fr. 5o.
- M. Hachel-Souplet, dont certaines théories philosophiques pourraient être discutées, s’attache ici à l’élude des « grands rouages » de la mentalité animale ; et c’est en instruisant des bêtes qu'il entend pénétrer leur psychisme, comme le maître enseignant apprend à connaître l ame de ses élèves. Il insiste sur le rôle de la récurrence associative qui relie en les expliquant de nombreux phénomènes jusqu’ici fort obscurs. Au point de vue pédagogique, M. Hachel-Souplet s’élève contre le « serinage » tel qu’il est trop souvent employé dans les petites classes, et conseille un large emploi de la méthode dite de la « redécouverte », qui forme le jugement et développe l’initiative.
- J achète une automobile, par Cij.-E. Faroux et F. Car-lîos, 1 vol. 312 p., 74 fig., Dunod et Pinat, éditeurs, Paris, 1913. Prix : 3 fr. 75.
- Les auteurs ont condensé dans cet ouvrage la profonde expérience qu’ils possèdent des choses de l’automobile. Ils ont ainsi établi, à l’usage de l’acheteur d’automobile, un guide pratique, excellent de tous points. Les données qu’ils indiquent et leurs conseils pourront tirer d’embarras non seulement des novices, mais même des automobilistes déjà expérimentés.
- La Compagnie des chemins de fer P.-L.-M. à l’Exposition de Gand. 1 vol. illustré. 29 pages, 11 planches "hors texte, Paris, igid.
- Description des plus récentes locomotives et des pins fameux vcagons du P.-L.-M.
- Aux sources du Nil par le chemin de fer de V Ouganda , par Jules Leclercq. In-16, gravures hors texte et une carte. Plon-Nourrit, éditeur, Paris, 1913. Prix : 4 fr.
- L’auteur fait visiter avec lui, en prenant note des changements survenus et des aspects nouveaux, ces contrées récemment soumises à la civilisation.
- Les Etats-Unis d’Amérique, par P. D’Estournelles de Constant. Un fort volume inTi8 jésus. Armand Colin, Paris. Prix : broché, 5 francs.
- M. d’Estournelles de Constant, bien connu comme pacifiste, essaye ici de nous montrer les Etats-Unis tels qu’il les a vus dans plusieurs voyages successifs avec l’intention avouée de contribuer à un rapprochement entre les Etats-Unis et la France, plus facile que celui qu’il à préconisé autrefois entre la France et l’Allemagne. La description du pays n’est que la première partie de ce livre; la seconde partie est consacrée aux problèmes qui surgissent devant le voyageur étonné : problème du Gouvernement de 49 Etals indépendants et'fédérés; problème de la liberté de l’enseignement; problème de l’éducation de l’esprit pnbl’c et politique; problème des races; problème de l’éducation morale, artistique, musicale; problème des religions envoie de s’unir; problème des œuvres qui intéressent la société, la femme, l’enfant, les jeux, les sports, l’hygiène, la vie au grand air.
- Spiders, par Cecii. Warburton, in-18, 136 p., Cambridge, Universily Press, 1912, 1 sh.
- On trouvera dans ce petit livre de la collection des Manuels de Cambridge l’histoire naturelle des Araignées les plus communes : leurs mœurs, la formation de leurs toiles et de leurs cocons, leurs modes de vie, etc.
- En raison des fêtes du 14 Juillet, nous avons été contraints d’ajourner notre Bulletin météorologique. La livraison de la semaine prochaine comprendra deux bulletins complets et rien ne manquera ainsi dans la collection météorologique hebdomadaire.
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- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tissandier
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- Membre de l’Institut,
- Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- E.-A. MARTEL
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique,
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- ABONNEMENTS, 12 mois == Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départem. : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « L,a Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Taris (YleJ
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2096 — 26 JUILLET 1913. SUPPLÉMENT.
- NOTRE CONCOURS DE PHOTOGRAPHIE PAR CERFS-VOLANTS
- LES PRIX
- Nous donnons ci-dessous la liste des prix qui récompenseront les efforts des concurrents.
- A. — Prix d’ensemble.
- 1er Prix. —Une médaille d’argent grand module et un appareil photographique stéréo-panoramique Macken-stein, dit Francia, 6X i3, avec magasin cà tiroir pour 12 plaques; anastigmats à 6 lentilles 1, 6, 8 f = 90mm, verre dépoli, déclancheur et gaine — d’une valeur de 45o fr.
- 2° Prix. — Une médaille d’argent et une pendule électrique système Brillié, de la maison. Àuricoste, 10, rue La Boëtie — d’une valeur de 240 fr.
- 3e Prix. — Une médaille de bronze et une pendule électrique système Brillié, de la maison Auricoste — d’une valeur de 24° fr-
- 4e Prix. — Une bicyclette marque « Road Monarch Mead », avec garde-boue, pompe, sacoche, de la maison Y Intermédiaire, 17, rue Monsigny — d’une valeur de 200 fr.
- 5° Prix. — Une bicyclette Y Intermédiaire, 17, rue Monsigny, garde-boue, roue libre, deux freins sur jante .— d’une valeur de 200 fr.
- 6e Prix. — Un cerf-volant photographique Gomes (train photographique d’amateur), comprenant son aérophoto, un trolley photographique, un trolley déclic, une bobine-câble, un dévidoir, etc. — d’une valeur de 160.fr.
- 7° Prix. — Une jumelle à prismes La Nationale de la maison Griffe, 17, rue de Saintonge, Paris — d’une valeur de 125 fr.
- 8e Prix. — Un récepteur de T. S. F. Ancel, en'boite transportable à poignée et sei-rure : détecteur électrolytique et détecteur à cristaux, casque à deux écouteurs de 2000 ohms chacun, dispositif d’accord, écrou au pas du Congrès pour fixer la boîte sur pied photographique (modèle des Eclaireurs de France) — d’une valeur de xoo fr.)
- 9e Prix. — Chronographe argent (en écrin) de la maison Auricoste — d’une valeur de q5 fr.
- 10e Prix. — Chronographe acier Auricoste (en écrin) — d’une valeur de 80 fr.
- IIe Prix. — Récepteur de T. S. F. Ancel,, en boîte transportable à poignée et serrure, détecteur à cristaux, téléphone spécial de 2000 ohms, avec serre-tête et dispositif d’accord, écrou au pas du Congrès — d’une valeur de 70 fr.
- 12s Prix. — Récepteur horaire Ancel, (portée : i5o h 200 km de Paris) avec détecteur électrolytique Ancel, deux piles sèches, un crochet commutateur automatique, un téléphone de i5o ohms, ébénisterie acajou verni — d’une valeur de 3o fr.
- 13°, 14e, 15% 16% 17°, 18% 19° et 20° Prix. —
- Porte-plume-réservoirs avec plume d’or rentrante, delà maison Jandelle, 8, rue Ernest-Cresson, Paris — chacun d’une valeur de 25 fr.
- R. — Récompenses spéciales.
- a) L’art. 9 de notre règlement indique que des récompenses spéciales seront accordées aux meilleures photographies de systèmes dé vagues régulières.
- Ces récompenses seront Iss suivantes :
- i° Une médaille de bronze et une jumelle à prisme La Nationale, de la maison Griffe — d’une valeur de 125 francs.
- 20, 3° et 4° Chronograpb.es acier Auricoste — d’une valeur de 80 francs chacun."
- 5°, 6°, 70, 8°, 90 et io° Porte-plume-réservoirs à plume d’or rentrante, de la maison Jandelle — d’une valeur de 2 5 francs chacun.
- b) Photographies de Vile Dumet. — Les récompenses suivantes seront accordées :
- .1° Un chronographe argent - Auricoste, en écrin — d’une valeur de 95 francs.
- 20, 3°, 4° et 5° Porte-plume-réservoirs à plume d'or rentrante de la maison Jandelle — d’une valeur de 25 francs.
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- INFORMATIONS
- cxt
- Le Grand Prix de i Automobile-Club de France.
- Le 12 juillet s’est disputé, aux environs d’Amiens, le Grand Prix de F Automobile-Club de France. Le circuit mesurait 916 km 600. Le vainqueur de l’épreuve a été Boillot, sur voiture Peugeot (en 7* 53m 56s) ; derrière lui se classaient Goux, sur Peugeot, en •f' 56m 22s, Chassagne, sur voilure Sunbeam (8h 6m 205) Bablot, sur voiture Delage (81'16™ 13S) ; Guyot, sur Delage (S1' 17” 585). La moyenne
- I.e vainqueur Boillot sur voiture Peugeot.
- du vainqueur a donc été de 116 km 190 à l’heure. Ce chiffre, fort éloquent par lui-même, ne suffit cependant pas à exprimer toute la philosophie de cette intéressante épreuve. Rappelons que les conditions fondamentales de la course étaient les suivantes : i° la quantité maxima de carburant accordée à chaque véhicule était calculée dans la proportion de 20 litres par 100 km; 20 le poids de la voiture devait être de 800 kg au minimum, de 1100 au maximum. La consommation d’essence du Arain-queur ne dépassa pas 17 litres aux joo km. Une course comme celle de Picardie met donc en évidence, non plus des monstres mécaniques comme les voitures construites spécialement pour les courses cl’antan, mais des machines révélant les plus sérieux efforts vers le progrès économique. L’industrie automobile française a, aujourd’hui, à résoudre un grand problème : celui de l’automobile pratique et bon marché, c’est-à-dire d’un
- Avant la course. Le pesage.
- prix de, vente modéré, et surtout n’entraînant pas en service des dépenses excessives. Ce véhicule a devant lui les plus beaux débouchés économiques. Les épreuves organisées dans l’esprit du circuit de Picardie ne peuvent que contribuer puissamment à la solution du problème.
- Les huiles durcies. — On désigne sous ce nom de nouvelles matières grasses employées comme substituts économiques des suifs et saindoux en savonnerie, dans la fabrication des lubrifiants et même pour l’alimentation. Voici comment est opéré le durcissement des huiles dans une des plus impoi’tantes usines s’occupant de la nouvelle fabrication. On fait mouvoir l’huile à durcir (durachide, de sésame, de coco ou de coton) dans un autoclave â faisceau tubulaire où la circulation se fait en contresens d’un courant d’hydrogène. Le liquide contient un catalyseur en suspension (nickel réduit sur du kieselguhr pour augmenter sa surface) sous l’influence duquel l’huile chaude (portée entre 100 et xo5°)
- a son acide oléiqxxe transformé en acide stéarique. Les graisses obtenues fondent entre 25 et 6o° selon nature des huiles d’origine; leur composition chimique se trouve si bien modifiée qu’en appliquant les méthodes analytiques usuelles, le chimiste les prend pour des suifs ou des saindoux! Les frais du traitement varient entre xo et i5 fr. par quintal. Les nouvelles matières grasses sont déjà fabriquées en très grandes quantités et la fabrication paraît appelée au plus grand avenir, les techniciens cherchant à les introduire dans l’alimentation.
- Poussière de pluie rouge. — La Nature a parlé à diverses reprises des phénomènes si curieux de la « neige rouge » et de la « pluie rouge » et a indiqué les causes auxquelles ils étaient attribués. M. Steele, en Angleterre, a eu occasion d’analyser une de ces poussières de « pluie rouge », originaire de Sydney, en Australie, et dont il a donné la composition suivante :
- Matière organique........ 8,37 pour 100
- Sable et insoluble. .... 69,11 —
- Silice soluble......... 0,10 —
- Oxyde ferrique......... 5,o5 —
- Oxyde ferreux.......... 0,52 —
- Alumine.................. 14 > 7^ —
- Chaux.................. o,56 —
- Magnésie............... 0,95 —
- Acide sulfurique....... 0,14 —
- Acide phosphorique. ... 0,22
- Indéterminé............ 0,22 —
- Total. . . 100,00 —
- On voit que cette poussière est constituée par une espèce de sable plus ou moins ferrugineux et organique qui doit communiquer sa couleur à la pluie.
- Le gaz à Paris en 1912. —Malgr-é le développement rapide de l’électricité dans la région parisienne, le gaz continue à faire bonne figure en face de son concurrent et marque chaque année de nouveaux progrès. On pouri'a en juger par les résultats de l’année 1912. Les usines ont livré à la consommation parisienne 471 33o 543 m3 contre 452 545 014 en 1911 et les recettes provenant de la vente du gaz ont atteint le chiffre de 87 755 3g8 fr. contre 83 791 151 fr. en 1911. Le nombre des abonnés s’est accru de 20042. Il faut noter le développement des installations au gaz surpressé pour l’éclairage public; les foyers lumineux intenses que l’on obtient par ce procédé font une sérieuse concurrence aux lampes à arc. La ville de Paris disposait au 3i décembre 1912 de 670 foyers représentant une puissance de 1 536 000 bougies décimales, contre 368 foyers de 1000000 de bougies au 3i décembre 1911. Le gaz a rapporté en 1912 à la ville un bénéfice net de plus de a3 millions de francs. Il convient de signaler les intéressants efforts déployés par la Société du gaz de Paris pour vulgariser l’emploi du gaz : compteurs à paiement préalable pour les petits logements, étude du chauffage au gaz des fours de boulanger, exposition de cuisine démonstrative pour les applications culinaires du gaz, locations de radiateurs pour chauffage domestique; toutes ces initiatives sont évidemment pour beaucoup dans la prospérité de l’exploitation gazière de Paris.
- Disparition d’une colombe. — Il n’est pas qu’en France que les oiseaux ont besoin d’être protégés. On sait comment la colombe voyageuse fut totalement détruite en quelques années, aux Etats-Unis, par suite des véritables massacres faits par les pourvoyeurs de gibier des grandes villes. Le Bulletin de la Société nationale d’acclimatation nous apprend qu’une autre colombe, Columba fasciata, est aujourd’hui également menacée. Cet oiseau, qui niche dans les Montagnes Rocheuses, le Mexique et la Colombie, se rassemble en grandes bandes pour passer l’hiver dans les vallées de la Californie au climat moins rude. C’est dans cette dernière région que les chasseurs viennent en faire des hécatombes ; certaines bandes de tireurs en ont abattu jusqu’à 3ooô par jour et, comme cette colombe ne fait qu’une comme par an, l’espèce ne tardera pas à dispa-x’aître, subissant le même sort que la colombe voyageuse, si les Sociétés protectrices améi’icaines n’interviennent pas énergiquement.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- Automobilisme
- Lanterne pour automobile « Eye ». — Cette lanterne présente la particularité de pouvoir s’encastrer dans la carrosserie même de l’auto et de pouvoir se mou-
- la lanterne orbiculaire « Ev
- voir dans tous les sens comme l’œil dans son orbite, ce qui explique le nom que lui a donné son inventeur de : lanterne orbiculaire « Eye ». Elle se compose d’une calotte sphérique en métal à l’intérieur de laquelle se trouve logée la lampe. Ainsi que le montre la figure ci-contre, cette sphère est maintenue entre deux colliers A et B dont l’un est fixé à la voiture tandis que l’autre sert à la maintenir en place par la pression de ressorts, tout en lui laissant la faculté de s’orienter dans tous les sens. Une poignée P, qui peut être placée à l’intérieur de la voiture permet de la manœuvrer facilement et de diriger le faisceau lumineux vers le point qu’on veut explorer. — En vente chez M. Edouard Cannevel, 17, rue Rivay, à Levallois.
- s&> Photographie <<&
- Appareil extra-plat Bellieni. — Ce nouvel appareil, du format 9X12, dont M. Bellieni vient de terminer la construction, est destiné à ceux qui veulent réduire l’en-
- Fig. 1, — Les éléments de l’appareil extra-plat Bellieni.
- combrement au minimum, tout en disposant des diverses ressources qu’offrent les différentes combinaisons de châssis et d’objectifs.
- La chambre s’ouvre et se ferme comme le légendaire chapeau gibus ; les compas à ressorts en ont été tout particulièrement étudiés de façon à obtenir une rigidité parfaite et, en fait, le constructeur est parvenu sous ce rapport à un résultat surprenant, car l’appareil ouvert est aussi solide qu’une jumelle non pliante. Sauf l’avant qui est en ébonite et le soufflet en cuir souple, n’ayant qu’un seul joli, tout l’appareil est métallique, il pèse 800 gr. Replié (fig. 1) P, il a 3 cm 1/2 d’épaisseur; la longueur est de i5 cm et la largeur de 12.
- L’objectif destiné aux travaux les plus courants est
- un Tessor de Zeiss de i3o mm', de foyer ouvert à 1/6.3. La planchette est disposée de façon à recevoir soit un grand angulaire À, soit un téléobjectif T.
- Quant aux châssis, on a l’embarras du choix, car l’arrière de la chambre a été prévu soit pour un magasin M, soit pour un châssis Film Pack ou Bloc-Films F, soit enfin pour des châssis séparés C; ces der-niers sont en maillechort poli et par suite inoxydables, ils peuvent être employés pour le noir ou la couleur.
- Le viseur est Fig'. 2. — L'appareil sur son pied constitué par un et muni de son viseur,
- cadre (fig. 2) qui
- se replie sur la planchette d’avant quand on né Futilise pas.
- C’est, en somme, un appareil de précision tenant fort peu de place, tout en étant très complet; il est tout indiqué pour le voyage. — En vente chez M. Bellieni, place Carnot, Nancy. Prix : 35o francs.
- &é> Projections •<-*
- Cuve thermo-siphon pour appareil à projections.
- — Quand on emploie une lampe à arc avec un haut ampérage dans les lanternes à projections, on risque toujours de faire éclater le condensateur. Afin d’éviter cela, on interpose généralement une cuve à eau qui absorbe une partie de la chaleur dégagée; mais, comme cette eau s’échauffe rapidement, il faut la renouveler souvent. Différents systèmes ont déjà été imaginés à ce
- La cuve thermo-siphon pour appareil à projections.
- sujet. Celiû qui est construit par M. Cuito est particulièrement bien compris. Il se compose d’un réservoir R d’une capacité de 16 litres, qui est relié à une cuve cylindrique C de peu de hauteur par deux tubes : l’un B partant de la partie inférieure du réservoir R et aboutissant à la partie inférieure de la cuve; l’autre T reliant la partie supérieure de celle-ci à la partie supérieure du réservoir. Il résulte de cette disposition que, à mescire que l’eau s’échauffe dans la cuve (qui. a 400 c. c. de capacité), elle monte par le tube T grâce à la différence de densité entre l’eau chaude et l’eau froide, propriété mise à profit dans tous les thermosiphons.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- La caractéristique de l’appareil de M. R. Cuito, c’est ia grande capacité du réservoir R qui permet de refroidir l’eau, sinon complètement, du moins à une température qui, au bout de plusieurs heures de fonctionnement, ne dépasse pas 45 degrés; dans ces conditions, il ny a aucun danger pour le condensateur. — En vente chez M. R. Cuito, 20, rue de la Gaîté, Paris.
- Construction
- Plafonds, corniches et lambris en tôle d’acier
- ornementée. — Au moyen de ce mode de revêtement, on s’est proposé de résoudre le problème suivant : pouvoir plafonner et lambrisser presque sans surcroît de dépense et sans déploiement de main-d’œuvre, avec des panneaux mobiles en tôle d’acier de faible épaisseur, très souple et très malléable, pouvant, par conséquent, se manier et s’enlever avec la plus grande facilité.
- On conçoit que ces revêtements ont une durée pour ainsi dire indéfinie puisqu’ils participent à la pérennité du métal et qu’ils ne connaissent ni l’usure, ni la détérioration. Ils sont hygiéniques et admettent tous les genres de lessivages et de nettoyages sans subir la moindre altération. Avec eux, plus de plafonds et de lambris en voie de désagrégation lente, derrière lesquels s'accumulent les poussières microbiennes et s’abritent les rongeurs, en attendant que la vétusté fournisse une issue. L’humidité murale est combattue et neutralisée efficacement, puisqu’ils ne se laissent point pénétrer. Leur pose est aisée ; ils ne nécessitent aucune démolition préalable et peuvent se superposer purement et simplement au revêtement déjà existant.
- Ils se présentent en pauneaux ou feuilles portatives dont l’épaisseur ne dépasse pas 3/io et dont le poids est de ?. kg 600 le mètre carré; ils se plient dès lors avec une extraordinaire facilité à la reproduction des motifs
- décoratifs les plus compliqués elles plus délicats. Ils s'adaptent, se rejoignent et s’emboîtent de la façon la plus rigoureuse. Grâce à un second dressage mécanique succédant à l’assemblage d’essai, ils se juxtaposent et s épousent sur toutes leurs faces avec une précision telle qu’ils forment, une fois en place, un tout étroitement solidaire, où l’œil le plus exercé a difficulté à découvrir la plus petite solution de continuité, à l’endroit des jointures.
- Leur faible épaisseur et leur malléabilité font qu’ils se prêtent à toutes les fantaisies d’emboutissage d’un dessin quelconque, les reliefs pouvant atteindre 3o cm et même plus, suivant leur forme. Les dessins sont d’ailleurs étudiés et combinés soigneusement selon les règles de l’art et des styles, de sorte que l’on obtient de la décoration régulière qui plaît à tous.
- Leur emploi est donc indiqué aussi bien pour la construction ordinaire que pour l’agencement de bureaux, hôtels, restaurants et bars, théâtres et salles de fêtes, établissements de bains, hôpitaux et cliniques. (Société des plafonds et revêtements en tôle d’acier ornementée, à Albert (Somme).
- Sports -c*
- Marqueur pour le tennis « Penta ». — En cette saison où le tennis est un des sports les plus agréables, ce nouvel accessoire sera certainement bien accueilli de tous les joueurs, car il permet à tout moment, aussi bien aux joueurs qu’aux spectateurs, de se rendre compte où en est la partie et combien de points ont les camps dans le jeu en cours.
- Le « Penta » est composé de deux prismes pentagonaux qui présentent chacun une face blanche, les quatre autres faces portant en chiffres bleus très apparents sur fond blanc les marques x5-3o-4o-A que l’on tourne au fur et à mesure du jeu, chaque prisme se rapportant à un camp; un ressort intérieur arrête le prisme au point voulu.
- Ail-dessous de chaque prisme se trouvent deux petits
- cubes qui ont chacun une face blanche; les trois autres faces sont peintes en rouge et portent en chiffres blancs très apparents les marques i-u-3, et sur le second cube voisin : 4-5-6, ce qui permet aux deux camps de marquer chacun ses jeux. Gomme pour les prismes, des ressorts intér’eurs arrêtent au point voulu les petits cubes.
- Au commencement de la partie, toutes les faces blanches sont tournées ± 2
- vers les joueurs. En dévissant légèrement l’écrou à orei.les qui se trouve sous l’appareil, on tourne le marqueur parallèlement aux joueurs.
- Le « Penta » est construit double, c’est-à-dire comportant deux gros prismes pentagonaux et quatre petits cubes dans le cas où l’on désire fixer le marqueur au poteau du filet ou près de l’arbitre ; où bien il est construit simple, c’est-à-dire avec un seul prisme pentagonal et deux petits cubes, de te'le sorte que chaque marqueur simple puisse être placé aux deux extrémités du court près des joueurs.
- Une disposition spéciale de courroies ou de pique permet de tixer le marqueur au poteau du filet, au siège de l’arbitre', aux fers à T de la clôture, ou de le piquer en terre.
- Chaque appareil est livré avec un sac en toile brune imperméable pour le cas où on le laisserait à demeure tout monté. Si l’on préfère éviter de le laisser exposé aux intempéries de l’atmosphère, en dévissant l’écrou à oreilles, on peut rapidement séparer l’apparèil de sou support. — Le « Penta » est en vente, a5, rue de la Chaussée-d’Antin, Paris.
- Objets utiles
- Le bâton magique. — Le bâton magique est uu tube de bois carré entouré d’une étoffe de soie. On place un
- Le bâton magique. Coupc.
- petit animal de celluloïd sur une des faces du bâton que I on tient incliné et le sujet remonte le bâton.
- A l’intérieur se trouve une masse métallique constituant le poids moteur.
- Quand ce poids est en haut du bâton tenu verticalement, il entraîne, par une ficelle, uu aimant en fer à cheval dissimulé sous la légère épaisseur d’étoffe qui recouvre les quatre faces du bâton.
- Cet aimant remonte donc vers la partie supérieure du bâton dès que la masse commence à tomber.
- On comprend de suite Souris gravissant
- que les légers animaux le bâton magique,
- étant pourvus d’une petite
- tige de fer se maintiennent sur l’aimant et le suivent dans ses déplacements verticaux pour gravir la rampe à leur tour. Il suffit de retourner le bâton pour répéter la même action. — Le bâton magique est en vente chez M. Kralz-Boussac, 14, rue Martel, à Paris.
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- VARIETES
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- L’épuration de l’eau des bassins de natation. —
- La Technique sanitaire et municipale du ior juin iç)F3 (u° ii) reproduit sur ce sujet le Rapport d’une commission du « Royal Sanitary Iuslitute » (novembre 1912). Nous en extrayons ce qui suit :
- L’eau d’s tassins de natation fréquentés journellement par beaucoup de baigneurs devient fortement chargée d’organismes bactériologiques. On a trouvé qu’une piscine d’eau fraîche contenant iooooo gallons (4ao rn5), en visage pendant uu jour seulement, mais qui avait été visitée par 38o baigneurs, renfermait 34‘ioon bactéries par centimètre cube d’eau à la lin de la journée, le nombre moyen de bacilles dans l’eau propre employée pour remplir la piscine étant de moins de ôoo par centimètre cube.
- Sans doute, la grande majorité de pareilles bactéries sont des organismes non pathogines inoiiensifs. Mais il y aura toujours un certa’n dépôt d'oi ganismes. L'eau d’un bassin de natation très fréquenté doit contenir des organismes provenant de la bouche, du nez et de la gorge, et probablement aussi des régions intestinales et urinaires" des baigneurs. Le Dr Gral arn Fortes a déterminé la présence d’organismes provenant de la peau et de la salive.
- Fortement dilués et mélangés à de grands volumes d'eau propre, ces organismes, peut-être nuisibles, sont probablement trop peu nombreux pour provoquer une maladie, même quand ils sont avalés.
- Tenant compte du grand nombre d’enfants qui fréquentent les établissements de bains publics, beaucoup parmi eux doivent être très prédisposés à la contagion de ces ma’adies,' et il est surprenant qu’aucune évidence
- d’un pareil mode de transmission n’ait été constatée si la contamination dans les bassins de natation était d’observation absolument courante.
- D’un autre côté, la contamination peut sç produire occasionnellement et le mode de transmission ne pas être reconnu si, dans une semblable circonstance, on ne songe pas au bain pris dans un bassin de natation,
- Des données recueillies par la Commission, il résulterait que les installations (( d’aération et de filtration continues » ('), ; cluellement adoptées d’une manière si étendue, sont efficaces dans une certaine mesure pour empêcher la forte pollution qui se produit dans la piscine dont il est fait journellement uu usage continuel sans renouvellement. Mais on n’arrive pas à la sléri isalion de l’eau, ni à rendre celte dernière exemple de lurbidilé.
- La Commission a également examiné le traitement de l'eau par le procédé électrolytique employé aux naius de Poplar et a été vivement impressionnée des bons résultats obtenus. Par l’addition à l’eau de la piscine d’une solution d hypocblcrite de magnésie en quantité suffisante pour avoir une partie de chlore libre pour chaque million ou deux départies d’eau, non seulement l’eau est stérilisée ou débarrassée de toutes molécules vivantes organisées, mais elle est conservée fraîche et exempte d’odeur, et il n’y a pas de tendance dans l’eau au dépôt de sédiments glaireux sur le fond de la piscine.
- i. A Belfast, aux bains publics, l'aération et la filtration continues sont combinées ai ce uu précipitant, une solution rie ce dernier étant ajoutée à l’cr.u pendant que celle-ci est conduite au filtre. Les résultats bactériologiques de l'emploi de' ce système sont reconnus bons, le IL eoli étant invariablement absent dans l’eau filtrée.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Les liqueurs de brou de noix en France et à l’étranger.— Parmi les liqueurs de ménage qui, malgré leur ancienneté, sont encore assez répandues aujourd’hui, ou peut citer les liqueurs de brou de noix. La raison de F,estime qu'on leur accorde toujours, et plus peut-être encore à l’étranger que chez nous, tient autant aux vertus qu'on leur prèle qu’à la facilité de leur confection.
- Préparation.— Conditions générales. — Elle comporte deux modes distincts, selon que l’on emploie le brou seul ou le fruit complet, mais, dans les deux cas, les noix doivent répondre aux conditions suivantes : être vertes et « morveuses », c'est-à-dire posséder un bois très incomplètement formé et une amande laiteuse, état qui existe toujours tant qu elles peuvent être facilement Iranspercées par une éping'e. Par suite, leur cueillette à l’arbre doit avoir lieu en tenant compte de la maturité des variétés, de la lin juin à la mi-juillet.
- Préparation avec le brou seul. — On cueille les noix les plus saines, on pèle le brou ou enveloppe verte, ou bien on ouvre les noix pour enlever l’amande et le bois et ne conserver que la partie verte que bon écrase dans un mortier en marbre. Il faut éviter tout objet en fer qui, altaqué par les lannoïdes et les acides contenus dans le brou, communiquerait à celui-ci uu goût d’encre caractéristique.
- Les écorces écrasées, on les laisse exposées à l’air durant 24 ou 48 heures, en raison de l’intensité du brunissement désiré, lequel résulte surtout de l’oxyclalion du tannin par l’oxydase contenue daus le mésocarpe de la noix. La coloration réalisée, on met la masse pâteuse, selon la quantité en œuvre, dans un ballon en verre> une cruche eu grès ou uu barillet; ou verse dessus de l’alcool à 85 degiés, dont la proporlion généralement admise en France est d’un litre par kilogramme de masse. On mélange intimement et ou laisse macérer tro s nio s environ, quand le tout est placé à la température ordinaire, et deux mois seulement quand cette dernière est assez élevée.
- On recourt très rarement au procédé qui consiste à .pressurer la pâte de brou et à mélanger le jus filtré avec la moitié de son volume d’alcool.
- Préparation avec la noix complète. — Ce mode opératoire, qui passe pour être plus employé que le précédent, paice que l'on attribue plus de finesse au produit flual, n’en diffère qu’eu ce que tout le fruit est écrasé, mais il exige que les noix soient un peu plus vertes alla que le bois soit encore plus rudimeutaire.
- Quel que soit le procédé suivi, lorsque la macération est terminée, on décante le liquide en le versant sur un tamis très fin, on le filtre et le sucre daus la proportion de 200 grammes-par litre; on laisse reposer après la dissolution durant huit jours et l’on filtre à la chausse ou au papier avant de mettre eu bouteilles.
- Le résidu peut servir à deux autres macérations et, finalement, être épuisé par pression. On obtient ainsi trois qualités différentes, mais il est préférable d’exprimer le résidu après la première macération et d’eu joindre le liquide à celui qui a été décanté, car on possède alors une liqueur plus forte et plus colorée.
- La liqueur ne doit pas être employée aussitôt sa fabrication, non seulement parce quelle gagne beaucoup à vieillir, mais encore parce qu elle dépose d’autant plus qu’elle est plus jeune, aussi, est-il nécessaire de la filtrer de temps en temps.
- Lorsqu’elle est destinée à la coloration des eaux-de-vie, on la prépare souvent sans aromate, mais quand elle doit constituer une liqueur de table, on lui ajoute toujours de la muscade, soit seule, soit associée à la cannelle, aux clous de girofle ou au macis. Cette addition se fait parfois sous forme de poudre grossière au moment de la macération du brou de noix, mais plus souvent à l’état d’infusion ou macération. Les liquoristes font varier la proportion du brou.de noix et des esprits ou des teintures aromatiques en raison du goût de leur clientèle; il existe, par suite, de nombreuses formules, baptisées ordinaires, hues et surfines ; voici celle qui me paraît convenir le mieux pour une liqueur de ménage :
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Macération de brou de noix vieille, i litre, alcool à 85 degrés, 20 centilitres; teinture de muscade, 1 centilitre; teinture de cannelle, un 1/2 centilitre; teinture de girofle, un 1/2 centilitre; eau commune, 60 centilitres; sucre, x kg 5oo.
- On fait un sirop avec le sucre et l’eau et, quand il est refroidi, on y ajoute les produits alcooliques préalablement réunis, on mélange exactement, on laisse en contact quelques jours, puis l’on filtre à la chausse ou au papier et l’on met en bouteilles. Si l’on juge la nuance trop pâle, on la colore au point désiré avec du caramel.
- Les liqueurs de brou de noix à l’étranger. —Allemagne. — On pl’end 24 noix que l’on coupe en petites rondelles, on les met dans un flacon avec i5 gr. de cannelle, 8 gr. •de clous de girofle et 4 g1*- de fleurs de muscadier et 1 litre d’eau-de-vie de vin. On bouche et on expose •durant i5 jours à un mois de soleil, en ayant soin
- d agiter matin et soir. Au bout de ce temps, on passe à travers une étamine et on ajoute 5oo gr. de sucre dissous dans très peu d’eau, on mélange, filtre et met en bouteilles.
- Angleterre et Etats-Unis. — On pèse 100 gr. de noix que l’on écrase avec 10 gr. de cannelle, 8 gr. de clous de girofle et 5 gr. de muscade, on met le tout dans un récipient avec 2 litres 1/2 d’alcool à 90 degi’és. On laisse macérer 8 jours, on passe, on ajoute un sirop fait avec i5oo gr. de sucre pour 2 litres 1/2 d’eau, on mélange, filtre et conserve en bouteilles.
- Bien qu’il soit de règle, à l’étranger, d’associer les aromates aux noix vertes complètes lors de la macération, en Allemagne, lorsqu’on veut pi’endre le brou de noix comme boisson au déjeuner ou dans le cas de pesanteur d'estomac, on préfère celle qui est préparée sans sucre et sans épices. A. Truelle.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt généra] qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Réponse. — AI. F. JY., à Paris. — Champagnisation du poiré. Voici succinctement le procédé le plus simple, il ne varie que si le poiré renferme encore du sucre ou non, mais pour le savoir, en dehors de l’analyse, il faut en prendre la* densité au moyen du densimètre de Gay-Lussac, à i5°. i° Si la densité n’est que 1.010, le poiré sera légèrement crémeux; un peu plus à i.ot5 et bien mousseux à 1.020. Si elle n’atteint pas 1.020, il faudx’a le sucrer pour qu’il puisse, par fermentation, produire en bouteille la mousse suffisante, et, pour cela, ajouter par litre autant de fois 2 gr. de sucre qu’il y a de degrés du densimètre à gagner. Le poiré pèse-t-il 1.012, par exemple, il faudra ajouter (1.020—1.012 = 8) 8X 2 = 16 gr. de sucre par litre ou 16 kg pour les 1000 litres à champagniser. 20 Prendre de préférence du sucre candi blanc, le réduire en poudre grossière, le dissoudre dans son poids de poiré à une douce chaleur, puis le mélanger intimement an volume total. Laisser en contact 48 heures, et n’employer que des bouteilles à champagne très propres et d’excellents bouchons. Il est sous-entendu que le sucrage ne doit avoir lieu que sur du poiré soutiré de sa lie et très limpide ; s’il ne l’était,, on le collerait auparavant avec 10 gr. de caséine par hectolitre, on attendrait 10 jours que la colle soit bien déposée et l’on soutirerait ensuite en bouteilles, en évitant d’entraîner des impuretés. 3° La champagnisation sera plus délicate si le poiré pèse moins de 1.010, parce que la fermentation ne pourra se déclarer qu’au moyen d’un levain prépai’é comme il suit. Verser dans une dame-jeanne 10 litres de poiré dans lequel i5o gr. de sucre et 3 gr. de phosphate de potasse et 2 gr. de phosphate neutre d’ammoniaque auront été dissous, y ajouter 5oo gr. de levures cultivées de Champagne (M. Jacquemin, Institut La Claire, à Maxéville, près Nancy), et "bien mélanger. Fermer le récipient avec un tampon d’ouate, et le maintenir à une température constante de i5° en surveillant la fermentation. Dès qu’elle sera assez active, verser ce levain dans tout le poiré préalablement sucré comme il a été expliqué, mélanger par fouettage et opérer la mise en bouteilles de la façon indiquée.
- AI. J. II., à Lucerne. — L’Observatoire météorologique le plus proche de Saint-Germain-en-Laye me paraît être celui de Juvisy-sur-Orge (Seine-et-Oise). Pour la région de Biarritz vous trouverez d’utiles renseignements dans le Bulletin mensuel‘de V Observatoire Cariiez d'Orthez et des autres stations de la région, publié par l’Association météorologique et climatologique du Sud-Ouest de la France à Orthez (Basses-Pyrénées). Vous pourrez aussi consulter le Bulletin de la Société Ramond dont le président est M. E. Marchand, directeur de l’Observatoire du Pic du Midi, à Bagnères-
- de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). La Commission météorologique des Basses-Pyrénées publie également un Bulletin de l'Observatoire de VHôpital de Pau qui donne chaque mois un résumé des observations météorologiques et climatologiques de la station météorologique du Laboi’atoire de l’Hôpital. A Rouen existe un Observatoire astronomique populaire. Peut-être y re-cueille-t-on aussi des observations météorologiques qui pourront vous être communiquées. Pour la France, vous trouverez les observations qui vous intéressent, insolation, pluie, vents, humidité relative, pression, etc..., dans Y Annuaire de la Société météorologique de France, revue mensuelle publiée sous la dii'ection de M. Ch. Goutereau, secrétaire général, à laquelle je vous conseille de vous abonner. Il suffit pour cela de demander son inscription comme membre de la Société en écri-vant à M. Ch. Goutereau, 176, rue de l’Université, à Paris.
- AI. W. Georges, à Maarsseveen. —• Le tracteur Bala-chowsky et Caire, à quatre roues motrices et à transmissions électriques, a participé au concours de mars dernier institué par le Ministre de la Guerre. La maison Balachowsky et Caire,.64, rue de la Chaussée-d’Anlin, à Paris, a engagé d’ailleurs deux de ces appareils et deux camions porteurs à deux roues motrices dans l’épreuve annuelle d’endurance militaire qui va se dérouler du icr juillet au 12 août, sur un parcours total de 25oo 1cm pour les tracteurs, et 35oo 1cm pour les camions. En tâchant de suivre un certain nombre d’étapes, il vous sera facile de vous documenter par vous-même. ;
- M. Fenal, à Péronne. — Je ne crois pas que vous puissiez obtenir une réduction d’impôt pour votre voiture, car, ainsi que je l’ai expliqué déjà, la vitesse cü, sur laquelle se base le Service des mines, est non pas la vitesse de régime, mais la vitesse maxima que peut prendre le moteur en charge sur le palier. Or, avec un moteur quatre cylindres, de 100 X i3o, on vous démontrera toujours qu’on peut atteindre une vitesse w telle que la puissance calculée soit 22 C.Y. C’est ce que vous répondra le Service des mines; quant à l’usine, elle reste impuissante pour des moteurs livrés avant le nouveau décret, elle ne peut que faire, taxer aussi logiquement que possible à l’avenir les moteurs des divers types qu’elle construit actuellement. La seule chose que vous puissiez tenter, si vous croyez avoir raison, c’est de convoquer le contrôleur des mines pour lui faire constater sur route, en palier, la vitesse maxima que peut prendre‘votre voiture. Cela fait, connaissant la démultiplication qui correspond à la prise directe, vous aurez déterminé expérimentalement la valeur de w du moteur. Cette valeur vous donnera, par application de la formule réglementaire, la puissance fiscale au delà de laquelle on ne devrait pas vous imposer. Mais je doute que vous soyez au-dessous de 22 C.Y. avec votre moteur. Faites l’essai vous-même sur route d’abord, pour être fixé d’avance sur vos droits exacts, avant de convoquer le représentant des mines.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- La Durance : Un grand projet de régularisation. La fertilisation de la Provence : A>. Trouler. — La taille de l’homme et la civilisation : Georges Craude. — Les derniers castors : Y. Fordin.
- — Le cinématographe et les études industrielles du mouvement : Dr Alfred Gradenwitz.— L’acétate de cellulose : A. Detoeuf.
- — Chronique. — Dock italien pour l’essai et le sauvetage des sous-marins : Jacques Boyer.
- Supplément. — La présence de l’acide borique dans les eaux minérales de Salsomaggiore. — L’oryzanine. — La solubilité de l’argon et de l’hélium dans les métaux, etc.
- Culture physique et cures d'exercice (Myothérapie), par le Dr Francis Heckel, in-8°, 607 p., 179 lig. Masson et Cie, éditeurs. Paris, 1913. Prix : 10 francs.
- Les questions d’exercice, soit en vue de l’éducation physique, soit sous forme de cures par le mouvement, sont à l’ordre du jour. Le Dr Heckel vient d’y apporter une importante contribution en étudiant les caractères de la déchéance physique produite par la vie sédentaire, et par opposition ceux de l’entraînement et de l’athlétisme, le but de la culture physique et les bases scientifiques de la question. Les généralités sur les principes du développement musculaire et des formes du travail précèdent une étude intéressante sur la fatigue et l’énergie. Dans la deuxième partie sont •décrites les techniques des exercices, et les différentes méthodes en usage, avec leurs avantages, leurs inconvénients et leurs indications. Cette partie est complétée par une étude physiologique des sports. Enfin, la troisième partie traite des applications médicales de l’exercice où l’auteur fait un exposé complet et original des maladies de la nutrition, et de leur thérapeutique par le mouvement et les régimes. Ce volume donne donc d’une part une mise au point complète des techniques de culture physique et d’entraînement, et d’autre part une méthode générale et nouvelle de traitement des maladies de la nutrition (goutte, obésité, diabète, maigreur, rhumatisme, lithiase, asthme, etc.), et d’un certain nombre d’affections où les cures d’exercices sont particulièrement efficaces.
- Notice historique sur l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures, par E. Mouchelet, i broch. 56 p.; Dunod et Pinat, éditeurs, Paris, 1913. Prix : 2 fr. 5o.
- M. Mouchelet relate, depuis sa fondation, l’histoire et les transformations de notre grande Ecole d’ingénieurs civils. Rien n’est plus utile et plus suggestif que ce retour sur le passé, à cette époque surtout où
- la formation du personnel technique de nos industries pose les plus graves problèmes. Les solutions officielles actuellement adoptées, bien incomplètes et bien tardives, paraissent avoir été, malgré leur lenteur, insuffisamment mûries. Il ne sera pas mauvais de rappeler que la fondation de l’Ecole Centrale par Lavallée et ses illustres collaborateurs, Dumas et Peclet, fut une oeuvre d’initiative privée, et qu’elle ne fut mise sous la tutelle de l’Etat que 28 ans après sa naissance, alors qu’elle était en pleine prospérité et définitivement lancée dans la bonne voie.
- Statistique et Atlas des forêts de France, Ministère de l'Agriculture, par Lucien Daubrée, in-folio, 390 p. et cartes, t. I; Imprimerie Nationale, 1912.
- L’ancien directeur général des Eaux et Forêts vient de publier, d’après les renseignements fournis par les agents des Eaux et Forêts, cette ire partie de l’inventaire général et sommaire du domaine forestier de la France, conformément à une résolution delà Chambre des Députés du i3 mars 1908. C’est la statistique détaillée des bois domaniaux, communaux, d’établissements publics soumis au régime forestier ainsi que des bois particuliers et autres non soumis à ce régime. Les documents statistiques sont réunis par département, avec pour chacun de ceux-ci une carte au 1/320 ooo°, où les forêts de régime forestier domanial sont représentées en vert et les forêts particulières et communales soustraites au régime forestier en rouge. Chaque notice fait connaître la contenance boisée, la nature des essences, la production, les renseignements statistiques par arrondissement et par nature de bois. Cette iro moitié de cette importante publication renferme les départements de l’Ain à la Lozère.
- Les fleurs des bois, par C.-L. Gatin, in-18, n5 p., 32 fig., 100 planches coloriées; Lechevalier, éditeur, Paris. Prix : cartonné, 6 fr. 5o.
- Faisant suite au livre : Les arbres, arbustes et arbrisseaux forestiers du même auteur, ce nouveau volume a les mêmes qualités. Il est abondamment illustré et forme un excellent guide pour le débutant en herborisation.
- Indicateur de la photographie, 1913, in-8°, 3io p., nombreuses figures; Lanure, éditeur, Paris, 1913. Prix : cartonné, 4 francs.
- On trouvera dans Y Indicateur de cette année de nombreuses études sur les projections animées, la projection directe des photographies, la photographie artistique en montagne, etc., et la description des nouveautés photographiques.
- CHRONIQUE MÉTÉOROLOGIQUE
- Du 7 au 19 juillet. — Le 7. Basses pi’essions sur toute l’Europe (Skagen : 754; Cassel : 753; Nice : 756). Pressions élevées sur l’Atlantique. Pluies sur le W. et le Centre de l’Europe. Temp. du matin : Bodoe, 70; Belfort, 12; Paris, i3; Marseille, 19; Alger, 27; moyenne à Paris : i3°,6 (normale : 18°, 1 ). — Le 8. La pression monte sur le W. de l’Europe (Irlande : 767). Dépression sur la Baltique et l’Italie. Dépression importante sur l’Islande. Pluies sur le W. et le Centre de l’Europe. En FranceT Lyon, 7 mm; Nancy, 4; Limoges, 3. Temp. du malin : Limoges, 9°; Nantes, 11; Paris, 13Marseille, ‘7- — Le 9. Fortes pressions entre les Açores et le S.-W. de l’Europe (La Corogne : 770; Besançon : 768). Dépression sur le Centre et l’E. (Yarsovie : 754) et dans les parages de l’Islande (755). Temp. du matin : Belfort, io°; Charleville, 11 ; Bordeaux, 14 ; Marseille, 15 ; Alger, -21. — Le 10. Fortes pluies en Europe. En P rance : Pic du Midi, 18 mm; Nancy, 14 ; Toulouse et Besançon, 13 ; Paris, 11. — Le 11, La pression est inférieure à 710 sur le Centre, le S., l’E. de l’Europe. Minima de 754 mm sur la haute Italie, de 749 sur le S. de la Russie. Temp. du matin : Lyon, 120; Paris et
- Toulouse, i3; Marseille, 16. — Le i5. Pression peu? élevée sur presque toute l’Europe. Minima sur la Russie (Riga : 752), le N. de la France (Dunkerque : 755) et le golfe de Gênes. La pression se relève dans le W. Pluies sur le W., le Centre, le N. de l’Europe. En France : Paris, 17 mm; le Mans, i5 ; Besançon, 7. Temp. du matin : Belfort, Nantes, 14°; Biarritz, 15 ; Bordeaux, 17; Marseille, 20; moyenne à Paris ; i5°,6 (normale : i8°,4).
- — Le 16. Basses pressions sur le N. et l’E. de l’Europe (Moscou ; 748; Nice, 756). La pression se relève lentement sur le W. (Brest : 767) et s’abaisse dans les parages de l’Islande. Pluies sur le Centre et le N. du continent. En France : Charleville, 7 mm; Lyon, 5. Temp. du matin : Belfort, 120; Lyon, 14 ; Paris, i5; Marseille, 17; moyenne à Paris : 15°,4 (normale : i8°,4)..
- — Le 17. La pression se relève sur le W. et le Centre ; Paris, 766; Bordeaux, 768. Dépressions faibles sur le N. de la Russie (Saint-Pétersbourg ; 752) et danb les parages de l’Islande. Pluies sur le W., le Centre et le N. du continent. Quelques averses en France. Temp. du matin: Belfort, 120; Lyon, i3; Perpignan, 18; Hapà-randa et Alger, 22. La température a atteint 3o° à
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- CHRONIQUE MÉTÉOROLOGIQUE
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- Haparanda; moyenne à Paris : 17°,! (normale i8°,4l- — Le 18. Pression supérieure à 760 des Açores au W. et au Centre de l'Europe; la pression 1 este basse sur la Scandinavie, la Russie, les Balkans. Pluies sur le N.-W. et le Centre du continent. En France : Calais et Charleville, 8 mm; Besançon, 7. Temp. du matin : Sjaitzberg, 8°; Bordeaux, i.3; Brest, 15 ; Marseille, 19; Saint-Pétersbourg, 21; Alger, 22; moyenne à Paris : i6°,6 (normale : 180,4). — Le 19. Fortes pressions sur
- tout le YV. de l’Europe (Brest : 770). Faibles dépressions sur la Scandinavie et la Russie. Pluies généiales. En France : ballon de Scrvancc : 29 mm; Puy de Dôme, •28; Paris, 4- Temp. du malin : Belfort, 1.4°; Paris, i(i; Marseille, 21 ; Alger, u5 ; moyenne à Par s : i~°,2 (normale : i8°,5). — Pliases de la Lune : Premier Quartier le 10, à 9 b. 38 m. du soir; Pleine Lune fc j8, à 6 b. 7 m. du matin.
- C5§C
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur : altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- OBSERVATIONS 7 HEURES l)ü MATIN THERMOMÈTRE VENT DIHECTIO.N ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 7 juillet 1913. la",8 W. 1. Couvert. 2,8 Couvert: pluie de 2 h. 53 à 4 h. 43.
- Mardi 8 T2° 0 N. 3. Nuageux. 0,2 Nuageux; averse à 3 h. 35.
- Mercredi 9 12° ,3 S. S. W. 1. Nuageux. 2,0 Nuag. jusq. 16 h. puis couv. : pluie dans la soirée ; rosée.
- Jeudi 10 13°,4 S. 1. Pluie. 8,7 Couv. ic m. ; nuag le s. ; averses lo m. ; éclairs après 21 h.
- Vendredi 11.... 13°, 1 N. N. W. 2. Gouttes. 3,2 Couv. jusq. 9 h. ; puis nuag. ; pluie de 4 h. à 7 h.
- Samedi 12 11°,3 ('.aime. Beau. )) Nuag. de lüh. à 17 h. ; beau av. cl apr. ; l'orlc rosée ; foi te brume.
- Dimanche 15. . . . 17°, 2 ('.aime. Beau. )) Rosée; brume; peu nuageux.
- Lundi 11 17°,7 Calme. Couvert. 18,0 Foi le rosée; très nuag. ; pl. à 15 b., de 18 b. 15 à 20 h. 40.
- Mardi 15 IF,5 W. S. W. 3. Couvert. 10,9 Très nuag. ; orage de 16 b. 53 à 17 b. 25; pl. de 16h. 40 à 17 h. 50.
- Mercr. 16 1 F,6 N. W. 2. Couvert. 9,2 I’luie de 14 b. 10 à 50 et de 8 b. à 14 b.; très'nuageux.
- Jeudi 17 15°,0 W. 1 Couvert. » Rosée ; très nuag. ; gouttes à 15 b. 55 à 45.
- Vendredi 18 ... . 15°,9 W. S. W. 2. Couvert. 0,8 ltosée ; couv. ; pl. à 7 h. 30; de 16 b. 30 à 17 b. 15.
- Samedi 19 16°,4 W N. W. 2. Couvert. 3,6 Rosée; éclaircies; pluie de 16 li. 30 à 18h., de 18 h. 20 à 19 b. 50.
- Dimanche 20 ... 16°,3 N. N. W. 2. Très nuageux. » Peu nuageux.
- JUILLET 1913. — SEMAINES DU LUNDI 7 AU DIMANCHE 20 JUILLET 1913.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tjssandjer
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut,
- Professeur à l'Ecole des Mines et à l’Ecole des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiêne publique,
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- ABONNEMENTS, 12 mois = Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départem. : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : J 20, Boulevard Saint-Germain, Taris (Yle)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2097. — 2 AOUT 1913.
- SUPPLÉMENT.
- JfeD
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- INFORMATIONS
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- L’état de l’atmosphère et les volcans. — Dans un travail précédent (Monthly Weather Review, janvier 1913), Herbert H. Kimball s’est efforcé de rapprocher l’érliption du volcan Katmai, dans l’Alaska, avec la brume anormale qui recouvrit en juin 191a l’Amérique du Nord, l’Europe et le Nord de l’Afrique; le volcan entra subitement en activité le 6 juin 1912, dés explosions violentes et fréquentes pendant trois jours, puis l’énergie allait en décroissant jusqu’à la lin d’octobre, et même jusqu’en lin décembre. Cette éruption n’était pas sans connexion avec la brume atmosphérique. Ce fait fut établi, el la décroissance dans la transparence de l’atmosphère fut particulièrement mise en évidence par les observateurs qui se livraient à la photographie astronomique; la diminution atteignait de 10 à 20 pour roo. L’intensité de la radiation solaire fut particulièrement faible dès le 9 juin et la proportion de lumière polarisée demeura notablement au-dessous de la normale. Dans le numéro de mai 1913 du Bulletin de Mount Weather Obsevvatory, l’auteur étudie avec plus de détails l’effet de la brume sur l’intensité de la radiation solaire et la polarisation de la lumière du ciel. Toutes les mesures de radiation sont ramenées à l’étalon lixé par l’Observatoire astrophysique de la Smith-sonian Institution. En ce qui concerne la polarisation, on avait déjà remarqué que, pour les années 1903 et 1907, il y avait parallélisme entre la radiation solaire et la proportion de lumière polarisée pour se tenir sensiblement en dessous des moyennes normales; il en fut de même en 1912, et d’une façon encore plus marquée. Les périodes de décroissance dans l’intensité de radia-, tion solaire sont accompagnées et suivies d’un accroissement dans la distance du Soleil au point neutre de Babinet; il en est de même pour le point d’Arago, mais on sait déjà que les conditions atmosphériques affectent plus le premier de ces points que le second. Kimball étudie en détail toutes Cès transformations. On savait, depuis Janssen, que le ehàilge'menl produit par la brume dans la couleur, à la it)îs’^'OUr la lumière directe du Soleil et pour la lumière.diffuse du ciel, devait jouer un rôle important dans le ''changement de position des points neutres; cette. opinion se trouve corroborée par les présentes recherches. Il nous est impossible d’entrer ici dans la description du. détail des phénomènes et, cependant, on ne peut s’empêcher de faire de curieux rapprochements avec les observations de E. C. Picke-ring, en 1884, après l’éruption du Krakatoa; avec celles de Kimball, en 1903, après l’éruption de la Montagne Pelée et d’autres volcans des Indes occidentales et Amérique centrale, où, durant les 20 ou 3o minutes qui suivaient le coxicher du Soleil, la proportion de lumière polai’isée près du zénith s’accroissait de près de 100 pour 100. Enfin, il y eut en certaines périodes, 1885,
- 1891 et 1903, des sortes de dépressions thermiques qui ne paraissent encore pas étrangères à une décroissance d intensité dans la radiation solaire, du moins pour la quantité de chaleur reçue dans les couches les plus basses de l’atmosphère ; la circulation atmosphérique normale en fut troublée, certaines zones étant affligées de températures supérieures à la normale, d’autres, inférieures au contraire. Tout ceci serait à rapprocher des études du lieutenant-colonel Delaunay sur les influences sismiques et, aussi, des recherches de 13. O.- S. Davis sur les brumes de l’atmosphère supérieure; en effet, non seulement la densité de cette brume affecte la quantité de lumière et de chaleur qui parvient à la surface de la terre, mais encore la brume indique ia direction et la vitesse du mouvement de l’air dans les couches supérieures, couches qui jouent un rôle essentiel dans la prédiction des changements de temps. Cette brume se compose tout d’abord, de poussière légère arrachée au sol, puis de quelques matières volcaniques et, enfin, de désagrégations météoritiques, du fer en particulier. Davis étudie, précisément, la façon dont les poussières vitreuses d’une violente éruption peuvent être transportées sur toutes les parties de la terre; puis il examine comment de grandes quantités de poussière donneront lieu à ce que l’on a appelé les «. brouillards secs », et quels sont les rapports de cette poussière, soit avec le bleu du ciel, soit avec la teinte rouge des couchers de soleil; enfin! les rapports qui jxeuvent exister avec les éruptions volcaniques. On sait l’importante étude consacrée par Arago au brouillard sec qui persista durant plusieurs mois en Europe dans le courant de. 178.3, et la longue prédiction du temps que Benjauiin Franklin avait basée sur ce phénomène. Il serait impossible de tirer dès à présent de toutes ces études des conclusions formelles et absolues pour la prévision du temps à longue échéance; mais c’est là la météorologie de l’avenir et il faut admirer l’inlassable activité avec laquelle le Mount Weather Observatory ne cesse d’apporter d’importantes contributions à la connaissance de notre atmosphère.
- Nouveaux gisements stannifères au Congo français. -— M. L. Brustier nous envoie d’intéressants renseignements sur des gisements stannifères qu’il a explorés dans le Kouango (Moyen-Congo). On y trouve, d’après lui, une série de gneiss r.ouge et de micaschistes grenatifères avec granité à mica blanc et hyalomicte stannifère passant à la pegmatite : c’est-à-dire les conditions classiques de la plupart des gites d’étaiu. La zoue principale de hyalomicte contient des bandes de quartz avec mica blanc, mispickel, molybdénite et fine cassi-lérite. Deux filons caractérisés recoupent cette formation. L’un renferme du quartz, du fer titaué, des pyrites
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- INFORMATIONS
- de fer et de cuivre sans étain. L’antre est formé sur 2 à 3 mètres de puissance par du quartz laiteux iniprégné de mispickel ; il s est concentré sur ses époules de la cassitérite, de la molybdénite, de la topaze et du grenat rose violet. La région stannifère, qui couvre, paraît-il, près de iSooo km-, est en outre traversée par de nombreux filons d’oligiste, dont l’un a près de 20 m. de puissance. A la surface, on trouve, au voisinage, des sortes de conglomérats à fragments d’oligiste soudés entre eux par de l'argile ferrugineuse et manganésifère. Enfin, un remaniement alluvionnaire a donné, dans la région,. des sables stannifères, dans lesquels M. Brustier dit avoir reconnu la présence du fer titané, du spinelle, du rubis, de la topaze jaune, avec de faibles traces d’or.
- Le gaz de fours à coke. — Dans les centres métallurgiques, la fabrication du coke nécessaire aux hauts fourneartx, et qui s’opère par distillation de la houille dans des fours spéciaux, donne naissance à de grandes quantités de gaz combustibles, susceptibles de trouver un emploi avantageux comme gaz d’éclairage. Les premières applicalions de ce genre pour le gaz de fours à coke ont été faites en Allemagne dans le bassin de la Ruhr, et elles ont eu un grand succès. La France suit à son tour l’exemple qui lui Aient d’Outre-Rliin. Au dernier Congrès de la Société technique du gaz, M. Chaulai a décrit en détail la première installation d’éclairage faite en France avec le gaz de fours à coke. C'est à Roche-la-Molière qu’elle a été effectuée. Les fours à coke de cet établissement envoient maintenant leur gaz à l’usine à gaz de Firminy qui peut ainsi fournir le mètre cube au prix de 16 centimes au lieu de 25. Le gaz ainsi obtenu a un pouvoir calorifique qui oscille entre 4700 et 49°o calories au mètre cube.
- Danger des électro-aimants de levage. — On sait que les électro-aimants utilisés comme appareils de levage se répandent rapidement dans les établissements qui travaillent ou manutentionnent le fer ou l’acier. Ces appareils ne sont pas sans danger, ainsi que le prouve l’accident suivant relaté par Y Electricien. Un ouvrier portant une plaque d’acier traversait la cour d’une usine appartenant à la Conrpagnie américaine « American Bridge ». Il pénétra dans la zone d’action d’un puissant électro que l’on employait à ce moment à décharger de la ferraille. L’électro attira tout d’un coup la plaque d’acier et, comme le porteur voulait retenir son fardeau, il fut entraîné avec lui. Ses cris attirèrent l’attention de l’homme chargé de la manœuvre de l’électro qui coupa le courant aussitôt. Manœuvre malencontreuse, car la plaque d’acier retomba immédiatement sur le malheureux porteur qui fut grièvement blessé et expira quelques instants après.
- Station biologique pour l’étude des singes anthropomorphes. — Une station pour l’étude des singes antropomorphes vient d’être créée à Orotava, sur la côte nord de l’île Ténérifïe. On sait toute l’importance qu’ont prise en ces dernières années les singes supérieurs dans les laboratoires par suite de leurs ressemblances avec l’homme, particulièrement au point de vue pathologique, et aussi la difficulté qu’on a de les conserver vivants dans nos pays. L’île Ténériffe se prête parfaitement à l’acclimatation des singes; la température n’y descend jamais au-dessous de 90, et l’on peut donc espérer y élever avec succès tant les gibbons des Indes que l’orang-outang de Bornéo et de Java, le chimpanzé et le gorille de l'Ouest africain. La station biologique que viennent de créer quelques savants allemands se propose d’étudier non seulement l’anatomie et la physiologie des singes, surtout celles du cerveau, mais encore leur psychologie. Actullement, elle possède 7 chimpanzés vivants. Un comité vient de se constituer sous la présidence du professeur Waldeyer pour faire de cette station une institution internationale (d’après Sciencia).
- Le plus grand lézard. — Le Bulletin du Jardin botanique de Buitenzorgpour 1912 signale un nouveau lézard qui est certainement le plus grand de ceux qui existent actuellement. Il vit dans la petite île de Comodo, située entre Flores et Sumbawa, dans l’archipel de la Sonde, et les indigènes le nomment bœaja darat, crocodile de terre. Il fut signalé tout d’abord à M. van Steyn van Hensbrock, administrateur hollandais, à qui les chas-
- seurs apprirent que le crocodile de terre atteint jusqu’à
- 6 et 7 m. de long, et qu’il vit exclusivement sur terre, creusant de gros trous sous les pierres où il passe la nuit. Ce lézard est très rapide; il a une tète extrêmement mobile qui lui permet de voir dans toutes les directions, mais il n’est pas sensible au bruit ; il dévore les oiseaux et les cochons sauvages quand ils sont morts. M. van Steyn ne put capturer qu’un seul exemplaire de ce lézard, mesurant seulement 2 m. 10 de long; il l’envoya à Java où on le détermina comme une nouvelle espèce qui reçut le nom de Varanus Comodensis. Depuis, quelques autres spécimens ont été capturés dont un atteint 4 m- ; en jeune individu a pu même arriver vivant au Musée zoologique de Java. Espérons que les plus grands individus, ceux qui dépassent 6 m., pourront être capturés avant que l’espèce soit complètement exterminée.
- La consommation du vin de Champagne.— D’après M. Yves Guyot, le nombre des bouteilles de Champagne expédiées tant en France qu’à l’étranger a varié comme suit : en 1846-47, 4 711 gi5 à l’étranger, 2 355 366 (total :
- 7 067 281 ) ; 1872-73, étranger, 18017 779 ! France, 3 464 o3g. (total : 22 381 838) ; 1909-10, étranger, 26 173 58o ; France, i3 120946 (total : 39 294526). Pendant la première période, l’expédition à l’étranger a donc augmenté de 3oo pour 100 soit plus de 11 pour 100 par an; pendant la seconde de 37 pour 100, soit de 1 pour 100 par an.
- Prix décernés par l’Académie des Sciences'(Suite). — Médecine et chirurgie : Prix Montyon : Trois prix, de 2600 fr. chacun, sont décernés à Mme Lina Negri Lu-zani, pour ses Etudes sur les corpuscules qu’elle a découverts (avec feu son mari) dans le système nerveux des animaux enragés ; M. L. Ambard, pour son Mémoire sur la sécrétion rénale; MM. A. Raillet, G. Moussu et A. Henry, pour leurs Recherches sur l’étiologie, la prophylaxie et le traitement de la distomatose des ruminants. Trois mentions, de i5oo fr. chacune, sont accordées à : M. Marquis, pour son Mémoire intitulé : Le sublimé en chirurgie-, M. Lagrange, pour sou Mémoire intitulé : Traitement du glaucome chronique-, MM. Fernand Bezançon et S.-L. de Jong, pour leur ouvrage intitulé : Traité de l’examen des crachats. Des citations ont été accordées à : M. Henri Paillard, pour ses travaux sur la pleurésie; M. Paul Hallopeau, pour son travail intitulé : La désarticulation temporaire dans le traitement des tuberculoses du pied-, MM. A. Sartory et Marc Langlais, pour leur ouvrage intitulé : Poussières et microbes cle l’air. — Prix Barbier (2000 fr.) : Le prix est partagé entre : MM. Jules et André Bceckel, d’une part, pour leur ouvrage intitulé : Les fractures du rachis cervical sans symptômes médullaires ; MM. de Beurman et Gougerot, d’autre part, pour leur volume intitulé : La sporotrichose. — Prix Bréant (100000 fr.) : L’Académie décerne, sur les arrérages de la Fondation, trois prix de 2000 fr. chacun, à : M. C. Levaditi, pour l’ensemble de ses travaux sur la poliomyélite aiguë épidémique et le pemphigus infectieux aigu; MM. A. Netter et R. Debré, pour leur ouvrage intitulé : La méningite cérébro-spinale-, M. Y. Babes, pour son Traité de la rage. — Prix Godard (1000 fr.) : Le prix est décerné à M. J. Tanton, pour ses travaux sur l’urétroplastie par transplantation veineuse et par greffe muqueuse. — Prix du baron Larrey (750 fr.) : Le prix est décerné à M. Albert Dejouany, pour son Etude sur le personnel civil de la cartoucherie militaire de Yincennes. — Une mention est accordée à M. Emile Job, pour son Mémoire intitulé : La dysenterie bacillaire dans l’armée. — Prix Bellion (1400 fr.) : Le prix est décerné à MM. Albert Frouin et Pierre Gérard, pour leur Mémoire sur les variations du potassium et du sodium dans la sécrétion gastrique. — Prix Argut (1200'fr.) : Le prix est décerné à MM. Robert Crémieu et Claudius Regaud, pour leur ouvrage intitulé : Etude des effets des rayons X sur le thymus et relative au traitement de Vhypertrophie du thymus par la rôntgenthérapie. —Minéralogie et géologie : Prix Yictor Raulin (i5oo fr.) : Le prix est décerné à M. J. Blayac, pour ses travaux relatifs à la géologie africaine.
- Le Salon de la locomotion aérienne. — La 5° Exposition internationale de Locomotion aérienne aura lieu cette année du 5 au 25 décembre et se tiendra comme précédemment au Grand Palais.
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- Automobilisme
- Allumage, entretien et pannes. — A la demande de nombreux lecteurs, nous résumons ci-après les soins à donner aux organes d’allumage actuellement employés sur les automobiles.
- L'entretien proprement dit de la magnéto se borne à nettoyer de loin en loin les divers balais de charbon, pour les débarrasser des traces d’huile qui pourraient les souiller, à vérifier l’état et le réglage des vis platinées, à nettoyer les attaches des lils de bougies, à graisser les roulements, et à remédier aux petites défaillances, quand il s’en produit.
- Le graissage des roulements doit se faire avec parcimonie, surtout dans les magnétos actuelles, dont les paliers sont le plus généralement munis de roulements à billes. Tout excès d’huile, qui risquerait de se répandre dans les autres parties de la magnéto, ne pourrait qu’occasionner des ennuis.
- Quant aux pannes elles-mêmes elles se traitent assez facilement par les procédés que l’on emploie dans l’entretien proprement dit ci-dessus, à la condition que l’on sache diagnostiquer avec précision la cause de l’irrégularité ou de l’arrêt de fonctionnement.
- Nous ne nous occuperons que de la magnéto à haute tension à étincelles directes, presque exclusivement employée aujourd’hui. En cas de panne, il faut chercher si la cause provient des organes extérieurs, bougies, lils, etc., ou de la magnéto elle-même.
- i° Panne extérieure à la magnéto.
- Lorsqu’on a affaire à une panne de ce genre, sur un moteur à plusieurs cylindres, on observe généralement des ratés dans un ou plusieurs d’entre eux.
- On commence par rechercher quels sont les cylindres où les ratés se produisent, soit en décrochant successivement les lils des bougies, soit en créant près des diverses bougies un court-circuit au moyen d'une lame de tournevis, soit en ouvrant les robinets de décompression si le moteur en comporte. Ces opérations se font en laissant le moteur tourner sur place malgré les ratés.
- Lorsqu’on a trouvé le cylindre où se produisent les défaillances, on décroche le lil de bougie, et on approche son extrémité du cylindre. Si l’on a trouvé une étincelle à cet endroit, c’est la bougie qui est fautive (porcelaine fendue, pointes trop écartées ou encrassées, etc.); s’il n’y a pas d’étincelle, il faut incriminer l’attache du fil à la magnéto (fil cassé, fiche encrassée) ou la magnéto elle-même.
- Dans ce dernier cas, il faut incriminer ou la borne de la magnéto, ou le plot correspondant du distributeur qui peut être encrassé. Le remède consiste, ou a changer le porte-charbon en ébonite avarié, quand la magnéto en comporte, ou à nettoyer le plot encrassé.
- a0 Pannes du fait de la magnéto.
- Dans ce cas, les défaillances ou les irrégularités sont communes à tous les cylindres ; ce sont, ou des ratés plus ou moins fréquents dans tous les cylindres indirectement, ou une impossibilité , absolue de mettre en marche.
- L’ordre dans lequel il faut opérer, qui est d’ailleurs l’ordre de fréquence des dérangements possibles, classe les organes à examiner comme il suit : i° vis platinées ou rupteur de la magnéto ; 2° charbon central de prise de courant et parafoudre ; 3° distributeur de courant secondaire ; 4° lils de l’un ou l’autre des enroulements et condensateur; 5° aimants; 6° isolement accidentel de la magnéto par interposition d’huile sous son socle.
- Vis platinées. — La plupart des défaillances leur s.ont imputables. Fatalement et normalement, leur usure, après un certain temps de marche, en modifiant leur réglage ou leur extrémité, doit provoquer des irrégularités.
- Le remède est des plus simples, il suffit de resserrer la vis mobile d’une fraction de tour, et au besoin de rafraîchir la tête et celle de la contre-vis, au moyen
- d’une lime extra-douce ou de papier d émeri, de manière qu’elles soient bien planes et nettes. Il faut régler le serrage de manière à avoir entre les deux vis un'attouchement très léger, et serrer le contre-écrou de blocage en veillant à ne pas modifier le réglage obtenu.
- On peut juger de la douceur du contact, en balançant le moteur à la main, de manière à provoquer des contacts et des ruptures successifs, et à saisir ainsi le moment où le contact est à peine effleuré, on règle le serrage de la vis en conséquence.
- Charbon central. — Il sert de collecteur général par lequel passe le courant avant d’aller aux plots du distributeur. Sa place varie avec les systèmes, mais il est toujours très accessible, et son défaut de fonctionnement empêche complètement 1 allumage dans toits les cylindres. S'il est cassé on le remqdace, s’il est encrassé on le nettoie.
- Si le parafoudre, comme sur les Bosch, est accessible, on peut s’assurer qu’aucun corps étranger, eau, huile, etc., ne s y est glissé, en y causant un court-circuit.
- Distributeur. — Les avaries de cet organe sont assez rares, les pièces qui le composent sont à peu près inu-
- Scliéma d’allumage par magnéto Bosch. a, axe de commande; b, induit; c, condensateur; d, aimants; J\ bougies; g, distributeur; h, parafoudre; m, masse.
- sables, les défaillances proviennent à peu près uniquement de l’encrassement, de l’introduction de l’huile ou de la rupture du balai de charbon, et les remèdes sont évidents.
- La seule avarie grave du distributeur peut être sa rupture par choc, ou par maladresse dans le maniement de la magnéto détachée du moteur. Si la rupture est importante elle se voit, si elle se borne à une fissure interne elle crée un court-circuit entre deux plots voisins, et on observe un désordre dans l’allumage qui donne une étincelle dans deux cylindres à la fois. Dans les deux cas, la réparation ne peut être faite que par le fabricant.
- Fils des enroulements avariés. — Les pannes provenant des enroulements sont imputables à la fusion de l’isolant, qui produit un court-circuit interne, au dévidage partiel du bobinage qui laisse un fil toucher l’armature surtout aux grandes allures, à une torsion de l’induit occasionnée par un emballage brusque du moteur à vide, à un fil grillé, etc.
- Il est généralement très difficile de reconnaître exactement à quelle avarie de ce genre on a affaire, mais on sera en droit de craindre l’une d’entre elles, lorsque l’examen des organes précédents n’aura rien fait découvrir d’anormal. Dans tous les cas, la réparation ne peut être exécutée que par le fabricant.
- On peut ajouter aux avaries précédentes les courts-circuits dans le condensateur. On pourra, si cet organe est facilement accessible et démontable, l’enlever provisoirement, et continuer à marcher sans lui, jusqu’à la remise. Son absence ne s’oppose pas au fonctionnement
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- de l'allumage, mais les étincelles qui se produisent alors entre les vis platinées deviennent très importantes, et accélèrent rapidement leur usure et leur déréglage.
- Aimants. — Il ne sont pour ainsi dire jamais à incriminer. Malgré les craintes fréquentes des conducteurs, leur désaimantation est un phénomène extrêmement rare. On peut d’ailleurs être fixé immédiatement sur ce point, en vérifiant avec une c!é que l’aimantation est toujours énergique. Toutefois, il est recommandé de ne jamais démonter les aimants, et clans le cas exceptionnel où il faudrait s’y résoudre, de ne pas les laisser séjourner désarmés, c’est-à-dire sans réunir les deux pôles avec une pièce de fer.
- Isolement accidentel de la magnéto. — Il peut arriver que l'huile provenant du moteur se glisse peu à peu sous le socle de la magnéto, et dans les filetages des vis de fixation de son socle, de manière à produire une lame isolante entre la magnéto et la masse.
- Dans ce cas, le courant ne pouvant plus se fermer à la. masse, l’allumage devient impossible. Cette panne, assez rare, peut être soupçonnée toutes les fois que l’on remarque une très grande quantité d’huile dans cette région, il suffit alors de séparer la magnéto et de faire disparaître l’huile.
- Dans les magnétos à basse tension avec transformateur séparé, les pannes sont analogues, et se traitent de même, mais il y a en plus tout ce qui a trait aux fils de liaison entre la magnéto et le transformateur (fils primaire et secondaires), les recherches se font en procédant comme il a été indiqué plus haut. Avec ce système, le condensateur est dans la boite même du transformateur, et c’est là qu’il faut le chercher, si Ton soupçonne qu’il soit le siège d’un court circuit-interne.
- Précautions relatives aux magnétos. — Ainsi que nous l’avons vu, les magnétos comportent un parafoudre destiné à mettre l’induit à 1 abri des survollages, en créant un court-circuit intérieur pour le passage éventuel du courant.
- Ces survollages se produisent notamment quand il y a des ratés dans l’un des cylindres, ou lorsqu’on détache un des fils de bougie; le courant, ainsi interrompu dans le circuit extérieur, se ferme alors à la masse, en produisant une étincelle dans le parafoudre.
- Si cet état se prolonge suffisamment longtemps, ou se répète fréquemment, ce qui revient au même, les étincelles finissent par ronger les pointes du parafoudre, en augmentant peu à peu la résistance, et il peut en résulter une avarie par court-circuit au sein même de l’enroulement. Il faut donc supprimer les ratés le plus tôt possible, et si l’on détache un fil de bougie, laisser son extrémité contre une partie métallique du châssis, pour fermer le courant qui y passe à la masse.
- Afin de ne pas s’exposer à des torsions de l’enduit par inertie, il faut éviter d’emballer brutalement le moteur à coups d’accélérateur, comme on le voit faTe trop fréquemment. Cette avarie grave de Ja magnéto a été souvent constatée, surtout quand l’arbre de l’induit est relié au moteur par un accouplement rigide.\
- Quant axix carters de magnétos, ils Mmt recommandables s’ils sont rigoureusement hermétiques ; ils sont mauvais en cas contraire, parce que, laissant pénétrer quand même la poussière et les impuretés, ils empêchent le nettoyage ou le rendent fastidieux.
- Si la magnéto est placée dans le voisinage du carburateur, il est bon d’interposer entre les deux organes une plaque protectrice de tôle ou d’amiante, afin d’éviter les chances d’iucendie qui résultent du voisinage des étincelles de l’interrupteur et du parafoudre, et des vapeurs d’essence.
- Rechanges indispensables à emporter. — Les constructeurs fournissent généralement des nécessaires de magnétos, qui contiennent, dans une élégante pochette, tous les organes de rechange indispensables pour remédier sur route à toutes les pannes réparables par le conducteur. Leur prix de 4° à 8° francs est assez peu élevé pour qu’il ne soit pas prohibitif, mais si l’on ne veut pas en faire la dépense, il suffit, dans la plupart des cas, d’avoir un peu de vis platinées, un charbon de chaque espèce et une clé spéciale de magnéto.
- Il faut, en outre, emporter des bougies de rechange, du fil secondaire, et pour les modèles qui en comportent du fil primaire, un rotileau de chatterton de bonne qualité, et quelques joints de bougies.
- Pour un voyage de longue durée, il est bon de possé-
- der dans ses approvisionnements une magnéto de i e-change, mais il est juste de reconnaître qu’à l’heure actuelle les fabricants ont atteint un tel degré de perfection, que les avaiües irréparables par le chauffeur, c’est-à-dire autres que celles dues au manque de soin ou à l’usure normale, sont devenues excessivement rares. D. Renaud.
- 'Eclairage ^§}J
- Robinet de sûreté pour le gaz. — Ce robinet a pour but de remédier à l’inconvénient grave qui se présente quand on oublie de fermer un bec de gaz allumé, avant de fermer le compteur. Si, en effet, ce fait se produit, le bec s’éteint naturellement au moment de la fermeture de la canalisation générale et on ne s’aperçoit pas que le robinet est resté ouvert. Quand on vient ensuite à ouvrir le compteur, le gaz s’échappe par le robinet du bec resté ouvert et on ne s’en aperçoit parfois que trop tard pour éviter un accident. L’appareil imaginé par M. de Traversay a pour effet de caler le robinet du compteur tant qu’il y a dépression dans la canalisation, c’est-à-dire tant qu.un bec est ouvert.
- On voit sur la figure ci-contre le noyau du robinet représenté en A ; en dessous un verrou Y léger, porté par une cloche D munie d’orifices E. L’ensemble DY glisse dans un tube de guidage G fixé sur le tube C introduit dans la conduite au-dessous du robinet etpercé d’orifices F.
- Lorsqu’il n’existe aucun débit au delà du robinet, la cloche D repose par sa base sur l’épaulement II du tube C. Au contraire, sous l’effet de 1 écoulement gazeux, la cloche est soulevée jusqu’à ce que les orifices E viennent en regard des orifices F et le verrou Y se trouve alors poussé dans la noix A du robinet qui se trouve calé. Dès que l’écoulement cesse, la cloche retombe par son propre poids et le verrou la suit, dégageant la noix A qui peut alors tourner et fermer toute issue au gaz. — S’adresser à M. de Traversay, •i, rue Labruyère, Versailles.
- Objets utiles
- Tapis pour automobiles. — C’est un progrès qui vient d’être réalisé, et un progrès important si l’on tient à conserver dans un état de propreté suffisant les tapis des autres. Ce tapis ne présente aucune particularité autre que celles qui s’attachent à l’emplacement spécial sur le marchepied auquel il est destiné.
- 11 est pourvu de deux brides que l’on passe sous le marchepied et que l’on serre à l’aide de boucles. Un autre modèle comporte une
- lame métallique terminée à chacune de ses extrémités par deux boucles que l’on fixe sur le marchepied à l’aide de taquets. Le tapis se pose et s'enlève presque instantanément. — Il est en vente chez MM. Kirby-Reard,
- Tapis d’automobiles.
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- VARIETES
- Le commerce extérieur de l’Allemagne en 1912.
- — Les chiffres récemment publiés par le gouvernement allemand sur le commerce extérieur de l’Allemagne montrent que l’énorme développement économique de nos voisins continue à s'intensifier. Après une augmentation de q65 millions de francs en 1911, l’importation en a subi une nouvelle de 732 millions en 1912; d’autre part, l’exportation, accrue de 790 millions en 1911, s’est accrue de 977 en 1912. L’augmentation totale du trafic est ainsi pour 1912 de plus de 1700 millions de francs. Le chiffre total des importations atteint 12866 millions; c’est la première fois qu’il atteiut et dépasse 10 milliards de marks (exactement : 10 292 millions de Mli.), tandis que le chiffre total de l’exportation est de 11 111 millions de francs. Le tableau ci-dessous indique la composition de ces totaux et met en regard (en millions de francs) les chiffres de 1911 et de 1910.
- Excès à l'importation (millions de francs) :
- Blé,. 431 ; maïs, 183 ; lin, i5o; son, 212; salpêtre, 187; coton, 087; tabac, 179; café, 292; caoutchouc, 172; laine, 45a; minerai de fer, 260; cuivre, 290....
- Excès a l’exportation :
- Sucre, 165 ; seigle, 97; fer, 1208; charbon, 33g; machines, plus de i25o; couleurs et matières colorantes, 32i; papier, 249; verre, 1 ü3 ; jouets d’enfants, 114 - - • -
- Ce développement intense du commerce extérieur n’est d’ailleurs pas propre à l’Allemagne. Le tableau suivant montre que le même phénomène s’est produit depuis 20 ans pour les autres grandes puissances. On y remarquera au surplus que les Etats-Unis sont le seul pays où l’exportation excède, et largement, l’importation.
- j 1892 j 1897 j 1900 j 1903 j 1907 | 1908 j 1912 ALLEMAGNE (millions de francs).
- IMPORTATION EXPORTATION
- 1912 1911 1910 1912 1911 1910
- Produits agricoles et ali-
- ment aires Produits minéraux à l’étal 8614 8177 74-29 1811 1780 1724
- brut 877 1125 1013 955 800 704
- Produits chimiques et pharmaceutiques Textiles (animaux et verni - 471 420 418 1026 941 870
- taux) 1060 970 1015 1829 1762 1667
- Cuirs ut peaux SOI 209 189 650 552 550
- Métaux 699 721 587 2061 1821 1556
- Machines lia 421 120 1270 1110 1017
- (Divers) >> l) )) )) )) »
- 12.865 12.245 11.162 11.110 10.152 9.542
- Pour les pz’oduits qui figurent à la fois à l’importation et à l’exportation, il est intéressant de noter de quel côté est l’excès :
- Importation exportation 5022 5687 5825 4545 7206 5749 8910 7166 10872 8556 9080 7747 . 12865 11111
- fixe, de lump. (-). . -1555 -1282 - 1457 1744 - 2516 - 1335 - 1754
- ANGLETERRE.
- Importation . . . . Exportation 8786 5802 9986 5983 12726 7425 12674 8410 14122 10865 15086 9115 16146 12240
- Exc. de l'imp. (-). . -2984 -4005 - 5501 - 4264 - 5259 - 5971 - 5906
- FRANCE.
- Importation . . . . Exportation . . . . 4240 5505 4001 5642 4797 4108 4771 4867 6222 5590 5640 5050 7900 6736
- Exe. de l’imp. (-). . — l’exp. (+) . . - 757 » - 559 )) - 689 » + 88 » - 652 » - 590 )) - 1164 ))
- ÉTATS-UNIS.
- Importation . . . . Exportation . . . . 4271 5552 4142 5417 4660 7196 5706 7579 7430 9171 6134 9131 9044 12 576
- Exc. de l’exp. (+). . + 1061 +1275 + 2536 + 1875 + 1741 + 2997 + 5552
- HYGIÈNE ET SANTE
- >
- Bombes asphyxiantes pour capturer les fous dangereux. — A la suite du drame retentissant de la bande Garnier, M. Eling, directeur du Laboratoire municipal, eut lidée de préparer des cartouches ou bombes chargées d’un gaz asphyxiant pour aider à la capture des malfaiteurs sans trop de danger pour les honnêtes gens. La cartouche, d’un petit volume, est projetée par un pistolet de forme spéciale au voisinage du sujet à appréhender. Le liquide contenu dans le projectile se vaporise instantanément au moicient où la cartouche explose et les vapeurs amènent une suffocation rapide, en rendant l’atmosphère ambiante irrespirable. Un des chefs de la police nmnicipale a voulu faire une expérience personnelle et en plein air, il n’a pu résister à l’effet de ces vapeurs, qui ont une action des plus irritantes pour les muqueuses. L’elfet n’est du reste que momentané et la victime ne ressent, au bout de quelques minutes, aucun malaise.
- Le distingué médecin en chef de 1 asile Sa.nte-Anue, le Dr Marcel Briand, estime que les bombes asphyxiantes trouveraient, en dehors des captures de bandits et d’assassins, une application des plus utiles et des plus commodes dans l’arrestation des aliénés dangereux, des fous furieux, comme cela arrive si fréquemment dans les centres populeux avec les alcooliques. L’occasion n’a pas tardé à se présenter d’expérimenter les cartouches suffocantes dans pareil cas. Un aliéné délirant avait été interné en raison des menaces qu’il proférait contre sa famille et ses voisins; trompant la surveillance des gardiens, il s’échappe, rentre chez lui et se barricade dans l’appartement, tirant des coups de revolver sur tous ceux qui tentent d’approcher. Le commissaire de police, M. Bouteiller, prévenu, constata qu’il serait impossible de se rendre maître de l’aliéné sans exposer ses agents. Il eut l’idée de recourir aux bombes asphyxiantes; les inspecteurs, abrités derrière les boucliers chromés, avancèrent jusqu’à la pièce mise en état de défense, verrouillée, barricadée par le fou. Reçus à coups de revolver, ils ripostèrent aussitôt par une décharge des
- jsa
- a?
- pistolets asphyxiants et purent, au milieu de la fumée, s’emparer du malheureux qui enjambait la fenêtre, non pour se tuer, a-t-il dit plus tard, mais pour échapper à la suffocation produite par les vapeurs.
- Le Dr Briand put l’examiner à loisir à l’asile aussitôt après sa capture et voici les détails qu’il a pu obtenir du malade, fort intelligent, et très lucide en dehors de ses crises. Il crut, dit-il, à une projection de chloroforme. Il éprouva aussitôt un violent picotement dans les yeux l’obligeant à les maintenir fermés. Il se les frottait vainement, sans pouvoir tarir un larmoiement intense ; le nez coulait aussi abondamment. En même temps il éprouvait de la suffocation, lui donnant l’impression qu’il allait étouffer.
- L’examen des divers appareils respiratoire et circulatoire ne révéla rien d’anormal; les yeux ne portaient aucune trace de conjonctivite et la muqueuse du nez avait sa coloration normale. Ces bombes asphyxiantes sont donc inoffensives et, à part la sensation d’asphyxie momentanée, ne laissent aucune trace de leur e^fet sur l’organisme. On voit qu’on peut tirer un parti salutaire de celte découverte et la capture des aliénés dangereux sera bien simplifiée, grâce à ce procédé, et évitera aux malheureuses victimes, ainsi qu’aux agents ou employés chargés de ces arrestations, des dangers dont on a eu malheureusement trop souvent de tristes exemples.
- Dr A, C.
- La vaccination esthétique. — La vaccination, qui nous préserve des dangers de la variole, laisse, au point où a été pratiquée l’inoculation, une trace indélébile. La cicatrice est en général minime; rarement elle est très-étendue et très profonde. C’est un signe qui permet de reconnaître que le sujet a été vacciné ; malheureusement ce signe n’indique pas la durée d’immunité conférée par l’inocula lion.
- loul le inonde ayant .subi, à une ou plusieurs reprises celle petite opération bienfaisante, personne ne fait attention à cetle marque posée au bras, au bas de F épaule. Cependant, il est quelques mamans qui trouvent
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- que leur fillette (pour les garçons ça n'a pas d'importance) pourrait être inoculée de telle façon que lorsque viendra l’âge de montrer ses bras et ses épaules, d’aller au bal décolletée, elle n’ait pas à laisser voir une cicatrice apparente. Alors on a vacciné à la jambe, ou à la cuisse. Il y a à ce procédé un gros inconvénient, c’est qu’à l’âge où on vaccine, c’est-à-dire dans les premières semaines après la naissance, le bébé a une incontinence régulière qui souille sans trêve ni merci la petite plaie d’inoculation. Un autre inconvénient, quand la piqûre a été faiLe à la cuisse, c’est qu’il faut, pour établir l’identité de la cicatrice, montrer sa jambe; inconvénient minime. Mais au bras, comme à la cuisse, la cicatrice est apparente.
- Le Dr Moreslin a trouvé le moyen de dissimuler la cicatrice vaccinale en la plaçant dans une région discrète, comme il l’appelle, et pourtant d’un accès facile. C’est le creux de l’aisselle. Les pustules y évo-
- luent comme à la région externe du bras, elles y laissent des cicatrices identiques, mais la cicatrice est invisible à moins de relever le bras.
- J’avoue cpic j’aurais redouté l’inoculation sur ce point en raison d’un retentissement plus rapide sur l’appareil lymphatique. Les observations faites par le Dr Morestin témoignent qu’il n’y a rien à craindre. Chez l’enfant, l’appareil pileux de l’aisselle n’existe pas, la sécrétion sudorale n’est pas plus prononcée que sur d’autres parties du tégument et, dans tous les cas où la vaccination a été faite, il n’y a eu aucun retentissement ganglionnaire. Les pustules ont évolué comme sur les autres points, et les enfants n’ont pas été plus incommodés que par une inoculation sur la région habituelle du bas de l’épaule. Yoilà un procédé qui-concilie l’esthétique avec l’immunisation; on n’aura plus, si l’on en avait encore, d’objection à établir contre la vaccination.
- ’ Dr A. C.
- J&D
- WD
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Colle à la pomme de terre. — On peut aisément faire avec de la fécule une excellente colle en opérant comme pour confectionner la colle de pâte. Mais, à défaut de fécule, ou pour plus d’économie, il est facile d’employer tout simplement de la pomme de terre, à condition de la râper au préalable. Environ 5o gr. de râpure fine sont délayés dans 2.30 c c. d’eau, après quoi, on chaulîe à l’ébullition sans cesser de remuer un seul instant. On. laisse refroidir ou non et on emploie comme la colle de pâte. Si la colle doit être conservée, on incorpore finalement une pincée (igr. environ) d’alun pulvérisé. (Laboratoire de La Nature.)
- Composition rationnelle des liquides insecticides à la nicotine. —On a proposé de nombreuses formules pour préparer ces mixtures, si bien que le choix petit être parfois embarrassant. On aurait tort pour le faire de se guider sur le désir de la simplicité, car les constituants secondaires des solutions nicotinées jouent parfois un rôle important. M. Laurent fit à ce sujet d’intéressantes expériences pour déterminer méthodiquement une formule rationnelle : nous reproduisons ses résultats les plus marquants.
- Une solution aqueuse de nicotine à i pour ioo, avec ou non 2 pour ioode sel Solvay, dans laquelle on plonge les chenilles retirées après courte immersion, ne les tue pas et semble ne les gêner que momentanément. Même résistance de la part des pucerons.
- En ajoutant à la mixture précédente io pour ioo de
- savon noir ou de colophane (qu’on saponifie par coction dans la solution bouillante cle carbonate sodique), on parvient à tuer les chenilles presque instantanément et les pucerons en une demi-heure.
- Enfin, en ajoutant, outre le savon, io pour ioo d’alcool dénaturé, l’action est nettement plus rapide, et on abrège l’agonie des pucerons qui meurent en quelques minutes.
- Conclusion pratique : on préparera des mixtures nicotinées contenant par litre d’eau :
- Jus de tabac riche (nicotine titrée des
- manufactures de l’Etat)............ so ce.
- Alcool dénaturé.......................io —
- Savon noir........................... io gr.
- • Sel Solvay........................... 2
- Quand il s’agit de détruire seulement les chenilles, supprimer l’addition d’alcool.
- (Bulletin de la Société nationale d'agriculture.)
- Mixture pour le nettoyage des cartes à jouer. —
- On fait bouillir un litre d’eau dans laquelle on avait mis environ 20 gr. de racine de saponaire. Après quelques minutes d’ébullition, on ajoute i5 gr. d’amidon et autant de borax délayés dans un peu d’eau. On laisse l’ébullition se poursuivre pendant une dizaine de minutes, on laisse refroidir, on filtre et on conserve en flacon bouché. Pour l’usage, il suffit de frotter doucement les surfaces encrassées avec une éponge imbibée de la mixture. Combe, Revue des produits chimiques.
- JîfD
- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. •— M. le comte ciel Valle, à Ver-gara. — Voir le n° 2084, recette de blé rouge.
- M. B., à Sisteron (Basses-Alpes). — Vous trouverez des indications sur la fabrication du beurre de coco, dans l’ouvrage suivant : Beurre de vache et graisse de coco, par Jean Lahache et Francis Marre, x vol.'3 fr. 20 franco, librairie A. Maloine, a5, mie de l’Ecole-de-Médecine, Paris. En outre, vous pouvez vous adresser à M. Emile Bontoux, ingénieur-chimiste, à Marseille; à M. Ach. Miintz, directeur des Laboratoires d’analyse chimique de l’Institut national agronomique, à Paris. Il existe, actuellement en France, sept usines fabriquant la graisse de coco (qixatre à Marseille et trois dans le
- Nord) ; les plus importantes et les plus intéressantes a visiter sont celles de la Société marseillaise Rocca, Tassy, de Roux, boulevard National, Marseille ; Blanc fils aîné et Cie, à Saint-Louis, Marseille.
- M. H. C., à Pont-à-Marcq. — i° Pour le commerce des vins et liqueurs en gros, il existe les ouvrages suivants que vous pourriez consulter. Nous ne savons pas ce que vous entendez par installation de ce commerce et nous ne connaissons pas d’ouvrage traitant cette question particulière, mais nous vous conseillons de vous adresser à la librairie Féret, à Bordeaux, ainsi qu’à la direction du Moniteur vinicole, 9, rue de Beaune, a Paris, susceptibles de vous l’enseigner sur ce point. Voici une nomenclature d’ouvrages répondant à la première question : Traité du commerce des vins, parV. et G. Emion, 1 vol. franco 4 fr- 4° > Manuel juridique et pratique de l'achat et de la vente des vins, par Joseph Biquet, 1 vol. franco 2 fr. 5o ; Sommelier et marchand de vins, par Màigne, 1 vol. franco 3 fr. 3o; Vins et spiritueux au point de vue de la loi sur les fraudes, par le
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- rBO!TE AUX LETTRES
- D‘ Ch. Blarez, i vol. franco 4 fr. 4o; Barème vinicole du Midi, par J.-B. Yeyrac, i vol. franco i fr. 15 ; Traité complet de la manipulation des vins, par Bedel, i vol. franco 3 fr. 90; La pratique des vins, par E. Berger,
- 1 vol. franco o fr. 70; Manuel général clés vins, par E. Robinet, 3 vol. franco i5 fr. 60; Dictionnaire manuel du maître de chai et du négociant en vins et spiritueux, par Ed. Féret, à Bordeaux, 1 vol. franco 7 fr. 60; L'essai commercial des vins, par Jules Dujardin, 24, rue Pavée, Paris, 1 vol. franco 4 fr. ; Les recensements chez les marchands en gros, par Ferrand, 1 vol. franco 4 fr. 5o ; La pratique des essais commerciaux des vins, alcools, eaux-de-vie, par Halphen, 1 vol. franco 4 fr. 5o; Négociant en eaux-de-vie, marchand de vins, liquoriste et distillateur, par Ravon etMalepeyre, 1 vol. franco 1 fr. i5 ; Calendrier des vins pour maîtres de chai et garçons de cave, par Y.-F. Lebeuf, 1 vol. 1 fr. 76; Manuel des marchands en gros de boissons dans leurs rapports avec les administrations fiscales de l Elat, par Pomaret, 1 vol. 7 fr. 5o. — 20 Ouvrages relatifs à la brasserie (fabrication et analyses) et à la chimie s’y rapportant : Analyses agricoles (chapitre YI), par R. Guillin, 1 vol. franco 5 fr. 5o ; Analyses et essais des matières agricoles, par A. Vivier, 1 vol. franco 5 fr. 5o ; Brasserie, par E. Boul-langer, 1 vol. 5 fr. 4° ! Tableaux synoptiques pour Vanalyse de la bière, etc., par Goupil, 1 fr. 5o; Pratique des essais commerciaux et industriels (bière, etc.), par Halphen et Arnould, 1 vol. franco 5 fr. 5o; La bière, par L. Lindet, t vol. franco 3 fr. 25; Traité théorique et pratique cle la brasserie, 1 vol. 3 fr. 5o (Garnier, 6, rue des Saints-Pères, Paris); La bière, par A. Moreau, 1 vol. franco o fr. 5o ; Cours de chimie organique, par le Dr Blarez, 1 vol. 3 fr. ; Brasseur, par F. Male-peyre, 2 vol. 8 fr. ; Manuel pratique de la fabrication de la bière, par P. Boulin, 1 vol. 9 fr. (Bernard Tignol, libraire, 53 bis, quai des Grands-Àugustins, Paris); Les boissons, par A.-L. Girard, 1 vol. franco 1 fr. 5o ; Aide Mémoire du brasseur, par L. Pierre, 1 vol. 4 fr. 5o ; La chimie et la bactériologie du brasseur, par Jules Flamand, 1 vol. i5 fr. Pour tous renseignements complémentaires, s’adresser à la Direction de l’Ecole nationale des Industries agricoles à Douai. S’adresser, pour les
- ouvrages, à la Librairie Horticole, 84 bis, rue de Grenelle, Paris.
- M. F. D., à Montfavet. — Un enduit pour bacs à alcool légèrement fissuré peut être préparé avec un litre d’eau dans laquelle on met i5o gr. gomme arabique, 5o gr. colle de Givet et 5o gr. gélatine blanche, le tout étant chauffé au bain-marie en remuant jusqu’à parfaite dissolution (mettre de préférence à digérer dans l’eau un jour à l’avance). On applique au pinceau une couche copieuse de la mixture bien chaude.
- Abonné n° 1290-24. — Nous sommes toujours très heureux d’apprendre la réussite de nos lecteurs ayant appliqué nos « Recettes », et très flattés qu’ils veuillent bien à ce sujet faire appel à nos conseils. i° On peut faire des crèmes pour chaussures jaunes avec de l’ozo-kérite blanche, mais à condition d’employer un produit pur, et non mélangé de fortes doses de paraffine; 2° il importe peu que la crème soit, en apparence, de couleur noire; si elle contient assez de colorant jaune, on en met si peu sur la chaussure que sa couleur n’est pas foncée.
- M. Ch. Bardy, rue de Miromesnil, Paris. — Veuillez vous-reporter à la demande déjà faite pour cette même question dans la Boîte aux lettres'du numéro du 21 juin 1913, sous l’adresse : MM. Schlœsing, frères.
- M. L. Viette, à Brienon. — Une couche de vernis genre « Zapon » protégera fort bien la lustrerie des traces laissées par les mouches : il suffit de passer de temps à autre une éponge pour les enlever, le bronze restant inaltéré.
- M. Happel, à Lunéville. — Vous trouverez des recettes d’encres à tampon p. 8 de nos Recettes de l'atelier-, elles peuvent aussi bien convenir pour tampon de cuivre que les encres grasses, qu’il n’est guère pratique de préparer soi-mème.
- M. L. P., à Paris. — Le seul danger des petits postes de T. S. T. uniquement consacrés à la réception, est le danger de la foudre si l’on a une antenne extérieure. Les précautions à prendre sont les suivantes : ne jamais laisser les appareils en relation avec l’antenne quand on n’écoute pas ; veiller à ce que l’antenne ait une bonne communication permanente avec les plaques de sol; ne pas se servir de l’appareil par temps d’orage.
- BIBLIOGRAPHIE
- Qët
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Les Cadières de Brandis : F. Mader. —• Un musée de télégraphie : Henriquez-Phillips. — Les insectes auxiliaires dans la lutte contre les insectes pathogènes : René Merle. — Les domaines agricoles de la Ville de Paris : Lucien Fournier.— Le moteur à combustion Diesel (Système Junkers) : R. Bonnin. — Le pôle continental de la terre : Alphonse Berget. — Académie des sciences : Ch. de Villedeuil. — Revolver lumineux : G. C11AL-marès.
- Supplément. — Le grand prix de l’Automobile-Club de France. — Les huiles durcies. — Poussière de pluie rouge. — Le gaz à Paris en 1912, etc.
- Nouvelle théorie et calcul des roues-turbines. Turbines à eau et à vapeur, pompes et ventilateurs centrifuges,’ turbo-compresseurs, ventilateurs hélicoïdes, hélices, par le Dr Hans Lorenz, traduit par H. Espitallier, et H. Strehler. In-8° de xiv-3i2 pages, avec 121 pl. H. Dunod et E. Pinat, Paris. Prix : 12 fr. 5o.
- Notre littérature est pauvre en ouvrages didactiques condensant l’étude des différents problèmes que pose l’application de l’écoulement dés fluides à la mécanique pour en former un corps de doctrine. Le livre du professeur FI. Lorenz a paru mieux que tout autre susceptible de combler cette lacune, tant par la portée générale de sa méthode et le lien naturel qu’il établit entre la théorie mathématique du mouvement des fluides et l’hydraulique appliquée, que par le nombre d’exemples pratiques qu’il traite.
- Le formulaire de Vautomobile, par Henri Féron, ingénieur des Arts et Manufactures. 1 vol. de 5oo pages.
- Bibliothèque Omnia, 34, rue Pergolèse, Paris. Prix : relié, 12 francs.
- L'auteur a limité la partie théorique au minimum strictement indispensable pour l’intelligence de la partie pratique. Il a préféré donner des coefficients empiriques, mais vérifiés par la pratique, plutôt que des méthodes mathématiques rigoureuses, mais d’application difficile. Par contre, la partie pratique est très développée et cela avec une clarté et une méthode qui font de ce petit volume un précieux auxiliaire de l’ingénieur.
- Les conserves à la maison (\ol. I, Ce qu'il faut connaître pour réussir champignons et condiments), par Mme Renée Raymond, in-16, 200 p., 79 photographies; Hachette et Cio, Paris. Prix : 3 francs.
- Mettre en réserve pour l’hiver les fruits et les légumes que l’été produit avec abondance, telle doit être la règle de toute ménagère prévoyante. Ce livre indique clairement, simplement, tout ce qu’il faut connaître pour préparer champignons et condiments : flacons, bouchages, bouilleurs, façon de cueillir, de choisir et de préparer les légumes, de boucher les flacons, de stériliser leur contenu, etc....
- Petite flore élémentaire des Cryptogames les plus communs, par M. Rémi Ceillier, in-18, 120 p., 342 fig. -E. Orlhac, éditeur, Paris. Prix : broché, 3 fr. ; cartonné, 3 fr. 25.
- La Petite flore des Cryptogames, de notre collaborateur M. Ceillier, a l’avantage de résumer l’essentiel des flores plus encombrantes et d’un prix plus élevé. La réunion dés Mousses, Hépatiques, Champignons, Lichens et Algues dans un seul ouvrage a permis, en outre, de disposer des tableaux d’entrée
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- | BIBLIOGRAPHIE
- qui indiquent du premier coup l'embranchement auquel appartient le végétal recueilli. La rédaction et la disposition des tableaux sont particulièrement simples et abordables aux débutants, dont les erreurs ou les indécisions ont été prévues, suivies et rectiliées au cours de l’analyse.
- Les nouveaux livres scientifiques et industriels, vol. II. Bibliographie des 66g3 livres publiés en France, du icr juillet 1907 au 3o juin 1912. In-8° de 44$ P-H. Dunod et E. Pinat, Paris. Prix : 9 francs.
- Cet ouvrage, qui forme le tome II des Nouveaux
- livres scientifiques et industriels, donne le titre com-i plet des 66g3 livres parus en langue française de 1907 à 1912, les noms, prénoms et qualités des auteurs ou traducteurs, le format en centimètres, le nombre de pages, ligures et planches, puis, et c’est là l’essentiel, un résumé de la table des matières de chaque volume. Avec le tome I, précédemment paru, et qui embrasse la période de 1902 à 1907, grâce aux deux tables (l’une par noms d’auteurs ou de traducteurs, l’autre par ordre alphabétique des sujets traités), on peut se rendre compte instantanément de tout ce qui a paru depuis dix ans sur une question quelconque.
- 1*0
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- ost..
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur : altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 21 juil. 1913 . 13°,1 Calme. Beau. » Nuag. de 11 à 19 h. ; beau avant et après ; rosé,c ; brume.
- Mardi 22 14°,2 S. S. W. 3. Très nuageux. 3,2 Presq. couv. ; averses entre 10 h. 45 et 14 h. ; rosée.
- Mercredi 23 12°,3 W. N. W. 1. Couvert. 3,3 Couv. ; rosée; pl. de 10 h. 15 à 10 h. 35, de 11 b. 45 à 14 h. 10.
- Jeudi 24 13°,6 N. 3. Très nuageux. 0,0 Nuag. ; rosée ; petite averse de 15 b. 45 à 55; mouille le pavé.
- Vendredi 25 . . . . 16°, 1 N. E. 2. Beau. )» Peu nuag. de 11 li. à 18 h. ; beau avant et après ; rosée.
- Samedi 26 17°,1 N. N. E. 3. Couvert. » Couv. jusq. 10 h. ; peu nuag. après; rosce; brume.
- Dimanche 27. . . . 16°,3 N. E. 2. Nuageux. 0,1 Iîosée; nuag. ; orage de 16 h. 15 à 18 li. à l’E. puis de divers côtés.
- JUILLET 1913. — SEMAINE DU LUNDI 21 AU DIMANCHE 27 JUILLET 1913.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée. w
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 20 au 26 juillet. — Le 20. La pression se relève dans le N.-W. de l’Europe (Irlande : 770). Dépression sur la Scandinavie (Christiania : y.5i). Dépression secondaire sur le golfe de Gênes (’]5j). Pluies sur le N.-’W. et le Centre du continent. Temp. du matin : Limoges et Belfort, 14°; Paris, 16; Biarritz, 18; Marseille, 21; Biskra, 25; moyenne à Paris : i6°,8 (normale : 18°,5). — Le 21. Pression supérieure à 765 sur le S. des Iles-Britanniques et la France. Dépression sur la Russie (Kief : 757) et le Danemark; une autre sur le N. de l’Irlande. Pluies sur le N.-W. et le Centre de l’Europe. En France : beau temps. Temp. du matin : Charleville, 90; Cassel, 10; Paris, i3; Marseille, 19; Saint-Pétersbourg, 21; moyenne à Paris : i4°>9 (normale : i8°,5). — Le 22. Forte baisse barométrique sur la Scandinavie (Stockholm : 751). Dépression sur le Pas-de-Calais. La pression se relève rapidement en Ecosse (770). Temp. du matin : Belfort, n°; Paris et Limoges, 14 ; Nice, 20; Haparanda, 23. — Le 23. Pluies abondantes sur le Centre du continent. En France : Nancy, 19 mm; Belfort, 6; Lyon, 5. — Le 24. Fortes pressions régnent sur le
- du Bureau Central Météorologique.
- W., le N.-W. et le N.-E. du continent. La pression baisse sur le S. Dépression sur l’Italie (Livourne : 753). Pluies sur le Centre et le S.-E. de l’Europe. Temp. du matin : Belfort, io°; Paris, 14 ; Marseille,' 19; 'Alger, 27; moyenne à Paris : i5°,9 (normale : 18°,5). —Lé 7.5. Fortes pressions entre l’Islande et la Baltique (îles Feroé : 773). La dépression de l’Italie s’éloigne vers le S.-E. Une autre apparaît au large du Portugal. Pluies sur le Centre et le S.-E. de l’Europe. Orages sur le S. de la France. Temp. du matin : Belfort, n°; Bordeaux, 14 ; Paris, 16; Biskra, 3o ; moyenne à Paris : 18°,7 (normale : 18°,5). — Le 26. Pression uniforme et voisine de 762 sur le S. de l’Europe. Fortes pressions sur le N.-W., sur l’Islande et les Açores. Faibles minima sur la Russie (Odessa : 756), FAlgérie et le golfe de Gascogne. Pluies sur le N. et le Centre de l’Europe. Temp. du matin : le Havre, 140; Limoges, 16; Paris, 17; Nancy, 18; Nice, 21 ; moyenne à Paris : i8°,4 (normale : i8°,5). — Phases delà Lune : Dernier Quartier le 26, à 9 h. 5g m. du matin.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tissandier
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- Membre de l’Institut,
- Professeur à l'École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- E.-A. MARTEL
- Membre du Conseil supérieur d'Hygiène publique,
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- ABONNEMENTS, 12 mois = Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départem. : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : sio, Boulevard Saint-Germain, Tarie (Y7tJ
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2098. — 9 AOUT 1913.
- SUPPLÉMENT.
- ..Sac
- INFORMATIONS
- Q&.
- Les terres rares des sables monazités de la Caroline. — On sait que les oxydes des métaux spéciaux, qtie l’on désigne sous le nom de terres rares et dont on met à profit le pouvoir émissif considérable dans divers systèmes d’éclairage tels que le bec Auer, se trouvent en quantité notable dans les sables monazités dont on rencontre de grands gisements dans la Caroline. Ces sables monazités constituent d’ailleurs une véritable mine d’oxydes de métaux rares ; c’est ainsi que M. James, qui en a fait récemment l’analyse complète, y a trouvé, outre le lanthane, le cérium, le praséodyme et le néodyme, des quantités considérables de samarium, de gadolinium et d’yttrium, de petites proportions de didyme, d’holmium, d’erbium, enfin des traces d’europium, de tellure, de tungstène et d’ytterbium.
- Les résines du caoutchouc et de la gutta-percha.
- .— Le caoutchouc et la gutta-percha, de si bonne qualité qu’ils soient, ne sont jamais constitués par ces corps à l’état pur et renferment toujours une certaine proportion de substances résineuses, souvent assez mal définies. Cependant, depuis quelque temps, on se met à l’étude de ces résines et on a déjà déterminé la nature d’un certain nombre de ces matières. On a constaté que la résine du caoutchouc Pontianak renferme des acétates de lupéol, d’amyrine et d’un 'carbure d’hydrogène, le résène, substances qui donnent avec l’acide sulfurique des solutions jaunes à fluorescence verdâtre. La résine du caoutchouc Lewa, de l’Ouest africain allemand, renferme de l’acétate d’isocholestérine, des corps amorphes et une résine balsamique vert foncé, dont la nature n’a pu être déterminée. La résine du caoutchouc guayule ne conlient pas de corps du groupe de la phytos-térine, comme les résines de la plupart des autres caoutchoucs ; on a pu en extraire seulement des produits acides fondant à 1200, brunissant à -290° et un produit neutre, cristallisé en aiguilles fusibles à x66°, mais dont on n’a pu encore fixer la constitution. La résine de gutta-percha de la Nouvelle-Guinée allemande est prin~ cipalement formée de cinnamate de lupéol, d’une huile jaune rougeâtre et d’une faible quantité de résine. Les proportions de résine qui se trouvent dans les divers types de caoutchouc sont d’ailleurs très variables, ainsi qu’en témoigne le tableau suivant :
- Para (Amazone)................. . 2,1 pour 100
- Maugabeira (Bahia Pernambuco) . 7,04 —
- Landolphia (Cameroun allemand) . 14,28 —
- Liane (Archipel malais)....... 6,4 —
- Java........................... . 33,64 —
- Ouest Indien . ............... 7,9 —
- Kickxia (Ouest africain allemand). 8,8 —
- Congo............................ 5 —
- Almeidina (Ouest africain) , . . . 79,8 —
- Il est intéressant de connaître la nature de ces diverses résines, car on pourra peut-être baser sur cette connaissance un procédé pour en débarrasser économiquement le caoutchouc et augmenter la valeur marchande de ce dernier. Peut-être même, pourra-t-on tirer parti des substances résinoïdes ainsi extraites.
- La photographie en couleurs sur tissu- — MM. Valette et Feret, de la Manufacture nationale des Gobelins, ont récemment exposé à la Société d’Encouragement à Vindustrie nationale un remarquable procédé de leur invention, destiné à donner sur les tissus des effets décoratifs, dont la perfection n’a jamais été atteinte jusqu’ici dans aucun procédé d’impression. C’est une application de la trichromie aux tissus. Les épreuves sont obtenues par trois tirages successifs : bleu, jaune et rouge, d’après trois clichés photographiques sélectionnés. Le tissu est rendu sensible à l’aide de sulfites diazoïques mélangés de phénols alcalins, produits qui possèdent la propriété de 11e donner naissance à des matières colorantes que sous l’infiuence de la lumière. Le repérage indispensable pour la. superposition précise des trois tirages s’effectue sur un châssis spécial à picots, grâce auquel le tissu ayant été muni préalablement d’œillets métalliques pour éviter les déchirures, le repérage peut être effectué très exactement malgré les manipulations success’ves. Les applications de ce procédé sont les mêmes que celles des tissus imprimés en général, mais plus spécialement l’arlicle de luxe à tirage limité dont l’exécution à la machine est difficile : tapisseries, tentures, éventails, sachets, reproduction de tableaux, et même de portraits d’après nature. Les tirages peuvent se faire à la lumière électrique avec une grande régularité.
- Nouveau procédé de vulcanisation du caoutchouc.
- — En voulant appliquer pratiquement les beaux travaux de M. Henri sur l’action dépolymérisante des rayons ultra-violets vis à-vis du caoutchouc, M. G. Bernstein, vient de faire une curieuse découverte : ces radiations peuvent vulcaniser le caoutchouc. On sait qu’industriel-lement on mélange à la gomme pure, entre autres ingrédients, du soufre : en chauffant finalement à l’autoclave, ce soufre est combiné au caoutchouc qu’il rend désormais capable de bien résister aux variations de température. Or, en] préparant de fines pellicules avec du caoutchouc vierge et un peu de soufre, il suffit pour obtenir la fixation du soufre, c’est-à-dire la vulcanisation, d’éclairer le mél mge avec des radiations ultraviolettes. Le fait aura-t-il une conséquence industriellement applicable? On ne sait, et, à vrai dire, il ne parait pas que la nouvelle méthode puisse être substituée au procédé classique de vulcanisation. Mais il serait téméraire de conclure trop nettement. Et même s’il
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- INFORMATIONS
- reste du domaine théorique, le fait ne perd rien de son intérêt. : :
- Oxydation de l’azote atmosphérique en présence d’ozone. — Nos lecteurs connaissent les applications relativement récentes de l’arc électrique éclatant dans un mélange d’azote et d oxygène, tel que l’air atmosphérique, en donnant naissance à des produits d’oxydation de l’azpte que l’on combine ensuite à la chaux pour fabriquer du nitrate de chaux qui vient maintenant concurrencer en agriculture le nitrate de soude du Chili. Des. industries nouvelles basées sur cette réaction se sont fondées principalement en Scandinavie. Un savant anglais, M.. Lowry, a. reconnu qu’en mélangeant à l'air, dans lequel on fait éclater une série d’étincelles électriques à la pression ordinaire, une certaine quantité d’ozone, on obtient un produit contenant une plus grande proportion de vapeurs nitreuses. La nouvelle industrie pourra sans doute tirer parti de cette observation pour augmenter «es rendements.
- Le chat-pêcheur du Népaul. — Le Jardin zoologique de RegehUs Park vient de s’enrichir d’un félidé que l’on a vu rarement à l’état vivant dans nos collections européennes. Ce magnifique animal, que l’on rencontre dans le nord de l’Inde, est désigné vulgairement sous le nom de chat de jungle ou chat-pêcheur. Comme
- on peut en juger par notre photographie, qui permet de le comparer à nos chats domestiques, il est de grande taille et mesure i mètre de la naissance de la queue à l’extrémité du museau. La queue, plutôt courte, ne mesure, que a5 centimètres; elle est moins longue que celle du chat domestique. Les membres, eux aussi, sont courts, mais puissamment musclés. La tête est plus allongée que celle de notre chat commun, et les oreilles sont-larges et arrondies. Quant au pelage, la couleur générale est gris foncé avec des ombres marron, et elle est parsemée de taches d’un brun foncé tirant sur le noir. La queue offre des bagues régulières, noires sur la -partie supérieure. D’après un correspondant du Times, ce grand chat est d’humeur féroce. Il ne se contente pas de capturer les poissons et les crustacés sur le bord des rivières ou dans les marécages, mais s’attaque à tous les animaux qui ne lui sont pas très supérieurs en taille ou en force. On cite des cas authentiques où il a terrassé et dévoré des agneaux, des chèvres, et jusqu’à des veaux de yak ou de buffle. On l’a. mienie vu accepter le défi des chiens sauvages ou chiens-pariahs, et sortir victorieux du combat. Le spécimen que montre notre photographie a été capturé près., dé la frontière du Népaul. Bien que d’humeiir farouche, il a accepté la compagnie d’une chatte domestique , l’a prise en affection, et montre griffes et dents quand le gardien fait mine de lui enlever sa compagne.
- La signalisation des routes aériennes. —La Ligue nationale aérienne, n’ayant pas cessé de poursuivre ses travaux dé signalisation des routes de l’air, commencés ait mois de septembre 1910, vient, après divers essais, d obtenir un résultat tout à fait intéressant pour l’avenir dé l’aviation pratique. On se souvient que M. Quinton, président de la Ligue nationale aérienne, a présenté à là Commission aéronautique du Ministère des Travaux publics un système de signalisation procédant des coordonnées géographiques des lieux à repérer. Après
- quelques légères modifications, ce système fut adopté.. Grâce à l’appui de M. Rouland, administrateur délégué de la Société du gaz de Paris et président dé la Commission des signaux de la Ligue nationale aérienne, l’économie du système proposé par la Ligue et accepté-par le Ministère des Travaux publics fut exposée au Congrès des gaziers qui vient de se réunir à Toulouse, par M. Laurain, ingénieur conseil de la Société du gaz de Paris. Les Sociétés du gaz françaises furent sollicitées d’inscrire sur la calotte de leurs gazomètres la numérotation signalant, d’après le système Quinton, la ville où elles se trouvent et déjà un certain nombre d’entre elles, obéissant à un louable sentiment de patriotisme et d’attachement à la cause de l’aviation, se sont empressées d’accueillir cette proposition. La Ligue nationale aérienne vient d’ailleurs de se mettre en rapports avec les Sociétés du gaz pour leur, souligner Tintéret de ce procédé qûi présente les plus grands avantages.
- Insectes nuisibles aux artichauts. —- Le Dr Vidal vient de signaler à la Société nationale d’Agriculture deux insectes, très nombreux cette année, fort dangereux pour les cultures d’artichauts. Le premier est un lépidoptère, Vanessa cardui, dont la chenille dévore les parties molles des feuilles ; elle a en certains endroits détruit toutes les feuilles et même, quand cette nourriture a manqué, elle a attaqué les chardons. On a cherché à détruire ces vanesses par les pulvérisations et poudres insecticides, mais sans succès. Heureusement, M. le professeur Bouvier, du Muséum, a reconnu que toutes étaient parasitées par des hyménoptères microscopiques, si bien qu’on n’a pas lieu de craindre leur retour l’an prochain. Le deuxième ennemi qui pullule cette année est une noctuelle, Gorthyna ochracea, dont la chenille pénètre dans la tige, le plus souvent à l’aisselle des feuilles, et remonte en dévorant la moelle jusque dans le capitule charnu ; on reconnaît sa trace à une galerie noii'âtre qu’elle laisse derrière elle; elle est fort dangereuse, car elle s’attaque aux artichauts au moment de leur fructification, surtout en Bretagne, et jusqu’à présent on ne connaît d’autre moyen de la détruire que de couper et de brûler immédiatement les tiges attaquées.
- L’agrandissement de la gare de l’Est à Paris. —-
- L’actuelle gare de l’Est qui fut déjà agrandie, voici quelques années, se trouve à nouveau trop exiguë pour faire face à son trafic. Un vaste projet d’extension est actuellement soumis à l’enquête d’utilité publique : il prévoit une dépense qui ne sera pas inférieure à 53 millions. Il s’agit d’augmenter les voies et de transformer les services d’arrivée et de départ des voyageurs. Le nombre des voies en gare sera porté de 16 à 24; et le goulot de sortie comportera 8 voies au lieu de 6 ; il devra donc être élargi. Ces travaux auront pour conséquence la déviation de la rue du Faubourg Saint-Martin et la transformation complète de ce coin de Paris. Dans là gare même est prévue une vaste installation en sous-sol, où se fera, mécaniquement, la manutention des bagages et messageries.
- Prix décernés par l’Académie des Sciences (Suite). —- Physiologie : Prix Montyon (700 fr.) : M. Michel Cohendy, pour son travail intitulé : Expériences sur la vie des microbes. —Prix Philipeaux (900 fr.) : M. Louis Lapicque, pour ses travaux relatifs à l’excitabilité électrique. — Une mention honorable est accordée à M. Sam-son Levin, pour ses recherches expérimentales sur l’in-volution du thymus. — Prix Lallemand (1800 fr.) ; non décerné. — Une mention très honorable est accordée à M. Barré, pour son ouvrage intitulé : Les ostéoarthropathie s du tabès : Etude critique et conception nouvelle. — Prix Pourat (1000 fr.) : Question posée : Action qu’exercent les rayons X et les rayons du radium sur le développement et la nutrition des cellules vivantes : MM. Th. Nogier et Cl. Regaud. — Minéralogie et géot-logie : Prix Delesse (1400 fr.) ; M. Robert Douyillé, pour ses travaux relatifs à certains groupes d’ammoy nites de la France et de l’Amérique du Sud. —i Prix général : Médaille Lavoisier (médaille d’or) ; la médaille Lavoisier est décernée à Mv Ernest Solvay, à l’occasion de son jubilé scientifique, qui aura lieu ën septembre prochain, pour l’ensemble de ses recherches sur- la fabrication du carbonate de soude par le procédé à l’ammoniaque, ses travaux de thermodynamique et pour le grand intérêt qu’il a sans cesse témoigné au progrès des sciences.
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- X. <5
- *> Télégraphie sans fil <«*
- Avertisseur radio-télégraphique. — Toutes les stations radio-télégraphiques, surtout les simples postes de réception horaire, obligent les opérateurs à une surveillance constante et très absorbante des signaux préparatoires que l’on attend pendant plusieurs minutes, le
- SONNERIE
- COHEREUR
- RELAIS
- ELECTRO_AIMANT DE MISE EN MARCHE
- Installation de l’appareil avec emploi d’un relais. Une ou deux couronnes. La couronne B peut être divisée à volonté en un nombre quelconque de contacts qui peuvent être reliés soit à des sonneries, soit au décohéreur, soit à des appareils quelconques.
- téléphone à l’oreille. Dans la télégraphie ordinaire cette surveillance n’existe pas, l’opérateur étant averti des appels par une sonnerie électrique. Divers dispositifs radio-électriques ont déjà été imaginés pour permettre l’installation de sonneries à côté des postes récepteurs; nous allons en décrire un nouveau, dû à M. Soudart, qui repose sur un principe télégraphique universellement connu : la distribution du courant dans divers circuits par l’intermédiaire de couronnes parcourues par des balais.
- L’auteur installe son système avertisseur à côté des appareils récepteurs ordinaires sans modifier aucun organe, aucun dispositif; il ne leur demande que l’usage de l’antenne réceptrice collectrice des ondes et emprunte à l’ancien matériel radio-télégraphique, au cohéreur de M. Branly, la partie active de son originale conception.
- La nouveauté réside dans la présence de deux couronnes concentriques A et B, en bronze, isolées l’une de de l’autre et parcourues chacune par un balai. Les deux balais appartiennent au même arbre métallique monté à l’extrémité de Taxe d’un mouvement d’horlogerie.
- La couronne intérieure est pleine ; l’autre, B, comporte des contacts isolés C, D, E, F. Sur l’axe d’entraînement des balais est calé un disque H pourvu d’une came d’accrochage. Au repos, cette came maintient l’axe immobile par l’arrêt qui lui est imposé par un doigt terminant le levier IJ capable d’osciller autour du point O. L’extrémité libre de ce levier se présente sous la pointe d’une vis solidaire de l’armature K. d’un électroaimant dit de mise en marche.
- Notre schéma, qui montre les liaisons électriques de l’installation, permet de comprendre aisément le fonc-
- tionnement du système. On voit que le circuit du cohéreur comprend le relais des postes radio-télégraphiques primitifs. L’armature de ce relais est reliée en permanence à la couronne pleine A du distributeur. Le contact M, sur lequel vient appuyer cette armature dès que, sous l’action d’une onde, un courant traverse le cohéreur, est relié à la pile 2 sur le circuit de laquelle est introduit l’électro de mise en marche, le contact C, les balais et leurs bras d’entraînement et enfin la couronne A.
- L’action d’une onde ayant provoqué le fonctionnement du relais du cohéreur, le courant de la pile 2 actionnera l’électro de mise en marche. L’armature K étant attirée, le levier J basculera autour du point O et la branche I libérera le bras porte-balai qui se mettra en rotation. Mais le balai passant du contact C sur le contact E enverra ensuite le courant de la pile 2, non plus dans l’électro de mise en marche, mais dans l’électro déeohê-reur. L’action de l’onde sera donc interrompue et toutes les ondes qui seront émises par la suite pendant la rotation du balai n’auront d’action sur l’appareil que lorsque le balai de la couronne B passera sur le contact C. Les ondes ne remplissent donc qu’une fonction unique : la mise en route des balais.
- Le balai C ayant quitté le contact E repose sur le contact F qui appartient au circuit de la sonnerie. Mais aucun courant ne passe puisque l’armature du relais, libérée par le choc du marteau décohéreur, ne repose plus sur le contact M. L'appel d’une onde n’a donc pour effet que de mettre les balais en rotation. Dès que ces balais sont revenus à leur position de départ, leur système de raccrochage les immobilise.
- Si l’appareil se trouve sous l’action d’appels véritables, la sonnerie retentit, car une deuxième onde succédant à la première le trouve en rotation et provoque alors l’envoi d’un courant dans la couronne A et le long contact F de la couronne B.
- On réalise ainsi un appel par sonnerie, appel qui sera unique si l’onde émise provient d’une cause accidentelle (phénomène atmosphérique) et qui se répétera pendant des temps égaux lorsqu’un appel aura été émis par une station radio-télégraphique. Dès que l’opérateur, averti, se sera installé à son poste pour recevoir la communication, il supprimera l’intervention de la sonnerie par la manœuvre d’un commutateur branché sur l’un quelconque des circuits.
- Cette installation d’appel, utilisable pour tous les besoins radio-télégraphiques, est fort peu coûteuse à établir et l’idée d’appliquer le principe des distributeurs télégraphiques ordinaires à la T. S. F, peut être l’origine d’applications intéressantes, particulièrement pour ce qui concerne la télémécanique sans fil.
- »»> Mécanique ^
- Déchargeur de wagons. — Il existe plusieurs systèmes permettant de faire rapidement culbuter un w agon que l’on veut décharger, ce qui procure une économie notable et de main-d’œuvre et de temps. Un nouveau
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- 1. Déchargeur prêt pour l’emploi;
- 2. Wagon prêt à être déchargé ; 3. Déchargement latéral.
- dispositif consiste à recevoir le wagon sur une sorte de balançoire reposant par des tourillons sur un wagon bas à plate-forme.
- De chaque côté de cette plate-forme inférieure viennent aboutir les rampes basculantes. La plate-forme supérieure s’appuie sur le châssis inférieur à l’aide de galets coniques sur une voie ferrée circulaire, et sup-
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- porte le tablier à pivot et à bascule. Le -wagon élévateur, actionné par un treuil, roule sur la voie ferrée du tablier, inclinée de 3o° sur l’horizonlale. Des moteurs spéciaux provoquent les divers mouvements du bascu-leur; le moteur de commande, destiné à l’avancement du basculeür, capable de continuer sa route en vertu de sa propre force, et le moteur de rotation, sont disposés dans la plate-forme inférieure, pendant que le moteur de treuil et celui de bascule sont placés sur la plateforme supérieure.
- Les wagons à faire basculer sont amenés à l’aide du treuil jolacé sur la plate-forme supérieure, et prennent place avec leur essieu antérieur sur le wagon élévateur qui a été descendu ; puis le treuil élévatoire entre en action.
- La figure i nous montre le basculeur dans la position de travail. Immédiatement après le commencement du mouvement élévatoire, les crochets de retenue, soulevés automatiquement, viennent saisir l’essieu antérieur du wagon à décharger, qu’ils maintiennent pendant son ascension. Le wagon élévateur empêche l’essieu du wagon transporté de pivoter dans les crochets de retenue pendant la durée du mouvement élévatoire.
- Le wagon à décharger se met alors en marche par la rampe reliée à la plate-forme inférieure, sur le tablier basculeur disposé parallèlement à la voie du chemin de fer (flg. 2); ce tablier, parvenu à sa position d’élévation maxima prévue, pivote en 90°, de sorte que l’axe de la voie et l’essieu du wagon se trouvent à angle droit par rapport l'un à l’autre. Après l’ouverture de la paroi de bout du wagon, le tablier basculeur incliné à 3o° est amené à une inclinaison de 45° à l’aide d’un mécanisme à manivelle, de sorte que le contenu du wagon glisse complètement.
- La figure 3 montre le déchargement d’un wagon sur le tablier basculeur après pivotage de celui-ci. Le wagon une fois vide, le tablier basculeur est ramené à son inclinaison de 3o° et tourné ensuite de 900; de cette façon, le wagon élévateur sur lequel repose en ce moment le wagon déchargé est descendu sur la seconde rampe du bâti inférieur, et peut ainsi être dirigé du côté opposé à celui de la montée, la voie n’étant ainsi jamais encombrée. On fait ensuite basculer la plateforme et tout recommence.
- On pourrait ainsi décharger 8 wagons à l’heure avec un seul ouvrier. — L’appareil est imaginé et est construit par la Maschinen fabrik A. G., de Duisbourg.
- Horticulture
- Pot à fleurs pour aquarium. — C’est une véritable mode qui entraîne aujourd’hui beaucoup de personnes à avoir dans leur appartement un aquarium où nagent des poissons d’ornement, exotiques, des couleurs et des formes souvent les plus extraordinaires. Pour que ces poissons vivent bien, il est nécessaire de placer dans l’aquarium des plantes aquatiques, et c’est là souvent
- une source de difficultés. Si la plante meurt, il faut pouvoir l’enlever immédiatement sans agiter le fond, sinon l’eau sera trouble pendant un certain temps ; si les poissons dévorent ses feuilles, il faut pouvoir la remplacer facilement ; enfin, il n’est pas rare que les poissons fouillent au pied de la plante et réussissent à la déterrer. Pour permettre l’enlèvement facile des plantes d’aquarium en troublant le moins possible l’eau et aussi pour leur donner une base stable qui les mette à l’abri des afïoüillements des poissons, M. Lefebvre vient d’imaginer un petit pot en terre tout à fait pratique; il a la forme d’un tronc de cône, sa grande base reposant sur le fond ; ses parois latérales sont percées de petits trous; l’eau circule donc facilement tout autour de la terre qui le remplit, dans laquelle on placera une touffe de plante aquatique quelconque ; il ne nuit en rien à l’effet décoratif de l’aquarium. — En vente chez M. Lefebvre, 53, rue de Saint-Quentin, Nogent-sur-Marne (Seine).
- sn> Objets utiles
- L’idéal garde-fou. — Il n’est pas de besogne plus dangereuse que le nettoyage des vitres des fenêtres. Pour atteindre la partie supérieure, il faut monter sur une échelle ou un escabeau, occuper une position d’équilibre très peu stable et frotter énergiquement les vitres sans aucun point d’appui. Aussi les accidents dus à cette position désavantageuse sont-ils assez fréquents, malgré les précautions que l’on peut prendre. L'idéal garde-fou a été imaginé pour donner toute sécurité pendant ce dangereux nettoyage; nous devons ajouter qu’il constitue un protecteur dont l’efficacité n’estpasdouteuse.
- Il est fait de deux bandes de très forte toile se terminant, à l’une de leurs extrémités, par un rouleau de bois sur lequel se ferme la boucle de la toile. Ces deux bandes sont d’inégale longueur. La plus petite se termine par une boucle métallique à trois brins, celui du milieu étant emprisonné dans l’épaisseur de toile repliée et cousue sur elle-même. La plus grande peut s’allonger et se raccourcir comme une ceinture en amenant près de l’anneau de bois le brin de la sangle replié sur le plus long ou en l’éloignant. Un anneau métallique rectangulaire, un peu plus long que la boucle de la première bande, termine la longueur de la deuxième bande.
- Pour mettre l’appareil en place, on ouvre la fenêtre cl on glisse entre chaque battant et le dormant une des deux bandes, de manière que l’anneau de bois, restant à l’intérieur, prenne son appui contre ces deux boiseries. On réunit ensuite les deux sangles par les boucles métalliques en passant la plus petite dans la seconde. Cette liaison est tout à fait sûre, le brin libre de la grande boucle serrant la toile et la petite boucle. Notre dessin, d’ailleurs, montre mieux que par les explications que nous pourrions donner, la manière de disposer ce garde-fou flexible qui, placé à une hauteur convenable, constitue un protecteur idéal. Non seulement il est capable d’arrêter une chute, mais il joue surtout un rôle important en ce sens qu’il évite le vertige, étant placé entre la personne et le vide. Cet accident ne se produisant pas, les causes de chute deviennent beaucoup plus rares et, dans tous les cas, infiniment moins dangereuses.— L’idéal garde-fou est en vente chez M. René Terraud, 56, boni. Voltaire, à Paris. Prix : 3 fr. 45 franco.
- *»> Divers
- Brosse masseuse. — Le gant de crin peut être avantageusement remplacé, pour la toilette, par cette petite brosse masseuse, faite en caoutchouc de toute première qualité, pourvue d’une courroie sous laquelle s’engage la main.
- La brosse de caoutchouc est faite d’ailleurs comme une brosse ordinaire avec cette différence que les brins plus courts et plus gros sont en caoutchouc. Ils ne peuvent se détacher puisqu’ils sont coulés avec leur support.
- Ces petites saillies sont moins brutales sur 1 épiderme que le crin et produisent le même effet. On s’en sert d’ailleurs autant pour la toilette proprement dite que pour opérer la réaction aussitôt après les ablutions, qu’elles soient partielles ou totales.
- Certaines personnes utilisent encore l’épouge ; disons que l’éponge est toujours insuffisante, et elle présente le gros inconvénient de s’encrasser très rapidement : pour la maintenir dans un état de propreté constant il faut la laver très soigneusement après que l’on s’en est servi. La brosse masseuse est, au contraire, toujours très propre.
- Elle est en vente au prix de 1 fr. j5 (port o,a5) chez M. Renaut, 43, boulevard de Strasbourg, à Paris.
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- VARIÉTÉS
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- Le pays des chapeaux. — On connaît le célèbre dialogue de Molière (dans Le médecin malgré lui) : « Ah, Hippocrate dit cela ? Et dans quel chapitre, s’il vous plaît i* — Dans le chapitre des chapeaux. » — Il est probable que si Hippocrate avait vécu en Corée, au lieu de ce chapitre — qu’il n’a d’ailleurs pas écrit pour la Grèce — c’est un livre qu’il aurait écrit sur les chapeaux. Ceux-ci jouent en effet, jouaient plutôt, un rôle considérable dans la vie de l’Empire du matin calme, où ils servaient à marquer la hiérarchie sociale, avec les prérogatives attribuées à chaque fonction et à chaque rang, et manifestaient une immuabilité plus grande encore que celles des fameuses coiffures des mandarins chinois. M. H. Chevalier, qui a décrit les Coiffures coréennes dans le recueil Internationales Archiv fur Ethnographie (Leide, 1899), les a réparties en sept catégories, qui sont : i° les bonnets; i° les chapeaux à calotte ronde ; 3° les chapeaux à calotte droite ; 4° les coiffures chinoises appelées koan ; 5° les chapeaux parapluies et les capuchons; 6° les coiffures religieuses; 70 divers. Ces catégories comprennent chacune un grand nombre de types qui ont chacun un usage défini. Les katen kaoten, par exemple, sont communs à l’escorte militaire, aux musiciens et aux danseurs de la cour; la couronne en or travaillé n’appartient qu’aux hauts dignitaires et pour les grandes assemblées du palais. Le roi avait naturellement sa coiffure spéciale pour les cérémonies : elle portait deux ronds, dont l’un rouge (le soleil) et l’autre or (la lune) ; les telmon étaient des cônes en papier huilé qu’on portait en cas de pluie.... Est-il besoin de dire qu’un chapitre des chapeaux et des coiffures pourrait être écrit pour chaque pays du globe? Ce serait à chaque fois un chapitre amusant et inépuisable. Yoici toutefois un exploit à mettre sur le compte des chapeaux qui ne s’est produit qu’en Corée et qui, étant sans doute sans parallèle dans l’histoire, fait de ce pays la véritable terre d’élection des chapeaux.
- Le fait — ou la légende — est raconté par notre collaborateur M. de Périgny, dans une belle conférence qu’il a donnée à la Société franco-japonaise sur les îles Riou-Iviou, (qui joignent l’ile de Kiou-Siou à Formose), et sur la Corée (Bulletin de ceLte Société, mars 1912). C’était, naturellement, il y a longtemps. Un monarque très sage et très illustre régnait sur la Corée. Et plus il était sage, plus il sentait en son cœur d’amertume contre la grossièreté et la violence de son peuple. Tous ses efforts avaient été inutiles pour le réfréner, lorsqu’il songea enfin à la ruse. Il décréta que tous ses sujets porteraient dorénavant dans la rue des chapeaux en porcelaine d’un très grand diamètre, et que celui dont le chapeau se briserait serait condamné à des peines sévères. Comme
- par enchantement, on vit aussitôt cesser les disputes et les bagarres. Chacun sentit le besoin de la douceur et en prit l’habitude. « Depuis, écrit M. de Périgny, le crin a remplacé la porcelaine, mais les manières sont restées graves et polies. » Est-ce aussi à dater de ce moment que la Corée est devenue P « Empire du matin calme » ?
- Pour les petits voyageurs. — Yoici une heureuse innovation qui pourrait trouver son application en France, où nos réseaux comportent de plus longues distances qu’en Angleterre. La London-and-North-Western-Rail-vvay Company a eu l’idée de créer un service spécial pour la distribution de jouets aux petits passagers de
- i,c classe embarqués pour un long trajet. Il saute aux yeux que l’innovation répond à un besoin réel. Si les grandes personnes peuvent trouver dans la lecture un moyen d’endurer la monotonie du voyage, les enfants ne tardent pas à perdre patience. Une heure ne s'est pas écoulée qu’ils réclament déjà le terminus avec une insistance qui importune les parents et devient insupportable pour les autres voyageurs.
- En organisant ce service, la compagnie n’a pas échappé — et saurait-on le lui reprocher! — au désir de recruter sa future clientèle parmi ses petits obligés : point de-poupées ou de soldats de plomb parmi ces jouets, mais bien de jolis modèles de locomotives, de vagons, de gares, de tunnels. Ces joujoux sont présentés dans des boites de bois dont les deux sections peuvent servir de fables portatives. La livraison se fait sans reçu. Quand elles quittent le train, les familles n’ont qu’à laisser la boîte dans le compartiment, où elle est reprise par un employé spécial.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Nettoyage des objets de verre et de porcelaine.
- — Il s'agit d’un procédé tout à fait nouveau, imaginé par un de nos lecteurs d’Outi-e-Océan : M. Alfredo de Aranjo-Cima, de Sao-Paulo, que nous remercions de son obligeance à nous l’avoir bien voulu communiquer. Mous l’avons mis à profit déjà au Laboratoire de la Nature avec le plus complet succès. C’est en particulier avec les flacons ayant contenu de l’huile que sont excellents les résultats obtenus, même s’il s’agit d’une huile siccative qui s’est résinifiée (les alcalis sont alors bien peu efficaces). On commence par verser dans les flacons suffisamment d’un mélange à volumes égaux d’acide sulfurique à 6o° et d’acide nitrique fort, pour qu’en remuant dans tous les sens, la totalité de la surface interne puisse être humectée par le liquide. Ceci fait on verse avec précaution un peu d’alcool à brûler et on agite; il se produit aussitôt un assez fort échauffement et les matières qui encrassent le verre se dissolvent presque instantanément. On devra n’ajouter l’alcool que peu à peu. sous peine d’échauffer par trop les réactifs ce qui peut faire claquer Je verre, voire produire une sorte de petite explosion.
- Si le nettoyage est imparfait, on recommence l’opération après rinçage à l’eau suivi d’un égouttage.
- La désacidification des vins. — Certaines années — c’était le cas pour la F’rance en 1912 — les moûts de raisin possèdent partout une acidité bien supérieure à la normale, qu’il est indispensable de supprimer, partiellement sous peine d’obtenir des vins perdant beaucoup de leur, valeur marchande. MM. Moreau et Viuet, de la Station œnologique du Maine-et-Loire, qui étudièrent comparativement tous les procédés connus de désacidification, exposent ainsi dans les Annales des falsifications, le mode opératoire à préférer pour désacidifier convenablement un vin sans nullement nuire à sa valeur hygiénique. L’emploi de tartrate neutre de potasse revient à un prix élevé ; il en est de même pour la potasse à l’alcool qui, en outre, ale fâcheux inconvénient d’être un produit « chimique » ! Par contre, le carbonate de chaux pur (poudre de marbre) est efficace, inoffensif, économique et « naturel ». On l emploie à raison d’environ 3oo gr. par hectolitre, tout simplement ajouté au moût
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- qu’on soumet aux mêmes traitements que d’ordinaire. Après fermentation, la composition est devenue normale, la chaux ajoutée étant insolubilisée avec l’acide en excès sous forme de tartrate neutre de chaux.
- Bouillies anticryptogamiques mouillantes. — On
- a proposé bien des formules pour obtenir de telles mixtures qui, projetées en fines gouttes par un pulvérisateur, mouillent la feuille, s’y étalent et la pénètrent, au lieu de rester à la surface comme des fines perles de rosée. Un contact intime est en effet absolument indispensable pour que puisse agir la mixture sur les végétations parasites.
- Une étude approfondie des diverses formules et du processus de l’influence « mouillante » des divers adjuvants permirent à MM. Yermorel et Danthony d’établir que toutes les bouillies faites selon n’importe quelles formules pouvaient aisément être rendues mouillables en opérant ainsi :
- Pour les bouillies alcalines, telles que la bouillie bordelaise, la bouillie bourguignonne, on ajoute par hectolitre : 5o gr. de caséine sèche en poudre, mélangée au préalable avec ioo gr. de chaux grasse vive, également pulvérisée, le mélange étant délayé dans un litre d’eau ajouté peu à peu.
- Dans les mixtures acides, comme les solutions de verdet, la caséine qui s’insolubiliserait sera remplacée par un poids égal de colle forte, mise à digérer dans l’eau une journée à l’avance, puis chauffée dans le liquide pour obtenir une colle claire.
- Emballage pour le transport de boutures de plantes herbacées. — M. Oliver George, du Bureau of Plant Industry du département de l’Agriculture des Etats-Unis, recommande un mode d’emballage, utilisé d’abord pour le transport des boutures de luzerne, mais qui peut être employé pour les boutures de toute autre plante herbacée :
- Ranger les boutures en deux files parallèles sur une plaque de verre, les recouvrir de mousses vivantes (sphaignes), mettre une autre couche de deux rangs de boutures, les recouvrir d’une plaque de verre et lier fortement. Avoir soin que la face supérieure des feuilles soit bien étendue contre les plaques et que, durant le transport, les mousses soient conservées humides et les paquets reçoivent autant de lumière que possible. La luzerne peut ainsi supporter un voyage de 4 à 6 semaines. Si le trajet est assez long, les boutures commencent à émettre des racines. (D’après le Bulletin de VInstitut international d’Agriculture.)
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — bans la boite aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. C., rue de Paris, à Pantin. — Les chambres à air, comme tous les articles en caoutchouc vulcanisé, ne peuvent pas être dissous dans les solvants de la gomme vierge (Benzine, éther, sulfure de carbone, etc,). Mais par malaxage dans du suif chaud ou de l’huile de lin bouillante, on arrive à les dissoudre en modifiant d’ailleurs les propriétés du caoutchouc, dont change l’état de polymérisation.
- M. J. de la Gardelle. — L’explication que vous demandez relativement aux résultats obtenus dans le traitement auquel ont été soumis les porcs présumés atteints de rouget ne peut être donnée, a priori, par la raison que vous-même n’ètes pas absolument certain de la nature de la maladie, et qu’en principe, il est impossible de porter un diagnostic ayant le moindre caractère de certitude, sans voiries sujets malades. D’après vos indications, on peut reconnaître les caractères du rouget, mais s’il est d'observation constante que les malades reprennent appétit au bout de quelques heures ou de quelques jours, il peut y avoir, dans la forme la plus commune, la moins grave, guérison naturelle, bien que le cas ne soit pas très fréquent. Il y a des formes rapides, accompagnées de fièvre élevée, et des formes lentes ou chroniques, succédant à la forme aiguë ordinaire. En outre, il n’est pas toujours facile d’interpréter l’ensemble des signes caractéristiques, car il se retrouve dans d’autres affections. Enfin, il y a des régions où le rouget sévit presque en permanence, le bacille étant alors répandu un peu partout dans les localités atteintes et c’est surtout par l’alimentation que se fait l’ingestion du bacille et l’infection possible. Dans tous les cas, il est indiqué de recourir à la vaccination immédiate. Actuellement, on fait surtout la séro-vaccination, c’est-à-dire l’injection simultanée d’un sérum préventif et «uratif, et d’un vaccin, ce qui donne beaucoup plus de sécurité pour les résultats à obtenir, surtout si, dans les localités où le rouget sévit en permanence, on a soin de vacciner les animaux jeunes, à l’àge de 2 mois 1/2 à 3 mois, cela de façon systématique et continue. Mais de toute façon, en ce qui concerne vos résultats, en admettant que cette maladie soit le rouget, et que vous ayez pratiqué, dans les conditions requises, la séro*vaccina-tion, seul, un vétérinaire peut formuler une opinion précise sur ce traitement et vous en donner l’interprétation rationnelle quant à l’agent efficient de la guérison.
- M. II., professeur à l’E. N. de Varzy. — Les procédés décrits p. 3og des Recettes de la maison^ouv durcir les objets en plâtre donnent aux statuettes le brillant et la solidité du marbre.
- M. Paput, avenue d’Orvilliers, à Moulins. — On ne peut soi-même régénérer les vieux caoutchoucs. Comme principaux acheteurs sérieux, mais ne prenant, croyons-nous, que des stocks d’une certaine importance, citons : Jacob, 3, rue Pasteur, Paris; Jacobowitz, 25, avenue Daumesnil, Yincennes; Bauer, 48, boulevard Yictor-Hugo, Clichy ; C. Baurgard, 60, rue d’Avron, Paris.
- M. Pingret, rue Halévy, Béziers. — Ce n’est pas pour remplacer le sel que les boulangers américains emploient l’acide tartrique ou le tartrate acide, mais pour remplacer la levure. La levure en effet ne joue en panification d’autre rôle que de produire du gaz carbonique qui fait « lever » la pâte : on obtient un semblable dégagement en mettant avec la farine du bicarbonate de soude et de l’acide tartrique (il se forme du tartrate sodique et l’acide carbonique est libéré). On peut avec de telles « levures chimiques » faire lever les pâtes plus rapidement, et sans besoin de tenir au tiède, qu’avec les levures véritables. Voir à ce sujet Notre pain (1 fr., FéronYrau, édit., 5, rue Bayard) et les Recettes de la maison (p. 4> 3 fr., Masson, édit., 120, boulevard Saint-Germain).
- M. A. D. C., à Lille. — La plupart des acides organiques contenus dans les sucs de fruits attaquent en effet l’étain, et c’est pourquoi on ne peut songer à fermer des bouteilles de vin par une feuille de ce métal.
- Un lecteur de 20 ans, à Lyon. — Le dichlorobenzène est fabriqué par l’A, G. F. A. de Berlin, dont la filiale française est à Saint-Fons (anciens établissements L. Picard). Yotre proposition est très intéressante et nous tâcherons d’y donner suite. Les sujets intéressants ne manquent pas d’études à faire dans notre Laboratoire. Mais nous devons nous y borner aux travaux de petite envergure : faire de bonnes recettes pratiques !
- M. Orner de Bast, à Liège. — i° Pour le lavage des flanelles, voyez les Recettes de la maison, p. 221, Masson, éditeur, 3 francs, relié. — 20 Pour délustrer les vêtements, un lavage à la benzine suffit si le brillant provient de la crasse; mais si le tissu est usé, il est bien difficile de remédier au lustrage; on peut toujours essayer de fouler l’étoffe dansunbain chaud d’eau de savon.
- M. X. L. /., à Bruxelles. — Nous ne connaissons pas de recettes pour bronzer inaltérablement le ciment, mais nous mettons la question à l’étude au Laboratoire. Nul doute que nous n’établissions un procédé qui sera décrit dans les Recettes et procédés utiles. m
- M. A. D., rue Gambetta, à Saint-Étienne.— i° Nous analysons la colle que vous nous avez envoyée ; nous espérons pouvoir en reconstituer la recette de prépara-
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- BOITE AUX LETTRES
- lion, qui serait alors publiée dans La Nature. i° S’agit-il d’une encré pour reproduction avec un cliché en baudruche perforée ? C'est alors une encre grasse, genre typo, qu’il n’est pas pratique de préparer soi-même. 3° Le bioxyde de manganèse est si bon marché qu’il est inutile de chercher à régénérer les dépolarisants Leclanché. 4° Il est difficile d’analyser l’apprêt sur de tels petits morceaux de tissus, nous tâcherons d’y voir le mieux possible. Vous trouverez du reste des recettes pour préparer des serviettes à nettoyer les métaux, du même genre, sinon identiques, dans les Recettes de la maison (p. i45, Masson, éditeur. Prix: 3 fr. ), et dans le volume Nettoyage, détachage, par Hercay (p. 299, Desforges, éditeur. Prix : 3 fr. 5o). 5° On ne peut ajouter au savon de la crème de tartre qui est un sel acide : il y aurait décomposition et mise en liberté d’acides gras. Les savons à barbe genre Colgate sont rendus mousseux par addition de très petites quantités de saponine ; on ne peut guère faire cela soi-mème, faute de broyeuses mé-
- caniques. 6° Tous les travaux du Laboratoire de la Nature sont faits à titre purement gracieux; nous vous remercions de votre offre, mais il ne saurait dans ces conditions être question d’honoraires.
- M. Palun, à Avignon. — Renforcement d'une épreuve photographique, très ancienne et jaunie. — Décoller l’épreuve de son carton. La tremper dans une solution de : eau, 1000 gr. ; bichromate de sodium, 40 gr. ; sel de cuisine, 35 gr. ; acide chlorhydrique, ac. c. L’épreuve blanchit et disparaît. On opère à une faible lumière. Puis on développe avec : eau, 5oo g.; sulfite de soude, 2 gr. ; diamide phénol, o gr. 5o. On lave. On peut ensuite virer à l’or et au sulfocyanure. — Autre procédé : Décoller l’épreuve, plonger dans : eau, 1000 gr. ; bichlorure, 1 gr. 25 ; sel de cuisine, 2 gr. 5o. L’image blanchit et disparaît; peut même devenir négative. On laisse 10 minutes. On lave bien. On plonge dans : eau, 5oo gr. ; ammoniaque; 4 c. c. On lave. Le travail est délicat et exige beaucoup d’habileté et de précautions.
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Préparation de l’ocre : Georges Lanorville. — Les gemmes phosphorescentes et fluorescentes : Jean Esgard. — La Baudroie se nourrit-elle de proies vivantes? : F. Guitel. — En canot automobile sur la mer Morte : Maurice Dekobra. — Les véhicules de l’épreuve d’endurance : D. Renaud. — Le sciage du Pont-Neuf à Paris : Jacques Boyer. — Les tables d’orientation pour les touristes. — Académie des sciences : Ch. de Yiluedeuil. Bouteille inviolable : H. Vigneron.
- Supplément, — L’état de l’atmosphère et les volcans,.—• Nouveaux gisements stannifères au Congo français. —- Le gaz de fours a coke. — Danger des électro-aimants de levage, etc.
- Introduction à la science de l’ingénieur. Partie théorique de l’Aide-Mémoire des ingénieurs, des architectes, etc. Arithmétique, algèbre, géométrie, trigonométrie, topographie, calcul différentiel et intégral, géométrie analytique, calcul graphique, mécanique, géométrie, par J. Claudel, 8e édition. 2 forts vol. in-8° comprenant viii- 1858 pages, avec formules et tableaux, 1710 fîg. et 2 planches. H. Dunod et E. Pinat, Paris. Prix : broché, 28 francs.
- L'Introduction à la science de l'ingénieur a déjà eu sept éditions. Le succès de cet ouvrage est dû à son caractère pratique et aussi à l’étendue et à la variété des matières qu’il embrasse. Depuis la mort de Barré, qui avait revu avec beaucoup de soin la septième édition, M. Dariès a été chargé de la remise au point de l’oUvrage. Bien que le programme général soit resté le même, tous les chapitres ont été revus et profondément modifiés pour les mettre en harmonie avec les nouvelles méthodes d’enseignement des écoles techniques ; les anciennes notations mathématiques et mécaniques ont été remplacées par des notations modernes.
- La locomotive, description raisonnée à l’usage des ouvriers, par U. Lamalle et F. Legein. In-8“ de viii-378 pages, Avec 3oi fîg. H. Dunod et E. Pinat, Paris. Prix : 10 francs.
- Ce livre s’adresse au personnel ouvrier du service delà traction des chemins de fer en général et plus particulièrement aux machinistes, chauffeurs, hommes de métier et agents de surveillance. Il leur donne, mise à leur portée, la description raisonnée des organes de la locomotive : i° La chaudière, le foyer et grille ; corps cylindrique et faisceau tubulaire ; boîte à fumée et cheminée; appareils d’alimentation; surchauffeurs, fumivores; appareils de sûreté; accessoires. — 20 Le moteur ou machine proprement dite. — 3° Le véhicule; châssis, suspension; essieux, roues, boîtes; circulation eii courbe; appareils d’attelage et de choc. — 4° Le tender.
- Rouen : étude d’une agglomération urbaine, par J. Lè-vainville, i vol. in-8° carré de 418 pages, avec 24 fîg. et 16 planches. Librairie Armand Colin, Paris. Prix, :
- 7 fr. 5o. :
- Comment Rouen est-il devenu un des principaux organes de l’économie nationale, comment a-t-il joué dans le passe et joue-t-il encore dans le,présent un rôle aussi important ? C’est, ce que M. Levainville-a étudié. Etabli au point de contact de larnavigation fluviale et de la navigation maritime, Rouen possède en outre le privilège de tenir la position extrême où il est encore facile de passer le fleuve. Mais, encerclée de coteaux abrupts, inondée par les eaux du fleuve et des marécages, étranglée par la forêt, dépourvue de ressources dans ses environs immédiats, la vieille métropole normande ne pouvait progresser que par l’effort continu de ses habitants. Pondérés dans l’aventure, téméraires par nécessité, hardis avec calcul, les Rouennais ont su de bonne heure résoudre les difficultés inhérentes au site, créer puis transformer leur industrie, s’ouvrir des débouchés commerciaux, fonder leur fortune.
- Manuel pratique du géomètre expert, par J. Gommelet, in-16, 491 P-, Desforges, éditeur, Paris, igi3. Prix :
- On trouvera dans ce petit livre très pratique, outre les _ formules de géométrie les plus usuelles, des notions de droit usuel : modèles d’actes, extraits du Code civil, etc.
- La photographie documentaire dans les excursions et les voyages d'études, par Charles Yallot, 80 p.,
- 8 pl. ; Charles Mendel, éditeur, Paris. Prix 3 francs.
- S’adressant à ceux qui pour des fins extrêmement
- diverses emploient aujourd’hui sur le terrain la documentation photographique, l’auteur expose la genèse complète de l’épreuve sans lui reconnaître cette-sincérité automatique qu’On lui accorde trop souvent, mais, en revanche, avec le souci constant de donner au document son maximum de valeur et d’utilisation possible, grâce à une recherche minutieuse-de la vérité dans la représentation et à des procédés sûrs et éprouvés.
- Les incertitudes de la biologie, par Leclerc du Sablon, in-18; Bibliothèque de philosophie scientifique, Flammarion, éditeur, Paris, 1912. Prix : 3 fr. 5o.
- Une des préoccupations de l’auteur a été de mettre en évidence l’influence considérable des idées philosophiques sur la marche des sciences, par des exemples tirés des diverses branches de la Biologie. Il étudie successivement : la variation des espèces, l’hérédité, l’hybridation, le parasitisme, la symbiose, la fécondation, les propriétés des sérums, les rapports de P intelligence et de l’instinct et montre, à leur prO-
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- BIBLIOGRAPHIE
- pos, comment les idées préconçues, les préoccupations finalistes, les habitudes d’esprit subjectives ont longtemps arrêté l’essor des sciences de la nature.
- Vautomobile et l’impôt (Taxes, prestations, subventions spéciales), par Gaston Bonnefoy, i vol. de 365 pages. Bibliothèque Omnia, 34, rue Pergolèse, Paris, ig13. Prix : 5 francs.
- L’auteur a voulu surtout faire œuvre pratique, et tous les renseignements concernant les formalités à remplir, les procès à engager, les moyens de résistance aux exigences toujours croissantes du fisc et notamment l’application du nouveau régime relatif à la puissance déclarée des automobiles, s’y trouvent indi-
- qués. L’ouvrage se termine non seulement par une Table analytique mais encore par un Index alphabétique très détaillé, qui permet de trouver instantanément le renseignement désiré.
- Les formalités de Vautomobile (formalités, impôts, papiers), par B. de S. Brochure de 8o pages. Bibliothèque Omnia, 34, rue Pergolèse, Paris. Prix : i fr. 5o.
- L’ouvrage renferme l’indication des « formalités » auxquelles est assujetti un propriétaire d’automobile, soit lorsqu’il achète une voiture, soit lorsqu’il veut voyager à l’étranger, etc., etc. Ce petit livre sera utile à qui veut éviter de s’égarer dans le maquis administratif.
- BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur
- altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 28 juil. 1913 . 18°,1 N. E. 2. Couvert. 1) Rosée; nuag. jusq. 15 h. ; beau ensuite , brume.
- Mardi 29 15°,9 N. N. E. 2. •• Couvert. » Rosée ; brume ; couv. de 6 à 8 b. ; beau ensuite.
- Mercredi 30 17°,0 E. N. E. 2. Beau. 2,9 Rosée ; brume ; nuag. ; pluie de 23 h. 10 à 0 b. 30.
- Jeudi 31 ..... . 17°,7 S. S. W. 1. Nuageux. 0,3 Très nuag. ; brume; petite pluie de 21 h. 20-30.
- Vendredi 1" août. . 17°, 0 N. N. E. 1. Beau. » Forte rosée; beau; brume.
- Samedi 2 17°,0 N. 2. Beau. » Forte rosée ; beau.
- Dimanche 3 . . . . 1-1°,0 N. E 2. Beau. » Forte rosée; beau.
- JUILLET-AOUT 1913. — SEMAINE DU LUNDI 23 JUILLET AU DIMANCHE 3 AOUT 1913.
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- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les (lèches inférieures, la direction du vent. Les cotirbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins du Bureau Central Météorologique.
- Du 27 juillet au 2 août. — Le 27. Pression élevée sur toute l’Europe, sauf faible dépression sur la Russie /Kharkofï : 758). Orages dans le W. de la France : Bordeaux, 20 mm; Paris, 8. Temp. du matin : Saint-Pétersbourg, 14°; Paris, 16; Biarritz, 20; Nice, 22; moyenne à Paris : i8°,7 (normale : t8°,5). — Le 28. Fortes pressions entre les Açores, les Iles-Britanniques et.le Centre de l’Europe. Dépression sur le N. (Christiania : 757). Pluies sur le N. et le Centre du continent. Temp. du matin : Cherbourg, 140; Bordeaux et Paris, 18; Nancy, 20; Marseille, 22; moyenne à Paris : ig°,6 (normale : i8°,4). — Le 29. Dépression sur le W. du continent (Stockholm : 748). La pression baisse dans toute l’Europe. Temp. du matin : Ai'khangel, ii°; Paris, 16; Bordeaux, 22. — Le 3i. Pression basse sur tout le continent. Minima en Russie (Kief : 754); en France (Nantes : y5g) et dans les parages de l’Islande. Pluies
- sur le Centre et le W. de l’Europe. En France : Biarritz, i3 mm; Lorient, 7. Temp. du matin : Arkhangel, io°; Lorient, i5; Dunkerque, 16; Paris et Toulouse, 18; moyenne à Paris : i9°,4 (normale ; i8°,4). — Le ier août. La pression se relève sur toute l’Europe, supérieure à 766 sur la mer du Nord. Dépression sur le S.-E. du continent et dans les parages de l’Islande. Pluies sur le N. et le Centre du continent. Temp. du matin : Bordeaux et Saint-Pétersbourg, 15°; Paris et Nantes, 17; Nice, 21; moyenne à Paris : U)°,9 (normale : i8°,4). — l,e 2. Fortes pressions sur le N.-W. de l’Europe (770 sur les Iles-Britanniques). Dépression sur le S. de la Russie et 1 Islande. Beau temps en France. Temp. du matin : Yardoe, io°; Limoges) 13; Paris, 17; Toulouse, 19; moyenne à Paris : 180,6 (normale ; i8°,4)-—• Phases de la Lune : Nouvelle Lune le 2, à midi 58 minutes.
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- LA NATU
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL, HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tissandier
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l'Institut,
- Professeur à l’Ecole des Mines et à l’Ecole des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique,
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géograpkie.
- ABONNEMENTS, 11 mois = Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départem. : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : J 20, Boulevard Saint-Germain, Taris fV~l‘)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2099. — 16 AOUT 1913.
- SUPPLÉMENT.
- INFORMATIONS
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- Nouveau procédé de préparation du blanc de plomb. — Un chimiste allemand, M. Hof, vient de trouver un nouveau procédé de préparation du blanc de plomb qu’il nous paraît intéressant de signaler. L’oxyde de plomb se dissout dans le chlorure de magnésium en donnant, par double décomposition, du chlorure de plomb et de la magnésie. Le chlorure de plomb formé donne, avec un excès de chlorure de magnésium, un chlorure double de plomb et de magnésium 2 MgCl2, PbCl2, i3 H2O. Quant à la magnésie produite ci-dessus, elle reste en dissolution sous forme d’oxychlorure. Enfin, par décomposition en présence d’un excès d’eau froide, le liquide renfermant tous ces corps fournit un oxychlorure double de plomb et de magnésium. Cet oxychlorure, par simple action d’acide carbonique en présence d’eau, se trausforme en blanc de plomb 2PbC03, Pb (OH)2, c’est-à-dire en un hydrocarbonale de plomb amorphe, propre à suppléer le blanc de plomb habituel dans tous ses usages. Le nouveau procédé serait, paraît-il, plus économique que ceux employés jusqu’ici.
- L’hélium dans les minerais de glucinium. — Un
- chimiste italien, M. Piutli, a fait l’examen d’un grand nombre de minerais de glucinium de toutes provenances, non radioactifs, mais contenant de l'hélium. Il a constaté qu’il n’existe aucun rapport de proportionnalité entre l’époque géologique de formation du minerai et son contenu en hélium. Le gaz est plus abondant au centre des gros cristaux qu’à la périphérie. Cette recherche apporte une contribution intéressante à la diffusion du gaz hélium dans la nature.
- Profondeurs océaniques supérieures à 9000 mètres.
- —• Le 2 juin 1912, le navire Planet a trouvé la plus grande des profondeurs océaniques — 9788 m. — au sud-est des Philippines. On connaît actuellement 8 points océaniques de plus de 9000 m. de profondeur, ils sont tous situés dans l’océan Pacifique occidental, savoir :
- 9020 m. 6° 15' N- 127« 22' 0.
- 9031 m. 5° 21' N. 1270 48' 0.
- 1910 {Planet) 9140 m. 6° 36' S 153° 56' 0.
- 1895 (Penguin) 9184 m. 24° S 175» W.
- 9415 m. 28° 44' s 176° 4' W.
- 9427 m. 58u 28' S • 176° 39' W.
- 1901 {Néro) 9636 m. 12u 40' N 145" 50' 0.
- .1912 {Planet) 9788 m. 9° 56' N- 126° 50' 0.
- Les nouvelles monnaies de nickeL— Une loi du
- 2 août igi3 (Journal officiel du 7 août) prescrit le retrait de la circulation des pièces de 5 et 10 centimes en bronze et des pièces de o fr. 2b en nickel pur; des décrets fixeront ultérieurement les époques auxquelles ces monnaies cesseront d’avoir cours légal. Ces mouuaies
- seront remplacées par des pièces de nickel pur de o fr. 2.5, o fr. 10 et o fr. o5 percées au centre d’un trou rond. La réalisation de la
- réforme n'est pas .................
- encore immédiate : en effet,, il est ouvert un concours pour la gravure des coins des nouvelles monnaies. Les conditions de ce concours sontdéfinies au Journal officiel du 7 août.
- Nouveau type de sphérique militaire. — Le
- régiment des aé-ronautes militaires anglais (Royal Flying Corps) a lancé récemment de l’aérodrome de Hurlingham, un ballon dont la nacelle comporte deux étages.
- L’étage supplémentaire forme une plate-forme d’observation à 2 m. 5o au-dessus du fond dé la nacelle proprement dite ; on y a accès par une échelle de cordes.
- Le ballon, qui porte le nom de if.
- F. C., a emporté
- huit passagers pour son voyage d’essai qui s’est longé pendant 4 heures et sans incident.
- pro-
- La pêche en mer et les canots automobiles. — Les
- touristes qui ont gardé le souvenir des innombrables bateaux de pèche aux voiles brunes, qui pullulaient littéralement à l’embouchure de certains fjords constateront un changement radical en retournant en Norvège. Sur un total de i3ooo bateaux, 6006 ont déjà supprimé mâture et voilure et adopté le moteur à combustion
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- INFORMATIONS
- interne, et les 7000 autres attendent arec impatience que les fabricants leur livrent les moteurs commandés. Ceux-ci sont d’une force de 6 à 10 ch.-vap. ; la plupart n’ont qu’un cylindre; ils sont d’une grande simplicité de construction. D’après le Times, à qui nous empruntons ces détails, la plupart sont de fabrication américaine ; mais ceux qui sont fabriqués en Norvège sont préférés, bien qu’ils coûtent deux fois plus que les premiers. Le combustible employé est une huile bon marché (huile lourde non raffinée) qui se vend environ 60 centimes les 4 litres ; les barques emportent leur approvisionnement dans un gros baril installé à l’avant sur le pont. Le Gouvernement encourage la transformation en consentant des prêts à 4 pour 100 aux pêcheurs, et en les dispensant de verser un intérêt pour la première année; et tel est l’enthousiasme des pêcheurs envers le nouveau mode de navigation, qu’on prédit qu’il n’existera plus un seul voilier de petit tonnage d’ici deux ans. Actuellement, le prix du combustible encourage la transformation; mais certains prédisent déjà une hausse à bref délai, qui porte-terait les Norvégiens à regretter la voile.
- Le chat et la souris. — Si chien et chat ont réputation de faire mauvais ménage, que dire du chat et de la souris? Et cependant les uns comme les autres peuvent quelquefois vivre en paix et même en très bonne harmonie. Tout le monde a vu un chien jouer avec un chat, surtout quand tous deux sont jeunes et qu’ils ont été élevés ensemble. Quelquefois, le chien plus âgé surveille même les ébats des jeunes chats. Les bons ménages entre chat et soxxris sont plus rares. Toutefois, il n’est pas impossible d’en observer et même d’en créer. Si le chat est jeune, s’il est bien nourri, on pourra le
- dresser à voir des souiûs sans bondir sur elles et même à leur laisser prendre quelques familiarités. En ce moment, un forain montre des chats qui permettent aux souris de se promener sur leur fourrure et même qui prennent délicatement leur ennemie dans la gueule entre les crocs, pour la transporter plus loin et la déposer délicatement à terre. Curieux effets du dressage que cette disparition d’un instinct. Mieux vaudrait peut-être dire, il est vrai que l’instinct est endormi, car, quelquefois, il se réveille!
- Nouveaux genres d’engrais. — Nous relations dernièrement la fabrication de nouveaux genres d’engrais à base de manganèse. La Société minière de Las Cabasses nous fait savoir qu’elle prépare avec ses minerais pyrénéens de carbonate et d'oxyde manganés des engrais à base de chaux et de manganèse. Leur efficacité fut reconnue par de nombreux essais faits dans divers champs d’expériences par plusieurs professeurs départementaux d’agriculture. Le fait est d’autant plus intéressant à signaler que la terre arable contient normalement bien plus d’oxyde de manganèse que les doses infimes ajoutées sous forme d’engrais. Dautre part, les essais de M. Gab, Bertrand semblaient prouver que les combinaisons manganées devaient être d’autant plus fertilisantes que leurs poids moléculaires étaient élevés; certains agronomes avaient même conclu de leurs essais que si le sulfate mangané était fertilisant par exemple/ l’oxyde ne l’était point. Il est heureux de constater l’efficacité de ce dernier produit, bien plus économique; et il est à souhaiter que nos agronomes poursuivent activement leurs essais comparatifs afin de fixer nettement la pratique de l’emploi des nouveaux engrais.
- Le pétrole en Extrême-Orient. — L’Archipel des Philippines contient des gisements pétrolifères dont on connaissait l’existence avant la conquête américaine, mais que personne n’avait songé à exploiter. On connaît six de ces gisements; les plus importants sont ceux de l’île de Cebu, de l’île de Leyete et de la presqu’île de Tayabas. Un puits foré à Cebu, d’une profondeur de 53o mètres, fournit actuellement un pétrole d’excellente qualité. A Tayabas, le pétrole se présente avec une teinte pourpre dont l’analyse chimique n’a pu expliquer la nature. Le Gouvernement américain a désigné un ingénieur spécialiste qui va faire exécuter des sondages dans tous les gisements signalés.
- Utilisation de la tourbe. — D’après une information publiée parle Times, les chemins de fer de l’Etat suédois ont mis à l’essai plusieurs locomotives dont les foyers sont alimentés exclusivement avec de la tourbe, réduite préalablement en poudre par le procédé Ekelund. Ces foyers sont d’un nouveau type ; la poudre de tourbe est versée par le chauffeur dans un entonnoir d’où un tuyau la conduit dans la boîte à feu; la besogne est plus rapide et beaucoup moins fatigante qu’avec le chauffage au charbon. Les expériences poursuivies depuis plusieurs mois ont établi qu’une tonne et demie de poudre donne les mêmes résultats qu’on obtient avec une tonne de charbon ordinaire ; cette poudre produit peu de fumée; elle ne produit pas d’étincelles ou de flammèches. Les autres lignes suédoises S’apprêtent à poursuivre de pareilles expériences sur leurs réseaux.
- Le canal de Panama et l’anti-alcoolisme. — C’est le xer juillet qu’est entrée en vigueur la décision de la Commission du canal de Panama de supprimer les cafés et débits de boissons alcooliques dans toute l’étendue de la zone qui dépend des Etats-Unis. Ces établissements étaient au nombre de 63 il y a deux ans; des mesures restrictives avaient réduit ce nombre à 35, qui avaient payé l’an dernier comme droits de patente 220000 francs. Cette année, la Commission (qui administre et gouverne la zone) a refusé purement et simplement d’accorder des patentes aux cabaretiers, moyen radical de supprimer leurs établissements.
- Développement de la culture du cacao. — Dans une conférence faite à l’occasion de l’Exposition d’agriculture de Deventer, M. Perrot vient de donner de nombreux et intéressants détails sur la culture du cacao. Avant 1870, seules les républiques de l’Amérique centrale, le Brésil, les Antilles et le Mexique produisaient du cacao ; à cette époque commencèrent à San Thomé des essais de culture qui réussirent si bien que peu à peu elle s’étendit à toute la côte occidentale d’Afrique. Aujourd’hui, la production américaine s’élève à 137260 tonnes dont 33 730 au Brésil, 3o 65o dans l’Equateur, 23 260 à la Trinité; la production africaine atteint 58 860 tonnes dont 22470 dans la Côte d’Or et 29620 à San Thomé; l’Asie ne fournit que 5980 tonnes. L’Afrique se substitue rapidement à l’Amérique, d’autant plus que les rendements y sont bien supérieurs ; en effet, chaque cacaoyer d’Afrique produit 1 kg 5 à 2 kg tandis que chaque arbre d’Amérique ne donne que 1 kg 2 sans qu’on sache la raison de cette différence. Aussi les plantations de San Thomé, de Fernando Po, du Cameroun, de la Côte d’Or prennent-elles un développement considérable. La consommation du cacao augmente aussi rapidement que la production, comme le montrent les chiffres suivants :
- 1894 1910
- Consommation en : Tonnes. Tonnes.
- Etats-Unis.................. 7935 5o3io
- Allemagne................ 8 §20 43 940
- Angleterre............... 9 9^i 24080
- France..................... 14871 25070
- Hollande..................... 9656 16190
- Suisse...................... 2ii5 9000
- Italie....................... 65o 1890
- Espagne..................... 6726 5 520
- 60224 176000
- Ainsi, en 16 années, la consommation a triplé. M. Perrot remarque que cette augmentation ne pourra probablement pas continuer dans les mêmes proportions et que seules les régions à rendement intense pourront continuer la culture du cacaoyer dans des conditions rémunératrices.
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- SCIENCE APPLIQUEE
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- Robinet de sûreté pour conduites de gaz. — Pour tout ce qui concerne ce robinet, décrit dans notre ü° 2097 du 2 août, s’adresser à la maison Defontaine et C‘% 60, rue Saint-André-des-Arts, Paris.
- Télégraphie sans fil
- Réglage des détecteurs à cristaux. Nouveau dispositif de contact. — L’utilisation, comme détecteurs, de certains cristaux naturels et artificiels pour la réception en télégraphie sans fil permet d’étendre considérablement le rayon d’action _ d’un poste à antenne déterminée, sous certaines conditions de sélection et d’emploi.
- Ce n’est que par tâtonnements, et sans que l’on puisse différencier à l’examen microscopique les points sensibles de ceux qui ne le sont pas, que l’on règle un détecteur à cristaux. Mais l’exploration par une pointe métallique qui par suite de son mode de su spension reste constamment verticale, ne permet pas d’atteindre et d’utiliser d’utxe façon stable les points, souvent très sensibles, situés sur les faces de clivage ou cristallines orientées sous une forte inclinaison. Pour remédier à cet inconvénient, certains constructeurs ont constitué la pointe exploratrice par une spirale métallique qui, grâce à sa souplesse, peut donner un contact sous tous les angles. Mais cette spirale, très ténue, est malaisée à manier; en raison de son élasticité même, il est difficile
- de lui faire toucher un point déterminé.
- Le porte-aiguille que nous avons réalisé ne présente pas ces inconvénients. Il se compose d’une petite sphère de cuivre (10 mm de diamètre) qui porte l’aiguille d’acier exploratrice qui la traverse diamétralement à frottement dur. La sphère est embrassée par deux petites couronnes de cuivre formées d’un seul morceau replié ; un petit boulon permet de graduer le serrage. Le tout est porté par un bras élastique en maillechort doublement articulé. La sphère permet l’orientation de l’aiguille sous tous les angles. La pression est réglée par la longueur de l’aiguille depuis sa sortie de la sphère.
- Ce dispositif, outre la stabilité du contact, présente l’avantage de permettre l’exploration successive de plusieurs cristaux, disposés dans le rayon d’action très étendu de l’aiguille. Ces cristaux, enchâssés ou non, sont serrés par des vis de pression contre une butée de cuivre.
- Réception sur contact bi-métallique. — A Saint-Brieuc, soit à 4°° kilomètres environ de Paris, il nous a été possible de recevoir les signaux horaires, les nouvelles en émission rare, et même les bulletins météorologiques de 8 heures et ï5 heures, en employant comme détecteur un simple contact acier-laiton; bien entendu, sans aucune force électro-motrice, et avec le montage inductif. Avec le dispositif porte-aiguille décrit ci-dessus, il suffit de remplacer le cristal par un morceau de laiton de forme quelconque au contact duquel on amène l’aiguille par sa surface latérale. Un grand nombre de points sont sensibles. Le son perçu est assez faible, mais avec les excellents écouteurs de M. Duroquier la lecture intégrale est aisée. L’intensité diminue si l’on substitue le cuivre rouge au laiton, ou si on l’attaque par la pointe de l’aiguille. Une légère oxydation des pièces en contact semble être plutôt favorable. Ces intéressants résultats font peut-être entrevoir la possibilité de substituer les contacts imparfaits métal-métal convenablement choisis aux détecteurs à cristaux dont l’emploi comporte tant de tâtonnements. Carissan.
- Génie rural
- Abreuvoir automatique. — Dans une ferme où les animaux sont nombreux, la question de l’abreuvoir a une grande importance. Il y a en effet intérêt à régler
- la distribution d’ea-u, de manière à économiser le liquide et la main-d’œuvre. D’autre part, au point de vue de l’hygiène, il est bon d’employer des abreuvoirs individuels qui évitent la propagation des maladies contagieuses. Parmi les nombreux systèmes d’abreuvage, un des plus pratiques est certainement celui imaginé par M. Maufroid-Bauduin, déjà très répandu dans le nord de la France, la Belgique et la banlieue parisienne, que vient de décrire M. Godbille dans VHygiène de la viande et du lait. Cet abreuvoir automatique, relié directement à une conduite d’eau, se compose d’une auge recevant le jet d’eau d’un robinet à poussoir actionné par la pression
- d’un plateau à bascule disposé à l’intérieur même de l’abreuvoir. L’auge étant pleine d’eau, quand l’animal vient y boire, il presse avec son museau sur le plateau à bascule et ouvre le robinet; il avale l’eau à mesure qu’elle jaillit et monte dans la cuvette. La cuvette est en fonte émaillée, ovale, d’une contenance de 3 litres ; la partie à fixer au mur est surélevée et supporte la conduite d’eau; elle peut être solidement accrochée au moyen de deux crochets à écrou et de boulons. Le tuyau d’eau a, au milieu de l’abreuvoir, un branchement en T, terminé par un ajutage fileté, muni d’un clapet automatique.
- Le jeu de la soupape est limité et rendu automatique par un ressort maintenu par un écrou. La soupape est commandée par un plateau à bascule perforé tournant autour de deux tourillons et arrêté par un butoir. Cet appareil a de multiples avantages : il oblige l’animal à boire lentement une eau propre qu’il ne peut souiller ; il supprime les frais d’installation et d’entretien d’un système d’évacuation d’eau; il est toujours prêt à fonc-tionnèr, même en cas d’oubli du personnel; il économise la main-d’œuvre et le temps. — L’abreuvoir Maufroid-Bauduin est construit par la Société des Forges de Milourd, à Anor (Nord).
- Objets utiles
- Glace-fruit Kirby. — Cette élégante glacière de table est devenue indispensable sur toutes les tables. Elle permet de rafraîchir non seulement les fruits : poires, pêches, brugnons, abricots, oranges, bananes, ananas, fraises, cerises, groseilles, etc., mais aussi les salades les plus variées : salades de volaille, mayonnaises de volaille, de homard ou de langouste, salade de saumon, etc. En règle générale, on peut dire que tous les fruits et entremets sont très rapidement et très facilement rafraîchis avec cette glacière.
- Elle comporte deux récipients en cristal avec garniture en nickel argenté. Le petit récipient est suspendu à l’intérieur du grand sur une monture métallique et on met de la glace pilée dans l’espace libre entre les deux vases. Les fruits à rafraîchir sont placés ensuite dans le petit récipient que l’on ferme avec son couvercle.
- On sait que les fruits doivent être préparés d’avance. Nous n’avons pas l’intention de donner des recettes ici.
- Disons toutefois que les fruits employés devant être en état de maturité parfaite, la quantité de sucre à employer par kilogramme de fruits est de 120 à 160 gr. selon la quantité de fruits acides à traiter.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- Le sucre peut être remplacé par 2 décilitres 1/2 de sirop environ. Si l’on parfume avec du zeste de citron, d’orange ou de mandarine, la quantité de zeste (on 'frotte l’écorce du fruit sur un morceau de sucre que l’on râpe ensuite) est de deux cuillerées à café, toujours par kilogramme de fruits. On ajoute ensuite quatre cuillei'ées a bouche du jus du fruit dont on a pris le zeste. Deux petits verres à liqueur de kirsch, marasquin, ou d’un vin de liqueur, peuvent remplacer le zeste. — La glacière de 1able est en vente chez Ivirby-Beard, 5, rue Auber.
- d'eau seulement. On casse les œufs dans les vases, on ferme le couvercle, on enflamme l’alcool et lorsque la flamme s’éleint les œufs sont cuits.
- Pour faire les œufs à la coque on enlève les vases et on se contente de mettre les œufs dans l’eau de la bouilloire sans en augmenter la quantité. La grande coupelle est remplie d’alcool que l’on enflamme et les œufs cuisent <à point sur la table pendant le repas. — La bouilloire à œufs est en vente chez M. Kirby-Beard et C'% 5, rue Auber, à Paris.
- Miroir... buccal. — Lorsqu’on est confortablement installé dans son cabinet de toilette, il n’est pas nécessaire de se servir du miroir... buccal. Mais souvent, très souvent, une dame désire remettre en place quelques mèches folles que le vent a déplacées. Les petits mit oirs à main sont bien peu pratiques. On utilise alors le n iroir... buccal.
- C’est un miroir comme tous les autres, plus large que haut, et pouj vu d’une tige rue l’on courbe facilement à
- l-ig, 1.
- Emploi du miroir.
- Le Miroir... buccal.
- 45 degrés. Cette tige se termine par une « embouchure )) que l’on serre entre les dents et le miroir, auquel la dame elle-même sert de support, permet de réparer une coiffure, de mettre une voilette sans aucun ennui puisqu’il laisse la liberté complète des mains.
- Désirez-vous prêter votre m’roir à une amie? Enveloppez P « embouchure « d’une feuille de papier métallique livrée avec l’objet et le miroir pourra passer de bouche en bouche en changeant l’enveloppe chaque fois, sans aucun inconvénient.
- Ce miroir convient tout à fait pour les voyages. — Il est en vente chez M. Renaut, 4L boulevard de Strasbourg, à Paris.
- Bouilloire pour œufs. — Les œufs pochés ou cuits à la coque par les procédés ordinaires ne possèdent généralement pas toute la saveur qu’ils sont susceptibles
- d acquérir par une cuisson rationnelle. Voici un instrument de table qui a été imaginé pour permettre de les \ réparer normalement.
- C’est une bouilloire comportant un récipient monté sur trois pieds. Enfre les pieds, sous le récipient, est installée une petite tablette sur laquelle se pose une coupelle destinée à recevoir une quantité dosée d’alcool. Cette coupelle est double; un côté, plus profond que l’autre, reçoit l’alcool pour la cuisson des œufs à la coque et l’autre la quantité sullisanle pour faire les œufs pochés.
- Ces derniers se font chacun dans un petit récipient en porcelaine, sorte de tasse que l’on met dans la bouilloire, comme l indique notre dessin après avoir versé, dans le fond de celle bouilloire, une hauteur de 2 mm
- Détache-coupons. — Le détachement des coupons de rente et d’actions peut mettre le cœur à l’aise, mais il constitue un travail peu agréable pour les doigts armés de ciseaux. On se blesse, on se fatigue et les personnes nerveuses gémissent sur les douleurs de leur main ; on pousse des exclamations, on s'arrête, on continue l’opération et quand elle est terminée on laisse échapper un « ouf! » de soulagement.
- Il nous faut bien croire à cette fatigue physique puisque les inventeurs ont imaginé des instruments pour effectuer sans douleur ce pénible travail.
- La nouvelle équerre détache-coupons convient donc aux rentiers et paliculièrement aux banquiers. Il su Di t de la poser de manière à entourer le coupon que l’on arrache ensuite d’un mouvement sec. Toutefois, avant d al laquer les coupons, il est prudent de s exercer sur
- t'ig. 2.
- tles morceaux de papier sans valeur afin d’acquérir l’habileté nécessaire.
- Le Détache-coupons est en vente aux établissements Kralz-Boussac, 14, rue Martel, à Paris.
- <S§'3sS» Divers
- Le Bouscntor
- et sou
- ampoule.
- Le Bonsentor. — Ce petit tube ressemble tout à fait à ceux qui renferment les couleurs dans les boites de peinture, mais il contient un produit antiseptique mélangé avec une huile lourde qui s’évapore lentement et débarrasse les locaux des miasmes qui peuvent s’y trouver en suspension.
- L’une des extrémités du tube porte une attache métallique qui permet de le suspendre à un clou, au mur ou au plafond. Dès que l’on veut le mettre en service, ou divise le bouchon métallique qui ferme son extrémité et on visse, à la place, la petite ampoule contenue dans la même boîte que le tube.
- Cette ampoule renferme une sorte de mèche de coton; elle est même faite d’un léger tissu. Lorsque le tube est suspendu, le liquide descend daus l’ampoule et s’évapore très facilement, pour assainir le local dans lequel il est suspendu.
- On construit également des tubes contenant des parfums, destinés, aux armoires à linge, cabinets de toilette, etc. Ces derniers ont reçu le nom de Finodor. Le prix des premiers est de o fr. 96 et celui des seconds de 1 fr. 4L Port o fr. i5. Ils sont en vente chez M. P. Ile-naut, 43, boulevard de Strasbourg, à Paris.
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- VARIÉTÉS
- La pomme de terre existe-t-elle à l étal sauvage?
- — C’est un fait vraiment curieux à constater que 1 ignorance dans laquelle nous sommes de l’origine de presque toutes les plantes cultivées pour notre alimentation. Qu’elles proviennent d’une plante indigène modifiée par la culture ou d’une plante exotique amenée depuis plus ou moins longtemps des pays lointains, il semble a priori que, sans trop de difficulté, on puisse les retrouver à l’état sauvage, car, de ce que certains pieds ont été traités d'une manière favorisée, il n’en résulte nullement que les autres, abandonnés à leur propre sort, aient eu dès raisons de disparaître. Mais tous les raisonnements du monde ne vaudront rien devant la constatation que nous rappelions plus luiul. On en a une preuve dans le cas de la pomme de terre, dout la véritable origine à l’état sauvage est inconnue ou, tout au moins, douteuse. C’est du moins la conclusion à laquelle arrive M. Pierre Bcrthault dans un travail très consciencieux cju’il vient de publier et qui lui a servi de thèse de doctorat ès sciences naturelles (*).
- Rappelons d’abord ce fait non discuté que, avant l’arrivée des Espagnols, la pomme de terre Solarium tnberosum était cultivée et utilisée par les populations chiliennes et péruviennes, et que les premiers tubercules introduits en Europe à deux reprises différentes ont été, à n’en pas douter, ceux des plantes cultivées et non d’espèces sauvages de Solanum spontanés en Amérique. On sait aussi que les premières pommes de terre apportées en Europe paraissent correspondre à deux groupes distincts de variétés cultivées et constituer les types actuels désignés sous les noms de Mœrker et de Reine des farineuses, variétés qui, depuis, se sont multipliées énormément pour le plus grand bien du palais des consommateurs.
- Le premier point à élucider étant, on le comprend, de savoir si toutes les variétés et sous-variétés en question appartenaient rigoureusement à la même espèce, M. Pierre Berthault a nettement tranché la question par l’affirmative. Sa conclusion résulte de l’étude minutieuse de la structure anatomique, de la germination, de l’organisation florale. Celle-ci, notamment, présente — ainsi que tout le monde pourra le constater de visu — deux faits capitaux, ceux d’avoir une corolle en roue et un calice aux divisions pointues, au bout mucroné, comme disent les botanistes avides de noms savants. Ce dernier caractère, en particulier, est de premier ordre. Par la comparaison des pieds actuellement cultivés avec ceux conservés dans les plus vieux herbiers, on se rend compte, en effet, que le calice est un organe qui n’a pas varié au cours de trois siècles et demi de culture. Alors que le feuillage des variétés se modifie un peu, que quelques caractères anatomiques du tubercule changenL,
- i. Recherches botaniques sur les variétés cultivées du Solanum tnberosum et les es/ères sauvages de Solanum tubérij'crcs voisines. Thèse, l g l i, l'a ris'.
- l’aspect et la forme du calice sont restés constants. Ce fait que toutes les variétés agricoles (*) possèdent des calices très comparables entre eux est une forte présomption de l’unité d'origine des variétés cultivées.
- Il y a lieu, maintenant, de se demander si ce type cultivé bien défini se retrouve à l’état sauvage. C’est ce qu’a fait M. Berthault en n’examinant, naturellement, que les Solanum donnant des tubercules. Ceux-ci constituent 35 espèces bien distinctes, plus ou moins répandues çà et là, notamment en Amérique. Or, de l'étude très approfondie de leurs caractères botaniques, il résulte que toutes les formes sauvages diffèrent nettement du Solanum tuberosum, notamment par les caractères tirés de la fleur, et qu’aucun ne saurait avec certitude en être la forme ancestrale; telles sont notamment les espèces Utile, Stoloniferum, Verrucosum et Maglia. D’autres types, bien tubérifères, rustiques et répandus, comme l’espèce Commersoni, dont on à beaucoup parlé dans ces dernières années, s’éloignent encore davantage du tuberosum. Enfin des plantes, nettement spontanées et formant des tubercules, sont avec certitude des Solanum éloignés et bien distincts de la pomme de terre; tous ceux qui ont des fruits en quilles, les folioles minces et étroites, ou encore les feuilles entières, ne sauraient, en effet, être comparés aux variétés agricoles que nous cultivons.
- D’après cette revue, on peut conclure qu’il n’existe pas, à l’état vraimeut spontané, de plantes semblables à la pomme de terre cultivée. Cependant, pour ne pas décourager les chercheurs ultérieurs, il faut dire que l’examen des herbiers et des collections laisse subsister un doute à cet égard. Il y a, en effet, dans l’herbier Drake del Castillo, un Solanum récolté par Heller, à Cocustepec (Mexique) et qui a tous les caractères du tuberosum. Il existe, en outre, dans les collections de M. Ph. de Vilmorin, une plante désignée sous le nom de Papa d’Amarilla, qui serait, dit-on, spontauée, dans la pampa d’Amai'ille, et qui, par tous ses caractères, est aussi un tuberosum. On pourrait, enfin, ajouter qu’il existerait, en Australie, une plante que M. Labergerie a envoyée à M. Berthault sous le nom de Brown's River, en la donnant comme un type spontané, et qui est, à n'eu pas douter, elle aussi, un tuberosum. Doit-on voir dans ces échantillons, au moins dans ces échantillons américains, la forme sauvage de notre pomme de terre ? Il faudrait d’abord démontrer nettement qu’ils sont véritablement spontanés. Or, d’après M. Berthault, il n’apparaît pas comme certain qu’il en soit ainsi.
- Eu résumé, Informe sauvage de notre pomme de terre est maintenant extrêmement rare ou a depuis longtemps disparu. Henri Coupix.
- i. Sauf, toutefois, la Hollande à Jleurs jaunes, qui, au point de vue qui nous intéresse ici, n’a pas d’intérêt car elle doit être considérée comme une véritable monstruosité, les fleurs ne produisent même pus de corolle.
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- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- Support de bicyclette rustique. — Très simple, facile à faire soi-même et fort peu encombrant, ce support pourra sûrement rendre des services à nos lecteurs cyclistes. On le fait avec du très gros lil de fer, d’un
- diamètre de 4 ou 5 mm, lequel, tout en étant très résistant, peut aisément être courbé avec des pinces si l’on prend soin de le faire rougir au feu. 11 faut à peu près i rn. de ce fil, qu’on coupe de manière à avoir un bout de 25 cm et un autre de 75 centimètres.
- Le grand bout est plié de manière à faire une sorte d’U (fig. 1) dont les branches se terminent par des crochets, et comportent près des coudes une partie infléchie, puis un enroulement formant œilleton. Dans ces œilletons, on passe la petite tige de fer, dont les deux extrémités dépassantes seront ensuite courbées également en crochets ou en anneaux (fig. 2).
- Voici notre support terminé. Reste à le fixer au mur. Pour cela, nous enfoncerons dans la paroi le long de laquelle on peut placer la bicyclette quatre vis terminées par de solides anneaux, après avoir naturellement pris la précaution de lam-
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Æ:
- ponner s’il s’agit d’nn mur de pierre ou de briques. Ces anneaux doivent être placés de manière à ce que les deux du bas reçoivent les petits crochets terminant les branches de l’U : on les écarte pour les faire pénétrer, et, en se resserrant ensuite, le tout forme charnière. Aux pitons du haut, nous attacherons les deux bouts d’une chaînette ou d’une forte ficelle qui passera par les deux crochets de la barrette transversale.
- Le support est prêt à l’usage : au repos, nous le relèverons contre le mur pour qu’il ne gêne pas le passage ; en fonction (fig. 3), nous le rabatterons et placerons dans la gouttière terminale le tube supérieur du cadre de la bicyclette, dont les pneus ne touchant pas au sol seront de la sorte parfaitement protégés. Plus on fait le support large, et plus l’ensemble est stable.
- Colle liquide à froid. — Une colle inodore et très tenace, convenant tout particulièrement au collage du papier, peut être préparée très simplement en faisant dissoudre de la dextrine blonde dans un poids égal
- d’eau. Inutile de faire ramollir longtemps à l’avance, mettre simplement la matière dans l’eau et chauffer au bain-marie en remuant de temps en temps. La colle est brun foncé. On peut la parfumer en ajoutant quelques gouttes de l’extrait à odeur préférée.
- (Laboratoire de La Nature.)
- Coloration des agates. — Voici, d’après M. J. Escard, comment on prépare dans le Palatinat, où existent de nombreuses tailleries de pierres dures, les agates dites « baignées ». Après lavage et séchage, on plonge les minéraux dans des solutions étendues de miel où#on les laisse longtemps séjourner. Le liquide pénètre peu à peu dans les fissures, de façon irrégulière selon la porosité des agates. Quand l’imbibition est suffisante, il suffit de laver les pierres et de leur faire prendre un bain, également prolongé, d’acide sulfurique concentré ; cet acide brûle peu à peu le miel resté dans les fissures, avec production de matières charbonneuses qui marbrent agréablement les agates de façon indélébile.
- (Revue scientifique.)
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boite aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — /. C., h A. — Tous ces renseignements vous seront fournis par votre Mairie.
- M. M. Anthony, à Anvers. — Pour faire disparaître Vherbe d'un court de tennis, on arrose soit avec de l’acide sulfurique dilué de cinq fois son volume d’eau, soit si le sol est un peu calcaire avec une solution à 25 pour ioo de chlorure de calcium. Nous ferons des essais comparatifs à ce sujet, qui seront publiés dans les « Recettes ».
- M. P. L., à Roubaix. — Montez vos piles en série; •c’est-à-dire le pôle positif d’une pile relié au pôle négatif de l’autre : les voltages s’ajouteront. La puissance d’un électro dépend de ses ampères-tours, c’est-à-dire du nombre de spires du conducteur par l’intensité du courant qui le traverse. Mais il ne faut pas oublier qu’en augmentant le nombre de tours, on augmente la résistance du fil, et que l’on diminue de ce fait l’intensité. Il faut augmenter en proportion le voltage du courant, et calculer la section des fils de façon à éviter un échauf-fement excessif.
- M. S. G., h Sfax. — Pour sceller un objet de verre dans une monture en métal blanc, voir les formules de ciments données dans les Recettes de la maison, p. 265 et dans les Recettes de l’atelier, p. 99 (Masson, éditeur, 3 francs le volume).
- M. Kœchlin. — Le p~dichlorobenzène est fabriqué par l’Actien Gesellschaft für Anilin Fabrikation, dont la filiale française est la Société des produits chimiques Lucien Picard, à Saint-Fons (Rhône).
- M. Th., à S. —Une étude bibliographique assez complète des procédés de décyanuration des vieilles matières épurantes d’usines à gaz fut faite par Robine etLenglen, p. 337 à 357 de leur ouvrage : L’industrie des cyanures, Béranger, éditeur, rue des Saints-Pères.
- Mme E. B., au Val Notre-Dame, près Huy. — Si la naphtaline ne protège pas du tout les animaux empaillés de l’attaque des parasites, ni la benzine ni l’essence ne sont longuement efficaces. Le mieux est d’employer des pulvérisations d’un liquide à base d’acide phénique et d’acide arsénieux : vous en trouverez la recette dans le livre III des Recettes du laboratoire qui paraissent en ce moment chez notre éditeur. Un seul traitement suffit alors, et détruit aussi bien les œufs que les larves et les insectes parfaits. La combustion du soufre est un excellent procédé de désinfection, à condition qu’on laisse longtemps agir (2 à 3 jours) le gaz en pièce bien close .(brûler 60 gr. de soufre par mètre cube de capacité d’air : de la sorte, tout l’oxygène passera à l’état
- sulfureux). A noter que si le soufre détruit les parasites, cela n’empêche pas d’autres bestioles de revenir quelques jours après désinfection!
- M. H. R., à Montmacq (Oise). — Nous ne vous conseillons pas, pour la destruction des rats, l’emploi de l’arsenic ou du sulfate de strychnine qui présenteraient des dangers d’empoisonnement pour les volailles et autres animaux domestiques. Quant au phosphore, il nous semble que l’on peut s’en procurer, sans difficulté, chez les marchands de produits chimiques, pharmaciens et droguistes; à la rigueur demandez, à ce sujet, des indications à M. Leroux, directeur des Services agricoles de l’Oise, à Beauvais. La formule de pâte phos-phorée et les modes d’emploi que voici nous paraissent préférables au procédé de von Puschkona : formule Peligot : phosphore 20 gr., eau bouillante 400 gr., farine de seigle 200 gr., huile de noix 200 gr., sucre en poudre 25o gr. Le phosphore étant liquéfié dans l’eau bouillante, ajouter la farine et, quand le mélange est presque froid, verser du suif fondu un peu chaud, puis, l’huile de noix et, enfin, le sucre; remuer avec une spatule pendant chaque opération, étendre la pâte sur des tranches de pain très minces et introduire dans les trous creusés par les rats. On peut aussi faire gonfler du blé avec de l’eau chaude et, après l’avoir laissé égoutter, y mêler la pâte phosphorée ; au bout de quelques heures, le grain étant complètement imprégné de cette pâte, on en place de petites quantités à l’entrée des galeries des rongeurs. Formule Heuzé : faire fondre 5oo gr. dé graisse et, lorsque cette substance est à la température de l’eau bouillante, y jeter 1 gr. de phosphore blanc en bâton; ajouter peu à peu de la farine jusqu’à obtention d’une pâte pouvant être mise en petites boules ou étendue sur de petites tranches de pain; avoir soin, lorsqu’on ajoute la farine, de bien remuer pour obtenir un mélange aussi intime que possible. Enfin, comme produit inoffensif pour les volailles et autres animaux domestiques, notez que nous avons déjà indiqué le virus du Dr de Christmas, le Ratin et le Ratinol, que l’on peut se procurer au Laboratoire bactériologique, 7, rue Carnot, à Levallois-Perret (Seine), où l’on fournit tous les renseignements y relatifs.
- M. Desmazières, à Vivier. — Pour tourner ovale, on se sert de tours spéciaux ou d’un plateau à mécanisme fort compliqué, monté sur l’arbre de la poupée fixe. Peu pratique, et maintenant très rarement usité, cet accessoire est décrit tout au long dans le Manuel du tourneur, Roret, édit., rue Iiautefeuille, où sa description ne comporte pas moins de quatre pages!
- M. P. Vian, à Villeflix. — Vous .trouverez une formule pratique pour préparer l’encre stylo graphique dans les Recettes de l'atelier, p. 4. (Masson, éditeur, 3 francs, relié. )
- M. Cognet, au Pré Saint-Gervais. — Sur la préparation de l’eau oxygénée, vous ne trouveriez dans Nature que des indications très sommaires. Le sujet est
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- BOITE AUX LETTRES
- traité d’une manière complète dans la Chimie industrielle moderne de Beltzer, t. I, p. 98 à 117, (Monroty, éditeur, rue Jacob.)
- M. W., Société industrielle de Mulhouse. — Cette expression « pétrole solide » appliquée à un combustible pour navires doit s’appliquer à la naphtaline, maintenant employée dans certains moteurs à explosion. Les paraffines et similaires sont beaucoup trop chères pour en faire des combustibles de chaudières à vapeur, et nous ne croyons pas que les divers procédés de « solidification » des huiles de pétrole (par le savon ou d’autres ingrédients) soient pratiquement employés en grand. Surtout qu’un des grands avantages du pétrole comme combustible industriel est justement sa fluidité, permettant de remplacer une équipe de chauffeurs par une pompe alimentant des injecteurs!
- M. M. L., au Yal d’Ajol. — Pour obtenir instantanément la totalité du pouvoir désinfectant de l’eau de Javel, on peut la décomposer par l’acide sulfurique ou par l’acide chlorhydrique : dans les deux cas, la forme sous laquelle est fixé l’acide (sulfate de sodium, sel marin) est absolument inefficace. Inutile de mesurer poids et volume, les chiffres variant selon concentration des produits réagissants. Le plus pratique est d’ajouter l’acide de l’eau de Javel jusqu’à ce que le liquide mélangé rougisse fortement du papier de tournesol. Opérer prudemment, les émanations qui se forment étant dangereuses à respirer.
- M. Guillemé, à La Roche-sur-Yon. •— Pour détacher le plâtre de ses crasses, employer de l’amidon simplement délayé dans l’eau ou mieux dans la benzine, non une colle d’amidon. Pour enlever les restes d’empois adhérents, il eût fallu immerger le plâtre, puis frotter doucement avec un pinceau. Plutôt qu’un enduit pour régénérer la surface grattée déplâtré, nous vous conseillerions de badigeonner avec une solution aqueuse saturée à froid de borax : le plâtre est ainsi durci et 011 pourrait le repolir avec du papier d’émeri très fin.
- M. S. L., Le Quesnoy (Nord). — Nous pensons que la mortalité de vos poussins doit avoir pour cause l’inflammation d’intestin provenant de la digestion incomplète du jaune après l’éclosion, de l’air impur de l’éleveuse ou d’une mauvaise digestion des aliments donnés trop abondamment ou trop tôt après l’éclosion. L’inflammation est accompagnée de la « crotte » due à un excès d’acide urique. Yoici les prescriptions à suivre pour éviter cette mortalité : laisser, dès l’éclosion, les poussins pendant trente heures sans boire ni manger, ne les laisser sortir un peu qu’au bout de douze heures durant les trois premiers jours, ensuite, leur distribuer une nourriture extrêmement légère et peu abondante, au bout de trente heures; donner de l’eau bien pure additionnée de 5 grammes de bicarbonate de soude par litre, ou du lait coupé de moitié d’eau et additionné de bicarbonate de soude également. Comme première pâtée, donner de la mie de pain détrempée dans du vin sucré et mélanger à cette pâtée une petite pincée par tête de la poudre suivante :
- quinquina gris en poudre, 100 grammes; gentiane, 5o grammes ; guigembre, 40 grammes ; acide salicylique, 20 grammes. La poudre de charbon de bois très finement pulvérisée exerce aussi une action très salutaire sur la digestion, on la mélange à du gravier fin, répandu sur le sol. Suivre le régime alimentaire suivant : d’abord, mie de pain rassis très finement émiettée, mélangée avec œufs durs et salade hachés séparément sans pétrir; avec cette pâtée, distribuer alternativement du pain desséché au four pilé que l’on fait gonfler avec une très petite quantité de lait, car ce pain doit être sec comme de la graine; ensuite, donner un peu de millet, puis du blé et de l’orge bouillis ; de temps en temps, du pain rassis mouillé dans un peu de lait ou de la farine d’orge imbibée de lait. Au bout de huit jours continuer ces rations, mais les alterner avec des pâtées mélées de cœur de bœuf préablement bouilli, pendant une demi-heure, puis haché et mélangé avec du cresson de fontaine coupé menu et de la mie de pain émiettée. Si la pâtée n’est pas assez sèche, la soupoudrer d’un peu de farine de maïs ; de temps à autre, distribuer aussi, en petite quantité, des poireaux et de l’oseille hachés bien menu. Si les poussins ont un peu d’échaufîement, leur donner en pâtée sèche des légumes cuits (carottes, pommes de terre, salade) additionnés de farine d’orge; aux sujets délicats, donner des œufs de fourmi. Règle générale, quatre repas par jour : matin, à cinq et onze heures ; soir, deux et quatre heures ; distribuer chaque fois de la nourriture fraîche ; éviter les aliments échauffants. Comme autres aliments à distribuer après les trente heures consécutives à l’éclosion, on peut donner aussi une première pâtée composée de farines d’orge et de sarrasin, mélangées par parties égales et additionnées d’un cinquième du poids total de farine de pois, humecter légèrement, ajouter un peu de verdure finement hachée ; une deuxième pâtée composée de pommes de terre cuites, écrasées et de farine d’avoine, à laquelle on ajoutera, au bout de cinq jours, de la farine de viande, en très petite quantité; enfin une troisième pâtée de riz que l’on fait crever dans l eau chaude et auquel 011 ajoute moitié de son volume de farine de sarrasin et de la farine de pois ; saler légèrement ces pâtées, y ajouter une très petite quantité de charbon de bois finement pulvérisé et une petite pincée de sulfate de fer. Avec ce régime alimentaire, beaucoup de propreté et une bonne hygiène, on prévient la mortalité et les poussins se développent vigoureusement et rapidement.
- M. G., à Bordeaux. — Consultez l’ouvrage de Fairmaire, Deyrolle, éditeur, ou celui d’Acloque, Baillière, éditeur.
- M. Bertin, rue Cassini, Mantes. — Fabricants parisiens de jouets en fer-blanc : Fleirsheim, 88, boulevard de Ménilmontant; Société industrielle de ferblanterie, 3g, boulevard Beaumarchais; Yve Decamps, 10, rue du Parc-Royal. Les matières premières du « papier comprimé » pour jouets sont simplement de vieux journaux et vieilles affiches ; vous pourrez faire exécuter des pièces sur commande chez Bruneau, 129, rue de la Réunion, ou Grant, 77, rue Chariot.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- Le sauvetage du trésor de la « Lutine » : Sauvaire Jourdan. — La conservation des viandes desséchées par le procédé Ch. Tellier : Norbert LAT.L1É. — Les imitations du cuir : A. Chaplet. — La taille de l'homme et la civilisation : Aubert Turpain et Georges Claude. — Comment les plantes se détendent : Frédéric Lees. — Académie des sciences : Ch. de Villedeuil. — Le plus grand siphon du monde : Y. Forbin. — Les dents artificielles minérales : André Breton. — Nouveau procédé d'examen des photographies stéréoscopiques : André Ckéron. — Les turbines maritimes et le transformateur de vitesses Fôttinger : D1' Alfred Gradenwitz.
- Supplément, — Les terres rares des sables monazités de la Caroline. —• Les résines du caoutchouc et de la gutta-percha. — La photographie en couleurs sur tissu, etc.
- La fabrication des celluloses de papeterie autres que celle du bois, par Henry de Montessus de Ballore. In-8° de xn-294 p., avec 110 fig. et photomicrographies. H. Dunod et E. Pinat, Paris. Prix : 12 francs.
- Les papiers peuvent être divisés en trois grandes classes : le papier de luxe, le papier d’usage courant et le papier de pliage. La consommation du papier de luxe croît, cela est certain, mais très lentement, et cette industrie trouvera toujours à s’alimenter en matière première, d’autant plus que l’échelle de ses prix est plus élastique. Il n’en est pas de même pour la seconde classe, les papiers d’usage courant, c’est-à-dire ceux destinés aux usages journaliers, aux éditions, aux journaux, prospectus, et en général à tout ce qui s’imprime et s’écrit. C’est pour répondre à des besoins croissants qu’a considérablement augmentés la vulgarisation des machines à imprimer rotatives. et à grand débit, que la papeterie a dû créer elle aussi les machines à papier à grande largeur et à grande vitesse, qui peuvent fabriquer jusqu’à 40 et 5o tonnes de papier par 24 heures; et c’est encore pour ces papiers-là qu’on dévaste les forêts. Quand il n’y aura plus de bois en quantité suffisante, avec quoi
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- BIBLIOGRAPHIE
- les alimentera-t-on, ces. machines ? Avec clés plantes croissant spontanément : bambou, papyrus, alfa ; avec des déchets de culture : pailles (blé, avoine, riz), tiges de maïs, déchets de cannes à sucre ; avec des déchets d’industrie : chiffons, câbles, cordes et ficelles, déchets de filature (coton, lin, chanvre, phormium, jute). M. de Montessus de Ballore étudie spécialement chacune de ces matières, leur traitement, rendement et usage dés pâtes obtenues.
- Les champignons qui tuent, par MM. Rabais et P. Du-mék, tableau en couleurs 72 X 5a, avec légende explicative; Lhomme, éditeur, Paris, 1913. Prix : 1 fr. y5.
- Yoici revenue la saison des champignons. Pour éviter les accidents, souvent mortels, qui se répètent en cette saison, les deux mycologues bien connus ont rassemblé en un tableau mural les espèces dangereuses, si exactement représentées qu’un simple examen des figures suffira pour éviter toute erreur, d’autant plus qu’une légende explicative précise les caractères importants à observer.
- Idylles de la mer, par Frank T. Bullen, traduit par À. Savine, in-18, 294 p.; Stock, éditeur, Paris, 1913. Prix : 3 fr. 5o.
- Précédé d’une préface de Rudyard Kipling, ce livre rassemble une série d’histoires de mer et de pêche, vivantes, brutales, impressionnantes.
- Procédés élémentaires de la gravure d’art, par G. Profit, in-4°, 128 p., hors texte et fig. ; Plon-Nourrit et Cio, éditeurs, Paris, 1910. Prix : 12 fr. 5o.
- Les bons livres de technique de la gravure sont rares. Aussi faut-il recommander celui-ci qui contient tout ce qu’il faut savoir et rien que cela. Il sera le guide indispensable de tous ceux qui veulent s’essayer à l’eau-forte, au burin, à la pointe sèche.
- Le folk-lore, littérature orale et ethnographie traditionnelle, par Paul Skbillot, in-18 xxiv-396 p. ; O. Doin, éditeur, Paris, 1913. Prix : cartonné toile, 5 francs.
- Ce livre est un bon manuel où l’on trouvera, outre des généralités clairement exposées, un grand nombre de faits méthodiquement classés, reproduits succinctement et empruntés à des groupes très variés, les uns anciennement civilisés, les autres à l’état barbare ou même sauvage; le folk-lore des tribus des deux Amériques, de l’Afrique et de l’Océanie y occupé une place importante à côté de celui clés peuples avancés en civilisation.
- JJ Espagne au xx* siècle. Etude politique et économique, par. Angel Marvaud. i vol. in-18 jésus. Armand Colin, Paris. Prix : broché, 5 francs.
- L’auteur se place spécialement au double point de vue politique et économique pour étudier la situation
- - actuèlle de l’Espagne, et il insiste sur les efforts faits — surtout depuis quinze ans —- pour son relèvement. Il estime qu’elle trouvera, dans la mise en œuvre de ses richesses naturelles, encore insuffisamment exploitées, aussi bien que dans les qualités natives de ses habitants, les moyens de poursuivre sa marche en avant et de renouer le 111 de ses glorieuses traditions. Au moment où l’accord au sujet du Maroc vient de créer entre la France et l’Espagne un lien de plus, le livre vient à son heure.
- Destruction des parasites, par François et Rousset, in-18, 321 p. ; Desforges, éditeur, Paris, 1913. Prix : 3 francs.
- Recueil de recettes utiles pour la destruction des parasites de l’homme, des parasites et des déprédateurs de la maison, des animaux, des champs.
- La région du Haut Tell en Tunisie (Le Ivef, Téboursouk, Mactar, ïhala), par Ch. Monchicourt. i vol. in-8 raisin, avec 14 cartes et 12 planches de photogravures. Armand Colin, Paris. Prix : broché, 12 francs.
- Située au cœur de la Tunisie, à la rencontre du Tell et de la Steppe, la région considérée est un territoire de passage de l’une à l’autre zone. L’étude de cette transition nous apprend ce que c’est que le Tell et comment celui-ci porte dans la Régence le nom de Friguia (Africa). La seconde moitié de l’ouvrage est consacrée à la géographie humaine, directement in-
- fluencée par les phénomènes physiques. Yicissitudes subies par les tribus et les villes, position des villages, phénomènes de transhumance, mise en valeur indigène, œuvre européenne et spécialement française accomplie depuis 1881 (mines, chemins de fer, centres nouveaux) défilent ainsi devant le lecteur avec une documentation précise et abondante.
- IJart de reconnaître la céramique, par Emile Bayard, in-18, 459 p., nombreuses fig.; Roger et Chernoviz, éditeurs, Paris, 1913.
- Histoire des diverses céramiques : poteries, faïences, porcelaines, suivie de tableaux des caractéristiques, marques et monogrammes. O11 y trouvera un bon signalement des ateliers anciens et un bref aperçu de la céramique moderne.
- Livret de Venseignement technique, par Cl. Gaucher et R. Mortier. In-8° de vm-342 pages. IL Dunod et E. Pinat, Paris. Prix : 4 fr. 5o.
- Les auteurs se sont efforcés, en écrivant ce livret, d’offrir un état aussi complet que possible des établissements d’enseignement technique publics et privés. Ils présentent d’abord la législation de chaque catégorie d’écoles, puis passent en revue chacune de ces écoles en faisant suivre leur nom d’une notice, exposant le but poursuivi, les conditions d’admission, les programmes et tous renseignements utiles.
- IVho is tvho in Science, 1913, Churchill, éditeur, Londres. Prix : 8 sh.
- Liste des nombreux savants du monde entier avec indications de leurs titres et de leurs principaux travaux.
- Wissenschaftliche Ergehnisse der Deuischen Zentval-Afrika-Expedition, 1907-1908, unter Fuiirung Ado le Friedriciis, Ilerzogs zu Mecklenburg. Bd. III. Zoologie, in-8°, 5(io p., 14 pl., Ivlinkhardt et Biermann, éditeurs, Leipzig, 1912. Prix : broché, 24 marks; relié, 27 marks.
- Résultats zoologiques de l’expédition allemande en Afrique Centrale. Chaque groupe d’animaux est l’objet d’une monographie faite par un spécialiste.
- Bees and Wasps, par O. II. Latter, in-18, 132 p., 21 fig.; Cambridge University Press. Prix : relié,
- 1 sh.
- Abeilles et guêpes sont certainement parmi les insectes les plus curieux; on trouvera dans ce petit livre une bonne esquisse de l’histoire de leurs mœurs et de leur organisation.
- llandhuch der vergleichenden Physiologie, par Hans YVinterstein, 3oc, 3xe, 32e et 34e livraisons; Gustave Fischer, Iéna, 1913. Prix de chaque livraison : 5 marks.
- La 3o° livraison, la 32e et la 33° contiennent la suite de l’élude de Biedermann sur la physiologie des substances de soutien et de squelette; la 3i°, celle de Godlewski sur la physiologie de la reproduction; la 34e, la suite de l’étude de Babak sur le mécanisme et l’innervation de la respiration dans la série animale.
- The Wanderings of Animais, par IIans Gadow, in-18, i5o p., 17 cartes; Cambridge University Press, 1913. Prix : relié, 1 sh.
- La distribution, géographique des animaux, encore trop peu étudiée, est une des branches les plus intéressantes de la science. On trouvera dans ce volume ce qu’on en sait : répartition dans le temps, dans l’espace, suivant l’altitude, des principaux groupes, élude des provinces zoogéographiques, etc.
- Mimikry und yerwandte Erscheinungen, par le Dr Arnold Jacobi, in-8u, 2i5 p., 3i fig., Friedr-Yieiveg et Sohn, éditeur, Braunschweig, igi3. Prix : broché, 8 marks; relié, 8 marks 80. . ,
- -L’auteur décrit les divers groupes dé faits se rapportant au mimétisme : cQÎoration protectrice, ressemblance protectrice, coloration effrayante, mimétisme proprement dit. Il examine ces derniers faits surtout chez les Insectes. Le mimétisme des Papil-
- - Ions lui fournit ses conclusions, le rejet de l’cxpli-
- • cation darwinienne. ........
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tissandjer
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut,
- Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique,
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- ABONNEMENTS, 12 mois = Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départem. : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Paris (YV)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2100. — 23 AOUT 1913.
- SUPPLÉMENT.
- Ssc
- INFORMATIONS
- QÉ&,
- Nécrologie : M. John Milne. — Le professeur John Milne, qui vient de mourir dans l’île de Wight, en son laboratoire de Shide, était un des plus fameux séismo-logistes de notre époque. Attaché au gouvernement japonais comme ingénieur des mines, il s’intéressa bientôt aux tremblements de terre, si fréquents dans l’archipel, et ce fut à Tokio qu’il inventa le séismographe qui le rendit célèbre. Durant ses 20 années de séjour au Japon, il y établit 968 stations séismiques. Rentré en Angleterre, il fut chargé par l’Association Britannique d’organiser l’étude des tremblements de terre dans le monde entier, et il publia sur le sujet de nombreux volumes qui font autorité. Ses observations montrèrent qu’il se produit environ 3oooo secousses séismiques chaque année dans le monde entier.
- L’analyse harmonique du nombre des taches solaires. — Halm a suggéré que, parallèlement à l'étude des déplacements du pôle terrestre, il serait extrêmement désirable d’analyser les nombres relatifs des taches solaires, afin de voir quelle relation peut exister entre ces deux phénomènes, et cette étude fut entreprise par d’éminents astronomes ^comme Wolf, Thiele, Hirayama, Schuster, etc...; mais le problème est malaisé, tant à cause du grand nombre de périodes à peu près semblables que par le fait que la durée totale des observations n’est pas assez longue pour embrasser avec certitude un cycle entier. Reprenant l’analyse minutieuse des périodicités, II. Ivimura parvient à d’importantes conclusions (Monthly, Notices, t. LXXIII, n° 7, mai IQI3) : la période de 11 ans serait moins importante qu’on ne le pense généralement, et serait plus près de nans 1/9 que de ii*"s 1/8; il subsiste de nombreuses petites périodes, entre 8 et 12 ans, d’amplitudes assez sensibles; à côté de la période de 81 ans de Wolf, il en est une autre de 54 ans, dans le rapport très exact de 2/3 avec la précédente; il semble que le soleil va rester relativement calme pendant une dizaine d’années et que les prochains minima seront encore assez actifs; on peut grouper les périodes suivant leurs parentés en 5 périodes sous-multiples de 162 années, 6 de 78 années, 9 de 60 années, et 6 de 5o années sans que, toutefois, ces périodes paraissent entièrement indépendantes les unes des autres; quant à l’influence des taches solaires, soit sur la variation des latitudes, soit sur la météorologie, la question reste mystérieuse et fort complexe. A la suite de ce travail, H. II. Turner fait quelques observations intéressantes, pour mettre en évidence deux périodes de contrôle de 3oo ans et de 156 ans; de‘plus, cet auteur montre qu’il n’est peut-être pas légitime d’appliquer toujours à de tels phénomènes l’analyse qui correspond à une série de Fourier; et, enfin, il espère
- pouvoir tirer des conclusions intéressantes des dépouillements de taches solaires effectués par S. Hirayama dans les Annales Chinoises. Malgré les efforts faits, pour éclaircir cette question si captivante des influences solaires, on voit qu’elle reste beaucoup moins simple qu’on ne pouvait le croire dès les premiers travaux et. probablement, les séries de nos observations ne sont pas encore assez longues pour pouvoir conclure avec précision.
- Une nouvelle méthode de refroidissement des moteurs à explosion. — Les températures extrêmement élevées qui se développent dans les cylindres des moteurs, lors de l’explosion du mélange gazeux, obligent à refroidir éuergiquement les parois des chambres d’explosion; sinon le moteur se détériorerait rapidement et l’on aurait en outre des allumages prématurés fort nuisibles au rendement de la machine. On est donc forcé de munir les moteurs le plus souvent d’une chemise d’eau de refroidissement. Mais il ne faut pas se dissimuler que la chaleur emportée par cette eau de refroidissement est delà chaleur rigoureusement perdue. M. Hopkinson, un spécialiste anglais de haute réputation, vient d’imaginer une méthode de refroidissement interne qui paraît réduire au minimum les pertes d’énergie exigées par le refroidissement. L’abaissement de la température des parois de la chambre d’explosion se fait en injectant de l’eau dans cette chambre aussitôt après l’explosion. A vrai dire, l’injection d’eau dans les moteurs n’est pas une nouveauté; on l’a tentée bien souvent, mais sans résultats heureux; le l’endement n’en était pas amélioré et le métal du moteur et des soupapes se trouvait rapidement corrodé. C’est le mode d’injection imaginé par M. Hopkinson qui constitue l’innovation capitale de sa méthode. L’eau pénètre dans la chambre d’explosion sous forme de jets animés d’une grande vitesse ; de sôrte qu’elle ne se vaporise qu’en arrivant au contact du métal à refroidir. La transformation du liquide en vapeur au contact des parois a pour effet de refroidir rapidement celles-ci; et la vapeur formée ajoute sa force expansive à celle du mélange gazeux formé par l’explosion. De ce fait, on enregistre le minimum de pertes au refroidissement. Dans les anciennes méthodes d’injection d’eau, au contraire, l’eau^ se vaporisait dès son entrée dans le cylindre au détriment de la chaleur dégagée par le mélange explosif, et elle avait pour effet principal de diminuer la température de la flamme; d’où une perte de puissance considérable. Quant aux corrosions, eFes paraissent évitées dans la méthode de M. Hopkinson, par le fait que les parois du moteur et la soupape d’échappement sont maintenues toujours à une température supérieure à ioo°; l’eau se vaporise
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- donc immédiatement à leur contact; et il n’y a jamais accumulation de liquide plus ou moins chargé de sels et d’acides dans la chambre du moteur. M. Hopkinson, déclare que les expériences poursuivies par lui depuis deux ans sur deux moteurs équipés selon son système ont montré des gains de puissance allant de 20 à 4o pour 100. C’est donc un nouveau et grand progrès réalisé par le moteur à explosion.
- Sous-marins de 11 000 tonnes. — Nous avions récemment le projet de sous-marin de 5ooo tonnes élaboré par l’Amirauté russe. Voici mieux encore dans cet ordre d’idées. Un technicien italien, le général Cuni-berti, propose dans un article de la Rivista Marittima des sous-marins de 11 000 tonnes. Les arguments du général italien sont les suivants : les effets de la colossale artillerie actuellement en usage sur les cuirassés sont, dit-il, neutralisés par les progrès de la cuirasse. Par contre, la partie immergée des coques des bâtiments de guerre modernes reste pratiquement sans défense; par suite, la torpille qui s’attaque précisément à cette partie sensible est appelée à de plus en plus d’importance dans les combats futurs. C’est ce qui amène l’auteur de l’article à proposer, pour le lancement des torpilles, des submersibles de 11 000 tonnes, «à grande vitesse, munis de deux tourelles cuirassées, pour la défense en surface. Un bâtiment de ce genre disposerait d’un grand nombre de tubes lance-torpilles et d’un important approvisionnement de torpilles; il pourrait, tout comme les grands bâtiments de guerre, tirer de véritables bordées de torpilles. Ce serait un outil offensif des plus dangereux pour les gigantesques cuirassés d’aujourd’hui.
- Un radis extraordinaire. — La Nature a récemment signalé (n” 2075) des carottes monstrueuses, soit par leur taille, soit par leur forme. D’autres plantes à racines pivotantes peuvent également présenter des anomalies curieuses. Tel est le radis recueilli par
- M. R. C. Tombs, de Westbury-on-Trym, près de Bristol, en Angleterre, dont la forme rappelle d’une manière frappante celle d’un cheval. Quel hasard lui a donné quatre pattes, une tête, une queue, et cette allure générale si différente de celle des habituels radis roses?
- L'individualité des protozoaires. — On a beaucoup discuté la question de savoir si les protozoaires, qui se divisent fréquemment en deux, conservent ou perdent leur individualité après cette division. En effet, s’ils la conservaient, ils seraient immortels, puisqu’ils peuvent continuer à se diviser indéfiniment quand ils sont dans un milieu favorable. Aussi Weissmann avait-il affirmé leur immortalité qu’il opposait à la durée précaire du corps des animaux supérieurs. Mais cette immortalité semble bien ne pas exister,, d’après les dernières expériences de Metchnikoff. Celui-ci nourrit des Paramésies avec des grains de carmin; elles l’avalent tout d’abord en grande quantité, mais au bout de quelques jours elles ont appris à le refuser et n'en consomment plus aucun grain. Or, si à ce moment une Paràmésie se divise, les individus filles ont perdu la mémoire des expériences
- antérieures et absorbent à nouveau le carmin. Le protozoaire qui se divise semble donc cesser de . vivre en temps qu’individu et donner naissance à deux individus complètement nouveaux; il n’est pas immortel.
- Exemple de mimétisme de la vie végétale. — La
- photographie ci-jointe représente une plante de l’Afrique du Sud (Mesembrianthemum Bojusii) qui a une ressemblance extraordinaire avec les pierres parmi lesquelles
- elle pousse. D’après M. Alwin Berger, le conservateur du Jardin Hanbury, à la Mortola, où cette photographie a été prise, on est là en présence d’un cas très net de mimétisme, la plante étant protégée contre les singes de la région du Cap, qui l’aiment beaucoup.
- La navigation aux colonies en 1911. — Le Bulletin de l'Office colonial donne les renseignements suivants sur le mouvement des ports des colonies et pays de protectorat en 1911 : 140 404 navires jaugeant 28 788947 tonnes y ont passé. A l’entrée, 70 188 navires d’un tonnage de 14 424 34:2 tonnes ont débarqué 2049036 tonnes de marchandises d’une valeur de 700 217 101 francs. A la sortie, 70216 navires d’un tonnage de i4 364 6o5 tonnes ont embarqué 3 3i6o54 tonnes de marchandises valant 780 164 591 francs. La part de la France a été ('de 53 4i9 navires d’un tonnage de 14979489 tonnes, celle de l’étranger de 86 935 navires de i3 809 458 tonnes. Les navires français ont débarqué 9x3 83o tonnes de marchandises valant 427 2°3 427 francs et embarqué 1 227362 tonnes d’une valeur de 434 134 218 francs; les navires étrangers ont débarqué 1 135 206 tonnes pour 273013674 francs et embarqué 2088692 tonnes pour 346o3o373 francs. La navigation au long cours compte pour tin tonnage de 16814468 tonnes, celle au cabotage pour 11 974 479- Tous ces nombres, aussi bien ceux de tonnage que ceux de valeur des marchandises, sont en augmentation sur ceux de l’année précédente.
- Le coût du Canal de Panama. — Un communiqué du gouvernement améi'icain aux journaux de Washington établit que les dépenses entraînées par la construction du Canal de Panama montaient, au 3o juin dernier, à plus d’un milliard et demi de francs, et qu’elles atteindront probablement 1750 millions à son achèvement. Quand les Etats-Unis abordèrent cette gigantesque entreprise, en 1901, un comité d’ingénieurs en fixa à 720 millions le coût approximatif. Cinq ans plus tard, une nouvelle commission rabaissa ce chiffre à 6g5 millions. En 1908, alors que les ingénieurs américains possédaient déjà, après quatre années de travaux, des données plus précises, une nouvelle commission releva ce même chiffre à 876 millions. Ainsi, en compai'ant les premiers calculs aux derniers, on constate un écart de plus d’un milliard. Revenant au bilan du 3o juin dernier, nous indiquerons que les travaux de construction proprement dits ont coûté jusqu’ici g38 millions. L’assainissement de la zone a entraîné une dépense de 75 millions, et le détournement de la voie ferrée une autre dépense de 5o millions. Les ingénieurs ont été trompés dans leurs calculs par la hausse imprévue des salaires. Ainsi, les mécaniciens qui dirigent les excavateurs reçoivent io5o francs par mois, alors qu’ils avaient été engagés à 6ï5 francs; les ingénieurs, qui devaient toucher au maximum i5oo francs par mois, en î^eçoivent 25oo. Enfin, les changements apportés aux plans initiaux ont entraîné des dépenses considéi'ables. Par exemple, l’élargissement du canal dans la tranchée de Culebra, porté de 200 à 3oo pieds, représente un acci'oissement de dépenses de 5o millions.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- OtfL
- Mécanique
- Nouvel éventail mécanique. — On pourrait l’appeler ventilateur-jouet s’il n’était destiné à résoudre un problème élégant entre tous, celui de la ventilation... faciale. Il est bien évident que les dames tiennent plus au geste de la ventilation qu’au soulagement qu’il peut apporter,
- P
- Le mécanisme du nouvel éventail,
- et puis l’éventail est un paravent très utile dans certains cas. Il n’a d’ailleurs été inventé que pour satisfaire à ce besoin de se recueillir quelques instants à l’abri des regards indiscrets. Alors, que vient faire la mécanique dans un -tel milieu ?
- Elle permet l’élégance du geste, d’un nouveau geste auquel nous donnerons le nom plus prosaïque de « mouvement » du pouce et de l’index, comme lorsque l’on désire saisir une fleur. Le mouvement alternatif de saisie et de détente de deux jolis doigts finement gantés se transforme en mouvement rotatif imprimant la « mise en route » à trois ailes constituant le ventilateur, pardon,
- L’éventail fermé.
- L'éventail en rotation.
- l’éventail, qui se comporte comme un vrai ventilateur électrique.
- Nos lectrices voudront bien s’en tenir à ces aperçus : pour nos lecteurs, voici la suite. Le poussoir P chasse deux branches B B' dont l’une est solidaire d’un ressort R fixé par son autre extrémité à une pièce fixe A. La seconde branche porte une crémaillère C engrenant avec un pignon c denté calé sur l’axe également denté de la roue D laquelle, enfin, entraîne, toujours par l’intermédiaire d’un pignon, l’axe O des ailettes. En appuyant avec le pouce sur P on met en route le système ; le ressort R l’amène le poussoir à son point de départ sans que le mouvement de rotation des ailettes en éprouve un gros dommage. C’est donc par des poussées succes-
- sives sur le bouton P que le ventilateur — ou l’éventail
- — se maintient en rotation. — L'appareil est en vente
- — de 5 à a5o francs — chez M. Dick, 17, passage des Panoramas, à Paris.
- Le cric Guichard. — M. Guichard a imaginé un dispositif de cric fort simple et pratique qui paraît de nature à rendre de grands services aux carrossiers et automobilistes.
- Il comporte un montant fixe vertical dans lequel cou--lisse un montant mobile à 2 crémaillères ; ce montant mobile a pour rôle d’élever les charges. Un cliquet K engrène avec les dents de la crémaillère intérieure ; il a pour rôle de maintenir le support mobile et l’empêche de redescendre pendant qu’il soulève la charge.
- L’ascension du montant mobile s’opère au moyen du levier i muni de l’étrier h ; l’étrier s’engage dans les dents de la crémaillère extérieure et chaque fois que l’on abaisse le levier i, d’un mouvement qui rappelle celui d’une pompe à eau, le montant mobile s’élève de la hauteur correspondant à une dent.
- Quand on veut faire redescendre la charge, un dispositif très simple et très ingénieux le permet : sur le même axe que le cliquet de sûreté est montée une bride m en forme de fourche. A la position de montée
- Fig. 1. Fig. 2.
- Le cric Guichard.
- la bride m est rabattue comme le monti’e la figure 1, mais si l’on veut faire redescendre la charge, on redresse la bride dans la position de la figure 2 ; cela dégage et fait basculer momentanément le cliquet qui abandonne la dent avec laquelle il était en prise pour se coincer sur la dent immédiatement supérieure; en même temps l’extrémité de la fourche dégage l’anneau h. Ainsi, à chaque manœuvre de la bride, le cric descend d’un cran. — Le cric est construit par M. Guichard, à Saint-Vincent-de-Connezac (Dordogne).
- *> "Electricité <«*
- Lampe électrique Helios. — Cette lampe à filament métallique en tungstène étiré, au lieu d’avoir son filament composé de brins verticaux disposés en couronne autour d’une tige centrale verticale en verre, a son filament étalé en une nappe horizontale au-dessous d’un cadre hoi’izontal en verre ; les brins en zigzag du filament sont tendus entre des crochets plantés dans lé cadre en verre. Celte disposition oblige à donner à l’ampoule une forme spéciale, basse et large comme un oignon.
- Pour une consommation de courant donnée, cette lampe fournit le même flux lumineux total qu’une lampe à filament métallique ordinaire, mais il est réparti d’une autre façon. Dans les lampes métalliques ordinaires, le
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- rayonnement lumineux se fait surtout dans le voisinage de la zone horizontale entourant le filament; cette répartition n’est avantageuse que pour l’éclairage des rues ou grands espaces; pour l’éclairage intérieur, une fraction assez faible des rayons lumineux est recueillie, même avec un réflecteur, au-dessous de la lampe; une grande
- partie se dirige complètement vers les murs. Dans la lampe. Helios, au contraire, tout le rayonnement lumineux se fait verticalement, juste au-dessous et au-dessus
- de la nappe du filament, les rayons se dirigeant vers le haut pouvant d’a lleurs facilement être ramenés vers le bas par un réflecteur. Il en résulte que l’éclairement produit au-dessous de la lampe, qui est celui recherché dans les intérieurs, se trouve, pour une même dépense de courant, considérablement augmenté, ainsi qu’on peut le constater à l’œil nu et que cela a été vérifié par des expériences photométriques effectuées au Laboratoire central d’électricité.
- La lampe Helios qui, à cause de sa fabrication spéciale, coûte un peu plus cher que les autres lampes à filament métallique, se construit pour iG, a5, 3a et 5o bougies. — Lucas et Cie, rue de Provence.
- Divers
- Briquet de table. — Ce briquet est un appareil de luxe que l’on peut exposer sur toutes les tables. Le principe de son fonctionnement est le même que celui de tous les briquets de poche au ferro-cerium, mais il se présente sous la forme d’un véritable appareil pour sociétés. Le réservoir est rempli d’étoupe et une mèche vient effleurer à la partie supérieure. Afin d’éviter le dégagement désagréable et permanent des vapeurs d’essence, un petit capuchon mobile suïune charnière ferme la mèche lorsque l’appareil a rempli ses services. La
- La manoeuvre Le briquet
- du briquet. de table,
- pierre de ferro-cerium s’engage par la base du petit tube carré solidaire de l’appareil et un ressort spirale l’appuie constamment contre la molette. Celle-ci est actionnée à la main à l’aide d’un bouton également molleté. Ajoutons enfin que le tube carré est monté par une charnière sur l’un des côtés du récipient. Dès que l’on veut obtenir du feu, il faut l’appliquer contre le récipient afin de rapprocher le briquet de la mèche. Un ressort l’éloigne ensuite. La grande capacité du réservoir d’essence permet d’obtenir un nombre d’allumages considérable sans avoir à garnir fréquemment le briquet ainsi que cela arrive avec les appareils de poche. — Le Briquet de table est en vente chez MM. Kirby-Beard, 5, rue Auber, à Paris.
- Le filtre-lumière « Libellule ». —Le filtre-lumière Libellule remplace avantageusement les fragments de papier que l’on attache devant les lampes pour empêcher la lumière de venir frapper trop brutalement les yeux. On sait que de tous les rayons émis par une source lumineuse, seuls les rayons ultra-violets sont nuisibles. D’autre part,les sels d’urane possèdent la bien-
- Le filtre-lumière monté sur deux lampes différentes ; le petit abat-jour mobile permet d’intercepter entièrement la lumière.
- faisante propriété d intercepter ces rayons ultraviolets.
- L’inventeur du filtre-lumière « Libellule » a donc imaginé une simple pellicule fibreuse qu’il a imprégnée de sels d’urane et qui laisse passer la totalité de la lumière, tout eu la tamisant. Si la lumière paraît encoi'e trop vive, on abaisse l’abat-jour qui accompagne le filtre.
- La pellicule et l’abat-jour sont maintenus dans un cercle métallique fixé à une tige terminée par une pince. On attache la pince au bord de la tulipe s’il s’agit d’une lampe électrique, ou même à la base de la lampe ou simplement à la galerie-support du verre s’il s’agit de se protéger contre la lumière d’une lampe à gaz avec ou sans manchon. D’ailleurs, il existe une grande variété de pinces s’appliquant dans tous les cas.
- La « Libellule » est en vente au prix de x fr. 5o (plus o fr. a5 de port), chez M. Renaut, 43, boulevard de Strasbourg, à Paris.
- L’Impérator, nouvel extincteur d’incendie. —
- L’emploi de poudres extinctrices pour combattre les incendies présente plusieurs avantages : inaltérabilité des appareils, simplicité de leur fonctionnnement, pas de possibilité de former un court-circuit entre l’opérateur et quelque conducteur électrique, détérioration des tentures, tapis, etc., réduite au minimum. Mais, en général, ces poudres sont d’emploi moins facile que les liquides parce que ces derniers peuvent être mis sous forme de jets faciles à envoyer juste au foyer enflammé, l’opérateur restant cependant à quelque distance de là.
- L’extincteur que vient de faire breveter M. Albert Wolff permet d’employer une poudre extinctrice sous forme de jet. L’appareil se compose d’une sorte de cylindre en forte tôle d’acier, qu’on emplit de poudre par une porte supérieure ensuite hermétiquement fermée.
- Sur le côté est adapté un tube contenant du gaz carbonique comprimé (Y. fig.). Un robinet pointeau permet de faire arriver un jet de gaz au bas du î-écipieut à poudre, cela par un anneau de forme spéciale qui produit le tourbillonnement du fluide. Ainsi le gaz sort par le bec inférieur de l’appareil bien chargé de poudre, sans que le contenu du cylindre, maintenu par la nappe-tourbillon, ne tombe en formant bourrage.
- On obtient de la sorte un jet puissant, d’intensité réglable par la vis pointeau, pennettant de projeter les poudres sur un brasier sis à plusieurs mètres de l opé-rateur; le jet dure assez longtemps en ra son de la grande capacité du z’éservoir à poudre. — L’Impérator est vendu par M. A. Wolff, a44> roule de la Révolte, Levallois-Perret.
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- VARIETES
- Le papier « mâché ». — Très boa marché, sc Ira vaillant et se moulant avec une extrême facilité, d'une réelle solidité quand il est préparé convenablement — ne fait-on pas, en Amérique, des roues de locomotive en papier ! —; le produit est d’un emploi fréquent dans les multiples petites industries de « l’article de Paris » et se trouve dans le commerce sous les formes les plus diverses. Il est intéressant de connaître la composition et le mode de fabrication des différents papiers mâchés actuellement employés.
- Car il y a plusieurs variétés très nettement différentes du produit. C’est ainsi que l’on peut le préparer simplement avec la pâle à papier des papeteries (chiffons réduits en bouillie à la « pile » défibreuse, ou bois et paille traités chimiquement) amenée à consistance épaisse par égouttage, puis foulée dans des moules. On peut également employer des feuilles de papier (de variétés communes et non collées) que l’on superpose en les badigeonnant d’une couche de colle aqueuse ; la masse imprégnée d’eau se laisse facilement déchiqueter et donne une pâte à laquelle la colle communique ses propriétés d’adhérence.
- Outre le papier mâché proprement dit, préparé de ces façons, il existe différentes matières plastiques analogues. C’est ainsi que, sans passer par l’intermédiaire du papier ou de la pâte préparée spécialement pour sa fabrication, on peut obtenir directement une masse mou-lable avec des substances fibreuses brutes (chiffons, bourres ou déchets de filature) mélangées d’une certaine proportion de matières terreuses (ocres, argiles, etc.), auxquelles on ajoute souvent un*peu de sels ignifuges pour rendre le produit incombustible (borax, sels ammoniacaux, tungstates). Le tout est agglutiné par une colle, pétri fortement pendant chauffage à la vapeur, moulé ou laminé et séché. Le carton-pierre se prépare en mélangeant de la pâte à papier avec du blanc d’Espagne et de la colle; onpresse dans des moules en plâtre, puis on sèche à l’étuve. Le papier mâché céramique est un mélange plus complexe à base de pâte à papier, de résine, de colle, d’huile siccative et de sucrate de plomb, le tout mélangé en proportion convenable, puis parfaitement pétri. La masse se conserve à l’état plastique pendant plusieurs mois si on la conserve à l’abri de l’air ; moulée et séchée, elle se durcit par suite de l’oxydation de l’huile, résiste parfaitement à l’humidité.
- Mais ce sont là diverses compositions industrielles dont le genre s’éloigne du véritable « papier mâché » avec lequel le façonnier parisien sait faire tant de jouets et bibelots différents. Celui-ci suit uniquement les procédés décrits tout d’abord et les matières premières exclusivement employées sont la colle de pâte et le papier bulle de qualité inférieure. Yoici de quelle façon il obtient des objets moulés en « papier mâché » : un moule en fer, de dimensions légèrement inférieures à celles de l’article à obtenir, est légèrement graissé avec du suif ; on place sur la surface ainsi lubrifiée une feuille de papier. Cette feuille est alors badigeonnée de colle de pâte que l’on applique au pinceau, de façon à ce que le papier pénètre les creux du modèle sans se déchirer. On applique sur la colle une seconde feuille de papier recouverte ensuite elle-même de colle, puis une troisième feuille sur laquelle on frotte de façon à rendre parfaite l’adhérence avec le moule. On porte aloi’s le tout
- à l'étuve où le mélange de papier et de colle est soumis à une température d’environ 120 degrés. Après séchage parfait, ce qui demande plusieurs heures, l’ébauche est ramenée à l’atelier où l’on procède à nouveau aux collages successifs de nouvelles feuilles, avec interposition de séchages, jusqu’à ce que soit atteinte l’épaisseur désii’ée : pour les objets de luxe — ceci dit de façon relative, le papier mâché ne convenant guère pour les objets de prix — il ne faut pas moins pour cela de trente à quarante feuilles de papier.
- On relire alors le papier du moule, on dresse au rabot la surface envers, puis on le durcit en le trempant dans l’huile de lin, puis l’exposant à l’air. On peut finalement vernir à plusieurs reprises en séchant au four entre chaque couche. On procède enfin à la décoration qui varie selon les genres à obtenir et se fait le plus souvent avec des poudres de bronze, de l’or en feuille, des appliques de nacre, etc.
- Pour la préparation d’objets à bon marché, le travail est très simplifié et le nombre de passages au four réduit de beaucoup; on fait dans ce cas souvent grand emploi des débris d’affiches constitués par des feuilles collées les unes sur les autres jusqu’à former des épaisseurs de plus de 1 centimètre; surtout au moment des élections, la matière première est excessivement abondante et ne coûte guère que la peine de la ramasser! On mélange également les bouillies faites avec ces papiers, de sciures de bois, de blanc d’Espagne : il suifit de mettre au contact du moule deux ou trois feuilles de papier pour donner au produit obtenu l’apparence du « véritable » papier mâché. Les pâtes à papier, additionnées ou non de ces divers adjuvants, sont comprimées pour chasser l’excès d’eau, puis étendues dans des moules en bois dur ou en plâtre. On comprime à la main, puis avec un tampon de linge. On laisse sécher lentement à l’air et l’on apprête la surface des objets séchés, qui est naturellement perméable et poreuse, avec une ou plu-' sieurs couches d’un mélange de colle de pâte et de blanc d’Espagne.
- Industriellement, on fabrique avec des mélanges à base de pâte à papier des tubes, des bobines, des récipients, des poulies de transmission, etc. Comme dans la confection à l’atelier, on emploie les fibres soit à l’état de pâte, soit à l’état de feuilles agglomérées avec des colles diverses. Le moulage des pâtes plastiques ne diffère pas essentiellement du procédé de l’artisan, si ce n’est que l’on emploie des machines à fort rendement, el quand il s’agit d’obteivr des produits très résistants, de presses hydrauliques pour assécher et durcir le papier aggloméré. Quand l’on veut obtenir des objets par superposition de feuilles de papier, on emploie le plus souvent des dispositifs mécaniques d’enroulement tels que l’objet ainsi obtenu possède sa forme définitive et soit préparé très rapidement. Dans la fabrication des bobines pour filature, par exemple, dont on fait un très grand emploi (les fils destinés au tissage ou à la retor-derie sont bobinés sur canettes de papier), une bande de papier de longueur convenable ayant la largeur de la bobine est encollée, puis enroulée en rond autour d’une tige de diamètre égal à celui du trou que doit avoir la bobine. On relire ensuite la tige et on colle autour du rouleau une feuille de. papier plus fin souvent verni ou glacé, de façon à obtenir une surface polie. A. C,
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Sucre pour limonade. — Préparer uue solution concentrée d'acide tartrique dans l’eau (170 gr. d’acide et xoo gr. d’eau, remuer jusqu’à dissolution complète), puis avec un compte-gouttes, un tube de verre effilé, ou tout simplement avec le flacon manié avec précaution, verser sur un morceau de sucre moyeu (raffiné n° 100, par exemple), de 4 à 8 gouttes de liquide. Pratiquement, on opère* en série, sur toute une rangée de morceaux alignés à plat, en versant bien sur la surface entière de chaque fragment. Cela fait, on peut mettre le sucre à sécher dans une étuve, on enveloppe chaque morceau d’un peu de papier d’élain, ou de papier mince p is affiné.
- Cela est d’ailleurs inutile si la boisson doit être préparée de suite.
- Pour obtenir un verre d’excellente limonade, il suffit de faire dissoudre dans l’eau fraîche un ou deux morceaux du sucre acidulé. On peut, selon les goûts, forcer plus ou moins la dose d’acide. On peut aussi employer l’acide citrique, et remplacer l’eau ordinaire par de l’eau dist'llée de fleurs d’oratigers. A noter, pour les consommateurs à préjugés, que ni l’acide tartrique, ni l’acide citrique ne sont des produits artificiels : on les retire, celui-ci 'des citrons, celui-là des dépôts de tartre laissés par les vins au fond des tonneaux. La boisson
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- rafraîchissante, qui sera particulièrement appréciée par ces chaleurs torrides d’été, est à la fois hygiénique, rafraîchissante, agréable et fort économique.
- (Laboratoire de La Nature.)
- Pour durcir le plâtre. — En ajoutant de la gomme ou de l’alun à l’eau de gâchage, on peut aisément rendre bien plus dure la surface des moulages faits avec du plâtre. Mais opérer, ce durcissement sur plâtre déjà moulé est plus difficile. On trouve cependant dans le commerce une sorte de masse saline cristallisée dont la solution aqueuse appliquée sur les surfaces en plâtre leur donnerait, à en croire le nom du produit, la dureté du marbre. Nous avons analysé la substance qui s’est trouvée être tout simplement du borax impur, et nous
- avons fait quelques essais d’application dont voici les résultats pratiques.
- Il convient de préparer une solution saturée de borax dans l’eau ordinaire en faisant dissoudre environ 120 gr. de sel cristallisé dans un litre d’eau. On badigeonne avec ce liquide la surface sèche du plâtre en imbibant bien jusqu’à refus et on laisse sécher. Inutile de donner ensuite d’autres couches : on ne gagnerait rien en dureté. Quoique nettement plus dur après qu’avant traitement, le plâtre ainsi boraté n’est pas à beaucoup près aussi résistant que le marbre : tandis qu’on ne peut entamer le marbre avec l’ongle, et que le plâtre ordinaire se raye aisément dans les mêmes conditions, le plâtre durci ne peut être rayé à l’ongle qu’avec difficulté. (Laboratoire de Lm Nature.)
- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Haas la boite aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. F. Béranger, à Plottes. — Le mieux est de vider totalement votre fût, de bien le nettoyer et de remettre en route, d’après les indications •données dans notre numéro du 21 juin dernier à propos de vinaigre de miel.
- M. le D1 de l’Ecole supérieure, rue Chaponnay, Lyon. — i° Nous publierons sous peu des indications pour interpréter les chiffres d’analyse d’eau. Ceux que vous nous donnez correspondent à une eau potable de bonne qualité. — 20 Quoi qu’on dise, l’aluminium, même pur, reste très altérable et un grand nombre de substances -animales ou végétales peuvent l’attaquer. Mais il n’y a rien à craindre, et parce que l’attaque est très légère, et parce que les sels d’aluminium formés sont tout à fait inofîensifs.
- M. R. de B., h Mussy-sur-Seine (Aube). — Il n’est guère possible de déterminer, à distance, les causes réelles du dépérissement de vos orangers en caisses. Toutefois, les symptômes maladifs que vous décrivez paraissent indiquer que vos orangers souffrent de la chlorose ou d’un excès d’humidité ou de sécheresse. Voici ce qu’il conviendrait de faire pour remédier à cet état languissant : i° Répandre sur la terre, autour des pieds, une couche de .sulfate de fer finement pulvérisé, puis arroser de temps à autre. Le sulfate de fer donnera une nouvelle vigueur à la végétation et fera disparaître la teinte jaune du feuillage caractéristique de l’état de débilité chlorotique; supprimer les branches mortes, et, au printemps, pratiquer une taille rationnelle; — 20 II faut à l’oranger une terre substantielle, surtout pour la culture, en caisses ; on doit employer de préférence le terreau pour la portion de terre dans laquelle vivent les racipes ; dans tous les cas, éviter la terre trop compacte et imperméable, de même que les trop fréquents arrosages; dès que les froids sont à craindre — et sous votre climat cette précaution est indiquée de bonne heure avant l’hiver — rentrer les orangers en serre ou dans un local à l’abri des froids, des brusques changements de température et, à plus forte raison, des gelées. Les arrosages, durant l’été, doivent être renouvelés aussi souvent que de besoin pour empêcher le dessèchement complet de la terre. En hiver, arrosages plus modérés et avec une eau dégourdie, c’est-à-dire ayant préalablement séjourné dans un endroit à température plus élevée que la température extérieure; puis bassinage des branches et du feuillage, avec un pulvérisateur ou un arrosoir muni d’une pomme ; éviter la poussière. Comme engrais, il conviendrait d’employer un engrais complet contenant de l’azote, de l’acide phosphorique et de la potasse. A défaut d’indication sur le développement acquis par vos orangers actuellement, et sur le volume de terre que contiennent les caisses, nous pensons que
- vous pourrez vous baser, pour une fumure rationnelle, sur les données suivantes : nitrate de soude 100 à i5o gr., superphosphate de chaux, 25o à 3oo gr., sulfate de potasse 200 gr. par pied ; mélanger intimement ces engrais et les répandre à la surface de la terre, puis arroser. On peut se contenter de répandre les engrais phosphaté et potassique à l’automne, et réserver le nitrate de soude pour le répandre au printemps. Dans les conditions où la question est posée, nous estimons qu’il conviendrait de faire, au préalable, un essai avec des doses d’engrais réduites de moitié.
- M. Jean Heitz, à Nancy. — On peut fort bien patiner en noir les ustensiles de fer : vous trouverez pour cela plusieurs procédés dans les Recettes de Vatelier (Masson, édit. Prix : 3 francs, relié). Mais si les patiaes oxydées résistent au feu, aucune ne pourra résister au nettoyage tel qu’on l’effectue pour enlever les dépôts de fumée, en frottant avec du sable ou du savon dit « minéral ».
- M. Régnier, à Nice. — La saccharine attaque si peu les dents qu’il y en a dans le dentifrice peut-être maintenant le plus en vogue.
- M. Clerc-Marchand, à Lourenço-Marquès. — Il n’existe pas d’ouvrages traitant de la teinture des fibres de palmier et de bananier ; mais les fabricants de colorants synthétiques vous procureront gracieusement des prospectus contenant des échantillons de paille teinte avec leurs produits, et la description des procédés de teinture. Si même vous leur envoyez des fibres types, ils vous en feront la teinture aux nuances préférées, avec indication des doses de couleurs mises en œuvre. Adressez-vous directement à l’une des quelques usines allemandes qui ont le monopole mondial de telles spécialités : la Badische Anilin und Soda-Fabrilc, par exemple à Ludwigshafen am Rhein.
- M. A. Meystre, à Neufchâtel. — i° Pour empêcher d’adhérer au verre les photos qu’on veut glacer, il suffit de saupoudrer la plaque bien propre avec très peu de talc, puis de frotter longuement avec un tampon de cotonnade propre.---20 Pour la conservation des vête-
- ments, voir les Recettes de la maison, p. 223 (Masson, édit. Prix : 3 francs, relié).
- M. G., à Bordeaux. — i° Comme livre illustré pour classer les coléoptères, nous pouvons vous indiquer Coléoptères, par Fairmaire (Deyrolle, édit., rue du Bac. Prix : 5 fr. 5o). 20 Les exemples sont très fréquents de composés dont on ne connaît pas de façon très sûre la formule, le plus souvent parce que la coexistence de plusieurs composés voisins rend très difficile une séparation absolue; nous croyons plutôt que C2H2Cu20 est exact.
- M. Sellier, à Nogent-sur-Marne. — Les masses pour enregistrer des photogrammes sont à base de gomme laque, de cire de Carnauba, auxquelles on incorpore beaucoup de poudres minérales qui abaissent le prix. Fabricant de ces produits : Helm, chimiste, Chemin de Ronde, Le Yésinet.
- M. de Beaulieu, à Boulogne-sur-Seine. — Une fois le caoutchouc vulcanisé, on ne peut songer à en faire des « dissolutions », en raison de la perte de solubilité dans la plupart de ses solvants habituels.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Les nouveaux cuirassés et les tourelles quadruples : Sauvaire Jourdan. — Chronique. — L’industrie de la soie en lndo-Chine : Marcel Blot.— L’eau pure à Paris; la stérilisation par l’Ozone à l’usine de Saint-Maur : Lucien Fournier. — La carte électrique de la France : J.-L. Medynski. — Les forêts et les pluies : P. Descombes. — L’homme chelléen; la trouvaille de Piltdown : Jean-Paul Lafitte. — Cible à marquage automatique : D. Renaud.
- Supplément. — Nouveau procédé de préparation du blanc de plomb. — L’hélium dans les minerais de glucinium. —- Profondeurs océaniques supérieures à 9000 mètres. — Les nouvelles monnaies de nickel. —-Nouveau type de sphérique militaire, etc.
- lechnical Report of the Advisory Committee for Aero-nantics (1911-1912). 1 vol. illustré, 323 p., publié chez Wyman and Sons 1/ Fetter Lane E. C. Londres, 1912.
- Si l’Angleterre paraît encore un peu en arrière des puissances continentales au point de vue locomotion aérienne, il n’en résulte pas qu’elle se désintéresse de la question. Bien au contraire. Peut-être même a-t-elle choisi la meilleure méthode de travail, qui consiste à étudier à fond et sous toutes ses faces le problème aérien, à réunir des données techniques utiles, pour les mettre à la disposition des industriels et leur permettre de réaliser ensuite aisément, sans trop de tâtonnements, des machines volantes ou des dirigeables perfectionnés. Le travail scientifique effectué par la Commission technique anglaise qui dispose de ressources considérables et d’un personnel nombreux est, sans contredit, l’œuvre d’ensemble la plus importante effectuée en ces derniers temps dans le domaine de l’air.
- Les hydroaéroplanes, par P. Rivière, i vol. illustré. Librairie aéronautique, 40, rue de Seine, Paris, igi3. Prix : 3 francs.
- Contient un historique attachant, suivi de vastes et originaux aperçus sur les possibilités et l’avenir de l’hydroaéroplane ; une étude technique sur la construction de l’aéroplane aquatique ; enfin une revue descriptive des principaux appareils.
- Guide de l’acheteur de caoutchouc manufacturé, par Pierre Pellier, ingénieur-chimiste (I. C. N.). 1 vol. in-8° carré (22 X 14) de vi-33g p., 35 fig. H. Dunod et E. Pinat, éditeurs, Paris, 1912. Prix : g francs.
- L’auteur s’est appliqué à donner aux acheteurs
- d objets en caoutchouc, outre des connaissances assez approfondies sur la nature et les propriétés du caoutchouc, tous renseignements pouvant servir à les guider dans le choix des qualités à préférer suivant les usages auxquels sont destinés les objets fabriqués.
- Guide pour Vemploi des engrais chimiques et des produits antiparasitaires, par J. Roussel. In-12, Paris. Pelliot, édit. Prix : 2 francs.
- En une petite brochure, très simplement rédigée, 1 auteur a réuni un exposé succinct des notions indispensables à connaître pour l’emploi rationnel des engrais chimiques, la composition des mixtures antiparasitaires les plus employées, le choix des formules à employer. Le tout est terminé par un index alphabétique fort complet.
- L'âge des perdrix. II. La perdrix rouge, par le Dr L. Bureau. In-8°, 143 p., 54 fig- Yié, éditeur, Nantes.
- La Nature a déjà rendu compte (n° 2002) des recherches du Dr Bureau sur l’âge de la perdrix grise. Yoici la suite de cette étude. Par la même méthode, l’auteur a établi la chronométrie du développement des perdrix rouges, d’après la longueur et la mue des rémiges, apportant ainsi une utile contribution à la biologie de cette espèce.
- La préhistoire à la portée de tous, par Maurice Exs-teens. In-8°, 214 pages, 607 figures. Marcel Rivière et Cio, édit. Paris, 1913. Prix ; 3 fr. 5o.
- Résumé général de ce qui concerne la préhistoire. On consultera avec profit ce manuel abondamment illustré qui est fort bien mis au courant des dernières découvertes effectuées. L’auteur a fort curieusement cherché à relier les données de la préhistoire avec les premiers documents de l’histoire proprement dite.
- Die Pflanzemvelt, par le professeur Otto Warburg, t. I, in-8°, 619 p., 216 fig., 44 planches en noir et 9 planches en couleurs, Bibliographisches Institut, Leipzig, igi3. Prix : relié, 22 fr. 70.
- Tout le monde connaît la Vie des animaux de Brehm, qui a été traduite en français. C’est sur le même modèle que se présente le Monde des plantes. C’est dire qu’outre sa très abondante documentation, il contient une riche et abondante illustration, le plus souvent fort bien réussie. Ce premier volume décrit les cryptogames, les gymnospermes et un certain nombre de dicotylédonées. Deux autres volumes suivront sur le même sujet.
- CHRONIQUE METEOROLOGIQUE
- Du 5 au 14 août. — Le 5< Pression barométrique élevée sur les Iles-Britanniques et dans les parages de l’Islande (771). Dépression sur la Finlande (752) et le golfe de Gascogne. Pluies sur le N., le Centre et l’E.'du continent. En France : orages dans le Midi. Temp. du matin : Yardoe, 6°; Paris, i5; Clermont-Ferrand, 19; Toulouse, 22; Alger, 24; moyenne à Paris : i7°,2 (normale : i8°,3). — Le 6. Pression inférieure à 760 sur presque tout le continent. Minima sur la Finlande et le S. de la France. Pression supérieure à 765 entre l’Islande et les Iles-Britanniques. Pluies sur le N., le Centre et le W. de l’Europe. En France : Lyon, 17 mm; Perpignan, Toulouse, Besançon, 7. Temp. du matin : Yardoe, 70; Paris, 14; Nantes, i5; Toulouse, 18; moyenne à Paris : i5° (normale : i8°,3). — Le 7, Même situation barométrique que la veille. Pluies sur le N. et le Centre du continent. En France : beau temps. Temp. du matin ; Vardoe, 6°; Belfort, 10; Paris, 12; Nantes, 14; Toulouse, 16; moyenne à Paris : 14°,3 (normale : i8°,2). — Le 8. La pression s’abaisse sur le W. de l’Europe et reste élevée au voisinage [des Açores. Dépression sur l’Italie (Rome : 757). Pluies générales. En France : Nancy : 62 mm; Charleville, 20; Biarritz, 19. Temp. du matin : Yardoe, 7Û; Belfort, 10; Nantes, 12 ; 'Paris, 14; Nice, 20; moyenne à Paris : i5°,9 (normale : i8°,2). — Le 9. La. pression s’abaisse encore dans le W. de l’Eu-
- rope et devient inférieure à 760. Dépression dans l’extrême N. (Haparanda : 748); autres dépressions sur la mer du N. et le golfe de Gênes. Pluies sur le YV. et le N. de l’Europe. En France : ballon de Servance, 21 mm; Biarritz, 18; Paris, 10. Temp. du matin : Belfort, ii°; Paris et Nantes, i3; Toulouse, 18; Alger, 24; moyenne à Paris : i4°,2 (normale i8°,i). — Le 10. Pression à peu près uniforme sur toute l’Europe, un peu inférieure à 760 sur le N.-W. et le Centre, voisine de y65 dans le S. de la France. Pluies sur le N. et le Centre de l’Europe. Temp. du matin ; Saint-Pétersbourg, i3°; Paris, 14 ; Toulouse, 16; Nice, 20; moyenne à Paris : i5°,i (normale : i8°,i). — Le w. La pression se relève sur le W. et le Centre de l’Europe, dépasse 765 sur la Suisse et le N. de l’Italie. Faible dépression sur le N.-W. du continent, une autre sur les Açores. Pluies sur le N. et le W. de l’Europe. En France : Ouessant, 28 mm; Limoges, 19; Lyon, 17. Temp. du matin : Brest, 140; Paris, i5; Toulouse, 17; Alger, 25; moyenne à Paris : i7°,i (normale : i8°,i). — Le 12. Les fortes pressions de l’Atlantique s’étendent sur les Iles-Britanniques et le N. de l’Espagne (Yalentia : 769). Faible dépression sur le Centre de la France; une autre dans les parages de l’Islande (Rêijkjavik : 753). Pluies sur le W. et le Centre du continent. En France : Puy de Dôme, 22 mur; Cette, 16; Toulouse, 9. Temp. du matin : Vardoe, n°; Bel-
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- CHRONIQUE MÉTÉOROLOGIQUE
- fort, 13 ; Paris, 16 ; Nier, 18; Biskra, 31 ; moyenne! à Pains : i7°,6 (normale : 18°). — Le i3. Aire de forte pression sur l’Atlantique et le W. de l’Europe. Faillies dépressions sur l’Islande, le Centre de la Russie et l’Italie. Pluies sur le N. et le W. de 1 Europe. En France : Puy de Dôme, io mm; Charleville et Cherbourg, 8. Temp. du matin : Vardoe, 8°; Lorient, 11\ Paris et Moscou, 13 ; Bordeaux, i(>; Nice, 19; Biskra, 29; moyenne à Paris ; 15°,8 (normale : 18°). — Le 14. La pression
- re-te élevée sur le W. de l’Europe et l’Atlantique (Biarritz : 769). Dépression sur l'Italie (Brindisi : 753); une autre sur l’Islande (755). Pluies sur le N.-W. et le Centre de l’Europe. Eu France : Puy de Dôme, 38 mm; ballon de Servanee, 8; Belfort, 4- Temp. du matin : Clermont-Ferrand, i3°: Moscou, i5; Paris et Toulouse, 16; Nice, 21; moyenne à Paris : 170,9, égale à la normale. — Phases de la Lune : I)remier Quartier le 9 à 4 F 3 m. du matin.
- BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE
- [>
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur
- altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMETRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OIîSEBVATIONS CÉNÉItAl.ES
- Lundi 4 août 1913. . 1C».0 N. 2. Beau. » t’eu nuag. de 13 1). à lo h. ; beau av. et a| rcs; rosée; brume le m.
- Mardi 0 13°,0 N. N. K. 2. Couvert. » Très nuageux.
- Mercredi 6 15®, 6 N. 2. Beau. » l'eu nuageux; faible rosée.
- Jeudi 7 11®,7 Calme. Nuageux. » Nuageux; rosée; brume à 8 b.
- Vendredi 8 15®.0 S. S. E. 1. Couvert. 0,5 Tr. luiag. ; rcsce; goult. à 5 h. 30: ].e;ite pi. à 21 li.
- Samedi 9 12»,9 Calme. Couvert. 9,9 Couv. ; forte brume; orage de 15 il. 06 à 6 1). 10 avec pluie.
- Dimanche 10. . . . 11®,0 S. S. W. 2. Tluie. Très nuag. ; pluie à diverses'reprises.
- Lundi 11 13®, 1 Calme. Beau. 0,9 N'uiig. ; rosée ; brume: halo ; éclairs puis tonnerre d ms la soirée.
- Mardi 12 16»,1 Calme. Nuageux. 0,-1 Tr. mng. : pl. jusq. 0 h. 30 et. de 1 li. 4(1 à 1 h. 50 ; brunie.
- Mercredi 15 ... . 13®,1 Calme. Couvert. 0,6 Couveri ; forte brume ; forte rosée; qq. fus des gouttes.
- Jeudi U . ... 16®.4 W N. VV. 2. Couvert. Ü,6 Nuag. : averse à 1 h. et 3 h. ; goutl. > 13 h. et 21 h.
- Vendredi la- . . . . 13®.l W. N. W. 1. Bruine. 0.2 Couv. j usq. 16 li. ; beau ensuite ; rosée ; bruine entre 0 b. 30 it 14 b.
- Samedi 16 12®.1 N. N. W. 2. Beau. J> Nuag. de 10 b. ; à 18 b. ; beau av. et apr. ; rosée ; faible brume.
- Dimanche 17 1 -0T N. N. E. 1. Beau. )) Beau; forte rosce; faible brume.
- AOUT 1913. — SEMAINES DU LUNDI 4 AU DIMANCHE 17 AOUT 1913.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courjbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri A boule mouillée.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tissandier
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut,
- Professeur à l’École des Mines et à l'École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d'Hygiène publique,
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie;
- ABONNEMENTS, 12 mois — Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départem. : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « L,a Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : > 20, Boulevard Saint-Germain, Taris (YJeJ
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2101. — 30 AOUT 1913.
- SUPPLÉMENT
- INFORMATIONS
- oêL
- Aéroplane et parachute. Courageuse expérience de l’aviateur Pégoud. — L’aviateur Pégoucl vient de réussir l’une des plus audacieuses tentatives qu’ait enregistrées jusqu’ici l’histoire de l’aviation, si riche cependant en héroïsme. Il s’agissait d’expérimenter un système de parachute imaginé par M. Bonnet. Le dispositif Bonnet comporte un parachute construit de la façon suivante : au centre, un trou de 14 centimètres, puis 3 circonférences : celle du centre en tissu tout à fait imperméable, celle du milieu laissant filtrer l’air, celle de la périphérie en soie presque imperméable. L’objet de ce mode de construction est de supprimer les oscillations pendant la chute. Le parachute est muni d’attaches se réunissant autour d’une ceinture lixée au corps de l’aviateur ; il est, en temps normal, maintenu sous des lamelles formant couvercle dans l’arrière du fusebige de l’appareil. Si une chute se produit,"le pilote déclanche ce couvercle, et le parachute peut se déployer. Le 20 août, le pilote Pégoud tenta l’expérience : arrivé à la hauteur de 200 à 25o mètres, il mit son appareil en chute, et à ce moment critique, libéra le parachute. Voici le récit que notre confrère Le Temps donne de cette chute émouvante : « Alors, après quelques secondes, on distingue une sorte de fumée blanche qui flotte à l’arrière de l’appareil. Elle s’allonge. C'est un lambeau de toile qui claque au vent, puis le parachute que remorque le monoplan semble grossir enfin. Il s’étend; enfin il s’éploie. La scission est faite! Pégoud, soutenu par le parachute, forme dans l’air un point qui semble gigoter. Puis le gigantesque parapluie emmenant son homme, poussé par le vent qui souffle en rafale, s’en va lentement, régulièrement, sans secousse, vers un lieu d’atterrissage inconnu. Il descend sans se presser, plane au-dessus de la route de Chevreuse, et va s’abattre doucement sur son bois. Le spectacle angoissant de l’homme quittant si hardiment sa machine et se confiant au parachute indolent avait duré une dizaine de secondes. La vision de l’aéroplane livré à lui-même fut étrange. D’abord le monoplan, dont le moteur avait été arreté par Pégoud, semble immobile. Après que l’hélice a terminé sa rotation, il se met en descente, et alors commence une danse prodigieuse. Le monoplan se relève, se cabre tout en virant à gauche, retombe, remonte, fait un troisième plongeon, il tourne sur lui-même, accomplit un looping the loop remarquable et remonte une dernière fois pour s’abattre sur le sol, à quelque cent mètres du lieu où Pégoud s’est accroché aux arbres. L’héroïsme de Pégoud n’aura pas été dépensé en vain. On peut espérer que cette belle expérience ne sera pas sans lendemain et qu’elle aura pour résultat de conserver à l’aviation des existences précieuses.
- Nuages cosmiques de calcium. — M. Zaccheus Daniel, de l’Observatoire d’Alleghany, aux Etats-Unis,
- a appelé l’attention, dans le n° 4633 des Astrono-mische Nachrichten, sur l’étoile double spectroscopique BD—- i0,943, dont le spectre ollre cette particularité que la ligne Iv du calcium ne participe pas aux oscillations' des autres raies. Ceci exige quelques explications. On désigne sous le nom de binaires spectroscopiques des étoiles doubles dont les composantes sont très rapprochées, au moins angulairement, et qui, de la sorte, paraissent simples dans les instruments les plus puissants. Le spectre de ces astres se compose en réalité des spectres superposés des deux étoiles. Comme l’une d’elles tourne nécessairement autour de l’autre, tantôt elle s’approche de l’observateur terrestre, tantôt elle s’en éloigne. Dans le premier cas, toutes les raies de son spectre sont légèrement déplacées vers le violet; dans le second cas, elles sont déplacées vers le rouge, ainsi que l’ont expliqué Doppler et Fizeau. De la sorte, toutes les raies spectrales communes aux deux astres sont périodiquement dédoublées, tantôt du côté du vio’et quand le satellite s’approche, tantôt vers le rouge quand il s’éloigne, la raie du milieu, fixe, appartenant à l'étoile centrale. Enfin, si les deux étoilés ont des masses du même ordre, elles tournent autour de leur centre commun de gravité et leurs raies spectrales éprouvent une oscillation générale. C’est le cas pour l’étoile qui nous occupe, à 1 exception de la raie K. Cette même étoile se trouve à une petite distance — un peu inférieure à i°— de l’étoile binaire <5 Orion, dans le spectre de laquelle Hartmann a également reconnu, en iyp4, la fixité de la raie K. M. Daniel a obtenu i3 speclro-r grammes de l’étoile BD— 10,9 i3, avec le speclrographe Mellon de l’Observatoire d’Allegherry, et les mesures effectuées sur les lignes les plus nettes de l’hydrogène et de l’hélium indiquent une vitesse de déplacement de plus de 200 kilomètres par seconde. La période des deux astres est d’environ 3,o5 jours. Par contre, les mesures effectuées sur la raie Iv indiquent un éloigne-, ment de 17 kilomètres par seconde. C’est un chiiîrc voisin de celui trouvé également pour la raie Iv, par Hartmann, pour S Orion. Cette constatation d’un phénomène identique dans deux étoiles voisines tend à confirmer la supposition que la ligne de calcium est produite par absorption, non dans l’atmosphère des deux étoiles, mais par un nuage de calcium interposé entre elles et le système polaire.
- La distance de l’étoile nouvelle des Gémeaux de 1912. — Pour déterminer la distance des étoiles, il faut connaître la valeur de. leur parallaxe, c’est-à-dire de l’angle très petit sous lequel, de ces étoiles, on voit le diamètre de l’orbite terrestre. On mesure l’angle dont l’étoile s’est déplacée par l'apport au fond du ciel, à six mois d’intervalle, durée au bout de laquelle la Terre est revenue sur un même diamètre de l’orbite. La dis-
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- INFORMATIONS
- tance des deux positions de la Terre à six mois d’intervalle est en effet égale an diamètre de l’orbite, c’est la plus grande base dont nous disposons, actuellement, pour faire les mesures de distances. M. Frederick Slo-cum vient de publier, dans les Monthly Notices de la Société royale astronomique, de Londres, les résultats de ses mesures de x5 plaques, obtenues à trois époques parallactiques favorables, de l’étoile nouvelle des Gémeaux, de 1912. Il trouve que la parallaxe de cette étoile est de -j-o^on. Elle correspond à une distance considérable, que la lumière franchit en 296 années. A raison de 300 000 kilomètres par seconde, nos lecteurs pourront effectuer le calcul de la distance réelle en kilomètres !
- Les funiculaires en Suisse. — Les touristes qui parcourent la Suisse sont étonnés du nombre des funiculaires, qui n’ont d’autre utilité que de leur permettre d’admirer un panorama, du sommet d’une montagne; ils se demandent, non sans raison, comment ces lignes, construites à grands frais, peuvent « joindre les deux bouts », étant donné qu’elles ne fonctionnent que pendant quelques mois de l’année. D'après une étude fort complète que le Times publie sur ce sujet, il s’en faut que la plupart de ces lignes soient prospères, ce qui ne décourage d’ailleurs pas les compagnies qui se forment chaque année pour « exploiter » de nouveaux sommets. De 1871 à 1910, il s’est construit 41 lignes, dites de montagne, qui sont actuellement en service. Neuf autres lignes sont, soit en construction, soit à l’étude, et les autorités des Cantons ont refusé un certain nombre de concessions, notamment celle que demandait récemment une compagnie pour construire un funiculaire jusqu’au sommet des Diablerets. Ces 41 lignes en service ont coûté en chiffres ronds xoo millions de francs. Celles qui sont les plus prospères ne sont pas celles qui offrent les plus beaux panoramas, mais bien celles qui sont situées près des stations les plus fréquentées des touristes. La moyenne des dividendes payés par ces 4i entreprises est d’environ 3,5o pour 100, avec des écarts entre 9,27 pour 100 et o pour 100. Les plus favorisées de ces lignes sont celles de Territet-Glion (9,27 pour 100) et de Yitznau-Rigi (7,4 pour 100). La date de construction de ces 41 lignes permet d’établir des périodes d’engouement et des périodes de découragement, en ce qui concerne l’esprit d’entreprise des capitalistes intéressés. Durant une première période de 4 ans (1871 à 1875), on construisit 3 funiculaires. Pendant les 12 années qui suivirent (1875-1887), une seule ligne fut construite, celle de Territet-Glion ( 1883). Suit une période de 6 années (1887-1893) qui est marquée par la construction de seize lignes. Durant les 5 années suivantes, c’est l’inaction totale. Mais, pendant les 2 aimées qui suivent (1898-1900), on ne construit pas moins de huit lignes de montagne. Les 6 années suivantes (1900-1906) ne voient inaugurer que 2 funiculaires; mais les compagnies prennent leur revanche pendant les 6 années qui suivent (1906-1911) en ouvrant seize nouvelles lignes aux touristes.
- Ascension du Mont Mac-Kinley. — Une fois de plus on signale l’escalade définitive de cette montagne dans TAlaska (6187 m.). Elle serait due au missionnaire Hudson Stuck, qui attribue son succès aux renseignements et facilités qui lui ont été procurés par le professeur Parker. C’est au mois de juin 1913 qu’il aurait enfm. réussi l’ascension du sommet, favorisée par un temps excellent. De la pointe extrême on aurait nettement vu le signal érigé, le 3 avril 1910, par M. Th. Lloyd sur le sommet nord qui est un peu moins élevé. On sait que le 29 juin 1912, MM, Parker et Brovon s’étaient élevés sur le dôme final à une hauteur qu’ils estimaient à environ 6i5o mètres, sans pouvoir dire précisément, à cause de l’épaisseur du brouillard et de la forme aplatie du sommet, s’ils avaient réellement atteint le point culminant.
- La répartition du fonds Bonaparte pour 1913. — Le fonds Bonaparte, généreusement mis à la disposition de la science par le prince Roland Bonaparte, s’élève à Sgooo francs. L’Académie a réparti cette somme de la façon suivante : 3ooo francs à M. H, Caillol, pour l’achèvement de son ouvrage intitulé : Catalogue des coléoptères de Provence', — 2000 francs à M. A. Colson, qui poursuit depuis plusieurs années d’intéressantes recherches concernant la vérification ou la critique des théories et lois de la Chimie physique; — 2O00 francs à M. E, Çoquidé, qui se propose d’étudier les moyens de
- mettre en valeur, au point de vue agricole, les terrains tourbeux du nord de la France; — 2000 francs à M. C. Schlegel, pour lui permettre de continuer les recherches qu’il poursuit au laboratoire de M. Delage sur le développement des crustacés Brachyoures ; — 2000 francs à M. Jules Welsch à titre de renouvellement d’une subvention qu’il a fort utilement consacrée à une exploration géologique de la côte ouest de la France et du littoral de la Grande-Bretagne; — 6000 francs, en deux parts égales, à MM. Pitard et Pallary, membres de la Mission scientifique organisée au Maroc par la Société de Géographie et qui, l’année dernière, avait bénéficié d’une subvention de 12000 francs sur la fondation Bonaparte; — 2000 francs à M. Louis Roule, pour lui permettre de continuer et d’étendre ses recherches sur la morphologie et la biologie du saumon en France; — 2000 francs à M. Pougnet, pour continuer ses recherches sur les actions chimiques et biologiques des rayons ultra-violets; — 2000 francs à M. Dauzère, dont les travaux sur les tourbillons cellulaires de Bénard se sont montrés jusqu’à ce jour si fertiles en résultats inattendus et en conclusions intéressantes; — 2000 francs à M. Gard, pour la publication d’un travail et d’un Atlas sur les hybrides de Cistes obtenus par le regretté Bornet; — 4000 francs à M. Chevalier, pour faire face aux dépenses nécessitées par le classement des matériaux botaniques recueillis au cours de ses voyages en Afrique occidentale et équatoriale, et la publication de Mémoires sur la flore de ces régions; — 2000 francs à M. Paul Becquerel, pour continuer ses recherches physiologiques relatives à l’influence des substances radioactives et de leur rayonnement sur la nutrition, la reproduction, et la variation de quelques espèces végétales ; — 4000 francs à M. Le Morvan. Cette subvention assurerait l’achèvement de VAtlas photographique de la Lune, dont jusqu’à ce jour deux fascicules seulement ont pu être publiés; — 2000 francs à M. Pellegrin pour l’aider à poursuivre ses recherches et à publier ses travaux sur les poissons d’Afrique, et plus particulièrement ceux des colonies françaises;— 3ooo francs à M. Rengade, qui se propose d’entreprendre des recherches systématiques sur la présence et la répartition des métaux alcalins rares dans les eaux minérales; — 3ooo francs à M. Alluaud, dans le but de faciliter l’étude et la publication des importants docm ments recueillis par M. Jeannel et par lui sur la flore et la faune alpines des hautes régions montagneuses de l’Afrique orientale; — 2000 francs à M. Lormand, pour l’acquisition d’une quantité de bromure de radium suffisante pour entreprendre des recherches méthodiques sur l’action de la radioactivité sur le développement des plantes; — 2000 francs à M. A. Labbé. Cette subvention serait destinée à des recherches sur les modifications présentées par divers animaux au passage de l’eau douce à l’eau salée et sursalée, ou inversement; — 3ooo fi'ancs à M. de Gironcourt, pour la mise en valeur et la publication des résultats scientifiques de ses missions au Maroc et en Afrique occidentale; — 3ooo francs à M. Legendre pour publier les cartes et documents de ses voyages et missions en Chine; — 2000 francs à M. H. Abraham qui se propose de déterminer, avec le concours du commandant Ferrié et de M. A. Dufour, la vitesse de propagation des ondes hertziennes entre Paris et Toulon.
- La ville où l’on vole le plus d’automobiles. — Au
- dire de notre confrère Y Autocar, c’est Chicago qui détient ce peu enviable record. Dans les 6 premiers mois de cette année, on n’y a pas volé moins de 54o voitures, estimées à plus de 4 millions de francs. Sur ce nombre 470 ont été retrouvées; 70 n’ont pu être reprises.
- Le concours international de motoculture. --Le 22 courant, s’est ouvert à Soissons le concours international de motoculture. Cette manifestation est certainement la plus importante de toutes celles, relatives à la culture mécanique, qui aient jamais été faites en Europe. A côté de l’exposition des machines, déjà intéressante par elle-même, un terrain d’expériences de 5o hectares mettra tous les appareils à l’épreuve. Les organisateurs ont encore ajouté à leur programme des essais de carburateurs et de carburants économiques. La section mécanique tiendra également des réunions clôturées par des démonstrations d’appareils. — Pour tous renseignements, s’adresser à la Société de Motoculture française, 58, boulevard Yoltaire, à Paris. - -
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- SCIENCE APPLIQUEE
- J&D
- &SC
- Automobilisme
- Les pannes de carburation. — Ainsi que nous l’avons expliqué précédemment (Nature, 1993), pour que le moteur puisse fonctionner dans les meilleures conditions de régularité et de rendement économique, il est indispensable que le mélange gazeux carburé, introduit dans les cylindres, ait toujours rigoureusement le dosage optimum qui correspond à la meilleure carburation.
- Toutes les irrégularités auxquelles on est exposé peuvent provenir de causes multiples imputables, soit à l’ensemble de la canalisation depuis le réservoir de combustible inclus, jusqu’au cylindre du moteur, soit au carburateur lui-même.
- Il est donc indispensable, pour pouvoir parer rapidement à un incident quelconque, de bien connaître tous les défauts et toutes les avaries qui peuvent se présenter dans tout l’ensemble précédent.
- Nous examinerons donc successivement toutes les parties élémentaires qui figurent dans les schémas 1 et 2, représentant les deux types classiques d’installation des organes de carburation, sur les véhicules automobiles modernes.
- Réservoir. — Il doit être étanche. Toute fuite au réservoir, indépendamment de ses conséquences économiques, est capable de causer des dangers d’incendie qu’il est urgent d’éviter.
- Les fuites se réparent très facilement par simple soudure ordinaire à l’étain, mais cette opération doit être faite avec certaines précautions, pour ne pas s’exposer à des accidents d’explosions de réservoir, ou de brûlures, comme il s’en est produit trop souvent.
- Après avoir vidé complètement le réservoir et décapé l’endroit à réparer au chlorure de zinc, on y dépose la soudure au moyen d’un fer à souder ordinaire, chauffé sur un foyer éloigné. Il faut proscrire l’emploi, pour ce cas particulier, du fer à souder à essence, ou de la lampe à souder, car l’approche d’une flamme, du réservoir qui contient encore des vapeurs d’essence, pourrait provoquer une explosion dangereuse.
- Si le réservoir (fig. 1) est installé sur le châssis, en charge par rapport au carburateur, pour que l’essence puisse se rendre au carburateur, il faut que sa surface soit toujours soumise à la pression atmosphérique, c’est-à-dire que le bouchon du réservoir ne soit pas étanche, ou que l’évent dont il est percé, évent de prise d’air, ne soit pas bouché.
- Si le réservoir (fig. 2) est au contraire disposé sous
- B
- Fig. 1. — Schéma de la carburation avec réservoir en charge — A, réservoir en.charge; B, bouchon non étanche avec trou d’air;
- C, robinet d’arrêt; D, tuyau d’alimentation du carburateur; E, filtre; F, carburateur; G, boisseau de commande; H, canalisation du gaz aux cylindres.
- le châssis à un niveau inférieur au carburateur, de manière à l’alimenter grâce à l’action d’une légère pression produite artificiellement par les gaz de l’échappement, il faut que la surface de l’essence soit soumise en permanence à une pression suffisante, et, par suite, que le bouchon du réservoir, rigoureusement étanche, soit serré hermétiquement sur son siège, en même temps que l’étanchéité de toute la canalisation spéciale destinée à produire la pression reste assurée.
- Canalisation. — Le réservoir est relié au carburateur
- par un tube en cuivre rouge, dont les raccords sont généralement brasés et non soudés. Ce tube est d’ordinaire contourné en cor de chasse, sur une partie de sa longueur, pour lui donner une certaine souplesse, et le mettre à l’abri des chances de rupture par tiraillement au cours des déformations du châssis. Il faut avoir soin de ne pas disposer les spires de ce cor de chasse verticalement, pour éviter que des bulles d’air, èn s’accumu-
- Fig. 2. — Schéma de la carburation avec réservoir sous pression.
- — A, réservoir sous pression; B, bouchon étanche; H, canalisation de pression; F, soupape automatique de retenue ; C, collecteur d’échappement ; K, canalisation d’essence ; C, filtre ;
- D, carburateur; E, canalisation des gaz aux cylindres.
- lant dans les parties hautes, ne puissent produire des perturbations dans le débit d’essence.
- La canalisation comporte un filtre spécial, muni d’une toile métallique fine, qu’il faut nettoyer assez fréquemment, et d’un robinet de vidange, qu’il est bon d’ouvrir de temps à autre pour expulser les impuretés accumulées.
- Tous les raccords de la canalisation doivent être bien serrés et rigoureusement étanches.
- Pour pouvoir parer rapidement, sur la route, à une rupture inopinée de la canalisation, il est prudent d’emporter, dans les rechanges, tin morceau de tube de caoutchouc spécial Durit, insoluble dans l’essence, qui permet de faire facilement un raccord de fortune durable.
- Une excellente précaution, pour diminuer les chances de rupture des divers tuyaux en cuivre soumis à des vibrations, est de les démonter de temps à autre, et de les recuire en les chauffant au rouge avec une lampe à souder. Il n’y a d’ailleurs aucun inconvénient à les refroidir rapidement, en les plongeant dans l’eau, parce que le cuivre ne prend j>as la trempe. L’opération précédente supprime l’écrouissage et rend au cuivre sa malléabilité primitive.
- Carburateur. — Quel que soit le modèle de carburateur auquel on a affaire, les avaries que l’on pourra avoir à rechercher sont parmi les suivantes : le carburateur reste noyé, et l’essence coule sur le sol ; cela peut provenir de ce que le flotteur est percé, et que l’essence qui s’y est introduite l’empêche de flotter, pour remplir son rôle, soit de ce que le pointeau a besoin d’être rodé, ou que la soupape à bielle, qui le remplace sur certains modèles, n’est pas étanche, soit de ce que le flotteur employé est trop-lourd (flotteur de rechange non taré, flotteur réparé grossièrement, etc.).
- On s’aperçoit que le flotteur est percé en l’agitant pour constater la présence du liquide à l’intérieur, ou en observant un suintement persistant à sa surface. La réparation se fait de la même manière, et avec les mêmes précautions, que celle d’un réservoir d’essence.
- Si le flotteur n’est pas percé, et que le carburateur reste quand même noyé, on déterminera la cause de cette irrégularité de la manière suivante : si en enlevant le flotteur l’écoulement continue, c’est le pointeau ou la soupape à bille qui sont fautifs; si l’écoulement cesse, c’est que le flotteur est trop lourd. Les remèdes sont évidents. Le carburateur peut au contraire manquer d’essence, soit parce que le ressort de soupape à billes est trop fort, auquel cas il suffit d’en couper une ou deux spires ; soit parce que la canalisation est obstruée, ou que le gicleur est bouché; soit parce que le trou d’air ménagé dans le couvercle du vase à niveau constant est bouché, et que la pression atmosphérique ne peut pas s’exercer sur l’essence. Toutes ces irrégularités
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- sont faciles à réparer, et nous attirerons simplement l’attention sur les précautions à observer pour déboucher un gicleur obstrué, si on ne veut pas en dégrader l’entrée et modifier le réglage de l’orifice. Le mieux est de souffler à l’intérieur, ou d'y passer un fil fin de laiton ou meme d’herbe, de dedans en dehors, à l’exclusion du fil de fer plus ou moius droit. 11 est bou de connaître les mo.y-eus de modifier facilement l’orifice d’un gicleur quelconque.
- Pour en rétrécir l’orifice, on opère par matage, en frappant légèrement et bien à plat, dans le sens de l’axe, sur l’orifice, avec un marteau léger, puis on réalèse le trou au diamètre voulu.
- Pour aléser et agrandir l’orifice, on opère au moyen d’une alésoir tris fin, et très légèrement conique, que l’on introduit de dedans en dehors. A défaut d’alésoir, on peut en confectionner un au moyen d’un fil d’acier rond quelconque, sur lequel on détermine à la lime un méplat.
- ])ans les modèles de carburateurs, où le flotteur commande le pointeau au moyen de leviers-bascules particuliers, l’usure ou la rupture des pivots de ces leviers peuvent entraîner tous les inconvénients signalés ci-dessus.
- Un mauvais fonctionnement peut aussi provenir d’un remontage ou d’un réglage défectueux effectués à la la suite d’un démontage ou d’une réparation (tige de pointeau ou de flotteur trop longue, flotteur mis à l’envers quand il n’est pas symétrique, oubli d’une pièce, etc.).
- Quant aux irrégularités qui proviennent, sur les carburateurs automatiques, du fait des organes d’automaticité, doseur d’air avarié, coincé, etc., on y remédie par des moyens appropriés aux divers types auxquels on a alîaire.
- Tuyauterie. — La tuyauterie qui relie le carburateur aux cylindres est rarement sujette à une avarie quelconque, mais des irrégularités peuvent quand même se produire de son fait.
- 11 faut que tous les joints d’assemblage au carburateur et aux divers cylindres soient rigoureusement étanches, car il est essentiel que tout l’air introduit passe par les orifices prévus dans le carburateur lui-même. Une introduction parasitaire, par les joints ou une fissure, amène toujours des troubles de carburation.
- Il est donc assez facile en opérant méthodiquement de localiser la cause du mauvais fonctionnement, mais il n’en reste pas moins vrai que le mode opératoire sera d’autant plus largement facilité que le carburateur sera d’un démontage plus simple, et que toutes les parties seront plus accessibles. Beaucoup de carburateurs actuels sont dans ce cas.
- Les rechanges qu’il est bon d’emporter sur la voiture pour remédier aux pannes de carburateur, sont : un flotteur et un gicleur, un doseur d’air pour les appareils qui en comportent, des billes-clapets, quelques joints métallo-plastiques de d:mensions appropriées, etc., tout ce qui est nécessaire pour souder, et un tube en caoutchouc Durit. D. Rekaud.
- Troid
- La sorbetière.
- descendre la glace. On peut se contenter de remplir les sorbets.
- On nous communique quelques formules de glaces, avec les quantités pour six personnes. Nous croyons être agréables à nos lecteurs en les publiant.
- Glace à la vanille : 1/2 litre de lait, 25 gr. de sucre, 1/2 gousse de vanille. Mettre la moitié du lait sucré dans un bain-marie, fendre la gousse de vanille, en ex Irai> ela graine, et mettre dans le lait chaud. Remuer et retirer la vanille. Verser le reste du lait et mettre la préparation à glacer.
- Glace au chocolat : 1/2 litre de lait, Go gr. de bon chocolat, une pointe de cannelle, 1/2 gousse de vanille, 125 gr. de sucre. Mettre la moitié du lait à bouillir avec le sucre, le chocolat et la cannelle ; remuer jusqu a ce que l’on obtienne un chocolat bien lié et onctueux et passer chaud au tamis. Ajouter ensuite le restant de lait et la vanille et faire glacer.
- Glace au café : 1/2 litre de lait, 125 gr. de sucre,
- 5o gr. de café. On fait cuire le café moulu, au bain-marie, dans la moitié du lait et ou laisse infuser 10 minutes. O11 le passe au tamis, on ajoute le sucre et, lorsque celui-ci est foudu, on ajoute le reste du lait.
- On peut mettre alors dans la sorbetière, tière moderne est vendue 7 fr. 5o (port :
- M. Renaut, 4U boulevard de Strasbourg, à Paris.
- — La sorbe-1 fr. 23) chez
- Objets utiles
- Capsule Styx. — Cette nouvelle capsule est destinée à coiffer n importe quelle bouteille pour la rendre-inviolable en isolant complètement son goulot et son bouchon. On met ainsi à l’abri des amateurs indésirables les bouteilles de vins fins et de liqueurs ; on protège également de celle manière celles contenant des liquides
- La capsule Styx : ouverte et fermée.
- Sorbetière moderne. — Pour faire soi-même une excellente glace, bien prise, que faut-il ? Une bonne formulé et un bon appareil. Les formules sont nombreuses ; les appareils simples et peu coûteux ne sont pas légion. En voici un auquel on peut accorder toute confiance.
- Il se compose d’un tambour ouvert à ses deux extrémités, contenant le moule, et monté sur deux tourillons dont l’un sert de- manivelle pour lui imprimer un mouvement de rotation. Le moule étant en place, on remplit le tambour de glace pilée et de sel gris afin d’obtenir l’abaissement de temperaluré nécessaire, puis ou met la crème à glacer dans le moule et on ferme. On suspend le tout au-dessus de la boîte métallique dans laquelle ou range l’appareil lorsqu’il ne doit pas servie et on tourne lentement pendant 4 ou 5 minutes. On ouvre alors le moule et on mêle, avec la spaüile en bois, la crème qui commence à geler aux parois. Après avoir refermé le moule ou tourne encore, rapidement cette fois, pendant 5 minutes. La glace est fuite. Si l’on veut obtenir une bombe bien glacée, il faut verser de l’eau chaude sur le moule sorti du tambour et vivement faire
- inflammables ou dangereux afin d’éviter les accidents ou les erreurs.
- La capsulé, qui est métallique, coiffe le goulot de la bouteille; elle a reçu intérieurement un collier de serrage doublé d’une plaque de feutre dont la pression est commandée par une vis munie d’un écrou que l’on tourne à la main. La vis traverse les deux oreilles du collier; en agissant sur l’écrou on rapproche les oreilles et le collier serre fortement le goulot déjà encapuchonné par la capsule.
- Les oreilles de l’écrou portent deux trous et l’une des oreilles du collier est pourvue d’un petit levier mobile également percé et qui, rabattu, vient se placer en face de Lun des trous de l’aile de l’écrou. On engage un petil cadenas dans ces deux trous, en ferme à clef, et il devient impossible de desserrer l’écrou.
- L’ensemble, très élégant, est fait en métal nickelé; 1’ulililé de l’appareil est incontestable. ;— La capsule Styx est eu vente aux établissements Kratz-Boussae, 14, rue Martel, à Paris.
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- ‘IgD
- RÉSUME METEOROLOGIQUE
- C0>.
- Obsevations faites à l’Observatoire du Parc-Sa:nt-Maur en juillet 1913, par M. Cb. Dufour.
- Le mois de juillet 1913, avec une pression moyenne absolument normale, a été très froid, couvert, pluvieux. Au point de vue de la température, de l’humidité et de la quantité de pluie, il présente les plus grandes analogies avec juillet 1910.
- La température moyenne i6°,3 est inférieure de 20 à la normale; les moyennes diurnes ont été toutes, sans exception, inférieures à 20°. Le minimum absolu 6°,6 a été observé le 9 et le maximum absolu n’a été que de 26°,8 le j3.
- L’humidité relative moyenne 80 est supérieure de 7 à la normale.
- La nébulosité moyenne 6,8 est en excès (normale 5,4) ; par suite, la durée totale d’insolation est faible ;
- 163 heures, en déficit de 80 heures sur la normale et le rapport d’insolation qui, en juillet, est normalement de o,5o est tombé à 0,34.
- On a recueilli 74mn\7 de pluie, soit 1,33 de la normale de juillet et l’on a compté 17 jours de pluie appréciable, au lieu de 12, nombre moyen.
- Il y a eu seulement 3 jours d’orage les 14, i5 et 27.
- Pression barométrique (Alt. 5om,3). — Moyeune des 24 heures : 758mm,ro; minimum absolu : 750""",6 le 6 à i7h 5m ; maximum absolu : 765’”“,6 le icr à 12 heures.
- Température. — Sous l’abri. — Moyennes : des mi-nima, 11°,69 ; des maxirna, 2i°,3o; des 2.4 heures, i6°,26. Minimum absolu, 6°,6 le 9; maximum absolu, 26°,8 le i3. Amplitudes diurnes : moyenne du mois : y0,61 ; la plus élevée, i6°,2 le i3; la plus faible, 4°>o le 23. Sur le sol gazonné. :— Moyennes : des minima, 8°,94; des maxima, 4o°,55. Minimum absolu, 2°,g le ier; maximum absolu, 49°,7 le 3o. Dans le sol gazonné. — Moyennes du mois (prof. on,,3o) à 9 heures : i7°,5o; à 21 heures : i7°,y2; (prof. o”,65) à 9 heures : i6°,95; à 21 heures : i6°,g3 (prof. 1 m.) à 9 heures : i6°,i8; à 21 heures : i6°,ig. De la Marne. —-Moyennes : le matin, -17°,g r ; le soir, i8°,28. Minimum : i6°,g4 le 8; maximum : 20°,o8 le 3i.
- Tension de la vapeur. — Moyenne des 24 heures : xo”n%86. Minimum absolu : 6“”,o le 8 à 16 heures; maximum absolu : i6mm,5 le 14 à 19 heures.
- Humidité relative. — Moyenne des 24 heures : 80,1. Minimum absolu : 42 le 8 à i3 heures et 16 heures; maximum absolu : 100 à i \ dates différentes.
- Nébulosité. —- Moyenne du mois (6 h. à 21 h.) : 6,79; moyenne diurne la plus faible : 1,6 le 25; 3 jours entièrement couverts, les 2, 4 et 18.
- Insolation. — Durée possible : 4^5 heures: durée effective : i63 heures en 28 jours; rapport : 0,34.
- Pluie. — Total du mois : 74"”",7 en 44h>13 maximum en 24 heures : i8mra,o le 14 -
- Nombre de jours : de pluie, 18; de pluie appréciable (supérieure ou égale à o™“,i) : 17; de pluie supérieure ou égale à' i™“ : i3; à 5m“ : 4; à io™ : 2; d’orage : 3; d’éclairs seuls : 1 ; de brume : 17; de rosée : 21.
- Fréquence des vents : calmes, 64-
- N . . . • ”7 S. E. . . . 9 W . . . . 36
- N. N. E . 108 S. S. E. . . 7 W. N. W . 53
- N. E. . . 36 S 21 N. W. . . 56
- E. N. E. . 8 S. s. w . . 28 N. N. W . 87
- E . . . 6 s. w . . . 70
- E. S. E. 0 vv. s. w. . 38
- Vitesse du vent en mètres par seconde. — Moyenne des 24 heures : 2n,,95; moyenne diurne la plus élevée : 4"l,9 le 23; la plus faible : im,2 le 4- Vitesse maximum : 8“,g le 23 à iqh 5m par vent de N. W.
- Hauteur de la Marne. — Moyenne du mois : 2m,34; minimum : 2m,n le 6 et le xo; maximum : 2m,77 le 17.
- Comparaisons aux valeurs normales. — Pression : -|-omm,02; température : —20,07; tension de la vapeur : — omn%ig; humidité relative : -[-7,2; nébulosité :
- -|-i,35 ; pluie : -}- 18nim,4 ; jours de pluie appréciable : 4- 5; insolation : — 80 heures.
- Electricité atmosphérique. — Moyenne générale (18 jours) : 59 volts. Moyenne diurne la plus élevée : 91 volts le 19; la plus faible : 37 volts le 9. Moyenne des 6 journées où le potentiel est resté constamment positif et où l’on n’a, en outre, observé ni précipitation, ni manifestation orageuse : 58 volts. Moyenne diurne la plus élevée : 86 volts le 17; la plus faible : 45 volts le 26. Amplitude diurne correspondante : 0,47 ; amplitude nocturne : o,55.
- Radiation solaire. — 17 observations en ont été faites à 10 dates différentes. L’intensité a été très faible (maximum absolu o°al,g8 le n à i3h i4“)-
- Taches solaires. — On a suivi une seule tache entre le 10 et le 12 juillet. Le Soleil a paru dépourvu de taches aux i5 autres dates auxquelles l’état du ciel en a permis robservalion.
- Perturbations magnétiques. — Très faibles les 10, i5, 23, 25; faibles les 14, 20, 21, 24; modérée i2-i3.
- Mouvements sismiques. — Ces mouvements ont été. très nombreux et généralement peu intenses. Il peuvent être classés comme suit par ordre d’importance : I. Le 26, début à 20h 55m54s; ph. pie. de 2ih 3m à 2ih x3“, lin vers 22h3om (distance probable 235o km); le 20, début à i2h7m33s; ph. pie. de i2,l9“’ à I2'‘i2m, fin à i2h32m (tremblement de terre du Sud de l’Allemagne); le 28, début à 511 52”’405, ph. pie. de 6h20” à 6h44”% lin 9h 3om (dist. prob. y5oo km). IL Le 6, début à 7hiom27s, ph. pie. de 711 i8“ à 7I,23“, fin vers 8h 20“ (dist. prob. 2400 km); le 6, début à i6h33m, ph. pie. de iqh 12“ à' 17''33”, fin à i9ll2om; le 7, début à 171' 58m ns, ph. pie. de 18h 3 5m à 19''10“, lin vers 21 heures; le 12, débuta ioh 27® 33% ph. pie. de 1î1’ 16“ à iih 34”, fin vers 13'1 3om ; le 28, début à i2hi8“(?), ph. pie. de i3h26 à i3h52, fin vers 16 heures. III. Le ie , début à 4h 26”, ph. pie. de 5h 8m à 5h i6™, fin vers 51' 40“; le 2, début à 8h 57“ 53% fin à 10 heures ; le 5, début à 20’' 3x“, ph. pie. de 2011 48” à 2ou 55”, fin à 22 heures; le 5, début à 22lliom53% ph. pie. de 22llx8“ à 2211 28“, fin à 22h4om; le 7, début' à 9h44”3o% ph. pie. de ioh20m à ioh34m,fin à ii’‘5om; le 8, début «à 8h 5ô“, ph..ple. de 91'i4m à g1'28”, fin vers 10 heures; le 8, début à 22’’ 29” 32% ph. pie. de 23'' 8“ à 23h28m, la fin disparaît dans le microsisme suivant; le 9, début à o11 20”, ph. pie. de oh42m à oh 52™, fin à ih5om;le 17, début à 201113“ 26% fin vers 20h45” ; le 21, début à 221'38“ 53% fin à 22h46m; le 22, début à 6h46“55% ph. pie. de 7''34” à 7h58“, fin à 10 heures ; le 23, début vers i8h42m, ph. pie. de 1 gh 42“ à igll57m, fin vers 20'' 3o” ; le 24, début à gu 17“, fin à 10 heures; le 25, début à i2h49”57% ph. pie. de i3hi2m à i3,l26"% fin vers x4h5o“ (dist. prob. 85oo km); le 31, début à i3u12” 17% ph. pie. de i2h24mà i2ll3xm, fin à i3 heures. Des mouvements encore plus faibles se rencontrent le 3, de oh 14“ à ib 20” et de i8h 5“ à 19 heures; le 4> entre 17 heures et 18 heures; le 8, de ih28m à 2h20”; le 12, de ih 36 '* à 3ll3o“; le 14, entre 9h 24” et 10 heures; le 19, de x5h 58“ à 1611 20” ; le 20, entre ioh 17 et io'1 23” ; le 24, de nh4ra53s à i3 heures et de 2ih43” i3s à. 221' 3om ; le 25, entre 3h i8“ et 3'1 3o“ ; le 29, de i5h 23“ 52s à 17>J 4om, de X9hu“ â 21 heures et de 22'* 28“ à 24 heures.
- Enfin, les appareils indiquent encore des traces de microsismes aux dates des î\, 5, 6, 7, 8, 9, 13, 14> 15,
- 1 g, 20, 23, 26, 27 et 31.
- Floraisons. — Le 4> œnothère odorante; le 5, yucca filamenteux; le 8, echinops, fenouil; le 10, verge d’or, millepertuis; le 11, helianthus multiflorus ; le i3, tilleul ai’genté ; le 14, souci, chi’ysanthèxne des lacs, statice • limonium ; le 16, silphium perfolialum (4 ; le 18, chrysanthème d’été, mélisse; le 20 passerose, saponaire; le 22, mauve d’Alger; le 25, eupatoire à feuilles de chanvre; le 27, absinthe, tabac commun; le 28, bocconia micro-, cai’pa.
- Exfoliation des platanes le 3r.
- (1) Plante désignée jusqu’ici impropi'emeat sous le nom d’har-paliimi.
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- VARIÉTÉS
- Quand et comment récolter les poires? — Contrairement à ce qui existe pour les fruits à noyau, les fruits à pépins sont abondants, cette année, dans nombre de localités et le moment est venu de les récolter. Mais la cueillette de ces fruits, et plus spécialement celle des poires, n’est point, comme on le croit souvent, une sorte d’amusement; c’est, au contraire, une opération aussi délicate qu’importante qui, pour permettre de retirer des fruits tous les profits qu’on en attend, doit être guidée par l’expérience d’une longue pratique.
- Or, si l’horticulteur la possède généralement, il n’en est pas de même pour l’amateur et c’est à son intention que nous résumons les conseils suivants.
- Quand récolter? — L’époque de la cueillette varie selon la sorte du fruit, l’âge, la forme et l’exposition de l’arbre, la nature du sol et les conditions atmosphériques de l’année, etc. En principe, on ne doit cueillir un fruit que lorsque son développement est complet; cependant, si l’on y procède trop tôt, le fruit se flétrit, se plisse et n’acquiert guère de qualité; trop tard, il subit sur l’arbre une sorte de fermentation intercellulaire ou devient pâteux.
- L expérience a montré que l’on ne doit pas, surtout au point de vue commercial, laisser les poires atteindre leur maturité à l’arbre, même pour les deux catégories qui pourraient y parvenir : les poires d’été et les poires d automne. Il faut donc devancer ce moment d’un intervalle cle jours, qui est, en général, de 6 à 8 pour les premières et de io à i5 pour les secondes. Quant aux poires d'hiver, il est admis que celles qui mûrissent le plus tôt doivent être récoltées, selon la saison, du icr au i5 octobre et les autres du i5 octobre au 5 novembre à moins, toutefois, qu’il ne survienne de fortes gelées blanches qui feraient avancer cette dernière date.
- Ces données n’ont, bien entendu, rien d’absolu, et l’on est guidé dans cette opération en voyant sur un arbre quelques fruits prendre une couleur plus claire, un parfum un peu plus sensible, et surtout commencer à tomber. De plus, il est utile, en ce qui concerne les poires d’été et d automne, et parmi ces dernières celles qui mûrissent spécialement vers la fin, de les entrecueillir, c’est-à-dire de les récolter en deux ou trois fois. Ainsi, sur un arbre comptant 45 poires dont la cueillette normale aurait lieu dans les premiers jours d’octobre, on pourrait, en choisissant, bien entendu, les plus avancées, en enlever io vers le i5 septembre, i5 vers le 20 et le reste à l’époque précitée. Cette récolte anticipée aurait souvent pour avantage de permettre aux poires restées sur l’arbre d acquérir un plus complet développement, tant au point de vue du volume que de la qualité.
- Comment récolter? — On doit toujours choisir un temps beau et sec; mais pour les poires d’hiver, il
- importe de ne commencer la cueillette qu’après la disparition de la rosée, entre io et n heures du matin et de la cesser vers 3 et 4 heures de l’après-midi. Il faut avoir soin de ne point casser le pédoncule, surtout à son point d’insertion dans la chair, car, outre que cela déprécierait le fruit, il en résulterait une porte d’entrée pour les champignons de la pourriture. On prend la poire à pleine main et on la sépare de son point d’attache sur la bourse, en lui imprimant avec le pouce un très léger mouvement de bascule; ces deux oscillations, si elle est à point, font qu’elle reste dans la main. On doit bien éviter que la pression soit forte, car elle meurtrirait le tissu cellulaire et en provoquerait la pourriture.
- Les poires sont posées doucement dans un ou plusieurs paniers, dont le fond est garni de matières inertes non odorantes : frisures de bois, rognures de papier, chiffons propres, ete., sans dépasser plus de deux rangs superposés, à moius que leur pulpe ne soit encore très ferme. On les étale ensuite dans un local bien ventilé, soit sur le plancher, soit sur des tables munies d’un rebord qui les empêche de tomber, et on les laisse « se ressuyer » ainsi pendant une dizaine de jours, après quoi on les soumet à un triage sévère pour ne mettre au fruitier que celles qui sont absolument saines.
- Les poires qui auraient été mouillées par la pluie, ne doivent pas être essuyées après la cueillette. Voici, à titre de renseignement, pour les amateurs, l’époque moyenne de la récolte de quelques variétés de poires prises parmi les meilleures et les plus répandues dans les jardins fruitiers. Elle s’applique plus spécialement aux conditions climatériques de la région parisienne.
- Juillet. — Doyenné de juillet, Beurré Giffard, André Desportes, etc.
- Août. — Bon Chrétien Williams, Favorite de Clapp, Docteur Jules Guyot, Madame Treyve, Beurré d’Amanlis, Triomphe de Vienne, etc.
- Septembre. — (Au début) Beurré Hardy, Beurré Superfin, Beurré d’Angleterre, etc. (Après le 15) Beurré gris, Fondante des Bois, Louise-bonne d’Avranches, Des Urbanistes, Seigneur Esperen, etc.
- Octobre. — (Au début) Doyenné du Comice, Duchesse d’Angleterre, Beurré Dumont, Fondante du Panisel, etc. (Vers le i5) Beurré Bachelier, Crassane, Conseiller à la Cour, Nouveau Poiteau, Triomphe de Jodoigne, Beurré Clairgeau, Beurré Diel, Passe Colmar, Saint-Germain d’Hiver, la France, etc. (Vers la fin et jusqu’aux premiers jours de novembre en raison de la saison) Le Lec-tier, Nec plus ultra Meuris, Doyenné d’Alençon, Joséphine de Malines, Passe Crassane, Bergamote Esperen, Doyenné d’Hiver, Olivier de Serres, Bon Chrétien d’Hiver, Beurré Bretonneau, etc., et toutes les poires d’hiver. A. Truelle.
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- HYGIENE ET SANTE
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- Les cuillers en étain. — Les intoxications saturnines ont souvent des causes fort difficiles à reconnaître.
- En voici une preuve nouvelle. Le Dr Apert reçoit un jour dans son service un malade atteint de colique de plomb.
- Le pauvre diable connaissait bien son mal, car il avait eu jadis, étant fondeur en plomb, des crises assez fréquentes. Il ne s’expliquait pas celles qu’il venait d’avoir récemment, car il avait abandonné depuis longtemps son ancienne profession. Une enquête très simple montra que la femme avait une atteinte légère d’intoxication plombique, car elle portait sur les gencives un liséré saturnin aussi marqué que celui de son mari.
- Les papiers de tenture de l’appartement ne contenaient pas de plomb, non plus les ustensiles de cuisine, mais on trouva de vieux couverts d’étain malléable dont le fnénage se servait quelquefois.
- L’analyse de ces couverts, pratiquée par M. Meil-lère, montra qu’à chaque fois qu’ils servaient pour l’usage culinaire, ils devaient abandonner de nombreuses parcelles de plomb dans les aliments. On trouvait, en
- effet, pour ioo parties de métal les proportions sur
- vantes :
- Plomb....................... 9-86
- Antimoine................... 10
- Etain.......................80
- Divers ..................... 0.14
- Cet alliage est celui que la loi tolère pour la poterie d’étain dont on connaît les nombreuses applications, comptoirs de marchands de vin, brocs, fontaines, seringues de tout calibre, mesures de capacité, etc.... Or, cette tolérance est la cause d’accidents, quand les ustensiles doivent servir à l’usage culinaire. Nombre d’agents, tels que les acides des fruits, le vinaigre, dissolvent le plomb et dans des proportions relativement élevées.
- La loi est plus rigoureuse pour l’étamage simple : il ne doit pas contenir plus de 1/2 pour 100 de plomb. On ne s’explique guère la tolérance quand l’objet fabriqué est soi-disant complètement en étain. Le même règlement devrait être appliqué du moment où l’objet, vase, couvert, plat, etc., peut être utilisé pour recevoir des aliments. Aucun de ces objets ne devrait être toléré s’il ne pouvait subir l’essai à l’acide acétique imposé pour les poteries. Dr A. C.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — C. de Sch, à Gand. — M. Sou-dart, l’inventeur du système T. S. F. que nous avons décrit dans notre n° 2098, habite 190, rue de Grenelle, à Paris.
- M. II. de T., à Versailles. — Pour empêcher la venue des moisissures sur les murs d’une cave humide, projeter du sulfate de cuivre « neige » avec un soufflet à soufrer la vigne..
- M. L. Landemart. — i° Les vernis pour imitation de bois sont des vernis à l’alcool coloré par des produits synthétiques ou des résines tinctoriales (sang dragon pour le rouge, gomme-gutte pour le jaune). Vous trouverez des formules dans les Recettes de la maison, par Chaplet et la Fabrication des vernis, par Naudin (2 vol. à 3 fr. reliés, Masson, éditeur). Mais si vous n’en consommez pas de grosses quantités, il est plus pratique de les acheter tout faits. — 20 Le poste de T. S. F. de la Tour Eiffel ne peut être visité qu’avec des cartes déli-
- vrées sur demande envoyée au commandant Ferrié ; mais on n’en donne pas à tous les solliciteurs; si vous pouviez faire demander la carte par un officier par exemple, elle serait accordée sans difficultés.
- MM. Fonteyne, frères, à Wytschaete. — Les mastics se font avec des malaxeurs très robustes si on part de poudres très fines, ou des broyeurs à meules tournant sur auge circulaire quand les constituants ne sont pas en particules impalpables. Adresses de constructeurs : Dalbrouze, Brachet et Cie, Puteaux, près Paris. — Werner et Pfleiderer, Cannstadt. — Kuppers, à Aix-la-Chapelle.
- M. L., à Caen. — Pour blanchir les cheveux gris sale mis de côté afin de faire des postiches, il faut d’abord les dégraisser dans un bain chaud d’eau de savon contenant un peu de carbonate sodique. On les immerge ensuite dans l’eau oxygénée froide coupée de quatre fois son volume d’eau, et on laisse pendant deux ou trois jours.
- M. le commandant G. B., h Bruxelles. — Pour empêcher les infiltrations d’eau entre joints de planches, le mieux nous semble d’appliquer dans les fentes, le bois étant bien sec, à l’aide d'un fer chauffé, du mastic préparé en faisant fondre ensemble 3 kg de poix, 2 kg gomme laque en écaille et 1 kg caoutchouc non vulcanisé.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précèdent numéro.
- La bicyclette volante est-elle possible ? : R. Villers. — Chapeaux de paille exotiques : I. Chapeaux des Philippines : V. Forbin ; II. Chapeaux de Madagascar : Francis Marre. — L’électrification des lignes de banlieue du réseau de l’Etat : J.-L. Medynsky. — Académie des sciences : Ch. de Villedeuil. — La pèche au cormoran : Daniel Claude. — Le projecteur-projectile : L. F.
- Supplément. —• Nécrologie : M. John Milne. — L’analyse harmonique du nombre des taches solaires. — Une nouvelle méthode de refroidissement des moteurs à explosion, etc.
- h’Aviation, par Paul Painlevé, membre de l’Institut, Emile Borel et Ch. Maurain, directeur de l’Institut aérotechnique de l’Université de Paris, 6e édition, revue et augmentée. 1 vol. in-16 avec gravures dans le texte. Félix Alcan, éditeur. Paris, 1913. Prix : 3 fr. 5o.
- Cette nouvelle édition a été refondue en tenant compte des derniers et si rapides progrès de l’industrie aérienne. Mais l’idée qui guide les auteurs n’a pas varié. Ils ont voulu, par un exposé simple, clair et rationnel, faire saisir à tout esprit cultivé les lignes essentielles de l’histoire du plus lourd que l’air, lui permettre d’apprécier les diverses solutions proposées, et de saisir les raisons profondes qui ont assuré jusqu’ici la supériorité à l’aéroplane. Ils ont parfaitement réussi. Les lecteurs de cet excellent livre de vulgarisation se trouveront initiés sans peine au fonctionnement de l’aéroplane moderne et préparés, s’ils le désirent, à des études plus techniques et plus approfondies.
- Bulletin de VInstitut aéroteclinique de V Université de Paris, fasc. 3, 134 pages, nombreuses figures. Dunod et Pinat, éditeurs. Paris, 1913,
- Ce volume contient l’exposé d’intéressantes expériences sur les hélices aériennes, sur les surfaces d’aviation, le compte rendu de mesures faites sur des aéroplanes en plein vol, l’étude approfondie de divers appareils de mesure et d’enregistrement, enfin un travail de M. Maurain sur les variations du vent. Tous ces documents seront précieux aux techniciens de l’aéronautique.
- Avionnerie militaire. Pointage aérien. Instruments de mesure pour avions torpilleurs. Le catachros. Le
- vélosolmètre. L’altimètre. Tableaux du guide de visée, par C. Adek. i vol. in-8, 3i fi-g. Berger-Levrault, éditeurs. Paris, igi3. Prix : 3 francs.
- Ce nouvel ouvrage du constructeur du premier avion est un complément de la théorie du pointage aérien, développée dans les notes de son précédent livre L’Aviation militaire. Ce volume contient d’abord diverses combinaisons et descriptions d’appareils, accompagnées de figures dans le texte et suivies d’explications détaillées et précisés. L’auteur donne également les méthodes de calcul nécessaires pour dresser des tables sur lesquelles l’opérateur trouvera instantanément les angles à donner au guide de visée, au moment du déclanchement des torpilles.
- Principes d automobile, par Ch.Laville,, 20 édition revue et augmentée. In-8° (12X18) de vm-178 pages, avec 88 fig. H. Dunod et E. Pinat, éditeurs. Paris, iqi3. Prix : 2 fr. 5o.
- L’auteur a tâché de réunir en quelques pages les connaissances essentielles à posséder pour être un conducteur d automobiles absolument conscient du rôle qu’il remplit dans la manœuvre de chacun des organes du mécanisme.
- La télégraphie sans fil, la télémécanique et la téléphonie sans fil à la portée de tout le monde, par E. Monier. In-16 de vm-242 pages, avec 35 figures. H. Dunod et E. Pinat, Paris. Prix : 2 fr. 5o.
- Dans cette nouvelle édition, l’auteur fait connaître les découvertes les plus récentes, telles que les étincelles musicales, la direction des ondes, les phares hertziens, etc., etc.... Il fait la description complète des étincelles musicales, cette belle découverte qui permet de transmettre des dépêches dans les déserts surchauffés de l’Afrique, où elles n’avaient jamais pu pénétrer. Un chapitre spécial est consacré à la station définitive de la Tour Eiffel, qui a pris une importance mondiale, grâce à la hauteur incomparable de ses antennes et à la bonne disposition de ses appareils.
- Le Problème des poudres au point de vue technique, économique et national, par Albert Buisson. In-8° de vin—252 pages. II. Dunod et E. Pinat, Paris. Prix : 4 fr. 5o.
- Ce livre met au point une question technique délicate. A ce titre, il intéresse tout particulièrement les ingénieurs, les marins, les officiers.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- La sécrétion pancréatique, par E.-F. Tkrroine, in-8°, i33p. ; Hermann, édit., Paris, 1913. Pr. : cartonné, 5 îr.
- On a cru pendant longtemps que toutes les glandes sécrètent sous l’influence d’excitations nerveuses; le pancréas a montré un autre mode d’excitation, chimique, humorale. C’est l’histoire de cette importante découverte qu’on trouvera clairement exposée dans ce nouveau volume de la collection des Questions biologiques actuelles.
- Die Assimilationstatigkeit bei Schmetterlings-Puppen, par la comtesse vox Lixdex, Yeit, éditeur, Leipzig, 1912. 4 marks 5o.
- La comtesse von Linden étudie depuis plusieurs années les échanges gazeux des popes de papillons; elle a montré qu elles peuvent assimiler directement le carbone et augmenter ainsi de poids, comme le font les végétaux ; c’est l’ensemble de ses recherches qu’on trouvera dans ce livre.
- Jteo
- 1po
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur : altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 18 août 1915 . 14°,5 N. N. E. 5. Nuageux. » Très nuag. ; rosée: halo ; f'aihle brume.
- Mardi 19 15°,0 N. 2. Couvert. 3,2 Très nuag. ; rosce; forte brume; pluie de 20 h. 57 à 22 h. 15.
- Mercredi 20 15°,l N. N. W. 3. Couvert. )> Couv. jusq. 14 h., très nuag. onsuilo; forte brume.
- Jeudi 2I 12°,1 Calme. Beau. )) Beau; brouil. bas le m. ; forte brume ensuite; forte rosée.
- Vendredi 22 ... . 15°, l S. S. E.,1. Beau. » Quelques nuages; forte rosée; Ibrlc brume le matin.
- Samedi 23 14°,8 S. 1. Beau. )) Beau le m. ; peu nuag. le s. ; tr. forte br. le m. ; forte rosée ; halo.
- Dimanche 24 . . . . • 15°,4 N. N. W. 2. Eclaircies. » Beau; rosée.
- AOUT 19'3. — SEMAINE D'J LUNDI 18 AU DIMANCHE 24 AOUT 1913.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressais barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du i5 au 23 août. — Le i5. Pression faible de PIslande .au S.-E. du continent; supérieure à 765 sur l’Atlantique et le N.-E. de l’Europe. Pluies sur le N. et le W, de l'Europe. Temp. du matin : Arkhangel, 6°; Charleville, i3; Paris, 10; Toulouse, 17; Nice, 21; moyenne à Paris : i5° (normale : i7°,9). — Le 16. Pression élevée sur le W. et le N. de l’Europe (Arkhangel : 774). Dépressions sur le Centre (Cracovie ; 753) et sur l’Islande. Pluies sur presque tout le continent. En France, beau temps. Temp. du matin ; Paris, 120; Saint-Pétersbourg, i3; Bordeaux, 17; Toulouse, 19; Alger, 26; moyenne à Paris ; i4°,6 (normale ; i7°,8). — Le 17. Pression élevée sur le N. et le N.-W. de l’Europe. Dépression assez profonde sur tout le Centre (Breslau : 748) une autre sur l’Espagne et l’Algérie. Pluies abondantes sur la Scandinavie et l’Allemagne. Temp. du matin : Arkhangel, 8°; Charleville, 10; Paris, 12; Dijon, r4; Nice, 20; moyenne à Paris : 14°>9 (normale : 17°»7)* — Ze 18. Même situation barométrique que la veille. Dépression sur le golfe de Gascogne (759). Pluies sur la Suède. l’Allemagne et les Pays-Bas. En France : orages dans le W. Temp. du matin : Arkhangel, 12°; Nancy, 13 ; Paris, 14 ; Alger, 21; moyenne à Paris : 160 (normale : i7°,7)- — Le 19. La pression s’abaisse un peu sur le N.-W. de l’Europe. Faibles dépressions sur la Baltique (755) et le golfe de Gascogne (761). Pluies sur le W., le Centre et le N. du continent. Orages en France .: Limoges et Clermont-Ferrand, 14 mm d’eau; Toulouse, i3; Paris, 3. Temp. du matin :
- du Bureau Central Météorologique.
- Dunkerque, 140; Paris, i5; Bordeaux, 19; Marseille, 21 ; Laghouat, 28; moyenne à Paris : i7°,2 (normale :
- I7°,6). — Le 20. La pression baisse sur toute l’Europe sauf dans le W. où elle devient supérieure à 765. Même dépression que la veille sur la Baltique ; d’autres sur le golfe de Gênes et l’Islande. Pluies générales. En France : Lyon, 3i mm; Besançon, 16. Temp. du matin : Spitz-berg, 5°; Paris, i5; Lyon, 16; Marseille, 21 ; Alger, 26; moyenne à Paris : i(>°,2 (normale : 170,5). — Ze 21. Pression supérieure à 765 depuis les Açores jusqu’au W. du continent. Dépression assez importante au S. de l’Islande s’étend jusqu’au N.-W. de l’Europe. Pluies sur le W., le Centre et le S. du continent. En France : beau temps. Temp. du malin : Arkhangel, (i°; Paris, 12; Belfort, 14 ; Biarritz, et Marseille, 19; moyenne à Paris : i5°,8 (normale : 17°,!). —Le 22. La dépression de la veille s’étend sur les Iles Britanniques et la Scandinavie (Ecosse : 748). Fortes pressions sur l’Europe centrale. Pluies sur le N.-W. et le S. de l’Europe. Temp. du matin : Arkhangel, 6°; Belfort, 10; Limogés, u; Paris, 13 ; Bordeaux, 16; Nice, 22; Alger, 25 ; moyenne à Paris : 17°,6 (normale : 17°,3). — Le 23. Profonde dépression snr le W. et le N. de l’Europe (Iles Feroe : 744). Fortes pressions sur l’Europe centrale et les Açores. Pluies sur le N. et le W. de l’Europe. Temp. du matin: Paris et Lyon, i5°; Bordeaux, 17; Perpignan, 19; Nice, 23; moyenne à Paris : i8°,4 (normale : i7°,3). — Phases de la Lune : Pleine' Lune le 16, a 8 h. 27 du soir.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tjssandier
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut,
- Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygièrie publique,
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- ABONNEMENTS, i 2 mois = Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départent : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « JLa Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : tso, Boulevard Saint-Germain, Paris (Y1CJ
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2102, — 6 SEPTEMBRE 1913.
- SUPPLÉMENT.
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- INFORMATIONS
- La radiobalistique. — Certains de nos confrères quotidiens ont signalé, au début du mois d’août, de sensationnelles expériences réalisées au Havre par un ingénieur italien du nom d’Ulivi. L’objet de ces expériences était de faire exploser à distance, et sans lien matériel, des charges d’explosifs. L’inventeur employait à cet effet des rayons infra-violets (?) (parfaitement inconnus en physique), repérait la direction et la distance de l’explosif par des moyens spéciaux, concentrait sur lui les mystérieux rayons et provoquait l’explosion, pourvu que l’explosif fût au contact d’une enveloppe métallique. En fait, d’après les descriptions données, les moyens employés semblaient être ceux de la télégraphie sans fil. N’ayant pu obtenir de renseignements satisfaisants sur cette invention ; d’autre part, les descriptions publiées étant confuses et même contradictoires, nous nous sommes abstenus de la signalè>. Neus apprenons aujourd’hui que les expériences ont été brusquement suspendues, qu’elles n’auront pas de suite et que l’inventeur a quitté la France sans esprit de retour. Sans doute la radiobalistique est-elle destinée à rejoindre, au pays d’utopie, le transport d’énergie sans fil qui passionna Marseille vers 1907 et telles autres mirifiques inventions qui ne visèrent jamais qu’à la bourse des capitalistes trop crédules.
- La pression dans l’atmosphère des étoiles. — Le,
- professeur Adams donne, dans The Astrophysical Journal, le résultat de ses recherches effectuées au moyen du grand spectrographe fixé au réflecteur de
- I m. 5o de l’Observatoire du mont Wilson (Californie).
- II a obtenu notamment des spectrogrammes de plusieurs des plus brillantes étoiles : Sirius, Procyon, Arcturus. Le but principal de ces recherches était, au moyen de l’aspect et du déplacement relatif des raies spectrales, de connaître quelque chose des conditions effectives de pression dans les atmosphères de ces étoiles. L’auteur a ainsi trouvé que la pression, dans les couches de l’atmosphère émettant la lumière de Sirius, est environ 12 fois plus grande que dans la photosphère solaire. Dans le cas de Procyon, elle est 7 fois plus grande. Ces résultats viennent confirmer l’idée, déjà suggérée par d’autres recherches, que Sirius est simplement une masse de gaz, sans surface définie de condensation. Dans une telle masse, la lumière proviendrait des couches profondes, où la pression est élevée, tandis que pour Arcturus, qui a une atmosphère conditionnée comme celle qui existe au-dessus des taches solaires, il y a probablement une faible surface définie, à une faible profondeur; cette surface émettrait les radiations lumineuses, sous une pression faible, par conséquent. Procyon parait occuper une position intermédiaire entre Sirius et Arcturus.
- Préparation d’aldéhyde formique ou formol par oxydation catalytique. — On sait depuis longtemps que les vapeurs d’alcool méthylique, en présence d’un excès d’air, sont susceptibles de s’oxyder en donnant de l’aldéhyde formique, quand on fait passer le mélange sur divers métaux à l’état réduit, notamment sur le platine et le palladium, qui agissent simplement par leur présence. Mais la question n’avait pas été étudiée d’une façon méthodique en présence d’autres métaux susceptibles d’agir aussi catalytiquement, c’est-à-dire par leur seule présence. Un chimiste russe, M. Fokine, vient d’étudier systématiquement le problème : il a fait passer de l’air saturé de vapeurs d’alcool méthylique dans des tubes contenant divers catalyseurs et à diverses températures. Il a pris comme catalyseurs : i° de l’aluminium en copeaux; 2° du nickel réduit par l’hydrogène à 3oo-33o degrés; 3° du cobalt réduit en solution aqueuse par le zinc; 4° du manganèse pulvérisé; 5° du platine déposé sur l’amiante sous forme d’hydrate; 6° du cuivre déposé sur l’amiante; 70 de l’argent déposé sur l’amiante par réduction à l’aldéhyde formique et à l’ammoniaque ; 8° de l’or déposé sur l’amiante et provenant de la décomposition du chlorure d’or. Le tube de verre contenant le catalyseur était chauffé à une température déterminée pour chaque métal, soit pendant toute la durée de l’expérience, soit seulement au début, selon les exigences. Le cuivre demande un chauffage continu; l’argent et l’or n’ont besoin que d’un chauffage initial. Les meilleurs résultats s’obtiennent lorsque l’air, saturé de vapeurs d’alcool méthylique vers 5o degrés, contient à peu près la quantité théoriquement nécessaire d’oxygène. Voici les rendements obtenus en aldéhyde formique avec les métaux employés :
- Nickel. . . . Aluminium. . Manganèse. . Cobalt. . . .
- 1,08 p. 100 i,5o — 2,01 —
- 2,80 —
- Platine. . . Cuivre. . . Argent. . . Or...........
- 5,20 p. IOO
- 43-47 — 64-66 —
- 71 —
- Enfin si, quand on emploie le cuivre, on dispose en avant de ce métal un peu d’amiante chargé d’argent, on obtient un rendement de 84 pour 100; dans ce cas, quand la réaction est amorcée, on n’a plus besoin de chauffer, la chaleur dégagée sur l’argent étant suffisante pour entretenir la température du cuivre. On peut donc avec le cuivre, l’argent ou l’or, atteindre à des résultats presque théoriques; mais, dans la pratique industrielle, il est inutile d’employer l’argent ou l’or; il suffit de mettre dans le tube à catalyseur, et en avant du cuivre, un peu d’amiante imprégné d’argent ou d’or, que l’on chauffe au début vers 200 ou 25o degrés. Ces recherches sont intéressantes pai'ce qu’elles permettront certainement d’obtenir, avec peu ou pas de dépenses supplémentaires,un bien meilleur rendement en aldéhyde formique,
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- INFORMATIONS
- dont les demandes s’accroissent continuellement par suite des nombreuses applications dont ce corps est susceptible aujourd’hui.
- Synthèse catalytique du méthane. — On vient de trouver une nouvelle application du rôle catalytique que remplissent certains métaux en favorisant la combinaison de divers corps incapables de réagir les uns sur les autres dans les conditions habituelles. Le carbone et l’hydrogène se combinent difficilement l’un à l’autre directement, surtout pour former du méthane; à la pression ordinaire, en présence d’oxyde de nickel, de nickel réduit ou d’un, mélange de nickel et d’alumine et jusqu’à 6a5 degrés, le méthane ne se forme pas. Sous de fortes pressions, sa synthèse ne se fait qu’au-dessus de 5oo degrés en présence des corps ou mélanges ci-dessus, et d’autant mieux que la température est plus élevée. En présence d’eau et de nickel, le méthane se décompose vers 5oo degrés en hydrogène et acide carbonique. La réaction inverse, c’est-à-dire la réduction de l’acide carbonique en méthane, en présence de nickel et d’un excès d’hydrogène à la pression ordinaire, se produit à 45o degrés. Les résnltats sont les mêmes en remplaçant le nickel par son oxyde.
- Une nouvelle bactérie agissant sur le fer. —
- M. Mummford a trouvé récemment, dans le tunnel du canal de Bridgewater, à Worsley (Angleterre), un nouveau bacille, aérobie facultatif, qui exerce une action spécifique curieuse sur les solutions contenant du fer. Dans ces solutions, et en présence de l’air, le fer est précipité par cette bactérie à l’état d’hydrate ferrique; en l’absence de l’air, le fer n’est pas précipité; mais l’hydrate ferrique, antérieurement précipité, est réduit et déshydraté à l’état de composé ferreux. Les actions de ce microbe pourraient peut-être expliquer les phénomènes qui se produisent dans certaines eaux ferrugineuses.
- L’aéroplane insubmersible. — Le courageux pilote Pégoud vient de se livrer, sur aéroplane Blériot, à une nouvelle expérience plus périlleuse et plus audacieuse encore que celle du parachute : celle du vol la tête en bas. D’autres aviateurs ont peut-être déjà réalisé le même vol, mais toujours involontairement. Sur l’appareil spécial construit par Blériot, Pégoud, au contraire, effectue normalement et à volonté ce genre de vol. Le but du constructeur et du pilote n’est pas d’accomplir un vain tour de force, mais au contraire de diminuer le danger des voyages aériens : un aéroplane qui peut se retourner en plein vol, sous l’influence des remous ou coups de vents, sans péril réel pour le pilote, présenterait évidemment le même degré de sécurité que les embarcations insubmersibles en mer. Pég-oud a montré que par une manœuvre convenable du gouvernail, il était possible de rétablir un aéroplane retourné. Voici comment fut faite cette démonstration, à Bue, le ier septembre : L’aviateur, à tooo mètres de haut, commença une descente verticale de 200 mètres. Il rétablit alors son appareil, roues en l’air, effectuant ainsi un vol horizontal le dos vers la terre ; un nouveau quart de cercle le redressa verticalement et, enfin, à 200 mètres du sol, il reprenait la position normale du vol plané après avoir décrit un S gigantesque. Nous disposons donc d’appareils inchavirables, mais il fallait l’héroïsme d’un Pégoud pour nous le révéler,
- La grotte de Gnipa au Spitzberg. — Dans un hivernage de 1912 à 1913 au Spitzberg, pour des expériences météorologiques de ballon-pilote, les Drs Wegner et Robitzsch, envoyés par le professeur Hergésell, ont découvert, en octobre 1912, une grotte à glace près de la baie Ebeltoft ; ils lui ont donné le nom de Gnipa, comme à celle précédemment découverte au Groenland (Voy. La Nature n° 1892) qui est d’ailleurs beaucoup plus grande. C’est un tunnel naturel, distant de 1 kilomètre de l’ob-servaloire voisin du cap Bourrée, et parcouru en été par un ruisseau descendu des glaciers voisins. La voûte est très régulière. Au bout de 200 mètres un effondrement a pratiqué une ouverture vers l’extérieur. L’issue du tunnel est 20 mètres plus loin (Peterm. Mitt. août 1913).
- Le prix des fourrures. — Le Bulletin de la Société belge d’études coloniales donne des renseignements sur les prix d’achats des fourrures dans le Canada occidental; la chasse intense, la diminution de l’étendue du
- territoire de chasse ont amené les trappeurs à pénétrer dans des territoires de phi s en plus septentrionaux et éloignés et ont eu pour résultat une forte augmentation des prix d’achats. Un commerçant de la baie d’Hudson, qui est depuis 40 ans dans la région du Nord, a fourni la statistique suivante, qui montre la hausse des prix d’achat sur place de ces trente dernières années.
- Valeur en 1880 en 1910.
- d’une peau. l'r. fr.
- Ours 37.50 150
- Castor .... 5 35
- Hermine . . . 0.30 5
- Renard noir. . 125 12.500
- — argenté . 125 1.250
- — croisé. . 25 250
- — rouge. . 3.10 30
- — blanc. . 3.10 50
- Lynx 3 50
- Le renard noir est l’anii
- augmenté de valeur. Au jour ci
- ciere extrêmement rare, ce
- paru. Il y a trois ans, un
- vendue à Edmonton 12600 prix des fourrures vraies vrai que le lapin d’élevage
- Valeur en 1880 en 1910.
- d’une peau. lr. fr.
- Martre .... 25 100
- Rat musqué . . 0.30 5
- Chevrotin. . . 25 250
- Loutre .... 5 250
- Glouton. . . . 6.25 35
- Cygne 3.10 15
- Lapin 0.40 2.50
- Lièvre arctique. 2.50 5
- nal dont la peau a le plus hui c’est une fourrure prin-renard ayant presque dis-e peau de renard noir fut francs ! On comprend que le augmente en Europe. Il est imite si bien !
- La balance qui parle. — La dernière nouveauté dans le domaine des distributeurs automatiques nous arrive des Etats-Unis, où ce système est appliqué aux usages les pins divers, comme nous l’avons constaté récemment une fois de plus, à propos d’une machine à écrire. Il s’agit, cette fois, d’une bascule qui énonce à haute voix le poids de la personne qui se place sur le plateau. Dès que le sou a été introduit dans la fente, une pression correspondant à ce poids agit sur un mécanisme qui gouverne un jeu de records phonographiques. Et la personne entend énoncer clairement le nombre de livres qu’elle pèse. Avec une innovation aussi curieuse, les balances automatiques qui impriment le poids sur un ticket semblent destinées à perdre leur vogue, d’autant plus que la compagnie qui lance la nouvelle bascule se contente d’un cent (ofr. o5) par pesée.
- Comme le montre notre photographie, la bascule porte une pancarte qui énonce son programme : I speak jour weight (Je dis à^haute •-«egafc. votre poids).
- Le nombre des églises aux États-Unis. — Les
- Etats-Unis sont le pays du monde où l’on compte le plus grand nombre d’églises ou de temples proportionnellement au nombre des habitants. Sans parler des chapelles publiques ou privées, on y compte 192795 églises construites pour recevoir 58 536 83o personnes assises, et dont les propriétés immobilières et autres forment un total de plus de 6 milliards de francs. Le grand nombre des religions et de leurs sectes qui ont pris pied en Amérique fait que d’innombrables villes ou bourgs ont un nombre d’églises disproportionné avec l’importance de leur population. Par1 exemple, Albany, capitale de l’Etat de New-York, a 77 églises pour 100 253 habitants; Troy, du même Etat, 73 églises pour 76813 habitants; Rutland (Yermont), 14 églises pour i3 500 habitants. La disproportion est encore plus marquée dans les petites villes. Valley-Falls (i5oo habitants) a 8 églises; Deruyter (538 habitants), 4 églises; Pittsford (425 habitants), 5 églises.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- *»> Chimie pratique
- Appareil d’analyse de l’air atmosphérique. —
- Pour examiner l’air que nous respirons, on ne possédait jusqu ici que des appareils comportant de nombreuses pièces en verre trop délicates pour être placées entre les mains des profanes, et qui du reste nécessitaient, pour donner des indications volumétriques, des opérations assez longues.
- L’usine Dragerwerk, à Lübeck, s’occupe depuis deux ans de la construction, utilisant l’absorption de l'acide carbonique, de dispositifs d’analyse de l’air des sous-marins. Elle vient d’appliquer ce même principe à la construction d"un petit appareil très simple et maniable, réunissant, dans un petit espace, toutes les pièces de l’appareil de laboratoire et qui nous paraît destiné à un succès rapide.
- aéronome, tel est le nom de ce dispositif breveté, affecte la forme d’un cylindre en bois de io,5 cm de hauteur, et de io,5 cm de diamètre. Sa paroi extérieure renferme l’échelle qui, d’après la position du liquide remplissant le tube en U, indique immédiatement (en tant par mille) la teneur en acide carbonique de l’air atmosphérique. L’intérieur de ce cylindre a une capacité de 134 cm3; il est fermé par un couvercle attaché
- hermétiquement au bord du cylindre par l’interposition d’un disque de caoutchouc. Un tube mince, muni d’une roue de fermeture, passe à travers ce couvercle et transmet à l’air extérieur le surcroît de pression produit en fermant le cylindre. La paroi intérieure et le fond du cylindre sont nickelés et garnis de papier à filtrer humide. L’intérieur du cylindre, destiné à recevoir l’air à examiner, communique avec la branche gauche du tube en U ; la branche droite ouverte donne accès à l’air extérieur. Le couvercle du cylindre renferme la pièce la plus originale de l’appareil, la cartouche destinée à absorber l’acide carbonique. Celle-ci comporte une partie fixe insérée dans le couvercle, et un disque mobile, pressé sur la garniture de caoutchouc du couvercle, et que la roue de fermeture disposée au-dessus de celui-ci fait tomber au fond du cylindre, où il commence à absorber l’acide carbonique. Chacune de ces deux parties de la cartouche renferme un disque de papier à filtrer, imprégné d’une solution à 5 pour 100 de soude. Chaque cartouche suffit pour dix analyses ordinaires.
- Cet appareil est utilisé de la façon suivante : après avoir laissé quelque temps l’appareil ouvert dans l’atmosphère qu’il s’agit d’analyser, on ferme et verrouille le couvercle. Pendant cette opération, la cartouche reste fermée, le disque mobile étant retenu par la garniture du couvercle. Afin d’assurer des résultats comparables, il faut avoir soin d’analyser l’air à l’état saturé de vapeur d’eau; cette saturation est effectuée, en deux minutes, par le papier à filtrer humecté qui garnit l’intérieur du cylindre.
- En abaissant entièrement la roue de fermeture (fig. 3), on déclanche ensuite le disque mobile qui, avec un bruit distinctement perceptible, tombe au fond du cylindre, tout en fermant hermétiquement l’intérieur de l’appareil et en commençant l’absorption de l’acide carbonique. Cette absorption produit une réduction du volume d’air renfermé à l’intérieur et, par conséqitent, un accroissement de la pression d’air extérieure sur le liquide remplissant la branche droite ouverte du tube en U. Le
- liquide de la branche gauche, qui communique avec l’intérieur du cylindre, monte en même temps jusqu’à ce que la pression de la colonne liquide compense la dépression à l’intérieur du cylindre. Quelques secondes suffisent, dans le cas d une faible teneur en acide carbonique, pour fournir sur l’échelle de l’appareil des indications volumétriques absolues.
- Physique -c*
- Régulateurs simples pour la pression du gaz. —
- Les Nouveautés chimiques de M. Poulenc nous apprennent que M. E. Stansfield a récemment décrit un dispositif simple pour obtenir le gaz sous une pression constante et facilement réglable. Les deux régulateurs imaginés comprennent : i° un récipient extérieur à large ouverture ; 20 un cylindre intérieur ouvert en bas : éprouvette percée à sa base, bocal sans fond,large tube de verre ; 3° un flotteur constitué par un vase convenablement lesté, portant un bouchon auquel est fixée la soupape; 4° des tubes d’arrivée et de sortie du gaz ; 5° la soupape formée d’une tige de verre fixée au bouchon du flotteur et portant à son extrémité supérieure soit une petite boule,
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- Fig.
- Fig.
- soit un bout de tube de Régulateur à bague Régulateur à boule caoutchouc glissant à de caoutchouc. de verre,
- frottement doux. Les
- figures 1 et 2 indiquent le mode de construction des deux types de régulateur. >
- En montant l’appareil, on verse de l’eau dans le vase extérieur, celle-ci pénètre dans le cylindre intérieur et s’y met de niveau en soulevant le flotteur; la soupape qu’il porte débouche le tube d’arrivée du gaz qui entre dans le régulateur. Il y exerce une certaine pression qui fait baisser l’eau du cylindre intérieur et en même temps le flotteur; la soupape obture alors le trou d’arrivée. Le gaz sortant, le flotteur remonte. On règle le débit en ajoutant de l’eau, ce. qui augmente la pression ou en en retirant, ce qui la diminue. Le modèle de la figure 1 donne une pression très constante, mais a le défaut de vibrer plus ou moins longtemps quand on fait varier brusquement le débit du gaz; le modèle de la figure 2 n’a pas cet inconvénient, mais ne donne pas une pression aussi absolument constante.
- Nouvelle trompe à eau aspirante à cannelures. —
- M. Régnier vient de décrire dans les Annales de Chimie analytique une nouvelle trompe à eau, différente de celles existant actuellement par plusieurs détails : le cône supérieur est muni de cannelures légèrement rétrécies ; son extrémité supérieure est cylindrique ; il en résulte un jet nettement tronconique qui épouse exactement la forme du cône inférieur. Aussi, le rendement de cette trompe est-il très abondant. Sous une pression de 2Ô m. et même de 10 m. d’eau, elle produit en deux minutes dans un vase d’un litre de capacité une dépression de qSo mm de mercure. Cette vitesse d’aspiration permet de l’employer également comme trompe soufflante à rendement très élevé. — La trompe à cannelures est construite par M. Régnier, 19, rue Yictor-Cousin, Paris.
- ‘Électricité
- Le hérisson électrique. — Si l’ingéniosité des cambrioleurs ne connaît pas de repos, celle des inventeurs honnêtes n’est heureusement pas moins active et les moyens de défense mis à la disposition de la société se multiplient.
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- SCIENCE APPLIQUEE
- Yoici un nouveau et très simple dispositif d’avertisseur électrique qui prévient immédiatement de toute tentative d’effraction de serrure. Son inventeur lui a donné le nom caractéristique de hérisson électrique.
- Il comporte un cône en bois, s’enfonçant comme une fiche dans le trou de la serrure. Dans ce cône coulisse
- des losanges déformables à volonté. — Le dessous de plat extensible est en vente aux Etablissements Kratz-Boussac, 14, rue Martel, à Paris.
- *»> Jouets
- une tige métallique f; sa tète b sous la plus légère poussée d’un instrument quelconque vient s’engager entre les lames cc; celles-ci, par le 111 d, sont reliées à une sonnerie électrique qui retentira tant que la serrure sera l’objet de tentatives d’effraction. — Le hérisson est en vente chez M. Martial, 8, rue Sainte-Eugénie, Nîmes.
- *>_> Objets utiles
- L’Auto-Arrêt. — L'Auto-ai-rèt est destiné à faciliter la mise en bouteilles du vin ou de tout autre liquide. 11 ressemble à un brise-jet et s’adapte instantanément à n’importe quel robinet pour le rendre automatique et permettre d’arrêter instantanément le débit du liquide que l’on met en bouteilles sans craindre d’en pei'dre une seule goutte. Son usage entraîne donc une grande économie de temps et surtout une sécurité absolue lorsque
- l’on manipule des liquides inflammables comme l’essence, le pétrole, etc.
- L’appareil est fixé au robinet par son manchon de caoutchouc. Ce manchon se prolonge par le tube métallique d’écoulement à l’intérieur duquel a été ménagé un siège de soupape. La soupape appartient à une lige métallique recourbée à la base du tube pour former deux angles droits ; son extrémité libre repose sur le goulot de la bouteille.
- Dès que l’on présente la bouteille, le goulot remonte la tige et la soupape s’ouvre; le liquide s’écoule alors normalement. Lorsque l’on retire, la bouteille, la tige descend par son propre poids, la soupape tombe sur son siège et le liquide cesse de couler. Cet appareil est certainement le plus simp’e, le moins coûteux et le plus sûr que l’on puisse imaginer pour résoudre ce problème dont la solution a préoccupé une foule d’inventeurs. — L Auto-Arrêt est en vente aux Etablissements Kratz-Boussac, 14, rue Martel, à Paris.
- J. L’Auto-Arrét mis en place snv un robinet. — 2. L’Anto-Arrèt.
- Dessous de plat extensible. — Ce nouveau dessous de plat est constitué par des baguettes extensibles finement nickelées et montées les unes sur les autres à l’aide d’œillets qui en assurent la mobilité. Dans le petit modèle, chaque extrémité de lame est pourvue d’un bouton mélal-
- Fig. i. — Le dessous de plat replié.
- lique qui maintient le dessous de plat à un centimètre environ au-dessus de la table. Dans le grand modèle, les boulons-supports sont placés aux extrémités d’attache de deux lames.
- Lorsque le dessous de plat n’est pas en service, on le
- Fig. 2. — Le dessous de plat développé.
- serre à fond, les lames se touchent et il ne prend pour aiusi dire aucune place dans le buffet. Au moment de le poser sur la table, on ouvre ses lames et l’appareil se prête à toutes les formes de plat que l’on doit lui confier : rond ou ovale. On peut dire qu’il est constitué par
- Le jeu de la pêche. — De nombreux jeux de pèche garnissent les étalages des bazars; ils sont tous plus ou moins ingénieux. Celui-ci a le mérite de la nouveauté et de l’inédit.
- Au-dessus d’un étang, un large pont qui se démonte et que l’on met en place au moment de jouer, ainsi d’ailleurs que le décor de fond, le tout gentiment décoré. L’étang est un disque de carton peint, mobile sur un pivot central et percé de fenêtres très étroites, livrant passage aux poissons suspendus par un anneau de fer doux retenu dans la fenêtre.
- L’étang ne contient pas que des poissons ; on y trouve également des savates et autres objets hétéroclites que les vrais pêcheurs sont susceptibles d’accrocher avec leurs hameçons. Le jeu de la pèche.
- Les poissons
- sont numérotés, tandis que les autres objets constituent des surprises désagréables.
- Chaque joueur s’arme d’une petite gaule terminée par un aimant en fer à cheval. On met le disque en marche en remontant un mouvement d’horlogerie qui peut, dans les modèles riches, actionner également un mécanisme musical. L’eau coule en passant sous les deux arches du pont et la pêche commence. Chaque joueur s’efforce d’enlever le plus grand nombre de poissons possible en approchant son aimant de l’anneau. Quand l’étang est vide, chacun compte lès pièces marquantes, fait le total des points et le plus élevé désigne le gagnant qui encaisse les 2/3 de l’enjeu, le dernier tiers appartenant au total des points le plus élevé après le premier. — Le jeu de la pêche est en vente chez M. Saussine, 43, rue de Sain-tonge, à Paris.
- *l> Divers <.*
- Appareil « Eolien » l’Etoile. — Cet appareil comporte un perfectionnement heureux dans la fabrication des poires de caoutchouc. On sait que les poires ordinaires, comme celles des cornets des automobiles, sont fabriquées en soudant les diverses parties qui les constituent et moulées sous la pression intérieure d’un gaz. Or, les soudures peuvent se rompre et eulraîner, au moment utile, la mise hors de service de la poire.
- Le nouveau procédé permet de construire la partie sphérique dans une seule masse de caoutchouc, moulée sur acier. Le col est remplacé par un cône métallique évasé qui complète la forme habituelle et présente, entre autres avantages, celui d’éviter les cisaillements occasionnés par les trépidations des voitures. Le raccordement des deux parties s’effectue par l’intermédiaire d’un talon de caoutchouc solidaire de la partie sphérique entre deux bagues et un manchon.
- Le principe de construction que nous venons de décrire et que représente nôtre dessin en coupe s’applique d’ailleurs à tous les modèles de poires en caoutchouc, quel que soit l’usage auquel elles sont destinées. — Pour la vente en gros, s’adresser à M. E. Ivalker, aux Lilas (Seine).
- Calotte
- fileter'
- Carneteri
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- HYGIENE ET SANTE
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- Les brûlures par le magnésium. — Un de nos lecteurs nous demande ce que l’on doit faire en cas de brûlure par le magnésium. Ces brûlures ne diffèrent pas des autres brûlures ; elles ressemblent un peu à celles produites par les courants électriques. La déflagration brusque du métal provoque chez l’imprudent opérateur des lésions variables suivant la quantité du métal employé, suivant la violence de la déflagration. Elles peuvent être superficielles et n’avoir provoqué sur la partie atteinte, mains ou face, qu’un simple érythème avec quelques phlyclènes. On doit, dans ce cas, percer les phlyctènes avec une aiguille bien flambée, c’est-à-dire bien stérilisée, ne pas déchirer la peau et panser la région avec une solution d’acide picrique ou du liniment o’éo-calcaire.
- Les lésions sont-elles profondes? Y a-t-il eu destruction de la peau, du derme et atteinte des muscles sous-jacents ? Il faut tâcher de désinfecter la région en badigeonnant le pourtour des parties atteintes avec de la teinture d’iode mitigée, laver la plaie, si elle est maculée de poussière ou de débris de vêtements, avec de l’eau
- bouillie, puis faire un pansement antiseptique. La pommade employée par le Dr Championnière en pareil cas donne de très bons résultats; elle s’applique comme antiseptique aux plaies et brûlures de tous genres, et comme les brûlures par le magnésium ne diffèrent pas des autres brûlures, cette préparation leur convient très bien. En voici la formule :
- Essence de thym. .
- — d’origan . .
- — de verveine.
- — de géranium
- Microcidine. ....
- Vaseline blanche . .
- Il faut se rappeler que ces brûlures, comme celles produites par le courant électrique ou par les caustiques chimiques, sont quelquefois lentes à guérir et à se cicatriser. Les amateurs photographes feront bien d’être attentifs quand ils voudront prendre un cliché avec l’éclair magnésique; mieux vaut rater sa photo que de se brûler, même légèrement. Dr A. C.
- aâ XV gouttes
- 3o centigr, xoo srr.
- VARIETES
- >•=
- Un coup de foudre heureusement inoffensif dans l’intérieur d’une maison. — Les observations directes et précises de coups de foudre sont asez rares, et présentent toujours un vif intérêt scientifique. A ce titre, nous croyons utile de reproduire la relation détaillée que nous adresse un de nos lecteurs :
- « Le 3o juillet 19LI, à 12 h. 40 environ, un coup de foudre a éclaté dans l’intérieur de la maison que j’habite et l’observation qui en a été faite par plusieurs personnes me paraît devoir justifier la description du phénomène.
- Ma maison, située à.Oullins, à 185 mètres d’altitude environ, est un édifice en pisé (terre battue) couvert de tuiles creuses, elle mesure environ 12 mètres sur 10, et comprend : au rez-de-chaussée, 4 pièces, avec un vestibule la partageant en deux parties, la cage d’escalier a la même largeur que le vestibule; au premier étage,
- 4 pièces; au second étage, 4 greniers. Au premier et au second un palier dessert les quatre pièces. Les pièces du rez-de-chaussée et du premier ont 4 mètres de hauteur.
- La maison est placée dans un jardin de 10 000 mètres carrés, sur une partie duquel se trouvent de grands arbres : chêne pyramidal, érable, pin, sapin, cyprès, cèdre, peupliers et marronniers, atteignant de i5 à 20 mètres de hauteur. Une ligne électrique suit deux des murs de clôture, elle sert à la distribution du courant de la Société Force et Lumière, de Grenoble, qui amène l’énergie électrique du Dauphiné à Lyon. Le courant qui la parcourt est le primaire triphasé à haute tension et le secondaire à 120 volts qui alimente les éclairages privés.
- Les poteaux en ciment armé ont i3 mètres. La clôture, et par suite la ligne électrique, est à 3 mètres de 1 une des façades de la maison sur laquelle se trouvent les hautes fenêtres éclairant l’escalier.
- L’escalier est en bois, la maison n’a pas de paratonnerre. Le chêne pyramidal, l’arbre le plus élevé, est à
- 5 mètres de l’une des façades latérales et ses branches touchent presque le chêneau de la toiture.
- Le temps était orageux, il tombait quelques gouttes de pluie, il n’y avait ni éclairs ni coups de tonnerre, mais des nuages noirs apparaissant au loin, on entendait, de chez moi, les détonations des fusées paragrêles lancées dans les environs.
- Ma femme, venant.de faire coucher mes deux fillettes, sortait de leur chambre, dont la porte était ouverte, elle disait à l’un de mes fils de se hâter de monter, lorsqu’elle vit devant elle une colonne de feu descendre assez lentement du palier du second étage vers celui du premier, elle entendit un roulement, puis une détonation extrêmement violente accompagnée d’un fracas comparable au bris d’une grande quantité de vaisselle, elle vit un éclair
- éblouissant et ce fut tout. Le météore avait disparu sans laisser aucune trace, et sans avoir dégagé aucune odeur d’ozone ou d’acide sulfureux. Mon jardinier s’empressa de vérifier l’état des plafonds des greniers, la toiture et les cheminées, il ne découvrit aucun dégât.
- Yoici les observations faites :
- Il était environ 12 h. 4o quand le phénomène se produisit. A ce moment, j’étais dans le tram partant à 12 h. 25 d’Oullins; quelques coups de tonnerre ayant éclaté, le conducteur avait allumé les lampes du véhicule, précaution ordonnée par le règlement de la Cie O. T. L. La pluie tombait assez fort. Les coups de tonnerre n’étaient pas très violents; à 12 h. 5o l’orage avait cessé.
- Mon jeune fils qui montait l’escalier et se trouvait au palier situé entre le rez-de-chaussée et le premier, voyait le météore de bas en haut, il lui apparut sous la forme d’une boule. Les fillettes déjà étendues sur leurs lits ne virent pas la colonne de feu, mais elles virent des étincelles courant sur le tapis du palier au moment de l’explosion. Elles les comparent pour l’éclat aux pièces d’un feu d’artifice. Mon jardinier et sa femme étaient au rez-de-chaussée et tournaient le dos au vestibule;le mari fut ébloui sans se rendre compte de la raison de cette sensation, sa femme aperçut de grands zigzags fulgurants vers le mur de clôture situé en face et à 3o mètres d’elle environ. Ma mère, au rez-de-chaussée aussi, vit une flamme jaillir entre la fenêtre et le sol de la pièce où elle se trouvait; enfin l’un de mes fils qui se trouvait également au rez-de-chaussée entendit le bruit, mais ne vit aucun phénomène lumineux.
- J’ai parlé d’un bruit semblable à un roulement à l’apparition du 'phénomène ; ma femme et mon fils aîné eurent, en l’entendant, l’impression que mon second fils, foudroyé, tombait en roulant dans l’escalier. II n’en était heureusement rien et l’enfant, pas plus que ma femme, ne ressentirent aucune impression douloureuse.
- Le météore avait une coloration rouge orange très vive, telle que celle que produirait un arc placé derrière un verre coloré. Son aspect n’était cependant pas incandescent. Son diamètre apparent était d'environ 12 centimètres. Au moment de la détonation, la lumière fut plus vive, plus étincelante.
- Il semble que la colonne ait mis deux secondes pour s’allonger des 4 mètres séparant les paliers du second et du premier. Je crois, mais rien ne prouve que ce soit exact, que la colonne a éclaté au moment où elle a atteint l’extrémité de fils,^destinés à une sonnerie, qui allaient d’une part à la chambre où se trouvait ma mère, d’autre part, au portail ouvert sur le mur de clôture, où la femme du jardinier a vu la flamme en zigzag.
- Ma maison n’a pas reçu directement le coup de foudre, je suppose qu’il s'est produit au loin sur la ligne de la Société Force et Lumière. Le fluide, si fluide il y a,
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- VARIÉTÉS
- a pénétré par ma ligne d’éclairage dans la maison, il a suivi la conduite du réservoir placé dans l’un des greniers, puis la conduite de distribution d’eau débouchant sur le palier du second étage. Il s’est manifesté sous la forme de colonne qu’a vue ma femme et que mon fils apercevant par sa section inférieure a Arue, lui, comme un disque qu’il a cru être une boule. Au moment de la détonation, c’est-à-dire quand il s’est répandu dans le sol, il a suivi les fils de sonnerie allant aux deux points où l’on a vu des éclairs, à moins que toutes ces impres-
- sions ne soient qu’illusion et que la décharge se soit produite entre la ligne électrique et le sol, dans la partie où se trouve la maison, et se soit manifestée à la fois par un grand nombre de traînées lumineuses dont quelques-unes ont été perçues par les personnes qui se trouvaient au rez-de-chaussée.
- Quant à l’apparition lumineuse qui a précédé la détonation, pour celle-là, aucune illusion, elle a bien été ce que j’ai dit; ma femme et mon fils l’ont, et aArec le plus grand sang-froid, parfaitement observée.» F. Charles.
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Plastrons de natation. — A cette époque où les bains froids battent leur plein, nous conseillons aux personnes sachant pas ou peu nager, ou craignant les crampes, de porter, surtout en rivière, le plastron double Y insubmersible, si peu épais qu’il peut se placer sous le maillot et pesant environ 325 gr., dont 3oo gr. de garnissage en une « fibre végétale spéciale exotique », dit le prospectus.
- Nous avons vérifié qu’il soutient parfaitement sur l’eau, de sorte qu’il garantit contre tout danger d’être noyé.
- D’autre part, un maître baigneur nous a enseigné qu’on pouvait fabriquer soi-même un excellent plastron de natation en répartissant 3oo gr. de kapok dans deux enveloppes doubles en toile caoutchouc que l’on fait piquer ensuite. Nous avons réussi ainsi à réaliser un plastron présentant les mêmes qualités que l’insubmersible du même poids, et revenant un peu moins cher, mais un peu plus épais. — Plastron Y insubmersible, Manufacture d’inventions modernes, 26, rue d’Hauteville, Paris.
- Fumigations antiparasites. — Les anciens employaient fréquemment les fumigations faites en brûlant certaines substances végétales, aussi bien pour parfumer les appartements que pour assainir l’atmosphère en temps d’épidémie.
- M. Trillat montra, au cours de ces dernières années, tout le bien-fondé de telles pratiques, et que les hygiénistes de l’antiquité faisaient ainsi de l’antisepsie en fabricant du formol.
- Dans l’Inde, on combat les rats et serpents qui pullulent un peu partout, en brûlant dans les pièces closes des tourteaux d’illipé et de bassia (mahwrah) dont les fumées extrêmement suffocantes font fuir ou asphyxient tous les parasites. Etant donné que ces matières sont employées chez nous comme engrais et que leur prix est relativement bas, il sera, dans bien des cas, intéressant d’employer ce rustique procédé de désinfection.
- Pour donner au ciment la teinte du bronze. — Ce
- procédé nous fut demandé par un de nos lecteurs possédant en plein air une statue faite en ciment il s’agissait en même temps de modifier la tonalité et de rendre la masse inaltérable aux intempéries. Nous obtînmes d’excellents résultats en opérant ainsi : :
- Coloration au fer. — Badigeonner abondamment la surface du ciment avec une solution aqueuse concentrée de chlorure ou de sulfate de fer. On laisse sécher, puis on donne une seconde couche avec de l’ammoniaque diluée d’un ou de deux fois son volume d’eau. Il se forme dans la masse un dépôt d’oxyde de fer absolument inaltérable. Pour faire virer la teinte au verdâtre, et imiter de la sorte non la couleur du bronze neuf, mais la nuance des vieux bronzes patinés aux intempéries, on ajoute à l’eau ammoniacale un peu de ferrocyanure de potassium, qui donne avec les sels ferriques du bleu de Prusse.
- Coloration au manganèse. — Des tons bruns un peu plus foncés que celui obtenu avec les sels de fer peuvent être obtenus en badigeonnant le ciment ou le béton tout simplement avec une solution aqueuse de permanganate de potassium à 20 ou 3o gr. par litre. Le composé s’altère rapidement à l’air et il se dépose dans la masse du bé-S^lon des particules brunes d’oxydes divers de manganèse, tout à fait inaltérables. ' f
- Paraffinage. — Pour foncer les teintes obtenues ainsi, et en même temps pour protéger le ciment de l’action des pluies, si néfaste par les temps de gelée, on enduit toute la surface avec un peu de paraffine. Pour cela, on badigeonne le ciment parfaitement sec avec un gros pinceau trempant dans un seau de paraffine chaude. Puis, en s’aidant d’une lampe de plombier, à flamme gazeuse, on facilite la pénétration dans le ciment en même temps qu’on enlève l’excès de paraffine, fondue sous l’action du dard brûlant; on essuie aussitôt avec une brosse.
- (Laboratoire de La Nature.)
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. le colonel Pujat, à Gabès. — Nous avons vu le directeur de la maison des filtres Ma-genn, qui nous a dit ces essais abandonnés. D’ailleurs, en principe, nous ne croyons guère possible de débarrasser pratiquement l’eau de mer de ses chlorures autrement que par distillation.
- M. H. Lebègue, à Epernay. — Un vernis pour osier peut être préparé avec 1 kg 5oo gomme laque, 25oo gr. mastic, pour 12 à i5 litres d’alcool dénaturé; on colore avec une couleur d’aniline. La graisse de coco brute est \-endue chez Pelliot et fils, 27, rue des Francs-Bourgeois, Paris; quant à la graisse raffinée, tous les épiciers en vendent sous les noms de végétaline, cocose, etc.
- M. G., à T. — Les fentes d’un enduit en ciment pourront être, croyons-nous, plus aisément obturées par mas-tiquage que par coulage d’un liquide faisant prise. Nous vous recommandons, comme mixture devenant très dure, le ciment métallique dont formule est donnée p. 298 des Recettes de la Maison (3 fr., Masson, édit.).
- M. Seb. Donnadieu, à Mêyronnes. — Si votre baignoire est en zinc, il ne peut assurément s’y former des taches de rouille. Quant aux taches d’oxyde ou de sels de zinc (qui sont blanchâtres et non jaunes) elles s’enlèveront en frottant avec de la toile d’émeri très fine, ou un chiffon enduit d’un des (( brillants pour métaux » du commerce. Des formules pour préparer soi-même ces produits se trouvent dans les Recettes de la maison, p. 140 (Masson, édit., 3 fr.).
- M. P. S., à Saint-Quentin. — Pour éviter la liquation quand on moule des alliages, il faut d’une manière générale : i° bien remuer aussitôt avant la coulée; 20 refroidir assez rapidement.
- M. X. A., 27. — On peut employer n’importe quel
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- BOITE AUX LETTRES
- savon pour nettoyer la chevelure (en principe, d’ailleurs, les savons parfumés les plus chers ne sont pas plus détersifs ni plus inofîensifs sur la peau que le bon savon de Marseille). Toutefois, l’usage fréquent et prolongé de l’eau de savon tend à donner aux cheveux un reflet roux. Le fait était connu des Francs qui décoloraient leurs cheveux avec un mélange d’huile et de cendres de bois ; et on peut l’observer chez les mineurs du Nord qui se lavent chaque soir complètement au savon. C’est pourquoi on préfère souvent à l’eau de savon les décoctions de bois de Panama. Voir Recettes de la maison, p. 196 (Masson, édit., prix 3 fr. relié).
- M. A. Sarazin, rue Traversière, La Garenne.— i° Des formules de colles pour porcelaine sont données dans les Recettes de la maison, p. 181 (Masson, édit., prix 3 fr. relié) ; 20 l’apprêt de chapeaux de feutre n’est guère pratiquement faisable sans outillage spécial. Voir le Manuel du chapelier (Mulo, édit., rue Hautefeuille) ; 3° on peut mettre dans les lampes à briquets une infinité de liquides aisément inflammables : alcool, sulfure de carbone, etc. Mais, pratiquement, il est préférable de s’en tenir à l'essence ou au benzol.
- M. Edm. Moiron, à Versailles. — Armoire en poirier noirci piquée de trous de vers. Faire fondre un peu de cire à modeler, et mélanger avec du noir de fumée ou tout autre pigment, pour lui donner la même teinte que le bois. A l’aide d’une seringue de Pravaz, aspirer d’abord un peu de liquide cireux, puis du sulfure de carbone, et injecter dans les trous. Le sulfure pénètre à l’intérieur et tue les parasites, la cire vient en dernier et obture l’orifice en se refroidissant.
- M. Ladislas Kostecki, à Ostrow-Lomza. — Les boutons argentés jaunissent à la longue, parce que le métal est extrêmement sensible aux émanations sulfurées : l’air en contient toujours des traces infinitésimales qui, cependant, finissent par sulfurer un peu l’argent. Evidemment un nickelage serait plus résistant. Voir pour recettes de nickelage au trempé le volume Coloration des métaux (Desforges, édit , quai des Grands-Augus-tins, prix 3 fr.).
- Mme A. W., à Lyon.— Le jo-dichloi’obenzène est vendu sous le nom de dichlorure de benzol, par MM. Lucien Picard, à Saint-Fons, et Etienne, 14, rue Cail, à Paris. 11 s’emploie à dose de 100 grammes par mètre cube et n’abîme pas les étoffes, soumises d’ailleurs à l’action des seules vapeurs. L’efficacité est de durée limitée, par ce fait que le produit très volatil disparaît à la moindre aération : pour bien faire, il faudrait donc l’employer dans une caisse ou dans une chambre bien close, à joints couverts de bandes de papier :Collé.
- M. Paul Parise, à Villandrando. — Le meilleur ouvrage renseignant sur la distillation de la lavande est le traité de Gildemeister : Les huiles essentielles (Baillère, dépositaire, rue Hautefeuille) ; si la réédition n’est pas encore parue, vous pouvez à défaut consulter : Fabrication des essences, par Durvelle (Desforges, édit., quai des Grands-Augustins). Pour la fabrication des liqueurs, voir chez ce dernier éditeur : J. Fritsch, Traité de fabrication des liqueurs.
- M. P. Perrichon, rue Saint-Martin, à Paris. — De nombreux procédés pour la destruction des fourmis sont indiqués dans le volume : Destruction des parasites, de François et Rousset (Desforges, édit., quai des Grands-Augustins).
- M. le Pr Giovanni Zior. — Le dentifrice décrit dans nos recettes du n° 2095, n’est pas dans le commerce, mais n’importe quel pharmacien vous le préparera. La mixture est au reste semblable à l’odol, vendu en France et en Angleterre chez les parfumeurs.
- N° 1290-24. — i° Les teintures pour cheveux conviennent toutes aussi en général pour la barbe; 20 les teintures « para » se conservent longtemps sans altération, à condition de ne mélanger qu’au moment de l’emploi la solution de para et celle de l’agent oxydant; 3° le lavage après application pour éviter tout accident toxique peut être fait rapidement et cependant après séchage : il suffit de sécher la chevelure avec un de ces ventilateurs électriques que possèdent tous les professionnels ; 4° quand les solutions sont assez concentrées, une seule application suffit.
- BIBLIOGRAPHIE
- QSG
- Sommaire de notre précédent numéro.
- L’ergomètre : Dr A. Cartaz. — L’hydrogèae : Récents procédés de préparation industrielle : A. Detoeüf. — Les pygmées de la Nouvelle-Guinée. — Le commerce de la réglisse en Orient : V* Forbin. — L’art africain : Alfred Gradenwitz. — Le phonographe et la correspondance commerciale : C. Séailt.es. — Les hydroaéroplanes au perchoir : expériences récentes de M. Blériot : Lucien Fournier. — L’eau du Yal de Loire à Paris : E.-A. Martel. — Le nettoyage des chaussées : René Doncières.
- Supplément. —• Aéroplane et parachute. Courageuse expérience de l’aviateur Pégoud. — Nuages cosmiques de calcium. —- La distance de l’étoile Gémeaux de 1912.— Les funiculaires en Suisse. — Ascension du Mont Mac-Kinley, etc.
- Les Auxiliaires, par J.-H. Fabre. Récits sur les animaux utiles à l’agriculture. In-18, 16 planches et 35 fig. Delagrave, éditeur, Paris. Prix : broché, 3 fr. 5o ; cartonné, 5 francs.
- J.-H. Fabre appelle auxiliaires les animaux qui, vivant en dehors de nos soins, nous viennent en aide par leur guerre aux larves, aux insectes et aux divers mangeurs qui finiraient par rester maîtres de nos récoltes si d'autres que nous ne s’opposaient à leur excessive multiplication. Le grand entomologiste a appliqué son merveilleux [esprit d’observation à connaître les mœurs de ces animaux. Il les raconte avec ce charme inimitable qui fait de l’Ermite de Séri-gnan le plus populaire des vulgarisateurs.
- La France au travail. Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Marseille et Nice, par Victor Cambon. i vol. illustré, 260 p. Pierre Roger et Ci0, éditeurs, Paris 1913. Prix : 4 francs.
- M. Victor Cambon promène à travers le Midi un regard pénétrant : observateur sagace, il sait recon-
- naître les divers modes d’activité, souvent si originale, de notre Midi; il sait aussi distinguer les défauts qui paralysent parfois le travail de cette séduisante région ; et il les dénonce nettement. Ce livre écrit d’une plume franche et vive est donc, si l’on peut dire, un livre vécu. Parfaitement documenté, il doit être lu par tous ceux qui ont le souci de l’avenir de notre pays.
- Métropliotographie, par J.-Th. Saconney. i vol. avec i3o fig. Encyclopédie Doin, Paris 1913. Prix : 5 francs.
- La métrophotographie est d’art de prendre des mesures au moyen de la photographie. L’auteur du présent livre a fait faire à cet art d’importants progrès ; il était donc, mieux que quiconque, désigné pour en exposer les principes et la technique. Il le fait d’une façon claire, pratique et complète.
- Eléments de Sylvonomie. Economie et politique forestières, par Paul Descombes. In-12 de 25o pages. Bordeaux, Association centrale pour l’aménagement des montagnes. Prix : 1 fr. 5o.
- L’enseignement officiel forestier est concentré à l’Ecole nationale de Nancy, mais le public est peu. initié aux mystères de l’économie forestière, de la capitalisation forestière, des législations forestières, dont l’ensemble peut être groupé sous le nom de sylvonomie ou économie politique des forêts. L’Association centrale pour Vaménagement des montagnes a chargé son président, M. Paul Descombes, de professer pendant l’hiver 1912-1913 à la Faculté des Sciences de Bordeaux un cours libre de sylvonomie qui est publié dans ce volume.
- Almanach de l’aviation pour igi3. 1 vol. de 128 pages aux nombreuses gravures. Librairie aéronautique, 40, .rue de Seine, Paris. Prix : 1 fr. 5o.
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- BIBLIOGRAPHIE
- La Suisse, par Karl Bædeker. 281 édition, 77 cartes, 21 planset 14 panoramas, Leipzig 1913. Prix: 10 francs.
- On trouvera dans cette nouvelle édition du célèbre guide la description des derniers perfectionnements apportés à la circulation en Suisse, notamment des chemins de fer de la Jungfrau et du Lôtschberg.
- Les monuments mégalithiques, par À. de Paisiagua, préface de J. de Morgan. In-8°, 90 pages. Paul Ca-tin, Paris, 1912. Prix : 3 francs.
- Etude sur les dolmens, les tumuli, les menhirs et
- les alignements. L’auteur ne redoute pas de formuler des hypothèses hardies, plus ou moins discutables, mais qui cependant méritent d’ètre examinées.
- The Gateway s of Knowledge. An Introduction to the study of the Senses, par M. J. A. Dell, in-8°, 172 p., i52 fig., Cambridge University Press, 1912, 2 sh., 6 d.
- Excellent petit livre de psychologie expérimentale à l’usage des classes, contenant la description d’une série d’observations faciles et fondamentales sur les sensations et la mémoire.
- JfeD
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur : altitude 5ora,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE YE.NT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 25 août 1913 . 13°,2 Calme. Beau. » Rosée; brume; beau.
- Mardi 26 14°, t N. N. E. 1. Beau. » Rosée ; quelques nuages.
- Mercredi 27 17°,7 E. N. E 2. Nuageux. 2) Rosée; peu nuageux.
- Jeudi 28 18°,8 E. N. E. 1. Beau. » Rosée ; brume ; peu nuageux ; éclairs au S. S. E. à 20 h.
- Vendredi 29 ... . 18°,5 E. N. E. 1. Très nuageux. 3 3 Rosée : ng.; or. le m. et pl.; écl les. 8h.15à 9h.30cldell h.8à4h.5.
- Samedi 30 17°,3 S. S. W. 1. Pluie. 52,2 Or eut. 5 h. et 6 h.; pl. de 5 h. 25à 7 h. 55, de 12 h. à 21 h. 35, à 22 h. 40.
- Dimanche 31 ... . 16°,0 S. W. 3. Couvert. 6.3 Couvert; pluie de 15 b. 25 à 17 h. 35.
- AOUT 1913. — SEMAINE DU LUNDI 25 AU DIMANCHE 31 AOUT 1913.
- Lundi
- Mardi
- Mercredi
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- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené A 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à Vabri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à Vabri à boule mouillée.
- Résumé général d'après les bulletins
- Du a4 au 3o août. — Le 24. La pression se relève dans le W. et le N. de l’Europe; supérieure à 7(13 en Bretagne et sur l’E. du continent. Dépression au N. de l’Islande (743 mm). Pluies sur le N.-W. de l’Europe. Beau temps en France. Temp. du matin : Yardoe, 120; Nantes, i3; Paris, 15 ; Belfort et Toulouse, 17; Alger, a5; moyenne à Paris : 17°,t (normale : i7°,2). — Le 25. Les fortes pressions de la Bretagne s’étendent sur la France, les Iles-Britanniques, le W. de l’Allemagne (Charleville : 770). La dépression de l’Islande persiste. Pluies sur l’Allemagne. Beau temps en France. Temp. du matin : Paris et Nantes, i3°; Clermont-Ferrand, 19; Alger, 33; moyenne à Paris : i6°,2 (normale : 170,1 ). — Le 26. Aire de pressions supérieures à 765 du S.-W. des Açores au N. de la Russie et du Centre de la Scandinavie à la Méditerranée occidentale. Faibles dépressions dans le S.-W. et le S.-E. du continent, ainsi que sur l’Islande. Pluies sur le Centre du continent. En France : Cap Saint-Mathieu, 24 mm; Ouessant, i4; Temp. du matin : Paris, 140; Arkhangel, 16; Nantes, 17; Alger, 33; moyenne à Paris : i8°,7 (normale : 170). — Le 27. La pression reste élevée sur les Iles-Britanniques (Yalentia : 771), le Centre et le N.-E. de l’Europe. Dépression sur l’Islande et le N. de l’Espagne
- du Bureau Central Météorologique.
- (La Corogne : 7C> 1 ). Pluies sur le Centre de l’Europe. Temp. du matin : Saint-Pélersbourg1, 170; Paris et Nantes, 18; Nice, 23; Alger, 3o ; moyenne à Paris:2i°,6 (normale : i6°,9h — Le 28. Baisse barométrique générale; la pression reste supérieure à 765 sur le Centre des Iles-Britanniques, la Baltique et l’Allemagne, uniforme et voisine de 762 dans le W. et le S. du continent. Quelques orages en France. Temp. du matin : Charleville, 15° ; Paris et Nantes, 19; Alger, 25; moyenne à Paris : 220 (normale : i6°,8). — Le 29. La pression s’abaisse dans le W. de l’Europe (Nantes : 756). Fortes pressions sur la Baltique, le N. et le Centre de la Russie. Nombreux orages en France : Puy de Dôme, 49 mm d’eau; Limoges, 48; Biarritz, 3g; Belfort, 22; Paris, 6. Temp. du maliu : Yardoe, 90; Paris et Nantes, 19; Besançon, 22; Alger, 27; moyenne à Paris : 19°,4 (normale : i60,7). — Le 3o. La dépression de la veille se déplace vers le N.-E. (Pas de Calais : 754). Dépression sur l’Islande (747)- Pression élevée sur le Centre et le N. de la Russie. Pluies sur la Baltique, le N. de l’Italie et le W. de l’Europe. En France : Paris, 29 mm; Belfort, 12. Temp. du matin : Belfort et Toulouse, 160; Paris, 17 ; Nice, 22; moyenne à Paris : 17C6 (normale : xG°,6). — Phases de la Lune : D. Q. le 25 à minuit 18.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tissandier
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY | E.-A. MARTEL
- Membie du Conseil supérieur d’Hygiène publique,
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Membre de l’Institut,
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- ABONNEMENTS, 12 mois — Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départent. : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, "Boulevard Saint-Germain, Tarit (YJ*)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2103. — 13 SEPTEMBRE 1913.
- SUPPLEMENT.
- JfeD
- IgD
- INFORMATIONS
- Le rayonnement de la Terre. — La Terre, pendant la nuit, rayonne de la chaleur dans l’espace, et l’étude de cette radiation offre la même importance que celle de l’insolation pour la connaissance des conditions climatériques en un lieu déterminé. A. Angstrôm vient de faire, à ce sujet, un important travail (Y. Astrophysieal Journal, t. XXXVII, n° 5, juin iqi3) et montre, en particulier, l’influence considérable de la vapeur d’eau : une variation de n à 4 mm dans la pression de la vapeur d’eau accroît, en effet, la radiation moyenne de la surface de la Terre d’environ 35 pour 100. Or cette même vapeur diminue bien aussi l’intensité de la radiation solaire pendant le jour, mais clans une moindre proportion, et l’on voit ainsi le rôle considérable joué par l’humidité de l’air clans les problèmes de climatologie, notamment pour les variations de température entre le jour et la nuit.
- Le champ magnétique du Soleil. — Les théories actuelles sur les propriétés' originelles de la matière indiquent que tous les corps en rotation peuvent donner naissance à des champs magnétiques, et, si aucune théorie ne rend exactement compte du magnétisme terrestre, il reste probable que la rotation du globe n’est pas sans jouer un rôle important. La température du Soleil exclut la présence, dans son intérieur, d’aimants permanents, et c’est là un intéressant champ d’épreuve pour la théorie : la forme de la couronne, le mouvement des protubérances suggèrent bien que le Soleil constitue un aimant, et Haie a décrit à diverses reprises les tentatives faites pour déceler l’effet Zeeman dû au champ magnétique du Soleil. Les lignes spectrales présentent des déplacements distincts, non partagés par les lignes atmosphériques ou par certaines autres lignes solaires : les déplacements sont opposés dans les deux hémisphères, leur maximum est vers 45° de latitude et la courbe qui les représente en fonction de la latitude correspond sensiblement à la courbe théorique. Nous ne pouvons suivre ici H. Seares dans le détail de l’étude très complète qu’il vient de faire (notam Astrophysieal Journal, juillet 1 g 13), concluant à la grande probabilité d’un effet Zeeman dû au champ magnétique général solaire, dont les pôles sont voisins des pôles de rotation, avec une polarité qui correspond à celle de la Terre; les résultats préliminaires indiquent d’ailleurs que ce.champ magnétique général décroît rapidement d’intensité dans les régions supérieures de l’atmosphère solaire, régions bien définies dans cette étude. C’est là une importante contribution aux parties les plus difficiles et les plus récentes de la physique astronomique : ajoutons que, dans une communication tonte récente (Comptes rendus, Août 1913), Birkeland serait conduit, pour le Soleil, à une polarité opposée.
- Turbines monstres. — Les constructeurs de turbines à vapeur arrivent à construire des machines
- industrielles dont la puissance est de plus en plus élevée. Dans la région parisienne, l’usine de Saint-Denis a installé il y a déjà un certain temps une turbine Brown Boveri-Parsons de 2S 000 chevaux et, actuellement, les usines de Saint-Ouen et d’Issy-les-Moulineaux montent onze turbines à vapeur de chacune 25 000 chevaux également. Ces puissances déjà très élevées sont actuellement dépassées. C’est ainsi que la maison Brown Boveri et Cia, de Baden, a en construction une turbine à vapeur de 40 000 chevaux destinée à la station centrale Mark, en Westphalie. Cette turbine, qui est accouplée à un alternateur triphasé 10000 volts, 5o périodes, tourne à 1000 tours par minute et fonctionne avec de la vapeur surchauffée à 35o° C. et à une pression de i3,5 atm. à la valve d’admission. Ce groupe a 9 m. 82 de longueur et 4 tu- de largeur. Cette même maison a déjà installé à la station centrale de Reisholz, près Düsseldorf, un turbo-alternateur de 3oooo chevaux, 525o volts, 5o périodes, et en a un autre semblable en construction pour une station centrale près de Cologne. Ces trois groupes fonctionnent sur des condenseurs à surface double, système breveté Brown Boveri, qui présentent cette particularité de pouvoir être nettoyés en marche, la turbine pouvant continuer à fonctionner à pleine charge. Il est possible que ces puissances de 3o 000 à 4° 000 chevaux soient encore dépassées et on peut se demander si on ne verra pas dans un avenir plus ou moins éloigné apparaître des machines industrielles de puissance unitaire de 5oooo et même 60 000 chevaux.
- Un emploi industriel du patin à roulettes. — Le
- patinage à roulettes est un sport qui compte, selon les variations de la mode, des adeptes plus ou moins enthousiastes. Il fit fureur en France — sous le nom de ska-ting — il y a quelques années. Mais il ne paraissait pas, en tout cas, susceptible d’applications pratiques. Onvient, cependant, de lui en trouver aux Etats-Unis. Dans une grande usine de tramways, à Carhouse (Nouvelle-Angleterre), les employés, chargés dn magasinage des pièces détachées, circulent sur patins à roulettes devant les rayons où sont rangées les marchandises. Les directeurs de l’exploitation estiment que, de ce fait, on gagne un temps considérable qui se traduit par une économie de personnel,
- Les plus grandes dynamos à courant continu du monde. — On sait que la construction des dynamos .à courant continu est beaucoup plus délicate que celle des génératrices de courant alternatif; aussi les machines du premier type sont-elles encore bien loin d’atteindre les dimensions véritablement formidables des turbo-alter-nateurs modernes. On cite aujourd’hui plusieurs aller-
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- INFORMATIONS
- naleurs de 20000 kilowatts. Les deux plus grandes machines à courant continu ne développent que 3^50 kilowatts; mais c est là un chiffre qui, voici quelque 10 ans, eût fait rêver les plus audacieux électriciens. Ce sont deux machines shunt, à 275 volts et 180 tours par minute, actionnées par des turbines à vapeur, par l’intermédiaire d engrenages de réduction Westinghouse, au rapport de transmission de 10 : 1. Elles sont construites par la Société Westinghouse et installées à l’usine de force motrice -du Canal Road de la Cleveland Illuminating C°. Il n’a pas fallu moins de 6 camions pour transporter chacune de ces génératrices, sans les turbines et les engrenages. Chaque armature a été transportée sur une voiture plate dont on avait retiré la plate-forme ; afin de la garantir contre le contact des pierres et d’autres accidents de la voie, on avait eu soin de la placer sur une tôle d acier d environ 1 cm d’épaisseur. Dans l’état actuel de la technique, il est impossible d'établir des génératrices de courant continu de cette taille, fonctionnant à des vitesses considérables; il a donc fallu employer l’engre-
- nage de réduction qui a rendu déjà de si grands services dans la construction des tui’bines maritimes. Cet engrenage, de 25oo mm de diamètre, comporte 259 dents ; comme le pignon comporte 26 dents, le rapport de transmission est de 259 : 26. A pleine charge de la génératrice, l’engrenage de réduction transmet 535o chev., mais il a supporté à plusieurs reprises 6000 chev., sans atteindre les limites de son rendement. Ces deux machines sont destinées à alimenter en lumière et en force motrice le quartier des affaires de la ville de Cleveland. L’Illumi-nating Company a, pendant ces dernières années, remplacé son réseau Edison à 3 conducteurs, par un réseau à courant alternatif, alimentant les quartiers extérieurs où la consommation de courant augmentait sans cesse. La ville intérieure, alimentée par les nouvelles génératrices, a au contraire conservé jusqu’à ce jour le système à courant continu originel.
- Concours de tracteurs à adhérence totale. —
- L’autorité militaire organise, pour le mois de février 1914, un concours de tracteurs à quatre roues motrices, appélé à avoir un très grand retentissement. Le programme d’établissement des appareils a été communiqué aux divers constructeurs en temps opportun, pour leur laisser tout le temps désirable de se préparer. Deux types d’engins seront admis : le tracteur lourd pesant 7500 kg, dont 2 T au minimum de charge utile, traînant au moins i5 tonnes en remorque; le tracteur léger de 55oo kg dont 2 T de charge utile remorquant au moins 8 tonnes. Ils devront être à quatre roues motrices et être actionnés par un moteur à explosion à 4 cylindres verticaux, donnant sa puissance nominale au régime de 1000 tours. Les boîtes de vitesses devront donner 4 vitesses au moins, en plus de la marche arrière, et les démultiplications devront être calculées de telle sorte qu’en ire vitesse on puisse disposer, en palier et sur bonne route, sur le crochet d’attelage, d’un effort continu de traction égal aux a/5 du poids total du tracteur chargé, qu’en 2 vitesse le tracteur avec sa remorque puisse gravir toutes les rampes usuelles jusqu’à 6 pour 100 à l’allure de 5 km à l’heure, et qu’en grande vitesse il puisse atteindre l’allure de 12 km à l’heure en palier. Les rampes limités imposées sont
- 12 pour 100 avec charge maxima, et 18 pour 100 tracteur seul. L’examen précis de ces conditions montrerait que le tracteur lourd, par exemple, devra être actionné par un moteur de 5o C.Y. effectifs à 1000 tours. Les tracteurs devront être pourvus d’un dispositif de blocage du différentiel, d’un appareil de halage (treuil ou cabestan), ils auront leurs quatre roues interchangeables, et munies de bandages doubles en caoutchouc plein de section appropriée à la charge maxima. Toutes les autres dispositions d’interchangeabilité des organes sont rigoureusement les mêmes que pour les camions primés. Les épreuves de réception comporteront environ i5 étapes de. 60 km environ, deux étapes de contrôle de consommation et de vitesse, une séance d’essais en terrain varié très accidenté, au cours de laquelle le tracteur attelé et seul devra franchir tous les obstacles, talus, fossés, terres labourées, que peuvent franchir couramment les voitures militaires attelées. D’ores et déjà, on peut escompter la participation, à ce concours, des constructeurs suivants : De Dion, Latil, Châtillon-Panhard, Renault, Schneider-Brillé. Les tracteurs à adhérence totale, qui jouissent d’une grande puissance de traction, et d’une aptitude toute particulière à circuler dans les plus mauvais terrains, sont d’un intérêt capital pour l’artillerie et pour divers équipages du génie. Mais ils méritent aussi l’attention d’un assez grand nombre de gros industriels, pour tous les transports intensifs et les remorquages difficiles, grosse culture, raffineries, carrières, briqueteries, remorquage dans les grands ports, etc.... Il y aura donc une très grande importance, pour les intéressés, à suivre les opérations de ce concours, sur lequel nous aurons l’occasion de revenir.
- Un tiroir de distribution géant. — Le tiroir de distribution représenté par notre figure a été récenm ment construit par l’usine H. Breuer et Cie, à Hdchst-sur-le-Main; il revendique le record du’monde. D’une section intérieure de 35ooX23oomm et d’une section libre de 74 828 cm2, il dépasse les fameux tiroirs des chutes du Niagara (de 3ooo mm de diamètre et d’une section de 70685 cm2) et celui fourni par MM. Breuer et Cie pour le barrage de l’Urfttal (de 3220X2120 mm), par sa section de passage, mais surtout par l’ensemble de ses dimensions. Sa hauteur totale est de 17 m. et son poids de 34 5oo kg.
- Ce tiroir destiné, avec deux autres de mêmes dimensions, à une cale sèche, est commandé par voie hydraulique ou à la main. Le temps d’ouverture, dans le cas de la commande hydraulique, est de 7 minutes, et avec la commande à la main, de 100 minutes. Inutile d’ajouter que ces tiroirs sont construits en acier de très grande résistance.
- Pour la police. — Plusieurs villes des Etats-Unis déjà, et notamment Baltimore, ont pourvu les agents de police, chargés de la direction du trafic dans les rues, de parapluies. Voici que la ville de Washington vient à son tour de doter d’un parapluie l’agent posté au carrefour de la i5e rue et des avenues de New-York et de Pennsylvania. Les autorités pensent que ces parapluies, placés un peu. au-dessus du police-man debout, seront d’une grande utilité pour la direction des conducteurs d’attelages. L’idée est de généraliser les parapluies qui abriteront la police contre les imtempé- -ries. D’autres villes ont introduit des nouveautés. Indianapolis a en hiver pour la police; Glasgow, en Ecosse, distribue du thé et des aliments chauffés électriquement dans les cabines téléphoniques de la voirie, etc. (D’après La Technique sanitaire et municipale, n° i5, Supplément, août 1913.)
- des chauffe-pieds
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- Bague-écrou conique et extensible Koh-i-noor. —
- Au fur et à mesure que se développe le machinisme, que les véhicules rapides affectés au transport moderne deviennent plus nombreux, le besoin se fait sentir d’organes plus précis, d’une mise en place plus parfaite, assurant aux roulements de tout genre un rendement de plus en plus élevé. Chacun sait en effet que les roulements, et notamment ceux de cycles et d’automobiles, soumis à des trépidations d’autant plus fortes que la vitesse de ces véhicules est plus grande, sont sujets à se dérégler, soit par
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- Fig. 1. Coupe. — Fig. 2. Bague-écrou (plan) : À, bague; a, passage de l’axe; b, fente convergente au centre pour l’extensibilité. — Fig. 3. Bague-écrou (coupe) : c, c, trous pour le vissage a l’aide de la clé a ergots ; a pas do vis pour vissage sur la partie lilctéc de la cuvette.
- suite d’un centrage imparfait des axes ou cuvettes de roulement, soit par suite de défectuosités dans le filetage des pièces destinées à être vissées. Il en résulte, naturellement, un roulement défectueux ou des déformations des chemins de roulement qui empêchent ces organes de donner leur maximum de rendement.
- La bague conique et extensible, à profil circulaire droit (fig. i) ou convexe (fig. 2), se compose d’un disque en forme de cône profilé à la demande de ses applications.
- Dans sa partie médiane axiale, et de part en part, est pratiqué un alésage fileté également à la demande, et, dans une position quelconque de son pourtour, et dans toute son épaisseur, une fente, convergente au centre de l’alésage qui donne son extensibilité à cette bague. Il y est adapté de plus, sur sa face extérieure, un dispositif quelconque pour la mise en place, deux trous, par exemple, permettant de la visser à l’aide d’une clé à ergots.
- Sur la tranche extérieure de la masse ou porte-roulements (B, fig. 3 et 4) est pratiqué un logement conique à parois droites ou concaves. La cuvette de roulement munie de ses billes, étant mise en place, constitue le 4 roulement habituel dont le
- Fig. 4 . — Bague-écrou montée par logement conique à parois droites. F'ig. 5. — Bague-écrou montée par logement conique à parois concaves.
- réglage et le centrage sont plus ou moins convenables, suivant perfection des pièces et du filetage.
- En vissant la bague-écrou sur la partie filetée de la cuvette, jusqu’au moment où l’on éprouve une résistance sérieuse, son pourtour conique vient s’appliquer contre le pourtour correspondant du logement pratiqué dans la tranche de la masse, enserrant le filetage de la cuvette et réglant et cintrant le roulement qui est, de plus, rendu indéréglable. Cette bague-écrou peut être établie en tous métaux et en toutes dimensions; de profil droit ou convexe, suivant nécessités de ses applications, et peut être affectée aux roulements à billes, à rouleaux, aux roulements annulaires et butées à billes, comme paliers de transmission, pédaliers, moyeux de cycles, etc., sans rien changer à son principe. — Vente en gros chez tous les commissionnaires.
- Sports
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- La chaise repliée.
- L’alpinisme en famille. — Un de nos collaborateurs, qui passe généralement ses vacances en Suisse, a imaginé un pelit appareil qui paraîtra certainement utile et pratique aux pères de famille. Un jeune papa qui part en excursion dans une région accidentée où l’emploi d’une charrette « à bébé » est impossible hésite à emmener son dernier né, dont les frêles jambes retarderont démesurément sa marche.
- Il aura bien la ressource de le porter à bras, mais se fatiguera vite à ce jeu. Il pourra encore le jucher sur ses épaules; mais, le long des sentiers étroits, les branches des arbustes égratigneront la figure du bambin. Quant à nouer ses petits bras à son cou et à le porter sur le dos, il n’y faut point songer, surtout dans les pays de montagnes; fine les délicates mains se dénouent à l’improvisle, et 1 incident peut entraîner des conséquences lamentables.
- f atigues, risques et dangers sont supprimés avec la chaise pliable que nous allons décrire sommairement, et que tout homme quelque peu habile de ses dix doigls pourra construire à peu de frais et sans avoir à payer de redevances, puisque l’inventeur a négligé de prendre un brevet !
- On commence par établir en bois résistant et léger un cadre d’une longueur de 5o cm sur 20 cm de large. A l’aide de fortes charnières, on attache à mi-hauteur de ce châssis uu second cadre plus petit, qui, une fois rabattu, forme siège.
- Pour consolider ce dernier, on fixe à charnières sous ses montants longitudinaux deux baguettes dont les extrémités inférieures sont pourvues de pattes métalliques percées d’un ou de deux trous (en l’espèce, des charnières déformé allongée que vendent tous les quincailliers). Ces trous se passent^jjur des vis à écrou placées au bas des montants du grand cadre, et l’on obtient ainsi une consolidation parfaite.
- Il ne l’este plus qu’à garnir d’une forte toile le cadre et le siège, et à fixer en bonne place les deux courroies de cuir que le paternel porteur passera à ses épaules comme s’il s’agissait d’un vulgaire « crochet » de portefaix. Il conviendra en outre d’aménager sur l’autre face de l’appareil une large courroie à boucle que l’on
- Fig. 2.
- L’enfant installé sur son siège.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- passera sous les bras de l’enfant, et qui assurera sa stabilité.-
- Comme le montrent nos photographies, le minuscule alpiniste pourra soit s’asseoir comme sur une chaise (dos à dos avec papa!), soit se tenir à califourchon. Instruit-par l’expérience, notre collaborateur conseille la première position pour les excursions en pays plat, et la seconde pour les ascensions et les descentes assez rapides. Dans ce dernier cas, l’enfant fait mieux corps, si l’on peut dire, avec le porteur, et son poids semble plus léger.
- L’appareil ne pèse guère que i kg. Peu encombrant, il ne présente qu’une épaisseur de 7 cm quand il est replié, si bien qu’on peut aisément le porter sous le bras comme une serviette d’avocat... ou comme un portefeuille de ministre !
- Articles de bureau
- Le trieur Ronéo. — Le classement méthodique et pratique des objets de correspondance que l’on reçoit à chaque courrier est une opération délicate. En général, on met les objets près de soi, puis on les manipule tous pour retrouver celui dont on a besoin. Et les dossiers préparatoires et incomplets s’accumulent sur la table, le plus souvent dans un charmant désordre, en attendant le classement définitif. Il existe, il est vrai, des classeurs, des casiers, des corbeilles qui tendent à supprimer le désordre, mais n’y arrivent qu'imparfaitement. C’est
- d’ailleurs la raison pour laquelle le classeur Ronéo a été imaginé.
- Il est constitué par une base solide, semi-cyl indrique, sur la périphérie de laquelle sont fixées un certain nombre d’ailes métalliques, laissant entre elles un espace suffisant pour recevoir une correspondance même volumineuse. On a constitué ainsi une série de compartiments à la base de chacun desquels une plaque indicatrice porte le nom du dossier, du service auquel est destinée la correspondance, des dossiers à classer définitivement, etc. C’est extrêmement simple et pratique; le trieur permet de distribuer la correspondance aussitôt qu’elle arrive. De plus, il est fort peu encombrant puisqu’il n’occupe qu’un emplacement très réduit sur un bureau, tout en développant une capacité considérable. Il est inutile d’insister sur les applications spéciales de ce trieur, chacun l’adapte à ses besoins. — Le trieur Ronéo est en vente à la Compagnie du Ronéo, 27, boulevard des Italiens, à Paris.
- Objets utiles
- Boite à cigares avec allumeur, — La combinaison qui consiste à adapter à une boite à cigares un allumeur électrique ne pouvait manquer de se produire. Elle vient d’être réalisée d’une manière très élégante.
- La boite à cigares avec allumeur électrique.
- La boîte, en noyer ciré, comporte deux compartiments à cigares séparés par l’allumeur. Le principe de cet allumeur est très simple ; c’est celui de la production d’une étincelle d’extra-courant dont nous avons déjà parlé, mais réalisé différemment.. La pile et la bobine sont renfermées dans le compartiment central au centre duquel est ménagé un trou cylindrique à l’intérieur duquel deux fils de laiton viennent en présence. L’allu-
- mette, à monture métallique, est terminée par la mèche traditionnelle; quand on la remet en place, elle force sur les deux extrémités de fils en interposant sa mèche, de sorte qu’aucune étincelle ne jaillit. Quand on veut sortir l’allumette, la couronne métallique qui termine son extrémité établit le circuit de la pile avec la bobine et l’étincelle jaillit à la rupture, c’est-à-dire que l’allumette s enflamme dès qu’on l’enlève de son logement. — La nouvelle boîte à cigares est en vente chez MM. Kirby, Beard et Cic, 5, rue Auber, à Paris.
- Plat à camembert. — Le camembert est un fromage exquis, mais il pèche parfois par une tenue déplorable, à table. Pour mettre un frein à ses débordements, on vient d’imaginer un plat spécial, coquet et très pratique.
- Au centre du plateau se visse une tige verticale terminée par un anneau qui sert au transport.
- On place le camembert sur le plateau après avoir dévissé la tige que l’on enfonce ensuite au milieu du camembert pour la revisser à sa place. Celte tige porte deux ailes mobiles rectangulaires et un couteau également rectangulaire que l’on actionne avec un petit anneau. Ce Plat à Camembert, couteau sert à couper le fromage. Les deux tranches fraîches sont alors protégées contre l’air d’abord, contre la chute du camembert ensuite par les ailes rectangulaires. Le plat peut servir, naturellement, pour tous les fromages de mêmes dimensions que les délicieux camemberts. — Il est en vente chez MM. Kirby-Beard et Cie, 5, rue Auber, à Paris.
- Brosse pour objets en aluminium. — Le nettoyage des objets en aluminium n’est pas toujours facile et bien des ménagères renoncent à se servir des objets faits avec ce métal pour cette seule raison.
- Pour les nettoyer rapidement, il suffit d’utiliser une brosse métallique dans le genre de celle que représente
- Brosse métallique pour le nettoyage de l’aluminium.
- notre dessin. En quelques coups le métal reprend son état de neuf. L’opération est très rapide et donne un résultat surprenant.
- •La brosse dont nous parlons comporte un manche assez long afin de permettre d’atteindre le fond des objets et elle est recourbée pour faciliter le nettoyage de toutes les parties courbes. Les brins métalliques sont entourés de brins ordinaires qui enlèvent les poussières provenant du nettoyage. -— La brosse pour objets en aluminium se trouve chez M. Renaut, 43, boulevard de Strasbourg, à Paris.
- Grille-pain électrique. — Ce grille-pain est un appareil à double but. 11 est surmonté d’un plateau en aluminium sur lequel on met les plats pour les maintenir à une température convenable.
- Il remplit donc tout d’abord les fonctions de chauffe-plat.
- Sousleplatèau sont disposées les résistances qui rougissent lorsque le courant électrique, pris sur la canalisation qui alimente les lampes, les traverse. Ce courant est amené par un commutateur mobile que l’on voit sur le devant de l’appareil. Le gril est placé sous les résistances : il reçoit les tranches de pain qui sont grillées à point, sur les deux faces en 80 secondes. L’appareil est très coquet; entièrement construit en métal argenté, il constitue une réelle pièce décorative pour la table. — Le grille-pain électrique est en vente chez MM. Iierby-Beard et Cie, 5, rue Auber, à Paris.
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- VARIÉTÉS
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- La farine d’arrow-roof. — Depuis quelques années, ainsi que le montrent les statistiques, la consommation de la farine d’arrow-root, en Amérique, en Australie et dans les pays tropicaux et intertropicaux a augmenté considérablement, et le commerce français qui recherche les farines très nutritives, de digestion facile, pour l’alimentation des enfants en bas âge, paraît s’intéresser à ce produit exotique, de qualité supérieure au sagou, fourni par la moelle du palmier-sagoutier, et qui concurrence la fécule de pomme de terre, surtout lorsque la récolte de ces tubercules, en France, est déficitaire.
- Dans les colonies anglaises, aux Bermudes, notamment, on a créé de grandes plantations d’arrow-root. On y cultive la variété connue sous le nom de Maranta arundinacea., plante qui atteint 90 centimètres environ de hauteur, et dont la Heur blanche ressemble quelque peu à celle de la pomme de terre. En Australie, dans les cantons de Goomcra et de Pimpama, dans le Queensland, l’arrow-root s’est de même répandu sur de très grandes étendues de territoire, mais on dut abandonner le Maranta arundinacea cultivé aux Bermudes, à cause des difficultés toutes particulières de manipulation rencontrées lors de la transformation en farine.
- Les colons de Queensland cultivent, de préférence, la variété violette d’arrow-root, dite Canna edulis, qui atteint parfois 2 m. 5o de hauteur et porte une fleur écarlate, qui se transforme ensuite en une gousse de couleur,violet foncé, généralement stérile.
- Le tubercule de l’arrow-root se prête très bien à
- l’industrialisation eu vue de la production de la farine ; on le traite dans un moulin spécial, de manière à obtenir une farine aussi blanche que possible ; l’exposition au soleil et l’air extérieur, auxquels sont soumis les tubercules avant la mouture, exercent une influence considérable sur la coloration du produit obtenu. Chaque pied d’arrow-roôt produit environ 22 kilogrammes de tubercules, ce qui est un rendement élevé si on le compare à celui de la pomme de terre.
- L’installation destinée à la préparation de la farine d’arrow-root comprend, essentiellement, une machine «à vapeur de six chevaux, un laveur, un moulin broyeur proprement dit, des tonnes cylindriques pour l’épuration de la farine, l’élimination de la fibre et de la pulpe, et, enfin, un appareil centrifuge pour le séchage. La mise en œuvre de la matière première présente une certaine analogie avec le travail de la pomme de terre en féculerie, mais la préparation de la farine d’arrow-root exige beaucoup de soins, car le produit est exposé à subir des modifications profondes dans son aspect et sa conqmsition chimique, et sa couleur influe beaucoup sur le prix de vente.
- En raison de l’importante ressource que cette farine offre à l’alimentation, il est à souhaiter que l’on fasse de sérieux essais de culture et d’industrialisation de l’arrow-root dans nos colonies tropicales, et que l’on encourage cette industrie qui peut être productive de sérieux bénéfices.
- Henri Blin.
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- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- Un nouveau poison pour les parasites : le dichlo-rure de benzol. •— Nous avons dernièrement exposé dans les « Recettes et procédés utiles » les propriétés antiparasites du ^-dichlorobenzène. Sur la demande faite cà ce sujet par de nombreux lecteurs, nous avons, au Laboratoire de La Nature, étudié les propriétés de cette substance : nous pouvons aujourd’hui en fixer le mode d’emploi, les avantages, les effets obtenus.
- Le produit vendu sous le nom de dichlorure de benzol, est fabriqué par les usines de produits photographiques « AGFA. » On le vend quelque 4 francs le kg chez M. A. Etienne, 24, rue Philippe-de-Girard, à Paris, et pour les quantités inférieures à 1 kg, chez MM. Cantrel et Cie, 11, rue Francine, à Versailles. Le dichlorure de benzol se présente sous forme de poudre cristalline incolore et peu odorante. Ni les tissus ni les couleurs ne risquent d’être détériorés au contact de la substance; et, bien que les émanations soient toxiques pour les insectes, elles n’incommodent pas les gens (on en fit respirer, voire même ingérer, d’énormes doses, à des chats qui ne marquèrent pas le moindre malaise).
- Réservant notre opinion pour ce qui concerne la destruction des puces ou des punaises dans un appartement par exemple (l’efficacité nous paraît dans ce cas douteuse), nous recommanderons surtout l’usage du nouvel agent pour deux genres d’applications pratiques : conservation des fourrures et lainages; formation et entretien des collections d’histoire naturelle.
- Conservation des lainages et fourrures. — On emploie le dichlorure de benzol comme le camphre et la naphtaline, qu’il surpasse beaucoup d’ailleurs en efficacité (rappelons à ce propos que la naphtaline n’incommode guère les insectes : elle nuirait plutôt aux gens !) On met dans les caisses, les tiroirs, ou les placards, soit des sachets remplis du sel toxique, soit simplement des boîtes en carton, dont on a perforé le couvercle de très nombreux trous, et contenant naturellement du dichlorure. La dose normale est d’environ 100 gr. par mètre cube de capacité à protéger. On doit bien fermer ensuite, la protection assurée par Line telle quantité n’étant indéfinie que si on ne renouvelle pas l’air du récipient où sont placés les lainages à protéger. Dans ces conditions, au bout de quelques heures, toutes les mites existant dans l'espace rlos sont tuées radicalement : c’est une petite expérience facile à reproduire.
- Si les armoires doivent être ouvertes de temps en temps, il faut forcer la dose de dichlorure, ou renouveler le contenu des boîtes après volatilisation. Mais le mieux qu’on puisse faire, c’est, sitôt l’hiver, d’emballer fourrures et lainages dans des caisses avec assez de préservatif, puis de coller des bandes de papier gommé sur tous les joints du couvercle. On ne brisera les scellés qu’au début de l’hiver suivant.
- Collections d’histoire naturelle. — Le Dr Kusthardt, consei'vateur de la collection zoologique royale de Munich, emploie le dichlorure de benzol au fond des flacons où on met habituellement du cyanure pour tuer les insectes récoltés en excursion. L’effet n’est pas si foudroyant que celui produit par le cyanure de potassium, mais néanmoins il faut moins d’une demi-heure pour tuer de gros coléoptères comme les carabes, les cétoines. Et on a l’avantage de ne manipuler qu’un produit absolument inoffensif.
- Au muséum de Munich également, on s’est servi avec succès du dichlorure de benzol pour protéger les dépouilles d’animaux des ravages de divers parasites. Il suffît de saupoudrer du produit le contenu d’un tiroir rempli d’oiseaux naturalisés où grouillaient des mites, anthrènes, cafards et autres amateurs de débris animaux : on réussit à tuer radicalement non seulement les ravageurs à l’état d’insectes parfaits, mais encore leurs larves. Les œufs même seraient tués.
- Piège à punaises. — C’est tout simplement un morceau de carton mince ondulé, du genre qui sert pour les emballages. Placé contre un mur dans une chambre où il y a des punaises, de manière que le côté plissé soit appliqué contre la paroi, le carton sert de refuge aux répugnantes bestioles qui viennent en foule nicher dans les replis. On laisse le piège pendant un ou deux jours sur le mur, de préférence à côté d’un lit et à faible hauteur ; puis on l’enlève pour écraser les parasites, ou pour les arroser de formol. Ce curieux procédé est du reste moins efficace que les méthodes de destruction totale des parasites de la pièce, à l’aide du gaz sulfureux par exemple.
- Destruction des fourmis.— Faire dissoudre 10 gr. d’arséniate de soude dans un litre d’eau bien sucrée, et placer le tout dans un récipient accessible, exposé
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES.
- dans un endroit que fréquentent les fourmis. Le vase doit être recouvert d’une toile métallique empêchant l’accès des oiseaux, des abeilles, des chiens et autres animaux utiles. Non seulement les buveuses qui viennent en foule sont empoisonnées, mais les ouvrières intoxiquent femelles et soldats demeurés au nid en leur rapportant une partie de leur butin.
- Insecticide economique. — On sait que les émulsions de pétrole sont particulièrement efficaces pour la destruction des chenilles, pucerons et autres parasites de ce genre. Voici, d’après les Nouveautés viticoles, une nou-
- velle formule pour préparer un insecticide au pétrole : elle consiste à utiliser la saponine des marrons d’Inde, qu'on laisse habituellement se perdre.
- On écrase bien au pilon i kg de marrons décortiqués, on ajoute 5 à 6 litres d’eau, on fait bouillir, puis on passe à travers un chiffon. On incorpore par fouettage au liquide chaud 4 à 5 litres de pétrole, et on ajoute à la crème obtenue assez d’eau pour obtenir l’insecticide de force convenable (habituellement une centaine de litres). L’émulsion est très stable, les globules remontent bien à la surface après un long repos, mais il suffit de remuer pour homogénéiser parfaitement.
- JtoD
- BOITE AUX LETTRES
- Q0L
- csg
- AVIS. — Dans la boite aux lettres, la Rédaction, publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d abonnemeit. lin raison do l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. L. B., à Tours. — Ouvrages récents sur la fabrication des savons : Les savons, par Yallier (in-8, 19x2, Masson, édit., 2 fr. 5o). L’Industrie de la savonnerie, par Bontoux, série d’articles très bien faits, publiés en 1910 et 1911 dans la Technique Moderne. Sur l’analyse du savon, voir Lewkowitch, Technologie des corps gras (Dunod, éditeur) ; et Cherchefsky, Analyse des corps gras (Baillère, éditeur).
- M. H. G., à À. — Nous ne connaissons aucun traité récemment publié sur la filature de la schappe. Pour des questions d’appareillage, vous pourriez consulter MM. Diéderichs et Cie, à Bourgoin (Isère), constructeurs très réputés de machines à peigner et filer les bourres de soie. Au cours de ces dernières années, nous croyons que l’Industrie textile (35, rue Fontaine, Paris) a publié quelques articles sur l’industrie des schappes.
- M. J. T., à Givors. — Nous croyons bien que les -cadrans lumineux dits « au radium » sont tout simplement à base de sulfures 'phosphorescents. Il suffit, en effet, d’une courte exposition à la lumière d’un composé pour que sa luminescence persiste ensuite à l’obscurité pendant très longtemps. Quant au nom de baptême, il est faux, le radium étant trop cher et trop dangereux pour qu’on l’emploie à cet usage.
- 1701-554- — La Physiologie du goût a été publiée récemment dans l’édition populaire à o fr. 10, de la « Feuille littéraire ». Ces publications se trouvent chez tous les libraires.
- M. R. F., & Cognac. — Pour décalcifier une eau en la laissant parfaitement potable, un bon procédé consiste à la faille bouillir; on la stérilise ainsi en même temps qu’on chasse le gaz cai’bonique rendant soluble une partie de la chaux. On laisse refroidir et reposer, on décante pour éliminer le dépôt de boue blanchâtre, on bat un peu avec une baguette pour aérer.
- M. R. P., à Châteaubriant. — La coutume, très ancienne, que l’on a, dans les campagnes, de placer un morceau de fer dans le nid, sous les œufs des poules couveuses, dans l’intention d’éviter l’influence de la foudre sur les couvées, en temps d’orage, n’est qu’une coutume empirique, dont l’efficacité n’est rien moins que démontrée.
- Dans des expériences — que le cadre de la « Boîte aux lettres » ne nous permet pas de relater en détail — on a constaté que dans des nids contenant un morceau de fer et placés sur le sol et sur un lit de paille, les poussins étaient tués dans la coquille, après un orage. L’œuf est pourvu d’une coquille essentiellement isolante, il se chargé d’un potentiel égal au potentiel de l’atmosphère, etle phénomène qui se produit en temps d’orage est le même que celui qu’a constaté le Dr Boisseau du Rocher, dans ses expériences utilisant des lampes à incandescence en vue de la production de courants électriques à haute fréquence. La protection des couvées ne peut donc être obtenue que si le nid est placé sur un plancher suffisamment isolant. C’est l’explication scientifique et ra-
- tionnelle que l’on donne eu égard à l’influence de la foudre sur les couvées et au moyen de préservation à employer, puisque l’on ne constate pas de mortalité dans des nids placés sur le plancher, au grenier et ne contenant pas de morceau de fer. Toute décharge électrique dans l’atmosphère entraînant de même une décharge électrique à l’intérieur de l’œuf, le point essentiel est donc de placer le nid dans des conditions telles que les œufs soient soustraits à l’influence du fluide électrique, et, pour arriver à "ce résultat, il conviendrait deprocéder de la manière suivante : placer le nid sur un plancher de bois reposant sur un lit de pierres et sous une cloche en treillage métallique dans laquelle serait pratiquée une ouverture permettant de donner les soins à la poule couveuse, mais sans solution de continuité; relier ce dispositif au mur par un fil métallique, et par xme simple torsion autour d’un clou galvanisé, de façon à éviter toute solution de continuité. Le nid étant ainsi placé sur un plancher isolant de bois bien sec, les couvées seront préservées des effets de la foudre, c’est-à-dire des dér charges électriques produites par les nuages orageux, et qui, sans cette précaution, très simple, auraient leur répercussion dans l’intérieur de l’œuf.
- MM. Iglesis et Regner, à Paris. — Bibliographie de la fabrication de l'ébonite : Maigne et Petit, Caoutchouc (2 vol. in-12, Mulo, éditeur, rue Hautefeuille), Caoutchouc, par Tassilly (1 vol. in-8°, Doin, éditeur, place de l’Odéon). Nombreux articles dans Caoutchouc et gutta-percha, revue mensuelle éditée par Cillard, 41 bis, rue des Vinaigriers. Vous trouverez dans cette revue des ai'ticles de constructeurs pour devis d’appareillage, et des offres d’emploi pour technicien de la spécialité; car aucune publication ne suffirait pour documenter complètement sur cette fabrication.
- Bayeux, rue des Bouchers. — Le système T. S. F. Soudart doit être monté en dérivation sur le circuit du cohéreur; il peut donc être ajouté à n’importe quel dispositif. Sa portée dépend de la sensibilité du cohéreur; par conséquent, sur les grandes distances, le détecteur électrolytique ainsi que le détecteur à cristaux pourront révéler des ondes que le tube radio-conducteur ne saisira pas. L’appareil est seulement en voie de construction : mais nous sommes convaincus qu’avec un peu d’adresse on peut le construire soi-même. La seule dif -ficulté assez sérieuse réside dans le montage de couronnes à contacts sur une matière isolante : un mouvement d’horlogerie quelconque peut tenir lieu de moteur actionnant l’axe porte-balai.
- M. Flayelle, à Valenciennes. — Pour rendre plus souples les fils d’aluminium, nous ne voyons d’autre moyen qu’un recuit; encore le traitement n’aura-t-il d’effet que si le fil n’a pas été recuit en sortant de chez le fabricant. On recuit l’aluminium en chauffant vers 35o degrés, température appréciée en frottant sur le métal une baguette en bois de sapin qui doit noircir.
- M. L. L., à. Noisy-le-Sec. — Le sang desséché vendy par les marchands d’articles de pêche diffère des sangs desséchés préparés dans les fabriques d’engrais par sa solubilité dans l’eau, et l’absence de tout produit chimique coagulant ou antiseptique. On le prépare tout simplement en faisant sécher du sang frais dans une étuve dont la température ne dépasse pas 6o° C. Si l’on dépasse 6o°, l’albumine se coagule et le sang desséché
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- n’est plus soluble dans l’eau. Le sang desséché dit « cristallisé », en fragments d’un beau noir brillant, eslainsi fabriqué à basse température et peut servir pour la pêche.
- M. le commandant Bellanger, faubourg Poissonnière. — Pour empêcher la congélation de l’eau, on peut, outre la glycérine, employer divers sels, en particulier le chlorure de calcium. S’il s’agit d’un refroidissement de moteur, nous vous conseillerions plutôt d’ajouter à l’eau 20 à 25 pour ioo de mélasse : on ne risque pas ainsi de corroder le métal à la longue.
- M. G., à l'Institut de Gembloux. — Pour laitoniser un métal plus fusible que le laiton, il faut opérer par électrolyse. Pour préparer le bain, on fait dissoudre dans la cuve à dépôts galvaniques 200 gr. cristaux de soude dans 3 litres d’eau environ; on ajoute 25o gr. bisulfite de soude. D’autre part, on délaye dans une terrine i5o gr. de verdet raffiné avec 100 gr. d’ammoniaque et 1 litre d’eau, puis on ajoute une solution de 100 gr. chlorure de zinc en plaques dans 2 litres d’eau. On vide la terrine dans la cuve en remuant : il se produit un précipité verdâtre ; on ajoute finalement, en continuant de remuer, une solution de 45o gr. cyanure de
- potassium purifié dans 4 litres d’eau, ce qui a pour effet de rétablir la limpidité (éviter de respirer les gaz délétères s’échappant alors du bain). On emploie à froid, mais après avoir porté à l’ébullition, avec des anodes en laiton. Le courant doit être assez fort : par exemple o,5 ampère par décimètre carré de surface à métalliser. Si le dépôt est trop rouge ou trop blanc, on ajoute au bain soit un peu de chlorure de zinc, soit un peu d’acétate cuprique, en solution dans l’eau additionnée de cyanure (trois fois plus de cyanure que d’autre sel). Quand le dépôt est mat et qu’on le désire brillant, on ajoute un peu d’une solution très diluée- d’acide arsénieux (1 gr. dans 5 litres d’eau).
- Abonné ig63, à Dijon. — Pour savoir comment est produit l’enduit noir sur métal d’appareils électriques, gratter avec un canif : s’il se détache des écailles donnant de la fumée en brûlant, il s’agit d’un vernis ; si les parcelles restent inaltérées quand on les chauffe très fort, le métal fut patiné chimiquement. Voir pour procédé de vernissage et de patinage le volume Coloration des métaux, par Michel (Desforges, édit., 29, quai des Grands -Augustins).
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- BIBLIOGRAPHIE
- zaSL.
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Le biplan Dune : René Doncières. — Le nouveau canon à bombes des usines Kvupp : Henri Schoen. — A travers l’Australie : V. Fokbin. — L’ethnographie australienne : J.-P. Lafitte. — L’amélioration des ailes d’aéroplanes : R. Chassériaud. — Les progrès des camions automobiles : D. Renaud. — La coiffure des magistrats anglais : L. Kuentz.
- Supplément. — La pression dans l’atmosphère des étoiles. — Préparation d’aldéhyle formique ou formol par oxydation catalytique, — Synthèse catalytique du méthane. — Une nouvelle bactérie agissant sur le fer, etc.
- Traité de chimie photographique, par L. Mathet. 3e édition, t. I. 1 vol., 3io p. Charles-Mendel, éditeur, 118, rue d’Assas, Paris, 1912.
- Ce volume contient des notions générales de chimie, des éléments d’analyse chimique, et la théorie des procédés photographiques. Il sera utile à quiconque veut s’initier rationnellement à la pratique photographique .
- Les idées modernes sur la constitution de la matière. Conférences faites en 19x2 à la Société française de physique par E. Bauer, A. Blanc, E. Bloch, Mrae P. Curie, A. Debierne, L. Dunoyer, P. Langevin, J. Perrin, II. Poincaré, P. Weiss. In-8 (a5-i6) de iv-373 pages, avec 51 figures. Gauthier-Villars, éditeur, Paris 1913. Prix : 12 francs.
- La Société française de physique a organisé en 1912 une série de brillantes conférences pour exposer l’état actuel de quelques-unes des questions essentielles de la physique contemporaine. Nous avons résumé, en leur temps, la plupart de ces conférences. Les voici réunies in-extenso en un volume qui constitue l’exposé le plus clair, le plus vivant, le plus précis des théories modernes.
- La théorie dit rayonnement et les quanta. Rapports et discussions de la réunion tenue à Bruxelles, du 3o octobre au 3 novembre 1911, sous les auspices de M. E. Solvay, publiés par MM. P. Langevin et M. de Broglie. In-8 (a5-i6) de vi-461 pages, avec 21 fig. Gauthier-Villars, édit., Paris 1912. Prix : i5 francs.
- On sait l’importance que les physiciens attachent aujourd’hui aux théories du rayonnement, depuis que les données expérimentales ont fourni des résultats qui semblent incompatibles avec les prévisions de la mécanique statique et des théories électromagnétiques les mieux assises. Une réunion internationale de physiciens s’est tenueà Bruxelles en novembre 1911
- pour rassembler les éléments de cette question encore si obscure et pour s’efforcer au moins d’en préciser l’aspect. Les plus éminents physiciens de notre temps y ont participé. Les rapports de MM. Lorentz, Jeans, Warburg, Rubens, Planck, Knudsen, Perrin, Langevin, Einstein, Nernst, Sommerfeld, Kammerlingh Onnes réunis dans ce volume avec les discussions auxquels ils ont donné lieu, constituent un imposant monument de la science moderne.
- Dans les. airs et sur les flots : les hydroaéroplanes. Historique,^ construction, utilisation, par P. James, ingénieur civil des mines. 1 brochure format in-8 jésus avec nombreuses illustrations. Edition de l’Aérophilet 35, rue François-Ior, Paris. Prix : 2 francs.
- Etude très complète de la question des hydroaéroplanes, cette brochure offre un intérêt tout spécial par sa nouveauté et parce que son auteur, ingénieur spécialiste en la matière, joint à une longue pratique de l’aviation une documentation de premier ordre. L’ouvrage comprend 3 parties : l’historique, la construction et l’utilisation des appareils marins. L’ouvrage se termine par une étude sur l'utilisation de l’hydroaéro-plane, les applications qu’il a déjà reçues, celles qu’il est en passe de recevoir.
- La vivante Roumanie, par Paul Labbé. In-16, 55 gravures et une carte. Hachette et Cie. Prix : 4 francs.
- Ce livre vient à point pour nous apprendre à connaître ce pays et ce peuple mêlés aujourd’hui à des événements historiques de la plus haute importance. M. Labbé a rapporté de Roumanie une étude très approfondie et très lucide des facteurs qui entravent ou favorisent ses progrès et une description très pittoresque de ce curieux pays.
- Histoire naturelle de la France, 8° partie, Coléoptères, par Fairmaire. Nouvelle édition refondue et augmentée par L.-M. Planet. In-18, 5o5 p., 27 planches en couleurs et 271 fig. Deyrolle, éditeur, Paris. Prix : broché, 7 francs; cartonné, 7 fr. qS.
- Cette nouvelle édition de l’ouvrage des Coléoptères, de Fairmaire, peut être considérée comme un ouvrage absolument nouveau. M. L.-M. Planet a entièrement refondit et considérablement augmenté cet ouvrage, le mettant, de plus, au courant des connaissances actuelles. Rédigé avec simplicité et clarté, il sera indispensable à tous ceux qui, amateurs de coléoptères, ont besoin de déterminer leurs collections.
- Napoléon en campagne, par le colonel Vaciiéé. i vol. grand in-8 de 224 pages. Berger-Levrault, éditeurs, Paris, 1913. Prix : 4 fràncs.
- Ce livre est une analyse du génie militaire de l’Em-
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- BIBLIOGRAPHIE
- p.ereur, en même temps qu’une synthèse de sa personnalité de chef d’année; partant de l’exemple de la bataille d'Iéna, il dissèque les procédés du commandement napoléonien.
- De Java au Japon par V Indo-Chine. La Chine et la Corée, par A. Màufroid. i vol. in-16. Librairie Plon-Nourrit
- et Cis, 8, rue Garancière, (Paris 1913. Prix : 3 fr. 5o» Notes de voyages à travers l’Insulinde hollandaise, l’Indo-Chine résignée plutôt que soumise, la, Chine de Canton à Moukden, la Corée, le Japon. Ce livre est d’un touriste qui sait voir et observer malgré -la brièveté de ses séjours dans les pays traversés.
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur : altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 JIEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 1" seju.. 1913. 14°,0 Calme. Beau. » Rosée; brouillard bas; nuageux.
- Mardi 2 14,0,2 N. E. 1. Couvert. * » Rosée, brouillard de 100 m. à 7 li ; nuageux.
- Mercredi 5 15°, 1 N. 2. Nuageux. » Rosée; forte brume; nuag., éclairs le soir au S.-S.S.E.
- Jeudi 4 17®,2 N. E 2. Très nuageux. 7,6 Rosée ; forte brume ; orage de 7 h. 40 à 8 h. 50; pl. de 8 b. 40 à 9b.5.
- Vendredi 3 17®,1 W. 2. Couvert. 9,4 PL de 23 h. 40 à 0 h. 20, de 0 h. 30à 1 h., de 2 h. à 3 b.50.
- Samedi 6 16®,0 Calme. Couvert. » Rosée ; petit brouillard ; très nuageux.
- Dimanche 1 ... . 14»,8 N. 3. Couvert. 2.1 Pluie de 1 b. 55 à 3 b., de 5 h. à 7 b. 50; très nuageux.
- SEPTEMBRE 1913. — SEMAINE DU LUND 1" AU DIMANCHE 7 SEPTEMBRE 1913.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée.
- Résumé général d'après les bulletins
- Du 3i août au 6 septembre. — Le 3i. La dépression de la veille se déplace vers le N.-E. La pression se relève sur le W. de l’Europe. Fortes pressions sur l’Ecosse et l’Islande, et sur le N. et le Centre delà Russie. Pluies sur le Centre et le W. du continent. En France : Calais, 17 mm; Charleville, 16; Biarritz, 14 ; Paris, 6. Temp. du matin : Vardoe, i3°; Belfort et Paris. 16; Toulouse et Brest, 18; Nice, 20; moyenne à Paris : i6°,6 (normale : i6°,5). — Le ier. Les fortes pressions delà veille s’étendent sur la Norvège. Dépression sur le Danemark et les Pays-Bas (Groningue : 758), sur le golfe de Gascogne. Pluies sur le Centre et le W. de l’Europe. Temp. du matin : Nantes, i3°; Belfort et Paris, 14 ; Nice, 22; Alger, 28; moyenne à Paris : 17°,6 (normale : i6°,5). -— Le 2. Même situation barométrique que la veille (iles Féroé : 770 mm). Pluies sur le Centre et le N. du continent. En France : beau temps. Temp. du matin : Haparanda, 8°; Paris et Nantes, 14 ; Toulouse, 19; Alger, 26; moyenne à Paris : i6°,8 (normale : i6°,4). — Le 3. Les fortes pressions du N.-W. s’étendent vers l’E. Maximum barométrique en Scandinavie (772). La pression s’abaisse lentement sur l’Espagne et le golfe de Gascogne. Pluies sur le W. du continent. Orages en France : Brest, 28 mm d’eau. Temp. du matin : Uleaborg, 5°; Paris, i5; Nantes, 17; Biarritz, 24 ; Alger, 26; moyenne à Paris : ig°,3 (nor-
- du Bureau Central Météorologique.
- male : 16°,4)- — Le 4- La pression reste élevée sur le N. de l’Europe (Finlande : 776). Faible dépression en Bretagne. Pluies sur le W. de l’Europe; averses orageuses générales en France : Puy de Dôme, 24 mm d’eau; Paris, 15 ; Besançon, i3 ; Biarritz, 9. Temp. du matin : Spitzberg, 20; Saint-Pétersbourg, 12; Belfort,
- 13 ; Paris, 17; Marseille, 19; moyenne à Paris : 19°.7 (normale : i6°,3). — Le 5. La pression se relève dans le S.-W. de l’Europe (Biarritz : 765) et reste supérieure a 770 sur le N. Faibles minima en Bretagne, sur l’E. de la France et en Russie. Pluies sur le Centre et le W • du continent. En France : Charleville, 56 mm ; ballon de Servance, 3i ; Besançon 10. Temp. du matin : Arkhan-gel, 70; Saint-Pétersbourg, n; Dunkerque, i5; Paris et Lyon, 17; Nice, 20; Biskra, 29; moyenne à Paris : i8°,3 (normale : i6°,2). — Le 6. Pression très élevée sur le N. et PO. de l’Europe : Féroé, 776 mm; pression un peu inférieure à 760 mm dans l’E. de la Russie. Vent F-faible ou modéré sur nos côtes atlantiques. Pluies sur le Centre et l’O. du continent : Charleville, 56 mrn ; Besançon, 10; Cherbourg, 4> Paris, 2; Brest, 1. Temp. du malin : Spitzberg, — i°; Arkhangel, 5; Saint-Pétersbourg, 9; Lorient, i4; Paris et Biarritz, 16; Perpignan, 20; Nice, 22; Alger, 24; moyenne à Paris : i8°,3 (normale : 16°, 2). — Phases de. la Lune : Nouvelle Taine le 31 août, à 8 h. 38 m. du soir.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tissandjer
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut,
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- ABONNEMENTS, 12 mois = Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départent. : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : /20, Boulevard Saint-Germain, Taris (T7e)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2104. — 20 SEPTEMBRE 1913.
- SUPPLEMENT.
- Isc
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- CM
- csg
- Absorption par l’amidon des substances dissoutes dans l’eau. — Certaines substances pulvérulentes possèdent la propriété d’absorber divers corps solubles ; une des plus typiques à cet égard est l’argile dont cette propriété est mise à profit dans quelques procédés de nettoyage. Un auteur russe, M. Rakovsky, a étendu récemment cette étude à l’amidon par rapport aux substances dissoutes dans l’eau ; pour déterminer cette absorption, il met dans un flacon une quantité pesée d’amidon desséché à l’air sec et un volume mesuré de la solution de concentration déterminée. Le titrage de la solution après l’absorption fait connaître la quantité de substance absorbée. D’un grand nombre d’opérations effectuées à 18-19°, on a pu tirer les conclusions suivantes : l’amidon en milieu aqueux n’absorbe que peu ou point les acides et les sels minéraux et organiques;
- 11 absorbe faiblement l’ammoniaque et énergiquement les autres alcalis, les hydrates des métaux lourds en solution ammoniacale et les matières colorantes basiques. La vitesse d’absorption par l’amidon en milieu aqueux est considérable dans, les premières minutes; elle diminue ensuite pour arriver finalement à un état d’équilibre. Ces recherches seraient sans doute intéressantes à généraliser, pour être mises à profit dans certaines industries.
- Décomposition de l’eau par le magnésium à la température ordinaire. — Les éléments classiques de la chimie enseignent que le magnésium décompose l’eau à une température voisine de ioo° en produisant de la magnésie et un dégagement d’hydrogène et l’on s’est même basé sur cette propriété pour différencier le magnésium de la classe des autres métaux alcalino-terreux : baryum, strontium et calcium, qui décomposent l'eau à la température ordinaire. On peut cependant réaliser aussi la décomposition de l’eau par le magnésium à froid en ajoutant à l’eau, dans la proportion de 1 centième du poids du métal, du chlorure de palladium qui agit comme catalyseur et provoque le dégagement d’hydrogène.
- Le naufrage du « Zeppelin L-l ». — Une nouvelle catastrophe vient de frapper la navigation aérienne, en faisant de nombreuses victimes. A nouveau, un des dirigeables du comte Zeppelin vient d’être détruit par la tempête, et cela dans des conditions particulièrement tragiques. Nous nous trouvons en présence d’un véritable naufrage, où le bâtiment aérien s'est perdu corps et biens. Le 10 septembre, le Zeppelin Z-i, attaché à la flotte allemande, devait faire un voyage de
- 12 heures au-dessus de la mer du Nox’d, et participer aux manœuvres navales, Relié par la T. S. F. aux navires et aux ports de la côte, le dirigeable s’élait
- parfaitement acquitté de sa tâche de reconnaissance. Yers 6 heures, le temps se gâtait. La pluie et la tempête survinrent; le ballon, alors au large d’Héligoland, fut précipité dans les flots et anéanti; 14 personnes ont péri, 5 hommes de l’équipage seuls ont pu être sauvés. C’était peut-être la première fois qu’un dirigeable osait une aussi audacieuse randonnée au-dessus de la mer. Il l’a payée cher. Etant données les conditions où est survenue la catastrophe, il est particulièrement intéressant, pour l’avenir de la locomotion aérienne, d’en connaître les causes. Les voici, d’après un communiqué officiel que nous résumons : quand la tempête commença, le dirigeable était à 5oo m. d’altitude environ; il se trouva subitement entouré de nuages et pris dans des tourbillons violents horizontaux et verticaux qui, dans l’intervalle de quelques secondes, le firent osciller entre les altitudes de 200 et i5oo m. ; ceci fut établi par les indications du baromètre. Le ballon n’obéissait plus à aucun gouvernail, ni de hauteur, ni de direction. Le commandant fit jeter aussitôt tout le lest disponible pour gagner de l’altitude et échapper aux tourbillons ; après le lest, on jeta par-dessus bord l’essence, les machines de réserve, tous les objets mobiles. Les moteurs continuèrent à tourner jusqu’au bout. On ne put alléger assez le ballon, qui, après un très court intervalle, tombait à la mer. L’avant plongea le premier; aussitôt après, la carcasse du ballon se brisa en plusieurs endroits, puis le ballon s’enleva une dernière fois dans les airs pour venir enfin abîmer définitivement sa nacelle dans les Ilots. Une demi-heure après, tout le ballon était englouti. Le chargement du dirigeable au départ comportait : 1860 kg d’eau, 23oo kg d’essence, 200 kg d’huile. Au moment de la catastrophe, il avait tenu l’air 4 heures, à 400 m. d’altitude, ce qui entraîne une perte de puissance ascensionnelle de 1000 kg, et, d’autre part, un allégement de 5oo kg, consommés en huile et essence. A ce moment, le ballon fut pris dans les tourbillons et pi'ojeté à i5oo m. de hauteur; la pluie lui imposa une charge supplémentaire de 1200 kg; la perte de gaz à i5oo m. entraînant une perte de puissance ascensionnelle de 33oo kg, le ballon se trouvait en somme surchargé de 5oo -j- 1200 -j- 33oo kg, soit 5ooo kg; et il ne disposait que de 1860 kg de lest. Il était donc impossible au bâtiment de se maintenir de lui-même en équilibre en l’air ; et il ne pouvait compter que sur ses moteurs pour équilibrer dynamiquement l’énorme charge de 3i4o kg qui le précipitait vers la mer. Ce chiffre est déjà inadmissible par beau temps, à plus forte raison par gros temps ou tempête. De tout cela, il résulte que le Zeppelin qui vient de périr était par lui-même beaucoup trop lourd pour pouvoir remplir avec certitude son rôle militaire; cette énorme masse, de dimensions si considérables, ne disposait pas de la marge de force ascensionnelle nécessaire pour lui ga-
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- INFORMATIONS
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- rantir en toutes circonstances la sécurité. Par souci de le munir d’une foule d’accessoires utiles, on en avait; fait, pour employer un terme d’aéroplane, un appareil tangent. La leçon qui se dégage de la catastrophe est donc bien nette, et il faut espérer qu’elle ne sera pas perdue.
- Record du vol des pigeons. — Au grand concours international de pigeons voyageurs organisé récemment à Rome, un pigeon appartenant à un ouvrier de Derby (Angleterre), M. C. H. Hudson, a franchi en trente jôurs la distance de 1620 km qui sépare la capitale italienne de la petite ville anglaise. Ce remarquable exploit a été accompli dans des circonstances extraordinaires. L’oiseau, âgé de 6 ans, eut à lutter contre des vents violents et à franchir les Alpes, sans parler d’un trajet de 32 km au-dessus de la mer. Plusieurs pigeons américains avaient parcouru précédemment des distances de 1700 à 1800 km, mais sans avoir eu à franchir des montagnes.
- L’élevage du renard noir. — Notre éminent collaborateur, M. le professeur Trouessart, parlait récemment (n° 2069) des fermes à renards qui se multiplient rapidement au Canada comme aux Etats-Unis. Son intéressant article nous a valu, de la part d’un lecteur
- canadien, la communication de deux photographies prises par lui au cours d’une visite dans une de ces fermes. Il y ajoute quelques notes que nous croyons devoir résumer ici. Les premières fermes à renards, établies dans la région de Terre-N euve et du Maine (Etats-Unis), paraissent n’avoir pas donné de résultats financiers satisfaisants, et la plupart ont cessé de fonctionner. Au contraire, celles de Pile du Prince-Edouard (côte canadienne du Pacifique) accusent une prospérité grandissante ; et c’est à leur sujet qu’un rapport du Commissaire de l’Agriculture pour cette province nous fournit des chiffres intéressants sur cette nouvelle
- industrie. Les fermiers organisent chaque année une vente aux enchères qui attire les représentants des grandes maisons de fourrures ; il en vient de France, d’Allemagne, de Russie et de Chine. Les belles peaux sont très disputées; mais leurs prix ne sauraient être comparés à ceux que les éleveurs demandent pour les individus vivants. A la vente de 1912, une paire de renards noirs, âgés de 2 ans, et nés sur une ferme de Prince-Edouard, s’est vendue 5ooo livres sterling, soit plus de 125 000 francs; une autre paire du même âge a été adjugée pour 100000 francs. Les renardeaux nés au printemps dernier ont atteint des prix variant entre 45 000. et 5oooo francs. On cite encore un amateur qui a payé 40 000 francs pour une paire de renardeaux à naître au printemps prochain; le versement de cette somme lui assure le droit de choisir dans la portée de deux sujets qu’il a désignés. Ces chiffres montrent combien la nouvelle industrie est rémunératrice pour ceux des fermiers qui ont pu se procurer leurs premiers élèves en les prenant dans les bois, car les frais de premier établissement sont presque nuis, puisqu’il suffit de construire quelques hangars et de les entourer d’une clôture pour obtenir un fox-farm. Les prix fantastiques que lejs éleveurs demandent pour les individus vivants montrent bien qu’ils ont à cœur de décourager les nouveaux venus et de monopoliser entre eux une industrie aussi avantageuse. Jusqu’ici l’élevage des animaux à fourrure n’a pas été entrepris d’une façon scientifique ; mais le Département de l’Agriculture des Etats-Unis
- commence à s’occuper de la question, et il a créé des stations expérimentales au Parc zoologique national, à Washington, pour y étudier l’élevage de l’hermine, du skung et du renard. L’élevage du rat musqué, dont la peau joue un si grand rôle dans l’industrie de la pelleterie, a été tenté avec un complet succès près des rivages orientaux du Maryland, où dévastés marécages, perdus pour l’agriculture, ont été transformés en « fermes à rats musqués. » Un rapport du Département de l’Agriculture a montré récemment que ces marais rapportaient plus, grâce à l’exploitation des peaux, que les champs les plus fertiles de la même région.
- La réglementation de la T. S. P. — Le ministère de l’Intérieur et des Postes de l’Empire allemand vient de promulguer un règlement pour empêcher les propriétaires de stations de télégraphie sans fil (hôtels, universités, particuliers) « d’exposer au danger les intérêts de la défense nationale ». Ces stations ne pourront plus exister que si leurs propriétaires s’engagent à les détruire à la première injonction du gouvernement. Ils doivent s’engager sous serment à ne divulguer aucune dépêche de nature officielle qu’ils auront pu capter. Ils devront, en outre, donner toutes facilités aux officiers de l’armée et de la marine chargés d’inspecter fréquemment les postes; ces officiers auront le droit d’empêcher temporairement, et en tout temps, le fonctionnement de ces stations. Enfin, ils devront les mettre à la disposition du gouvernement à toute réquisition, et ils s’interdisent de transmettre à la presse, même en temps de paix, tout message annonçant un désastre ou une catastrophe, terrestre ou maritime.
- Découverte du microbe de la rage. — La Presse médicale nous apprend que le microbe de la rage vient d’être enfin découvert par un Japonais, le professeur Itideyo Noguchi, du Rockefeller Institut de New-York. On savait depuis Pasteur que la rage est une maladie microbienne et lui-même avait réussi à créer un vaccin antirabique qui a fait ses preuves contre l’épouvantable maladie. Mais le microbe était inconnu, malgré les très nombreuses recherches des bactériologistes.Negri, puis Babès avaient bien observé des granulations dans le système nerveux des animaux rabiques, mais ce n’était pas là le microbe cherché, puisqu’il est assez petit pour passer à travers les filtres les plus fins. M, Noguchi est enfin parvenu à cultiver le terrible microbe et à le voir se reproduire in vitro. Le microbe de la rage est extrêmement petit ; il mesure environ un millième de millimètre; il [présente un noyau et une membi’ane ; c’est donc un protozoaire et non une bactérie. Son injection à des chiens provoque la rage avec ses accidents typiques. Cette découverte n’a pas seulement une importance théorique; le professeur Metchnilcof, interviewé par Le Temps, a, en effet, déclaré qu’elle permettra peut-être de fabriquer un vaccin plus actif que celui employé actuellement, qui nécessite une vingtaine de piqûres assez douloureuses.
- Une grève pour un œuf. — Les grèves ont souvent des causes futiles. Telle, celle qui a paralysé la semaine dernière une compagnie de chemins de fer anglaise. En soulevant une cage remplie de ponles vivantes, un employé de la gare de Leads remarqua que l’une d’elles avait pondu un œuf. De peur de le briser en transportant la cage, il le mit soigneusement dans sa poche. Un détective en civil remarqua son geste, le mit aussitôt en état d’arrestation, et le conduisit à la station de police. La nouvelle se répandit comme une tramée de poudre, et tout le personnel de la gare abandonna le travail, bien que le prisonnier eût été remis aussitôt en liberté, sur l’ordre du directeur de la Compagnie. A rapprocher de ce cas curieux le cas plus dramatique de la grève qui vient d’ensanglanter le Rand et Johannesburg. La direction d’une mine d’or annonça à ses ouvriers qu’ils auraient désormais à travailler pendant 48 heures pleines par semaine, au lieti de 47 heures et demie, soit une augmentation de 5 minutes par jour. Cinq mineurs refusèrent d’accepter le nouveau règlement, et leur renvoi déchaîna une terrible grève, avec émeutes, incendies et pillage. On peut même s’attendre à une notable diminution de l’importation d’or pour l’année courante, car plusieurs mines sont maintenant inondées en raison de l’abandon des pompes d’épuisement.
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- SCIENCE APPLIQUEE
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- *»> Hygiène
- Les stérilisateurs système Cartault. — Si le problème de la stérilisation de l’eau peut être considéré comme résolu, il n’en est pas moins vrai de dire que l’usage de l’eau stérilisée dans les ménages est encore presque complètement inconnu. Cependant chacun sait que l’eau stérilisée devrait être employée, non seulement comme eau de table, mais encore pour tous les usages domestiques : préparation des boissons, lavage des légumes, des fruits, soins hygiéniques de toute nature, etc. Mais peu de ménages, peu d’hôtels et de restaurants daignent prendre la précaution de se pro-cux*er les appareils nécessaires.
- Ces appareils sont, il est vrai, trop souvent coûteux et encombrants. On hésite à immobiliser une somme assez rondelette qui s’enflera chaque jour encore pour le seul besoin de prévenir la visite éventuelle du médecin. On filtre l’eau de table, on la fait bouillir quand il n’en faut pas de trop grandes quantités, puis on finit par en perdre totalement l’habitude. L’un et l’autre de ces procédés sont d’ailleurs insuffisants. Nous ne ferons pas le procès des filtres : quant à celui de l’eau bouillie, il a été jugé par tous les hygiénistes qui, entre autres défauts, ont fait ressortir celui d’une stérilisation insuffisante.
- La chaleur est, cependant, le plus simple et le meilleur procédé de stérilisation, mais à la condition d’empêcher l’eau de bouillir en la portant à la température d’au moins no degrés. Certains appareils permettent d’obtenir ce résultat. Nous allons décrire l’un d’eux, le stérilisateur Cartault, qui se prête à toutes les installations, à toutes les consommations, quelque faibles qu’elles soient.
- Les deux modèles destinés à prendre place dans les appartements débitent, l’un 12 litres, l’autre 25 litres à l’heure, ils sont construits sur le même principe et leurs dimensions seules diffèrent. Ils se fixent au mur, autant que possible à proximité d’un évier.
- L’appareil se compose d’un corps cylindrique vertical surmonté d’une petite chaudière C étranglée à sa base et hermétiquement fermée. Elle est entourée, dans sa partie étranglée, par un brûleur annulaire D chauffé au gaz, à l’alcool ou à l’essence ; elle porte un régulateur de température.
- Le régulateur dé température est constitué par une ampoule J complètement isolée de l’eau à stériliser et contenant une petite quantité d’eau introduite au moment du montage de l'appareil. Un tube K la met en communication avec une petite boîte E hermétiquement fermée, disposée horizontalement et dont le fond est constitué par une membrane métallique ondulée. Cette membrane est située à 1 demi-millimètre environ au-dessus d’un écrou à 6 pas vissé sur la tige d’un clapet régulateur H commandant la sortie de l’eau stérilisée. Lorsque l’appareil est au repos, le clapet demeure constamment fermé par la tension d’un ressort appuyant contre la base de l’écrou.
- La boîte du clapet est i*eliée par une tubulure G, raccordée, à la base du corps cylindrique, à un serpentin B dont l’extrémité supérieure se termine à l’intérieur de la chaudière. Enfin, cette dernière est encore pourvue d’un petit tube N dans lequel un thermomètre I permet de constater la température de stérilisation. Une calotte O recouvre la chaudière pour obtenir une complète utilisation de la chaleur.
- Cet appareil fonctionne de la manière suivante. L’admission de l’eau stérilisée a lieu sous pression par un orifice F placé à la partie inférieure du corps cylindrique. L’eau emplit l’appareil, y compris la chaudière et redescend par le serpentin pour sortir par la tubulure G qui aboutit au clapet régulateur de sortie. Ce clapet étant fermé normalement, aucune goutte d’eau ne peut s’échapper.
- Lorsqu’on allume le brûleur, la température de l’eau contenue dans la chaudière s’élève graduellement et atteint bientôt la température de stérilisation. A ce moment l’eau contenue dans l’ainpoule J du régulateur
- se vaporise et sa vapeur exerce une pression sur la membrane métallique ondulée E, l’oblige à appuyer sur l’écrou qui surmonte la tige du clapet du régulateur. Ce clapet s’ouvre de haut en bas et.l’eau s’échappe par le tube L dans un récipient quelconque.
- L’eau impure pénètre donc constamment dans l’appareil en marche ; elle se réchauffe au contact du serpentin. Arrivée dans la chaudière, elle subit la température de 115 degrés sans que l’ébullition puisse se produire, puisqu’elle se trouve toujours sous pression et que la pression retarde le point d’ébullition. Elle descend ensuite dans le serpentin et se rafraîchit pendant cette descente ; elle sort enfin par le clapet régulateur stérilisée et fraîche.
- Dès que l’on ferme le brûleur, l’eau contenue dans la petite ampoule se condense, la membrane ondulée cesse d’agir sur la tête du clapet qui ferme alors l’écoulement.
- La pression nécessaire au bon fonctionnement de l’appareil est de 20 mètres d’eau. Si cette pression ne peut être obtenue, il est nécessaire d’utiliser un réservoir de
- Fig. 1. — Vue d’ensemble d’un stérilisateur Cartault pour l’usage domestique.
- Fig. 2. — Détails intérieurs du stérilisateur.
- compression pourvu d’une jxampe à air qui permettra de maintenir une jmession variant entre 1 kg 1/2 et 3 lcg, mais qui ne devra jamais descendre au-dessous de 1 kg 1/2.
- La consommation de ces appareils est de 1/2 m. cube de gaz, 3/4 de litre d’alcool ou 1 demi-litre d’essence, pour 100 litres d’eau stérilisée.
- Nous n’insisterons pas sur la description des grands appareils, construits d’ailleurs sur le même principe que celui que nous venons de décrire. Ils comportent en plus un réservoir de distribution et peuvent être chauffés indifféremment au gaz ou à la vapeur. Les consommations sont pltis faibles que celles des petits appareils.
- Le type domestique A, débitant 12 litres à l’heure, coûte 200 francs; le type B, de 25 litres à l’heure, 275 fr. Ces prix doivent être augmentés lorsque l’installation nécessite l’emploi d’un réservoir de compression. — Ces appareils sont en vente à la Société nouvelle des stérilisateurs Cartault, 35, boulevard Voltaire, à Paris.
- Appareils de laboratoire
- Extincteur automatique de gaz. Dans les laboratoires, on a souvent besoin d’éteindre le gaz à un moment donné, après un temps déterminé de chauffe, par exemple. Le Dr Robert Bass vient de décrire dans le Chemiker Zeitung un dispositif très simple qui ferme automatiquement le gaz, même en l’absence de toute personne, et évite les inconvénients d’un oubli toujours
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- ipS SCIENCE APPLIQUEE
- possible. Il consiste à faire passer un tuyau de gaz derrière un réveil-matin. Le tuyau porte un robinet dont la clé, au lieu d'être pleine, est évidée et emprisonne la clé du réveil. On branche ce tuyau entre la prise de gaz et l’appareil de chaulfe. Il suffit, pour faire fonctionner ce
- L’extincteur automatique de gaz utilisant un réveil.
- dispositif, de remonter le réveil et de placeQl’aiguille de manière que la sonnerie fonctionne en temps voulu, après i, 2, 3 heures, par exemple. Quand la sonnerie est déclanchée, la clef se met en mouvement avec assez de force pour fermer le robinet, en quelques secondes. Cet extincteur peut se fixer sur n’importe quel réveil.
- s<t> Objets utiles
- Machine à tailler les crayons. — Ce taille-crayons est réellement une machine intentionnellement lourde par son pied afin de pouvoir être manœuvrée sans être obligé de la tenir de la main gauche pendant que la
- droite actionne la manivelle.
- Le mécanisme est irréprochable à tous les points de vue; il est enfermé dans la cuvette supérieure et actionné par la manivelle qui se prolonge, à l'intérieur de la cuvette, par un arbre coudé, robuste, dans lequel est fixé le cône
- M. Manivelle. — F. Fraise. —
- A. Pignon denté. — G. Couronne dentée intérieure. — T.
- Glissière. — R. Ressort spiral.
- — B. Levier mobile. — GG.
- Mâchoires maintenant le crayon.
- — D. Levier fixe servant de point d’appui à la main pour agir sur B. —P. Pièce portant le crayon. — O. Cravon.
- Détails de l’axe coudé.
- en bronze qui reçoit l'extrémité du crayon à tailler. Au-dessus de cet axe est disposée une fraise inclinée qui reçoit son mouvement de rotation par l’intermédiaire d’un pignon denté terminant son extrémité libre et qui engrène avec une couronne dentée intérieurement solidaire du bâti de la cuvette. L’axe, le cône porte-crayon et la fraise sont entraînés à la vitesse de la manivelle, mais la fraise tourne sur elle-même plus vite puisque son pignon de commande est beaucoup plus petit.que la roue dentée sur laquelle il roule et qui lui permet de tourner sur ellermême tout en participant au mouvement deTaxe par soir point d’attache, opposé ait pignon, qui est fixé à cet axe.
- La machine est complétée par une pièce mobile portée par deux glissières soutenues par des anneaux fixes venus de fonte avec le bâti. Ait moment de se servir de l’appareil, cette pièce est amenée à sa position de recul
- maximum et un ressort-spirale inférieur tend à la rapprocher de la cuvette. On engage le crayon dans l’ouverture centrale de cette pièce mobile en appuyant sur un levier mobile qui ouvre les trois mâchoires striées dont le rapprochement maintiendra le crayon fortement serré et l’empêchera de tourner.
- On peut alors actionner la manivelle. Les spires hélicoïdales de la fraise agissent délicatement sur le bois et sur la mine en suivant le sens des fibres du bois, l’entraînent de plus en plus, ce qui permet au crayon de se loger de plus en plus profondément dans le cône, puisqu’il est sollicité par le ressort de la pièce mobile dans laquelle il est maintenu. En très peu de temps la taille est obtenue avec une pointe d’une très grande finesse et sans aucune crainte de casse.
- Cette machine est d’un prix un. peu trop élevé pour faire partie du matériel scolaire de chaque enfant — elle coûte 35 francs, — mais elle sera à sa place dans tous les bureaux d’architectes, de dessinateurs, où elle rendra de grands services. Elle est en vente à la Compagnie du Ronéo, 27, boulevard des Italiens, à Paris.
- Presse-fruits. — Yoici la saison des fruits : elle serait également celle des boissons rafraîchissantes si la température nous était plus clémente. Comme elle peut encore le devenir, présentons une presse à fruits permettant de faire toutes sortes de boissons glacées. Au-dessus d’un vase en ’ cristal, une cruche, qui peut servir à toutes sortes d’autres usages puisque la presse est amovible, on engage la presse constituée par une passoire en métal argenté dans laquelle on met les
- Le presse-fruits.
- Détails de la presse.
- fruits dont on veut extraire le jus : oranges ou citrons découpés en tranches, raisins, groseilles, cerises dont on aura préalablement enlevé les noyaux, etc. On ferme ensuite la passoire avec son couvercle qui comporte une demi-sphère de bois solidaire d’une tige filetée. Il suffit alors de tourner sur cette lige pour faire descendre la masse de bois et écraser complètement les fruits. Le jus tombe, bien pür, dans la cruche. En répétant l’opération à plusieurs reprises on obtient rapidement une grande quantité de jus. — Le presse-fruits est en vente chez MM. Kirby-Beard et Cu, 5, rue Auber, à Paris.
- Cocktails. —r On affirme, du moins dans certains milieux, que la mode est aux boissons américaines. Le cocktail est l’une des plus courantes.
- Apprenons à le fabriquer nous-mêmes.
- L’instrument que l’on emploie, le shaker, comporte un bouchon spécial percé de trous rangés en une couronne et qu’un obturateur ferme complètement pendant qu’on agite le liquide.
- Pour faciliter, les premières manipulations, on peut employer, pour le dosage, un verre à liqueur ordinaire, dont la contenance est de 2 centilitres 1/2.
- On commence par garnir le sliakér de glace finement broyée, jusqu’à mi-hau-teur, puis on verse sur cette glace :
- 3 verres d’orange bitter, 2 verres de curaçao, 3 centilitreé de gin, 3 centilitres de vermouth Turin ou sec èt on agite vivement pendant quelques secondes. Dans le verre, on met le zeste de citron et on verse en ouvrant le bouchon-passoire. Cette formule est établie pour une personne ; pour plusieurs, on augmenté les quantités en proportion. — Le shaker à cocktails est en vente chez MM. Kirby-Beard, 5, rue Auber, à Paris.
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- RÉSUME METEOROLOGIQUE
- Observations faites à l’Observatoire du Parc-Saint-Maur en août 1913, par M. Ch. Dufour,
- Les moyennes mensuelles des divers éléments diffèrent peu de leurs valeurs normales.
- Le minimum absolu de la température 7°,4 a été observé le 7, le maximum absolu 290,8 le 27.
- La hauteur totale de pluie 6i“m,i en 12 jours pluvieux est un peu supérieure à la normale d’août, mais deux journées orageuses, le 9 et le 3o, ont fourni respectivement 9“ra,9 et 32mm,2; on a encore recueilli 6mn',i le 3i; les autres pluies ont été peu importantes.
- Pression barométrique (Alt. 5on’,3). — Moyenne des 24 heures : 758““,34; minimum absolu : 749mmj 1 Ie 3o à 7 heures; maximum absolu : 764““,8 le 25 à 9 heûres.
- Température. — Sous l’abri. — Moyennes : des mi-nima, 1 i0,7O ; des maxima, 22°,9i ; des 24 heures, 170,09. Minimum absolu, 7°,4 le 7; maximum absolu, 29°,8 ie 27. Amplitudes diurnes : moyenne : 11 °,21 ; la plus élevée, 17°,2 le 23; la plus faible, 2°,8 le 3i. Sur le sol gazonné. — Moyennes : des minima, 9°,28; des maxima, 43°,60, Minimum absolu, 3°,8 le 7; maximum absolu, 54°,8 le 27. Dans le sol gazonné. — Moyennes du mois (prof. o“,3o) à 9 heures : i8°,2o; à 21 heures : 18°,5g ; (prof. on,,65) à 9 heures : i7°,86; à 21 heures : 17°,83 (prof. 1 m.) à 9 heures : i7°,2i ; à 21 heures : i7°,2i. De la Marne. —Moyennes : le matin, i9°,49; le soir, 20°, 13 ; minimum : i8°,3o le 21 ; maximum : 2i°;55 le 4-
- Tension de la vapeur. — Moyenne des 24 heures : ioram,59 ; minimum absolu : 5mm-,7 le 6 à 14 heures et le 7 à 11 heures; maximum absolu : i6““,4 le 28 à 17 heures.
- Humidité relative. — Moyenne des 24 heures : 75,4 ; minimum absolu : 3i le 23 à i3 heures; maximum absolu : 100 à 22 dates différentes.
- Nébulosité. — Moyenne du mois (6 h. à 21 h.) : 4>63. Un jour entièrement clair le 2 ; un jour entièrement couvert le 3o.
- Insolation. — Durée possible : 442 heures; durée effective : 23o heures en 28 jours; rapport : o,52.
- Pluie. — Total du mois : 6i““,i en 28ll,3; maximum en 24 heures : 32mm,2 le 3o. Rapport à la normale d’août : 1,12.
- Nombre de jours : de pluie, 12; de pluie appréciable (supérieure ou égale à o,nm,i) : 12; supérieure ou égale à 1““ : 6 ; à 5mm : 3 ; à io““ : 1 ; à 20mm : 1 ; à 3o““ : 1 ; de grêle : 1 ; d’orage : 4 ; d’éclairs seuls : 1 ; de brouillard : 2 ; de brume : 19; de rosée : 23; de halos solaires : 4-
- Fréquence des vents : calmes, 60.
- N . . . . I 25 S. E. . . . 7 W ... . 21
- N. N. E . l32 S. S. E. . . i5 W. N. W . i5
- N. E. . . 54 S 2 5 N. W. . . 24
- E. N. E. . 38 S. S. W . . 46 N. N. W . 65
- E . . . . 23 S. W . . . 54
- E. S. E. . 8 W. s. w. . 32
- Vitesse du vent en mètres pa r seconde. — Moyenne
- des 24 heures : 2m,74; moyennes diurnes :1a plus élevée 4ra,5 le 18 ; la plus faible : 1 1 le i5. Vitesse maximum :
- iom,9 le 29 à i3h 10“ par vent d’E.
- Hauteur de la Marne. — Moyenne du mois : 2m,oo; minimum : 1 ,51 le 3i ; maximum \ le Ier.
- Comparaisons aux valeurs normales. — Pression : -j- omm,49 ; température : —o°,6o; tension de la vapeur —o““,33; humidité relative : —1,1; nébulosité :
- — 0,62; pluie : —6mœ,5 ; jours de pluie appréciable : o ; insolation : -f- 3 heures. - 1
- Electricité atmosphérique. — Moyenne générale (24 jours) : 58 volts; moyenne diurne la plus élevée : 94 volts le 11 ; la plus faible : 23 volts le i5. Moyenne des 17 journées où le potentiel est resté constamment positif et où l’on n’a, en outre, observé ni précipitation, ni manifestation orageuse : 57 volts ; moyenne diurne la plus élevée : 82 volts le 24 ; la plus faible : 36 volts le 5; amplitude diurne correspondante : 0,68; amplitude nocturne : 0,81.
- Radiation solaire. — 47 observations en ont été faites à i3 dates différentes. La valeur la plus élevée a été obtenue au cours d’une série de mesures effectuées le 25. On a trouvé Q = i0al,22 à 1 ih 57“.
- Taches solaires. — Le Soleil a paru dépourvu de taches aux 25 dates auxquelles l’observation en a été possible. Il y a eu 6 jours sans observation, les 9, 13, i5, 20, 3o, 3i.
- Perturbations magnétiques. — Faibles les 9, 11, 16, a3 et 24; modérées ia-i3. *
- Mouvements sismiques. — Le ior, début à 8h56m 17S, pli. pie. de g1'26“'à 9114om, fin vers 10 heures (dist. prob. 9000 km); le ier, début à i7h23m i5\ ph. pie. de i7,'54"' à i8hio“, fin vers 21" et demie (dist. prob. 9100 1cm); le 5, début à ih59“59% pli. pie. de 2h26m à 2h4i“, fin vers 3h et demie (dist. prob. 855o km); le 6, début à 12’'25” 54% ph. pie. de i3h3o“ à i3h46m, fin vers i4h et demie; le 6-7, début à 22''27” 52% ph. pie. de 221'56“ à 23lli5m, fin vers 2h et demie (dist. prob. 9000 km); le i5, début à ighi6m4i% ph. pie. de i9h54“à 2oh23“, fin vers 21 heures (dist. prob. 9400 km). Des mouvements plus faibles ont été encore enregistrés le 2, de i8h23ra à v8h47m; le 4> entre 2ih4om et 23 heures; le 6, entre 7 heures et 71' 5om ; le 7, entre 2h 33m envii'on et 4h et demie et de i5 heures à 17 heures; le 9, de 2h45“ à 3h iom environ; le 11, entre 6h 49™ et 8 heures; le i3, de 4h 4om à 7h et demie; le 17, entre i7h 17“ et 171' 25“; le 19, de 5h 43“ à 6 heures; le 28, entre 5h4i” et 6 heures; le 3r, ph. pie. de oh 10“ à oh 18“; le 3i, ph. pie. de 71128” à 7'‘46”; le 3i, ph. pie. de i8h 17“ à i8h38“.
- Floraisons. —Le 2, althœa ; le 3, gaura; le 5, phlox vivace; le 8, tanaisie ; le 10, persicaire du Levant; le 12, bardane ; le i3, sedum telephium ; le 16, anemone japo-nica; le 19, polygonum cuspidatum.
- Départ des martinets le 18.
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- VARIETES
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- La mare. — Dans la Revue pratique d’hygiène municipale, urbaine et rurale de juillet 1913, p. 290, M. le D' A. Paquet a donné sur ce sujet un article de si grande importance pratique, que nous en extrayons ce qui suit :
- La mare, aboutissant de tous les écoulements de purin de l’agglomération, dans laquelle se déversent les eaux de ruissellement, les eaux ménagères et savonneuses, où l’on vient parfois jeter aussi les cadavres des petits animaux, existe presque toujours près de la place publique, trop souvent à proximité de l’école; et, fréquemment, un puits communal est creusé dans son voisinage presque immédiat.
- L’article i5 du règlement sanitaire modèle B, présenté par le Ministère de l’Intérieur, après avis du Conseil supérieur d’hygiène publique de France, pour l’appli-
- cation de l’article ior de la loi du i5 février 1902, relative à la protection de la santé publique, est ainsi conçu :
- « La création des mares ne peut se faire sans une autorisation spéciale. Les mares, et fossés à eau stagnante seront éloignés des habitations; ils seront curés une fois par an, ou comblée s’ils sont nuisibles à la santé publique. Il est défendu d’étaler les vases provenant de ce curage auprès des habitations. »
- L’utilité des mares est tellement reconnue par les: agriculteurs, que certains de ceux-ci déclarent qu’elles sont aussi indispensables qu’un puits ou qu’une citerne et qu’elles servent à des usages qu’on ne saurait demander à ces derniers.
- Les bestiaux y trouveront l’énorme quantité d’eau (3o à 40 litres) qui est nécessaire à leur alimentation, surtout aux époques de l’année où, par suite de la sai-
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- VARIÉTÉS
- son ou de la sécheresse persistante,"Jils sont réduits à ne manger que du fourrage sec.
- Lés mares ont une autre importance capitale : c’est le réservoir d’eau à portée pour- lutter éventuellement contre l’incendie.
- C’est également à la mare que le Service des Ponts et Chaussées vient puiser l’eau nécessaire pour l’empierrement des routes. C’est là encore le réservoir où l’on vient chercher l’eau destinée à l’arrosage, à la fabrication des mortier, ciment, etc....
- Tout paysan normand ou picard affirmera avec la plus intime conviction que le cidre fait avec de l’eau de mare est de beaucoup supérieur à tous les autres cidres.
- Pendant les fortes chaleurs de l’été, elle se dessèche partiellement. Les bords sont en pente douce, sur laquelle les animaux piétinent et s’ébattent. Il s’en dégage des odeurs désagréables, parfois nauséabondes, et c’est un excellent milieu de développement pour certains parasites (R. Blanchard).
- Conditions que l’on devrait exiger tant pour leur situation que pour leur construction et leur entretien :
- i° On devrait proscrire les mares du centre de l'agglomération ;
- 2° Elles doivent être peu étendues et assez profondes pour éviter leur trop rapide dessèchement dans les mois •de grande chaleur;
- 3° Leur fond doit être étanche, afin d’éviter des infiltrations d’une eau si habituellement souillée, qui peut polluer la nappe souterraine. Il sera établi en béton ou •en pierres parfaitement cimentées. Les bords devront être également en pierres ou briques, soigneusement rejointoyées, et recouverts d’une épaisse couche de ciment. Ils seront suffisamment élevés au-dessus du sol pour éviter les accidents. Il serait préférable que le pourtour de la mare soit circulaire, de façon à éviter les angles dans lesquels la vase s’accumule. Il sera ménagé une partie déclive, également bétonnée ou pavée, permettant l’accès des animaux;
- 4° Les mares seront en outre utilement entourées d’arbres, dont l’ombrage maintiendra la fraîcheur, retardera l’évaporation trop rapide, et protégera contre les émanations; mais ces arbres seront assez distants des bords, pour éviter la chute des feuilles et surtout des branches dans cette eau, qui n’est déjà que trop le siège de multiples fermentations ;
- 5° Qu’elles soient naturelles ou artificielles, elles doivent être disposées de telle façon que les eaux soient facilement protégées. Outre que, dans le village, on doit proscrire les écoulements de purin et les déversements d’eaux ménagères ou de lessive, on ne doit recevoir dans les mares que de l’eau de source, ou des eaux
- pluviales qui y seront conduites à l’abri des souillures de la route ;
- 6° Lorsque cela sera possible, les mares seront alimentées par une source spéciale ;
- 7° Les animaux atteints de maladies transmissibles ne pourront y être conduits ; il sera formellement interdit de déverser des matières excrémentitielles, de jeter des cadavres de petits animaux, et surtout de laver du linge sale ou des vases souillés ;
- 8° On doit proscrire de l’alimentation l’usage de l’eau de ces mares sous quelque forme que ce soit ;
- 9° Il est de toute nécessité de procéder au curage fréquent des mares ;
- xo° L’art. i5 du règlement sanitaire modèle B prévoit que le curage doit être effectué tous les ans : jamais cet .article n’est observé. .
- Les municipalités, ou les propriétaires des mares privées, préfèrent y procéder pendant la saison chaude, alors que la mare est asséchée plus ou moins complètement par l’action des rayons solaires. Il y a plusieurs inconvénients à agir ainsi.
- On se prive volontairement à ce moment de la petite quantité d’eau qui reste disponible pour les usages reconnus indispensables. De plus, à cette époque, la manipulation des boues et vases n’est pas sans danger pour la santé publique ; il est préférable de vider la mare par pompage et de la curer au printemps, avant l’époque de la sécheresse, de façon à ce que l’évaporation de l’eau pendant les journées chaudes ne mette pas à découvert les masses de boue fangeuse qui recouvrent la partie déclive.
- Il faut alors user de certaines précautions. La vase sera, avant toute manipulation, largement arrosée avec du lait de chaux, à raison de 5 litres par mètre carré de surface. Ce n'est que 24 heures plus tard, après un nouvel arrosage analogue, que l’on procédera au curage. Les boues retirées seront directement chargées sur des tombereaux et transportées de suite loin de l’agglomération, à distance des habitations et loin des puits et sources. On ne doit, en aucun cas, faire de dépôt, même tout à fait temporaire, au voisinage même de la mare. Les boues seront utilement arrosées avec une solution de sulfate de fer à raison de 5oo grammes par mètre cube de vase, cette quantité de sel étant au préalable dissoute dans 8 à 10 litres d’eau environ.
- La création des mares ne peut se faire sans une autorisation spéciale.
- De plus, la loi sur la police rurale du 21 juin 1898 et le Règlement sanitaire modèle B, ce dernier pour l’application des articles 1 et 2 de la loi du i5 février 1902, prévoient la possibilité de la suppression des mares reconnues insalubres.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
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- Sulfure artificiel pour détecteurs de T. S. P. — On
- sait que les pyrites permettent de préparer des détecteurs très sensibles pour postes récepteurs d’ondes hertziennes ne comportant pas de piles. A défaut de pyrites, qu’il n’est pas toujours commode de se procurer,, voici comment, d’après M. E. Alard, on peut préparer un sulfure artificiel très sensible :
- Mélanger 4 gr. de plomb chimiquement pur en fine limaille et 1 gr. de soufre précipité. Le tout est placé dans un tube à essai chauffé ensuite doucement à sa partie inférieure. Dès que la réaction s’amorce, ce qui provoque une incandescence du mélange, on cesse de chauffer et on laisse se poursuivre spontanément la combinaison qubgagne de proche en proche. Le bloc de sulfure obtenu est cassé, après quoi on cherche sur la surface mise à nu les points sensibles, en opérant à la manière ordinaire.
- On peut de façon analogue rendre sensible de la galène indifférente à l’action des ondes de T. S. F. en la sulfurant. On saupoudre de soufre en fleurs une coupelle de terre, on y pose un fragment de galène et on recouvre de soufre, après quoi on chauffe. Quand le soufre est fondu, puis brûlé, la galène, dont la nuance passe au gr.s d’acier, est devenue extrêmement sensible.
- Procédé pour obtenir de la cire blanche d’abeilles.
- — Bon nombre de personnes récoltant de la cire de leurs abeilles sont souvent embarrassées pour livrer au commerce de la cire parfaitement blanche. Voici une méthode de blanchiment simple et facile à mettre en pratique.
- On blanchit la cire en l’exposant à l’air humide et au soleil, mais il faut d’abord la préparer en lames très minces, c’est-à-dire en rubans, ou bien la préparer en grains. A cet effet, on commence à la laver pour la débarrasser du miel qui y adhère, puis on la fait fondre et on la verse dans un vase en fer-blanc dont le fond est percé de fentes étroites. La cire fondue tombe en filets minces sur un cylindre en bois disposé en dessous et à demi immergé dans l’eau froide. Une personne tourne ce cylindre ; la cire, s’enroulant autour en feuilles minces, tombe ensuite dans l’eau.
- Pour fondre la cire en grains, on se sert d’un vase animé d’un mouvement de rotation et percé de petites ouvertures ; la cire est alors projetée en grains dans de l’eau froide, on l’étend sur des châssis garnis de mousseline, on humecte avec de l’eau plusieurs fois par jour, et on expose la cire au soleil jusqu’à ce qu’elle prenne une belle couleur blanche. Mais cette blancheur n’étant
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- pas encore parfaite, il faut renouveler l’opération de la fonte et de la division en rubans ou en grains. Il ne reste plus alors qu’à faire fondre la cire définitivement pour la mettre en moules.
- La durée du blanchiment peut être abrégée si l’on
- ajoute à la cire traitée comme il est dit ci-dessus, i,i5 à 1,75 pour 100 d’essence de térébenthine rectifiée et exempte de résine. En six à huit jours on obtient, par ce procédé, un résultat qui, autrement, nécessiterait cinq à six semaines.
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boite aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la .mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonneme ît. En raison do l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- A propos du calendrier perpétuel nomographique. — M. Lutiringer, docteur ès sciences, nous écrit : « Dans le n° 2094 du 12 juillet, La Nature a publié un intéressant calendrier perpétuel nomographique. Permettez-moi, à ce sujet, d’attirer votre attention sur un point particulier qu’il est nécessaire de préciser pour éviter toute ambiguïté.. La 5° échelle du nomogramme, 1’ « échelle des siècles » ne renferme pas, à proprement parler, les siècles tels qu’on les compte habituellement, mais bien les « centaines du nombre exprimant l’année ». Prenons par exemple, une année quelconque du xixe siècle, par exemple 1886, le point représentatif de l’échelle correspondante se trouvera au nombre 18 (comme l’indique d’ailleurs bien l’exemple choisi) et non pas au nombre 19. Je reconnais d’ailleurs que le danger d’une erreur se trouve diminué du fait que ces « siècles » sont inscrits en chiffres arabes et non en chiffres romains ; mais je crois cependant qu’il serait utile de faire remarquer ce point de détail à vos lecteurs. » Renseignements. — M. L. P. P., 188. — Nous vous conseillons le Précis de chimie, de Troost, édité chez Masson et Ci0, 120, boulevard Saint-Germain, Paris.
- M. J. M., à Perpignan. — Pour enlever les taches de rouille sur le fil et sur le métal d’un sac orné avec des perles d’acier, le mieux est de laver dans une solution tiède à 10 pour 100 de protochlorure d’étain, acidulée avec 1 ou 2 pour 100 d’acide chlorhydrique. Sitôt la rouille disparue, laver à l’eau bouillante, rincer à grande eau et faii'e rapidement sécher dans de la sciure chaude.
- M. L. Laffitte, ingénieur, rue Ballu. — L’appareil pour bière de ménage décrit dans les Recettes de la maison, est vendu chez M. Ch. Scotte, 10, rue des Bons-Enfants, à Bois-Colombes (Seine), qui vend aussi les doses de malt et de houblon. Celles-ci varient, comme en brasserie industrielle, selon le genre des bières à obtenir (voy. le volume de Lindet, La bière, Masson, édit. Prix : 3 francs).
- M. R. F. Putz, rue de l’Arcade, à Paris. — Pour empêcher de rouiller des ferrures de meubles, sans employer le graissage, on peut appliquer des vernis, dont les formules sont données dans les Recettes de l'atelier, p. ig3 (Masson, édit. Prix : 3 francs relié). Toutefois l’efficacité n’est pas illimitée, et sitôt qu’on voit une piqûre de rouille, il faut nettoyer à l’essence, puis vex’nir à nouveau.
- M. le Dr J. de Castro Fonseca, à Rio-de-Janeiro. — Pour préparer la colle de bureau à la gomme arabique, mettre dans un petit flacon à large col de la gomme concassée à mi-hauteur, puis remplir aux 4/5 d’eau et remuer de temps à autre. En quelques heures, la colle est faite, qu’on peut parfumer avec quelques gouttes d’eau de Cologne (ou d’extrait quelconque), et imputres-cibiliser avec une pincée de sulfate cuprique pulvérisé. La colle à l’amidon est préparée très aisément par simple ébullition d’une bouillie bien délayée, d’amidon et d’eau. On met de 5 à i5 grammes d’amidon pour 100 centimètï'es cubes d’eau, selon consistance désirée; il faut remuer sans cesse pendant le chauffage. On peut parfumer et imputrescibiliser comme précédemment (un antiseptique est d’autant plus nécessaire que les colles amylacées moisissent très facilement). Quant à la colle servant à fixer les étiquettes-adresses de La Nature, c’est de la colle de pâte ordinaire du commerce.
- Abonné 1956-558, à Poitiers. — Nous ne pouvons, à notre vif regret, vous donner de renseignements sur l’Accu-Mixte qui n’est plus dans le commerce.
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Gomment prévoir la pluie : J. Loisel. — L’effort hnmain : sa valeur réelle dans quelques cas usuels : R. Bonnin. — Chronique : Le criquet d’Egypte en Bretagne. — Les nouveaux radiotélé-grammes du Bureau central météorologique. — Les parachutes et l’aviation P. Vigneron. — Le vol plané de Pégoud : A. T. La fertilisation des sols par la stérilisation : Antonin Rouet. Académie des sciences : Ch. de Villedeuil. — Les fortifications de Paris et les espaces libres : E.-A. Martel.
- Supplément. — Turbines monstres. — Le rayonnement de la Terre. — Le champ magnétique du Soleil. — Un emploi industriel des patins à roulettes. — Les plus grandes dynamos à courant continu du monde, etc.
- Optique géométrique, par J. Blein. i vol. cartonné toile, 275 p., 107 fig. (Encyclopédie Doin). Paris, 1913. Prix : 5 francs.
- L’auteur y expose : les propriétés fondamentales des faisceaux lumineux et des systèmes centrés, le fonctionnement général des instruments et la théorie des pupilles, le calcul des aberrations par les méthodes de l’invariant d’Abbe et de l’Eikonal, généralement peu connues en France, malgré les services qu’elles rendent. M. Blein fait connaître en outi'e les résultats généraux de construction.
- Propagation des courants électriques dans les conducteurs téléphoniques et télégraphiques, par J.-A. Fleming, traduit par C. Ravut, ingénieur des postes et télégraphes. 1 vol. in-8° (25-i6) de vn-348 p., avec 81 fig. Gauthier-Villars, éditeur, Paris, 1913. Prix : 12 francs.
- M. Fleming a eu le mérite de condenser en un livre très clair et bien ordonné l’essentiel des importants travaux de Heaviside, de Pupin et lord Kelvin sur une question que rencontrent constamment les ingénieurs électriciens. lia eu surtout le mérite de le mettre à la portée de lecteurs pourvus seulement de connaissances mathématiques moyennes et à qui, de ce fait, la lecture des mémoires originaux est interdite. L’excellente traduction de M. Ravut sera des plus utiles au public français.
- Les nouveautés chimiques pour 1 g 13, par Camille Poulenc, in-18, 32g p., 195 fig. Baillière, éditeur, Paris. Prix : 4 francs.
- Ce nouveau volume, comme les précédents, rendra grand service à tous les travailleurs de laboratoire en leur signalant les derniers appareils imaginés pour faciliter les recherches.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Travaux pratiques de chimie organique, par le professeur Fritz Ullmann, traduit de l’allemand par R. Corntjbert, 2° édition française revue et augmentée. In-8° de xn-262 pages, avec 26 figures. H. Dunod et E. Pinat, Paris. Prix : broché, 7 fr. 5o.
- Ce qui distingue le présent ouvrage des manuels
- analogues, c’est sa partie théorique que l’ona adjointe afin que l’étudiant se familiarise dès le début avec les diverses méthodes qui permettent d’effectuer des opérations courantes, telles que la nitration, la réduction, la saponification. Quant aux préparations d’exercices, on a choisi de préférence celles qui demandent des matériaux peu coûteux et faciles à se procurer.
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- BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur : altitude 5om,3o
- Bureau central météorologique
- de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES BU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIUECTION ET FORCE RE 0 A 9 ÉTAT DD CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 8 sept. 1913 . 14°,2 N. N. E. 2. Nuageux. » Forte rosée : peu nuageux.
- Mardi 9 12»,6 N. 1. Beau. » Rosce, brume; peu nuageux.
- Mercredi 10 12°,2 N. 3. Beau. 1,4 Pluie de 1 h. à 2 h. 40 ; peu nuageux.
- Jeudi 11 9°,8 N. N. E. 2. Beau. 0 Rosée ; quelq. nuages.
- Vendredi 12 ... . 8»,4 N. N. E. 1. Beau. ». Rosée ; faible brouillard ; beau.
- Samedi 13 13°,0 S. S. E. 2. Peu nuageux. 0,0 Rosée ; nuageux; 19 h. 20-25; pluie, mouille le pavé.
- Dimanche 14. . . . 13»,7 S. S. W. 3. Très nuageux. 16,4 PL de 3 li. à 31i.30et de 12 h. 55 à 19 b.; orage do 16 h. 20 à 17 h. 8.
- SEPTEMBRE 1913. — SEMAINE DU LUNDI 8 AU DIMANCHE 14 SEPTEMBRE 1913.
- Lundi | Mardi | Mercredi | Jeudi - | Vendredi | Samedi | Dimanche
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins du Bureau Central Météorologique.
- Du 7 au i3 septembre. — Le 7. Fortes pressions sur le N. et le Centre de l’Europe : Bodoe, 775 mm; la pression baisse sur la Méditerranée et l’Espagne. Yent entre N. et E. sur nos côtes atlantiques. Pluies sur le Centre et l’O. du continent. En France, orages dans le S.-O. : Toulouse, 11 mm; Biarritz, 9; Lorient, 4; Paris, 2. Temp. du matin : Uleaborg, 3°; Moscou, 9; Belfort et Bordeaux, x 1 ; Pains, i5 ; Nice, 21 ; Oran, 26; moyenne à Paris : 17° (normale : i6°,i). — Le 8. Pression élevée sur presque toute l’Europe; faible dépression sur l’Islande et la Russie. Pluies dans le S.-O. de l’Europe : Puy de Dôme, 26 mm; Toulouse, 11; Gap, 7; Cherbourg, 4; neige sur le Pic du Midi. Temp. du matin : Saint-Pétersbourg, 6°; Dunkerque et Paris, 14 ; Bordeaux et Clermont-Ferrand, 15 ; Marseille, 19; Nice, 22; Biskra, 3o; moyenne à Paris : i6°,4 (normale : 160). — Le 9. La- pression baisse sur presque toute l’Europe. Dépression sur le N. du continent (Bodoe : 756 rûm) et l’Algérie. Yent N.-E. modéré sur nos côtes. Pluies sur les Iles-Britanniques, le N. et le S.-O. du continent : Marseille, 49 mm; Biarritz et Bordeaux, 6; Perpignan, 1. Temp. du matin : Arkhangel, 3°; Charlevilie, 10; Brest et Paris, i3; Bordeaux et Nice, 16; Biarritz, 18; Palma, 26; moyenne à Paris : 170 (normale : i5°,8). — Le 10. La dépi’ession s’étend vers l’E. et le S., une autre passe sur l’Islande. Haute pression sur le N.-O. : Ya-lencia, 774 mm. Pluies sur le N. et l’O. du continent : Toulouse, 12 mm; Charlexdlle, 7; Dunkerque et Gap,
- 6; Cette, Perpignan et Paris, 1. Temp. du matin : Arkhangel, 5°; Nice, 8; Paris et Saint-Pétersbourg, 12; Brest et Bordeaux, i5; Perpignan, 18; Nice, 22; Ca-gliari, 25; moyenne à Paris : i5°,5 (normale : 15°,7). — Le'11. Dépress:ons sur la Méditerranée, la Russie, l’E. et le S. de l’Islande (Akurcyri : 735 mm) ; fortes pressions sur l’O. de l’Europe et les Açores (771 mm). Yent N.-E. faible sur nos côtes océaniques. Pluies sur le N., le Centre et l’O. du continent : Biarritz et Pic du Midi, 8 mm; Belfort et Besançon, 2; Dunkerque, 1. Temp. du matin : Uleaborg, i°; Charlevilie et Moscou, 9; Paris, 10; Bordeaux, 12; Cherbourg, 14 ; Marseille, 18; Nice, 20; Rome, 24; Cagliari, 27; moyenne à Paris : i3°.<) (normale : i5°,6). — Le 12. Le centre de la dépression est pi’ès'des îles Feroé (736 mm); la pression est uniforme sur l’O. et le Centre du continent (Prague : 765). Pluies sur le Centre et l’O. Beau temps en France. Temp. du matin : Arkhangel, 3°; Charlevilie, 6; Paris et Saint-Pétersbourg, 8; Toulouse, 14 ; Marseille, 18; Alger, 23; moyenne à Paris : 12°,2 (normale : x 5°,4) -Le i3. Basses pressions sur le Nord de l’Europe (Bodoe : 74a mm) et l’entrée de la Manche; fortes pressions aux Açores (Fïorta : 768). Yent S. sur toutes nos côtes. Pluies sur le N. et l’O. de l’Europe : Cette, 3a mm; mont Yentoux, i5; Toulouse, 1. Temp- du matin : Stornoxvay, 3°; Charlevilie, 9; Nantes et Nancy. 11 ; Bordeaux et Paris, 13 ; Nice, 17; Alger, 22; Païenne, 26; moyenne à Paris : i2°,7 (normale : i5°,3).
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tissandier
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l'Institut,
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- ABONNEMENTS, 12 mois = Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départent. : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Taris (YJeJ
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2105. — 27 SEPTEMBRE 1913.
- SUPPLÉMENT.
- INFORMATIONS
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- Nouvelle comète Metcalf (1913 b). — Une nouvelle | comète a été découverte, le Ier septembre, à Taunton (Etats-Unis), par M. Jœl Metcalf, astronome amateur, dont les travaux en astrophysique sont très appréciés. Au moment de sa découverte, la comète était visible dans un petit télescope et son déplacement s’effectuait vers le Nord. Sa position, le iEr septembre, à i3h3m était :
- Ascension droite : — Gh 5om
- Déclinaison.....—|— 57°
- A la suite d’un télégramme de M. E.-C. Pickering, directeur de l’Observatoire de Harvard College, et grâce au beau temps, des observations furent effectuées aussitôt dans un grand nombre d’observatoirés. On a cru, un moment, que la nouvelle comète n’était autre que la comète de Weslpbal (i85a IV) dont une seule apparition est connue. Mais l’examen des mouvements apparents a montré qu’il n’y a aucune identité entre les deux astres. La comète est passée au périhélie entre le 20 juillet et le 14 septembre 1913 et s’éloigne du Soleil. La comète Metcalf s’élève peu à peu vers le pôle Nord. Elle est circumpolaire, visible toute la nuit et son éclat semble augmenter très légèrement. Elle traverse actuellement la constellation de la Girafe.
- Nouvelle comète Neujmin (igi3 c). — La comète Metcalf était à peine annoncée que l’on apprenait la découverte d’une seconde comète, faite à l’Observatoire de Simeïs (Crimée), le 3 septembre, par M. Neujtnin. La comète est très pi'ès du point vernal, dans la constellation des Poissons, dans une région bien placée, actuellement, pour l’observation, puisqu’elle passe au méridien au milieu de la nuit. Elle passera au périhélie le 3 octobre. D’après MM. Einarson et Nicholson, cette comète serait périodique et sa durée de révolution serait de 17 ans 1/2 environ.
- Les automobiles aux grandes manœuvres. — Les
- transports par automobiles ont joué un très grand rôle dans les récentes grandes manœuvres. On a en effet employé des voilures de tourisme pour le haut commandement et l’arbitrage des deux armées en présence, des voitures pour le transport du matériel, d’autres pour le ravitaillement en viande fraîche des unités — ces voitures étaient des autobus parisiens — des voilures (camions, camions-ateliers) pour les services d’aviation et de télégraphie, et enfin des tracteurs automobiles pour l’artillerie lourde. En ajoutant à cette longue liste les camions et l’atelier du parc automobile, on arrive au nombre de 96 véhicules, dont 26 autobus fournis par la Compagnie générale des omnibus de Paris, 60 camions appartenant à l’administration de la guerre et xo loués à des constructeurs d’automobiles. Celte véritable armée
- a rendu de très grands services soit pour la transmission des ordres, soit pour le transport du matériel et des vivres depuis la voie ferrée la plus proche jusqu’aux
- Fig. 1. — Transport de viande par les autobus parisiens.
- emplacements des troupes. Les voitures les plus intéressantes étaient les tracteurs automobiles Panhard et
- Fig. 2. — Tracteur Panhard et Levassor pour l’artillerie lourde.
- Levassor pour l’artillérie lourde. Ces tracteurs, à quatre roues motrices et double différentiel, ont une force de 35 chevaux ; ils sont munis à l’avant d’un treuil avec
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- INFORMATIONS
- câble destiné à hisser les pièces sur les pentes abruptes et à les tirer quand elles sont embourbées; ils peuvent porter sur leur plate-forme 25oo kg de charge utile et remorquer 5 voitures d’un poids total de i5 tonnes. Leur vitesse normale en pleine charge est de i5 km à l’heure et ils peuvent gravir des pentes de io pour ioo. Aux manœuvres, chaque tracteur traînait une remorque chargée de matériel, un canon de 120 long sur son affût et une deuxième remorque.
- Les remous des grands navires. — De récents accidents survenus [La Nature, n° 2o3o) ont montré que le déplacement d’eau occasionné par la marche des gigantesques paquebots modernes expose à de graves dangers les petits navires amarrés dans leur voisinage. Voici la nouvelle source de danger que signale une dépêche de Hambourg. L’Augusta-Victoria, l’un des grands vapeurs de la Ligue Hambourgeoise-Américaine, s’engageait à vitesse réduite dans l’estuaire de l’Elbe, quand les énormes vagues soulevées par sa masse s’en allèrent balayer les plages de Schulan et de Witten-bergen. De nombreux baigneurs s’étaient avancés loin du rivage pour héler les passagers. Plus de 60 personnes furent surprises par les vagues qui les heurtèrent violemment contre des pilotis ou les entraînèrent dans le fleuve. Deux femmes se noyèrent; quatre personnes furent blessées très grièvement, et l’on transporta dans les phaïunacies 25 personnes blessées plus ou moins gravement. En outre, les vagues causèrent d’importants dégâts ; une jetée fut fortement endommagée, et le débarcadère de Wittenbergen fut emporté au large.
- L’oxygène pur dans les hauts fourneaux. —
- Les usines de Ougrée-Marihaye ont commencé depuis quelques mois des expériences sur l’emploi de l’oxygène pur, substitué à l’air, dans les hauts fourneaux. L’oxygène est extrait deH’air au moyen des appareils Claude, bien connus de nos lecteurs. Cette substitution présente un grand nombre d’avantages : avec l’oxygène il devient inutile de réchauffer le gaz comburant insufflé dans l’appareil; les gaz d’échappement, dans ces conditions, donnent une plus grande quantité de chaleur, transformable en forme motrice. Il faut ajouter que le fonctionnement de l’appareil à oxygène laisse libres de grandes quantités d’azote pur, qui peut être utilisé, par exemple, pour fabriquer des engrais azotés. Les expériences faites jusqu'ici ont montré que l’emploi de l’oxygène permettait d’accroître dans une forte proportion la production du haut fourneau (12 pour 100), tout en économisant 5 pour 100 de charbon.
- L’eau d’imbibition des tissus vivants. — Tous les tissus vivants, animaux ou végétaux, agissent non seulement par les principes immédiats plus ou moins compliqués qu’ils renferment, mais aussi par l’eau qu’ils contiennent et qui permet à ce&iprincipes de se maintenir en dissolution ou en suspension et les met ainsi dans un état favorable à exercer leurs fonctions. MM. Mayer et Schoéfîer ont constaté récemment que non seulement l’organisme entier, mais encore, pour une même espèce animale, les différents organes présentent une teneur en eau remarquablement constante à 2 pour 100 près. Cette teneur est différente pour un même organe lorsqu’on passe d’une espèce à une autre. Pour un même individu, les divers tissus sont inégalement riches en eau ; les plus riches sont le poumon et le rein ; viennent ensuite le muscle et le foie. Ces quantités d’eau sont d’ailleurs considérables, car elles forment plus des tris quarts du poids des organes considérés.
- Bœufs à cornes flottantes. — En Afrique occidentale, il existe, d’après M. P. Dechambre [Bulletin de la Société nationale d’acclimatation), à côté de bœufs sans cornes, d’autres dont les cornes, non fixées aux os du crâne, sont mobiles et ne sont retenues que par la peau. Parfois les cornes sont simplement branlantes, mais souyënt aussi elles pendent verticalement de chaque côté de là tête. Ces bœufs à cornes branlantes se rencontrent au Dahomey, au Tchad, dans l’Angola, la Guinée, l’Abyssinie, Madagascar. Il semble que cette mobilité est un indice de dégénérescence des cornes, puisqu’on trouve des bovins à cornes mobiles, à cornes atrophiées et sans cornes.
- Poissons toxiques. — Si les poissons venimeux sont bien connus depuis longtemps, il n’en est pas de
- même des poissons toxiques. Cependant les médecins russes et japonais se sont occupés de ceux des côtes du Pacifique, et particulièrement des Tétrodons et des Orthagoriscus. La Presse médicale vient de donner un bon exposé de leurs travaux. Les toxines se trouvent dans le cerveau, le foie et surtout dans les œufs et la laitance; elles ne proviennent pas de la putréfaction, puisque des accidents peuvent se produire quand on consomme des poissons venant d’être pêchés. Elles sont surtout abondantes en avril et mai, à l’époque du frai. La cuisson ne les détruit que lentement, puisqu’il faut prolonger plus de trois heures l’ébullition pour les faire disparaître. Elles paralysent rapidement les animaux qui les ingèrent et agissent surtout sur les centres bulbaires. Heureusement, il n’existe pas de poissons toxiques en Europe, et nous n’avons rien à redouter à être ichtyo-phages.
- Œuf double. — La Nature a déjà signalé (n° 2026) des œufs de poule doubles. Dans ceux-ci, une seule coquille renfermait deux œufs complets et, chacun d’eux ayant son jaune et son blanc, le plus petit, inclus, ayant même parfois sa coquille. Yoici une autre anomalie,
- observée récemment par un habitant de Pahiatua, en Nouvelle-Zélande, et communiquée par lui au Scientific American. Il s’agit de deux œufs complets, reliés l’un à l’autre par un tractus, l’ensemble ayant la forme d’une sorte d’haltère. La photographie ci-jointe reproduit cet aspect.
- Le café dans les colonies françaises. — Le Bulletin de l’Office colonial publie une intéressante étude de M. Berteau sur la production du café dans les colonies françaises. La Martinique, après avoir été un centre de culture, n’a plus aujourd’hui que très peu d’importance. La Guadeloupe, au contraire, fournit encore la moitié environ des exportations de toutes les colonies (778 121 kg en 1910). En Afrique, la culture du café s’est beaucoup étendue : la Côte d’Or a exporté, en 1910, 34686 kg, le Congo 48 538, Madagascar 110697. Cette dernière colonie a certainement fait les plus rapides progrès, puisqu’en 1901 elle n’exportait que 117 kg, et en igo3 1407. Par contre, la Réunion qui, 'vers 1835, exportait un million de kilogrammes, n’a plus fourni en 1910 que X17 179 kg. La Nouvelle-Calédonie a également introduit le café dans ses cultures et a exporté, en 1910, 518 927 kg. Enfin, l’Indo-Chine voit augmenter très rapidement sa production de café puisqu’en 1899 elle exportait 35o kg et en 1910, 23o 869. La presque totalité du café des colonies françaises est exportée dans la métropole, mais cette quantité n’est que la soixante-cinquième partie de l’importation française.
- Le port de Pompéi. — Pline le Jeune avait raconté les efforts de son oncle, Pline l’Ancien, pour porter secours avec sa flotte aux survivants de Pompéi, lors de l’éruption de 79, et les difficultés dues à la pluie incessante de cendres et de lapilli qui empêchèrent la flotte d’approcber du rivage. Aujourd’hui le rivage est à plus de 2 km de l’antique ville et la côte, toute droite, ne fournit aucune indication de l’emplacement du poi’t. Le Temps nous apprend que ce port vient d’être découvert, à i25o m. de la mer et à 700 m. environ de la Porte-Marine de Pompéi. Près de la voie ferrée, à un endroit où le sol semble se relever, on a mis à jour les traces d’une ancienne ropte usée par les chars, et non loin de là, de gros blocs de pierre, formant le môle. On va maintenant dégager les quais qui nous renseigneront sur la manière dont les Romains construisaient un grand port.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- c^îss. Mécanique <?<&>
- La moto-pompe Simplex. — C’est un lieu commun que de rappeler combien est pénible le gonflement des pneumatiques. Et ce serait commettre une grossière erreur de dire qu’il n’existe pas encore de pompe spéciale pour effectuer cette opération avec le secours du moteur. Il en est même de fort intéressantes, mais il n’en est pas d’absolument parfaites ; celle que nous allons décrire appartient à la catégorie des appareils inspirant confiance.
- Sur l’arbre d’embrayage de la voiture est calé à demeure un excentrique EE en deux pièces qui actionne le collier A, également en deux pièces réunies par deux boulons BB. Ce collier porte une extrémité filetée N dans laquelle se visse la tige M actionnant le piston Y. La tige M est seulement mise en place au moment où l’on veut se servir de la pompe et l’excentrique et le collier sont réunis par un verrou tant que la pompe n’est pas montée.
- Le cylindre de la pompe est garni d’ailettes facilitant le refroidissement; il est articulé sur une chape solidaire du châssis par un verrou Q. Ce cylindre porte un «eul clapet de refoulement U fermé par une bille sur laquelle appuie un ressort à boudin. Pendant la première demi-rotation de l’excentrique, le piston est amené vers la base du cylindre. L’air ne peut pénétrer dans la pompe puisque le clapet U est fermé. Il démasque
- ensuite les ouvertures d’air
- et pendant la demi-rotation
- La moto-pompe « Simplex » pour le gonflement des pneumatiques.
- suivante cet air est comprimé à partir de l’instant où les ouvertures se trouvent fermées. La compression force alors le clapet U à s’ouvrir et l’air s’échappe par une tuyauterie K entourant la base du cylindre comme un serpentin et dans lequel il se refroidit grâce au mouvement d’oscillation du cylindre autour de l’axe Q, mouvement déterminé par l’excentrique.
- Tous les organes sont constamment en place sur la voiture, sauf la tige de commande du piston que l’on fixe en un tour de main. Dès que l’on veut mettre en marche la pompe, il faut embrayer doucement après s’être assuré que le verrou du collier est dégagé. Des essais ont eu lieu au laboratoire de l’Aéro-Club. de France sur un pneu de 875 X io5. La vitesse du moteur étant de 770 tours par minute, on a mis 3 minutes et i5 secondes pour gonfler le pneu à 6 kg. Cet appareil prend donc place au nombre des meilleurs gonfleurs. Son prix avec sa tuyauterie en caoutchouc, un manomètre, un raccord de valve, est de 110 francs. — Il est en vente chez M. Maurice Michel, ingénieur, 53, rue Laugier, à Paris.
- Le moteur sans soupapes Vallotton-Devèze.— On
- connaît tous les inconvénients que présentent dans les moteurs à explosion les distributions par soupapes. La grande vitesse de régime de ces moteurs entraîne un nombre considérable d’ouvertures et de fermetures des soupapes, ce qui peut produire un laminage plus ou moins important des gaz et une alimentation plus ou moins complète du cylindre.
- Les soupapes en aciers spéciaux, à grands diamètres, à ouvertures bien calculées, ont résolu en partie le problème. Cependant bien des chercheurs ont voulu lui trouver une solution élégante en les supprimant radi-
- calement, de là une floraison de moteurs sans soupapes, dont bien peu d’ailleurs ont résisté à la pratique quotidienne.
- Le moteur Yallotton-Devèze à distributeur rotatif éqtiilibré a tout au moins l’avantage d’une grande sim-
- Fig. 1. — Le moteur sans soupapes Yallotton-Devèze.
- plicité. Tout le mécanisme essentiel est renfermé dans la culasse représentée dans la figure 2.
- A l’intérieur de cette culasse A tourne le distributeur B qui repose par une couronne dentée C sur une saillie circulaire D du cylindre. La roue dentée C est entraînée par le pignon E qui reçoit son mouvement de l’arbre du moteur par l’intermédiaire d’engrenages coniques et de l’arbre F.
- Deux fenêtres G percées dans la paroi du distribu-
- Fig. 2. — La culasse du moteur
- teur mettent en communication le cylindre soit avec la tuyauterie d'aspiration des gaz carburés, soit avec celle de l’échappement.
- La bougie d’allumage H est placée à la partie supérieure de la culasse.
- L’intérêt de ce dispositif, outre la question du graissage que nous allons voir ci-après, consiste dans l’égalité des réactions verticales, de haut en bas et de bas en haut, que supporte le distributeur soit à la période de compression, soit, surtout, à celle d’explosion, de telle sorte que la pièce en mouvement se. trouve réellement
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- SCIENCE APPLIQUEE
- équilibrée. Elle n’a qu’nn poids assez faible et dans ces conditions il n’y a guère à envisager, de son fait, que des pertes dues au frottement.
- Pour les réduire au minimum, il faut pratiquer un graissage régulier, suffisamment abondant, mais sans excès. Comme dans le plus grand nombre des moteurs actuels, il se fait sous pression et d une manière qui n’offre aucune particularité inléressante.
- ' Deux ajutages K et L amènent l’huile, préalablement filtrée, d’une part au-dessus delà couronne dentée C, de l’autre' dans une chambre constituée par le jeu très faible laissé entre la paroi de la culasse et celle du distributeur.
- ' Un certain nombre de petits canaux verticaux traversent la couronne dentée C et permettent à l’huile de lubrifier la saillie circulaire D. De cette manière, les engrenages de la roue C et du pignon E sont toujours dans l’huile qui circule ensuite dans la chambre de l’arbre F pour retourner au carter où elle est reprise par la pompe.
- En M et en N sont des segments doubles qui empêchent toute déperdition inutile de lubrifiant.
- La photographie ci-contre représentant un moteur de type fixe montre combien il est simple et massif, résultat de la réduction au minimum du nombre des organes.
- M. R. Thury, ingénieur à Genève, a fait de ce moteur une étude intéressante. L. S.
- Chimie
- l’autre : les ressorts c tendent vers la ligne droite et les tubes a et b coulissent l’un vers l’autre en exerçant, par l’intermédiaire des vis j, k, une traction sur le ressort g qui se tend.
- On peut augmenter ou diminuer à volonté l’effort à exercer par la main en tendant ou en détendant dans
- , . Fig. r.
- Détails de construction de l’haltère « Atlas ».
- une certaine mesure le ressort g. Ce résultat est obtenu en vissant ou en dévissant la vis k qu’on manœuvre de l’extérieur au moyen de la boule correspondante l (côté droit).
- Le déplacement de l’index q mobile avec la pièce f qui le porte sur la plaque o indique, grâce à la gradua-
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- KJ
- Petits fours à moufle. —
- On a souvent besoin de faire un essai de cuisson, pour un émail, pour un grillage de minerai, etc. Les petits fours à moufle imaginés par M. Lequeux rendront service dans tous les cas où la pièce à cuire est de petites dimensions
- Ces fours, à moufle en quartz, se fixent directement sur le bec au moyen d’un collier, comme un couronnement quelconque.
- Un modèle sert dans le cas de chauffage au gaz : l’autre, au pétrole, donne également de bons résultats.
- En vente chez P. Lequeux, 64. me Gay-Lussac, Paris.
- c{§tn& Sports
- Haltères « Atlas ». — Les diverses méthodes anglaises ou françaises de développement musculaire qui constituent ce qu’on appelle la « culture physique » ont pour trait commun l’emploi à'appareils (exerciser à caoutchouc ou métalliques, grip-dumb-bell, poignées à ressorts, etc.) et de poids légers, c’est-à-dire haltères de quelques livres seulement : c’est de la gymnastique de résistance. Les principes physiologiques de cette culture physique sont ceux des mouvements répétés et de la fixation de Vattention.
- Les haltères « Atlas » ont été étudiées afin de réaliser par des transformations simples et instantanées tous les desiderata de poids, de résistance, de mesure et toutes les combinaisons utiles pour l’application au développement musculaire de la méthode des Poids légers et des mouvements répétés.
- La poignée à ressorts fixe l’attention de l’individu sur le travail musculaire qu’il accomplit et stimule sa volonté. La résistance progressive, réglable et mesurable, permet de dôser instantanément l’effort de l’individu suivant sa force, son entraînement ou sa fatigue. Le dynamomètre enregistre l’effort produit.
- Cet appareil est caractérisé par une poignée qui comprime deux ressorts arqués c extérieurs; à cette résistance s’ajoute à volonté la tension réglable d’un ressort à boudin g contenu dans l’axe de la poignée (fig. 1).
- La main en se fermant rapproche les pièces /Tune de
- Fig. 2. : ,
- L’haltère avec son dynamomètre.
- tion de ladite plaque, le degré de compressibilité que la main peut atteindre (fig. 2).
- L’index m indique la tension du ressort intérieur.
- Il est possible de réaliser un certain nombre de combinaisons avec le même appareil : i° Poignée à ressorts,, à résistance progressive, réglable, mesurable pour le
- L’haltère transformée en poignée.
- développement des muscles de la main et de l’avant-bras (escrimeurs, cavaliers, rameurs, boxeurs, athlètes, joueurs de tennis, de polo, etc.); 20 Haltère à poignée à ressorts, à résistance réglable et poids variable. — En changeant les boules on transforme immédiatement la poignée ci-dessus en haltère à ressorts pour l’appli-
- Fig- 4; - ;
- L’haltère transformée en poignée d’ « exerciser ».
- cation de la Méthode des Poids légers (fig. 3). 3° Poignée d’ « exerciser » à ressorts, à résistance réglable, avec ou sans poids. — A l’aide d’un étrier, on peut adapter instantanément cette poignée à tous les exercisers à traction métallique ou de caoutchouc (fig. 4)* — Dépôt général, Haltère « Atlas », 54, rue des Acacias, Paris. Prix : la paire, 22 fr. 5o.
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- HYGIÈNE ET SANTÉ
- Le danger des machines à broyer les viandes. —
- Au temps jadis, tout bon charcutier fabriquait lui-même saucisses et saucissons en pilant dans un mortier de marbre les viandes destinées à cet usage. Consciencieusement on mêlait à la pulpe ainsi travaillée à froid les condiments nécessaires, sel, poivre, épices, pour en faire un mets succulent. Aujourd’hui, le temps presse, le charcutier demande à des industriels les viandes broyées à l’aide de machines dans des usines spéciales. A coup sûr, il existe encore des maisons qui ne se fient pas à ces produits préparés en grand et qui ont gardé les habitudes, du vieux temps. Il n’empêche que la multiplicité de ces ateliers de préparation de viandes indique qu’ils ont une clientèle nombreuse et attitrée. Est-ce à dire que dans ces ateliers la confection soit faite avec tout le soin désirable ? On pourrait en douter d’après l’analyse de nombre d’échantillons examinés parM. Martel, le chef du service vétérinaire sanitaire de la Seine. Pour le moment, je ne veux m’appesantir que sur un point signalé par le Dr Duguet dans une visite à ces ateliers et qui a fait ultérieurement le sujet d’un rapport de M. Martel.
- Un certain nombre de machines servant au hachage et au broyage des viandes destinées à la préparation des saucisses ou saucissons présentent une sorte de sébille ou cuvette à revêtement d’émail. D’autres, munies de hachoirs à lames multiples, se déplacent sur un plateau de bois et celles-ci ne présentent aucun danger, quand elles sont entretenues en parfait état de propreté. Mais la plupart des broyeurs allemands qui agissent, non pas par hachage, mais par pression, ont un entonnoir ou cuvette en fonte dont la face interne est souvent revêtue d’une couche d’émail. Or, M. Martel, comme M. Duguet, a constaté que presque tous ces réservoirs avaient leur couche émaillée plus ou moins détériorée ou détruite. Sur une broyeuse de ce genre, on pouvait aisément détacher les parties restantes de l’émail avec la pointe d’un canif ou même de l’ongle.
- Ces machines ainsi avariées prennent vite un aspect malpropre par suite des éclats qui se produisent sous la répétition des chocs. C’est cette raison qui a fait aban-
- donner dans les abattoirs modernes, pour les postes de tripiers, l’usage des cuvettes ou des brocs en fonte émaillée destinés à recevoir de l’eau et qui se rouillaient dès que l’émail était entamé. Les viandes à broyer sont additionnées de sel et ce corps doit encore amener plus facilement que l’eau la détérioration des cuvettes.
- L’usure ou la détérioration de l’appareil ne seraient pas grand’chose; mais il y a un inconvénient plus sérieux, c’est que ces fragments d’émail détachés se mêlent au produit alimentaire et ne sont pas inoffensifs pour la texture si délicate des parois de l’intestin et de l’estomac. Il y a quelques années, un chirurgien opérant un malade atteint d’appendicite trouva dans le corps de l’appendice un fragment d'émail. Il n’en fallut pas plus pour que certains timorés vissent dans l’usage des ustensiles de ménage émaillés l’origine de cette grave maladie et demandassent l’interdiction de cette batterie de cuisine, C’était un peu exagéré ; si l’appendicite ne se produisait que par la présence de cette variété de corps étrangers, le nombre des cas de cette terrible maladie serait singulièrement diminué! Mais le fragment d’émail pouvait bien venir d’une chair à saucisse travaillée dans une de ces broyeuses de fabrication étrangère. La présence de ces débris a été nettement mise en évidence par l’emploi de la radiographie qui montre le. fragment inclus dans la saucisse. On aime à manger cette sorte de charcuterie, mais on ne tient pas à y trouver autre chose que de la viande.
- La solution réclamée par le Conseil d’hygiène de la Seine rassurera les amateurs de saucisson; il demande que les machines destinées au broyage des viandes soient dépourvues de revêtement émaillé, qu’elles soient ou polies ou simplement étamées. Un industriel trouvant difficile à entretenir en bon état les machines émaillées n’emploie que des cuvettes en fonte d’acier poli. Pour que la mesure fût complètement efficace, il faudrait, car il existe des ateliers de broyage et hachage de viandes en province, que l’interdiction demandée pour le département de la Seine fût étendue à tout notre pays. 1
- Dr À. C.
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- RECETTES ET PROCEDES UTILES
- Contre les cambrioleurs. — Yoiciun ingénieux procédé de lutte : il consiste à disséminer une composition détonante sur le sol des pièces abandonnées. Ainsi, dès qu’une personne pénètre là, le seul contact de ses chaussures, fussent-elles de feutre, suffit à provoquer une pétarade d ailleurs sans danger.
- Pour cela, il suffit de semer sur le carrelage (un parquet pourrait être taché par le produit) un peu, très peu d’iode pulvérisé. Gn verse ensuite de l’ammoniaque juste pour imprégner l’iode. Dès que le liquide s’est évaporé, il ne reste plus que de l’iodure d’azote, détonant extrêmement sensible aux frottements les plus menus. (Laboratoire de La Nature.)
- Comment on distingue le diamant des imitations.
- — On fait en bijouterie un grand nombre d’imitations de toutes sortes, parfois si bien réussies que le professionnel lui-même s’y trompe. Pourtant, si l’un des caractères du diamant véritable peut appartenir aussi à l’imitation, il sera toujours facile de reconnaître le faux du vrai, en examinant les joailleries à plusieurs points de vue :
- i° Le diamant est, on le sait, extrêmement dur : il entaille le verre en y pénétrant, il use là lime; au contraire, les verres brillants divers sont généralement tendres et les pierres dures autres que le diamant se laissent attaquer à la lime, ou rayent une vitre sans en pénétrer la masse;
- a” Le montage dans le bijou diffère : le diamant est posé à jour, le simili est doublé d’une petite feuille d’étain collée dans le bas, ce pour refléter la lumière et remédier au moindre pouvoir réfracteur;
- 3U Le diamant est transparent aux rayons X, non la
- plupart de ses imitations qui forment tache sur l’écran fluorescent ;
- 4° La gemme étant bien essuyée, on l’humecte de vapeur en soufflant légèrement dessus : il suffit de frotter lentement et assez fortement avec une baguette d’aluminium qui laisse une trace grise sur le verre, rien sur le diamant. (Revue de la bijouterie.)
- Encre pour écrire sur les papiers photographiques aux sels d'argent. — L’encre ordinaire peut évidemment convenir, mais elle n’est pas inaltérable. On obtient des traces solides à base de sulfure d’argent, en employant une solution aqueuse à 5 pour ioo environ de monosulfure de sodium. Naturellement; bn doit écrire avant lavage à l’hyposulfi^e, quand l’émulsion contient encore son sel d’argent. .
- [Laboratoire de La Nature.)
- Mixture pour nettoyer les objets laqués ou vernis. — On fait bouillir, pendant environ deux heures, 2 litres d’eau dans laquelle on a mis au préalable ioo gr. de résine pulvérisée et ioo gr. de carbonate de potasse. D’autre part, on fait dissoudre 25o gr. de résine finement pulvérisée dans qSo gr. de pétrole, en remuant assez fréquemment (il faut normalement deux jours pour qu’aux températures ordinaires la solution soit parachevée) ; on ajoute au liquide 25o gr. de téré-bène, puis on agite fortement.
- Pour obtenir la mixture à détacher, on emploie 225 gr, du premier liquide, à base de savon de résine, par kg du second. On agile fortement avant emploi.
- (Rosenberg. Revue des produits chimiques.)
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Hans la boite aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un interet général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonneme ît. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Questions de nos lecteurs à nos lecteurs. — Un
- •de nos abonnés désirerait une formule d’encre typographique permettant, dès que sèche, soit de laisser passer le courant électrique, soit au contraire d’interrompre •son passage. N’ayant trouvé nulle part une recette de •tel produit, nous serions heureux de savoir si l’encre fut déjà préparée, et comment.
- Renseignements. — M. H. de Beaulieu, à Boulogne--sur-Seine. — Pour tout ce qui concerne les traitements industriels des graphites, voir l’ouvrage de J. Escard : Le carbone et son industrie (Dunod-Pinat, édit., quai •des Grands-Augustins).
- M. E. Tremblais, rue Michel-Bizot. — L’appareil Mouchet, pour préparer le vinaigre, est vendu par l’inventeur, 32, rue Boursault, à Paris. — Pour vous renseigner sûrement à propos de taches produites par un tissu teint, il nous faudrait connaître la nature du colorant ;
- il y a des centaines- de « jaunes » divers employés en teinture. Vous auriez chance de réussir en employant les procédés au permanganate (p. 204 des Recettes de la maison), et à l’hydrosulfite (p. 212). Si un procédé ne réussit pas complètement, appliquer successivement les deux : ils se complètent.
- M. H. E., le Havre. — Pour remettre à neuf la peau gainant un appareil photographique, nettoyer d’abord à la benzine; apres séchage, appliquer une très légère couche de cirage genre Lion noir, brilïanter en frottant avec un chiffon de laine, et finalement donner une couche de vernis à l’alcool (vernis brun Sœhnée, pour relieurs, par exemple).
- M. le Dr /. de Castro, à Rio de Janeiro. — A) Les verrues du visage peuvent être traitées comme celles des mains. Les formules A, D et F des Recettes de la maison nous semblent surtout à recommander. B) Quand un chapeau de paille a perdu son brillant au cours du nettoyage, on le badigeonne, après parfait séchage, avec du vernis à l’alcool, pour modistes. C) Pour tracer des lettres sur touches de machines à écrire, en raison du frottement continu exercé sur les touches, nous vous recommanderions de dessiner les signes à l’encre de Chine sur rondelles de papier, puis de coller les rondelles surmontées d’un pareil disque en celluloïd mince, à l’aide d’une solution concentrée de celluloïd dans l’acétone.
- M, Bailly, avenue Alsace-Lorraine, à Bourg-en-Bresse. — Les huiles durcies par hydrogénation sont fabriquées en Allemagne par les usines Richard Curtius à Duisbourg et les Bremen Bersigheimer Œlfabriken, à Bersigheim. Mais il doit y avoir maintenant des installations en France : vous pourriez écrire à ces maisons pour demander les noms des concessionnaires de leurs brevets français.
- M. Dumont, naturaliste, à Saint-Uze (Drôme). — i° Pour l’extraction des sels d’argent de résidus photographiques, voir la Chimie du photographe, de Clerc (fascicule V, Desforges, éditeur, 29, quai des Grands-Augustins. Prix : 1 fr. 5o). — 20 Pour dépolir une glace, il suffit de la frotter avec de la toile d’émeri fine, ou avec de la poudre d’émeri, délayée dans l’eau, et frottée avec un bouchon.
- M. le lieutenant Décrion, 16e chasseurs, à Beaune. — Tous les sous-marins actuellement en service dans la marine française sont munis d’une ou deux bouées placées dans autant de logements ménagés dans la partie supérieure de la coque. Le verrou qui retient la bouée se manœuvre de l’intérieur du bâtiment; dégagée, elle monté à la surface où elle signale la situation du sous-marin. Bien entendu, elle lui est reliée par un câble dans lequel passe un fil téléphonique qui permet aux sauveteurs de communiquer avec l’equipage et d’en recevoir les indications utiles aux opérations de relèvement. Les sous-marins ne portent point de chaînes, mais seulement de fortes boucles dans lesquelles les scaphandriers, en cas de naufrage, maillent les extrémités des chaînes
- suspendues aux docks, chalands ou appareils quelconques employés pour le sauvetage. Ces boucles sont également fixées dans des évidements pratiqués sur la partie supérieure de la coque du sous-marin (ceci pour éviter les frottements des filets d’eau en plongée). Le nombre de ces boucles est calculé à raison de une par 5o tonnes du déplacement du navire, et elles sont placées deux par deux symétriquement par rapport à l’axe. Au sujet du relèvement d’un sous-marin, il vient d’être fait, à Toulon, d’intéressants essais dont nous avons rendu compte dans le dernier numéro.
- M. A. de B., à Salon-la-Tour (Corrèze). — Jusqu’à ce jour, en France du moins, la dynamite est à peu près le seul explosif utilisé en agriculture ; vous pourriez obtenir d’utiles indications en vous adressant à M. Marcel Vacher, membre du Conseil supérieur de l’agriculture et agriculteur à Montmarault (Allier). Nous avons tout lieu de penser que la mélinite donnerait, dans le tuf, les mêmes effets, mais il n’a pas été fait, à notre connaissance, d’expériences comparatives. Pour ce qui concerne les formalités, il conviendrait de se renseigner auprès de l’Administration des poudres et salpêtres ; pour l’emploi auprès d'un ingénieur spécialiste, et pour l’utilisation des explosifs, en agriculture, à l’Inspecteur des améliorations agricoles attaché au Ministère de l’Agriculture, et en résidence dans votre région (voir à la préfecture de Tulle), ainsi qu’au Directeur des Services agricoles de la Corrèze, à Tulle.
- M. C. H., à Cervera de Rio Pisuerca (Espagne). — i° Pour indiquer avec certitude les essences forestières, feuillues ou résineuses, susceptibles de s’adapter au mieux au climat de la Lorraine, et dans les terres dont vous parlez, il serait nécessaire de connaître la nature de ces terres, la configuration des terrains à boiser et l’altitude. Le boisement en sols argileux est souvent une opération complexe, en raison de la compacité du sol. Quoi qu’il en soit, les essences qui pourraient s’accommoder le mieux de l’argile sont les suivantes : pin sylvestre, épicéa, pin noir d’Autriche, sapin, chêne rouvre, chêne pédonculé, hêtre, châtaignier, orme, charme, bouleau, érable, frêne, érable sycomore, et dans les sols profonds, pas trop calcaires, sapin pectiné, sapin de Douglas, sapin concolore et noyer. Nous pensons qu’il conviendrait de s’adresser, pour indications plus précises, à la direction de l’Ecole nationale forestière, à Nancy (Meurthe-et-Moselle), qui possède les résultats de reboisements dans les diverses natures de terres de la Lorraine; à M. Cuif, attaché à la Station de recherches et expériences de ladite Ecole ; à M. Fron, maître de conférences de sylviculture à l’Institut national agronomique, 16, rue Claude-Bernard, Paris, et à M. R. Hickel, professeur de sylviculture à l’Ecole nationale d’agriculture de Grignon; — 20 Le peuplier convient surtout aux sols à fonds mouillés, sujets à être inondés, mais son aire d’adaptation est assez étendue. Eu égard à la possibilité de le cultiver dans des terres argileuses, non marécageuses, vous seriez renseigné en vous adressant à un pépiniériste s’occupant spécialement du peuplier, M. Henri Raverdeau, pépinières du domaine de Faverolles, à Romilly-sur-Seine (Aube).
- M. Ch., à Pantin. — Il n’est guère possible de se prononcer, à distance, d’une façon précise, sur la ou les causes du dépérissement de votre acacia, dont les branches prennent, à leurs extrémités, une teinte rougeâtre et perdent leurs feuilles. Si ces dernières et les rameaux ne présentent aucune trace d’altération revêtant les caractères d’une maladie parasitaire, cryptogamique — el 1 acacia est peu sujet aux maladies — il se peut que vous soyez en présence d’un simple accident de végétation dû aux effets de la sécheresse ou à l’épuisement du sol. Ce n’est là qu’une hypothèse, à défaut d’examen de l’arbre et.des parties en voie de dépérissement. Quoi qu’il en soit, le seul remède qu’on puisse conseiller, c’est d’abord de supprimer, par une coupe bien nette, toutes les parties des branches atteintes, dépouillées de leurs feuilles, puis, de supprimer également les branches mortes, s’il y en a, et, pour donner à l’arbre une nouvelle vigueur, de répandre autour du pied, sur la parlie du sol dans laquelle s’étend le système radiculaire, du sulfate de fer en cristaux ou pulvérulent, et d’arroser ensuite, de manière que le sulfate de fer soit entraîué à
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- BOITE AUX LETTRES
- la portée des racines ; arroser de temps à autre à l’eau ordinaire, si le sol se dessèche facilement, et pratiquer un labour à l’automne, en enfouissant, à cette époque, une bonne couche de fumier bien décomposé. Au printemps, faire un labour à la fourche ou à la houe et supprimer les branches dépérissantes, s’il en existe encore.
- M. H. W., à Sèvres-Ville-d’Avray. — On trouve des concasseurs pour noix de palme chez les constructeurs s’occupant spécialement des machines agricoles coloniales : Héraut, 190, boulevard Voltaire, à Paris ; Th. Pilter, 24, rue Alibert, à Paris. Ces machines sont construites plus particulièrement par des maisons allemandes, dont vous obtiendrez les adresses, en les demandant, sous nos auspices : au Journal d’Agriculture tropicale, rue Hautefeuille, à Paris ; à M. E. Prudhomme, directeur du Jardin colonial de Nogent-sur-Marne (Seine); à M. Mayfarth, 49. rue d’Allemagne, à Paris et à M. Ringelmann, directeur de la station d’essais de machines, 47. rue Jenner, à Paris, qui vous guidera pour le choix d'un modèle de concasseur effectuant le travail (de broyage dans des conditions normales, sans nécessiter le triage des amandes à la main.
- M. A. G., à Santiago-de-Cuba. — Nous n’avons pas connaissance d’une utilisation industrielle des filaments
- soyeux, d’origine végétale, dont vous nous soumettez échantillon. Il serait nécessaire de faire des essais de cette bourre soyeuse, soit en filé, soit en cardé, et de s’adresser, à cette fin, à un ou plusieurs industriels travaillant le coton ou le kapok. L’intérêt de la question résiderait, surtout, croyons-nous, dans la nature soyeuse de ces filaments, leur finesse et leur souplesse alliées à leur ténuité, propriétés qui pourraient sans doute rendre cette bourre précieuse pour le rembourrage au même titre que le kapok. Pour être fixé d’une façon aussi précise que possible, il conviendrait de s’adresser à des fabricants travaillant les textiles, dans le pays que vous habitez et par l’intermédiaire de la Chambre de commerce française, à Santiago, qui pourrait, au besoin, vous mettre en rapport avec des importateurs français de produits textiles des pays tropicaux et intertropicaux, en relations avec des industriels français. En outre, nous vous conseillons, au cas où vous ne trouveriez pas des éléments pour vous renseigner, à Cuba, de consulter les services techniques du Journal d'Agriculture tropicale, rue Hautefeuille, à Paris, et la Direction du Jardin colonial de Nogent-sur-Marne (Seine), en joignant à votre demande échantillon du produit. Vous trouveriez aussi des indications à l’Office colonial d’agriculture, Galerie d’Orléans, Palais-Royal, à Paris.
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Un nouveau monoplan avec deux fuselages monocoques : Henriquez-Phillipe. — Chronique : Relevage d’un sous-marin à Toulon : Sauvaire Jourdan. — Attelage automatique des véhicules de chemins de 1er : R. Bonnin. — Les explosions de tubes à gaz comprimés : Lucien Fournier. — Les nouvelles grottes du Dachstein (Autriche) : E.-A. Martel. — L’adaptation des végétaux aux milieux salins : les halophytes : Emile Gadeceau. —Procédés rapides d’extraction de certaines racines ; P. Delens. — Lés mesures de capacité dans l’Ancien Testament : V. FoRbin.
- .Supplément, — Absorption par l’amidon des substances dissoutes dans l’eau. — Décomposition de l’eau par le magnésium à la température ordinaire. — La réglementation de la T. S. F., etc.
- Ze système du monde, des Chaldéens à Newton, par Jules £?ageret. 1 vol. in-16, avec 20 figures, de la Nouvelle Collection Scientifique. Librairie Félix Alcan, Paris igid. Prix : 3 fr. 5o.
- L’auteur, pour expliquer la genèse du système du monde admis par la science moderne, nous ' fait repasser par les étapes successives que dut suivre la pensée humaine.
- Mollusques de la France et des régions voisines, par A. Vayssière et L. Germain. 2 vol. in-18, cartonnés toile, 800 p., 707 figures. Doin, éditeur, Paris. Prix : 10 francs.
- Le premier volume publié par le professeur Vayssière, Amphineures et Gastéropodes Opisthobranches, contient d’abord une description anatomique générale, puis la classification de ces Mollusques. Le deuxième volume, de M. Louis Germain, contient une Introduction où sont résumés : l’historique de la malacologie française, les caractères généraux de la faune de notre pays, la bionomie des Mollusques, etc., l’étude des familles, des genres et des espèces des mollusques terrestres et fluviatiles. Ces deux livres contiennent toute la faune malacologique de la France et rendront de grands services aux nombreux naturalistes qui s’intéressent aux Mollusques.
- Irritability. A physiological Analysis of the general effect of stimuli in living substance, par Max Verworn. In-8, 164 p., i3 fig. Yale University Press, New-Haven, Connecticut. Prix : relié, 17 fr. 5o.
- Cette série de conférences faite à l’Université de Yale résume l’ensemble des travaux de Verworn et de ses élèves sur l’irritabilité et leur conception des lois de la stimulation. Ce problème étant un des plus généraux de la biologie intéresse les physiologistes, les
- zoologistes, les botanistes, les psychologues, les médecins qui trouveront dans ce livre un grand nombre de faits nouveaux, une mise au point très complète, et surtout des idées intéressantes clairement exposées.
- An introduction to the Chemistry of Plant Products, par Paul Haas et T. G. Hill. In-8, 401 p. Longmans, Green, éditeurs, Londres. Prix : gfr. 40.
- La physiologie végétale emploie constamment des méthodes chimiques. L’auteur a rassemblé en ce volume celles qu’un botaniste ne peut ignorer. On y trouvera décrites les substances les plus importantes des plantes : matières grasses, hydrates de carbone, albuminoïdes, leurs réactions, leurs modes de préparation et de dosage. Outre ces renseignements purement chimiques et botaniques, ce livre contient, chaque fois que cela est nécessaire, des renseignements sur les usages des produits végétaux et (leurs modes d’extraction industriels.
- Les Cultures Coloniales. Plantes à sucre, café, cacao,, thé, maté, par H. Jumelle. In-18, 127 p. Librairie Baillière, Paris, 1913. Prix : cartonné, 1 fr. 5o.
- Ce troisième volume de la collection des cultures coloniales traite des plantes à sucre (palmiers à sucre et à vin, agaves à vin et à eau-de-vie, caféiers et cacaoyers, thé et maté, graminées à sucre et à canne à sucre) avec la même compétence que les précédents.
- Manuel d’archéologie préhistorique celtique et gallo-romaine, par G. Déchelette. Il, Archéologie celtique ou protohistorique, 400 pages. Auguste Picard, igi3. Prix : i5 fr. Appendice IV, V et VI, 160 p. Prix : 5 fr.
- Suite de la savante Encyclopédie consacrée par l’auteur aux antiques civilisations de la France. Ce 2* volume ou 2e partie de la 20 section se rapporte à l’époque si remarquablement artistique de Hallstatt caractérisée par sa belle métallurgie du fer. Les Appendices donnent des listes de trouvailles extrêmement complètes. Ce bel ouvrage continue à mériter les plus vifs éloges tant par sa valeur scientifique que par sa documentation iconographique. Mais l’indépendance des Appendices est bien incommode et risque de décompléter nombre d’exemplaires d'un manuel, dont la subdivision était déjà fort complexe.
- Nîmes et le Gard, 4*° Congrès de l’A. F. A. S. Coopérative Laborieuse, Nîmes 1912. 2 vol. in-8° avec gravures et planches hors texte.
- A l’occasion du 4»* Congrès de l’A. F. A. S., la
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- BIBLIOGRAPHIE
- municipalité de Nimes a eu l’heureuse idée de publier celte belle monographie en 2 volumes de 586 et 56o pages. Elle a confié aux spécialistes les plus autorisés la rédaction de chaque chapitre : Géologie à M. Roman; Minéralogie à M. Debrun; Hydrologie souterraine et archéologie à MM. Mazauric, Aigoual ; Forêts, Perdrizet ; Faune, G. Mingaud, etc. Tout
- ce qui concerne l’art, l’histoire naturelle, l’instruction publique et militaire, la médecine, l’agriculture, le commerce et l’industrie, les mines, les transports, l’hygiène publique, etc., etc., se trouve ainsi très soigneusement exposé. Une publication semblable pour chaque département français constituerait une collection aussi utile qu’intéressante.
- BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur : altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VEINT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 15 sept. 1913. il0,0 S. S. W. 2. Couvert. 0,1 Couv. jusq. 10 h. ; nuageux ensuite ; pluie de 15 h. 55 à 15 h. 45.
- Mardi 16 n°,t S. 3. Couvert. 0,6 Rosée; nuageux; pluie de 16 h. 50à 16 h. 58.
- Mercredi 17 10°,8 S. 1. Pluie. 3,1 Rosée ; t. nuag. ; pl. 6 h. 35 à 8 h. 10 et de 18 h. à 22 li. Orage le soir.
- Jeudi 18 10°, 2 Calme. Nuageux. 2,1 Nuag. ; pl. de 14 h. 15 à 15 h. 20 ; tonn. au S.-W. de 15 h. 55 à 14 h. 9.
- Vendredi 19 ... . 8°,9 Calme. Couv. Brouil. » Rosée ; brouillard ; nuageux.
- Samedi 20 11°,2 S. S. E. 1. Pluie. 4,2 Rosée; pluie de 5 h. 35 à 9 h. ; couv. jusq. 11 li. ; nuag. ensuite.
- Dimanche 21. . . . 9°,2 S. W. 1. Beau. D Rosée; peu nuageux.
- SEPTEMBRE 1913. — SEMAINE DU LUNDI 15 AU DIMANCHE 21 SEPTEMBRE 1913.
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- d'après les bulletins du But eau Central Météorologique.
- Résumé général
- Du i4 au 22 septembre. — Le i4- Dépression assez profonde sur l’O. de l’Europe. Pluies sur le N., l’O. de l’Europe et l’Italie; orages dans le Centre et le S. de la France : Marseille, 37 mm; Nice, 29; Biarritz, 10; Clermont, 6; Cherbourg, 5; Nantes et Belfort, 3 ; Brest, 2; Cbarleville, 1. Temp. du matin : Spitzberg, o°; Arkhangel, Nantes et Toulouse, 12; Paris, i4;Nice, 17; Alger, 23; moyenne à Paris : i5°,8 (normale : i5°,i). — Le i5. Basses pressions sur l’Irlande (Yalenlia : 740 mm), le Centre et l’O. de l’Europe (Bretagne : 749 mm) ; hautes pressions sur l’Islande (773 mm) et les Açores (770). Pluies sur l’O. de l’Europe, abondantes en France : Lyon, 48 mm; Toulouse,. 25 ; Marseille et Besançon, 24; Paris, x6; La Hague et Ouessant, 10; Chàrïeville, 4- Temp. du matin : Bodoe, 70; Belfort et Nantes, 10; Paris, 11 ; Toulouse, 12; Alger, 22; moyenne à Paris : i3°,5 (normale : i5°). — Le 16. Dépressions sur l’O. de l’Europe (Manche : 747 mm), la Baltique et la Pologne (754 mm). Hautes pressions sur l’Islande et les Açores. Pluies sur le Centre et l’O. de l’Europe : Belle-Isle, 40 mm; La Hague, 27; Rochefort, 20; Nantes, i3 ; Bordeaux, 7 ; Nancy, 5 ; Toulon, 4- Temp. du matin : Vardoe, 20; Belfort, 10; Paris et Nantes, 11; Clermont-Ferrand, i3 ; Nice, i5; Alger, 22; moyenne à Paris : 12°,2 (normale : i4°,8). —- Le 17. Basses pressions sur presque toute l’Europe : Skagen, 751 mm; golfe de Gascogne, 750. Pluies sur le N. et l’O. : Lyon, 3o mm ; Nice et Nantes, 14 ; Cette, 10. Te.mp. du matin : Bodoe, 6°; Besançon et Nantes. 10; Nice et Alger, i5; moyenne à Paris : i2°,8 (normale : 140>4)- — Le 18. La pression se relève dans 10. et le Centre. Pluies sur l’O. et la
- Baltique : Dunkerque, 35 mm; Gap, 23; Toulon, 6; Lyon et Paris, 3. Orages dans l’O. et le S. Temp. du matin : Spitzberg, i°; Yardoe et Clermont-Ferrand, 7; Nantes, 9; Alger, 20; moyenne à Paris : i2°,5 (normale : i4°,5). — Le 19. La pression remonte sur l’O. et le Centre, baisse sur l’Islande (756 mm) et les Iles-Britanniques. Dépressions sur la Finlande et Fltalie (Piome : 758 mm). Pluies sur le N. et l’O. : ballon de Servance, 34 mm; Puy de Dôme, 20; Calais, 16; Yentoux, i5; Bordeaux, 7; Paris, 2. Temp. du matin : Spitzberg, — r°; Belfort, 7; Nantes, 10; Biarritz, 17; Alger, 19; moyenne à Paris : I2°,3 (normale : 14°>4)• — Le 20. Dépressions sur mer du Nord (759 mm) et l’Autriche: pressions supérieures à y65 sur l’Espagne et le S.-O. de la France. Pluies sur le Centre et l’O. : Lorient, 12 mm; Brest, 6; Le Mans, 5; Biarritz, 3; Paris, i.Temp. du matin : Haparanda, —20; Belfort. 9; Paris, Nantes et Clermont-Ferrand, 11; Biarritz, 16; Nice, 18; Alger, 20; moyenne à Paris : i2°,7 (normale: i'4°,2 ). — Le 21. Hautes pressions sur le N. et l’O., dépression sur l’E. Pluies sur presque toute l’Europe : Le Mans, 9 mm; Dunkerque, 8 ; Biarritz, G. Temp. du matin : Spitzberg, —i°; Ulea-borg, —2; Chàrïeville, 10; Marseille, 14; Biarritz, 16; Alger, 23; moyenne à Paris : i2°,7 (normale : 14®»*)• — Le 22. Hautes pressions sur l'Europe .sauf la Russie et l’Irlande. Pluies sur le Centre et l’O. : Besançon, 8 mm; Dunkerque, 5; NanCy> 1. Temp. du matin : Uleaborg. — i°; Limoges et Belfort, 9; Marseille, u; Brest, i5; Alger, 20; moyenne à Paris : i2°,8 (normale : i40)- — Phases de la Lune : Pleine Lune le i5, à 6 h. 7. m. du matin.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tissandier
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY | E.-A. MARTEL
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique.
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie,
- Membre de l'Institut,
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- ABONNEMENTS, 12 mois = Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départem. : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : no, Boulevard Saint-Germain, Tarit (Y1*J
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2106. — 4 OCTOBRE 1913.
- INFORMATIONS
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- SUPPLEMENT^
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- Le meeting d’aviation de Reims. — Depuis le meeting de 1909 où Latham monta à 155 m., où Blériot atteignit la vitesse de 78 km g55 à l’heure, où Farman parcourut 180 km, la plaine de Reims est devenue le champ clos de l’aviation, mais les courses qui viennent de s’y disputer samedi, dimanche et lundi dernier, 27, 28 et 29 septembre, laissent loin derrière elles celles d’il y a quatre ans et montrent bien les progrès prodigieux accomplis en aviation.
- Aujourd’hui, où Garros, Brindejonc des Moulinais, Gilbert nous ont habitués par leurs raids aux distances énormes que peut franchir un aéroplane, il semblerait qu’une course sur un aérodrome où la piste n’a que 3o km de tour doit présenter un médiocre intérêt. Il n’en a rien été cependant. Les aéroplanes construits pour la course Gordon-Bennett sont évidemment très spéciaux; leurs ailes sont extrêmement réduites; 10 et même 8 m2, leurs moteurs formidables : 100 et même 160 chevaux; ils atteignent donc d’énormes vitesses et ne peuvent atterrir que sur une piste parfaitement plate, puisqu’ils arrivent sur le sol à plus de 120 km à l’heure et courent sur le gazon pendant plus d’un kilomètre. Mais si les Deperdussin, les Ponnier de la course ne sont pas des appareils de tourisme, ils fournissent aux constructeurs de précieux renseignements : le Deperdussin vainqueur a, en effet, dépassé 200 km à l’heure avec un moteur Gnome de 160 chevaux, un poids de 680 kg et une surface portante de g m2; ces quelques chiffres donnent une idée du travail fourni par tous les matériaux de l’aéroplane : bois, toiles, métal. Cette course aura donc été une admirable expérience de résistance des matériaux, d’étude des formes des appareils, de puissance, de régularité et de légèreté des moteurs.
- La coupe Gordon-Bennett a été gagnée par Prévost qui a parcouru 10 km en 2 m. 56 s. 3/5; 20 km en 5 m. 54 s. 3/5 ; 3o km en 8 m. 52 s. ; 40 km en 11 m. 5o s. 3/5; 5o km en 14 m. 48 s. i/5; 100 km en 29 m. 40 s.; x5o km en 44 m. 38 s. ; 200 km en 59 m. 45 s. 3/5. Tous ces temps sont des records du monde. Le meilleur temps fut 2 m. 56 s. pour 10 kilomètres.
- Les autres concurrents classés furent :
- 2. Emile Yédrines, monoplan Ponnier, 160 chev. Gnome ;
- 3. Gilbert, monoplan Deperdussin, 160 chev. le Rhône ;
- 4- Crombez, monoplan Deperdussin, 100 chev. Gnome.
- Les résultats des concours d’altitude, bien que ne
- battant aucun record, sont à rapprocher de celui de 1909.
- Pilote seul : Gilbert, 5yq5 m. (record : Perreyon, 588o m.).
- Pilote et un passager : Gilbert, 4348 m. (record : Illner, 5on m.).
- Pilote et deux passagers : Gilbert, 3638 m. (le x’ecord
- l’este à Blacke, 358o m., Gilbert ayant volé avec un passager et un sac de lest).
- Deux autres courses intéressantes eurent lieu également : une course de vitesse pour appareils lents, une course de lenteur pour appareils rapides. On sait l’importance de la variation de vitesse pendant le vol : un appareil qui n'est que lent est dangereux et ne peut sortir que par temps calme, mais un appareil rapide atterrit plus difficilement; l’idéal serait un appareil rapide en vol, pouvant venir se poser lentement sur le sol. Les appareils rapides concourant pour la lenteur devaient d’abord voler à une vitesse supérieure à 90 km à l’heure, puis à la vitesse la plus réduite possible. Le gagnant, Derouse, sur monoplan Bréguet, passa de g3 km y5o à l’heure dans l’épreuve éliminatoire à 5i km 479 dans la course définitive. La course de vitesse des appareils lents donna des résultats aussi importants : ils devaient d’abord voler à m,oins de 65 km à l’heure, puis à la plus grande vitesse possible. Le gagnant, Brindejonc des Moulinais, sur monoplan Morane-Saulnier, fit 62 km 462 à l’heure, puis 124 km; le meilleur biplan, le Bréguet conduit par Moineau, atteignit la vitesse minima de 48 km 2 23 et maxima de 112 km 600.
- Tels sont les résultats de ce concours international de Reims, nouvelle victoire pour l’aviation et pour notre pays puisque tous les appareils engagés étaient de fabrication française. Que nous révélera la prochaine course, l’année prochaine ?
- La traversée de la Méditerranée en aéroplane. —
- L’aviateur Garros, célèbre déjà par ses nombreux vols dans le circuit européen, le circuit d’Anjou, la ti’aversée de Tunisie en Sicile, les vols à plus de 5ooo m. de hauteur, etc., vient d’accomplir un nouvel exploit, plus audacieux encore, la traversée de la Méditerranée, de Saint-Raphaël à Bizerte. Parti de Saint-Raphaël le 23 sept, à 5 h. 52 du matin, il atterrit à Bizèrte à 1 h. 45 de l’après-midi après avoir voyagé presque en ligne droite au-dessus de la inér, sans escale et sans escorte. Ce vol, accompli sur monoplan Morane-Saulnier à moteur Gnome de 60 chev., est le plus long qu’on ait réalisé depuis le 2 5 juillet 1909 où Blériot traversa la Manche, comme le montre le tableau suivant :
- Blériot Calais-Douvrcs 59
- Lorraine Mer d’Irlande 110
- Widmer Adriatique 159
- Cagliani Livourne-Bastia 140
- Mac Curdy Kcy-YVcst-La Havane •145
- Fois Jtio-dc-la-Plata 160
- Bague Nice-Gorgone 200
- Garros Tunis-Marsala 228
- - Garros Saint-Baphaël-Bizcrle 800
- Cette dernière traversée de Garros réalise le rêve du lieutenant Bague qui périt, il y deux ans, en la tentant.
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- INFORMATIONS
- L’aérostable Moreau. — La Nature a décril (n° 2068) l'ingénieux appareil de stabilisation automatique imaginé par M. Moreau. L’aérostable vient de faire ses preuves le 24 septembre ; en effet, Moreau, concourant pour le prix Bonnet de la Ligue nationale aérienne, a volé pendant 24 minutes par vent de 8 m. à la seconde, parcourant plus de 3o km à 100 m. d’altitude sans toucher aux commandes de son appareil autres que celle de direction. C’est là un résultat fort intéressant qui montre toute la valeur et l’importance du dispositif inventé par Moreau.
- Mouvement radial dans les taches solaires. —
- Charles E. Saint-John a rendu compte (The Astrophy-sical Journal, t. XXXYII, n° 5, p. 322-353) des recherches qu’il avait entreprises au spectrographe de la tour du télescope de 60 pieds, pour étudier la distribution des vitesses dans les tourbillons solaires. Nous ne suivrons pas cet auteur dans la description de la structure du tourbillon, qui ressortit au type connu pour la tornade terrestre, non plus que dans l’étude particulière du flux de matière dans la chromosphère, bien qu’il décrive d’une façon fort intéressante les déplacements des raies principales du spectre et s’attache, particulièrement, aux mouvements des vapeurs de calcium dans les floculi; mais il faut du moins noter les conclusions suivantes. Il y a accord complet entre les présentes observations et la théorie de Evershed : les déplacements considérés sont dus à un mouvement des vapeurs solaires, tangentiel à la surface du Soleil, et radial dans l’axe du tourbillon de la tache. La proportionnalité entre les déplacements et les longueurs d’onde montre que le phénomène est dû à l’effet Doppler : il y a réellement flux de la matière de la couche renversante hors des taches, et de la matière chromosphérique dans les taches. L’étude de l’accroissement des déplacements montre que, au-dessus d’un certain niveau, les vitesses extérieures croissent avec la distance au-dessous de ce niveau neutre et les vitesses intérieures croissent avec la distance au-dessus de ce niveau. Les précisions apportées dans ce travail, et en particulier le mécanisme exact de ce niveau d’inversion de vitesse, apportent une importante contribution à la connaissance dynamique du régime solaire.
- Les effets explosifs des projectiles d’infanterie modernes. — On se l'appelle l’ingénieuse théorie proposée par M. H. Lehmann, pour expliquer les effets d’explosion si remarquables des projectiles d’infanterie modernes. L’examen cinématographique ayant fait voir que l’écrasement des os a lieu relativement longtemps après le passage du projectile, cet auteur admet que les effets destructifs violents ne seraient produits que secondairement, par les ondes et les tourbillons que provoque le projectile dans l’air ambiant. M. G. Granz, professeur à l’Académie de technique militaire, à Berlin, en collaboration avec M. P. A. Günther, vient de faire, pour examiner cette théorie, quelques expériences fort intéressantes (Zeitschr. f. d. gesamte Schiess und Sprengstoffwesen, t. 7, p. 1-7, 1912). Si les effets d’explosion étaient vraiment dus à l’onde d’air accompagnant le projectile, ils devraient évidemment se produire aussi dans le cas où l’objet serait frappé, non par le projectile lui-même, mais par son onde d’air. Afin d’examiner cette hypothèse, une plaque d’argile plastique humectée, de 47 cm de hauteur et de 3 cm 5 d’épaisseur, est installée dans un cadre de bois, perpendiculairement à la direction du tir. Cette plaque comporte trois orifices perpendiculaires à son plan et dont le premier est d’un diamètre d’environ 2 mm, en sorte que l’argile, au passage du projectile à travers l’orifice, doit nécessairement être frappée. Le second orifice est d’un diamètre environ égal au calibre du projectile, en sorte que ce deimier, au passage de l’orifice, doit tout juste effleurer ses parois. Le troisième orifice, d’un diamètre d’environ 2 cm, permet au contraire, au projectile de passer librement. Or, tandis qu’avec le premier orifice, les effets d’explosion sont fort marqués, ils ne sont que très faibles avec le second; le troisième ne donne pas les moindres effets d’explosion, ni même de pression à l’intérieur de l’orifice. Une autre expérience est faite sur des blocs d’argile, percés suivant leur (longueur tout entière (3i cm) de tunnels de différents diamètres. En lançant un pi-ojectile S de l'armée allemande à travers ces tunnels, assez larges pour donner libre passage au
- projectile ou qui sont tout juste effleurés par ce dernier; on n’observe pas les moindres effets d’explosion. Une troisième expérience, faite en lançant un projectile au-dessus d’une nappe d’eau, à des distances variables entre quelques centimètres et 1 millimètre, donne des résultats également négatifs. D’autre part, si la théorie de Lehmann était exacte, un projectile, frappant un objet liquide ou demi-liquide, à l’exclusion de l’air, ne devrait pas produire d’effets explosifs. Or, l’expérience faite par M. Cranz avec un cylindre d’argile disposé sous le globe d’une pompe à air fait voir l’existence d’une violente explosion antérieure à l’écrasement du globe et à la rentrée de l’air, qui est bien plus lente que le vol du projectile (vitesse initiale 890 m. par seconde). Puisque cés expériences prouvent l’absence d’effets explosifs dans les cas où il devrait s’en produire d’après la théorie des ondes d’air, tandis que ces mêmes effets ont lieu bien souvent, quand la théorie ne permettrait pas d’en supposer, il convient donc d’écarter la théorie de Lehmann et de s’en tenir à la théorie des chocs directs.
- L’Expédition Nansen. — Le célèbre explorateur vient de partir de Yardô (Norvège septentrionale) à la tête d’une expédition dont le monde commercial suivra avec intérêt les progrès. Embarqué sur le Korrect, vapeur de 1800 tonnes, et soutenu financièrement par le Gouvernement russe et par une compagnie de navigation anglo-norvégienne, le Dr Nansen se propose de transporter à l’embouchure du Yénisséi une cargaison de matériel qui lui a été confiée par le Gouvernement russe, et d’en rapporter une cargaison de peaux et cuirs accumulés depuis 18 mois au même point, et qui a été convoyée de la Mongolie par des bateaux qui ont descendu le grand fleuve sibérien depuis Krasnoyarslc. Les postes de télégraphie sans fil des détroits de Yugor et de Kara resteront en communication avec le steamer et le renseigneront, à l’aller comme au retour, sur l’état des glaces dans ces détroits et dans celui de Matotschin. Si l’expédition réussit, la compagnie organisera, avec le concours du Gouvernement russe, un service régulier de navigation durant les mois d’été entre Arkangel et l’embouchure du Yénisséi, et l’empire pourra exploiter économiquement les inépuisables ressources de la Sibérie centrale. Le Dr Nansen s’efforcera en outre de retrouver l’expédition Brusiloff, qui, partie depuis deux ans pour étudier le « Passage du Nord-Est », n’a pas encore donné de ses nouvelles. On espère qu’elle a pu hiverner dans quelque île voisine de la côte sibérienne.
- Les pêcheries d’Haliotis en Californie. — Tout le monde connaît l’Haliotis de nos côtes bretonnes, llaliotis tuberculata, vulgairement appelé ormeau ou oreille de mer, qu’on rencontre sur les côtes rocheuses, dans la rade de Brest, principalement, et même... aux Halles de Paris. Son importance n’est pas comparable à celle des Idaliotis des côtes de Californie, les « absalones », beaucoup plus grands, qui sont pêchés intensément tant pour leur coquille que pour leur partie charnue. Les coquilles sont utilisées comme nacre pour toutes sortes d’ornementations ; on y trouve parfois des perles de grande valeur, produites par l’introduction — accidentelle ou volontaire — de petites particules entre la coquille et le corps de l’animal. Le mollusque détaché de sa coquille est excellent à manger et l’on en voit de grandes quantités séchées et préparées sur les marchés japonais de Californie. Les « absalones » sont pêchés entre 5 et 20 m. de fond, par des bateaux montés par six hommes et un plongeur ou un scaphandrier. En 4 heures, un scaphandrier peut remplir 3o à 4° paniers contenant environ 5o Haliotis d’un poids de une à deux tonnes ! Quand la profondeur est moindre que 5 m., le scaphandrier est toujours remplacé par un plongeur qui, les yeux protégés par des lunettes, les oreilles bouchées avec du coton, fait des plongées de 2 minutes, beaucoup moins rémunératrices. On pourra se faire une idée de l’importance de ces pêcheries par les chiffres suivants que publie M. C. L. Edwards dans le Popular Science Monthly : en 1912, le seul port de Long Beach fournit i3 tonnes de coquilles pour la nacre, 40 tonnes de coquilles noires pour boutons et i4 tonnes de viande séchée, le tout représentant une valeur de 5oo 000 fr. Les Haliotis de Californie ont donc une tout autre importance économique que les ormeaux, relativement petits, des côtes de France et d’Angleterre.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- *> Mécanique - oj
- Règle a courbes Szilard. — Tous ceux qui sont appelés à tracer des courbes connaissent les difficultés multiples qu’on rencontre généralement, malgré le meilleur assortiment de pistolets.
- Cette nouvelle règle à courbes, formée par un ruban d’acier de 40 cm de longueur auquel sont rivés et soudés une série de petits supports, percés de trous, se fixe sur le papier moyennant des punaises spéciales, dont les pointes sont excessivement fines. On peut ainsi réaliser des courbes de fléchissement quelconque et les dessiner d’un seul trait, de façon parfaite et sans abîmer le papier.
- Ce petit instrument est destiné à rendre des services àl 1 écolier pour l’exécution des ellipses, paraboles, hyperboles et des courbes ornementales, au dessinateur et à l’ingénieur, enfin au physicien pour la construction des courbes d’étalonnage; c’est du reste cette dernière application qui a donné à M. Szilard l’idée de construire ce petit appareil pratique.
- En connaissant quelques points d’une courbe, on
- construit, en effet, facilement et instantanément, une courbe parfaite passant par ces différents points.
- La règle est construite en différents modèles : un modèle courant ne portant aucune graduation; un modèle, appelé intégraphe linéaire, gradué en millimètres et permettant ainsi de mesurer la longueur de la courbe ; enfin, un modèle désigné intégraphe de précision, gradué en millimètres et portant les punaises attachées d’une façon fixe à la règle. — Les règles sont en vente à la Société d’Appareils de Mesures, 49, rue de la Procession, Paris, XV0.
- *>_> Automobilisme
- Le Girator. — Le Girator est un compresseur d’air qui peut être utilisé, non seulement sur les voitures automobiles pour le gonflement des pneumatiques! mais aussi dans la petite industrie (bijouterie, peinture par pulvérisation, etc.), qui utilise l’air comprimé pour l’usage des chalumeaux à gaz ou tous autres appareils. Il présente donc un réel intérêt.
- Le Girator est constitué en principe par deux cylindres rotatifs comprimant l’air et le chassant dans un réservoir quelconque par une canalisation. Il repose sur un bâti en fonte par deux supports verticaux À et B. L’arbre G est fixe ; il se termine, à l’intérieur du carter réunissant les cylindres, par une manivelle terminée par un bouton fixe K qui constitue l’axe de rotation des pistons. Ceux-ci, en effet, sont réunis par la tige G et le piston H est solidaire de Iv par une bielle J.
- Les cylindres D et E sont solidaires de la poulie F et ils sont entraînés par une courroie passant sur cette poulie. Les pistons suivent forcément le mouvement de rotation des cylindres et comme leur axe de rotation K est excentrée par rapport à l’arbre C, chacun d’eux monte eta descend alternativement dans son cylindre. Dans la position indiquée par notre figure, le piston II a découvert les orifices d’entrée d’air N et va commencer sa course de compression; le piston I a terminé cette compression. Considérons les effets qui se produisent pendant une demi-rotation. Le piston II, en remontant, ferme d’abord les orifices N et comprime l’air emmaga-
- siné dans le cylindre. Cet air soulève la bille O sur laquelle appuie constamment un ressort-spirale afin de fermer le passage à la rentrée de l’air pendant la période préparatoire de l’aspiration. Cet air s’échappe ensuite par le serpentin P, l’arbre creux L et le raccord R. Pendatit ce temps le piston I s’est éloigné du
- Fig. 1. — Le Girator.
- fond du cylindre E ; il laisse un vide derrière lui jusqu’au moment où il découvre les orifices N' par lesquels l’air peut entrer dans le cylindre. Les mêmes faits se répètent pendant la demi-rotation suivante et se continuent sans interruption.
- On a vu que l’air comprimé parcourt un serpentin P avant de se rendre à la tubulure de raccord R. Ce serpentin permet le refroidissement de l’air qui a subi une certaine élévation de température pendant la compression. Enfin, comme il est nécessaire de lubrifier les pistons et que l’huile est forcément entraînée par l’air, on a logé un filtre sur la canalisation de sortie ; l’air s’échappe donc complètement froid et sans huile. Le graissage est assuré par deux compte-gouttes V et X et le lubrifiant est amené à la tète de la bielle par des
- Fig. 2. — Schéma montrant le fonctionnement du Girator.
- canaux percés dans l’arbre-üiahivelle et atteint les pistons par l’effet de la force centrifuge.
- Les organes accessoires sont représentés par un manomètre Y qui permet de vérifier la pression, une poulie folle S et une fourchette T permettant le débrayage. Le support de la barre de débrayage peut
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- être orienté dans une position quelconque autour de l’axe des poulies pour faciliter la commande par courroie. Celle commande par courroie peut être remplacée par un moteur électrique. On réalise alors YElectro-Girator.
- L’appareil, simple et robuste, fournit de l’air comprimé à 6 kilogrammes. Si on veut l’employer pour alimenter une canalisation d’air comprimé, il suffira d’ajouter un réservoir approprié aux besoins et une tuyauterie en cuivre rouge de 6 mm de diamètre extérieur et 4 mm de diamètre intérieur. Le réservoir doit être pourvu intérieurement d’un tube destiné à retenir les quelques parcelles d’huile qui auraient pu être entraînées et, extérieurement, d’un clapet d’entrée d’air, d’une soupape de sûreté, d’un manomètre, d’un robinet d’arrêt alimentant la tuyauterie de distribution et d un robinet de purge permettant d’évacuer les petites quantités d’huile.
- La tuyauterie est munie de prises d’air automatiques constituées par un corps relié à la tuyauterie, sur lequel est vissée une pièce percée d’un canal dans lequel peut se déplacer la tige du clapet conique constamment appliqué sur son siège par la pression de l’air du réservoir. Un écrou, qui entraîne la prise d’air et qui permet, en la vissant, de décoller le clapet de son siège et de laisser l’air s’échapper librement. On arrête cet échappement en dévissant l'écrou. Ces installations conviennent particulièrement aux garages d’automobiles pour le gonflement des pneumatiques. — Le Girator est en vente chez M. Maurice Michel, ingénieur, 53, rué Laugier, à Paris.
- *?-> Objets utiles''^#
- La « Gravity-Clock », comme son nom l’indique, est actionnée par la force de gravité. Contrairement aux
- pendules ordinaires, elle n’a pas de ressort : la force motrice étant remplacée par le poids de la pendule qui glisse entre deux guides verticaux. Elle descend par ce propre poids. Les organes de descente étant parfaitement ajustés, celle-ci se produit d’une façon régulière et constante. Cette descente prend sept jours; il suffit simplement de relever la pendule jusqu’en haut des piliers pour ne plus avoir à s’en occuper pendant une autre semaine, et ainsi de suite.
- N’ayant pas de ressort dont l’action puisse varier, ni de mécanisme compliqué qui puisse se déranger, cette pendule est réglée d’une façon absolument parfaite et nécessite beaucoup moins de La « Gravity-Clock », réparations que celles dont les ressorts peuvent casser. — En vente chez Kirby-Beard, 5, rue Auber, Paris.
- Encrier « Cultur ». — Ce nouvel encrier se présente sous la forme d’un bloc cubique de cristal aux parois
- est ménagée l’ouverture d’introduction de la plume.
- Cette ouverture forme entonnoir; lorsque l’encrier a reçu sa provision d’encre, celle-ci obture constamment la base de l’ouverture, de sorte qu’aucune impureté ne peut s’introduire dans le liquide qui ne s’altère pas et, de plus, se maintient toujours au même niveau.
- Pour remplir l’encrier, il suffit de le placer de manière que l’ouverture d’introduction d’encre soit au-dessus; le liquide coule normalement et prend alors sa position d’équilibre dès que l’encrier est remis en service.
- L’objet, très décoratif, porte des rainures lui permettant de recevoir les crayons ou porte-plumes que l’on tient à avoir sous la main. — Le « Cultur » est en vente aux établissements Ivratz-Boussac, 14, rue Martel, à Paris.
- Jouets <1*
- Boomerang à la portée de tous. — Un de nos lecteurs, M. Nicodème, nous communique un moyen simple d’improviser un excellent petit boomerang. Tous nos lecteurs pourront sans peine essayer la recette et se convaincre de son efficacité :
- Coupons dans une feuille de carton mince et raide (une carte de visite de préférence) un morceau enforme d’L dont les deux branches égales mesureront au plus 4 cm de longueur sur o cm 8 de large
- n
- C
- Fig.
- il vaut mieux adopter des dimensions moitié moindres (fîg. 2.)
- Fixons le coin de ce morceau de carton sous l’ongle du pouce de la main gauche et donnons avec l’index de la main droite une pichenette sur une branche de l’L, de façon que le carton soit projeté devant nous et légèrement en montant (fîg. x). Il décrira une trajectoire bouclée de quelques mètres qui pourra le rame-
- ner à son point de départ. Nous avons un petit boomerang. Pour qu’il fonctionne bien, il vaut mieux gauchir légèrement les deux pales de l’L. Voici quelques constatations expérimentales, il vaut mieux :
- Adopter des formes très arrondies, ne laisser aucun èoin à angle droit, donner aux pales un peu plus de largeur à leurs extrémités, surélever les mêmes extrémités ; gauchir l’extrémité qui part en avant à la façon d’une pale d’hélice, de
- Fig. 3.
- façon qu’elle tende à s’élever, mais ceci très légèrement (fîg. 3). On peut également courber d’autres façons pour obtenir des trajectoires compliquées. Celles que l’on
- intérieure de l’encrier
- L’encrier « Cultur ». « Cultur ».
- très épaisses pour le rendre lourd et incassable. La face verticale avant porte une cloison en ébonitè dans laquelle
- X
- .... "......>....
- Fig. 4.
- obtient sont en général analogues à celles des boomerangs australiens, mais naturellement plus petites (flg. 4 • Comme le morceau de carton ne cesse de tournoyer très rapidement sur lui-même pendant tout le trajet, les réactions de l’air jouent certainement un rôle important dans l’expérience.
- C’est d’ailleurs en faisant des recherches sur l’action de l’air sur les surfaces que j’ai trouvé ces curieuses propriétés.
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- Qgr.
- OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1913.
- Les heures sont données en temps moyen légal
- compté de o à 24 heures à partir de minuit.
- I. — SOLEIL
- Le minimum solaire se prolonge toujours et, après quelques taches apparues à des latitudes élevées, ce qui est d’ordinaire l’indication du début d’un cycle d’activité, la surface solaire s’est, de nouveau, montrée sans taches. Il y a donc un grand intérêt à observer chaque jour le Soleil, pour être ainsi à même de signaler toute apparition nouvelle de'taches et de facules.
- Le solstice d’hiver arrivera, cette année, le 22 décembre, à ioh35m. Celte époque correspond aux jours les plus courts et aux nuits les plus longues; en même temps le Soleil est à son élévation minimum au-dessus de l’horizon pour l’hémisphère nord.
- II. — PLANÈTES
- Mercure, pendant ce trimestre, traverse les constellations de la Vierge, de la Balance et du Scorpion. Il sera à sa plus longue élongation du soir, le 2 novembre, à 23° 24' à l’Est du Soleil, se rapprochera peu à peu de cet astre, pour passer sensiblement, mais non exactement, entre lui et la Terre, en conjonction inférieure, le 23 novembre. Il sera de nouveau à sa plus grande élongation du Soleil (mais visible le matin cette fois), le 11 décembre, à 200 54' à l’Ouest du Soleil.
- Au cours de son déplacement sur le ciel, Mercure donnera lieu à deux conjonctions fort intéressantes à observer :
- Avec Vénus, le 2 décembre, à 20 heures, à i°34^ Sud;
- Avec v Scorpion (gr. 4a), le 16 décembre, à 5 heures, à o° 4' Nord.
- Le second de ces phénomènes sera observable en Europe. On pourra de préférence rechercher Mercure 5 à 6 jours avant ou après l’époque de ses élongations. Signalons que l’on a pu parfois l’observer à une distance plus grande de ces époques favorables.
- Diamètre de Mercure : le 5 octobre, 4",9; le 6 novembre, 7",2; le 6 décembre, 7",4.
- Vénus brille magnifiquement dans le ciel du matin, où sa splendeur la fait trouver immédiatement. Elle traversera les constellations de la Vierge, de la Balance et du Scorpion. Elle se rapproche toutefois peu à peu du Soleil, et son diamètre diminue, suivant la progression suivante : 5 octobre, 12",3; 6 novembre, ii",i; 6 décembre, 10",4.
- Au cours de son déplacement sur le ciel, Vénus sera en conjonction avec x Lion (gr. 4>8), le 7 octobre, à 17 heures, à o° 9' Sud et avec 0 Vierge (gr. 4>4)> le 4 novembre, à 1 heure, à o°8' Sud.
- Mars, dans les Gémeaux, est observable toute la nuit. Il sera en quadrature occidentale le 2 octobre et arrivera en opposition le 5 janvier 1914- Voici les dimensions. apparentes du diamètre de Mars : ier octobre, 8",4; 2 novembre, 10",5; 2 décembre, i3",2; icr janvier 1914, i5",o.
- Malgré l’opposition, ce diamètre reste assez petit, mais permettra encore, avec des instruments puissants, de bonnes observations.
- Comme nous le faisons à chaque trimestre, nous renverrons, pour les éphémérides permettant l’étude physique de la planète, à Y Annuaire astronomique de M. Flammarion, qui reproduit une partie des données du Nautical Almanae précisément adaptée aux observations de Mars. L’étendue de ces tables ne permet pas de les reproduire ici. Le même Annuaire donne un dessin des orbites apparentes des deux satellites de Mars. L’observation de ces petites lunes est réservée aux très grands instruments des observatoires.
- Mars sera en conjonction avec x Gémeaux (gr. 3,7), le 14 décembre, à 6 heures, à o°5'Nord et avec la Lune, le i5 décembre, à 22 heures, à o°5g' Sud.
- La petite planète Junon est passée en opposition le i3 septembre! Elle sera encore aisément observable en
- octobre au moyen de petits instruments, son éclat dépassant la 8e grandeur. Voici les positions où on pourra la rechercher.
- DATES ASCENSION DROITE DÉCLINAISON GRANDEUR
- 4 octobre. . . 23 b. 10 m. — 7° 59' 7,6 .
- 12 — . . . 23 h. 7 m. 90 2' 7,7
- 20 — . . . 23 h. 5 m. — 10° 23' 7,7
- 28 — . . . 23 h. 5 m. — 11° 9' 7,8
- Jupiter, dans le Sagittaire, sera en quadrature orientale avec le Soleil le 3 octobre. Il sera encore observable au début de ce trimestre. Pour la France, il est très bas sur l’horizon et se couche de plus en plus tôt, à 2ih42m, le 5 octobre; à 19''57“, le 6 novembre et à 181* 28“', le 6 décembre.
- Diamètre équatorial de Jupiter aux mêmes dates : 37",9; 35",o et 33",o. Nous renverrons, pour l’observation physique de la planète, à ce que nous avons dit aux précédents Bulletins.
- On trouvera dans Y Annuaire astronomique l’aspect, à i8h3om, des configurations des satellites pour le mois d’octobre 1913. Les 6, 16, 27 et 3o octobre, les quatre principaux satellites seront d’un même côté de la planète. Le 25 octobre, à i8ll3om, un seul satellite, le IVe, sera visible.
- Saturne, dans le Taureau, sera en opposition le 7 décembre. Il est donc dans la période la plus favorable pour être observé, d’autant plus que le système des anneaux, qui s’était présenté à nous par la tranche en 1907-1908, s’ouvre de plus en plus. L’ouverture maximum aura lieu l’année prochaine. Nous donnons ci-dessous les principaux éléments de l’anneau. La hauteur de la Terre indique précisément l’importance de l’ouverture des anneaux.
- BATES GRAND AXE PETIT AXE
- 1913 EXTÉRIEUR EXTÉRIEUR
- 7 octobre . . 45",9 19",5
- 8 novembre . 45",9 20",4
- 2 décembre . 46",6 20",7
- HAUTEUR HAUTEUR
- DE LA TERRE DU SOLEIL
- AU-DESSUS DU AU-DESSUS DU PLAN DE L’ANNEAU PLAN DE L'ANNEAU
- — 26° 23' —26° 19
- — 26° 20' —26° 25
- — 26° 18' — 26° 29
- Heureusement pour l’étudiant des beautés célestes, comme le fait remarquer M. Flammarion, une toute petite lunette suffit pour faire admirer une partie des merveilles de cette planète. Un objectif de ora,on permet de deviner l’anneau, une lunette de ora,og5 de reconnaître la division de Cassini et une bonne lunette de om,io8 de voir l’anneau intérieur transparent.
- Saturne est entouré d’un cortège de dix satellites. Les cinq plus brillants : Titan, Japet, Rhéa, Téthys, Dioné, peuvent être observés avec une lunette de om, 108.
- Uranus, dans le Capricorne, sera en quadrature orientale avec le Soleil le 27 octobre. On pourra donc encore l’observer en octobre et novembre. Uranus brille comme une étoile de 6£ grandeur, et des personnes douées d’une bonne vue peuvent le suivre à l’œil nu. On le trouvera aisément au moyen de ses coordonnées célestes :
- DATES
- 5 octobre .
- 6 novembre 6 décembre
- ASCENSION DROITE
- 20 h. 24 m.
- 20 h. 25 m.
- 20 h. 29 m.
- DÉCLINAISON DIAMÈTRE
- — 19° 58' 3",8
- — 19° 54' 5'',7
- — 19° 40' 3",6
- Neptune, dans le Cancer, sera en quadrature occidentale avec le Soleil le 22 octobre. Il se lève de plus en plus tôt : 23h i6m, le 5 octobre; 2111 nm, le 6 novembre; igh nm, le 6 décembre.
- Pour trouver Neptune, une bonne carte est nécessaire, ou mieux ses coordonnées astronomiques. Voici donc les positions où l’on pourra rechercher cette planète qui brille de l’éclat d’une étoile de 8° grandeur : >
- DATES
- 5 octobre. .
- 6 novembre. 6 décembre.
- ASCENSION DROITE DÉCLINAISON DIAMÈTRE
- 8 h. 0 m. -+- 20° 8' 2",2
- 8 li. 1 m. + 20° 5' 2",2
- 8 h. 0 m. h- 20° 9' 2",2
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- BULLETIN ASTRONOMIQUE
- III. — PHÉNOMÈNES DIVERS
- Conjonctions :
- Le 6 octobre, Jupiter en conjonction avec la Lune, à 18 h., à 4® 51' N. Le 7 octobre, Vénus en conjonction avec x Lion (4,8), à 17 h., à 0°9' S. Le 4 novembre, Vénus en conjonction avec 0 Vierge (4,4), à 1 h à 0°8'N. '
- Le 5 novembre, Uranus en conjonction avec la Lune, à 0 11., à 5°26' N. Le 10 novembre, Vénus en conjonction avec m Vierge (5,4). à 21 h . à '0° 9' S.
- Le 18 novembre, Mars en conjonction avec la Lune, à 19 h., à 2° 23' S. Le 23 novembre, Mercure en conjonction inférieure avec le Soleil.
- Le 2 décembre, Mercure en conjonction avec Vénus, à 20 h., à 1° 34' N. Le 10 décembre, Vénus en conjonction avec S Scorpion (2.6), à 0 h., à 0° 9' S.
- Le 14 décembre, Mars en conjonction avec y. Gémeaux (5,7), à 6 h., à 0°5'N.
- Le 15 décembre, Mars en conjonction avec la Lune, h 22 h., àO°59'S. Le 16 décembre, Mercure en conjonction avec v Scorpion (4,2), à 5 li., àO°4'N.
- Le 29 décembre, Uranus en conjonction avec la Lune, à 22 h., à 2°55' N.
- Occultations d’étoiles par la Lune. — Cette liste ne contient que les occultations d’étoiles jusqu’à la 6e grandeur.
- DATES ÉTOILE OCCULTÉE GRANDEUR COMMENCEMENT FIN
- 4 octobre . . 5603 B. A. C. 6,0 17 h. 8 m. 18 h. 23 m.
- 14 — e Poissons. 4,3 19 h. 15 m. 20 b. 13 m.
- 16 novembre . 136 Taureau. 4,6 17 h. 59 m. 18 h. 43 m.
- 18 — 47 Gémeaux. 5,6 2 h. 10 m. 3 h. 27 m.
- 24 — f Vierge. 5,9 3 h. 43 m. 4 h. 7 m.
- 5 décembre . <p Verseau. 4,6 22 h. 38 m. Appulse à 5',6 du bord.
- 11 — 47 Bélier. 5,8 0 h. 5 m. Appulse à l',5 du bord.
- 11 — e Bélier. 4,6 1 h. 14 m. Appulse à 0',9 du bord.
- 11 décembre. . Pléiades :
- — . Alcyonc. 3,1 21 h. 41 m. 22 h. 6 m.
- — . Electre. 3,8 19 h. 52 m. 21 h. 8 m.
- — . Celæno. 5,4 20 h. 8 m. 21 h. 8 m.
- — . Maïa. 4,1 20 h. 42 m. 21 h. 48 m.
- . Mérope. 4,3 21 b. 5 m. Appulse à l',9 du bord.
- . Astérope I. 5,8 21 h. 28 m. Appulse à 2',9 du bord.
- . Astcrope IL ” 21 h. 51 m. Appulse à 0',7 du bord.
- Pléione. 5,2 22 h. 55 m. Appulse à 5',4 du bord.
- 14 — . 1848 B. A. C. 5,6 1 h. 24 m. 2 h. 59 m.
- 16 — . y Cancer. 4,7 21 h. 31 m. 22 h. 16 m.
- 17 — 8 Lion. 5,9 20 h. 54 m. 21 h. 45 m.
- 20 — . t Lion. 5,2 0 h. 56 m. 1 h. 59 m.
- 31 — . t Verseau. 4,4 17 h. 41 m. 18 h. 33 m.
- Étoiles filantes. — Du 16 au 22 octobre : : chute des
- Orionides. Radiant : v Orion.
- Du i3 au 18 novembre : chute des Léonides. Radiant : Ç Lion.
- Du 17 au a3 novembre : chute des Andromédides, Radiant : y Andromède.
- Du 9 au 12 décembre : chute des Géminides. Radiant : a Gémeaux.
- Étoiles variables. — Le 17 novembre : minimum de Mira Ceti (0 de la Baleine, variable de 3,3 à 8,5). Minima de l’étoile variable Algol (p Persée) :
- Octobre, 15 (22h54“); 18 (19h43”). — Novembre, 5 (0l 34-); 7 (21"44”); 10 (18“ 13") ; 27 (23h 7") ; 30 (19h 56”). — Décembre, 18 (0h50“): 20 (21h 59”) ; 23 (18h28”).
- Em. Touchet.
- IgD
- VAR1 ETES
- Moteur à combustion Diesel. Disposition Sulzer.
- — La maison Sulzer de Winterthur qui, comme on sait, s’est fait une spécialité de la construction des moteurs Diesel et, surtout, des moteurs à deux temps avec cylindres de grande puissance, vient d’étudier une nouvelle
- Lorsque sous la pression des gaz le piston M descend, il rencontre d’abord les lumières H qui n’amènent dans le cylindre aucun air de balayage, la soupape G étant à ce moment fermée. Il rencontre ensuite les lumières A et, les gaz brûlés s’échappant dans l’atmosphère, la près-
- Fig. 1. — Position du piston moteur avant l’échappement des gaz brûlés dans l’atmosphère. Aucune communication n’existe entre les gaz brûlés et le réservoir d’air de balayage et, par suite, tout danger d’explosion est supprimé.
- Fig. 2. — Position du piston moteur pendant l’admission dans le cylindre de l’air de balayage. La pression des gaz brûlés dans le cylindre étant inférieure à la pression de l’air de balayage, ne peuvent pénétrer dans le réservoir d’air de balayage.
- Fig. 2.
- brûtés
- Air de balayage
- disposition pour l’admission de l’air de balayage dans ces cylindres que nous croyons intéressant de décrire brièvement.
- La figure 1 montre schématiquement cette disposition. En A on voit les lumières d’échappement des gaz brûlés. En S se trouvent les lumières qui font communiquer le réservoir N d’air de balayage avec le cylindre. Au-dessus se trouve une seconde série de lumières H qui communiquent également avec le réservoir de balayage N, mais qui, cependant, n’admettênt cet air dans le cylindre que par l’intermédiaire d’une soupape G dont nous verrons tout à l’heure le mode d’action. La partie supérieure ci des lumières II se trouve un peu au-dessus de la partie supérieure b de la lumière d’échappement A. Quant à la partie inférieure c de cette même lumière H, elle est au-dessous de l’arête supérieure b de la lumière d’échappement A.
- sion dans le cylindre s’équilibre graduellement avec celle de ^atmosphère. Quelques instants après, le piston M continuant à descendre découvre la lumière S et, alors, l’air de balayage pénètre dans le cylindre alors que la pression atmosphérique est définitivement établie dans le cylindre. C’est la position du piston indiquée sur la figure 2. A ce même moment, un excentrique actionné par un arbre disposé à cet effet ouvre la soupape G, de telle sorte que lorsque le piston M, dans sa marche ascendante, aura recouvert les lumières S, l’air de balayage commuera à être admis dans le cylindre par les lumières II tout le temps que celles-ci n’auront pas été recouvertes parle piston dans sa course ascendante, c’est-à-dire un peu après que celui-ci aura recouvert les lumières d’échappement A, puisque l’arête supérieure et de cette lumière II est, comme nous l’avons dit, un peu au-dessus de l’arête b de la lumière d’échappement A.
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- VARIÉTÉS
- L’introduction de l’air de balayage dans le cylindre se trouve donc prolongée et, pendant cette dernière période de son introduction, il y pénètre à la pression de l’air dans le réservoir de balayage, c’est-à-dire à une pression de o kg 40 par cent. ,carré, de telle sorte que la pression finale dans le cylindre, après la compression dans celui-ci et au moment de l’injection du combustible liquide, sera augmentée. Pour une puissance donnée le diamètre du cylindre pourra donc être diminué, puisque la pression moyenne des gaz dans le cylindre sera, par ce fait, augmentée.
- On peut se demander à quoi sert cette soupape G et pourquoi on ne laisse pas l’air de balayage pénétrer dans le cylindre aussitôt que la lumière H se découvre. Voici la raison. Au moment où (fig. 1) le piston découvre la lumière H, celles d’échappement A ne sont pas encore ouvertes, le point a étant au-dessus de b et, la pression atmosphérique n’existant pas encore dans le cylindre, il y aurait à craindre que, sans l’interposition de la soupape G, les gaz de combustion pénètrent dans ce conduit H et, de là, dans le réservoir d’air de balayage, ce qui pourrait amener des accidents graves. Lorsque, au contraire (fig. 2), le piston M découvre les lumières inférieures S, la pression atmosphérique est complètement établie dans le cylindre et, de ce fait, les gaz d’échappement n’auront aucune tendance à pénétrer dans le réservoir d’air de balayage où la pression est supérieure à celle de l’atmosphère. Tout danger d’explosion dans ce réservoir est donc évité.
- Voici, d’après M. Sulzer, le principal avantage qui découle de l'admission de l’air de balayage dans le
- cylindre au moyen de lumières percées dans les parois de ce cylindre comparativement à la disposition usuelle qui consiste, comme on sait, à admettre cet air dans le cylindre au moyen de soupapes disposées sur le couvercle du cylindre (voy. La Nature du 22 juillet 1911). Par suite de la fermeture par le piston M des ouvertures H et S en communication avec le réservoir d’air de balayage pendant tout le temps de la combustion et de la détente des gaz dans le cylindre (fig. 1), il est impossible aux gaz brûlés de pénétrer du cylindre dans le réservoir d’air de balayage, comme cela peut se produire par suite de la non-étanchéité des soupapes d’air de balayage placées sur le couvercle du cylindre. On évite ainsi, d’après lui, tout danger d’explosion dans ce réservoir d’air de balayage et, par suite, les graves accidents qui se sont produits dans diverses circonstances, notamment pendant un essai de cylindre de grande puissance fait aux ateliers d’Augsburg.
- De plus, cette disposition permet de donner aux lumières servant à l’admission de l’air de balayage la section nécessaire pour éviter toute perte de pression à l’entrée de cet air dans le cylindre, ce qu’il est impossible de faire avec les soupapes d’injection placées sur le couvercle du cylindre.
- Enfin, par suite de la suppression des soupapes d’injection d’air de balayage sur le couvercle du cylindre, on peut donner à celui-ci une forme plus simple et plus résistante. Il ne doit plus recevoir que trois soupapes, celle d’injection du combustible liquide, celle de l’air pour le démarrage et celle de sûreté. R. Bonnin.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonneme ît. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. P. /., à Saint-Quentin. — Il existe de nombreux colorants « faux teints » pour laine. Demander cartes d’échantillon et modes d’emploi à la Société des produits Fr. Bayer, à Fiers, par Croix (Nord).
- M. H. L., à Chantenay. — i° Pour raviver l’écriture des vieux manuscrits, voiries Recettes de l’atelier, p. 43 (Masson, édit.. 3 fr. relié). 20 Pour avoir une épreuve ordinaire d’un daguerréotype, il faut le photographier : on obtient avec le cliché autant d’épreuves qu’on veut. Avant d’opérer, il faut débarrasser le daguerréotype de
- la mince couche d’oxyde d’argent qui le recouvre avec une solution de 5 gr. par litre de cyanure de potassium (très violent poison dont on ne saurait trop se méfier: en particulier ne pas toucher au bain, surtout si les doigts ont des écorchures ou des coupures). On verse 10 ou 20 gouttes du liquide sur la plaque métallique placée horizontalement, on incline de manière à mouiller toute la surface : le « voile » d’oxyde doit être enlevé en quelques minutes, sinon on doit opérer avec un bain plus concentré. (Il est pratique à cause de cela d’avoir un bain à 5 pour 100 dont on dilue une petite partie pour chaque traitement). On rince à grande eau, on fait sécher en chauffant la plaque ^inclinée au-dessus d’une flamme de lampe à alcool. On photographie ensuite en éclairant le modèle avec la lumière du jour arrivant obliquement et. en prenant de préférence des plaques sensibles à émulsion lente.
- JfeD
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- Les appeaux : René Meule. — La mesure des temps très courts en physiologie : H. Cardot. — Le port de Fédalah (Maroc) : Victor Cambon. — La défense de l’Europe contre la peste : V. Forbin. — Locomotive avec moteur Diesel : R. B. — Balai électrique pour nettoyer les navires : Dr A. Gradenwitz. — La téléphonie interurbaine : Lucien Fournier. — Le cancer expérimental : R. M. — Académie des sciences : Ch. de Villedeuil. Une locomotive sur un câble.
- Supplément. — Nouvelle comète Metcalf (iqi3 b). — Nouvelle comète Neujmin (i9i3 c). — Les automobiles aux grandes manœuvres. — Les remous des grands navires. — L’oxygène pur dans les hauts- fourneaux, etc.
- La catalyse, par Paul Sabatier. In-8, 255 p. Béranger, éditeur, Paris. Prix : relié, 12 fr. 5o.
- L’éminent professeur de Toulouse, dernier prix Nobel de chimie, a rassemblé en cet ouvrage les recherches qui l’ont rendu célèbre. On y trouvera çlassées et décrites les diverses substances qui peu-
- vent jouer le rôle de catalyseurs, c’est-à-dire qui peuvent provoquer par leur seule présence, sans entrer elles-mêmes en combinaison, diverses réactions chimiques : oxydations, hydrolyses, isomérisations, polymérisations, etc.. L’ouvrage se termine par l’étude du mécanisme de la catalyse et des diverses hypothèses qu’elle a suscitées.
- La stéréoscopie rationnelle, par L. Stockhammer, 2e édition, in-40, 124 p., 128 fig. et 7 planches. Charles Mendel, éditeur, Paris. Prix : 6 francs.
- Non seulement l’amateur du stéréoscope trouvera dans ce traité les détails les plus précis pour mener à bien l’exécution de toutes sortes de stéréogrammes, mais aussi le physiologiste pourra y puiser des renseignements d’un réel intérêt sur la vision binoculaire.
- Le froid industriel, par L. Marchis. i vol. in-16 de la Nouvelle Collection scientifique, 104 fig. Alcan, éditeur, Paris, 1913. Prix : 3 fr. 5o.
- M. Marchis résume l’essentiel de la technique frigorifique : machines produisant le froid, construction
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- BIBLIOGRAPHIE
- des entrepôts frigorifiques, conservation des denrées. Outre l’exposé des grandes lignes de cette importante industrie, il donne un certain nombre de chiffres d’exportations contrôlés, qui pourront guider constructeurs et acheteurs.
- Die europæischen Schlangen, par le Dr Fritz Steixheil, ire et 2° parties, in-4°, io héliogravures, G. Fischer, éditeur, Iéna, 1913. Prix : 3 marks par fascicule.
- Le premier fascicule contient 5 magnifiques hélio-
- gravures de serpents d’Europe, faites d’après des photographies d’animaux vivants. La deuxième partie ne le cède en rien à la première comme richesse et exactitude d'illustration. Les cinq héliogravures sont consacrées à la couleuvre à quatre raies et au Zcimenis gemonensis.
- Psychologische Wanderungen auf Seitenwegen, par Bernhard Schulz. In-8, 242 p- Gustav Fischer, éditeur, Iéna, 1913. Prix : 8 m.
- 1pd
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
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- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur : altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE DE 0 A 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 22 sept. 1913. ' il0,9 Calme. Très nuageux. » Couv. jusq. 17 lu, beau ensuite; rosée; brouillard à 6 h.
- Mardi 23 12°,0 Calme. Très nuageux. » Très nuageux ; rosée ; brume ; halo.
- Mercredi 24. .... 11°, 9 E. 2. Beau. » Beau; rosée; brume.
- Jeudi 25 9°,9 S. S. E. 1. Beau. » Peu nuag. de 11 h. à 17 h., beau av. et ap. ; rosée; brume; halo.
- Vendredi 26 ... . 12°, 5 S. 1. Nuageux. » Nuag. jusq. 16 h., beau ensuite ; rosée ; brume ; halo.
- Samedi 27 9°,5 E. N. E. 1. Beau. » Beau ; rosee ; brume.
- Dimanche 28. . . . 10°,1 E. 1. Beau. )) Beau; rosée.
- SEPTEMBRE 1913. — SEMAINE DU LUNDI 22 AU DIMANCHE 28 SEPTEMBRE 1913.
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- Dimanche
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- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les coitrbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à Vabrï à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à Vabri à boule mouillée.
- Résumé^général d’après les bulletins du Bureau Central Météorologique.
- Du 23 au 29 septembre. — Le 23. Dépression sur l’O. et le S. du continent (Malinhead : 753 mm; Ouessant : ySg). Pluies peu abondantes sur l’O. et le Centre. Temp. •du matin : Uleaborg, —3°; Belfort et Limoges, -f-8; Marseille, 11; Brest et Nice, 16; Alger, 20; moyenne à Paris : i3°,2 (normale : i3°,8). — Le 24. Basse.s pressions sur l’O. de l’Europe : Irlande, 745 mm; Brest et la Corogne, j55 ; pressions élevées sur l’E. : Saint-Pétersbourg, 771. Pluies sur les Iles-Britanniques et l’Europe centrale; beau temps en France. Temp. du matin : Saint-Pétersbourg, i°; Limoges et Belfort, 8; Nantes, 10; Brest, 17; Biarritz et Marseille, 18; Alger, 22; Sfax, 23; moyenne à Paris : i4°,5 (normale : i3°,7). — Le 2Ô. La pression monte sur le continent : Stockholm, 773 mm. Basses pressions sur l’Atlantique et l’Islande (737 mm). Pluies rares. En France : beau temps. Temp. du matin : Haparanda, o°; Belfort et Paris, 10; Brest, 16; Nice, 18; Biarritz, 21; Alger, 22; Malte, 23; moyenne à Paris : 15°,2 (normale : i3°,5). — Le 26. Fortes pressions sur l’Est et le Centre (Saint-Pétersbourg : 777 mm)1 Profonde dépression près de l’Islande (737). Quelques pluies dans l’E. de l’Europe et les Iles-Britanniques; en France : beau temps. Temp. du matin : Saint-Pétersbourg, 20; Belfort, 10; Mar-
- seille, 14 ; Bordeaux et Brest, 16; Biarritz et Alger, 21 ; moyenne à Paris : i5°,4 (normale : i3°,3). — Le 27. Hautes pressions sur le Centre et 1 E. (Moscou : 778 mm ; Mœmel : 775); dépressions sur l’O. et l’Islande (West-manœr : 748). Quelques pluies sur le N., l’E. de l’Europe, les Iles-Britanniques et l'Espagne; sécheresse en France. Temp. du matin : Moscou, —i°; Charleville, -f-6; Clermont-Ferrand, i3; Marseille, 14 ; Brest, 18; Alger, 21; Bilbao, 2Ô; moyenne à Paris : i6°,6 (normale : i3°,2). —- Le 28. Hautes pressions sur l’E. et le Centre de l’Europe (Kharkof : 776 mm); baisse sur l’Irlande et l’Espagne. Pluies sur le N.-O. de l’Europe; en France, à Biarritz et Perpignan. Temp. du matin : Spitzberg, —i°; Moscou, +4; Belfort, 10; Saint-Pétersbourg et Charleville, 11; Brest, i5; Toulouse, 17; Alger, 22; moyenne à Paris : i4°.7 (normale : i3°). — Le 29. Hautes pressions sur toute l’Europe (Seydisf-jord : 771 mm; Kief : 774)» sauf le S.-O. (Biarritz : 757). Pluies sur le N. et l’O. de l’Europe : Perpignan, 17 mm; Port-Vendres, 10; Biarritz, 4; Lorient, 2. Temp. du matin : Kharkof, 20; Charleville, 8; Clermont-Ferrand et Saint-Pétersbourg, 11; Bordeaux, i5; Alger, 23; moyenne à Paris : i4°,8 (normale : i2°,9). — Phases de la Lune : Dernier Quartier le 23, à midi 3o minutes.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tissandier
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut,
- Professeur à l’Ecole des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique,
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- ABONNEMENTS, 12 mois = Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départent. : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : no, Boulevard Saint-Germain, Paris (VIeJ
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2107. — H OCTOBRE 1913.
- SUPPLEMENT.
- ,<^D
- INFORMATIONS
- QSL cssiT
- Avis à nos lecteurs. — Nous publions aujourd’hui I la Quatrième Table décennale des Matières contenues dans La Nature (années 1903 à 1912). Cet instrument de recherches sera certainement bien accueilli par les nombreux abonnés qui conservent la collection de notre Revue. Ils y trouveront un index alphabétique de tous les articles parus — et une table où ces mêmes articles sont classés par noms d’auteurs. Le prix du volume est de 10 fr., broché. Il se vend également à i3 fr. 5o, relié toile. Les abonnés de La Nature pourront acquérir les quatre Tables décennales (1873 à 1882 — i883 à 1892 — 1893 à 1902 — 1903 à 1912) au prix réduit de 28 fr. au lieu de 36 francs, pour les volumes brochés, et de 42 fr. au lieu.de 5o fr. pour les volumes reliés.
- Nécrologie : l’ingénieur Diesel. — M. Rudolf Diesel, l’inventeur du moteur bien connu, dont La Nature à parlé à maintes reprises, vient de disparaître au cours
- d’une traversée d’Anvers à Londres et s’est vraisemblablement noyé. Il était né en 1858, à Paris, de parents allemands; après la guerre, il alla faire ses études à Augsbourg, puis à Munich, et devint représentant pour la France des machines réfrigérantes von Linde. En 1893,
- il imagina et décrivit le moteur Diesel dans le célèbre ouvrage : Théorie et construction d:un moteur thermique rationnel, destiné à supplanter la machine à vapeur et les autres machines à feu connues aujourd’hui. Deux brevets furent pris successivement et exploités par la Maschinenfabrik d’Augsbourg-Nuremberg, Krupp d’Essen, Sulzer de Winterthür et Carels de Gand. On connaît l’intérêt de son moteur à combustion sans explosion, dont le principe fut décrit daus notre n° 1956. Grâce à ses nombreux avantages : haut rendement, faible consommation, facilité de carburation et d’allumage, emploi des huiles lourdes, le nouveau moteur ne tarda pas à trouver de multiples applications, dont la plus importante fut la propulsion des navires, et la dernière, la traction des trains (n° 2io5).
- La comète Neujmin (1913 e) est périodique, et, d’après les travaux de M. P. Ghofardet, de l’Observatoire de Besançon, ne serait autre que la comète 1889 VI, passée inaperçue à ses deux précédents retours. Elle est très faible, inférieure à la ii° grandeur.
- Voiture d’aérologie. — Les récentes grandes manœuvres du Sud-Ouest et le meeting de Reims nous ont révélé un nouvel et précieux organe des services d’aviation militaire : la voiture d’aérologie. Cette voiture automobile a un moteur qui, normalement, lui sert à se déplacer et qui, à l’arrêt, peut actionner un tracteur, une dynamo ou un compresseur d’air. Sur la voiture est un laboratoire d’aérologie, très complet, comprenant : i° des ballons-sondes et des tubes d'hydrogène pour les gonfler; 20 deux dhéodites, appareils destinés à mesurer la hauteur atteinte par les ballons-sondes et l’angle qu’ils font avec le point de départ; 3° deux cerfs-volants avec leur tracteur actionné par le moteur, un câble de 4000 m. et un appareil photographique à déclanchement automatique, dit perce-brume, qui permet la photographie en cerf-volant et notamment l’étude des nuages "et de la brume; 4° an mât pneumatique de 23 m. de haut que gonfle le compresseur d’air; ce mât sert à fixer un anémomètre et à recevoir les dépêches de T. S.-F ; 5° des instruments météorologiques : thermomètres, baromètre,' hygromètre, anémomètre; 6° nue dynamo éclairant la voiture; 70 un tour d’horloger; 8° un gonfleur pneumatique ; 9° une table de travail. La voiture d’aérologie, arrivée au parc d’aviation, permet de renseigner en très peu de temps les aviateurs sur l’état météorologique de l’atmosphère, la vitesse et la direction du vent aux diverses altitudes et de leur fournir ainsi de précieux conseils sur les possibilités ou les dangers du vol à ce moment.
- Les nouvelles locomotives de la Compagnie du Midi. — La Compagnie des chemins de fer du Midi expose à Gand une des six locomotives qu’elle vient de mettre en service (pour la traction des trains de voya-
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- INFORMATIONS
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- geurs sur la ligne accidentée de Béziers à Neussargue. Sur cette ligne de 277 km de longueur et qui comprend des sections sur lesquelles les déclivités maxima varient entre 18 et 33 mm par mètre, et cela sur un tiers environ de la longueur, la traction des trains de voyageurs était faite . jusqu’ici au moyen de locomotives compound à quatre cylindres, trois essieux couplés et bogie à l’avant. Ces locomotives ne pouvaient remorquer, tant à la montée qu’à la descente, qu’une charge de 120 tonnes. Or, par suite du développement normal, du trafic, cette charge remorquée était devenue complètement insuffisante et la Compagnie s’est trouvée dans l’obligation de créer un nouveau type de locomotive plus puissant pouvant remorquer d’un bout à l’autre de la ligne des trains de i5o tonnes, charge qui ne paraît pas devoir être dépassée avant longtemps. La nouvelle locomotive est une locomotive tender à quatre essieux couplés avec bogie à l’avant. Mais ce qui caractérise plus spécialement cette machine, c’est le mode de fonctionnement de la vapeur. Elle est à vapeur surchauffée, à simple expansion ét à deux cylindres. Cette disposition a été adoptée "a la suite des excellents résultats obtenus antérieurement par la Compagnie avec d’autres locomotives ayant le même mode de fonctionnement de la vapeur, au double point de vue de la faible consommation et des facilités d'entretien. Quant à la suppression du tender, cette disparition a été adoptée en vue de la réduction du poids mort à remorquer, question fort importante sur une ligne à si fortes déclivités. Timbrée à 12 kg, la chaudière à foyer du type Crampton a une surface de grille de 3 m2 10. La surface de chauffe est de i63 m2 20 .et celle.du. surchauffeur du type Schmidt, de 44 m2 60. .Les cylindres ont o m. 63 de diamètre et la course du piston, est de o m. 64. Ceux-ci actionnent le deuxième essieu couplé. Le diamètre des roues couplées- est de .1 m. 6.0. et celui des roues du boggie de o m. 90. Le mécanisme de distribution est du système Walschaert ,avec tiroirs cylindriques admettant.la vapeur par les arêtes intérieures. L’empattement rigide est de 5 m. 55 .et l’empattement total de 9 m. i5. L’axe de,la chaudière ..est a. 2 m. 75 au-dessus du rail. La locomotive pèse à vide 7,5 tonnes et en charge 95 t. 7. Son poids adhérent .est de.72 tonnes. Les deux caisses à eau latérales .ont une capacité totale de 10 m3 et la soute à charbon,placée derrière la plate-forme peut contenir 35oo kg de charbon. La locomotive est munie des appareils nécessaires pour la marche à contre-vapeur dont on fait régulièrement usage lors de la descente des trains sur les fortes déclivités.
- Les plus grandes machines à courant continu du inonde. —.-Le développement toujours croissant de l’industrie éleclrique, oblige les constructeurs, pour
- élever le rendement des installations, à établir des machines de plus en plus puissantes. De nos jours on construit couramment des turbos-alternateurs de »5ooo chev. et plusieurs projets çomportent l’utilisation de groupes similaires de 40 000 chev. La puissance des génératrices à courant continu est restée très inférieure à ces valeurs en raison des difficultés sérieuses de construction, particulièrement au point de vue de la commutation. L’Amérique qui pensait avoir le record de la puissance avec deux génératrices à courant continu de 3y5o kilowatts (n° aio3) se voit, à l’heure actuelle,
- dépassée par l’Europe. On vient, en effet, d’achever en France, dans les ateliers de la Société alsacienne de constructions mécaniques à Belfort, la construction d’une génératrice monstre dont la puissance normale est de 4400 kilowatts. Cette machine, que représente'la figure ci-contre, est destinée à la Station centrale des aciéries de Longwy. C’est une génératrice à 3 fils, donnant 480 volts entre les fils extrêmes, avec bobine de self formant partageur de tension ; elle donne normalement 9170 ampères, sa vitesse est .de 94 tours par minute. Les pôles inducteurs, excités en dérivation, sont au nombre de 24; la commutation est facilitée par la présence de pôles auxiliaires et d’enroulements de compensation. Son diamètre extérieur total est de 5 m. 22 et celui de l’induit 3 m. 80. Le poids de la partie tournante est de 35 tonnes et le poids total de 78 tonnes. Il faudra pour la transporter non pas quelques camions, mais bien plusieurs wagons. Cette génératrice sera accouplée directement avec un moteur à gaz et un volant. Une deuxième génératrice, identique, vient d’être mise en construction. Un pas de plus vient donc d’être" fait dans la construction électrique et c’est un succès nouveau à signaler à l’actif de l’industrie française.
- La Commission électro-technique internationale.
- — Cette Commission, réunie à Berlin, vient d’élire à sa présidence un Français, ,M. Maurice Leblanc, rendant ainsi hommage, à la fois aux travaux originaux et profonds d’un des plus remarquables inventeurs de notre temps, et à la science électrique française. Les précédents présidents de cette Commission ont été un Anglais, l’illustre lord Kelvin ; un Américain, Elihu Thomson, l’un des créateurs de l’industrie électrique moderne', et Un Allemand, M. Baude, directeur dès grandes usinés Siemens.
- Les bœufs à trois cornes, -r-r- M. de Rochebrune avait autrefois signalé l'existence, en Sénégambie, d’une race de boeufs domestiques à trois cornes, Bos triceros. MM. Th. Monod et G. Moussu viennent de donner, dans le Bulletin de la Société nationale d’acclimatation, l’explication de cette curiosité. Les animaux à trois cornes ne forment pas une race distincte, puisqu’on en trouve des individus parmi tous les bovidés de. la Sénégambie. La troisième corne, nasale, est tout simplement une anomalie provoquée par une inoculation préventive contre la péripneumonie. En effet, les indigènes vaccinent leurs animaux en leur introduisant sous la peau du front, au contact du périoste, Un fragment de poumon péripneumonique ; il se produit une violente réaction ét l’os forme bientôt une saillie, parfois considérable, recouverte d’une masse cornée. Telle est l’origine des Bos triceros, qui ne forment pas, on le voit, une espèce spéciale.
- Le peuplement du Canada. — Durant les neuf mois de l’année fiscale écoulés entre le ier avril et le 3.i décembre 19x2, le nombre des immigrants entrés au Canada a été de 334 o83, soit une augmentation de 14 pour 100 sur la période correspondante en 1911. On remarque, d’après les chiffres que nous empruntons au Times, que les Etats-Unis ont fourni plus du tiers de cet effectif, avec 113 798 personnes qui ont abandonné le territoire de la République pour se fixer dans le Dominion. Les Iles Britanniques ont fourni de leur côté 127 875 immigrants, tandis que toutes les autres nationalités réunies n’en fournissaient que 92 410. Si la natalité des Anglo-Saxons immigrés ne diminuait pas dès la deuxième génération, il y aurait donc à redouter que l’élément français* canadien ne soit submergé rapidement. Dans le seul mois de décembre 1912, i3o25 émigrants (dont 5763 venaient des Etats-Unis) sont arrivés au Canada, contre 10624 arrivés en décembre 1911.
- La brasserie put Belgique. — L’industrie de la brasserie décroît depuis quelques années en Belgique. Alors que, de 1896 à 1907, le nombre des brasseries s’était élevé de 2997 à 3385, il a commencé à diminuer en 1908, et l’an dernier, il était tombé à 3309.Ce. sont principalement les petites brasseries qui ont cessé leur exploitation, car on travaille la même quantité de matériaux en 1912 qu’en 1907 (208 763 858 kg en 1907, 2o5 064 127 en 1912). Les provinces du Hainaut et la Flandre Orientale possèdent le plus de brasseines, environ 700 pour chacune d'elles,- tandis que Iç Luxembourg n’en a guère qu'une soixantaine. ...
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- JOUETS MECANIQUES au CONCOURS LÉP1NE
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- Sauteur chinois. — Très réussi, ce sauteur mécanique inspiré par les Chinois de cafés-concerts. Le personnage imaginé par l’inventeur se tient normalement accroupi reposant sur ses deux pieds et sur la queue traditionnelle construite, ici, en métal. Deux mécanismes semblables sont placés à droite et à gauche du sujet. Ils comportent une manivelle M, actionnée par un mouvement à ressort que l’on remonte à l’aide d’une clé, qui entraîne une bielle B passant dans un anneau A et se terminant sous le pied du pantin. D’autre part, la monture métallique coudée de l’iutérieur des bras est reliée
- Le sauteur chinois.
- Mécanisme du sauteur.
- à un levier L qui est rencontré par la manivelle à chacune de ses révolutions. Il est facile de se rendre compte des deux mouvements exécutés. Le saut a lieu lorsque la manivelle et la bielle B cessent d’être en ligne droite et le sujet avance en sautant à une hauteur égale à la longueur de la manivelle. Les bras s’élèvent verticalement à chaque passage de la manivelle sous le levier L.
- L’ours à la barre. — Il est bien difficile d'imaginer un jouet mécanique plus original et plus simplement exécuté. L’ours Se promène en effet tout le long d’une
- L’ours à la barre.
- barre fixe en avançant majestueusement l’une devant l’autre, et avec la lenteur qui convient, les deux pattes
- de devant par lesquelles il reste suspendu. Un mouvement d’horlogerie très rudimentaire est dissimulé dans le corps de l’animal ; il porte un arbre commandant par l’intermédiaire d’une manivelle M un levier à coulisse L qui doit osciller autour d’un point fixe P, Ce levier constitue l’armature métallique de l’une des pattes ; la seconde patte est équipée de la même manière par un second levier à coulisse oscillant autour du même axe fixe P, mais entraîné par une seconde manivelle diamétralement opposée à la première. On comprend de suite comment sont produits l’avancement et le soulèvement alternatifs de chacune des pattes qui sont
- Le mécanisme de l’ourse
- recourbées sur la barre afin d’empêcher l’animal de tomber. Le mouvement de l’ours est d’autant mieux répété que les pattes arrière sont également animées d’un léger mouvement oscillant d’avant en arrière produit par un autre levier également solidaire de la manivelle. De tous les jouets mécaniques imaginés jusqu’ici et que nous avons vus aux mains des camelots, celui-ci est certainement le meilleur comme fidélité de reproduction et simplicité du mécanisme.
- La loterie.— Ce troisième jouet delà collection Boucheron représente un personnage devant lequel se meut une roue de loterie, Le mouvement d’horlogerie qui
- La loterie.
- Le mécanisme.
- entraîne la roue est placé à l’intérieur du personnage. Lorsque celui-ci occupe la position verticale, ce mouvement actionne un bras tenant une sonnette. L’autre bras est actionné par une roue dentée sur laquelle frotte un levier. A un moment donné une came fait osciller le pantin autour du point A. Pendant ce mouvement, le bras B appuie sur un levier à coulisse C qui est fixé sur une roue à rochet R. La roue entraîne alors l’engrenage E qui fait tourner le pignon P solidaire de la roue. Le pantin reste alors immobile pendant la rotation de la roue ; il se relève ensuite et le levier du bras se trouve de nouveau embrayé pour recommencer une nouvelle rotation.
- Le garçon livreur. — M. Boucherou affectionne la reproduction des mouvements humains. Le garçon livreur vient compléter agréablement la série déjà nombreuse des productions de l’inventeur.
- Le mécanisme est renfermé dans la voiture de livraison à laquelle • d’homme est attelé.
- Ce mécanisme à ressort R actionne deux manivelles opposées M. Chacune de ces manivelles est reliée à T '
- , • T Le garçon livreur.
- un levier L qui &
- s’articule ati point
- P ainsi que deux autres leviers A et B. Le premier1 communique un mouvement de balancement à la tête. Le ' second est composé d’éléments articulés en CD et E. De
- Le mécanisme du livreur et de sa voiture
- ce dernier point part un autre levier mobile autour d’un point fixe G. Ce levier CDE prolongé sert d’armature à la jambe. Le même système est répété à l’intérieur de chaque jambe. La manivelle pousse, à chaque tour, le point d’articulation des leviers A et B pour faire avancer
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- JOUETS MÉCANIQUES AU CONCOURS LÉP1NE
- d'une part le corps, d’autre part la jambe; cette dernière est articulée en G; le genou avance en entraînant la jambe et le pied. Mais ce dernier traînerait sur le sol, ce qui nuirait à l’eslhélique du mouvement. L’ingéniosité de l’inventeur a solutionné cette difficulté d’une manière très élégante. Le véhicule est, en effet, chargé de soulever le pied. Dans ce but une bielle N, également solidaire de la manivelle et fixée à l’essieu, soulève la voiture au bon moment et lui communique une inclinaison assez prononcée. Ce soulèvement est reproduit par le brancard, lequel soulève à son tour la jambe et le pied. Celui-ci se pose alors normalement sur le sol.
- Pour compléter la reproduction, le véhicule est chargé de paquets; à un moment donné une:petite tige verticale, toujours solidaire de la manivelle, s’efface et un paquet tombe.
- Le garçon livreur est un très beau jouet.
- L’inventeur de ces jouets est M. Boucheron, 4> rue de l’Eglise, à Yitry-sur-Seine.
- Le Métropole. — Le Métropole est une boîte de construction qui diffère des jouets semblables en ce sens qu’elle contient un nombre de pièces assez grand pour établir un nombre pour ainsi dire illimité de constructions. C’est là un avantage précieux parce que l’enfant
- Un objet construit avec la boîte Métropole.
- se lasse vite de construire et de démonter sans cesse un même objet. Pour qu’un jouet l’intéresse longtemps, il est indispensable qu’il puisse se présenter sous différentes formes. C’est la raison pour laquelle un jouet cesse rapidement de plaire et ainsi s’explique la nécessité de les renouveler assez fréquemment.
- Le Métropole se compose de blocs, de planchettes et de roues. Chacun de ces organes est pourvu de trous qui permettent de les assembler à l’aide de baguettes également contenues dans la boîte. Avec la même boîte, on peut faire des tables, des bancs, des charrettes, des chemins de fer suspendus, des grues, des élévateurs, des machines à coudre, des forges, des balances, des pendules, des automobiles, des phares, etc. L’enfant peut d’ailleurs combiner lui-même des constructions inédites ne figurant pas sur le cahier livré avec la boîte, et’prendre ainsi plus d’intérêt encore à son jeu.
- En dehors de l’intérêt qui s’attache à la construction elle-même, l’enfant s’approprie tout d’abord les noms de son matériel, des objets qu’il façonne; ensuite il constate lui-même les défauts de construction, s’ingénie à les réparer, à les supprimer. Il apprendra à travailler ses baguettes, les amincir par endroits, pour les amener à se prêter à ses fantaisies. Il est donc convié à une sorte de travail manuel dont il tirera les éléments des tours de main, des trucs de métier, qu’il utilisera plus tard soit pour son agrément, soit dans l’exercice d’une profession.
- Il ne nous parait pas utile d’insister sur les avantages que possède un tel jouet; ils apparaissent eux-mêmes. D’ailleurs, les modèles d’objets d’exécution plus ou moins facile qui sont livrés avec le jeu parlent assez par eux-mêmes.
- Le Métropole, qui se vend en boîtes plus ou moins importantes, a été mis en dépôt dans la plupart des grands magasins. Le représentant à Paris est M. André Godek, ingénieur, Go, boulevard de Clichy, à Paris. Les prix sont les suivants : petit modèle (45 dessins),, i fr. 65 ; modèle à 68 dessins, n fr. 76; modèle à i38 dessins, 4 fr. 5o; modèle à 200 dessins, 7 francs; modèle à 270 dessins, 14 francs.
- Mitrailleuse Eurêka. •— C’est une jolie réduction d’une véritable mitrailleuse à deux canons jumelés. L’en-
- La mitrailleuse Eurêka.
- faut s’assied confortablement sur la petite sellette fixée au support et des deux mains tire alternativement sur chaque poignée pour faire partir les projectiles, de petites balles de bois tout à fait inoffensives.
- Les balles sont versées dans les deux tubes qui surmontent les deux canons et constituent le réservoir à projectiles. Elles passent ensuite l’une à la suite de l’autre dans les canons aussitôt après que l’une a été tirée. Le fonctionnement très simple et très robuste est constitué par deux tiges pourvues de ressorts agissant comme de vrais perforateurs de cartouches. Ces tiges TT' se terminent par deux épaulements EE'qui viennent buter contre la masse d’arrêt solidement encastrée dans la monture en bois de la mitrailleuse. Un balancier B, pourvu de deux poignées PP et oscillant autour de l’axe O, porte deux lames d’acier très robustes terminées par un taquet F' auquel fait suite une rampe R. Dès que l’on tire sur la poignée P, par exemple, le taquet F entraîne la tige T par l’épaulement E ; le bec de la lame L vient
- Le mécanisme de la mitrailleuse.
- ensuite appuyer contre la pointe N qui l’oblige à se rejeter de côté. A un moment donné, lé taquet abandonne l’épaulement E et la tige T, sollicitée par son ressort, est violemment projetée vers l’avant pour «hasser la balle. Les deux lames L et L' sont reliées par un ressort qui les oblige à revenir constamment dans la position armée dès qu’elles ont quitté le contact avec la pointe N. La mitrailleuse est donc toujours prête à fonctionner, puisque l’un des taquets est toujours en prise avec son épaulement.
- Cette mitrailleuse sera surtout bien vue des enfants parce qu’elle permet un nouveau mode de tir qui ne leur avait jamais été offert; ensuite, autre avantage, elle fait beaucoup de bruit pour imiter sa grande sœur. — La mitrailleuse Eurêka est en vente chez M. Kratz-Boussac, 14, rue Martel, à Paris.
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- VARIETES
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- Les confitures de courges, à l’étranger. — Tandis que longtemps tenue en discrédit, dissimulée et considérée comme un agent de falsification, la préparation des confitures de courges, sous lesquelles il faut comprendre les citrouilles, giraumons, potirons, etc., n’a vraiment été décrite sous ces noms que depuis les essais de confitures de légumes, voici plus de 3o ans qu’elle est très estimée à l’étranger.
- Or, comme cette année la disette des baies et des fruits à noyau a rendu presque impossible l’obtention de leurs confitures, c’est l’occasion pour beaucoup de ménagères, non point de les remplacer complètement par celles de courges, mais de se rendre compte de la place qu’elles peuvent occuper parmi les produits alimentaires de ce genre. Et comme, pour juger impartialement leur qualité gustative, il faut les préparer soi-même, je donne ci-dessous quelques formules répandues en Allemagne et en Angleterre.
- Allemagne.— Compote. — On préfère le potiron jaune, mûr, mais non farineux. Enlevez la peau et les pépins, coupez la chair en petits cubes et faites-en cuire i kg avec 5oo gr. de sucre cristallisé, 125 gr. de citronnât, le jus et la peau d’un citron et une bouteille de cidre. La cuisson est suffisante après io minutes environ ou quand les morceaux piqués avec une fourchette s’en détachent facilement. Enlevez les fragments, concentrez le jus en un sirop épais, ajoutez-y un demi-verre à vin de cognac, versez sur les morceaux de potiron, mélangez et mettez en pots.
- Marmelade. —Prenez i kg de courge bien épluchée, faites cuire, passez à travers un tamis, ajoutez à la masse la moitié de son poids de sucre, 4 gr- de cannelle, quelques petits fragments de gingembre, le jus d’un citron et recuisez en consistance de bouillie épaisse en ayant soin de remuer constamment avec une cuiller en bois; conservez en pots.
- Les Allemands préfèrent à la marmelade simple celle dans laquelle entrent les pommes, surtout les Reinettes ou les variétés de la Borsdorfer. On pèse alors autant de courge que de pommes, on fait cuire avec très peu d’eau, ou mieux du cidre, et le jus d’un citron et l’on passe au tamis. On ajoute ensuite à la masse son poids de sucre et l’on recuit jusqu’à suffisante concentration.
- La marmelade simple est, cependant, tellement appréciée que l’inspecteur d’horticulture Junge, à la suite de demandes adressées à la Station d’utilisation des fruits de l’Institut royal de Géisenheim sur le Rhin, a cru devoir en étudier la préparation comparativement à celle de la marmelade de courge et de pommes. Voici, très succinctement, le résumé de ces deux essais :
- i° La chair de la courge, coupée en petits morceaux, a été cuite dans un peu d’eau, puis passée à la machine.
- Sept kilogrammes de cette pulpe additionnée de 3 kg 5oo du sucre et d’un peu d’acide citrique ont donné après coclion convenable 6 kg de marmelade;
- 2° Le second essai a porté sur 6 kg de courges, de pommes et de sucre et il en est résulté, après traitement identique, 12 kg de marmelade. Examinés et dégustés, les deux pimduits ont présenté peu de différence entre eux au point de vue de leurs propriétés physiques : l’aspect et la belle nuance jaune de la marmelade de courge simple la rendaient même très appétissante, mais à la dégustation la différence s’est accusée de suite : la saveur de cette dernière était plus sèche, plus fade, plus douceâtre et rappelait son origine.
- La supériorité gustative est donc en faveur de la marmelade de courge et de pommes.
- Angleterre. — Marmelade. — On y emploie de préférence les courges à la moelle qui doivent être fermes, jeunes, quoique de bonne grosseur. Préparez comme il a été dit plus haut et mettez les petits morceaux dans. une terrine en faïence'; ajoutez-y pour huit courges deux ou trois ananas en petites tranches, le sirop de la conserve, plus l’écorce râpée et le jus de trois citrons. Pesez pour chaque livre de fruit trois quarts de livre de suci’e et laissez en contact 24 heures. Mettez le tout dans un chaudron avec une ou deux racines de gingembre con-cassées en très petits fragments et faites bouillir doucement jusqu’à consistance de marmelade onctueuse. Versez dans de petites jarres et fermez de suite.
- Il est fort probable que la défiance et le préjugé, qui se sont opposés jusqu’ici à la préparation de ces,confitures, s’effacei’ont devant des essais impartiaux et bien compris, car leur saveur un peu spéciale, qui a été le principal obstacle à leur acceptation en France, peut être facilement enlevée par les moyens suivants : i° choix des variétés de courges, citrouilles, etc., pourvues d’une chair fine et sucrée, notamment de la courge à la moelle ; ; 20 léger blanchiment de la pulpe pour lui enlever sa saveur herbacée ; 3° aromatisation par addition de can- ; nelle, citx’on, gingembre, girofles, etc. ; 4° acidification avec de l’acide citrique ou tartrique dans la proportion, de 2 gr. par kilogramme de produit; 5° mélange d’une faible quantité d’autres fruits en raison de la récolte, et, comme cette année abonde en pommes, il est tout indiqué d’y recourir.
- Si ces conseils sont suivis, il n’est pas douteux que les ménagères françaises, car, pour le moment, il ne saurait être question des fabricants, ne les apprécient comme elles le sont à l'étranger, puisqu’elles y trouveront un aliment agréable et salutaire en même temps que d’un prix modique, ce qui est d’autant plus à considérer que la cherté de la vie s’accroît chaque année de plus en plus.
- A. Truelle.
- HYGIÈNE ET SANTÉ
- L’appendicite et le régime hydrique. — En maintes circonstances, les médecins ont signalé la fréquence de l’appendicite dans la même famille; la plupart d’entre eux vous signaleront le fait de deux, trois enfants chez lesquels s’imposait la nécessité d’une intervention chirurgicale. On a cherché vainement la cause de cette singularité ; on a accusé la similitude de régime et d’habitudes de vie, l’abus du régime carné ; d’aucuns se demandaient s’il n'existait pas une sorte de contagion par un agent microbien inconnu. Je connais, pour ma part, cinq familles dont deux enfants dans quatre, trois dans la cinquième ont été atteints d’appendicite à quelques mois d’intervalle les uns des autres. Dans l’une, l’infirmière et la mère qui avaient soigné les petits malades furent prises l’une après l’autre et durent être opérées à leur tour. Pure coïncidence, dira-t-on, c’est possible.
- Le Dr Gagey croit à une autre cause, au moins pour les cas d’appendicite chronique, car, dans les cas aigus, il s’agit d’ordinaire d’une cause infectieuse souvent des plus virulentes. lia été frappé de ce fait que tous les malades observés par lui étaient buveurs d’eau. Notez
- qu’il ne s’agit pas, comme on pourrait le croii’e, d’une contagion apportée par l’eau; dans plusieurs ménages l’analyse de l’eau a montré sa parfaite pureté ; quelques-uns des malades buvaient de l’eau minérale, un d’entre eux buvait uniquement des infusions chaudes. Comme le fait observer notre confrère dans un intéressant article de la Presse médicale, il incrimine l’eau non par c^ qu’elle apporte de nocif, mais par ce qu’elle n’emporte pas, par ce qu’elle ne détruit pas. Et de ce fait, il est bien près de se faire l’apôtre du régime vineux.
- Depuis la crise qui a sévi sur le vignoble français par le fait de l’invasion phylloxérique, l’appendicite et les infections intestinales semblent avoir augmenté beaucoup. Je veux bien qu’au temps passé nombre d’affections graves, qu’on attribuait à la péritonite, aux abcès iliaques, à l’étranglement intestinal, seraient étiquetées aujourd’hui : appendicite. N’empêche que l’appendicite est, même en comprenant ces lésions diverses, beaucoup plus fréquente depuis une vingtaine d’années. Est-ce au régime hydrique qu’il faut l’attribuer ? Le vkx, le cidre sont des liquides relativement antiseptiques,
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- HYGIÈNE ET SANTÉ
- où se cultivent mal un grand nombre de microbes qui sont tout disposés à devenir, sous l’influence de .causes insignifiantes, terriblement pathogènes. Alors les buveurs de vin, je n’entends pas les ivrognes, mais les simples consommateurs de vin aux repas, devraient être indemnes de toute attaque d’appendicite. Le fait n’est pas prouvé,'loin de là : d’après des notes relevées sur ses malades, le professeur Jalaguier, qui est de tous les chirurgiens de France, celui qui a opéré le plus grand nombre
- d’appendicites, constate qu’il y à peu près autant de cas chez les buveurs de, yjn .que chez les buveurs d’eau. Aux praticiens de trancher la question en établissant leurs statistiques ; la classe aisée ;est plus fréquemment atteinte que la classe ouvrière. Cette dernière est-elle plus ou moins buveuse d’eau que l’autre? C’est à voir. Il y a intérêt à signaler l’observation du Dr Gagey qui demànde simplement que seS observations soient contrôlées. Dr À. C.
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- RECETTES ET PROCEDES UTILES
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- - Masse élastique pour remplir les chambres de | bandages pneumatiques. — Nous devrions écrire I «'pseudo-pneumatiques », puisqu’il s’agit de supprimer cet air comprimé qui, s’il est précieux par sa faculté de boire l’obstacle, est parfois bien ennuyeux aussi à cause de cette soif de liberté qui le porté à s’échapper de sa prison.... On a déjà lancé plusieurs fois à renfort de réclame sans d’ailleurs grand succès — plusieurs Compositions destinées à être injectées dans les chambres où, en se solidifiant, elles forment une masse extrêmement élastique, capable d’annihilër les chocs'. En voici une nouvelle que vient de faire breveter, aux Etats-Unis, M. Suss. Nous en donnons la formule, à cause de la simplicité de préparation, mais en faisant toùtéS réserves quant à la valeur pour un long usage daùs une chambre de bandage. ..
- • Faire macérer 400 gr. de bonne collé forte concassée dans 200 gr. d’eau, jusqu’à ce que le liquide soit complètement absorbé. Chauffer au bain-marié pendant une heure, après avoir ajouté 200 g'i*. de sucré roux. On ajoute finalement i5o gr. silicate de soude en solution concentrée et 5o gr. glycérine, on remue et on poursuit le chauffage pendant une demi-heure. -1 Procédés de décoloration des éaux-de-vie noircies.
- Sous l’influence de diverses causes, et notamment de l’influence de l’air, il arrive assez souvent que l!ëau-dé-
- vie subit une altération de la couleur et devient plus ou moins noire; Pour la décolorer, lui rendre sa coloration naturelle, on peut employer, suivant les cas, plusieurs procédés.
- Un premier procédé consiste en l’emploi du charbon végétal, en opérant dë la mânière suivante : on prend 1 kg de braisé de boulanger bien brûlée, réduite en poudre aussi fine que possible, et on verse cette poudre dans le baril contenàùt l’éàu-d’e-vie, en ayant soin de rouler le baril chaque, jour pendant une semaine, afin de mettre soùvent le charbon en contact avec la matière colorante. Si cette quantité dé' charbon végétal ne suffit pas, on peut l’augmenter ou ajouter 1 kg de cendres lessivées et lavées à nouveau à l’eau chaude. Ces cendres jouissent d’un pouvoir décolorant assez prononcé et elles ne modifient pas1 Te ’goût de l’eau-de-vie. Dans le j cas où la limpidité serait lente à obtenir, on collerait l’eâu-de-vié avec de la gélatine et on la soutirerait après clarification.: ; •
- ; 1 La coloration ùoire peut être 'éliminée aussi par le collage au lait, à la doçe d’un demi-litre de lait par hectolitre d’éau-de-vie. On foùette vigoureusement en versant le lait, puis on laisse rëp'oser et ensuite on soutire. Après ce traitement, il est nécéssâire de remonter l’eau-de-vie en y ajoutant tin peu déatUde-vie plus forte, l’emploi du charbon végétal et dù lait affaiblissant les spiritueux.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. - Dans ta boite' aux lettres, la Rédaction publie les îàits dàin intérêt général qui fui- sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qjui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Rectification. — M. Nitzel, horloger de la marine, nous informe que les cadrans de route à chiffres visibles dans l’obscurité, de sa construction, ne sont pas préparés avec des sulfures phosphorescents, mais bien avec dès sels radifères.. Leur pouvoir luminescent serait ainsi pratiquement’ illimité et la phosphorescence se produirait sàns nul’bésoin d’exposition préalable à la lumière.
- 'Renseignements. •*— M. J. M. 0. (République Argentine). — Lâ> valeur calorifiquë d’un bois de chauffage est exprimée par lë nombre de calories quë ce bois fournit embrûlant complètement. Voici, d’après M. Ghe-vàndiër; la puissance calorifique exprimée en calories, di’urv stère des1 bois suivants,’ éecS : chêne a glands ses-siles (bois de quartiers), x 6r4 819 ;1 chêne pédonculé (bois de-quartiers),- ! 5-25 22.4/hêtre (bbis de'quartiers), 1-604 8*4>charme (bois de quartiêrs), x‘532 082 ; bouleau (boiS'dë quartiers),-! 5x6-2fi /charme (bois de qùartiers et rondins mêlés)-, ï 4 94 bouleau-(quartiers! et rondins mêlés), -! 489 190; bouleaU (rondinage de brins), 1*428 434; 'sapin (rondinage de brins)/ 1'386 376 ; chêne les dente variétés confondues (rondinage de brins), 1-346 772; hêtre (rondinage'de brins), 1 B26 072 ; aulne (Rois de quartiers), î 3ïii'gg3.; aülne (quartiers et ron-i dins mêlés), i3o3o54; charme (rondinage de brins), 1,296.432;- hêtre (rondinage '-de branches)/' 1 283870;
- sapin (rondinage de branches), 1 275068; aulne (rondinage de brins), 1267217; pin (rondinage de brins), x 260 600; pin (rondinage de branches), 1 251 58i ; charme, 1 234 029; sapin {bois de' quartiers), 1 230 800; saule (quartiers et rondins mêlés), i 224 424; bouleau (rondinage de branches), 1 206 536; saule (rondinage de brins), x 185698; tremble (quartiers et rondins mêlés), 1.1768.58; chêne, les deux variétés confondues (rondinage de branches),.. 1 176671; pin (bois de quartiers),
- 1 140 3j5. -
- M. J. S. Sincelejo (République de Colombie). — La fève Tonka, dont vous nous avez adressé des échantillons, fournit effectivement; à la parfumerie artificielle ou synthétique)’ là couxnarine, principe odorant très employé comme constituant des essences, concurrem-mënt’avec la vaniliué et l’héliotropiue. La fève Tonka sert aussi de fixateur naturel au même titre que l’ambre, la civette, le musc, les baumes du Pérou et de Tolu, le benjoin, le styrax/ qùr s'emploient en infusions alcooliques et agissent à là fois par leurs résines et par leurs principes aromatiques. La couxnarine de la fève Tonka 1 est légèrement soluble dans l’eau. Voici des adresses d'indùstriels qui s’occupent de la fève Tonka pour l’uli-lisation de la coumariue dans les diverses préparations de parfumerie synthétique : Gattéfossé et fils, 19, rue Camille, à Lyon; Société anonyme « Flora », Duben-dorf-Zurich (Suisse); Mühlethaler S. A. 80, John Street,
- New-York; Grolëa et Sordes, 11, rué" Jules-Ferry, Sùresnés (Seiüe) ;'Sachsse et C‘e, à Leipzig ; Givandan, à Vernier, p’rès Genève (Suisse) ; Dorier et G,e, 65, rue Marengo, Marseille; Birckenstock, à Montreuil (Seine); Slttlér, ù : Già-iike /(ÀljDês^-Maritimes) ; Lautier fils, à Grasse (Alpes-Maritimes); Roure-Bertraud flls, même
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- adresse; Schimmel et Cia, à Leipzig (Allemagne). Il serait intéressant de vous mettre en rapport plus particulièrement avec cette dernière firme, qui vous fournirait tous renseignements techniques et commerciaux, et sans doute aussi des débouchés pour vos produits.
- M. J. Braziër, ferme d’Avin, près Laon. — i° Pour avoir le poids exact du récent modèle de démarreur Barbey, il faudrait écrire à MM. Delaunay-Belleville, à Saint-Denis (Seine). 2° Sur la bicyclette, à part le volume épuisé de la collection Omnia, nous ne voyons guère que les ouvrages de Carlo Bourlet (2 vol. à 2 fr. 5o, Masson, édit.). Mais c’est surtout théorique et, au demeurant, l’ouvrage date fort. Au point de vue pratique, vous pourriez consulter un des récents manuels de motocyclette, qui s’applique aussi aux bicyclettes ordinaires, celui de Champly, par exemple (Desforges, édit., quai des Grands-Augustins). 3° Nous ne connaissons pas cette marque de vernis. 4° Pour vernir des compas, nous vous recommandons le « zapon », à base de celluloïd (Lamaille et Dumont, 40, rue de l’Echiquier).
- M. André Isidore, au Xano par Ganto. — i° La maison Duvelleroy n’existe plus qui construisait le « filoir » décrit dans le dictionnaire de Laboülaye : mais un menuisier du pays vous fera cela d’après la gravure. En principe,. on n’emploie plus d’appareils aussi rustiques pour la filature, surtout qu’il s’agit de fils grossiers bon marché (on ne file à la main que très peu de lin pour toiles extra-fines vendues très cher). 20 Pour la filature en général, voir le Manuel de Dantzer (Tignol, édit., quai des Grands-Augustins); pour le travail des articles grossiers de jute et chanvre, voir la Fabrication des cordes et ficelles, parRenouard (Industrie textile, édit., 25, rue Fontaine). 3° Pour la photo sur gélatine bi-chromatée, voir les ouvrages de Maskell-Demachy (Gau-thier-Villars, édit., quai des Grands-Augustins), ou de Royer (Mendel, édit., rue d’Assas). 4° Nous ne connaissons pas ces plaques de cuivre striées pour gravures, ni notre graveur non plus ! Peut-être voulez-vous parler de papier gravé de fines lignes parallèles (papier Gillot, vendu chez Morin, rue Dulong) ? Il y a aussi des plaques de verre gravées de fins réseaux (vendues chez Yoirin, rue Maillet, Paris), qui servent en photogravure.
- M. G. L., à Mulhouse. — Le dépérissement de vos saules pleureurs peut provenir de causes diverses qu’il est assez difficile de préciser sans un examen sur place. Il conviendrait d’examiner très minutieusement les saules dépérissants, afin de voir s’ils sont attaqués par d’autres insectes que le cossus, soit sur le tronc, soit sur les branches et le feuillage, et de nous soumettre échantillons de parties des arbres malades ou d’insectes recueillis. En dehors du cas d’extrême vieillesse, le dépérissement peut provenir aussi de l’épuisement du sol et de l’absence de soins (taille de régénération, suppression dès branches mortes, etc.), état chlorotique et effets de la sécheresse, chancres du tronc auxquels on doit remédier en supprimant les parties atteintes et couvrant
- ensuite les plaies avec du mastic à greffer, du goudron ou du coaltar. Essayez le traitement au sulfate de fer — que l’on répand à l’état pulvérulent, au pied des arbres, et que l’on fait suivre d’un arrosage — ou la méthode de régénération par absorption de solutions nutritives (sulfate d’ammoniaque, sulfate de fer, etc., en solution). On perce, à la base des arbres, un trou avec une vrille, puis on introduit un tube en métal ou en verre, auquel on adapte un tuyau de caoutchouc, dont l’autre extrémité s’adapte à un récipient placé à une hauteur telle que, par pression et suivant le principe des vases communicants, le liquide pénètre dans les canaux séveux de l’arbre et lui donne une nouvelle vigueur. Ce procédé a donné de bons résultats dans la régénération de pommiers dépérissants. On peut compléter par l’application d’une bonne couche de fumier au pied des arbres, si le sol est épuisé.
- M. Charles Dutordoir, à Lécluse. — Les mélanges du genre « thermit » pour aluminothermie sont en général composés de poudre d’aluminium combustible et d’un oxyde comburant. Pour que nous puissions vous renseigner exactement sur la composition du produit que vous employez, il faudrait nous en faire parvenir ùn échantillon assez gros (.200 à 3oo gr.).
- M. L. C., à Auteuil. — Évidemment, les filtres fontaine en grès, si répandus autrefois, sont dé très bons moyens pour cultiver les microbes. Pour les désinfecter, le mieux serait d’y faire couler, après complète vidange, quelques litres d’eau oxygénée. Naturellement on ferait ensuite longuement filtrer de l’eau ordinaire.
- M. J. Przytulski, rue Saussure. — Spécialiste en appareillage électrique pour coiffeurs et teinturiers en cheveux : Maheo, 5o, rue Château-Landon, Paris. Appareils en nickel : les usines de Berndorf (Agence de Paris, 29, rue des Petites-Ecuries) et Boas-Rodrigue, 67, boulevard de Charonne, Paris, vous fabriqueront sur croquis n’importe quel genre de cuvettes.
- M. M., à D. — Eclairage d'une ferme. Nul doute que l’électricité soit à préférer, surtout si vous avez déjà un moteur. D’autant que vous ne seriez peut-être pas obligé de le changer : ne pourriez-vous le réserver le jour à la commande des machines, tandis que le soir, il ne servirait plus qü’à l’éclairage ? Quant à l’acétylène et surtout à l’essence entraînée par courant d’air, leur emploi serait bien moins prudent au point de vue incendie.
- M. L. B., à Mézières. — Pour qu’un emplacement goudronné ne s’abîme pas à la pluie, il faudrait, croyons-nous, lui donner une très légère pente en sorte que des flaques d’eau n’y puissent séjourner. Quant au prix de l’opération, cela dépend : i° de la porosité du terrain ; 20 du cQÛt du coaltar. Impossible de vous renseigner : c’est en faisant un essai soi-même sur un petit coin de terrain, qù’on se rend compte. , . ,
- Adresses de constructeurs d'appareils à filtrer l’air des calorifères : Grouvelle et Arquenbourg, 71, rue du Moulin-Vert, Paris; L’air filtré, 12, rue Curton, Clichy-
- JfeD
- Ho
- BIBLIOGRAPHIE
- Qgt,
- Sommaire de notre précédent numéro.
- L’araignée sauteuse : Daniel Claude. — Un fusil à deux coups à détente unique : Georges Lanorville. —• L’aéroplane au Sahara : R. C. — La fabrication mécanique des chaussures : H. Vigneron. — Le premier concours d’hydropèdes : Lucien Tournier, t— La ehimicographie et le prétendu rayonnement vital :. La Rédaction. — Les grandes villes Allemandes : E.-A. M,
- Supplément. — Le meeting d’aviation de Reims. — La traversée de la Méditerranée en aéroplane. — L’aérostable Moreau. — Mouvement radial dans les taches solaires. —- Les effets explosifs des projectiles d’infanterie modernes. -— L’expédition Nansen. —> Lés pêcheries d’Haliotis en Californie.
- Cours de calcul algébrique, différentiel et intégral. Leçons de mathématiques à l’usage des ingénieurs, par M, Laboureur, i vol., 334 fig- Béranger, éditeur, Paris, 1913. Prix : i5 francs.
- L’enseignement des mathématiques à l’usage des techniciens pose au .professeur de difficiles pro-
- blèmes : le temps est mesuré, et il faut arriver à mettre le plus tôt possible l’outil mathématique entre les mains de futurs ingénieurs qui n’ont pas tous une profonde culture antérieure ; il importe qu’ils sachent le manier pratiquement; en un mot; il faut apprendre aux jeunes gens à calculer, à l’aide de mathématiques supérieures, sans trop chercher à les initier au fond même de cette science. De cette nécessité, sont nés des livres nouveaux, où les exposés théoriques sont simplifiés au possible, et où tout l’effort de l’auteur porte sur les moyens d'entraîner ses lecteurs au calcul. Le présent ouvrage s’inspire de ces tendances pratiques; il rendra certainement les plus grands services aux jeunes élèves de nos écoles techniques.
- Traité pratique du moteur Gnome, par André Preynat. 1 vol. in-8° (14X22) de 55 pages, avec 38 figures et une planche hors texte. IL Dunod et E. Pinat, éditeurs, Paris, 1913. Prix : 2 fr. 5o.
- .Description d’ensemble,.et pièce à pièce. Indications
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- BIBLIOGRAPHIE
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- pratiques sur l’emploi et l'entretien du célèbre moteur rotatif.
- Météorologie de Vagriculteur et prévision du temps, par L. M. Granderye. In-16, 72 p. Baillière, éditeur. Paris, 19x3. Prix : cartonné, 1 fr. 5o.
- Excellent petit livre qui permettra à tout le monde d’observer les phénomènes météorologiques et d’en tirer des conclusions sur la prévision du temps.
- Report on the Danish Oceanographical Expéditions 1908-1910, to the Mediterranean and adjacent Seas,
- par Joiis. Schmidt, 2 vol. in-/j°, Host and Sou, éditeurs, Copenhague. Prix : 5o sh.
- Parmi les récentes expéditions océanographiques, il en fut peu d’aussi fertiles que la croisière du Thor en Méditerranée. Dans cette mer, encore trop peu étudiée, les savants danois ont fait une ample moisson de documents sur l’hydrographie, la composition de l’eau de mer, les dépôts de fond, les bouteilles flottantes, la biologie des poissons plats, etc. On les trouvera réunis et clairement étudiés dans ces deux importants volumes.
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- BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur : altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION IiT FORCE de 0 à 9 ÉTAT DU CIEL PLUE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 29 sept. 1915. 11°, 3 E. 1. Beau » Rosée; beau.
- Mardi 50 11°, 8 M. E. 2. Couvert 0,3 Rosée; brume; très nuageux; petite pluie le soir.
- Mercredi 1er oc t. . . 12°, 4 S. E. 2. Beau 4,8 Rosée; nuag. ; or. de 14 h. 10 à 17 b. 10; temp. de div. côtés.
- Jeudi 2 13°, 0 S. E. 3. Couvert 0,5 Rosée ; couv. jusq. 13 h. ; beau ensuite ; pi. fine de 7 h. 10 à 9 h. 30.
- Vendredi 3 12°, 4 S. i. Très nuageux 0,9 Rosce ; nuag. pluie de 9 li. à 10 h. 30.
- Samedi 4 10°, 3 S. S. E. i. Couvert 1,5 Rosée ; brouil. ; pi. de 11 h. 45 à 13 li. 20; très nuageux.
- Dimanche 5 11°, 1 S. 1. Très nuageux ” Rosce ; presque couvert.
- SEPTEMBRE-OCTOBRE 1913. — SEMAINE DU LUNDI 29 SEPTEMBRE AU DIMANCHE 5 OCTOBRE 1913.
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- La courbe supérieure indique la nébulosilé de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques {baromètre ramené A 0, au wveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à'l'abri à boule mouillée. ? * .
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 3o septembre au 6 octobre. — Le 3o. Dépression sur le S.-O. de l’Europe (Biarritz : 754 mm); fortes pressions sur le S.-E. et l’Islande (Feroé : 773; Her-manstadt : 770). Pluies sur le N. et le S.-O.; en France, orages et pluies extrêmement abondantes sur le Roussillon et le Languedoc (cap Béar, 166 mm; Perpignan,
- 115 ; Cette, 47); ailleurs, Biarritz et Gap, 15 ; Marseille,
- 11 ; Clermont-Ferrand, 5. Temp. du matin : Arkhangel et Kief, 40 ; Charleville, 9; Bordeaux, 14 ; Brest et Marseille, 15 ; Alger, 21; moyenne à Paris : i5°,5 (normale : 120,8). — Le ier octobre. La dépression gagne le N.-E. (Rochefort : 754 mm). Pluies sur le N. et le S.-O. de l’Europe : Puy de Dôme, 25 mm; Clermont-Ferrand, 5; Toulouse, Nice et Cherbourg, 16; Lyon, 9; Limoges, 7. Temp, du matin : Spitzberg, —3°; Saint-Pétersbourg, + 2; Stockholm, 6; Toulouse, i3; Bordeaux et Brest, i5; Marseille, 18; Biskra, 24 ; moyenne à Paris : i3°,9 (normale : i2°,6). — Le 2. Dépressions sur le S.-O. et l’extrême N. de l’Europe (Bretagne : mm; Arkhan-
- gel : 749). Pluies sur le N- et le S.-O; en France, mont Yentoux, 61 mm; la Coubre, 21; Rochefort, 19; Cherbourg, 14 ; Besançon, 8; Paris, 5. Temp. du matin : 'Spitzberg, —3d; Saint-Pétersbourg, o; Berlin, 7; Nantes, 10; Nice, 14 ; Marsèille, 18; Biskra, 24; moyenne à Paris : i4°,8 (normale : i2°,4). — Le 3. Pression inférieure à 760 mm sur l’O. et le N. de l’Europe. Pluies sur le Nord et l’O. : Rochefort, 17 mm; Croisettes, 14i
- du Bureau Central Météorologique.
- Clermont-Ferrand, n; Belfort et Charleville, 5; Lorient, 3; Paris, 1. Temp. du matin : Yardoe, —20; Saint-Pétersbourg, —6 ; Charleville, 11; Toulouse, i5; Marseille et Rome, 18; Laghouat, 23; moyenne à Paris : i3°,6 (normale : i2°,3). — Le 4. Dépressions sur les Iles-Britanniques (752 mm) et le N. du continent (Yardoe : 747)- Pluies sur -le N. et l’O. : en France, cap Sicié, 62 mm; Marseille, 25; Biarritz, 21; Rochefort, i3; Clermont-Ferrand, 7; Brest et Paris, 1. Temp. du matin : Vardoe, — i° ; Arkhangel et Paris, -f- 10 ; Nantes, ia; Brest et Nice, i5; Alger, 19; Brindisi, 21; moyenne à Paris i4°,4 (normale : i2°,i). — Le'5. Basses pressions sur le S.-O. et le N.-O. de l’Europe (Finlande : 744 mm; Irlande : 749); fortes pressions sur l’Islande et les Açores. Pluies sur le N., le Centre et l’O. de l’Europe, sur toute la France : Marseille, 28 mm; Cherbourg, 17; Nice, 16; Nantes, 12; Lyon, 8; Paris, 2. Temp. du matin : Spitzberg, —6°; Nantes, —(— 11 ; Clermont-Ferrand, 12; Nice, 16; Alger, 19; moyenne à Paris : i2°,7 (normale : 120). — Le 6. Dépressions sur l’O. et le N. de l’Europe et sur les4 Açores (Horta : 756 mm). Pluies sur presque toute l’Europe : la Coubre, 28 mm; Belle-Isle, 26; Calais, 21; Gap, 12; Besançon, 7; Charleville, 6; orages dans l’O. de la France. Temp. du matin : Haparanda, —5°; Belfort, +9; Nantes et Clermont-Ferrand, 10; Alger, 19; moyenne à Paris : n°,8 (normale : n°,8).
- 4$ 160 Efr
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tissandier
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY | E.-A. MARTEL
- Membre du Conseil supérieur d'Hygiène publique,
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- Membre de l’Institut,
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- ABONNEMENTS, 12 mois = Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départent. : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne es L,a Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Tarit (Yîe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N" 2108. —
- 18 OCTOBRE 1913.
- INFORMATIONS
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- SUPPLÉMENT.
- L’étoile temporaire des Gémeaux (Nova, 1912). — Découverte par Enebo, le 12 mars 1912, cette importante nova suscitait immédiatement les recherches les pins précises dans tous les observatoires. F. Sloeum, à Yèrkes, prenait 15 clichés aux époques les plus favorables pour la détermination de la parallaxe, en mars 1912 et 1913, et octobre 1912 : il conclut à une parallaxe de o",on, soit 296 années de lumière, ce qui reporte à l’an 1616, environ, la subite augmentation d’éclat dont nous avons été témoins. E. Guerrier!, qui en prit des mesures photométriques ininterrompues pendant x3 mois, a pu conclure à 139 déterminations de grandeur (Mémoires des spectroscopistes italiens. Juin 1913, p. io5-ix3), tandis que cette nova perdait déjà 2 grandeurs; et les principales caractéristiques des variations d’éclat sont les suivantes : pendant la première période, du début au 3 juin, rapide décroissance de 1 gr. 61, avec oscillations de part et d’autre d’une courbe régulière; puis, lente diminution dans le reste du diagramme. Durant de courtes périodes, il y a évidemment tendance à des maxima et minima assez nets ; mais c’est un diagramme, assurément, et qui donc oserait parler de courbe de lumière pour des astres aussi singuliers ? Nous ne savons assurément encore rien sur les Nova. Mais de bonnes monographies comme celle de E. Guer-rieri nous aideront, il faut l’espérer, à percer le mystère.
- Redécouverte de la comète de Westphâl. — La
- comète périodique de Westphâl (1852 IY), dont on attendait le retour pour cette année, vient d’être retrouvée, le 26 septembre dernier, par M. Delavan. Les observations effectuées aussitôt ont montré que la nouvelle comète possédait bien le même mouvement que devait présenter la comète de Westphâl en cette région du ciel. En adoptant pour le passage au périhélie la date du 26 novembre prochain, la période de révolution, comptée depuis le passage de i852, serait de 61,118 années. L’éphéméride calculée par Hnatck, dans cette hypothèse, ne présente qu’une petite différence avec l’observation. La comète apparaît comme une nébulosité ronde, avec noyau brillant. Eclat total évalué entre la 7e grandeur et demie et la 9e grandeur, suivant les observateurs. D’après les observations de M. Kritzinger, du 28 septembre, la comète de Westphâl est facile à voir dans une jumelle. Un cliché photographique a révélé une queue de 3o 1/2 de longueur.
- L’ouverture du canal de Panama. — L’Atlantique et le Pacifique communiquent désormais à travers le canal de Panama. En effet, le 10 octobre dernier, à 9 heures du matin, le président de la République des Etats-Unis, M. Wilson, en présence d’un certain nombre de personnalités, pressant sur un bouton électrique installé dans son cabinet à la Maison Blanche, a fait
- sauter à 3ooo km de là vingt tonnes dé dynamite, Cette explosion a rompu la digue de Gamboa, dernier obstacle qui s’opposait à la jonction des deux océans. 11 ne reste plus maintenant qu’à terminer le dragage du canal et à achever quelques constructions pour que la grande voie interocéanique soit livrée à la navigation.
- La question de l’Atlantide. — On est à peu près d’accord aujourd’hui pour admettre comme véridique la très ancienne légende d’après laquelle il aurait existé un continent dans l’Atlantique équatorial, lequel continent se serait effondré au début des temps historiques, et on le situe généralement sur l’emplacement des îles du Cap Yert. Dans un remarquable article des Annales de Géographie (i5 mai 1 g 13) M. L. Germain groupe un certain nombre d’arguments, emprantés à la géographie zoologique, et qui paraissent tout à fait concluants dans ce sens. La faune de ces îles, notamment en ce qui concerne les mollusques tertiaires et quaternaires, est non seulement très homogène, mais, de plus, elle ne présente d’analogies qu’avec celles des' Antilles ou de l’Amérique centrale, de l’Europe du Sud-Ouest et de l’Afrique du Nord, et aucune avec celle de l’Afrique tropicale. Des observations analogues s’appliquent à la flore. Ainsi, selon M. Germain, les archipels du Cap Yert auraient été autrefois réunis en une masse continentale unique. Ce continent aurait été relié d’une part à la Mauritanie et au Portugal, et, d’autre part, par une ligne limite méridionale partant des environs du Cap Yert, à un point indéterminé du continent américain, probablement le Yénézuéla. Sagement, M. Germain ne donne cette description que comme hypothétique. Il y a un intérêt particulier à rapprocher cette étude de celle, particulièrement saisissante, due à M. Termier, de l’Académie des Sciences, le savant directeur de la Carte géologique (Conférence du 3o novembre 19x2, à l’Institut Océanographique, publiée par la Revue scientifique du. 11 janvier 1913). M. Termier explique pourquoi il tient pour parfaitement vraisemblable le récit de Platon dans le Timée. Et il a'rappelé surtçrat qu’en 1898 au nord des Açores, un ouvrier employé à la pose d’un câble télégraphique sous-marin, remonta de 3ioom. de profondeur des fragments de lave vitreuse qui « n’a pu se consolider à cet état que sous la pression atmosphérique. » Ce fond de l’Atlantique était donc émergé lors de l’éruption et il s’est effondré à plus de 3ooo mètres brusquement et peu après l’émission des laves parce que ses accidents sont encore ti'ès tourmentés. M. Termier a d’ailleurs signalé lui-mème l’importance du parallèle entre ces données et celles analysées par M. Germain. Mais il reste à démontrer que, lors du cataclysme, F humanité occupait déjà l’Europe occidentale.
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- Lampes à incandescence là filament métallique consommant un demi-watt par bougie. — On ne saurait trop exagérer l’importance de la découverte qui, après celle des filaments étirés, vient de nouveau transformer l’industrie des lampes à filament métallique et ouvrir- à ces lampes de nouveaux champs d’application qui leur avaient été jusqu’à ce jour fermés. Là General Electric C° a réussi à fabriquer des lampes à filament métallique consommant un demi-watt par bougie, c’est-à-dire 2 fois moins que les lampes à filament métalliques utilisées aujourd’hui, 8 fois moins que les lampes à filament de charbon. Ces résultats sont obtenus en diminuant le diamètre du filament afin qu’il s’échauffe davantage par le passage du courant et en remplissant l’ampoule d'azote à une pression voisine de la pression atmosphérique afin d’empêcher la désintégration du filament. A cause de la petitesse du filament on ne peut encore fabriquer des lampes pour basse intensité et bas voltage, mais déjà la Société allemande des lampes Osram met en vente des lampes de 600 bougies à 3ooo bougies pour les voltages de 100 volts. La lampe de 3ooo bougies est cataloguée 45 francs et sa durée est d’environ 800 heures. La puissance lumineuse de ces lampes et leur faible consommation doivent leur permettre de remplacer les lampes à arc dans maintes applications de l’éclairage industriel.
- Production des hauts fourneaux. — Les hauts fourneaux modernes sont de véritables monstres. Un rapport de M. de Laveleye à VIron and Steel Institute établit que les hauts fourneaux américains produisent aujourd’hui en moyenne 25 000 tonnes de fonte par an et par fourneau; les allemands, 65 000; les belges, 5oooo; les français, 37000; les anglais, 3oooo. En 1900, les chiffres correspondants étaient de 60 000 tonnes pour les Etats-Unis; 3iooo pour l’Allemagne; 27000 pour la Belgique ; 22 5oo pour l’Angleterre ; 20 000 pour la France.
- Uti attelage de 35 chevaux. — Le 24 septembre dernier, on a pu voir défiler dans les rues de Paris un attelage monstre de 35 chevaux. Il traînait un chariot
- chargé d’un marteau-pilon destiné aux usines Renault, masse énorme pesant 49 63o kilogrammes. C’est certainement là un des plus grands attelages qu’on ait jamais vus.
- L’éclosion des oeufs de crocodile.— D’après Knowledge, le Dr Voeltzkow a observé que le crocodile, de Madagascar, encore dans l’œuf, pousse déjà des cris qui peuvent être entendus, même quand les œufs sont enterrés dans le sable, ce qui est leur position normale. Ces cris, produits la bouche fermée, se répètent chaque fois qù’on passe près des œufs ou qu’on les prend en main et les retourne; tout choc produit un cri. Nul doute que la mère crocodile qui, chaque jour, vient surveiller sa ponte, provoque par son passage sur le s^ble les mêmes cris qui la renseignent sur l’état de sa progéniture. Les jeunes ne crient que peu de temps avant leur sortie de l’œuf; leur mère est ainsi prévenue de leur prochaine éclosion qu’elle facilite en grattant le sable et déterrant les œufs. Récemment, le Dr W.-A. Làmborn a fait des observations du même genre sur le crocodile du Nil au Lagos. Entendant des bruits en passant sur un sentier, il creusa et découvrit, à une profondeur de 45 cm, i3 œufs, dont n en bon état; une demi-heure plus tard, de ces œufs, les petits crocodiles sortaient.
- La « Serre voyageuse ». — Le forçage des plantes nécessite l’emploi d’un coûteux outillage (châssis vitrés,
- serres, etc.)’ et entraîne de nombreuses manipulations qui grèvent considérablement le budget de l’horticulteur. E’invention que nous signalons ici nous, parait donc répondre à un besoin réel, car elle est de nature à simplifier cet, outillage et à diminuer ces manipulations. M. Pullen-Burry, horticulteur établi à Sompting, près Worthing (Angleterre), a imaginé une serre mobile dont le transport, bien qu’elle ait 34 m. de long sur* i3 in. de large, est effectué par l’intervention d’un seul ouvrier. Les champs de culture .sont coupés par des chemins en ciment qui forment des rectangles d’une superficie égale à celle de la serre. Celle-ci repose sur
- des roulettes, et il suffit de manœuvrer une manivelle pour la faire avancer dans la direction voulue. Des roues-guides horizontales assurent la bonne màrche le long des chemins de ciment. La serre est ainsi amenée sur le carreau dont les . plants doivent subir le forçage. Quand ils sont suffisamment développés, on relève sur toute la longueur (ou, selon le cas, sur toute la largeur) les panneaux qui pourraient abîmer les plantes au passage, et l’on transporte la serre sur un autre carreau. Cet ingénieux dispositif est complété par un appareil de chauffage fixé à un côté de la serre, et qu’elle transporte donc avec elle.
- Les sangsues venimeuses de Sumatra. — Parmi les 7000 praticiens qui ont assisté au Congrès de médecine de Londres figurait un médecin hollandais, le Dr Andries Yerhagen, dont les journaux anglais ont conté la tragique aventure. Fixé à Batavia, il fut chargé par le gouvernement néerlandais d’aller étudier sur place une terrible épidémie de beri-beri qui avait éclaté dans l’Est de Sumatra. Le navire qui le transportait fut jeté sur des écueils par un typhon, et le docteur, accompagné d’un jeune étudiant en médecine, offrit d’aller chercher assistance dans un village de l’intérieur. Comme ils traversaient depuis 10 minutes une jungle épaisse, le jeune homme poussa soudain un cri de douleur. Se retournant vers lui, le docteur remarqua que trois saDgsues s’étaient attachées à ses bras. Ce sont là d’horribles annélides, qui, logées dans les basses branches des buissons, s’abattent sur la proie, et, non contentes de se gorger de son sang, versent dans la blessure un venin qui produit une douleur atroce; la cicatrice ne s’efface jamais. Tandis que le Dr Yerhagen secourait son compagnon, d’innombrables sangsues lui sautèrent.au visage et au cou; pour l’en débarrasser, l’étudiant dut lui racler la peau avec une pierre coupante. Le docteur, épuisé par la perte de sang, se traîna péniblement jusqu’au navire, où il s’évanouit. Transporté le lendemain dans un hôpital, il n’en sortit qu’au bout de plusieurs semaines. L’un de ses yeux avait été littéralement crevé et vidé par les terribles bêtes.
- La rue la plus passagère. — D’après un rapport communiqué par la police anglaise, l’artère connue à Londres sous le nom de Hyde-Park-Corner serait la rue la plus passagère du monde. La moyenne d’une heure de jour pour la semaine est de 3726 véhicules ; c’est dire qu’il en passe plus d’un par seconde. Le total se subdivise comme suit :
- Automobiles (de maître ou de louage). . 1800
- Voitures à trirtion animale . ..... 990
- Bicyclettes. . ...................... 570
- Autobus............................... 366
- On comprend que le London County Council (Conseil général) ait décidé de repousser un projet de nouvelle ligne d’autobus qui devait passer par Hyde-Park-Corner.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
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- «jvs. Automobilisme <*«$,
- Mécanique 'S'C/gb
- L économiseur France. — Par ces temps de hausse perpétuelle du prix de l’essence, voilà un petit appareil 1res simple qui arrive à son heure pour réduire la consommation des moteurs de nos voitures. Le mode d alimentation acluel des voitures permet, dans tous les cas, une très grande souplesse de marche, mais malgré la perfection des carburateurs employés, on gaspille encore une très grande quantité d’essence, d’un prix très élevé. Quelle que soit 1 ingéniosité déployée pour obtenir une automaticité parfaite, et un mélange carburé de composition constante, il existe quand même des régimes de vitesse, ralenti ou accélération, auxquels il y a un grand excès d’essence.
- L économiseur France est destiné à remédier à cet inconvénient ; il se place sur un point quelconque de la tuyauterie d’aspiration, entre le moteur et le carburateur auquel il n’apporte aucune modification; il est avantageux de l’installer le plus près possible de l’admission.
- II se compose simplement (lig. i) d’un corps cylindrique vertical, portant à sa partie supérieure une chambre, à extrémités biconiques, pouvant servir de sièges à une bille-clapet. La bille-clapet est soumise à l’action d’un ressort à boudin, dont la tension peut être modifiée à volonté, au moyen d’une tige verticale por-
- jTuyau_
- d'aspiration
- A, bille allant du siège inférieur B au siège supérieur B'; O, ressort maintenant la bille A en À';
- carburateur
- D, tige de réglage de tension du ressort ; I’’, ressort de rappel île la tige D ; G, bouchon fileté et molletc fixant le collier K orientable suivant le mode de placement; JM, raccord se fixant sur le tuyau d’aspiration; . N, brasseur d’air percé de chicanes.
- tant une embase d’appui pour le ressort, et manœuvrable à volonté par un levier extérieur. Un ajutage latéral est disposé pour venir déboucher à l’intérieur même du tuyau d’admission.
- Le fonctionnement de l’appareil est le suivant :
- ÀU repos, la bille est appliquée contre le siège supérieur par le ressort d’appui, et empêche toute entrée d’air dans la conduite.
- Au moment dè la mise en marche, le volet d'ouverture des gaz est presque fermé, et ne laisse passer qu’une assez petite quantité d’air, qui se charge richement de vapeurs d’essence. La succion étant très énergique, la bille vient s’appliquer malgré le ressort contre le siège inférieur, en empêchant toute entrée d’air additionnel.
- Si on appuie sur l’accélérateur pour ouvrir le volet des gaz, l’air pénétrant plus facilement, la dépression diminue, et la bille se décolle de son siège inférieur, pour se maintenir en équilibre entre l’action du ressort et celle de la dépression.
- Il est clair que si la dépression reste faible, le ressort prend l’avantage, et colle la bille contre le siège supérieur en fermant l’orifice d’entrée d’air.
- Pratiquement, avec un ressort bien réglé, on obtient une entrée d’air additionnel absolument appropriée aux divers régimes du moteu^.
- Le conducteur reste d’ailleurs maître de modifier en marche, dans un sens convenable, la tension du ressort, en manœuvrant le levier de commande, pour obtenir l’appauvrissement qu’il désire de la carburation. En particulier, en descendant une côte, il peut fermer les gaz, et ouvrir le clapet-bille, de manière à laisser le moteur faire office de frein, en aspirant de l’air pur.
- Les expériences effectuées avec cet appareil ont permis de vérifier qu’il est possible de réaliser, suivant les types de moteurs, une économie de consommation de i5 à 4o pour ioo. — L’économiseur France se trouve chez P. Savoye, 8, avenue de la Grande-Armée, il est tarifé 5o francs.
- Coin graisseur de ressorts. — Il est curieux de constater que les ressorts restent la seule partie d’une automobile non pourvue d’un dispositif de graissage.
- Pourtant leurs lames frottent les unes contre les autres des milliers de fois par jour, et la rouille qui les attaque diminue leur souplesse et leur résistance, sans parler des nombreux accidents occasionnés par leur rupture. "
- Dans l’état actuel, le démontage des ressorts permettait seul de les remettre en état. Voici un nouvel appa-
- Coin graisseur de ressorts.
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- reil, grâce auquel ce graissage pourra désormais s’effectuer en quelques secondes.
- Comme on peut le voir sur la figure, le dispositif consiste en un coin en acier trempé qui, sous la pression d’une vis, s’insère entre les lames et les soulève.
- Comme cette pièce est percée de part en part et munie d’un godet graisseur,, il suffit de donner un tour à ce graisseur pour injecter au milieu du ressort une quantité de lubrifiant suffisante.
- Le coin se démonte, de sorte qu’à l’occasion l’appareil sert de presse pour la réparation des chambres à air, par exemple. — Cet appareil est en vente aux Anciens Etablissements J. C., 7 et 9, rue des Eglantiers, Paris (XX°).
- c$*s, Photographie
- Tête de pied amovible Gravillon. — Il n'est pas nécessaire d’employer des appareils de grand format pour être obligé de se servir d’un pied; il y a très souvent avantage, quel que soit l’appareil, à pouvoir
- faire une mise en plaque et une mise au point correctes sur le verre dépoli : soit
- qu’on veuille diaphragmer et poser un peu, pour obtenir une plus grande profondeur de champ, soit qu’on fasse de l’autochromie ; enfin, chaque fois que l’instantané ne s’impose pas.
- Il suffit de s’être trouvé seulement une ou deux fois dans ce cas pour se 1-endre compte de la difficulté qu’on éprouve à introduire la vis du pied dans l’écrou de la
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- chambre. Cela devient surtout fastidieux quand on a une chambre à magasin ou s’il faut souvent retourner l’appareil pour prendre des vues en hauteur et en largeur.
- Il y a longtemps qu’on s'est rendu compte de ces difficultés et on avait déjà imaginé divers systèmes pour y remédier; mais il fallait employer des pièces spéciales qui ne pouvaient servir qu’à un seul appareil et qui d’ailleurs n’assuraient pas une stabilité suffisante. M. Gravillon a eu l’heureuse idée de créer une plateforme P, de la grosseur d’une pièce de 5 francs, munie à sa partie supérieure de la vis du congrès et à la partie inférieure d’une petite tige T qui se termine par un épaulement conique ; celui-ci s’engage dans un trou C ménagé à la partie supérieure du pied. Il est donc très facile de rendre cette plate-forme indépendante et de la visser à l’écrou de la chambre. Lorsqu’on a introduit la tige T dans le trou C. on donne un ou deux tours à la vis Y dont l’extrémité est conique. Elle est fixée sur le bord du trou de telle sorte que sa partie conique vient appuyer sur la partie conique de T, ce qui produit un serrage très énergique qui fait appuyer complètement la plate-forme sur son siège.
- Notre gravure représente la tête de pied à genouillère G H du même constructeur, qui, étant munie de l’écrou au pas du congrès, se üxe sur tous les pieds du commerce; à défaut de cette pièce, on a un raccord spécial supprimant la rotule. Nous pensons cependant qu’il y a toujours intérêt à employer celle-ci; surtout pour le paysage elle est souvent d’un grand secours.
- Le constnicteur a prévu le cas où l’on utilise le véras-cope concurremment avec un autre appareil et dans un modèle spécial, c’est la tige R qui sert de support au vérascope, sur laquelle on a ménagé la partie conique destinée à assurer le serrage, l’autre côté portant le filetage au pas du congrès qui permet de la lixer à un appareil quelconque. — Chez M. Gravillon, 74» rue Amelot, Paris.. .
- Jouets
- Toupie marocaine. — L’intérêt de ce jouet est fortement commenté par la faconde de l’inventeur, ancien équilibriste, prestidigitateur, etc., aussi amusant à entendre que le roi des camelots. Sa toupie marocaine est d’ailleurs très curieuse à tous les points de vue.
- Avec une ligne à crochet, on place
- des objets sur la toupie.
- EÜe est constituée par un disque déchiqueté monté sur un tube arrondi à la base. Au-dessus du disque un
- caoutchouc strié enveloppe le tube sur une certaine hauteur. On met la toupie en mouvement en introduisant une
- baguette à l’intérieur du tube et en agissant sur le caoutchouc avec une autre baguette enduite de sable fin ou de verre pilé que l’on amène à soi en appuyant contre le caoutchouc. La toupie posée dans un godet tourne à la même place.
- Il s’agit alors de montrer son agilité en saisissant divers objets : aéroplane, disqués, aviateurs, pourvus d’un anneau, avec une sorte de ligne (baguette pourvue d’un fil terminé par un crochet) et de les déposer
- sur le tube de la toupie sans faire tomber celle-ci. Il y a là, parfois, de grandes difficultés à vaincre car, lorsque l’objet est en place, il faut rapidement enlever le crochet
- Mise en rotation
- de la
- toupie marocaine.
- qui est tout disposé à participer à la rotation et dont le fil s’enroule autour. Pour varier les plaisirs, on peut essayer de placer sur le tube une série de cônes d’étoffe, les uns dans les autres et les retirer ensuite. C’est, on le voit, un jeu d’adresse que l’on réussit difficilement, d’autant plus que les objets à placer sur la toupie sont très variés de formes et de dimensions. — L’inventeur est M. Nerlow, 19, rue Mélingue, à Paris.
- Le Block-Boul. — Le Block-Boul est un nouveau jeu de billard peu encombrant et tout aussi attrayant que le billard lui-même. Il se présente sous la forme d’une cuvette circulaire dont le fond se relève vers le centre pour prendre la forme d’un cône très élargi. Ce fond est divisé en quatre secteurs (un par joueur) qui se ter-
- Le « Block-Boul »
- minent à un trou central. L’enceinte B est percée d’une ouverture au milieu de chaque secteur et terminée par une cuvette extérieure D ; au-dessus de chaque entrée est fixée une poterne C portant une boucle F suspendue par un fil G.
- Deux jeux différents peuvent se jouer.
- Si l’on désire jouer à la « Boule au trou », on utilise une grosse bille dont le diamètre est supérieur à l’ouverture des portes. Le premier joueur place cette bille à l’entrée de son jeu, amène vers l’arrière sa boule F et lâche sa boule quand il se juge à bonne distance et dans la direction. Si le choc a été bien calculé, la grosse bille est chassée et s’arrête dans le trou central. Dans le cas contraire, la bille vient rouler dans le secteur d’un autre joueur, se présente devant sa porte et le second joueur la lance à son tour. Lorsque l’un des joueurs a fait un nombre de points déterminé à l’avance, 5 ou 10, par exemple, en atteignant autant de fois le trou central, il est le gagnant; les aùtres joueurs continuent la partie en isolant son secteur à l’aide d’une cloison élastique. Le second gagnant est isolé à son tour de la même manière et les deux derniers joueurs continuent jusqu’à ce que le perdant se soit désigné.
- Si l’on veut jouer au « foot-ball », on place un tampon dans le trou central et on joue avec une bille dont le diamètre est inférieur à la largeur des portes. Le jeu consiste alors à guetter le passage de la bille au moment où elle se présente devant les portes et à la repousser àyec les balles F afin qu’elle ne tombe pas dans les cuvettes extérieures D. Chaque fois que la bille, n’ayant pas été arrêtée à temps, franchit la porte, le joueur perd un point. On peut également fermer un ou deux secteurs, comme dans le jeu de boule, en utilisant les cloisons élastiques afin de déterminer le gagnant. — Le Block-Boul est inventé par M. Gasselin, 42, rue Yictor-Hugo, à Puteaux (Seine).
- La toupie est coiffée de cônes.
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- VARIETES
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- Les origines de la pomme de terre cultivée. —
- On a lu récemment dans La Nature (*) le résumé donné par M. Coupin de la remarquable thèse publiée, en 1911, par M. P. Berthault sur les espèces connues de pommes de terre, tant cultivées que sauvages. Les conclusions de M. Berthault sont très nettes. Selon lui :
- i° Toutes les variétés et sous-variétés de pommes de terre cultivées appartiennent rigoureusement à une même espèce ;
- 20 Celte espèce est inconnue sous sa forme mère, c’est-à-dire à l’état sauvage, soit qu’elle soit « extrêmement rare », soit qu’elle ait depuis longtemps disparu.
- Tout en rendant le plus juste hommage au travail de M. Berthault, M. Coupin a fait les réserves nécessaires sur ce que ces conclusions, si formelles, peuvent avoir d’excessif et de prématuré : il a fait notamment observer que l’état des herbiers et des collections laisse subsister plus d’un doute. Et de fait, il convient au moins d’observer que M. Heckel, de la Faculté des Sciences de Marseille, qui poursuit depuis des années le problème de l’origine de la pomme de terre et qui a récemment publié des vues d’ensemble à ce sujet (2), arrive à des conclusions toutes différentes.
- Sans prétendre trancher une difficulté, qui, de l’aveu même des auteurs, nécessite des recherches nouvelles, contentons-nous de verser les pièces au dossier et en quelque sorte de marquer les points.
- Rappelons d’abord que les conclusions de M. Berthault ne sont autres que la thèse « classique » parmi' tous les botanistes depuis le xvT siècle en Europe ; selon eux, les innombrables variétés de la pomme de terre descendent toutes d’une espèce unique, le Solarium tuberosum de Linné, abondamment répandu à l’état sauvage dans toute l’Amérique du Sud, notamment dans la Cordillère des Andes, et aussi dans les montagnes du Mexique et du sud-ouest des Etats-Unis.
- M. Héckel s’est toujours élevé contre cette assertion qui reposait, selon lui, sur une étude insuffisante.
- Dans la première étape de ses recherches personnelles, dont la fin fut marquée, en 1897, par son mémoii’e sur les Origines de la pomme de terre, M. Heckel admettait que la pomme de terre d’Europe, au lieu d’avoir une origine unique, en a une triple : elle descendrait non pas du seul Solanum tuberosum, mais, en même temps que de celui-ci, de deux espèces bien différentes, 1 e Solanum Maglia et le Solanum Commersoni.
- On sait que pour venir d’Amérique en Europe la pomme de terre a suivi deux voies bien distinctes. Il y a eu une introduction de la Virginie en Angleterre, que l’on attribue soit à F. Drake, soit à W. Raleigh, en tout cas aux Anglais; et il y en a eu une autre, par les Espagnols, vers l’Espagne et l’Italie, et de là, grâce à Charles de l’Ecluse, d’Arras, en Allemagne, en Suisse
- 1. La pomme de terre existe-t-elle à l'état sauvage? n° 2099 16 î*oùV. iqi^. Variétés,
- a. Voir : Annales de la Faculté des Sciences de Marseille, 1907; Revue scientifique, 1912 (20 semestre), p 641-648; C. R. Académie des Sciences, 19(2, p. 469 et 804; Bulletin de la Société nationale d'agriculture de France, 1 C) 1 a, p, 698-716.
- et dans le nord de la France et la Belgique. C’est, disait alors M. Heckel; le Solanum Commersoni qu’ont introduit les Anglais, et le Solanum Maglia et le Tuberosum qu’ont introduit les Espagnols.
- Depuis 1907 — et c’est la seconde étape — M. Heckel a cherché à vérifier ces conclusions par l’expérience. Le principe consistait à tenter de domestiquer les trois espèces sauvages d’Amérique, et avoir si, parla culture, elles arriveraient à produire des tubercules comestibles, alors que dans leur état primitif elles n’en donnent pas d’utilisables, et si, en même temps, dans leur port, elles se « muteraient » en notre plante culturale.
- La difficulté était l’obtention des espèces sauvages; elles furent procurées à M. Heckel surtout par M. Verne, de l’Université de Grenoble, qui, en 1911, alla lui-même recueillir un grand nombre de tubercules sauvages dans les lieux les plus éloignés de toute culture, au Chili, au Pérou, en Bolivie.
- L’ensemble des essais, poursuivis soit à Grenoble, soit à Marseille, donna des résultats satisfaisants : en partant des tro's espèces sauvages on obtient toujours, par culture, notre pomme de terre cultivée j1). L’expérience vérifie donc les thèses soutenues par M. Heckel en 1907.
- Le résultat est intéressant à plusieurs titres.
- Il montre une espèce domestique formée à partir de plusieurs espèces sauvages, et, par là, fournit à la théorie de la formation des espèces un exemple de polyphy-létisme, en même temps qu’il indique tout l’intérêt que présente l’étude, trop longtemps négligée, des plantes domestiques.
- La puissance de reproduction et de variation de la pomme de terre pouvant se trouver diminuée par une culture, en conditions artificielles, qui dure depuis des siècles, il indique la possibilité, le cas échéant, de régénérer la plante par un appel nouveau aux espèces sauvages qui lui ont autrefois servi de point de départ.
- Enfin, il y a lieu de faire une distinction entre les essais, suivant les conditions où s’est effectuée la culture. Tous ceux qui ont été tentés avec des èngrais chimiques ont raté. Ceux qui ont réussi ont été au contraire poussés au moyen d’engrais animaux (fumier de cheval, de vache, de mouton, de poule). M. Heckel pense qu’il faut attribuer cette différence à la présence, dans ces fumiers, d’un élément vivant, sans doute un micro-organisme vé* gétal, qui serait indispensable à la formation des tubercules. On sait que Noël Bernard avait montré l’importance des actions de ce genre, qu’il considérait comme des symbioses, dans le cas des mycorhizes et, en particulier, dans la formation du bulbe des Orchidées. Le tubercule des pommes de terre serait un nouvel exemple de cet ordre de faits. M. Heckel se propose d’ailleurs de vérifier cette hypothèse. ’ J.-P. L.
- 1. C’est par des essais semblables, à partir du Solanum Commersoni, que M. Labergerie a obtenu cette « nouvelle espèce de pomme de terre » dont il a été question ici à l’époque (n° 17 10) : M. Heckel confirmé l’origine de cette pomme de terre, un moment contestée.
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- HYGIENE ET SANTE
- Brûlures par l’acide sulfurique et l’ammoniaque.
- — Ma petite note sur les brûlures par le magnésium m’a attiré, d’aimables abonnés de La Nature, des demandes sur le moyen de remédier à d’autres variétés de brûlures, notamment par l’acide sulfurique et l’ammoniaque, brûlures qu’on peut éprouver dans les manipulations chimiques ou électro-chimiques. Je ne pense pas, pour un de mes correspondants qui signe photographe amateur, que ce soit en virant ou agrandissant des photos qu’il a prises en cours de voyage, qu’il s’est exposé à des accidents semblables. L’ammoniaque et 1 acide sulfurique n’entrent guère dans la composition fies bains révélateurs ou fixateurs. Mais dans les préparations pour la photogravure, les praticiens usent souvent de la pipette pour doser les bains et, quand
- l’aspiration est un peu forte et que le produit est caustique, ils éprouvent des brûlures plutôt désagréables. Four ces cas spéciaux et pour les brûlures par ces corps dangereux, voici quelques indications sommaires.
- L’acide sulfurique est le plus énergique des caustiques liquides ; son contact avec les tissus les désorganise très rapidement en s’emparant de leur eau de constitution, coagulant les matières albuminoïdes, modifiant la nature des sels qui les composent et amenant une destruction parfois totale. Les misérables qui usent du vitriol pour satisfaire une vengeance, savent bien quels horribles ravages amène sur la face la projection d’un bol de ce liquide, perte de la vue par destruction des membranes si délicates de l’œil, cicatrices hideuses qui sont égales à celles de la lèpre ou du lupus.
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- HYGIENE ET SANTE
- Ce n’est pas évidemment à ces graves lésions que mes correspondants font allusion. Qu’il me soit permis en passant d’indiquer le remède le plus immédiat à apporter à ùn accident de ce genre, c’est de plonger la tête du blessé dans un seau d’eau, voire dans le ruisseau pour diluer l’acide et éteindre son action caustique. A coup sûr, l’eau du ruisseau n’a rien de fort antiseptique, mais il ne faut pas, en pareil cas, y regarder de si près. Tant mieux si vous avez à votre portée une source d’eau vive ou une provision d’eau distillée.
- Pour les petites brûlures, le moyen de l’eau pure est encore très bon; diluez le plus possible l’acide et puis, aussi vite que vous le pourrez, mettez sur la plaie des solutions alcalines, eau de chaux, eau de magnésie. A la rigueur, l’eau savonneuse peut être utilisée dans ce but. Ultérieurement, traitez la brûlure quand elle est cutanée, par les pansements ordinaires, pansement oléo-calcaire ou la pommade que j’ai indiquée pour les brûlures au magnésium.
- Quand l’action de l’acide porte sur une muqueuse, lèvre, bouche, ce qui n’arrive que par suite d’une •erreur, le danger est grave; si l’acide est très étendu, que la dose soit minime, tout se bornera à une cautérisation légère; si l’acide est concentré, c’est une cautérisation des plus énergiques et une destruction totale des •éléments qui réclame les mêmes agents alcalins, les
- émollients, les émulsions avec les calmants appropriés dont le meilleur est l’opium. Si ce sont les lèvres ou la bouche qui ont été atteintes, gardez le plus longtemps possible la solution de chaux ou de magnésie, faites en quelque sorte un bain local qui atténue, s’il se peut, l’action de l’acide. Je ne parle pas d’accidents plus graves tels que l’ingestion d’une forte dose dont le traitement, fort aléatoire du reste, sort des cadres de ces petites questions d’hygiène.
- L’ammoniaque, qui est une dissolution aqueuse ammoniacale titrant 20 pour 100, est un corps très irritant, caustique même, mais qui n’olfre pas les dangers de l’acide sulfurique à un même degré. A l’inverse des topiques alcalins employés contre l’acide sulfurique, il faut ici utiliser les acides doux et dilués, l’eau vinaigrée, la limonade tantrique ou citrique, puis les décoctions mucilagineuses. Tout apprenti chimiste doit manier tous les corps dont il se sert, caustiques ou non caustiques, avec la plus grande prudence et faire comme en pharmacie, regarder à trois fois l’étiquette. On devrait faire usage dans les laboratoires des flacons spéciaux à poisons dont La Nature a donné les dessins et pour ceux qui usent d’aspiration avec la pipette, se servir de petites poires de caoutchouc, comme pour les compte-gouttes. Si la dose aspirée est très forte, il n’y aura que le caoutchouc de lésé. Dr A. C.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Ciments des dentistes pour obturer les cavités des dents cariées. — D’une intéressante étude que vient de publier M. W. Main, dans la Revue générale de Chimie, nous extrayons les formules suivantes, toutes basées sur la formation d’un oxychlorure par réaction d’une solution de chlorure de zinc sur une poudre à base d’oxyde de zinc.
- Ciment de Teichtinger. — La poudre est préparée en mélangeant 3o gr. oxyde de zinc pur à 10 gr. verre finement pulvérisé ; le liquide est obtenu en faisant dissoudre environ 1 gr. borax dans 5o gr. chlorure de zinc à i,5 de densité.
- Ciment de Villenoisy. — Poudre composée de 53 gr. oxyde de zinc pour 16 gr. verre pulvérisé finement. Liquide préparé avec 20 gr. chlorure de zinc à 1,5 de densité, 8 gr. de borax et 10 gr. d’eau.
- Ciment de Faîthorne. — Une poudre faite avec 200 gr. oxyde de zinc, 8 gr. silice, 4 gr. borax et 5 gr. verre porphyrisé ; est gâchée avec une solution saturée de chlorure de zinc.
- Ciment de Hubner. — La poudre est préparée en broyant un mélange de 100 gr. oxyde de zinc, 20 gr. verre, 2 gr. borax et 1 gr. ocre; le liquide est préparé en faisant dissoudre à saturation du zinc exempt de fer dans l’acide chlorhydrique pur, puis en faisant évaporer après filtration jusqu’à consistance sirupeuse.
- Application. — On gâche la poudre avec assez de liquide pour avoir une pâte molle, immédiatement mise en œuvre : le durcissement est en effet très rapide, surtout si la poudre ne contient pas 'de borax. Dans les dents, le mastic ne tient bien que si la cavité est grattée à fond, et le nerf brûlé jusque dans la racine : on voit que seuls les dentistes peuvent pratiquement se servir de ces mixtures. Mais les ciments dentaires conviennent 'très bien pour réparer les marbres, poteries et porcelaines cassées ; pour boucher des fissures d’un bac de grès, mastiquer des joints dans la brique ou dans la pierre, etc., etc.
- Piletage de vis sans fin pour engrenages à pas diamétraux. — L’adoption des'pas diamétraux ou « modules » pour la denture des roues devant être mues par vis sans fin, conduit à fileter avec un pas égal aux module. Sur la plupart des tours ordinaires, on éprouve de grandes difficultés à réaliser le montage d’un tel filetage. Voici un moyen de résoudre la difficulté : c’est d’adopter la fraction 22/7, ne différant de u que d’une très petite quantité (3.14a8 au lieu de 3.1416)-Comme les vis sans fin ont la plupart du temps un nombre de filets très restreints, l’approximation est pratiquement plus que suffisante dans la plupart des cas.
- (La Machine Moderne.)
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS, - Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Société générale pour le commerce du poisson, i55, rue Nationale, Paris — Détecteur électrolytique de M. Jégou, 83, rue Saint-Nicolas, Sablé (Sarthe).
- Rectification. — Une erreur d’imprimerie nous a fait appeler Hélios la lampe Lélios vendue par MM. Lucas et Cie, 73, rue de Provence, que nous avons décrite dans le n° 2100.
- Renseignements. — M. Aninat, à Clermont de l’Hérault. — Vous trouverez la recette d’un liquide à polir
- analogue aux produits en question dans le Supplément de notre numéro du 9 mars 1912.
- M, dû M., à Sainte-Foy-lès-Lyon. —- Le- traitement des arbres malades (platanes ou autres) par injection de solution saline, constitue surtout un procédé de régénération de sujets languissants ou dans un état plus ou moins accentué de dépérissement. Son efficacité ne paraît pas éprouvée dans le cas de maladie cryptoga-mique nécessitant un traitement plus spécial du régime aérien. Toutefois, on peut essayer le procédé par injection de solution saline, expérimenté avec succès sur des pommiers et pêchers dépérissants, par l’instigateur dudit procédé, M. Simon, ingénieur, propriétaire à Allaire (Morbihan), de concert avec M. Danguy, directeur des Services agricoles de la Loire-Inférieure, à Nantes. Voici le mode opératoire, lequel est basé sur le principe des vases communicants : on perce un petit
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- trou au collet de l’arbre, ou y enfonce un. bouchon de liège ou un petit morceau de bois creux, dans lequel on insère un petit fragment de tube de verre. A ce tube, on adapte un tuyau de caoutchouc, par lequel s’écoule le liquide contenu dans un vase maintenu à une certaine hauteur. Le liquide exerce une pression sur les vaisseaux de l’arbre, et s’y introduit avec plus ou moins de force, selon la hauteur à laquelle le ’vase est placé. Pour mieux assurer la diffiision du liquide dans les canaux de l’aubier, il faut avoir soin de ne pas enfoncer le morceau de bois jusqu’au fond de la cavité percée par la vrille; il reste ainsi, au fond de cette cavité, une petite chambre dans laquelle le liquide stationne, et d’où il se répand peu à peu dans les vaisseaux du bois. Ou peut employer un pot à fleurs ordinairê, attaché au tronc de l’arbre, et par l’orifice inférieur duquel passe le tuyau de caoutchouc relié au trou percé à la basé de l’arbre. Ce procédé permet de suppléer au manque de sève chez des arbres affaiblis ou privés de radicelles. Pour en étendre l’application aux arbres malades, il conviendrait d’ajouter au liquide injecté des substances curatives appropriées ; par exemple : une solution de sulfate de fer pour les arbres atteints de chlorose. Indépendamment d’une solution saline formée d’eau et de sel de cuisine, on peut employer de l’eau additionnée de divers sels : sulfate de potasse, nitrate de potasse, nitrate de soude, phosphate précipité, purin, etc. L’expérience sert de guide dans le choix de la substance à employer en solution nutritive, l'égénératrice ou curative.
- MM. Maunoury-Wolff et 6'ie.— Il nous est absolument impossible de vous indiquer une formule pour un tel procédé tout à fait industriel : il faudrait peut-être des mois à un chimiste travaillant chez vous, dans les conditions de l’application pratique, pour résoudre le problème. Peut-être pourriez-vous d’ailleurs faire des essais en petit en supprimant l’anthracène : des carbures genre vaselines, paraffines n’auraient point de mauvaise odeur et ne risqueraient pas de durcir à la longue.
- M. de Castro Fonceca, à Rio de Janeiro. — Nous avons pu facilement enlever les taches de sueur sur tussor écru en lavant avec un peu d’eau acidulée avec de l’acide acétique, puis en passant à l’eau ammoniacale. On mot ensuite sécher à l’ombre.
- Abonné n° 1646-326. — Des savons à la sciure peuvent être préparés en incorporant de la sciure tamisée à n’importe quel savon, quand il est encore à l’état pâteux. On en fait soi-même aisément en malaxant du savon vert mélangé de sciure. On peut aussi, dans un atelier par exemple, mettre près de l’évier où les ouvriers se lavent
- les mains, d’un côté une boîte de savon mou, de l’autre une boîte à sciure : pour se laver on prend du savon qu’on étale sur la peau, on met la main dans la boîte à sciure, puis on frôtte les mains l’une contre l’autre en mouillant un peu.
- Emploi des explàsifs en agriculture. — Comme suite aux indications données à un de nos abonnés (n° du 27 septembre dernier), notre collaborateur spécial nous communiqué, à titre complémentaire, lés renseignements suivants : Des expériencés faites aux îles Hawaï, par VExperiment Station Record, il résulte ce qui suit : on a employé avec succès, pour briser un sous-sol très compact et imperméable, et ameublir pai’-tiellement le terrain destiné à la plantation d’arbres, des cartouches de dynamite de 32 mm de diamètre et 20 cm et demi de longueur, placées à une profondeur d’environ 75 cm, mais variant un peü avec la nature du terrain ; les trous pour l’introduction des cartouches étaient percés à l’aide d’une barre de fer enfoncée au marteau ; l’espacement de ces trous variait suivant les sols, mais, en général, avec une distance de 2 m.5o à 2 m. 75, les crevasses se rejoignaient. Il a été reconnu nécessaire de tamponner fortement le trou jusqu’à la surface du sol, après avoir placé la cartouche, afin de porter l’action de l’explosif sur la partie profonde. Dans certains cas, une demi-cartouche suffisait. Le prix de revient fut de i5 à 16 centimes par trou. Le traitement d’un hectare revient donc aux prix suivants : à l’écartement dé 2 m. 45, 261 francs; de 2 m. 75, 206 francs; de 3 m. o5, 168 francs; de 6 m. 10, 41 fr. 5o. Après le traitement à la dynamite, les opérations culturales sont pratiquées comme en terrain ordinaire. Voir : Travaux et mise en culture des terres, par Max Ringelmann (Librairie agricole de la maison rustique, Paris).
- D* Bavelaer, à Neuilly. — Yotre antenne de 6 fils de 35 m. à i5 m. de hauteur est plus que suffisante avec un détecteur électrolytique et 2 récepteurs de. 4000 ohms pour entendre les grands postes allemands et même anglais; elle ne suffirait pas pour les postes de Roche-fort, Toulon, etc., de moindre puissance. Mais si l’antenne est un facteur, il y a aussi d’autres facteurs qui ont une influence considérable, tels que le voisinage d’arbres, de lignes métalliques ou de certaines maisons à squelettes de fer, l’orientation de votre antenne et la disposition de vos fils. Aussi le problème ne peut se résoudre avec si peu de données; il faudrait pour annihiler tous ces éléments de perturbation exagérer en hauteur plutôt qu’augmenter la longueur des fils.
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- BIBLIOGRAPHIE
- OSA
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Dispositif de microradiographie de M. Pierre Goby ; René Merle. Le canot automobile « Maple Leaf IV » : A. B. — Une discussion sur l’homme de Piltdown : Jean-Paul Lafitte. — L’automobilisme aux grandes manœuvres de 1913 : X. X. — Nouveaux travaux du port du Havre : R. Bonnin. — Le détecteur électrique P, Jégou : R. Villers. — La 5e Conférence générale des Poids et Mesures. — Académie des sciences. — Persistance du type indien en Asie orientale : A. G.
- Supplément. — Nécrologie : L’ingénieur Diesel. — La comète Neujmin (1913 c). — Voiture d’aérologie. — Les nouvelles locomotives de la Compagnie du Midi. — Les plus grandes machines à courant continu du monde, etc.
- Traité complet d’analyse chimique appliquée aux essais industriels, par J. Post et Neumann, traduit par Chenu . et Pellet. Tome III, 2e fasc., 1 vol. avec 8 fig. Her-mana, éditeur, Paris, 1913. Prix : i5 francs.
- Ce volume traite du goudron de houille, des matières colorantes et des industries qui s’y rattachent.
- Nouveau Guide pratique de l’usager d’acétylène, par R. Granjon et P. Rosemberg. i vol., 256 pages, 192 fig. Office central de l'acétylène, 104, boulevard de Clicliy, Paris, 1913. Prix : 1 fr. 5o.
- Ce petit volume, nouvelle œuvre de l’utile Office de
- l’acétylène, contient sous une forme claire, et méthodiquement groupés, tous les renseignements nécessaires à qui utilise l’acétylène. C’est un guide, au bon sens du mot : car les conseils qui y sont donnés sont tous le fruit d’une expérience éprouvée.
- La Savoie vue par les écrivains et les artistes, par A. van Gennep, in-18, 392 p., 102 fig., 1 carte et des plans, L. Michaud, éditeur, Paris. Prix : 4 fr. 5o.
- L’idée de rassembler les contes, les légendes, les chansons populaires, les récits des voyageurs, les études de la langue, des mœurs, des arts et des métiers d’une de nos anciennes provinces, est une œuvre excellente. La haute compétence de M. Yan Gennep lui a permis de choisir les textes les plus caractéristiques et les plus intéressants.
- Histologie physiologique de l’homme et des mammifères, par le professeur Fr. Sigmund (traduction française de L. Bounoure), 2e et 3e livraisons; Cari Zeiss, éditeur, Paris. Prix de chaque livraison : i3 fr. 5o.
- Nous avons déjà signalé l’apparition de cet ouvrage, tout différent des autres traités d’histologie, parce qu’au texte sont jointes des préparations microscopiques qui permettent de se rendre compte des faits dans, leur réalité, sans aucune interprétation. La 20 li-
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- BIBLIOGRAPHIE
- vraison consacrée aux organes du mouvement (muscles, tendons, os, cartilages, articulations), et la 3e réservée au système nerveux central (encéphale, moelle, ganglions) qui viennent de paraître ne le cèdent en rien à la première comme intérêt. Les préparations microscopiques d’organes et de tissus qui les accompagnent sont parfaites et permettront aux étudiants et aux amateurs d’observer par eux-mêmes tous les détails de structures souvent fort difficiles à préparer.
- Musées et collections de France : Le musée du Luxembourg (Les peintures), par Léonce Bénédite, i vol. avec 38g reproductions, H. Laurens, éditeur. Prix : 10 francs.
- Catalogue précieux avec renseignements inédits sur l’histoire de cette galerie, la mère du Louvre. Ce livre paraît bien opportunément au moment même où la question du transfert au Séminaire Saint-Sulpice va être résolue.
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur : altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE de 0 à 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 6 ocl. 1913. . 9°, 1 s. 2. Couvert 3,3 Presq.c. ; rosée ; halo ; pi. de 7 h. 10 à 8 h. i0 eide U) h,.50 à 17 h. 35.
- Mardi 7 15°, 1 S. E. 1. Couvert 2,8 Couv.; pluie une grande partie du temps.
- Mercredi 8 11°, 6 S. S VV. 2. Couvert 3,3 Couv. le m.; n. le s.; pl. de 3 h.à 4 h.45 et de 131i.03 à 15h.25.
- Jeudi 9. 10°, h S. W. 2. Peu nuageux )) Nuag. jusq. 15 h. ; beau ensuite ; rosée ; br. le m. ; brouill. soirée.
- Vendredi 10 6°, 1 N. N. E. 2. Drouillard » Peu nuag. : brouill. jusq. 8 b. ; de 110 m. à 6 b. ; rosée.
- Samedi 11 9°, 1 E. S. E. 1. Couvert 1,7 Nuag. ; rosée ; pl. par intervalles de 8 h. 25 à 9 b. 33.
- Dimanche 12 . . . . 7°, 1 S. S. W. 2. Beau » Rosée; brume; beau.
- OCTOBRE 1913. — SEMAINE DU LUNDI 6 AU DIMANCHE 12 OCTOBRE 1913.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 7 au i3 octobre. — Le 7. Dépression à l’entrée de la Manche (Ouessant : 740 mm) ; pression basse sur presque toute l’Europe. Pluies sur le N., le Centre et l’O. du continent : Nice, 92 mm; Cherbourg, 61; Ouessant, 36; Rochefort, 17; Dunkerque, 11; Paris, 4- Temp. du matin : Uleaborg, — 5°; Belfort, + 10; Nantes, 12; Toulouse, i5; Alger, 26; moyenne à Paris : u°,9 (normale : 11°,7)- — Le S. Basses pressions sur tout le continent sauf le S.-E. Pluies dans l’O. : Biarritz, 52 mm ; Bordeaux, 18; Clermont-Ferrand, 16; Ouessant, 14î le Havre, 12; Charleville, 10; Paris, 5. Temp. du matin : Haparanda, —8°; Moscou, —2; Clermont-Ferrand, 10; Nantes et Toulouse, 11 ; Besançon, 14 ; Alger, 23; moyenne à Paris : ii°,4 (normale : n°,5). — Le 9. Le centre de la dépression est sur le Danemark (745 .mm), une autre se rapproche de l’Irlande; pressions plus' hautes sur le S.T0. et le N.' (Bodoe, Madrid, 755). Pluies sur le N, et l’O. de l’Europe : Briançon, 37 mm; Lyon, 24; Marseille et Belfort, 10; Charleville, 9; Paris, 1. Temp. du matin : Haparanda, —6°; Belfort, Toulouse et Nantes,;-)- 10; Alger, 22; moyenne à Paris : i3°,2 (normale : n°,3). — Le 10. Dépression sur l’Irlande (Yalentia : 751 mm) et la Russie (Moscou : 750); hautes pressions sur le N.-O. (Skudesness : 769)- Pluies
- du Bureau Central Météorologique.
- sur le Centre et le N. du continent : le Havre, 5 mm; Charleville, 4- Temp. du matin : Uleaborg, —— 4° ; Moscou, + 1; Belfort, Paris, Clermont-Ferrand, 6; Brest, 12; Biarritz, i5; Alger, 20; moyenne à Paris : 120 (normale : 11°,2). -— Le 11. Dépression sur l’O. de l’Irlande; hautes pressions du N.-O. au Centre du continent.
- , Pluies sur le N. et l’O. : Lorient, 19 mm; Brest et Nantes, 11; le Havre, 4; orages à Nantes et Marseille. Temp. du matin : Haparanda, —4°; Moscou, —.2; Nancy, -f- 5; Brest, 12; Biarritz, 18; Alger, 21 ; moyenne à Paris : io°,6 (normale 110). — Le 12. Hautes pressions sur presque toute l’Europe; dépression sur l’Islande. Pluies sur l’O. et le N.-O. : le Havre et Boulogne, 9 mm; Cherbourg, 4; Paris, 2. Temp. du matin : Spitzberg, —8°; Moscou, —3; Nantes, -f-7 ; Biarritz, 11 ; Brest* 14; Nice, 16; Alger, 21; moyenne à Paris : ii°,6 (normale : io0,g). — Le i3. Hautes pressions du S.-O. au N. de l’Europe : Scandinavie, 778 mm; Nantes et Saint-Pétersbourg, 773. Rares pluies sur les Iles-Britanniques et le Centre : en France, beau temps. Temp. du matin : Moscou, —70; Belfort, + 7; Bordeaux, 8; Brest, i3; Alger, 20; moyenne à Paris : n° (normale : io°,7). — Phases de la Lune : Premier
- Quartier le 7, à 1 h. 47 du matin.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tissandier
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut,
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d'Hygiéne publique,
- Ancien Président dç la Commission centrale de la Société de Géographie.
- ABONNEMENTS, 12 mois — Paris, Seins et S.-et-O. : 20 fr. — Départent : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : / 20, Boulevard Saint-Germain, Paris (VIe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2109. — 25 OCTOBRE 1913.
- SUPPLÉMENT.
- INFORMATIONS
- CSSÉ
- Nécrologie : Charles Tellier. — Le « père du froid » vient de mourir à l’âge de 85 ans. Charles Tellier avait reçu ce nom au premier Congrès international des industries frigorifiques, en 1908, et il le méritait, puisque, dès 1876, il armait un bateau, le Frigorifique, qui rapportait de Buenos-Ayres au Havre, après 110 jours de navigation, les premières viandes conservées en chambres frigorifiques. Ses inventions ont permis à l’Australie et à l’Argentine d’approvisionner l’Europe de viandes fraîches et de concurrencer nos produits d’élevage; tandis que, grâce à lui, l’Argentine a déjà exporté plus d’un milliard de viandes frigorifiées, Charles Tellier est resté pauvre; ce n’est que l’année dernière qu’il reçut la Légion d’honneur et qu’en sa faveur fut ouverte une souscription dont il n’avait pas encore reçu les fonds au moment de sa mort. Nous comptons rappeler son œuvre dans notre prochain numéro.
- Catastrophe du Zeppelin L.-II. — Au moment où le Zeppelin L.-I s’engloutissait dans la mer du Nprd, nous annoncions l’entrée en service d’un nouveau dirigeable du même type, le L.-II. Ce dernier avait les mêmes caractéristiques que le L.-I dont nous avons déjà parlé. Le L.-II a fait explosion le 17 octobre à Johannistal, dans des conditions particulièrement effroyables. Devant faire un essai de longue durée, le L.-II partit de son hangar à 10 h. i5 du matin, ayant à bord son personnel et la Commission de réception du Ministère de la Marine. A peine eut-il atteint i5o mètres d’altitude, qu’on vit une flamme s’échapper de la nacelle avant, se rabattre vers l’arrière, puis une grande lueur, une détonation formidable et la carcasse métallique vint s’abattre sur le sol. Les secours, immédiatement organisés, furent inutiles; les 28 personnes qui se trouvaient à bord étaient toutes mortes ou agonisantes. La catastrophe est-elle, comme on l’a prétendu, due à une fuite dans un tuyau d’essence ou à l'installation de T. S. F.? Quoi qu’il en soit, c’est un grand deuil pour l’aéronautique allemande qui vient de perdre du même coup une de ses meilleures unités et ses officiers et techniciens les plus compétents.
- L’aviation postale. — Un intéressant essai d’utilisation de l’aéroplane pour les transports postaux vient d’être effectué par le lieutenant aviateur Ronin. Chargé par M. Massé, ministre du Commerce, de porter un sac de dépêches de Paris à Pauillac, au paquebot Pérou, en partance pour les Antilles et l’Amérique du Sud, l’aviateur partit de Yillacoublay le mercredi j 5 octobre à 7 heures du matin et, malgré un arrêt forcé à Yendôme, il arriva à Pauillac à 2 heures de l’après-midi. Une automobile postale avait transporté le courrier— un sac de 10 kg -— de la recette principale de Paris à Villacou-blay; une autre prit les dépêches à Pauillac et les porta nu paquebot qui leva l’ancre aussitôt. L’intérêt de cet
- essai réside en ceci que, actuellement, les lettres pour un pays d’outre-mer doivent être déposées à Paris la veille du jour de départ du paquebot; l’organisation d’un service d’aviation postale permettrait de reculer de 12 heures le délai d’expédition. L’administration postale doit organiser prochainement d’autres expériences : les aviateurs postaux rejoindront un point du littoral méditerranéen. Si l’on est satisfait de ces nouveaux essais, on "étudiera alors l’organisation d’un service régulier d’aviation postale pour les principaux courriers d’outre-mer.
- Influence de la température sur les propriétés explosives des mélanges gazeux. — L’influence de la température sur la facilité plus ou moins grande d’explosion des mélanges gazeux a été étudiée jusqu'ici d’une façon assez décousue et sans suivre de plan d'ensemble général. Un auteur anglais, M. Parker, vient de faire récemment des recherches systématiques sur les propriétés explosives des mélanges de méthane, d’oxyde de carbone, d’hydrogène et de gaz d’éclairage avec l’oxygène ou avec l’air ordinaire, en opérant à la température ordinaire et à ioo° sous des pressions variées ; à cet effet, les mélanges en question étaient soumis à l’action de l’étincelle électrique dans des tubes eudiométriques maintenus à la température voulue. On est arrivé à un certain nombre de conclusions intéressantes. On a notamment constaté que F augmentation de la température de ces mélanges amène une augmentation de leur facilité explosive, mais que cet effet était beaucoup moins marqué dans le cas de l’hydrogène que dans celui du méthane et de l’oxyde de carbone.' L’augmentation de la pression amène aussi une augmentation des propriétés explosives des mélanges étudiés. Enfin, la limite inférieure d’explosion pour l’hydrogène est la même quand il est mélangé avec l’air que quand il est mélangé avec l’oxygène ; mais les valeurs de cette limite inférieure pour l’oxyde de carbone, le méthane et le gaz d’éclairage sont plus élevées pour leurs mélanges avec l’oxygène que pour leurs mélanges avec l’air. Ces recherches, sont intéressantes parce qu’elles peuvent avoir des sanctions pratiques dans toutes les industries et dans tous les endroits où les gaz combustibles cités sont susceptibles de se dégager en plus ou moins grande abondance.
- Le Qigantosaurus africanus. — Tout le monde connaît ce géant des temps passés, le Diplodocus, trouvé il y a quelques années en Amérique. Il est aujourd’hui dépassé par un nouvel animal préhistorique, le Giganto-saurus africanus. Celui-ci vient d’être découvert dans l’Est africain allemand, à Tendaguru, par une mission scientifique allemaude. Un squelette presque entier a été mis à jour et déjà un humérus a été acquis par le South Kensington Muséum de Londi'es. Cet humérus suffit à donner une idée de l’animal. Le Gigantosaurus devait
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- être un reptile de la famille du Diplodocus ; mais, tandis que le Diplodocus a iS m. 53 de long et 3 m. 34 de hauteur aux épaules, le Gigantosaurus a une taille double. Son humérus mesure a m. i5, aulant que la patte antérieure tout entière du Diplodocus. Très pro-
- A gnuclir, pntte antérieure du Diplodocus.
- A droite, le fémur du Gigantosaurus.
- bablement, ce monstre était aquatique ou tout au moins amphibie; ses dents indiquent un végétarien; son crâne a une capacité plus petite que celle d’un homme, et par conséquent son cerveau était relativement très petit. Espérons que le Musée Royal d’Histoire naturelle deBerlin recevra bientôt tous les restes de ce géant des temps secondaires, la plus énorme bête qu’on ait jamais mise à jour.
- Les nouveaux trains à unités multiples de la Compagnie générale des Omnibus de Paris. —
- L’électrification des lignes de tramways de la Compagnie générale des Omnibus de Paris, qui a été signalée en son temps aux lecteurs de cette Revue (voy. Nature, n° 2077, *5 mars 1 g 13, p. 245), se poursuit activement. Sur les 25 lignes du réseau de tramways de cette compagnie actuellement ouvertes à l’exploitation, 16 sont déjà pourvues de la traction électrique; i5 d’entre elles sont exploitées par trolley et caniveau avec le nouveau matériel qui a été décrit dans cette Revue;, çur la ligne Cours de Vincennes-Louvre, les accumulateurs sont encore employés sur une partie du parcours, les caniveaux n’étant pas complètement relevés.
- Sur les liguesVersailles-Sèvres-Louvre et Saint-Cloud-Louvre l’achèvement récent du caniveau a permis de supprimer les tracteurs à vapeur ou à air comprimé et d’exploiter ces lignes électriquement de bout en bout. Signalons à ce propos une innovation intéressante de la Compagnie des Omnibus : l’emploi de trains à unités multiples, tels qu’il en circule déjà un grand nombre sur les lignes de chemins de fer électriques et, en particulier, sur les métropolitains. Les nouveaux trains à unités, multiples de la Compagnie générale des Omnibus comportent 2 automotrices accouplées, seules ou avec une voiture de remorque intercalée entre elles. Le dispositif employé rappelle celui des trains à unités multiples du Métropolitain de Paris ; un seul conducteur, placé sur la plate-forme de tête du train dans le sens de la marche, commande les 2 automotrices, en envoyant, au moyen d’un petit contrôleur, du courant à une série de relais qui, sur chaque voiture, assurent les connexions successives nécessaires au démarrage et au réglage de la vitesse (couplage des moteurs en série, puis en parallèle, mise en circuit et élimination graduelle des résistances de démarrage, shuntage des inducteurs). En dehors de la grande capacité de transport des trains ainsi composés, ce système présente l’avantage de ne nécessiter aucune manœuvre, bien que le terminus du Louvre ne soit pas disposé en boucle. Il suffit, en effet, ainsi qu’il a été expliqué aux lecteurs de cette revue à propos des nouveaux trains électriques à unités multiples
- des chemins de fer de l’Etat (voy. Nature, n° 2100, 23 août igi3, p. 215), que le conducteur passe d’une automotrice à l’autre pour que la raine soit immédiatement prête à repartir en sens inverse.
- Le système à unités multiples, employé depuis plusieurs années déjà sur les chemins de fer électriques et qui s’était étendu à l’étranger et surtout en Amérique aux lignes de tramways, n’avait guère reçu, croyons-nous, cette dernière application en France jusqu’à présent. L’innovation de la Compagnie des Omnibus était donc intéressante à signaler. Mais il convient de faire remarquer que ce système, si avantageux par lui-même, doit être plutôt réservé aux lignes de banlieue à parcours longs et relativement peu encombrés. Pour les lignes exclusivement urbaines, il conviendrait de n’en user qu’avec une certaine modération, l’emploi de trains de
- 3 voitures, d’une longueur totale de près de 40 mètres, ne semblant guère de nature à diminuer l’encombrement des principales artères des grandes villes.
- La taupe, animal nuisible. — Dans le procès toujours ouvert pour ou contre la taupe, un terrible réquisitoire vient d’être dressé par M. Xavier Raspail. Dans les Annales de l’Association des naturalistes de Leval-lois-Perret, il vient de montrer que la taupe est un animal des plus nuisibles, dont on ne peut qu’encourager la chasse et la destruction. Le travail souterrain auquel elle se livre bouleverse les cultures potagères, les parterres de fleurs, et ravage les prairies et les champs. Ces dégâts ne sont pas, comme on a pu le croire, compensés par la destruction des insectes, car la taupe est loin d’être insectivore. Elle se nourrit en grande partie de vers de terre ou lombrics et accidentellement de quelques larves d’insectes. On l’a vue également dévorer au nid de jeunes lapereaux ou même parfois une de ses congénères prise dans un piège. Son régime est donc surtout vermivore, et elle ne peut être classée, non plus que par ses caractères généraux par trop différents de ceux du hérisson et des musaraignes, parmi les insectivores. Desmarets, qui la considère comme telle dans sa Faune française, reconnaît cependant qu’elle dédaigne la larve de hanneton et ne touche pas aux courtilières. M, Xavier Raspail en a fait l’expérience en disséquant des taupes capturées en des terrains où abondent les vers blancs. Leurs estomacs contenaient uniquement des vers de terre. Sur 60 autopsies faites pendant les différents mois de l’année dernière, 56 estomacs contenaient uniquement des vers de terre plus ou moins digérés, les
- 4 autres contenaient en outre des débris d’un très gros ver de terre en quelques points semblable à une larve de coléoptère, des nématodes fort bien conservés, des larves de taupin et même une petite pelote de poils feutrés. Le lombric est donc la nourriture presque exclusive de la taupe. En le détruisant, elle supprime un remarquable agent de fertilité. On sait, en effet, depuis Darwin, que le ver de terre, par les couloirs qu’il creuse dans l’épaisseur de la terre, sert à l’aérer et permet à l’azote de l’air qui est le plus riche élément d’engrais d’y circuler facilement. A ces avantages, le lombric ajoute celui d’enrichir la terre des débris végétaux dont il se nourrit et qu’il transforme en terreau. M. Xavier Raspail conclut donc non seulement à l’inutilité de la taupe, mais encore à sa nocuité et la condamne à mort.
- Découverte d’une nouvelle terre arctique. — Le
- correspondant du Times à Saint-Pétersbourg annonce que le capitaine Wilkitsky, commandant deux bateaux russes sur la côte nord de Sibérie, vient de découvrir une terre arctique importante dans la région encore inexplorée comprise entre le cap Tchéliouskine que longèrent Nordenskjold et Nansen, et l’itinéraire du Fram de Nansen, beaucoup plus au Nord au delà du 8i° de latitude. Arrêté par une barrière de glace près du cap Tchéliouskine, le capitaine Wilkitsky essaya de la tourner vers le nord et atterrit sur la côte est d’une île qui s’étend suivant une direction N. N. O. du 78° au 81e degré de latitude Nord, sur une distance de 200 milles. L’existence de bette île a une grande importance, car certainement elle forme obstacle à la circulation polaire et influe sur les conditions de glaciation jusqu’à la Nouvelle-Zemble et la mer de Kara. Le capitaine Wilkitsky n’a encore pu déterminer exactement sa forme, ayant dû quitter la côte orientale pour retourner vers la mer libre et c’est du port Saint-Michel, en Alaska, qu’il a annoncé sa découverte.
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- Nouvelle table de salle à manger. — De tous temps il y a eu des geins qui ont trouvé quelque inconvénient à la présence des domestiques aux repas, surtout aux repas de famille, où ces personnages aux oreilles largement ouvertes et si prompts à médire sont incontestablement un obstacle sans égal aux conversations intimes ; et je me souviens d’avoir lu plusieurs propositions concernant des moyens d’éloigner ces messieurs et ces demoiselles autant qu’il était possible de la salle à manger. L’un recommandait la « servante », petite table placée près de la maîtresse de maison, ou en plus grand nombre entre deux convives, un autre, un physicien français connu, installait, ainsi qu’on a pu le voir dans La Nature, un petit chemin de fer électrique partant de la cuisine et faisant passer et s’arrêter devant chaque plàce un petit wagon portant les plats. Je ne sais à quel point l’un ou l’autre de ces arrangements a su gagner la faveur publique, mais je crois devoir, sans m’en exagérer les avantages, présenter aux lecteurs de La Nature, une nouvelle disposition destinée à supprimer l’inconvénient résidant dans la présence ininterrompue des domestiques. Il s’agit d’une plaque tournante dont la rotation est rendue des plus faciles par un jeu de billes et qui se place au milieu de la
- table delà salle à manger. La.plaque tournante ne dépasse guère le niveau de la table et son diamètre est choisi de telle sorte qu’assiettes et couverts, sans oublier les verres, trouvent parfaitement leur place et sans que le convive en soit le moins du monde gêné. Avec cet appareil toute personne se trouvant à table peut sans effort, et sans déranger son voisin, amener devant elle le plat dont elle aimerait se servir après que le domestique, ayant déposé les mets sur la plaque, celle-ci les aura en tournant fait une première fois passer devant tous les convives, tandis que celui qui les aura apportés aura discrètement repris le chemin de l’office.
- A l’encontre de l’inventeur, je ne- crois pas aux avantages que cet appareil offre pour les grands repas, où la présence des domestiques ne saurait d’ailleurs être éprouvée bien désagréablement, du moment que la conversation n’y prendra jamais un caractère bien intime, mais il me semble qu’il est destiné à rendre des services signalés à la table familiale, ainsi que dans les restaurants, Où le service doit se faire à un grand nombre de tables et où il constituera même une certaine économie pour le patron, sans compter la réclame que lui feraient des tables ainsi arrangées, en attirant certainement les curieux en grand nombre. Sans doute un tel milieu de table pouvant, par un grand pied, disparaître pour descendre à l’office dans le sous-sol pour remonter chargé de mets, serait encore plus avantageux, mais on me dit que la construction en serait trop coûteuse. Est-ce vrai ?
- Cette table est fabriquée par MM. Riedinger, Maclii-nen u. Broncewaaren fabrik, à Augsbourg (Allemagne),
- *»> Objets utiles <*
- Théière-bouilloire Kirby. — Nous avons déjà parlé, ici même, de la théière Kirby qui présente, cette particularité de posséder, dans sa partie haute, un compartiment spécialement réservé aux feuilles de thé. Dès que l’on a introduit l’eau dans la théière, il suffit de faire
- basculer cette théière pour que l’eau vienne baigner les feuilles. Lorsque l’infusion est terminée, on ramène la
- Le thé placé dans son réservoir.
- Pendant le chauffage.
- théière dans sa position normale et on verra, sans l’intermédiaire d’une passoire quelconque, les feuilles de thé restant dans leur compartiment.
- Cette théière vient d’être complétée, pourrions-nous dire, en ce sens qu’elle est devenue en même temps théière-bouilloire. La forme primitive a été conservée, mais la théière est soutenue par une monture spéciale qui lui permet de prendre aisément et de conserver les deux positions debout ou renversée qu’on doit lui donner. De plus, la monture porte à sa base une lampe à alcool qui Position pendant l’infusion, porte l’eau à 1 ébullition en
- fort peu de temps. La préparation du thé peut donc se faire sur la table même.
- On peut également préparer de la même manière le café au lait selon la méthode ancienne, dite à la française, en mettant le café moulu dans le compartiment réservé. Dès que le lait bout, on renverse la bouilloire et le liquide baigne le café dont il prend l’arome et la couleur. On obtient ainsi un breuvage délicieux, — La théière-bouilloire Ivirby est en vente chez MM. Kirby-Beard et Cie, 5, rue Auber, à Paris.
- Nouvelle reliure. — Celte reliure pour les dossiers est intéressante parce qu’elle ne nécessite aucune perforation des pièces. Elle est. simplement constituée par deux bandes métalliques appartenant à une doublure du dos de la chemise et reliées par deux bandes de toile. La lame métallique supérieure
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- La reliure serre le papier.
- est pourvue de bords repliés sur un demi-centimètre de largeur et constituant une glissière à deux curseurs auxquels sont attachées les deux extrémités libres des deux bandes
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- La reliure ouverte.
- de toile. Lorsqu’une pièce doit être ajoutée att dossier, on appuie avec le doigt sur les ressorts curseurs et ceux-ci
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- glissent facilement jusqu’aux extrémités de leurs glissières.
- Les bandes de toile se trouvent desserrées et la lame supérieure peut être soulevée pour permettre l’introduction de la pièce. Il suffit alors, pour maintenir fortement l’ensemble, de rabattre la partie mobile et de tirer sur les curseurs pour les ramener vers le milieu de leur, glissière.
- Les bords de cette glissière étant ondulés, les ressorts-curseurs se maintiennent fortement à la place qui leur a été donnée, emprisonnant le dossier. — Cette reliure est en vente à la Compagnie du Ronéo, 27, boulevard des Italiens, à Paris.
- *>> Jouets
- Le joueur au jeu de tonneau et d’anneau. — Pour la première fois peut-être depuis que l’on construit des jouets mécaniques, un inventeur est parvenu à communiquer à son sujet une précision suffisante pour lui permettre de jouer avec une sûreté de main au moins aussi grande que peut l’être celle d’un amateur. C’est là un beau résultat que Gasselin, favori de tous les concours Lépine, est parvenu à obtenir.
- Le personnage, situé à l’extrémité du socle qui porte le jeu à l’autre bout, lance soit des palets dans les trous numérotés du jeu de tonneau, soit des anneaux qui viennent s’engager dans les tiges T lorsque la planchette qui porte ces tiges a été relevée et rabattue sur celle du jeu de tonneau. La main du sujet porte un distributeur dans lequel on met six palets ou six anneaux.
- Le mécanisme Jtl est renfermé dans la base du jeu. Une des roues dentées porte
- Le jeu de tonneau et d'anneau.
- deux tenons JJ qui, pendant leur rotation, tirent vers la gauche (armement) la tringle de commande K. La sonnette L, la tige M et la bielle N subissent l'effet de' ce mouvement et le bras E, qui oscille autour du même axe que la bielle, prend la position armée en s’abaissant.
- Le bras s’arme de la manière suivante : le tiroir B du distributeur qui le termine est relié au buste du sujet par la bielle F au point Y. La distance entre les deux points de rotation, celui O du bras et celui Y de la bielle, est telle que pendant l’abaissée du bras le tiroir B est ramené à l’arrière dans sa glissière A ; son extrémité légèrement recourbée empêche la chute d’aucun palet ou anneau. Cependant un de ces projectiles se place entre cette extrémité et un petit bossage qui, au moment du lancé, aide à la sortie du projectile et empêche le passage du suivant.
- Au moment où la tringle K sera libérée par les tenons JJ, les ressorts de rappel P et G agiront dans le sens convenable et le bi'as E s’échappera brusquement pour reprendre sa position de i>epos en lançant le projectile dans le distributeur. La précision de ce mécanisme est tout à fait étonnante si l’on considère qu’il s’agit uniquement d’un jouet. — L’inventeur est M. Gasselin, mécanicien, 42, rue Yictoi’-Hugo, à Puteaux (Seine).
- La guerre de demain. — Ce jouet donne, en effet, une idée assez exacte de ce que peut être une guerre moderne à laquelle prendront part biplans et monoplans lanceurs de bombes, pièces d’artillerie, etc.
- Le socle du jouet contient le mécanisme que l’on remonte avec une clé et que l’on règle à la main en agissant sur des leviers. Sur ce socle sont disposés divers groupes d’objets représentant des cibles pour les aéroplanes : chemin de fer tournant sur piste circu-
- laire, parc d’artillerie, troupe en marche, groupes de maisons, etc. A chaque angle un canon mobile sur son affût permet à quatre joueurs de tirer des balles sur les aéroplanes qui passent à leur portée. Au centre s’élève un mât tubulaire contenant un ressort à boudin, au-dessus duquel un des joueurs met des projectiles (petites billes) que l’un des aéroplanes pourra laisser tomber sur les soldats, les constructions, etc., s’il est adroit. Le tube-mât porte tout à fait en haut deux autres tubes horizontaux formant leviers à l’extrémité desquels sont accrochés les biplans.
- Le tube de l’un de ces biplans se termine par une manche qui laisse tomber le projectile. L’autre biplan n’est pas armé ainsi parce que l’enfant qui dirige sa cible mobile ne peut en surveiller deux à la fois. Le mât porte encore, à mi-hauteur, trois monoplans pourvus chacun d’un
- disque servant de cible aux quatre joueurs qui se sont chargés des canons.
- Le petit monde d’artilleurs improvisés étant à son poste, on remonte le mécanisme et le mât entraîne les avions. Chacun vise et tire lorsqu’un aéroplane se présente à sa portée ou bien lorsque l’aéroplane est au-dessus d’un but intéressant. Le jeu est rendu plus attrayant par une combinaison mécanique qui permet à celui des joueurs chargé du tir par l’aéroplane de modifier la vitesse des engins aériens. Il use ainsi à son gré de cette faculté pour éviter plus facilement les coups de ses adversaires. Le mécanisme peut marcher pendant 5 minutes sans être remonté. — L’inventeur est M. Poyet, 5, rue Monte-Cristo, à Paris.
- La guerre de demain.
- Skating-Palace. — Jouet très élégant et parfaitement construit, basé sur un principe que nous avons exposé récemment à nos lecteurs (Science appliquée, n° 2061, 23 novembre 1912). Un noyau aimanté, terminé par un axe traversant un plateau dont il est isolé, entraîne des fils de fer doux dans son mouvement de rotation; le point en contact se déplaçant constamment oblige le fil' de fer à amener en contact chacun des points de sa surface et à tourner autour de l’axe.
- Le Skating-Palace est construit sur ce principe. 11 comporte quatre noyaux aimantés entraînés par un mouvement d’horlogerie que l’on remonte à la main et qui actionne en même temps un cylindre musical. Les fils de fer qui Skating-Palace.
- accompagnent le
- jouet peuvent être remplacés par des dansemrs ou des personnages grotesques très légers et revêtus d’éclatantes couleurs. Les uns reposent sur des triangles métalliques qui, approchés des axes aimantés, sont entraînés sur leurs trois côtés et obligent les danseurs à tourner sur eux-mêmes et en même temps autour des noyaux. Les autres reposent sur une base allongée qui les éloigne et les rapproche alternativement de leur axe de rotation tout en les obligeant à décrire, autour, des orbes irréguliers. Le plateau est métallique et présente l’aspect d’un parquet bien ciré ou mieux d’une glace dans laquelle se reflète l’image des danseurs; sur les côtés, d’autres glaces contribuent à donner l’illusion d’une vaste salle de patinage ou de bal, garnie de nombreux couples. — Le Skating-Palace est en vente chez M. Ivratz-Boussac, x4» nie Martel, à Paris.
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- RÉSUMÉ METEOROLOGIQUE
- Observations faites à l’Observatoire du Parc-Saint-Maur en septembre 1913, par M. Ch. Dufour.
- La pression barométrique moyenne 756mm,5 est inférieure de imm,9 à la normale.
- La température, plutôt basse du 10 au 22, est supérieure à la normale du ier au 9 et du 23 au 3o; la moyenne mensuelle i5°,o est en excès de o°,3.
- La nébulosité moyenne est un peu inférieure à la normale; il n’y a eu dans tout le mois aucun jour entièrement couvert, aussi la durée totale d’insolation est-elle en excès de i5 heures.
- La hauteur mensuelle de pluie est de 47mm>3 en n jours de pluie appréciable, dont 6 d’orage. Ces orages ont donné ymm,6 le 4; 9mm,4 Ie 5; i6Dm,4 le i4; le total de la pluie de septembre 1913 ne représente néanmoins que les 0,95 de la normale de septembre.
- Pression barométrique (Alt. 5om,3). — Moyenne des 24 heures : 756mD1,55; minimum absolu : y44lnn'le 14 à 3h5m; maximum absolu : 763ram,8 le 10 à 23Iiioi”.
- Température. — Sous l’abri. — Moyennes : des mi-nima, io°,35; des maxima, 20°,74 ; des 24 heures, i5°,o3. Minimum absolu, 6°,o le 12; maximum absolu, 25°,5 le 3. Amplitudes diurnes : moyenne : io°,39; la plus élevée, i5°,o le 2Ô ; la plus faible, 4°>8 Ie 7- Sur le sol gazonné. — Moyennes : des minima, 7°,26; des maxima, 37°,92. Minimum absolu, 3°,3 le 12; maximum absolu, 47°,o le 3. Dans le sol gazonné. — Moyennes du mois (prof. om,3o) à 9 heures : i6°,4o; à 21 heures : i6°,65;
- (prof. om,65) à 9 heures : 16°,67; à 21 heures : i6°,64
- (prof. 1 m.) à 9 heures : 16°,58; à 21 heures : i6°,55.
- De la Marne. — Moyennes : le matin, I7°,5i ; le soir,
- i7°,83; minimum : i5°,47 Ie 24; maximum : 20°,43 le 5.
- Tension de la vapeur. — Moyenne des 24 heures : iomm,69; minimum absolu : 6mm,9 le 11 à 16 heures; maximum absolu : i6ram,i le 4 à 18 heures, 21 heures et 22 heures.
- Humidité relative. — Moyenne des 24 heures : 84,8; minimum absolu : 47 le 29 à i3 heures et à i5 heures; maximum absolu : 100 à 27 dates différentes.
- Nébulosité. — Moyenne du mois (6 h. à 21 h.) : 4,8. Moyenne diurne la plus élevée : 9,3 le 7 ; 2 jours entièrement clairs le 12 et le 24.
- Insolation. — Durée possible : 3;6 heures; durée effective : 177 heures en 3o jours; rapport : 0,47.
- Pluie. — Total du mois : 47mm>3 en 23h,o; maximum en 24 heures : i6mm,4 le 14-
- Nombre de jours : de pluie, 12; de pluie appréciable (supérieure ou égale à omm, 1) : 12; de pluie supérieure ou égale à imra : 8; à 5mm : 3; à io“m : 1 ; d’orage : 6; d’éclairs seuls : 1 ; de brouillard : 6; de brume : n; de rosée : 24; de halos solaires : 3.
- Fréquence des vents : calmes, 72.
- N . . . . 63 S. E. . . . 43 W . . . . 17
- N. N. E . 69 S. S. E. . . 56 W. N. W . i3
- N. E. . . 47 S 78 N. W. . . 11
- E. N. E. . a3 S. S. W . . 59 N. N. W . !9
- E . . . . 56 S. W . . . 24
- E. S. E. . 47 W. s. w. . 23
- Vitesse du vent en mètres par seconde. — Moyenne des 24 heures : 2m,4i ; moyennes diurnes : la plus élevée 4ra,9 le 10; la plus faible : om,9 le ier. Vitesse maximum : iom,8 le 16 à i3h iom par vent du Sud.
- Hauteur de la Marne. — Moyenne du mois : 2m,i8; minimum : im,42 le 4; maximum : 2m,57 le 12 et le 22.
- Comparaisons aux valeurs normales. — Pression :
- — 1mm,85 ; température : -j-o°,2g; tension de la vapeur :
- _|_ Omr“,o6 ; humidité relative : —j— 4>4 ; nébulosité :
- — o,4; pluie : — 2mm,4; jours de pluie appréciable : o; insolation : -j- i5 heures.
- Electricité atmosphérique. — Moyenne générale (20 jours) : 56 volts; moyenne diurne la plus élevée : 85 volts le 9; la plus faible : 29 volts le 29. Moyenne des i3 journées où le potentiel est resté constamment positif et où l’on n’a, en outre, observé ni précipitation, ni manifestation orageuse, ni brouillard persistant : 58 volts; moyenne diurne la plus élevée : 85 volts le 9; la plus faible : 29 volts le 29; amplitude diurne correspondante : 0,48; amplitude nocturne : 0,76.
- Radiation solaire. — 48 observations en ont été faites à 12 dates différentes. La valeur la plus élevée a été obtenue au cours d’une série de mesures effectuées le 11. On a trouvé Q = ioal,20 le 11 à nh 5m et à 1 ih 52m.
- Taches solaires. — On n’a constaté la présence d’aucune tache aux 21 dates auxquelles l’état du ciel a permis l’observation du Soleil.
- Perturbations magnétiques. — Faibles le 10 et le 3o ; modérées les 6, 22-23; assez fortes le 8 et le 9.
- Mouvements sismiques. — Le icr, début à aihiom53% ph. pie. de 22h 8“ à 22h 17“, fin vers 23h iom (dist. prob. environ 9000 km); le 2, début à i9h25ra3fl, ph. pie. de 20h i8m à 20h3om, fin à 2ih et demie; le 3, début à i6h38m28s (très faible mouvement) fin vers 17111; le 3-4, début (?) à 2111 iom3o”, ph. pie. de 2ih52m à 22h35m, fin à oh3om; le 4, très faibles mouvements de 5 heures à 5h3om, de i2h34m à i3h5m et de 17** 44™ à i8h5m; le 10, -début (?) à 7U 341" 56s, ph. pie. de 8h 5“ à 8h 18“, fin vers 9 heures; le 10, très faible mouvement de 9h4im à io1' iom; le 11, début)?) à 2ll45m i8s, fin à 2h 52m; le i3, faible mouvement entre a^Si”1 et 3h4om; le i5, faible mouvement entre 6h5m et 7'* 35”; le 16, début à i2h6m, phases confondues, fin vers i3h 3om; le 18, début (?) à i2h 28“ 43% ph. pie. de i2h57m à i3l19™, fin à i3h5om; le 23, faible mouvement de i4h22m à i4h5o“; le 26, faibles mouvements de 8h4om à 8h55m, de ioh2m à ioh25m et de i2l,27m à i3hi5“; le 26-27, début à 22hi2ni 5S, ph. pie. de 23h 3m à 23'117“, fin à o1' iora; le 28, très faible mouvement de i6h 25“ à i6h32m; le 29, faibles mouvements de 4h 38m à 5h 5m et de 2oh4im à 2ih2”1; le 3o, début à 4b 24ra 44s; ph. pie. de 4h 5o“ à 5h im, fin à 5h35m; le 3o, début à 7’* 38m 37% ph. pie. de 7h 46™ à 71' 56m, fin à 8'1 et demie.
- Floraisons. — Le 2, aster bleu hâtif; le 5, ^veronica speciosa;le 8, hemèrocalle du Japon; le 10, cataleptique de Virginie; le 11, aster ceil-du-Christ; le 14, helian-thus rigidus; le 16, laurier-tin; le 25, aster blanc.
- RECETTES ET PROCEDES UTILES
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- Encaustiques pour carrelages. — Les carrelages de lerre cuite avec lesquels on garnit le sol des habitations prennent, tout comme les parquets, un aspect bien plus joli dès qu’on les cire. Toutefois, il est nécessaire pour obtenir un beau brillantage d’employer des-mixtures qui non seulement rendent la surface plus polie, mais encore en rehaussent la coloration rouge. Plusieurs recettes peuvent être employées à cet effet.
- Emploi d’encaustique ordinaire. — Le carrelage, d’abord lavé à fond, est enduit d’une solution aqueuse de colle forte dans laquelle on a saupoudré à l’ébullition 20 pour 100 d’ocre rouge. Lorsque cet encollage est sec, on badigeonne avec de l’huile de lin cuite dans laquelle on a délayé 10 pour 100 de rouge
- d’Angleterre. Enfin, lorsque l’huile est résinifiée, on passe une couche d’encaustique ordinaire, ou l’on frotte avec un morceau de cire, puis on brosse à la façon habituelle. La méthode est d’application incommode et longue.
- Encaustique colorant bon marché. — Dans un litre d’eau, on met 100 gr. savon blanc râpé; 100 gr. cire jaune; 20 gr. carbonate de potasse et 20 gr. éosine ou rouge diamine de la nuance préférée. On fait bouillir à petit feu jusqu’à parfaite homogénéité et on badigeonne avec le liquide tiède le carrelage à encaustiquer. Il faut appliquer une couche épaisse en évitant de frotter pour ne pas faire de mousse, et laisser sécher longtemps, une ou deux journées par exemple, avant de passer à la
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- brosse. Le produit est très bon marché, mais présente l’inconvénient d’être lent à sécher; en outre, l’enduit à la longue pâlit sous l’influence des rayons solaires.
- Encaustique à séchage rapide. — Faire chauffer au bain-marie en remuant un mélange de :
- Cire jaune en copeaux ..... io gr.
- Colcothar...................... ïo ____
- Essence de térébenthine .... 3o à 5o cc.
- Dès que la cire est fondue, on peut employer, en remuant toujours chaque fois qu’on prend de l’encaustique dans le récipient, ce, pour que la poudre rouge ne se dépose pas au fond. Appliquer tiède en couche très mince, avec une brosse dure. On peut, après une demi-heure à peine, brosser à sec pour brillanter. On peut remplacer le colcothar par n’importe quel autre rouge à peinture qui serait meilleur marché ou dont la teinte plairait mieux. Prendre garde, en chauffant, que l’essence est très facilement inflammable.
- Encaustique rapide ininflammable. — Chauffer au bain-marie en remuant :
- Ozokérite brune
- Colophane . . .
- Pétrole ....
- Ocre rouge. . .
- Perchloréthylène
- Employer comme précédemment. On peut remplacer 1 ozokérite, la colophane et le pétrole par un poids égal de cire d abeille, mais c’est moins économique. On peut, pour faciliter l’application qui se fait alors éventuellement à froid, employer plus de perchloréthylène, mais c’est aussi un supplément de dépense, puisque tout le solvant est destiné à disparaître en se volatilisant. Comme le précédent, cet encaustique peut être conservé, mais au frais et en récipient hermétiquement clos. On peut l’employer à froid, sa consistance étant alors celle d’une crème. Mais, en le laissant refroidir, il faut bien remuer pour éviter la sédimentation du pigment.
- [Laboratoire de la Nature.)
- Préparation familiale des conserves d’olives. —
- Olives vertes cassées.Choisir de belles olives vertes, à chair fine et épaisse. Les frapper fortement avec un maillet, une pierre, afin de faire éclater la pulpe sur un côté, mais non le noyau. Pour de grandes quantités, on passe entre deux rouleaux. Ensuite, mettre les fruits dans de l’eau courante ou souvent renouvelée, jusqu’à ce qu’ils aient perdu tout mauvais goût. Au préalable, pour activer la sortie des principes âcres, les presser ou les laisser quelques instants dans de l’eau bouillante. On peut con-
- sommer aussitôt, en ayant soin de conserver dans de l’eau salée, aromatisée de fenouil, clous de girofle, etc. (faire bouillir l’eau nécessaire pour bien couvrir les olives, avec un kilo de sel, par ia kg de ces dernières). Pour les olives vertes, à ne consommer qu’en été, on se contente de les entailler au couteau. Après les avoir fait dégorger quelques jours dans de l’eau pure renouvelée, on les garde dans de l’eau salée (4 kg de sel par 20 à 25 kg d’olives).
- Olives vertes confites dites à la picholine. Ce sont les plus connues dans le commerce, et couramment appelées olives vertes, elles sont choisies principalement dans les variétés picholine, verdale, lucques. On fait, pour 20 kg de fruits, un mélange de 4 kg de cendres de bois, 1 kg de chaux vive et 1 kg de cristaux (carbonate de soude). On fait bouillir dans l'eau. On laisse déposer et refroidir, puis on met les olives dans la lessive. Plus simplement, on prend poids pour poids olives et cendres. On ajoute à ces dernières assez d'eau pour faire une pâte mi-fluide dans laquelle on mélange les olives. Les épiciers vendent encore de la soude en bouteille pour cet usage.
- Les principes alcalins pénétrant peu à peu dans la chair y neutralisent les substances âcres et amères. On retire les olives quand, en en coupant une, on voit la tranche mortifiée jusqu’au noyau. On les met alors dans l’eau pure, souvent renouvelée, jusqu’à ce que tout goût de lessive ait disparu. On les conserve dans l’eau salée (700 gr. à 1 kg de sel par 10 litres d’eau). Il faut éviter, dans ces manipulations, de laisser les fruits à l’air, car ils noirciraient.
- Olives mûres. Les olives demi-mûres, dont la coloration tourne au violet, et surtout celles qui sont complètement mûres, sont plus appétissantes et dans tous les cas plus nourrissantes, parce que plus riches en huile. Moins amères que les vertes, on se contente de les piquer avec des épingles fixées dans une moitié de bouchon, les pointes d’une fourchette, ou de leur faire trois ou quatre entailles avec un couteau. On les laisse dégorger dans l’eau, jusqu’à ce qu’elles aient perdu leur amertume, puis on les met dans l’eau salée. On peut les traiter aussi par une lessive légère ou, simplement, on laisse les olives mûres dans de l’eau salée où l’on a fait dissoudre un peu de carbonate de soude (cristaux).
- Pour conserver à l’huile les olives très mûres, on les pique, d’abord, puis les saupoudre de sel fin, qui attire l’eau de végétation, on facilite cette absorption en les faisant sauter de temps en temps. Quand on ne voit plus d’humidité, on met dans un bocal avec poivre, feuilles de laurier, clous de girofle, et arrose d’huile, en brassant les olives. Antoxin Piolet.
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- 10 —
- 1 —
- 20 —
- Oo à 100 c. c.
- m
- BOITE AUX LETTRES
- QüT
- AVIS — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — AT. /. D,, à Epernay. — Nous ne voyons pas de moyens pratiques pour enlever les taches sur peinture à la gouache : la couleur elle-même partirait au moindre traitement. Le mieux serait de maquiller les taches avec de la peinture pour les rendre invisibles.
- M. le D* P., à Angis. — Pour tout ce qui concerne la préparation des plumes à chapeaux, voir le Manuel Roret « Pelletier et Plumassier » (Mulo, édit., 12, rue Haute-feuille).
- M, Diedricks, à Lyon. —- x° Le « durit » est vendu par Klepp, 54, boulevard Richard-Lenoir, Paris. 20 Les soudures autodécapantes se trouvent à Paris, chez Desvignes, i5o, avenue Parmentier; Grauer, 76, boulevard Richard-Lenoir et Tinol, 2, Cité Riverin. 3° Des procédés d’imperméabilisation des tissus sont décrits dans les Recettes de la maison (Prix : 3 fr. relié, chez Masson, 120, boulevard Saint-Germain) ; comme mixtures
- à imperméabilité qu on trouve à Paris dans le commerce, nous pouvons vous citer la Mixtion Delaine, 74, avenue de Breteuil et la Xyline, 4> rue Notre-Dame-de-Recou-vrance.
- AT. /. G., Avenue Malakoff, à Paris. — i°Le phosphate d’ammoniaque et le phosphate ammoniaco-magnésien ne sont pas des engrais de vente courante, parce que peu employés, en raison de leurs prix élevés, c’est à-dire du prix de revient de l’unité d’acide phosphorique et d’azote. Ce sont plutôt des produits chimiques rarement utilisés par l’agriculture. A cause de la variation de prix, on ne peut indiquer, d’une façon très précise, le prix de l’unité d’acide phosphorique et de l’unité d’azote, dans ces engrais spéciaux, mais étant donné que l’unité d’acide phosphorique revient à 53 centimes dans les superphosphates d’os; à 38 à 43 centimes dans les superphosphates minéraux, et les phosphates précipités, et l’unité d’azote à 1 fr. 65 à 1 fr. 70, dans le sulfate d’ammoniaque, il est certain que le prix de l’unité de chacun de ces éléments est sensiblement plus élevé dans les deux engrais qui vous intéressent, ceci à cause des frais de fabrication et des débouchés très restreints en culture. Le phosphate d’ammoniaque dose, environ, 46 pour 100 d’acide phosphorique, et 10 à 12 pour 100 d’azote ammoniacal, et tandis qu’une firme cote le prix
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- de cet engrais à raison de n5 francs les ioo kg, une autre cote : par petite quantité de 5 à 49 kg> i fr. 20 le kilogramme; de 5o à 100 kg, 1 franc; et par quantité de 5 tonnes, 75 francs les 100 kg. Pour le phosphate ammoniaco-magnésien, il n’y a pas de cours établis; il faudrait s’adresser à une firme s’occupant spécialement de la préparation des produits chimiques, industriels et agricoles, pour être fixé sur le prix de l’unité d’acide phosphorique et d’azote, dans cet engrais. Pour achat et pour renseignements relatifs à ces deux engrais, vous pouvez vous adresser, particulièrement, aux Laboratoires Georges Truffaut, 90 bis, Avenue de Paris, à Versailles. Voyez aussi aux adresses suivantes : Compagnie des engrais chimiques de Saint-Gobain, 1, place des Saussaies, Paris; Etablissements P. Linet, 7, boulevard Magenta, Paris ; Société coopérative industrielle et agricole, 11, rue Mansart, Paris; Lambert-Rivière et Cie, 82, rue Saint-Lazare, Paris. — 20 11 n’existe pas, à notre connaissance, d’appareil centrifuge ou autre, permettant de réaliser le triage mécanique des semences par densité. On n’a fait usage, jusqu’ici, que des trieurs à alvéoles dont le principe est le triage des semences par volume. Adressez-vous à M. Max Ringelmann, directeur de la Station d’essais de machines, 26, rue Jacob, Paris, où on vous donnera l’adresse de cette station.
- M. A. L., à Taris. — Préparation à l’Ecole supérieure d’aéronautique. — Il a été fondé, sous le patronage de hautes notabilités scientifiques, techniques et militaires, notamment de M. Appell, doyen de la Faculté des Sciences de Paris, et du général Hirschauer, inspecteur permanent de l’Aéronautique militaire, une Ecole préparatoire à l’Ecole supérieure d’aéronautique et de construction mécanique. Cette école possède à la fois un enseignement par correspondance qui peut commencer à une époque quelconque de l’année, un cours annuel destiné aux jeunes gens sortant de mathématiques élémentaires et de philosophie, et un cours de vacances destiné aux jeunes gens sortant de mathématiques spéciales. Il est ainsi possible d’obtenir en trois années d’études le diplôme de 1 Ecole supérieure. Pour tous renseignements, s’adresser 7, rue Valentin-Hàüy, Paris.
- M. le D' Gaillard, rue des Fermiers, Paris. — Pour débarrasser de ses poussières l’air des calorifères, on interpose des filtres spéciaux, système Combemale ( 12,'rue Curton, Clichy) ou système Grouvelle-Arquem-bourg (71-, rue du Moulin-Vert, Paris).
- M. E. S., à Liège. — Nous nous sommes procuré la colle en question et nous l’analysons. Nous en publierons une recette de préparation si nous parvenons à reconstituer le procédé de fabrication.
- M. Berhuy, à Hirson. — Nous avons vainement essayé de nous procurer la pâte Amor dans plusieurs drogueries : on nous a dit que cette marque n’était plus dans le commerce. Si vous pouviez nous envoyer un échantillon, nous l’analyserions volontiers.
- M. le Dr Lucas, à Concarneau. — La maison « L. M. B. pipe store », 182, rue de Rivoli, Paris, vend diverses marques de chewing gums à des prix variant selon marques de 2 fr. 5o ( Wrighley's spearmint) à 3 fr. 5o (Sen-Sen) la boîte de 5o tablettes.
- M. A. Dubois. — Le compte-gouttes normal du Codex est terminé par un tube capillaire de 3 mm de diamètre extérieur et donne XX gouttes d’un gramme d’eau distillée à i5°. On en trouve chez les fournisseurs de verrerie pour laboratoires : Leune, Poulenc, Cogit, etc., à Paris.
- C. P., à Versailles. — Vous avez raison d’abandonner votre voiture à vapeur, pour adopter la voilure à moteur à explosions, vous n’aurez jamais à regretter cet échange.
- i° Pour faire 4o kilomètres de moyenne, avec une carrosserie lourde fermée à six places, il vous faut une puissance de 18 à 24chev. environ. 20 Adoptez le moteur à quatre cylindres de préférence, il est très simple et plus économique que les autres dont vous parlez, c’est actuellement le moteur le plus répandu. 3° Les chances de panne avec les voitures modernes sont assez faibles, et les quelques petits ennuis possibles sont généralement faciles à surmonter. 4° Pour une voiture de tourisme il faut absolument adopter les bandages pneumatiques, mais avec un gros poids adoptez les pneus jumelés à l’arrière, ils vous feront un usage prolongé, et les avaries sont beaucoup plus rares qu’avec les bandages simples. Prenez le même calibre à l’avant et à l’arrière, du 120 par exemple, pour simplifier les rechanges et exigez des jantes amovibles qui vous réduiront dans tous les cas ies pannes de pneus à leur plus simple expression. Vous avez tout le loisir ensuite à l’arrivée de faire remonter par un chauffeur ou un garage les pneus réparés sur les jantes amovibles dont vous auriez eu à user sur la route, 5° Vous pouvez acheter sans hésitation une 18 chev. Panhard,une i5 chev. Delaunay-Belleville, qui sont des spécialistes des voitures que vous recherchez. 6° Pour vendre votre voiture, vous pouvez faire une insertion dans La Nature, Y Auto, dans Omnia, dans Le Journal, mais elle sera difficile à vendre, en raison de son type complètement démodé.
- Abonné E.~5-1514- — Vous trouverez réponse aux questions que vous nous posez sur la T. S. F. dans l’excellent petit livre de Rothé, librairie Berger-Levrault, rue des Beaux-Arts, Paris, et dans la brochure de P. Corret, publiée, 5, rue Bayard, Paris (prix : 1 franc).
- M. Seyert, Le Mans. — Voir les Recettes de la maison, p. 162.
- Montres lumineuses. — M. Gustave Le Bon nous signale que la phosphorescence des sulfures ne dure pas plus de 24 heures. Les montres lumineuses sont enduites de sels de radium impurs qui ne sont ni chers ni dangereux et restent brillants fort longtemps; on dépose ces sels sur les chiffres des heures.
- Jfto
- 10D
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Le glisseur Blériot : Lucien Fournier. -—La formation des cirrus et le magnétisme terrestre : Jean Mascart. — Transport et vente des poissons vivants : Georges Lanorville. — L’utilisation des chauves-souris contre les moustiques : René Merle. — Les nouvelles voitures électriques des chemins de fer de l’Etat : J.-L, Medynski. — Pour faire tirer nos cheminées : Z.... — Académie des sciences; séance du i3 octobre : Ch. de.Villedeuil. Ce qu’il faut penser des expériences de Pégoud : R. C.
- Supplément, — L’étoile polaire des Gémeaux (Aova, 1912). — Redécouverte de la comète de Westphal. — L'Ouverture du canal de Panama. — La question de l’Atlantide. — Lampes à incandescence à filament métallique consommant un demi-watt par bougie, etc, _______________
- Traité élémentaire des transports (chemins de fer, tramways, automobiles), par Joseph Carlier. In-8° de 704 pages, avec 428 fig. H. Dunod et E. Pinat, Paris. Prix : 20 francs.
- Cet ouvrage étudie successivement : l’infrastructure des routes et des voies ferrées, la superstructure
- des voies ferrées, la signalisation et les appareils de la voie, le matériel roulant et de traction, l’exploitation des chemins de fer, les chemins de fer spéciaux et les autres moyens de locomotion.
- Essais d’automobiles (moteur-transmission), effectués au Laboratoire de l’Ecole polytechnique de Berlin, par le Dr A. Riedler, traduit par Carlès. i vol., 155 p. Dunod et Pinat, Paris. Prix : 9 francs.
- Le but de l’auteur est de montrer que, par des essais de Laboratoire scientifiquement conduits, on peut arriver à estimer, objectivement et avec toute sécurité, la valeur d’une automobile. Fort de cette méthode, il s’applique à démontrer qu’une certaine marque allemande est très supérieure à la plus réputée de nos usines françaises. Il est permis de rester un peu sceptique sur l’impartialité de cette méthode « scientifique ». Raison de plus pour que cet ouvrage, intéressant à bien des égards, soit en France attentivement médité.
- Traité de chimie inorganique, par À.-F. Holleman, pro-
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- BIBLIOGRAPHIE
- fesseur de chimie à l’Université d’Amsterdam, traduit par E.-H. Racine, i vol. in-8° raisin de vm-5'i4 P-, avec 77 lig. et 2 planches. Geissler, éditeur, Paris. Prix : 16 francs.
- Ce traité se présente sous une forme très différente de la plupart de nos traités classiques de chi-
- mie. Ce sont les principes de la chimie physique qui forment l’ossature de cet excellent ouvrage. Le lecteur y gagnera de s’initier tout naturellement à cette science aujourd’hui essentielle, tout en apprenant les faits capitaux de la chimie pure qui apparaît mieux ordonnée, plus claire que dans les classifications rébarbatives dont on rebutait autrefois les débutants.
- 3ÈD
- jfiD
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- a*.
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur : altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MAra THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE de 0 à 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 13 ocl. 1913. . 5°, 9 N. 1. Brouillard » Rosée ; brouillard ; peu nuageu- .
- Mardi 14 4°, 5 E. 1. Beau » Gelée blanche; nuageux; halo.
- Mercredi 15 6°, 6 S. 1. Couvert 1,0 Rosée; très nuag.;' br. et pl. de lv2 b. à 17 h. 15; brouillard le soir.
- Jeudi 16 5°, 3 Calme Couvert £ Rosée ; brouillard; très nuageux.
- Vendredi 17 4°, 8 N.-E. 2. Couvert » Rosée; très nuageux.
- Samedi 18 5°, 3 Calme Couvert » Rosée ; brouillard ; couvert.
- Dimanche 19 ... . 5°, 9 Calme Brouillard 0,1 Couv. ; br. de 2 h. à 5 b. 30; brouill. presque toute la journée.
- OCTOBRE 1913. — SEMAINE DU LUNDI 13 AU DIMANCHE 19 OCTOBRE 1913.
- Lundi l Mardi | Mercredi | Jeudi | Vendredi | Samedi | Dimanche
- i *£ a £*2555555555a! 555555555îa5n555555555555255555 555555555HHB5S5y^^l
- I fi5SlÆ55ï5S“^® ——~————— -————
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené A 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l'abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l'abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 14 au ao octobre. — Le i4- Hautes pressions sur l’Europe centrale (Varsovie : 781 mm) ; profonde dépression sur l’extrême N. (Spitzberg : 723) ; dépression aux Açores (Horta : 753). Pluies sur le N.-O. ; quelques averses en Algérie; en France, beau temps. Temp. du matin : Kief, — 3°; Belfort, -{-2; Toulouse, 7; Brest, i i ; Alger, 19; moyenne à Paris : 9°,7 (normale : io°,5).
- ---Le i5. Dépressions au N. de l’Europe et aux Açores ;
- pressions élevées sur l’0., le Centre et l’E. (Odessa : 776 mm). Pluies sur le N.-O. et le N. ; en France, beau temps. Temp. du matin : Cracovie, —40; Lyon, + 2; Limoges, Nantes et Belfort, 3; Bordeaux, 5: Biarritz, i3; Alger, 10; moyenne à Paris : 8°,7 (normale : io°,4)-— Le 16. Dépression sur la Russie (Arkhangel : 743 mm) et l’Islande (744); pression élevée sur l’O. et le Centre (Brest et Prague : 770). Pluies sur l’O. et le N.; en France, Dunkerque, 5 mm; Charleville,. 4; Nantes, le Mans, Par:s et Besançon, 1. Temp. du matin : Spitzberg, —8°; Haparanda, +3; Brest, 9; Bordeaux,
- 14 ; Perpignan, 16; Alger, 17; moyenne à Paris : 9°,4 (normale : io°,2). — Le 17. Dépression sur le N.-O. de l’Europe (Bodoe : 741 mm; Feroé : 748). Hautes pressions sur le Centre (Cracovie : 775). Pluies sur le N.-O.; en France, temps nuageux ou brumeux. Temp. du matin : Spitzberg,— i3°; le Mans et Clermont-Ferrand,
- du Bureau Central Météorologique/
- -(-3; Toulouse, 6; Brest, 10; Alger, 17; moyenne à Paris : 7°,7 (normale : io°). — Le 18. Hautes pressions sur le S. de l’Europe : Hermanstadt, 774 mm; dépressions dans l’extrême N. : Arkhangel, 736. Pluies sur le N.; en France, même temps que la veille. Temp. du matin : Spitzberg, —i3°; Haparanda, -,—5; Charleville, -j— 2 ; Nantes, 3; Lyon, 5; Bordeaux, 10; Nice, i4; Alger, 17; moyenne à Paris : 7°,3 (normale : 9°,9). — Le 19. La dépression d’Islande (Reijkiavik : 742) gagne les Iles-Britanniques et le golfe de Gascogne (Valentia : 749) ; hautes pressions sur le Centre (Hermanstadt : 772). Pluies sur le N. et l’O.; en France, brume. Temp. du matin : Spitzberg, —120; Saint Pétersbourg,-J-2 5 Clermont, 4 ; Dunkerque et Moscou, 7; Bordeaux et Brest, ii; Ouessant, i5; Alger, 17; moyenne à Paris : 70,5 (normale : 9°,7). — Le 20. Dépression sur le N.-O. : îles Feroé, 738 mm; Valentia, 749; pression élevée sur le Centre et l’E. : Saint-Pétersbourg, 771. Pluies sur le N.-O. ; en France, quelques averses dans l’O. Temp. du matin : Arkhangel, —4°; Cracùvie, —1; Belfort, -j-2 ! Boulogne et Marseille, 11; Bordeaux, i3; Lorient, i5; cap de Garde, 19; moyenne à Paris : 7°,6 (normale : 90,6). — Phases de la Lune : Pleine Lune le i5, à 6 h. 7 min. du malin.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tissandjer
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut,
- Professeur à l’Ecole des Mines et à l’Ecole des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique,
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- ABONNEMENTS, 12 mois = Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départent. : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : Boulevard Saint-Germain, Tarit (VIe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est-interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2110. — Ier NOVEMBRE 1913.
- SUPPLÉMENT.
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- INFORMATIONS
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- Concours de photographie en cerf-volant. — Nous avons reçu un grand nombre d’épreuves pour notre Concours de photographie en cerf-volant. Elles sont en ce moment soumises au jury que nous avons prié de les juger : M. A. Berget, professeur à l’Institut Océanographique, président; MM. Carlier, cerf-volantiste ; Mareschal, photographe; L. Rudaux, météorologiste; Martel, directeur de La Nature. Etant donné l’abondance des envois et le temps que demande la vérification des altitudes atteintes, nous ne pourrons faire connaître les résultats du concours que daus le courant de novembre.
- Nébuleuses à éclat variable. — Le nombre des étoiles dont l’éclat varie est très considérable. Et si l’on fait abstraction du temps, on peut dire que toutes les étoiles sont variables. Par contre, on n’a presque jamais signalé de variation bien importante d’éclat dans les nébuleuses. La raison — a fait récemment observer M. Bigourdan — en est peut-être dans le fait qu’en dehors d,e la photographie il n’existe ni méthode, ni instrument qui permette de fixer avec précision l’éclat d’une plage lumineuse de faible inteusité et de peu d’étendue. On doit donc attacher une grande importance à l’observation présentée récemment à l’Académie des Sciences par M. Borrelly, astronome de l’observatoire de Marseille. Cet astronome a signalé qu’une nébuleuse découverte par Hind, le 3o mars 1845, et figurant sous le n° 6760 du catalogue de Dreyer, soupçonnée de variation d’éclat par d’Arrest en mai i852, paraît être, actuellement, dans une période de maximum. Elle est vue avec facilité dans le chercheur de comètes de ora,i65 d’ouverture depuis le 5 juin dernier. Cette curieuse nébuleuse se trouve par igh6ra47s d’ascension droite et -f-o° 53',2 de déclinaison boréale, sur le prolongement d’une ligne menée par Altaïr et ô de l’Aigle. M. Bigourdan, astronome à l’observatoire de Paris, a fait observer que les astronomes doivent montrer une très grande réserve avant d'affirmer la réalité de ces variations d’éclat. L’influence de l’état du ciel, les conditions instrumentales, la présence d’étoiles variables elles-mêmes (le fait s’est produit en 1885 pour la nébuleuse d’Andromède, où l’étoile variable S Andromède se confondant avec le noyau passait par un maximum) peuvent donner lieu à des modifications apparentes, mais non réelles. M. Bigourdan s’est livré à des recherches sur la nébuleuse de Hind et a trouvé que du 6 juillet* 1875 au 20 octobre 1895, elle a été observée une vingtaine de fois, notamment le 20 juillet 1884 par Weinek et Gruss à l’aide d’un équatorial de om,i63, donc de même ouverture que celui utilisé par M. Borrelly. M. Bigourdan estime donc utile que des observations viennent confirmer le fait annoncé par M. Borrelly. Il n’est pas douteux que l’attention étant maintenant retenue sur ce
- point, des mesures plus précises seront réalisées à l’avenir. Dans une communication récente à la Société astronomique de France, M. Flammarion a rappelé qu’une autre nébuleuse, découverte par Hind le x 1 octobre i852, signalée comme disparue par d’Arrest en 1861, portant le n° 1555 du catalogue de Dreyer, et située par 4h i3m5is d’ascension droite et i9°ii'2o" de déclinaison boréale, est certainement variable. Vue et décrite par d’Arrest en 1855 et i856, elle était invisible en 18(5x, 1862 et 1864. Bùrnham et Barnard la retrouvaient en 1890, et l’obsei'vaient plus brillante enrore le 25 février i8g5. Au mois de septembre suivant, elle était de nouveau invisible, même au grand 'réfracteur de im,o5 de l’observatoire de Yerkes. Elle a été revue, depuis, par intervalles. Sa variabilité, ajoute M. Flammarion, est certaine.
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- Le bassin houiller de la Lukuga (Tanganyika). —
- Le vaste continent africain, si riche en certains métaux et tout d’abord en or, est, au contraire, d’une pauvreté regx'ettable en gisements houillers.La vaste enquête sur les ressources mondiales en charbon que vient de publier le Congrès géologique du Canada est caractéristique à cet égard. Cependant, avec le développement que prennent déjà en Afrique les chemins de fer et certaines industries métallurgiques, avec celui bien plus considérable qu’ils prendront dans un avenir prochain, la question y présente un intérêt capital. C’est pourquoi l’attention a été aussitôt attirée sur la découverte d’affleurements charbonneux faite en 1912 par deux ingénieurs belges, MM. Mercenier et Nhignesse, sur la Lukuga, à x5 km du Tanganyika. La foi’mation qu’ils ont trouvée là parait d’ailleurs être la même que celle dans laquelle on exploite déjà activement le charbon au Transvaal et en Rhodésia. C’est un de ces dépôts secondaires à peu près horizontaux qui occupent de si vastes étendues dans le Karoo. On a commencé par y rencontrer des restes de flore permienne et des rognons de sphéro-sidérite. Les affleurements charbonneux reconnus ensuite se trouvent sui* les deux rives de la Lukuga, jusqu’en aval du confluent de la Niemba. Les couches reposent sur le granité et ont été découpées par des failles parallèles à l’effondrement du lac Tanganyika. Le charbon qui contient 5o pour 100 de carbone fixe, 5o pour 100 de matières volatiles et 10 pour 100 de cendres, offre un pouvoir calorifique de 65oo à 7000 calories. On n’a encore aucune notion précise sur la véritable importance industrielle de cette découverte.
- Un alliage de fer inattaquable aux acides. —
- L'Ironmonger annonce que la maison Borchers et Mon-natz, d’Aix-la-Chapelle, a . réussi à établir un alliage contenant 35 pour 100 de fer, 60 pour; 100 de chrome, 2 à 3 pour 100 de molybdène, qui serait inattaquable
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- aux acides, et même à l’eau régale. Ce métal remplacerait économiquement le platine.
- Le caoutchouc « mousse ». —C’est une variété de caoutchouc manufacturé analogue en principe aux éponges caoutchoutées, mais dont lés pores sont infiniment plus fins. On l’obtient en comprimant dans des moules d’acier, sous pression dépassant, paraît-il, 5oo atmosphères, du caoutchouc mélangé de soufre, la masse étant chauffée vers i35° C. Somme toute, il s’agit d’une vulcanisation faite sous une pression cent fois plus forte qu’à l’ordinaire, et au cours de laquelle il y aurait légère fixation d’azote. Le caoutchouc mousse est tellement élastique qu'on en pourrait faire des bandages pleins possédant presque le même pouvoir que le pneu pour « boire l’obstacle ». Des essais de travail à longue durée faits avec des autos roulant sur caoutchouc mousse permirent, de constater qu’à l’usage la matière conservait ses propriétés physiques sans la moindre altération.
- Le marché du caoutchouc. — La question du caoutchouc ' n intéresse pas seulement les producteurs du Brésil, de Malacca, du Congo, et les deux gouvernements de l’Afrique équatoriale et de l’Afrique occidentale française qui en tirent le plus clair de leurs revenus, ou encore les spéculateurs, mais aussi tous ceux qui ont besoin de celte substance et, parmi eux, en premier lieu, les automobilistes. Actuellement il se produit sur le caoutchouc uue baisse accentuée et les avis diffèrent sur l’avenir du marché. Sans vouloir se prononcer sur ce problème discutable, quelques faits peuvent être intéressants à rappeler. Vers la fin de 1907 et le début de 1908, les cours du caoutchouc étaient tombés de 14 francs à 7 fr. 60 le kg, par suite de la crise financière qui sévissait en Amérique. Puis les cours remontèrent; en 1911, les bonnes sortes étaient arrivées à valoir 14 à i5 francs, le kg.; mais, en 1913, la moyenne s’est établie de nouveau vers 8 fr. 3o et, finalement, on a coté 5 fr. 5o (2 sh. par pound). Or, en 1912, la production mondiale a été d’environ 100000 tonnes, dont 42 5oo fournies par le Brésil, 27 5oo par les plantations malaises et 3o 000 par les autres contrées du globe. On estime qu’elle .aurait été un peu inférieure à la consommation. En 1913, la production s’élèvera au moins à 120000 tonnes, les plantations atteignant 46000 tonnes et, d’ici peu, les plantations que l’on a développées avec fièvre arriveront à 65 000 tonnes. Aussi, une opinion très répandue est que la baisse est due à la surproduction et que, par suite, elle jurera, peut-être même en s’accentuant : ce qui ferait le bonheur de tous ceux qui consomment et crèvent des pneus, mais ce qui navre tous les producteurs français du caoutchouc de cueillette. Si, vraiment, les plantations doivent arriver à produire 3ooooo tonnes en 1920, on s’explique l’effarement qui s’est emparé de nos colons et qui a amené récemment les gouverneurs de nos possessions africaines à réduire les taxes et frais de transport. On remarque, par contre, que les Etats-Unis consomment à eux seuls la moitié de la production mondiale, en sorte que le malaise actuel du marché américain, par suite des guerres balkaniques, a dû contribuer à la baisse qui serait, dès lors, en partie, momentanée. Et, d’autre part, le prix de revient du caoutchouc au Brésil étant d’environ 6 fr. 3o, celui au Congo étant de près de 5 fr. le kg, beaucoup dè compagnies pourraient être amenées, par la persistance de la baisse, à suspendre leur production : en sorte qu’avec les progrès à attendre pour la consommation la surproduction s’atténuerait. S’il est permis de conclure en un problème aussi complexe, il semble, en résumé, que le caoutchouc va subir le sort de toutes les substances qui, après avoir eu des emplois restreints, trouvent un débouché considérable. On commence par les payer un prix exorbitant; puis la production se développe et amène la baisse, qui s'atténue ensuite par ses propres effets. Et encore nous ne parlons pas ici du caoutchouc de synthèse qui va certainement intervenir un jour ou l’autre. Il est donc probable que la crise diminuera par la disparition de certains producteurs et au détriment de nos colonies africaines, mais que le caoutchouc restera à un prix plus accessible pour les automobilistes.
- L’élevage des animaux à fourrure. —Notre récente note sur l’élevage des renards noirs en Amérique du Nord nous vaitt une intéressante communication de la part d’un lecteur canadien. D’après une statistique offi-
- cielle publiée par le Star de Montréal, on comptait au. 3o septembre dernier dans la seule province de l’Ile du Prince-Edouard i3 compagnies organisées pour l’élevage-des bêtes à fourrure (des renards noirs, blancs, argentés, en particulier). et~ dont le capital social forme un total de 42 029 5oo francs. Elles ont distribué cette année un total de dividendes montant à plus de 7600000 francs. L’une d’elles, dont le capital n’est que de 5oo 000 francs, a distribué 320 pour 100 de dividendes, tandis qu’une autre (la Peerless), fondée avec un capital de 100000 francs seulement, a pu distribuer 900 pour 100 de dividendes. Deux autres sociétés (fox companies) existent en dehors de cette même province, avec un capital de 3 millions de francs pour les deux, ce qui porte à 45 millions le capital engagé dans cette nouvelle et fructueuse industrie par des sociétés anonymes. En outre, il existe au Canada 120 ranches (ou fermes à renards) appartenant à des particuliers. La valeur déclarée des jeunes renards vendus à la livraison de septembre 1913 est montée à 727 i5i livres (soit 18 178 775 francs). La valeur approximative de tous les renards tenus en captivité est estimée à 1 993 600 livres (soit 49 840 000 francs).
- A l’assaut des Andes. —• Parmi les jeunes nations qui s’échelonnent le long des Andes, il s’est formé d’actifs centres d’aviation où des intrépides, fiers des succès de Chavez et de Bielovucic, deux Sud-Américains de naissance, rêvent de s’immortaliser en franchissant la formidable barrière des Andes. La Revista Nacional de Colombia (Bogota) signale les prouesses exécutées en hydravion sur le vaste estuaire du Rio Magdalena par un jeune aviateur colombien, M. Gonzalo Mejia. La même publication annonce la prochaine fondation d’une école d’aviation à Bogota, la capitale de la Colombie.
- Le différend japano-amérîcain et la statistique.
- — La situation entre les Etats-Unis et le Japon a été très tendue depuis plusieurs semaines, et, de part et d’autre, des discours belliqueux ont été prononcégv Gn connaît la cause du confit : l’Etat de Calilqriv’ ôter aux Japonais le droit de posséder des teürCx. —le faudrait pas en conclure que les Japonais aient organisé la conquête économique de la Californie, et que les habitants de race blanche se trouvent en état de légitime défense. D’après les statistiques recueillies par le Commissaire du Travail de Californie, les sujets du Mikado ne possèdent dans cet Etat que 12726 acres (1 acre=4°45 m. carrés), soit une augmentation de moins de 2000 acres depuis igoo. Us ont loué à long bail 17 5oo acres, soit une diminution de 2698 acres depuis 1909. Ils détiennent actuellement (en propriété ou en location) environ un dixième de 1 pour 100 du territoire californien. Mais, d’autre part, on ne comptait en 1900 que 39 Japonais adonnés à l’agriculture dans les Etats-Unis dits du Pacifique, et ce nombre s’était élevé à 2215 au dernier recensement (1910). Cette augmentation perd de son importance si l’on considère que, durant ces trois dernières années, le nombre total des Japonais résidant dans ces Etats a diminué de 4g33. De 1900 à 1910, le nombre des Japonais de toutes catégories immigrés en Californie était passé de 10000 à 4ï ooo. Mais toute la république avait servi de champ d’invasion aux Nippons puisque leur nombre total pour les Etats-Unis était passé durant la même période de 24000 à 72000. Si l’augmentation était proportionnellement plus forte pour la Californie, c’est parce que c’est le débarcadère naturel des Japonais.
- Dans les postes anglaises. — Une statistique du Post-Office montre que la quantité de matières postales distribuées dans le Royaume-Uni durant les douze mois écoulés ati'3o novembre 1912 indique uue augmentation de 5 pour 100 sur l’année précédente. Cette quantité se compose de : 3 186 800000 lettres; go5 5oo 000 cartes postales; 1066700000 paquets à un demi-penny; 198 800 000 journaux ; 125 200 000 colis postaux. Soit un total de 5 483 000 000 plis ou paquets. Le nombre des dépêches distribuées a été de 89 200000. On calcule que «chaque habitant a reçu en moyenne durant ces douze mois : 70,2 lettres, 20 cartes, 23,5 paquets, 4>4 journaux, 2,8 colis postaux et 2 télégrammes. Le nombre des plis et paquets qui n’ont pas atteint leurs destinataires en raison de l’inexactitude ou de l’insuffisance des adresses a été de 3a 632 000. Enfin, 477 000 lettres, cartes ou paquets ont été mis à la poste sans aucune adresse.
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- Le nouveau mouchoir hygiénique Bleton. — Le
- mouchoir, cette petite pièce de linge indispensable, est en réalité un objet de contagion des plus dangereux.
- En effet, dès que le mouchoir est imprégné de mucosités quelconques, ces dernières humides souillent les mains, les poches, les objets qui s’y trouvent, les draps,
- se répandent partout à l’état de poussières dangereuses.
- Fig. i. Fig. 2.
- Fig. x. Premier ploiement du mouchoir par parties égales. — Fig. 2. Deuxième ploiement donnant le sac, la poche et l’anse. Cette dernière s’applique sous les narines quand il s’agit de se .iuoüçher.
- ' üsiusèftiTansformées, toutes ces mucosités, nasales ou buccales, sont susceptibles de communiquer quantités de maladies différentes : affections cutanées, l’érysipèle, la conjonctivite, la rougeole, la diphtérie, et, la plus terrible de toutes, la tuberculose.
- Ces considérations ont amené le corps médical à proscrire l’emploi du mouchoir comme crachoir et à conseiller celui du crachoir de poche. Or, ces recommandations n’ont eu aucun succès : on a continué à se servir du premier pour l’usage prohibé et à dédaigner l’usage du second, surtout en public, de crainte de se voir signalé à tous comme tuberculeux.
- Le crachoir de poche ne peut donc avoir quelques chances de succès qu’à la chambre, chez des malades conscients de leur état, jamais ailleurs. Exception faite toutefois des hôpitaux.
- L’une des raisons pour lesquelles l’emploi du crachoir de poche rencontre une très grande opposition, c’est le dégoût qu’en soulève le nettoyage, nettoyage au surplus qui n’est pas sans danger.
- Fig. 3.
- Fig. 3. Feuille de papier double prise dans le journal, se glisse dans le sac entourant la poche des deux côtés à l’intérieur, retourner le mouchoir comme on le fait avec un gant, pour mettre le papier plus facilement.— Fig. 4- Vue du mouchoir maintenu en sa forme définitive par deux coutures à la machine sur les côtés, fortement arrêtées à leurs extrémités. Ouvrir la poche par l’anse pour tous usages, notamment pour y cracher.
- Il s’agit en conséquence de découvrir un moyen simple, pratique, constant, toujours à portée de la main, sans danger de contamination pour qui que ce soit, qui permette d’expectorer en public et partout, en satisfaisant cependant aux convenances et aux prescriptions qui recommandent de ne jamais cracher à terre.
- Ce moyen, M. Bleton croit l’avoir trouvé dans une transformation du mouchoir qui, au lieu d’être employé ouvert
- dans n’importe quelle partie du tissu, ne le sera que dans une poche fermée, isolée, affectée dès lors sans inconvénient aux deux usages qui lui sont particuliers.
- Cette transformation du mouchoir, mise à la portée de tous, constitue une amélioration dans l’hygiène; les blanchisseuses, si souvent victimes de leur profession périlleuse, seront les premières à bénéficier de cette conception nouvelle.
- On l’établit comme suit :
- Prenez un mouchoir quelconque, pliez-le en deux parties égales. Ce ploiement fait, rabattez de la largeur de
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- Fig. 5. Fig. 6.
- Fig. 5. Vue du mouchoir le dessus rabattu fermant l’orifice de la poche réceptrice. — Fig. 6. Vue du mouchoir dans son dernier ploiement pour la mise en poche.
- deux doigts la partie du bas du côté opposé à celui qui nous fait face, puis, maintenant des deux mains cette partie rabattue, relevez le tout à mi-hauteur du premier ploiement. On obtient ainsi un sac constituant le fond bilatéral du mouchoir et une pochette à anse.
- Maintenir ensuite le mouchoir par deux coutures sur les côtés, lesquelles traversent quatre épaisseurs dans le bas, six dans celles de l’anse, et deux dans le haut.
- Arrêter fortement les points de ces coutures aux exlré-
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- Fig. 7. Fig. 9.
- Fig. 7. Vue d’un mouchoir avec sac en papier, fixé dans la poche avec épingle de sûreté. — Fig. 8. Sac. en papier forme préparatoire. — F’ig. 9. Sac en papier forme définitive, pris dans le journal en quatre feuilles d’épaisseur au moins. La feuille de papier obligatoire en cas d’expectorations nombreuses.
- mités et à l’anse, le moucho:r devant rester définitivement en cette nouvelle forme.
- La poche est destinée exclusivement à recevoir les mucosités d’où qu’elles viennent; l’anse, de jDrise pour
- Fig. 11.
- Fig. IO. Usage raisonné du mouchoir. — Fig. 11. Envers.
- l’ouverture s’il s’agit de cracher ou d’appliquer cette anse même sous les narines, fortement appuyée sur les lèvres supérieures, le nez plongeant dans la poche réceptrice, s’il s’agit de se moucher; le sac servira à permettre
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- l'adjonction d’un papier pris dans un journal glissé à l’intérieur dudit sac, de manière à entourer la poche des deux côtés. Cette feuille de papier n’est pas obligatoire, mais elle s’impose néanmoins pour les personnes malades, car elle protège de façon complète les faces extérieures du mouchoir qui ne peuvent être souillées, même par capillarité, malgré l’abondance des expectorations.
- On se rend compte, qu’en raison de cette transformation, l’épaisseur des tissus superposés protège les faces extérieures du mouchoir contre les mucosités collectées qui ne peuvent s’échapper de la poche du mouchoir, la partie rabattue sur ladite poche complétant cette sécurité.
- On devra faire un emploi raisonné de ce mouchoir : la partie supérieure de l’intérieur de la poche à gauche servira à s’essuyer les narines, la même à droite sera affectée aux lèvres, la partie rabattue sera réservée aux yeux, au front, à la ligure. Quant à la poche, on en fera usage maintes fois sans le moindre inconvénient, sans maculer même l’anse, c’est-à-dire la bande d’ouverture et les parties qui l’entourent.
- Le mouchoir transformé aura ses faces extérieures, celles qui sont en contact avec la poche, le traversin, etc., toujours propres et il suffira pour le désinfecter, avant de l’envoyer au blanchissage, de le tremper quelques minutes dans l’eau bouillante ou dans l’eau froide, mais dans ce cas additionnée de sublimé, lysol, crésyl, thymol ou autre désinfectant. Avoir pour ce faire un récipient spécial.
- N’est-ce pas là vraiment un moyen des plus simples de stériliser sans dégoût et sans danger les expectorations des malades ?
- Physique industrielle <*«$>
- Appareils Bos pour les cheminées. — Ces appareils, qui ne comportent aucun mécanisme, sont destinés à être placés au-dessus des cheminées pour régulariser le tirage. On sait que l’on est souvent obligé d’ajouter des appareils mobiles s’orientant dans le sens du vent pour éviter le refoulement de la fumée dans les chambres; l'efficacité de ces cheminées mobiles n’est pas toujours absolue dans tous les cas. Avec les appareils Bos, il semble que tous les inconvénients doivent disparaître. Ils sont constitués par un simple tuyau cylindrique dans lequel sont aménagées, en quinconce, des tuyères immobiles faisant un angle déterminé et variable avec les sections. Quelles que soient la force et la direction du vent, celui-ci est canalisé intérieurement et provoque une aspiration dans la cheminée. Cette aspiration agit sur le tirage qui augmente par conséquent avec la force du vent.
- A côté de ces avantages immédiats, les appareils Bos permettent d'éviter la surélévation des cheminées au-dessus des murs voisins. De plus, ils ne comportent aucune pièce mobile et ne nécessitent jamais de réparations. Enfin, leur mise,en place ne présente aucune difficulté ; on les installe au-dessus du mitron à coiffer, sans scellement ni tendeurs. Il faut seulement avoir soin de ne laisser aucun vide entre le mitron et la base de l’appareil. — Pour tous renseignements s’adresser à la Société anonyme des appareils Bos, à Montereau (Seine-et-Marne).
- Cheminée Bos.
- Objets utiles
- Miroir électrique illuminant. — Il est évident que pour se raser, se coiffer, pour les soins du visage ou des dents, pour l’examen delà bouche, de la gorge, etc., il est indispensable de voir très clair, c’est-à-dire d’être en pleine lumière, chose quelquefois possible dans le jour, mais toujours difficile le soir.
- Avec le nouveau miroir électrique illuminant, le visage se trouve toujours en pleine lumière grâce à une ampoule
- électrique placée derrière une lentille sertie dans la glace elle-même. Cette ingénieuse combinaison projette un rayon lumineux qui éclaire le visage d’une façon par-
- faite sans jamais éblouir les yeux et donne toute commodité pour les soins du visage et de la chevelure.
- L’appareil est livré complet avec fil, lampe et prise de courant, les supports du miroir sont articulés pour permettre l’inclinaison de la glace à tous les degrés, ils ont une forme spéciale qui permet de poser l objet sur uue surface quelconque ou bien de l’accrocher à un simple clou au mur, c’est-à-dire de l’employer avec toutes commodités. — Le miroir électrique illuminant est en vente, au prix de 3g francs, complet et franco, chez M. Edmond Mathieu, ig, rue de Valois, Paris.
- ^tnS. JoUetS
- Pendule démontable donnant l’heure. — Voici réalisé le rcve de bien des enfants ; combien de jeunes gens,
- Les diverses pièces de la pendule démontable.
- en effet, passionnés de mécanique, ont démontédeur première montre pour voir comment elle marchait et n’ont pas su la reconstituer! Ce nouveau jouet leur donnera moins de déboires. En suivant l’instruction qui l’accompagne, n’importe quel enfant pourra construire lui-même sa pendule et éprouver la joie d’avoir donné la vie à un objet qu’il aura assemblé de toutes pièces, de la remonter le soir avant de se coucher et le lendemain matin, en se réveillant, de voir sa pendule qui marche et lui donne l’heure de son réveil.
- La pendule démontable est présentée, démontée, dans une élégante boîte. On y trouve la carcasse du mouvement (A), un barillet sur lequel s enroule la corde du contrepoids (B), une série de roues dentées à engrenages (C), deux aiguilles (D), un balancier avec ancre (E), un cadran (F), une clé de remontoir (G) et les outils indispensables pour le montage. Rien n’est plus simple que de mettre chaque partie à sa place, car toutes les pièces sont numérotées et une instruction donne leur ordre de montage. La pendule, mise en place, marche comme si un horloger s’en était mêlé et donne l’heure avec exactitude. — La pendule démontable est en vente chez M. Ch. Hour, 7, rue Saint-Anastase, Paris, et dans tous les grands magasins.
- La pendule montée.
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- VARIETES
- La fabrication des fromages « petits suisses ».
- — Cette branche de l’industrie laitière a pris naissance à Gournay (Seine-Inférieure); elle offre un réel intérêt en transformant le lait et la crème en un produit rémunérateur ayant d'importants débouchés dans l’alimentation. Il convient d’envisager la fabrication ménagère et la fabrication industrielle. Dans les deux cas, les « petits suisses » étant des fromages double crème, à consommer frais, il faut, pour les obtenir de bonne qualité, un lait riche déjà en crème, auquel on ajoute la moitié de son volume de crème de manière à obtenir un caillé doux, suffisamment onctueux et se réduisant facilement en molécules très Unes, sans quoi la pâte s’aigrit, devient acide, et une pâte granuleuse manque de saveur. On considère, dans la fabrication, trois phases bien distinctes : i° coagulation du lait par la présure; 2° égouttage ; 3° mise en moules.
- Pour la production de petites ou de moyennes quantités, on opère de la manière suivante : dans une terrine, on verse 3 litres de lait n’ayant pas plus de i5 à i6° en été, 18 à ao0 en hiver, température à contrôler à l’aide du thermomètre.
- Ce lait est additionné de crème dans la proportion d'un sixième de son volume ; on ajoute 5 à 6 gouttes de présure, de façon que la coagulation soit progressive et ne se termine qu’au bout de 24 heures ; cette coagulation doit être lente, condition nécessaire pour obtenir une pâte onctueuse et liante. Dans les premières heures qui suivent l’emprésurage, on remue le lait plusieurs fois pour éviter la trop grande montée de la crème et avoir une pâte uniforme. Le caillé étant bien pris, on le dépose, à l’aide d’une grande cuillère, dans une étamine, tissu analogue à du canevas à mailles peu serrées. Cette étamine est repliée aux quatre coins sur le caillé, de façon à former une sorte de matelas, que l’on porte dans un local dont la température varie de i5 à 180; là, le caillé s’égoutte pendant i5 à 20 heures, l’égouttage peut être accéléré en pressant ce caillé à l’aide d’une planchette chargée d’un poids de 1 kg environ; après quoi, on le retire de l’étamine pour le passer à travers un tamis très fin, le pétrir avec soin en l’additionnant d’une quantité de crème variant du tiers au sixième du poids du lait employé, soit 1 litre pour 3 litres de lait, si l’on n’a pas déjà ajouté la crème au moment de l’emprésurage. La pâte, longue, bien liée, onctueuse, est alors mise en moules.
- Le moule à « petits suisses » est formé d’une plaque en fer-blanc, sur laquelle sont soudés de petits cylindres de 6 cm de hauteur et 4 cm et demi de diamètre, ouverts aux deux extrémités. La plaque est mobile sur une table perforée de nombreux trous pour faciliter l’égouttage.
- La paroi intérieure de chaque cylindre est garnie d’un papier buvard spécial. Les bandelettes de papier sont enroulées sur un petit mandrin et introduites dans les cylindres de façon à en épouser les parois. La pâte est introduite dans chaque moule et y séjourne pendant quelques heures. Durant cet égouttage, on complète par l’addition de pâle nouvelle dans les cylindres où des vides se sont produits par suite du tassement. Avant d’être moulée-, la pâte doit être mise à ressuyer pendant une demi-heure ; on place la quantité nécessaire pour faire un fromage — soit à peu près la grosseur d’un œuf — sur la bande de pap’er que l’on enroule ensuite pour donner au fromage la forme cylindrique. On enlève alors la plaque, les fromages reposent dans leur enveloppe sur la table perforée, et ils peuvent être livrés à la consommation.
- La richesse en crème est une des causes de l’excellente qualité et du goût fin des « petits suisses » fabriqués dans le rayon de Gournay (fromages « Pommel » et « Gervais »). Cette fabrication est réalisée industriellement, suivant les principes indiqués ci-dessus, mais dans des conditions qui permettent l’obtention de fromages en plus grande quantité. Le lait est versé dans un grand récipient et additionné de la moitié de son volume de crème. Ce récipient est un baquet en fer étamé, d’une contenance de 40 litres; il reçoit 5 litres de crème fraîche et 32 litres de lait pur que l’on mélange intimement et que l’on verse dans des vases con-
- tenant 20 à 20 litres. On ajoute à ce mélange un tiers de centimètre cube, au plus, de présure de veau concentrée (force 10000) préalablement diluée dans huit à dix fois son volume d’eau. Le temps nécessaire à la coagulation est de 20 à 24 heures, suivant la saison. Quand la coagulation est à point, on enlève le caillé avec de grandes cuillères rondes et on le dépose sur des toiles dont on fait un nouet en serrant fortement, avec une ficelle, les quatre coins ramenés ensemble. Les matelas ou paquets ainsi formés sont entassés les uns sur les autres, sur une hauteur de plusieurs mètres, ou bien on les introduit dans une caisse à claire-voie, dont le fond, percé de trous, repose sur un égouttoir en bois ou garni d’une feuille de plomb. Entre les matelas de caillé, on place une planche pleine, et on laisse l’égouttage du petit-lait s’effectuer, d’abord sous la seule pression des sacs et des planches qui les séparent; un peu plus tard, on ajoute des poids sur la planche supérieure et, ordinairement, au bout de i5 à 18 heures l’égouttage est terminé. Un autre mode d’égouttage consiste à opérer avec une assez grande masse de caillé, au lieu de la subdiviser en petits paquets ; on se sert alors d’un linge de la grandeur d’un drap, on y met le caillé, on rabat les côtés de la toile, et le paquet rectangulaire ainsi formé, seul ou accompagné de plusieurs autres, est soumis à la pression entre des planches. Quand ,1a pâte est à point, ni trop molle, ni trop ferme, on la retire des linges pour la malaxer à la main, en y ajoutant, suivant sa fluidité, une certaine quantité de crème plus ou moins épaisse, de manière à obtenir un mélange ayant la consistance convenable, mélange que l’on fait ressuyer, pendant 1 heure environ, sur la table, avant de procéder à la mise en moules qui s’effectue soit à la main, soit mécaniquement. Des ouvrières bien exercées peuvent mouler à la main, en moyenne, 120 douzaines de fromages en 1 heure ; ces fromages sont mis ensuite, par douzaine, dans des boites de sapin et séparés trois par trois, à l’aide de petites planchettes qui les empêchent de se coller les uns aux autres. La douzaine de fromages pèse 1 kg, la boîte, 100 gr. environ.
- Dans l’industrie, on emploie une machine spéciale qui permet de mouler, en quelques heures, plusieurs milliers de fromages.
- Cette machine, très ingénieuse, est composée d’une table circulaire, sur le pourtour de laquelle sont soudés une centaine de cylindres creux ; cercle et cylindres sont en cuivre argenté. A l’aide d’une manivelle, on imprime à la table un mouvement de rotation continue ; dans chaque cylindre se meut, de bas en haut, un petit piston destiné à faire sortir le fromage de son moule. La pâte arrive dans une trémie, un ouvrier la distribue dans chaque cylindre préalablement garni d’une bande de papier. Le fromage étant moulé, le piston qui le supporte s’élève progressivement par le fait même de la rotation de la table, et le sort du moule automatiquement ; il n’y a plus qu’à le mettre en boîte.
- Le prix de revient des « petits suisses » peut être évalué comme suit, dans les conditions ordinaires de fabrication : 3 litres de lait à o fr. i5, soit 0 fr. 45; 1 litre de crème à 1 fr. 25 ; total 1 fr. 70, avec ces quantités de lait et de crème, on fabrique 12 fromages, à o fr. 20 pièce, soit 2 fr. 40, déduction faite de i fr. 70, le bénéfice ressort à ofr. 70. En ce qui concerne l’utilisation avantageuse du lait à cette fabrication, l’évaluation faite à l’Ecole de laiterie du Nord, évaluation basée sur l’emploi de 12 litres de lait entier, 2 litres de crème provenant de 17 litres de lait, donne le résultat suivant : on retire environ 3 kg 800 de caillé égoutté à point pour le moulage, dont on obtient 45 fromages, du poids de 80 à 90 gr. chacun. En estimant à o fr. i5 seulement le prix d’un fromage, on a une recette de 6 fr. 75. Comme on emploie 29 litres de lait, le produit brut du litre de lait se chiffre par 6 fr. j5 : 29 = 0 fr. 232. En outre, l’écrémage donne i5 litres de lait écrémé valant o fr. 04 le litre, et l’égouttage du caillé, 7 kg 5oo de sérum valant o fr. 01 le kilogramme.
- Les résidus de cette fabrication sont utilisés avantageusement dans l’alimentation des porcs.
- Hexri Blin,
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UT]LES
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- Pour régler sa montre en campagne. — Il existe dans la .région de Besançon, où l’on fabrique tant de chronomètres, des pays bénis où les gens n’ont pas besoin de connaître l’heure avec précision, et se contentent d’une approximation de 3o ou 40 minutes.
- Un de nos lecteurs qui voyage dans cette région nous signale le procédé qu’il vient d’employer pour mettre sa montre à l’heure, et qui peut rendre service à nos lecteurs amateurs de T. S. F.
- Le moyen employé a consisté à monter une antenne de fortune et à recevoir l'heure de la Tour Eiffel. Pour cela, notre correspondant utilisa une ligne de poteaux télégraphiques, sur laquelle il fixa à environ 2 mètres seulement du sol des isolateurs en os, ceux que l’on emploie pour les sonneries. Sur ces isolateurs, il tendit une longue ligne formée de lils de sonnerie ordinaire. Arrivé au bout de la ligne, qui était en pleins champs, il s’agissait de trouver une terre. Une bêche ordinaire, •cravatée d’un bout de 151 dénudé et enfoncée dans la terre hnmide jusqu’en haut du fer, remplit ce délicat office d’une façon très satisfaisante. L’observateur qui était muni d’un récepteur de poche R. Y. n’eut plus qu’à brancher un fil à l’antenne et un fil à la terre. Ainsi, à 400 km de Paris, sans bobine d’accord, il put •recevoir les signaux horaires. Le montage avait duré une demi-heure en tout. — R. Yarret, constructeur, 3g, rue Rivay, Levallois.
- Nouveau procédé de conservation industrielle des œufs. — Dans la Revue de chimie industrielle, M. de Keghel examine les divers procédés de conservation et donne sa préférence à ceux qui emploient les graisses animales ou végétales et particulièrement les graisses molles. Il préconise la stérilisation de la coquille par immersion dans une solution de fluorure d’argent à 0 gr. 2 par litre, suivie d’un enrobage dans le mélange suivant :
- Huile d’arachide 14 grammes.
- Huile de palme 20 —
- Huile de coco 16 —
- Axonge 47
- Spermaceti 2
- Trioxyméthylène ... I
- Thymol pulvérisé o,o5
- Le mélange préparé à feu doux acquiert à froid la •consistance de la vaseline et se manipule aussi facilement. Des œufs conservés par ce procédé avaient, après i8 mois, le même aspect et le même goût que des œufs dits « du jour ».
- Dans une petite usine des environs de Gand, on a traité en une année 26 millions d’œufs par cette méthode ; le prix de revient du mélange a été o fr. 0006 par œuf et les frais de conservation — le travail étant fait à la main par des femmes — n’a pas dépassé o fr. 02 par œuf.
- Soins à donner aux étangs pendant les gelées. —
- La gelée peut causer les plus grands dégâts dans les établissements de pisciculture, par suite de l'asphyxie des poissons. Le fond presque toujours vaseux des lacs et des étangs dégage constamment du méthane, de l’hydrogène sulfuré et de l’ammoniaque. Si l’étang gèle, ces gaz se répandent dans l’eau et viennent se condenser en petites bulles à la face inférieure de la glace. Qu’une couche de neige, en obstruant la lumière, empêche la flore aquatique microscopique d’absorber l’ammoniaque et de dégager l’oxygène, les poissons, réduits à l’oxygène présent dans l’eau, périront rapidement.
- Afin d’éviter cela, il faut r ssurer le fonctionnement constant des canaux d’afflux et d’écoulement. Au cas où le manque d’eau interdirait ce moyen, il faut avoir recours à tous ceux permettant d’éloigner les gaz méphitiques enfermés sous la couche de glace, par exemple, agiter l’eau, remuer le fond afin d’en faire sortir les gaz toxiques auxquels on prépare des échappements en pratiquant quelques trous à travers la couche de glace.
- Il est également recommandé de faciliter le développement des petites algues vertes, productrices d’oxygène. Pour cela, il est de toute nécessité qu’elles reçoivent de la lumière. On doit donc dans ce but tenir la couche de glace exempte de neige.
- Divers insectes aquatiques se chargent de nous tenir par leur apparition au courant de l’état de salubrité de beau. On voit d’abord venir la punaise d’eau rayée (Corisà), puis ensuite la nèpe cendrée et la notonecte glauque. C’est la preuve que la végétation aquatique sur laquelle hivernent ces insectes est déjà corrompue, et qu’ils viennent chercher/quand s’ouvre le canal d’afflux, des eaux plus saines.
- Si, par suite des précautions prises, l’état ne s’améliore pas, la petite punaise d’eau (ranatre linéaire), viendra 24 heures après nous prévenir que la situation s’aggrave et si finalement nous voyons apparaître l’hydrophile, nous pourrons en déduire que les poissons sont en grand danger d’asphyxie. Le meilleur moyen de parer à ces inconvénients serait d’éviter l’hivernage d’un trop grand nombre de poissons dans les étangs et de vider complètement ceux dont la couche de vase dépasse vo à 3o centimètres.
- Si les circonstances ne permettent pas d’employer ce système, il est recommandable, soit d’épandre du phosphate de chaux sur le fond, soit encore de. mettre l’étang à sec depuis le mois d’août jusqu’à l’époque du repeuplement, afin que la vase puisse se déposer et se désaci-difier à la surface. On jieut aussi conseiller de remuer en été et en automne le fond bourbeux des étangs avec des chaînes et des cordages, afin de faciliter l’ascension des gaz toxiques.
- (D’après la Deutsche Lanchvirtscha fllichc Press.)
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes <Je renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Renseignements. — M. le Dr Luis Cirera y Salse, à Barcelone. — Une machine à laver la vaisselle est construite par Bréhier, 5o, rue de l’Ourcq, à Paris (appareil « Vortex »). Elle fut décrite dans notre Supplément du second semestre 1912 (p. 99).
- M. Humbert, à Paris. — Pour coller le caoutchouc sur du métal, le mieux est d’employer une « dissolution » de caoutchouc vendue chez tous les marchands d’accessoires pour bicyclettes ; il faut bien nettoyer les surfaces à joindre et, si possible, dépolir le métal. Les agglomérants pour lièges servant à faire des bouchons,
- des calorifuges en déchets de liège, sont très divers : on a employé du lait de chaux, du brai, de la gélatine, finalement insolubilisée par du formol. Ce sont là procédés industriels; il faudrait, pour vous documenter, consulter aux Arts et Métiers (chaque jour de 12 h. à 4 h.) les brevets français et étrangers.
- M. P. Delmazure, à Rmibaix. — Des essais de la solidité des teintures exposées à l’action des rayons ultraviolets ont été en effet publiés en 1910 par M. A. Scheu-rer, dans le Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse. Quant aux méthodes pour Yessai des propriétés d'un colorant, s’il s’agit des propriétés spécifiques permettant de déterminer la nature d’une matière tinctoriale fixée sur libre, voir le Mémoire de Reverdin dans la Revue générale des matières colorantes de 1912; s’il s’agit de déterminer les solidités à la lumière, à l’air, à la sueur, à la boue, etc., vous pourriez demander au Dr Jaeck, directeur de la filiale des Farben-fabriken Bayer, à Croix-YYasquehal, un petit agenda
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- BOITE AUX LETTRES
- distribué aux clients de cette firine, et où sont sommairement décrites les méthodes d’essais.
- M. C. Stéphan, rue de Normandie, le Havre. — Des formules de ciments pour mastiquer les vitres d’aquarium sont données dans les Recettes de la maison, p. 315 (pour serres chaudes) et p. 182 (colle transparente et colle pour bijoux). Le volume se trouve chez notre éditeur, au prix de 3 francs relié.
- M. Camion, à Vivier-au-Court (Ardennes). — i° Pour teinter le bois en gris, vous pouvez le badigeonner avec du vernis à l’alcool (vernis pour imitation de bois pré-
- cieux, fabriqué par Sœbnée, 19, rue des Filles-du-Càl-vaire). Pour avoir une teinture pénétrant l’épaisseur, employer une solution aqueuse d’un gris diàmène par exemple (Société lyonnaise de matières colorantes, PI. Morand, Lyon).— 20Des formules de liquides pour conserver ies champignons sont données dans les Recettes du Laboratoire qui vont paraître incessamment chez notre éditeur.
- M. R. D.\ à Melun- — Pour tous appareils scientifiques d’occasion : chimie, physique, électricité, T. S. F., vous pouvez vous adresser à la maison Yitrebert, rue des Ecoles, 48, Paris.
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- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Nouveaux dispositifs de mise à l’eau des canots dé sauvetage : A. Breton. — Exposition d'architecture et de travanx publics à Leipzig : Victor Cambon. — Ce que signifie un bulletin d’observatoire chronométrique : Léopold Rkverchon. — L’in-, dustrie des phosphates en Floride : Louis Parisot. — La lutte contre un parasite des orangers : R. M. — La protection des organes mécaniques dans les poids lourds : J. d’Izier. — Photographie de leu d’artifice. — Les progrès du chemin de fer de Bagdad : V. Foruin.
- Supplément. — Nécrologie : Charles Tellier. — Catastrophe du Zeppelin L.-ll. — L’aviation postale. — Influence de la température sur les propriétés explosives des mélanges gazeux, etc.
- Guide pratique de police sanitaire et d'hygiène vétérinaire, par J. Rennés. In-8°, 247 p., Masson et Cie, éditeurs, Paris, 1913. Prix : 3 francs.
- Ce guide vraiment pratique donnera tous les renseignements nécessaires sur l’organisation et le fonctionnement des services sanitaires vétérinaires, la police sanitaire (nomenclature des maladies contagieuses; déclaration et isolement, visites; réquisitions, arrêtés d’infection, vente des animaux, ventes publiques, transport des animaux, inspection des foires, destruction des cadavres, etc.), l’inspection des denrées alimentaires d’origine animale, la surveillance des établissements classés, etc., etc.
- La Direction des Ateliers. Etude suiviejd’un mémoire sur l’emploi des courroies et d’une note sur l’utilisation des ingénieurs diplômés, par F. W. Taylor. Préface de Henry Le Ciiatelier, membre de l’Institut. In-8° de vi-igo pages, avec figures. H. DunodetE. Pinat, édit. Prix : 6 francs.
- Ce volume comprend trois publications distinctes de Frédérick Winslow Taylor, publiées tout d’abord dans la Revue de Métallurgie : un mémoire sur la Direction des Ateliers, une note sur les Courroies et une conférence sur les raisons pour lesquelles les Industriels n’apprécient pas les élèves diplômés des Ecoles. On a, dit M. Le Chatelier dans sa préface, prétendu que le but de la méthode Taylor était de pressurer les ouvriers afin d’en tirer la plus grande somme de travail possible pour le plus grand profit des patrons. Cela est inexact. Le système Taylor consiste en réalité à organiser le travail de façon à permettre aux ouvriers d’augmenter leur production sans dépenser un effort plus considérable. On y arrive, entre autres moyens, par la suppression des temps perdus et par le perfectionnement des procédés de fabrication. Le travail supplémentaire exigé par cette méthode est demandé au patron et nullement à l’ouvrier. On demande à celui-ci de travailler autrement, mais pas plus que par le passé. La note sur les < ou croies est un des meilleurs exemples que l’on puisse donner de la méthode Taylor. Les courroies mangent de l’énefgie par leur fonctionnement même et elles arrêtent le travail par leur chute accidentelle, paralysant à la fois les machines et les ouvriers. Après avoir chiffré les pertes résultant de ces deux causes, Taylor déclare que, dans une usine bien menée, les courroies ne doivent jamais tomber et il montre comment ce résultat peut être atteint. Il augmente ainsi la production des ouvriers qui ne sont plus arrêtés dans leur
- travail, mais ne leur demande pas pour cela un travail manuel plus énergique, ni un effort intellectuel plus grand. C’est aux ingénieurs seuls qu’incombe le soin de mieux organiser les transmissions.
- Le chauffage économique de l’habitation, par l’Institut scientifique et industriel. Grand in-8°, i6Xa4, 90 p., 72 %. Librairie du M. S. I., 8, rue Nouvelle, Paris. Prix : 2 fr. 75.
- Cet ouvrage résume les caractéristiques des différents systèmes qui ont été proposés pour le chauffage et la ventilation des habitations et indique leurs avantages et leurs inconvénients. Il permettra à chacun de choisir une solution en connaissance de cause.i
- . Principes et théorie de la transformation des laines brutes en fils peignés, par Léon Faux, i vol. illustré, 212 fig., 3 planches hors texte. Béranger, éditeur, Paris, 1913. Prix : 35 francs.
- M. Léon Faux étudie et explique, dans le détail, les opérations et transformations que subit la laine depuis le moment où elle quitte le dos du mouton jusqu’à ce qu’elle soit réduite en fils, prête pour le tissage. Son ouvrage est fait pour guider et instruire l’industriel qu’il initie à fond au fonctionnement des machines de peignage, et des métiers à filer. Les plus récents progrès de cette branche de l’industrie textile y sont signalés.
- Les colles, par F. Margival. In-8 (19-12), de i3g pages, 11 figures (Encyclopédie secientifique des. Aide-Mémoire). Gauthier-Yillars, éditeur, Paris 1912. Prix : 2 fr. 5o.
- Après une étude méthodique des phénomènes du collage, l’auteur étudie les procédés de fabrication des diverses matières adhésives, ainsi que les méthodes convenant pour leur application. Il passe successivement en revue les colles-gélatines, les-colles-gommes récoltées naturellement ou préparées-artificiellement avec des fécules, les colles de caséine, les colles aux résines et au caoutchouc, les colles à. l’albumine, enfin les colles minérales.
- Aide-mémoire du photographe, par G. Ménétrat. Tome I : Mathématiques, Physique, Chimie. Une brochure de 70 pages. Charles-Mendel, éditeur, Paris, 1912. Prix : o fr. 75.
- Cette brochure est la première d’une série qui embrassera toutes les connaissances pouvant être notées, mises en formules ou en tableaux, et qu’il est indispensable au photographe de posséder ou tout au moins de pouvoir retrouver en cas de besoin. Cette encyclopédie, sous forme excessivement maniable et portative, sera favorablement accueillie par les pha-tographes de toute condition.
- Les conserves à la maison (vol. II, Les légumes), par Mme Renée Raymond, in-16, 166 p., 79 photographies, Hachette et Cio, éditeurs, Paris. Prix : 3 francs.
- Le deuxième volume de cet ouvrage renferme des recettes variées et complètes pour la conservation des légumes les plus divers depuis les classiques haricots verts et les savoureux petits pois jusqu’à l’asperge succulente. Ces recettes, avant tout pratiques et à la portée de tous, ont été expérimentées; elles permettent de préparer en saison de production de précieuses
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- BIBLIOGRAPHIE
- provisions de légumes de choix, base de l’alimentation familiale qu’une maîtresse de maison doit avoir le souci d’assurer.
- Notes d’horticulture expérimentale, par A. Petit, in-16, 236 p., Librairie agricole de la Maison Rustique, à Paris. Prix : 3 fr. 5o.
- L’auteur étudie l’influence de quelques opérations culturales sur le refroidissement nocturne des végé-
- taux et la formation de la gelée blanche ; le rôle des abris vitrés ; l’influence de la couverture du sol sur sa productivité; la pratique et l’influence de l’arrosage; la.nitrification, dans les terres humifères acides, l’emploi des engrais organiques et minéraux; le repiquage et la transplantation ; la destruction de divers insectes nuisibles, etc., et montre ce que ces études expérimentales peuvent apporter de renseignements précieux à l’horticulture courante.
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
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- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur : altitude 5om,3o). Bureau central météorologique dé France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU 3IATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE de 0 à 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 20 oct. 1913. . 7°, 1 S. 2. Quelq. nuages. » Beaa le m. ; très nuageux le soir; rosée.
- Mardi 21 13°,2 S. S. E. 2. Très nuageux. 7,9 Presq. couv. ; rosée; pi. par intervalle à partir de 16 heures.
- Mercredi 22 8°, 1 S. 8. W. 2. Couvert 2,2 Couv. jusq. 18 h.; beau ensuite; pl. jusq. 2 h. 45; brouill. le soir.
- Jeudi 23 7°, t N. 1. Couvert D Presq. couv. jusq. 17 b. ; beau ensuite ; rosée; halo,brouill. le soir.
- Vèndredi 24. . . •. . 6°, 7 N. N. E. 2. Couvert 0 Couv. le m. : beau le s. ; brouill. jusq. 9 h. ; revient le soir ; rosée.
- Samedi 25 5°, 8 N. E. 1. Beau )> Beau jusq. 17 h., puis peu nuag.; rosée; brouill. jusq. 9 heures.
- Dimanche 26 . . . . 16°, 4 S. S. E. 3. Couvert 0,2 Un peu de pluie à 6 h. et 17 li. ; très nuageux.
- OCTOBRE 1913. — SEMAINE DU LUNDI 20 AU DIMANCHE 26 OCTOBRE 1913.
- La courbe supérieure indique la nébidosiié de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 21 au 27 octobre. — Le 21. Basse pression sur le N. et l’O. de l’Europe : Stornoway, 740 mm; Biarritz, 751 ; forte pression sur la Russie : Moscou, 776. Pluies sur le N. et l’O. : Lorient, 25 mm; La Hague, 17; Cherbourg, 12; Le Mans, 10. Temp. du matin : Moscou, — 5°; Saint-Pétersbourg, +3; Belfort, 6; Brest, 10; Toulouse, 17; Alger, 22; moyenne à Paris : i2°,i (normale : 90,4). — Le 22. Même état que la veille : Bodoe, 744 mm; Ecosse, 747; Bretagne, 753; Nicolaief, 774; fortes pressions sur les Açores (774)• Pluies sur le N. et l’O. : Biarritz, 79 mm ; Cette, 43; Toulouse et Dunkerque, 41 ; Clermont-Ferrand, 26; Boulogne, i3; P.aris,. 10. Temp- du matin : Nicolaief, — 20; Clermont-Ferrand, -f- 4; Toulouse, 5; Nancy, 11; Marseille et Alger, 18; cap de Garde, 22; moyenne à Paris : 14°»9 (normale : q°,2). — Le 23. Dépression sur le S.-O. et le N. de l’Europe : la Corogne, 754 mm; Haparanda, 749; hautes pressions sur le N.^O. Pluies sur le N. et l’O. de l’Europe : mont Aigoual, 32 mm; Nice,- 14; Nancy, 11 ; Brest, 1. Temp. du matin : Spitzberg, — i3°; Kief, —1; Clermont-Ferrand, -f-3 ; Bordeaux, 8 ; Brest et Nancy, 9; Nice, 12; Marseille, 16; Alger, 18; Biskra, 21 ;,moyenne, à Paris : 8°,4. (normale 9°, 1). — Le 24. Hautes pressions sur l’O. et le N. : Nancy, 769 mm; Hermanstadt, 771; dépression sur l’Islande : 742 mm.
- du Bureau Central Météorologique.
- Pluies sur le N. et l’O. : cap Bear, 10 mm; Besançon, 4; Brest, 2. Temp. du matin : Spitzberg, —io°; Dunkerque, -{-7 ; Brest,; 9 ; Clermont-Ferrand, 10; Nice, .1.5; Toulouse, 17; Alger, 25; moyenne à Paris : 8°,8 (normale : 8°,9). — Le 25. Hautes pressions sur le Centre et le S.-E. : Prague, 771 mm ; la dépression d’Islande va vers l’extrême N. En France, beau temps. Temp. du matin : Haparanda, — n°; Charleville, -}-4; Limoges, 12; Nice, 14; Toulouse et Clermont-Ferrand, 17; Alger, 27; moyenne à Paris : 8°,3 (normale : 8°,8). — Le 26. Basses pressions sur l’O. : Irlande, 749 mm; fortes pressions sur l’E. : Odessa, 771. Pluies sur le N. et l’O. : Aigoual, 35 mm; Biarritz, 32 ; Rochefort, . 26 ; Nantes, 11. Temp. du malin : Spitzberg, —io°; Saint-Pétersbourg, — 3 ; Belfort, + 11 ; Brest, 13 ; Marseille, 20; moyenne à Paris ; i3°,2 (normale : 8°,8). — Le 27. Minima barométriques sur les îles Féroé (739 mm) et au.large de l’Irlande; fortes pressions sur le S.-E. : Hermanstadt, 770. Pluies sur le N- et l’O. de l’Europe : mont Mounier, 72 mm; le Havre, 44» Besançon, 20; Nantes et Cherbourg, 11 ; Bordeaux et Boulogne, 5. Temp.; du.matin : Spitzberg, — 120; Moscou, — 3; Belfort et Nantes, —f- 12 ; Alger, 19 ; Biarritz, 29 ; moyenne à Paris i4°>8 (normale •. 8°,5). — Phases de la Lune : Dernier Quartier le 22, à 10 h. 53 m. du soir.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tissandier
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut,
- Professeur à 1 École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique,
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- ABONNEMENTS, 12 mois =: Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départent. : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : 120, Boulevard Saint-Germain, Paris (VT*}
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine.
- N° 2111. — 8 NOVEMBRE 1P13.
- SUPPLEMENT.
- JtD
- IgD
- INFORMATIONS
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- Avis de l’administration. — L’échéance du 3o no- I vembre étant l’une des plus chargées de l’année, nous prions instamment MM. les abonnés, dont l’abonnement se termine avec le numéro du 29 novembre (n° 2114), de nous faire parvenir, soit par leur libraire, soit directement, le montant de leur renouvellement avant cette époque et de joindre une des dernières bandes de la revue. Une quittance, pour une même durée que l’abonnement précédent, sera, à Paris et dans les départements, présentée à partir du 18 novembre aux abonnés qui, préférant ce mode de recouvrement, n’auront pas, avant cette date, renouvelé ou donné ordre contraire. — Tout abonné à La Nature peut, en renouvelant son abonnement pour une année entière, recevoir les Tables décennales (4 volumes, 1873 à 1882 — 1883 à 1892 — 1893 à 1902 — 1903 à 1912), au prix de 28 francs au lieu de 36 francs pour les volumes brochés, et de 42 francs au lieu de 5o francs pour les volumes reliés.
- Nécrologie : Lucas-Championnière. — Le chirurgien Lucas-Championnière est mort au moment où il venait de lire à l’Institut le discours sur la trépanation préhistorique, qu’il devait prononcer à la réunion des
- 5 Académies. Chirurgien des hôpitaux de Paris, membre de l’Académie des Sciences et de l’Académie de Médecine, il eut le grand mérite de faire connaître en France la méthode antiseptique de Lister et de l’appliquer à une foule d’opérations audacieuses. Ses travaux sur les hernies, les résections, la trépanation, le classent parmi les maîtres de la chirurgie française.
- L’étoile nouvelle des Gémeaux. — M E.-E. Bar-nard, astronome de l’Observatoire Yerkes, observant, le 7 octobre dernier, la Nova des Gémeaux n° 2, a été surpris de constater que le foyer des rayons émis par cette étoile différait d’environ 6 mm du foyer régulier des autres astres. L’instrument utilisé était le grand réfracteur de 1 m. o5 d’ouverture. Au foyer ordinaire, l’étoile paraissait très blanche, mais n’était pas nette. En rectifiant la mise au point, elle ressemblait à une petite nébuleuse brillante d’environ 2" de diamètre. En raison du ciel nuageux, il n’a pas été fait de mesure de l’éclat. Celui-ci était compris entre la 9e 1 /2 et la 10e grandeur. Cette observation prouve que le spectre de la Nova diffère considérablement des autres spectres stellaires, puisque les rayons lumineux forment leur foyer
- 6 mm plus loin que les rayons des autres étoiles.
- Nouvelle comète Zinner (1913 e). — Une nouvelle comète, la cinquième de 1913, vient d’être découverte le 23 octobre par M. Zinner, astronome de l’Observatoire de Bamberg. La position de cette comète, au moment de l’observation, à 7h58m,8 (temps moyen de Bamberg), était : Ascension droite : 181'4 im 34s,33 ; Déclinaison : — 4° 32' 38", io° grandeur. Diamètre de la chevelure : 3'.
- Queue de 3o'. Les éléments de cette comète paraissent identiques à ceux de la comète Giacobini (1900 III) dont la période est de 6 ans 1/2. L’éclat paraît stationnaire et la comète se dirige rapidement vers le Sud.
- Embellissement des perles. — Un procès récent a fait connaître quelques détails techniques intéressants sur la manière dont ôn peut embellir les perles naturelles, à la condition, bien entendu, que cet embellissement soit connu par l’acheteur. Un premier procédé consiste à décolorer les perles au moyen d’injections d’acide pour obtenir des perles blanches qui sont plus estimées. Il arrive également que certaines perles ont seulement la peau extérieure parfaitement lisse, tandis qu’à l’intérieur il existe des craquelures. Le décra-quelage consiste à emplir l’intérieur de la perle d’une matière étrangère qui rend les peaux intérieures semblables à la première enveloppe. Tout au contraire, les perles, en vieillissant, perdent parfois leur éclat par des craquelures à la surface : l’enlèvement de cette enveloppe extérieure craquelée les revivifie pour quelque temps. Quand les perles sont trouées, on peut encore en boucher les trous avec une matière étrangère qui est généralement de l’écaille de poisson. Enfin, il paraît que d’autres procédés, tenus plus mystérieux, auraient pour résultat de modifier l’orient de la perle par le passage de rayons X. Etant donné la nature des perles qui sont une simple concrétion calcaire sur un squelette de matière organique analogue à la corne, avec des pigments susceptibles d’être influencés par la lumière, on conçoit, en effet, qu’il doive être possible d’obtenir des modifications par des méthodes diverses, chimiques ou physiques, sauf à ce que les résultats ainsi obtenus aient une durée inférieure à celle des productions naturelles. En dernier lieu, il paraît que, dans certains cas, on recouvre encore les perles d’une couche de collodion, chimiquement préparée, pour leur donner plus d’orient.
- Le pétrole californien. — La production de pétrole en Californie a pris, depuis quelques années, un essor considérable. Nulle en 1890, elle'est montée, en 1907, à 40000 000 de barils, soit le quart de la production totale des États-Unis. En 1910, elle arrivait à près de 78 000 000 sur 218 000000, ou environ le quart. Depuis, la même marche ascendante s’est continuée. La production actuelle est sur le pied de 100000000 de barils par an (au lien de 90000000 en 1912), contre 125 000 000 de barils pour le reste des Etats-Unis. Du mois de janvier au mois de juillet 1913, la production mensuelle s’est élevée de 5 000 000 à 8000000 de barils. D’autre part, la consommation du mois de juillet a été de 7800000 barils. D’une façon générale, la consommation n’a pas réussi en igi3 à suivre cet essor énorme de la production et les stocks s’élèvent à 48000000 de barils; ce qui ne représente d’ailleurs que
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- INFORMATIONS
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- six mois de production sur [le pied actuel. Cette situation est particulièrement intéressante à considérer au moment où l’ouverture du canal de Panama va ouvrir dès marchés nouveaux à ces pétroles. Elle compense l’épuisement rapide qui se fait sentir dans les anciens camps pétrolifères de l’est des Etats-Unis, comme dans tous les vieux centres de production du monde. Il y a actuellement en Californie 5422 sources en activité contre 5ogi en juin 1912 et l'on envisage la possibilité de développer encore beaucoup les forages si l ou trouve des débouchés suffisants.
- Sérothérapie anticryptogamique. — Les journaux quotidiens ont récemment annoncé la découverte d’un sérum permettant de combattre les empoisonnements par les champignons. On sait que les amanites contiennent une substance, la phalline, qui empoisonne en détruisant les globules rouges du sang. Dans le Bulletin de la Société de Pathologie comparée vient d’être signalé le fait intéressant, que le sang de moxxton a le pouvoir d’arrêter les effets de la phalline et d’empêcher son action sur les globules rouges. Toutefois, il n’en faut pas conclure que le remède des empoisonnements parles champignons est déjà trouvé, car le sang de mouton est extrêmement toxique pour l’homme. Le mieux est donc encore de ne cueillir les champignons qu’avec prudence et de ne manger que ceux dont on est absolument sûr.
- La fabrication de la houille. — Peu à peu, on réalise les synthèses les plus difficiles : on fabrique maintenant des nitrates avec de l’air et avec de l’eau, et voici qu’un chimiste allemand nous relate des expériences d’un égal intérêt théorique, quoique d’une bien moindre valeur pratique, faites pour la fabrication de la houille avec des matières ligueuses: sciures, pailles, feuilles. La transformation delà cellulose en carbone se fait avec une telle production de chaleur que la masse serait portée théoriquement vers 12000, s’il ne se perd pas de calories. La réaction est intéressante puisqu’elle produit ainsi de l’énergie, mais elle donne du coke, non de la houille. M. Bergius parvient à transformer la cellulose en houille, c’est-à-dire en carbone mélangé de carbures d’hydrogène, en chauffant vers 34o° pendant quelques heures un mélange de tourbe ou de papier, et d’eau maintenue à l’état liquide par une compression suffisamment forte. Si l’on songe que M. Bergius travaille dans son laboratoire, comme en se jouant, à des pressions de 5oo atmosphères, voire davantage, la réaction paraît évidemment encore loin de toute possibilité d’application pratique; mais il était curieux de la signaler.
- La crise cotonnière en Angleterre. — Nos voisins sont menacés d’une grève qui jetterait la plus redoutable perturbation dans leur situation économique : celle des ouvriers filateurs du Lancashire, qui, avec ses 40 millions de broches, est le grand centre de l’industrie cotonnière en Angleterre. Déjà, à la suite d’une grève, provoquée par l’emploi d’un ouvrier non syndiqué, plusieurs filatures avaient proclamé le lock-out il y a deux ans, et 160000 ouvriers restèrent sans travail durant deux mois. Cette fois, la crise intéressait directement 600 000 ouvriers des deux sexes. A ce propos, le Times donne des renseignements sur la situation du Lancashire, où les capitaux engagés dans cette industrie forment un total de deux milliards et demi de francs. Longtemps, cette province monopolisa dans le monde entier la fabrication des cotonnades; mais l’Allemagne, la France et les Etats-Unis lui font une concurrence de plus en plus active. Alors qu’on compte en Angleterre f>7 millions de broches, les autres pays en comptent maintenant 83 millions, dont 42 en Europe continentale, 3o aux Etats-Unis et 1 x dans d’autres contrées (Japon, Indes, etc.).
- Développement économique de l’Islande. — D’après le Times, l’Islande, l’antique Thulé, aura bientôt son chemin de fer. Le Parlement local a voté des crédits pour couvrir les dépenses des travaux préliminaires en vue de construire une ligne à voie étroite entre Reykjavik, la capitale, et Thingvalla, petite ville de l’intérieur que l’on ne peut atteindre actuellement qu’à dos de cheval. Cette ligne permettrait d’exploiter une partie des richesses minérales de l’ile. On annonce de même source que l’on a mis à l’étude un projet pour améliorer le port de Reykjavik et l’outiller à la moderne ; le coût des travaux est évalué à 2 millions de kroners, soit environ 2 780 000 francs.
- L’industrie sucrière et les tarifs américains. —
- Le retour du parti démocratique au pouvoir aura pour première conséqueuce la révision de ces tarifs douaniers (Dingley Tariff) qui fermaient pratiquement depuis •20 ans à l’industrie européenne l’accès des Etat-Unis. Les fabricants de sucre de France et d’Allemagne y retrouveront-ils les énormes débouchés qu’ils y possédaient jadis ? C’est la question que se posent les sucriers d’Europe et d’Amérique. La situation s’est modifiée considérablement durant ces 20 années. En 1894, les Etats-Unis consommaient 2 millions de tonnes de sucre (soit 66,6 livres par tête d’habitants); ils en consomment maintenant 3 millions et demi (soit 81,3 livres par tète). En 1894, leur production nationale n’était que de 20000 tonnes, et c’est dire qu’ils achetaient en Europe d'énormes quantités de sucre; actuellement, cette même production s’élève par an à plusieurs millions de tonnes. Cette énorme augmentation est due à la protection du Tarif Dingley. Dans les deux années qui suivirent la promulgation de la nouvelle loi, 24 usines à sucre de betterave s’élevèrent aux Etats-Unis. La moitié firent de mauvaises affaires et fermèrent leurs portes; mais, durant les deux années suivantes (1900-1901), 10 nouvelles usines s’édifièrent. La fondation d’un « Trust du sucre » multiplia étonnamment le nombre de ces usines : 37 furent fondées de 1902 à 1906. On en compte maintenant 77.
- Fiacre à trois roues. — Une des curiosités de Londres est le three-wheel cab de M. J. Iloare, fiacre à trois roues dont il est l’inventeur, et qu’il conduit lui-
- même dans les rues de la Cité. On sait combien sont étroites la plupart des rues de ce vieux quartier de la capitale anglaise. M. Hoare, qui exerce le métier de cocher depuis plus de 3o ans, avait constaté combien il était difficile de faire tourner les fiacres à quatre roues. Souvent, il avait assisté à des accidents, quand l’avant-train, en prenant par rapport au coffre un angle dangereux, provoquait le renversement de la voiture entre les trottoirs trop resserrés. Il imagina son dispositif et constata que le véhicule se conduisait avec plus de souplesse, et surtout avec plus de sécurité. Malheureusement, son invention a vu le jour à une époque néfaste pour la traction animale, et les rajndes progrès de l’automobilisme la condamnent à un avenir médiocre.
- Le trust de la quinine. — On s’étonnera que la quinine, produit de première nécessité auquel tant de milliers de personnes doivent la vie, puisse être l’objet d’une spéculation qui en aura doublé le prix avant peu. L’information nous est fournie, cependant, par un journal qui contrôle sévèrement ses nouvelles : par le Times. La quinine préparée en Europe provient presque exclusivement de Java, où les Hollandais ont établi depuis un demi-siècle de vastes plantations de cinchona, l’arbuste-quinquina par excellence. Formés en association, les grands fabricants de quinine ont signé un accord avec les planteurs de Java en s’engageant à leur acheter chaque année, à un prix fixé une fois pour toutes,'la quantité d’écorce de cinchona correspondant à 5ooo tonnes de quinine. Les planteurs ne pourront pas vendre d’écorce aux firmes qui ne font pas partie de l’association. Déplorons pour les fiévreux d’Europe et des colonies la constitution de ce « Trust de la quinine ».
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- 'Electricité
- Pendule permettant de lire l’heure pendant la nuit. — Parmi les nombreuses et ingénieuses combinaisons qui ont été faites pour permettre de voir l’heure, pendant la nuit, sans se déranger, aucune n’est certainement plus intéressante et pittoresque que celle que représente notre dessin.
- Sur un socle d’acajou contenant trois piles sèches, est installée une petite pendule à double cadran. Cettependule occupe la partie antérieure d’un tube assez semblable à une pièce d’artillerie reposant, menaçante, sur ses tourillons. La pendule est donc dans la culasse qu’un verre ferme pour permettre de lire l’heure, pendant le jour, comme sur une pendule ordinaire.
- Si on enlève le petit cylindre, la volée qui est mobile, on aperçoit à 1 intérieur du tube fixe un second cadran sur verre dépoli, mais dont les chiffres sout dessinés à l’envers et également dans l’ordre inverse. Les aiguilles de ce cadran marchent en sens contraire des précédentes. Cet ensemble est donc un cadran ordinaire inversé.
- La volée se termine par une lentille plan convexe. Enfin le canon est mobile autour de ses deux supports; il peut donc être orienté dans une direction quelconque comprise entre 1 horizontale et la verticale. Une petite lampe électrique placée derrière le cadran inversé éclaire celui-ci lorsque 1 on appuie sur le petit commutateur qui
- termine les fils le reliant au socle, c’est-à-dire à la pile.
- On voit de suite qu’il suffit, le soir, d’orienter convenablement le tube sur le plafond pour que la lumière de la lampe y projette les chiffres du cadran et les aiguilles. L’heure apparaît donc quand on le désire et aussi longtemps qu’on le veut dès que l’on appuie sur le bouton du commutateur. L’appareil étant disposé sur la table de nuit qu il décore élégamment, le commutateur est amené à portée de la main du dormeur qui voit l’heure sans se déranger, sans avoir à redouter le flot de lumière qu une lampe électrique ordinaire donne lorsque l’on est obligé de l’allumer pour voir l’heure. — Cet appareil, d’une construction très soignée et très décorative, est en vente chez MM. Ivirby-Beard et Cie, 21, rue Auber, Paris.
- Fig. 2. — Orientation de la pendule pendant la nuit.
- *s> Mécanique
- Clef Eurêka. Cette nouvelle clef, à serrage instantané, remplace dans tous les cas les autres clefs de serrage. Elle convient aussi bien aux amateurs : automobilistes, cyclistes, qu’aux professionnels : mécaniciens, plombiers, serruriers, etc.
- Elle est faite en acier forgé; la petite branche est mobile sur l’extrémité de la grande par l’intermédiaire de quatre lames d’acier, deux de chaque côté, capables d’osciller sur les quatre axes. L’une des barres d’acier se termine par uu poussoir que l’on actionne avec le
- pouce pour serrer 1 écrou entre les deux mâchoires ou le dégager. Ces mâchoires sont dentelées pour leur permettre de serrer fortement, non seulement un écrou ordinaire, mais aussi les têtes rondes des boulons, les tuyaux métalliques, etc.
- Cette nouvelle clef La clef Eurêka,
- est faite pour toutes
- les dimensions comprises entre 2 et 23 mm. — La clef Eurêka est en vente aux établissements Ivratz-Boussac, 14, rue Martel, à Paris.
- **> Cyclisme
- Lévocycles Ikta. — Si l’on est parvenu à simplifier, à alléger, à perfectionner la bicyclette du coureur, au point d’allier Ja puissance à une légèreté qu’il nous semble diflicile de dépasser, il n’en est pas de même pour la machine de voyage. En effet, on semble avoir apporté au touriste les encombrements qu’on enlevait à son confrère le coureur, sous forme de changements de vitesse, et autres complications.
- Yoici sous le nom de « cycles Ilcta » une modification dans le système de propulsion qui présente des dispositions heureuses la rendant tout à fait pratique.
- La pédale A actionne un levier de forme parabolique. A l’autre extrémité de ce levier se trouve l'axe d’oscillation O, et, en dessous, en b, le point d’attache d’une chaîne C. Cette chaîne est fixée, par l’autre extrémité, sur une poulie, qui, par un encliquetage, fait tourner la roue arrière. La poulie P est à 2 gorges, et porte un lien à ressort R enroulé en sens inverse de la chaîne, et attaché au levier par son autre extrémité d. Ce ressort rappelle la pédale à sa position première, et voilà tout le mécanisme.
- Le cycliste appuie alternativement sur chacune des deux pédales, et aussitôt qu’il relève chaque pied, la pédale suit et est ainsi prête à redescendre.
- Les changements de vitesses sont automatiques, le cycliste n’a pas à s’en préoccuper, voici comment :
- Suivant la position qu’a la pédale aux divers instants
- Le mécanisme du lévocycle Ikta.
- de sa course, sa vitesse est transmise à la roue motrice avec une multiplication différente. Très faible si la pédale est en haut de sa course, sa vitesse et cette multiplication augmentent pendant qu’elle s’abaisse, jusqu’à devenir énorme (infinie, disent les savants), lorsque la pédale est entièrement abaissée. Mais, plus la multiplication augmente, plus grandit la résistance opposée au pied. Ainsi, la résistance à l’abaissement de la pédale, faible lorsqu’elle est en haut, croît de plus en plus lorsqu’elle s’abaisse. ’
- Il en résulte : ' "
- i° Que, si l’on monte avec une charge, la pédale ne peut se mouvoir que dans la partie haute de sa course, la résistance l’empêchant d’aller au bas ; elle ne se meut que dans la partie à faible multiplication, la vitesse est faible, mais on pédale avec la même cadence qu’en plat et sans plus d'elîort;
- 20 Si l’on roule en plat, la résistance étant faible, la
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- pédale descend jusqu’en bas, et la vitesse reçue par la roue est fortement multipliée; la fréquence du pédalage n’est pas augmentée, on évite ainsi tout essoufflement provenant des cadences rapides ;
- 3° Aux démarrages, on travaille sans intention dans la partie haute où la force est considérable, aussi on démarre en toute montée avec une facilité surprenante ;
- 4° La fréquence du pédalage, à petite comme à grande vitesse, est choisie par le cycliste à sa volonté;
- 5° La faiblesse delà multiplication, dans le haut de la course de la pédale, fait que plus le genou est plié, moins est grand l’effort qui lui est demandé.
- En résumé, l'Ucta est actionnée par un mécanisme des plus simples et la mulliplication décroît automatiquement et progressivement en proportion des difficultés du parcours. Elle fait « toutes les vitesses ». — L’Ikta est construite sous forme de bicyclette et de tri-porteur. Le constructeur est M. Boullé, à Coulanges-la-Yineuse (Yonne).
- ï*l> Objets utiles
- Le roule-bande. — Dans les hôpitaux, les cliniques, les ambulances, on éprouve parfois de grandes difficultés
- pour rouler avec un serrage suffisant les bandes de pansement. Avec le roule-bande rien n’est plus simp’e. L’instrument se fixe au bord d’une table quelconque et on le maintient en serrant fortement la vis inférieure. Puis sur la tige horizontale on engage, dans une fente ad hoc, l’extrémité de la bande à enrouler que l’on dirige, en la serrant, avec la main gauche, pendant que de la main droite on tourne la manivelle. L’appareil est également à recommander dans les familles à cause de sa très grande simplicité. — L’in-veîiteur fabricant est M. Arnaud, 4L rue des Gravilliers, à Paris.
- Table pique-nique pliante. — Les nombreux modèles de tables pliantes ne donnent pas tous une entière satisfaction. Dès que l’on veut les mettre en service, en pleine
- campagne, on s’aperçoit qu’elles ne réalisent, le plus souvent, qu’une faible partie du confort que l’on désirerait.
- Celle que nous présentons aujourd’hui paraît supérieure à la plupart des autres. On peut dire qu’elle est constituée par une solide caisse en bois de o m.70 de longueur, o m. 45 de largeur et o m. 19 d’épaisseur. Les quatre pieds prennent place dans la caisse qui peut encore recevoir les accessoires nécessaires pour quatre couverts complets et en plus une case à pain. Développée, la table mesure 74 cm de hauteur et 90 cm de largeur. Les deux côtés rabattus horizontalement constituent la table alors que la caisse proprement dite demeure libre en face de chaque convive pour recevoir les plats, les bouteilles et tous les accessoires d’un dîner de camping. C’est ' léger, robuste et pratique. — Le fabricant est M. Coslerousse, 28, rue Saint-Sébastien, à Paris.
- Extincteur d’incendie à sec. — Yoici un nouvel appareil à ajouter aux divers systèmes décrits voici peu de temps dans La Nature. Il diffère notablement des extincteurs habituellement répandus pour combattre le feu ; ce n’est plus un jet de liquide qu’on projette, c’est tout simplement une poussière dont on saupoudre les flammes. La matière active du Théo est une poudre
- blanchâtre très fine composée surtout de bicarbonate de soude mélangé d’un peu de tungslale de soude : inaltérable à l’air, n’abîmant ni les métaux, ni le bois, ni les vêtemenls, elle se décompose immédiatement par l’action de la chaleur en produisant du gaz carbonique, de l’acide tungs-tique qu’arrête rapidement la combustion.
- Nous avons vu faire à ce sujet des essais très démonstratifs pour éteindre un brasier d’essence enflammée.
- L’appareil Théo est extrêmement simple : c’est un tube de fer blanc terminé par un évasement fermé d’nn couvercle (Y. fig.). Le tout est accroché à quelque clou par l’anneau du couvercle. Un incendie se déclare-t-il? On empoigne le tube, on tire : la boîte s’ouvre, le houvercle restant au clou. En manœuvrant alors l’appareil à la façon d’un marteau à frapper devant, on projette violemment sur les flammes la poudre qu’il contient. Par suite de la longueur du récipient, et de l’interposition d’un petit cône d’épandage (fig. a), la vidange n’est pas instantanée et. en opérant à plusieurs reprises, il est facile de bien projeter la poudre juste aux endroits convenables. — L’extincteur est vendu par la Compagnie Théo, 244, route de la Révolte, Levallois-Perret.
- Jouets
- Nouveau jeu de questions. — C’est un jeu de questions et de réponses présenté sous une forme originale. Le socle est fermé par un couvercle ajouré dans sa partie centrale. Le pourtour de ce couvercle porte un certain nombre de boîtes contenant six carrés de papier sur chacun desquels est inscrite une réponse. Entre ces carrés, trois couronnes ayant comme centre le centre du jouet, et diversement coloriées, reçoivent encore chacune autant de réponses qu’il y a d’intervalles entre les boîtes. Chaque couleur portant une réponse différente, il y a donc trois réponses dans l’espace libre entre deux boîtes voisines.
- Le pivot central est dissimulé sous un « devin » en carton.
- Pour jouer, on se sert de l’un quelconque des quatre disques renfermés dans le jeu; trois d’entre eux sont peints aux mêmes couleurs que les couronnes de réponses dont nous avons parlé ; le quatrième comporte
- Jeu de questions.
- les trois couleurs associées. Divisés en secteurs, chaque secteur porte une question différente. Le disque jaune ne contient que des questions d'histoire auxquelles répondent les. réponses inscrites sur les intervalles jaunes; le disque vert et les intervalles verts sont réservés à la géographie ; le disque et les intervalles roses comportent des questions et réponses relatives aux grandes découvertes. Enfin, le quatrième disque, aux trois couleurs, appartient au domaine fantaisiste. Les réponses à ces questions sont contenues dans les petites boîtes.
- Pour poser une question, placer le disque sur le personnage, de manière que les repères du sujet et la question posée coïncident. Aussitôt une flèche effectue un mouvement de rotation et s’arrête en face de la réponse.
- Le fonctionnement de ce jouet est très simple : une aiguille aimantée, montée sur le pivot dissimulé par le personnage, entraîne la flèche indicatrice sous' Faction d’une seconde aiguille aimantée dissimulée à l’intérieur de chacun des disques mobiles. Les positions respectives des questions et des réponses ont été déterminées d’après celles des aiguilles à l’intérieur des disques mobiles. — Cet intéressant jouet est fabriqué, par M. Saussine, 4L rue de Saintonge, à Paris.
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- VARIÉTÉS
- Bibliothèques techniques de Paris. — Si bien montée que soit la bibliothèque du technicien le plus étroitement spécialisé, elle est toujours incomplète et insuffisante. Il ne peut en être autrement, étant donné le nombre des publications de toutes sortes faites maintenant dans toutes les langues : il existe peut-être cinquante périodiques consacrés à la sucrerie et à la distillerie, on publie en Allemagne des recueils consacrés exclusivement à l’étude des colloïdes, aux appareils des laboratoires, à la chimie agronomique.... Force est donc bien souvent de recourir à des bibliothèques plus riches que ne peut l’être celle d’un particulier. Nous sommes, à ce point de vue, favorisés à Paris; à défaut d’établissements se rapprochant de la perfection, nous y avons quantité de collections diverses. Et avec un peu de patience, il est bien rare de ne pas parvenir à dénicher le renseignement qui fut publié dans quelque vieil ouvrage ou quelque rare périodique. Encore faut-il savoir s’y prendre : ce qui n’est pas toujours fort commode. C’est pour éviter aux lecteurs de La Nature les ennuis d’un apprentissage forcément long et malaisé qu’un habitué des bibliothèques techniques parisiennes a résumé ici les quelques indications, fruits de ses recherches. Le cadre très restreint d’une telle chronique nous oblige à ne donner de petits renseignements complément lires que pour les établissements les plus importants. Mais ceci ne signifie nullement qu’il faille négliger les petites bibliothèques : elles sont souvent, en dépit du faible chiffre de volumes, très complètes parce que très spécialisées : inutile, par exemple, de chercher Y Abeille de V Aisne ailleurs qu’à la Société d’apiculture, ou la Zeitschrift fur Zuckerindustrie in Bœhmen ailleurs qu’à l’Association des techniciens de sucrerie !
- Remarquons, avant toute énumération, que nombre des établissements ci-dessous ne sont pas publics. Le plus souvent, il faut être élève d’une école, membre d’une société pour y avoir accès de plein droit. Mais, pratiquement, presque toutes les bibliothèques accueillent le travailleur sérieux...
- Bibliothèques générales. — Nous ne nous occupons que de celles où l’on peut trouver de nombreux ouvrages techniques.
- A la Bibliothèque nationale, rue Richelieu, on ne délivre guère d’ouvrages techniques que dans la Salle de travail (9 h. à 4 h- l’hiver, 9 h. à 6 h. l’été) pour l’accès de laquelle il faut une carte demandée par écrit au secrétariat. Les cartes pour une journée sont données facilement, les caries pour longue période (six mois) ne sont délivrées que sur justification du motif de travail. Pour les ouvrages modernes, il y a'de volumineux catalogues, pas encore terminés, sur fiches par noms d’auteurs, par classement alphabétique des sujets. Quoique très riche (plus de 3 000 000 de volumes) la collection présente beaucoup de lacunes. On n’y peut jamais consulter d’ouvrages très nouvellement parus.
- Sainte-Geneviève, place du Panthéon (les lundis, de midi à 5 h. et de 6 h. à 10 h., du mardi au samedi, de 10 h. à 3 h. et de 6 h. à 10 h.) est ouverte à tous. On y trouve un choix très complet de volumes consacrés aux sciences pures, aux sciences naturelles appliquées, aux arts et métiers. Catalogue sur fiches par noms d’auteurs et des nouveautés, fort bien faits. Catalogue par matières, en plusieurs volumes incommodes à consulter. Assez nombreuses revues scientifiques et techniques. On est rapidement servi et on peut souvent lire des nouveautés.
- A la Bibliothèque de l’Institut, 23, quai Conti, on n’est admis qu’avec un mot d’introduction d’un des membres d’une Académie. On y trouve plus de 400000 volumes, parmi lesquels un relativement petit nombre concernent les choses scientifiques. Il en est un peu de même, à moindre degré cependant, à la Sorbonne, où la bibliothèque est commune aux diverses Facultés (5oo 000 volumes, 25 000 tomes de périodiques). Ouverte aux seuls étudiants et membres du corps enseignant. Le conservateur donne des cartes d’entrée, mais pas très facilement.
- A. Y Ecole supérieure de guerre, 43, avenue delà Motte-
- Picquet (8 à 11 h., 1 à 4 h.) riche collection (70000 volumes) accessible aux seuls officiers.
- Arts et Métiers, Génie. — La Bibliothèque du Conservatoire des Arts et Métiers, rue Saint-Martin (dimanches de 10 h. à 3 h., mardi au samedi, 10 h. à 2 h. et 7 h. 1/2 à 10 h.) est publique et très riche (surtout d’ailleurs en vieilleries!) Catalogue sur fiche des ouvrages récemment acquis. Autres catalogues assez incommodes par matières et par noms d’auteurs. Une centaine de revues techniques pouvant être consultées dès que parues (environ 5oooo volumes).
- A la Société des Ingénieurs civils, 19, rue Blanche, la bibliothèque (du lundi au samedi : 9 h. à midi et 2 h. à 5 h.) est également très riche (5oooo volumes, 400 périodiques). On y trouve des catalogues sur fiches par noms d’auteurs et par spécialités. On n’y est admis que sur demande écrite faite au président de la Société.
- La Société d'encouragement à l'Industrie nationale, 441 rue de Rennes, ouverte tous les jours de semaine, de 1 h. à 6 h. possède également une bibliothèque très riche (5o 000 volumes) et des catalogues sur fiches, véritables modèles du genre. La plupart des périodiques et tous les importants organes techniques français et étrangers s’y trouvent, sont dans des casiers où les lecteurs se servent eux-mêmes. Les bibliothèques des Sociétés de physique, de chimie, sont également là. Accès réservé théoriquement aux membres de la Société, facile en pratique à tout lecteur sérieux.
- L'Association des anciens élèves d’écoles d'Arts et Métiers, 6, rue Chauchat, possède une bibliothèque de 10000 volumes, ouverte du lundi au samedi de 9 h. à
- 6 h. et les jeudis et samedis de 8 h. à 10 h. 1/2. S’y recommander d’un membre de l’Association.
- A VEcole centrale, 1, rue Montgolfier, collection de près de 20000 volumes, avec catalogue sur fiches. Réservé aux élèves et anciens élèves. Même réserve à la bibliothèque de VEcole des Mines, 60, boulevard Saint-Michel (5oooo volumes) à celle de VEcole supérieure d’électricité, 14, rue Staël (5ooo volumes), à l'Ecole polytechnique, 21, rue Descartes (5o 000 volumes), à VEcole des Ponts et Chaussées, rue des Saints-Pères (riches collections se rapportant aux travaux publics); à VEcole du Génie maritime, boulevard Montparnasse.
- Au Bureau des longitudes, 3, rue Mazarine, bibliothèque peu fréquentée, de 8000 volumes et 48 000 tomes de périodiques (sciences, voyages, astronomie...).
- La Chambre syndicale dé l’horlogerie possède une collection spéciale (2000 pièces), ouverte aux membres en semaine de 2 à 5 h., les dimanches de 10 à 12 h. Y,’Association des techniciens de sucrerie et distillerie, 156, boulevard de Magenta, offre à ses adhérents environ 3ooo volumes et une centaine de périodiques spéciaux. Il en est un peu de même à VAssociation des électriciens, i3, rue Marie-Louise et dans la plupart des Sociétés ou Syndicats professionnels.
- A la Société technique du Gaz, 94, rue Saint-Lazare, on peut consulter de 2 h. à 5 h. de nombreuses revues étrangères sur l’électricité, le gaz, l’acétylène. Pas de catalogue. Autorisation refusée si l’on n’est pas membre. Au Comité des Houillères, 55, rue de Chàteaudun, riche bibliothèque de revues étrangères, 10000 volumes surtout de législation et de statistique. Catalogues sur fiches par auteurs et par matières. Se recommander d’une firme adhérente.
- A citer encore, comme bibliothèques professionnelles très spécialisées, celle de VEcole Boulle, 57, rue de Reuilly(5ooo volumes sur le travail du bois, des métaux, la tapisserie...), de VEcole Estienne, 38, rue Abel-Hove-lacque (5ooo volumes sur l’imprimerie, la gravure...). La Bibliothèque Forney, 12, rue Titon, XI0, possède 18000 volumes d’arts et métiers, et 100000 estampes d’art décoratif (ouverte en semaine de 1 h. à 5 h. et de
- 7 h. à 10 h., le dimanche de 9 h. à midi). On prête certains ouvrages pour la lecture à domicile.
- Les Comités techniques de l'Artillerie, du Génie, 1, place Saint-Thomas-d’Aquin, possèdent 5o 000 volumes environ que peuvent consulter, voire emprunter, les officiels et les employés du Ministère de la Guerre.
- Beaux-Arts. — La bibliothèque de VEcole nationale
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- VARIÉTÉS
- des Beaux-Arts, rue Bonaparte, 12 à 5 h. les jours non fériés, 7 à 10 h. 1/2 pour les élèves seulement, est publique avec certaines l’estrictions (40000 volumes). Les élèves seulement sont admis aux bibliothèques de Y Ecole spéciale d’architecture, 254, boulevard Raspail (4000 volumes), de YEcole nationale des arts décoratifs, 5, rue de l’Ecole-de-Médecine (3ooo volumes).
- Sciences naturelles. Agriculture. — La Bibliothèque du Muséum, 8, rue Buffon, est, bien entendu, la plus riche; ouverte tous les jours de 10 à 4 h. au public qui y trouvera plus de 200 000 volumes, et au besoin des renseignements d’un personnel très compétent.
- Pour les sciences médicales, la Bibliothèque de l’Académie de Médecine, 16, rue Bonaparte (20000 volumes) est d’accès facile à tout médecin; la Bibliothèque centrale de l’internat, 3, avenue Victoria, est ouverte aux internes et externes des hôpitaux de Paris, de 8 h. à 5 h. et de 8 h. à 10 h. (16000 volumes, 2S000 thèses et brochures, 2800 tomes de périodiques). A signaler encore la Bibliothèque de l’Ecole d’Anthropologie, i5, rue de l’Ecole de Médecine (6000 volumes) ; celle de YEcole de pharmacie, 4> avenue de l’Observatoire, ouverte aux élèves de 9 à 11 h., de 1 à 5 h. et de 8 à 10 h. (5o 000 volumes, s’y recommander d’un professeur pour solliciter l’accès); celle de Y Institut Pasteur, 25, rue Dutot, qui a l’avantage d’être très spécialisée (2 salles, l’une pour la médecine, l’autre pour la chimie, au total 5oooo volumes dont un grand nombre de revues).
- Les 3ooo volumes de la bibliothèque de la Société de biologie, 15, rue de l’Ecole-de-Médecine, peuvent être facilement consultés.
- A l’Hôtel des Sociétés savantes, on trouve la Bibliothèque de la Société géologique de France (20 000 volumes et 800 tomes de périodiques), ouverte aux seuls adhérents; celle de la Société Entomologique, accessible à la: même condition les jeudis (3oooo volumes); celle de la Société zoologique, du lundi au samedi, de 2 h. à 4 b. (6000 volumes).
- La riche Bibliothèque de la Société de géographie, 184, boulevard Saint-Germain, est accessible aux lecteurs présentés par un membre de la Société.
- Enfin, pour l’agriculture, on peut avoir recours à plusieurs bibliothèques privées, mais toutes en pratique très facilement accessibles, ce sont celles : de la Société des Agriculteurs de France, 8, rue d’Athènes (9 h. 1/2 à 11 h. et 2 h. à 5 h., 15 000 volumes, nombreuses revues); de la Société nationale d’Agriculture, 18, rue de Belle-chasse (12 h. à 4 b., 25 000 volumes); de Y Institut agronomique, 16, rue Claude-Bernard (9 h. à ri h. et 2 h. à 7 h., 25ooo volumes). A noter aussi la bibliothèque de la Société d’horticulture, 84, rue de Grenelle, ouverte au public les mardis et jeudis de 1 h. à 5 h. (3ooo volumes, 6000 brochures et tomes de revues) ; celle de la Société d'apiculture, 28, rue Serpente, ouverte aux sociétaires tous les jours de semaine, de 1 h. à 5 b. (4000 volumes).
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- HYGIENE ET SANTE
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- Traitement de la folie par l’oxygène. — L’oxygène est un remède précieux dans beaucoup de cas. On l’utilise déjà, soit en inhalations, soit en injections sous la peau, pour combattre l’asphyxie, les états comateux, certaines maladies pulmonaires, diverses intoxications, notamment celles par l’oxyde de carbone. Le Dr Toulouse, médecin en chef de l’asile de Villejuif, vient d’en faire une application très intéressante au traitement de certaines maladies mentales. Partant de cette idée que souvent un ralentissement du fonctionnement est lié à un épuisement des centres nerveux, il eut l’idée de stimuler le premier par des injections sous-épidermiques d’oxygène, espérant ainsi améliorer l’état mental, et l’expérience lui donna raison. Nous avons assisté à l’asile de Villejuif au traitement de quelques malades. Après s’être assuré que l’oxygène, reçu comprimé en cylindres d’acier, est pur et exempt d’azote, on en remplit de petits flacons de verre, réunis deux à deux comme deux vases communicants. Une poire de caoutchouc permet de régler la pression dans les flacons et par suite la vitesse d’injection; un tube de caoutchouc conduit l’oxygène dans une aiguille fine qui, après stérilisation par la chaleur, est piquée sous la peau. Chaque malade reçoit 25o cm5, sans aucune douleur et sans aucune dif-
- ficulté. Les résultats sont particulièrement remarquables chez les malades en état de confusion mentale aiguë, qui sont toujours améliorés et même souvent guéris après quelques injections. Les confus, agités, insom-niques, dans le plus grand désordre d’esprit, redeviennent calmes, lucides, et même peuvent fréquemment exprimer leurs impressions et le bien-être qu’ils éprori-vent du traitement. Chez les démentes excitées, chez les épileptiques à crises répétées, chez certaines mélancoliques, le traitement par l’oxygène donne encore de très bons résultats. La question du traitement des psychoses par les injections d’oxygène est maintenant à l’étude ; l’amélioration, et même la guérison delà confusion mentale aiguë, est déjà un fait acquis. C’est un résultat important si l’on songe que le traitement des maladies mentales est encore à peu près inconnu et que celui du Dr Toulouse est sans aucun danger, ne faisant pas de mal quand il ne fait pas de bien.
- Le Dr Toulouse avait déjà, en collaboration avec le Dr'Richet, le lauréat du prix Nobel de cette année, soulagé les épileptiques en supprimant de leur alimentation le chlorure de sodium et favorisant ainsi l’action thérapeutique des bromures. Sa nouvelle découverte n’est pas moins importante que la première. R. M.
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- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d'un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Plateau de table tournant (voy. n° 2109 du 25 octobre 1913). M. G. Bay, 16, cour des Petites-Ecuries, Paris, nous informe que depuis plus de 20 ans, il construit un article similaire. — Le dispositif de microradiographie de M. Pierre Goby est construit par M. Gustave Lézy, 17, rue Maurice-Mayer, Paris.
- Renseignements. — M. Baldit, Le Puy. — On peut se procurer des feuilles minces et.jolies de celluloïd à la
- Société Générale pour la fabrication des matières plastiques, 67, boulevard Haussmann, Paris. Elles mesurent 120 X 60 cm, pèsent environ 1 kg par mm d’épaisseur et coûtent 8 fr. le kg.
- Mme Nataire, à Philippeville.— Les petites machines à laver genre « américaines » sont d’emploi tout à fait pratique. Voir pour description et mode d’emploi les Recettes de la maison, p. 198 (Masson, éditeur, 120, boulevard Saint-Germain, 3 fr. relié). L’appareil est vendu à Paris, chez Allez frères, à la Ménagère, etc.
- M, Pierre Antoine, boulevard Notre-Dame, à Marseille. — Nous sommes étonnés que les boulettes à l’arsénite de soude soient inactives sur ces petites limaces grises : elles sont d’ordinaire très efficaces. Le mieux serait d’envoyer par la poste, de notre part, quelques bestioles à M. Noël, directeur du Laboratoire d’entomologie agri-
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- BOITE AUX LETTRES
- cole de Rouen, en lui décrivant le détail de vos essais : il déterminerait l’espèce, et vous renseignerait après expériences.
- M. J. V., à L. — rt) Pour tous les détails relatifs à l’imperméabilisation des tissus par l’acétate d’alumine, voir les Recettes de la maison, p. 241 (Masson, édit., 3 fr. relié). On opère dans un baquet quelconque, après avoir décousu le col de velours. Vous trouverez l’acétate
- chez un marchand spécialiste en fournitures pour teinturiers. — b) Les Recettes de la maison et les Recettes de l’atelier contiennent, en effet, la plupart des formules données dans les recueils de Tissandier; mais elles renferment un grand nombre de nouveaux documents, de plus les anciennes recettes y furent revisées, souvent modifiées et toujours classées de façon bien plus commode pour les recherches.
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- BIBLIOGRAPHIE
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- Sommaire de notre précédent numéro.
- Les progrès de l’industrie navale : Sauvaire Jourdan. — Les Sésies : René Merle. — Le Salon de l’Automobile de igi3 : Henri Petit. — Cli. Tellier : A. Troller. — Les forêts et les pluies : P. M. Gonzalez Qitijano. — Remontez vos horloges en ouvrant votre porte : Jacques Boyer.
- Supplément. — Concours de photographie. — Nébuleuses à éclat variable. — Le bassin liouiller de la Lukuga (Tanganjik.a). — Un alliage de 1er inattaquable aux acides. — Le caoutchouc « mousse ». — Le marché du caoutchouc. — L’élevage des animaux à fourrure. — A l’assaut des Andes. — Le différend japano-américain et la statistique. — Dans les postes anglaises.
- Initiation à la physique, par F. Carré (Collection des initiations scientifiques). 1 vol. in-16 avec 75 fig., Hachette et Ci0, Paris, 1913. Prix : broché, 2 francs.
- Le but de ce petit livre est de montrer comment, à l’aide d’un matériel très simple et d’expériences toutes faciles à réaliser, on peut amener, sans fatigue et comme en se jouant, un jeune enfant de cinq à douze ans, à se faire des idées nettes et précises sur les principaux phénomènes physiques dont il est chaque jour ie témoin.
- Guide pratique du constructeur en ciment armé, par II. Vaubourg. 1 vol. illustré, 341 pages. Béranger, Paris, 1913. Prix : i5 francs.
- Le béton armé est devenu un mode de construction d’usage courant; il y a donc tout un public qui; sans être technicien spécialisé dans cette branche, a besoin d’en connaître les règles essentielles et d’en trouver des explications simples et claires. C’est à ce public que s’adresse ce guide qui constitue un excellent ouvrage de vulgarisation.
- La Chaufferie moderne. Les foyers de chaudières, leur construction, leurs accessoires, leurs services annexes, par André Turin. In-8° de vni-408 pages, avec 461 fig. H. Dunod et E. Pinat, édit. Prix : broché, 20 francs; cartonné, 21 fr. 5o.
- L’utilisation des combustibles constitue un problème à multiples aspects : on y voit intervenir, non seulement le souci de se rapprocher de la combustion parfaite — question purement technique, —mais aussi des facteurs d’ordre économique, tels que le choix judicieux de la qualité du combustible, la recherche de la réduction des frais de main-d’œuvre et d’entretien, etc. L’auteur s’est préoccupé surtout de dégager des idées générales, tout en faisant une place notable à des descriptions d’appareils, correspondant aux principes théoriques fondamentaux.
- La Cinématographie pour Tous, par L. Tranchant, 76 p. Cinéma-Revue, 118, rue d’Assas, Paris, 1912.
- Le Report des épreuves à l'huile, par R. Demaciiy. Charles-Mendel, éditeur, Paris. Prix ; o fr. 60.
- La possibilité du report des épreuves à l’huile ramènera les préférences des connaisseurs sur ce procédé qui leur permettra désormais d’obtenir des effets rappelant les motifs d’eaux-fortes et de lithographies.
- Laiterie (lait, crème, fromage et œufs), par Bordas et Touplain (Collection des Manuels d'analyses chimiques Bordas et Roux). 1 vol. 290 p. Béranger, éditeur, Paris, igi3. Prix : 6 francs.
- Contient les définitions légales des produits, la
- technique des analyses, et le résumé de la législation française et étrangère relative au sujet.
- La motoculture, application du moteur à explosion au labourage, _par L. Yentou-Duclaux. In-16, 80 p., 27 fig. Baillière, éditeur, Paris, 1913. Prix : cartonné,
- 1 fr. 5o.
- M. Yentou-Duclaux, directeur du Laboratoire d’essais de l’Automobile-Club, étudie dans ce petit livre d’actualité la substitution de l’énergie mécanique à l’énergie animale : tracteurs, appareils utilisant des treuils dont les câbles liaient les charrues, appareils mixtes procédant des systèmes précédents; appareils automobiles auxquels sont reliés rigidement les outils d’attaque, adaptation des appareils aux besoins de la culture, etc.
- Evolution individuelle et hérédité, par F. Le Danteg, 2° édition revue et augmentée, in-8°, 276 p., Félix Alcan, éditeur, Paris, 1913. Prix : cartonné, 6 francs.
- L’étude de l’évolution individuelle des protozoaires et des métazoaires conduit l’auteur à celle de l’hérédité : hérédité des caractères spécifiques, de race, individuels. Il en conclut à l’hérédité des caractères acquis et discute les théories qu’on en a proposées. Livre clair, logique, entraînant, comme tous ceux de M. Le Dantec, mais négligeant trop les difficultés d’explication de l’hérédité.
- La vie des Grandes capitales. Londres, Paris, Berlin, Yienne, Rome, par Gaston Cadoux. Nouvelle édition,. 1913, in-12 de 38o p. Berger-Levrault, éditeurs. Prix : 4 francs.
- Série d’études originales et fort bien documentées sur les principaux services urbains de Paris, de Londres, de Berlin, de Yienne et de Rome, sur leur transformation et sur leur avenir ; les services des eaux, les procédés d’éclairage, les moyens de transport en commun et la situation des dettes municipales. Le-volume est important pour les"administrateurs et fonctionnaires de grandes municipalités.
- Transactions of the American Institute of Chemical Engi-neers. Yol. v, 1912, 1 vol. 284 p. Spon, éditeur, Londres, 57, Haymarket. Prix : 3o francs.
- Ce volume contient d importantes communications-sur divers sujets de chimie industrielle; signalons en premier lieu une note de M. Baekeland sur la condensation de la phénol-formaldéhyde ; on sait les beaux travaux de M. Baekeland sur les substances plastiques artificielles, elles l’ont conduit à la découverte d’intéressantes substances qui ont reçu le nom de « bakélites ». Il faut noter aussi les travaux de-Cushman et Coggeshall sur l’extraction de la potasse des silicates naturels, de James sur les solvants de l’acétylène, de Sadtler sur l’oxygène dans les pé-. troles, etc.
- The structure of the atmosphère in Clear Weather. A Study of soundings with pilot balloons, by C. J. P. Cave. Cambridge University Press, Cambridge, 1912.
- Les progrès de la météorologie, durant ces dernières années, sont dus, en grande partie, aux résultats fournis par les ascensions aéronautiques et l’observation des nuages. L’étude des courants aériens constitue, en particulier, un précieux moyen d’investigation et la connaissance de leur direction, de leur-
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- BIBLIOGRAPHIE
- vitesse, peut rendre également des services importants à l’aviation. Cette élude a été entreprise par M. C. J. P. Cave qui a exposé, en détails, dans cet ouvrage, les résultats obtenus par lui au moyen de sondages effectués à l’aide de ballons pilotes. Des tables, placées à la fin du volume, résument les données recueillies et des diagrammes les traduisent sous une forme très claire. C’est une excellente publication, clans laquelle tous ceux que la dynamique
- de l’atmosphère intéresse trouveront d’utiles renseignements.
- LLouse-Flies and how they spread Disease, par C. G. He-witt. In-18, 122 p., 19 fig. Cambridge University Press, 1912. Prix : x sh.
- La mouche domestique est un ennemi gênant et dangereux. Ce petit livre fera connaître son histoire et ses nombreux méfaits.
- BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur : altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- observations 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE de 0 à 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 27 ocL 1913 10°, 6 S. E. 3. Nuageux 0,3 Rosée; nuageux ; pluie de 9 h. 25 à 9 lu 43.
- Mardi 28 11°, 3 S. S. E. 2. Nuageux 0,3 Rosée; pluie de 16 lu53 à 16 h.38. Eclairs fréquents le soir; nuag.
- Mercredi 29. ... 14°, 8 S. S. E. 3. Nuageux 0,3 Rosée; 1res nuageux; pluie à 7 lu 30 et à 11 In 13-20.
- Jeudi 50 10“, 5 S. S. W. 3. Nuageux T) Rosée; nuageux
- Vendredi 51 ... • 12°, 0 S. S. W. 2. Couvert 2fi,0 Pluie de 4 h. 15 à 4 h. 20; pluie de 19 h. 30 à 24 h. ; nuageux.
- Samedi 1" nov. . 15°, 1 S. S. E. 2. Pluie 20,0 Pluie de 0 lu à 12 h 15 et de 13 h. 55 à 14 h. 10; très nuageux.
- Dimanche 2 . . . . 7°, 0 S. 2. Couvert » Très nuageux jusq. 9 lu; couvert ensuite; rosée.
- OCTOBRE-NOVEMBRE 1913. — SEMAINE DU LUNDI 27 OCTOBRE AU DIMANCHE 2 NOVEMBRE 1913.
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- La courbe supérieure indique la nébulosité. de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à l’abri à botde sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée. •
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 28 octobre au 3 novembre. — Le 28. Profonde dépression sur l’O. de l’Europe : Yalentia, 736 mm; hautes pressions sur le S.-E. : Bucarest, 766. Pluies sur le N. et 10. de l’Europe : mont Aigoual, 71 mm; Calais, 5; Bordeaux, 4; le Mans. 2. Temp. du matin : Arkhangel, —7®; Moscou, o; Belfort, —j— 11; Nantes,
- 15 ; Clermont-Ferrand, 17 ; Alger, 19; moyenne à Paris : i4°,4 (normale : 8°,3). — Le 29. Mauvais temps sur l’O. par suite d’une profonde dépression sur l’Irlande : Yalentia, 782 mm. Yent S. en tempête sur les côtes de l’Océan. Pluies sur le N. et l’O. : mont Mounier, 88 mm; Aigoual, 73; Nice, 3o; Gap, 25; Lorient, 6; Boulogne, 5. Temp. du matin : Arkhangel, —ii°; Moscou, +6; Belfort, xx ; Perpignan, 18, îles Sanguinaires, 20; moyenne à Paris : i4°,7 (normale : 8°,i). — Le 3o. Dépressions sur le N.-O. (Stornoway : 735 mm) et au large du Portugal (La Corogne : 750); fortes pressions sur le S.-E. (Nicolaïef : 768). Pluies sur le N. et l’O. : mont Mounier, 72 mm; Clermont-Ferrand, 40; Perpignan, 27; Brest, 4. Temp. du matin : Arkhangel, o° ; Toulouse, 4-8; Clermont-Ferx’and, 9; Belfort et Nantes, 10; Marseille, 14 ; Alger, x8 ; moyenne à Paris : i4°>6 (normale : 8°). — Le 3i. Pression bai’ométrique plus haute (S. de l’Espagne et Algérie: 765 mm); minima aux îles Féroé (740) et sur le golfe de Gascogne. Pluies sur le
- : du Bureau Central Météorologique.
- N. et l’O. : Ouessant, 10 mm; Cherbourg, 5; Nantes, 3. Temp. du matin : Arkhangel, —i°; Belfort, -f- 9j Nantes, Toulouse et Lyon, 10; Alger, 17; moyenne à Paris : i3°,3 (normale : 7°,8). — Le icr novembre. Basses pi’essions sur le N. et l’O. : Ecosse, 75o mm ; hautes pressions sur le Centre et le S.-E. Pluies sur le Centre et le N.-O : île d’Aix, 26 mm; Lorient, cap de la Hague et Paris, 9; Charleville, 8; Dunkerque, 7; Toulouse, 4-Temp. du matin : Spitzberg, —8°; Yardoe, -j- 2 ; Belfort, 10; Toulouse, 14 ; Marseille, 16; moyenne à Paris : 12°,9 (normale : 7°,7). —Le 2. Dépression sur le N.-O. : Islande, 733 mm; fortes pressions sur le S. : Clermont-Ferrand, 768; Hermanstadt, 770. Pluies sur l’O. et le N. : Paris et Besançon, 14 mm; Lyon, 11 ; Biarritz, 9; Nancy, 8; Boulogne, 5. Temp. du matin : Haparanda, o°; Clermont-Ferrand, 4*6; Toulouse, 9; Lorient, i4: Marseille, i5 ; moyenne à Paris : n0,9 (normale : 7°,6). -
- Le 3. Centre de la dépression aux îles Féroé : 735 mm-Pluies sur le N. et l’O. de l’Europe : Calais, i5 mm; Cherbourg et Lorient, 11; Nantes, 6; Charieville, 3. Temp. du matin : Spitzberg, —70; Haparanda, o; Clermont-Ferrand, -|“9; Bordeaux, 10; Brest, 11 ; Marseille, 15 ; Alger, 19; moyenne à Paris : n0,4 (normale : y0,5). — Phases de la Lune : Nouvelle Lune le 29, à | 2 h. 29 m. du soir.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- Automobilisme
- Le graissage sur les voitures automobiles. — Sans graissage, une machine quelconque est fatalement arrêtée par le grippement, ou l’usure rapide des pièces frottantes. Dans les voitures automobiles, où un certain nombre d’arbres tournent très vite, comme le vilebrequin et les arbres de la boite des vitesses, où un certain nombre de pièces, comme les pistons, se déplacent avec frottement, dans un milieu à température très élevée, le graissage doit être étudié d’une manière toute particulière.
- Avant d’entrer dans le détail des mécanismes propres à l’assurer, il est bon de montrer brièvement comment se pose le problème, au moyen de l’exemple simple suivant.
- Si l’on dépose sur une surface plane une goutte d’huile, et que l’on fasse rouler sur cette surface un cylindre, au moment où l’écrasement de la goutte d’huile se produira, on observera les phénomènes suivants : en avant du cylindre, l’huile prendra la forme convexe, qui indique une pression intérieure légèrement supérieure à la pression atmosphérique, il y a compression; en arrière du cylindre, l’huile affectera au contraire la forme concave, dénotant une pression interne inférieure à la pression atmosphérique, il y a dépression.
- Un arbre tournant dans un palier produit exactement les mêmes phénomènes, et on peut eu conclure qu’en avant de la ligne d’appui, dans le sens où l’arbre tendrait à avancer, il y a compression de l’huile; tandis qu’en arrière, il y a dépression ou aspiration. Par suite, si l’on veut faciliter l’entrée de l’huile dans le palier, il faut disposer le trou d’entrée en arrière de la ligne d’appui, et non en aArant.
- Pour un arbre appelé 4 tourner dans les deux sens, on est ainsi amené, par raison de symétrie, à prévoir le ti*ou d’arrivée d’huile sur l’extrémité d'un diamètre du palier, opposée à la ligne d’appui.
- C’est ainsi que pour un essieu de voiture, fixe
- dans la boîte de roue, graissé à l’huile, on ménage, suivant la génératrice supérieure de l’essieu, un canal de circulation d’huile, tandis que pour un essieu de Avagon tournant dans la boîte, en s’appuyant par sa génératrice supérieure, la boîte à huile est disposée en dessous.
- En outre, pour faciliter la circulation de l’huile dans tout le palier, on dispose, de part et d’autre du trou d’entrée, des rainures de formes diverses, appelées pattes d’araignée, et on chanfreine légèrement les bords de r'éunion des demi-coussinets, pour constituer urîe petite chambre qui sért de réserve d’huile, en même temps que de logement pour les crasses, s’il s’en produit.
- En pratique, les conditions générales à remplir pour obtenir un bon graissage peuvent se résumer comme il suit
- i° Laisser entre le coussinet et le palier un très léger jeu, qui permettra l’interposition d’une mince couche d’huile ;
- a0 Assurer, en un point convenablement choisi, une arrivée d’huile assez abondante pour combler constamment le vide qui tend à se produire ;
- 3° Donner aux tourillons et aux coussinets une longueur suffisante pour que la pression par unité de surface d’appui, due à la charge de l'arbre, ne s’oppose pas à l’interposition entre les surfaces de l’huile de graissage nécessaire ;
- 4° Limiter la perte de l’huile qui tend à se produire dans la région où elle est le plus comprimée, en garnissant le palier de légers rebords.
- Dans tout ce qui précède, nous n’avons tenu compte que de la pression par unité de surface, et, par suite, plus un tourillon, à égalité de puissance transmise, tournerait vite, plus il serait facile à graisser, à la condition de lui amener la quantité d’huile qu’il tendrait à consommer. Malheureusement, dans ce travail de compression et de frottement, l’huile s’échauffe, deAÛent de plus en plus fluide, en perdant de ce fait, peu à peu, ses qualités de lubrifiant, et si l’onne A'eut pas s’exposer au grippage, il faudra, ou bien assurer un renouvellement extrêmement rapide de l’huile, ou bien s’adresser à des huiles qui conservent le mieux leur viscosité, malgré l’élévation de température.
- En pratique, le graissage assuré par un appareil qui prend 1 huile dans un réservoir, pour l’envoyer à destination, sans retour possible vers ce réservoir après usage, sera supérieur, comme résultat, au graissage qui utilise toujours la même huile, par retour au réservoir après passage dans les paliers.
- Dans le premier cas, la consommation en huile est
- plus grande, mais on reste sûr d’éAÛter les cons é quences d’un échaufîe-rnent possible. Cependant, sur les camions automobiles, et sur certaines voitures de tourisme, c’est au second procédé que l’on a donné la préférence, à cause de l’économie de lubrifiant qui en résulte. Dans ce cas, on a remédié à l’inconvénient signalé, en préAroyant un système de filtrage, et un réservoir-relai à nervures assez vaste, où l’huile se refroidit avant cTêtre reprise par un nouveau graissage.
- Quant au choix dé l’huile à employer, il résulte de ce qui précède, qu'il y a intérêt à prendre, pour les paliers les plus chargés, les huiles les plus vdsqueuses; les différences de résistance au frottement qui en résultent sont très faibles et négligeables.
- . Pour le graissage des cylindres et des pièces qui travaillent à chaud, il faudra préférer les huiles qui conservent le mieux leur viscosité à haute température, surtout dans le cas où le système de graissage est prévu pour faire resservir l’huile. Dans le cas où on opère par huile fraîche, sans cesse renouvelée, on pourra employer de l’huile plus fluide, en se guidant uniquement sur le bon fonctionnement de l’appareil de graissage dont on dispose.
- En ce qui concerne les dispositifs de grâissage/’Cer-taines pièces sont graissées par simple barbotage, d’autres par circulation d’huile. <
- Le graissage par barbotage, qui est encore employé dans certains moteurs, dans les boites de vitesses, et pour les engrenages des transmissions, consiste à maintenir un certain niveau d’huile dans le carter étanche de l’ensemble mécanique à graisser.
- Dans les moteurs, on doit ainsi entretenir une quantité d’huile suffisante, pour que les têtes de bielles et leurs coussinets viennent y plonger, à l’extrémité de leur course. Dans ce mouvement, l’huile se trouve frappée assez violemment, et projetée de tous côtés; des rampes de graissage convenables en recueillent une partie, et la conduisent aux divers paliers du vilebrequin. Quant aux cylindres eux-mêmes, et aux pieds de
- Système de graissage commandé Berliet. i, Vilebrequin — 2, 3, 4, 5, Manetons. — 6, Canal collecteur d’huile.
- 8, 9, Tubes d'huile allant aux paliers. — io, Réservoir-relais de refroidissement et de fdtrage. — n? Pompe à huile à ebgrenages. — 12, Engrenages hélicoïdaux de commande. — i3, Réservoir de trop-plein et de remplissage. — 14, Rampe à compte-gouttes pour le graissage des autres organes de la voiture. — i5, Tube-niveau de contrôle.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- bielle, leur graissage se trouve directement assuré par l’huile qui s’échappe de la tête de bielle, sous l’effet de la force centrifuge.
- Ce mode de graissage est évidemment le plus simple, mais il est aussi le plus imparfait ; on n’est jamais sûr qu’un palier quelconque est bien graissé, et on a de plus l'inconvénient d’employer de l’huile dont la température devient très élevée. Ce procédé peut être conservé néanmoins dans d’excellentes conditions, pour les boîtes de vitesses, et les carters des différentiels ou des transmissions, tandis que pour le moteur il faut lui préférer le graissage commandé.
- Parmi les nombreux systèmes de ce genre actuellement employés, nous nous bornerons à décrire celui qui ligure sur les voitures Berliet, en raison de l’économie de lubrifiant qu’il permet. On a pu, en effet, avec lui, assurer le graissage d’un camion automobile sans dépasser une consommation de i gr. 7, à la tonne kilométrique totale, alors que la moyenne oscille généralement entre 5 et 7 grammes. Ce chiffre correspondrait pour le camion à un litre aux 100 km, et pour une voilure de tourisme à un litre pour 3oo km environ.
- Le graissage Berliet (voirfig.) est assuré de la manière suivante : une pompe à engrenages puise constamment l’huile contenue dans la partie inférieure du carter, disposée à cet effet avec liltre supérieur et nervures de refroidissement; l’huile est envoyée, sous pression, dans un tube collecteur relié à chacun des paliers du vilebrequin, et au réservoir supérieur fixé au tablier pour servir de réserve. Le vilebrequin est percé de canaux internes, reliant chaque palier au maneton de bielle voisin; par lesquels l’huile, sollicitée par la pression et la force centrifuge, vient graisser les coussinets. L’huile en excès s’échappe, graisse les cylindres, et retombe dans le carter, pour retourner, après passage sur un filtre, dans le réservoir inférieur, où la pompe la reprend. Le réservoir supérieur est relié à une rampe de graissage à compte-gouttes, dont les débits, alimentés par la seule gravitation, assurent le graissage permanent des divers carters des mécanismes à engrenages. Un tube de niveau permet au conducteur de constater qu’il existe toujours de l’huile en circulation; on n’opère le réapprovisionnement du réservoir supérieur que si le tube de niveau reste vide, lorsque le moteur est en marche.
- Afin d’éliminer les impuretés, et les divers produits dus à l’usure des coussinets ou à la combustion dans les cylindres, il est bon de vidanger complètement le carter inférieur, tous les 3ooo km environ.
- Dans tout ce qui précède, nous n’avons parlé que d’huile de graissage, il reste à dire un mot de ce qu’on appelle la graisse consistante.
- Ce lubrifiant n’est pas en réalité de la graisse, mais plutôt un véritable savon composé de l’acide oléique de l’huile combiné avec de la chaux. Comme cette combinaison n’est pas stable, la chaux se sépare parfois, soit en formant un bouchon étanche dans un tuyau, soit en formant un bloc compact dans les coins des boîtes de vitesses, où on aurait pu avoir l’idée malencontreuse de l’employer.
- Si cette graisse est restée acide, comme cela est possible, par suite de l’emploi de l’acide sulfurique pendant l’épuration de l’huile, la chaux, en se combinant, donne du plâtre encore plus gênant.
- La graisse consistante ne convient d’ailleurs pas dans les boîtes de vitesses, ni dans les carters d’engrenages du différentiel, parce qu’elle oppose une résistance très grande à la marche rapide des engrenages qui doivent y travailler à l’égal des palettes d’une baratte, jusqu’à ce qu’ils y aient fait leur chemin, et qu’à partir de ce moment elle ne graisse plus, puisque la force centrifuge l’a expulsée des dents à graisser.
- Pour toutes ces raisons, il faut réserver la graisse consistante, uniquement pour des pièces à mouvement lent, et de faible amplitude, articulations de frein, axes de ressorts, etc., et préférer partout ailleurs l’huile, quitte à choisir des huiles très épaissès, lorsque l’étanchéité des carters d’engrenages n’est pas suffisamment assurée pour retenir l’huile fluide.
- Pour les embrayages métalliques fonctionnant dans l’huile, comme le Hele-schacy, il faut employer exclusivement de l’huile très fluide, oléonaphte n° 1 par exemple, et non, comme certains mécaniciens le préconisent, un mélange fluide d’huile épaisse et de pétrole.
- Cette pratique donne toujours de mauvais résultats, d’une part, parce que le pétrole est un mordant qui rend l’embrayage brusque, et, d’autre part, parce que le pétrole suinte et s’évapore peu à peu, en laissant bientôt seulement l’huile épaisse qui offre l’inconvénient de faire coller les disques entre eux, en rendant le débrayage difficile, et souvent les changements de vitesse impossibles.
- N’utiliser le pétrole que pour le nettoyage, l’éliminer ensuite avec soin, et adopter uniquement l’huile de fluidité appropriée, partout. D. Renaud.
- Objets utiles
- Encrier « l’Automatic ». — L’encrier « Automatic » évite aux dessinateurs l’obligation d’avoir à leurs côtés un flacon d’encre ouvert et de se servir de porte-plume pour encrer leur tire-lignes; il supprime, par là même, tous les méfaits qui proviennent du renversement des bouteilles.
- Le mode d’emploi de « 1’ Automatic » est simple : une légère pression del’index sur le fond et une goutte d’encre apparaît à l’extrémité du bec : cette goutte ne se détache qu’au contact de l’objet à encrer.
- L’ « Automatic » maintient l’encre à l’abri de toute poussière et empêche son évaporation; il sert avec n’importe quelle encre. — En vente chez M. René Terrand, 56, boulevard Voltaire, Paris. Prix : 1 fr. 5o; franco, 1 fr. 70.
- Jouets
- Par terre et par mer. — Le jeu de l’Oie a donné naissance à une foule de jeux anologues qui n’ont pas-tous connu le succès. Les inventeurs à court d’idées l’ont mis à toutes les sauces sans réussir une combinaison ingénieuse.
- Tel n’est pas le cas de « Par terre et par mer » qui constitue une réelle nouveauté. Sur un grand carton que l’on plie en quatre pour faciliter le transport, sont tracées les cinq parties du monde avec leurs pays* leurs villes principales, les fleuves, les montagnes, etc. Des routes maritimes et terrestres vont sillonnant le planisphère, s’arrêtant dans toutes les régions, franchissant tous les
- Le nouveau jeu « par terre et par mer »,
- obstacles et divisées en cases numérotées. On jette les dés, les pions de chaque joueur parcourant ces routes rapidement ou avec des retards, des reculs, selon le nombre de points marqués par les dés, les obstacles accumulés sur les routes.
- Ainsi compris, le jeu serait déjà bien intéressant pour faciliter l’enseignement de la géographie; mais le planisphère est encore complété par des images nombreuses représentant la faune, la flore, les races humaines, les productions minérales des régions traversées par les pions des joueurs.
- Une telle méthode d’enseignement par le jeu le plus simple que l’on puisse imaginer nous paraît fort bien comprise. En s’amusant, l’enfant précisera et complétera les notions reçues en classe et les leçons agrémentées des coups de clé seront, sans aucun doute, très suivies et fort profitables. — « Par terre et par mer » est en vente chez M. Saussine, 43, rue de Saintonge, à Paris.
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- Jteo
- IfC
- HYGIENE ET SANTE
- La mortalité par la diphtérie. — Le Dr Louis Martin vient de publier, dans les Bulletins et Mémoires de la Société médicale des hôpitaux de Paris, d’intéressantes statistiques relatives au terrible croup.
- A Paris, de 1880 à 1893, avant qu’on connût la sérothérapie, la diphtérie tuait en moyenne 1721 personnes par an; 2244 décès en 1882, 1266 en 1890 furent les nombres extrêmes. Après la découverte du sérum de Roux, la moyenne annuelle des morts par diphtérie tomba à 348, avec un maximum de 736 en 1901 et un minimum de 174 en 1906. Ainsi, grâce à la sérothérapie, il n’y a plus maintenant qu’un décès au lieu de 5, et même, certaines années, 1 décès au lieu de 7, ^oit une mortalité de 6 pour ïooooo habitants.
- L’étude des statistique s annuelles met en lumière la valeur du sérum antidiphtérique. Aussitôt après la découverte de Roux, Paris utilisa le sérum, et, dès 1895, la mortalité y tomba à 9,7 pour 100 000 habitants, tandis que Londres accusait encore 55,6, Berlin 60,1, Saint-Pétersbourg 89,9. En 1896, à la suite de discussions médicales, la mortalité augmenta. Les médecins d’enfants proposaient d’injecter le sérum dans tous les cas, même douteux; les praticiens proposaient de distinguer les diverses sortes d’angines et de ne faire d’injection qu’après un examen bactériologique. Le résultat de ces hésitations fut qu en 1901, année d épidémie, on enregistra 713 décès, soit 27,6 pour ïooooo habitants. .Une réaction suivit, et l’on décida d’injecter le sérum même dans les cas douteux, même préventivement. Aussitôt le nombre des décès diminua et se maintint depuis entre 7 et 10 pour ïooooo habitants. La preuve de la valeur du sérum était faite.
- Si l’on compare Paris avec les autres capitales, les résultats sont tout à fait en faveur de Paris. En France, Bordeaux, Lille, le Havre, Lyon sont, avec Paris, les villes les moins éprouvées ; Lille et le Havre ont même de meilleures statistiques que la capitale; elles le doivent certainement à l’excellente prophylaxie organisée par leurs' hygiénistes.
- La France tient presque la tête dans la lutte contre la diphtérie, puisque, de .1906 à 1910, son minimum a été de 7 contre 12 en 1906 pour Pltalie, et 12 en 1908 pour l’Angleterre, toujours pour ïooooo habitants. Le maximum a été 9 en France, de 1907 à 1909, contre 25 en Allemagne en 1909. Mais la Belgique et la Hollande nous dépassent et sont actuellement les pays où le croup fait le moins de ravages.
- Un dentiste extraordinaire. — Un homme qui, de propos délibéré, s’enlève lui-même toutes les dents sans avoir jamais passé par une école dentaire ou pratiqué cet art chirurgical, ce n’est pas chose banale. Le héros de cette histoire véridique est un malheureux aliéné de l’asile de Châlons atteint de manie chronique avec l’idée fixe depuis plusieurs années de ne plus avoir de dents. Il pourrait ainsi épouser une jeune tille qui ne lui reprocherait pas la fétidité de son haleine (fétidité qui n’existe pas) et il n’aurait pas la peine de se nettoyer les dents-Un beau jour, en proie à cette obsession, il vole un davier dans la vitrine du chirurgien et en deux séances fit sauteries vingt-neuf dents qui lui restaient et dont trois seulement étaient malades. La plaie se cicatrisa très rapidement et le pauvre fou avoua que cette opération sans anesthésie avait été fort douloureuse. Dr A. G.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Imperméabilisation des tissus par l’acétate d’alumine. — Ce procédé est depuis longtemps connu, mais bien souvent on n’est pas très satisfait du résultat obtenu, parce que l’application de recettes trop brèves ne comporte pas l’observance de petits détails indispensables. "Voici comment, d’après l’intéressante étude publiée par E. Carier dans American Textile, il convient d’opérer pour éviter tout insuccès.
- Préparation du tissu. — Choisir naturellement un tissu à fils serrés. S’il n’est pas blanchi, ou s’il est apprêté à neuf, on devra le débarrasser de ses impuretés grasses qui gêneraient l’imprégnation, en le faisant bouillir dans une solution aqueuse de carbonate sodique à 3 ou 5 pour 100, pendant une ou deux heures. On laisse ensuite dans le bain jusqu’au lendemain, on jette le bain, on rince à grande eau et on essuie.
- Préparation du bain imperméabilisant.— Au lieu d’acheter de l’acétate d’alumine tout préparé, il est avantageux d’employer les produits servant à le fabriquer. On mélange les solutions aqueuses pesant de 5 à 8°B, préparées d’une part avec 1 kg acétate de chaux (choisir un produit de couleur pâle), et d’autre part avec 7 kg sulfate d’alumine. Quand cesse le dégagement gazeux (il se produit du gaz carbonique provenant de ce que l’acétate . ordinaire contient toujours un peu de carbonate calcique), on prélève un peu du bain dans deux tubes à essai et on ajoute à l’un quelques gouttes d’une solution d’oxalate d’ammoniaque, à l’autre un peu d’une solution saturée de chlorure de baryum : il ne doit pas se former de précipité (ou ne s’en former que peu). Si le chlorure produit un fort trouble, il faut ajouter de l’acétate; si c’est l’oxalate qui précipite, on doit employer une petite addition de sulfate. En principe, mieux vaut un petit excès de sulfaté d’alumine. Finalement, on laisse déposer et on soutire le liquide clair, employé à concentration de 4 à 8°B.
- Imprégnation. — Il est mauvais de plonger le tissu en tas dans le bain : il convient de le tendre sur un cadre permettant l’enroulement avec interposition d’un espace
- vide entre chaque passage du tissu. On plonge dans le bain chauffé vers 35°C, sans dépasser 38 degrés, température au delà de laquelle il y a dissociation de l’agent actif, avec précipitation d’acétate basique d’alumine. On doit prolonger la baignade pendant quatre ou cinq heures, après quoi on enlève l’excès de liquide par léger essorage, sans rincer.
- Séchage. — Les tissus doivent être finalement séchés à chaud, de manière à insolubiliser tout l’acétate comme il se dégage en conséquence des vapeurs acétiques, on assure une forte aération. Le tissu bien sec ainsi apprêté peut, étant à moitié tendu et arrosé d’eau, de manière à former des poches de liquide, rester pendant plusieurs semaines sans laisser suinter l’eau. Toutefois, pour obtenir une imperméabilisation meilleure encore, on fait parfois suivre le séchage d’un savonnage.
- Savonnage. — Les tissus destinés à être finalement savonnés ne doivent pas être séchés tout à fait à fond. On se sert de bains à 5 pour 100 de savon neutre, dan& l’eàu douce (ou doucie au carbonate sodique, si elle est dure). L’étoffe est simplement baignée dans l’eau de savon, après quoi on rince à l’eau, puis on fait sécher.
- Pour empêcher la venue des moisissures. — Contre la végétation du champignon des maisons (Merulius lacrj-mans), MM. Hartmann et Schverdtner préconisent le badigeonnage d’une solution de zincate sodique ainsi préparée :
- Faire dissoudre dans un litre d’eau 3oo gr. chlorure de zinc (ou étendre jusqu’à 33° B, une solution commerciale de chlorure), puis ajouter une solution de goo gr. soude caustique dans 4 litres d’eau (c’est-à-dire une lessive à 22° B).
- Les objets imprégnés du liquide ne seraient nullement détériorés (Chemiker Zeitung.)
- Pour augmenter la durée des semelles de chaussures. — On trouve dans le commerce un produit présenté sous ce titre. Aux affirmations imprimées sur l’étiquette, le liquide contenu dans de petits flacons vendus assez cher
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- serait employé avec avantage pour badigeonner les semelles propres et sèches des souliers : la résistance du cuir a 1 usure serait, après ce traitement, si bien augmentée qu’on pourrait éviter un ressemelage sur deux De 1 examen de la mixture, fait au Laboratoire de La Nature, il résulte que le produit n’est qu’une sorte •de vernis copal, d’ailleurs très chargé de cette résine. Dans ces conditions, il est facile, à qui veut tâter de la méthode, d employer tout bonnement ledit vernis vendu
- partout bien moins cher que la mixture spéciale. On portera les chaussures pendant quelques jours pour rendre la surface du cuir mieux absorbante, on lavera, on fera sécher et on vernira .jusque refus, en ne mettant les souliers qu’après parfaite dessiccation. Par exemple, nous ne savons si réellement cela rend le cuir tellement résistant. Mais on peut toujours essayer; nous espérons que quelques-uns de nos lecteurs le feront et qn’iïs voudront bien nous faire part du résultat obtenu.
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- BOITE AUX LETTRES
- AVIS. — Dans la boite aux lettres, la Rédaction publie les Taits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond egalement, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d abonnement:. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Nos lecteurs connaissent-ils un procédé pour attraper, empoisonner ou chasser les scorpions qui foisonnent dans la propriété caillouteuse d’un de nos abonnés du Midi ? Dans aucun des nombreux ouvrages consacrés à la destruction des parasites, nous n’avons trouvé de recettes pour cela. Nous serions heureux de savoir comment on peut |combattre ces hôtes désagréables. T
- Renseignements. — M. Ch. V., 35, boulevard Arago. — Il existe sur la fabrication industrielle du sulfate de fer un ouvrage très bien fait de Geswindt : Industrie du sulfate d'aluminium, des aluns et des sulfates de fer .(in-8°, io fr., Gauthier-Villars, édit., 53, quai des Grands-Augustins, Paris).
- M. G. B. V. — Pour l’action de la monométhylamine sur les divers sels, voir le mot « méthylamine » dans le Dictionnaire de Chimie, par Wurtz et dans le 2° supplément.
- M. P., h Moîssac.— Les principes actifs du marron d’ïnde au point de vue thérapeutique sont l’esculine et •d’autres corps similaires ; eu raison de leur fragilité il convient, pour ne point les moditier au cours de l’extraction, d’opérer par la méthode dite des « intraits ». Les intraits de marron d’Inde sont fabriqués par Dausse, et vendus chez tous les pharmaciens. — Vous trouverez dans les Recettes sportives, qui paraîtront dans une quinzaine chez notre éditeur, plusieurs formules de ciments pour coller les bandages caoutchoutés aux jantes métalliques.
- M. de Casamajor, à Cerbère. — A propos des ciments dentaires, la formule Teichtinger nous semble préférable ; il est indispensable de le préparer soi-même, puisqu’il durcit très vite, mais le pharmacien peut vous procurer les ingrédients nécessaires. Nul doute que le ciment convienne très bien pour boucher des anfractuosités dans du plâtre.
- M. X. Y. Z., à Bruxelles. — Cette explication de l’action détersive du savon est beaucoup trop simpliste. On doit au regretté professeur de Liège, M. W. Spring, une théorie bien plus complexe, mais plus exacte. Vous la trouverez expliquée tout au long dans le volume Détachage, Blanchissage, Nettoyage, par Herçay (Desforges, éditeur, 29, quai des Grands-Augustins).
- Mme veuve Brun, rue des Halles, à Paris. — Vous trouverez le kieselgühr chez tous les droguistes, sous les noms divers de diatomite, randanite, tripoli, terre d’infusoires ou silice fossile.
- A. Z., à Bucarest. — Vous trouverez d’excellents livres de serrurerie dans la collection Roret, chez Mulo, éditeur, rue Hautefeuille, Paris.
- M. R. M., à Saint-Maurice. — Il serait indispensable de nous donner plus amples explications. De quel tartre s’agit-il ? de crème de tartre véritable, ou de dépôts calcaires laissés par l’eau? A quel usage sert ce papier imprégné de sels d’urane ? Ou n’en trouve point chez les fournisseurs de laboratoires, et pour chercher ailleurs il nous en faudrait connaître l’usage.
- M. Autissier, à Clermont-Ferrand. — Comme hydrocarbure capable, sinon de durcir beaucoup le plâtre, du moins de le rendre bien résistant à la pluie, nous pou-
- vons vous recommander la paraffine. Pour qu’elle pénètre bien et puisse être efficace, il faut l’employer chaude sur le plâtre chauffé lui-même.
- M. D., Collegio San Isidro, La Orotava, Ténérifïe. — i° Pour vous procurer la brochure des méthodes analytiques du Comité des Stations agronomiques, il faut vous adresser au ministère de l’Agriculture, Bureau de 1 Enseignement agricole (rue de Bourgogne, Paris-). — 20 Pour doser dans une terre la potasse ou tout autre principe fertilisant, on peut très bien faire l’attaque à 1 eau régale à chaud, ou à l’acide nitrique à froid : certains agronomes emploient des acides organiques dilués, et au Bureau of Soils de Washington ou prend même tout simplement de l’eau! Ceci parce qu’il ue s'agit point de dosages minéralogiques, mais de dosages agronomiques ; et qu’on se soucie non point de la potassé totale, mais plutôt de celle que les plantes pourront assimiler. Tous ces dosages sont simplement comparatifs.
- M. X., à Y. — Des agglomérés de liège pour isoler les chambres frigorifiques sont fabriqués par Denniel, 24, rue Dauphine, et Wanner, 67, avenue de la R.épu-blique. Nous publierons prochainement dans les « Recettes » le moyen de colorer la surface des bougies.
- M. Lerbeghes, rue de PHôtel-des-Monnaies,à Bruxelles. — Pour boucher des trous dans du marbre, y mastiquer à la spatule un ciment préparé en faisant fondre au bain-marie 10 gr. colophane, 20 gr. cire d’abeille et 20 gr. de ce même marbre très finement broyé.
- M. II. Dalet, à Toulouse. — Bibliographie du blanchissage industriel. Il est paru pendant ces dix dernières années plusieurs ouvrages sur ce sujet : Blanchissage et Nettoyage, par A. Chaplet (Masson, édit., 120, boulevard Saint-Germain, 2 fr. 5o), qui est conçu au point de vue scientifique; Le blanchissage et l’apprêt du linge, par Vérefel (Revue des Matières colorantes, 64> chaussée d’Antin, 3 fr.), contient, outre l’étude de la blanchisserie industrielle, celle des procédés ménagers; Blanchiment, Blanchissage et Dégraissage, par Petit (Mulo, 12, rue Hautefeuille, 7 fr.), est un guide pour l’ouvrier, on y trouve la description de vieux appareils, des notions élémentaires de chimie, etc. ; Les blanchisseries, par Marcel Frois (Dunod-Pinat, 47» quai des Grands-Augustins, 7 fr.), comporte une étude extrêmement succincte sur la technique du blanchissage, et des monographies de l’hygiène, de la statistique, .en blanchisserie.
- M. G.,k Bordeaux.— Pour rendre un dentifrice mieux capable de donner avec l’eau une émulsion laiteuse, il faut y ajouter un peu de teinture de benjoin (5 pour 100 par exemple) où un peu de sulforicinate alcalin. La Revue générale de Chimie est vendue chez M. Jaubert, 155, boulevard Malesherbes, et le Bulletin de la Société chimique, chez Masson, 120, boulevard Saint-Germain.
- M. Mast, à Montpellier. — a) Quand, en faisant dissoudre un produit dans le liquide d’un récipient en verre, le verre se casse, c’est qu’il y eut brusque échauf-fement du liquide (ce qui peut arriver quand, au lieu d’avoir simple dissolution, on a une combinaison entre liquide et sel dissous). Comme le verre conduit mal la chaleur, le bas du bocal seul est chaud et se dilate bien plus que le haut; le verre, étant peu élastique, casse. On peut éviter cela : i° en opérant dans des récipients eu verre très mince ; 20 en agitant le récipient où se fait la réaction, pour que tout le verre s’échauffe également au contact du liquide chaud. — b) Il arrive parfois, très rarement d’ailleurs, que des objets en verre se brisent sous l’influence de vibrations émises à distance : cela provient d’inégalités de recuit du verre.
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- BOITE AUX LETTRES
- . M. le I)' Fedou, à Lavaur. — Nettoyage des cuivres dorés. Voir Recettes de la maison, p. 144 (Masson, éditeur, 3 francs, relié). Glaçage du linge : employer un des apprêts dont recette est donnée p. 238 du même volume, et repasser avec un fer spécial à picots ou à cannelures (cela d'ailleurs demande un tour de main qu’il faudrait apprendre d’une professionnelle).
- M. F. S., à M. — Taches d’excréments sur les parquets. Il faudrait d’abord enlever l’encaustique en bros-
- sant avec une solution chaude de carbonate sodique. Eusuite, il faudrait déposer juste sur les parties tachées une solution concentrée de permanganate de potasse. Après environ un quart d’heure, essuyer et déposer du bisulfite sodique étendu de quatre fois son volume d eau. On pourrait, si besoin est, renouveler les traitements, en prenant garde de ne faire agir les liquides qu’aux seuls endroits tachés : sans cela, on ferait sur le parquet une grande tache blanche plus vilaine que la souillure primitive.
- JfcD
- 1PD
- BIBLIOGRAPHIE
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Un survivant des Faunes anciennes : E. TrouessArt. — Chronique. —• I.c saute-vent : 1\. Ciiasskriaud. — Le triage des grains : Lucien Fournier. — L’expédition du duc des Abruzzes au Karakoram en iQO<) : Lucien Rudaux. — La 2e Conférence internationale de l’heure : Touciiet. — Charles Richet : R. Legendre. •— Les ferry-boats de l’Hudson-River à New-York.
- Supplément. — Nécrologie : Lucas-Cliampionnière. — L’étoile nouvelle des Gémeaux. — Nouvelle comète Zinner (lÇ)i3 e). Embellissement des perles. — Le pétrole californien. — Sérothérapie antieryptogamique. — La fabrication de la houille. — La crise cotonnière en Angleterre. — Développement économique de l’Islande, etc.
- Echappements d’horloges et de montres. Exposé technique, descriptif et historique des échappements d’horlogerie, par Charles Gros, l beau volume grand in-8°, 264 p., 277 fig. En vente au bureau de Y Almanach de l’horlogerie, 1, rue Borda, Paris. — Prix : France, 3 fr. y5 ; Etranger, 4 fi*.
- Yoicûmn livre qui, si on en juge par son titre, semblerait ne devoir intéresser qu’une catégorie de personnes : celles qui s’occupent d’horlogerie. Mais c’est une erreur ; cet ouvrage sera lu avec plaisir et profit par quantité d’amateurs de livres instructifs, et nous avons la conviction que beaucoup de nos lecteurs nous sauront gré de le leur avoir signalé. Il s’agit d’une étude complète, très détaillée et très pratique des échappements d’horlogerie, c’est-à-dire des mécanismes les phis intéressants, les plus ingénieux et les plus délicats qui existent. Tous les inventeurs pourront y puiser des renseignements précieux et des idées nouvelles ; les mécaniciens y trouveront des combinaisons de leviers, des transformations de mouvement, des dispositifs dignes d’attirer leur attention ; les ingénieurs et les savants pourront y étudier de nombreuses applications pratiques de cette mécanique toute spéciale, et pour ainsi dire sans force, qu’est l’horlogerie; enGn, les nombreux amateurs, toujours à l’affût des choses instructives, pourront apprendre à connaître des mécanismes dont, jusqu’ici, ils ne s’expliquaient pas le fonctionnement. Les dessins sont exacts, clairs et nets; les descriptions bien détaillées et accompagnées de remarques concernant les défauts ou les qualités de chaque système, ainsi que de notes historiques très intéressantes.
- Tes sécurités électriques, appliquées aux installations de signalisation à manœuvre manuelle, par G. Yseboodt, ingénieur des chemins de fer de l’Etat belge. 1 vol. illustré 120 p. Dunod et Pinat, Paris, igi3. Prix : 5 fr.
- M. Yseboodt expose les solutions données en Belgique aux problèmes les plus divers de signalisation pour voie ferrée : questions essentiellement à l'ordre du jour, avec la vitesse croissante des trains. Son livre est une véritable encyclopédie moderne de la signalisation.
- Rapports préliminaires sur les travaux exécutés dans VAntarctique, par le Dr Charcot. In-40, 104 pages, Académie des Sciences. Gauthier-Villars, 1910.
- Exposant les résultats du second voyage du D‘ Charcot 1908-1910 dans l’Antarclique, ces rapports font connaître les résultats principaux de cette importante exploration en ce qui touche la géographie,
- l’hydrographie, la pesanteur, la sismôgrâphie, la géologie, la marée, la météorologie, le magnétisme, la zoologie et la botanique.,
- La culture profonde et les améliorations foncières, par R. Dumont. In-8°, 33 fig. Librairie Larousse, Paris. Prix : broché, 1 fr. 5o ; relié toile, 2 fr. 25.
- Beaucoup de cultivateurs croient que les plantes prennent leur nourriture dans les i5 ou 16 centimètres de terre que la charrue remue tous les ans; et, faute de donner au sol une préparation suffisante, ils n’obtiennent qu’un rendement médiocre. M. Dumont montre, par des monographies de fermes où on a pratiqué la culture profonde, les excellents résultats qu’on en peut attendre, et il expose tout ce qu’il est utile de savoir sur les fouillages et labours profonds, les différentes manières de les exécuter, l’époque d’exécution, le prix de revient, les précautions à prendre, etc.
- Aménagement des fumiers et des purins, par Max Rin-gelmann. In-16, 188 p., io3 fig. Librairie agricole de la Maison rustique, à Paris, 1913. Prix : 1 fr. 5o.
- Les données sur la confection du fumier, la comparaison entre les fosses et les plates-formes, la méthode à suivre pour établir la fumière, les meilleures conditions d emploi du fumier, depuis la ferme jusque dans les champs ; le transport, l’épandage et l’enfouissement de celui-ci; la canalisation des purins, la construction des citernes, l’élévation du liquide pour arroser le fumier, l’emploi direct des purins sur les terres, forment autant de sujets traités âvec une égale compétence; dans tous ces chapitres, on trouve des indications précises sur des applications quasi journalières.
- Ce que j’ai vu chez les bêtes, par Paul Noël, i vol. in-18 jésus, illustré. Librairie Armand Colin, Paris. Prix : 3 fr. 5o.
- Comme Fabre auquel son livre fait songer par bien des pages, M. Paul Noël a eu ce rare mérite de dire ce qu’il a su bien voir. Il n’a pas étudié les bêtes uniquement dans son laboratoire, mais surtout chez, elles, en pleine nature, et son ouvrage témoigne d’une-acuité de vision incomparable. Et avec quel art il sait les capturer! Les pièges à insectes, dont ce livre nous dévoile le mécanisme, sont des merveilles de simplicité qui vont faire la joie des collectionneurs. Les cultivateurs, les amateurs de jardins, trouveront, de leur côté, à chaque page, des recettes pratiques leur-permettant de se débarrasser des parasites qui si souvent stérilisent leurs efforts. Son livre est un bon. livre et un livre utile.
- Artistes et Amis des arts, par Henry Roujon, in-16,. 277 p. Hachette, éditeur, Paris, 1912. Prix : 3 fr. 5o.
- Yoici une nouvelle série de ces portraits d’après nature : Bouguereau, Paul Dubois, le marquis de Chennevières, Eugène Guillaume, le comte Delaborde, Reyer, Yerdi, Hébert, Ludovic Halévy, revivent en ces pages éloquentes ; une fine et discrète émotion rend plus pénétrante l’évocation de ces figures qui ne sont pas encore des figures d’hier, mais qui appartiennent à l’histoire des arts et des lettres d’aujourd’hui.
- The Story of a loaf of bread, par T. B. YYood. In-18,
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- BIBLIOGRAPHIE
- i4o p., 17 fîg. Cambridge University Press, 1913. Prix : 1 sh.
- Bonne mise au point, élémentaire, de la question du pain : culture et vente du blé; mouture, qualité des farines; boulangerie; composition du pain.
- Le matérialisme actuel, par MM. Bergson, H. Poincaré, Ch. Gide, Ch. Wagner, Firmin Roz, P. de Witt-
- Guizot, Friedel, Riou. Préface de P. Doumergue. Flammarion, édit. Prix : 3 fr. 5o.
- Des études contenues dans ce volume ressort l’impression très nette que le matérialisme, en tant qu’explicalion dernière des choses, est partout mis en question, battu en brèche : ce qui résiste le mieux c’est le matérialisme pratique, entré dans les mœurs.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
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- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur : altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES »U MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE de 0 à 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 3 nov. 1913 12°, 2 S. S. \V. 2. Couvert. 2,3 Couvert; pluie à divers reprises, Ibiblc brouillard dans la soirée.
- Mardi 4 10°, 5 E. S. E. 1. Pluie. 7,3 Couv. ; pi. par inter, entre 7 h. et 19 b, 30; brouill. dans la soirée.
- Mercredi 5 11°, 7 S. W. 3. Couvert. 4,6 Couvert jusqu’à 17 b., beau ensuite ; pluie de 12 b. à 13 b. 45.
- Jeudi 6 6°, 8 S. 3. Très nuageux. 0,7 . T. nuag. ; b. ap. 17 b. ; gel. bl. ; goût, ou av. de 10 h. 43 à 13 b. 10.
- Vendredi 7 6°, 3 S. 1. Pluie. 2,0 Couvert jusqu’à 14 h. ; peu nuageux ensuite ; pluie de 5 b. 43 à 8 b.
- Samedi 8 5°, 2 S. 2. Pluie. J> Couv. le m.p. nuag. ; b. ap. 18 b. ; gel. 1)1 ; 1111 peu de pl. à 6 et 7 h.
- Dimanche 9 . . . . 11°, 0 S. S. W. 3. Couvert. 4,3 Gelée blanche; couvert; pluie à divers reprises.
- NOVEMBRE 1913. — SEMAINE DU LUNDI 3 AU DIMANCHE 9 NOVEMBRE 1913.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à Vabri à boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à Vabri à boule mouillée.
- Résumé général d'après les bulletins
- Du 4 «« 10 novembre. — Le 4- Dépressions sur la Suède (742 mm) et l’Islande (744)- Fortes pressions sur le S. : Madrid et Hermanstadt, 768 mm. Pluies sur le N., l’O. et le Centre : Lorient, 16 mm; Nantes, 4; Nancy, 3; Paris, 2. Temp. du matin : Arkhangel, o°; Charleville, —f- 6 ; le Havre, 9; Lyon, 11; Marseille, 14 ; Biarritz, 16; moyenne à Paris : n°,8 (normale : 70,4)-— Le 5. Pression basse sur presque toute l’Europe, sauf les Açores (772 mm); dépression sur l’extrême N. : Kuopio, 745. Pluies sur tout le continent : Paris, 7 mm; Lorient, 6; Nantes, 5; Lyon, 4; Toulouse et Dunkerque, 3. Temp. du matin : Spitzberg, —6°; Arkan-gel, o; Lyon, -f- 10; Brest, 11 ; Bordeaux, 14 ; Marseille, 16; Malte, 20; moyenne à Paris : n°,5 (normale : 70,3). — Le 6. Centres de dépression multiples sur les Iles-Britanniques (Malin-Head : 743 mm), le Danemark (744) et l’Italie (Livourne : 752); hautes pressions sur les Açores (771) et le S.-O. Yent O. fort et mer grosse ou très houleuse sur toutes nos côtes. Pluies sur l’O. et le Centre : Biarritz, 26 mm; Cette, 16; Calais, 15 ; Gap, i3; Nantes, 10; Paris, 5. Temp. du matin : Spitzberg, —3°; Charleville, -j-6; Toulouse, 8; Brest, 9; Biarritz, i3; Alger, 20; moyenne à Paris : io°,5 (normale : 7°,2). — Le 7. Pression basse sur presque toute l’Europe, avec minima sur la mer du Nord (748 mm), la Pologne (747) et le N. de l’Italie (754)-Pluies sur tout le continent : Calais, 57 mm; Limoges, 35; Biarritz, 21 ; Belle-Ile, 20; Toulouse et Besançon, 5;
- du Bureau Central Météorologique.
- Paris, 2. Temp. du malin : Spitzberg, —14° ; Arkhangel, — 4: Belfort, +4; Limoges, 5; Toulouse, 8; Alger, 14 ; moyenne à Paris : 7°,6 (normale : 70). — Le 8. Pression un peu basse du N.-O. au S.-E. de l’Europe : Irlande, 748 mm; Danemark, 754; Bucarest, 755; pression supérieure à 765 mm sur l'Espagne et l’Algérie. Pluies sur toute l'Europe : Dunkerque, 12 mm; Roche-fort, 10; Belle-Ile, 9; Besançon, 5; Perpignan, 3; Paris, 1. Temp. du matin : Spitzberg, —n°; Hapa-rânda, — 5 ; Paris et Florence, -f- 5 ; Brest et Bordeaux, 10; Alger, 14 ; moyenne à Paris : 6°,8 (normale : 6°,9). — Le 9. Basse pression sur l’Atlantique, l’O. et le S.-E. de l’Europe : Yalentia, 746 mm; Odessa, 748; le baromètre dépasse 765 sur l’Italie et le N. Pluies sur le N. et l’O. de l’Europe : Puy-de-Dôme, i3 mm; Belfort, 10; île d’Aix, 7; Paris, G; Lyon, 5; Biarritz, 2. Temp. du matin : Arkhangel, —110; Saint-Pétersbourg, 0; Gap, + 4 ; Lyon et Charleville, 7; Cette, 10; Brest, 11 ; Alger, i5; Biarritz, 16; moyenne à Paris : G0,8 (normale : 6°,7). — Le 10. Dépressions assez profondes sur l’O. et l’E. de l’Irlande : Yalentia, 743 mm; Moscou, 749 ; pression élevée sur la Méditerranée et le N. de l’Afrique. Pluies sur le Centre et l’O, de l’Europe : Saint-Mathieu, 9 mm; Charleville et Nancy, 6; Paris, 3; île d’Aix, 1. Temp. du matin : Uleaborg, —8°; Saint-Pétersbourg, o; Nancy, -f- 8; Toulouse, 10; Boulogne, 12; Clermont-Ferrand, i3; Marseille, 17; Malte, 20; moyenne à Paris : ii°,3 (normale : 6°,7).
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tissandier
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l’Institut,
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique,
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- ABONNEMENTS, 12 mois = Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départent. : 25 fr. — Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : no, Boulevard Saint-Germain, Tarit (VIe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine. 4
- N° 2113. — 22 NOVEMBRE 1913.
- SUPPLÉMENT.
- INFORMATIONS
- Avis de l’administration. — L’échéance du do novembre étant l’une des plus chargées de l’année, nous prions instamment MM. les abonnés, dont l’abonnement se termine avec le numéro du 29 novembre (n° 2114), de nous faire parvenir, soit par leur libraire, soit directement, le montant de leur renouvellement avant cette époque et de joindre une des dernières bandes de la revue. Une quittance, pour une même durée que l’abonnement précédent, sera, à Paris et dans les départements, présentée à partir du 18 novembre aux abonnés qui, préférant ce mode de recouvrement, n’auront pas, avant cette date, renouvelé ou donné ordre contraire. — Tout abonné à La Nature peut, en renouvelant son abonnement pour une année entière, recevoir les Tables décennales (4 volumes, 1873 à 1882 — 1883 à 1892 — 1893 à 1902 — igo3 à 1912), au prix de 28 francs au lieu de 36 francs pour les volumes brochés, et de 42 francs au lieu de 5o francs pour les volumes reliés. — Ces 4 volumes se vendent séparément au prix de :
- Tome I. Broché 10 fr. Relié i3 fr. 5o.
- Tome II. Broché 10 fr. Relié i3 fr. 5o.
- Tome III. Broché 6 fr. Relié 9 fr. 5o.
- Tome IY. Broché 10 fr. Relié i3 fr. 5o.
- Prix décernés par l’Académie des Sciences. —
- Géographie : Prix Tchihatchef (3ooo fr.) : M. le colonel Ivozlov, pour ses explorations en Asie centrale. — Prix Gay (i5oo fr.) : M. F. Mocquard, pour l’ensemble de ses travaux d’herpétologie. — Chimie : Prix Cahours (3ooo fr.) : partagé également entre Mme Ramart-Lucas, M. Paul Clausmann et M. E. Chablay. — Minéralogie et géologie : Prix Joseph Labbé (1000 fr.) : M. Dussert, chef de service des mines de l’Algérie. — Zoologie : Prix Cuvier (i5oo fr.) : M. Charles Oberthür, pour ses études de lépidoptérologie comparée. —Prix généraux : Médaille Berthelot : MM. Léger, lauréat d’un prix Jecker; Ernest Fourneau, lauréat du prix Berthelot; Desgrez et Balthazard, lauréats du prix Montyon (Arts insalubres). Une médaille Berthelot en argent est décernée à M. Ernest Solvay, à qui a été décernée la médaille Lavoisier. — Prix Wilde (4000 fr.) : M. Borelly, ancien astronome à l’Observatoire de Marseille, pour récompenser toute une vie de belles découvertes et de dévouement à la Science. — Prix Saintour (3ooo fr.) : 2000 fr. à M. Camille Tissot, capitaine de frégate, pour ses travaux sur la télégraphie sans fil; 1000 fr. à M. Maire, bibliothécaire à la Sorbonne, pour ses travaux sur l’histoire des sciences. — Prix Henri de Parville (2600 fr.) : M. Jean Perrin, professeur à la Faculté des Sciences de Paris, pour son ouvrage sur les atomes.
- La variable de Pamas RR Lyre. — Les récentes recherches de C. C. Kiess à Lick (Lick Observatory Bulletin, n° 232) élucident le problème des variations
- d’éclat de RR Lyre, avec une courte période de o,566 826 jour et une position du maximum d’éclat en 1912, J. D. 2419697.764- Les observations de vitesse radiale montrent qu’il s’agit d’une binaire spectroscopique, avec une période de variation de vitesse égalant la période photométrique : et pour cette raison, sans doute, c’est l’influence de la plus faible composante sur le pouvoir rayonnant de l’atmosphère de la plus brillante qui détermine les variations d’éclat de l’étoile brillante. Le maximum de lumière visuelle se présente environ 0,025 jour avant le maximum de vitesse, indi-
- Joup 0,40
- 0.50 0.00
- 0.10
- 4550
- 4650
- 4750
- Courbe de l’intensité photographique. Maximum de la variable RR Lyre.
- quant la parenté entre les variables d’amas et celles du type Cépheid-Geminid ; le maximum photographique précède le maximum visuel d’environ 2,7 heures. Dans ces conditions, la théorie de l’éclipse énoncée par Roberts pour expliquer les variables d’amas ne saurait être appliquée à RR Lyre; la théorie de l’absorption de Duncan offre une explication du synchronisme entre le maximum de vitesse et le maximum de lumière, mais elle ne rend pas compte de la différence qui existe entre les époques des maxiraa visuel et photographique. Cette étude, on le voit, est importante et fort complète : des présomptions conduisent même l’auteur à estimer l’ordre de grandeur de la parallaxe Jdu système, pour conclure à un mouvement propre assez considérable.
- Les leçons d’un désastre. —Après avoir subi quelques transformations, VOlympic, « navire-frère », selon la curieuse expression anglaise, du malheureux Titanic, a repris son service entre Liverpool et New-York. Les passagers ont été favorablement impressionnés par le grand nombre d’embarcations installées suivie pont supérieur, d’un bout à l’autre du gigantesque paquebot. Cette fois, en cas de danger, tous les passagers et les membres de l’équipage pourraient trouver place dans un canot insubmersible. Cette question des canots de sauvetage a été discutée, ainsi que d’autres problèmes non moins importants, à la « Conférence internationale de sécurité en mer » qui s’est réunie le 12 novembre à Londres. Quatorze Etats y étaient représentés. Plusieurs délégations ont déjà fait connaître leurs deside-
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- INFORMATIONS
- rata par la voie des journaux. Elles proposeront notamment que tout paquebot de passagers transportant 75 personnes (y compris l’équipage) soit muni d’une installation de télégraphie sans lil capable d’expédier des messages à une distance de i5o à 160 kilomètres. Tout vapeur équipé pour recevoir un minimum de 25 voyageurs sera classé comme paquebot à passagers. Tout paquebot à marchandises (.cargo-boat) transportant
- un minimum de 60 personnes (équipage et chaufferie) devra posséder une installation de T. S. F. de cette même puissance. Exception sera faite pour les vapeurs affectés au service des mers intérieures : Méditerranée, mer Noire, Adriatique, Baltique, mer du Nord.
- Progrès de l’horlogerie bysontine. — Sous la haute direction de M. A. Lebeuf, l’Observatoire de
- extraient de l’huile de pingouin. On estime qu’il y a dans l’ile j>rès de 80 millions de ces oiseaux, de sorte que la matière première est à peu près inépmisable. Pour faire l’huile, on fait bouillir les oiseaux dans des récipients clos qui en reçoivent environ 800 chacun. La cuisson opérée, on envoie de l’eau à la partie inférieure du récipient, ce qui fait monter l’huile que l'on recueille à la surface. Cette huile est mise en barils et vendue pour divers usages en Australie et dans la Nouvelle-Zélande.
- Navet coiffé d’une écaille d’huître. — Un de nos
- lecteurs, M. Em. Benoot, de Roulers, nous communique une curieuse observation. Il a trouvé dans sou jardin et nous a envoyé un navet dont le collet est entouré étroitement par une écaille d’huître. D’un côté, la racine, pivotante et gonflée comme il convient, de l’autre, la touffe des feuilles abondantes et bien développées, sont reliées à travers le trou minuscule de la coquille.
- Nul doute que le hasard a fait qu’en chaulant le plant avec des écailles d’huître , une d’elles , perforée déjà, est tombée sur la terre, juste au-dessus d’une graine en germination. La ti-gelle, en se développant, a passé par l’orilice et la plante s’est trouvée bizarrement ornée d’une collerette, ou plutôt d’un anneau de nacre. A moins que ce navet ne soit un précurseur et que, pris de coquetterie, il invente une mode nouvelle.
- Tremblement de terre à Panama. — Des dépêches de Panama et de Washington publiées par le Times montrent que les secousses sismiques qui se sont produites à travers listhme durant la nuit du icr au 2 octobre ont été d'une violence exceptionnelle. De xi h. du soir à 5 h. du matin, les sismographes de Panama et de Colon ont enregistré 1^ secousses, avec une amplitude maximum de 180 millimètres. La force
- Années 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912
- Dépôts 690 780 770 941 868 io5o 1104 1195 1356 i5q3
- Bulletins 5iq 456 587 742 657 785 767 872 917 1x81
- Chronomètres ( 2°^ P°*nls • 4 2 4 20 43 48 62 87 89 117
- \ 22S avant mérité < -J , . J 250 — 0 0 0 • 0 3 0 4 0 i4 3 *7 0 24 3 35 10 42 5 42 2
- plus de 2go _ _ 0 0 0 0 I 0 1 3 1 0
- Nombre de points du clxrono-
- mètre classé icr 220 224 237 243 — — — — — —
- Nombi’e de points de la coupe. '— — — 262 245 260 267 268 259
- Besançon a rendu, depuis quelques années, des services inappréciables à l’horlogerie. Cette industrie fait, dans la région bysontine, des pi’Ogrès incessants et que l’on ne saurait trop admirer : la meilleure façon de juger les perfectionnements continus dus à un travail méthodique est d’en résumer les résultats dans un tableau.
- Fait remarquable : presque tous les chronomètres du concours de 1912 étaient munis d’un balancier Gu llaume, et l’on voit par là combien les travaux de notre éminent collaboi’ateur ont été utiles à l’horlogerie.
- La plus australe des industries : lbule de pingouin à l’île Macquarie. — D’après le Bulletin de la Société des ingénieurs civils, l’endroit du monde le plus méridional où s’exerce une industrie est l’île Macquarie, à peu près à mi chemin de la Tasmanie et du continent antarctique. Cette île, qui appartient à la Tasmanie et qui a une superficie d’environ 10000 hectai’es, a été louée par le gouvernement à des négociants qui y
- des chocs a arraché les plumes des instruments enregistreurs. C’est, à coup sûr, le plus violent tremblement de terre qui ait sévi dans la région depuis le commencement des travaux. Les cloches des églises furent mises en branle par deux des secousses; plusieurs maisons ou édilices furent gravement endommagés. Mais, d’après les dires des ingénieurs, les massives maçonneries des écluses n’auraient pas souffert. On redoute seulement que des éboulements se produisent avant peu à la Culebra, comme conséquence directe de ces chocs. Jusqu’ici, comme le remarque le correspondant du Times à Washington, les ingénieurs américains n’avaient pas attaché grande importance aux tremblements de terre; mais la violence de ces dernières secousses a dissipé leur indifférence. Il convient de se souvenir que de terribles mouvements du sol ont désolé cette région durant les derniers siècles, et que la ville de Panama fut détruite de fond en comble avant d’être rebâtie sur son emplacement actuel.
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- *»> Agriculture
- Rouleau en ciment armé. M. Siegert vient de décrire dans Der Kulturtechniker un rouleau eu ciment armé qu il utilise pour la culture des terrains tourbeux, et qui a le grand avantage de pouvoir être construit sur place, du poids que l’agriculture désire. Pour le construire, on pose sur le sol une planche circulaire du diamètre choisi; au centre de cette planche on place l'axe, constitué par un vieil essieu de voiture ou une barre de voiture de 5o mm, qui dépassera de 20 cm environ à chaque bout; on le fait traverser à 40 cm environ de chaque extrémité par un fer plat, les deux fers étant perpendiculaires. Enfin, on pose sur la planche circulaire un cercle en fer du diamètre du rouleau; ce cercle est pourvu intérieurement de Irois lames de fer plat tordues obl'que-ment vers l’intérieur du rouleau. Il ne reste plus qu’à constituer le moule du rouleau au moyen de planches étroites qu’on cloue verticalement sur le fond en bois et qu’on tient en place en les enlou-du rouleau. rant de lils de fer. A la partie
- supérieure du cylindre ainsi formé, •on place un nouveau cercle en fer, identique à celui de -If. base, et, comme lui, muni de fers plats tordus vers l’intérieur. On remplit alors le moule d’un béton formé de 1 partie de ciment et 3 de graviers lavés, gâché avec
- Fig. 2, 3, 4.
- Elévation et plan du rouleau complètement terminé
- très peu d’eau; on prend soin de bien le tasser par couches de 20 cm au plus. Le moule rempli, onlelaisse 2 ou 3 semaines à l’ombre, en l’arrosant souvent. Ensuite, il n'y a plus qu’à enlever les liens, les lattes, les fonds en bois, après quoi, on polit le cylindre de béton au moyen de briques de ciment. Le rouleau est alors prêt à fonctionner. Un tel rouleau est extrêmement bon marché : M. Siegert estime que, pour un diamètre de 60 cm et une longueur de 1 m., il ne revient pas à plus de 92 francs. Le châssis du rouleau peut être construit en bois, à la ferme; il se compose d’un cadre rectangulaire entourant le rouleau, reposant sur deux coussinets qui entourent l’axe et supportant le timon au moyen de deux traverses avant et arrière. Les figures 2, 3 et 4 montrent le rouleau terminé.
- (Bulletin de l’Institut international d’agriculture.)
- *t>
- Pêche
- L’Astîcogèrie. — Tous les pêcheurs n’habitent pas une grande ville et tous ne peuvent par conséquent se procurer le précieux asticot en allaut simplement chez le marchand d’articles de pêche. Préparer soi-même ses asticots est une besogne pour laquelle il faut un cœur solide, et le malheureux pêcheur, qu’on accable en l’appe-
- Fig. 2. — Le tambour intérieur.
- lant amateur de choses immondes, se trouve partagé entre son désir de faire bonne pêche et sa répugnance à préparer ses meilleurs appâts. Aujourd’hui, on nous propose un appareil, l’Asticogène, qui fera peut-être perdre au pêcheur à la ligne ses fortes qualités de cœur, mais qui certainement lui procurera en abondance ses asticots chéris de la façon la plus propre qu’on puisse souhaiter.
- Il se compose d’une boite rectangulaire en zinc (lîg. 1) dans le fond de laquelle est un tiroir E. Sur les côtés sont ménagés deux trous ronds D pour le passage des mouches.
- Dans l’intérieur de
- celte boîte s’adapte un tambour (lîg. 2) mi-plein, mi-grillagé s’ouvrant à charnière et commandé par une manivelle. Un couvercle ferme la boîte
- Pour s’en servir on introduit des déchets de viande dans le tambour — et on le remet à sa place dans la
- boite — la partie pleine eu dessous. On met le couvercle. Les mouches attirées par l’odeur de la viande s’introduisent parles trous latéraux et déposent leurs œufs. Au bout d’un jour ou deux, suivant la température,
- les asticots sont formés et on peut en recueillir. La viande, en effet, enfermée dans l’appareil, ne se dessèche pas, elle se décompose rapidement et l’éclosion est totale et rapide.
- Aucun contact des mains avec la viande en putréfaction, quelques tours
- de manivelle seule- _______________Jr ~~ôt
- ment suivant la quan- j tité que l’on veut recueillir et les asticots tamisés tombent d’eux-mêmes dans la sciure qui garnit le fond du tiroir. En ramenant la partie pleine en dessous les asticots cessent de tomber et on peut tirer le tiroir pour les recueillir.
- Quand la viande est desséchée et ne rend plus de larves, on la retire du tambour et la remplace par de la fraîche.
- Les pêcheurs accueilleront certainement avec plaisir ce nouvel appareil. IL leur permettra de préparer eux-mêmes leurs asticots et d’en avoir toujours en quantité suivant leurs besoins, pour amorcer ou appâter leurs lignes. — L’Asticogène est construit par M. G. Geffroy, à Nogent-le-Roi (Eure-et-Loir).
- *>> Objets utiles
- L’électro-mitraille. '— Parmi les nombreux procédés de défense du home contre les cambrioleurs, en voici un, imaginé par M. Edouard Benet, électricien, qui, au mérite de la nouveauté, joint celui de faire beaucoup de bruit et beaucoup de besogne. En effet, dès qu’une porte ou une fenêli’e est forcée dans la maison protégée par l’électro-mitraille, dès qu’on entend un bruit suspect même, l’appareil tire six coups de revolver — à blanc — et met en action toutes les sonneries de la maison. C’est plus que suffisant pour donner l’alerte et aussi pour faire fuir les visiteurs malinlenlionnés.
- Fig. 3. — Coupe de l’appareil.
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- SCIENCE APPLIQUÉE
- L’électro-mitraille se compose de : i° Un électro-aimant à déclanchement ;
- 2° Un mouvement d horlogerie spécial très robuste; 3° Un revolver à six coups à percussion centrale;
- 4° Une boite ébénisterie vernie renfermant le tout.
- Son fonctionnement est le suivant : supposons une maison de 2 étages protégée. En A, est l’interrupteur
- général qui permet au propriétaire d’entrer et de sortir, sans que l’appareil fonctionne ; dès qu’il s’absente, il ferme le circuit électrique, au moyen de cet interrupteur à combinaisons variables.
- Dès ce moment, si un étranger veut pénétrer, par l’une ou l’autre des ouvertures, qui sont chacune munie d’un dispositif de contact (B contact de porte, C D E contacts Fig. i. — L’électro-mitraille. de fenêtres), il ferme
- à ce moment le circuit sur l’appareil, la palette de fer doux de l’électro-aimant, se trouve attirée, et délivre le régulateur du mouvement d’horlogerie, une came de passage spécial montée sur l’axe du ressort moteur vient à chaque tour appuyer sur la gâchette du revolver, et provoque chaque fois une détonation.
- Gés six coups de feu, tirés successivement à quelques secondes d’intervalle, ont pour objet de jeter l’alarme
- non seulement dans l’immeuble protégé, mais de prévenir en même temps les voisins.
- A ce moment, l’appareil continuant son rôle de protection, inverse, automatiquement, au moyen d’un jeu de paillettes, le courant électrique, sur un nombre illimité de sonneries (I J K L) prévenant dans plusieurs endroits à la fois.
- L’électro-mitraille se complète par un dispositif qui rend invulnérable la partie de l’installation susceptible d’être détruite au moment de l’effraction. Car, dès qu’un contact est touché, la pile lo-Fig. 2. — Défense d’une maison cale G, qui se trouve par rélectro-mitraille. au étage, se trouve
- mise automatiquement en service constant, la pile F du rez-de-chaussée ne jouant plus aucun rôle; [on peut donc couper, et même détruire complètement la partie d’installation comprise dans tout le rez-de-chaussée, les appareils continuent quand même à fonctionner.
- L’appareil se remonte au moyen d’une petite manivelle aussi facilement qu’une pendule (seulement quand il a fonctionné).
- Il est absolument inoffensif pour les propriétaires, les cartouches étant chargées à blanc. — L’inventeur de l’électro-mitraille est M. E. Benet, 27, rue Daviel, Paris.
- ie etagi
- Kez de - chaussée
- i&> Jouets
- J’apprends to,ut. — Ce jeu est un "vocabulaire très complet de questions et de réponses se rapportant à l’enseignement de la géographie, de l’histoire, de la géométrie, de la physique, etc. Comme il tient à sa réputation de jouet en même temps qu’à celle de professeur inlassable, il se charge également de résoudre des
- devinettes, de révéler le sens caché des rébus, des charades, des logogriphes, etc. Il convient donc tout à fait à l’enfant qui passe immédiatement d’un sujet sévère à un autre plaisant pour
- Fig. 1. — Un disque du jeu.
- reposer son cerveau, permettre à ses idées d’aller et venir, de folâtrer au gré de sa fantaisie.
- Le jouet est contenu dans une boîte en carton fermée par un couvercle.
- A l’intérieur se trouvent dix disques contenant chacun 64 questions et les 64 réponses à chacune des questions. Ces deux groupements sont distribués sur deux couronnes concentriques et chaque question apparaît à travers une fenêtre pratiquée dans le couvercle ; une autre fenêtre éloignée laisse apparaître la réponse.
- Deux points de repère empêchent les erreurs. Les disques sont montés sur un axe terminé par un bouton que l’on actionne de l’extérieur. Dès que les questions de l’un ont cessé de plaire, on le met sous la pile et le suivant apparaît, aussi docile que le premier.
- Cette ingénieuse combinaison est d’autant plus intéressante que les réponses écrites sont complétées, lorsque cela est nécessaire, par des dessins, des figures géométriques, des schémas qui parlent aux yeux des enfants. — a J’apprends tout » est en vente chez M. Saussine, 43, rue de Sain-tonge, à Paris.
- Fig. 2. — Le couvercle.
- *»> Divers
- Une fontaine convertie en iceberg lumineux. —
- C’est à Chicago, pendant la saison d’hiver, que cette transformation a été réalisée sur une fontaine publique. L’effet obtenu est si décoratif, et d’autre part les moyens à employer sont si simples, et tellement à la portée des amateurs, que nous croyons intéressant de les signaler d’après notre- confrère américain Popular Me-chanics.
- Sur le bassin de la fontaine, on érigea un solide arbre en bois, muni d’une série de branches de grandeur
- décroissant de la base au sommet. Sur ces branches furent montées des lampes électriques à incandescence protégées par un globe de verre. Les fils électriques employés étaient du câble à enveloppe de plomb. Puis, au moyen d’une pomme d’arrosoir ordinaire maintenue à 60 ou 70 centimètres au-dessus du sommet de l’arbre, on projeta de l’eau sur le dispositif. Sous l’effet du froid, qui est vif et de longue durée à Chicago, l’eau se mua en glace, formant une sorte de grosse stalactite fort élégante. Le soir, les lampes allumées sous cette carapace de glace lui donnaient un aspect féerique.
- Ce dispositif trouvera son application dans toutes les régions où les gelées d’hiver sont quelque peu persistantes.
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- RÉSUME MÉTÉOROLOGIQUE
- ><
- Observations faites à l’Observatoire du Parc-Saint-Maur en octobre 1913, par M. Ch. Dufour.
- La pression moyenne a été de y55mm,8. Elle est inférieure à la normale de 1““ exactement.
- La température moyenne est en excès de i°,6; le minimum absolu 3°,7 le 21 est élevé, le maximum absolu 2i°,8, au contraire, absolument régulier. Le thermomètre sur le sol gazonné est descendu une seule fois au-dessous de zéro. On a observé un minimum de —o°,4 dans la nuit du i3 au 14.
- L’humidité relative est en excès de 3 pour 100; la nébulosité et la durée totale d’insolation sont très sensiblement normales.
- La pluie, pendant ce mois, a été fréquente mais peu intense. On compte, en effet, 17 jours pluvieux au lieu de 15, nombre moyen, mais un seul jour, le 21, a fourni plus de 5mm d’eau, et le total mensuel 33œm,9 ne représente que les o,oy de la normale d’octobre.
- Pression barométrique (Alt. 5om,3). — Moyenne des 24 heures : 755””",81; minimum absolu : 742”“”,6 le 28 à 17 heures; maximum absolu : 769“”,6 le i3 à 11 heures.
- Température. — Sous l’abri. — Moyennes : des mi-nima, 7°,94; des maxima, i6°,4f>; des 24 heures, u°,64. Minimum absolu, 3°,7 le 14 ; maximum absolu, 21°,8 le 25. Amplitudes diurnes : moyenne : 8°,51 ; la plus élevée, i6a,6 le 25; la plus faible, 4°,7 le x8. Sur le sol gazonné. — Moyennes : des minima, 4°>78; des maxima, 26°,3i. Minimum absolu, —o°,4le 14 ; maximum absolu, 35°, 1 le ier. Dans le sol gazonné; — Moyennes du mois (prof, o“,3o) à 9 heures : 12°,80; à 21 heures : i2°,96; (prof. o“,65) à 9 heures : 13°,58; à 21 heures : i3°,57 (prof. 1 m.) à 9 heures : i40,09; à 21 heures : i4°,o5. De la Marne. —Moyennes : le matin, x3°,i9; le soir, i3°,34 ; minimum : n°,o4 le s5 ; maximum : i6°,x4 le xer.
- Tension de la vapeur. — Moyenne des 24 heures : 9“”,oi ; minimum absolu : 6““,i le 14 à 5 heures et 6 heures; maximum absolu : 12““,7 le 25 à i5 heures et 18 heures.
- Humidité relative. — Moyenne des 24 heures : 88,5. Minimum absolu : 53 le 28 à 14 heures; maximum absolu : 100 à 26 dates différentes.
- Nébulosité. — Moyenne du mois (6 h. à 21 h.) : 6,4. Moyenne diurne la plus faible : 0,9 le 12; 2 jours entièrement couverts les 18 et 19.
- Insolation. — Durée possible : 333 heures;, durée effective : 106 heures en 26 jours; rapport : o,32.
- Pluie. — Total du mois : 33““,9 en 4oh,4- Maximum en 24 heures : 7mm,9 le 21.
- Nombre de jours : de pluie, 17; de pluie appréciable (supérieure ou égale ào"",i) : 17; de pluie supérieure ou égale à imm : 10; à 5mm : 1; d’orage : 1; d’éclairs seuls : 1 ; de brouillard : 14 ; de brume : 2; de rosée : 24 ; de gelée blanche, 1 ; de halos : solaires, 3 ; lunaires, 1.
- Fréquence des vents : calmes, 54-
- N • » . • 22 S. E. . . . 64 W ... . 1
- N. N. E . 34 S. S. E. . . 142 W. N. W . 1
- N. E. . . 53 S i3o N. W. . . 7
- E. N. E. . 20 S. s. w . . 80 N. N. W . 6
- E 38 s. w . . . 47
- E. S. E. . 3i w. s. w. . 14 ,
- Vitesse du vent en mètres par seconde. — Moyenne des 24 heures : 2m,8o; moyennes diurnes : la plus élevée 5m,5 le 29; la plus faible : om,y le 18. Yitesse maximum : 12“,3 le 26 à i2h25m; dii’ection correspondante : Sud.
- Hauteur de la Marne. — Moyenne du mois : 2m,35 ; minimum : 2m,o5 le 26; maximum : 2m,62 le i3.
- Comparaisons aux valeurs normales. — Pression : — imm,oo; température : -j- i0,5g; tension de la vapeur : -j-i““,o3; humidité relative : —j— 3,0 ; nébulosité :
- -j-o,3; pluie : —19mm,4 ; nombre de jours de pluie appréciable : —(— a ; insolation : — 6 heures.
- Electricité atmosphérique. — Moyenne générale (20 jours) : 67 volts; moyenne diurne la plus élevée : 94 volts le 12; la plus faible : 25 volts le 21. Moyenne des 8 journées où le potentiel est resté constamment positif et où l’on n’a, en outre, observé ni pi’écipitation, ni manifestation orageuse, ni brouillard persistant : 74 volts ; moyenne diurne la plus élevée : 94 volts le 12; la plus faible : 60 volts le 23. Amplitude diurne correspondante : 0,26; amplitude nocturne : 0,43.
- Radiation solaire. — 14 observations en ont été faites à 4 dates différentes. La valeur la plus élevée ical,09 a été obtenue le 3i à nb 51“.
- Taches solaires. — On n’a encore constaté la présence d’aucune tache aux 24 dates auxquelles l’état du ciel a permis l’observation du Soleil. Il y a eu 7 jours sans observation, les 4. 15, 16, 18, 19, 21 et 29.
- Perturbations magnétiques. — Très faibles ii-i3; faibles les 8-10, 18-19, 3i; modérées 5-7.
- Mouvements sismiques. — Le 2, début à 4h35“47\ ph. pie. de 41' 58“ à 5h 24m, fin à 7 heures (ressenti dans l’isthme de Panama); le 4> début à ohx8m, ph. pie. de oh4om à ih2“, fin vers ih3om; le 4> début à i8h3im5s, ph. pie. de i8h33“à i8h35ra, fin à 19 heui’es (ressenti dans le sud de l’Italie) ; le 4» début à 221* 17“ 45", ph. pie. de 22h38m à 22h52m, fin vers 24 heures (dist. prob. 8900 km); le 8, début à 6h i3“ (3o”?), ph. pie. de 6h38m à 6h53“, fin à 7h2om; le 9, début à i8h59mo5, ph. pie. de 19'* i4m à i9h2o“, fin à 2oh5m; le 9, début à 22lli5m, ph. pie. de 22h35m à 22h47m, fin vers 23h3o“; le 11, début à 1h 55m 41 % ph. pie. de 2h 3g“ à 3h 2m, fin vers 4 heures; le 11, début à 4h27”29s; ph. pie. de 5h 9“ à 5h 34“, fin vers 9 heures; le 11, début à 91' 21“56% ph. pie. de g'157“ à iohi7m, fin à nh5m (dist. prob. 10 100 km) (ces deux derniers mouvements sont les plus importants); le 12, début à i7hi6“3o% ph. pie. de i7h52mà i8h3“, fin vers igh2o“ (dist. prob. g3oo km); le 14, début à 8h28“i8% ph. pie. de 8h5i“ à gh4i“, fin vers i3kxo“; le 25, début à i5h28“47% ph. pie. de i5h55m à i6h7“, fin à i6h35“; le 26-27, début à 23h i2m56\ ph. pie. de 23h 29“ à 23h4im, fin oh3o“. Des mouvements très faibles ont en outre été enregistrés le 2, à i8h9“, à x8h35“; le 3, de ihgm à ih 5o“ et de 7h48m à 8h 25“; le 7, de 3h6m à 3K3o“; le 8, de oh 12“ à oh 3o“ et de 2h 14“ à 2h 25“; le 9-10, de 23h 39“ à ih 5” ; le 10, de 23h 4o“ à 24 heures; le 12, de ohi7 à oh 33“, de 2h 21 “ à 2h55“ et de i3h 11“ à x3h 3o“; le i3, de g135“ à 10 heures; le 14, entre 6h 5ym et 8h 20“ environ; de 151* 4“ à i5h4o“, de i6h54“ à i7h4°“ et de 22h 3“ à 23b35“; le 16, de 3h38“ à 4h 25“; le 19, de ïgh 27“ à
- igh 3g“; le 23, de 15h 23“ à i6h35“; le 25, de xih55“à
- i2h3o“; le 26, de 3h 26“ à 3b4o“; le 27, de x6h42“ à
- 161 4g“; le 29, de 4h 56“ à 6h2o“; le 3o, de 3h 4” à 3h 5o“.
- Floraisons. — Le 2, helianthus orgyalis; le 9, topinambour. Les dernières hirondelles ont été aperçues le 4-
- •VARIÉTÉS
- •
- Les plantes dites « stérilisées ». — La difficulté qu’il y a de cultiver des plantes dans les appartements et, par suite, la nécessité onéreuse de les remplacer souvent lorsqu’on tient à l’élégance de son logis, fait que, depuis quelques années, on orne les appartements de plantes « stérilisées » qui passent pour pouvoir durer de nombreuses années — sans être ari'osées. Cette dénomination de « stérilisées » est vraiment bien mauvaise, car l’opération par laquelle ces plantes sont obtenues
- ne rappelle que de loin la « stérilisation » scientifique, celle que les bactériologistes emploient depuis Pasteur. Il s’agit, en réalité, simplement de plantes « desséchées » par. des procédés spéciaux et en faisant. appel à des végétaux susceptibles d’être ainsi traités sans subir de grandes déformations : c’est dire qu’on ne peut guère « stériliser » que les plantes dont les feuilles sont relativement coiûaees et ne renferment qu’une quantité infime d’eau, comme c’est le cas, par exemple, des Palmiers,
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- VARIETES
- des Fougères, des Asparagus. Mais, avec du soin, on peut aussi s’adresser à des feuillages de Mahonia, de Gui, de Chêne, de Sélaginelles, etc., et même à des fleurs, parmi lesquelles on peut citer les Pieds d’alouette, les Marguerites, les Nigelles, les Anémones, les Bluets, les Géraniums, les Asters, etc.
- On coupe, les fleurs par un temps sec et on les apporte dans la maison, où on plonge leur queue dans l’eau et on les laisse bien s’épanouir. Au bout de quelques heures on coupe les tiges et on ne conserve que les parties qui n’étaient pas mouillées par l’eau. On plonge alors ces dernières entièrement dans un bain constitué par x gr. d’acide salycilique dissous dans ioo cm® d’alcool à 6o° et où elles demeurent pendant 2 heures.
- S’il s’agit de feuillage, on emploie encore la même solution, mais on se contente d’y plonger le bas de la tige pendant 5 ou 6 heures ; le liquide monte dans les vaisseaux et vient se répandre, par les nervures, dans les feuilles, qui demeurent imprégnées de l’antiseptique.
- Enfin, lorsque l'on a affaire ci des plantes très fines, telles, par exemple, que les Asparagus, les Sélaginelles, les Adiantum, on les traite de la même façon que les feuillages précédents, mais en employant une solution de 75 gr d’alun et de 10 gr. de salpêtre dans 100 cm3 d’eau. L’immersion du bas de la tige dans ce liquide doit alors durer 2 à 3 jours.
- Après avoir subi ce traitement préalable, les plantes doivent être mises à dessécher. A cet effet, on fait choix d’un, sable siliceux très pur, qu’on lave à plusieurs reprises pour enlever les parties terreuses qu’il peut contenir et qu’on fait ensuite bien sécher, soit à l’étuve, soit en l’étalant au soleil. Ceci obtenu, on prépare au bain-marie (pour 4 kg de sable) une solution de 4 gr. d’acide salycilique, 3 gr. de paraffine, 3 gr. de stéarine dans 100 gr. d'alcool fort (g5° environ), puis on verse ce liquide goutte à goutte dans le sable en brassant sans cesse, en malaxant activement, de manière que chaque grain de sable soit enrobé dans une couche de paraffine et de stéarine, ce qui, plus tard, l’empêchera d’adhérer à la plante. Le même sable peut, d’ailleurs, resservir indéfiniment.
- On fait alors choix d’une caisse, soit en bois, soit en métal, mais toujours suffisamment poreuse pour que l’humidité intérieure puisse s’échapper par ses pores. Le fond étant semé de sable, on y place les plantes à dessécher, puis on projette doucement du sable jusqu’à ce que celles-ci soient complètement cachées, mais sans avoir été déformées. A ce moment, on peut disposer une nouvelle couche de fleurs, puis, après immersion dans le sable, une nouvelle couche, et ainsi de suite — mais
- 11 ne faut pas abuser — jusqu’à ce que la caisse soit pleine.
- La caisse étant ainsi garnie, avec ou sans couvercle, on la transporte dans un four de cuisine, un four de boulanger ou une étuve spécialement destinée à ce but et. on s’arrange pour qu’elle demeure exposée, entre 6 et
- 12 heures, à une température de 35 à 45° C. Si le ther-momètre marquait moins, la dessiccation ne serait pas assez complète et s’il marquait plus, les fleurs seraient cuites et définitivement perdues.
- L’opération étant achevée, il faut se garder d’en extraire tout de suite les plantes, car elles sont trop cassantes. On laisse la caisse pendant 2 ou 3 jours dans un endroit quelconque, mais ni par trop sec ni par trop humide, ce qui permet à la faible vapeur d’eau de l’air de l’epénétrer dans le sable et de venir redonnôr une certaine mollesse aux pétales et aux feuilles. C’ést le moment venu pour les enlever, ce qui demande beaucoup de pi’écaution, soit en retournant doucement la caisse, soit
- en faisant écouler le sable au travers d’un grillage spécialement disposé, au préalable, en dessous. La plante est dès lors prête à venir charmer notre home de sa présence.
- C’est de la manière que nous venons d’indiquer que sont obtenues presque toutes les « plantes stérilisées » dont regorgent les magasins de nouveautés et qui, pour la plupart, ressemblent à s’y méprendre à des plantes fraîches. Elles ne durent pas tout à fait indéfiniment comme le disent les catalogues, mais de nombreux mois et même plusieurs années, ce qui fait qu’elles sont plus économiques, mais aussi moins jolies et, surtout, moins distinguées que les plantes en pot.
- Si l’on n’a pas de bain de sable à sa disposition, ni 1 espace voulu pour conduire l’opération à bien, on peut cependant fabriquer soi-même des plantes stérilisées, mais en s’adressant seulement à des feuillages assez larges, comme c’est le cas de celui des Chênes et des Palmiers. On doit traiter ces feuillages tout de suite apr ès la récolte, à un moment où ils ont encore une certaine mollesse. On les étale sur une planche à repasser bien molletonnée et. avec un fer modérément chaud, on repasse chaque feuille après l’avoir recouverte de papier de soie ou de papier buvard. L’opération doit être faite successivement sur les deux faces des feuilles et conduite de telle façon que la feuide ne soit pas rôtie, mais soit simplement tuée et desséchée ; il y a là un tour de main qui s’acquiert très vite. Après avoir laissé le feuillage au repos pendant 2 ou 3 jours entre des feuilles de papier buvard, on lui redonne la teinte naturelle qu’il avait perdue par l’opération du repassage en le plongeant pendant un quart d’heure ou une heure dans un bain de 100 gr. d’alcool à 45° renfermant en solution 20 gr. de vert malachite. On égoutte et on plonge Je feuillage reverdi dans un mélange de 10 gr. de glycérine et de 5o gr. d’alcool à 3o°, qui a pour rôle de lui redonner une certaine mollesse et de l’empêcher d’être cassant. Si, après séchage à l’air, les feuilles paraissent un peu ternes, on les badigeonne, avec un pinceau, de vernis blanc, qui, de plus, augmeute leur résistance.
- Ce que je viens de dire s’applique aux feuillages verts. Pour ceux qui ont la belle couleur automnale, très recherchée, on se contente de les repasser avec un fer frotté successivement avec un petit sac de toile renfermant de la cire jaune et un sachet de résine. Ils gardent ainsi leurs délicats tons roux ou rouges; ils n’ont pas besoin, comme le font certains marchands des rues, d'être coloi-és artificiellement en rouge par de la fuchsine, dont la teinte crue est d’un très mauvais goût.
- • On peut enfin dessécher les feuillages sans avoir recours à la chaleur, mais en faisant appel à l’action déshydratante de l’alcool — qui s’évapore ensuite — et de la glycérine —• qui demeure et rend moins cassant. Les opérations sont les suivantes : plonger pendant quelques heures dans l’alcool à go°, additionné d’un peu de glycérine ; tremper pendant 10 minutes dans un mélange dw 10 cm3 d’une solution saturée de sulfate de cuivre, de 10 cm3 de glycérine et de 80 cm5 d’alcool à 3o° ; immerger pendant 10 minutes dans un mélange de 3 parties de glycérine et 1 de formol (aldéhyde formique de commerce) ; la’sser sécher.
- Piappelons enfin que toutes ces préparations compliquées ne sont pas nécessaires pour nombre de végétaux dont on fait des « bouquets perpétuels » et consistant surtout en graminées et en immortelles, ainsi qxi’en délicieux chardons des montagnes. Il suffit de les laisser sécher à l air, et, s’ils sont devenus par trop gris, de leur donner une teinte verte en les colorant au vert malachite avec le bain que j’ai cité plus haut.
- Henri Coupxn.
- ,<^D
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Procédés pour réparer et conserver l’étamage des glaces. —Avec le temps, et souvent sous l’influence de l’humidité, il arrive que le tain des glaces disparaît ou que des taches se forment dans la glace lorsqu’elle est placée contre un mur plus ou moins humide. Pour refaire l’étamage et assurer sa conservation, voici comment on procède : on prépare d’abord une première
- solution composée de la manière suivante : dans 200 gr. d’eau filtrée, faire dissoudre 10 gr. de nitrate d’ai'gent; verser, dans cette solution de l’ammoniaque (alcali volatil), .goutte à goutte, jusqu’à disparition complète du précipité formé. On prépare ensuite une deuxième solution composée de 2 gr. 1/2 de formol dans 200 gr. d’eau filtrée, puis on verse cette solution, dans la pre-
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- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- mière, en mélangeant bien intimement. L’application de ce mélange sur les places où le tain a disparu se fait de la manière suivante : il faut d’abord nettoyer la glace bien soigneusement sur le côté de 1 étamage, avec de l’eau pure et ensuite avec de l’alcool, puis, sur ce côté bien nettoyé, étendre rapidement une couche du mélange indiqué ci-dessus, après quoi, on laisse sécher pendant i5 à 20 minutes; ensuite, on lave à grande eau et, pour finir, on passe, au pinceau, soit une couche de gomme-laque, soit une couche d’un vernis constitué par le mélange préparé ainsi qu’il suit : dans un pot de terre vernissée, faire fondre, sur un feu doux, 3o gr. de bitume de Judée et 3o gr. de cire blanche. Quand ces deux substances sont complètement fondues et bien mélangées, on retire le récipient du feu, puis on verse, peu à peu,
- 60 gr. d’essence de térébenthine. À l’aide d’un petit bâton, on mélange le tout; ensuite on laisse refroidir un peu.
- Pour appliquer ce mélange sur l’étamage de la glace, on prend un pinceau plat de petit gris — que l’on peut se procurer chez un marchand de couleurs — on le trempé dans le liquide tiède, et on passe sur le tain une légère couche, bien égale partout; il ne reste plus qu’à laisser sécher à l’air pendant quelques heures. Cette couche de vernis protège le tain assure sa conservation èt empêche la formation de taches dans la glace. Il est facile de se procurer, chez les pharmaciens-droguistes et les marchands de couleurs, tous les produits entrant dans la composition des solutions et mélanges indiqués ci-dessus.
- 'M
- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boite aux lettres, la Rédaction publie les faits*d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés, bille répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d'abonnement, En raison de l’abondanre de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix "à quinze jours.
- Renseignements. — M. Fr. D., à Bolquère.— i° On donne, dans la région de l’Est, le nom de « reboulet » ,au petit son obtenu de la mouture du blé et qui, par sa division, se rapproche beaucoup des recoupes. Il pèse, en moyenne, 32 kg l’hectolitre, et absorbe environ trois fois son poids d’eau. Il est préféré au gros et au moyen son parce qu’il est plus nutritif en liaison de la plus forte proportion de farine qu’il retient. 2° Il n existe pas d’usine fabriquant le mélange de reboulet et de sang de bœuf, mais on peut le préparer soi-même en additionnant le reboulet d’une quantité suffisante de sang pour former une pâte molle. 3° Vous trouverez la mélasse nécessaire pour la préparation des tourteaux dans les maisons ci-contre à Paris : Société des raffineries et sucreries Say, boulevard de la Gare, 123 ; Debayser frères, Jaspard et Cie, rue du Louvre, 16; Gallet et Cie, rue de l’Argonne, 17;. Lefebvre (A.) et Cie, rue de la Verrerie, 99. 4° Le cours actuel de la mélasse de raffinerie est de i5 à 16 fr. les 100 kilogrammes.
- M. M. M., à Bruxelles. — Nous ignorons la préfé-
- rence du commerce, en Belgique, mais nous savons qu’en France, tout au moins, la teinte verte de l’huile d’olive est recherchée, parce qu’elle est une preuve de bonne qualité. Pour tromper l’acheteur, on y vend même, sous le nom d’huile d’olive verte de Malaga, de l’huile d’arachide colorée en vert par un peu d’acétate de cuivre, Quoi qu’il en soit, en admettant que, chez vous, la teinte; verte soit un défaut, le moyen d’y remédier c’est de décolorer l’huile par le blanchiment, en procédant de la manière suivante : dissoudre 1 kg de permanganate de potasse en petits cristaux, «dans 3o litres d’eau, puis mélanger peu à peu cette dissolution, d’une couleur pourpre intense, dans 3o kg de l’huile à blanchir et remuer le tout, aussi souvent que possible, pendant deux jours, après quoi, vous ajouterez 20 litres d’eau et 5 kg d’acide chlorhydrique du commerce, à 20/22 degrés Baumé, et brasserez de nouveau énergiquement. Au bout de quelques jours, vous soutirerez soigneusement l’eau acidulée, et traiterez l’huile par l’eau chaude, afin de la purger des traces d’acide, et la ferez passer sur un filtre au charbon. Quant au goût trop fruité de l’huile d’olive,, c’est par la filtration également qu’on l’atténue ; l’opération terminale en vue du blanchiment vous permettra sans doute d’obtenir cette atténuation; dans le cas contraire, il y aurait lieu de filtrer à nouveau, au besoin en employant un simple filtre dégrossisseur à coton ou, pour opérer plus rapidement,, un filtre .décanteur à | grandes surfaces (type Wackernie).
- JÙD
- IgO
- BIBLIOGRAPHIE
- CM
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- CSSC
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Les- phalènes : Henri Coupin. — Ce qu’il faut penser des expériences de Pégoud : D1' Emile Reymond. — Embarcations sans membrures à planches cousues : R. Ducamp. — Un nouveau jeu de petits chevaux, le « Minoru » : Bonneau du Martray. — Expériences sur l’ionisation des gaz : G. Brescii. — La sécurité des voies ferrées : R. Bonnin. — Académie des sciences : Ch. de Villedeuie. — Le miroir à l’école : V. Forbin.
- Supplément. — Les spectres de la classe À. — La réfraction dans les instruments de passage. — Les carbures do tungstène et de molybdène, etc.
- La Turquie que l’on voit, par L. de Launay (Collection des voyages illustrés). 1 vol. in-16, illustré de 60 gravures et de 2 cartes. Hachette et Cie, Paris. Prix : 4 francs.
- Cet ouvrage forme en quelque sorte la suite de celui que M. de Launay avait publié précédemment sur la Bulgarie d’hier et de demain. La Turquie est toujours d’actualité. Riche d’observations artistiques et d’informations historiques et sociales, ce livre intéressera tous les curieux de l’Orient; il pourra même
- leur servir de guide, s’ils veulent visiter la Turquie,, à cause de la précision des renseignements, et de la fidélité des photographies nombreuses qu’il renferme.
- Précis de parasitologie, par E. Brumpt, professeur agrégé, chef des travaux pratiques de parasitologie à la Faculté de Médecine de Paris, professeur de parasitologie à la Faculté de Médecine de Sào Paulo. 20 édition entièrement remaniée. In-8° xxviii-ioix p., 698 fig, et 4 pl. en couleurs. Masson et Cie, éditeurs, Paris. Prix : relié toile souple, 14 francs.
- Ce précis est en réalité un traité très complet, permettant aux naturalistes de connaître facilement toutes les espères animales et végétales parasites de l’homme, aux médecins de tous pays, tempérés ou tropicaux, de résoudre toutes les difficultés du diagnostic des maladies parasitaires. Rompu à l’étude de ces maladies par deux grands voyages d’exploration en Afrique tropicale, expérimentateur de premier ordre et naturaliste par vocation, M. Brumpt a su donner un cachet tout personnel à cet ouvrage; presque pour chaque question il donne une opinion motivée, une critique rigoureuse des idées en cours et souvent la primeur d’importantes découvertes personnelles. L’intérêt qui s’attache à un exposé si vivant est encore rehaussé
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- BIBLIOGRAPHIE
- par une iconographie très abondante et presque toujours originale. La première édition de ce volume a été épuisée en moins de deux ans; la nouvelle édition, profondément remaniée quant au texte et aux figures, jouira de la même faveur que la première.
- Notions sur les accumulateurs électriques, par Paul Gadot. In-16 de 72 pages. H. Dunod et E. Pinat, édit. Paris. Prix : 1 fr. 5o.
- Ce petit livre pourra servir à tous ceux qui se
- servent d’accumulateurs électriques : propriétaires ou chauffeurs d’automobiles pour leurs batteries d’éclairage ou d’allumage, électriciens des sous-marins, industriels qui ont des batteries fixes, docteurs, agents qui s’occupent de la vente, de la réparation et de la recharge des accumulateurs de toutes les marques, etc. On y trouvera l’exposé complet de la Théorie de la double sulfatation, et une étude des surfaces du plomb divisé qui est une nouveauté géométrique très curieuse.
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- BULLETIN METEOROLOGIQUE
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- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur : altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE de 0 à 9 ÉTAT DU CIEL PLUIE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 10 nov. 1913. 8°, 6 S. S. E. 2. Couvert. 0,2 Rosée; très nuageux; un peu de pluie à 20 h. 43-22 h. 13.
- Mardi 11 12°, 3 S. 3. Couvert. 5,9 Plui# de 0 h. 30 à6 h. 50; nuageux; gouttes à 19 h.
- Mercredi 12 ... . 11®, 4' S. 2. Couvert. 1,1 Rosée ; très nuageux; pluie de 22 h. 15 à 45.
- Jeudi 15 9®, 1 S. W. 3. Très nuageux. 1,0 Pluie de 5 h. 35 à 45; nuageux.
- Vendredi 14 ... . 8®, 0 S. W. 3. Couvert. 2,0 Rosée; pluie à diverses reprises; très nuageux; halo à 20 h. 30.
- Samedi 15. ... 7®, 4 S. W. 3. Peu nuageux. 0,8 Rosée ; petite pluie à diverses reprises ; nuageux.
- Dimanche 16. . . . 9®, 8 S. W. 3. Couvert. 0,0 Très nuageux; gouttes à 8 h. 15 et 9 h. ; couronne lunaire.
- NOVEMBRE 1913. — SEMAINE DU LUNDI 10 AU DIMANCHE 16 NOVEMBRE 1913.
- Lundi
- Mardi
- Mercredi
- Jeudi
- Vendredi
- Samedi
- Dimanche
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- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vent. Les courbes du milieu indiquent courbe épaisse, les pressions barométriques (bai'omètre ramené à 0, au niveau de la mer); courbe plus mince, thermomètre à Vabri * boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à Vabri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du ii au 16 novembre. — Le n. Profonde dépression sur les Iles-Britanniques (Irlande : 741 mm); pression supérieure à 76a mm dans le Centre et le S.-E. de l’Europe. Pluies sur le N., l’O. et le Centre : la Hève, ia mm; Paris, 6; Cherbourg, 4; Nice et Lorient, 2; Belfort et Nancy, x. Temp. du matin: Spitzberg, — i3°; Moscou, —1; Vienne, +3; Cherbourg, 10; Brest et Clermont-Fei’rand, 14 ; Marseille, 17; Alger, 23; moyenne à Paris : 12°,2 (normale : 6°,5). — Le 12. Profonde dépression sur le N.-O. (îles Féroé : 739 mm); tempête du N. en Irlande; coups de vent de S.-O. sur nos côtes océaniques; hautes pressions sur le S.-E. (Odessa : 770). Pluies sur l’O. : Belfort, 5g mm; Besançon, 57; Nancy, i3; Cherbourg, 12; Brest, 7; Bordeaux, 1. Temp. du matin : Spitzberg, —x4°; Moscou, o; Belfort, -j-9; Brest, 13 ; Bordeaux, 14 ; Marseille, 18; Oran, 23; moyenne à Paris : i3°,7 (normale : 6°,4). — Le i3. Dépression sur la mer du Nord (Yarmouth : 738 mm; Féroé : 742) ; pression élevée sur le N.-E. et les Açoi*es (Horta : 773); situation troublée dans l’O. et le N. Pluies sur le N. et l’O : Besançon, 74 mm; Cherboui’g, 22; Nancy, 20; Biarritz, 14; Brest, i3; Boulogne, 12; Lyon, 5; Paris, 2. Temp. du matin : Arkhangel, —3°; Saint-Pétersbourg, o; Brest, -f- 8; Bordeaux, 10; Lyon, i3; Marseille et Rome, 17; Alger, 20; moyenne à Paris : 12°,2 (normale : 6°,3). — Le 14. Important centre cyclo-
- du Bureau Central Météorologique.
- nique sur l’Islande : Seydisfjord, 722 mm. Basses pressions sur toute l’Europe; minima sur la Baltique et le golfe de Gênes; hautes pressions sur les Açores. Pluies sur le N. et l’O. : Dunkerque, 22 mm; Puy de Dôme, 20; Bordeaux, i3; Limoges, 10; Cette, 7. Temp. du matin : Arkhangel, —20; Saint-Pétersbourg, o; Limoges, -(-2; Lyon, 5; Bordeaux, 6; Marseille, 9; Brest, 12; Alger, 17; moyenne à Paris : 9°,4 (normale : 6°,2). — Le i5. Basses pressions sur toute l’Europe sauf l’Espagne; minima sur l’Islande (723 mm), la Finlande et l’Adriatique. Pluies suc le N., le Centre et l’O. : Dunkerque, 14 mm; Toulouse, 12; Rocbefort, 8; la Hève et Charle-ville, 7; Gap, 6; Brest et Paris, 2. Temp. du matin : Spitzberg, — 11°; Saint-Pétersbourg, -(- 1 ; Charleville, 6; Lyon et Moscou, 8; Bordeaux et Nice, 11 ; Toulouse et Alger, 16; moyenne à Paris : 8°,4 (normale : 6°). — Le 16. — La pression se relève sur le S.-O. : Madrid, 773 mm; dépressions sur la Scandinavie et l’Islande : Rëijkiavik, 730 mm. Pluies sur le N. et l’O. : ballon de Servance, 29 mm; Puy de Dôme, i5; Cherbourg, 9; Nancy, 7; Biarritz, 4; Nantes et Brest, 2; Paris, 1. Temp. du matin : Spitzberg, —i3°; Arkhangel, —3; Belfort, +7; Lyon, 8; Brest, 12; Biarritz, 14; Alger, 17; moyenne à Paris : 9°,2 (normale : 5°,9). — Phase de la Lune : Pleine Lune le i3, à 11 b. 12 m. du soir.
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- LA NATURE
- Revue des Sciences et de leurs Applications aux Arts et à l’Industrie
- JOURNAL HEBDOMADAIRE ILLUSTRÉ Fondé par Gaston Tissandier
- DIRECTION
- L. DE LAUNAY
- E.-A. MARTEL
- Membre de l'Institut,
- Professeur à l’École des Mines et à l’École des Ponts et Chaussées.
- Membre du Conseil supérieur d’Hygiène publique,
- Ancien Président de la Commission centrale de la Société de Géographie.
- ABONNEMENTS, 12 mois =; Paris, Seine et S.-et-O. : 20 fr. — Départem. : 25 fr. —- Étranger : 26 fr.
- Tout ce qui concerne « La Nature » doit être adressé aux bureaux du journal : /20, Boulevard Saint-Germain, Taris (VIe)
- La reproduction des illustrations de « La Nature » est interdite.
- La reproduction des articles sans leurs figures est soumise à l’obligation de l’indication d’origine*
- N° 2114. — 29 NOVEMBRE 1913.
- SUPPLÉMENT.
- RÉSULTATS DU CONCOURS DE PHOTOGRAPHIE EN CERF-VOLANT
- DE « LA NATURE ”
- Malgré les difficultés que comportait ce Concours, nous avons reçu un grand nombre d’épreuves, fort intéressantes, soit par les scènes et les paysages qu’elles représentent, soit par l’ingéniosité qu’elles témoignent dans la construction des appareils, et particulièrement du trolley et du système de déclanchement. Notre jury vient de terminer ses opérations de classement, et a décerné les prix suivants :
- A. — Prix généraux.
- 1er Prix. — Médaille d’argent grand module et appareil photographique stéréo-panoramique Francia, de Maclcenstein : M. Marc Pujo, Berson (Gironde).
- 2e Prix. — Médaille d’argent et pendule électrique Brilliê, de la maison Auricoste : M. Paul Chanel, 217, rue Saint-Honoré, Paris.
- 3e Prix. — Médaille de bronze et pendule électrique Brillié, de la maison Auricoste : M. Gaston Gillet, 142, avenue Daumesnil, Paris.
- 4e Prix. — Bicyclette « Road Monàrch Mead », de la maison VIntermédiaire : Club du Cerf-Volant de la Marne, 38, rue des Moissons, Reims.
- 5° Prix. — Bicyclette VIntermédiaire, M. Albert de Dorlodot, Château de Florette (Belgique).
- 6e Prix. — Cerf-volant photographique Gomes : M. Georges Beau, 5g,' rue Rothschild, Berck-Plage.
- 7e Prix. — Jumelle à prismes La Nationale, de la maison Griffe : M. René Pinin, 36, rue du Temple, Paris.
- 8e Prix. — Récepteur dé T. S. F. Ancel : M. Charles Alby, 5, rue Rosa-Bonheur, Paris.
- 9e Prix. —. Chronographe argent, de la maison Auricoste : M. Le Metais, 20, rue de l’Estrapade, Paris.
- 10° Prix. — Chronographe acier Auricoste : M. Ré-vélart, 87, rue de Rome, Paris.
- IIe Prix. — Précepteur de T. S. F. Ancel : M. Henri Gohert, 60, rue Je an-s an s-Peur, Lille.
- 12° Prix. — Récepteur-horaire Ancel : M. Henri De-langle, 20, rue de la Muette, Maisons-Laffitte.
- 13° Prix. — Porte-plume-réservoir, de la maisoD Jandelle : M. Gaston Labalie, 22, boulevard Edgar-Quinet, Paris.
- Vu l'insuffisance des épreuves non primées, la totalité des prix u’a pu être distribuée.
- B. — Prix spéciaux.
- 1. Prix aux meilleures photographies'de systèmes de vagues régulières :
- Ier Prix. — Médaille de bronze et jumelle à prismes La Nationale, de la maison Griffe : Club du cerf-volant de la Marne, 38, rue des Moissons, Reims.
- 2e et 3e Prix. — Chronographes acier Auricoste : M. Pinon, 36, rue du Temple, Paris; M. Henri Gohert, 60, rue Jean-Sans-Peur, Lille.
- 2. Prix spécial aux photographies pittoresques : porte-plume-réservoir à. plume d’or Jandelle : M. Georges Beau, 5g, rue Rothschild, Berck-Plage.
- Ces prix vont être adressés aux lauréats et nous publierons prochainement les meilleures photographies que nous avons reçues.
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- INFORMATIONS
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- Avis de l’administration. — L’échéance du 3o novembre étant l’une des plus chargées de l’année, nous prions instamment MM. les abonnés, dont l’abonnement se termine avec le numéro du 29 novembre (n° 2114), de nous faire parvenir, soit par leur libraire, soit directement, le montant de leur renouvellement avant cette 'époque et de joindre une des dernières bandes de la revue. Une quittance, pour une même durée que l’abonnement précédent, sera, à Paris et dans les départements, présentée à partir du 18 novembre aux abonnés qui, préférant ce mode de recouvrement, n’auront pas, avant cette date, renouvelé ou donné ordre contraire. — Tout abonné à La Nature peut, en renouvelant son abonnement pour une année entièi’e, recevoir les Tables décen-
- nales (4 volumes, 1873 à 1882 — i883 à 1892 — 1893 à 1902 — 1903 à 1912), au prix de 28 francs au lieu de 36 francs pour les volumes brochés, et de 42 francs au lieu de 5o francs pour les volumes reliés. — Ces 4 volumes se vendent séparément au prix de :
- Tome I. Broché 10 fr. Relié i3 fr. 5o,
- Tome II. Broché 10 fr. Relié i3 fr. 5o.
- Tome III. Broché 6 fr. Relié g fr. 5o
- Tome 1Y. Broché 10 fr. Relié i3 fr. 5o.
- La périodicité des taches solaires.— La périodicité des taches solaires est un des indices les plus sûrs des variations d’activité de l’astre central. Mais si l’on veut, par exemple, représenter le nombre des taches par une
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- INFORMATIONS
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- série de Fourier,on éprouve des difficultés assez sérieuses pour obtenir des résultats précis : sans entrer autrement dans la discussion technique des calculs, il faut mentionner que H. H. Turner vient de discuter d’une façon élégante la constitution d’une telle série, la précision dans la période principale et, surtout, dans les sous-multiples de la période, donnant en même temps la signification des divers termes.
- La position de l’axe du Soleil. — Si l’on examine les photographies du Soleil réparties sur une assez longue période, on peut en conclure divers résultats importants, aussi bien pour la position précise de l’axe de rotation que pour certains mouvements d’ensemble, dans les taches par exemple. C’est une étude de ce genre que viennent de faire F. W. Dyson et E. W. Manider, en dépouillant les mesures faites à Greenwich, de 1874 à 1912, ce qui conduit les éminents auteurs à d’importantes conclusions (Monthly. Notices, t. LXXIII, n° 9). Les taches des hautes latitudes, dans chaque hémisphère, manifestent une faible tendance à s’éloigner de l’équateur; celles des basses latitudes, à s’en rapprocher. La véritable position de l’équateur solaire à i85o,o comporte de petites corrections sur les données de“Car-rington, et l’on peut adopter aujourd’hui : 1 = 7° io',5; N =:78° 4ff,8. La discussion de nombreux documents permet d’éliminer les erreurs dues à des orientations défectueuses des plaques ou à des mouvements généraux des groupes de taches. De patientes et minutieuses recherches de cette nature accroissent d’une façon incontestable nos connaissances précises sur le système solaire.
- Les aurores boréales et les perturbations magnétiques. — Dans une série de Mémoires très importants (Archives des Sciences physiques et naturelles de Genève, 1907 et 1911-1912), Cari Stôrmer a étudié le mouvement d’un corpuscule dans le champ d’un aimant élémentaire, étude très importante pour les applications aux aurores boréales et aux perturbations magnétiques. L’auteur revient sur ce problème dans deux nouveaux écrits (Acad, des Sciences de Kristiania, .classe mathématiques, igi3,-n° 4; et Archives des Sciences phys. et natur., 4e s., t. XXXV, mai 1913), et envisage cette fois, après des calculs longs et méritoires, une famille de trajectoires qui offrent un intérêt spécial : il s’agit des trajectoires aboutissant à l’aimant lui-même, c’est-à-dire passant par l’obigine; ces courbes curieuses ont toute une série commune de traits essentiels et l’auteur donne de leur génération une comparaison géométrique extrêmement ingénieuse par roulement d’une boule sur une surface. De tels travaux seront fort utiles pour la compréhension et l’explication des phénomènes électriques : il serait à souhaiter que les mathématiciens pussent retrouver, par des procédés analytiques rigoureux, les propriétés remarquables de ces courbes intégrales.
- L’industrie et les emplois du radium. — M. P. Besson a fait à ce sujet une fort intéressante communication à la Société des Ingénieurs civils (17 octobre 1913), d’autant plus intéressante que cet auteur fut, à la demande de Pierre Curie, le créateur de l’industrie du radium à la Société centrale des produits chimiques. A cette époque (1899), on traitait, pour obtenir le radium, des résidus de pechblende provenant des mines de Joa-chimsthal en Bohême ; des x3 tonnes ainsi traitées jusqu’en 1904, on tira 2 à 3 grammes, qui servirent, pour la plus grande quantité, à approvisionner le laboratoire de Curie. A ce moment, le gouvernement autrichien ayant décidé de se réserver les minerais de Joachims-thal, il fallut en chercher d’autres : on trouva en Portugal des antimites (phosphate de chaux et d’urane), mais qui contenaient seulement de o,5 à 2 milligrammes par tonne et causèrent bien des déboires. De longues recherches permirent cependant d’ouvrir en 1910 une nouvelle usine, qui marche régulièrement et fournit outre de l’uranate de radium, plusieurs grammes de radium. Une nouvelle usine, plus importante encore, sera ouverte très prochainement. Quant aux emplois du radium, le plus important jusqu'ici est l’emploi médical (lupus, sarcomes, cancers). D’autre part, M. B. Szilard a trouvé deux applications industrielles du radium : la mesure à distance du potentiel électrique d’un conduc-
- teur (au moyen d’un disque portant un tççs petit poids de radium relié à un voltmètre spécial ; pdtir un voltage de 3oo volts, l’appareil est sensible à 5o centimètres; pour les voltages élevés, jusqu’à 3 mètres) ; l’empêchement de l’électrisation des machines et des fibres dans l'industrie des textiles, particulièrement dans celle de la soie, résultat qu’on obtient en trempant la matière textile dans un bain contenant une très faible quantité de radium, et en garnissant les cylindres de matière radioactive. A côté de ces applications industrielles, signalées par M. Besson, M. Colomer a signalé l’emploi tout nouveau du radium en agriculture, par son incorporation dans les cultures sous forme d’engrais radioactifs. Les essais poursuivis dans ce sens, aussi bien pour la culture maraîchère que pour celle des céréales et de la betterave, ont montré que les substances radioactives, convenablement préparées, jouent pour l’organisme végétal le rôle de stimulant et activent la végétation, tout en lui donnant une plus grande vigueur, en déterminant une augmentation de rendement et une précocité de la récolte (Académie des Sciences, novembre 1912, janvier, mars 1913). Les mêmes engrais suppriment les maladies cryptoganxiques des plantes. Il est bon cependant d’ajouter que plusieurs résultats ont été négatifs.
- Sur les résines employées en Egypte et à Carthage pour la conservation des cadavres. — On a
- constaté récemment que les principales résines utilisées par les Egyptiens et parles Carthaginois pour embaumer les cadavres, dans le siècle qui précède notre ère, étaient le styrax, le mastic, la résine d’alep et l’asphalte. On a retrouvé, dans ces résines des acides cinnamique et benzoïque, de la vanilline, des sucres et d autres constituants qui ont par conséquent résisté environ 3ooo ans à la décomposition.
- Une imitation de la laine. — On sait que les industriels roubaisiens, en mercerisant le jute dans une lessive de soude caustique, lui donnent un peu du pelucheux de la laine. M. Villedieu vient d’imaginer un procédé de même genre pour transformer le chanvre ou le jute : il plonge les fibres dans un bain froid de solution sodique caustique à 25°B, contenant 2 pour 100 de bioxyde de sodium et 1 pour 100 de sulforicinate alcalin. Les fibres se gonflent, rétrécissent, se blanchissent et s’assouplissent si bien qu’on en peut faire des couvertures ou même de la « laine » (?) à matelas. Il faut, pour les débarrasser de la soude qui attaquerait la cellulose à la longue, finir par les rincer dans de l’eau acidulée puis dans de l’eau ordinaire.
- Contre l’aiguillon des bouviers, — La Nature a déjà signalé |n° 2095) l’altération des cuirs par les coups d’aiguillon des bouviers, préjudice estimé dans le Midi de la France à 25 pour 100 de leur valeur. Un de nos lecteurs, M. Goujon, nous écrit à ce sujet : « Depuis longtemps que je vais quotidiennement dans l’abattoir d’une grande ville du Midi, j’ai constaté que, sans parler de cruauté, ce qui serait exagéré, les toucheurs des abafoirs ont moins de ménagements pour les bestiaux que les gens des campagnes. Cela s’explique par ce fait, qu’à la campagne, toute bête maltraitée peut dépérir et, par conséquent, perdre de sa valeur, tandis qu’à l’abattoir, cela n’a pas d’importance, la bête étant abattue immédiatement. De plus, les coups d’aiguillon que reçoivent les bœufs à la campagne ont le temps de se cicatriser, tandis qu’il n’en est pas de même pour ceux reçus aux marchés et aux abatloirs. Aussi, les marchands de bestiaux et les marchands de cuirs feraient-ils bien, dans leur intérêt, d’exiger des toucheurs qu’ils remplacent leurs gourdins et leurs aiguillons par des fouets à lanières. »
- Nouveaux placers dans l’Alaska. — L’extrême Ouest de l’Alaska, sur le cercle arctique où se trouvent déjà les g semenls aurifères du capNome, a été récemment l’objet de ce que les Américains appellent un' u excitemeut » par suite de la découverte de nouveaux placées au N.-E. des charbonnages de Matanuska à environ 160 km de Ivnik qui est le point d’accès le plus fac le vers ces gisements et à 35o km de Cordova. Le sous-sol est composé de micaschistes et de calcaires. Les al uvions se sont formées par la destruction dé ces roches où For était disséminé.
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- SCIENCE APPLIQUEE
- tf(lu ressort à concentration multiple.
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- TTFTTT
- Mécanique
- Ressort à concentration multiplex. — Un ressort à boudin ordinaire agit par compression ou par extension. Dans l’un et l’autre cas la puissance atteint son maximum pour une compression ou un allongement trop faibles si on les compare à la longueur du ressort. Plus on augmente la section, plus on augmente la puissance ; mais on diminue en même temps la limite d’extension et celle de compression. Est-il donc impossible de modifier avantageusement cette loi, de réaliser une meilleure utilisation des ressorts à boudin afin d’en augmenter les applications PL’in-venteur du ressort à concentration multiplex paraît avoir trouvé une solution intéressante, dans tous les cas fort ingénieuse.
- Le système est constitué par un assemblage de parallélogrammes déformables opposés par leurs sommets et groupés par deux pour constituer une sorte de parallélépipède également déformable ainsi que le montre notre schéma (fig. i). Chacune des quatre liaisons constitue un axe de rotation formé, comme l’indique le schéma ci-contre, par deux tubes concentriques à chacun des- p-jg. 2. quels sont fixés les côtés des losanges Détails d’un axe et maintenus enfin par un axe central. d’articulation. Les ressorts à boudin entourent ces axes et se terminent en un point fixe appartenant aux leviers articulés.
- Si, par un procédé mécanique quelconque, on exerce une traction sur l’extrémité supérieure du système, lequel peut comporter autant de parallélogrammes qu’on le désire, tous les parallélogrammes se fermeront complètement, sans aucune difficulté, pendant que chacun des ressorts aura acquis sa puissance maxima : et si on abandonne l’ensemble à lui-même, la puissance de chaque ressort se développant simultanément ouvrira tous les losanges et le système reprendra violemment sa position de repos.
- Nécessairement toutes les puissances en jeu ne s’ajoutent pas intégralement : chacune d’elles diminue avec la longueur du bras de levier sur lequel le ressort exerce son action et la totalité de la puissance motrice pourra ne pas être supérieure à celle que donnerait un ressort ordinaire de même longueur; mais on bénéficie, avec ce système, d’une longueur de détente très appréciable. Dans tous les cas la solidité du système peut être
- Fig. 3. — Ua assemblage de ressorts au repos.
- garantie, tandis que celle des ressorts d’une certaine longueur ne peut l’être.
- Le même système peut être appliqué par détente. Dans ce cas les losanges sont normalement fermés. Un
- l'ig. 4- — Les éléments sont ouverts par une manivelle, les ressorts se tendent et l’ensemble reviendra sur lui-même lorsqu’il aura atteint l’extrémité de sa course.
- effort mécanique quelconque les oblige à s’ouvrir, à se développer par l’allongement maximum de chaque losange. Un simple déclic les ramène ensuite à la posi-
- tion de repos qui est dans ce cas celle de fermeture du système.
- Nous n’insisterons pas plus sur cette nouveauté mécanique que sur l’étude des comparaisons qui s’imposent avec les ressorts à boudin. Signalons seulement, à titre d’indication, que le système se prête à de nombreuses applications : fermeture et ouverture des devantures de magasins, des barrières des passages à niveau, échelles extensibles, etc. Si les résultats répondent aux espérances, ce principe permettra de réaliser Lien des améliorations dans une foule.de mécanismes que les défauts des ressorts à boudin rendaient inutilisables. — Le ressort à concentration multiplex a été inventé par M. Daubié, 16, rue de l’Avre, à Paris.
- Télégraphie sans fil
- Récepteur de T. S. P. haut parleur. — Tous les récepteurs en usage dans la T. S. F. ne révèlent les signaux Morse qu’avec une extrême parcimonie. On doit les tenir soigneusement appliqués contre l’oreille et écouter très attentivement les légers bruits qui les animent. C’est là un inconvénient qui gêne beaucoup les amateurs, surtout au début de leur initiation télégraphique qui est, de ce fait, rendue plus pénible.
- L’appareil que nous décrivons remédie à ce défaut : il se comporte en effet comme un téléphone haut parleur ordinaire ; c’est-à-dire qu’il permet d’eutendre les signaux à plusieurs mètres de distance. Cet avantage permet en outre à plusieurs amateurs de copier les télégrammes météorologiques en même temps et de les contrôler l’un par l’autre.
- L’appareil est très simple et son montage ne présente aucune particularité. Nous insisterons seulement sur le récepteur téléphonique et surtout sur le détecteur électrolytique qui est tout nouveau.
- Tous les organes sont enfermés dans un coffret q,üi comporte un condensateur cylindrique dont les feuilles d’étain et de papier paraffiné sont enroulées en spirale autour du noyau central; 1 ensemble est noyé dans du pétrole. La bobine d'accord est à trois curseurs. Ces curseurs sont à roulette molletée.
- Le récepteur comporte une plaque vibrante en fer blanc, de grand diamètre; les pôles sont épanouis et sectionnés de manière à diviser le champ magnétique et l’électro-aimant, en fer à cheval, a été très allongé hors du récepteur. Une pile de 2 volts 5 suffit.
- Le détecteur électrolylique est enfermé dans une poire de caoutchouc. L’électrode négative est constituée par un tube de plomb entièrement plongé dans la poire ; l’électrode positive, enfermée dans un petit tube de verre, se termine par un bouchon-écrou qui se visse dans le tube de plomb négatif; enfin la pointe de platine traversant le tube est fabriquée par un procédé électrique qui augmente la sensibilité de l’appareil ; l’inventeur se réserve le secret de cette fabrication. La poire de caoutchouc contient le liquide acidulé jusqu au tiers de sa hauteur environ, son épaisseur a été calculée pour une décompression donnée. L’hydrogène produit par le passage du courant de la pile dans le liquide s’échappe par endosmose à travers le caoutchouc et produit ainsi automatiquement la décompression à l’intérieur de l’appareil. — L’inventeur est M. Léon Champeix, 26, rue Hoche, à Pantin.
- Automobilisme
- Le signal latéral B. F. — L’intensité actuelle de la circulation des voitures automobiles a soulevé une régie-
- Récepteur haut parleur j)our la T. S. F.
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- | SCIENCE APPLIQUÉE |
- meutation dont les ] ases uc sonl meme pas encore bien établies. Il est apparu tout d’abord que la questiou des signaux devait prendre une place prépondérante dans les mesures à envisager, et les chercheurs se sont ingéniés à construire des modèles dont la plupart n’ont pu résister à l’examen pratique. Presque tous, en effet, doivent.se placer à barrière de la voiture ; ainsi compris, ils ne peuvent intervenir que pour signaler le ralentissement ou l’arrêt, mais demeurent inefficaces pour ce qui concerne les nombreuses manœuvres effectuées en cours de route, comme la conversion, le doublage. Un signal latéral, seul, qui remplacera le bras du conducteur
- I. Le signal B. F. replié sur la face arrière de la lanterne. 2 Le signal B. F. développé.
- tendu à gauche paraît devoir donner toute satisfaction.
- Ce nouveau signal est associé à la lanterne gauche de la voiture. Il se compose d’un disque rouge fixé à l’extrémité d’une lige à double développement liée au support de la lanterne. La tige est commandée par une transmission souple qui aboutit à un levier fixé sur le volant de direction de la voiture. Le conducteur lève ou abaisse ce levier pour fermer ou ouvrir le signal. Le disque est percé d’une ouverlure centrale circulaire qui laisse constamment passer la lumière de la lanterne pendant la fermeture. Dès que le conducteur veut prévenir ceux qui le suivent, d’une manœuvre quelconque, il ouvre son
- signal en développant le double levier sur lequel est monté le disque et qui nbrmalement enveloppe les deux côtés de la lanterne. Ces leviers entraînent le disque qui s'écarte suffisamment delà lanterne pour devenir très apparent; même pendant la nuit parce qu’il est fortement éclairé. Ce signal et la manœuvre qu’il nécessite sont d'uiie remarquable simplicité.1
- Le problème des signaux de voitures mérite qu’on s’y arrête très sérieusement. L’initiative privée apportera sans doute des procédés ingénieux, m.ais il serait désirable que la préfecture de police prit l’initiative d’un concours de signaux applicables à tous les véhicules. Un modèle unique serait admis et un règlement très simple interviendrait pour obliger tous les conducteurs à eu appliquer les règles. On parviendra ainsi à éviter de nombreux accidents. — Le signal latéral B. F. est en vente,, 2 bis, rue des Fermiers (rue Jouffroy), à Paris.
- Voiture pourvue du signal B. F.
- Objets utiles 'V'î/âfc
- La valisette pliante. — Lorsqu’une valise est vide, elle constitue encore un bagage assez encombrant, si-, non lourd. Or, il arrive assez souvent qu’on n’a pas à rapporter ce qu’on emporte et que cependant, ayant laissé le contenu quelque part, on est désireux de rapporter le contenant, ou bien qu’arrivé à destination pour un séjour de quelques jonrs on ne veut pas encombrer sa chambre de cet objet utile, mais peu élégant. La valisette représentée ci-contre dans ses diverses transformations est précisément destinée aux personnes qui se trouvent dans ce cas. La figure 1 la représente repliée ; elle ne tient pas alors beaucoup plus de place qu’une
- serviette d'avocat et on peut la dissimuler dans un tiroir de commode.
- Pour l’utiliser, il suffit d'enlever le ccrdon qui_ la maintient et de la déplier (fig. 2) en ajustant les côtés les uns sur les autres au moyeu de béliè-res tournantes qui entrent dans les boutonnières placées en face d’elles, on obtient la valise (fig. 3) prête à recevoir
- les objets du voyage. Dans un modèle spécialement destiné au transport des petits animaux, chiens, chats, furets..., on remplace l’un des côtés par un grillage (fig. 2) qui se recouvre d’un volet mobile afin de le dissimuler complètement, si besoin est, tout en laissant assez d’air à l’animal transporté.
- Malgré la facilité de pliage de l’appareil, on obtient un tout absolument rigide quand le montage est terminé. C’est un accessoire de voyage qui peut, à un moment donné, rendre un réel service. —Chez MM. Guil-bert et Dorimont, 20, rue Eugène-Yarlin, Paris.
- <$ȣ. Jouets
- La course aux écus. — Ce jeu est basé sur le principe des vibrations. Quatre soupirants porlés par des curseurs sont placés à chacune des extrémités libres de quatre planchettes disposées en croix.
- Chacun d’eux tient un bouquet. Au centre de la planchette une jeune personne est prête à accueillir le premier, le gagnant.
- Chaque joueur dirige la marche d’un soupirant en tirant par petits coups La course aux écus.
- successifs sur une
- poignée qui, abandonnée ensuite, produit des vibrations dont profitent les soupirants pour avancer. Pendant ce temps les tiges remontent un ressort dissimulé dans le socle qui porte l’héritière et lorsque le gagnant arrive au but, le ressort fait faire une pirouette à la belle et le soupirant se trouve en face de la future belle-mère ! — L’inventeur est M. Roullot, 3i, avenue Fredy, à Yillemomble.
- Fig. 4-
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- 1eo
- VARIETES
- Qflt..
- Comment doit-on manger les kakis du Japon? —
- Depuis une vingtaine d’années, on remarque vers la fin de l’automne, à l’étalage de nos principales maisons .de produits alimentaires, de jolis fruits dont l’aspect, le coloris et la forme rappellent de loin, à leur maturité, ceux de l’abricot, de la tomate, de l’orange ou de la mandarine : ce sont des plaquemines, beaucoup plus connues sous le nom de kakis du Japon.
- La presque totalité de ces fruits nous arrive de la région méditerranéenne et appartient entre autres variétés aux Diospyros costala, D. Mazeli, D. Ilatchuya, D. 'Tsouroumarou, etc., qui ont pour origine le Diospyros Si-Tche culiivé depuis des siècles au Japon. Ces mêmes variétés prospèreut également aux environs de Paris et elles y donnent des fruits aussi comestibles que sur la Côte d’Azur.
- Mais, ma'gré le nombre d années que les kakis sont connus en F rance, on est assez étonné de constater que leur vente est encore peu importante. Les uns en ont attribué la raison à ce qu’ils arrivent sur le marché en même temps que les pommes et les poires contre lesquelles il leur est difficile de lutter; les autres, à ce que l’on ne sait pas les manger. Ces deux raisons me paraissent également fondées, mais comme l’on ne saurait rien tenter contre la première, il ne reste plus qu’à obvier à la seconde en indiquant succinctement comment ils sont consommés par les Japonais qui les tiennent pour leur fruit national.
- Les différentes formes alimentaires procèdent de leur composition chimique, car les kakis se divisent en deux groupes distincts : les Ama-gaki ou kakis à fruits doux et les Sibu-gaki ou kakis à fruits âpres. Or, tandis que les premiers se mangent frais et fermes, au couteaü, comme les pommes, dès que leur teinte jaune annoncé leur maturité, les seconds, à cause de leur excessive âpreté, se consomment sous deux états : desséchés ou blets. La dessiccation qu’ils subissent, au moyen de différents procédés que je ne puis donner ici, en même temps qu’elle leur fait perdre leur astringence, communique à leur pulpe un parfum extraordinaire très appré" cié, même, paraît-il, par les Européens.
- Les variétés introduites en France appartiennent aux Sibu-gaki, mais comme on ne les soumet pas encore à ces traitements quelque peu compliqués, elles ne peuvent entrer dans notre alimentation que très mûres ou blettes ainsi que les nèfles. Yoici alors comment on doit les manger.
- A l’état blet. — Le blettissement s’obtient très simplement en plaçant les kakis sur des étagères ou de la paille sèche, mais comme on les achète le plus souvent blets, il faut veiller à ce qu’ils soient d’un beau jaune orangé, à demi translucide et que leur peau lisse et bien gonflée ne suinte en aucun endroit. On enlève leur collerette, on les fend en deux sur leur hauteur et l’on mange chaque moitié avec une cuiller à dessert ainsi qu’on le ferait dans un petit pot à confiture. On abandonne la peau qui est encore souvent styptique.
- La pulpe blette est généralement rougeâtre et d’une
- consistance mixte entre une gelée et une marmelade. Son goût, selon le degré de blettissement, est aigrelet ou fade, et pour beaucoup se rapproche de celui de la grenade. Quand la saveur paraît fade, on la corrige agréablement en mélangeant la pulpe dans une coupe avec un peu de kirsch.
- Si c’est ainsi qu’on doit les manger de préférence, on peut aussi les consommer à l’état de confiture.
- A l’état de confiture ou de marmelade. — Yoici, en me basant sur mes analyses, une formule qui me paraît rationnelle quand les fruits sont au point de maturité qui précède leur blettissement et encore suffisamment fermes.
- Enlevez la collerette ou calice des kakis, pelez-les avec un couteau d’argent, coupez-les en quartiers et, pour i kg de fruits, faites un sirop avec i kg de sucre et 3oo gr. d’eau dans un chaudron en cuivre non élamé. Quand le sirop sera bouillant, metlez-y les quartiers ; au premier bouillon jetez le tout sur un tamis. Refaites bouillir le jus 5 minutes et remettez-y les kakis le même laps de temps avec une demi-gousse de vanille ou un zeste de citron, selon le goût, puis versez dans des pots. Si la variété de kaki était dépourvue d acidité, on y suppléerait en ajoutant par kilogramme de fruits avant la cuisson le jus d’un citron.
- Eu opérant de cette façon, les quartiers resteront entiers et l’on aura une confiture; toutefois si, par un excès de maturité, les morceaux s’étaient écrasés, on achèverait de les réduire en pulpe en les passant à travers un tamis; on prolongerait la cuisson et l’on obtiendrait une marmelade.
- Au Japon, ils sont aussi la base d une marmelade nommée « yokan » et d’une confiture appelée « kasbi-kaki » mais qui est plutôt par sa confection une sorte de fruits confits.
- Valeur alimentaire. — La composition chimique des sortes de kakis cultivées en France se rapproche sensiblement, à l’état blet, de la moyenne de celle des pommes à couteau, à maturité normale, sauf pour l’acidité qui est beaucoup plus élevée. On s’en rendra compte par les chiffres suivants qui représentent la moyenne des analyses que j’ai faites en 1904 sur plusieurs échantillons des variétés Diospyros costata, D. Mazeli, D. Tsouroumarou, D. Yemon, qui me provenaient des environs de Paris et du Midi. Cette moyenne se rapporte à 100 gr. de pulpe.
- Sucre total 11 gr. 76; tannin o gr. o3 ; matière» albumino-pectiques 1 gr. 07 ; acidité exprimée en acide sulfurique mono-hydraté o gr. 06.
- Prix. — Les kakis ne coûtent pas cher, car les plus beaux exemplaires ne dépassent presque jamais o fr. 3o et tombent souvent à o fr. 10.
- Les maîtresses de maison peuvent donc, sans grands frais, augmenter avec eux le nombre des desserts, en leur réservant dans la corbeille à fruits une assez grande place, car ils réjouiront les yeux par leur coloris éclatant en attendant que leur chair dégustée de la façon précitée satisfasse le palais. A. Truelle.
- HYGIÈNE ET SANTE
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- L’hygiène chez le coiffeur. — Le Conseil d’hygiène sera prochainement appelé à s’occuper de la question des risques de contagion courus par le client chez le coiffeur. Il examinera les conclusions que le Dr Fouquet vient de soumettre à la Société de prophylaxie et qui seront ensuite transmises aux syndicats intéressés. Le nettoyage et la stérilisation des instruments seront réglementés. La pierre d’alun dite antiseptique et qui a cependant fourni au Dr Remlinger 68a5o bactéries par centimètre cube d’eau ensemencée sera supprimée et remplacée par de l’alun calciné en poudre appliqué avec un tampon d’ouate (voy. La Nature, n" ug47)- A la houppe à poudre de riz succédera avantageusement un tampon d’ouate jeté aussitôt après usage. Les instruments tranchants seront lavés dans une solution de carbonate de soude à 1 pour 100, puis essuyés avec un
- linge sec et flambés avant emploi. Les brosses, peignes et blaireaux seront conservés dans un meuble fermant hermétiquement et contenant une soucoupe pleine d’une solution de formol à 40 pour 100; ils seront passés à l’eau bouillante avant chaque emploi et dégraissés chaque soir dans l’eau savonneuse ammoniacale.
- Il sera également recommandé aux coiffeurs de renoncer à l’usage qui consiste à affûter le rasoir sur la paume de la main. Cet instrument qui fournit 7000 bactéries avant trempage dans l’eau de stérilisation en donne 14 000 après le repassage sur cuir et 26000 après affûtage sur la paume de la main.
- Ces mesures soigneusement exécutées diminueraient certes les dangers de contamination que le client court chez le coiffeur. M. le Dr Fouquet, qui aborde cette question utile entre toutes, ajoute que I on devrait, chaque
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- HYGIÈNE ET SANTÉ
- fois qu’on le pourra, exiger des clients que l’on sait ou qui paraissent malades un matériel particulier. Certes, ce serait une sécurité, mais qui exigerait de la part du coiffeur des connaissances médicales que nous ne pouvons lui demander. Quand les progrès énumérés plus haut seront réalisés, le public verra déjà grandement diminuer sès sujets de crainte; au reste, on peut toujours, si l’on conserve des doutes, s’assurer un nécessaire de coiffure personnel.
- Les masques chirurgicaux. — Pour se protéger la figure contre la toux du malade, contre un jet de pus surgissant au moment de l’incision, mais surtout pour protéger le malade et sa plaie contre la contamination, résultant de parcelles de salive ou contre les émanations respiratoires, certains chirurgiens se garantissent la .figure avec des masques d’étoffe stérilisée.
- La barbe, la bouche, les cheveux sont cachés, seuls
- émergent les yeux, comme chez les femmes orientales.
- Un chirurgien bavarois propose de remplacer ces masques d’étoffe par des masques de papier, stérilisé, cela va sans dire. Ce protecteur nouveau est gommé sur le haut et les bords, et se fixe sur la partie inférieure du visage, à cheval sur le nez, et pendant devant la bouche. Les bords gommés sont collés de façon à fermer complètement cette partie de la figure. Une fois l’opération terminée, le papier est enlevé, jeté au feu et la gomme qui reste adhérente à la peau est enlevée avec un linge mouillé.
- Je crains que ces masques ne soient pas assez résistants ; qu’ils puissent facilement se déchirer, imbibés par la buée respiratoire ou la salive. Leur stérilisation est moins facile que celle d’un masque de toile et j’estime que ce dernier a une supériorité marquée sur celui de papier. Dr À. C.
- RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES
- Pour colorer la surface des bougies, il suffit de les badigeonner au pinceau, avec une solution de 5 ou io pour ioo de fuchsine, de violet méthyle ou d’une autre couleur de ce genre, dans l’alcool à brûler. On peuttracer des inscriptions et dessins divers. Onpeut, pour obtenir rapidement une teinte uniforme, les plonger en tenant la mèche dans une éprouvette à pied pleine du bain colorant (du modèle servant dans -les laboratoires pour prendre les densités à l’aéromètre).
- (Laboratoire de la Nature.)
- Pour distinguer l’antipyrine du pyramidon. —
- Voici la nouvelle réaction que MM. G. d’Aurelia et Max Gerké ont l’amabilité de nous signaler, et que nous essayâmes avec plein succès au laboratoire de la Nature. Faire dissoudre dans quelques centimètres cubes d’eau de petites parcelles du produit à essayer, puis verser un peu d'eau d’iodée. Avec un excès de réactif, les deux solutions donnent un précipité brun, mais si on n’en met que très peu, le pyramidon donne une jolie teinte violette tandis que l’antipyrine reste incolore ou devient légèrement jaunâtre. Cette réaction est très sensible. Elle sera utilisée avantageusement pour déterminer la nature de l’agent des cachets analgésiques dans lesquels on substitue parfois par économie l’antipyrine au pyramidon. Rappelons que l’eau iodée se prépare en faisant dissoudre i gr. d’iode dans environ ioo centimètres cubes d’eau contenant en dissolution 5 gr. d’iodure de potassium. Il faut, lors d’un essai, employer seulement une ou deux gouttes de ce réactif.
- Une gomme à nettoyer. — On trouve depuis peu dans quelques bazars et magasins de chaussures, sous ce nom un peu barbare : « Usanogum », une spécialité de provenance américaine destinée à tout nettoyer. Le produit se présente sons forme de prisme en matière jaunâtre, un peu élastique, se coupant très facilement,
- inodore et se conservant fort bien à l’air. Frotte-t-on la masse sur du papier portant des traits au crayon, par exemple : les traits disparaissent aussitôt comme si l’on employait une gomme à effacer, avec cette différence que l’usanogum s’use très rapidement et paraît plus efficace. En frottant de même, toujours à sec, sur des gants, des chaussures de cuir jaune, des cartes à jouer, du bois peint, et sans doute une infinité d’autres choses, on enlève très bien taches et souillures, à condition qu’il ne s’agisse, bien entendu, que de crasses usuelles et non de souillures faites par quelque colorant ou quelque corrosif.
- Dans l’espoir de parvenir à préparer aisément cet « usanogum » pour faire profiter nos lecteurs d’une nouvelle recette, nous avons analysé le produit au Laboratoire de La Nature. Malheureusement, il s’agit d’une substance ne pouvant guère être obtenue en petit. Elle est en effet composée de 90 pour 100 d’un « factice », ou huile de lin sulfonée ne servant que dans les caout-chouteries, et qu'il est impossible de se procurer dans le commerce, allié à 10 pour 100 d’un mélange de poudres minérales (sulfate de baryte et silice fossile). Le factice sert d’absorbant et la poudre d’abrasif. Quoi qu’il en soit, il était intéressant de signaler le produit à nos lecteurs, en raison de son efficacité jointe à la commodité de l’emploi.
- Mixture incombustibilisante pour bois et tissu.—
- C’est une solution qu’on peut employer en badigeons ou en pulvérisation; elle contient pour 1 litre d’eau : Silicate de soude ou de potasse . 200 grammes.
- Carbonate de soude cristallisé. . 5o
- Chlorure de sodium.............. 40 —
- Colle forte..................... 40 —
- On chauffe au bain-marie en remuant jusqu’à parfaite homogénéisation, [Brevet français Carron.)
- igo
- BOITE AUX LETTRES
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- AVIS. — Dans la boîte aux lettres, la Rédaction publie les faits d’un intérêt général qui lui sont signalés par ses abonnés. Elle répond également, dans la mesure du possible, aux demandes de renseignements qui lui parviennent accompagnées d’une bande d’abonnement. En raison de l’abondance de la correspondance et des recherches souvent nécessaires, il ne peut être répondu que dans un délai de dix à quinze jours.
- Adresses relatives aux appareils décrits. — Le
- Saute-Vent (voy. n° 2111), s’adresser à l’inventeur : M. Joseph Eysséric, artiste peintre, à Carpentras (Vaucluse).
- — Le Cuiseur Econome (n° 2113) est en vente à la Compagnie française du Cuiseur l’Econome, 74, rue duTemple.
- Renseignements.— M. L., Grand Cercle à Épernay.
- — Gaz à l’eau. Voir l’article, publié par La Nature en 1907, 2e sera., p. 131.
- M. Parmentier, à Perpignan. — Pour le chloroforme, l’éther, l’essence, etc., le mieux est de boucher les flacons avec des bouchons de liège de bonne qualité.
- M. Chalas, à Cannes. — Dans le mouvement de la lame vibrante, intervient son inertie propre qui joue un rôle essentiel et complique le phénomène. Il y a là un problème de mise au point fort délicat pour un amateur. Nous ne connaissons pas de livre consacré à cette question. Cependant dans l’ouvrage Sur les télécommunications, par Estaunié (Dunod et Pinat, éditeurs), il y a quelques pages sur les électro-aimants qui pourraient vous rendre service.
- M. B. de V., rue Blanche, Paris. — La teinte rougeâtre des rameaux de votre Séquoia, et la chute des aiguilles que portaient ces rameaux, ne constituent pas
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- BOITE AUX LETTRES
- des indices suffisants pour permettre de préciser les causes de ces anomalies et la nature de la maladie, si maladie il y a. D’autre part, il faudrait savoir de quelle espèce il s’agit : Séquoia gigantesque (Séquoia (Wel-lingtonia) gigantea) oubien Séquoia toujours vert ( Taxodium) sempervirens).
- Les rameaux du premier rougissent naturellement et deviennent, au printemps, d’une nuance terne, tandis que ceux du second restent verts. Quoi qu’il en soit, la chute des aiguilles, durant l’été, pouvant être jugée comme un fait anormal, il conviendrait de s’assurer que les rameaux ne portent aucune trace de dégâts imputables à un insecte (papillon ou chenille) notamment aux larves de Retinia Buoliana, pyrale qui attaque les résineux tels que le sapin. En l’absence de toute constatation de cette nature, nous ne verrions, comme cause efficiente possible, qu’une conséquence de la sécheresse ou de l’humidité ou un dépérissement provoqué par l’insuffisance de nourriture. Dans tous les cas, il semble qu’un traitement de régénération doit être envisagé dans les conditions suivantes : pendant l’hiver, donner un bon labour à la bêche, au pied de l’arbre, répandre une couche de fumier décomposé, assainir si le terrain est trop humide ; dans une cuvette creusée au pied et autour de l’arbre, répandre du sulfate de fer pulvérulent; ou bien, recourir à l’injection, dans le tronc, d’une solution nutritive, régénératrice (Voir, à ce sujet, Boîte aux Lettres, n° 2108).
- M. Léon Rochart, à Yarennes-sur-Allier. —Ava.pt que fût connue la colle forte, les menuisiers collaient leur bois avec des mixtures à base de fromage et de chaux. Quant à la colle « rousse» des ébénistes russes, il nous en faudrait procurer un échantillon pour permettre l’analyse; impossible de vous renseigner sans cela.
- M. A. F., à Lausanne. — Pour aviver la teinte d’un meuble en acajou, pâlie et foncée par suite d’un long séjour au soleil, nous vous conseillons d’abord de nettoyer au carbonate sodique en solution aqueuse pour enlever tout vernis ou encaustique, puis de frotter avec une infusion concentrée de bois rouge. Après séchage, il faudrait revernir ou réencaustiquer.
- M le Directeur des Travaux municipaux, à Dunkerque. — Il est possible que les fabricants de blanc de zinc emploient des objets métalliques récoltés par les chiffonniers ; mais, assurément, ils ne sauraient que faire de simples balayures.
- M. Pierrot, 5i, New Bond Street, Londres. — Pour projets de petites blanchisseries mécaniques avec plans et devis (type hôtel par exemple), demander les trois derniers numéros du Guide pratique de la blanchisserie (1 franc le numéro, Couet, éditeur, 11, rue Cavalotti, Paris). Pour renseignements généraux, voir le volume Blanchissage, de A. Chaplet (Masson, éditeur); mais ni
- dans cet ouvrage, ni dans les autres vous ne trouverez de plans et devis pour le cas vous intéi'essant.
- M. F. C.,h Paris. — a) Fabricants parisiens de fours à émailler : Enfer, 16, rue du Buisson-Saint-Louig ; Graner, 76, boulevard Richard-Lenoir ; Stein, i5, rue de la Pépinière. — b) Tous les émaux usuels résistent à 3oo°, et bien au delà. — c) Tous les émaux peuvent être considérés comme des sortes de verres, colorés et opaques. — d) Bibliographie de l’émaillage : Randau : La fabrication des émaux et l’émaillage, in-8, traduit de l’allemand (7 fr. 5o) Grünwald : Technique de l’émaillerie moderne, in-8 (4 fr. 5o) ; éditeurs des deux volumes : Dunod et Pinat, 47» quai des Grands-Augustins, Paris.
- M. A. Dupont, rue Planty, à Mantes. — Pour étude des conditions de formation de la bakelyte, voir le mémoire du Dr Bakeland, traduit en 1909 dans le Moniteur Scientifique (rue de Buci, Paris. Prix : 2 francs le numéro). Les procédés d’imperméabilisation des tissus sont décrits dans le volume de Chaplet : Les apprêts textiles, Encyclopédie Lechalas (Gauthier-Yillars, .édit., 53, quai des Grands-Augustins).
- M. P. Poskin, professeur à l’Institut agricole de Gembloux. — Des procédés pour préparer les sulfures phosphorescents sont décrits dans les Recettes de la maison, p. 273 (Masson, édit. Prix : 3 francs, relié). Yous en trouverez un autre, de Ch. Henry, dans les Comptes rendus de VAcadémie des Sciences, séance du 10 octobre 1892 (le produit préparé par ce dernier procédé peut être acheté chez Poulenc, 122, boulevard Saint-Germain, Paris). Ces poudres peuvent être fixées en les incorporant dans un vernis à l’alcool ou dans du collodion.
- M, H. de Kertel, à Le Moutchie-Lacanau. — Yous trouverez de nombreux procédés pour polir l’aluminium dans le volume Coloration des métaux de Michel et Rousset, p. 4° à 4a (Desforges, édit., 29, quai des Grands-Aügustins. Prix : 3 francs).
- M. Georges B. Soto, à Guatemala. —- a) Il y aunZh'e-tionnaire de chimie industrielle, d’ailleurs un peu vieilli,, par Yillon et Guichard (3 vol., in-8. Prix : 75 francs, chez Bernard Tignol, 53 bis, quai des Grands-Augustins) ; et un récent Dictionnaire d’agriculture, par Seltenperger ( 1 vol. in-8. Prix : 12 francs, chez Baillère, 19, rue Haute-feuille). — b) Nous ne connaissons point de telle machine, et doutons fort qu’il puisse y en avoir!
- M. le Dr Béna, à Metz. — Nous ne nous expliquons-pas que votre peinture, additionnée de siccatif, reste poisseuse; le mieux serait de l’enlever en brossant avec une solution sodique; puis de passer après rinçage et séchage une couche de peinture laquée, genre Ripolim ou similaires.
- M. le Dr Bouquet, à Tamaris. — Nous croyons tout à fait impossible de régénérer la nuance naturelle du bois-teint en noir.
- BIBLIOGRAPHIE
- OÉL
- Sommaire de notre précédent numéro.
- Le dirigeable Clément-Bayard VI : Lucien Fournier. — Les pistes de fourmis : V. Cornetz. — Les nouvelles lampes électriques à incandescence : A. Troller. — Les eaux de barrages-réservoirs sont-elles potables? : E.-A. Martel. — La physiologie des parasites : Edith et Frédéric Lees. — Une ligne à grand trafic substituée à une ligne d’intérêt local : Antoine de Saporta. Les précurseurs parisiens de Galilée : L. de Launay. — Académie des sciences : Ch. de ViLledeuil. — Le « Cuiseur l’Econome » : Dr G. Vitoux.
- Supplément. — Prix décernés par l’Académie des sciences. — La variable de l’amas RR Lyre. — Les leçons d’un désastre. — Progrès dcT’horlogerie bvsontine, etc.
- Les Coulisses de la fraude. Comment on nous empoisonne, par Paul Hubault. In-18. Giard et Brière, éditeurs. Paris, 1912. Prix : 4 francs.
- Exposé des procédés mis en oeuvre par la fraude, dans toutes les branches des industries de l’alimentation. Les 400 pages des Coulisses montrent quelles chimies horrifiques président aujourd’hui à l’apprêt
- de la plupart des nourritures, solides ou liquides î Non sans violence parfois, l’auteur dénonce et flagelle-tous les exploiteurs ou démarqueurs du pain, du lait, du beurre, des œufs, fromages, viandes, conserves, confiseries, graisses, vins, bières, cidres,, ggifés, thés, alcools et même de l’eau.
- Méthodes américaines d’éducation générale et technique, par Omer Buyse. 3° édition augmentée. In-80' de 848 pages, avec 398 fig. H. Dunod et E. Pinat, édit., Paris. Prix : 16 fr. 5o.
- Cet ouvrage est un des plus utiles que l’on ait publiés sur l’éducation, et ses éditions successives eu prouvent le succès. Parmi les nouveautés de la troisième édition, signalons les suivantes : Dans le livre I (Enseignement élémentaire), M. Buyse décrit ce qui a été réalisé en Europe dans le domaine des bibliothèques pour enfants, création charmante restée longtemps exclusivement américaine. Dans le livre III (Les institutions d’enseignement industriel), le lecteur trouvera les méthodes d’enseignement du dessin industriel introduit à l’Université du Travail à Charleroi.
- Notions fondamentales de chimie organique, par Cu
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- BIBLIOGRAPHIE
- Moureu. 4e édition." In-8, vi-38o p. Gauthier-Villars, éditeur, Paris. Prix : 9 francs.
- Cette nouvelle édition d’un traité classique a été très soigneusement mise au courant des derniers travaux. Une large place y est faite aux Réactions catalytiques, ainsi qu’aux méthodes de synthèse basées
- sur l’emploi des composés organo-métalliques. Les principales réactions provoquées par la lumière et les rayons ultra-violets y sont également décrites. Entre autres additions intéressantes, mentionnons celles qui ont trait à la stéréochimie, aux composés actifs sans atomes asymétriques, à l’inversion de Walden.
- <
- BULLETIN METEOROLOGIQUE
- QSL
- CMt
- Observations de M. Ch. Dufour (Parc Saint-Maur : altitude 5om,3o). Bureau central météorologique de France.
- OBSERVATIONS 7 HEURES DU MATIN THERMOMÈTRE VENT DIRECTION ET FORCE de 0 à 9 ÉTAT DD CIEL PLUE EN MILLIMÈTRES OBSERVATIONS GÉNÉRALES
- Lundi 17 nov. 1913. 10°, 0 S. W. 2. Couvert. » Couvert; brume; bruine à 8 h.
- Mardi 18 9°, 7 S. 2. Couvert. 0,5 Très n. ; pl. fine de 5 b. 13 5 6 b. 45; vers 11 h.30 et à 21 h. 10-20.
- Mercredi 19 ... . 6°, 2 Vf. N. Vf. 2. Beau. 0,7 Beau ; pluie de 1 h. à 1 b. 33 et de 2 h. 40 i< 2 b. 55 ; forte brume.
- Jeudi 20 0°, 2 S. S. E. 1. Beau.. » Beau jusq. 8 b., couv. ensuite ; gelée blanche ; brouill. 400 m. à 9 h.
- Vendredi 21 ... . 8°, 0 • S. S. E. 2. Couvert. 9 Très nuageux.
- Samedi 22 9°, 5 Calme. Pluie. 7,6 Cour. ; pl. de 1 h. 20 à 7 b. 30 ;de 18 b. 25 à 19 b. 40 et de 21 b. à 21 h. 10.
- Dimanche 25 ... . 8°, 1 N. N. E. 1. Couvert. 0,3 Couv. ; brouill. à 9 h. ; bruine à 20-21 h. ; pluie do zd h. 15 à 24 h.
- NOVEMBRE 1913. — SEMAINE DU LUNDI 17 AU DIMANCHE 23 NOVEMBRE 1913.
- La courbe supérieure indique la nébulosité de 0 à 10; les flèches inférieures, la direction du vêtit. Les courbes du milieu indiquent : courbe épaisse, les pressions barométriques (baromètre ramené à 0, au niveau de la mer), courbe plus mince} thermomètre à labri a boule sèche; courbe en pointillé, thermomètre à l’abri à boule mouillée.
- Résumé général d’après les bulletins
- Du 17 au 24 novembre. — Le 17. Centre cyc onique sur l’Islande : Vestmanoer, 715 mm; Féroé, 727; pression élevée sur le S.-O. : la Corogne, 776 ; Biarritz, 774. Pluies sur la moitié N. de l’Europe : Biarritz, 11 mm; Besançon, 6 ; Cherbourg, 5 ; Brest, 2. Temp. du matin : Arkhangel, — ^0; Varsovie, o; Belfort, 7 ; Clermont-Ferrand, 9 ; Nice, 12; Brest, 13 ; Biarritz, 14; Alger, 16; moyenne à Paris : xo°,2 (normale : 5°,8). — Le 18. Dépression sur le N. : Seydisfjord, 734 mm; Christiansund, 742; Hel-singfors, 749. La pression reste élevée sur le Centre et le S.-O. : Madrid, 775. Pluies sur le N., le Centre et l’O. : Puy de Dôme, 36 mm; Cherbourg, 5; Biarritz, 4; Nancy, 2. Temp. du matin : Arkhangel, — 16°; Moscou, _]_ 2 ; Belfort et Clermont-Ferrand, 9 ; Brest et Toulouse, 12; Alger, 14! moyenne à Paris : n°,4 (normale : 5°,7).
- __ Le 19. Centre de dépression sur la Scandinavie
- (737 mm); fortes pressions sur le S.-O. : Madrid, 776; Brest, 776. Pluies sur le N. et l’O. : ballon de Ser-vance, 23 mm; Biarritz, 12; Calais, 5; Charleville, 3. Temp. du matin : Arkhangel, — 11°; Moscou, -f- 4 ; Charleville, 5; Brest, 7; Clermont-Ferrand, 9; Alger, i4; moyenne à Paris : io°,7 (normale : 5°,5). — Le 20. Nouvelle dépression sur le N.-O. : Christiansund, 740 mm; Ecosse, 745, Pression élevée sur le S. : Autriche et Suisse, 775 mm. Pluies sur le N. et le Centre : ballon de Servance, 5 mm; Limoges et Puy de Dôme, 4; Besançon, 1. Temp. du matin : Uleaborg, — io°; Charleville, — 1; Paris, 0; Nantes, -f-6; Brest, 10; Monaco, i3; Alger, i5; moyenne à Paris : 70,1 (normale : 5°,4)-— Le 11. La dépression d’Islande s’étend vers l’E. et le
- du Bureau Central Météorologique.
- S. : Bodoe, y35 mm. Hautes pressions sur le S.-E. : Hermanstadt, 777 mm. Pluies sur le N. de l’Europe : Lorient et Belle-Isle, 2 mm. Temp. du matin : Reij-kiavik, —5°; Besançon, —1; Clermont-Ferrand, +3; Nantes, 10; Alger, i5; moyenne à Paris : 4°,9 (normale : 5°,2). — Le 22. Pression élevée sur la moitié S. du continent : Madrid, 770 mm; Bucarest, 774; dépressions sur le N. (Bodoe : 740) et l’Islande (Reijkiavik : 746). Pluies sur le N. et l’O. : mont Aigoual, 38 mm; Cherbourg, 23; Brest, 17; Rochefort. x4 ; Biarritz et Calais, 8; Paris, 6. Temp. du matin : Spitzberg, — 14°; Haparanda, —5; Nantes, +6; Belfort, 7; Clermont-Ferrand, Biarritz, Nice et Paris, 10; Alger, 17; moyenne à Paris : 90,8 (normale : 5°.t). — Le 23. La dépression d’Is'ande s’avance vers l’E. : Reijkiavik, 725 mm; Féroé, 744; pressions élevées sur l’Europe centrale : Breslau, 774 mm. Pluies sur le N. et l’O. : Nice, 32 mm; Biarritz, i4; -île d’Aix, 4; Rochefort et la Hève, 2; Paris, 1. Temp. du malin : Spitzberg, —6°; Hermanstadt, — 5; Bruxelles et Dunkerque, +4; Bordeaux, 5; cap de la Garde, 16 ; moyenne à Paris : 9°,6 (normale : 4°-,6). — Le 24. Profonde dépression sur l’Islande : Isafjord, 728 mm; Féroé, 748. La pression baisse dans le S.-O., monte dans le N. : Haparanda, 769 mm; Cra-covie et Bucarest, 770. Pluies sur TO. et le S. : Nice, 23 mm; Biarritz, 10; Bordeaux, 3; Lyon, 2; Brest, Nantes et Paris, 1. Temp. du matin : Haparanda, —ii°; Clermont-Ferrand, -(- 1 ; Nantes et Perpignan, 3; Toulouse, 4; Belfort, 5; Alger, 14; moyenne à Paris : 8°,7 (normale 4°,9)-
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- LA NATURE
- QUARANTE ET UNIÈME ANNÉE — 1913
- DEUXIÈME SEMESTRE
- TABLE DU SUPPLÉMENT
- INFORMATIONS — SCIENCE APPLIQUÉE — HYGIÈNE ET SANTÉ — RECETTES
- ET PROCÉDÉS UTILES — VARIÉTÉS
- 1. — INFORMATIONS.
- Académie des sciences : prix décernes. 50, 58, 74, 82, 106, 201
- Acétone : nouveau mode de purification .......................194
- Acide borique : présence dans les eaux de Salsamaggiorc. . . 57 Acide cyanhydrique dans les graminées des pays chauds, . . 194
- Aérologie : voiture............................................. 155
- Aéronautique et météorologie...................................... 9
- Aéroplanes : nouvelle forme d’ailes............................... 9
- Aéroplane insubmersible......................................... 114
- Aéroplanes : nouveau prix pour la stabilisation automatique. 41 Aéroplane : de Paris à Varsovie.................................. 18
- — : traversée de la .Méditerranée . . ..................145
- Aéroslable Moreau.............................................. 146
- Aiguillon des bouviers .................................58. 210
- -Alaska : nouveaux placers.......................................210
- Alcool : nouvelle source......................................... 42
- Alliage de fer inattaquable aux acides. . ....................177
- Amas RR Lyre : variable..........................................201
- Amidon : absorption des substances dissoutes dans l’eau ... 129
- Andes : à l’assaut............................................. 178.
- Animaux sauvages captifs dans l’ancienne Egypte................... 2
- Ardenne belge : or............................................... 41
- Argon et hélium : solubilité dans les métaux.................. 57
- Artichauts : insectes nuisibles...................... 82
- Atlantide : question.............................................161
- Atmosphère : réfraction.......................................... 41
- Atmosphère et volcans............................................ 75
- Attelage de 55 chevaux.......................................... 162
- Aurores boréales et perturbations magnétiques....................210
- Auto-bicyclette................................................. 42
- Automobile-Club de France : grand prix........................... 66
- Automobiles aux grandes manœuvres................................157
- Aviation : meeting de Reims..................................... 145
- Aviation postale.................................................169
- -Azote atmosphérique : oxydation en présence d’ozone .... 82
- Bactérie agissant sur le fer.................................... 114
- Balance qui parle.............................................. 114
- Ballon sphérique militaire nouveau............................... 89
- Belgique : brasserie............................................ 154
- Bicyclette traîneau............................................. 194
- Blanc de plomb : nouveau procédé de préparation............... 89
- Blanchisserie : emploi du froid artificiel....................... 50
- Bœufs à cornes flottantes....................................... 138
- Bœufs à trois cornes.............................................154
- Bois : conservation par l’éleclricilé............................. 9
- Brasserie en Belgique............................................154
- Cacao : développement de la culture.............................. 90
- Café dans les colonies françaises................................158
- Californie : pêcheries d’IIaliotis...............................146
- Californie : pétrole.............................................185
- Calcium : nuages cosmiques..................................... 105
- Canada : peuplement..............................................154
- Canal de Panama et anti alcoolisme............................... 90
- Canal de Panama : coût........................................... 98
- Canal de Panama : ouverture...............>...................161
- Canots automobiles et pèche en mer............................... 89
- Caoutchouc et gutta-percha : résines............................. 81
- Caoutchouc indien................................................ 18
- Caoutchouc : marché..............................................178
- — « mousse »...............................................178
- — : nouveau procédé de vulcanisation....................... 81
- Carbures de tungstène et de molybdène........................193
- Champ magnétique du Soleil...................................121
- Champignons : sérothérapie................................... J86
- Chat pêcheur du Népaul....................................... 82
- Chat et souris................................................... 99
- Chemins de 1er électriques départementaux de la Haute-Vienne. 10
- Chien policier en 1777 ...................................... 42
- Cinématographe : instruction des employés de chemins de 1er. 10
- Coffre-fort aérien........................................... 2
- Colloïdes : préparation des solutions ....................... 41
- Colombe : disparition............................................ 66
- Colonies : navigation en 1911................................ 98
- Colorants : exemple d’affinité pour les fibres............... 1
- Comète Metcalf (1915 b). ....................................137
- Comète Neujmin (1913 c).................................137, 155
- Comète 1913 a (Scliaumasse)....................................... 9
- Comète de Westpbal : redécouverte............. ..............161
- Comète nouvelle Zinncr (1915 e)..................................185
- Concours de photographies en cerf-volant de La Nature ......................................... 53, 65, 177, 209
- Colon : crise en Angleterre..................................186
- Crocodile : éclosion des oeufs...............................162
- Désastre : leçon................*............................201
- Dynamos à courant continu les plus grandes. . . '............121
- Eau : décomposition par le magnésium à la températur e ordinaire .........................................................129
- Églises : nombre aux États-Unis..................................114
- Égypte ancienne : animaux sauvages captifs................. 2
- Électro-aimant de levage : dangers.............................. 74
- Électro-technique : commission internationale....................154
- Éléphant d’Elbcrfcld.............................................194
- Élevage des animaux à fourrure...................................178
- Émulsions huileuses : stabilité................................. 18
- Engrais nouveaux........................................ R 90
- Étain : nouveaux gisements au Congo français................. 73
- États-Unis et Japon : statistique............................178
- Étoile C. P. D. — 22°,9419 : occultation par Jupiter. ... 9
- Étoiles de la classe A : spectres............................... 193
- Étoiles doubles : parallaxes . . . .......................... 1
- Étoile nouvelle des Gémeaux......................................185
- Étoile nouvelle des Gémeaux de 1912 : distance...................105
- Étoiles : pression dans l’atmosphère.............................113
- Étoile temporaire des Gémeaux................................... 161
- Etoiles variables de l’amas RR Lyre..........................201
- Étudiants de France en 1913. . ................................. ' 10
- Expédition Nansen................................................146
- Fer : action d’une bactérie......................................114
- Explosives (Propriétés) des mélanges gazeux : influence de la
- température................................................. 169
- Fer météorique : chute au Japon.................................. 49
- Fiacre à 3 roues.................................................186
- Formol : préparation par oxydation catalytique...................113
- Fourrure : élevage des animaux...................................178
- Fourrures : prix.............................................114
- Fumées industrielles : méfaits................................... 49
- Funiculaires en Suisse...........................................106
- Garde des propriétés............................................. 58
- Gare de l’Est. : agrandissement.................................. 82
- Gaz de fours à coke.............................................. 74
- Gaz à Paris en 1912.............................................. 66
- Supplément au u* 2111 de La Nature du 29 novembre 1915. 217^]^-
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- Gigantosaurus ctfricanus....................................
- Girafe : débuts.............................................
- Guipa : grotte. . . ........................................
- Graminées des pays chauds : présence d’acide cyanhydrique .
- Grève pour un œuf...........................................
- Grotte de Gnipa.............................................
- Haliotis : pêcheries en Californie. . . ...................
- Hauts fourneaux : oxygène pur...............................
- Hauts fourneaux : production................................
- Hélium dans les minerais de glucinium.......................
- Hélium et argon : solubilité dans les métaux................
- Horlogerie hvsontine : progrès..............................
- Houille : bassin de la Lukuga...............................
- Houille : fabrication.......................................
- Houille blanche : inventaire dans les Pyrénées..............
- Huile de pingouin à Pile Macquaric..........................
- Hydrates de silicium, d’aluminium et de fer : capacité d'absorption....................................................
- Hydrogènes sélénié et teUuré : préparation..................
- Ile Macquaric : huile de pingouin...........................
- Insectes nuisibles aux artichauts...........................
- Islande : développement économique..........................
- Japon et Etats-Unis : statistique...........................
- Jardin zoologique : approvisionnements......................
- Jupiter : occultation de l’étoile C. P. D. — 22°,7419 ....
- Laine : imitation...........................................
- Lampes à incandescence à filament métallique consommant un
- demi-watt par bougie.....................................
- Lézard le plus grand .......................................
- Locomotives nouvelles de la Compagnie du Midi...............
- Lukuga : bassin houiller....................................
- Lumière qui s’éteint......................................
- Macareux de Perros Guirce...................................
- Machines à courant continu les plus grandes du monde . . . Magnésium : décomposition de l’eau à la température ordinaire.......................................................
- Mammouth des îles Liachov au Muséum.........................
- Méditerranée : traversée en aéroplane.......................
- Météorologie et aéronautique................................
- Méthane : synthèse catalytique..............................
- Mimétisme : exemple dans la vie végétale..................
- Molécules : nouvelle preuve de l’existence réelle...........
- Monnaies : circulation......................................
- Monnaies de nickel nouvelles ...............................
- Mont Mac Kinley : ascension. , .............................
- Moteurs à explosion : nouvelle méthode de refroidissement. .
- Motoculture : concours international........................
- Nanscn : expédition.........................................
- Navet coiffé d’une écaille d’huitre.........;...............
- Navigation aux colonies en 1911.............................
- Nébuleuses à éclat variable................................. .
- Nécrologie : bord Avebury (Sir John Lubbock)................
- — : l’ingénieur Diesel................................
- — : Lucas-Championniére...............................
- — : M. John Milnc.....................................
- — : Charles Tellier...................................
- Neptune : aspect............................................
- Noix : production et commerce...............................
- Nuages cosmiques de calcium.................................
- Œufs des antipodes..........................................
- Œuf double..................................................
- Or dans les Ardennes belges.................................
- Oryzanino...................................................
- Oxygène pur dans les hauts fourneaux .......................
- Pain : mangeurs.............................................
- Palatinat : parc national. . ...........................
- Panama : tremblement, de terre..............................
- Parachute et aéroplane : courageuse expérience de Pégoud. .
- Parallaxes de systèmes d’étoiles doubles....................
- Parc national du Palatinat..................................
- Patin à roulettes : emploi industriel.......................
- Pêche en mer et canots automobiles.......................... .
- Perles : embellissement.....................................
- Perturbations magnétiques et aurores boréales...............
- Pesanteur : détermination par le pendule annulaire.......... 49*
- Pétrole californien...........................................185*
- Pétrole en Extrême-Orient..................................... 90-
- Photographie en couleurs sur tissus............................ 81
- Pigeons : record du vol.......................................150>
- Pingouin : huile à l’île Macquaric.......................... 202:
- Placées nouveaux de l’Alaska..................................210’
- Poissons : âge d’après leurs écailles.......................... 50
- Poissons toxiques..............................................158
- Police (Pour la).............................................. 122
- Pompéi : port..................................................158
- . Postes anglaises.............................................178
- Poussière de pluie rouge....................................... 66
- Poussières : précipitation élcdrostaticjue..................... 18
- Presse : progrès en Russie..................................... 58
- Piolondeurs océaniques supérieures à 9000 mètres............ 89
- Projectiles d’infanicrie modernes : effets explosifs...........146
- Protozoaires : individualité................................... 98
- Pyrénées : inventaire de la houille blanche................. 42
- Quinine : trust................................................186
- Puice rouge : exposition....................................... 58
- Itadiobalistiquc...............................................115
- Radis extraordinaire.......................................... 98
- Radium : industrie et emplois..................................210
- Rage : découverte du microbe...................................150
- Rayonnement de la Terre........................................121
- Réfraction atmosphérique.................................... . 41
- Réfraction dans les instruments de passage.....................195
- Remous des grands navires......................................158
- Renard noir : élevage........................................ 150
- Résines du caoutchouc et de la gulta-percha................. 81
- — employées en Égypte et à Carthage...................210
- Rue la plus passagère..........................................162
- Salsamaggiore : présence de l’acide borique dans les eaux. . 57
- Sangsues venimeuses de Sumatra.................................162
- Sérothérapie anticryptogamiquc.................................186
- Serre voyageuse ...............................................162
- Signalisation des routes aériennes............................. 82
- Signaux horaires universels de T. S. F......................... 41
- Singes anthropomorphes : station biologique pour l’étude . . 74
- Soleil : analyse harmonique du nombre des taches............... 97
- — : champ magnétique.....................................121
- — : périodicité des lâches. .............................209
- Souris et chat.".............................................. 90
- Sous-marins de 11 000 tonnes................................... 98
- — : position de l’axe....................................210
- Stabilisation automatique des aéroplanes : nouveau prix ... 42
- Sucre : industrie et tarifs américains.........................186
- Taches solaires : analyse harmonique........................... 97
- — — : mouvement radial................................146
- — — : périodicité........................................209
- Tapir nouveau-né................................................ 2
- Taupe, animal nuisible.........................................170
- Teintures : solidité........................................... 53
- T. S. F. : réglementation......................................130
- Tclégraphone : emplois......................................... 50
- Terre arctique nouvelle : découverte...........................170
- Terres rares des sables monazités de la Caroline............... 81
- Terre : rayonnement............................................121
- Tiroir de distribution géant...................................122
- Tissus vivants : eau d’imbibition..............................158
- Tourbe : utilisation........................................... 90
- Tracteurs à adhérence totale : concours. . , ...............122
- Trains à unités multiples de la Cie des Omnibus de Paris. . . 170
- Tremblement de terre à Panama..................................202
- Turbines monstres........................................... . 121
- Vins : amélioration par le froid...............................194
- Vin de Champagne : consommation . ............................. 74
- Vols d’automobiles à Chicago . .............................. 106
- Volcans et état de l’atmosphère................................ 73
- Vulcanisation du caoutchouc : nouveau procédé.................. 81
- Zeppelin : bilan de la Compagnie.......................... 1
- Zeppelin L-I : naufrage...................................... 129
- Zeppelin L-II : catastrophe.................................. 169
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- TABLE DU SUPPLEMENT
- II. — SCIENCE APPLIQUÉE.
- Appareil éolien l’Étoile..................................116
- Asticogène................................................203
- Auto-arrêt................................................116
- Automobilisme : Allumage, entretien et pannes........... 75
- — : Carburateur Canncvcl............................... 50
- — : Economiseur France. ...............................163
- — : Girator............................................147
- — : Graissage sur les voitures automobiles.............195
- — : Lanterne pour automobile Eve................. 67
- — : Signal latéral B. F............................... 211
- Pannes de carburation.........................................107
- Tracteur-treuil automobile à ancrage automatique Doizy. . . 19
- Bâton magique. ............................................... 68
- Boîte à cigares avec allumeur ................................124
- Bonsentor..................................................... 92
- Bouilloire pour œufs.......................................... 92
- Bouton Securilas instantané'.................................. 60
- Briquet de table..........................................100
- Brosse masseuse.............................................. 84
- — pour objets en aluminium..............................124
- Caféolette Louis Forcst ..................................... 60
- Capsule Styx..................................................108
- Cheminées : appareil Bos..................................180
- Chimie : Appareil d’analyse de l’air atmosphérique .... 115
- — : Fours à moufle......................................142
- Cinématographie : Cinématographe jouet......................... 4
- Cocktails.....................................................152
- Cuisson économique et extra-rapide............................ 51
- Cuve thermo-siphon pour appareils à projections............... 67
- Dessous de table extensible................................ . 116
- Détache-coupons............................................... 92
- Éclairage : Robinet de sûreté pour le gaz.................. 76
- Electricité : Hérisson électrique.............................115
- — : Indicateur d’orages ................................ 45
- — : Lampe électrique Léiios............................. 99
- — : Machine à écrire enregistrant directement la parole. 59
- — : Météoi'e............................................ 20
- — : Moyen de diminuer la résistance d’une sonnerie. . . 3
- — : Nouvelle sonnerie d’alarme.......................... 11
- — : Pendule permettant de lire l’heure la nuit..........187
- — : Vélo, magnéto et cinéma............................. 43
- Électro-mitraille.............r...............................203
- Encrier F Automatic...........................................196
- Encrier Cultur............................................ 148
- Extincteur automatique de gaz.................................151
- — d’incendie l’Imperalor.............................. 100
- — d’incendie à sec......................................188
- Filtre-lumière Libellule......................................100
- Flacon mouilleur............................................. 60
- Fontaine convertie en iceberg lumineux........................204
- Garde-fou idéal............................................... 84
- Génie rural : Abreuvoir automatique........................... 91
- Glace-fruit Kirby............................................ 91
- Glu à mouches, la Renaudine................................. 52
- Gravity Clok..................................................148
- Grille-pain électrique........................................124
- Jouets : Block-Boul...........................................164
- — : Boomerang à la portée de tous.......................148
- — : Course à ânes....................................... 44
- — : Course aux écus.....................................212
- — : Garçon livreur.................................. 495
- — : J’apprends tout.....................................204
- — : Guerre de demain....................................172
- Jouets : Jeu d’ombres chinoises et tableaux transparents.. . 12
- — : Jeu de la pêche....................................116'
- — : Jeu de questions..................................188
- — : Joueur eu jeu de tonneau et d’anneau..............172
- — : Loterie...........................................155
- — : Métropole.........................................156
- — : Mitrailleuse Eurêka. . . •..........................156
- — . : Ours à la barre.................................. 155
- — : Par terre et par mer.................................196
- — : Pendule démontable donnant l’heure................180
- — : Sauteur chinois.....................................155
- — : Skalmg Palace.......................................172
- — : Toupie marocaine....................................164
- Lacet unique Eclair . ...................................... 4
- Lévocycles Ikta...............................................187
- Machine à tailler les crayons.................................132
- Marteau à double panne. ...................................... 4
- Mécanique : Agrafes Stella.................................... 52
- : Bague-écrou conique et extensible Koh-i-nocr . . . 123
- — : Clef Eurêka.........................................187
- — : Coin graisseur de ressorts..........................163
- — : Cric Guichard........................................ 99
- — : Déchargeur de wagons............................... 85
- — : Éventail mécanique nouveau.......................... 99
- — : Moteur sans soupapes Yallotton-Dcvèze............... 139
- — : Moto-pompe Simplex..................................139
- — : Protège-mèche Lefebvre............................... 3
- — : Règle à courbes Szilard.............................147
- — : Ressort à concentration Multiplex...................211
- Météorologie : Hygromètre-balance............................. 59
- Miroir buccal................................................. 92
- Miroir électrique illuminant..................................180
- Mouchoir hygiénique Blet on...................................179
- Photographie : Appareil extra-plat Belliéni................... 67
- — : Lanterne de laboratoire démontable Bilux.......... 51
- — : Tête de pied amovible Gravillon..................... 45
- Physique : Régulateurs simples pour la pression du gaz. . 115
- — : Trompe à eau aspirante à cannelures...............115
- Plafonds, corniches et lambris en tôle d’acier ornementée. . 68
- Plat à camembert........................................... 124
- Pot à fleurs pour aquarium.................................. 84
- Presse-fruits................................................ 132
- Reliure nouvelle..............................................171
- Roule-bande...................................................188
- Rouleau en ciment armé........................................205
- « Siccateur » pour le séchage rapide des fourrages............ 44
- Sorbetière moderne............................................108
- Souches d’aibrcs : extraction et carbonisation................ 11
- Soulève-fcuilles B. T. ,...................................... 12
- Sports : Alpinisme en famille............................... 123
- — : Haltères Atlas......................................140
- — : Marqueur pour le tennis Penta........................ 68
- — : Sandoxv à bon marché................................ 51
- Stérilisateurs système Cartault...............................131
- Table nouvelle de salle à manger..............................171
- Théière-bouilloire Kirby......................................171
- Table pique-nique pliante.....................................188
- Tapis pour automobiles........................................ 76
- T. S. F. : Avertisseur radio-lélégrapilique................... 83
- — : Récepteur haut parleur...............................211
- — : Réglage des détecteurs à cristaux................... 91
- Trieur Ronéo................................................ 124
- Valisette plianle........................................... 212
- Tonnage et déplacement des navires (S. J.) . . , Les mœurs de la blanchaille (H. Rodsset) . . . , L’épreuve d’endurance militaire de 1912 (D. R.)
- III. — VARIÉTÉS.
- 5
- 13
- 45
- L épuration de l’eau des bassins de natation . . Le commerce extérieur de l’Allemagne en 1912 Le pays des chapeaux. . ......................
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- 77
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- TABLE DU SUPPLÉMENT
- Pour les petits voyageurs...................................... 85
- La pomme de terre existe-t-elle à l’état sauvage ? (II. Coupin). 95
- Le papier mâché................................................101
- Quand et comment récolter les poires (A. Truelle)...........110
- Un coup de foudre heureusement inoffensif dans l’intérieur
- d’une maison (F. Charles'............. . ................118
- La farine d’arrow-root (H. Bun) ............ T25
- La mare........................................................135
- Comment doit-on manger les kakis du Japon?....................... 213
- Moteur à combustion Diesel, disposition Sulzer [R. Bonnin) . 150
- Les confitures de courges à l’étranger (A. Truelle)...........157
- Les origines de la pomme de terre cultivée (J.-P. L.). . . . 165 La fabrication des fromages « petits suisses » (II. Blin). . . 181
- Bibliothèques techniques de Paris.............................189
- Les plantes dites stérilisées.................................205
- IV. — HYGIÈNE ET SANTÉ.
- Lotions antiseptiques pour les cheveux (Dr A. CA.............. 5
- Contre la phtiriase (Dr A. C.). . ........................... 15
- Le cigare antiseptique (Dr A. C.)............................. 45
- La cure du silence (Dr A. C.)................................. 61
- Bombes asphyxiantes pour capturer les fous dangereux (Dr A.
- Cartaz).................................................... 77
- La vaccination esthétique (Dr A. C.).......................... 77
- Les cuillers en étain (D‘ A. C.)..............................110
- Les brûlures par le magnésium (Dr A. C.)......................117
- Le danger des machines à broyer les viandes (Dr A. C.). . . 141
- I/appendicite et le régime hydrique (Dr A. C.)...............157
- Brûlures par l’acide sulfurique et l’ammoniaque (Dr A. C.) . 165
- Traitement de la folie par l’oxvgène (B. M.)................. 190
- La mortalité par la diphtérie................................197
- Ln dentiste extraordinaire (Dr A. C.)............... . . . 197
- I. hygiène chez le coiffeur..................................213
- Les masques chirurgicaux (Dr A. C.) •-.......................214
- V. — RECETTES ET PROCÉDÉS UTILES.
- Agates : coloration . ........................................94
- Amorçer....................................................... 40
- Antipyrine ^distinction du pyramidon................... 214
- 'Appâter. . .............................................. 46
- k ^.sticotière.': installation................................... 14
- Bicyclette : support rustique................................. 93
- Bougies : pour colorer la surface............................. . 214
- Bouillies anticryptogamiques mouillantes. . . . ...... 80
- Brou de noix : liqueurs en France et à l'étranger............. 69
- Cambrioleurs (Contre les).....................................141
- Caoutchouc : pour conserver l’élasticité.......................... 62
- Ciment : pour lui donner la teinte du bronze..................... 118
- Cire blanche d’abeilles...................................... 154
- Colle liquide à froid............................................ 94
- Colle à la pomme de terre..................................... 78
- Coloration des agates........................................... 94
- Crèmes contre le feu du rasoir. . . . ........................ 6
- Crude ammoniac : conservation .................................... 22
- Dents cariées : ciments des dentistes ............................166
- Dentifrice : élixir............................................... 62
- Détachage : choix des absorbants.................................. 62
- Diamant : comment on le distingue des imitations..............141
- Dichlorure de benzol, nouveau poison pour les parasites. . . 145
- Eaux-de-vies noircies : procédés de décoloration..................158
- Emballage pour le transport de boutures de plantes herbacées. 86
- Encaustiques pour carrelages......................................175
- Encre pour écrire sur les papiers photographiques aux sels
- d’argent.......................................................141
- Étamage des glaces : pour le réparer et le conserver. . . . 206
- Étangs : soins à donner pendant les gelées....................182
- Filetage des vis sans fin pour engrenages à pas diamétraux. . 166
- Fourmis : destruction, ......................................... 125
- Fourrures : conservation......................................... 62
- Fumigations antiparasites..........! . . . ............. 118
- Glaces : pour réparer et conserver rétamage.......................206
- Gomme à nettoyer................................................214
- Gouache : préparation dés couleurs. ......................... 6
- Hoquet : pour Fempècher......................................- 39
- Imperméabilisation des tissus par l’acétate d’alumine .... 197
- Insecticide économique ........................................ 126
- Insecticides à la nicoLinc : composition rationnelle des liquides. 78
- Lawn-tennis : comment on construit un « court ».............. 39
- Mixtures antiparasitaires nouvelles ; . ;.................... 14
- Mixture ineombuslibilisaule pour bois et. tissu . ...........214
- Mixture pour nettoyer les objets laqués ou vernis............141
- Moisissures : pour empêcher leur venue.......................197
- Montre : pour la régler en campagne. ..............182
- Mouches : destruction par le crésol. ... . ..... 6
- Nettoyage des caries à jouer : mixture ........................ 78
- Nettoyages des objets de verre et de porcelaine ...... 85
- Œufs : nouveau procédé de conservation industrielle . ... 182
- Olives : préparation familiale des conserves . .'............174
- Plastrons de natation...........................................118
- Plâtre : pour le durcir....................................... 102
- Pneumatiques : Masse élastique pour remplir les chambres
- de bandages.................................................158
- Porcelaine et verre : nettoyage.............................., 85
- Poudre anti-tartre.............................................. 62
- Punaises : piège................................................125
- Pyramidon : distinction de l’antipyrine.........................214
- Semelles de chaussures : pour augmenter leur durée. . . . 497
- Sucre pour limonade...................... ...................101
- Sulfure artificiel pour détecteurs de T. S. F................134
- Support de bicyclette rustique.................................. 90
- Tissus : imperméabilisation par l’acétate d’alumine.............197
- Tubes de roseau pour remplacer les pots...................... 14
- Terre et porcelaine : nettoyage................................ 85
- Tins : désacidification......................................... 85
- Vinaigre de miel : préparation domestique....................... 21
- VI. — DIVERS.
- Bulletin astronomique (Em. Tocciiet).................53, 149
- Résumé météorologique. ..... 21, 61, 109, 133, 173, 205 L’automobile, le chemin de fer et la douane (Petit) .... 57
- La photographie en chemin de 1er (L. Rudacx).............. 56
- Pour les jours de pluie.............................................. 35
- Concours de photographie par cerfs-volants de. La Nature. 35, 177
- — : liste des prix............................................. 65
- — : résultats..................................................209
- Le Gérant : P. Masson. — Imprimerie Laiilre, rue de Fleuras, 9, à Paris.
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-
- LA NATURE
- QUARANTE ET UNIÈME ANNÉE — 1913
- DEUXIEME SEMESTRE
- INDEX ALPHABÉTIQUE
- A
- Absorption de l'azote par les plantes, 15.
- Académie des Sciences, 15, 51. 46, 111. 126, 159, 174, 186, 221, 270, 287. 505, 555, 551,558. 582, 598.414, 450, 446.
- Acétate de cellulose, 141.
- Aciers au silicium : séparation du carbone à l’état de graphite, 15.
- Adaptation des végétaux aux milieux salins, 284.
- Adduction do l'eau du Léman à Paris.
- 12.
- Adrénaline et guanine : actions antagonistes, 446.
- Aéroplane : amélioration des ailes, 251.
- Aéroplane au Sahara, 309'
- Aéro-tube, 447.
- Afrique : art, 229.
- Afrique équatoriale : flore, 351.
- Air comprimé : pour empêcher les navires de couler, 21.
- Albuminoïdes du lait, 175.
- Alcool : action oxydante du permanganate, 190.
- Allemagne : grandes villes, 520.
- Almanach astronomique du xve siècle, 27.
- Amérique du Sud : péril jaune, 126.
- Anaphylaxie : phénomènes préparateurs, 585.
- Anthropologie : recherches, 305.
- Appeaux, 289.
- Arabie : géologie du nord, 175.
- Araignée sauteuse, 305.
- Ardèche : eaùon, 72.
- Argile : constitution physique, 415.
- Arsenal du l'uget Sound, 10.
- Art africain, 229.
- Arlérioscléreux (faux), 558.
- Supplément au n* 2114 de La Nature
- Asie : mille ans d'histoire, 21.
- Asie orientale : persistance du type indien, 335.
- Atmosphère : exploration, 582.
- Attelage Brumarescu, 275.
- Australie, 245.
- Australie : ethnographie, 250.
- Automobile : Salon de 1913, 374.
- Automobilisme aux grandes manœuvres de 1913, 526.
- Automobilisme et tourisme, 89.
- Automobilisme : épreuve d’endurance, 170.
- Avaries graves de la coque réparées à flot, 569.
- Aviation : moteurs singuliers, 117.
- Aviron rotatif, 48.
- B
- Bactéries : action des radiations, 175.
- Bagdad : progrès du chemin de fer, 366,
- Balai électrique pour nettoyer les coques de navires, 298.
- Barrages-réservoirs : potabilite des eaux, 422.
- Baudroie : se nourrit-elle de proies vivantes? 164.
- Bicyclette volante : est-elle possible? 209.
- Biplan Dunne, 241.
- Bore : emploi dans la fertilisation des terres, 190.
- Bouteille inviolable, 176.
- Brandis : cadières, 145.
- Bureau central météorologique : nouveaux télégrammes, 262.
- du 20 novembre 1013.
- c
- Cadières de Brandis, 145.
- Café : élude de l’infusion, 174.
- Caillage du lait, 186.
- Calendrier perpétuel nomographiquo, 122. Camions automobiles : progrès, 251. Camping, 86.
- Canada : géologie, 358.
- Cancer expérimental, 562.
- Canoë canadien, 88.
- Canon à bombes des usines Ivrupp, 242. Canon de l’Ardèche, 72.
- Canot automobile Maple Leaf IV, 322. Canots do sauvetage : nouveaux dispositifs de mise à l’eau,. 355. Caoutchouc : comment il fut introduit en Europe, 26.
- Carbone : séparation à l’état de graphite dans les aciers au silicium, 13. Carbure d’uranium : action de l’eau, 112. Carrières-Triel : installation biologique, 439.
- Castors (Derniers), 154.
- Cétacés de l’Atlantique tropical, 13. Cétacés : règlement de la chasse, 159. Cerf-volant (Comment on fait un), 94. Cerfs-volants : concours de La Nature, 93.
- Champignons nids d’oisraux, 445. Chapeaux de paille exotiques, 210. Chauffage : « Le Pcrfector », 55. Chaussées : nettoyage, 259.
- Chaussures : fabrication mécanique, 510. Chauves-souris : utilisation contre les moustiques,’ 542.
- Chemin de fer de Bagdad : progrès, 366. Chemins de fer de l’État : nouvelles voitures électriques, 344.
- Cheminées : pour les faire tirer, 348.
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- 450 ........."..
- Chimicographic et prétendu rayonnement vital, 44.
- Chlorophylle et radiations, 46.
- Choléra : immunisation, 186.
- Chronométrie : ce que signifie un bulletin d'Observatoire, 358.
- Cible à marquage automatique, 207.
- Cinématographe et éludes industrielles du mouvement, 140.
- Cirrus : formalion et magnétisme terres! re, 558.
- Cæ/toleslcs de l’Amérique méridionale, 585.
- Coiffure des magistrats anglais, 255.
- Comète : découverte, 383.
- Comète périodique, 303.
- Concours de cerls-volanis de La Nature, 93.
- Conférence internationale de l'heure, 576.
- Conservation des viandes desséchées, 178.
- Contamination par l’air, 598.
- Coques de navires : balai électrique pour nettoyer, 298.
- Coqueluche : traitement antimicrobien, 46.
- Cormoran : pêche, 222.
- Corps étrangers dans l’organisme : recherche, 174.
- Corps nouveau, 112.
- Correspondance commerciale et phonographe, 252.
- Courants alternatifs : propriété, 558.
- Courants ascendants : effets, 46.
- Courant : nouveau mode de production, 446.
- Courants de réponse, 551.
- Crâne : production de déformation, 558.
- Criquet d’Égypte en Bretagne, 2G2.
- Crustacés : formes larvaires, 13.
- Crustacé : variations de couleur, 599.
- Cuir : imitations, 180.
- Cuirassés nouveaux et tourelles quadruples, 195.
- Cuirassé Quecn Elizabeth et scs innovations, 403.
- Cuiseur l’Économe, 431.
- D
- Dachslcin : nouvelles grottes, 280.
- Dents artificielles minérales, 188. Dépêche dans une bombe, 447.
- Dessins préhistoriques, 558.
- Détecteur électrique Jégou, 554.
- Devoir corporel des vacances, 77. Diamètre de la Terre le plus grand, 274. Diesel (Locomotive), 298.
- Diesel (Moteur), 154.
- Dirigeable Clêment-Bayard VI, 417. Dock italien pour l'essai et le sauvetage des sous-marins, 143,
- Domaines agricoles de la Ville de Paris, 151.
- Dünne (Biplan), 2il.
- Durance, 129.
- E
- Eaux de barrages-réservoirs : sont-elles potables? 422.
- Eaux d’égout : épuration à Paris, 459.
- INDEX ALPHABÉTIQUE
- Eau du Léman : adduction à Paris, 12. Eaux minérales : métaux rares, 159. Eau potable à New-York, 97.
- Eau pure à Paris, 198.
- Eau du Val de Loire à Paris, 238. Effort humain, 259,
- Électricité : carte de la France, 202. Électrification des lignes de banlieue du réseau de l’État, 215.
- Embarcations sans membrures à planches cousues, 404.
- Epreuve d’endurance : véhicules, 170. Epuration des eaux d’égout à Paris, 459. Ergomctre, 225.
- Espaces libres et fortifications de Paris,
- 271.
- Ethnographie australienne, 250. Expédition du duc des Abruzzes au Karakoram, 592.
- Explosions de tubes àgaz comprimés, 278. Exploration sous-marine, 31.
- Exposition de Leipzig, 554.
- Eysséric (Saule-vent), 588.
- F
- Fatigue : manifestation, 358.
- Fédalah : 294.
- Ferments et rayons ultra-violets, 175. Ferrv-boats de l’IIudson-Rivcr, 599. Fertilisation des solspar stérilisation, 269. Fertilisation des terres : emploi du bore, 190.
- Feu d’artifice : photographie, 366. Feuilles : matière rouge, 111.
- Films : préservation, 446.
- Flore de l’Afrique équatoriale, 351. Flore marocaine, 175.
- Floride : industrie des phosphates, 560. Fluor dans la nature, 414.
- Fluor et phosphore dans l’organisme, 159. Forêt d’Iraty, 66.
- Forêt et plateau de Lente, 74.
- Forêts et pluies, 205, 582.
- Fortifications de Paris et espaces libres, 271.
- Fossilisation : mécanisme, 270.
- Fourmis : pistes, 419.
- Fourrures : examen, 433.
- France : carte électrique, 202.
- Froment : fixité des races, 34.
- Fusil à deux coups à détente unique, 507.
- G
- Galilée : précurseurs parisiens, 429. Gallium : préparation, 585.
- Gare la plus grande du monde, 43. Gemmes phosphorescentes et fluorescentes, 163.
- Géologie qu’on peut faire sans la savoir, 50.
- Géologie du Canada, 358.
- Géologie de la France, 127.
- Géologie des Montagnes Rocheuses, 398. Géologie de la Tarentaise, 358.
- Germes de champignons qui flottent dans l’atmosphère, 30.
- Germination des graines sans albumen,
- 271.
- Glaciers : mouvement, 111.
- Glénans, 68.
- Glisseur Blériot, 337.
- Grains : triage, 390.
- Grottes du Dachstein, 280.
- Grotte préhistorique, 13.
- Guanine et adrénaline : actions antagonistes, 446.
- H
- llalophytes, 284.
- Havre : nouveaux travaux du port, 328.
- Herbier (Comment on fait un), 64.
- Heure : Conférence internationale, 396.
- Heure : comment la Tour Eiffel l’envoie à travers le monde, 435.
- Homme chelléen : trouvaille de Piltdown, 206.
- Homme de Piltdown : discussion, 324.
- Horloges : remontez-les en ouvrant votre porte, 303.
- IIudson-River : ferry-boats, 599.
- Huîtres : reproduction, 414.
- Hydro-aéroplanes au perchoir, 236.
- Hydrogène : récents procédés de préparation industrielle, 226.
- Ilydropè lcs : premier concours, 316.
- I
- Illusions oplico-géomélriqucs, 57.
- Illusion d’optique : grossissement de la lune à l’horizon, 126.
- Indien : persistance du type en Asie orientale, 535.
- Inrto-Chine : industrie de la soie, 196.
- Insectes auxiliaires dans la lutte contre les insectes pathogènes, 150.
- Insectes : chasse, 62.
- Insectoscope, 127.
- Instabilité chimique : caractère, 111.
- Ionisation-des gaz, 407.
- Iraty : forêt, 66.
- Irrigation des terres, 126.
- J
- Jeu de petits chevaux, le Minoru, 405. Jupiter : aspect d’un satellite, 31..
- K
- Karakoram : expédition du duc des Abruzzes, 592.
- L
- Laines métalliques : quelques propriétés, 124.
- Lait : albuminoïdes, 175.
- Lait : caillage, 186.
- Lampes électriques à incandescence, 421. Langoustes : développement, 287. Langoustes de Madagascar, 335.
- Laves : eau, 447.
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-
- Leipzig : exposition, 354.
- Lente : plateau et forêt, 74.
- Ligne à grand trafic de Miramas à Port-dc-Bouc, 428.
- Locomotive sur un câble, 503. Locomotive avec moteur Diesel, 298. Locomotives : répétition des signaux, 411. Loire : eau à Paris, 238.
- Loue (À propos de la), 111.
- Loue (Pour sauver la), 17.
- Lumière froide : nouvelles applications, 19.
- Lumière : pression sur les gaz, 195. Lumière zodiacale, 551.
- Latine : sauvetage du trésor, 177.
- M
- Macédoine : géologie, 186.
- Magistrats anglais : coiffure, 255. Manganèse dans l'eau : 186.
- Manoscope d’extrême sensibilité, 112. Maroc : flore, 175.
- Mer (Au bord de la), 58.
- Mer Morte : explorations en canot automobile, 166.
- Mesures de capacité dans l’Ancien Testament, 287.
- Métallisation : procédé Schoop, 114. Météorologues : animaux et plantes, 55. Métropolitain : nouveau réseau, 122. Microorganismes et radioactivité, 599. Microradiographie : dispositif, 521. Minora, 405.
- Miramas à Portde-Bouc : ligne à grand trafic, 428.
- Miroir à l’école, 415.
- Monoplans avec deux fuselages monocoques, 273.
- Montagnes Rocheuses : géologie, 598. Moteurs d’aviation singuliers, 117. Moteur à combustion Diesel, 154. Mouilleurs de mines, 446.
- Moustiques: destruction parles chauves-souris, 545.
- Moût : action du mercure, 447.
- Musée, (le la télégraphie, 146.
- N
- Nages rapides, 83.
- Navires : avaries graves de la coque réjtfarées à flot, 369.
- Navires : emploi de l’air comprimé pour les empêcher de couler, 21. Nébuleuses variables, 270.
- Nettoyage des chaussées, 289.
- New-York : eau potable, 97.
- New-York : ferry-boats de l’Hudson River, 399.
- Nidulaires, 445.
- Nil : sol de la vallée, 174. Nouvelle-Guinée : pygmées, 227.
- O
- Observatoire chronométrique : ce que signifie un bulletin, 358.
- : INDEX ALPHABÉTIQUE
- Occultation d’étoile, 51.
- Ocre : préparation, 161.
- Oiseaux : application des données de la morphologie, 46.
- Ondes hertziennes : vitesse, 175. Orangers : 'lutte contre un parasite, 364. Orchidées : parasite, 358.
- Orvctérope, 113.
- Oxygène : injections, 599.
- P
- Parachutes et aviation, 263.
- Paralytiques : sang, 414.
- Parasite des orangers : lutte, 364. Parasite des orchidées, 558.
- Parasites : physiologie, 425.
- Paris : adduction de l’eau du Léman, 12. Pêche au cormoran, 222.
- Pêche de la truite, 85.
- Pègoud : vol plané, 267.
- Pégoud : nouvelles expériences, 295. Pégoud : ce qu’il faut penser des expériences, 551, 402.
- Permanganate : action oxydante sur l’alcool, 190.
- Peste : défense de l’Europe, 296.
- Petits chevaux (Jeu de) le Minora, 405. Phalènes, 401.
- Phonographe et correspondance commerciale, 252.
- Phosphore et (luor dans l’organisme, 159. Phosphates : industrie en Floride, 360. Phosphures dérivés du phosphure d’hydrogène soluble P3 H3, 399. Photochimie, 175.
- Photographie de feu d’artifice, 566. Photographies stéréoscopiques : nouveau procédé d’examen, 191.
- Pholographie en villégiature, 91. Pholométrie stellaire, 221.
- Pied bot : traitement chirurgical, 175. Piltdown : homme chclléen, 206. Piltdown : discussion sur l’homme, 324. Plantes : comment elles se défendent, 185. Plantes : modifications culturales, 505. Pluies et forêts, 205, 581.
- Pluie : comment la prévoir, 257.
- Poids lourds : protection des organes mécaniques, 564.
- Poids et mesures : 5e Conférence générale, 554.
- Poissons : moyens de défense, 104. Poissons vivants : transport et vente, 359. Pôle continental de la Terre, 15, 157. Pollen des hybrides de vigne, 174. Pont-Neuf : sciage, 171.
- Port de Fédalah, 294.
- Port du Havre : nouveaux travaux, 528, Projecteur-projectile, 223.
- Puces de chien : parasite, 270. Puget-Sound : arsenal, 10.
- Pygmées de la Nouvelle-Guinée, 227. Pyrénées : géologie, 351.
- Python des Philippines, 112.
- Q
- Quartz : propriété, 174.
- =====451
- R
- Racines : procédés rapides d’extraction, 286.
- Radiations: action sur les bactéries, 175.
- Radiations ultra-violettes : effet de synthèse, 51.
- Radioactivité et microorganismes, 399.
- Radiotélégrammes du Bureau Central météorologique, 262.
- Rayons ultra-violets : action physiologique, 159.
- Rayons ultra-violets et ferments, 175.
- Rayons X : accidents, 599.
- Rayons X : longueur d’onde, 101.
- Rayons X : propriété, 127.
- Rayonnement, vital et chimicographic, 44, 318.
- Réglisse : commerce en Orient, 227.
- Réseau de l’État : électrification des lignes de banlieue, 215.
- Revolver lumineux, 160.
- Rhône : creusement de la vallée, 535.
- Richet (Charles), 597.
- Risovac : ville de rochers, 142.
- Rocher de Torméry : explosion, 1.
- Roulis : étude, 221.
- S
- Sahara : aéroplane, 309.
- Saint-Maur : stérilisation par l’ozone, 198. Salon de l’automobile de 1913, 574. Sang des paralytiques, 414.
- Saute-vent : Eysséric, 588.
- Sauvetage en mer, 126.
- Sauvetage : mise à l’eau des canots, 553. Sauvetage du trésor de la Lutine, 177. Sciage du Pont-Neuf, 171.
- Schoop : nouveau procédé de métallisation, 114.
- Science en vacances, 49.
- Seattle (Washington, États-Unis), 4. Sésies, 571.
- Signaux des locomotives : répétition, 411. Siphon le plus grand du monde, 186. Soie : industrie en Indo-Chinc, 196. Sols : fertilisation par stérilisation, 269. Soleil : phénomènes, 270.
- Soleil : spectrographic, 323.
- Soudure des grosses pièces de fonte, 46. Sources : recherche, 450.
- Sous-marius : dock italien, 14*. Sous-marin : relevagc à Toulon au moyeu d’un dock spécial, 274.
- Sous-marin russe de 5400 tonnes, 33. Spectrographic du Soleil, 383. Spectroscopie : Congrès de Bonn, 221. Stérilisation : fertilisation des sols,269. Stérilisation par l’ozone à l’usine de Saint-Maur, 198.
- Stonehenge, 38.
- Synthèse de composés organiques, 159.
- T
- Tables d’orientation pour les touristes. 174.
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- 452 ......................
- Taille de l’homme et civilisation, 133, 185.
- Tannery : œuvres, 175.
- Tarentaise : géologie, 358.
- Télégraphie : musée, 146.
- Téléphonie interurbaine, 300.
- Téléphone entre Pans et la province, 13.
- Tel lier (Ch.), 381.
- Temps très courts : mesure précise en physiologie, 290.
- Temps qu’il fera demain d’après le temps qu’il fait aujourd’hui, 53.
- Terre : diamètre le plus grand, 274.
- Terre : pôle continental, 13, 157.
- Tirage des cheminées, 348.
- Torméry : explosion du rocher, 1.
- Tour Eiffel : comment elle envoie l’heure à travers le monde, 455.
- Tourelles quadruples des nouveaux cuirassés, 319.
- Tourisme et automobilisme, 89.
- Traînées météoriques photographiées en plein jour, 31.
- INDEX ALPHABÉTIQUE :
- Transformateur de vitesses Fôttihger,191. Tremblements de terre : explication, 221. Tremblements de terre : origine, 303. Triage des grains, 590.
- Truite : pêche, 85.
- Tripanosomiases : traitement, 558. Tuberculose : lutte, 270.
- Tubes à gaz comprimés : explosions, 278. Tubes luminescents au néon : propriété, 270.
- Tuberculose : localisation, 147.
- Turbines marines et transformateur de vitesses Fôttinger, 191.
- Typhoïde : contamination, 111.
- U
- Urée des Invertébrés, 127.
- V
- Vaccin nouveau, 555.
- Vaccination anti-claveleuse, 111.
- Vallée du Rhône : creusement, 555. Vapeurs lumineuses : propriétés, 1 Vases de l’époque romaine : résidus, 1 Véhicules de l’épreuve d’endurance, 170. Verres colorés : propriétés, 414.
- Viandes desséchées : conservation, 178. Vignes : pollen des hybrides, 174. Voilier mixte France, 587.
- Voitures électriques des chemins de fer de l’État, 544.
- Vol humain sans moteur, 457.
- Vol des oiseaux, 56.
- Vol plané de Pégoud, 267.
- w
- Wallace (Alfred Russcl), 414.
- CM <3^1
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- LISTE DES AUTEURS
- PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE
- A. B. — Le grossissement de la lune à l'horizon est-il une illusion d’optique? 126. — Le canot automobile Maple Leaf IV, 322. — Nouveaux dispositifs de mise à l’eau des canots de sauvetage, 333.
- A. T. — Le vol plane de Pégoud, 267.
- Acloque (A). — Les nidulaires, 443.
- Beauvais (Paul). — Comment on fait un cerf-volant, 94. Berget (Alphonse). — Le temps qu’il fera demain d’après le temps qu’il fait aujourd'hui, 53. — Concours de cerfs-volants de La Nature, 93. — Le pôle continental de la Terre, 157.
- Bi.ot (Marcel). — L'industrie de la soie en Indo-Chinc, 196. Bonneau ru Maiitray. — Ln nouveau jeu de petits chevaux, le Minora, 405.
- Bonnix (R.). — L'eau potable à New-York, 97. — Le moteur à combustion Diesel, loi. — L’effort humain, 259. — Attelage automatique des véhicules de chemins de fer, 275. — Nouveaux travaux du port du Havre, 328. — Le voilier mixte France, 385. — La sécurité des voies ferrées, 411. Boussac (P.-Hippolyte). — L’oryctérope, 113.
- Boyer (Jacques). — Nouvelles applications à la lumière froide, 19. — Nouveau procédé de métallisation Schoop, 114. — Dock italien pour l’essai et le sauvetage des sous-marins, 143, — Le sciage du Pont-Neuf à Paris, 171. — Remontez vos horloges en ouvrant votre porte, 383. — Comment la Tour Eiffel envoie l’heure à travers le monde, 435.
- Brescii (G.). — Expériences sur l’ionisation des gaz, 407. Breton (André). — Quelques illusions optico-géométriques, 57. — Inscctoscope, 127. — Les dents artificielles minérales, 188.
- Carbon (Victor). — Le port de Fédalah, 294. — L’exposition d’architecture et de travaux publics à Leipzig, 354.
- Cardot (IL). — La mesure précise des temps très courts en physiologie, 290.
- Cartaz (Dr A.). — L’ergomètrc, 225.
- Ciiauiauès (G.). — Soudure des grosses pièces de fonte, 46.
- — Revolver lumineux, 160.
- Chaplet (A.). — Les imitations du cuir, 180.
- Ciiassériaud (R.). — Le vol des oiseaux, 56..— L’amélioration des ailes d’aéroplane, 251. — Le saute-vent, 388.
- Ciiéiion (André). — Nouveau procédé d’examen des photographies stéréoscopiques, 191.
- Ci.aüde (Daniel). — Animaux et plantes météorologues, 55. — La pèche au cormoran, 222. — L’araignée sauteuse, 303. — L’examen des fourrures, 433.
- Claude (Georges). — La taille de l’homme et la civilisation, 1 jj, 18o.
- Constantin.— Le vol humain sans moteur, 457.
- Corxetz (V.). — Les pistes clc fourmis, 419.
- Coupin (Henri). — Les germes (de champignons qui Bottent dans l’atmosphère, 30. — Les moyens de défense des poissons, 104. — Tes phalènes, 401.
- Crépin (André). — Calendrier perpétuel nomographique, 122. Dachs (André). — Les mouilleurs de mines, 446.
- Derobra (Maurice). — Explorations en canot automobile sur la mer Morte, 166.
- Delens (P.). — Procédés rapides d'extraction de certaines racines, 286.
- Descomdes (P.). — Les forêts et les pluies, 205.
- DETtEtr (À.). — L’acétate de cellulose, 141. — I/hydrogènc :
- récents procédés de préparation industrielle, 226.
- Doncières (René). — Le nouveau réseau métropolitain, 122.
- — Le nettoyage des chaussées, 239. — Le biplan Dunne, 241. — Une dépêche dans une bombe, 447.
- Ducaju1 (R.). — Embarcations sans membrures à planches cousues, 404.
- Escard (J.) — Les gemmes phosphorescentes et fluorescentes,
- 163.
- Forbin (V.). — Stonehonge, 38. — Les derniers castors, 154.
- — Le plus grand siphon du monde, 186. — Chapeaux des Philippines, 210. — Le commerce de la réglisse en Orient, 227. — A travers l’Australie, 245. — Les mesures de capacité dans l’Ancien Testament, 287. — La défense de l’Europe contre la peste, 296. — Les progrès du chemin de fer de Bagdad, 366. — Le miroir à l’école, 415.
- Fournier (Lucien). — Comment on téléphone entre Paris et la province, 13. — Les domaines agricoles de la ville de Paris, 151. — L’eau pure à Paris, 198. — Lés hvdro-aéro-planes au perchoir, 236. — Les explosions de tubes à gaz comprimés, 278. — La téléphonie interurbaine, 300. — Le premier concours d’hydropèdes, 316. — Le glisseur Blériot, 557. — Le triage des grains, 590. — Le dirigeable Clément-Bayard VI, 417. — L’installaticn biologique de Carrièrei;-Triel, 439.
- G. M. — La photographie en villégiature, 91.
- Gadeceau (E.). — L’adaptation des végétaux aux milieux salins : les halophytcs, 284.
- Gradenwitz (Alfred). — Le cinématographe et les études industrielles du mouvement, 140. — Les turbines marines et le transformateur de vitesses Fôttinger, 191. — L’art africain, 229. — Balai électrique pour nettoyer les coques de navires, 298. — Persistance du type indien en Asie orientale, 535.
- Guitel (F.). — La baudroie se nourrit-elle de proies vivantes?
- 164.
- H. Y. — Comment le caoutchouc fut introduit en Europe, 26.
- Helme (Dr François). — Le devoir corporel des vacances, 77.
- Izier (Jacques d’). — La protection des organes mécaniques dans les poids lourds, 564.
- Jacquin (Cii.). — L’inauguration de la ligne du Lôtschberg, 104.
- Jolibois (Pierre). — Le canoë canadien, 88.
- Kuentz (L.). — La plus grande gare du monde, 43, — La coiffure des magistrats anglais, 255.
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- LISTE DES AUTEURS
- 454 ' =.
- L. F. — Projecteur-projectile, 225.
- Laffite (Jean-Paul). — Mille ans d’histoire de l’Asie, 21. —
- L’homme chellécn : la trouvaille de Piltdown, 206. — L’ethnographie australienne, 250. — Une discussion sur l’homme de Piltdown, 324.
- Lallie' (Norbert). — La conservation des viandes desséchées, 178.
- Lanorville (Georges). — Préparation de l’ocre, 161. — Un fusil à deux coups à détente unique, 307. — Transport et vente des poissons vivants, 539.
- Liunay (L. de). — La géologie qu’on peut faire sans la savoir, 50. — Les précurseurs parisiens de Galilée, 429.
- Lees (Frédéric). — Comment les plantes se défendent, 183.
- — La physiologie des parasites, 425.
- Legendre (Pi.). — Un archipel inconnu : les Glénans, 68. — Charles Richet, 397.
- Loisel (J.). — Comment prévoir la pluie, 257.
- M. (E.-A.). — Les tables d’orientation pour les touristes, 174.
- Marre (Francis). — Chapeaux de paille exotiques, 213.
- Martel (E.-A.). — Seattle, 4. — Le problème de l’adduction de l’eau du Léman à Paris, 12. — Pour sauver la Loue, 17.
- — Stonchcngc, 58. — Le canon de l’Ardèche, 72. — Le plateau et la forêt de Lente, 74. — L’inauguration du Lol-schberg, 110.-— A propos de la Loue, 111. — L’eau du val de Loire à Paris, 258. — Les fortifications de Paris et les espaces libres, 271. — Les nouvelles grottes du Dacli-stein, 280. — Les grandes villes allemandes, 520. — Les eaux des barrages-réservoirs sont-elles potables? 422.
- Mascart (Jean). — La formation des cirrus et le magnétisme terrestre, 338.
- Medynsiu (J.-L.). — La carte électrique de la France, 202. — Electrification des lignes do banlieue du réseau de l’Etat, 215. — Les nouvelles voitures électriques des chemins de fer de l’État, 541.
- Merle (René). — La chimicographic et le prétendu rayonnement vital, 44. — Au bord de la mer, 58. — La chasse aux insectes, 62. — Comment on fait un herbier, 64. — Les insectes auxiliaires dans la lutte contre les insectes pathogènes, 150. — Les appeaux, 289. — Dispositif de microradiographie de M. Pierre Goby, 521. — L’utilisation des chauves-souris contre les moustiques, 342. — Les sosies, 571. — Alfred Russcl Wallace, 444.
- Minot (Dr H.). — Les nages rapides, 35.
- Parisot (Louis). —L’industrie des phosphates en Floride, 560.
- Petit (IL). — Quelques moteurs d’aviation singuliers, 117. — Le salon de l’Automobile de 1913, 574.
- ruiLLiPE (Henriquez). — Un musée de la télégraphie, 146. — Nouveau monoplan avec deux fuselages monocoques, 275.
- Qcijaxo (P. M. Gonzalez). — Les forêts et les pluies, 581.
- R. Br— Locomotive avec moteur Diesel, 298.
- R. C. — L’aéroplane au Sahara, 309. — Ce qu’il faut penser -des expériences de Pégoud, 551.
- R. M. — Le cancer expérimental, 302. — La lutte contre un parasite des orangers, 564.
- Renaud (]).). — Les véhicules de l’épreuve d’endurance, 170. — Cible à marquage automatique, 207. — Les progrès des camions automobiles, 251.
- Reülos. — L’explosion du rocher de Torméry, 1.
- Reverciion (Léopold). — Ce que signifie un bulletin d’Obscr-vatoire chronométrique, 358.
- Reymond (Dr Emile). — Ce qu’il faut penser des expériences de Pégoud, 402.
- Rolet (Antoniï). — La fertilisation des sols par la stérilisation. 269.
- Rudaux (L.). — La forêt d’Iraly, 66. — Le camping, 86. — L’expédition du duc des Àbruzzes au lvarakoram, 592.
- Saporta (Antoine’de). — Un almanach astronomique du xv° siècle, 27. — Une ligne à grand trafic substituée à une ligne d’intérêt local, 428.
- Sauvaire Jourdan. — Emploi de l’air comprimé pour empêcher les navires de couler, 21. — Un sous-marin russe de 5400 tonnes, 53. — Le sauvetage du trésor de la Lutine, 177. — Les nouveaux cuirassés et les tourelles quadruples, 193. — Les avaries graves de la coque des navires peuvent être réparées à flot, 369.
- Sciioen (Henri). — Le nouveau canon à bombes des usines lvrupp, 242.
- Séailles (J.-C.). — Le phonographe et la correspondance commerciale, 236.
- Singleton (F.-IL). — L’arsenal du Puget-Sound àBremerton,
- 10.
- Touciiet (Em.). — Traînées météoriques photographiées en plein jour, 51. — La deuxième conférence internationale de l’heure, 596.
- Troller (A.). — Un nouvel appareil de chauffage « le Pcr-lcctor », 55. — Les nouvelles lampes électriques à incandescence, 421.
- Troller (A.). — La Durance, 129. — Ch. Tcllier, 381.
- Trouessart (E.). — Le Cænolesles de l’Amérique méridionale, 585.
- Turpain (Albert). — La taille de l’homme et la civilisation, 183.
- Vigneron (IL). — La longueur d’onde des rayons X, 101. — Bouteille inviolable, 176. — Les parachutes et l’aviation, 263. — La fabrication mécanique des chaussures, 510.
- Villf.deuii, (Gii. de). — Comptes rendus des séances hebdomadaires de l’Académie des Sciences, 15, 31, 46,111,126, 159, 174, 221, 270, 287, 303, 335, 551, 558, 382, 598, 414, 430, 446.
- Yillers (R.).— L’aviron rotatif, 48. — La bicyclette volante est-elle possible? 209. — Le détecteur électrique Jégou, 554.
- Yitoux (Dr Georges). — Le cuiseur l’Économe, 431.
- XX. — L’automobilisme aux grandes manœuvres de 1915, 326.
- Z. — Pour faire tirer nos cheminées, 548.
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- TABLE DES MATIERES
- N. B. Les articles de la Chronique, imprimés dans ce volume en petits caractères, sont indiqués dans cette table en lettres italiques.
- I. — ACADÉMIE DES SCIENCES.
- Séances hebdomadaires de l’Académie des Sciences (Gu. de Yilledeuil), '15, 31, 46, 111, 126, 139, 174, 186,
- 221, 270, 287, 303, 335, 351, 358, 382, 398, 414,
- 430.............................................. 446
- II. — MATHÉMATIQUES ET ASTRONOMIE.
- Un almanach astronomique du xv° siècle (A. de Saporta). 27
- Calendrier perpétuel nomographique (A. Crépin). . . . 122
- Le grossissement de la lune à l’horizon est-il une illusion
- d’optique? (A. B.)..............................126
- Procédés rapides d’extraclion de certaines racines (P. De-
- lens)...........................................286
- La 5e Conférence générale des poids et mesures .... 334
- Ce que signifie un bulletin d’observatoire chronométrique
- (L. Revercron)..................................358
- 2e Conférence internationale de l’heure (E. Toüchet). . 396
- Un nouveau jeu de petits chevaux, le Minoru (Bonneau
- du Martray).....................................405
- Les précurseurs parisiens de Galilée (L. de Launay) . . 429
- Occultation d'étoile............................... 31
- Aspect d’un satellite de Jupiter................... 31
- Les œuvres de il/. Tannery.......................... . 175
- Nébuleuses variables...............................270
- Photométrie stellaire..............................221
- Le Congrès de spectroscopie de Bonn................221
- Les phénomènes solaires............................270
- Comète périodique..................................303
- Spectrographie du Soleil...........................583
- Découverte d’une comète ................................385
- III. - SCIENCES PHYSIQUES.
- 1. Physique.
- Nouvelles applications de la lumière froide (J. Boyer) . 19
- Quelques illusions optico-géométriques (A. Breton) . . 57
- La longueur d’onde des rayons X (ÎI. Vigneron) .... 101
- J,es gemmes phosphorescentes et fluorescentes (G. Escard). 163 Expériences sur l’ionisation des gaz (G. Bresch) .... 407
- L’effet des courants ascendants......................... 46
- Manoscope d'extrême sensibilité....................... 112
- Propriété des vapeurs lumineuses........................127
- Propriété des rayons X...........................• . . 127
- Une propriété du quarts...............................174
- La vitesse des ondes hertziennes......................175
- La pression de la lumière sur les gaz................195
- Propriété des tubes luminescents au néon..............270
- Courants de réponse...................................351
- Propriété des courants alternatifs....................558
- Propriétés de certains verres colorés.................414
- Constitution physique de l'argile.....................415
- 2. Chimie.
- La chimicographie et le prétendu rayonnement vital
- (II. Merle)................................41, 518
- L’acétate de cellulose (A. Detœuf)....................141
- L'hydrogène : récents procédés de préparation industrielle
- (A. Detœue)........................................226
- Séparation du carbone à .l'état de graphite dans h s
- aciers au silicium................................ 13
- Effet de synthèse des radiations ultra-violettes. . . 31
- Caractère de l’instabilité chimique ..................111
- Corps nouveau.........................................112
- Action de l’eau sur le carbure d'uranium..............112
- Synthèse de composés organiques.......................159
- Les métaux rares des eaux minérales...................159
- Photochimie...........................................175
- Le manganèse dans l'eau...............................186
- L’action oxydante du permanganate sur l'alcool . . 190
- Préparation du gallium................................585
- Famille de phosphures dérivés du phosphure d'hydrogène soluble P5H1...............................599
- Fluor dans la nature................................. 414
- IV. - SCIENCES NATURELLES.
- 1. Géologie. — Physique du globe.
- La géologie qu’on peut faire sans la savoir (L. de Launay). 50
- Le mouvement des glaciers...........................111
- Géologie de la France ..............................127
- Géologie du nord de l’Arabie.....................175
- Géologie de la Macédoine............................186
- Explication donnée à certains tremblements de terre. 221
- Le plus grand diamètre de la Terre............... 274
- L’origine des tremblements de terre.................383
- Le creusement de la vallée du Rhône.................335
- Géologie des Pyrénées...............................551
- Géologie du Canada................................ 558
- Géologie de la Tarentaise...........................358
- Géologie des Montagnes Rocheuses....................598
- La recherche des sources............... . . . . 450
- L’eau des laves...................... . \ . . . 447
- - ’
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-
-
- 456 ... ::::. — TABLE
- 2. Météorologie.
- Traînées météorologiques photographiées en plein jour
- ('E. Touciikt).................................
- Le temps qu’il fera demain d’après le temps qu’il fait
- aujourd’hui (A. Berget)........................
- Animaux et plantes météorologues (D. Claude) ....
- Comment prévoir la pluie (J. Loisel)..............
- Nouveau radiolélégramme du bureau central météorologique ...........................................
- La formation des cirrus et le magnétisme terrestre (J.
- Màscakt).......................................
- La lumière zodiacale..............................
- L’exploration de la haute atmosphère..............
- 3. Biologie. — Physiologie.
- L’ergomètre (Dr A. Cartaz)..........................
- L’effort liumain : sa valeur dans quelques cas usuels (U.
- Bonnin)..........................................
- Dispositif de microradiographie de M. Pierre Gohy (1t.
- Merle)...........................................
- Mesure précise des temps très courts en physiologie (H.
- Cardot) . ...................................•
- Lutte contre un parasite des orangers (R. M.).......
- Richet (Charles) (R. Legendre)......................
- Les pistes de fourmis (V. Cornetz)..................
- L’urée des Invertébrés..........'...................
- Le fluor et le phosphore dans l’organisme...........
- Action physiologique des rayons ultra-violets . . .
- Action des radiations sur les bactéries.............
- Les rayons ultra-violets et les ferments............
- Les albuminoïdes du lait. ..........................
- Le caillage du lait.................................
- Manifestation de la fatigue.........................
- Phénomènes préparateurs de l'anaphylaxie ....
- Radioactivité et microorganismes....................
- Variations de couleur d’un crustacé.................
- Actions antagonistes de la guanine et de Vadrénaline.
- 4. Zoologie. — Paléontologie.
- Le vol des oiseaux (R. Ciiassériaud).................
- Au bord de la mer (R. Merle).........................
- La chasse aux insectes (R. Merle)....................
- Moyens de défense des poissons (II. Coupin)..........
- Le python des Philippines...................
- I/oryctérope (P.-H. Boussac).........................
- Les derniers castors (V. Forbix).....................
- Los insectes auxiliaires dans la lutte contre les insectes
- pathogènes (R. Merle).............................
- La baudroie se nourrit-elle de proies vivanlcs?(F. Cintkl).
- La pêche aux cormorans (D. Claude)...................
- Les appeaux (R. Merle)...............................
- L’araignée sauteuse (D. Claude)......................
- Sésies (R. Merle)....................................
- Les Cænolcstes de l’Amérique méridionale (E. Troues-
- sart).............................................
- Les Phalènes (H. Coupin).............................
- L’examen des fourrures (D. Claude)...................
- Wallace (R. Merle)...................................
- Formes larvaires des crustacés.......................
- Application des données de la morphologie des
- oiseaux...........................................
- Réglementation de la chasse des cétacés..............
- Un parasite des puces de chien..................
- Le criquet d’Égypte en Bretagne....................
- Mécanisme de la fossilisation . ..................... .
- Le développement des langoustes....................
- Les langoustes de Madagascar.........................
- MATIÈRES
- Reproduction des huîtres.........................414
- Lutte contre la disparition de certains animaux. . 447
- 5. Botanique. — Agriculture.
- Comment le caoutchouc fut introduit en Europe (II. V.). 20
- Les germes de champignons qui flottent dans l'atmosphère (H. Coupin)...................................... 50
- Fixité des races de froment......................... 54
- Comment on fait un herbier (R. Merle)............... 64
- Les domaines agricoles de la Ville de Paris (L. Fournier). 151
- Comment les plantes se défendent (F. Lees)..........185
- Les forêts et les pluies (P. Descombes).............205
- Le commerce de la réglisse en Orient (V. Foruin) . . . 227
- La fertilisation des sols par la stérilisation (A. Rollet). 269 L’adaptation des végétaux aux milieux salins : les lialo-
- phvtes (E. Gadeceau).................................284
- Les forêts et les pluies (G. Quijano) . . ...... 581
- Le triage des grains (L. Fournier)..................590
- La physiologie des parasites (F. Lees).................425
- Les nidulaircs (A. Acloque).......................... . 445
- L’absorption de l’azote par les plantes............. 15
- Les radiations et la chlorophylle...................... 46
- La matière rouge des feuilles..........................\\\
- Irrigation des terres..................................126
- Etude de l’infusion de café............................174
- Le pollen des hybrides des vignes......................174
- La flore marocaine.....................................175
- L’emploi du bore dans la fertilisation des terres. . 190
- Germination des graines sans albumen...................271
- Modifications culturales des plantes...................505
- Flore de l’Afrique équatoriale.........................551
- Parasite des Orchidées.................................558
- Action du mercure sur le moût..........................447
- V. — GÉOGRAPHIE.
- Seatle (E.-A. Martel)...................................... 4
- Le problème de l’adduction de l’eau du Léman à Paris
- (E.-A. Martel).......................................... 42
- Pour sauver la Loue (E.-A. Martel)........................ 17
- La forêt d'Iraty (L. Rudaux).............................. 66
- Un archipel inconnu : les Glénans (R. Legendre) ... 68
- Le canon de l’Ardèche (E.-A. Martel)...................... 72
- Le plateau et la forêt de Lente (E.-A. Martel)......... 74
- A propos de la Loue (E.-A. Martel)..........................m
- La Durance (A. Troller)...................................429
- Les cadièrcs de Brandis...................................146
- Le pôle continental de la Terre (A. Berget)...............157
- Exploration en canot automobile sur la mer Morte
- (M. Dekobra)............................................166
- Les tables d’oricnialiou pour les touristes (E.-A. Martel). 174 Les fortifications de Paris et les espaces libres (E.-A. Martel)......................................................271
- Les nouvelles grottes du Dachstein (E.-A. Martel) . . . 280
- Expédition du duc des Abruzzes au Karakoram (L. llu-
- »*«x)...................................................592
- Le pôle continental....................................... 15
- Exploration sous-marine................................... 51
- La ville de rochers de Risovac............................142
- Le sol de la vallée du Nil................................174
- VI. - ANTHROPOLOGIE. - ETHNOGRAPHIE. ARCHÉOLOGIE.
- Mille ans d’histoire de l’Asie (J.-P. Lafitte). '....... 21
- Stonehenge (Martel et Foruin)........................... 58
- DES
- 51
- 55
- 55
- 257
- 262
- 558
- 351
- 582
- 225
- 259
- 321
- 290
- 564
- 397
- 419
- 127
- 159
- 159
- 175
- 175
- 175
- 186
- 358
- 385
- 599
- 599
- 446
- 56
- 58
- 62
- 104
- 112
- 113
- 134
- 150
- 164
- 222
- 289
- 505
- 571
- 385
- 401
- 433
- 444
- 13
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-
-
- : ' .... -............. ' .. TABLE
- In laillc de l’homme cl la civilisation (G. Claude,
- A. Turpain)..................................133,
- Les pygmées, de la Nouvelle-Guinée...................
- L’homme chcllccn : la trouvaille de Piltdown (J.-P. Lafitte)...............................................
- L’art africain (A. Gradenwitz).......................
- A travers l'Australie (Y. Forbin)....................
- L’ellmograpliic australienne (J.-P. Lafitte).........
- La coiffure des magistrats anglais (L. Kuiontz)......
- Les mesures de capacité dans l’Ancien Testament (V. For-
- rin)..............................................
- Les grandes villes allemandes (E.-A. Martel).........
- Lue discussion sur l’homme de Piltdown (J.-P. Lafitte). Persistance du type indien eu Asie orientale (A. Gradenwitz) ............................................
- Le miroir à l’école (Y. Forbin)......................
- Une grotte préhistorique.............................
- Les cétacés de l’Atlantique tropical.................
- Le péril jaune en Amérique du Sud....................
- Résidus de vases de l’époque romaine.................
- Recherches anthropologiques..........................
- Dessins préhistoriques...............................
- Production de déformation du crâne...................
- VII. - MÉDECINE. — HYGIÈNE.
- L'eau potable à New-York (IL Bonnin)...............
- L’eau pure à Paris (L. Fournier)...................
- L’eau du Yal de Loire à Paris (E.-A. Martel).......
- La défense de l’Europe contre la peste (Y. Forrin) . . .
- Le cancer expérimental (R. M.).....................
- L’utilisation des chauves-souris contre les moustiques
- (R. Meri.e).....................................
- Les eaux des barrages-réservoirs sont-elles potables?
- (E.-A. Martel)..................................
- L’épuration des eaux d’égout à Paris (L. Fournier) . . Traitement anlimicrobien de la coqueluche ....
- Vaccination anticlaveleuse ........................
- 'La contamination typhique.........................
- La recherche des corps étrangers dans l’organisme .
- Traitement chirurgical du,pied bol.................
- Immunisation contre le choléra.....................
- La lutte contre la tuberculose.....................
- Découverte d'un nouveau vaccin.....................
- Traitement des trypanosomiases.....................
- Faux artérioscléreu.c. ............................
- Contamination par l'air............................
- Accidents dus aux rayons X.........................
- Injections d’oxygène...............................
- Sang des paralytiques..............................
- Localisations de la tuberculose....................
- VIII. - SCIENCES APPLIQUÉES.
- 1. Mécanique. — Industrie.
- Arts industriels.
- Un nouvel appareil de chauffage « le PeiTector »
- (A. Tholleu)........................................
- Concours de cerfs-volants de La Nature (A. Beiiget). .
- Comment on fait un cerf-volant (P. Beauvais)...........
- Nouveau procédé do métallisation Sclioop (J. Boyer). .
- Insectoscope (A. Breton)...............................
- Revolver lumineux (G. Ciialjiarës).....................
- Préparation de l’ocre (G. Lanorvii.le).................
- Bouteille inviolable (II. Vigneron)....................
- La conservation des viandes desséchées (N. Lallié) . .
- Les imitations du cuir (A. Chapelet)...................
- Les dents artificielles minérales (A. Breton)..........
- L’industrie de la soie en Indo-Chinc (M. Blot) . . . .
- MATIÈRES r=:::r" —— 457
- Chapeaux de paille exotiques : chapeaux des Philippines
- (Yr. Forbin)......................................210
- Chapeaux de Madagascar (F. Marre)....................213
- Le phonographe et la correspondance commerciale (J.-C.
- Seau,les).........................................252
- Les explosions de tubes à gaz comprimés (L. Fournier). 278 Un fusil à deux coups à détente unique (G. Lanorvii.le). 307 La fabrication mécanique des chaussures (II. Yigneiion). 510
- Cli. Tellicr (A. Troli.er)...........................381
- Remontez vos horloges eu ouvrant voire porte (J. Boyer). 333
- Le cuiseur l’Économe (Dr G. Yrroux)..................431
- Quelques propriétés des laines métalliques...........124
- La préservation des films............................446
- 2. Electricité.
- Comment on téléphone entre Paris et la province (L. Fournier) .................................................. 13
- Un musée de la télégraphie (H. Piiili.ipe).............146
- La carte électrique de la France (G. L. Mehynski) . . . 202
- La téléphonie interurbaine (L. Fourmer). ..............500
- Le détecteur électrique Jégou (R. Yii.i.ers).............534
- Les nouvelles lampes électriques à incandescence
- (A. Troli.er)............................ ..........421
- Comment la Tour Eiffel envoie l'heure à travers le
- monde (J. Boyer)......................................435
- Nouveau mode de production de courant.................446
- 3. Photographie.
- La photographie en villégiature (G. M.)................. 91
- Le cinématographe et les éludes industrielles du mouvement (A. Gkadenwitz)..................................140
- Nouveau procédé d’examendes photographies stéréoscopiques (A. Ciiéron).................................... 191
- Photographie de feu d’artifice..........................566
- 4. Travaux publics. — Art de l’ingénieur.
- l/explosion du rocher de Torméry (Reulos). ..... 1
- Le séiage du Ponl-Neuf, à Paris (J. Royer).............171
- Le plus grand siphon du monde (V. Forbin)..............186
- Le nettoyage des chaussées (R. Doncières)..............239
- Le port de Fcdalah, Maroc (Y. Cambon)..................294
- Nouveaux'travaux du port du Havre (R. Bonnes). . . . 528
- Pour faire tirer nos cheminées (Z.)....................348
- Exposition d’architecture et de travaux publics à Leipzig
- (V. Cambon).........................................354
- L’industrie des phosphates en Floride (L. Pahisot) . . , 360
- 5. Mines et métallurgie.
- Soudure des grosses pièces de fonte (G. Chalmares) . 46
- 6. Transports. — Chemins de fer. Automobilisme.
- La plus grande gare du monde (L. Kuentz)................ 43
- L’automobilisme et le tourisme........................... 89
- L'inauguration do la ligne du Lôlschberg (Jacquin et
- Martel) . . . .......................................104
- Lôtschberg : inauguration de la ligne...................106
- Le nouveau réseau métropolitain (R. Doncières). ... 122
- Le moteur à combustion Diesel (R. Bonnes).............154
- Les véhicules de l’épreuve d’endurance (D. Renaud). . 170
- L’électrification des lignes de banlieue du réseau de l’État (J.-L. Medynski).........................................215
- DES
- 183
- 227
- 206
- 229
- 245
- 250
- 255
- 287
- 520
- 324
- 335
- 415
- 13
- 15
- 126
- 127
- 303'
- 558
- 558
- 97
- 198
- 238
- 296
- 302
- 542
- 422
- 459
- 46
- 111
- 111
- 174
- 175
- 186
- 270
- 555
- 558
- o 5 8
- 398
- 599
- 599
- 414
- 447
- 55
- 95
- 94
- 114
- 127
- 160
- 161
- 176
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-
-
- 458 —..........:..: .......... — TABLE DES
- Les progrès des camions automobiles (D. Renaud). . . 251
- Attelage Brumarescu (R. Bonnin).........................275
- Locomotive avec moteur Diesel (R. B.).................298
- Une locomotive sur un câble............................ 305
- L’âutomobilisme aux grandes manœuvres de 1913 (A. X.). 526
- Transport et vente de poissons vivants (G. Lanorville). 359 Les nouvelles voitures électriques du chemin de fer de
- l’État (J. Medynski).................................344
- Protection des organes métalliques dans les poids lourds
- (J. d’Izier).........................................564
- Progrès du chemin de fer de Bagdad (Y. Forbin) . . . 566
- Salon de l’automobile de 1913 (IL Petit)..............374
- La sécurité des voies ferrées (R. Bonnin)...............411
- Une ligne à grand trafic substituée aune ligne d’intérêt local (A. de Saporta)..................................428
- 7. Aéronautique.
- Quelques moteurs d’aviation singuliers (II. Petit). . . 117 La bicyclette volante est-elle possible? (R. Villers) . . 209 Les hydro-aéroplanes au perchoir (L. Fournier). . . . 253
- Le biplan Dunne (R. Doncières) ........................241
- L’amélioration des ailes d’aéroplanes (R. Chassériaud) . 251
- Les parachutes et l’aviation (H. Vigneron)..............265
- Le vol plané de Pégoud (A. T.).........................267
- Nouveau monoplan avec deux fuselages monocoques
- (Henriquez Piiillipe).............................. 273
- L’aéroplane au Sahara (R. C.). .........................509
- Ce qu’il faut penser des expériences de Pégoud (R. G.). 551
- Saute-vent (R. Chassériaud).............................588
- Ce qu’il faut penser des expériences de Pégoud (D' E.
- Reymond).............................................402
- Le dirigeable Clément-Bayard VI (L. Fournier) . . . 417
- Le vol humain sans moteur (Constantin)..................437
- Une dépêche dans une bombe (R. Doncières)...............447
- Nouvelles expériences de Pégoud.........................295
- 8. Marine. — Art militaire.
- Seattle (E.-A. Martei.)................................ 4
- L’arsenal du Pugct-Sound à Bremerlon (F. R. Six-gi.eton)................................................ 10
- MATIÈRES
- Emploi de l’air comprimé pour empêcher les navires de
- couler (Sauvaire Jourdan) ..."..................... 21
- Sous-marin russe de 5400 tonnes (Sauvaire Jourdan). . 35
- Dock italien pour l’essai et le sauvetage des sous-marins
- (J. Boyer)............................................143
- le sauvetage du trésor de la Lutine (Sauvaire Jourdan). Ti7 Les turbines marines et le transformateur de vitesse
- Fôttinger (A. Gradenwitz)..........."..............191
- Les nouveaux cuirassés .et les tourelles quadruples
- (Sauvaire Jourdan)....................................195
- Cible à marquage automatique (D. Renaud)..............• 207
- Projecteur-projectile (L. F.)............................223
- Le nouveau canon à bombes des usines Krupp (II. Sciioen). 242 Balai électrique pour nettoyer les coques de navires
- (A. Gradenwitz).......................................298
- Nouveaux dispositifs de mise à l’eau des canots de sauvetage (A. B.)........................................553
- Avaries graves de la coque des navires réparées à (lot
- (Sauvaire Jourdan)....................................369
- Le voilier mixte France (R. Bonnin)......................387
- Ferry-boats de l’IIudson-River à New-York................399
- Embarcations sans membrures à planches cousues (R. Du-
- camp)............................................... 404
- Les mouilleurs de mines (A. Daciis)......................446
- Sauvetage en mer.........................................120
- L’étude du roulis........................................221
- Relevage d'un sous-marin à Toulon au moyen d’un
- dock spécial..........................................274
- Le « Queen Elizabeth » et ses innovations................403
- IX. - SPORTS.
- L’aviron rotatif (R. Villers).......................... 48
- Le devoir corporel des vacances (Dr F. Hei.me)......... 77
- Les nages rapides (Dr II. Mixot)....................... 83
- La pêche de la truite.................................. 85
- Le Camping (L. Rudaux)................................. 86
- Le canoë canadien (P. Jolibois) ....................... 88
- Le premier concours d’hydropèdes (L. Fournier). . . . 516
- Le canot automobile Maple Leaf IV (A. B.)..............522
- Le glisseur BlérioL (L. Fournier)......................537
- FIN DES TABLES
- Le Gérant : P. Masson.
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- PARIS, IMPRIMERIE GÉNÉRALE LAIIIIRE 9, Rue de Fleuras, 9
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