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La fortification reguliere et irreguliere en sa perfection. La maniere de tracer sur le terrain sans instrument
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- L A
- FORTIFICATION
- REGVLIE RE ET IRREGVLIERE EN SA PERFECTION.
- LA MANIERE DE TRACER
- SVR LE TERRAIN SANS INSTRVMENT.
- VN DISCOVRS INSTRVCTIF DE
- l’artillerie et de la mine.
- AVEC VN TRAITTE’ DE LA GEOGRAPHIE
- MODERNE ET ANCIENNE POyK LES
- lumières à l'Fiiftoire.
- Tar C. GORET Vrofejfiurês Mathématiques & Ingénieur du Rovj MaiJIre des Mathema-tiques & des exercices d’Infanterie des Rages du Roy en fa petite E[curie,
- SECONDE ED1TIO
- A P A R I S,
- fL’Autheur rue de Grenelle prés S.Ho ï noré devant la rue des deux Efcus
- Chez<|
- Gabriel
- E T
- T A R G A
- Imprimeur-
- J Libraire, ruë Saine Vidor, au l Soleil d’Or.
- M. DC. L X X I V.
- AVEC PRIVILEGE DF ROT,
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- A V X GENS
- DE GVERRE,
- ESS1EFRS,
- Si teujjt fuïvy mon inclina* tion 5 levons aurois prefintémon premier travail, mats mon devoir m engage oit à vn Prince 4 quiie mejlots.entierement dévoué ce qui m obligea de luy faire voir mon attache a fon fsrvice, par le prefient que te luy en fis , quil eut U bonté d:agréer (ÿ d'en prendre la proteüion 5 Mais la mort a ij
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- qui ne fait point de différence", en qui le difcernemei ne fçau -rôti trouver d’acceZj, nous U ra-vy dans la fleur de fin âge, en efiat de cueillir les Lauriers que fi vertu, fin courage, fa val-leur çtf fa prudence luy prepa-roient. jitnfiautourd*huy méfiant permis de dt jpofer de ce qui m appartient yienay point hefitc auparty que it dévots prendre $ le vousprefente donc cette fécondé Edition y où il fe trouvera beaucoup de ch ofi s qui ne fl oient point dans la premiert, lefqueL les font affel^ importantes pour efirereconnuesla premterena pas efie def approuver iay droit d!augurer, que cette fécondé ayant apaffer par 1 examen des fia-vans çf consomefdans le mejtier de la Guerre-, tant par les con.~
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- Jtruiïions des Places çg travaux* que par les vfages de les attaquer (g les de fendre, ne fera pas reiet-tée^ienefuispas ajfelfvàin pour dire mon travail accomply, çg tne fmmettray toufiours a ce que les vrais fçavans en ce genre en diront, iauray pour eux tout le refpeCt çg la dejference qu ils méritent 9ma façon de parler fi trouvera pure çg fcnfible , fans affectation nyprolixité -, mais fort mjîruëtivc , pour ceux qui en ont befoin. Les Figures que Ion y trouvera fontfans agreemens ny ernemens : mais telles qu elles doivent eflre, parce que te fuis l’ennc-my des chofes invtilcs^Jiavec cette nuditéneceffaire vous daignez, la protéger ie vous feray tres-re-devable.
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- V KJ FILE GE DF \ort
- LÔ VIS , par la grâce de Dieu, Roy de France & de Navarre ? A nos amez & féaux Confeillers les Gens tenans nos Cours de Parlements 3 Maiftres-des Requeftes ordinaires de noftre Hoitel, Baillifs Scnfchaux, Prevolts, leurs Licutenans & tous autres, «os Iufticiers & 'Officiers qu’il appartiendrai Salut. Nôtre bien amé Claude Gorit, Profeflfeur és Mathématiques, nôtre Ingénieur, Maiftre de Mathématique & des Exercices d’infanterie de. nos Pages-en nôtre petite Efcurie : Novs a très-humblement, fait remonftrcr qn’il acompefé vn Livre intitulé > La Tarification Régulier & Irregulter en fa perfcflten pour l'attaque & deffence des Places, avec leurs Figures, $ la Maniéré delever les plans des Vlaees 'parle moyen d'vn Infirment qu'il acomfefé y auquel ila'yoint vnTraitté à'Artillerie & delà Mine» Lequel Livre» luivant-la penniflion q.ue Nous luyaurions cy-devant accordée» il auroit fait imprimer & donner au public» fi. bienqu’iï a entièrement débité le peu d’exemplaire qu’il en avoit fait imprimer fans s’eftre peu recompenccr de fon travail 8c grande defp.ençé qu’il lûy a convenu faire; ayant elle obligé de faire graver toutes fes Figures fur des planches de cuivres » parce que les planches-de bois qu’il avoit fait faire au precedent à cette fin» ne pouvoient neprefenterparfaitement les Figures & n’auroit. peu inftruire le public félon la bonne intention de l’Au-theur» joint aux augmentations d’inltruôtions. & de Planches qu’il a faites Sc fait faires pour la fécondé E-dition ; Ce qui l’oblige d’avqir aecours a Nous,à cc qu’il Nous plaife de Juy permettre de faire Réimprimer ledit Livre » le temps porté par noftredite Pef-jniifion eftant expiré. A CES CAVSES» voulant favorablcnu nt^raiter ledit Expofant & luy don^ ner moyen de recîuïllirles fruits de fon travail, Nous lay avons permis &oétroyé, permettons & O&royons par ces prefenterde faire Rejmprimer, vendre & débiter ledit Livre, ou par tel Libraire ou Imprimeur e» tel volume, marge, cara&ere & autant defois.que bon fùy femblcra» durant le temps de dix années confec.’.r-tives a commencer du iour que'ledit livre fera achevé dé Rejmprimer pour la fécondé fois ; faifons tres-ç2>-
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- preffes inhibitions 8c deffences à tous Libraires» Imprimeurs & autres pcrfonnes de telle qualité 8c condition qu*ïls puiflent eftred’imprimci» vendre & débiter ledit Livre fous prétexté de coreftion» changement de tiitre ou autrement durant ledit temps» fans le contentement dudit Expofant > ou de fes ayans cau-fe, à peine de confifcation des exemplaires contrefaits 8c de trois mil livres d’amande applicable vn tiers à Nous > un tiers à l’Hofpital general de noftre bonne Ville de Paris» & l’autre tiers audit Expofant & de tous defpcns» dommages & interefts » à la charge qu’il fera mis deux Exemplaires dudit Livre à noftre Bibliote-que publique» vn en celle de noftre €abinet du Louvre; &vn autre en celle de noftre trcs-cher & féal Chevallier Chancellier de France le iicur d'Aligre » avant que de l’expofer en vente » à peine de nullité des prefentes, du contenu dcfquelles vous mandons 8c enjoignons faire joiiir &vfer ledit Expofant & fes ayans. caufes plaintemcnt 6c paifîblcment celfans & faifanteeftertous troubles & empefehemens au contraires : Voulons qu’en mettant au commencement ou a la fin dudit Livre l’Extrait des ptefentes elles foicat tenus pour bien 8c deuëment figniffiées» & qu’aux copies collationnées par vn de nos amez te féaux Confeillers & Secrétaires foy foit adjouftée comme à l’original- Mandons au premier noftreHuillicr furee requis, faire pour l’exécution des prefcntes»Jtoutes li-gniffications» faifîes, deffences& autres Exploits a ce requis & ncceffaires » nonobftaat clameur de Haro» Chartres Normande & autres Lettres a ce' contraire* Cajl tel eft nôtre plaifir. Donné à S.GcrmainenLaye ceiç. iour d’Oftobrel’an degraeex<74. Erdenôtre Régné le trente-deuxième Pàr le Roy en fon Con-r fcil, GOVPIL. Et fcellée.
- fur le Livre de la Communauté des Marchands Libraires & Imprimeurs de cette Ville de Paris, fuivant & conformément à l'Arrefi de la Cour de Parlement du 8. JÎvril rV 5 3. aux charges & conditions perteespar-le prefent Privilège. A Taris ce lÿ.Ôttûbre 1674* Signé, DENlS Tl ER RT, Syndic.
- Les Exemplaires, ont efté fournies fuivant le Privilège.
- Achevé d'imprimer pour la première foisde la rtimprcJfioK»
- b lu pciebn 1674-
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- TRAITE* GENERAL
- DE LA
- FORTIFICATION
- EN SA
- PERFECTION.
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- ,.r . E S maximes de fortt-
- font curant diffe-rentes qu’il y a d’Au-theurs qui en traictent i Cependant nous voyons ^ * 1j| que L Guerre des Sièges & de la Campagne cft toute differente de celles du paffé. Ce qui cft caufe que plufieurs de ceux qui aujourd’huy entrent dans les charges d’Armée , ont (1 peu pratiqué la guerre U s’y (ont fi peu faits mftruire par d’habillés gens, qu’ils fe trouvent eftortnez, lors qu’eflant à l'occafion , ils ne voient point pratiquer ce qu'ils
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- 2, de la Fortification.1
- ont leu dans quelques Authcurs, ou ils ont crcu allez apprendre pour paf-fer comme fçavans, puifque quantité fc contentent de fçavoir les noms des parties de la Fortification, te difenc que la pratique leur en enfeignera beaucoup plus que la thcarie ; Ccpan-dant ils ne confidcrent pas que faute de théorie ils ne peuvent exécuter ce que l’on leur ordonne, dans la croyance que Ton a qu’ils fçavent ce qu’ils dovent faire ,• cccy foit dit en paflant.
- Pour y remédier ( par ce qu’il y va du fervice du Roy,) ic traitte icy amplement de la Fortification par vne Méthode inftru&ive te facile a concevoir te a exécuter j enfuicc, ic fais connoiftrc la maniéré de mettre en pratique ce dont i’ay parlé , dedui-fant comme chaque Fort, foie Royal ou de Campagne doit ce conftruirc, comme l’on applique les parties de dehors que l’on fait, pour rendre la place de plus grande deffcncc, comme l’on trace ïur la rerre fans autre infiniment que le Cordeau te le Pic-quet, te les mefures, des hauteurs, profondeurs , largeurs , te cfpaificurs font deduittes par les figures des Profils, dont il y en a de chaque genre
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- de la Fortification. J
- de place foie petite ou grande. Puis ie traiccc de l’Artillerie & de la Mine de la mcfme Méthode.
- La Fortification eft yne Architecture militaire, laquelle a fes proportions & dimentions comme la Civiile, & na pour fin déterminée que la feu* retc des Places, & pour objet que la deffence.
- La Fortification confifie en parties materielles, lcfqucllcs font Bois, Briques, Crayc, Graix, Pierre, Gazon & Terre , lcfqucllcs matières l’on diftribuc aux lieux nceeflfaircs, comme au corps de la Place , murailles que quelques vns appellent Chemi-fes, Demy-luncs & autres ouvrages de dehors qui neantmoins font attachez aux parties dépendantes de la place.
- Les ouvrages avancez, font travaux deftachez de la Place,au de là de la portée du moufquct, lors que le Canon de la Place peut deffendre.
- Les autres ouvrages avancez font Ouvrages à Corne , Forts en Tcnail-les, lignes de communication &: retran-chemens.
- . Les membres d'vne Place font attachez à icelle & confiftent en Ba-Aij
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- 4 bfi LA FORTIFICATION, fiions, lcfqucls comprennent chacun ] deux Flans, deux Pans ou Faces, vne Gorge, vnc Courtine entre deux Battions , Place baffe , Cavalier, fauce Brayé, Corridors, Bernes, Lificre, dite auffi pas de Souris , Retraitte ou Relais, Paliffadcs,Fraifcs /Coffres, Tenailles & Traverses • Toutes les parties fufditcs compofcnt vne Place bien fortifiée.
- L’on doit cohnôiftré la nature dê là Forrification, la maniéré dont elle cft compofce , & la figure de la Place, par le moyen de crois chofcs qui/ont, le Plan , le Profil & le Devis.
- Le Plan donne la connoiffance de la figure de la Place, des parties qui la compofent, la longueur des Flans, dei F-ccs & des Courtines, la valeur des Angles tant flanquans & flanquez que ceux des efpaulcs des Battions, fi les Flans fout fichans ou razans, ou a Grillons ,s’il y a Demy-lunes, Angles fâil-lans, & quels font les dehors, lu,largeur du foffé, s’il efl: fecq ou avec eau ïc quels font les ouvrages dettadiez.
- Le Porfil fait connoiftre les hauteurs, profondenrs , epaiffcurs &: largeurs de chacune des parties, & leur Taiuds, s’il y a Corridor ou faufile
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- de la Fortification. $
- Braye, qu’elle largeur, quel Parapet, ëc de mefme de la Demy-lune.
- Le Devis eft la connoifTancc de h matière dont la Place eft conftruit-te & des enviions cl’icellc, la feitua-tion , fi le pays eft fiscq ou aquatique, s’il y a Riviere, Marais, Gommande-mens, Bois, Valons', ou Eminences, fi le Pays eft fablonneux ou de bonne Terre , &: mefme s’il y a des Cavaliers, en quel lieu ils font pofez & leur forme.
- Le Rampart eft y ne hauteur de Terre au dedans de la Place qui régné roue au tour d’icellc, & pour empef-cher que la terre ne s’efboule, on la reiiec par dehors d’vne muraille, fair re de quelques vnes des matières, cy-devanc dires, cette hauteur fert pour couvrir la plus part des maifons commandées, de la Campagne, ëc refifter à la baerhie des ennemis qui attaque-roienc la Place.
- La Hauteur du Rampart de la Place doit eftre de vingt ou vingt-cinq .pieds plus haut que la Campagne, fi pour raifon de quelque eminence qui feroic proche on ne l’efievoit, afhn d’ofter de ce cofté-là, la veue au dedans de la place.
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- 6 de la Fortification.
- La largeur du Rampait doit cftre depuis vingt jufques à cinquante pieds félon la qualité de la place, fans y comprendre le Parapet &: fon Taluds tant intérieur qu'extérieur, lequel doit eftre proportionne au terrain qu’il oc* cupe.
- Lors que les Ramparts font trop eftroits, ils ne peuvent contenir que peu de gens y ils font aifement per* cez, & à peine y peut-on faire des retranchement capables de difputcr avec l’enncmy le terrain que l’ondeffend.
- Lors que les Ramparts font trop larges, &: que la Place n’cft pas grande, ils incommodent fort, parce qu’ils en occupent la meilleure partie, c’eft pourquoy il leur faut donner vne ju-fte portion, laquelle convienne a la qualité de Ja place.
- La matière dont on fait les Ramparts eft toujours de terre : mais il y en a de trois forte $ fçavoir, terre coin* mune, terre glaize où graffe, &: terre fablonncufe.
- La meilleure terre pour les Ramparts, eft la terre graffe y méfiant des lits de Fafcines, bien chevillez avec chevilles de bonne longueur & grof-feur.
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- de la Fortification, 7
- L’on fait d’ordinaire les Parapets, de terre commune, parce que n’c-ftant pas fi lice que l’autre , le Canon ne i efbmnle pas ; mais il ne faic que fon trou,
- La terre fàblonneufc , ou le fable comme le moins bon, eft celle donc on fs ferç le moins , parce qu’elle n'a point de corps pour fe fouflenir, &c lors'que l’on eft oblige de s’en fervir, il faut l’incorporer < avec d’autre terre, y mefler des Fafeines, 6c Pilocir avec des pause ou pieux de] part 6C d’autre, affin quelle fe lie &C fe puifle louilenir.
- L’on doit donner aux Ramparts,' vn Taludqui foit proportionné à leur hauteur, 54 à la bonté de la terre.
- Aux Ouvrages de terre , il leur faut donner, fur quatre pieds de haut vn de Taluds, 6c fi l’ouvrage eft revenu de gazon , on luy donne fur fix pieds de haut vn de Taluds, ou vn déni y félon la bonté de la terre.
- Lors que l’on revet les terres avec murailles, que nous appelons ouvrages reveftu ( l’on dit de quoy eft la Chemife ) cela fert pour empefchec que la terre n'ait tropt de Taluds , a lors le plus grand Taluds que l’on luy
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- g DS LA For T IF CAT i OH. donne, c’clt fur fix pieds de haut vn de Taluds,
- L’on doit revenir les places, avec quelque matière douce du cendre, comme eff U brique } la cra>e ou graix, parce que le Canon n'y fait point d’e-çlacs, mais feulement fon trou.
- Quelques vns ont trouvé effrange que i’y aye mis le graux, mais ils ne fçavenc pas que le graix d°nc ie parle-n'a pas cOé cndurcy comme ccluy du pavé de Paris, & que le g;aix que l’on employé a cét effet eff doux &C mol, en forte qu’à i’çffprt il fc réduit en poudre.
- La Pierre de taille eff la moins bonne, parce que le Canon par fon effort refclacte , cela eff: dangereux pour ceux de la place.
- Qmind on fc fert de Gazon pour reveftir les terraces, il le faur choifir de bonne terre ferme &; vn peu humide , il doit effre couppc en vn temps qui ne foie pas trop chaud, ou que la terre fuft fort fèiche,& fi l’on cftoit obligé de le couper en Ces fortes de temps, il faudroit ( s’il eftoic poÜîblc ) pendant la nuit faire abreuver le lieu ou l’on le peut couper, ëç le couper à Soleil levant.
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- de la Fortification. 9
- Le Gazon doit dire pofé en liai-fon, c'dl à dire, que ceiuy de deffus foie pofe fur deux de de (Tous, occup-panc vnc moitié de chacun , il faut mouiller la terre fur laquelle on l’applique, mefmey femer quelques graines qui poucent longues racines, comme foin ; chiendent, &c. afhn d’attacher le Gazon à la terre, quelque fois mcfme on cheville le Gazon de deux en deux ou de trois en trois aîtin qu’ils ne. fe desjoignent pas.
- Le Gazon doic cftre de douze à quinze pouce de long, de fept à huic pouces de large, & de trois à quatre pouces d’epaiifeur.
- Le Parapet eR une hauteur que l’on efleve au deflus du Rampait du collé de la campagne,à qui l’on donne fix pieds de haut. il fert pour couvrir les Soldats qui font fur le Rarapart, & au pied du Parapet du collé de Ja. Place, on y fait vn ou deux degrez que l’on appelle Banquette ; lors qu’il n’y en a qu’vn, l’on luy donne deux pieds de haut $£ çrois pieds de large, ce qui fait que l’on n’en fait pas toujours deux, c’eft que cela emba-rafle. fur le Ram parc.
- L’on donne à la hauteur du Para.
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- io de la Fortification. pet du coftc de le Place vn pied de Taluts, & fa hauteur depuis la Banquette cft toufiours de quatre pieds.
- Lors que pour quelque rai{on,l’on fait le Parapet plus haut que l’ordinaire , l’on doit auffi faire des Ban. quettes à proportion de 1a hauteur du Parapet depuis le R^npart.
- La Banquette fert pour monter le Soldat, afin de tirer par dcfTus le Parapet, repaiffeur duquel Parapet va en baifiantdu collé de la campagne, affin que le Soldat puifte defeouvrir fur le chemin couvert.
- L’efpaifleur du Parapet cft differente, parce que celle que l’on donne pour le Canon, s'il cft de terre, doit eftre de vingt à vingt-cinq pieds, fon Taiuds vers la campagne aura ûx pieds ou environ félon la terre, y comprenant celluy du Rampart, qui ne fait qu’vn mefme Taiuds avec le Parapet, lequel Taiuds fc termine fur le pian de la campagne , enfuitte duquel au pied d’iceluy cft la Retraitte ou Berne , à qui l’on donne deux ou trois pieds de large.
- Les Parapets contre le moufquet ne fc font pour l’ordinaire que de quatre pieds d’efpaiffcur ou environ, corn-
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- de la Fortification, h
- me aux Forts de Campagne èc autres ouvrages de terre.
- Les Parapets que l’on reveft que nous appelions de maçonnerie, fetonc depuis quatre jufques à dix pieds d’e-paiffeur & quelque fois de plus lclon la Place, cela fe doit entendre aufîi des Corridors & fauflfes Braycs, lequel Parapet doit eitre Perpendiculaire autrement dit à plomb, iufques fur le bourlet ou cordon qui ell en dehors de la Place vers la Campagne, lequel bourlet eft de la moitié de fon diamètre en fa faillie qui n’cxccde pas vn pied, & au deflus de ce cordon commence le Taluts de la Place qui va en augmentant jufques au fond du folTc ou. fe terminent la hauteur des fondations.
- Les Placesfque Ton fait purement de terre, & que cette terre n’eft pas bonne, il faut de neceflîté luy donner vn plus grand Taluds, parce que la terre ne peut pas fe foullenir, a lors orteil obligé de les fraifer avec des pieux de jfept à neuf pieds de long Sc d’environ quatre pouces d’cfpailfeur, ief-quels l’on enfonce dans le corps de la Place, delà moitié de leur longueur, ôc que là pointe foit vers le haut, l’on
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- îL EE LA FoRTIEICATIOtt. les pôle à lïx ou huit pouce de diftan-cc î’vd de l’autre, ils doivent cftrc po-fez à huit ou neuf pieds au deflousdu bord du Parapet, affin que cela n’em-pcfchc point les Moufquctaires de tirer ou ils doivent
- Quelques vus veulent que les ps-!i {fades ayent la pointe vers le bas ou. s’entrçcroifent ,cela defpend de la velouté de ringçnieur ou. du Gouverneur, l’ordinaire eft de les pofer la pointe en haut, jç. laUfç a part les raifons pour ; & contre,
- Le Parapet de pierre fembleroit le meilleur, neantmoins il eft le plus dangereux a caule desefclars faits par l’effort du ICanon, c’elt po.urquoy l’on les fait {autant que l’on le peut félon les lieux ou l’on eii) de matières douces, comme Briques, ôcc. dans lequel le Canon ne fait pas tant de débris.
- I’cftime les Parapets de terre les meilleurs &r, de plus grande refiftance, mais il les faut reveftir de bon .pazon en la maniéré cy- devant deduitte, a fini que les eaux des pluyes pui{fe couler librement, & le Gazon cftant ( par le moyen des grains que l’on y a feméesj forcement lie avec la terre, ne forme plus qu’vn corps commun, l’on doit
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- de la Fortification*,
- l'entretenir avec foin, & û quelque Gazon fc deftache y en remettre vn autre incontinent.
- 11 faut noter que togs les Parapets doivent baifler par le haut vers la Campagne, les Profils qui fe verront cy-apres feront connoiftre,combien chaque Parapet doit baiffer félon fon ef-paiffeur.
- La faufté Braye fe fait au pied du Taluds extérieur du Ramparc, le plan de laquelle eft la hauteur de la Campagne l’on y fait vn bon Parapet revenu, cette fauflfe Braye fert à loger des Moufquetatrcs, qui empefehent les logemens de la Contrefcarpes, &: a deffendre U empefeher le palfage du folié.
- "Aux Places qui ne font point re-vcRuflîde Gazon, ion ne pofe pas 1* terre pour faire le corps de l’eflevation fur le bord du fofle, on la retire dé deux a fix pieds du bord dif folle > cette cfpace eft appellce diversement, fçavoir, Berne, Retraitte, Relais, Li-zierc, ou pas de Souris.
- Le folié environne la place tout autaur, la largeur duquel doit eftre fclon la place.
- Aux Fors Royaux on fait le folTc
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- 14 BS LA FoRTIHCÀTUm de quinze a vingt-quatre toifes de large, te profond de vingt pieds eu environ, le Taluds duquel foie de quatre à fix pieds de part te d’autre, plus ou moins félon la bonté dé la terre.
- Aux autres places on fait le foflo félon ce qu’elles font,ce que fon con-noiftra par les Profils.
- Quelque vns eftiment les foffez larges eftre les meilleurs, mais c’eft félon les lieux te les feituations , oit qu’ayant a faire dans la place quelques travaux ou cavaliiers, lors il cft bc-foin de tirer plus de terre , partant le fofle fe fait plus large ou plus profond.
- Il y a vn autre raifon pour le fof-fe fort large qui cft, que quand on ne peut faire le fofle profond, pour avoir trouve l’eau à peu de profondeur, on eft oblige de l’efiargir, pour avoir de la terre fuffifamment pour faire les Ramparts, Parapets te le refte qui cft noce flaire.
- L’on fçait que le fofle trop eftroit cft vn defaut à'vnc place, parce qu’il cft pafle ou comblé plus facilement qu'vn large , il eft donc important de le faire convenable à la Place, fc fe-roit auflâ vn autre deffaut de le faire
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- de la Fortification^ 15
- trop large, parce que la terre que Ton auroit de telle incommodcroit dans la place fi clic cftoit petite.
- L’on fait cftat des foffez plains d’eau , i’en demeure d’acort, mais la Place court certains accidens que le folle fecq ne produit point, comme des furprifes en temps de glace, la grande difficulté de faire entrer du fc-courg ou des vivres dans la place en temps de fiege, de mauvais air en temps chaud, pour la corruption des eaux croupies 6c bourbeufes, outre que le Mineur ne laifle pas de pafTer 6c s’attacher au Baftion.
- le trouve le fofîe fecq beaucoup meilleur 6C de plus grande dcffence pour pluficurs raifons, fçavoir ; Que l’on peut combatre dedans 6c difputer les retranchemens ; Que l’on y peut faire Paliflades, Coffres, Tenailles, 6C Traverfes, Que l’on peut faire entrer du fccours 6c des vivres facilement; Que l’on peut faire de frequentes for-ties, 6c opiniatrer la dcffencc des dehors par vn rafraichiflement continuel d’hommes, ce qui ralentit 6c rebutte fouvent les affiegeans, 6c qui leur fait beaucoup perdre d’hommes, parce que les affiegcz leur difpuccnt ce qui peu»
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- U de la Fortification:
- vent gaigncr pied à pied.
- Il y a des foflez fccqs,,au milieu duquel l'on fait vne Cuvette que quelques vns nomment Cunette, qui eft vn petit fofle au milieu du grand, lequel reçoit les eaux de pluyes oui d'e-gouft des defeharges de la place, on luy donne de largeur par haut dix ou quinze pieds y compris le Taluds qui doit cftrc de trois pieds de chaque çofté, & doit cftrede huit ou dix pieds de profond, mais il faut que de part ôe d’aurre le grand foflé foie en baif-fanc vers la Cuyetrc afHn que les eaux y pui(lent couler*
- Les bords ou fcaliids des fofl.cz des places, ont deux noms, eduy du co-ftç de la Place efl appelle Efcarpe,&: ccluy du cofté de la Campagne eft appelle Contrefcarpe»
- Lfc fofle d’ync place rcveftuc n'a point d’Efcarpc, parce que le Taluds de la Chemifc du Baftion defeend iuf-ques au fond du fofle.
- Il y en a qui tourne en rond'ifc^-foç l’Angle du Fofle devant la pointe dü Baftion, cela fait vne plus grande place d’Arme fur la Contrefcarpc , mais lors que l’ennemy s’en eft emparé, il y peut loger du Canon bien couvert
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- dr la Fortification, ïy
- vert qui nuit beaucoup au flanc.
- Le chemin couvert fe fait au def. fus dé la Contrefcarpc , lequel cfl: à la hauteur du plan de la Campagne ; on luy donne de largeur depuis neuf juf-ques à trente pieds & pius^ félon la place, parce que quand le chemin de la Concrefcarpe cft large on; s’y retranche mieux , & l’on ÿ pqfe de la Cavallcric pour les forties, lefquellcs ruinent les travaux des .Afficgeans.
- L’on fait à ce chemin couvert un Parapet de fix pieds de haut, & d’vn pied de Taluds vers le chemin couvert, au pied duquel Parapet Ion fait vnc Banquette de grandeur à l'ordinaire, & le haut de ce Parapet y à fe perdant fort loin dans la Campigne : c’cft ce qui forme le glacis que l’ott nomme auflî Efplanadc.
- Au haut du Parapet du chemin couvert , l’on pofe la Pallifladc-qui doit environner la place tout au tour, elle fert pour empefeher les approches des Afliegeans , &: leur difpu-ter le logement vers le pied du Glacis.
- Quelques fois au delà dU'Glacis, l’on fait un fécond chemin couvert plus bas que la Campagne de quatre
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- it De la Fortification.
- ou cinq pieds , dans lequel on mes des Mousquetaires, lefqucJs tirent à fleur de terre, & û on les forcent, ils fe retirent fur le chemin couvert par des txaverfes défenfilées.
- Si avec le Canon ou la main on rompoit la Palliflade de voftre chemin couvert, il faudroit, fl l'on pouvoir , reparer cette Brèche par des Chevaux de Frife , afin de difputcr plus long-temps la defeente fur le chemin couvert.
- Toutes les Places doivent eftre con-treflanquees , afin que les Battions fe puiflent défendre l*un l’autre.
- Tout Baftion doit avoir deux flancs, mais il y en a de deux fortes , fçavoir, Fichant & Razant.
- Le flanc fichant que l’on appelle fécond flanc ou fécond feu , tire fa deffenfe d’vne partie de la Courtine , & cetie cfpafle qui çft entre le propre flâne, & le lieu d’où part la ligne de deffenfe, éft ce fécond flanc.
- Le flanc râzant tire fa deffenfe de tour le flanc, & raze la face du .Baftion, & peut emporter tout ce qui s’y pourvoit attacher '
- L'Angle flanquant , cft celuy qui eft fait par la rencontre de la Courtine
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- DE LA Fo&TIFICÀTIÔN^ lÿ & du flâne, &quifemble rentrer dans la Place.
- L’Angle flanque cft fait par la rencontre dés deux faces du Baftion qui fc terminent en pointe au dehors de la Place , il cft dit aufiî Angle de lapoin-tc du Baftion.
- La grandeur du flanc aux Forts Royaux , doit avoir de vinçt à vingt-cinq étoiles, & aux autres Forts félon leur proportion: l’on eft quelquefois oblige de faire le flanc plus coürc ou plus long lors qu’il y a quelque raifon pour le faire. *
- Quelques-uns eftiment le flanc fichant le meilleur, à raifon de fes deux feux, mais le Baftion en cft plus petit, la gorge plus eftroitce, & l’Angle flanqué plus aigu, joint qu’il faut de neccflité que les Soldats du fécond flanc fc découvrent en tirant,* ces cir-conftances en ont fait abandonner fit-fage.
- le trouve que le flanc razant eft le meilleur, d’autant que les Baftions en font plus grands, de plus grande Gorge, la Batterie y eft plus libre, l'Angle flanqué jplus ouvert, meftnc les Rctrançhemcns y font plus faciles , & l’on y deffend fiiieux la Bre-
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- lo de là Fortification’.
- che, parce qu'on y mec plus d'hommes pbur la défendre qu'à l'autre Baf-tibn.
- L'Angle flanqué où de la pointe du Baflion doit avoir au moins foixante degrez d’ouverture, Se l’on n’en doit poinc admettre à moins ; ces forces d'Angles le rencontrent au Fore à quatre Battions, mais aux autres Fores il doit eftrc à/proportion.
- L’Angle flanque le plus ouvert eft le meilleur , mais il ne doit poinc excéder quatre* vingt dix degrez d'ouverture, parce que plus T Angle flanqué eft obtus, & plus le Baflion efl court de pointe en gorge, & cftant à Angle droit tout le corps du Baflion eft dans fa perfedion : mais l’on ne doit pas à toutes (orccs de figure, faire l’Angle flanqué de quatre-vingt dix degrez, parce que tous les Angles des Poligones ne font pas efgalcmcnt obtus, & cét Angle droit ne commence qu’à la figure de huit Baftions.
- La gorge du Baflion doit avoir de vingt-cinq à quarante toize de largeur lelon la Place , la plus grande go ge cftant toujours la meilleure pour la liberté des charois, du Canon, & de l'attirail neceifairc, joint que l'on
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- pe la Fortification* ïi
- s'y peut retrancher plus facilement, La ligne de deffenfe doit avoir la iiiftc portée du Moufquet, laquelle fera entre qu%trcrvingc, dix & cent trente toizes, quoy que quelques-uns la veulent plus longue •. mais i'expe-ricnce nous a fait remarquer qu'au deftiis de ce.nombre elfe cft trop longue , parce que les fécondés décharges 6c celles - qui fuivent font faites fans bourrer le Moufquct, ce qui diminue beaucoup, àc la longncur de fa portée. '* ' ::
- La Place en fa. conftru&ion doit cftre difpofée en force que le dedans que l’on appelle le centre > commande par tout au dehots , ce qu’il faut entendre ainlt; Que le Rempart 6c Parapet <îe la Place, commande la Campagne , 6c ainfi. commandera par de (Tus le Corridor, faufle Braye, demy-Lune, & Paraper de chemin couvert, le relie fe doit aiîili entendre.
- La demie Lune appeilcc par quelques-uns Ravelin, doit eftrc plus baffe que le Corridor, 6c plus hauee que la faulTe Braye, & doit commander par deflus le chemin couvert, 6C s’il y a quelques ouuragesau delà duGla-«ÎJ a. le Parapet du chemin couvert
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- xt DE L*. FORTiEæATlON* doit, s’il fc peut , commander dedans,
- Les Cavalliers que l’on conftruit dans une Place , doivent eftic de douze à quinze pieds plus haut que le Parapet de la Place, ÔC dp largeur fùfïïfante pour contenir trois ou qua-rre pièces de Canon, on le pofe pour l'ordinaire fur le rempart le long des Courtines. •
- A toutes les Places bien conftrui-tes , il faut que toutes fes parties foicot hors d’AlTaut, cefl à dire, qu’il n*y ait rien hors de la portée du Mouf-quet, & où cela feroit, il y faudroit remédier comme à une chofc tres-im-porcarre.
- J1 fuit autant que l’on [pourra ef-galler toutes les parties de la Fortification d’une Place affln qu’elles conviennent, & reformer ce qui ne convient pas.
- L’on faifoit autresfois des Grillons aux Baflions, il s en faifoit de ronds & de quarez: ces Orillons occupoicntles deux tiers du flanc , &: ainfl prolon-geoient les faces des Baflions d’environ le tiers du flanc * Cet Orillon fertroit à couvrir-le Canon que l’on tnetroit aux places baffes , que l’on
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- DR LA F0RTJFF€A,T1ONi. appelle flanc bas, auquel heu font les, Çazemates, ôc l’on y faifoic un bon Parapet ôc des Embrafeures ou Mer-lobs-pour lp tir. 4u Çanqn ; l’on a abandonné céc ufage pour diverfes fortçs, d’incommodtcez qui rencontroient, joint qu’alors. l’on n’attaquoit les Places qu'avec l’Artillerie, mais auiour-d’huy que Jjoo. ne, Te. fert que de la Mine ôc âc la Poudre., il cft indiffèrent aux Aflaillans que le Baftion foic^ à Ôrillon.
- Le flanc entier eft, dç plus grande deffenfc , tant pour la* Batterie que^ pour les Moufquetaircs qui le bordent, ôc s’il y a un .Corridor, la deffenfc en cft double à caufe des Mousquetaires qui font dedans, qui fontfeu continuel avecjeCanon,&’ainfi rendent les approches plus difficiles & plus dan* gereufes.
- Le Corridor fe fait fept ou huit pieds plus bas que le bord de dehors du Parapet dé la Place, affin que le Canon ne puifle nuire à ceux qui y font logez i parce qu’ils font fous fa volée ; Il doit eftre de huit jufques à quinze pieds de large , fans y comprendre le Parapet, lequel doit avoir de quatre à huit pieds dépaifleur, & y B iiij
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- z4 pfi la Fortification-.
- faire vne Banquette , le deflus de ce Parapet doit s'abailfer vers la Campagne- ' ’
- Le Corridor doit ePtre reveftupar dehors de pierre où Brique & au pied du Parapet par dehors y faire un Boudée ou Cordon comme il eft dit cy-devanc.' • ’
- le ne parîeray point icy des précautions qu’il faut avoir avant que de conftruirc vne Place, foit a l’égard du temps ou de la depenfe.
- Mais lors que l’on veut conftruirc vne Place il l’a faut eftablir en vn lieu , où s’il fc peut , elle ne foie point commandée d’aucun endroit, & fil'on avoir quelque fcommandemènt proche & qu'on né peut l’enfermer dans l’enceinte, il faudroit, s’il éftoit poflibie,
- ( fins confiderer la dépence ) faire diminuer de hauteur ce commandement Ou eflever cri voftre Place cf qui pour-roi t faire face à ce commandement, afin de luy ofter la veue dans voftre Place.
- La figure de voftre Place doit convenir au lieu que vous voulez occuper, à la gârnifon que vous y voulez mettre , te félon fôn importance 5 Quand à la diliribution des parties dé
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- DE LA FORTIFICATIONT. 1 $ dedans, il faut environ le quart pour les rues, le relie fe donne aux Mai-fons , Gazcrncs ôc places d’Armes , tant la grande que celles que Ion fait au devant des Portes : bref conduire fi (Économiquement ces logemens , qu’ils foient fuffifans pour loger outre lesHabitans, les Soldats de la Garni-fon , à raifon au moins de deux cens hommes pour chaque Baftion.
- Il faut tellement difpofer' les rues qu’aucune n’enfile du Baftion dans la place d’Armc generalle , & que les Portes foient pofées au milieu des Courtines, parce que là elles font flanquées ; Autrefois on faifoit des rués devant les Gorges des Baftions, qui refpondoient diredement à la place d’Aime, ce que ie des-aprouve tort, parce que l’enpëmy eftant logé fur le Baftion, pouvoir enfiler dans la place d’Armc , & empdfeher ce que l’on y voudroit faire.
- L’on fait plufieurs places d’Atmes, il y a la grande qui doit eftrc au centre de la Place , elle doit cftre proportionnée à la grandeur de la Place, & toutes les rues y doivent aboutir a foit dirc&ement ou par rués de traver-
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- Z S HE LÀ FORT! £IG A'TLO H-
- Les .autres places d’Armc fe font auprès te au devine dés Portes , afin démonter te eUfeendre la Garde, te ou fouvent les Officiers de la Garni-fbn s’aflcmblent , foit pour conférer , foit pour jremedier à quelque différend arrivé entre les Soldats, mefmc l’on y fait faire les punitions te juflice. des Soldats ; celle:cSes particuliers fc font dans le Marché.
- Aux portes des Villes on ne doit faire aucun Ouvrage par le dehors, afin, qu’on ne s’en puiffe couvrir , te que les flancs de part te d’autre puiflenç empefeher qu’on ne la force, foie pat furprife ou autrement.
- Les ponts pour palier le Foffc fc.. font de diverfes maniérés & matières, les uns font de Bois, les autres de pierre, d’autres avec un pont dormant du cpftè de U Campagne , d’autres avec un pont dormant dans le milieu du Foflc : je trouve cette derniere maniéré la meilleure , parce que deflus le Pont dormant on levé la partie qui efl: vers la Campagne , te de la porte la partie qui y cil attachée ; de forte que l'accez en elt plus difficile; d’autres fe contentent d’un pont dormant te d’un pont-levis , tant de la
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- DE LA FoRTIPIGÀTlOîf. 27 Place à U Demy-lune, que de la Dc-my~lune au dehors, comme font les Ponts publics.
- Il y des Ponts dormans ou l’on fait des Baccoles dans lç milieu, d’autres ou les Baccules font vers la Place & des Bartiere^ proches, cette diver-fitc deppend de U'prudpncp des Com-mandans des Places, & dç la nature Qc confideratjop des lipux-
- Les Ponrs que l'on fait pour pafiet de la place à la pgmylune, ont quelque rapport avec les precedens , mais eeluy de la Demylune pour pafler fur le chemin couvert , ( fi ce n’çft le £randRPont public pour les charois) il doit eftre d*vn feul corps, c’cft à dire 9 ians brifeurç
- L’on doit Faite des Barrières aux deux extremitez du Pont public, èc n’en ouvrir qu’yne a la fois & la refermer quand la chofe cfi patfee, parce qu’il doit y avoir vn tourniquet pour les|gens de pied, Sc entre les deux Barrières on doit vifiter ce qui peut e-ltre foubçonnç, cecy fc doit entendre félon les Places, & ie n’entends parler icy que des Places Frontières & de Guerre , parce qu'aux autres place op u’eft. pas oblige à tant .d’exaftitude.
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- X$ DE LA FORTIFICATION»
- Aux portes des Villes l’on pofe vne herfe, qui eft vne forte de trappe de bois, qui fe lève & s’ahailTe félon le befoin, elle eft faites de plu-ficurs pièces de bois, d’environ qua-rrc à fix poulces en quarc Ôç iomtes par bmboitures à fix pouces de diftan-ecs l'vne de l'autre ô£ fe termine en pointe vers le bas, en forte que fi le Pétard avoit rompu la porte & que lennemy voulùft entrer par force, baillant la Herfe, elle luy fermeroic le paflage, & romperoit ou au moins reeardcroitfon entreprife, ce qui don-ncroit du temps à ceux de la Plaec de ce mettre en dcffence & s’oppofer à leur efforts
- L’on doit confidercr vne Place félon la feituation du Terrain ou die eft, fçavoir en raze Campagne,fi c'cft terre ou fable, fi le pays eft pierreux, marefeageux ou couvert, fi la Place eft fur quelque cfïevation ou montagne, fi fur le penchant ou au Commet, fi près.ou loing de quelque Ri* viere, fi la Place à Faux-bourg, s’il y a au tour Valons, Mazures, Hayes, Bois> eftangs, ou Marais, fi les Eaux font vives ou d’egouts, s'il y a aux environs quelque commandement, Ce
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- çeJûl Fortification’,
- reconnoiftrc s’il cft de Front, de Courtine, de Revers, ou Meurtrier.
- L’on trouve que les Places Frontières font bonnes citant en raze Campagne, parce qu'il faut que les affie-geans fafïent beaucoup de Travaux, ce qui allonge le temps, pendant lequel il peut venir du fecours pour la Place, & l’on peut faire des forties pour ruyner les Travaux , mcime fi le pays cft aquatique, l’on peut par le moyen des Efciufcs rendre les Travaux invcilcs & fort incommoder l'enu nemy, vnc chofc feroit à craindre ( fi les Eauxeftoicnt de fources) que l’en-nemy avec des rigoles ne deftournaft le cours ordinaire, affin de faire fes approches avec plus de feurétc.
- Les Places qui font fur vnc Montagne font difficiles à attaquer, parce que les approches en font defeouver-tss/ mais au/fi lors que Ion cft ail pied de la Montagne, il eft aiféde fe couvrir contre les deftences de la Place, les Bombes leur font vn grand délôr-dre, ôc fouvent ils ont peu ou point d’Eaux que dé Cifteine, ils ne /au-roient avoir de fecours de leurs alliez, ny faire entrer aucun Convoy de vivres dans la Place, & l’on peut pied
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- $Ô DE 1À FORTlFiCATlOir; à pied , faire faucer quelque Pan de leurs Travaux, ce qui les ayans def-couvers, donne lieu a la Batterie cf-levée de les fort incommoder, bref les Places qui font fur des Montagnes ont beaucoup d’mcommoditcz.
- Les Gommandemens dont i’ay parlé,dont dangereux félon leur genre, mais les vns plus les autres moins.
- Le Commandement de Courtine,' eft celuy qui enfilant le long de la Courtine d’vnc Place, emporte ce qui paroift deflous, & empefehe que l’on ÿ faite aucuns Travaux , & Jmcfmc rendroit vn Cavallier invtile s’il y en àvoic, pour la facilite qu'il y auroit à le deftrutre.
- Le Commandement de Revers, eft cclluy qui void par derrière la Courtine 8>c le Baftion que l’on attaque dont la Batterie empefehe les rctran-chcmens du Baftion , emportant tout ce qui paroift.
- Le Commandement de Front eft celuy qui' regarde le Front ou cofto de la Place, &: qui par fa Batterie ruyne les lieux qui luy peuvent faciliter le paffage du Foffé, &- U Mine, ou Paffauc félon l’occurence.
- Le Commandement Meurtrier,-cft
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- de là Fortification. *t
- ccluy qui cft fort proche de la Place, & qui mcfme peut defeouvrir ce qui fc fait dedans , choififfant à fon grc ou on veut tirer , pour incommoder ceux de la Place, foit par feux d’Ar-tifices, Grenades, Gouldron, ou Pierres de Grofleur.
- Le.Commandement (impie, eft cé-luy qui n’ellant pas fort cminent, (quoy que paffablcment proche) peut eftre diminué en oftant de lai Terre fuffifamment pour empefeher qu’il ne commande , mefme l’on pcutluy oftes la veuc du dedans en cflevantdu Terrain de ce codé là.
- Le plus dangereux Commandement, eft ceîuy de la portée du Mouf-qnct, à caufe de fon feu continuel, ôC qu‘on a peine de fe loger en fa prcfence, c’efi: ccluy donc on dre plus d’avantage & qui fait plus d’execution.
- Lors que l’on veut eflevcr quelque Tenace pour fc couvrir contre vn Commandement, il faut faire des Rideaux de Toille ou de Paille que l’on attache- a des Chandelliers, il en fauc mettre en plufieurs endroits pour ofter a l’eunemy la connoiflancc du vray lieu ou l’on fait le travail.
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- S z de la Fortification'.
- DV SIEGE OV *XTTAQV;E
- des PUce»
- LOxs qu’on veut attaquer vnc Place, ion doit envoyer du Corps de l'Armée des Ttouppcs de Cayaîlc-ries en nombre fuffifant pour.inveftir la Place,& arrefter ceux qui forcent ou veullent entrer dans la Place, les envoyant fous bonne garde au Commandant^ qui les interrogera chacun a part, affin d’apprendre ce qui fc paf-jfc dans la Place, -fie, s’il y avoit quelque cliofe important,en donner ad-vis.au General, pendant quoy l’Ar-mcc s’avance, inarchâric félon que le pays le permet, & s’emparant des polies avantageux, foit pour fc dépendre des ennemis qui pourraient tenir la Campagne, que pour les arreftec aux défilez, dont l’on fc ferait rendu les Maiftrcs , que pour Faire les Approches avec plus de feurcté.
- L’Armée citant arrivée, on diftri-buë les Quartiers, logeant toujours la CaYallcrie proche des Eaux, chaquo Quartier
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- de la Fortification.
- Quartier efl commande par vn Lieu-tenant General.
- Le Quartier du Roy efl: ccluy où efl: le General (lors que le Roy n y cft pas en perfonne ) où tous les iours les Officiers Generaux vont ou envoyenc des Officiers de Commandement pour recevoir les Ordres & rendre compte de ce qui Te paffe., ,.. ,
- L’on conftruit le Pire de l'Artillerie proche le Quartier du Roy, lequel Parc doit eftre fortifié d’vn bon Fofle & Parapet» l’on n’y fait qu vnc avenue du cofté du Quartier du Roy, & dans ledit Parc, l’on y fait des lieux couverts pour mettre les Poudres; affiri, que rennemy par rrahifon où autrement n’y puifïc mettre le ftü.
- Lors que les Quartiers font di-ftribuez, chacun dé ceux qui les commandent, les font fortifier le plus ru» dicicufemcnt & diligemment qu’il leur efl poffible, Ce retranchans avec bons Foriez & Parapets, flanquez de Re-dans & Tenailles, ou avec Paliifades félon le lieu & le temps, &c à la tefle du Quartier , du cofté des ennemis, quelque fois l’on fait des roics. de Campagne que l’on garnir de MouJf-quetaires, chacun donne à ces faites ...................... £
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- 3 4 DS LA FORTIFICATION, de Forts telle Figure qu’il iuge à propos, & le tout affin de s’oppofer aux forties des ennemis, en cas qu’ils vou-iufîent attaquer quelque Quartier.
- Si les Quartiers font cfloigncz les Vns des autres, l’on poura { fi befoin cft) faire des lignes de communication avec bons Foffez &: Parapets conduis en Tenailles & flanquez de ïedans feulement, parce que les Forts de Campagne que Ton y pourroit faire, pourroient eftre pris des ennemis qui s’y artaclieroient avec opiniâtreté , & dont on auroit beaucoup dt peine de les en dcbufquer.
- Lors que dans la place qu’on af-fiege, il y a vne forte Garnifon & qu’entre le Camp & la Place il n’y a rien qui vous couvre, comme quelque Ruifleau ou Marais, il faut craindre les forties des affiegez, & du co-ftc de la Campagne, les Trouppcs que les ennemis y pourraient avoir , c’efl: pourquoy à l’egard des ennemis de la Campagne , il faut faire vne bonne Circonvalation au tour de vo-ftre Camp, & pour la faire bonne, il faut çhoifir autant qu’il efl pofli* blc, quelque lieu cfleve & qui commande la Campagne, il la faut con*
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- de la Fortification*.’
- duire en Tenaille avec bons Angles faillans & Cremaiileres dite dents de feie, mais les Angles faillans flanquent mieux , l’on y «fait vn foflè de dix ou douze pieds de large & de huit à dix de profond, de la terre duquel on fait vn bon Parapet pour fe Couvrir j quelque fois on fait des Redoutes à foi-xante ou quatre-vingt tbifes les vnes des autres, que l’on garnit de Mouf-quetaires , SC aux entrée* du Camp l’on faitvne bonne Tranchée, .en tra-verfe avec vn bon Foflc & Parapet: en façon de Demydune pour eh def-fendre les approches, & aux entrées pour le charoy, l’on y met des Barrières &* Paiiflades, l’on fait ffièfme eri dedans encore vne traverfe;
- A la tefte des Quartiers pendant la nuit SC mcfme le iour félon le be-foin, l’on pofe vn corps de Garde a-vancé, & en avant on pofe plufieurS Sentinelles, lèfquelles fe refporidenc l'vn à Taurrc , la plus avancée vers la Campagne efl; àppellée Sentinelle perdue.
- Si c’eft vn Corps de Cavallerics* il fait aufli vn Corps de Garde avancée , d’vn nombre de Maiftres fuffi-fane, iêfquéls font toufiours à Che-
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- DE LA FORTIPICÀTION. val, l’Efpce nue à la main de la Bride te le Piftolet en fourre, l'on deftache de ce corps des Batteurs deftrades & des Vedettes que l'on va pofer &vi-fiter de temps en temps.
- Ces Vedettes font pofées par cç-luy qui commande , te ne partent point du lieu ou on les pofe, te font toufiours à Cheval i’Efpcc nue te le Piftolet à la main 9 fe font les Sentinelles de la Gavallerie.
- Les Batteurs d’eftiadci vont te viennent par la Campagne au delà des Vedettes, pour defeouvrir ce qui fe palTe du cofté des Ennemis,&affin que ceux de mefme party fe recon-noiflent lors qu’ils fc rencontrent ; on leur donne vn mot pour eux te pour les Vedettes feulement, affin qu’ils puiflent venir rendre compte au Corps de Gardes de ce qu’ils ont peu re-connoiftrc ou appris.
- Entre le Camp te la Place, l’on fait vne Contrcvalacion, particulièrement lors que la Garnifon eft forte, ou qu’il n’y a rien qui couvre le Camp do ce cofté là qui puiflent interompre les forties j ccccc Contrevalation fc fait comme la Circonvalation te donc le foflecftyers la Place affiegee.
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- DE LA FOXTÎFI CATION.’ $ 7
- Lon doit commencer les Tran-chéesd’approche le plus prés que l'on pourra de la Place que Ton alfiege, affin d’epargner le temps, &: a mefme temps l’on pofe vne^ grande Batterie pour favorifer les travailleurs.
- La maniéré de conduire les Tran* chées eft.difFerentc, chaque Commandant la faifaht faire à fa mode , ou l’on la laide conduire à la prudence d’vn Expert Ingénieur , ô£ au lieu de la tracer avec le Cordeau comme autres fois, il faut la. tracer avec des Fafci-nes, dont on doit avoir bonne pro# vifion bout à bout l'vn de lautre,cela ayde beaucoup à fe couvrir, con-duifant coufiouvs la Tranché en forte qu’elle ne foie point enfilée d'aucun endroit de la Place, dredant les Faf-cïnes directement au Picquet ou elles doivent aboutir, difpofant les retours avec Traverfes, dont la longueur puif. fe fervir d’Efpaulement en cas que l’on s’en vouluft fervir pour faire vne Barterie.
- L’on fait avancer les Batteries à mefure que l’on avance le travail , éc l’on fàiit des Efpaülemèns deçà & delà pour couvrir les Corps dé Cavalleric que l’on y pofe,pour repoufler les for-
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- 18 DE LA FoRTIBiCATiON- .
- çies SC favorifer les travailleurs, $C ayant fait vne Traverfe d’vn Boyau à faune, l’on en fait une place d’Arme pour y loger de l’Infanterie, ou bien on la fait le long du Boyau.
- La Tranchée fe conduit par Angles de droit à gauche &: de gauche à droit pour la defchfiler, &: l’on fait des Traveifes pour communiquer & faire des places d’Armes, d’autres tirent vne grande Ligne, fort longue, laquelle allant obliquement n'eft point enfilée, elle doit aller le plus près que l’on poura du Glacis,8i s’il efl befoin on retourne cour court pour gaigner le lieu ou l’on fe veut loger.
- Pour la Tranchée l'on fait vn Fof-fé, d’environ fix ou fept pieds de large 8c de trois ou quatre de profond ietrant toujours la terre du codé de l’ennemy, lut le bort du Feffé par deflus les Fafcines, cette terre fert de Parapet pour couvrir ceux qui font dans la Tranchée.
- L’on faifoit autre fois des Redoutes aux Angles des retours de la Tranchée qui avoient quinze ou feize toi-fes de front où l’pn mettoit des Mouf. quetaires, & pour retirée les travailleurs en cas de fortics.
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- DE LA FoRTlFlCATfONv Aprefcnt on Te contente d’avancer des Efpaulemens aux; Angles des recours, de le long du .Boyau faire des places d’Armcs de cinquante en. cinquante toifes, de quand on approches les dehors de la Tlacc, l’on pôle des Batteries proche les Angles, de. la Tranchée,& l’on continue laTran-chéc, cane que Ton foie parvenu au pied du Glacis ou l’on fait le logement, chacun le fait félon la commodité de le temps j quelques vns ont demandé fi l’on efloit indifpenfable-ment obligé tde fc loger au pied du Glacis,
- le dis pour refponfe que l’on fc pouv.oit palier de faire un logement au pied du Glacis, pourveu que l’on euft des gens frais de en bon nombre pour aller haut la main forcer la Pa-lilTade j que cela eft toufiours avantageux de ne point donner à l’ennemy du temps pour Ce reconnoiftre , parce qu’il s’attend que l’on ira par les formes , fit.que le furprcnanc par cette nouvelle maniéré d’y procéder , cela luy ofte la rcfoIudon.de tenir ferme,. de fes précautions luy font inutiles ,* mais que c’eftoit beaucoup hazarder , que fi lors de cette attaque l’ennemy;
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- 4P de la Fortification. .
- failbic une fortie, Ton feroic coupé & fans cfpoir de ce fauver, n’ayant point de logement pour fe couvrir : & comme dans cét empreffement il cft pref-que inouy ( hors parmy les Turcs ) quel’en iye jamais fait de fortics,peut-eftre n’y auroic-bn pas pourveu en po-fant des corps de Cavallerie derrière des efpaulcmcns pour repouflfer les fortics, &: leur oppofer une forte re-fiftançe pendant que l’Infanterie for-ccroit dans le mcfme temps la Palif-fade pour fe loger fur le chemin couvert : partant qu’il y faut prudemment procéder 5 & fc precautionner contre tout événement.
- L’on a encore demandé fi à la faveur d’une Batterie l’on ne pouvoir pas aller haut la main faire un logement au pied du Glacis , U là j commencer la Tranchée en rétrogradant vers le Camp, afin que ceux qui iroienc vers le logement y allaflent à couvert,- je dis que cela fe pouvoit Élire encore, mais que le rifquc cftoit plus grand, puis qu'il cftoit impoffible de mettre dans le logement aflVz de gens pour le faire valloir, SC faire aucun progrez pour forcer la Palilîadc , de plus, que cous ceux qui travaillcroient
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- dk la Fortification, 4^
- eftant plus près de ia Place, couroient plus de rifque n’eftanc point couverts, ainfi que ie ne le pouvois approuver: neanemoins qu’il y a des lieux ou cela fe pourvoit faire , mais que cela eftoie bien délicat.
- - Ceux qui ont fait un fécond chemin couvert, ou une contregatdc, ont rendu l’acccz de leurs dehors plus difficiles , pourveu que la féconde qui cft vers la Place commande par dcfïus la première, mais la Grenade en fait déloger ceux qui y font, & lors qucl’af-fiegeant s’en eft emparé , il s’y couvre bien contre le fécond, &fe facilite fort leilecond, 5c peut par ce moyen miner-fous le Glacis, & par quelques Fourneaux faire fauter un grand pan du Parapet j De plus, l’on ne peut pas par tout faire des contrcgard<es, il faut beaucoup de gens pour la deffendre, comme elle lç doit e&rc aolll lorsqu'il y a contrcgarde à une PlacU’atcaquant; JL’on doit faire un grand front, & y aller haut la main à la faveur du Canon des Batreriëî qtre l’on pofe aux ailles de Patraque.
- Ccus qui ont fait double Ram-part dans leur Billion ,* c'a double B action, lont cïeu tres-ditficillei fe 1©?
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- 4* de Là FORTIFICATIONS ger fur le premier Ramparc de dehors à caufe de la deffenfe du fécond Baf-tion, qui peut dépendre la Brèche , mais ils devoienc prévoir que la Mine eflant poufïée avant fous le Rampart, les ruines combleroient partie du fo£? fé d’entre les deux- Battions , & lors leur contreminc faite fous leur fécond Baftion vers la Place , leur fera inutile , parce que la Mine que l’on fera à ce fécond Billion fe fera fur la hauteur des ruines du premier , & ainft n’auront pas le fuccez qu’ils s’eitoienç promis.
- Pour fc loger au pied du Glacis, l’on doit avoir forces Fafcines , les pou,{Tant devant foy avec la Pique fur le Glacis, & en pofer du cofté que vous elles flanqué, l’on peut fe coulant fur le ventre avec deux picquets & une pierre ou maillet, arrefter en terre trois fafcines ou deux , félon le temps, ces Fafcines pofee environ à la moitié du Glacis oftent la veuë du logement lequel on conftruit avec facqs à terre, Gabions balots. de laine : ainfi pouffant quelque Sauciflbn ou Fafcine devant vous, vous allez iuf-ques à U Paliflade , oh vous y allez «foluracnc à la faveur de voftrc bat-
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- de là Fortification: 4$.
- ccric du feu des Mousquetaires.
- Eftant logé au pied du Glacis, il faut rompre la Paliflade, foie avec le Canon , Pétard, ou à la main , faire plufieurs attaques afin de divertir ou diviferles forces des Ennemis, Sc s’étant rendu Maiftre de quelque partio du chemin couvert, il s’y faut loger le plus diligemment que l’on pourra, pendant que les autres repouflcnc les ennemis iufques àleursretranchcmens, afin de n’auoir rien à craindre par les coftez.
- Eftant logé fur le chemin coiivers, il faut faire une defeente dans le Fof-fé par l’endroit le plus couvert &C plus commode , fi le Foflfé eil fec , & s’il y a de l’eau le combler, avec Fafeines , pièces de bois, branchages non liez , iettant des clayes deflus , les couvrant dé terre, affin que i’ennemy n’y puifie nuire par les feux qu’il y pourroit iet-ter, & cependant drefier. deux Batteries fur le bord du Glacis , pour ruiner le Parapet de la Demy lune, taf-^ chant aufli d’y faire quelque Fourneau ou Eougade pour deûoger les ennemis.
- S'cftant emparé de la Demy-lune, il s’y. faut loger; les deux Battais.du
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- 44 de la Fortification’» .
- Glacis font tournées & pointées, l*ur ne au flanc oppoféc au Baftion que, vous voulez attaquer, &: l’autre à l’Angle de refpaule du Baftion a qui on en veut, aflm de tirer quelques ruines qui puifle couvrir leMineur lorsqu’il aura pafle le Foffé.
- L’on fait une defçente dans le Foflç entraverfe Vis-à-vis le Baftion que Ton veut attaquer , faifant une tranchée dans le Folle, ou quelques traverfes , iettant la terre du codé du flanc oppo-fé au Baftion qu’on attaque.
- L'on fait paffer le foüc auMineur^ qui s'attache au pied de la Muraille , &: fi le FoiTc a de l’eau, il le pafle /ur un Pontin de ionc, de liege ou de rofeaux, fi non à la nage ayant q.ne corde à la main , avec laquelle quand il cft au pied de la Muraille, il attire à foy les chofes qui luy font ncceflai-rcs, & les hommes qui paflent apres luy font de mefme , où l’on comble la partie du Fofle par où l’on veut paffer le mieux qu’pnpeuc , où bien , s’il eft poflible , Ton fait quelque rigollc pour d’eftourner une partie des eaux pour faciliter le paflage.
- Si le Fofle eft fée, le Mineur le paffera à la faveur du Canon U Mouf-
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- DB LA FORTIHCATION. 4$ quetteric , fe couvrant de quelque Madrier , parce que l’on ne s’arnufe plus aux Gallerics pour pafler le Fof-
- fé.
- La manière de pafler le Foflfé , eft félon la volonté du Mineur, & félon la commodité que l'on peut avoir pour fc couvrir.
- Le Mineur eftanr au pied de là Muraille fait fon trou le plus diligemment qui luy eft poffiblc : là il fait fa Chambre 5c fes Fourneaux en la maniéré queie décris au traitte de la Mine cy-apres.
- Le feu cftant donne à la Fufcc, il fe retire avec diligence & fe met à couvert, & la Mine ayant fait fon effet, l’onobfervc la grandeur de la Brèche.
- L’ayant trouvée fufïifante pour l’attaque, c’eftà dire, de douze ou quinze toifes de large, ceux qui font commandez pour la Breche, donneront , ôc feront commandez par un Lieutenant , quoy que d’ordinairç on n*y envoyé que des Sergcns , ils feront fouftenus par d’autres Trouppcs qui les fuivront de près.
- Eftantfur le Baftion, y faire promptement un logement pour fe couvrir
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- 4* De la Fortificatioït.
- des Retranchemens que l'on aura’ fans doute faits fur le Baftion.
- Les Retranchemens que l’on fait fur le Baftion fe font de diverfes maniérés, les uns d’un feul front qui oc* cupe tout le Baftion , les autres à Angles faillans , les autres avec Palifla-des entre deux fofîcs, d’autres le font à Potence à deux retours j font ceux qui me fcmblcnt les meilleurs : j’en parle plus amplement à la deffenfedes Places : mais ( pour l’ordinaire ) lors que les Affiegcans font logez fur le Baftion j ceux de dedans battent la Chamade pour demander à Parlementer: ce qui pourtant ne fc doit pas tirer à confequence, parce qu’il y a des Commandans plus braves les uns que les autres.
- Les Places qui font dans les lieux marefeageux, où l’un ne peut creufec la terre a caufe que les Eaux font a peu de profondeur î lors que l’on veut faire les approches, il faut fc couvrit avec facqs a terre, balots de Laine , Banques & Gabions que l’on pafle & roule fur des clayes, dont on fait des Ponts de paftages, quoy qu’on en fonce vn peu dans l’eau, & pour fe retrancher on fc fert^ de Chevaux de
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- de la Fortification^ 47 Frifc ou de Brancheag.es! mouillez que l'on cmboüc, crainte du feu.
- Lors qu’en ces lieux Ton veut drcfTer des Batteries, l’on fait des plates Formes fur de grofles pièces de Bois ou fur des Pontons comme i’en-feigne au trai&c de l’Artillerie.
- S’il y a quelque Cavalier dans la Place, qui incommode [le Camp3 l’on drejfTe vnc Barterie alTez eflevée pour le ruyncr & defmonter fes pièces en deftruifant fes Parapets, & s’il eft im-poihblc d’eflever vnc Batterie, l’on eii fait vne fur le plan de la Campagne que l’on couvre, laquelle fait aulîî vn grand progrez.
- Il arrive fouvent que l’Ennemy quittant vn pofte qu’il ne peut garder comme vn Chemin couvert > Dcmy-lunc ou autre, ou mefme avant le fiege aye fait dcsCaveaux fous-terrains vers la Campagne au delà du Glacis, ou que fous le Chemin couvert ou Demy-lune ils ayent fait des Fourneaux & Fougadcs, ou ils donnent le feu lors qu’ils fçavenc Ta/Iiegent def-fus ce lieu : c’cft à quoy il faut prendre garde avec foin, & ne pas touf-jours fouffrir le .généreux emportement de quelques braves gens, qui
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- 4 S I>E LÀ FORTlFÏCATrroif; pour fc fîgnaler, fans aucune confide-ration du péril, hazardent par leur imprudence leurs vies, & celles de ceux qui font tofiours tres-veiles au fer vice de leur Roy*
- DELÀ DEFFENCE
- des Pièce.
- LÉ Commandant d'vnc Place qui a toute la capacité que doit avoir Vn homme à qui on donne cét cm-, ploy, eftant dans la Place, il doit]prévoir à tout ce [qui cfl: neceffairc en general,ifit en doit laifler le foin à quelqu’vn qui Foie vigilant ôc laborieux J Mais à l’efgard de reparer remédier aux deffauts de la Place , de reftablir ce qui eft ruyné, de fortifiée les lieux foibles, de fe prccautionner contre les furprifes, ou vn fiego qu'il appréhendé, il n’en doit confier le foin à perfonne, mais doit faire faire en fa prefcnce, les chofcs qu'il croyra eftre importantes, & comme plufieurs Places ont cfté facilement prifes faute de précautions d’obligation indifpcnfa-
- blc,ie
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- de la Fortification» 4$
- ble,je traicccray icy de ce que doit faire vn Commandant, afïin que ceux qui font dans ccc eniploy connoiffenc ce qu’ils ont a faire ; Ce que ie dis icy n’eft pas pourceux qui font confom-mez dans le meftier , parce ‘qu’ils ont le degré de perfe&ion, mais afïin que ceux qui n’ont pas tant d’vfagc à ces chofcs, puiffent connoiftre ce qui cfi de leur devoir : ayant & pendant vit Siégé. •
- Quoy qu’il femble àuioürd’huy que l’vfàge de fc defFendrc pied à pied, dans vnc Place, & de périr pluftoffc que de fe rendre ne fe pratique plus, je prétend par le moyen de cette in-ftru&ion ayder à ceux qui font dan^ cétEftatàbien fervir leurs Maifltresi &C comme ie n’entens point parler icy d’autres places que de celles de Guerre ic de Frontière , ie liifTe à parc celles qui ne font pas fi importances, pour éviter vn difeours invtüe.
- Le foin particulier d’vn Commandant , apres qu*il à vifitc les munitions de Guerre & de Bouche , U fait les provliions non feulement nccefiTai-res, mais abbondarrtes, il doit vifi.eer fes dehors , faire reftablir ce qui eft ruyne,.augmenter ce qu’il jugera ne-
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- JO DE LA FORTIFICATION' ceffaire, faire manier toutes les Palif-fades, les faire Relier ou Rechcvillcr avec de bonnes Traverfes, fera nc-tôyer les Foflez, Rcgazonncr les lieux qui en auront befoin , s’ils ne font reveftuSj & fi la Placé cft reveftuc, vifiter fi il n’y a point quelque Pierre de manque ou qui (oit ruynée par le temps ou la négligence, ou fi e’eft dé BriqUe en remettre ou il en manque, fera reftablir les Parapets èc Banquettes, vifitéra fon Artillerie j fera refta-bîir les plattcs Formes, fera remonter lés pièces qui en auront béfoin, & le tout eftant ordonné , veiller foigneu-fement à ce qu’il loit exécuté félon fon intention.
- Pendant quoy, par quelques gens in-telligens & qu’il connoiftra luy eftre fidelles, il fera fonder fous main, les fentimens des Habitans, commençant par ceux du menu peuple, ÔC avec addrefle faifant les def-intereflez, en faire boire quelques vns, leur donnant des marques d’amitié & de con fiance fur quelque mattiere forgée à plaifir , pour les obliger a souvrir à leur tour, s’informant adroittemenc de ce que l'on dit, foit des Ennemis, de la Guerre, du Gouverneur, cç que
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- de là Fortifications yi
- difent les Maires & Efchevins ou Magistrats, ce que dit le Peuple, ce qu’ils en croyent, s’ils ayment leur Prince, & fi le petit Peuple s’interefle Tvn pour 1 autre, s’ils ne foufFrent point d’bppreffion par les Officiers ou Bourgeois, fi les plus confide,râbles de la Ville font en grande vnité, s’il y a des Heretiques dans la Place, fi ils y font vn Corps a part, fi les Officiers de Ville & de Iultice font d’intelligence , fi des vns ou des autres il n’y en a point de remuans ou capable de trahir, U que Ion puifîe gagner par argent, ou par des Charges (car il ÿ en a tbufiours d’Ambitieux ) &; plufieurs autres queftions de cette nature, que dadroittes gens pouroient faire, & ti-reir des vericez de fes fortes de perfon-nes en faifànt femblant de compatir avec eux.
- Sur le rapport qui en fera fait au. Commandant, il fe precautionnera de toutes parts, & s’attachera a ceux qu’il croira luy eftrc les plus vtilcs, ÔC s’il y a lieu de foubçon le faire obfei ver ioür&nuitî file foubçon a lieu le faire arrefter loing de fa maifon , le foüiller &, fous qudqu’autre prétexte le retenir, pendant quoy envoyer en fa mai-
- D il
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- y£ DE LA FORTIPICATIOK. fon faifir Tes Papiers & Lettres,interroger la femme, les enfans & Domc-ftiques, fçavoir avec qui le Maiftre frequente & à de l'habitude, quels gens frequente en fa maifon , Se qui font fes amis & familliers, & depuis combien de temps, cependant tenir le prifonnièr en feurc garde, laquelle garde l’on liiy changera tous les foirs, ne permettant a qui que ce foit des liens ou des habitâns de luy parler félon là nature du délit en faire faire la Iulhce,
- Et en cas que pour iâ commodité & vtilitc au fervice du Roy, à l’egard de la Plàcüj il falutt deftruire quelque maifon d’Habitant foit confiderablcou non, faire prefentir quel effet cela pouroit faire parmy le Peuple affin d’y remédier, foit en le tambourçant ou luy donnant vn autre lieu pour remplacer celuy qu’on luy ofte.
- Ces chofes cftant au point ou on lesdcfue, il faut que le Gouverneur connoifle de quel Enncmy il peut cftrc attaqué i & fi la Place ou il commande eft eonfidcrablc, il doit prévoir à tous les aceidcns qui peuvent arriver a la Place, & partant il doit faire contre-miner les Battions, foit par caves fepa-
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- De la Fortifications ÿjf rces, par Gallcrie ou par Puis.
- Il y a divcrfcs oppinions en ce qui concerne les Contremines, fe quoy que toutes tendent à vne mefme fin, elles ne reiiffiflent pas neantnioins ef-gallement, parce que fi Ton fait des Puis, Ton peut faire la Mine a droic pu a gauche du Puis.
- Si i’on fait des Caves elles font auffi feparée l’vne de fautre, & l’on peut faire la Mine deflous en défendant obliquement, ou au dedans, fe fervant du Caveau, bouchant l’entrée; & faifant de ce Caveau la chambre de Mine fans Fourneaux, cela feroit vn grand effet, parce que les feparations n’efta-nt pas fort efpaifies, de que l’effet du feu fe fait tpufiours en haut, refoulement de la terre rempliroie piufieurs Caveaux , & ofteroit aux Ennemis i’vfage de leur prétendue Contre-mine , ôc ainfi; j ils ne pourroienc faire de Fougade pour faire fauter les Afiiegeans cftànslogé fur le Baftion.
- Si les1 Caves font baffes, l’on peut encore faire la Miinc au deffus, &c ainfi leur Contre-mine leur feroit in-vtillé.
- le trouve les Galleries meilleure, mais ie les voudrons ouvertes par haut, D iij
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- affin que Ton n’y pejift faire de Minci ôy deflus ny àcofté, Ji caufe de l’air de cet efpace,
- le voudrais faire ma Gallerie à quatre piedsplushaut que le fond du Fo(fc, ôc les ouvertures à huit ou dix pieds près du Parapet dans le Baftion, fc'eft adire,à l’excremicé des Efperons, lefqueiies ouvertures n’auroient par le haut que demy pied ou dix poulces,en la maniéré que font les ouvertures des cheminées, & que cette Gallerie regnaft lé long de la face du Baftion, à certaine diftanrel dé haut en bas , cela n’empefeherait point que tout le terre plain du Baftion ne fuft occuppc comme d'ordinaire , parce que l’on ri’ofteroic les planches qui couvriraient ces ouvertures, que Lors qu'il en fe« toit befoin : cetrè maniéré Te doit entendre pour les Places reveftucs.
- Si la Place n’eft rcveftuë que de Gazon , il éft aflez difficillc de faire des contremines , parce que la terre s’abaifle toufîours lors qu’il y a de l’air dedans : de forte que l’on feroit Obligé dé les voûter, ce qui feroit pof-ftblc: mais la terre paftiroit à droit ou à gauche de la Gallerie , où elle ferait fort avaqt fous le terre plain du
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- de là Fortification'. $j Baftion , cc qui n’empefcheroit pas qu’on ne minaft jufques à la Gallerie, & que cela ne fift l'effet1 à quoy l’on fe feroit attendu , joint que les Af-fiegez ne pourroient pas s’en fervir pour faire des Fourneaux quand les Àffiegeans feroientlogcz fur lcBaftion, & mcfme cela deftruiroit leurs Retran-chcmcns, en cas qu’ils fiffent fauter les Fourneaux.
- Comme l’on ne fait la Mine pour l’ordinaire que. vers le milieu de la face du Baftion; cette Gallerie donti’ay parlé ne doit pas regner abfolument tout le long de la face du Baftion , mais environ les. deux tiers j Sçavoir, qu’elle commence à une fixiefme partie proche de l’Angle de fefpaule du Baftion, & finira à un fixiefme pro^-che de l’Angle flanque, parce que ce fera dans l'efpace de deux tiers de la face que s’attachera le Mineur.
- Mais fi le Mineur ayant fait fon ttou j &; qu’en foüillant fous le Baftion, il rcconneuft avec la fonde, ou par le heurt, qu’il y a quelque con-tremine ou vuide, foit Caveau, Puits ou Gallerie., il ne fe doit point re-butter, mais en donner avis au Commandant, afin de fçavoir ce qu’il veut
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- yg DE LÀ FôRTIPrCÀTiONV faire , & qu’il ne s'impatiente pas ; il doit alors achever fa Mine,Iacrcu-fant le plus qu’il pourra: elle fera enfuit ce l’effet que fa capacité !uy permettra, ou changeant de deflein , il pourra fç couler le long de la face, ÔC faire un auçrc trou vers l’Angle del’ef-paule î parce qu’en ce lieu l’on n'y fait point regner la Gai le rie , 8£ là il difpofera fa Mine, elle fera deux effets: fçavoir qu’un d’eux fera la Brèche à quoy l’on s’attend , & l’autre , qu'elle deftruira fans doute une partie de leur Retranchement.
- Au cas que la chofe arrivait comire le deferis : vn Gouverneur de Place y peut prévoir ,& faire double Retranchement, donc celuy qui fera proche de la Gorge, aura un Folle très-profond: & outre cette deffenfe, il doit avoir fait faire vn efpece de Caval-lier à deux cens pas dé la Gorge du Baltion au dedans delà Place, fur lequel l’on mettra trois ou quartes petites pièces de Canon chargées de Cartouches ou ClaincaiMe , pour emporter ceux qui le prefentetont pour faire le logement fur le Baftion; ayant fait retirer ceux qui dépendent la Breche, qui remonteront auliitcfl pour repa-
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- JDE LA FoRTïFrCÀTTON-rer leur premier Retranchement, pat ce moyen il fera uripoffible aux Affic-geans d'y faire aucun travail , n’y s’y loger fans perdre beaucoup d’hommes, & rebuter les autres.
- L'on' peut encore percer les Mai-fons qui font face vers le Baftion, le dans les eftages d’enhaut, loger dés Moufqucraircs , qui par des Embra-feures feront un feu continuel fur ceux qui paroiftrbnt fur la Brèche, & oseront le moyen d'y demeurer, &à certain lignai i porter des Chevaux de Fnfes & autres deffenfes, avec pièces de bois pour faire craverfes, afind'em-pefeher l’enncmy de monter.
- Suppofe que les Ennemis faffenc vne autre Mme à demy* hauteur fur les ruines de la première, quelque effet qu’eilc. puilfe faire , elle ne peut approcher du Retranchement qui eft vers la Gorge , lequel eft prefqucinac-celïîblc, à caufe de la largeur le profondeur de fon Foile, & que mefme il fera très-didkille de le combler, à caufe des Moufquetaires qui font aux aides du Retranchement, que pour ceux qui font dans les Maifons, comme j’ay dit, & du Canon du petit C&-vallier.
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- de la Fortification;. 1
- L’on faic les Retranchemens du Baftion de pluficurs façons , l’vn en Arc, occupant de la pointe du Baftion jufques à l’Angle de l’Efpaule ; d’autres le font d’vne Efpaule à l’autre* d’autres à Potence, d’autres à deux retours obliques, à Tenailles, à Angles faillans, te à dents de Scie: mais pour moy, comme i’ay dé-ja dit cy-devant, je trouve celuy à vn front te deux retours le meilleur, parce que les deux retours peuvent toufiours faire feu , fans que le Ganon du petit Cavallier leur puitfc nuire, où on peut ( fi l’on craint) ofter les Moùfquetairès du Retour du cofté de la Breche pour avoir la liberté du tir tout entier : cette ma-niore de deffendre la Breche, fatigue fort les Afliegeans, te mefme les oblige fouvent â fe retirer, &: pouffer vne Mine fort avant fous le Baftion, pour emporter ce Retranchement , pour à quoy remédier , on peut encore faire vn Retranchement dans la Gor-
- gff- ' ,
- Ayant, amplement parle de ce qui
- concerne le corps de la Place , fi. le Commandant a quelque avis que l'Armée ennemie faite mine de marchera luy, & qu’il doutte fi on ne le veut
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- bÉ la Fortification. $$
- point aflieger, s'il a des eaux & de? jÈcclufes, il doit les conferver pout innonder les Travaux de le Campement s'il luy elt poffible, de cependant fera diligemment faire des Retranche-mens fur le chemin couvert, auxlieux qu’il iugera nccelTaire , de par où il croira que l’on le doive attaquer, foie avecFoflez ou pièces de boisentraver-fes: car d'y rnettre des Gabions de Ba-riques ou facqs à terre, l’Ennemy, s'il vous forçoir, s’en pourroit fervir» ces Retranehemens fc doivent faire àcin-quànte toifes l’vn de l’autre ( (i l’on en fait plufieuts fur vn mefme codé ) où les faire de part de d’autre de l’Angle dela-Contrefcarpe qui eft vis-à-vis la pointe du Baftion; il faut aufli faire vn bon Retranchement à la Gorge de l’Angle faillant du milieu du chemin couvert, qui eft toufiours ( où doit cr trç) vis-à vis le milieu de la Courtine,
- que ce Retranchement foie fait en Tenaille.
- L’on peut auffi percer le Parapet du chemin couvert en pluficurs endroits, de faire des Çaponnicres, lel-quellesfonc de grande deffenfe contre les Approches, de contre le logement au pied du Glacis, parce que i’on tirç
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- éô De la Fortification
- à couvert, & que les coups Te cônfon-dent avec ceux de la Place , & ceujç que ton tire à travers les Pat 1 (la de s, ainfi le carnage en eft plus grand.
- Et parce que les attaques de s dehors fe font grandes , doubles & fort vigoureufes, il Faut mettre, pour leurs deffenfes , particulièrement du, cofté des Attaques, de bons Soldats & vigoureux , &. des Grenadiers adroits , pour en ietter ïnccflamment dans les Logemens des Ennemis, & en lancer quelques vues vers les Boyaux, avec cuïlliers à grand manche j ôç comme l'opiniaftretc des Aflaillans, U la cou* rageufe refiftancc des Aflicgcz fait en ces attaques de dehors le plus grand feu : il doit y avoir fur la Contrcfcar-pe de la Cavallerie toute prefte (fi Ton le peut ) que Ton fera fortir le plus à ' couyerr que l’on pourra , lefquels porteront en crouppe quelques gens avec Pioches, &: yront à toute bride vers les Logemens des Afïicgcans*. là les Piocheurs pendant que la Cavallerie fera aux mains, ayant mis pied à terre, deftruiront autant qu’il leur fera pofli-ble les LogemensTranchées ,&Travaux de l’Affaillant, U fe retireront le plus diligemment que faire fe pourra*
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- de la Fortification, &ï
- cela retardera beaucoup lé progrcï de l’Enncmy , qui quelque fois ne laifle pas de continuer fon travail & pou-cer fon attaque , ayant toufiours des Trouppes preftes pour s’oppofer aux forties.
- Si l’oncft forcé, il faut fe retirer dans fes Rctranchcmens, & faire toujours feu, pour empefeher le logement de la Contrcfcarpe pendant quoy la Demy lune fait avec la place vn^fcit entretenu , & fi l’on vous pouffe hors de vos rettanchemcns, il faut/e retier à la faveur du feu de la Demy-lune j fi l’Enncmy cherche de combler Je Foflc avec Fafcines,il faut iet-ter des feux de Gouldron dcflus~& autres Artifices affin de les ambrafer, pendant que les Grenadiers de la De-my-lunc feront leur devoir de jetter des Grenades fur le chemin couvert.
- Si Ton a eu du temps, Fon doit avoir fait a demy hauteur du; terre plain de la Demy-lune quelque Caveau bien eftançonné, ou l’on aura mis quelque Saçqs & Barils de poudre , préparant le tout en forte 'que quittant la Demy-lune pour i fe retirer dans la Place , l’on y donnaft le feu le feu au moment que rcnncmy
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- 6% DE LA FoRTIÏICATfOîfc s*en feroit emparé î cela luy cauferoît beaucoup de dommage, parce. qiie c’eft d’ordinaire des Braves qm s’attachent à s’emparer d’vn tel pofte.
- Ne pouvant em '•efeher que l’enne-’ my fe loge fur la Demy-lune, non-obftant voftrc Fougade, il faut deffen-dre le pâflage du Folle, tant du Flan avec le Canon & Moufqueterie , que du Baftion que l’on veut attaquer par feu de Gouldron , Cercles à feu, Grenades, &c. jectàns aufli continuellement des Brandons allumez dans le Fbfte; âfHn que ceux-du Ba-ftiori bppofevoyent ou ils doivent tirer, fairé au riiefme temps drefler vnè Batterie fur le Raropart , la plus couverte que Ton pourà ( outre celle du Flan ) pour empefcHbr que les aflfail-îans n’en logent vn furie GlÜcis-, cette féconde Batterie auroit fait vn grand effet avant que l’on luy en euft oppo-fé vn autre.
- Si le Mineur palTe & qu’il s’atta-tache au Baftion, i’ay dit cy^dcvanc ce qui fe pouvoit faire.
- S’il eft impoffible de fauver la Place , le Commandant doit faire, l’vne de deux chofes,
- i. So Barrigadcr dans fa Place
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- de la Fortification, * i
- d’Arme 6c Ce defiFendre iufques à U fin de fa vie , fans demander quartier, & mourir gcncreufcmen't {au milieu des fiens, ( çç qui arrive rarement ) particulièrement lors qu’on efi: réduit à cctcc extrémité, l’on void peu de Commandans en ce fiecle attendre pour Capituler qu’ils enjfoientla logez.
- i. Si le Commandant fe void réduit de demander a Capitulerai peut pro-pofer (pour allonger le temps) qu’il attend du fecours, 6c que s’il n’eft fe-couru dans le temps qu’il demande, il fe rendra à Compoficion , pendant la furceance d’Arme, il fait fa Capitulation', la plus avancageufe qu’il peut, 6c demande vnfauf conduite ôc efcorce3 pour l’accompagner au lieu ou il a def-ïcin de fe retirer.
- le ne dis rien de 1a nature des Articles de la Capitulation, parce que l’viagc les a rendus familiers, aux Of* ficiers de Commandement, 6c le iour qui termine la furceance eftant arrive, il forcira de la Place fuivant le trait-té qu’il aura fait.
- C’èft de cette façon que les braves Commandans en doivent vfer,par-
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- M LA FoRTIF'CATîOK. ce moyen ils iuftifient de rimpoiïîbî-lité de confcrver la Place où ils Com-mandoient, & de la genereufe reiif-tance avec laquelle ils ont fouftenu leffort des Alïiegcans, ioinc à la vigilance qu’ils ont apportée en toutes les occafions de fe deffendre j cela fait que leur réputation ne reçoit aucune atteinte par ceux qui fçavent comme la chofe s’efl paflee, mais les fait d’autant plus eftimer , puis qu’ils ont faic tout ce qui fe pou voit faire.
- SPE h A
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- de la Fortification, cy
- Mi «* m-m mmm mm mmmm-^f
- lllllllllliiliiliiiig
- •h*. m && *** s^îfôJü mmmmmmmi®
- DE LA PRATIQUE DV>
- Compas, nccejfdi*e pour la confira-filon de toutes les Figures de Fortification.
- : i
- *0 n ne peut parvenir a former aucune Figure fi l’on n’à l’vfage du Compas familier , & quelque
- ____________rcfolurion que \ aye prife
- de ne point en traiccer , ic h’ay piime difpcncer d’en faire pratiquer quelques vues indifpcnfablement necçflaites, ie les ay réduites autant que i’ay pu d'ans le difcQurs de leur conftrudion , là Planche qui fuit montrera les Figu-resi
- tour cdnjlruin vn triangle Equilatéral fur mne ligne donnée.
- aiwue/rtr v
- I. 1.1 faut avoir le Compas de là grandeur de la Ligne donnée, & de chaque extrémité d’iceilej faire deux
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- 6 6 de la Fortification.'
- fe&ions au delTus, pour du point d’in* terfe&ion , mener de part & d*autrc deux lignes aux cxtremitczde la ligne donnée, elles formeront le Triangle requis.
- iPonr lever vne ligne Perpendiculaire d'vn point donné fnr vne ligne.
- î I. Il faut poferië Compas au point donné, &c prendre vne grandeur ef-galie de part !8t d’iàütre du point donne , pour de ehaturi de fes points faire deux fedions âii deffuS , le point d’interfe&ion fera cëldÿ par où doit paiTer la Perpendiculaire qui parc du point donné.
- Pour baifer vne ligne Perpendiculaire d'vn point donné a» dehors & au dejfus dvne ligne donnée.
- III. Il faut du point donné en quelque Heu, qu’il foie au deflus de la ligne, mener vne ligne Occulte, ( c’eft à dire, avec la pointe du Compas ) où l’on voudra fur la ligne donnée, la partir en deux cfgallement, 6c le Compas ouvert de cette moitié pofé fur le point du, milieu, porter l’autre jambe
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- de la Fortification, ëf
- fur la ligue donnée, ce fera lepoimoh doit tomber la Perpendiculaire.
- Pour elever vne ligne Perpendiculaire 2 l extrémité à'vne ligne droite donnée.
- IV. Il faut pofer le Compas à l’extremité de la ligne,, de pofer l’autre iambe au deffus où l’on voudra , de de ce point comme centre d’eferi-re vn Arc indëfiny qui commence fur la ligne, puis pofer leCcmpasoù commence le cercle , de porter trois fois fon ouverture fut l’Arc , le troifiefine point fera celuy par où doit pafler la Perpendiculaire.
- Pour mener vne ligne droite Paralelle À 'une ligne droitte donnée.
- V. Il faut ouvrir le Compas à volonté, & faire deux demy cercles Occulte^ vers les deux extremitez de la ligne donnée, menant vne ligne paf. fant parla convexité des Arcs, elle fer^ Paralelle.
- Pour faire vn Angle égal a vn Angle don» né fm vne ligne droitte donnée.
- V I. Il faut pofer- fon Compas an '• E ij
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- 6S de la Fortification.-
- point de l'Angle , Sc faire vn arç Occulte A, B, qui conioigne les deux coftcz de l'Angle, & porter lë Compas ainfi ouvert à i’extrenutc de la ligne donnée, Sc faire vn arc Occulte indefinyC, D, prenant la grandeur de l’Arc A , B, la porter fur l’arc in-definy du point C> en E, menant de l’extremiré de la ligne donnée vne ligne pafiant par le point E, elle fera l’Angle é^al à l’Angle donné.
- •Fmrfaire vn Jguarrê far vnt ligne droite donnée.
- V î î. ïi faut ôùvrir lé Compas de la grandeur de la ligné donnée, SC de chaque extrémité faire deux arcs Occultes Sc indéfinis quifecoupperont au point O, Sc partir l’Arc depuis l’extrc-mité de la ligne iufques au point O, en deux efgalement, pofant le Compas ainfi ouvert, du point O , de parc & d'antre fur le refte des Arcs, menant des lignes d’vn point à l’autre, elles formeront le Quarré.
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- M LA FORTiHCATIONr
- Pour /dire vn Pdralelogramc rettangh , on JHtàrré long fuir •üne ligne droit te donnée.
- V t 11. Il faut a vnc dés extremitez de la ligne, lever vne Perpendiculaire, comme il éffcenleigné cÿ-dcf-fus, A. qui. on donner* vne hauteur à. volonté, te Ton prendra la longueur dé la grende ligne , pofanc le Compas a l'extremite de la Perpendiculaire , l*on fera vn Arc occulte vers Paucrc bout de la ligné donnée, puis foitpris la grandeur de la Perpendiculaire, po-fant le Ccjmpas à l’autre extrémité' de là ligne donnée, faire Vn Arc qui coup-pc le premier , menant des lignes d’vu, point a l’autre , elles formeront le Pa-ralclogràmç!
- le dirây en paflant > que toute Perpendiculaire erfevée à rextremité d’v* ne Ligne droite forme vn Angle de quatre-vingt-dix degrez5 que l’on appelle Angle droit ou Rè&àngle, le. quel fait la quatriefmé partie d’vn Cercle.
- Que tout Angle eft, fait par la rencontre de deux Lignes.
- Que l’Angle droit à fon ouverture ‘ " E iij
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- 7Q DÈ la Fort inc ATr on.’
- fixée à quatre vingt-dix degrez.
- Que les Angles plus ouverts que quatre-vingt dix degrcz, font appeliez Obtus.
- Que les Angles moins ouverts que quatre-vingt dix. degrez , font appel, kz Aigus.
- Que tout Cercle contient en fa Circonférence trois cens foixante degrez
- Que le Démettre d'vn Cercle'eft vne Ligne droite qui paffe d'vne extrémité à l'autre du Cercle, & par le Centre qui eft le point? du milieu, &s ce Diamettre partage l;e Çercle en deux egallemcnt.
- Que chacun des Angles d’vnTrian. glc équilatéral vaut foixante degrcz.
- Er que les trois Angles d’vn Triangle ReQiligne quel qu*il kit, val-lent pris cnfemble cent quatre vingt degrez, qui eft autant que le demy Çercle. -
- Planche première.
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- 5e là Fortification^ 71
- liiiiiilliiilililiiii
- MANIERE DE DIVISER les Cercles.
- COmme la plufpart des Figures de Fortification s’infcrivent dans Je Cercle lors que l’on travaille fur le Papier, il çft important defçavoirla manière de trouver les codez des Po-ligones,q.ui s'inscrivent dans le Cercle , que ie dcfduits eyapres iufqucs au nombre de douze,- je dis ailleurs, la maniéré de conftruire les Poligo-nes fans Cercle, & fur vne.ligne donnée pour le colle' d’iceluy, ie n’ay pas voulu mettre icy vn plus grand nombre que douze, parce quon ne fait point de Figures Régulières quijexce-d.cnt le nombre de douze Raflions, partant les autres feroient invtüles.
- Figure de trois code*.
- Dans vn Cercle donnéinferire en Trian-, gle Equilatéral.
- 11 faut porter l'ouverture du Com*
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- yi DE IA FORTIHCATro^ . pas qui a foi me le Cercle , fix fois fur iccluy, & mener des Lignes de deux points en deux points, ce fera leTrian-gle Equilatéral , la fécondé Planche porte les Figures jufques a douze.
- Figure de quatre collez.
- Tour inferire vn J^arrc dans vn Cercle.
- Il faut apres avoir conftruitle Cercle mener deux Diamettres qui fe Couppentà Angle droits), &conjoindre les extremitezdefcs Diamettres par des Lignes, elles formeront leQuarré.
- Figure de cinq codez.
- Tour infer ht vn Pentagone, ou Figure de cinq cofiez* dans vn Cercle donné.
- II faut mener vn Diamettre occulte, & au centre eflever vil Perpendiculaire jufques à l’Arc au point
- A, puis partie le demy Diamcttre en deux cgallcment au point B, & mener Vne Ligne B, À, prendre la grandeur
- B, A, & la porter fur le Diamettvc du point B, au point F, la diftance A,F, fera la longueur du collé du Pentagone.
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- de la Fortification '7$;
- Figure de ûx codez.
- infirire vn Exigent dans vn Cercle donné*
- Il faut porter fix fois l’ouverture du Compas qui a formé le Cercle, fur iceluy, & mener des Lignes d’vn [point a l'autre, elles formeront l’Exagone.
- Figure de fept codez*
- Pour infime vn ÈfUgone dans *vn Cercle donné.
- Il faut mener vn demy Diamettre occulte F, G, le partir en deux cgallc-ment au point H, & du point H, eflç* ver vue Perpendiculaire iufques au cercle au point K, la grandeur H, K, fera le codé de l Eptagoûé.
- Figure de huit codez*
- Pour infenre vn oBogone dans m Cercle ’ donné.
- Il faut mener deux Diamectres qui fâ couppenc à l’Angle droits part*;
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- 74 r).E la Fortificatiqk;. la portion du Cercle d’entre les. deuas; Diamectres en deux egallcnaent comme M,N, cette grandeur fera le.colts de PO&ogone.
- Figure de neuf codez.
- Pour infirire vn Enneagent dans un. Cercle donné.
- Il faut mener vn demy Diameç* tre occulte, le partir en trois également deux de les parties comme L, Y? feront le collé de TEnneagone.
- Figure de dix codez.
- Pour bfîrire vn Décagone dans vn Cercle donné.
- Il faut trouver le collé du Pentagone^ comme il c£t die cy-devanc, partir fou Arc en deux en R. & S. cette moitié fera le collé du Décagone.
- figure de tnze codez.
- Eourinfcrire vn En décagone dans vn Cercle, donné.
- Il faut mener deux Diamectres qc-
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- DE LA FoRTîFiCATIOK. yj cultes qui fe couppenc a Angles droits^ pofer le Compas qui fera ouvert du demy Diamettre du Cercle, à f extrémité d’vn Diameçire,& faite l’Arc F, K, &C du point F, mener la Ligne F, N, ou cetce Ligne couppera l'autre Diamettre comme au point 0. la Ligne ou i itcrvalle F, D, fera le coNfté de FEndecagone, cetce maniéré eft toujours impaifauc, ainfl que quelques autres & jamais on ne rencontre jufte, c’eft pourquoy ie conicillc de le me-furer mécaniquement.
- Figure de douze collez.
- Tour tnferire vn Tiodecagtne dans va Cercle donné.
- Il faut trouver le coftc de l’Exa-gone, & partir l’Arc en deux comme Y, Z, cetce moitié fera le coftc du Dodécagone.
- Flanche deuxicfme.
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- DÏ là Fortification. 7%
- ààààààÈkàûfkààààik
- DE LA FORTIFICATION[
- Régulière.
- LA Fortification Regulicre confiftê en plufieurs fortes de Figure,pour s'en fervir félon le befoin, lefqucllcs figures ie déduis icy d’Ordrc, avec la Maniéré de les confiruire.
- le rejette plufieurs fortes de Figures , qui pour parler franchement ne vallent rien, te ne fervent qu’à grof-fir vn Volume, &embaraffer ceux qui fc trouvent obligez de lçs imiter, ioinc que iamais on ne s’en fert.
- Par les Figures que l'on trouvera dans ce Traiccc , on connoiftra celles qui font invtilçs, puis qu’elles ne s’y trouveront pas.
- le nç traitteray point de Figure de Géométrie, autre que celle que i’ay cy devant enfçignc, parce que i<? croy parler a des perfonnes qui ont quelque lumière de ce que ie déduits 9 te pour ceux qui n’en ont aucune con^ noiflancè, ie leur ay fait yn traitté des Principes te des Pratiques de la Geo-
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- j'É D* LÀ foRTlFICAtlok' mctriç , mais fi commode & fi inf* tru&if, qu’ils pourront executer facilement tout ce qui y cft contenu , le en. avoir vnc parfaitte connoifiance.» ÔC pourront confi.rui.re routes fortes de Peligones fur vnc Ligne donnée, bc conpoiftront toutes fuperfïcies dé quelques figures quelles puifient efîre, éc la valeur des Angles par vne méthode très-commode avec le fimple Compas,
- Dans ce prefent Ouvrage, ie ne traite que de la Fortification reguhere bC irreguliere; de ta Guerre, de 1*Artillerie, bC de la Mine,
- Les premiers travaux que l’on confirme pëür la Guerre, font des Forts que l’on nomnie de Càmpàgne, paicë qu’ils fc conftruifenc promptement, le fe deftrüifent de mefme, il s’en faitdé plufieurs manières félon là volonté le prudence des Commandahs: quelques-vns ont reüfïi ( quoy que moindres ) en des temps, où d’autres pliis confidc-rables n’ont eu aucun avantage.
- L’on fc 1ère de ces Forts que Ton garnit de Moufquetaires pour s’oppo-ler , retenir ou ralentir l’ardeur des attaquant , & leur difputcr le pafiTa-gt : l'on a^veu fouvejtu qu’vne poi-
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- de là Fortification, 79
- gnce de bravés gens dans ces petits Forts, ont fait faire alce à tout vn Corps qui fembloit les mefprifcr, ils font très neceffaires, quoy que quel-ques-vns en négligent où tnefpnfenc l’vfagcj le laifTc aux Officiers de commandement de iugerdcleur importance , &c en ordonner comme ils îugeront à propos.
- L’accez qu a eu ce Traittc , & le fayorable accueil que luy ont fait les habiles gens, marquent qu’il y a quelque chofe d’achcve , 8c qu’il eft de grande inftru&ion , quoy qu’on y remarque les mefmes Figures que l’on a défia veuc chez plufieurs Authcursqui en ont cy-dcvant cfcrit î c’cft que le Pentagone Exagone & autres , font toufiours ce qu’ils eftoicnt, mais l’oii trouvera vne extrême différence en l’ordre de la conftru&ion, 8c en la facilité de l’cxecuter, iointe aux inftru&ion$ precedentes.
- le ne cotte icy que de fept fortes de Forts de Campagne, 8c tient pour fétu ( tefmoin la connoiflance des habiles gens ) que, les autres , quels qu’ils puiffent eftrc , font deffe-&ucux> c’cft pourquoy ie n’en pa le point/. ' " .
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- 8o De la Fortification.’ .
- l'exprime leur conftru&iondefuittc &; par ordre, ainïi qu'il fe verra en la Planche qui fuit : la Figure A, eft le premier, les autres font auftî marquez par vne lettre Majufcule de l'Alphabet.
- :àààâÛÈâ$ââââàâé
- t E S FORTS t> E:
- C 4mpdgne*
- Figure A.
- Tour cmfiruhe vn fort de Campagne en Tenaille appelle bonnet à Prejlre.
- IL faut faire vn quarte occulte, partir chacun de fçs codez en deux efgalcrnent, menant des Lignes occultes d’vn point à l’autre par «dedans la figure, lefquelles fe couppcnt à Angles droits, puis partir U moitié d’vn des coftez du quarré en quatre parties efgalcs, portant vne des quatre parties du point du milieu des coftez, fur les Lignes qui paflent dans la Fi« gure , pour de ces points mener des Lignés de part & d’autre aux Angles
- delà
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- oe la Fortification. Si
- de la Figure: l’on fait le Fofle de la grandeur d’vne quatriefme partie , fic apres avoir mené le Parapet fic la Banquette^ l’on fait le R;empart de la moitié d’vne quatriefme partie, mais pour l’ordinaire à ces fortes de Forts Ton no fait point de Rampart.
- Les Profils Generaux qui font en la Planche vingt quatre , donneront l'intelligence de chaque partie d’vn Fort en particulier , félon fa qualité.
- Figure. B-
- Pûttr cûnftruire vn Fort de Campagne qnarré, avec Demy-Baftion aufç Angles.
- 11 faut faire vn quarré, fie partit chacun de fes coftez en trois parties efgaües , prolongeant chaque cofté par vn bouc, d’vne troifiefme partie, &r a chaque première partie qui touche le coftc prolongé, lever des Perpendiculaires, pour de l’aucrc troifiefme partie du mcfme cofté de la Perpendiculaire ^ mener les Lignes de deft’enfes à l’extremitc de ce qui eft prolongé, le Folié fe fait de la grandeur do à^nç , fie le Rampart du tiers dudit Banc.
- “ F
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- S£ DE JiÀ FoRTmCATlOKi
- Figure C.
- Vottr contraire vn Fort de Qsmpagtie 4 Qhemife.
- Il faut faire vn Q^ârré, partir chacun de ces collez en trois paitics efga-les prolongeant le front de part ôç d’autre d’vne troifiefme partie $ &aulfl les Ailles vers la queue d’vne troiliefî me partie, àc à chaque première partie des Aides vers le prolonge dufronc lever des Perpendiculaires , & auffi aux divifions delaqu.eue, pour de l’autre troifiefme partie des Ailles, & de la queue, mener les lignes dedéffen-fes à l’extremité de ce qui eft prolonge: puis il faut partir tout le front en deux efgalement, & au milieu , lever vne Perpendiculaire occulte , portant vné troifiefme partie du point du milieu du front fur la Perpendiculaire & de part & d’autre fur la ligne du front, pour de l'extrémité de la Perpendiculaire , mener des lignes aux points pris de paru & d’autre du front, lt FolTé fe fait de la grandeur du flanc* & le Rarnpart du tiers.
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- m là FortihcationI 8*
- Figure D.
- Pm confirme vn Tort de Campagne en Èftoille.
- Il faut faire vri cercle occulte, le partir en cinq, mener des lignes d’vn point à l’autre, & partir chacunes d’elles en deux efgalemcnt, menant du point dumilieu desLignes au centre du cercle, puis partir la moitié d’vn des çoftezen trois parties efgalcsj portant ync troi-fiefmc partie du point du milieu des coftcz furies Lignes qui Vont au. centre, pour ; de ces points mefcer des Li-gnesde part &c d’autre aux Angles 4e la figure, l’on fait le FofTé de la grandeur dVnetroificfmc parité, & leRanau part > du tiers d’ieellc.
- Figure H.
- Vourfortifiervn Triangle LLqtiilateralavet B a fiions au milieu des cofiex,,
- II. faut faire vn .Triangle Equilatéral , partir chacun de les cofitez en huit parties efgales, prenant les deux parties du milieu pour la grandeur de F i;
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- g4 DE LA FoRTIF i CAT ! ÔN'J la Gorge, èc y lever des perpendiculaires, fur lcfquellcs fera porte vnc hui-tiefme partie pour la hauteur des flancs, & d’vne huitiefrtic partie de part & d’autre du flanc par deflus fa hauteur mener les lignes de deflenfes, elles formeront le Baftion, te Foflc fe fait de la grandeur du Flanc , te le Rempart du tiers.
- Figure F.
- Pour conftrmre vn Fort de Campagne appelle Castelnau, .
- Il faut faire vn cercle, le partir en cinq , mener des Lignes d’vn point à l’autre, partir chacune d’elle en trois, te prolonger chaque cofté par vn bout d’vne troifiefmc partie, & à chaque première partie du cofté qui touche le prolonge, lever des Perpendiculaires , pour de l’autre troifiefmc partie du uaefme cofté de la Perpendiculaire , mener les Lignes de deffenfes à l'extrémité de ce qui eft prolongé, le Fof-fé fe fait de la grandeur du flanc, te le du tiers.
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- de la Fortification^ 85
- Figure G,
- Pom confirme le Fort de Campagne à deux tefies.
- Il faut faire vn Quarré occulte,' partit chacun de ces collez en crois , prolongeant deux collez Paralellcs par vn mefme boutd’vne troifieîmc partie, 6c mener vne ligne'indefinie qui les conioigne, que Ton prolongera d’vne troifiefme partie de parc 6c d’autre, 6c faite le mefme à fon collé oppofé, &r à chaque première partie départ & d'autre des deux autres collez, lever des Perpendiculaires , pour du point du milieu de ces mefmes collez, mener de part!& d’autre lés lignes de dcfîen-fés à fcxcrcmité de ce qui eft prolongé, puis partir les deux autres collez en deux efgâlemeht, 6c au milieu , lever vne perpendiculaire , fur laquelle fera pètté vne troifiefme partie, 6c aulfide part &d-autrc fur le front, pour del’cx-tremité de la Perpendiculaite , mener des lignes aux points du front, leFolf* fe fait de la grandeur du flanc, 6C le Rempart du tiers.
- Planche troifiefme,
- F iij
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- e
- ris
- Co/te de 60 tkoÿà-
- F 6 .
- prohjnqe de r S. ~ *4/.
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- db là Fortification. B^
- DES FORTS R O Y A VX.
- ES Forts Royaux font ceux qui
- J jonc la figure completcc de codez & de Battions ; il y a des Aiuhrurs qui font de crois forces de Fortification , fçavoir, petite, moyenne 6c grande : ils avaient leurs raifons, contre lefquclles ie ne dis rien , car ce n’eft pas'ma couftume de concerter les opinions, ny critiquer les Oeuvres d’att-truy, ny donner iamais fuiec de fe plaindre de moy: fi ie dis ma penfcc,cefi: £ms bUirner perfonne, parce qu’il eft permis en des Travaux de l'importance. de ceux-cy, de dire fon fentim^nc, dont les habiles gens & expérimentez dans le Mcfticr, feront toufiours les juges, & au îugemcnc defquels ic me foui-mectray toufiours
- le ne fais que d vne forte de Fortification > dont la plus petite figure, eft le quarré à quatre Baillons, que quclqucs-vris nomment Citadelle , 6C ctoy pouvoir dire en paifant, qu’au temps où nous fommes, cette vnique maniéré de fortifierjpeut paiferpar tout,
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- g g DE LA FORTlFÇATiOtf* tant pour Ion vtilicé que pour la facilité de fa conflru&iôn, fans aller cm* barralîer les gens de Fortifications Ef-pagnolles, Italiennes, Hollandoifes; > &c. le ne dis pas qu’il ne foie fort bon de les fçavoir, mais nous ne voyons point aujourp’huy que l’on s’en ferve, & comme en matière d’inftrü&ton, il faut toufiours trauter purement ûtvti-Içment fans Sophiiliqucr; je me fuis redraint a ma maxime, & comme elle a défia eu 1 honneur de paroifte, cette féconde Edition., fans doute ne déplaira pas , puis que ce que i’y ay augmente n:: tend qu’à inftinirc pluî paif utemcnt, dz donner quelques lumières qui ne pouvoient pas eftre dans la première.
- Four conjlmire le petit Fort 'Royal ou Ci-î tadeUe^qui ejl U quarré â quatre Majhons.
- Î1 faut faire vn quarre, partir chacun de fes codez en cinq parties cfgales, prenant vne cinquiefmc partie dépare êc d’autre de l’Angle pour la grandeur des demy Gorges, y lever des Perpendiculaires Occultes, puis partirvnc demy Gorge en cinq parties efgallcs, prenant quatre de ces parties pourpor-
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- ps la Fortification^ gÿ ter fur les Pnpenduulaircs pour îi* hauteur des flancs, &de l'extremite oppofée de la Courtine , par deflfus les flancs mener les Lignes de def-fences, l’on fait le folié de la grandeur de la demy Gorge, le Ramparc & chemin couver de la Contrefcar-pe du tiers d’icelle, & le Glacis de la moitié , comme il eft marque en la Figure de la planche quatrième.
- Il ne faut pas trouver eftrange les mefures que ie donnelau Ramparc, chemin couvert de Contrefcarpe, ôc Glacis , pareeque cela convient feulement apeu prés aux Figures , mais ie donne les mefures precifes dé chacunes des parties dans les Profils , ainfi qù’il fe verra en la planche des
- Proflls, ec^rù
- N0t&. QUjà. la Figure çy-devant- def-çritte, fi le cofte à çent toile, la demy Gorge à vingt toifes, la Courtine foi-xantc, le flan feize, & la face du Ba-ftion environ trente toifes, toutes lef-qûelles chofes conviennent, & de mef-me des autres mefures.
- L'on poiîr$- fe fervir du codé de chacune Figure Régulière pour Ef-cheïlo , parce que ie ieurj donne & toutes cent toifes pour le cofté, à I®
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- tfO de la Fortification.’
- refervc du flan fichant.
- I av creu ne me pouvoir difpcnfér de donner la Nomination de chacune des parties qui comjofcn'c vnc Place complété,puifque pour bien inftruireon rie doit rien obtnettre qui puiffe eftre v-tille,l’ay difpofc par lettres d’Alphabct les Noms ï lefqucïs ferontcommuns à toutes les Figures qui fuivent.
- A. Denotte la Place,
- B. Le Rampart.
- C. La Banquette.
- D- Le Paapet.
- E. Le Fofïe.
- F. La Contre fearpes.
- G. Le Chemin couvert de la Contre carpe.
- H. La Banquette duChemin couvert.
- I. Le Parapet du Chemin couvert.
- 1Ç Glacis, aucrementldït Elplanade. L L’Angle fadlant quife faitiur le
- Chemin couvert.
- M, Demy-luné.
- N, O. Le flan du Baftion,
- O, Q^La Courtine.
- N S La Face ou Pan du Baftion.
- O R. Les Lignes dedefïcnccs, QJic O Angles Flanquans.
- R, & S. Angles flanquez.
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- î>e la Fortification.
- X- Angle de Tenaille,
- N,& P. Angles des cfpaulcsdes Battions.
- y. La gorge du Baftion.
- T LeFoïTe de UDcmy lune.
- Ces Nominations font communes à toutes iorcés de Figures.
- Pour cenflmre vt e Vemy lune devant vne Courtine.
- II (faut prendre la diftance-djenfre les deux Angles des Efpaulcs dtL Battions d'vn mefmc eofté fur cette grandeur conftruire vn Triangle Equi-lacerai, & mener les Lignes aux Angles des Efpaules du Balhori, la ligne du. Folle formera le Ventre ou Gorgede la Demy-IunCjlc FoiTc de laquellefcfait de la moitié du Folié d.c la^Place.
- £our conjlruïre VAngle (aill ant fur le (Chemin couvert.
- Ilfaut oqvrir le (Çompas de la grandeur du Flan , & poler vne jambe à. i'Ahglq de la Banquette du Chemin couvert qui eft vis à-vis le milieu de la Courtine, & faire vn Arc qui touche les deux coftc?,puis partir l’Arç en
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- gi de la Fortification;
- deux cgaliemenCj&du point du milieu, de l’Arc mener deux Lignes de parc 6c d’autre aux extremitez de l’Arc.
- Qnpy que placeurs habiles Gens ayent travaillé à la Fortification , ie ni approuve pas fort les Demy-lunes que Ton faifoit au devant de la pointe des Battions V parce que le retour du FofTé, quife fait de part & d’autre des Flans de cette Demylune; eft vn lieu à Ce couvrir, tant contre le Baftion que contre la Demy lune ou Raveiin qui elt devant la Courtine, lefquels fe peuvent voir l’vn l’autre s les Parapets en font bientoft deftruits, &-le Fofte de cecce Demy-lune qui eft toufiours fort eftroit,eft incontinent comblé , de plus, c’éft vne couverture contre le Baftion de l’autre coftc , 6c il facilite le paffagedu grand Fofte à la faveur du Canon , joint que l’on fait toufiours deux attaques a vn melme front, ie don-neray neantmoinsla maniéré de lescon-ftruire,& au (ficelle de faire des Tenailles dans le Fofte au pied des Courtines, &dcs Traverfesque l’on pofeaudevant des pointes des Baftions aulicudes fof-dites Dcmy-luncs.,
- Planche quatriefme;
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- de la Fortification. ?j
- *tf***f*#**#*f***fi*t
- DES GRANDS FORTS Royaux,
- tour fortifier vn Ventagone ou Figure de cinq EaJHons.
- »L faut faire vn Cercle, le partir en cinq, mener des Lignes d’vn point à l’aii-trc , prendre vne cin -quiefmc partie de parc $c d’autre de l’Angic pour la grandeur des demy Gorges, & y lever des Per»-jpcndiculaires^fur lefquclles fera porté Vnc cinquiefmc partie pour la hauteur des Flans , & de l’extremicê oppoféc de la Courtine pardeffus les Flans mener les Lignes de dcffences.
- I e Foffc fe fait de la grandeur du Flan, le Rampart & Chemin couvert de Contrefcarpe du tiers du Flan, 8c le Glacis de la moitié, i& de mcfme à toutes les Figures qui fuivent.
- L’on fait quelques fois des Travaux fur le dehors au Parapet du Che-
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- 94 ^2 LÀ FoiÎTIFICATtOKrï
- min couvert de Contrefcarpe, affiri que de la Contrefcarpes l’on deffendè les approches plus a pbuverr. je déduis cy-apres les trois genres de Travaux que l’on y peut faire Sk leur éonft.u&ion.
- Tour faire le bonnet a Préféré \ a £ Angle du thi min couvert de Contrefcarpe, comme il ef en la Figure fuivantt de la planche cinquiefme marquée, f
- Il faiit prendre la diftance depuis la Banquette du Chemin couvert mf-ques à U face du Bail ion , là prolon-gèant indefinie, & de mefme de Tau-tre codé, porter la grandeiir d’vne de-my Gorge fur les Ligneé prolongées à comme F, G. & mener vne Ligne en travers d’vn, point à l’autre comme G,H. au milieu lever vne Perpendiculaire à qui fera donne de hauteur là moitié de la Ligne G, H, pour de l’ex-trèmitc dé la Perpendiculaire O, mener deux Lignes âux points G, & H. puis partir ces Lignes en deux également, & du point du milieu, baifiec des Perpendiculaires <ur lclquelles fera porté la moitié de la Ligne O, H.-comme tn û pour du point C. mener des
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- m LÀ Portihcàtio^ 95
- lignes de part & d’autre aux Angles.
- Parfaire le Bafiion a P Angle du Chemin couvert de Contfe/carpe.
- IL faut apres avoir mené la Banquette du Chemin couvert, ouvrir le Compas de la grandeur de la demy Gorge, porter cette grandeur de parc & d’autre de la fufdite Banquette, & à ces points lever des Perpendiculaires, a qui fera donné de hauteur la môitié de la demy Gorge, pour du pieds des Angles faillans de part d’autre, par de (fus les flans mener les Lignes de deffenees elles formeront le Baftion.
- Pour fair e les dedans appeliez dents de Scie eu CnmaiUeres•
- IL faut du pied de l'Angle Taillant prendre fur la Banquette du Chemin couvert, quarante ou cinquante rojfes, &C a chaque divifion lever des Perpendiculaires, a qui l’on donnera de quinze a vingt toifés de haut, félon, & de ce point mener vne ligne au pied de L'Angle Taillant, & de la
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- DE LA FoRTlFICAtlO^ fécondé Pe pcndiculaire mener vne li* gnc au picot de la première * & faire le mefme d'vne traifiefme, s’il y en a, & pour le refte il faut luivre la Banquette jufques a fon Angle, il faut a fes fortes de Travaux arrondir l Angle du. folle > pour lequel faire, il faut ipofer le Compas à la pointe du Ba-ftioh &c quïl foie ouvert de la largeur du fofle & faire vu Arc comme il fe voiden la mefme Figure.
- Planche cinquiefmc.
- JPoHr fortifiât
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- de la Fortification. 97:
- Pour fortifie vn Exagone ou Figure de fix cofie'gj
- IL faut faire vn Cercle ,1e partir en iix, mener des Lignes d'vn point à laurre, partir chacun d'elle en cinq, prendre vne cinquiefmc partie de parc & d’autre de l’Angle , pour la g'andeuE des demy Gorges ry lever des Perpendiculaires, enfustte partir la demy Gorge en üy , & prendre fc pt de fes parties, les porter fur Us Perpendiculaires pour la hauteur des flans j & de Pextremitè oppofée de la. Courtines mener les Lignes de deffence par def-fus les flans ,1c foflé le fait de la grandeur du flan, &: le refte comme il ell die en la precedente Figuie, ^
- Il y a vne E'he le à cette Figures & touces les autres Figures Regul eres, leur eoflé lera touflours de ceric toiles., excepte à la Figure du flan fic hant L’on peutfrau.e des dehors, Demy-lune ô£ Angles faillans a toutes les Figures delà mëfmc maniéré qu’il eftey-devant enfeigné, ceft pourquoÿ ie n’en parleray plus.
- Planche fixicfme,
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- DE LÀ FoRTIPTCàTïOH^ $$
- Four fortifier va Epugone ou Figure defept cosicz».
- TL faut faire vn Cercle le partir en fept mener des Lignes d’vn point a l'autre, les partir, en cinq , .te prendre les demy Gorges comme cy-devant, y îev r des Perpendiculaires, partir la demy Gorge en cinq, prendre fix do fes parties pour porter fur les Perpendiculaires, pour la hauteur des flans , te mener Us Lig nes de dcffcnces du pied du flan oppol'é, par delîus ;1$ hauteur des flans, tout le refte fe fait comme dit efh
- Planche feptiefmc.
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- pE LAFORrmÇATION. loi
- Four conflruire vne Figure avec le flan, fichant-, il faut que le coflc de la Figure, foie de cent toife au moins,
- IL faut faire vn Cercle , le partir en autant 4c parties que Ton voudra, faire de Battionsmener des Lignes, d’vn point à l’autre, & partir chacune d’elle en Cix, & a chaque première ü-xiefme partie lever des Perpendicu,. laires, a qui l'on donnera la hauteur du flan félon que fera la Figure, pour d’ync fixiefmc partie proche du flan op-pofé, mener les Lignes de defFence. par defïus Ia hauteur des flans , le fof-fé & le refte fe fait comme dit eft
- ili'iiiiiiiisiiiiiiii'i
- DE LA F AV CE B RATE.
- A faucc Braye fe conftruit fur.vn
- 1 jPlan en la manière qui s’enfuit , ( j’ay dit ce que ccft au Traitté cy-de-vantj ic l’on verra au Profil fa forme) fçavoir.eft qu’il faut que la fauce Braye foit faite a vne Figure dont le flan foie fichant, autrement les flan de la fauce
- G ii)
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- îftft DE LA FORTiïiCÀTrOîf. Biàÿe ff’ïoiçn' tibp proches, & apres que la figure eft faite, avant de marquer le Fofle , il faut prendre la moitié de la Demy Gorge , & mener par dehors des: Lignes Parai elles aux Flans, Fates & Courtines de la place , & en dedans entre la Place & dette ligne de la fiuflc Braye, prendre répajtfeur defon Parapet &c de fa Ban-querre , & èii tas que le Parapet fufl: feulement de terre, alors if faudroit prëndie toute U grandeur de la Gorge pour la former, attendu l’epaifleur du Parapat qui occuppe beaucoup de lieu i Apres avoir conftruit la faufle Braye, l’on fait le Fofle â l'ordinaire, a compter de la fauffe Braye en dehors 5 Aux Ouvrages à faufle Braye , l’on n<* fai? point de Demy Lune, fay marqué cette figure à celle du flan fichant à vn coite ou paroïft la faufle-Braye,
- Planche huitiefme.
- 9*m9S\s
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- De la Fqhtificatiq». *c|
- Peurfortifier *v& oStegant eu Figure de huit cojlezy.
- IL faut faire vn cercle, le partir en huit, mener des Lignes d’vn poinç a l’autre , partir chacunes d’elles en cinq, prendre pour les demy Gorges vne einquiefme partie de part Sc d’autre des Angeles,, pour la giandeur des. demy Gorges». & y lever des Perpendiculaires a qui oh donnera la hauteur du flan comme à- l’Eptagone , c’eft à dire, partir la demy Gorge en, cinq, &? prendre fix de fçs parties, les porter fur les perpendiculaires pour la hauteur des flans , puis conioindrcles deux flans par deflus la Gorge par vne Ligne comme F, G , laquelle fera partagée en deux .au point I , &: au milieu lever vne Perpendiculaire, à qui fera donné de hauteur la moitié de la. Ligne de deflous comme I, G, au point H, pour de l'extremité H . de cette Pcrr pcndiculaire par dcllus les flancs» mener les Lignes de dcflçnfes dans la. Courtine, le refte fe fait comme die «11.
- N et Ai II faut remarquer qu’à cette Figure, l’Angle flanqué cft droit,
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- so 4 DE LA F.ORTIFICATfOÎL c’ett à dire de quatre vingt dix de-geez , & que c'cft la première figure a qui le Battion puifTe, eftre à. Angle droit.
- Que ïe ne donneray point défiguré régulière qui foit de plus grand nombre de Battions , & en cas que l’on voulutt faire des Figures régulières où Ton voulutt vn plus grand nombre de Battions, il faudroit faire les Battions comme aux de i'Oâogonc, quelque nombre de Battions qu'il y eull : ié n ay pas mge à propos d’en faire d’vn plus grand nombre , parce que cela feroit inutille , & ne fer.viroit qua grottir vn Volume, fans faire aucune jnftrudion.
- Planche ncufiefmc.
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- Flanche
- O cto q a ne
- lo o. pcd, le Cojîe de lajfyure
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- LA Fort FTCATToN. ïqf
- DES O IS ORAGES A
- Co?r,es.
- LE 5 Ouvrages à Cornes font travaux que i'on attache aux dehors des Places , pouv cmpr(cher les approches des Ennemi* ju ques à la PJa-ce, &: dans lequel l’on loge des Mouf-quecasres , les fortes d’OuVragcs ne fe deffendent que du Moufquec : quelquefois on les fait, parce que lecorpS de la Place eft foibie par quelque endroit : lors l’on y fait plufieurs dehors fie Ouvrages à Corne, de fortequ’ils cfloignent toufiours l’Enncmy de la Place, & l’on y opmialtre fort les dc-fenfes, parce que I on fe retranche dedans où l’on fait des Enveloppes, 8C fers à Cheval, où l’on Combat toufiour? à couvert, & la îcfiftance en effc toûr iours fort meurtrière.
- L’on doit les faire au devant de$ Courtines, & non au devant des Bâfrions, parce que i’Ennemy s’en eftant emparé , il s’y fortifie bien mieux fit plus vcillemcnt pour Iuy que dan$
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- loé de la Faîiti^ieATio^* ceux que l’on fait au devant des Courtines, ioint qu’ils ne cachent pas vos deffenfes. ; ' ' 1 . '
- L’on fait des Quvrages à Corne de. differentes maniérés, niais ie n’en po-£e que de fix fortes , qui font les meilleurs &: dé plus grand fçrvicé, fans emplir mon volume de Colifichets qui ne fer vent à rien, La figure eft marquée IJ
- four confirme vn Ouvrage a Corne fimfle.
- Il faut faire vnè Tenaille, fonfof-fé & fes dehors, prolongeant les flans de la Place, de la longueur de la Ligne de deffenfc depuis la Banquette du chemin couvert, mener vnc Ligne à la tefte, la partit en trois , portée vne troifiefme partie au deffous fur les aifles, meneE encore vne Ligne d’vn point à l'autre, &: la partir en trois, 6C à chaque divifion , lever des Perpendiculaires d’vn point à l’autre, pour du pied de chaque Perpendiculaire mener en eroifant les Lignes de deffenfes à i’exrremité du prolonge , l’on fait le foité de la moitié d’vne troifiefme partie, le Rampait'& le chemin couvert, de Conirelcarpe de la moitié du
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- de la Fortification. 107 Foffe, & ic G.acis de mcime , I on doit faire vo Angle Taillant fur le; chemin couvert a la telle de i’Ouvra-gc. •
- Pour construire vne Tenaille.
- La Tenaille fur laquelle on con-flruit l’Ouvrage 2 Corne , n’effc autre chofeque le coftcd’vne Place, & comme l’on ne veut pas conftruire vnc Place entière pour faire vn Ouvrage \ Corne, il fuffird’vne Tenaille, en VoiT cy la conltruébon.
- Qonftruftion de la Tenaille.
- Il faut mener vnc ligne Occulte , la partir en cinq , & fur icelle con-llruirc vri Triangle Lqu daterai , prolongeant fes codez indéfinis, & à chaque première partie de la ligne divifee lever des Perpendiculaires, fur lefqucl-les fera porté vnc einquiefme partie pour la hauteur des dans , & de l’ex-tremitc oppofec de la Courtine , pat dclîus lés flans , mener les lignes dé deffenfes jufques aux lignes indéfinies Ton fait le fofle de la grandeur du flan,
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- io8 dh la Fortification-.
- Je Chemin couvert du tiers & le GIa« cis de la moitié.
- Peur conBruire vn ouvrage à Cornet à queue d'l ronde.
- Il faut faire vne Tenaille fon fof-fé & fes dehors prolongeant les flans de la Place de la longueur de U Ligne; de defïence, depuis la Banquette du Chemin couvert, menant vne Ligne à la telle la partir en trois , & la prolonger de parc &c d’autre d’vnejtroificl-me partie, puis partir tout le front en. deux egallcment, & du point du milieu bailler vne Perpendiculaire vers la place, fur laquelle fera porté vne troiliefme partie, pour de ce point mener des lignes de part & d’autre à l’ex-trêmicc de ce qui cil prolongé, Ion mènera les Ailles de cér ouvrage vis avis les efpaules des Baftions de la Place, iufques au Glacis.
- Le folié fe fait des deux tiers d’vnc troîfiefme partie, le R&mpart &L chemin couvert de Cont'refcarpc du tiers du fof-fé,& le Glacis de la moitié, l’on fait vn Angle fai liant fur le chemin couvert au milieu de la celte de l’ouvrage, la figure cil marquée II. Planche dixielmc.
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- t>e la Fortification 105
- Font con(lruire vn Ouvrage a Corne a Front /aillant.
- Il fane faire vnc Tenaille, fon .flotte' & fes dehors , prolongeant les flans de la Place de la longueur de la Ligne de dcffence, depuis la Banquette du chemin couvert, menant vne Ligne à la tefte, la partir en trois,la prolonger de part ôc, d’autre d’vne troifiefme partie, & au milieu du front lever vne Perpendiculaire, fur laquelle fera porté du point du milieu vnc troifielme partie £de part& d’autre du point du milieu, fur la Ligne du front, pouE de rextremite' de la Perpendiculaire, mener des Lignes de part & d’autre aux points pris fur le front, il faut mener les Aides de cét ouvrage, vis à vis les Angles des efpaules des Battions de la Place iufquesau Glacis.
- Le fofle & le relie comme au precedent ouvrage, il eft marqué II I.
- Four confirme vn Ouvrage à,Corne Chaperonné.
- Il faut apres avoir conftruit la Tenaille fon fofle & fes dehors, proion-
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- ho &E LA FoRTÏÏICATÏON.
- gct. les flans <ie U place de la longueui de la Ligne de dcftVnce, depuis la Banquette du Chemin couvert, mener v> ne Ligne à là teltr, la partir en cinq, prendre vne cinqmefme parue de parc & d’autre de l’Angle, pour la grandeur .des demv Gorges, à icelles lever des Pcrpendicuiaucs, partir la deinÿ Gotgeen cinq, & prendre quatre d© (es parties, pour porter (ut les Perpendiculaires pour la hauteur des flans» & de l’extrctxutc opf bfee de la Courtine, & dVne grandeur egallc a la Courtine dans les Aille, mener les Lignes de deffences, l’on fait le foflfc de la grandeur de la demy Gorge , le Rampait & le chemin couvert de CdotreC. ca*-pedu tiers, & le Glacis de la moitié, Ton fait vne Demy-lune à la telle, fuivam U maxime cnl'eîgnec cy devant, Il eft marqué IV.
- £knc?fae vnzi-efme.
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- BE LÀ FoRTIFICÀTloic.* tri
- Tour cwftruirc vn Ouvrage à Couronne,
- IL faut faire la Tenaille avec fes accompagnemens comme dit cft, prendre la diftance d’entre les deux pointes des Battions du cofté ou on Le veut conftruire, ôc fur cette grandeur conftruirc vn triangle Equilatéral, te du point de l’Angle extérieur , baiflfer vnc ligne Perpendiculaire vers la Place qui partiffe l’Angle O, en deuxegal-lement, fur laquelle fera retranché dü point de l’Angle O, vnc grandeur e-gallc à la Courtine, te fur cette grandeur conft ruire de part te d’autre deux triangles équilatéraux ,divifer les deux coftez qui partent de l’Angle O, en cinq egallement, te a chaque premier cinquiefme partie lever des perpendiculaire., fur le {quelles fera porté vne cinquiefme partie pour la hauteur des flans, pour de l’extremité oppofée de la Courtine , par deffus les Eans mener les Lignes de deffences, te l’on prolongera les autres coftez des triangles cquïlaceraux, iufques au rencontre de la Ligne de deffencc> ce qui formera les deux demy Baftions* puis on me-
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- 111 DF LA FORTIHCÀf ION.' . nera les AiA. n depuis .la pointe du dc-my Bafl on îufque1 au Glacis vis à vis les Angles des e.foàules des BalLons de là Place , le fwïe le tau de la grandeur du flan, &r le iette comme aux precedents, Ion fa r des D my lunes au devant des deux Cnuirines ,ou des Angles folLns lur la Contiefearpes, au choix des Comiiiandans, U ettmarqué V.
- Four faire vn
- ouvrage
- Corne
- potor gé.
- Il faut avec la Tes aille a^oir con-ftruit vn ouvrage a ‘ orne fimplc tout Complet, en forte prolonger les Ailles du premier Ouvrage, de U longueur de la moitié de la Ligne de deffence de laPiarc, depuis ia Banquette du chemin couvert du piemier ouvrage, mener vne Ligne à la telle, la partir en trois, porter la noificfme partie au deflus fur vn Afl.'s m^ner encore vne Ligne dJvn poins à l’autre,& la partir en trois, & a chacune des div liions lever des Perpendicula res, d'vn point à l’autre pour du pied de chaq» c Perpendiculaire mener en croisant les Lignes de deffcncc à i’extreamé de ce
- qui eft
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- DE LA FoRTlFlCATlOîT II$ qui eft prolongé , l’on mené les Ailles de cet ouvrage de la pointe des demy Battions iufques au Glacis du premier ouvrage vis à vis des Angles des efpaules de les detny Battions.
- Le foffé & le refte ce fait conù' me au premier Ouvrage, ïl eft marqué V l.
- Il fc fait force ouvrage à Corne de differentes maniéré que l’cnfcigne-ray à qui voudra , niais l’expofc les plus vtilcs feulement pbür, ne point abufer du temps & garder mes mefu-res ordinaires, 6c laiffe i iuger aux perfonnes çonfommez dans le metier, fi i*ay eu raifqn de faire terminer mes ouvrages de dehors fur le Glacis de I4 Place , 6c pourquoy ils n’ont rien de commun avec le Foffé delà Place.
- Planche douziefme.
- www*
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- DE LA FoRTIFICÂTldN’. Uf î’ay paîlay cy-devant des Places ou Fous j qui pour eltre d,e mauvaife terre, on cltoit obligé de leur donner plus de T^luds qu’aux autres, & qu’a lors il les falloit’fràifer, i/ay pofe en la Planche creizieüne vn Rcdoutte fai-fées, affin que l’on puifle connoiftre |à manière de Firaifer des Ouvrages Figure Q.
- l'ay auffi en la mefme Planche po-fé deux autres Redoutes non fraiféc» leiquélles font complettes du dedans & du dehors, & mefme elles ont vne Liziere ou Berne, ces Figures fuffi-fent pour faire connoiltré fes fojütes de Forts,& juger de leur vtillite, ellés font marquées^ F,& G.
- Planche treiziefme.
- H ij
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- DE LA FORTlFîCATrON' 117 Apres avoir parle des Figures Régulières , ôc enfeigne leur conftru&ion, il cft queftion de parler des Figures qui ne font Régulières qu’en partie , comme font les Figures quarrees, de qui la valleur des codez exedde l’ordinaire maxime de Fortifier , & des quarrez longs, ce qui fe trouve aflez frequammenc a fortifier, & faute d’en fçavoir les maximes, L’on fait des fautes confiderablcs, Il eft dont important de fçavoir fortifier les lignes 01a codez de figures ( car pour les Angles, j’enfeigne cy-dcvant la maniéré de les fortifier ) & pouvoir appliquer cette façon de fortifier les Lignes, aux figures Irregulicres, donc ie tràiicèray cy-apres.
- PO y R. FAIRE LE BASTION
- fur U Ligne à<vec leflan Oblique
- IL faut que la Ligne foie au moins de deux cens quarante tojfcs , foiç divifee la Ligne en deux egallcmenc, & au milieu lever yne Perpcndiculai-ic, puis foit divifee la moitié de la Li-H iij
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- m LÀ Fo'rTIFiCATIOH. gne en fix parties egalles , portant vne fîxicme partie de part Sc d’autre du point du milieu fur laXigné donnée, pour la grandeur des demy Gorges , ènïuitte partager les cinq parties rc-reliantes en deux egallement, portant cette grandeur du point du milieu, fur la Perpendiculaire & de part & d’autre fur la Ligne, pour de lextré-micé de la Perpendiculaire , mener dçs Lignes indéfinies paflant par les deux po'-nt-s de la Ligne, puis pofer le Com^ pas ou les Lignes fe croifent, & Pou. vrir jufqucs à la demy Gorge, porranc cette grandeur de. part & d’autre fur les quatre Lignes, d’où feront menées les Courtines ôc bailfez les dans.
- Vottr faire le Bafiion fur U Ligne avec le fia» Perpendiculaire, que l'an nomme Bafiion plat.
- J1 faut que la Ligne foit d’environ de deux cens toifes, plus ou moins, foit divifé la Ligne en deux egallement & au milieu levcr vne Perpendiculaire, partir la moitié de ia Ligne en fix & laiflfer vne fixiefme partie proche le point^ du milieu, partir les cinq reliantes en deux egallement, portant
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- 3 a/hoTi Jltr la iûfne (V^Ltrur orbfûji
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- DE Ea Fortification. il 9
- cette grandeur du poinc du milieu fur la Pcrpandiculairc, & de part & d’autre fur là Ligne, pourde l'extrémité de la Perpendiculaire, mener deux Lignes de dèffences aux po nts pris fur la Ligne , y pofer le Compas l'ouvrir iufques à la fixicfme partie pioche le point du milieu & porter cette grandeur fur la Ligne de deffencc, pour de ces points baifler des Perpendiculaires fur la Ligne pour les flans.
- four fortifer vn Jt>uarrê, duquel chu* cnn des coftez, fuit de deux cent quarante toi/es.
- Il faut fur chaque cofté du Quar-ré faire le Baftion fur la Ligne avec le flanc oblique.
- Planche quatorziefme.
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- .f pE la Fortification1, ni
- pur fortifier vn guarre duquel vn des 1 ; cofiez, fait de deux cens toifes &
- P autre de cent vmgt toifes,
- Il faut partir chacque codé de deux tent toifes en deux egallement, &: au milieu conftruirc le Baflion fur la Ligne a flan Perpendiculaires , puis il faut partir chaque cent vingt en fix, ta prendre vne iiXiefme partie de part & d’autre dé l’Angle pour la grandeur desdemy Gorges, y lever des Perpendiculaires, partir la demy Gorge en cinq, prenant quatre de (es parties, les porter fur les Perpendiculaires pour la hauteur des flans, & d’vne fixief-*ne partie proche le flan oppofe fur le code de cent vingt, & du pied du flan du grand codé , par delTus les flans mener lés Lignes de deffenccs.
- L'on fait le fofle de la grandeur dV nc fixiefme partie.
- Vour\f rtifier vn £htarré duquel chacun de fis cofiez, Joit de deux cens toifes.
- Gettc Figure fe peut faire de deux manières, fçavoir faifant fur le milieu de chaque codé, le Baftion a flans Per-
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- 1% Z DE LA FORTIFICATrOJSr; pendiculaires & à chaque Angle faite le Baftion comme à la Citadelle, de cette maniéré, ie n’ay point fait de Figure parce qu’il e(t facilement cpnçeu.
- De l'autre maniéré font U y a Figure.
- Il faut faire vn Qnarrc, partir deux de fes codez parallèles en fix & les prolonger de part &fl*autrc d’vne ftxicf-me parcies,& fur toutes la Ligne y compris le prolongé , faire le B.aftioti fur la Ligne à flan Obliques , puis retrancher de chacun cç$ autres co-ftez vne fixiefme partie, qui eft celle du prolongé ,* de part & d’autre, en fmtee partir les quatres parties du mi-r î.eu en flx, & a chaque première û-xiefme partie de part & d’autre lever des Perpendiculaires pour les flans, te d’vne ftxiefme partie proche du flan oppofe , mener les Lignes de deffen-rcs à l'extrémité du prolongé, le fofle fe fait de la grandeur du plus grand flan.
- L’on fait deux Demy-lunes aq devant des deux grandes Courtines.
- Planhce quinziefuie.
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- 12.0
- t
- Carre dort chacun, des Cofte#^ e<rt de, CLoo.-tfid*.
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- VE LA FûRTIFiCATiOK. 1Z$
- Vour fortifier vn Jjhtarré long, d quel vn des ccjh ^ (oit de deux cent quarante toijes, & L'autre de trots cens joixante toijes.
- Il faut far chaque deux cens quarante toifes faite le Bafhon à flans O-bliques>puis partir chaque trois cens Soixante en trois pour fur les deux di-vifions faire les Baltions fur les Lignes &C flans Obliques, obfervanc que les 4eux flans du milieu qui fe regardent comme A & 15. foicne Perpendiculaires au cofté de la Figure.
- Le folle fe fait des demy Gorges.
- Planche feiziefme.
- 'M
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- de la Fortification^ tif
- pour fortifier vn Jguarrê,, duquel vn des cofiez> foit de deux cent toifes, & l'autre de quatre cent toifes.
- Il faut partir chaque deux cens toifes en deux egallemcnt & au milieu faire le Baftionfur la Ligne à flan Pcr-penticulaires , partir auflî auflî chaque quatre cent en quatre, pour fur cha-que divifion faire le Baftion fur la Ligne à flan Perpendiculaires, puis pour faire les Battions aux Angles, il faut partir la moitié du cotte de deux cent en cinq,ô£ porter me cinquiefme partie de parc & d’autre de l’Angle,pour la grandeur des deroy Gorges, & y lèves Perpendiculaires , Zc apres avoir parcage la demy Gorge en cinq prendre quatre de fes parties, les porter fur les Perpendiculaires, pour la hauteur des flans, pour de l’extrémité op-pofee de la Courtinepar deïïus les flans mener les Lignes de deffenccs
- Le folle fe fait d’vne cinquiefme partie.
- Mais il faut prendre garde que le fofTé qui a accouftumé de faire va Angle 0,0.oftc la dcflencc de la face
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- U* de la Fortification^
- F. à vnc partie du flan G. c’eft pour-quoy ayant prolongé les flans Occultes ou ils couppent là Ligne dii foffé comme eh R,S. il faut mener U Ligne R, S. paralelle à la Courtine, 6C ainfl des autres* par ce moyen rien ne fera d’obftacle an flan j Lés Savans dans la pratique jugeront de cette iiiij portance.
- Planche dix-fcpticfiiie;
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- de la Fortification.4 nj
- le n'ay pas voulu mettre vn plus grand nombre de Fgures de ce genre, parce que, quelque longueur que Ton petit trouver aux collez d’vne Place, au moyen des Figures precedentes, il fera facile de les fortifier; &: pour rendre cecy plus fenfible , il faut obfer-ver qu’entre deux cens à deux cens trente toifes, l’on y fait vn Baflion à flan Perpendiculaire , que quelques vns appellent Baftion plat. Ses fortes de Battions font de grande deflfences, car, outre leurs deffence propres, ils tirent encor leurs deffencesde la Courtine, mais on ne peut faire ces fortes de Battions que fur vne Ligne droite, &: quoy que i’ay dit entre.deux cent U deux cens trente, l’on en peut faire a cent quatre-vingt dix , parce qu’à cette longueur la Ligne de deffence n’eft pas trop courte, & mcfme au lieu d’vn Baftion y faire vn Angle Paillant, ( dont ie parleray aux Figures Irreguliercs cy-apfcs) il faudroit qu’il euft la Gorge auIfi large que celle du Baftion, & partant la ligne de deifen-ce ne feroit pas plus longue , niais ces diffieuîtez ne peuvent arriver qu’aux figurés irreguliercs, & non aux Figures régularifées qui font cy devant.
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- u 8 bÈ là Fortification.
- *$fc*tf*?-tt*#**t***t*f
- m sc"--»- '** • *a*
- R^ E M À K QJSES.
- E n’ay point'fait de Ta-^ blc pour le calcul des An1' nPtï glcs, parce que furie Ter-. lain, on ne fait point de
- Cercle dont il (ou befoin de trouver l'Angle du centre, & que Tenfeigne dans mon tracé fur. le Tcr-raiu • la manière de confit uirc tout Polignne fur vne ligne donnée, qui fera le cofté de la .Figure, à fans au-tre inftrumenc que le Cordeau & le Picqucr, auquel Poligonc fe trouve les Angles qui Leur appartienuent par Tordre Géométrique. .
- Ndta. Que je ne mene point de I i, gne. Capitales/ parce qu’elle fuppofç vn centre, U que ie ne me fert point d’vne cjuântitc d’operations que d’autres ont ênfçigneeSj &<quc quelques vns enfeignént encor, ayant vne Méthode plus facile jibur la coriftru&ioti des Poligones dans leur vraye jüf-tcfTe.
- lettonne
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- de la Fortificationî 'iï$
- le donne des Flans differents à toutes mes Figures Régulières, a cau-fe que les Angles des Poiigones font plus ou moins obtus, ioint qu’a proportion du nombre de Battions, la Place rftant plus grande, il faut que les flans , des Battions ioient en proportion de l’obtuofité de l’Angle du PoLgone.
- Le Battion dû Quarrc efl: le plus petit flan.
- Lors que le cofté duQuarré eft de cent toifes, comme les autres forts Royaux, le flan du Quârré à feize toi-fes, & pour trouver cette mefure, l’ori partit là demy Gorge qui a vingt toiles eii cinq, dont l’on prend .quatre parties qui font feize pour le flan dû Quàrré.
- Le flan du Pentagone cft de vingt toifes, qui ett la cinqüiefme partie dû cotte de la Figure.
- Le flan de l’Exagonc ctt de vingt*? trois toiles deux pieds, parce que l’ori partit, la demv Gorge en flx, ÔC loû prend fept parties pour la hauteur dû flan.
- Le flan de PEptagone eft pour Fordr* naire de vinge-quacre codes, parce que l’on partit la demy G orge en cinq & 1 dû
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- iro DE LA F 0 RT IP IC ATI O en prend fix pour lahauteurdu flan.'5
- Le flan de l’Oftogone eft auffi de vingt-quatre toifes, mais on difpofe le Baftion en forte que l'Angle flanqué eft droit, comme il fe void en la Figure planche ncufiefmc , & a toutes les Figures Reguîieresau deflus del’O-&ogone l’on forme le Bàftidn comme celuy de l’O&ogone, ainfi quei’ay déjà dit, parce qu’attendu l’Obtüofitc de l'Angle, fi l’on tiroir les Lignes de deffcnces du pied de l’Angle oppofé, ( outre que l’Angle flanqué feroit obtus il feroit les faces trop courtes & prefquë egalle au flan, & le Baftion trop court de pointe en Gorge. >
- L’Angle flanque du Quarrc eft proportionné à la hauteur de fan flan i parce que plus le flan eft petit,& plus l’Angle flanque eft grand, & au flan de feize toifes l’Angle flanqué a vnpcu plus de foixante degrez.
- L’Angle flanque du Pentagone eft au moins de feptante degrez.
- L’Angle flanqué de l’Exagonc eft au moins de’qnatre- vingt degrez.
- ^L’Angle flanqué de l’Epcagonc eft de vingt-cinq degrez ou environ.
- L’Angle flanque de l’O&ogone eft de quatre-vingt dix degrez iufte.
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- de la Forti picatro n*» 151
- Tous les Angles flanq ians font de quart e-vinge dix degrez 5l partant cous Pcrpandiçuiaires à leurs Courtines.
- A l’clgard du fla = j fichant, comme l’on le peut faite for tous les Poligo?-ncs, on ne peut deffinir ny l’Angle flanqué, ny les faces des Baftions.
- Il y a beaucoup de ceux qui ont eferic de la Fortification , qui partif-fenr tous les codez de leurs Figures Regulieres qu’elles qu’elles foient en fix , &: donnent mdifferamment vne fi-, xiefme partie à leurs flans, &: font â toutes.leur Figure vn flan fichant, c’cft vne Méthode, que ie ne veux approu-» ver, ny def-approuver pour ne point paroiftre ccnfeur. , ...
- Pour les Angles des efpauîes des Baftions ( s’entend a flan Perpendiculaires) fur leur Courtine, on ne les peut deffinit; a raifon que cela dépend de la hauteur de,s flans.
- Les demy Gorges fe peuvent mieux deffinir, pareeque ie leur donne toujours vingt toifes, qui eft vne cinquicf-me partie du eofté du Poligone ,cequt peut revenir en toute la Gorge a trente-cinq toifcs ou environ ( s’entend aux places Regulieres) laquelle grandeur fuffit à quelque Baftion que ce ioic*
- i i\
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- ïyz m la FortiPicÀirioN.
- Les face ou pans des Baftions ne fc peuvent encore defHnir> puis qu’elles dépendent de la hauteur des flans.
- Les Courtines félon iïià maniéré ont toujours foixante toifes, excepté au flan fichant, ou elles bnt quatre-vingt toifes, ce qu’à vous dire vraÿ je n’admet qu’a regret, à câufe <jue je trouve à ces fortes de Figures ( au temps prefént oii lès Moutcpicts font peu capables d’vne forte charge , qu’ils ne fe bourrent qü’a la première defeharge ) la Ligne de deffence ef£ vn peu courte, pour iic pas icÿ con-tefter contre les opiniâtres, ientends parler des Moufqucts que les Soldacè portent ordinairement &c non des gros Moufqùets que l’on conferve dans lc$ places de Guerre.
- L’on fait plufieurs fortes d’ouvrà-ge dans les foffez,dont beaucoup font fcurieux d’apprendre la conftru&ion & l'vfagé, ce que ic déduis cy-aprcs, dont les Figùres font en la Planché dix huiticfme, quelques vns ont voulu dire qu’il n’eftoïent pas neccfïaircs & que cela occùppoit beaucoup d'hommes &: les fatiquoit fort, mais pour moy ie les ay trouvé tous bons, & dis qu’à l’egard des hommes- $ fe doit eftre
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- ÇE LA FoRTIFiCATfOH. . î$j par leurs efforts que l'on reflfte à Tes Ennemis, & qu’à l’egard des travaux ils empefchoient, ou au moins rerar-doient beaucoup, les approches des Ennemis, 6c comme il y a toujours du pour &r du contre, ie diray ma pcnfce Amplement fans rien affeder.
- Vjtir fdre les dcmy Lunes & Lunettes au devAHt £vne Courtine.
- II faut donner trente toifes au fof-fé de la Place, 6c l’on prend dix toifes fur chaque face depuis le flan , comme es points O, O, puis on prend la diftance d'entre les deux efpaules des Battions, 6c des points 0,0 l’on fait la fedion K., du point de cecte fedion mener les Lignes Occultes K, O. la. Ligne du foflé formera le Vende ou
- «P >
- Gorge de la demy Lune D, l’on luy donne pour fon Foffé dix toifes, pms.' l’on porte dix toifes ou plus ( félon la... volonté du Conftrudeur ) de l'Angle que fait le foffé de la demy Lune avec; le fofle de la Place départ 6c d’autrefur les Lignes des Foffez, &:iur cette gran* deur l’on conftruit vn Triangle Equilatéral , lequel forme la Lunette,& l’on luy donne pour fon Foffé cinq toifes,
- Iüj
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- 134 la Fortification:
- lequel fJ tourne cn’rond par l’Angle extérieur fi l’on veut, l’on peut faire la demy Lune D. plus grande fi l’on le juge apropos.
- Les Lunettes félon ma pcnÉee ne font pas d’vri grand effet, & leur folle eft incontinent comble,\oint que l’on attaque tout ce front à la fois &: qiie chacun a a(L?z d’occupation a fe def-fendre, que les Lunettes ne flanquent point le folié de la. demy Lune D. & que f>ns s'attacher aux' Lunettes , il fc faut attacher à la demy Lune,ce qui fera bien toft abandonner les Lunettes, qui ne font pas de grand front, & que la Contrefcarpe les fatigue in-«Jeflamnienc, outre que la Lunette ofte la veue à la dernv Lune, de ce qui eft à fon cofte oppofé. .
- .
- JPûur faire la demy Lune à la peinte du Baftton.
- Il faut que le folle de la Place ait vingt-cinq toiles,& retrancher par vne ligne Occulte le fofle de la Place du cofté de là Contrefcarpe de cinq toi-fos produire les coftcz de la demy Lune de la Courtine, iufques au retranché, aîfln que cét eipace puifTc
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- DE LA ForTIHCATIOK-. 'ij.y* flanquer la demy Lune du Baftion, porter de l’Angle du retranché,qui eft devant la pointe du Baftion vingt où trente toiles de parc & d’autre fur la ligne Occulte,puis delà pointe du Baftion faire l’Arc de la demy Lune, donc lès flans ou retours auront fix ou huit toifes, cette demy Lune fe void en lai Figure M. devant le Baftion A. en la. dix-huitielme planche.
- Eour faire la Tenaille dans le foflê entre.
- " ' les deux flans.
- II.faut porter du point de l’Angle de Tenaille fur les Lignes de def-fences trente toifes dé pare SC d’aucre, Sc à l’extremité mener des Lignes pa.-ralelles au flan, â qui. l’on donnera huit ou dix toifes ou plus félon la Ion,, gucur des flans, tant pour le Parapet, que pour le terre plâin , l’on donne au plus fix pieds de haut au Parapet affia qu'il n’empcfche pas le flan de deffenr-dre la Face oppofcc.
- Scs Tenailles font bonnes mais ceux qui font dedans doivent eftre à co.u-vèrts par deflus, parce que de la demy Lune, l’on leur peut icctcr dos Grcna^ des avec des cuillers a grand manche,
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- 156 Dfî la Fortification'.
- qui leur fcioienc vn grandravage.
- Peur confiuire les Traverfes a Potence J ' a U pinte des Baftiom eu lieu de demy Lune.
- Il faut que le foffe de la Place foit î,arge de vingt cinq toifes 8c retrancher cinq toifes comme à la demy Lune du Baftion, èç du point de l’Angle , Occulte qui eft devant la pointe du Baftion , porter fur la Ligne qui retranche! quarante toifes de part 8c d’autre, fa largeur poura efttc de huit ou dix toifes y compris le Parapet, l’on doit tourner le terre plain en rond vers l'Angle intérieur poùr faire vne efpecc de place d’Arrac.
- Les ouvrages font bons 8C commande tout le chemin couvert , fe fait grand feu, mais lors que l’on éft logé dans le foile dé cét ouvrage on eft a couvert de tout , 8c le fofle de la Place en eft pluftoft pafle , l’on void cette Figure devant le Baftion B. Figure M. en la dix-buitiefmc planches. v '1 s :
- L’on fait aufti des Figures dont le San eft Oblique furja Courtine, ce 4ui eft tout oppofé, aux maximes du
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- DE LA FORTïFlCATlON. i$J: pafle ou on prenait beaucoup de précaution pour le couvrir à caufe des batteries que Ton mettoit au flan baf, & pour ceccc raifon l’on faifoit les Chiliens, mais dan,s la maxime de feu Monfleur de Pagan il defeouvre fes; flans & fes batteries, ce qui fait que les batteries que les alfiegeans met-Er u-nr du collé de leur attaque,comme en G, Figure N, en la dix-huitief-me planche, y donneront du point en blan par-Ligne droite. & ne çraindroiü. ficn du collé oppofé H. au lieu*que le flan cllant Perpendiculaire à l'aCourtine, il falloir pofer fa batterie en P;, ou Ton eftoic obligé de faire vn ef-paulement pour fe couvrir du flan H, qui incommodoic fort la batterie P. ainfi la defîcncc de la Place en eftoic plus couve;rtc,&: l’on avoit bien plus de peine a ruiner le flan ; le fçay que, l’on peut alléguer que ce qui, voidefl, veu.
- A legard des Batteries des flans:, l’on en met trois les vnes fur les autres en recul , cela eft d’vne grande dcffence » je i’advouc, mais Pcnncin^ ayant fait vne batterie oppoféc, en ruinant l’vn ou l’autre des Parapets, les ruynes qui tombent dans, l’autre
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- ij î J0E u Eortif.icaxiqn;
- batterie la rendent invtilc , de forte qii’vnc Batterie que l’on poferoie fur le chemin couvert, luy ofteroit beaucoup de fon vfage par les ruynes des Parapets -, D’ailleurs le feu d’vnc Batterie du bas. ©ffjufquç par fa fumée celle de dcAus, & l'on ne; peut pas s’ayder fi facilement pour raifon dccé't obftacie, dont les Ennemis fe pou.-roient prévaloir..
- le n en feigne point icyfja conftrn-&ion de fes fortes de Baftions, parce que le Livre de la Fortification de Mon-ficur de Paganccvend partout.
- Planche dix-huiticfmç.
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- de la Fortification. 159
- #! **&«»«» w»«* m- -m-m'
- iliiiiiiîlf lis! Hiiis
- $&&**#***«* k» ê*j «« «» «»«»*#* -s&m-Hi
- DE LA FORTIFICATION
- lrreguliere.
- A Fortification Irrcgulie-re,cft beaucoup difFeten-re de la Régulière, attendu l’inegalicc des coflez d’vnc Place, & la cliver-' fité des Angles que font les coftez de la mefme Place, qui quelque fois ne fs peuvent rencontrer en eftac d’cflrc fortifiez , eflanc hors des mefures ne-celTaires pour fortifier vcilcmcnt. C’effc, en ce genre de travail ou il y a beaucoup à prendre garde, & bien con-noiftre l’cxpeoence & la capacité de celuy qui entreprend de Fortifier, par-, ce qu'il s’y fait de grande cheutcs, dont l’Ennemy fçaic tirerfon advanta,-gc lors qu’il afli“ge, I on trouvera dans le Difcours qui fuit le moyen d’y reiïf* fir parfaitement , en fui van c la maniéré que i’enfeigne pour y parvenir, & comme ie me veux toujours fouf-roeccrc à la eonnoiffance.de ceux qt$
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- 140, de la Fortification
- font achevez dans le mefticr , tant, par Théorie que par Pratiqué : je prie ceux ( qui fans fe flatter ) ne feront pas parvenus à ce degré, de ne vouloir condamner ce qui n'entendeat point encore; je déduis icy amplement les, maximes a pratiquer a & les obfcrvarions ncccflaires.. ' * * ! •
- Maxim a fonr Us Ftrfs Royaux.
- 11 faut que tout Angle flanqué ou, de la pointe du Baftion, fait au moins de foixantc degrez d’ouverture.
- Que la Gorge dju Baflion foit au moins de quinze toifes , fl quelque raison confldcrable n’obiigcà la faire plus petite.
- Qujiutant: que l’on pourra, l’on fe ferve de la vieille Fortification pour deux raifons. La première , à caufe que les Murs que nos Anciens ont fait conftruire , au fait de Fortification , font bons , bien affis , &: de pierres tres-dures. La fcconde, que l'on doit efpargncr la ‘ dcfpence , laquelle cfl toufiouis. très-grande lors quil faut faire de nouveaux travaux, iointqu’avant quVn travail foit bien affis , & ait pris fon afîaiflcmpnt , il faut
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- de la Fortification. 141
- beaucoup de temps.
- Que le plus petit flan ait au moins douze toifes, s’il n’y a raifon pour le Faire plus petit.
- Que tout frontou codé d'Vne Placé Foie contreflanqué.
- Que la fâce du Baftion foit environ double dii flan ou qui y convienne.
- Que les flans foient Perpendiculaires fur les Courtines , pour des rai-(ons que i’ay dittes au diîcour* Fur la Planche dix-hui&icfmc, dont i’ay dit mon Centime nt.
- Que là Courtine foit environ triplé du flan.
- Que la Ligne de defFcnce foie d’vne îufte & laifonnablc portée du MouFquec, fçavoir, entre quatre-vingt dix toifes, & cent vingt-cinq, ou à tbuce extrémité à cent trente, quoy qua ce nombre, ië la trouve de foi-ble portée, pour ne pas dire inucillc* s'entend à l’cfgard de la deffenFe dti Baftion, eftant logé fur le flan oppo-ft, à calife que l’on ne bourré p3s le Woufqueè âpres la première defehar-
- ge*‘ -
- Que lès portes foient autant que l’on poüEtâ cntre lesT deux flans, c’cft a dire,
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- 1-4 1 DE LÀ FoRTIÎICATrON. au milieu de: Courtine* , affin d’eftre bien deflenducs.
- Que l’on ne rentre que le moins que Ton pourra dans ia Place, û elle n'eft.pas grande, à eau le que cela ne fe peur faire fans ruiner vn bon nombre de : maifons , ce qui irrite fouv.cnt les Hab»cans , &: quelquefois les rend mal afle&ionncz, donc il peut s’enfuivre des defordres.
- Que l’on efvite tanr que l’on pourra les travaux de peu de 1er vide,& la quantité des dehors.
- Que l’on oppofe toufioursà i’Ennemy Yïi grand front. .
- Que la Fortification foie eftablie en forte, que la Place commande aut dehors.. & que ce qui efl: plus proche du centre, commande à celuy qui en cft plus efloigné.
- Que tous les dehors fc dépendent du Moufquce.
- Que tout ce qui flanque foit hors d’Aflaut, c’eftàdire, quhl ne puifle cftre attaqué fans eftre deft-.ndu.
- Que l’on cfgalle autant que l’on pourra les parties de la Fortification.
- Que Pon çonnoifle la longueur des côftcz d’vnc Place » & la valeur des A a-
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- de la Fortification 14} glcs de la Place,, affin d’y appliquer les parties de la.'forti fi cation Régulière qui y peuvent convenir.
- Valeur des cefieT^âes Figures, peur efire fortifiez, avec U régularité la plus precife félon leurs longueurs.
- Tous coftcz de figures entre quatre-vingt dix & cent vingt toifes , il faut les divifer en cinq , & prendre vne cinquiefmc partie pour les demy Gorges..
- Totis coftez de figures depuis cent vingt, iufques à cent foixante toifes, on ne les pourra fortifier au milieu ; parce'que la ligne de deffenfeferoittrop longue pour le peu de diftance d’vn ouvrage à Vautre. ",
- Tous codez de Figures entre cenc foixânte & dix &: cent quatre-vingt dix, l’on fera vn Angle faillant au milieu , à qui on donneroit de vingt à trente:toifes de Gorge, & vingt a vingt quatre toifes de hauteur, félon que lecofle feroic plus ou moins grand, éi fi il eftoit proche de cent quatre-vingt dix , l’on y pourroit faire vii Baftion fur la ligne à flans Perpendiculaire^
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- Ï4 4 de la FORTIFICATION.'
- Tous cotte de Figure depuis cent quatre-vingt dix îui'quts à deux cens vingt toifes I on fera au milieu le Ba-
- O #
- dion fur la Ligne avec flan Perpendiculaire.
- Tous codez de Figure entre trois cens & trois cens quarante toiles j feront partis en trois, &: fur les deux di-yifions i’ob fera deux Battions avec le flan Perpendiculaire.
- Tout codé de Figure qui aura quatre cent toiles jufquesà quatre cens cinquante, fera parry en quatre , 8C furies trois divifions l’on fera des Bâfrions à flans Perpendiculaires, & ain-fi des autres.
- Tous codez de Figures qui ne feront point terminez aux grandeurs fufditcs, il fera loiflble de les prolonger ou retrancher , félon que Ton Je Jugera a.propos, aflîn qu’edans réduits à vne grandeur raifonnable, l’on les fortiiîc comme îe Tay chfeigné cf-deflus.
- S’il etfoit impotlible dç s’eftendre* bu retrancher, & qu’il fallut fc tcrvic des lieux comme ils fe trouvent , il Lu*droit alors avec grande piudence, tiouver vn milieu entre ces deux ex-ireimtez, fd.c en faifant vn Badion
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- DK LÀ FokTlFICATrONw 14$-plus grand , fou en croilTanc les de-my Gorges, ou les diminuant, affia d’eviter vn pluc grand deffâut,, & fç-lôn que le collé fera plus ou moins grand, fc réglant toujours à ce quel» Ligne de dcffencc foie bonne, ou au moins paflable. ' .
- Que fî le codé eft ttop petit ,Toq y peut faire des redens, quoy que là Ligné de defFchçe foit très-petite,, ou faire de tout ce coftc la Gorge d*vn Angle Taillant.
- Et comme Ton ne peut parler prccifemcnt de fes chofcs, parce qu’oii né les void pas , il efl de U parfaite connoi fiance de i'ingcnieur d'en iu-gér pour le mieux ,&£ y procéder félon fa prudence.
- Ses forces de places ayant les. Angles inncgaux,& qu’il appartient à chaque Angle vn Baftion félon fa capacité, lequel convienne à fon ouverture, ic déduis cnfuicte félon la valleuc dés Angles, quel Baltion y peut cori^ venir.
- Valleür des Angles d'vnc T lace four luy faire des Bajlions, fvivant leur capacité.
- T$ut Angle de Poligonc moiii-
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- 14 6 Dfc LA FOKTlFICÀTlOÿ* dre que quatre-vingt dix degrez lié petit eftré fortifié, attendu que lé Bà-lïion que Ton forràeroit für cet Angle feroit trop aigu^ée ne fè pouroit fouftenir, quand riiefmë il feroit rc-veftu de Pierre,il ne pourrait fubfiftct pour peu d’effort [que loft y fift, tout ce que l’on pôüroic /tiré > Feroit de faire férvit cét Angle pour eftre l’Angle flanqué du Bâftion ÿ luÿ faifcnt des Courtines nèufvcs où doublés, affin que baillant le mur de dehors, il peut ferVit dé Corridor ou de fauffe Braye.
- Tout Angle depuis quatre-vingt-dix degrez jüfqües à cent huit, il luy faut donner le Bâftion comme an Quar-rê, dont le flan eft de feize toifes , ÔC plus l’Angle approchera le fécond nombre &r plus l’Angle flanque fera ouvert j c’eft pourquoy il faut parfaitement fçavoir la conftru&ion de chaque bâftion des Figures regulicres, & là hauteur de leurs flans.
- Tout Angle 'depuis cent huit degrez iufques à cent dix huit, l’on luy doit donner le Bâftion comme au Pcn« tâgooé, dont té flan à vingt tôifes.
- Tout Angle depuis cent dix-huit degrez, iufques à cent vingt-huit, il faut luy donner le Baftioa comme à
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- De la Fortification. 147
- J’Exagone, donjt le flan cft de vinge-trOis t ufes quelque pieds.
- Tout Angle depuis cent vingt huit degrez îufques à cent trente fix , l’on y fera vn Baflion comme à l Eptago-ne , donc le flan eft de vingt - quatre coifes.
- Tout Angle depuis cent trente fix degrez te au. delà , fans exception, l’on fait le Baflion, comme à l’O&ogonc, c’eft à dire, que l’Angle flanqué cil droit. .
- Ou Ton fè ttbiiveroit oblige db faire le flan fichant,, c’cft à dire , de tirer fa Ligne de deffence d’vne partie de la Courtine, il faut prendre gardb quel Angle de Poligone il y aura à ce Baflion affin de prudemment ordonner de la hauteur du flan pour éviter1, (en penfanc faire la Ligne de deffence bonne) de faire vn méchant An* gle flanqué.
- Quelque fois les Places Irrégulières ont des Angles fi fort Obtus ,qu*vft Baflion O&ogone ny conviendroit pas, alors il faut cafeher de faire rencontrer cet Angle dans la Gorge du Bâillon te y conftruire vn Baflion piac comme celuy que l’on fait fui la Ligne droite, parce que le peu d’incli-K 1 j
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- I4S È)E LÀ FôRTIHCA^rroC nation que fair l’A n g le,f; n' c mp c fehe point lesitam dè fc contrcflanqucr.
- Mais s’il fc trouve des Angles, ren-tran's aadedans de la Place, à lors il Faut agir d’vrie autre manière, comme il fè peut voir dans deufc des Figures des Places irreguliercs, cy-apres Planche dix- neufieimë.
- Dans l’vne , il fè troilvè qiie les deux coftez qui forment cét Angle rentrant, font d’vne longueur râifon-nable , 8£ que les deux Angles des deux extremitez ont de bons Bâfrions^ partant les deux coftez de l’Angle rentrant flanquent réciproquement & que d’ailleurs les deux flans des deux Basions qui font de part 8c d’autre, flanquent le long des coftez de l’Angle rentrant, ic tiens pour feur , que ce cofté eft plus fort Se mieu* deffendu qu’aucun autre de cette Placé.
- Dans l’autre Figure Planche vingt-vn ou les deux coftez qui forment l’Angle rentrant, font plus grands, SC que de ces mefmes coftez, la Ligne de deffente feiOit trop courte pour def-fendré les Baftions qui font à leurs extremitez , a caufe de la grande di-ftancé qu’il y a de l'Angle rentrant aux fàccs defdits Baftions, il a neeelfaire-
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- Î>E LA Fo^TIFICAtYoNv Ï49 ment fallu faire vn ouvrage à l’Angle rentrant, pour mettre la Ligne de deffence en fa portée fit comme va Baftion en ce lieu auroit fait vn mef-chant effet, i’y ay conftruit vn Angle faillant allez ouvert, fit dont les deux coftcz flanquent de part fit d’autre en plus grand cfpace que n’auroit fait vn Ban de. flaftiorv
- I*ay; pofé à cette mcfmc Figure vne Cic^tclle danc la moitié commande la Place, fit l’autre, moitié commande la Campagne» cette, façon de pofer les ÇitadcUe cft ineille,urc ( lprs qu’elle jî’a. que quatre.Battions), que fi il n’y .ayoit qu’vne Çourtine fit deux. Baftipns entières vers jla ljlace, parce que les flans feroienc peu d’effet > mais de la manière quç ic, la pofe* il y a vers, la Place la moitié de tput, fit partant clic cft, de plus gfand commandement.
- Les deux parties des Baftions qni font de, part fit d’autre, de la Citadelle, n’ont peu yallablcment fouffrir vnç autre forme, fit cette partie pondue,e qui vient, de l'extremité., de l’Angle du <lemy Baftion fur l’Angle du fofle dp la Citadelle, auroit, efte. invtile, puis que cette partie de la Place cft flan* quée par le demy Baftion 81 contre-
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- Ijo BE là Fq^tihcation;
- flanquée par la Citadelle.
- A feifgard de l'autre cofté,vnBa-ftion ny auroit peu Convenir j Car, d’ou tirer ta Ligne de deffence ? il au-roit efte impoffible d?y bien reuffir, C'eft pourquoy fil y a eu obligation de necelfité de le laiffer tel qu'il eft, parce qu’yn des flans de la ‘Citadelle & vnc des faces flanquent cette partie ; Ce n'eft pas que fl Ton ne s’eftoic point reftrajnt à laiffer en ce lieu les vieux murs en leur premier -eftat, on auroit peu en rompant le demy Baftion de la gauche de la Citadelle, conftrui-re la Citadelle plus proche de la gauche, lors on auroit'fait yn Baftion initier vers la droire : mais Ton a fuppo-fé qu'il y avoir obligation de la pofer en ce lieu, fans liberté ou polhbilité de la faire ailleurs.
- Quelquefois on cft oblige dé faire les faces des Baftions innegates, fi£ particulièrement lors que pour regaigner la Ligne de deffence, vn colle de ‘Figure elt plus long que Ton autre colle qui fait l’Angle 5 en faïfant la detrfy Çorge de ce edfté plus grand que l’autre. D'autre fois -c'eft par la raifon qu'vn flanfc fait plus haut que Tau-tre par quelque confidcration, otrqifc
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- Pexà Fortification; îji la Ligne de detîence eft tirée de plus près ou de plus loing', félon que les codez font plus ou moins longs, comme il paroift en la Figure de la mef-me Planche vingt-vniefm.c ou lé Ba-ffciou A, eft d'Qftogonç, &£ le Baftion. Tt. eft de pentagone, les deux faces Baftion Pentagone font innegalles, parce que'les ieuk Courtines qui luy font proches font innégal!c & partant la Ligne de dcffencc tirée de plus loirig en 1vnqu’eh Tautre"
- La imefmc chofe arrive allez Couvent aux Angles faiilans que fon con-ftruit fur des Angles rentraris, ou les codez de l’Angic fc font innegaux, ce-h ce fait affin dé regaigner vne Ligne, dé dcffencc iufte de part ou d’autre, parce que l’Angle rentrant ne fc rencontre pas precifement au milieu des deux coftez , 6c ainû l’on mec les chp-fés en vn eftac de bonne defFcnce.
- Il fe fait desC.icadèlles de difFcren: tes maniérés felpn là capacité des Ville* ou bn lescftàblit, ôç félon leur i«m-portancc , on leur donne des Bâfrions à volonté, à quelque vnes U y a,vue faufle Braye comme on void à.2Mahcin en Allemagne, les vnes font à Baftions plains, d’autre ouïe terre plain, n’oc-
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- Ijl m LA EoRTIHCATloÿ: cuppenc pas tout le corps du Baftion ~ félon la maxime Hollandoifc, mais à ces fortes de Places, il faut qu'il y ait des flans bas pour loger le Canon.
- le parleray des flans bas, traittanc du Bailion à Onllori, quoy que ce ne foit plus lVfage de conftruiie de ces fortes de Balhons, neanrmoins puis que cet entretien cft pour inftruShon, je ne veux (.fi ie puis).rien obmetere de ce qui eft impartant.
- La maniéré efstil faut pratiquer peur forti-tijicr Us Ktgurcs Irregulicres,
- Il faut faire, vne. efchelle de cent roifes, c'eft à dire , qu eyant mefurc.vn des coftez de la Figure (dont iç fup-pofe que vous ayez levé le plan} faite régulièrement fut le papier Y Angle pour Angle & codé pourcofté) & que Je cofté que vous aurez mefuré foit le plus grand, fur leqùel fera pris la longueur de cent toifes, ’affin que les parties de voftre Efchelle conviennent aux mefures de voftre place, tç ayant divifé voftre longueur de} cent en dix parties, & qu’vne defdiccs dix parties foit fubdivifée en dix, pour pouvoir dpnncr te trouver les nombres de vos
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- m FoRTlïlCATlOîï: ïjÿ çoftez au iuftc, cnfuittc ouvrant le Compas de la grandeur de voftre EC* chellc, mefurer tous vos coftvz, po-fant fur chacun d'euxleur valleur ceux qui pourront fubfiftcr en l’eftar qu’ils font, on les fpmfiera comme il eften-feigne'cy -devant, mais ceuxquinefe* rpnc pas d’vne longueur convenable,il les faur prolonger ou retrancher pour les réduire \ vnc longueur propre à eftre fortifiée , & ainfi des autres.
- S’il fc rcncontroit qu’à vn cofté près , tous les autres fe trouyaflfenc propres à fortifier , loue que Ton les euft. réduits, ou que le hazard les euft fait trouver bojis à vn colle, prés, il faudroit trouver moyen de le fortifier tel qu'il eft, parce que d’aller rompre de bons coftez , ce feroit vne grande dcfpenfc , ce qu'il faut efyiccr • fuppofons qu’il foit trop grand, il faudroit croiftre les demy Gorges des ex-çrçmitez, s’il n'excedoit pas de beaucoup , cela feroie regagner par le moyen de faire ficher la ligne de deffenife à vnc raifon nabi e portée j s’il eftoit beaucoup plus grand qii’il ne faut, & que pourtant il ne le fuft pas a{fez pour eftrè.fortifié félon les maximes enféi-gneçs, il faudroit à toute extrcmiçé
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- î$4 DE tA FORTlFlCÀTlQl.
- faire vd petit Angle fai Han eau milieu, à qui en donnetoit yne Çorge proportionnée àladiftance <1 entre les deux Bans, pour eïvitcr , a caufe de la proxi mite daoù on tire ta Ligne de def-fenfe, à faire les Bâfrions des deux ex. ttemitez trop aiguësce qui fans doute arriveroit, fi c'eftoit des Bâfrions comme au Quarré, ou Pentagone ; mais fi l’Angle eftoit pour vn Baftion Oétogone, du au moins de feptante-deux degrez, faifant à cét Angle vn Baftion Q&ogone , en diminuant la hauteur de fes flans , les reduifanç à vingt toifes, il h*y auroit pas tant à craindre, linon que la ligne de deflèn-fe feroit vn peu longue quand au tir du Moufqucc, î£ pourrait porter iuf-ques à la Contrefearpe oppofçe, mais ne pouvant mieux, de deux maux, il Faut toufiours cfviter le pire, les crois figures irteguliercs qui fui vent achèveront de faire comprendre ce qui ne fe peut dire par eferit.
- le croy avoir parfaittement fait entendre ce qui concerne la Fortification Irregulierc: par ces trois Figures, & par ce que i*ay dit, Zt comme l’on peut rendre les Places en vn eftat de parfaicte dcfFenfc, ioignant laprudcn-
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- DE LA FoRTlFrCATION',’ ï$| ce de l’Arc & de l’experience à la nature, l’on vient à bout dé ce que l’on dcfirc ; Les points pon&uez qui fe trouverront au corps de la Place , de-jtiotccnt les vieux Murs que l'on aura deftruits.
- Planche dix-neuf, vingt & vingt* vniclmc.
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- DE LA FoRTÎFiCÂÏlbïr; i57
- jPoUr cêxftrmrc le BaJHon à Grillon.
- L'O N fait des Battions à Orilloii de crois efpcces >• fçavoir, de ronds & de quarrefc, longs & courts d’vne façon & d’autre.
- Les Battions à Orillons ettoicnc eftimez par nos Anciens, & ils ncfor-tlHoienf aucune Place que félon cette maxime ; je trouve qu’ils avoienc grande raifon, parce qu’en ces temps l’on ne faifoit pas la Guerre comme à prefent, mais Amplement avec le Canon -, C’ettoit pour cette raifon que les plus anciens faifoient leurs Baf-tiens fort obtus d’Anglc flanque, ÔC fort larges de Gorges, aflin qu’ils re-fiftaflent mieux à l'effort du Canon , & qu’ils fe peuffent retrancher , parce que l’on faifoit les Brcches toujours vers la pointe du Battion : ceux qui les ont fmvy ont fait leurs Battions vn peu plus aigus, &ont eftriefli leurs Gorges, & les vns & les autres faifoient des flans bas pour y loger leur Canon , lequel eftoit à couvert de leur Orillon , avec lequel ils deffen-doient le paffage du Foffc lors que Ion vouloir aller à la Bicchc} &pouf
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- ijr s de là Fohtkf cat w£.
- commander au dehors, îlsraifoicntdeÿ Cavalliers fur leuts Rampa» ; le fuis de leur fenciment, & tiens que plus le Canon elt couvert, & plus la def-fenfc eft feure : i’en ay dit mOn le ti-ment au difeours de la Planche dix» hui£tiefme , mais chacun à ces rai-fons.
- Les Môdetries qui ont conftruit J Ont abandonne cét vfage, & ont laiiU îc ks dans entiers , 8c comme mon deflein n’cft pas dobmetere quelque cfoofe, ie donne la maniéré de canibui-re les Orillons.
- 11 faut fané vhc Figure dont les flans foient fichans & dont le cofté foie au moins dé fix vingt tdifes^ fuivant la maxime cÿ devant d.ttej parti! le flan en. trois parties elgailes , & de la première partie vers la Couttme, mener vne ligne Paralclle à U ’ omtrne fur laquelle fera porté vne croifittme partie, pour de ce point mener vne ligne Parai elle au flan iniques à la Ligne de deffenfe, partir cette ligne en deux, St du poidt du milieu faire vu demy cercle , cela formera le grand OniLon rond , ie flan bas occupera la troifiefme partie qui eft la plus proche de la Courtine.
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- i>b la Fortification; ify
- Pour le petit Orillon rond.
- Il faut apres avoir party le flan en crois » de la fécondé divifion proche de la ligne de deffenfe faire va demy cercle » ce fera ic petit Orilloa rond.
- Pour faire le petit Orillon quarté.
- Il faut, comme il eft dit, mener vne ligne Paralellc à la Courtine, laquelle partie de la première divifion pioche la Courtine, & fur icelle porter vne croifiefme partie, pour de ce point mener vne ligne Paralelle au flan, iufques à la ligne de deffenfe , ce fera le petit Ôrillon quarré: mais il faut du point d'où on aura mené la Faralclle au flan , tirer vne ligne iufques à la pointe du Baftion oppofé , elle efeornera l'Angle intérieur de TO-rillon, ainfi qu'il ledoiteftre.
- Pour faire le grand Orillon quarré.
- Il faut, âpres avoir conftruitle petit Orillon quarré en ligne occulcc, partir la ligne Paralellc au flan, en deux
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- féo DÉ LA FoRTIFICÀ'rioft. efgallement, & porter cette grandeur fur la ligne Partielle à la Courtine t pour de ce point mener vne ligne Pat. ralelle au flan îufques à là ligriede def-fenfc, Sc efeorner I*Angle intérieur dè rOnlIon comme dit eft , ce fera le grand Ôrillon quarté; La ‘figure vous rendra la chofe fenfible.
- Planche vingt-dcüxicfmc.
- h» Pro/L
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- bfi ia Fortification, jgf
- Dr Profil-
- È Profil cft la couppe d*vncplacc,par le moyen du quel on cohnoitt toutes les parties de la PJa. ce en leurs mefures * fça-voir, hauteurs, efpaif. feùrs & profondeurs $ & les parties font Ratnparcsi Banquettes ; Parapets, Tâlüds intérieur & extérieur j largeur dé Berne i ou epaifleür dé tdrdon , hau cur de Parapet intérieur 6? cktte rieut, largeur dé Porte pâr tüüé & par' baiî,, cliertiin éduvett de Cohcrcfcar-pe, (à Banquette * foh Parapet, le Glacis ou Efplanade ,* Ainfi avant que de conftruite quelque Fortification, il en faut faire vn Profil , &Ç donner à cha-4 que partie des grandeurs convenables feldn la nature de la Place que vous voulez conftruire i C*eft pourquoyl’on fait plufieurs fortes de Profils , chacun à (es mefures félon la Place que l'on veut eftablir, ie les ay tous formez en
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- ïgt tSÉ tÂ. ÏOkTIfICATlOtf» la Planche vingt-quatricfme avec leur* mefures & leurs noms, afïin de rendre la chofe plus familière, mcfme des demy Lunes, outragea Corne, Retranchemens, Tranchée d’api ochcs & de Batteries.
- 11 c’ell ttouvè des Gens affez greffiers pour ne pouvoir comprendre ce qtic c’eftoit qu’vn Profil pat le difeours que l’on leur, en pouvoir faire , pour remedrer à leur foiblelïes, ien ay mis deux en la Planche cy-apres,' fçavoir, vn Profil relevé Amplement, & l*au-rre la mntic d’vne Place relevée fur fon plan Geometral , dont la couppe paroift , afïin que rien n’cfchappc à i’Inftrudion.
- Nomination des parties contenus au Profil demi qui efi en fa Blanche qui fuit.
- t Taluds pour monter fur le Ram-part dit Taluds intérieur.
- A Le Ramparc. ;
- O, La Banquette ou degré. ‘ 1 '
- B. Epaifl'cur du Parapet.
- C. Taluds Extérieur du Rampàrt;
- D Retrait e, Lizicrc on Relais,dit
- auili pas de Souris, : ^ ^ ^
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- 'de La Fortification* ïgj
- E. Efcarpes.
- F. Fofle.
- G. Contrefcarpfc.
- . I. Chemin couvert de Contref-carpe.
- K. Banquette du Chemin couvert.
- L. Parapet du Chemin couvert.
- M. Claris ou Efplanade.
- Planche vingt-troifiefrae.
- Lij
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- I»* tA PoRTIFrCATIOW,' X'f
- L’on fait quelque fu>s àeux Ban-qu ^ctes aux pieds des Parapets & ors qu il y en a deux on leur donne va pied $c demy de haut à chacune, trois pieds de"large auffi à chacune, mais c’cft lors que le Parapet eft plus haut que I ordinaire, y ayant quelque radon qui l*a t fait haufler, loir pi>ur fe couvrir de quelque élévation, ou pour couvrir de la Çavallerie fur le Chemin couvert, ou pour defc« uvrir plus a* vant d ms la Campagne quand le Terrain baille, à lots on peut donner huis à dix pieds de haut au Parapet, luy faifant deux ou dois Banqucrtes félon lebefoin, ne latflant neanrmoms que quatre pieds de hauteur au a»aper au deffus delà plus haute Banque te donnant coufiours au Parapet vn pied de Taluds intérieur lors qu*il eft à fa hauteur ordinaire & plus, lors qu’il excède, 1 Planche fuivante le fera con-
- nwAjtte.
- Pianchc vingt-quatricfme.
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- Profil des petits Jo^fest) de Cain-pct^nes <et des redemtes ,
- la Campagne
- 4-o
- frtfd de Cl rcontuxla tion.
- -f;\ ____
- pi-ajCt de tranchée dftp rochej ,
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- EE tA FoRTlSlCATïOHf. Î&J
- DP T R J CE S L
- Terrain fans infiniment.
- E
- ’On trace fur ic Terrain !.e piuficurs fortes de ma-icres, les vns avec vn ifhument de bois qui a n traverfier pour Former leui> ^'cs, d’auttes avec vn Inftru-ment de cuivre qu’ils appellent Compas de Pohgones, d’autres avec vn Çompas de proportion, d’autres avec vn demy Cercle , d'autres avec vne faucc Equaire, apres leur avoir donné l’ouverture de l’Angle par lct moyen d'vn Rapporteur, de lortc que chacun tafehe a bien r^üflïr, mais il eft confiant que toutes ces maniérés de former les Angles relèvent d'vn Inftru-ment, lequel venant à fe rompre, ou fe perdre, enipefehe que l’on n’execu-te Ton entreprife, ce qui eft vn grand 4efFaut,&: qui préjudiciéextrêmement au fcrvice du Roy.
- Ceft pourquoy i’enfeigne H maniç*
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- 16 S de la Fortification.
- rc de tracer'fur le Terra n toutes fortes de Figures avec les Angles qu’elles doivent avoir fans aucun Infiniment &r ne me 1ère que de Cordeau & de Piquets ; Il y a quantité d’Officjersha-bi ies Gens qui font dans le fervicc, tant dans les Gardes,que dans les autres Corps, à qui i'ay eu l'honneur denfeigner les Mathématiques,& cet* te maniéré de fe lervir du Cordeau & du Picquct, de laquelle ils fe font fer-vis vtilement &: diligemment, mefme ii y a bon nombre de ceux qui font employez prefentement aux conftru. étions ôc réparations des Places qui ont appris de moy, par ou Ion peut juger de ma Méthode d’enfejgncr des facilitez avec lefquelles on peut faite ce que (l’on fouhaitte félon les lieux &c le temps.
- le n’ay pas luge apropor de donner vn plus grand nombres de Figures que celles qui fuivent planche vingt-cm-quiefme-, paice que rarement ( :. our né pas dire point, du tout) il fe fait de Fo;ts Royaux Réguliers, avec plus de huit Battions ,* ce n’eft pas qu'il ne m'euft efté facille d’en mettre davan-
- tage, mais faffede de ne rien dire d’in-vule ic fuis la prolixité-
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- de là Fortification^ «*fj
- Iay cicü audi qu'il n’eftoif pas befoin de déduire la maniéré de former les Battions, les demy Lunes,&c. parcefcque quand le Poligonc efl. formé (pour achever le refte) il ne fauc que fe fervir de la maniéré que i’ay enfeignée dans mes Places Régulières, puilque l’on fait avec le Cordeau cc que i on peut faire avec lé Compas, Les ouvrages a Corne 8c aunes, fe tracent avec le Cordeau de la mcfme maniéré que l’on les a fait avec le Compas, pratiquant ce que i’ay enfeigné en leur conftru&ion fur les Figures Régulières, les habilles Officiers qui l’ont veu pratiquer-^ qu’ils lont pratiqué» n’y ont trouve aucune difficulté, ny deffaut, mefme moins qu#avcc le Compas.
- I. Pourconflruire vn Trtangle EqmUttTétl Jur vn Cordeau donné, '
- Il faut prendre deux Cordeaux e-gaux au Cordeau donné, 8c les attacher aux piquets des extremitez du Cordeau donné & les ioindie, 8c ou ils fe joindront y pofer vn piquet, tendant vn cordeau, par fes jtrois piquets il foioacra.il?Jriangle Equilatéral.
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- DE LA FoRTÎPICATfo£
- II D'v» piquet donné fur vn Cordeau ejlever un Cordeau Perpendiculaire,
- OUlL'
- Il faut attacher vn cordeau «na-pi? quet donné, & prends avec ce cor? deau, vne grandeur egallc de part &Ç. d'autre du piquet donné, fur le cordeau donné & y pofer des piqupts, puis prendre deux cordeaux égaux d’vno longueur à volonté, les attacher aux deux derniers piquets qui font ceux pris de part*& d’autre de celluy quieft donné, & ou ils fc ioindront y pofex vn piquet, tendant vn cordeau du piquet donné à ce dernier piquet, il fera Perpendiculaire.
- III. Vn Piquet efiant donné au dehors & au dejfîts d'vn Cordeau, baijferdc ce
- Piquet vn Cordeau Perpendiculaire fur le Cordeau donné.
- Il faut tendre vn Cordeau du piquet donné a vn des piquets de l’ex-tremité du Cordeau donne, le partit en deux egalement & au milieu y po fer vn piquet, puis prendre vn cordeau égal a cette moitié, l’attacher au piquet du milieu, & porter l'autre bou$
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- DB LA FoRTIF CAT OîT. 171 fur le Cordeau donne, ou Je bouc touchera le cordeau donné,, y pofer vti piquet, & tendre vn cordeau de ce der-nicrjjljquec au piquet donné, il fea Perpendiculaire.
- IV. A F extrémité d'vn Cordeau donné ejlevervn Cordeau Perpendiculaire.
- Il faut pofer vn picquet fur le cordeau donne a celle diftance que l’on voudra, de l'extremitc ou l’on veut lever le Cordeau , & fur cette grandeur couftruire vn Triangle Equilatéral, prolongeant le coftè du Triangle (ou l’on à pofé le piquet,) d’vne grandeur qui luy foit egalle, 6C à 1 extrémité y pofer vn picquet, puis tendre vn cordeau du picquet de l’excremitè du cordeau donné, par le dernier picquec, il fera Perpendiculaire. ,
- V. Pour mener vn Cordeau Paralelle à
- vn Cordeau donné.
- Il faut vers chacune des extremi-tez du cordeau donné, conftruire deux triangles Equilatéraux ,po<ant des pic-quets à l’Angle de dehors, & tendre vn cordeau touchant lçs deux piquas de
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- 17 2, ©K LA FoRtrfîGATÏQ^
- dehors il l'cra paraielle.
- VI. vn Cordeau donné confit Are vn 'BATAltUgrame Rtcfangled
- Il faut l.^yer à yne «les exrrernirefc du cordeau donné, vn cordeau P/'rpen-diculaire de tçlîyhapteur sjue l’on vou* dià, & à Pextrpmiféy pofei yn picquef puis prendre deux cordeaux, fçavoir yn égal au Cordeau dqnné, que Yojjï attachera à Içççremité dp eoidcau Perpendiculaire, & iautre égal au cordeau Perpendiculaire q’»<* l’on atça<he-v ra à l’autre excremite du cordeau don* fié, & ou ils fe joindront'y vpferyn piquer i c ndanc vn cor ieau par ces quatre picquefs il formera le Paralc? iogramc.
- Vil. Sur vn Corde** donné tonfiruirt vn Jgvarré.
- Il faut à vne des extrémité du cordeau donné , lever un cordeau Perpendiculaire égal au cordeau donné, & à lextremitc y pofer vn picquet, piiitf praodre deux cordeaux égaux au cordeau donné,les attacher 1 vn à ^extrémité du cordeau Perpendiculaire
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- m LA FûRTrîTCATIOSr i?t l'autre à i'autre exuemite du cordeau dom*é, & ou t’s fe joindront y pofer ¥n pxquet, tendant vn cordeau par les quatre piquets, ils formeront le Quatre.
- VIII* Sur vn Cordeau donne cor./Irrite vu Pentagone.
- Il faut partir le'cordeau donne en cinq parties egalles, & le pioionger direâement de part & d'autie de crois parties, & aux excremitez du prolongé y pofer des piquets, puis prendre deux cordeaux égaux au cordeau donné que l'on attachera l'vn à l'extremité du cordeau donné & l'autre à l’extiem té du prolongé, &ou ils le ioindroncy pofer .vn picquet, faifanc le mefmede l'autre cofte, prendre en fmtte les deux corbeaux égaux au donné, & les attacher aux deux derniers piquets pofez, & ou ils fe ioindrout y pofer vn piquet, tendant vn cordeau , par ces cinq piquets il formera le Pentagone.
- I X. Sur vn cordeau donné conftruirt vn Exagone.
- ?
- y II faut prolonger le dordeau doublé de part fit d’autre d\ne grandeur
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- 17 4 M LA Fo^TiriCAtiOît: qui Juy fo c egalle, & aux extremitcz y pofcr des piquets, & lur le tout y compris le prolonge, contraire vn triangle Equilatéral, lequel cftant fait, il faut retrancher de part Ôt d’autre des Angles * vne grandeur egalle au prolongé, tendre vn cordeau pat les fix piquets;, il formera l'Exagoné.
- X. Sur if» Cordeau donné con Bruire v» Eptagone,
- Il faut partit le cordeau donné en cinq pâmes egalles, le prolonger de parc & d’autre de quatre parties, & aux ext^eniitez y pofer des piquets , puis prendre deux co’deauxi fçavoir vn égal au cordeau donné que l’on attachera a fon extrémité l’aucre égal au prolongé que l'on actachéià a l’extre-mité du prolongé, & ou ils fc joindront y pofer vn piquet, & enfuitte prolonger te codé égal 4u prolonge, d’vne grandeur egalle au c ordcau donne, & a l'excremité y pofer vn picquet, faifant le înietme de l'autre co^lo^ puis prendre deux cordeaux égaux au donne', & les accacher aux deux derniers piquets que I on a pofez ou ils feqoindiOnt y i ôfcij vn pi quet tendant y n corbeau par
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- De la Fortification. 17/ fes fept piquets il formera l'Eptagone.
- XI. Sur vn cordeau donné contraire vn Otï.gonc.
- Il faut partit le cordeau donne en deux egallcment , & au milieu lever vn cordeau Perpendiculaire, fur lequel fera porte la moitié du cordeau donné, à l’cxtrcmité duquel fera pofé vn piquet, enfuicte tendre vn piquet de lextremité du cordeau Perpendiculaire , à vne des èxtrcmicez du cordeau donné, & de cette grandeur en prolonger le cordeau donné de part &: d’autre, & à Textremité y pofer des piquets pour fur le tout conftiuire vn Quarré, lequel eftant formé, il faut retrancher de parc & d’autre de chaque Angle, vne grandeur egaile an prolonge, y pofanc des piquets , tendant vn cordeau, par les huit piquets du retranché il formera l’O&ogone.
- Planche vingt cinquiefme.
- «!!*♦
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- DE LA FORTIPICATION; 17 7
- y jr <> o.jRn cfafl>.aA .cas 'a. e,acft. ,fraicp, .fry,?iiMPAC^g-J c-aakkA.
- c’-îyy çwç,yTc^x‘r> v'w WPS' W3P» c5?y wy?' rCa?V Vwp’fÇj*
- FIGFRE dvn attjqve.
- A Pics avoir cnfeignc la manière de tracer fui* le Terrain, ia y trouve apropos de faire l'attaque d'vno Place,1, fuiyànt les maximes les plus régulières te diligentes que l’on puifle pratiquer. La Planche qùi fuie ferà connoiftre, à ceux qui l'jgnorcnt t] là maniéré d'y parvenir j Ceux qui en ont vue parfaite cohnoiffancc, en iu-geront félon l'Ordre ; i’ay (pour ceux; qui l'ignorent ) fait vne Nominatiôii par Alphabet de toutes les parties»
- A, Là plàce d’Armc generailéi B, Place d’Arme de la porte.
- C, Les Rues.
- D, La porte de la Ville.
- E, Le Pont levis.
- F, Le Pont dormant.
- G, Le Pont de la dcmy.Lunc.
- H, Vn ouvrage à Corne (impie, f Le Pont pour aller de la demÿ-Lune fur lé Chemin couvert.
- M
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- IjS DS LA FORTlFïCATlOKi I, Vne partie de la çontrevalation,
- K. L’ouverture de la tranchée..,
- L, La première place d'Arme. hL La fécondé.
- N, La troificfmé.
- O, La quatriefme.
- P, Les Batterie que Ton ayànce i proportion des travaux.
- Q> Bataillon de garde a la tranchée. R^Efcadron.
- S, Le Boyau ou Tranchée.
- T V, Les deux attaques au pied dui Glacis.
- Comme cette Figure,5c tout ce qui y eft contenu, n’cft que pour donner intelligence à ceu* qui l'ignorent, ôc faire voir comme cela ce fait, ic n’y ay point fait d’efchellc , partant il ne faut pas s'eftonner fi les mefures n’y font pas obfervces.
- Planche vingt-fixiefinc.'
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- DE LA rORTirrCA’t'IOX.
- &«• *5* *** &*¥& *;?*'*•> WH» 4*t
- *¥«$«***$*$$$*$
- DE U ARTILLERIE,
- Voy qu'il y ait beaucoup de difficulté , a accorder ceux qui traircent de l’Arw tillcrie, chacun prétendant en avoir vne parfaite con-noiffimee, ie ne laijflferay pas d’en dire quelque chofe , parce que ma fin prtn-cipadë eft d’inftruire.
- Et comme il y a beaucoup de gens de Guerre , & mcfme des Officiers, qui n'otit d’aucre connoiflance de TAx-tilierie . que ce qu’ils en ont entendu dire , ou veu quelque Batterie , fans avbir approfondis plus avant, i’ay creii eftre obligé de leur en donner vne connoiflance, fuffifanre U véritable, pour en parler & mcfme s>n ayder au befoih.
- Des Batteries.
- La Barreric eft le lieu ou l'on pofs le Canon pour s’en fervir en l’attaqué &: défieiice des Piaces.
- Mü
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- ISO DE LÀ FORTIFICATION?
- Les Batteries fc font de diverfos fortes , il y en â-qüê Ton fait fur le Tetrain de la Campagne fans les cflc-vcr , d’autres enterrées ; c'efl: à dire* que Ton ereufe la terre «de «quelque profondeur & que l’on y loge le Canon, d'autre que Ton fait qui fbnt enlevées plus haut que le Terrain de la Campagne.
- Les Batteries s'eflevent de quelques pieds au deflus du plan de la Campagne, feion le deflein que l‘on a, on leur donne yne hauteur afïïn que le tir pafle par deflus les Tranchées que l’on fait devant vne Place.
- Cette eflevation efl: faire de later-re que Ton tire du fofle qui fe fait au devant de la batterie, avec lefquellcs l’on mefle par fois des Fafeines félon la bonté de la terre, & la commodité des lieux : mais aux attaques pour l'ordinaire on ne fait point (ou rarement) de foiré, eftanc dreflees fut le plan de la Campagne, &: mefme que fouvenc il faut tranfpofer les Batteries les avançant vers la Place, l’on fait quelque fois cette eflevation avec des pièces de bois, fur lefque'lles on met des -planches pour faire la plate forme, l'on mettes planches Tyneprcs de l'autre
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- BB LJÏ FoRTiriCATJOK. Ig* au niveau, affin que les pièces eftant deffiis les roues foient efgallcs, obfer-vant que vers le derrière clics foient plus hautes «Tvn pied & demy que fur le devant, félon la longueur de la batterie : cela fe fait affin de remettre les pièces en batterie avec plus de facilité , que pour efviter le grand recul des pièces , on couvre auffi la batterie avec des Gabions, lors qu’il n'y a point de Parapet pour les cm-brafeures.
- La largeur dVne batterie où Plateforme, depuis le Parapet iufques à„ la fin du derrière de la Plateforme , fera d’environ trente pieds , fans y comprendre le Parapet, affin d’y trouver le recul des pièces-, mais pour les batteries de petites pièces, ilfuffirade vingt pieds où environ.
- La longueur d’vne batterie fe fait félon la quantité des pièces que fou veut mettre defïus : aux batteries ordinaires on ne met. que quatre ou âx pièces, & l’on donne d’cfpace entre chaque pièce, dix, douze, iafques à. feize pieds & plus , félon la nature des pièces :& pour la place qu’occup-pe vne pièce, l’on donne fix, huit, dix, félon les pièces, mais pour vnc M iij
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- JL&î, PJS, LA FORTIPICATIQ*r. grotte pièce, Ton donne de douze à, dix-huit pieds, Ton recul pcuceftredo douze à quinze pieds.
- Le Parapet d yne batterie, aura de vingt à vingt-quatre pieds d’epaif-feur.
- La hauteur du Parapet fera de neuf à douze pieds , fon Taluds extérieur fera de fix pieds , 6c le Ta-lùds intérieur d'environ vn pied ou deux.
- La hauteur de la Genoüilliere * fera de deux pieds & demy iufqucs à quatre , félon les pièces , le defFus de laquelle , doit baitter vers la Campagne d'environ vn pied 5C déni y.
- L’embrafeure intérieure fera d’environ trois pieds de large , & l’em-brafeure extérieure , d’environ fïx pieds.
- Le Fotte de la batterie, fera proportionne à l’cflcvation que l’on veut donner au Terrain &c au Parapet , ce qui peut aller à douze, iufquesà vingt-quatre ou trente pieds de laige, &C autant de profond ou environ ,• Qucl-quesfois l’on fait, le Fofle plus large & moins plafond, ce qui peut revenir à la me fine chofç.
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- de la Fortification. \ij
- Les Efpaulemens de la bateeneauront d’épaifl'eur autant que le Parapet, félon les lieux où elle fera feituée , parce que fi l’on ne craint pas d’eftre Vcu pat les Efpaulemens, on n’eft pas obligé de les faire fi efpaix , & l'on îes fait cfgàux.de longueur à la Plateforme (elon le befoin, mais pour l’or-idinake on ne les fait pas fi longs, vont fe terminant à rien vers le derrie-ïc de la batterie.
- Les bactéries que l’on couvre avec des Gabions , fe font fur le plan de la Campagne, il faut qu’il y ait fix Gabions de chaque codé, fçavoir , trois à code fvne de Tautre, puis deux pour couvrir les jointures , &c vn tout feul pour couvrit la derniere Jointure,donnant la GenotulUcre &; rEmbrafeme comme aux batteries de terre} (Quand à la hauteur & ouverture ) maisonpofe de petits Gabions pour la Genoiiillie-rc.
- Il fe fait toufiours vne grande batterie lots que Ton ouvre la Tranchée, laquelle fert pour d’cftruircaucant qu’il cft polfible les lieux de la Place qui commandent à ces batteries, l’on y mec beaucoup plus de Canon qu’aux autres, mefme iufques à trente pièces
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- If 4 DE LA FoRTlEICATIOÎf. de Canon pour foudroyer & efpou vanter l’Ennemy.
- L’on fait des batteries à Merlons, mais l’on fe fcrc peu de cette maxime fur terre , il s'en fait aux dans bas des Baftions à Orillon*
- Apres que le Canon a tire, l'on bouche i’Embrafcurc fi l’on veut, avec Madriers, ou vn Gabion monté fur vn Traifncau qui a quatre roues, vu coup de Levier le met ou il doit cftre place.
- Les Gabions pour les batteries doivent avoir au moins fix pieds de haut, 8c cinq de Diamettrc, Ton met dans le tour du Gabion au moins huit pieux, pour y lier 6C cntrclaflcr les branchages.
- L’on charge le Canon avec des Balles , ou avec des Cartouches , 8c fors que les Cartouches font preftes, le Canon en cft chargé bien plus diligemment.
- Les Cartouches, font cfpcces de facqs de cancyars, que l’on couppc d’vne certaine mefure j fçavoir, pour le Canon, il faut que le canevat ait de longueur quatre fois fon calibre , 8c de large trois fois le mcfme calibre, y compris la coulïure, le fermer
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- PJK LA FORTIFICATION, par vn bout d’vne force ficelle, rem* plir, fermant l'autre bo,ut de mefmc , te avant que la mettre dans le Canon, faire avec vn coudeau deux taillades çroifccs au bout qui entre le premier, puis le pouffer avec le Fouloir juf-ques à ce qu'il touche la Culace , le feu de l’Amorce par la lumière donne le feu au Cartouche, te ainfi Ton diligence beaucoup plus que lors que l’on charge avec la Lanterne.
- Pour la Coulevrine , il fautlceanc-vats de cinq calibres de long te de trois de large.
- Pour la Baftardc, de fix de long te de Trois de large.
- Pour la moyenne, de huit de long &: de trois de large.
- Quelquefois l’on charge le Canon avec bolides de fer blanc, iefquelies font remplies de balles de plomb , telle de clous , te aucres morceaux de fer que l’on appelle clincaille , fou-dant bien les deux bouts, te au bout qui touche la poudre, on y met vu fonds de bois, affin que le feu ne crevé pas la boifte trop toft, te qu’il poi% ce plus Joing.
- Les planches des Plateformes doivent.fe ehoifirde bon bois, te
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- l$6 DE LA FORTIFICATION. . venu avoir crois à quatre poulets d’ô-paifïeur, pour réfuter au mauvais temps, & durer beaucoup , d’ordinaire elles font de chefnc-
- Les batteries qui fe cranfpofcnfc fouvcnc , comme font celles que Ion avance avec les Tranchées, ne fe fonc pas eflevees, l’on drefle vnc PJatcfor-me avec des ais, les premiers que l’on rencontre , ppurveu qu’ils ayent vnc raifonnable efpailîcur, & Ton fait vii bon Parapet, ou avec des Gabions ou de terre, & fl on le fait de terre, il y faut mefler des Fafcines bien .liées pac deux endroits, & les embrocher avec de bons picquccs.'
- Les bacteiics de Campagne ncfonc d’ordinaire couvertes que de gros Gabions, ne laiflant d’efpacc encre deux Gabions que pour l’cnibouchcurc du Canon , les Officiers du Canon fonc à l'abry de Tes Gabions, & leurs pro-viflons dans de petits foflez que l’on, crcufc derrière ia batterie.
- L’on fait quelquefois des batteries enterrées feion le befoin, & pour les faire, i’oncreufe en terre troisou quatre pieds, donnant tel front que Pou veut pour le nombre des pièces que Ion y veut mettre, & i’on ouvre des
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- PE LA FûSTIF CAT ON. 187 Embrafeures au plan de U Campai gne , lcfquellcs vont de bas en haut pour le tir du Canon î ces fortes de batteries cirent prcfque à fleur de terre , mais à leur portées elles font hautes allez pour toucher ou l’on délire , 5C ne voulant cirer qu’à fleur de terre l*on mec vn coin de Tous la culaccpour mettre la picce à U hauteur que Ton deûrc : ces fortes de .barteries font bonnes , de grand effet, 5c fore cou* vertes.
- Les batteries toutes couvertes 5ù eflevées , font de grand lcrvice.
- Les batteries de dedans la Place que Ton fait pour tirer par delfus le Paiapct dans la Campagne , fc font d’ordinaire le long des faces des Battions, 5c quelquefois le long de la Courtine , on les ellevc plus haut que. les Parapets en force que la volce,n*in-commodc point les Moufquetaircs du Parapet, le recul des pièces les offenc à la veuë des Ennemis qui font à la Campagne , les Gabions 5l Sacqs à terre du Parapet les couvrent aufli , mais s'il y a quelque Eminence proche de la Place ou TEnnemy ait drefle vnc batterie, il peut en peu ruiner celle de la Place fi elle ^’eff bien couverts*
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- Xp; m la FoRTrFiCATIom
- il doit en dreffer voe autre bien cou-verte, pour contrecarrer celle de i*E-i mincncc. 1
- Les batteries que Ton fai t aux places baffes des Battions à Orillon font bonnes , mais elles ne peuvent def-fendre que le Foftc, encore il n'y ea a que deux qui puîffe feryir. !
- Ces fortes, de; batteries font bien; couvertes, &.ne; peuvent qu'à peine, eftre defmontces par la batterie ennemie à caufe de rOrilLoh.il n’y a que la batterie que Ton luyoppofe en front, laquelle eft fciluçcfur le Glacis qui luy peut nuire.
- Dans ces flans bas ou il y a O ri I-lon , il y a toufîours vnc pièce proche de rOrilion que l'on nomme Tradi-tor, qui ne fert que quand le Mineur cft proche du Baftfen , ou qu’il y cft attaché,
- Lors que l’on fait vne batterie de grand front, de quinze ou vingt ou plus de pièces, eile ne doit pas eftre en ligne droite par le front, mais en ligne courbe, dont la convexité foit du cotte de la Place , affin de voir par tout.
- Ces fortes de batteries font bonnes pour faire vn effort d’importance ,
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- DE LA F0RTlFICXfl0N\ ' i$$ dcftrmrc quelque puiflant obfïacIc,ou ruiner quelque grand franc quifedef-fend avec opiniaftrecé.
- Dans les marches d’Armees, quelquefois l’dn conduit avec l’Infancerio de petites pièces de Carnpagne que l’on faic marcher dans le milieu des Troup-pes, pour s’en fervir félon le befoin , & s’il cil queftion de pafler vn deffilc, il faut faire faire alte à la moitié des Trouppes, lefquelles fc mettront en Bataille pendant que la telle deffilera, & ayant pâlie, le defïilc fc mettra en bataille, puis l'on ferapalTcr fArtille-rie,qui ayant repris fa première place, les deux tiers de la queue paffera le defïilc pendant que l’autre tiers demeurera en bataille de ça le defïilc * de crainte d’eftre fuivy ou forcé par quelque Embufcade, ce relie fera vn grand front du collé que Ton craint à deux ou trois de hauteur, félon le nom bre des Trouppes , pendant que les autres deffileront , & ceux - cy e-flans paflfez , lé relie deffilera par les Ailles pour reprendre leur place apres le deffilc, &: s’ils craignent deiirefui-vis, ils peuvent rompre le chemin ou l’cmbaraflcr avec des Arbres couppez & branchages qui traverferont le chc-
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- ïrfo DE LA FoRTIFTCATlOîsrr min pendant qaoy iis doubleront leur marche, mfqucs à ce qu’lis foient parvenus à quelque pofte avantageux oii ils puilîc faire ferme 6c y dre lier leur Batterie.
- le ne dis rien des longueurs 6c grofleurs des Canons, du metail, ny du poids, ny mcirnes des qua itez 6C divcrlîtez dcsîpoodtes^c la rcigle des calibres, de l’efquaire, ny de la manière de charger ; mettre en batterie 6c pointer le-Canon parce que cela concerne fcuUemcnt les Officiers de l'Artillerie i à qui ie ne dois, ny ne veut ofter le moyen de faiie vn entre tien du fait de leur meftier j Ce que ie dis icy de T Artillerie eft de mori fait comme Ingénieur.
- Ci
- !>:. :
- DES CAVALIERS.
- LE s Cavaliers fervent beaucoup dars vne Place , parce que la batterie de deffiis, commande par tout, 6C l’on peut a peine eflever des batteries à-la Campagne j quipuiflc egailer cette hauteur,& comme ils furpaffcntde beaucoup la hauteur des Parapets, les
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- BE LÀ FORTIFICATION^ X9I autres batteries de U Place ne laifent pas de faire leur devoir, fans que lés Cavaliers les incommodent.
- L’on fait par fois des Cavaliers le longrde la Courtine fur le Rampart* foit vers les flans, ou vn peu relevez dans la Place afïin que les ruÿnes que peut faire le Car~" de PEnnemy n’incommodent point le Rampart.
- Quelque fois on en fait dans îeBa-ftion,mais il faut que les Battions aye des places battes pour mettre le Canon de fervice ordinaire, & lors qu’il fe rencontre quelque eflevation dans la Place qu'elle commande au dehors, il y faut drefler vne batteries, mais fi cette emincnce eftqit près le centre de la Place, elle ne feroit pas de grand fcrvice, pour la deffence des dehors: mais feulement fi l’Ennemy eftoit logé fur lcBaftion, ou pour la deffence de la brèche.
- Le Cavalier doit 'avoir par haut ou Plateforme , quarante à quaranter cinq pieds de diamètre X s’il eft rond) y compris le Parapet , qui doit avoir de douze à vingt pieds d’epaitteur &: de mefmes’il eft quarre, tant en largeur qu’en longueur, l'on luy donne vn Ta-luds félon fa hauteur & la bonté de la
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- î 9 h de tk Fortification.
- terre,le chemin pour y monter fefaic differamnaent : fçavoir par lignes courbes, à potence, ou de loing direde-ment$ le tout pour faciliter le charoy des pièces que Ion veut pofer deffus.
- L’on ne met fur le Cavalier guère que quatre. pièce de Canon > ou il faudrait qu’il fuit extraordinaire.
- Pour là conlhudion du Cavalier Ton tentvn cordeau avec plufieurs piquets, luy donnant vncgrandeur félon que l'on veut que foit la baffe, (en cas que l’on le vcullent rond, ) mais s’il eft Quarrc il fuffit de quatre piquets.
- Là bàfe cftant terminée l’on enfonce force pieux die fix à huit pieds dans la terrë d’environ la moitié de leur longueur, liictcant des àis fur leur Ar-îcfte affiri de retënir la terre & les pierre donit oh garnit les efpaccs, les pieux & la ccrre eftans retenue au bas toiic autour, Ion fait vn lit de Fafcinesque l’on attache en la terre avec de longs piqucts,puis ictter de là terre fur les fafcinés y faifanc vn lie , & api-cs pbfcr fur le lie de terre vn lit de Fafcincs* continuant &: mettant toujours vn lie d’vn & vn lit d’autre, enforte que les lits des Fafcines foient croife2> fichant toujours des piquets pour tenir les
- Fafcines
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- M LA FORTIFICATION i*jf Fafcincs à chaque lic,& fempr fur les lies de terre quelque graine d’herbage à longues racines, & ainfi continuer iuf- ' qües a ce que l'on foie parvenu à la hauteur que Ton veut donner au Cavalier*
- Eftant parvenu à la hauteur de Ii plàtce forme, il faut faire le Parapet dè l’efpaifleur que nous avons dit, le Parapet fe faicàEmbrafeure ou aMcr* Ions ou a Créneaux, & que le dehoré dû Parapet foiten bai (Tant vers la Campagne, on y peut faire vne Berne de deux pieds ou environ donnant au Parapha vn pied de taiuds iheerieur, & trois au moins à l'extérieur jufques à la Berne ou rctràittè.
- Lon fe fert de cette Méthode pouf ellevèr des Ramparsou parapets pour fe couvrir contre des commandèmens.
- St la terre n’eft pas bonne lon peut reveftir le Cavalier a certaine hauteur pour maintenir là bafe le corps.
- Il luffira de le reveftir à la hauteur de fix pieds depuis fa bafe en haut , & gazorincr le refte de l’eftevation pour le faire de plus longue durée.
- Lors que l’on veut conftruire quelque ouvrage dans vne Place pendant qu’elle cft afliegee, il faut fe couvrir avec des rideaux attachez avec des?
- N
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- i94 de la Fortificaïioh:
- chandeliers, ainfi que iay dit dans lé traitté general de la Fortification.
- Le Commiflaire de l’Artillerie doit dire vigilant prenant garde que le lieu ou il commande ne manque d’aucune chofe qui luy foit ncceàïire.
- Que fes pièces foient bidi en ordre.1
- Que les équipages pour hes—net-coycr, rafraîchir &: remonter foient toufiours prefts.
- Que les Officiers du Canon ne boi-? vent trop.
- Vificer foûvcnt fon attirail.
- Que le Terrain de fa batterie foie bien entretenu.
- Que le boutte feu foit toufiours au deifous du vent.
- Que les Lanternes pour la nuitjne fade trop de lumière.
- Qifon ne porte aucun fcuoutfont les poudres qu’en fa prefence.
- Que toutes les diftributions fe faf-fènt a temps.
- Qu^il connoifie les pièces de fabad terie, leur calibre, & leur tir» affindc remédier a celles qui portent de travers ou trop haut.
- Qujl obferve fi, le deffaut vient de la piece, de l’affuft» du rouage ou de h plate ferme*
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- ùê la Fortification; i9}
- Que Tes aides foient toàfioürs au deffous du vent lorsqu'ils Fument.
- Qu’il ait dans ifà batterie quelques affuftshaut le pied* pour remonter les pièces en cas de blelTures à l’afFuft.
- Qujl connoiiïc les portées Toit morte, de point en blan, où petite portée.
- Là portée de point en blan , effc celle qui Fc fait par vne Ligne droite iufques a ce que la balle bame.
- Li portée morte efl celle quejfaitla balle apres avoir touché la teire.
- Là rriôycrine portée éft ce que peut porter vn Canon apres avoir quitté là Ligne droite iufques a ce que là balle tombe a terre.
- La portée du [Canon dé point en blah eft d’environ cinq cens toifes, & peut percer douze à quinze pieds cri bonne terre, & en terre mauvàife ou nouvelle rethuée iufques à vingt-qua^ tre pieds.
- Les autres] portées ne peuvent def-finir.
- Le Canon augmente fa portée a proportion des degrez de fon éfleva-tion, qui peut aller iufques à quarante Cinq degrez, & a cette eflevation clic eft plus grande qu'à celle du nivèàu.
- Pour connoilhe l’efïcvàtion au ni-N ij
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- icmj de la Fortification.
- veau que l’on veut donner a vne pièce, il faut fe férvir de l’Equairedont onfe fert ordinairement.
- La Coulcvrinc peut porter de fîx à fept cens toifes,
- La Baftarde peut porter de fept à huit cens toifes.
- La moyenne peut porter de huit à neuf cens toifes.
- I’ay creu devoir dire vn mot du Pétard, du Mortier, des Bombes, & de leur vfagej affin que ceux qui juf-ques icy l’ont ignore, ne foient plus muets lors qu’il fera queftiond'en parier.
- Û&êàûààââààà&ik&È
- DF pétard:
- LE Pétard eft vne Machine, pat le moyen de laquelle Ton romp avec violence .les portes des Places , des Murs de peu d’épaifleur & des Pâli flades.
- Pour s’en fervir on les appliquefur vn Madrier par le moyen de crampons à vis, & au bord du Madrier ,_il y a
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- De la Fortification. 197
- vne agraffc ou tire* fonds avec vn Anneau.
- Lors que vous le voulez appliquée il faut avoir vn crochet à vis , que Ton mec vu lieu que Ton veut rom-pre, & l’on accroche l’anneau du Madrier. à ce crochet, puis l'on donne le feuàlafufée d’Amorce, laquelle donne le temps de fe retirer , & le feu fai fane fon effet, l’effort pouffe le Madrier de violence qui brife ce qui luy. cfl oppofo i Autrcsfois l'on s’eft fort fervy. de cette machine, mais à prefenc ç.lle. n’eft plus en vfage.
- î ’on fe fort de Madriers à plufieurs yfages, comme à boucher les Embra-feures des Batscries, à doubler des Gc-njpüillicrcs; des. Batteries, à couvrir Le Mineur lors qui) fait fon trou, foie de£ fus luy ou \ cpfté, à boncher vne petite breche, dkCofte.qfie.le Madrier cfl; de bon fervicq,
- S’i/ eft queftion de tranfporter la Pétard, que l’n craigne icau ou autre accident , il Eau boucher le trou de la Inmiere avec de la cire , & boucher auffi avec de la poix ou de la ciré les jointures du tampon tout autout.
- U y a plufieurs maniérés d’àppli-N iij
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- ht de 14 Fortification;
- qucr le Pétard, & comme chacun a la fienne je n’en parleray point, les Officiers d’Artillerie qui font habiles gens, ont des expediens , qui pour vous les reprefenter demandéroient vn grand nombre de Figures, parce qu’il y a plufieurs chofes ou le Pétard peuteftré yrile ( quoy qu’on ne s’en ferve pas ) chacun à fa méthode.
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- DES MORTIERS ET
- Bombes,
- LE Mortier fert pour jetter les B ombes , Pierres, Grenades & autres chofes que l’on veut envoyer au loin; il faut donner à la bouche du Mortier vne cfleyation proportionnée, .félon la diftancc du lieu ou l’on veut envoyer la Bombe ou à peu. près , fa plus grande eftevarjon eft bornée au dou-ziefme degré de l’Efquairc ; l’on met âuffi dans les Mortiers des Bombes que fon emplit de Grcnadesj l’on en fait de plufieurs maniérés.
- Pour charger le Mortier, on iuy
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- DE LÀ FORTïîIGÀTlON' Ï991 donne de Poudre environ le tiers de la pcfantcur de ce que l’on met dedans, puis ayant bien bourre te enfoncé le Tampon, affin qu’il ait la force de pouffet ce que l’on met dedans, l’on donne \c feu par la lumière & par la bouche.
- Le Mortier eft monté fur vn efpc-çe d'Affuft ou 'f’raifneau, lequel a des roues, te à la crav.eçfc qui eft de parc Sc d’autre, il y a la p lace pour enea-ftrer les deux Tourillons, te avec des coins on efleye La bpuche parle moyen de TEfquairc à telle hauteur que l’on veut, fans que le Cujoc.touche à l'Af-fuft, l'on juge par la ligne vifuélle la, courbure que doit prendre la Bombe au bout de fon eflcyation, parce qu’elle forme vn cfpece d’Arc.
- L’effet de la Bombe eft , qu eftanc tombée en quelque lieu elle crève, te crevant, vomir des Grenades qui crèvent à leur tour , paf le moyen desquelles, te des efcïars de la Bombe,il fc fait des ruines te des degacs confi-derablés, foit parmy les Trouppes ou, dans les Maifons, en forte que l’on n’y peut demeurer en feurcte, lors que les. Afficgcans envoycnc des Bombes dans la Place.
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- ZÇO DE LA EoRTlF^CÀTIoÿ;
- Il fé flic quantité d’autres feux d’Artifices, comme Cercles à feu , Toiile te Capuchons Gouldronnez , que l’on jette dans les FofTez lors que l’Ennemy Le pafîe, ôu que L’on eft en cftat de monter là Breche 5 ou de forcer quelque lieu ; mais Ton ne s’en fert prcfquc plus, parce que les hommes £e prodiguant eux raffines,. ) particulièrement les François), qui pleins de generofitc te:d’amour pour le fcrvice de leur Roy, ne veulent devoir Iciir Gloire qu a leux propre valeur.
- DE LA MINE.
- LE Mineur ayant à paffer le Fofle, il doit faire prôvifjon des chofçs qui iuy font necefl'aires.; Rie Folle eft fec, il le paijfe à la faveur du Canou, te fe couvre le mieux qu’il peut avec des Madriercs-, te a deux hommes > ou au moins vrt , pour le fervir, il doit avoir Pincer, Pied de Chevre , Pioche çu Pic* _te Pelles de bois, & outre-ces chofes ( fi le FolTé a de l’eau }. il. Iuy
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- DE LA F OETtri CA TI ©M, ' lo| faut quatre grandes fiches de fer & vne petite cfchelle dont lé bout d’en bas toit garny de deux pointes de fer, af-fin qu’eftant vne fois pofce elle ne varie pas, te qu'avec ces fiches il fefaffe yn efpece d’cchafaut pour faire fon trou au defius de l’eau.
- Lors qu'il aura fait fon trou, iç qu'il fera à couvert > il travaillera i faire fa Gallerie, elles fé font quelquefois en Onde, te par fois en Potence > te fe connoilTant aflez a — vant fous le Baftion> il fera fa Chambre , laquelle fera quarrée ou environ » te d’vne grandeur fuffifante pour y loger le nombre, des Barriques ou Barils qu’il y veut mettre, te félon le temps, il pourra faire des Foürneaux, enfuitee placera ces poudres} ces Barils ou Barriques fe pofent tout de-bouc , donc on lève vne douve du fonds d’enhaut, puis il fait fa traifnée fur vne planche , laquelle communiquera à toutes lçs Barriques , pofant des Briques ou petits billots de bois , ou des pierres fur Tais de la traifncc de parc te d'autre d’icelle, puis il couvrira fa traifnce d'vn autre ais ou planche de la mcfmc largeur, laquelle pb-fera fur les briques, affin que. la traifi-
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- tOL BE LA PaRTlVlCÂTlQH'. née ne puifïc eftrc cftoufFcc par quelque débris s’il en artivoit, te couvrir ri les Barriques de mefinfe , condui? fane Ùl trarfnce couverte comme i’ay die, iufques proche de l’emboucheu-re i cfpenchanc foree poudre fur les Barriques, & que fa traifncc foitafl’ez garnie, puis pofant la Satieifle dans la traifnée, couverte comme dit eft , il forcira te bouchera fa Mine au mieux qu’il pourra , te fera encrer dans la Sauciffe la Fufce entourrée d’Eftou-pillc à laquelle il donnera le feu , te iç retirera le plus diligemment qu*il pourra : cette fufée eft faite exprès d’vnc longueur fuffifante , te d’vnc mixtion vn peu lente, affin qu’il ait le temps de fc retirer te fe mettre à couvert.
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- MJ N 1ERE DE FAIRE LE
- Trou du Mineur U Chambre,
- LE Mineur eftant en eftac de paf-fer le FoiTé, s’il eft fec , il paiera à la faveur du feu que l’on fera du
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- de la Fortification’,
- eofté des Àffiegeans, il fera porter a-vec luy les Madriers pour fc couvrir, te arrivé au pied de la muraille, il doit pofer des planches de huit ou dix pieds de haut au nombre de trois ou quarte; fçavoir vn bout a terre à cinq ou (ne pieds loing du pied de la muraille, te le bout d’enhaut contre la muraille , cela le couvrira de tout ce que Ton pourroit ietter d’enhaut te pofer a des madriers du code du flan oppofé pour fc couvrir) puis a deux perfonnes avec chacun vnc pince ils defracineront, feront mouvoir, & lèveront vnc piètre s’il eft befoin deux ou trois, les po-fanc autant qu’ils pouront du eofté qu’ils font flanquer enfuitte avec le pic, te: pioche, ils feront le trou i et tant couf-iours la terre de hors du eofté du flan oppofé.
- Eftant entre fous le Baftion, il faut avoir des Madriers ou planche efpaifTes dont on fera vue efpece de voûte pour fouftenir la terre de deflus, te i*on pofera pour fouftenir les planches ou madriers, deux ais cfpais te de mefmc longueur qui fe toucheront par fc pied & s’cfUrgironç par le haut faifant la forme d’vn V , ils fouftiendront fortement la terre de defTus, il n y a point de mc iU
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- 3.04 M- la FoRTiriGATiOH/ leure maniéré d'arbouter que cela.
- Lon pcuc avoir aufli de petits piw lotis de pois de quatre à Çix pouces de& pais en Quarré faits ën forme de T, te hauts à volonté, fur. le. travers def-quels on pcuc mettre des planches, te a’inli lon travaille deffousent feurccè.
- A prefent on fait prefque toufiours le travail en efpcce de Ceintre par 1q haut ou eh tiers point, afïin qu’vne partie fou (tienne l’autre * mais j'y trouve peu de feuretc.
- L’on fait quelques fois des Four* ncaux à la chambre de Mine, qui font des trous particuliers, outre la chambre on les crcufe en deftour, te l'on, y ppfc des facqs de poudre fur lefquçls on fait vne croifade avec vn coufteau, affin que le feu sy communique plus facilement, mais il faut que ces efpe-ces de fourneaux loient faits vers le corps du terre plain du Baftion.
- L’on fait l’entrée de la Mine pour l’ordinaire, a potence de deux retours ouaoncie, cela dépend de la prudence du Mineur a qui il sén faut rapporter, Car par fois il eft prclfc, te ne peut fair re ce qu’il voudroit, ou que la terre citant fabloncufe clic incommode forta comblant prefque foa travail, qui ac
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- DE LÀ. FORTIFICATION ipj pcuc pas eftrc cftançonné de toutes parts.
- Ceux qui font rentrée de la Mine a deux retours de Ligne droite, ne font point obligez de faire des [Fourneaux à leur Chambre, parce que l’entrée en eftant raifonnablemenc interrompue par les deftours, le feu s’empare tout d’vn coup de tout le lieu, te fait fon effet en haut.
- Il y en a qui ont creu que faifant deux chambres a quelque pied l*vn de l’autre fe communiquant par vne galerie, par ou on pafle en fe traifnant/ faifoit vn plus grand effet,il y a fans doute de l’apparence, mais ie trouve que la gallerie d’entre deux qui reftoit vuidc, conrenoir trop d’Air, ce qui diminue beaucovp de la force de la poudre, ioint que c’eft vn double travail, qui ne fe peut faire qu’avec beaucoup de temps qui cft toujours très-court en ces occasions , te qui mefme peut donner aux afliegez le loifir de faire des puids ou des caves pour jevencer voftre Mine te empefeher fon effet, ce qui feroic d’vn grand prciudice aux aflîegeans , te re-tarderoit beaucoup jl'effct de leur ge-nereufe ardeur.
- Les Mineurs ont pluficurs manie-
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- 2,06 D« LA FORTIFICATION* tes de paffer le foffé lors qu'il y a do l’eau, fi c'cft de l’eau vive , ils la paf-fent à U nage, ou fur des pontins de liege ou de jong, ayant vne corde à là imam avec laquelle ils tirent à eux les outils dont ils ont bcfoin» lefqucls on attache fur vne planche.
- Si le foffé eft feulement bourbeux te qu’il y ait de l’eau,le Mineur peut fe fervir de petites efchafffcs, ou avoir des ais que l’on ictcc ou coule Tvn devant l’autre. .
- L’on fe fert auffi pour paffer vn fof-fc bourbeux de clayes lices fur de longues perches dont on fait vn efpecè de pont, lequel fe continué en pouffant le devant avec des Picques.
- L*on fe fert auffi de daves defta-chccs qûfc l’dri iette devant foy, mais toutes ces clayes font füiettcs au feu que i'on peut ietter de deffus lebaftion.
- Si la bôùrbë n’éil pas fort liquide, l’on peut fairë vric traverfe dans le foffé foufienaht la boüc de part te d’autre avec des planches que l’on Ârboucterai te dont les areboutans entreront dans la terre, i et tant la boüe de part te d’autre avec des pelles de bois, ainfi l’on ie facilitera le paffage, à la faveur du Canon te de lamoufquctadc.
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- dé là FoRtirrcÂTïoir: 267,
- Voyla çe que je croy que l’on peut dire, fur ; cette matière, lequel eftanc bien exécuté, en la façon qu'il eft en-feigné on aura touttela fatisfaéfcion que l’on peut cfpcrer d'vn travail accom-
- piy*
- F I N.
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