Traité de charpenterie et des bois de toutes especes
TOME 1
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- TRAITE
- D E
- CHARPENTERIE
- ET DES BOIS DE TOUTES ESPECES.
- Avec uri Tarif général des Bois de toutes fortes de longueurs ôt grofleurs y dans un goût nou-* veau y & un Di&ionnaire des termes de la Charpenterie*
- Par M. MATTHIAS MESANGE;
- A PARIS, RUE DAUPHINE*
- €hea Ch, Ant. Jombert, Libraire du Roi pour PArtiilerî* & le Génie, à l’Image Notre-Dame*
- M, VCC. LUI
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- AVERTISSEMENT.
- ÎA rareté des Tarifs,pour le Toifé des bois de char-a pente & le peu de bons livres qui exiftent actuellement fur Y Art de Charpenterie, déterminèrent il y a plus de dix ans l'Auteur de celui-ci à compofer un Ouvragé qui pût embrader en même tems ces deux objets. Il l'avoit même déjà annoncé dans FAver-tiffement qui eft à la tête du Tarif du Toïfe fuperficiel & folide qu'il mit au jour en 1743 J mais la longueur des calculs & la difficulté du travail ne lui ont pas permis de le faire paroître plutôt , malgré l'em-* preffement que bien des perfonnes ont témoigné d'avance pour ‘ eri faire Facquffitiom Nous nous voyons enfin aujourd'hui en état de remplir les en-gagemens de l'Auteur 8c l'attente du Public.
- Cet ouvrage eft divifé en deux parties : l'une renferme un Traité de Charpenterie Ù1 des bois de toute efpecey accompagné des planches qu'on a crâne» ceftaires pour l'intelligence du difeours ; l'autre eft: un Tarif pour la réduction des bois quarrés, évalués en pièces, pieds 8c pouces, fuivant la Coutume de Paris. La première Partie renferme non feulement ce qu'ôn trouve de plus effentiel dans les anciens Auteurs qui ont écrit fur la Charpenterie, tels que le Muet, .Touffe, Caron, Gautier, &c, mais encore ce que les modernes ont donné de plus intéreffant fur cette matière. On commence par une Introduction générale à la connoiffance des bois & de leurs differentes efpeces, qualités, & deffauts. On y traite dit tems & de la façon de les abbattre 8c de les débi» ter: de leur tranfport 8c de la manière de les voi-turer foit par terre ou par eau ; ainff que du Toifé
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- iv ^ Avertissement;
- des bois quarrés, avec des Tables pour faciliter le
- calcul des bois ronds ou en grume.
- On entré eniuite dans le détail des divers ouvrages de charpente qui fervent à la conftruftion des Sbâtimens, comme font les pans de bois, les efca-liers,les planchers, les combles, les lucarnes, Sec. Ces détails font fuivis de plufieurs modèles de Devis Sc de Toifés pour tous ces ouvrages ; de projets pour la conflruéPon d'un moulin à vent, d'un prelfoir, d'un moulin à eau , d'un batteau foncet, Scc. Après cela on donne la Théorie des Ponts, foit de charpente ou de maçonnerie , & l'on expofe fucceffivement les travaux nécelfaires pour leur exécution, tels que les épuifemens, les batardeaux, la fondation des piles & des culées, les échaffau-dages, les ceintres de charpente, 8cc.
- Pour rendre cet Ouvrage également intéreflfant Sc utile aux Charpentiers Sc aux Bourgeois qui font Bâtir, aux Propriétaires des bois qui les font exploiter dans les forêts Sc aux Marchands qui les achètent Sc les font débiter, on expofe à la fin de cette Partie les principaux articles de l'Ordonnance de i<5p<? concernant les bois Sc les forêts, où Pon voit ce que les Marchands ainfi que les Propriétaires font obligés d'obferver dans la vente 8c l'abbatis des bois. On trouve enfuite l'Ordonnance du Roi publiée en 1672 fur la façon & le débit des bois à brûler & du charbon. Ces Ordonnances font fuivies des Statuts 8c Reglemens des Maîtres Charpentiers, avec les Déclarations du Roi données à ce fujet en 1640, Sc les nouvelles difpofitions ajoutées aux anciens Statuts, par la Déclaration du Roi, en 1705,
- Ce premier Volume eft terminé par une explication fort ample des termes’ de la Charpenterie Sc de oeux qui y ont rapport, en forme de petit
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- Avertissement. v
- Dictionnaire, pour en faciliter L’intelligence à ceux à qui cet Art n'eft point familier.
- A l'égard du fécond Volume qui contient, comme on vient de le dire, un lanf ç;ener ai des bois de Charpente, où les valeurs font réduites en pièces , pieds & pouces , &c. nous ifen donnerons pas ici un plus grand détail, y ayant fuppléé par l'explication qui eft au commencement, Sc par la Table qui eft à la fin de ce ieçond Volume , ce qui fuffit pour rendre un compte a fiez cxaét de ce qu'il contient, ainfi nous y renvoyons le LeCteur,
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- DES CHAPITRES ET ARTICLES
- Contenus dans ce Volume.
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- Ibid.
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- ÇHAP. I. De la connoifTapce des Bois, Page
- Article I. De la manière de connoitrc l’âge des arbres, Art. II. Du teins propre à abbattre les arbres,
- Art. III. De la nature des bois,
- Art. IV. Des qualités & des défauts des bois,
- Art. V. Des bois taillis,
- Art. VI. Des baliveaux,
- Art. VII. De la futaye,
- Art. VIII. De la vente des bois,
- ÇHAP. II. De la manière de débiter chaque forte de bois, 13 Article I. De la fente ou merrain , 14
- Art. IL De la latte quarrée & de la volige, i?
- Art. III. Des échalats, Ibid.
- Art. IV. Du merrain pour la conftruélion des futailles, 16 Art. V. Du bois de fciage de chêne pour la charpenterie & la menuilèrie, 17
- Art. VI. Des autres bois que celui de chêne , propres à divers ouvrages , 20
- Art. VII. Du bois de fciage pour le charronage, 23
- Art. VIII. Du buis, 27
- Art. IX. Longueurs ordinaires des bois de fciage, tant pour la charpenterie que pour la menuiierie, Ibid.
- Art. X Du bois de branchage tiré des arbres de futaye, z8 Art. XI De la coupe & débit des taillis, 29
- Art. XII. Des voitures pour le tranfpcrt des bois, 30
- Art. XIII. Des bois floués de charpenterie, menuife-rie , &c. 31
- Art. XIV. Des provinces qui fournilfent le plus de bois à Paris, 33
- G H A P. 111. Du Toife des bois quarrés qui fe font dans les forets & fur les ports publies,^ 34
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- De la mefure des bois, Ibid.
- Manière de numéroter les bois quarrés, 37
- Modèle des Inventaires qui Ce font en toifànt lesBois quar-rés, 38
- Des bois en grume abattus, 39
- De l’achat des bois en grume fur pied , 40
- Inventaire des bois en grume réduits en pièces comme s’ils étoient équarris des quatre faces, 43
- Remarques fur les marchés des bois, 44
- Autres claufes pour les bois acheiés des particuliers, Obfervations dans les façons des bois, 46
- Méthode pour toifer les bois ronds ou en grume, 48
- T'ble pour le toile des bois ronds ou en grume, 51
- CH AP. IV. Des différens ouvrages de charpenterie, 79 Définitions générales, 60
- Des combles , 6z
- Des efcaliers, 63
- Des aifemblages, 67
- Des planchers , Ibid.
- Des poutres, 68
- Des folives, 69
- Des cloifons & pans de bois» 76
- Des combles , 77
- Des combles en manfarde , 80
- Manière de conduire les bâtimens de charpenterie & les combles pour leur fervir de couverture , 84
- Conftrudion des combles qui Ce font pour les couvertures communes, 86
- Première manière avec exhauflement & jambes de force, 87 Des faitages Ce Ion la première manière , 8?
- Seconde manière avec exhauflement & plateformes, 90
- Des faitages félon la fécondé manière, 9 £
- Première manière fans exhauflement, 91
- Seconde manière fans exhauifement, _ Ibid.
- Remarques lur les toits ou combles de charpente, extraites des mémoires de l’Académie, Année 1731, 54
- Remarques fur la force & la réfiftance des bois, principalement des poutres , 99
- Moyen facile d’augmenter la folidité, la force, &la durée des bois , 108
- -Expériences faites par M. de Bufron qui prouvent l’augmentation de folidité, de force & de durée des bois, 1 n .CH A P. V. Modèles pour faire un devis & un toifé de Charpenterie, 1
- Modèle d’un devis # Ibid'
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- Qualités & façôtts des bois, Ibiâi
- Longueur & grofleur des bois, 132
- Poutres & folives, Ibid.
- Combles, 133
- Cloifons & pans de bois » Ibid.
- Conditions & prix du préfent marché; 134
- Réduéfion des longueurs des bois mis en oeuvre dans les bâtimens, 137
- Modèles de toifé, 139
- Toile d’un plancher de 22 pieds de large & de 2,9 pieds de long, le tout dans oeuvre, 140
- Toile d’un plancher de 18 pieds fur 20 de long, le tout dans œuvre, Ibid.
- Toifé d’une ferme ayant fon poinçon porté fur une femelle traînante, ou ferme de comble brifis, 141
- Toifé d’une ferme ayant fon poinçon porté fur l’entrait ou
- Ibid. Ibid.
- 142
- 143
- 144 Ibid.
- 144 148
- ferme de comble à la françoife»
- Efcalier à marches pleines,
- Premier étage ,
- Toifé d’un petit efcalier dérobé,
- Lucarne manfarde,
- Lucarne guitarde ,
- Autre guitarde,
- Evaluations ordinaires dans les bâtimens;
- Oblervations pour bien toifer la charpenterie Petite rédu&ion pour fçavoir combien il faut de toifes, pieds & pouces, pour faire une piece de bois, la grof-feur étant donnée, iyo
- Table générale des groffeurs des bois de charpente, calculée fur une toife de long, i?4
- Autre Table plus ample pour la réduction des bois, 15y Petit Tarif pour la valeur de la piece, du pied, & du pouce de bois, fuivant le prix du Cent. i$6
- Toifé d’un preffoir de marc de 15 à 16 muids, nommé Etiqueta 164
- Noms par ordre Alphabétique des pièces de bois qui com-pofent les grands & les petits preffoirs, 166
- Mémoire & toifé des ouvrages de charpenterie faits pour la reconftrudion à neuf d’un moulin à eau fur batteau placé fous le Pont Notre-Dame, &c. 167
- CHAPITRE Vl. Conftru&ion d’un moulin a vent, Planches XII, XIII, XIV, & XV, " 178
- Le pied du moulin, Ibid.
- Le premier étage , I75>
- Le fécond étage, ' ,18 a
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- DES CHAPITRES, &c; k
- le comble, 184
- Des aîles, 18 S
- Du rouet, 186
- De la lanterne , 190
- De l'engin à tirer le bled » 194
- De l’engin à tirer au vent, 19?
- Des moulins à eau. i?7
- Devis en forme de toifé d’un moulin à vent à cage de bois , avec toutes les pièces néceffaires pour fa
- conftruétion, 198
- Le pied du moulin , Ibid.
- Le premier étage au-deffus du pied du moulin , 199
- Au fécond & dernier étage, 203
- Au comble, 209
- CH AP. VII. Toifé d’un batteau foncet de 21 toifes entre chef & quille, où font fpecifiés les noms de toutes les pièces néceffaires pour le bâtir en entier, &c. 2x1
- Planches pour la fermeture du batteau, 216
- Le gouvernail, 218
- CHAPITRE VIII. Des Ponts, 223
- Des projets des Ponts, 224
- De la grandeur des ponts relativement à la quantité des eaux qu’ils doivent recevoir lors des inondations, 119,
- De la rapidité des eaux fous les ponts, & des moyens de l’éviter , 251
- De l’abbaiffement des eaux des rivières, & de la manière de les détourner pour établir les fondations d’un Pont, 232
- 237 23 9
- 241
- 243
- 244 248 233 2^4 256
- Des pilots & palplanches ,
- Des échafaudages ,
- Des ceintres & des poutres armées,
- Pour déceintrer un pont & arracher les pieux,
- Des batardeaux,
- Des fondations des Ponts,
- Des culées & des ailes des Ponts,
- Des piles, des avant becs, & des œils des Ponts,
- Des arbres & des vouffoirs,
- Des couronnemens des ponts, des garde-fous & des autres parties qui les terminent, , 237
- Des ponts conftruits avec charpente & maçonnerie, 2^8 Des ponts conftruits feulement en charpente, 2
- i°. Des Ponts dormans <x fixes, Ibidm
- 20. Des Ponts levis à deux fléchés, à une fléché, à baf-cu!e,à couliffes & tournans, 261
- Des Ponts mouvans & volang, 263
- Des deft'enfes des Ponts, 267
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- x . TABLE
- Des parties d’un pont de charpente,
- Explication des fept planches concernant la conftrudion des Ponts, 271
- Des divers afiemblages, 273
- CHAPITRE IX. Articles principaux de l’Ordonnance du Roi du 13 Août 1692, portant reglement des bois & forets, & ce que les propriétaires & marchands font obligés de faire obferver, 28?
- De la jurifdidion des eaux & forets , Ibid*
- Table de Marbre & Juges en dernier refl'ort, 287
- Des Appellations, 288
- Adjudications des bois & forets du Roi, tant futayes que taillis, 289
- De l’affiete, balivage, martelage & vente des bois, Ibid.
- Du Grand Maître, Ibid-
- De l’alhete, balivage, martelage & vente des bois, 290 Des Officiers des Maîtrifes, 297
- Des recollemens, Ibid.
- De la police & confervation des forêts , 299
- De la melure qu’on doit y obferver , Ibid.
- De la grandeur de la corde, & des. échantillons des bois à brûler, 300
- Réglement touchant les cendres , charbon , fabotiers & autres, Ibid.
- Amendes, peines, reftitutions , confifcations, dommages & inte'réts, 301
- Des bois à bâtir pour les maifons Royales & les bâtimens de mer, 304
- Des forets, bois & garennes tenues à titre de douaire, concelfion, engagement & ufufruit, 306
- Des bois en gruerie , graine, tiers & danger, 309
- Des bois appartenans aux ectiéliaftiques & gens de main-
- morte , 313
- Des bois appartenans. aux communautés & habitans des Pareilles , 3 1 f
- Des bois appartenans aux particuliers, . 317
- Four la confervation des Foiéts du Roi, 318
- Articles principaux de l’Ordonnance du Roi de 1672, concernant la jurifdidion de l’Hôtel de Ville de Paris au fujet des bois à brûler & autres, 32O
- Des échantillons des bois à brûler, Ibid.
- A quoi doivent être employés les menus bois, Ibid.
- Des bois d’Andelle & autres bois venans par les rivières de Somme & d'Oife, 321
- Sera loiiible aux marchands de faire pafîer leurs bois fyr
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- DES CHAPITRES, &c; xJ
- les terres & héritages, &c. . Ibid.
- Permis aux marchands de bois de faire des canaux & de prendre les eaux des étangs pour le flottage des bois, $zz Les marchands pourront jetter Jeurs bois à bois perdu, Ibid. Du chemin qui fera laiffé le long defdits ruiffeaux fervant au flottage des bois, Ibid.
- Les marchands pourront faire paffer leurs bois dans les étangs & fofles des Seigneurs & autres, 323;
- De la pêche des bois canards, Ibid.
- Les Seigneurs apres les'40 jours peuvent faire pêcher les bois canards , Ibid,
- Les marchands feront vifiter les vannes, éclufes, pertuis & moulins avant que de jetter leurs bois à bois perdu, 314 Les propriétaires des vannes, éclufes, pertuis ik moulins tenus de les entretenir en bon état, • Ibid.
- Droits qui feront payes pour le chommage des moulins , 31? Permis aux marchands de prendre des terres pour faire l’amas de leur bois fur les ports des rivières navigables & flottables, Ibid.
- De la hauteur & longueur des piles , 3 2,6
- Permis aux marchands de bois flotté , tant de cette ville que forains, de mettre leur bois en chantier , Ibid. Quel nombre de trains de bois les marchands peuvent avoir devant leurs chantiers, 327
- Les bois flottés feront empilés féparément dans les chantiers , Ibid.
- Les bois neufs feront chargés dans les batteaux féparément fuivant leur qualité , Ibid.
- Les marchands de bois tenus de faire déclaration aux mouleurs des marchandifes qui leur arriveront, Ibid.
- Que les bois feront mis à prix fur la montre qui fera apportée, 32S
- Deffenfes de vendre les bois à plus haut prix que la taxe, Ibid. De la mefure des bois de l’anneau, Ibid.
- De la mefure des bois de corde & taillis, 329
- Bois tortus ne feront mis en membrures, Ibid.
- Du bois d’Andelle, Ibid.
- Les fagots & cotterets feront vendus par compte, Ibid. Les marchands payeront le débardage, - 330
- Les marchands ou leurs domeftiques ne s’immifceront au compte & mefure des bois, Ibid.
- Regratiers de ladite marchandife, Ibid.
- Peuvent les Regratiers vendre lefdits fagots & cotterets au prix de la taxe qui leur fera faite, Ibid.
- Deflfenfes aux regratiers & gagne-deniers d’alterer les
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- ÿîj TABLÉ DES CHAPITRES, &<*.-
- fagots & cotterets, 33 f
- Du temps que les bois quarrés, de fciage, charronage, merrain & autres doivent tenir port, Ibid*
- DefFenfes aux marchands de Paris d’acheter fur les ports les marchandifes> End.
- Merrain à treilles, ozier & ployon , 332,
- Des échalas, _ , Ibid.
- Des perches fervant aux treilles, Ibid.
- Des oziers & ployons, 333
- Des Fondions des Jurés-Mouleurs de bois & Contrôleurs des quantités, Ibid<
- Des fondions des aides aux jurés-mouleurs, & chargeurs de bois gn charrettes, "'33?
- De la marchandife de charbon de bois * 33 6
- De la fondion des jurés-mefureurs de charbon » 338
- De la fondion des jurés-porteurs de charbon, 340
- Les conteftations entre marchands & autres fur le fait des marchandifes font jugées à l’Hôtel de Ville, 341
- ^CHAPITRE X. Statuts & Ordonnances pour la Communauté des Maîtres Charpentiers de Paris» 34a
- Du Maître général de Charpenterie, Ibid*
- Statuts nouveaux & Ordonnances pour la Communauté des Maîtres Charpentiers de Paris, corrigés, augmentés & confirmés par Lettres Patentes de Louis XIV, du ix Août 1649, 34?
- Difpofîtions ajoûtées aux nouveaux Statuts de la Déclaration du Roi du 28 Juin 170J, qui réunit à la Communauté des Maîtres Charpentiers l’Office de Tréforier-Receveur & Payeur de leurs deniers communs, & qui la confirme dans l’hérédité des Offices du Syndic juré & de l’Auditeur de leurs comptes, 366
- Des Compagnons Charpentiers, 369
- Reglemens communs aux Maîtres Charpentiers & aux . Maîtres Maçons, pour que chacun rempliffe les devoirs de fa profeffion , & qu’une Communauté n’entreprenne pas fur l’autre , 37I,
- Explication des termes de la Charpenterie & de ceux jui lui'font relatifs , en forme de petit Diétionnaire, 37?
- Fin de la Table,
- TRAITÉ’
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- DELA
- CHARPENTERIE*
- ET DES BOIS
- DE TOUTES ESPECES,
- ÿawrnttm&^^KiBmsitatEœswKœMmiimiuimiamaB^æséBammmuiawaM, i mi hm*
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- CHAPITRE .PREMIER.
- De la connoijjance des Bois*
- L ne s5agit pas ici de faire obferver toutes les particularités touchant i’efifence & la nature des Bois , ainfi qu’ont fait plufieurs Auteurs , comme Vitruve, Pline & autres ; ni même de parler de tous ceux qui fe trouvent dans les ventes, comme Bois-vif, Mort-bois, Bois-mort> Bois-en étant , Bois‘ d''entrée Ôc Bois-gifant, qui font des circonftanees auxquelles on ne doit point avoir égard parce qu’eilts n’ont nul rapport à la cOnftruélion des Bâtimens. On traitera donc feulement des propriétés & différences des bois de chêne & autres ; de leur âge, utilité, dépérilfement, & de plufieurs chofesfemblables , que l’on va faire connoître ? ainfi que les t£qp claffeg
- A "r
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- 2 T R A I T E*
- différentes fous lefquelles on range tous les Bois : fça-voir, les Bois taillis, les Baliveaux & les Futayes; nous parlerons enfuite des ventes qui s’en peuvent faire.
- Article Premier.
- De la maniéré de connoître Vàge des Arbres.
- Pour connoître Page d’un arbre, il faut le fcier par le pied, autant de niveau qu’il fera poffible, & compter les cercles différens qui fe trouvent fur le tronc de l’arbre , qui font ordinairement marqués du côté du Septentrion , à caufe du vent de bîfe qui fouffle de ce côté là ; & le nombre des cercles , en les comptant depuis le centre, donnera à connoître le nombre des années de cet arbre, parce qu’à chaique fève , c’eft-à-dire, chaque année, il acquiert une nouvelle enveloppe de bois.’
- On conçoit facilement que c’eft la nourriture qui fait la croiffance des bois, puifqu’on voit qu’ayant demeurés pendant tout l’Eté chargés de feuilles, ils s’en dépouillent vers l’Automne, a caufe que la fève qui les entretenoit venant à fe difliper par les trop grandes fraîcheurs, celfe de leur fournir cet aliment ordinaire, & fait qu’ils deviennent comme s’ils étoient morts, & relient pendant tout l’Hyver dans l’inaéfion expofés aux injures de cette rigoureufe faifon. Alors les pores fe ref* derrent ôc fe raffermilfent de telle forte qu’ils n’ont aucun mouvement, jufqu’à ce que la terre commençant à. s’échauder par les douceurs du Printems, donne uné nouvelle fève qui travaille avec une li grande vivacité entre le bois & l’écorce , qu’élle produit une ceinture d’un nouveau bois autour de l’arbre, & c’eft l’enveloppe dont on vient de parler.
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- •PE LA C'SARP'ENTERÏ E« _ £
- Article II.
- Tems propre pour abattre les Arbres
- t^a faifon la plus propre pour abattre les arbres dont oft veut faire du^bois de charpente, & fur-tout le chêne , eft au decours de la Lune, pendant les mois de Novembre, Décembre, Janvier & Février, parce que dans ce tems les bois, ayant moins de feve &c d’humidité que dans toute autre faifon , fe poutriflent beaucoup moins, & offrent très-peu de nourriture aux vers qui s’y engendrent ; d’ailleurs l'Aubier , c’eft-à-dire, le bois blanc , qui dans une autre faifon eff plus tendre, lait alors plus de corps avec le bois, ôc ffoccabonne pas tant de perte dans le débit.
- Article ï II.
- De la nature des Bois»
- Ün Charpentier doit fçavoir faire la diftin&ien des bois , attendu qu’il court rifque d’être obligé à reparer le dommage provenant du mauvais bois employé dans les bâtimens dont il aura fait l’entreprife.
- Ceux qui achètent des bois fur pied pour les façonner doivent en connoître la nature & fçavoir faire le difcer-nement des différens ufages auxquels ils font les plus propres. Pour y parvenir, il faut confidérer le fonds où lont fituées les forêts, & de quelle .manière les bois font venus ; d’autant que b cVft une pleine futaye qui foit en bon fonds de terre > fans être eXpofée aux rayons du foleil, & que les arbres foient preffés, la nature de ce bois fera trop tendre -, étant venu dans des lieux couverts & par conféquent il ne fera propre que pour la Menuiferie. Mais s’il eft crû fur le gravier en des fonds fabloneux & pierreux, principalement aux rives des fo»
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- $ Traité’
- rets, il fera ruftique, dur & très-bon en Charpente. >
- Les arbres rélervés en baliveaux, qui viennent au grand air , éloignés les uns des autres', & reçoivent par conféquent les rayons du foleil pendant toute , ou du moins une grande partie de la journée, ferçnt durs, francs , nets & bons à bâtir; ainfi les Charpentiers peuvent s’en fervir avec honneur & profit ; mais les Me-puifiers & les Sculpteurs n’en peuvent rien faire de beau ni de bon , attendu leur dureté qui les rend rebelles à leurs outils.
- On a connu par expérience que les bois qui font ex-pofés à l’Orient & au Septentrion font les meilleurs pour mettre en oeuvre, 6c que ceux qui regardent 1 Occident & le Midi font les pires de tous à caufe de l'humidité des vents qui viennent de ces côtés là.
- Article IV.
- Des qualités & des défauts des Bais.
- Comme tous les jours on acheté des bois abattus, il faut pour n’y être pas trompé les fonder auparavant afin que s’ils pèchent en quelque chofe, on puiffe au moins en faire l’ufage qui leur eft le plus naturel. Pour cela on répand dans un des bouts de l’arbre un peu d’huile d’olive bien chaude ; s’il eft venu dans un londs marécageux , le fel de l’arbre étant âcre, l’huile gréfillera en la jettant ; s’il eft venu dans un terrain doux Ôc qu’il ait été coupé en tems de feve, l’huile ne s’imbibera .pas entièrement par tout, il en reliera vers les bords; au contraire s’il eft cru dans un lieu fec & qu’il ait été coupé dans le tems que la feve eft amortie, l’huile s’imbibera toute entière 6c fe féchera fur le champ. Etant prévenu de cela , il faut prendre garde dé ne point employer celui qui fera cru dans un lieu marécageux aux endroits humides &. expofés à la pluye, parce qu’il s’y pourriroit en peu de tems. Il eft également dangéreux
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- t>E la "Charpenterie. y
- tîe le mettre où il régné un grand foleil, car la chaleur furprenant l’humidité dont il eft rempli, l’ouvre & le fait fendre, comme on le remarque tous les jours, non-feulement aux ouvrages de Charpente qui font expofés à l’air, mais même à ceux qui font à couvert. Quand on en témoigne quelque mécontentement aux Entrepreneurs ou Charpentiers , ils répondent, l'oit par ignorance , foit pour fe tirer d’affaire avec un frivole raifcn-nement, que c’eft un effet de la force du. bois. Cependant comme on eft fouvent contraint d’employer des bois de bonne & de mauvaife qualité, il faudra toujours choifir le meilleur , c’efbà-dire , le moins humide, pour le placer dans les lieux les plus conlidérables de l’édifice, & l’autre aux endroits de peu de conféquencc , faifant attention pareillement que les gros bois qui font vicieux font plus fujets à fe fendre & à éclater que les menus. Il efl donc à propos & important de ne faire les poutres qu’avec ce qu’on aura de meilleur, afin que par la fuite, fi l’on eft contraint de renouveller quelque piece de charpente, on ne foit pas obligé à une grande dépenfe & à un travail confidérabie.
- Il arrive fouvent qu’une piece de bois ayant été équarrie paroît faine , tandis que le cœur en efl gâté. Pour ne pas y être trompé , il faut faire frapper avec le doigt ou le marteau à l’un des bouts & porter l’oreille à l’autre ; fi I on y entend un bruit fourd & caffé c’eft une marque que la piece efl gâtée; au contraire, fi le fon eft clair , c’efl; une preuve qu’elle efl: bonne.
- Les arbres nouvellement coupés ne font point du tout propres pour être mis en œuvre dans les bâtimens ; il faut leur donner le terns de s’affermir , de 1e consolider 8e de jetter toute leur eau, ce qui fe fera facilement fi pendant trois ou quatre mois on les laifïe debout appuyés contre quelque mur ou arbre ; d’ailleurs on fait fort bien, quand on le peut, de garder les bois à couvert pendant une couple d’années avant que de les débiter , fur-tout s’ils font crus dans un endroit humi-
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- Traite’
- de ? parce que dans ce cas ils font fujers à fc dé jettes? & à fe fendre., S’il s'agit d’ouvrages de Menuiferie , plus les bois auront été gardés , & plus ils feront folides.
- Il eft: encore bon dans l’ufage journalier des bois, de ne les employer qu’après en avoir détaché tout l’aubier; car pour peu qu’il en relie dans les Haches , après même qu’ils ont été équarris, il eft certain qu’il en occafion-ïiera la pourriture , ou qu’il s’y engendrera des vers 9 le bois commençant toujours à fe gâter par l’aubier a. & cette pourriture fe communique enfuite au corps. Il arrive aulîi que le bois, quoique bon, fe gâte quelque fois lorfqu’étant roulé il a été mis en œuvre, ce qui fe connoît par les rognes ou moulfes qu’il jette en dehors & qui relfemblent allez à des champignons ou à des mouiïerons.
- Quand le bois eft échauffé il eft encore fujet à un aptre défaut, qui eft de fe couvrir par la fuite de petites taches blanches , noires & roulfes, ce qui le fait paraître pourri ; mais ce qu’il y. a de furprenant, c’eft qu’un bois tel fain qu’il foit, s’il eft appliqué contre un autre qui a des défauts, participe lui - même de ces défauts au bout d’un certain tems ; c’eft pourquoi il faut prendre garde dans l’emploi qu’on en fera qu’il ne touche rien qui puiffe l’endommager, &: faire même en-forte que les pièces confidérables, comme les poutres* ne touchent jamais le mortier ni le plâtre, parce que ces matières les échauffent (a) ; il feroit même à propos de iailTer quelques petits trous dans les murs à l’extrémité des poutres, afin que l’air dû dehors puilfe les rafraîchir.
- («) Dans les bâtimews publics & les Maifons Religieufcs cm enveloppe les portées des poutres & autres gros bois de plomb mince ou laminé , d’üne ligne ou ligne & demi d’épaifieur , & on laiffe quelques vuides iur les côtés qu’on remplit grofficre-ment avec des chevilles ou éclats de bois ; car pour peu qu’il y ait d’air, ces portées ne périront point.
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- feË là Charpenterie Article V.
- Des Bois-taillis.
- a
- Nous appelions Taillis, toutes fortes de bois, îorf-qu’ils font mis en ventes ordinaires, pourvû qu’ils ne palfent pas Page de quarante ans, car pour lors ils ne font plus Taillis , mais on les nomme ordinairement Futayes JUr Taillis. Leur coupe eft réglée de dix ans en dix ans pour le moins, fuivant les Ordonnances des Rois Charles IX en i 563 & ip73 , Henri III en 35^87 & 15*88 , & Louis XIV en 16S9. La raifon qui a donné lieu à cesRéglemens, efl; qu’anciennement on coupoit les Bois-taillis dès l’âge de 3,4 & $ ans , ce qui faifoit qu’ils ne produifoient que des bois propres à faire des bourées & des fagots qui n’étoient pas de grande valeur, les brins ne pouvant groflir allez en fi peu de tems pour en faire feulement un parement rai-fonnable ; & d’ailleurs les Baliveaux rélervés de tels bois ne pouvoient parvenir au point de faire aucun profit , devenant tortus, malfaits & rabougris , ne croiiïant qu’à la maniéré des pommiers, parce que n’ayant pas été prelfés plus long-tenus parmi le Taillis qui auroit poulfé de beaux brins droits & fans branches, ils ne pouvoient être de grand rapporr.
- Par ces raifons on connoît que c’eft une nécefiité de lailfer croître le bois jufqu’au tems des Ordonnances pour le moins , afin d’en tirer un revenu plus conlîdé-rable. Il faut prendre garde que les Baliveaux qu’on en voudra réferver foient choifis entre les plus droits & les moins branchus que l’on pourra', afin que leur croil-fance ne foit qu’en leurs corps, & qu’fis deviennent un jour des arbres de bonne qualité & de bon rapporté S’il fe rencontroit de-s brins qui vinifient de femences , de racines, & fur un feul pied , il les faudroit réferyer, étant de belle venue ; car ce font ceux qui viennent
- A iy
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- $ Traite31
- ordinairement le mieux , étant de bonne effence ; ota Il c’étôient pluficurs brins fur un même pied , il en fau-droit réferver le premier , c’eft-à-dire, le maître brin, qui s’appelle Baliveau fur fauche.
- Il faut faire çn lorte que tous les .Baliveaux foient de chêne , fi les ventes en font peuplées ; finon de châtaigner ou de hêtre , qui font les bois les mieux ve-nans & de la meilleure efpece. On doit obferver , autant qu il fe pourra, que l’endroit où l’on veut laiffer des Baliveaux foit en bon fond & le plus convenable, féparant les uns des autres également, afin qu’un jour le Taillis ne loir point étouffé deffous. Si par hazard il n’y avoit point de chêne , hêtre ni châtaigner dans lef-dites ventes , il faut y laiffer des Baliveaux tels qu’ils fe trouveront, comme bois blanc & autres des meilleurs 5 puifque de néceffîté il en faut réferver de quelque nature que ce foit pour fatisfaire à l’Ordonnance*
- Article VI.
- Des Baliveaux*
- Tous les brins retenus & réfervés dans les coupes ordinaires des Bois -taillis font appelles Baliveaux , comme on a dit ci-devant : ils prennent aufli le nom d’Ar-bres en quittant celui de Taillis, c’efl pourquoi on les nomme Arbres baliveaux ou Arbres réfervés par l’Ordonnance. Plufieurs les appellent Etalons, par analogie aux chevaux , parce qu’ils repeuplent les ventes & viennent avec le temps en nature de Futaye. Selon leur âge ils fe nomment de trois différentes maniérés, fça-voir, les anciens, les modernes & ceux de Vâge du Taillis. Ceux-ci font les arbres que les Marchands font obligés de réferver de l’âge du Bois-taillis qu’ils exploitent; les modernes font ceux qui ont été réfervés aux coupes précédentes depuis quatre-vingt à foixante ans, & au-deffous > que nous appelions encore Baliveaux fut
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- de laXharpesteriê.’ $
- Taillis ; & les anciens font ceux qui ont atteint ou pafle l’âge de cent ans. Quant à leur qualité, il en eft affez parlé à l’Article des Taillis.
- Article VIL
- ‘ "De la Futaye.
- La Futaye eft le bois qu’on ne coupe pas en vente ordinaire des Taillis ; on le laifte croître depuis 40,50 jufqu’à 150 & 200 ans. Il y en a de plufieurs fortes qui changent de nom félon leur âge ; à 40 ans on l’appelle Futaye fur Taillis ; depuis 40 jufqu’à 50 &. <5o ans , demi Futaye ; depuis 60 jufqu’à 80 , ioa & i 20 ans, jeune Haute Futaye; depuis 120 jufqu’à 150 ou 200 ans , vieille Haute Futaye ; & paffé deux cens ans, vieille Haute Futaye fur le retour ; c’eft-à-dire , que ce bois ne peut plus profiter, parce qu’ayant été plufieurs années en étant de confiftance , il commence à dépérir par fa trop grande vieilleffe. (a)
- Il eft autant dommageable de laifler trop vieillir les bois fur pied, que de les couper trop jeunes, puifque
- (a) La France ne produit prefque plus à préfent de vieille Haute Futaye, parce que, comme le remarque fort bien un de nos „ Auteurs modernes, l’hyver de 1705» altéra fi confidérablemene » y les gros chênes, qu’on a remarqué que les vaiffeaux qui ont été
- bâtis de leurs bois n’ont guéres fubfifté plus de fept ans, tandis 33 qu’on a pu ians danger faire des voyages pendant 30 ans fut s, ceux qui avoient été conftruits auparavant ; ce qui depuis cette », fameufe époque a néceffairement occafionné d’employer fuc-3, ceffivement plus des trois quarts de bois plus qu’on ne faifoit 3, pour leur en fubftituer de nouveaux.
- „ De plus cet hyver endommagea fi fort les jeunes Baliveaux, » que ne pouvant plus profiter, on fut obligé de les couper pour „ lés brûler ou pour d’autres ufages très-communs , ce qui a »> occafionné jufqu’à ce jour la rareté & la cherté des bois de 9, Charpente.
- „ Depuis ce tems-là, continue le même Auteur , les forêts 9, ont toujours continué de diminuer de plus en plus dans l’éten-
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- Fo ^ Tja'îTï)
- î’on fçaît par expérience qu’ayant palfé uh certain âge? ils ne font plus que dépérir; & que lorfqu’on les coupe devant qu’il en foit tems, ils ne peuvent faire grand profit.
- Article VIII.
- Ventes des Bois.
- “Après avoir parlé de la nature & qualité des Bois ; de leur âge & de leur dépérilfement, il relie à faire connaître les différentes ventes qui s’en font, ou qui s’en doivent faire, lefquelles font au nombre de fept, dont .voici les noms.
- La première, efl la vente des Taillis.
- La fécondé ell celle des Baliveaux fur Taillis,
- La troifiéme, la vente par éclaircilfement.
- La quatrième , la vente par pieds d’arbres.
- La cinquième ell celle de la Futaye.
- La fixiéme, celle des bois en récépage.
- Et la feptiéme, la vente des bois chablis.
- Ces ventes font différentes les unes des autres, ainfï qu’on pourra le connoître facilement par le détail ci-après.
- i0. Vente des Bois-taillis.
- Cette vente fe fait ordinairement par arpent, & à îa mefure du Roi, ainli qu’il ell fpécifié en l’Ordonnance , Art. XIV. de la Police & confervation des Forêts. Ce bois ell celui dont la coupe ordinaire ell réglée à dix années pour le moins. Il fe débite en fagots, co-terets, cordes, charbons & autres marchandifes.
- » due du Royaume, & elles ne cefleront de dépérir tant que les „ Gardes à qui les Seigneurs en commettent le foin n’empêche-„ ront pas les paylans d'en couper les jeunes Baliveaux, & les „ beftiaux qui pâturent à l’entour de les détruire, comme font „ pu remarquer ceux qui fréquentent les Provinces,
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- t> E LA C H A R P S H T E R ï Ëi fil 2°. Vente des Baliveaux fur Taillis;
- Les Baliveaux fur taillis font des arbres réfervés dans les coupes ordinaires des Taillis, que l’Ordonnance permet aux particuliers de vendre ou faire exploiter après f âge de quarante ans, fans en pouvoir difpofer qu’ils n’ayent atteint ce tems, fuivant l’Article premier des Bois appartenans aux particuliers,
- 3°. Vente par êclaircijfemenu
- Cette vente fe fait communément dans les Bois-taillis où il y a quantité de Baliveaux réfervés lors des coupes précédentes , lefquels étant parvenus à un trop grand nombre , offufquent le Taillis qui eft deffous, & l’empêchent de profiter; c’eft pourquoi on les éclaircit en ôtant ce qui nuit des anciens & des modernes fuivant & conformément à l’Ordonnance,
- 40. Vente par pieds d'arbres;
- Cette vente eft affez ordinaire dans les bois des particuliers , où il y a quantité de gros arbres, dont on craint le dépérifletpent. On les vend par pied & non par arpent, en réservant feulement ceux qui peuvent être néceflaires aux befoins des Châteaux, Prelfoirs & Moulins en dépendons* ou pour quelques autres nécef* fités»
- y0. Vente des Bois de Futayes*
- Il y a plufieurs fortes de Futayes : Futaye eft un mot ordinaire à tous les bois, lefquels n’étant pas coupés en vente ordinaire de Taillis, on a laiffé croître depuis quarante ans jufqu’à cent vingt & cent foixanto ans & plus , comme nous l’avons déjà dit ci-devant, C’eft pourquoi nous en ferons deux diftinétions. La
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- firaf # T r A i t Es
- première eft la baffe Futaye ou Futaye rabougrie, oH font les arbres mal venans, tortus & bas, à la maniéré des pommiers, qui font venus en de méchans fonds , où ils dont pti profiter : & la deuxieme eft la haute <5c pleine Futaye, c’eft à-dire , des arbres placés les uns près les autres , & d’une belle venue & hauteur. Ce font quelquefois des Taillis de bonne nature que l’on a laifié croître en Futaye , ou des plans de graine qui n’ont point été mis en coupe ordinaire ; on la nomme pleine Futaye, à caufe qu’elle eft bien peuplée. On vend ordinairement ces fortes de bois par arpens ou par quantité de pieds d’arbres; mais c’eft toujours le mieux par arpent, d’autant qu’il n’y a point de différend pour la chute des bois, comme il arrive fort fouvent.
- 6°. Vente des Bois en récépage.
- Ces fortes de ventes ne font pas bien communes ^ '& même on ne les pratique gueres que dans les Forêts qui ont été incendiées ou gâtées par délits, ou dans de jeunes Taillis qui auroient été abroutis excefljvement par les beftiaux, ou qui par de fortes gelées auroient perdu entièrement les rejets ; de forte que le reftant des bois ne profitant plus qu’en rabougriffant, l’on eft obligé de le récéper par le pied , pour en faire revenir d’autres qui foient d’une plus belle venue. Il eft cependant encore une autre efpece de vente à laquelle on donne ce même nom ; c’eft de récéper des bois dont la coupe n’auroit pas été bien faite, comme veut POrdon-nance , foit par délits, vols ou négligence des Bûcherons.
- 7°. Vente des Bois chablis.
- Sous ce nom de Chablis font compris plufieurs fortes de bois, comme les arbres abattus par les vents , foit qu’ils ayent été rompus par le pied ou ailleurs , au corps ou a'ux branches, ou bien emportés avec leurs
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- de la Charpenterie; ï$ fracines j & enfin tous les arbres & bois de condamnation , forfaélure ou délit. Ces fortes de ventes fe font le plus fouvent dans les Forêts du Roi, d’autant qu’elles font de grande étendue 8c lujettes à plufieurs incon-véniens. Les autres appartenant aux Seigneurs, Communautés 8c autres Particuliers , font bien fujettes aux mêmes accidens , mais non pas fi fréquemment* ne tenant pas ordinairement tant de pays 8c d’étendue que celles de Sa Majefté. Tels bois dans les Forêts Royales fe vendent en l’état qu’ils fe trouvent, 8c l’adjudication s’en fait en la Jufiice des Eaux & Forées par le Grand Maître ou par les Officiers de la Maîtrife , à l’extinéfion des feux, après deux publications faites à l’Audience 8c autres lieux dits par l’Ordonnance ; 8c pour ceux des Seigneurs, Communautés 8c autres Particuliers, par leurs Officiers ou gens à ce prépofés. Ceux qui délireront fçavoir l’eftimation de tels bois , trouveront ci-après , Chapitre III, leurs réductions de grume au quar-ré, 8c le moyen de connoître ce qu’ils peuvent valoir.
- CHAPITRE II.
- De la maniéré de débiter chaque forte de Bois;
- LE chêne par fa propre confiftance étant le bois le plus convenable pour les bâtimens , c’eft par lui qu’il faut commencer ce Chapitre.
- Le Chêne eft non-feulement plus propre que tout autre arbre pour les pans de bois 8c les couvertures, mais encore pour le pilotage, parce qu’il fe conferve dans l’eau 8c même s’y affermit. Pour n’être pas trompé dans le choix qu’on en doit faire pour en tirer un bon ulàge, il ne doit pas avoir moins de cent ans ni plus de deux cens , parce qu’il demeure , à ce que l’on dit , cent ans à croître & à fe perfectionner 5 cent ans dans l’état
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- fi'4 . _ T R A I T Ÿ
- de perfeéfioli \ $c cent ans à décroître & à dépérir. Âihfl lorfqu’il a moins de cent ans il eft trop gras & il a trop de chaleur & de force, ce qui le fait fouvent fendre d’un bout à l’autre ; & lorfqu’il a plus de deux cens ans, il commence à manquer de nourriture & s’échauffe faci-lement par fa féchereffe, ce qui fait qu’il fe gâte en peu de tems & qu’il s’y engendre des vers.
- L’expérience a fait connoître que quand le chêne a été coupé dans une bonne faifon , il dure cinq à fix cens ans, étant employé dans les bâtimcns qui ne font pas trop expofés aux injures de l’air; & que lorfqu’il eft employé pour le pilotage des fondations il fubfifte pendant douze ou quinze cens ans.
- Ce bois s’employe à divers ouvrages & fe débite en différentes fortes, pour la Charpenterie, Menuiferie, &c» comme il fuit.
- Article!.
- De la Fente ou Mer ram*
- Il la faut tirer du meilleur bois de chêne qui fe tfou^ ve dans les forêts, fans nœuds ni roulures, & qu’il foit de fil, d’autant plus que celui qui eft tranché n’y vaut rien, & que les tronçons de la longueur de la Fente fe coupent au bout de l’abatage pour le meilleur. On doit remarquer que tout le corps de l’arbre n’eft pas propre à fendre , fuivant la difpofition du bois ; s’il eft crû fur gravier , & que le foleil du Midi ait donné def-fus, il fera ruftique , noueux & ne fe pourra fendre aifément paffé un tronçon ou deux les plus proches dudit abatage; mais quand les arbres font en bonne terre dans des endroits ni trop fecs ni trop humides, la Fen-a fce y eft aifée & de grand rapport*
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- pe la Charpenterie* &r$ Article II.
- De la Latte quarrée & volige•'
- La Latte quarrée doit avoir quatre pieds de long; un pouce trois quarts ou deux pouces de large, & deux à trois lignes d’épaiflfeur ; il en faut cinquante à la botte.
- La Latte volige a auiîi 4 pieds de longueur, 4 à 5] pouces de largeur, & 2 à 3 lignes d’épaiflfeur; il en faut vingt-cinq à la botte. Comme la Latte eft plus difficile à fendre que l’échalat, il eft de la prudence de l’Ouvrier de ménager le bois & de le 'fendre en écha-i lats quand il ne peut le fendre en Lattes.
- Article III.
- Des Echalats,
- On fait plufieurs longueurs d’Echalats, fçavoir de 4 pieds, 4 pieds & demi, 6, 9 , 12 & 15* pieds de long. Ceux de quatre pieds ne proviennent la plupart que de la tronce de la latte qui ne fe peut fendre facilement : ils ne font propres qu’aux petites vignes, & ont trois quarts de pouce en quarté ; il en faut quarante à la botte.
- Ceux qui fe font pour l’ufage de Paris & de la rivière de Loire, particulièrement pour Orléans & Villes circonvoifines, font tous débités de quatre pieds & demi de longueur & trois bons quarts de pouce, en quarré pour le moins. Les bottes font compofées, fçavoir, celles pour Paris de quarante Echalats , ôc les autres de cinquante , quoiqu’entre Marchands & autres ils ne fe vendent qu’au millier. Quand il s’en rencontre à Paris de cette derniere efpece,il n’en faut que 80 bottes pour un cent de quarantet ce qui eft le mêgae nombre,
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- ri€ Traité*
- Ceux de 6, p , 12 & 1 y pieds de long fervent aux efpaliers & berceaux qui fe font dans les jardins» Quand ils font beaux & droits , fans aubier, ils fe vendent bien à Paris , attendu qu’ils font rares de cette qualité. Chaque botte eft compofée de vingt-cinq , & tous d’un pouce en quarré ; ils fe vendent à proportion de leur longueur ; néanmoins la Ville met la taxe à toutes fortes d’Echalats , telle que Meilleurs les Prévôt des Marchands & Echevins le jugent à propos : il y a danger de l’amende pour ceux qui les vendent plus que la taxe.
- Article IV.
- Mer ram pour la conjlruâion des futailles.
- Le Merrain doit être de la même nature de bois que la latte & l’échalat : il s’en fait de différentes longueurs félon les jauges des pays &c l’ufage à quoi on le delfine* Celui pour la conftruéfcion des pipes doit avoir quatre pieds de long; pour les muids, trois pieds ; pour les banques & demi queues, deux pieds & demi» Tous ces bois fervent pour la longueur des futailles, & font ordinairement nommés doëlles , dont chacune doit avoir depuis 4 jufqu’à 6 & 7 pouces de large ; celles au-def-fous de 4 pouces font réputées rebuts ou effautages ; les enfonçures de ces vailfeaux doivent avoir deux pieds de long & fix pouces au moins de large, & ceux au-deflous font aufli réputés efFautage, c’eft de quoi on fait les doëlles des demi muids, les fonds defquels doivent avoir un pied & demi de long, & aufli fix pouces de large pour le moins. Toutes les doëlles ci-deffus doivent avoir trois quarts de pouce d’épaifleur, de les fonds depuis 7 jufqu’à 8 à p lignes ; il s’en employé beaucoup à Paris & aux environs, comme Argenteuil, Maintes & autres lieux d’alentour, ou ils defeendent pour la conftruélion des futailles. Il s’en fait encore d’autres
- efpeces
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- dela Charpenterie; ï-f êfpeces, qui Te nomment panneaux, pour la Menuiferie* depuis un pied jufqu’à quatre pieds de longueur ; celui de 4 pieds doit avoir un pouce & demi d’épaiffeuiv Il y en a auffi à qui on ne donne qu’un pouce , de même qu^à celui au-deffous ; la moindre largeur de tous ces bois doit être de fix pouces pouf fervir à faire du parquet & autres ouvrages.
- Le chêne fe fend auffi eh ecliffe ou ferche pour faire des minots, féaux & autres meîures : pour les minots il les faut de quatre à quatre pieds &: demi de longueur*, & pour les féaux , de trois pieds ; leurs fonds doivent avoir , fçavoir , pour les minots J 8 pouces en quatre* & pour les féaux un pied.
- S’il refte des longueurs d’arbres, après lâ fente prife, qui ayent fix pieds & plus de long, il les faut faire ‘équarrir pour les débiter en feiage.
- Article V.
- Fois de feiage de chêne pour la Charpenterie & là Ivlenuifene,
- De la Contre-lattè’o
- Là Contre-latte doit être débitée à la feie , de 4 à _fj ipouces de largeur & d’un demi pouce d’épaiffeur 5 elle fért à couvrir en ardoife*
- Flanches dé plufeurs épaijfeursi
- La première eft celle qui fer't à couvrir les entrevouîê des folives des planchers quand le bois eft apparent 5 t’eft pourquoi on la nomme planche d’emrevôyx. Elle doit avoir neuf pouces de large & neuf lignes d’épaiffeur ; elle eft propre auffi à faire des auvents.
- La Planche ordinaire qui eft la plus eh ufage dans là Meauiferie pour les menus ouvrages, eft débitée de x|j
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- 'i$ Traite’
- lignes, franc-fciée, d’épaiflfeur, & d’un pied de large*
- Celle d'un pouce & demi d’épaifleur ne doit avoif que onze pouces de large, à caufe qu’elle peut fervir de cette largeur à conüruire des cuves.
- Et celle de deux pouces doit être, franc-fciée, de douze à treize pouces de large, & même il s’en fait de 14, 1S & 16 pouces, d’autant que la plupart de ces bois fert à faire des ais de trapes.
- Membrures.
- Il y a deux fortes de Membrures, fçavoir, l’une cîd deux pouces d’épaiffeur, & l’autre de trois, chacune de fix pouces de large. Tous ces bois font propres à la Menuiferie , & doivent être de bon échantillon , bien doux & fans roulures*
- Chevrons.
- Les Chevrons ordinaires fervant à la couverture des bâtimens , fe débitent de trois & quatre pouces de grof-feur , c’eft à-dire 3 pouces fur une face & 4 pouces fur l’autre ; ils doivent être fans nœuds ni aubiers’il fe peut. Il s’en fait d’autres de 4 pouces en quarré, qui font bons à plufieurs ufages, car ils peuvent fervir non-feulement à la couverture des bâtimens & à d’autres ouvrages tant de Charpenterie que de Menuiferie , mais encore pour des baluftres tournés des efcaliers. Quand on les deftine à ce dernier ufage il faut que le bois foie doux & bien quarré, afin qu’il n’y ait rien à faire que de le couper de longueur pour le tourner,
- Poteaux,
- Les Poteaux ont ordinairement 4 & 6 pouces de groffeur ; ils fervent dans les bâtimens à faire des clof* fons, pans de bois &; autres ouvrages iemblables.
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- î> Ë LA CliARPENTÈKlE, Soliveso
- '*9,
- . Les Solives font de y & 7 pouces de grofleur, & doivent être de bois bien fort ; le plus ruflique eft toujours le meilleur à caufe du fardeau des planchers & des portées dans les murs.
- S’il fe rencontre dans les ventes des bois de brin qui foieht droits & qui portent feulement depuis 7 jufqu’à 9 pouces de grofleur, & depuis 1 y pieds jufqu’à 3 toiles, 3 toifes & demi, 4 toiles 8c plus de longueur, il ne faut pas les débiter en finage ; car préfentement il fe fait quantité de bâtimens où Ton fe fert des folives de brin pour faire régner les planchers d’un bout à l’autre , oc par ce moyen ôter la figure d’une poutre ; d’ailleurs oii les employé pour poteaux corniers, fervans aux pans dé bois defdits bâtimens.
- Limons & Battant.
- Lés Limons & Battans fe débitent de même façon ; les Limons fervent aux efcaliers 8c les Battans aux por-tes-cocheres ; iis doivent être de bois bien doux, fanà roulure ni aubier : il s’en débite de plufieurs largeurs & épailfeurs. Ceux qui fe fonrordinairement font de quatre & huit, quatre & neuf, quatre & dix, cinq & dix 8c de cinq & douze pouces.
- Goutiereu
- La Goutiere eft tirée de bois de brin, bien fain, fané foulures, nœuds ni gerfures, à caufe de l’eau qu’elle reçoit incelfamment, qui palfant au travers la rendroit de nul fervice. Pour la débiter, le bois doit être ménagé fi l’on en veut éviter la perte 5 c’eft pourquoi il fauc avoir foin, lorfqu’il fe trouvera quelque piece bien faine par les deux bouts 8c bien droite > qui pourroit avoir
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- ho Traite*
- 8 & 9 pouces d’équarriffage , de la faire fcier en deux*' c’eft-à-dire, donner un trait de fcie d’un bout à l’autre au travers des deux angles. Le fciage fera le delfus de la Goutiere qu’il faut creufer à l’ordinaire , biffant un bon pouce d’épaiffeur en tout fens , c’eft - à - dire , de bord. Ce bois doit être mis à couvert à caufe du baie qui le gerle & le tourmente fort, ce qui eft caufe qu’il ne peut fervir de fon étendue. Les longueurs qu’on donne ordinairement aux Goutieres, font depuis lix pieds jufqu’à trois toiles & trois toiles demie , ainli que le bois de fciage de Charpente.
- Article VI.
- Autre bois que celui de Chêne, propre à plujieurs ouvrages.
- Du Chàtcàvner.
- O
- Le Châtaigner eft un bois propre auffi. à la Charpente des bâtimens ; nous voyons même beaucoup d’anciens édifices qui en font conftruits ; mais depuis que l’on a reconnu la bonté du chêne, & qu’il étoit bien plus commun en France, on a laiffé les Châtaigners, fe fervant feulement en ce pays des jeunes Baliveaux pour faire des cercles à cuves & à futailles, qui font très-bons, pourvu qu’ils foient coupés à l’âge de 6 à 7 ans , félon l’Ordonnance du Roi Henri III, du mois de Mars i $8o. Il fe vend quantité de ce bois en perches à Paris , qui fert à accommoder les treilles Ôc les efpaliers des jardins ou marais.
- Du Hêtre.
- Le Hêtre eft bon à plufieurs fortes d’ouvrages, 61 particulièrement pour faire des meubles. Il fe débite pour cet ufage en planches 9 poteaux. & membrures,
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- î) E LA Ch ARPENTE RIE.' aï
- La plahche doit avoir 11 à 12 pouces de large, & s 3 lignes d’épaififeur , franc-fciée. Le poteau fert ordinairement à faire des colonnes de lit, & doit avoir 4 pouces en quarré , auffi gros à un bout qu’à l’autre , attendu qu’il peut fervir à beaucoup de chofes ; fa longueur eft depuis fix jufqu’à neuf & dix pieds ; la membrure doit avoir deux pouces 6c une ligne, franc-fciée, d’é-paiifeur, 6, 7 & 8 pouces de largeur > tk pareille longueur que la planche, qui eft de fix, neul & douze pieds.
- S’il fe trouvoit quantité de gros Hêtres , l’on en pourrait débiter en tables de cuifine 6c étaux de Bouchers de 4 , y , 6 6c 7 pouces d’épaiTcur ; pareillement en goberges, pour fervir aux faneurs de layettes 6c coffres , enfin pour plaideurs fortes d’ouvrages pour l’utilité des Boiffeliers , Selliers & Bourdiers , comme ferches, ecliffes, pelles y cuillères, f'abots, arçons s afteloires,. 6c autres.
- Du Sapin.
- Le Sapin eft un bois à préfent bien en ufage à Paris. Ceux qui le font débiter doivent avoir grand foin,quand il fe rencontre de beaux brins, de les bien faire équar-rir depuis 6 jufqu’à c> 6c 1 o pouces de groffeur, 6c depuis 3 toifes jufqu’à 4,4 8c demi, & y toiles de longueur. Ils fervent de folives aux planchers des grands édifices (a). Ce bois pour la Menuiierie ne fê débite qu’en planches de plufieurs largeurs & épaiffeurs ; les
- (a) A Paris, les Charpentiers ont prefque de tout îems prof-crit les {olives de fapin ; ce n’eft pas que ce bois, lorfqu’il eft bien choifî, nç loit bon & roide , & même d’aufli bon ufage que le chêne, lorfque ces folives ne font point alfemblées & portent en plein mur. Le danger du feu , la foiblelfe des tenons » le peu -de durée des plafonds qui font attachés fur le fapin, les clouds ne s’y tenant qu’avec peine, la facilité que ce bois a à pourrir lorfqu’il eft enfermé, & fur-tout les portées; toutes ces raifons & autres femblables ont fait proferire les folives de fapin à P a-
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- •22 Traite3
- longueurs ordinaires font de<S,8,5>,iO&i2 pieds»' Ceux de 6' pieds ont trois quarts de pouce d’épaiffeur , 6c depuis 1 o pouces julqu’à 18 de largeur; ceux de 8 pieds font de pareille épaiffeur 6c de 12 pouces de large ; & ceux de , i o 6c 12 pieds, d’un bon pied , franc-fcié, de large, 6c 13 à 14. lignes d’épaiffeur.
- Du Noyer.
- Le Noyer eft fort effimé pour faire des meubles, à paufe de fa beauté. Il fe débite ordinairement en poteaux, planches & membrures, de meme longueur, épaiffeur 6c largeur que le hêtre ci-devant fpécifié. 11 faut que les planches 6c les poteaux foient de bois bien net, fans gerlures ni roulures. On peut faire débiter des tables ou carrelles , quand les Noyers font bien fains & de belle grofieur, de deux bons pouces d’épailfeur. Cela fert à faire des panneaux aux carroifes 6c à monter les armes ; les Menuifiers s’en fervent aufii : mais s’il s’y rencontre des racines ou loupes qui foient de beau bois, il faut les mettre en tronçons, afin qu’elles foient propres aux Ebénifies. Le plus brun & jafpé efi: le plus beau 6c le plus exquis. Le Noyer fe débite encore en rouleaux , 6c tables de preffe pour les Imprimeurs en taille-douce.
- Du Poirier.
- Le Poirier fe débite en poteaux, planches & membrures , des mêmes longueur, largeur 6c épaiffeur que çivdeffus.
- Cormier & autres.
- Le Cormier, Nefflier , Sauvageons & Alifier, font des
- ns, & un Charpentier qui en auroit employé feroit amendé & fon ouvrage démoli. Dans les Provinces & Campagnes on paffe, far ces raifons, mais on ne doit les employer qu'avec prudence & précaution , fans tenons, éloignées des cheminées & aux endroits qui ne feront point plafonnés»
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- »e la Charpenterie. 23 bois propres à faire des chevilles & fufeaux pour les rouets 6c lanternes des moulins. Ils fe doivent débiter ou fendre de quatre bons pouces en quarré , c’elt-à-dire quatre pouces en tout fens ; leur longueur ordinaire eft de 16 pouces. Les branchages peuvent auffi fervir à faire des chevilles , quand ils lont allez gros, quand ils ne le font pas luffiiamment, ils ne fervent que de fufeaux auxquels on donne 18 pouces de longueur & de groheur 3 pouces en quarré ou de diamètre quand ils font avec lécorce. Ces bois font propres auffi à faire les outils de Menuifiers, & principalement le Cormier qu’il faut débiter en poteaux de 3 & 4 pouces en quarré, & en membrures de 2 & 4 pouces d’épailfeur & 6 pouces de large lur 6, c) & 12 pieds de longueur. Tout ce bois fe vend fort bien à jfaris.
- Ve l’Aune.
- L’Aune efl bon, quand il ëft bien droit & de belle grolfeur , à faire des tuyaux pour la conduite des eaux des fontaines à la campagne, quand on ne veut pas faire la dépenfe de ceux de plomb ou de terre , ou que l’on n’a pas la commodité d en avoir de ces deux efpeces, on fait des terriers exprès d’Aune. L’on peut s’en fervir auffi dans l’eau à faire des pilots, batardeaux, chauffées d’étangs & autres ouvrages ; cependant il n’approche pas de la bonté du chêne pour la durée dans l’humidité : il efl encore bon à débiter en fciage, en poteaux de 3 pouces en quarré, 6c en membrures de 2 pouces d’épailfeur & de 6, 7 ôc 8 pouces de large pour les Tourneurs qui en font des meubles à vernir ; l’on s’en fert auffi pour faire des fabots ; fi ce font des baliveaux ou grolfes perches , ils font propres aux Tourneurs de bois blanc pour faire des échelles, chaifes, torches & autres ouvrages.
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- T R A ï T ï5
- Du Peuplier.
- ; J* A
- Le Peuplier fe débite ordinairement en volige, depuis jufqu’à $ lignes d’épaiiTeur, 10 pouces de largeur & 6 pieds de long, pour faire des bieres & foncer des cabinets. On en peut aufli débiter en planches d’un bon pouce d’tpaifieur & j i à 12 pouces de large, qui peu^eat lervir à la campagne à faire des portes, fenêtres 6c autres ouvrages. Ce bois eft propre aulli aux Sculpteurs pour faire des figures Ôc autres ornemens,
- Tilleul & Tremble.
- Le Tilleul ou Tillot & le Tremble étant d’une belle grolfeur, fe mettent par tables de 2,3 , & y pouces
- «çTépaîlïeur, pour lervir aux Cordonniers, Boureiiers * Selliers & aux fadeurs de baudriers pour couper leurs cuirs. Ori s’en 1ère à faire des fandales & des galoches à caufe de la legereré de ces fortes de bois. Le Tremble eft bon aufii à faire des fabors & talons de fouliers pour femmes. Les Sculpteurs fe fervent auftï du Tillot qui eft très-bon pour leurs ouvrages.
- De l’Orme.
- L’Orme efl le meilleur bois qu’il y ait pour le çharon-nage: il fert à faire moyeux, effieux, empanons, fie— Chès , jantes, armons , lifoirs , moutons, timons , brancards & autres. Voici un détail pour montrer comme il faut façonner l’Orme , attendu qu’il le rencontre quelquefois des lots qui ne lent que de ce bois là , qui eft fort en ufage en beaucoup de lieux , & principalement à Paris.
- Premièrement, les moyeux doivent être amenés en gru me, coupés par tronçons de la longueur de 6 pieds demi & 10 pouces de diamètre par le menu Jbout ?
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- be là Charpenterie; $f
- & s’il s’en trouvoit qui euffent 12, 13, 14 & même jufqu’à 16 pouces, ils feroient encore bons pour faire des grofîes roues de charettes.
- Les ejjieux font auffi en grume , de 6 pieds de long,
- de 7 à 8 pouces de diamètre par le menu bout.
- Les emparions doivent auffi être de même longueur que les effieux en grume ; mais ils n’ont pas tant de grolfeur , quoiqu’ils en approchent aflfez , quand ils ne font pas chantournés ; car lorfqu’ils le font, il n’efl: pas péceifaire qu’ils foient de fi fort échantillon.
- Les fléchés font débitées auffi en grume; fçavoir, celles pour lervir aux carolfes à arcades, de dix, onze & douze pieds de long ; & celles des autres de 12, 13, 14 & iy pieds, bien courbées, fans nœuds ôc d’un beau braquement.
- Les jantes font débitées de deux pieds huit & dix pouces jufqu’à trois pieds de long. Ce bois fert à faire le tour ou circonférence des roues de carolfes,, chariots & charettes.
- Les armons font en grume de fix pieds de long, & 8 a <p pouces de diamètre par le menu bout.
- Les armons cParcades font de quatre pieds & demi de long, & 5) à 1 o pouces de gros. On peut les lailfer de neuf pieds pour les couper en deux.
- Article VII,
- Bois de fciage pour Charonnage,
- Les lifoirs font débités de fix pieds & demi de long & de 6 & 7 pouces de large, fur 3 ôc 4 pouces d’épaii-lèur.
- Les moutons font de fix pieds 738 pouces de longueur , de y & 6 pouces de largeur, & de 3 êc 4 pouces d’épailfeur.
- Les timons doivent avoir neuf pieds de long, 3 pouces & demi en- quarré par le menu bout, 6c par le gros
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- ÏL& T R A I TE*
- bout 4 pouces. Il fe fait encore d’autres bots de {triage comme brancards ôc autres, mais ce font les Charrons qui les débitent eux-mêmes ; c’eft pourquoi il efl né-ceflaire d’amener des bois en grume de plufieurs longueurs & grolfeurs : quand les branchages font beaux 5 bien droits & même tortus, pourvû qu’ils ne foient point trop noailleux , l’on peut aulîi en amener : on le nomme bois à débiter. S’il le rencontroit des Ormes qui fulfent gros, comme de deux & deux pieds & demi d’é-quarriflâge , il faudroit en faire débiter des tables depuis, quatre jufqu’à fix pouces d’épaiiïeur, & les laitïer de leur largeur. Cela fert à faire des rouets. & tourtes de lanternes de moulin.
- Du Frejne.
- Le bois de Frefne efl très-bon aufli pour le dharonna-ge, à la réferve des fléchés, moyeux & j .ntes qui nécefi-fairement doivent être d Orme. Pour s’en lervir, il le faut faire débiter en timons & moutons, & en amener en grume de plufieurs longueurs & groiieurs, mais principalement de dix , douze , quatorze, quinze Ôc dix-buit pieds lur 8 à c> pouces de diamètre, lefquels fervent à Lire des baquets pour charrier le vin : & s’il fe rencontroit des vieux Freines loupeux & noailleux, qui fuffent beaux & bien fains , ce bois efl: fort exquis ; les Armuriers en font cas pour monter des armes , & même les Ebéniftes s’en fervent pour de très-beaux ouvrages : comme pareillement du bois d’ Erable, quand il efl de même nature ; il fe débite par cartelles de 3,4 & y pouces d’épailfeur, ou bien il faut l’amener en grume , afin qu’ils les faflent débiter comme bon leur lem-ble.
- Du Charme.
- Le bois de Charme fert aux Charrons de la campagne quand ils n’en ont point d’autre ; mais à Paris qu’il y en a à choifir, l’on n’en fait pas de compte, quoiqu’il
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- de la Charpenterie; q.j foit bon pour faire des efiieux, & principalement quand il eft d’une bonne nature & employé entre vert & fec. Les Charrons ne laiflent pas que de s’en fervir , comme auffi les faifeurs de formes ^ c’eft pourquoi on peut en amener en grume.
- Article VIII.
- Du Buis.
- Lorfqu’il fe rencontre des Buis qui font palfablement gros, ils fe vendent fort bien aux faifeurs de peignes & aux Tourneurs , qui s’en fervent en beaucoup de çhofes.
- Il y a plufieurs autres fortes de bois dont il n’eft pas fait ici une mention particulière, parce qu’ils ne font propres qu’à mettre en corde ; on n’a pas parlé non plus de ceux qui viennent des Indes ou des pays étrangers , & qui font employés par les Ebéniftes à faire des cabinets & plufieurs fortes de beaux ouvrages, & par les Teinturiers, parce qu’ils ne croiffent point dans ce Royaume.
- Article IX.
- Longueurs ordinaires des Bois de fciage , tant pour la Charpenterie que pour la Menuiserie.
- Le bois de fciage eft celui qui eft propre à refendre,' ou qui eft débité à la fcie en chevrons, poteaux, membrures , planches, &c. comme on a vu ci-devant. Ses longueurs ordinaires,pour les bois de Charpente, font de fix, neuf, douze, quinze, dix-huit, vingt-un, vingt-quatre , vingt-fept & trente pieds , & ainfi en augmentant de trois pieds en trois pieds. Cependant il ne s’en fait que rarement au-deflus de quatre toiles ou de vingt-quatre pieds, de même qu’on n’en débite point de longueur moindre que fix pieds.
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- Si 5 Traité5
- Les longueurs propres pour la Menuiferîe font de Cix; neuf & douze pieds. Il s’en fait auffi. de quinze pieds, mais non pas fi communément.
- Article X.
- Bois de branchage tiré des Arbres de Futaye.
- Les branches des arbres doivent être mifes en cordes lorfqu’elles ne peuvent iervir à autres marchandées de plus grand rapport. Il faut faire enforte que ce bois foit bien débité 9 puifque cela dépend en partie des bûcherons & du foin que l’on doit prendre de le bien faire fendre & fcier par les deux bouts. Il doit avoir trois pieds & demi de long , mais il vaudroit mieux lui donner trois pieds huit pouces pour le moins, afin qu’il fût plus de vente.
- Si l’on veut faire des rais propres au charronnage, il faut voir s’il ne relie point de bouts de la fente qui foient de la longueur qu’il faut : fçavoir, de deux pieds Sc demi ou trois quarts , & les fendre de pareille grofi-feur que les bûches. On fe fert auffi des plus gros branchages pour le même fujet, quand ils font droits & fans nœuds. Il faut faire ceux qui ont de l’aubier plus forts que les autres, d’autant qu’ils font fujets à fe mouliner , fi les Marchands, ou Charrons qui les gardent long rems , n’ont foin de les faire écorcer pour qu’ils fie confervent mieux. Bien que ce bois fe vende plus cher que celui de corde, il ne faut pas cependant en tirer une grande quantité, parc® que cela feroit beaucoup de tort à la corde , vû que le plus droit de le plus vendable en feroit forti ; c’eff pourquoi il n’en faut tirer que pour afiortir les marchandées, pareeque la diverfité efl néceffaire pour en avoir la vente plus prompte.
- Quant aux menus branchages qui refient de la corde tant de chêne que d’autre bois, on tire le plus droit
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- £>e la Charpenterie. 2^ en coterets, faifant fendre les plus gros bâtons avec quelques gros tronçons fendus en plufieurs morceaux pour mettre avec les rondins , vu que par ce moyen ils en font plus de vente ; il faut qu’ils foient de la longueur de deux pieds, de dix-fept à dix-huit pouces de grolfeur ou de circonférence , lailfant lé relie des ramilles & ramaflîs, qui n’ell propre qu’à mettre en bourrées»
- Article XI.
- Coupe & débit des Taillis.
- Les bois jufqu’à l’âge de 40 ans font réputés Taillis , comme on a déjà dit ci-devant. Ils fe débitent aufli en cordes & coterets des mêmes longueurs & façons que le bois ci-delfus , & on réferve les menues branches 6c broutilles pour les fagots, qui doivent être de la longueur & grolfeur fuivant l’ufage des lieux ; mais quand ils font dellinés pour Paris, il leur faut donner trois pieds & demi de long & 17 à 18 pouces de grolfeur ou de circonférence, au droit de la hare, & les bien ferrer & garnir de paremens raifonnables pour les rendre plus de vente.
- Il faut remarquer que fi ces bois font de chêne & d’alfez belle venue, on en peut faire écorcer, vu que les Tanneurs elliment beaucoup ces écorces pour l’utilité qu'ils en retirent, & qu’on les leur vend alfez bien. De même, s’il fe rencontroit quantité de beaux brins de Tillots & d’Aunes, il les faudroit aufli peler ou écorcer , attendu que ces écorces fervent ; fçavoir, celles de Tillot à faire des cordes à puits, & celles des Aunes aux Teinturiers ; & quant au bois qu’on lailfe en perches, il ell prbpre aux Tourneurs.
- Nota. Ceux qui font écorcer les bois, foit de chêne, foit de Tillots & autres , doivent obferver que la véritable faifon eft dans le mois de Mai, parce qu’en ce um la feve aide la réparation du bois d’avec l’écorce j
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- Tr'àïte!
- tuais ce tems patte on n’en peut plus venir à bout s’il ne vient des pluyes ; car le haie & la fechereffe y font contraires.
- Les bois qui font éloignés des ports ou qui font fi communs qu’on n’en peut avoir le débit, doivent fer-vir à faire du charbon ou des cendres. Pour cet effet, il faut faire les foffes 8c fourneaux aux endroits moins dommageables, d’autant qu’où le feu patte il n’y revient aucun bois, 8c même la fumée eft fort contraire aux environs. C’eft pourquoi il eft dit dans l'Ordonnance,, en l’Article 22. delà Police & confervation des Forêts : » Que les fojfes à charbon feront placées » aux endroits les plus vuides & les plus éloignés des » arbres & du récréa, &c.
- Les bois étant débités des échantillons qu’ils doivent avoir 3 il eft préfentement à propos de faire mention des voitures qu’il convient faire tant aux ports qu’aux autres lieux deftinés pour en faire la vente ou la li~ vraifon, tant entre Marchands, Voituriers * qu’autres»
- Article XII.
- Des Voitures pour le tranfport des bois.
- Il y a trois fortes de voitures qui mènent ces marchandées , foit des ventes aux ports, foit des ports à Baris & autres lieux ; la première eft par charois , la fécondé par bateau, la troifiéme par flote. Les voitures par charois, font celles qui fe font des ventes aux ports dans des chariots & eharettes * par des chevaux ou des bœufs : les voitures par bateaux, font les marcha ndife s qui viennent ordinairement de Normandie 8c de Picardie, à caufe qu’il faut monter à force de chevaux contre le cours de la riviefe, ôc d’autres que l’ori amene de plufieurs endroits, comme le bois de corde qu’on veut vendre fans floter, coterets , fagots, lattes^ dchalats 8c autres marchandées qui viennent fur les r|-
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- de la Charpenterie. 31 VÎeres de Seine, Yonne, Marne & autres, au-deffus des ponts de Paris. Enfin par les tranfports par flote , ©n entend les bois qui font éloignés, comme de l’Auvergne , Bourbonnois , Nivernois , Montargis , Bourgogne , Morvant, Champagne, Lorraine & autres lieux, que l’on eft obligé de floter par train ou éclufée, ne pouvant dire amenés autrement , attendu que les frais fèroient trop grands par bateaux, qui même ne pour-roient lervir dans les petites rivières, où l’on eft obligé de les jetter à bois perdu.
- 11 n’eft pas néceffaire de faire ici mention des bois qui entrent en chaque voiture , n’ayant rien de certain iii d’arrêté à la charge des charois & des bateaux, d’autant que la diverfité des faifons ne permet pas de charger également ce que Ton fouhaite ; & d’ailleurs les marchés ne fe font par charois ou charge de bateaux que rarement, mais feulement au cent, à la fomme , au millier ou à la corde, félon les marchandées qui fe rencontrent, & le pays où l’on eft. Nous allons parler de la longueur & largeur des bois flottés, foit de Charpenterie, Menuiferie, corde ou autres*
- Article XIIL
- Des bois fûtes de Charpenterie, Menuiferie, &c„
- Les bois de fciage qui paffent au canal de Briare 8c qui viennent des rivières de Loire 8c d’Allier, font ordinairement en éclufées, dont les deux font un train, chaque éclufée ayant treize toifes & demie de long en bois fur douze pieds de large, qui contiennent pour l’ordinaire 300 pièces au compte de Paris, étant floté; fçavoir, de trois folives l’une fur l’autre, de 4 poteaux , de 5* membrures, de 4 chevrons, de 1 y planches d’un pouce, de 12 planches d’un pouce & demi, $£ de 8 planches de deux pouces aufti l’une fur Pautre; .chaque éclufée étant ainfi flotée & arrivée à Paris fans
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- 31 Traite’
- accident, doit produire la fufdite quantité. Ceux qui viennent de Montargis 6c des environs fur la rivière de Loing 6c d’autres endroits, doivent produire pareille quantité, étant dotés de même. Il y a des endroits où l’on ne peut doter qu’à deux folives, à caufe que les eaux font trop balfes ; telles éclufées font compofées d’environ deux cens pièces de bois, au compte de Paris..
- Mais à l’égard du bois d’équarriflàge qu’on nomme bois quarré ou de brin , il eft doté par train , qui eft compofé ordinairement de quatre brelies qui ont chacune environ fept à fept toifes 6c demie , faifant pour toute la longueur 28330 toifes ; leur largeur n’eft pas ordinaire, on leur donne 14,15, 16 & 17 pieds , 6c même jufqu’à 3 toifes ; cela va félon la volonté des Voituriers 6c le bois qu’on y veut mettre ; ainfi il n’y a point de nombre certain aux trains qui ne produifent des pièces que fuivant leur grodeur ; 6c de plus on ne dote pas l’un fur l’autre, comme celui de fciage , à moins que ce ne foit des menus brins*
- Les trains que l’on fait de bois de corde ou de moule font communément compofés de 18 coupons, 6c chaque coupon doit avoir 12 pieds de long ; de forte que cela peut faire en tout la longueur de 36 toifes en bois, qui peuvent produire environ 25* cordes rendus à Paris j quand ils font dotés de 4 longueurs de bois pour la largeur ; ils en pourroient rendre davantage fans le déchet qu’il y a en chemin* Il s’en fait d’autres qui ne font dotés qu’à trois longueurs, autrement dit à trois branches, venant de Montargis 6c des environs, qui ne lailfent pas de produire pareille quantité ou approchant, y ayant plus de bois l’un fur l’autre , à caufe que la riviere de Loing eft plus profonde que les autres, mais plus étroite.
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- de la Charpenterie. 33' Article XIV.
- ÏJes Pnovitices qui four&ijfint le plus de bois à Paris*
- Les Provinces qui fournirent le plus de bois pour la provifion de la Ville de Paris , ayant les commodités des rivières, font la Normandie, Picardie, Brie, Bourgogne , Champagne & Lorraine ; tous les gros bois quarrés & de brin qui s’employent dans les batimens lont tranfportés de ces contrées à Paris. Il s’y lait aulîî de la fente , comme lattes > tarit quarrées que voliges $ merrain & échalats, & quantité de bois à brûler pour la provifion de ladite Ville.
- Le Bourbonnais , Nivernois Sc autres lieux des environs des rivières.d’Allier, Loire & Loing fourniOfent: le feiage qui s’employe dans lefdits bâtimens, eommé (olives , poteaux, chevrons , membrures & autres menus bois propres pour la Menuiferie, eflimés beaucoup plus que ceux des autres lieux. Il ne vient gueres de gros bois quarrés de ces pays, à caufe que les fujetions des petites rivières ne leur permettent pas la navigation.
- L’Auvergne & les Provinces des environs fournifient à Paris les lapins qui s’y employent pour la Menuiferie ; elles fournifloient aulli autrefois à cette Ville des tois de fapin débités pour la Charpenterie, mais pré-fentement ce commerce ell celle, attendu les trilles accidens qui font arrivés par la conftruélion faite de ces bois qui aujourd’hui font totalement proferits en Chai^ penterie.
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- T R A I T E*
- CHAPITRE III.
- To'fé des bois quarrès qui Je font dans les forêts & fur les ports publics, ainfi quil fe pratique en~ tre Marchands > & de Marchands aux Voituriers qui en ont la conduite > & autres.
- IL faut après avoir pris les longueurs, voir fi le bois porte partout fa grolfeur ; & quand il n’eft pas d’une même égalité aux deux bouts, & qu’il va toujours en diminuant depuis l’abatage jufqu’à l’autre bout, il faut le mefurefpar le milieu.
- Quand une piece a deux groffeurs, c’eft-à-dire, qu’elle a un redent, il faut la mefurer à deux fois, commençant depuis l’abatage jufqu’au redent, & depuis le redent jufqu’au menu bout ; prendre aufiï la mefure à deux fois par le milieu des deux différentes longueurs, pour réduire chaque mefure féparément, & l’écrire en ces termes j félon leur longueur & grofleur.
- Longueur. GroJJèur.
- { 4 toifes......18 pouces. ?
- £ 2 toifes........8 pouces. y
- Pour faire connoître que ces deux longueurs & grolîeurs ne proviennent que du même arbre, & ne font marquées que par un feul numéro , comme il paroît à l’Inventaire ci-après.
- De la mefure des bois*
- Le bois fe mefure par toifes ; quand il y a des pieds au furplus des toifes, il faut en fçavoir la valeur, comme d’un pied, d’un pied & demi. Pour un pied trois quarts on n’en fait pas mention , mais lorfqu’il y a deux pieds & jufqu’à trois, il les faut compter pour demie toife , comme on le dira encore ailleurs.
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- de la Charpenterie; 3f
- Il faut rabattre les malandres( qui font des bois gâtés & pourris ) de la longueur qu’elles contiennent,' n’étant pas de farvice j mais on ne les rabat point aux ouvriers.
- Pour prendre les grofieurs, i! faut, fi la piece eA quarrée , la mefurer de fa groffeur 5 mais fi elle cft fla-cheufe, qu’il y-manque quatre arrêtes , il !a faut équar-rir; c’eft-à-dire , rabattre la moitié des Haches pour remplir les autres ; & H par hazard la piece n’avoit qu’une arrête , qu’il y eut trois flacbes , il faut rabattre les trois quarts de la plus grande, le relie fera la grofa leur de la piece ; s’il n’y en a que deux, il faut rar battre la moitié de la plus grande, & s’il n’y en a qu’une* en ôter le quart.
- Si la piece étoit équarrie , en forte qu’il y eut peu de flaches, c’efi-à-dire , un peu d’un côté , un peu d’uri autre, qui ne faîerst pas dans le milieu de la piece, il eft de la coiifcience de l’Expert de diminuer de lia groffeur à proportion de la grandeur defdites flaches 5 mais 11 elles fe rencontrent a$ milieu où fe doit mefe •rer la groffeur de ladite piece , quoiqu’elles ne régnent pas d’un bout à l’autre * il ne faut pas laifl'er de les dir minuer, comme il efl dit ci-devant ; car c’eft du mir lieu que dépend la grofléur, & de nécefllté il faut que le bois fait quatre.
- Si lefdites flaches étoient trop grandes * que la piecë fut prefque ronde fans arrêtes par le milieu, & que lé refte fut quatre, il faudroit prendre les grolfeurs des deux extrémités de la piece, les joindre enîêrable, puis ,en prendre la moitié qui fera la groffeur pour toute la longueur de ladite- piece , à la réferve qu’il ne faut point comprendre la longueur des flaches , quand elfa iroit jufqu’à trois pieds au-deflus de quatre toifes, & au-deflousd’un pied. &demi 5 mais fi lefdites flaches pa£ lent ces longueurs, elles feront diminuées en toute l’étendue, comme fl elles régnoient d’un bout à l’aiig Ire , félon qu’il efl: dit ci-devant*
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- Trait ej
- On doit encore examiner fi les bois font bien équar-.iis, car quelquefois il s’en trouve qui ne le font qu’eft fuperfcie , de lorte qu’il n’y a prefque que la feule écor* ce d otée de chaque côté, ainfi qu’il fe remarque en-tr’autres à ceux qui viennent de Picardie , & même d’autres endroits ; quand cela lé trouve , il les faut é-quarrir comme le bois en grume abattu, ainfi qu’il fe verra à l’Inventaire ci-après.
- Il faut mefurer la grolfeur des bois fur deux faces, afin de voir s’il n’y en a pas une plus large que l’autre : fi elles font égales, on ne compte la grolfeur que d’une face; fi elles font inégales , on la compte de la largeur des deux faces , ce qui s’appelle bois méplat.
- Exemple-,
- Le bois qui a quatre faces } chacune de i 2 pouces de large , eft compté de 1 2 pouces de gros ; & le bois qui n’a pas fes quatre faces égales , les unes ayant 1 2 pouces & les autres 13 pouces, fe nomme du bois de 1 2 & 13 pouces de groneur. Si chaque face a plus ou moins de largeur, il les faut compter félon qu’elks contiennent de pouces.
- En toifant il faut numéroter chaque morceau commençant par un & finilTant par le dernier , comme il fera marqué ci après.
- Ayant mefuré les longueurs de les groffeurs, il les faut écrire par Inventaire avec le numéro de chaque piece -en chifre ordinaire, de la même quantité qu’il eft: numéroté & marqué fur le bois pour après en tirer la réduction , comme on le verra dans le fécond Tome de cet Ouvrage, où l’on donne non-feulement la maniéré défaire les régies , mais encore les régies elles-mêmes toutes 1; ites dans un Tarif général de toutes les longueurs & grof urs telles qu’elles puilfent être, & la valeur de ce qu elles contiennent de pièces'chacune en particulier.
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- de là Charpenterie;
- 57
- Maniere de numéroter les Bois quarrés.
- 3 4 5 G 7 2 9
- . IILII1LA.A.A. A.A
- to ir 12 13 14 i/T
- X.XX. XiK.XK.XC. XCT.
- Chaque dixaine fe met en croix, comme iî efi ci--defifus marqué ; l’on n’a qu’à continuer quand il y en a un plus grand nombre ; & quand on vient à cent, il faut mettre un O ; fi c’eft deux cens, il en faut deux.» & ainfi des autres , en augmentant toujours d’un O par cent, & lorfqu’il y a un mil il faut mettre p, le tout marqué avec une romette ou pierre noire ; mais la roinette efi; plus fure , & dure autant que le bois»
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- '$6 Traité*
- .Etat des Inventaires qui fe font en to’fant les bois quarrés , Ù1 l’ordre qu’il y faut obferver.
- Inventaire des bois vendus le 4 Septembre 17 yq à Mr. * * * Maitre Charpentier à Paris , demeurant rue £ * * , à raifon de 450 livres le cent, comme s’enfuit.
- N°a Longueur. Grojfeur. Produit.
- I. . . 3 . toif. . . . 8 & .51. . . • -3- .. 0. . . Q
- 2. . •4-ï•*• .12 . .5). .. 0. . . O
- 3. . • y-î • • • .18 .24. . .4. . . 6
- 4. . . 2. |... . .9 & 17. . . . .j. .. 1. . iq
- 5- • . 0. ~... . iy & i<5. . . .11. . .4. . . 0
- 6. . .6 .10 . . . 1. .. 2. . .4
- 7. . ♦y . . 5? & 10 . . . . .6. .. 1. ..6
- 0 Î4* • • • .18 .18. .. 0. . .0
- P • * / 2 . . 8 . * 4. . . 6
- 9*- . 4 . . . . . • 8 Sc 9 • -4- . .0. . .0
- 'JO. . ..4...5... . . 0. , .. 1. . .8
- 1 . . •3 • -3* .. 0. . . 0
- 2. . .2.J . . . ..4...7... . . 0. . .4. . .2
- 3* • . 1 . .5...7... . . 0. . -.3 * . . 0
- 4.. •3-t • • * •14 . . 2. , • *4* . .4
- S • • •4. • 12. . 13 . . . . ,8. . .4. . . 0
- 6. . . 2. . . . . . . 0. . .4. . . Q
- 7* • . 2. J . . . . 12 • -y- . .0. . . O
- 8.. • 4 • * * * ' •-4-•-y.• • .. 1. . .0. . .8
- •3 . .8. . .5,. . . • . . 0. . . 0
- 20. . .2 ••-7-•• .. 1. . .0. . . 0
- On continue ainii de 1 o en 10, faifant une addition au bas des pages, &. obfçrvant les redeps par des crochets.
- Les bois que Ton doit compter ou toifer étant mis ainfî par inventaire 3 il ne s’agit plus que de les réduire
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- DE LA Ch ARPENT ERTÏ. en pièces félon les grolfeurs & longueurs par le moyen du Tarif général du Tome fécond , & de mettre le produit de chaque piece à la fuite des groffeurs, comme il eft encore marqué à l’Inventaire des bois en grume ci-après , S^le calcul étant fait de toute la quantité , on écrit au bas: 'Total des bois contenus au préjent Inventaire } Je monte à la quantité de, ù'c.
- Des Bois en grume abattus.
- On nomme Bois en grume les bois qui ne font point équarris ; ils fervent à faire des pieux ou des pilots. Pour les rendre au compte des Marchands comme s’ils é-toient équarris, il faut voir fi le bois va en' diminuant de grolfeur depuis l’abatage jufqu’au menu bout, fans loupes ni forme de redent. En ce cas il faut prendre le pourtour ou la circonférence avec une ficelle par le milieu de la piece, fi longue qu’elle puiffe être , & de la longueur que cette ficelle aura employée autour de la pièce, en tirer la dixième partie , & du refie en faire quatre portions égales pour avoir la largeur des quatre faces, comme fi la piece de bois étoit équarrie.
- Si la piece étoit mal faite, pleine de nœuds, & plus groffe au milieu qu’au bout de l’abatage, à caufe des loupes & gros nœuds , il faudroit prendre la circonférence du gros & du menu bout, les joindre enfem-ble, puis en prendre la moitié, ce qui donnera une mefure commune ; on tirera auffi la dixiéme partie de cette moitié comme ci-deffus, & on mettra le refiant en quatre parties égales pour avoir les largeurs des quatre faces, comme fi la piece étoit équarrie , enfuite on la réduira en pîecc-s, fans en rien diminuer ni rabattre, la diminution en étant déjà faite.
- L’on ne rabat point la dixiéme partie aux Voituriers qui en ont la conduite ; mais après avoir pris la circonférence , comme il efl dit ci-deffus, on la doit plier en quatre, ce qui donnera fon quarré.
- C iv
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- 4o_ Trait#
- Le compte des Voituriers qui ont la conduite bois, tant par eau que par terre, eft celui des Marchands à la réferve qu'on ne rabat point des malandres auxdits Voituriers ; & que l’on compte les bois en grume de la grofleur qu’ils font, comme il a été dit çi-devant, attendu la folidité.
- De Vachat des bots en grume fur pied.
- Il faut commencer par vibrer les bois qui font à vendre, confidérer les arbres les uns après les autres, quand ils ne font pas en trop grand nombre , êc remarquer les hauteurs des corps delciits arbres , dont on fera l’inventaire , puis prendre le tour ou circonférence de chacun avec une ficelle ou chainette , à hauteur d’homme j enluite écrire la longueur de cette ficelle ou çhainette autour de l’arbre. Cela fait, il faut regarder le bois qui eld déifias, afin de fiçavoir ce qu’il peut produire à vûe de pays, puis l’écrire ; ayant fait de même à chaque pied d’arbres, il faut en faire lq compte eçi fon particulier , pour connoître le mieux qu’il fera pof-fiblé, par un exad inventaire , à quoi s’en pourra monter le produit.
- On peut encore les mefurer d’une autre maniéré ep écrivant les longueurs , comme à l’inventaire des bois en grume ci après, ik. en prenant le pourtour, ainft qu’il fuir.
- Si l’arbre ne paifie point deux toifes pu deux toifes 3c demie, il faut en ôter la neuvième partie , & du refte en faire quatre parties égales, pour avoir la largeur des quatre faces , comme fi le bois étoit équarri. Si l’arbre a 3 toifes r3 toifes & demie, il faut en ôter la feptié-me partie , & du refte en faire comme ci-deflus 5 s’il eft de 4 toifes, 4 toifes & demie , en ôter la feptiéme partie , du refte la vingtième , & faire pour le reftanç pomme deifus. S’il a y toifes, y toifes & demie , ôtez la cinquième & du refte la vingtième j ft c’efi de 6 toi»,
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- de Charpenterie. 41 fbs , 6. toifes 6c demie , la cinquième & du relie la douzième ; fi c’efl de 7 toifes , 7 toifes & demie , la quatrième , & du relie la quatorzième ; de 8 toifes , 8 toifes & demie, la quatrième, & du relie la neuvième; de 0 toifes, p toifes & demie , en ôter la quatrième 6c du relie la fixiéme : de 10 toiles, 10 toi'es & demie, la troifiéme , 6c du relie la dixiéme ; de 11 toifes , 11 toifes & demie , la troifiéme 6c du relie la fixiéme ; Sc de 12 toifes, on en ôtera la troifiéme partie & du relie la cinquième , & de ce qui reftera on en fera quatre parties égales, comme aux autres ci-defius , pour avoir les quatre faces que l’on écrira fur ledit inventaire, à la luite des longueurs , pour après en tirer la réduction qui fe trouvera toute faite par le moyen du Tarif général du lecond Tome, pour telle longueur & grofleur dont on aura befoin , & enfuite former un total de la quantité.
- Mais fi c’ell une grande forêt, fçaehant combien elle contient d’arpens , il la faut divifer en cantons ou portions égales d’environ chacun un quart, demi arpent, pu plus , s’il elt befoin , & faire la fupputation, comme il ell dit ci-devant, de cinq ou fix cantons différens, les uns aux coins , les autres au milieu , pour voir , du fort au loible , ce que chaque canton peut produire, ce par Là pouvoir juger de la forêt.
- Pour prendre les hauteurs des arbres, il eflbon d’avoir quelqu’un avec foi qui mefure trois toifes de haut, à commencer par le pied. Pour ce faire il aura un bâton léger & droit de 12 pieds de long jufle , au milieu duquel il y aura une marque qui indiquera 6 pieds ; alors en pofant Ion bâton à terre il marquera fur Parbre la hauteur de 6 pieds avec du blanc ou du noir ou quel-qu’autre chofe, 6c reportera le pied de fon bâton iur cette marque, dont rextrémité fupérieure indiquera 3 toifes jufle ou 1 8 pieds ; alors il fera facile au Marchand , en s’éloignant un peu, de juger à proportion des trois premières toifes mefurées, de ce que le refie
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- 45 Trait e’
- peut faire, 8c l’ayant ajouté avec, ce fera à peu près h hauteur de l’arbre , qu’il faudra mettre fur l’inventaire* En pratiquant cette méthode , les Marchands doivent peu craindre de fe tromper, 8c peuvent compter fur un produit allez certain.
- II eft à remarquer que fi les bois ne font point de futayes propres à faire de la Charpente , Menuiferie ou fente , il faut prendre fes mefures d’une autre maniéré: par exemple , fi les bois ou taillis font de même âge ou autrement, il faudra prendre les hauteurs 8c les grof-feurs de cinq ou fix pieds d’arbres ou brins différens , 8c les joindre enfemble , pour voir du fort au foible les grolfeurs & longueurs communes defdits bois ; examiner aiiflî cinq ou fix cantons différens pour connoître la façon dont ils font peuplés, en comptant tous les pieds ; enfin remarquer ce qu’il y en a en chacun des cantons , & combien chaque brin peut produire de longueurs de bois de corde , qui doit avoir trois pieds 8c demi. Par ce moyen il fera facile de juger combien le bois peut produire de cordes;car fi les grolfeurs ont depuis .18 jufqu’à 20 pouces détour, il faudra x 16 bûches ou environ pour faire une corde ; fi le bois efi: plus gros, il fera aile de connoître s’il peut être fendu en 2, 5 , ou 4 parties de même grofl'eur ou à peu près , pour en faire la même fupputation. Pour celui qui fe trouvera mêlé de plufieurs groffeurs depuis 12 jufqu’à 17 pouces , il en faut environ 240 ; depuis 6 jufqu’à 11 , 400 ou environ ; fi ce font des bois taillis qui foient d’une même grolfeur depuis 6 jufqu’à 8 8c 9 pouces de circonférence, il faut 800 longueurs ou environ pour éompofer une corde.
- Il fera bon aufii de confidérer à peu près ce que le branchage peut rapporter de fagots, afin qu’on puiffe en quelque façon connoître la quantité des bois propo-fés ; & je crois qu’ainfi l’on ne peut gueres s’éloigner de la vérité j car ayant mefuré exaélement tous les bois de chaque canton, il fera aifé de juger au total ce qu’ils, peuvent valoir.
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- de l a Charpenterie; 43
- Quant à la réduélion de la groffeur des arbres de grume au quarré, ceux qui ne voudront pas fe fervir d’arithmétique , n’auront qu’à prendre une ficelle, faire toutes les parties comme il efl dit ci-devant, & les diminutions de la même maniéré. Par exemple , fi un arbre a 6 toifes de hauteur & 10 pieds de pourtour, il faut que la longueur de la ficelle qu’aura employée ledit pourtour, foit pliée en cinq parties égales, en ôter une, & du refiant qui font les quatre autres, le plier en 12 pour en ôter encore une partie ; cela fait, repliant en 4 ce qui refiera, on trouvera les 4 faces de l’arbre chacune de 22 pouces de large , comme s’il étoit équarri, ce qui efl du bois de 22 pouces de gros, puifque la groffeur n’efl comptée que de la largeur d’une face. Cette méthode efl fort intelligible & très-facile.
- Inventaire des bois en grume réduits en pièces, comme s'ils étaient équarris des quatre faces.
- Longueur. Groffeur. Produit.
- é.toifes.i5 &16.pouces. .T.2o.piec.o.pi.o.po.o.lig.;
- 3-
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- • 6
- . Total des bois contenus au préfent Inventaire fe monte à la quantité de 287 pièces, 3 pieds, 3 pouces,
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- ^4 — Traits’
- Si Ton veut fçavoir à combien fe pourront monter ces 287 pièces , 3 pieds, 3 pouces de bois,à raifon du prix du cent , par exemple , à 270 livres le cent de pièces , il faut îuivre ce qui eft dit au petit Tarif du prix du cent, en y prenant le prix d’une piece , celui d’un pied & celui d’un pouçe à raifon defdites 27O liv, le cent, que l’on pofera ainfi chacun à part.
- 2 87 pièces.. I 3 pieds.. . | 3 pouces.
- à 2 1. 1 y f. job. . p f. 10 1. 0 f. 9 d.
- Pour 2 1. . . • S 74 i. .or. 1 1. . . 7 1. 0 1. 2. i. 3 d.
- Pour 10 f. , • 143 . . ÏO
- Pour y f. . . .71 . . ly
- Pièces .... 789 1. . y f. o d. pour les 287 pièces.
- Pieds........1...7..0 pour les 3 pieds.
- Pouces. . . . . . o . • • 2 . .3 pour les 3 pouces.
- Total. . 75)0 1. 14 f. 3 d.
- Après avoir compté , réduit & calculé les bois, il faut réfléchir fur les frais qu’il convient faire ; remarquer la fituation où font les bois ; s^il y a loin des ventes aux ports ; combien coûteront à peu près les voitures pour le cent de bois réduit à la piece, les irais > tant de'l’abatage que de l’équarriffage & autres , comme Gardes des ventes & des ports beaucoup de voyages qu’il faut faire.
- Remarques fur les marchés des bois.
- Quand on fait les marchés, il faut tâcher d’avoir du tems fuffifamment pour vuider les ventes, & plus que moins afin de n’être pas trop preiïe, & que les Adjudicataires ne puiifent demander des intérêts à caufe des Taillis qui doivent repouffer, & des accidens qui peuvent fe rencontrer à l’enlèvement des bois.
- Tous les marchés doivent être faits avec garantie de
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- de là Charpenterie. 4 ^
- tous troubles qui pourroient furvenir & naître , à peine de tous dépens , dommages & intérêts, féjour ôc retard de la vente des marchandées.
- Si le vendeur le rélerve des arbres ou baliveaux par lui marqués, il faut faire en forte , en cas qu’il arrive rupture ou fracture deldits arbres & baliveaux par accident des autres qui pourroient tomber delTus en les abattant ; il faut faire, dis-je, en forte de n’être tenu à aucuns dommages & intérêts, ni même refponfable des Ouvriers , lefquels , en cas que par malice ils en mifîent bas, il fera permis au vendeur de pourfuivre, ce non le Marchand acheteur qui n’y auroit contribué en rien , & qui d’ailleurs en tout événement ne pourroit être tenu que d’en laififer d’autres delà même qualité en prenant les abattus.
- Si ce ne font que des arbres achetés, quand même le Taillis feroit coupé de nouveau par le vendeur ou autres , il faut néanmoins ftipuler qu’il n’en pourra prétendre d’intérêt , pendant le tenus qu’il fera dit dans le marché, que l’on vuidera la vente, pour quelque dommage qui puiffe arriver , fans la participation de l’acheteur qui en fera crû à fon ferment.
- S’il n’y a point de grand chemin qui paiïe auprès des ventes, 8e qu’il faille palier fur les terres d'autrui pour le gagner , il faut mettre que le vendeur livrera palïage jufqu’au chemin qui conduit au port ou autres lieux , au choix de l’Adjudicataire fans aucuns troubles ni empêchemens , fur peine d’intérêts ; car fans cette claufe il fe trouverait tous les jours de nouvelles affairés contre les particuliers à qui appartiendroient les terres , au lieu que le vendeur s’en étant chargé , l’acheteur, ne court aucun rifque fur cette difficulté.
- Autres claufes pour bots achetés des particuliers.
- Sera permis à l’acheteur de couper les bois hauts & bas s en quelque faifon que ce Toit, fans aucune rélerve,
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- 4& .Traite’
- fe conformant à l’Ordonnance, &: de les faire débiter en telle forte d’ouvrages qu’il jugera à propos ; à Cet effet de faire des loges dans lefdits bois pour loger les Ouvriers & Gardes-ventes ; &c ftipuler aufti qu’il fera permis de faire du charbon ou telles autres, chofes jugées propres pour le débit des bois.
- Si c’eft aux pays d’Auvergne , Nivernois , Bourbon-nois & autres lieux des environs que les ventes fe font* ji faut ftipuler qu’il fera permis 3 comme cf-deflus, de faire des loges dans les bois pour loger les Ouvriers Ôc Gardes-ventes 3 qui auront d’ailleurs la liberté de ponftruire des fours , creufer des puits & nourrir chacun une vache , un porc & deux chevres ; ce qui ne fe refufe pas : de plus permis de faire charbon , cendres, fourneaux & telles autres chofes jugées propres pour le débit des bois*
- Que la gîandée appartiendra à l’acheteur pendant le tems du Traité * fans que perfonne y puiiTe mener aucun bétail, s’il n’a fa permiftion*
- Qu’à mefure qu’il défrichera les terres, il lui foit per-mis de labourer, enfemencer & en faire la récolte pendant le tems dudit traité ; & en Cas que l’on veuille y laiffer revenir des Taillis, il ne faut pas fe rendre ga-fans des broutis qui y pourroient être faits durant ce temps. ,
- Il faut aufli tâcher de mettre à pîufieürs termes & années le payement defdits bois , pour avoir moyen dé faire de la terre le fofte, & faire en forte qu’en cas que l’on .vint à être troublé de la part du vendeur, il reliât sncorè quelques payenyms à lui faire*
- Observations dans les façons des boisi
- Les marchés étant conclus & arrêtés, ainfi que nous venons de le dire , il ne s’agit plus que de les exécuter & de faire façonner les bois félon qu’il fera néceffaire pour le plus prompt débit & vente des marchandées *
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- DE la Charpentekîe, 47 & ce fuivant la coutume des pays, & les endroits où font fîmes les bois dont on a fait l’achat ; car s’ils font éloignés des ports > & qu’il faille les ufer & confom-mer aux environs , on doit les débiter félon Pufage des lieux, à ce que l’on jugera néceflaire & le plus convenable.
- il eft encore bon de voir fi les ventes font près des ports, & fi elles ne font pas trop éloignées de Paris, qui eft l’endroit où la vente s’en fait le mieux, principalement des bois beaux & droits.
- Il faut aufîi remarquer fî on eft dans un pays où les bois font rares ; car dans de tels lieux l’on vend bien cher les menus bois , comme fagots , bourées , ramifie* coupeaux, fouches , rechocages & autres broutilles qui pourroient récompenfer une partie des faux frais.
- On doit tirera l’équarriffage le plus qu’on peut, parce que ce bois fe vend beaucoup plus que celui de fciage, & d’ailleurs les frais n’en font pas fi grands. Il doit être bien équarri & fans flaches, s’il y a moyen* d’autant qu’il en eft plus de vente, & qu’il n’y a rien à diminuer.
- Il faut avoir grand foin,quand il fe rencontre de gros bois tortus, de les bien équarrir en courbes, car elles font fort recherchées dans Paris; mais il faut qu’elles foient bien faines & fans nœuds : toutes ces fortes de bois font propres aufîi pour la conftruéiion des bâtimens de mer lorfque les ventes ne font pas bien éloignées des ports*
- Si c’étoit quelque grande forêt qu’on voulut exploiter , il feroit nécelfaire d’en débiter les bois de plufieurs façons , afin que la vente en fut plus prompte : par exemple , faire de la fente , qui confifte en latte, tant quarrée que volige , échalats, merrain à futailles, contre-latte, planches de plufieurs échantillons ou épaif-feurs, membrures, chevrons, poteaux, folives , battans, limons d’efcaliers , goutieres, rays, bois de corde, co-terets , fagots & charbon.
- S’il fe trouve d’autre bois que celui de chêne , com-
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- 4.% Traité1*
- me chataigner, hêtre * noyer, poirier 5 alifier, cormier^' nefflier , fauvageon , aune , peuplier , tremble , tilleul , orme , frêne , érable * charme & autres, il faut façonner & débiter chacune de ces efpeces fuivant l’ufage auquel elles font propres, comme on i’a vû dans le Chapitre précédent.
- Méthode pour toifer les bois ronds ou en grume.
- Comme il eft d’une néceiïité indifpenfable defçavoir toifer les bois en grume , voici une méthode courte & facile pour y parvenir, accompagnée d’une Table très-commode pour en faciliter l’opération. Cette méthode eft tirée , ainfi que la Table qui fuit, de la fécondé Partie de P Architecture Hydraulique de Mr. Belidor, où l’on trouve quantité de détails intérelfans 6c effentiels fur la connoiffance des bois que l’on employé aux éclu-fcs de charpente & aux autres ouvrages maritimes.
- Pour bien entendre la méthode que l’on va enfeignerj il faut être prévenu, que la folive étant une piece de bois de 3 pieds cubes, on peut dire qu’elle eft égale à une piece qui auroit pour bafe i 2 fur 6 pouces d’équarritfa-ge , ou de 72 pouces quarrés, & pour hauteur la toife* Que le pied de folives étant la fixiéme partie de la folive, il vaut une piece qui auroit 1 2 pouces quarrés de bafe * dl pour hauteur la toife ; qu’un pouce de folive étant la douzième partie dû pied de folive , fera égal à une piece qui auroit pour bafe un pouce quarré & pour hauteur la toife ; enfin que la ligne de folive étant la douzième partie du pouce de folive, vaut une piece qui auroit une ligne quarrée de bafe , & pour hauteur la toife.
- Pour trouver la quantité de folives & de fes parties contenues dans un arbre non équarri, dont le diamètre feroit, par exemple, de 14 pouces , pris dans le milieu, & dont la longueur feroit de 27 pieds 6 pouces ; il faut quarrer le diamètre pour avoir 196 ; & comme le rapport du quarré du diamètre d’un cercle eft à la fuperficie
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- © e la Charpenterie. 45? du même cercle , à peu de choie près , Comme 14 efî à 11 ; l’orfdira comme ? 4 efl à 1 1 , ainii 1 (j 6 , quarré du diamètre de l’arbre, cfc à la iuperficie de fon cercle, qu’on trouvera de 1^4 pouces quarfés , qu’il faut divifer par 72 , pour avoir des baies de (olives : l’on trouvera 2 au quotient qu’il faut pofer au rang des (olives. Comme il relie 10 pouces, qui ne luffifent pas pour faire un pied* on mettra un zéro au rang des pieds, & les 10 pouces immédiatement après, pour avoir 2 folives o pieds ro pouces, qu’il faut cniuite multiplier par la longueur de l’arbre , c’efl à-dire par 4 toifes 3 pieds 6 pouces, comme au calcul ordinaire du toiié ; & l’on trouvera 9 foii-tes 4 pieds 9 pouces 10 lignes pour fa valeur.
- Si l’on avoir plufieurs arbres de même groiïcui*, il faudroit trouver, comme l’on vient de faire , la iuperficie de leurs cercles communs, la divifer de même par 72 , afin d’avoir des bafes de folives , & multiplier ce qui viendra par la iomme de toutes les longueurs différentes. Au relie voici l’ufage de la Table que j’ai annoncée.
- Les reglets qui compofent les colonnes les plus étroit tes, ayant la lettre L au fommet, ce qui lignifie longueur* renferment celle des arbres, allant en progredion Arithmétique , depuis cinq pieds jufqu’à 40. A. côté de chacune de ces longueurs efi la quantité de folives , pieds* pouces, lignes de folives, répondant au diamètre commun aux mêmes longueurs* Ces diamètres allant auffî en progredion Arithmétique depuis y jufqu’à 36 pouces*
- Voulant fçavoir la valeur d’un arbre en grume * dont le diamètre lèroit de 1 y pouces , & la longueur de 3 o pieds ; il faut chercher au fommet de la Table , le diamètre de iy pouces, & au deflous la longueur 30 qui lui répond , on trouvera à côté de ce .nombre î 2 folives, un pied, 7 pouces, 1 1 lignes , pour la valeur que Tort cherche ; ainfi des autres.
- Si l’on avoit des arbres dont la longueur rut at>-def-fus de celle de 40 pieds, comme par exemple de 64 j fur un diamètre de 2S pouces, ii faudroit prendre la
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- JO T R A I T E*
- moitié de cette longueur , qui eft 32 pieds, la cherche? dans la colonne du diamètre de 28 pouces, & Ton trouvera j y ;olives , 3 pieds , 5? pouces , 4 lignes, qui étant doublés donnent Ji folives , un pied, 6 pouces , 8 lignes pour la pièce entière. 11 en fera de même des autres jufqu’à 80 pieds de longueur, qui efl la plus grande qu’on a coutume de rencontrer. Au furplus fi le cas ar-rivoit où la longueur eut 6 pouces de plus que le nombre de pieds qui la compofe, comme feroit un arbre de 12 pieds 6 pouces ; il faudroit ajouter enfemble les longueurs de celui de 12 & de 13 pieds, appartenant au même diamètre , & prendre la moitié de la fomme, qui donnera au jufte ce que l’on demande. Je me borne à la partie aliquote de 6 pouces , qui eft la plus grande exactitude qu’on apporte pour ces fortes de calculs, au lieu que pour le diamètre, un pouce de plus ou de moins fait un objet conlidérable, parce que la différence qui peut être exprimée par celle des quarrés des diamètres , s’étend fur toute la longueur, à quoi il faut bien prendre garde.
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- de la Charpenterie. çr
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- 3 Diamètre de | 5 pouces. Diar 6 £ rzéf? 0U( Pi. 1 e de :es. Diamètre de 7 pouces. Diamètre de 8 pouces.
- L. So. Pi. Po.Li. L. So. Po. Li. L. So. Pi. Po. Li. L. So. Pi. Po.Li.
- Pi. Pi. Pi. Pi.
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- Diam'tre de 9 pouces. Diamètre de 10 pouces. Diamètre de 11 pouces. Diamètre de iz pouces.
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- 28 4.0. 9. 0J28 5.0. 6, 8 28 6.0.11. 8 18 7.2. 0. 0
- 25 4.1. 7. 7j25> 5.1. 7- P 2p 6.2. 3. 6 29 7.3. 6.10
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- ©e IA Charpenterie;
- Diamètre de 13 pouces. Diamètre de 14 pouces. Diamètre de 15 pouces. fl Diamètre de si 16 pouces. * ||
- L. So Pi. Po. Li. L. So. Pi. Po.Li. L. So. Pi. Po. Li. L. So. Pi. Po. Li. ||
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- Diamètre de ! 17 pouces.
- Diamètre de 18 pouces.
- Diamètre de 19 pouces.
- Diamètre de 20 pouces.
- L. So. Pi. Po. Ii. L. So. Pi. Po. Li. L. So. Pi. Po. Li. L. So.Pi. Po. Li.
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- 6 11 5- 3- 7 4 I 2 3- 8. 3 6 13. 2. 2. 6 4 14. 0. 10. 3
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- S IJ 5- O. 10 816. 4- 11. 0 g >7- 4- 11. 4 8 18. 5- 1. 8
- 9\}7 4- ï î. 5 9 18. 5- 4. 5 9 20. 0. 3 • 9 9 21 . 1. 3- 5
- 10 19 4* IO. 0 10 2 1. 0. 1. 9 IC 22. 1. 8. i 2 10 23. 3- 5- 1
- 11 21 4. 8. 8 II 23 0. 9- 2 11 24. 3- 0. 7 11 25 • 5* 4. 10
- 12 23 4- 7. 3 12 M 1. 4* 4 12 24 4. 5- 0 12 28. , 1. 8. 4
- 13*2-5 4. 5- 10 13 27 1. 11. 11 *3 28. 5. 9. 5 I3 30. 3- 10. 3
- 14 27 4- 4. 6 14 2-9 2. 7- 4 >4 3r* , 1. 1. 10 14 33- ,0. 0. 0
- 4. 3 • X 15;31 3- 2. 8 1 5 33- , 2. 4. 3 15 35- .2. 1. 8
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- 17 33' .4. 0. 3 i7,35- .4. 5- 5 >7 37- 5» 3- 1 >7 40. ,0. 5- 1
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- 22 43' •3* 5- 4 22 44, . 1. 4. 4 22 49- ,0. 1. 2 22 51' 5- 1. 8
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- 25 4 9. •3* 1. 2 15 52, 3- 4- 4 25 55. ,4. 2. 5 15 58, . 1. , 4. 10
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- 3' 6i, .2. 4. 9 3 1 65 • . 1. 0. 9 3i 49. ,0. 4- 11 3 1 73' .0. 5- 1
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- 3‘ 49. . 1. 11. 3 35 73- .37 4. 4 35 77 - 5 • 10. - 735 82 •3' . 0. 0
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- DE ia Chasfihthbh;
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- CHAPITRE IV.
- Des diffêrens ouvrages de Charpenterie.
- L’Etymologie du mot de Charpenterie vient de Car-pentarius, qui a été fait de carpentum, qui fignifie un char, comme qui diroit charonnage ; & par le raport qu’il y a du C haton au Charpentier dans les façons de travailler, on a donné le nom de Charpentier aux Ouvriers en bois de Charpente.
- La nature infpira aux hommes dans le commencement de fe mettre à couvert des pluyes 8c des mauvais rems avant qu’ils fongeaffent à fe clorre de murailles & de portes. Ils commencèrent d’abord à faire des toits 8c des hutes, qui n’étoient que des pieux dreffés debout, & appuyés par en haut l’un contre l’autre pour foutenir des branches d’arbres, des joncs, de la paille , ou des entrelas d’ofier garnis de terre : 8c lorfqu’avec le tems ils eurent bâti des cabanes, 8c enfuite des maifons 8c d’autres édifices plus importans, ils s’appliquèrent à les couvrir d’une maniéré convenable à leur forme 8c à leur grandeur, 8c félon que les pays leur fournilfoient des matériaux propres pour cela ; de forte que l’on a toujours vu félon les diffêrens climats 8c la richeffe des peuples ou la commodité des matériaux, les bâtimens couverts ou de chaume, ou de terre, ou de planches, ou de tuile , ou d’ardoife , ou de pierre, ou de plomb, 8tc. ^ ^ Mais s’ils confidérerent feulement qu’il n’y avoit rien de plus utile que les couvertures, à caufe qu’elles fer-voient à les défendre du férain pendant la nuit, des ardeurs du foleil pendant le jour, 8c des pluyes 8c des mauvais tems, ils ont aulîi reconnu dans la fuite combien elles étoient néceffaires dans la firuélure d’un bâtiment -, parce que fi on laiffe un édifice fans le couvrir 3
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- - * Traite5
- ou qu’on négligé l’entretien de fa couverture, la charpente fe pourit bien-tôt, les enduits des murailles tombent en morceaux, les murs mêmes s’entrouvrent, & enfin le bâtiment fe ruine peu à peu.
- Il eft certain que l’Art de Charpenterie eft plus ancien que celui de la Maçonnerie , puifque les maifons n’ont d’abord été faites que de bois , & PArchite&ura s’eft réglée pour ia pierre fur cette première matière.
- Dans la fuite des tems & peu à peu l’Art de la Charpenterie s^eft perfectionné ; on a converti les fimples cabanes en des ouvrages mieux entendus & plus folides ; on a équarri les bois qu’on n’employoit que bruts auparavant ; on a imaginé des mortaifes au lieu de trous, Sc des tenons à la place des chevilles ; & les chofês font venues fi avant dans cet Art , par rapport aux Mécha-niques, que l’on fçait les proportions qu’on doit donner à la grolfeur & à la longueur des pièces, pour pouvoir foutenif certains efforts dans toutes fortes d’ouvra-
- ges.
- Définitions générales.
- 'On appelle Charpente le compofé des pièces de bois qui fervent à la conftru&ion des bâtimens ; & le bois que l’on met en oeuvre pour bâtir, fe nomme bois de charpente. Ces pièces de bois ont de certaines longueurs, & groffeurs déterminées,afin que fur ce pied on les compte au Charpentier, & qffainfi on l’indemnile de la perte qu’il peut faire en îes coupant de la longueur convenable aux ouvrages qu’il faut faire.
- Une piece de bois fe fait toujours quarrée, ayant la forme d’un parallélépipède reélangle, c’eft-à-dire, qu’elle eft compofée de quatre faces félon toute fa longueur, quand on l’employe pour les bâtimens, ce qui eft caufe que généralement on l’appelle bois équarri ou bois refait, lorfqu’il eft régulièrement quarré & fans Haches.
- Cependant on ne l’appelle bois équarri que lorfque la groffeur furpaffe fix pouces ; ëc quand cette groffeur eft
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- de la Charpenterie. 6ï moindre que de fix pouces , on le nomme bois de fciage, s’il a été équarri avec la fcie , ôc bois de brin, s’il a été équarri avec la hache ; & alors il arrive rarement que ces pièces de bois (oient également grofifes par les deux bouts.
- Enfin on l’appelle bois méplat ou bois à deux faces> quand les deux laces qui fe joignent & qui forment une arrête font inégales.
- Le petit rectangle qui efi: aux extrémités & qui régne tout le long de la piece de bois , s’appelle à'équar-rijfage ou de gros ; d’équarrijfage , quand il n’y a que les deux côtés oppofés qui foient égaux, comme fi on a une piece de bois de 20 pieds de long & de 6 pouces d’une face & 9 pouces de l’autre, alors ©n dit qu’une telle piece efi; de 6 & <? pouces d’équarriffage fur 20 pieds de longueur ; & de gros, lorfque les quatre côtés de la pièces font égaux , comme quand on a une piece de 24 pieds de long , qui ait par fuppofition 10 pouces en chacune de fes quatre faces , c’eft-à-dire, en tout fens , on dira que cette piece de bois a 24 pieds de long & 10 pouces de gros, cela s’entend dix pouces fur dix pouces, qui font cent pouces quarrés.
- On ne mefure point le bois de charpente à la toife cube, comme l’on fait les terres remuées & la grolfe maçonnerie, mais on le toife à la piece , qui efi un foli-de de bois équarri de trois pieds cubes , ou y 1 84 pouces cubes, ayant une toife , ou fix pieds , ou foixante-doùze pouces de long fur fix & douze pouces d’équar-riflage; ou bien , ce qui revient au même, ayant fix pouces de gros ( c’eft-à-dire fix fur fix) & deux toifes ou douze pieds ou cent quarante-quatre pouces de longueur. Par là on voit qu’une piece de bois doit avoir 3 6 pouces quarrés & deux toiles de long ou 1 2 pieds, ou bien 72 pouces quarrés àc une toife ou fix pieds de longueur, parce que la piece de bois de charpente a été réglée à 72 pouces quarrés fur une toife ou fix pieds
- long, ou à 36 pouces quarrés fur 2 toifes ou 12
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- '6ï T A I T E*
- pieds de longueur. Les bois ne fe vendent point à h
- toife, iis fe vendent au cent de pièces.
- L’affemblage de la Charpenterie n’efl: pas moins né-ceflaire à connoître que les autres parties de l’Archi-teélure. Les ouvrages les plus confidérables de cette nature font les toits ou combles ; & l’on peut dire que û dans l’élévation des bâtimens le comble efl: ordinairement le dernier dans l’exécution , il efl cependant le premier dans l’intention de l’Architeéte.
- Des Combles.
- Par les Combles on entend tout ce qui couvre les édifices , même les dômes des Eglifes ; on les fait plus ou moins roides félon les climats où Pon bâtit, & comme dans les régions Septentrionales ils font fort élevés, que dans le Levant il ne s’en fait point,n’y ayant que des terrafles, qu’en Italie les toits font fort bas, ils peuvent être en France d’une fort belle proportion. Il efl confiant que les plus hauts font fuffilâmmen't pointus, quand ils ont leurs côtés égaux à leur bafe, & qu’ils forment un triangle équilatéral par leur profil, & que les plus bas doivent fuivre la proportion des frontons* Le comble qui a deux égouts efl: le plus fimple & le meilleur ; il doit plutôt être en croupe qu’en pignon fur le bout d’un bâtiment, à moins qu’il ne foit arrêté par un fronton qui lui ferve de pignon. Cependant depuis quelque tems on a mis fort en ufage les combles brifés, qu’©n appelle aufli à la Manfarde* Lorfqu’ils font d’une auffi belle proportion que ceux des Ecuries du Roi à Verfaiiles , iis terminent l’édifice avec beaucoup de grâce ; & au contraire lorlqu’ils font trop hauts, ils paroif-fent l’accabler. Ils ont cet avantage de rendre l’étage en galetas fort habitable & prefque quarré, êc les jouei des lucarnes fort petites; mais aufli l’inégalité de la pen* te de fes deux égouts efl: un grand défaut, en ce que le f omble depuis le chêneau ou égout jufqu’^u Brifis ?
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- de la CharpenteFxiE. 63 eft roide comme un talut, & ie faux comble doux comme un glacis , de force que les neiges qui font fur le faux-comble , y relient long rems, & les autres s’écou-lenr promptement, & même ne s’y arrêtent pas. Les plateformes dont on fe fert à préfent font fort utiles , parce qu’elles font d’alfemblages dans leurs retours & entretiennent le comble par les pieds des forces qui y font entaillés auffi bien que les pas des chevrons, de forte qu’ils ne pouffent point en dehors. Il faut obferver pour régie générale de la proportion du comble brifé , que le vrai comble doit être incliné en dedans de la moitié de fa hauteur, & le faux comble élevé auffi de la moitié de la largeur d’un de fes côtés, & cette proportion eft plus agréable que celle du demi cercle di-vifé en quatre parties égales.
- Des Efcalier s.
- Par Efcalier, qui vient du mot latin fcala, échelle,' l’on entend ce qui fert à monter dans tous les endroits d’un bâtiment. Il y a des efpeces d’Efcaliers qui ne font pas des ouvrages peu difficiles en Charpenterie , où il faut fçavoir employer le bois avec ménage , pour trouver les limons <k les appuis en courbes rampantes. Il y en a de plufieurs formes en bois auffi bien qu’en pierre , comme ceux à vis, en limaçon, & bien d’autres; mais les plus beaux font toujours évuidés & portent en Pair.
- Un Efcalier un peu panché fur le devant eft vicieux, & ne fe doit mettre ainfi que lorfqu’on y eft extrêmement contraint, comme au contraire il y a un efcalier ù vis au Palais de Monte Cavallo, où les marches.font îrès-larges, fort baffies , & qui panchent infenfiblemenc en arriéré; c’eft-à-dire qu’en montant, la pointe du pied eft un peu plus balle que le talon, ce qui paroît contre les régies, & a été fait néanmoins avec beaucoup de jugement ; cette pente aidant tellement à mar*
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- '^4* t R A î T I’
- cher, qu’il ne femble pas que l’on monte, (a)
- La proportion du giron des marches d’un Efcalier à leur hauteur doit fe fonder , fuivant M. Blondel , fut ce principe, fçavoir que la longueur du pas aile d’un homme qui marche de niveau étant de deux pieds; & la hauteur de celui qui monte à une échelle drelfée à plomb , étant d’un pied , il paroît que chaque partie en hauteur étant prife pour deux de celles qui font de niveau , l’une & l’autre enfembie doivent faire deux pieds ou vingt quatre pouces : c’eft pourquoi un pouce de hauteur valant deux pouces de niveau , fi la marche a un pouce de hauteur, la largeur ou le giron aura néceliairement vingt-deux pouces, qui font enfembie les deux pieds ou vingt-quatre pouces de niveau ; deux pouces de hauteur donneront vingt pouces de giron ; trois pouces de haut donneront dix-huit pouces de giron ; quatre pouces de haut en donneront feize de giron ; cinq de haut, quatorze de giron ; fix pouces de haut, douze de giron ; fept de haut, dix de giron ;
- (a) Cette apologie de l’Efcalier du Palais de Monte Cavallo devient fade aujourd’hui » tant elle eft rebatue dans nos Auteurs. A la bonne heure que cet Efcalier Toit commode dans la fitua-tion qu’il exifte ; mais je ne vols aucun de nos plus célébrés Architectes qui en ayent fait ufage. Ils penfoient à la Françoife & non à la Romaine, 8c fçavoient par des expériences confommées que fi les marches , en les penchant fur le derrière, étoient commodes à monter, elles faifoient un effet contraire en defeen-dant ; on peut monter fans péril, il n’en eft pas de même pouf defeendre.
- Le mieux donc eft de pofer les marches de niveau autant que faire fe peut. Cette pofition eft convenable pour monter & àeC-cendré, & un Efcalier dont les marches panchent même un peu fur le devant, par exemple, d’une ligne, n’eft point vicieux, au contraire il en eft plus doux à defeendre ; l’expérience journalière le confirme.
- Je ne blâmerai cependant pas un Architecte qui fera pofef dans des lieux fort paffagers les degrés en pente fur le derrière» car c’eft fur le devant que les marches s’ufent, & avec le tems elles regagnent le niveau. Ne feroit-ce point par hafard la rai-s fen de la pente de celui de Monte Cavallo ï
- huit
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- DELA Ch ARGENTERIE. 6f
- huit de haut en donneront huit de giron ; 8c ainfi des autres à proportion. (V)
- On donne aux patins 6 8c 8 pouces de gros, un peu plus un peu moins,fuivant leur longueur,& toujours pofés de chan ; aux poteaux & potelets 4 & 6 pouces*, Quand les efcaliers font un peu grands, les limons ont 4 8c 1 o* y 8c 10, y 8c 12 pouces, 8c quelquefois plus, fuivant la courbe & développement du toifé. On faifoit autrefois des balultres pour appui aux rampes d’efcaliet qui avoient chacun 4 pouces de gros tournés ou quar-rés, 8c les appuis avoient 4 8c 6 pouces. Ces baluf-très prenoient trop de place dans ies efcaliers 8c les chai^eoient trop ; on y a fubilitué en leur place des rampes de fer à jour, ornées , ou à barreaux , qui les dégagent bien mieux. Les marches ordinaires ont y 8c 7 pouces ou y & 8 pouces, & les marches pleines dans certains efcaliers ont 6 8c 12 pouces, 6 8c ly pouces, un peu plus un peu moins , fuivant la place 8c toujours délardées. Les pièces de pallier ont leur grof-feur proportionnée à leur longueur , comme de 10 pouces , 1 o à 12 pouces , même de 12 pouces , 8cc* il faut qu’elles foient de bonne qualité à caufe de leur
- (æ) Ce raifonnement fur les hauteurs & les girons des elca-îîers eh fondé fur des principes établis dans les cabinets, mais l’expérience ne demande point toutes ces études. La hauteur des marches d’un bel etcalier fera de $ pouces & demi ou y pouces trois quarts, & le giron fera depuis n jufqu’à if pouces , ni plus ni moins ; c’eft à l’Architeéle à faire cette diftribu-tion fuivant fa place, & à ne point s’aîambiquer l’efprit pout ne point fortir des régies dohnées par Blondel, & au Charpentier ou Maçon à compalfer fcs marches fuivantles plans qu’on lui donne.
- J’ai vu plulîeurs efcaliers, entr’autres celui de l’Evêché dô Meaux, qui n’ont point de marches ; celui qui l’a bâti, ou ne fçavoit point encore les principes ci-delfus, ou les fçac.hant,a jugé à propos de ne les point mettre en exécution , il s’eft contenté de rampans ruftiques en brique pofée dechan,aifés à montes & à defeendre » & il a très-bien réufli.
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- 66 Traite*
- charge & de leur délardement qui eft quelquefois con*
- f dérable.
- Les pans de bois pour les façades des maifons ne fe doivent pratiquer que pour épargner la dépenfe, éviter la charge &. gagner de la place , comme il en efb néceflaire pour les bâtimens en aile , afin qu’ils ayent moins de faillie pour ne pas diminuer la cour. Les pans de bois &. cloifons fe pofent au premier étage fur un poitrail, & dans les moindres bâtimens au rez-de-chaulfée fur une alfife de pierre ou fur deux, lorfqu’il faut qu’elles foient à hauteur de retraite d’un mur de face de maçonnerie.
- Les poutres étoient autrefois plus en ufage dans les appartemens ; à préfent on fe fert de folives de brin depuis huit pouces de gros jufqu’à un pied, qui fuffi-fent pour des pièces de 24 pieds dans œuvre. Or comme les bois de brin ne font pas toujours équarris & avivés, ayant un peu de flache, on les couvre de plâtre , & l’on fait des plafonds qui font plus beaux que fi on lailfoit les bois apparens, mais qui ne font pas fi durables j parce que le bois enfermé s’échauffe & fe pourrit plus facilement ; aufii ces plafonds font rarement en ufage dans les bâtimens publics & les maifons des Communautés, où la durée eft préférable à cet embellifle-ment ; & fi ces fortes de plafonds ne font pas bien lat-tés à lattes jointives avec deux doux à chaque folive, & que même le plâtre n’y foit pas employé tout de fuite, ils font fujets à s’éclater ; fi toutefois on eft obligé de fe fervir de poutres , il faut garnir de plomb les bouts qui portent dans le mur, ce qui fe doit faire aufii aux folives de brin, à moins qu’on ne les pofe fur des fablieres. Les poutres doivent être bien équarries avec moulure fur leur arrête & pofées fur leur chan ainfi que toutes les folives des planchers, & non fur leur plat. Les travées feront les plus égales que faire fe pourrra, & elles doivent répondre milieu pour milieu aux croifées.
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- DELA CflARPENTERlS, $f
- Des Affemblages.
- Il y a des alfemblages de plusieurs maniérés, mais les meilleurs & les plus juftes fe font avec mortelles ôc tenons bien chevillés. Il y a des Charpentiers qui pour éviter les journées d'ouvrier ôc faire mieux tenir les alfemblages, fe fervent de plufieurs pièces de fer, comme dents de loup, chevilles , harpons, équerres, étriers ôc fers d’amortiflement, mais ces pièces deviennent très-fouvent inutiles quand l’affemblage eft bon ôc bien fait. Cette tolérance les rend moins foigneux*
- Quant aux grofleurs des bois, il efl confiant qu’on les doit employer d’une force convenable à leur longueur , ce que la pratique fait allez connoître, mais qu’il eft toutefois nécefl'aire d’expliquer dans un devis* car depuis que les Charpentiers fournirent les bois au cent, ils en employeur le plus qu’ils peuvent afin de gagner davantage , fans s’embarralfer que cette quantité inutile de bois furcharge confidérablement les bâ-timens & augmente inutilement la dépehlè*
- Des Planchers*
- Les Planchers étoient autrefois compofés de poutres* folives, lambourdes & chevêtre ; nous obferverons à ce füjet que les poutres étoient efpacées de 12 pieds en 12 pieds dans œuvre, Ôc que leur intervalle étoit peuplé ( c’eft le terme ) de folives de 6 pouces de gros à Vive arrêté, & par conféquent de 12 pieds de long, & portoient fur des lambourdes, comme nous le dirons ci-après ; c’eft de cette longueur ôc groffeur de folive qu’eft venu l’origine de la piece de bois de Paris * qui Contient 3 pieds cubes de bois* Aujourd’hui les planchers font compofés de folives d’enchevêtrure, chevê-très, linçoirs, folives de remplififage ôc folives de longueur, & dans quelques-uns de liernes; nous détail forons le tout fuivant cet ordre*
- E ij
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- '68 Traite*
- Mrs. Jouffe , Le Muet, Savot, Courtonne, Blondel, Brifeux & Belidor ont fçavamment traité la matière de Charpenterie. En nous fervant de leurs lumières & de Inexpérience que nous avons dans la bâtiffe, nous déterminerons à peu de choies près les grolîèurs que doivent avoir les bois de Charpente dans leur emploi ôc leur ufage.
- Des Poutres.
- La poutre eft une grofîe piece de bois qui porte le plancher d’un étage ; on l’appelle en différens endroits filet, la Coutume de Paris Te fert de ce terme filet, pour exprimer le mot poutre. On appelle poutrelle une petite poutre.
- Lorfqu’une poutre porte un pan de bois ou un mur, on l’appelle poitrail, & lorfqu’elle porte une ferme de comble, on l’appelle tirant ; on en fait aujourd’hui peu d’ufage.
- La Table qui fuit fait voir la grolfeur des poutres les plus ordinaires par rapport à leur longueur.
- Longueur.
- j 2. pieds, JS------
- 18.. .. 21 ••• . 24-...
- 27.. ..
- 30.. ..
- 33.. ..
- 36.. ..
- 39-•••
- 42.. ..
- Largeur. Hauteur.
- > . 1 o. pouces fur. . . 12
- 12
- *3
- 16
- 17
- 18
- 19
- 20
- *3
- 16
- 18
- 19
- 21
- 22
- 23
- 24
- pouces»
- Il faut remarquer qu’on eft quelquefois obligé de fortir de ces m'efures par les grandes. charges que l’on doit mettre fur les poutres & les poitrails, & ce ferok june faute très-confidérable fi on ne le faifoit pas ? mais
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- de la Charpenterie; 69 c’eft une chofe que l’on remet à la prudence du Charpentier qui ne doit employer aucune piece de bois fans fçavoir la charge qu’elle doit porter & fa qualité, étant d’ailleurs garant & refponfable de fon ouvrage.
- , Des Solives.
- Depuis la fuppreffion des poutres, fuivant le nouvel ordre de diftribution que nos Architedles François ont imaginé, les Charpentiers ont afiémblé les planchers fort différemment qu’on ne faifoit autrefois ; les anciens planchers n’avoient d’autre aflfemblage que le chevctre, mais aujourd’hui tout y eft alfemblé.
- Les folives alors fe faifoient avec de gros bois mûrs qu’on débitoit quarrément & à vive arrête. Ces folives ordinairement ne pafîbivnt pas 1 2 pieds, on ne faifoit les travées que de cette longueur dans œuvre des deux poutres, les gros bois étoient fort communs ; on ne connoifloit point alors les folives de brin, on laif-foit mûrir les chênes avant que de les deftiner à la Charpenterie , & toutes les différentes fortes de bois employés dans les bâtimens étoient fciés &c débités dans de fortes pièces. Il eft aifé de prouver ce que j’avance par les combles de nos anciennes Eglifes & de nos plus antiques bâtimens , tant publics que particuliers.
- Chaque fiécle a imaginé différentes maniérés de bâtir en fe perfectionnant de plus en plus ; le goût du François a varié, le génie des Architeéfes s’eft épuré fur-tout dans ces derniers fiécles, & fans approfondir fi c’eft la fertilité de leur génie ou leur goût pour la nouveauté, la difette des bois ou œconomie, nous dirons feulement que notre maniéré de bâtir eft totalement diftinéte ^différente de celle des anciens;que nous voyons exifter des monumens publics en Charpenterie conf-truits depuis près de mille ans, êc des mailons particulières expofées fur des rues à tous les inconvéniens dommageables, exifter faines & bonnes depuis plus de 4. ou JOo ans, Sc qu’aujourd’hui à peine les maifons
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- particulières ont-elles cent ans qu’on les étaye pour les
- reprendre fous œuvre.
- Je n’en attribue pas la faute aux Architectes, je fuis bien éloigné de ce fentiment, mais à la qualité des matières & au relâchement des ouvriers qui ne cherchent dans leur induftrie qu’un intérêt naturel dont un bâtif-feur trop œconome voudroit lesfruftrer,& les oblige par ce moyen d’ceconomifer à leur tour pour y trouver leur fubfiftançe & leurs dépenfes.
- Je dis que le peu de durée des bâtimens modernes dépend de deux chofes , de la qualité des matières ôc du relâchement des ouvriers.
- De la qualité des matières, ( je ne quitte point mon fujet de Charpenterie ) io. en ce que les bois de brin font des bois imparfaits, qui n’ayant point atteint leur degré de maturité ne font point ce qu’ils devroient être & ne peuvent avoir une confiflance aufîi folide que s’ils étoient arrivés au degré qui la leur donne : de plus il eft ordinaire d’enfermer ces bois entre les plâtres par les aires & les plafonds: alors s’échauffant aifémcnt faute d’air Ils tendent naturellement à la divifion de leurs parties & au relâchement des tendres fibres dont leur malfe eft compofée ; de-là viennent en partie ces affailfemens de planchers & ces vilaines crevaflês de plafonds.
- 2°. Ces bois étant mal équarris par l’avidité des Marchands , ne font point attaqués au vif dans leur équar-rifiement, le clou qui retient la latte entre aifément dans ce tendre bois, cafte les fibres & ne s’y attache f point,
- 3°. La multiplicité des mortoifes qu’on fait dans les folives d’ençhevetrure eft encore une caufe auxiliaire de la deftruélion des planchers ; il eft vrai que par le fecours des étriers de fer on foulage cette foiblelfe de celle des tenons ; c’eft cependant le vrai moyen , & mal à propos blâme t-on les Charpentiers qui les réclament. La foîive d’ençhevetrure n’en eft cependant pas înoins affaiblie 3 c’eft en partie la raifon pour laquelle
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- de la Charpenterie. 71 on met ces principales foiives un tiers plus groflfes que les autres.
- Le relâchement des ouvriers dans Paflemblage de Charpenterie eft encore une occafion du dépériffement des bâtimens ; le bas prix qu’on leur donne de leurs ouvrages les porte à faire le moins d’affemblage qu’ils peuvent-, & le peu qu’ils en font eft fi lâche que pour peu que le bois travaille le tenon fort de fa mortaife, la cheville trop près de l'extrémité du tenon , ou trop fur l’extrémité de la mortaife fépare aifément le peu de bois qui y refte, après qifbi le bois n’étant plus retenu fe joue aifément & fait tout l’effet que les différentes impreflions de fécherefife ou d’humidité lui font faire. Les ouvriers connoilfent par expérience çe travail des bois, & pour pallier cette connoiflfance dont ils font des mifteres , ils engagent le bâtifteur à leur fournir & faire attacher tous les fers convenables pour la fureté & garantie de leur travail, &c s’éviter à eux-mêmes la peine de mieux faire.
- Pour donc fubfifter & fubvenir aux frais qu’ils font obligés de faire par rapport aux foibles prix qu’on leur donne, ils forcent les groffeurs des bois, ne leur en coûtant pas plus de façonner une grofle piece de bois qu’une foible, ce qui occafionne encore une furchar-ge inutile dans les bâtimens,qui tend à leur prompte deftruéfion.
- . Il eft vrai qu’on peut les retenir fur cet article par un marché en forme , dans lequel on fpécifiera les grof-feurs des bois fuivant leurs longueurs. La petite Table fui vante indiquera les groflfeurs les plus ordinaires des foiives d’enchevêtrure &. des foiives ordinaires' & de rempliffage, par rapport à leur longueur, obfervant néanmoins la remarque que j’ai faite ci-delïus au fujet des poutres.
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- Solives d’enchevêtrure. Solives ordinaires* Hong* Lurg* Haut, Larg, Haut.
- 6. pieds .... j....7. . . ....4.......y
- 9...........6........7......^*.*.*6
- T 2 .......... 6.8 .......... 7..........7
- JJ............8.........£..... <5........7
- 18.............. 1 o.............6......8,
- 421. . .....1 o .... 11 ...... . . 7....8
- 24' •.......11.... 12............8......$
- On obferve d’efpacer chaque folive de leur largeur» Les chevétres & Imçoirs font ordinairement de la groffeur des foiives d’enchevetrure,
- Les liernes qu’on met très-fouvent dans le milieu des planchers, & dans iefquelles font affemblés les fo-lives , auront pour hauteur toute l’épaifTeur du plancher jufqu’amdeffous du carreau , & pour largeur le double de leur hauteur. Il faut que ces liernes foienç bien fcellées en mur ou affemblées dans de fortes foli-ves, &. en outre retenues avec étriers de fer, obfer-vant de bien bander les deux côtés des foiives. Ces, liernes bien affemblées , bien bandées & de petite longueur font un très-bon effet, épargnent une poutrelle, & font fervir des bois courts.
- Les lambourdes, dont on faifoit autrefois un grand yfage au long des poutres & des murs, avoient 4 pouces de gros fur 10 pouces de hauteur ou environ, & é-toient attachées fur les jouées des poutres avec chevilles à tête perdue , & entaillées de la largeur des (olives , Iefquelles foiives portoient dans ces entailles. Il y en avoit de pareilles le long des murs retenues fur des corbeaux de fer entaillés dedans <Se fcellés dans les, murs ; la poutre, les foiives , les lambourdes étoient proprement rabottées avec moulures fur toutes les arrêtes, Ces foiives alors étoient de bois de fciage de <£ «pd 8 pouces de gros fuivant leurs longueurs s & étoient;
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- r> e l a Charpenterie; 73 refeuillées par*deflfus d’un pouce ou d’un pouce & demi pour recevoir les planches d’entrevoux qui étoient drelTées à la varlope par deffous , & le deffus arrafoit la poutre & les folives, ce qui épargnoit les charges exhorbitantes qu’on voit aujourd’hui fur les planchers; le plus fouvent au lieu de charge de plâtre on fe con-tentoit d’une (bible charge de terre grade fur laquelle on pofoit de petites & foibles planches qui recevoient des parquets de compartiment, le tout attaché avec doux à tête perdue, & non fcellés en auget comme aujourd’hui. La poutre, les folives , les ais d’entrevoux les lambourdes étoient travaillés & ajuftés comme de la Menuiferie. Les Seigneurs faifoient peindre & dorer ces planchers, ou y faifoient peindre des plafonds fur toile par les grands Maîtres du tems, & cela for» moit des appartenons très-nobles & très-riches.
- Aujourd’hui nos Architectes ont fupprimé les pou» très dans les appartenons, & par la facilité que l’on a d’avoir des folives de brin , ils diflribuent ces appartenons de façon que dans les bâtimens des Seigneurs & des particuliers on ne connoît plus les poutres ni les planchers à bois apparent, on recouvre ces planchers avec du plâtre , ce qu’on appelle plafond , & ainfi on enferme des bois qui n’ayant point encore atteint leur degré de maturité, s’échauffent aifément & périffent en peu de tems, comme nous l’avons dit cLdeffus.
- Quoiqu’il en foit, on appelle en Charpenterie latn-bourde une piece de bois appliquée contre un mur mitoyen , retenue fur des corbeaux* de fer ou de bois ou de pierre pouY porter les folives d’un plancher qu’on ne veut point fçeller dans le mur. On ne fait prefque plus ufage des lambourdes que dans les lieux de peu de con-féquence : on les a remontées dans les épaiffeurs des planchers , on y a affemblé les folives ; là elfes perdent leur nom & fe nomment lijfozrs ou plus communément wçoirs.
- Ayant que de quitter totalement les planchers,nous di-
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- rons que les folives qui ont beaucoup de longueur, par exemple 24 ou 30 pieds, font fujettes à plier fouvent plus les unes que les autres. Pour donc empêcher cet effet on liernoit ces folives avec des liernes de y & 7 pouces entaillées de la moitié de leur épaiffeur, pofées en travers lur les folives , & on boulonnoit les folives avec la lierne ; d’autres ruinoient les folives fur les côtés & y faifoient entrer de force des étrefillons de bois; d’autres rempliffoient totalement de maçonnerie l’entre deux des folives. Toutes ces méthodes avoient leurs inconvéniens. Je vais indiquer le moyen dont on s’efl fervi pour étrefillonner & entretenir un plancher de 2p pieds & demi de long fur 22 pieds de large , le tout dans œuvre , & nous avons eu la fatisfaéiion d’en voir l’heureufe réuffite.
- On commença par latter le plafond avec lattes distantes l’une de l’autre de leur largeur, & on fit larder dans les intervalles des lattes du rapointiflage long & léger fe croifant en forme d’auget.
- Enfuite on partagea la largeur du plancher en trois parties égales, on y dreffa deux ceintres avec des planches à égale diftance , chaque ceintre fous la tierce partie , après quoi on mit des ouvriers en quantité fuffifante pour étrefillonner avec éclats de pierre & bouin de plâtre de la largeur de chaque planche & à hauteur de îolive, le tout fait en même tems &. dans la même heure, enfuite on fit les aiagets dans l’entre-deux des folives auiïi en même tems.
- Toutes les folives de ce plancher étoient fcellées en mur des deux bouts, &, elles avoient à chaque bout un pied de portée dans le mur ; de plus on avoit encore fait faillir en encorbellement de 6 pouces dans la corniche Parrafe de moilon choifi & tiré exprès ; je penfe que c’efh ce que Ton peut faire de mieux.
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- de la Charpenterie;
- lî
- Des Cloifons & Pans de bois.
- Les cloifons font ou deftinées à porter des planchers, ou à fervir Amplement de réparation.
- Elles font cornpofées de fablieres haut 8c bas, de poteaux, décharges, tournilfes ; 8c s’il y a des portes, de poteaux dliuilferies, linteaux & potelets,
- On employé à ces cloifons, fur-tout à celles qui portent plancher, des poteaux de 4 8c 6 pouces quand les étages ont 10 à 12 pieds de hauteur, de y & 7 pouces quand ils ont 14 ou iy pieds , & de <5 & 8 pouces quand ils ©nt 18 à 20 pieds, fur-tout quand les planchers qu’on pofe delfus font bien pefans,
- Les décharges auront pour épailfeur celle des poteaux, 8c pour largeur p à 10 pouces.
- Les tourniffes font de même grolfeur que les poteaux.
- Les fablieres du bas auront deux pouces d’épailfeur plus que les poteaux , fi la cloifon eft recouverte des deux côtés, & un pouce feulement fi elle ne l’eft pas.
- Les fablieres du haut auront environ 1 opouces de gros, & feront délardées des deux côtés parle bas pour former en haut 8c dans toute la longueur confole ou encorbellement pour recevoir les folives, obfervant de ne les point mettre bout à bout, mais de les enchevêtrer une entre deux, & que le bout de chaque folive comprenne également toute l’épailfeur naturelle, de la cîoi-fon.
- A celles qui ne fervent Amplement que de fépata-tion, les fablieres feront de même grolfeur , toutes lef-quelles fablieres feront de longueur fuffifante pour être bien fcellées 8c arrêtées.
- Si les cloifons ont des huilferies, les poteaux 8c linteaux auront 2 pouces de plus que les poteaux fi la çloifon eft recouverte , & une largeur convenable pour les rainer d’un pouce de chaque côté pour y attache®
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- 7 6 Traite’
- la latte ", 8c au-defius du linteau on mettra deux oti trois potelets de même grofteur que les poteaux, obfer-vant de plus que ces huifieries foient proprement rabotées avec moulure d’un côté & feuillure de l’autre, de l’épaiflfeur de la porte.
- Les principales pièces qui compofent un pan de bois font la piece du bas qui eft un poitrail fi le pan de bois dft en l’air, ou une làbliere s’il porte fur un mur ou un parpin , les poteaux de croifées avec leurs appuis 8c guettrons, linteaux 8c potelets, poteaux corniers s’il y a retour , poteaux ordinaires , décharges , guettes , tourniflfes 3 8c fablieres à chaque étage ; on faifoit autrefois ufage de croix de St. André qui ont été remplacées par les décharges , guettes 8c tourniflfes.
- La groflfeur ordinaire de ces bois eft aflfez relative à celle que nous avons détaillée dans les cloifons portant plancher , la répétition en deviendroit ennuyeufe.
- Toutes ces Charpentes doivent être aflfemblées à tenons 8c mortaifes &c chevillées , 8c ne point fouffrir qu’on retienne aucun bois avec des dents de loup , chevilles , rapointis ni autres ferremens.
- On fait encore de legeres cloifons en Charpenterie pour des corridors ou feparations de chambres , fur-tout dans les étages fupérieurs à l’ufage des domeftiques. Ces cloifons le plus fouvent font en porte-à-faux fur des planchers, quand le cas y échoit il faut les faire les plus légères que faire fe pourra , en fe fervant de tiers-poteau pour les huilferies 8c codifies, 8c remplir les vuides avec des ais de bateau refendus en deux 8c ef-pacés tant plein que vuide, qu’on recouvre enfuite de plâtre des deux côtés. Si par l’ordre de la diftribution ces cloifons fe trouvoient fur une folive ou dans un entrCvoux, il faut néceflfairement mettre fur ces foli-ves des morceaux de fer en quantité & longueur fuf-flfante pour pefer fur 2 ou 3 folives afin de foulager la lolive fur laquelle cette cloifon porteroit ; à ces fortes de cloifons il eft bon de mettre dans le milieu des liei>
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- de la Charpenterie. 77 nés à couliflfeaux, alfemblées ainfi que les coulilfes haut & bas dans les poteaux d’huiiî'erie , le tout fcellé en mur.
- Il y a encore une efpece de cloifon qu’on appelle cloifon creufe ; elles portent ordinairement fur des poutres en porte-à-faux, ces cloifons doivent être de tiers poteau ôt alfemblées avec décharges & tourniffes.
- Des Combles.
- Les Combles font de différentes efpeces, les uns font à la Françoife ou à deux égouts, les autres en brifis ou en manfarde.
- Le Comble à la Françoife efl: formé par un triangle reétangle, dont la bafe eft le plancher du grenier; ils fe font entre deux murs de pignon , & à une ou deux croupes, ce qu’on appelle alors Comble à deux épis.
- Les Combles brifés ou en manfarde font alfez connus fans en faire la defcription ; c’efl au fameux François Manfard à qui Fhonneur de cette invention efl due. Ces Combles lui ayant plu , il les mettoit en œuvre tant qu’il le pouvoit, & à fon imitation les autres Architectes les ont continués. De-là , pour perpétuer la mémoire de ce grand homme , on a donné à ces Combles qui. s’appelloient brifés, le nom de manfardes, du nom de leur auteur.
- Les Combles alors, dit M. Bullet, avaient autant de hauteur que le batiment avoit de largeur ; il y en avait d’autres élevés en triangle équilatéral ;il y en avoit encore d’autre proportion , mais ceux que je viens de Marquer m’ont paru le plus en ufage ; tel eft aufîi le fen-timent de Mrs. Blondel & Belidor. M. Metezeau, célébré Architecte, efl: le premier qui, à l’imitation des combles du Louvre, a commencé à tronquer les combles au Château de Chilly.
- Mr, Manfard réfléchilfant fur cette hauteur excefiîve
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- des combles, âyant d’ailleurs fous les yeux le ceintfe en Charpente mis en œuvre par Michel Ange pour la confi-truCtion du dôme de S. Pierre de Rome, & confidérant l’ufage incommode & indécent qu’on faifoit alors de ces vaftes greniers dans lefquels on renfermoit les pailles, foins & avoines, qui entretenoient une multitude de vermines , qui fe répandant enfuite dans l’intérieur des mailons, détruifoient les tapiflferies, le linge, les tableaux & autres riches ameublemens, & encore fur la diflance des logemens des domefliques, qui trop éloignés de leurs Maîtres, ne pouvoient leur donner les prompts fecours dont ils ont quelquefois befoin ; téfiéchilfant, dis-je * fur toutes ces chofes , il imagina fes combles brifés, qui ont heureufement réuffi, plurent infiniment & plaifent encore.
- Mr. Manfard a donc trouvé le moyen de tronquer ces grands combles d’une maniéré agréable & utile* de loger commodément le domeftique fous les yeux & à la portée de fon Maître , de renvoyer les pailles & foins dans les balfe-cours, & de conferver les riches ameublemens des Hôtels en coupant les vivres & le gîte aux fouris & aux rats.
- C’eft le plus grand honneur que puifle accorder ^Architecture à un homme que de faire porter fon nom d’un confentement unanime aux admirables & utiles productions de fon génie. Dorus & Ion font les feuls que cette Reine des Arts a favorifés. Callimachus, ce grand homme , auteur de POrdre Corinthien , le chef-d’œuvre de PArchiteClure, n’eut point de part à cette faveur, elle étoit réfervée pour Manfard.
- Tous nos Auteurs & Architedes modernes ont donné différentes proportions aux combles François & à ceux: en manfarde, les proportions variant à l’infini, il efl à préfumer que chacun a choifi celles qui leür plaifoient le mieux, ou que la fituation de la place demandoit.
- Les combles en générai font diftribués par travée j qui efl une diflance de 12, 1 $ , 18,20 pieds * &e*
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- de la Charpenterie. 79 plus ou moins fuivant la diftribution des murs ou cloi-lons de fond ; chaque travée eft fépa.rée par un affem-blage de Charpente qu’on nomme ferme.
- Une ferme eft compofée de deux arbalétriers , deux taffeaux & chantignolles, un entrait, un poinçon , deux contrefiches, deux effeliers, deux jambettes & d^une piece de bois par bas , qu’on nomme femelle ou tirant, fuivant fa place; ces fermes tiennent lieu de murs pour recevoir les faîtages , les pannes & les chevrons : d’ailleurs lorfque les murs de refend font difpofés dans des intervalles convenables , on les éleve £n triangle , & ils tiennent lieu de ferme.
- Cette opération eft cependant très-rare, car les murs de refend étant deftinés pour adoifer des cheminées , on adapte contre les fo.uches des fermes ifolées d’environ 6 pouces qui font un meilleur effet que de fcel-ler les faîtes & les pannes qui occafionnent les dévoye-mens des cheminées dont l’effet eft très-fouvent dangereux.
- L,es fermes des combles en manfarde ont de plus deux forces, communément nommées jambes de force, bien entendu que le tout eft de bon affemblage.
- Pour bien faire comprendre ce que nous venons de dire, nous propoferons feulement deux exemples , l’un fera un comble à la Françoife ou à deux égouts, & 1 autre fera un comble en manfarde , le tout compris dans un demi cercle de 30 pieds de diamètre hors oeuvre.
- Il eftaifé de voir par les fîg. (PI.VIII.) les dîfférens af-femblages des fermes defdits combles. L’un& l’autre font compoTes d’un entrait, un poinçon, 2 arbalétriers, 2 contrefiches,2 effeliers, 2 jambes de force, 4 pannes fur leurs talfeaux & chantignolles, mais différemment arrangés ;il y a de plus feulement à la manfarde \i jambettes. Voici f explication de chaque piece. A entrait, B poinçon, CG arbalétriers, DD contrefiches, EE effeliers, FF jambes de forces, GG xx pannes, HH taffeaux 8c chanti-
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- gnolîes, II jambettes , K femelle , LL platteS formés ; MM coyaux, NN chevrons , O faitage, P mortoifes du lien. Les pannes, fuivant leur fituation, changent de nom, celles GG, qui font fur les arbalétriers s’appellent ‘pannes de devers, ôc aux manfardes celles xx s’appellent pannes de brifis.
- De toutes ces pièces le poinçon & l’entrait font ceux qui reçoivent le plus d’affemblage, car l’entrait alfem-ble fur deux de fes faces, lorfque la ferme eft ifolée, les deux faitages ôc les deux liens au-delfous & fur les deux autres, les deux arbalétriers & les deux contre-fiches, ôc l’entrait d’une manfarde entretient neuf af-femblages.
- Sur la mefure de 3 O pieds hors œuvre que nous pro-pofons, nous donnerons la grolfeur la plus ordinaire de ces différentes pièces de bois, ôc leur longueur pour fe conformer aux autres proportions*
- Manfarde.
- L’entrait A de 24 pieds de long ôc de 12 pouces de groi. Le poinçon B de 7 pieds de long ôc de 6 pouces.
- Les deux arbalétriers GG chacun de 11 pieds & de 8 pouces.
- Les deux contfefiches DD chacune de y pieds fur y & 7 pouces.
- Les deux elfeliers EE chacun de 6 pieds, fur y & 7 pouces.
- Les deux jambes de forces un peu courbes FF chacune de 9 pieds, ôc de 9 ôc 10 pouces.
- Les deux pannes de brifis xx chacune de 18 pieds ÔC de dix pouces.
- Deux pannes de devers GG, même longueur & de 8 pouces.
- Les talfeaux ôc chantignolles HH à l’ordinaire.
- Les jambettes II chacune de 2 pieds, fur y Ôc 7 pouces*’ Une femelle trainante en deux morceaux enfemble 27 pieds y compris les tenons, fur y ôc 12 pouces.
- Le?
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- de la Charpenterie» Si Les deux plateformes LL de 4 & j 2 pouces.
- Les coyaux MM chacun de 4 pieds de long, fur 3 8c
- 4 pouces.
- Les chevrons de brilis de 9 pieds , fur y pouces.
- Les chevrons du comble NN de 13 pieds, fur 4 pouces. Le faitage de î 8 pieds, fur 6 8c 8 pouces, délardé en
- tête.
- Ces grands combles font toujours habités, 8c on élevé ordinairement les murs ou cloifons jufques fous l’entrait.
- On peut fuivre le même raifonnement pour le comble à la Françoife, à l’exception de l’entrait qui fera de 8 & 9 pouces.
- La forme de la manfarde que j’ai prife pour modèle ne fait pas une loi, car le delfus du comble eft quelquefois beaucoup plus élevé , fur-tout lorfque la largeur du bâtiment eft plus grande , il n’eft absolument pas poflible de rien ftatuer à ce fujet, ni d.e fixer un principe invariable; nous dirons feulement que ces manfar-des étant deftinées à lervir de logement, on les diflri— bue à volonté, & qu’on ne peut donner plus de dix pieds fous plancher & moins de 7 pieds ; on éleve fon brifis en conféquence, 8c on fait le comble le plus convenablement que faire fe peut,obfervant de ne lui pas donner moins de hauteur que le quart de fa largeur hors œuvre des deux brifis, (i le comble eft couvert d’ardoife> 8c le tiers s’il eft couvert en tuile.
- L’un & l’autre comble , s’ils forment croupe à leurs extrémités,outre les différentes pièces de bois dont nous avons parlé ci-defl'us, ont encore des arretiers, des noues & noulets, des blochets & des gonnets ; ordinairement le poinçon forme épi par le haut qu’on arme de plomb ou d’ardoife , & le plus fouvent on y place une girouette.
- Les arrêtiers font des pièces de bois alfemblées dans le poinçon qui forment angle faillant & rampant fui-vant le comble ? 8c font délardés par-deffns ; ils font
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- de même groffeur que les arbalétriers & jambes de force , les noues ôc noulets au contraire forment un angle rentrant.
- Les blochets font de petites pièces de bois méplat qui entretiennent & lient deux platteformes ou autre bois enfemble, ôc ont environ 2 pieds fur 4 & 8 pouces , ou qu’on met au-deffus de deux fablieres, pour porter le pas d’un chevron , lequel, s’il étoit prolongé , tomberait dans l’entre-deux, ôc étant quelquefois nécelfaire que fon poids porte fur lefdites deux labiic-res.
- Les chevrons changent de nom félon leur fituation ; fur les croupes ôc les retours , on les appelle emparions.
- Les chevrons ôc empanons doivent être tous brandis ( c’eft-à-dire, attachés ou chevillés ) fur les pannes, & joints fur le faîte en fourchette avec cheville au milieu.
- Comme très-fouvent les chevrons n’ont pas la longueur du comble , on les met bout à bout en recouvrement de 4 pouces l’un fur l’autre , & il faut que le bas porte dans des entailles faites exprès dans la plateforme , qu’on appelle pas de chevrons, ôc qu’ils foient attachés chacun dans leurs pas avec chevillettes de fer.
- Si fur l’entablement on met un chaineau de plomb les coyaux deviennent inutiles , alors on aura foin de faire îatter le bas des chevrons pour y attacher folidement le plomb , ôc le couvreur fera monter en auget fa pente julqu’â hauteur de 2 pouces près du plomb.
- Mr. Manfard, après avoir trouvé ôc fait exécuter fes combles brifés, imagina des lucarnes qu’il fit élever en pierre, dont la grâce effaça ces anciennes croifées à fronton qui avoiênt été imaginées & conftruites contre la-bonne Architedure, ôc dont cependant on falfoit ufà^e à caufè qu’elles éclairaient des logemens pratiques dans ces vaftes greniers antiques, Ôc contre lef-quelles tous les Architedes fe révoitoient, mais pas uii avant Manfard n’avoit trouvé le moyen de les réfcç*
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- de la Charpenterie. g y’ Sner. Dans la perfuafion où il ctoic que ces îogemens ïi’étoient deftinés que pour des domeftiques, il le con* tenta d’égayer feulement la face de fes lucarnes par des contours gracieux, & imagina des croifées à codifies, qui fermant bien épargnaient des ferrures couteufes , que les domeftiques peu foucieux caftent Ôc négligent : ces croifées portent encore aujourd’hui le nom de croi~ [tes manfardes.
- Les Charpentiers ont imité les lucarnes manfardes qui originairement étoient en pierre , elles font com-pofées de deux poteaux & d’un chapeau ceintré orné de quelques moulures ; ces lucarnes avec leurs fablie-res > foliveaux, appuis & potelets contiennent y à 6 pièces de bois.
- Le comble plat au-deftus des manfardes fert encore' de greniers , & quand ils ont environ 10 pieds de haut on peut y pratiquer des Iogemens pour les bas domeftiques. Ces Iogemens font alors éclairés par des lucarnes de plomb de différens defteins qui ne défigurent point la grâce de ces combles, au contraire il y en a qui en font l’ornement ; s’il n’y a point de lo-gemens, elles donnent de l’air aux greniers.
- On fait encore dans les croupes ou autres endroits cachés & hors la vûe de petites lucarnes capucines à chevalet, ou à demoifelle pour le paffage, cîes couvreurs & ramoneurs ; ces lucarnes font fort utiles dans les mai-fons particulières. Le nom de ces lucarnes indique allez leur origine , ainfi nous n’en ferons aucun détail ; nous îiouscqntenterons de dire feulement qu’une lucarne .demoifelle contient une piece de bois & eft évaluée pour telle, ôc une capucine d’affemblage 2 Ôc 3 pièces au plus.
- Les combles en manfarde bien proportionnés font tan très-bel effet dans les hôtels & maifons de confé-quence, mais pour les maifons bourgeoifes, particulières & communes, ils font trop coûteux , un étage de plus ou un attique élevé en moilon convient mieux
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- & ne revient pas à moitié fi cher qu’une manfarde ; quelques ancres & tirans de plus établiront un attique aulîi foiide qu’une maniârde, 6c qui fera de moindre entretien : Bullet l’avoir dit avant moi, & l’expérience ipne l’a confirmé.7
- Les personnes qui voudront étudier plus particulièrement les combles, pourront lire Mr. Bullet fur cet article j il n’eft pas poflible d’en parler plus fçavamment & de traiter cette matière avec plus de folidité. On peut encore lire l’art de bâtir les maifons de campagne, Tome II. pagep<5 Ôc fuivantes.
- Nous allons faire fuivre la maniéré de conlîruire les bâtimens de Charpente , comme on les faifoit anciennement avec les combles en pignon fur la face , pour conferver la mémoire de cette maniéré de bâtir. Nous l’avons tirée des Œuvres du fameux Le Muet, & nous y avons joint Pélévation du pan de bois vu de face 6c les plans & coupes differentes des anciens combles.
- Maniéré de conflniive les bâtimens de Charpenterie & les combles pour leur fervtr de couverture.
- La. Charpenterie d’un édifice doit fe pofer fur une maçonnerie élevée de deux ou deux pieds & demi au<• deiius du rez-de-chaufiee (PL L) , pour empêcher que les premières lablieres ne le pourraient. On alfeoira ces fabiieres lur la maçonnerie avec un pouce ou un pouce & demi de retraite., obfervant, quant à la maçonnerie , de garnir de pierre de taille, de grailferie , ou autrement , ies endroits des battemens des portes.
- Les maîtres poteaux qui font la féparation des bâtimens s’alferhbleront fur les extrémités des fabiieres avec demi pouce de retraite, obfervant que ces‘maîtrespoteaux ayent en grolfeur 6c largeur le double des autres.
- On alïunblera dans ces mêmes poteaux la féconde
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- DE LA ChàRPïNTERÏÏ. 8 f
- troifiéme Ôc quatrième fabliere ; la fécondé Ôc la troifié» me feront pofées à Pendroit des planchers , ôc dans ces lablieres s’alfembleront à tenons ôc mortaifes les poteaux tant d’huifferie que de croifée, ainfi que les guettes & poteaux de remplage par le milieu , Ôc pareillement les croix de St. André.
- Dans les poteaux de croifée on affemblera l’appui au deffous 8c le linteau au-deîfus ; ôc au-defous des croi-fées s’afifembleront par tenons ôc monades les petits poteaux ôc petites guettes à la fabliere Ôc appui de la croifée; & au-deffus defdites croiiées sVif mbleront aufli par tenons & mortaifes trois petits potelets ou entre-toifes à la fabliere Ôc linteau de la croifée.
- Les efpaces qui font entre les croiiées fe peuvent remplir en trois maniérés , fçavoir, avec {impies guettes Ôc poteaux au milieu , avec croix de St. André & poteaux à côté, enfin avec guettes ôc guettrons ôc poteaux à côté.
- On affemblera au-deffus des huifferies trois petits poteaux au-dedans des linteaux, ôc au-deffus de l’entablement on formera le pignon de Charpenterie pour la couverture de tuile ou ardoife, félon la maniéré expliquée ci-après.
- Le pignon fera fait de deux forces ôc chevrons au-deffus , lefquelles forces s’alfembleront par en bas dans la fabliere de l’entablement, ôc par en haut dans un poinçon , 8c dans ces forces on affemblera un entrait fur le milieu du poinçon.
- On affemblera dans cet entrait ôc dans la fabliere de deffous les poteaux des croifées, ôc les efpaces feront remplis ainfi qu’il a été dit ; au-deffus dudit en-trait on affemblera deux contrefiches avec les poteaux de remplage, Ôc au-devant du pignon ôc pan de bois ‘e fera une ferme ronde en faillie de deux ou deux pieds & demi, portée par en bas fur un blochet ôc trois ra-Clneaux avec trois confoles par deffous.
- Si l’on veut faire l’égout du côté du pan de bois â
- F iij
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- on peut le faire , mais au lieu du remplage qui efl entre les croifées , il y faut appliquer des poteaux de membrures, par le moyen defquels on changera les poutres de fituation , les faifant porter fur lefdits poteaux qui auront des confoles .au droit des portées deP dites poutres par dedans.
- Explication des chiffres ù1 renvois de la Planche première.
- 1. Les fablieres.
- 2. Les gros poteaux.
- 3. Les poteaux de croifées.
- 4. Les poteaux de remplage. j. Les croix de St. André.
- 6. Les guettes fimples.
- 7. Les guettes & guettrons.
- 8. Les poteaux d’huilferie.
- <?. Les linteaux.
- 10. Les petits potelets.
- I 1. Les petits poteaux.
- 12. L’entrait.
- 13. Les contrefiches.
- 14. Ferme ronde.
- 1 y. Les blochets.
- 16. Les racinaux.
- 17. Les confoles.
- ConJlruÛion des combles qui fe font pour les couvert tures communes.
- Ces couvertures feront ou de tuile ou d’ardoife ? qui font les matières les plus communes & ufitées. La tuile pour être commodément feutenue n’a pas befoin que le triangle de fon comble ait pareil exhaulfement que celui de l’ardoife, (PI. II. ) , il füfîît que lorfque fa ’ba-fe, c’eft-à'dire la largeur de tout l’édifice , contiendra huit parties j les deux côtés qui sWepablent au faîte j en contiennent chacun fept.
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- 7’raife delà CLarpeiïferie . P/.u,Ju- do
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- de h a Charpenterie; 87
- Les combles qui font faits pour l’ardoife, doivent avoir plus d’exhauffement, tant à caufe du vent qui en-leveroit l’ardoife, qu’à caufe du retour de l’eau qui pourrit. Quelques-uns fe contentent du triangle équilatéral pour la forme du comble à ardoife ; d’autres ayant le bois à commandement, Pexhauffent de maniéré que quand labafe, qui eft toujours la largeur du maflif du bâtiment, contient huit parties, ils en donnent neuf à chacun des deux côtés qui s’ailemblent au faîte. Or, foit que la couverture fe fade de tuile ou d’ardoife, Ton fe fervira indifféremment des maniérés fuivantes , n’y ayant de différence entre l’une & Pau-tre, que celle qu’apporte la conftruétion des triangles de leurs combles.
- Ces couvertures fe font ou avec exhauffement de l’entablement au-deffus du dernier plancher, ou fans exhauffement ; fi c’eft avec exhauffement, elles fe font encore en deux maniérés, fçavoir, entre deux poinçons ou avec croupe, & chacune 1e diverfifîe encore en deux fortes ; la première avec jambes de force, la fécondé avec plateformes.
- Première maniéré avec exhauffement & jambes de force. Planche II.
- Selon la première maniéré , on pofe & on aflemble à tenons & mortaifes les jambes de force 21 fur les extrémités des poutres 19 qui portent fur les corps des murs, donnant feulement quatre à cinq pouces depuis l’extrémité delà poutre jufqu’au dehors du mur, 6c ob» fervant de tenir ces jambes de force les plus courbes que l’on peut, pour ne pas incommoder le dedans de la place , ayant aufli attention de ne pas les tenir fl droites qu’elles incommodent la couverture. -Ces jambes de force foutiennent un entrait 23 auquel elles font pareillement affemblées à tenons & mortaises & liées par deffus avec les efleliers 22 aufii à tenons &
- F iv - ,
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- $8 Traite’
- mortaifes , 6c fe font de forte que pour deux parties prî-
- fés dans Pentrait, on en prend trois dans la jambe de
- force ; Ton peut encore faire un dernier plancher fur
- l’entrait.
- Au-deffus de l’entrait & à fes extrémités il faut encore alfembler deux arbalétriers 3 1 avec tenons & mortaifes, tant dans l’entrait que dans le haut du poinçon 25?', le bas duquel porte à plomb fur le milieu de l’entrait.
- Ce poinçon fera garni de boffages tant en haut qu’en bas & aux abouts des contrehches 28 &des liens; les arbalétriers feront aufli liés à l’entrait avec des jambettes3 O affembiées à tenons 6c mortaifes avec l’arbaletrier & avec l’entrait fur lequel elles porteront à plomb ; 6c dans le poinçon les arbalétriers feront alfemblés à tenons & mortaifes ainfi que les contrefîches qui fe joignent aux arbalétriers au droit des pannes 25* ; ces pannes feront foutenues fur des talfeaux 26 chevillés de chevilles de bois, lefquels talfeaux porteront fur des chantignoiles 27 encadrées d’un pouce ou de trois quarts de pouce par en bas dans l’arbaletrier , 6c venant mourir à rien par en haut au-delfous du talfeau.
- On pofera deux autres pannes 24 fur les têtes defdits entraits 6c aux abouts defdits arbalétriers, 6c fur ces pannes tant d’en haut que d’en bas, feront pofés les chevrons 1 8 quj, s’alfembleront par en haut les uns aux Autres avec tenons 6c mortaifes , & étant encadrés dans i Arrête du faitage, ils poferont par en bas fur l’enta-Mement à un pouce ou un pouce & demi de retraite lur l’épailfeur du mur, à prendre du dehors de la faillie ; ces chevrons feront brandis & chevillés avec chevilles de bois à travers des corps defdites pannes ; & au bas de ces chevrons on appliquera des coyaux 3 2 clpués delfus, dont le bas portera judement au bord de la faillie de, l’entablement 3 afin de rejetter les eaux loin des murs.
- Tout ce que delfus ed pour la defcription & devis des,.fermes. Rede à parler des faitages qui font de ferme en ferme,
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- PLtfir/ie II.Pis? S &
- Traite de la Cliapeiifene
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- IDE là Charpenterie.
- T) es faîtages félon la première maniéré. PI. IL
- Pour la conftruéfion des faîtages fuivant la première maniéré , on affemble le faîte 3 3 dans le bout des poin-çons2£ avec tenons & mortaifes, &: le foûfaîte 3 4 vers le milieu des poinçons pareillement alfemblé auxdits poinçons des deux fermes avec tenons & mortaifes ; dans ces poinçons au-delfous du foûfaîte on alfemblera des liens 2 2 coupes en deux à l’endroit du foûfaîte, lefquels feront liés tant avec les poinçons qu’avec le faîte & foûfaîte à tenons & mortaifes, & tellement efpacés par en haut qu’ils divifent le faîte en trois parties, dont l’une étant derechef divifée en deux, on en donnera trois fcmblables à Fefpace depuis le delfous du faîte jufqu’à l’about du lien; fi les liens Sc le foûfaîte ve-noient à fe confondre enfemble au poinçon , il faudroit prendre la conjonétion du lien & du poinçon plus bas à la diferétion de l’ouvrier, pourvû qu’on n’affoibliffe pas le corps du poinçon.
- Les faîtes feront liés les uns aux autres par de longs joints à crochettes au droit des poinçons, & chevillés avec chevilles de bois. Les foufaîtes , les liens & les poinçons doivent être affermis de deux amoifes qui em-bralfent les poinçons, les foufaîtes Sc les liens à l’endroit des affembîages. Ces amoifes feront chevillées l’une avec l’autre &: au foûfaîte avec chevilles de bois traverfantes de part en part, & les chevrons feront efpacés fur les faîtages & les pannes de deux en deux pieds, fi les chevrons font de bonne grolfeur, ou de leize en feize pouces s^ils font foibles; car par ce moyen la latte qui a communément quatre pieds, portera fur trois chevrons efpacés de deux en deux pieds, & fur quatre s’ils font efpacés de feize en feize pouces.
- Voilà donc ce que l’on peut dire tant des fermes que des faîtages des couvertures communes félon la pre -miere maniéré ; mais le tout fe verra bien plus diflinc -
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- Traite*
- tement par les Planches & Figures, que par tout ce qu’on en pourroit dire.
- Seconde maniéré avec exhaujfement & plateformes.’
- PI. III. On pofe furies deux extrémités des murs deux fablie-res 16, ( PI. III. ) enforte qu’il n’y en ait aucune partie qui porte à faux ; elles feront jointes les unes aux autres par des entretoifes 17 fur toute leur longueur, ef-pacées entr’elles de fix en fix pieds.
- Sur ces fablieres font través des blochets 37a mordant & à, queue d’aronde, enfoncés dedans d’un pouce ou 4’un pouce 6e demi, enforte que le delfus de ces blo-ehets vienne de niveau.
- On pofera au-delfus des extrémités des blochets les maîtres chevrons 18 qui feront afTemblés à tenons 8c mor-taifes dans lefdits blochets, & en haut dans le corps d’un poinçon.
- Sur les extrémités du blochet en dedans on pofera des jambettes 3 o alfemblées à tenons 8c mortaifes , 8c à la hauteur qu’on voudra donner à l’étage du galetas, on conduira un entrait d’un chevron à l’autre alfemblé avec tenons & mortaifes 8c lié par delfous avec des ef-feliers 22 efpacés comme il a été dit ci-devant, 8c par des jambettes.
- Au milieu de l’entrait on pofera le poinçon 2$ mentionné ci-deflus, avec tenons & mortaifes 8c boulons de fer par deffous l’entrait, s’il eft nécelfaire, 8c vers le milieu dudit poinçon s’affemblera un autre petit entrait de deux pièces à tenons & mortaifes, alfemblé 8c fou-tenu par des elfeliers comme le précédent.
- Ce que nous venons de voir eft la defcription d’une maitrelfe ferme. A l’égard des fermes qui font entre deux main-elfes fermes, elles s’appellent fermes de remplace , & font efpacées entr’elles de deux en deux pieds & de milieu en milieu , garnies d’ailleurs de pareilles parties que les maitrelfes fermes 5 & femblable-
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- Traite delà Ciiarpe literie. PùincAe TILPuo. 9o
- F. Faillira/ Sai/p.
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- -$>2 Trait e8
- tenons & mortailes, 5c efpacé comme dit eft, de deux
- en deux pieds ou de feize en feize pouces.
- Voilà ce qu’on a cru devoir dire pour les lieux où iîya exhauffement d’entablement au-delfus du dernier plancher. Relie à parler de ceux où il n’ÿ a point d’ex-haulfement d’entablement qui pourront encore fe conf-truire par la fécondé maniéré 5c par les deux fuivantes.
- Vremiere maniéré fans exkaujfement. PI. V.
- Cette maniéré ell fort femblable à la première que nous avons déjà indiquée, excepté qu’au lieu des jambes de forcé & des forces appliquées au-defifus, il n’y a que des forces fimples 2i continuées de bas en haut , 5c qui portent fur les poutres & fur le corps des murs par en bas , 5c dans le poinçon 2p par en haut.
- Ce poinçon defcend jufques fur le milieu de la poutre ip à laquelle il eft joint avec tenons 5c mortaifes ; 5c fi la poutre a grande portée, on pourra encore lier avec elle le poinçon avec des boulons ou étriers de fer , pourvû que les forces foient bien affemblées dans ie corps du poinçon avec abouts : mais fi la poutre n’a pas grande portée, on pourra faire l’entrait 2 3 d’une pièce 5c couper le poinçon au-deffus, lequel sfeffembiera avec ledit entrait à tenons 5c mortaifes , ôc par ce moyen , le grenier fera délivré de l’incommodité du poinçon.
- Seconde maniéré fans exhauffement.
- Cette maniéré eft fort différente de la deuxième , à la réferve que le poinçon doit defcendre jufques fur le milieu de la poutre, ( PI. VI. ) 5c que l’entablement n’a point d’exhaulfement fur le dernier plancher ; 5c outre qu’il y a des liernes 21 travées furies extrémités des grands entraits, le poinçon eft alfemblé avec la poutre à tenons 5c mortaifes.
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- de la Charpenterie. $$
- Si la poutre a grande portée, on pourra la fuppor- pj y^ ter avec le poinçon par des boulons ou étriers de fer; mais fi elle n’a pas grande,portée, on fera l’entrait d’une piece dans lequel on affemblera le poinçon fans qu’il foit befoin de le continuer plus bas.
- Relie encore deux autres maniérés de petits combles pour couvrir les palfages, les galeries , les efcaliers 8c autres endroits, dont le premier fe fait avec des petites fermes 8c fermes fimples.
- Les petites fermes font compofées de deux chevrons, PI* IV. un poinçon 8c un entrait; les deux chevrons font af-femblés à tenons 8c mortajfes par en haut dans la tête du poinçon , 8c portés par en bas fur des fablieres, Il ce font des pans de bois, ou fur plateforme, fi c’ell maçonnerie; & Pentrait.s’aflemble aux chevrons avec tenons & mortaifes , comme on le voit fur la Plan. IV.
- Lçs fermes fimples font compofées de deux chevrons attachés par en haut à tenons 8c mortaifes, 8c d’un entrait fait de deux pièces affemblées dans les chevrons 8c dans le corps d’une lierne qui va d’une ferme à l’autre, lefquels chevrons porteront par en bas fur des fablieres ou fur des plateformes, comme il a été dit.
- Les fermes fimples feront efpacées entre les deux petites fermes de deux en deux pieds, ou de feize en feize pouces.
- Le faitage entre deux petites fermes fera foutenu par êeux liens aflemblés à tenons & mortaifes dans la piece du faitage & dans le corps des poinçons, auquel on pourra ajouter une entretoife ou croix de St. André par le milieu , fi la portée eft trop longue.
- La croupe fera compofée d’un entrait de croupe af-femblé dans le grand entrait de la ferme 8c dans le chevron de croupe ; & de deux goufîêts pareillement af-femblés dans lefdits entraits, dans lefquels goulfets feront alfemblés deux coyers qui iront pareillement s’af-fembler dans les arelliers. «,
- .On alïemblera aufli dans les coyers des petitsj'en?
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- £4 , Traite1
- |»I. IV. traits qui feront efpacés entr’eux de deux en deux pieds ou de feize en feize pouces, comme il a été dit, & viendront derechef s’aflembler dans les emparions, lesquels feront aflemblés par en bas dans les fabli.eres ou plateformes, & par en haut dans les areftiers.
- L’autre petit comble eft celui que l’on nomme en ap-penti ou à potence, (PI. IV.). Il eft compofé d’une demi-ferme, qui confifte en un tirant 2 3 porté dans les deux corps de mur & fur lequel eft aflemblé un poinçon 29 le long du grand mur; dans le tirant & le poinçon eft alfem-blée une force 3 1 Soutenue par Son milieu d’une contrefi» che 28 aflfemblée pareillement dans ladite force &. dans le corps du poinçon.
- A l’endroit de la contrefiche & au-deflfus de la force on pofera une panne 25 Soutenue d’untaffeaU26 & d’une chantignole 27 ; entre deux demi-fermes fera le Laitage compofé d’une piece de bois alfemblée 8c portée Sur les têtes des poinçons à tenons & mortaifes, & Soutenue par delfous de liens. A l’égard des chevrons 18, ils Seront pofés Sur le faitage, panne Sc plateforme, & efpacés de deux en deux pieds ou de Seize en feize pouces ; ils feront d’ailleurs percés & brandis avec chevilles de bois fur les pannes & Sur le faitage, & on appliquera au bas des coyaux que l’en clouera deifus. '
- Remarques fur les toits ou combles de Charpentes extraites des Mémoires de VAcadémie, de Vannée 1731.
- La coupe verticale d’un toit fimple & uni, eft un triangle ifofcele, dont la bafe s’appelle la largeur du toit, 8c la hauteur qui eft la perpendiculaire tirée du fommet du triangle ou faîte Sur cette baie, Se nomme en Archite&ure le poinçon. Nous ne donnerons ici ce nom qu’à cette perpendiculaire entière, quoiqu’on le donne quelquefois aufli à une ligne qui n’en eft qu’une partie? & «e va pas jufqu’à la bafe du triangle.
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- Traite delà Cïiai'peu tene. PLinc/ie JPPa^/. oæ
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- PLuichs VU. Pc
- Traite delà Cliarp en Celle
- du tir àntataÆa/urardc p/a/onne et •voûte'au dodano
- « ' t 7
- JPBcutîïuiaPdçutp
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- © e la Charpenterie.
- Les deux côtés égaux du toit ou comble étant pe-fans, puifqu’outre la charpente des ehevrons dont ils font conftruits , ils portent des tuiles , des ardoifes ou du plomb ; il eft vifible que le. toit entier ou le triangle qui le repréfente a deux tendances, l’une à tombera fautre à s’élargir ou à s’ouvrir en tombant ; la première a une direction verticale, la fécondé en a une îiorifontale. De là naifîent différentes conlîdérations fur la conftru&ion des toits, & c’eft ce que Mr. Couplet examine ci après, en fuivant la vûe qu’il a prife d’appliquer plus qu’on n’a fait jufqu’ici, la théorie de la méchanique à la pratique utile & néceffaire de l’Ar-chitedlure.
- On voit du premier coup d’œil que les deux côtés égaux d’un toit, ou ceux d’un triangle qui le repréfente , s’arcboutent l’un contre l’autre au faîte, & fou-tien nent mutuellement l’effort que chacun d’eux fait pour tomber, ainfl cet effort étant détruit ou rendu inutile, il ne rcfte que celui de la pouffée horifontale. On lui oppofe une plateforme ou fabliere aufîi inébranlable qu’il fe peut, contre laquelle il s’exerce. Il tend à pouffer horifontalement de dedans en dehors le point fur lequel s’appuyé l’extrémité inférieure du toit. Il fufïira de confidérer une moitié du toit ou du triangle ; fi par le milieu d’un côté de ce triangle où fera le centre de gravité de ce côté, ôn tire une verticale fur la demi bafe ou demi-largeur du toit, elle y déterminera un point qui fera à une certaine diftance du point d’appui de la pouffée horifontale. On trouvera ai-fément par la théorie des mouvemens compofés qui domine par tout ici, que cette diftance exprimera l’effort de la pouffée horifontale , tandis que la hauteur du triangle ou le poinçon exprimera la pefanteur du demi-toit, ce qui donne en lignes ou grandeurs connues , le rapport de cet effort &. de cette pefanteur.
- Si le toit étoit brifé ou en manfarde, il faudroit, SP fuppofant les deux lignes de la manfarde égales .
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- $6 e Traite’
- tirer une droite par le milieu de chacune , & par le fini* lieu de cette droite la verticale où fe trouveroit le cen* tre de gravité du demi-toit, & tout le relie demeu-reroit de même.
- Qu’un toit Toit plus ou moins élevé, la largeur étant toujours la même , ou en termes de l’art, qu’il foit fur-monté ou furbatjfe , la charge que fes chevrons fouffrent par les tuiles dont ils font couverts, ell toujours égale quoique certainement un toit furmonté ait un plus grand poids qu’il donne à porter aux chevrons. La railon de ..cette efpece de paradoxe ell que quand un plan incliné porte un poids , il ne le porte pas entier, & que la partie qu’il en porte , ou fa charge, ell au poids total comme la bafe du plan ell à fa longueur. De-là il fuit que fi la bafe demeurant la même , la longueur augmente, ce qui arrive ici lorfque le toit ell furmonté, la charge des chevrons qui font le plan incliné, n’augmentera pas, quoique le poids de ce qui les couvre foit augmenté, ou , ce qui revient à la même chofe , la charge des chevrons demeure égale en elle-même quoiqu’elle foit une moindre partie du poids total du toit.
- En même tems cette bafe du plan incliné des chevrons exprime aulîi la poulfée horifontale du toit dont le poinçon ou la hauteur exprime PefFort vertical, & par conféquent cette baie , qui eft la largeur du toit, demeurant la même tandis que fa hauteur augmentera, ou qu’il fera plus furmonté , il ell évident que les toits furmontés auront, par rapport à leur hauteur & à leur poids , moins de poulfée horifontale, & agiront moins contre leurs fablieres.
- De-là Mr. Couplet tire des conféquences favorables aux toits roides ou furmontés. Ils feront certainement couler plus vite les eaux des pluyes, & en feront pat conféquent moins endommagés, ils donneront moins de prife à l’aétion du vent, qui tend toujours à les découvrir , & l’on auræ ces avantages fans que ni la charge des chevrons, ni la poulfée de ces toits en foit plus
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- ♦ / ,
- Traite de la Cli aip en feue p/l7/u>/e tjjiPa
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- Traife de la CliarpenÉerae.
- P/ancAe-IXJPtZt/ p6
- Jf\ Jiatllnui/ tSca/p. ,
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- DE LA CHARPINTERïfe, 57
- grande. Ils feront donc plus folides, mais il faut avouer qu’ils feront moins agréables à la vûe , comme fi le fo-lide & l’agréable dévoient toujours être en oppofition.
- Ce qu'il y a de plus important dans la recherche de Mr. Couplet fur cette matière , regarde les pannes. Ce font des pièces de bois pofées horilbntalement le long du demi toit qu’il fuffit de confidérer, & vers fon milieu, de forte que les chevrons qui fe divifent à leur égard en fupérieurs & inférieurs, s’appuyent fur elles chacun par une de leurs extrémités. Elles doivent s’oppofer à l'effort que fait le toit pour perdre fa reéiitude & fe fléchir ; mais le plus fouvent elles s’y oppofent inutilement & d’autant moins qu’elles tendent elles-mêmes à fe fléchir par leur propre poids. Aufli efl: il très-commun de voir des toits qui fe démentent & fe courbent, d’où s’enfuit la ruine du faîte & tout ce qu'il efl; aifé d’imaginer d’inconvéniens.
- On pourroit faire les pannes, plus fortes & d’un plus gros équarrijjage * mais ce remede feroit cher , & ehar-geroit beaucoup le toit; il y en auroit peut-être encore d’autres que nous omettons pour en venir à celui que propofe Mr. Couplet.
- Il faut faire en forte que la panne ait peu à travaille!? que même elle ne travaille point du tout, auquel cas on pourroit absolument s’en paffer , & ce ne fera plus qif une fureté de furcroît, qui par conféquent pourra être aufii petite & coûter aufli peu qu’on voudra.
- Cela fé trouvera fi le toit efl compofé de deux parties difiinéfes qui foient parfaitement en équilibre , c’efi-à-dire, telles que tout l’effort de l’une lok foutenu Sc contrebalancé par l’autre.
- Pour cet effet on voit d’abord quÙl faut que le toit foit brifé ou en manfarde. Deux chevrons du même demi toit, Pun fupérieur, l’autre inférieur , qu’on fuppofe égaux, s’appuyeront l’un contre l’autre à l’endroit où le toit efl brifé, & où fera la panne qu’on appelle alors panne de brifis» Le chevron fupérieur s’appuye par fon ex-
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- trémité fupérieure contre un chevron de l’autre demi toit, 8c l'inferieur s’appuye par fon extrémité inférieure contre ia fabliere. Dans cet état les deux chevrons s’arc-boutent i’un contre l’autre, Ôc il s’agit de les mettre en équilibre.
- L’effort vertical du chevron fupérieur pour tomber étant ioutenu par le chevron de 1 autre côté qui en a un pareil, il ne lui relie plus que l’effort horifontal par lequel il tend à (aire tourner le chevron inférieur fur fon point d appui de la fabliere, Ôc par conféquent à le renvcrfer de dedans en dehors ; cet effort eft horifontal , & comme il agit fur ce point fixe de la fabliere, il agit avec d’autant plus de puiffance qu’il en eft à une plus grande diftance , ce qui fe détermine par le lieu où eft le centre de gravité du chevron à l’égard de ce point fixe. C’eft-là un bras de levier par lequel il faut multiplier l’effort pour avoir l’énergie du chevron fupérieur. D’un autre côté le chevron inférieur rélifte par la pesanteur à l’effort du fupérieur; il a aufli fon bras de levier par rapport au même point fixe , car fon centre de gravité , où réfide toute fa force pour réfifter, lui donne aufli une diftance à l’égard de ce point, & par conséquent une énergie de même nature que l’autre. Après cela ce n’cft plus l'affaire que de l’algèbre 8c du calcul de trouver les exprefiions des efforts, & de leurs bras de levier, & de prendre les deux énergies pour égales , puifqu’elles doivent 1 être dans le cas de l’équilibre cherché.
- 11 eft vif'ble que la hauteur 8c la largeur d’un toit qui doit être brifé , étant déterminées , on peut prendre pour les deux chevrons égaux du demi-toit plu-fteurs chevrons difterens , toujours égaux deux à deux. Les lignes verticales tirées de leur point de concours fur la bafe ou largeur du toit, tomberont fur différens points de cette droite. Mais quand on vent que les deux chevrons foiont en équilibre , toute cette indétermination eft levée ; l’équilibre eft quelque chofe d’u~
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- 0ï la Charpenterie. c?p îiîque, qui demande que les chevrons foient d’une certaine longueur, & que la verticale tirée de leur point de concours ne tombe que fur un certain point de la bafe. Cela détermine aufli à ce point de concours la place de la panne de brifis, Toit que ce point Toit plus ou moins élevé que le milieu du demi toit. De meme la longueur des chevrons qui doivent faire équilibre étant déterminée , la hauteur & la largeur du toit le feront aufli en conféquence : c’efl ce que démontre M. Couplet par l’algèbre , qu’il féroit trop long & peut-être déplacé de rapporter ici. On peur, fi l’on veut» avoir recours aux Mémoires de l’Académie du J 7 Février 1731.
- Remarques fur la force la nf fiance des bois » principalement des poutres.
- Lorfque dans une poutre qui rompt parallèlement h fa bafe que l’on fuppofe être un parallelograme, deux plans de fibres qui étoient contigus viennent à fe fé-parer, on ne peut confidérer dans ces fibres que leur nombre, leur grotleui , la tenfion dont elles font immédiatement avant que de caffer., le levier par lequel elles agiffent ; .& tout cela enfemble compoie la rélif-tance de la poutre à être rompue. Soit une autre poutre de même bois dont la baie foit aufli un parallelograme , & de telle grandeur qu’on voudra par rapport à celle de la première, la hauteur de l’une & de l’autre eft leur côté perpendiculaire à FHorifon , quand elles font pofées horifontalement, 6c leur largeur eft l’autre côté. Leur hauteur étant divifée en un nombre indéfini de parties égales , & leur largeur aufli en ce même nombre , il fe formera dans les deux bafes un nombre égal de petites cellules quadrangulaires proportionnelles aux bafes dont elles feront parties. Elles repréfenteront les petites baies, ou , ce qui eft fa même choie, les groffeurs des fibres qui devront eue
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- allongées pout la rupture de chaque poutre ; & puif-que le nombre de ces petites cellules efl égal de part & d'autre, le rapport des baies des deux poutres fera celui de la différente réfiftançe que feront leurs fibres, tant par le nombre que par la grofièur. Maintenant, puifque les deux poutres font de même bois, il efl né-ceflaire que dans l’une & dans l’autre les fibres les plus éloignées de l’appui, & qui caffent les premières l'oient également tendues lorfqu’elles viennent à calTer : de-là il fuit que les deux hauteurs ayant été divifées en un nombre égal de parties , les fibres de la dixiéme divifion , par exemple, font encore dans l’une & l’autre bafe également tendues , lorfque les premières caffent, & enfin que la tenlion des fibres, félon quelque proportion qu’on la fuppofe , efl la même de part & d’autre, ce qui en doit anéantir la confidération dans le rapport des réfiflances , & le débarraffe de tout fiflême phyfique. Enfin il efl évident que les leviers par lefquels agiflent les fibres des deux poutres, font repréfentés par les hauteurs meme de leurs bafes. Par conféquent la réfiflance totale de chaque poutre efl le produit de fa bafe par fa hauteur, ou , ce qui efl la même chofe , le quarré de la hauteur de fa bafe multiplié par la largeur.
- Le rationnement que nous venons de faire n’efl point attaché à ce que les bafes font des parallélogrammes. Quand elles feroient elliptiques, il fubfifleroit de même , & il ne laudroit que concevoir les deux axes des deux ellipfes quelconques divifés en un même nombre indéfini de parties égales. En général il fufïit que les figures des deux bafes foient de même efpece , ÔC il n’efl nulle ment néceflaire qu’elles ioient femblables. Ce feront deux rectangles quelconques, deux eilipfes quelconques, &c.
- Si l’on veut même , félon l’hipothefe de feu M. Bernoulli , la plus vraifembiable de toutes, que dans la bafe d’une poutre qui rompt, les fibres fupéneures s’é^
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- de la Charpenterie. ias
- tendent, & que ^inférieures fe compriment, & qu’il y ait par conféquent un centre d’extenfion &: de com-preffion, les diftances à ce centre, ou les < iers des réfiflances feront encore dans des figurer de même ef-pece & de même matière comme les hauteurs , & il n’y a rien de changé au rapport des réfiflances établi par Mr. Parent, & qui fait le caractère particulier de fa théorie. Nous en allons expliquer ici les conféqcen-ces les plus curieufes & les plus utiles en fuppofant les poutres également longues, afin que la recherche fe termine aux bafes.
- D’abord il faute aux yeux que fi les bafes des deux poutres font égales en longueur, quoique les hauteurs & les largeurs en foient inégales, leurs réfiflances feront comme ces hauteurs feules, & par conféquent une meme poutre pofée de chan, ceft à-dire, fur le plus petit côté de fa bafe, réfiftera plus que pefée fur le plat, en même raifon que la première fituation lui donnera une plus grande hauteur que la fécondé. De même une bafe elliptique réfiftera plus étant pufée fur le grand axe que fur le petit.
- Puifque ces poutres font fuppofées également longues , ce font leurs bafes qui déterminent le rapport de leurs poids ou de leurs folidités, & par la même raifon que leurs bafes étant égales , leurs hauteurs peuvent être différentes ; deux poutres d’un poids égal , peuvent avoir des réfiflances différentes à l’infini, de forte que fi dans l’une la hauteur de la bafe droit conçue infinie & la largeur infiniment petite, tandis que dans l’autre les dimenfions de la bafe demeureraient finies , la réfiftance de la première feroit infiniment plus grande que celle de la fécondé, quoique leur fo~ lidité ou leur pefanteur foit égale.
- S’il n’étoit queftion dans l’ufage de l’Architeélure que d’avoir des poutres capables de réfifter à de grandes charges, & qui en même-rems eulfent le moins de pefanteur qu’il fut poffible, il eft clair par ce, qui vient
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- d’être dit l qu’elles devroieht être minces comme des ais, & pofées de chan ; mais il faut pour la liaifon des parties du bâtiment qu’elles avent une certaine afîîet-te j & par-là la pratique tempere les excès de la théorie : mais il s’enfuivra toujours qu’après avoir donné à une poutre l’afliette ou la largeur convenable , elle ne peut avoir trop de hauteur.
- Si Ton fuppofe , non pas que les bafes des deux poutres foient égales , mais que la femme des côtés de leurs bafes le foit, par exemple , qu’ils foient ou 12 & 12, ou ii & *3, ou i o & 14, ou p & ij, &c. de forte qu’ils faffent toujours 24 pouces, & de plus que les poutres foient toujours polëes de chan, on trouvera en fuivant cette efpece de férié ou fuite que dans la première poutre qui auroit 12 & 12 , la réfiftance ferait 1728 & la folidité ou pefanteur 144, ce qui donne le rapport de la réfiftance à la folidité ou pefanteur comme 12 ell à 1 , parce que les rectangles ou parallélogrammes circonfcrits à ces figures égales & proportionnelles, feront égaux entr’eux, &qu’ainfi les produits des hauteurs par les largeurs de ces figures étant égaux, fi on les multiplie encore par les mêmes hauteurs, il eft manifefte que les folides qui en réfulteront, feront entr’eux comme ces hauteurs. Ain fi en fe iervant de la derniere poutre qui auroit 1 & 23 , la réfiftance ferait y 251, & la folidité ou pefanteur ferait 2 3 , ce qui donnerait le rapport de la réfiftance à la folidité ou pefanteur, comme 23 eft à T. Par conféquent la première poutre qui ferait quar-rée , aurait par rapport à fa pefanteur près de deux fois moins de force que la derniere pour réfifter à une charge , & dans les poutres moyennes cetîë force de réfifter, comparée à la pefanteur, irait toujours en augmentant depuis la première jufqu’à la derniere, comme l’on verra par la petite Table fuivante,
- De-là Mr. Par ent a tiré une remarque importante pour la pratique. Les Marchands de bois coupent leurs
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- de la Charpenterie; 103 poutres dans les arbres les plus quarrées qu’ils peuvent , parce qu’ils les vendent à proportion de leur fo-îidité ou malle ; & il eft certain que celles qui font quarrées en ont davantage , mais elles ont moins de réfiftance , c’eft-à-dire, qu’elles coûtent davantage & valent moins pour les bâtimens , & par conséquent les Marchands vont doublement contre l’utilité publique. Apparamment ce défordre qui ne peut être connu que des Géomètres, ne fera pas arrêté par des Rçgiemens & des Ordonnances , mais du moins les Fropriétai-res des bois qui feront bâtir pourront profiter de cet avis.
- On peut conclure de-là qu’il efl beaucoup plus a-vantageux de pofer les folives & les poutres de chan que lur leur plat, puifque fans augmenter leur poids ni leur prix , on augmente leur force dans le rapport de leur largeur à leur hauteur. C’eft aufîi ce que la plupart des Architectes bien entendus pratiquent, principalement quand ils ont de grandes charges à fou-tenir, comme la face d’une maifon , le fond d’un ré-fervoir, &c. car alors ils préfèrent des poutres de 1 o pouces fur 14 aux poutres de 12 fur J2 , & ils ont d’autant plus de raifon de le faire , que le poids & le prix d’une poutre de 10 fur J 4 eft moindre que celui d’une de 12 fur 12 dans le rapport de 140 à 144 ou de 3 y à 3 6, & qu’au contraire la force de la première eft plus grande que celle de la derniere dans le rapport de 1960 à 1728, 8c par abbrévia-tion dans le rapport de 245 à 216,ou environ comme 49 à 43 , qui font deux avantages confidérables.
- Mais il eft bon de remarquer que ce double avan-rage feroit encore plus grand, fi l’on fe fervost de poutres de 9 fur 1 5*, au lieu d’en prendre de 1 o fur 14 ; car le prix en fera encore diminué dans le rapport de 140 à 137, ou de 28 à 27 , & la force augmentera dans le rapport de 392 à 403" , ou environ (*ans celui de 131 à 13 j , comme l’on peut voir dans
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- cette Table. Ces mêmes avantages augmenteront en»
- core fi Ton en prend de '8 fur i 6 ; par-là le prix & le
- tranfport en font diminués en même-rems que la force & la durée en font augmentées. Mais ces proportions doivent avoir leurs termes par rapport à l’u-fage , qui demande que les poutres ayent une certaine afliette.
- A l’égard de la théorie s plus on diminuera la largeur & on augmentera la hauteur, plus le rapport de la force à la folidité augmentera , comme il eft évident par la Table ci-jointe. Il paroît donc par là que les Marchands de bois qui tirent , comme nous avons dit, leurs poutres au quarré autant qu’ils peuvent, font à la vérité bien leur profit, puifqu’il eft certain & aifé à démontrer en Géométrie que le quar-* ré eft le plus grand de tous les reélangles infcriptibles dans la bafe circulaire d’un arbre; mais ils vont contre l’utilité publique » qui demande que les poutres foient prefque toujours mi-plates, fi ce n’eft pour quelques ufages particuliers, comme quand elles doivent réfifter en tout fens» Il feroit donc à fouhaiter que les Marchands vendirent toutes les poutres égales en force un même prix ; car les Entrepreneurs, outre les autres avantages ? y trpyveroient encore la diminution du tranfport , & ceux qui font bâtir auroient des poutres de plus longue durée ; mais il faudroit que les Marchands en (içbiufïçnt quantité de mi-plates contre une quarté^
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- toE ia^CharpKnterie.’ ÏOf âpres quoi il ne refteroit que de leur indiquer la proportion des côtés que doit avoir une poutre qu’on veut tirer d’une baie circulaire pour être la plus forte qui s’y puifle trouver. C’eft ce que Mr. Parent prouve au long par l’algebre , qu’il feroit trop long de rapporter ici. Ceux qui voudront en prendre connoilfance pourront voir les Mémoires de l’Académie de 1708.
- Il entre fur cela dans la queflion également géométrique & avantageufe pour l’ufage , fçavoir, quelles di-menfions doit avoir la bafe d’une poutre que Ton tirera d’un arbre propofé , pour être de la plus grande réfillance qu’il fe puiffe, ou , ce qui eft la même cho-fe , fi une bafe circulaire eft donnée , quel efl le reétan-gle de la plus grande réfillance que l’on puilfe y inf-crire ? Il eft déjà bien certain par tout ce qui a été dit que ce n’eft pas le quarré , quoiqu’il foit le plus grand de tous les reélangles infcriptibles.
- Mr. Parent, après la réfolution de ce problème , s’étant informé à des Architeéles quelles étoient les di-menfions des poutres qu’ils croyoient les plus avanta-geufes pour la force de la réfillance , eut le plaifir d’apprendre que c’étoient 10 pouces fur 14. Les tâton-îiemens de l’expérience ne frappent pas toujours lî droit au but ; mais lorfqu’ils y frappent, on n’en peut etre certain fans la géométrie ; c’eft elle qui remet dans le chemin li l’on s’égare, ou qui alfure qu’on,y eft.
- Jufqu’ici nous avons fuppofé que la longueur des poutres eft égale; fi elle ne l’eft pas, les bafes réfif-teront d’autant moins que les poutres feront plus longues j & cela entre dans la théorie générale. Mais ce ne font encore que des rapports , & pour fçavoir quelle charge peut foutenir une poutre donnée, ou quelles doivent être les dimenfions d’une poutre qui fou-tiendra une certaine charge , il faut des expériences fondamentales , & qui fervent de pied fixe à tout le ïefte. M. Mariotte en avoit fait fur des verges de ver-> mais Mr, Parent a cru avec raifon que le verr ? bh
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- roit trop peu à conféquence pour le bois dont on fait les poutres. Il a donc fait fur les bois qu’on employé le plus communément toutes fortes d’expériences , félon que l’on peut voir dans les Mémoires de l’Académie de 1707 , page y 1 2 , ou elles font rapportées. Elles ont été faites pour les trois maniérés dont une P° titre peut être pofé, car ou elle fera retenue feulement par un bout 5 ou elle fera portée par fes deux bouts fur deux appuis, & dans cette fécondé fituation ou elle aura fes deux bouts libres , ou elle les aura engagés & ferrés dans fes appuis , par exemple , dans deux murs, ce qui efi: la pofition ordinaire.
- Il faut remarquer que quand une poutre engagée Ôc ferrée dans fes deux appuis, vient à fe rompre par un poids fufpendu à fon milieu, elle ne rompt pas feulement à ce milieu , mais encore à fes deux bouts , ou fi elle n’y rompt pas actuellement, du moins immédiatement avant Pinftant de la rupture , qui eft celui de l’équilibre entre la réfifcance & le poids ; fes fibres font autant tirées & autant étendues à fes deux bouts qu’à fon milieu , ce qui doit arriver nécelfairement à caufe des deux appuis qui tiennent fes deux bouts étroitement ferrés. On doit donc concevoir que du poids fufpendu au milieu, il n’y en a que le tiers qui agilfe fur ce milieu pour y faire une rupture, & que les deux autres tiers font chacun , ou tendent à faire la rupture de chaque bout.
- Il n’en eft pas de même d’une poutre pofée librement fur deux appuis ; if ne le fait qu’une rupture qui efi au milieu , &. à laquelle toute l’aéfion du poids efi employée. 11 efi: néceffaire d’obferver cette différence quand on veut paffer de i’hypothefe d’une de ces deux pofitions à celle de l’autre.
- On peut fuppofer une poutre chargée feulement de fon propre poids, ou de ion poids & de quelques autres poids étrangers appliqués à telle difiance qu’on voudra de l’une ou de l’autre extrémité, ou feulement:
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- le la Charpenterie; 107 ’ûe ces poids étrangers, parce que, félon la remarque de Mr. Parent, le poids d’une poutre n’eft communément qu’à peu près la foixante-dixiéme partie de la charge qu’elle peut porter. Il eft évident que quand on confidére plufieurs poids, il faut les réduire tous, félon les réglés ordinaires, à un centre de gravité commun.
- On peut enfin, quoique contre l’ufage le plus ordinaire , mais pour une plus grande généralité, fup-pofer fa poutre inclinée à fhorifon, & alors la direction du poids toujours perpendiculaire à l’horifon, é-tant oblique à la longueur de la poutre , fera divifée félon la théorie des mouvemens compofés , en deux autres directions, l’une parallèle , l’autre perpendiculaire , dont il n’y aura que la perpendiculaire qui agira.
- Mr. Parent connoilfant par fes expériences fondamentales les dimenfions d’une certaine poutre qu’il prend pour modèle , & le poids qu’elle a été capable de foutenir, en compare la réfiftance à celle que fe-r°it une autre poutre deftinée à foutenir un ou plufieurs poids donnés, mais dont les dimenfions font inconnues , foit qu’elle foit horifontale ou non , engagée ou non dans fes appuis. Par là il parvient à une équation générale qui lui donne les dimenfions qu’il cherche, en quelque hipothefe que ce foit.
- Il eft bon d\)bferver ici , que quand une poutre doit rompre par fon propre poids, on lui trouve bien par le calcul une longueur & une hauteur déterminée, ntais jamais de largeur, c’eft-à-dire , qu’après lui avoir donné cette longueur & cette hauteur déterminées, jl n’importe quelle largeur on lui donne. Et en effet il eft vifible que quand on augmentera ou diminuera fa largeur, on augmentera ou diminuera fon poids ou fa folidité dans la même raifon , puifque fes deux autres dimenfions demeurent les mêmes, & que l’on augmentera aufii ou diminuera de la même quantité fa réfiftance , puifque le quarré de fa hauteur demeure le
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- même. Âinfî dans ce cas la largeur cil abfolument ïn?
- différente.
- Moyen facile d'augmenter la foliditê, la force & la durée du bois.
- Mémoires de l’Académie du 23 Décembre 173?.
- La phyfique ne demande pas mieux que d’interrompre fes hautes fpe'culations pour fe rendre utile aux besoins de la fociété, mais elle ne peut gueres être d’une utilité confidérable , à moins que ceux qui font dans les grandes places , ne la déterminent à fuivre certains objets dont ils connoîtront l’importance, & ne la fa* vorifent dans fes travaux. Mrs. Duhamel & de Buf-fon ayant été chargés par M. le Comte de Maurepas d’examiner s’il y auroit quelque moyen de rendre plus folides les bois qu’on employé à la conftruélion des Vailfeaux, ils ont fait fé^arément les expériences ne/-ceffaires , & elles leur ont donné toutes ce même réfui tat.
- Des arbres dont on veut employer le bois à des ouvrages folides, ayant été au tems de la feve dépouillés de leur écorce dans toute leur tige , & laiffés fur pied en cet état jufqu’à ce qu’ils meurent, ce qui ne va qu’à trois ou quatre ans au plus, fournilfent un bois plus pefant, plus ferré & plus uniformément ferré que ne feroient d’autres arbres de même efpece, de même âge, de même grolîèur, femblables en tout, mais qui n’auroient pas été dépouillés de leur écorce & traités de même. Outre cela ils fournilfent plus de bois bon à employer, car des autres arbres il en faut retrancher l’aubier qui eft trop tendre & trop différent du coeur ou bois parfait, au lieu que dans ceux-ci tout eft cœur, leur aubier, ou ce qui en tient la place, eft aufli dur & même plus dur que le coeur des autres.
- Il paraît d’abord affez furprenant que pour amerv^
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- de la Charpenterie. iop Je bois à cette perfeétion , il ait fallu mettre l'arbre dans un état qui hâtoit beaucoup & infailliblement fa mort ; mais quand on vient à y réfléchir, la raifon phy-fique fe découvre.
- Un arbre croît par des fucs qui, montés de la racine , s'infinuent non-feulement dans toutes fes parties pour le nourrir , mais principalement entre fon écorce & le bois déjà fait, où ils forment de nouvelles couches qui ne fe durciflent & ne deviennent bois qu’avec le tems. Dans un arbre entièrement écorcé ces nouvelles couches ne peuvent plus fe former, & d’autant moins que le bois qui eft alors nud fe refferre par l’attouchement immédiat de l’air ; mais en même-tems les fucs n’en montent pas moins de la racine dans la tige dépouillée, & ils ne peuvent plus que s'arrêter & fe figer dans tous les interftices vuides, & cet effet eft d’autant plus grand qu'ils montent en plus grande abondance , comme ils font au tems de la feve. C’eft dans ce tems qu’il faut écorcer, parce que les canaux des fucs étant alors plus ouverts, on eft plus fur qu'ils en recevront dans la fuite tout ce qu’ils en pourront recevoir. A la longue ces canaux gorgés de fucs fe ferment les uns après les autres, & l’on voit que l’arbre pouffe toujours moins de feuilles , les pouffe plus tard , & les perd plutôt, jufqu a ce qu’enfin il meurt quand tous les canaux ou la plus grande partie font fermés ; mais c'eft par cette raifon-la même qu’il laiffe un bois plus compaét, plus folide , & d’une folidité plus uniforme. On fçait affez combien cette uniformité eft requi-fe dans les bois de fervice, & que s’ils ont un endroit foible, c’eft toujours par-là qu’ils font attaqués, & qu’ils le font beaucoup plutôt que s’ils avoient fait par tout une réliftançe égale.
- La différence de poids, & par conféquent de folidité entre deux morceaux de chêne, qui ne différent qu’en ce que l’un vient d’un arbre écorcé, & l’autre d’un arbre non écorcé, peut être comme de ^ à y 3 ce qui n’eft pas peu confidérable.
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- Malgré cet avantage de l’écorcement des arbres, les Ordonnances le défendent févérement dans le Royaume , & nos deux Académiciens ont eu befoin de per-miffions particulières pour ofer faire leurs expériences. Mais les Ordonnances n’ont pas eu tort de ne point compter fur un avantage que l’on ne connoilîoit point & qu’on ne devoit pas deviner. Il eft bien vrai que Vi-truve avoit dit que les arbres entaillés par le pied en acquéroient plus de force pour bien fervir dans les bâ* timens, ce qui eft bien éloigné de l’écorcement total. Il eft vrai encore qu’un Auteur moderne & Anglois, cité par Moniteur de Buffon , avoit rapporté cette pratique comme ufitée dans une Province d’Angleterre , mais cela n’étoit gueres plus connu , & nos Ordonnances Pûtes dans des’ tems peu phyficiens Te font déterminées fur des inconvéniens qui Irappoient les yeux. Le tan néceftaire pour les cuirs fe fait avec de l’écorce de chêne , & on l’enlevoit dans le tems de la feve , parce qu’alors effeélivement elle étoit plus aifée à enlever, & que l’opération coûtoit moins, mais ces arbres écorcés ayant été abbattus, leurs louches re-poulfoient moins, parce que les racines s’étoient trop épuifées de fucs dans la leve. On croyoit aulîi que les Touches ne repoufloient plus du collet, comme il le faut pour faire de nouveau bois , ce qui n’eft vrai que des vieux arbres, ainli que M. de Buffon s’en eft alfuré. Maintenant que l’on eft plus phyficien & plus-éclairé, il fera aifé dans ces fortes de matières d’apporter, quand on le jugera à propos, des modifications aux anciennes Ordonnances, & de les rendre plus utiles au public, & parfaitement dignes de notre liécle.
- Pour mettre d’abord toute cette matière fous un fcul coup d’oeil, nous avons donné le réfultat général de toutes les expériences & fon explication phylique, mais cette explication eft compofée de plulieurs parties donc chacune n’a été conftatée , du moins julqu’à un certain point, que par beaucoup d’expériences partial-
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- de la Charpenterie. iii Heres , & c’eft ce qu’il eft bon de voir plus en détail, ne fut-ce qu'à caufe de quelques connoiffances incidentes qui en peuvent naître.
- Un arbre entièrement écorce produit encore au moins pendant une année des feuilles, des bourgeons, des ileurs & des fruits , & par conféquent il eft monté des racines dans tout fon bois & dans celui qui étoit le mieux formé, une quantité de feve fufïifante pour ces nouvelles productions. La feule feve , qui a été propre à nourrir le bois a fait auiîi tout le refte , & il n’eft pas vrai, comme quelques-uns le croyent, que la feve de l’écorce , celle de l’aubier, & celle du bois nourriflent chacune une certaine partie à l'exclufion des autres.
- Pour comparer la tranfpiration des arbres écorcés & non écorcés, Mr. Duhamel fit pafl’er dans de gros tuyaux de verre des tiges de jeunes arbres toutes fem-blables entr’elles , il les maftiqua bien haut & bas, & il obferva que pendant le cours d’une journée. d’Eté , tous les tuyaux le remplilfoient d’une efpece de vapeurs, de brouillards qui fe condenfoient le foir en liqueur & couloient en bas ; c’étoit là fans doute la matière de la tranfpiration , elle étoit fenfiblement plus abondante dans les arbres écorcés ; de plus on voyoit 'onir des pores de leur bois une feve épaiffe, & comme gom-meufe.
- De là Mr. Duhamel conclud que l’écorce empêche l’excès de la tranfpiration y & la réduit à n’être que telle qu’il faut qu’elle foit pour la végétation de la plante ; que puifqu’il s’échappe beaucoup plus de fucs des arbres écorcés , leurs couches extérieures doivent fe deffécher plus aifément & plus prômptement ; que ce deftechement doit gagner peu à peu les couches plus intérieures, & d’autant plus que celles-ci font relferrées par les extérieures qui ne s’étendent plus, & au contraire fe refterrent, que cette caufe le joint apparemment à celle du défaut des fucs qui auraient paifé entre l’écorce ôc le bois pour former de nouvelles cou-
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- ches, 8c que toutes deux arrêtent l’accroilîemettt de l’arbre, ce qui l’oblige, comme il a été dit, à ne croître plus qu’en folidité & en force ; enfin que cette fe-ve qui ne fe voit que fur les arbres écorces, eft une fubftance qui fe perd alors utilement, puifqu’elle n’a plus de nouvelles couches à former, & que fi toute la fève à la fois s’employoit à rendre le bois plus dur, tous les canaux fe boucheraient trop vite 8c trop peu uniformément.
- Si le defféchement d’un arbre écorcé contribue à le faire mourir au bout de quelques années auffi bien qu’à l'empêcher de continuer à croître, on pourra retarder fa mort en prévenant le defféchement par quelque artifice, comme par un enduit de quelque cire, par quelque enveloppe, &c. 8c en ce cas on pourrait efpérer que l’arbre qui vivroit plus long-tems fans croître, fe fortifierait davantage. Mr. Duhamel a eu cette penfée, dont l'expérience jugera, ainfi que de toutes les autres, quoique déjà appuyées par l'oblervation. Il ne faut pas fe hâter de croire qu’on ait tout vû dans un fujet.
- Nous allons voir les expériences que M. de Buffon a faites fur cela, & ce qu’il en dit mérite bien d’avoir place ici, voici donc comme il s’exprime*
- Expériettces faites par Mr. de Bttjfon, qui prouvent V augmentation de, folidité, de force & de durée des bois.
- Je dis qu’il ne faut pour cela qu’écorcer l’arbre du haut en bas dans le tems de la feve , & le laiffer fécher entièrement fur pied avant que de l’abattre ; cette préparation ne demande qu’une très-petite dépenfe ; on va voir les précieux avantages qui en réfultent.
- Les chofes aufli fimples ôc auffi aifccs à trouver que Peft celle-ci, n’ont ordinairement aux yeux des Phy-ficiens qu'un mérite bien léger; mais leur utilité fumt pour les rendre dignes d’être préfentées, 8c peut-être
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- de la Charpenterie. t ir 5 que l’éxa&itude & les foins que j’ai joints à mes recherches , leur feront trouver grâce devant ceux-mêmes qui ont le mauvais goût de n’cftimer d’une découverte que la peine & le rems qu’elle a coûté. J’avoue que je luis furpris de me trouver le premier à annoncer celle-ci fur tout depuis que j’ai lu ce que Yitruve de Eveliri. rapportent à cet égard. Le premier nous dit, dans fort Architecture, qu’avant d’abbattre les arbres , ii faut les cerner par le pied juiques dans le cœur du bo s , 8c les lailfer ainfi fécher fur pied , après quoi ils font bien meilleurs pour le fervice, auquel on peut même les employer tout de fuite. Le fécond rapporte dans ion Traité des Forêts, que le Doéheur Plot allure dans ion Hifioire Naturelle, qu’au tour de Staffort en Angleter-
- re on écorce les gros arbres fur pied dans le rems de fa feve , qu’on laiile fécher jufqu’à 1 hiver iuivant, qu’on les coupe alors ; qu’ils ne lardent pas que de vivre fans écorce > que le bois en devient bien plus dur , & qu’on fe fert de l’aubier comme du cœur. Ces Lits (ont af-fez précis 6c font rapportés par des Auteurs d’un allez grand crédit pour avoir mérité l’attention des Phyfi-ciens & même des Architeéfes ; mais il y a tout lie 11 de croire qu’outre la négligence qui a pu les empêcher jufqu’ici de s’afllurer de la vérité de ces faits, là crainte de contrevenir a- l’Ordonnance des Eaux & Forêts , a pu retarder leur curiofité. Il eft défendu ions peine de groffes amendes , d’écorcer aucun arbre &: de le lailfer fécher fur pied* Cette défenfe qui d’ailleurs cft fondée, a dû taire un préjugé contraire > qui fans doute aura fait regarder ce que nous venons ae rapporter comme des faits faux , ou du moins hazardés ; ik je ferois encore moi-même dans Pignorance à cet égard , fi les attentions de M. le Comte de Mautepaà pour les Sciences ne m’euffent procuré la liberté de faire mes expériences fans avoir à craindre de les payer trop cher.
- Dans un bois taillis nouvellement abattu , ôc où fa-
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- vois fait réferver quelques beaux arbres, le 3'Mai 1735 j’ai fait écorcer fur pied quatre chênes d’environ 30 à 40 pieds de hauteur, & de y à 6 pieds de circonférence : ces arbres étoient tous quatre très-vigoureux, bien en feve , & âgés d’environ 60 ans j’ai fait enlever l’écorce depuis le fommet de la tige jufqu’au pied de l’arbre avec une ferpe. Cette opération eft aifée, l’écorce fe féparant très-facilement du corps de l’arbre dans le tems de la feve. Ces chênes étoient de l’ef-pece commune dans les forêts, qui porte le plus gros gland. Quand ils furent entièrement dépouillés de leur écorce , je lis abattre quatre autres chênes de la même efpece, dans le même terrein , & auiïi femblables aux premiers que je pus trouver. Mon delfein étoit d’en faire le même jour écorcer fix & abattre tout autant, mais je ne pus achever cette opération que le lendemain : de ces fix chênes écorcés il s’en trouva deux qui étoient beaucoup moins en feve que les quatre autres. Je fis conduire fous un hangar les fix arbres abattus, pour les lailfer lécher dans leur écorce jufqu’au tems que j’en aurois befoin , pour les comparer avec ceux que j’avois fait dépouiller. Comme je m’imaginois que cette opération leur avoit fait grand tort & qu’elle devoit produire un grand changement, j’allai plufieurs jours de fuite vifiter très-curieufement mes arbres écorcés, mais je n’apperçus aucune altération fenfible pendant plus de deux mois. Enfin le 10 Juillet, l’un de ces chênes, celui qui étoit le moins en feve dans le tems de l’écor-cement, lailfa voir les premiers fimptômes de la maladie qui devoit bien tôt le détruire. Ses feuilles commencèrent à jaunir du côté du Midi, & bien-tôt jaunirent entièrement, fécherent & tombèrent, de forte qu’au 26 d’Août il ne lui en reftoit pas une. Je le fis abattre le 3 o du même mois ; j’étois préfent : il étoit devenu fi dur que la cognée avoit peine à entrer, & qu’elle cafta fans que la mal-adrefife du bûcheron me parût y avoir part $ l’aubier fembloit être plus dur que
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- de la Charpenterie* x i y le cœur du bois qui étoit encore humide & plein de feve.
- Celui de mes arbres qui dans le tems de l’écorce- ment n’étoit pas plus en lève que le précédent, ne tarda gueres à le fuivre ; les feuilles commencèrent à changer de couleur au i 3 de Juillet, & il s’en défit entièrement avant le 10 de Septembre. Comme je craignois d’avoir fait abattre trop tôt le premier , & que l’humidité que j’avois remarquée au dedans indiquoit encore quelque refie de vie > je fis réferver celui-ci pour voir s’il poulfieroit des feuilles au printems fuivant.
- Mes quatre autres chênes réfiflerent vigoureufement, ils ne quittèrent leurs feuilles que quelques jours avant le tems ordinaire ; & même Pun des quatre , dont la tête étoit legere &c peu chargée de branches , ne les quitta qu’au tems jufle de leur chute naturelle , mais je remarquai que les feuilles & même quelques rejet-tons de tous quatre , s etoient defiechés du côté dit Midi plufieurs jours auparavant.
- Au printems fuivant tous ces arbres devanceront les autres & n’attendirent pas le tems ordinaire du développement des feuilles pour en faire paroître , ils fe couvrirent de verdure huit à dix jours avant la fanon* Je prévis tout ce que cet effort devoit leur coûter ; j’obfervai les feuilles,leur accroiffement fut allez prompt, mais bien-tôt arrêté faute de nourriture fuflifante, cependant elles vécurent ; mais celui de mes arbres qui l’année précédente s’étoit dépouillé le premier * fentit aufli le premier tout PeîFet de l’état d’inanition & de féchereffe où. il étoit réduit; fes feuilles fe-fanèrent bien-tôt, & tombèrent pendant les chaleurs de Juillet 1734. Je le fis abattre le 30 d’Août, c’efl-à-dire une année après celui qui Pavoit précédé ; je jugeai qu’il étûit tout au moins aufîi dur que l’autre à l’aubier, & beaucoup plus dur dans le cœur du bois qui étoit à peine encore un peu humide. Je le fis conduire foiis un hangar, où l’autre étoit déjà avec les fix arbres dans
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- leur écorce 9 auxquels je voulois les comparer.
- Trois des quatre arbres qui me reftoient quittèrent leurs feuilles au commencement de Septembre, mais le chêne à tête iegere les conferva plus long-tems, 6c il ne s’en défît entièrement qu’au 22 du même mois. Je le lis relerver avec celui des trois autres qui me parut le moins malade pour l’année luivante , 6c je fis abattre les deux plus foibles en Odobre 1734. Je laif-fai l’un de ces arbres expofé à l’air 6c aux injures du tems , & je fis conduire l’autre fous le hangar * ils furent trouvés très-durs à la cognée , 6c le cœur du bois droit prefque lec.
- Au printems 173y le plus vigoureux de mes deux arbres réfervés donna encore quelques lignes de vie , les boutons fe gonflèrent, mais les feuilles ne purent fè développer. L’autre me parut tout-à-fait mort. En effet 3 Payant fait abattre au mois de Mai, je reconnus qu’il n’avoit plus d’humide radical, 6c je le trouvai d’une très-grande dureté tant en dehors qu’en dedans. Je fis abattre le dernier quelque tems après , & je les fis conduire tous deux au hangar pour être mis avec les autres à un nouveau genre d’épreuve.
- Pct.r mieux comparer la lorce du bois des arbres ccorcés avec celle cia bois ordinaire, j’eus foin de mettre enfemble chacun des fix chênes que j’avois fait amener en grume avec un chêne écorcé de même groffeur à peu près ; car j’avois déjà reconnu par expérience que le bois dans un arbre d’une certaine grolleur ctoit plus pelant & plus fort que le bois d’un arbre plus petit, quoique de même âge. Je fis fcier tous mes arbres par pièces de 14 pieds de longueur, j’en marquai les centres au-defius 6c au-defibus, je fis tracer aux deux bouts de chaque piece un quarré de 6 pouces 6c demi, & je fis fcier & enlever les quatre faces, de forte qu’il ne me xefla de chacune de ces pièces qu’une folive de 14 pieds de long fur 6 pouces très-jufte de gros. Je les fis travailler à la varloppe 6c réduire avec beaucoup
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- toE ia Charîenterii; 'ï 17 de précaution à cette mefure dans toute leur longueur* & j’en fis rompre quatre de chaque efpece, afin de re-connoître leur force & d’être bien afluré de la grande différence que j’y trouvai d’abord.
- La folive tirée du corps de l’arbre qui mourut ïe premier après l’écorcement, pefoit 242 livres ; elle fs trouva la moins forte de toutes * & rompit fous 7940 livres.
- Celle de l’arbre en écorce que je lui comparai, pefoit 234 livres, 8c elle rompit fous 7320 livres.
- La poutre du fécond arbre écorce pefoit 249 ; elle plia plus que ia première, 8c rompit fous la charge de 8362 livres.
- Celle de Farbre en écorce que je lui comparai, pefoit 236 livres, elle rompit fous 7387 livres.
- La poutre de Farbre écorcé & laifie aux injures du tems, pefoit 238 livres; elle plia encore plus que la fécondé, 8c ne rompit que fous 8926 livres.
- Celle de l’arbre en écorce que je lui comparai, pefoit 239 livres, 8c rompit fous 7420 livres.
- Enfin la poutre de mon arbre à tête legere, que j’a-vois toujours jugé le meilleur, fe trouva en effet pe-fer 263 livres, & porta avant que de rompre 9046. livres.
- L’arbre que je lui comparai pefoit 238 livres, 8c rompit fous la charge de 7300 livres.
- Les deux autres arbres écorces fe trouvèrent défectueux dans leur milieu, où il fe trouva quelques noeuds, de forte que je ne voulus pas les faire rompre ; mais les épreuves ci-defius fuffifent pour faire voir que le bois écorcé 8c féché fur pied efl: toujours plus pefant & confidérablement plus fort que le bois gardé dans fou ecorce. Ce que je vais rapporter ne laiffera aucun doute fur ce fait.
- Du haut de la tige de mon arbre écorcé & laifie aux injures de Pair, j’ai fait tirer une folive de 6 p*eds de longueur & de 3 pouces de gros ; il fe trouva qu’à Pu-
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- ne des faces elle avoit un petit abreuvoir , maïs qui ne pénétroit gueres que d’un demi-pouce, & à la face op-pofee une petite couleur large d’un pouce d’un bois plus brun que le relie. Comme ces défauts ne me parurent pas confiaérables , je la fis pefer & charger , elle pefoit livres; on la chargea en une heure y minutes de 8poo livres , après quoi elle craqua alfez violent-ment ; je crus qu’elle alloit cafier quelque tems après avoir craqué, comme cela arrivoit toujours, mais ayant eu la patience d’attendre trois heures , & voyant qu’elle ne baifioit ni ne plioit, je continuai à la faire charger , & au bout d’une autre heure elle rompit enfin , après avoir craqué pendant une demi heure fous la charge de 1274^ livres. Je n’ai rapporté le détail de cette épreuve que pour faire voir que cette folive auroit porté davantage fans les petits défauts qu’elle avoit à deux de les faces.
- Une folive toute pareille tirée du pied d’un des arbres en écorce , ne le trouva pefer que 72 livres; elle étoit très faine ôc fans aucun défaut, on la chargea en une heure 8 minutes, après quoi elle craqua très-îégerement, & continua de craquer de quart d’heure en quart d’heure pendant trois heures entières, $c rom-pit au bout de ce tems fous la charge de 11889 livres.
- Cette expérience efl très-avamageufe au bois écor-eé, car elle prouve que le bois du delfus de la tige d’un arbre écorce, mais avec des défauts alfez confi-dérables, s’efl trouvé plus pefant & plus fort que le bois tiré du pied d’un autre arbre non écorce , qui d’ailleurs n’a voit aucun défaut, mais ce qui fuit efi: encore plus conlidérable.
- De l’aubier d’un .de mes arbres écorces j’ai fait tirer plufieurs barreaux de 3 pieds de longueur fur un pouce de gros , entre lefquels j’en ai choifi cinq des plus parhùts pour les rompre. Le premier pefoit 23 onces
- , & rompit fous 287 livres ; le fécond pefoit 23 °n*
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- b e ia Charpenterie. ces ji, & rompit fous 29 i livres & demi : le troifié-me pefoit 23 onces & rompit fous 275* livres : le quatrième pefoit 23 onces yf, & rompit fous 2511 livres : & le cinquième pefoit 23 onces ~, & rompit fous 291 livres & demie. Le poids moyen eft à peu près 23 onces jy, & la charge moyenne à peu près 287 livres.
- Ayant fait les mêmes épreuves fur plufiéurs barreaux d’aubier d’un des chênes en écorce , le poids moyen fe trouva de 23 onces ~, & la charge moyenne de 248 livres ; & enfuite ayant fait aufii la même chofe fur plufiéurs barreaux de cœur du même chêne en écorce , le poids moyen s’eft trouvé de 2 y onces , ôc la charge moyenne de 2$ 6 livres.
- Ceci prouve que l’aubier du bois écorcé eft non-feulement plus fort que l’aubier ordinaire, mais meme beaucoup plus que le cœur de chêne, quoiqu’il foit moins pefant que ce dernier.
- Pour être plus fur encore , j’ai fait tirer de l’aubier d’un autre de mes arbres écorcés plufiéurs petites fo-lives de 2 pieds de longueur fur un pouce & demi de gros, entre lefquels je ne pus en trouver que trois d’af-l'ez parfaites pour les foumettre à l’épreuve. La première rompit fous 1294 livres, la fécondé fous 1215) livres, la troifiéme fous 1247 livres, mais de plufiéurs folives femblables que je tirai de l’aubier d’un autre ar* bre en écorce, le poids moyen de la charge ne «fe trouva que de 997 livres, ce qui fait une différence encore plus grande que dans l’expérience précédente.
- De l’aubier d’un autre arbre écorcé & féché fur pied j’ai fait encore tirer plufiéurs barreaux de 2 pieds de longueur fur un pouce de gros, parmi lefquels j’en ai choifi fix , qui au pied moyen , ont rompu fous la charge de yoi livres ; & il n’a fallu que 3^ 3 livres au pied moyen pour rompre plufiéurs folives d’aubier d’un arbre en écorce qui portoit la même longueur & la même groffeur; & même il n’a fallu que 379 livres au
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- %2Q Traité*
- pied moyen pour rompre plufieurs folives, de cœur de
- çhêne en écorce.
- Enfin de l’aubier d’un de mes arbres écorces j’ai fait tirer plufieurs barreaux d’un pied de longueur fur un pouce de gros , parmi iefquels j’en ai trouvé dix-fept affez parfaits pour être mis à l’épreuve ; ils pefoient 7 onces ~ au pied moyen , & il a fallu pour les rompre la charge de 798 livres ; mais le poids moyen de plusieurs barreaux d’aubier d’un de mes arbres en écorce ifétoit que cle 6 onces ~ , & la charge moyenne qu’il a fallu pour les rompre, de 62 c) livres ; & la charge moyenne pour rompre de ferablabies barreaux de cœur de chêne en écorce par huit differentes épreuves , s’eft trouvée de 731 livres. L’aubier des arbres écorcés & léchés fur pied eft donc confidérablement plus pefant que l’aubier des bois ordinaires } êc de beaucoup plus fort que le cœur même du meilleur bois. Je ne dois pas oublier de dire que j’ai remarqué en faifarac toutes ces épreuves que la partie extérieure de l’aubier étoit celle qui réfiiloit davantage 3 en forte qu’il falloit confiant-ment une plus grande charge pour rompre un barreau d’aubier pris à la derniers circonférence de l’arbre écorce, que pour rompre un pareil barreau pris en dedans. Cela eft tout à-fait contraire à ce qui arrive dans les arbres traités à l’ordinaire, dont le bois eft plus léger & plus, foible à méfiare qu’il eft plus près de la circonférence, J’ai déterminé la proportion de cette diminution en pelant à la balance hidroftatique des morceaux du centre des arbres, des morceaux de la circonférence du bois parfait & des morceaux d’aubier ; mais ce n’eft point ici le lieu d'en rapporter le détail, je me contenterai de dire que dans les arbres écorcés la diminution de folidité du centre de Farbre à la circonférence , n’eft pas à beaucoup près auffi fenftble, & qu’elle ne l’eft même point du tout dans l’aubier.
- Les expériences que nous venons de rapporter font %rçp multipliées, pour qu’on puiffe douter du fait qu’elles
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- de la Charpenterie; 121 concourent à établir ; il eft donc très-certain .que le bois des arbres écorces & Léchés fur pied eft plus dur, plus folide , plus pelant & plus fort que le bois des arbres abattus dans leur écorce ; & de-là je penfe qu’on peut conclurre qu’il eft aufti plus durable. Des expériences immédiates fur la durée du bois feroient encore plus concluantes ; mais notre propre durée eft fi courte qu’il ne feroit pas raifonnable de les tenter ; il en eft ici comme de l’âge des louches, & en général, comme d’un très-grand nombre de vérités importantes que l’obfcurité du tems femble nous voiler à jamais ; il fau-droit laiffer à la poftérité des expériences commencées, il faudroit la traiter mieux que l’on ne nous a traite nous-même ; car le peu de traditions phyliques que nous ont laide nos ancêtres devient inutile par le défaut d’e-xaélïtude ou par le peu d’intelligence des Auteurs, & plus encore par les faits bazardés ou faux qu’ils n’ont pas eu honte de nous tranimettre.
- La caufe phyfique de cette augmentation de folidité & de force dans le bois écorce fur pied, fe préfente d’elle-même ; il fuffit de fçavoir que les arbres augmentant en grolfeur par des couches additionnelles de nouveau bois, qui fe forment à toutes les feves entre , l’écorce & le bois ancien ; nos arbres écorcés ne forment point de nouvelles couches , & quoiqu’ils vivent après î’écorcement, ils ne peuvent groiïir. La fubftance deftinée à former le nouveau bois fe trouve donc arrêtée & contrainte de fe fixer dans tous les vuides de l’aubier & du cœur même de l’arbre , ce qui augmente néceftairement fa folidité, & doit par conîéquent augmenter fa force : car j’ai trouvé par plufieurs épreuves que le bois le plus pefant eft aulli le plus fort.
- Je ne crois pas que l’explication cîe cct effet ait be~ foin d’être plus détaillée ; mais à caufe de quelques cir-conftanc.es particulières qui reftent à faire entendre, je vais donner le réfultat de quelques autres expéiien-ces qui ont rapport à cette matière.
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- Le iB Décembre 1733 j’ai fait enlever des ceintures d’écorce de 3 pouces de largeur à 3 pieds au-deffus de terre à pîufieurs chênes de différens âges, en forte que l’aubier paroiffoit à nud & entièrement découvert ; par ce moyen j’interceptois le cours de toute îa feve qui devoir paffer par l’écorce 8c entre Pé-corce & le bois; cependant au printems fuivant, ces arbres pouffèrent des feuilles comme les autres & leur rdfemhloient en tout, je n’y trouvai même rien de remarquable qu’au 22 Mai; j’apperçus alors des petits bourrelets d’environ une ligne de hauteur au-defîus de la ceinture , qui fortoient d’entre l’écorce 8c l’aubier tout autour de ces arbres : au-deffous de cette ceinture il ne paroiffoit 8c il ne me parut jamais rien. Pendant FEté ces bourrelets augmentèrent d’un pouce en descendant & en s’appliquant fur Paubier ; les jeunes arbres formèrent des bourrelets plus étendus que les vieux, & tous conferverent leurs feuilles qui ne tombèrent que dans le tems ordinaire de leur chute. Au printems fuivant elles reparurent un peu avant celles des autres arbres ; je crus remarquer que les bourrelets fe gonfloient un peu, mais ils ne s’étendirent plus ; les feuilles ré-fiflerent aux ardeurs de l’Eté, 8c ne tombèrent que quelques jours avant les autres.
- Au printems fuivant 1736, mes arbres fe parèrent encore de verdure 8c devancèrent les autres ; mais les plus jeunes ou plutôt les plus petits ne la conferverent pas long tems, les féchereffes de Juillet les dépouillèrent; les plus gros arbres ne perdirent leurs feuilles qu'en Automne , 8c j’en ai eu deux qui en avoient encore au mois de Juillet 1737 ; mais tous ont péri à la troïfiéme ou quatrième année.
- J’ai effayé la force du bois de ces arbres ; elle m’a paru plus grande que celle des bois abattus à l’ordinaire ; mais la différence , qui dans les bois entièrement écorcés , eff de plus d’un quart, n’eft pas à beaucoup près auffi confidérable ici, 8c même n’eft pas affezfen-
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- de la Charpenterie. 125 fible pour que je rapporte les épreuves que j’a faites à ce fujet ; & en effet, ces arbres n’avoient pas laifle que de groflir au-deflîis de la ceinture ; ces bourrelets n’é-toient qu’une expanfion du liber qui s’étoit formé entre le bois & récorcé; ainfi la feve qui dans les arbres entièrement écorces fe trouvoit contrainte de fe fixer dans les pores du bois & d’en augmenter la folidité , fuivit ici la route ordinaire, & ne dépofa qu’une petite partie de fa fubftance dans l’intérieur de l’arbre , le refie fut employé à la formation de ce bois imparfait dont les bourrelets faifoient l’appendice, & à la nourriture de l’écorce qui vécut auflî, mais il ne fe forma ni bourrelets ni nouveau bois, l’aélion des feuilles & des parties fupérieures de l’arbre pompoit trop puiflamment la feve , pour qu’elle pût fe porter vers l’écorce de la partie inférieure ; & j’imagine que cette écorce du pied de l’arbre a plutôt tiré fa nourriture de l’humidité de l’air, que de celle de la feve que les vaiffeaux latéraux de l’aubier pouvoient lui fournir.
- J’ai fait les mêmes épreuves fur plufieurs efpeces d’arbres fruitiers, c’efl un moyen fur de hâter leur pro* duélion ; ils fleurifîent quelquefois trois femaines avant les autres, êc donnent des fruits hâtifs & aflez bons la première année ; j’ai même eu des fruits fur un poirier dont j’avois enlevé non-feulement l’écorce, mais même tout l’aubier, & ces fruits prématurés étoient auflî bons que les autres. J’ai auflî fait écorcer du haut en bas de gros pommiers & des pruniers vigoureux ; cette opération a fait mourir dès la première année les plus petits de ces arbres ; mais les gros ont quelquefois ré-fiflé pendant deux & trois ans ; ils fe couvroient avant la faifon d’une prodigieufe quantité de fleurs, mais le fruit qui leur fuccédoit ne venoit jamais à maturité, jamais même à une grofifeur confidérable. J’ai auflî ef-fayé de rétablir Pécorce des arbres qui ne leur efl que trop fouvent enlevée par différens accidens, & je n’ai pas travaillé fans fuccès ; mais cette matière eft toute
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- différente de celle que nous traitons ici, Si demande un détail particulier. Je me fuis fervi des idées que ces expériences m’ont fait naître pour mettre à fruit des arbres gourmands, & qui pouffoient trop vigoureufe-ment en bois. J’ai fait le premier effai fur un coignaf-fier ; le 3 d’Avril j’ai enlevé en fpirale l’écorce à deux branches de cet arbre.; ces deux feules branches donnèrent des fruits, le reffe de l’arbre pouffa trop vigou-reufement & demeura ftérile : au lieu d’enlever l’écorce, j’ai quelquefois ferré la branche ou le tronc de l’arbre avec une petite corde ou de la filaffe ; l’effet étoit le même , & j’avois le plaifir de recueillir des fruits fur des arbres flériles depuis long-tems ; l’arbre en groffil-fant ne rompt pas le lien qui le ferre , il fe forme feulement deux bourrelets, le plus gros au-deflus, & le moindre au-deffous de la petite corde; &c fouvent dès la première ou la fécondé année elle fe trouve entièrement recouverte & incorporée à la fubftance même de
- Î? t
- arore.
- De quelque façon qu’on intercepte donc la feve , on eft fur de hâter les productions des arbres , fur-tout Pé-* panouiffement des fleurs & la production des fruits. Je ne donnerai pas l’explication’de ce fait, on la trouvera dans la Statique des Végétaux ; cette interception de la feve durcit auffi le bois, de quelque façon qu’on la faffe ; & plus elle eft grande , plus le bois devient dur. Dans les arbres entièrement écorcés Paubier ne devient fi dur que parce qu’étant plus poreux que le bois parfait, il tire la feve avec plus de force Ôc en plus grande quantité ; Paubier extérieur la pompe plus puiffam-ment que l’aubier intérieur ; tout le corps de l'arbre tire jufqu’à ce que les tuyaux capillaires fe trouvent remplis & obftrués ; il faut plus grande quantité de parties fixes de la fevé pour remplir la capacité des larges pores de l’aubier, que pour achever d’occuper les petits interflices du bois parfait, mais tout fe remplit à peu près également ; & c’efl ce qui fait que dans ces arbres
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- de la Charpenterie; 125* ïa diminution de la pefanteur & de la force du bois depuis le centre à la circonférence , eft bien moins conft-dérable que dans les arbres revêtus de leur écorce ; & ceci prouve en même-tems que l’aubier de ces arbres écorces ne doit plus être regardé comme un bois imparfait, puilqu’il a acquis en une année ou deux par l’écorcement la folidité & la force qu’autrement il n’au-roit acquife qu’en 12 ou 1 y ans ; car il faut à peu près ce tems dans les meilleurs terreins pour transformer l’aubier en bois parfait. On ne fera donc pas contraint de retrancher l’aubier comme on l’a toujours lait juf-qu’ici, & de le rejetter : on employera les arbres dans toute leur groft'eur, ce qui fait une différence prodi-gieufe, puifque l’on aura louvent quatre folives dans un pied d’arbre duquel on n’auroit pu en tirer que deux : un arbre de 40 ans pourra fervir à tous les ufages auxquels on employé un arbre de 60 arts. En un mot, cette pratique ailée donne le double avantage d’aug-menter non-feulement la force & la folidité, mais encore le volume du bois.
- Mais , dira -t on , pourquoi l’Ordonnance a-t-elle défendu l’écorcement avec tant de févérité ? n’y auroit-il pas quelque inconvénient à le permettre , & cette opération ne fait-elle pas périr les fouches f II eft vrai qu'elle leur fait tort, mais ce tort elf bien moindre qu’on, ne l’imagine , & d’ailleurs il n’eft que pour les jeunes fouches , & n’eft fenfible que dans les taillis. Les vues de l’Ordonnance font juftes à cet égard, & fa févérité elf fage ; les Marchands de bois font écorcer les jeunes chênes dans les taillis , pour vendre l’écorce qui s’employe à tanner les cuirs ; c’eft là le feul motif de l’écorcement. Comme il eft plus aifé d’enlever l'écorce lorsque l’arbre eft fur pied qu’après qu’il eft abattu , & que de cette façon un plus petit nombre d’ouvriers peut faire la même quantité d’écorce , Pufage d’écorcer lur pied fe feroit fouvent rétabli làns ta rigueur des loix. Or pour un très-leger avantage, pour une façon un
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- 126 é Traite’
- peu moins chefe d’enlever l’écorce, on faifoit un toit confidérable aux Touches. Dans un canton que j’ai fait écorcer & fécher fur pied, j’en ai compté plufieurs qui ne repouffoient plus, quantité d’autres qui pouffoient plus foiblement que les Touches ordinaires, leur langueur a même été durable, car après trois ou quatre ans j’ai vu leurs rejettons ne pas égaler la moitié de la hauteur des rejettons ordinaires de même âge. La dé-TenTe d’écorcer Tur pied eft donc fondée en raifon , il conviendroit Teulement de faire quelques exceptions à cette réglé trop générale. Il en eft tout autrement des futayes que des taillis, il faudroit permettre d’écorcer les baliveaux & tous les arbres de fervice, car on fçait que les futayes abattues ne repouffent prefque rien, que plus un arbre eft vieux lorfqu’on l’abat, moins fa Touche épuifée peut produire ; ainfi, Toit qu’on écorce ou non j les Touches des arbres de fervice produiront peu, lorfqu’on aura attendu le tems de la vieilleffe de ces arbres pour les abattre. A l’égard des arbres dé moyen âge qui laiffent ordinairement à leur Touche la force de produire , l’écorcement ne la détruit pas ; car ayant obfervé les Touches de mes fix arbres écorcés & fechés fur pied, j’eus le plaifir d’en voir quatre couvertes d’un affez grand nombre de rejettons ,* les deux autres n’ont pouffé que très-foiblement, & ces deux Touches font précifément celles des deux arbres qui > dans le tems de l’écorcement, étoient moins en Teve que les autres. Au mois de Novembre dernier tous ces rejettons avoient 5 à 4 pieds de hauteur,' & je ne doute pas qu’ils ne Te fuffent élevés bien plus haut, fi le taillis qui les environne & qui les a devancé , ne les privoit pas des influences de l’air libre ft néceffaire à l’accroiffement de toutes les plantes*
- L’écorcement ne fait donc pas autant de mal aux louches qu’on pouvoit le croire ; cette crainte ne doit donc pas empêcher l’établiffement de cet ufage facile & très-avantageux ; mais il faut les reftraindre aux ar-
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- DELA CHARf ENTERÏS. I27 bres deftinés pour le fervice, & il faut choifir le tems de la plus grande feve pour faire cette opération ; car alors les canaux font plus ouverts, la force de fuccion eft plus grande , les liqueurs fuivent plus aifément, paf-fent plus librement, 8c par conféquent les tuyaux capillaires confervent plus long-terns leur puiflànce d’at-traélion , & tous les canaux ne fe ferment que long-tems après l’écorcement ; au lieu que dans les arbres écorcés avant la feve, le chemin des liqueurs ne fe trouve pas frayé, & la route la plus commode fe trouvant rompue avant que d’avoir fervi, la feve ne peut pas fe faire paflage aufli facilement, la plus grande partie des canaux ne s’ouvre pas pour la recevoir, fon adion pour y pénétrer eft impuiiîante, & ces tuyaux févrés de nourriture font obftrués faute de tendon ; les autres ne s’ouvrent jamais autant qu’ils l’auroient fait dans l’état naturel, de l’arbre , & à l’arrivée de la feve ils ne préfentent que de petits orifices, qui à la vérité doivent pomper avec beaucoup de force , mais qui doivent toujours être plutôt remplis «& obftrués que les tuyaux ouverts Sc tendus des arbres que la feve a humeéiés & préparés avant l’écorcement, C’eft ce qui a fait que dans nos expériences les deux arbres qui n’étoient pas aufli en feve que les autres , ont péri les premiers , Sc que leurs fouches n’ont pas eu la force de reproduire. Il faut donc attendre le tems de la plus grande feve pour écorcer, on gagnera encore à cette attention une facilité très-grande de faire cette opération, qui dans un autre tems ne laifleroit pas que d’être allez longue & qui dans cette faifon de la feve devient un très petit ouvrage, puifqu’un feul homme grimpé au-deflus d’un grand arbre peut l’écorcer du haut en bas en moins de deux heures.
- Je n’ai pas eu occafion de faire les mêmes épreuves fur d’autre bois que le chêne ; mais je ne doute pas que l’écorcement & le defléchement fur pied ne rende tous les bois, de quelque efpece qu’ils ibienc, plus coin-
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- Î2% Traité®
- paétes 8c plus fermes ; de forte que je penfe qu’on rie
- peut trop étendre & trop recommander cette pratique.
- Je viens de recevoir une lettre d’Angleterre de M. Hickman , Membre de la Société Royale , par laquelle il me marque que dans la Province de Noîhingham ou il ejl aâuellement, c’efi l’ufage d’écorcer les arbres & de les laijfer fecher fur pied ; l’écorce, dit-on , en ejl meilleure pour tanner les cuirs, & Vaubier de l’arbre devient fort dur, prefqu’aujfi dur que le cœur de chêne; l’aubier de ces arbres dure trois fois plus long-tems que l’aubier ordinaire , mais bien moins que le cœur de chêne ; on ne laijfe que fix mois l’arbre fur pied après l’é-corcement, &c. On voit que cela s’accorde avec ce que dit le Doéfeur Plot & avec mes expériences.
- Ayant enfeigné la maniéré de mettre les bois en œuvre dans les bâtimens, & rapporté les expériences Rites pour parvenir à en tirer le meilleur fervice qu’il foit poffible, il paroît convenable de donner un modèle de devis de Charpente félon les groileurs des bois qu’on doit employer pour la conftruétion d’un bâtiment, & d’y joindre des modèles de toifé & la maniéré de réduire les bois fuivant les Us & Coutume de Paris.
- Après quoi nous emprunterons de Caron un devis pour la conftruélion d’un bateau foncet de 2 i toiles entre chef & quille , où font nommées & détaillées toutes les différentes pièces qui le compofent.
- De fuite nous prendrons du même Auteur le devis détaillé d’un moulin à vent à cage de bois, & nous dirons quelque chofe à ce fujet des moulins à eau.
- Nous détaillerons enfuite un prelïoir étiquet tel qu’il a été toifé aux environs de Paris ; on y ajoûtera par ordre le nom de toutes les pièces qui compofent les grands & petits preffoirs, le tout pour faire connoîcre à quelle quantité de bois chacune de ces chofes peuvent à peu près monter fuivant i’ufage de Paris.
- CHAF*
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- de la Charpenterie;
- I
- CHAPITRE V.
- 'Modèles pour faire un Devis & un Toifé de Charpenterie.
- Modèle d’un Devis.
- DEvîs des ouvrages de Charpenterie qu’il convient faire en une maifon fife rue.... appartenante à
- M........& qu’il délire faire rebâtir à neuf fous les
- ordres & conduite de M........Architeéle , fuivanc
- les plans, coupes &, élévations ci-attachés.
- Qualités & façons des bois.
- Tous les bois généralement quelconques, tant de brin que de fciage , feront de bon bois de chêne vif, fec, fain & net, loyal & marchand, fans écorce, aubier, nœuds vicieux , flache , redent ni malandres , tous & chacun équarris à vive arrête, feront proprement affemblés à tenons & mortaifes, chevillés avec chevilles de bois de fil, en forte qu’il ne foit befoin d’aucuns étriers ni chevilles de fer pour leur alfemblage.
- Les folives des planchers feront de bois de brin & des grofîeurs ci-après déclarées, pofées fur leur chan » de niveau & arrafés par-delfous, efpacés également en même diftance que leur grolfeur.
- Les (olives d’enchevêtrure porteront dans les murs au moins un pied de chaque bout, & feront efpacées fuivant la largeur des manteaux de cheminée ; celles deilinées pour les tuyaux pafifans feront efpacées de 6 pieds & demi de vuide ou au plus 7 pieds pour le paf-fage de deux tuyaux, & pour éviter les grandes Ion-
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- 130 v Traite’ gueurs des éhevêtres ; pour cette fin il fera fait un profil de chacun des murs fur lequel feront marquées & cot-tées les places defdités folives d’enchevêtrure, pannes & faîtages.
- Les autres folives feront foigneufement pofées fur leur chan 6c alignées par-deffous de niveau tant fur la largeur que fur la longueur, & feront partie,alfemblées à tenons , mortaifes 6c pannes dans les chevêtres & lin-çoirs, 6c les autres fcellées dans les murs au moins de 8 à 5? pouces , le tout drelfé à la befaigue.
- Les poteaux des cloifons & pans de bois feront aulfi foigneufement élevés à plomb, alignés & drelfés fur deux de leurs faces.
- Tous les bois des combles’ feront proprement & fondement alfemblés, drelfés & blanchis à la befaigue , fur tout ceux qui relieront apparens. Tous les chevrons feront aulfi foigneufement drelfés, alignés & brandis fur les pannes.
- Les lucarnes manfardes feront garnies de poteaux de 6 6c 10 pouces, un chapeau ceintré de io 6c 16 pouces.
- Les fablieres de jouée de 8 & p pouces, l’appui de 6 6c 7 pouces, 6c les potelets au-delfous de 5 6c 7 pouces.
- Les autres petites lucarnes, tant à chevalet qu’à de-moifelle, feront de bois de 4 pouces.
- La lucarne guitarde fera faite fuivant Part, & les grolfeurs des bois feront ménagées de façon qu’elles n’excedent point la quantité de 20 pièces de bois.
- Les mangeoires dans les écuries n’excéderont point les grolfeurs de 4 & 12 pouces, leurs raeinaux & en-tretoifes 8 6c p pouces, les râteliers auront 4 pouces de gros, & fera poulfé une moulure fur leur arrête, les roulons feront tournés en bolfette & efpacés de 6 pouces, le tout proprement drelfé & rabotté.
- Les poteaux des écuries feront tournés au tour avec une pomme ovale en tête > 6c auront 6 pouces de dia-
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- t> t l a Charpenterie. 13 ï ittetfe & 6 pieds de haut, & feront arrêtés folideraent dans un fouiilard de 6 & 8 pouces.
- Aux barrières qui font faites au pourtour de la coué les poteaux auront 9 pouces de gros élegis dans des bois de 10 pouces , la tête fera profilée à l’ordinaire , ainfi que les arrêtes des lices, & auront lefdites lices & potclets 5 & 7 pouces de gros, le tout folideraent alfemblé.
- La lanterné au haut du principal efcalier fera faite fuivant les plans, coupes & élévations qui feront donnés lors de fa conftruélion, & dont les grolfeurs des bois feront alors déterminées.
- Au principal efcalier qui montera de fond, leà marches du rez-de-rchauflêe au premier étage feront plei-nés, délardées par-delfous & jointes de façon qu’il n’j ait point de lambris rampant de maçonnerie fur le de-lardement.
- Le reliant des marches dudit efcalier fera de diff férentes grolfeurs depuis y & 7 pouces jufqu’à 6 & 8 pouces au plus fort & au plus foible.
- Toutes lefquelles marches fera proprement drel-' fées fur leurs girons 8c entaillées au collet dans les limons 8c noyaux, 8c feront ornés fur lé devant d’un quart de rond j filet & congé.
- Les limons i noyaux , iabots & entretôifes ferorit ornés d’une moulure fur leur arrête, évuidés , ceintrés 8c courbés fuivant l’ait, le tout proprement drelfé, ra-, , botté & entaillé.
- Les autres petits efcaliers de dégagement portés par les plans feront de même façon 8c travail que deiïusa
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- î^2 Traite*
- Longueur & grojfeur des bois. F outres.
- Longueur,
- 12 pieds
- *$•••• 1 8 . A . .
- 21
- 24
- 27
- 3°
- 3i*
- 3(5.
- 39
- û2
- Grojfeur;
- 10 & 12 pouces.
- 11 & *3
- 12 & *5*
- 13 & 15
- 14 & 18
- & *5>
- 15 & 21
- 17 & 22
- 18 & 23
- 19 & 24
- 20 & 2y
- Solives dJ enchevêtrure.
- 7i 2 pieds de long
- ï;...........
- 18...........
- 21....... . . .
- ^4- . . .....
- *1-----------
- 7 ou 5 & 8
- ....8 & P
- . . . .p & 10
- . . . 10 & 11
- . . . 11 & 12
- . . . 12 & *3
- Solives de rempüjfage.
- 9 pieds.
- 32........
- *7
- 38
- 21
- 24
- 4 & <5” pouc.
- j- & 7
- 6 & 7 6 & 8
- 7 & 8
- 8 & £
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- de la Charpenterie; 133 Combles•
- Les femelles fous les maîtrefies fermes auront 4 & 14, ou 4 & 1 y pouces, elles feront de longueur convenable , & d’une feule piece fi faire fe peut.
- Les jambes de force................9 & 10 pouces.
- Les elfeliers......................7 8c 8
- Les entraits feront proportionnés aux longueurs & grolfeurs ci-defius dites des folives d’enchevêtrure , mais d’un pouce de chaque côté plus foibles.
- Les poinçons.......................7 & 8 pouces.
- Les arretiers &: noues.............8 8c 10
- Les contrefiches 8c liens..........y 8c 7
- Les arbalétriers...................7 8c 8
- Les pannes de brifis 8c de devers, feront dans la même proportion que les entraits.
- Les chevrons des combles 8c de brifis feront efpa-cés des 4 à la latte , ceux de brifis auront 5 pouces de gros > 8c ceux des combles 4 pouces.
- Les coyaux 8c guignaux auront 3 & 4 pouces 8c ne pourront excéder la longueur de 4 pieds 8c demi.
- Les plateformes fur les murs feront jointes enfem-ble en queue d’hironde , de 4 pouces de long , 8c auront 4&i2,ou4&J3 pouces.
- Cloifons ù* pans de bois.
- Aux cloifons qui porteront plancher les poteaux auront y & 7 pouces.
- Les décharges y 8c 10 pouces.
- Les fablieres du haut portant plancher feront délardées fur les deux côtés, 8c auront 12 pouces de gros, celles du bas auront 7 pouces.
- Aux cloifons qui ne porteront point, plancher, les poteaux auront 4 & 6 pouces, 8c les fablieres y & 6 pouces pofées de chan.
- I iij
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- 134 . . T » A % * £?
- Les huiflferies feront à bois apparent des deux côtés proprement dreffées & rabotées avec moulures au pourtour d’un côté & feuillure de l’autre,& excéderont d’un pouce de chaque côté l’épaiileur de là çloifonf auxquels poteaux fera fait fur les deux -côtés une feuillure d’un pouce pour recevoir la latte.
- Aux pans de bois les poteaux des croifées auront 6 $c 8 pouces , ainfi que les appuis , les guettes de charges 6 & i o pouces, les poteaux 6 6c 7 pouces , les guettions, linteaux & potelets y & 7 pouces, les fa-plieres haut & bas 7 & 8 pouces, toute laquelle Charpenterie fera bien & duement faite luivant l’art de Charpenterie , au dire des Experts de gens à ce connoiiïans, Ôc fujette à vifite fous la garantie de droit.
- Conditions du préfent marché.
- Ppur laquelle conflruélion l’Entrepreneur fournira tous les bois néçelfaires de chêne fuivant qu’il eft porté par le premier Article du préfent Devis, les équipages , cordages, engins, grues , gruaux & autres uf-tenciles, toute peine d’ouvrier , voitures, tranf'ports & généralement tout ce qui conviendra pour l’execution $c perfeélion defdits ouvrages de Charpenterie.
- Fournira ledit Entrepreneur tous 4es ceintres nécef-faires pour les caves, portes & croifées du bâtiment, étrefillonnement des terres , & les fera tranfporter d’un lieu à l’autre, fans pour ce demander aucun payement ni augmentation des prix çi-après convenus, cette dé-penfe y étant comprife.
- Quant aux étayemens, ceintres , chevalemens , étre-fillonnemens & autres hors du bâtiment neuf pour l’entretien' des anciens bâtimens, maifons voifines* ou autres adjacentes, planchers, combles , murs, pans de bois 6c autres qui feront à la charge du propriétaire, il lui en fera tenu compte, Sc lui feront payés fuiyant les pi* diaprés» ' 1 1 . ' ’
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- de la Charpenterie; 13f
- Il eft ehcore expreifément convenu qu’il fera pris attachement double & contradictoire des bois au fur & mefure de 1’élévation , & avant d’être recouverts par l’Architeéfe ou autre par lui prépoié , leîqueis attache-mens feront lignés doubles.
- Et dans le cas qu’il y eut des bois recouverts » il fera fait une tranchée aux dépens & frais du Charpentier, laquelle dépenfe fera déduite fur la totalité de fon mémoire , & portée fur celui des autres Entrepreneurs qui la demandera.
- Il ne fera tenu aucun compte des bois d’étayemens, ceintres ou autres compris ci-deifus , qui auront été enlevés fans auparavant en avoir pris attachement double & ligné contradictoirement, fera tenu l’Entrepreneur de veiller exactement à ce faire, à peine de les perdre.
- L’Entrepreneur fera la démolition totale & générale de la Charpenterie de l'ancien bâtiment, & reprendra en compte tous les bois qui en proviendront capables d’être remployés dans la nouvelle conftruétion, laquelle quantité lui fera diminuée fur la totalité des bois.
- Prix.
- Tous lefquels ouvrages de Charpenterie feront toifés & calculés fuivant les Us & Coutumes de Paris , & feront payés, fçavoir , les poutres & poitrails à raiion de 70O livres le cent.
- Tous les autres bois généralement quelconques comme folives, efcaliers , lucarnes , le tout fans diftinéfion à raifon de 500 livres le cent.
- ‘ Les vieux bois & bois d’étayemens, fçavoir , ceux tranfportés en voiture , à raiion de 100 livres le cent.
- Et ceux changés feulement de place leront payés à raifon de yo livres le cent.
- Si pendant ladite conftruélion il arrivoit quelque changement imprévu qui occafionnât des articles de
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- ï 3<6 Traite*
- bois pour façon, & qu’attachement en ait été pris double , ils feront payés fur le même prix de yo livres le cent.
- Il fera payé à l’Entrepreneur pendant le cours def-dits ouvrages, fçavoir, lors de la pôle du premier plancher la fortune de.......................
- Lors de la poie du faîtage la fomme de. . .
- A la fin defdits ouvrages celle de.......
- Le furplus de la fomme totale fera p^yé dans Pan après le réglement defdits ouvrages.
- Le préfent marché fait 8c ligné double entre nous
- ........ propriétaire de ladite maifon , &.........
- Maître Charpentier à Paris, y demeurant rue.......!
- promettons l’un 8c Pautre de bonne foi, fans fraude ni iubterfege fon exécution aux prix, claufes, conditions , foumifiîons 8c dérogations y portées. A Paris, ce
- On peut ajouter au devis plufieurs autres claufes & conditions qui méritent peu d’attention ; je mettrai cependant celles-ci qui m’ont paru particulières, & faites par un homme de bon fens qui, à ce qu’il paraît, avoit pris à tâche de lier les Entrepreneurs pour prévenir leur relâchement 8c les mauvaifes raifons qu’ils allèguent presque toujours pour leurs interets.
- r. L’Entrepreneur fera la démolition de l’ancien a» bâtiment 8c recevra en compte tous les bois en proas venant, capables d etre remployés dans la nouvelle ^ conilruélion , lesquels bois lui feront toifés de leur æ longueur 8c groOeur, 8c calculés fans ufage , laquelle » quantité lui fera diminuée fur la totalité des ouyra-» ges , & payée à raifon de ioo livres le cent' , & s» pour le dédommager des frais de démolition 8c voi-» ture'il lui fera payé 20 livres par cent de bois toifé » & calculé comme dit eft ci-deffus, à condition qu’il » ne fera emporté aucune fouée ni autres bois, fous w> quelque prétexte que ce puilfe être, tant lors de la-» dite démolition que pendant le courant dudit bâti-
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- 6e la Charpenterie. 137
- s» ment, lefquels bois & fouée relieront fur la place « pour en difpofer par le propriétaire de ladite maifon » de telle maniéré qu’il le jugera à propos, s’en réfer-» vant la propriété comme chofe à lui due en vertu de » la préfente convention : & en cas de l’inexécution de » la préfente condition , l’Entrepreneur fe foumet à per-» dre 10 livres par chacun cent de bois employé dans » la totalité du bâtiment, lefquelles 10 livres par cha-» cun cent ont été accordées au furplus des prix con-» venus pour l’exécution des claufes ci-deffus & ci-» après dites.
- » 20. Et pour éviter toute conteftation dans la ma-» niere de toifer , il a été encore convenu que tous les » bois employés dans la nouvelle conftruéiion feront » toifés de leur longueur & groflfeur, mis en œuvre & 3» calculés en conféquence ; mais fera accordé à l’En-» trepreneur pour les ufages ordinaires de Charpente-» rie le huitième de la totalité defdits bois mis en œu-» vre , dérogeant totalement tant pour cet article que » pour les autres, aux Us & Coutumes, fi aucunes » y a.
- Avant que de propofer des modèles de toifé aux Us & Coutumes, il convient de connoître les ufages 6c la maniéré de calculer.
- Réduâion des longueurs des bois mis en œuvre dans les bâtimens.
- Les bois qui fe vendent dans les forêts font de différentes longueurs, & fe mefurent fuivant l’ufage de chaque pays.
- L’ufage de Paris eft d’envifager la longueur des bois quarrés en progreflion arithmétique de 3 pieds en 3 pieds, La plus petite longueur eft 6 pieds , enfuite 9 , 12 > U j 18, 2.1, 24, 27, 30, &c. êc comme la longueur des bois n’eft point jufte à ces mefures, pour en faciliter le commerce, on les eftime fuivant la me-
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- ;ï$8 Traite’
- fure la plus voifine, ainft 7 pieds étant plus proche de 6 pieds, on ne l’eftime que 6 pieds; S pieds étant plus proche de 9 que de 6, on l’eftime 9 pieds ; de même 1 o pieds pour 9 pieds, 11 pieds pour 12 , &c.
- G’eft ainft qu’on toife les bois quarrés pour la perception des droits du Roi, & ç’eft fur çe pied que les Charpentiers les achettent. On n’a aucun égard aux parties du pied, car 7 pieds 10 & 11 pouces eft un 7 pieds; il faut que les 8 pieds foient complets pour être comptés p pieds, ainft du relie.'
- Il eft donc établi que la longueur des bois quarrés eft déterminée en progreflion arithmétique de 3 pieds en 3 pieds ; de-là s’eft introduit l’ufage dans les bâti-mens de compter les bois mis en oeuvre en progreflion arithmétique de 18 en 18 pouces, ainfi tout bois qui excede la longueur des bois d’achat eft çenfé être de 18 pouces plus long, ainfl p pieds & demi eft payé 10 pieds & demi, & 10 pieds trois quarts eft paye 12 pieds, &c. obfervant cependant dans les bâtimens que 3 ou 4 pouces outre la longueur des bois fur le port font de nulle valeur, ainft 6 pieds 3 ou 4 pouces ne fera calculé que pour 6 pieds, de même 9 pieds un quart, 1 2 pieds un quart, 1 y pieds un quart, ainfl des autres.
- En partant de ce principe nous détaillerons les différentes longueurs des. bois, tel qu’on le pratique aujourd’hui comme il fuit.
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-
- pou
- BE LA C H ARÎENTERIÎ.'
- Pieds..
- 2 pied, i pied-, i pied {pour
- 1 pied | èc 2 pieds..........
- 2 pi. i 5 2 pi. i, 3 pi, & S pi
- 3 pi. 7 jufqu’à 4 pi. 7 pour. .
- 4 pi. | jufques & compris (5 pi.
- 6 pi. i jufqu’à 7 pi. - pour. . .
- 7 pi. 7 jufques & compris 9 p 9 pi. \ jufques & compris 10 p
- 2 O pi. ~ jufques & compris 12 p
- 12 pi. 7 jufqu’à 13 pi. 7.
- 13 pi. \ jufqu’à 1 s pi- 7 •
- 15” -pi» 7 jufqu’à 1 5 pi. 7 •
- 16 pi. 7 jufqu’à 1 8 pi. 7.
- 18 pi. i jufqu’à 19 pi. \.
- 19 pi.7 jufqu’à 21 pi. 7.
- 21 pi. 7 jufqu’à 24 pi. 7 •
- 24 pi. 7 jufqu’à 27 pi. 7.
- 27 pi. 7 jufqu’à 30 pi. 7.
- 30 pi,i jufqu’à 33 pi. 7.
- 33 pi* 7 jufqu’à 3 <5 pi. 7.
- 39 pi.7 jufqu’à 39 pi. 7. • . .
- 3-9 pi.7 jufqu’à 42 pi. 7pour.
- Ainfi du refte, &c.
- ï39
- 7oifes.
- . 17 . OU• 0 c
- .3 . . OU. •OÎ
- .47 .ou. •Oï
- . 6. .ou. . I.
- .77 «ou. .9. .ou. ::i
- IO7 .ou.
- 12. « OU . . 2 .
- 137.ou.
- 1 y. . ou. 167 «ou. .27
- • 2i
- 18. . ou. •5f
- 197.ou. •3?
- 21. . OU . •3i
- 24.«ou. .4.
- 27. .ou. •47
- 30. . ou. •S-
- 33. .ou.
- 36. .ou. .6.
- 39. .ou. .6\
- 42.«ou. •
- Modèles de Toifés.
- N’étant moralement pas poflible de pouvoir dans un fi petit volume faire le toifé complet en Charpenterie d’un bâtiment, nous nous contenterons d’en faire quelques parties, comme de quelques planchers, lucarnes, efcaliers, & combles qui fufîiront pour montrer feulement la maniéré de toifer.
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- T4° Traite’
- Toifé d’un plancher de cl 2 pieds de large & de 2$ pieds de long, le tout dans œuvre.
- 20 Solives chacune de 24 pieds de long ,
- fçavoir : § ^ c
- Deux folives d’enchevêtrure de 11 à I2ÿ £ £
- pouces , valent................. 14.4.0.
- 7 de 9 & 10 pouces, ci...........3 y . o. o •
- 4 de 9 pouces......................18.0.0.
- 7 de 8 & p pouces...............28.0.0.
- Total.........5) y.4.0.
- Toifé d’un plancher de 18 pieds fur 20 de long, tout dans œuvre.
- 14 Solives, compris chevêtres & foiiveaux, chacune de 20 pieds de long, fçavoir: ^ ^ o Deux folives d’enchevêtrure, une de 10 £ £ ^
- pouces........................ 4. y. 2
- L’autre de 9 & 10 pouces..........4.2.3 . o
- Une de 9 pouces................ . . . 3 . y. 7.6
- 7 de 8 & p pouces ................24.3.0.0
- 2 de 8 pouces.....................6.1.4.0
- 2 de 7 & 8 pouces.................y.2.8.0
- 49.2.0.6
- Toifé d’une ferme ayant fon poinçon porté fur une femelle tramante, ou ferme de comble de brifis.
- Un poinçon de 1 o pieds de long & de 9 & £ £ 3
- pouces , vaut..........................1 • y • 9 • 9
- 2 arbalétriers chacun de 18 pieds de long
- & de 8 à 9 pouces, valent..............3.0.0.0
- 4 taflfeaux & chantignolles valent .......1.0.0*°
- Deux demi entraits enfèmble 9 pieds de
- 8 pouces...............................ï .2.0*0
- Deux jambéttes enfemble 7 pieds de 6
- & 7 pouces...........................0.4*4*®
- oLign. «S- o I Ô O O O Tign,
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-
-
-
- © e L Ai Charpenterie; 141^
- Deux femelles, enfem.ble 31 pieds, com- § 3 «
- pris queue d’hironde,'de 4 & 12 pou- &; S s$
- ces..............................3.4. o. o
- Les calles au-delfous évaluées à....o. 3 . o. o
- Toifé d’une ferme ayant fon poinçon porté fur Ventrait 9 ou ferme de comble à la Françoife•
- Un poinçon de 6 pieds de 8 pouces.
- 2. arbalétriers chacun de 16 pieds fur 8 Sc 9 pouces. Un entrait de 9 pieds fur 8 8c 9 pouces.
- 2 elfeliers chacun de 5 pieds fur 7 & 8 pouces.
- 2 contrefiches chacune de 3 pieds fur 6 & 7 pouces. 2 jambettes chacune de 3 pieds fur 6 & 7 pouces.
- Efcalier à marches pie
- Au haut une marche palliere de 9 pieds de ^
- long & de 14 pouces, compris relfaut, £ £
- vaut. ................................4.0.6.0
- Un limon en defcendant, de 6 pieds de
- long fur 6 & 13 pouces vaut...........1. o. 5. o
- Une courbe de 3 pieds fur 11 & 24 pouces. 1. y . o. o Un limon au-delfous de 6pieds fur y & 12
- pouces................................o. 5 . o. O
- U $ marches chacune de 3 pieds trois quarts,
- fçavoir: J* .. £ ^
- 8 de y & 13 pouces.
- 2 de y 8 pouces.
- 3 de y & 19 pouces.
- 1 de y & 16 pouces.
- I de 6 & 12 pouces.
- .0.4.5.o
- Quatre foliveaux de pallier, chacun de 3 pieds.
- Il de 4 pouces......... o. o. 8. o?
- 3 de 4 5 pouces. ^. ^. .0.3.0 *oy
- o. 3.8 ♦ ®
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-
-
-
- ii4± Traité
- "Premier étage.
- o "ja
- Une marche de pallier de p pieds de long £ £*
- fur p & 14 pouces, vaut,..........2.3.
- Une courbé de 21 pouces fur 11 & 24
- pouces............................ï • 1 •
- Ün limon de 6 pieds fur y & 1 7 pouces. i • O.
- Un hoyau de y pieds fur 14 & 16 pouces .3.0.
- Un autre de 3 pieds trois quarts fur 14
- pouces ............................2.0-
- Une volute de 2 pieds fur 12 & 18 pou. .1.3.
- 14 marches chacune de 3 pieds & demi * fçavoir :
- 7 de 6 6c 14 pouces......6. o. p • o*J
- î de 6 8c 12 pouces. . . . . ô. 4.6.0/
- 2 de 6 & 17 pouces. . . . . 2. ô .p . o> 12.5.
- 2 de 6 de 16 pouces. ; . . . 2. o . o. oi
- 2 de 6 & i y pouces.............1 . y. 3.0 «J
- Un patin de 4 pieds trois quarts fur y &
- 6 pouces......... i . ;..........0*2.
- Trois tournifles chacune de. 1 8 pouces de
- long fur 3 & 7 pouces ^ valent...... o. i.
- Toifé d’un petit efcalier dérobé.
- Une marche palliere de 7 pieds fur 8 & 12^ gj ( pouces.................. ............1.4.;
- 3 foliveaux derrière de même longueur.
- 1 de 4 & 6 pouces.......0.2.6.07,
- 2 de y & 7 pouces.....i.i.tf.oy*"^*0,0 Une entretoife de 4 pieds & demi fur 4 &
- 11 pouces........................o. 2 «i . p. 0
- Un limon de 4 pieds & demi fur 4 & 13
- pouces.............................0.3. .3.0
- Un fabot de 2 pieds fur 8 & 12 pouces .0,4. i 0 • Q Un limon enfuite de 6 pieds & demi fur 4
- O Pou. VJO Os Uj O 00^ >4. >o PûUC...
- Q VOQ O QQOOQO
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-
-
-
- DE LA ChARPÈNTERIE. *4$
- 6c 14 pouces....................o. y. ï o. o
- Un noyau de 7 pieds & demi fur p & 12
- pouces..........................1. y . . 3 . o
- Un limon enfuite de y pieds un quart fur
- 4 & 11 pouces...................o.3.*8.0
- Un patin de y pieds fur 6 & 8 pouces. . .0.4. .0.0 3 tournifîes chacune de 18 pouces fur 3 &
- y pouces........................0.1.10.6,
- 2 y marches chacune de 3 pieds & demi réduit, fçavoir :
- 1 de 6 & 11 pouces...0.4..1.6^
- 1 de 6 & 1 o pouces . . . o. 3 . . p . o y
- 6 de 6 & p pouces. . . 3.2..3.0/ g ^ g
- 2 de 6 & 8 pouces. . ,. 1. o. . o. of £ £ £
- 1 de y & 1 o pouces.. .0.3. . t . 6 > 12.0. .1
- 6 de y & p pouces. . .2.4.10.6/
- y de y & 8 pouces. . .2.0. . <5. oV
- 2 de y & 7 pouces. . .0.4. .6.0^
- ï de 4 & p pouces. . . o. 2. . 3 . o J
- Lucarne manfarde•
- Deux poteaux chacun de 7 pieds & demi de haut fur 6 & 1 o pouces > valent. . . 2. o • .6.0 Un chapeau de y pieds & demi de long
- fur 1 o & 16 pouces............2.1..4.O
- Deux fablieres de jouée chacune de 18 pouces de long & de 8 8c p pouces. . .0.3. .0.0 Deux vaux chacun de y pieds & demi,
- de y & 7 pouces, valent enfemble * . . 1.0. . o » o Un appui de 4 pieds un quart de long &
- de 6 & 7 pouces, vaut......... . » . o. 2. . 7 • 6
- Deux potelets au-deflbus chacun de 18 pouces fur j & 7 pouces, valent en-t îemble........... *......... o • ï • • 6. o
- Total d’une lucarne manfarde.» 6.2.11.6
- osLign,
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-
-
-
- ^4^ Traite5
- Lucarne guitarde.
- O ' c
- Deux poteaux chacun de p pieds trois £ £ £ ^
- quarts fur y & i o pouces, valent. . .2.2. . y. 0 Un linteau fervant de chapeau de 4 pieds
- 1 o pouces de long fur y & I o pouces. o. 4. * 2.0 Deux liens au-deffous chacun de 2 pieds un quart fur J & 12 pouces, valent
- enfemble...........................o. y . . o. 0
- Deux fablieres de jouée ceintrées chacune de 4 pieds & demi de long fur y &c 1 y
- pouces, valent enfemble............1.3 . . 4.6
- Une autre de 3 pieds fur y & 14 pouces,
- vaut.. ............................0.2.11.0
- Deux liens rampans chacun de y pieds fur
- 1 y & 18 pouces, valent enfemble . . 7. .3.0 0 Un entrait de 4 pieds fur y & 6 pouces,
- vaut...............................o.i.io.é'
- Au comble un poinçon de 4 pieds & de 7
- pouces de gros.....................o. 3 . . o • P
- Un faîte de 4 pieds fur 4 & 16 pouces. .0.1. .6-0 17 chevrons, tout compris, chacun de 4
- pieds & de 4 pouces, valent........2.5. .0.0
- Deux femelles par bas chacune de ç pieds
- fur 4 & 16 pouces, valent..........1.4. .8.0
- Un pardevant de 4 pieds fur 4 & 14 pouces , vaut.............................0.3. *6*0
- Uu parderriere, idem..................0.3. .6*0
- Trois autres formant plancher chacun de 3 pieds fur 4 Sc 1 y pouces, compris feuillures l’une fur l’autre, valent enfemble ................................1.1. .6*0
- Deux poteaux au-deflus chacun de 8 pieds
- fur 7 pouces de gros, valent enfemble .2.0. • 3 •0
- Total. • • .23.3 • 1 °-P
- jlutrs
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-
-
-
- de la Charpenterie. 14jf
- Autre guitarde.
- Beux fablieres par bas chacune de 11 pieds & demi de long fur 6 Ôc 16 pouces, valent enfemble.. ........... y . 2 .. O. O
- Deux chanteaux chacun de 1 y pouces de long fur 6 Ôc 14 pouces , valent eniem-
- ble............................. o. 3*. . <5. o
- Deux autres chanteaux de rempliffage chacun de 18 pouces de long fur 3 & 2 1 pouces , valent enfemble. . . . . . . ; . . b . 2 . . 7.6 Un entrait de y pieds & demi de long fur
- 6 ôc 7 pouces de gros , vaut........o.3..<S.o
- Deux entretoifes, une de 3 pieds ôc demi, l’autre de 4 pieds, &: de 6 & 7 pouces,
- valent ehfemble i......o . y . . 3 . O
- Deux poteaux chacun de 7 pieds & demi
- de long dont un de y & y pouces, vaut .0.4. .8.3
- L'autre de y ôc 10 pouces , vaut....o . y . . 2 . o
- Deux liens droits ceintrës chacun dé 3 pieds de long fur 5 6c 14 pouces, valent ehfemble ........... * . i t . . * j m.y. 10,0
- Deux autres courbes eh plan & élévation fur le devant chacune de 4 pieds de long fur 14 & 18 pouces, valent eniemble. y . I. . 6 • O Un entrait fous le poinçon de 4 pieds ôc demi de long fur 6 ôc 7 pouces, vaut. . .0.2. . 7 i 6 Un entrait de croupe de 3 pieds & demi de
- long, de 6 ôc j pouces, vaut. . . . . . o. 2 . . 7.6 Un poinçon de 3 pieds & demi, compris
- fon étot, de <5 & 7 pouces, vaut ....0.2. .7.6"
- Neuf chevrons de croupe chacun de 3 pieds & demi, & de 3 pouces de gros, valent enfemble i .............. i ... o . y » • o. y?
- Deux fablieres par haut, courbes par un bout, une de 9 pieds ôc demi, l’autre de 9 pieds, enfemble 3 toiles un quart, fur 6 ÔC 16 pouces, valent. ......... 4.2 . . o. c
- . " K
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-
-
- 14 6 Traite*
- Deux courbes de croupe en chanteau, en-femble 3 pieds, fur 6 8c 12 pouces,
- valent . .........................o . 3 . . o. o.
- Un faîtage de g pieds de long fur 4 6c 6
- pouces , vaut.....................0.3. .0.0
- Six têt£S de fermettes chacune de 7 pieds
- 6t demi de pourtour fur 3 & 4 pouces .1.1. . 6 • O Deux chevrons de jouée chacun de 8 pieds 6c demi de long fur 4 6c 6 pouces, valent enfemble........................1.0..0.0
- Six tournilfes chacune de 4 pieds 6c demi réduites fur 4 6c 6 pouces de gros, valent *...........................1.3..0.0
- Total................26.5. .4. 6
- En général on peut évaluer une lucarne guitarde à 23 pièces de bois, fauf le détail.
- Evaluations ordinaires dans les bàtimens.
- Dans les combles on évalue un tafleau & chantignol-îe pour un pied 6 pouces ou un quart de toife.
- Une petite lucarne demoifelle pour une piece.
- Les râteliers dans les écuries , {çavoir, les fimples de frêne arrondis à la plane alfemblés à tpurillon dans des chevrons de 4 pouces, fe comptent, toife courante, pour une piece.
- Ceux en chêne ou frêne tournés au tour & profilés avec moulures fur les bras, fe comptent une toife pour deux pièces.
- Il y en a encore d’autres qui font plus compofés & plus ornés, & fe comptent, chaque roulon feulement compris les bras , pour un pied 6 pouces ou un quart de piece.
- Les poteaux d’écurie tournés avec pomme ovale par haut 6c de 6 pouces de diamètre, fe comptent chacun pour une piece.
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-
-
- df. la Charpenterie.
- Et s’ils font enfermés dans des fouillards, pour a pièces chacun.
- Dans les anciennes condruéïions on faifoit ufage des planches d’entrevoux qui le comptoient alors fans égard à la largeur ni à l’épailiêur, 6 toiles courantes pour une piece.
- De même on faifoit ufage de baluftres aux efcaliers auxquels on a fubftitué les rampes de fer ; ces baluftres» lorfqu’ils étoient tournés, le comptoient q, pour une piece.
- Et s’ils étoient poulies à la main , 2 pour une piece*
- Il efl à remarquer encore que les bois qui ont y &
- 7 pouces de gros, font calculés comme s’ils avoient 6 pouces ; le Charpentier le paye de même au Marchand c’eft ce qu’on appelle, foiive j & on entend par ce mot foltve un 5 &J7 pouces, ou un 6 pouces.
- L’ufage des Marchands eft de fe fervir du nom du bois pour exprimer fa groffeur , lorfqu’ils difent chevron, il eft entendu que c’eft du q, pouces ; membrure , c’eii. du 3 de 6 pouces ; poteau , c’eft du q. 6c 6 pouces, & [oli ve, c’eft du 6 pouces ou du y & 7 pouces.
- Lorfque l’on toife des cloifons ou pans de bois, aux portes le linteau & les potelets font calculés chacun fur la longueur d’un demi poteau, & la grofleur pour ce qu’elle eft , & aux pans de bois chaque appui, linteau & potelet, quelque petit qu’il l'oit, eft calculé de même. Exemple d’une porte dans une cloifon , les poteaux d’huiflêrie ayant i 1 pieds de haut & trois potelets au-defifus du linteau , on dira , Fhuifferie compofée de q poteaux compris linteaux & potelets, chacun de î 1 pieds de haut ; de même aux bayes de croifées des pans de bois, compofées de 2 poteaux chacun de 12 pieds de long, d’un appui 8c 3 potelets au-deftous chacun de 2 pieds, d’un linteau 8c 3 potelets au-deîlus chacun de 18 pouces ; on dira, la baye de croftée garnie de 6 poteaux chacun de 12 pieds de haut, compris
- Kïj *
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- 148 Traite’
- appui, linteau & potdets, en diflinguant les grofleurs lî
- eiies font différentes.
- Obfetvations pour bien toifer la Charpenterie.
- Il eft de la prudence de ceux qui toifent la Charpente ou qui la vérifient de remarquer de quelle façon les bois font employés & mis en œuvre , car il y a beaucoup de bois qui ne paroiflfcnt pas gros à nos yeux & qui néanmoins font de grolfes pièces , par exemple les arrêtiers , les faîtages, les poinçons élégis , les patins, les poteaux de barrières , les folives d*enchevêtrure re-feuiilées , &c. qui ont été affoiblis exprès, Sc qu’il faut compter par cette raifon de la grolfeur qu’ils avoient avant que d’erre élégis ; de même les courbes d’une feule piece & fans chanteaux qu’on doit compter de leur plein cintre , c’eft-à-dire , comprendre leur plus grand vuide avec la largeur de la courbe qui fe trouvera en tendant u>ne ficelle ou ligne d’une extrémité à l’autre en y comprenant fes tenons s’il y en a.
- On doit encore obferver de mefurer chaque piece de bois de fa longueur jufle compris tenons, & de l’écrire tel fans faire de compenfation fur les longueurs ; & en cas qu’il fe trouve piufieursfolives,foliveaux,chevrons, empanons, plateformes ou autres de même groffeur, & qu’on veuille les compenlèr ou en joindre un nombre enfemble pour n’en faire qu’un article , il faut les mefurer féparément & les réduire fuivant l’ufage, c’eft-à-dire 5 fi une piece effî: de y pieds, il faut metrre une toife , une de i i pieds, 2 toiles ; 8 pieds, une toile & demie , ainfi des autres ; enfuite on joindra toutes les longueurs enfemble & on dira , par exemple, un cours de plateforme de trois morceaux, enfemble 4 toifes & demi de long, compris leurs tenons à queue , fur 4 & 12 pouces de gros.
- Si ce font des tourniffes , empanons ou autres pièces de bois qui aillent en diminuant, il faut en prendre la
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- de la Charpenterie. 149 longueur l’une après l’autre ; fi la première a 4 pieds il faut écrire 4 pieds & demi, la fécondé j pieds, écrire 6 pieds, la troifiéme 7 pieds trois quarts, écrire ÿ pieds, lefquelles feront enlemble 15,; pieds & demi dont le tiers fera 6 pieds & demi compenfé ; or comme on ne connoît point d’autre mefure que 1 8 pouces, ce 6 pieds & demi fera écrit comme tel, mais fera calculé fur 7 pieds & demi.
- Dans le toifé des planchers la longueur des folives eft déterminée par celle des folives d’enchevêtrure fans avoir égard aux chevêtres ni à leurs folives de rem-pliffage, lequel chevêtre ne fe compte point, & les folives de remplilfage font cernées être de la longueur des folives d’enchevêtrure.
- S’il fe trouve des linçoirs au long des murs, ils ne fe comptent point fi on compte leurs folives de la longueur des folives d’enchevêtrure , c’eD: au toifeur à opter , s’il trouve plus d’avantage à compter fon linçoir qui eft ordinairement une forte piece de bois , la longueur doe folives de remplilfage fe prendra dans œuvre des murs fans portées du coté du linçoir , ôc cela fondé fur le principe linçoir fims portée ou portées fans linçoir , parce que les linçoirs ont pris la place des lambourdes qu’on metioit autrefois fous les planchers retenus fur des corbeaux de fer ou de bois.
- On obfervera en outre que dans les réparations le toifé étant toujours le même , les prix doivent être dif-férens à caufe des difficultés qui fe rencontrent jour- ' Bellement dans ces iortes d’ouvrages ; il eft de l’équité & de la confcience de celui qui réglé , de taxer raifon-nablement ces fortes d’ouvrages & ne point fuivre le cours du tems qui n’a lieu que pour les ouvrages cou-rans, ôc de même pour les étayemens ôc ehevaietnens d’aflemblage ou extraordinaires.
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- 150 . Trait e*
- PETITE REDUCTION Pour fçavoir} félon la groffeur du bois 9 combien il faut de xoifes, pieds & pouces de longueur pour faire une piece de bois 9 ou 19 ou 3 , ou 4 y & ce depuis 2 pouces de gros jufquà 1 j pouces.
- Groffeur. Longue ur. Longueur. Longueur. Longueur.
- Si le bois il fa ut pour il j faut pour il faut pour il faut pour
- efl de une piece 2 pièces a pièces 4 : pièces
- Po.de gros. roi. Pi. Po. Toi. Pi. Po. I'oi, . Pi. Po. Toi. Pi. Po.
- 2.. . .. iS., O. . 0 36. v °* . c >4- . 0. . 0 72. . 0. . 0
- 2,. & 3 12. 0. . 0 24. . 0. . c 36. . 0. . 0 48.. 0. . 0
- z... 4 9.. 0. . 0 18. . 0. . c 17. . 0. . 0 36.. O. . 0
- Z. . . 5 7 • 1. . 2 14. . 2. • 5 2 1. • 3- . 8 28.. 4. .10
- Z. . . . . 6 <?., 0. . Q 12. . 0. . c (8. . 0. . 0 24.. O. . 0
- Z . . . , . 7 ï • • 0. . 10 10. . I. . 8 «?• . 2. • 7 20.. 3* . f
- 2... . 8 4.. 3- . O 9. . 0. . c T3 • • 3- . 0 18.. 0. . 0
- 2. . . , P 4.. 0. . O 8. . s. . 0 12. . 0. . 0 16.. 0. . 0
- Z. . . , . 10 3-* 3* • 7 7. * I. . 2 10. • 4' • 9 14.. 2. . 4
- Z..., .11 3-- 1. . 7 é. • 3- • 3 9. . 4- . 10 13.. 0. . 6
- Z. . . , .12 3-- 0. . 0 6. . 0. . 0 9. . 0. . 0 12. . 0. . 0'
- 2. . . •13 2.. 4- • 7 ?• • 3- • 3 8. . 1. . 10 II.. 0. • f
- Z. . , , .14 2.. 3- • 5 . 0. . 10 7- . 4. • 3 IO. . 1. . 8
- Z. ... •15 2.. , 2. • S 4. . 4. . 10 7. . 1. • 3 9*. 3- . 7
- Jpo.degr. 8.. . 0. . 0 ïd. . 0. . 0 14. . 0. . 0 3i.. 0. . 0
- 3-& • 4 5.. . 0. . 0 12. . 0. . 0 18. . 0. . c 24. . 0. . 0
- 3... . 5 4.. • 4- . 9 9. • 3- • 7 14. . 2. . 4 19*. 1. . 2
- 3... . 6 4.. . 0. . 0 8. . 0. . 0 12. . 0. . 0 16.. 0. . 0
- 3... • 7 3.. 1 z. . 7 6. • 1- . 2 10. . 1. • 9 13.. 4- • 3
- 3... . 8 3.. . 0. . 0 6 * . 0. . 0 9- . 0. . 0 12.. 0. . 0
- 3... . 5» 2., , 4. . 0 *• . 2. . 0 8. . 0. 0 10.. 4» . 0
- 3... • ï0 2.. . 2. • S 4. . 4. . 10 7- . i. •3 9.. 3* . 7
- 3... . 11 2.. . 1. . 1 4- . 2. . 2 6. • 3* • 3 8.. 4- . 4
- 3... .12 2., . 0. . 0 4- . 0. . 0 6. . 0. • 0' 8.. 0. . 0
- 3... •13 1., f- . I 3- . 4. . 2 S- • 3- • 3 ! 7.. 2. . 4
- 3 • • • .14 1.. 4* • 3 3- . 2. • 7 *• . 0. . 10' i 6.. 5- . 2
- 3--. .15 1.. 3- • 7 3- . ï. . 2 4. . 4- • ^ 16** z. . 5
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-
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- de la Charpenterie.
- GroJJeur.
- Si le bois eft de
- Longueur.
- Longueur.
- Longueur,
- Longueur.
- il faut pour une piece
- il faut pour 3 pièces
- il faut pour 2 pièces
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- Nota. Pour éviter l’embarras des fraélions, on
- les a mis en beaucoup d’endroits le plus approchant
- du pouce, quelquefois au-defîiis de fa valeur, quel-
- conféquence , puifqu’il n’y a jamais la différence d’un demi pouce.
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- ’iy* Traite’
- Table générale des grojfeurs des bois de Charpente calculée fur une toife de long. Planche X.
- Cette Table contient dans chaque carreau féparément tous les produits des groffeurs des bois depuis 3 pouces de gros jufqu’à 27, & ce fur une toife de longueur feulement; de forte que fuivant les grofleurs des bois, il ne faut que multiplier ce que l’on trouvera dans le carreau qui leur convient, par les toifes & parties de toife de longueur qu’auront les pièces à mefurer.
- Les chilres qui font à la tête de chaque colonne multiplient tous ceux de la marge en commençant par leur quarré & en defcendant julqu’au bas de la Table, de maniéré que chaque produit fe trouve renfermé dans un carreau à chaque colonne perpendiculairement au-def-lous du multiplicateur qui eft au haut de la colonne , & à la droite 6c vis-à-vis du multiplié qui eft à la marge. Far un exemple l’on faifira ceci d’abord.
- Exemple.
- Si on a une po,utre de 1 ç & 18 pouces d’équarrif-fage fur y toifes de longueur, il faut voir au haut de qùelle colonne eft placé le nombre 1 y , on trouvera certainement 3 pièces 4 pieds 6 pouces dans le carreau qui eft perpendiculairement au-deffous dudit nombre 1 y'&vis-à-vis de 1 8 ; lefquelles 3 pièces 4 pieds 6 pouces il faudra multiplier par les y toifes de longueur, & on aura pour produit 1 8 pièces 4 pieds 6 pouces ; ainft des autres.
- Le modèle qui eft à part de la Table , donne à con-uoître où font placées les pièces, les pieds & les pouces dans chaque carreau.
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- DE LA CHARPENTERIE. rïy£
- 'Autre Table plus ample pour la réduâion des Bois:
- Planche X I.
- Cette Table eft différente de la précédente en ce que celle-ci renferme dans fes carreaux les produits des longueurs par des pouces de gros feulement, & ce depuis 2 pouces de gros jufqu’à 20 & depuis un pied de longueur jufqu’à 2$ pieds, ce qui peut fervir auffi au moyen d’une petite addition pour une plus grande quantité de pieds de longueur, d’autant que fi on avoit 37 pieds,on pourrait prendre pour 2 j & pour 12, & ajouter enfemble les deux produits, qui en ce cas fe trouvent toujours dans la même colonne ; la raifon en eft que 12 eft la différence de 25 à 37. Il en eft de même de toute autre longueur au-deffus de 2 S pieds.
- Tout ce qu’il y a à remarquer ici eft que les nombres qui font au haut des colonnes doivent être confi-dérés comme quarrés, c’eft-à-dire , multipliés par eux-mêmes , & c’eft ce qu’on appelle de gros.
- Exemple.
- Ayant une pièce de bois de 1 o pouces de gros 8c de 22 pieds de long, on trouvera aifément dans la colonne au-deffous du nombre 1 o qui eft en tête , & vis-à-vis celui de 22 qui eft en marge, $ pièces o pieds 6 pouces 8 lignes pour produit ; & voilà tout, par où l’on voit que rien n’eft plus facile.
- Le modèle qui eft à la fin de la Table défigne les endroits où font placées les pièces, les pieds,les pouces & les lignes dans chaque carreau.
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- Petit Tarif pour la valeur de la piece 9 du pied & du pouce de bois, f 'uivant le prix du cent.
- Pour que ce petit Tarif foit commode par-tout , ie cent de bois n’étant pas d’un prix égal dans tous les endroits, je l’ai commTe n ce par fo livres, à eau fe des vieux bois , & je l’ai continué de y en y iivres jufqu’à 1200 livres » ce qui eft bien plus que fufîi-font. Le prix de la piece , du pied & du pouce y font! placés enfuite & fur la même ligne que chaque prix | du cent, de forte que fi l’on a plufieurs pièces , pieds" & pouces de bois, il n’y a que de petites multiplications (impies à faire féparément pour avoir par une I addition ce que l’on cherche, comme on le fera voir à la fin par un exemple.
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- Ainfi l’on voit que par le moyen de ce petit Tarit, l’on peut fçavoîr facilement &fans embarras à combien! montera une certaine quantité de pièces , de pièds &j pouces de bois , d’autant qu’il ne faut que multiplier la! 'quantité des pièces parie prix trouvé pour une piece;j celle des pieds par le prix trouvé pour un pied, & celle! des pouces par le prix trouvé pour un pouce, le tout; luivant la valeur du cent, & enfuite ajoûter les fomines enfemble , cbfervant pour plus grande facilité de mettre les prix trouvés au-deffus, & les pièces* pieds & pouces au-deflfoustout d’une file fur une même ligne, comme en cet exemple qui fufnra pour mettre au fair
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-
-
- Traite’
- *6*
- !!
- Exemple.
- J’ai 70 pièces 4 pieds 9 pouces à 470 livres le cent. En cherchant à 4^0 livres le prix de la piece & de fes parties, je trouve que la piece vaut à raifon du cent 4 livres 10 fols, que le pied vaut iy fols & le pouce 1 fol 3 deniers que je pôle au-delfus fur une même ligne, comme dit eft, & les pièces, pieds & pouces au-delfous en cette maniéré.
- Poftùon.
- Prix de la-piece. Prix du pied.
- 4 1. I O f. O 1. I ç f. 70 pièces. 4 pieds.
- Pour 41.180 1. o f. o d. 3 1. o f. Pour 10 f. 3 y . o . o
- 7Q piec. 3 iy 1. o f. o d.
- 4 pieds... 3 .0.0 9 pouces. .o. 11 . 3
- Total. . 3 181.11 f. 3 d.
- Prix du pouce»
- 1 f. 3 d.
- 9 pouces.
- 11 f. 3 d .
- L’addition des trois produits donne le total qui dî 318 1. 11 f. 3 d. Ainfi des autres à proportion.
- Toifé d’un Prejfoir de marc de 1 y à 16 muids, nommé Etiquet.
- 'Quatre racines chacune de 10 pieds de long & de 6 pouces de gros, valent
- enlèmble................................1.4.6.0
- Deux foufaîtes chacun de 1 y pieds de long & de 13 pouces de gros , valent enfemble..............................11.4.7.0
- Deux concrans chacun de iy pieds de
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-
-
-
- de la Charpenterie. iC$ long* & de 12 poucesde gros, valent
- ensemble................................£.0.0.0
- La maye & fes pièces de maye contient io pieds &. demi fur 11 pieds , & de
- 6 pouces depaififeur, vaut. .. ........21.0.0.0
- Deux jumelles chacune de 18 pieds &
- de 1-3 pouces , valent enfemble.....14.. o. a. a
- Un arbre de 11 pieds fur 11 & 1 4
- pouces, vaut...................... . . . 4.1. § . o
- Deux chevaliers chacun de 1 y pieds &
- de 12 pouces , valent enfemble......1 o. O. O. o
- Deux faux chevaliers chacun de j 2 pieds
- 6 de 7 & iz pouces, valent enfemble ... . 4.4-. o. O Un Coyar de 11 pieds ôc de 11 pouces,
- vaut... . ........................... . 3.2r. 2 . O-
- Un écrou de cormier de 11 pieds, de
- 18 & 24pouces, vaut. ^ . ... ...12.0.0.0
- Une vis de pommier d’un- pied de diamètre , vaut..........................2. O. O. o.
- La roue eft compofée de 4 embraffures. chacune de 1 o pieds & de 6 pouces ,
- valent enfemble........................ 3 . O. O. Q
- Quatre embranchemens chacun de 3 pieds de 4 & y pouces, valent enfemble ....................... . ... «.... . .0.3.4. ©
- Quatre courbes chacune de 7 pieds de long fur 16 & 16 pouces, valent enfemble ............................... *6• 4.0.0
- Un moulinet de 8 pieds & de 8 pouces,
- vaut................................1.2.0 , o
- Deux bras en travers chacun de y pieds
- fur 3 & 6 pouces, valent............O. £. oy Q
- Une traverfe par haut de 11 pieds &
- de y & 8 pouces, vaut...............1 . o. 8 . o
- Douze blocs chacun de 7 pieds fur. 6 &
- 7 pouces, valent enfemble.........8 • 4 • Æ’SP'
- Deux traits chacun de 7 pieds fur 6 &
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-
-
-
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- io pouces, valent cnfembie.....2.0.6. .0
- Neuf ais chacun de y pieds & de iy
- lignes fur 8 pouces } valent enfemble . .2.0.0. . O
- Total. . . ..116.0.H.0
- ffloffls par ordre alphabétique des pièces de bois qui çompqfem les grands Ù* petits Prejfbirs,
- 'Agrafe s.
- Ais.
- Amoifes.
- Arbres,
- Arbre tour,
- Bafcule,
- Cage..
- Chantiers 3 faux chantiers,
- Chapeau de jumelle, Chapeau de fauffe jumelle.
- Clavettes,
- Clef mouvante,
- Clef palfante.
- Chevaliers a faux chevaliers.
- Coins.
- Goncrans,
- Contrevens®
- CQurb^s,
- Coyar.
- Ecrou.
- Embranchement,
- Gerle.
- Joûment.
- Jumelles, faufles jumelles, Maye, pièces de maye. Moife, Moifette.
- Mouton.
- Moyar.
- Noyau, Noyau fur coyar, Patoureau.
- Plumard.
- Racine,
- Roue.
- $oui!lard«
- Taillons.
- Taitart.
- Tareau de la Vis, ou pas de la Vis/
- Vis.
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-
-
- de la Charpenterie. i6j
- 'Mémoire & Toifé des Ouvrages de Charpenterie, faits pour la reconfiruôlion à neuf du moulin â eau fur batte au placé fous le Pont Notre-Dame , appartenant à l’Hôpital Général ; lefdits ouvrages commencés en Avril & finis en Juillet 17^0 , par Angoty Maître Charpentier à Paris y y demeu* rant rué de Seine y quartier St. V\fàor.
- PrEMIE1 REMENT.
- Le comble garni d’un faîtage de 2 y pieds un quart, de 8 & y pouces y
- compris delardement, vaut...........
- Vingt-quatre chevrons, chacun de 14 pieds, dont fix de 4 pouces, & les dix-huit autres de 4 & 5 pouces,
- valent enfemble ...................
- Peux entraits, chacun de 6 pieds & demi, dont un de y & 8 pouces,
- 6 Pautre de y & 6 pouces, valent
- enfemble...........................
- Quatre lucarnes demoifelles fur ledit
- comble, valent.....................
- La croupe en avallant, compofée d’une ferme,garnie de deux chevrons, chacun de 14pieds, de 4 & y pouces ,
- valent enfemble......................
- Beux jambettes chacune de 2 pieds & demi, de 4 & 6 pouces, valent enfemble ..............................
- Un entrait de 6 pieds trois quarts fur
- 7 pouces, vaut.....................
- Un poinçon de 3 pieds fur 7 pouces,
- vaut. . . . . , ,
- <0
- .4.3
- S .èo
- Ps -J
- .0.0
- • 16.3 * . o. o
- ..1.1..6.o ..4.O..O.Q
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- 0.2..o.6
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-
- i/8 Traite’
- L’entrait fervant de matière de 20 pieds, de 5 8c 12 pouces, comprision ceintre 8c bombement en contrehaut, vaut. . 2.p. .6.0 Un chevron de croupe de 14 pieds, de
- 4 8c pouces , vaut................0.4.6. . O
- Un entrait de 3 pieds un quart, de 6 &
- demi 7 & 8 pouces , vaut..........0.3. .6.0
- Une jambette de 2 pieds un quart,de 5
- pouces, vaut......................O . 1. .0.6.]
- L’entrait par ie bas fervant de matière de 1 o pieds, de 6 1 o & demi & 11
- pouces, vaut...................1.2.10.5?
- Deux arrêtiers chacun de 17 pieds, de p & 11 pouces compris délardement,
- valent enfemble...................4.4. . O. O
- Deux blochets au deiTous chacun de 2 pieds un quart, de 6 & 7 pouces,
- valent . . * . . .................o • 5 • *6.0
- Deux coyers chacun de z pieds & demi,
- de p & 7 pouces réduits, valent...0.3 • .0.0
- Deux gourrets chacun de 2 pieds &
- demi, de p & 7 pouces , valent....o . 3 , . 0 • O
- La croupe 8c les deux parties de long-pan garnies de quinze empanons enfemble de 20 toifes dont 6 toifes de 4 pouces, 8c le furpius de 4 & 5 pouces , valent enfemble................p . 2. . 4. O
- La croupe d’amont oppofée 8c les deux
- parties de longpans, idem......... p.. 2.. 4 • 0
- Celles cy-devant à l’exception du chevron de croupe de 14 pieds qui eft de 4 & 6 pouces, Sc les trois jambet-tes de 6 pouces quarrés, valent ....ip.i..^.Q
- Le poinçon portant la poulie de p pieds
- 4c demi, de 6 & 14 pouces, vaut. . .2*0. . 3 . Q Peux contrevents çh^cuii de 6 pieds
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-
-
- de la Charpenterie. 169 trois quarts , de 7 pouces réduits &
- compenfés, valent.................1.4 • * 2 > 6
- Une matière par le bas de 20 pieds de 7 & 12 pouces, y compris bombement en contrehaut, vaut........4.0» .6.0
- Le pointail au-defifous portant fur le beffroi de 3 pieds &. demi, de 6 & 9
- pouces & demi, vaut...............o. 3 • . £ . O
- Le pan de bois de la houfurs fur les quatre faces garni de quarante - fîx poteaux , fçavoir quatre corniers chacun de 8 pieds un quart, dont un de
- 9 pouces , vaut...................1.4. .1.6
- Un de 8 & 9 pouces, vaut.............1.3..0.0
- Les deux autres de 9 & 10 pouces,
- valent............................3.4 ..6.0
- Onze autres poteaux de fond affemblés fur le bord du batteau chacun de 8 pieds &.un quart, de 6 & 7 pouces,
- réduits & compenfés, valent.......9.4. . o. G»
- Quatre autres en décharge fur les bouts chacun de 7 pieds trois quarts, de J
- 6 6 pouces, valent............... . 2.3 . . <5. O
- .Vingt-cinq autres poteaux chacun de
- 7 pieds & demi, dont fîx de 6 & 7
- pouces ...........................4.2..3.0
- Deux de y & 7 pouces, valent.........1. 1. . 6. o
- Les dix-fept autres de y & 6 pouces,
- valent............................8. y. . 1.6,
- Les deux autres poteaux au-deffus du collet du grand arbre chacun de y
- pieds, de y & 6 pouces, valent....o. y • .0.0,
- Deux entretoifes au-delfous, dont une du côté de l’hérifîon, de y pieds, de
- y & 6 pouces , valent.............0.2. . 6. Q
- L’autre oppofèe, de 4 pieds 10 pouces,
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- O ' 2 O
- V70 Traite9
- de y 8c 6 pouces, vaut............v
- Deux potelets au-deflous chacun de 2 pieds un quart, de y & 6 pouces,
- valent...............................O . 2 . .6.0
- Sept linteaux au - defTus des portes & faulîes portes, fçavoir deux chacun de 3 pieds , dont un de y & 6 c pouces, & l’autre de 5 & 7 pouces,
- valent...............................OO. 2 . - 9. 0
- Les cinq autres refiant chacun de 3 pieds & demi , dont deux de £ 6c 7 pouces, & les trois autres de 5 & 6
- pouces, valent............ . . ......1.4. . 1.6
- Un feuil par-bas à k porte d’amont de
- 3 pieds, de 3 & 4 pouces, vaut.......O . O. . 6 • Q
- Le cours de fajdié.re par le haut portant le pied des chevrons en fix parties, enfemble de 24 toiles de pourtour , compris joints , portées , & queues d’arondes , dont 1 3 toiles de y & 11 pouces, 8c les onze autres
- de y & ï o pouces., vaut.............17.4. . d • O
- Quatre goulfets fous les blochets des arrêtiers chacun de 3 pieds & demi, dont deux de 6 8c 1 6 pouces , 8c deux de 6 8c 1 y pouces, valent.. . . 3 . y . . 3 . o Six fabliéres par-bas, dont deux en ,aval-lant chacun de 12 pieds, de 7 8c 8
- pouces , valent ensemble ............3.0..8.0
- D eux autres en amont, dont une de 6 pieds 8c demi, de 6 8c 8 pouces,
- valent ................................. o. y . . o. o
- L’autre de t o pieds 8c demi, de 6 8c 8
- pouces , vaut . . ..,•••............. . 1.1. . 0. Q
- Les deux autr.es du milieu chacune de 9
- pieds un quart, de 6 8c 8 p. valent. . . 2- 2... o * O
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- DE LA ChAKPENTIRIE, 171
- Peux potelets après coup au lujet du coupement de la fabliére du côté de l’hériffon, chacun de 1 y pouces, de 4
- & 6 pouces, valent. . ..............o. I. . O . o
- Quatre épées pour les gardefoux fur les parts chacun de 6 pieds & demi, dont deux de p & 7 pouces, 6c les deux
- autres de p 6c 6 pouces , valent.....2 * 2. .1.0
- Quatre appuis , chacun de 1 o pieds, dont un de 4 & 6 pouces , & les trois autres de 4 & p pouces, val. . . . I . p. .4.6 Peux moulinets à plomb aux deux bouts, chacun de 8 pieds, de I 2 pouces,
- y compris bois refait, valent........6.0. .0.0
- La fupente au-deflus du beffroi pour recevoir les facs, garnie de quatre poteaux chacun de <p pieds 6c demi, dont deux de 4 & p pouces , valent. . . o. p. IO. G Les deux autres de 4 pouces, réduits
- & compenfés, valent........... . . . . o. p . . 3 •0
- Deux entretoifes portant plancher, chacune de 6 pieds , dont une de 4 & p pouces, & l’autre de 4 & 6 pouc.
- valent.............................0.4. .0.0
- Deux autres entretoifes à hauteur d’appui , chacune de 4 pieds un quart, de
- 3 Sc 6 pouces , valent..............O » 2 • • 3 *0
- Quatre tafleaux entre les chevrons pour recevoir les poteaux, chacun de 2 pieds 6c demi, de 4 pouces réduits ,
- valent .............................o. 3 . . O. O
- La fupente au - defi'us de la huche à côté de la fonnette, garnie de deux foliveaux portans plancher , chacun de p pieds, de 3 & 4 pouces, vaut. . . .0. 2 . j Q*Q Une lambourde portant plancher attachée fur la matière, de p piedsde 3
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- *17^ Traite*
- & 4 pouces, vaut........ttt-. O. i , \ Q . 6
- Un poteau fur le chaiïis de la meule fous une des fufd. folives, de 2 pieds & demi, de 3 & 5 pouces, vaut. . . .0.0. .9.0 La fupente appofée au - deflfus de l’hérif-fon & du petit arbre , garnie de quatre foliveaux , dont un de 6 pieds , de 3 & 4 pouces , un autre au droit de îa tremie de 6 pieds, de 4 & demi fk 6 pouces , les deux autres chacun de 7 pieds, de 4 & 3 pouces re-
- duit, valent enfemble Un poteau fur le chaflïs de la meule fous une des fufd. folives, de 2 pieds & demi, de 3 & 4 pouces , vaut. . • Le bois du ahanlit,garni dejdeux poteaux chacun de 9 pieds, de 3 &: 4 pouces, . 1.2 . . 0.0 .0.0..6.0 .0.3..0.0
- Deux entretoifes par le haut enfemble de 3 pieds & demi, de 3 & 4 pouces, valent .0.0..9.0
- Une traverfe au fond de 3 pieds, de 3 .0.1..0.0
- Un autre poteau au long de la houfure de 5“ pieds de 3 & 3 pouces, vaut. . .0.1.•3•0
- La fupente de la chambre compofée en deux travées, dont celle d’amont garnie de trois foliveaux chacun de 10 pieds, dont un fervant de pallier au moulinet de 4 & 6 pouces, vaut. . . .0.3..6.0
- L’autre pallier oppofé, évalué à ..... . .0.1..6.0
- Les deux autres foliveaux de 3 & 4 pou-ces, valent .0.3..6-0
- Un chevêtre de 7 pieds, de 3 & 4 pouces , vaut.............................. . O. I • • 3 *0
- Une lambourde portant plancher attachée fur la matière, de 7 pieds, de 3
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- dela Charpenterie. T75 & 4 pouces, vaut................... , o . 1. . 3 . o
- L’autre travée enfuite vers la meule , garnie de trois foliveaux & demi cha-cun de y pieds, de 3 & 4 pou. vaut. . .0.3. .6.0
- Plus fur les fablieres du pan de bois de la houfure dix talïeaux fous le. bout des planches, chacun de 1 6 pouces , red. de 3 & 4 pouces.
- Trois taffeaux attachés au long de la matière, entaillés pour Recevoir les folives, chacun de 16 pouces de long, iur 3 & 4 pouces.
- La fupente du garde moulin garnie d’un poteau pendant de f pieds, de 3 & 4 pouces.
- Le pallier portant du refrein de y pieds & demi fur 6 pouces.
- Le plancher fur le bord du bateau garni de quinze matières, dont la première en amont fur la levée de ip pieds fur 7 & 8 pouces.
- Celle enfuite recevant le pan de bois de la houfure de 20 pieds fur p & 10 pouces.
- Trois autres enfuite de 20 pieds fur p pouces quarrés
- L’entretoife portant le pied du moulinet à plomb, de 2 pieds & demi fur 6 & 1 o pouces.
- Le parts d’amont enfuite des fufdites matières, de 40 pieds & de 1 3 pouces.
- La matière enfuite de 20 pieds fur 8 & p pouces.
- Le parts enfuite recevant l’alfemblage du beffroy, de 40 pieds fur 12 & 13 pouces.
- La matière enfuite de y pieds & demi fur 8 & p pouces y compris fourrures.
- L’autre enfuite idem.
- Celle enfuite emmanchée dans le poteau du beffroi recevant le linfoir, de 8 pieds & demi, fur p pouces quarrés.
- La matière enfuite à côté du grand arbre, de 14 pieds fur p & 1 o pouces.
- L’autre enfuite à côté de l’hérilfon, de 20 pieds fur 11 pouces quarrés.
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- *74 Traite*
- Le parts d’avallant de 40 pieds de long & de 13 pouces de gros.
- La mâtiere enfuite de 20 pieds fur 10 & 11 pouces.
- L’entretoife portant le pied du moulinet à plomb , idem que celle cy - devant.
- La mâtiere enfuite de 20 pieds fur 9 & 10 pouces.
- L’autre enfuite recevant les poteaux de la houfure , de 20 pieds fur 10 pouces.
- La mâtiere enluite fur la levée de ip pieds un quart fur 7 & y pouces.
- Plus fous les fufdites parts & matières portans plancher, vingt poteaux chacun de 4 pieds, dont dix de y & 7 pouces, & les dix autres de y & 6 pouces réduits & compenfés.
- Leux cours de plattes-formes par le bas enfcmble de 18 toifes compris joints & queues d’aronde , de 6 & 13 pouces compenfés.
- Plus fous les iufd. plattes-formes fur les robes du bateau cinquante-quatre chantiers chacun de 2y pouces fur 6 & 7 pouces réduits & compenfés.
- Le moulinet de la machine garni d’un poteau de 4 pieds & demi fur 6 pouces.
- Un pottin par le bas de 4 pieds fur y & 7 pouces.
- Le poteau giflant de y pieds & demi fur 5; & 7 pouces.
- La crofle au-defl'us de y pieds fur y & 8 pouces, y compris bois refait.
- Une femelle par le bas de 6 pieds & demi fur 6 & 7 pouces.
- Les deux tafleaux de la poulie évalués.
- Les deux faux pieds de la huche chacun de 1 o pieds fur 3 & 4 pouces.
- Le pont au-deflus du grand arbre garni de deux folives chacune de 6 pieds fur 5 8c 6 pouces.
- Un chevêtre de y pieds & demi fur 6 Si 7 pouces.
- Le chevalet de la partie du plancher a côté de fhériflbn garni d’un chapeau, de 4 pieds 1 o pouces fur y & 10 pouces.
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- de la Charpenterie. ijç Un montant de 4 pieds un quart fur 6 & 7 pouces. Deux liens chacun de 3 pieds & demi fur 6 pouces.
- Une femelle par le bas de y pieds fur pouces.
- Trois chantiers chacun de 2y pouces fur 6 & 7 pouces» Le chevalet fous le pallier du petit arbre garni d’un chapeau, de 4 pieds lur 11 & 1 2 pouces.
- Un montant de 4 pieds fur 5) pouces.
- Deux iiens chacun de 4 pieds fur 7 pouces.
- Une femelle par ie bas de 8 pieds lur 6 & 1 1 pouces. Quatre chantiers chacun de 20 pieds réduits fur y & $ pouces.
- La bafcule du refrein de y> pieds & demi fur 9 & 11 p. Le point d'appui de 2 pieds un quart fur 8 & 1 2 pouces; Le chevet au-deffous de 4 pieds un quart fur 7 13 p„
- Un contrevent de 4 pieds fur 3 & 4 pouces.
- Le pallier du petit arbre de 9 pieds trois quarts fur 12 &
- I y pouces, y compris cemtre êc bouge en contrebas * vaut.
- Les coins & calles évalués.
- Deux embraflures à l’hérilfon chacune de 10 pieds fur 7 pouces , y compris bois refait.
- Deux arcboutans au refrein chacun de 4 pieds un quart fur 3 & 4 pouces, y compris bois refait.
- Les clefs du rouet évaluées.
- Le beffroi garni de deux fabiiercs de moulage chacune de 17 pieds & demi fur 10 pouces.
- Le plancher du moulage garni de fept folives chacune de fept pieds & demi , dont celle d’amont de 10 &
- II pouces, celle enfuite de y & 1 1 pouces, les deux autres enfuite de 6 & ï 2 pouces, la cinquième de jf & 11 pouces, la fixiéme de 8 & 17 pouces, & la feptiéme de 6 pouces.
- Uune autre enfuite de y pieds 8c demi fur 7 pouces. Trois entretoifes à chevilles, chacune de 1 9 pieds fur 6 ôc 1 2 pouces.
- 1 Le Pallier du petit fer de 11 pieds fur 12 pouces.
- Les fix coins évalués»
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- \x^6 Traite*
- Le pallier du petit arbre du côté de la huche de p pieds fur 12 pouces.
- Les deux coins évalués.
- Ledit Beffroi garni de fix poteaux, dont quatre d’amont, fçavoir, deux au-deflus du parts, chacun de 4 pieds 3 quarts fur 11 & 12 pouces, compris bois refait.
- Les deux autres au-deffous chacun de 4 pieds 3 quarts fur il & 12 pouces , y compris bois refait.
- Les deux autres poteaux en avallant chacun de p pieds & demi fur 11 pouces , y compris bois refait.
- Deux autres poteaux fous la queue du beffroi chacun de p pieds & demi fur 8 & p pouces.
- Dix contrevens ceintrés par le bas chacun de 3 pieds trois quarts, deux de 8 & p pouces.
- Dix contrevens ceintrés pat le bas chacun de 3 pieds trois quarts, quatre de 8 & p pouces, deux autres de IO pouces, deux autres de p & 11 pouces, & deux de 8 & p pouces.
- Deux contrevens portant le treuil, chacun de p pieds & demi fur y & 10 pouces.
- Deux contrevens en tête, chacun de 3 pieds & demi fur 8 & 1 6 pouces, compris bois refait.
- Huit liens par le haut chacun de 3 pieds trois quarts fur 8 & p pouces compenfés.
- Le cornichon de la retraite du beffroi évalué.
- Le chaflis de la meule garni de deux traverfes chacune de p pieds & demi fur 7 Sc 1 y pouces , compris ceintre.
- Deux entretoifes chacune de 6 pieds un quart fur 7 & 1 y pouces , compris ceintre.
- Le chaflis de la tremie garni de deux traverfes chacune de p pieds fur 3 & 6 pouces.
- Le pallier du babillard de 2 pieds & demi fur y & 7 pouces, y compris bois refait.
- Les deux chevalets du porte tremion garnis chacun d’un chapeau de 3 pieds de demi fur 4 & 6' pouces.
- Quatre
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- DS IA CHARPENTÉRiî, 177
- Quatre poteaux chacun de 2 pieds 8c demi fur 4 éc y pouces.
- Le chafîis pour recharger la meule giflante , garni de quatre plateformes, chacune dey pieds & demi fur;
- 4 & 1 2 pouces.
- La trempuîe de 7 pieds & demi fur 4 & 6 pouces.
- Un boutant à la levée d’avallant de 1 y pieds 6c demi fur 6 6c 52 pouces.
- Fourni aux Charpentiers de bateau un feuil pour le devant du bateau, de <? pieds trois quarts fur 10 & 1 8 pouces.
- Fourni auxdits Charpentiers de bateau ufi morceau de bois pour faire une bitte , de 3 pieds trois quarts <5& de, 16 pouces.
- Fourni un autre morceau pour le petit arbre de 13 à î 8 pouces.
- Les deux cheveffiers du grand arbre chacun de J pieds fur 17 & î 8 pouces.
- Les deux fourrures fur les fufdits chevefliers attachés au bord du bateau,chacun de y pieds & demi fur 6 êc 1 z pouces , y compris bois refait & déiardement.
- Douze morceaux de bois pour les embrasures des volées* dont quatre de 21 pieds chacun, compris chevauchu-re, 6c les huit autres chacun de 17 pieds (ur y & 6 pouces,
- Pour les calles de la meule un morceau de bois de 4 pieds trois quarts fur y & 7 pouces.
- Vingt-quatre entretoifes à la volée, chacun de y pieds fur 3 6c 4 pouces.
- Au plancher fous la huche deux fourrures, chacune de
- 5 pieds fur 3. 8c $ pouces.
- *
- U
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-
- Penche
- XII.
- 17S
- T » A t t E*
- Tnrrnii I irr~t~iFT~rr -ni 1 •• Il n~~imirni-------rnun hiwhi
- C H A P I T R E VI.
- Conflrucîion d'un Moulin à Ment,
- Planches XII, XIII, & XIV.
- ON commence par bâtir avec du moïlon un mur circulaire de deux toiles de hauteur, d’environ 18 poutes d’épaiffeur 4 & de 21 pieds de diamètre. On divife cette circonférence en quatre parties égales, & en bâtiffanr le mur , on fait en môme terns quatre gros piliers (PP) avec de bons quartiers de pierre, de même hauteur que le mur, mais faillans hors du mur en dedans d’environ 3 pieds fur deux pieds de largeur.
- Le Tied du Moulin,
- Sur ces quatre piliers PP élevés de même hauteur & drelfés de niveau deux à deux , (ça voir ceux qui font diamétralement oppafés , on pofe à l’équerre les (elles (i) de 4 toîfes de long &• chacune de ï ; à 16 pouces de groileur, fùr le milieu ddquelles eft encadré l’attache (2) qui a trois toiles de long fur 2 pieds de gros, & au tour de laquelle tourne le moulin. Aux quatre bouts des folles (1) dans la furface fuperieure de la partie qui porte fur les piliers (PP) , on fait deux mortaifes i une 'auprès de l’autre , & on en fait auffi deux l’une au-defîus de l’autre dans chaque face de l’attache (2) à la partie quarrée ; dans ces mortaifes font emmortaifés .huit liens ( 3), dont les quatre luperieurs ont chacun 12 pieds de longueur fur 1 y à 1 6 pouces de groffeur, & les quatre inferieurs 9 pieds de long & 12 pouces de gros. Ces liens fervent à tenir Panache bien ferme de bien à plomb.
- Sur ces liens on pofe jufte au tour de l’attache qui ell abatsue à 16 ou 20 pang, un aflemblage quarré de
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- DB l A ÉhARPENTERÎÈ^ ï Quatre pièces de bois, appelle la Chaife (4), chacune de y pieds de long & de 1 2 pouces dçjgros. Cet aflem-blage eft à tenons & mortaifes , mais, dont les tenons paflerit au travers des pièces & fortent aflez pour y mettre deux greffes chevilles quarrées.
- Le premier Etage.
- Sur la chaife, on pofe parallèlement les trates (d) qui ont 3 toifes d« long & 1 y à 16 pouces de grolfeur $ éloignées Tune de l’autre du diamètre de l’attache (2)* Dans les deux trates font aifcrnbîés d’équerre à tenons & mortaifes les deux couiSlavds (7, 7) de 3 pieds de long chacun, y compris les tenons, & de iy à 16 pouces de grolfeur. Ils font avec les trates un quarré qui enferme l’attache.
- Sur les trates oh pofe huit doubleaux (8, 8) ou {olives , de .? 2 pieds de long 8c de 7 à 8 pouces de grolfeur * ce qui lait le plancher du premier étage; fur ces doubleaux on met des planches d’un bon pouce d’épaii-feur, pour former le plancher en entier. '
- Lespoteaux corniers (<?) font les quatre poteaux qui font dans les angles de la cage & qui en font la hauteur ; ils ont chacun 19 pieds &c demi de longueur & îo à il pouces de grolfeur. Dans les bouts de ces poteaux qui font plus bas que les trates ( 6 ) , on alfem-ble trois petites foupentes( 1 o) de 1 y pieds de long pour les deux qui font la longueur du Moulin, & de 12 pieds pour celle qui en fait la largeur du coté des ailes (84) ; elles font garnies chacune de trois potelets ou entretoi-fes(i 1) de 3 pieds de long, alfemblés d’un bout dans les foupentes (10), & de l’autre dans les panettes (23) pour ceux qui font dans la longueur du Moulin ; car ceux qui font dans fa largeur s’alfemblent dans le dernier doubleau (8) vers les ailes (84). On donne tant aux fou-pentes ( 1 o) qu’aux potelets ou entretoifes ( 11), 3 à 4 pouces de grofleur»
- M ij
- idah'cflë X I.
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- ï 8ô ... ’ T s a i ï é'
- Flanche IL y â une quatrième fou-pente( i o)de ï 2 pieds de long XII. & de '8 à 10 pouces de grofïèur, emmortaiiée dans l’ex-tremité des .deux poteaux corniers ( 9 ) qui {ont vers la queue ( p7 ) du Moulin , 6c quifert à la porter , parce qu’elle eft pofée deflus, Ôc de plus parce qu i! y a un boulon de fer qui ell arrête par une grofle tête qu’il a dans le premier doubleau ( 8 ) en allant de derrière en avant, 6c qui paiîe au travers de la queue Ôt-de fa fou-pente , Si eïf arrêté par-ddfous avec une clavette.
- La queue (97) a 3 8 pieds de longueur & 1 j pouces de gros par le bout qui eft affemblé dans le coüillard (7) où elle eft attachée, elle va un peu en diminuant de groffeur vers l’autre bout auquel on attache une corde , avec laquelle on mèt le Moulin au vent.
- Des deux cotés de la queue font les limons ( 1 3) de la montée de la longueur nceelfaire pour aller depuis le rez-de-cnaulfée jufques dans le Moulin, ils'ont ï 2 pouces de largeur & y pouces d’épaiffeur, & font polés de champ & affemblés dans les deux bouts des trates(6); on les taille par dents de 10 pouces de hauteur depuis le haut jufqucn bas, pour y placer les marches qui ont 6 pieds de longueur & un pouce d’épaiffeur.
- Vers le milieu de la queue eft un alfembDge de bois appelle chevalet (A) qui fert à entretenir la montée avec la queue. Il efl compote de deux bras ( 1 4) de 8 pieds de long & de 4 & 6 pouces de groiîeur, appliqués aux deux côtés de la queue, 6c d’une entretoife(lô)allêmb!ée à tenons & mortaifes dans les bras & pofée fur la queue. ' Cette entretoile a pour longueur la largeur qu’a la queue en cet endroit, ôc pour groiîeur 3^4 pouces. Au-ddlus de l’entretoife dans les bouts des bras dl afifembié le chaperon (17) de 2 pieds de long & de 4 & 6 pouces de grofleur ; dans les deux autres bouts des bras par bas eft alfemblé le fupport (1 j) de la montée qui a 6 pieds de longueur 6c 4 Ôc 6 pouces degroifeur; & afin qu’il tienne mieux , il y a des liens de fer qui l’embrafient par-ddfous 6c qui font attachés fur les bras.
- Au haut de la montée, fur le bout des trates (6) eft
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- DE ia Charpenterte. i 8 i placé le faux pont (B) de 3 pieds & demi de large lur Plane 8 pieds de long; les planches qui en. font le plancher ont 1 pouce d’épailfeur , elles portent par un bout lur les trates, & par l’autre fur une petite fahliere d’environ 3 pieds 4 pouces de longueur & de 6 fur y pouces de grolfeur, emmortailée dans le poteau cornier & fbur tenue par-deüfous avec un lien(;2 1)de 4 pieds de long fur
- 7 & 4 pouces de grolfeur > emmortaifé dans la fahliere & dans le bout du poteau cornier. Dans le bout, de la fahliere qui porte le faux pont & de celle qui porte la gale.rie,eft alfemblé le poteau d’angle( J5>)du faux pont,de
- 8 pieds de haut & de 4 pouces de gros ; dans ce poteau & dans le poteau cornier eft alferablé Fappui('2 c)du faux pont de 3 pieds de long & de 4 & 3 pouces de grolfeur; il y a une petite guette qui eft alfemblée dans cet appuy .
- 6 dans la petite Tabliere , elle a 3 pieds 4 pouces de longueur fur 4 & 3 pouces de grolfeur ; il y a encore à l’entrée du faux pont un autre poteau égal & parallèle au poteau d’angle avec un appuy qui les joint.
- Sur les extrémités des doubleaux (8) font pofé.es les deux pan,nettes (2 3) de 1 y pieds de long chacune & de
- 7 à 8 pouces de grolfeur , afiemblées à tenons & mor-taifes dans les poteaux corniers ( ÿ ),.
- De pan de bois au pourtour du premier étage, eft garni de quatorze guettes(24)qui ont chacune 8 pieds de longueur; de fept poteaux de remplage(2y)y compris ceux d’huilferie y de 7 pieds; & du linteau de la porte pie tout fur 4 6c c? pouces, de grolfeur. Les guettes &: le.s poteaux , qui font fuivant la longueur du Moulin , font alfemblés dans les pannçttes(23 )& dans les pannes meulières (41); pour celles, de ces pièces qui font fuivant la largeur, on les alfemble daus le premier & dernier doubleau f8) & dans les colliers (40).
- Sur le bout de l’attache(2)ell pofé le fommier(2<5)de 1 2 pieds de long & de 24 pouces de gros, &; dans lequel entre fon mammelon. C’eft fur le fommier que le Moulin tourne & que porte une partie de fon, poids ; c’eft
- M üj:
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- 1Ê2 T n A J T E2
- pfanehç çe qui fait qu*on le garnit d’une plaque de cuivre à l’eîi** XiL droit- pii il pofe fur rattache (2.)
- Dçffiere & parallèlement au fommier 26 à 6 pouces de diflance, eft placé le faux fommier(27)de 12 pieds de îougueur & de' 6 à 7 pouces de grolfeur ; il eft emmor-taifé dans deux poteaux qui font au pourtour du premier étage j & foutient le bout des quatre cartelles (5 £>) de 6 pieds de long, 7 pouces de large ôc 6 pouces d’épais, qui portent lés meules (e).
- La montée ( 39) qui va du premier au fécond étage elî çompofée de deux limons de 9 pieds de longueur & de 4 & 6 pouces de grolfeur, de dix marches faites de plan^ ches de 2 pieds & demi de long fur 1 pouce d’épais, excepté la première d’en bas, dans laquelle font alfemblés ou emboités les bouts des limons, qui ont 3 pieds de longueur & 5 pouces de gros.
- Le fécond Etage.
- Au-delfus du pan de bois du premier étage Fun devant 3 l’autre-derrière, font alfemblés dans les poteaux çorniers (9), les deux colliers qui ont 1 2 pieds de long fur 10 pouces de gros. Sur celui qui efl: du côté des vo-lans(84),pofent les bouts descartelles(3 6)qui portent les meules(e),; fur loutre, qui eft du côté de la montée(?5)), pofent les fept folives de 10. pieds de longueur & de 3 8c 7 pouces de grolfeur, qui font l.ç plancher du fécond étage ; elles font engagées par un bout dans le fommier (26)? Sc palfent par l’autre bout fur le collier du côté de \a montée avec trois pieds de faillie pour porter la galerie} fur çes folives font attachées des planches d’un pouce d’é-pailTeur. 11 y g deuxjpayes dans ce plancher, une par où î’on palfe peut monter du premier étage au. fécond, tk Fautre par- où on tire le bled.
- Immédiatement au-delfus du plancher du fécond étage, fuivant la longueur du Moulin font alfemblées à tenons & $o#àifes dgn.$ les poteaux çorniers (9), les pannes meu-
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- DE LA C-H ARPENTENT E. I 8 3
- Üeres (41 ) de 1 y piedsde longueur fur & 1 8 pouces de groffeur ; elles font polées fur les deux bouts du fom-mier 26.
- Au-deflus du bout des pannes meulieres^(41 ) du côté des voîans (84) ?ft une entretoife(42)de.i 2 pieds de longueur & de 7 à 8 pouces de groffeur, qui fert de fabliere; elle eft emmorraifée dans les poteaux corniers,
- Ee pan de bois au pourtour de cet étage » qui eft affem-ble par les côtes dans les pannes meulieres(41 )& dans les hautes pannes(46),& par le bout du côté des volans dans l’entretoife & dans le collier au-deffous du jeu (48), efl: compofé de douze guettes de 7 pieds & demi de longueur fur 4 & 6 pouces de groffeur; & de trois poteaux de remplage , dont un qui efl du côté des. volans , a 7 pieds de longueur & 4 & 6 pouces de groffeur, <k les deux autres, à boffage par le haut, ont la même longueur lur 8 à 9 pouces de groffeur» *
- Le pan de bois fur la galerie(43)dans îa face efl: compofé de trois fablieres (4P), dont la première eft à la h au* teqr du plancher, la fécondé fert d’appui (44) aux croi-lées de la galerie , & la troifiéme eft à la hauteur des. hautes pannes (46), & s’y affemble en entaille; elles ont chacune 1 2 pieds de longueur , & 3 à 4 pouces de groffeur feulement pour deux, car l'autre qui eft à,la hauteur des hautes pannes , a 4 & 6 pouces de groffeur. Elles font emmortaifées dans deux poteaux de 9 pieds de long fur 6 & y pouces de groffeur qui fervent de poteaux cor-niers à la galerie , & qui font affèmblés par le bout d’en-haut dans le bout des hautes pannes., & par le bout d’en-bas dans deux petites fablieres de 3 pieds & demi de longueur & de 4 & <5 pouces de grofleur qui font à la hauteur du plancher, & qui tiennent à tenons & mortaifes dans les gros poteaux corniers (9) ; elles foutiennent les. ailes de la galerie, & ont un lien par-deffous qui a 4 pieds de long fur 7 & 4 pouces de groffeur; Dans ces petites fablieres & dans le bout des hautes pannes font affem-biées deux guettes y une de chaque côté de p pieds de
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- long fur 4 pouçes de gtos ; elles font les côtés de h galerie.
- Outre les trois fablieres dans la face de la galerie il y a cinq potelets, dont trois qui font hs fenêtres, ont cinq pieds & demi de long, & font éloignés les uns des autres de deux pieds , & les deux autres qui font fous les milieux des fenêtres ont 3 pieds & demi de long ; il y a encore quatre guettes , dont deux qui ont y pieds & demi de long aufli bien que les potelets de la même longueur, font aifemblées dans les fablieres d’appui 6c à la hauteur des hautes pannes (46), &les deux autres qui ont 3 pieds ôc demi de long auifi-biçn que les potelets de même longueur, font affemblées dans les fablieres d’appui (44) Ôc à la hauteur du plancher; tant les guettes que les potelets ont 3 fur 4 pouces de grotte ur.
- Les deux hautes pannes(4ô)qui fervent d’entablement, ont 3 toifes de long& 14 pouces de gros. C’eft dans ces deux pièces que font attemblés les trois palliers (y j), les quatre poteaux corniers (y) & le jeu (48).
- Il y a encore ious les hautes pannes, l’un devant* l’autre derrière, deux colliers 47 chacun de iy pieds de longueur & de 8 à y pouces de groifeur, qui font aifemblés dans les poteaux corniers (oj ; celui qui eft du côté de la galerie a deux liens par-deilous de 3 pieds de longueur iur 6 6c 7 pouces de groifeur, pour lui donner plus de folidfté, .à caufe qu'il y a une ferme qui jpofe delïus.
- Le Comble*
- Le comble eft çompofé de trois fermes , îa première en commençant du côté des aîles, pofe fur le jeu (48), & eft compofée de deux arbalêtiers d’environ 9 pieds de long, d*un entrait de ç pieds de long & d’un poinçon de 3 & 4 pieds, le tout fur 4 & 6 pouces de groifeur. La fécondé, qui eft au milieu du moulinpofè fur les
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- DELACîïAEEENTERïE. îSj
- hautes pannes (46), à Tendroit où les poteaux de rem-plage, qui ont un bolfage en haut, font emmortàifés dans les hautes pannes ; elle eft compofée de deux arbalê-tiers , d’un demi entrait 6c d’un poinçon qui a un lien de chaque côté qui s’emmortaife dans le faîte (75*)* La troifiéme qui pofe fur le collier, effc compofée de deux arbalêtiers, de deux entraits 6c d’un poinçon qui pofe fur le collier, & qui a un lien qui prend un peu au-deffus de fentrait (76) , &va foutenir le chevron de la croupe qui efl au-delfus de la galerie. Il y. a encore à cette croupe deux empanons qui ont 3 6c 4 pouces de grof-feur aufli-bien que le chevron de croupe. Le faîte (7>)a environ 1 y pieds de long 8c $ 6c J pouces de grofleur, avec feize chevrons (80) de 12 pieds de longueur fur 3 & 4 pouces de grolfeur.
- Il faut pour l’étendue de la couverture 112 toifes de planches appliquées fur les chevrons , qui fervent de latis pour attacher les bardeaux (82) qui ont 10 pouces de long & 3 pouces de large , 6c qui font pofés en purot ordinaire de 4 pouces ; il en faut 4^00 pour toute la couverture.
- Il faut pour le houflàge , fermeture ©u clôture du Moulin 127 ais à couteau (8 3) ; fçavoir, feize de 15* pieds de long; quarante-huit de 18 pieds ; cinquante-huit de 12 pieds , 6c cinq de 3 pieds de longueur pour Je devant du faux-pont (B). Tous ces ais ont 10pouces de largeur, p lignes d’épailïëur par le dos 6c 3 lignes par le taillant»
- Tour ce que l’on vient d’expliquer ne regarde que la conftru&ion du pied 6c de ia cage du Moulin. Nous allons préfentement donner l’explication de tout ce qui regarde la machine dudit Moulin.
- Des Aîles.
- Planche
- XII.
- Les aîles(84)ont 8 pieds de large chacune ; elles font eompofées de deux volans qui ont chacun 40 pieds de
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- Planch,
- XII,
- r$6 Traite’
- longueur fur 12 à 15 pouces de groficur allant en diminuant par les bouts , & paiïent au travers de la tête de Farbre tournant (y6) où on les arrête avec des coins.
- On affemble avec des frottes de fer aux quatre bouts des deux volans lésantes (8 5) qui ont chacune 2 î pieds de longueur, y compris les joints fur les volans (84} qui font de 7 à 8 pieds de longueur. Pour faire ces antes, on prend le bois le plus fec qu’il foit poffible ayant 2 1 pieds de long & 10 pouces de gros, & on le refend en deux, ce qui fait les antes.
- Les lattes 87 ont 8 pieds de long fur 2 pouces de gros, & font au nombre de 25) à chaque aîle ; la diftan-<re des unes aux autres eft d’un pied, Sc la première eft éloignée du milieu de l’arbre tournant de 4 pieds 6 pouces.
- Chaque aile 354- pieds de longueur depuis le milieu de l’arbre tournant.
- On met à chaque aile quatre coterets (86); fçavoir, .deux de chaque côté, dans lefquelsentrentles lattes(8 7)^ ils ont chacun 1 y pieds de long & 2 pouces de large fur 1 pouce d’épais, & fervent à entretenir les lattes.
- Les volans (84) ou ailes font perpendiculaires à Parbre tournant (y6).
- L’inciinaifon du plan de chaque aîle à l’arbre tournant eft de 60 degrés, fuivant Mr. Mariette, & elle eft fucceffive du même fens.
- Il faut cent vingt aunes de toile pour habiller un Moulin à vent ; cette toile eft un gros eoutis qui a pour largeur la moitié d’une des ailes.
- Dit R oueî.
- Le rouet (D) eft fait de quatre pièces de bois qu’on appelle chanteaux (y 7) , chacune de5» pieds de longueur 26 pouces de largeur & y pouces d’épailfeur, alfemr Liées quarrément, mais dont le bord extérieur eft circulaire, Quand les chanteaux m’ont pas 26 pouces de
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- de la Charpenterie. 187 largeur, on y met des goufifets (y 9), qui font quatre pie- Planché ces de bois triangulaires qu’on aflemble avec les chan- XII. teaux(y7)dans les quatre angles qu’ils font,ce qui rend le dedans du rouet (D) odlogone.On applique fur la partie du rouet qui regarde la lanterne (E), quatre ou cinq pareme.ns (y 8) qui font de même circonférence que les chanteaux (y 7) , & qui font tout le tour du rouet (D) ; ils ne font que de la moitié de la largeur des chanteaux , & ont 4 pouces d’épailfeur ; ils y font arrêtés avec vingt boulons de fer qui portent à un de leurs bouts une tête, & à l’autre un pas de vis dans lequel entre un écrou. Tant les chanteaux que les paremens ( y 8 ) fe font ordinairement de bois d’orme.
- Le rouet a 9 pieds de diamètre de dehors en dehors , de a fur fon bord extérieur quarante-huit chevilles (60) de bois de cormier, nefflier ou alifier, d’environ 1 y pouces de long y compris les queues, fur 3 à 4 pouces de grolfeur ; elles font plantées perpendiculairement fur le plan du rouet par le moyen d’une queue quarréequi perce les chanteaux & les paremens, & dans le bout de laquelle il y a un trou où l’on met une cheville de bois.
- Le frein (£> 5) eft un morceau de bois d’orme de 3 1 pieds de long, 6 pouces de large & 1 pouce un quart d’épais appliqué fur l’épaiffeur du rouet (D) dans toute fa circonférence ; il eft arrêté par un de fes bouts à une des hautes pannes (46) par le moyen du hardeau qui eO: une corde attachée au bout du frein par un boulon de fer qui palfe au travers, & enfuite liée à une des hautes pannes, & par* l’autre bout il eil; attaché à un bout d’une piece de bois allez mince , appellée P épée de la bafcule du frein (34), qui paffe jufques dans la chambre de delfous, où elle entre dans une mortaife dans laquelle elle elb mobile fur un boulon dé fer ; cette mortaife eft faite clans une grande piece de bois de 1 y pieds de longueur fur 8 pouces de hauteur &. 4 pouces d’é-paiifeur, appellée la bafeule du frein (3 3), dont un des.
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- i88 - Traite5-
- Planche bouts eft mobile fur un boulon de fer, dans une mor-XII. taife pratiquée dans un des poteaux corniers qui font proche les volans (H 4) , 8c qui «ft le point d’appui du levier , dont la mortaüe où entre Fépée de la bafcule du Irein (34), eH: éloignée de deux pieds. Il faut remarquer que la bascule du frein (33) eft difpofée de telle maniéré, que par fa pefanteur feule elle arrête le Moulin, & qu’il faut la lever 8c arrêter avec une cheville quand en veut qu’il aille , ce que l’on fait du pied du Moulin par le moyen d’une corde qui eft attachée fermement au porte-poulie du frein (6y), & qui palfe enfuite fur une poulie qui eft dans le bout du frein , pour ae-là fortir par un trou qui eft à côté du Moulin , & aller juf-qu’au bas ; l’objet de ces deux poulies eft qu’en tirant la corde qui palfe par delîus, on leve la bafcule du frein, & par ce , moyen on fait aller le Moulin.
- L’arbre tournant (y 6) a 18 pieds de long fur 20 pouces de gros, il porte les volans (84)^ le rouet (D) ; on y fait dedans deux grandes fentes comme deux grandes mortaifes qui paftent tout au travers, & dans lesquelles entrent les deux pièces qui font la croifée du rouet, appellées embrûjfures (6 1 ) de 9 pieds de longueur, 12 pouces de largeur & y pouces d’épailfeur; le refte de ce s mortaifes fe remplit* de coins de 5? pouces de long fur 3 & 6 pouces de grofteur, qui fervent à tenir en état les embralfures (61) du rouet.
- L’arbre tournant a deux colets (yo); celui d’en-haut éloigné du plan du rouet d’environ un pied & demi, a 19 pouces de diamètre; il eft garni de feize alumelies, qui font des bandes de fer attachées fuivant fa longueur, & il pofe fur un morceau de marbre (yo).de 1 y pouces en quarré & de p pouces d’épailfeur attaché par une agrafe de fer fur une piece de bois de 1 y pouces de gros , appellée jeu (48), & emmortaifée dans les hautes pannes (46), au milieu de laquelle il eft placé. On met ordinairement une frette ou lien de fer entre ce colet &, le rouet. Il y a à chaque côté du colet
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- ©B la Charpenterie^ 189 ^yo) de l’arbre tournant ( y 6), une piece de bois appeliée luîoji (y y) de 3 pieds de longueur fur 4 & 6 pouces de grofîeur emmortaflee par un bout dans le jeu (48), 6c par l’autre dans un petit entrait qui eft au deflus ; elles fervent à entretenir le colet de l’arbre & empêchent qu’il ne forte de deflus le marbre où il eft pofé.
- Environ à huit pieds loin du plan du rouet (D) on fait à l’arbre tournant (y 6) le colet (yo) d’en bas de 7 à 8 pouces de diamètre 6c de 1 3 pouces de longueur garni de quatre alumeiles de 1er 6c pofant â moitié dans une concavité faite au palier (> 1) du petit colet qui a 12 pieds de long fur I 2 pouces de gros , & qui eft em-mortaifé dans les hautes pannes 46. On applique fur ce palier à l’endroit où eft le colet, une femelle y 2 de 2 pieds de long, 6 pouces d’épaiffeur & 1 2 pouces de largeur, avec une concavité dedans pour y loger Ion autre moitié, & de cette maniéré il ne peut vaciller.
- Environ à quatorze pouces loin du palier y i du petit «olet, il y a un autre palier qui fe nomme le palier du heurtoir (y 3), de même grofleur 6c longueur que le premier , 6c emmortaifé dans les hautes pannes. On l’appelle ainft, parce qu’il porte dans fon milieu une femelle {72) enchaflee en queue d’aronde, dans laquelle eft arrêtée le heurtoir (yq-) lait de nefflier,de 4 pouces de gros fur ^7 pouces de longueur, contre lequel s’appuye le bout de l’arbre tournant (5 6) en coupe d’équerre & garni d’une platine de fer.
- Il faut remarquer que l’arbre tournant doit être incliné à l’horifon d’un angle à peu près de 10 degrés vers le Moulin; cette inflinaifon fait que les volans (84) prennent mieux le vent.
- il y a encore une chofe à obferver, c’eft que les deux paliers (49 & y?) dont nous venons de parler, aufli-bien que celui du gros fer (49), s’avancent, fe reculent 6c lortent de leur place quand on veut ; parce que les morraifes dans lefquelles entrent leurs tenons, font fort longues, on les remplit d’un côté & d’autre
- Planche
- XIL
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- ’ipo Traité5
- planche du tenon qui eft dedans, de morceaux de bois appelles XII. clefs ( 74 ), épais comme les tenons, fur les longueurs néceffaires.
- De la Lanterne.
- La lanterne (E) eft compofée de deux pièces circulaires appellées tourtes ((??.) , dont la partie fuperieure a 2 2 pouces de diamètre, èc l’inferieure 23 pouces fur chacune 4 pouces d’épaiffeur ; elles font percées chacune de dix trous pour y mettre les dix fufeaux (63) qui ont chacun 1 y à 16 pouces de long , y compris les épaiffeurs des tourtes (62) , fur 2 pouces £ de diamètre. On met dans la lanterne E un morceau de bois qu’on nomme tourteau (64), qui entretient les tourtes Ç62) par le moyen de quatre boulons de fer qui paffent au travers, & qui font arrêtés par-deflus avec des clavettes. Il faut que le milieu de la lanterne (E) foit placé dans la ligne à plomb qui paffe par le milieu de l’arbre tournant (y 6), afin que les dents s’engrainent fans peine dans les fufeaux (63).
- Le gros fer (b) qui a environ 3 fur 4 pouces cle groffeur fur 7 pieds de longueur, palfe au travers des tourtes (62) de du tourteau (64) qui y font arretés fermement ; il eft perpendiculaire à l’axe de l’arbre tournant (y 6), & fe meut par le bout fuperieur dans la pièce qu’on appelle le palier du gros fer (45) ) qui a un pied de gros & qui s’emmortaife dans les hautes pannes (4<5), & par le bout inferieur il prend l’X de fer qui eft engagé dans la partie de deffous de la meule fuperieure (e) qui eft percée d’un trou affez grgnd au milieu ; cet X a un trou quarré au milieu, dans lequel entre un des bouts du petit fer (a) qui palfe au travers de la meule inférieure (e) & pofe dans une crapaudine. On voit que par ce moyen la meule fuperieure eft fourenue en l’air iur le petit fer (a) , & qu’elle tourne lorfque le gros fer 0>) tourne. On appelle la boete ou le bouillon, le morceau de bois au travers duquel paffe le petit fer (a) ,
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- Ï)I LA CHARPENTERtE. Ip î i& qui remplit le trou de la meule inferieure (e).
- La tremie (72) dont les dimenfions font arbitraires 3 a ordinairement 4 pieds en quarré fur 3 pieds de profondeur; fa figure eft pyramidale, elle eft de menuilèrie aufli - bien que l’auget (73) dans lequel donne fa pointe ou fon fommet ; cet auget a 3 pieds de longueur fur 1 y pouces de largeqr par en haut ÔC p pouces par en bas, qui eft l’endroit où il touche contre le gros fer (b) qui eft quarré ; ce qui fait que lors qu’il tourne, il donne des fecouffes à l’auget(73 )qui panche vers ce gros fer (b), & par ce moyen fait tomber le bled entre les meules (e) où il eft enfuite écrafé : mais comme on a befoin quelquefois de faire tomber plus ou moins de bled entre les meules , on a trouvé l’invention de le faire fort aifément, Sc en voici la maniéré.
- Il y a au bout de l’auget (73) deux petites cordes qui y font attachées, Sc qui y paffent de telle forte fur des morceaux de bois, que de la huche (37) où elles vont aboutir, lorfqu’on les tire, l’une ferre le bout de i’au-get ( 73 ) contre le gros fer ( b ) Sc lui fait donner des fecouffes plus fortes , ce qui la fait âppeller baille - bled ; Sc l’autre au contraire l’en écarte & lui en fait donner de moins fortes : on les'arrête toutes deux à côté de la tremie (72) au point où l’on veut.
- L’on avoit encore befoin de fçavoir quand il n’y avoir plus gueres de bled dans la tremie fans être obligé d’y regarder, ce qu’on auroitpû oublier & qui pourrait eau-fer la perte du Moulin , à caufe que les meules tournant fans avoir rien entre elles, pourraient faire feu Sc le mettre au Moulin ; c’eft ce qui a fait qu’on a pendu une fonnette à quelque endroit du Moulin le plus commode pouf être entendue , à laquelle on a attaché une ficelle qui vient s’arrêter à un petit morceau de bois appliqué contre le gros fer (b) du côté de la tremie(72), Sc auquel on a attaché u.ne autre petite corde qui entre par un trou de la tremie à un tiers environ du bas ; il y a au bout de cette corde un guenillon qui y eft attaché. Il faut temar-
- Pîanchè
- XU.
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- Planche
- XII.*
- IS>2 Traite’
- quer que la corde qui vient de la fonnette jufqu’au mor-* Ceau de bois, n’eft point lâche ; cela étant ainfi difp.ofé, quand on met le bled dans la tremie & qu*il elt à la hauteur du trou par où pafle la corde, on la tire & on Fengage dans le bled, ce qui fait que le morceau de bois ne touche plus au gros fer (b); mais quand la tremie (72) s’efl: vuidée iufqu’à ce point, en même tems le morceau de bois retombe contre ce gros fer qui lui donne des fecoufifes & qui fait fonner par ce moyen la petite fonnette.
- Au-deflfus & tout en travers des meuîes(e)font place's les tremions(7 j )qui portent la tremie^ 2) , ils ont chacun 7 pieds de long fur 4 pouces de gros, Ôc ils font fou-tenus à chaque bout par un aflemblage compofé de deux montans de 3 pieds de hauteur fur 2 & 3 pouces de groflfeur aflfemblés dans des folives du plancher & d’une traverfe de 2 pieds de longueur fur 2 & 6 pouces de groflfeur.
- On enferme les meules avec les archûres (66) ; c’eft une menuiferic de 2 pieds de haut fur environ 20 pieds de pourtour, parceque cela dépend des meules qui ont autour de 6 pieds de diamètre ; elle fe démonte en trois quand on veut rebattre les meules > & elle eft faite de 6 toifesq- pieds de courbes qui ont 3 pouces de gros. O11 comprend dans ces 6 toifes 4 pieds les ceintres dans ld-quels il y a une rainure pour y loger les ; o douves ou panneaux qui font le pourtour des meules; ccs cour-* besfont entretenues par neuf traverfes de 22 pouces de longueur fur 2 & 3 pouces de groffeur.
- On met fur les archûres les converfeaux, qui font quatre planches d’un pouce d’épaiflfeur, dont deux font devant & deux derrière, & qui lervent à enfermer les meules.
- Au-deflfus des archûres(66)6c derrière la tremie (72) eft la tempure (67), qui eft une piece de bois de y pieds de longueur fur 6 & 4 pouces de grofi’eur , dans un des bouts de laquelle; fcayoir celui Qui eil derrière la tremie,
- entre
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- DE LA C H À R î> E N T E R t Ëi 1Ç) 3
- "entre l’épée de fer(70); à 6 pouces loin de cet endroit eft le poteau de bout qui porte le dos d’afne (69) fur lequel pôle la tempure(67); à l’autre bout eft attachée une corde qui pâlie au travers du plancher & va s'arrêter à côté de la huche (37)-.
- Un peu au-dellus de la teflnpure (67), eft une grande goutiere de bois qui fort hors du Moulin par le côté pour égouter les eaux de la pluye qui pourroient couler au long de l’arbre tournant(y 6) 6c tomber fur les meuies(e).
- Tout ce qu’on vient d’expliquer eft de machine au-deftus du premier étage. Voici maintenant ce qu’il y a à ce premier étage.
- Derrière à 6 pouces loin de l’attache(2)qui a , comme nous avons dit ci-devant à ion article 5 trois toiles de longueur & 24 pouces de gros , & autour de laquelle tourne le Moulin, eft le poteau du faux fommier(28)de 6 pieds de long > 11 pouces de large & 6 pouces d’épais -9 emmortaifé par un bout dans le faux ionamier(27),qui a 12 pieds de longueur lur 6 & 7 pouces de groilêur, & qui foûtient le plancher des meules, ôc par l’autre bouc dans un doubleau (8) qui eft une des pièces qui font le plancher du premier étage. Dans ce poteau 5 environ à trois pieds du faux fommier (27) eft emmort'aiie par un bout à tenon & mortaife double ians être chevillé le pal-lier(29)du petit 1er qui a 6pieds de long lur 6 pouces de gros} 6c qui pofe par l’autre bout lur la braye (32) qui a auiïi 6 pieds de long fur 6 pouces de gros, df qui eft emmortaifée par un bout dans fon poteau qui a 7 pieds de hauteur 6c 8 à 9 pouces dû groffeur, 6c par l’autre bout eft foûtenue par l’épée de fer (70) qui paflfe au travers & qui a 9 pieds & demi de longueur , 3 pouces dé largeur & demi pouce d’épaîifeur.
- Environ au milieu du pallier(2_9)du petit fer eft la fou-che(3o),qui eft un morceau de bois de 1 y pouces de diamètre fur 6 pouces d épailfeur , au milieu de laquelle eft le pas ou la crapaudine, dans laquelle tourne le bouc du petit 1er (29)4
- Planch'è
- XII.
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- Planche
- XII.
- ip4 T m a t t 'è*
- L’épée(7ô)qui, comme nous venons de dire, entre pat le bout fuperieur dans la tempure (6 y), 6c par l'inferieur dans le bout de la brayeQ 2),fert par le moyen de latem-purefdy^qui eft un levier à lever la meule fuperieure, a faire moudre plus gros ou plus menu, parceque le petit fer (a) foûtient la meule fuperieure; ce petit fer pôle fur fon paliier(29)qui pofe fur la braye( 3 2),laquelle fera levée, fi. on tire la corde qui eft attachée au bout de la tempure ( 67 ).
- La huche('37)qui reçoit la farine, eft de menuiferie, les planches qui en font la fermeture ont un pouce d’é-paiflfeur, les quatre pieds &c les huit travcrfes font des planches de 2 pouces d epaiffeur, qui font refendues. La conduite par où tombe la farine dans la huchc(j7), s'appelle l’anche (3 8).
- De l'Engin à tirer le Bled.
- On tire le bled du pied du Moulin dans le fécond étage par le moyen d’une machine que l’on pofe dans les fermes, 6c dont voici la defcriprion.
- Cette machine eft compol'ée d’un grand arbre environ de 12 pieds de long & de 6 pouces de gros, qui va depuis le plan des dents du rouet (D) jufques contre la croule du Moulin ; il porte au bout qui eft contre le rouet, une elpece de petit rouet, qu’on appelle la machine» d’environ 2 pieds de diamètre, dont les dents font plantées perpendiculairement fur fon epaiffeur, & elle eft placée de telie maniéré que lors qu’on la leve un peu, les dents s’engrainent dans celle du rouet & qu’elle tourne lorfque le rouet tourne ; voici la maniéré dont on la leve.
- Tout proche de la machine, l'arbre qui la porte pofe deiïus un chevron qui eft mobile par un bout fur un boulon de fer dans un des chevrons du comble, & par" l’autre pofe fur le bout d’un levier qui eft fufpendu par une petite barre de fer attachée dans un bout de chevron
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- ÜDE LA C k A R ÎP E N T E R ï ËV ïpf
- qui tient à deux chevrons du comble ; à l’autre bout de ce levier eft attachée une corde que l’on tire quand on veut que la machine tourne, 6c qu’on arrête à un crochet pour la lailTer tourner tant qu’on en a befoin. L’autre bout de Parbre eft mobile fur un bout de chevron emmortaifé dans le chevron de croupe & dans un des empanon? ; depuis cet endroit jufqu’à celui Où il paffe dans la ferme qui eft pofée fur le collier ( 47 ) j il fert de treuil fur lequel s’entortille la corde, au bout de laquelle eft attaché le fac. Cette corde pàife par-dedus un rouleau mobile par un bout dans un des arba-lêtiers de la ferme qui pôle fur le collier* & par l’autre bout dans la fabliere de la galerie (21) qui eft,à là hauteur des hautes pannes (40) 6c qui la fait rendre au milieu de la baye qui eft à la galerie. Voilà comme on tire le bled quand il fait du vent ; mais quand il n’en fait pas, on ne laide pas que de le tirer , car il y à proche la ferme qui pôle fur le collier du côté du dedans du Moulin là vindenne qui eft faite fur l’arbre dé la machine , par le moyen de quatre lattes qui paffent au travers de P arbre 6c de quatre autres éloignées des premières environ de deux pieds , 6c dont les bouté font joints par d’autres ; ce qui formé une efpeee dé grand dévidoir , autour duquel eft entortillée une corde qui fait tourner l’arbre lors qu’on la détortilie, & par conféquent qui fait entortiller autour du treuil la cordé où eft attaché le fac, 6c ainfi le tire en haut;
- De l’Engin à tirer au P^cnt'.
- L’engin (F) à tirer au Vent eft compofé d’ufi treuil (88) de 3 pieds de hauteur fur 7 pouces de diamètre, dont le haut eft fretté afin qu’il ne s’éclate pas lors qu’on met le levier dans l’œil pour le tourner ; plus d’un chaperon (80) de 2 pieds de longueüt fur 4 pouces de gros, dans lequel font affemblëes par en haut les jambes (90) > qui ont 2 pieds de longueur fur '3 & 4
- NT ii
- Plàncliê
- kih
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- 15 6 T fe A t T é*
- Planche pouces de groffeuf. Ces jambes fontalfemblées par en bàîï dans l’efîîeu(c i)qui a 4 pieds de long fur qpouc. degros^ &qui a dans les deux bouts deux roues(<,iy)d’un pied de diamètre fur 3 pouces d’épaiffeur pour le pouvoir mener aifément où l’on veut. Dans cet elîieu efi alfemblée la femelle d’en~bas(p4)> dans laquelle tourne lepivot du treuil ’(.88), comme l’-eft celle d’en - haut, qui eft de deux pièces ( parce qu’elle embraffe le collet du treuil ) dans le chaperon ( 8 c? ) ; elles ont chacune 4 pieds & demi de longueur j un pied de largeur 6e 4 pouces d’épailfeur j & elles font entretenues par le poteau de boutQj 2)qui a 3. pieds & demi de hauteur fur 4 & y pouces de grolfeur , & qui ell arrêté fermement dans la femelle d’en - bas (5)4) par le moyen de deux liens qui ont un pied & demi de long fur 4 pouces de gros. On fait ordinairement dans le bout de la femelle d’en bas deux trous où Ton palfe une corde (p6 ) pour le tirer où i’oii veut. On doit Remarquer qu’il n’eft pas nécelfaire de fuivre avec une grande exaélitude les mefures qu’on a données!a toutes les pièces de cet Engin, parce qu’on le peut faire plus fort (i l’on veut ; mais ce qu’on en a donné , eft ce qu’on a trouvé le plus en ufage.
- Tous les bois qui entrent en la conflruétion d’un Moulin'à vent à cage de bois, étant réduits en pièces, comme celui de charpente , aux Us & Coutumes de Paris, fe montent en tout aux environs de quatre cens foixante-fix pièces, tout bois compris tant de charpente que de menuiferie. Si cependant l’on couvre le pied du Moulin , foit pour conferver les bois auxquels les pluies
- le haie font grand tort, foit pour y pratiquer un logement delfous, il y entre pour cela foixante-quatre toiles &-demie de chevrons de trois & quatre pouces de grof-léur qui produifent 1 o pièces 4 pieds 6 pouces, ieiquel-les jointes aux 466 ou •environ, feront au total 47 6 pièces 4 pieds 6 pouces.
- Quoique les figures foient faites alfez juflement, il ne faut pourtant pas s’y rapporter tout-à-fait pour les
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- DE LA G R A E P E NT ERIK. 157. groffeurs 6c les longueurs fans examiner le difcours, pîancHe prce .qu’on a été obligé de faire certaines-chofes plus XII. grandes & plus greffes qu'elles ne devroient être, pour ies rendre plus fermbles 6c les alTujettir aux loix de la, perfpeélive.
- Il faut remarquer que le Moulin en perfpeftive eft fait fans échelle, & que l’engin à tirer au vent, 6c le chevalet (A) font faits avec la grande échelle.
- On a déduit, expliqué & figuré allez au long, tant les, bois que les machines qui font nécefiaires pour la conf-tru&ion d’un Moulin à vent à cage de bois , pour offrir un modèle fur lequel pourront s^adurer ceux qui defire-ront en conftruire ou faire conftruire ; c’eft un des bâti— mens le plus utile 6c le plus necefiaire à la vie, puifqu'il peut fervir en toutes fortes d’endroits, 6c particulière” ment dans les lieux où il n’y a ni mifteaux ni riviercs0„
- Des Moulins à. Eau*.
- Les Moulins à eau ne font différens des Moulins â vent, qu’en ce que le rouet (D) 6c la lanterne (E)fontr au-deffous des meules, 6c que la lanterne eft placée dans, la partie fuperseure du rouet,, au travers de laquelle paife le gros fer (b), comme dans les Moulins- à vent, & va. prendre l'X de fer par-deffous, au lieu que dans les Moulins à vent il le prend par-dellus, 6c dans le milieu de cet X on fait entrer le bout inferieur du petit fer (a) qui fe- meut par le bout fuperieur dans fon pallier 29 qui eft au - défias des meules ; de forte que ce qui eft de machine dans le Moulin à eau eft de même que dans le Moulin à vent , excepté qu’il eft renverfé. On peut d'ail-- leurs avoir recours au détail que nous avons précédemment donné pour la ccnftrudion d’un Moulin à eau fur-bateau, page 1-6.7 & fuivame s*.
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- T R A I T.ÿ
- Devis en forme de Tofê d'un Moulin à Vent à çage de bois y avec toutes les pièces nécejfaire&< pur fa çonfcruflion., félon Caron.
- Premîe’hmen T, Le pied du Moulin.
- jLes deux foies qui portent ledit Moulin * pofant fur quatre maiîifs de maçonnerie * fur le milieu defquelles efi encaflré un des bouts de l’attache, chacune de quatre S toifes dç long & i£ pouces de gros,j£
- produifent........................... . . 2 5 ,
- M’attache qui porte à plomb fur lefdites foies , & qui entretient ledit Moulin , dç 3 toifes de long, & 14 pouces de gros,
- produit . . . .........................24.
- Jïuit liens au pourtour de ladite attache, de qui entretiennent ledit Moulin, de 3 toifes de long , les bouts defquels font pofés d’un côté fur les extrémités defd, foies, & des autres contre lad. attacheâ faifant le delfous du Moulin, dont 4 chacun de 12 pieds de long, de ï p & 16 pouces, & les 4 autres chacun de pieds,. Sc 12 pouces de gros, produi-
- fent enfemble . . .....................3.8
- jfa,chaife pofant au-deflus defdits liens, fur laquelle efl; affis led. Moulin, eft com-pofée de 4 pièces, chacune de $ pieds de long, & 12 pouces de gros, qui pro-duifçnt enfemble. , . . , * v.. . . .
- • Si i
- .0. .0
- a
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- Q;
- o.. , 0.
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- de la Charpenterie;
- *99
- Le premier Etage au - dejjus du pied du Moulin.
- Les deux trates qui font pofées au-defTus de ladite chaiieportant la cage du Moulin , chacune de 3 toifes de long, g fur 1 j & 16 pouces de groffeur, produi- a* HJ
- fent. . .............................. . 20. . o.
- Les deux couillards faifant féparation., 6c entretenant lefdites trates , chacun de 3 pieds de long, compris les tenons, de
- 1 y & x 6 pouces , produifent..........3 » . 2 . . O
- Huit doubleaux ou folives du premier plancher, pofés au-defîus defd. trates, chacun de 12 pieds de long, de 7 & 8
- pouces de. groheur , produifent........12 .. . 2 ». » 8.
- Les quatre poteaux corniers qui font les quatre angles de la hauteur de la cage »
- 6c où font affemblcs les pans de bois, chacun de 15) pieds 6c demi de long,, fur 1 o & 11 pouces de gros dans les bofl’a» ges, quand on y en fait ; & quand on n’y en fait pas,, la groifeur régné partout, produifent. »............... • • • Ip • •
- Les trois petites foûpentes aflémblées de de chaque bout, au bout d’en - bas des poteaux corniers fçavoir, deux chacune de 1 S pieds, & une de. ï 2 pieds, garnies suffi chacune de 3 potelets, ou entretoi-fes de 3 pieds chacun , tenant d’autre bout aux deux pannetes 6c au: doubleau, de derrière , le tout de 3 & ^ pouces de grolfeur , produifent ».'• 2. .
- Plus, une autre loûpente qui fert à porter la queue du Moulin , de 12 pieds, de long, fur 7 & 8 pouces, garnie de
- N iv
- O
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- Trait e'
- deux eutretoifes, tenant d’un bout à elle, oc d’autre b;ç>ut au doubleau de delfus,5 ü.
- chacun, de 3 pieds de long, fur 4 & 6 £ ^ J»
- pouces de groiieur , le tout produit. . . 1 . . j . .4 La queue feryant à tourner le Moulin au vent, de 3 4 pieds de long, 12 pouces
- de gros , produit. .................
- lAdcalier fervant à monter du rez - de-chaufi'ëe au premier étage , garni de deux; limons, chacun cle 3 toifes de long, 12 pouces de large & y pouces d’épaiffeur, d’un, chevalet qui entretient le dit efea-
- lieravcc- la queue au$ garni; fçavoir, la piece de dellous les marches & limons , de 6 pieds de long, fur 4 6c 6 pouces, les deux bras de 8 pieds chacun , & 4 &
- 6 pouces de groffeur ; le chaperon de 2 pieds 6c de pareille groffeur, 6c une entretoile de 18 pouces de long, 3 & 4 pouces de groffeur, en bois de charpente.
- produit . . . ...................... . . . . 6. . 2. IK
- 6c en planches..........................I<? toifes... «j
- Le faux pont au haut de la montée, au-devant dudit Moulin , garni d’un rolîlgnol, îjveç fon- lien , chacun de 3 pieds & demi, de long , fur y & 7 pouces de groffeur ; deux poteaux, debout aux. deux extrémités ou coins dudit pont,chacu.nde p pieds,
- & de 3 & 4 pouces de groffeur ; deux appuis contenant enfernble 7 pieds de. long, de pareille groffeur ; & 3. planches, chacune de p pieds..de long, un pied de. large 6c un pouce 6c demi d.’épaifieur, fervant de plancher aud. faux pont, produit en bois de charpente,. ............... 1. . 1. . 6
- 6c en planches. ..........................4 toifes- «j
- 3pes deux pannetes. au-delfus des extrémités ?
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- 2©X
- DE r,A Ch ARPENTE RI s;
- defd. doubleaux , alfemblés par les bouts dans les poteaux corniers, contenant cha- 3 ^
- cun i 5 pieds de long , 7 & 8 pouces de gj gj grolfeur, produifent............... . . 3 . . y
- Le pan de bois au pourtour dud. étage garni de 14 guettes, chacune de 8 pieds de long , 7 poteaux de remplage , compris les deux d’huilferie, ayffi chacun de 7 pieds de long ; le linteau de la porte de 3 pieds & demi, le tout de 4 fk 6 pouces de grolfeur, produilent............ . 10. .0. .
- Le fommier pofant par fon milieu fur le bout de lad. attache , où le mammelon entre dedans, de 12 pieds de long, &
- 2 4 pouces de gros, produit.......*. . 16. . Q.
- Le faux - fommier qui eft à côté en parallèle dud. fommier, de î 2 pieds de long, fur 6 & 7 pouces de grolfeur, produit. . 1. , 1.
- Le poteau debout, qui eft à plomb fous ledit faux-fommier , de 6 pieds de long,
- 12 pouces de large & 6 pouces d’épaif-feur par fon boffage ; le refte réduit à 4 pouces d’épailfeur , produit..........1. . O.
- Le poteau de la braye contre la huche, vis-à-vis celui fous le4it faux-fommier, de 7 pieds de long, & de 8 à 51 pouces de grolfeur, produit........................1. . X.
- Le pallier tenant d’un bout dans le poteau fous ledit faux-fommier, & de l’autre bout fur la braye, de 6 pieds de long, 5?
- & 10 pouces de grolfeur, produit......I. . 1 .
- La fouche fous le pallier qui fuporte la pa-> lette qui porte le petit fer, d’un pied en quarré , produit.........................O. . 2 .
- La braye fous led. pallier, fervant à foulager lçs meules, de 6 pieds de long, Ôc 6 pouces de gros 3 produit ..........p r. 3.
- 4
- g
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- B
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- 0!
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- O.]
- .0
- Pouc.
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- $02 Traite’
- La bafcuîe du frein garnie de fon épée ; fça-voir, la bafcule de i a pieds de long, êc £
- & 7 pouces; l’épée de pareille longueur, ^ ^
- & de 3 ëc 6 pouces, produifent enfem-£ £
- Me..................'•.................1 • * 3
- Le morceau de bois qui tient la poulie du frein, de 2 pieds & demi de long, fur
- 4 & 6 pouces, produit..................Q. . i o.. o
- Le plancher garni de 11 planches, chacune die i y pieds de long, i pied de large, & i pouce d’épaiifeur, fait. ......... 27 toifes - «1
- Quatre cartelles fervant à porter les meules , chacune de 6 pieds de long, 13 pouces de large, & 4. pouces d’épail-
- feur, produifent.......................... . . £ . . 4
- Plus, quatre cartelles ou doflfes fervant au plancher à côté des meules, chacune de 6 pieds de long, 1 y pouces de large, &
- 3 pouces d’épaiflfeur, produifent.......2. .3 .
- La huche qui reçoit la farine, eft compofëe de menuiferie ; fçavoir, pour les 4 pieds,
- & 8 travers d’environ 2 toifes de planches de 2 pouces d’épaiflfeur : & à l’égard des planches qui font la fermeture , il y en peut entrer 839 toifes, d’un pouce d’épaiflfeur, ayant une armoire par-def-
- fous, de 2 pouces...........................2 toifes
- & d’un pouce d’épaiflfeur...................9 toifes. «1
- Le billau qui fert à accrocher les facs à la huche a environ 4 à £ pouces de long & 1 pouce & demi de gros.
- Le baillebled à côté de ladite huche, fervant à tenir la corde de l’auget, contenant en 3 petits morceaux, environ 4 pieds & demi de long, & 2 pouces d’épaiflfeur, produit......................................O.. O.» 5;
- L’Ëfcalier qui fert à monter du, premier
- '7i0£ 0
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- DE nCHARflNTMlI. . '2Q|j
- &age, garni de deux limons, chacun de y pieds de long , fur q. 8c 6 pouces de groifeur; io marches, dont la première cfen - bas, dans laquelle font alfemblés ou emboîtés les bouts dudit limon, eft de 5 pieds de long , & $ pouces de gros,
- 6c les neuf autres, chacune de 2 pieds & g ^ demi de long de planche d’un pouce, le £ £
- tout produit..........................1 * * 3 * • 4
- J£t en planches d’un pouce d’êpaifleur. . . 3 toifes 3 ~
- Au fécond & dernier Etage,
- f.es deux colliers au-delfus du pan de bois du premier étage du moulin, l’un devant & l’autre derrière , alfemblés dans les poteaux corniers, chacun de 12 pieds de
- long, 6c 10 pouces de gros...........S *
- 3L.es deux pannes meulieres pofant fur les bouts du fommier, & pareillement fur le pan de bois du premier étage, chacune de 1 y pieds de long, fur 5? & 18 pouces
- de groifeur, produifent. . . >.....11 . . I. . <£
- L’entretoife fervant de fabliere au bout defd. pannes meulieres du côte des vo-lans, de 12 pieds de long, fur 7 & 8
- poucès de groifeur , produit.......1. «3 . . ^
- î,e plancher garni de fept folives, chacune de 1 o pieds de long, tenant par un bout dans led. fommier & de l’autre boutfupor-: tant la galerie,y compris le chevêtre & fo-liveau de la baye de lad. montée, le tout de y 6c 7 pouces de groifeur, produifent ...................................6.. o
- fit neuf planches attachées fur lefd. folives, dont 3 de 11 pieds, & 6 chacune de 8 pieds, d’un pouce d’épaiileur ? les tra-
- Pouf,
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- '204 Traits31
- pes & bayes rabatues , font . . .'.T. 13 toifes|
- Le pan de bois au pourtour dudit étage, garni de 1 2 guettes de 7 pieds & demi, fur 4 Sc 6 pouces , 3 poteaux de rempla-ge,dont un de 7 pieds & de pareille grof-fcur , ce deux autres à bolfage de pareille 3 ^ d
- longueur , fur 8 à ÿ pouces de grolfeur, g £ ^
- produit................................7 . . y .
- Le pan de bois fur la faillie cje la galerie, garni de trois fablieres , dont Tune ferc d’appui aux croifées , chacune de 12 pieds, deux de 3 & 4 pouces, de grof-leur, & un de 4 & 6 ; deux poteaux chacun de 9 pieds , fervant de poteaux corniers , de pareille grolfeur; feptpote-lets & deux guettes alîemblées entre lefda fablieres , dont 4 chacun de 3 pieds 8c demi, trois chacun de 4 pieds & demi*
- & deux de y pieds & demi chacun ; le tout de 3 & 4 pouces de grolfeur; deux petites fablieres garnies de leurs liens, tenant d’un bout dans les gros poteaux corniers, & fuportant les deux ailes, de lad. galerie, chacune de 3 pieds & demi de long, fur 4 &: 6 pouces de grolfeur;. deux guettes au-Hefius defd. fablieres, de pieds de long chacune, & 4 pouces de gros, produifen.t enfemble..........4 • • J • • 3?
- Les deux hautes pannes fervant d’entablement , chacune de 3 toifes de long, & de 14 pouces de gros ; produifen-t. . . . i5. . 2.
- Les deux colliers atiemblés des deux bouts dans le haut des poteaux corniers delfous les bouts defd. hautes pannes, chacun de t 5 pieds, de long, fur 8 & j? pouces de grolfeur, & deux liens fervant à celui dti côté de la galerie , chacun de 3 pieds >
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- de la,Charpenterie. 205* & de 6 & 7 pouces de groifeur, produi-
- fent enfemble . . ..................ç • . 3 . . &
- Le jeu où pôle & tourne l’arbre tournant
- du côté de la tête où font les volans, de S ^
- 13 pieds de long, & de 1 3 pouces de ^ ^
- gros, produilént . ................7..O..
- Les trois paliiers alfemblés par les bouts dans les hautes pannes,- Içavoir, celui du gros fer au-delïus de la lanterne, celui du heurtoir, & l’autre attenant, portant le petit collet de 1 arbre tournant, chacun de 1 r pieds de long, & de 12 pouces de gros,
- produifent..........................12..O.-O
- Les clefs fervant aux trois paliiers , contenant enfemble 5? pieds de bois de 3 8c 4 pouces de groifeur, avec une queue d’a-ronde encadrée dans le pallier du heurtoir , de bois d’orme, d’un pied de long, fur 6 & 10 pouces de groifeur, produifent..................................o ... 2 . .4.
- Les deux lutons fervant au-delfus du jeu à „ entretenir l’arbre tournant , contenant en quatre pièces 12 pieds, fur 4 & 6 pouces de groifeur , avec deux contre-fiches au derrière , chacun de 3 pieds, de pareille groifeur, produifent enfemble ............................ . » • . . . I . . O • . O
- L’arbre tournant de 3 toifes de long, & de
- 20 pouces de gros , produit.........16. .4. .O
- Le rouet fervant aux mouvemens , de 8 pieds, & 8 pouces de diamètre, compofé de 4 chanteaux de 7 pieds de long chacun , de 2 pieds de large , & de 7 pouç. d’épailleur ; quatre paremens, chacun de 6 pieds & demi de long, un pied de large,
- & 4 pouces d’épailfeur ( ce bois eft ordinairement d’orme) ; quarante-huit che.-
- 10 PôUC<
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- a.06 f r a r * t9
- villes, chacune d’environ iy pouces dé long, 3 & 4 pouces de grolfeur, ( on les fait de cormier, nefflier, fauvageon, ou alifier, à caufe de la dureté de ces bois ; ) deux embralfures, chacune de 8 pieds 8 pouces de long> 12 pouces de large, 8c y pouces d’épailfeur; la clef fermant lefd. embralfures, de & pieds & demi de long,
- & de 4 & 6 pouces; quatre coins chacun o de pouces de long, & de 3 & 6 pouces cÇ de grolfeur -, produifent enfemble. . . . 1 y.
- Xa lanterne joignant aud. rouet, eft coin-pofée aufli de deux tourtes ; celle de de£ fous de 2 3 pouces de diamètre, 8c celle de delfus ae 22, & 4 pouces d’épailfeur,
- ( on les fait de bois d’orme, ou de racine de noyer; ) dix fufeaux de xy à 16pouces de long, compris les épaifleurs defdi tourtes y 8c 2 pouces & demi de diamètre ; le tourteau qui eft dans ladite lanterne'* entretenant lefd. tourtes , de 13 pouces de diamètre , & 7 pouces de hauteur* le tout produit........................... 1.
- Le frein qui eft autour de la circonférence du rouet, étant cloué d’un bout à fon épée, 8c de l’autre fous la courbe, efî: tompofé d’un cercle de brin avec fon écorce, de châtaignier, ou autre bois conve-hable, contenant f pieds de long, 8c 4 à 5 pouces de large , 8c d’environ trois quarts de pouce d’épailfeur, lad. courbe étant d’un bout fur led. frein, & de l’autre fur le hardeau avec un boulon dé fer qui l’entretient, eft de 6 pieds dé long, & 1 o pouces de grolfeur par la tête allant à rien à l’autre bout ; la clef dudit hardeau, eft un monceau de bois qui eft
- 3-iî
- 1.2
- h
- Piés.
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- de la Charpenterie. 207 fur la haute panne, de 3 pieds de long , ^ ^ g fur 3 & ^ pouces de groffeur ; le tout £ £
- produit..........................• • • I » . o « . o
- Le hardeau efl une corde qui tient d’un bout à la courbe, 8c de l’autre à fa clef.
- La menuiierie au-devant des meules, qui le nomme les archures , fe démonte quand on les rebat , en trois pièces , contenant enfembie 20 pieds de pourtour, étant garnies de 6 toiles 4 pieds de courbes, de 2 & î 2 pouces de groffeur , compris les ceintres , dans tefquelles il y a une rainure de fépaiiieur d’une douve; neuf traverfes de 22 pouces chacune, de 2 8c 3 pouces de grofleur , & garnies aufli audit pourtour de douves , étant des deux bouts dans les rainures defdites courbes , revenant en planches de 2
- pouces d’épaiffeur , à environ.......8 toiles*
- & environ 3 o douves ou panneaux.
- Les converfeaux au-deffus defd. archures, font quatre planches d’un pouce & demi d’épaifl'eur, dont deux derrière & deux devant, elles contiennent environ..... 4 toifes. La tempure de la meule, qui efl emmanchée dans l’épée du fer de la braye, de 8 pieds de long, & de 4 & 6 pouces de groffeur, & le poteau debout, qui porte le dos d’afne , fur lequel efl poiée ladite tempure , de 4 pieds de long, fur y & 7
- pouces de groffeur, produifent.......O. . y.. Q
- Les deux trumions qui portent la tremie, chacun de 7 pie'ds 8c demi de long, 8c 4 pouces de gros, garnis de 6 pièces qui les fuportent, dont quatre de 3 pieds chacune, de deux 8c 3 pouces de groffeur,
- & deux de même longueur, de 2 8c 6
- pouces, produifent... . . . . . ^ . o. . 3 . . 4
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- '2Ç)8 T R A ï T E*
- & en planches de 2 pouces. . . . . . . .
- La tremie & l’auget au-deiïous qui reçoit le bled, faits de menuiferie, contiennent enfemble en planches d’un pouce j envi-
- I toifè
- ron
- 7 toifes
- 3Le chevalet des trumions, qui eft un morceau de bois endenté, qui fuporte la corde dudit auget, & une autre piece g ^ au-deflfous, contiennent 2 pieds chacun £ un pouce & demi de gros, produit. . . .0. .0.1 7 La fonnette qui fert de claquet au gros fer, tenue par une corde dans la tremie,fbnne, quand il n’y a plus gueres de bled.
- L’engin à tirer le bled, eft compofé d’un arbre de 12 pieds de long, & 6 pouces de gros, de douze demi lattes> fervant d’entretoifes & d’embraflfure, qui produi-fent demi-piece, & de deux petits bouts . de bois d’environ y pieds & demi, l’un fervant de heurtoir aud. arbre, & l’autre de fuport, de 3 ôc 4 pouces de groflfeur, lé
- tout produit................* . . . . * . i . . 4. . o
- Le rouleau fur quoi paflfe le chabîe à tirer le bled, d’un bout tenant à la fabiiere d’en-haut de la galerie, & de l’autre à une jambe de force du comble, de 5 pieds
- fur 6 pouces de diamètre, produit.....o . * 3 * • O
- La goutiere de bois fervant à recevoir & écouler les eaux qui tombent fur la meule , de 5) pieds de longueur, évaluée à * * . r toife. L’anche par où paflfe la farine qui tombe dans la huche, contient une toife de planche
- d’un pouce, cy...... »............... . 1 toife*
- La boè’te ou boitillon , eft un morceau de bois d’orme qui eft emboité dans l’œillet de la meule, contenant environ un pied gn quarré, ferré avec des coins, produit.. o. * 3 * -0
- M
- J?ouc,
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- Traite de la Charpenterie j>/tinc/u‘xm l’ouzo8
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- £>e la Charpenterie; 20$
- • . - Au Comble* ‘
- Lè comble compofé de trois fermes, gaf nier r enfemble de fix jambes de force, chacune de c? pieds de long ; quatre entraits, dont un de 3 pieds, un de 6 , & deux chacun de 2 pieds ; trois poinçons ; Içavoir, deux chacun de\6 pieds , & un de 9 * le tout de 4 & 6 pouces de grolfeur ‘ trois , liens chacun de 3 pieds, de 3 & 4 pou- - 1
- ces de grolfeur; un faîte de iy pieds de long fur y & 7 pouces de groffeuf ; feize ~vv' chevrons chacun de 12 pieds-, Sc à la croupe au-dellus do la galerie , un autre chevron de y pieds de long , avec deux empanons , chacun de 6 pieds St demi,
- & de 3 & 4 pouces de groîleur, employés fur champ, le tout prodùit . * . . . * 12 . . |-.y'0
- Les planches qui font en route l’étertdue de la "couverture , fetvant de latis iur les * -chevrons, pour, attacher es bardeaux , montent à la quantité d’environ cent douze toifes d’ais d’entrevoux.. cy. . . Ii2 tôifeâ Quatre mille cinq cens bardeaux , fervant de couverture , chacun de 10 pouces de long &. 5* pouces de large , pofés en purot ordinaire de 4 pouces, cy..4^00 bard*’ Pour le houlfage, fermeture ou clôture dud.
- Moulin, il entre cent vingt-fept ais à couteau ; Içavoir, feize de 1 y pieds 5 quarante-huit de 1 8 pieds ; cinquante de 22 pieds, & cinq de 3 pieds de longueur pour le devant du faux-pont ; le tout de 1 o pouces de largeur , 9 lignes d’épaif-feur par le dos, ëc 3 lignes par le taillant, reyient à... £02 toifes~
- U
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- 210 , . T R A t T E*
- Les deux volans alfemblés par le milieu dans la tête de l’arbre tournant, chacun de 6 toiles de long, & 12 pouces de gros, garnis de quatre*ooins fervant audit alîemblage , 6c faifant enfemble 3 pieds de long , fur 3 & 12 pouces de grofleur, le tout produit. . . . . . 24. . i ; . 6
- Quatre antes fervant à ralonger les volans chacun de 20 pieds de long, 10 pouces de large, 6c 5 pouces d’épaiflfeur, produisent. ............................p..4.*4
- Seize coterets chacun de 14 pieds de long,
- 2 pouces de large, 6c un pouce d’épàif-feur; 6c un cent de latte de 7. pieds de -long , chacune de 2 pouces dsf large , & '
- un pouce 6c demi d’épailTeur , le tout fervant auxdits volans pour tenir les toiles ou coutis ; Tçavoir , les coterets 6 toifes 6c demi de planches d’un pouce d’épailTeur, & un pied de large , produit ......................... . . . .... *6 tôifes|
- Les lattes, 2 1 toifes de planches d’un pouce
- 6c demi d’épailTeur, cy. . ; . . . . . .1. . 21 tOifêi L’engin à tirer au vent garni de toutes Tes
- pièces, & fix pieux autour du Moulin v
- fervant pour l’arrêter, lorfque l’on tourne'
- àu vent, le tout produit............ . . . 2 . . ô • * O
- l^oilà tout le bois tant de charpenterie , menuiferie, qu’autres, qui peut entrer dans la conftruélion d’un Moulin à vent ; on l’a mis par articles féparés, afin qu’on •puilfe connoître en particulier le produit de chaque piece, & en général le total,
- *qui fe monte ( le tout mefuré 6c réduit fuivant les Us 6c Coutume de Paris, )
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- LA CHARPEHTÉRÏEi ' à"tf
- S Ç A V O t Ri
- Ën bois de charpente à la quantité de 3 8 f pièces, ï plëtî^
- 7 pouces J . . ............. * .......... 4
- Èn planches de 2 pouces d'épaiflfeur . ; . . i 1 toiles En planches d’un pouce Se demi. . . i . i * 29 toifes | En planches d’un pouce ..... i ...... 87 toifes-
- En planches de 3 quarts de pouce . . 4 i î 1 2 toifes Ën planches appellées ais à couteau*.. . .302 toifes Et au nombre de .......... i . . 4700 bardeauxs
- Si l’on veut réduire tbüs les autres bois en pièces * Comme celui de charpenté , ils formeront la quantité de 7 8 pièces 4 pieds <? pouces, qui jointe à 385*, font Celle de ............ 464 pièces 4 pouces |
- Quand l’on couvre le pied du Moulin , foit pour conferver les bois , auxquels les pluyes Se le haie font grand tort, foit pour faire un logement delfous, il y entre 64 toifes 6c demi de chevrons, de 3 & 4 pouces de groffeur, qui produifent 104 ,% &
- pièces 4 pieds 6 pouces, lefquelles jointes u !|
- avec les 464 pièces 4 pouces trois quarts j£[ £
- font en tout.........................474 - 4. 1 ô |
- On peut s’àffurer qu’il n’entré rii plus ni moins dé bois dans un Moulin à vent bien conflruit 3 que té qui fe voit par le toifé cy-delfus, qui peut d’aillëur§ fervfr de modèle à l’avenir à ceux qui délireront fça-voir la véritable quantité des bois qui lé compofent j bu à ceux qui en voudront conftruire ou faire ôorifë truire.
- Outre les bois il y à d’autres matériaux üfënëis les néceflaires pour achever 6c perfectionner îan Moulin ; mais comme Cela ne regardé point là Charpefiie^ fcie f on n’a point crû devoir en parler;
- ©ï
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- £13
- Traite1
- CHAPITRE VIL
- Totfé d*m Bateau Toncet de 11 toifes entre . Chef & fhtille > ou font Jpècifiés les noms de toutes les pièces necefaites pour le bâtir en entier y réduites félon les Us & Coûtume de Paris P fuivant Caron. PL XVI.
- VP R E M I C REMENT.
- LE fond du Bateau garni de 80 pièces, tant de Heures [i] que râbles [2], chacune de 1 8 pieds & demi de long, du fort au foible, fans y comprendre les clans [3] & bouts de pièces de Heures , de 8 pouces de gros, po- § fées tant plein que vuide entre chef & £
- quille, le tout produit............... 243 . .
- Les clans [3] & bouts des pièces de Heures , tenant d’un bout auxdites pièces, & d’autre bout fous les porte-lots [8] pour attacher les rubords [y]
- & autres bords [ 6 & 7 ] , fai liant les ~ bordages du bateau, qui font au nombre de 178 chacun de y pieds de long, réduit du fort au foible, de 4 <k 6 pouces de grolfeur, produifent...........45?. .
- Les liernes [4] qui font adoiiees contre lefd. clans [3], au-deffous des porte-lots [8] de la longueur du Bateau entre les courbes, contenant enfemble 3 6 toifes de long, fur 2 & 8 pouces de grolfeur, produifent> . . • . ... * 8.
- O, Oh
- y..6f
- .8
- .0,
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- 2IJ
- de la Charpenterie,
- Les portelots[8]qui régnent au pourtour du Bateau au-deffous des plat-bords [9] & herfilieres [10], contenant en-iemhe 5^3 toifes & demi de long, fur g 10 & 11 pouces de grolfeur, produi- £
- fent.............................81..
- Les plat-bords [9], font les pièces qui font le delfus des bordages du Bateau & qui régnent d’un bout & d’autres jusqu’aux courbes [1 1] , faifant enfemble 3 6 toifes de long, compris les équarts, de 12 pouces d’épailfeur & 1 9 pouces
- de large, produifent...............90. . .O.T.Of
- Les quatre herfilieres [10] joignant auxd. courbes [1 1] au bout des plat-bords [9] & des autres bouts faifant les pointes du Bateau, contiennent enfemble 17 toifes & demi de long, fur 12 & 1 j* pouces de grolfeur, produisant . . . . .43 .t.4.~tV6ï' Les quatre courbes [i 1] fervant à fermer le Bateau, élevées de 16 Sc 18 pouces au-deffus des pkt-bords, le relie defcendant jufques fur les râbles [2}, chacune de 8 pieds de long, du fort au foible, fur 1 2 ôt 1 3 pouces de grolfeur ,
- produifent » ?.....................11. . 3.. V. 4.
- Le chef [12] eft la piece qui termine le devant du Bateau, fervant à attacher les bouts des bords [7] & lambourdes [ ï 3}, de 4 toifes de long & 12 pouces
- de gros, produifent................8 ... O. V> 0.
- Cinq crouchauts [14] ou courbes tra-verfant au-delfus du chef [12], & fervant à faire la rondeur & la diminution du devant, contiennent enlemble 14 toifes de longueur, fur 8 & 9 pouces de grolfeur, & produifent . .......... 14. . .0* * •CS'
- P iij
- Pouci
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- 3ï4. Traite8
- Quatre efpoures ou efpaures [î y], fervant de 'olives à la levée, chacune de I j. pieds de longueur du fort au foible, § ^
- Bc 7 $£ 8 pouces de grofieur, produi- £
- fent....................................6. ,2., i
- La mâtiere feuillie [ i 6] qui eft jointe $ux deux courbes [i i], portant le bout des planches de la levée [.17] , de 17 pieds de long ». fur 1 o &. 11 pouces de
- grolfeur, produifent. ..................4. . .I.Il|
- Trente toiles de planches d’un pied de large, & un pouce d’épailfeur, fermant de levée au - deüus defdites efpour
- $es [1 5] » réduites , produifent.......y... 0... Q
- Les deux bouquets [18] fervant à lier 3(a mâtiere-feuillie [16], avec les deux courbes [1 if de devant, & faifant en-iemble 5 pfeds.de long, furp & 14 pou-çes de grolfeur, produifent- ....... .O. . «4. io.j
- Le feuil [19} de devant avec fa bitte [20}, fervant à fermer le Bateau * contiennent ; fçavoir, le feuil 10 pieds de long, fur 10 &. 18 pouces de grof-l'eur , & la bitte 3 pieds & demi, compris Je tourillon de pivot, de 1 <ç pouces de diamètre au plus gros, le tout produit. . y .T. y . 111 Le tour [2 1 ] eft une pieçe de bois af-fembîée des deux bouts aux herfilieres J10], & fervant à entretenir la barbe [22]', de 4 pieds d;e long, de y & 6
- pouces, de grolfeur, produit............o • • * 4 * • 5 I
- La barbe [22}. jointe au bout du chef | i 23 & pof|e fur- led. four [21], de 2 pied,s.' d;e long & ï,2 pouces de gros, produit . ................................... o. . . 4 • $
- Le. çhantier [23 ] de devant joint des.
- 4eyx bouts aux herfilieres [ 1 o], §c près
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- o«.
- %
- be la Charpentes i k. si 5* les courbes, de 1 8 pieds & demi, fur 6 $c 12 pouces de groifeur, produit. .... 5 Six mâtieres.[24] traverfant le bateau,
- & fervant à entretenir les plat-b©rds[c?], de 21 pieds &. demi de long, du fort au g foible, fur 7 & 14 pouces de groifeur, £
- produifent. . ..............2$ ,
- Le chantier & faux-chantier [26], faifant le même effet, chacun de 20 pieds, du fort au foible, fur 6 & 12
- pouces de groifeur, produifent...........
- Huit poteaux [27] ou potelets de bout, fervant à fupporter le milieu defd* mâtieres [24], chantier & faux-chantier [26], & pofant fur les pièces d© heures [1] ou râbles [2], chacun de 6 pieds , du fort au foible , fur 4 & 6 pouces de groifeur, produifent. ....... .2-• TT.4.T".0>
- La matière-feuillie [16}, fervant à porter le bout des planches [27] de la, travure, de 3 toifes de long, fur 11 ÔC
- 12 pouces de groifeur, produit...........7* •
- Le plancher [2 7] de la travure, garni de ^ efpoures [1 7] feivant de folives chacune de 14 pieds & demi de longueur, du fort au foible, de 7 & 8 pouces de groifeur , avec fix fuports chacun de. 2. pieds de long, fur 3 & 4 pouces de grof-îeur, & de 47 toifes de planches de 12 pouces de large , & un pouce d’é-
- pailfeur, le tout produit................17 •:• >*
- La couverture de lad. travure [28] garnie de lîx acoutries ou acotoirs,fervant de fuports, chacun de 3 toifes de long, du fort au foible, fur 7 & 8 pou. de grof~ feur, & de 70 toifes de planches au-def-fus, de 12 pouces de large & un pouce
- 0 if
- PoUCi
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- '0.1-4 T R A t T V
- «Vépaifleür, comprisjes encoûtures, produisent en'embie......................... .4. « .6
- Le harnai ôc la graveline [29] au-devant de la travure, garnis de J 8 toifes de planches de 12 pouces de large,
- & un pouce d’épaiflfeur ; quinze barres,
- dont 13 chacune de 9 pieds de long, fur
- 3 & 4 pouces de grofifeur, 6c deux de pareille longueur, fur 3 Ôc 10 pouces de grofifeur , & 18 toifes de poteaux § pour le fuport de l’un & de l’autre, de £
- 4 pouces de gros , le tout produit .
- La quille [40] formant le derrière
- du bateau, où lont attachés les bouts des bords ôc lambourdes , & fervant aufii à tenir le gouvernail, de 1 2 pieds ôc demi de long, fur de i 2pouces de gros, produit * * ................................4...I...0
- Le feuil [19] de derrière pofant au-deflfus des herûlieres , avec fon biron 13*]. ôc fervant.à fermer le bateau, contiennent £ fçavoir, le feuil, 7 pieds de long, fur 9 Ôc } 7 pouces de grolfeur ; le biton, 3 pieds de long, compris tourillon & pivot, & 1 y pouces de diamètre au plus gros, le tout produit. . . . . 4... 0 ï n J
- flanches pour la fermeture du Bateau*
- Les femelles Ôc aîles [32] faifant le pourtour du fond, 6c fervant à encou-turer le rubord [p] du bateau, de 46 toifes 6c demi de longueur, 3 pouces d’épaiflfeur , 6c. 16 pouces de largeur,
- produifent. ..........................31. 0 » • 0
- Le rubord [p] joignant à la femelle, ,
- fift la première pièce qui s’élève du fond
- Pieds.
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- de la Charpenterie.
- 'dû bateau pour en border le pourtour, de 45; toiles de long, i 8 pouces de lar- 5 ^
- ge, & deux pouces & demi d’épaif- £
- feur, produifent.......................3 O... 3 ... g
- Le deuxieme bord £6] au-deflfus du rubord, de ^ o toifes de pourtour, 18 pouces de largeur, & de 2 pouces &
- demi d’épaiflfeur , produit............3 1... 1... 6.
- Le troifiéme bord [7] au-deffus de JI toifes de long, & de pareille largeur
- èc épaiflfeur, produit ..O.............31...4..10
- La foubarque [3 3] étant au-deflfus du troifiéme bord [7I, qui eft adoflfée contre les portelots [8] & joint le deflfous du plat- bord [5)] , de 73 toifes de long,
- 22 pouces de large, & 3 pouces'd’é-
- paiffeur, produit......................48 ... 3 ... 6
- Quatre grandes lambourdes [13], chacune de 48 pieds de longueur, 17 pouces de largeur & 2 pouces & demi
- d’épaiflfeur, produifent...............18...y...4
- Quatre moyennes lambourdes, chacune de 5* toifes, du fort au foible, de pareille largeur & épaiflfeur , produisent ..................................11... 4. . 10
- Dix autres petites lambourdes, chacune de 10 pieds de long, du fort au foible & de pareil échantillon, produifent ..................................p... y..o j
- Onze planches de fond [34], de 18 pouces de largeur, & 2 pouces & demi d’épaiflfeur, contenant chacune' 20 pieds de longueur, du fort au foible, produifent ..................................137. • *3 * «~*°
- Dix-huit cens pièces de merrein, ou tringles, chacune.de 2 pieds de long, fur fjf à 6 pouces de large, fervans à cou-
- Po uc,
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- Traite*'
- vrir les Joints , tant des planches de g 43
- fond, que ceux des bords, le tout ré* £ £
- duit , produit .. :..............2 y • •. o.
- Toutes les chevilles fervant à construire le bateau , évaluées à 4000 , chacune d’un pied & demi de long, du fort au foible, & un pouce & demi en quarré, réduites, produifent...... 26. T. ô.
- Le Gouvernail.
- La mafle [A] fervant à tourner le gouvernail, contenant 42 pieds de long, compris la caffe [B] de 12 pouces de
- gros, produit.............................14. . .©. . .G
- La maîtreflé planche [C], fervant à mettre les gonds, pour attacher aux pentures qui font à la quille [30J, afin de tourner le gouvernail, de 1 y pieds trois quarts de long, 15) pouces de large, & 3 pouces d’épaiflfeur, produit .....................................2. . . O.f \
- Le fafran [D] qui efl la planche du bout, de 3 toifes de long, 18 pouces de large, & pareille épaiffeur, produit . 2. . . 1 • • • 6, Les planches de remplage [E], entre le fafran & la maitrelfe planche, contenant en tout 26toifes de long, 1 y pouces de large, & 2 pouces & demi d’é-
- paitfeur, produit.........................13 • • *3 ’J
- Les deux Bajoues [F] qui fuportent la malfe [A], & douze autres barres [G] fervant à joindre lefditee planches & former ledit gouvernail, chacune de 16 pieds , du fort au foible , fur 8 pouces de large, & 3 pouces d’épailfeur, produifent enfembte... . . .... * •> * ‘Ai
- vvg
- Pouoi
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- DELA CHARPENTERIE. 21$ Deux vindas garnis de toutes leurs pièces , fervant à faire avancer ou garer le bateau , foit quand on paife les ponts, g ^ ô
- où les chevaux ne peuvent pas tirer, ou ^ ^ ^
- autrement, évalués à...........« . 8 . . . o . • • Q
- Quatre fenils d’ancre, contenant chacun 4 pieds de long, & 7 pouces de diamètre à leur plus gros, le tout du
- fort au foible , produit..........1...4..1Q
- Et un mât fervant à attacher le cordage que les chevaux tirent pour faire marcher les bateaux, de 1 y pieds de long, fur 6 à 7 pouces de grolVeur,
- produit...........................1 . . . 2 • • *<>
- Toutes les pièces de bois ci-devant ipecifiées & dé* taillées pour parfaire & achever un Bateau Foncet de 2 1 toiles de long entre chef & quille, fe trouvent monter au total à 1145* pièces réduites au compte de Paris, y compris les planches & autres bois.
- Si on a fait le détail de toutes les pièces des bois qui fervent à la conftruélion d’un Bateau qu’on appelle Fon-en, c’eft afin que l’on puilTe connoître les longueurs & grolfeurs de chacune, & l’endroit où elles doivent être placées, & par-là juger des autres à proportion de leur grandeur. Ces fortes de Bateaux fe conftruifent en Normandie 6c en Picardie , & font les plus grands bâti— mens qui navigent fur les rivières du Royaume : & même l’on peut dire en pafiant, que les plus grands vaiflfeaux de POcean n’ont pas tant de longueur que quelques uns des Bateaux qui fe conftruifent en Normandie , y en ayant qui ont jufqu’à 27 toifes entre chef & quille, pendant que les plus grands Navires n’ont pas plus de 22 ou 2 3 toifes de longueur de quille : ce n’eft pas qu’on veuille mettre ici les Bateaux en parallèle avec les grands Bâti-mens de mer , y ayant une grande différence dans leur conftruélion , foit à caufe de leur hauteur, foit à caufè de leur largeur j mais continuant de parler des Bateaux,
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- %2a Traite'
- on dira qu’il n’y a pas de différence entre ceux de Normandie 5c de Picardie, finon que ceux de Normandie ont plus de longueur & de largeur que les autres. La diverfité des rivières 5c la largeur des arches des ponts font la caufe de cette inégalité, les Picards étant aufli jaloux d’amener de grandes charges que les Normands; mais les ponts de faint Pigny 5c de Beaumont étant trop étroits, on fe rellraint à leur largeur. Les plus grands qui fe font fut la riviere d’Oife, excédent rarement 22 toifes entre chef 5c quille, 5c ne paffent gueres la ville de Compiegne : car de ceux qui vont à Chauny & Soiffons, les plus grands n’ont pas plus de 18 à je? toifes de longueur, i 6 pieds & demi de large en fond , & y pieds & demi ou 3 quarts de hauteur de bord en bas. Les plus courts qui fe font de cette qualité , font de 13 toifes, &‘ont 12313 pieds de large en fond, à la réferve des Flettes à qui on donne y<£ à y8 pieds de longueur, 738 pieds de largeur, 8c 3 pieds 8c demi de hauteur de bord ; & d’autres petits qu’on nomme Barquettes, d’environ 38 à 40 pieds de long, & y pieds de large, pour fervir fur-tout quand les eaux font baffes.
- Tous ces Bateaux ont leur proportion ; plufieurs leur donnent pour longueur entre chef 8c quille une toife de plus que le fond n’a de pieds de largeur. Les anciens donnoient autant de pieds de largeur 5c un de plu9 entre les deux milieux des plat-bords, que les Bateaux avoient de toifes de longueur entre chef & quille; 8c pour le fond, aux Bateaux qui étoient au-deffus de 22 toifes, ils mettoienc 4 pieds moins , & à ceux au-deffous, 3 pieds. La quête du chef étoit de la feptiéme partie de la longueur du fond , qui eft depuis la quille jufqu’à l’écorniere, 5c la quête de la quille de la fixiéme partie de celle du chef, deux fois lad. quête pour la hauteur du Bateau à fon plus bas, 8c le quart de plus de lad. hauteur pour la hauteur à l’endroit des courbes, tant au-devant qu’au derrière. Préfentement l’on ne fuit plus
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- de il À Charpenterie. 22V gueres cette Tegle , quoiqu’elle foit bonne, attendu que les Charpentiers les font félon la volonté des Mariniers, qui ne Içavent aucune proportion ; ils ne s’en éloignent pas cependant beaucoup , ainfi ceux qui voudront s’en fervir, le pourront faire, n’étannpas d'une conféquence, comme aux Vailfeaux fujets à la voile. La railon pourquoi on en fait mention, n’eft que pour faire connoître qu’il y a des proportions à garder, 8c qu’on doit proportionner les groffeurs ou échantillons des bois félon la grandeur des Bateaux. Celui dont le toifé vient d'être donné, eft coinpofé de 1145" pièces de bois, comme on le voit au total; un autre plus grand ou plus petit, en doit avoir à proportion de fon étendue. Par exemple, dans un des plus grands, de 27 toiles entjre chef & quille, il entre 2200 pièces de bois mifes en œuvre, ou environ, fans y comprendre les déchets qui le font en les conftruifant. Il eft. à remarquer que tous les bois fervans à bâtir tous ces Bateaux, font alfez rares, à caufe des grandes longueurs 6c groffeurs qu’il faut qu’ils ayent , tant pour faire les femelles & aîles, planches de bordages 8c de fond , pièces de heures, crouchaux , chefs, plat-bords, maffe & gouvernail, qu’autres pièces femblables, qui ne fe trouvent pas communément dans toutes fortes de bois, puifque dans les plus grandes forêts on a de la peine à trouver les pièces nécelîàires 8c convenables pour ce fujet.
- Il fe fait encore d’autres Bateaux qui viennent de la Champagne 8c de la Brie fur la rivière de Marne, 8c fervent même fur celle de Seine & autres qui s’y rendent au-defîus des ponts de Paris. On les nomme Marnohi ils lont fort petits en comparaifon de ceux dont nous avons parlé, à caufe que les rivières ne permettent pas de les faire d’une plus grande étendue. On en fait de différente longueur & largeur au deflous des plus grands, qui ont environ 12 toiles de longueur, à mefurer d’un tout à l’autre, 1 6 pieds de largeur çn fond, 18 fur bord , & 4 pieds 8i demi de hauteur ; entre pour les
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- £22 ^ Traite*
- conftruire environ 218 pièces de bois, lorfqu’ils font bien bâtis avec des planches de deux pouces d’épaiifeur. On doit obferver qu’il ne Te met au plus que quatre bords 1 c’eft-à-dire , quatre planches élevées l’une fur l’autre pour faire la hauteur d’un des bordagts du Bateau -, & que cela s’oblèrve auffi aux plus grands, autant que faire fe peut, Sc lorfque l’on trouve des bois allez gros pour les hauteurs des planches, les Ëateâux en font plus fermes j & d’une meilleure conffruélion : mais il faut prendre gardé que le bois dont on voudra fe fervir pour débiter, ne foit point roulé, & que le cœur (oit bien fain * attendu que les fentes Sc gerfures ne font propres qu’à donner de l’eau aux Bateau*.
- Il ÿ,â encore d’autres efpeces de Bateaux fur la rivière de Loire, que l’on nomme Clààlam * Sc qui fe font fort légers , à caufe que cette riviete eft peu profonde : l’on met utt mât à chacun , parceque la plupart du tems ils Vont à la voile ; il en vient quantité amener des marchan-difes à Paris par le Canal de Briare, mais ils ne peuvent plus retourner d’où ils viennent ; ce qui fait qu’ils font fort communs fur là Seine & fur les autres rivières qui y defcendent, les Marchands & les Mariniers font charmés de cette citçonftance , tant à caufe du bon marché qu’ils en ont * qu’à caufe qu'ils leur fervent journellement, ô£ particulièrement durant que les eaux font baffes, en retranchant leur mât, parcequ’ils ne vont plus à la voile* Ils lie font point conflruits de même què les autres Bateaux , n’ayant ni plat-bord ni mâtiere, Sc n’étant que des planches encouturéês l’une fur l’autre, & jointes à des pièces de Heures» On en voit de différente longueur & largeur; les plus grands font d’environ 12 toiles & demi de longueur, à mefurer d’un bout à lùiutre, de « o pieds & demi de large en fond, & dé 13 pieds Sc demi dé haut, les bords ayant quatre pieds de hauteur* Il entré dans leur conftruétion environ 17(5 pièces de bois au compte de Paris, & ainfi à proportion aux autres feloii leur différente grandeur, étant tous conflruits d’une même maniéré, ou approchant*
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- Traite de la Cliarpenterie
- Planche XFIPciy.zzz
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- ï> ! £ A CHAÈPENTËRtïi 22 f
- À l’égard de la charge des Bateaux , en général elle fe compte par milliers : on dit qu’un tel Bateau porte cent trente mili.ers, plus ou moins, félon qu’il eft grand* Le milier s’entend du milier de cotterets, chacun de 2 pieds de long, & de 17 à 18 pouces de tour, fuivant l’Ordonnance. Trois cordes pefent le milier, le miliet cinq tonneaux, & chaque tonneau pefe deux mille livres j à ce compte, un milier pefe cent quintaux, &. un cotte» ret doit pefer dix livres.
- CHAPITRE VIII.
- Des Ponts.
- IL n’y a rien que les hommes ayent imaginé de mieux pour la facilité de leur commerce, que les Ponts qu’ils ont pratiqué fur les grandes & petites rivières. Âuflî peut-on dire que le fujet en eft affeiz vafte pour donner-de l’occupation aux plus habiles, & qu’il eft rare & bien difficile de trouver un homme qui poflede entièrement les chofes qu’il faut fçavoir pour la bonne conftruétion 8c la prompte exécution d’un Pont foit de charpente, foit de maçonnerie. Il faut qu’il connoiflfe ( outre la manœuvre qu’on doit tenir pour bien faire l’ouvrage ) les parties 8c les matériaux qui le doivent compofer; & cela a tant de liaifon avec les outils, les échafaudages, les fondes, les machines pour tirer Sc enlever de gros fardeaux, les chapelets, les vis fans fin, les hollandoifes, les puits à roue,1 les pompes & les bacquets qu’on employé pour épuifer les fondations, les batardeaux de tant de maniérés, les encaiffemens , la maniéré d’enter les pilots, les grandes tarières pour forêter les rochers félon leur confiftance, lesceintres, les affemblages, la coupe des pierres, & tme infinité de chofes qu1on ne peut prévoir; qu’il eft certain, que dans l’exécution d’un Pont çonfidérable, on doit être univerfel.
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- r224 Traite*
- Les Ponts fe font de tant de maniérés par rapport à îâ fituation des lieux, à la néceflité, & aux matériaux qu on a à employer, qu’ils font plutôt de pierre en certains endroits, Sc plûtôt de charpente en d’autres, félon la commodité qu’on a de trouver de la pierre pour les premiers , & qu’on n’a que des bois pour les derniers.
- On va procéder pied à pied , Ôc donner par ordre des mémoires féparément de toutes chofes, en projettant un Pont, Fondés fur l’expérience qu’en a faite le Sr» Gauthier Architecte très-habile, Ingénieur &. inlpeéteur des Ponts & Chauffées de France. Et d’autant qu’il y a encore plufieurs fortes de Ponts particuliers, comme font les Ponts flotans, les Ponts volans, les Bacs, enfin les Ponts-levis à une flèche, ou à deux, ou à balcule, ou à coulififes, ou tournans, &c. on parlera dans la fuite de chacun en particulier.
- ' \ Des Projets des Ponts, ; r ,,
- Quand on projette un Pont, il faut premièrement lever un plan de l’endroit où on le doit bâtir , qui foit bien jufte, & fur lequel on marquera précifément l’étendue de Peau, celle des graviers, s’il y en a, les bords de, la riviere, &; les chemins ou rues qui aboutiifent à ce Pont.
- On fera enfuite le projet du Pont avec la quantité d’arches , de palées & de travées qui lui font néceiiaires, obfervant qu’on doit toujours pofer quarrément le Pont fur la riviere qu’il doit traverfer, & jamais de biais, à caufe de la faulfe équerre de la coupe.
- On tracera fur ce plan üne ligne qui coupe le Pont par le milieu, & on fondera la profondeur de l’eau de toile en toife, ou de deux en deux, ou de trois en trois, félon que la néceflité le demandera. Le fondage fe fait ou.avec une perche divifée en pieds, au bout de laquelle on 'celle un
- Ï)oids de plomb proportionné à la force du courant de ?eau, s’il eft néccfiaire j ou avec une corde divifee aulïi
- en
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- t>B LÀ ChàR'PENÏERIE, fcn toifes & pieds , au bout de laquelle eft attaché un boulet de canon ou autre chofe de pefant félon l’exigence des cas. Tout cela fe fait par le moyen d’un bateau qu’on fait conduire ou par un cable qui traverfe la rivie-re, ou par d’autres cordes amarrées aux bords à des arbres ou piquets plantés exprès, autour defquels on pafle plufieurs fois le cable pour le retenir, & qu’on lâche à mefure qu’on en a befoin pour faire aller le bateau plutôt d’un côté que d’un autre. On fe fert de plufieurs autres moyens plus ou moins propres, fuivant la rapidité de l’eau qu’on a à furmonter.
- >tLes fondes de l’eau faites & rapportées fur le plan * fervent pour drefler le profil de la riviere , qui marquera au jufhe la hauteur de les bords, la profondeur de l’eau qu’on a trouvée, & la ligne deifous l’eau , foit qu’elle loit gravier ou rocher, à quoi il faut faire attention, <$c en marquer la différence fur le profil. On marquera fur-tout à ce profil par une ligne la hauteur de l’eau lorf-qu’elle eft la plus baffe de toute l’année, que les Maîtres des Ponts dans les grandes rivières vous indiqueront, & ailleurs dans les petites rivières, les habitans voifins des lieux vous feront obferver la plus grande hauteur des inondations qui foit arrivée de mémoire d’homme. On pei^t marquer encore dans le profil une troifiéme ligne pour la moyenne hauteur des eaux. Toutes ces lignes tracées d’un parfait niveau , parallèles entr’elles, feront lavées d’un trait de couleur d’eau.
- Le profil ainfi levé , doit fervir à faire faire une fonde de fer de la longueur qu’il convient, pour fonder au-defi» fous de la profondeur de l’eau , le gravier ou le fable qu’on y trouve, & on ne peut s’aflurer encore de rien, jufqu’ici, qu’on ne fçache cette profondeur; & pour cela on fe fert de deux moyens , ou d’une fonde de fer qu’on fait faire exprès, qui a en tête pour couronnement un gros anneau, au travers duquel on paffe les bras d’une tariere, pour la tourner ; elle a au-deffus une tête pouf pouvoir la battre & la faire entrer jufqu’à fond de confif*
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- s 2 6 Traite’
- tance au travers & au-defîous du gravier. Elle a outra
- PL XIX. cela fon bout fait en pointe à quatre angles, de ma-
- £%• 9* niére qu’ayant été enfoncée jufqucs fous le gravier & dans partie du roc, ou dans le terrein de confiftance qu’on a trouvé au-deffous du gravier, on la tourne à plulieurs reprifes pour emporter dans les barbelures quelque petit brin du terrein de conliuance qu’elle a rencontré, qu’on retire enluite & que l’on rapporte pour le jrepréfenter dans le Mémoire qu’on dreffe pour cela, afin de fçavoir quel eft ce terrein.
- PI-XVIII. L’autre manière de fonde a une petite poche comme
- Fig. ij. un limaçon au bout, en forme de tariere, laquelle ne prend point de fable en la tournant d’un fens, Sc qui en la tournant d’un autre, prend du terrein au-deffous du fable où on l’a pouffée. Les fondes font toutes d’une piece , pour être plus fûres, quand on le peut ; la facilité du terrein permet quelquefois qu’elles s’ajuflent bien, & quelquefois elles ne fervent de rien, fur-tout quand le gravier efî: trop gros & qu’il s’y rencontre de gros caii-, loux que la fonde ne peut pas écarter. Pour lors on fe fert d’un pieu de chêne arrondi, fait' d’un brin d’arbre le plus droit, de 3,4, 5*, à 6 pouces de diamètre , ce que la profondeur de l’eau détermine , qu’on arme d’une lardoire au bout, pour pouvoir écarter les cailloux, & d’une frété à la tête , pour pouvoir mieux réfifter aux coups de la malle d'un , deux à trois manches , avec laquelle on enfonce la fonde.
- Tout cela ne fe peut faire fans beaucoup de foins & de circonfpeélion , & fans quelque dépenfe ; mais auffi on a la lâtisfaélion de bien faire, & de rapporter fidèlement fur le profil la profondeur du fable ou du gravier qu’on doit piloter, ou qu’on doit enlever pour la fondation des piies, afin d’y affeoir les batardeaux convenables ; & tant qu’on ne fçait pas cette profondeur, on ne peut point projetter un Pont; on ne voie point clair ; on ne peut pas en drelTer l’état de dépenfe^
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- de la Charpenterie. 227 ju’on ne fçait pas jufqu’où porteront les bois 5 ni quelles précautions on peut prendre pour la fureté de l’ouvrage.
- Quand on a reconnu la confiflance de tous les terreins» fable , terre-giaife , roc, &c, on travaille f'ûrement fur le profil qu’on en a fait; on y dreiîe le projet du Pont, & on fçait pour lors quelle profondeur doivent avoir les pilots & les pieux qu’on y enfoncera, pour en faire l’effimation & pour en marquer la grofïeur par rapport au plus ou moins qu’on a à fonder.
- Cela étant fait, après s’être informé des voifms des lieux de la hauteur des plus hautes inondations, comme dit efl, on doit faire des marques à cette hauteur, & fuppofer trois pieds au-defïus pour être l’intrados des arches du Pont qu’on veut projette!*, ou la travée des poutrelles d’hn Pont de bois, qui efl le même ; on réglé l’ouvrage en forte qu’on Içait jufqu’où les plus hautes inondations peuvent arriver, & julqu’à quelle profondeur on peut porter les fondemens des piles & des palées.
- Enfin on s’enquête après des matériaux qu’on doit employer pour faire l’ouvrage ; comme pour un Pont de pierre, on s’informe d\>ù l’on peut prendre la pierre de taille, fon éloignement, la facilité ou la difficulté plus ou moins grande pour la tailler, Ion tran port » fa nature plus ou moins forte par rapport à l’effort qu’elle fouffrira étant preflée par les reins des arches » fi elle en peut fupporter l’effort & le poids ; car il y en a qui font fi tendres, fur-tout fortant tout de nouveau des carrières, qu’étant, comme Ton dit, encore toutes faignantes , elles éclatent principalement quand elles ne font pas polées en coupe , ou que les voufïoirs lont trop petits ; on doit fçavoir la prife & la grandeur qu’il faut donner à ces voufïoirs ; s’il faut enfin fe fervir de cailloux , ou d'autres pierres mal façonnées , ou bien de la brique pour libage & pouf limofinage ; ce qu’il en coûtera par pied cube ? ou par toife cube, les vuide$
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- déduits ou compris par rapport à la charpente des Ceime très, dont l’un peut compenfer l’autre ; la chaux, d’où elle vient, fa nature, quand elle fait prife, ou d’abord employée ou long-tems après ; la journée des ouvriers, la facilité des vivres, la commodité des lieux, le nombre de travailleurs pour finir l’ouvrage dans un certain tems, avant les pluies de l’Automne , qui font déborder les rivières; mettre à l’abri les matériaux, & mille autres précautions qu’il faut avoir & qu’on ne peut pas toutes rapporter.
- Pour un Pont de charpente, on s’informe d’où l’on pourra tirer le bois , s’ils font fains & de recette, le tems pour les faire venir, leur dépenfe Sc à combien iis reviendront rendus fur les lieux ; combien la façon pour les employer en pilots , combien en ceintrage, & les mettre en place ; la quantité qu’il en faut, en faire un compte, de même que de ceux qu’on doit employer aux ceintres & aux échafaudages ; avoir tous ces matériaux prêts en leur tems pour commencer fans interruption & pour finir avant les faifons contraires à la perfeélion des Ponts, & qui par des inondations emportent fouvent ce qu’on n’avoit pu achever , &c.
- On réglé encore la largeur des Ponts félon la foule du peuple qui paffe defius, & les grandes routes qui y aboutiifent. On réglé aufîi la hauteur & la largeur des arches par rapport au commerce & à la navigation.
- Toutes ces chofes fervent enfin à drefler un projet jufte pour être rapporté avec connoiffance de caufe à qui il appartient , & en pouvoir rendre un fidèle compte. On peut ajouter ou diminuer à ces connoilfances, par rapport au plus ou au moins dont on aura befoin , 8c fuivant les occafions des lieux qui les augmentent ou diminuent. Sur tout cela l’expérience efl un grand Maître , mais on ne l’acquiert le plus fouvent qu’après avoir fait beaucoup de fautes ; car il y a tant de chofes à Içavoir pour bien conftruire un'Pont, qu’on efl encore trop heureux, fi dans un ouvrage de cette importance ou
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- Dï LA C HA SPENTfRlS, ïehcofttre plufieurs hommes enlemble qui lâchent en-tr’eux généralement tout ce qui y convient ie mieux. On va donner le détail de toutes les parties de ces projets.
- Ve la grandeur des Fonts relativement à la quantité des eaux qu’ils doivent recevoir lors des inondations*
- On a déjà dit que quand on projette un Pontonr-s’informe de la quantité des eaux qui paflént dans la ïiviere fur laquelle on le veut conftruire , lors des inondations, afin de faire les arches ôe. les travées fuffiiam-ment grandes pour les pouvoir toutes contenir. La réglé ordinaire eft de faire l’intrados des arches à l’endroit des-, clefs, ôe les travées des Ponts de charpente , trois pieds-, au-defliis des plus hautes inondations. On n’obferve pas. la même réglé à toutes les arches , quand il y en a plusieurs ; on fie contente, de la fixer à celle du milieu, ôc les autres qui (hivent, diminuent pour l’ordinaire, afin de pratiquer une rampe aifée au- delfus, pour gagner la-, hauteur du Pont. 11 y en a beaucoup où cela eft ainfi mais, le plus fur feroit que tous les intrados des arches, fulfent d’une même hauteur, trois pieds au-defius des. plus hautes inondations, quoique moins larges, fi on vouloit, en élevant davantage la naifiance des ceintres5v pour empêcher que les eaux ne foient forcées, à paflfer au-delfous • ce qui fait creufer le pied des piles , ôc. fouvent renverfer tout l’ouvrage par ce défaut.,
- Il y a éncore des Ponts où l’intrados des arches eft quelquefois de z à 3 toifes plus élevé que les plus hautes inondations, ce qui eft une autre mal-façon ôc inutilité , quand on peut l’éviter , & que la navigation ne le, demande pas, à caufè que les grandes voitures fouf-frent beaucoup pour monter la rampe de ces Ponts * qui font pour l’ordinaire trop rapides par leur trop d’é*-lévation.
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- Les piles des Ponts diminuent beaucoup la largeur du lit ordinaire des rivières , ce qui fait auffi que les eaux font fort preflfées dans les arches lors des inondations : les rivières pour lors creufent entre les piles & fo us les arches, de maniéré qu’elles mettent en profondeur ce qu’on leur a ôté de leur largeur ; c’efl aufll une des principales caufes de la ruine des Ponts. On me doit jamais projetter des Ponts dans des endroits ferrés, à moins qu’on ne les puiiïe fonder fur le roc, & qu’on ne prenne des précautions extraordinaires que nous rapporterons ci-après. Si en bârilïant un Pont, on diminue d’un tiers la largeur d’une riviere, par Pern-placement des piles, & que cette riviere n’ait que deux toifes de profondeur dans cet endroit lors de fon cours ordinaire , on peut compter qu’elle acquerrera une toife de profondeur de plus lors des inondations, parcequ’or* la reflferrera d’un tiers de plus par la maçonnerie des piles qu’on y pratiquera- C’eft ce qu’on peut éprouver dans un même lit de riviere, où l’on verra que fon courant fera deux fois plus profond à l’endroit où fon lit ne fera que la moitié moins large qu’il n’eft ailleurs , à moins qu’il ne fe trouve au fond de cet endroit, des terreins de différente nature & de différente confiftance, que les eaux ne puifîent pas également creufer par-tout.
- On ne forcera jamais les eaux au-deffous des arches,1 qui y puifîent caufer du defordre & des affbuillemens plus que ce que les eaux font fur les bords de la rivière,' fi fon donne aux arches entre les piles un palfage égal à celui que la riviere a dans fon lit naturel; enforte que II fa largeur eff par exemple de cent toifes, il faut que les vuides des arches entre les piles & les culées, faffent enfemble une pareille largeur, afin que le frottement des eaux contre les piles du Pont, foit égal à celui qu’ellès avoient contre les bords de la riviere avant la conflruc-tion du Pont. On parvient à donner au Pont une pareille largeur, en faifant rentrer les culées dans les ter-reins au-delà des bords de la riviere; ôc retranchant:
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- de la Chaule n ter r Ef 231 «nfuite fur les bords de la riviere un efpace égal à celui que les piles du Pont occuperont dans Ion lit, on verra que les eaux courantes ne feront pas plus prefïees fous les arches, qu’eiles ne Pétoient avant la conftruélion du Pont.
- De la rapidité des eaux fous les Ponts, & des moyens de l éviter.
- ïl eft certain que les piles des Ponts ne fe degra» voyent & ne tombent le plus fouvent en ruine , que par la rapidité des eaux qui fouillent jufques fous leurs fcndemens. Si on peut diminuer le courant d’une riviere, il eft fur que les piles d’un Pont ne feront pas en danger d’être fitôt renverfées. Et pour cela il y a deux moyens.
- Le premier, c’eft en rallongeant leur cours, en le faifant circuler dans une plaine , s’il eft poflible ; car les grands détours qu’on lui fait faire, diminuant fa pente, lui font perdre fa vîteffe par rapport à fon plus grand contour.
- Le deuxieme moyen, c’eft qu’on arrête tout court le fond des rivières les plus rapides, par des fils de pieux Sc de palpianches qui coupent le fil de l’eau dans le fond de fon lit, Sc le foûievent à la hauteur qu’on veut.
- Il n’y a point de doute que l’on fait couler les rivières plus ou moins vite, félon que plus ou moins on les ref-ferre , étant certain que les piles de maçonnerie , ou les palées de fils de pieux, diminuent le lit de la riviere fur laquelle on fait le Pont, comme nous avons obfervc ci-devant. Suppofons ici que cette diminution foit d’un cinquième , on peut compter que lors des inondations, les eaux creuferont le lit de la riviere d’un cinquième de plus qu’elles ne creufoient avant la conftruélion du Pont, parceque les eaux mettent en profondeur ce qu’on leur fait perdre de leur largeur. 11 eft certain encore que le lit de la riviere ayant été rétreflî d’un cinquième, les eaux qui font en même quantité dans leur courant, parient
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- avec unevîtefle plus grande d'un cinquième dans FeîP droit où on les a refterrées pour y faire un Pont, & par conféquent fouillent les fondemens où elles ont plus de prife d’un cinquième , & elles emportent avec ce cinquième de vîteile de plus, les cailloux & les corps qu’elles n’avoient pu enlever avec un cinquième de moins de vîtefife ou de pefanteur. Si on retrécifloit le courant de tout un fleuve de la moitié de toute fa largeur , il n’y a point de doute que fes eaux ne coulaflent avec le double de rapidité, & au contraire qu’elles ne diminuaflent leur vîtefle de la moitié, fi on les élargifloit de la moitié plus qu’elles ne feroient. C’eft pour cette raifon que les épis 8c tous les ouvrages que l’on conftruit furies rivières, foie pout les retreflir ou pour les élargir, foitpour les éloigner «ou en rapprocher le cours, font défendus par les Ordonnances des Eaux & Forêts, Art. 40,42, & 44. du titre' de la Police & confervation des Forêts, Eaux & RF •vïeres de France,
- De Vabaijjêment des eaux des Ravier es, Ù* de la manière de les détourner pour établir les fondations d’un Pont.
- Quand on veut travailler aux fondations d’un Pont.* ©n fe fert de la faifon de toute l’année la plus propre * comme eft celle de l’Eté, après la fonte des neiges.
- Si la riviere eft fort encailfée & entre deux montai gnes, & qu’on ne puifle pas en détourner le cours dans une plaine, on fe contente de fonder une pile l’une après l’autre par des batardeaux en écharpe, qui dirigent le courant des eaux de la riviere dans un de fes bords feulê-« ment, ou qui entourent l’ouvrage. On rend les eaux tranquilcs dans l’endroit des piles qu’on veut fonder, ÔC où on éleve les fondations au-defîùs de la naiflançe des ceintres & jufqu’à la retombée de l’arche , pour pouvoir après travailler en tout tems , foit à pofer les ceintres » (bit- à finir le Pont dans fia perfection. Après qu’on a
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- Dï LA ’CïïÀ&PINÏ'EK ï»; laînfl détourné les eaux d’une rivière, pour établir fur la moitié de la largeur les fondations des piles, on remet; le courant des eaux à l’endroit où on a fondé les premières piles , par un autre batardeau contraire au précédent qu'on démolit, pour enfin achever de fonder le refie du Pont comme on l’a commencé.
- On examine encore s’il n’y a point de digue de moulin qui fouieve le, cours des eaux, qu’il faut abfolument faire rompre dans l’endroit le moins dommageable de la digue, & y faire palfer la riviere pour en abailfer les eaux autant qu’on peut. Ces ruptures fe font en dépouillant la digue de toutes fes traverfes, de tous fes encailfemens & de tout ce qui retient l’eau dans l’endroit même où on en fait l’ouverture ; on ne lailfe que les pilots & les pieux , pour pouvoir fervir à refermer ces ouvertures, après que les piles du Pont font fondées & élevées au * delfus des eaux de la digue du moulin.
- Mais lorfque dans une riviere où l’on veut fonder un Pont, on a la facilité d’en divertir les eaux, comme lorfqu’il fe rencontre une ifle ou iflot, & que l’on peut faire palfer la riviere en un feul de'fes courans, cela facilite infiniment l’avancement des ouvrages. Il en eft de même quand on rencontre une plaine où la riviere a beaucoup d’étendue, lorfqu’elle inonde, & qu’elle fe remet enfuite dans un feui courant étant réduite à fes eaux ordinaires ; on fonde pour lors les piles du Pont dans toute l’efpace de la plaine que la riviere ne parcourt pas, lors de fes baffes eaux ; & quand tous ces efpaces font fondés, on fait un canal au travers de tous, ces ouvrages finis par où l’on dérive peu à peu le courant des eaux où on les remet avec des ouvrages fort fimples, fuivant la difpofition des lieux, en coupant le courant de la riviere le,plus haut que faire fe peut, & dans l’endroit 4e fon cours ou elle a moins de pro-
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- Ües ouvrages ne font que des ratelîefs ëti forme d’échelles , qu’on pofe de côté, à plomb au travers du cours des eaux, & en/écharpe, vis à-vis & un peu su-défions du canal de dérivation qu’on a déjà pratiqué par la main des hommes, & dans lequel la riviere doit entrer comme dans un nouveau lit. Les eaux par ce moyen paffent au travers des barreaux de ces râteliers, tandis qu’on les aflfure par le haut & par le bas avec des piquets qui en traverfent les côtés & qu’on bat à la malfe dime à deux mains : on fait plufieurs rangs de ces râteliers qui traverlent ainfî la riviere en forme de digue , & au travers des vuides des barreaux Peau paffe fans interruption. Les côtés de ces râteliers étant bien liés par des iraverfes, par des liens, par des entretoifes & par des .décharges qui les afïurent de tous côtés, le canal de dérivation étant creufé & prêt à recevoir les eaux de la riviere, on jette à l’entre-deux de ces râteliers plufieurs fafcines avec des cailloux ou pierres, pour les faire couler a fond devant les râteliers ; ce qui fait enfler la riviere & la contraint peu à peu à entrer dans le petit canal de dérivation qu’on lui a préparé. On a la fatisfaélion de voir qu’à mefure que l’on ferme le cours ordinaire de la rivière, les eaux qu’on retranche de fon courant, augmentent dans celui du nouveau canal de dérivation , en forte que ce canal n’étant pour l’ordinaire qu’un dixiéme ou tin vingtième de celui de la riviere , on le voit agrandir à vue d’œil, l’eau entraîne tout ce qu’elle rencontre, comme les rochers qu’on n’avoir pu enlever , les fouches d’arbres Sc racines que les ouvriers n’avoient pu arracher, en forte que dans vingt-quatre heures que les eaux y ont pailé, il devient fpacieux & propre à recevoir toutes les eaux de la riviere , fuffent-elles deux fois plus grandes.
- Les côtés de ces râteliers ne font que des arbres fendus avec des coins , & percés en guile d’échelles ; l’aulne, le peuplier, &c, font tous arbres propres à cela, les
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- BS IA Cïïarpenteris. 23?
- trous fe font avec de grofles tarières, ou avec de petites bâches, efpacés les uns des autres de 10 à %1 pouces,
- & les barreaux de ces râteliers ne font que des bruis de buis & des bouts de branches de toutes eipeces , iembia-bles à des piquets de 2 à 3 pouces de diamètre , •'tant dix plus que du moins, car il en faut avoir de toute* icrtes.
- Il femble que la première inondation qui lurvient, devrait emporter tous ces foibles ouvrages ; point du tout: les eaux ne font que glilfer detfus, ôc les inondations les comblent fi fort de gravier ou de labié , que le plus fou-vent après qu’elles ont pafle , on ne les retrouve plus qu’en fouillant les tas de gravier dont ils font couverts , où tous les bois pourriflent par fuccdfion de tems.
- Quand enfin pour derniere refidurce , on peut abailfer d’un à deux pieds les eaux d’une riviere, par rapport à fa pente, en creufant fon lit, c’tfl encore faire beaucoup, & on nefçauroit croire combien ce peu d’eau qu’on abaifife , épargne d'épuifemens &. facilite les fondations au-deffous des batardeaux. On déblave pour cela les bords de la riviere de tout autant de gravier qu’on le juge à propos &c félon qu’on la'veut élargir pour en abailfer les eaux ; car fuivant le principe ci - devant, plus on l’élargira , plus elle baillera. On déblayera après le gravier & le fable qui fe trouvera à un pied & un pied & demi au-delfous de la luperficie des eaux. On s’attachera encore à baiffer les eaux à l’endroit des chutes où elles ont plus de retenue , où l’on trouve des reffauts qu’on dégravoyera avec des fourches ren-verfées , des . grateminots-, des harpes de fer & des herfes renverfées, qu’on fait tirer par des chevaux ou par des bœufs , en guile de labour, lorfque les bras des hommes n’en peuvent pas venir à bout. On fe fert encore de plulieurs piquets qu’on plante dans ces endroits où le courant des eaux n’efi: pas alfez rapide pour en dégravoyer le fond , contre lefquels on cloue des planches, qui forçant l’eau à palier par deflous avec
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- plus de poids & par conféquent avec plus cfe rapidité j on lui fait enlever & creufer des tas de gravier qu’on auroit eu beaucoup de peine à ôter autrement. On fait encore des bateaux qui portent des couliffes au même ufage , qu’on amare avec des cordes & qu’on place fur les endroits que l’on veut dégravoyer, en les y lailfant quelque tems ; l’eau que ces bateaux preff lent par-deffous, en renfermant le cours de la rivière, la fait paffer avec tant de vîteffe, plus on les charge, qu’enfn les eaux mêmes fe creufent leur lit. On fe lert de tous ces moyens plus ou moins aifés, fuivant les occafions où ils conviennent le mieux, que la prudence de celui qui dirige les ouvrages employé où il juge le plus à propos, afin d’avoir moins de peine à fonder les piles d’un Pont, ayant moins de hauteur d’eau à enlever.
- Quand on a dreffé le projet d’un Pont, foit de charpente , foit de maçonnerie, fur une riviere aifez confi-dérable, & dont les tranfports de matériaux qui doivent fervir à là conffruétion font difficiles, on difpofe les chemins néceffaires pour y amener les matériaux.
- Pour un Pont de charpente on fe fert de bateaux fuf-fifamment grands, fur lefquels on s’échafaude, où on équipe un engin, une fonnette pour battre les pieux, fur lefquels on amene encore avec d’autres petits bateaux les pieux, les vannes, les pierres, les madriers, couches , & autres matériaux.
- Pour un Pont de pierre à conffruire fur une rivier® navigable & d’une longueur confidérable , on dreffe un pont de bois qui va d'une pile à l’autre, ou bien on le drelfe près du Pont du- côté d’amont - l’eau , & cela lur des pieux frappés & enfoncés à certaine hauteur, qu’on caè’ffe d’un chapeau , fur lefquels on jette une travée de poutrelles d’une longueur convenable, qu’on recouvre de planches, de madriers , ou de couches, aflez forts pour y faire paffer deffus les matériaux nécei-l'aires. à la bâtiffe du Pont, foit pour y po.fer des engins *
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- î>e tA Charpenterie; 237 Ses gruaux, des formates* foit pour y faire palfer delfus des petits chariots chargés de blocs de pierre ou d'autres matériaux, que des hommes tirent & amènent lur les ouvrages.
- Ces Ponts de charpente provifionnels pour le fervice d’un ouvrage confidérable , font d’une grande utilité pour diligenter la conftruélion d’un Pont» ils doivent être faits pour réfifler aux inondations, & les pièces aflfez bien arrêtées pour que les eaux ne les emportent pas en les foûlevant de leur place. Si elles font mouvantes & non arrêtées , on doit les enlever de leur emplacement lorfqu’on juge qu’une crûe d’eau les peut emporter ; attention qu’il faut avoir fans celfe pour prévenir de femblables infortunes. Quand ces Ponts pro-vifionnels ne font pas allez conlidérables pour devoir être emportés par quelque crûe d’eau que l’on ne craint point, on les fait mouvans fur des tréteaux, tels qu’on les juge nécelfaires à l’ouvrage, & de toute autre maniéré qui y peut convenir le mieux.
- Des Pilots & Palplanches.
- Les pilots font de différentes longueurs & grol-feurs, fuivant les endroits où. il faut les employer. Plus la fondation eft profonde & le poids qu’ils doivent fupporter eft grand , plus ils doivent être peuplés & avoir de grofleur. On en met 18 à 20 par toile quarrée , tant plus que moins, félon le poids qui doit être au-delfus. On les coëffe différemment pour leur en affurer la tête, afin qu’ils ne puiifent point du tout sMcarter du deflous de l’ouvrage. On fe fert de corps d’arbres de 1 o à 1 p pouces de diamètre à la tête , que l’on couronne d’une frété , pour empêcher d’éclater fous Peffort des coups de la bonnette, quand elle les enfonce.
- Le bout eft ordinairement armé d’une lardoire, ou Cabot, qui a depuis y à 1 y de ao livres de poids, fui-
- PI. XIX. %. 10.
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- 523^ Traite5
- Vant la groffeur du pilot. Cette lardoire a 3 ou 4 ailes ou branches , chacune percée de 4 à 3 doux à tête plate, pour Lariurer aux quatre faces du bout du pilot affûté en pointe. On met même quelquefois un petit dez de fer entre le bout du pilot qu’on coupe quarré-inent, & le fond de la lardoire, afin qu’il l'oit plus af-furé entre les branches , & que le bout ne le refoule pas. ( Voyez PL XiX. Fig. 10. )
- M- Ballet dans fon Traire d’Architeéfure , dit qu’il faut que les pieux ayent autant de pouces de diamètre, qu’ils ont de pieds de longueur pour être proportionnels. Ceux qui auront (j pieds de long , doivent avoir <9 pouces de diamètre, &c. Cette proportion lui paroît bonne depuis 6 pouces juiqu’à 1 2 ; mais fi les pieux avoient 1 ô à 18 pieds de long , il iuffiroit qu’ils ayent :j 3 à 14 pouces de diamètre ; & à l’égard de ce qui eft affûté en pointe pour le planter, il doit avoir deux fois & demi à trois fois au plus le diamètre du pieu. Ainfi, fi le pieu a 9 pouces de diamètre , il doit être affûté en long de 24 à 27 pouces. Et pour faire une fondation folide , il prétend que les pilots doivent être peuplés tant plein que vuide.
- Les pilots à rainure font ceux qu’on choifit les plus droits, & que même on équarrit bien fouvent pour être employés en bordage , fuivant la profondeur où ils aoi-Pî. XIX. vent être mis ; & fuivant la longueur & l’épaiffeur des Figure 1. palplanches on fait les rainures plus ou moins larges, toujours avec un pouce ou huit lignes de jeu pour les recevoir. Ainfi, fila palplanche a 3 pouces d’épaiffeur * la rainure.en doit avoir environ quatre ; fi la palplanche a 6 pieds de longueur , elle doit avoir 2 pouces d’é-paiffeur, & la rainure près de 3 de largeur. Si la pal-planche a 12 pieds de long, qui eft pour l’ordinaire la plus grande longueur de ces fortes de bois, elle doit avoir 3 pouces d’épais, & la rainure environ quatre* & ainfi à proportion des profondeurs qu’on veut atteindre ; obfervant de donner toujours deux pouces de creux aux rainures des pilots»
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- T> e la Charpenterie; 23#
- Quand on a enfoncé à plomb deux pilots avec leurs rainures, proche l’un de l’autre, à peu près de la largeur des palplanches, qui doivent erre de 12 k 1 y pouces, fur quoi on fe réglé en battant les pilots, il faut battre p.p xïS' auffi tôt à l’entre- deux une palplanche de calibre. Cette Fj>, s, palplanche écarte les pilots s’ils font trop ferrés , à force d’être battue avec la lonnette dans leurs rainures, fuivant la difpofitior. du fable ou du gravier mouvant où ils font plantés. Cela étant fait, on bat encore un autre pilot,
- & enluite une palplanche à l’entre - deux, ainü toujours confécutivement.
- On arme les palplanches de îardoires, quand le ter-rein dans lequel on les bat efl rempli de cailloux, fur îefquels la pointe de la palplanche peut s’émouffer ou fe refouler, comme le bout d’un pilot quand on le bat à plufieurs reprifes, lorfqu’il rencontre du roc qui ruine fa lardoire, & dont la pointe fe refoule fur le vif du rocher. On couronne encore les palplanches d’une frété comme les pilots, en les affûtant par les côtés pour être battues, toujours fur le milieu du bois.
- La Fig. 10 de la PL XIX, fait voir la maniéré dont le bout des pilots efl armé, le profil de la lardoire, comme elle doit être façonnée pour en faire faire un modèle qu’on envoyé aux martinets où on les forge , leur nom-, bre, leur poids , &c.
- Quand on veut qu’un pieu , un pilot, une palplanche entre plus d’un côté que d\m autre, on affûte les uns & les autres d’un côté feulement en forme de befai** gue ; alors on voit les uns & les autres ainfi plantés avec la fonnette ou le mouton, fuivre la route inclinée qu’on g’efl propofée.
- Des Echafaudages:
- Les échafaudages font tous différens les uns des au^ très , autant que les ouvrages où on les fait différent entr’eux.
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- C’eft au génie & à b conduite de celui qui à îi 'direction de l’ouvrage , de les (aire plutôt d’une maniéré que d’une autre , &: de ne permettre jamais qu’ils fe faflênt, fans qu’on ne ioit convenu de leur difpofi-tion , des bois qu’il y faut employer, & des précautions fûres qu’on doit prendre pour les bien établir, crainte d’accidens fâcheux.
- Les ceintres à un Pont, iont comme un échafau-
- dage, pour loûtenir les voûtions de F arche ; & ces ceintres eux-mêmes ont belotn fouvent de plufieurs échafaudages , pour pouvoir être dreffés de mis en place. On ne fçauroit croire combien il en coûte pour conf-truire un grand Pont, fur-tout quand il a une profondeur d’eau confidérable &r un courant rapide au-deflous, où on ne peut établir ni tréteaux ni élançons, pour pouvoir pofer les premières pièces de charpente d’un cein-tre, &c qu’on ne peut même détourner les eaux. On a recours bien fouvent â une & deux files de pieux qu’on plante vers le milieu de l’arche entre les piles, ou en d’autres endroits , pour s’y afîurer à des bateaux qu’on attache aux piles, & lur lefquels on établit des étages &C des charpentes pour commencer à pofer les principales parties des ceintres.
- Toutes ces différentes manœuvres demandent des foins tout - particuliers, beaucoup de patience, & encore plus d’adreffe & de genie. Auffi ne doit-on pas être furpris fi dans la plûpart des Ponts , les Entrepreneurs demandent qu’on leur paffe le vuide des arches comme plein de maçonnerie depuis leur naifîance., dans le toifé, par rapport à la quantité des bois qu’il faut employer dans les ceintres, qui fe montent bien fouvent , tout compté , autant que la maçonnerie des vui» des eflimés pleins. Ce font enfin des forêts de bois qu’il faut employer pour ceintrer de grandes arches.
- Il n’y a donc que la pratique & la néceflité dans ces fortes de cas , qui enfeignent la maniéré de s'échafauder, qui diffère dans tous les endroits par rapport à la différence
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- Dï LA CtîARPENTEKIÏ. 541 rence des lieux 6c à celle des Ponts. Ainfi on ne fçau-roit établir des réglés certaines de générales pour ces fortes d’ouvrages de charpente.
- Des Ceintres, Mortaifes, & Poutres armées.
- Les ceintres plus ou moins forts , fe pofent à l’endroit des arches qu’on veut conftruire plus ou moins près à près, fuivant le poids 6c l’étendue de l’ouvrage » de 3 j 4 & y pieds de diflance d’entrevoux. C’eft ici où le génie de celui qui conduit le travail, doit réunir toutes les forces de plufieurs ceintres à fupporter tout le poids des matériaux dont l’arche eft compofée ; car le ceintre eft comme Pâme de Pardie & le modèle fur lequel elle doit être bâtie , 6c elle fuivra fa mauvaise difc pofition , s’il n^eft pas bien drefl'é. 11 faut qu’il foit plus fort que la charge qu’il doit fupporter, & fes parties entr'elles doivent compofer un tout, pour porter également chaque partie du poids à proportion de leurs dimenfions. Vovez les ceintres de Mathurin Jouffe5 Planche XVII. 6g. 1, 2 8c 3. La première eft une eliipfe font le grand diamètre eft d’environ 18 toiles. La fécondé eft un plein ceintre, & la troifiéme de même, de ÿ toi-fes de rayon chacun.
- La Figure 4, même Planche, repréfente un ceintre pour la plus grande arche d’un Pont qu’on avoit pro-jetté adoflfer à celui de l’Aqueduc du Pont du Gard, drelfé par Mr. Daviller, Les 6g. 6c 6 repréfentent ceux de Mr. Gauthier, qui donne auflî ( 6g. 7, 8 & 9 ) tous les autres, qui font de i 2,6 6c 4 toiles de diamètre, pour projets d’ouvrages beaucoup moindres, 8c qu’on peut augmenter ou diminuer, fuivant les cas.
- Quand une fois la grandeur des ceintres eft déterminée, on trace à terre fur un étalon la 6gure de fépure, avec les traits, pour fervir à la coupe des pièces, aftn d’en dreflfer les'différens panneaux, 6 c’eft une eliipfe* jCe n’eft: que pour les grands ouvrages qu’on prépare
- Q
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- 242 Traits’
- ainfi à terre une aire plancheyée & un chantier exprès 5 car pour des arceaux, fuivant leur grandeur, on fe contente de tracer leur épure fur des murs bien unis, dans de grandes falles , fur des carrelages , & où il peut être permis*
- Les ceintres ordinaires pour de petits ouvrages, font compoiés ordinairement d’un entrait, d’un poinçon , de deux arbalétriers, ou à leur place, de pièces de bois ceintrées, fur leiquelles on pofe les dolfes, qui fuivent le trait de l’épure , & fur celles - ci les voulfoirs en coupe de l’arceau , ou de l’arche qu’on veut conf-îruire.
- La charpente d’une armature de ceintre s’amortaife différemment, fuivant l’ufage 8c l’effort qu’on lui veut PI.XVIII. faire faire. Elle s’amortaife par embrevement & par ï» entaille, lorfqu’un arbalétrier porte fur un entrait, & toute autre piece qui fait un pareil ufage, comme une Pig. S* décharge. A joint qitarré, lorfqu’une piece en fupporte une autre à plomb & quarrément, comme fait la tête d’un pilot qu’on coëffe d’un chapeau ou d’un travon. Fig. 12. ^ épaulement, comme quand on fait porter une lon-& 13. grine ou une lierne à côté de la tête d’un pilot, que
- l’on boulonne après, pour fervir à pouffer une file de FV é palplanches à l’entre-deux. A mordant & à renfort, * fuivant le plus ou le moins dont on a befoin, lorfqu’on veut faire porter par ,about une piece à côté d’une autre Fig. 7. horizontalement. En about de lien, comme quand on amortaife la décharge d’une liffe avec la piece de pont & le poteau d’appui. A tenon à tournice, lorfqu’on veut pofer une piece fur une autre en décharge. Et PI. XVII. enfin à tenons & mortaifes doubles, lorfqu’on veut Fig. ïi. garder plus de fureté & de mefures dans les groffes pièces qui en ont le plus de befoin, comme étant plus renforcées.
- Le tenon efï pour l’ordinaire le tiers de l’épaiffeur de la piece , & quand il feroit les deux cinquièmes,’ il n’en feroit que plus fort , 8c la mortaife qui le rece*
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- de la'.Charpenterie; 243
- Vrbit, auroit du bois fuffifammem de chaque côté pour -q yy s’entretenir, afin que le tout comparé enfemble à proportion des épaifieurs des uns & des autres, fût égale' ment fort.
- Les poutres armées font néceffaires pour mettre à de longues travées de Ponts de charpente , lorfqu’une feule poutre, qui eft pour l’ordinaire trop foibia , ne lufiît pas pour porter tout le couchis d’un Pont. On les renforce donc avec deux ou trois autres poutres moins longues, que Ton amortaife les unes dans les autres en décharge.
- Voyez pour cela la Flanche XVlII, où font repn-fentées quatre poutres armées, dont les trois premietes font du deffein de Mathurin Joujfe. L’on y voit que la FiV. première eft bien plus forte que la fécondé, en ce que les deux poutres de defius qui fe joignent au milieu, foulagent celle de delfous par piuiieurs redans de part & d’autre.
- La fécondé qui n’eft pas fi forte que la premier^ , eft Fig. feulement armée de deux décharges, entaillées par un de leurs bouts de toute leur épaiü'eur dans la poutre de delfous.
- La troifiéme eft aufti raffûtée par deux décharges avec une troifiéme piece au milieu, les unes & les autres boulonnées & chevillées avec des étriers, ou autrement, Lg. à leurs bouts, auxquels on peut mettre des plaques de plomb pour mieux porter l'un contre l’autre , quand il y a trop de jour dans les traits de feie.
- Maturin Joujfe a donné occafion de penfer encore plus jufte, en armant les poutres félon la quatrième ma- ° niere, même, Planche.
- Sur toutes ces maniérés on peut augmenter ou diminuer les chofes pour faire l’effet qffon fouhaite dans les divers projets des Ponts de charpente qu’on veut faire.
- Pour déceintrer un Pont ù1 arracher les pieux.
- La manière de déceintrer un Pont doit faire encore !$mte -l'occupation de celui qui a conduit Pouvrage juff
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- 244 Traité*
- ques-là. Les ceintres ne fe démontent qu’en les relâchant , & on ne peut les relâcher qu’en defacôtant peu à peu ce qui les fuporte, qui font comme les calles & les coins de bois dont on s’eft fervi pour les affurer dans le commencement» On relâche peu à peu ces accôtemens dans les ceintres, afin que la maçonnerie qui pefe deffus, prenne également par-tout l'on affablement, en fe relâchant par-tout à proportion de toute l’étendue de l’arche» On laiffe même le ceintre en place quelque tems fous oeuvre, pour voir fi l’arche travaille & fait effort fous le •faix, & fuit le ceintre. On y fait même des repaires à l’endroit des ciels, qu’on vérifie de tems en tems. Quand enfin on voit que les vouffoirs ont fait tous leurs efforts fous la charge, on defacôte entièrement tout l’ouvrage, Sc on en retire les doffes, enfuite les courbes, les pote-lets d’appui, les décharges, les liernes, les poinçons, les arbalêtiers, les entraits, ôc les échafaudages qui ont fervi pour cela.
- Pour arracher les pieux qui fe trouvent engagés au milieu de l’arche, & qui ont fervi pour fupporter les échafaudages, on les perce à la tête, & on paffe un morceau ae cable par le trou qui tient au bout d'un levier ,par le moyen duquel on tourne le pieu , ce qui le déracine du lieu où on l’avoit planté. Pour lors on le foûleve deffus l’eau avec une pince entre-deux bâteaux, ou par le moyen des entraits des ceintres qu’on laiffe fubfifter encore à cet effet, s’il eft befoin julqu’à la fin. D’autres fe fervent d’une chevre avec fon tour, qui •avec une corde paffée à fa poulie, iffe le pieu en haut » tandis que d’autres le battent avec une longue foliye, en febraniant par les côtés.
- Des Batardeaux^
- Les batardeaux font autant difféfens entr’eux; que les ouvrages auxquels ils doivent fervir , différent enfembie. Quand pour former des canaux ou des foffezs
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- de la Charpenterie. 243*
- m peut faire des batardeaux de fimple terre, on doit les préférer à tous autres ; mais leur attache doit fe faire à un* terrein ferme. Les bois, fes pierres, & les fafeines qu’on peut employer à ces fortes d'ouvrages, y font très-nuifi-bles, en ce que les uns ôc les autres font tranfpirer fans ceffe les eaux, qui les renverfent le plus fouvent.
- On ne doit pas non plus attacher ces batardeaux de: terre à des. murs , pareeque la terre ne l'e lie jamais:, avec la, pierre , encore moins avec celle de taille , ÔC' que les eaux fe filtrent fans ceffe à. leur entre-deux, ou dans les joints que la terre ne peut pas garnir.
- Les batardeaux faits de terre doivent être élevés d’un pied ôc demi ou environ plus que la fuperficie des eaux,, & avoir une toife de couronne , avec le talud des terres; tel que leur pèfanteur leur fera prendre de part & d’autre naturellement ; Ôc c’eft ainfi qu’on les peut, pratiquer dans les eaux dormantes.
- Quand e’efl pour traverfer un foffé, ou un bras de riviere qu’on, veut détourner d’autour de la fondation d’une pile ou d’autre ouvrage ,, & que le batardeau demande de plus grandes précautions par rapport à la hauteur des eaux ôc qu’elles, font courantes , on dois faire le batardeau avec des pieux, plantés de trois en trois pieds de diftance , fur la longueur de part ôc d’autre de la largeur du batardeau., ( Planche XIX. Fig. 2
- 5 , ôc fuivantes. ),
- Ces pieux feront arrêtés par le devant, de part Ss d’autre, d’une longrine, ou d’une lierne, arrêtée par, des entretoifes amortaifées à moitié ; le tout chevillé
- 6 boulonné fuivant l’art. L’entre-deux des pieux fera, garni de palplanches armées de lardoires, ou affûtées en. pointes de même que les pieuxfuivant le plus ou le moins de confillance du terrein dans lequel on les planr tera avec une maffe de deux à trois manches,, ou bien o&-les garnira de vannes. Toute la charpente entrera, ainfi dans terre tout au moins un quart de la hauteur de l’ean qu’elle doit, foûtenir, fuppofant que le terrein foit d’une
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- confiance allez forte & ordinaire, & que ce ne foi?
- ni fable ni bourbe. ( PI. XVIII. Fig 14).
- Il faut donner à ces batardeaux autant de largeuf que Peau qu’ils doivent fupporrer a de hauteur; un batardeau aura donc en dedans œuvre trois pieds de largeur entre la charpente , s’il n’a que trois pieds d’eau à fupporter, aïnfi du relie à proportion , dans les eaux allez tranquilles. Ceci efi fondé fur la pefanteur des corps qui n’ont de retenue que par rapport à la diagonale.de leur quarrez» Ainfi un pouce d’eau formant un triangle reéfangle avec fa bafe de retenue, ne donnera par fes deux cotés que deux pouces qui feront en équilibre avec l’hypotenufe de ce même triangle reélangie , dont les côtés font égaux , qui ne vaut & ne pefe non plus que deux pouces. ht par-l'i tons les deux étant contrebalancés, ne feront aucun effort l’un contré Pautre.
- Mais fi les eaux font courantes, il faut faire les batardeaux plus larges, félon leur plus ou moins de rapidité , c’eff-à-dire , d’une hauteur Sc demie ou de deux autant qu’elles ont de profondeur.
- L’entre-deux de ces batardeaux doit être un conroye-ment de terre giaife. Il y a plus de précaution à prendre qu’on ne penfe pour faire un bon conroyement. Pour qu’il foit dans l’ordre , on bat de la terre-glaife fur un plancher fait exprès proche l’ouvrage, qu’on réduit en morceaux gros comme des noix, & où il n’y ait pas le moindre grain de fable. On l’arrofe la veille du jour qu’on doit l’employer , afin de Phumeéter & de la préparer. Le lendemain matin on la foule aux pieds & on en fait des pelotons ou des malles, telles qu’un ou deux hommes peuvent porter avec la civiere, le bayard, & la brouette , qu’on va renverfer & couler à fond du batardeau , qu’un ouvrier conroye avec un tampon arrête au bout d’un bâton fouloir , & cela jufqu’à la fuperfïcie de Peau.
- Les batardeaux autour des piles pour fervif aux épui-femen-s a doivent être faits avec bien plus de précautions»
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- DE LÀ ChàRFENTEBïE. 247 Quand on a une fois déterminé la profondeur dans laquelle on a à fonder la pile d’un Pont, fuppofé que ce loit d’une toife avec des empattemens & des retraites d’un quart de la hauteur, on fe retire du pied de l'ouvrage à maçonner, de pareille largeur qu’il doit avoir de hauteur, & pour lors on pouffe tout autour de la. pile deux files de pilots efpacés les uns des autres de toife en toife, ou de trois pieds, plus ou moins, fui-vant les circonftances des Ireux , que fon garnit de longrines, à l'entre-deux defquelles on bat des palplan-ches, de 6 , 5) à 10 pieds de profondeur, ou que l’on vanne de planches en travers , fuivanr la néceffité qu’il y a de les faire plus ou moins longues. Ce batardeau ainfi établi par une double file de pieux & de palphn-ches, arrêtée par des entretoifes, eft déblayé à trois pieds tout au moins au-deffous. des plus balles eaux,, & jufqu’au fond de confifiance, s’il efl poffible, fui* vant les occafions, lequel déblai on regarnit de terre giaife. On fait après l’enlevement du gravier de remplacement de la pile, fur toute l’étendue du batardeau à deux pieds ou un pied & demi au-deffous de la profondeur des plus baffes eaux de la riviere , après quoi, on place les machines à épuifer les eaux fur les bords & le plus près du batardeau. On y en place plus ou moins, fuivant la néceffité qu’il y a de tenir remplacement à fec, pour donner moyen aux travailleurs d’enlever les déblais, de faire les fouillemens pour fonder la pile auffi baffe qu’on fe l’efl propofé, & que les fondes qu’on a fait de l’ouvrage, l’ont déterminé. ( Pi». XIXn. Figure 2.)
- De toutes les machines ou inffrumens dont on fè: fert pour épuifer les eaux , on a éprouvé qu’il n'y en a point de meilleur & de plus utile que d’établir des petits réfervoirs de planches à plufieurs étages , dans lefquels, les hommes deux à deux, enlevent &: puifent les eaux! avec des bacquets à deux mains ou deux manches, & les vuident par-delîus les batardeaux dans des écouloirs
- >1. XTXo.
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- ou des canaux de planches, qui les conduifent dans le
- courant de la riviere.
- Des Fondations des Fonts.
- Quand entre les batardeaux on a enlevé les déblais pour fonder une pile, & que le fond qu’on a atteint pour l’établir, eft de confiftance , ou de gravier, ou de labié rapporté, on prend différens partis.
- Si le fond eft de confiftance, i! eft, ou uni, ou en rampe, ou bien de niveau , de roc, ou d’autre terrein plus ou moins folide. De quelque nature que foit le fond de confiftance, on doit le mettre de niveau, foit dans le tout, foit en partie, & parrefîauts, & établir deflus la maçonnerie qu on encadrera de quelques pouces , fi le tems & les épuifemens le permettent, & fui-vant la difpofttion du terrein. On établira enfuite la première affile de pierres de taille , de même que tous les paremens, julqu’à la hauteur des plus baffes eaux, où on commence ordinairement la naiflance des arches, fuivant le plus ou le moins qu’elles doivent être élevées. Les fondations en parement feront faites avec des retraites , luivant la hauteur des affifes, qui doivent être toutes de niveau. Le refte de l'ouvrage fera bâti fuivant l’art, & avec des matériaux que le païs peut fournir, foit en moilons de carrière, foit avec des cailloux ou bien de la brique, de tous iefqueis on peut compofer par ordre un corps de Pont parfaitement beau & folide.
- Si le fond qu’on a déblayé' n’eft pas de confiftance» & qu’on fe foit propofé de fonder les piles du Pont avec des grillages peuplés de pilots de remplage & de bof-dage avec des palplanches, on doit pofer inceffamment toute cette charpente, qui doit être toute prête, pouf épargner les épuifemens qui confomment en frais ceux pour le compte de qui ils font faits.
- On pofe i°. la charpente de la grille, 2°. les pilots: de remplage, obfervanc de çohunençer par celle du cen«
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- DE LA ChàEPENTERïE; S4P tre, & fuivant toujours en tournant jufqu’à la circonférence où doivent être plantés ceux de bordage. Si on Planche commençoit par ceux de bordage, ils reflerreroient fi XX. fort l’entre-deux du gravier qu'ils entourreroient, qu’il ^ig. u ne feroit pas poffible d’y battre enfuite des pilots de remplage ; de maniéré qu’on a raifon de dire que quand on a enfermé de cette façon un terrein de mauvaife confiftance par des pilots de bordage 8c des palplan-ches, avec un grillage au milieu, on peut fonder fûre-ment un corps de pile fans pilots de remplage , parce que le terrein entre les pilots de bordage, forme un corps fi dur, qu’il peut fupporter quelque poids que ce foit, d’autant que le terrein fur lequel on l étabiit, ne peut plus s’écarter au-delà des pilots de bordage 8c des palplanches dont il eft environné 8c contregardé comme par un mur.
- Quand les fondations font toutes fur du roc où un courant d’eau ne peut pas permettre d’établir un pilotage 8c que le roc eft entièrement à découvert du gravier , mais feulement couvert d’une certaine hauteur d’eau, on doit prendre des précautions toutes nouvelles pour y établir la fondation d’une pile.
- Quand la chofe ne vaut pas la peine d’y établir un batardeau pour fonder l’ouvrage, 8c qu’il ne s’agit que de rompre ou d’unir quelques pointes de roc dans l’eau, on le fait aifément avec la mine , pourvu que ce ne foit qu’à 2 ou 3 pieds de profondeur. On fait le trou avec l’aiguille qu’on bat à l’ordinaire de i 2 à i y pouces de profondeur. On y fcelle avec du gravier feulement, une boëte de fer blanc, ou de carton collé bien goudronné, l’un ou l’autre de calibre, chargé de poudre 8c qui ait fa fufée au-deflùs de l’eau , par le moyen d’un petit tuyau de fer blanc, auquel on met le feu à l’ordinaire. On ne fçauroit croire l’effort des mines dans l’eau , il efi: plus violent que dans l’air. C’eft aux Physiciens à en rendre raifon»
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- 2 $o Traite’
- Quand il faut abfolument ereufer dans le roc 2 à f pieds de profondeur pour y planter un pieu à l’ufage des digues 8c des retenues d’eau, & que cela ne fe peut faire qu’avec le cifeau 8c la maife, à 6 pieds de profondeur lous la fuperficie des eaux, on fe fert d’un encaiifement en forme d’un tonneau fait exprès, vuide des deux bouts , qui eft 6 pouces plus haut que la fuperficie des eaux, & qui a 8 à 5) pieds de diamètre , que l’on place dans l’eau, enforte que le roc qu’on veut percer le trouve au milieu. On furcharge l’encaiffement de manière que le courant de l’eau ne l’emporte pas. On a enfuite un autre encaifiement plus petit, aufli en forme de tonneau, 8c de pareille hauteur que le précédent, qu’on place au milieu du premier, précifément à l’endroit ou l’on veut ereufer le calibre du pilot; il a 3 à 4 pieds de diamètre, il eft ouvert aufti des deux bouts & on le furcharge de même pour le tenir en raifon. Cette difpofition d’encaiftement lailfe deux vuides à leur entre-deux, pleins d’eau ; fçavoir, un de 3 à 4 pieds dans celui du petit tonneau qui eft au milieu du grand, Sc l’autre de 2 pieds à 2 pieds & demi entre le grand 8c le petit. Cela étant fait, on bat toutes les douves de ces tonneaux, pour les faire porter pareillement fur le haut & le bas du roc où on les a placés, fans y biffer aucun fable ni gravier s l’entre-deux. On garnit d’un conroye-ment de terre glaife l’entre - deux de ces encaiffemens. On épuife enfuite l’eau qui eft dans le milieu, où un ouvrier fe place à fec & fait le trou du pilot dans le roc à coups de cifeau 8c de maflfe, à la profondeur qu’on lui demande, 8c il y place le pilot de calibre à l’effet qu’on veut.
- Ces fortes d’ouvrages font propres à amarer des cables pour retenir un Pont volant ou un Pont dotant, à établir des brife-glaces pour conferver un Pont dormant de charpente ou de maçonnerie, 8c à affûrer une chaufr fée de moulin , &c.
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- I/aute moyen pour affûrer un pilot dans le roc, ne s'employe que lorfqu’on a pareilllement le roc à découvert. On doit même fuppofer que le roc eft mo-laffe & aifé à forêter. On fait un échafaud aftûré fur l’endroit où on veut travailler ; on en fait encore un autre plus élevé, à environ une toife au-deffus, pour tourner une tariere alfûrée au bout d’un fût de bois de chêne , où elle eft clavetée & retenue avec des virol-les, 8c au haut du fût elle a un manche pour la tourner à deux mains. On la pore au travers des deux échafaudages pour la tenir en raifon avec des pièces de bois, afin de forêter toujours dans le même trou, & pour le rencontrer & l’y remettre toutes les fois qu’on la retire pour en fortir le limon qu’elle fait en fouillant le roc. Ces tarrieres percent le roc à 4 & 6 toifes de profondeur fous la furface des eaux depuis 6 à 12 pieds. Le trou qu’elles font eft de la groifeur des pilots ordinaires. On doit rendre tranquilles lés eaux où l’on fo-rête , afin qu’elles n’apportent ni gravier ni cailloux au creux que l’on fait avec la tariere. On arrête bien fouvent le gravier & les cailloux que la rapidité des eaux y peut entraîner, en mettant au fond de l’eau & au-deffus du trou qu’on forête, au bout d’un pieu de brin , deux planches en angle clouées, qui couvrent le trou que l’on veut faire. ( PL XVIII. Fig. 1 y. )
- Il y a tant de manières de fonder , qu’il eft bien difficile de les rapporter toutes. En voici encore quel-, ques-unes.
- On fonde fur des terroirs de différentes confiftances y en cherchant toujours le fond qui n’a pas été remué, fur lequel on fait des épargnes confidérables en maçonnerie , en fondant par rehauts. On peut profiter dans les culées, lorfqu’on trouve fur les bords de la riviere des difpofttions allez fortes & affez favorables pour fuppor-ter toutes les butées des arches. Quand on trouve du roc, on ne peut y faire qu’un parement, & fe fervir du roe même pour eulée j cela épargne les grandes
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- épailfeurs de maçonnerie qu’on efl obligé de donner aux Fonts dans ces endroits-là , où pour plus grande fureté on y projette encore des contre-forts plus ou moins grands, ou plus ou moins forts, pour mieux alfûrer la culée,
- On fonde fur des raeinaux & fur des plate-formes, en mettant les raeinaux fur la largeur de la fondation» 8c les plate-formçs fur la longueur, lefquels on cheville, enfemble pour les tenir en raifon fous le fondement de l’ouvrage. Voyez ( PL XX. Fig. 3. & 4. )
- On fonde encore plus fûrement, lorfque le terrein n’eft pas de confiflance, en le pilotant en travers de les fondations, 8c en coëffant les pilots avec des chapeaux , fur lefquels on pofe enfuite des raeinaux, & fur ces derniers les plate-formes , raeinaux qu’on cheville encore fur les raeinaux , fur lefquels enfin on éleve les murs de fondation. On fonde encore fur de fimples grillages, fans rien plus. (Fig. 1.)
- On fonde avec grillage 8c pilotage de remplage, ob-fervant de battre les pilots dans les vuides du grillage , deux à chaque chambre diagonalement oppofés ; chaque chambre étant de deux à deux pieds & demi en quarré, tant plein que vuide, luivant le befoin de l’ouvrage , & la charpente du grillage de la groffeur de 10 à 12 & J y pouces. ( Fig. 1. )
- On fonde encore avec pilots 8c palplanches de bor-dage , pour conferver 8c contregarder le pied d’une fondation , afin qu’elle ne foit pas fouillée par le courant des eaux, 8c pour en enfermer le terrein , qui pour lors ne pouvant plus pouffer, fupporte la maçonnerie qu’on a projette delfus. ( PL XVIII. Fig. 14. )
- On fonde avec encailTement 8c avec des barques qu’on fait faire exprès , dans lefquelles on range les matériaux, & que l’on coule à fond différemment fui-vant le befoin qu’on en a ; & fur ces maflifs liés de différentes maniérés, on conftruit des quais, des moles, des magafins 8c des piles dans les rivières, a k tout fuir.
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- DE IA CHARPENTERIE. = vant les difficultés qu’on rencontre, & qui demandent qu’on agiffe plutôt d’une maniéré que d’une autre, où il n’y a que la prudence de celui qui fait le devis, qui doit aller fur les lieux 6c tout voir, 6c de celui qui eft chargé de l’exécution , qui puiffe faire finir un ouvrage folidemënt 6c avec honneur.
- Quand les entre-deux des piles, ou les radiers fous les arches , font tout-à-fait mauvais , on enferme les têtes des PontsjFamont 6c d’aval par ties files de pieux & de palplanches , en traverfant rentrée & la lortie des arches par un ceintre renverfé, qui porte fous les piles, 6c où l’on fonde fur une platée. Les têtes des voulfoirs de ce ceintre renverfé tant d’amont que d’aval, doivent être taillées à plate-bande renverfée. C’eft ia feule reffource que l’art ait pû inventer, pour empêcher les ouvrages d’être emportés par la rapidité des eaux, 6c de creufer au-deffous des fondemens. ( Planche XXII. Figure 2.)
- Dans les projets des Ponts, qui eft une des matières où il y a le plus à prendre garde, fur-tout dans les fondations , on doit être plus circonfpeét qu’en toutes autres ; tout y doit être clair, afin qu’on en puiffe juger. On doit rendre les chofes aifées ; donner les inftruc-tions néceffaires pour l’exécution ; écouter les avis de tout le monde, 6c fuivre le meilleur. C’eft par-là qu’on fait les chofes avec connoiffance de caufe, 6c qu’on réuf-fit pour l’ordinaire.
- Des Culées & des Ailes des Ponts.
- Une Culée de Pont doit avoir du côté de l’arche des retraites en fondation égales à celles des piles, fi la difpofition des lieux le demande ainfi; 3c ce, juf-qu’à la hauteur des plus baffes eaux de la riviere ; 6c depuis le deffus des plus baffes eaux jufqu’à la naiffance de l’arche, le flanc ou le mur de culée doit être à plomb ; mais Lorlqu’une culée a des aîles de face ou de retour, pn leyr donne au-delà du vif du mur qui forme la
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- culée, un taîud d’un quart de fa hauteur, d’un cin* quiéme , d un fixiéme, quelquefois d’un douzième, fui-vant la confiflance de la maçonnerie plus ou moins forte, par rapport à la prife du mortier , dans lequel certaine chaux affûre plutôt un ouvrage dans un mois, qu’un autre en deux ans ; & cela pour foûtenir le poids des terres dont on remblaye le derrière des murs.
- Les ailes, foit en retour, foit en face , fuivront la décoration de tout 1 ouvrage, tant dans les focles, que dans les plintes , cordons, entablemens , bahus , &c. dont on peut orner un Pont; elles auront à leur couronnement tout au moins deux pieds, h elles portent un quart de hauteur, & trois pieds, fi elles n’en portent qu’un cinquième.
- Quand les aîles n’ont point de retour, mais qu’elles fuivent l’alignement des têtes du Pont, elles arcbou-tent davantage les culées r en forte qu’elles les affûrent beaucoup plus. Les aîles fuivent ordinairement la rampé du Pont.
- On fait des contre-forts à ces aîles, comme au milieu & au derrière de la culée , en guife d’éperons , fuivant qu’on eftime que les murs peuvent pouffer.
- Les terres dont on remblayera le vuide entre les aîles du Pont, feront battues fuivant Part, afin de former une chauffée qui ait affez de confiflance pour y placer une forme de pavé , fuivant l’ufage du païs, avec un ruiffeau au milieu , pour l’empêcher de pouffer les aîles du Pont & les murs de foutennement des chauffées. ( PI. XIX. Fig. 4. )
- Des Files, des Avant-becs, & des Oeïls de Font•
- Les Anciens donnoient aux piles des Ponts là troi-fiéme partie de la grandeur des arches , même julqu’à la moitié, f^oyez Bergier, iiv. 4. chap. 2y. Les Modernes ont trouvé que cela étoit trop , & en ont donné moins , comme un quart & un cinquième. Les uns &
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- ds la Charpenterie; 2 y £ les autres ne donnent aucune raifon là-deffus ; ils ne fe fondent que fur l’expérience ; car fi on en recherche la caufe aujourd’hui, peut-être fera-t’on dans la même peine.
- Les piles ont des avant-becs qui affurent le Pont contre le courant de l’eau, contre les glaces, & contre toutes fortes de corps qui y viennent heurter lors des inondations. Les avant-becs font de différentes figures ; chacun les fait fuivant l’ufage qu’il croit convenir le mieux, foit pour la durée, loit pour faire un meilleur effet. ( PI. XIX. Fig. 4. )
- Une pile a un avant - bec & très-fouvent un arriere-bec. Le premier eft Pavant-bec d’amont, & le dernier l’avant-bec d’aval.-On fait leur angle de faillie tantôt droit j ou de 90 degrés, ou aigu, pour mieux divifer le courant de l’eau, & tantôt arrondi. On arme quelquefois l’avant-bec d’amont de barreaux &c de crampons de fer, pour rompre plus facilement les glaces, pour leur réfifter & pour conferver la maçonnerie. On ne garde pas ces précautions aux arriere-becs ; on fait leur angle de faillie toujours aigu, pour mieux réunir le courant des eaux & leur donner la fuite, afin de les empêcher de bouillonner & de dégravoyer par-là les fondations. Les avant-becs aflurent certainement les têtes des Ponts , & on doit les regarder comme des arcboutans. On les monte jufqu’au rez-de-chaulfée du pavé au-delfus du Pont, fi on le juge à propos, pour en maintenir la façade & en mieux alfûrer les garde-fous & le pavé; & cela tantôt en pointe à deux taluds , & tantôt à un feul, garnis à leur chape de dales à joints recouverts, pour lailfer écouler les eaux de pluye, en pratiquant au bas de ce talud pour ornement , un plinte, un larmier, Ôcc. pour fervir de couronnement à Pavant-bec.
- Les avant-becs ne fe montent bien fouvent que jufqu’à la naiflance du ceintre de l’arche. De-là en haut on leur pratique unchaperon pour les couronner, qu’on confirmé
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- à joints recouverts de dales , afin d’avoir au-defius l’ef» pace des reins de l’arche libre , pour y pratiquer des œiis de bœuf, ou des œils de Pont.
- Ces .œils de Pont fe font de différentes maniérés, les uns enr guiie de portes ou de pafiages, les autres ronds avec décoration. Ils foulagent beaucoup l’ouvrage de fon poids , épargnent de la maçonnerie , & donnent un paiiage plus libre aux eaux des inondations, en pafiant au travers. Ils fervent encore pour dégager les piles de tout ce qui peut s’y arrêter & qui feroit capable de forcer le Pont, en y faifant defcendre des hommes, qui, à coups de haches, mettent en pièces tout ce qui s’y arrête, & qui peut ébranler les fondemens des piles, comme font les arbres, &c.
- Des Arches Ù* des Voujfoirs.
- Plus les arches font grandes, plus les piles, les culées & les voufibirs doivent augmenter & avoir de portée à proportion. Il n’y a point de réglé fûre qui détermine la grandeur des vouiioirs. On fe réglé là-deflfus fur les ouvrages anciens, en proportionnant les principaux matériaux , dans lefquels confifte prefque toute la force des arches.
- Il eft certain que les matériaux de plus ou de moins de confifiance, contribuent au plus ou moins de loli-diié des ouvrages ; que des voufioirs de trois pieds de queue afiûreront mieux une arche de dix toifes d’ouverture, quand ils feront compactes & bien refterrés, que ne feront ceux de quatre pieds, qui feront de moindre confifiance, comme s’ils étoient de pierre tendre.
- Il efi encore certain qu’un grand Pont qui porte une grande voiture, eft bien moins chargé qu’un ponceau qui porte la même voiture. Ainfi on doit propor-, tionner les voufioirs au poids qu’ils doivent fupporter.
- On peut faire les arches en trois maniérés; fçavoir; à tiers point ou Gothique, qu’on peut dire être capable
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- de la Charpenterie, 2^7 de porter un plus grand fardeau ; à plein ceintre, 6c en ellipfe ou lurbaiffée. La première eft la plus élevée , la fécondé l’eft moins, 6c la derniere eft la plus rampante & la plus balle. Les unes 6c les autres augmentent leur pouilee à proportion de leurs difpoîi-tions , 6c par conséquent on les employé différemment, par rapport à leurs ufages.
- Des Couronnemens des Ponts , des Garde-fous & des autres fardes qui les terminent.
- On termine pour l’ordinaire les Ponts avec quelques ornemens, comme d’un plinte , d’un cordon , d’un entablement ou d’autres antiques avec une cymaife. On décore même leur façade avec des cadres & tout ce qui peut les orner, Suivant les différens projets de ceux qui les ordonnent.
- On pofe ordinairement des Garde- fous à tous les Ponts depuis 1 y à 18 & 24 pouces d’épailfeur , félon la grandeur 6c la conféquence des ponts , qu’on termine en bahut, ou par une tablette , l’un & l’autre plus ou moins grands par rapport à tout l’ouvrage > qui portent en dedans une faillie d’environ un pouce , en guife de plinte, joignant enfemble les quartiers de pierre de taille-' avec des tenons de différentes maniérés.
- On fait porter quelquefois en tête du Pont & à fon milieu, foit à fon entablement, foit au milieu de la clef, les Armes du Souverain, où de l’Etat, ou de la perfonne qui le fait conflruire à fes dépens , qu’on décore fuivant le goût & les ordres qu’on en donne.
- On contre-garde les garde-fous des Ponts aves des bornes fcellées dans le pavé avec mortier, qu’on fait plus ou moins grandes félon l’importance de tout l’ouvrage ; & ce , afin de détourner les efiieux & les rouages des charettes des garde-fous, qui font fouvent fans cela renverfés par leur choc ©u par leurs pouflées.
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- Les deffus des Ponts font ordinairement paves , 8c quelquefois garnis de deux banquettes en guife de quais & de trottoirs, pour fervir de patfage aux gens de pied, confervant le milieu pour les voitures. On leur donne pour l’ordinaire la moitié de toute la largeur du Pont, c’efl-à-dire , que fi le Pont a 6o pieds de large, chaque 'banquette aura i y pieds & le milieu 30.
- Dans les tems de guerre on ferme les Ponts par des tours pour y établir des corps-de-garde, afin d’empêcher le pafiage aux ennemis, &c. On y fait des barrières & d’autres ouvrages plus ou moins confidéra-bles pour fervir à leur défenfe, ou à les décorer; comme de fuperbes portes d’entrée', ou-des arcs de triomphe, &c, fuivant les circonftances qui les déterminent ainfi plutôt d’une manière que d’une autre.
- Des Ponts conjîrmts avec Charpente & Maçonnerie,
- Ces Ponts font ceux qui ont les piles de maçonnerie, & le paffage au - defiiis fait avec une ou plufieurs travées de poutrelles. On ne prend point aux culées de ces Ponts toutes les précautions qu?on cherche pour ceux qui font entièrement de maçonnerie , on en tourne feulement le profil devant derrière. On fait un talud ordinaire d’un cinquième de hauteur en dehors de la culée. On monte le mur à plomb en dedans du côté des terres , auquel on donne trois pieds de largeur à fon couronnement. Les murs en ailes portant parapet font conftruits fuivant les réglés de Part, & les remblayemens entre les murs faits aufli à l’ordinaire. Les travées qu’on confiruit au-deffus des piles , ne font faites ni plus ni moins que celles qu’on confiruit aux Ponts qui font tout de charpente. Et ainfi parlant de ceux-là dans la fuite, on verra le détail de la confiruc-tion de ceux-ci.
- On pofe des fablieres ou des plate - formes fur les jpiles, fur lefquelles on range les renforts & les foûpou-
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- „ de la Charpenterie. app très qui doivent fupporter les travées des poutrelles. Voyez les Planches XIX & XXL
- La maçonnerie peut être faite de trois difFérens matériaux ; içavoir, de pierres de taille aux encoignures, de brique en difFérens lits pour faire liahon & parement, & de cailloux mélangés pour i'ervir à garnir leur entredeux; tout cela ménagé & ne faifant qu’un même corps, compofe un ouvrage également beau & folide.
- Chacun dans fon art cherche à qui fera mieux. Les Charpentiers ne fe font pas moins admirer dans la dillri-bution des différentes pièces de bois à former différentes maniérés de Ponts , que les Appareilleurs dans la coupe des pierres pour les arches.
- Des Ponts conftrmts feulement en Charpente. i°. Des Ponts fixes & dorinans.
- Les Ponts de charpente , fuivant la bonne maniéré du tems, & non celle des anciens Auteurs qu’on ne fuit pas , font ceux qui font plantés avec une ou deux files de pieux pour palées. ils font plus ou moins larges, félon la grandeur des routes , le nombre des perlôn-nes & les voitures qui doivent palier defïus. Ils font élevés auiFi haut que la navigation le demande. On fait encore une de leurs travées auffi large que celle des Ponts au-deifus ôc au de(fous , fervant à faire paffer les plus larges bateaux pour le tranfport des marchandées.
- Ils font à une , deux ou plufieurs palées. Ceux qui ne font qu'à une palée , font les plus légers , qéon fait plus ou moins larges & qu'on ne peut réduire pour y faire palier des chariots, à moins de dix pieds de large, que Ton plante fur une file de pieux compofée de cinq pilots tout au moins, elpacés les uns des autres d’environ quatre pieds, & un de chaque côté en aile, tous coëffés & arrêtés d’un feul fommier, & moifés à la fuperfi.de des plus baffes eaux} terminés par des tra-
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- vées & des lifles à l’ordinaire. Ce font-là Iss moîn" dre s Ponts de charpente les plus réguliers pour traverser de (impies rivières. ( PI. XXII. )
- Ceux au contrairequi font d’un plus grand ufage, font faits de 3 à 4 toifes de large , ou environ , de 2 à 3 rangs de files de pieux pour palées, coë'ffés, liernés 6c moifés lelon l’art, avec des contre-fiches à deux rangs, pour les entretenir, telles qu’on le juge à propos.
- La plupart de ces palées ainfi doubles 6c triples , font pour l’ordinaire contre - gardées du côté d’amont par un avant-bec de pilotage, en guife de brife-glace , qu’on revêtit de planches par dehors, depuis les plus baffes eaux de la riviere jufqu’aux plus hautes inondations, afin que lorfque les eaux charient des glaces & des arbres, les uns &c les autres ayent moins de prifedur le corps des palées 6c qu’ils ne fafîent que gliliër, ( PI. XXL fig. 4.)
- On efpace dans les Ponts qui ont ainfi des travées, les pieux de 3 en 3 pieds par en bas , tant du plus que du moins, qu’on réunit au haut à un pied 6c demi ou deux pieds pour chaque vuide d’entrevoux , de forte que faifant une plus grande largeur en bas, ils renforcent davantage le Pont en maniéré d’empâtement, pour pouvoir mieux réfiller à tous les efforts des eaux & de tout ce qu’elles entraînent qui peut s’y arrêter. D’ailleurs le rerrein du fond de la riviere dans lequel les pieux font plantés, rdeft point tourmenté ni divifé par l’effort du planteæent des pieux , & par conféquent plus le fonds en efi affûré, moins il eft divifé.
- Quand la riviere dans laquelle on projette un Pont de charpente , eft fort encaiffée, pour l’ordinaire elle eft plus profonde. Et plus elle a de profondeur, plus il fout prendre de précautions à l'égard des pieux. Si la profondeur d’eau eft d’environ 1% à 30 pieds, les pilons ne peuvent prendre que 6, 8 à ï o pieds dans le cerrein au-defious des eaux , fuivant qu’il a plus ou moins de confiftance : c’eft dans ces endroits où les
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- DE LA ChAKPENTIJIE» sl.6% paîées doivent être doubles 6c triples, pour mieux s’entretenir enfemble, 6c être liées avec des chapeaux & des moifcs à la fuperficie des plus baffes eaux. De-ià en haut jufqu’à l’aire du Pont, 6c aux travées,les pieux doivent être entés , l'oit dans les moifes , foit au-deiius , luivant la maniéré ordinaire, afin de faire, une portée de Pont de 4 à cinq toifes de haut, au-deüus des plus baffes eaux , pour le paffage des bateaux & pour celui, des eaux, lors des inondations qui en doivent terminer la hauteur. On ne fçauroit mieux voir toutes ces manières , que par les exemples des Ponts décrits aux Planches XXI & XXII, où l’on trouve leurs coupes & leurs élévations.
- On revêtit bien fouvent les palées des Ponts avec des doffes, & fur-tout leur avant-bec , depuis les plus balles’ eaux, afin que les arbres ne s’y arrêtent pas et} pafiant» entrelaçant leurs branches 6c leurs racines entre les pieux*.
- 2°. Des Ponts-Levis à deux F eches, à une Fléchés, a Bafcule, a Coulijjes & Tournans.
- On peut établir à quelque Pont fixe que ce foit & dormant, toutes fortes de Pont-levis , comme à un Pont de maçonnerie , Ôc à un de charpente.
- On en peut établir aufli à un Pont de charpente mouvant, comme eft celui qu’on fait fur des bateaux, qui eft flotant ; parceque ces fortes de Ponts ne lont. pas fort élevés au-delfus de la fuperficie des eaux des rivières où on les pratique, comme le repréfente la fig. ire* de la PI. XXllI, où l’on voit un double Pont-levis qui s’élève de côté 6c d’autre, pour laifîer un efpaee (ufï fant propre au paffage des plus grands bateaux. Et au contraire, on fe fert d’un leul Pont-levis pour défendre le paffage devant la porte d’un Château ou d’une Ville. Ces Pont-levis font compilés ordinairement de deux fléchés, qui tournent par des tourillons dans des crapaudines, que les piédroits de la maçonnerie , oa
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- des poteaux de charpente fupportent. ( Planche XXÎL
- Fig. 2 & 4. )
- On fait ces Ponts en forte que les fléchés foient toujours parallèles, & égales aux ponts qu’elles doivent lever. Et la ligne tirée d’un tourillon , ou du centre de Fefîîeu des fléchés, au centre de l’efiîeu du Pont-levis, doit être encore parallèle, & égale à celle des chaînes qui fervent à lever le pont. Voyez l’explication des Figures 2 6c 4 de la Planche XXII.
- Les pièces d’un Pont-levis font : i°. les deux fléchés, 2°. l’efîieu, 30. les entre-toifes, 40. les culafles, y°. la croix de faint André.
- Toutes ces pièces doivent tenir en équilibre les chaînes & le Pont-levis qui eft au-deflous, & dont les pièces font : i°. l’eiïîeu, 2‘‘ri l’entre-toife, 3 °. le çhevêtre, 40. les poutrelles, j°. les doflfes ou le plancher que les poutrelles fupportent.
- j II y a des Ponts-levis à une fléché qu’on met ordinairement à côté d’une grande Porte de Ville , à un Guichet, ou à une Poterne, pour lailfer défiler les gens un à un , & qu’un homme à cheval peut quelquefois feulement pafl’er.
- La fléché de ce Pont efl portée fur un efiieu tournant plus ou moins grand , fuivant la difpofition du paf-fage ; & le bout de la fléché efl garni d’un colier ou d’un anneau , au-dedans duquel tourne un arceau de fer de la largeur du Pont levis qui fe leve avec deux chaînes. (PI. XXIHI. Fig, 2.)
- Il y a des Ponts-levis à bafcule, On doit obferver dans îçs uns & dans les autres de mettre le tourillon toujours au milieu des fléchés, afin de garder 1 équilibre de la charpente, foie en le levant, foit en l’abaiflant. Quand le tourillon efl: au-deflous des fléchés , il efl: certain qu’il efl plus aflûré , mais aufli le jeu du Pont-levis efl très-difficile. il faut cinq à fix hommes pourfle lever, & il s’abat avec trop de précipitation contre le derrière de Pavant- corps de la porte , ce qui cauf'e fouvent des acci-dens fâcheux ; & cela n’arrive jamais quand les Ponts-levis (ont bien en équilibre.
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- ^ . de la Charpenterie. 26$ On joint ordinairement des chaînes à la culaffe des fléchés pour les pouvoir lever facilement, & les tenir en contre poids. On charge à cet effet par encailfemenr le derrière du Pont-levis, entre l’entretoife & la culaffe qu’on remplit dé boulets de canon , ou de maçon* nerie, jufqu’à ce que le tout foit contrebalancé 6c en-équilibre.
- On fait des Ponts-levis à couliffe , mais ceux -ci ne font pas fi aifés que les autres, ni fi prompts à fervirs. à moins qu’on ne ferme les portes & les barrières auparavant ; ce qui demande bien fou vent trop de tems * pour fe mettre affez tôt à couvert d’une furprife. On. tire ce dernier avec une chaîne qui eft attachée à fa cu-laffe, & qui pafl'e au travers d’une fente, ou d’un trou* qu’on pratique au bout du plancher de fa chambre.
- On en fait aufli de tournans fur un feul pivot. Et tous ces Pont«levis font plus ou moins utiles , fui— vant les endroits où on les pratique, & i’ufâge auquel on les defline.
- Des Ponts mouvans & volans-
- lQ. Les mouvans qui font les Ponts à Bateaux, ù*' à Pontons, Ù“c. 2 e. Les Vol ans qui font les Bacs à Trailles. 3 Les Bacs à Gvenouillette. 4-°. Les. Ponts volant,
- 1°. Les Ponts mouvans à bateaux font établis ordinairement fur des fleuves ou rivières, où le mauvais fond ou d’autres raifons, ne permettent pas qu’on y puiiTe projétter d’autres Ponts à piles ou à palées. On conflruit ces Ponts fur des bateaux plats par-deffous, qu’on fait exprès de la longueur convenable à la largeur duPont. Ces Ponts fe meuvent & font flotans»,, en fuivant toujours la hauteur de l’eau , foit qu’elle: monte, foit qu’elle baiffe. (Pi. XXIII.Fig. i.J
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- On donne pour l’ordinaire trois à quatre toîfes de diftance de bord à bord d’un bateau à Fautre, & chaque bateau ayant deux toiles de large, une poutre de cinq à fix toiles de long, détermine la diftance de chaque bateau de milieu en milieu. De maniéré que peuplant chaque travée des poutrelles qui y conviennent, on les lie près à près avec d’autres poutrelles fur les bateaux, enforte que le tout fait un enchaînement de Pont de la largeur de la riviere.
- On conftruit ordinairement ces Ponts fur les bords de la riviere & fuivant fon cours en defeendant, pour mieux mettre à portée les bateaux, & les difpofer fuivant le cours de la charpente. On les couvre de dofles , avec une lilfe à fes côtés & des banquettes pour fervir de fieges ; & étant finis fuivant la largeur de la riviere , on les monte tôut-d’une piece par le moyen des cordages, que des tours & des vindas dévuident en montant. Enfuite on les tient en raifon avec des ancres qu’on jette en plu-fieurs endroits de la riviere , ou qu’on attache à des pieux plantés exprès au-deflus de fon courant. On aifûre ces Ponts aux bords de la riviere à leur entrée & fortie avec des ouvrages de maçonnerie en forme de quay, qui leur fervent d’attache. Et on fait à l’endroit le plus con venable & le plus profond de la riviere, un ou deux Ponts - levis fuivant la largeur qu’il importe d’établir, pour le paflage des bateaux qui fervent à la navigation & au commerce.
- Pour faire ainfi ces Ponts, il faut absolument être maître des deux bords de la riviere; car fi on n’a qu’un bord, & que l’ennemi foit à Fautre bord pour en difputer lé palfage, il faut difpofer le Pont dotant tout autrement qu’on n’a fait celui-ci; c’eft-à-dire, quùsprès l’avoir conf-truît fur le bord dont on eft maître, où on Faffûre avec Ion attache, on fait defcendre peu à peu fon autre bout avec des cables, que des tours & vindas dévuident éga-lément en defeendant, jufqu’à ce qu’il aille rencontrer Fautre fyprd de la rïviere, où l’ennemi eft ordinairement retranché pour en empêcher le paflage. On doit alors
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- de u Charpenterie; 'sl6$
- l’aller forcer dans Tes retranchemens , pour être maître de l’autre bord, de la riviere, & y pouvoir faire une attache à la fortie du Pont. On jette après cela des ancres dans la riviere & au-deffus , pour mieux affûrer le milieu du Pont, qui ne Peft auparavant que par les cables que les tours & vindas tiennent en raifon fur le bord de la riviere, & par le côté:
- Ces Ponts ainfi conflruits pour le paffage d’une Armée, font fort légers, faits de plufieurs bateaux, ou pontons de cuivre & de cuir, que des cordages lient les uns & les autres à certaines diflances, & que des folives fort legeres & qu’on couvre deplanches, tiennent en raifon par-defius.
- On les retire auffi facilement qu’on les a établis, & on les fait de toutes fortes de bateaux, grands & petits, félon qu’on peut les trouver le long de la riviere où on efl le maître, A leur défaut on fe fert de tout ce qui peut foter aifément fur l’eau , qu’on lie différemment, fui-vant la difpofition des chofes & l’occaiion , comme tonneaux , poutres de fapin entières, d’autres creufées exprès, & gaudrorinées, peaux de bouc enflées, faifeeaux, rofeaux, &c.
- On couvre ces Ponts par des liffes qu’on garnit de toile , afin de couvrir les travailleurs, quand le befoin le demande , & pour cacher ce qui fe fait derrière , & les gens qui paifent defifus. Ces toiles fervent encore à foute-nir le Pont, lorfque les vents montent la riviere.
- 2°'. Les Ponts volans font les bacs de toute maniéré, qu’on adnventé différemment, fuivant la néceflîté & la difpofition des lieux. Les premiers & les plus fimples font ceux qui fe font en paffant au travers de la riviere un cable qu’on file fur le bord du bateau autour d’un tourniquet. Le cable coule à fond quand le bac ne tra-Verfe pas la riviere , pour iaiffer la navigation libre.
- On fait encore des bacs plus aifés dans les canaux, où les eaux font foutenués par des éclufes où elles n’ont point de courant. On attache le bac de part Ôc d’autre
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- avec une corde ou un cable , dont le bout de chacun e£îr lié â un piquet fur le bord du canal. De cette maniéré on a la liberté de part 6c d’autre de tirer de chaque côté du canal le bac pour le faire aborder où l’on efl, 6c pour paf* fer de l’autre côté en amenant la corde à foi. On fait fer-vir à ces fortes de bacs, à la place d’un bateau , plufieurs poutres de fapin qu’on lie avec des planches en travers Si qui font clouées deffus en forme de plancher pour y faire paffer de petites voitures, des troupeaux, Sic.
- 3 Quand les bacs font mieux entendus , on les dirige par le moyen d’un grand cable qui traverfe le fleuve en différens endroits , lorfqu’il efl: trop large , comme dans les courans, entre plufieurs ifles, où il fe partage , & fur-tout lorfque les eaux font rapides, fans quoi ces fortes de bacs ne pourraient pas aller. '
- Ces cables font tendus fort haut, autant que les bateaux qui fervent au commerce le permettent pour pouvoir paffer deffous. Ils font tendus par le moyen de différens tours de chaque côté de la riviere fur des enfourchemens de deux à trois corps d’arbres qu’on planteTur fes bords. On paffe une grenouillette autour de ce cable, à laquelle on attache une corde qui prend au bac fur un de fes bords à un cinquième ou environ de fa longueur, de maniéré qu’en changeant cette corde dLn côté 6c d’autre du bac, fans fe mêler de rien plus, que de diriger le gouvernail» le bac traverfe la riviere de lui-même, par la force de l’eau qui le prend par le côté 6c le pouffe de,meme ; de forte que la grenouillette courant toujours le long du cable & a différentes reprifes , le bac arrive par cette difpolition de part & d’autre à chaque bord de la riviere.
- q.°. La derniere maniéré qu’on a imaginée encore pour traverfer un grand fleuve avec un bac , c’efl: le Pont lant, qui n’eft qu’un bateau attaché au bout d’un long cable, arrêté au milieu de la riviere, & fort loin.au-deffus* fuivant la largeur du fleuve. Ce long cable efl; fupporre par de petits bateaux de diflance en diflance, autant que les eaux de la riviere le permettent, afin qu’il ne les tou-
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- d b la Charpenterie. '267 che pas pour empêcher la direction ; ce qui empêcherait le bac de traverser la riviere.
- Cette derniere maniéré porte le bac de part & d’autre de la riviere , d’un mouvement à peu près femblable aux vibrations d’un pendule.
- Les bacs dans les grands paflfages , peuvent être à un & deux bateaux, avec un plancher au-deflus. Le plus bas dans le fond de la barque , peut fervir à faire paffer les gens de pied.
- Des Défenfes des Ponts.
- i°. Des Brifes - glaces. 2°. Des R evêtijfemens des Piles degravoyées, ou des Crèches.
- i°. Les Brifes-glaces font pÜ: ordinaires à la tête des Ponts de charpente d’amont-l’eau, qu’à ceux de maçonnerie, à caufe que ceux-ci ont pour l’ordinaire plus de lorce à réfiiter au poids & à l’heurt des pièces de glace que les rivières entraînent. Cependant on ne fçauroit prendre trop de précautions dans toutes fortes de Ponts ; & quand on feroit des brifes-glaces devant ceux de maçonnerie dans les Païs les plus lujets aux glaces, cela n’en feroit que mieux. ( PI. XIX. dans le profil, SRQ. Figure 4. )
- Les brifes-glaces, foit de maçonnerie, foit de charpente, fe font à peu près de la largeur des piles, ou des palées des Ponts qu’ils contre-gardent. Il n’y a rien de fixe là-delfus fur quoi on puifie tabler, que les coutumes des lieux & la néceflité des chofes qui le demande plutôt d’une maniéré que d’une autre, & que la raifon doit toujours conduire. Les avant-becs dans les Ponts de maçonnerie font véritablement des brife-glaces.
- 2°. Les rivières changent fans celle la difpofition de leur lit. Un arbre couché dans fon courant, un rocher renverfé, une jettée, un épi, 6c tout autre ouvrage, font varier inceffamment une riviere par de nouvelles
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- lignes de réflexion, dont elle fe trouve embarrafl*ée; & ce changement fe continue bien fbuvent au-dclfous & fe Fait fentir jufques près de la mer, de maniéré que ce qui étoit une profondeur d'eau, fe comble de gravier.
- Ce font ces difîërens changemens qui dégravoyenr aujourd’hui un côté d’une pile, la creufent un autre jo.*r dans un autre de fes côtés, qui peu à peu la minent en diflérens endroits & Patlbibliffent, en forte que par le grand poids de tout l’ouvrage , le Pont s’effondre au-del-lous des creux où les eaux ont fouillé, &. fur-tout dans ceux qui font expofés à des courans rapides.
- Si on peut enfin empêcher que les rivières ne dégra-voyent les piles, en changeant ainfi de courant, il efl certain que les Ponts fublifteront toujours, & pour cela on fe fert de divers moyens.
- On bat diverfes filérde pieux autour des avant-becs des piles dégravoyées , autant que la bonnette peut jouer tout autour, à caufe qu’elle ne peut fe placer à Pendroit des crèches fous les arches pour y planter une pareille charpente, où les curvités des reins font trop bafles pour le permettre ; on fe contente de battre dans ces endroits dœ pieux avec la maflfe à deux & trois manches , & de lier la tête de tous avec des chapeaux à rainures & palplanches, pour achever de revêtir tous les côtés de la pile.
- Les files des pieux fe mettent à 3,6 9 ou 9 pieds loin des faces 8c du pied des piles. On s’écarte ainfi, afin de ne pas rencontrer avec la pointe des pieux les premières retraites des fondemens qu’on abattroit infailliblement, fi l’armature des pieux portoit delius ; ce qui leroit capable de ruiner tout l’ouvrage , de le faire renverler, au lieu de l’afiùrer. L’autre raifon qu’on a de s’écarter ainfi du pied de l’ouvrage , c’elbque plus on s’éloigne, plus la crèche elt fpacieufe pour pouvoir contenir davantage de matériaux en jettée l'oit à pierres perdues, qui vont remplir le vuide au-delfous des piles en roulant les unes fur les autres, foit de maçonnerie à fond perdu,
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- ©e la Charpenterie. 269 qui coule ainfi par-tout j & où elle fait prife d’abord, quand elle eft faite fur le champ avec de la chaux éteinte à l’inftant & bien enfermée. Tous ces moyens font plus ou moins convenables , fuivant la dilpofition des lieux.
- Quand enfin la riviere vient à creufer au-deffous de tous ces ouvrages , les matières dont on les a bloqués & remplis, fuivent les creux des tournoyemens des eaux, 6c les dégarniflfent en defcendant plus bas ; ce que l’on con-noît au deffus de la crèche, où l’on voit qu’elle fe dégarnit, & qu’on regarnit de nouveau.
- On doit remarquer que quand les jettées fe font dans ces endroits de pierres feches, on doit employer des plus gros quartiers de pierres mêlés avec des plus petits, afin que ceux-ci rempiiflènt les vuides qui le trouvent entre les grands.
- Plufieurs obfervent de couronner ces ouvrages d’un talud couvert de dales , comme on le voit en plufieurs endroits ; mais il feroit mieux de les couronner de niveau. Le premier fait toujours effort pour s’écarter de l’aplomb des piles & pour pouffer en dehors la tête des pilots qui les lupportent ; au lieu que le dernier ne fait aucun de ces mauvais effets, & n’occupe point tant de place fous les arches, & facilite davantage le palfage des eaux.
- Il eft certain que tous ces revêtiffemens de piles 8c ces crèches retreciffent le lit de la riviere, ce qui donne au courant des eaux une fuite beaucoup plus rapide en-entre les arches. Mais aufîi en récompenfe le pied des piles s’aflure bien davantage par le revêtiffement qu’on leur pratique, fans lequel le Pont périroit bien fouvent, C’eft ainfi qu’on foudre un petit mal, pour en éviter un pire.
- Des Parties â*un P ont de Charpente.
- Ce qu’on appelle pile dans un Pont de pierre, fe nomme paiee dans celui de charpente, que l’on fait avec un , deux & trois rangs de pieux, qu’on lierne ou qu’05
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- moife, &c, fuivant le plus ou le moins d’ufage qu’on en
- veut faire. ( Voyez la Planche XIX. Fig. q.. )
- La culée eft également appellée culée en un Pont de bois comme en celui de pierre : & les pieux dont la palée & la culée font compofées, font couronnés & coëffés d’un gros fommier ou travon, pour fupporter les différentes travées qui font à un Pont de bois un effet fembla-ble à celui que les arches font à un Pont de pierre. (Voy, Planche XiX. Fig. 7.)
- Les poutrelles dont les travées font compofées de dif-fêrens cours à Tubage des Ponts de bois, fervent comme à la place des vouffoirs des Ponts de maçonnerie; & dont les entrevoux font recouverts de grolfes planches ou madriers qu’on appelle dojjes, & improprement couckis, à caufe qu’elles fervent à porter les couchis de fable quand on pave Taire d’un Pont de charpente. ( Voyez PI. XIX. fig. 4.) Les poutrelles font ordinairement foula-gées & tenues en raifon fur des plate-formes ou foûpou-tres, qui portent fur les travons & les plate-formes par des contre - fiches ou bras qui portent fur les moifes des palées fk fur les pieux ; &c les moifes enfin font foulagées par des chantignolles & des boulons. C’eft ainfi que les unes ont liaifbn avec les autres, & que toutes jointes en-femble portent la charge du Pont-
- Outre ces parties il y a celles qu’on nomme pièces de pont, que l’on met en rang des dofles, de toife en toife? de deux en deux, ou de trois en trois, fuivant la néceffité qu’on en a; les plus longues fervent à porter & à entretenir les poteaux d’appui de deux en deux toifes, ou de trois en trois, les liffes & les liens, les garde-couchis , ou les doffes de bordure, qui fervent à entretenir les bords du pavé. Il y a suffi les guettes, guet-trons, croix de faint André & les entretoifes, qui Importent la Me & l’entretiennent différemment par dit*, férentes décharges. ( Voyez Planches XIX & fuiv.)
- On pave Paire des Ponts de charpente, mais c’eft toujours beaucoup mieux de mettre le ruilfeau au milieu t
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- ï)E la Charpenterie. 271 plutôt que de donner une forme bombée au pavé> parce que cette difpofition arcboute fi fort les doiîes des bordures , les tenons & les mortaifes, les poteaux d’appui -& les entretoifes, qu’elle les force fans ceflfe &: les ruine bientôt; d’autant plus que l’écoulement de's eaux de pluye y entraînant beaucoup de boue, cela leur entretient une humidité qui les pourrit bientôt. Il feroit infiniment mieux , fi c’étoit la coutume , de faire un pavé tout uni & fans ruifteau à un Pont de charpente, 8c de le couvrir d’une toiture à deux égouts pour éviter la pluye ; cela conferveroit le Pont bien plus long - tenis , au lieu qu’il faut fans ceflfe y faire des réparations. Les Fig. y & 6 de la PI. XXI. en repréfente un à deux étages & couvert, qui eft de l’invention de Mathurin Joujje. Voyez-en l’explication en fon lieu, comme de toutes les autres Figures ci-après, par lefquelles il fera bien plus facile de comprendre les chofes, que par tous les difcours qu’on en pourroit faire.
- Explication des ftx Planches concernant la Conjîruôlion des Ponts,,
- Planche XVIL *
- LEs neuf premières Figures de cette Planche repré-fentent les neuf ceintres qui ont été rapportés ci-devant à l’article des ceintres , mortaifes 8c poutres armées. On remarquera feulement dans la Figure fécondé, qui eft une ellipfe du deffein de Mathurin Joujje , 8c dans toutes les autres ellipfes, les vouflfoirs dont on doit conftruire les Ponts ainfi furbaiffés, qui doivent être proportionnés félon le rayon dont on fe fert pour tracer la partie de l’épute qui a le plus de portée, 8c non pas félon le demi-diametre de l’ellipFc. Ainfi dans Tel-îipfe (Fig* 2, ) le demi-diamètre CL étant de ÿ toifes 4
- h
- PI. XVII.
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- 272 Traite*
- PI XVII Pouvant former une arche de 18 toifes d’ouverture, ôn 'doit fupporter cette arche comme ayant 22 toifes, à caufe que DE eft tracé par le rayon AE, qui a n toifes. Ainfi, au lieu de 4 pieds qu’on donneroit, par exemple ,* aux vouffoirs, à raifon de 1 8 toifes d’ouverture que peut avoir l’arche, on doit leur en donner quelque chofe de plus, à proportion de 22 toifes que l’arche porteroit, comme faifant partie d’un arc DE dont le rayon eft 11 toifes. Ainfi l’ellipfe (Fig. 2.) qui n’efl que de 18 toifes, fait autant d’effort comme fi c’étoit une arche à plein ceintre de 22 toifes.
- On obfervera feulement dans la première Figure, que pour épargner de la charpente dans les ceintres, on peut faire fortir des vouffoirs en confoles ou corbeaux VX, pour les fupporter à certaine hauteur de la retombée, plutôt que de la commencer à la naiffance de l’arche & de faire des trous de boulin. On peut biffer encore fur la façade du Pont, vis-à-vis les reins des arches, des pierres en faillie BC, pour fervir à s’échafauder, afin de pofer les ceintres des arches, en rallongeant les échafauds en B ; & enfin, les vouffoirs n’étant, par exemple, que de 4 pieds de queue à la naiffance du ceintre ZY, & jufqu’au- deffus de la retombée, ils doivent être plus longs, plus ils approcheront de la clef C, fuivant la ligne ponéluée CEB qui commencera à la retombée B, ou à la naiffance du ceintre, ou, par exemple, devant avoir 8 pieds en MO, ils auront cette portée, ainfi rallongés en coupe, ou en plufieurs parties , s’il n’efl pas pofîible de les avoir de même tout d’une piece jufqu’à Taire du Pont en O, à moins que l’on n’eût les carrières fort près & la pierre de taille commodément.
- Il n’y a rien de particulier à obferver dans les Figures & 9, chacune faifant un plein cein-> tre. Ainfi ayant été rapportées ci-devant à l’article des ceintres, &c, on n’a rien à y ajouter.
- Divert
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- ©E LÀ Ch ARPENTE RI»;
- Divers Affemblages,
- La Figure dixiéme repréfente l’aflfemblage à tenons ppxvns %c {impies mortaifes.
- La Figure onzième* a doubles tenons &. doubles mortaifes.
- La Figure douzième, à tenon à mordant.
- Lâ Figure treiziéme y à tenons à renfort.
- La Figure ye repréfente un aiîemblage à tenon &Pi-.XVTXÏi mortaife avec embrevement & à hoche.
- La Figuré 6e' à tenon & mortaife à bout de lien*.
- La Figure 7e* à tenon & mortaife à tourniez
- •La Figure 8e- à tenon à épauleraient.
- Planche XVIÏL
- Des quatre poutres armées repréfentées en la XVÏIL Planche les trois premières font du delfein de JVlathu-rin Joujfe. La première eft plus forte que la fécondé, pat plufieurs redans M , L* X * eft fûulageant la poutré qui eft au-defl'ous par deux autres au-défius y qui fe joignent en H. Là fécondé eft feulement foulagée par deux autres poutres DA & AF en décharge , qui fe joignent en A. Enfin il donne la troifiénie en armant la poutre QR par trois décharges PG, CN & NM;
- La quatrième repréfente la maniéré d’aujourd'hui, par le moyen de laquelle on a enchéri fur cet Auteur, en uniffantbien la poutre armée XY y enforte qu'il ne pa-toît pas qu’elle ait été entaillée ert XDB y & accoiicè par TS en TCA. Il en eft de même de l’autre piece SV;
- Lâ Figure neuvième repréfente le plan d’un pilot enté à 2 & 3 pieds de hauteur ; en forte que fi les abouts des deux pieux font ainfi entaillés y comme porte la Figure ABCD bien quarrément à un ou deux pieds de hau» teur * les deux pieux s’amortaiferont l’un à l’autre de maniéré qu’ils ne pourront s’écarter en aucun fens.
- On fe fert de l’encemerit des pilots * lorfque les bois fe’ônt pas aflez de portée, 6c qu’on ns trouve pas des pi-.
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- e Traite9
- lots ou pieux fuffifamment longs & également bien pto2 portionnés, ce qui oblige alors à faire aux abouts l’en-taille en croix ABCD, ( Figure p ). ou Pentailie par le milieu EF ( Figure i o). & dont lentement eft figuré par l’élévation ( Figure 11 ). en GH, alluré par un boulon de fer claveté en H , ou bien cerclé par un étrier.
- Quand les pilots font gâtés par fuccefîion de tems, ce qui arrive ordinairement à l’endroit des plus baffes eaux, plutôt qu’en aucun autre, on fe fert de l’expédient repréfenté par la Figure 12, pour les enter, en les coupant en plein & de niveau, en forte que la moife NM les entretienne au milieu de leur coupe, ce qui leur fert de lien & d’étrier.
- La Figure 13 repréfente un pieu BC affûté à la couronne, pour recevoir une frété de fer AB, afin de l’empêcher d’éclater fous la violence & la pefanteur des coups de la fonnette.
- La Figure 14 repréfente en élévation l’avant-bec d’un'e pile avec fes pilots de bordage & palplanches, par laquelle on voit que tous les pilots portent fur un fond de confiftance , comme en Q, que la riviere n’a pu encore creufer plus bas, & que ce même pilots PQ a percé le lit du gravier SQ, fur lequel on a pofé le grillage PO, dont on donnera la description en expliquant la Planche XX. Figure 1re- Les pilots de bordage OQ font arrêtés par les longrines OP, & chacun boulonné en tête, comme le repréfente l’élévation. Ils font encore garnis de leurs palplanches à leur entre-deux juf* qu’en S, qui eft la plus grande profondeur qu’on trouve dans la riviere avant que de fonder la pile , & dont l’efpa-ce SQ eft regarni dans la fuite de gros gravier fi la riviere vient à creufer au-deffous de S ; & cela pareeque les pal* planches ne peuvent pas être battues plus avant, foit parce qu’elles rencontrent de gros gravier, foit parce qu’on trouve que les pilots fuppléent par leur réfiftance à toutes les variations & à tous les dégravoyemens de la riyiere.
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- PË LÀ CtîAUPÈNtÈRtfi &jf
- Planché XI Xi
- jLa Figure première fait voir en un plus grand volume tin pieu de bordage, comment il eft difpofé avec fa lar-, doire ou fabot E ; fa rainure CD , pour recevoir la pal-planche ; les longrines & liernes CA, dont on codifié la tête des pilots, que l’on boulonne en AB, & qu’on clavette en B, en dedans de l’ouvrage * & jamais en dehors»
- La Figure fécondé repréfente en profil ia maniéré de faire des batardeaux à quatre reprifes , ou de ïo à ï 2 pieds de hauteur* Ainfi BAL étant la iuperficie des eaux de;la riviere j au-deflous de laquelle oh veut creu-fer les fondations d’une pile, ou de tout autre ouvrage $ on pofe le tirant EEj , qu’on alfûre par les pieux: ÈF* ÀG, HR & LM. Dans l’efpace AB on forme le bâùajv deau ABCD, qu’on alfûre en tête par une entretoife où Un tirant EBAI, qu’on arrête par des liernes I & A * que l’on vanné en BD, & AC * & l’efpace ABCD ell corroyé de terre glaife jufqu’au Fond du gravier CD. Ort entoure ainfi d’un pareil batardeau la fondation d’un ouvrage j enforte que fi. les fondes qu'W en a fait auparavant » portent qu’il faut creufer 12 pieds ET * pour po-fer les plate-formes IL de la Figure quatrième, il faut s’écarter de 12 pieds de l’ertdroit qu’on veut fonder de» puis 4 E ; Si le batardeau étant fait & fini, orl vuide ies eaux de E en L , par-delfus BA, où elles coulent dans des épanchoirs vers la riviere* On creufe en même tems la profondeur EP;de 3 pieds, de les déblais étant enterrés à cette profondeur, on établit de nouveau un autre rang de pieux NV au-deflous > lefquels on garnit en dedans du terrein NQ avec des vannes* Qri placé l’auge NP au-deflùs > dans laquelle ceux qui puifent en OQ* Verfent les eaux avec un bacquet à deux manches dans l’auge NP, & ceux-ci au-defîus de EL * & ainfi toujours en defeendant en SR, & julqu’à IT 3 où alors ou établit le pilotage A*CEG de la Figure troifiéme 3
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- '2-7$ T R A I ï E*
- garni de racinaux GI & de plate-formes IL, avec del pilots de bordage à rainure palplanches AB, & au-deffus de ces fondations on établit la maçonnerie INM telle qu’on fe l’eft propofée , avec des retraites IN pour la faillie de l’empâtement.
- La Figure quatrième repréfente en profil une palée de pont de charpente, dans laquelle on voit que les pilots font plantés depuis la fuperficie des plus baffes eaux OR jufqu’ en XV , qui eft le fond des eaux , & jufqu’en ZY , qui eft le fond du gravier & où commence le fond de confiftance.
- Cette palée repréfente aufïi les moifes OQ , placées aux plus baffes eaux de la riviere, pour affûrer le pied de l’ouvrage aufli bas qu’il eft poilîble de le faire ; on l’afiure encore par d’autres moifes N, M, ôc enfin par des liernes OP, PQ, qu’on peut réduire auftï en moifes, fi l’on veut.
- Cette palée eft contre-gardee par deux pilots de dé-fenfe HZ , LI, qui font ceux à fes extrémités qui portent l’ouvrage de biais & en décharge. Elle eft encore contre-gardée par un brife-glace compofé de trois pilots QR, coëffés d’un chapeau taludé SR, pour parer le heurtement des arbres & des glaces en biaifant, & enfin de plufieurs moifes au-deffous qui les entretiennent avec le corps de la palée. Le plan de toute la palée eft marqué à côté par un fil de pieux avec celui des moifes, ( Figure 8 ).
- La palée eft couronnée par un gros fommier L ; par fept renforts ou foûpoutres, qui entretiennent fept poutrelles au - deffus en H ; & fur celles - ci font pofées les doffes & les pièces de Pont FG; qui portent les poteaux d’appui BD, AC, avec les liens BF, AG; & enfin un pavé DEC à deux revers, avec un ruiffeau E au milieu & un couchis de fable au - deffous d’en viron 6 pouces.
- La Figure cinquième eft l’élévation de cette même palée, où l’on voit le premier pilot de défenfe HZ ; les trois moifes M, N, O; les contre-fiches à deux rangs
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- de la Charpenterie. 277-QM, PN, qu’ont ne peut pas voir dans le profil; les chantignolles R, S, qui foulagent les moifes & qui les affurent par une petite entaille faite dans le pieu de la palée; le fommier H; la foûpoutre I ; la poutrelle T? qui forme le premier cours d’aval, ou d’amont • l’eau ; les dofles G , dans le rang defquelles font les pièces de Pont, & auxquelles font amortaifés les poteaux d’appui A , B, entre lefquels font les bordures ou le garde-terre V, & au-deffus la lilfe ÀB, au-delfous de laquelle font les potelets & les entretoifes C, D, avec les guettes, L, L, ou les croix de faint André 1,1, compofées d’une guette ou de deux guérirons.
- La Figure fixiéme fait voir plus en grand volume r l°. une partie d’un pieu; 20. les chantignolles EF* affûrées avec des fiches; 30. les moifes au-deffus;, 40. les contre - fiches G, H, fur les moifes qui prennent bien fouvent fur le corps des pieux ; y®. .enfin, des moifes au-delfus avec leurs boulons MN, dont la tête eft en M, qu’on clavette en N ; mais pour ^éviter que quelques perlonnes malintentionnées ne démontent ces boulons, ce qui affoibliroit beaucoup- la palée, il faut pour les en empêcher, percer le boulon MN en-OP* afin de pafler dans fon trou une clavette à pointe & tête perdue OP, traverfant le corps de la moifè,. que l’on ne pourra plus enlever fans beaucoup de précautions.
- La Figure feptiéme repréfente i°. une culée de ce même Pont adoffée fur un bord de la riviere PO; 2°. la fuperficie des ply$ baffes eaux NM ; 3 °., la fuperficie desplus hautes inondations LI ; 40. urv pilot de culée-MR ; 5*°. les doffes en vannes QR, pour remplir le. remblai des terres QOT, qui doivent fupporter le cou-chis de fable & la forme du pavé TS; <5°. le fommier IQ; 7°. la foûpoutre H ; 8°. la poutrelle G 5.9°.. les dofles ou. les couchis du Pont ET ; io°. la- bordure E ou le garde. - terre, qui n’efi: qu’une dofle ou madrier de 3 2 a i 5” polfees de large fur 3 à 4 pouces à%ér ' pais, qu’on pofe de champ; n°. les entretoifes D des.
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- lifïes ; 120. une guette C; 130. la liflfeB; 14®. enftrf
- le poteau d’appui A.
- La Figure huitième eft le plan de toute la palèe (Figure 4.) marqué par un fil de pieux avec celui des moifes.
- La Fig. 1 ?. de la pl. XVIII. repréfente une grande tarriere pour forêter un rocher EFY, afin d’y planter un pieu au-deflbus de la fuperfîçie de Peau HG ; la pelle de la tarriere EFY clavetée en K dans le manche AK, que les manivelles CB tournent par la force des hommes qui font poftés fur l’échafaud IM , & dans lequel la tarriere paiTe, a une ouverture pratiquée entre des foli-ves N, M, paffant aulîi au travers d’un autre échafaud au-deflous, qu’on a pratiqué en LH, tout proche de la fuperfîçie des eaux HG*
- Au-deffus du rocher & autour de la pelle de la tariere, on voit la maniéré dont on fe fert pour étancher l’eau par le moyen d’un batardeau dont la defcription eft ci-defius, ( Figure 2, Planche XIX ). On a repréfenté ici la plus petite cuve OPQR, aü milieu de laquelle , quand foq efpace eft épuifé d’eau, l’ouvrier peut percer à fon aife le rocher avec le cifeau & le Maillet en EFY, s’étant affûré auparavant par la double grande cuve STVX , dont l’entre-deux de l’une à l’autre STOP, QRVX, eft garni d’un corroyement de terre glaife.
- La Figure neuvième repréfente une fonde, dont le bout H eft barbelé, que l’on tourne par un manché AB , félon qu’il eft néceffaire, & dont la tête^xcede Panneau, pour pouvoir être battue avec une mafle de fer.
- La Figure dixiéme fait voir en grand le bout d’un pieu B armé de la lardoire ou fabo.t AZVYQ, de laquelle on tronque la pointe ZSY, comme inutile,, à caufè qu’elle eft trop foible & qu’elle pourrqit s’émouf-fer à la rencontre d’un caillou ; on la réduit en forme de grain d’orge ou de pointe de diam^pt en ZVYpour-avoir plus de prife fur tout ce qu’elle rencontre ; étant çamin que Pangle ZVY, moins aigu que celui de ZSYs
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- 15b la Charpenterie* 27$ a plus de force pour réfifter à tout ce que la larcfoire rencontre , & que l’on épargne même le poids du fer. La lardoire a pour l’ordinaire quatre aîles, ou quatre branches , une à chaque face du bout du pilot qu’on a ainfi affûté, comme A Z, QY, en profil, & X, en face, avec quatre à cinq trous à chacune pour y mettre des clous de barque. Le bout du pilot affûté doit être tronqué-en ZY, pour porter à plomb & de plat dans le fond de la lardoire environ 3 à 4 pouces * pour empêcher que le bout du pilot ne fe refoule pas fi-tôt dans le corps de la lardoire , en écartant les aîles & en les ruinant par la violence & la pefanteur des coups avec lefquels on l’enfonce. C’eft-la une précaution à prendre dans le modèle qu’on en fera pour envoyer aux forges ou aux martinets, où l’on travaille ordinairement à cette forte de feronnerie. Les lardoires font depuis y jufqu’à 20 livres de poids, fuivant la grofleur des pilots ou des pieux, 8c félon que le terrain eft plus ou moins difficile à pénétrer. On en fait aufii pour les palplanches, qui font fort re-îreflies, & fuivant la coupe de leur fuft.
- Planche XX.
- La Figure première fait voir le plan d’une fondation à grillage, avec fes pilots de remplage 1,2 » 3 » 4 > &c^ jufqu’au nombre 41 , & avec fes pilQts de bordage à rainures & palplanches depuis n° 42 jufqu’à 77 indu-fivement. Ce grillage en fondation eft plus ou moins., long & large, félon que la fondation a d’empattement..
- On remarquera que chaque chambre du grillage eff garnie pour l’ordinaire de deux pilots diagonalement oppofés, que l’on peuple plus ou moins, fuivant le bon ou mauvais fond qu’on rencontre. Ce pilotage de remplage eft diftribué de forte qu’on y voit l’ordre qu’on doit obferver pour battre les pilots, en commençant par le centre n° 1, & fuivant le rang des chiffres jufqu’àtt R9 77 j au lieu que fi on commençoit en rétrogra-
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- fiant, îl ne feroit pas pofîible de difpofër des pilotis de rempiage en fondation, fi on avoit commencé par ceux de bordage, comme on l’a démontré ci-devant.
- La Figure fécondé repréfente en grand l’armature en tête des pilots liernés, & dont les longrines & les liernes FE , LG, font encaflrées à côté & dans la tête des pilots, boulonnées en IL , clavetées en IE, avec des palplanches à leur entre - deux MN. L’ef-pace entre les longrines & les palplanches , doit être de la largeur des rainures defdits pilots, afin d’être Tenues en raifon , & les têtes des boulons & les cia* vettes doivent être frétées & alfûrées près à près des liernes.
- La Figure troifiéme repréfente en profil une fondation T fur trois pilots M, L, K, avec des racinaux au-delfus chevillés fur la tête des pilots, & des plate-formes après en long & au-deffus, aufli chevillées en IF, fur lef-quelles enfin on établit la maçonnerie T.
- La Figure quatrième reprëfe-nce le plan de la même fondation, dont la largeur eft déterminée par trois pi* lots R, V, O, ponétués, & couverts de racinaux RO,, pu, SP, ponélués, & de doffës pour plate-formes en. long SR &c. qui achèvent de couvrir la largeur de la fondation, en portant fur les raçinaux ou on les cheville»
- Planche XX L
- Les Figures cinquième & fixiéme font voir l’élévation & le profil d’un Pont de charpente à deux étages de l’invention de Mathurin Touffe , conftruit Fur des piles de .maçonnerie qui ont deux- toifes de large, & l’efpace d’une 'file à l’autre ëft de cinq toifes & demie. Le plus bas çtage Y , dans l’élévation comme dans le firofil, fert pouf faire paffer la cavalerie ; & celui d’au-deffus Z, fert pour l’infanterie. On y voit la difpofition de- la charpente , à laquelle on peut ajouter ou diminuer fuiva-nt l’art, & fürvant les difppjfitions des lieux». L’on peut remarquer
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- de la Charpenterie. 281 encore que DE doit être la hauteur des plus hautes inondations , & que pour mettre à l’abri la charpente de tout l’ouvrage , tout le Pont eft couvert d’une toiture de planches à deux égouts & toujours la plus legere qu’on peut ; ce qui conferve l’ouvrage des fiécles entiers, tant que l’humidité ne pénétré point le bois.
- Cette Planche contient la defcription de divers Ponts de charpente. La Figure première en repréfente un qui a fix toifes de largeur d’une pile à l’autre ; & la Figure fécondé un autre , encore mieux imaginé en toutes maniérés , & qui a dix pieds de largeur entre les piles.
- La Figure troifiéme repréfente l’alfemblage d’un Pont qui eft enfermé dans un arc de cercle furbaiüé. Les divisions font en nombre impair, & il y a de chaque côté une longue contre-fiche engagée par le bout d’en-bas dans le mur de la culée.
- La Figure quatrième donne l’élévation d’un Pont conftruit fur la Saône à Lion il y a quelques années. Il a deux travées femblables à celle marquée ici par CB, de 12 toifes chacune , & une autre de i y toifes, ou environ. Les palées FGH font de plusieurs files de pieux, recouverts de planches DE , pour être contregardés. La ligne pon&uée au-defius marque la hauteur des plus hautes inondations. On voit à ce Pont les travées différentes, comme d’une plus grande portée , & ainfi compo-fées différemment ; on pourroit le couvrir, pour en mieux conferver la charpente. La feule infpeétion du deffein fait mieux comprendre les pièces dont tout l’ouvrage eft compofé, que tous les difcours qu’on pourroit tenir fur ce fujet.
- Planche XXII.
- ^ La Figure troifiéme repréfente le profil &. l’élévation d’une travée de Pont qu’on peut faire de 22 à 25" toifes d’ouverture CD, plus ou moins, avec des pièces de bois CA, DB, &c , de y à 6 pieds de long, qu’on moife plus ou moins, fuivant l’effort qu’on veut leur faire
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- faire, & qu’on îierne en travers, comme le repréfente le profil en PQ i NO, &c ; on les établit fur des plate-forr-mes & fur des fablieres SR, qui conviennent aux culées C, D, fur lefquelles ce Pont eft fupporté. On peut armer un Pont de plufteurs ceintres ainfi affûrés, d’une largeur de travée extraordinaire, & fur une rivière où on ne fçauroit pratiquer aucune palée au milieu, par les difficultés qui s’y rencontrent, comme lorfqu’elle eft extrêmement encaiffée. Audi l’on voit que ce Pont eft de 60 à 70 pieds élevé au-deflus du chaperon des piles, qu’on peut monter depuis D jufqu’à M qui eft Paire du Pont, ou bien qu’on peut tenir plus bas, en ne le ceintrant qu’à la hauteur BA. Ce Pont eft couvert de charpente, comme le repréfente le profil. Le plan des piles eft marqué par EF & G , qu’on peut fuppofer comme adoffées à des murs, ou aux bords efcarpés d’une riviere. La ligne EF marque la fuperficie des eaux, & CD celle des plus hautes inondations. M. Gautievy qui a imaginé ce Pont, le propofe pour fervir de projet à des ouvrages à peu près femblables, & qui feront d’une conftruétion infiniment plus forte que toutes celles des autres Ponts de charpente qu’il ait, dit-il, produit jufqu’ici à une feule travée d’une feule poutrelle, qu’on peut renforcer plus ou moins , fuivant qu’on y employera plus ou moins de pie* ces parallèles DB, CA, &c, qui arcboutent le ceintre de la travée , qui fera à 2 , 3 & 4 cours fuivant l’ufage qu’on en voudra faire. MI dans l’élévation & dans le profil, marquent la hauteur du paftage du Pont couvert de la toiture IL.
- La Figure cinquième repréfente un Pont conftruit par Tûlladio en Italie. Il eft formé par ftx travées égales, & & porte entièrement en l’air fur une longueur de près de 17 toifes entre les culées bâties fur fes bords. Les pièces qui compofent ce Pont font cinq poutres ou fommiers de % 2 pouces de gros , & autant longues que le Pont eft large, difpofées fuivant le fil de l’eau, parallèles entr’elles & éloignées à diftance égale de 16 à 17 pieds Fune de
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- de la Charpenterie. 283 f autre. Chacun de Ces fommiers porte à chaque bout un poiçon droit, auquel il eft attaché par des étriers ou des clefs de fer, que Palladio appelle des harçons, bien cloués pat un de leurs bouts au poinçon, & paflant par l’autre au travers du fommier, fur lequel ils font arrêtés par de bonnes clavettes. Les poinçons font alfemblés par le haut dans trois pièces de bois qui embraflfent chacune trois de ces poinçohs ; celles des bouts s’appuyant de chaque côté fur les culées, contrebutent en montant contre celle du milieu, laquelle s’étend parallèlement au niveau du Pont. Le poinçon du milieu & ceux qui font près des culées, font encore contrebutés à leur fommet par des bras ou contrefiches affemblées aux pieds des autres poinçons. Les folives couchées en long fur les poutres & recouvertes, font le plancher & le chemin du Pont, dont la force confifte en l’alfemblage de fes parties , laquelle augmente en fe relferrant à proportion que la pefanteur des fardeaux qui traverfent le Pont eft plus grande & le tient plus en raifon. La commodité en eft à confiderer en ce qu’il n’y a point de rampé, & qu’il continue fur le niveau des chemins qui y aboutiffent.
- Palladio dit qu’il n’y a point de Pont conftruit fuî-vant la Figure fixiéme, quoiqu’on l’ait affûré qu’il y en a en Allemagne. En effet, M. Blondel qui rappore tout ce que dit Palladio, abjure en avoir vu un pareil à Nerva ville de Suede. Les divifions de la longueur de ce Pont font en nombre pair, afin qu’il y ait un poinçon & un fommier au milieu.
- La Figure première fait voir un Pont conftruit en forme de voûte ou de ceintre, où les affemblages entre deux poinçons font difpofés comme des vouffoirs. Les divifions font en nombre impair, afin qu'il y ait un vouf-foir dans le milieu qui ferve de clef. La longueur des poinçons doit être la onzième partie de la largeur de la riviere. Chaque poinçon doit tendre au centre du cercle qui fait le Poht. Les pièces d’en-haut & d’en-bas font toutes parallèles, contrebutées aux deux bouts par des
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- bras ou contre-fiches pofées en croix de faint André. Les poinçons des deux extrémités doivent être bien arrêtés fur les culées, & pofés dans toute leur longueur fur ce maiïif. Si Fort fuppofoit, dit M. Blondel, par-deffous ce delfein , tm antre affemblage égal à celui de ce Pont, l’ouvrage en ferait infiniment plus fort. Voilà comme tout fe réforme & change, tant en matière de Ponts qu’en autre chofe. Autant d’Àrchiteéles, autant d’avis différens. Le tout dépend d’un certain goût & de certaines idées que les hommes ont differentes les unes des autres & en diffé-sans fiécles, qui font, fans en pouvoir donner aucune radon, que la chofe paraît plus belle & meilleure aujour-d’hui, qu’elle ne l’étoit il y a cent ans.
- La Figure quatrième repréfente un Pont-levis fur un Font de charpente dormant, où les fléchés DA doivent être fupportées par un tourillon au milieu de la piece, & retenues par un poteau de fupport EC, au-deffus duquel effune traverfe en C. Les poteaux des joüiileres BI, & de fupport CE, doivent être allurés cnfemble par de petites entretoffes LI, &c, & par des liens à côté des Mes, IPI, BG. Le reliant du Pont dormant efl: confirait à l’ordinaire avec fa liffe, poteaux d’appui, potelets, croix de faint André, &c.
- La Figure fécondé repréfente un petit Pontdevis AB, pour une poterne fort legere, que deux foldats peuvent lever par deux chaînes CD, fupportées par deux poulies, autour defquelles elles tournent. Cette Figure fait voit encore par HG, FE, des ceintres renverfés, maçonnés en coupe, parceque le Pont qui traverfe un foffé, efl: fur un fond de mau.vaife confiftançe. 11 efl: enfin établi fur pire platée.
- Planche XXIII..
- La Figure première fait voir deux Ponts-levis pratiqués fui* un Pont dotant à bateaux, où l’on voit que la fuperdcie des eaux efl toujours la même en S, & les fonds de cale des bateaux çn RT $ que les poutreb
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- de la Charpenterie. aÊf les qui tiennent en raifon les bateaux, font marquées par QV ; les Ponts-levis en VM, MO , que Ton ûem en raifon par la longue poutre HO, qu’on amarre en M ; que VM fe lève en HG par la chaîne ÀM, qui doit être toujours parallèle à la ligne ponétuée , tirée d’un tourillon à l’autre BV, OP ; & que les fléchés CB A s’abattent par la chaîne CD ; que la culafie de la fléché eft retenue par le traverfier C , & ne peut s’abattre fous M , quand même la poutre HO n’y l'eroit pas, d’autant que la fléché repofe fur le chevêtre qui traverfe la largeur du Pont. Tous les poteaux d’appui fur lefquels & entre lefquels jouent les fléchés du Pont - levis, font plus ou moins ai1H~ rés en décharge, & entretenus par des liens, comme IL, &c, avec une lifle X.
- La fécondé Figure repréfente un Pont-levis pour un guichet, qu’un feul homme peut lever & abattre par le moyen d’une feule fléché RST , qui tourne fur un eflien PQ, fur des pilaftres, poteaux, &c, & dans des tourillons en P & Q, que deux chaînes, XM, ZO , attachées à un arceau de fer MO , font lever , lorfqa’elîes font attachées au chevêtre MO qui porte fur le feuil d’un Pont dormant, & que la fléché joint au bout R. par un arineau.
- CHAPITRE IX.
- Articles principaux de /’Ordonnance du Roi du 13 Août 1669 , portant Réglement des Bois & Forêts y & ce que les Propriétaires & Mar-ehands font obligés de faire obferver.
- Article Premier.
- De la Jurifdiâïon des Eaux & Forêts.
- LES Juges établis pour le fait des Eaux & Forêts du Roi, connoîtront, tant au Civil qu’au Criminel, de tous différens mûs pour raifon des Forêts,'
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- bois, buiflfons & garennes; affiettes, ventes» Cüüpes* délivrances & récollemens; mefures, façons, défriche* mens ou repeuplement des Bois de Sa Majefté, & de ceux tenus en grurie, grairie, fegfairie, tiers & danger, appanage, engagement, ufufruit, & par indivis, ulages, communes, landes, marais , pâtis, pâturages » paillon, glandée, affiette, motion & changement de bornes & limites, &c.
- Art. V. Idem*
- Connoîtront en outre de toutes aétions qui procèdent de contrats, marchés, promeffes, baux & aflfociations, tant entre Marchands qu'autres, pour fait de marchandée de bois, cendres 6c charbons ; pourvu toutefois que les contrats, marchés, promeffes, baux 6c aflfociations ayent été faits avant que les marchandées fuffent tranf-portées hors les bois, ôc non autrement.
- Art. XL Idem*
- Les Officiers des Forêts du Roi exerceront fur IeS bois 6c forêts des Prélats 6c autres Eccléfiaftiques, Princes , Chapitres, Communautés regulieres 6c feCuliereg ou laïques, & de tous Particuliers de quelque qualité qu’ils foient, la même Jurifdiétion qu’ils exercent fur ceux de Sa Majefté , en ce qui concerne le fait des ufa-ges, abus 6c malverfations, pourvu qu’ils en ayent été requis par l’une ou par l’autre des parties, Sc qu’ils ayent prévenu les Officiers des Seigneurs.
- Art. XII* Idem*
- Et où les Seigneurs auront un Juge particulier pour le fait des Eaux 6c Forêts, lefdits Officiers de Sa Majefté ne jouiront de la prévention que lorfqu’ils en auront été requis. Mais s’il n’y a qu’un Juge ordinaire, ils auront la prévention & la concurrence, encore même Qu’ils n’ayent été requis.
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- sdelaChartenterie; 287 Art. XIII. Idem.
- Si néanmoins les abus 6c délits avoient été commis par les Bénéficiers fur les bois 6c forêts dépendans de leurs Bénéfices, ou par les Particuliers fur celles qui leur appartiennent; en ce cas les Officiers du Roi en pourront connoître fans qu’ils en foient requis, 6c nonobstant qu’ils n’ayent point été prévenus, foit qu’il y eût un Juge particulier pour le fait des Eaux 6c Forêts, ou qu’il n’y eût que la Juftice ordinaire.
- Art. XIV. Idem.
- Il eft défendu à toutes Communautés Ôc Particuliers, Marchands ou autres, de quelqu’état 6c condition qu’ils foient, de pourfuivre, répondre 6c procéder pour raifoa de ces chofes , en première Inftance , que |ar-devant lefdits Officiers des Eaux 6c Forêts, fur peine d’amande arbitraire contre les parties.
- Table de Marbre & Juges en dernier Rejfort,
- Article Premier.
- Les Tables de Marbre des Palais de Paris, Rouen 8c autres, jugeront tous les Procès Civils & Criminels, concernant le fond & propriété des Forêts du Roi, bois tenus en grurie , grairie , fegrairie, tiers 6c danger, ap-panage, ufufruit, engagement, & par indivis, 6cc.
- Art. II. Idem.
- Connoîtront auffi de toutes appellations de Sentences 8c Jugemens rendus par les Officiers des Maîttifes , 6c autres Juges inférieurs de leur reffort ; comme auffi des ilugemens émanés des Juftices Seigneuriales, concernant la matière des bois 6c forêts ; & ne pourront furfeoir l’exécution des Jugemens rendus pour délits, malverfa** tions, confifcations & deftitutions, dont il fera appelié^ furies peines portées audit article.
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- Traiîe1
- A r T» I Va Idem.
- Si néanmoins il y a voit appel d’un Jugement rendu eô l’une defdites Maîtrifes, touchant le fond des bois & forêts du Roi, & de ceux tenus en gruerie > grairje, fe-grairie , tiers & danger, indivis, appanage, engagement & ufufruit, ils feront relevés directement, & jugés en la Cour de Parlement où il relfortit, fans palier par le degré intermédiat de la Table de Marbre.
- Art. V. Idem.
- Toutes appellations de Jugemens rendus fur le fait d’ufage, abus , délits & malverfations commifes dans les bois & forêts du Roi, on en celles de tous fes Sujets, feront jugées au Siège de la Table de Marbre par les Juges établis pour y juger en dernier rèlfort, foit qu’il y écheoye mort civile ou naturelle, ou autre peine.
- Des Appellations.
- Article Premier.
- Les Appellations des Grueries ne pourront être reîè-5 vées directement à la Table de Marbre ; mais elles paf-feront hécelfairement par le degré des Maîtrifes, où elles feront tenues de les juger définitivement fur le champ.
- Art. 11. Idem*
- Elles feront relevées & pourfuivies dans là quinzaine de la condamnation, linon la Sentence s’exécutera par provifion ; & le mois écoulé, fans appel ou fans pourfui-tes, elle palfera en force de choie jugée en demie? relfort. '
- Art. VI. Idem.
- Tous Jugemens interlocutoires rendus par les Grands Maîtres , ou Maîtres particuliers, feront exécutés fans préjudice de l’appel, tant en matière civile que criminelle, nonobftant qu’iis fuflent qualifiés de Juge compétent^
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- arpenCeiie . JP&zm/ie 2£ï'7I,T<j</. id\s\
- F Satfp
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- Traite de la Clmrpeiiterie,
- z^Zi/ii. '/h* XXI. I\ Z i 7 , IZ 88.
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- Trait-e de la C Iiarpenterie. P/an c/e XXIILPaçe ^tsy».
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- de là Charpenterie. 289 patent, pourvu toutefois que ie cas foit réparable en définitive.
- Art. VIL
- Les Jugemens & Sentences définitives des Grands Maîtres , qui n’excéderont point la fomme de deux cens livres en principal, ou vingt livres de rente ; & celles des Maîtres particuliers, cent livres , ou dix livres de rente, feront exécutées par provifion, fans préjudice de l’appel.
- Adjudication des Bois & Forêts du Roi 3 tant Futayes que Faillis*
- Article Premier.
- De VAjftette , Balivage , Martelage , & Vente des Bois*
- Il ne fera fait aucune vente dans les forêts, bois 8è huilions du Roi, foit de Futaye ou Taillis , que fuivant le Réglement qui en fera arrêté au Conleil, ou fur Let*_ très Patentes bien & dûement regillrées au Parlement & Chambre des Comptes , à peine de refiiturion du quadruple de la valeur des bois vendus , contre les Adjudicataires ; &. contre ceux qui auront rendu les Ordonnances , de perte de leurs Charges.
- Art. XI IL
- Du Grand Maître*
- Les Adjudications des ventes des bois, tant de Fü* tayes que Taillis , ne pourront être faites que par les Grands Maîtres, & ce avant le premier jour de Janvier de chaque année * pour le nombre, quantité & qualités portés par les Réglemens arrêtés au Conleil; feront faites dans les Auditoires où fe tient la Jullice or-? dinaire des Eaux & Forêts, 6c ne le pourront être aiU leurs, à peine de nullité, &c,
- T
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- Traite*
- Art. XXI.
- De VAjJiette, Balivage, Martelage & Fente des Bois.
- Ne pourront aucuns Eccléfiafiiques, Gentils - hom-mes, Gouverneurs des Villes & Places, Capitaines des Châteaux ôc Maifons Royales, leurs Lieutenans & Officiers , Magiftrats de Police & de Finances, faifant fonctions de Juges ou de Procureur du Roi dans les Juftices de Sa Majffié, fe rendre Adjudicataires directement, ou par alfociation, des ventes qui fe feront des bois du Roi, pour le tout ou partie, ni en prendre des rétrocef-fions, ou fe rendre pieiges ôc cautions des Adjudicataires , fous leur nom , ou fous celui d’aucunes perfonnes interpolées, à peine de confifcation des ventes, ou du prix pour lequel elles auront été faites, & d’être déchûs de leurs privilèges & déclarés Roturiers , ôc impofés à la Taille , & de privation de Charge contre les Officiers du Roi, qui auront fait ou conlènti l'Adjudication, même de plus grandes peines, s’il y échoit.
- Art. XXII. Idem.
- Il efl défendu pareillement aux Officiers des Forêts & Chalfes, tant ceux des Maîtrifes où feront les ventes, que tous autres , de quelque département qu’ils foient fans diftinélion, & à leurs enfans, gendres, freres, beau-freres, oncles, neveux & coufins germains, de prendre part aux Adjudications, foit comme parties principales , alfociés, pieiges ou cautions , à peine contre les Officiers Adjudicataires, de confifcation des ventes, & privation de leurs charges, d’amendes arbitraires, & d’être bannis du refiort de la Maîtrile où ils feront leur réiidence , & contre leurs parens & alliez , de pareille peine de confifcation, ôc d’amande arbitraire.
- Art. XXIII. Idem.
- Les Marchands Adjudicataires, ni autres particuliers^
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- dh la Charpenterie. r?of
- s
- de quelque qualité que ce l'oit, ns pourront faire aucunes alfociations lecretes, ni empêcher par voyes indirectes, les enchères fur les bois : Et où ils fe trouveroient convaincus'de monopole ou complot concerté entr’eux, par paroles, ou par écrit, de ne point enchérir les uns fur les autres ; outre qu’il y aura confilcation des ventes, iis feront condamnés à une amende arbitraire , qui ne pourra être au*delTous de mil livres, 8c bannis des Forêts.
- Art. XXIV. Idem.
- Le Marchand Adjudicataire ne pourra avoir plus de trois alfociés, lefquels il fera tenu de nommer au Greffe de la Maîtrife dans la huitaine de l’adjudication , en'érable y mettre une expédition du traité de leur alfociation , 8c d’y faire, lui & iss aflociés, leur foumiflîon de fatisîaire à toutes les charges de l’adjudication , à peine dt mil livres d’amende contre lui, 8c de déchéance de la fociété contre les aflociés.
- Art. XXV. Idem.
- J1 fera libre aux Marchands de renoncer à leurs enchères au Greffe de la Maîtrife dans le lendemain midi du jour de l’adjudication , en le faifant figmfier dans cet intervalle au précédent enchériifeur, au domicile par lui élû, & au Receveur, auquel ils payeront comptant leurs folles enchères.
- Art. XXVI. Idem.
- Au cas qu’il y ait révocation d’enchères, les précé-dens enchériiîeurs feront graduellement & iucceffivement fubrogés aux lieux 8c places de ceux qui auront révoqué leurs enchères ; & toutes perionnes qui enchériront, feront tenues d’élire domicile au lieu où les adjudications feront faites , tant pour la validité des aéfes qui doivent fervir à l’adjudication, que pour l'exécution de leurs enchères, révocations 8c adjudications, tiercemens 8c.de-ïm-tiercemens , 8c de tous autres aétes qu’il fera nécefïaire
- Tij
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- de faire ; & à faute d’en élire, les affignatîons leur feront
- faites au Greffe de la Maîtrife, qui leront réputées va-
- lohl pQ
- Art. XXV IL Idem.
- Si le Marchand Adjudicataire fe défifloit de fon enchère, & renonçoit à la vente , il fera arrêté julqu’à ce qu’il ait payé ou donné bonne caution de fa folle enchère , & la vente retournera au précédent enchériffeur , ÔC fucceffivement de l’un à l’autre, ainfi qu’il a été ci-devant prefcrit.
- Art. XXVIII. Idem.
- Les adjudications feront fignées fur le champ par le Marchand, Grand Maître, ou celui qui aura fait l’adjudication ; enfemble par les Officiers de la Maîtrife, fur le Regilfre du Greffier, immédiatement au bas de l’Acte , &c.
- Art. XXIX. & XXXVI. Idem.
- Les Marchands Adjudicataires feront tenus dans la huitaine du jour de l’adjudication , avant commencer l’ufance des ventes, de donner caution fk certificateur, qui feront reçus par le Receveur, lequel donnera fes certificats pour les faire regiftrer au Greffe fans frais.
- ' Art. XXXI. & XXXII. Idem.
- Toutes perfonnes non prohibées, pourront enchérir, ïiercer & doubler les ventes pour tous les triages en général, ou chacun en particulier, ainfi qu’elles auront été adjugées, dans le lendemain midi du jour de l’adjudication , qui fera lignifiée le même jour aux Marchands Adjudicataires & Receveurs, après lequel tems il n’y aura plus lieu au tiercement & doublement pour quelque confidération que ce puiffe être, &c.
- Art. XXXIII. Idem.
- Le tiercement eH une enchère qui augmente du tiers |e prix de la vente , &, fait le quart fur le total, ôc le
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- bela Charpenterie. 2.9-31 demi-tiercement une autre enchère fur le tiercement » qui eft la moitié du tiers ; enforte que fi le prix de l’adjudication eft quinze cens livres, le tiercement fera de cinq cens livres, & le demi-tiercement de deux cens cinquante livres.
- Art. XXV. Idem.
- Le tiercement & doublement étant dans les formes», l’Adjudicataire , le tierceur & doubleur, feront reçus; à enchérir l’un fur l’autre entr’eux feulement » & la vente demeurera au dernier encherifteur, fans plus revenir.
- Art. XIII. & XIV. Idem.
- S’il fe trouvoit des places vuides & chemins dans--les ventes, elles ne pourront être changées en tout ou en partie; l’adjudication en fera bute en l’état qu’elles fe trouveront, ainfi qu'il eft porté plus au long- aux--dits articles 13 & iq.
- Art. XV. Idem.
- Les ventes fe font à la charge de payer le fol pour livre par les Marchands Adjudicataires du prix principal'; de leur adjudication , ès mains du Receveur, &c.
- Art. VIII. Idem.
- Les bois abattus dans les layes & tranchées qui; font faites pour faire les arpentages, ne pourront être, enlevés par qui que ce foit, fur les peines portées audit article 8 , mais demeureront au profit de l’Adjudicataire &. lui appartiendront, &c.
- Art. XXXVIL Idem.
- Le Marchand Adjudicataire des bois de Futayes qui* s’employent en ouvrages, fera tenu d’avoir un Marteau dont il mettra l’empreinte au Greffe, pour marquer le. bois qu’il vendra en pied, fans qu’il puifle en débiter de cette qualité, qui n’ait cette marque ; & d’avoir
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- lui, Tes faveursj ou gardes-ventes, un Regiftre dan$ lequel feront écrit les noms , lurnoms & domiciles de ceux auxquels ils vendront du bois, la quantité & le prix, à peine de cent livres d’amende, & de confifca-tion ; ians que plufieurs affociés puilïent avoir plus d’un Marteau, ni marquer d’autres bois que ceux de leurs ventes, à peine d’être punis comme fauffaires.
- Art. XXXVIII. Idem.
- Si néanmoins un Marchand avoir plufieurs ventes,1 St que pour la diflance des lieux il fut obligé d’y tenir différons Regtftres ; en ce cas il pourra avoir autant de Marteaux que de Regiflres, & de même marque, pourvu qu’il en ait fait faire procès-verbal, 6l empreinte comme il eft dit ci - deflus.
- Art. XXXIX. Idsm.
- Les faéteurs & gardes ventes établis par les Marchands pour l’ulance & débit de leurs ventes , prêteront le ferment entre les mains du Grand Maître , du Maître particulier , ou du Lieutenant, fans aucuns frais ni droits ; feront leurs rapports des délits qui feront commis à la réponfe de leurs ventes, qu’ils feront ligner par deux témoins, ou attefter en cas qu’ils ne puiffent ligner, par devant l’un des Juges de la Maîtrife, à peine de nullité. Et fi le délit eft fait de nuit, à feu ou à fcie , le procès-verbal du Faéleur fera foi, après l’avoir attefté véritable par ferment ; lequel procès-verbal ils mettront au Greffe , & en retireront le certificat du Greffier, pour le plus tard , trois jours après que les délits auront été commis ; & en ce faifant, les Marchands en demeureront déchargés, ôc les délinquans condamnés en l’amende, &x.
- Art. X L. Idem.
- Les bois, tant Futayes que Taillis, feront coupés Sc abattus dans le quinziéme d’Avril, fur peine de con*
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- de la Charpenterie. èp y Afcation des marchandées, ôc d’amende arbitraire contre les Marchands , &c.
- Art. XL. ôc X LI. Idem.
- Le tems des vuidanges fera réglé, & par faute de vuider dans le tems du Reglement, ce qui fe trouvera dans les ventes fera confîfcjué & condamné à une amende arbitraire. Si toutefois le Marchand étoit obligé, par de jufles confidérations, de demander quelque prorogation de délai pour couper Ôc vuider les ventes, il fe pourvoira au Confeil, ôcc.
- Art. X L 11. Idem.
- Les Futayes feront coupées le plus bas que faire fe pourra, ôc les Taillis abattus à la toignée à fleur de terre , fans les écuifler ni éclater, enforte que les brins des cépées n’excédent point la fuperficie, s’il eft poflîble ; & que tous les anciens nœuds recouverts, ôc caufés par les précédentes coupes, ne paroiflént aucunement.
- Art. XLIII. Idem.
- Les arbres feront abattus enforte qu’ils tombent dans les ventes, fans endommager les arbres retenus, à peine de dommages & intérê-s contre les Marchands. Et s'il arrivoit que les arbres abattus demeurafient encroués les Marchands ne pourront faire abattre l’arbre fur lequel celui qui fera tombé , fe trouvera encroué, fans laper-million du Grand Maître, ou des Officiers.
- Art. X LI V. Idem.
- Les bois de cépées ne feront abattus & coupés à la ferpe & à la fcie, mais feulement à la coignée, à peine contre les Marchands qui les exploiteront, de cent livres d’amende, & de confifcation de leurs marchandifes , ôc outils des ouvriers.
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- A r t. X L V. Idem:
- 11 eft: enjoint aux Adjudicataires de faire couper à récéper & ravaler le plus près de terre que faire fe pourra , toutes les louches & eftoçs de bois pillés & rabougris étant dans les ventes, & aux Officiers d’y, avoir l’œil, & tenir la main, à peine de fufpenfion de leurs charges.
- Art. XL VI. Idem,
- Si pendant l’ufance des ventes, aucuns des arbres refervés & marqués , étoient arrachés ou abattus par les vents & orages, ou par autre accident , les Marchands ou leurs Facteurs les laiffieront fur la place, & en donneront inceifarnment avis au Sergent-à-Garde, qui fera tenu d’en avertir le Garde-Marteau , pour fe tranlporter enfemble lur les lieux, afin d’en dreifer procès-verbal qu’ils préfenteront auffi-tôt aux Officiers de la Maîtrife, pour en marquer d’autres , le tout fans frais.
- Art. XLVII. Idem.
- Les tems des coupes des bois 8c vuidanges, désignés par les adjudications , étant expirés, s’il le trouve des bois dans les ventes fur pied & abattus, ils feront çonfifqués, au profit du Roi, 8c le gifant fera incelfam-ment tranfporté hors de la forêt.
- A r T. XL VI IL Idem
- Ne pourront les Marchands Adjudicataires retenir dans leurs ventes d’autres bois que ceux qui en proviendront , à peine d’être punis comme s’ils avoient volé les bois ainfi retirés, &c.
- Art. X L I X. Idem.
- Nul Marchand, ou autre perfonne, ne pourra faire travailler nuitamment, ni les jours de Fêtes, dans les ventes en coupe , ni y prendre & enlever du bois ^ fur peine de cent livres d’amende.
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- ©e la Charpenterie;
- Art. L. Idem,
- Avant que faire exploiter les ventes, les Marchands pourront faire procéder au fouchetage par-devant le Maître particulier, par deux Experts, dont l’un fera nommé par le Procureur du Roi, & l’autre de leur part, & dont il fera drelfé proces-verbal du nombre des touches qui auront été trouvées, leur qualité & grof-leur, fans que les Marchands foient obligés de payer aucuns frais ni droits, &c.
- Alt. LI. Idem.
- Les Marchands demeureront refponfables de tous les délits qui fe feront à l’ouïe de la coignée aux environs de leurs ventes , ellimés pour les bois de yo ans & au-deffus , à cinquante perches, & à vingt-cinq perches pour ceux depuis cinquante ans & au - delfous, 11 les Marchands ou les Faéleurs n’en font leur rapport.
- Art. VII.
- Touchant les Officiers des Maîtrifes.
- Il eft défendu très-expreflfément aux Marchands de donner aucuns bois aux Officiers des Forêts en payement dç leurs vacations & falaires, à peine de trois cens livres d’amende, & autres peines contre lefdits Officiers qui l’auroient accepté , ainlî qu’il eft porté plus au long audit feptiéme article, &c.
- Des Recollemem,
- Article Premier.
- Les Recollemens de toutes les ventes fe feront pour le plus tard fix femaines après le tems des vuidanges expiré, par les Maîtres particuliers, en préfence des autres Officiers de la Maîtrife, & de l’Arpenteur &
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- ^ Traite’
- Soucheteur qui auroit fait l’arpentage & le fouchetage î fit à cer effet , feront les Marchands Adjudicataires mandés huit jours auparavant, pour convenir du jour, 8c d’autres Arpenteurs 6c Soucheteurs, pour faire nouvel arpentage & louchetage des ventes.
- Art. III, Idem.
- Le Procureur du Roi en la Maîtrife, nommera de fa part un Arpenteur & Soucheteur , 8c le Marchand auffi un Arpenteur 8c Soucheteur de la lienne. Mais £ le Marchand faifoit difficulté, ou étoit refufant d’en convenir , il fera paffé outre par l’Arpenteur & Soucheteur nommé par le Procureur du Roi, & le rapport teputé contradi&oire.
- Art. VIL Idem.
- Après que le Procureur du Roi en la Maîtrife aura pris communication des procès-verbaux faits par les Officiers, Arpenteurs 8c Soucheteurs, il donnera fes Conclufions par écrit fur ce qui en refultera, & les fera lignifier aux Marchands qui feront tenus d’y répondre auffi par écrit dans trois jours, 8c le tout mis au Greffe, & jugé à la première Audience par le Maître particulier , avec le Lieutenant & le Garde - Marteau, fans que pour congé de Cour, les Officiers puiffent prendre aucunes épices ni autres droits, &c.
- Art. VIII. Idem.
- Si par les procès-verbaux de réarpentage il fe trouve de la fur-mefure entre les pieds-Corniers, le Marchand fera condamné de le payer à proportion du prix principal 8c des charges de fa vente ; & s’il s’en trouve moins, ce qui défaudra lui fera rabattu à proportion fur le prix de fon adjudication, ou rembourfé en argent fur les ventes de l’année fuivante, lans qu’il foit permis de donner récompenfe en bois, ni de faire corn-penfation en efpece de fur-mefure avec le manque de mefure.
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- t>e la Charpenterie.
- Art. IX. Idem.
- S’il fe rencontre quelque outre - pafle, ou entreprife au-delà des pieds-corniers, le Marchand fera condamné de payer le quadruple, à fcaifon du prix principal de Ion adjudication , au cas que les bois où elle eft faite , (oient de même ellence que celui de la vente ; & s’ils étoient de meilleure nature , qualité , & plus âgés, il lera tenu à en payer l’amende, 8c reditution au pied-le-tour.
- Art. X. Idem.
- L’Adjudicataire qui ne repréfentera point de Balli-veaux, Arbres de liziere , Parois , Tournans & Pieds-corniers , laides à fa garde , fera tenu de les payer, aind qu’il eft dit au Chapitre des Amendes , article quatrième ci-après.
- Art. XI. Idem.
- Tous Marchands Adjudicataires feront tenus à la fin de T exploitation de leurs ventes, de rapporter les Marteaux dont ils fe fontüervis , pour être rompus.
- De la Police & Conservation des Forêts• Art. XIV.
- De la Mefure qu'on y doit obferver.
- Nulle mefure n’aura lieu & ne fera employée dans Ls Bois & Forêts du Roi, & en ceux tenus par indi-VIS» gruerie ,* grairie , fegrairie, tiers & danger, appa-nage, engagement, ufufruit, & même des Eccléfiafti-ques, Communautés & Particuliers , fans aucun excep-ter) que la mefure de douze lignes pour pouce, douze P°uces pour pied, & vingt-deux pieds pour perche, & cent perches pour un arpent, à peine de mil livres ^amende , nonobftant & fans avoir égard à tous ufages 0e pofîeffions contraires.
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- %0û Traite*
- Art. XV.
- De la grandeur de la Corde, & des échantillons des Bois à brûler.
- Dans toutes Forêts & Bois du Roi, & ceux des Eccléfiaftiques, Particuliers, & autres dénommés en l’article ci-deffus, il ne fera fait aucune livraifon de bois à brûler, foit en cas de vente ou délivrance de chauffages, à autre mefure qu’à la Corde, qui aura 8 pieds de long, 4 de haut, les bûches de 3 pieds ~ de longueur, compris la taille ; le bois de Cotterets de 2. pieds de longueur, & le Cotteret de 17 à 18 pouces de groffeur , abrogeant les rorées, mefures » inouïes, fommes, charges , voyes & toutes autres Ktefures contraires.
- Art. XIX & XX.
- Reglement touchant les Cendres, Charbon, Sabotiers & autres.
- Ne pourront les Marchands & tous autres , faire cendres dans les Bois du Roi, ni dans ceux des Ec-cléfiaftiques ou Communautés , s’il n’y a Lettres, Patentes vérifiés fur l’avis des Grands Maîtres, fur peine de confî cation des bois vendus, ouvrages & outils: Et ne pourront les Cendres être faites qu’aux places & endroits défignés au Marchand par les Grands Mai-très.
- Art. XXL Idem.
- Il eft défendu à toutes perfonnes de tenir Atteliers de cendres, ni en faire ailleurs que dans les ventes, ou en faire tranfporter, que les tonneaux ne foient marqués du marteau du Marchand , fur peine d’amende arbitraire , & de confifcation.
- Art. XXIL Idem.
- Les folles à charbon feront placées aux endroits les plus vuides êc les plus éloignés des arbres &. du recrû.^
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- fei la Charpenterie. 501
- $C les Marchands tenus de les repeupler & reftituer* s’il eft jugé à propos par le Grand Maître , avant qu’ils puiflent obtenir leur congé de Cour, à peine d’amende arbitraire.
- Art. XXIII. Idem.
- Les Cercliers, Vanniers, Tourneurs , Sabotiers, & autres de pareille condition, ne pourront tenir Atte-liers dans la diftance de demi-lieue des Forêts du Roi, à peine de confifcation de leurs marchandées * & de cent livres d’amende.
- Art. XXVI. Idem.
- Il efl: défendu à tous Marchands Adjudicataires des Bois du Roi, ou ceux des Particuliers joignant les Forêts de Sa Majefté, & même aux Propriétaires qui les feraient ufer, d’en donner aux Bûcherons & autres ouvriers pour leurs falaires , à peine de répondre de tous les délits qui fe commettront pendant leurs ufan-ces, & jufqu’au recollement des ventes ; &: aux Bûcherons & autres ouvriers travaillans dans lefdites Forêts , d’emporter, fortant des Attelîers , aucun bois fcié, fendu, ou d’autre nature, à peine de cinquante livres d’amende pour la première fois, & de punition en récidive.
- Art. XXVIII. Idem.
- Il efl: défendu à tous Marchands de peler les bois de leurs ventes , étant debout & fur pied, fur peine de cinq cens livres d’amende & de confifcation.
- A r r. XXIX. Idem.
- Ne pourront les Marchands, ni leurs Aflociés x tenir aucuns Attelîers & loges, ni faire ouvrer bois ailleurs que dans les ventes dépendantes de leur adjudication , fur peine de cent livres d’amende ôc de confifcation.
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- Traits’
- Art. XXX. Idem;
- Ceux qui habitent les maifons fituées dans les Forêts du Roi 8c fur les rives , ne pourront y faire commerce , ni tenir Attelier de bois, ni an faire plus grand amas que ce qui eft néceffaire pour leur chauffage, à peine de confhcation 8c d’amende arbitraire , & de démolition de leurs maifons.
- Amendes , Peines , Reftitutions , Confifcations > Dommages & Intérêts.
- Article Premier.
- L’Amende ordinaire pour délits commis depuis le lever jufqu’au coucher du Soleil, fans feu & fans fcie, par perfonnes privées ,• n’ayant charges , ufages, atte-îiers, ou commerce dans les Forêts, Bois 8c Garennes du Roi, fera pour la première fois de quatre livres pour chacun pied de tour de Chêne , 8c de tous Arbres fruitiers indiftinéfement , même de Châtaignier ; cinquante fols pour chaque pied de tour de Saulx, Hêtre, Orme, Tillot, Sapin, Charme 8c Frêne; trente fois pour pied d’Arbre de toute autre efpece , vert, fec ©u abattu, 8c fera le tout pris 8c mefuré à demi-pied près de terre.
- Art. II. Idem.
- Ceux qui auront échoupé, ébranché 8c deshonoré des Arbres, payeront la même amende au pied le tour, que s’ils les avoient abattus par le pied.
- Art. III. & IX. Idem.
- Pour chacune charretée de Merrein, bois de feiage & de charpenterie, l’amende fera de 8o livres; pour la charretée de bois de chauffage, i y livres ; pour la fomme ou charge de cheval ou bourique, 4 livres ; Sc pour le fagot ou fouée, vingt fois, 6c confifcation des
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- be la Charpenterie. 303 chevaux, bouriques & harnois , qui fe trouveront chargés de bois de délit, & des fcies, haches, ferpes, coî-gnées 8c autres outils dont les particuliers coupable! ôc complices feront trouvés faifis.
- Art. IV. Idem.
- Pour Etalons, Baliveaux, Parois, Arbres de îiziereS', 8c autre arbre de réferve, cinquante livies ; pour Pied-cornier marqué du Marteau du Roi abattu, cent livres* 8c deux cens livres pour Pied-cornier arraché & déplaces néanmoins l’amende pour les Baliveaux de Page dn Taillis au-delfous de vingt ans, eft réduite à dix livres.
- Art. V. Idem.
- Si les délits fc trouvoient avoir été commis depuis le coucher jufqu’au lever du Soleil, par fcie ou par îea* foit par les Officiers- des Forêts ou de Chaffes, Marchands , & tous autres ayant droits 8c emplois à Pex-ploitation des Forêts 8c des Atteliers des bois en provenant, l’amende fera double.
- Art. VI. Idem.
- Toutes les perfonnes ci-deflfus feront prive's, en cas de récidive; fçavoir, les ©fficiers, de leurs Charges; les Marchands, de leurs ventes ; 8c les Ufagers, de leurs droits 8c coûtumes, 8c tous bannis à perpétuité des Forêts, fans qu’ils puififent efperer aucunes Lettres de pardon , rétabliffement , commutation 8ç rappel de Ban, &c.
- Art. VII. Idem.
- Demeureront les Marchands, Maîtres des Forges * Fermiers, y Tagers, Riverains, 8c autres occupa ns les maifons , fermes 8c autres héritages dans l’enclos <8ç antres lieux des Forêts du Roi, refponfables civilement de leurs Commis, Charretiers, Pâtres 8c DomeÛiques.
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- T » à t * e*
- À T T. VIII. Idem»
- Ët d’autant que les amendes au pied du tour ont été réglées félon la valeur & état des Bois de Tannée 15*18 , depuis laquelle ils font montés à beaucoup plus haut prix, il eft ordonné que,. conformément à l’Ordonnance faite par le Roi Henri III, en i’ânnée il5*88 , & aux Arrêts 6c Reglement des mois de Septembre i<5qi, Juin 1602, & Oétobre 1623 , les reftitutions , dommages & intérêts feront adjugés de tous délits, au moins à pareille fomme que portera l’amende.
- Art. XIII. Idem.
- Toutes perfonnes qui auront coupé , àrraché & emporté Arbres, branches ou feuillages des Forêts > Bois & Garennes du Roi , 6c des Eccléfiaftiques j Communautés ou Particuliers , pour Noces , Fêtes & Confrairies, feront punis d’amende & reftitution > dommages Si intérêts , félon le tour & qualité des Bois, ainfi. qu’ils le feroient en autre délit.
- Des Bois à bâtir pour les Maifons Royales Ù’ Bàtimens de Mer.
- Article Premier*
- Ne fera fait aucune vente extraordinaire par arpent, îii par pieds d’arbres, pour condruétions 6c réparations des Maifons Royales, ou Bàtimens de mer; mais pourra le Grand Maître charger l’Adjudicataire des ventes ordinaires des Forêts du Roi, de fournir le bois nécef faire pour ces ouvrages, en lui payant le prix fuivant l’eftimation qui en fera faite par l'avis des gens à ce connoilfans, fur le devis des Entrepreneurs ou Archi-teftes , & conformément à l’Etat arrêté par le Sur-Intendant des Bàtimens de Sa Majefté, ou par le jGontrolleur général des Finances, expédié en bonne
- &
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- DE LÀ CHÀKPENTERTfi' JOf 3fe due forme, lequel Etat fera inféré dans lé Cahier des charges ÿ & mis au Greffe de la Maîtrife. -
- Art. IL Idem.
- Si toùtefois on avoir befoin d’aucunes pièces dé telle grolfeur & longueur qu’elies ne fe puflent trouver dans les ventes ordinaires, en ce cas le Grand Maître , fur les Etats qui eh feront arrêtés au Confeil, & Lettres Patentes dûemertt vérifiées , en pourra marquer & faire abattre dans les Forêts de Sa Majefté * ès lieux moins dommageables : Et s’il n’y en trouvoit pas , les fera choifir 6c prendre dans les Bois , tant des Eccléfiaftiques * qu’autres * lans diftinéfiOn de qualité , à la charge de payer la jufte valeur, qui fera efti-mée par Experts , dont le Procureur du Roi en là Maîtrife, &c les Parties, conviendront par-devant lé Grand Maître, lequel au défaut ou refus, en nom-4 inera d’Oflîce.
- A r T. 111. Idetth
- Suivant & conformément audit article le Grand ïVlaître fe tranfpoftera fur les lieux, fera procès-verbal du nombre, fituation, âge, tour & qualité des Arbres choilis , les marquera tant du Marteau du Roi que du fien, en préfence des Officiers & de l’Entrepreneur des ouvrages, ou autre prépofé pour la délivrance lignera le procès-verbal avec tous les affilia ns > & le fera tranfcrire à Pinftant fur le Bégiftre de la Maîtrife, dont le Greffier délivrera gratuitement une expédition à ceux qui auront charge d’exploiter les Bois.
- Art. IV. ïdenii
- Les Arbres qui poufroient fe trouver abattus &* rompus par la chute ou vuidanges des pièces retenues j feront pareillement marqués du Marteau du Roi, 6c de celui du Grand Maître ; lequel , après avoir fait fon procès-verbal de leur âge, tour & qualité , mêmé
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- 3o5 Traite’
- de leur valeur, au rapport d’Experts, en la forme ci - deflus prefcrite , les délivrera à l’Entrepreneur, pour en faire état au profit de Sa Majeflé, & les enlever inceffamment , fans foufFrir qu’il foit commis aucun abus ni délit par les ouvriers qu’il employera , dont il demeurera refponfable.
- Art. VI. Idem.
- Ceux qui feront couper & ouvrer les Arbres ci-deffus exprimés , fourniront, au tems de la délivrance, au Garde-Marteau de la Maîtrife, & au Sergent en la garde duquel ils auront été marqués, leur recon-noilfance, pour faire mention chacun fur fon Regiftre, de leur nombre, hauteur , grolfeur & qualité, du tems qu’ils auront été enlevés, & des noms de ceux qui les auront fait tranfporter.
- Art. VII. Idem.
- S’il fe marquoit plus de bois qu’il n’en fût befoin; l’Entrepreneur ou celui qui aura la conduite de l’ouvrage , après avoir pris le néceifaire , fera & lignera fur le Regiflre du Greffe de la Maîtrife fa déclaration de ce qui en pourra relier, afin que la marque foit effacée dans trois jours au plus tard , de l’excédent qui feroit encore fur pied; & s’il étoit abattu, il fera vendu au profit du Roi, ôc le prix payé au Receveur pour en compter.
- Des Forêts, Bois & Garennes tenues à titre
- de Douaire > Concejfion , Engagement > & U/üfruit.
- Article Premier.
- Béfenfes font faites à toutes perfonnes, fans exception ni diftinétion de qualité, de s’immifcer en la jouiffance des Bois & Forêts du Domaine du Roi, tenus à titre de douaire, conceffion, engagement, ufufruit ou autre-
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- Î)E LA CtfARfrÉttTttfttff. filent, en telle maniéré, fous tel titre & prétexte que ce foit, fi les Grands Maîtres, chacun en Ion Départe-» ment, n’ont auparavant vifité les lieux, & fait procès-verbal de l’état où ils fe trouvent, contenant en détail l’âge, nature 6c qualité des Bois, l’état, l’eflènce le nombre des Baliveaux fur taillis diftin été ment par garde ou triages : la confiftance 8c valeur des coupes ordinaires par eftimation 8c rapport des fix dermetes ad* indications»
- Art. 11 î. Idem*
- Ne pourront les Engagiftes jouir à leur égafd dé l’effet de leurs contrats & adjudication, que les bois Ôc garennes en dépendantes > ne foient préalablement évaluées en la Chambre des Comptes, en la préfence du Grand Maître, ou fur les avis 6c procès-verbaux faits pat lui fut ce Fait, à peine de dix mille livres d’amende, & de réunion des Bois engagés au Do* mai ne»
- Art. IV. Idem.
- Auflï-tôt que le terme de la jouiflance expîrefâ, nouvelles vifites, eftimations & reconnoiffances feront faites par le Grand Maître, avec mêmes formalités , lej Engagiftes, Ufufruiticrs, ou leurs héritiers préfens ou dûement appellés, de l’état ôc confiftance de toutes les Chofes contenues au premier procès verbal, pour en cas qu’il fe trouve des dégradations, dépérilfement ou changement préjudiciables, obliger ceux qui ont pof-fedé , leurs fucceifeurs 6c ayans caufe , de remettre incelfamment tout en état, & en indemnifer Sa Ma* jefté au pied du tour, conformément aux Ordonnances, &c.
- A r T* V. Idem.
- Les Douairières, Donataires, Ufufruîtiets <k Ëfigâ* giftes ne pourront difpofer d’aucune Futaye, Arbres anciens, modernes, ou Baliveaux fur taiihs, même d$
- Vij
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- . T B AjTlf
- l'âge du boîs refervé & dernieres ventes, ni des Chablis , Arbres de délit, amendes, reffitutions, confif-cations en provenans ; mais le tout demeurera entièrement au profit du Roi, ôcc.
- Art. VI. Idem.
- Ne pourront aufîi ni leurs Fermiers, Procureurs, Agens Ôc Receveurs, prendre ou faire couper aucuns Arbres anciens , modernes ou Baliveaux fur taillis, par arpent ou par pied, pour entretien ôc réparations des Maifons, Moulins & Bâtimens, dépendans du même Domaine ; ou fous aucun autre prétexte, qu’en vertu de Lettres bien ôc dûement regiflrées ès Cours de Parlement Ôc Chambre des Comptes du reffort, fur les avis & procès-verbaux du Grand Maître, à peine de privation , de l’amende ôc reflitution au pied du tour contre les poffieffeurs , ôc de condamnation folidaire aux mêmes amendes ôc reflitutions, tant contre les Fermiers , Agens ôc Receveurs, que contre les Marchands Ôc Entrepreneurs qui les auroient exploités, &c.
- Art. VIL Idem.
- Feront obferver en l’ufance des bois dont ils jouif-fent dans les Domaines du Roi, les mêmes conditions Ôc réferves qui fe doivent obferver en l’ufance des bois poffedés par Sa Majeflé, ôc feront les ventes ôc adjudications faites par les Officiers des Eaux Ôc Forêts de Sadite Majefté, avec les formalités prefcrites par la préfente Ordonnance, fans qu’aucun Fermier ou Marchand puiflè s’immifcer qu’en vertu des affiétes, martelages ôc délivrances ainfi faites par lefdits Officiers à peine de trois mille livres d’amende contre chacun contrevenant, ôc de confîfcation des ventes.
- Art. VIII. Idem.
- Les Grands Maîtres ôc Officiers des Maîtrifes particulières du Roi , auront la même connoiiîance ôc ju-
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- bE la Chaepenterïe. 50^ tîfdiéfcion fur les Forêts & Bois des Eccléfiafliques , Commandeurs de Saint Jean de Jérufalem , Adminik trateurs, Communautés, Gens de Main-morte, affifes dans Pétendue des Domaines de Sa Majefté, engagés, concédés ou tenus à quelque titre que ce foit, qu’ils ont ou doivent avoir ès Domaines dont Sad. Maieflé jouit ; fans que les Engagïftes , Ufufruitiers & Poiîef-feurs ou leurs Officiers , puilfent s’en entremettre fous aucun prétexte; non plus qu’en Bois tenus en gruerie, grairie, tiers & danger, s’ils ne font partie de leurs, dons ou contrats..
- Des Bois en Gruerie, Graine,. Tiers & Danger*. Article Premier.,
- En tous les Bois fujets aux droits de gruerie, graine , tiers 8c danger, la Juflice, 8c tous les profits qui en procèdent, appartient au Roi, enfemble la ChaH'e* Paillon 8c Glandée, privativement à tous autres , fi ce n’étoit qu’à l’égard de la Paillon 8c Glandée , il y eût titre au contraire..
- Art. 11. Idem„
- Les parts 8c portions que le Roi prend lors de îa coupe 8c ufance des Bois fujets aux droits de gruerie & grairie, feront levées 8c perçues au profit de Sa* Majefté, en efpece ou en argent, fuivant l’ancien ufage de chaque Maîtrife où ils font fitués, fans qu?il foit rien changé ni innové à cet égard ; 8c ne pourront être les Bois de cette qualité vendus que par le miniftere des Officiers, de. Sad. Majefté, 8c avec les mêmes formalités que les autres Bois 8c Forêts qui lui appar* tiennent»
- Art» HI. Idemh
- Le Tiers & Danger fera levé & payé félon la cou* tume ancienne, qui eft de diftraire au profit du Roi fur le total de la vente, foit en efpece ou en deniers *
- y iij
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- 3 ï & Traite’
- au choix <3e Sa Majefté, le tiers & le dixiéme ; en forte que fi l’adjudication eft de trente arpens pour une fomme de trois cens livres , en appartient à Sadite Majefté, dix arpens pour le tiers de trente, & trois pour le dixiéme de la même quantité, qui feront treize arpens fur trente ; ou ft on le prend en argent, cent livres pour le tiers de trois çens livres, 6c trente livres pour le dixiéme de la même fomme de trois cens livres.
- Art. IV. Idem.
- S’il fe trouve quelque Bois dans la Province de Normandie , pour lefquels les particuliers ayent titre & pôiïefuon de ne payer qu’une partie de ce droit ; fçavoir, le tiers fimplement, ou feulement le danger, qui eft le dixiéme , le Roi veut qu’il n’y foit rien innové à cet égard.
- Art. V. Idem.
- Les pofleffeurs des Bois fujets à tiers & danger» pourront prendre par leurs mains pour leur ufage» du bois des neuf efpeces contenues en l’article neuvième de la Chartre - Normande du Roi Louis X, de l’année T 5 i y, qui font Saulx , Morfaulx , Epines, Puines » Seur, Aulnes, Genêts, Genêvres & Ronces, 8c le bois mort en cime ou racine, ou gifant.
- Art. VI. Idem.
- Suivant la Déclaration du Roi, le droit de tiers 6s danger dans les Bois de la Province de Normandie, demeurera imprefçriptible & inaliénable, comme faifant partie de l’ancien Domaine de la Couronne.
- Art. VII. Idem.
- Tous Bois fitués en Normandie, hors ceux qui font plantés à la main , & les Morts-bois exceptés par la Chartre Normande, feront fujets à ce droit, fi les polfefleurs ne font fondés en titres authentiques & ufat ges contraires*
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- delà Charpenterie. $h Art. VIIL Idem,
- Les droits de propriété par indivis avec autres Seigneurs, & ceux de gruerie , grairie, tiers 6c danger,, ne pourront être donnés, vendus ni aliénés en tout ou partie, ni même donnés à ferme, pour telle cauie ou-prétexte que ce Toit, renouvelant en tant que befoin feroit, la prohibition contenue à cet effet au i oe- article de l’Ordonnance de Moulins , fans même qu’à l’avenir tels droits puiffenr être engagés ou affermés ; mais leur produit ordinaire fera donné en recouvrement au Receveur des Bois du Domaine, dont il comptera , ainfi, que des deniers provenans des ventes des Forêts du Roi.
- Art. IX. & X Idem,.
- Les Grands Maîtres & Officiers des Maîtrifes particulières , connottront de tous délits, abus & malver-fations qui feront commifes dans les Bois de cette qualité, non - partagés, tant pour la police ,. vente & confervation , que pour la Juftice ; feront les ventes ordinaires avec les mêmes formes qui fe doivent ob-ferver pour l’affiette, martelage, balivages, publications , adjudications , doublement, tiercement &: recollement des Bois du Roi, & les extraordinaires,. par le Grand Maître feulement, en vertu de Lettres Patentes de Sa Majefté, dûèment regiftrées, à peine de refti-tution, de privation de tous droits contre le pofleffeur^ amende arbitraire , & confifcation des ventes contre les Marchands.
- Art. XI. Idem.
- Il fera procédé à la vente des Chablis rompus & arra^ chés en la maniéré ordonnée pour les Bois du Roi, à la> charge de payer à Sa Majefté fur le prix la même part: qui lui en appartient dans fes ventes ordinaires.
- Art. XII. Idem,
- Toutes les amendes & confifcations qui feront adja*-
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- '§ va Traite*
- gées pour ces Bois, appartiendront entièrement au Roi »
- fans que les Polfelfeurs y puilfent rien prétendre ; mais
- 31s auront la même part aux reftitutions , dommages
- & intérêts cju’ils auront droit & coûtume d’avoir aux
- .ventes.
- Art. XIII. Idem,
- Les, referves des Baliveaux dans les Taillis, 6c les mêmes peines & condamnations préfentes pour les Bois du Roi, feront faites 6c exécutées pour ceux tenus en gruerie, grairie , tiers & danger. Il eft enjoint aux Officiers d’y tenir exactement la main ; 8c leurs droits feront payés lur le prix total des ventes, fuivant la $axe qui en fera faite par le Grand Maître.
- Art. XIV. Idem.
- Sera fait un Regijftre paraphé du Grand Maître 6c du Procureur du Roi, de toutes les ventes, adjudications 6c recollemens, fur lequel tous les Officiers préfens figneront avec les Polfelfeurs & leurs Procureurs, & les. Marchands ou Fadeurs, s’ils fçavent ligner.
- Art. XVI. Idem..
- N© pourront les Polfelfeurs prendre aucun arbre vif fans la marque & délivrance du Grand Maître, lequel à l’inftant en fera couper & vendre au profit du Roi Ççjuç- la valeur,à proportion des droits de Sa Majeflé.
- Art, XVII, Idem*.
- Lorfqu’il fe fera des ventes ordinaires, les Polfelfeurs. prendront leurs chauffages fur leur part de la vente., Mais s’il n’y a.voit point de vente ouverte, aucun chauffage ne pourra être pris qu’en bpis mort ou mort-bois, des. neuf efpeçes^
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- de la Charpenterie. 313;
- Des Bois appartenons aux Eccléfiafliaues <&*, Gens de Main-morte.
- Articles IL & IV.
- Il eft ordonné que conformément à l’Ordonnance de l’année iy73 3 confirmée par celle de 1597, la quatrième partie au moins des Bois dépendans des Evêchés, Abbayes, Bénéfices, Commanderies & Communautés Ecçléfiafliques , foient toujours en nature de Futaye , fans pouvoir en couper, & rien entreprendre au-delà des coupes ordinaires, finon en vertu de Lettres Patentes du Roi bien &dûement regiflrées, fur peine d’amende arbitraire, ainfi qu’il efi: porté plus au long dans lefdits articles 2 & 4.
- Art. III. Idem,
- Après les referves diftraites & féparées, le furplus des Bois-taillis fera réglé en coupe ordinaire de dix .ans au moins, avec charge expreflfe de laifler feize Bali-liveaux de l'âge du Bois en chacun arpent, outre tous les anciens & modernes qui feront pareillement réputés-Futaycs, & comme tels refervés dans toutes les coupes ordinaires, fans qu’en aucun cas on y puifie toucher qu’en vertu des Lettres Patentes du Roi, bien & due-înent vérifiées,' &c.
- Art. V. Idem,
- Les Lettres Patentes du Roi ne feront oélroyées pour Ventes de Futaye ou Baliveaux refervés, qu’en cas d’incendies , ruines, démolitions, pertes & accidens extraordinaires, arrivés par forfait, guerre ou cas fortuit, & non par le fait ou faute des Bénéficiers & Adminiftrateurs ; qui pour y parvenir feront leurs remontrances au Grand maître, lequel s’informera des caufes & de la nécefîité , vifitera les lieux en préfence du Procureur du Roi en tn la, Maîtrife } fera prifçr par Experts les réparations
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- 3J4 . . Traite’
- néceflaires, & ainfi qu’il eft porté plus au long audit article $.
- Art. VI. Idem.
- L’exécution des Lettres Patentes du Roi pour coupes extraordinaires ès Bois des Eccléfiaftiques & Communautés ne pourra être faite que par le Grand Maître, qui fera procéder en fa préfence aux afïiettes & martelages , & fera les adjudications & recollemens, avec les mêmes formalités obfervées pour les Bois de Sa Majefté; taxera les frais & droits des Officiers êc autres par lui employés, félon leur travail, dont ils feront payés fur le prix de l’adjudicatiom
- Art. VII. Idem.
- II eft enjoint aux Eccléfiaftiques & Communautés de charger expreffiément leurs Fermiers, Oeconomes, Receveurs, Marchands & Adjudicataires, de faire en leurs Bois les mêmes referves ordonnées dans les Forêts du Roi, & feront faites par les Receveurs , Fermiers ou Marchands, au nombre & en la forme ordonnée, quoiqu’ils n’y fuifent pas obligés par leurs Baux, marchés & adjudications, à peine d’amende arbitraire au profit de Sa Majefté, confiscation du prix des ventes & des bois abattus, & autres peines, &c.
- Art. VIII. Idem.
- L’Adjudicataire des Bois ainfi vendus confignera le prix ès mains d’un notable Bourgeois commis par le Grand Maître fous la nomination des Eccléfiaftiques» Commandeurs, Oeconomes, Receveurs & Adminiftra-teurs, pour être payé à l’Entrepreneur , lequel ne fera déchargé des réparations qu’après avoir fait recevoir1 fes ouvrages par l’avis de gens à ce connoilfans.
- Art. IX. Idem.
- Sera tenu l’Adjudicataire d’obferver en l’exploitation tout ce qui efl: prefcrit pour celle des Bois du Roi par
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- de ia Charpenterie. 51 f la préfente Ordonnance, & de faire procéder au recollement auffi-tôt que le terme de vuidange fera expiré, à peine d’amende arbitraire, & de demeurer chargé des délits qui fe commettront dans la vente 8c dans les réponfes, fans recours ni modération.
- Art. X. Idem.
- Tous les Contrats, Lettres, Procès-verbaux & autres Aéles concernans les vifites , eftimations, devis permiffions, affiettes, martelages, adjudications, récol-lemens & réceptions d’ouvrages, feront mis & regif-trés tant au Greffe du Grand Maître, qu’en celui de la Maîtrife, pour y avoir recours quand befoin fera.
- Des Bots appartenant aux Communautés & Habitant des PamJJes.
- Article II.
- Le quart des Bois communs fera refervé pour croître en Futaye dans les meilleurs fonds 8c lieux plus commodes , par triage 8c défignation du Grand Maître, ou des Officiers de la Maîtrife par fon ordre.
- Art. III. Idem.
- Ce qui rdlera, la referve étant faite, fera réglé en coupes ordinaires de taillis, au moins de dix ans, avec marque & retenue de feize Baliveaux de l’âge du Bois en chacun arpent, des plus beaux brins de Chêne, Hêtre, ou autres de la meilleure effence, outre & par-delfus les anciens, modernes & fruitiers.
- A r t. I V. Idem.
- Si néanmoins les Bois étoient de la conceffion gratuite des Seigneurs, fans charge d’aucun cens , redevance , preftation ou fervitude, le tiers en pourra être diftrait féparé à leur profit, en cas qu’ils le deman-
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- ^ 16 Traite*
- dent, & que les deux autres fuffifent pour Pufage de la Paroiffe ; fi non , le partage n’aura lieu, mais les Seigneurs & les Habitans jouiront en commun comme auparavant, &c.
- Art. V. Idem.
- La conceffion ne pourra être réputée gratuite de la part des Seigneurs, fi les Habitans jufiifient du. contraire par l’acquifition qu’ils en ont faite, & s’ils ne font tenus d’aucune charge ; mais s’ils en faifoient ou payoient quelque reconnoiffance en argent, corvées ou autrement, ia conceffion paffera pour onéreufe, quoique les Habitans n’en montrent pas le titre, 8c empêchera toute dif-traélion au profit des Seigneurs qui jouiront feulement de leurs ufages & chauffages, ainfi qu’il eft accoutumé.
- Art. VI. Idem,
- Les Seigneurs qui auront leurs triages , ne pourront rien prétendre à la part des Habitans, 8c n’y auront aucun droit, 8cc.
- Art. VIII. Idem.
- II efl défendu aux Seigneurs, Maires, Ëchevins, Syndics , Marguilliers 8c Habitans des Paroiffes, fans aifi* tinéîion, de faire aucune coupe au triage du quart refer-vé pour la Futaye ; 8c aux Officiers de le permettre ou fouffrir , à peine de deux mille livres d’amende contre chacun particulier contrevenant : & en outre contre les Officiers, de privation de leurs charges j fauf en cas d^ncendie ou ruine notable des Eglifes, Ports * Ponts, Murs & autres Lieux publics, à fe pourvoir pour obtenir Lettres Patentes du Roi, ainfi qu’il eft ordonné pour les Eccléfiaftiques.
- Art. IX* Idem*
- L’affiette des coupes ordinaires fera faite fans: frais par le Juge des lieux, en préfenee du Procureur d’Office?,
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- » e la> Charpenterie? 5î7 du Syndic, & de deux Députés de la Paroiffe ; & les pieds Corniers, Arbres de lizieres & Baliveaux, marqués du Marteau de la Seigneurie, qui fera confervé dans un coffre à trois clefs ; une pour le Juge, l’autre pour le Procureur Fifcal, & la troifiéme pour le Syndic de la Communauté.
- Art. X. Idem.
- Le Jugé pourra commettre pour Paillette PArpen-teur ordinaire, ou tel autre qu’il jugera plus commode; mais le recollement fe fera par l’Arpenteur Juré de la Maitrife , dont les falaires feront modérément taxés fui-vant fon travail; le tout à peine de nullité, cinq cens livres d’amende, & d’interdi&ion contre le Juge qui y contreviendroit.
- Art. XX. Idem.
- Les Grands Maîtres & Officiers de la Maîtrife infirmant & jugeront fommairement les différends qui pourvoient furvenir en exécution du partage des Bois, entre les Seigneurs, Officiers , Syndics, Députés, ou Particuliers Habitans, fans que les Juges ordinaires des lieux en puilïent connoître.
- Des Bois appartenans aux Particuliers.
- Article Premier.
- _ Il eft enjoint à toutes perfonnes, fans exception m différence, de regler la coupe de leurs Bois-taillis au moins à dix années avec referve de feize Baliveaux en chacun arpent, ôc feront tenus d’en referver auffi dix en ventes ordinaires de Futaye, pour en difpofer néanmoins à leur profit après Page de quarante ans pour les taillis, & de fix-vingt ans pour la Futaye; & qu’au Surplus ils obfervent en l’exploitation ce qui. eft préfet pour Pufance des Bois du Roi, aux peines portées par j£s Ordonnances.
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- 318 Traite*
- Art. J 11. Idem.
- Ne pourront ceux qui poflfédent des Bois de haun. Futaye affis à dix lieues de la mer & des rivières na* vigables, les vendre ou faire exploiter qu’ils n’ert ayenf fix mois avant donné avis au Controlleur général des Finances, & au Grand Maître, à peine de trois mille livres d’amende, Sc de confîlcation des bois coupés ou vendus.
- Art. IV. Idem*
- Les PoflefTeurs des Bois joignant les Forêts du Roi à titre de propriété & d’ufufruit, feront tenus de déclarer au G refie de la Maîtrife , le nombre & la qualité qu’ils en voudront vendre chaque année, à peine d’a-tnende arbitraire & de confifcation.
- Art. V. Idem.
- Sera libre à tous de faire punir les délinquans en leurs Bois & Garennes, des mêmes peines & réparations ordonnées par ces Préfentes pour les Forêts & Bois du Roi; & à cet effet, fe pourvoir, fi bon leur femble, par - devant le Grand Maître & les Officiers de la M?i" trife, lefquels en tant que befoin feroit, en auroient toute connoiflance & jurifdiélioh.
- Pour la confervation des Forêts du Roi. Art. IV. Idem.
- Tous les Riverains poflfédans Bois joignant lesForêts* Bois & Buiflfons du Roi, feront tenus de les féparer par des foffés ayant quatre pieds de largeur & cinq de profondeur, qu’ils entretiendront en cet état, à peine de réunion.
- A R T. V I.
- Il efl défendu à toutes perfonnes de planter Bois à cent perches des Forêts du Roi, lans permiffion ex-preffe, à peine de cinq cens livres d’amende & de
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- di la Charpenterie. 319 ffonfifcation de leurs Bois, qui feront arrachés ou coupés.
- Remarques.
- Nota. Bien que dans les articles de la Jurifdiéfcn des Eaux & Forêts, il loit dit qu’en cas de différends qui procèdent de délits, abus, malverfations , de contrats, marchés, promeffes, baux & alfociations, tant entre Marchands qu’autres, pour le fait de marchandifes de bois, on ne fe pourvoira qu’en la Maîtrife des Eaux & Forêts du Roi, toutefois fintention dm Roi n’étant pas d’ôter aux particuliers qui ont des Bois en propriété, le droit de leur Jurifdi&ion, Sa Majefté en l’article X. de celle des Eaux & Forêts, entend que s’il arrive des différends de partie à partie fur le fait de propriété des Bois & Forêts appartenans aux Communautés ou Particuliers , ou lorfqu’il s’agira du pétitoire ou poffefloire, échange, partage, licitations, retrait lignager ou féodal , & autres aétions qui feront direélement & principalement intentées pour raifon de la propriété , hors le fait de réformation & vifttation , la connoilfance en appartiendra auxBaillifs, Sénéchaux & autres Juges ordinaires.
- On a vu dans les Ordonnances du Roi ci-devant énoncées, le Réglement général, tant des Bois & Forêts de Sa Majefté, que de ceux des Seigneurs, Particuliers & autres, foit pour leur conferyation, ou pour les referves, adjudications, ufances, ventes, coupes, recollement, délits, Ôcc. Maintenant, comme on a traité de toutes fortes de Bois en général, & que ceux à brûler & le Charbon font aufli Marchandifes qui pro-viennent^des ventes des Bois 8c Forêts, fon va rapporter pareillement les principaux Articles des Ordonnances qui les concernent.,
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- Trait e5
- 520
- Articles principaux de l’Ordonnance du Roi âw mois de Décembre 1672, concernant la Jurif diâlion des Prévôt des Marchands & Echevins de la Ville de Paris , touchant le Réglement des Bois, tant fur les Ports * Rivières & Chantiers de ladite Ville, que fur les Ports de la Campagne & des Rivières navigables defcen* dant en celle de Seine*
- Article Premier Des Echantillons des Bois à brûler.
- SErônt tous Marchands trafiquans de bois pcuï la provilîon de Palis > tenus de faire façonner tOuS les bois à brûler de trois pieds & demi de longueur > & des grolfeurs fuivantes ; fçavoir, le bois de Moule * de 18 pouces au moins de grolfeur ; le bois de Corde de quartier, de 18 pouces au moins de grolfeur ; & leS Bois-Taillis, de 6 pouces au moins de grolfeur ; les Fagots de 3 pieds & demi de long, fur 17 à 18 pouces de tour, garnis de leurs paremens, remplis au-dedans de bois & non de feuilles ; les Cotterets de quartier ou de taillis, de 2 pieds de long, & de 17 à ï8 pouces de tour. Et feront lefdits Marchands ventiers tenus de fournir aux Bûcherons des chaînes & mefures defdites longueurs & grolfeurs. Défenfes auxdits Marchands de faire façonner des bois qui ne foient de Péchantillon cij delfus lpécifiés, à peine de, confifcation.
- Art. IL
- A quoi doivent être employés les mênus Bois*
- Les menus Bois étant au - delfous de 6 pouces, feront convertis en Charbon, ou débités en Cotterets &
- Fagots
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- de ia Charpenterie. 321 Fagots ès lieux d’ou la voiture en peut être commodément faite, A l’égard des menus bois provenans de l’exploitation des Forêts, dont les bois viennent par flottages, lefdits Marchands pourront s’en fervir pour façonner leurs trains, & les faire venir avec autres bois ; à la charge néanmoins de ne les mêler avec lefdits bois d’échantillons, & de ne les vendre qu’au prix de la taxe qui y fera mife par les Prévôt des Marchands & Eche-yins de ladite Ville.
- * Art. III.
- Des Bois d'Andelle & autre Bois venant par les Rivières de Somme & d’Oife.
- Pourront auffi les bois d’Andelle, & autres, venans par les Rivières de Somme & d’Oyfe, quoiqu’ils ne foient pas des longueurs ci-deflus, être amenés en cette dite Ville, pour y être vendus au prix & en la manière qui fera réglée lors de l’ouvrage qui en fera fait.
- Art. IV.
- Sera loijible aux Marchands de faire pajfer leur Bois fur les Terres &" Héritages qui font depuis les Forêts jufqtdaux Ports fiotables & navigables.
- Pour faciliter à la Ville de Paris la provifion defdits Bois, pourront les Marchands trafiquans defdites Marchandées , faire tirer & fortir des Forêts, pafler les charrettes & harnois fur les terres & chemins étant depuis lefdites Forêts jufques aux Ports flotables & navigables , en dédommageant les Propriétaires defdites terres , au dire d’Experts & gens à ce connoiflans, dont les parties conviendront, fans que pour raifon defdits dommages, les Propriétaires de ces héritages puiffent faire faifir lefdits bois, chevaux 6c charrettes , & empêcher la voiture fur lefdits Ports, en faifant par les Marchands leurs foumiüïîons de payer lefdits dommages tels, que de raifon.
- X
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- Traite’
- Art. V.
- Permis aux Marchands de Bois de faire des Canaux 3 & de prendre les eaux des Etangs pour le flottage des Bsis.
- Et d’autant que les Marchands de bois flotté ne pourraient fouvent exploiter lefdits bois fans faire de nouveaux Canaux, & fe fervir des eaux des Etangs, fera permis auxdits Marchands de bois de faire lefdits Canaux, & fe fervir des eaux defdits Etangs, en dédom* mageant les Propriétaires defdites Terres & defdits Etangs, au dire d’Experts, & gens à ce connoiffans, dont les parties conviendront.
- A r t. VI.
- Les Marchands pourront jetter leur Bois à Bois perdu.
- Les Marchands de bois flotté pourront faire jetter leur bois à bois perdu fur les Rivières & Ruilfeaux, en averti.lant les Seigneurs intéreifés par publications, qui feront faites dix jours avant que de jetter lefdits bois, aux Prônes des Mefles des Paroiflës étant depuis le lieu ou ïes bois feront jettés, jufqu’à celui de l'arrêt; & à la charge de dédommager les Propriétaires des dégradations , fi aucunes étoient faites àux Ouvrages & Edifices conllruits fur lefdites-Rivières & Ruilfeaux.
- Article VII.
- Du Chemin qui fera laijfé le long defdits Ruijfeaux fervant au flottage des Bois.
- Afin que le flottage defdits bois puiffe être plus commodément fait, feront tenus les Propriétaires des héritages étans des deux côtés defdits Ruilfeaux, de lailfer un chemin de quatre pieds, pour le palfage des ouvriers prépofés par les Marchands, pour pouffer à val l’eau lefdits bois.
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- de la Charpenterie, 323 Art. VIII.
- Les Marchands pourront faire pajfer leur Bois dans les Etangs & Fojfés appartenans aux Gentilshommes , & autres.
- Pourront aufli les Marchands de Bois, les faire paff fer par les Etangs & Foffés appartenans aux Gentilshommes & autres, lefquels feront tenus à cet effet, de faire faire ouverture de leurs Baffes - Cours & Parcs aux ouvriers prépofés par lefdits Marchands, à la charge de dédommager lefdits Propriétaires, s’il y écheoit.
- Art. IX.
- De la Pêche des Bois-Canards!
- Sera loifible auxdits Marchands de faire pêcher par telles perfonnes que bon leur femblera, les bois de leurs flots qui auront été à fond d’eau , pendant 40 jours après que ledit flot fera paffé. Et fi durant lefdits 40 jours, autres Marchands jettent un autre flot, lefdits 40 jours ne commenceront de courir que du jour que le dernier flot fera paffé entièrement : Et ne pourront ceux qui fe prétendent Seigneurs des Rivières & Ruif-feaux, fe faire payer aucune chofe, fous prétexte de dédommagement de la pêche, ou autrement, pour raifon defdits Bois-Canards.
- Art, X.
- Les Seigneurs après les 40 jours peuvent faire pêcher les Bois-Canards.
- Si les Marchands font négligens de faire pêcher lefd. Bois-Canards durant les 40 jours, les Seigneurs, ou autres , ayant droit fur les Rivières, le pourront faire après lefd. 40 jours, à la chargé toutefois de laiffer lefd. bois fur les bords defdites Rivières, pour les frais de laquelle pêche & occupation des terres, leur fera payé par les Marchands à qui les bois fe trouveront appartenir, ce
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- qui fera arbitré par gens à ce connoiflans , dont les parties conviendront, eu égard aux lieux & revenus des héritages , & tems d’occupation. Fait défenfes auxdits Seigneurs & aurres, de faire enlever en leurs Châteaux & Maifons lefdits bois, à peine d’être déchûs de tout rembourfement pour ladite pêche, & de reftitution du quadruple du prix defdits bois qu’ils auront ainfi enlevés , dont lefdits Marchands pourront faire faire la recherche.
- Art. XI.
- Les Marchands feront vif ter les Vannes, Eclufes> Pertuis & Moulins, avant que de jetter leur Bois a Bois perdu.
- Pour prévenir les conteftations fréquentes entre les Marchands & les Seigneurs & autres Propriétaires des Moulins, Vannes , Eclufes & Pertuis , établis & conf-truits fur lefdites Rivières & Ruilfeaux , pour prétendues dégradations caufées par les palfages des bois, feront lefdits Marchands tenus avant que de jetter leur flot, de faire vifiter par le premier Juge ou Sergent fur ce requis, parties préfentes, ou dûement appellées aux domiciles de leurs Meuniers, lefdites Vannes, Eclufes , Pertuis & Moulins, & de faire faire le récollement de ladite vifite après le flot palfé par le même Juge ou Sergent, à peine d'être tenus de toutes les dégradations qui fe trouveront auxdites Vannes, Eclufes, Moulins & Pertuis.
- Art XXL
- Les Propriétaires des Vannes, Eclufes, Pertuis Ù* Moulins, tenus de les entretenir en bon état.
- Si par la vifite faite avant le flot il paroît qu’il y ait aucune réparation à faire auxdites Vannes , Eclufes , Pertuis 6c Moulins, les Propriétaires feront tenus de les faire incefi'amœent rétablir, après une Ample fom-mation faite auxdits Propriétaires, à leurs perfonnes ou
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- bB la Charpenterie. jay domiciles de leurs Meuniers, finon permis auxdits Marchands d’y mettre ouvriers, & d’avancer pour ce les deniers néceflaires, qui leur feront déduits & précomptés fur çe qu’ils pourront devoir pour ie chômage defdits Moulins caufe par le paflage de leur bois, & le furplus fera porté par lefdits Propriétaires, & pris par préférence fur les revenus des Moulins, qui demeurera par privilège affe&é auxdites avances.
- Art. XIII.
- Droits qui ferom payés pour le chômage des Moulins
- Quand aucuns Moulins conftruits par titres authentiques fur les Rivières & Ruifieaux flottables , tournans & travaillans actuellement, chômeront au fujet du paf-fage des Bois flottés, fera payé pour le chômage d’un Moulin pendant heures, de quelque nombre de roues que le corps du Moulin foit compofé, la fomme de quarante fols, fi ce n’efl: que les Marchands ne foient en polTeflion de payer moindre fomme auxdits Propriétaires defdits Moulins ou leurs Meuniers , auquel cas fera payé fuivant l’ancien ufage : Défenfes auxdits Meuniers, à peine du fouet, de fe foire payer aucune autre fomme, fi ce n’étoit pour leur travail particulier , & dont ils feront convenus de gré à gré avec les Marchands ou leurs Fadeurs.
- Art. XIV.
- Permis aux Marchands de prendre des terres pour faire Vamas de leurs Bois, Jur les Ports des Rivières navigables & flottables.
- Pourront lefdits Marchands de Bois fe forvir des terres proche des Rivières navigables & flottables, pour y foire amas de leurs bois, foit pour les charger en bateaux , foit pour les mettre en trains, en payant pour l’occupation defdits héritages j fçavoir, dix-huit deniers pour chacune Corde, qui fera empilée fur les-terres
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- étant en pré, & un fol pour chacune Corde empilée fur les terres étant en labour ; lefquelles fommes feront payées pour chacune année que lefdits bois demeureront empilés fur lefdits lieux d’entrepôt, & moyennant lef-dites fommes, feront tenus les Propriétaires de fouffrir le pairage des ouvriers fur leurs héritages, tant pour faire lefdits empilages, que pour façonner les trains ; enfem-ble lailfer palier harnois ck chevaux portans les rouetes , chantiers 6c autres chofes nécelfaires pour la conflruéfion defdits trains.
- A R T. X V.
- De la hauteur & longueur des Viles'.
- Et afin que lefdits Propriétaires puilfent être payés par chacun des Marchands qui auront des bois dans un flot, feront tenus lefdits Marchands de faire marquer leur bois de leur marque particulière , de les faire triquer 6c empiler féparément fur lefdits Ports flotables, & de faire faire les piles de huit pieds de haut, fur la longueur de quinze toifes , ne laiflant entre les piles que deux pieds de diftance : Et ne pourront lefdits Marchands faire travailler à la confection de leurs trains, qu’après avoir payé ladite occupation ; à l’effet de quoi, feront tenus de faire compter 6c mefurer lefdites piles, par les Compteurs des Ports, en préfence des Propriétaires defdits héritages 6c prés, ou eux dûement appellés.
- A r T. XVI.
- Permis aux Marchands de Bois flotté, tant de cette
- Ville que Forains, de mettre leur Bois en Chantier.
- Pour procurer l’abondance de la marchandife de Bois, pourront tous Marchands, tant de cette Ville que Forains , faire mettre en Chantier les Bois flottés qu’ils feront arriver, & tiendront lefdits Prévôt des Marchands 6c Echevins la main, à ce que lefdits Forains foient pourvus de Chantiers en lieux convenables pour la diflri"! bution de leur bois.
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- pE IA' Charpenterie. 527 Art. XVII.
- Quels nombres de Trains les Marchands peuvent avoir devant leurs Chantiers.
- Afin que le chemin de la navigation Toit laifle libre; ne pourront les Marchands de Bois flotté faire defcendre au-devant de leurs Chantiers, plus de quatre trains à la fois ; & feront tenus de faire garrer avec bonnes & fûres Cordes . les autres trains qui leur arriveront, au - deflas du Pont de la Tournelle , depuis la derniere maifon , entrant vers le Ponceau de la Rivière des Gobelins au-deilus.
- Art. XVIII.
- Les Bois flottés feront empilés féparément dam les Chantiers.
- Il eft enjoint aux Marchands de Bois flotté de faire triquer leurs bois, & les faire empiler dans leurs Chantiers féparément, félon leurs différentes qualités, à peine de confifcation de leurs marchandifes ; 6c fera chacune pile mife à telle diftance qu’elle puifle être entièrement vûe & vifitée par les Officiers à ce prépofés.
- Art. XIX.
- Les Bois neufs feront chargés dans les Bateaux féparément , fuivant leurs qualités.
- Pour éviter le mélange des bois de différentes qualités qu’en pourroit caufer la fur vente, les Marchands qui feront arriver des bois neufs de différentes qualités, en même bateau , feront tenus les y faire mettre par piles féparées, à peine de confifcation.
- Art. XX.
- Les Marchands de Bois tenus de faire déclaration aux
- Mouleurs, des Marchandifes qui leur arriveront.
- Seront iefdits Marchands tenus aufii-tôt l’arrivée de
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- ga8 ^ Traite*
- leurs bois, le tranfporter ès Bureaux des Jurés Mouleurs , & leur exhiber les Lettres de Voitures, donc fera tenu Regiflre, pour y avoir recours quand be-j foin fera.
- Art. XXI.
- Que les Bois feront mis à prix fur la montre
- qui fera apportée.
- Lefdits Marchands avant que de mettre en vente leur Bois de Compte, Cordes ou Taillis, Fagots ou Cotterets , feront tenus d’en faire apporter au Bureau de la Ville, la montre de chacune efpece, pour fur le rapport des Officiers Mouleurs qui auront fait la vifite du Bateau ou Chantier, y être mis la taxe par les Prévôt des Marchands & Echevins, & en être fait Regiflre; par un dcfdits Echevins.
- Art. XXII.
- Défcnfes de vendre les Bois à plus haut prix que la taxe.
- Défenfes à tous Marchands de vendre le Bois à brûler à plus haut prix que la taxe : Et pour prévenir la fur-vente , fera appofé par chacun jour de vente, à chacune pile ou bateau , une Banderole , contenant le prix de la qualité de la marchandife : Défenfes aux Marchands & à tous autres> d’ôter lefdites Banderoles, à peine de punition.
- Art. XXIII.
- De la mefure des Bois de VAnneau;
- Les gros Bois à brûler feront diflribués tant fur les Ports que dans les Chantiers, par la mefure de l’Anneau , & ne fera vendu pour Bois de Compte que celui dont foixante-deux bûches au plus fe trouveront remplir les trois Anneaux qui compofent la Voye de bois. Enjoint aux Jurés-Mouleurs de rejetter les bois qui fe trouveront au-delfous de 18 pouces de groffeur, pour être
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- îde la Charpenterie. 32^ remis dans les piles de bois de Corde, & vendus au prix des bois de cette qualité.
- Art. XXIV.
- De la mefure des Bois de Corde ù* Taillisi
- Tous bois qui n’auront 17 pouces de groffeur au moins, feront réputés de Corde ou Taillis, & vendus par la membrure, qui aura 4 pieds de haut fur 4 pieds de large ; & demeureront les Marchands qui auront fourni les membrures, & les Mouleurs qui s’en feront fervi * refponfables de la continence d’icelles.
- Art. XXV.
- Bois tonus ne feront mis en Membrures.
- Défenfes aux Aydes , aux Mouleurs de bois, de mettre en membrure des bois qui foient fi tortus, que la mefure en foît notablement diminuée ; & aux Jurés-Mouleurs, de le fouffrir, ni auffi qu’il y ait plus du tiers du bois blanc dans les bois, à peine d’être refponfables des dommages & intérêts des Acheteurs.
- Art. XXVI.
- Du Bois d'Andelle.
- La Voye de bois d’Andelle, & autres bois de mefure extraordinaire, fera réglée pour le prix & la quantité des bûches qui la compoferont, par les Prévôt des Marchands & Echevins, lorfque la montre en fera apportée au Bureau de la Ville , fur le rapport des Officiers Mouleurs, dont fera fait mention fur les Regiftres par l’un defdits Echevins.
- Art. XXVII.
- Les Fagots & Cotterets feront vendus par compte.
- Les Fagots & Cotterets feront vendus par compte y par cent, & feront fournis ? fuivant l’ufage, ‘les 4 au par-deflus de cent.
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- Art. XXVIII.
- Les Marchands payeront le Déharàagel
- Tous bois à brûler, même les Fagots & Cotterets, feront livrés aux Acheteurs à terre, & en état d’être chargés en Charrettes, fans qu’ils foient tenus de payer autre chofe, que le prix de la taxe.
- Art. XXIX.
- Les Marchonds ou leurs Domestiques, ne s’immifceront au compte & mefure des Bois.
- Ne fera loifible aux Marchands, ni à leurs DomeF tiques, de s’immircer au compte ou à la mefure des bois, ni de le mettre dans les membrures, à peine d’amende.
- Art. XXX.
- Regratiers de ladite Marchandée.
- Pourront les Chandeliers & Fruitiers, faire Regrat de ladite marchandife à la piece, & au-deffous de demi-quarteron, fans qu’ils puilfent avoir en leurs maifons plus grande provision que d’un millier de Fagots & autant de Cotterets : Et feront lefdits Regratiers fuiets aux vifites des Mouleurs, qu’ils feront gratuitement & fans frais, fauf à leur être pourvu fur le tiers des amendes ordonnées fur leurs dénonciations.
- Art. XXXI.
- Veulent les Regratiers vendre lefd. Fagots Ù* Cotterets au prix de la taxe qui leur fera faite.
- Et d’autant que contre l’efprit des Réglemens qui n’ont fouffert le Regratage que pour le foulagement des pauvres, les Regratiers ne l’exercent au contraire que pour revendre à un prix excelfif : Défenfes auxdits Regratiers de vendre lefdites marchandées de Fagots &
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- de la Charpenterie; 531
- Çotterets , à plus haut prix que la taxe qui y aura été mife à leur égard par les Prévôt des Marchands & Eche-vins, de laquelle ils feront tenus d’avoir Pancarte en leurs Boutiques.
- Art. XXXII.
- Défenfes aux Regratter s Ù* Gagne-deniers à''altérer les Fagots & Çotterets.
- Pour auffi remédier à l’abus qui fe commet par lefdits Regratiers, lefquels altèrent journellement lefdites marchandées, défenfes auxdits Regratiers & Gagne-deniers , d’expofer en vente aucuns Fagots & Çotterets diminués ou altérés, à peine de confifcation defdites marchandées, & de punition corporelle.
- Art. XXXIII.
- Du tems que les Bois quarrés de Sciage , Ckaronage y Merrain & d’Ouvrages, doivent tenir Fort.
- Seront les Marchands de Bois quarrés , de Sciage , Charronnage , Merrain & d’Ouvrages, foit de cette Ville, ou Forains, tenus de laéfer lefdits bois fur les Ports, pendant trois jours, à ce que les Bourgeois s’en puiffent fournir ; & après lefdits trois jours, les Artifans le pourront lottir dans 24. heures ; & ledit tems paflfé, feront tenus les Marchands de Paris de faire enlever lefdits bois dans leurs Chantiers : Et à l’égard des Forains, les héleront fur les Ports, juf-qu’à ce qu’ils ayent etc actuellement vendus.
- Art. XXXIV.
- Défenfes aux Marchands de Farts, d’acheter fuy les Forts les marchandifes.
- Pour empêcher monopole, défenfes aux Marchands de Paris , d’acheter aucuns bois à brûler ou d’ouvrages étans fur les Ports de Paris, & auxdits Forains de leur
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- , Traite’
- vendre; à peine de confifcation contre le Marchand yendeur, & du prix de Tâchât.
- Merrain à Treilles, Ozier & Ployon*
- Abticle Premier.
- Des Echalas.
- Les Echalas fervans aux Vignes, auront quatre pieds & demi de long au moins, & fera chacune Botte ou Javelle , compofée de cinquante Echalas : Et ceux fervans à faire Palilfades, auront onze pieds de long & feront pareillement chacunes Bottes compofées de cinquante.
- Art. II.
- De la Vtjite des Echalas.
- Ne feront expofés Echalas en vente , s’ils n’ont été vifités par deux Huifliers en préfence du Procureur du Roi 8c de la Ville , & de deux Jurés-Mouleurs de bois qui auront été par lui appelles, fi befoin eft ; & fur les échantillons repréfentés, fera la marchandée d’E-chalas mife à prix par les Prévôt des Marchands & Echevins, 8c les Huilîiers payés des droits à eux attribués.
- A R T. I I I.
- Des Perches fervans aux Treillesi
- Les Perches fervans aux Treilles, auront; fçavoir; celles dont les Bottes ne feront compofées que de quatre perches, dix pouces de tour, depuis le gros bout, fur la longueur de fix pieds de haut ; & celles dont la Botte fera compofée de fix perches , auront pareille grolfeur de dix pouces, jufqu’à trois pieds & demi de haut ; & les perches dont la Botte fera compofée de douze , auront au moins huit pouces au gros bout, & reviendront à deux pouces au moins de grolfeur par le haut; celles dont il y en aura vingt-fix à la
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- !de la Charpenterie; 333’ Botte ; auront au moins fix pouces au gros bout, & & à l’extrémité au moins un pouce : & à l’égard des Bottes de perches compofées de cinquante, elles auront au moins quatre pouces par le gros bout, & un pouce à l’extrémité, & pourront y être mêlées treize perches de moindre grolfeur, pour fervir de lozange dans les Jardins.
- Art. IV.
- Des Oziers Ù* Ployons;
- Les Gerbes d’Ozier, foit de celui qui efi: rond 6c rouge , ou de l’Ozier des Rivières, feront chacune de quatre pieds de liens, ou de deux pieds, fans qu’elles foient mélangées d’Ozier fec , ou de branches de Saulx fur-années : pareillement les gerbes de Ployon de la même moiffon ; & feront tenus les Marchands de faire tenir port auxdites marchandifes pendant trois jours * pour la fourniture & proviiion des Bourgeois, après lefquels ils les pourront faire enlever.
- Des Fondions des Jurés-Mouleurs de Bois >
- & Contrôleurs des Quantités.
- Article Premier.
- Les Jurés-Mouleurs tenus à la Vifite des Bois, recevront les déclarations des Marchands , & en feront rapport au Bureau de la Fille,
- Les Procureurs - Syndics de la Communauté des Jurés - Mouleurs de Bois, départiront deux Officiers en chacun de leurs Bureaux , pour recevoir les décia-: rations que lés Marchands de Bois y viendront faire des Bois qui leur feront arrivés, & faire Regiflre des Lettres de Voitures qui leur, feront repréfentées ; commettront auffi deux autres Officiers de ladite Communauté , pour faire la vifite & controlle defdits Bois, dont ils viendront par chacun jour faire leur rapport
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- au Bureau de- ladite Ville, pour fur lefdits rapport & échantillons des Bois qui y feront apportés, être lefd. Bois mis à prix, dont fera aufli fait Regiftre par l’un des Echevins.
- A R T. I I.
- Des Nie jures,
- Lefdits Jurés-Mouleurs de Bois, départis fur les Ports '& dans les Chantiers, auront des mefures de quatre pieds pour mefurer les Membrures, & des chaînes & anneaux pour mefurer les Bois de compte, Cotterets & Fagots ; & feront tenus par chacun au commencement de la Vente, de vérifier lefdites Membrures.
- Art. III.
- !Mettront les Bander olles aux Bateaux & B îles de Bois, contenant la taxe.
- Pour donner à connoître le prix defdites marchan-difes de Bois, lefdits Jurés-Mouleurs de Bois départis fus les Ports , appoferont par chacun jour & avant l’heure de vente, à chaque Pile ou Bateau defd. mar-chandifes, les Banderolles contenant le prix de chacune efpece de bois , lefquelles Banderolles ils ôteront le foir : & feront en outre tenus de déclarer aux Acheteurs le prix de la taxe, à peine d’amende, & d’être tenus de la reftitution de la fur-vente envers l’Acheteur.
- Art. IV.
- Des Controlleurs des Quantités,
- Seront les Controlleurs des Quantités tenus de départir aucuns d’entr’eux pour regiftrer : les Lettres de Voitures qui leur feront repréfentées par les Marchands, & de le tranfporter tous les jours non fériés fur lés Ports, pour faire le controlle des Bois qui y feront arrivés, dont fera par eux fait Regiftre & rapport au Bureau de la Ville, neuf heures du matin. Et en cas
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- de la Charpenterie; 33^ que le Marchand contefte la déclaration de la quantité des Bois, faite par lefdits Controlleurs, fera par les Prévôt des Marchands & Echevins, prépofé per-fonne capable pour tenir compte des ventes qui feront faites defdites marchandifès , aux dépens de qui il appartiendra ; même le Marchand, s’il fe trouve avoir témérairement contefté, condamné en telle amende que de raifon, qui fera prife par préférence fur le prix de la marchandée.
- Les Fondions des Aydes aux Jurés - Mouleurs , & Chargeurs de Bois en Charrettes,
- Article Premier.
- Des Aydes aux Mouleurs,
- Seront les Aydes à Mouleurs tenus de mettre les bois par le milieu dans les membrures , & les ranger de forte que la mefure s’y trouve bonne & loyale, fans y fouffrir aucuns bois courts, ou fi tortus que la mefure en foit diminuée : A eux fait défenfes de travailler qu'en préfence defdits Jurés-Mouleurs.
- Art. II.
- Des Jurés-Chargeurs de Bois.
- Les Jurés Chargeurs de Bois fe trouveront affidûe-ment fur les Ports ôc dans les Chantiers, où ils auront été départis, pour faire les fondions de leurs Offices: A eux fait défênfes de recevoir plus grands droits que ceux qui leur feront attribués, ni de fouffrir que les Garçons qui leur aident dans leur travail, reçoivent aucune chofe defdits Acheteurs en argent ou bois, à peine d'en demeurer refponfables en leurs propres & privés noms.
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- 5î^ Traits’
- De la Marchanâife de Charbon de Bois:
- Article Premier.
- Le Charbon fera conduit es Ports & Places à ce dejlinés.
- Seront les marchandifes de Charbon de bois conduites ès Ports & Places à ce deftinés , & les Marchands tenus à l’inftant de l’arrivée d’icelles, exhiber aux Jurés-Mefureurs & Controlleurs de ladite marchandée, leurs Lettres de Voitures, dont fera fait Regiftre par lefdits Mefureurs, pour y avoir recours quand ber foin fera.
- A R T. I I.
- Sera fait arrivage de Charbon:
- Lefdits Mefureurs feront tenus à l’inftant de l’arrivée ’defdites marchandifes, les aller vifiter ès Bateaux & Places , &. de venir déclarer au Bureau de la Ville le nom du Marchand, la quantité & la qualité de la marchandée , pour être le prix mis au Charbon fur l’échantillon qui en fera apporté, dont féra fait Regiftre par l’un des Échevins à ce commis.
- Art. III.
- Ne fera fait Magafin & Entrepôt de ladite Marchanâife.
- Tous Charbons amenés par Rivière , feront entièrement vendus dans les Bateaux qui les auront voiturés ; & ceux amenés par Charrettes & Bannes, inceéamment conduits ès Places à ce deftinées , fans qu’il foit loifible de faire aucun Entrepôt ou Magafin de ladite marchandée, fans permiflîon exprès des Prévôt des Marchands & Echevins, ni faire féjourner lefdites Charrettes éc Bannes dans les Hôtelleries & autres lieux de cette Ville & Fauxbourgs, à peine de confifcation.
- ^rt.
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- fe)e là Charpenterie; 337 Art. IV.
- De la Vente du Charbon arrivé à fomme & fur Chevaux*
- Pourront les Marchands Forains qui amènent Charbon à fomme & fur Chevaux , le vendre aux Bourgeois & Artifans non-Regratiers, par les rues & fur leurs Chevaux , dans des facs qui feront de la moilfon &. continence de Mine , Minot, ou demi-Minot, & au prix qui y fera mis par les Prévôt des Marchands & Echevins. Et afin que le Public en puifife avoir connoilfance, feront tenus de ne charger leurs Chevaux que de facs qui foient de même continence , & d’avoir fur le bat de leurs Chevaux des plaques de fer blanc, fur lefquelles feront infcrits la continence des facs, & le prix du Charbon, à peine de confifcation de ladite marchandife pour la première fois , & d’interdiélion du Commerce pour la fécondé. Et aut cas que l’Acheteur prétende qu’il y ait défaut en la quantité , pourra appeller les Jurés - Mefureurs pour en faire faire la mefure, dont fera drcfle Procès - verbal, fur lequel fera pourvu par lefdits Prévôt des Marchands & Echevins, ainfi qu’il appartiendra.
- A r T. V.
- Ne vendre le Charbon plus que la Taxe;
- Ne fera la marchandife de Charbon vendue fur les Ports & Places, à plus haut prix que la Taxe : & pour la don» ner à connoître aux Acheteurs, feront les Jurés - Mefureurs tenus appofer par chacun jour à chacun Bateau qui fera en vente, & aux Places publiques , quand il s’y fera débit de ladite marchandife , une Banderolle contenant, ladite Taxe, à peine d’amende contre lefdits Jurés-Me-fureurs départis pour la mefure defdits Charbons, & d’être refponfables en leurs noms, des dommages & intérêts de l’Acheteur, en cas de fur-vente.
- X
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- 3^8 Traite’
- Art. VI.
- Vente dé Charbon à petite mefure.
- Les Chandeliers, Fruitiers, femmes de Gagne-denicrs, vulgairement appelles les Garçons de la Pelle, & tous autres, à l’exception des Plumets des Jurés - Porteurs de Cbarbon , & de leurs femmes , pourront vendre du Charbon à petites mefures, à la charge qu’ils ne pourront avoir en leurs maifons plus grande quantité que fix Mines à la fois, y compris leur provifion, à Perception des femmes defdits Garçons de la Pelle qui fe trouveront avoir récemment vuidé quelque Bateau Foncet chargé de Charbon , qui leur aura été donné en payement de leurs falaires, pour le débit de laquelle quantité ils auront tin mois , après lequel, ce qui fe trouvera exceder les fix Mines à eux ci-defius accordées, fera rapporté fur les Places publiques pour y être vendu.
- Art. VIL
- Les Regratiers fe férviront des Mefures étalonnées.
- Ne pourront lefdits Regratiers vendre aucuns Charbons à plus grande mefure que le Boifl'eau : A eux enjoint de fe fervir de Mefures étalonnées, Se marquées à la à la lettre de l’année , & d’avoir en leurs Boutiques & Etalages une Pancarte, contenant le prix de chacune defdites mefures, dans lefquelles ils débiteront lefdites marchandées, à peine d’amende pour la première fois, & d’être exclus de pouvoir continuer le Pvegrat de ladite marchandée pour la fécondé.
- De la FondUon des Jurés - Me fureurs de Charbon»
- Article Premier.
- Les Jurés - Me fureurs exei ceront en perfonne.
- Les Jurés-Mefureurs de Charbon fe trouveront aux jours & hîures de vente fur les Ports & Places où ils au-
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- Î)E LA ChARPENTEEIE. 3 ïbnt éré départis par les Procureurs - Syndics de leur1 Communauté, pour meiurer le Charbon, fans fouffrir qu’il oit fait aucune mefure par les Garçons de la Pelle qu’en leur pré ence , à peine d’interdiélion contre l'Officier, 6c de privation de les droits.
- Art. IL
- Les Mefureurs tiendront Regiflre des Charbons qui feront amenés.
- Les Procureurs-Syndics de ladite Communauté nom-*' meront deux deldits Mefureurs pour fe trouver affidue-ment en leur Chambre par chacune femaine , pour y recevoir les déclarations des Marchands, tant de Paris que Forains, & enregiflrer les Lettres de Voitures qui leur feront représentées : Seront les Procureurs-Syndics aufîl tenus de nommer deux autres de leurs Compagnons, pour faire par chacun jour le Controlle defdites marchandées fur les Ports, en faire rapport au Bureau , & faire mettre le prix audit Charbon fur l’échantillon qui y fera apporté par les Jurés-Porteurs, ou leurs Garçons*
- A R T. I I T.
- Le Mefureur prépofé à un Bateau $ ne pourra le quitter qu'il n’ait été vuidé.
- Quand un Mefureur aura été départi par les Procu-îeurs- Syndics, à un Bateau de Charbon , il ne pourra entreprendre nouvelle befogne , que ledit Bateau n’ait été entièrement vuidé.
- Art» IV*
- Les Mefureurs feront rapport au Bureau de la Ville s’ils reconnoijfent de la defeéluofité en ladite marchandife.
- Si dans le cours de la vente, le Mefureur départi à aucun Bateau , reconnoît le Charbon être de moindre qualité deffous que deflus, 6c être différent du premier échan-
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- tillon , fur lequel il a été mis à prix, il fera tenu de lé dénoncer au Procureur du Roi & de la Ville , pour fur fon requifitoire être pourvu par les Prévôt des Marchands & Echevins, & ce à peine d’interdiélion contre l’Officier.
- De la Fonâion des Jurés-Porteurs de Charbon.
- Article Premier.
- Jurés-Porteurs doivertt fe trouver fur les Ports;
- Les Jurés-Porteurs de Charbon fe trouveront paf chacun jour aux Ports & Places auxquelles ils auront été départis, pour faire le portage du Charbon acheté par les Bourgeois, à peine d’être privés de leurs émolumens.
- Art. IL
- Porteront ou feront porter au Bureau de la Ville , les Echantillons du Charbon.
- Seront les Procureurs - Syndics de la Communauté, tenus de départir deux d’entr’eux, pour porter ou faire porter les échantillons au Bureau de la Ville, & être pré-îèns aux rapports qui y feront faits par lefdits Mefureurs, pour être les Charbons mis à prix, & regiftrés fur le Regiftre des Arrivages.
- Art. III.
- Les Porteurs de Charbon pourront fe faire aider audit portage.
- Pourront lefdits Jurés Porteurs de Charbon , conformément aux Edits & Déclarations , s’aider de Gagne-deniers, dits Plumets , pour le tranfport de ladite marchandée , à la charge de les payer de leurs deniers, & fur les droits à eux attribués pour ledit portage.
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- E>ï la Charpenterie; 541; Art. IV.
- Lefdits Porteurs feront refponfalles des exactions faites par leurs Plumets.
- Demeureront lefdits Jurés Porteurs refponfables des exadions qui pourroient être commifes par leldits Plumets, 8c feront folidairement condamnés à la reftitution de ce qu’ils auraient exigé au par - delfus la taxe , pourquoi feront toutes dénonciations reçues, 8c le tiers des amendes adjugé au dénonciateur.
- Les conteflations entre Marchands <& autres fur le fait
- des marckandifes} font juge es a P Hôtel de Ville.
- En cas de conteflation entre Marchands, Voituriers & autres, pour railon du fait de marchandées, tant fur les Porrs , qu’en chemin de voitures , & même à Paris, par la vente 8c livraifon , toutes conteflations font jugées à l’Hôtel de Ville par les Prévôt des Marchands 8c Eche-vins de la Ville de Paris, qui font les Juges naturels de tout ce qui arrive lur les Ports publics , pour raifon des Marchés deftinés pour ladite Ville de Paris , qui rendent bonne 8c brieve juftice, fuivant les Ordonnances du Roi ci-devant déclarées, portant, comme on a vûÿ Réglement des Ports, Marchandifes , Rivières, Pertuis, Vannes, Eclufes, Flotages 8c Voitures venans &. arri-vans de toutes parts en ladite Ville de Paris, dont tous différends mûs pour raifon de ces ehofes , ne pourront être pourfuivis en première Inftance, que par-devant Meilleurs les Prévôt des Marchands 8c Echevins.
- Nous allons donner préfentement les nouveaux Statuts 8c Ordonnances du Roi, concernant les Charpentiers , où les Jurés , Maîtres 8c Compagnons, trouveront à s’inftruire des réglés qu’ils doivent lu ivre dans leur Art, tant pour le fervice du Bourgeois, que contre ceux qui voudroient anticiper fur leur profeflion.
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- CHAPITRE X.
- -Statuts & Ordonnances pour la Communauté des Aîaitres Charpentiers de Pans.
- Peemie’reient.
- Du Maître Général de Charpenterie*
- NOus n’avons pas plus de certitude du tems de la création du Général de Charpenterie & de TétablifTement de fa Jurïfdiétion, que de celui du Maître des œuvres de Maçonnerie. Mais fi le titre nous manque pour affiirer cette époque , nous en Tommes en quelque manière dédommagés par la connoiïïance de les attributions. D’anciennes Ordonnances fans date* (*) que Ton doit, ce me femble , rapporter au tems de St. Louis, font preuve que le Roi avoir donné cet Office à fon Maître Charpentier. Le nommé Foulques Du Temple en étoit pourvu , lorfquë ces Ordonnances ont été écrites : Ton y voit que les Charpentiers , Ha-chiers, Huiffiers, Tonneliers, Charrons, Couvreurs de maifons, & tous autres Ouvriers qui travailloient du n anchant & en merreïn , étoient fournis à fa Juridiction j que quand elle lui fut donnée, il fit jurer à tous ceux de ces métiers, qu’ils ne travaîlleroient point le Samedi après None fonnée à Notre-Dame , fi ce n’étoit qu’ils euflent un ouvrage preffié à finir : que le tems de l’Apprentiflage étoit de quatre ans, & dans la première année le Maître ne devoir pas recevoir pour la journée d’un Apprentif au-deflus de fix deniers, qui fuffifoient
- (*') Premier Volume des Métiers, folio 112. Regi'ftre «les Métiers écrit félon les Lettres de TA- B. C. D. fol. 31,
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- DE LA ChARPEITÏRIÏ. 343 pour fa nourriture. Outre cela , le Maître ne pouvoir prendre d’autre Apprentif, que le premier ne fût dans la derniere année, à moins que ce ne fût fon fi’s ou fon neveu , ou le fds de fa femme, nés en loyal mariage. Aucun Huchier, ni Huiiïier, ne devoir faire des trapes, des portes, ni des fenêtres fans goujons de fer , à peine de vingt fois d’amende , dont moitié pour le Roi, 8c l’autre moitié pour les Maîtres du métier. Il étoit défendu aux Charpentiers, Huchiers & Huiffiers, de travailler de nuit pour d’autres que pour le Roi, la Reine, les Enfans de France, ou pour l’Evêque de Paris, fur la même peine. Si Foulques , ou fon prépofé, trouvoit quelqu’un travaillant le Samedi après None fonnée, il lui faifoit payer douze deniers, ou prenoit l’outil dont il travailloit. Les Charrons étoient obligés par ferment de faire des effieux de bon bois & bien conditionnés. Si quelqu’un des Maîtres ajournés ne comparoiffcit point, il payoit quatre deniers pour le défaut. Il eft encore marqué dans ces Ordonnances, que le Maître Général exerçoit ainfi cette Juftice , comme avoicnt Lit les Pré-jdéceffeurs, fur tous les ouvriers dépendans du métier de Charpenterie ; il avoit auffi le droit d’établir un Garde de chaque métier , pour lui faire les rapports des mai-yerfations. Enfin fës gages étoient de .dix-huit deniers par jour, qu’il prenoit au Châtelet, & une Robe de cent; fols à la Touftaint.
- A ce détail il eft aifé de reconnoître une Jurifdiclioij attribuée au Maître Général de Charpenterie. En effet, établir la difcjpline fur plufteurs métiers, recevoir les fermens des Maîtres, juger fur des rapports, & punir les abus par condamnation d’amendes, jouir de gages & de drojts honorifiques, rien ne çaraélérile mieux un Officier public , 8c l’état de fa Xudfdiélion ; il y a:même apparence qu’elle étoit bien adminiftree : car Etienne Boileau Préypt de Paris , fi connu pour avoir travaillé fcrupuleufement-à rétablir la Police générale dans la Ville de Paris, donna des Statuts aux Corps & Commun
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- nautés des métiers, 6c n’en fit aucun pouf ceux qui fe trouvèrent fubordonnés au Maître Général de la Charpenterie. L’on ne peut allurer fi les Ordonnances * dont il eft ici queftion , ont été jointes du tems de ce grand Magiftrat, &. par les foins, aux Réglemens qu’il fit, ou fi on les a ajoutées depuis ; mais il eft fans contredit qu’elles ne font point détienne Boileau , & qu’elles ont été rédigées par le Maître Général de Charpenterie fur les ulages anciens, 6c fur ce qui avoit été pratiqué par fes devanciers ; le préambule l’annonce pofitivement. En voici les propres termes : » Ce font » les Ordonnances des Métiers qui appartiennent à 30 Charpenterie en la Banlieue de Paris, auffi comme » Meffre Foucques du Temple 6c fes Devanciers l’ont » ufé 6c maintenu au tems pafifé, c’eft affavoir Char-ao pentiers , Huchiers , Huifliers, Tonneliers , Char-» rons, Couvreurs de mefons, 6c toutes maniérés d’au-30 très Ouvriers , qui euvrent du trenchant en merrien ; t» premièrement Meflre Foucques du Temple dit quant s» li meftiers & la Meftrie dudit meftier de Charpenrerie s» li fuft donnée, il fift jurer à tous les meftiers qu’ils » n’ouvreroient au Samedi depuis que None feroit fon-* née, &c. »
- En 1303 , le Roi par Arrêt de fon Parlement ôta cette petite Juftice à fon Maître Charpentier, & la rendit aux Officiers du Châtelet. Dans le même tems , ou environ , le Roi établit des Jurés qui dévoient être choi-fis dans les Communautés, & reçûs par le Prévôt de Paris. Un Edit de Charles VI. du mois de Février 1404. porte que cette inftitution étoit fort ancienne.
- Ce n’eft auffi que depuis 1303 que les métiers auparavant fubordonnés au Maître Général de Charpenterie, fe font rangés en Corps ou Communautés, 6c que les Prévôts de Paris leur ont donné des Statuts féparément ; ceux des Maîtres Charpentiers font de Robert d’Eflou-teville, arrêtés le 13. Novembre 1474. confirmés par les Rois Louis XI. Henri II. & Charles IX'. au mois de Juin 1467.