Nouvelles récréations physiques et mathématiques
TOME 1
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- NOUVELLES
- RÉCRÉATIONS PHYSIQUES
- * I
- ET MATHÉMATIQUES.
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- NOUVELLES
- RÉCRÉATIONS PHYSIQUES
- ET MATHÉMATIQUES,
- Con tenant ce qui a été imaginé de plus curieux dans ce genre et qui te découvre journellement;
- Auxquelles on a joint les causes, leurs effets, la manière de les construire, et l’amusement qu’on en peut tirer pour étonner et surprendre agréablement.
- L L E EDITION.
- jfap M. y§UYQjÇ, de la Société littéraire et militaire 'y 5; de Besançon.
- ' ¥ô ME PREMIER.
- collection André Sarttaux
- A PARIS,
- A LA LIBRAIRIE, RUE S. ANDRÉ-DES-ARCS.
- 1799.
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- AVERTISSEMENT.
- Les trois premières éditions de l’Ouvrage donné au public, sous le titre de Nouvelles Récréations Physiques et Mathématiques , se trouvant entièrement épuisées, et quantité de nouveaux amusemens sur les diverses parties de ces sciences ayant été ira a-ginés depuis sa dernière impression, on a cru qu’en lui présentant cette quatrième édition, il étoit indispensable d’y ajouter ce qu’il y a de plus curieux dans les nouvelles découvertessur l’Electricité, et particulièrement sur les Gaz, dont on n’avoit point parlé dans les précédentes éditions : cette partie de la Physique, devenue si intéressante depuis quelque temps, étant alors, pour ainsi dire, dans son enfance»
- On ne fera pas ici l’éloge de cet Ouvrage, que l’auteur désavouerait, ne le regardant que comme un traité très- succinct de Phy-
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- VJ . AVERTISSEMENT. sique,dont les principes, adoptés jusqu’à présent par les meilleurs Physiciens, servent de base à diverses Récréations qui paraissent fort extraordinaires, et souvent même surnaturelles par leurs dispositions, èt la manière dont elles sont déguisées et présentées.
- Quel que soit le sentiment du lecteur à cet égard, il est constant que çet ouvrage a eu beaucoup de succès, et qu’il a même été traduit en anglais, en allemand et en hollandais. La traduction hollandaise, la meilleure de toutes, n’a été faite que sur la première édition; et celle qu’on présente ici est non-séulement deux fois plus étendue, mais partie même des amusemens, compris dans la première, ont été perfectionnés et simplifiés, soit par les conseils de différentes personnes, qui ont bien voulu -communiquer à l’auteur leurs découvertes, soit par l’auteur même.
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- AVERTISSEMENT. vij
- On n’a d’ailleurs rien épargné pour rendre cet ouvrage agréable, soit pour le ca-ractèrederimpression,soitpour la gravure des planches, qu’on trouvera supérieures à cellës des précédentes éditions.
- On a réduit cette édition entrois volumes; quoiqu’elle soit très-augmentée, en diminuant tous les blancs qui étoient à chaque Récréation, et en faisant les pages plus longues et plus larges, pour en diminuer le prix, et la mettre par ce moyen à la portée de tout le monde; et comme les planches ont été toutes gravées entièrement, on a eu la plus scrupuleuse attention à ce que les lettres de renvoi de chaque figure serapportent exactement avec celles de la Récréation qui en est l’objet.
- La beauté des planches rendant assez sensiblement les objets sans être enluminées , nous nous sommes proposé de les donner ainsi au public ; cependant nous en
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- vil) AVERTISSEMENT, aurons toujours des exemplaires dont les planchesseront enluminées avec soin,pour les personnes qui voudront payer six livres de plus.
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- DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
- L A science de la Physique et des Mathématiques, si utile et si nécessaire pour toutes les autres sciences dont elle est le principe, s’étend aussi sur nos amu-semens les plus agréables : ils nous affectent d’autant plus, qu’étant purement intellectuels, l’espri1 seul y a part ; aussi ils ont été de tous les temps le délassement des personnes les plus célèbres et les plus distinguées (i).
- Une application trop longue à des objets sérieux, ou à l’étude des choses abstraites et difficiles, cause à la fin de la fatigue, et quelquefois même de l’ennui, qui épuiseroient entièrement les esprits, si on ne les’ranimoit par des récréations propres
- (i) Charles XII, roi de Suède, savoit très-bien se refuser tous les plaisirs ; il défendoit à ses troupes les jeux de hasard, mais ilencourageoit celui des échecs, qu’il regardoit comme une science nécessaire au militaire. M. de Voltaire nous . assure qu’il y jouoit souvent avec le général Poitiaionski, et avec son chancelier Grothusen.
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- X DISCOURS
- rétablir l’ordre et l’harmonie si nécessaires pour conserver le corps dans son premier étal : c’est donc avec raison que ces amusemens peuvent être considérés comme des remèdes iunocens que la nature, qui tend toujours à contribuer à notre bien-être, nous présente pour remédier aux maux qUI résultent immanquablement d’une trop longue application à l’élude, que notre constitution naturelle ne pourroit long-temps supporter.
- Ce n’est pas le seul avantage que nous procurent ces amusemens; il est constant qu’ils contribuent beaucoup à orner l’esprit, et à donner à notre façon de penser une justesse géométrique aussi satisfaisante qu’utile et nécessaire dans toutes les affaires de la vie ; ils nous procurent aussi de plus grandes connoissances, et souvent ils peuvent nous mener à des découvertes utiles.
- Ces amusemens conviennent à tous les états , ils sont de tous les âges; tout ce qui contribue à étendre la sphère de nos connoissances, nous affecte toujours agréablement.
- L'esprit a sans contredit ses plaisirs, qui lui sont particuliers; il se plaît à démêler une difficulté, à dévoiler un mystère que d’autres ne peuvent comprendre ni découvrir ; on a même une secrète
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- PRÉLIMINAIRE. xj
- satisfaction d’être e'tonné d’abord d’un effet par le plaisir qu’on se propose d’en approfondir la cause. Laconnoissance des principes et leur application» sont les seuls moyens qui puissent nous guider et nous empêcher d’admirer les choses sans les comprendre.
- Ce qui a paru dans ce genre depuis deux siècles, a toujours été favorablement accueilli, et les auteurs qui ont écrit sur cette matière,ont acquis de la réputation : on ne peut cependant s’empêcher de reprocher à plusieurs d’entr’eux de nous avoir transmis quantité de choses sur le rapport de ceux qui les avoient précédés, sans en avoir préalablement examiné et expérimenté par eux-mêmes la possibilité (x). La lumière, que l’étude delà Physique , pour ainsi dire universellement cultivée, même par les personnes les plus distinguées, a répandue depuis ce temps sur tous ces objets, a fait abandonner ce qu’il y a d’absurde et de faux merveilleux dans leurs écrits, où il faut cependant convenir qu’il se trouve quelquefois des choses agréables.
- dans les ouvrages de Cardan, Porta et Decker, il en est beaucoup qui ne sont pas seulement vraisemblables.
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- xi) DISCOURS
- Le sieur Bâchet de Mésiriac, célèbre par plusieurs bons ouvrages, a traité un des premiers de diverses Récréations et Problèmes sur les nombres.
- Personne n’a écrit plus savamment sur les agréa blés illusions de l’optique, que le P.Nlcero,qui. a laissé un traité fort étendu sur cette matière : le père j4.bat en a récemment publié un d’un autre genre dans cette même partie de la Physique.
- M. Ozanam,professeur de Mathématiques,» rassemblé oe qu’il a trouvé de plus intéressant dans les auteurs qui l’avoient précédé;il y a beaucoup ajouté du sien, et a donné un Traité complet de Récréations mathématiques. Personne assurément n’étoit plus en état que lui de traiter savamment et à fond cette matière; maison ne peut disconvenir que son ouvrage ne soit à beaucoup d’égards trop profond pour le titre qu’il porte: dès que l’on se propose des objets de pur amusement,il faut de nécessité écarter tout ce qui peut occasionner trop d’application, ou qui suppose des connoissances trop étendues. Depuis la mort de ce géomètre, son ouvrage a eu cependant des éditions multipliées, et toujours bien reçues; mais il est étonnant que depuis sa mort on l’ait réimprimé si souvent, sans y
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- PRELIMINAIRE. xiiï
- ajouter ce qui, dans ces intervalles, a paru de plus intéressant (i).
- Je suis bien éloigné de me flatter de donner ici un ouvrage aussi savant que celui deM. Ozanam mais j’ai eu intention à ne présenter que des choses nouvelles, agréables, faciles à comprendre et àexé-cuter. Je me suis efforcé de me rendre intelligible même à ceux qui n’ont qu’une légère notion de la Physique et des Mathématiques, sans négliger cependant d’expliquer, lorsqu’il a été nécessaire, les principes et les causes de ces différens prestiges. J’ai tiré de ces divers effets tous lesamusemens que j’ai cru les plus propres à étonner et à surprendre agréablement. Enfin je les ai construits et déguisés de manière à inquiéter beaucoup ceux devant qui on s’amusera à les représenter. J’ai senti qu’il m’étoit essentiel de remplir ce double objet,
- (i) Depuis la précédente édition de cet ouvrage, on a entièrement refondu celui de M. Ozanam, et on en a donné une nouvelle édition plus intéressante, en retranchant quantité de choses inutiles, qu’on a remplacées par d’autres plus agréables et plus nouvelles, au nombre desquelles se trouvent quelques-unes de celles contenues dans l’ouvrage dont est
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- XÎV DISCOURS
- afin de procurer plus de satisfaction à ceux qui
- voudront s’en amuser.
- Comme il est absolument indispensable d’être instruit des causes pour juger de leurs effets, les Récréations d’un même genre sont précédées des principes sur lesquels elles sont composées, et ils sont même rappelés lorsque de nouvelles Récréations l’exigent : on n’a point épargné le secours des planches, mais on n’a pas cru qu’il fût' nécessaire de donner à chacune d’elles son explication particulière, indépendamment de celle contenue dans le corps de l’ouvrage, la description qu’on a faite dans les précédentes éditions ayant paru superflue.
- Chaque Récréation contient sa construction, son effet, et l’amusement qu’elle peut produire.
- J’espère que le public me saura quelque gré de lui avoir dévoilé tous ces petits prestiges; et je puis l’assurer qu’il n’est aucune de ces Récréations qui ne puisse être construite et exécutée, pour peu qu’on y emploie des ouvriers adroits et intelligens (i).
- (i) Il est quelques ouvriers qui ont voulu copier quelques-unes de mes pièces, c’est-à-dire, les plus faciles à exécuter. Je prie ceux qui ont pu en acheter, de les comparer avec
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- XV
- PRÉLIMINAIRE.
- J’ai fait construire pour quantité de princes et seigneurs les pièces contenues dans les précédentes édilions, et il n’y en a eu aucune qui n’ait produit exactement son effet.
- Mon intention, en donnant cet ouvrage au public, a été non-seulement d’instruire et d’amuser agréablement, mais encore de faire connoître aux personnes prévenues, qu’il n’entre rien de surnaturel dans ces sortes d’amusemens : c’est au public instruit à juger si mon objetaété rempli.
- Ce n’est pas qu’en général depuis que cet ouvrage a paru, on ne soit entièrement revenu du préjugé qui s’étoit répandu qu’il y entroit du merveilleux ; mais comme ceux qui font voir quelques-uns deces amusemens en public, soutiennent toujours hardiment avoir fait des découvertes extraordinaires inconnues aux physiciens (i ),
- celles qui s'exécutent sous mes yeux, ils verront la différence qu’ily a, tant pour la précision, que pour la propreté de l’exécution. On trouvera leur prix à la fin du dernier volume, que j’ai réduit au plus bas possible.'
- (i) Il n’est point d’années où l’ignorance ne s’efforce de surprendre la crédulité trop aveugledu public ,et d’en iinpo.-ser même aux personnes instruites;
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- xvj DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
- quelque ridicule que soit une pareille prétention; j’ai cru qu’il était aussi essentiel qu’indispensable de détromper ceux qui sevoient encore tentés de les croire sur leur parole.
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- RECREATIONS
- PHYSIQUES
- MATHEMATIQUES.
- 1/ A I M A N T.
- 'j&ê-fiéfii&hi r.
- :i magnétique, considérée principalement eu égard aux récréations contenues dans cet Ouvrage.
- aimant est une pierre naturelle et minérale de couleur noirâtre , pesante , et aussi dure que le fer, dans les mines duquel elle se trouve ordinairement. La connoissanee particulière de ses différentes propriétés, est indispensable pour concevoir parfaitement la construction des effets d’une partie des pièces de Récréation qui sont répandues dans cet Ouvrage. Il est absolument nécessaire de bien connoître sa direction , son attraction et sa communication , ainsi que l’effet des tourbillons magnétiques; on doit savoir aussi la manière d’aimanter les barreaux, lames, fers à cheval, cercles et aiguilles qu’on est obligé d’employer, leur proportion et l’effet qu’ils produisent, afin d’éviter tous
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- a RECREATIONS PHYSIQUES les divers obstacles qui pourroientse rencontrer en construisant les pièces dans lesquelles on doit les placer, et se trouver en état de déterminer avec précision, l’ordre et l'arrangement qu’il convient de leur donner.
- jDirection de l’Aimant.
- Une pierre d’aimant, ou une aiguille aimantée, suspendue librement sur son pivot, se fixe constamment d’un même côté vers le nord, et de l’autre vers le midi. La matière magnélique, qui, selon le gentiment de plusieurs Physiciens, coule sans cesse d’un des pôles de la terre vers l’autre, donne cette direction à l’aimant ou à l’aiguille aimantée (i). M. Huyghensen rend raison, en considérant les petites particules de la matière magnétique, comme autant de petits épis, et les pores de l’aimant, Comme étant composés d’une infinité de petits tuyaux, dont la surface intérieure est garnie de petites parties flexibles, inclinées, et toujours prêtes à se relever, pour s’opposer au retour de la matière magnétique.
- Si au-dessus d’un barreau ou lame d’acier aimantée, placé sur une table dans une direction quelconque, on pose à une petite distance une aiguille aimantée soutenue sur son pivot, de manière que son centre réponde au centre ou à l’é-
- (i)M- Descartes prétend qu’elle vient des deux pôles du moqde; et considérant la terre comme un grand aimant, il conclut que ce fluide magnétique entretient la terre dans Une même direction par rapport à sou axe.
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- ET MATHÉMATIQUES. 3
- quateur de ce barreau ( i ), elle prendra la même direction que ce barreau; inutilement voudra-t-on la placer dans une autre situation. C’est ici le même effet, quoique l’aiguille, au lieu de se tourner vers les pôles de la terre, se dirige sur ceux decP barreau , le long duquel circule sans cesse le fluide magnétique, qui sort continuellement d’un des pôles de ce barreau pour rentrer dans l’autre;de là vient que l’aguille aimantée présente au pôle méridional de ce barreau, son pôle septentrional,et au pôle septentrional ,son pôle méridional. Il est à remarquer que l’on suppose ici que l’aiguille est à une petite distance du barreau, attendu que si elle en est trop éloignée, le fluide magnétique qui circule d’un pôle de la terre à l’autre, fait alors effort sur elle, et tend à l’éloigper de la direction que lui a j donnéele barreau ,cet éloignement est d’autant plus ! grand , que cette aiguille est plus élevée au-dessus I du barreau,ou (ce qui est la même chose) du ] centre de son tourbillon magnétique.
- Cette observation sert à faire counoître, que plus il y a de barreaux aimantés dans une pièce, , plus il est essentiel que les aiguilles qui sont placées au-dessus d’eux en soient proches , sans quoi elles prendroient une direction peu exacte. La même chose arriverait s’il se trou voit des barreaux trop forts à côté d’autres qui fussent plus foibles.
- Il suit encore de cette remarque, qu’il faut proportionner la longueur des barreaux à celle des aiguilles , et avoir attention que les uns et les autres
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- 4 RÉCRiATIONS PHYSIQUES soieutde même longueur ; les aiguilles peuvent cependant être un peu plus courtes, mais on ne doit pas les faire plus grandes que les barreaux, attendu qu’on ne peut faire diriger exactement les aiguilles sans cette précaution.
- Attraction de VAimant.
- Si au pôle méridional d’une aiguille aimantée, suspendue librement sur son pivot, on présente le pôle septentrional d’une pierre d’àimant , ou d’un ban-eau aimanté, cet aimant attire l’aiguille et s’y joint. Le fluide magnétique qui sort avec une vitesse extraordinaire d’un des pôles de chacun de ces aimants, trouve un libre accès dans les pores de l’autre , et chasse l’air subtil qui se trouve entre deux ; de là vient que ces deux aimants s’approchent et se joignent : aussi lorsqu’ils sont plus forts, et qu’ilsdonnent un accès plus libre au passage du fluide magnétique, l’air se trouvant écarté en plus grande quantité, ils attirent à une plus grande distance et se joignent plus fortement ; de là vient le plus ou moins de force de ces aimants.
- Si au contraire on présente au pôle méridional d’une aiguille le pôle semblable d’un aimant, l’aiguille fuit, se retourne et s’agite, jusqu’à ce qu’elle soit enfin parvenue à lui présenter le pôle septen-
- Si on présente au pôle septentrional d’une aiguille, le pôle septentrional d’un autre aimant, elle fuij de même, et vient lui présenter le pôle méridional.
- La matière magnétique, qui, comme on l’a dit ci-dessus, sort avec rapidité d’un de ces aimants,
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- rencontrant le même pôle dans l’aiguille, et n’y pouvant pénétrer à cause que ses pores ne sont pas disposés à la recevoir dans ce sens, repousse alors avec force celte aiguille, laquelle étant suspendue librement,cèdefacilementàcette impulsion, tourne, s’agite jusqu’à ce qu’elle ait présenté le pôle op-posé;alors elle se fixe, parce quelamatière magnétique y trouve un libre accès.
- On voit par cette explicalion, qu’indépendam-ment de la manière de diriger une aiguille en la posant au-dessus d’un barreau, on peut encore lui donner différentes directions, en présentant un des pôles d’un barreau aimanté à une partie quelconque du cercle que cette aiguille parcourt; ce qui est utile dans differentes circonstances qui se trouvent dans la construction des pièces de Récréations qui agissent par le moyen de l’aimant.
- L’interposition d’un corps quelconque, excepté le fer, ne peut empêcher ni même diminuer aucun de ces effets.
- Communication de VÆmant.
- Si on passe légèrement sur le pôle septentrional ou méridional d’un aimant armé, ou d’un barreau aimanté, une aiguille ou lame d’acier bien trempée, en la conduisant d’un bout à l’autre.toujours dans le même sens, cette aiguille ou lame devient elle-même un aimant quia ses pôles, et la même vertu que l’aimant même.
- La matière ou le fluide magnétique, pénétrant avec rapidité dans les pores de l’acier, qui sont sane doute d’une configuration approchante de ceux de
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- l’aimant, les perfectionne encore, et s’y prépare un libre accès, de là cette lame aimantée devient elle-même un aimant.
- Si on passe ensuite cette lame à contre-sens sur le même pôle de cet aimant, elle perd aussi-tôt toute sa vertu ; et si on continue de la passer de ce même sens, elle la reprend, avec celte différence que le pôle méridional devient le poleseptenfrional, et le septentrional devient méridional ; ce qui ne peut être occasionné que par le fluide magnétique, qui relève d’abord à rebours les pores de l'acier qu’il avoit forcé de se coucher, les fait abaisser ensuite dans un sens contraire, et change alors les pôles de cette aiguille aimantée : on parvient par une opération à-peu-près semblable, à changer les pôles d’un aimant naturel (i).
- Cesaiguilles ou lames ainsi aimantées conservent leur vertu pendant plusieurs années, quoiqu’elle diminue insensiblement; ce qui vient en partie de ce qu’elles ne sont pas constamment placées dans la direction du fluide magnétique, qui, comme on l’a déjà dit, va d’un pôle de la terre à l’autre; on leur rend leur vertu en les aimantant de nouveau : il est ‘essentiel de les garantir de la rouille qui détruit beaucoup leur vertu.
- (*) M. Knight a fait cette expérience devant la Société royale de Londres ; il prit une peirre d’aimant non armée , la plaça entre l’extrémité de deux barreaux fortement aimantés , de manière que les pôles semblables se touchoient, et il parvint par ce moyen à changer les pôles de cette pierre : on peut par cette memeraison augmenter la force d’un aimant naturel, en le plaçant entre deux barreaux de manière que le* pôles contraires se touchent
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- Déclinaison de V Aimant.
- On a vu ci-dessus qu’une aiguille aimantée, suspendue librement,se dirigeoit constamment vers'léS pôles; cette direction varie cependant de plusieurs degrés, et c’est cette variété que l’on nomme déclinaison.
- Elle n’est pas égale dans tous les endroits de la terre, elle varie aussi endjfférens temps,dans les mêmes lieux; tantôt la .déclinaison est à l’est, tantôt elle est â l’ouest. On n’a pu pénétrer jusqu’à présent la cause de cette variété, sur laquelle il seroit inutile de s’étendre ici, attendu .qu’elle n’a affcun rapport aux amusemens dont on doit donner la description.
- Inclinaison de J? Aimant.
- L’inclinaison de l’aimant estle penchant,qu’une aiguille suspendue a de s’abaisser verslespôles; une aiguille d’acier traversée d’un pivot comme les bras d’une balance, et mise dans un parfait équilibre avant d’être aimantée, semble en ce climat devenir plus pesante du côté du nord, vers lequel élleincline d’environ 60 degrés. Si cette même aiguille étoit placée vers l’équateur de la terre, elleseroit en équilibre; et si elle étoit au-delà, elle inclinerait vers le
- Ce même effet a lieu lorsqu’on tient une aiguille semblablement suspendue au-dessusou placée à côté d’un barreau aimanté; si elle est placée vers leani-lieu ou équateur du barreau, elle y reste dans une situation horizontale ou parallèle au barreau ; elle
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- B RÉCRÉATIONS PHYSIQUES s’i ncline ou s’approche plus ou moins à mesure q u’on l’éloigne de cet endroit, et qu’on l’avance vers l’un ou l’autre des deux pôles de ce barreau, de manière quesi le barreau aimanté est beaucoup pluslong que Fàigtlille, lorsque l’extrémité de l’aiguille se trouve vers l’extrémité du barreau,•'elle'sè place alors dans Une direction verticale,c’est-à-dire, perpendiculaire au barreau.il est à observer que daus cette expérience , il est nécessaire que le pivot traverse l’ai-gùille horizontalement' si on la pose au-dessus du barreau, afin qu’elle'ait par-ce moyen une liberté entière de s’incliner (i). : . ’ :
- Choix des pierres d'aimant.
- Les meilleurs pierres d’aimant , et qui sont les plus estimées, sont-celles qui, à grosseur égale, étant armées , soulèvent un plus grand poids : la différence est si grande entr elles, qu’il y en a dont la forcé et l’attraction-sont cent fois plus considérables : on trouve assez communément des pierres d’aimant, qui étant-aimées, soulèvent deux et trois fois leur poids, àt- il s’en trouve très rarement qui puissent le porter cent fois.
- ’ Quelque force qu’ayent ces pierres ainsi armées, elles ne sont presquè plus d’aucun usage pour aimanter. Les barreaux ou aimants artificiels communiquent beaucoup plus de vertu magnétique ,
- (i) Si on se sert d’une aiguille aimantée portée sur son pivot; on la mettra alors à côfédu barreau, ce qui produira le même effet; cette expérience est essentielle, al tendu qu’elle sera appliquée à des Récréations fort curieuses , dont il n’a 'point été question dans les précédentes édifions.
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- ET MATHÉMATIQUES. 9 «ton peut par leur secours aimanter de très-grandes barres d’acier, ce qu’on ne pourrait faire facilement, même avec le meilleur aimant; c’est à M. Knight, qui nous a enseigné la manière d’en aimanter de toutes sortes de grandeurs, que nous sommes redevables de cette heureuse découvert?.
- J)es différais usages de l'aimant, de l'ancienneté de leur découverte, et des fables qui se sont débitées à son sujet.
- Les premières découvertes des secrets delà Nature n’en indiquent pas toujours toutes les merveilles. Il en reste ordinairement beaucoup à découvrir, et on ne vient à bout d’en pénétrer les causes et les effets que par une étude approfondie et des expériences réitérées ; tel a été l’aimant : on n’y remarqua d’abord que la seule vertu d’attirer le fer, et ce ne fut que vers le quatorzième siècle qu’on reconnut ses autres propriétés, et particulièrement celle de se tourner constamment, vers les pôles, et de communiquer sa vertu à l’acier. Cette heureuse découverte, une des plus importantes qui ait été faite dans ces derniers siècles , fit inventer la boussole, sans laquelle il eût été impossible d’entreprendre sur mer des voyages de long cours , et c’est à cette précieuse invention que nous devons la découverte et les richesses du Nouveau Monde.
- Il est arrivé à l’aimant ce qui est assez fréquent aux choses extraordinaires ; on l’a exalté par des contes ou fables ridicules, remplis de mensonges et d’absurdités , et ils se sont fait quelqu’autorité parmi les personnes crédules ; on raconte ( par
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- IO RÉCRÉATIONS PHYSIQUES exemple) que le tombeau de Mahomet, qui est (dit-on) de fer, est suspendu en l’air par la vertu attractive d’une pierre d’aimant; cette fable démentie par tous ceux qui ont été à la Mecque,tire son origine de ce que Pline rapporte de l’architecte Dimocrate, qui voulut construire à Alexandrie la voûte d’un Temple en pierres d’aimant, afin de pouvoir y suspendre en l’air k figure ou le tombeau nArsinoé, sœur de Ptolomée, que ce roi avoit intention par là d’immortaliser : la mort de Ptolomée et celle de Dimocrate empêchèrent l’exécution de ce projet chimérique (i).
- On doit mettre au nombre de ces fables ce que raconte Sérapion, qui veut faire accroire que l’aimant qui se trouve en grande quantité dans les entrailles de la terre, arrête les vaisseaux cinglàns à pleines voiles , et en arrache les clous.
- Plusieurs auteurs lui ont supposé des effets plus merveilleux, en lui attribuant le pouvoirde chasser
- ’^i) Il est à présumer que Dimocrate s’étoit imaginé qu en suspendant la figure d’Arsinoé au cen're d’uue voûte circulaire, entièrement formée de pierres d’aimant, elle se-roit alors également attirée de tous côtés, et y demeureroit suspendue; ce qu’il n’auroit pu croire, s’il avoit fait réflexion que l'aimant n’a un certain degré de force, que quand le fer est absolument joint à lui. M. Gassendi, qui traite de fable ce qui se débite à ce sujet, ne dit pas cependant que la chose soit absolument impossible.
- Ce qu’il y a de certain , c’est qu’une telle exécution passe toute l’industrie humaine ; et quoique le Père Cabèus ait assuré avoir pu parvenir avec une patience infinie, à suspendre un instant une aiguille à coudre entre deux aimants , quand ce fait seroit véritable, cela ne prouveroit pas la possibilité de suspendre en l’air de la même manière ulte ftàtue de fer, ou ie'cheval de Bellérophon.
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- ET MATHÉMATIQUES. n
- les démons , ou en avançant qu’il est le meilleur filtre d’amour.
- Actuellement même on s’efforce de persuader que le fluide magnétique ( dont on ne connaîtra peut-être jamais la nature ) peut guérir diverses maladies, tandis que la décomposition et l’examen le plus exact qui a été fait par les plus célèbres chimistes de toutes les substances connues, n’ont pu jusqu’à présent- nous apprendre assez parfaitement de quelle manière les parties dont elles sont composées agissent sur le corps hu-
- Famianus Strada surpasse encore ceux-ci en absurdités, en voulant faire entendre qu’on peut par son moyen écrire et s’entretenir avec ses amis quoique fort éloignés (i)-; cette ridicule fiction Tenouvelée depuis quelques années , est fondée sur quelque chose de vraisemblable. L’expérience a appris il y a long-temps, qu’un ami peut, par le moyen de l’aimant, s’entretenir avec son ami d’une chambre à l’autre, c’est-à-dire, séparée seulement par une cloison d’un demi-pied d’épaisseur, mais il est impossible qu’on puisse le faire à une plus grande distance, et hors l’activité de l’atmosphère de l'aimant, comme on le verra d’une manière assez extraordinaire dans cet Ouvrage.
- Il est certain qùê l’aimant a été employé depuis long-temps à divers amusemens plus où moins agréables, et qùi ont paru tenir du merveilleux ;
- (i) Celte correspondance serait assurément fort utile et fort agréable, mais malheureusement ce n’est qu’une chimère dont quelques auteurs n’ont pas eu honte d’entretenir le public,
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- il RÉCRÉATIONS PHYSIQUES
- la preuve en résulte de ce que rapporte Saint Augustin , qu’étant chez un évêque nommé Sévère, il lui vit prendre une pierre d’aimant, etla tenir sous une assiette d’argent dans laquelle il y avoit un morceau de fer qui suivoit exactement tous les différens mouvemens de la main qui le faisoit mouvoir. Il ajoute qu’à l’heure qu’il écrit, il a sous ses yeux un vase rempli d’eau, posé sur une table épaisse de six pouces, et qu’une aiguille mise dans ce vase va de côté d’autre, selon le mouvement qu’il donae à la pierre posée sous cette table.
- On lit dans Parla, Mag. naturel, lib. 7, cap. 29, que des imposteurs de son temps abusoient par ce moyen de la crédulité du peuple, en mettant autour d’un bassin divers mots gravés qui, servoient de réponses aux demandes que des personnes superstitieuses leur faisoient sur l’avenir.
- Souchi de Rennefort dit dans son ouvrage ; Entre les tours de passe-passe, les jeux et les spectacles que présentent au peuple les charlatans et les saltimbanques, il leur est ordinaire de faire voir une aiguille aimantée cachée dans un morceau de liège, et nageant dans un bassin rempli d'eau ; là, sans être touchée de personne, elle se dirige au gré des aimants qu’ils tiennent cachés dans leurs mains, et qu’ils promènent autour du bassin. De nos jours on a fait la même chose, mais plus ingénieusement; on voyait dans le cabinet du savant mécanicien, M, le marquis de Servières, une pendule, au centre de.laquelle étoit un bassin rem pli d’eau , une tortue factice, posée dans ce bassin, alloit indiquer l’heure qu’il étoit;
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- œ qui se faisoit par le moyen d’une mécanique fort ingénieuse à laquelle étoit adapté un aimant.
- On a vu depuis quelques Récréations de ce genre, et dans ces derniers temps, une sirène» qui par la diversité de ces accessoires, et par quelques autres subtilités, produisoit des amusemeus en apparence fort extraordinaires.
- Le merveilleux de ces sortes d’amusement leur ayant procuré du succès, plusieurs personnes en ont composé sur ce principe de plus ou moins agréables. Mais c’est une erreur de croire qu’aucune d’elles ait pour cela découvert dans l’aimant quelque nouvelle propriété ; ce sont celles qui sont connues qui occasionnent tous ces prestiges ; comme on pourra s’en convaincre par la description des pièces de Récréations contenues dans cet ouvrage, dont la plus grande partie, quoique construites sur les mêmes principes, produisent par leur arrangement et leur combinaison des effets encore plus surprenans.
- Manière de construire et d’aimanter les barreaux etfaisceaux nécessaires pour communiquer la vertumagnc tique aux aimants artificiels,qu'on doit employer dans la construction des differens amusemens contenus dans cet ouvrage.
- Faites forger une douzaine de lames d’acier, de huit pouces de longueur sur sept à huit lignes de largeur et deux lignes d’épaisseur, dressez-les sur leur longueur, et que leurs deux extrémités soient limées bien quar rément; faites-les rougir au feu
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- ,4 RÉCRÉATIONS PHYSIQUES dans tout leur entier, et trempez-les sans qu’elles soient absolument trop dures ( i ).
- Ces lames ayant été bien trempées, il faudra les dresser de nouveau en les passant sur la meule de grès, et on les adoucira ensuite sur une meule beaucoup plus tendre.
- Il faut avoir soin, avant de tremper ces lames, de marquer par un trait fait à la lime, le côté que l’on destine à devenir le nord, afin de n’étre pas sujet à se tromper, lorsqu’on les aimantera, ou qu’on les assemblera comme il va être expliqué.
- Cette première opération étant faite, vous prendrez vos douze lames et les joindrez ensemble avec deux anneaux ou cages de cuivre A et B( figure première, planche première ) ; vous aurez soin de les séparer avec une petite règle de bois C, et d’en mettre six d’un côté et six de l’autre, de manière que la position de leurs pôles soit comme le désigne cette figure.
- Vos douze lames étant ainsi assemblées, et bien
- ( I ) Ces lames étant sujettes à se courber en les trem-
- Ent, il est essentiel, pour parer à cet inconvénient, de i plonger perpendiculairement dans l’eau. Si malgré cette précaution , quelques-unes venoient à se courber , il faudrait les redresser après les avoir détrempées, et les retremper ensuite de nouveau. Cette attention est" nécessaire, attendu qu’il est important que toutes les lames , dont on doit composer un faisceau, soient parfaitement jointes les unes contre les autres. Les limes d’Allemagne, quand elles sont bien forgeés, réussissent assez bien, quoique cependant elles ne soient pas de pur acier, mais d’un composé de fer et d’acier que les ouvriers appellent étoffe. Lorsque ces lames ont été forgées bien également et avec soin, elles sont bien moins sujettes à se courber lors de la trempe.
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- ET MATHÉMATIQUES. i5 étroitement serrées dans leurs cages, dressez-les de nouveau toutes ensemble par leurs extrémités, et les polissez sur une meule de bois garnie d’émeri; marquez l’ordre dans lequel elles sont assemblées, afin de pouvoir les replacer de la même manière lorsqu’elles seront aimantées; attendu qu’il est essentiel qu’elles ne se débordent point les unes des autres par ces mêmes extrémités.
- Faites aussi deux contacts de fer doux D et E de même largeur que vos lames, qui puissent les couvrir toutes par leurs extrémités, et donnez-leur un demi-pouce d’épaisseur; ces contacts s’attachent fortement aux lames aimantéés, et contribuent à leur conserver beaucoup plus long-temps leur vertu. On peut,si l’on veut, mettre un crochet F à l’un de ces contacts, afin de lui faire supporter un poids H, et alors il faut ajuster une anse G à l’anneau supérieur B, pour suspendre le faisceau, ce qui lui procure assez ordinairement une plus grande force, pourvu qu’on ait attention lorsqu’elle augmente, à le charger d’un plus grand poids.
- Retirez les anneaux A et B, et placez sur une table six de vos lames en les disposant comme le désigne la figure deuxième, même planche; observez que le nord de l’une joigne toujours le sud de celle qui la suit; prenez ensuite une pierre d’aimant armée, et qui communique le plus qu’il est possible la vertu magnétique; ou si vous avez deux barreaux bien aimantés, formez-en un faisceau A en les séparant avec une petite règle de bois, et disposant leurs pôles comme l’indique la figure pre-
- Promenez cet aimant ou faisceau A sur la rangés
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- ï6 RÉCRÉATIONS PHYSIQUES des six lames BC DEF G, en suivant leur direction, et en observant que le côté de l’aimant ou faisceau qui désigne le sud, doit passer le premier par l’extrémité de la première de vos lames A qui désigne le même pôle.
- Lorsque vous aurez promené ce faisceau dix à douze fois sur vos lames, en allant et venant alternativement, répétez cette même opération sur leurs autres faces.
- Prenez ensuite une de ces lames, et essayez à y suspendre par son extrémité une des autres lames, en les présentant l’une à l’autre par leurs pôles contraires. Si une de ces lames soulève la deuxième et celle-ci une troisième ( fig. 3e.), elles seront suffisamment aimantées ; alors vous en ferez un faisceau, et vous vous en servirez pour aimanter de même vos six autres lames : vous suivrez ensuite le procédé qui suit.
- Ces six dernières lames auront plus de force que les six premières, c’est pourquoi il sera à propos d’en faire un faisceau pour aimanter de nouveau ces six premières; et si parmi ces douze lames il s’en trouve quelqu’une qui ait moins de force, vous les aimanterez avec un faisceau que vous ferez alors de huit ou dix lames (i); mais si vous ap-percevez qu’elles n’acquièrent pas plus de force, il est inutile de chercher à les aimanter davantage, attendu que cela provient alors de la qualité de l’acier, ou de sa trempe.
- Vosdouze lamesseront aimantées dans touteleur
- (i) Lorsqu’on fait un faisceau, il faut toujours qu’il y ait un nombre pair de lames séparées par moitié avec une petite règle de bois de deux lignes d’épaisseur.
- force
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- force, si chacune d’elles en peut soulever quatre ou cinq aulres: il arrive même quelquefois qu’elles en soulèvent davantage, mais peu à peu cette force diminue jusqu’à un certain point; pour l’éviter il én faut former aussitôt un faisceau, en les liant fortement avec leurs anneaux, et en y appliquant leurs contacts (1).
- Ce faisceau de douze lames vous servira pour aimanter les cercles,Ters à cheval, et autres pièces d’acier, tels que les barreaux de huit à dix, et même douze pouces de longueur; mais si l’on étoit curieux d’aimanter de fort grands barreaux de quinze à vingt pouces, il faudroit avoir alors un faisceau composé d’un bien plus grand nombre de lames, sans quoi ils auroient beaucoup moins da force qu’ils n’en peuvent acquérir.
- Manière d'aimanter les cercles (2).
- Faites forger et dresser à la lime un cercle ou anneau d’acier A B C ( figure quatrième, planche première ), ouvert en A C d’environ un pouce, et de tel diamètre que vous jugerez à propos, pourvu qu’il soit proportionné à celui du bassin rempli
- (1) Lorsqu’on forme un faisceau, il faut non-seulement observer que l’extrémité de six lames qui sont placées d’un côté de la règle, désigne le nord , et les six autres qui sont du même côté, le sud; mais il faut encore les placer alternativement une à une de côté et d’autre de cette règle; c’est du moins c» qui est recommandé par ceux qui ont fait les expériences les plus recherchées sur la construction de ces faisceaux.
- (2) Les aimants en forme de fer à chéval'peuvent s’aimanter de la même manière.
- J. B
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- ,8 RÉCRÉATIONS PHYSIQUES
- d’eau sous lequel vous vous proposez de le faire agiV, j et qui doit avoir quatre pouces de plus, à son diamètre;ce cercle doit êlre Recourbé sur sa surface la plus large ; plus son diamètre sera grand, plu9 il doit avoir de largeur et d’épaisseur, sans quoi s’il j avoit moins de force, il seroit fort difficile de par- j Ÿenir à le bien aimanter (i).
- Faites rougir ce cercle dans tout son entier et le plus également qu’il vous sera possible, après l’avoir attaché avec du fil d’archal sur une forte croix de fer. (Voyez figure cinquième, même planche.) Trempez-le en le plongeant de côté dans l’eau f } afin de l’empêcher de voiler, ce qui luidonneroit une forme désagréable. Après l’avoir ainsi trempé' vous le redresserez à la meule et le polirez de même et vous l’aimanterez en suivant le procédé qui suit.
- (i ) Un cercle de six pouces de diamètre doit avoir environ’ ciuq lignes de large, et une ligne et demie d’épaisseur ; s’il » huit pouces, on lui donnera sept lignes de large et deux lignes-d’épaisseur, etc. Cette proportion ou grosseur,quoique beaucoup moindre qu’il ne laudroit pour aimanter dans toute leur' force des cercles de ces diamètres, sera néanmoins suffisante pour l’usage qu’on en doit faire ici; s’ils étoient plus légers , ils s’aimanteroient trop foiblement, et la figure qu’ils doivent faire mouvoir sur leur bassin, auroit trop de lenteur dans ses mouvemens;il en est de même des barreaux d’acier aimantés :• s’ils sont trop longs, eu égard à leur grosseur, ils s’aimantent plus foiblement; ce qui prouve évidemment qu’il est une longueur déterminée qu il convient de donner aux barreaux pour tes mettre en état d acquérir autant de vertu magnétiqne qu’ils' en peuvent recevoir, comme l’a savamment observé en Angleterre M. Knight, qui a non-seulement déterminé la longueur que Ie3 barreaux doivent avoir, eu égard à leurs différons poids, mais encore le nombre des lames dont doit être composé le faisceau qu’on doit employer pour parvenir à les bien aimanter.
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- teT MATHÉMATIQUES. ,, î*osez ce cerclé à plat sur une table ( fig.sixième* hiême planché ), ët ayant reconnu l'extrémité que Vous destinez pour être le nord , appliquez-y un barreâu aimanté A -, dont le sud touche ce côté du nord , appliquez à l’autre extrémité un autre barreau dé même grandeur B, dont le nord touche le sud dix cercle; placez le contact G à l’autre éïtrémifé dé ces deux bârreaüx.
- Cette disposition étant faite. vous poserez votre fâiscè&u sur l’extrémité E du barreau A, de manière que lé sud des barreaux qui le composent puisse couler le prémier sürle sud de ce barreau A ; alors vous le ferez glisser doucement le long de ce barreau, du cerclé G et du barreau A , et continuerez à plusieurs reprises, sans déranger la situation du faisceau; voüs ferez ainsi vingt à trente tours, c’est-à-dire* jusqu’à ce que vous appérce-1 Viez que vos barreaux sont fôrtadhérens au cercle J vous retournerez! ensuite le cércle et les barreaux , sans rien déranger de l’ordre dans lequel ils sont: placés, eu égard à leurs polès respectifs, et vous Continuerez à aimanter ce cercle sur son autre face, jusqu’à ce qUe vous jugiez qü’il né peut plus acquérir dé nouvelles forces * ce qü’il sera facile dé connOître* en appliquant à ces deux polès lé contact G,qui doit s’y tenir fortement attaché ( i
- E E F E T1
- Ce cerclé aimanté étant plaeé sous tin bassin
- ( i ) Ce contact doit reslér appliqué, sur iea deux pplési tfe te cercle aimanté lorsqu’on ue s’eu sert point, il contribue à lui faire conserver plus long-temps Savértu magnétique,
- B Si
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- ta RÉCRÉATIONS PHYSIQUES rempli d’eau d’un diamètre plus grand que lui, de maniéré que son centre soit soiis celui de ce bassin ; si l’on met sur l’eau une petite lame d’acier d’un pouce de longueur, supportée par un petit plateau dé liégé,en quelque-endroit que se trouvé placée cette lame sur ce bassin, elle sera attirée, et ira toujours se placer au-dessus des pôles de ce cercle : cet effet aura lieu, quand même il y auroit deux pouces de distance entre ce cercle et la surface de l’eau, excepté néanmoins, que plus il y aura de distance, moins le mouvement sera accéléré.
- Ce petit barreau aimanté, se plaçant toujours entre les deux pôles A etC de ce cercle ( voy. lig. 4e. )', il est aisé de voir que si on fait tourner ce' cercle, ce morceau de liège se présentera successivement à tous les points de la circonférence de cé bassin.
- Manière Æaimanter une lame d’acier , sans
- le secours d’aucun aimant naturel ni arti~
- Jiciel(i).
- Prenez une lamé d’àcier non trempé, d’environ trois pouces de long, trois à quatre lignes dé large, et une demi-ligne d’épaisseur ; un morceau de ressort de pendule détrempé peut servir à cette
- (i) M. Knight bst le premier qui a trouvé le moyen d’aimanter une lame d’aaer sans le secours d’aucun aimant; mais ayant tenu long-temps cel.e découverte secrète, MM. Mitchell èt Canton eu Angleterre, et à Paris M. Aniheaume, y parvin-
- 1-ent egalement ;c est du procédé de M. Andieanme dont U
- sera ici question.
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- ET MATHÉMATIQUES. expérience. Ayez «ne pelle et des pincettes ( voye?' figure première, planche deuxième ); plus elles ont servi, plus elles sont grandes, et meilleures elles sont. Tenez la pelle verticalement entre vos deux genoux, attachez cette lame d’acier vers A, de façon que l’extrémité que vous destine? pour être le nord, soit tournée en bas; et afin quelle ne puisse pas glisser, serrez-la contre cette pelle ou, fourgon avec un cordon de soie : prenez ensuite les pincettes, et les tenant presque verticalement, frottez-en cette lame en allant toujours de bas en haut : lorsque vous aurez réitéré douze à quinze fois cette opération sur les deux côtés de çette lame, elle aura acquis une vertu magnétique, suffisante pour soulever de petits clous, par son extrémité inférieure; cette découverte est celle qui a été faite en Angleterre par M, Canton, ( 1 ).
- Il est aisé de voir , qu’ayant aimanté ainsi six ou huit lames, on peut en former un petit faisceau, avec lequel on pourra en aimanter d’un peu pius grandes, et par ce moyen ou pourra successivement parvenir k, aimanter de moyennes lames, sans le secours d’aucun aimant,
- M. Intheaume alla plus loin dans çette découverte que MM. Mitchell et Canton; il ajouta, deux espèces d’armures aux deux barres dont s’étoitservï en Angleterre M. Mitchell; il supprima la barre
- (i) M. Mitchell vint à bout de donner la vertu magnétique à une petite lame d’acier qu’il plaça entre deux barres aligneés dans la direction du méridien magnétique. Ce qu il exécuta en faisant passer sur celte petite lame, et du nord au sud, una. tfo.isième placée verticaletnent.
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- 53 RÉCRÉATIONS PHYSIQUES
- qu’il faisoit couler verticalement sur la lame qu'il s vouloit aimanter et parvint, sans le secours d’au-cun aimanl, à aimanter des lames d’acier de douze j à quinze pouces de longueur, ce que n’avoient pu faire MM. Mitchell et Canton. Voici son procédé, \ tel qu’il l’a rapporté dans un écrit qui a pour titre, ] Mémoire sur les Æmants artificiels, qui a rem- J porté le prix de l^Académie de Pétersbourg, j
- « Sur une planche A "B ( figure deuxième, plan- \ che deuxième) placée dans la direction du cou-» rant magnétique , c’est-à-dire, pour Paris,
- » inclinée à l’horizon de soixante-dix degrés vers.
- » le nord, je place de file deux barres de fer quar-» rées G D et E F de quatre à cinq pieds de lon-» gueur,sur quatorze à quinze lignes d’épaisseur, s* limées quarrément par leurs extrémités E et C, x entre lesquelles je laisse un intervalle de six lignes;
- » j’applique à cliacunede ces extrémités une espèce » d’armure G, formée avec de la tôlede deux lignes » d’épaisseur sur quatorze à quinze lignes de lar-» geur,et une ligne de plus de hauteur, dont le » côté qui doit toucher à la barre est limé et en-» tiè-rement plat; trois des bords de l’autre face sont 3) taillés en biseau ou ç.haufrein ; le quatrième.qui,
- » excède d’une ligne d’épaisseur de la barre, est 3» limé quarrément pour former une espèce de ta-» Ion. Pour remplir le reste de cet intervalle, je s» mets entre çes deux armures une petite languette 3> de bois de deux lignes d’épaisseur. Tout étant » ainsi disposé, je glisse sur ces deux talons à-la-» fois suivant la longueur des deux barres de fer , ]
- » la b^rçç d’acier HI que je yeux aimanter ,1a fai-, j
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- ET MATHÉMATIQUES. a3 » sant aller et venir seulement d’un de ces bouts à » l’autre, comme on feroit si l’on aimantoit sur » les deux talons d’une pierre d’aimant.»
- M. Antheaume a par cette méthode aimanté non seulement de petites lames, ainsi qu’avoient fait avant lui MM. Mitchell et Canton, maismême des lames de plus d’un pied, ce qui lui a donné lieu d’observer qu’en se servant de barres de fer beaucoup plus longues, la lame ou barreau qu’on veut aimanter acquerrait beaucoup plus dé force, et pourrait être semblable à celle qu’elle recevrait du meilleur aimant.
- Je n’ai rapporté ici ce procédé que pour faire connoître qu’on peut, au bësoiü, avec du fer et de l’acier seulement, se procurer des lames aimantées, et toutes autres sortes d’aimants artificiels.
- Manière à’ aimanter les petites lames qui servent pour les Récréations Magnétiques.
- Il suffit d’avoir deux barreaux bien aimantés de huit à dix pouces de longueur qu’on doit conserver dans leur boîte entré leurs' contacts.Lorsqu’on veut s’en servir pour aimanter , on prend un de ces barreaux dans chaque main, les pôles disposés comme l’indique la figure troisième, planche deuxième, et on les fait glisser doucement, et én même temps sur Te petit bârrèàu BC, l’un à droite depuis A jusqu’en C, efl’a'ù'tré à gauche dépuis A jusqu’en B, ce qu’on réitéré" sut-' chacune des faces dé ce barreau , jusqu’à ce qù’il soit suffisamment aimanté (r). Ges petits barreaux acquièrent de cette ma-
- (i) En suivant cette mélhode, le côté B de la lame B C, sur lequel a passé le sud du barreau NA, devient le nord
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- -4 RÉCRÉATIONS PHYSIQUES nièce assez de force pour être employés aux différentes Récréations; on aimante de cette même façon les aiguilles : il est à remarquer que cette méthode ne peut servir que pour de petites barres de deux à trois ponces de longueur,et qu’elles sont aimantées plus fortement qu’avec une pierre d’aimant.
- On s’est étendu un peu ici sur les différentes manières d’aimanter , afin que les personnes qui s’amuseront elles-mêmes à construire les pièces dont on donnera la description, ou qui en imagineront de nouvelles, soient assurées de ue point rencontrer de difficulté dans leur exécutipn.
- "Manière d'aimanter une lame qui ait des deux côtés le même pôle•
- On a observé ci-devant que la grosseur d’un barreau devoit être proportionnée à sa longueur, et que M. Knigkteu Angleterre l’avoit même déterminé ; ses observations à ce sujet sont si exactes, qu’on a peine à aimanter une lame d’acier de trois lignes de large sur une d’épaisseur, si elle a un pied de longueur. Au lieu qu’avec cette même dimension, elle s’aiinante fort bien, si on ne lui donne que trois à quatre pouces de longueur.
- Prenez donc une lame qui ait eu longueur le double ou plus de ce qu’elle devoit avoir, euégard à sa grosseur pour être bien aimantée, et aimantez-la avec deux ban-eaux ( comme il a été dit ci-dessus ) en ne les faisant passer que sur la moitié
- de cette lame ; et le côté C, sur lequel a passé le nord de la lame SA, en est le sud.
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- B^T MATHÉMATIQUES. 2$
- de cette la^ne, et re'pétez cette même opération sur l’autre moitié, alors elle acquerra par ses deux extrémités le même pôle, qui sera le nord si le sud de l’un de ces barreaux a passé sur les deux bouts de cette lame ( * ).
- ( i ) Cette expérience semble démontrer que le fluide magnétique n’entre pas par une des extrémités des pôles d’un aimant, pour sortir par l’autre, comme l’ont prétendu plusieurs célèbres physiciens : ne pourroit-on pas hasarder de dire, d’après celte expérience, qu’il y a deux courans de matière magnétique, dénaturé très-différente, qui, parcourant notre système planétaire en deux sen3 directement opposés, passent à travers tous les corps, excepté l’aimant et le fer, qui, ne pouvant en être entièrement pénétrés, forcent ce fluide à rejaillir sur lui-même, de même que rejaillit l’eau qu’on verse dans un vase qui en est déjà rempli, et que si la terre est dans son intérieur un grandaimant, comme l’ont prétendu quelques physiciens, ces deux fluides servent à conserveràla terre sa situation et son inclinaison invariable dans le cercle qu’elle parcourt annuellement, de même qu’il conserve à une aiguille aimantée sa direction. Quoiqu’il en soit, il est certain que ce fluide joue un grand rôle dans l’ordre aussi admirable qu’incompréhensible de l’univers.
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- RECREATIONS
- SDE l'AIMANT.
- LUNETTE M A G N É TI Ç UE.
- CONSTRUCTION.
- Faites tourner une lunette d’ivoire assez mince pour laisser passer la lumière clans son intérieur ; donnez-lui environ deux pouces \ de hauteur , et qu’elle soit à-peu-près de la forme indiquée par la figure quatrième, planche deuxième; que le dessus A et le dessous B decettelunette entrent à vis dans le tuyau d’ivoire transparent G ; faites réserver au-dessus de ce tuyau vers A une portée, pour y placer une loupe ou oculaire D, dont le foyer soit de deux pouces ( voyez figure cinquième) ; quele cercle d’ivoire B soit ouvert, afin de pouvoir y mettre un verre quelconque E, que vous couvrirez en dedans d’un papier noir et d’un petit cercle de carton; mettez un pivot F au centre de ce cercle, et placez sur ce pivot une très-petite aiguille aimantée G, c’est-à-dire un peu moins grande q,ue le diamètre de ce cercle: couvrez ce cercle d’un verre qui puisse retenir l’aiguille, et l’empêcher de sortir de dessus son pivot ; enfin que cette lunette soit une espèce de boussole placée au fond d’uu tuyau d’ivoire assez transparent pour appercevoir la direction de son aiguille, et dont l’oculaire serve
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- SUR L’AIMANT. s7
- à mieux distinguer les lettres ou chiffres qui doivent être tracés sur le cercle de carton placé au fond de cette lunette; que d’ailleurs elle en ait extérieurement la figure, afin de donner à cette espèce de boussole l’apparence d’une lunette ordinaire, et faire imaginer qu’on apperçoit par son moyen les objets cachés et renfermés secrètement dans différentes boites, comme il sera expliqué dans la suite de cet ouvrage.
- E F F E T.
- Suivant les principes établis enlevant page 3e, cette lunette se trouvant posée à une petite distance, au-dessus d’un barreau aimanté, ou dune boîte quelconque dans laquelle la pièce qui le rem ferme sera cachée, l’aiguille aimantée qui y est contenue se placera nécessairement dans la même direction que ce barreau, et indiquera par conséquent de quel côté est son nord ou son sud ; le nord de l’aiguille indiquera le sud du barreau.
- Cet effet aura lieu quand même ce barreau seroit renfermé daris~du bois ou métal quel qu’il soit; la matière magnétique étant de nature à pénétrer tons les corps, même les plus'compacteset les plus durs, sqns pour cela se détourner en aucune façon de sa direction ( i ). Il faut observer seulement que le barreau ne doit pas être trop éloigné de l’af= guille, particulièrement s’il est fort petit, et que
- ( i ) Il n’y a que le fer dans lequel on ne de barreaux, la matière rnagnétiquey entre attires corps, mais elle n’y conserve pas sa
- •ainsique dans lea
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- *8 RÉCRÉATIONS le pivot de l’aiguille doit se trouver placé au-dessus du millieu du barreau, sans quoi son indication pourrait être fausse, sur tout lorsqu’il y a dans les pièces plusieurs barreau^ qui peuvent agir ensemble sur l’aiguille.
- PREMIÈRE RÉCRÉATION,
- BOITE AUX NOMBRES.
- Faites faire une petite boîte de bois de noyer-fermant à charnières d’environ cinq pouces de longueur, sur un pouce et demi de largeur ( figure sixième, planche deuxième), et ayez pour l’usage de cette boîte dix tablettes de bois ( i ) de deux à trois lignes d’épaisseur (ligure septième), dont trois seulement puissent remplir son intérieur.
- Trace? un cercla sur chacune de ces dix tablettes et divisez chacune d’elles en dix parties égales (voyez figure septième, même planche), et tirez par les pointes de division, les lignes Ai, A 2, A3,A 4, A 5, A 6, A 7, A 8, Ag, A o ; de manière que chacune des dix différentes directions que
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- SUR L’AIMANT. â<)
- peuvent prendre ees lignes se trouve indiquée séparément sur ces dix tablettes.
- Creusez exactement une rainure le long de ces lignes, et logez dans chacune d’elles un petit barbeau d’un pouce et demi de longeur, bien aimanté , dont vous dirigerez les pôles comme il est indiqué sur ces tablettes ( voyez figtue septième ) 5 remplissez avec de la cire molle ce qr.i pourra rester de vide, et recouvrez chacune de ces tablettes d’un double papier blanc,sur lequel vous transcrirez, dans l’ordre désigué sur ces mêmes figures, les dix chiffres 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8,9 et o*
- Placez au fond de la lunette magnéuquc ( dont on a donné ci-dessus la construction ), un petit cadran de papier divisé en dix parties, comme le désigne la figure huitième, même planche ; et transcrivez ces dix chiffres dans chacune de ces divisions.
- Tracez aussi sur ce cadran la petite flèche A B, dont la pointe réponde au chiffre 1.
- EFFET.
- Lofsqu’avant renfermé trois des dix tablettes dans la boîte, vous poserez cette lunette sur son couvercle, exactement au-dessus de chacune des tablettes qui y sont renfermées, en observant qu’à chaque position la petite flèche trace'e sur lé cadran, soit dirigée perpendiculairement vers le côté de la boîte où est la charnière; l’aiguille qui est renfermée dans cette lunette prendra les mêmes directions que ces barreaux, et vous indiquera sut ce cadran les chiffres qui sont transcrits sur ce»
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- §ô RÉCRÉATIONS
- tablettes. Cet effet aura également lieu poür les sept autres tablettes.
- Récréation qui se fait avec cette botte.
- On donnera la boîte et ses dix tablettes à tinë personne* en lui laissant la liberté déformer avec trois de ces dix chiffres ( tels qu’elle voudra secrètement les choisir) le nombre qu’elle jugera à proposj et, au moyen de celte lunette, on lui dira, sans ouvrir la boîte, qùel est le nombre qu’elle a formé, en lui persuadant qu’on l’apper-çoit au travers de son couvercle.
- Nota. On peut se contenter d’avoir seulement cinq tablettes, telles que celles où sont désignés les cinq chiffres 1,2, 3, 7 et 8, et alors on transcrira au revers les cinq autres ch’ffes 6 > 5, 4, 9 et o; de cette manière on n aura pas à craindre de manquer cette Récréation * dans le cas où la personne, qui forme à son gré le nombre j renverseroitles tablettes sensdes sus des sous dans la boite j attendu qu’on connoîtra toujours indispensablement les chiffres qui seront tournés ert dessus. Pour peu qu’on examine la direction des aimants renfermés dans ces cinq tablettesÿ oti verra aisément que cet effet doit avoir Hein
- On peut faire cette boite plus longue, et dé manière qu’elle contienne quatre ou cinq tablettes ; mais plus il y a de tablettes, plus il est difficile de placer bien précisément la lunette au-dessus d’elles ; c’est pourquoi il faut alors
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- SUR 1/ A I M A N T. Si
- mettre quelque petite marque Sur le couvercle qui puisse guider facilement celui qui fait cette Récréation^
- DEUXIÈME RÉCRÉATION.
- LE PEINTRE H A B I L È<
- AIT es faire deux petites boîtes M et N, (figure première, planche troisième ) de quatre pouces et demi ou environ de longueur, sur quatre de large; que la première M, ait un demi-pouce de profondeur, et la deuxième N, seulement quatre lignes; quelles s’ouvrent toutes deux à char-*
- Aye?. quatre petites tablettes de carton OPQ’ et B, de deux lignes d’épaisseur; creusez sur chacune d’elles les quatre rainures AB, CD, EF, GH,-de manière quelles soient placées au milieu, et parallèlement aux côtés de ces cartons, c*est-à-dire, deux dans un sens et deux dans un autre, comme le désigne suffisamment la figure 3 de cette même planche.
- Logez dans chacune de Ces rainures Un barreau d’acier V bien aimanté, et dont les pôles soient disposés, eu égard à la position des qnatre petite fableauxqui doivent être peints sur ces quatre tablettes (, voyez la figure troisième de cette înêmu
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- il récréations
- planche ) ; couvrez ces tablettes d’un papier , et faites peindre sur chacune d’elles un sujet different, comme une femme, un oiseau, une fleur, un paysage; placez-les chacune dans une petitca-dre très - léger, et les couvrez par - derrière d’un double papier pour masquer exactement les barreaux qui y sont renfermés.
- Au centre et sur le fond intérieur de l’autre boîte M, placez un petit pivot T, sur lequel doit tourner librement un petit cercle de carton très-léger OPQR ( figure deuxième , même, planche ), renfermant une aiguille aimantée S ; divisez ce carton en quatre parties disposées eu égard au pôle de cette aiguille, comme le désigne cette figure; peignez en petit dans chacune'de ces divisions un des quatre sujets peints sur vos tableaux.
- Couvrez le dessus intérieur de cette boîte M , d’un petit cadre, sous le verre duquel vous appliquerez un carton mince , où sera représentée une figure d’homme, qui semblera peindre un petit tableau posé sur un chevalet, dont la place étant découpée à jour, doit se trouver au - dessus de l’endroit où doivent passer successivement les quatre tableaux peints en petit sur le cercle de carton t lorsqu’il tourne sur son pivot.
- Indroduisez vers le devant de la boîte M, un petit fil de cuivre coudé AB ( figure quatrième ), portant aune de ses extrémitésun petit bouton en forme d’olive A, de manière que ce fil se trouve placé dessous le cercle de carton, et qu’en tournant ce bouton, son extrémité B soulève le côiéde ce cercle qui répond au - dessous de l’ouverture faite au tableau du peiqtre, afin de pouvoir par ce moyen
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- SUR L’ A I M A N T. 33
- fixer alors le cercle de carton, et l’empêcher de se mouvoir sur son pivot. Observez que ce fil doit être presque à fleur du fond de cette boîte, afin qu’il n’empêche pas le petit cercle de carton de tourner librement, lorsque la partie qui fait le coude est abaissée.
- E F F E T.
- Lorsqu’on aura placé dans la boîte N un des quatre tableaux , si on pose exactement sur cette boîte celle où est renfermé le cercle de carton mobile, il tournera sur son pivot, jusqu’à ce que l’aiguille qui y est contenue , se soit placée dans la direction du barreau aimanté caché dans ce tableau, et on ap-percevra au travers de l’ouverture faie au tableau placé sur le chevalet du peintre, lacopie en petit du tableau renfermé dans cette boîte.
- Récréation qui se fait avec ces boîtes.
- On présente à une personne la boîte N, et les atre tableaux, en lui laissant la liberté d’y insérer secrètement celui quelle jugera à propos, et en lui recommandant de cacher soigneusement les trois autres, et de rendre la boîte fermée; on pose exactement l’autre boîte sur cette première, on la laisse un instant pour donner à l’aiguille le temps de se fixer. On l’ouvre ensuite, et on fait voir que le peintre qui y est représenté, a peint en petit la copie du tableau qui y a été renfermé ; il faut avoir attention, en ouvrant la boîte, détourner un peu
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- 54 tlÉC&ÉAtlONS le petit bouton (i) pour fixer le cercle, ce qui donne occasion de pouvoir ôter cette boîte de dessus celle où est renfermé le tableau, et de le remettre inêrnô entre les mains de la personne, sans que le cercle puisse en aucune façon se déranger dè la position que lui a fait prendre le barreau.
- AUTRE RÉCRÉATION.
- On peut,suivant cette même construction, repré* Sentersur le tableau qui couvre le dessus de la boî e M, une petite figure de femme tenant une cage, et peindre sur les tablettes et le cercle dè carton, difïér'ens oiseaux que l’on pourra faire paraître dans la cage suivant le choix qui aura été fait.
- Si l’on vouloit avoir six sujets au lieu de quatre, il faudrait faire la boîte M et le cercle un peu plus grands, et disposer différemment les lames aimantées. On peut aussi ne se servir que d’une seule boîte M, en cachant avec un carton, sous son couvercle, une lame aimantée, percée vers son milieu, qu’on pourra faire tourner au moyen d’une aiguille de cuivre qui y sera fixée , et qui, indiquant sur un cercle tracé sur ce carton les noms des objets que l’on voudra faire paraître, dirigera le barreau aux endroits convenables : on donnera alors cette boite à une personne, afin qu elle indique l’objet qu’elle voudra; elle refermera elle-même la boîte, et un instant après on l’ouvrira pour lui faire voir sur le chevalet du peintre l’objet qu’elle aura choisi.
- (i) Ce boulon doit en apparence servir à ouvrir la boîle.
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- TROISIÈME RÉCRÉATION.
- B OITEAÜX CHIFFRES A DOUBLE BOITE.
- CONSTRUCTION.
- Faites faire deux petites boîtes de bois de noyer A et B, fermant à charnières, dont la première A ait huit pouces de longueur, sur deux pouces de largeur et cinq lignes de profondeur * sans y comprendre l’épaisseur du fond qui ne doit être que d’une ligne au plus; que ia deuxième B soit de même grandeur, mais qu’elle n’ait que quatre lignes de profondeur, et que le dessus en soit fort mince. (Voyez figure première, planche quatrième. )
- Ayez quatre petites tablettes de bois C D E F de deux pouces quarrés, et de trois lignes et demie d’épaisseur, qui remplissent exactement cette deuxième boîte ; au milieu desquelles vous creuserez une rainure d’un pouce trois quarts de longueur, sur trois lignes de largeur, et deux lignes de profondeur , dans la direction indiquée sur ces tablettes : insérez dans chacune d’elles une petite barre d’acier trempé, poli et bien aimanté, qui remplisse exactement ces rainures sans déborder les tablettes; couvrez le tout d’un double papier collé, afin qu’on ne soupçonne pas qu’il y ait lien de caché c a
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- 36 RÉCRÉATIONS dans leur infe'rieur; e'crivez sur ces tablettes les chiffres 2, 3,4 et 7(1), et observez qu’ils soient tracés sur ces quatre tablettes, eu égard à la disposition des pôles des barreaux aimantés qui y sont renfermés,comme l’indique exactement ce ttefigure.
- Prenez ensuite votre deuxième boîte, et divisez son fond intérieur en quatre quarrés égaux,au centre de chacun desquels vous ajusterez un pivot, et sur chacun d’eux vous placerez une aiguille aimantée, renfermée entre deux petits cercles de carton très-mince, faits seulement avecdeux morceaux de papier collés l’un sur l’autre; ayez une attention particulière à ce que ces aiguilles, ainsi garnies de leur cercle, soient parfaitement en équilibre, afin qu’elles ne puissent pas frotter sur le verre dont elles doivent être couvertes. Divisez ensuite ces quatre cercles par deux diamètres qui se coupent à angles droits, et transcrivez sur chacun d’eux,et à égale distance de leur centre, les quatreschiffres2, 3,4 et 7, que vous avez déjà transcrits sur les quatre tablettes, et disposez-les exactement, eu égard aux pôles des aiguilles aimantées qui y sont renfermées , comme l’indique cette figure.
- Couvrez ensuite cette première boîte d’un verre sur lequel sera collé un papier où vous durez ménagé qua tre ouvertures au - dessus de la position où se trouvent les quatre chiffres qui sont tournés du côté de la charnière de cette deuxième boîte, lorsque
- ( 1 ) Il ne fautpas employer les chiffres 1,6et 9, attendu «fu’en mettant les tablettes le haut en bas, ils forment d’autres chiffres,, ce qui ferait alors manquer l’effet de celte Récréa-
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- SUR L’ A I M A N T. S7 la première boîte, remplie de ces quatre tablettes, se trouve exactement placée au-dessous.
- E F F E T.
- Lorsqu’on aura disposé, en quelque manière que ce soit, ces quatre tablettes en la deuxième boîte, et qu’on a lira, par ce moyen, formé un nombre quelconque avec lesquatre chiffres qui y sont transcrits; si, a près l’avoir fermée, on pose au-dessus d’elle la première boîte, les quatre aiguilles aimantées qui sont mobiles sur leurs pivots, prendront ( conformément aux principes établis précédemment , page 2) une direction semblable à celle des barreaux renfermés dans les tablettes; et on apper-cevra de nécessité par les quatre ouvertures qui ont été ménagées sur le papier qui couvre le verre quatre chiffres non-seulement semblables, maïs encore rangés dans le même ordre que celui qui aura été donné aux tablettes ; ce qui est fort aisé à concevoir, pour peu qu’on examine la manière dont les chiffres sont réciproquement tracés, tant sur les tablettes que sur les cercles, eu égard aux pôles respectifs des aiguilles et barreaux aimantés quiy sont contenus. (Voyezles figuresde cette quatrième planche.)
- Récréation qui se fait avec cette boite aux chiffres.
- Pour surprendre agréablement avec cette Récréation, on donne à une personne la deuxième boite et ces quatre tablettes, en lui laissant la liberté de les y insérer secrètement, de manière que les cbit
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- 38 RÉCRÉATIONS fres qui y sont transcrits forment un nombre à sa volonté; on prévient cette personne qu’on a disposé à l’avance dans la première boîte le nombre qu’elle va former ; lorsqu’elle a rendu la boîte bien fermée, on pose la première boîte au-dessus, et un instant après ( i ) on l’ouvre et on lui fait voir ce mêrna nombre.
- Nota. Pour rendre cette Récréation beaucoup plus extraordinaire, onpeut ( comme il a été expliqué à la deuxième Récréation ) ajouter un bouton au-devant de la première boîte , afin qu’en le tournant un peu, sous prétexte de l’ouvrir, on puisse faire lever une petite bascule de cuivre portant à son extrémité une aiguille de laiton, qui appuiera alors sur les quatre cercles de carton, ce qui les fixant et contenant entièrement, procurera la facilité Æôter cette première boîte de dessus la deuxième, sans que les cercles de carton puissent se déranger de la position qu’ils auront prise. ( Voyez figure quatrième. )
- jdutre Récréation qui se fait avec cette même boîte.
- On peut, sans se servir de la première boîte, nommer le nombre qui a été secrètement forme' ; il suffit pour ce'a d’insérer au fond de la lunette magnétique, ci-devant décrite page 26 , un cadran semblable à celui désigné par la figure troisième. Alors posant successivement la lunette sur le couvercle de cette boîte, exactement au - dessus des
- ( 1 ) II faut laisser aux cercles le temps de se fixer.
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- SUR Ll AIMANT. 3$
- endroits où se trouvent posées les tablettes, onre-. connoîtra de même qu’avec la boîte A, dans quel ordre les chiffres y sont places, et le nombre qu’ils: doivent former.
- OBSERVATION.
- Les tablettes sur lesquelles sont7 écrits les quatre chiffres 2, 3, 4., et 7 , produisent les vingt - quatre rmutations ou cliangemens d’ordre contenus en table ci - dessous.
- Si, au lieu de ces quatre chiffres, on transcrit sur les tablettes et cercles les quatre lettres, par-exemple , du mot A M O R, les différées mots ou anagrammes qu’on pourra former en la deuxième boîte, par les permutations dont sont susceptibles ces quatre tablettes, sereprésenteront de même en la première boîte. Cette Récréation présentée de cette manière, peut avoir aussi son agrément; on verra quelque chose de plus extraordinaire en ce genre dans la suite de cet ouvrage.
- Autre Récréation qui se peut hasarder avec cette boite.
- Quoique lesquatrechiffres portés sur les tablettes
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- 4o RÉCRÉATIONS ci-dessus puissent former par toutes les combinaisons ou cbangemens d’ordre dont ils sont susceptibles, vingt - quatre nombres différens, il arrive cependant, lorsqu’il y a des séparations entr’elles, que lorsqu’on présente la boîte à une personne pour former un nombre avec les quatre tablettes qu’elle contient, elle fait naturellement un des changemens ci-après ; c’est-à-dire , que si l’on a présenté la boîte, de manière que les chiffres soient dans l’orde 2, 4,3, 7, celle à laquelle on la remet, lève ordinairement la première tablette 2 , pour la changer avec la quatrième 7, et s’appercevant en-su te qu’elle ne les a pas changées toutes les quatre , elle échange la deuxième tablette 3 contre la troisième 4, et forme alors dans la boîte le nombre 7» 41 3, 2, qui se trouve être celui qui étoit d’abord dans la boîte pris à rebours.
- Il arrive moins fréquemment qu’on place le 2 à la place du 4, et le 3 à la place du 7, ce qui produit le nombre 4723. Il arrive encore plus rarement qu’on échange le 2 contre le 3, et le 4 contre le 7, cé qui forme le nombre 3274 (1).
- Cetle explication fait voir qu’on peut se hasarder à nommer d avance le nombre qu’une personne doit Composer, et qu’on y peut réussir assez fréquem-
- échange que deux chiffré,en mettant les à la placée du 3 a la place 61140117,et le4àla place d»7, ce qui forme avec les trois changeinens ci-dessus neuf ina-Mières de permuter ces quatre chiffres, en supposant que la personne n ote pas les quatre tablettes tomes ensemble de leur case pour les y disposer à son gré, ce qui pourroit former «<lors les vingt - quatre combinaisons.
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- SUR L’AIMANT. 4x
- ment ; mais si l’on a' rencontré juste, il faut se donner de garde de recommencer une deuxième fois à l’annoncer, et il faut laisser ceux avec lesquels on s’amuse , dans l’embarras de deviner comment on a pu y parvenir.
- On peut encore mettre à l’avance, et secrètement, un de ces trois nombres dans un petit papier cacheté, placé sous un chandelier ,et lorsqu’on a reconnu que la personne a fait ce changement, lui donner alors à ouvrir ce papier.
- Il est encore aisé de voir que si la personne qui a formé le nombre a fait un des trois changemens, qui, comme on l’a dit ci-dessus, sont les plus fré-quens, et qu’elle ait conséquemment formé l’un des trois nombres 7,4,3,2.4,7,2,3,ou 3,2,7,4, les derniers chiffres étant 2,3 ou 4, on pourra, en couvrant d’un carton le dessus intérieur de la première boî’e, le faire glisser pour voir seulement le dernier chiffre, et nommer la somme formée avant de le retirer entièrement de dessus le verre qui le couvre.
- Nota. On peut, par intelligence avec une personne, lui faire nommer le nombre qui a été secrètement formé; pour cet effet on transcrit sur un carton les 34 nombres portés en la table de la page 3a, et on se sert de ia lunette pour recon-noître soi-mème chaque chiffre, età mesure qu'on en découvre , on lève l’un ou l’autre des doigts dont on tient la boite , selon la manière dont on est convenu pour indiquer les chiffres; c’est-à-dire, qu’en levant le petit doigt, on désigne le chiffre 7, en levant le deuxième le chiffre 4, etc. Ou dit en-suiteà celte personnedechoisirdansla table qu’on lui remet, un des 24 nombres qu’on a pu former, en la prévenant que celui quelle va nommer sera nécessairement celui qui a été fait.
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- RÉCRÉATIONS
- QUATRIÈME RÉCRÉATION,
- IE PETIT ARITHMÉTICIEN CONSTRUCTION.
- Fa i T e s faire une boîte hexagone ABCDEF; (figure cinquième,planche quatrième)d’environ fixa sept pouces de diamètre; donnez-lui cinq à six lignes de profondeur, et réservez sur son fond une feuillure pour la couvrir d’un verre blanc qui doit être placé à fleur de cette boîte ; qu’elle ait son couvercle qui puisse se poser en tout sens.
- Construisez un plateau GFIILMN (fig. sixième, même planche) ; qu’il soit d’une grandeur égale à cette boîte, et ait trois lignes d’épaisseur ; gari nissez-le d’un rebord, qui de chaque côté excède d’une ligne son épaisseur , afin que la boîte ci-dessus puisse se poser de tous les sens sur ce
- Couvrez d’un papier le fond intérieur de la fig. 5®, et tracez-y un cadran que vous diviserez en vingt-quatre parties égales; à cet effet, tirez les lignes ou diagonales AD,BE,CF. Divisez en quatre parties égales la portion de ce cadran comprise entre chacune de ces lignes, et transcrivez les nombres x, Zx
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- SUR L’AIMANT. 4'! 3,4, 5, etç. jusqu’à 24, dans l’ordre désigné sur cette même figure. Mettez une très-petite pointe (i)en dehors de la boîte, et vers l’angle auquel répond le nombre 1.
- Ajustez un pivot au centre de cette boîte, et posez-y une aiguille aimantée couverte d’une petite figure de carton H, peinte et découpée, tenant en sa main une petite flèche dont la pointe se trouve tournée directement vers le nord de cette aiguille.
- Tirez suc le plateau ( figure sixième, même planche ) les deux diagonales GL et HM. Décrivez du point de section pu centre C, le cercle GHLM, et prenez sur l’arc GH, sa huitième partie que vous porterez de G ena, etsurl’arc MN, même partie, que vous porterez de L en b ; tirez par ces deux points de division la ligne ab; creusez le plateau selon la direction de cette ligne, et insérez-y le barreau aimanté s n ; garnissez-le de cire , et le couvrez d’un papier , ainsi que l’autre côté de çe même plateau ,afin qu’on ne puisse en aucune fcçon l’appercevoir ; faites une petite marque sur ce papier à l’angle vers lequel se trouve le sud du barreau que vous avez renfermé dans ce plateau.
- Ayez un jeu de piquet-, et transcrivez sur le côté blanc des cartes dont il est composé , lesnombres 1 , jusqu’à 3a; en observant que cès 32 nombres doivent avoir rapport aux différentes figures et couleurs des cartes sur lesquelles ils sont écrits, c’est-à-dire , suivant l’ordre indiqué dans la table ci-après.
- ( 1 ) Cette pointe sert à reconnoître au tact le côté ou angle de celte boite.
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- RÉCRÉATIONS
- TABLE.
- 17. As cle Pique.
- 1. As de Carreau.
- 2. Roi de Carreau.
- 3. Dame de Carreau.
- 4. Valet de Carreau.
- 5. Dix de Carreau.
- 6. Neuf de Carreau.
- 7. Huit de Carreau.
- 8. Sept de Carreau.
- 9. As de Cœur. ïo. Roi de Cœur.
- 11. Dame de Cœur.
- 12. Valet de Cœur.
- 13. Dix de Cœur.
- 14. Neuf de Cœur.
- 15. Huit de Cœur,
- 16. Sept de Cœur.
- Ayez en uutre cartoa fort minces nombres 1 à 24.
- 18. Roi de Pique, ig. Dame de Pique.
- 20. Valet de Pique.
- 21. Dix de Pique.
- 22. Neuf de Pique.
- 23. Huit de Pique.
- 24. Sept de Pique.
- 25. As de Trèfle.
- 26". Roi de Trèfle.
- 27. Dame de Trèfle.
- 28. Valet de Trèfle.
- 29. Dix de Trèfle.
- 30. Neuf de Trèfle.
- 31. Huit de Trèfle.
- 32. Sept de Trèfle.
- vingt-quatre petits morceaux de , sur lesquels vous transcrirez les
- E F F E T.
- Lorsqu’on placera successivement cette boîte sur son plateau, dans chacune des six différentes positions qu’on .peut lui donner à volonté t la flèche que tient la petite fig. H , se fixera à chacune d’elles sur les nombres 1,2, 4,8,12 ou 24, et si on se souvient de ces nombres, on pourra lui faire indiquer celui d’entr’eux qu’on voudra, puisqu’il suffira déplacer le côté de l’angle de la boîte où est la petite mar-
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- SUR L’AIMANT. 45
- que, vers l’un ou l’autre des six angles du plateau, et que la pointe mise sur le plate.au fera connoître quel est cet angle.
- Il sera également facile de connoître quel est le nombre que l’on a choisi; puisque (suivant la table ci-dessus ) la figure et la couleur de la carte l’indiquent précisément, et qu’il suffit de se souvenir de l’ordre et des couleurs des cartes. On saura donc (par exemple ) que si une personne a choisi le Dix de Pique, elle a pris nécessairement le nombre 21.
- Récréation qui se fait avec cette boîte.
- Après avoir remis à une personne les 32 cartes de ce jeu de piquet, on lui dira d’y choisir un nombre à sa volonté; et lui ayant fait mettre sa carte sur le plateau, on rec'onnoîtra par la couleur et la figure delà carte, quel est le nombre qu’elle a choisi, qu’on suppose ici être 21, désignée par le Dix de Pique, et ayant examiné en soi-même que les trois nombres 12, 8 et 1, joints ensemble, peuvent former le nombre 21, on placera la boîte sur son plateau dansune position à faire indiquer par la petite figure le nombre 8, et ouvrant le couvercle de la boîte on le fera voir; on la renfermera ensuite pour la lever de dessus le plateau, afin d’y prendre le petit carton sur lequel est transcrit le n°. 8(1). On demandera à la personne si c’est-là le nombre qu’elle a choisi,
- (1) Les 32 petits cartons dont on a parlé, doivent être mis sur le plateau ; on s’en sert en apparence pour faire le compte des points indiqués par la figure, quoiqu’ils n’y soient mis que pour servir de prétexte à lever la boite de dessus le plateau, pour la poser ensuite dans la situation nécessaire.
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- 4g récréations
- et sur sa réponse on mettra la boîte sur le plateau, de manière à faire indiquer parla figure le nombre 12 ; on suivra enfin la même opération jusqu’à ce que les nombres portés sur les petits morceaux dé cartes, qu’on aura soin de faire retirer à chaque position , forment celui qui est écrit sous la carte choisie.
- 11 est àremarquer que quelque nombre que la personne choisisse, il peut être formé par quelques-uns des six nombres i, 2,4, 8, 12, 24, qui sont les seuls qui peuvent être indiqués parla figure que fait agir le barreau aimanté renfermé dans le plateau; à moins cependant qu’on ne pose la boîte sur l’autre face du plateau, attendu qu’alors les six djfîerenles positions produiraient d’autres nombres avec lesquels on ne pourrait composer tous les nombres depuis 1 jusqu’à 32. Ce côté peut servir néanmoins pour indiquer d’un seul couples nombres g, 10,11, i5, ig et 21, dont il suit qu’ayant reconnu qu’on a pris un de ces nombres, on peut laisser le choix à la personne de lui faire indiquer en une ou plusieurs fois, en se servant alors sans affectation de l’un ou de l’autre côté du plateau.
- Nota. S’il arrivoit que par méprise on eûtfait amener un nombre plusfort quil nefalloit, on pourrait alors,pour ne pas paroître absolument en défaut,poserune nouvelle fois la boîte sur le plateau, de manière à faire indiquer F ex cèdent de ce nombre pour en faire la soustraction sur le nombre total que lafigure aurait mal-à-propos indiqué.
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- l'ont J.
- Pt.».P«ç. Su,
- .S'vnff
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- SUR L’AIMANT.
- 4?
- CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- BOITE AUX MÉTAUX.
- CONSTRUCTION.
- F A i T E s faire une boîte de bois deaoyer de figuré hexagone ABCDEF, (fig. première, planche cinquième ) de six à sept ponces de diamèlre. et 4 lignes de profondeur; que son couvercle n’ait qu’uneligne d’épaisseur, et qu’il puisse la couvrir en tout sens.
- Divisezchacundessixcôlésdecetteboîteen deux parties égales a. b. c.d. e f; et avant tiré sur son fond intérieur les lignes ad. de. çfplacez au-dessus de ces lignes les six petites règles de bois aG. bG. cG. dG.eG.fG. lesquelles doivent se réunir au centre commun G , et diviser par ce moyen l’intérieur de la boîte en six cases égales entr’e’les.
- Faites six tablettes de quatre lignes d’épaisseur, qui puissent entrer facilement dans chacune de ces cases dont elles doivent avoir la forme ; tracez sur ces tablettes les lignes AG. BG. CG. DG. EG. FG., et ayant pris sur chacune d’elles le point I, également éloigné du centre G, décrivez à même ouverture de compas les cercles indiqués par cette figure* faisant à cet effet servir le point I pour centre.
- Di visez chacun de ces cercles en six parties égales; tracez sur chacune d’elles les lignes s. n., et creusant selon leur direction, insérez-y six barreaux a imam
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- 48 RÉCRÉATIONS tés, dont le nord et le sud soient tournés comme l’indique cette figure. Couvrez ces tablettes d’un double papier, afin de masquer les barreaux qui y sont contenus.
- Cette disposition étant faite, découpez six petites plaques de diflërensmétaux ; savoir, or, cuivre , étain, argent, fer et plomb, et donnez-leur, si vous voulez, la figure des planètes sous laquelle on a accoutumé de les désigner. Attachez ces métaux sur leurs tablettes dans l’ordre qu’ils sont indiqués sur la planche, et eu égard aux barreaux aimantés contenus dans ces mêmes tablettes.
- Mettez une petite pointe sous cette boîte vers l’angle A , afin de pouvoir reconnoître celui vers lequel se trouvé placé l’or; transcrivez au fond de la boîte, et dans chacune de ces cases, les noms de ces six métaux. -
- Ayez encore une petite boîte fermant à charnières, A B, ( figure 2e, même planche)dontlefond intérieur soit taillé de façon à pouvoir y renfermer une des six tablettes ci-dessus ( fig. 4e.).
- Servez-vous d’une lunette telle que celle qui a été décrite* page 26 de cette partie ; au fond de laquelle vous aurez mis uncadran A(figure 3e, même planche). Ce cadran doit être dixfisé en six parties égales, et sur chacune d’elles doivent être transcrits les noms de ces six métaux dans le même ordre qu’ils ont été placés et transcrits au fond de la boîte.
- E F F E T.
- Si après avoir mis les six tablettes dans cette boîte aux places indiquées au fond de chacune des six cases
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- SUR L’AIMANT. 4$ cases, on la ferme avec son couvercle, et qu’on pose successivement au-dessus de chacune d’elles la lunette au fond de laquelle est mis le cadran dont on adonné la description, fig. 3e, de manière que lé mot or, qui y est transcrit se trouve exactement tourné du côté d’un des angles de la boîte , et le mot argent vers le centre; il s’ensuivra que suivant la construction ci-dessus , l’aiguille aimantée contenue dans la lunette, se dirigera sur le nom dû métal appliqué sur la tablette, ce qui aura également lieu, quand même la tablette ne seroit pas à la place qui lui est affectée.D’où il est aisé de juger qu’ayant remis à une personne la boîte avec les tablettes rangées dans leur ordre, on reconnoîtra le changement qu’elle aura pu faire, ce qui sera d’autant plus facile qu’il y a une petite pointe sous la boîte qui désigne où étoit placé l’or, et que d’un autre côté le nom des métaux se trouve transcrit dans la lunette, dans le même ordre qu’ils ont dû être placés dans la boîte , avant de la remettre à la personne qui y afaitleschangemensqu’ellea jugé à propos.
- Il en sera de même s’il y a une de ces tablettes renfermée dans la petite boîte, c’est-à-dire , qu’on la reconnoîtra en posant la lunette sur son couvercle, de manière que les mots or et argent soient respectivement tournés des deux côtés A et B de cette boîte.
- Rc’cre’ation qui se fait avec cette boîte.
- Les six tablettes ou métaux étant placés dans cette boîte suivant l’ordre qui y est transcrit, on la re*
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- 5o RÉCRÉATIONS mettra à une personne en lui proposant de le* changer de place à son gré et secrètement ; on la préviendra que, quelque changement qu’elle puisse faire, on l’appercevra en regardant au travers du couvercle de la boîte, qu'on lui recommandera de rendre bien fermée; ce qu’on reconnoîtra en appliquant successivement la lunette magnétique sur le couvercle, et au-dessus de chaque tablette, de la
- On pourra aussi proposer à cette personne d’ôter à sa volonté un des métaux, et de le renfermer secrètement dans la petite boîte (figure deuxième), et on lui nommera de même quel est celui qu’elle y a caché?
- Nota.Za balte aux métaux dont on a donné la construction dans lapremière édition de cet Ouvrage , est celle que le sieur Cornus a fait voirpu-* bliquement, et qui ad? abord inquiété beaucoup de personnes; mais elleaundéfaut ;chaque tablette nepeutprendre la place des cinq autres, au moyen de ce que les six tablettes sont de trois differentes formes, ce qui donne assurément à penser qu'il est une disposition qu'on ne peut leur ôter ; au lieu qu’ici le prestige est beaucoup plus masqué. Cette première boite par sa construction ne put opérer que trois changemens en dérangeantles six tablettes, au lieu qu'avec celle ci-dessus on peut endérangeant les six tablettes produire7 20 changemens (ï) d'ordre différens ; ce qui assurément ne doit pas peu contribuer à faire paroître cette
- (') On verra la raison de ces 720 changemeiu, lorsqu’il traitera delà permutationdesnombres,
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- SUR I’ A I M A N T. 31 Récréation beaucoup plus extraordinaire.
- -Au moyen de laquelle on peut connaître si Voit a mis sens dessus dessous les tablettes sur lesquelles sont placés les métaux.
- Servez-vous d’unéboîte de même construction que celle ci-dessus, excepté que vous devez lui donner huit pouces de diamètre. Au lieu de diviser énsixpartieségâlèslescerclesque vousdevez tracer sur les tablettes, divisez-les en douze parties, et insérez-y des barreaux aimantés, de manière que lé sud soit tourné du côté des points A B G D E1F; (Voyez la figure cinquième * même planche où est tracée une de ces tablettes. ) Divisez de la même manière et endôuie parties égales le cadran (figure sixième, même planche) et placez-le au fond de votre lunette magnétique ; faites une petite marque à ce cadran entre les mots or et or, et entre ctux/er ; étJet. (i)
- Ces six tablettes étant renfermées dans h boîte I selon le même ordre qui a étéexpliqué à la. précédente Récréation, on lesrecbnnoîtra au travers delà | boîtè, attendu que l’aiguille renfermée dans la lu-i nette se dirigera alors 6ur les mots or, cuivre, étain, argent,fèŸ ou plomb, qui sont transcrits ducotéB; au contraire ,si on a rëloiirné'lès tablettes, f aiguille indiquera cés mêmes métàiix du côté A de ce cadran; d’où il sùit qu’avéc-bette construction on
- i) Il ne doit pas ÿ avoir dediv ; ligne, qui sur cette tablette iroil
- il de l’angle G à l’angle H.
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- Sz RÉCRÉATIONS pourra reconnoîfre si l’on a retourné quelques-uns des métaux, de même que si on les a mis en d autres places ce qui rendra assurément cette Recréation beaucoup plus agréable et plus difficile à com-
- ’ . Il est à remarquer ici qu’il est très-essentiel de poser la lunette sur le couvercle, de manière que la petite marque faite au cadran entre les deux mots or, se trouve placée bien exactement vers l’angle de la boîte où se trouve la tablette, dont on veut découvrir le métal, et la marque mise entre les deux mots fer, vers le centre du couvercle.
- SIXIÈME RÉCRÉATION.
- BOITE AUX FLEURS.
- F'Aites tourner une boîte d’environ cinq ponces de hauteur sur deux d’épaisseur, comme l’indique la figure septième, planche cinquième ; que son dessus ou couvercle B, qui doit être fort mince , entre,à vis dans le dessous ou pied A, qui doit porter un petit vase C percé en son milieu pour y recevoir le bas de la tige de deux fleurs artificielles différentes l’une de l’autre F et.G. Servez-vous, pour former ces tiges, d’une petite tringle ou fil d’acier d’Angleterre trempé, poli et fortementai-mahté , en observant que le côté du nord de ces deux tringles doit être à l’une celui qui doit entrer dans le vase, et à l’autre, celui qui forme le haut de
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- SUR V A I M A N T. 53 là tige : ces tiges doivent être couvertes desoie verte, et garnies d’autres petits branchages de fil de fer également couverts de soie,sur lesquels doivent être ajustées les feuilles et fleurs qui doivent former ces deux différens petits bouquets.
- EFFE T.
- Lorsqu’une de ces deux fleurs ou bouquets F sera insérée dans cette boîte, le nord de la tringle qui en forme la principale tige se trouvera tourné du côté du vase ; si c’est l’autre fleur G, ce sera le sud de sa tringle aimantée qui sera de ce même côté, d’où il s’ensuit qu’en approchant du côté de cette boîte la lunette magnétique décrite ci-devant page 26 , la direction de l’aiguille qui y est renfermée, indiq uer'a celles des deux fleuré qui y a été insérée, et si l’on n’a mis aucune des fleurs, l’aiguille ne se fixant pas, le fera également distinguer.
- Récréation qui se fait avec cette boite.
- On présente cette boîte et les deux fleursàune personne, en lui laissant là liberté d’y insérer secrètement celle qu’elle voudra, et de rendre ensuite la boîte bien fermée; on regardera ensuite avec la lunette de quel côté l’aiguille se dirige, et on lui dira quelle fleur elle y a mise.
- On présente à une personne une seule fleur en lui laissant la liberté de là mettre ou non dans la boîte, et on rècônttôxt cë qu’elle a fait.
- Nota. On peut employer dans cette Récréation
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- 54 SiOïiATIOKS
- trois fleurs differentes, et ne pas aimanter la tige de cette troisième y afln de pouvoir la distinguer des deux autres,et donner alors le choix sur trois fleurs ; mais il est à remarquer qu'on pourrait se tromper si la personne n'en insérait aucune dans la boîte.
- SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- VÉCU DANS UNE TABATIÈRE.
- P RE w e z un écu de six livres, et le faites percer avec un foret, d’un trou qui le traverse diamétralement; insérez-y une grosse aiguille à coudre bien trempée et aimantée. Bouchez avec un peu d’étain l’ouverture que le foret a faite, afin qu’on ne s’ap-* perçoive pas du mystère.
- E F F E T.
- Lorsqu’on regardera cet écu avec la lunette magnétique ci-devant décrite, l’aiguille qu’elle -contient se fixera suivant la direction de l’aimant qui y a été introduit.
- Il faut demander à une personne un écu de six livres, y substituer adroitement celui qu’on a ainsi préparé, et le donner à une autre personne, de même que si c’était celui qu’on vient de recevoir,
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- SUR L’AIMANT. 55 en lui disant de l’insérer ou non dans sa tabatière, et de la remettre sur la table; alors,sans y toucher, on regardera avec la lunette que l’on posera très-près du couvercle ; si la tringle enfermée donne à l’aiguille une direction, on annoncera alors que l’écu est dans la tabatière. Il faut faire attention que l’aiguille qui est au fond de la lunette magnétique se tourne et se fixe naturellement du côté du nord, comme fait une aiguille de boussole, et qu’ainsiil est essentiel (avant d’approcher la lunette du cou* vercle de la tabatière) de regarder sa situation qui doit changer à mesure que la lunette approche de l’écu; cependant, si par hasard l’aiguille insérée dans l’écu se trouvoit pour le moment placée dans la direction du méridien magnétique, on pourroit manquer la Récréation.
- Nota. 11 faut se servirpour cette Récréation(Vune lunette dont Vaiguille soit extrêmement sensible a attendu que la petite tringle aimantée et renfermée dans Vécu n'a pas grand'force pour V attirer, principalement si la tabatière dans laquelle on l’a cachée se trouvoit un peu profonde. C'est pourquoi il est bon d’avoir une petite botte de carton fort plate pouryfaire mettre cet écm, et la faire poser sur la table par la personne qui y a inséré Vécu.
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- RÉCRÉATIONS
- HUITIÈME RÉCRÉATION.
- CADRAN MAGNÉTIQUE HORIZONTAL,
- CONSTRUCTION.
- Fa i t e s faire par un tourneur lecadran (fig. première, planche sixième) de trois à quatre pouces environ de diamètre, dont le pied B qui doit être mobile, tourne un peu juste dans le cercle de dessus A. Placez sur ce cercle A, un cadran de carton C, sur lequel vous marquerez le nombre i jusqu’à 12, après l’avoir divisé en douze parties égales entre elles. Le cercle A doit avoir une petite rainure pour contenir les bords du cercle de carton qui doit être fixésur la tige du pied B : cette piècedoitenfin être construite, de façon qu’en tournant le pied de ce cadran, le cercle de carton puisse tourner sans le cadre qui lui sert de bordure.
- Placez entre ce carton et le dessous du cercle qui lui sert de cadre, une lame d’acier aimantée E, fig. 4e, percée en son milieu d’un trou suffisant pour laisser passer la tige du pied B ; fixez cetle lame à demeure sur le cercle A. Mettez en dehors de ce cercle une très-petite pointe P, placée vers l’extrémité du sud delà lame E, afin de pouvoir reconnoîtrel’endroit où doit s’arrêter le nord ou la pointe de l’aiguille aimantée I, qui doit tourner librement sur le pivot O, mis au centre du cercle de carton G.
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- l 'ont /.
- St'/fier, Satlp.
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- SUR L’AIMANT. 57
- Ayez en outre un petit sac A, fig. 5e, divisé en trois ou quatre parties différentes B, construit à-peu-près commelessacsàouvragedont les dames se servent, mais plus petit; il importe peu de quelle étoffe, pourvu cependant qu’elle ne soit pas trop claire.
- Insérez dans la première division de ce sac douze petits quarrés de carton, sur lesquels vous transcrirez les nombres 1 jusqu’à 1 z, et dans chacune des autres divisions vous y mettrez douze cartons de même forme et grandeur, mais dont les chiffres soient les mêmes dans chaque division, c'est à-dire, que dans la deuxième division il doit y avoir ( par exemple)douze nombres 7 ,dans la troisième douze nombres 10, etc., suivant la quantité des divisions faites à ce sac.
- E F F E T.
- Lorsqu’on aura disposé le cadran , en le faisant tourner de manière qu’un de ces nombres se trouve placé directement vis-à-vis la petite pointe qui est sur le bord de son cercle , et qu’ensuife on fera tourner l’aiguille aimantée en la posant sur son pivot, elle s’arrêtera immanquablemeatsur ce nombre, attendu qu’elle doit prendre la même direction que la lame aimantée cachée au-dessous d’elle, et que le nord de cette aiguille désigné par sa pointe, doit se trouver directement au-dessus du sud de cette lame.
- A l’égard du petit sac, il est fort facile en l’ouvrant de faire prendre un des cartons contenus dans l’une ou l’autre de ses divisions.
- Récréation qui se fait avec ce cadran.
- Après avoir secrètement disposé le cadran sur un
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- 58 RÉCRÉATIONS
- des nombres semblables contenus dans une des divisions de ce sac, on tirera de sa première division tous les nombres i à 12, et on les fera remarquer à ceux devant qui on fait cette Récréation; onlesre-
- On présentera alors à une personne une des divisions du sac , où tous les nombx-es sont semblables à celui sur lequel on a disposé le cadran, et on lui dira d’en prendre un au hasard, et de le tenir caché dans sa main ; plaçant ensuite l’aiguille sur son pivot, et la faisant tourner aussi-t^t, elle s’arrêtera sur le nombre que cette personne aura cru choisir à son gré.
- On pourra recommencer sur-le-champ cette Récréation, en disposant adroitement le cadran sur un des nombres semblables contenus dans une des autres divisions de ce sac.
- ^Lutre Récréation qui sefait avec ce même cadran\
- Vous ferez tirer par deux personnes dans deux différentes divisions de se sac , et à chacune un seul nombre, et leur direz que si les deux nombres qu’elles ont choisis étant joints ensemble, excèdent celui de douze, l’aiguille indiquera l’excédent, et que si au contraire ils ne l’excèdent pas, elle indiquera le montant des deux nombres, ce qu’on exécutera , en prenant à l’avance la petite pointe suc le &, si l’an veut faire tirer les nom bres 10 et 7 ; ou en la disposant sur le 9, si on doit faire tirer les nombres 6 et 3. Cette Récréation faite à la suite de la précédente, fera paraître l’effet de ce cadran plus extraordinaire.
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- 59 SUR L’AIMANT.
- AUTRE CONSTRUCTION,
- Produisant une Récréation différente de celles ci- dessus.
- Aulieu des douze nombres portésdansles douze d avisions de ce cadran, transcrivez -y les noms des quatre couleurs des cartes à jouer, et ceux des huit figures differentes qui composent un jeu de piquet ; disposez-les dans les divisions de ce cadran, ainsi qu’il suit, et comme l’indique la figure deuxième, même planche.
- 3e.
- 41'-
- 5e.
- 6*.
- Valet.
- Carreau.
- <7®........Huit.
- 8e..........Pique.
- 9e.........Dix-
- Trèfle.
- Neuf.
- Ajez deux aiguilles semblables A etB (figure troisième,même planche}, que vous puissiez cependant distinguer l’une de l’autre; aimantez-les de manière qu’à l’une la pointe désigne le nord, et qu’à l’autre cette même pointe désigne le sud.
- E F F E T.
- Lorsque vous placerez sur le pivot de ce cadran l’aiguille dont la pointe désigne le nord, et que vous la ferez tourner, elle s’arrêtera sur celle des quatre couleurs des cartes sur laquelle vous aurez disposé la petite pointe , qui, comme on l’a dit ci-dessus se trouve placée vers le sud delà lame aimantée ren-
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- 60 RÉCRÉATIONS fermée sous le cadran , ( que l’on suppose sur la. figure 2e être Pique ). Retirant cette aiguille, et y subtituant l’autre, elle indiquera le Roi, qui se trouve diamétralement opposé au mot Pique: il en sera de même desautresfiguresauxquellesles couleurs sont diamétralement opposées.
- Nota. Des huitfigures indiquées sut ce cadran, il réy en a que quatre qui servent >• savoir, le Roi, la Dame, le Neuf, et le Sept ; les autres n'y sont transcrites que pour les compléter, et elles ne peuvent par conséquent être employées pour la Récréation qui suit ; elles peuvent servi r néanmoins pour la Récréation qu’on trouvera à la suite de
- Récréation qui se fait avec ce cadran.
- Donnez à tirer dans un jeu de piquet la carte sur laquelle voiis avez préparé ce cadran ; ce qui est fort facile en se servant d’un jeu où cette carte soit plus large que les autres, afin de pouvoir la sentir au tact, et la présenter de préférence ; dites à la personne qui l’aura tirée de ne pas la laisser voir.
- Présentez ensuite le cadran à une autre personne, et donnez-lui une des deux aiguilles A, B, en lui disant de la placer sur son pivot, et de la faire tourner, et vous ferez remarquer que cette aiguille indique d’abord la couleur de la carte qui a été tirée; reprenez ensuite le cadran, ôtez-en l’aiguille, et en la changeant adroitement* présentez-le avec l’aiguille B à une autre personne qui amènera la figure de la carte qui a élé tirée.
- Nota. Si la personne à laquelle on présente la
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- SUR L’ A I M A N T. Ci
- carte sur laquelle le cadran est préparé, tiroit une autre carte, il faudrait, au lieu de cette Récréation, faire quelque tour de carte pour ne pas paroitre en défaut;on en trouvera de toutes sortes dans fa suite de cet Ouvrage, où l'on ri omettra rien de ce qu'il y a de plus amusant dans ce genre.
- Autre Récréation qui se fait avec ce même cadran.
- Ayez un jeu de piquet où vous aurez mis deux cartes plus larges que les autres, semblables à deux de célles qui dans ce cadran sont diamétralement opposées, et ne servent pas à la précédente Récréation , telles que l'As et le Huit, le Valet et le Dix. Faites tirer ces deux cartes à deux personnes différentes, c’est-à-dire, à chacune une.
- Présentez ensuite le cadran que vous avez préparé sur ces deux cartes à la première personne, avec l’aiguille nécessaire pour indiquer la figure de la carte tirée parla seconde: ôtez l’aiguille, et y substituant l’autre sans qu’on s’en apperçoive , vous !a donnerez à la seconde personne, afin de lui faire indiquer la carte tirée parla première!
- Nota. Cette Récréation ne peut indiquer que la figure des cartes qui ont été tirées, et on ré en a fait ici mention, qu'afin de diversifier les amuse-mens qu'on peut faire avec ce cadran.
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- RÉCRÉATIONS
- 6i
- NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- LA MOUCHE S A V A H T E
- ! A i T k s faire une boite de boisdenojerde figuré hexagone A B C D E F (fig. ire et 5e, planche septième), à laquelle vous donnerez environ huit pouces de diamètre,et 5 à 6 lignes de profondeur. Réservez-y une petite feuillure pour y placer un verre qui la doit couvrir; que cette boîte ait son couvercle q ui puisse y entrer facilement en tout sens* Ayez un plateau G HI L ( fig. 2e ) de la même forme et grandeur que cette boîte; donnez-lui trois lignes d’épaisseur, entourez-le d’un rebord, qui de côté et d’autre l’excède d’une ligne : enfin que la boîte ci-dessus puisse se poser en tous sens sur les deux faces de ce plateau, et qu’elle y soit contenue dans une exacte position*
- Collez un papier sur le fond de cette boîte, et tracez-y un cadran que vous diviserez en vingt-; quatre parties égales;à cet effet tirez d’angle en angle les lignes ou diagonales AD,BE,CF,etdivisez en quatre partieségales chacune des six portions de' ce cadran qui se trouvent comprisesentre ces lignes; transcrivez dans ces vingt-quatre espaces les noms et la couleur des vingt-quatre cartes d’uù jeu de piquet, donton a ôté les huit et les sept, et ayez une
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- SUR L'AIMANT. 63 attention particulière à le faire dans le même ordre que le désigne la fig. ire de cette planche. Mettez une très-petite pointe P,au côté de cette boîte vers lequel se trouve transcrite la Dame de Cceurt afin de pouvoir le reconnoître en touchant cette boîte.
- Tirez sur le plateau ( fig. deuxième ) les deux diagonales GI et HL,et décrivez du centre C le cercle GH IL. Divisez en quatre parties égales les arcs G H etl L; et ayant partagé en deux autres parties égales les deux divisions diamétralement opposées A et B, tirez la ligne AB. Creusez ensuite votre plateau le long de cette ligne, et logez-y un barreau bien aimanté de quatre pouces delongueur; masquez ce barreau en couvrant de part et d’autre cé plateau avec un papier de couleur.
- Placez un pivot P au centre de votre boîte, et posez-y une aiguille aimantée (i)de la forme indiquée parles figures troisième et quatrième; qu’elle ait à son extrémité une petite pointe très-fine P ,à laquelle on puisse attacher ou ajuster une mouche naturelle ou artificielle.
- Couvrez la partie du verre qui est concentrique au cadran avec un cercle de papier G H (fig. iere et 5e), afin de cacher cette aiguille, et gu’on ne puisse appercevoir que cette mouche qui doit paraître tourner ou marcher autour du cadran.
- Faites une petite marque au côté du cadran vers lequel se trouve la Dame de cœur.
- (i) Le trou fait à la chape de celle aiguille ne doit pas être évasé et de forme conique, comme il est d’usage aux aiguilles de boussoles, mais seulement percé d'un petit Irou dans un» partie de sa longueur, afin quel aiguille puisse se maintenir plus aisément dans un parlait équilibre.
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- 46 RECREATIONS
- Ayez un jeu de piquet dont on ait ôté les huit et les sept, et disposez-ledans l’ordre ci-après.
- ireValet de Cœur, a Roi de Carreau.
- 3 As de Cœur.
- 4 Dix de Cœur.
- 5 Dame de Carreau.
- 6 Roi de Cœur.
- 7 Valet de Carreau.
- 8 NeufdeCœur. t) Valet de Trèfle.
- 10 Neuf de Trèfle.
- 11 Dame de Cœur.
- 12 DixdeTrèf.C. large.
- 13 Roi de Pique.
- 14 Dame de Trèfle.
- 15 As de Pique.
- 16 Dix de Pique.
- 17 Dame de Pique.
- 18 Roi de Trèfle, j 9 As de Trèfle.
- 20 Neuf de Pique.
- 21 Dix de Carreau.
- 22 Neuf de Carreau.
- 23 Valet de Pique.
- 24 As de Carr. C. large.
- Il suit de l’ordre établi dans la table ci-dessus, que si sans mêler les caries, on les donne par deux, et ensuite par trois, pour jouer une partie de triom-, phe, on aura les jeux suivaus.
- Jeu du Ie en carte. Jeu du 2een carte.
- Valet de Cœur.
- Roi de Carreau. Dame de Carreau. Roi de Cœur.
- .Valet de Carreau. Retourne . . .
- As de Cœur.
- Dix de Cœur. Neuf de Cœur. Valet de Trèfle. Neuf de Trèfle. Dame de Cœur.
- Par conséquent le deuxième en carte doit nécessairement gagner, soit que le premier en carte joue d’abord ses Cœurs ou ses fausses ; pourvu que le deuxièmeen carte joue ses fausses après avoircoupé; il n’est pas même besoin que le deuxième en carte
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- SUR L’AIMANT. 65
- connoise les cartes que Jette celui contre lequel il joue, puisqu’à chaque carte il doit jeter de l’A-tout, soit pour en fournir, soit pour couper.
- Le jeu étant toujours supposé dans l’ordre ci-dessus établi, si celui quifaitla Récréation fait couper à la carte large (i), et qu’il donne les cartes par j deux et par trois, il en résultera en outre les jeu*
- Jeu du i'r en carte. Jeu du z• en carte.
- Roi de Pique, j Dame de Trèfle.
- Dame de Pique, j Roi de Trèfle.
- | As de Trèfle.
- As de Pique.
- Dix de Pique. Neuf de Pique. Dix de Garreau. Neuf de Garreau.
- Retourne . . . Valet de Pique.
- EFFET
- Lorsqu’on posera successivement cette boîte sttt un des côtés du plateau, dans chacune des six position» qu’on peut lui donner, l’aiguille à la pointe de laquelle estattachée la mouche prendra lamême direction que le barreau renfermé dans le plateau, et on pourra par conséquéntlui faire indiquer la retourne, et chacune des cinq cartes qui composent le jeu de celui qui fait cette Récréation. On pourra aussi, par la construction de cette boîte, faire indiquer à cette mouche sur l’autre côté du plateau les
- (i) Cette carte doit déborder les autres d'une demi - ligne, afin que naturellement on ctmpe à cet endroit.
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- 66. RÉGI! É A T I 0 N S
- de faire attention à la marque mise sur le plateau , et à la pointe que l’on aajustée à la boîte, afin d’évi-
- connoître quelle est la carte sur laquelle la mouche doit se trouver placée.
- Récréation qui se fait avec cette mouche.
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- SUR L’AIMANT. 67 en main, avec lequel on coupera ou on fournira de l’A-tout. Si l’adversaire ayant joué d’abord une de ses triomphes, fait alors une première levée, on lui fera mettre de même la deuxième carte qu’il doit jouer sur le plateau, et. l’on fera indiquer par la mouche, un des.deux autres A-touts que l’on a dans son jeu, soit encore pour en fournir ou pour couper la fausse de l’adversaire, en observant que, si l’on vient à couper, il faudra, en mettantle reste de son. jeu sous le plateau (1), faire indiquer par la mouche une de ses fauses, afin de gagner forcément la
- Nota. Après cette première partie on pourra mêler les cartes sans déranger celles de dessous; faisant ensuite couper à la seconde carte large; et se servant de Vautre côté du plateau, on pourra recommencer une seconde partie avec ce même jeu, ce qui paroîtra assez extraordinaire.
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- RÉCRÉATIONS
- DIXIÈME RÉCRÉATION.
- CADRANS DE COMMUNICATION.
- Faites tourner les deux cercles ou cadrans de bois A et B (figure première, planche 8), d’environ dix à douze pouces de diamètre, sur un demi-pouce d’épaisseur, autour desquels et d’un côté seulement vous ferez réserver une moulure ou bordure d’un demi-pouce de largeur. Partagez la circonférence de ces deux cadrans en vingt-quatre parties égales, dans chacune desquelles vous transcrirez les lettres de l’alphabet, suivant l’ordre qui se trouve désigné par cette figure première.
- Ajustez chacun de ces cadrans sur leurs pieds E. et F, à la base desquels vous ne donnerez quedeux pouces de large sur six à sept de longueur; afin qu’étant posés près d’une cloison, ils n’en soient éloignés que d?un pouce au plus, ce qui est absolument nécessaire et essentiel pour la réussite de cette Récréation.
- Ajustez une aiguille de cuivre doré G de six pouces de longueur , au centre du cadran A ,fixez-la quarrément sur son axe, de façon qu’en la faisant tourner, et la dirigeant sur une des lettres de ce cadran ,1e barreau aimanté H , qui doit être aussi fixé sur ce même axe, parallèlement à cette aiguille , suive sa même direction : remarquez que ce
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- SUR L'AIMANT. 6q barreau aimanté doit être caché dans l’intérieur de ce cadran, entre le cercle où sont transcrites ce lettres, et le carton qui doit le couvrir de l’autre côté; à cet effet, en faisant tourner ce cadran , il conviendra de le faire creuser circulairement par derrière, afin de pouvoir y insérer ce barreau , de manière qu’il puisse tourner librement, et sans aucun frottement.
- Placez un pivot (i) au centre du cadran B, sur lequel puisse tourner verticalement, et trcs-libre-inent une aiguille d’acier aimantée f, de six pouces de longueur, dont la chape soit entièrement percée ; faites dorer cette aiguille avant de l’aimanter ,afin d’éviter qu’on ne puisse soupçonner quelle agit par le moyen de l’aimant.
- Ces deux cadrans ayant été ainsi contruils, déterminez les deux endroits où vous voulez les placer, lorsque vous voudrez vous en amuser, en observant que ce doit être toujours très-près d’une cloison d’un pouce d’épaisseur au plus (2) ; à l’égarcl de l’éloignement où ils peuvent être entr’eux, cela est indifférent pour leur effet, mais il est mieux de les mettre à' la plus grande distance tju’il se pourra afin de le rendre plus extraordinaire; on peut mettre le cadran A sur une table, et le cadran B sur une console un peu élevée, cela fait alors un assez bon effet.
- ReconnoisseZ de l’autre côté de cette cloison l’en-
- (1) Ce pivot doit avoir un très-petit bouton à son extrémité, pour empêcher cette aiguille de tomber.
- (2) Si l'on étoit forcé dè les mettre près d’une cloison de plâtre, il faudrait la creuser par derrière pour y placer les «eux autres cadrans ci-après.
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- 70 RÉCRÉATIONS droit qui doit répondre exactement au centre de chacun de ces cadrans, et ayant placé le cadran de carton C (figure 8e), de manière que le pivot qui est a son centre, soit précisément dans la même direction que l’axe du cadran A, ajustez-y une aiguille aimantée et libre sur ce pivot. Transcrivez sur ce cadran de carton , après l’avoir divisé en vingt-quatre parties, les lettres de l’alphabet dans un sens contraire comme l’indique cette figure C.
- Placez également un semblable cercle de carton D ( figure 2e ) derrière l’endroit de la cloison où doit être posé le cadran B. Ajustez à son centre un axe sur lequel vous ferez entrer le barreau aimanté N S; ayez soin que ce barreau ne tourne pas librement, afin qu’il puisse rester dans toutes les différentes directions qu’on pourra lui donner.
- £ F F E T.
- Les deux cadrans A et B, ayant été placés de manière que leurs centres répondent exactement à ceux des deux autres cadrans G et D, cachés derrière la cloison; si l’on conduit l’aiguille du cadran A, sur l’une des lettres qui y sont transcrites, le barreau renfermé dans ce cadran suivra la même direction, et suivant les principes établis ci-devant, l’aiguille placée sur le cadran G se dirigera aussi-tôt sur la même lettre : ce meme effetaura lieu relativement au cadran B, si on conduit le barreau du cadran D sur l’une ou l’autre de ces lettres de l’alphabet, d’où il estaisé de voir que lorsqu’on indiquera une lettre quelconque sur le cadran A, une personne cachée derrière la cloison l’indiquera facilement sur le ca-
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- SUR L’AIMAKT. fi
- dran B, puisqu’il ne s’agira que de diriger le barreau du cadran D sur (jette même lettre.
- Récréation qui se fait avec ce cadran.
- Après avoir fait entendre qu’il y a une sympathie particulière entre ces deux cadrans, en sorte que si l’on dirige l’aiguille de l’un d’eux sur une des vingt-quatre lettres de l’alphabet quelconque j l’aiguille de l’autre cadran qui en est cependant fort éloignée, indique exactement cette même lettre ; on propose à une personne de conduire et arrêter successivement l’aiguille du cadran A sur foutes lés lettres du mot qu’elle voudra choisir à son gré, ayant soin de lui faire laisser, un intervalle de temps-suffisant entre chacune des nouvelles directions qu’elle donnera à l’aiguille à chaque changement de lettres , et on fait rêmarquer que l’aiguille de l’autre cadran indique àvec précisionchacune deces mêmes lettres (i), ce qiii.assurément occasionne beaücoup de surprise, sur-tout lorsque les cadrans sont fort éloignés, et qu’après les avoir ôtés de.leur place, on fait observer qd’il n’y a aucune communication mécanique qui puisse.les faire agir.
- (i) Lorsque la personne cachée derrière la cloison fait agir le barreau aimanté du cadran D, elle doit lui faire faire doucement plusieurs tours entiers, et en ralentir peu-à-peu le mouvement, jusqu’à ce qu’elle l’arrête sur là lettré qùë lui a indiquée l’autre cadran; Yeffet en est bien plus agréable» l'aiguille n’ayant pour lors aucun balancement.
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- 7*
- RÉCRÉATIONS
- Ecrivez sur de* cartes divers mots français, qui commencent tous par des lettres différentes,et dont la signification en latin soit absolument composée d’un même nombre de lettres, telles (par exemple) ' que les mots ci-après :
- Mots français. Mots latins.
- Arbre.............. . . . jdrbor.
- Chien....................Canis.
- Dieu. . ..................Deus.
- Etoile..................Stella.
- Faute....................Culpa.
- Gloire..................Gloria.
- «Jardin.............. .Hortus.
- Jour................. • • • . Mies.
- Loi..................... . .Lex.
- Mort......................Mors.
- Foudre...................Pubis.
- Roi...................Jlex.
- Table....................Mensa.
- Donnez cette table à la personne qui est cachée derrière la cloison.
- EFFET.
- Lorsqu'une personne ayant choisi secrètement
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- SÛR L' A I M A N T. 73
- et librement un des treize mots français désignés en la table ci-dessus, aura dirigé l’aiguille du cadran A sur la première des lettres dont ce mot se trouve com posé, le cadran C indiquant cette même lettre à la perspnne cachée, lui fera connoî-tre aussi-tôt quel est le mot français qui a été choisi, et conséquemment quel est le mot latin qui a la même signification ; d’où il suit que si on ôte alors le cadran A de sa place, cela n’empêchera pas qu’elle ne puisse faire indiquer par l’aiguille du cadran B successivement toutes les autres lettres de ce même mot latin, à mesure que la personne qui aura choisi le mot français les indiquera sur le cadran A, ce qu’elle pourra faire même avec précision, soit en lui donnant le temps de changer les lettres, soit au moyen d’un signal dont elle sera convenue avec celui qui fera cette Récréation, et qu’elle pourra facilement apercevoir au moyen d’un petit trou fait à la cloison, ou de toute autre manière qu’on voudra imaginer.
- On' donnera ces treize mots français à une personne, en lui laissant la liberté d’en choisir un secrètement, et lui recommandant de garder les autres par-devers elle; on lui annoncera ensuite qu’un des cadrans va indiquer le mot latin qui exprime celui qu’elle sera déterminée de prendre, alors on lui dira de placer successivement l’aiguille du cadran A, sur les lettres qui composent ce mot, et on lui fera remarquer que l’aiguille du cadran indique une lettre qui doit être la première de celles de ce
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- 74 RÉCRÉATIONS mot latin ( i ). On observera ensuite à ceux devant qui on fait cet amusement, que peut-être il est quelqu’un d’entre eux qui s’imagine que si le cadran A étoit placé ailleurs, un effet aussi singulier ne pourvoit plus avoir lieu ; et ôtant le cadran A de sa place pour persuader le contraire à ceux mêmes qui sont les plus clairvoyans, on dira à cette personne de le tenir dans sa main, ou de le placer elle-même à tel endroit de la chambre qu’elle désirera; et faisant attention à l’instant où elle aura fixé l’aiguille sur la seconde lettre du mot choisi, on fera aussi-tôt le signal convenu , afin que la personne cachée puisse à l’instant diriger l’aiguille du cadran B sur une des autres lettres du mot latin qu’elle doit continuer d’indiquer. On fera de même pour toutes les autres lettres, ce qui ne pourra manquer de causer beaucoup de surprise.
- Nota .Cette Récréationfaite avec intelligence est une des plus extraordinaires que Von puisse exécuter par le moy en de Vaimant. J’ai étonné avec elle plusieurs personnes aussi initiées que moi dans tous ces prestiges, et pour lesquellesj'avois fait construire quantité de pièces magnétiques, et ce ri est qu’après beaucoup de réfexions que quelques-unes d’enté elles ont pu apercevoir ce qui pouvoit produire un effet qui leur parois soit presque surnaturel.
- ( i ) La personne cachée derrière la cloison peut indiquer les lettre» du mot latin sans suivre l’ordre des lettres, et alors on lesécrira sur un papier, et, en les rassemblant, on fera connoître ce mot.
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- SUR L’AIMANT 7S
- ONZIÈME RÉCRÉATION.
- ANAGRAMME MAGIQUE.
- CONSTRUCTION.
- Faites faire une boite ABC D( Figure première, planche neuvième) de quinze pouces de longueur, sur trois pouces de largeur et quatre lignes de profondeur ; qu’elle se ferme à charnière,et que le dessous soit divisé en six cases égales, séparées par les traverses EF GH I, auxquelles vous donnerez environ quatre lignes de largeur. Ayez six petites tablettes de trois lignes d’épaisseur LMNOPQ, qui puissent entrer indistinctement dans l’une ou l’autre de ces six cases. (Voyez figure 2e.)
- Divisez les deux tablettes L et M, en deux parties égales, parles lignes AB ; tirez sur les deux tablettes N et O les diagonales CD, et sur celles P et Q, les diagonales EF ; creusez ces six tablettes suivant la direction de ces lignes, et insérez dans chacune d’elles un barreau fortement aimanté, dont les pôles soient exactement dirigés comme l’indique cette figure 2e. Couvrez ces barreaux et ces tablettes d’un double papier, sur lequel vous transcrirez les six lettres du mot Uranie,en observant de le faire suivant l’ordre désigné par-cette même figure.
- Ayez en outre une boîte de même longueur,
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- 7g récréations
- mais d’un demi-pouce moins large (ligure 3e.), au fond de laquelle vous ajusterez les six pivots A B C D E F. Ces pivots doivent servir de centres aux cadrans désignés sur cette même figure, et ces mêmes centres doiventse trouver placés vis-à-vis ceux des tablettes renfermées en la première boîte ; c’est-à-dire lorsque ces deux boîtes sont mises l’une à côléde l’autre (Voyez leur position,figures deuxième et troisième).
- Divisez ces six cadrans en six parties égales, et transcrivez sur chacun d’eux les six lettres du mot Vranie dans l’ordre indiqué par cette figure troisième. Mettez sur chacun de ces pivots une aiguille aimantée bien libre, et couvrez d’un verre le dessus du fond de cette boîte, afin que les aiguilles nesor-tent point de dessus leurs pivots.
- EFFE T.
- Lorsqu’après avoir disposé les six tablettes con-tenuesen cette boîte, dans tel ordre qu’on aura jugé à propos, on posera auprès d’elle la boîte où sont les six cadrans (i), les barreaux aimantés renfermés dans ces tablettes, attirant le nord ou le sud des aiguilles eu égard à la disposition de leurs pôles,
- (i) Il faut que cette boîte soit placée bien parallèlement à l’autre, et qu'elle ne la déborde pas d’aucun côté, sans quoi la direction des aiguilles ne se trouverait pas exactement sur les lettres semblables à celles des tablettes qui correspondent à chaque cadran. Pour plus d’exactitude, on ne peut marquer les lettres sur les cadrans que sur l’indication des aiguilles , lovsque la boite sera posée à la distance qu'on pourra déterminer.
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- SUR L’AIMANT, 77
- dirigeront sur les lettres de chacun de ces cadrans qui ont rapport à celles de ces mêmes tablettes qui leur correspondent ; d’où il suitqu’on pourra con-noîtreau moyen deleurindiquafion,quel est l’ordre des lettres contenues et renfermées en la première boîte; et commecet effet peut ayoir également lieu, quoique la deuxième boîte soit éloignée d’un pouce de la première, il est égal qu’il se trouve une cloison interposée entre l’une et l’autre de ces deux boîtes.
- Récréation qui se fait avec cette Boîte.
- Pour exécuter cette Récréation, on se servira du cadran B décrit à la précédente ( planche huitième) (i).
- On décidera l’endroit où l’on doit poser, sur une table placée près d’une cloison, la boite contenant ces tablettes , et celle où il est nécessaire de mettre derrièrecettecloison la deuxième boîte contenant les six cadrans, afin qu’ils produisent l’effet ci-dessus. ( Voyez fig. quatrième. )
- Le tout ayant été préparé, on donnera la première boîte et les six tablettes à une personne, en lui laissant la liberté de les y disposer secrète-ment, de manière qu’elles forment un des mots ci-après, que produisent les différentes anagrammes du mot Vranie : ayant ensuite repris cette boîte
- (i) Ces mêmes cadrans peuvent servir en y traçant ua second cercle sur lequel ou Iranscrira ces six lettres; on doit se souvenir que celles du cadran placé derrière la cloison, doivent être écrites en sens contraire.
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- 7S RÉCRÉATIONS bien Fermée, on la posera sans affectation à l'endroit qu’on a déterminé, et l’on annoncera que le cadran ci-dessus va indiquer les lettres du mot secrètement formé dans le même ordre qu’elles sont placées dans cette boîte, ce que la personne cachée exécutera suivant l’indication des aiguilles de la seconde boîte.
- Anagrammes du mot Vranie.
- Vranie. Venari.
- Vanier. Ravine.
- Avenir. Navire.
- Nota. Il est aise' de voir qu’on peut disposer les tablettes de manière quellesforment tous les mots forgés qui se trouvent dans la permutation entière de ces six lettres, sans que cela puisse tien changer à Veffet que produit cette Récréation, qui paraîtra (Cautant plus étonnante, que quand on imagineroit même qu’on fait agir le cadran, on ne concevra pas facilement comment on parvient à connaître le mot qui a été secrètement forme’.
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- SUR L’AIMANT.
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- DOUZIÈME RÉCRÉATION.
- VOracle merveilleux (i).
- Ayez deux petites boîtes quarrées de même grandeur ( figures première et deuxième, planche i o8. ) ; que celle A B C D ( fig. première ) ait une coulisse vers un de ses côtes C D,afin de pouvoir y introduire une petite tablette de bois ( fig. troisième ) qui doit y entrer assez facilement, et à laquelle il faut ajuster nne petite pointe vers A qui, servant à tirer cette tablette hors de la boîte, empêchera en même temps qu’on ne puisse k placer en différens sens: observez encore que la coulisse E F ait une petite rainure du côté de la boîte, faite de manière que si on y vouloit insérer une tablette sens dessus dessous , cette coulisse ne put se fermer : toutes ces précautions sont essentielles, afin qu’aucune des douze tablettes ci-après ne puisse être renfermée en cette boîte dans aucunes autres situations que celles qui sont absolument nécessaires pour la réussite de cet amusement.
- Ayez douze tablettes de même grandeur que celles ci-dessus, étayant tiré sur chacune d’elles les deux diagonales BEet CD, décrivez de leurs points de sectioü Fun cercle quelconque, et divisez l’une
- Cet amusement, dont reflet
- fort caché, est de
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- 80 RÉCRÉATIONS d’elles en douze parties égales ( comme l’indique la figure troisième ), au moyen des six diamètres i,y,2,8,3,9 ,4,10,5, ii,6, 12; ces diamètres doivent servir à vous indiquer, sur les onze autres tablettes, la direction de la lame aimantée qui doit être insérée dans chacune d’elles (1).
- Ajustez un pivot au centre de la boîte (figures deuxième et quatrième), et posez-y une aiguille aimantée AB,que vous masquerez en la couvrant d’un chiffre bizarre, dont la partie A et B servira à vous en faire connoître facilement le nord ou le sud (2); couvrez cette boîte d’un verre, de manière qu’en la secouant, cette aiguille ne puisse pas sortir de dessus son pivot : collez sur ce verre un cadran ( fig. quatrième ), sur lequel vous écrirez les mots ORACLES Merveilleux, en observant que les six dernières lettres de ce mot doivent se trouver placées dans la direction des six diamètresque vousavez tracés sur la tablefté( fig. troisième ), en telle sorte que cette deuxième boîte étant placée exactement au-dessus de la première ( le mot merveilleux se trouvant placé du côté de la coulisse ), si on vient à insérer successivement dans la première boîte chacune des douze tablettes, l’aiguille contenue dans la deuxième se dirige de même sur ces six diamètres. Couvrez ces tablettes avec du papier pour
- (1) H se trouve une même direction sur deux tablettes , attendu que le nord du barreau doit être différemment dirigé sur l'une d’elles, afin d’avoir par ce moyen deux différentes directions.
- (2) On peut mettre ce chiffre, si l’on veut, sur le verre qui doit couvrir cette boîte.
- cacher
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- SUR L’AIMANT. di
- eacher les barreaux qui y sont contenus, et transcrivez sur chacune d’elles les questions qui suivent, eu égard à la direction que ces tablettes doivent donner à l'aiguille ci-dessus: ayez çn outre un petit livret sur lequel vous transcrirez cinq réponses à chacune de ces douze Questions, c’est-à-dire, soixante réponses en tout, que vous disposerez, dans l’ordre ci-après, qui est tel que les numéros i,. ii, a5,37 et49'rép'otodént à la première question ; ceux 2,14, 26,36. ët 5o à la deuxième, et ainsi de suite, comme le. désigne la table .ci-dessous ; observez encore que ces réponses doivent être rangées de manière que celles, qui sont adaptées aux numéros les plus hauts, soient les plus défavorables.,...
- . Numéros des Réponses. ^
- Première question.
- Lorsquoi
- 1. i3. 25. 37. 49.
- 2. 14. 26. 38. 5o.
- 3. i5. 27. 39. 01.
- 4. 16. 28. 40. 5a.
- 5. 17. 29. 41. 53.
- 6. 18. 3o. 42. r.4.
- 7. ig. 3i. 43. 55-
- 8. 20. 3z. 44. 56,
- 9. 21. 33. 45. 57.
- 10. 22. 34. 4C. 58.
- 11. 23. 35. 47. 5g.
- 12. 24. 36. 48. 60.
- 1 renfermé dans la boîte ( figura
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- récréations
- xièmej, lenoMoulesud de l'aiguille qui y est refd'u io'rilTÂ CL ES“(0 au
- dernières létt: moyen de qüor si lé nord de l’aiguillé..se dirige sur la lettre R, elfè rndîqué que c’est la question numéro t, qui a été: mise dans la boîte, bu celle numéro 2 si elle indique la lettré À, et«insi de suite, én désignant enfin par la lettre S, celle n“. 6. Si au contraire c’ésf lé sud de l’aiguillé qui indique la tettré Ri, c’est alors la question n°:j.. et ainsi de :Süitè suivant l’qrdre dés lettres, jusqu’au n°. jaque désigne dans cette deuxième circonstancé la'
- favorable on tHUheuse, et cela sans aucun cafcnl embarrassant; puisqu’il ne s’agit que d’indiijuer
- e 12,24?36, 0Ù48. ’ ’
- 3i l’aiguille a fait coUnoître que la question . ..
- SlHSI-SeSSÊ
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- S Ü R L’AIMANT, 83
- dontles réponses deviennent plus fâcheuses dans les numéros les plus forts. (Voyez la table des Réponses ci-après. )
- Récréation.
- On présenterales douze questions aune personne; afin qu’elle en choisisse une à son gré et qu’elle l’enferme secrètement dans la boîte ; ayan t repris cette boîte, on posera l’autre au-dessus, on l’ouvrira aussi-tôt, étayant reconnu sur-le-champ lenuméro de la question, on lui remettra le petit livret en lui indiquant celui des cinq numéros qu on jugera convenable de faire servir de réponse. Cette facilité de choisir soi-même la réponse, donnera souvent occasion de l’appliquer fort juste, et contribuera beaucoup à rendre cette Récréation fort amusante.
- Ordre des douze Questions et de leurs Réponses.
- Questions.
- N°. i. S’il réussira dans ses amours.
- 2. Si la veuve se remariera.
- 3. Si la femme est fidèle à son mari.
- 4. Quel mari elle épousera.
- 5. Si l’enfant lui appartient.
- 6. Si la fille est pucelle.
- 7. Si la maîtresse aime son amant.
- 8. Si l’amant aime sa maîtresse.
- 9. Quel parti il prendra.
- 10. Si la fille est propre au couvent.
- 11. Si le mari est fidèle à sa femme.
- 12. Combien elle aura d’enfans.
- F 2
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- 84 RÉCRÉATION S REPONSES.
- Tu goûteras tous les plaisirs.
- Dont l’amour favorise une flamme si belle ; L’objet que tu chéris. n’ayant pas d’autre zèle Que de répondre à tes désirs.
- Ne tiens pas ton choix suspendu ;
- Préfère au célibat, l’état du mariage ; l.e temps que l’on diffère à se mettre en ménage, Est un temps de plaisirs perdu.
- N°. 3.
- Jusqu’à présent sois convaincu ,
- Qu’elle ne souffre pas qu’aucun homme la, touche Mais si par les désirs on peut souiller la couche, Elle t’a souvent fait cocu.
- N». 4-
- Dans les plaisirs les plus charmans,
- On te verra finir le cours de ta carrière ;
- Et tant que ton époux gardera la lumière,
- Vous vivrez comme deux amans.
- Os t’y remarque trait pour trait ;
- Un si juste rapport avec ta ressemblance, fait connoître aisément l’auteur de sa naissance, Puisque c’est ton portrait tout fait.
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- SUR L'ÀIMANR
- N°. 6.
- 85.
- Jusqu’à, présent sa vertu A conservé son cœur aussi bien que son âme, Sans que le seul penser d’une impudique flàme Ait jamais son cœur combattu.
- N°. 7-
- Ei.le t’aime avec tant d’ardèur,
- Que si pour te prouver la force de sa flâme, Elle étoit en pouvoir de te donner son âme , Tu l’aurois ainsi que son cœur.
- N°. 8.,
- Ne crains pas que d’autres appas Puissent forcer son cœur à devenir volage j Autant que son amour, son étoile l'engage A t’aimer jusqu’au trépas.
- Pour joindre l’honneur aux plaisirs r Embrasse le parti des Enfans de Bellonne,
- Et tu sauras que Mars nous produit et nous donne De quoi contenter nos désirs.
- C’est où son inclination Depuis qu’elle se sert de sa raison, la porte ; Cette envie, avec l’âge, est en elle, si forte ,. Quelle y fera profession.
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- 86
- RÉCRÉATIONS
- N?, n.
- Pour sa chaste et chère moitié ,
- Il ressent toujours un amour sans partage ; Si quelquefois ailleurs sa passion l’èngage , Ce n’est que par simple amitié.
- Elle peut en espérer deux,
- Dont le bon naturel et la haute sagesse La doit récompenser un jour dans sa vieillesse, Des soins qu’elle aura pris d’eux. . '
- N?. i3.
- Profite du temps et des lieux ;
- Sois timide au grand jour, et hardie sur la brune. Et sache que l’amour, ainsi que la fortune, Favorise l’audacieux.
- N°. 14.
- Quoique fort ardente au plaisir,
- On la verra rester pendant quelque temps veuve ; Mais de plusieurs amans elle fera l’épreuve,
- Afin de pouvoir mieux choisir.
- N°. i5.
- Tu n’en es pas hors de danger ;
- Souvent on pousse à bout la femme la plus sage ; Et par le même endroit dont on reçoit l’outrage ,
- Il est bicu doux de se venger.
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- SUR L'AIMANT.
- N°. 16.
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- Tu feras îes plus grands désirs Pu plus aimable époux qui soit dans le Royaume 5 Mais tu le trouveras un peu trop économe,
- Pour ta bourse et pour tes plaisirs.
- N°. 17.
- Douter qu!il ne soit pas à toi,
- C’est faire un tort cruel à l’honneur de sa mère ; Pont la flamme pour toi toujours tendre et sincère, Ne t’a-jainais manqué de foi.
- N°. 18,
- Cette Pucelle est èn danger ,
- Et l’amour dans son cœur certains désirs fait naître, Par lesquels un Amant s'en rendroit bientôt maître, S’il savoit l’heure du Berger.
- Persévère dans ton amour, pt crois que cet objet dont ton âme est captive, En ressent dans son cœur une ardeur aussi vive, Quoiqu’elle nlosè la mettre au jouç.
- N°. 20.
- It te chérit d’un fep si beau,
- Que si quelqu’accident te privoit de la vie,
- Le chagrin qu-’it auroit de te la yôif ravie,
- Le feroit aller au tombeau,
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- RÉCRÉATIONS N°. ai.
- Tourne vers l’Autel ton penchant,
- C'est le meilleur parti que ton cœur puisse prendre ; Pour le* biens temporels et la passion tendre,
- Ce n’est pas un poste méchant.
- N°. 3 2.
- Elle a trop de grâce et d’appas,
- Pour choisir d’un Couvent la sévère observance ;
- En vain on veut lui faire aimer la continence »
- Elle n’y consentira pas.
- N°. 23.
- Ce soupçon est injurieux A l’amour qu’en tout tems cet homme vous témoigne f Et je crains que de vous votre époux ne s’éloigne ,
- S'il sait ce désir curieux.
- N°. 24.
- Il leur en naîtra de très-beaux.
- Avant même que l’on achève sa carrière ; Ceux, un très-beau garçon recevra la lumière, Ou cet oracle serait faux.
- Il ne faut pas te rebuter :
- Contre tous ses refus, arme-toi de constance; Le plus sévère objet par la persévérance Se laisse à la fin emporter.
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- SUR L’AIMANT.
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- N°. 16.
- Quoiqu’elle ait un amoureux,
- Elle doit bientôt prendre un époux à sa suite; Parce que le passé l’ayant très-bien instruite. Elle sait qu’un et un font deux.
- N°. 27.
- Ta femme t’a manqué de foi,
- Mais cela ne doit pas te sembler fort étrange, N’ayant fait èn cela que te rendre le change De ce quelle a reçu de toi.
- Dans le transport de son courroux, Elle se vengera d’autrui sur elle-même ,
- Et par le seul motif djin désespoir extrême, Le cloitre sera son époux.
- N°. 23.
- Cette demande sans besoin Prouve les sentimens d’une âme un peu jalouse ; Mais crois-en ton amante, ou crois-en ton épouse Et ne pénètre pas plus loin.
- On pourrait juger au besoin Que jamais de son corps elle n’a fait usage ; Mais si par les désirs l'amour faisoit naufrage. Le sien serait déjà bien loin.
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- 9?
- RÉCRÉATION^
- N°. 3r.
- On ne saurait t’en dire rien Qui te puisse donner aucun sujet de plainte,
- Puisque cet amour dont son âme est atteinte ,
- Est encore plus fort que le tien.
- N°. 32.
- Il emploie tout son pouvoir Pour vaincre cet amour qui par toi l’a su prendre ; Mais il est dans son cœur comme un feu sous la cendre Qui brûle sans se faire voir.
- N°. 33.
- Le trafic est ce qu’il te faut,
- Par lui ta bourse peut se relever en bosse ;
- A la cour et par-tout il est plus d’un négoçq Par où l’on s’élève bien haut.
- N°. 34.
- Son esprit l’y porte, ébloui Du ravissant portrait qu’on fait du béguinage; ft.ais qui lui parlerait des douceurs du inénagç,
- Oh ! qu’elle dirait bien mieux oui.
- N°. 35.
- Que t’importe-t-il de savoir Si ton mari fréquente et va voir quelque belle,,
- Pourvu qu’à tes désirs il ne soit pas rebelle,
- Et qu’il fasse avec toi son devoir !
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- SUE V A I H A N T. g i
- N°. 36.,
- Eue n’en peut avoir que deux,
- Non qu’elle n’en puisse avoir bien davantage;
- Mais c’est quesqn mari, qu’on sait être,peu sage,
- Use ailleurs tous ses feux.
- N°. 37.
- N’épargne ni trésors ni soins,
- Pour d’un objet si beau surmonter les caprjces ;
- La suite t’apprendra que de si grands délices Ne pouvoient mériter moins.
- N°. 38.
- Encor que son deuil soit passé ;
- Elle n’entrera pas dans urv second ménage,
- Parce qu’un jeune amant bien fait, discret et sage,
- Fait l’pffice du trépassé.
- N°. 39.
- Pourquoi te donner l’embarras Pour savoir si ton front est orné d’un panache %
- Ne te suffit- il pas que ta femme le sache,
- Et que l’on ne l’ignore pas ?
- N°. 40.
- Ton épopx sera revêtu
- De ce qu’il lui faudra pour te rendre contente ;
- Puisque pour satisfaire en topt point ton attente ,
- U aura beaucoup de vertu.
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- 9» RÉCRÉATIONS
- Ne te règle pas sur les traits Que pour t’en assurer son visage te montre;
- La frayeur et l’amour en semblable rencontre,. Produisent les mêmes effets.
- N°. 42.
- Elle ne put se dispenser Par foiblesse autrefois de se laisser prendre;
- Mais elle saurait mieux à présent s’en défendre,
- Si c’étoit à recommencer.
- N°. 43.
- Ne doute point de son amour.
- Ni de ce que ton cœur peut sur le sien prétendre ; Puisqu’elle a pour chacun un si grand fonds de tendre» Qu’elle en aimerait cent par jour.
- N». 44.
- L’amour est par toi son vainqueur,
- Tandis que ton objet se présente à sa vue ;
- Mais ne te voyant plus, la première venue Fait le même effet sur son cœur.
- N<\ 45.
- Pour acquérir bien des écus,
- Parmi les gens de robe achète quelqu’office ;
- Le plus grand mal pour toi dans ce doux exercice C’est d’être du rang des cocus.
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- SUR V AIMANT. N°. 46.
- 9S
- Si son sort lui paroît heureux,
- Lorsqu’à prendre le voilé un premier feu l’engage, Elle changera bientôt dë ton et de langage, Lorsqu’il faudra faire des vœux.
- N°. 47-
- Celle qui fait cette question ,
- N’est pas assurément bien fondée à la faire, Puisqu’il n’est pas de jour, où de se satisfaire Elle manque l’occasion.
- N°. 48.
- Cette femme aura plus d’enfans Que son jaloux mari n’en pourra jamais faire ;
- Liais quoi ! ne peut-on pas à-la-fois satisfaire Et son époux et ses amans ?
- N?. 49-
- Un cœur plus tendre que le sien,
- Pourrait tout accorder aux transports de ta flâme ; Mais comme la raison domine sur son âme,
- Tu ne dois en espérer rien.
- N°. 5o. >'
- Elle vitra sur le commun ,
- Et s’apercevra bien par un fréquent usage Que qui n’a pas d’époux, en a bien davantage Que celle à qui l’on n’en voit qu’un.
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- &
- RÉCRÉATIONS N*. Si.
- Celui pour qui tu veux savoir,
- Si sa femme conserve une flamme fidèle,
- N’a, pourvoir d’uû cocu le plus parfait modèle, Qu’à regarder dans un miroir.
- N°. Si.
- Un homme brutal et jaloux",
- Infidèle, joueur, et d’un humeur chagriné,
- Est celui qu’aujourd’hui le ciel te destine,
- Afin d’en faire ton époiiX,
- Tu dois avouer cet enfant,
- Comme tu l’as été d’un qui s’est cru ton père ; Sa mère n’ayant fait que ce que fit ta mère Avec ton père en te faisant.
- N°. 54:
- Dès qu’elle ebf atteint son' printemps, Elle s’en dessaisit avec beaucoup de hâte , Parce quelle sâvôit que ce bijou sé gâte, Quand on le garde trop long-temps.
- N°.’'S'5.'
- Â ce que tu prétends savoir,
- Tu ne recevras pas de précises nouvelles , Parce que ta maîtresse est du nombre de celle Qui changent du matin au soir.
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- SUR L’AIMANT. N°. 56.
- 9‘9
- Tandis, cju’il n’aufa rien de toi,
- Tti le verras toujours soumis à ton empire j IV.ais dès qu’il obtiendra ce que son cœur désiré,
- Il n’aurà plus amoiir ni foi.
- N°. 57.
- Pour l’honnéur et pour l’intérêt, jf>'ùne charge de robe achète l’exercice ;
- Si c’est à ton avis acheter la Justice,
- Tu pourras la revendre après.
- N1». 58.
- Par sa mère elle a si souvent Des plaisirs de l’hymen ouï tracer l’image ,
- Qu'on doit craindre pour elle un évident naufrage,
- • Si on lui parle de couvent.
- N°. 59.
- La lecture de cent romans L’a tellement rendue avide de caresses ,
- Que jamais son mari n’aura tant de maîtresse^
- 1 -Que là belle entretient d’amans.
- N°! 60.
- ... . ‘L-k hoïnbre'de tous lés enfans
- Cfitlevfemme un jour grossira soie ménage ,
- Sans compter, ceux qu’elle eut avant son mariage,
- Ira jusqu’à.sept en dix ans.
- ' Nota'. Les quittions et leurs réponses sont extraites d’un livre qui a pour titre Voracle des
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- 96 RECREATIONS
- Sibylles, dans lequel on en trouve quantité d*autres propres à varier cet Amusement ; ceux qu’on indique ici ne sont que pour servir en quelque sorte d’exemples : chacun peut aussi en composer à son gré, il ne s’agit que de conserver £ ordre des numéros.
- TREIZIÈME RÉCRÉATION.
- LA DÉCOUVERTE INCONCEVABLE.
- Une personne ayant secrètement disposé à son choix les huit mots qui composent le vers latin , Totsanttibi dotes quot cœlo sidéra virgo, découvrir l’ordre dans lequel elle les aura placés.
- CONSTRUCTION.
- Faites faire une boîte fort plate , fermant à charnières, de huit pouces de longeur, sur trois de largeur et quatre lignes seulement de profondeur (figure cinquième, planche dixième). Ayez huit tablettes ABCDEi GH, de trois lignes d’épaisseur et d’égales grandeurs, de manière qu’étant insérées toutes les unes auprès des autres dans cette boîte, elles la remplissent alors entièrement: observez que le dessus de cette boîte soit fort mince.
- _ Ayant décrit un cercle sur toutes ces tablettes divisez-les en huit parties égales, et faites-y un rainure
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- SUR- L'AIMANT. g7 rainure, afin d’insérer dans chacune d’elles une petite lame aimantée, dont les pôles soient dis-1 posés comme le désigne cette même ligure. Recouvrez ensuite ces tablettes avec du papier, et saris les déranger de leur ordre, transcrivez sur chacune d’elles tin dès huit mots du vers latin, Tôt surit libi dotes qüot cœlo sidéra uirgo.
- Ayez une autre boîte exactement de même grandeur que celle ci-dessus , et un peu plus profonde (figure sixième, même planche); couvrez son fond intérieur d’un papier, et décrivez les huit cercles AB G D E F G H, dont les centres doivent se trouver • vis-à-vis :de ©eux des huit tablettesren-fermées dans la boîte ( figure cinquième) lorsque cette deuxième boîte est exactement posée au-dessus ; divisez chacun de ces cèrcles en- huit parties égales , cou une le désigne cette figure sixième, et décrivez dans chacune de céS divisionsdes huit mots qui composent le vers latin ci-dessus transcrit, en observant exactementl’ordreindiqué; afin que cette boîte étant placée sur la première boîte, les hirit ai-guilles-aimantées(qui doivent tourner sur leurs pivots mis au centre de ces cercles) se dirigent sur des mots semblables à ceux qui ont été inscrits sur les tablettes qui y correspondent ; en sorte qu’on ! apercevoir par ce moyen la constru a peut avoir donnés à ces mots.
- On donnera la première boîte et les huit tablettes à une personne, en lui observant quelle peut secrètement les arranger à son gré dans quel-
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- 98 RÉCRÉATIONS
- qu’ordre que ce soit ( i ) : lorsqu’elle les aura disposées à sa volonté et fermé la boîte, vous la lui ferez couvrir d’une enveloppe de papier,et cacheter de manière qu’il ne soit absolument pas possible d’ouvrir la boîte sans qu’on s’en apper-coive;cette opération étant faite, vous prendrez cette boîte et l’emporterez dans une chambre voisine, où, étant seul, vous poserez au - dessus d’elle votre deuxième boîte, et transcrirez promptement sur un papier la construction que vous reconnoî-trez quelle a donnée à ce vers : vous rapporterez la boîte et lui montrerez ce papier,après avoir fait examiner que l’enveloppe n’a été ouverte en aucune façon.
- Nota. Cette Récréation cause beaucoup de sur-prise, sur?tout lorsqu'on ne reste que quelques instans pour faire cette opération: si. Von avait présenté de cette manière les premiers *imuse-mens sur l'aimant qu'on a fait voir en public, il n'est pas douteux que quelques personnes auraient pu être séduites au point de croire que ceux quiles exécutoient, avoient des dons surnaturels.
- Au lieu d'étre étonné de ces prestiges appa-r rens, on doit, lorsqu ouest revenu de la première surprise qu'ils occasionnent, se persuader fermement que, sous quelques déguisement qu'ils soient présentés, ils sont toujours produits, ou par des causés naturelles, dont les effets sont
- (J ) H y a 40820 manières différentes de construire ce vers, dont une grande partie n’en dérange pas la mesure et Je sens.
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- SUR L’AIMANT. 99
- cachés y ou par quelques subtilités qu’il n'est souvent pas facile d’apercevoir.
- Dans les Amusemens qui ne proviennent que de F adresse des mains, on doit en examiner jusqu aux moindres mouvemens qui paraissent même le s plus indiÿércns, afin de pénétrer de quelle manière on parvient à,let faire paraître extraordinaires, et souvent F:on reconnaîtra qu’il fautbien moins d'adresse qu’ on ne pense pour les exécuter ( i ).
- QUATORZIÈME RÉCRÉATION.
- LES QUATRE NOMBRES MAGIQUES.
- CONSTRUCTION.
- Faites faire-une petite boîte AB ÇD( figure première, planche onzième), fermant àcharnières et ayant six pouces de longueur sur trois pouces et demi de largeur,et cinq lignes de profondeur; ayez deux cercles de carton fort mince.F et G (figure deuxième ).,dans. chacun desquels vppsinsérerez une aiguille aimantée, en. sorte qu’ils se trouvent exactement d’e'quilibr'e étant placés sur
- i) Pour satisfaire ceux qui désirent prendre quelque délassement avec cet ouvragé, on donnera quantité de Eécréa-tions qui se font par adresse et dont l’exécution sera cependant fort fuci.e. 1
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- I00 RÉCRÉATIONS les pivots H et I que vous ajusterez au fond de cette même boîte : couvrez son dessus intérieur d’un verre, sur lequel vous collerez un papier qui puisse laisser apercevoir au travers des deux ouvertures L et M deux des huit chiffres 1,2, 3, 4, 5, 6,7, 8, qui doivent être transcrits sur ces mêmes cercles, comme il est désigné par cet'e figure deuxième, qui indique aussi de quel côté doivent être dirigés les pôles des aiguilles qui y sont renfermées.
- Construisez un petit porte-feuille de carton NOPQ (figure troisième), de même grandeur que cette boîte, et assez épais pour pouvoir cacher dans l’un de ses côtés deux petites lames bien aimantées de trois pouces de longueur sur une ligue d’épaisseur ; observez qu’elles doivent y être situées de manière que leur direction soit entre les lignes A B et C D qui sont parallèles aux côtés de ce portefeuille : disposez leurs pôles comme le désigne cette même figure.
- Transcrivez sur ces deux cercles les chiffres ci-dessus, de la même manière que le représente la figure deuxième, et eu égard aux pôles des aiguilles aimantées qui s’y trouvent renfermées.
- Ayez en outre un jeu composé de seize cartes blanches, sur lesquelles vous transcrirez les chiffres et nombres ci-après: conservez-les toutes disposées dans ce même ordre.
- Première......... g. V .. .
- II ........... . 18. VI. .
- III ............ 9. VII. .
- IV ...........27. VIII.
- 45.
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- loi
- SUR L’AIMANT.
- JA X. ..... . . . . 4- XIV . . . . 0. . . . . 2.
- X • . . . . 5. XV ... 3.
- xir • • • • 4- XVI ... 3.
- Rappelez-vous de mémoire l’ordre dans lequel ces chiffres ou nombres se trouvent ainsi rangés dans ce jeu.
- E F F E T.
- te porte-feuille NOPQ pouvant être placé sous la boîle ABCD, dans quatre différentes situations, et la direction des lames qui y sont renfermées changeant à chacune d’elles, on pourra par ce moyen déterminer les-cercles de carton à présenter aux deux ouvertures L et M, deux des dif-férens chiffres qui y ont été transcrits, formant ensemble l’un des quatre nombres 18,27,36 et 45.
- Si on présente le jeu à une personne, de manière à lui faire tirer à son choix une des huit premières cartes, il sera très-facile ( en remarquant à quel nombre est la carte qu’elle aura tirée) de conuoître si c’est un 9, ou bien un des nombres 38, 27, 36 et 45. U le sera également en lui faisant tirer une autre carte dans les huit dernières , et on pourra connoître si elle a choisi un •deschiffres 2, 3,4 ou 5.
- Récréation qui se fait avec cette boîte.
- On présentera le jeu à une personne, et'lorsqu’elle aura tiré à sa volonté une 'des huit pie-
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- 10> RÉCRÉATIONS
- xnières cartes . qu’on lui étalera de préférence et sans affectation, on remarquera si c’est un g, ou un des nombres 18, 27. 36, et 45 ; et quoiqu’on l’ait reconnu, on lui demandera si le nombre qu’elle a choisi est composé d’un ou de deux chiffres; si elle déclare qu’il.est composéde deux chiffres, on lui remettra le porte-feuille, en lui disant d’y renfermer sa carte ; l’ayant repris, on le placera sans affectation sous la boîte dans la disposition convenable, pour y faire paraître celui des quatre nombres qu’elle aura choisi.
- Si on a reconnu que cette personne a tiré le chiffre g, après qu’elle aura déclaré que son nombre est composé d’un seul chiffre, on lui représentera que la boîle indiquant deux chiffres, il est nécessaire qu’elle en choisisse un second, et on lui présentera le jeu de manière quelle choisisse un chiffre dans les huit dernières cartes, et remarquant si c’est 2, 3, 4 ou 5, on fera insérer secrètement les deux cartes tirées dans le portefeuille, en annonçant que le produit des deux chiffres qui ont été choisis, va se trouver indiqué dans la boîte; ce qui sera très-facile, attendu qu’ayant reconnu quels sont ces deux chiffres (qu’on suppose ici être g et B-), on pourra disposer le porte-feuille (r) sous la boîte, de manière à faire indiquer par les deux cercles le nombre 27, qui est le produit de g multiplié par 3; on ouvrira la boîte et on fera voir le nombre.
- ( 1 ) ,11 faut fa're une petite marque au porte-feuille pour rèconnoître la disposition quon lui doit donner lorsqu’on le place dessous la boite.
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- SUR L’AIMANT, xo3
- QUINZIÈME RÉCRÉATION.
- LES HUIT NOMBRES MAGIQUES.
- CONST RUCTIÔ K.
- Faites faire une boîte quarrée et à charnières A B G D ( figure quatrième, planche onzième ) , dont chaque côté ait quatre pouces; donnez-lui cinq lignes de profondeur : ajustez sur un pivot E, placé à son centre, un cercle de carton G- H (figure cinquième), que vous diviserez en huit parties égales, et dans chacune desquelles vous transcrirez, vers sa circonférence, les huit nombres qui forment les huit termes de la progression arithmétique 27, 3o, 33, 36, 3g, 42> 4$ et 48. (Voyez cette figure).
- Placez sous ce carton uue aiguille aimantée ; ajustez un petit bouton G au-devant de cette boîte, afin de pouvoir fixer ce cercle comme il a été indiqué à la deuxième Récréation ci-dessus.
- Ayez un porte-feuille de carton assez épais et de même grandeur que le fond de cette boîte (voyez IENO, figure sixième, même planche), dans l’un des côtés duquel vous insérerez une petite lame aimantée d’une ligne d’épaisseur et de trois pouces de longueur. A cet effet ayant tiré sur ce carton les deux diagonales LO et MN, qui se coupent au centre P-, décrivez un cercle dont vous diviserez eh quatre parties égales la portion de circonférence
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- to4 RÉCRÉATIONS comprise dans ces diagonales: tirez des deux points de division n en s la ligne Q R, qui vous, indiquera la place où doit être insérée la lame ci-dessus ; couvrez ce porte-feuille de manière à ne pas * laisser soupçonner qu’elle y soit renfermée.
- Couvrez .d’un verre le dessus intérieur de la boîte A B C D, et y ayant collé un papier, ménagez-y une ouverture F, à un endroit convenable, et par laquelle on puisse apercevoir l’un des huit nombres transcrits sur le cercle de carton ( figure cinquième ), lorsque le porte-feuille ci dessus est exactement posé au-dessous de cette boîte.
- Peignez sur le papier appliqué sur ce verre un petit génie, tenant en main un médaillon, au milieu duquel se trouve placée cette ouverture F.
- Ayez un jeu composé de seize cartes blanches, sur lesquelles vous transcrirez les nombres de la progression arithmétique 3, 6,9, 12, J 5, 18,21, 24, 27, 3o, 33, 36, 3g, 42, 4.5 et 48, et dis— posez-les dans l’ordre qui suit, afin qu’ayant été mêlées comme il est enseigné dans la suite de cet ouvrage, elles se trouvent placées dans l’ordre ci-dessus.
- Ordre dans lequel ces cartes doivent être rangées avant d'être mêlées.
- Cartes. Nombres. Cartes. Nombres
- I. . .
- II. .
- III.
- 1 y. v. .
- .21. VI.............3o.
- .24. VII............33.
- . l5. VIII........... q.
- .18. IX.............12.
- .27. X..............36-
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- SUR L'AIMANT. ïo&
- XI ...... 3g. XIV......... . 6.
- XII ......42- XV..........45.
- XIII.../.... 3. XVI........48.'
- Ordre dans lequel elles se trouveron t après avoir été mêlées.
- Cartes. Nombres. Cartes. Nombre?
- I. .... .... 3. IX.... 27
- II .... 6. X 3o
- III. . . . .... q. XI. . . . 33
- . . 12 XII . . . 36
- V . . . . j5. XIII. . 89
- VI.... .... 18. XI V. . .... 42
- VII... .... 21. XV. . . 45
- VIII. . . .... 24. X VI. . 48
- E F F E T.
- Lorsque vous placerez le porte-feuille exacfe-I ment sous la boîte, en le dirigeant sur chacune des quatre positions différentes qu’on peut lui donner, lecercle renfermé dans cette boîte indiquera à chaque changement un des nombres 27,3o, 33,36. Si vous le dirigez de même (en retournant le portefeuille), ce cercle indiquera alors les nombres 3g, 42, 45‘, ou 48, au moyen de quoi vous serez le maître ( en plaçant ce porte-feuille d’un ou d’autre cô'é, et dans la direction convenable ) défaire paraître à votre gré un des huit nombres ci-dessus.
- D’un autre côté, lorsque vous aurez mêlé les cartes, l’ordre des nombres qui y ont élé transcrits se trouvant dans celui de leur progression ( voyez les
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- ïo6 RECREATIONS
- deux tablesd’ordre ci-dessus), il vous sera-très-facile de connoître que si on a tiré ( par exemple ) la septième carte, on a dû choisir le nombre 2.1, et ainsi de tous les autres nombres.
- Lorsque le cercle se sera dirigé, vous pourrez le fixer dans sa position, eu tournant le petit bouton G.
- Récréation qui se fait avec cette boîte.
- Après avoir fait, jeter un coup-d’œil sur les différera chiffres transcrits sur ces seize cartes, que vous aurez, disposées à l’avance dans le premier ordre ci-dessus , vous le mêlerez comme il a été dit, et vous présenterez le jeu à une personne, en lui laissant choisir un de ces nombres à son gré; vous remarquerez intérieurement à quel nombre cette carte se trouve dans le jeu, afin de savoir quel est celui qui doit nécessairement y être transcrit, vous ferez prendre une seconde carte à une autre personne, en faisant la même observation : connoissant par ce moyen les deux nombres choisis, vous examinerez en vous-même si chacun d’eux est un de ceux qui sont transcrits sur le cercle, ou s’il ne s’en trouve qu’un des deux, ou enfin s’il n’y en a aucun.
- Si les deux nombres y sont transcrits, leur diffé-,_ rence ni leur somme ne le sera pas; ainsi vous ferez indiquer séparément ces deux nombres.
- Si de ces deux nombres il n’y en a aucun qui y-soit transcrit, vous proposerez de faire indiquer leur somme ou leur produit ( i ) selon qu’il sera con-
- ( x ) Si l’on avoil choisi 3 et 6, la produit, ue pouvant donner
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- SUR L’AIMANT. 107 venable : si l’un s’y trouve transcrit, et non l’autre, vous examinerez si leur somme ou leur différence ne le seroit pas, afin de faire indiquer à votre gré l’un ou l’autre : s’il arrivoit enfin que les deux nombres choisis fussent tels que cela ne se puisse, et qu’on eût choisi, par exemple, les nombres 21 et 3g, vous donneriez à choisir, sans affectation, un des nombres 24,27,30, 33 ou 36, et vous proposeriez de faire paroître la moitié de la somme des trois nombres.
- Vous produirez en apparence cet effet, en faisant secrètement renfermerdansleporte-feuilleles cartes qui ont rapport à cette opération, et en le plaçant ensuite sous la boîte de manière à faire indiquer le nombre que vous aurez annoncé.
- Vous tournerez le petit bouton pour fixer le cercle dans la position qu’il aura prise, afin d’avoir la liberté d’ôter la boîte de dessous le porte-feuille sans qu’il se dérange.
- Nota. Quoique cette Récréati on paroisse unpeu compliquée, il faut cependant très-peu de mémoire pour V exécuter ; unpeu d’attention suffit, la progression de ces nombres étant très-facile d retenir:elle cause d’ailleurs beaucoup de surprise.
- 27, qui est te plus petit nombre que peut indiquer le cercle » il laudroit faire tirer une troisième carte.
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- RÉCRÉ ATI O NS
- »o8
- SEIZIÈME RÉCRÉATION.
- BOITÉ AUX ENIGMES.
- • Faites faire une petite boîte de trois pouces quarrés ABCD (figures première et deuxième, planche douzième),de quatre à cinq lignes de profondeur, fermant à charnières, au milieu /*,t au fond de laquelle vous ajusterez un pivot qui doit supporter une aiguille aimantée EF, que vous masquerez par une petite figure, dont la main doit se trouver placée vers le nord de cette aiguille ; couvrez le fond intérieur de cette boîte d’un verre, afin d’y renfermer cette figure, et collez sur ce verre uii cercle de papier divisé en huit parties égales, dans chacune desquelles vous transcrirez les mots des huit Enigmes ci-après, dans l’ordre désigné par la figure première.
- Ménagez au-dessous de celte boite un petit tiroir GH (figure deuxième )de même grandeur, auquel vous donnerez trois lignes de profondeur, et dans lequel on puisse insérer une des quatre tablettes de
- ' Ayez quatre tablettes decarton, figures 3,4, 5 et 6, que vous diviserez en huit parties égales, dans chacune desquellesvousinsérerez une lameaimantée dont les pôles soient disposés comme le désignent ces qautre figures; couvrez les deux faces de ces tablet-
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- SUR ir A I M A N T. rog les avec un autre carton que vous borderez etcou-vrirez encore d’un papier ; transcrivez sur leurs deux faces les huit énigmes ci-après, de manière que suivant la construction ci-dessus, et la disposition des lames aimantées que vousy aurez insérées, chacune d’elles étant renfermée dans le tiroir, la petite figure indique avec sa main le mot de l’énigme transcrite sur celle de ces deux faces qui se trouvera au-dessus du tiroir. ...
- EFFET.
- Lorsqu’une de ces tablettes aura été renferméê.-dans ce tiroir, la petitè figure -, ou plutôt l’aiguille aimantée la dirigera de manière à lui faire indiquer lemot de l’énigne transcris sur fa face'dé celte tablette, qui ne sera pas tournée vers le fond du , tiroir (i);
- s RÉCRÉATION.
- Ayant présenté-toutescestablettes à unepersonne, en lui proposant de lire et de deviner, les mots des énigmes qui y sont transcrites, on lui fera iiiettre secrètement dans la boîte celles qu’elle n’aura pu découvrir, et on lui fera voir que la petitéfigure indique le mot qui en donné la solution.
- Nota. On a ajouté à cette Récréation les huit énigmes qui suivent, pour lafacilité de ceux qui
- (i) On peut, si on le trouve plus convenable, faire huit tablettes au lieu de quatre, et n’ioscrire qu'une seule énigme sur chacune d’elles.
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- MO RÉCUSATIONS ne seraient pas à portée d’avoir le recueil dans lequel on en a fait choix, et en même temps pour faire mieux comprendre la disposition de cetamu* sement. Il est aisé de voir qu’on peut construire cette boîte pour douze énigmes au lieu de huit, en seservantde six tablettes et en faisant une autre division.
- PREMIÈRE, ÉNIGME ( i ).
- Les rois sont mes sujets, les vainqueurs mes esclaves }
- Je force les plus forts, et dompte les plus braves.
- Contre moi les effortsse trouvent superflus ;
- Je cause du ch agrin, les pleurs et le martyre A ppux que ma puissance à me servir attire ,
- Et je tais plus de mal à qui jji’aime le plus.
- L’amour.
- II' . ÉNI GM E(a-).
- Noussommes plusieurs sœurs, à-peu-près de même âge, Dans deux rangs différons , mais.d’un semblable usage : Nous. ay,ons en naissant un palais pour maison,
- Qu'on poprroit mieux nommer une étroite prison.
- Il faut nous y forcer pour que quelqu’une ensorté, Quoique cent fois le jour on nous ouvre la porte.
- Les dents.
- ( i ) Elle doit être transcrite sur la première face de la tablette, ligure troisième.
- ( 2 ) Figure quatrième. Première face.
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- ÿff». L’A'XML&NT.
- 4lt
- •tîie EN’Î (îME (ï).
- Dans lfe mdôde je fais du briift',
- Mon corps est porté par ma mère, Cependant je porte mon pèrè,J “IQuoi'qù’iï soit grandet moi pfetit. , ' .
- Le sabot
- IV‘ ENIGME (2).
- Souvent on me ravit, et toujours je demeure,
- Sans passer danS les mains dte -celui qui me prend ; Je suis le plus petit, et je suis le plus grand ,
- Et l’on ne peut me voir qu’aussi-tôt joue meure.
- 'Lecteur.
- V* ENIGME (3).
- Ainsi-qu’ùn-long sei-pentje trâîàè 7 Mon corps à replis tortueux ; Jesubsipgü respectueux,'• ’1 .Çùe j’erichaîneroisune reine.
- Le joûr je nve tiens dans rties-treus ,
- Et-la nuit je les quittfe-tous.-
- Le lacet.
- ( i ) Figure cinquième; Première face:. •
- (a) Figuresixième. Première.lacé. ... . :.j-.
- (3) Sur l'autre face de laldblette. Fgu re troisième.
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- 112
- RÉCRÉATIONS
- Vf É N I G M E ( i ).
- Du simple villageois j’habite la chaumière,
- Et je brille toujours dans les riches palais. >
- Des plus grands conquérans, la débile paupière,
- De mes sombres réduits cherche l’heureuse paix. Des secrets de l’amour je suis dépositaire.
- Des malheureux mortels je vois finir lesort.
- Et l’orgueil dans mon sein insultant à la mort,
- Fait d’une pompe vaine éclater la chimère.
- Le Ut.
- VIT ENIGME(î).
- Je passe pour monarque au milieu de la cour. : . Toujours autour de moi un vain peuple criaille.5 Mes sujets sont de plume , et mon trône est de paille , Et je suis toutefois le prophète du jour.
- VIII1 ÉNIGME (3).
- Ma mère n’eut jamais d’eau, mes champs sont infertiles. Je n’ai point de maison, et j’ai de grandes villes.
- Je réduis en un point mille ouvrages divers.-Je ne suis presque lien, et je suis l’univers.
- La carte de géographie.
- ( i ) Sur l’autre face delà figure quatrième.
- (2) Sur l’autre face de la figure cinquième.
- (3) Figure sixième.
- DIX-SEPTIEME
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- SUR L’AIMANT.
- n3
- DIX.SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- CADRAN MAGNÉTIQUE VERTICAL.
- Faites construire un cadran à deux faces (figures septième et huitième, planche douzième), posé verticalement sur son pied F ; sur chacune de ces deux faces A et B, ménagez une rainure pour y placer deux cercles de carton de six à sept pouces de diamètre, qui soient garnis de leurs bordures ou cercles de bois.D et D, lesquels servent de cadre à ces cartons : divisez chacun de ces cercles en seize parties égales, après y avoir décrit deux cercles concentriques; et indiquez dans chaque division les trente-deux cartes d’un jeu de piquet, dans tel ordre que vous voudrez, pourvu qu’il y en ait seize d’un côté du cadran et seize de l’autre, et que ces divisions d’un côté et d’autre se répondent exac-
- Traversez les deux centresde ces cercles d’un axe G H (figure neuvième), au milieu duquel soit ajustée quarrément une lame aimantée I I ( figures septième et huitième), de quatre poucesdelongueur, sur quatre lignes de «largeur et une demie d’épaisseur; que chacune des deux extrémités G et H
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- ,i4 RECREATIONS
- de cet axe soit terminée par un pivot (i) : ajustez à vis une petite rosette de cuivre à l’endroit où ces axes sortentau-dehors de ces cercles de carton,afin de pouvoir, en faisant tourner par leur moyen la lame aimantée qui y est renfermée, la diriger et fixer aux endroits qu’on jugera convenables (2).
- Ayez encore une aiguille aimantée de lalongueur nécessaire, dont la chape soit percée de part en part, et qu’elle puisse tourner très-librement sur ce pivot ; observez avec soin que cette aiguille ne soit pas plus pesante d’un côté que de l’autre, cela étant fort essentiel, pour qu’elle prenne exactement la direction de la lame aimantée IL.
- EFFET
- A près avoir fixé la lame aimantée renfermée entre ces deux cercles de carton, de manière que son extrémité qui marque le sud soit dirigée vers deux des cartes opposées qui y sont transcrites, si on fait tourner l’aiguille de l’un et l’autre côté de ce cadran, elle indiquera ces mêmes cartes.
- RÉCRÉA T IO N.
- On fera tirer adroitement dans un jeu de cartes, et à deux différentes personnes, les deux cartes sur
- ( 1 ) Ces pivots doivent avoir à leur extrémité une petite tête semblable à celle d’une épingle, afin de retenir l’aiguille, et l'empêcher de tomber lorsqu’on la fait tourner.
- (1) Cet axe ne doit pas tourner librement, afin que celte ame ne puisse pas se déranger d’elle - même lorsqu une fois elle a été fixée.
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- SUR L’AIMANT. n5 lesquelles doit se diriger l’aiguille, suivant la disposition qu’on aura donnée à la lame aimantée, et présentant ensuite le cadran à l’une d’elles, on lui demandera si la carte qu’elle a tirée est sur l’une ou l’autre de ses faces : on posera ensuite l’aiguille sur son pivot, on la fera tourner, en lui faisant remarquer qu’elles’arrétesurlacarte qu’elle a choisie. On agira de même àl’égardde la personne qui aura tiré la deuxième carte.
- Nota. Si Von a une autre aiguille semblable, maisdonton aitfen Vaimantant en sens contraire) donne' le sud au côté qui devait indiquer le nord, on pourra alors faire tirer quatre cartes différentes , ou recommencer, si Von veut, cette Récréation,en se servant de cette autre aiguille, et faisant tirer les deux, cartes qu’elle -doit indiquer. yl V égard de la manière de faire tirer les cartes convenables, ilsuffitde lesprésenterdepréjérence vis-à-vis les doigts despersonnes qui doivent les prendre; on peut à cet effet tes placer sous le jeu etfaire sauter la coupe pour les remettre aumilieu du jeu à mesure qiüon les présente. Voyez à cet effet les Récréations sur les cartes, qui se trouvent décrites dans la suite de cet ouvrage.
- AUTRE RÉCRÉATION, AVEC DES NOMBRES.
- Au lieu de transcrire les trente-deux cartes d’un jeu de piquet sur les deux faces de ce cadran, divi-sez-les en douze parties égales (i), et indiquez daDS
- (t) On peut mettre ce cadran des nombres sur le même cercle que celui des cartes.
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- nS RÉCRÉATIONS chacune d’elles les nombres naturels depuis i jusqu’à 12, suivant l’ordre de la table ci après, et tel qu’il est indiqué sur les figures septième et huitième (i).
- EFFET.
- Il suit de cet ordre , qu’un des nombres i, 2,3, 4,5, 6 quelconque d’une des faces des cadrans A et B, joint à celui qui sur l’autre face lui est directe-mentopposé, forme un nombre semblable à celui qui sur l’un ou l’autre de ces deux cadrans se trouve lui être diamétralement opposé, et que par conséquent si l’on se sert de deux aiguilles aimantées dont l’une ait le nord du côté de sa pointe et l’autre le sud, en faisant tourner une de ces aiguilles successivement sur les deux faces de ce cadran, la somme des deux nombres quelle indiquera jointsensemble en formera un semblable à celui qu’indiquera l’autre aiguille sur l’une ou l’autre face seulement
- CONSTRUCTION.
- Il faut avoir un petitsac contenant plusieurs divisions , tel que celui qui est décrit à la huitième Récréation ci-dessus. On insérera dans l’une d’elles les nombres 1 jusqu’à 12, qu’on aura transcrit sur des petits quarrés de carton ; et dans l’aulre des nombres semblablesà celui sur lequel on aura disposé la lame
- (1) L’ordre des cartes étant arbitraire, on ne l’a pas indiqué sur la figure, ce qui d'ailleurs n’auroit pu se l'aire sans conl'u-
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- SUR L’AIMANT. 117
- aimantée de ce cadran ; on tirera dusac les nombres differens, et les ayant faitremarquer, on les remettra dans le sac : présentant ensuite à une personne la division de ce sac, dans laquelle tous les nombres sont semblablés, on lui dira d’en tirer un au hasard et de le tenir caché dans sa main, et on lui demandera si elle veüt que l’aiguille lui amène son nombre en une seule ou en deux fois, ce qu’on exécutera , en se servant de l’une ou de l’autre des deux aiguilles ("i).
- Tasl e pour servir à la construction du cadran ci-dessus.
- (1) Si la personne desire que l’aiguille indique le nombre-en une seule fois, on pourra, lui donner le chaix-d’un descotés. du cadran.
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- ii8 RÉCRÉATIONS
- La transposition des nombres de cel te table sur le cadran, doit se faire en transcrivant de suitel’ordre du cadran A de droite à gauche, et celui du cadran B de gauche Adroite, comme on le voit désigné sur les figures 7e et 8e : cette observation est essentielle, afin que les nombres se trouvent dans la direction, convenable.
- Nota. Le petit sac qui sert à cette Récréation ayant plusieurs divisions, on conçoit qu'en insérant dans une troisième division d'autres nombres semblables entr'eux, on peut alors varier cette Récréation en faisant tirer deux nombres différais et les faisant indiquer sur chacune des deux faces du cadran.
- DIX-HUITIÈME RÉCRÉATION.
- LE P VIT S EN CIL A N LÉ.
- Construisez un puits A de carton ( figure première, planche treizième) de huit ou dix pouces de hauteur et de cinq à six pouces d’ouvertuxe, porté sur un degré ou soc quarré B C ; ménagez une ouverture à un des côtés de ce soc, dans laquelle puisse entrer un tiroir T, de trois ou quatre lignes de pro-. fondeur : que l’ouverture de ce puits aille fort en diminuant vers le fond G, qui ne doit avoir que deux
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- SUR 1/ A I M A N T. 119
- poucesde diamè(re.( Voyez-le profil de celte figure sur cette même planche ).
- Au-dessus de ce soc et à un demi-pouce au-dessous du fond intérieur G de ce puits, pïacez-y un pelit miroir convexe H ; qu’il soit d’une sphéricité suffisante, de sorte qu’en se regardant par l’ouverture du puits, à la dislance de quinze à dix-huit pouces, la tête et le buste ne paroissent avoir que deux pouces de grandeur.
- Sur ce même soc, et à l’endroit I, ajustezun pivot sur lequel vous poserez une aiguille aimantée R Q, renfermée dans un cercle de carton très-léger O S de cinq pouces de diamètre ; divisez ce cercle en parties égales (voyez figure deuxième), et Iracez-y quatre petits cercles,dans trois desquels doivent être peintes différentes figures de tête z,x et y dont la coiffure soit variée, et représente( par exemple ) à l’une un chapeau, à l’autre un turban , et en observant que la place de la tête même doit être découpée à jour : qüele quatrième cerclez soit entièrement découpé à jour, comme le fait suffisamment voir cette figure deuxième, et que l’aiguille aimantée RQ, contenue dans ce cercle, y soit placée eu égard à la disposi lion de ses pôles, comme le désigne cette même figure.
- Ayez quatre petits tableaux decinq pouces quarts V X Y Z ( figure troisième ); que chacun d’eux puisse entrer séparément dans le tiroir ci-dessus; peignez sur trois de ces tableaux des têtes semblables à celles que vous avez peintes sur le cercle ( figure deuxième ), excepté que le tout doit être
- ^ Ajustez derrière chacun de ces quatre tableaux un barreau aimanté, disposé, quant à ses pôles,
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- i2o RÉCRÉATIONS comme le désignent les figures V , X, Y et Z; couvrez le tout avec du carton, afin qu’on ne puisse point du tout les apercevoir.
- Si vous desirez quecetteRécréation paroisse plus extraordinaire , faites l’intérieur de ce puits en fer-blanc , et mettez au fond et vers l’endroit G, un verre blanc qui y soit bien mastiqué, afin que l’eau que vous pourrez verser alors dans le fond de ce puits, ne puisse pénétrer par-dessous cet appareil.
- EFFET *
- Lorsqu’on aura placé un des trois tableaux V,X, Y, dans le tiroir qui se met au-dessous de ce puits, le barreau aimanté qui s’y trouve renfermé fera tourner et fixera le cercle de carton mobile de telle sorte que la coiffure semblable à celle qui se trouvera peinte sur «3 tableau, se présentera vis-à-vis l’ouverture inférieure du puits; alors si une personne ayant la tête placée au-dessus et à la distance convenable, s’y regarde, le miroir convexe lui fera apercevoir son portrait en petit, et il paraîtra orné de la coiffure peinte sur cette partie du cercle de carton.
- Si on met dans le tiroir le tableau Z , l’endroit de l’ouverture du cercle mobile qui se trouve entièrement à jour se placera au fond puits, et en s’y regardant alors, on apercevra dans le miroir sa figure et sa coiffure telles qu’elles sont naturellement.
- Récréation.
- On place à l’avance dans le tiroir le tableau Z,
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- SUR L’ A I M A N T. 121 sur lequel il ne se trouve rien de peint, afin qu’en se regardant dans le puits, on n’y puisse apercevoir que sa figure naturelle; on proposera ensuite à plusieurs personnes de s’y regarder, en leur faisant observer qu’elles s’y voient telles qu’elles sont ; on retirera ce tableau du tiroir, et on remettra les trois autres entre les mains d’une d’entr’elles, en lui disant d’en choisir un à son gré et suivant la figure dans laquelle elle desire d’être peinte, on placera ensuite ce tableau dans le tiroir qu’on fermera; un instant après on lui dira de regarder dans le puits, et elle y apercevra sa figure coiffée de la même manière que celle de ce tableau.
- Nota. Cette pièce de Récréation, bien exécutée, produit un effet assez agréable ; mais il est essen-tielque V ouverture dupuits soit fort large et qu’il soit un peu profond, afin qu’il puisse être éclairé dans son intérieur; il faut aussifaire placer la-personne qui s’y regarde, dans uneposilion Çf)et à une distance convenable; il est nécessaire aussi que ce puits puisse se séparer de son soc, afin de pouvoir ajuster et changer le cerc ’e de carton, et se servir d’un plus grand nombre de tableaux. Si on exécute cette pièce plus en grand, ce qui seroit lemieux, on pourra placer sur le mêmecercleunc plus grande quantitédefgu res,en disposant alors les barreaux aimantés comme il sera convenable.
- On peut varier les amusemens qui sefont avec
- ( x ) La personne doit être placée du côté du tiroir et avoir la tête penchée dans une situation horizontale.
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- 123 RECREATIONS
- ce puits, en y faisant paroître une carte qu’on a ura donnée <zj tirer dans un jeu;il suffirapour cela d'avoir un autre cercle (figure quatrième, même planche), sur lequel on appliquera quatre petites cartes ABCD de la grandeur nécessaire, et de poser sous ce puits au lieu du cercle (voyez figure deuxième) wn petit porte-feuille de carton (figure cinquième) de la grandeur d'un des tableaux ci-dessus , dans un des côtés duquel on insérera un barreau aimanté AB, et alors on exécutera cette autre Récréation en disposant différemment le portefeuille dans le tiroir, comme il a clé expliqué à la quatrième Récréation.
- DIX-NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- LA TÊTE ENCIIAN TÉE ( i ).
- CONSTRUCTION.
- T A i T e s construire et peindre une tête de carton (figure première, planche quatorzième) de grandeur naturelle, un peu penchée, afin que ses yeux ne se trouvent pas dans une situation horizontale: ayant évidé à jour la place de ses yeux, couvrez-les d’un verre fort mince, concave d’un côté, convexe h. l’extérieur : peignez en blanc la partie concave,
- (i) Cet amusement m'a été envoyé par M.M***, ainsique plusieurs autres amusemens très-ingénieusement imaginés.
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- SUR L’AIMANT. iz3
- excepté l’iris que vous laisserez à jour, et la prunelle que vous peindrez en noir.
- Sur un pivot E N, placez en équilibre ,'et dans une situation horizontale, une zpne cylindrique de càrton fort mince F G, sur laquelle soient peintes • les différentes couleurs des yeux, noirs, bleus, verds et gris, de manière qu’aucune de ces couleurs ne tranche avec upe autre, mais au contraire qu’elles se trouvent jointes par des nuances imperceptibles ; observez encore que la même nuance, doit commencer à une distance égale à celle que les yeux de cette figure ont entr eux, et suivre sur la partie A celle qui doit paroître sous l’œil C, et sur la partie B celle qui doit paroître sous l’œil D ( i ).
- Suspendez à cette zône, par le moyen de deux fils delaitonI et L,un barreau aimantéM O, de quatre à cinq pouces de long, percé dans son milieu d’un trou P,assez grand pour ne pasfrotter contre le pivot EN, et placé le plus près qu’il sera possible delà base du pied ou planchette fort mince ER, sur laquelle cette tête doit être posée.
- E F F E T.
- Si ayant posé cette tête sur une table danslaquelle aura été inséré un barreau aimanté de cinq à six pouces de longueur, A B (figure sixième), mobile sur une axe ajusté au milieu de ce barreau, et qu on le puisse faire tourner par un moy èn caché quelcon-
- ( i ) H est aisé de voir par l’inspection de cette figure, que ce qui est peint sur la partie supérieure de cette zône paroît au travers de l’œil A, et qe qui l’est sur la partie inférieure, au travers de celui B.
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- ,24 RÉCRÉATIONS que ( i) , le barreau M O qui fait mouvoir celte zone , se placera toujours dans la même situation que celui qui aura été ainsi renfermé,et qu’on suppose ici qu’une deuxième personne peut faire agir et diriger à sa volonté.
- PRÉPARATION.
- Celte tête ayant été placée en face du jour, on annoncera que ses yeux prennent la couleur de ceux des personnes qui la regardent, et que même cette couleur restera fixée dans les yeux de cette figure jusqu’à ce qu’uneautre personne se place vis-à-vis cette tête; qu’alors la couleur changera peu à peu pour prendre celle des yeux de cette nouvelle personne. Supposant donc que la personne qui se présente ait les yeux d’un bleu clair, on ajoutera à ce qu’on vient de dire, voilà monsieur ou madame qui a les yeux d’un bleu clair, vous allez voir que les yeux de cette figure vont prendre cette même couleur; ce qu’entendant la personne cachée qui est d’intelligence elle fera tourner insensiblement le barreau caché dans la table, lequel entraînera avec lui, par son mouvement, celui qui a été placé dans le pied de cette tête et la zone cylindrique, jusqu’à ce qu’on aperçoive, par les yeux de la figure, le bleu clair, qui .est la couleur des yeux de la personne (2). .
- ( 1 ) On indiquera dans la suite diverses manières de faire agir secrètement ce barreau, soit par soi-niéme, soit par le secours d’un second.
- (2) M. de M *** ajoute qu’on pourrait s’entendre avec celte personne d’une manière plus cachée, mais que le sieur
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- S U K L’AIMANT. i *5 Nota. La lame aimantée renfermée dans cette fête se tournant dy elle-même du côté du nord, on. vourroit assurément, en tenant cette figure dans une certaine direction relativement au côté du nord,faire paroitre dans les yeux de cette figure telle couleur quon voudrait, mais le mouvement de la zone deviendrait alors sensible, et ne s'arrêterait pas même assez promptement pour que la cause qui produit cet amusement fût suffisamment cachée.
- VINGTIÈME RÉCRÉATION.
- BOITE AUX CARTES.
- CONSTRUCTION.
- F A i T E s faire une boîte ouvrant à charnières ABCD (ligure deuxième, planche quatorzième), de six pouces de longueur sur quatre de largeur, et quatre à cinq lignes de profondeur : portez le tiers de sa longueur depuis F jusqu’en E, etajustez à cet endroit un pivot sur lequel vous placerez un cercle de, carton C, d’environ trois pouces de diamètre renfermant u ne aiguille aimantée NS; dessinezsur ce cercle 4 diffe'rentes cartes de manière qu’elles soient disposées comme le désigne cette figure deu-
- C***, chez qu i il a vu cet amusement, n’y met pas plus de finesse: on verra .ci-après comment on peut la faire agir sam le secours d’un second.
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- ja6 RÉCRÉATIONS xième; couvrez cette boite d’un verre, sur lequel» eu collant un papier, vous réserverez une ouverture H, par où on puisse apercevoir l’une ou l’autre des cartes peintes sur ce cercle.
- Ayez encore un petit porte - feuille A B CD (figure troisième), dont le dos soit fort plat et que soit de là même grandeur que cette boîte, et après avoir divisé sa longueur en trois parties égales, insérez dans l’un de ses côtés deux lames aimantées de trois pouces de long, qui passent par ces points de divisions E et F, et dont le nord de l’un soit dirigé vers l’angle B, et celui de l’autre vers celui C. •
- E F F E T.
- Ce porte-feuille pouvant être mis sous la boîte dans quatre différentes situations,soit en changeant la disposition d’une deces faces sous la boîte, soit en le retournant, chacune d’elles, changeant de même la direction du barreau qui se trouve sous le cercle G, fera apercevoir par l’ouverture H (figure deuxième ) une des cartes peintes sur ce cercle de carton G, d’où il suitquon pourra parce moyenles faire paroître à volonté.
- r£créatio n.
- Faites tirer deux cartes dans un jeu à deux différentes personnes, et qu'elles soient du nombre de celles portées sur le cercle de carton ; ayant remis ensuite à la première personne le porte-feuille , dites-lui d’y renfermer sa carte et de vous le remettre ; posez-le ensuite-sous la boîte dans la situation
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- SUR L’ A I M A N T. 127 nécessaire pour quela carte semblable peinte sur ce cercle paroisse dans la boîte au travers de l’ouverture H : un instant après ouvrez cette boîte et faites voir la carte qui a été tirée ; agissez de même pour faire paroître la deuxième carte qui a été tirée.
- Nota. Comme il peut arriver qu’on ne tire pas les caries telles qu’on les présente, il nejaut pas annoncer qu’on valesfaireparoitre dans la boîte avant que les personnes les aient prises, afin de pouvoir alors se tirer d’embarras, en faisant pour cette fois (au lieu de cette Récreation)quel-ques-uns des tours de cartes indiqués dans la suite de cet ouvrage.
- VINGT-U NIE ME RÉCRÉATION.
- LE PALAIS DE L’AMO UR.
- SüR une base de bois ABCDE F( figures quatrième et cinquième, planche quatorzième), laite en forme de degré, et de figure hexagone, fort mince en son milieu G, élevez un petit édifice ou palais, de telle figure que vous voudrez à l’extérieur; que son comble M puisse s’ôter, et qu’il soutienne un autie édifice intérieur abcdej( figure cinquième), de même forme ou circulaire, ouvert vers cd\ que le tout soit exécuté de manière qu’en re-
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- a28 RÉCRÉATIONS
- gardant dans l'intérieur de ce palais par la porte O on ne puisse pas apercevoir l’espèce de corridor qui règne entre l’édifice extérieur A B CD EF et l’intérieur abcdej \ observez encore qu’il est nécessaire que ce qui forme le plancher de cet édifice intérieur soit à un demi-pouce du fond G, c’est-à-dire à la base de l’édifice extérieur, a£n qu’un cercle de carton renfermant une aiguilleou lame aimantée N S, dont le pivot doit être placé au centre H , puisse tourner librement.
- Placez sur les bords de ce cercle,à distances égales du centre H,six petites figures de carton fort légères, peintes, découpées et parfaitement ressemblantes entr’elles; qu’elles représentent un amour qui tient en ses mains une petite banderole. (Vojez figure quatrième ). Transcrivez sur ces banderoles difïe-rensmots qui puissent servir de réponses à plusieurs question?, tels,par exemple, quefaveur, rigueur, fidélité, constance, etc.
- Table magnétique et mécanique sur laquelle se pose ce petit édifice.
- Placez dans une fable ABCD ( figure première et deuxième, planche quinzième), dont le dessous soit double et peu épais dans sa partie supérieure , un barreau aimanté NS de même grandeur que la lame de la pièce ci-dessus; qu’il soit traversé d’un axe sur lequel il puisse tourner facilement et sans bruit; fixez sur cette axe une poulieE de deux pouces de diamètre, sur laquelle doit être mis un cordeau sans fin F, qui doit s’envelopper de même sur une autre poulie G d’égal diamètre, que vous placerez au-dessus
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- SÜR l’AlMAtît. ',ig au-dessus d’un des pieds I de eetle table ; que ce pied ,ainsi que les autres, soit tourné, et qu’une moulure mobile H puisse entraîner par son mouvement circulaire cette poulie F, ce que tous pourrez exécuter enfaisantce pied de deux pièces différentes, dont l’une A (figure troisième) soit surmontée d’une tige de fer solidement fixée à vis par son extrémité B, à une bande de fer L ajustée au coin intérieur D de cette table ( voyez figure deuxième); que l’autre pièce soit composée de la moulure mobile G (figure quatrième ), et de la poulie D qui doit y entrer carrément; que la partie F de cette même pièce entre et roule aisément dans la planche inférieure de cette table; qu enfin toute la pièce (figure quatrième) soit mobile sur la tige de fer B (figure troisième),de manière qu’en faisant tourner cette moulure, la poulie G et celle E sur laquelle est le barreau N S, tournent également.
- EFFET.
- Lorsqu'on fera faire un tour entier à cette moulure G, les deux poulies qu’elle fait agir étant de même diamètre, le barreau aimanté qui est fixé sur l’une d’elles, fera également un seul tour; d’où il suit, qu’au moyen d’une petite pointe placée sur cette moulure,on pourraconnoître la position qu’ou donnera à ce barreau, et conséquemment à la lame aimantée qui est cachée dans le petitédifice ci-dessus, qui prendra toujours la même direction.
- RÉCRÉATION.
- On transcrira sur unequantité de cartes blanches
- i. i
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- i3o RÉCRÉATION .S un certain nombre de questions différentes, auxquelles les mots qu’on aura transcrits sur les banderoles puissent servir de réponses, et on les arrangera à l’avance de manière qu’on puisse, après les avoir mêlées, connoître à quelles réponses doivent se rapporter celles que pourront choisir ceux auxquels on les présentera, et faisant agir le plus secrètement qu’ilsera possible le barreau aimanté renfermé dans la table, on le dirigera de manière que les petites figures qui tiennent les réponses à chacune des captes choisies, se trouvent au-devant de la porte ,à chaque fois qu’on voudra faire paroître les unes ou les autres.
- Nota. Il nefaut ouvrir la petite porte qu'un instant après que Von a fait fxer le barreau, afin que lafgure ne paroisse plus avoir demouvement <on évitera par-là qu'on ne puisse soupçonner qu'elle tourne àV entour de V édifice intérieur, et on pourrafaire croire que c'est toujours la même figure qui présente ces diverses réponses, en quoi consiste tout le merveilleux de cet amusement.
- Pour s'assurer que lapetitefigure estfixée au-devant de la porte, on peutfaire une petite ouverture au côté opposé à cette porte,par où on apercevra lafigure qui est diamétralement'opposée à celle qui doitparoître, ce qui facilitera beaucoup à déterminer sa position, et à connoître celle qu'on aura placée.
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- SUR L’AIMANT.
- VINGT-DEUXIÈME RÉCRÉATION.
- PENDULE SON NA N TE.
- CONSTRUCTION.
- A i T E s faire une petite boîte ronde de fer-blanc dont le couvercle et les côtés soient percés à jour de plusieurs trous ( figures cinquième et sixième , planche quinzième ) ; ajustez au fond de cette boîle une petite lame aimantée NS, garnie d’une chappe E, et tournant librement sur son pivot ;plaeez dans cette boîte un petit timbre de montre G * sur lequel puisse frapper l’une des extrémités de cette lame ; posez cette boîte sur la table magnétique ei-devant décrite, de manière qu’une des extrémités du barreau qui y est renfermé puisse passer au-dessous de celte b'oîte vers l’endroit D.
- EFFET. .
- Si vous faites passer le barreau aimanté, renfermé dans la table depuis F jusqu’à G , il entraînera la lamequi est cachée dans cette boîte et elle frappera sur le timbre, ce que vous pourrez répéter autant de fois que vous voudrez , en faisant rétrograder ce barreau de G en F, et le ramenant de nouveau de F en G.
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- 132 RÉCRÉATIONS Récréation qui se fait avec cette Pendule.
- Ayant transcrit sur vingt-quatre cartes blanches les nombres i jusqu’à 24, disposez-les d’avance dans l’ordre qui suit :
- Ordre des cartes.
- Première carte..............Nombre
- XI. ...
- XII. ..
- XIII. .
- XIV. .
- XV.
- XVI. . . XVII . .XVIII.
- XIX .
- XX . .
- XXI. .
- XXII. . XXIII. XXIV. .
- JLæs cartesaingidispose'es, faites voir que les n
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- r 33
- SUR L’AIMANT, bres sont pêle-mêle, et mêlez-les comme il sera enseigné dans la suite de cet ouvrage, afin qu’a près ce mélange elles se trouvent dans l’ordre naturel des nombre i à 24 : étalez ensuite le jeu sur la table, sans que les nombres soient à découvert, et dites à une personne d’en prendre un au hasard ; remarquez à quel nombre la carte choisie se trouve être dans le jeu (t); annoncez que cette pendule va sonner autant de coups qu’il y a d’unités dans le nombre porté sur cette carte, ce que vous exécuterez en faisant agir le barreau , comme il a été ci-dessus expliqué.
- Failes tirer deux cartes au lieu d’une, et annoncez que la pendule va indiquer la somme de leurs deux nombres, ou la différence qui se trouve entre
- Nota. Si enfaisant tirer deux cartes, vous vous apercevez que l’un des nombres choisis soit divisible par l’autre, vous pourrez faire indiquer par la pendule combien de fois le plus petit est contenu dans le plus grand.
- Quelques-unes des Récréations qui suivent peuvent s’exécuter avec cette pendule ; on ne les détaille pas ici, rien ré étant plus facile que d’en faire l’application.
- (1 ) Ce nombre s
- i tirée.
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- *34 RÉCRÉATIONS
- VINGT-TROISIÈME RÉCRÉATION.
- LES PE TIT S CLOUS
- 0* fait ici mention de cette Récréation pour satisfaire plusieurs personnes qui ont désiré savoir comment se peut faite un amusement que l’on a présenté enpubliccomme une chose fort extraordinaire,en ce qu’il semble qu’on puisse, avec son couteau ou sa clef, enlever ou ne pas enlever, à sa volonté, des petits clous de fer mis sur un papier ou dans une petite boîte.
- Cet amusement se fait au moyen d’un barreau aimanté caché clans une table, que celui qui fait celte Récréation peut faire mouvoir à son gré.
- Lorsque l’une des extrémités du barreau ne se trouve pas placée au-dessous de l’endroit où sont ces petits clous, le fer qu’on leur présente ne les enlève point, n’y ayant alors aucune cause qui puisse lui faire produire cet effet; si au contraire une des. extrémités du barreau se. trouve directement au-dessous de l’endroit où ils sont placés, le.fer qu’on leur présente les enlève; ce qui vient de ce.que le ferélant par lui-mêmeuneesp.èce d’aimant (comme on le verra dans la récréation suivante), il devient à leur égard un aim ant foible qui arrache à un plus fort le fer qui s’y trouve attaché.
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- SUR L’ AIMANT.
- .'35
- VINGT-QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- Aimanter une pincette sitr-Ie-champ, en la frappant sur le plancher,
- PRÉPARATION.
- Il faut avoir un gobelet rempli d’eau, sur laquelle on posera très-légèrement une aiguille aimantée qui y surnagera (i); on prendra ensuite une pincette ou une tringlede fer, on la laissera tomber perpendiculairement sur le plancher, et on présentera successivemeut ses deux extrémités au bord du gobelet; celte pincette ayant été aimantée par cette secousse, attirera le sud dè l’aiguille par le côté qui a été frappé, et le nord par le côté opposé.
- Sion laisse tomber cette même pincette deTaufre côté, le même effet aura lieu, excepté que le côté frappé qui attiroitle sud de cette aiguille en attirera le nord, et re'ciproquement l’autre côté attirera le ' sud; ce qui fait voir que les pôles de celte espèce d’ai mant ont été changés par la seconde secousse.
- Si on laisse tomber cette pincette à plat sur le plancher elle perdra toute sa vertu.
- Cette expérience prouve que la seule secousse donnée à cette tringle de fer suffit pour changer la direction de ses parties intérieures ; et que ce chau-
- eeau de liè<;e,] afin qu'elle s’y soutienne plus aiztmieiiL
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- i36 RÉCRÉATIONS
- gemenf donne au fer la qualité de l’aimant, en couchant et renversant d’un même sens les pores ou parties dont il est composé : ce renversement laissant un libre accès à la matière magnétique, elle entre par une des extrémités de cette tringle et sort par l'autre. Ilenestde même lorsqu’une pierre d’aimant ou un barreau aimanté comunique sa vertu à une aiguille, en couchant d’un même côté tous les pores dont elle est composée ; c est aussi par cette raison que lesoutils dont les ouvriers se servent pour couper le fer à froid, s’aimantent et enlèvent la limaille de fer.
- VINGT-CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- Une petite figure étant renfermée dans une bou-teiliee remplie d’eau, la faire monter ou des-dre à sa volonté.
- PREPARATION.
- F*A it e s avec duliége très -fin une petite figure de trois pouces au plus de hauteur, très-léger, peinte à l’huile et vernie; et l’ayant laissé bien sécher, in-troduisez-y une petite lame bien aimantée, qui la traverse depuis les pieds jusqu’à la tête, et dont la pesanteur soit telle que cette figure étant mise dans l'eau, y reste dans une situation verticale, et ait sa tête au-dessus de l’eau, ce qui vous sera facile eny enfonçant plus ou moins cette lame, et en la char-
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- SUR L' A I H A N T. j37 géant de côté ou d’autre avec de petits grains de plomb, jusqu’à ce que vous y soyez parvenu.
- Prenez un bocal de verre desix à sept pouces environ de hauteur, dont lefond soit plat et ait quatre pouces et demi de diamètre, dans lequel vous verserez de l’eau jusqu’à la hauteur d’environ trois pouces , et y ayant mis celte figure, posez-le sur la table magnétique ci-après décrite (i), de manière qu’il se trouve au - dessus d’un endroit quelconque, sous lequel passent les deux extrémités du barreau aimanté qui y est renfermé.
- EFFET.
- Lorsque le nord du cercle renfermé dans la table magnétique se trouvera situé au-dessous du bocal, la petite lame aimantée renfermée dans cette figure ( dont on suppose ici que le sud est tourné vers les pieds) sera attirée, et elle s’enfoncera et se plongera en fièrement dans l’eau; si on retire le barreau, cette figure s’élèvera au-dessus de l’eau en reprenant sa première situation.
- Si au contraire le sud du barreau se trouve placé sous le bocal, il repoussera le sud de la petite lame aimantée, et en attirera conséquemment le nord,ce qui fera renverser cette figure sens dessus dessous, de manière que sa tête se trouvera vers le fond du bocal et ses pieds vers le haut.
- RÉCRÉATION.
- Ayant mis ce vase sur la table à l’endroit où sa
- (i) Voyez page i39
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- i38 RÉCRÉATIONS trouve le nord du barreau qui est renfermé, on prendra cetle petite figure, et on la fera voir, en prévenant qu'elle obéira au commandement qui lui sera fait; on la mettra dans l’eau, où elle se plongera entièrement, et on demandera si on desire qu’elle élève sa tête hors de l’eau, ou qu’elle s’y renverse sens dessus dessous, ce qu’on lui fera exécuter en faisant agir et arrêter secrètement le barreau dans la direction convenable.
- Nota. On n’a pas cm qu’il fut nécessaire à’indiquer ici tous les dijférens amuse mens qu’on peut faire avec cettefigure, attendu qui! est aisé de les imaginer ici : on suppose seulement qu’ en élevant sa tête au-dessus de Veau elle répond oui aux différentes interrogations qu’on peut luifaire sur la couleur de l’habillement d’une personne , sur l’heure qu’il est à une montre, etc, on se contentera donc de donner pour exemple celui qui suit.
- Faire nommer' par cette petitefi gu re, quelle est la carte qu’uns personne a tirée d’un jeu.
- Avant supposé que cette figure, en s’élevant au-dessus de l’eau, répond oui à la question qu’on lui fait, et qu’au contraire elle répond non quand elle reste au 10 nd: de l’eau, on présentera à uaedameun jeu dont la carte large sera ( par exemple ) la dixième( i ), eton lui proposera de choisir une carte à son gré; on coupera ensuitesoi-même le jeu à cette
- (i)Oa peut, avant de faire tirer la carte, mêler le jeu, pourvu que i.a carte large, reste toujours la deuxième.
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- SUR L’AIMANT. i39 carte large, et on lui fera mettre la carte qu’elle aura tirée à 1 endroit de la coupe, au moyen de quoi elle se trouvera la dixième si elle a été' choisie dans la partie qui est au-dessus de la cartelarge, ou la onzième si on l’a prise dans celle qui est au-dessous. On mêlera ensuite le jeu jusqu’à la carte large, et l’ayant posé sur la table, on interrogera la petite figure, en lui disant : Savez-vous qui a choisi la carte ? et on lui fera paroître la tête hors de l’eau pour lui répondre oui; onluidemandera: Est-ce un cavalier qui a tiré la carte ? et on la laissera au fond de l’eau pour lui faire signifier non ; on lui dira : Est-ce une dame ; et on lui fera sortir la tête hors de l’eau-Enfinon lui demandera si elle sait à quel nombre la carte se trouve dans le jeu; et lui ayant fait répondre oui, on lui nommera les nombres depuis un jusqu’à celui auquel est placée la carte ; alors on lui fera élever la tête hors de l’eau, et on fera voir quela carte qu’elle auraindiquée est celle qui a étsf choisie dans le jeu.
- Table magnétique portative, servant aux Récréations qui se font avec la Sirène, sans qu’il soit besoin d’aucun agent caché pour la Jaire agir.
- C ONS TRUCTION.
- f ai tes construire une table AB (figure prerhiére, planche seizième), dont le dessus soit double , de même que celle décrite ci-devant, page 129, excepté-
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- 140 RÉCRÉATIONS
- qu’il faut laisser deux pouces d’intervalle entre le dessus et le fond, afin de pouvoir ajuster dans une ouverture circulaire I, ménagée dans ce dessus, bassin de cuivre ( i ) de douze à quinze pouces de diamètre et de quinze lignes de profondeur. Soutenez cette table au moyen de quatre pieds tournés, suivantla forme qu’indiquecette figure première (2); que l’un de ces pieds C soit percé en son milieu depuis D jusqu’en E : ornez ces pieds de plusieurs moulures L et E ; que celle E ( figures première et treizième ) soit formée d’une piece séparée qui puisse couler facilement dans la partie cylindrique F du même piedC( voyez figure deuxième ) ;cette partie F doit être ouverte sur toute sa longueur , c’est-à-dire, d’environ deux pouces , afin ou’un fil de fer qui la traverse, ainsi que la moulure E, puisse servir à la retenir et à abaisser en même temps un cordeau qui doit aller de ce fil de fer à la partie inté-rièure de la table. ( Voyez figure quatrième ).
- Disposez dans l’intérieur de la table ABCD(fig. quatrième)un cercle d’acier E, dontle diamètre ait quatre pouces de moins que le bassin ; qu’il soit trempé, bien aimanté ( 3 ) et soutenu sur une lame de cuivre F G, que vous fixerez carrément sur un
- ( x ) Il ne fautpoint faire ce bassin en fer-blanc, cela empê-cheroit l’effet du cercle aimanté, qui doit être placé au-dessous.
- (2) Ces pieds doivent traverser la partie inférieure G de cette table,et entrer à vis dans celle supérieure H, qu’eu doit laisser beaucoup plus épaisse à cet endroit : cela procure plusieurs avantages ; celui de pouvoir serrer exactement le dessus avec le dessous, de la démontrer, et de pouvoir la transporter sans aucun embarras.
- (3) Voyez la manière d’aimanter ce cercle, ci - devant, page i3.
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- SUR L’ATMAiJT. ,41
- àfce placéau centre inférieur de cette table; cet axe doit rouler sur une plaqu e de cuivre HI assez épaisse et visée sur la table ; il doit être encore arrêté eu dessous au moyen d’une goupille, afin que cette pièce ne sorte pas de dessus cette plaque.
- Ajustez carrément sur ce même axe ( i ), entre la plaque de cuivre H I et la lame de cuivre F G, une double poulie L, sur l’une desquellesvous fixerez le cordeau M, qui passant sur une poulie N, doit couler le long du pied G de la table, au bas duquel se trouve la moulure mobile sur laquelle il est fixé.
- Attachez sur l’autre poulie un cordeau G, qui d’autre boutsoit arrêté sur le ressort P Q; il faut que ce ressort ait assez de force pour faire remonter la moulure E, lorsqu’elle a été abaissée; que le tout soitdisposédemanièrequelesfrottemenssoient fort doux et ne fassent pas de bruit.
- Ayez une petite Sirènedeliége.dans laquelle vous insérerez un petit aimant en forme de fer à cheval, ou servez-vous de toute autre figure qui vous semblera plus commode.
- EFFET.
- Lorsqu’étant assis vis-à-vis de cette table, vous appuierez le pied sur la moulure E, figure première, vous ferez tourner sur son axe le cercle renfermé dans la table; et comme ilse trouve placé au-dessous du bassin, l’aimant caché dans la petite Sirène suivra ce même mouvement, attendu qu’il sera tou-
- ( 1 )_Cetle poulie peut être tournée avec l’axe en faisait a'or* le tou t "d’une seule pièce.
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- RÉC R É A TI 0 N S 3 à se placer entre les deux pôles que for-
- le maître de la conduire et de la lusles endroits de la circonfe'rence .jugerezconvenables, sansqu’on • que vous les faites agir, et vous uter seul sur cette table les Récréa-
- tions qui suivent.
- VINGT-SIXIÈME RÉCRÉATION.
- Faire indiquer -par la Sirène les nombres que diverses personnes ont choisis au hasard.
- Ayez un cercle de carton,dont le diamètre intérieur soit de même grandeur que celui du bassin de la table ci-dessus, et l’ayant divisé en vingt-quatre parties égales , transcrivez-y les nombres i à 24 ; posez-le sur este table, de manière qu’il serve de cadran à ce basiæn.
- Transcrivez sur vingt-sept cartes blanches les chiffres 1 jusqu’à 9, de manière qu’il y en ait trois semblables sur trois différentes cartes ,et disposez à l’avance le jeu dans l’ordre qui suit.
- Ordre des cartes avant de les mêler.
- ire Carte. 6 10e Carte. 2
- 2 • • • • 1 11....6
- 3 ...9 12........1
- 190 Carte. 8
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- SUR L’AIMANT, i43
- 4. . . . . 2 i3. . . • • 4 22. . . . . 5-
- 5. . . . . 2 14. . . • • 9 23. . . . . 8
- 6. . . . . 6 i5. . . . . 3 24. . . • 4
- 7. . . . . 1 16. . . • • 7 25. . . . . 3
- 8. . . . . 8 17. . . . . 5 26. . . • • 7
- 9. . . . . 4 18. . . • • 9 27... . . 5
- Le jeu ayant été ainsi dispose', si vous mêlez une seule fois les cartes comme il est enseigné dans la suile de cet ouvrage, elles se trouveront après ce mélange dans l’ordre ci-après.
- Ordre des cartes après avoir été mêlées.
- ire Carte. 8 10e Carte. 2 19e Carte. 3
- 2 ......4 11..........6 20........7
- 3 ......9 12..........1 21 .... 5
- 4 ......8 i3.......2 22........3
- 3.........4 H........ 6 23........7
- 6.........9 j 5.........1 24. . . * . 5
- 7-........8 16. . . • 2 25........3
- 8 ......4 jj.......6 26........7
- 9 ......9 18..........1 27........5
- D’où il suit que si on donne à choisir trois cai’tes de suite dansIesneuf premières cartes, lasommede leurs chiffres sera toujours 21 ; cette somme sera 9, si on choisit ces trois cartes dans les neuf cartes qui suivent, ou i5, si on leschoisit dans les neuf dernières cartes.
- RÉCRÉATION.
- Ayantp réparé à l’avance le jeu comme il a été dit
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- 144 RECREATIONS
- ci-dessus, on le mêlera, et présentant à une personne les neuf premières cartes, on lui dira d’en prendre trois à son choix ( i ); on agira de même avec une deuxième personne, en lui présentant les neuf cartes qui suivent, et enfin on présentera les neuf dernières à une troisième personne.
- On annoncera ensuite que la Sirène va indiquer la somme des chiffres portés sur les trois cartes que chaque personne a choisies; ce qu’on exécutera en faisant agir la Sirène de manière qu’elle s’arrête vis-à-vis ces différens nombres.
- Nota .Après avoir fait indiquer par la Sirène le nombre 21 pour la somme des chiffres portée sur les trois premières cartes, on pourra proposer aux deux autres personnes de faire nommer par la Sirène la somme des nombres portés sur les six cartes qu'elles ont choisies et on lui fera alors indiquer le nombre 24, au lieu des nombres g et 15 qu'on lui auroit fait indiquer séparément.
- ( 1 ) Il faut qu’elle prenne ces trois cartes de suite: si cependant elle vouloit les choisir autrement, il faudrait l’en empêcher , à moins qu'on ne se rappelât suffisamment l’ordre cW chiffres, pour connaître ceux qu’elle auroit choisis.
- VINGT-SEPTIÈME
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- SUR L’AIMANT.
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- VINGT-SEPTIÈME RECREATION.
- Faire indiquer par la Sirène quel est le nombre qu'une personne a librement et secréter . ment choisi.
- p R i P A R A t i o S.
- Servez-Vous du petit sac décrit dans la huitième Récréation de cet ouvrage, et ayant tiré les nombres contenus dans la première poche, Faites voir qu’ils sont tousdiiïérens; les ayant remis ensuite en leur place, faites-en tirer un dans la seconde poche, et connoissant ce nombre, vous le ferez indiquer par la Sirène .Vous pourrez recommencercette Récréa* tion en faisant tirer un autre nombre dans la troisième poche; on peut aussi faire indiquer en une seule fois le montant des deux nombres qu’on aura fait tirer du sac, ainsi que le produit de ces deux nombres multipliés l’un par l’autre.
- VINGT-HUITIÈME RÉCRÉATION:
- Faire indiquer par la Sirène un mot quelconque, qu une personne a e'crit secrètement.
- PRÉ PAR ATION.
- Transcrivez autour d’un cercle de carton, ou au revers de celui ci7dessus, les vingt-quatre lettres
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- (le l’alphabet ; ayez un petit porte-feuille de carton i et le couvrez par-dessus d’un parchemin noir; disposez surun de cescdtés-intérieurs une petite porte ouvrant à charnières, qui soit prise sur le carton
- doit y avoir sur celte ouverture que Ife seul parchemin qui couvre ce porte-feuille sur lequel cetfe petite porte doit appuyer lorsqu’elle est fermée.
- Prenez de la sanguine ou crayon rouge bien tendre , réduisez-la en poudre, et frottez-en le côté intérieur du parchemin qui sert de couverture à ce porte-feuille, etau-dessous duquel se trouve la porte qi-dessus; essuyez bien ce parchemin, en sorte qu’en posant dessus un autre parchemin blanc, il ne le tache pas ;ayez un crayon de sanguine un peu dur, c’est-à-dire, qu’il faille appuyer un peu fort pour le faire marquer.
- EFFET.
- Lorsqu’on aura inséré, entre la porte et la couverture de ce porte-feuille ,un petit quarréde papier blanc, si on pose au-dessus de sa couverture et de ce même côtéunpapier,etquàveccecrayonon écrive quelques mots, cette écriturese rép éterasuï lepapier placé sous cette couverture.
- R É G fi É A- T ' I O Ni
- On présente a une personne ce crayon et un petit quarré de papier qu’on pose sur le porte-feuille, et ©nlui dit décrire un mot'à'sa'volonté et de le garder secrètement par-devers elle; oh reprend ce porte-:
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- SÛR f A I M A N T. 147 feuille,-et-sous prétexterl-’aHer dans un-cabinet voi-sin chercher la petite Sirène pour la mettre sur le bassin, o'n vâ ouvrir le porte-feuille, et on réconnoît le mot qu’elle a écrit,qu’onfait indiquer ensuite lettré' àîéftrë par èétleSirène.
- Nota. On doit présenter ce porte feuille sous prétexté dé ne pas déranger la personne de sa place j'ëti lui facilitant le moyen d’écrire en leposant sur ses genoux.
- VINGT-NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- Taire répondre la Sirène à une question écrite secrètement.
- Cette Récréation se fait de même que la précédente, c’esi-à-diré éh se servant du porte-feuille ci-dessus. Ôh propose à'une personne d’écrire-secrètement etàsavonîontésurunpapiér, et de garder ensuite par-deverselle,une question quelconque; et l’ayant reconnue, ony fait' indiquer larépdnS'e en conduisant successivement la Sirène suï chacune des lettres nécessaires pour la fermer.
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- r48 RÉCRÉATIONS
- TRENTIÈME RÉCRÉATION.
- plusieurs lettres de F alphabet transcrites sur des , cartes ayant été mêlées, en laisser choisir plusieurs à volonté., et faire désigner par la Sirène quel est le mot qui peut en être formé.
- PRÉPARATION.
- Transcrivez les trente-cinq lettres qui suivent sur autant de cartes blanches, et conservez-les dans l’ordre indiqué ci-dessous.
- Ordre des cartes.
- . T io. . .A 19. . .R 28. . .T
- 2. . . .P 11. . .F 20. . .E 29. . .E
- 3. . . .E 12. .'.E 21. . .C 3o. . .O
- 4. . . .R i3. . . U 22. . .T 3i. . . B
- 5. ... O 14. . . L 23. . . O 32. . . N
- 6- . . .N i5. . .O 24: ...N 33. . .R
- 7. . . . C 16. . .P1 25V. .A -34. VI
- 8. ... I 17. : . S 26. . .R 35. . . A
- g. ... T 18.. . A 27. . . I Large.
- Ces trente-cinq cartes étant arrangées dans l’ordre ci-dessus, en quelqu’endroit du jeu qu’on en prenne cinq de suite, on pourra former un mot français avec les cinq lettres qui s’y trouveront inscrites, comme on le voit par la table qui suit.
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- SUR L’AIMANT.
- 149
- T.P.E.R.O. F. JB. K. O. N.
- E. R.O.N. C.
- B. O. N.C.I. O.N.C.Ï.X.
- H. G.I.X.A.
- C. I.X.A.F.
- I. X.A.F.E.
- T. A.E.E.U. A.F.E.U.L.
- F. E.U. L.O. E. U. L. O. P.
- U. L. O. P S. L. O. P. S. A.
- O. P. S. A. R.
- P. S. A. R. E. S. A. R. E. C. A. R. E. C. T. R. E. C. T. O. E. C. X. O. N. C. T. O. N. A.
- A. R. I. T. E.
- R. I. X. E. O.
- E. O. B. N. B. O. B. N. R. I.
- TABLE.
- Porte, prote, terme d’imprimerie. Prône, péron, terme d’architecture. Ronce, corne, Créon, nom d’homme. Ciron, insecte.
- Coati, nom d’homme.
- Catin, nom de fille. slctif, adjectif.
- Faite, terme de charpente.
- Faute, me'prise.
- Fléau, instrument ou malheur gén. Foule, quantité de personnes.
- Poule, loupe, sorte de lunette. Pouls, terme de rae'decine.
- Salop, adjectif masculin.
- Paros, île; Sapor, nom d’homme. lèpres, adv. yéispre, sorte de monn.’ César, nom d’homme.
- Carte, t. de jeu et de géographie: Crote, Corte, capitale de la Corse. Conte, histoire fabuleuse.
- Caton, nom d’homme.
- Raton, petit rat, ou nom d’un chat. Raion, terme de physique.
- Tiran, Train, terme de manège. Taire, verbe.
- Ortie,plante ; rôtie, terni, de cuisine. Boite, objet, Tobie, nom d’homme. Bonté, bonet, sorte de coiffure. Borne, terme d’architecture. Robin, Biron, nom d’homme.
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- ,5o RÉCRÉATIONS B. n. R. r. A. Rabin, docteur juif, u. R. I. A. T. Tarin, sorte d’oiseau.
- B. i. A. T. P. Parti, pelite troupe de guerre.' i. a. T. P. E. Japet, noua d’homme. _
- A. T. P. E. R. Pâtre, Trape, Pater, confesseur.
- T. P. E. R. o. Trope , terme classique.
- Divisez un cercle de carton en trente-cinq parties, et transcrivez-y dans le même ordre ci-dess]is, les trente-cinq mots que peut produire l’ordre de ces différentes combinaisons (i)
- E F F E T.
- Lorsqu’on saura à quel nombre est dans 1§ jeu la première des cinq cartes qu’on aura tirée de suile, on pourra connoître le mot qui peut en être formé, en se souvenant seulement que le mot porte est le premier par lequel il faut compter sur ce cercle..
- RÉCRÉATION.
- Vous ferez d’abord voir les lettres qui sont transcrites sur les cartes, et vous annoncerez que les mots qui sont autour du cercle, sont une partie de ceux de cinq lettres qui peuvent en être formés, en ajoutant qu’afin qu’on n’imagine pas qu’on leur a donné quelqu’arrangement préparé. d’avance , vous allez les mêler (2): dites à une personne de
- (1) On ne doit mettre qu’un seul des mots, quoiqueles cinq lettres en puissent produire plusieurs.
- (r) Il faut faire semblant de les mêler, ou faire couper seulement tant dé fois qu’on voudra, pqqrvu qu’à 1^ dernier^
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- SUR L’AIMANT. 1B1
- prendre cinq cartes à l’endroit où elle voudra (i); remarquez à quel nombre (à compter de la première carte ) commence la première de celles qu’elle choisit, et annoncez-lui que la Sirène va de'signersur le cercle quel est le root qui peut être formé avec les lettres qui y sont transcrites, ce qu’il vous sera facile d’exécuter, au moyen de ce nombre qui vous indiquera, àcompter du malpol ie, celui en face duquel vous devez conduire la Sirène.
- Nota. Pour reconnaître plus facilement le numéro de cette première carte, vous pouvez lever au-dessus du jeu dix à douze cartes, et donner à prendre les cinq cartes dans cette petite quantité, et prenant une autre partie du jeu, y donnera choisir cinq autres cartes, et ainsi de suite avec le reste du jeu, en le présentant à une troisième personne; de cette manière il vous sera aisé de remarquer etfaire indiquer les trois dijjérens mots qui peuvent en être formés, ce qui paraîtra encore plus extraordinaire.
- coupe la trente-cinquième carte A qui doit être plus large se
- (i) Une faut la prévenir deles prendre de suite quelors-qu’on s’apreçoit qu’elle va les prendre de côté et d’autre.
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- RÉCRÉATIONS
- i5z
- trente-unième récréation.
- Faire indiquer parla Sirène quelle est la carte d’un jeu qu’une personne a touchée du bout du doigt.
- PRÉPARATION.
- Ayez un jeu de cartes, dont toutes les cartes soient semblables (par exemple), qu’elles soient toute» des valets de pique; mêlez-les, et les a)'antmises sur la table, et couvertes d’un mouchoir, dites à une-personne d’en tirer une avec le doigt, et de la mettre hors du jeu, sans la tourner; levez le mouchoir, et prenez en main le reste du jeu ; conduisez ensuite la Sirène sur le valet de pique ( i ), et faites voir que c’est effectivement la carte qui a été tirée.
- Nota. Il faut, pendant que la Sirène va chercher la carte, substituer adroitement unjeu de piquet ordinaire à celui dont on s est serai, afin de pou-voirfatre voir ce nouveau jeu, si on le démandoit : il seroit même à propos de recommencer cette Récréation avec ce nouveau jeu, en faisant tirer à une personne une carte forcée ( z ).
- (i) Il fautmettre autourdu bassin de la Sirène un cercle de
- trente-deux petites cartes for-
- presenle de préférence en étalant le jeu. On doit tenir bien
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- SUR L’AIMANT.
- x53
- TRENTE-DEUXIÈME récréation.
- BALANCE MAGNETIQUE.
- CONSTRUCTION.
- Faites faire une petite balance ordinaire, bien sensible, dont les bassins soient de 1er-blanc ; quelle soitsuspendne à une tringle de fer courbée vers le haut et soutenue sur un pied : disposez-la de manière qu’étant dans son équilibre, les bassios ne soient qu’à un demi - pouce de distance de la table magné-, tique,sur laquelle elle doit être posée.
- EFFET.
- Lorsque l’une ou l’autre extrémité du barreau ( i) ou des deux pôles du cercle renfermé dans une des tables magnétiques ci - dessus, se trouvera au - dessous d’un des bassins de cette balance, si elle est en équilibre, ce bassin sera attiré, et elle reprendra ce même équilibre aussi - tôt qu’on retirer a le barreau.
- RÉCRÉATION.
- Après avoir posé celte balance sur la table de raa-
- ferme dans les doigls celles qui sont auprès, de manière qu’on soit en quelque sorte forcé de ne pouvoir pas eu prendre une autre, y oyez les tours de cartes dans la suite de 1 ouvrage.
- ( i ) Cette Récréation réussit mieux avec un barreau qu’avec un cercle, particuLèrement pour maintenir la balance en équilibre.
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- i54 RÉCRÉATIONS
- nière queles bassins se trouvent placés au-dessus du passage de l’extrémité du barreau qui y est renfermé, on demandera deux pièces de monnoie semblables, et on en mettra une dans chacun des bassins, en faisant observer qu’elles sont foutesdenx de même poids; on proposera ensuite d’augmenter, à la volonté d’une personne, le poids d’une de ces pièces ; <re qu’on exécutera com me il a étéci-dessus expliqué.
- TRENTE-TROISIÈME RÉCRÉATION.
- LES SEPT CADRANS MAGIQUES.
- jF aites faire une boîte de figure cptagone ( fig. première, planche dix-septième), d’environ huit à neuf pouces de diamètre et de quatre lignes au plus de profondeur, dont le fond soit fort mince, que son couyercle ne soit pas à charnières: collez un papier sur son fond intérieur, et tirez des angles de celte boîte au centre II,les lignes AH,BH,C H, DH,EH.F H,GII,comme dans la figure deu-xièmé" décrivez à discrétion le cercle IL, et des points où il coupe les sept lignes ci-dessus, tracez autant de cadrans de même grandeur et d’environ dix-huit lignes de diamètre, lesquels se trouveront partagés en deux parties égales: divisez chacun de ces demi - cercl es en sept parties égales, et transcri -vez dans chacune d’elles les lettres désignées sur cette figure première.
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- /;•,// /.
- I‘I,i~./,iii/ . // v-
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- SUS. L’ A I M A a f.
- Ejace? un pivot au centre de tous ces gadra#$,» sur chacup desquels vous mettrez une aiguille <ai-ypan iée d’un popcede longueur jcpuyrejz l’intériepr de cette boîte d’un v.eri'.e y ousa jpst er,e;?d|3 JP ?r nière que, sans toucher à aucune de ces aiguilles, il les empêche néanmoins de s’élever trop et de sprtjr de dessus leurs pivots lorsqu’on renverse la boîte. Mettez une petite poinle à l’extérieur de l’angle A de cette boîte, afin que vous puissiez Iereconnojtre au tact.
- Ayez un plateau de bois de trois lignes d’épaisseur (figure deuxième, même planche), garni d’un re-bord'|qui l’excède des deux côlés d’environ deux lignes; queee plateau soit de mêmegrandeur que le fond extérieur de la boî.te ci-dessus; en sorte qu’en le posant de côlé ou d'autre sur ce plateau, elle soit contenue par ce rebord ; il faut qu’elle puisse aussi s’y placer en tous sens, c’est-à dire, en présentant l’angle A à tous les angles de ce plateau, ce qui sera facile si l’on a tracé avec précision cet eptagone.
- Tracez sur ce plateau sept cercles semblables à ceux de la boîte, et que leurs centres se trouvent répondre exactement àceux des cadrans de la boite lorsqu’elle est placée sur ce plateau ; divisez-los de même en quatorze parties égales.
- Tirez ensuite les lignes n sdopt la position est différente respectivement aux angles ABCUEFG de ,ce plateau; et ayant fait une rainure à la place /d^4*agqne de ces lignes, insérez-y une lame ai-d’un poupe de longueur, dpuf ypfta
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- j 56 RECREATIONS
- disposerez les pôles comme l’indique cette figure deuxième: couvrez les deux faces de ce plateau d’un papier, afin de les masquer, et faites une petite marque de côté etd’aütre pour reconnoîtrel’an gle A.
- Ordre dans lequel doivent être placées sur chacun de ces sept cadrans les lettres qui indiquent les mots servant de réponses aux questions ci-après.
- ite 2e 3 4e 5e 6e 78
- 12 3 4567
- D E S A M I S
- s345 671
- P A S T R O P
- 345671 2
- M A R I A G E
- 46 67128
- P L A I S IR
- manquablement que celle qui serait plus forte se trouvant placée sous un des cadrans, attirerait à elle les aiguilles des cadrans voisins elles détourneroit plus ou moins delà direction qu’elles devraient avoir; et comme on n’esl pas toujours le maître de donner une mêmeforce aux lames quron aimante, il est bon de s’en précautionner d’une plus grande quantité, afin de pouvoir essayer et choisir celles qui peuvent convenir le mieux ; au reste, si la division a été correcte, dès qu’un des mots se trouve bien désigné, tous les autres le sont de njême. Cette attention à se servir de lames d’égale force doit avoir lieu dans les Récréations où il faut insérer plusieurs lames.
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- SUR L'AIMANT. i$7 5 6 7 i 234 LAVE R T U 671 2345
- B I E N T O T 7i 2 3 4 5 6 .BASANTE 8 9 1 p 11 12 i3 14
- SAGESSE
- î Â R
- C° O ü
- 12 i3 14 8 G E N T
- i3 14 8 9 G N O R 14 8 9 10 M P T E
- 8 9 10 11
- P I D O
- T E M ï EFFET.:
- Au moyen de la disposition donnée aux lettres qui composent les quatorze mots de cette table, si l’0n -prose la boîte sur une des faces du plateau, eu présentant sonangle A successivement à chacun des autres angles, les sept aiguilles se dirigeront de mauiët'è à indiquer à chaque changement les lettres
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- JÊ8 RÉC SÉÀTlOffS
- qui en composent les sepf premiers mots ; et si retournant le p'Mfea'n on pose la boîtesilr ces mêmes angles ,ellesiucli«|uernnt les sept autresmots: il [sera facile de lés redônnoîfré en assemblant à chaque changement les lettres indiquées sur ces sept cadrans ( i ).
- D’un autre côté , les mots ci-dessus pouvant servir de réponse à quantité de questions, il en résuite qu’il suffira de cormoître par quelque moyen caché ces différentes ques'ions, pour poser convenablement là boîte Sol- le plateau , et en' procurer la réponse.
- Manière dé reconnaître le rapportqii ont les questions avec la disposition quil faut donner à la
- boite réldtivéhiettt aux angles du plateau.
- Servez-vous d’une quantité suffisante de cartes ordinaires, et transcrivez sur le côté qui est blanc toutes les questions portées en la table ci-après, ou telles autres que vous voudrez ( 2 ): êcrivéz au revers des as noirs, celles qui ont rapport- à la première réponse {de$anj.is).sur les rois noirs, celles de la deuxième (pas iroo), e‘c. , suivant l’ordre naturel des cartes : transcrivez de même au revers des as rouges les questions qui'ont rapport à la huitième réponse( sagesse) . et sur les.ro/sro.uges, celles de 18'tlé^vîélftô C Pcirgdtitÿ,- étbl
- : ; $c)r:Ea pvémièreleOre de chaque nlütest toü jôüfifstW-le ÆWlrauyui est vers l’angle' A. .. t. • •
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- i59
- SUR' L’AIMANT.
- TABLE
- Contenant quelques-unes des questions qui ont rapport aux quatorze réponses ci-dessus , et indication des différentes cartes sur lesquelles elles doivent être transcrites.
- Une chose très-ràre à trouver ?
- De. qui doit-onsuivre' les conseils ?'
- Quel est le bien le plus précieux ?
- Des amis.
- Serai-je heureux en amour ?
- Mon époux est-il fidèle t
- Ai-je-beaucoup d’argent dans ma poche ?
- " • Pàstrop.
- L’espoir des amans-fidèle ? ; 1
- L’union la plus agréable ?
- Quel est votre but en m'aimant ?
- / Mariage,
- t'A' E K 'T s' l'O l R s'.
- Que ressent-on à fairê du bien? L’occupation de la jeunesse ? *
- Que recherche-1-on avec empressement?
- Plaisir.
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- l6o RÉCRÉATIONS.
- Que doit - on prêcher d’exemple ?
- Que produit la bonne éducation? L’apanage du sexe?
- La vertu.
- Quand arrivera la personne attendue ? Le mariage aura-t-il lieu ? Obtiendrai-je ce que je desire ?
- Bientôt.
- Qu’attend-on avec impatience ?
- Le plus grand des biens ?
- Ce que ne peuvent procurer les richesses ? ' La santé.
- La chose la plus estimable ?
- Ce qu’on aime le mieux dans le sexe ? Qu’acquiert-on avec peine ?
- Sagesse.
- La clef qui ouvre toutes les serrures ? Que méprise le sage ?
- One chose nécessaire ?
- L’argent.
- DAMES
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- S ü R V A I M A N T'i
- Cé qui caractérise là noblesse française ? Que nous manque-t-il dans l’adversité ?. Ce qui désigne un boW soldat ?
- Courage.
- Combien d’étoiles au ciel ?
- La vendange sera-t-elle bonne? Combien ai-je d’argent ?
- Ma maîtresse est-elle fidèle ? Gagnerai-je mon procès ? Serai-je heureux au- jeu ?
- Comptez-y.
- Le Dieu le plus malin ?
- Quel étoit l’amant de Psyché ? '
- Un enfant très à craindre ?
- Cupîdon,
- huit rOUges.
- Qu’est-ce qu’on ne peut arrêter ? Que doit-on employer utilement*? Une chose fort ancienne ?
- î-6s-
- Le-Temps.
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- RÉ C R
- ATI
- O N S
- Il est aisé de voir, par l’arrangement donné ans: questions ci-dessus , relativement à la couleur et à la figure’ dés cari es sur lesquelles elles ont été transcrites, quen connoissantçes cartes, onconnoît aussi la position qu’il convient de donner à la boîte sur l’une ou i’autre fate du plateau, pour faire indiquer par les aiguilles les diverses réponses qui y sont analogues, c’est-à-dire, que pour avoir la réponse à une question transcrite sur un as noir, il faut poser l’angle A de la boîte vers l’angle A du plateau; si au contraire elle est transcrite sur une dame noire, il faut poser ce inêmeangleA vers l'angle G du plateau .enfaisantattention seulement qu’un des côtés de ce plateau est relatif aux cartesnoires, et l’autre aux rouges.
- RÉC
- É A T I O N.
- Ondonne à une personne toutes les cartes sur lesquelles sont transcrites les questions, afin qu’elle ea choisisse secrètement une à son gré; on lui présente ensuitelecôté du plateau analogue à la couleur de la carte qu’elle a,choisie, et ou lui dit d’y poser la carte sans faire voir'cette question, on pose alors la boîle sur le plateau dans la direction qui a rapport à la figure.dÈ celle carte, et on l’ouvre un instant après pour faire remarquer que les aiguilles indiquent chacune une lettre, dont l’assemblage successif forme un mot qui répond à cette question.
- Nota. Lorsqu'on connoît dé mémoire tous les mots que produisent les différentes dispositions de la boîte sur le plateau, on peutfaire écrireune question à volonté par une personne} et indiquer.
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- SUR L'AIMANT*. ,C.T
- êe même la réponse, attendu qu’il est peu de questions ordinaires auxquelles on ne puisse adapter (plus ou moins juste cependant) les quatorze réponses ci-dessusLorsqu'il arrice qu’on peut donner une- réponse parfaitement ànàlogue à la question, cette Récréation paroit très-extraordinai re.
- TRENTE-QÜATRIÈME RÉCRÉATION; Force prodigieuse de la matière magnétique:
- PRÉPARATION;
- Construisez une peli(e nacelle de cuivre turf: ihince, de deux pouces de longueur, que vous chargerez de petits grains de plomb jusqu’à ce qu’étant posée sur l’eau du bassin , elle s’y trouve tellement enfoncée, qiie l’eau paroisse toüt autour d’elle plus haute d’une ligne que vers ses bords; Posez vers le milieu de cette nacelle une très-petite aiguille à coudre, bien aimantée, que vous ferez tenir avec un peu de cire molle; couvrez-Ce bassin avec une cage de verre; prenez une pierre d’aimant et posez-lasur cette cage, de manière que ses pôles disposent ceux de cette aiguille dans une direction contraire (par rapport aux pôles de la terre) à celle qu’elle pieüdroi't naturellement si elle étoit libre sur un pivot: lorsque l’aiguille se sera fixée, ainsi que la petite nacelle, retirez votre pierre en l’enlevant doucement et perpendiculairement sans changer sa direction. Observez encore que l’endroit où doit être
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- z 64 RECREATIONS
- posé çe bassin ne puisse pas être ébranlé, afin que ï’eau qu’il contient ne puisse recevoir la moindre agitation.
- EFFÇT.
- Ce petit bateau tournera insensiblement jusqu’ à ce que cette aiguille ait présenté ses pôlesà ceux de la terre. Ce qu’ily a de remarquable dans cette expérience, est de voir que la matière magnétique qui allant d’un pôle de la terreà l’autre,rencontre cette aiguille qui ne pèse pas la moitié d’un grain, déplace cette petite nacelle qui pèse trois mille fols autant qu’elle.Cet effet,tout extraordinaire qu’il est, auroit même lieu quand on ne se servirait que d’une partie de cette aiguille, avec cette différence cependant que ce déplacement exigeroit beaucoup plus de temps.
- Nota.. Laprécaution de couvrir le bassin d’une cage de verre, et de poser le tout sur un endroit solide, est indispensable pour cette expérience ; elle ne réussiroit pas non plus si la nacelle n’étoit pas enfoncée à fleur d’eau, attendit au’alors e/Jeiroit toucher,ou s’appuieroit sur les bords du bassin ; il faut aussi avoir soin, d’employer de iem bien claire et bien nette»
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- SUR L’AIMANT.
- TRENTE CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- Horloge magnétique, dont l’heure est indiquée par un peut, lézard quiparcourt la superjiciede son cadran.
- CONSTRUCTION.
- Faites faire par un horloger un mouvement de pendule ordinaire, sans êtreà minutes, de manière cependant que l’axe qui doit porter l’aiguille des heures, soit placé dans une situation verticale ; ou, pour éviter la dépense, servez-vous tout simplement d’un mouvement de. grosse montre ancienne, qui ne marque que l’heure, et ajustez sur l’axe où étoit placée l’aiguille une petite lame de cuivre AB ( figure deuxième, planche dix-huitième), percée en G d’un trou garni d’un petit canon qui entre à frottement dans ce même axe. Cette lame doitsou-tenir un cercle d’acier aimanté D, de quatre àcinq pouces de diamètre; et il doit tourner horizoïrale-ment dans le circuit intérieur d’une zone ou cercle de verre fort mince A B ( figure première, même planche), d’un pouce de largeur ; les pôles de cet aimant doivent approcher de ce verre le plus près qu’il est possible.
- Il faut coller sur la partie inférieure de ce verre une cercle de papier de longueur,convenable, sur lequel on aura marqué les douze heures du jour ; enfin on disposera le tout dans un vase de bois peint et tourné D (figure première), où cette zone entrera
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- j GG RÉCRÉATIONS
- d’un côté dans une rainure faile au bord de ce vase» etdel’autre dansune rainure Faite à soncouvei'cleC.
- Cette pièce étant ainsi construite, on fera faire et découper un petit lézard d’acier fort mince ( i ) de neuf à dix ligues de longueur, le plus léger qu’il sera possible ; on aura soin de lui donner la même courbure que cette zone, et on l’aimantera de manière qu’étantposé sur l’extérieur de ce cadran circulaire, et vers les pôles du cercle aimanté caché derrièrelui, il y demeure fixé, et que sa tête soit tournée du coté que marche ce cercle.
- E E F E T.
- Lorsque ce mouvement sera monté, le cercle parcourra en douze heures la partie intérieure de cette zone, et ce petit lézard qui restera toujours fixésur les pôles de ce cercle faisant insensiblement le tour du cadran,indiquera l’heure aussi exactement que le ferait une aiguille; cequi paraîtra d’autant plus étrange,qu’il sera facile de l’ôter et de le remettre à sa place, afin défaire voir qu’il ne tient en rien au mouvement de cette horloge.
- (i)On se servirad’unelameprisedansùn morceau de ressort de montre..
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- SUR L’AIMANT. 167
- TRENTE-SIXIÈME RÉCRÉATION.
- Petites figures qui se poursuivent et s évitent réciproquement (1).
- CONSTRUCTION.
- i ait es tourner deux petits pie'destaux ronds et . creux de trois pouces de diamètre (figure troisième, planche dix-huitième)., dont la partie supérieure A soit percée vers son centre d’un trou.de deux lignes de diamètre, et puisse s’ouvrir; placez dans le fond de chacun de ces piédestaux une lame aimantée B de quatre lignes de large sur une ligne d’épaisseur, et deux pouces et demi de longueur. Percez-la vers son milieu, et ajustez-y une petite lame de cuivre coudéeC, surlaquellevousajusterez unechape qui se trouvant alors placée au-dessus de cette lame, l’em pêchera d’avoir du balancement lorsqu’elle sera posée sur le, pivot E. Ayez un fil de cuivre F qui entre à'vis dans là partie supérieure de cette chape, et qui sorte d’un pouce au travers le trou que vous avez fait au couvercle A.
- Faites, avec quelque matière fort légère, deux petites figures de quatre à cinq pouces de hauteur, représentant (par exemple) un maître et son écolier; ajustez-les sur ces fils de cuivre, de manière que leur face soit tournée vers le pôle septentrional
- (1) Cet amusement a été imaginé par M. Pt/geais de Lysoti»
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- >68 RÉCRÉATIONS de chacune des lames aimantées a veclesçjy elles elles doivent tourner.
- E F F E T.
- Lorsque vous présenterez l'écolier à son maître, en tenant le piédestal et l’empêchant avec le doigt de tourner, les deux pôles septentrionaux de ces aimants, selon la construction ci-dessus, se trouvant alors l’un vis-à-vis de l’autre, celui de l’écolier contraindra celui du maître de tourn er le dos vers lequel est dirigé le pôle méridional, et il semblera que le maître fuit devant son écolier; si vous prenez ensuite l’autre piédestal, et que vous le présentiez à l’écolier, il fuira à son tour devant le maître, ce qui sera fort plaisant à voir.
- TRENTE-SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- DANSE MAGNÉTIQUE.
- CONSTRUCTION."
- Soit ABC (figurequatrième, planche dix-huitième) le cercle ai mante caclié dans la table magnétique servant pour la Sirène, dont on a donné ci-devant la construction; faites un petit édifice de carton de telle formeque vous voudrez, dont le plancher soit double, afin d’y pouvoir cacher et ajuster quatre lames aimantées C, D,E, ^soutenues sur leurs
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- SUR L’AIMANT. iGg
- pivots de même que celles de la Récréation précédente ; que les iils de laiton qui doivent être élevés sur les chapes de ces aiguilles traversent le plancher supérieur à distances égales, et que les extrémités de ces quatre lames aimantées se trouvent, lorsqu’elles tournent, placées vers les bords du cercle aimanté ci-dessus.
- Ajustez sur chacun de cesfils de laiton deux petites figures fort légères, savoir une d’homme et une de femme, qui soient diamétralement opposées entre elles, et placées de manière que le cercle aimanté étant au-dessous de cette pièce dans une direction déterminée, les quatre figures d’homme soient en face du centre de ce même cercle.
- Posez cet édifice sur la table magnétique.
- EFFET
- Si vous faites secrètement mouvoir le cercle qui est caché daus la table , de manière qu’il fasse un tour entier, chacune de ces lames aimantées et les figures quelles soutiennent feront un demi-tour, si vous ne lui faites parcourir qu’un demi-tour, elles ne feront alors qu’un quart de tour; enfin, si vous les faites aller et venir, elles iront et viendront de la même manière et proportiouuément aux espaces que ce cercle parcourra.
- Récréation qui se fait avec cette danse.
- Vous préviendrez qu’il y a dans ce petit édifice quatre petites figures qui aiment passionnément la danse, et qui se mettent à danser aussitôt qu’elles
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- I70 RECREATIONS entendent qu’on chante ou qu’on joue de quëlqu1 trament. Vous proposerez à une personne de chauler quelque contre-danse, afin d’en faire l’épreuve, cl aussi-tôt vous ferez agir vos ligures au moyen du cercle aimanté que vous ferez secrètement mouvoir; vousajouterez ensuite que si l’on cessoitde chanter, elles finiraient tout-à-coup leurs danses, et aussi-tôt que la personne cessera de chanter, vous cesserez di même de faire agir le cercle, et ces figures resteront sans aucun mouvement.
- Nota. Les lames qui supportent ces figures pourraient être placées égalemeul en dehors dû cercle, mais alors elles seraient trop éloignées, et il est mieux de les placer en dedans. La longueur des lames doit être à-peu-près le quart du diamètre intérieur du cercle aimanté.
- TRENTE-HUITIÈME RÉCRÉATION.
- Description d’unepièce mécanique et fort ingénieuse, avec laquelle onpeutjaire exécuter ta' plus grande partie des Récréations qui se font avec la Sirène (i).
- CONSTRUCTION,
- (..jette pièce est une colonne creuse, tournée, comme l’indique la ligure cinquième, planche dix-
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- enlre à vis dans sa partie inférieure Ci. Celle vis doit rire un peu longue, el: le pas ne doit pas être trop «t'Os, afin qu’on n’enlende pas le peu de bruit que peut faire le mouvement caché dans la table ci-après. La partie supérieure H est surmontée d’un petit vase de bois A, qui, lorsqu’on le tourne à droite ou à gauche, fait descendre plus ou moins la petite pièce de bois c, et la fait remonter par le moyen d’un vis d et du tareau/ qui est fixé au-dedans de cette colonne, avec deux petites goupilles. ( Voyez figure sixième, les différentes pièces qui composent ce mécanisme, )
- A est le vase ; B, un pelit morceau de bois tourné qui doit passer par un trou de deux lignes de diamètre au milieu du fond de la partie supérieure H, et entrer dans le pied duvase, en observant d ajuster cette pièce de manière que ce vase ne puisse pas tourner trop librement. C est un pelit morceau de fer long de sept lignes que l’on fait entrer de trois lignes dans la pièce B; ce morceau de fer- doit être bien quarrée et adouci.D est un petit cylindre creux, long de trois à quatre lignes, vissé en dessus d’un pas de vis de six à sept filets, c’est-à-dire, qu’eu le faisant tourner un seul tour, il entre dans son tareau de toute sa longeur ; à une de ses extrémités on a laissé un petit tenon pour pouvoir y river un rond de bois E qui doit remplir exactement lecreux de la colonne (c’est-à-dire, delà partiesupérieure H) , et cependant y couler assez librement; on ajustesur l’autre cô'éde ce cylindreune petite pièce de cuivre percée d’un trou quarré pour y recevoir le fer C j il faut qu’ils soient bien à l’aise l’un su?
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- J7z RÉCRÉATIONS l’autre pour couler librement ; et sans avoir de jeu ni à droifre, ni à gauche. F est le tareaude la visD q ue l’on fixe dans la partie supérieure vers ss( voyez ligure cinquième).
- Cette colonne ainsi construite,se place à demeure sur une table, dans l’intérieur delaquelle doit être renfermée une pièce de mécanique, composée de la roue horizontale A (figure septième, même planche) de douze dents ; de là roue de champ B de vingt-quatre; du pignon C de huit ailes, et de la portion de roue Dde vingt-quatre dents; d’où il est aisé de voir , qu’afin que le cercle aimanté T posé sur l’axe de la roue A, fasse un tour entier, il ne faut que quatre dents de mouvement à la portion de roue D.
- R est une petite lame de cuivre qui est attachée sur une traverse de même métal qui soutient le cercle aimanté ; elle arrête sur la tige du pignon. de sorte que lorsque la queue V ce la portion de roue D n’est pas pressée, elle ne peut pas se déranger de sa situation horizontale. Le trou R dans lequel entre cette lame est un peu gros, afin que lecercle aimanté puisse achever entièrement sa l’évolution lorsqu’on appuie sur la queue V. Cette queue est percée d’un trou où l’on fait entrer le petit crochet X ( figure cinquième ). Ce crochet est placé à l’extrémité delà tringle h, et cette tringle est ajustée dans le petit cylindre I, q ui se met le long de la partie inférieure G de la colonne. Leressoi’t Y qui sert à remonter la queue doit être un peu fort.
- La visa six filets qu’on emploie dans la construction de cette pièce, et qui est indispensable, est assez dificile à faire ; cependant, pour peu qu’on ait de pratique sur le tour en lair, on la peut faire à la
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- SUR L’AIMANT. i73 tnaïn, et dès que Iepremier pas est marqué, les autres se font très - facilement. Quant à l’écrou , il seroit bien plus difficile à faire ; mais il suffit pour celte pièce de le faire avec de l’étain qu’on fera fondre autour de la vis ( x ), et par ce moyen il sera très-exact. L’intérieur de la colonne doit être peint en noir, pour qu’on n’apercoive rien. Elle s’ajuste sur la table qui doit renfermer le mouvement ci-dessus: 3e bassin dans lequel on fait nager la Sirène doit être enfoncé dans une ouverture faite à la surface supérieure de cette table; il doit aussi être plus grand que le cercle aimanté. On place autour deiui les différens cercles de carton servant aux Récréations. La circonférence de la partie L M de cette I colonne (figure cinquième) doit êtreçoûpéeàdouze pans, et le vase qni tourne au- dessus doit avoir un petit repaire.
- EFFET:
- Suivant cette construction , si l’on insère dans l’intérieur de cette colonne un étui, une carte roulée ou toute autre chose qui puisse y couler assez librement, et dont la longueur soit déterminée de manière qu’a près avoir visé la partie H, cet étui vienne remplir exactement l’intervalle compris entre le petit cylindre I et le petit rond de bois E, et qu’ensuite on fasse tourner le petit vase A ; la vis à six filets avançant fera baisser le rond de boisD , ce rond appuyant sur l'étui abaissera le petit cylindre 1, et par conséquent la queue V qui fera alors
- ( i ) Celte vis doit être de bois très-dur, tel que.I’éhène.
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- I?4 R K CRÉATIONS
- totirner sur son axe le cercle aimanlé T, et cela plus ou niuias selon qu’aura tourné le vase A ( t ) ce qu’on pourra connoîlre au moyen de son repaire et des douze pans faits à'ia partie L M de la colonne.
- Récréation qui se fait arec cette pièce.
- Ayez douze cartes blanches coupées bien exactement de même largeur, ce que l’on vérifi&aisément en les faisant passer entre deux petites règles parallèles; transcrivez-y les nombres un jusqu’à douze, et ayez un cercle de carton ( i) divisé en douze parties égales, sur lequel ces douze nombres soient également transcrits. Disposez-Ses à 1 avance daus l’ordre qui suit:
- ire Carte 7 5e Carte 9 9e Carte 0
- 2 8 6 1 10 10
- 3 3 7 2 j 1 h
- 4 43. .5 n 12
- Ayant montré ces deux nombres, mêlez-Ies â deux reprises différentes, comme il est enseigné dans la suite de cebouvrage, et présentez le jeu à une personne, afin qu’elle y prenne un nombre au hasard. Examinez si cette carte est la première, deuxième, troisième, etc. du jeu (.3), et ayant dit à cette personne de la rouler, faites-lui insérer elle-
- (1) Celle pièce doit être construite de manière, que le cercle aimanlé fasse uu tour pendant que le vase A en fait un de son côlé.
- W (2) Ce cercle doit être place convenablement autour du bassin, afin que les nombres se rapportent à la division faite sur la colonne ci-dessus.
- f (3) Apres ces deux mélanges, ces douze nombres se trouvent rangés dans leur ordre naturel.
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- SUR L’A I M A N T. 17&
- même dans la colonne; pendant ce temps, tenant la partie supérieure de la colonne H dans vos mains, vous dirigerez le repaire du petit vase sur l’endroit convenable, et vous lui remettrez celle couverlure, afin qu’elle la visse elle-même; vous lui recommanderez de la bien fermer, afin que l’air n’y puisse entrer. Elle prendra ensuite le petit cygne, elle le mettra au milieu du bassin, et il ne manquera pas de se diriger vers le nombre transcrit sur la car/e choisie. On peut de même faire tirer deux nombres, et si l’on s’aperçoit que leurs sommes ne passent pas douze, on peut ïaireroulerelinsérer les deux cartes dans la colonne, et faire indiquer par le cygne la, somme de leurs deux nombres; on peut avoir aussi un seul étui pour nieltre dans la colonne, el dans lequel on fera insérer la carte, et alors on pourra se. servir des premières cartes venues.
- AUTRE RÉCRÉATION.
- Prenez douze cartes différentes, (parexemple) les douze figures; arrangez-les autour du bassin suivant le second ordre ci-après: prenez ensuite douze autres cartes semblables, et en les choisissant dans un jeu. disposez « les sans affectation dans l’ordre qui suit:
- 1 Roi de pique.
- 2 Dame de pique.
- 3 Valet de carreau.
- 4 Roi de cœur.
- 5 Valet de pique.
- 6 Roi de carreau,
- 7 Dame de carreau. 3 Dame de cœur, y Valet de carreau.
- I o Roi de trèfle.
- II Dame detrèfle.
- 1 a Valet de trèfle.
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- i76 récréations
- Mêlez-lesà deux reprises differentes, comme il a été dit ci-dessus, et elles se trouveront rangées dan* l’ordre ( i ) ci-après:
- i Roi de cœur.
- 3 Dame de cœur.
- 3 Valet de cœur.
- 4 Roi de carreau.
- 5 Dame de carreau.
- 6 Valet de carreau.
- 7 Roi de pique.
- 8 Dame de pique, g Valet de piqua.
- 10 Ptoi de trèfle.
- 11 Dame de trèfle.
- 12 Valet de trèfle.
- . Présentez alors ces douze cartes, afin qu’une personne en prenne une au hasard: dites-lui de la rouler et de l’insérer dans l’étui, et faites-le ensuite placer dans cette colonne : disposez le repaire du vase suivant cette carte que vous aurez reconnue par le nombreauquel elle se trouve dans le jeu, de même qu’à la précédente Récréation. Faites poser le cygne au milieu du bassin, et il indiquera la carte qu’on aura tirée.
- AUTRE RÉCRÉATION.
- Transcrivez sur autant de cartes blanches douze noms propres, tels par exemple, que ceux ci-après, et conservez-les dans l’ordre qui suit. Remarquez qu’il est nécessaire que tous ces noms puissent être formés avec les douze lettres.
- A. B. C. D. E. F. I. J. L. N. O. R. S.
- (x) Cet ordre est aussi celui dans lequel les douze autre» •artes ont été rangées autour du bassin.
- Ordre
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- SUR L’AIMANT,
- 177
- Ordre des noms composés arec ces douze lettres.
- 2 Jason.
- 3 Caron.
- 4 Cérès.
- 5 Icare.
- 6 Adonis.
- 7 Alcinoé.
- 8 Circé.
- 9 Corilas.
- 10 Jsis.
- 12 Silène.
- Les cartes sur lesquelles sont transcrits ces douze mots ayant été rangées d’avance suivant l’ordre ci-dessus, mêlez-les à d eux différentes reprises, coin m e il a déjà, été dï t » les mots se trouveront disposés dans l’ordre alphabétique ci-après, que vous devez avoir retenu dans votre mémoire.
- 1 Adonis.
- 2 Alcinoé.
- 3 Caron.
- 4 Cérès.
- 5 Circé.
- 6' Corilas.
- 7 Flore.
- 8 Jason.
- 9 Ira».
- 10 Isis.
- 11 I.icas.
- 12 Silène.
- Présentez alors toutes ces cartes à une personne, et laissez-lui la liberté d’y choisir tel nom qu’elle jugeraà propos. Remarquez à quel nombre se trouve cette carte, afin de reconnoître le nom qui doit y êtretrauscrit.Dites-luiensuite de renfermer lacarte dans l’étui et de l’insérer dans la colonne, et deman-dez-lui si elle veut que le cygne lui indique sur le cadran la première, seconde,ou troisième lettre, etc., du mot choisi, et s’étant décidée, vous disposerez le repaire de manière à faire indiquer cette lettre, ce qui vous sera facile au moyen de la remarque que vous aurez faite dunom qui a été choisi. Il faut mettre autour du bassin un cadran divisé «n vingt-quatre parties égales * dans lesquelles ou 1. M
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- i78 RÉCRÉATIONS
- aura transcrit les vingt-quatre lettres de l’alphabet, et dont les douze ci-dessus soient placées cle deux en deux.
- Nota. Il est aisé de voir que celle, ingénieuse pièce peut s’appliquer à la plupart des amusemens qui se font avec la Sirène ci-devant décrite.
- TRENTE-NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- LE PETIT MAGICIEN.
- Cette pièce est construite pour faire son effet étant placée sur la table mécanique de la Sirène , dont la description se trouve ci-devant.
- Â.BCD( figure première, planche dix-neuvième) est un cercle de glace, ou tout simplement de carton fort lisse, dont le diamètre est d’environ quatre pouces plus grand que celui du cercle aimanté renfermé dans la table magnétique ci-devant; vers l’endroit E est placé un petit édifice, en forme de pavillon, de cinq pouces de longueur sur sept à huit de hauteur: à chacun de ces deux côtés F, G, est ajustée une petite porte de carton très-mince , dont ies charnières sont faites de fil de soie, en sorte que la moindre chose peut les
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- SUR L’AIMANT. i79 ^aireouvrir; elles se referment d’elles-mêmes au moyen d’une pente légère qu’on leur donne. L’une de ces deux portes F s’ouvre en dehors, et l’autre G en dedans. La partie supérieure H de ce pavillon se lèveet en laisse voir l’inférieure : sur le plancher de cette partie H estun cadran ( figure quatrième); sa circonférence est divisée en douze parties égales et numérotées depuis i jusqu’à 12 ; au centre de ce cadran est placée uneaiguille aimantée Ajournant sur son pivot. Cette même partie H est garnie de verre de tous côtés pour laisser passer la lumière dans son intérieur, et ces verres sont couverts en dedans d’une gaze, excepté du côté qui se trouve vers celui qui fait cet amusement, afin qu’il soit à portée de distinguer la direction de l’aiguille ci-dessus.
- Douze tablettes de carton de grandeur à pouvoir couvrir les unes ou les autres le dessus de l’édifice intérieur f,sont garnies d’une lame aimantée différemment disposée, c’est-à-dire de manière à diriger l’aiguille aimantée A ( figure quatrième ) sur chacune des douze divisions du cadran ci-dessus, qui, étant renfermé dans la partie supérieure H, se trouve au - dessus du carton placé vers I, lorsqu’on recouvre cet édifice. Sur chacune de ces tablettes, idoivent être transcrites différentes questions.
- Le cercle de carton ou la glace ABCD ( voyez figure deuxième, même planche ), est garnie d’un bassin E qui occupe le centre ; ce bassin est ainsi figuré pour servir de prétexte à faire mouvoir cir-jculairement la figure ci-après. Sur les bords de ce Imême cercle, sont placés douze petits vases de fleur ja qui s’ouvrent ,et dans lesquels on insère les rés-jponses qui sont analogues à chacune des questions M 2
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- ci-dessus, c'est-à-dire, eu egard à l’ordre et à la s disposition des lames aimantées contenues dans les J tab'ettes : l’espace circulaire H compris entre ces < vases et le bassin, forme le chemin que doit parcourir la figure ci-après; cet espace doit se trouver sousle passage des pôles d u cerne aimanté, renfermé dans la table magnétique.
- A (figure troisième) est une petite figure de deux pouces de hauteur , peinte des deux côtés sur une carte et découpée; elle représente un petit magicien tenant en main une baguette. Elle est soutenue sur une petite lame d’acier a b fort mince et un peu courbée du côté où elle pose sur la table ; cette lame doit être fort polie et bien aimantée, afin qu’elle puisse glisser facilement sur le cercle de carton, eu suivant la direction des pôles du cercle aimanté caché dans la table, au-dessous desquels elle reste toujours constamment située.
- E F F E T.
- Lorsque cette petite figure est renfermée dans la pavillon, et qu’on fait secrètement tourner le cercle aimanté A du côté delà porte F (voyez figure deuxième), la partie de ce cercle ou sont ses pôles, l’entraîne de ce même oôlé ; et en sortant, elle pousse cette porte, et continueson chemin sans cesser de rester au-dessus de ces pôles , en avançant ou reculantsuivant le mouvement qu’on donne à ce cercle. Si on la ramène vers G, elle rentre dans le pavillon en poussant en dedans la porte (i)qùi
- (i)ses porter doivent être situées dans la direction du cercle aimanté.
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- SUR L’AIMANT, 181 e trouve placée de ce côté, au moyen de quoi, ce-ui qui la fait agir peut la faire entre)- et sortir à on gré, et la diriger vers celui des vases qu’il juge îonvenable.
- D’un autre côté, lorsqu’bn a posé une tablette sur l’édifice inférieur, on peut, après l’avoir recou-vertde la partie H ,connoçtre, au moyen du cadran qui y est renfermé, quelle est la question qui s’y trouve transcrite, et par conséquent diriger lafigure vers celui des douze vases qui contient sa réponse.
- RÉCRÉATION.
- Après avoir posé exactement cet édifice sur la table magnétique,pn présentera à différentes personnes les douze cartons, et on annoncera qu’il renferme un petit magicien qui en va sortir de lui-même, et indiquer en quel vase se trouve la réponse aux questions choisies ; on fera mettre un de ces cartons sur l’édifice inférieur, sans le voir , et on le couvrira avec la partie supérieure : en supposant qu’on le placede cette façon .afin d’ignorer soi-même quelle est la question, et pour que le petit magicien renfermé dans l’édifice, puisse l’examiner ,on fera ensuite agir le cercle de manière à faire sortir la petite figure ; et après l’avoir fait aller et venir à diverses reprises, comme si elle cherchoit le vase convenable,onia fera arrêter vers celui qu’on aura reconnu devoir en contenir la réponse ; on le fera ouvrir par la personne elle-même afin qu’elle la voye, et faisant ensuite agir le cercle, on fera rentrer cette petite figure dans son pavillon;on
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- ,82 RECREATIONS répétera de même cette Récréation sur les autres questions qui auront été choisies.
- Nota. On peut appliquer cette pièce à quantité et autres amusemens, et particulièrement à tous ceux qu’on a indiqués pou r la Sirène ; il suffit seulement defairè cette pièce de manière qu’onpuisse en ôter les vases pour y substituer d’autres objets.
- QUARANTIÈME RÉCRÉATION.
- BOITE AUX DÉS PAR RÉFLEXION.
- Faites faire une petite cage de bois ABCD (ligure première , planche vingtième), d’environ dix pouces de longueur sur deux de largeur et de hauteur : élevez et placez à coulisse sur ses deux extrémités supérieures A et B, deux petites boîtes cubiques I et L, d’environ 20 lignes en dedans, afin de pouvoir y insérer un dé de bois creux de même dimension : que les petits côtés EF (voyez figure deuxième ) soient entièrement fermés, et qu’ils puissent se lever à coulisse ; ménagez-y en outre un petit panneau mobile M qui puisse s'abaisser et s’élever d’une ligne seulement, afin de pouvoir découvrir ou masquer par son moyen un petit trou N, par lequel vous puissiez secrètement regarder dans l’intérieur de cette cage.
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- Couvrez le dessus de cette cage qui se trouve compris entre les deux boîtes cubiques ci-dessus, ainsi que sesdéux grands côtés, avec des verres sous lesquels vous collerez un papier très-fin pourcacher entièrement ce qui doit y être contenu, comme il va être dit, et éclairer néanmoins suffisamment son intérieur.
- Placez à demeure dans ces deux boîtes les deux miroirs OP et QR, que vous inclinerez à quarante-cinq degrés, en telle sorte que vous puissiez apercevoir par les petits trous faits aux panneaux M, le dessous de chacune des deux boîtes cubiques I et L ; partagez le dessous de ces boîtes en quatre parties égales par deux diagonales tirées d’angle en angle ; divisez en six parties égales le côté qui regarde les petit côtés de la cage, indiquez sur chacune de ces six parties les six différens points que l’on peut amener avec un dé ( voyez figure troisième ) ; placez au-dessous des deux boîtes cubiques 1 etL,un petit pont de cuivre AB que vous disposerez comme il est indiqué à la figure cinquième, et sur lequel vous ajusterez un pivot qui doit se trouver exactement placé au centre du quarré que vous avez divisé, comme il vient d’être dit ci-dessus.
- Ayez deux doubles aiguilles d’un pouce et demi-de longueur, dont l’une soit d’acier et aimantée, et l’autre de cuivre; qu’elles soient toutes deux portées sur la même chape, et qu’elles se coupent à angles droits; posez-lessur les pivots ci-dessus, de manière qu’elles y soient parfaitement en équilibre. (Voyez: figure troisième).
- Divisez chacune des faces de ces dés (figure quatrième) en quatre parties égales par deux diagonales
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- tirées d’angle en angle; décrivez du centre A un cercle, et divisez deux des parties opposées en six parties égales; et avant reconnu sur chacune des faces de ces dés une de ces parties différentes de l'autre, quanta sa direction, faites-y une rainure, et insérez-y une petite lame aimantée d’un pouce et demi de longueur sur deux lignes de large etune ligne d’épaisseur ; ayez une attention particulière à faire toutes les divisions ci-dessus, avec la plus exacte régularité. Couvrez ces dés d’un double papier.et Iracez-y eu dessus les differens points qu’ils indiqueront (au moyen de la double aiguille aimantée) lorsqu’ils auront été placés dans l’une ou l’autre de ces boîtes. Ces boîtes doivent se fermer avec un couvercle et sans charnières.
- Remarquez encore que les rainures faites aux dés doivent être disposées de manière qu’ils indiquent indifféremment le même point,quoiqu’onleschange de boîte, et qu’en outre les points qui se trouvent j-ufr leurs surfaces opposées doivent toujours former ensemble le nombre 7, c’est-à-dire, 6 et 1,5 et 2, ^ et 3.
- EFFET.
- Lorsque cette pièce aura été construite, en observant toutes les précautions et les dimensions ci-tlessus détaillées, si ayant posé les deux dés dans leurs boîtes, il n’importe en quel sens et sur quels points, on regarde au travers les petits trous faits à chacun des deux panneaux. on a percevra (par la réflexion de chaque miroir) ces mêmes points qui se trouveront alors exactement indiqués par l’ai-
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- guille placée sous chacune de ces boîtes, et on pourra par conséquent connoître par ce moyen tous les points qui auront été secrètement formés.
- RÉCRÉATION.
- On donnera cette boîte à une personne, en lui laissait la liberté de disposer à son gré et secrètement les deux dés qui y sont contenus ; après qu’elle l’aura rendue , les points étant couverts,on abaissera les deux petites trapes, et regardant au travers. des petits trous quels sont les points que les aiguilles indiquent,on les lui nommera et on ouvrira les boîtes pour faire voir qu’ils sont tels qu’on les a nommés.
- Nota. Cette Récréation produit un tout autre effet que la plupart de celles qui se font par le moyen de Vaimant, premièrement en ce qu’on a la liberté de poser les deux dés sur tous les sens possibles, ce qui fait vingt-quatre positions differentes pour chacun d’eux; deuxièmement en ce qu’on ne voit pas de quelle façon on découvre le point qui se trouve vers le dessus de la boîte, et qiion n'aperçoit d’iieleurs aucune ouverture par où on puisse regarder dans son intérieur.
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- RÉCRÉATIONS
- QUARANTE-UNIÈME RÉCRÉATION-
- LE MIROIR MAGIQUE.
- F AI TE s faire ui
- et demi de profon destal AB (figure dont la partie de d châssis très-étroit,
- iseptpoucesc
- de lareeur et deux p , ayant la forme d’un pié-[ne, planche vingtième ), C, qui ne doit être qu’un
- appliquerez un papier très-fin et légèrement peint de la même couleur que ce piédestal, afin que la lumière puisse éclairer son intérieur.
- Collez sur ce verre, à l’endroit D, un tuyau de hois R tourné et creux (i), auquel vous donnerez cinq pouces de hauteur; ajustez sur ce tuyau une lunette G E de cinq à six pouces de longueur, dans
- ménagerez un trou ron t être fixée sur ce pied; dans celui E, et ait un à dix pouces de foyer (2) :
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- bout decetuyauG,un petitmiroir ovale P, incliné à quarante-cinq degrés; à cet effet coupez ce tuyau suivant la direction de la ligne E F.
- Elevez une petite tringle de bois vers le côté A de cette boîte, et qu’elle soutienne un petit miroir concave (i) L, de deux pouces de diamètre. Cette boîte doit encore avoir un double fond, au-dessous duquel puisse entrer le tiroir M, dont la profondeur doit être seulement de deux lignes, afin d’y renfermer le porte-feuille ci-après.
- Ayez un cercle de carton d’environ deux pouces et demi de diamètre, dans lequel vous renfermerez une aiguille aimantée ns, suivant la situation indiquée par la figure septième: divisez ce cercle en quatre parties égales, et peignez en petit sur trois de ces divisions la figure de trois differentes cartes; placez ce cercle sur un pivot que vous ajusterez dans cette boîte vers H, c’est-à-dire, de manière que, lorsqu’il viendra à tourner, il présente succes-sivement les trois cartes ci-dessus à l’ouverture R,
- ; Ayez en outre un petit porte-feuille de carton j de la grandeur du tiroir M, dans un des côtés du-j quel vous insérerez et masquerez deux lames ai-\ mantées N S ( voyez figure huitième), dont vous I disposerez les pôles et leur direction comme l’indi-I que cette figure.
- (i)Ce miroir ne servant que pour donner le change, il seroit indifférent d’y meilre un miroir ordinaire; mais comme l’objet qu’on doit nppercevoir est en aparence diminué de-grandeur, il est mieux de se servir d’un miroir concave.
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- RÉCRÉATIONS
- EFFET.
- Lorsqu’on placera l’œil au côté O de la lunette, on apercevra, par la réflexion du miroir incliné qui y est renfermé, la partie du cercle de carton qui se trouvera au-dessous du pied R; et comme la vision, malgré la réflexion d’un miroir, paroît tou -jours se faire en ligne droite, on s’imaginera naturellement que l’objet aperçu est placé en L.
- D’un autre côté, lorsqu’on insérera le portefeuille (figure huitième ), dans le tiroir M , suivant les difl-rentes positions qu’on peut lui donner,soit en le tournant d’un côté ou de l’autre, soit en plaçant son côté A ou celui B vers le fond du tiroir, on obligera le cercle à présentera l’ouverture D, Funeou l’autre de ces quatre divisions, et on pourra par conséquent faire voir en apparence et à son gré ( i ) dans ce miroir, une des trois cartes qui sont ptiuies sur ce cercle, ou l’endroit sur lequel iln’y a rien de peint.
- RÉCRÉATION.
- On fera tirer adroitement dans un jeu, à trois difterentes personnes,les trois cartes qui sont semblables à celles qui ont été peintes sur ce cercle de carton, et on aura attention de remarquer quelles sont celles que chacune d’elles aura choisies. On présentera le porte-feuille à la première, et on lui
- ^ ( i ) H faut faire quelque marque sur ce porte-feuille ,^afin paroîue la carte qu’on voiX™ °‘ U1 P
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- SUR L’AIMANT, 189
- dira d’y cacher sa carte et de le fermer. On redemandera ce porte-feuille, et l’ayant placé dans le sens nécessaire pour faire apercevoir la carte semblable qui est peinte sur le cercle, on lui dira de regarder le miroir L au travers la lunetie, en la prévenant qu’elle y doit voir la carte qu’elle a secrètement choisie. On agira de même pour les deux autres cartes:enfin ,pour persuader encore davantage que les cartes vues dans le miroir sont effectivement celle qu’on a tirées du jeu, on ôtera la carte du porte-feuille, et on la placera dans le tiroir, de manière à diriger vers l’ouverture D la partie du cercle où il n’y a rien de peint, afin qu’on n’y aperçoive alors aucune carte.
- REMARQUE.
- Comme il peut arriver que quelques-uns de ceux qui voudront faire cette Récréation, ne soient pas assez habitués à faire tirer forcément ces trois cartes, et qu’il est toujours désagréable de se trouver en d éfaut, voici une manière fort simple pour ne point manquer cette Récréatioii.
- Disposez un jeu composéseulementde trois sortes de cartes, de manièie qu’une même sorte soit placée de suite au-dessus du jeu, l’autre au dessous , et la troisième au milieu du jeu ; faites semblant de. mêler, et donnez à tirer ces troiscartes, en présentant de préférence la partie du jeu où elles se trouvent réciproquement placées; ayez en outre un jeu ordinaire dans lequel doivent manquer ces trois caries, et substit'uez-le secrètement à ce premier
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- i9o RÉCRÉATIONS pendant qu’on est occupé à voir l’effet de cette lunette ( i ).
- Si on vouloit cependant mêler effectivement ce premier jeu, en suivant la méthode qui sera enseignée, il faudroit le disposer d’abord dans l’ordre ci-après.
- On suppose que ces trois cartes sont l'As de pique , la Dame de cœur, et le Huit de carreau.
- Ordre des cartes avant de mêler.
- i Dame de cœur, a Dame de cœur.
- 3 Dame de cœur.
- 4 Dame de cœur.
- 5 Dame de cœur.
- 6 Dame de cœur.
- 7 Dame de cœur.
- 8 As de pique. g As de pique.
- 10 Dame de cœur.
- 11 Dame de cœur. 32 Dame de cœur.
- 13 As de pique.
- 14 As de pique.
- j 5 Dame de cœur. 16 Dame de cœur.
- 17 Huit de carreau.
- 18 As de pique, ig As de pique.
- 20 Huit de carreau.
- 21 Huit de carreau.
- 22 Huit de carreau.
- 23 As de pique-
- 24 As de pique.
- 25 Huit de carreau,
- 26 Huit de carreau.
- 27 Huit de carreau.
- 28 As de pique.
- 2g As de pique.
- 30 Huit de carreau.
- 31 Huit de carreau.
- 32 Huit de carreau.
- Après le mélange, les caries ci-dessus se trouveront dans cet ordre; dix as dépiqué, douze dames de cœur, et dix huit de carreau.
- ( 1 ) On conçoit qu’il est aisé défaire avec cette pièce diverses Récréations, soit avec dés nombres ou des questions, au moyen de différens cercles de carton.
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- QUARANTE-DEUXIÈME RÉCRÉATION-
- CADRAN MAGNÉTIQUE et MECANIQUE.
- Cette pièce est construite pour agir sur la table de la Sirène.
- CO NSTRUCTION.
- F ait es tourner le cadran à deux faces A B ( fig. première et deuxième, planche vingt-unième) ; donnez-lui huit à neuf pouces de diamètre et un pouce d’épaisseur ; qu’un des cercles qui forment ce cadran puisse s’ôter à volonté, afin d’avoir la liberté d’y ajuster et introduire les pièces ci-après.
- Que ce cadran soit supporté verticalement sur son pied C, dont la base doit avoir sept pouces de diamètre, que ce pied soit en outre percé dans toute sa longueurd’untroud’undemi-poueede grosseur, et qu’il puisse entrer à vis du côté E dans le cadran A B.
- Posez ce cadran et son pied sur une tablette de bois circulaire I D( figures première et deuxième, de neuf à dix lignes d’épaisseur et de huit poucesde diamètre (voyezaussi figure troisième ); qu’elle soit creuséecirculairementde la profondeur de six lignes jusqu’à un pouce de ses bords. Que le tout soit disposé de telle sorte que le piedC puisse, en couvrant
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- et s’emboîlant dans cette ouverture, masquer le cercle ci-après.
- Avez un cercle d’acier aimante'( i)AB (figure troisième), qui puisse entrer dans la partie de la tablette ID, qui a été creusée : ajustez-y une traverse G E, que vous percerez d’un trou F, afin d’y river à demeure une petite tringle ou axe de fer H ( voyez figures première et deuxième), qui doit entrer le long du pied G ; cet axe doit être en pointe d u coté L, afin que le cercle AB puisse tourner très-facilement; il doit avoir à son autre extrémité, une petite roue de champ N, qui engraine dans un pignon 0(2); cepignon doit setrouver placévers le centre du cadran À B, et son pivot doit traverser et déborder deux cercles de bois ajustés dans l’inté* rieur de ce cadran, et éloignés entr’eux d’un demi-pouce; ces deux cercles servent à masquer celtemé-canique.
- Le pivotG doit déborder ces cercles, afin de pouvoir y ajuster quarrément et des deux côtés une petite figure de carton très-légère, peinte et découpée ( 3 ), tenantensamain une flèche pour indiquer lesdiflérens mots qu’il faut tracer autour c!u cadran.
- Lesdeux côtés de ce cadran doivent être couverts
- ( 1 ) Ce cercle doit être semblable pour la forme, à celui qui est caché dans la table de la Sirène, et il doit être disposé de façon qu’étant posé sur ta table, ses pôles soient dirigés dans un sens contraire à celui qui y est reulemié.
- (2) Lenombredesdentsde celte roue de champ ne doit pas être plus de trois fois celui des dents du pignon.
- . (3)11 faut que celte petite figure 11e soit pas plus pesante d’un côté que de l’autre.
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- SUR L’AIMA N T, i93
- de chaque côlé d’un cercle de verre (i) , et c’est autour et au-dessous de ces cercles, qu’on applique^ un cadran de carton divisé en douze parties , dans chacune desquelles on transcrira les mots ci - après.
- EFFE T.
- Lorsque'ce cadran sera placé sur la fable de là Sirène, de manière que le centre de son cercle soit au-dessus de celui du cercle qui est caché dans la table, ce premier cercle suivra tous les mouvemens qu’on donnera àl’autre, attendu que les pôles contraires deces deux cerclestendronttoujours à se placer l’un vis-à-vis de l’autre (2); lecercle AB en se mouvant fera tourner la petite figure,et comme on peut arrêtera volontécelui quiestrenfermédanslatable, il sera facile de diriger une de ces figures vex-s telle réponse du cadran qu’on jugera convenable , puisqu’on pourrale connoître parceluiquiindiquera la figure opposée, sans qu’il soit nécessaire de voir celle qui doit être tournée du côté des spectateurs.
- PRÉPARATION (3).
- On suppose qu’on a transcrit sur les cercles qui
- ( 1 )Il£aiil faire tourner ce cadran de plusieurs pièces, afin de pouvoir le démouler lorsqu’il est nécessaire.
- ( 2 ) Quoiqu’on ait en quelque sorte déterminé la grandeur du diamètre du cercle A B, il esl neanmoins essentiel qu’il soit proportionné à celui du cercle renfermé dans la table, c'est-à-dire , environ un pouce de moins.
- ( 3 ) Cette Récréation n’est que pour servir d’exemple ; et il est aisé de voir qu’on peut appliquer au jeu de cette pièce quantité d’amusemens.
- i. N .
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- ig4 r É e'R Dations
- s’ajustent dans cecadran, les ^ ingt-quatre mots ci-après, qui désignent cl ifférens caractères, et qu’on les y a disposésde manière que ceux qui sont analogues aux memes questions, se trouvent réciproquement placés l’un derrière l’autre, afin qu’en faisant cet amusement, on. puisse distinguer par l’indication que donne l’une des figures, celle de Fautre.
- On annoncra que cette pièce de mécanique est construite de manière à faire connoître aux cavaliers les caractères de leurs amantes, etaux dames ceux de leurs amans ; qu’un des Amours sert pour les unes, et l’autre pour les autres; et qu*il suffit de les interroger. On proposera à une personne d'en faire l’essai, et faisant agir secrètement le cercle aimanté renfermé dans la table, on dirigera la figure, qui se trouvera convenirvers la réponse qu’on jugera avoir le plus de rapport à la personne par laquelle aura été faite la question.
- Exemple servant pour la Récréation ci-dessus.
- Ordre des réponses du premier cadran.
- 1 Aimable.
- 2 Coquette.
- 3 Constante.
- 4 Sage.
- 5 Perfide. .
- 6 Tendre.
- Ordre des réponses du second cadran.
- 12 Sociable.
- 11 Galant. io Fidèle, g Vertueux.
- 8 Traître.
- 7 Doux.
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- SUR L’AI
- Ordre des réponses du premier cadran.
- 7 Capricieuse.
- 8 Libérale, g Volage.
- 10 Econome.
- 11 Sincère.
- 12 Dissimule'e.
- M A N T. i95
- Ordre des réponses du second cadran.
- 6 Fantasque.
- 5 Prodigue.
- 4 Infidèle.
- 3 Avare.
- 2 Trompeur.! ï Vrai.
- Q U A R A N T E-TROISIÈME RÉCRÉATION.
- Faire indiquer parle cadran mécanique les points qu’une personne a secrètement amenés aveo deux dés (i).
- CONSTRUCTION,
- ABC D ( figure quatrième , planche vingt- * juuième) est un tuyau de carton d’environ cinq j pouces de hauteur et de trois pouces de diamètre vers son entrée A B; elle a quatre pouces vers son 1 extrémité intérieure C D; sa partie supérieure A B est creuse et a la forme d’un cône tronqué et renversé, dont l’ouverture E F n’a que sept à huit lignes de diamètre, c’est-à-dire, d’une grandeur | suffisante pour qu’un dé à jouer y puisse passer [librement et tomber dans la pièce G.H,'où,se trouve renfermé Je mécanisme qui produit celte ! Récréation.
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- ,gS RÉCRÉATIONS
- G H est une pièce ou un pied de bois tourné, de quatre pouces et demi de diamètre, dans lequel entre à gorge le tuyau ci-dessus; elle est creusée dans son milieu d’un trou circulaire de quatre pouces de diamètre sur deux et demi de profondeur; la partie supérieure de ce trou est couverte d’un cercle de bois fort mince G, soutenu sur deux pivots AB (voyez figure cinquième, même planche), qui le traverse diamétralement; à l’un d’eux est fixée une petite poulie D qui est cachée dans l’intérieur du pied GH; un petit cordon qui est attaché d’un côté à cette poulie, est retenu de l’autre par un petit ressort caché dans ce pied; au moyen de quoi, le cercle A B fait la bascule lorsqu’on le met dans une situation à être attiré par ce ressort : pour l’en empêcher, on place en dedans de ce pied une petite détente P qui le laisse échapper lorsqu’on appuie sur un petit bouton Q:ce bouton sort très-peu sensiblement par le côté de ce
- ^ Le côté de ce cercle mobile qui se trouve vers le dessus du pied, lorsque cette détente est lâchée, est garni de deux dés qui y sont collés; ils indiquent deux points différens quelconques, ce cercle d’ailleurs remplit exactement l’entrée de l’ouverture O dans laquelle il tourne et dont il semble être le fond, desortequ’onnesoupçonne pointque le mécanisme ci-dessus le fait mouvoir ; à cet effet, et pour le masquer encore plus, on met quatre petits pieds tournés à cette pièce , et on la fait saillir en dessous vers so n milieu afin que les côtés G etH soient moins élevés; on place la bascule un peu au-dessous de l’ouverture IL.
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- SUR L'AIMANT.
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- E FF È T.
- Si après avoir jeté deux dés par l’ouverture du tuyau A B, on appuie sur la délente, le cercle IL faisant la bascule, ces dés passeront dans le pied G H, et si on ôle le tuyau, on verra en leur place ceux qui sont collés sur ce cercle : si on ne fait pas partir la détente, les dés qui ont été jetés se trouveront placés sur le dfercle IL.
- On présentera cette pièce à %ne personne afin qu’elle y jette deux dés, et on ne lâchera pas pour cette fois la délente, afin qu’en retirant le tuyau, on puisse faire voir que ces dés tombent effectivement dans cett e pièce ; on reprendra ces dés, et ayant recouvert la pièce, on les y fera jeter une secondé fois, et à l’instant qu’ils tomberont, on fera partir la détente, afin que le bruitque peut faire le cercle C L en tournant se confonde avec celui que fontles dés. On posera ensuite cette pièce sur la table, et on fera indiquer ces deux dés par le cadran de la précédente Récréation.(Onsuppose qu’onyaajusté à cet effet un cercle, sur lequel doivent être indiqués les vingt-un points qu’on peut amener avec deux dés ). On ouvrira ensuite cette pièce pour faire voir que les points indiqués sont ceux des deux dés qui se trouvent dans la boîte , et qu’on croira être ceux qui ont été amenés.
- Nota. On peut transcrire dans un petit billet cacheté', les points qu'on doit amener, alors 9n
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- RECREATIONS
- pourra se procurer cet amusement sans se de la table ni du cadran ci-dessus.
- QUARANTE-QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- PALINGÉNEEIE.
- CONSTRUCTION.
- Ayez une tablée de bois A B C D ( figure cinquième, planche vingt-unième ), d’un demi-pouce d’épaisseur,et de sept à huit pouces quarrés, portée sur un pied C ; tracez sur cette tablette une fleur ou une carte ( voyez figures première et deuxième, planche vingt-deuxième), et découpez à jour ce que vous avec dessiné; remplissez ces vides de cire molle; prenez de grosses aiguilles à coudre, et les ayant cassées en petits morceaux de cinq à six lignes delongueur, aimantez-les, et les enfoncez perpendiculairement de manière que sans se toucher entre elles, ces ouvertures en soient néanmoins suffisamment garnies : couvrez ensuite votretablettedecôté et d’autre d’un papier bien tendu ; à cet effet, après l’avoir humecté, collez-le seulement sur les bords de votre tablette.
- Ayez un tamis et une petite boîte de tôle de trois à quatre pouces de diamètre, garnie de son couvercle, dans laquelle yous mettrez un peu de limaille de fer.
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- SUR L’AIMANT.
- EFFET.
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- Si vous tamisez légèrement sur cette tabl ette de la limaille de fer, elle se portera sur tous les endroits du papier qui la couvre, sous lesquels vous aurez, inséré des aiguilles aimantées, et conséquemment cette limaille prendra la ligure de l’objet qui y aura été tracé. ^
- On prend une fleur, ou on fait tirer une carte semblable à celle quia été tracée, et l’ayant brûlés et réduite en cendre dans la boîte de tôle, ou la secoue bien afin que la limaille se mêle avec cette cendre : on la verse ensuite dans le tamis, et on annonce qu’on vâ la faire revivre de ses cendres, ceî qu’on exécute en apparence en tamisant idessusla tablette cette cendre mêlée de limaille: : V
- Nota. Si l’objetn’étoit pas bien net, ilfaudrait frapper légèrement sur la tablette, ou avec Jeta* mis même, en faisant cette opération. i '.<•
- QUARANTE-CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- yiimanterune aiguille ou lame dont les deux extrémités présentent les mêmes pôles*
- j\_yez une lame d’acier ( figure troisième, planche vingt-deuxième), de huit à dix.pouces de longueur
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- 2.0.Ô
- RÉCRÉATIONS
- sur deux d’épaisseur, c’est-à-dire, beaucoup plus menue, eu égard à sa longueur, que ne devrait élre une lame ordinaire ( i ).
- 1 Pour lui donner le nord par ses deux extrémités, prenez un faisceau aimanté D don t le nord soit tou rné du côté de l’extrémité A de votre lame, et l’ayant conduit-jusqu’en B seulement, ramenez-le vers A : Continuez cefrOtteraent cinq àsix fois sur chacune des faces de la partie de cette lame comprise entre A et B ; faites la même opération sur l’autre moitié C B, en observant que ce doit toujours être le nord devofrefaisceau qui doit être tourné vers celte extrémité C.
- E F F E T.
- n Gettelame aura alors le pôle nord à ses deux ex-tremdiés, ce qu’il est aisé de concevoir, attendu qu’on peut la considérer comme étant composéede deuxianies q ui ont été sépa réme n f aimantées; et cela est sîwrai ,.ique si l’on a limé par un trait assez profond l’endroit B de cette lame, afin de pouvoir en former deuxlames en la cassant par son milieu,elles aüronf ïoutes deux le pôle sud à cet endroit, et formeront deux îames.ordinaires (2).
- Si au lieu d’une lame on aimante de cette manière une grandeaiguijledeseptà hnitpouces de longueur,
- (1) Pour aimanter une lame ou barreau d'une ceri.i ine force, il faut qu’il «où d'une grosseur proportionnée à sa longueur.
- (2) Le pôle sud des deux lames se trouve vers B, sans même qu’il soit nécessaire de casser la lame , ce qu’il est aisé de connoitre avec une aiguille aimantée.
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- SUR L’A I M A N T. 20s on fera voir que le nord d’un aimant qu’on présente à ses deux extrémités, la repousse également, et que le sud l’attire, ce qui pourra étonner ceux qui saventque le même pôle d’unaimant attire toujours constamment un des côtés d’une aiguille aimantée et repousse l’autre.
- Nota. Cette expérience tend aussi à démontrer que la matière magnétique n’entre pas par une, des extrémités d’une lame aimantée pour sortir par l’autre, comme le prétendent la plupart des Physiciens.
- QUARANTE-SIXIÈME RÉCRÉATION, MOVVEMENT pIrÉPTVEL.
- CONSTRUCTION.
- Ayez une verge de cuivre A B ( figure quatrième, planche vingt-deuxième), de deux pieds de longueur, garnie d’une lentille C, et formant un balancier, dont le point d’appui soit en D ; ajustez à vis sur cette verge, à un pouce et demi environ de distance du point D, deux lames aimantées E etF de trois pouces de longueur , légèrement courbées comme l’indique cette figure ; aux deux extrémités d’uue traverse de cuivre GH, au milieu de laquelle se meut le balancier, fixez deuxfersà cheval dont les pôles soient disposés comme l’indique cette figure, c’est-à-dire, que ceux qui s’attirent mutuellement, tant de ces fers àcheval que des lames E et F,soient vis-à-vis les uns des autres ,et à trois lignesau fSus
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- zoa RECREATIONS de distance lorsque le balancier est tranquille : alla" chez enfin le tout sur une planchette de bois I, que vous suspendrez à une cloison dans une situation verticale. %
- E F E F T.
- Un balancier mis en mouvement ( voyez figure cinquième), monte et descend alternativement en décrivant à chaque oscillation un arc L M ; ces oscillations diminuent insensiblement jusqu’à ce qu'il soit eu repos, il ne faut par conséquent qu’une foi ce très-foible pour l’entretenir continuellement, c’est-à-dire, de manière que sa lentille décrive toujours des arcs semblables, attendu que la différence entre les arcrfsuocessivemeglt décrits est très-peu sensible ; il suit donc que le balancier A B, venant à remonter vers Lou vers M, les deux aimants E et E s’approcheront des talons des fers à cheval G et H qui les forceront par leur attraction à s’élever davah -tage. Get effet se réitérant à chaque oscillation , il semble que le balancier doit se mouvoir continuellement ; on ne se dissimule pas cependant què la même force qui l’élève, peut aussi par la même attraction le ralentir un peu dans sa chute : cette pièce n’ayant pas été exécutée, on ne peut donc assurer sa réussite; mais pour en faire l’essai, on pense qu’il faut quelle soit exécutée avec la plus grande précision. Quoi qu’il en soit, un pareil mouv ement perpétuel ne séroit qu’un simple amusement, curieux à la vérité, mais qui ne seroit pas susceptible d’être appliqué à quelqu’objet d’ulilité.
- Nota. On prévient ici qu’il se trouvera dans la
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- SUR L’AIMANT. zo3
- suite de cet Ouvrage différentes autres Récréations où l’on a employé l'aimant et dont on n’a pas cru devoir donner ici la description, attendu que l’effet quelles produisent dépend principalement d’autres causes, telles par exemple que la combinaison des nombres, la mécanique, l’optique, la catoptrique, etc., et qu’il étoit plus naturel de les placer daqs les différentes parties de la Physique auxquelles elles sembloient avoir plus de rapport.
- Fin des Récréations sur VAimant,
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- RÉCRÉATIONS
- PHYSIQUES
- E T
- MATHÉMATIQUES.
- DE L’ÉLECTRICITÉ EN GÉNÉRAL.
- les merveilles de l’électricité ont occupé depuis plus de cinquante années les plus habiles physiciens, elles ont été aussi pour quantité d’autres personnes un objet d’amusement aussi curieux qu’agréable et instructif. En effet, le spectacle étonnant de ces nouveaux phénomènes ne pouvoit qu’exciter dans les uns le désir d’en pénétrer les causes, et dans ces derniers,celui d’en connoî're les effets. Quoiqu’il en soit, on ne peut disconvenir que si cette partie intéressante de la physique doit beaucoup aux recherches approfondies et aux expériences multipliées des savans qui nous ont précédés , ou qui existent actuellement ; il n’est pas moins constant que ceux qui ont voulu seulement s’en récréer, ont contribué à la découverte de plusieurs effets qui ont conduitces premiers à sonder plus avant dans des
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- DE L’ÉLECT. EN GÉNÉRAL. =o5
- mystères qui sembloient passer l’étendue de leurs connoissances ( i ).
- L’expérience la plus célèbre ( 2 ), qui jetant un jour nouveau sur la cause de ces phénomènes, a pour ainsi dire fait sortir l’électricité de l’obscurité dont elle éloit encore enveloppée, n’a-t-elle pas été l’effet du hasard, et ne peut-on pas en conclure q ue ceux q ui cherchent à varier les effets de l’électricité , eu les appliquant à des objets d’amusemens „ pourront procurer, par les expériences qu’on leur voit journellement tenter,quelques nouvelles lumières , dont les physiciens plus initiés qu’eux dans les secrets de la nature, ne manqueront pas de profiler , pour développer des causes, qui, comme plusieurs d’entr’eux l’ont déjà pensé, tiennent sans doute au système général ( 3 ) ? C’est le but général qu’on s’est proposé en variant ces expériences; puissent-elles étendre de plus en plus le goût que le siècle éclairé a pour l’étude de la physique expérimentale. Si celte étude est si souvent remplie d’épines, s’efforcer de les couvrir de fleurs est peut-être un moyen de plus pour engager davantage à
- (1) Peut-être n’y a-t-il pas une seule branche de science où ont ait si peu dû au génie et plus au hasard ; ainsi tous ceux qui donneront un peu d altenlionàcetlescience,ne doivent nas désespérer d'ajouter quelque chose de nouveau au tonds des découvertes élec triques. Histoire de tElectricitétome lit.
- (2) L’expérience de Leyde, découverte par M. de Muss~ chenbroech.
- (3) M Dufay a cru que la matière électrique etoit un des principaux agens qui entrent dans le raécamsmede l’uni-
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- -o6- DE L’ÉLECTRICITÉ
- la cultiver ; aussi les ouvrages sur la physique que quelques auteurs ( j ) ont su rendre aussi agréables qu’intéressans, par une méthode facile à comprendre et à la portée de tout le monde, ont-ils toujours été très-favorablementaccueillisronz/zcta/# -punctum qui miscuit utile dulci.
- Quoique les anciens aient reconnu la vertu électrique (2) dans différentes substances, telles que l’ambre jaune, les pierres précieuses, etc., le peu d’observations qu’ilsnousont transmisesàcetégard, se trouvent, suivant leurs écrits, réduites à si peu de chose, que c'est sans contredit aux physiciens du dernier siècle auxquels on doit raisonnablement attribuer les premières découvertes sur un phénomène dont les effets paroissent et deviennent de plus en plus extraordinaires. Le succès de leurs premières découvertes servit à leur faire connoîfre qu’il y avoit quantité de substances qui devenoient électriques près avoir été frottées, telles que le verre, le cristal, le souffre, les différentes résines ou bitumes, la soie, la cire à cacheter, etc. Ils observèrent aussi que beaucoup d’autres substances, et particulièrement les métaux, ne pou voient par ce même moyen acquérir aucune vertu électrique.
- (1) M. l'abbé Nollet, à qui la France est redevable d’u Traité sur les Expériences de Physique, qui a beaucoup con
- (3) La ve«LP moyen de laque
- e propriété particulière
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- EN GÉNÉRAL. io7
- Ces première* notions conduisirent naturellement à éprouver et à s’assurer quelles étoient parmi ces premières substances celles en quise manifestoit davantagecetle vertu; l’expérience confirme que le verre paroissoit en contenir davantage que le soufre, et ce dernier plus que iesautres.Ce fui là en général, à quoi se réduisit alors le résultat de ces premièresobservations,quinéanmoiuscondnisirent peu à peu à des découvertes beaucoup plus importantes ; tant il est vrai que l'on marche à pas bien lents, lorsqu’il s’agit de pénétrer dans les secrets de Ja nature.
- Cependant Otto de Gudrike, auquel on est redevable d’avoir ouvertlechéminàde nouvelles recherches, observa qu’un globe de soufre qu il élec-trisoit par le frottement, non-seulement avoit la vertu d’attirer les qorps légers qu’on lui présentait, mais aussi celle de les repousser, et qu’ils ne les attiroit de nouv eau que lorsqu’ils avoient touché d’autres corpî.
- Ces attractions et ces répulsions qui parurent alors importantes à démêler, occupoient depuis quelque temps les plus fameux physiciens, lorsque Uauxbée imagina qu’il tirerait plus d’avantage d'un tube de verre: l’effet répondit parfaitement à son attente: il attiroit par son moyen les corps légers à une distance beaucoup plus considérable que n’avoit pu faire jusqu’alors Otto de Guérike. Le bruit de ces importantes découvertes réveilla l’attention des physiciens, les engagea à travailler de nouveau, et à faire diverses expériences sur un sujet qui leur paroissoit mériter beaucoup d attention ; ils par-vinrent enfin à découvrir que les corps qui par eux-
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- 208 de L’électricité
- mêmes étaient électriques, avoiect la propriété fie communiquer celte vertu à une partie de ceux auxquels on n’avoit pu eu procurer par le frottement, tels que les métaux , les animaux, etc. Us observèrent encore que cet elîet ne pouvoit avoir lieu qu’après avoir situé et isolé ces corps, de manière qu’ils fussent un peu éloignés, et qu’ils ne communiquassent qu’à ceux qu’ils avoient reconnu être électriques par frottement.
- Ces remarques qui étoient de plus en plus intéressantes, devinrent le signa! de quantité d’expériences que firent tous les physiciens de l’Europe; ils imaginèrent et firent construire diverses ma. chines pour électriser des globes et des tubes de verre : iis suspendirent, ils isolèrent sur des cordons de soie , ils posèrent sur des gâteaux de résine les corps non électriques par eux- mêmes, qu’ils voulurent rendre électriques par l’approche de ceux qui ledevenoient par frottement, et ils reconnurent que certaines substances, particulièrement les métalliques, étant fortement électrisées, si on en approchait le doigt ou certains corps non électriques,il en sortoit une étincelle fort vive, et qui occasionnoit une piqûre fort sensible. Us remarquèrent aussi que l’électricité se transmettait dans un instant presque indivisible à de grandes distances, lorsqu’elle pouvoit se répandre le long d’un corps isolé et non électrique par lui-même.
- Tous les physiciens, jaloux d’avoir part aux découvertes qui restoient encore à faire sur un sujet qui de jour en jour acquérort tant de célébrité, s’occupoient à perfectionner leurs machines et à multiplier leurs expériences ; k rsque le hasard qui nous
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- EN GÉNÉRAL. 209 nous sert quelquefois beaucoup mieux que nos propres lumières, fit découvrir à M. de Musschen-broeck la plus célèbre de toutes celles qui avoient été faites jusqu’alors; ce savant physicien de Leyde désirant éprouver si l’eau étoit de nature à recevoir et transmettre l’électricité, en ayant rempli un grand vase de verre, y fit plonger un fil jd’archal suspendu au conducteur (i) de sa machine électrique, le fit électriser, et pendant qu’il tou-choit d’une main l’extérieur de cette bouteille, ou, ce qui est plus vraisemblable, quelque corps non électrique qui en étoit fort proche, il s’avisa d’ap-* procher le doigt de l’autre main vers ce conducteur! imais dans le même instant il se sentit frappé d’un coup si subit et si violent dans les deux bras et dans la poitrine ( auquel il étoit bien éloigné de s’attendre ), qu’il en fut effrayé, et protesta (2) qu’il n’en recevrait pas un second quand même on lui donnerait la couronne de France.
- Le bruit d’une découverte aussi extraordinaire X on l’a nommée depuis l’expérience de Leyde ), la plus célèbre sans doute dans l’histoire de l’électri-kité, exerça de nouveau toute l’industrie des physiciens, non-seulement on la répéta, mais on osa bnême y ajouter; on s’efforça aussi d’en pénétrer la [cause, et on établit divers systèmes que de nouvelles expériences détruisirent souvent au lieu de les
- j ( 1 ) On appelle ordinairement conducteur, le tuyau de [métal ou d’autre matière couverte de métal auquel le globe fournit de l’électricité. Tous corps électriques par commun •> cation sont aussi conducteurs.
- | ( a 11l fit part sur-le-champ de cette découverte A M. de
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- *,<, DE L’ÉLECTRICITÉ
- confirmer ( i ). Enfin le sentiment de M. Francklinl qui,éloigné du commerce des plus savans physiciens de l’Europe, faisoit à Philadelphie les expériences les plus simples et les plus décisives, prévalut sur tous ceux des meilleurs physiciens ( 2 ).
- C’est donc du système de ce savant, qui a été presque généralement adopté, dont on va donner ici une légère idée, avant que d’eDseigner la meilleure manière de constr uire et de préparer les différentes machineset instrumens dont on doit se servir pour exécuter les divers amusemens que peut produire l’électricité.
- On croit devoir prévenir ici que si dans ces amusemens ils s’en trouve quelques-uns qui semblent combattre le système de M. Francklin, on n’entend pas pourcela le contredire aucunement, mais laisser au contraire à ceux qui ont si savamment approfondi cette matière, le soin de les accorder et concilier avec un système qu’il ont cru, avec tant de raison, devoir préférablement adopter.
- Réaumur, auquel il eu détailla toutes les circonstances: ce fut en 1746.
- ( i ) Celui du docteur Vatson, sur la cause qui produit celte communication, approche le plus de celui de M. Francklin qui a été adopté par le plus grand nombre.
- ( 2 ) M. l’abbé No liée est un de ceux qui ont combattu avec le plus de chaleur le système de M Francklin. Quoi qu’il en soit, on ne peut disconvenir qu’il n’ait fait quantité d’expériences qui ont servi à répandre baucoup de jour sur cette matière; son enliment sur la cause de l’électricité a même' encore des partisans; plusieurs autres physiciens, tels que MM. Dufay, Grey, Jal/abert, Canton, Vils on, Vatsen, lo Père Bècaria, etc.., en ont aussi fait de leur côté de fort importantes, et qui tiennent un rang distingué dans l’histoire de r électricité.
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- EN GÉNÉRAL; 211 . Quelle est donc essentiellement la nature de l’électricité, ou, pour mieux s’expliquer, celle du fluide électrique ? Est-ce le feu ou la lumière dans toute sa pureté, et dégagée de toutes substances terrestres ? ou bien est-ce une matière particulière dont nous ne connoissons encore qu’assez imparfaitement les effets? C’est ce qu’il paroît qu’on n’a pu démontrer jusqu’à présent, et ce qui échappera sans doute encore long-temps à la sagacité de nos recherches.
- Ce qui paroît plus certain, c’est que cette matière , quelle qu’elle soit, est composée de parties très-subtiles, puisqu’elle pénètre avec tant de facilité les corps les plus denses; il est vraisemblable aussi qu’elle réside dans tous les corps, que chacun d’eux en contient une certaine quantité qui lui est propre, etquecette quantitépeutêtreaccumuléesur plusieurs d’eatr’eux par différens moyens; qu’elle peut de même être diminuée. Un corps a-t-il reçu et se trouve-t-il chargé d’une quantité de matière électrique au-delà de ce qu’il en doit avoir naturellement, elle forme autour de lui une atmosphère égalementrépandue sur tous les points de sa surface, et ce corps est alors électrisé en plu A-t-il au contraire perdu ou communiqué une partie de 1 é-Jectricité qui lui est propre, il est électrisé en moins ( 1 ) La découverte de M. de Musschea-broeck à donné lieu à M. Francklin de faire cette
- ( 1 ) M. Francklin se sert du terme d’électricité positiva pour exprimer celle en plus, et d’électricité négative pour exprimer celle en moins. .
- o a
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- 2,2 DE L’ÉLECTRICITÉ distinction; guidé par l’expérience et l’observation, il a reconnu que l’électricité, comme on vient de le dire, est inhérente et inséparable de la matière; que le verre en contient autant qu’il lui est possible d’en contenir, et conséquemment qu’électriser la bouteille, lors de l’expérience de Leyde, ce n’est pas faire entrer dans son intérieur une quantité de matière électrique plus abondante que celle qu’elle contenoit auparavant, mais accumuler sur cette surface intérieure autant de’cette matière qu’il y en a sur ses deux surfaces ensemble ; il prétend que dans cette circonstance la surface extérieure en rejette autant qu’en reçoit l’intérieure, et que la suf-face intérieure est toujours disposée à rendre ce qu’elle a acquis de plus, et l’extérieure à recevoir ce qu’elle a de moins; qu’elles ne peuvent le faire l’une sans l’autre, et sans qu’il y ait à cet effet une communication établie entre les deux surfaces ; ce qui ne peut se faire qu’avec un corps électrique par communication : d’où il conclut que la bouteille reste chargée tant que cette communication n’est pas établie. M. Francklin prétend par cette raison qu’une bouteille ne peut être électrisée, si sa surface extérieure ne communique pas à quelque corps non électrique, sur lequel elle puisse rejetter une quantité d’électricité égale à celle qu’elle reçoit intérieurement.
- La manière dont cet illustre auteur considère la marche et la disposition du fluide électrique , ne peut être regardée comme un système hasardé; il est au contraire appuyé par une suite d’expériences qui tendent presque toutes à démontrer que l’électricité accumulée sur un corps est toujours
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- K N GÉNÉRAL. zi3
- prêle à se mettre en équilibre avec celui qui en a été privé, ou qui en contient une moindre quantité ; ce qui se fait avec une promptitude,et daus certains cas avec une violence inexprimable ; c’est, selon lui, le plus ou le moins de différence entre l’électricité positive de l’intérieur de la bouteille dans l’expérience de Leyde, et l’électricité négative de son extérieur ( toutes choses égales ) ( i ), qui occasionne la commotion plus ou moins forte que l’on ressent en touchant d’une main l’extérieur de la bouteille, et de l’autre son crochet ou le conducteur, et qui produit l’équilibre qui se rétablit en un instant indivisible par le passage subit de la matière électrique au travers les bras et le corps de celui qui la reçoit.
- M. Francklin, considérant que lorsqu’il y a quelques parties anguleuses ou qui se terminenten pointe sur les corps qu’on électrise, elles laissent échapper facilement le fluide électrique, présuma avec raison
- (i) On conçoit que la commotion peut être aussi plus ou moins forte, eu égard au volume de la bouteille , attendu que !; choc est produit alors par une plus ou moins grande quantité de fluide électrique ; c’est pourquoi on a imaginé ce qu’on nomme batterie, qui n’est autre chose qu’un assemblage de bouteilles qu’on électrise toutes ensemble, et avec lesquelles on fait les expériences les plus fortes. On prévient ici qu’il faut user de beaucoup d’attention et de prutencg lorsqu’on en fait usage, attendu qu’il pourroit être lort dangereux d’en recevoir la commotion, ce qui peut quelquefois être l’effet du hasard,puisqu’il suffit de toucher, sans y faire attention, quelque corps non électrique qui communiqué avec l’extérieur d'une décès bouteilles, et d'approcher en même temps quelque ] artie du corps d'un endroit quelconque qui dépende au conducteur de la machine électrique.
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- 2T4 .DE L’ÉLECTRICITÉ «on, ainsi que quelques autres Physiciens l’a voient déjà pensé, que ces pointes pouvoient avoir aussi la vertu de l’attirer ( i ); il alla même jusqu’à se persuader qu’on pourrait, par leur moyen, attirer l'électricité dont un nuage orageux serait chargé : cette expérience a été faite par les plus habiles Physiciens de l’Europe , et ou l’emploie actuellement avec succès pour garantir les édifices d’être endommagés par la foudre.
- On s’est doue assuré que les pointes sont propres à attirer le fluide électrique sans aucune explosion et à de bien piu-> grandes distances que ne le peuvent faire les corps qui sont arrondis ; et que d’un autre côté elles ont la propriété de le laisser échapper avec facilité, au lieu que ces derniers corps contribuent à le conserver dans les conducteurs où il a été accumulé. C’est en suivant les principes ci-dessus qu’on a composé les diversamusemens dont on donne ici la construction.
- Explication et définition de quelques termes qui
- ont rapport à F électricité et à ses expériences.
- Electriser en plus ou positivement, c’est accumuler sur un corps une quanlilé d’électricité quelconque au delà de celle qu’il contient naturellement.
- (i) Si on adapte à un conducteur qu’on électrise quelque corps pointu ou anguleux , on aperçoit dans l’obscurité une aigrette lumineuse, qui n’est autre chose que le fluide qui s’échappe jet si l’on présente une pointe au conducteur, on aperçoit à son extrémité un point lumineux, qui n’est autre chose aussi que l’électricité ou conducteur qui y pénètre ; si celte pointe est isolée, elle se charge, et on peut en tirer des élincelles.
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- EN GÉNÉRAL. 2i5 ' Electriser en moins ou négativement, c’est soustraire une certaine quantité de l’électricité qu’un corps contient naturellement.
- Isoler un corps, c’est le disposer de manière qu’il ne puisse communiqueren aucune façon avec d’autres corps qu’avec ceux qui sont électriques par eux-mêmes, ce qui se fait en le suspendant sur des cordons de soie, ou en le posant sur un plateau de verre , ou sur un gâteau de résine.
- Tirer Vétincelle, c’est approcher le doigt ou quel-qu’autre corps non électrique d’un corps électrisé , soif qu’on l’attire simplement, soit en excitant la commotion suivant l’expérience de Leyde.
- Recevoir la commotion, c’est faire sur soi-même l’expérience de Leyde , en touchant d une main la bouteille, et de l’autre son crochet ou le conducteur.
- Le plateau est un cercle de verre que l’on fait tourner sur son centre, et qui rassemble par le frottement des coussins la matière électrique répandue dans le verre et dans les corps avec lesquels il communique.
- Les conducteurs(i) sont descy'indres de cuivre ou de fer-blanc, ou même de carton doré; leur usage est de recevoir et transmettre l’électricité que rassemble le globe ou le plateau.
- La chaîne est un conducteur particulier qui pro-
- «ïïJfpSs:
- lorpa électriques pn
- n électriques sont réputés conducteurs, ;ux-axêm.ess’a.pvelenlnon~conducceiirs.
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- 316 DE L’ÉLECTRICITÉ cure la facilité de transmettre l’électricité aux personnes et aux corps qu’on veut électriser.
- Le gâteau, est une planchette on tabouret d’environ un pied quarré, dont les quatre pieds sont de verre, et sur lesquels on isole les personnes qu’on veut électriser.
- L’exticateur est une branche de cuivre, ayant,la forme d’un arc , et dont les extrémités sont terminées par deux petites boules de même métal ; on s’en sert pour faire les expériences qui ont rapport à celles de Leyde, sans en ressentir aucunement la commotion,
- L’électromctre est un instrument quelconque , avec lequel on peut mesurer la force del’électri-
- Une.batterie est un assemblage de plusieurs bouteilles ou vases garnis de métal intérieurement et extérieurement ( i ) avec lesquels on augmente considérablement les effets de l’expérience de Leyde.
- Les aigrettes sont de petits cônes lumineux, dont les rayons sont convergeas ou divergens, on les aperçoit dans l’obscurité à la pointe des corps qui laissent échapper ou qui attirent le fluide élec*
- Charger une bouteille ou un vase, c’est accumuler dans son intérieur une quantité de matière électrique. La décharger, c’estfaire passer cette même quantité de fluide sur son extérieur.
- ( i ) M. Wafson, qui a fait des découvertes très-importantes sur cette matière, est celui qui a imaginé d’assembler ainsi plusieurs vases, et de les charger et décharger en même
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- EN GÉNÉRAL.
- 217
- Construction d'une machine électrique et des différentes pièces principales qui doivent y être jointes pour exécuter les expériences et les amusemens qui suivent.
- Quoiqu’à force de varier la construction des machines dont on s’est servi depuis qu’on a fait diverses expériences sur l’électricité, paiticulière-ment lorsqu’on commença à se servir de globes de verre, on soit enfin parvenu à les simplifier et même à éviter une partie des inconvénien6 dont les premières étaient susceptibles ; on a trouvé néanmpins depuis peu une nouvelle construction plus simple( 1 ), en substituant aux globes dont on s’étoit servi jusqu’à présent, des plateaux déglacé qui fournissent aux conducteurs une plus grande affluence de matière électrique, sansqu’il soit nécessaire de les faire tourner avec la même rapidité; cette construction a même un double avantage, en ' ce qu’elle occupe bien moins déplacé, et qu’on peut poser la machine sur une table et la renfermer dans une boîte lorsqu’on en a fait usage.
- Ayant déterminé la grandeurdu plateau de verre dont vous voulez vous servir, qui doit être de quinze pouces au moins dediamètre(2)etde deux
- ( 1 ) Ces machines, imaginées par M. Rainsden, nous ont élé apportées d'Angleterre, mais on les fait actuellement aussi bonnes à Paris.
- (a ) Quoiqu’en général un plateau d’un plusgranddiamètre fournisse davantage de matière électrique, cette quantité n est pas proportionnée à la différence qui se trouve entre eux, comme il paroît naturel de le penser; il arrive même assez souvent qu’un tableau de quinze pouces donne autant qu’un
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- 218 DE L’ éléctri g ite
- lignes d’épaisseur, afin de pouvoir être employé avec succès à faire Jes expériences qui demandent une certaine abondance de fluide électrique, fai-tes-le percer en son centre d’un trou d’un pouce de diamètre, et polir sur ses bords qui doivent être arrondis.
- Ayez une planche A (figure première, planche vingt-troisième), d’un pied de long sur quatre pouces et demi de large et un pouce d’épaisseur, sur laquelle vous élèverez les deux monfans F et G,de dix-huit pouces de hauteur et de deux pouces de largeur. Les montans doivent s’élargir par le bas et entrer à mortoise dans la planche ci-dessus, sur laquelle on les assujettit avec des vis. Joignez ces deux montans par leurs extrémités supérieures avec un arc de bois H, qui puisse s’ôter à volonté au moyen de quatre pointes de fer qui doivent entrer dans ces montans.
- Percez ces deux montans de. deux trous exactement placés l’un vis-à-vis de l'autre, afin d’y ajuster l’axe de cuivre B, sur lequel vous fixerez le plateau entre le.'deux hémisphères C et 1), dont celui G doit entrer à vis danscetaxe: observez de garnir de plomb ou de cuir les côtés applatis de ces hémiphères qui serrent et contiennent le verre : il est essentiel que cet axe soit mobile sur sa longueur, afin que le pla-
- fle vingt, en les faisant même tourner un égal nombre de tours; ce oui provient de lu qualité de la glace qu’on a employée qui se trouve plus ou moins électrique. On a remarqué qué les glaces soufflées, dont la matière est un peu verdâtre, Sont ordinairement les meilleures que l’on puisse employer. Les plateaux de verre bleu leur sont encore préférables, mais ils coûtent beaucoup plus.
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- EN GENERAL. 2t9 ieau cédant par ce moyen à la pression des coussins ci-après, il ne soit pas en danger d’être cassé par leur résistance.
- Ajustez sur les deux montansF et G les quatre coussins ILMN ; qu’ils soient de même épaisseur, et posés à un demi-pouce de distance de la circonférence du plateau; que ceux LM, placés sur le montant G, y soient retenus à demeure par deux vis, et que ceux placés sur l’autre montant F soient mobiles sur deux tiges, afin de pouvoir les avancer plus ou moins sur le plateau au mo3’en des vis de pression O et P ( i ) ; ces coussins doivent être montés sur des plaques de cuivre; on les garnit de crin, et on les recouvre de peau de veau ou de maroquin bien sèche; on peut leur donner cinq pouces de hauteur sur deux pouces et demi de largeur.
- E est une manivelle de cuivre de six pouces de longueur; elle entre quarrément à l’extrémité de l’axe B, et sert à faire tourner le plateau lorsqu’on fait usage de la machine; toute cette pièce enfin doit se démonter pour pouvoir nettoyer les coussins et le verre en cas de poussière ou d’humidité ; la sécheresse (2) et la propreté contribuant beaucoup à l’effet qu’elle produit.
- ( 1 ) Afin de rendre le frottement du plateau plus doux, on peut mettre un ressort sous chacun des coussins Let M aux endroits où appuyent les vis.
- (2) Dans les temps humides, il faut ôter les coussins et les faire sécher à un feu doux pendant quelques heures; on peut aussi faire chauffer le plateau et l’essuyer à plusieurs fois avec un linge bien sec ; on doit aussi mettre sur les coussins uu peu d’amalgame composé de blanc d’Espagne
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- i2o DF. L’ÉLECTRICITÉ Sur le côîé de la planche A doit être ajustée, au moyen de deux charnières, la planche Q, qu’il faut creuser à l’endroit R, afin qu’elle puisse recevoir le support T; ce support est composé d’un cylindre de verre massif de six à sept pouces de Ion' giieur, masliqué sur un pied de bois tourné, de cinq pouces de diamètre, lequel entre dans l’ouverture R ; un petit verrou Y le retient et l’empêche de vaciller; c’est sur ce cylindre de verre, qui est garni à son extrémité supérieure d’une forte virole de cuivre surmontée d’une vis, que se monte le conducteur de cuivre X : ce conducteur doit être creux et on peut lui donner douze à quinze pouces de longueur et un pouce et demi d’épaisseur; il faut le terminer de part et d’autre par deux boules qui y soient vissées, et dont celle Y est traversée par un demi-cercle de laiton de trois ligne d’épaisseur, aux extrémités duquel doivent être ajustées, à vis, deux boites de cuivre ZetZ, du fond desquelles sortent plusieurs pointes qui viennent à fleur de ces mêmes boîtes; ces pointes qui doivent se trouver placées très-près du plateau et à même distance de son centre que les coussins, sont destinées à tirer l'électricité qu’il fournit au conducteur; la
- bien fin el bien ssc, mêlé avec égale quantité de la poussière li’étain et de mercure qu’on ôle de derrière les glaces ; mais quoique cette précaution augmente de beaucoup l’électricité, on n’en peut obtenir qu’un effet très-foible lorsque l’air est chargé d’humidité; l’eau étant un excellent conducteur, absorbe le peu de matière électrique que fournit alors leplateaurle tempssecestle plus favorable, sur-tout lorsqu’il ïègne un vent du nord.
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- EN GÉNÉRAL. 22r boule Y doit se trouver placée vis-à-vis le centre du plateau.(Voyez la figpre).
- Il faut éviter soigneusement , en construisant cette machine, d’y faire aucune moulure,attendu qu’il est essentiel que tout conducteur d’électricité n’ait aucune partie anguleuse, qui laisserait échapper continuellement une partie du fluide électrique dont on voudrait le charger.
- La pièceI (figure deuxième), est un électromètre composé d’un petit cylindre de cuivre I, de trois pouces de longueur et divisé en trente six lignes; il est terminé d’un côté par une petite boule N, de six lignes de diamètre, et de l’autre par un bouton M, et il coule-dans le pied L ; ce pied se pose sur la même planche qui porte le conducteur, et à l’endroit O est ajustée une vis qui le fixe : la boule de cet électromètre doit se trouver placée à la même hauteur que le conducteur, dont elle doit s’approcher lout-à-fait lorsqu’on pousse entièrement le bouton, et s’éloigner de deux pouces lorsqu’on le retire de même ; cet instrument sert à corn-^ noîtreà quelle distance se tire l’étincelle lorsqu’on?-, change le conducteur; le pied de bois L qui le soutient doit être percé dans toute sa longueur et rempli d’uu fil de métal, afin qu’il puisse se décharger plus promptement de l’électricité que reçoit l’é-lectromètre.
- Cette machine se pose sur le bord d’une table, et s’y fixe au moyen de deux griffes de cuivre. ( V oye* figure troisième).
- A (figure quatrième), est un grand vase da verre de huit à dix pouces de diamètre et de six à sept pouces de hauteur; on le couvre exîérieu-
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- 222 DE L’ 15 LE G TRT CITÉ renient et intérieurement d’étain en feuilles, semblable" à celui dont se servent les Miroitiers pour mettre les glaces au teint (i) , à la réserve d’un pouce et demi vers les bords.
- A B ( figure cinquième) , est un excitateur; il est fait d’une tringle de laiton de douze à quinze pouces de long , courbée et terminée par deux petits globes de cuivre de quatre à cinq ligues de diamètre : on en fait aussi de deux pièces et qui s’ouvrent comme un compas ( voyez la figure sixième); ce qui ne laisse pas d’avoir son avantage dans plusieurs opérations.
- Il faut avoir aussi un grand tuyau ou conducteur de fer-blanc ou de carton doré , terminé des deux extrémités par un hémisphère ; on le suspend au plancher au moyen de plusieurs cordons de soie afin de l’isoler ; c’est de la grandeur et de la surface de ce conducteur que dépend la force de l’étincelle électrique , et il doit communiquer à celui de la machine au moyen d’une chaîne qui les joigne l’un et l’autre. On conçoit qu’ayant une surface fort étendue , il se charge d’une grande quantité de matière électrique ( 2 ). Il faut un peu plus de temps pour le charger entièrement.
- Xi) Cet étain s’applique très-aisément sur le verre avec la gomme arabique, ou encore mieux avec la colle de poisson.
- (A La machine électrique qu’a fait construire M. le duc de Chaulues, et avec laquelle il fait les expériences les plus fortes, éloit accompagnée d’un conducteur de douze à quinze pieds de long, sur dix à douze pouces de diamètre; et quoique le plateau ne fût pas fort grand , on liroit les étincelles les plus violentes de six à sept pouces de distance , une
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- EN GÉNÉRAL. 223
- On doit avoir aussi un tabouret ( i ) composé; d’une planche d’environ un pied quarré, soutenu: sur quatre pieds de verre ; il sert à isoler les personnes qu’on veut électriser ; il faut joindre à ces pièces quelques bouteilles de différentes grandeurs, garnies de métal, et quelques plateaux de verre ou de soufre, pour les isoler lorsqu’il est besoin.
- Nota. Les pièces ci-dessus sont celles qui coin-, posent en général la machine électrique ; celles qui sont relatives aux amusemens qui suivent, seront décrites à mesure que leur usage sepré-! sentera.
- REMARQUE.
- Quelqu’ingénieuse que soit cette construction, fai cm devoir y faire quelques chaugemens non-seulement pour me la rendre plus commode, mais encore pour obtenir une plus grande quantité d’électricité; à cet effet, au lieu des deux boîtes Z et Z, je fais ajuster au deux extrémités de l’arc A ( figures première et deuxième, planche vingt-quatrième ) un double peigne de cuivre B C qui reçoit rélec!ri-r cité des deux surfaces du plateau; j’incline cet axe de manière que ces peignes se trouvent proche des coussins , où j’ai remarqué que le fluide électrique est toujours beaucoup plus abondant. Au lieu d’em-
- pointe présentée à trois ou quatre pieds de ce conducteur en attiroit l’électricité.
- (1) On se sert également d'un gâteau de résine ou de soufre de trois à quatre pouces d’épaisseur.
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- 224 de l* Electricité .
- ployer pour conducteur un cylindre de cuivre, je me sers d’un globe D, de cinq à six pouces de diamètre , isolé sur un tube de verre ; ce globe est surmonté d’un anneau N qui s’y ajuste à vis; et du côté G est un trou taraudé dans lequel sévissent les pièces propres aux différentes expériences et amose-mens; indépendamment de ceschangemens je fais vernir à cinq à six couches la monture en bois qui porte le plateau, et j’isole la planche H sur quatre supports de verre I quiy sont mastiqués, ainsique la planche L. Cette dernière planchese visse sur une table lorsqu’on veut faire usage de cette machine. On verra dans quelques-unes des Récréations qui suivent, l’avantage qu’on peut tirer de cette nouvelle construction.
- PREMIÈRE RÉCRÉATION.
- Charger le conducteur de matière électrique, et Ven décharger en diverses manières.
- La machine électrique dont on vient de donner la construction étant bien fixée sur une table solide , essuyez avec un linge fin et sec (i) le plateau , les coussins et toutes les autres parties qui en dépendent ; et ayant établi avec la chaîne une commu-
- (i)Si le temps étoitun peu à l’humidité, il faudrait faire chaufferie liage»
- nication
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- SUR L'ÉLECTRICITÉ. J2s nication à un conducteur de fer-blanc (i)isolé sur des cordons de soie, et suspend u au plancher, mettez avec un petit tampon de serge de l’amalgame de vif-argent et de blanc d’Espagne (2) sur les deux faces duplateau aux endroits qui frottentsur les coussins; serrez les vis qui les font appuyer sur le plateau jusqu’à ce qu’en tournant la manivelle, son mouvement ne vous semble pas trop rude (3); électrisez par ce moyen le conducteur.
- EFFET
- Si vous faites cette expérience dans Pobscurité , vous appercevrez une lumière fort vive et blanchâtre qui sortira des coussins et entrera par les pointes des boîtes ou peignes qui transmettent la matière électrique au conducteur ; vous verrez ce même fluide Se répandre quelquefois sur toute la surface du plateau; ce qui sera d’autant plus sensible, que le temps sera plus favorable ; et dans un tempssec, il se formera même deséclairs continuels et successifs sur toute sa surface.
- (1) On peut se dispenser de mettre ce deuxième conducteur , lorsqu'on n’a pas besoin d’uue forte étincelle.
- (2) Il faut prendre le tain de derrière les vieilles glaces, le bien mêler avec un peu de blanc d’Espagne qu’on aura fait sécher, et le conserver bien sec dans une boîte, ou bien triturez dans un mortier du vif-argent avec du cinabre en poudre, et mêlez-y un peu de suif Je mouton dont vous composerez une pâle a,ec laquelle vous frotterez légèrement les coussins.
- (3) Il ne faut pas trop serrer les coussins, cela ne sert *Jua donner de la fatigue, saus augmenter beaucoup la forçai
- l’électricité.
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- 226 RÉCRÉATIONS
- Le conducteur étant électrisé, si vous en appro; chez le doigta un endroit quelconque, il en sortira une étincelle lumineuse et pétillante, qui vous eau-sera une piqûre fo rt sensible; si vous en approchez un corps de quelque métal que ce soit, et dont l’extrémité soit arrondie, l’étincelle s’élancera de même vers ce corps, et dans l’un ou l’autre cas toute l’électricité accumulée sur le conducteur sera attirée (i); et si l’on veut tirer une deuxième étincelle, à peine sera-t-elle sensible.
- Si à une distance plus ou moins grande du conducteur, suivant la force de l’électricité, on présente une pointe de métal que l’on tient dansla main, on tirera de même la matière électrique dontil sera chargé, avec cette différence qu’on ne la verra pas sortir de ce conducteur; on appercevra seulement un petit point lumineux à l’extrémité de cette pointe par où se précipite le fluide. Enfin si au lieu de tenir cette pointe dans sa main, on la place sur le conducteur, ce mêmefluide s’échappera par cette pointe en forme d’aigrette lumineuse , ce qui aura lieu pendant tout le temps qu’on fera tourner le plateau et à l’instant qu’on cessera, cette aigrette disparoîtra et le conducteur ne sera que très-peu chargé.
- Les expériences ci-dessus font voir, premièrement ,que l’atmosphère électrique dontleconduc-
- (i) On suppose qu’on a cessé de faire tourner le plateau au xaoment qu ontire l'elincelle.
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. 22? tcur est chargé, est également répandue siir toute sa surface, puisqu’à quelqu’endroitqu’on en approche le doigt ou quelqu’autre corps non électrique, l’étincelle part aussi-tôt et à la même distance. Secondement, que cette atmosphère, quelqu’étenduQ quelle soit, s’échappe én entier dans un même instant (1), etse répond de procheen proche sur tous les corps non électriques qui communiquent à celui qui luia été présenté, jusqu’à ce qu’elle serendeaux corps mêmes qui l’ont fournie au plateau et au conducteur, en supposant néanmoins que cette communication ne se trouvât pas interrompue par quelques Corps non électriques; car sans cela les corps qui aüroient tiré l’étincelle seraient eux-mêmes surchargés de matière électrique au - delà de ce qu’ils en contiennent naturellement, et le conduCtéurneseroit pas alors entièrement déchargé. Troisièmement, que ce fluide, électrique entrant avec tant de facilité par les pointes qui se trouvent placées dans son atmosphère, on peut en conclure que le plateau, ou plutôt le verre, a la propriété de pouvoir rassembler continuellement, autour de lui une quantité de -matière électrique lui est fournie par les corps non électriques qui l’environnent, et que cette même matière lui est enlevée successive ment, par les pointes que lui présente le conducteur, de la même manière qu’une pointe présentée à ce même conducteur la lui enlève à son tour.
- (i)Nepoùrroit-on pas supposer que ce passage si prompt du fluide électrique par un seul endroiten resserre et réunit toutes les parties au point de les faire.paraître étincelantes, et que» ces étincelles sont plus ou moins fortes en proportion de \n quantité de matière électrique qui les produit ?
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- RÉCRÉATIONS.
- DEUXIÈME RÉCRÉATION.
- +Attirer un corps léger nageant sur Veau.
- PR ÉPARATION.
- Une bouteille,ou untube électrisé ayant la vertu d’attirer les corps légers qu’on lui présente, ayez un flacon de cinq à six pouces de long; garnissez-en l’extérieur jusqu’à un pouce de son ouverture avec de l’étain en feuilles ( i ); fermez-le avec un bouchon de métal où soit ajusté un petit fil de laiton qui plonge dans l’eau dont vous devez emplir aux trois quarts ce flacon; mettez ce flacon dans un étui, de manière que son couvercle netouche pas et n’approche pas même trop près du bouchon; électrisez cet étui en présentant son bouchonauconducteur de la machine électrique.
- E F F E T.
- Si ayant jeté sur un bassin ou sur un plat rempli d’eau un corps léger quelconque qui puissey nager, vous en approchez à quelque petite distance le bouchon de ce. flacon, vous attirerez ce corps et le conduirez sur la surface de l’eau, avec la même facilité que vous attireriez une aiguille avec un aimant, ce qui paraîtra fort extraordinaire à ceux qui n’ima-
- (i) On peut, si l’on veut, se dispenser de le garnir d'élnin, la main dans laquelle on le lient pouvant lui servir de gai-
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- SUR L'ÉLECTRICITÉ. ji9 gineront pas que ce flacon que vous tirez de votre poche en a été électrisé.
- Nota. Il faut électriser ce flacon très-peu de temps avant que d'enjaire usage, attendu qii il ne peut conserver long-temps sa vertu électrique, à cause de son peu de volume.
- TROISIÈME RÉCRÉATION PLUIE LUMINEUSE.
- Construisez un petit guéridonousupportde cuivre A B ( figure troisième , planche vingt-quatrième), ou simplement de bois, mais dont la plaque A soit couverte de métal ; donnez à cette plaque quatre à cinq poucesde diamètre , et qu’elle soit montée sur une tige qui entre dans le pied B, afin de pouvoir commodément l’élever ou l’abaisser à volonté, au moyen de la vis F; couvrez cette plaque d’un tube de verre C, de deux ponces de hauteur (i); ayez une autre plaque de cuivre D, dont le diamètre soit plus petit que celui de la plaque B, e’est-à-dire, qu’elle puisse entrer librement dans le tubeC ; faites communiquer cette plaque au conducteur, au moyen d’une petite chaînette ; répandez sur la plaque A une pincée ou deux de limaille de cuivre ou
- (i) Ou peut pour cet effet faire couper la partie supérieure d’un gobele(t ou d’un bocal de verres
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- a3o RÉCRÉATIONS des petites parcelles de cuivre dont on se sert pour dorer et que vous aurez découpées très-fin; placez ce supportsur la table, électrisez le çoqdiicteur.
- EFFET.
- Les petites parcelles de métal que vous aurez semées sur la plaque inférieure A, étant attirées et électrisées par là plaque B ; sont repoussées aussitôt sur celle A, où s’étant dépouillées de leur électricité, elles sont attirées et repoussées de nouveau, et comme à chaque contact toutes ces parcelles tirent une étincelle de la plaque D, il semble qu’il tombe continuellement dans l’intérieur de ce tube une pluie lumineuse : elle paroîtdans toutson éclat lorsqu’on exécutefiet amusement dans l’obscurité et. par un temps favorable à l’électricité (i).
- QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- DANSE ÉLECTRIQUE.
- • PRÉPARATION.
- P aites faire deux plaques A et B ( figure quas, trième, planche vingt-quatrième), demêmeforme que celles décrites à la précédente Récréation; observez seulement qu’elles doivent avoir cinq à six pouces de diamètre.
- (x) Cette pluie lumineuse disparoit à l’instant où l’on cessç>. d’électriser le conducteur.
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- SUR L'ÉLECTRICITÉ. 23i
- Ayez plusieurs petites figures de deux pouces de hauteur, peintes en transparent sur les deux côtés d’un papier suffisamment mince,afin qu’elles soient plus légères; faites-les dessiner de manière que le haut de la tête, ainsi que l’un des pieds,forme une pointe ( voyez figure cinquième ); posez le pied G et sa plaque B sur la table, et suspendez au conducteur la plaque A, de sorte qu’elle se trouve directement et parallèlement au-dessus et environ à trois poucesde distance delà plaque B ; électrisez ensuite le conducteur.
- EFFET.
- Suivant l’explication donnée à la précédente Récréation , ces petites figures serontcontinuellement attirées et repoussées entre les deux plaques pendant tout le temps qu’on électrisera le conducteur, ce qui formera une espèce de danse électrique qui sera fort récréative.
- Nota. Si l’on vouloit faire danser deux petites figures ensemble, il faudroit alors que les plaques fussent plus grandes, et au lieu de les faire rondes, on pourrait leur donner la figure d’un ovale fort alongé, sans quoi les figures viendraient à se toucher.
- CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- CARILLON ELECTRIQUE.
- ^_yez trois petits timbres ABC ( figure première s planche vingt-cinquième), d’environ un pouce et demi de diamètre ; suspendez-les à une petite règle
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- 23a RÉCRÉATIONS de cuivre D de six pouces de longueur, en obser-vantque ceux A et C doivent l’être avecune chaîne, et celui B avec un cordon de soie, et qu’en outre le timbre B doit communiquer par une chaîne G à la table sur laquelle est placée la machine électrique; suspendez encore avec un cordon de soie, dans les deux intervalles qui se trouvent entre ces timbres, deux petits boutons ou globules de cuivre pour leur servir réciproquement de battans ; faites communiquer le tou t au conducteur, au moyen de l’anneau H..
- EFFET.
- Lorsqu’on électrisera leconduc-teur,lesdeuxtimbres A et C quilui communiquent seront également e'iectrisés, et ils attireront par conséquent les petits battans ; ces battans qui sont isolés sur des cordons de soie s’électriseront et seront aussi-tôt repoussés vers le timbre B qui n’est point isolé et sur lequel se déchargeant par Conséquent aussi-tôt de leur feu, ils serontrde nouveau attirés par les timbres A et G et frapperont alternativement ces timbres et celui B, ce quiproduira un petitcarillon qui durera pendant tout le temps qu’ on électrisera leconducteur ; et si l’on fait cet amusement dans l’obscurité, on apper-cevraun trait de lumière qui se succédera continuellement entre ces timbres et leurs battans.
- Nota. Si l’électricité est forte , ces traits de lumière passeront d’un timbre à l’autre, sans même que les battans les frappent, leur mouvement na pouvant acquérir alors autant de vitesse que la fluide,.
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. a3S
- S I X I È ME RÉCRÉATION.'
- COURSE ÉLECTRIQUE DES CHEVAUX (i).
- CONSTRUCTION.
- Ajustez sur une cliapeA ( figure deuxième, planche vingt-cinquième), semblable à celle dont on se sert pour les aiguilles déboussolé, quatre petits fils de laiton pointus, et courbés parleurs extrémités dans des directions contraires; donnez-leur à chacun deux à trois pouces de longueur; couvrez ces fils d’un cercle de carton léger, sur lequel vous poserez quatre petites figures peintes et découpées sur du carton fort mince, représentant deux chevaux courans; et disposez-les de manière que ce cercle venant à tourner, ils paraissent se poursuivre successivement les uns les autres.
- Suspendez ce cercle sur un pivot, que vous isolerez sur le tube de verre B, soutenu par le piédestal C (figure troisième); faites communiquer ce pivot au conducteur de la machine électrique, au moyen d’une petite chaînette, ou simplement un fil de fer qui n’en gêne pas le mouvement.
- EFFET.
- Lorsqu’on électrisera le conducteur, ce cercle tournera avec une vitesse proportionnée à la force de l’électricité, et à la résistance que l’air oppose vraisemblablement au passage du fluide électrique,
- (i) Cet amusement est de M. Kinnersley.
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- ü34 RECREATIONS qui pendant tout le temps de l’électrisation s’échappera par les pointes de ces fils de laiton, ce qui formera une espèce de course de chevaux fort amu-
- SEPTIÈME RÉCRÉATION. Enflammer Vesprit-de-vin avec Vétincelle
- PRÉPARATION.
- puisse entrer dans un trou fait au conduteur; versez-y de bon esprit-de-vin rectifié; électrisez ensuite le conducteur.
- EFFET.
- Si vous plongez brusquement et perpendiculairement le doigt dans cette cuiller jusqu’à une petite distance de la liqueur, et que le temps soit favorable à l’électricité (i), l’étincelle que vous tirerez alors de l’esprit-de-vin l’enflammera aussi-tôt.
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. z3S
- cette cuiller, et qu’une autre personne non isolée lire l’étincelle; il en est de même lorsque la personne non isolée tient la cuiller, et que celle qu’on électrise tire l’étincelle.
- Nota. On peut enflammer l’esprit-de-vin avec tous les corps non électriques, de même qu’avec le doigt, pourvu qu’on fasse particulièrement usage des métaux qui sont propres à tirer les plus fortes étincelles. Cette expérience semble prouver que le feu élémentaire ou la lumière ont beaucoup de rapport avec la matière électrique.
- HUITIÈME RÉCRÉATION.
- JET D'EA U L U MINE UX
- PRÉPARATION.
- j^yez un petit entonnoir de fer-blanc ( figure cinquième, planche vingt-cinquième), auquel vous ajusterez une anse A, afin de pouvoir le suspendre au conducteur; que l’ouvertwe B, par où s’écoule l’eau, soit d’un très-petit diamètre, afin qu’elle ne puisse tomber que goutte à goutte; électrisez le conducteur.
- EFFET.
- L’eau, au lieu de tomber goutte à goutte, ior-mera un jet continu, qui prendra la figure d’un cône, dont la pointe sera à l'extrémité du tube de cet entonnoir ; et si 1 électricité est forte, ce
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- i36 RÉCRÉATIONS jet, dans l’obscurité, paraîtra entièrement lumineux.
- Si, au lieu de tomber goutte à goutte, cette eau forme un filet continu qui soit reçu dans un vase de verre ou de métal, pourvu que ce dernier soit isolé sur un plateau de verre ou de soufre, on pourra alors, en approchant le doigt de ce filet d’eau, en tirer une étincelle de même que si on l’approchoit du conducteur. On pourrait tirer de même l’étincelle du vase de métal.
- NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- Tirer du feu de toutes les parties du corps d’uns personne.
- PRÉPARATION.
- .A. y E z un tabouret composé d’une planche A ( figure sixième , planche vingt- cinquième ) , d’environ quinze pouces de long sur un pied de large, soutenue par quatre piliers ou pieds de verre massif B C D E, de cinq à six pouces de hauteur ; ces pieds doivent entrer et être mastiqués dans quaire pièces de bois tournées, qui doivent être solidement ajustées sous cette planche ( i ).
- (i) On est dans l’usage de construire ainsi ces tabourets, et effectivement ils sont plus propres et plus commodes que les gâteaux de résine dont on *e servoit ; je crois cependant qu’un tabouret soutenu sur de simple pieds de bois et couvert d’un demi-pouce de soufre fondu Aisoleroit encore mieux. (Voyez figure septième. ) On peut encore faire des tabourets dont les pieds soient de bois frit s dans l’huile, mais à la longue ils p isolent plus.
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. a37
- Faites monter une personne sur ce tabouret, de manière qu’aucune partie, soit de son corps ou de ses vêtemens, ne puisse toucher en aucune façon au plancher ou aux autres corps qui l’environnent ou peuvent être placés auprès d’elle; quelle tienne dans sa main une chaîne, dont l’autre extrémité communique au conducteur de la machine électrique.
- EFFET.
- Cette personne étant ainsi isolée, devenant elle-même partie du conducteur, en présentera aussi les mêmes apparences, et on pourra tirer des étincelles très-vives et très-piquantes de toutes les différentes parties de son corps, lorsqu’on en approchera le doigt une épée, une pièce de mounoie, ou tout autre corps non électrique.
- Si la personne ainsi isolée tient en main et dans une situation renversée, un faisceau de cheveux de verre filé ou de fils de laiton extrêmement fin, liés ensemble par une de leurs extrémités» tous ces fils se sépareront et s’écarteront aussi-tôt qu’elle sera électrisée, et il se rapprocheront et retomberont aussi-tôt qu’une autre personne non isolée en approchera le doigt : le contraire arrivera, si une personne non isolée tient en main ce faisceau , et que celle qui est isolée en approche le doigt.
- Si la personne isolée et fortement électrisée, est tête nue, les cheveux un peu courts et sans pommade, dès qu’une autre personne posera sa main , ou encore mieux une plaque de métal, à sept ou huit pouces au dessus de sa tête, on verra aussi-tôt ses cheveux se dresser, et si cette expérience se fait
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- =38 RÉCRÉATION
- dans l’obscurité, ils paraîtront même lumin eux.
- Nota. Il faut avoir attention de ne pas tirer d’é-liucelles des yeux ou des autres parties délicates du visage de ceux qu’on électrise, ni se laisser toucher par eux en ces mêmes endroits, les piqûres qu’on ressentirait de part ou d’autre seraient trop sensibles et trop douloureuses pour en former un objet de divertissement, qui ne serait point agréable pour celui qui les ressentirait.
- DIXIÈME RÉCRÉATION.
- TABLEAUX ÉTINCELA NS.
- REMARQUÉ.
- Pour réussir parfaitement dans l’exécution de ces sortes de tableaux, on doit considérer, premièrement, que quoique la matière électrique se répande également sur toutes les parties d’un conducteur qu’on électrise, de quelque forme et de quelqu’étendue qu’il soit, cependant cette même matière, lorsqu’elle s’échappe à l’approche d’un corps non électrique qu’on lui présente, parcourt toujours le chemin le plus court. Secondement, que cette même matière ne paraît à nos yeux que lors-qu’ilse trouve un intervalle, quelque petit qu’il soit, entre le corps électrisé et celui non électrisé qui l’approche, et qu’on apperçoit alors entre ces deux corps une étincelle très-vive et très-brillante; d’où il suit que si l’on approche d’un corps électrisé une suite de petites parties de métal isolées et con-
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- SUR L’ÈLECTRICÏTE. zS9 ligues les unes aux autres, c’est-à-dire, séparées seulement par un petit intervalle, il paraîtra une étincelle entre chacun d’eux. Comme le passage du fluide électrique a une rapidité en quelque sorte incommensurable , toutes ces étincelles s’apperce-vront au meme instant.
- Suivant ces principes, si l’on applique (i) sur une lame de verre, telle que A ( figure huitième, planche vingt-cinquième ), des petits quarrés d’étain d’environ une ligne et demie de diamètre, ou des petits cercles de même métal et de même grandeur (2), contigus les uns aux autres, de manière qu’il n’y ait entr’eux qu’une demi-ligne d’intervalle, et qu’ils forment par leur continuité la ligne droite C D et la ligne courbe CED, lorsque tenant ce verre d’une main, les doigts appuyés vers D, on présentera l’endroit C au conducteur, l’étincelle s’élancera ordinairement par toutes les parties de métal qui composent la ligne C D, et elle se distinguera à chacun des intervalles qui les séparent : elle passera rarement par les intervalles qui se trouvent dans l’étendue delà ligne CED, cette dernière ligne n’étant pas le plus court chemin que le fluide puisse parcourir pour aller de C en D. _____________________
- (1 ) Ces petits quarrés se collent avec de la gommé ou de la colle de poisson.
- (2) Quoiqu’il ne soit pas d’usage de construire les dessins de ces tableaux avec de petits cercles, je les préfère attendu qu’ils sont plus commodes pour suivre les contours du sujet, et qu’il me paroît que leurs étincelles sont plus brillantes : elles sont plus agréables lorsqu’on se sert de verres «olorés ou vernis en couleurs transparentes.
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- Si on veut faire pahqîfre sur la lame de verre A B C D ( figure première, planche vingt-sixième ), une petite anguille lumineuse telle qV'.e EF , après en avoir tracé la figure sur un papier de même grandeur, on l’ai tachera sous ce verre avec quelques petits brins de cire molle; on appliquera ensuite depuis le bord du verre G jusqu’en E, et depuis F jusqu’à l’autre bord opposé H, deux petits conducteurs de même métal GE et F H, qui joindrontla tête et la queuede cette petite anguille, et on remplira l’intervalle EF, qui en forme le dessin, avec les petits quarrés ou cercles d’étain ci-dessus.
- E F F E T.
- La matière électrique ne pouvant étinceler que dans les intervalles qu’on a laissés entre ces petites parties de métal, et n’ayant d’autre chemin plus court à parcourir que celui qu’elles lui tracent ; cette figure d’aDguille paroîtra entièrement lumineuse dans l’obscurité, lorsque tenant le verre des doigts vers le petit conducteur G F, on approchera celui H E du conducteur de la machine électrique.
- Lorsque le trait qui forme la figure que l’on doit rendre sur le tableau est composé d’une seule ligne droite ou courbe, il suffit alors de placer tous les
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. s4t
- petits quarrés sur une des surfaces du verre ; mais si le sujet produit uue courbe rentrante sur elle-même, ou un cercle, il est absolument indispensable d’en mettre une portion sur une des surfaces et l’autre sur l’autre ; et afin d’en établir la continuité, on ajuste des petits conducteurs qui communiquent d’une surface à l’autre; on doit aussi, en les plaçant, les ajuster de façon qu’ils ne couvrent pas d’un côté du verre les étincelles qui doivent paroître de l’autre ; conséquemment si l’on veut représenter un cercle sur le carreau de verre ( figure deuxième , planche vingt-sixième), on appliquera sur une de ses surfaces les petits quarrés qui doivent former le demi-cercle B G D, et sur l’autre, ceux qui terminent l’autre partie F G H de ce cercle ; on fera communiquer le dernier quarré D de la première surface avec celui F de l’autre, au moyen du petit conducteur DEF, que l’on reployera sur le bord E du verre, et on posera un petit conducteur ( i ) sur la première surface, depuis A jusqu’en B , et un autre sur l’autre surface, depuis H jusqu’en I.
- EFFET.
- Au moyende cette disposition, lorsqu’on tiendra ce tableau par l’endroit I, et qu’on approchera l’endroit A du conducteur de la machine électrique, ce cercle paroîfra étincelant en toutes ses parties ; ce qui doit avoir lieu attendu qu’ona établi ( suivant
- (i) Ces petits conducteurs doiveut être terminés en pointe du côté où ils touchent les quarrés, ou arrondis si on emploie, des petits cercles.
- l. Q
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- 242 RÉCRÉATIONS cette construction) une ligne continue de A en B, C, I), E, F, G, H, et 1, que le fluide électrique parcourra nécessairement.
- Nota. La méthode qu’on a employée pour tracer les deux figures ci-dessus, peut servir d’exemple pour tous les sujets qu’on voudra exécuter, excepté néanmoins ceux où on ne peut établir une continuité de quarrés et de conducteurs, ce qui arrive lorsque plusieurs lignes du sujet viennent à se croiser ; on peut cependant rendre avec assez d’exactitude presque toutes les lettres de l’alphabet, comme on peut le voir dans la manière de représenter le mot amour, dont on voit ci-après une explication assez étendue et détaillée pour qu’on puisse facilement y réussir.
- Manière de représenter un mot en lettres étincelantes.
- Ayez une bande de verre blanc A B ( figure troisième, planche vingt-sixième), d’environ huit à dix pouces de longueur sur deux pouces de largeur ; coupez un papier de même grandeur ettranscrivez-y en caractères italiques et majuscules, les cinq lettres qui forment le mot ALMO UR donnez-leur un pouce et demi de hauteur ; posez ensuite votre bande de verre sur ce papier, et ayant délayé dans de l’eau un peu de blanc de céruse, servez-vous-en pour tracer avec un petit pinceau ces mêmes lettres sur le verre.
- Examinez ensuite avec attention la figure des traits qui forment ces lettres, et de quelle manière vous devez particulièrement disposer les petits con-
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- SUR L’ELECTRICITE. 243
- ducteurscjui doivent ( en vous facilitant d’e'vifer les lignes courbes rentrantes) établir une continuité de petits quarrés, depuis le commencement de la lettre A jusqu’à la fin de la lettre R, et vous reconnoî-irez que les petits quarrés qui doivent représenter la lettre A, ne formant point de continuité, à cause de la ligne a b qui la traverse, ne peuvent par conséquent être appliqués sur la même face du verre , qu’aiusi il faut faire communiquer le premier conducteur A « au point a de celte traverser b, et poser des petits quarrés sur cette face supérieure depuis a jusqu’en b, d’où on doit ensuite faire partir le petit conducteur b d c, qui se reployant sur la face intérieure du verre, conduira secrètement l’étincelle électrique au pointé, et procurera la facilité de terminer sur celte même face le restant delà lettre A , au moyen des petits quarrés qu’on appliquera depuis d jusq u’en e ; vous verrez que la ligne qui forme la lettre M, offrant une continuité, peut être désignée en entier sur cette face inférieure ( 1 ) , au moyen du petit conducteur courbe e f, qui doit alors être entièrement posé sur cette même face: la lettre O ne pouvant être indiquée sur une même face du verre, vous verrez qu’il faut établir une communication de celle lettre à la précédente, au moyen du conducteur g h, afin de poser ( sur celte même face inférieure) la partie h i de cette lettre O, et terminer l’autre partie m n sur la face supérieure, au moyen
- ( 1 ) On a désigné par la différence de la gravure ce qui doit être posé sur fuue ou l’autre surlace du verre. Voyez la
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- du conducteur reployé z7ro ; vous placerez en n un autre conducteur qui joindra sur cette même face supérieure et au point o la lettre U, que vous ferez communiquer avec la partie <7 rde la lettre R, et au moyen du conducteur^ g, et alors te conducteur reployé rs t vous conduira au point 2, et terminant cettedernière lettre, vous ajusterez à son extrémité u le conducteur u B : decette manière tous'les quar-rés qui forment le mot AMOUR, offrant au passage du fluide électrique une ligne continue, seront désignés par l’étincelle électrique qui la traversera entièrement, lorsque tenant le verre à l’endroit A, vous présenterez le petit conducteur B à celui de la machine électrique ( 1 ).
- B E M A R Q U E.
- Quoique l’exécution de ces sortes de tableaux étincelans demande beaucoup d’attention et de précision, particulièrement lorsqu’ils sont chargés de lettres, on peut néanmoins faire paraître plusieurs mots sur un même verre ;mais comme les étincelles paroissentet disparaissent presque au même instant, on n’a pour ainsi dire pas le temps de les lire, et il arrive même quelquefois que le tableau n’éiincelle pas en son entier, sur-tout quand l’électricité n’est pas assez forte.
- Sionvouloit les faire paraître et disparaître à
- ( 1 ) Si l'électricité est forte, ce tableau étincellerait de même en le présentant à quelque partie du corps d’une personne qu’on électriserait.
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- sur l’électricité. 24s
- volonté, il faudroit alors ajuster le tableau sur un pied de bois A B ( figure quatrième, planche vingt-sixième ), sans que sa partie A touchât à aucun des petits conducteurs, et le placer de manière que le petit conducteur B soit à très-peu de distance de celui de la machine électrique ; alors, en faisant approcher le doigt d’une personne vers lepetitcon-ducteur A,le tableau étincellerait aussi-tôt, et même pendant tout le temps qu’elle y tiendrait le doigt et que le conducteur serait électrisé.
- ser à sa volonté les étincelles, il suffirait qu’il touchât secrètement, pendant cet intervalle, le conducteur ou seulement quelque fil ou partie de métal isolé qui y communiquât, ce qui pourrait produire un amusement assez extraordinaire si la machine électrique étant placée dans une chambre voisine communiquoit son électricité à un globe de fer-blanc suspendu au-dessus de la table où l’on exécuterait ces sortes de Récréations. Pour y réussir, il est nécessaire que ce globe B (figure cinquième, planche vingt-sixième) soit suspendu à un fil de laiton F B A E, coudé aux endroits A et B, et qu’il çommuniquât par son extrémité E au conducteur de la machine électrique : un tube de verre G que ce fil traverserait, servirait à isoler à Fendrait où l’on aurait percé la cloison G qui séparerait les deux chambres ; on isolerait en outre ee même fil aux endroits A et B, avec des cordons de soie H et L suspendus au plancher : on pourrait encore masquer la partie de ce fil B, au moyen d’un ornement I , placé au-dessous de lui : avec pareille disposition, le globe D devenant un conducteur »se chargerait
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- 24G récréations
- d’éiectricité, et on pourroit s’en servir pour exécuter sur la table M ( au-dessus de laquelle il seroit suspendu) toutes sortes d’amusemensélectriques, sans que les spectateurs en aperçoivent la causa» ce qui auroit certainement son agrément vis-à-vis de ceux qui ne connoissent pas encore les effets de l’électricité.
- ONZIÈME RÉCRÉATION.
- Plusieurs questions ayant etc librement et secrètement choisies, enfaire paroitre les réponses en lettres étincelantes.
- PRÉPARATION.
- Transcrivez sur dix-huit cartes blanches les questions énigmatiques (i) qui suivent, et auxquelles trois mots diff'érens peuvent servir de réponses.
- PREMIÈRES QUESTIONS.
- I. Quelle est souvent la cause de nos plaisirs etde nos peines ?
- II. Nommez l’écueil où vient quelquefois échouer la sagesse?
- (i) Ces questions ne s çunen pouvant compos. puissent servir de répoi
- que pour exemple, chn-uxqueües d’autres mots
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- SUR l’ÉLECTRICITE. _ 247
- Il T.En quoi consiste ordinairement l’amusement le plus agréable de la jeunesse ?
- I V. Quelle est la chose aussi commune aux rois qu’aux bergers?
- V. Commentse nomme celui dont l’empire estle plus étendu ?
- VI. Quel est celui qui causa les malheurs des Troyens?
- Réponse. L’Amcur,
- DEUXIÈMES QUESTIONS.
- VIL Quel est celui auquel nos Narcisses modernes vont souvent rendre visite?
- VIII. Quel est celui qui ne flatte ni ne ment à la cour?
- I X. Qui est assez hardi pour représenter aux rois ce qu’on n’ose leur dire?
- X. Qui peut nous donner des conseils sans nous parler ?
- XI. Qui sait mieux rendre un portrait que le plus excellent peintre ?
- XII. Quel est celui qui peut faire voir à chacun, ce qu’il n’a pas lui-même ?
- Réponse, Le Miroir.
- TROISIÈMES QUESTIONS.
- XIII. Quelle est la chose qu’on ne vend point qu’on donne encore moins, qu’on ne peut faire, et dont cependant on ne peut se passer ?.
- XIV. Quel est l’objet qu’on aime ardemment et qu’on change néanmoins à chaque instant ?
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- 248 RÉCRÉATIONS
- XV. Quel est celui qui,sans être roi, porte la couronne ?
- XVI- Que méprise le philosophe et dont il a souvent grand besoin ?
- X V11. Le moyen le plus sûr pour parvenir à se faire aimer des belles.
- XVIII. Quelle est la elef avec laquelle on ouvre toutes les serrures ?
- Réponse. L’Argent.
- Les cartes sur lesquelles ces questions seront transcrites, doivent être rangées suivant l’ordre des numéros ci-dessus.
- Sur trois band es de verre (figure sixième, planche vingt-sixième), de huit à neuf pouces de long, sur deux pouces de large, disposez avec de petits cercles d’étain les trois mots qui servent de Réponses aux Questions ci-dessus, et suivez à cet effet la méthode qui a étéenseignée dans la précédente Récréation, en évitant quelespetits conducteurs, qu’on est obligé de reployer, ne se trouvent pas vis-à-vis les uns des autres lorsque ces bandes seront placées les unes à côté des autres et à deux lignes de distance entre elles : joignez ces bandes (comme le désigne la figure) avec deux doubles lames de verre F G et H I de la largeur d’un demi-pouce ( i ) ; remarquez que les petits conducteurs placés aux endroits AGE qui
- (i) On peut coller ces bandes avec de la gomme arabique, et on doit les choisir d’un verre bien plan; il seroit encore mieux d’employer des glaces fort minces, tant pour les lames que pour les bendes.
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. 243 reçoivent lefeu, et ceux B DF qui le laissent échapper ( lorsqu’il a traversé et fait paraître le mot), doivent être collés par-dessus ces petites lames.
- EFFET.
- Lorsque tenant le verre ainsi construit à l’endroit B, vous présenterez le petit conducteur A à celui de la machine électrique, le mot AMOUR paraîtra sur-le-champ en lettres lumineuses et étincelantes : il en sera de même des deux autres mots » en tenant ce même verre aux endroits D et F, et en présentant au conducteur de la machine les petits conducteurs C et E : d’où il suit que vous serez le maître défaire paraître de cette manière celui de ces trois mots que vous jugerez convenable:d’un autre côté, les cartes étant disposées suivant l’ordre des numéros ci-dessus, en donnant à une personne les six premières, à une deuxième les six qui suivent, et à une dernière les six qui restent, quelque choix que chacuned’elles puisse faire dans les questions qui y sont transcrites, vous connoîtrez toujours très-facilement quel est le mot qui doit lui servir de
- On distribuera ces dix-huit cartes ( comme il vient d’être dit) à trois différentes personnes, et on leur dira de jeter un coup-dœilsur les questions qui y sont transcrites et d’en choisir secrètement une à leur gré; on reprendra le restant des cartes, et on fera voir à chacune d’elles la réponse à la question
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- î5o RÉCRÉATIONS (ju’elle aura choisie ; il suffira à eet effet, d’approcher du conducteur celui des petits conducteurs propres à la faire étinceler. Cet amusement, ainsi que ceux qui précèdent, doivent être faits dans l’obscurité.
- Nota. Il est facile de rendre cette Récréation plus singulière, en disposant ces dix-huit cartes comme il sera enseigné dans la suite,,en sorte qu’ayant été mêlées à une ou deux reprises, elles se trouvent toujours rangées suivant l’ordre des numéros placés ci-dessus en tête de chaque ques-
- $i on veut les distribuer après un premier mélange,ilfautles disposer avant de les mêler, ainsi qu’il suit;
- Numéros 8. q. 6. n. io. n. 12. A. 5. i3. IA. i5. z. i3. 16. 17.18 et 1.
- Si au contraire on veut les mêler deux fois avant de les distribuer, il faudra les disposer dans ¥ ordre suivant:
- Numéros 4.5. n. 12. 13.14.15.7.10.2.3. 16.9.
- G. 17. 18. 1. et 8.
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. z5i
- DOUZIÈME RÉCRÉATION.
- A IGRET TES L U MINE USES.
- .A. fin que les pointes puissent former de bellesai-grettes, il ne faut pas qu’elles soient aiguës ; celles qui sont produites par de petits cylindres creux de deux lignes de diamètre, s’étendent beaucoup plus
- Ayez un petit cercle de cuivre A ( figure première, planche vingt-septième ), d’un pouce de diamètre et de deux lignes d’épaisseur; ajustez sur sa circonférence six rayons ou petits tuyaux de cuivre creux vers leurs extrémités, d’un pouce de long, et également espacés entr’eux ; soutenez le tout dans une situation verticale au moyen du fil de laiton courbe B( figure deuxième ), et placez cette pièce sur l’extrémité du conducteur de la machine électrique (i).
- EFFET.
- Pendant tout le temps qu’on électrisera le conducteur, il sortira de l’extrémité de chacun de ces petits tuyaux une aigrette dont les rayons seront divergens, et ils prendront, en se joignant par les
- (i) On laisse ordinairement un trou sur l’extrémité du conducteur de la machine,pour y placer, selon le besoin, différentes pièces.
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- 25a RECREATIONS côtés, la forme désignée par cette ligure , ce qui sera assez agréable à voir, si l’on fait cet amusement dans l’obscurité.
- Nota. On peut encore se procurer avec ces aigrettes un amusement assez agréable, en appliquant sur une règle de bôis arrondie vers les bords , couverte de métal, isolée et suspendue horizontalement au - dessous du conducteur , des lettres de deux pouces de hauteur, découpées avec du drap (i); alors en présentant le doigt à quelque distance de cette plaque, et successivement vis-à-vis chacune de ces lettres, on les verra entièrement couvertes de petites aigrettes lumineuses, et on sera par conséquent le maître de faire paraître l’une ou l’autre d’entr’elles à volonté.
- TREIZIÈME RÉCRÉATION. CERF-VOLANT ÉLECTRIQUE.
- C OS ST R ü CTIO N.
- Fa i T E s un cerf-volant de taffetas (2) de quatre à cinq pieds de hauteur , suivant la forme désignée
- (1) Toutes sortes de draps n’étant pas convenables pour obtenir cet effet, il faut en essayer plusieurs, si l'on veut se procurer cet amusement.
- (i)On peut également se servir d’un cerf-volant de papier tel qu’on les fait ordinairement, mais, on ne. pourroit L’eulevts dans le temps de pluie ou d’orage.
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- SUR I. ELECTRICITE. zS3
- par la figure troisième, planche ving-septième.; que ses deux ’branc'hesÀ etË soient mobiles aux endroits C et !D, afin de pouvoir le re ployer et le transporter pluscommod éraent en ôtant la baguette EF qui doit soutenir ses bi'andhes lorsqu’on en fait usage; attachez le longde la baguette G. une petite tringle de fil de fer pointu versH, où elle doit excéderia tête du cerf-volant detrois ou quatre pouces; mettez à ce cerf-volant une attache comme àî’ordinaire, qu’elle soit faite avec la ficelle ci-après, et qu’elle communique à la pointe H.
- Faites filer, avec un brin de fil de laiton mince et délié, une bonne ficelle en trois brins, d’environ cent-ciuquante toises de longueur , et construisez un dévidoir porte' sur quatre rouletttes (figure quatrième, même planche), sur lequel ceftecordepuisse se dévider d’elle-même lorsque votre cerf-volant prendra le vent et commencera à être un peu élevé: attachez au pied de ce dévidoirun fort double cordeau de soie A, de deux toises de long, afin de pouvoir le rouler où vous jugerez à propos, et l’assujettir en place au moyen d’une cheville B, que vousenfoncerezen terre à l’extrémité dececordeau; quecette ficelle soit terminée par un cordon de soie de dix .pieds de long, qui doit être attaché au dévidoir , afin q ue cette ficelle soit isolée lorsque ce cerfi-volantsera entièrement enlevé: suspendez à l’endroit où la ficelle joint le cordon de soie, un petit conduc-teurou globe de fer-blanc, de deux à trois pouces de diamètre.
- EFFET.
- Si on enlève le cerf-volant par un temps un peu
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- i54 RÉCRÉATIONS
- orageux et favorable à l’électricité, la pointe placée vers sa tête attirera de l’électricité des nuages qui passeront au-dessus de lui, de même que lefait une pointe que l’on présente au conducteur de la machine électrique : cette matière électrique se répandra le long de la ficelle jusqu’au petit conducteur qui se trouve isolé entre l’extrémité inférieure de cette corde et le cordon de soie attaché au dévidoir; dans cet état on tirera de ce conducteur des étincelles très-fortes et très-vives ; on pourra même y charger des bouleillesety faire diverses expériences électriques.
- RE M Arque.
- On ne doit pas dissimuler ici qu’il faut faireces expériences avec beaucoup de prudence et de précaution , attendu que quoiqu’ordinairement les étincelles ne soient pas plus fortes que celles d’une électricité ordinaire, et souvent même très-foibles, il peut arriver qu’il descende le long de la ficelle une si grande abondance de matière électrique, qu’il y ait du danger d’en approcher, ce qui pour-roit même arriver avant que la ficelle fût entièrement dévidée (l ), et par conséquent isolée : il ne faut donc pas approcher delaficelle ni du dévidoir sans s’être assuré de la force de l’électricité; ce qui arriva à M. de Romas (2) doit engager à être sur ses gardes en faisant de pareilles expériences.
- (x) C est pour éviterce danger qu’on a ajouté au dévidoir un cordeau de soie pour le traîner où l’on veut. O11 peut aussi l’isoler sur quatre pieds de verre.
- (2) M. tleRortuts, asses.scur au-ptésidial deNérac, qui est
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- QUATORZIÈME RÉCRÉATION
- PLANÉTAIRE ÉLECTRIQUE.
- CONSTRUCTION.
- .A.YEZ un cerceau de métal, ou simplement de carton, couvert de papier doré A (figure cinquième planche vingt-septième ), d’environ six pouces de diamètre et d’un demi pouce de largeur; isolez-le sur cinq à six petits tubes de verre, ou simplement avec de la cire à cacheter, en l’élevant à un demi-pouce au-dessus d’un cercle ou plaque de carton G, également couverte de papier doré,et de neuf à dix pouces de diamètre; observez que ce cerceau soit placé concentriquement et parallèles ment au-dessus de ce cercle de carton; posez cet appareil sur un pied de bois B, et faites communiquer ce cerceau au conducteur, au moyen d’un fil de 1er D ; ayez encore deux petites boules de verre soufflé E etF.dedixà douze lignes de, diamètre, et quelles soient fort minces et très-légères E F F E T.
- Si on électrise le conducteur de la machine électrique qui doit communiquer par le fil defer à tout
- fiuventeur de cetle machine, nous apprend que clans un temps orageux, les étincelles qu;s’élançoieut de sou appareil, avoleut un pouce de grosseur, et qu’elles s’élauçoient avec un grand bruit et à dix pieds ds distance sur les corps électriques qui eu étoient ie3 plus proche*.
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- s56 RÉCRÉATIONS
- cet appareil, et que l’on place une de ces boules E sur la plaque intérieure et près du cerceau, elle en sera aussi - tôt attirée, et en conséquence de celte disposition, la partie de celte boule qui le touchera, recevaut un peu de vertu éleclrique, sera repoussée; et comme l’électrictié ne se trouvera pas répandue sur toute la surface du verre, une autre partie sera de nouveau attirée, pendant que la première ira décharger sur la plaque l’électricité dont elle se toruvoit chargée au premier contact : ces attractions et répulsions réciproques, en 6e succédant alternativement, produiront une révolution de ce petit globe de verre autour du cerceau, qui durera pendant tout le temps que l’on continuera d’électriser ; cette révolutionse fera indifféremment d’un côté ou de l’autre, selon qu’elle aura commencé d’abord. Ce meme effet aura également lieu si l’on pose la boule F en-dehors du cerceau, et on pourra alors les faire tourner toutes deux l’une en dedans, l’autre en dehors, dans un même sens ou dans un sens contraire. Si cet amusement se fait dans un lieu totalement privé de lumière , ces petits gobes pa-roîtront illuminés, ce qui rendra ce spectacle fort récréatif. On pourra mettre aussi sur le même cercle plusieurs cerceaux concentriques les uns aux autres , et faire tourner autour d’eux plusieurs boulesjet en mettant au centre de ces cercles un petit globe de cuivre représentant le soleil, on imitera assez bien, par les différentes révolutions d e ces globes de verre, le cours des planètes qui tournent autour de lui (i).
- (i) Cet ingénieux amusement est de M. Rachstrow.
- Nota
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. 267 Nota. Cette pièce doit être placée bien de niveau, et il est bon que la plaque aille un peu en pente du côté du cerceau, cela contribue à la réussite de cet amusement, dont l’exécution a sa difficulté.
- QUINZIÈME RÉCRÉATION.
- GIROUETTES ÉLECTRIQUES.
- PRÉPARATION.
- J* oRMEzavecun morceau deliégeune petite boule de cinq à six lignes de diamètre ( figure sixième, planche vingt-septième ), que vous traverserez d’une aiguille à coudre pour lui servird’axe : taillez quatre petites girouettes de papier doré AECD. de deux pouces de longueur et un pouce de largeur, et ayant fendu cette boule avec un canif, ajustez-y ces girouettes, de manière que leur plan soitincüné à cet axe; suspendez cette boule parla pointede son aiguille à l’extrémité E d’une lame aimantée; présentez cette boule à une petite distance d’une pointe 1 F, que vous aurez placée sur le conducteur de la machine électrique.
- EFFET.
- 1 Ces petites girouettes dont les plans sont inclinés I à l’axe, étant suspendues à la lame aimantée, sont poussées par le courant de la matière électrique qui
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- 258 RECREATIONS
- sort de cette pointe, et tournent avec beaucoup de rapidité pendant tout le temps de l’électrisation : si cette pointe est tournée eu en-bas, elles tournent dans un sens contraire. Il en est de même lorsqu’on les fait tourner avec une pointe électrisée positivement ou négativement, la direction du fluide électrique prenant dans l’un ou l’autre cas une direction totalement opposée ; ce qui tend à prouver la doctrine de M. Erancklin.
- SEIZIÈME RÉCRÉATION.
- ŒUF LUMINEUX.
- Prenez un œuf frais, dont la coquille soit très-mince, et le tenant entre vos doigts, présentez-lc par sa pointe au conducteur de la machine électrique.
- EFFET.
- Pendant tout le temps qu’on électrisera le conducteur, les étincelles qui en sortiront s’élanceront continuellement sur la pointe de cet œuf, et pénétrant dans tout son intérieur, elle le feront paroîtreentièrement lumineux: cet amusement se doit faire dans l’obcurité lien sera de même si une personne isolée le tient dans la main, et qu’une autre placée sur le plancher en tire l’étincelle ; ou si la personne non isolée le présente au doigt de celle qui est isolée.
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- sur l* Electricité. 25g
- EXPÉRIENCE DE LEYDE.
- Suivant le système de M. Francklin, le seul qui soit universellement reçu, il a été établi ci-devant, que tous les corps soit qu’ils aient, comme le verre, la vertu électrique, soit qu’ils puissent, comme les métaux, l’acquérir par communication, en contiennent essentiellement en eux-mêmes une certains quantité qui leur est propre; cette quantité peut être augmentée sur ces derniers; mais il n’en est pas de même des premiers, et particulièrement du verre, il ne peut s’en charger au-delà de ce qu’il contient naturellement ; d’où il suit, qu’on ne peut en accu-mulersur unedesessurfaces,quel’autren’en perde une égale quantité: c’est ce qui arrive dans l’expérience de Leyde, dont le résultat ( après avoir chargé d’électricité une des surfaces du verre ) se réduit à faire passercetexcèssurl’autresurface qui s’en étoit'd’autant dépouillée, ce qui ne peut avoir lieu qu’en établissant une communication d’une surface à l’autre, avec un corps non électrique,c’est» à-dire, un corps conducteur capable de transmettre la matière électrique : ce transport qui se fait avec une vitesse et une violence inexprimable, rétablit en un instant l’équilibre auquel tend toujours cette matière. Il suit encore nalurellementde ce principe, qu’une des surfaces du verre ne peut être chargée d’électricité, si l’autre n’est pas à même de s’en dépouiller d’une égale quantité : il est donc nécessaire pour charger une bouteille ou un carreau deverre que leurs surfaces communiquent, chacune sépar
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- ment, avec un corps conducteur, dont l’un étant isolé fournisse à l’une d’elles un excès d’électricité, pendant que l’autre qui ne l’est point, en dépouille la surface opposéed’une égale quantité (i).
- Pour faire les amusemeus qui ont rapport à l’expérience de Leyde, il faut donc avoir plusieurs bouteilles et carreaux de verre, préparés comme il suit.
- Laboufeille(figure septième, planche vingt-septième) est semblable à celles qu’on nommecommu-nément bouteilles à médecine; on l’emplit d’eau jusqu’au deux tiers, et après l’avoir bouchée, on y introduit au travers le bouchon, un fild’archal, qui plonge dans l’eau :sa partie supérieure B doit être terminée en forme decrochetou d’anneau.
- L’autre bouteille ( figure huitième, même planche ( est une espèce de bocal plus ou moins grand,
- ( i ) Ne peut-on pas expliquer, selon cesystême, la manière dont le plateau électrise le conducteur, en disant que son frottement sur les coussins en fait sortir le fluide électrique, continuellement remplacé par celui que contiennent les corps avec lesquels ils communiquent, et que ce fluide répandu sur la surface du verre ne pouvant le pénétrer, est attire par le corps conducteur qu’on lui présente, sur lequel il s’accumule et forme une atmosphère lorsqu’il est isole : ce sentiment paraîtra très-probable , si l’on fait attention qu’à la sortie du plateau, les coussins dont sort continuellement le fluide électrique, paraissent très-lumineux, et qu’en plaçant à cet endroit les pointes du conducteur, on obtient une bien plus grande affluence de matière électrique ; c’est ce qui m'a engagé à imaginer la machine ( figure première, planche vingt-quatrième) avec laquelle, tirant le fluide électrique près dis coussinset des deux côtés du plateau, je puis charger une bouteille ou une batterie en moins de temps qu’avec une machine ordinaire, toutes choses égales d’ailleurs.
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. z6t dont l’ouverture doit être suffisament large, pour y introduire la main, afin de pouvoir garnir d’étain son intérieur jusqu’à un pouce et demi ou deux pouces de son bord; elle doit être garnie de même à son extérieur. On couvre son ouverture avec un petit cercle de boisD, qu’on y applique avec un mastic faitde poix , dans laquelle on a mêlé un peu de cendre passée au tamis fin; on introduit au centre de ce cercle un gros fil de laiton A^qui est percé à son extrémité B, où l’on ajuste quatre fils de laiton , qui touchent le métal dont cette bouteille est garnie intérieurement; son extrémité supérieure doit être terminée par une petite boule de cuivre C: cette boule sert à conserver plus long-temps dans la bouteille l’électricité dont on doit la charger.
- Le carreau de verre ou la glace( figure neuvième, même planche ) est garnie surchacune de ses surfaces d’une feuille d’étain ABCD, à la réserve d’un pouce et demi ou deux pouces vers ses bords. Les angles de cette garniture doivent être un peu arrondis , afin qu’ils ne laissent pas échapper l’électricité dont on charge le carreau; on les fait de différentes grandeurs, et plus ils ont de surfaces, plus leur effet est violent.
- Lorsqu’on emploie ces bouteilles ou ces carreaux on ne saurait avoir trop d’attention à bien essuyer le verre , afin d’en retirer toute humidité, sans quoi on n’en tirerait pas un grand effet.
- La batterie £ i )(figure première, planehevingf-
- ( x ) La pièce la plus formidable de la est une batterie, sur-tout lorsqu’elle est c< nombre de jarres ; soixante-quatre jarres
- machine électrique smposéed’un grand de cette grandeur
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- S62 RÉCRÉATIONS
- huitième est compose de seize jarres ou tubes de verre( i) de trois pouces île diamètre sur dix pouces de hauteur, et ils sont ouverts par en haut; étant couvertes d’étain jusqu’à dix poucesde haut, elles ont chacune un demi-pied quarré de garniture : ces jarres semettent dans une caisse A, dont le fond est aussi garni de métal. Un fil de fer tortillé à son extrémité inférieure, pour toucher en plus d’endroits la garniture intérieure de chaque jarre , passe aiu travers d’un morceau de liège qui empêche ces fils d’approcher trop près des bords intérieurs deces jarres, ce qui, sans cela, produiroit une décharge spontane'e. Chacun de cesfils est tourné vers sa partie supérieure en forme d’anneau, et on fait passer au travers des anneaux de chaque rangéede ces jarres une tringle de fer B C, terminée d e part et d’autre par deux petites boules d’un pouce dediamètre.
- Lorsqu’on veut charger toute la baiierie, on établit avec une chaîne une communication entre ces quatre tringles; si on n’en veut charger qu’une partie , on l’établit seulementsur celles dont on veut faire usage ; de cette manière on obtient uneexplo-sion proportionnée à l’effet qu’on veut se procurer.
- ayant (renie deux pieds de verre garni , font un très-grand effet, et il serait dangereux de recevoir la commotion qu’elles peuvent donner, puisqu’on peut tuer avvc de telles batteries un chien, ou un autre animal de même force. Il faut une bien bonne machine et un temps bien favorable pour les charger, attendu que dans les temps humides il se dissipe toujours une grande quantité de fluide. On fait aussi des batteries très-fortes avec quatre grandes jarres ayant douze à quinze pieds de verre garni.
- ( I ) £e verre ordinaire est le plus convenable pour cea jarres, et il ue faut pas qu’elles soient trop épaissses.
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. 265 On fait passer au travers d’un des côtés de la caisse A , un fil de fer D, qui communique avec sa garniture intérieure, et on le termine en dehors par une petite boule de cuivre E : c’est en posant un des côtés de l’excitateur F sur cette boule E, et en présentant ensuite l’autre côté G à une des boules C qui terminent les tringles , qu’on produit l’explosion. Le corps qu’on veut soumettre à ce coup, doit être placé entre la boule E et l’excitateur.
- Le support de verre ( figure deuxième, même planche ) sert pour isoler les bouteilles qu’on a électrisées et différens autres corps. L’autre support ( figure troisième ) est un cylindre de soufre de cinq à six pouces de diamètre sur deux pouces de hauteur, qui sert au même usage.
- Manière de charger les bouteilles.
- Pour charger une bouteille intérieurement, on la tient dans sa main , on la pose sur une fable, et par le moyen d’une tringle de laiton on fait communiquer à son bouton leconducfeur delà machine électrique (i). Lorsque les bouteilles ont beaucoup de surface, il faut un plus grand nombre de tours pour les charger, et elles acquièrent plus de force; et comme elles ne peuvent être chargées d’une quantité d’électricité au-delà de ce qu’elles peuvent na-
- (i) Pour ne point perdre le feu dont on a chargé les bouteilles, on termine ces tringles de laiton avec de petits globes de cuivre ; sans cette précaution, ces petites tringles fourni-roient des aigrettes qui le laisseroient échapper.
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- 264 RECREATIONS
- turellement en contenir, ou se dépouiller, il arrive qu’en les chargeant trop, elles se déchargent d’elles» mêmes avec explosion ; si la bouteille étoit petite, eu égard à l’abondance de matière que lui fournit le conducteur, on la verroit se décharger d’elle-même d’uu instant à l’autre (i).
- Si on veut charger une bouteille extérieurement, c’est-à-dire, négativement, par rapport à son intérieur, il faut la tenir avec les doigts par son crochet ou bouton, et approcher sa garniture extérieure A du conducteur ( voyez figure cinquième, planche vingt-huitième): pour lui conserver sa charge,il faut l’isoler aussi-tôt sur un plateau de verre ou de soufre (2).
- Pour faire XExpérience de Leyde, c’est-à-dire, pour faire passer le fluide qui a été accumulé sur la surface intérieure d’une bouteille sur l’extérieure qui en a été dépouillée, on pose le bouton A d’un des côtés de l’excitateur A B sur la garniture extérieure de cette bouteille,et on approche l’autre côté B du bouton G, et l’explosion se fait aussi-tôt ; si au contraire on veut décharger une bouteille, dont l’extérieur est chargé en moins, on pose un des côtés de l’excitateur sur son bouton, et on approche l’autre bout vers la garniture extérieure de cette bouteille ( figure quatrième, planche vingt-huitième),
- (1) Ces décharges sont plus fréquentes lorsque les bouteilles sont garnies plus près de leurs bords.
- (2) Les plateaux de soufre sont meilleurs pour isoler.
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. *G5
- REM ARQUE.
- M. Francklin prétend qu’on ne peut charger positivement l’intérieur d’une bouteille, si son extérieur ne communique pasavecquelque corps non électrique sur lequel elle puisse se dépouiller d’une même quantité d’électricité : il est vrai, et l’expérience le confirme, qu’on ne peut charger une bouteille suspendue au conducteur , ou posée sur un gâteau de soufre (i), lorsqu’elle n’est pas garnie extérieurement. Il est aisé mêmedes’en convaincre en la voyant se dépouiller et lancer des éiincelies lorsqu’on approche le doigt de son extérieur, et se trouver ensuite chargée ; on peut même en présentant à sa garniture extérieure le bouton d’une bouteille qu’on tient dans la main, charger cette dernière avec ces mêmes étincelles. Ces expériences paroissent assurément très-concluantes pour son système ; mais en voici qui demandent d’y être conciliées.
- Si l’on isole sur un plateau de verre une bouteille garnie, elle se charge et donne la commotion (2), sans qu’il semble que son extérieur ait pu se dépouiller.
- (1) Elle se charge un peu étant posée sur un support de
- (2) Comme on pourroit dire qu’en touchant l'extérieur de la bouteille on l’a mis dans le cas de se dépouiller, je préviens que ce même effet a lieu avec un excitateur isolé; cependant, comme l’explosion est beaucoup moins forte que lorsque son extérieur communique avec un corps non électrique, il se peut quelle ne soit occasionnée que parce qui eu a été rejeté sur sa garniture extérieure.
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- 266 RÉCRÉATIONS Si on pose sur un plateau ou support de verre deux bouteilles garnies, et éloignées l’une de l’autre de cinq à six pouces, de manière que le boutdn de la première communique avec le conducteur, et sa garniture extérieure avec celle de la deuxième bouteille, au moyen d’une petite lame de métal posée sur ce support, et qu’on charge ensuite la première bouteille, ayant attention déposer, pendant ce temps, le doigt sur le bouton de la deuxième bouteille, ces deux bouteilles seront chargées, la première intérieurement avec l’électricité du conducteur, et la deuxième, extérieurement avec celle dont la première s’est dépouillée ; c’est ce qu’on pourra vérifier, en levant d’une main, et par son boulon, la deuxième bouteille, et tirant l’étincelle sur sa garniture extérieure, et en faisant ensuite, la décharge de la première. Dans cette expérience,si on touche d’une main le bouton de la deuxième bou-' teille, et de l’autre celui de la première, on reçoit également la commotion. Tout ceci s’accorde parfaitement avec le sytéme ci dessus ; mais voici une expérience qui ne paroît pas s’y rapporter : au lieu de poser ces deux bouteilles sur un supportde verre, si on les pose sur une table, toutes choses égales d’ailleurs, et qu’après avoir chargé la premièrebou-teille, on touche le bouton delà deuxième d’une main, et de l'autre main le bouton de la première, on reçoit aussi la commotion. Comment l’intérieur de la deuxième bouteille a-t-il pu s’électriser en moins, ne communiquant avec aucun corps sur lequel il puisse se dépouiller; et son extérieur a-t-il pu l’être en plus n’étant pas isolé ? C’est ce qu’il me paroit difficile à expliquer, suivant ce système,
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. 267 et que je ne doute pas cependant que les partisans de M. Franck/in ne puissent résoudre.
- DIX-SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- D isposer une bouteille ordinaire,de manière q il on reçoive la commotion en la débouchant.
- PRÉPARATION.
- •Serve z-v o u s d’une petite bouteille ordinaire ,‘ dont le verre à l’endroit du goulot soit très-peu transparent ( figure sixième, planche vingt-huitième ) ; emplissez-la jusqu’aux troisquarts ; ajustez à un tire-bouchon Aunfil de fer B, et faitesle passer au travers du bouchon de cette bouteille, de manière quil puisse plonger dans la liqueur : lorsque cette bouteille sera bouchée, prenez-la dans votre main par le bas, et présentez-en le tire-bouchon au conducteur de la machine électrique.
- E F F E T.
- Les étincelles qui sortiront du conducteur chargeront intérieurement cette bouteille, comme on l’a expliqué ci-devant ; d’où il s’ensuit que si d’une main on touche son fond éxtérieur et qu’on approche du tire-bouchon le doigt de l’autre main, on recevra la commotion, et elle aura également heu quand même il y auroit déjà quelque temps que la bouteille serait chargée ( 1 ).
- (1) En posant cette bouteille sur un plateau de soufre, elle conservera long-temps son électricité si le temps est sec.
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- s 68 RÉCRÉATIONS
- RÉCRÉATION.
- Avant secrètement chargé cette bouteille, on l’apport erasur la table, et on proposera à quelqu’un de la déboucher, sous prétexte de servir la liqueur qui y est contenue : cette personne prenant naturellement la bouteille parle côté, approcheral’aulre main du tire-bouchon pour la déboucher, et recevra la commotion, qui sera plus ou moins forte, suivant la quantité d’électricité dont on l’aura chargée.
- Nota. On peut se procurer cet amusement d*une autre manière, en mettant une cuiller dans un bocal, contenant des olives, ou des cerises à l’eau-de-vie, attendu que cehii qui touchera l’extérieur du bocal d’une main et la cuiller de l’autre , recevra de même la commotion.
- DIX-HUITIÈME RÉCRÉATION.
- Faire qu'une personne voulant ouvrir une porte, reçoive la commotion.
- PRÉPARATION.
- A. Y A N T établi une communication du plancher de la chambre à celui du dehors, en le mouillant
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. s69 légèrement à cet effet dans l’espace qui les sépare , chargez une bouteille garnie, et pour lui conserver son feu, posez-la sur un support de soufre.
- EFFET.
- A l’instant qu’une personne touchera la clef, afin d’ouvrir la porte, si de votre côlé vous approchez de la serrure le bouton de la bouteille chargée, le fluide électrique passant par cette serrure , n’ayant d’autre chemin à parcourir pour se rendre à l’extérieur de la bouteille qu’au travers du bras et des jambes de cette personne, pour continuer son chemin par le plancher et se rendre au travers de vos jambes et de votre bras à l’extérieur de la bouteille, elle ressentira, ainsi que vous, la commotion, mais ivec d’autant plus de surprise pour elle, qu’elle ne <’y attendra pas.
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- 37o RÉCRÉATIONS
- DIX-NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- ARBRISSEAU ÉLECTRIQUE.
- COSSTBU'CTIOK.
- _Â. y e z une petite caisse de bois, de cinq à six poucps quarrés ( figure septième, planche vingt-huitième ), dont le fond intérieur A soit couvert de papier doré, de même que ses côtés intérieurs : ajustez-y un cylindre de carton creux, et d’un pouce de hauteur ; couvrez-le de même papier; que l’intérieur de ce cylindre soit de grandeur à contenir le fond d’un gobelet de verre V, que vous aurez garni intérieurement et extérieurement de métal jusqu’à un poucedesonbord. Couvrez le dessus B de cette caisse d’une petite planchette , au centre de laquelle vous ménagerez un trou circulaire T de deux pouces de diamètre, que vous remplirez de soufre fondu ou de résine, afin d'isoler le fil de fer C, qui doit passer par son centre et plonger dans ce gobelet : la partie supérieure D de ce fil doit servir de tige principale à un arbrisseau, auquel vous donnerez la figure d’un petit oranger : ajustez à l’extrémité de cette tige une petite boule de bois, couverte d’étain et peinte de la couleur d’une orange ; arrangez autour de cette tige des feuilles et d’autres petites oranges soutenues sur de petits branchages de bois, ou si vous vous servez de fil de fer, mettez alors à l’extrémité de chaque branche une petite orange de cire; cou-
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. 271 vrez toutes ces petites branches, ainsi que la principale tige avec de la soie, comme il est d’usage pour les fleurs artificielles; garnissez le dessous de la caisse d’une bande de papierdoréqui communiqueà celui dont est couvert son intérieur.
- EFFET.
- Ayant placé cet arbrisseau sur une table, si vous faites communiquer la chaîne du conducteur de la machine électrique à la tige de cet arbrisseau ,dont l’orange est couverte de métal, vous chargerez le vase de verre renfermé dans la caisse ; alors tenant cette caisse dans la main, de manière que.vous touchiez le métal dont elle est garnie par-dessous, si vous approchez le doigt de l’autre main vers l’orange garnie de métal, vous recevrez la commotion, et vous ne la ressentirez pas si vous ne touchez que celles qui ont été formées avec de la cire.
- RÉCRÉATION.
- Ayant secrètement électrisé cet arbrisseau, donnez la caisse à tenir à la personne à laquelle vous desirez faire sentir la commotion, de manière qu’elle touche le métal dont la caisse est garnie en dessous, dites-lui de flairer les oranges, et lorsqu’elle s’adressera à celle qui est électrisée, elle recevra la commotion: ayez soin, de votre côté, détenir la caisse, afin qu’elle ne puisse la laisser tomber; remarquez que, quoique vous touchiez la caisse, vous ne ressentirez pas la commotion, attendu que votre main ne se trouvera pas placée dans le passage du fluide électrique.
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- RÉCRÉATIONS
- VINGTIÈME RÉCRÉATION.
- ROUE ÉLECTRIQU J?( i).
- Sun une planche circulaire A (figure deuxième; planche vingt neuvième), placée horizontalement, et de dix à douze pouces de diamètre, tracez du centre B le cercle A B, et l’ayant divisé en six parties égales, élevez perpendiculairement sur chacune d’elles les six piliers ou tubes de verre C D EF G H (figure première), donnez-leur six à sept pouces de hauteur : mastiquez sur le sommet de chacun de ces piliers une petite boule de cuivre bien polie, d’environ huit à dix lignes de diamètre; élevez deux supports de bois aux endroits I et L de cette planche, qui se trouvent hors de son cercle ;don-nez-leur deux à trois pouces de hauteur de plus qu aux piliers. Ces supports doivent soutenir par leurs deux extrémités une lame déglacé fort épaisse M N, d’un pouce de largeur, et percée en son milieu d’un trou O : ce trou doit se trouver perpendiculairement placé au-dessus du centre B de la
- I de M. Francklin ; on n’a rien un plus grand détail sur sa planche
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- sur l’Electricité. j7s
- planche circulaire A, qui soutient toute cette machine; il doit encore être également distant des six petites boules de cuivre placées sur les piliers.
- Ayez une glace taillée en cercle, dont le diamètre soit d’un dehii-poüce moins grand que la distance qu’il y a entre deux des boules qui sont diamétralement opposées; couvrez-le d’étain sur scs deux faces, à la réserve d’un pouce et demi vers ses bords: ne le percez pas à son centre, et ajustez-}' deux petits hémisphères de bois couvert de métal, qui doivent soutenir deux petites tringles de fer P et Q, servant d’axe à ce cercle : une de ces tringles P doit être très-aiguë pour entrer dans un petit trou fait à une petite lame de verre R, placée au centrede là planche A ;l’aufre tringle doit passer au travers du trou O fait à la lame de verre M N ; toute la circonférence de ce cercle doit (lorsqu’il tourne sur son axe ) passer à égale distance et .très-près des petites boules.
- Ajustez sur le bord de la Surface supérieure de ce cercle de verre deux petits dés de cuivre S et T diamétralement opposés, e t faites-les comni uniqu er par un fil de fér au métal dont il est garni; disposez-en de mêmedeux autres V et X, sur sa surface intérieure, et que ces derniers soient situés à égales distances entre les premiers; ayez une attention particulière à ce que ces dés passent à égales distances, et touchent presque les six petites boules; posez enfin une petite boule de cuivre Z (i), sur
- (i)Cetle boule sertàempêchercetaxedefoumiruneaigrelle «ui einpèclieroit de charger suffisamment le carreau.
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- 274 RÉCRÉATION S
- l'extrémité delà tringle supérieure ; établissez une communication de la garniture intérieure du cercle de verre à la planche A.
- E F F E T.
- Lorsque vous aurez, au moyen d’un fil de laiton, fait communiquer le conducteur de la machine électrique à la tringle supérieure, vous électriserez posi-iiveinent la surface supérieure du carreau rie verre, ainsi que les dés Set X.etsa surface inférieure se dépouillera d’une égale quantité d’électricité ; ces dés S et X étant électrisés, seront attirés parles petites boules qui en seront les plus proches, et venant elles-mêmes à s’électriser (attendu qu’elles sontiso* lées), ces dés seront aussi-tôtrepoussés et chassés en avant; les des.T et V, qui sont placéssur la surface inférieure de ce carreau deverre, venantà passer près de ces boules, reprendront la petite partie d’électricité dont elles se seront chargées, au moyen de quoi ce cercle de verre sera contraint de tourner, jusqu’à ce que toute l’électricité, accumulée sur la surface supérieure du carreau, ait passé sur l’inférieure ; et comme à chaqu e contactlesboulesn’enlèventq u’une petite quantité d’électricité , cette roue tournera assez long-tems, même après qu’on aura cessé l’électrisation, et il paraîtra à chaque contact une étincelle qui s’afioiblira peu à peu jusqu’à ce que le carreau soit entièrement déchargé.
- Nota. La construction de cette pièce est assez difficile, et demande bien du soin, particulièrement lorsqu'on l’exécute en petit, attendu qu’alors le carreau de verre ne peut se charger d’une assez
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. grande quantité d’électricité. Celui dont s’est servi M. Erahcklin avoit dix-sept pouces de diamètre et douze piliers ; elle tournoit une demi-heure, faisant vingt tours par minute, ou six cents tours par heure, et donnoit danscej.intervalle 14400 étincelles. Les des, pendant cet espace de temps, parcouraient un espace de plus de 2400 pieds.
- VINGT-UNIÈME RÉCRÉATION.
- araignée électrique^).
- CONSTRUCTION.
- A.yez une bouteille ( figure troisième', planche vingt-neuvième) garnie intérieurement et extérieurement, dans laquelle vous ferez plonger un fil de laiton A (2), qui, d’autre côté, doit être terminé par une petite boule de cuivre B; prenez un même fil de laiton coudé C , également terminé par une même boule D, et joignez-le au-dehors de la bouteille de manière qu’il communique avecsa garniture extérieure ; que les deux boules B et D soient placées en face l’une de l’autre, et à deux ou trois pouces de distance.
- ( 1 ) -Celle invention est de M. Francllin.
- ( 2 ) On assujétit ce fil en le faisant passer au tra vers d'un pe^ tit cercle de hois qui couvre cette bouteille, et qu’on garnit de poix-résine.
- S 2
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- â76 RECREATIONS
- Taillez de la forme d’une araignée F, un petit morceau de liège brûlé, de la grosseur d’un pois; faites-lui des pattes avec du fil de lin ou de laiton très fin, iutroduisez-y un petit grain de plomb, afin de lui donner plus de poids : suspendez-la à un fil desoie E, de manière qu’elle se trouve placée à égale distance, et entre les centres des deux boules de métal Bet D : chargez la bouteille intérieurement.
- EFFET.
- Cette araignée étant ainsi placée entre ces deux boules, dont l’une B est électriséeen plus, et l’autre D en moins, en sera alternativement attirée et repoussée , jusqu’à ce quelle ait reporté peu à peu à l’extérieur de cette bouteille le feu électrique accumulé dânssonintérieur:ce mouvement lui faisant remuer les pattes, elle ressemblera assez bien à une véritable araignée ; ce qui pourra surprendre ceux qui ne connoissent pas cette construction.
- Nota. Cet amusement sert à confirmer le sentiment de M. Francklin, touchant l’expérience de Leyde. On peut se le procurer en plaçant cette araignée entre le crochet d’une bouteille électrisée à l’ordinaire, et celui d’une autre, dont l’intérieur est électrisé négativement ( i ).
- t ) Cette dernière doit être isolée sur un support de
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ.
- 277
- VINGT-DEUXIÈME RÉCRÉATION.
- Tirer du feu de Veau contenue dans un vase de verre.
- PRÉPARATION.
- Ayant l'erapli d’eau jusqu’aux deux tiers un vase de verre A ( figure quatrième, planche vingt-neuvième ), prenez- un autre vase de mêlai B, dans le-, quel vous mettrez la quantité d’eau nécessaire, afin que le vase A y étant plongé, l’eau contenue dans-l’un et l’autre se trouve à la même hauteur (1), faites plonger dans l’eau du vase A la chaîne du conducteur.
- E F F E T.
- Lorsqu’avant électrisé le conducteur, vous aurez, par ce moyen, chargé l’intérieur du vase A, si vous plongez dans le vaseBlecôté'C de l'excitateur C D, et qu’ensuife vous approchiez son autre côté D delà surface de Peau contenue dans celui A, ce vase se déchargera en produisant une assez vive étincelle qui sortira de l’eau même ; et si,au lieu de plonger l’excitateur dans l’eau du vase B, vous y mettez le doigt, et qu’avec le doigt de l’autre main vous tirez l’étincelle, vous recevrez la commotion.
- ( i) Il fautéviter qqele vase A ne se mouil le dans la partie» qiü se trouve au-dessus de l’eau j ce qui établiroit une continu,-» jiication entre ces deux surfaces.
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- 278 RÉCRÉATIONS
- VINGT-TROISIÈME RÉCRÉATION.
- Faire passer la moitié de T électricité dont une bouteille est chargée, dans tintérieur d’une autre bouteille.
- PRÉPARATION.
- Ayez deux bouteilles de même grandeur A et B ( figure cinquième, planche vingt- neuvième), char -gez l’une d’elles A;et la prenant dans la main, a pprochez son bouton C de celui D de l’autre bouteille B.
- EFFET.
- La moitié de l’électricité contenue dans l’intérieur de la bouteille A passera dans celui delà bouteille B ; et si tenant ensuite l’une ou l’autre par la garniture extérieure, on approche de leur bouton le doigt de l’autre main, on recevra la commotion de moitié moins forte que celle qu’on auroit ressentie si l’on avoit touché la bouteille A avant qu’elle eût communiqué à la bouteille B la moitié de son élec-
- Nota. Si les deux bouteilles étoient de grandeurs inégales, la commotion qu’elles donneraient leur seroit proportionnée, soit qu’on chargeât d’abord la plus grande ou la plus petile.
- Soit ( par exemple) 5o,la surface de la bouteille 25 son degré d’électricité, et iola surface de la bouteille B , on pourra faire cett e analogie :
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. 279
- Comme la surface de lâ bouteille A......5o
- est à celle de la bouteille B...........20
- Ainsi la charge de la bouteille A.......2.5
- degré de force de la charge qu’elle a communiquée.à celle B.
- Soit, au contraire, 10 la surface de la bouteille S, 5 son degré d’électricité, et 40 la surface de la bou-
- teille A, on fera cette autre analogie.
- Comme la surface de la bouteille^ efB.. ..fo
- est à la su face delà bouteille A..............4°
- Ainsi lu charge de la bouteille B.......... .5
- degré de force qu’elle a communiquée à celle A.
- Si on pose ces deux bouteilles sur un support de verre, leurs boutons s’approchant, et qu’on touche leur garniture extérieure avec l’excitateur ou autrement , la bouteille chargée A communiquera de même une partie de son électricité à celle B, et ces deux bouteilles seront chargées dans la même proportion , comme si on les eût approchées par leur bouton.
- VINGT - QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- Faire passer le fluide électrique à travers une rivière ou un canal rempli d’eau.
- PRÉPARATION.
- Plantez deux piquets sur les bords opposés d’un , rivière ou d’un canal, et attachez à chacun d’e^x
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- 280 RÉCRÉATIONS un cordon de soie de deux pieds de long, afin d& soutenir et d’isoler ( i ) en même temps un fil de fer <)ui doit le traverser. Placez une personne auprès d’un de ces piquets, quelle tienne d’une main l’extrémité de ce fil de fer, et que de l’autre main elle plonge dans l’eau une tringle de fer.
- Ajustez dans un gros morceau de liège un fil de fer, de manière qu’étant soutenu verticalement sur l’eau, il se trouve à portée d’être touché d’une, deuxième personne placée de l’autre côté du canal ; chargez fortement un grand bocal de verre, garni.
- E F F E T.
- Si cette deuxième personne, tenant d’une main, l'extrémité du fil de fer qui traverse le canal, et de l’autre, ce bocal, ainsi chargé, en approche le bouton du fil de fer soutenu sur le liège, pendant «pie la première, qui est placée de l’autre côté, lient l’autre bout de ce même fil, et plonge dans l’eau la tringle qu’elle tient de l’autre main, la commotion aura lieu, et toutes deux la ressentiront également, ce qui ne peut se faire sans que le fluide électrique ne passe à travers l’eau contenue dans le canal (2).
- Nota. Ce même amusement peut se faire facilement dans un grand bassin.
- ( ) L’effet que produit celle expérience, peut avoir lieu ïans que le fil cie fer soit isolé.
- (2) Cetie expérience a élé faite en Angleterre, où l’on a fait passer le f.uide électrique au travers de la Taipise.
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ.
- *8*
- VINGT-CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- I E P E T I T C H A S S $ V R.
- CONSTRUCTION.
- F-a r te s peindre une figure de bois ou de carton ( ligure première, planche trentième), de cinq à six pouces de hauteur, représentant un chasseur, etdis-posez-la de manière qu’un fil de fer caché communique depuis ses pieds jusqu’à l’extrémité du fusil qu’elle doit tenir dans ses mains : posez-laî sur un carreau de verre garni de métal ABCD (i) Electrisez la surface supérieure de ce carreau, en y faisant communiquer la chaîne du conducteur.
- Ayez une petite pièce de gibier E, faites de même avec du métal, et ajustez-la au bout d’un fil de fer.
- EFFET.
- Lorsque vous aurez chargé le carreau sur lequel est posée cette figure,si quelqu’un, touchant ou communiquant avec sa garniture inférieure, tient en main la petite pièce de gibier E, et l’approche de l’extrémité F du fil de fer, le carreau se déchargera aussi-tôt, et il semblera que cette figure tire sur l’objet qu’on lui présente. Si le carreau est un peu
- (i). Voyez ci-devaût, page 255.
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- 282 RÉCRÉATIONS grand, et qu’on l’ait fortement chargé, le coup se fera sentiravec beaucoup de violence ; ce qui causera un grande surprise(i) à celui qui recevra celte commotion.
- VINGT-SIXIÈME RÉCRÉATION.
- Faire qu’une personne voulant tirer le cordon d’une sonnette, reçoive la commotion.
- PRÉPARATION.
- Avant humecté, comme il a été dità la dix-huitième Récréation , les deux côtés du plancher vers la porte de la chambre, chargez une bouteille, et posez-la àterreen dedans de cette chambre, du côté où se trouve placé le cordon de la sonnette qui va répondre à l’appartement ; faites pendre au-dessus du bouton de cette bouteille un fil de fer, à l’extrémité duquel soit attaché un petit poids de métal; enfin que ce fil soit disposé de telle sorte , qu’en ti-
- ( i ) Onpeut donner cette commotion, de même que plusieurs antres, à des personnes qui nés'y attendent pas, en cachant sous un tapis placé sous la table,un fil de fer qui communique ecrètement du carreau au plancher ; ou bien avec quelque endroit de cette table qui soit à portée de cette personne, et surlaquelle elle puisse poser le pied ou la main sans y penser Si elle pose le pied sur le fil de fer, la commotion se fera sentir dans les jambes, ainsi que dans les bras ,et particulièrement à la cheville du pied.Il ne faut qu’un peu d'invention pour surprendre avec cessorles de commotion; mais on doit éviter de les donner trop fortes indistinctement à toutes sortes de personnes; ce qui est facile, puisqu’on peut charger ces carreaux aussi peu quei’on veut. '
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- SUR L’ELECTRICITÉ. a83 rant le cordon, ce petit poids vienne à toucher le crochet de la bouteille.
- EFFET.
- Lorsque le tout aura été ainsi disposé, si une personne tire le cordon, elle recevra la commotion de même qu’à la dix-huitième Récréation, qui ne diffère de celle-ci, qu’en ce que la personne qui veut donner cette surprise ne reçoit pas elle-même la cômmotion.
- VINGT-SEPTIÈME RECREATION.
- sillumer une chandelleavecTétincelle électrique. PRÉPARATION.
- F aites communiquer la chaîne du conducteur ordinaire à un grand conducteur de fer-blanc (i); électrisez, et tandis qu’on continue à faire tourner le plateau, présentez le doigt à une partie du conducteur pour en tirer l’étincelle après avoir interposé entre votre doigt et ce conducteur le lumignon d’une chandelle nouvellementéleinte.
- (i) On peut se passer de ce grand conducteur, lorsque le conducteur ordiuaire donne de fortes étincelles. On peut aussi présenter à l’étincelle électrique du coton qu’on aura saupoudré avec de la poix-résine réduite en poudre fine ; mais cette dernière expérience réussit mieux avec l’étincelle tirée d’une bouteille chargée ; alors on met le colon au bouton de l’excitateur qui doit toucher le crochet de la bouteille : le licopodium, dont on se sertpour faire les éclairs dans les spectacles , est préférable à la résiné.
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- ,84 RÉCRÉATIONS EFFET.
- Au même instant que l’étincelle éclatera, si I© fraitde matière électrique qui part du conducteur traverse le jet de fumée qui sort du lumignon, la chandelle se rallumera.
- VINGT-HUITIÈME RÉCRÉATION..
- Tableau magique, ou VExpérience des Conjurés (i).
- CONSTRUCTION.
- Âyez une estampe encadrée ABC D (figure deuxième, planche trentième), représentant un portrait, par exemple , celui du roi, detelle grandeur que vous voudrez; ôtez cette estampe de dessous son verre, et coupez-en tout autour une bande de deux pouces de largeur, faites en sorte , s’il se peut, que cette coupure se trouver à fleur de la gravure; collez cette bordure autour du verre et sur la surface qui doit se trouver placée derrière le cadre, et couvrez l’espace E F G H, qui se trouvera vide, avec de l’étain en feuilles, que vous appliquerez sur ce verre avec de la gomme : établissez une communication depuis l’endroit L de cette feuille d’étain jusqu’au côté CD de la bordure, au moyen du petit conducteur ou lame
- (i) Cet amusement est de l’invention de M. F ranch lia.'
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- sur l’Electricité m
- d'étain L M ; collez des petites bandes d’étain sru le derrière du cadre, excepté au côté AB; couvrez le tout d’un carton, et ce côté sera entièrement fini.
- Couvrez ensuite la face antérieure du verre avec une feuille d’étain de même grandeur que celle que vous avez mise en dessous, c’est-à-dire qu’elle ne la déborde pas, et coliez dessus celte feuille d’étain le portrait quevousavezcoupé,cnsorlequele tout paroisse être l’estampe telle qu’elle était avant cette opération, excepté qu’une partie est derrière le verre et l’autre devant; ayez encore une petite couronne de papier doré^que vous poserez sur la tête de cette figure.
- E F F E T.
- Ce tableau magique n’étant autrechose qu’un car* reau de verre, dont la garniture d’étain se trouve masquée par cette ingénieuse construction, si, en laissant pendre sur le portrait !a chaîne du conducteur , on charge la surface supérieure de ce verre, et qu’une personne tenant d’une main le dessous du cadre, à l’endroit où il se trouve garni de métal, touche avec ledoigt de l’autretnain le portrait ou la couronne qui y est posée, elle ressentira la commotion.
- RÉCRÉATION.
- On charge secrètement Ce tableau, et le tenant dans une situation horizontale, par le côté qui ne communique pas avec la garniture, on pose la
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- 286 RÉCRÉATIONS
- petite couronne de papier doré sur la tête du roi, et présentant ce tableau à une personne, de manière que d’une main elle loucli eun des côtés garnis du cadre,on lui propose d’ôter la couronne de dessus la tête du roi, et à l’instant qu’elle en approche les doigts, elle reçoit la commotion; on doit avoir soin de tenir de son côté le tableau, afin que la personne ne le laisse pas tomber.
- Nota. Celui qui présente le portrait ne ressent pas le coup lors de la commotion, sa main ne se trouvant pas dans le chemin que parcourt le fluide électrique qui passe de., la surface antérieure du verre qui en a été chargée, à l’autre surface qui s’en est dépouillée : il peut même toucher la couronne sans la ressentir aucunement, ce qu’il donne pour un témoignage de sa fidélité.
- Si plusieurs personnes forment une chaîne en se tenant par les mains, de manière que la communication entre les deux surfaces du verre ne soit pas interrompue, c’est-à-dire que la première personne tienne le cadre d’une main et que la dernière touche la couronne, toutes ressentiront au même instant la commotion ; c’est par cette raison que M. Erancklin a nommécet Amusement, Vexpérience des conjurés.
- On prévient ici que si ce tableau avoitun pied quarré, et qu’il fût fortement chargé, la commotion seroit très-violente. Dans ces sortes d’amuse-mens, il faut charger modérément, attendu qu’il est des personnes qui sont fort sensibles au coup quelle produit.
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- SUR L’ É L E C T R I C I T É. 287
- VINGT-NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- Faire quunepersonne voulant prendre une pièce de monnaie en reçoive la commotion.
- PRÉPARATION.
- Cet amusement, quant à l’effet, est le même que le précédent.
- Ayez un carreau de verre garni de métal, comme il a été enseigné ci devant ; posez sur sa surface supérieure que vous devez charger, une pièce de monnaie ; établissez avec un fil de fer caché le long du pied de la table, une communication du dessous de ce carreau au plancher ; faites approcher une personne de la table, de manière que son pied touche le fil de fer qui doit déborder sur le plancher : proposez-lui de prendre cette pièce de monnaie et lorsqu’elle ira pour la toucher, elle recevra la commotion.
- Nota. Cette manière de masquer une communication peut servir à donner la commotion à ceux qui n’osent pas se risquer à la recevoir ; on peut la conduire à l’endroit qu’on veut, et la cacher absolument, attendu qu’il n’est pas nécessaire qu’elle soit isolée dès qu’elle est formée de métal, puisque le fluide électrique le parcourt de préférence.
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- RÉCRÉATIONS
- TRENTIÈME RÉCRÉATION.
- Roue tournants entre deux bouteilles chargeas d’électricité.
- PRÉPARATION.
- p A i T E s tourner un petit essieu de bois F ( figure troisième, planche trentième), d’environuu pouce et demi de diamètre, et percez-le de dix à douze trous de deux à trois lignes de diamètre dans lesquels vous ajusterez autant de petit tubes de verre de six pouces de longeur, à l’extrémité de chacun desquels vous mettrez une petite boule de cuivrede six à sept lignes de diamètre ; percez cet essieu d’un trou de quatre lignes, et mettez au-dessus de sa partie supérieure D, une chappe de cuivre, afin que cette roue puisse tourner librement et horizontalement ( i ) sur la pointe ou pivot C qui doit traverser cet essieu : quecepivotsoit supportée sur un pied E, afin que le tout soit ferme et solide.
- Ayez deux bouteilles garnies A et B ( même figure ) que vous chargerez à l’ordinaire ; placez la bouteille A sur un support de bois C. Ce support doit être assez élevé pour que la garniture extérieure delà bouteille A se tronve à la même hauteur que le bouton de celle B, à fleur duquel doivent passer
- (i ) H faut disposer cette roue de manière qu’elle soit dans un parfait équilibre, cequi dépendde l'égalité de la pesanteur des petites boules.
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- SUR L'ÉLECTRICITl 28g à deux à trois lignes de distance, les boules de la roue ci-dessus.
- E F F E T
- La boüfeillé A n’étant pas mise en place, lorsqu’une des boules de cette roue se trouvera proche du bouton de la bouteille B, elle en sera attirée, et recevant une étincelle, elle se trouvera électrisée et sera par conséquent aussi-tôt repoussée en avant, pendant que la boule suivante étant attirée à soii tour, s’électrisera et sera dè même repoussée, et ainsi des autres, jusqu’à ce que cette roue ait achevé de faire un tour entier ; alors la première de ces boules qui a été électrisée s’approchant du bouton, sera repoussée, et le mouvement cessera aussi-tot; mais si la bouteille A, dont l’extérieur se trouve chargée négativement, est à sa place, elle attirera, èn passant la boule qui a été électrisée la première, et doublera par ce moyen la force qui fait tourner cette roue ; et enlevant non-seiïlement le feu électrique qui lui a étécommuniqué par la bouteille B, mais lui en ôtant encore de celui qui lui est propre, elle là mettra en état, ainsi que toutes celles qui la suivent, d’être attirées et repoussées de nouveau par la bouteille B ; par ce moyen la roué conti-nuerade tourner avec beaucoup dè rapidité, jusqu’à ce que l’équilibre ait été rétabli entre l’électricité des surfaces intérieure et extérieure de ces deux bouteilles, ce qui durera un certain temps : si les bouteilles sont grandes et ont été également bien chargées, cette roue pourra fournir avec rapidité dotizeà quinze tours par minutes, en tirant de là f, t
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- 2g0 RECREATIONS bouteille B ef rendant à la bouteille A une e'fincelle au passage ou conlactde chacune des boules, ce qui produira plus decent étincelles en une seule minute de temps.
- Nota. Si l’on charge une des bouteilles extérieu-rement et l’autre intérieurement, il ne sera pas nécessaire de la placer sur un support aussi élevé , il suffira de faire tourner la roue de manière que les boules passent auprès des boutons de ces deux bouteilles.
- TRENTE-UNIÈME RÉCRÉATION.
- LA TORPILLE.
- CONSTRUCTION. h.'iZZ une jarre ou seau de verre A( figure quatrième, planche trentième) de telle grandeur que vous voudrez ( par exemple de sixà sept pouces de diamètre, sur trois pouces de profondeur), garnissez-le d’étain extérieurement jusqu’à un pouce de son bord, et emplissez-le d’eau aux deux tiers: posez-le sur une table, de manière que son front extérieur puisse communiquer, par quelque fil on bande de métal caché, au pied de cette table, ou à quelqu’autre endroit au-dessus d’elle où une personne , sans y penser, puisse poser la main.
- Faites avec du laiton très-mince un petit poisson B, creux, que vous lesterez de plomb, afin qu’il puisse facilement nager au-dessus de l’eau : ayez une ligne faites avec du fil de laiton et dont la baguette soit couverte de métal; ajustez au bout da
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. ag{ cette ligne, et ea place d’hameçon, une petite boule, de cuivre C, de deux eu trois lignes de diamètre.
- EFFET,
- Si laissant pendre dans l’eau contenue dans ce vase une chaine ou fil de métal quicommuniqueaü conducteur qu’on électrise, on le charge intérieurement, et que touchant ensuite d’une fnain Texte-» rieur de la bouteille ou le métal qui y communique, ét tenant de l’autre main cette ligne, on présenté la petite boule qui y est suspendue au petit poisson qui se trouve alors électrisé, on recevra aussi-tôt la commotion.
- RÉCRÉATION.
- Pour s’amuser agréablement avec cette Récréation , il faut électriser secrètement le vase avant de l’apporter sur la table; on doit aussi masquer avec un petit morceau de pam, la petite boule qui semble servir d’hameçon ; de cette manière, et. au moyen de la communication cachée qui répond à l’extérieur du vase, on pourra donner la commotion, sans que lapersonneqùel’on voudra surprendre puisse s’y attendre : si le vase étoitgrand et fortemen C électrisé, le coup ne laisseroitpas que d’être violent.-
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- igz RÉCRÉATIONS
- TRENTE-DEUXIÈME RÉCRÉATION.
- Percer une feuille de carton avec T explosion électrique.
- PRÉPARATION.
- Ayez un carreau de verre garni de métal, comme il a été dit ci-devant; posez-le sur une table, en faisant communiquer sa garniture inférieure avec quelque fil ou lame de métal, qui déborde ce car-erau; laissez pendre sur sa garniture supérieure la chaîne du conducteur de la machine électrique.
- EFFET.
- Si vous chargez fortement ce carreau de verre,et: qu’après avoir mis un carton ou plusieurs cartes sur la lame qui le déborde, vous y posez uu des côtés cfe l’excitateur, et que de l’autre vous tiriez l’élincelle' sur- la surface du carreau, le fluide électrique se rendra à la surface inférieure en produisant une explosion très-violente, qui percera et passera au tra« versde ce carton : cette explosion sera d’autant plus forte, que le carreau dont vous vous servirez aura plus de surface; et l’endroit qui aura été percé sentira une odeur sulfureuse.
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- TRENTE-TROSIÈME RÉCRÉATION.
- Tuer urj. animal avec une explosion électrique.
- PRÉPARATION.
- Pour parvenir à tuer un animal, soit volatil, soi* quadrupède, parle moyen d’une explosion électrique, il faut proportionner la grandeur des bouteilles, ouïe nombre des jarres dont la batterie est composée, à la force de l’animal qu’on adessein de soumettre à cette expérience : des petits animaux tels que des oiseaux, des souris, etc., peuvent être tués assez facilement par la décharge d’une seule jarre (i), contenant environ un pied quarré de verre garni ; mais si l’on youloit tuer de plus gros animaux, tels que des pigeons, de jeunes poulets, des petits chats nouvellement nés, il faudroit charger, dans une batterie, un nombre de jarres, dont la garniture soit équivalente à une surface de trois à quatre pieds quarrés, et toujours en proportion de manière qu’il faudroit employer une batterie d’environ douze pieds quarrés de verre garni pour tuer un chat, un lapin ou tout autre animal de même force : il arrive même assez fréquemment, lorsque l’explosion n’est pas assez violente, que l’animai ne meurt point, et qu’il reste seulement étourdi pendant quelques heures, sans donner aucun signé
- ( i ) On peut se servir fort avantageusementd’un carreau de Vprre garni, si on le trouve plus commode pour l’opération»
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- E94 RECREATIONS dévie (i). llscroit possible sans dnulede tuer un gros animal 1el qu’un bœuf,mais il faudrait nécessairement une machine (rès-grande, composée de plusieurs plateaux ou globes de verre capablesde ramasser une quantité de matière électrique assez considérable pour charger facilement un très-grand nombre de jarres; il n'y a pas de doute qu’une telle machine ne produisît une explosion semblable à un coup de tonnerre (2).
- Pour tuer un animal, il faut l’assujettir avec quelques coi'dons auprès de la garniture extérieure de la jarre ou du bouton E qui communique à la batterie ( voyez figure première, planche vingt-huitième ), et alors en posant un des côtés F de l’excitateur sur la tête de 1 animal, on fait passer le coup au travers de sa fête, en tirant l’explosion sur unedes boulesG de la batterie. 11 est essentiel aussi de raser ou ôter les plumes de la partie de la tête par où il doit recevoir le coup.
- Nota. On pourvoit assurément tenir l’animal pendant cette opération , même avec la main, sans qu’il y eût aucun danger, puisqu’il suffit qu’elle ne se trouve pas dans le passage du fluide électrique; mais pour éviter tout accident, il vaut mieux l’attacher. Si on vouloit cependant se servir d’une
- (1) Quoiqu’il ne soit pas possible avec une telle batterie de tuer un gros animal, il aeroit néanmoins fort imprudent et dangereux même d’exposer quelqu’un à recevoir une telle
- çommotiom
- (2) Quoiqu’il soit possible de tuer ainsi un gros animal, il p’a pas encore été coniruit de machine qui ait pu produire ppe pareille explosion.
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. 295
- pince, il seroit prudent de l’isoler sur un tube de verre, qu’on tiendra dans sa main ; de cette manière on pourra facilement présenter sans aucun danger telle partie de l’animal qu’on voudra à cette explosion.
- TRENTE-QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- Fondre u nefeuille d'or an moyen d'une explosion électrique.
- PRÉPARATION.
- Faites faire une petite presse de bois ( figure cinquième, planche trentième ). de cinq à six pouces de longueur sur trois de largeur, avec laquelle vous puissiez, au moyen des deux vis et de leurs écrous A et B, serrer assez fortement les deux plaques C et D dont elle est composée.
- Coupez dans une feuille d’or battu (i) une bande de quatre pouces de long sur cinq à six lignes de large, et l’ayant insérée entre deux cartes de manière qu’elle les déborde de part et d’autre, placez les caries entre vos deux plaques, et pressez-les assez fortement
- EFFET.
- Si après avoir placé cette presse sur la table, de
- (i) On prend des feuilles d’or dont on se sert pour dorer en feuilles, et que les batteurs d’or vendent enfermees dans da petit» Livrets.
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- 296 RÉCRÉATIONS manière qu’un des côtés de la feuille d’or, qui déborde cette carte, touche la garniture d’une jarre fou d’une batterie) bien chargée, on pose l’excitateur sur l’autre extrémité de la feuille d’or et qu’on décharge la jarre, cette feuille d’or se trouvera fondue par la force de l’explosion, et on n’apercevra plus que l’or qui sera incrusté entre les deux cartes, çt dont la couleur pourpre fera juger qu’il a été réduit en chaux.
- TRENTE-CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- 'Donner au verre une teinte métallique par une explosion électrique.
- Au lieu de placer entre les cartes une bande d’or en feuille, comme il a été expliqué ci-dessus, mettez-la entre deux morceaux de glace, et liez-les ensemble le plus qu’il sera possible.
- EFFE T.
- Si vous faites passer l’explosion électrique au travers de cette feuille d’or, elle se trouvera, après çette opération, tellement adhérente et même in-çrustée dans le verre, que l’eau régale ne pourra la dissoudre et l’en séparer.
- Nota. On peut, par un semblable moyen, incruster un chiffre sur la surface d’un cachet de verre ou de cristal, en découpant une lame d’or fort mince (c’est-à-dire de l’épaisseur d’uns
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- SOR L’ÉLECTRICITÉ. *97
- feuille de papier très-lin) suivant la figure du chiffre, ou de tout autre sujet qu’on voudra représenter. Il suffira d’appliquer cette découpure sur le cachet, et de la serrer fortement avec un morceau de verre épais, afin qu’elle soit en contact immédiat avec le verre, pour y faire passer ensuite une forte explosion électrique, produite par la charge de plusieurs jarres.
- TRENTE-SIXIÈME RÉCRÉATION.
- Enflammer la poudre à canon par une explosion électrique.
- Ayez un petit tuyau cylindrique de carton ( figure sixième, planche trentième), dont l’ouverture ait environ deux lignes de diamètre; faites entrer par chacune de ses extrémités deux fils de cuivre A et B arrondis par les bouts et entre lesquels vous laissez un intervalle d’un quart de pouce pour y mettre un peu de poudre à tirer : faites passer au travers de ce tuyau une forte explosion, et silà poudre a été bien séchée au feu, elle s’enflammera et produira une explosion.
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- !98 RÉCRÉATIONS
- TRENTE-SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- Différentes manières de donner la commotion à plusieurs personnes ensemble.
- PREPARATI ON.
- Chargez une bouteille semblable à celle désignée par ia figure huitième, planche vingt-septième; posez-la sur un support électrique (i), et ayant fait disposer en rond un nombre de personnes quelconque, de manière quelles se tiennent toutes par la main, excepté seulement la première et la dernière : donnez à la première personne la bouteille, en sorte qu’elle la tienne par sa garniture extérieure, et dites à la dernière d’en toucher le bouton.
- EFFET.
- Ayant préparé par cette disposition une communication non interrompue entre l’intérieur de la bouteille chargée et son extérieur, si la dernière personne qui termine la chaîne touche avec le doigt le bouton ou le crochet de cette bouteille, le fluide électrique passera aussi tôt au travers des bras etdelapoitrinedetoutescellesquiformentcette chaîne, pour se rendre à l’extérieur de cette bou-1e:lle que tient la première personne, et la commotion se fera sentir avec une même force à chacune
- (i)On la pose ainsi, afin qu’elle conserve sa charge pendant le temps qu’on dipose les personnes pour leur donner la commotion.
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- SUR L’ ÉLECTRICITÉ.
- d’elles (i), attendu qu’elles se trouvent toutes dans le passage de lluide électrique.
- AUTRE MANIÈRE.
- Il faut, avoir plusieurs tubes de verre d’enviro11 six pouces de longueur ; bouchez leurs deux extrémités avec du liège, au travers duquel passeun fil de fer qui touche l’eau dont ils doivent être remplis, et que chaque personne tienne en main un des bouts de ces tubes.
- E F F E T.
- L’eau contenue dans ces tubes, et le fil de fer qui y plonge étant des corps capables de transmettre l’électricité, lorsque la dernière personne touchera la bouteille, toutes ressentiront la commotion. Tout ce qu’il y aura de plus dans cet amusement, c’est qu’on apercevra au même instant une lumière se répandre dans l’intérieur de ces tubes, ce qui servira à le diversifier.
- AUTRE MANIÈRE.
- Disposez autour d’une table plusieurs gobelets remplis d’eau, et formezla chaîne, en faisant mettre à toutes les personnes qui la composent un doigt de chaque main dans deux de ces gobelets.
- (i) Si quelques-unes d’enlr’ellesenpar oissentmoins affec-lées, cela vient de ce q u’elles y sont naturellement moins liawibles, le coup étant nécessairement égal pour toutes..
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- 3oo RÉCRÉATIONS.
- E F F £ T.
- L’eau étant conducteur d’électricité, la commotion aura également lieu lors du contact, et pour peu qu’elle soit forte, la secousse qu’elle fera éprouver à chacun, fera immanquablement renverser les verres sur la table.
- AUTRE MANIÈRE.
- On peut donner encore la commotion, sans qu’il soit nécessaire que les personnes se tiennent toutes par la main, il suffit quelles posent alternativement leurs pieds les uns auprès des autres (i); mais il est bon de prévenir que s’il se trouve de l’humidité sur le plancher, il arrivera alors quelles ne la ressentiront pas, attendu que le fluide électrique qui se rend toujours à l’extérieur de la bouteille par le chemin le plus court qu’il trouve à parcourir, passerait alors sur lepiaucher; c’est par cette raison que si (la chaîne étant formée) une personne qui n’en dépend pas tient avec ses deux mains les bras de deux des différentes personnes qui la composent, elle ne ressent pas la commotion.
- JVota. Le nombre de personnes qui composent cette chaîne est indifférent, cent personnes ia ressentent de même que s’il n’y en avoit que trois ou quatre; et s’il arrive (particulièrement lorsqu’on se tient par la main ) que l’électricité ne se transmette pas d’un bout à l’autre,' cela vient de ce
- (i) La commotion se fait sentir alors aux chevilles pieds.
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ Soi
- qu au moment du contact, il y en a quelques-unes d’entre elles qui cessant de se tenir par la main, en interrompent la continuité.
- TRENTE-HUITIÈME RÉCRÉATION
- Charger positivement et ne'gativement le même côte' d’un plateau de verre.
- PRÉPARATION.
- ^yez un carreau de verre d’un pied et demi de long, sur neuf pouces de large; garnissez-le de chaque côté avec deux feuilles d’étain de six pouces quarrés, suivant la méthode ordinaire, excepte qu’ils doivent être séparés l’un de l’aütre par un espace d’environ trois poucès, en sorte qu’ils forment deux earreaux sur un seul et même carreau de verre. ,
- EFFET.
- Si vous chargez positivement les deux côtés dif-férens et opposés de ces carreaux, une des deux surfaces de ce verre sera alors électrisée positivement et l’autre négativement ; ce qu’il est facile de con-noître en faisant l’expérienee de Leyde, et tirant alternativement l’étincelle sur chacune de ces deux surfaces; d’où il semble qu’on peut conclure que la matière électrique ne peut entrer dans le verre, o» s’accumuler sur sa surface à d’autres endroit#'
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- 3o2 RÉCRÉATIONS qu’àceux qui sont garnis ou couverts de métal ( i ), ou de toute autre matière capable de transmettre l’électricité.
- Nota. Si sur la même surface de ce verre on pose un des côtés de l’excitateur sur le quarré d’étain qui est chargé négativement, et qu’on approche l’autre côté de celui qui est électrisé positivement, il n’y aura ni explosion, ni étincelle, à moins qu’on n’établisse une communication entre le$ deux quarrés d’étain qui ont été appliqués sur la surface opposée.
- Si au lieu d’appliquer deux quarrés ou feuilles d’étain séparées sur chacune des deux surfaces de ce carreau de verre, on n’en mettoit que sur l’uiïe d’elles, et que sur l’autre on en appliquât une seule feuille, ayant chargé cette dernière surface, sa décharge ne se pourra faire qu’èn deux fois, savoir, en posant l’excitateur sur chacun des deux quarrés d’étain pour tirer l’étincelle sur la feuille entière à deux differentes reprises; ces étincelles seront de même force, si les deux quarrés séparés sont égaux, et de différente force, s’ils sont iné-gaux(l).
- (i)S’il en étoit autrement, les deux garnitures appli-quéessur la même surface se seroient électrisées positivement.
- ( 2 ) Il est fort difficile de connoître si cette inégalité de-force est en proportion de l’inégalité de grandeur des garnitures , ce qui semble néanmoins devoir naturellement avoir
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- S U R L’ É L E C T R IC IT É. 3o3
- TRENTE-NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- Faire perdre à une personne une partie de l’électricité qui lui est propre.
- PRÉPARATION.
- Ayez une bouteille garnie, propre pour l’expé-rience de Leyde ; chargez-la, et ayant fait monter une personne sur le tabouret, afin de l’isoler, re-mettez-lui en main cette bouteille, en sorte qu’elle la tienne par sa garniture extérieure; approchez ensuite le doigt à différentes reprises du crochet de cette bouteille.
- EFFET.
- A chaque fois qu’une personne non isolée touchera le bouton de cette bouteille, elle en tirera une étincelle ; et comme cette bouteille ne peut perdre une partie de l’électricité qui s’est accumulée dans son intérieur, à moins que sa surface extérieure n’en puisse recevoir une égale quantité, et que d’un côté elle ne peut lui être fournie qu’aux dépens de celle qui est propre à la personne isolée qui la tient dans sa main, il s’ensuit que cette personne sera électrisée négativement, et effectivement, si une personne non isolée approche le doigt de quelque partie de son corps, elle lui rendra la portion d’électricité qu’elle a perdue: ce qui sera aisé d’apercevoir, si l’on fait attention à l’étincelle
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- 3o4 RÉ GRÉÂT TONS électrique qui s’élancera du doigt de la personne non isolée à celle qui tient en main la bouteille.
- Nota. Cette expérience sert à prouver que le verre n’est pas la seule substance qui puisse être électrisée négativement; mais celle qui ne peut l’être que des deux manières ensemble.
- QUARANTIÈME RÉCRÉATION.
- B O U Q VET L V M I N E U X.
- CONSTRUCTION.
- Ayez un cylindre ou cerceau de verre de six pouces de diamètre, et de cinq pouces de largeur; garnissez-le tout autour d’une bande d’étain de .trois pouces de largeur, tant au-dedans qu’au-dehors, de manière qu’il reste de chaque côté un pouce de verre qui ne soit pas garni ; bouchez un des côtés de ce cerceau avec un cercle de carton mince et noirci, sur lequel vous aurez découpé à jour une fleur ; couvrez ce carton avec un papier extrêmement fin, sur lequel vous peindrez celle même fleur en transparent ; posez ce cercle verticalement sur un pied, sans qu’il soit isolé.
- EFFET.
- Si ayant fait communiquer, par le moyen d’ûn fil de fer, le conducteur de la machine électrique à la bande ou garniture intérieure de ce cercle, vous le chargez, et qu’ensuite posant un des côtés de l’exci-
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- SUR UÉLEC TRI CITE. 3<*§ tateur sur la garniture extérieure, vous lirez l’étincelle sur l’intérieure, elle répandra dans ce cercle une lumière assez vive pour éclairer un instant le bouquet qui a été peint en transparent.
- QUARANTE-UNIEME RÉCRÉATION.
- CA S CA DE ÉLECTRIQUE.
- C O N S TRUCTI ON.
- Ayez un récipient propre à mettre sur la platine d’une machine pneumatique ( figure septième, planche trentième ) , d'environ un pied et demi de hauteur, et de quatre à cinq pouces de diamètre, excepté qu’il doit être ouvert par le haut afin de pouvoir y introduire un tube de baromètre A B, que vous remplirez de mercure; que l’extrémité inférieure B de ce tube soit à deux pouces dè distance du fond C de ce récipient.
- Mastiquez exactement ce tube ou goulot D, afin que l’air ne puisse pas s’y introduire lorsqu’on le pompera avec la machine pneumatique; ajustez le long de ce tube quatre ou cinq cercles de liège E F G H1, percés à cet effet dans leur centre; qu’ils soient de différens diamètres, et éloignez - les entre eux de quatorze à quinze lignes.
- EFFET.
- Si ayant placé ce récipient ainsi disposé sutîîa i v
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- SoS R É C R RATIONS
- platine de la malline pneumatique (i), et plongé dans le tube un fil de fer, qui d’autre bout communique auconducteur de la machine électrique ,vous faites le vide, et qu’ensuite vous électrisiez, vous verrez une flamme violette et très vive qui parcourra toute la longeur du tube, et quantité dé petites flammes électriques fort légères, lesquelles tombant de ligne en ligne, imiteront fort agréablement une cascade de feu.
- Nota. Si on touche d’une main la platine de la machine pneumatique, et de l’autre le fil de métal qui plonge dans le tube, toutes ces lumières et étincelles paroîtront beaucoup plus brillantes : cet amusement doit se faire dans l’obscurité.
- QUARANTE - DEUXIÈME RÉCRÉATION.
- AURORE BORÉAL E (2).
- PRÉPARATION.
- Ayez un tube de verre bien purgé d’air et bouché hermétiquement, d’environ deux pieds de longueur : tenez ce tube dans votre main par un bout, et présentez l’autre au conducteur de la machine électrique.
- (t) On se ssrt à cet effet de cire molle, au lieu de cuir mouillé don» on fait usage ordinairement, afin qu’il ne puisse se ré-pan ire aucune humidité dans le récipient.
- (1) Cet amusement est de M. Carton,
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- SUR L’È L E G T R * G I T É. Zof EFFET.
- Aussi-tôt qu’on approchera ce tube du conducteur électrisé, il paroîtra illuminé dans toute sa longueur, et continuera même d’être fort lumineux pendant un assez long espace de temps ; et si dans cet état on le frotte avec la main, il n’importe en quel sens,cette lumière se ranimera avec vivacité et sans la moindre interruption d’un bout à l’autre : après cette opération, qui le décharge en grande partie, il jette encore des étincelles de temps à autre, sans qu’il soit besoin de le frotter et en le tenant simplement par un bout: dans cet état, si on le prend de l’autre main et par l’autre bout, il s’élance de nouveaux éclats de lumière d’une de ses extrémités à l’autre, et ces effets durent quelquefois vingt-quatre heures saus qu’il soit besoin d’une nouvelle électrisation.
- Nota. On peut faire cette expérience avec des tubes beaucoup plus petits, et les varier en les faisant courber en différentes manières, ce qui peut alors produire des amusemens plus diversifiés.
- QUARANTE-TROISIÈME RÉCRÉATION
- ÉCLAIRS ÉLECTRI QUE S.
- PRÉPARATION.
- Faites entrer dans le goulot d’un récipient A (figure huitième, planche trentième ),de la hau-
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- 3o8 RÉCRÉATIONS
- teur d’environ un pied, et ouvert par le haut, le col d’une petite boùteille ou matras B, en sorte que son extérieur se trouve dans le vide : mastiquez le tout avec soin, afin que l’air n’y puisse pas pénétrer : emplissez cette bouteille aux trois quarts d’eau , et faites-y plonger un fil de fer C, qui communique au conducteur de la machine électrique.
- EFFET.
- Lorsqu’ayant placé ce récipient sur la platine de de la machine pneumatique,vous aurez fait le vide, vous le verrez se remplir d’une <) uantité de jets de feu, qui imitant parfaitement les éclairs, se mouvront en tous sens et en serpentant avec une vitesse extraordinaire , ce qui continuera d’avoir lieu pen-dans tout le temps de l’électrisation : tous ces diffé-rens jets de lumière auront une direction vers la platine de métal sur laquelle est placé le récipient: si après avoir cessé d’électriser, on touche avec le doigt pendant quelques insfans le fil de fer qui plonge dans le matras, celui-ci deviendra alors lumineux dans tout son intérieur, et sa surface paraîtra toute hérissée de petits filets delumière, dont l’éclat diminuera insensiblement jusqu’à ce qu’ils viennent à disparaître tout-à-fait.
- Dans cette expérience le récipient lui-même sera électrisé de manière à donner une commotion très-violente , si l’on vient à toucher d’une main ce vaisseau de verre, et de l’autre la platine démêlai sur lequel il est posé.
- Nota. Comme il est indifférent que ce récipient soit garni en dedans ou en dehors d’étain, on
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. 3o9 peut se procurer avec cette expérience des amuse-mens assez agréables, en y appliquant celte garniture après l’avoir découpée de diverses manières et y avoir représenté par ce moyen divers sujets r soit avec des lettres, des figures, elc., lesquelles paroîtront lumineuses pendant tout le temps de l’électrisation: cette expérience demandant d’être faite dans l’obscurité, il sera encore facile d’en renouveler ou faire cesser les effets à volonté, en faisant cesser l’électricité que fournit le conducteur: ce qui aura lieu aussi-tôt qu’on en approchera secrètement le doigt ou tout autre corps
- QUARANTE-QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- FONTAINE DE COMPRESSION ÉLECTRIQUE.
- Ayez une fontaine de compression, garnie de son robinet, et dont le trou de l’ajustage soit très-petit, condensez l’air qui y est contenu,et isolez-la sur un plateau de verre ; faites communiquer le conducteur à cette fontaine, et électiisez.
- EFFET.
- Aussi-tôt que cette fontaine sera électrisée et qu’on aura ouvert son robinet, le jet se divisera en mille autres, qui se disperseront également de tous
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- 3io RÉCRÉATIONS
- côtes sur lui assez grand espace ; et si vous posez Te doigt sur le conducteur, il ne coulera plus qu’un seul jet qui, dans l’obscurité, paraîtra lumineux.
- Nota. Comme on peut faire paraître plusieurs jets ou un seul à volonté, en touchant le conducteur, et qu’on peut éviter qu’on ne s’en apperçoive à cause de l’obscurité, on poura varier cet amusement.
- QUARANTE-CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- 'Singuliers effets produits parmi e bouteille garnie extérieurement de deux zones de métal.
- PRÉPARATION.
- J\yez un bocal de verre de quinze à dix-huit pouces de hauteur, et de quatre à cinq pouces de diamètre (figure première, planche tient e-unième); garnissez-le intérieurement jusqu’à deux pouces de son ouverture; assujétissez-y avec du mastic un
- Eetit globe ou bouton de cuivre A, monté sur un 1 de iaitonB, qui communique à la garniture intérieure de ce bocal ; garnissez- la extérieurement avec deux zones de métal C et I) qui soient éloignées entr’elles de deux pouces; couvrez aussi de métal son fond extérieur E ; faites en sorte quela surface de la zone D et du fond extérieur de la bouteille soit double de celle de la zone C.
- Avez un excitateur isolé, c’est-à-dire, dont le manche soit de verre, et un plateau de verre cfnn diamètre plus grand que le. fond de cette bouteilles.
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. 3n
- "Effets que produisent les différentes manières de charger et de déchagrer celte bouteille.
- Si après avoir chargé intérieurement cette bou.* teille en faisant communiquer son bouton A au conducteur de la machine électrique, et l’avoir ensuite isolée sur un support de verre, la quantité de la charge est (par exemple) de quatre-vingt-un degrés, et qu’on applique l’excitateur à la bande D et ensuite au bouton A, on produira l’explosion, et ces quatre-vingt-un degrés d’électricité retourneront sur la zôneD; au moyen de quoi l’équilibre sera entièrement établi, et on ne pourra tireraucune nouvelle explosion.
- Si au lieu de toucher la zône D et le bouton A, on _ touche celle C, et ensuite ce même bouton, on ne produit aucune explosion, et la bouteille reste par conséquent chargée, ce qui fait voir que ces quatre-vingt-un degrés sont totalement et intérieurement accumulés vers la zône D, et qu’aucune partie ne s’en peut décharger, tant que la zône extérieure D qui est isolée n’en peut recevoir.
- Mais si l’on touche la zône D, et ensuite celle C on produit l’explosion, attendu qu’alors on établi, une communication entre les deux zones extérieu-t res, au moyen de laquelle la partie intérieure G se charge, en déchargeant d’une même quantité la partie intérieure D; et d’un autre côté la zône G se décharge d’une même quantité sur celle D : dans cette circonstance, la bouteille reste aussi chargée qu’elle l’étoit avant cette explosion; et comme la surface de la zône G est par sa construction à celle de la zône D, comme i est à 2, cette première a.e~
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- 3,a RECREATIONS
- quiert vingt-,sept degrés d'électricité, et l’autre en conserve cinquante-quatre; et effectivement, si on applique l’excitateur de C en A, et ensuite de I) en A, il est aisé de voir que l’explosion qui est produite parla zone D, est deux fois plus forte que celle de la zône C : ces deux explosions déchargent entièrement la bouteille ( i ).
- •: Si après avoir tiré l’explosion de C en A, on ne la tire pas de D en A, mais qu’ou applique l’excitateur deD en C,on produit encore l’explosion, mais beaucoup moins forte, parce que la partie intérieure D ne contenant plus que cinquante-quatre degrés d’électricité, celle C n’en acquiert cette fois que dix-huit ; et si après avoir déchargé de nouveau la bande C de ces dix-huit parties d’électricité, on réitère la même opération, elle n’en reçoit plus que douze, la partie intérieure I)n’en ayant conservé que trente-six, et ainsi de suite jusqu’à ce que cette partie en ait conservé assez peu pour qu’elle ne soit plus sensible. Dans toutes ces différentes décharges, si ou touche de G en A et de D en A, on s’apercevra toujours que celle qu’ou tire deD en A est beaucoup plus forte.
- Si on charge extérieurement la zône C et celle D en la tenant par le bouton, et en présentant alternativement les deux zones au conducteur, et que l’ayant posée et isolée sur un plateau, on touche le bouton À o'c la bande C, et ensuite ce même bou-
- ( x ) Si, lorsqu’on applique l’excitateur (le C en A, on tient la bouteille par la partie D, la bouteille sera entièrement déchargée, et on recevra les deux tiers du coup: on suppose qu’on ne se sert pas alors d’un excitateur isolé.
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- SUR L’ELECTRICITE. 3i3
- fon et la zone D, on produit deux explosions, et Ja bouteille est entièrement déchargée.
- Si on ne charge que l’une des deux zones D, on ne produit pas l’explosion en touchant le bouton A et l’autre zône C, mais on la produit en touchant la zône C et celie D, dans ce cas la bouteille reste toujours chargée ; on peut ensuite les décharger séparément, ou n’en décharger qu’une pour la déchargerà diversesreprises,comme on a fait lorsque la bouteille étoit chargée intérieurement.
- Si ayant établi une déchargeen D(i),on charge extérieurement la zône C, et qu’ayant ensuite isolé cette bouteille, on touche la zône I) et ensuite le bouton A, on produit l’explosion : dans cette circonstance la partie d’électricitéintérieure de lazône C qui s’est dépouillée sur l’intérieur de celle D a chargé en moins la zône extérieure D, et par cet te explosion l’équilibre s’est rétabli entre ces deux surfaces opposées. Si donc on touche ensuite le boulon A et la zône G, on a une autre explosion, rien n’ayant été changé à la charge de cette zône; si enfin au lieu de toucher le bouton A et la zôneC, on eût touché la zône D et celle C, on auroit eu encore l’explosion, attendu que les deux tiers de l’électricité accumulée sur la zône C auroient passé sur celle D.
- Si on ajuste deux petites bandes d’étain arrondies A et B, communiquant avec chacune deszônes,et qui soient entr’elles à un pouce de distance ( voyez
- ( i ) On soutient à cet effet la bouteille en la tenant vers D; l’effet qui suit ne pourroit av*ir lieu, si onia tenait par le bouton.
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- 3i4 RÉCRÉATIONS figure deuxième), lorsqu’on chargera ce! le bouteille inférieurement, il partira de temps à autres plusieurs explosions entres les deux zônes, occasionnées par l’électricité qui se dépouillera de la zone C sur celle D: si cette communication se termine en pointe, celte zone C se déchargera de même, mais sans explosion, et on apercevra seulement le feu électrique sortir d’une de ces pointes, pour rentrer dans l’autre. Si au lieu de deux zônes, on en met une quantité d’un demi-pouce de large, et distantes entr elles de trois ou quatre lignes, elles produiront une espèce de mousquet erie à mesure qu’elles se dépouilleront de leur électricité: remarquez qu’il faut pour cela que la zone inférieure ne soit pas isolée.
- Nota, fi le sytême du docteur Francklîn avoit besoin de nouvelles démonstrations, ces expériences qui prouvent que les commotions électriques ne sont produites que par l’équilibre qui se rétablit entre les deux surfaces du verre différemment chargé en plus et moins, suHiroient pour détromper ceux qui ne sont pas de son sentiment sur la marche du fluide électrique dans l’expérience de Leyde.
- On peut garnir une bouteille avec trois zônes dont les surfaces soient différentes, afin de varier davantage ces expériences, mais les effets qu’elles produiront tendront toujours à rétablir l’équilibre entre les deux surfaces de la bouteille.
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. 3i5
- QUARANTE-SIXIÈME RÉCRÉATION.
- B O VIEILLE LUMINEUSE.
- CONSTRUCTION.
- A.U lieu de garnir une bouteille intérieurement et extérieurement avec du métal, garnissez-la avec de l’aventurine ( i ); ajustez-y une petite tringle terminée d’un côté par un bouton, et qui communique de l’autre dans son intérieur en passant au travers d’un bouchon que vous mastiquerez au goulot de cette bouteille; recourbez cette tringle, afin qu’elle puisse servir à la suspendre au conducteur de la machine électrique.
- E F F E T.
- Cette bouteille étant suspendue au conducteur, si, pendant qu’on électrise, vous approchez le doigt à diverses reprises sur sa surface extérieure ou une petite tringle garnie d’un bouton, vous verrez très- ' distinctement l’extérieur de cette bouteille se dépouiller de son électricité, ce qui sera fort sensible par les traits de feu qui se rendront de tous côtés vers l’endroit que vous toucherez: aussi-tôt que
- (i) L’aventurine est une poudre composée avec de petites lames de cuivre très-minces et coupées par petites parties : on met dans la bouteille un peu de colle de poisson, on remue’ la bouteille de tout sens, et ayant vidé le superflu, ou y jette, un peu d’avenlurine, et on tourne la bouteille de tout sens pour qu’elle s’attache de tous côtés: on en garnit de même, son extérieur.
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- 3,6 RECREATIONS cette bouteille sera totalement chargée, cet effet cessera, attendu qu’alors sa surface extérieure se trouvera entièrement dépouillée. Dans cet état, si avec l’excitateur vous produisez l’explosion, la bouteille paroîtra à l’instant remplie de lames de feu qui se répandront de tous côtés dans son intérieur, et qui seront occasionnées par le retour delà matière électrique.
- Nota. On peut faire de cette bouteille un amusement , en garnissant seulement son intérieur d’aventurine, et en la couvrant extérieurement avec du métal découpé de telle figure qu’on voudra , afin qu’il n’y ait que les parties laissées à jour qui paraissent lumineuses lors de l’explosion.
- QUARANTE-SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- Construire un petit navire dont le mât s oit brisé par une explosion électrique.
- CONSTRUCTION.
- Paites un petit navire très-léger de bois ou de cuivre, ayant environ trois pouces de longueur A B (figure troisième, planche trente-unième), dont le mât soit formé d’un petit tube de verre C, semblable à ceux dont on se sert pour les baromètres; renfermez-y quelques gouttes d’eau; scellez-le par ses deux extrémités avec delà cire d’Espagne, après y avoir introduit par chacun de ses orifices un fil d’archal dont un des boutsiD soit dans ce tube,
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- SUR L’ELECTRICITE. 3i7 éloigné d’uné ligne de l’extrémitéE; de l’autre, ajustez ce mât douanière que le Ül d’archal qui entre du côté C puisse communiquer avec l’eau du bassin sur lequel vous devez le placer, et que le fil d’archal qui entre par l’autre bout, soit terminé par une petite boule de métal F (i).
- Ayez une planchette C H(même figure) que vous découperez dans la forme d’un nuage; couvrez-la de métal, ou tout simplement de papier argenté, et ajustez-y deux doubles tringles, au moyen desquelles vous puissiez lasuspendre au conducteur de la machine électrique.
- Ayez encore un bassin ou un plat de métal rempli d’eau, sur laquelle vous mettrez ce petit navire, de manière que la petite bouleFse trouve à un pouce au-dessous du nuage GH.
- E F F E T.
- Si après avoir fait communiquer à ce bassin la garniture extérieured un bocal de verre de grandeur médiocre , vous le chargez intérieurement, aussitôt que la charge aura acquis un certain degré de force, le bocal se déchargera de lui-même, attendu que la charge retournera à son extérieur en passant du nuage sur la petite boule, et de-là d’un fil d’archal à l’autre. L’explosion qui s’en fera dans le tube, le brisera, et le mât tombera en plusieurs morceaux (z), ce qui imitera en petit l’effet que
- (i ) Celte petite botildoit être creuse', afin quelle nen-traînepas le navire de côté.
- (i) Il faut coller sur ce tube tin petit papier mince, non-seulement pour le masquer, mais aussi afin que les éclats ne puissent sauter aux yeux.
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- 3,8 récréations
- produit un coup de tonnerre tombant sur un vais* seau.
- Nota. Le passage subit de la matière électrique qui occasionne l’explosion qui se fait dans le tube, dilate tout-à-coup l’air qui s’y trouve renfermé, cet air ne pouvant pénétrer, ainsi qu’elle, ni le verre, ni la cire, fait un effort suffisant pour le briser avec violence. Si le tube étoit trop gros, cet effet n’auroit pas lieu, à moins que d’un autre côté l’explosion ne fût plus forte.
- QUARANTE-HUITIÈME RÉCRÉATION.
- Conslruireune petite maisonnette qui puisse etre renversée par une explosion électrique.
- CONSTRUCTION.
- J1 Ai TE s faire une petite maisonnette de bois de huit à dix pouces de hauteur (figure qnatrième, planche trente-unième), dont les quatre faces soient ajustées de manière qu’elles puissent s’abaisser au moyen de deux charnières placées au bas de chacune d’elles sur le plancher IL; que ces quatre faces étant relevées puissent aussi être retenues et jointes ensemble par le toit M,dans lequel elles doivent un peu s’emboîter.
- Faites passer au travers d’une petite cheminée A, que vous aurez placée au-dessus de ce toit, une tringle de cuivre N qui la traverse, et qui soit terminée d’un côté par une petite boule B de même métal; que de l’autre côté elle communique dans l’intérieur de ce petit édifice.
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. 3,d
- Placez sur le plancher IL deux supports de bois O et P qui se terminent en forme d’une fourche. Ces supports doivent servir à soutenir deux petites tringles de cuivre D et E qui entrent dans un petit tuyau de carton T; chacune d’elles doit avoir un anneau Q et R ; celui R doit communiquer à la partie de la tringle N qui entre dans cet e'difice, et l’autre au pied du plancher, au moyen d’une petite chaîne qui communique aussi en dehors. Ayez une petite pointe A ( figure cinquième, même planche) que vous puissiez placer au-dessus de cette maisonnette.
- Ménagez sur un des côtés de cet édifice une ouverture G H, d’un pouce quarré et de deux lignes de profondeur,danslaquellevouspuissiezintroduire très-aisément la petite tablette (figure sixième); cette tablette doit être .traversée diagonalement d’une petite lame de métal A B. Mettez précisément à l’angle G de l’ouverture ci-dessus un fil de laiton qui sorte en dedans de l’édifice en forme d’anneau, et à l’autre angle H une petite tringle de cuivre qui descende le long de la muraille S, jusques sur le plancher. Cette tringle doit communiquer à un fil de laiton ajusté sur ce plancher à l’endroit I, et elle doit sortir en dehors de cet édifice.
- Insérez dans-le tuyau de carton T une petite pincée de poudre à tirer, que vous serrerez entre les deux petites tringles D et E, de manière que leurs extrémités ne soient tout au plus qu’à deux lignes de distance; posez ensuite le tout sur les deux supports O et P, et faites communiquer l’anneau R à la tringle N, et celui Q à la chaîne V ; suspendez
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- 320 RECREATIONS au conducteur ie nuagedela précédente Récréation, et qu’il uesoil qu’à un pouce de distance de la boule R; laites communiquer la garniture extérieure d’un grand bocal, ou d’une batterie à la chaîne V, et chargez-la intérieurement.
- EFFET.
- Aussi-tôt que ce bocal sera entièrement chargé, le fluide qui sera accumulé dans son intérieur franchissant tout-à-coup l’intervalle qui se trouve entre le nuage et la boule B, retournera sur son extérieur, et passant au travers des petits tuyaux D E, il enflammera la poudre qui y aura été renfermée, son explosion suffira pour soulever le toit de cette maisonnette, et en écarter les côtés avec violence , ce qui imitera très-bien l’effet d’un coup de tonnerre qui renverse un édifice.
- AUTRE EFFET.
- Si on place au-dessus de celte maisonnette la pointe ( figure cinquième), et qu’elle soit éloignée d’un pouce du nuage qu’on électrise , elle attirera successivement toute l’électricité que le plateau fournit au nuage; le bocal, dans cetle circonstance, ne pourra pas se charger, et il n’y aura par conséquent aucune explosion. Cette expérience fait eonnoître le pouvoir qu’ont lés pointes élevées sur les édifices pour les garantir du tonnerre.
- AUTRE E F E E T.
- Si au lieu de faire communiquer la boule B aux petits tuyaux de carton, on la fait communiquer an petit conducteur qui aboutit à l’angle G de l’ouverture
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- SUR L’ÉLËCÏRïCÎTÉ. dit Verture quarrée faite à cette maisonnette, et qu’ort poserions cette ouverture la tablette (ligure sixième), de manière que ses deux angles A et B soient en contact avec ceux G et H, et qu’ensuite on charge intérieurement le bocal en faisant communiquer son intérieur à l’endroit I, le fluide électrique passant au travers delà lame de métal qui traverse ce quarré lors de l’explosion, ne le dérangera pas de sa place.
- Si on le met dans un sens contraire, c’est-à-dire' de manière que les angles G et D joignent les conducteurs qui se rendent à ceux G et H, l’explosion aura également lieu, attendu que la matière électrique franchira l’intervalle G H; mais alors cette explosion fera sauter la pierre, de même qu’un coup de tonnerre renverse celle d’un édifice sur lequelle tombe : cette expérience fait voir que l’électricité traverse plus facilement et plus promptement les métaux, que d’autres corps, tels que le bois.
- QUARANTE-NEUVIÈME RÉCRÉATION. Electriser un verre par le mouvement de Vain PRÉPARATION.
- P renez Un vèrre à boire fort mince, et lë tenant par la patte, faites souffler avëc force et à plusieurs ïeprises dans son intérieur (i); présentez aussi-tôt
- (i) On se sert d'un soufflet à deux vents.
- i
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- 322 RÉCRÉATIONS
- ce verre à quelques petites feuilles d’or, ou 'à une
- poudre très-fine et très-légère.
- EFFET.
- La violence avec laquelle l’air a frappé le verre, produit le même effet que si on l’a voit légèrement frotté, et il acquiert assez de vertu électrique pour attirer et repousser alternativement les petites parcelles de poudre légère ou de feuille d’or qu’on lui présente, comme le feroitun tube qu’on auroit un peu frotté.
- CINQUANTIÈME RECREATION. Électriser un tube de verre par communication.
- PRÉPARATION.
- JpR E N ez un petit tube de verre de sept à huit pouces de longueur (i), et le tenant par une de ses extrémités, posez l’autre sur le conducteur de la machine électrique.
- E F F E T.
- Si vous présentez ce tube à de petites "parcelles d’ôr, ou à quelque poussière fort légère,elles seront attirées. Quoique dans cette expérience ce tube ait acquis un peu de vertu électrique pour avoir été en
- (i) Un flacon rempli, d’eau réussit mieux.
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ 323
- cont act avec le conducteur,il n’eu faut pas conclure que le verre soit électrique par communication, de même que les métaux et autres corps qu’on regarde comme conducteurs; dans cette expérience, ce tube s’est chargé d’électricité vers les endroits qui ont touché le conducteur, de même qu’une bouteille s’en charge vers ceux qui sont couverts de métal, lorsque ce métal communique au conducteur qu’on électrise.
- Nota. On n’a fait ici mention de cette expérience, que pour détromper ceux qu’on a voulu par ce moyen induire en erreur sur les effets et la nature de l’électricité.
- CINQUANTE-UNIÈME RÉCRÉATION.
- Éxpérience sur la grandeur et la force de Vétincelle électrique, relativement à la grandeur des conducteurs.
- PRÉPARATION.
- I l faut construire l’électromètre ( figure septième, planche trente-unième ) ; il est composé d’un petit globe de cuivre A, d’environ sept à huit pouces de diamètre, monté sur une tige B, de même métal, qui passe au travers de la partie supérieure du pied ou support de bois C : ce support est percé dans sa longueur pour y recevoir un fil de laiton qui touche d’un bout à cette tige B, et de l’autre sort en dehors de ce support eu forme d’anneau. E est une
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- 324. RÉCRÉATIONS
- petite (ête fixée sur l’autre extrémité de la tige B; elle sert pour l’avancer ou la reculer. Cet électro-mètre se fixe sur la table où est posée la machine électrique, de manière que le petit globe A soit à portée d’en tirer des étincelles. On peut faire communiquer l’anneau D au plancher, au moyen d’une chaîne.
- E F F E T.
- Si on électrise le premier conducteur, et qu’on • en approche doucement l’électromètre jusqu’à ce qu'il en tire des étincelles, on pourra remarquer qu’elles se succèdent très-proraptement les unesaux
- Si on ajoute ensuite un deuxième conducteur d’une étendue en surface beaucoup plus considérable que celle du premier, et qu’onne change pas de place l’électromètre , il n’en tirera pas d’étincelles; mais si on l’approche du conducteur, il en tirera alors, avec cette différence, qu’elles seront bien plus fortes, mais beaucoup moins fréquentes, et moins longues que dans l’expérience précédente (i).
- REMARQUE.
- Il semble qu’on pourroit conclure de ces deux expériences, que les grands conducteurs n’augmentent pas la quantité d’électricité; et effectivement, il est assez naturel de penser que le plateau n’en fournit pas plus dans une de ces circonstances que
- (i) Dans ces deux expériences, il faut, autant qu’il est possible, tourner le plateau avec une même vitesse.
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- dans l’autre : s’il est ainsi, la différence de la force de l’étincelle vient de ce qu’on la tire lorsqu’il y a une plus grande quantité d’électricité accumulée; et d’un autre côté, on ne la tire plus courte qu’à cause que cette même quantité occupant plus d’étendue, forme nécessairement autour de ces conducteurs une atmosphère qui a alors moins d’épaisseur : il y a aussi lieu de croire que l’électricité se dissipe moins vile sur un conducteur d’un gros volume, que sur un petit : s’il est ainsi, un grand globe de carton couvert de métal, seroit très-propre pour servir de second conducteur. Si le deuxième conducteur augmentait l’électricité, on chargerait plus promptement une bouteille, loi'squ’il communique au premier : c’est cependant ce qui n’arrive pas; on peut même la charger aussi promptement en approchant son bouton du plateau, après avoir retiré le premier conducteur (i).
- Nota. On a découvert depuis peu un moyen fort ingénieux pour augmenter la force et la longueur de l’étincelle électrique parle secours d’une armure faite en forme d’un cylindre creux dont on enveloppe le conducteur, et qui empêche la dissipation de la plus grande partie du fluide électrique qui s’y accumule ; cette armure qui doit communiquer au pied de la machine électrique, lui rendant la partie qui se dissipe, augmente successivement la quantité d’électricité que le plateau
- (i ) Dans celte dernière expéi
- des^oSs U'°D k Char8° P,US
- vîie eu l’approchant plus près
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- 326 RÉCRÉATIONS fournit Cette augmentation d’appareil peut s’ajuster à toutes sortes de machines éleclriques, en observant les mesures et les précautions indiquées par l’auteur (i):on eu peut voir un détail bien circonstancié dans le journal de Physique de M. l’abbé Rosier.
- CINQUANTE - DEUXIÈME RÉCRÉATION.
- PAPILLON ÉLECTRIQUE.
- CONSTRUCTION.
- Prenez une verge de cuivre A d’environ trois pieds de long (figure première, planche trente-deuxième ), à l’extrémité de laquelle vous ajusterez un petit cylindre ou bouton, d’un demi-pouce de long B, percé d’un petit trou à ses deux extré-
- EFFET.
- Si une personne étant isolée et communiquant au conducteur d’une machine électrique, tientde l’autre main cette verge de cuivre, il sortira des aigrettes lumineuses des deux extrémités du petit cylindre B; et si dans l’obscurité il fait faire différens mou-vemens à cette tringle, il semblera voir un papillon voltigeant de tous côtés, attendu qu’alors on n’ap-percevra que ces aigrettes.
- (i) M. Destienne, écuyer, avocat au parlement, premier huissier du grand-conseil,
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. Î2j
- CINQUANTE.TROISIÈME RÉCRÉATION.
- Bouteille qui se charge par la communication de la Jlamme.
- Servez-vous d’une bouteille préparée de même que pour l’expérience de Leyde ( figure deuxième, planche trente-deuxième ), et au lieu d’y insérer un fil de fer garni de son crochet, couvrez-la d’une petitelampe A, faite en forme d’entonnoir, auquel pende un fil de fer qui touche la garniture intérieure de cette bouteille : allumez cette lampe, et placez-laou tenez-la à quelque distance du conducteur de la machine.
- EFFET.
- Si cette bouteille, ou la flamme de cette lampe se trouve dans l’atmosphère d’électricité de ce conducteur, cette bouteille se chargera de même quj si la garniture intérieure y communiquoit, et elle sera par conséquent en état de donner la commotion , ce qui fait voir que la flamme est de même que les métaux, capable de transmettre l’électricité; pendant cette expérience la flamme que cette lampe produit paroîtra s’alonger sensiblement et se terminer en pointe.
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- 323 RÉCRÉATIONS
- CINQUANTE-QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- Représenter un portrait au naturel par le moyen de P électricité.
- CONSTRUCTION.
- Dessinez sur du papier lin et uni, de la grau* deux- cl’unecarte à jouer, une tête d’un pouce ou d’un pouce et demi de grandeur ( figure troisième, planche trente-deuxième), ou servez-vous tout simplement d’une gravure ; découpez-en à jour tous les traits le plus délicatement qu’il vous sera possible ; pour cet effet ayant légèrement mouillé çette gravure, collez-la seulement par ses bords sur-une planchette de bois très-unie, dont les pores soient très-serrés, tel que celui d’alizier, etservez--vous d’une lancette que vous aurez mastiquée dans un petit manche de bois;collez sur chacune des deux extrémités Aet B de cette découpui'e, une petite lame d’étain en feuille.
- Faites construire une presse (figure quatrième, même planche)',composée de trois plaques de bois dur de six àseptpoucesde lopg sur quatre pouces de large et un pouce d’épaisseux-;que celle A B soit garnie intérieurement de deux écrous, dans lesquels doivent se visser les deux vis à tête C et D qui doivent passer et couler ap travers des deux autres plaques EF et GH; ayez une forte visl, dont la tête soit en forme d’anneau, afin de pouvoir la visser fortement avec un petit levier de fer; placez-la au
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- centre de la plaque E F, de façon qu’appuyant sur celle G H elle puisse serrer convenablement le portrait ci-dessus, qui doit être mis entre les deux plaques A B et G H; ayant de le placer, il faut mettre sur le côté qui n’est point garni de métal, une petite feuille de papier très-uni ou un morceau de vélin ou de satin blanc; et sur l’autre côté, une feuille d’or, et y ajoutant ensuite de part et d’autre quelques cartes à jouer ; enfin on observera que les deux lames d’étain soient saillantes des deux côtés de cette presse.
- Ayant ainsi disposé le tout, on chargera une forte batterie de trois ou quatre jarres, et on fera passer l’explosion au travers de cette feuille d’or, en faisant communiquer l’extérieur de la batterie à un des côtés de la lame d’étain, et en posant un des côtés de l’excitateur isolé d’abord sur l’autre côté, et ensuite sur le conducteur communiquant à l’intérieur de cette batterie; alors si l’explosion a été bien forte, et le portrait bien découpé, ce portrait se trouvera parfaitement imprimé sur le papier ou satin , de même que s’il l’eut été avec une planche en taille-douce : cette impression, occasionnée par la fusion de cette feuille d’or qui aura été réduite en chaux, sera ineffaçable.
- Nota. Comme il faut beaucoup d’adresse et de patience pour découper parfaitement ces sortes de portraits, et qu’on y emploie d’ailleurs beaucoup de temps, on peut se contenter de découper difl'é-rens petits objets, tels que des fleurs, des chiffres et autres objets agréables.
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- 33o RÉCRÉATIONS
- CINQUANTE - CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- CANNE ÉLECTRIQUE.
- CONSTRUCTION.
- a i T ss faire, par le ferblantier , trois canons cie fer blanc, de la longueur d’une canne, et qui puissent entrer l’un dans l’autre, et une verge de fer qui puisse s’insérer dans le plus petit de ces canous, que tous aillent en diminuant un peu de grosseur, afin de pouvoir les ajuster bout à bout et en former par ce moyen une seule pointe de douze à quinze pieds de longueur ; ajustez un bout à cette espèce de canne, et une pomme à vis qui puisse s’ôter.
- EFFET.
- Si, étant montée sur le tabouret électrique, dans nn temps bien favorable à l’électricité, une personne ainsi isolée tient cette pointe dans une situation verticale, et qu’une autre personne présente le doigt à quelque partie de son corps, il en sortira une étincelle.
- AUTRE.
- Ayez un petit bocal de verre blanc, renfermant un électromètre fait avec deux petites boules de sureau, suspendues à même hauteur avec deux fils de lin très-fin, qui doivent communiquer à une virole placée dans le goulot de ce bocal : mas-
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- SUR L’ ÉLECTRICITÉ. 33i
- tiquez-le sur un support assez pesant pour empêcher la canne qui doit être vissée sur cette virole, d’être entraînée par son poids. Posez cet appareil sur une terrasse ou sur tout autre endroit un peu
- EFFET.
- Dans un temps où il y a beaucoup d’électricité, elle sera rendue sensible par le plus ou moins d’écartement des deux petites boules ; observez qu’il faut que les deux fils qui le soutiennent, soient parallèles, lorsquecesdeux boules se touchent presque, afin que la moindre partie d’électricité puisse les repousser.
- CINQUANTE - SIXIÈME RÉCRÉATION. ÉLECTRICITÉ DE POCHE.
- C et appareil n’est autre chose qu’une petite bouteille de Leyde. Prenez un tube de verre d’un pouce de diamètre, et de sept à huit pouces de longueur ( figure cinquième , planche trente-deuxième), fermé à la lampe d’émailleur du côté A; remplis-sez-le de feuilles d’or faux, et garnissez-le d’étain en dehors jusqu’à un pouce de son ouverture; introduisez-y un fil de cuivre surmonté d’un petit bouton B, que vous mastiquerez à l’ouverture de
- Prenez un ruban de soie d’un pied et demi de long, préparé avec la gomme élastique ou avec le
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- S3a RÉCRÉATIONS vernis à la gomme co pale, et en outre un petit morceau de peau de lièvre, garni de deux doigtiers^
- E F F E T.
- Ayant mis entre le doigt index et le pouce ce morceau de peau, et tenant le tube entre les deux doigts suivans, de manière que le bouton de ce tube et la partie qui n’est point garni d’étain , soient au-dessus des doigts ; si vous prenez de l’autre main le ruban, et que vous le fassiez couler rapidement en l’élevant à plusieurs reprises, de manière qu’il frotte sur le bouton B, ce tube se chai'gera de même que si vous le présentiez au conducteur d’une machine électrique, et il pourra donner lacommo-tion à plusieurs personnes qui formeroient lachaîne; ce petit appareil qu’on peut appeler le joujou de l’électricité, a l’agrément de pouvoir se mettre dans la poche, renfermé dans un étui.
- CINQUANTE-SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- B OU T El Z LE DE L E Y D E PORTATIVE. CONSTRUCTION.
- Ayez une petite bouteille de JLeyde dans laquelle vous introduirez un tube de verre ouvert des deux côtés et mastiqué à son goulot. Introduisez dans ce tube un fil de fer garni de son bouton ou crochet, auquel vous attacherez un fil de soie ; chargez cette bouteille et retirez son bouton au moyen de ce fil de soie.
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- SUR L’ELECTRICITE. 333
- E F F E T.
- La garniture intérieure decette bouteille ne pouvant communiquer avec l’extérieur, cette bouteille restera long-temps chargée, lorsque le temps sera sec. Pour s’en servir, on y insérera son crochet en le tenant suspendu avec le fil de soie ; ccî te bouteille sera en état de donner la commotion au bout de deux heures.
- CINQUANTE - HUITIÈME RÉCRÉATION.
- MAISON INCENDIÉE. F aites faire une petite maisonnette de fer blanc,
- dont les fenêtres soient découpe'es à jour, et dont le toit puisse s’ôter ; faites passer par ce toit un tube de verre, dans lequel soit renfermé un fil de cuivre A ayant un bouton à une de ses extrémités B ; et à l’autre C, un crochet.
- Aj ustez au fond de ce petit éd ifice un au tre fil ou tige de cuivre D, surmontée d’un bouton E ; que ce bouton et celui du tube soient à un demi-pouce de distance lorsque le toit est placé sur cette maisonnette ; mettez entre ces deux boutons de l’étoupe saupoudrée de poix résine.
- EFFET.
- Ayantfait communiquer cette maisonnette à l’extérieur d’une jarre, et sou crochet G au conducteur
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- d’une machine électrique avec laquelle vous la chargez , à l’instant de l’explosion, l’étincelle qui éclatera entre les deux boulonsE et B allumera l’élonpe, et il semblera que la maison est incendiée. Si la tringle de cuivre À est en pointe vers C, l’étoupe ne s’allumera point.
- CINQUANTE - NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- É L EC TROPHORE.
- O nomme électrophore un nouvel appareil électrique avec lequel on exécute une partie des expériences qui se font avec une machine électrique ordinaire. Cet appareil est très-simple ; il consiste en un plateau circulaire A (figure septième, planche trente-deuxième ) couvert de poix et de résine. Pour le construire, on le fait préparer en bois de chêne, composé de plusieurs pièces assemblées et emboîtées ; afin qu’il ne soit pas sujet à voiler, on le garnit d’un cercle de fer ou de cuivre qui lé déborde de trois ou quatre lignes, et on y verse une composition fondue, faite avec de la poix résine et de la poix de Bourgogne ; la gomme laque mêlée avec la poix résine dont on fait la cire à cacheter, seroit encore meilleure, mais elle est trop dispendieuse, lorsque les plateaux sont fort grands : il faut que la surface de ce plateau soit parfaitement plane. On . fait un autre plateau ou cercle de bois B, moins grand que l’électrophore, dont les bords sont arron-
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. 335 dis; on le couvre d’étain en feuilles, et on y attache trois cordons de soie ou un tube de verre C, pour le tenir isolé ; ce cercle doit être bien plan , afin qu’étant placé sur l’électrophore, il le touche en tous ses points, attendu que c’est de là que dépend principalement la bonté de cet appareil. Plus cet appareil est grand et plus l’étincelle est forte.
- Lorsqu’on veut obtenir de l’électricité, on secoue à plusieurs reprises sur le plateau une peau de chat ou de lièvre, après l’avoir bien essuyé.
- E F E E T.
- Si après avoir secoué celte peau sur le plateau, on pose au-dessus de lui le cercle B, en le tenant suspendu par le tube de verre qui l’isole, et qu’après avoir touché ce cercle du bout du doigt, on l’élève, et qu’on en approche le doigt une seconde fois, il en sortira une étincelle proportionnée à la grandeur de cet électrophore. Pour s’en convaincre, on peut poser sur ce même électrophore un cercle moitié plus petit,et on reconnoîtra aisément que l’étincelle est beaucoup plus foible. Si on pose une deuxième fois ce cercle sur le plateau et qu’on répète cette expérience, l’étincelle sera toujours la même , et ce n’est qu’après en avoir tiré une grande quantité' qu’on peut s’apercevoir de quelque diminution : il arrive même quelquefois que cet appareil, dans des temps secs, donne encore des étincelles deux ou trois jours après, sans qu’on l’ait frotté de nouveau.
- Au lieu de frotter ce plateau, on peut le disposer en faisant communiquer à ce cercle la chaîne d’une machine électrique, de même que si on vouloit
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- RECREATIONS
- charger un tableau magique ; mais alors le platead se trouve chargé en plus, au lieu que dans la précédente expérience, il se trouve chargé en moins. Oii peut s’en assurer par le procédé qui suit.
- Prenez un électromètre, composé de deux petites boules de sureau, suspendues à deux fils de lin; présèntez-leur une bouteille, chargée au conduc-» leur de la machine électrique, elles s’écarteront : présentez-leur au contraire une autre bouteille ^ chargée avec l’électrophore, elles se rapproche-»
- Cet appareil, qui, de même qu’une machine électrique ordinaire, est composé d’un corps électrique par lui-même, et d’un autre électrique par communication, produit en apparence des effets opposés. Dans l’appareil ordinaire, deux pointes sont suffisantes pour enlever l’électricité accumulée sur le verre: dans celui-ci , deux pointes, misessous le cercle, n’en fournissent pas à l’électrophore. Dans l’appareil ordinaire, si on touche le conducteur^ on tire l’étincelle, dans celui-ci on n’en tiré point; dans le premier, on ne tire qu’une étincelle si on cesse d’électriser; dans celui-ci, on en tire plusieurs , sans qu’il soit besoin de frotter ffe nouveau
- Tant de disparités viennent sans doute de ce que le plateau de résine étant électrisé en moins, enlève au cercle une partie de l’électricité qui lui est propre, et qu’en le touchant, on lui en fournit de nouvelle; ce qui paroît assez vraisemblable , puisqu’il charge en moins une bouteille de Leyde ; et si ce plateau ne reprend pas par le premier attouchement toute l’électricité qu’ilaperdue, c’est vraisemblable-
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- SUR L’ ELI CT RI CITÉ. 337 frient qu’il n’en peut reprendre qu’aux endroits du plateau qui sont parfaitement en contact avec Jecer*' cle conducteur, et qu’en posant une seconde fois le cercle sur le plateau, il ne produit un nouvel effet que parce qu’il le touche en d’autres points : conséquemment, si le plateau et le conducteur éfoient parfaitement plans, on tirerait très-peu d’étincelles, et, elles seraient plus fortes; tout ceci n’élant que des conjectures hasardées, les nouvelles découvertes ne servent-éllés donc qu’à nous jeter de plus en plus dans l’erreur sur les mojfens que la nature emploie dans ses opérations!
- SOIXANTIÈME RÉCRÉATION.
- Singulière expe'rience sur Vélectrophore. On a démontré ci-dessus qtieTélectl-ophore étant frotté, étoit électrisé en rrtoins, et qu’en communiquant âu conducteur d’unè machine électrique, il l’étoit alors en plus : on peut s’en assurer exactement par lé procédé qui suit. Frottez et électrisez l’électrophore, et ayant chargé une bouteille de Leyde, prenez-la par son fond extérieur, et formez avec son crochet quelque dessin oti trait silr ce plateau; chargez ensuite Une autre bouteille de façon que son intérieur soit électrisé en moins, et formez de même d’autres traits à d’autres endroits. Prenez un tamis, et saupoudrez légèrement sur cet électrophore de la poudre à poudrer.
- EFFET.
- 3La poudre, répandue sur les endroits où a passé
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- 338 R ÉCiUATl.ONS
- l’électricité en plus de la première bouteille, paroî-tra s’écarter des deux côtés de ce passage, et celle qui se trouvera au-dessus de celui où a passé la deuxième bouteille, paraîtra se rapprocher'. Cette ex périence est analogue à celle quise fait avec l’électromètre dont on a parlé ci-dessus.
- Appareil pour connoitre quels sont les corps les plus propres à transmettre £ électricité.
- CONSTRUCTION.
- Les corps non électriques par eux-mêmes sont en grand nombre, mais il en est qui sont pins propres que d’autres à transmettre l'électricité; de même qu’il est des corps qui sont plus ou moins électriques par eux-mêmes, et il en est sans doute qui ne sont électriques, ni par eux-mêmes, ni par communication. Pour s’en assurer, ayez plusieurs petites tringles ou cylindres de quatre à cinq lignes de diamètre, sur sept à huit pouces de long, tels que A B ( ligure huitième, planche trente-deuxième) ; qu’à une de leurs extrémités A soit mastiquée une virole surmontée d’une petite boule de cuivre, et qu’à Vautre B soit mastiquée de même une virole, garnie d’un anneau pour pouvoir lasuspendre au conducteur d’une machine électrique.
- • Servez-vous à cet effet de différens corps, tirés de différentes matières, métalliques, minérales,animales, ou végétales, en observant que ces deux dernières, telles que les os, l’ivoire, les nerfs, la cire, les bpis, les charbons, les plantes, etc. doivent
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. 33g
- être parfaitement sèches, faute de quoi leur humidité les rendroit conducteurs, quoiqu’ils ne le fussent pas naturellement. Electrisez-les successivement, et examinez avec l’électromètre-, ou en tirant l’étincelle, ou en chargeant une bouteille avec un égal nombre de tours du plateau, quels sont ceux qui donnent le plus ou moins d’électricité; examinez aussi combien il faut tourner de fois le plateau pour qu’un de ces corps charge une bouteilleau même degré qu’un autre, et la différence des tours sera en raison du plus ou moins de propriété que ces corps auront à transmettre l’électri-cilé: on peut aussi employer dans cette expérience des tubes remplis de difîërens liquides, ou de substances mises en poudre, dont on ne pourroit former un corps solide, sans altérer leur vraie propriété à cet égard.
- SOIXANTE-UNIÈME RÉCRÉATION. SE RP EN TE A UX ÉLECTRIQ UES.
- CONSTRUCTION.
- P renez un carreau de verre de douze à quinze pouces quarrés; mettez-y une couche de colle de poisson jusqu’à un pouce de ses bords ; semez-y de l’aventurinede manière que l’endroit enduit de colle en soit entièrement couvert : appliquez sur l’autre face de ce carreau une feuille d’étain ; ajustez le tou-* dans un cadre.
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- RECREATIONS
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- EFFET.
- Ayant chargé cetappareildemêmeque le tableau magique, si vous eu faites la décharge avec l’excitateur, il paroîtra une quantité d’éclairs étincelant et serpentans, qui se rendront tous à l’endroit où vous poserez son bouton ; et si au lieu de décharger le tableau, vous le touchez avec l’excitateur, pendant qu’on l’électrise, il paroîtra successivement des éclairs : on peut, au lieu dégarnir entièrement en aventurine la partie supérieure du plateau, y tracer une ligne spirale d’un demi-pouce de largeur, couverte d’aventurine (figure neuvième, même planche), de manière que son extrémité B soit distante d’environ un pouce d’une petite bande d’étain, qui communique à la garniture inférieure; et alors, laissant tomber la chaîne du conducteur au centre A, ces éclairs parcourront par intervalles toute cette spirale à qaesure que ce tableau se
- OBSERVATIONS
- Et maximes générales spr les précautions qiéil faut prendre pour la réussite des opérations électriques.
- Te temps le plus sec, et particulièrement lorsqu’il est àla gelée, est le plus favorable pour toutes les opérations électriques où il est nécessaire d’une grande abondance de ce fluide ; à defaut on peut s’en pro-
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- SUR L’ ÉLECTRICITÉ. S41 cuver, en allumant un bon feu dans la chambre où est placée la machine, en faisant chauffer et sécher les coussins, et la machine même( i ): on peut encore l’augmenter avec l’amalgame d’étain etdemer-? cure, mêlé avec du blanc d’Espagne ou du cinabre.
- Get amalgame produit assez souvent sur le plateau des petites taches noires, et d’une substance raboteuse, qui, avec le temps, s’agrandissent et s’y amassent en assez grande quantité: il est essentiel de les ôter avec soin, à mesure qu’elles paroissent, sans quoi elles nuiroient aux effets de l’électricité.
- Il se forme quelquefois une incrustation assez épaisse de cet amalgame, qui s’étend sur les coussins j mais loin de leur nuire, elle sert à Jes bonifier : si on la gratte un peu, elle augmente encore beaucoup l’électricité, et dispense par ce moj'en d’y mettre de nouvel amalgame.
- Gomme la matière électrique est fournie au conducteur parles coussins, il semble nécessaire qu’ils .communiquent à leur tour avec des corps qui soient bons conducteurs, et sur-tout avec le plancher lorsqu’il n’est pas trop sec, afin qu’ils puissent tirer du réservoir commun une plus grandequantité d’électricité , et la rendre au plateau. Si on est à portée de faire communiquer les coussins à la terre, au moyen d’un fil d’archal, l’électricité sera encore plus
- Les coussins doivent être oblongs, et avoir pour diamètre le tiersde celui du plateau; il ne faut pas
- ( 1 ) Avant de se servir d’une machine électrique, il faut avoir soin de la bien essuyer, en se seryantàcet effetd’iin linaè "chaud et sec. ‘
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- :>42 RÉCRÉATIONS qu’ils serrent trop fortement, cela ne serviroit qu’à exposer le plateau à être brisé, sans obtenir pour cela un plus grand effet : les plateaux sont encore sujets à se briser lorsqu’ils ne tournent pas bien ronds.
- Lorsqu’on charge une bouteille, et que son crochet ou bouton étant éloigné d’une petite distance du conducteur, ne reçoit plus d’étincelles, elle est chargée alors autant quelle le peut être, eu égard à sa grandeur, et elle n’en peut acquérir une plus grande quantité.
- Afin qu’il ne se perde aucune partie du fluide électrique que le plateau fournit au conducteur, il est essentiel que la machine n’ait dans sa construction aucune partie anguleuse qui puisse l’attirer , et le conducteur aucune partie semblable qui puisse jelaisser échapper. Il faut même éloigner à deux ou trois pieds de la machine tous corps qui, étant électriques parcommunication, présenteront des parties pointues et anguleuses.
- Plus le plateau d’une machine est grand, plus aussi ( toutes choses d’ailleurs égales) elle produit defortes et longues étincelles,sonatmosphère étant alors plus considérable ; cependant la commotion, produite par une petite machine, est toujours beaucoup plus piquante et plus sensible que celles que produisent les plateaux qui sont d’un fort grand diamètre ( i ).
- (i) Il est à présumer qu’une machine composée de plusieurs plateaux de moyennegrandeur, seroit beaucoup plus violente pour la commotion qu’une autre composée d’un seul plateau, lequel seroit d’une grandeur égale à ces premiers joints ensemble.
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- SUR L’ÉLECTRICITÉ. 343
- En supposant qu’on ait chargé séparément et au-1anl qu’il est possibledeux bouteilles garnies de différentes grandeurs, l’explosion sera plus forle sur la bouteille dont la surface est plus grande; si au contraire on les chargeoit très-peu, la plus petitede ces bouteilles pourrait produire alors l’explosion la plus sensible.
- Lorsque les jarres ou bouteilles sont garnies trop haut,et quelles viennent à se charger d'une certaine abondance de fluide électrique,elles sontsujettesà se décharger d’elles-mêmes.
- Il ne faut employer les batteries électriques que dans des temps favorables à l’électricité, autrement il pourrait arriver qu’elles ne se chargeassent pas du tout,sur-tout quand ellessonf composées d’un grand nombre de petites jarres, at! en-lu que dans les temps d’humidité il suffit qu’une seule ne soit pas bien essuyée , pour qu’elles perdent toutes une bonne partie de l’électricité qui leur est fournie par le plateau qui,dans ces mêmes temps, n’en recueille pas beaucoup de son côté.
- Lorsqu’on décharge une bouteille,il ne faut pas poser l’excitateur sul’endroit le plusfoible, ce qui pourrait faire casser la bouteille,si l’explosion éioit forte. Si une bouteille, est fêlée, elle ne peut jamais se charger, et même dans une batterie, il suffit qu’il y en ait une pour empêcher toutes les autres de se
- A défaut de support de verre, on peut employer du bois frit et séché au four, mais il y a du choix dans la qualité de ceux qui peuvent servir ; engéné-
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- 344 RÉCRÉATIONS
- ral les pins durssontles moins électriques (i),“quoiqu’on puisse se procurer de cette manière d’assez bons supports, cependant comme ils peuvent prendre de l’humidité peu à peu, et devenir par conséquent conducteurs, il faut, autant qu’il est possible; employer le soufre, le verre ou la soie ; le soufre paroît être la substance la plus propre à isoler.
- Lorsqu’oncharge une bouteille et principalement une batterie, il faut bien prendre garde de s’exposer à en recevoir l’explosion par quelque inadver-' tance, et ne pas s’aviser sur-tout de toucher ( pendant la charge) le conducteur de la machiné, ou ce qui le fait communiquer à la batterie, attendu qu’il pourroit arriver que le fluide électrique retournât par ce moyen à l’extérieur des jarres qui la composent^ en suivant un chemin qu’on n’auroit pâs prévu, et dans lequel setrouveroit celui qui l’auroit touchd imprudemment.
- ( i) Le sapin, qui est résineux, est un des meilleurs qù’otf puisse employer.
- TOÈE PRE!
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- S43
- TABLE
- DES MATIÈRES ET RÉCRÉATIONS
- contenues dans ce volume.
- De V.Aimant. r
- Direction de T Aiman t. 2
- Attraction de VAimant. 4
- Communication de VAimant. S
- Déclinaison de V Aimant. 7
- Inclinaison de VAimant. ibid.
- Choix des pierres d'Aimant, 8
- Des diÿérens usages de l'Aimant, etc. g
- Manière de construire et dûaimanter les barreaux, etc. i3
- Manière Saimanter les cercles. 1 j
- Manière d'aimanter une lame (Vacier, etc. 20 Manière d'aimanter lespetites lames, etc. z3
- Manière cCaimanter une lame qui ait des deux côtés le même pôle. 24
- Récréation sur l’Aimant. Lunette magnétique. 2 6
- Prem. Récréation. Boite aux nombres. 28
- Récréation qui se fait avec cette boîte. 3o
- II. RÉC. Le Peintre habile. 31
- Récréation qui se fait avec ces boîtes. 33
- Autre Récréation. 34
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- 346 TABLE
- 1 II. RÉc. Boite aux chiffres à double botte. 35 Réc. qui se fait arec cette boite aux chiffres. 37
- Autre Re'c. qui sefait arec cette même boite. 38 Observation. 39
- Autre Récréation qui sc peut hasarder avec cette boîte. ibid.
- IV. Réc. Le petit Arithméticien. 42
- Récréation qui se fait avec cette boîte. 4^
- V. RÉç. Boîte aux métaux. 47
- Récréation qui sefait avec cette boîte. 49
- Autre Récréation,etc. 5i
- \ J. Réc. Botte aux fleurs. 5a
- Récréation qui se fait avec cette boîte. 53
- Autre Récréation. ibid.
- VII. RÉC. Vécu dans une tabatière. 54
- VIII. RÉc. Cadran magnétique horizontal. 56
- Récréation qui se fait avec ce cadran. 5 7
- Autre Récréation qui se fait avec ce même cadran. 58
- Autre construction,produisant une Récréation différente. 5g
- Récréation qui se fait avec ce cadran. 60
- A utre Réc. qui se fait avec ce même cadran. 6 r
- IX. RÉc. Jm Mouche savante. 62
- Récréation qui se fait avec cette mouche. 66
- X. -Réc. Cadran de communication. 68
- Récréation qui se fait avec ce cadran. 71
- Autre Récréation qui se fait avec ce même cadran. rjZ
- XI. RÉc. Anagramme magique. 75
- Récréation qui se fait ai ’ec cette boîte. qj
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- DES MATIÈRES. 347
- Anagramme du xtzo^Ur anie. 78
- XIÏ. RÉC. Il Oracle merveilleux. 7q
- XIII. RÉC. La Découverte inconcevable. 96
- XIV. RÉC. Les quatre nombres magiques. 99 Récréation qui se fait avec cette boîte. \ 01
- XV. RÉC. Les huit nombres magiques. io3
- XVI. RÉc. Boîte aux énigmes. ï 18
- XVII. RÉc. Cadran magnétique vertical. 113
- XVIII. RÉc. Le Puits enchanté. 118
- XIX. RÉc. La tête enchantée. 122
- XX. RÉc. Boîte aùx cartes. 125
- XXI. RÉc. Le Palais de l'Amour. 127
- Table magnétique et mécanique sur laquelle on
- pose ce petit édifice. 128
- XXII. RÉc. Pendule sonnante. 13 r
- XXIII. Réc. Les petits Clous. 184
- XXIV. RÉc. Aimanter une pincetfe sur le champ, en la frappant sur le plancher. 135
- XXV. RÉc. TJ ne petitefigure étant renfermée dans une bouteille remplie cCeau , la faire monter ou descendre à sa volonté. 136
- Table magnétique portative, servant aux Récréations qui sefont avec la Sirène,sans qu'il soit besoin daucun agent caché pour la faire agir. i3g
- XXVI. RÉc. Faire indiquer par la Sirène les
- nombres que diverses personnes ont choisis au hasard. 142
- XXVII. Réc. Faire indiquer par la Sirène,quel est le nùmbre quunc personne a librement et secrètement choisi. x 4^
- XXVIII RÉc. Faire indiquer par la Sirène, un
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- 348 TABLE
- mot quelconque qu’une personne a écrit sa crétement. • 45
- XXIX. Réc. Faire répondre la Sirène à une
- question écrite secrètement. 147
- XXX. RÉC. Plusieurs lettres de !alphabet trans-
- crites sur des cartes, ayant été mêlées, en laisser choisir plusieurs à volonté, et faire désigner par la Sirène, quel est le mot qui peut en être formé. 148
- XXXI. RÉC. Faire indiquer par la Sirène,quelle
- est la carie d’un jeu qu'une personne a touchée du bout du doigt. 15z
- XXXII. RÉC. Balance magnétique. i53
- XXXIII. Réc. Les sept Cadrans magiques. i54 Manière de connoitre le rapport qui ont les questions avec la disposition qui1 faut donner à la boite relativement aux angles du plateau.
- i58
- XXXIV. RÉC. Force prodigieuse de la matière magnétique. . 16 3
- XXXV. Réc. Horloge magnétique font Tlieure est indiquée par un petit lézard qui parcourt la superfeie de son cadran. 165
- XXXVI. Réc. Petitesfigures qui se poursuivent et s évitent réciproquement. 167
- XXXVII. Réc. Danse magnétique. 168
- XXXVIII. RÉC. Description dune pièce mécanique fort ingénieuse , avec laquelle on peut faire exécuter la plus grande partie des Récréations qui se font avec la Sirène 170
- XXXIX. Réc. Le petit Magicien. 178
- XL.Réc. Loiteaua. dez,parréficxicn. 183,
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- DES MATIÈRES. 3+9
- XLT. Réc. Le Miroir magique. 188
- XLU. R éc. Cadran magnétique etmëcaniq. 191
- XLIII. RÉC. Faireindiquerpar/ecadran mécanique , les points qu’une personne a secrètement amenés avec deux dés. 1
- XLIV. RÉC. Palingénésie. 198
- X LV. Réc. Aimanter une aiguille ouiame, dont les deux extrémités présentent les mêmes pôles. 199
- XLVI. Réc. Mouvement perpétuel. 2©s
- RÉCRÉATIONS
- sur l’ Électricité.
- De T Electricité en général. pag. 204
- Construction d'une machine électrique et des différentes pièces principales qui doivent y êtrejointes pour exécuter les expériences, et les amusemens qui suivent. 217
- Prem. Récréation. Charger le conducteur de matière électrique, et l'en décharger en diverses manières. 224
- II. Réc. Attirer un corps léger, nageant sur T eau.
- ITT. Réc. Pluie lumineuse. 229
- IV. RÉc. Danse électrique. 280
- V. RÉc .Carillon électrique. 231
- VI. RÉc. Course électrique de chevaux. 233
- VII. R Éc. Enflammer Vesprit-de-vin avec l'e-
- tinceile électrique. 284
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- VIIT. RÉC. Jet d'eau lumineux. 235
- IX. Réc. Tirer du feu de toutes les parties du
- corps d'une personne. 236
- X. RÉC. Tableaux étincelans. 238
- Manière de représenter un mot en lettres étincelantes. 242
- XI. R Éc. Plusieurs questions ayant étélibrement et secrètement choisies, en faire paraître les réponses en lettres étincelante. 246
- X(I. RÉc. Aigrettes lumineuses. 25*
- XIII. RÉc. Cerf-volant électrique. 25z
- XIV. RÉc, Planétaire électrique. 255
- XV. RÉc. Girouettes électriques. 257
- XVI. RÉc. Œuf lumineux. 258
- Expérience de Leyde« 25g
- XVII. RÉc. Disposer une bouteille ordinaire,
- de manière qu'on reçoive la commotion en la débouchant. 267
- XVIII, RÉc. Faire quune personne voulant ouvrir une porte, reçoive la commotion. 268
- XIX. RÉc. Arbrisseau électrique. 270
- XX. RÉc. Roue électrique. 272
- XXI. Réc. Araignée électrique. 275
- XXII. RÉc. Tirer duJeu de C eau contenue dans
- XXIII. Réc. Faire passer la moitié de T électricité dont une bouteille est chargée, dans 1 intérieur d'une autre bouteille. 278
- XXIV, RÉc. Faire passer le fluide électrique à travers une rivière, sur un canal rempli
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- DES MATIÈRES. 35»
- XXV. Rie. le petit Chasseur. 28ï
- XXVI. Rie. Faire qu'une personne voulant
- tirer le cordon d'une sonnette, reçoive lcs commotion. 28a
- XXVII. Rie. Allumer une chandelle ave© F étincelle électrique. 283
- XXVIII. Rie. Tableau magique, ou îexpérience des conjurés. 284
- XXIX. Rie. Faire qu'une personne voulant
- prendre une pièce de monnoie, reçoive la commotion. 287
- XXX. Rie. Roue tournante entre deux bouteilles chargées Æ électricité. 288
- XXXI. Rie. La Torpille. 290
- XXXII. Rie. Percer une feuille de carton avec
- F explosion électrique. 29a
- XXXIIl. Rie. Tuer un animal avec une explosion électrique. 2g3
- XXXIV. Rie. Fondre une feuille d'or, au moyen d'une explosion électrique 2g5
- XXXV. Rie. Donner au verre une teinte métallique, par une explosion électrique. 2g 6
- XXXVI. Rie. Enflammer la poudre J canon, par explosion électrique. 297
- 100£VIl.Rûc. Différentes manières de donner la commotion àplusieurs personnes ensemble.
- 298 et de
- verre. 3o 1
- XXXIX. Rie. Faire perdre à une personne une partie det électricité quilui est propre. 3o3
- XXXVIII. Rie. Charger positivement négativement le même côté du plateau
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- 55* TABLE
- XL. RÉc. Bouquet lumineux. 804
- XLI. Jkûc.Cascade électrique. 3o5
- XLir. BÉc. Aurore boréale. 3o6
- XLllï.RÉc. Eclairs électriques. 3oy
- XLIV. RÉc. Fontaine de compression électrique. 3o9
- XLV. RÉc. Singuliers effets produits par une bouteille garnie extérieurement de deux zones de métal. 31 o
- XLVI. RÉc. Bouteille lumineuse. 315
- XL VIL RÉc. Construire un petit navire, dont le mât soit brisé par une explosion électrique.
- 3i6
- XLVIII. RÉc. Construire une petite maisonnette , qui puisse être renversée par une explosion électrique. 318
- XLIX. Réc. Électriser un verre par le mouvementde Vair. , 321
- L. RÉc. Electriser un tube de verre par communication. 022
- LI. RÉc. Expérience sur la grandeur et la force de tétincelle électrique, relativement
- à la grandeur des conducteurs. 3a3
- LU. RÉc. Papillon électrique. 326
- LUI. RÉc. Bouteille qui se charge par la communication de la flamme. 3j
- LIV. RÉc. Représenter un portrait au naturel, au moyen de Vélectricité. 320
- LV. RÉc. Canne électrique. 33o.
- LVT. Réc. Electricité de poche. 33i
- LVïI. RÉc. Bouteille deLeyde, portative. 33a
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- DES MATIÈRES; 853 LVIII. RÉc. Maison incendiée. 333
- LÏX. E/ectrophore. 334
- LX. Réc. Singulières expériences sur îélec-tropliore. 33j
- Appareil pour connoître quels sont les corps lesp/us propres à transmettre /'électricité. 333 LXI. RÉc. Serpenteaux électriques. 33g
- Observations et maximes générales sur les précautions qu il faut prendre pour la réussite des opérations électriques. 340
- Fin de la table du premier volun
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TOME 2
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- NOUVELLES
- RÉCRÉATIONS PHYSIQUES
- ET MATHÉMATIQUES.
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- . /r
- NOUVELLES
- RÉCRÉATIONS PHYSIQUES
- ET MATHÉMATIQUES,
- Contenantce quiaétéimaginédepluscurieuxdans ce genre et qui se découvre journellement;
- Auxquelles on a joint les causes, leurs effets, la manière de les construire, et l’-ainusement qu'ou en peut tirée pour étonner et surprendre agréablement.
- NOUVELLE ÉDITION.
- far M. GTJYOT, de la Société littéraire et militaire
- de Besançon.
- O M E SECOND.
- lECTion André Sàrtiacx
- A PARIS,
- A LA. LIBRAIRIE, RUE S. ANDRÉ-DES-ARCS,
- u°. 46.
- 1799.
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- DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
- La connoissance de la Géométrie étant indispensablement nécessaire pour entendre facilement, et exécuter avec précision une grande partie des pièces d’amusemens dont on trouvera l’explication et la construction dans ce deuxième volume, et cette science produisant d’ailleurs, par elle-même, des problèmes aussi curieux qu’ils sont utiles, on a jugé qu’il étoit essentiel de commencer par établir les premiers élémens de cette partie des Mathématiques, sans y joindre néanmoins leurs démonstrations, afin de ne point s’écarter du principal objet qu’on s’estproposé. On s’est donc borné, en quelque sorte, à faire connoître le? propriétés et les rapports que les lignes, les surfaces et les solides ont entreux, et à expliquer la manière de les tracer, de les mesurer» de les comparer et de les transformer. Ces principes étant intimement liés avec toutes
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- ij DISCOURS
- les sciences et tous les arts, si on en (fon-clut que ces problèmes sont quelque chose de plus que des Amusemens, on n’en disconviendra assurément pas ; s’ils séduisent assez pour engager à pénétrer plus avant dans les profondes spéculations des Mathématiques, on serasatisfai t..On croit donc devoir inviter ceux qui ne connoissent pas les élémensde la Géométrie, et qui voudront cependant exécuter par eux-mêmes les pièces d’amusemens qui leur paroitront les plus agréables, de s’en faciliter l’intelligence, en se familiarisant, pour ainsi dire, a vec ces difïérens problèmes, comme étant le seul moyen de marcher à pas sûrs dans presque toutes leurs opérations.
- On a réuni, ou plutôt on a rapproché dans cette nouvelle Edition, les objets qui ont quelques rapports entr’eux ; c’est pourquoi, après les problèmes de Géométrie, on a fait suivre ceux sur la Perspective, l’Optique, la Catoptrique et la Dioptrique, qui par conséquent ont amené les Récréations sur ces différentes sciences.
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- PRÉLIMINAIRE, iij
- On a fait suivre les Récréations sur trois des Elémens, qui sontle Feu, l’Air etl’Eau. De ces trois Elémens, l’Air est’celui qui, depuis quelques années, a fait le plus de progrès, par les recherches multipliées des plus sa vans Physiciens; il en est résulté des découvertes qui ont donné lieu à différentes Récréa fions nouvelles ( par ticulièremen t sur Pair inflammable),dont on a donné la construction et les effets,de la manière la plus intelligible qu’il a été possible : on espère que le lecteur nous saura gré de n’avoir point épargnéla multiplicité desfigures, qui d’ailleurs sont faites avec le plus grand soin.
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- RECREATION S
- HÏSIQOES
- :W*T HEMATIQUES.
- DE LA GÉOMÉTRIE.
- L A Géométrie est une science qui nous apprend à connoître l’étendne, la situation et la solidité des corps: ses principes sont fondés sur des vérités si évidentes, qu’il n’est pas possible de les contester; c’est par leur enchaînement sucçessifqu’on est parvenu à découvrir l’ordre aussi simple qu’admirable qui règne dans l’univers. Cette science, la seule qui soit absolument certaine, jointe aux expériences ; donne, dans plusieurs circonstances, à celles de la physique, un degré d’évidence dont elles seroient privées sans son secours.
- DÉFINITIONS.
- Ce qu’on considère comme n’ayant aucune dimension , se nomme Point.
- H. A
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- s PRINCIPES
- L’étendue,considérée seulement suivant sa longueur, est ce que l'on nomme ligne.
- Si on la considère, eu égard à sa longeur et à sa largeur, elle se nomme Surface.
- En la considérant enliu suivant ses trois dimensions , longeur, largeur et profondeur, on la nomme Solide.
- Des Lignes.
- La ligne droite est la plus courte de toutes celles qu'on peut tirer d’un point à un autre.
- Les lignes parallèles sont celles qui, étant prolongées,ne peuvent se .rencontrer, étant toujours à égales distances l’une de l’autre.
- La ligne perpendicu luire est celle qui, tomban t sur une autre ligne, ne s’incline pas plus d’un côté que de l’autre.
- Si la ligne À B ( figure première, planche première ) tombe perpendiculairement sur celle C D, les deux angles ABC et ABD sont droits. Si elle tombe obliquement, elle forme deux angles, dont Je plus petit ABC (figure deuxième), est aigu, et le plus grand A BD, est obtus.
- Un angle zst formé parle concours de deux lignes qui se rencontrent en un seul point. C’est leur ouverture, et non la longeur des lignes dont il est formé,qui détermine la grandeur de l’angle ; ainsi l’angle ABC (figure troisième(est plus grand que l’angleDEF(figure quatrième), quoique les lignes de ce dernier soient plus longues, attendu qu’ilest plus ouvert.
- La mesure d’un angle est celle d’un arc de cercle quelconque, décrit de, son sommet et terminé par
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- P/. / . Prfyp. 2 .
- / tff-ff.
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- DIGÉOM ÉT RIE. 3
- lés lignes qui forment cet angle. ( Voyez figure troisième et quatrième ). En quelque situation que soient deux lignes sur un plan. ou elles sont parallèles, ou étant prolongées, elles formeront un angle;
- Des Surfaces.
- Le triangle est une surface plane, terminée par trois lignes droites , et par conséquent par trois angles; on le nomme équilatéral, lorsque les trois lignes qui terminent ses côtés, sont égales entr’elles. ( Voy. figure cinquième ). Isocèle, lorsqu’il a deuxcôtés égaux (figure sixième). Scalène, lorsque ses trois côtés sont inégaux (figure septième ).
- Le triangle rectangle est celui qui a un angle droit ( voyez figure huitième ). Il peut être en même temps isocèle et scalène.
- Dans tout triangle, les trois angles joints ensemble forment deux angles droits.
- Une propriété particulière au triangle rectangle> est que les deux quarrés construits sur chacun des deux côtés qui forment l’angle droit, sont égaux en superficie à celui qu’on peut former sur le côté opposé à cet angle droit ;ce-dernier côté sé nomme hypothénuse.
- Le cercle est une figure plane, terminée par une seule ligne courbe , dont tous les points sont également éloignés d’un point A qu’on nomme cen* tre. (Voyez figure neuvième).
- Le diamètre d’un cercle est une ligne droite quelconque B G, qui passe par son centre et se termine de part et d’autre , à sa circonférence. (iViêine figure).
- Le rayon d’un cercle est une ligne droite
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- 4 PRINCIPES
- quelconque A B ou A C, qui va du centre à la ci l1* conférence. Le diamètre d’un cercle est à sa circonférence comme 7 est à 22, et sa superficie est à celle du quatre de son diamètre, comme 11 est à 14, c’est-à-dire, par approximation, jusqu’il ce qu’ou ait trouvé ( ce qu’on cherche en vain ) la quadrature du cercle.
- Un arc de cercle est une partie delàcirconfé-
- La corde d’un arc de cè cercle est une ligne droite qui touche par ses deux extrémités sa circonférence sans passer par son centre.
- Un segment de cercle est la portion de cercle comprise entre une corde et un arc.
- De quelque grandeur que soit un cercle, on sup-
- parties égales qu’on nomme degrés, et la grandeur d’un angle dépend du nombre des degrés de l’are de cercle qu’on peut décrire de son sommet et qui se trouve renfermé entres les lignes qui le termi-
- Un quarréest une surface plane,-terminée par quatre côtés égaux, et dont les angles sont égaux ( Voyez figure dixième). La ligne A B, qui va de l’angle A à celui opposé B, se nomme diagonale.
- Un parallélogramme rectangle est une surface terminée par quatre ligne droites, formant quatre angles droits, et dont celles qui sont opposées sont égales et parallèles entr’elles ( figure onzième ). Si les angles ne sont pas droits, on le nomme simple-ment parallélogramme ; le produit de la multiplication des deux différens côtés d’un parallèle1 gramme rectangle en donne la surface.
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- f
- 'l'ont.IJ• /y * . A,,/, y
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- DE GÉOMÉTRIE. 5
- Le lozange est une surface terminée par qua 11 « teôtés égaux,mais dont les angles ne sont pas droits, il a toujours deux angles aigus et deux angles obtus. (Figure douzième).
- Vovale est une surface terminée par une ligne circulaire, dont tons les points ne sont pas également éloignés du centré, en sorte qu’il s’y trouve deux diamètres d’inégales longueurs. (Figure trei zième).
- Le trapèze est une surface tevmi ne'e par quafr» lignes droites inégale, et d ont deux côtés sont parc 1-lèles; s’il ne s’y trouve 'aucun côté de parallèle, eu ienomme trapézoïde.
- Toutes surfaces qui se trouvent terminées par plus de quatre lignes droites, se nomment polygones. Ils sont réguliers lorsque tous leurs angle.-; peuvent toucher la circonférence du cercle où ils peuvent être inscrits, et que d’ailleurs les lignes qui les terminent sont égales entr’elles.
- Lepolygone quia cinq côtés égaux, se nommé pentagone, celui qui a six côtés se nomme hexagone, celui qui en a sept eptagone, s’il en a huit octogone, s’il en a dixdécagone, ets’il en a douze dodécagone.(Voyezfigures 14, iô, 16,17,16,et ig, même planche).
- Le périmètre d’un polygone est une ligne droite, dont la longueur est égaie à celle de tous ses côtés.
- Des Solides réguliers.
- La sphère ou globe est un corps solide* terminé par une seule surface courbe, dont tous les points sont également éloignés d’un autre point qui en est le centre. (Figure première, planche deuxième.
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- G PRINCIPES
- Le cube oui'hexaèdre est un solide terminépar six surfaces quarrées, qui sont réciproquement parallèles. ( Figure deuxième).
- Le tétraèdre est un solide terminé par quatre triangles équilatéraux. (Figure troisième).
- J 'octaèdre est un solide terminé par huit trian-‘ gles équilatéraux.(Figure quatrième).
- . Le dodécaèdre est un solide terminé par dix pentagones. ( Figure cinquième ).
- L1isocaèdre est Un solide terminé par vingt triangles équilatéraux. (Figure sixième).
- Tous ces polyèdres étantinscrits dans une sphère, tous leurs angles en touchent la superficie.
- Des Solides irréguliers, parallélipipède est un solide terminé par six surfaces parallélogrammes, dont céllès qui sont réci proquement op posées, sont sembla blés et parallèles^ Figure septième, planche deuxième). Lé produit de sa base, multiplié par sa hauteur, en donne la solidité; il en est de même d’un cube et d’un cylindre.
- Le prisme est un solide terminé par deux surfaces parallèles et semblables, dont l’une est con-dérée Ci/mme sa base (x); ses côtés sont terminés par des surfaces parallélogrammes. ( Figuré huitième. )
- La pyramide est un solide dont la base est uné surface régulière, ét dont les côtés sont terminés par des triangles dont les sommets viennent se x-en-
- Jxexaÿouale, ou touieaulre quelconque, tenniuée pur des'
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- DE GEOMETRIE. 7
- contrer tous au même point. (Figure neuvième). Le produit de sa base, multiplié parle tiers de sa hauteur, en donne la solidité : il en est de même d’un cône.
- Le cylindre est un solide terminé par deux cercles égaux, dont l’un d’eux lui sert de base, et ses côtés sont formés par une surface circulaire de même diamètre que ces cercles. ( Figure dixième).
- Le cône est un solide qui a pour base un cercle, et dont les côtés sont bornés par une seule surface qui se joint en un seul point, qu’on nomme le sommet du cône, et duquel on peutahaisseruneperpen» diculaire au centre de ce cercle. ( Figure onzième).
- Toutes ces égares irrégulières peuvent aussi s’inscrire dans une sphère, et alors leurs angles et les lignes circulaires qui joignent leurs différentes surfaces, toucheront celles de cette sphère.
- Usage des instrumens de mathématique, nécessaires pour tracer et mesurer les différentes figures de géométrie dont il sera question dans cet ouvrage.
- On doit se pourvoir d’un étui de mathématique, composé de deux compas de différentes grandeurs, dont le plus grand soit à pointes changeantes; q’est-à-dire, dont on puisse ôter une d’elle pour y mettre en place une autre pointe en forme de plume ou de porte-crayon. Le plus petit de ces compas sert à prendre des mesures, à diviser des lignes ; l’autre est employ é à tracer des cercles à l’encre ou au crqyon.
- D’un porte-crayon garni d’un crayon de mine
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- 6 PRINCIPES
- de plomb, et d’un tire-ligue pour tracer des lignes
- plus ou moins fortes.
- D’une équerre, dont chaque côté est divisé en pouces et lignes; elle sertjjour abaisser ou élever des ligues perpendiculaires, et à tracer des lignes •qui se coupent à angles droits.
- D’une règle, pour tirer des lignes d’un point à un autre.
- Et d’un rapporteur {x ), pour mesurer, diviser, ou former des angles de telle grandeur et de tel nombre de degrés qu’on peut avoir (2), ou pour tracer difFérens polygones.
- il faut avoir attention, lorsqu’on tire une ligne sur le papier ,de ne point pencher plus d’un côté que de l’autre la plume ou le crayon dont on se sert, afin que la ligne tombe juste sur les points qui gouvernent sa direction; il faut aussi en traçant les cercles, manier légèrement le compas, afin d’éviter qu’il ne vienne à se déranger en se refermant.
- ( 1 ) Le rapporleur est un demi-cercle de cuivre,divisé en 180 degrés et en demi-degrés.
- (2) Pour s'en servir à former un angle, on pose son diamètre sur uue ligne, de sorte que le point qui doit être le sommet de l’angle se trouve au centre de"ce rapporteur, et on compte sur sa circonférence le nombre des degrés qu’il doit avoir. On marque un point à cet endroit, d’où on tire une ligne droite à celui destinéà commencer l’angle; on connoit delà même manière de combien de degrés est formé un angle donné, si un angle est droit, obtus ou aigu, c'est-à-dire, s’il a plus ou moins de quatre-vingt-dix degrés, l’angle droit est celui que les ouvriers appellent trait quarré d'équerre, ou à-plomb.
- Remarque.
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- ï> E GÉOMÉTRIE. s
- Remarque.
- Le detail qu’on a donné ci-dessus, Concernant la figure des corps, et les termes qu’on doit employer pour les désigner, suffisent pour l’intelligence ou l’exécution des problèmes qui suivent,auxquels on j prévientici qu’on ne joindra aucune démonstration géométrique, afin de ne point s’écarter du plan qu’on s’est proposé.
- PROBLÈME PREMIER.
- ürt point étant donnésur une ligne droite, y élever une perpendiculaire.
- Soit la ligne A B ( figure dou zième, planche deuxième), sur laquelle on veut élever une perpendiculaire au point C ; de ce point, ctmmecenfre, décrivez à volonté, avec le compas, le demi-cercle DEF qui coupe la ligne A B, aux points D et F, également distans de celui C, décrivez à volonté des points D et F les deux arcs de cercle G et H , et tirez de leur point de section à celui C, la ligne I C, qui Sera perpendiculaire à A B.
- PROBLEME II.
- Elever une perpendiculaire à Vextrémité d'une ligne.
- Soit le point B. sur lequel il faut élever la perpendiculaire CB (fig. treizième, planche deuxième),
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- IO PROBLEMES
- prenez un point D au-dessus de la ligne AÈ, etde l’intervalle D B, décrivez la portion de cercle EDC, qui coupe la ligne AB aux points E et B; tirez du point E la ligne E G, la faisant passer par le point D,et coupez l’arc de cercle au point C; menez de ce point la ligne C B qui sera perpendiculaire à AB.
- PROBLÈME III.
- Un point étant donné hors d'une ligne, y abaisser une perpendiculaire.
- Soit A B ( figure quatorzième, planché deuxième) la ligne sur laquelle on veut abaisser une perpendiculaire du point G; de ce point, comme centre, décrivez à discrétion l’arc de cercle D F E qui coupe la ligne A B aux points D et F, desg quels et d’un même intervalle de eompas(i ), pris àvolonté, vous décrirez les arcs G et H qui sc croi-. sent au point I; tirez de ce point I au point G la ligne CI qui sera perpendiculaire à celle A B.
- Nota. Lorsqu’on a tracé des lignes sur le papier', on peut se dispenser de ces opérations, en se servant de Véquerre pour élever ou abaisser des perpendiculaires : pour les élever, on pose un des deux côtés de Véquerre sur la ligne donnée, de manière que son angle réponde au point donné. Pour Vabaisser, on la pose de même en la faisant couler jusqu’ à ce que l’autre côté se trouve précisément sur le point pris, et on
- (i) Si on travaille sur le terreiu, on se sert de cordeau au lieu de compas.
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- DE GÉOMÉTRIE. tt
- tire une ligne le long de cet autre côté de l'équerre.
- PROBLÈME VI.
- Tirer une ligne parallèle à une ligne donnée.
- OPÉRATION.
- Soit la ligne A B (figure quinzième,planche deuxième ) à laquelle oa veut tirer une ligne parallèle; élevez les deux perpendiculaires de même longueur F E, H G, et tirez par leurs extrémités E et G la ligneC D, qui sera parallèle à A B; ou bien des points F et H, comme centre à l'ouverture du compas convenableà la distance que vous voulez donner àces parallèles, décrivez Jeux arcs de cercle et tirez la parallèle G D qui touche ces deux arcs.
- Nota. On peut y suivant cette méthode, tracer un quarrésur une ligne donnée, en élevant à ses extrémités deux perpendiculaires de même hauteur que la longueur de la ligne donnée et en les joignant par une ligne droite.
- PROBLÈME V.
- Diviser une ligne droite en deux parties égales.
- OPÉRATION.
- Soit la ligne A B ( figure seizième, planche deuxième ) que l’on vent diviser en deux parties égales; ayant ouvert le compas à discrétion, placez sa pointe à l’extrémité A de celle ligne, et décrivez les arcs de cercles G et I; décrivez de même du point B 2
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- ,2 PROBLÈMES
- les arcs G et E, et de leurs points de secti on tirez la ligne M N qui partagera au point O la ligne A B en deux parties égales.
- Nota. Ce qui se pratique sur le papier avec le smnpas,s'exécute sur le terrein avec un cordeau.
- PROBLÈME VI.
- Trouver le centre d'une portion de cercle donnée:
- Soit A B C ( figure première, planche troisième) un arc ou portion de cercle dont il faut trouver le centre ; tirez à discrétion les deux lignes ou cordes A B etBG, partagez-les eu deux parties égales, commeil a été enseigné au précédent problème, et tirez les deux perpendiculaires E F et O D dont le point de rencontre sera le centre du cercle dont AB G est une partie.
- Nota. Ce problème peut servir à achever de tracer un cercle dont on n'a qu'une partie, ou à en connoître le diamètre.
- PROBLÈME VIL
- Taire passer un cercle par le sommet des cercles d’un triangle donné.
- Soit A BC (figure deuxième, planche troisième)» le triangle donné ; partagez en deux parties égales deux deses côtés quelconques, tels que A B
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- DE GÉOMÉTRIE. i3
- |et AC (voyez problème quatrième),et décrivez du jpointE oùse coupent les lignes FG et HT, le cercle ABCD qui passera alors par le sommet des trois angles du triangle donné.
- REMARQUE.
- On a dit ci-devant que les trois angles d’un triangle étoient égaux à deux angles droits, c’est-à-dire, qu’ils composoient toujours cent quatre-vingts degrés; on ajoute ici que chaque angle de fouttriangie inscrit dans un cercle, a pour mesure la moitié du nombre des degrés compris dans l’arc qui lui est opposé; d’où il suit, 1 °. que tout triangle peut s’inscrire dans un cercle.
- 2°. Que dans tout triangle rectangle le coté opposé à l’angle droit qu’on nomme hypohénuse, est toujours le diamètre du cercle dans lequel il peut être inscrit. (Voyez figure troisième ,inême planche).
- 3°.. Que si un triangle a un angle obtus, son plus gr and côté qui est opposé à cet angle , est toujours plus petit que le diamètre du cercle dans lequel il peut être inscrit, et que le centre de ce cercle se trouve alors hors du triangle. (Figure quatrième ).
- 4°. Que si le triangle inscrit, a tous les angle aigus, le centre du cercle dans lequel il peut êtres inscrit se trouve placé dans le triangle. (Figure cia» quième).
- Ilsuit encore que si dans un cercle, on prt,ud la corde d’un arc pour le côté d’un triangle, tous ceux qu’on y pourra inscrire auront les angles op posés à ce côté, égaux entr’eux, c’est-à-dire, que la corde
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- ,4 PROBLEME S
- étant A B (figure sixième). les angles AE ' B, AD
- ACB, seront égaii'c.
- PROBLEME VIII.
- Tous les angles çu ipeu t -en tse former au tour 3? un me'me point, élan foin ls ensemble, valent trois cent soixante degrés.
- O P É K A T IO N.
- Soient les angles ADE,? DC, CDB (figure septième ), décrivez de leur centre commun D le cercle A BC.ilsera la menu e totale de cesangles, qui contiennent par conséquent trois cent soixante degrés.
- Nota. C’est par cette raison qu’il ri y a que trois sortes de su faces régulières et semblables qui puissent se joindre ensemble sur un même plan, savoir, le quarré, dont chaque angle est de quatre-vingt-dia degrés ; le triangle équilatéral. dont chaque angle en contient soixante, et l’hexagone, dont chacun en contient cent vingt-
- PROBLÈME IX.
- Faire un angle égal à un angle donné.
- OPÉRATION.
- Soit l’angle A B C (figure huitième, planche troisième ) qu'il faut imiter; à telle ouverture de com pa> que vous voudrez , et du point B, comme centre, décrivez l’aicI'E; décrivez avee la même ouverture, et de l’extrémi eF de la ligue F C, l’arc IL,prenez la distanceD E et la portez del enL
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- DE GÉOMÉTRIE. ,5
- tirez la ligne HG, etl’angleH F G sera égal à l’angle donné ABC.
- Nota. Sur le papier il suffit de se serrirdu rapporteur.
- PROBLÈME X.
- Les superficies des triangles qui ont même base et même hauteur, sont égales entr'elles.
- OPÉRATION.
- Soit le triangle A B C ( figure neuvième, plancha troisième ) dont la base est supposée AB ; tirez par son sommet la ligne D E parallèle à A B, et des points DE pi'is à volonté sur cette para Hèle, menez les lignes D A et D B pour former le triangle ABD et celles E A et E B pour former le triangle A BD: l’aire de chacun de ces triangles sera alors égale à celle du triangle ABC.
- COROLLAIRE.
- Il suit de ce problème , premièrement, qu’on ne peut élever sur une même base un triangle quelconque, égal en superficie à un triangle donné , sans lui donner une même hauteur ; deuxièmement, qu'en partageant en deux parties égales un des côtés d’une ligne de ce point de partage à l'angle opposé à ce côté, cette ligne partagera ce triangle en deux parties dont, les superficies seront égales entr elles.
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- PROBLÈMES PROBLÈME XI.
- La superficie de deux triangles,foits sur une même base, est proportionnée à leur hauteur réciproque.
- • SOLUT I O K.
- Soit la base B C (figure dixième, planche troisième ),sur laquelle sont formés les deux triangles A B G et D B G, dont la hauteur A E est double de celle DE, il s’ensuit que la surperficie du triangleABC estdoublede celle du triangle D BC; ce qui paraîtra conforme au précédent problème si on considère la ligne DE, partagée en deux parties égales au point A, comme étant la base des quatre triangles DAB, DAC ,AEB et AEC.
- COROLLAIRE.
- Il suit de ce problème quel aire des triangles, qui sont de même hauteur est en raison réciproque delà grandeur de leur base.
- PROBLÈME XII.
- Une lignp étant donnée, y construire un triangle dont la superficie soit égale à celle d’un triant gle aussi donné.
- O P | R A T I OK.
- Soit la ligne donnée AB (figure onzième, planche troisième), sur laquelle on veut construire un triangle donf la superficie soit semblable à celle du triangle C D. E \ faites la, ligne B G (figure
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- DE GÉOMÉTRIE. 17
- douzième (semblable à celle DE du triangle donne' ; et à la. hauteur G F de ce triangle menez au-dessus de la ligne B G la parallèle indéfinie DE; prenez avec le compas la longueur de lalignedon* née AB, et la portez de B en A, en sorte que son extrémité A touche cette parallèle; tirez une ligne du point A au point G , alors le triangle ABC sera égal en superficie à celui D C E , et son côté AB égal à la ligne donnée ; ces deux triangles ayant, suivant ce tte construction, une même base et une même hauteur.
- COROLLAIRE.
- On peut construire de la même manière sur une ligne donnée un triangle dont la superficie soit double ou moitié d? un triangle donné ; il suffira de mener une parallèle à la ligne DE à une distance double ou moitié plus petite que le hauteur du triangle donné\
- PROBLÈME XII î.
- Les triangles équiangles ontleurs côtés sembla-blés réciproquement proportionnels.
- SOLUTION.
- Soient les deux triangles équiangles A B C et A DE (figure treizième, planche troisième), dont les trois angles sont réciproquement égaux; il suit que si la ligne A G est double de celle AE , la ligaeBC seraaussidoubledela ligne DE, et celle A B double de la ligne AD, ce quil est facile de concevoir en menant la ligne D F parallèle à A C, et en remarquant qu alors les deux triangles A D E
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- *8 PROBLEMES
- et DBF ont leurs cûle's réciproquement égaux entr’eux. »
- PROBLÈME XIV.
- Mesurer une distance accessible seulement par ses extrémités.
- OPÉRATION.
- Soit A B ( figure quatorzième, planche troisième) la largeur d’un étang qu’on veut connoître et qui n’est accessible que par ses extrémités A etB. Plantez un piquet à chacun des endroits A et B ; et disposez-en un autre G à une distance quelconque , de manièreque ces trois piquets G, AetB se trouvent dans une même ligne droite CB; élevez au moyen d’un cordeau (voyez problème troisième), et sur le point G, la perpendiculaire indéfinie CD, et sur le point A celle A E : ayant pris ensuite le point E à discrétion sur cette ligne A E, plantez-y un piquet, et cherchez sur celle G D un point où vous puissiez placer un autre piquet qui se trouve en ligne droite avec ceux E et B ; mesurez ensuite les distances G A, D E et E B, et laites cette analogie :
- Comme la longueur delà ligne D E est à celle E B, ainsi celle de la ligne G A est à celle de la ligne A B.
- Le résultat donnera la longueur de la distance A B qu’on veut connoître, les côtés des triangles B C D et AB E étant réciproquement proportionnels, comme il a été expliqué au précédent problème.
- Si la distance A B qu’on veut connoître n’étoit'
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- DE GÉOMÉTRIE. r9
- i accessible que par son extrémité A, on mesurera ' les deux distances CDet AE, et on soustraira celle AE de celle CD pour avoir la longueur DF ;oa fera ensuite cette analogie :
- Comme la distance D F
- est à celle C A ou F E,
- ainsi la distance A E
- est à la distance inaccessible A B.
- Le résultat donnera de même la longueur de la ligne AB.
- PROBLÈME XV.
- Mesurer la hauteur d’une tour acc essible à son pied.
- OPÉRATION.
- Soit AB(figure première,planche quatrième) une tour ou un objet quelconque dont on veut con-noître la hauteur; construisez en bois ou en carton un petit triangle isocèle rectangle dont les côtés de et e c aient sept à huit pouces de longueur ; tracez vers un des côtés de ce triangle une ligne qui lui soit parallèle, et ajustez vers son extrémité eun fil de soie auquel soit suspendu un petit plomb; prenez ce triangle,et le tenant dans la main,en i sorte que le fil de soie couvre exactement la ligne ique vous avez tracée, avancez ou reculez devant I cette tour, jusqu’à ce que regardant le long de la ligne de, sa partie la plus élevée A se trouve dans la même direction queceftemêmeligne; mesurez ensuite la distance derfà B,ajustez-y cinq pieds pour votre hauteur, et la somme sera la hauteur de cette Oléine tour, conformément à ce qui a été expliqué au treizième problème.
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- so PROBLÈMES
- Nota. On suppose ici que celui quif ait cette observation est placé dans un endroit qui se trouve de niveau avec le pied de la tou r, sans q u oi il faudrait encore ( si on se trouvoitplus haut ou plus bas) en retrancher ou y ajouter la différence.
- PROBLÈME XVI.
- Mesurer une hauteur par le moyen de son ombre.
- Soit A B ( figure deuxième, planche quatrième ) la hauteur d’un obélisque qu’on veutcounoître par le moyen de son ombre B G dont l’extrémité est G : ajustez perpendiculairement un petit bâton d e sur une petite planche F, placée horizontalement, et faites cette analogie :
- Comme Vombre egdu bâton est à sa hauteur de,
- ainsi la distance C B<£<? t extrémité de V ombre de t obélisque à sa base est à sa hauteur A B.
- PROBLÈME XVII.
- Les parallélogrammes de mêmebase et de même hauteur sont égaux en superficie.
- SoientleparallélogramineA B CD (figure troisième , planche quatrième ), et celui B Ç D E qui
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- DE GÉOMÉTRIE. lt sont de même hauteur et ont pourbase la ligne C D ; il est évident qu’ils ont la même superficie, puisque les trois triangles AB C,BCDetBED ont leurs côtés réciproquement égaux, et que d’un autre côté la superficie de chacun de ces parallélogrammes est égale à celle de ces deux triangles. PROBLÈME XVIII
- La superficie de tout parallélogramme de même base et de même hauteur qu’un triangle, est double de celle du triangle.
- Soit le parallélogramme A B G D ou celui E F G H ( figure quatrième, même planche), tirez lesdeux diagonales B G et F G, vous partagerez par-là chacun d’eux en deux triangles, qui ayant tous les côtés réciproquement égaux, seront aussi égaux en superficie: donc l’aire d’un parallélogramme est le double de celle du triangle qui a même base et même hauteur.
- Nota. Cette proposition sert à démontrer U problème qui suit.
- PROBLÈME XIX.
- La superficie d’un quarréconstruit sur F hypoténuse £ un triangle rectangle, est égal à celle de ceuxfaits sur chacun desdeux autres côtés de ce même triangle.
- Soit ABC (figure cinquième ,planche qua-
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- tnème) le triangle rectangle sur les côtes duquel on a formé les trois quarrés E A, F C, AI; menez la ligne B L parallèle à AH, et tirez les lignesB H etC D: les angles D AB et G A H étant droits sont égaux, d’où il suit que si on ajoute à chacun d’eux l’angle B A C, les angles D A C et B A H seront encore égaux ; mais le côté A B est égal au côté D A, et celui A Gau côté AH;donc les triangles D A C et B A H sont égaux ; et comme suivant le problème précédent ces triangles sont moitié, l’un I) A C du quarré E A, et l’autre A B H parallélogramme A L, il s’ensuit que leurs doubles sont égaux, et que par conséquent la superficie du parallélogramme A L est égale à celle du quarré E A; e t comme on peut démontrer de même q ne le parallélogramme C L est égal au quarré F C, il est évident que le quarré fait sur le plus grand côté ( Vliypothénuse) est égal aux deux autres quarrés joints ensemble ( i ). '
- PROBLÈME XX.
- Deux quarrés étant donnés, les réduire en un seul.
- OPÉ RATION.
- Soient A B G D et B E F G (figure sixième, planche quatrième) les deux quarrés;placez-les l’un auprès de l’autre,en sorte que leurs côtés A B et
- ( i ) La découverte de ce fameux problème est due à Pytha gore, qui en reconnoissance fit aux dieux un sacrifice de ceat
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- DE' GÉOMÉTRIE.
- B E ne forment qu’une seule ligne A E ; prenez sur la ligne A B la partie A H e'gale au côté B E,et tirez les lignes H G et H C; imaginez ensuite que le triangle G E H se meut au point G, et qu’il vient se placer en GFI; concevez de même que celui H A G se meut au point C et se place en IDC, et vous aurez le quarré H G C I égal en superficie aux deux quarrés proposés.
- Nota. Cette ingénieuse démonstration du précédent problème ( i ~),peut s’exécuter en carton , il suffit d'y tracer les deux quarrés joints ensemble etdécouperles deux triangles C A H et H E G, afin de pouvoir les changer de place.
- PROBLÈME XXI.
- Fortnerun quarré dont la superficie soit moitié de celle dé un autre quarré donné.
- OPÉRATION.
- Soit le quarré donné A B C D ( figure septième, planche quatrième), tirez les deux diagonales A D et BC, la ligne A E sera le côté d’un quarré qui doit être moitié de celui ABCD: ce qu’il estaisé de voir en élevant à l’extrémité des lignes E C et E D les perpendiculaires C F et D F.
- Si on vouloit que le quarré fût double du quarré donné ABCD (figurehuitième), on formeroit le quarré G B E F sur la diagonale B C.
- (i) Cette démonstration est de Siurmius, célèbre mathématicien allemand. .
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- PROBLEMES
- PROBLEME XXI I.
- Trouver un quarrédont la superficie soit e'gale à la différence de celle de deux autres quarrés donnés.
- %
- OPÉRATION.
- 0
- Soient les deux quarrés donnés A B C D etEFGH (figure neuvième, planche quatrième), partagez en deux parties égales le côté A B du plus grand, et décrivez l’arc de cerele A I B, portez la longueur E F du plus petit quarré donné, depuis A jusqu’au point I, et tirez la ligne IB; les deux quarrés ÜN A f et LM IB étant égaux au quarré donné A B G D, et celui O N A I au quarré EF GH, il s’ensuit que la superficie du quarré LMC B est égala à la différence de celle des deux quarrés donnés.
- PROBLEME XXIII.
- Tracer un parallélogramme dont la superficie soit égale à celle d'un triangle donné,
- OPÉRATION.
- Soit le triangle A B C ( figure dixiéme, planche quatrième) qu’on veut réduire en un parallélogramme ; menez la ligne A D parallèle à la base du triangle C B, partagez cette même base en deux parties égales au point F ; menez la ligne E F parallèle à A C, et le parallélogramme A E C F sera de même superficie que le triangle donné ABC: cette figure dixième ( ainsi quelques-unes de
- celles
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- PL J.P
- 77/, 2
- 1* 7 f/, //
- L H
- I' r<*
- 77/A O
- Vif/, 70,
- Fm, /A
- F(fï,8,
- - v‘
- »
- O ê 777 7*7
- a A
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- D E G É O M E TRIE. 25 belles qui précèdent ) peut s’exécuter en carton, les deux triangles GFB et GE A étant semblables,
- PROBLÈME XXIV.
- Former un quarrédont la superficie soit semblable à celle d’un parallélogramme rectangle donné.
- Soit A B G D (figure première, planche cinquième) le parallélogramme donné; prolongez son plus'petit: côté A B jusqu’en E, en sorte que la ligne AB soit égale à là ligne AC; du milieu F de cette ligne comme centre, décrivez l’arc de cercle A G E, et prolongez le côté D B jusqu’à ce qu’il touche cet arc au point G ; tirez du point G au point A la ligne A G, sur laquelle vous construirez le quarré H I G A, qui suivant le dix-neuvième problème sera égal en superficie au parallélogramme donné.
- On peut, au moyen de ce problème et de celui qui précède,former un quarré dont l’aire soit égale à celle d'un triangle donné,puisqu’ il sujfit à’ en for mer d’abord un parallélogramme et ensuite un quarré.
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- PROBLEMES PROBLEME XXV.
- Changer un quarré en un parallélogramme reC‘ tangle, dont le plus grand des côtés est déterminé.
- Soit ABCD (figure deuxième, planche cinquième ) ie quarré donné ; prolongez l’un de ces côlés A G jusqu’en E , en sorte que C E soit égal à A G; lirez par les points D et E la ligne indéfinie G H ; abaissez sur l’extrémité D de cette ligne là perpendiculaire F I) égale à D E, menez les lignes F G et G G parallèles aux lignes D E et I) F ; prenez ensuite avec le compas la longueur donnée pour côté du parallélogramme, et portez-la depuis le point F jusqu’en I, où elle rencontre la ligne D H ; menez du point G la ligne G L parallèle à FI, et prolongée vers L; élevez sur cette dernière ligne, et des points F et I les deux perpendiculaires F N etl M; cette opération finie, vous aurez le parallélogramme FIN M égal au quarré donné ABCD, ce qu’il est aisé de concevoir suivant les principes établis aux précédera problèmes, le parallélogramme rectangle FI NM étant semblable à celui F GIL à cause de l’égalité des deux triangles I LM et FGN, ainsi qu’à celui D O F G «font la superficie est égale à celle du quarré donné.
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- de géométrie.
- PROBLÈME XXVI.
- V?
- transformer un quatre en un triangle, dont la longueur quelconque d'un des côtés est déterminée.
- OPÉRATION.
- Soit A B G D ( figure troisième, planche cinquième) le qüarré donné; prolongez son côté AG jusqu’en E, en sorte que A G soit égal à G E ; tirez par les points D et Ë la ligne indéfinie D H, formez sur la ligne D E le qnarré D E F G; prenez ensuite avec le compas la longueur du côté du triangle qui a été déterminée, et portez-la depuis P jusqu’en H, tirez la ligne GH. vous aurez alors le triangle HFC égal en superficie au quarrédonné et son côté F H sera semblable à la longueur aussi donnée; ce qu’il est aisé de voir, attendu que ce triangle (suivant le dix-huitième problème) est moi! ié du quarré D E F G, qui est lui-même ( suivant le dix-neuvième problème) double du quarré donné A B G D.
- Nota. Ce problème et ceux quiprécèdent, sont le fondement de l'arpentage, et peuvent s'appliquer à quantité d'autres opérations qui sont trop sensibles pour qu’il soit nécessaire d’en donner igî le détail.
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- PROBLE M Ë S
- PROBLEME XXVII.
- Construire un cercle dont Paire soit égale à celle de deux cercles donnés.
- OPÉRATION.
- Soient A B et C D (ligure quatrième, planche c.inquième)lesdiamètresdes deux cercles donnés, formez-en les deux côtés E F et F G du triangle rectangle EFG; divisez en deux parties égales la ligne E G, et décrivez du point I comme centre le cercle EFG H, dont l’aire sera semblable à celle de deux cercles donnés.
- REMARQUE.
- La superficie des cercles est en même raison que les quarrés de leur diamètre, d’où il suit qu’un diamètre double donne une surface quadruple.
- La circonférence des cercles est en même raison que leur diamètre, d’où il suit qu’un diamètre double donne une circonférenee double.
- PROBLEME XXVII I.
- Transformer un cercle donné en un triangle de même superficie.
- OPÉRATION.
- Soit A BCD (figure cinquième, même planche) le cercle donné, tirez la tangente ( i ) in-
- (î)Uueligue se
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- DE GÉOMÉTRIE. 2g définie-B EJ et le diamètre A B; divisez ce diamètre en sept parties égales, et portez vingt-deux de ces mêmes parties depuis B jusqu’en F ; tirez du centre G la ligne G F, alors le triangle rectangle GBF sera égal en superficie au cercle donné C D ; ce qu’il est aisé de concevoir, si après avoir remarqué que le diamètre du cercle étant à sa circonférence comme 7 est à 22, la ligne B F a été faite égale à cette circonférence: on suppose ici le cercle et le triangle comme étant composés d’une infinité de petits triangles qui ont tous même base et même hauteur.
- Nota. On peut e'galement transformer ce cercle en un quarré en changeant le triangle ci-dessus en un parallélogramme (voyez problème 23, dont on formera ensuite un quarré), ( voyez problème 24), cette transformation fera voir qu'un quarré dont la su perfide est égale à celle d'un cercle, est au quarré fait sur le diamètre de ce niéme cercle, comme 11 est à 14.
- La superficie du quarré A B (figure sixième, même planche) inscrit dans le cercle c d e f étant moitié de celle du quarré G HIL circonscrit autour de ce même cercle, il s'ensuit que la surface d’un quarré inscrit dan s un cercle, est à celle de ce m ême cercle comme 7 est à 11,et quele segment d’un cercle dont l'arc est de 90 degrés, est la onzième partie d'un quarré circonscrit.
- rayon<("i louche le cero
- le couper étant prolongée; le
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- Bq PROBLEMES
- PROBLEME XXJX,
- Changer la superficie d'un polygone en celle d’un triangle.
- Ce problêmeserésoutdemême quele precedent, en observant de faire la bâte B F ( figure cinquième) du triangle G13 F égale au périmètre du polygone ( i ). auquel il se trouvera alors absolument égal, au lieu que dans le problème ci-dessus, il n’est égal au cercle que par approximation, le diamètre d’un cercle étant absolumentincommen-gurable avec sa circonférence,
- PROBLEME XXX.
- Manière de tracer et former d’une seule feuille decarton tous les différenspolyèdres réguliers.
- Pour le tétraèdre, tracez sur un carton quatre triangles équilatéraux, se joignant par un de leurs côtés, comme le désigne la figure septième, planche cinquième.
- Pour l’exaèdre , tracez six quarrés égaux.
- Voyez figure huitième).
- Pour l’octaèdre, tracez huit triangles équilatéraux. (V oyez figure neuvième).
- Pour le dodécaèdre, tracez dix pentagones,
- ( i) Ije périmètre d’un polygo
- i est une ligne égale à tous
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- DE GEOMETRIE. Sr
- suivant la disposition indiquée par la figure
- Pour l’icosaèdre, tracez les vingt triangles équilatéraux de la figure onzième.
- Pour en former ces différens polyèdres, découpez d’abord le contour de vos figures, et coupez ensuite avec une règle et un canif la moitié de l’épaisseur du carton le long des lignes qui séparent chaque surface, reployez le tout, et le joignez comme il est convenable, en les collant par les côtés où elles doivent se toucher.
- On peut construire ces polyèdres d’un autre manière, en élevant sur chacune de leurs surfaces une pyramide dontles côtés soient de même longueur que le rayon de la sphère dans laquelle ils peuvent être inscrits, alors on colle la base de ces pyramides sur une peau mince,en observant de les placer les unes auprès des autres dans l’ordre désigné par les figures 8,9, io et 11 ci-dessus; on replie le tout pour en former ces corps réguliers ; ce qui sert à faire connoître qu’ils sont composés d’autant de pyramides semblables qu’ils ont de surface, et que leurs sommets se joignent tous au même centre.
- Pour connoître la surface de ces différens polyèdres, il faut multiplier celle d’un de leurs côtés par leur nombre.
- Pour en avoir la solidité, il faut multiplier une de leurs surfaces par le tiers de la hauteur des pyramides, don{ on a supposé ci-dessus qu’ils étoient formés, et multiplier de nouveau ce produit par le nombre de leurs côtés.
- Nota. Si on veut exécuter en bois ces sortes de
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- 32 PROBLEMES
- corps réguliers, de manière qu’ils soient composas de l’assemblage de leurs pyramides, il faut, en les taillant, leur donner pour hauteur la moitié du diamètre de ces corps, prise du centre d’une de ces surfaces, au centre de celle cjui lui est opposée, ce qui demande beaucoup d’exactitude et de précision.
- PROBLEME XXXI.
- Trouver la superficie et une sphère dont on con-noît le diamètre.
- SOLUTION.
- La superficie d’une sphère de six pouces étant égale à celle de quatre cercles qui auraient ce même, diamètre, et le rapport du cercle au quarré qui y est circonscrit étant comme 11 est à 14, on la trouvera en faisant cette aimalogie:
- Comme la surface 14 d'un quarré est à la surface 11 du cercle qui y est inscrit, ainsi 144 pouces quarrés, montant de la surface des 4 cercles,
- est à 1 r r ~ qui en contient en superficie la sphère supposée de six pouces de diamètre. Pour trouver la solidité d’une sphère, on peut la concevoir comme étant composée d’une iufinité de petites pyramides dont les bases étant hexagones, couvrent toute sa surface, et dont tops les sommets se joignent à son centre ; d’où il suit qu’en multipliant la superficie d'ppp sphère par le tiers de la longueur de son rayon, on aura par approximation sa solidité.
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- DE GEOMETRIE.
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- PROBLÈME XXXII.
- fa surface d’une sphère est égale à la superficie
- convexe du cylindre qui lui est circonscrit.
- SOLUTION.
- On a vu précédemment quela surface d’un cerclé est égale à celle d’un triangle qui a pour base lacir-conférencede ce cercle ,et pour hauteur son rayon ; qu’un parallélogramme de même base et de même hauteur qu’un triangle lui estdoubleen superficie ; il suit de-là que le parallélogramme formé par le développement de la surface convexe d’un cylindre circonscrit autour d’une sphère étant égal à quatre de ces triangles, est égal aussi à la superficie de cette sphère.
- P R O B L Ê M E XXXIII.
- De’terminer quelle est la solidité' d’un cylindre, SOLUTION.
- Soit un cylindre qui ait six pouces de diamètre pour base, et huit pouces de hauteur, on connoîtra pn cette sorte sa solidité. Multipliez par lui-même son diamètre qui donnera 36 pouces quarrés pour la surface du quarré dans lequel sa base peut être inscrite.; multipliez de nouveau cette base 36 par la hauteur 8 du cylindre, le produit 288 pouces cubiques sera celui de la solidité d’un prisme, dont la base quàrrée auroit pour côté 6 pouces, et pour hauteur 8 pouces ; faites ensuite cette analogié. ( Voyez problème 3i ).
- Comme 14, surface d’un quarré quelconque,
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- 34 PROBLEMES
- est à U, surfacedu cercle t/ui y est inscrit;
- ainsi 288 pouces cubes, solidité'du prisme,
- est à 226 *, solidité du cylindre supposé.
- Nota. On entend ici par solidité ia grandeur de l’espace contenu dans le corps, sans avoir égard en aucune façon à la différence de pesanteur qui se trouve entre ceux qui sont de differente nature.
- PROBLEME XXXIV. Déterminer la solidité (Cnn cône dont on connoît la base et la hauteur.
- SOLUTION.
- La solidité' d’un cône est à un cylindre de même baseet de même hauteur, comme 1 est à 3 ;d’où il suit qu’ayant reconnu cette base, comme il a été enseigné au problème 3i, il faut la multiplier par le tiers de la hauteur du cône ; soit donc sa base de 10 pouces cubes, et sa hauteur 18 pouces; multipliant 12 par 6, on aura 72 pouces cubes pour sa solidité.
- Nota. La même règle ci-dessus sert pour con-noître le rapport de la solidité d’une pyramide à un prisme de même base et de même hauteur.
- PROBLEME XXXV.
- Transformer la solidité d’un cylindre donné en celle d’un cône, dont la haut eu r est déterminée.
- OPÉRATION.
- Soit A B C D (figure première, planche sixième ) le cylindre donné, qu’on veut transformer en un
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- DE GÉOMÉTRIE. 35 cône, dont la hauteur déterminée est la ligne A. B ( figure deuxième ) ; tirez à son' extrémité B la perpendiculaire E G, égale au rayon du cercle qui sert de base au cylindre A B C D ; prenez sur sa ligne A B ( figure deuxième ) le point D distant de celui B du triple delà hauteur du cylindre donné ; mesurez les lignes B A, B D et B C, et faites cette analogie : Comme la ligne B A, hauteur déterminée du
- est à celle BC, rayon du cercle qui sert de base au cylindre donné;
- ainsi la ligne B D, triple de la hauteur du cylindre donné,
- est au rayon du cercle qui doit former la base du cône que Von cherche.
- PROBLEME XXXVI. Changer la solidité d’un cône donné en celle d’un cylindre, dont le diamètre de la base est dé-
- Soit A B C ( figure troisième, planche sixième ) le cône dont on veut changer la solidité en celle du cylindre A B G D ( figure quatrième ), dont le diamètre de la base donnée est G D ; prolongez le rayon du cercle qui forme la base du cône jusqu’en E, en faisant D E triple de D Crayon du cylindre ; divisez la hauteur du cône AD en trois parties égales, et prenez une de ces parties pour former la hauteur A G du cylindre proposé.
- La solidité des cônes qui ont une même base,
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- SC PHOBL t M E S
- étant en raisondeleur hauteur, et réciproquement ceux de même hauteur ayant ime solidité proportionnée à leur base, sert de principe aux deux pré-cédens problèmes.
- PROBLÈME XXXVII.
- Déterminer la solidité <T une sphère donnée.
- Tous les problèmes dont on i la solution, sont d’un usage si s 'infinité d’opérations journalière venir à connoîlre les différente
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- DE GÉOMÉTRIE. 37
- cileraent en faire l’application, suivant les circonstances où il jugera qu’ils doivent être employés.
- PREMIÈRE RÉCRÉATION.
- Cinq quarrés égaux étant donnés, en former un seul quarré.
- CONSTRUCTION.
- Soient cinq quarrés égaux àcelui A3CD(figure cinquième, planche sixième ), dont on se propose de faire un seul et même quai'ré; partagez le côté A C de ce quarré en deux par lies égales, et tirez là ligne B E, ce qui donnera le triangle A B E et le t ra-pèzeEB DG. Si on dispose ce trapèze et ce triangle, en sorte qu’on en forme le triangle ABC( figure sixième), son hypothénuseA B sera le côté d’un quarrés égal aux cinq quarrés qui ont été donnés, ce qu’on fera voir sensiblement en assemblant ces dix pièces comme le désigne la figure septième.
- Pour s’amuser avec ces quarrés, il faut donner ces dix triangles et trapèzes ( 3 ) à une personne, eu lui proposant de les arranger de manière à en former un seul quarré ( figure septième), ce qui est assez difficile pour ceux qui ne savent pas l’ordre dans lequel ils doivent être assemblés.
- Nota. Si au lieu de partager chacun de ces cinq quarrés en deux parties égales, on divise encore le trapèze E B C D, en deux parties égales par la ligne ponctuée G F parallèle à E B, on aura quinze pièces au lieu de dix, et il sera alors beaucoup
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- 38 RÉCRÉATIONS.
- plus difficile de les assembler pour en former un seul quarré.
- DEUXIÈME RÉCRÉATION.
- OR GÉOMÉTRIQUE.
- rjTRACEZsurnn carton le parallélogramme recfan-gle A B C D ( figure huitième, planche sixième), dont le côté A G ait trois pouces de longueur, et celui AB dix pouces; partagez ces mêmes côtés suivant cette division, et tirez les parallèles désignées sur celte figure, lesquelles partageront ce rectangle en trente quarrés égaux.
- Conduisez du point A à celui D la diagonale AD, et coupez ce carton en deux triangles égaux A D G et D A B; coupez encore cesdeuxtrianglessuivant les lignes EF et GH, et vous aurez deux triangles et deux trapèzes, lesquels étant assemblés, comme le désigne cette figure huitième, formeront trente quarrés: prenez les deux trapèzes, et joignez-les,
- commel’indiquelafigureneuvième,même planche j
- assemblez de même les d eux triangles ( voyez figure dixième ), et vous pourrez compter sur ces deux nouveaux parallélogrammes trente-deux quarrés égaux en apparence aux trente quarrés que conte» noit la même surface.
- RÉCRÉATION.
- Ayant partagé ce rectangle de carton comme il vient d’êtro dit, on peint dans chacun de ses quarrés
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- SUR LA GÉOMÉTRIE 39 une pièce de monnoie( i ); en déguisant un peu celles qui sont aux endroits F et H, alors en assemblant ces quatre cartons, comme le désignent les figures neuvième et dixième, on fait voir que le nombre des pièces qui sont peintes sur ces cartons, sont au nombre de trente-deux.
- No'a. Ce problème, quelque frêle qu’il soit aux yeux du Géomètre éclairé, est une critique assez ingénieuse de l’Alchimie, et la satire la mieux imaginéee contre les fourbes qui se disent adeptes.
- TROISIÈME RECREATION.
- Construire un parallélogramme qu'on puisse transformer en deux triangles ou en un hexagone, elles inscrire dans un cercle donné. CONSTRUCTION.
- S o i T le cercle donné ABCDEF ( figure onzième, planche sixième).Ayant tiré sur un carton la ligne indéfinie AB ( figure douzième ), tirez de son extrémité A la iigne AC égale au rayon du cercle donné, etiuclinéesur AB, de manière que l’angle CAB, soit de 120 degrés ; tirez la parallèle indéfinie C D, et portez trois fois la longueur du rayon de A en B et de C en D ; menez par les points de division les lignes EF, GH et DB, et celles CF, EH, GB qui diviseront le parallélogramme AB CD en six triangles semblables et isocèles, dont chacun des deux côtés égaux opposés à la base, sera
- ( 1 ) Il faut effacer les divisions après avoir peint ces pièces.
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- 4o RECREATIONS ëga! au rayon du cercle donné: coupez ce carton en mx parties, et en les rassemblant, vous en formerez deux triangles équilaléreaux, semblables à celui B F1) ( figure onzième ), ou un hexagone semblable à celui ÀBCDEF, même figure.
- Cet amusement sert à faire voir, premièrement, que la surface d’un triangle équilatéral est la moitié de celle d’un hexagone, lorsque l’un et l’autre sont inscrits dans un même cercle.
- Secondement, qu’on peut connoîtrela surface d’un hexagone régulier, en multipliant la moitié de son périmètre par la longueur de la perpendiculaire abaissée du centre où il est inscrit, sur un de ses côtés.
- RÉCRÉATION.
- Pour exercer la patience d’une personne, il faut tracer sur ce même carton (voyez figure treizième) les perpendiculaires AE,BF et CG, qui diviseront ce parallélogramme en neuf triangles èt. en trois trapèzes, et transporter le triangle lAfî en CDH, ce quiformeraîe parallélogramme rectangle ADEHj et donnant cès douze morceaux de carton, que l’on aura soin de bien déranger de cet ordre, on lui proposera de les assembler, en les joignant les Uns auprès des autres, de manière à en former un hexagone ou deux triangles équilatéraux, ce qui sera fort long, particulièrement si cette personne retourne quelques-uns de ces petits cartons, ce qui né manquera pas d’arriver.
- QUATRIÈME
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- SUR LA GÉOMÉTRIE.
- 4t
- QUATRIÈME RÉCRÉATION. Faire passeruncylindre par trois trous différens
- en sorte qu'il les remplisse entièrement.
- CONSTRUCTION.
- § o i T A (figure première, planche septième) le cylindre ; découpez sur le carton D ( figure deuxième) le cercle A égal à sa base, le parallélogramme B égal à sa hauteur et à son diamètre , l’ovaleC, dont le plus petit diamètre soit égal à celui de ce même cylindre , et alors présentant ce cylindre en différens sens, c’est-à-dire, droit, de côté ou incliné, il passera indifféremment au travers de ces trois ouvertures, en les remplissant exactement comme il a été proposé.
- Nota. On peut de même Faire passer un cône par une ouverture circulaire ou triangulaire, comme il est aisé de voir par la seule inspection des figures troisième et quatrième.
- CINQUIÈME RÉCRÉATION,
- Tracer d'un seul morceau de carton une pyramide , dont le côté soit égal au diamètre de sa base.
- CONSTRUCTION.
- A. v A N T déterminé le diamètre que vcusvoulez donner à celle pyramide, prenez-en la longueur
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- 42 RECREATIONS avec le compas, et décrivez sur un carton le demi-cercle ABC (figure cinquième , planche septième); divisez Tare \C B en autant de parties égales que la ba.-e de cette pyramide( qu’on suppose être ici un hexagone ) contient de côtés; tirez les cordes AD, DE, EC, CF, F G et GB; menez le rayons HI), IIE, H C, H F et H G; découpez ensuite votre carton le long du diamètre ABet des cordes tracées et ouvrez-le avec un canifle long des rayonssansle couper entièrement; ployez le tout, et joignez exactement les deux rayons AH et HB.
- Décrivez un cercle à l’ouverture d’une des cordes ci dessus, et y ayant inscrit un .hexagone, dé-eoupez-le pour servir de base à cette pvramide ; collez le tout, et couvrez-le d’un papier/
- REMARQUE.
- r Si l’on veut que le côté de cette pyramide soit plus long que le diamètre qui lui serf’de base, ou divisera en six parties égales un arc moindre qu'un demi-cercle, et si au contraire on veut qu’il soit plus court, on divisera un arc plus grand qu’un demi-cercle.
- Nota. On peutde même former un cône plu sou moins aigu, en ne divisant pas l’arc de cercle qu on aura détermine, et eu prenant pour rayon du cercle qui doit lui servir de base la sixième partie de cet arc. Si on vouloit que cette pyramide ouce cône fussent tronqués, on décrira du centre H, et à la distance convenable, un autre demi-cercle tel( par exemple) que celui 1LM (même
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- SUR LA GÉOMÉTRIE. 4^
- fipure ); on le découpera, et pour les couvrir en dessus, on tracera un hexagone ou un cercle, efi lui donnant pourrayonunedes cordes de ce même demi-cercle.
- SIXIÈME RÉCRÉATION.
- Réduire la superficie d’un quarré donne en une jigureplane, terminée par deux lignes circulaires.
- OPÉRATION.
- ,*5 o i T ABCD (figure sixième, planche septième) le quarré donné; tirez la diagonale BG, et du point C comme centre , et à l’ouverture du compas G B, tracez le cercle EBFGq prolongez la diagonale BG lusqu’en G, et lesdeux côtés ABet CD du quarré donné jusqu’en E et F : du point D comme centre, décrivez le demi-cercle BHF, et tirez- des points B et F le diamètre BF.
- DÉMONSTRATION.
- La superficie du demi-cercle EBF ayant pour diamètre Phy pothénuse d u triangle rectancle CBF, est double du demi-cercle BEF, qui a pour diamètre ( suivant la construction ci dessus) le côté BF de ce même triangle ; par conséquent le quart de cercle CBF est égal au demi-cercle BHF ; d’où il suit que si l’on ôte de ce quart de cercle EBF et du demi-cercle BHF le segment de cercle BFI qui leur est commun, le triangle CBF, ou , ce qui est lamêmechose, le quarré ABCD sera égal en super*
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- 44 1ÉCSKATI0 N S
- iicie à la lunule (i) BIFE, terminée par les deux
- arcs BIF et BEF.
- Nota. Cet ingénieux problème, que,du nom de soninventeur on appelle Lunulequarrabled’Hippocrate, est fort célèbre ; plusieurs géomètres y ont trouvé des propriétés fort singulières, particulièrement pour parvenir à trouver par approximation la quadrature du cercle ; on peut voir à ce sujet les Amusemens philosophiques du P. Abat.
- SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- Diviser une ligne donne'e en un nombre de parties proportionnelles à celles d’une autre ligne donne'e. „
- OPÉRATION.
- S oit la ligne A C (fig ure septième, même planche, divisée en différentes parties aux points D et E, et A B celle qu’il faut diviser dans la mêmeproportion ; placez ces deux lignes de manière qu’elles se touchent par une de leurs extrémités A ; tirez la ligne C B, et menez à cette ligne les parallèles DF et EG, qui partageront celle A B en trois parties propor-tionnéesaux divisions de la ligne A C, ce qui résulte de ce que les triangles AEG, ADF et ACB étant équiangles par cette construction, ont leurs côtés réciproquement proportionnels. (Voyez problème treizième). C’est sur ce principe que sont construites
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- SUR LA GÉOMÉTRIE. 45 les deux règles de réduction ci-après, qui peuvent servir à copier et réduire toutes sortes de dessins.
- Règles de réduction, propres à dessiner une Jigure dans une grandeur proportionnée à une Jigure donnée.
- SoitI (figure huitième, planche septième) un quarré de papier sur lequel est dessinée la figure ou le sujet qu’on veut réduire sur un autre quarré (on le suppose ici moitié plus petit), tel que L (figure neuvième ) ; décrivez sur du carton les deux cercles ABC Det E F GH; divisezlacirconférence de chacun deux en un même nombre de parties égales (1), tel que vous jugerez être convenable; construisez deux règles de cuivre ou simplement de carton M N et O P, de même grandeur que le rayon de ces cercles; divisez celle M N en un certain nombre de parties égales, et la moitié P Q de celle OP en un même nombre de parties qui seront par conséquent moitié plus petites; disposez-les de manière quelles puissent tourner sur l’extrémité où se trouve tracée leur première division, et ce au moyend’une petite pointe placée au centre de ces cercles, et d’un petit trou fait à cette même extrémité A. ( Voyez figure dixième ).
- Ayant attaché sur le cercle A B CD le papier
- (1) Les divisions de précision? SU,e
- ce cercle doivent cire fort petites, si puisse être rendu avec beaucoup de
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- 4<j RÉCRÉATIONS sur lequel est tracé le sujet I, que vous voulez re'-duire su r celui L, qui doit êlre aussi fixé sur le cercle E F GH, placez les règles MN et O P sur les, pointes ou pivots mis au centre, de ces deux cercles; fai les ensuite tourner autour de son pivot la règle M N, jusquà ce qu'une de ses divisions se trouve sur le premier pointde de celui des traits du sujet par lequel vous voulez commencer à opérer, et remarquant à quelle division de la circonférence du cercle A B C D répond l’extrémité M de cetterègle, placez l’autre règle sur son cercle à cette même division ; voyez à quel point de division de la première règleMNrépond le commencement du trait pris sur le sujet donné, et indiquez-le sur le papier L, à l’endroit où correspond ce même point de division sur la règle OP ( i ); faites la même opération pour une certaine quantité de points pris à discrétion sur ce premier trait, et faisant patseï une ligne par tous ces points, elle se trouvera alors absolument semblable (quoique moitié plus petite] à celle qui se trouve tracée sur le sujet I ; continuez de mêmepour tous les traitsq.ui composent le sujet donné. k
- Nota.Cette méthodepeut s’employer avantageusement pour réduire une carte de géographie de grand en petit, attendu que la position des endroits se trouvera indiquée par son moyen dans une exacte proportion , ce qui est fort essentiel dans ces sortes d’opérations : on < crjçoit quesil’oj veut ré duire le sujet donné au tiers ou au quart de
- ^ ( i ) Les divisions faites sur ces règles, doivent être sembla-lement numérotées.
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- SUR LA GÉOMÉTRIE. 47 sa grandeur, il faut construire*les règles de réduction ci-dessus, suivant ces mêmes proportions.
- HUITIÈME RÉCRÉATION.
- Réduire unpolygone régulier ou irrégulier en un triangle de meme superficie.
- OPÉB A T I O N.
- Soit le polygone irrégulier A B CDE (figure onzième, planche septième), qu’on veut réduire en un triangle; prolongez de part et d\ ulreun de ses côtés D E; tirez leslignes ou diagonales B I) etBE, et menez-leur par les points A elC les para 1 lèlesHF etl G qui couperont la ligne prolongée F G aux points F etG;rtirez du point B au point F la ligne B F et du point B au point Geelle B G, elles formeront aveccelleF G le triangle BFG quisera égal en superficie au polygone ABCDE, attendu que les triangles A B F et À F D qui sont de même base et de même hauteur, sont égaux, et qu’en en retranchant le triangle A FL qui leuriest commun, le triangle L F D sera égal au triangle A L B, ce qui aui a également lieu pour le triangle CMG qu’on peut aussi retrancher des deux triangles égauxECQ etC EG.
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- 48 RÉCRÉATIONS
- NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- Diviser une ligne quelconque en tel nombre de parties égalés qu’on voudra, sans se servir de compas.
- Soit AB (figure douzième planche septième) la ligne qu’on veut (parexemple )diviser entrois parties égales ; menez à discrétion parses deux extrémités A etB les lignesparallèlesetindéfinies AC et B D; prenez sur la ligne AC un point quelconque et menez la ligneE H parallèles à A C (i); tirez la ligne EB, et menez-lui la parallèle F H ; faites F G parallèle à E H, etC G parallèle àFH: tirez la ligne G B, et menez-lui les parallèles FI et EL qui partageront la ligne proposée A B en trois parties égales, attendu qu’au moyen de cette construc-ton les triangle^ AEL,AFÏ etACB sontéquiangles. Voyez problème treizième.
- Nota.Cette ingénieuse méthode peut s’employer particulièrement lorsqu’on veut partager une ligne en certains nombres de parties qui n’ont point de diviseur, ce qu’on ne peut faire avec le compasqu’en tâtonnant : elle peut servir aussi sur le terrein, lorsque l’espace qu’on veut partager est entre-
- (i ) Pour mener ces parallèles, oh se sert d’une dou blerèglç
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- cou pé par des objets qui en rendraient la division fort difficile.
- DIXIÈME RÉCRÉATION.
- Connaissant dans deux différais triangles unde leurs côtes et Fangle qui est opposé àchac un d'efix , trouver les deux autres cotés.
- Suivant les principes de la trigonométrie, on ne peut trouver les deux côtés inconnus d’un triangle tans connoître l’autre côté et deux de ses angles; voici cependant une circonstance où il semble qu’il suffit d’en connoître un côté et un angle; il y a, il est vrai, un petite supercherie dans cette Récréation ( qui est d’ailleurs fort ingénieuse ), en ce qu’on suppose .premièrement, que les deux côtés connus de ces triangles forment une seule ligne droitejse-condement, en ce que cette propositionne désignant qu’un angle, ne peut déterminer la longueur des côtés inconnus, puisqu’il est aisé, sans s’écarter de la condition quelle impose, de former une infinité de triangles différens, dont tousles anglesopposés au côté connu seront égaux.
- Soient dont A B et B G, les deux côtés du triangle qui ne forment ici ( figure treizième, planche septième ) qu’une seule et même ligne droite ; l’angle opposé à la ligne A B , de 35 degrés, et celui opposé à la ligne B C , de20 degrés ; élevez aux deux extrémités A et B de la ligne AB les deux per pen-diculaires indéfinies A Eet B G; faites avec le rapporteur l’ang!e AIB e celui B L G, chacun de 35
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- lo RÉCRÉATIONS degrés; et du point 1 où les lignes A I et BI se croisent,et de l’intervalle A 1, décrivez le cercle A B D ; élevez» l’extrémitéCdelaligneBC ïa perpendiculaire II; faites l’angle B L Cet celui DCH, chacun de 20 degrés;du point L où les lignes L B et L C se croisent, et de l’intervalle L B, décrivez le cercle B C D; tirez du point D où ces deux cercles se coupent les lignes I) A, D B et DG, qui formeront avec les lignes À Bel BCdeuxtrian. gles, dont celui DA B aura l’angle A D B de 55 de. grés,et celui DBC l’angle B D C de 20 degrés, attendu que ce premier angle ( suivant la construction ) s’appuie sur un arc de 70 degrés, et l’autre
- Nola. Ce problème se résoudroit sans aucune équivoque d on les proposoit en cette manière.
- Etant donné un côté dans chacun de deux triangles ( dont un des côtés inconnus de l’un d’eux peut être connu à l’autre ), la valeur de chacun des angles à ces côtés donnes,trouver leurs autres côtés.
- REMARQUE.
- Il est assurément quantité d’autres problèmes de Géométrie fort curieux ; mais la plupart d’entr’eux étant trop abstraits pour des Récréations, on a cru devoir se contenter d’en rapporter iei quelques-uns des plus faciles, qui puissent servir en même temps à se rendre familiers les termes de celte science et leur usage, qu’il est indispensable de connoître pour entendre avec facilité la description des Amu-semens qui seront ontenus dans cet Ouvrage.
- 11 est d’ailleurcfort essentiel,particulièrement
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- SUR LA GÉOMÉTRIE. 5i
- pourceux quis’amusentpareux-mêmesàconstruire les pièces de Récréations qui leur paraissent les plus agréables, desavoir tracer géométriquement toutes les figures ci-dessus, puisqu’il n’est presque point de construction où l’on puissese dispenser de manier la régie et le compas, et que rien ne peut enseigner à le faire avec plus de justesse quela connoissance exactedes problèmes ci-dessus décrits, dont l’application se rencontre nécessairement dans la plupart des opérations qu’on est obligé défaire; sans ces principes on ne travaillerait qu’en tâtonnant, et conséquemment avec fort peu de précision.
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- DES DIVERSES PROPRIÉTÉS
- DE LA LUMIERE.
- L A lumière peut être considérée comme un mouvement de la matière éthérée répandue dans l’air et dans l’espace. C’est par elle que nous appercevons distinctemeutlesdifi'érens objets qui nous environnent. Les rayons qui émanent continuellement des corps lumineux, ou de ceux qui nous les réfléchissent, traversant les differentes humeurs dont notre œil est composé, s’arrêtent sur la rétine qu’ils ne peuvent pénétrer, et ils y peignent non-seulement l’image et la figure, mais encore les couleurs admirables de tous ces objets. Celte impression, faite sur l’organe de la vue, est aussi-tôt suivie d’une autre sensation, qui, affectant famé, l’avertit de la présence, distance et situation de ces divers’ objets.
- DE LA LUMIÈRE.
- La matière de la lumière ( c’est-à-dire les petits corpuscules dont elle est composée) est sans doute la même quecelledufeu qui la produit; l’une et l’autre brûlent et éclairent; le feu seul produit ces deux effets, et s’il arrive quelquefois que l’un ne paroît pas réuni avec l’autre, c’est qu’ils ne se trouvent pas toujours accompagnésd es circonstances nécessaires,quoiqu’ils aient sans doute un seul ot même principe.
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- DE LA LUMIERE, efc. 53 Lemouvementdelalumièreesldirect,prompt et luccessif ( i ); il a infiniment plusde vitesse que le ;on, qui, selon les observations qui ont été faites, ne jarcourt que cent quatre-vingts toises dans l’espace l’une seconde, au lieu qu’il est constant quela lumière en parcourt infiniment plus dans un même temps.
- A mesure que les rayons de lumière viennent à s’éloigner des corps lumineux, ils produisent moins delumière, attendu quela quantitédes rayons qui en émanent, occupe un plus grand espace ; cette diminution se fait en raison inverse des quarrésdes distances du corps lumineux aux objets qui en sont éclairés; d’où il suit que si de deux objets semblables et éclairés parla flamme d’une bougie allumée,l’un
- ( i )CetteémanationcontinuelIede3corpusculesignés, n’est pas sans difficultés ; plusieurs Physiciens, loin de l’admettre, prétendent qu’on doit considérer les par ticulesdes rayons qui nous transmettent la lumière, comme étant composés d’un nombre infini de petits gloqules fort élastiques et d’une conti-
- *,uitétrès-grande, cequifaitque l’action qu’imprime sur eux 2corps lumineux n’estinstanianéeque pournossens, et seulement lorsque la distance se trouve bornée : cette succession , toute rapide qu’elle puisse être, en exige une réelle d’instant, lorsque l’espace contenu entre la lumière et l’œil se trouve fort long. Selon eux, le choc réitéré du corps lumineux qui la produit, se transmet promptemeut et successivement de globules en globules, de même que le coup donné à une boule d’ivoire setransmet à l’instant à l’extrémité d’une file de pa reilles boules, sans qu’on puisse appercevoir aucun intervalle de temps entre lemouvement imprimé àla première et à celle qui le reçoit en dernier. Ces deux mauièressi opposées de considérer le principe de la lumière, ne pouvant être détruites n i démontrées par l’expérience, il faut s’en tenir aux effets qui paraissent avoir quelque cerlitudè, et convenir qu’il est un terme au-delà duquel l’esprit humain ne peut arriver ^ et que la nature nous cache absolument son secret.
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- 54 DE LA LUMIÈRE 1
- est à une plus grande distance , il sera nécessaire-1 meut moinséclairé(i).L’est par celteraisou quelesf e'toiles qui sont autant de soleils, répandent très-peu delumièresur ia surface denotre globe,àcause de leur grand éloignement.
- Les corpuscules de la lumière sont moinsdéliés que ceux de la matière magnétique, puisqu’il est de'montré que ces derniers pénètrent indistincte-ment tous les corps, et que lalumière ne les traverse pas tous;oubieu les parties du fluide magnétique sont de nature à pouvoir s’y insinuer facilement, quelque compactes qu’ils puissent être,et celles de lalumière qui sont très-élastiques sont dis-poséesàrejaillir lorsqu’ils viennentà rencontrer des corps dont les pores ne son t pas disposés à leur donner un passage libre et direct.
- Les rayons de lumière qui é/nenent du soleil, contiennent en eux-mêmes ( selon les expériences de Neuivton ) les sept couleurs primitives, bleu, verd, jaune, orangé, rouge, pourpre et violet, que donne dans une chambre obscure l’image formée par le prisme exposé à un de ces rayons. Les corps ! étant de nature à absorber plus ou moins de ces di- jj vers rayons colorofiques, et renvoyant les autres, k paraissent à nos yeux de la couleur de ceux qu’ils | réfléchissent; s’ils les absorbent tous, ils nous pa- jj roissent noirs, c’est-à-dire, entièrement privés-de J lumière ; si au contraire ils les réfléchissent tous, ils | nous paraissent blancs, attendu que l’assemblage
- (0® à.un pied de distance d’une bougie allumée, l’effei, ne la lumière est un, à deux pieds il sera quatre fois moindre et a trois pieds il le sera neuf.
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- EN GENERAL. 55
- de tous les rayons colorifiques produit le blanc,qui est la couleur de la lumière même ( i ).
- Le mouvementdesglobules ou rayons délnmière sefait. toujours en ligne droite dans l’air pur et ho-mogcne ; viennent-ils à frapper quelques corps pojs , ils se réfléchissent également en lignes droites en faisant les angles de leur incidence égaux à ceux de leurs réflexions.
- Si ces mêmesrayonsrencontrent des corps dont la configuration des pores soit déposée à leur accorder un libre passage, ils les pénètrent et se brisent, en s’éloignant delà perpendiculaire lorsqu’ils passent d’un milieu dense dans un milieu rare, et en s’en approchant, au contraire, lorsqu’ils passent d’un millieu rare dans un milieu dense.
- DÉFINITION.
- La lumière étant considérée comme parvenant à nosyeux directement du corps lumineux ou des objets qui en sont éclairés et nous les réfléchissent, est ce qu’on appelle Optique : cette science est le fondement de la Perspective.
- (i) Sans prétendre contredire ici le système du savant philosophe anglais, il paroits’eusuivre de l’hypothèse des sept rayons colorifiques, que si un corps absorbe tous lesrayons, excepté le rayon bleu et le rayon jaune, il ne peut paraître verd, puisque ce dernier rayon, suivant cette supposition, a éléabsorbé; cependant ilest d'expérience que le rayon bleu et le jaune produisent un rayon verd. Ne pourroil-on pas , sans vouloir combattre un système si savamment conçu, réduire les ept rayons à trois rayous primitifs : savoir, le bleu, le jaune et ie rouge, dont le mélange peut former tous les autres rayons; et prétendre aussi qu’un corps n’absorbe pas toujours entièrement un même rayon coloriiique, ce qn’on peut également supposer, suivant son système.
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- 54 DE LA L U M I É R E
- Si on la considère comme venant descorps lumineux ou des objets qui en son t éclaires, et qu’elle parvienne à nos yeux aprèsavoir été réfléchie par quelque corps poli ou miroird’une for me quelconque, c’est la Caloptrique ;
- Si elle paroît à nos yeux après avoir traversé i’eau, le verre ou quelqu’autre corps qui soit transparent, c’est la Dioptrique.
- Où doit regarder comme un principe certain que dans quelqu’éloignementet dans quelque situation que se trouve placé un objet, il paroît toujours à nos veux (ou ce qui est la même chose), son image se peint sur la rétine, dans une grandeur proportionnée à l’angle optique sous lequel nous i’apper-cevons ( x ). On entend ici par angle optique celui qui est formé par les deux lignes qui passant des deux extrémités de l’objet, parviennent à notre œil; sur quoi on observe quenous ne pouvons apperce-voir nettement et entière ment un objet que sous un angle de soixante à soixante-dix degrés.
- DE L’ OPTIQUE.
- Cette science,lorsqu elle enseigne laméthodf de tracer sur une surface destinée à être placée devant
- ( i ) Le jugement que nous portons sur la grandeur d’un objet, est produit par la comparaison habituelle que nous faisons avec d’autres objets dont nous connoissons les dimensions ; la dégradation de leurs couleurs qui devient moins, sensible et leurs ombres qui sont moins fortes à mesurequ'ils 'éloignent, contribuent aussi beaucoup à nous faire juger de leur» distances, et conséquemment de leur grandeur
- nos
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- IV O P T I Q U E. 57
- nos veux, l’image de quelque objets, de manière qu’ils y soient représentés clans les mêmes proportions et dimensions qu’ils se peindroientaufond de notreceil, est purementgéométrique, puisqu’ilne s’agit (en général) que de former des angles plu» ou moins grands,et de tirer des lignes parallèles plus ou moins éloignées entr’elles. Cette science est je principe delà peinture, quant à la situation, figure et dimension qu’on doit donner aux objets qu’on veut représenter sur un tableau (1).
- On appelle assez communément cette seience Optique, ou Perspective curieuse, lorsque ces mêmes principes sont employés à peindre sur difie-rentcssui'facesdesobjets qui, étantvus d’un certain point déterminé,paroissentànosyeux semblables à ceux don t ils ne sont cependantque desimages confuses etdifïbrmes. Ces surfaces peuvent êtreplanes, convexes ou concaves, cylindriques ou prismatiques, etc. Elles peuvent aussi se trouver différemment situées eu égard au poiut d’où on les doit regarder pour appercevoir au naturel lesobjets^uijr-^^ wnt représentés. 1 .• Vj \
- , . î/ %
- THEOREME PREMIER.
- Deux objet s de différentes grandeurs, vusparhn même angle, paraissent égaux. ~i
- L’œil placé au point A( figure première, planch e
- (1) On appelle celle science perspective linéaire,pour la distinguer de la perspective aérienne, qui consiste dans la dégradation successive des couleurs qui doivent s’afToiblir, et durit les ombres doiventêlre moins tranchantes à mesure qu@
- >ss objets sont supposés plus éloignés.
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- 58 PROBLÈMES huitième), les lignes DE et F G de différentes grandeur, étant apperçues par le même angle BAG, produisentsurla rétine une image de mêmé grandeur et par conséquent égale.
- Si dans cette supposition la ligne FG estune fois plus éloignée du point de vue A, que ne l’est la ligne DE, elle sera alors une fois plus grande, attendu que les côtés A G et G F du triangle AGF sont proportionnels aux côtés A E et F D du triangle AED.
- Il suit de-làque lagrandeur dans laquelle nous appercevons un. objet,es ttoujoursproportionnée à la distance de notre œil à cet objet.
- THÉORÈME II.
- Deux objets de même grandeur, placés à des distances inégales deVœil, paraissent inégaux.
- Si l’on regarde du point de vue A (figure deuxième, planche huitième) les lignes EF et G H égales entr’elles, et placées à différentes distances du point A, elles paroîtrontiuégales, étant vue3 alors par les angles BAC etDAC, qui sont inégaux.
- Dans cette supposition, l’inégalité apparente de ces deux ligne FE et HG sera proportionnelle aux côtés AF et AH, par la raison donnée au précédent Théorème.
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- D' O P T t Q U E.
- COROLLAIRE.
- Il suit de-là que la grandeur apparente d'un objet,e st toujours proportionnée à celle de Vangle sous lequelnous lappercevons,
- PROBLÈME PREMIER.
- TJnettgnè donnée étant divisée en plusieurs parties, trouver la proportion dans laquelle elles doivent paroître à Vœil, sur un plan interposé entre le point de vue donné et cette ligne.
- OPÉRATION.
- Soit la ligne A B ( figure troisième, planche huitième) divisée ën plusieurs parties quelconques ; C le point de vue : tirez de chacun des points de divisions A F G H B, les lignes AG,FC,GG,.H G et B G ; décrive’,du poiut G la portion de cercle AE et tirez la ligne X Z.
- Les divisions que lés lignes qui partent du point de vue O lont sur la ligne XZ, détermineront sur cette même ligne les grandeurs apparentes de celle de la ligne donnée AB, attendu queciiacune dés divisions de la ligne Y Z, qui se rapportent à celles de laligie AB, sont réciproquement vues sous lé raêmçangle.
- tl
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- 6o
- PROBLÈMES
- PROBLÈME IL
- ; Une ligne étant donnée, et un point hors de cette ligne, la diviser en plusicu rsparties, de m an 1ère qu’ étant regardées de ce point, chacune d’elles paroisse égale.
- Soit la ligne A B ( figure quatrième, planche huitième ) que l’on veut diviser en six parties qui pa-roissent égales entr elles, étant vues du point C: tirez les lignes G A et C B, et décrivez à une distance quelconque la portion de cercle DE ; divisez-la en six parties égales, et tirez par les points de divisions qui en seront faites les lignes CF, G G, GH, C I et G L.
- Les six divisions inégales AE,FG,GH.HI, IL etLB delà ligne AB paroîtrontégalesentr’elles, étant vues du point C sous des angles de même gran-deur:cemêmeeffetauroitlieuquand même le point C auroit été placé dans toute autre position, à l’égard de la ligne donnée A B ; il en seroit encore de même si la ligne A B, au lieu d’être droite, étoit courbe ou mixte. ( Voyez figure cinquième, même planche ).
- llsidtde-là, que si on divise la ligne AB en parties égales, elles\paroîtront inégales , étant regardées par le point G, ou partout autre point, attendu que les angles sous lesquels on apperce-
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- D’ O P T I Q U E. 6r
- cm tes divisions, seront tous in égaux ; c'est par cette raison qu'en regardant de près une règle oit une toise, divisée en sixparti.es égales, elles paraissent cependant inégales, et que cette inégalité n' estplus sensible,lorsque l'œilenestéloigné, attendu qu'alors les angles sous lesquels nous appercevons ces divisions sont presque égaux eutr eux. Jl en est de même d'un quarrédont les lignes qui le terminent nous paraissent courbes lorsqu'il est placé trop près de notre œil: le cercle est la seule figure qui puisse paroitre à l'œil dans son exacte proportion, encorefaut-il que t œil soit placé dans un endroit quelconque de la ligne per-* pendiculairei supposée élevée sur son centre, sans quoi il sepeindroit dans notreœilsous une
- DE LA PERSPECTIVE.
- L A connoissancedes principesdela perspective est une des parties les. plus essentielles de la peinturp; et leur application en produit toute l’illusion : cette science est d’une nécessité indispensable dans les tableaux d’architecture et de paysage ronne peut s’écartera leur égard des règles qu’elle prescrit sans «piel’œil n’en apperçoive aussi-tôt les défauts : elle ne devroit pas moins être employée dans tous les tableaux où l’on traite des sujets d’histoire;mais comme il n’est guère possible de marcher la règle et le compas à là main, lorsqu’on a pour guide le l'eu du génie, l’œil attentif du peintre qui commît suffisamment cette science, le conduit et supplée à
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- Çs PROBLÈMES
- l'exactitude des règles que lesnjet qu’il traite ne lut permet pas toujours d'observer régulièrement.
- Tout tableau peut être considéré comme un plan transparent, élevé verticalement entre l’objet quis’y trouve représenté, et l’œil de celui qui le regarde ; on peut supposer qu’il part de tous les différens poiuts de cet objet des lignes qui vont directement à l’œil, et qu’en traversant ce plan elles y laissent les traces de l’apparence de chacune desdiftërenles parties dont il est composé ; en sorte que si une personne regardant cet objet d’un point déterminé et au travers d’une glace, y dessinoit avec un pinceau toutes ces différentes apparences, cet objet se trouveroit exactement mis en perspective sur cette glace.
- Des lignes et points dont on se sertdans la perspective.
- La base du tableau A BC D ( figure première, planche neuvième ), sur lequel on veut tracer quel-qu’objet en perspective, se nomme ligne de terre ; telle est la ligne G D.
- La ligne horizontale G H se trouve toujours placée sur le tableau à la hauteur de l’œil du regardant et parallèlement à la ligne de terre ; cette ligne peut être considérée comme étant le terme de la plus grande étendue de la vue.
- Le point de vue ( i ) X est pris sur la ligne hori-
- ( i ) On appelle quelquefois point de vue l’eudroit d’où lois regarde un objet.
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- / <</n, il
- P/.y./>«,/. CH.
- Pur. J
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- DE PERSPECTIVE. 63
- zontale à l’endroit où est supposée y tomber perpendiculairement la ligne qui part de l’œil.
- Le point de distance Y ouM est indifféremment placé de côté ou d’autre sur cette même ligne hori-zontale,àune distance du point de vue X, égaleà celle que l’on a déterminée entre l’œil et ce point de vue.
- On entend par plan perspectif le tableau ABCD sur lequel on doit tracer l’apparence de l’objet, et par plan gc'ome'tral, celui CDEF sur lequel le plan même de l’objet a été tracé.
- La ligne de terre CD est supposée commune au plan perspectif et au géométral.
- PROBLEME PREMIER.
- Le point de vue et celui de distance étant déterminés, trouver sur le tableau perspectif L’apparence d’un point pris sur le plan géométral.
- OPÉRA Tl ON.
- Soient X ( figure première, planche neuvième pointdevue,Ÿcehiidedistance,etqu’ilfaille trouver sur le tableau ABCD l’apparence du point O qui se trouve placé àl’extrémité de la ligne P O sur le plan géométral CDEF.
- Abaissez du point O sur la ligne de terre C D la perpendiculaire O Q, et décrivez du pointQ et à l’ouverture de compas Q O le quart de cercle O R qui se termine en R sur la ligne de terre C D ; tirez du point R au point de distance Y la ligne R Y, et du point Q au point de vue X la ligne Q X, et alors
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- 64 _ PROBLÈMES
- le point o où se coupent ces deux lignes sera celui où doit être indiquée l’apparence du point O pris sur le plan géométral.
- COROLLAIRE.
- Il suit de ce problème qu’on peut indiquer par cette même méthode l’apparence de toute ligne droite tracée sur le plan géométral, puisqu’il ne s’agit que de trouver celle des deux points qui en forment les extrémités, et tirer ensuite une ligne de l’un à l’autre, comme on peut le voir sur cette même figure à l’égard de la ligne P O, dont l’apparence sur le plan perspectif est celle p o. attenduque la représentation de tonte ligne droite du plan géométral est également droite sur le plan perspectif.
- AUTRE COROLLAIRE.
- On peut encore par cette même méthode transporter sur lepianperspectifi’apparencede toutessortes défigurés planes, terminées par des lignes droites, comme ilestdémontx-éparcettemêmefigure où l’on a décrit les arcs elles lignes nécessaires pour trouver sur le plan perspectif A B G D les trois points nop, qui donnent l’apparence de ceux qui terminent les trois angles du triangle NOP tracé sur le plan géométral CDFF.
- Nota. Toutes les lignes qui terminentles figures qui peuvent se trouver tracées sur le plan géométral n’étant pas toujours des lignes droites, il est aisé de concevoir que pour avoir l’apparence de celles qui sont courbes et irrégulières, il faut chercher celle de plusieurs des points dont elles sont
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- DE PERSPECTIVE. 65
- composées, afin de mener ensuite une ligne courbe qui passe par ces mêmes points.
- Lorsqu’un met quelqu’objet en perspective, il faut tracer au crayon et très-légèrement toutes les lignes qui ne doivent pas rest er sur le tableau , afin de pouvoir les eflacer lorsque l’ouvrage est
- PROBLEME IL
- Connaissant la hauteur d’une ligne perpendiculaire sur un point quelconque du plan g'Je métrai, déterminer sa position et sa hauteur apparente sur le plan ou tableau perspectif.
- Soit sur le plan géomètral CDEF( figuredeuxè-me, planche neuvième) le point I, et sa représentation sur le plan perspectif celui i qui y a été tracé, suivant ce qui a été enseigné au précédent problème, et qu’il failley déterminer la hauteur d’une ligne perpendiculaire supposée élevéesur ce point I.
- Elevez sur la ligne de terre C D (en un point éloigné quelconque tel que P ) la perpendiculaire P M égale à la ligne proposée; tirez des deux extrémités' de cette ligne P et M, à un point quelconque N de la ligne horizontale G H, les lignes PM et M N ; menez ensuite du point/ à la lignePN,celle/ b, parallèle à la ligne de terre C D, et tirez du point b au pointclalignebc,parallèle à celleP M;menez ensuite la ligne indéfinie c d, et élevez au point i la ligné/» n'erp'éndiculairë à la ligne de terre G D,
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- liG PROBLÈMES
- et le point de section eoù elle rencontrera laligne c d, vous donnera la ligne ou distance te, pour l’apparence de la ligne élevée au point T sur le plan géométral, qui a été supposée égale à la ligne P M.
- On peut, suivant cette même méthode, trouver l'apparence d’un quarréélevé perpendiculairement sur le plan géométral GDEF et situé parallèlement à la ligne de terre CD, comme il est aisé de voir par les antres lignes tracées sur celte même figure, qui donnent la représentation a yd’une ligne égale à ceile P M, supposée élevée sur le plan géométral au point O, d’où il suit qu’en joignant ces deux lignes par celles./'^ et ai. on aura la représentation perspective d’u n quarréélevésur le plan géométral dont la ligne O I seroit le côté.
- Pour peu qu’on examine avec attention le problème ci-dessus et celui qui le précède, on verra qu’ils doivent contenir tout le principe de la perspective, puisqu’on peut déterminer par leurmoyen en quel endroit du tableau perspectifdoit être placé un point quelconque, dont on connoîtla position ou l’élévation sur le plan géométral.
- PROBLÈME III.
- Mettre en perspective un cube, dont un des côtes est parallèle à la ligne de terre.
- Soit limn (figure première, planche dixièt la représentation perspective du quarré LI1V tracé sur le plan géométral GDEF, qu’on sup
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- DE PERSPECTIVE. 67
- jcl être la base du cube proposé, dont un des côtés IL est parallèle à la ligne de terre CD, et avoir élé tracé sur le plan perspectif AB C D, suivant la méthode enseignée an premier problème.
- Elevez aux poinst i et / les lignes i o et Ip égales à celle i l; et aux points m et n celles mqetnr égalesàcelle7ran; joignez les extrémités de ces lignes' par les lignes q o,q r, op etp r, et vous aurez la représentation perspective du cube proposé.
- Nota. Quoiqu’en quelque situation qu’un cube sp trouve placé par rapport à l’œil, il n’en puisse appereevoir que trois côtés, excepté cependant lorsque le point de vue se trouve torpber perpendi-culaireiuent sur lç centre du quarré d’un des côtés du cube, on a néanmoins tracé sur cette figure et par des lignes ponctuées, la représentation des trois autres côtés, afin de faire mieux conprendre pt rendre plus sensible l’effet de la perspective.
- Ç OR O L LA I R E,
- Ce problème fait voir, i°.que la représentation de foute ligue perpendiculaire au plan géométral, est toujours, sur le plan perspectif, perpendiculaire à la ligne de terre, 20. Que la représentation de toutes lignesdu plan géométral,ou mêmesituéesau-dessus de lui qui se trouvent parallèles à la ligne de ferre, sont aussi parallèles à cette même ligne sur le plan perspectif. 3°. Que tou te ligne du plan géométral qui est perpendiculaire à la ligue de terre ou perpendiculaire à une ligne élevée au-dessus d’elle et qui lui serait parallèle, se trouve toujours placée sur le plan perspectif dans une direction tendrai le ( étant pro-
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- 63 PROBLEMES
- longée ) à passer par le point de vue. ( Voyez les portions de ccs differentes lignes sur cette même fi-gure).
- PROBLÈME IV.
- Mettre en perspective un cube,.dontIa diagonale
- de la base est perpendiculaire à la ligne de
- Ayant déterminé sur le plan perspectif A B C D ( figure deuxième, planche dixième) la représentation du quarré ILMN qui sert de base au cube proposé, et dont la diagonale MI est perpendiculaire à la ligne de terre CD; élevez perpendiculairement sur un pointquelconquedecette ligne CDla ligne O P, égale au cô té ou à la hauteur de ce cube ; et ayant pris à discrétion le point Q sur la ligne horizontale G H, tirez les lignes P Q et O Q, menez ensuite des points i, n et m les lignes io ,npélmq parallèles à la ligne de terre C D, et des points où elles touchent la ligne O Q, menez les lignes or , Ps,qt, parallèles à la ligne OP: élevez ensuite perpendiculairement au point i la ligne i u égale à celle o r, et aux points / et », les lignes ly et n x égales à la lignep s, et enfin au point m celle mz, égale à celle q t; joignez ensuite ces lignes par leurs extrémités en tirant à cet effet les lignes jé z-, zx,.xu et uy, et vous aurez la représentation du cube proposé, eu égard à sa situation donnée sur le plan géométral.
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- DE PERSPECTIVE. 69
- COROLLAIRE.
- Il est à observer dans ce problème, que toutes les lignes qui surle plan perspectif terminent la base et le côté supérieur du cube, tendent au point de distance pris de côté ou d’autre du point de vue.
- Nota. La méthode enseignée en ce problème et celui qui le précède, peut être également employée à mettre en perspective toutes sortes de parallélipi-pèdes dont on connoît les dimensions.
- PROBLEME V.
- Mettre en perspective une pyramide ou tétraèdre posé sur sa base„
- Soit sur le plan perspectif A B CD (figure première, planche onzième) le triangle n op, représentant la base N O P du tétraèdre qui a été tracé sur le plan géomélral CDEF, q le point perspectif du point Q, centre de ce tétraèdre; élevez au point I, pris sur la ligne de terre, la ligne IL égale à sa hauteur perpendiculaire ( 1 ), et lirez au point M ( pris à
- , ( 1 ) Pour trouver la hauteur perpendiculaire du tétraèdre, tirez la ligne1®. S égale à celle. N Q, prise sur son plan géomélral: élevez au points la perpendiculaire indéfinie ST, et ayant pris avec le compas la longueur de la ligne N O, côté du triangle WO P, posez sa pointe en R, et le point T de la ligne S T où tombera 1 autre pointe du compas, déterminera la distance S T pour la hauteur du tétraèdre. Cette même méthode peut également servir à trouver iahauteur de toutes sortes de pyramides.
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- ’qo PROBLEMES
- discrétion sur la ligne horizontale GH) les lighës IM et L M; menez du point q la ligne q e parallèle à la ligne de terre CD, et celle e/'parallèle à la ligne XL,menez ensuite du point/ la ligne indéfinie/^ et élevez au point q la perpendiculaire q h, tirezeiû point h les ligne lin, h o et hp qui donneront la représentation perspective de ce tétraèdre»
- On peut se servir de la meme méthode pour mettre en perspective toutes sortes de pyramides, dont oU connoît la base et la hauteur.
- PROBLÈME VI.
- Mettre en perspective un tétraèdre posé perpendiculairement sur un de ses angles, en sorte qu'il ne touche le plan géométral qu en uti seul poin t-
- Quoique suivant l’éuODCé de ce problème, il semble que le tétraèdre ainsi posé, n’ait pas de plan géométral, il est néanmoins indispensable, pour le mettre en perspective, de lui en supposer un qu’il décriroit sur le plan géométral, si l’on abaissoit une-perpendiculaire de chacun de ses trois angles supérieurs qui ne touchent pas ce plan'.
- Soit donc NO PQ (figure deuxième, planche onzième) ce plan géométral, dont n o p q est la représentation sur le plan perspectif A B G D ; élevez sur les trois angles de ce triangle équilatéral les per>
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- DE EERSPECTIVE. ÿt
- pendiculairesindélinies o u, n x et p y ; prenez avec le compas la longueur delà ligne N Q, O Q ou i* O, et transportez-la sur la ligue de terre G D, depuis I jusqu’en R; élevez au point I la perpendiculaire indéfinie I L; prenez la longueur d’un de--’ cô'és rj ü triangle NO, et l’une des pointes du compas étant posée au point R, l’autre indiquera au point L la longueur I L pour la hauteur du tétraèdre; tirez ensuite les lignés IM et L M;'et menez des point n et p les parallèles n q et/us; élevez les perpendiculaires qretst, et menez des points où elles rencontrent la ligue L M les lignes parallèles r x et fy, lesquelles coupant les'lignes perpendiculaires élevées sur les trois angles du triangle nop, y indiqueront les points u, x et y, d’où tirant les lignes uy, u X, xy, un,x n et y n, elles donneront par lenr'jo'uc'-' tion la représentation perspective du 'tétraèdre-posé sur le plan géométral, ainsi qu’il a été proposé pat ce problème.
- PROBLEME VIL
- Mettre enperspective unparallélipipède incliné
- Pour mettre ce parallélipipède en perspective, il est nécessaire de lui supposer un plan géométral, ainsi qu’il suit. ,
- Soit ARGD (figure deuxième, planche douzième) le côté,de ce parallélipip.ède q ui représente sou inclinaison et dont la base est supposée ici être
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- ?2 PROBLEMES
- un quarré ; prolongez la ligne D G, et abaissez-y la
- perpendiculaire A E.
- Tracez sur le plan géométral G DE F (figure première,même planche) le parallélogramme rectangle G H 1 LM N, dont les côtésGI et LN soient chacun égaux à la ligne ED (figure deuxième); faites ceux G L et IN égaux au côté du quarré qui forme la base de ce parallélipipède, et portant cette même longueur depuis I jusqu’en fl et de Nen M, tirez parles points H et M la ligne H M(i); mettez ce parallélogramme en perspective, comme il a déjà été enseigné, et élevez des points#-et/les perpendiculaires indéfinies /s et gu: élevez sur un point quelconque o de la ligne de terre G D ,1a ligne perpendiculaire O P, égale à la hauteur A E (figure deuxième) de ce parallélipipède ; et ayant pris à discrétion sur la ligne horizontaleGH le point Q, tirez les lignes O Q et P Q.
- Prolongez les lignes/#-et» / jusqu’en o et p; élevez des points o et# les perpendiculaires o q et p r; et des points q et r où elles rencontrent la ligne P Q, menez les lignes indéfinies rt et q x, qui couperont les perpendiculaires c set gu aux points s et u; portez la longueur apparente h /de la base de ce parallélipipède de u enx, et celle/» n de s en t- tirez enfin les lignes sm, u h, tn, x Z, suettx, qui donneront la représentation perspectivedu parallélipipède incliné, ainsi qu’il a été proposé.
- ( i ) On suppose dans ce problème que le côté g i du plan géométral de ce parallélogramme est parallèle à la ligue de
- IVci-dessus.1*0”
- PROBLÈME
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- SUR L’ O P T I Q U E. 78 PROBLÈME VIII.
- Hettreen perspective un octaèdre ( i ) supposé suspendu au-dessus Au plan géométral à una hauteur déterminée.
- j On suppose que cet octaèdre est suspendu ds manière qu’une ligne droite passant par deux de ses angles soit perpendiculaire au plan géométral, cest-à-dire, en telle sorte, qu’abaissant de chacun de ses quatre autres angles des lignes perpendiculaires sur ce plan, on ait un quarré parfait pour le plan géométral de cet octaèdre.
- Soient doncl LM N O (figure troisième, planche douzième ) ce plan géométral, et ilm n o son plan perspectif; élevez en un point delà ligne de terra G D la ligne perpendiculaire et indéfinie O T ; prenez sur cette ligne la distance O Pégaleà l’élévation donnée de l’octaèdre sur le plan géométral, et portez de R jusqu’en T la hauteur de cet octaèdre, ou, ce qui est lamêmechose, la longueur IN de la diagonale du quarré I LM N; divisez cette même longueur PT en deux parties égales au point S, et tirez ensuite des points OPS et T au point Q pris à discrétion sur la ligne horizontale GH, les ligues O Q, PQ, SQ etTQ; élevez sur lespoints ilm no du plan perspectif, les perpendiculaires tnu,ix, n r, Içetot; menez les lignes la
- ( i) L’octaèdre est un corps régulier terminé par huit surface» «angulaires et équilatérales.
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- 74 RÉCRÉATIONS o b et n c, parallèles à la ligne de terre C D, et £ levez aux points a ,be t 6 les lignes ad, b e et O/, parallèles icelles O T ; menez ensuite les parallèles ns,gq ,p r, gq e! et\ et des points de section où ellescou pent les perpendiculaires élevées sur le plan géométral, tirez les lignes ur,xq, ux, r q, ut,x t, rt,q t, us, x s, r s et q s, qui vousdonneront l’apparence perspective des lignes qui terminent les huit triangles, dont l’octaèdre donné est formé.
- Il est aisé de voir qu’on peut, en suivant la méthode qui est enseignée dans ce problème et dans ceux qui le précédent, parvenir à roetlre en perspective toutes sortes de corps réguliers, et même iliffe'rens sujets d’architec»ure, puisqu’il ne s’agit que de connoître leur plan géométral et les différentes élévations des parties dont ils sont composés; l’habitude d’ailleurs apprendi-a à éviter de tirer une multiplicité de lignes, particulièrement si l’on fait attention au corollaire du troisième problème, qui détermine que l’apparence de toute ligne qui
- plan géométral, est perpendiculaire à la ligne de terre sur le plan perspectif; que celle de toute ligne du plan géométral qui se trouve perpendiculaire à la ligne de terre, tend au point de vue sur le plan perspectif; et qu’enfin celle de toute ligue du plan géoméiral qui est parallèle à la ligne de terre, est aussi parallèle à cette même ligne sur le plan perspectif.
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- SUR L' O P T I Q ü E. 7S Nota. Pour ne point s’écarter du plan qu’on s’est proposé, on ne s’étendra pas davantage ici sur ces principes de perspective, qui sont plus que suffisans pour l’intelligence des différentes récréations qui y ont rapport. D’ailleurs ils contiennent en général toute la science de la pers-
- PREMTÈRE RÉCRÉATION.
- Instrumentportatif,très?commodepourdessiner facilementet correctement unpay sage,outout autre objet, sans être obligé de se servir des règles de la perspective.
- Ayez un petit châssis de bois A C D ( figure première, planche troisième) de six pouces de long sur cinq de large, que vous garnirez de fils desoie noire, espacésdepouces en pouces et formant trente quarrés égaux ; partagez eneore chacun d’eux en quatre autres plus petits, en vous servant de fils plus déliés.
- Ajustez ce châssis à l’extrémité C D de la planchette C D É F, au moyen des deux charnières G et H; donnez à cette planchette huit à dix pouces de longueur, et qu’elle soit brisée à l’endroit IL, sous lequel doivent être aussi placées deux charnières; disposez à l’autre extrémité E F une petite
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- g7 RÉCRÉATIONS
- plaque de bois de deux pouces de quarrés, percée à son centre d’un trou T, d’une ligne de diamètre, quelle soit mobile au moyen d’une charnière; mettez des petits crochets au-dessus et en-dessous de cette planchette pour retenir le tout dans la situation indiquée par cette figure première; enfin , que tout cet instrument puisse se reployer comme il est désigné parla figure deuxième, même planche, et s’insérer dans un étui de carton de même grandeur que le châssis A C D.
- Placez sous cette planchette, vers l’endroit P, un petit genou de cuivre ou de boisQ, garni d’une virole R, pour pouvoir la poser sur une canne ou bâton que vous enfoncerez en terre dans l’endroit où vous voudrez placer cet instrument, et lui donner par ce moyen telle direction que vous jugerez convenable.
- Ayez du papier à dessiner ( figure troisième, même planche ), sur lequel vous tracerez légèrement avec du crayon un nombre de quarrés égal à ceux de ce châssis : il importe peu de quelle grandeur vous les ferez, cela dépendant absolument de celle dans laquelle vous voudrez rendre l’objet que vous vous proposerez de dessiner ainsi d’après nature.
- Dirigez cet instrument vis-à-vis un paysage ou /out autre objet que vous voudrez dessiner, en enfonçant en terre, à cet effet, le bâton ou pied qui le soutient, de façon lju’il ne puisse vaciller; tournez-le en l’élevant ou l’inclinant de manière que vous aperceviez à travers le trou T et les car-
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- SUR L’ 0 P T I Q U E. 77 l-eaux du châssis, l’aspect le plus avantageux et le plus agréable ; placez-vous à côté de l’instrument que vous aurez disposé à la hauteur de votre œil, et regardant à travers ce trou T tous les objets qui paroîtront contenus en chacun des carreaux du châssis A B C D, transportez-en l’image sur chacun de ceux qui ont été tracés sur le papier et qui s’y rapportent ; vous aurez, par ce moyen, un dessin exact et au vrai, de l’objet que vous aurez voulu imiter, et pour peu que vous sachiez dessiner, vous ferez un tableau d’autant plus agréable qu’il sera rendu suivant la plus exacte perspective.
- Nota. On peut, par ce même moyen, dessiner indistinctement toutes sortes d’objets, même des portraits, en observant de faire tenir tranquillement ceux que l’on voudrait peindre, dans une attitude convenable, et à une petite distance de cet instrument. On peut aussi disposer la pièce où est le trou T, de manière qu’elle puisse, au moyen d’une coulisse, s’avancer ou se reculer, afin de copier une étendue plus ou moins grane, sans qu’il soit nécessaire de s’en approcher ou de s’en éloigner , ce qui ajoutera encore à la commodité de cet instrument.
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- RÉCRÉATIONS
- DEUXIÈME RÉCRÉATION.
- Décrire sur une surfaee plane unefgure difforme , laquelle étant vue d'un point pris hors et au-dessus de cette surface, paroisse entièrement semblable à une figure donnée.
- TRACEZ sur un papier le parallélogramme A B CD ( figure première, planche quatorzième) de telle grandeur que vous jugerez à propos, ayant seulement attention que les côtés AB et CD soient plus grands que ceux A Cet B D: qu’il ait ( par exemple) quatres pouces de hauteur sur trois de large; divisez ce parallélogramme en douzequarrés égaux, sous-divisez chacun d’eux en quatre autres quarrés plus petits ( 1 ), par des lignes plus déliées, et dessinez-y le trait précis de ce que vous voulez représenter sur le tableau difforme.
- Tirez sur un papier (figure deuxième ) la ligne AB indéfinie vers A ; à l’extrémité de cette ligne et au-dessus du point B, déterminez le point de vue C, et abaissez la perpendiculaire C B.
- Prenez à discrétion sur la ligne A B le point D, et tirez de.ce point au point de vue Cia ligneDC; sur cette, même ligne et à une distance convenable
- (i) Plus les division! rendre le sujet avec préc
- mt petites, plus il sera facile de
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- SÜR L’OPTIQUE, 73 du point C, tracez la ligne F G de même longueur que celle A C ( figure première ), qu’elle soit perpendiculaire à la ligne D C qui doit la partager eu deux parties égales.
- Tirez du point C aux points F et G les deux lignes G F et G G, prolongées jusqu’à ce qu’elles rencontrent la ligne A B aux points H et I.
- La ligne contenue entre H et I sera alors de la longueur qu’elle doit avoir pour paroître à l’œil placé au point de vue G de même grandeur que la ligne F G, qui a été tracée de la largeur du tableau ou parallélogramme ABC D;ce qui doit nécessairement avoir lieu suivant les principes établis ci-devant, les lignes F G et H. I étant vues sous un même angle.
- Divisez ensuite la ligne F G en un même nombre de parties égales que celle A C du parallélogramme A B G D, et lirez du point de vue G à la ligne A B les lignes CI, G N, CM, C D, CL et CI,en les faisant exactement passer par ces points de divisions, afin d’avoir sur cette ligne AB [apparence en parties inégales de celle de la ligne F C.
- Tracez sur un autre papier ou carton la ligne AB ( figure troisième, même planche ; égale à la longueur delà ligne A B (figure deuxième ); portez du point B au point E de cette même ligne la longueur BI prise sur la ligne BA (figure' deuxième), et faites passer par le point E la perpendiculaire HI, qui doit avoir pour longueur la ligne CD (figure première ), c’est-à-dire la largeur du pas-rallélogramme ABCD: cette ligne doit être par* tagée en deux parties égales par la ligne A IL
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- %> r i c r Dations
- Tirez ensuite du point B aux points H et I les deux lignes B H etBI prolongées vers G et D, jusqu’à ce quelles rencontrent la ligne CD, que vous devez tirez perpendiculairement à l’extrémité A de la ligne A.
- Prenez les distances qu’il y a dans la fig.deuxième depuis A jusqu’en I, L, D, M,N et I, et les transportez de même sur la ligne A B (figure troisième), et tirez par tous ses points de divisions des lignes Y Z perpendiculaires à cette même ligne A B.
- Divisez enfin la ligne CD en huit parties égales, et tirez les lignes B B, OQ B R , B S, BT et BY.
- ' Cette division étant faite, le trapèze CDHI se trouvera alors divisé en autant de petits trapèzes qu’il y a de quarrés tracés sur leparallélogramme A B C D, et tous ces trapèzes, quoiqu’inégaux, pa-roîtront demêmeformeet grandeurque ces quarrés ,lorque l’œil sera placé au-dessus du point, de la hauteurBC(figure deuxième), toutes les lignes qui for ment les côtés detous ces différens trapèzes étant vues alors sous un même angle.
- Afin de faciliter à transporterdansl’espacecon-tenu en chacun de ces trapèzes ce qui est dessiné et contenu dans chacun des quarrés du parallélogramme A BC D qui lui doivent correspondre, il convient d’en numéroter les principales divisions; il faut avoir aussi beaucoup d’attention à tracer le out avec exactitud e ( i ) : on observera que toute
- (i) La méthode de iracer ce tableau difforme diffère e celle que l’on trouve dans le père Niceron et dans Ozanam, en ce qu’il a paru plus exact déplacer le tablau, ou plutôt
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- SUR L’OPTIQUE. 81
- ligne doile sur le tableau régulier, l’est également sur celui qui est difforme, en sorte que pour les tracer il suffit de trouver sur ce dernier la place des points qui en forment les extrémités ; à l’égard des lignes courbes, on jugera de la figure qu’on doit leur donner par les points où elles coupent les divisions du parallélogramme, comparés avecceuxdes trapèzes qui leur correspondent.
- Nota. Il faut avoir attention que le tableau sur lequel ondoittracer cette figure difforme soit bien tendu sur un châssis , afin que sa superficie soit bien plane ; on doit aussi regarder précisément du point de vue qui a été pris : il est même convenable de placer à l’extrémite du tableau un petit cercle de cuivre ( figure quatrième)percé d’un trou de deux lignes de diamètre, portésur son pied et élevé à l’endroit B ( figure troisième); suivant la hauteur du point de vue qui a été déterminé ; et on verra alors par cette ouverture l’illusion aussi agréable que singulière de cette pièce d’optique, en supposant qu’on ait tracé un objet plus détaillé que ce cube , qui n’est ici indiqué que pour servir d’exemple.
- La distance du point de vue C au tableau F G est arbitraire, pourvu néanmoins qu’elle excède la largeur de ce tableau ; à l’égard de la hauteur du point de vue sur le tableau, quoiqu’elle soit égale-
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- Sa RECREATIONS
- ment arbitraire, il est bon de remarquer, que plus il est élevé, moins le tab'eau est difforme, et plus il est près, plus l’objet tracé est méconnoissable, attendu que les objets viennent fort alongés vers CD ; d’où il suit que si l’on veut exécuter de ces sortes de morceaux sur quelque galerie,ou de toute autre manière, il faut se régler sur l’étendue qui est donnée pour lès peindre : ces ouvrages bien rendus en grand sont très-agréables, et il paraissent d’autant plus extraordinaires, que l’oeil ne pouvant les considérer que par parties (lorsqu’onse promène dans les galeries où ils sont exécutés) ( i ),n’y re-connoît rien qui puisse donner la moindre idée de ce qu’il doit apercer oir lorsqu’il est piacé au point d’oùilsfont leur admirable efiët.
- TROISIÈME RÉCRÉATION.
- Décri re sur la su rface exté lieu re d’u n cône une Jigure irrégulière,laquelle étant vue d’un point pris sur s on axe prolongé,paroisse régulière. OPÉRATION.
- Déterminez le diamètre B C de la base de cône A B C( figure première, planche quinzième), lequel étant supposé ici de quatre pouces de'dia-mèire,doit avoir huit pouces de hauteur ; divisez
- (i) Il y a au rouvert Ses Minimes de la Place Royale à Paris, plusieurs sujets dans ce genre d’optique, peints en grand sur toute la longueur du cloître, par le père Meéroit-quia donné un excellent traité sur cette matière , on y voit enlr autres une Magdelame qui attire journellement la cu-rio sité des amateurs; mallieureusement ces morceaux ont soaflert,et nom pas été bien réparés.
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- SUR j: O P T I Q U K 83
- cette base en six parties égalés, depuis son centre jusqu’en B.
- Tracez sur un papier le cercle AB C (figure deuxième) dont le diamètre soit égal à celui delà base du cône; décrivez les cinq cercles concentriques 1,2,3,4,5,et les six diamètres 1-7,2-8, 3-g,4-10,5-ti, 6-12 également espacésentr’eux; dessinez sur ce cercle ainsi divisé l’objet que vous voulez peindre sur ce cône.
- Prenez avec un compas la distance A Bdu côté de ce cône, et à cette ouverture décrivez du point F ( voyez figure troisième ) la portion de cercle indéterminée GH et son rayon F G; transportez sur cette portion de cercle les douze divisions du cercle A H G ( figure deuxième), et tirez les lignes I ou rayons F 1, F 2, F 3, etc.
- Prolongez l’axe du cône A F C (figure première) jusqu’au point P distante de sa pointe A de la longueur du côté du cône, et tirez de ce point ( 1 )P les lignes P 1, P 2, P 3, etc., qui diviseront le côté AB du cône en six parties inégales, et sa base en autant de parties égales, et conformes aux divisions circulaires faites sur le cercle ( figure troisième) ; prenez la distance de la pointe du cône A à chacune des divisions faites sur son côté AB, et porfez-les sur le rayon FG(figure troisième); tracez du centre F les arcs de cercles 1,2, 3, 4, S et 6.
- Cette opération faite, la portion de cercle
- ( 1 ) Ce point est destiné à être le point de vue par lequel l’objet difforme, peint sur le cône, doit paroitre régulier.
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- 84 RÉCRÉATIONS
- (figure troisième), sur laquelle doit être tracé et peint le tableau difforme, sera divisée comme il convient pour qu’on puisse rapporter dans chacune de ses divisions celles du cercle (figure deuxième) qui y correspondent.
- Le sujet tracé sur ce cercle ayant-été transporté avec soin sur cette portion de cercle (figure troisième), il faut le coller exactement sur un cône de carton de même dimension, et avoir attention à ce que les traits qui se trou - eut sur les côtés ou rayons FG et F H se rapportent exactement.
- Nota. Comme il est nécessaire, pour bien voir l’effet de ces sortes de pièces, que l’œil soit placé non-seulement dans l’axe prolongé du cône, mais encore à la distance qui a été prise au-dessus de la pointe ; il faut placer ce cône sur un pied de bois quarré, qui soutienne une cage de verre ABCD (figure quatrième), au-dessus de laquelle soit un trou F, servant de point de vue pour regarder la figure qui y est peinte iil est essentiel, lorsqu’on exécute ces sortes de pièces d’optique, de diviser le cercle et la portion de cercle dans un grand nombre de parties, cela contribue beau-cou p à la précision, particulièrement lorsqu’on n’a pas l’habitude de peindre ces sortes d’anamorphoses. L’instrument dont on donne ci-après la construction, est d’un usage aussi commode que facile pour peindre sur ces cônes avec la dernière précision les sujets les plus difficiles, et même des portraits qui seront parfaitement semblables aux originaux peints dont on se sera.
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- SUR L’OPTIQUE. 85
- Construction (Tun instrument propre à tracer sur un cônefigure confuse et difforme, laquelle étant vue d'un point déterminé,paraîtra semblable à unefigure régulière donnée.
- Faites construire un pied de bois ABCDEFGH (figure première, planche sixième) de quinze pouces de long sur six de large, et d’environ deux pouces et demi de hauteur, sous lequel vous ajusterez le,rouage( figure deuxième).
- | Ce rouage doit être composé de deux roues A ; et B d’égal diamètre, et d’un même nombre de | dents également inclinées, et d’une verge de fer G D i portant les deux vis sans fin E et F qui doivent y j engrener; ces deux roues sont fixées sous la plan-iche ABCD de la figure première, au moyen des deux points G H et IL: le3 pivots M et N de la verge G D sont soutenus vers leurs extrémités parles côtés du pied ci-dessus, cette verge excède un des côtés vers N, afin de pouvoir y adapter lama-nivelle O : l’axe de la roue A excède le dessus de la | planche ABCD, et cet excédent est à vis afin de ! pouvoir l’ajuster au centre de la base d’un cône de.
- ' boisl; ce cône doit être tourne régulièrement d’un i bois bien sec, afin qu’il conserve sa forme. L’axe de la roue B doit également excéder ce même pied, afin de pouvoir y ajuster de même un cercle de bois couvert d’un cercle de papier ou de carton P, sur lequel doit être dessiné ou peint l’objet régulier, dont la représentation difforme doit être transportée sur ce côue.comraeil sera expliqué ci-après. L M est une règle de cuivre de la longueur d’un des côtés de ce cône; elle doit être courbée vers N,
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- 86 RECRËATIO
- afin de pouvoir la poser sur un pivot,placé à la pointe de ce cône, sa partie inférieure N se fce dans une petite pièce de cuivre, ou dans une entaille faite à la planche ABCD. Enfin, cette règle doit être immobile lorsque le cône tourne sur son axe; et celui de ses côtés qui est divisé, doit toucher légèrement ce cône sans aucun frottement; cette division doitsé trouver placée dans le même plan que cet axe.
- La règle N O doit être placée à plat sur le cercle de carton F, et son côté qui est divisé, doit se trouver placédansladirection d’un rayon de ce cercle ; elle entre du côté N dans la pointe du pivot de la roue B, et du côté O dans une pointe placée eu O. Les deux trous faits, à cet effet, à cette règle doivent être dans la direction de cette division, ( Voyez figure troisième.)
- Manière de diviser ces deux Règles.
- Tracez sur un papier le triangle rectangle ABC (figurequatrième, même planche),dont lecôtéA B soit égal au rayon du cercle qui sert de base au cône sur lequel vous devez peindre votre figure irrégulière, que le côté B C soit égal à la hauteur de ce cône, et conséquemment le côté AC égal à lalon-gueur de celui du cône (i): prolongez le côté AC jusqu’en D, en sorte que la ligne C D soit égale à la distance déterminée du point de vue au sommet du cône.
- (>)On peut donner à ces cônes quatre pouces de diamètre à ieur!;use, et huit àdixpouces de hauteur.
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- SUR t’OPÎIQl' E. C7
- Divisez la ligne ou cô!é A Ben cinq parties égales, et tirez du point D à chacune de ces divisions les lignes D i, D 2, D 3 et D 4, qui vous donneront sur la ligne A O les divisions inégales 1,2,3, 4; jous-divisez chacune de celles de la ligne AB en dix autres parties égales, et lirez de même du point D les lignes à chacune d'elles, en sorte que cette ligne A C, se trouve par ce moyen divisée eu autant de parties inégales que la ligue AB en contient d’égales ( 1 ).
- Transportez les divisions de la ligne AB sur la règle de cuivre A B ( z ) (figure troisième), de manière que la première division se trouve à l’endroit même où cette règle entre sur l’axe de la roue B (figure deuxième); transportez de même sur la régie L M (figure première) la division faite sur la ligne G A (figure quatrième), en telle sorte que la première division G se trouve à Ja hauteur précise de la pointe du cône lorsque cette régie s’y trouve placée, comme il a été précédemment expliqué. Numérotez ces points de divisions de cinq en cinq sur l’une et l’autre de ces règles, suivant le rapport qu’ils ont ensemble.
- (1) Si ces lignes ont été tracées avec précision, les divisions de la ligne CA augmenteront successivement, et insensiblement de grandeur en allant de Cen A: pour y parvenir il faut tirer des lignes très-précises et très-déliées, c'est de-là que doit résulter la bonté de cei instrument.
- (2) Il n’esl pas absolument nécessaire que les divisions de la règle A B ( figure troisième ) soient égales à celles de la ligne AB (figure quatrième), pouvu quelles soient égales entr’elles, et qu'il s’y trouve un même nombre de divisions.
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- 88 PROBLÈMES
- Ajustez sur le pied A B G D ( figure première à l’endroit A une tringle de fer courbe vers le haut, qui porteà son extrémité Q un petitcercle) de cuivre, percé à son extrémité d’un trou d’une ligne de diamètre; que ce trou se trouve placé dans l’axe supposé prolongé de ce cône, et qu’il soit élevé au-dessus de sa pointe de la distance C D (figure quatrième), ou pour le mieux de deux à trois lignes de moins, attendu que c’est l’œil que l’on place un peu au-dessus, qui est censé devoir être le point de vue. Cette observation n’est faite ici que pour plus de précision, attendu que l’objet paroît toujours assez re'gulier, quoique l’œil ne soit pas exactement placé au point de vue, pourvu toutefois qu’il se trouve dans l’axe prolongé du cône.
- Usage de cet instrument.
- Peignez sur un cercle de papier de la grandeur de la base du cône un sujet tel que vous voudrez ( i ): calquez-le sur un cercle de même grandeur, et le dessinez ensuite d’un trait fin et délié, et avec le plus de détail qu’il sera possible; ajustez ce papier sur le cercle de bois P ( figure première), en l’attachant par les bords avec un peu de cire molle, et de manière que l’axe de la roue B passe
- ( i ) Il faut disposer sur ce cercle l’objet que l'on veut peindre, de manière que quelque partie essentielle, telle que la bouche on l’œil d une figure, ne se trouve pas placée à son centre, attendu que quoique régulier que soit le cône, ce qui se trouve peint vers sa pointe a toujours moins de pré-
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- SUR L’OPTIQUE, 89 par son centre: mettez à sa place la règle AB. (Voyez NO, figure première).
- Remarquez à quel point de la division de la régie AB répond le commencement d’un des traits quelconques du sujet que vous avez tracé, et avec un crayon marquez sur le cône I l’endroit où se trouvesous la règle L M le même point de division ; tournez ensuite un peu la manivelle, et faisant la même attention, marquez de même sur ce cône un. autre point : enfin lorsque vous aurez fini de marquer tous les points d’un des traits de votre sujet, tracez-le sur le cône en faisant passer un trait suivant leurs directions: faites de même pour t ous les traits qui com posent voire dessin, et ayez attention de regarder de temps en temps par le point de vue à le sujet que vous avez ainsi reporté sur le cône estexactementconformeàceluique vous avez tracé sur le cercle de papier; ce qui ne peut manquer, si vous avez exactement suivi ce qui vient d’être dit.
- Tous les traits du sujet ayant été ainsi traces sur
- se rappellera aisément à quelles parties de ce dessin répondent ce il es qui ont été tracées sur ce cône; il faudra cependant regarder fréquemment par le point de vue, si l’on rend le sujet tel qu’il doit être. Les premiers sujets qu’on exécutera dans ce genre pourront donner de la peine, mais lorsqu’on en aura acquis l’habitude, on les fera très-promptement ; d’ailleurs ©n peutcommepcer par des sujets où il se trouve très-peu d’ouvrage, tels qu’une fleur, un papillon, etc.
- II. 6
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- 90 RECREATIONS
- Nota. Les ligures difformes qu’on peut tracer avec cet instrument paroissent très-régulières lorsqu’on les regarde du point de vue. On peut mettre sur ce cône de bois un autre cône fait d’un carton fin, roule’ et bien joint, sur lequel on peindra de même le sujet, et alors il ne sera pas besoin d’avoir autant de ces cônes de bois que de sujets, mais seulement autant de cartons , qui, pouvant se mettre les uns dans les autres, tiendront très-peu de place ; et alors lorsqu’on voudra voir un des sujets peints sur un de ces cônes, on le posera, ou plutôt on en couvrira le cône de bois.
- JJ instrument dont on a donné la description dans le troisième volume de la première édition de cet Ouvrage, ré ayant point le même avantage que celui-ci, il n’en sera aucunement question dans cette nouvelle édition ; il est d’ailleurs presqu’aussi coûteux que celui-ci.
- REMARQUE.
- Il ne faut pas que les difficultés qu’on pourroit rencontrer dans l’exécution de ces anamorphoses, de même que les fautes qu’on y pourroit d’abord faire, occasionnent du dégoût, ni se rebuter par la longueur du temps qu’on pourroit y employer dans le commencement ; ce seront ces mêmes difficultés qui conduiront à bien connoître cet instrument, de manière qu’en très-peu de temps oiij parviendra à se contenter de prendre quatre ou cinq points principaux, pour parvenir à tracer une ligne ; l’agrément qu’on tirera d’ailleurs de ces soi-
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- T<pn, JI
- iy<7.s.
- Ft<r. 3.
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- SUR L’ OPTIQUE. gr tes d’anamorphoses, dédommagera des soins qu’on aura pu se donner.
- QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- LA PYRAMIDE MAGIQUE.
- CONSTRUCTION. , ^
- Ayant déterminé à volonté la longueur de la ligne A B (figure première, planche dix-septième), qu’on suppose être ici de douze pouces,élevez à son extrémité-B la perpendiculaire B C de deux pouces de longeur; divisez-la en cinq partiés égales Bd, de , ef , fg,gC, et des quatre points de divisions d, e,f, g, tirez les lignes A d, A e, AJ\ A g; portez le tiers de la ligneB A depuis B jusqu’en h, et divisez l’intervalle B/«en quatre parties égales; lirez des poinls de divisions h, i, l,m, les ligues h n,oi, mp, Tnç, parallèles à AB. Tracez sur un papier le quarré ABCD (figuredeuxième,même planche ), dont le côté soit double de la ligne AB( figure première ), divisez chacun de ses côtés en dix parties égales, et servez-vous de ces points de divisions pour le partager en centpetitsquarréségaux, comme l’indique cette figure : dessinez sur ce quarré et au trait seulement, un sujet tel que vous jugerez à propos, c’est-à-dire, une tête, une fleur, un oiseau, etc.:
- Tracez sur un carton le quarré E F G H ( figure troisième), égal a celui ABC D, et ayantdivisé ses côtés en dix parties égales, tracez-y les trente-six petits quarrés qui le bordent.
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- 9l RÉCRÉATIONS
- Tracez sur un deuxième carton (figure qua‘ trième) le quarré ILMN, dont le côté soit le double de la ligue mq (figure première ) ;!divisez ses côtés en huit parties égales, et servez-vous de ces points de divisions pour tracer les vingt-huit quarrés égaux désignés sur cette même figure.
- Tracez “sur un troisième carton ( figure cinquième ) ^quarré O P Q R , dont le côté soit le double de la'ligne, (p (figure première); divisez ses côtés en six parties égales,et formez les vingt quarrés qu’indique cette figure.
- Tracez sur un quatrième carton ( figure sixième) le quarré STVX, dont le côté soit le double delà ligne io (figure première); divisez ses côtés en quatre parties égales, etformez-y les douze quarrés désignés par cette figure,
- Tracez enfin le quarré (figure septième), dont le côté soit double de la ligne hnÇ figure première), et divisez-le en quatre quarrés; tirez d’angle en angle des diagonales sur tous ces diliérens quarrés, excepté sur celui (figure septième), afin d’en avoir les centres G-
- Transportez ensuite tous les traits du sujet que vous avez tracé sur le quarré AB CD ( figure deuxième ), sur chacun des quarrés ( figures trois, quatre,cinq, six et sept,eu égard au rapport de chacun d’eux à ce premier quarré dont ils doivent être ensemble la représentation ; colorez et ébauchez votre sujet (x), et formez ensuite sur chacun
- (I) B ne faut pas le terminer entièrement avant d'avoir
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- SUR L’OPTIQUE, g3 rie ces quarrés un petit tableau difforme, en continuant de peindre suivant votre fantaisie dans les grands quarrés intérieurs.
- Ayez une petite tablette de bois ABCD, ornée si vous voulez d’une bordure ( voyez figure première, planche dix-huitième ),dont l’intérieur soit de la grandeur du quarré ABCD (figure deuxième, planche dix-septième); ménagez-y un rebord pour pouvoir la couvrir d’une cage de verre pyramidale E, d’un pied de hauteur; élevez perpendiculairement au centre de cette tablet te un fil de fer d’une
- grosseur suffisante et de la hauteur de la ligne B h ( figure première, planche dix-septième ;) ayez quatre petites pièces de boistournées d,e,fg, d’un pouce de long, et percées d’un trou de grosseur à pouvoir y introduire avec un peu de frottement le fil de ferci-dessus: pçrcez lecentre de vos cartons, etcollez-les sur chacune de ces pièces; placez sur cette tabletl e le quarré de carton (figure deuxième), et introduisez les autres dans le fil de fer après les avoir collées sur les pièces d, e,f g, suivant l’ordre désigné par cette figure, et eu égard au sujet qu’ils doivent représenter, de manière que leurs côtés
- Couvrez cette tablette de la pyramide de verre E au-dessus de laquelle vous devez ajuster un petit quarré de carton percé à son centre d’un trou Fde deux à trois lignes de diamètre.
- Lorsqu’on regardera par les côtés du verre qui forment cette pyramide, le sujet peint sur ces quar-
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- g4 RÉCRÉATIONS
- rés de carton, on n’apercevra que des objets confus et difformes ; mais si l’on regarde au travers du troufait au haut de cet le pyramide , on verra très-distinctement l’objetqu’ona déguisé par l’opération ci-dessus, attendu que tous les quarrés tracés surcesdifférens cartonsétant vussousdès angles semblables, paroîtront de même grandeur.
- OBSERVATION.
- Au moyen de ce que chacun de ces cartons peut facilement être enfilé sur la tringle de fer ci-dessus, on peut placer divers sujets sur cette même pièce»
- On peut aussi les varier, soit en leur donnant une forme circulaire (voyez figure troisième), soit en changeant la situation des quarrés de carton (i) (voyez figure deuxième), soit enfin en donnant aux cartons la figure d’une étoile ( figure quatrième), ou toute autre forme qu’on jugera convenable.
- (i) Il est essentiel de remarquer ici qu’il y a quelque différence dans la manière de réduire cette figure deuxième en ce qu’on ne peut diviser la hauleur B h en parlies égales, (voyez figure première, planche dix-septième), et que ce sont lescôtés des quarrés inscrits qui les déterminent. Il faut pa r conséquent pour avoir celle du plus grand desquarrés inscrits, porter la moitié de la longeur d’un de ses côtés sur la ligne A B jusqu’à ce qu’y étant élevée perpendiculairement, elle vienne à se terminer sur la ligne A C.
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- SUR L’OPTIQUE.
- .CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- Décrire sur un tableau une figure difforme, laquelle étant vue de deux points opposes,représente deux objets diffère ns et réguliers.
- Déterminez la grandeur du tableau difforme que vous voulez exécuter, lequel est ici supposé de deux pieds de long, sur un demi-pied de large; portezcette longueur sur la ligne AB (figure première,planche dix-neuvième),depuis A jusqu’en B; prolongez cette ligne de chaque côté jusqu’en C et D, et élevez aux points C et I) les perpendiculaires C F et D G jusqu’à la hauteur d’environ trois pouces: tirez les lignes AF et BG; divisez l’espace AB en six parties égales aux points S ou en tout autre nombre à volonté, et tirez des deux points de vue F et G les lignes F S et G S qui viennent joindre ces six divisions; abaissez les perpendiculaires 00, etc.
- Portez ensuite la distance GB de G en H, et celle FA de F en I, et tirez les deux lignes B H et AI qui vous détermineront la largeur des deux sujets que vous devez représenter sur ce tableau, lesquels doivent être vus l’un du point F et l’autre de celui G, et dont les divisions inégales formées par les lignes G SetFS, détermineront celles qui doivent correspondre aux parties séparées et inclinées des tableaux difformes que l’œil doit apercevoir des points F et G.
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- g6 RECREATIONS
- Cette première préparation ayant étéfaitesurun papier, tracez le parallélogramme ABCD (figure deuxieme) de même lougeur que la ligne A B (figure précédente), etd'environ six pouces de largeur; partagez sa longueur en deux parties égales par la ligne FG prolongée de part et d’autre en H etl. selon la distance qu’il y a ( figure première ) deC àA oude DàB.
- Tirez sur ce même parallélogramme les lignes parallèles LM, en observant quelles soient entr’elles aux même distances que celles tracées entre l’esi-pace AB de la figure px-emière; tirez des angles de ce tableau ou parallélogramme AB CD les lignes AI et BI qui se joignent au point de vue I, et celle C Het D H qui se joignent de même à l’autre point de vue H. Ces lignes détei-mineront sur ce parallélogramme, par les points de section X et Y, la hauteur apparente du tableau.
- Divisez ensuite l’espace AB et CD en autant de parties égales entr’elles que vous jugerez convenables, et tirez de ces points de divisions les lignes NI çt celles N H.
- Tracez alors sur un papier les deux parallélogrammes FGHI et LM N O (fi gure troisième, même planche), qui doivent vous servir pour y dessiner les deux difîërens objets que vous devez représenter sur ce tableau difforme : donnez pour hauteur à chacun d’eux la distance XY (figure deuxième)., et pour largeur celle HB ( figure pi’e-mière); divisez leur bas leur F H ou LN suivant es divisions de la ligue XY ( figure deuxième), et
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- SDJ l'OPTIQBI. 97 leur largeur HI ou N O suivant celle de la ligne B H (ligure première).
- Lorsque vous aurez tracé vos deux sujets au tra it seulement sur les divisions des deux parallélogrammes ci-dessus, prenez une planchette AB CD (figure quatrième), de la même grandeur que le parallélogramme ABCD (figuredeuxième),ettra-cez-y les lignes parallèles LM, qui, comme le démontre la figure, se rapportent aux perpendiculaires abaissées du point O (figure première); ces lignesdoivent être tracées assez profondément pour contenir le pli du carton ci-après.
- Ayez uncarton très-fin ABCD(figure cinquième) d'environ trois pieds delong sur six pouces de large; tracez y sur sa largeur des lignes parallèles et espacées entr’elles selonles distances A O, O S, SO, etc. que vous prendrez les unes après les autres avec le compas sur la ligne angulaire AB(figure première).
- Partagez ce carton en deux parties égales par la ligné X Y, et observez que ce doit être dans les espaces bbby etc. que vous devez tracer la figure difforme d u tableau qui doit être vu du poin t F, et dans ceux Ce c, etc. que vous devez pareillement tracer celui qui doit être aperçu du point G.
- Dans chacun decesespaces, tracez seulement au crayon les parties de lignes du parallélogramme ABCD (figure deuxième) qui vont aboutir aux points F et G, et observez que ce soitsuivant lesrap-ports qu’ont entr’elles les parallèles tracées sur celte figure deuxième et sur la quatrième.
- Dessinez ensuite sur ce carton (figure quatrième) tous le traits des deux sujets dessinés sur les deux
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- 98 RÉCRÉATIONS parallélogrammes ( figure troisième), et observez d’avoir égard à toutes les divisions auxquelles ils correspondent réciproquement.
- Lorsque ce tableau difforme sera entièrement tracé, ployez ce carton aux divisions parallèles qui y ont été marquées, de façon que chacune des divisions S soit ployée dans un sens, et celles O dans un autre, et collez le tout sur la planchette (figure quatrième), en sorte que les plis qui forment les angles du côté que le carton n’est pas peint, répondent à chacune des rainures creusées sur cette planchette ; posez sur ce carton quelque chose qui le contienne jusqu’à ce que la colle soit sèche, enfin dispose2-le de façon qu’il puisse présenter six de ses divisions à ehacun des deux points de vue F et G.
- Ê F F E T.
- Pour distinguer avec précision l’effet de ce tableau, il faut ajuster au point de vue deux petits! cercles de cuivre percés d’un petit trou, d’où l’oeil apercevra exactement la figure des deux sujets qu’ony aura représentés : ce tableau vu de face, paroîtvad’une si grande difformité, qu’il ne sera pas possible d’y rienconnoître Di distinguer, particulièrement si onle fait fort long, eu égard à sa largeur, etqu on élève d’autant moins les points de vue au-dessus du tableau.
- OBSERp-uiTI ON.
- Ce tableau diffère de celui de la deuxième Récréation pour la construction, en ce que ce sont les divisions tracées sur le tableau difforme qui scr-
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- SUR L’ OPTIQUE 99
- vent à régler celles des deux sujets qu’on veut exécuter : il est aussi plus difficultueux dans son exécution ; mais il a l'avantage de causer plus de surprise et d’illusion; cependant avec un peu d’attention , on en viendra facilement à bout. 11 ne s’agit que de savoir manier la règle et le compas, et d’observer ce qui est ci-dessus prescrit.
- On peut, pour exécuter toutes ces sortes d’anamorphoses avec plus de célérité, tracer sur un carton les divisions du tableau difforme, et poser des-susun papier transparent, sur lequel on dessinera le sujet :ce carton serviroit alors pour exécuter toutes sortes de sujets.
- SIXIÈME RÉCRÉATION.
- Tracer sur la surface d'une pyramide un objet difforme, lequel étant vu par deux points opposés , présente à l'œil deux objets diffère ns et réguliers.
- CONSTRUCTION.
- Formez avec du carton, ou même avecdespetites planchettes de bois minces la pyramide A B C D (figure première, planche vingtièm e ), que l’on suppose ici être de huit pouces de hauteur, et dont la base a six.pouces de longueur sur trois pouces de largeur; a justez-Ia sur une base particulière E, autour de laquelle vous réserverez une feuillure pour pouvoir couvrir celte pyramide d’une cage de verre F de quinze àseize pouces de hauteur : couvrez d’un
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- IOO R É G R K A T I O N S carton le dessus GHM de cette cage, et garnisse* ses quatre côtés vers son extrémité supérieure avec une bande de carton GHMILN de quatre pouces de largeur.
- Ayez deux petits miroirsde trois pouces sur quatre pouces, et ajustez-les dans cette partie supérieure, de manière qu’ilsy soient inclinés et situés, comme le désignent les lignes GP et HP, c’est-à-dire, à quarante-cinq degrés d’inclinaison.
- Percez d’un trou de deux lignes de diamètre le centre S des deux côtés opposés de la bande de carton ci-dessus, afin que vous puissiez apercevoir par chacun de ces points de vue la moitié delà pyramide A B G D; et pour n’en pas découvrir davantage, ajustez dans l’intérieur de cette cage un carton IL O N, percé de deux ouvertures Q et R, aux-quelle, vous donnerez la grandeur nécessaire àcet | effet. Cette pièce ayant été ainsi préparée, faites l’opération qui suit.
- Tracez sur un papier le parallélogramme ABCD (figure deuxième,même planche), dontle côté AB ai t six pouces de longueur, et celui A G trois pouces, c’est-à-dire, la même grandeur que la base de la pyramide ( figure première) ; partagez - le en deux parties égales par la ligne G F, et tirez les deux diagonales AD et B G : divisez ensuite les côtés A B et CD en huit parties égales, et ceux AC et BD en quatre parties, et tirez du centre commun O les lignes indiquées sur cette figure qui viennent toutes se terminer àses points de divisions;divisez chacune des lignes FG et H1 en quatre parties égales, et tirez par ces points de divisions les parallèles 1,2, 3,4,5 et 6; menez des points où elles toucheront
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- SUR L’ O P T I Q ü R loi les diagonales A D et B C, les parai lèles 7,8,9,10, 11,12. Cette division étant faite, dessinez au trait dans chacun des quarrés A GCF et G BFD les deux sujets que vous voulez représenter, et observez qu’ils y soient disposés comme l’indique cette figure deuxième.
- Prenez ensuite la moitié de la grandeur du côté AB (figure deuxième) et la portez sur un papier (figure troisième) de B jusqu’en C: élevez au point B la perpendiculaire BA égale à la hauteur de la pyramide ABCD (figure première), et tirez la ligne AC; divisez la ligne B C en deux parties égales au point F ; tirez la ligne F H parallèle à A B et de même longueur que la hauteur de la cage F ( figure première); partagez chacun des espaces BI1’ et FC ea deux parties égales, et tirez du point H les lignes HE et H G, afin d’avoir «ur la ligne AC ( qui représente le cône ACD de la pyramide) les points e,/et g; divisez les deux plus grands côtés de la li' gne B C (figure première)en huit parties égales et celle C Deu quatre parties, ettirez du sommet A de cette pyramide des lignes qui aillent joindre toutes
- Portez ensuite sur la ligne qui partage en deux les petits côtés de la pyramide, les distances A e, A f et A^de la figure troisième,dontvous vous servirez pour tracer sur chacun d’eux les lignes 7,8 9 parallèlesà laba.se BC,etc. continuez ces mêmes lignes sur ses deux plus grands côtés, i Cette opération étant faite, la surface de cette Pyramide se trouvera divisée en une même quan-titéde petits trapèzes que le parallélogramme ABC tyet ces trapèzes étant regardés par les points devue
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- ,03 RÉCRÉATIONS
- qui ont été déterminés, paraîtront de même forme et grandeur que ceux de ce parallélogramme.
- Transportez tous les traits qui forment les deux sujets que vous avez tracés sur ce parallélogramme dans les trapèzes tracés sur cette pyramide qui y correspondent, et ayant reconnu ( en regardant par les points de vue ) que votre dessin est correct, pei-gnez-le dans les couleurs convenables.
- EFFET.
- Lorsqu’on regardera par un des points de vue ce qui est peint sur cette pyramide, on verra un des sujets dans sa figure régulière, et regardant par ce-lui qui est opposé, on apercevra de même l’autre sujet; et comme ces deux différens sujets sont peints d’une manière difforme sur cette pyramide, ils paraîtront se confondre lorsqu’on les regardera de tout autre endroit; d’un autre côté les miroirs ne pouvant être apperçus, on ne connoîtra pas trop aisé ment ce qui produit cette illusion.
- SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- Tracer sur une surface plane unefigure difforme, laquelle étant vue <£ un point déterminé, -, paroisse non - seulement régulière mais encore suspendue au-dessus de ce plan.
- Tracez sur un papier, et dans une grandeur prise à discrétion, un octaèdre suspendu au-dessus
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- SUR L’ O P T I Q U E. io3 île son plan géométral.commeilestexpliquéau problème huitième, et transportez-en le dessin (ombré régulièrement)sur un carton et d’une manière difforme, comme l’enseigne la deuxième Récréation ci-dessus; alors, lorsqu’on regardera cette figure du point de vue cjui aura été déterminé, et que le carton sur lequel il aura été peint sera dans une situation horizontale, il paroîlra élevé et suspendu au-dessus du plan; et si au contraire on tient le carton dans une situation verticale, il paroîtra suspendu en l’air au-devant du plan, ce qui produira une surprise des plus extraordinaires à ceux qui ne connoissent pas jusqu’à quel point la perspective peut produire d’illusion.
- Nota. Il est essentiel que les faces de cet octaèdre soient ombrées bien à propos, et qu’on ap-perçoive sur le plan l’ombre qu’il y doit produire, sans cela il ne feroit pas ce même effet.
- HUITIÈME RÉCRÉATION.-
- OPTIQUE TR AN SPAREN TE.
- Faites imprimer sur papier d’Hollande un peu mince, une estampe dont la gravure soit un peu forte, et de celles dont on se sert pour les optiques ordinaires:choisissez un sujet avantageux et dont 1 a perspective faste beaucoup d’effet, lavez-la avec des couleurs fort légères, de manière quelle imite le tableau sansêtreregardéeàlraverslejour; humec-tez-la ensui te légèrement par - derrière, en la laissant
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- ,04 RÉCRÉATIONS
- une heure ou deux en presse entre deux papiers dont l’un ait été mouillé et essuyé, et collez-la pat ses bords sur un verre blanc, eu observant que le côté delà gravure soit tourné du côté du verre : posez ce verre sur un chevalet, afin de pouvoir o mbrer votre estampe par-derrière et à travers le jour, en la chargeant des couleurs convenables dans les endroits où la gravure indique les ombres, ce que vous ferez à diverses reprises dans les endroits où elles soutles plus fortes, jusqu’à ce que cette estampe paroisse bien dégrader du clair à l’obscur, étant exposée et regardée à travers la lumière du soleil ou celle de plusieurs bougies allumées.
- Faites faire une boîte dont la face antérieure soit ouverte de la grandeur des estampesdontvous voulez faire usage, et donnez-lui six pouces de profondeur; couvrez cette face antérieure d’un Verre blanc derrière lequel doivent être placées vos estampes (i) : ménagez une porte qui doit s’ouvrir par-derrière la boîte ; couvrez-la en dedans de fer blanc, et ajustez-y cinq à six petites bobèches garnies de bougies,dontles lumières se trouvent placées à différentes hau teurs.
- EFFET
- Lorsque cette estampe se trouvera placée dans jette boîte , entre les bougies allumées et l’ouverture du devant de la boîte, et qu’il n’y aura que
- (i) Ces sortes d’eslampes doivent être collées par les bords et bien tendues sur des châssis qui doivent entrer de côté et à coulisse dans la boite.
- très-*
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- SUR L’ O P T I Q U E. io5
- très-peu d’autre lumière dans la chambre, l’effet de cette optique .sera très-agréable à voir, sur-1 ou t si l’on a eu attention à bien espacer les lumières entr elles et à ne pas les mettre trop fortes, afin qu’elles ne fassent pas de taches lumineuses sur l’estampe.
- Nota. Ces estampes, ainsi colorées en transpa-rens, peuvent également être employées dans les optiques où les objets sont vus à travers un verre qui les grossit; mais il ne faut pas alors qu’il y ait de miroir, et on doit construire la boîte de manière que l’estampe puisse être placée en face du verre.
- Couleurs qu’on doit employer pour peindre ces vues d’optique, et manière de les pre'parer pour en former toutes les teintes et nuances dont on peut avoir besoin.
- Le bleu de Prusse. Cette couleur doit être bien broyée sur la pierre, et un peu gommée; elle donne toutes les nuances du bleu depuis le plus pâle jusqu’au plus foncé
- ] La gomme-gutte. On fait dissoudredans de l’eau la quantité qu’on veut employer ; on ne met point dégommé; cette couleur donne lanuancedu jonquille au jaune le plus pâle.
- Le safran. Onlefaitdissoudre dans de l’eau sans e gommer ; il donne les nuances de la couleur du
- Le carmin. Il faut le choisir léger et d’un beau rougécarminé ; on le laisse dissoudre dans de i’eau: pendant quelques jours,ilyfauttrès-peude gomme, cette couleur donne toutes les nuances du rouge. Le verd d’eau. C’est une liqueur faite avec le
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- toê récréations
- verd-de-gris et le sel tartre qu’on fait dissoudre dans de l’eau ; il donnedifférentesnuancesde verd tirant sur le bleu ; on n’y met point de gomme.
- Le verd de vessie. Cette couleur donné diffé* rentes nuances .de verd gai ; elle est sujette à jaunir ; il faut la choisir d’un beau verd ; ou n’y met point de gomme.
- L'indigo. Il donne un bleu sale. Il sert pour ombrer les bleus et pour faire des verds foncés de différentes sortes, en le mêlant avec la gomme; gutte.
- Le bistre, est une couleur faite avec la suie de cheminée ; on l’employe pour ombrer : on y met un peu de gomme.
- La pierre de fiel. Cette couleur donne un jaune sale, elle sert particulièrement pour ombrer des
- L'encre de la Chine. Elle donne toutes les nuances du noir au gris le plus pâle : elle porte sa gomme.
- La laque de Venise. Cette couleur peut s employer de même que le carmin; elle est même plus transparente. Il faut bien la broyer et la gommer.
- L'amer de bœuf ou de carpe, sert pour faciliter les couleurs à s’étendre lorsque le papier est gras, et on en met très-peu.
- L'alun, estunsel qu’on fait dissoudre dans l’eau pour en imbiber les estampes lorsque le papier boit la couleur, n’yant pas été assez collé.
- Les pinceaux. Il en faut de plusieurs grosseurs, et quelques-uns de fort gros pour coucher les
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- SUR L’OPTIQUE. 107
- jManière de mélanger ensemble les couleurs
- ci-dessus pour en former toutes les autres
- couleurs.
- Le bleu de Prusse et un peu de carmin font le bleu d’iris et la couleur/2Ï<z«.
- En y mettant plus ou moins de carmin,-tm a dif-férens violets.
- En en mettant encore davantage, il produit le cramoisi et \epourpre.
- Le bleu de Prusse et le safran donnent le verd canard.
- Si on y met plus ou moins de safran on a diverses couleurs de feuilles-mortes.
- Le bleu de Prusse et lagomme -gutte£orment toute sortes de verds, tels que vers céladon, verd gai, verd de pré, verd de pomme, verd olive, verd naissant, et verd jaune.
- Le verdd’eau et le verdde produisent dif-
- férées verds gais.
- Lé carmin et le saf ran donnent la couleur orange et le souci foncé.
- La laqué et le bistre, le safran et le bistre, mélangés en différentes proportions, font diverses couleurs de bois ét de tronc d'arbres.
- encre delà Chine, mêlée avec un peud e bistre, de safran ou de gomme-gutte, produit diverses couleurs de pierre ; si on y mêle un peu de bleu de Prusse, elle donne la couleur dé ardoise, et en en mettant davantage, on a une couleur propre pour les ciels de nuit.
- Chacune des couleurs ci-dessus se dégrade jus-;
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- I08 RECRE A T IONS
- qu’à la nuance la plus claire, en y ajoutant plus ou moins d’eau (i).
- MANIÈRE DK COLORER CES ESTAMPES.
- Des Ciels.
- Lorsqu’on colore une estampe, on doit toujours commencer par les ciels ; ceux de jour se font avec le bleu de Prusse qu’on couche (2) foible-rnent versl’horizon, et on charge peu à peu de couleurs mesure qu’on avance vers le haut de l’estampe,eh observant de né pas mettre de couleur sur la partie éclairée des nuages, à moins qu’elle ne soit fort légère; les nuages se peignent avec l’indigo, quant aux endroits qui sont ombrés.
- Les ciels de nuit se peignent de même, excepté qu’on emploie l’indigo au lieu du bleu de Prusse; s’il y a clair de lune, il ne faut pas mettre de couleurs aux endroits des nuages qui en sont éclairés.
- Les ciels qui représentent un soleil levant ou couchant, se peignent en étendant vers l’horizon une couleur aurore qu’on fond avec une couleur bleu tendre, avant qu’elle ait imbibé le papier; on continue le haut du ciel en chargeant un peu
- (1) On trouve chez Fauteur de cet ouvrage des couleurs èn tablettes au nombre de vingt, propres pour ressortes d’enluminures, ainsi que pour enluminer les estampes dans le genre anglais.
- (a) Il laut étendre la couleur avec un pinceau un peu gros et éviter de passer et repasser dans le même endroit, ce, qui feroit des taches désagréables à voir.
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- SUR L'OPTIQUE.
- plas de bleu ; on emploie pour les nuages, de l’in* digo mêlé d’un peu de carmin, et les clairs qu’on a réservés doivent être de la couleur même de l’horizon. Ce sont les ciels qui sont les plus difficiles à colorer dans ces sortes d’estampes; c’est pourquoi on doit faire en sorte que les couleurs en soient douces et bien fondues ensemble.
- Des Lointains.
- On doit y employer des couleurs fort tendres et qui participent presque toujours du bleu ; leurs ombres doivent être fort légères; mais à mesure que les objets s’approchent sur le devant du tableau, ils doivent participer davantage de la couleur qui leur est propre, et leurs ombres doivent être insensiblement plus fortes.
- Des objets qui sont sur le devant du tableau.
- Ils doivent être peints avec des couleurs plus naturelles et plus vives,et ombrés plus fortement, selon qu’il est indiqué par la gravure, et eu égard à leur plus ou moins grande proximité. Il est t„-ès-essentiel aussi d’en réserver les clairs pour faire valoir leurs demi-teintes, et afin que toutes leurs parties paroissent plus saillantes.
- Des Arbres et Paysages.
- I Les arbres et plantes qui sont sur le devant du I tableau, doivent être variés de différons verds un I peu foncés dans les ombres et tirant en partie sur fie jaune; ceux qui commencent à s’éloigner doi-| veut être de différens verds gais : à l’égard des ar-
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- no RÉCRÉATIONS
- très qui sont dans les lointains,on doit lespein-. dre d’un verd très-léger et bleuâtre ; leurs troncs et leurs branches se font de diverses couleurs convenables, mais ils ne doivent trancher avec leurs feuillages que sur ceux qui sont vers le devant du tableau.
- Les eaux se peignent avec l’indigo ; on réserve le blanc du papier pour les clairs.
- Des Draperies..
- Il faut en varier les couleurs le plus qu’il est possible, et réserver le blanc du papier pour en former les clairs; on en fait de changeantes, en peignant la demi-teinte d’une couleur et l’ombre d’une autre, elles font un bon effet lorsque les couleurs qu’on emploie sont bien d’accord.
- Des Métaux.
- L'Or. Il se couche avec la gomme-gutte, et on l’ombre avec le safran.
- L’Argent. On laisse le blanc du papier pour les clairs, et on l’ombre avec de l’indigo.
- Le Cuivre. On le couche avec de la gomme-gutte et on ombre avec la pierre de fiel.
- Le Fer se couche avec l’indigo, et on l’ombre avec cette même couleur.
- Le Bronze se couche avec le safran et un peu 4e bleu ; on l’ombre avec la même couleur.
- Des Carnations.
- Celledes femmes et des enfans.se font avec une teinte légère d,e. çarrçûn, çt on ajoute un peu d«
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- SUR r OPTIQUE. III safran pour les carnations d es hommes. Les unes et ]es autres s'ombrent avec la même couleur; les che*. veux bruns se font avec l’encre de la Chine et un peu de rouge; les blonds, avec la pierre de fiel.
- OBSERVATION.
- L’habitude procurera plus de connoissance pour le mélange des couleurs que l’on ne pourroit donner par un plus grand détail ;• mais le plus essentiel pour colorer parfaitement ces vues d’optique et toutes autres sortes de sujets, c’est de proportionner exactement la force des teintes et de s ombres à celle de la gravure dont on se sert, de ne point employer des couleurs dures, trop frappantes et trop vives dans les lointains ;• de varier avec intelligence la verdure dans les paysages, de détailler les différentes cou-leors des bâtimens et architectures, sans que les couleurs soient trop dissemblables, et de donner beaucoup de diversité aux draperies, particulièrement à celles des figures qui sont les plus apparentes et placées sur le devant du tableau.
- Cette manière de colorer les vues d’optique est la même pour celles qui ne sont pas destinées à être transparentes, excepté qu’àl’égard de ces dernières, comme elles paroîtroient trop peu colorées étant vues à travers la lumière, il faut les ombrer par-derrière jusqu’à ce qu elles fassent le même effet que lorsqu’elles sont vues sans être transparentes; ces timbres doivent être appliquées à plusieurs reprises, ans s’embarrasser qu’elles deviennent très-foncées p:r derrière l’estampe.
- On peut aussi peindre ces vues de manière qu’il ’y ait que les ciels les vitrages, les croisées, les,
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- ,.a RÉCRÈATI OJS eaux, les jets-d’eaux et caseades qui soient éclaités par-derrière. Pour cet effet on couvre de noir le derrière de l’estampe aux endroits où elle ne doit pas paraître transparente; on exécute de cette manière des incendies, des arcs de triomphes, des soleils couchans, des clairs de lune, etc.(i), qui font un très-bel effet. On conçoit que ces sortes de vues doivent être éclairées des deux côtés, et plus ou moins d’un côté ou de l’autre selon le sujet (2), quoiqu’il faille cependant toujours plus de lumière pour les éclairer par-derrière.
- NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- OPTIQ UE EN ILLUMINATION.
- La boîte qui doit renfermer cette optique, peut se faire de’mêtneforme que celle de la précédente Récréation, en observant seulement qu’il faut éclairer très-peu le devant de l’estampe, et très-fortement fautre côté : il faut aussi choisir une estampe qui soit convenable.
- On découpera avec de très-petitseruporte-piçces, gradués de différentes grosseurs et déformé ovale, mais un peu en pointe d’pn côté, tous les endroits de l’estampe où l’on jugera devoir faire paraître
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- SUR L’ O P T I Q U E. u3 des lumières, ou ceux où elles sont désignées sur la gravure, si l’on se sert d’estampes représentant des illuminations, et on observera de se servir de» emporte-pièces les plus fins pour découper les lumières qui sont dans les endroits qui paroissent être dans un plus grand éloignement.
- Cette estampe ne doit pas être transparente; et on doit la couvrir, à l’envers, de deux bonnes couches de couleur noir, faite a\ ec le noir de fumée, étant découpée, on collera par-derrière et par ses bords seulement une feuille de papier serpente très-fin et huilé, qu’on aura teinte des deux côtés avec une eau de safran fort légère, et on aura ~oin de charger ensuite cette teinte.plus fortement aux endroits qui doivent couvrir les lumièresqui paraissent dans l’éloignement. Cette précaution ne sera pas nécessaire si l'illumination représentée sur l’estampe occupe une seule façade; il faudra seulement se servir d’un emporte-pièce plus fort pour désigner les lumières plus fortes què l’on emploie ordinairement dans les illuminations (i).
- Si on veut disposer dans ces sortes d’illumina-tionsdes chiffres, des trophées ou d’autres parties en transparent à dessein d’embellir ces sortes de pièces, on se réglera sur ce quia été dit à la précédente Récréation, et elles feront sans contredit un effet beaucoup plus Agréable.
- Nota. Les estampes que l’on dispose de cette manière , peuvent aussi se placer dans les boîtes d’op-
- (i)Les terrines doivent être désignées par une ouverture plus grande que les lampions: cette attention est nécessaire pour faire plus d'illusion.
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- *i4 RÉCRÉATIONS, etc. tiques où les objets sont vus au travers d’un verre mais comme le verre éfend et grossit l’objet, il fau alors les éclairer encore plus fortement. On conçoit que l’on doit dans ce cassupprimerle miroir qu’on est d’usage de mettre dans ces optiques, et que l’estampe doit'être placée en face du verre, ce qui ehange nécessairement la forme des boîtes ordi» naires, à moins qu’on ne veuille les éclairer par réflexion, comme on l’enseignera en traitant delà Çatoptrique,
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- DE LA CATOPTRIQUE.
- Cette soience nous enseigne à connoîtreet à dé-, terminer les différentes directions que doivent tenir les rayons de lumière qui se réfléchissent à 1a rencontre des corps polis; c’est-à-dire, à quel en-, droit est réellement placé un objet que nous ap-percevonspar réflexion dans un miroir, ou en quel lieu de ce miroir doit paraître celui dont la posi-. lion est connue.
- Suivant les principesde la catoptrique, les rayons de lumière qui tombent sur les corps opaques et parfaitement polis, tels que les miroirs de verre ou de métal, se détournent de leurs directions et se réfléchissent en formant l’angle de leur réflexion égal à celui de leur incidence; ce qui ne s’applique cependant qu’aux miroirs plans, sphériques, cylindriques ou coniques ; les miroirs paraboliques ou ceux dont laforme n’est pas celle des corps réguliers n’ayant point cette même propriété.
- Lorsque les corps qui nous renvoient ainsi l'image des objets nesontpas parfaitement polis, nous, les apperoevons alors d’une manière sombre et confuse, attendu que les rayons qui les transmettent à nos yeux s’éparpillent irrégulièrement à cause des inégalités quisetrouventsurlasurface descorps qui nous les réfléchissent. La même chose arrive aussi lorsque les surfaces réfléchissantes ne sont pas parfaitement régulières : c’est dans la supposition que les miroirs dont on se sert n’ont aucuns des défauts çi-dessus, qu’est établie la théorie ci-après..
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- nG 1ÏCRÉATI0NS
- Lorsqu'un rayon de lumière tombe sur un miroir, il est toujours perpendiculaire ou oblique sur sa surface; dans le premier cas, il revient sur lui-même; dans le second, l’angle de sa réflexion est toujours égal àcelui de son incidence : ce principe général est la base de toute la catoptrique et suffit pour connoître tous les effets que peuvent produire les miroirs, de quelque figure qu’ils soient.
- PROBLÈME PREMIER.
- La situation d'un point de quelqii objet, et V endroit d’où il doit être regardé par réflexion sur un miroir plan, étant connue, déterminer celui où il doit paroitre sur un miroir plan. Soi T AB ( figure première, planche vingt-unième ) le miroir qui réfléchit l’objet D au point de vue G, et sur lequel on veut trouver le point de réflexion: abaissez du point D, sur le miroir AB, la perpendiculaire DE prolongée jusqu’en F, et faites la ligne E F égale à celle D E ; tirez ensuite du point de vue C au pointF, la ligne G F, qui tombant sur le miroir au point G, déterminera celui de re'flexion del’ob-jet D, c’est-à-dire, l’endroit de ce miroir où il sera apperçu, lorsque l’œil sera placé au point C ou en tout autre endroit de la ligne GC.
- En tirant la ligne DG, il est aisé de voir que sui-vantla construction ci-dessus, l’angleCGA est égal àcelui EGF, qui est lui-mêmeégal à l’angle DGE; d’où il suit que l’angle de réflexion CGA et celui d’incidence DGE sont égaux entr’eux.
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- SUR LA CATOPTRIQUE. 117
- Il résulte de cette démonstration, que l’objet E doit paraître autant enfoncé dans le miroir qu’il eu est éloigné, puisque la ligne DE est égale à celle EF, et que la distance du point de vue C à l’objet vu en F, est égale aux rayons de réflexion et d’incidence CG etGD; les deux côtés GDet GF des triangles DGE et FGE étant égaux ; d’où il suit en-coreque la distance del’œil à un objet qui est successivement réfléchi par plusieurs miroirs, est dans tous les cas, égale à la somme de tous les rayons d’incidence et de réflexion par le moyen desquels il parvient à nos yeux.
- PROBLEME II.
- Le point de vue, et celui où Von veut çuun objet paroisse sur un miroir plan, étant donnés, trouver sa position sur une surface déterminée.
- Soit AB, (figure deuxième, planche.'vingt-unième ) le miroir sur lequel on demande qu’un point d’un objet paroisse au point D ; etsoit EF le plan sur lequel on veut représenter cet objet : tirez du point Ç à celui D la ligne C D, et du point D à celui G la ligne DG, en faisant l’angle BDG égal à celui CDA, et ce point G indiquera sur le plaa EF l’endroit où doit être peint l’objet que l’œil placé au point CappercevraaupointD, comme il a été suffisamment démontré au problème précédent.
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- RÉCRÉATIONS
- *iÔ
- OBSERVAT 10
- Il est essentiel de remarquer ( pour bien entendre la construction des pièces de Récréations ci-après) qu’un rayon ainsi brisé et réfléchi se trouve toujours dans un même plan ; ce qui a lieu également dans tous les différens miroirs dont la surface est régulière.
- Les miroirs plans dont on se sert pour les Ré-créations qui suivent, sont pour la plupart de glaces étamées à f ordinaire, ils sont moins coûteux et d’un poli plus vif et plus durable que les miroirs qui sont faits de métal ; on n’emploie ordinairement ces derniers que pour ceux qui ne peuvent être construits avec du verre (i) ; cependant comme tous les miroirs de glace donnent une secondé et foible image de l’objet, occasionnée pat la réflexion qui se fait sur la surface qui n’est pas étamée, il faut, pour remédier autant qu’il est possible à ce petit inconvénient,n’employer que des glaces fort minces, où cet effet est toujours beaucoup moins sensible.
- (i) Lesmiroirs convexes et concaves se font de glace ou de métal, mais ceux qui sont cylindriques ou coniques, ou qui servent f onrles télescopes, doivent être absolument de métal.
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- StfR LA CATOPTRIQUE. II9
- PREMIÈRE RECREATION.
- GALERIE PERPÉTUELLE.
- C O N S T-R U C T I ON.
- JTaites construire une boîte A B (figure troisième , planche vingt-unième ), d’environ dix-huit pouces deloDgeur, sur un pied de largeur et huit pouces dehauteur, ou de telle autre dimension que vous jugerez convenable, pourvu que vous ne vous éloigniez pas beaucoup de ces proportions.
- Placez en dedans de cette boîte, et sur chacune des deux faces opposées A et B, un miroir plan de même grandeur; ôtez le tain du miroir que vous devez placez vers B, c’est-à-dife, seulement de la grandeur d’un pouce et demi vers l’endroit G, où vous devez faire au côté B de la boîte une ouverture, par laquelle vous puissiez facilement regarder clans tout son intérieur ( i ).
- Couvrez le dessus de cette boîte avec un châssis dans lequel soit encadré un verre sur lequel vous appliquerez un morceau de gaze du côté qui doit être tourné vers le dedans de cette boîte : faites à cette boîte et sur ses deux grands côtés opposés,
- ( i ) Il faut faire l’ouverture en élargissant vers le côté extérieur de la boîte.
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- l2o RECREATIONS deux coulisses ( i ) E F, pour recevoir les carions peints ci-après.
- Faites peindre arlisfementdes deux côte's et sur les faces opposées de deux cartons ( voyez ligure quatrième),un sujet tel que vous voudrez, comme forêts, jardins, colonnades, etc., afin de les placer, aprèsles avoir découpés, dans les coulisses que vous avez préparées; faites peindre de même sur deux autres cartons, mais d’un seul côté seulement, des objets analogues à ces premiers, en observant que sur celuiqui doit être placé sur la glace où se trouve l’ouverture C, il ne doit y avoir rien de peint vers cet endroit, et que d’un autre côré il ne doit pas être fort chargé d’ouvrage, en sorte qu’étant découpé et appliqué sui L glace,ii n’en cache qu’une très-petite partie ( voyez figure cinquième) : que l’autre carton soit également découpé et peu chargé de peinture vers le milieu, et qu’il n’y ait pour ainsi dire que ce qui s’y trouve nécessaire pour masquer la répétion du trou C, qui sans cela paroîtroit sur la glace D: appliquez ce dernier cartqn sur le miroir D ; recouvrez ensuite cette boite de son châssis transparent.
- EFFET.
- Lorsque l’œil étant placé à l’ouverture C, on regardera dans l’intérieur de cette boîte les objetsqui y sont placés, et dont une partie sont peints des deux côtés, ils réfléchiront successivement d’un des miroirs sur celui qui lui est opposé; et si l’on
- (i) On peut faire un plus grand nombre de coulisses,eu égard à la variété des sujets qu’on desire de représenter.
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- S*UR L\ CATOPTRIQUE. i2t apeinl( par exemple) quelques arbres, il en pa-roîtra une allée entière;, 1res longue, et dont l’œil ne pourra apercevoir la lin. Chacun de ces miroirs répétant de plus en plus foiblementles objets à mesure que les réflexions sont plus nombreuses, contribueront encore par ce moj'enà augmenter l’illusion.
- Nota. Il faut diversifier la figure des petits personnages qui peuvent être peiufs des deux côtés sur une partie de ces cartons, quoique la forme de leur découpure soit semblable; il en est de même de tous Ses autres objets, iis en sont presque toujours susceptibles, et cela produit un très-bon ellèt On peut encore couvr.r chacun des deux grands côtés de cette boîte avec ud miroir de même grandeur, et soutenir alors les cartons en les faisant entrer dans des coulisses faites au fond de la boîte; cette construction donne alors une étendue fort considérable en largeur, et elle est très-propre pour représenter un camp, une armée, une mer, de vastes jardins, et divers autres sujets qui peuvent successivement s’ajuster dans cette boîte. On peut, au lieu de peindre des cartons, placer dans ces boîtes des objets en relief, et des figures ëa. émail, cela fait encore un plus bel effet.
- SECONDE RÉCRÉATION. LES TROIS MIROIRS MAGIQ UES.
- CONSTRUCTION.
- Faites faire une boîte triangulaire A B C D figure première, planche vingt-deuxième), dont
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- ma RÉCRÉATIONS
- les t'ôtes soient égaux ; donnez à chacun d'eux dix-' huit pouces de large sur sept à huit pouces de hau-teur;couvrez-lad’un châssis garni d’un verre, sous lequel vous ajusterez une gaze, afin qu’on ne puisse rien appercevoir dans cetl e boîte que par les trois ouvertures circulaires,F, F, F faites à chacun de ces trois côtés rappliquez sur chacune des trois faces intérieures de cette boîte un miroir plan de même gr andeur dont vous ôterez le tain à l’endroit des ouvertures ci-dessus.
- Ayez trois cartons de même hauteur que cette boîte, et de six pouces de largeur, sur chacun desquels vous peindrez d’uncôté un sujet different (i), tel ( par exemple) qu’un berceau en treillage, ua portique, etc. et de l’autre ce qui peut convenirà l’intérieur decesmêmes édifices (2) ; placez-les dans cette boîte suivant la direction des ligues D D (figure deuxième).
- EFFET.
- Ces trois cartons ayant été disposés dans cette boîte comme il a été dit, on appercevra par chacune des trois ouvertures F, F, F, un édifice different qui paroîtra occuper une grande étendue, et dont la base sera de la forme d’un hexagone, ce qui semblera fort étrange à ceux qui ne connoîtront pas la cause que produit cette illusion.
- Nota, ün peut mettre vers chacun des angles
- (x) Il faut que ces sujets soient composés de manière à êlre agréablement disposés, lorsque par la réflexion de ces miroirs ils se répéteront et prendront une forme hexagonale.
- (2) Celintérieurse voit au traverj des parties de ces cartons, qui.peuvent êire découpées à jour.
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- SUR LA CATOFTRIOUE. iz3
- intérieurs, et à l'endroit où les miroirs se touchent, quelque peinture découpée et analogue au sujet, afin d’en masquer entièrement la jonction.
- TROISIÈME RÉGRÉATION. LES QUATRE MIROIRS MAGIQUES.
- Ayez une boîte parfaitement quarrée AB CD (figure troisième, planche vingt-deuxième), d’environ dix pouces de largeur sur huit de hauteur ; couvrez-Ia en dedans et sur les côtés des quatre miroirs plans ACGH.GHBD, EBDF et AEC D, qui doivent être placés perpendiculairement sur la fond GH F D de cette boîte.
- Disposez des objets en relief sur le fond intérieur de cette boîte, dont la hauteur n’excède pas deux pouces, (par exemple) un morceau de fortification, des soldats, des tentes, des vagues et des vaisseaux, etc. ( voyez figure quatrième), ou tout autre objet que vous jugerez pouvoir convenir, eu égard-à sa disposition et à la répétition qui s’en doit faire à plusieurs reprises et de tout sens par le moyen
- Couvrez le dessus de cette boîte d’une cage de verre de la forme d’une pyramide tronquée, dont la partie supérieure ILMN soit élevée seulement de deux ou trois pouces au-dessus de la partie supérieure de la boîte A G B F: doublez tous les quatre côtés de celte cage avec de la gaze, afin qu’on ne
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- 124 RÉCRÉATIONS
- puisse regarder dans l’intérieur de celle boîte, qu’à travers l’eu-Irait IL M N.
- EFFET.
- Lorsqu’on regardera dans ceîte boîte, au tra-vers du quarré de verre ILMN, les miroirs qui sont parallèlement opposés les uns aux autres réfléchissant et se renvoyant mutuellement la figure du sujet qui y a été renfermé, on appercevra alors une étendue considérable entièrement couverte de ces objets; et si on les a disposés favorablement, leur assemblage produira une illusion fort agréable.
- Nota. Moins l’ouverture ILMN sera élevée au-dessus de cette boîte, plus l’étendue apparenté de l’objet paroîtra considérable ; il en sera de même si ,les quatre miroirs sont plus élevés ; l’objet par l’une ou l’autre de ces dispositions peut paraître répété neuf, vingt-cinq, quarante-neuf fois, etc., en prenant toujours le quarré des nombres impairs de la progression arithmétique 3, 5,7,9, etc.; ce qu’il est très-facile de concevoir, si l’on fait attention que le sujet renfermé dans cette boîte se trouve toujours au centre d’un quarré composé de plusieurs autres, égaux à celui qui en forme le fond.
- On peut aussi construire d’autres pièces dans ce genre, (c’est-à-dire, vues en-dessus) avec des miroirs placés perpendiculairement sur un plan de figur triangulaire équilatérale , pentagone ou hexagone : toutes ces différentes dispositions bien entendues, quant à l’ordre et au choix des objets renfermés entre les miroirs,
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- SUR LA CATOPTRIOUE. ï25
- produiront toujours des illusions fort extraordinaires.
- Si au lieu de placer ces miroirs perpendiculairement sur le fond de la boîte, on es incline également, de manière qu’ils forment une pyramide tronquée et renversée, l’objet renfermé dans la boîte prendra la forme d’un polyèdre.
- QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- Ml R O I R MAGIQUE.
- CONSTRUCTION.
- Ayez deux miroirs, dont la glace soit fort mince, d’environ dix pouces dehauteursurseptdelargeur; joignez-les ensemble par un de leurs plus grands côtés (i), de manière que leurs plans A B et AC (figure première, planche vingt-troisième) soient perpendiculaires l’un à l’autre, c’est-à-dire, qu’ils fassent un angle droit; ajüslez-les dans une boîte C B D E qui soit fermée de tous côtés, excepté vers l’ouverture B C de ces deux miroirs, où vous réserverez une ouverture circulaire de sept à huit pouces de diamètre.
- E F F E T.
- La vision paraissant toujours se faire en ligne droite, malgré les différentes réflexions que les
- (i) Il le*faut faire tailler en
- i biseau, afin que leur jonctic
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- a26 RÉCRÉATIONS miroirs occasionnent aux rayons par lesquels nous appercevons les objets, celui qui est placé en H, sera apperçu du point I, comme étant placé au point G, et réciproquement celui qui sera placé eu I sera vu du point H, comme étant situé enF ; d’oùilsuit que cemiroir étant posécomme l’indique cette figure, celui qui s’y regarde se voit dans une situation renversée;si au contraire la position du miroir est telle que la ligne par laquelle ilsse joignent soit dans une situation verticale, il arrive alors que la moitié du visage qui est à droite paroît à gauche, et réciproquement l'autre moitié paroît à-droite; de même si on lève le bras droit pour le porter à l’œil droit, il semblera qu’on lève l’autre pour le porter à l’œil gauche : il en sera de même de tous les mouvemens différens qu’on pourra faire devant ce miroir, ce qui étonnera ceux qui ne cou-noissentpas la cause qui produit une aussi singulière illusion.
- Nota. Il es? essentiel que l’angle que forme ces deux miroirs soit exactement de go degrés; en le faisant moindre de quelques degrés, la figure de celui qui s’y regarderoit, paroîtroit alors avoir trois yeux, deux nez et deux bouches; et si cet angle n’étoit que de 60 degrés, elle paroîtroit dans son état naturel ( voyez le chemin que tiennent alors les rayons de lumière, figure onzième) : on peut donc ( en disposant ces miroirs dans leur boîte de manière qu’on puisse les écarter plus ou moins l’un de l’autre, afin d’en former ces différens angles) produire parce moyen des surprises fort extraordinaires. Un miroir cylindre concave produit le même effet ; et a en outrre
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- SUR LA CATOPTRIQUE. 127 l’avantage d’élargir ou de ralonger le visage de celui qui s’y regarde.
- CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- PORTRAITS MAGIQUES.
- Ayez une glace ordinaire et mise au tain, d’environ huit à neuf pouces de hauteur sur six pouces de largeur, et un verre blanc bien uni de cette même grandeur. Ajustez-les dans un cadre ABCD (figuredeuxième, planche vingt-troisième), de manière que le verre couvre la glace, et laisse entre elle un espace suffisant pour y glisser un carton très-mince, au travers d’une rainure qu’il faudra ménager au côté AB de ce cadre.
- Faites peindre sur plusieurs cartons (figures troisième, quatrième et cinquième) diverses coiffures et bustes d’hommes et de femmes,vus de face: découpez, à jour les endroits A, où devroit être peint le visage, et ceux B qui forment le fond de ces différons tableaux. La grandeur de cette tête doit être nécessairement la moitié de la dimension de celle d’une personne ordinaire, et l’ovale A qui reste à jour ne doit pas être tranché trop net, mais au contraire, il doit en quelque sorte se confondre avec la coiffure et les autres ajustemens : toute cette préparation étant faite avec intelligence, on. attachera ce miroir à une hauteur convenable pour s’y voir commodément.
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- RÉCRÉATIONS
- EFFET.
- Eu quelqu’éloignement qu’on se place vis-à-vis de ce miroir, on y verra toujours sou visage remplir exactement royale A, attendu que le point E (figure sixième, même planche) où paroît placé le visage dont CD exprime lagraudeur, et qu’onsup-pose ici être vu du point F, est aussi éloigné de celui G, pris sur le miroir AB, que ce même point G l’est du point F; d’où il suit que les triangles GEF et AEG étant équiangles, et leurs côtés réciproques proportionnels, la ligne CF est moitié de celle A C, et conséquemment celle C D moitié de celle AB.
- RÉCRÉATION.
- Tout l’amusementque peuvent produire ce miroir et ces figures découpées, est devoir l’air qu’on peut avoir sous toutes ces différentes coiffures (i), ce qui devient quelquefois fort plaisant : il suffit d’un seul miroir, attendu qu’on peut ôter facilement les cartons, et en substituer d’autres à l’instant.
- (i) Une jeune dame verra si l’habillement d’un cavalier lui siedbien ; unepersonneâgée, sites ajuslemens de la jeunesse iie pourroient pas retrancher en apparence quelques-unes de ses années; un petit maître, s’ilneseroit pas encore plus adorable sous la figure d’une courtisanne. Une coquette qui nuroit une quantité suffisante de ces tublçaux ou seraient peintes toutes les coiffures les plus à la mode, pourrait 'se faire apporter le matin à sa toilette cette agréable collection, afin de se déterminer plus promptement sur le genre de coiffure qui lui convient pour ce jour-là.
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- S U R L A C A T O P T RIQ ü E. 129 Nota. En éloignant le verre du miroir d’environ un pouce, et en garnissant cet intervalle avec des boucles de cheveux, rubans et coiffures réelles, disposés avec intelligence et en relief, on rendra cet amusement d’autant plus agréable, que l’illusion en sera beaucoup plus naturelle.
- SIXIÈME RÉCRÉATION.
- TABLEAU CHANGEANT.
- CONSTRUCTION.
- P aites faire une bordure ou cadre ABCD (figure septième, planche vingt-troisième) de huit à neuf pouces de haut sur six ou sept de large, dont le bois soit épais de trois quarts de pouce; partagez ses côtés opposés A B et C D en un certain nombre de parties égales éloignées entr’elles de cinq à six lignes, et avec un trait de scie fort mince fendez ces divisions par-derrièrececadre jusqu’à la profond eur d’un demi-pouce.
- Ayez deux estampes ou deux têtes colorées (figureshuitièmeet neuvième), de même grandeur que le cadre ABCD, collez-les dos-à-dos, elles ayant divisées sur leur longueur par des lignes parallèles 1,2, 3, 4, S, 6, espacées entr’elles de cinq à six iignes, numérotez-les comme l’indiquent ces deux figures, et collez le plus exactement qu’il sera possible la bande 1 de la figure huitième sur la
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- i3o RÉCRÉATIONS bande i delaneuvième, et ainsi de suite, suivant l’ordre des numéros indiqués sur ces bandes.
- Introduisez les extrémités de chacune de ces bandes dans les fentes que vous avez faites aux deux côtés AB et CD du cadre, en observant de les placer suivant l’ordre de leurs numéros, de les mettre à égale hauteur eu égard aux bords de l’estampe, et de lesajusterenfindemanièrequ’ellessoient bien de niveau, afin qu’en ajustant une glace de miroir derrière ce cadre, elle touche bien exactement to utes ces bandes.
- E F F E T.
- Lorsqu’on se regardera dans ce miroir, en s’éloignant à quelque distance, on n’appercevra que sa figure de même que dans un miroir ordinaire sur lequel on auroit tracé quelques lignes; mais si l’on regarde ce miroir en se plaçant à droit? ou àgauche, on appercevra très-distinctement les deux sujets que représentent les estampes qui y ont été ainsi disposées.
- Nota. On peut mettre une estampe en place du miroir; mais cela est beaucoup moins agréable.
- SEPTIÈME RÉCRÉATION. BOITE AUX CHIFFRES.
- CONSTRUCTION.
- Faites faire une bo'ite fermant à charnières ABCD (figure première, planche vingt-qua-
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- SUR LA CATOPTRIQUE. i3i
- frième ), d’environ huit pouces de longueur sur deux de largeur et un demi-pouce d’épaisseur ; divisez-la intérieurement en quatre parties égales sur sa longueur par de petites séparations : ayez quatre tablettes EFGH, qui puissent entrer séparément entre chacune de ces divisions, et dans lesquelles vous insérerez une petite lame bien aimantée, dont les pôles soient disposés comme l’indique cette figure; et afin de les masquer, couvrez ces tablettes d’un papier, et transcrivez sur chacune d’elles les nombres deux, quatre, cinq et sept.
- Ajustez sous une table IL ( figure deuxième ) dont le dessus soit fort mince, un tiroir peu profond, mais haut de quatre à cinq pouces, vers le fond duquel vous mettrez un miroir un peu incliné M N ( voyez son profil, figure troisième , de même lohgeur et largeur que la boîte ci-dessus; placez sous la planche qui formele dessous de cette table, et vers le côté de l’ouverture du tiroir (1), une petite tringle de cuivre VX, sur laquellevous ajusterez quatre petits pivots, également éloignés entr’eux de la distance qu’il y a entre les centres des quatre tablettes insérées dans la boîte ci-dessus: ces pivots doivent supporter les quatre cercles de carton P QRS (figures deuxième et quatrième), dans chacun desquels doit être renfermée une aiguille aimantée.
- Observez que les chiffres qui doivent être indi-
- (i) On peut creuser la table à cet endroit, et ne lui laisser que trois ou quatre lignes d’épaisseur, cet enfoncement servira à loger les aiguilles et leur* cadrans.
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- 13 3 RECREATIONS
- «I ups sur ces carions, y soient non-seulement transcrits à rebours, mais encore tournés vers le fond du tiroir,afin que vous puissiez les distinguer, lorsqu'on l'ouvrant vous aurez par ce moyen placé au-dessous d’euxle miroir qui y est renfermé. En transcrivant ces chiffres, ayez égard à la direction des lames aimantées qui ont été renfermées dans les tablettes; le tout comme il est suffisamment expliqué par ces première et quatrième figures. E F F E T.
- Lorsque vous aurez placé sur la table la boîte et lesquatre tablettes qu i y sont renfermées,de manière quelles se trouvent exactement placées au-dessus des quatre cercles de carton cachés sous la table, c’est-à-dire que les centres de ces lableites répondront aux pivots sur lesquels tournent les cercles, ils se dirigeront de façon qu’ils présenteront au côté par où s’ouvre le tiroir, les mêmes chiffres qui sont transcrits sur chaque tablette; et si un instant après avoir ainsi posé cette boîte vous tirez ce tiroir jusqu’à ce que le miroir se trouve au-dessous des cercles, vousy appercevez très-facilement le nombre que ces quatre tablettes forment dans la boîte.
- RÉCRÉATION.
- On donnera à une personne la boîte elles quatre tablettes, en lui laissant la liberté d’en former se-crètementun nombre tel qu’elle voudra. Ou lui de* mandera la boîte bien fermée, et on la posera sur la table au-dessus de l’endroit où. sont Les. cercles; ouvrant ensuite le tiroir sous prétexte d’en tirer une lunette pour reconnoîtrè le nombre qui a été
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- SUR LA C ATOPTRIQUE. i33
- formé, on jettera un coup-d’œil sur le miroir pour voir et retenir le nombre qui y paraîtra ; on refermera le tiroir, et cherchant dans sa poche, on y prendra une lunette ordinaire, avec laquelle on feind ra d’appercevoir le nombre au travers de cef te boîte, et on le nommera à la personne qui l’aura formé:ou laisseracettelunettesurla table,afin que si quelque curieux s’avisoit d’y regarder, il n’en soit que plus étonné.
- Nota. Cette boîte aux chiffres surprend beaucoup plus que celle dont on a donné la description dans le premier volume de cet ouvrage, en ce qu’il n’est pas aisé de soupçonner par quel moyen on parvient à reconnoître le nombre qui a été formé.
- Si la charnière de la boîte, lorsqu’on la pose sur la table, est tournée du côté du tiroir , il faut lire le nombre à rebours.
- AUTRE RÉCRÉATION.
- Transcrivez sur différons petits quarre's de papier les six différent nombres (i) que l’on forme naturellement par l’assemblage des quatre chiffres ci-dessus (2); couvrez chacun d’eux d’une enveloppe, à laquelle vous apposerez un cachet.
- | (1) En supposant que lorsqu’on présente la boîte ,• l’ordre [des quatre chiffres soit 2457. celui qui fait le changement 'tonne assez ordinairement les nombres 7042, 0724, 2547, 74S2, 4257 et 2475.
- (2) Ces quatre chiffres sont susceptibles de vingt-quatre permutations; mais elles se réduisent en quelque sorte à six, particulièrement lorsqu’il y a des séparations entre ces tabler Mes. Voyez la troisième Récréation du premier volume de cet ouvrage.
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- ,34 RÉCRÉATIONS
- Renfermez d’avance dans une boîte l’enve* loppe qui contient le nombre 7542, qui est celui qu’on forme le plus ordinairement, et dans une autre celle qui renferme le nombre 6274 ; et mettez dans vos poches celles qui cont iennent les quatre autres nombres qu’on forme moins fréquemment, en vous souvenant néanmoins de l’endroit où elles doivent se trouver, eu égard au nombre que vous aurez reconnu par le moyen du miroir, comme il a été expliqué ci-dessus.
- Si vous reconnoissez qu’on ait formé le nombre 7542, présentez la boîte où il est contenu, en annonçant que vous y avez inséré d’avance 1s nombre que vous avez prévu devoir être formé; ou donnez l’autre boite si l’on a formé le nombre S274.
- Si au contraire ce nombre es t inscrit dans l’une des quatre enveloppes mises en vos poches, tirez-en celle qui convient, et donnez-la à ouvrir de même à la personne qui a formé le nombre ; s’il arrivoit enfin, ce qui est assez rare, que le nombre qui a été formé ne fût aucun de ceux renfermés dans ces six enveloppes, faites cette Récréation comme il a été enseigné ci-dessus.
- Nota. Cette Récréation paroît fort surprenante, lorsqu’il arrive ( ce qui est assez ordinaire ) que le nombre formé se trouve celui qu’on a inséré dans la dernière des boîtes dont on trouvera la construction au troisième volume de cet ouvrage. On doit alors avoir mis d’avance cette boîte dans le tiroir, afin qu’on n’ait aucun soupçon sur la cause de son ouverture, qui semble aiors n’elre faite que pour l'en retirer.
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- SUR LA CATOPTRIQUE. i35
- HUITIÈME RÉCRÉATION.
- Représenter sur une surface plane une figure difforme, laquelle étant vue de deux points opposes,présente à /’œil deux objets dijférens et réguliers.
- CONSTRUCTION.
- Dessinez au trait sur les deux parallélogrammes ABCD(figure sixième, planche vingt-quatrième), les deux sujets dont vous voulez avoir la représentation sur le tableau difforme,en observant qu’ils doivent être, égaux entr eux et deux fois plus hauts que larges.
- Tirez la ligne AB (figure septième), et qu’elle soitdoubledelalongueurdontvousavez déterminé ce tableau difforme ( i ); partagez-la en deux parties égales au point C, et élevez au point B la perpendiculaire ÈF,qui doit avoir pour hauteur le double de la largeur du parallélogramme A BCD (figure sixième).
- Tirez du point E aux points A et C les lignes F A etFC, etélevez au point C la perpendiculaire CG, qui suivant cette construction se trouvera égale à la largeur du parallélogramme ABCD (figure
- (i) Afin que ce tableau ne soit pas reconnoissable, ü faut h faire dix à douze fois plus loug que large.
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- ,36 RÉCRÉATIONS sixième ) ; partagez la ligne A C en deux parties, égales, et ayant élevé du point H la perpendiculaire HI, tirez les lignes inclinées AI etIC.
- Divisez celte ligne C G en plusieurs parties égales quelconques, et tirez par ses points de divisions les lignes FO qui vous donneront sur les lignes ou plans inclinés IC et AI les divisions apparentes des côtés A B de ces parallélogrammes (figure sixième), c’est-à-dire, lorsqu'elles seront vues du point E, et par la réflexion des deux miroirs DA et EC (figure cinquième), comme il sera expliqué ci-
- Tracez sur un autre papier la ligne A B ( figure huitième), égale à la ligne IC et à celle CB de la figure septième; tirez du point C, distant de celui A de la longueur IC (figure septième), la perpendiculaire D E ; faites-la égale au côté A C d u parallélogramme A B CD (figure sixième), et qu’elle soit partagée en deux parties égales parla ligne A B; partagez celte ligne DE en un même nombre de parties que vous aurez divisé les côtés A C des parallélogrammes, et tirez du point B les lignes B 0 qüi doivent passer par ces points de divisions, et celles B H et BI qui doivent passer par les points D et E, et être terminées par la ligne perpendiculaire HI,que vous tirerez à l’extrémité A de la ligue AB.
- Portez ensuite du point C au point A (figure huitième), toutes les divisions inégales de la ligne CI (figure septième), et conduisez par ses points d» divisions les lignes F G parallèles à celle D E.
- Ces divisions étant faites, le trapèze HDIE (figure huitième) sera divisé eu autant de quarrés perspectif:
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- SUR LA CATOPTtiïQÜÈ. Ï3?
- toec'tifs que l’un des parallélogrammes semblables
- abcd.
- Avez un cartoh ABC ( i ) ( figure cinquième); ployé vers son milieu B et posé sur une planchette de manière qu’il s’élève an point B de la hauteur Hl(figure septième); tracez sur chacun de ses côtés AB et BC le trapèze H IDE de la figure huit * jcttoutesses divisions, en observant que la lignëHI doit répondre au pli B ; transportez danscbactin de ces trapèzes tous les traits des deux objets que vous aurez représentés sur les divisions de ces deux pa-raliélogratiralps ÀBCDj en observant les précautions indiquées ci devant ( 2 ).
- Ces deux tableaux difformes étantaehevé?; disposez përpéndiculairemënt à chacun de leurs extrémités A etC, deux petits miroirs plans M et N de la grandeur d’un des deUx parallélogrammes ABCD* et placez au-dessus les deux petites pièces de cuivre D élE percées d’un troü de deux ou trois lignes pour servir de point de vue: ces deux du-vertures doivent être élevées au dessus de la planchette A C de la hauteur F B ( figure septième).
- E F F F T.
- Lorsque l’œil sera placé au point de vue D (figurecinquième), ce qui a été peint diflbrmément sur la partie B C du carton ABC, sera vu en entier dans le miroir M,et paroîtraentièrementconformë au sujet régulier tracé sur l’un des deux parallé-
- (1) Ce carton doit être de là largeur HI (figuré hui-* tième).
- (1) Deuxième Récréation,page78.
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- RÉCRÉATIONS unes ABCD (figure sixième ); et si foi
- x.rW?-d,wB’ onapr“
- ne soupoonne pas que chaque miroir que la moitié du tableau ABC. Il est e
- NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- VALAIS MAGIQUE.
- Construire un Palais defigure hexagone, ayant six portiques, à travers chacun desquels regardant son intérieur, les objets apperçus semblent alors le remplir entièrement, quoi-qu’étant vus par chacun d'eux, ils paraissent
- ACEZ sur le plan hexagone ABCDEF (figure uère , planche vingt-cinquième) qui sert de i cet édifice, les six demi-diamètres G A, G B, GD,GE, et GF, et élevez perpendiculaire-
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- SUR LA CATOPTRIQUE. ij?g quels se joignent tous exactement au centre G (i ) : ornez les objets extérieurs de celte pièce (c'est-à-dire, ceux quise trouvent vers les angles saillans de cet hexagone), de six colonnes et de leurs en-tablemens, qui puisse servir en même-temps à soutenir et contenir ces miroirs par des rainures ménagées vers les côtés intérieurs de ces colonnes (voyez le plan et profil, figure première) : couvrez cepetit édifice de telle façon que vous jugerez con. venable.
- Disposez dans chacun des six espaces triangulaires compris entre deux de ces miroirs, de petits objets de carton faits en relief (2) représentant six différons sujets qui puissent, eu prenant une forme hexagone, produireun ; Ife agréab!e;e' avez soin sur-tout de masquer par queiqu'objet qui ait rapport au sujet la plus grande partie de l’endroit où se joignent les miroirs, qui, comme on l’a dit ci-dessus, doivent tous tendre au centre commun G.
- EFFET.
- Lorsqu’onregarderadans l’une ou l’autre dps six: ouvertures de ce palais magique, comprises entre deux de ces colonnes, le sujet qui aura été disposé dans chacun des espaces triangulaires intérieurs, étant répété six fois, paraîtra remplir totalement ce petit édifice; ce qui produira une illusion assez
- (1) L’ouv erture de ces miroirs doit former un angle de 60 degrés.
- (x) On peut ajuster dans cette pi.èce différentes petites ligures d’émail.
- K Z
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- ,4o RÉCRÉATIONS
- extraordinaire, si les sujets choisis sont convenable# à l’effet que produit la disposition de ces miroirs. Nota. Si on place entre deux de ces miroirs une
- Sartie de fortification, telle qu’une courtine et eux demi-bastions, on appercevra une citadelle entière entourée de six bastions; si l’on représente quelque portion d’une salle de bal, ornée de lustres et de personnages, on appercevra tous ces objets multipliés et dans une disposition agréable
- Cette pièce peut se construire également sur une base triangulaire ou quarrée, et elle est également agréable, mais alors on ne peut y mettre que trois ou quatre sujets différens : les parties de ces sujets qui sont parallèles aux côtés de ces édifices, prennent toujours une forme semblable
- DIXIÈME RÉCRÉATION.
- OPTIQUE ORDINAIRE, A MIROIR INCLINÉ.
- Ces sortes d’optiques sont entre les mains de tout le monde; mais comme tous ceux qui s’amusent à les construire eux-mêmes ne prennent pas toujours toutes les précautions nécessaires pour leur procurer le plus grand effet, on a cru convenable d’en donner ici la description.
- Faites construire une boîte CD E F GI ( figure deuxieme, planche vingt-cinquième), de forme
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- SUR LA CATOPTRIQUE. 14* pyramidale, ayant à sa base F G environ dix-huit pouces de longueur sur un pied de largeur, et vers le haut neuf pouces depuis H jusqu’en D, et six pouces depuis G jusqu’en H; que d’un côté cette boîte soit ouverte presqu’entièrement sur sa largeur , et que cette ouverture soit couverte d’une gaze, excepté vers le bas par où on insère les vues gravées et colorées qui se placent successivement sur le fond I GE F de cette boîte.
- Ajustez au-dessus d’elle une deuxième boîte, ayant la forme d’un parallélipipède, et ménagez-y une ouverture circulaire d’environ six pouces de diamètre , dans laquelle vous mettrez un cadre tourné, contenant un verre convexe O, ayant pour foyer (1) la distance de ce verre au centre du miroir ci-après, et celle de ce miroir au fond de la boîte.
- Placez dans cette boîte le miroir plan M N que vous inclinerez à quarante-cinq degrés, afin qu’en, regardant à travers le verre O une estampe mise j au fond de cette boîte, elle paroisse située perpendiculairement en face dé ce même verre.
- Ayez une quantité d’estampes représentant diverses vues (2), peignez-les légèrement, en imi-
- (1) Ces verres doivent avoir vingt à vingt-quatre pouces de foyer ; si le foyer étoit plus grand, l’objet ne seroit pas assez amplifié, et s’il étoit plus court, les côtés de l’estampe prendraient une courbure désagréable, et d’un autre côté, l’objet ne paroîtroit pas assez éloigné ; en général plus les estompes qu’on emploie sont grandes, plus le foyer du verse doit être long.
- (2) Toutes sortes d’estampes ne sont pas convenables, il ftmt choisir celles où il y a le plus de lointains. Dans quelque
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- J42 récréations
- tau' autant qu’il sera possible 1« couleur naturelle de.-, obje»);, et en aflbiblis>ant beaucoup vos teintes dans les lointains; ménagez aussi de grands clairs sur les devants, en ne metlant presque pas de couleurs aux endroits où il y a très-peu de gravure : coupez le papier qui entoure la gravure, et collez-les sur un cartou de la grandeur du fond de la boîte, et s’il restedefe-pace entre l’estampe et le bord du carton, cou vrez-le d’un papier noir (1).
- EFFET.
- Ces sortes d’optiques représentent au naturel et en apparence dans l’éloignement toutes les vues, paysages, palais et autres sujets d’architecture qu’on met dans cette boîte, il suffit de la placer de manière que ces objets reçoivent beaucoup de jour; ils sont aussi fort agréables lorsqu’on les éclaire avec deux ou trois lumières.
- Aota. On peut rendre ces optiques plus agréables, en découpantles estampes , ou en les laissant transparentes aux endroits qui sont susceptibles d’être lumineux, tels que les vitrages qu’on suppose être éclairés du soleil, les ciels, les eaux et cascades, les incendies , les illuminations , etc. Mai commeil est indispensable alors de les éclairer par-derrière et par-devant, il faut changer la forme de la boîte, lui donner celle d’une caisse
- sujet i|Ut* ce soit, il est essentiel aussi qu’elles ne soient pas trop chargées di gravure.
- (i) Cette i ordure noire est fort essentielle, afin que l’œil n’apperçoive aucun autre objet apna-ent que l’estampe ; par cet', n.cme raison, il est nécessaure de pemdreegalenient eu noir tout l’iutcrieur de la boite.
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- SUR LA CATOPTRIQUE. 143
- et supprimer le miroir incliné , afin de pouvoir placer l’estampe en face et au foyer du verre ; le côté de cette boîle où se met l’estampe doit être entièrement à jour , et il faut y ménager deux coulisses, l’une pour y faire couler le châssis sur lequel l’estampe doit être collée par ses bords , et l’autre pour y placer un second châssis garni d’un papier très-fin , verni et transparent, au travers duquel on doit éclairer fortement cette estampe : il faut aussi laisser une ouverture au-dessus de la boîte poHr éclairer intérieurement plus ou moins les estampes ; et afin de le faire avantageusement , il faut, pour la couvrir, avoir trois dilïërens châssis garnis d’un papier verni, l’un fort transparent pour les objets qu’on suppose être éclairés du jour, l’autre pour ceux qui représentent une nuit et dont le papier doit avoir reçu une légère teinte de bleu, qui répand un ton convenable sur toute l’estampe ; le troisième doit avoir été teint d’une couleur rougeâtre, afiu de donner uu tonde feu naturel aux estampes qui représentent des incendiesou des illuminations. Toutes ces précautions, ainsi que celle de les éclairer plus ou moins d’un côté ou d’autre, sont indispensables pour parvenir à imiter la nature dans toutes ses variétés , et procurer à tous ces différées objets un air de vraisemblance , en quoi consiste tout l’agrément de ces sortes d’optiques qui ne sont plus que des choses fort communes dès qu’elles ne font pas une certaine illusion. A l’égard des pièces avec illuminations, on les découpe avec de petits emporte-pièces de différentes grosseurs ; les plus gros sont pour les objets les plus avancés, et les plus petits pour les loin-
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- *44 RÉCRÉATIONS
- tains; il faut aussi que 1-s trous soient plus près dans les parties qui tendent au point de vue.
- ONZIÈME RÉCRÉATION. OPTIQUE E?ï FORME THÉÂTRALE.
- CONS T RU ÇTIQîf.
- Ce tte optique est composée d’une boîteABCB £ figure troisième, planche vingt cinquième ), dans laquelle le verre et le miroir sont placés de même qu’il a été dit à la précédente Récréation ; on range le l«»ng des coulisses faites au côté, et à des dis- ! tances inégales, qui vont toujours en augmentant ver* le bas, des cartons découpés D, etc., forma1’! des espèces de décorations de théâtre, au-des’‘>us desquels on met un fond qui termine le tout : le plus élevé de ces cartons forme une avant-scène , à travers laquelle on aperçoit le tout : pour le rendre plus agréable, on peut mettre à chaque coulisse un verre biancde couleur transparente qui,adoucissant de plus en plus le.; cartons les plus éloignés, de l’oeil, produisent un très-bon effet. Dans ces sortes d’optiques , le carton le plus éloigné du verre doit être placé à son foyer; il est bonde donner à ces boîtes deux pieds et demi de hau-tçiirgur une. largeur proportionnée.
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- SUR LA CATROPTIRQUE. 14S
- DOUZIÈME RÉCRÉATION.
- OPTIQUE A MIROIR, CONCAVE,
- PRÉPARATION.
- J^ybz une boîte A B CD ( figure quatrième, planchp vingt- cinquième ) d’environ deux pieds de long sur quinze pouces de large et un pied de hauteur; ajustez sur un des plus petits côtés de celte boîte v»n miroir concave (i), dont le foyer des rayons parallèles soit environ de même longueur que cette boîte ; placez vers l’endroit I L un châssis de carton noirci et découpé à jour d’une grandeur suffisante pour pouvoir apercevoir dans le miroir H l’image du sujet placé sur le côté intérieur E B F 1D de cette boîte.
- Couvrez le dessus de cette boîte depuis A jusqu’en I, afin que le miroir H se trouve entièrement dans l’obscurité ; que l’autre partie IB soit couverte d’un verre garni d’une gaze; faites une ouverture G vers le haut du côté de la boîte E B ; à laquelle vous donnerez quatre pouces de largeur sur deux pouces de hauteur; c’est par elle que vous regarderez les vues d’optique qui doivent être placées sur ce même côté et en face du miroir, et que vous ferez glisser au travers
- (r) Si l’on, peut se procurer un miroir de même grandeur que le plus petit côté de celte boîte, cela sera plus avantageux, et on pourra, alors supprimer l.ç carton IJ*.
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- 34G récréations
- d’une ouverture que vous pratiquerez versEF(i), Nota. Il faut employer des miroirs de glac0 étamés et courbes, et ne pas faire ces boîtes trop pelites, ce qui obligerait de se servir de miroirs dont le foyer étant très-court, grossirait trop les objets ,et les rendrait même difformes, particulièrement vers les bords, ce qui serait fort désagréable à la vue ; les verres convexes ont aussi ce défaut, lorsqu’on considère avec eux des objets d’une trop grande étendue ; 'en général , les estampes dont on se sert dans toutes les optiques, ne doivent pas être plus larges que les deux tiers de la longueur du foyer du verre au travers duquel on doit les voir.
- TREIZIÈME RÉCRÉATION.
- Lorgnette singulière, avec laquelle il paroît qu'on découvre les objets au travers des corps opaques.
- CONSTRUCTION.
- Ayez un tuyau de carton de forme quarrée d’environ deux pouces et demi de long sur huit lignes
- (i) On peut joindre ensemble toutes les vues qu’on veut employer, en les collant sur une bande de toile qu’on fera | tourner sur des rouleaux placés perpendiculairement aux angles B D et E F de cettej boîte, ou les fera passer successivement au moyen d’une petite manivelle ajustée sur 1 axe de ces rouleaux • celte mauivelte peut cire placée aussi vers les côté de la boîte , au moyeu des deux roues de champ A et B, et des pignons C et D ( figure première» planche vingt - sixième).
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- SUR LA CATOPTRIQUE. 147 de largeur ( figure deuxième , planche vingt-sixième ); divisez sa longueur A B en (rois parties égales C, E, D, et insérez dans chacun des deux espaces C et D un petit miroir plan incliné à quarante-cinq degrés, et dont lesdeux surfaces réfléchissantes soient parallèles ; faites au côté de ce tuyau qui se trouve en face d’un des miroirs, deux ouvertures circulaires F et G de quatre à cinq lignes de diamètre , et deux autres fl et I à celui qui lui est opposé: que toutes ces ouvertures soient disposées de manière que celle G soit vis à-vis le miroir incliné N O, celle H , vis à-vis l’autre miroir L ’vl, et les deux autres F et Ivis-à-vis l’unede l’autre.
- Ajustez à l’extrémité B de ce tuyau une queue tournéeP, qui soit coupée quarrément à l’endroit B vers lequel le carton qui forme ce tuyau doit être collé sur une gorge ménagée à cet elïêt.
- Ayez un cercle de bois tourné A B ( figure troi-siè rie) d’un poucè d’épaisseur, creux en dedans, afin que le tuyau ci-dessus puisse y couler librement; couvrez-le des deux cô'és d’un verre ( 1 ) garni en dess..usd'un diaphragmede papier auquel vous fierez une ouverture H de cinq à six lignes de diamètre.
- E F F E T.
- Lorsque ce tuyau garni decesdeux miroirs sera entièrement enfoncé dans le cercle A B (2). si on regard e quelqu’objet au travers de cette lunet t e, ou
- (') On peut se servir de verres convexes d’un côlé, afin que celle lorgneile grossisse lesobjels.
- (2) Le diamètre de ce cercle doit ôtrede même longueur que ce tuyau de carton.
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- j4« RECREATIONS le verra de même que si on le regardoit avec une lunette ordinaire, telle que celle qu’on nomme communément lorgnette.
- Si au contraire on retire le tuyau de manière que le miroir LM ( figure deuxième ) se trouve placé vis-à-vis le trou H, l’ouverture faite en G, qui étoit masquée lorsque le tuyau é toi t ent ièrem en t enfoncé dans le cercle, se découvrira ; si l’on regarde alors au travers de la lorgnette, l’objet sera apperçu par la réflexion des deux miroirs ; et comme la vision se fait toujours en apparence par une ligne droite, on s’imaginera naturellement le voir au travers de tout corps opaque qu’on placera de l’autre côté de cettelorgnette,etsi on en éloigne un peu l’oeil ,il semblera que ce corps est perce à jour.
- RÉCRÉATION.
- Le tuyau ayant été poussé jusqu’au bord du cercle de cette lorgnette, on la donnera en main d’une personne, a lin de lui faire reconnoître par elle-même qu’elle distingue, au travers des verres qui la composent, les objets qui lui sont présentés : on lui fera entendre qu’on peut, par son moyen, distinguer les objets au travers même des corps opaques : on reprendra cette lorgnette, et retirant adroitement, le tuyau mobile de la longueur nécessaire, on lui dira de placer sa main de l’autre côté pour en coucher l’ouverture, ce qui lui causera une surprise assez étrange, en ce qu’elle croira voir au travers de sa main même , l’objet placé au-delà de cette lunette.
- Nota. Il faut d’abord donner la lorgnette à voir,
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- SUR LA CATOPTRIQUE. 149
- >t la reprendre ensuite, afin cjuen la présentant ioi-même vis-à-vis l’œil de la personne, on en îuisse reculer subtilement le tuyau: il est essentiel aussi (afin que d’autres personnes ne puissent découvrir le trou qu’on est alors obligé de démasquer ), de faire regarder un objet placé à piat sur une table; cependant s’il n’yavoit personne au-devant de la lunette;on pourrait la représenter dans une situation verticale.
- QUATORZIÈME RÉCRÉATION.
- Faire paroître dans un miroir des cartes que différentes personnes ont librement et secrètement choisies,
- CONSTRUCTION.
- Ayez un cadre circulaire NO (figure quatrième , planche vingt-sixième) de sept à huit pouces de diamètre, construit de façon qu’il puisse entrer dans une ouverture faite à une cloison fort mince, du moins vers cet endroit (voyez le profil, figure cinquième ) ; observez que du côté où il doit être vu, il faut qu’il excède cette cloison, de manière qu’il semble être posé par-dessus ; et que de l’autre il doit eu être à fleur , afin que la galce ci-après qui se pose derrière cette cloison, paroisse être placée à l’ordinaire dans ce cadre.
- Ayez une glace de huit pouces de largeur sur deux pieds de longueur, montée sur un châssisBCD
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- i5o RECREATIONS E (liguresquatrième etcinquième); ôtez le tain an* endroits F et G, c’est-à-dire,de la grandeur de chacune des deux cartes qui doivent y être colle'es c’ ce même côté : que ce châssis puisse couler libr. ment dans un autre châssis ILMH, auquel doit être ajustée une traverse P Q, et que ce dernier châssis puisse tourner en tous sens sur son centre au moyeu d’un pivot R, qui doit passer au travers d’une règle de bois S T, coudée par ces deux extrémités S et T, et attachée perpendiculairement au revers de cette cloison. (Voyez figure sixième).
- E F Fi
- T.
- Cette pièce ayant été ainsi adaptéeà une cloison s l’on fait couler fort doucement la glace renfermée dans le châssis B C DE, ceux qui seront du côté de ce miroir ne s’appercevront aucunement de son mouvement; par conséquent, lorsque les endroits de ce miroir où sont les cartes s’avanceront ils se persuaderont que ce sont les cartes mêmes qui traversent ce miroir, et il semblera q n’elles passent entre son tain et la glace: d’un autre côté,, celui qui fera agir ce miroir pouvant très-facilement le conduire en tous sens, il y fera en apparence entrer et sortir ces cartes par tel côté qu’il voudra.
- RÉCRÉATION.
- On fera tirer forcément et à différentes personnes, deux cartes semblables à celles que peut indiquer ce miroir ; on les leur fera remettre dans h
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- SUR LA CATOPTRIQUE. 1S1
- jeu, et faisant sauter la coupe (ï),on les fera revenir au-dessus du jeu, pour ensuite les escamoter en les tenant cachées dans la paumedelamain;on rendra eusuite le jeu aux personnes qui les auront choisies, et on leur fera examiner que leurs cartes ne se trouvent plus dans ce jeu; on annoncera qu’elles vont traverser ce miroir l’une après l’autre, et on demandera à celle qui aura tiré la première carte, par quel endroit elle veut que sa carte y arrive, et suivant sa réponse, la personne cachée avec laquelle on doit être d’intelligence, la fera avancer doucement, après avoir fait tourner de même la glace, afin de la faire entrer par le côté qui aura été choisi ; et on commandera ensuite à cette carte de sortir par un autre côté : on agira de même à l’égard de la deuxième carte. Prenant ensuite le jeu qu’on a dû faire remettre sur la table,on posera au-dessus de lui les cartes qu’on tient cachées dans sa main, on les fera passer au milieu du jeu, et on le remettra successivement à ces deux personnes, en leur faisant remarquer qu’elles y sont déjà revenues (2).
- Nota. On doit placer ce miroir dans un endroit Un peu élevé, afin qu’on ne puisse pas, en y touchant, s’appercevoir de son mouvement, et il faut le bien essuyer, en sorte qu’il n’y paroisse aucune tache ni poussière ; on peut faire paraître de la
- (x) Voyez au troisième volume la manière de faire les coupes de cartes.
- ( (a) Cette pièce, dont j'ai vu l’effet chez la personne qui l’ayant imaginées bien voulu me la communiquer, fait une du s ion fort singulière.
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- i5a RÉCRÉATIONS
- même manière une fleur, une espèce de fantôme!; et toute autre chose à laquelle il sera facile d’ap. pliquer quelques amusemens.
- QUINZIÈME RÉCRÉATION.
- LÜNETTE 1 A' C O MP II É H EN SI BI. h
- CONS ÎRUCTION,
- fiENFÈr.MÈz dans un tuyau quarré et coude1
- (figure première, planche vingt-septième) lesquatre petits miroirs O, P, Ç), R, et les disposez de manière qu’ils formentexactementavec lescô'êsde ce tûyad des angles de quarante cinq degrés; faites deux ouvertures circulaires à chacune des deux extrémités À et fl, dans lesquelles vous fixerez d’un côté deux tuyauxi'onds G et F,et de l’autre, ceux T. etM(ijj èn observant que dans ces derniers doivent entrer les deux autres tuyaux mobiles H et X.
- Garni-sez cette lunette d’un verre objectif dd Côté G et d’un verre oculaire concave du cÔt é P’ (z) et réglez le foyer de ces deux verres, eu égard à la longueur de la lunette qu’il faut supposer égale à celle du i-ayon visuel ponctué, qui entrant par fou-
- (i ) Ces quatre tuyaux ne doivent pas entrer au-dessns dit tuyau coude, afin dé ne pas gêner l’effet des miroirs qui y soflt
- (2) On peut se contenter de mettre aux deux extrémités de cfe’ie lunette un verre plan.
- verture
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- SUR LA CATOPTRIQUE. i53 verture G va par diverses réflexions se rendre à l’ouverture opposée F, où est placé cet oculaire. (Voyez cette figure.)
- Mettez un verre quelconque aux ouvertures des tuyaux mobiles L et M, et posez cette lunette sur son pied E(i);disposez-la de manière qu’elle soit mobile au point S, afin qu’on puisse l’élever ou la baisser à volonté.
- E F F ET.
- Lorsqu’ayant placé l’œil en F, on regardera au travers de cette lunette, les rayons de lumière émanés de l’objet T, passant au travers du verre objectif G, se réfléchiront successivement à la rencontre des miroirs O, P, Q, R, et parvenant par ce moyen en F, ils y peindront à l’œil cet objet, et ces rayons paroîf ront venir directement d u corps dont ilsseront émanés.
- Les deux tuyaux mobiles H et I étant rapprochés Fun de l’autre, on dirigera cette lunette sur un objet proche ou éloigné quelconque, et faissant regarder une personne au travers de cette lunette, on lui demanderasi elleapperçoit bien distinctement l’ob-ietquiest vis-à-vis; on éloignera ensuite les deux tuyaux H et I, et laissant entr’eux un intervalle suffisant pour y passer la main ou tout autre corps, on lui annoncera que cette lunette a la pro-
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- >54 RÉCRÉATIONS
- priété de faire apercevoir les objets au travers des corps les plus opaques; pour l’en convaincre, ou lui dira de regarder dans cetle lunette, et elle sera très-surprise de voir ce même-objet au travers de sa main, laquelle lui paraîtra percée à jour (i).
- Nota. Cette Récréation produit une illusion d’autant plus ordinaire, qu’on n’apperçoit pas facile-mentce qui peut produire un pareil effet : la pièce coudée paraît être faite de cette sorte, pour soutenir les deux côtés de la lunette qu’on est obligé de séparer pour y placer le corps opaque, et d’ailleurs de quelque côté qu’on regarde dans cette lunette, on voit toujours le même effet, et l’on n’apperçoit en aucune façon les miroirs qui y sont contenus.
- SEIZIÈME RÉCRÉATION.
- LES MIROIRS E NC IIA N TÉS.
- CONSTRUCTION.
- F AiTEsàla cloison AB {figuredeuxième, plane!» vingt-septième ) deux ouvertures CD et EF de hui Pouces de hauteur sur six de largeur, et éloignez les entr’elles d’environ un pied ; entourez-les d’uni bordure; ces ouvertures doivent être à la hau teur de la tête d’une personne ordinaire, afi qu’on puisse regarder commodément-Garnissezcf
- (i) Il semble que la main esl entièrement percée à jo:)' particulièrement forscj u’on éloigne un peu l'œil de l’oculal
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- Ü R LA C ATÔPTRTOUE. iS5 $eux bordures d’une glace de miroir sans être au tain.
- Ajustez derrière cette cloison deux miroirs H et I, et qui étant placés comme l’indique cette même figure ; soient inclinés sur cette cloison des quarante-cinq degrés; donnez-leur un pied de hauteur sur seize pouces des large ; couvrez de carton l’espace H I contenu entre ces deux miroirs ainsi, que ceux A, H, T, B qui se trouvent au-dessus et au-dessous d’eux; que le tout soit noirci en-dedans et bien clos, afin qu’il n’y puisse entrer aucune lumière ; avez encore deux petits rideaux qui couvrent intérieurement ce cadre et que^vou^ puissiez ouvrir ou fermer à volonté. --
- E F F E T.
- Lorsqu’une personne se sera placée eif'Jacç :e$ près de ces deux miroirs, au lieu de se^ro^ représentée elle-même dans la glace, elleapperce-vra l’objet qüi se trouvera être en face de l’autre miroir, en sorte que si deux personnes sont placées vis-à-vis de ces miroirs, elles y verront réciproquement leurs figures.
- RÉCRÉATION.
- On placera une personne en face de chacun de cesdeux miroirs, eltirant en même-temps les deux rideaux(i) qui les couvrent, on les surprendra, beaucoup par cette plaisante illusion.
- (i)On peut ajuster ces deux rideaux sur un même stsr, »fin de pouvoir les lever ou les abaisser du même coup.
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- ,56 .RÉCRÉATIONS JSota. On peut mettre deux bougies allumées à côte' de chacun de ces cadres pour éclairer davantage le visage des personnes qu’on poste vis-à-vis ces miroirs; sans cette précaution, cette Récréa-lion ne ferait pas un grand effet.
- DIX - SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- Miroir dans lequel on se voit de profil, quoiqu 'on s’y regarde de face.
- CONSTRUCTION.
- Faites faireune boite A BCD (figure troisième, planche vingt-septième)ayant la forme d’un cube, d un pied de diamètre, qui soit ouverte du côté CD;appliquez un miroir plan sur chacun des trois côtés intérieurs A D, AB et BC; couvrez-la dessus et dessous d’une planche CEDBA, formant l’angle CED; couvrez les côtés DE etEC avec deux cartons , à chacun desquels vous ménagerez une ouverture ovale M (figure quatrième) d’environ huit pouces de hauteur; disposez enfin le tout de ma-niere qu’on ne puisse appercevoir le miroir qui est appliqué sur le côté AB.
- Soutenez cette boîte au moyen du pied N, en sorte qu’elle se trouve élevée à la hauteur d’une personne ordinaire; ou posez-la sur un endroit suffisamment élevé.
- E E F E T.
- Lorsqu’une personne placera sa tête vis-à-vis
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- SUR LA CATOPTRIQUE. 757
- l’ouverture M( figure quatrième), elle se trouvera située de profil par rapport à l’aulre ouverture, et c’estce même profil qu’elle appercevra par l’ouverture MO, comme il est aisé de le voir par les différentes réflexions tracées sur cette figure troisième.
- Nota. Cette pièce demande à être exécutée un peu en grand, sans quoi on ne pourroit se placer dans la situation convenable à cette illusion; la dimension de la boite doit être au moins d’un pied sur chacun de ses côtés, et de dix à douze pouces de hauteur. F
- DIX-HUITIÈME RÉCRÉATION. MIROIRS TROMPEURS.
- CONSTRUCTION.
- Â.VEZune boîte ABCD^figure cinquième,planche vingf-septième)defigurecubique,d’environ dix pouces de dimension; qu’elle soit, soutenue sur un pied P.ensortequ’ellesetroùve élevée à la hauteur ordinaire de là t ête d’une personne ; faitesà chacun des quatre côtés de cette boîte une ouverture ovale G. H, I et L, dont le plus grand diamètre ait six pouces..
- Insérez dans ôètté boîte A B CD ( voyez le plan, !i^iivesixième)fleuxmiroirs A D adossés l’uncontre l’autre ; disposez-les de manière qu’ils la traversent diagonalement,etsoient posés verticalement sur son fond : ornez au-c! ehors les q ua tre ouvertures d e ce tte boite (l’un cadre, et couvrez entièrement chacune d'elks d’au petit rideau monté sur un stor ,de ma-
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- ,58 RÉCRÉATIONS
- nière que vous puissiez les élever et les abaisser tous
- en même temps.
- EFFET.
- Lorsqu’on aura placé une personne E ( figure sixième) en face du cadre qui est sur le côlé AB, elle appercevra dans le miroir celle qui aura été placée en G, et réciproquement cette dernière personne appercevra celle située en E; ce même effet aura lieu à l’égard de celle qu’on placera vers E et H, et comme la vision se fait toujours en apparence par une ligne droite, la personne placée en E imaginera que celle située en G est à l’endroit H.
- RK CREATION.
- On propose à quatre personnes d'e se placer en face et à distances égales de chacune des ouvertures de cette pièce d’optique; on élève ensuite les rideaux tous ensemble, afin qu’elles puissent se regarder mutuellement et tout à coup au travers de ces ouvertures, et au lieu d’y voir la figure de la personne qui leur fait fàee, elles appercoivent réciproquement celles qui sont de côté; elles sont d’autant plus surprises, qu’elles ne peuvent rien voir autre chose danscette boîte que oesquatreouvertu-resqui par pissent à jour et dans leur vraie situation.
- Nota. L’intérieur de cette boîte ( de même que celui de la précédente) doit être peint en noir et les miroirs doivent être sans bordure..
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- SUR LA CATOPTRIQUE. i5jj
- DIX-NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- P O L É MOS CO P E S.
- O. nomme polémoscopes tous les différens ins^ trumens ou lunettes de eat-optrique ou dioptrique* par le moyen desquels on peut appercevoir ce qui se passe dans un endroit, sans être vu :ellescontiennent,outre leurs verres ordinaires, un ou plusieurs miroirs plans qui renvoient par réflexion l’image» de l’objet aux yeux du spectateur. Onfaitdeces sortes d’instrumensen petit, qui ont la forme de lunettes de spectacle, avec lesquels il semblequ’on regardedevantsoi,'pendantqu’on regardeau corn» traire d’un autre côté. On satisfait par-là une curiosité, qui sans cela passeront souvent pour une indiscrétion très-déplacée.
- La construction de cespolémoscopesne consiste qu’à insérér dans une lunette ordinaire un miroir incliné et à mettre le verre objectif sur le coté de cette lunette; on peut, au moyen du tuyau mobile qui sert àla fixer au point de vue, et en ajoutant un autre objectif à son extrémité, s’en servir de même que d’une lunette ordinaire; il ne s’agit que dedis-paser le miroir qui y est inséré- de manière qu’en raccourcissant ce tuyau il fasse coucher le miroir le long de la lunette.
- Endisposantun polémoseope.de manière que son tuyau soit posé verticalement le long d’une muraille,et que le miroirinclinésoitun peuau-de.sus, on-découvrira ce qui se passe au-dehorssans être vu.
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- ï6o RÉCRÉATIONS Un instrument de cette construction, rendu portatif, peut servir avantageusement dans les sièges et dans toutes les circonstances oùy il aurait du dan-geràse montrer au-dessusd’une muraille sanss’ex-poseraufeu de l’ennemi.
- On peut encore disposer ces polémoscopes de manière que le miroir puisse tourner, s’élever ou s’incliner, afin de voir facilement tous les divers objets qu’on appercevroit,sil’on étoit placé sur cette muraille à l’endroit même où est le ïniroir renfermé dans cet instrument.
- VINGTIÈME RÉCRÉATION.
- PIÈCE A HALLES A SIMPLE RÉFLEXION.
- Cette pièce decatoptrique, de même que celle à double réflexion, produisant l’illusion la plus singulière, ou a cru devoir entrer dans un détail étendu sur la manière de l’exécuter.
- CONSTRUTÏON.
- Ayez une grande boîte de bois, dont la face ABCD( figure première, planche vingt-huitième) ait environ deux pieds de hauteur sur quinze pouces de largeur ménagez vers sa partie supérieure une ouverture K de huit à neuf pouces de largeur, sur sept à huit de hauteur, et couvrez-la d’une glace transparente.
- Donnez deux pieds de profondeur au côté AB de cette boite (voyez le profil, figure deuxième, même planche ), et ajùstèz-v une séparation depuis E jusqu’en G, qui soit de la même largeur
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- SUR LA CATOPTRIQUE. i6t
- que celte boîtes; partagez sa hauteur en deux parties égales BE et ED.
- Elevez perpendiculairement dans la partie supérieure de cette boîte et à l’extrémité G de la séparation ci-dessus, une petite décoration N G de la forme d’une a vaut-scène de théâtre, et laissez-y une ouverture d’environ neuf poucesde largeur sur sept àhuit de hauteur (i). (Voyez ligure troisième.)
- Placez derrière cette avant-scène le miroir N F qui doit être incliné de trente à quarante degrés au plus (2), qu’il soit de la même largeur que cette boîte.
- Que l’espace intérieur contenu entre l’ouverture Ket cette avant-scène, soit décoré de diverses peintures et ornemens, tels que vous jugerez convenables , afin de le rendre plus agréable : couvrez le lessus de cette boîte d’unohâssis garni d’un verre, en-dessous uquel vous collerez un papier ou une 3ze, afin que la lumière puisse l’éclairer un peu bas son intérieur.
- Cette première préparation étant faite dans les importions ci-dessus détaillées, disposez le plan ncliné ci-après, etfaites-le île grandeur à pouvoir 'introduire1 dans cette boîte par une porte que vous oénagerez vers l’endroit A G, c’est-à-dire, au côté ’pposé à l’ouverture antérieure K.
- (t) Celle avant-scène doit être plus ou moins ouverte , don que la distance de l’ouverture K sera plus ou moins lignée du miroir P, attendu qu’oit ne doit rien découvrir Ncôtéado la boîte, ce qui est très-essentiel dans celte pièce.
- ' (2) Moins le miroir est incliné, plus ou peut donner d'é-*u<1uï au pliui sur lequel roulent lés balles.
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- 16a RÉCRÉATIONS
- Construction du plan incliné.
- Ce plan IM (figure deuxième) doit être plus ou moins étendu et incliné sur la base C I) de cette boîte, eu égard à l’inclinaison plus ou moins grande qui aura été donnée au miroir N F ci-dessus (i).
- Sur la partie de ce plan qui fait face au miroir incliuéN F, dessinez un sujet, telqu'un jardin, un morceau d’architecture, etc. (voyez figure quatrième), de manière qu’il paroisse régulier (2), étant vu de l’ouverture K par la réflexion du miroir NF: et comme il pourroit arriver que l’on apperçût quelques endroits des côtés delà boîte, placez horizontalement vers G N une décoration qui puisse les masquer.
- Creusez dans ce plan incliné une coulisse F E de deux ou trois lignes de profondeur seulement, qu’elle soit par-tout d’égale largeur, et que malgré sa forme elle procure toujours et successivement une pente sensible à la balle qui doit en parcourir les diflérens détours et circuits indiqués par la figure quatrième. Observez que cette balle, après avoir parcouru cette coulisse FË, doit sortir par une ouverture faite vers E, et passer le long d’une autre coulisse PO (figure deuxième, planche vingt-huitième), d’où tombant dans l’uae des boîtes H de
- (1) Moins ce miroir est incliné, plus on doit étendre le plan vers D , el -linimief par conrequem son inclinaison.
- (2) Celle représentation qui doit cive difforme, diffère d’au tant plus de celle apparence, que le plan sur lequel elle e»' peinte se trouve incliné.
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- SUR LA CATOPTRIQUE. i63
- a pièce mécanique ci-après, elle soit reportée de nouveau au haut de ce plan incliné.
- Ayez plusieurs petites balles de cuivre de cinq à six lignes de diamètre,quipuisseut descendre et cou-facilemenl le long de la coulisse ci-dessus (ï). Disposez enfin dans l’intérieur et dt-sdeuxcôlés de cette boîte vers l'endroit R, deux petites plaques de fer-blanc garnies de leurs bobèches pour y recevoir deux bougies Q qui doivent servir à éclairée ce plan incliné ; réservez-y une ouverture, afin de pouvoir les allumer, et qu’à cet effet ces plaques jservent elles-mêmes de porte: couvrez-les d’un [chapiteau de fer-blanc,auquelsoit adapté un tuyau, [qui sortant au-dehors de îa boîte, empêche que la [fumée n’en gâte l’intérieur (2).
- c o n s T
- L U C T I O N.
- T)u mouvement mécanique qui sert à remonter continuellement les balles au haut du plan incliné.
- Laites construire un rouage (figure première; planche vingt-neuvième), renfermé dans sa cage
- (1) Il est à propos de se ménager le moyen de pouvoir élever plus ou moins le plan incliné, pour régler la vitesse avec laquelle cette balle doit le parcourir.
- (a) Si l’on veut se dispenser d’éclairer cette boite en dedans , il suffira alors d’en laisser à jour les côtés inférieurs et de les couvrir seulement d’un verre garni d’une gaze, afin d’empêcher qu’on ne puisse voir dans son intérieur ; alors la lumière du jour ou celle de quel que bougies placées convenu hlement verscet endroit suffiront pouréclairer le plan incliné.
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- ,64 RÉCRÉ AT 10 N S de cuivre EFGH, et composé d’un barillet (i) avec .son ressort et sa roue dentelée A, d’une autre roue R, dont le pignon engrène dans la roue'A, d’une troisième roue C, dont le pignon'engrène de même dans la roue B , et d’un volant (2) D, dont le pignon engrène dans la roueC: que l’axe delà roue B excède d’un demi-pouce le dehors de cette cage, afin d’y pouvoir fixer la branche de cuivre HI. Cetl e branché doit porter àchacune de ses extrémités une boîte ouverte vers H etl, qui aille en s’élargissant un peuverssonfond.DansrintérieUr de chacune de ces boîtes doit être ajusté une petite plaque de cuivre mobilesurun pivotF et recourbée en È,afin que lorsqu’une des balles ( qui aura roulé sur le plan incliné) viendra à entrer au fond de cette boîte, elle élève par son poids cette espèce de bascule vers E, et la détache de l’endroit où elle doit se trouver arrêtée, en laissant par ce moyen à cette branche la liberté de tourner jusqu’à ce que son côté opposé soit arrêtéà son tour au moment que la balle ci-dessus, qui a été remontée, sortira de sa boîte pour tomber dans la coulisse qui doit répondre au haut de celle du plan incliné : d’où, étant descendue elle dégagera de nouveau cette deuxièmeboîte , et ainsi alternativement, jusqu’à ce que le ressort contenu dans la barillet soit entièrement détendu; ce qui peut avoir lieu un asez grand nombre de fois, et proporlionnément aux
- (1) Ce barillet doit être garni ü l’ordinaire d’un r'ochet et de son cliquet, afin de pouvoir remonter le mouvement.
- (2) Les ai'es de es volant doivent être mobiie3, afin d’en, ralentir ou accélérer le mouvement.
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- SUR LA CATOPTRIQUE. iG5
- nombres de la denture des roues et pignons qui composent cette mécanique. ( Voyez figure cinquième, planche vingt-huitième ).
- E F F E T.
- Lorsqu’après avoir monté le mouvement on jettera une boule parla rigole placée au haut du plan, et qu’elle roulera sur ce plan, celui qui sera en face de cette pièce s’imaginera quelle s’éieve par plusieurs détours, et sort par le haut de cet édifice, d’où il lui semblera qu’elle retombe ensuite pour s’élever de nouveau, ce qui étonnerad’autautplus que cet effet est contre l’ordre naturel des corps pesans, qui, dès qu’ils sont libres, tendent toujours à descendre.
- Nota. Lorsque, cette pièce est bien construite, elle produit une singulière illusion, et c’est une de celles de la Catoptrique qui ait été la mieux imaginée : on la rend encore plus extraordinaire en y ajoutant .un second miroir, comme on le verra dans la Récréation qui suit.
- VINGT-ÜNIÊME RÉCRÉATION.
- PIECE A BALLES A DO UBLE RÉFLEXION.
- CONSTRUCTION.
- Elle ne diffère de la précédente, qu’en ce qu’on wiet,au lieu du plan incliné IM (voyez figure
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- i66 RECRUTIONS
- deuxième, planche vingt-huitième), un mii'oif incliné à 46 degrés, et qu’on place alors au-dessous du miroir N F le plan incliné à jour ci-après, sur lequel roulentles halles.On dispose à cet effet vers F D, et dans une situation un peu inclinée, des petitescolonr.es, berceaux ou autres objets faits avec deux fils de laiton également disfaus( 1) qu’on joint par-dessus, et de distance en dislance, avec un demi-anneau, lequel doit être soudé de manière qu’il 11e puisse, en arrêtant ces balles, Jes empêcher de couler librement entre ces deux fils. (Voyez figure deuxième, planche vingt-neuvième ).
- On peut aussi, si l’on a suffisamment d’espace dans l’intérieur de cette pièce, placer au-dessus de ces fils de laiton un aut re rang absolument semblable, quanta la forme d u dessin et des contours, afin que les ballesayanl. parcouru le premier, parcourent ensuite celui de dessous; ce qui produit un effet des plus singuliers en ce que les balles venant à couler vers un même endroit, semblent en apparence passer F une au travers de l’autre: ce second rang doit communiquer avec le premier, et il doit être incliné dans un sens contraire.
- Au fond de cette boîte ( figure deuxième, planche vingt - huitième ) peut être encore placé un plan incliné S, semblable à celui IM, sur lequel,
- ( 1 ) Il faut donner à o
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- SURLA CATOPTRIOUE. ,G7 roulent les balles de la précédente Récréation, afin que les balles qui oit parcouru les coulisses ci-dessus puissent ( étant conduites le long d’un tuyau placé dans cette boîte ) descendre le long de ce nouveau plan, et soient apperçues de même qu’à la Récréation précédente , au moyen d’un miroir incliné qu’on mettra alors au lieu et place du plan incliné^ IM.
- Nota. Ces sortes de pièces peuvent se varier de differentes manières, soit par par la réflexion des miroirs, soit en employant plusieurs plans; ce qui dépend du goût, de l’intelligence et de l’adresse de ceux qui les construisent : on doit avoir soin de masq uer autant qu’il se peut les coulisses sur lesquelles roulent continuellement les balles, afin qu’on ne les apperçoive pas trop; eu général l’exécution de c es sortes de pièces n’est pas sans difficulté, particulièrement lorsqu’elles sont un peu chargées de contour, attendu la nécessité d’y ménager une pente égale et peu sensible, saus quoi les balles sont sujettes à tomber ou à s’arrêter.
- VINGT-DÉUXIÈME RÉCRÉATION.
- CO NE MAC I QUE.
- Tracer sur un cercle unefigure difforme, qui paroisse régulière étant vue par réflexion dans un miroir conique.
- CONSTRUCTION.
- Ayant décrit sur un papier le cercle ABC ( figure troisième, planche vingt-neuvième), par-
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- i68 RÉCRÉATIONS
- tagez sa circonférence en douze parties égales et tirez les six diamètre i - 7, 2-8, 8-9,4-10, 5 - 11,6 - i2 : divisez un des rayons de ce cercle en quatre par lies égales, ou en tout autre nombre, et tirez par ces points de divisions les cercles concentriques D E F.
- Dessinez sur ce cercle de papier ainsi divisé, l’objet régulier que vous devez tracer d’une ligure difforme sur le cercle de carton ci-après,
- Ayez un miroir conique ABC(figure quatrième), dont la hauteur A D soit égale au diamètre de sa base B C (1); qu’il soit d’uue figure très-régulière et bien poli; masfiquez-le sur un pied de bois tourné de trois ou quatre lignes d’épaisseur.
- Prenezavec un compas, et portez,sur un papier la ligne ï; D égal au demi-diamètre de la base de ce cône, et élevez à son extrémité D la perpendiculaire D A que vous ferez égale à la hauteur du cône : (irez la ligne B A qui représente ici le côté clu cône; déterminez dans la ligne AD prolongée vers E, le point E où vous voulez que soit placé l’œil pour appercevoir dans ce cône l’objet tracé sur le cercle de carton ci-après; et ayant divisé la ligne B D en quatre parties égales, tirez du point de vue E les lignes E 1, E 2, E 3, E 4.
- Prolongez le côté A B, et du point A comme centre, tracez la portion de cercie indéfinie E G,
- (:) On peut donner à ce cône un peut moins de hauteur qu • de diamètre de sa base, en se servant d’un carton plus gr.'.ad pour tracer le sujet dillorme.
- qui
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- SUR LA GATOPTRIQUE. qui coupera en F la ligne B F : faites l’arc de cwcle F G égal à EF, et tirez du point G, par les points de section que donnent sur la ligne A B les lignes E i, E a, etc. les lignefc G i, G 2, G 3
- ët G 4*
- Ayei un cercle de carton A B G D (figüre cinquième ) dont le rayon A E soit égal à la ligné DH (ligure quatrième), et. rlivisez-le èn douze parties égales par les rayons 1-7, 2-8, 8-9,4-10, 5-i 1,6-12, transportez sur un des rayons E A les distances D î, D 2, D 3, et D 4, et tirez pr ces points de divisions les cercles concentriques x, 2, 3 ét 4.
- CeS différentes préparations étant faites, transportez dans toutes les divisions de ce cercle tous les traits du dessin régulier que vous avez tracé sur le cercle A B G ( figure troisième), eu observant que celles qui sont sur l’un d’eux, les plus près du centre, répondent sur l’autre, aux cercles qui en é>ut lés plus éloignés, ainsi qu’il e st aisé de voir par lii tnéthodéqu on vient d’enseigner, dont lè résultat est de trouver, au moyen dé toutes ces divisions,-
- (1) Il faut beaucoup d'attention et de précision pourtrahss porter sur le cercle de carton ( figue cinquième) tous le traits du sujet dessiné sur le cercle A i> C ( figure troisième) Ce qui est contenu dans chacun des espaces de ce dernier , dbit être (racé dans cliacmi de ceux du premier qui y a rapport, et on doit avoir égard à la courbure que doivent prendre tous les traits de ce dessin ; toute ligne droite du-sujet régulier ( excepté celles qui sont rayons du cercle oir elle est tracée) forme différentes lignes courbes sur le cartoii difforme; ét le point qui est au centre du tableau régulier, forme le plus grand <j;'s cerclés du tableau formel
- li. s*
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- 170 RÉCRÉATIONS
- les différons angles d’incidence qui le tonnent sur ce miroir, et l’endroit du carton difforme où se rendent ceux de réflexions.
- Tous ces traits e'tant tracés (i), il faudra les peindre et les nuancer en employant les couleurs les plus apparentes, et dont les ombres soient les plus tranchantes. Les objets les plus simples sont ceux quiréussissent le mieux étant vus dansce miroir: on peut y représenter un volant, un cor-de-chasse, un papilion, une harpe, un colimaçon, etc. sans que l’œil le plus fin puisse le reconnoître sans le secours du miroir dans lequel seul il paroît régulier : si l’on avoit un miroir parfaitement bien fait, on pourvoit y représenter une tête ou même une figure entière, mais il est difficile d’en faire construire qui ayent un certain degré de perfection; c’est sans doute par cette raison que cette ingénieuse pièce d’optique (i) a toujours été un peu négligée.
- Pour apercevoircesfiguresdansleurplus grande régularité, il est essentiel que l’œil soit exactement situé au point de vue ; et pour n’avoir pointla peine de le chercher, ilfaut mettre à cet endroit un petit cercle de cuivre percé à son centre d’un trou de deux lignes de diamètre, et soutenu par une petite tringle de fer coudée et fixée au bord d’une planchette circulaire sur laquelle on posera le carton-difforme; ce carton doit être ferme, uni et point sujet à se voiler.
- ( i) Cette pièce d’optique, ainsi que le miroir cylindrique. ei t de l’invention du Ppre Niceron.
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- SUR LA CATOPTRIQÜÈ. 171
- EFFET.
- Lorsqu’on aura situé ce miroir au centre de $9 carton,igi que le sujet qu’on y aura peint sera vu du point E par la réflexion de ce miroir, il paraîtra très-régulier ; ce qui surprendra d’autantplus qu’il serafort difficile de distinguer le rapportqu’il peut vavoir-entrece qui est peint et le sujet qu’on ap-pcrcoîf.
- Nota.-On doit renfermer ces sortes de miroirs', ainsi que ceux à facettes, dans de petits étuis de carton, afin qu’ils ne se gâtent point et ne perdent pas leur poli, attendu qu’outre l’embarras de les (aire repolir, on détruit par-là la vivacité des angles de ceux qui sont à facettes, et on corrompt peu à peu leur forme : il ne faut pas non plus les ternir en les touchant avec les doigts, ce qu’il est facile d’éviter en les prenant toujours par le pied sur lequel il doivent être mastiqués ; on doit aussi avoir grand soin de les garantie de l’humidité,
- La plupart des miroirs de cette espèce n’étant pas parfaitement réguliers, il faut de nécessité accorder le dessin avec les irrégularités qui peuvent s’y trouver, ce qui se fait assez facilement en le regardant de temps à autre par le point de vue avant que d’en déterminer entièrement les traits : et par cette raison, il faut repairer la position du miroir sur le carton.
- Lorsqu’on fait faire de ces sortes de miroirs, il faut recommander aux ouvriers de les fondre du même métal que celui qu’ils emploient pour les
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- 172 RÉCRÉATIONS
- télescopes (t), il est très-blanc , très - compacfe et susceptible de prendre le poli le plus beau ; mais comme ce métal est fort dur à travailler et pres-qu’aussi cassant que le verre, les ouvriers emploient quelquefois le métal de cloche, dont la couleur est jaunâtre et le poli beaucoup moins vif.
- VINGT - TROISIÈME RÉCRÉATION.
- Tracer sur un cercle de carton une figure difforme qui paroisse régulière étant placée en face d'un miroir conique, et vue par une ouverturefaite au centre de ce cercle.
- construction.
- Soit ABC (figure deuxième, planche vingt-neiî-vième ) la coupe du miroir conique dans lequel la figure difforme que vous voulez tracer doit être
- (i) Ce mêla! est coinpdbé de quarante parties de cuivre de rosette et de dix-huit parties d’etain fin: ou fait fondre d’a-bordle Cuivredans un creuset qu’on a fait rougir et lorsqu’il est près de se mettre en fusion, on fait fondre séparément l’étain , qu’on verse dans le cuivre fondu, et qu’on mêle avec une tringle de fer rougie au feu : ou écume ce métal,et on y jet té à trois reprises différentes, seize onces d’arsenic, dont on a fait trois parts égales ; on remue le métal à chaque fois, et ou couvre quelques inslausle creuset ; on le coule ensuite dans le moule qu ou a préparé , qui doit être fort chaud. Il faut avoir soin de se garantir de la vapeur (lel’arsenic, qui est fort dangereuse. Toutes les différentes sortes de miroirs de métal se travaillent sur le tour ou dans des bassins plats, convexes ou concaves : on les use d’abord avec de gros eux-ril, on les adoucit ensuite avec du fin, et on b polit avec la poieerouge pour leur donner le vif, on emploie la potée d'é-tain à sec.
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- SUR L A G A T0 P T R î QU E. i73
- vue par réflexion , et dont le diamètre BC de sa base doit être six fois plus grand que sa hauteur AT, afin que les objets tracés sur le cercle du carton représenté ici par la ligue F G, puissent y êtreap-perçus.
- Prolongez à discrétion jusqu’en D, l’axe AI ,de ce cône : et faites passer par le poiutD la ligne indéfinie FG perpendiculaire à celle AD et parallèle à la base du cône BC : tirez du point D au point C la ligne DC, et du pointCau point H la ligne CH, en faisant l’angle ACH égal à l’angle ACI).
- Divisez le rayon IC de la base de ce cône en quatre parties égales, ou en plus grand nombre, et tirez du point D à chacune de ces divisions les lignesD/, lesquelles vous indiqueront sur le côté du cône A C les points de divisions par lesquels vous devez faire passer les lignes HM, HN,HO, etHP, et ces lignes,ainsi que cetlesHG, détermineront sur la ligne FG les distances DM,DN ,DO et DP, dont vous vous servirez pour tracer sur le cercle de carton figure septième ) les cercles concentriques M N, O et G : tracez aussi sur ce même cercle ies six diamètres 1-7, 2-8,3-g ,4-10,5-11,6-12.
- Tracez sur du papierun cercle delà grandeur de la base dececôue( figure huitième), et divisez-le par quatre cercles concentriques et six diamètres egalement distans, comme il a été dit à la précédente Récréation : dessinez sur ce cercle lesujetquq vous voulez appereevoir daqs ce mirojr.
- Transporlezdans chacunedes divisions ducarton (figure septième ) tous les traits du sujet que vous avez tracé sur celui (ligure huitième), enobservant qu’il n’eu est pas de même ici, qu’à la précédente
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- ,74 RÉCRÉATIONS Récréation ,et qu’au con traire ce qui est dessine' sur ce carton entre les cercles extérieurs, doit être rap. porté de mêmesur les cercles extérieumlu carton (iigure septième)(i). Faites un trou de deiixà trois lignes de diamètre au centre du cercle peint difforme ment, a fin de pouvoir, par cette ouverture regarder dansce miroir les objets qui ont été tracés sur ce même cercle.
- Toutes ces préparations étant faites, construisez la pièce ci-après poury placer ce miroir et ce cercle; de carton.
- Elevez sur une planche A B ( figure première, planche trentième ) le châssis G DE F, dans lequel vous réserverez une coulisse pour y introduire les. diflérenscartonsque vous aurez peints et destinés à êcrevus dansce miroir: placez, en face de ce châssis, le pied I qui doit porter ce miroir H, en observant de l’ajuslerde manière que sa base soit bien parallèle au carton, et que son axe étant supposé prolongé passe par le trou circulaire L fait à ce même carton , qui doit être éloigné de la pointe du miroir delà longueur AD (figure sixième, planche vingt-; neuvième ) (2).
- EFFET.
- Cette pièce ayant été ainsi construite, si l’on ré-
- (i)Pour peu qu’on considèrela direction des rayons d’inci-dèiïce et dé réflexion tracés sur la figure sixième, planche 29, on verra que cél effét doit avoir lieu,et que l’espace A compris dan»’le cercle Mue doit pas être apperçu dans le miroir Iorsauel'œil est placé au point de vue.
- (à) On doit met! ré ce carton trois ou Quatre lignes plus près au inirëir que cettéYôtiguè'ùf AD, attendu que l’œil est toû-oiirs place à uSé peiHéaisMPre de t’ouvfertôTè L.
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- ’t'um il
- PI. 3o.Ptig. icjo.
- jfïïwTjcuÿir
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- SUR LA CATOPTRÎQUE. i75 garde du point E le miroir H, on y appereevra l’image régulière de l’objet peint sur le carton d’une manière difforme , et il paroîtra entièrement semblable à celui qu’on a voulu ainsi représenter.
- Nota. On peut peindre, dans lé cercle central de ce carton , où ne se portent pas les rayons réfléchis, quelques objets qu’on accordera avec ce qui y est peint, de manière à rendre ce tableau encor» plus difforme.
- D’un Instrument très-simple et très-commoàc pour tracer sur des cartons lesfigures difforme» qui serrent aux deux précédentes Récréations.
- A près avoir divisé dans.le plus grand nombre de parties,etle plus précisément,qu’il sera possible,les figure quatrième et smèmedesdeu^piéeéde^
- proportionnées aux miroirs dont vous devez Taire usage,et à la distance des points de vue que vous aurez déterminés, transportez sur les deux règles de cuivre (figure deuxième, planche trentième) toutes les divisions que vous aurez tracées, de manière que les trous C et H que vous ferez vers les extrémités A et E de ces règles soient supposés être le centre de la. basedeces miroirs,et que les divisions égales des
- rayonsde oescônes soieret tracées depuis' G jusqu’en B et depuisH jusqu’en G, etceilesdueerele diflôrme depuis D jusqu’en B et depuis G jusqu’en F: numérotez toutes ces divisions comme l’indique cette figure deuxième.
- Ayant ainsi divisé ces deuxrègles, servez-vous d®
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- ,7g récréations
- pelle qui convient pour exécuter l’un ou l’autre cia sujets difformes des deux précédentes Récréations çtayant plgcé au centre du part on le papier circu laire sur lequel est dessiné le sujet régulier, mette; xjne pointe au centre du dessin, et faites-y entrer 1 trpu fait à cette règle.
- Faites toupner la règleautour de ce piyot, et ex a minant guccessivementàquel numéro des division égales répondent les traitsdu dessin régulièrenien tracé, indiquez-lesur le carton difforme à l’endroi des mêmes divisions inégales de cette règle aux quelles ils correspondent : formez ensuite votre des sin en conduisant des traits par tous les points qu' vous aurez ainsi reconnus ; colorez-le , et vous au rez un tableau difforme qui se trouvera très-cor xectement exécuté.
- Nota. Cet Instrument non-seulement a l’avan lage de tracer avec beaucoup d?exactitude,mais i a encore celui de la célérité, et il est très-facile di s’en servir. Il exige cependant que les miroir soient réguliers ; ce qu’il' est plus facile de trouve: . que dans les miroirs pyramidaux ci-après.
- VINGT-QUATRIÈME RÉCRÉATION. J)écrire sur une surface plane unefigure difforme , qui paroisse régulière, étant vue pai réflexion d’un point pris dans f axe prolonge du miroir pyramidal.
- CONSTRUCTION.
- Les miroirs pyramidaux différent des miroirs puniques, en ce qu’étant composés de plusieurs
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- SUR I.A CAT O PT RT QUE. 177 sprfaces planes , ou ne peut appercevoir du point de vue qu'une partie de la surface du carton sur lequel on peint le tableau difforme, ce qui donne lafacilitéd’y peindre et ajouter quelques objets,qui servent à déguiser encore davantage ceux qui y ont été nécessairement Iracés.
- Soit ABCDEF(figure troisième, planche tren" tjème) pn papier de même grandeur que la base hexagone du miroir pyramidal dont vous voulez faire usage: pgrtagez-la en six triangles équilatéraux , par les diamètres A F, B E et. C D ; divisez chacun des côtés de cet hxagone en quatre parties égales, et lirez de son centre G, à toutes ses divisions, les lignes G o; tracez aussi sur chacun de ces triangles des lignes également distantes enlr elles, et parallèles aux côtés de cet hexagone (1), des-sinez-y ensuite le sujet régulier que vous peindrez clifibrmémeut ainsi qu’il suit :
- Ayant tiré sur un papier la ligne BC( figure quatrième), égal au pius petit diamètre de vet hexagone; élevez au millieu de ceite ligne, la perpendiculaire indéfinie J)K, sur laquelle vous prendrez la partie JJ A égale ù la hauteur du miroir pyramidal : déterminez à discrétion en E (ç’est-à-dire sept à huit pouces au-dessous de la pointe de ce miroir) le point de vue d’ou il faudi a regarder daus ce miroir le tableau difforme que vous devez tracer sur le carton représenté par la ligne PQ, qu’il faut supposer quatre ou cinq lignes au dessous de la base de cette pyramide, attendu
- (1) On ne trace ces lignes qu’au crayon, afin de pouvoir 1 distinguer l’objet qu'oit doit dessiner.
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- qu’elle doit être supportée sur un petit pied dn bois de cette même hauteur.
- Tirez la ligne B A ,qui représente une des sis faces de ce miroir, et prolongcz-ia indéfiniment vers H : placez le compas au point A. et de l’ouverture AE, décrivez l’arc de ce cercle EHI, faites la portion de cercle HI égale à celle EH, et tirez du point I la ligne IB prolongée jusqu’en B, où elle rencontre la ligne PQ (i); et de ce même point I, celle IL, en la fai-anî passer par la pointe A de cetle pyramide: alors l’espace RL sera la hauteur apparente de chacun des sis triangles qui composent i’hesagone (figure troisième).
- Partagez la ligne BD en un certain nombrede parties égales; lirez du point de vue E à ces divisions les lignes F. roui diviseront en parties inégales le côté de cette pyramide, et conduisez du point I les lignes IM, I N et I O, en les faisant passer par tous ces points de divisions (2): cette première ope'-rafion étant faite, vous donnera les distances apparentes des parallèles tracées sur ces six triangles et l’espace P» B sera celui qu’il doity avoir entre la base dntriangleditîbrir.e,etcelledechaque face du miroir.
- Prenez avec le compas la longueur DL,c’est-
- (1) Cette ligne désigne le carton sur lequel on doit tracer la figure difforme.
- (2) Ce n’est pas le côté de la pyramide qu’il faut diviser en parties égalas comme l’enseignent quelques auteurs, mais au contraire sa base, sans quoi on eroit sujet à des erreurs qui ne sont déjà que trop fréquentes par la difficulté de se procurer des miroirs réguliers.
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- SUR LA CATOPTRIQUE. 179 à-dire la distance dn centre de la base de ce miroir an point le plus éloigné de l’apparence de l’objet qui doit être vu à son centre; et à celte ouverture décrivez le cercle ABCDEF (figure cinquième); partagez-le en six parties égales par les trois diamètres A F, BE et G D.
- Portez la distanceD R (figure quatrième) sur chacun des six rayons tracés sur ce cercle) figure cinquième ), et formez-en l’hexagone inscrit vers le centre de ce cercle.
- Divisezchacun desarcs decercle AB, BC, etc, en deux parties égales aux pointso, et tirez de ces points les lignes oi qui doivent venir joindre les anglesdecethexagone;aloi,s chacun deces. triangles vous donnera la place où doit être rapporté ce qui est contenu dans chacun de ceux qui composent i'hexagone ( figure troisième ) ; partagez la base de ces six triangles en quatre parties égales, et divisez-les parallèlement à leur base en quatre parties inégales, eu égard aux distances indiquées dans l’espace L R (‘ figure quatrième ).
- Après avoir ains divisé ce carton et ces triangles, vous transporterez dans tontesces divisions les parties du dessin tracée sur l'hexagone (figure troisième), en les rapportant exactement dans leurs cases respectives.
- Ayez attention de déterminer au centre de cA carton la place du miroir, et de repairer un des côtés, sans quoi les inégalités de grandeur qu’il est presqu’impossible d’éviter dans lesdifFérentessurfaces de ces sortes de miroirs,dérangeroient les traits du sujet, qui dès-lors ne paroîtroit plusré-gulier; il est même très-essentiel en le peignant.
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- 180 RECRE A T I O N S non -seulement de iixerle miroir ensavraie place, mais encore, d’y placer un point de vue immobile afin d’y regarder de temps à autre, avant que de décider fout-à-fait les traits de ce sujet diflbrme, et remédier par ce moyen aux irrégularités qui
- E reviennent du miroir même ; enfui il faut de l’ha-itude et de la patience pour exécuter comme il faut ces sortes d'anamorphoses, à moins qu’on ne veuille rendre et représenter des objets très-simples comme pu a fait jusqu’ici.
- E F F E T.
- La surprise qu’occasionne ce miroir,estlaméme que celle produite par le miroir conique', il arrive quelquefois qu’il est plus difforme, sur-tout lorsqu’on peint avec intelligence, dans les espaces vides, des objets étrangers, qui, venant à se confondre avec ceux qui se voient dans le miroir, contribuent beaucoup à les déguiser entièrement même aux yeux de ceux qui connaissent l’effet de ces sortes de tableaux.
- Nota. On peut, si l’on veut, mettre un deuxième sujet sur ce même carton, en plaçant alors le miroir de manière qu’on y apperçoive l’espace contenu dans les triangles ponctués de cette même figure cinquième; il faut seulement avoir attention que les sujets que i’on veut représenter ne s’étendent pas tout-à-fait jusqu’au bord de l’hexagone qui forme la base clu miroir; ces sortes de cartons avec deux sujets difierens, sont préférables à ceux qui ne présentent qu’un seul et même objet : ce double effet peut avoir lieu à l’égard
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- SÜR'LA CATOPTRIQUE. iSi
- des sujets destinés pour être vus dans des miroirs pyramidaux, dont la base seroit un triangle, un quarré ou un pentagone Si l’on vouloit exécuter ces sujets un peu en grand, on pourrait faire cette pyramide avec un assemblage de six miroirs triangulaires et isocèles, d’une glace fort mince et taillée en biseau ou chanfrein; étant bien ajustés les uns auprès des autres, leur jonction .paraîtrait fort peu, et cela seroit plus commode et moins dispendieux que de faire exécuter en grand ces miroirs de métal.
- VINGT-CINQUIÈME RÉCRÉATION. Tracer sur une surface plane ünejigiire diJforme qui représente deux dèfférens objets étant vus dans un miroir conique à deux faces, l’une convexe et l'autre concave.
- CONSTRUCTION.
- Soit A B C ( figure première, planche treafe-unième) la représentation de là coupe d’un miroir conique,dont le diamètre a pour longueur septfois sa hauteur (1); tirez la ligne A C qui désigne ici la base de ce c.ône, partagez-la en deux parties'égales au point L, et élevez la perpendiculaire LP; pro-longez-la vers le centre B de ce miroir. Prolongez vers 1) et G, et vers F et E les deux
- (i) Ce miroir doit être concave d’un côié et convexe de l’autre, et l’angle de sa convexité doit être un peu plus aigu <iU3 celui de sa concavité.
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- 182 RÉCRÉATIONS côtés AC etBC du miroir, et élevez sur ces deux lignes aux points A et C, les deux perpendiculaires AP et CP qui se rencontreront sur la ligne LP en un même point, tirez du point P la ligne indéfinie M N (1), etfaites-la parallèle à la ligne AC.
- Tirez du point B la ligne B 1 en faisant l’angle TBI égal à l’angle CB P,tirez dernênaela ligue B H en faisant l’angle G B H égal à l’angle A B P
- Divisez la ligna A C en un certain nombre de pallies égales (2), eu égard à la grandeur de ce miroir, et tirez du point de vue P, à les points de divisions a, les lignes P a; lirez ensuite des points c, où ces ligues coupent les lignes A B etBC, celles c b, en faisant les angles de îéfle-xion de ces lignes b c égaux à ceux d’incidence de celles P c.
- Prenez avec le compas les longeurs P b et PH, et servez-vous-en pour tracer du point P sur le carton ( figure troisième ) les deux cercles concentriques b et H, dont le plus grand sera l’espace entier, qui doit être apperçu du point de vue P (3),lorsque ce carton sera placé à la distance PB du miroir, de manière qu’il soit parallèle à sa base, et que le point P se trouve dans son axe prolongé; ce qu’il est aisé de concevoir par la construction de la figure première, qui
- (1) Cette ligne représente le carton sur lequel doit être peint le sujet difforme.
- (2) On s est contenté de désignerai quelques-unes de ces divisions, afin d’eviler la confusion des ligues.
- (3) Il faut Eaireaù point P un trou de deux lignes de diamètre, au travers duquel on regardera dans lemiroir l'objet qui sera.peint.
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- SUR LA GATOPTRI QU E. j83 fait'aussi connoître que les parties qui sont au centre de ce carton sont celles qu’on apperçoit vers les bords du miroir, et que réciproquement on apperçoit au centre du miroir celles quise trouvent sur les bords de ce même cercle de carton, ce qui contribue beaucoup à rendre celte figure très-difïbrœe.
- Soit A B C ( figure deuxième, même planche ) la représentation de la coupe de ce même miroir; lirez la ligne A G, et l’avant partagée eu deux parties égales au point D, élevez la perpendiculaire BP, à laquelle vous donnerez une longueur égale icelle LP de la figure première.
- Prolongez indéfiniment de part et d’autre les lignes A C et B G ( c’est-à - dire, 1 es d-eux côtés lu miroir )lfet ayant tiré du point P aux points let B les lignes P A et PB, tirez de ces même.; lüiats A et B les ligues AF et B G, eu faisant angle de réflexion G A F égal à celui d’incidence P AC, et pareillement l’angle Ii B G égal à celui PCB.
- Tirez encore du point C les lignes G N et G O îu faisant l’angle P G O égal A ceiuiO GI, et l'ange PC N égal à l’angle NGM.
- Divisez la ligne A G en un certain nombi’e de parties égales (i) ellirez du point de vue P, à ies points de division a, les lignes P a ; tirez ensuite celles c b, en faisant les angles de réflexion le ces lignes c b égaux à ceux d’incidence de celles Pc.
- (i) On lésa partagées ici en petituombre pouréviter encore
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- i 84 BÉOKÉATIÔSS
- Prenez avecun compas des distances P O, Pî?f P G, et servez-vous-en pour tracer c!« point P ( figure troisième ) les trois cercles concentriques l ),6 et G qui renfermeront l’espace dé ce carton qui sera apperçu dans ce miro'irlorsqne l’œil sera placé à la distance C P ( fignredeuxième)( 1 ); divisez ensuite la circonférence du cercle (figure troisième ) en une certaine quantité de parties égalés j él tirez les diamètres a b.
- Tracez sur dii papier deux Cerclés égaux A et B ( figure quatrième ), et avant divisé lëur circonférence en autant de parties égales que celui de la figure troisième, divisez-Jës encore par autant dé cercles concentriques que vous aurez fait de divisions sur les ljgnes PH et PG ( figures première et deuxième).
- Dessinez sur cès deux cercles lès deux sujets que vous voulez faire paroitre dans le miroir;, et transportez-en le traitdiHbrmesmlecarion (figuré troisième), ën observant que celui qui doit .être tracé dans les cercles les plus près du centre doit être vu dans le côté concave du miroir (2), èt que l’autre qui doit être tracé sur les cercles extérieurs y doit être vu dans le côté convexe;
- Ajustez ce miroir dans une bordure à deux faces, et lé posez sur un pied A; comme l’in-
- (1) Dans ce miroir, les parties du «ujpf régulier qui sont vers le centre du cercle ou il a été tracé, sont aussi celles tpu paraissent sur l’objet difforme vers le cercle le plus près ïlu centre P;
- (a)>'Xes objets dans ce côté concave paraissent renversés» ainsi'i! faudra transporter le Irait dans un sens également Coulraire et renverse.- ’
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- SUR LA C ATOPTRÎÇUE. i85
- clique la figure cinquième , de manière que vous puissiez le faire tourner au point B, afin de pouvoir présenter au carton difforme C U l’un ou l’autre côté de ce miroir conique, el qu’a-lors non-seulement sa base soit pfirallèleauc&rton mais que son axé prolongé G F passe au travers du centre F de ce carton.
- E F F E T.
- Lorsqu’on regardera ce carton , on n’y verra qu’un objet difforme et confus en apparence , iiuquel on ne pourra rien distinguer; mais s* l’on regarde par le point F, on appercevra dans le miroir un des deux sujets réguliers qu’on a voulu y représenter : l’étonnement augmentera lorsqu’en retournant ce miroir on appercevra par cette même ouverture un objet totalement différent de celui qu’on avoit vu d’abord , et que naturellement on aura présumé être la représentation de la totalité' de ce qui étoit peint sur ce carton.
- Nota. Cette espèce d’anamorphose est assez fa* cile à exécuter; le plus embarrassant est de pouvoir se procurer un miroir, dont la forme soit régulière, sans quoi l’objet devient confus au centre du miroir , quelque soin qu’on ait pris à le tracer : pour éviter cet inconvénient, il faut disposer d’abord son dessin de manière qu’aucune partie essentielle ne se trouve placée à son centre, et quand même le miroir seroit régulier, il sera toujours bou de prendre cette précaution.
- xx. »
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- (86 RÉCRÉATIONS
- VINGT-SIXIÈME RÉCRÉATION.
- Décrire sur une surface plane un tableau difforme qui paroisse régulier étant placé vis-à-vis unmiroiràfacettes, et vu par réflexion au travers d’une ouverture faite au centre dece tableau.
- C e seroi t une chose fort su perfl ue que d’enseigner ici la manière de tracer géométriqu ement ce tableau , comme on l’a fait pour les précédentes Ré-créations, attendu qu’indépendamment de ce qu’elle est fort compliquée, elle ne pourroit être d’aucun usage dansla pratique, à cause de 1 impossibilité de faire travailler des miroirs dont les facettes soient régulièreset également inclinées.
- CONSTRUCTION.
- Faites faire par un ouvrier intelligent un miroir de métal ( figure première , planche trente-deuxième),quiaitpourbas.se un hexagoned’environ deux poucesetdemi de diamètreet cinq à six lignes d’épaisseur à son centre; que toutes ses facettes soient taillées le plus régulièrement qu'il sera possible ,leurs angles bien vifs et leurssurfaces parfaitement planes et bien polies (i).
- Ajustez solidement ce miroir A dates un cadre,et
- (ï) Le métal qui sert à ces miroirs étant extrêmement dur, il est bon d'en faire un modèle en cuivre ou en bois dur, la
- Ïlus régulier qu’il se pourra, afin de servir'de moule au ondeur.
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- SUR LA G ATOPTRIQUE. iC7 fixez-lesurlepiedoumontant BC (ligu redeuxième); qu'il soit à une élévation telle qu’en plaçant au-devant de lui le cai'ton DEFÜ(j) et regardant par un petit trou H fait àson centre, on n’appercoive dans ce miroir aucun objet qui soit extérieur à ce carton ; que ce trou H soit aussi en face du centre de ce miroir.
- Tracez sur un papier le plan géomét raide ce miroir à face! (es (figure quatrième), et dessinez -y, au Irait seulement, le sujet régulier que vous voulez faire pareilre dans ce miroir.
- Ces premières préparations ayant été faites avec attention, c'est-à-dire, le miroirétant bien fixé et le carton bien ajusté en sa place , regardez ce miroir par l’ouverture H (z) ,et tenant alorsde la main la petite x-ègle à queue AB (figure troisième), promenez-la doucement en divers tenssur ce carton jusqu’à ce que son côté G paroisse àî’oeil ( toujours placé eu H ) être parfaitement dirigé sur le bord d’un côté d’une de ces facettes; ne remuez pas alors la , main, et cessant de regarder par l’ouverture tirez ( avec un crayon de minede plomb que vous devez tenir dans l’autre main ) une ligne le long de ceLe règle, et faites la même opération pour tous les au! res côtés de celle facette, alors l’espace contenu entre ces lignes sera celui où doit être transportée la partie du dessin, qui sur la figure quatrième est indiqué sur la facette qui a rapport à celle dout vous
- (i)Ce canon, sur lequel se peint le tableau difforme, doit être placé sur un châssis lise à demeure sur la planche qui soutient ce montant, il doit y entier à coulisse, afin de pouvoir y placer différens tableaux".
- (a)Cct;e ouvertureuedoitavoir qu’une ligne de diamètre.
- « 'À
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- i88 RECREATIONS
- avez pris l’apparence en regardrant au travers de
- l’ouverture H.
- Faites uneseniblable opération sur chacune des autre facettes, et vous aurez alors douze espaces décidés, dont chacun d’eux aura rapport aux douze facettes du miroir, et toutes ensemble pourront par conséquent contenir entièrement le sujet qui aura été tracé sur la figure quatrième.
- Ces espaces ne différant pas beaucoup, quant à leur figure,deceux des facettes du miroir, il sera la-ciled’y peindre l’objet qu’on voudra représenter;! ne s’agira que de les numéroter si l’on veut, afin de les mieux recomioîfre , et de présenter de (empsà autre le carton en facedu miroir, à mesure qu’cn aura tracé quelques-unes de cesfacettes ,afin qu'en regardant par l’ouverture H, on puisse reconnoître et rectifier les fautes qu’on aura pu faire, particulièrement pour accorder le dessin vers les bords réciproques des facettes : on peutaussi soudiviserc.es douze espaces, tant sur le dessin quesur le carton, comme l’indiquent les ligures cinquième et sixième; on se procurera par-là un peu plus de facilité dans l’exécution.
- Ce tableau difforme étant peint de manière qa ! fasse bien son effet, on remplira le reste en le pei-gnantde quelques objets avec lesquels on puisse confondre et déguiser ce qui doit paroître dans le miroir : c’est-là où il y a le plus d’art, sur-tout quand on en compose un tout qui n’a aucun rapportai1 sujet régu lier;'sans cela , ces sortes de tableaux n’ont pas grand mérite. i
- E F F E T.
- Ce tableau produit une surprise assez extraordi
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- SUR LA CATOPTRIQUE. i8y
- naire,en ce qu’on n'apperçoit dans le miroir qu’une partie des objets qui y.sont peints, et que ceux qui s’y voient et forment le sujet régulier, se trouvent dispersés sur ce tableau et confondus avec ceux qui ne s’y peuvent représenter.
- Nota.On ne peut sé dissimulerici que ce tableau demande beaucoup de soins et d’intelligence dans son exécution; mais malgré cela, avec un peu de patience, on peut se flatter d’y réussir, et on sera bien récompensé de son travail parla satisfaction qu’on aura d’avoir fait une pièce qui ne pourra certainement être vue qu’avec beaucoup déplaisir.
- VINGT-SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- Décrire sur une surface plane et horizontale une figure difforme qui paroisse régiiiière étant vue par réflexion dans un miroir cylindrique.
- PRÉPARATION.
- Soit ABCD (figure septième , planche trente-deuxième) lemiroircylindriquedanslequel on veut voir par réflexion, et du point de vue E, l’objet difforme qu’on se propose de peindre sur le carton horizontal F G.
- Soit aussi A B C D ( figure huitième) un quarré long,dont le plus petit côté A B estégal au diamètre de la hase du cylindre ci-dessus : divisez-le en trente-six petits quarrés égaux, comme le désigne cette figure, et dessinez-y au trait seulement l’objet régulier qui doit être peint diflormément sur le pian horizontal F G ( figure septième ).
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- 190 RÉCRÉATIONS
- Tracez sur un papier le cercle A ( figure neuvième) , dont le diamètre C1) soit égal à celui de la base du miroir; tirez du centre A la ligne indéfinie A13, et prenez sur cette ligne la distance ci-devant déterminée du point de vue E an centre du miroir: tirez la ligne CI) qui coupe à angle droit la ligne A B, et menez du point de vue B les deux lignes
- BCetBP.
- Divisez le diamètre C D en siv parties égales, et tirez du point B les lignes B i, qui coupant un des côtés de ce cercle y détermineront les points où vous devez élever sur la surface du cylindre des lignes perpendiculaires à sa base et parallèles entr’elies; tracez ces lignes sur le cylindre avec une couleur opaque,ou en y appliquant desfils desoie noire, que vous arrêterez des deux bouts avec un peu de cire molle.
- Ces premières divisions étant faites, portez les six delahauteurdu quarré long A BCD sur la ligne B i qui représente ici la hauteur du quarré A BCD (figure huitième),et commencez vosdivisions à une petite distance de la baseBl); tirez ensuitedu point de vue E à toutes ces divisions les lignes E/(i), lesquelles en indiqueront d’auires sur les deux côsésop-po.'és.de ce miroir.
- Tracez ou entourez avec des fils desoie ce cylindre, de manière qu’ils forment la circonférence de différons ovales inclinés, dont les plus petits diamètres seront celui du cylindre et les plus grands les différentes longueurs des lignes //(voyez celte fi-
- (i) On suppose ici quels figure sixième désigne la coupe de Ce miroir.
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- SUR LA CATOPTRIQUE. 191 gare septième), et alors toutes ces divisions ainsi tra-oéessurcecylindreétantvuesdu pointE,paroîtrout
- entièrement semblables» celles qui auront été fait es
- surlequarrélong ABCD :d’oü ilsuitquesi l’on ajuste unelampeau point E de manière quesa lumière ne tombe que sur le cylindre(i) et qu’elle n’éclaire le plan horizontal FG que par réflexion, alors toutes les apparences d e ces divisions paroîlront assez sensiblement sur ce plan pour pouvoir les y tracer, et on formera par ce moyen un modèle divisé en un mêmenombred’espaces que ce quarré long (figure huitième) , dont on se servira pour y transporter diffbrmément le sujet régulier qu’on doit apperce-voir danssa vraie dimension lorsqu’on placera l’œil au point de vue E.
- Nota. Ces quarrés irréguliers doivent être tracés sur un papier que l’on gardera, afin de s’en servir pour les retracer sur les cartons où l’on voudra peindre les sujets difformes : on évitera par-là de recommencer cette opération. On remarque ici que toute ligne du tableau régulier qui est parallèle à la ligne AB, se représente par une ligne circulaire sur le tableau difforme , et que toute ligne droite parallèle à la ligne DC, forme également une ligne droite; et qu’enfin toutes autres lignes droites qui ne sont pas parallèles à celle AC, se représentent sur le tableau diflorme par des lignes
- (i) Il faut couvrir cette lumière du côté du cylindre, eu sorte qu’elle ne puisse l’éclairer que par uu trou de quatre à cinq lignes fait à une plaque de 1er blanc et placé entr’ella et lui.
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- j9a RECREATIONS d’autant plus courbes que ces premières sont plu» inclinées.
- On a préféré cette méthode à la division géométrique enseignée dans plusieurs auteurs, attendu quelle est facile et qu’elle remédie aux irrégularités des miroirs; elle peut servir également pour les miroirs prismatiques, donton ne fait plususage à cause de la nécessité de placer l’œil précisément au point de vue, au lieu que les figures vues dans le miroir cylindrique font toujours assez bien, quoiqu’on les regarde de différens points, pourvu qu’ils ne soient pas trop éloignés de celui qui a été déterminé.
- VINGT-HUITIÈME RÉCRÉATION.
- Tracer sur une surf ace plane, mise enface d’un miroir cylindrique, unefigure difforme quiparoisse régulière, étant vue d’un point pris au-dessus de cette surface.
- CONSTRUCTION.
- Elle ne diffère de la précédente, qu’en ce que le point de vue E (figure première, planche trente-troisième) ne doit pas être plus élevé que le miroir, et qu’ii faut au contraire le placer un peu au-dessous de sa partie supérieure : à l’égard de la maniera de tracer les divisions, tant sur le cylindre (i) que sur le carton, elle est absolument la même; c’est
- (i)II suffit d’une portion de cylindre A formant le tiers de la circonférence d un çercle de trois â quatre pouces de
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- SUR LA CÀTOPTRIQUE. i93
- pourquoi il est inutile d’entrer dans aucun détail à ce sujet. Il est seulement essentiel de remarquer que le bas du carton B, sur lequel on doit peindre la figure difforme doit être moins élevé que la base du miroir cylindrique et qu’il ne doit pas en être fort éloigné, afin qu’on ne soit pas forcé de donner trop d’étendue à ce carton : ce qui cependant contribueroit beaucoup à le défigurer davantage : on peut aussi placer le point de vue au centre du carton, si on juge que cela soit plus commode.
- OBSERVATION.
- Lorqu’on veut peindre 'avec soin toutes ces sortes d’anamorphoses, il faut avoir la précaution, en les colorant, de charger moins de couleur les parties du tableau difforme qui s’étendent davantage, attendu que paroissant en raccourci dans ce miroir, le ton de couleur qu’on leur a donné, de vient alors plus foncé en raison de sa diminution apparente : en un mot, il faut de l’intelligence pour exécuter ces sortes de morceaux, et c’est en quoi consiste leur vrai mérite. Il s’en vend chez les marchands de si mal peints qu’ils paraissent presqu’aussi défigurés dans les miroirs qu’ils le sont sur les cartons, aussi les obtient-on à vil prix.
- diamètre, et soutenu sur un piedD, auquel doit être fixée une branche qui soutienne le tableau B. Voyes cette figura première.
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- 134
- KÉCRtATIOKS
- DES MIROIRS CONCAVES SPHÉRIQ VE S.
- Lesdifïërens phénomènesqueproduisent ces sor-tes de miroirs, consistent :
- Premièrement à rassembler dans un même foyer tou* les rayons de feu ou de lumière, au point d’écliauflèr, d'allumer et embraser foutes les matières combustibles, de fondre, calciner et vitrifier tous les métaux et les pierres les plus dures.
- Deuxièmement,'ces mêmes miroirs représentent les objets, tantôt'amplifiés ou diminués, tantôt dans une situation renversée il est aussi des circonstances où ils paroissent placés en avant de leurs surfaces.
- Troisièmement, si on plaee au-devant et plus ou moins près de ces miroirs quelques corps lumineux, les rayons qui s’élancent continuellement de ces corps se trou vant réfléchis, se joignent à ceux qui se dirigent directement et sans aucune réflexion sur les objets qu’ils éclairent et contribuent beaucoup à enaugmenter la clarté;de manière que si par la disposition et la forme du miroir, eu égard à l’endroit où est placéau -devant de lui le corps lumineux, les rayons réfléchis sont parallèles,on peut alors éclairer de fort loin un espace (i) de même grandeur
- (i) Les rayons de lumière qui émanent d’un corps lumineux étant nécessairement d’une quantité déterminée , eu égard à la force de cette lumière, il n’est pas possible parle
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- SUR LA CATOPTRIQÜE. i95
- que Jemiroir,attendu qu’on rassemble par cemoyen, en un même endroit,une grande partie des rayons émanés du corps lumineux;cette augmentation de lumière ne diminue pas alors en proportion de la raison inverse du quarréde la distancedu corps lumineux aux objets qui en sont éclairés comme il arrive lorsqu’il ne se fait aucune réflexion.
- Les miroirs concaves se font de glaceou de métal; ces premiers, pour être bons, doivent avoir leurs deuxsurfacespeu épaisseset paralièles;maisilssont for! chers lorsqu’ils sont d’une certaine grandeur; on les met au tain du côté de leur convexité : lorsqu’ils sont plans d’un côté et convexes de l’autre, ils sont bien moins bons et à meilleur marché,et on ne peut en avoir de cette sorte que d’une grandeur fort médiocre, ceux de métal ont l’avantagede pont voir servir desdeux côtes, mais comme on fait très-peu d’usage du côté qui est convexe et qu’ils sont encore beaucoup plus chers, on doit préférer les premiers, quid’unautrecôtésontbien moins sujets à se ternirer et refléchissent plus de rayons; il est cependant des circonstances où l’on ne peut se dispen-
- moyer. d’un miroir concave d’éclairer considérablement un grand espace; on conçoit aisément que la moitié et plus des rayons vont directement du corps lumiueux aux différens objets qui peuvent en être éclairés, et que ces objets ne reçoivent une augmentation de lumière que par la réflexion des rayons réfléchis, qui sans l'interposition du miroir iroient éclairer d’autres objets; d’où il suit qu’un corps éclairé par 'a lumière placée devant un miroir concave, peut être d’au-|a»t plus éclairé qu’il lui parvient plus de rayons, et c’est ‘"après ces premiers principes que doiveut être construitsles réverbères.
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- xg6 RÉCRÉATIONS
- ser d’employer des miroirsdemétal, ou tout simple*
- meut des miroirs de cuivre battu et argenté.
- PROBLÈMES.
- Étant donnés un miroir concave, et le lieu d'une lumière placée au-devant de lui, déterminer l'espace qui doit en être éclairé par réflexion.
- Soit AB (figure deuxième, planche vingt-troisième) un miroir concave d’une sphéricité quelconque, dont C est le centre (i), et D le point où se trouve placé le corps lumineux: (irez de ce centre C aux extrémités du miroir A et B les lignes C A et C B, et du point D les lignes D A et DB ; tirez aussi de ces deux extrémités du miroir A et R les lignes indéfinies A E et B F ,eu faisant les angles E A C et F B C, égaux aux angles CAD, CBD; i alors l’espace compris entre les deux lignes A E et B F sera celui qui doit être éclairé par la réflexion de la lumière supposée placée au poiul D.
- corollaire.
- Il suit de cette démonstration, que si la lumière est placée plus près du miroir que le point D', par exemple, au point G, l’espace éclairé se trouvant compris entre les lignes A H et BI sera plus
- (i) Le centre d’un miroir concave est celui de la sphéricité dont il fait partie.
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- SUR LA CATOPTRIQUE. ig7 grand (i), et qu’au contraire si elle en est plus éloignée,c’est à dire placée au point L, il sera plus petit étant compris dans l’intervalle MN, comme le désigne cette figure.
- Il résulte encore qu’il est un point où les rayons réfléchis sont parallèles ; ce point qu’on appelle le foyer du miroir, est éloigné de sasurfacedu quart du diamètre de sa convexité. Les rayons réfléchis AH et B l qui s’écartent étant divergens, ils éclai-rentun plusgrand espace que ceux AM et BM qui sont convergeas, mais alors les objets en sont plus foiblemeut éclairés;il est aisé de voir que ces deux différentes directions des rayons proviennent de ce que le corps lumineux est placé en-deçà ou au-delà du foyer des rayons parallèles.
- Nota. Cette explication suffit pour déterminer, en général, à quelle distance d’un miroir il faut éloigner un corps lumineux pour qu’il réfléchisse tous ses l'ayons dans un espace et à un éloignement déterminé, et c’est ce qu’il est important d’observer lorsqu’on construit des réverbères faits exprès pour le lieu qu’ils doivent favorablement éclairer.
- Une attention particulière qu’il faut avoir lorsqu’on fait construire ces sortes de réverbères, est de placer le miroir réfléchissant de manière qu’une ligne droite qui partirait de son centre et passerait par celui de sa sphéricité, vienne se rendre vers le milieu de l’objet que l’on veut éclairer; dont il
- (i) On suppose ici que cet espace est à même distance dis miroir que celui cité dans la démonstration ci-dessus.
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- ig8 RECREATIONS résulte que le miroir doit être plus ou moins incliné, eu égard à la hauteur à laquelle est placé le ; ré verbère, relativement à la position et à l’éloignement de ces objets; en sorte que s’il est placé au-dessous du plafond d’une salle pour en éclairer le plancher, le miroir doit être disposé dans une situation horizontale ; et si au contraire il est placé à la même hauteur que l’objet qui en est éclairé, sa position doit alors être verticale.
- SINGULIER EFFET DES MIROIRS CO NC A VES.
- T?outes les images des objets qui sont réfléchis à nos yeux par des miroirs plans, paroissent situées au-delà de leur surface réfléchissante, à même distance qu’ils en sont eux-mêmes éloignés (i); mais il n’en est pas de même de ceux qui sont réfléchis par des miroirs concaves, les objets dans certains cas paraissent à la vérité plus éloignés, mais dans d’autres ils semblent même être situés en-avant de ces miroirs.
- Si l’objet réfléchi est placé plus proche du miroir que le q uart d u diamètre de sa sphéricité, les rayons qu’il réfléchit étant divergens.il paraît au-delà du miroir; si au contraire il en est plus éloigné, ces mêmes rayons deviennent convergeas, et il arrive que ce même objet semble être placé plus ou moins en-decà du miroir, eu égard à la distance auquel i!
- (i) Voyez ci-dessus, page 25.
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- SUR LA CATOPTRÏQÜE. 199
- *st du foyer des rayons parallèles : sa situation pa-oît aussi renversée.
- Cet elîèt qui, au premier abord, paroît fort ex-raordinaire, cessera de surprendre si l’on considère ]ue lorsqu’un objet placé au-devant d’un miroir :oncave se trouve entre le quart et la moitié du liamètre de sa sphéricité, les rayons réfléchis deve-aus convergeas vont se croiser au-delà du centre jecettesphéricilé:dans cette circonstance,les objets paraissent renversés, attendu que les faisceaux de lumière qui parviennent de cet objet à notre œil, ne se peuvent peindre sur la rétine qu après s’être iroisés entr’eux et le miroir.
- VINGT-NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- PHÉNOMÈNE d es DÉPLA C EM EN S.
- De tous nossenscelui de la vue est celui sans contredit qui est le plus sujet aux illusions; tous les au teurs qui onttravaillé sur l’optique en rapportent un très-grand nombre d’exemples, et ils se sont tous efforcés d’en découvrir les causes et les effets, afin que n’étant point induits en erreur en admirant et examinant avec attention tous ces divers phe'nomènes.nous puissions en démêler l’apparence d’avec la réalité; tous les jours nous découvrons de nouvelles choses auxquelles on avoit fait d’abord peu d’attention, et il en est sans doute beaucoup d’autresqui sontréservées pour ceux qui viendront après nous. Une découverte qui dans son abord a paru d’une bien petite conséquence, a conduit à des choses de la dernière utilité^
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- 200 RÉCRÉATIONS
- Ayez une bouteille de verre blaac A (figure troisième, planchetrenfe-tmi.sièi»e)qui contienne de l’eau depuis le fond jusqu'en B, et dont la partie supérieure B G soit vide; que cette bouteille soit bouchée à l’ordinaire : présentez la en face d’un miroir concave, et en deçà du foyer des rayons parallèles, afin que son image paroisse être renversée et en-decà du miroir; placez-vous plus loin du miroir que cette bouteille,et vous la verrez renversée telle qu’elle est en abc ( figure quatrième, même planche ).
- Mais ce qu’il y a. de singulier et de fort extraordinaire dans la représentation renversée de l’image de cette bouteille', c’est que l’eau, qui, suivant toutes les règles de la catoptrique, etsuivant toutes les observations et expériences faites sur d’autres objets visibles, devroit paraître en a b qui estl’i-magede la même partie A B de la boutiÿlle A B G qui la contient, est vue au contraire en bc qui est l’image B C de cette bouteille qui se trouve vide en cet endroit; et la partie a b de l’image paraît vide pendant que la partie A B de la bouteille qu’elle représente est pleine.
- Si on renverse la bouteille ( voyez figure cinquième) étant bien bouchée r sou image paraît droite et dans sa situation naturelle ; mais l’eau qui se trouve alors dans la bouteille occuper la partie B C, paraît dans l’image être contenue dans la parties b, et celledela bouteille A B qui est vide, paraît être pleine dans la partie de l’image a b.
- Si pendant que la bouteille est placée dans cette situation renversée, on ôte son bouchon et qu’on laisse écouler doucement l’eau, il semblera que pendant
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- SUR LA CATOPTRTQUE. 201
- daiit que la partie B C se vide, celle de l’image a b se remplit; et ce qu’il y a de fort remaquable, c’est qu’aussi-tôt que la bouteille se trouve entièrement vide, l’illusion cesse, et la bou teil ! e a c, qui est l’image de celle A G, paroît alors vide. II arrive aussi que fi la bouteille est entièrement' pleine, il n’y a plus dès-lors d’illusion.
- Si pendant qu’on tient la bouteille renversée, n’étant pas entièrement pleine , il y a quelques gouttes d’eau au fond de cette bouteille qui tombent vers la partie B G, il semblera qu’ilseforme, au fond de la partiel a de l’image, une bulle d’air qui monte d’n en b , qui est la partie de l’image de cette bouteille qui paroît pleine d’eau.
- Il est encore d’autres circonstances moins extraordinaires à remarquer en répétant cette expérience.
- Tous ceux auxquels on fera voir cette singulière illusion s’imagineront voir toutes ces choses, telles qu’on vient de les rapporter : ce qu’ils trouveront d’extraordinaire dans ce phénomène, c’est premièrement de voir non-seulement un objet où il n’est pas, mais encore où :oti image n’est pas non plus, et dans un endroit où aucuns des rayons qui viennent de l’objet et sont réfléchis par le miroir, na peuvent passer avant que de parvenir dans l’œil. Secondement, que de deux objets qui sont tou9 les deux réellement dans un même endroit, tels que la surface du verre , et celle de l’eau qu’ella contient, on en apperçoit un dans un endroit, et l’autre dans un autre endroit différent, et cependant on voit le verre dans le heu de son image, et l’eau, où ni l’eau ni son image ne sont point. 11. o
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- ao2
- RÉCRÉATIONS
- OBSERVATION.
- On peut conjecturer avec fond ement que la cause qui produit cette illusion vient de ce qu’étant accoutumé à ne jamais voir l’eau suspendue en l’air dans aucun vase, mais toujours précipitée versle fond ; et d’ailleurs , la coulëur de l’air et celle de l’eau étant si peu différentes entr’elles, on est forcé paru n jugement très-naturel, à rapporterla place de l’eauoù ellese place ordinairement, etoela malgré la réflexion et le raisonnement qui devroient nous convaincre du contraire; cela est si vrai, quea lorsqu’on fait cette expérience, on met dans la bouteille une liqueur colorée , cette illusion n’a plus lieu, attendu que l’on juge alors que la liqueur estl au même endroit où elle se trouve placée dans !el verre.
- TRENTIÈME RÉCRÉATION.
- Faireprendrelefeuàun corps combustible parla réjlexion de deux miroirs concaves.
- Les rayonsd’unë lumière mise au foyer d’un miroir concave se réfléchissant par des lignes parallèles entr’elles, si on placeen face d e ces rayons un autre miroir parallèlement opposé à ce premier, et qui en z-eçoive tous les rayons, ils se î-éunirontàj sonfoyerau point d’échauffer et d’allumer même des matières combustibles.
- CONSTRUCTION.
- Ayez deux miroirs concaves A et B (figure pre*
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- Stm LA CATOPTRTOtJE. zo3
- jnîère, planche trente-quatrième),éloigné- entr’ewx dedouZeà quinze pieds, et dont l’axe EF soit commun; mettez au foyer C d’un de ces miroirs, un charbon ardent et foyer D de l’autre miroir un peu de poudre à canon soutenue sur l’extrémité d’une petite tringle de fer applalîe par une dé ses extrémités: avec un soufflet dont le bout soit recourbé , et qui forme un vent continuel, tel que ceux qui sont à deux vents, soufflez le charbon , et aussi-tôt, malgré la distance qui sépare le charbon allumé et la poudre, elle s’enflammera; il n’est pas nécessaire que ces miroirs soient de métal ou de glace ; des miroirs de bois ou dç carton dorés peu* vent suffire pour cette expérience, qui a quelquefois réussi jusqu’à cinquante pieds de distance, en employant alors des miroirs d’un pied et demi jusqu’à deux pieds de diamètre.
- Cette expérience réussit difficilement à des distances plus éloignées, soit parce que la masse d'air qui se trouve interposée entre ces deux miroirs occasionne de nécessité du refroidissement dans ces rayons ; soit aussi parce que la totalité des rayons n’est pas entièrement réfléchie sur le deuxième miroir : elleréussiroit peut-être mieux. si l’on mettoit entre leurs foyers un long tuyau&de fer-blanc d’un diamètre égal à celui de ces miroirs, comme il est aisé d’en faire l’expérience.
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- récréations
- TRENTE-UNIÈME RÉCRÉATION.
- UANDROIDE DU SIÈCLE.
- T ia plus grande partie des effets que produit la lumière étant relative au son qui se réfléchit nécessairement suivant les mêmes principes, c’est-à-dire, en faisant les angles d’incidence égaux à ceux de réflexion, on peut par leur moyen exécuter la Récréation ci-après.
- CONSTRUCTION.
- Élevez verticalement le miroir concave AB (figure deuxième, planche trente-quatrième) de deux pieds de diamètre (i) et d’une courbure telle que le point de réunion des rayons qui tombent parallèlement soit à douze ou quinze pouces de sa surface réfléchissante; disposez à l’endroit C une petite figure dont la lêteD se trouve placée directement au foyer de ce miroir
- Observez qu’il faut que ce miroir soit posé à une distance de huit à dix pieds, ou même plus, d’une cloisonEF pferallèlementopposéeàsasurface, et qu’elle doit être ouverte de cette même grandeur, et masquée d’une tapisserie très-légère, afin que ie sou y puisse facilement pénétrer.
- Ayez aussi un deuxième miroir de même forme
- (i) On peut fa’re ces miroirs de carton doré ou de fer-blanc , cette Récréation n’exigeant pas des miroirs bien parfaits.
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- SUR LA CATOPTIQUE. jo5
- rois^pieds dé c^eÛe'cMmnTelqusÎ iitXpo™
- r&taas-11 a été exp,iq"éi
- une personne placée au foyer D, ou à
- iroir opposé, entei s paroles quelle j ;u malgré l’interpc
- tent toutes d’une légère toile placée
- RÉCRÉATION.
- Ayant secrètement caché une personne intelligente derrière la cloison, et l’ayant prévenue de tenir l’oreille vers le foyer du miroir GH, on proposera à une personne de parler bas à la petite figure, en approchant sa bouche de la tête de la figure, et en la prévenant qu’elle va lui répondre,et la personne cachée entendant les paroles qu’elle aura prononcée, y réponderasur-le-champ.
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- 206 . RÉCRÉATIONS
- lopnement, c’est qu’il lui semblera que ces paroles .sortent de cette figure même.
- Nota. Pour cacher entièrement ce qui produit cet ellet, elle rendre par-là beaucoup plus ex. 1raordinaire,on peut déguiser la forme circulaire donnée au miroir AB, et le .couvrir d’une gaze qui n empêchera en aucune façon que le son ne se réunisse réciproquement d’un foyer à l’autre de ces deux miroirs. D’ailleurs beaucoup de personnes n’imagineront pas que ce seul miroir suffit pour produire un pareil effet.
- TRENTE - DEUXIÈME RÉCRÉATION.
- Faire paraître F image d'un objet quelconque, de manière que lorsqu'on s’iqiaginera le tenir en sa main y on n'en puisse prendre que l'apparence.
- Derrière la cloison AB ( figure troisième, planche trente-quatrième), élevez un peuoblique-ment le miroir concave EF dedix poucesau moins de diamètre , lequel doit être éloigné de cette cloison du quart et demi du diamètre de sa sphéricité; faites1 à cette cloison une ouverture de six à sept pouces, quarrée ou circulaire ( àvotre volonté ), et quelles? frouveen face et à la même hauteur que le miroir;disposez uueforte lumièrederrière cette cloison, qu’on ne puisse appercevoir par cette ouverture, et qui, saus donner sur !e miroir, éclaire l’objet que vous devez placer enC.
- Au-dessus de l’ouverture faite au-devant de cette
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- SUR LA CATOPTRÏQUE. 207 cloison,attachez dans une situation renversée l’objet G que vous voulez faire paroître en avant du miroir, et qu’on suppose être ici une fleur. Devant la cloison et au-dessous de cette ouverture , pla-I cez un petit vase D, dont la partie supérieure doit se trouver de niveau avec la partie inférieure de cette même ouverture, afin que l’œil placé en G puisse appercevoir cette fleur en-avant du miroir, de même quesi sa tige sortait du vase D.
- Ayez soin que l’espace contenu entre le derrière de la cloison et le miroir , soit peint en noir, afin d’éviter les réflexions de lumière qui pourroient être renvoyées sur ce miroir, et faites en sorte de disposer le tout de façon qu’il se trouve le moins éclairé qu’il sera possible.
- E F F Ë T.
- Lorsqu’une personne se trouve placée en face de ce miroir vers l’endroit G, elle appercevra sur le vase D la fleur G qui se trouve cachée derrière la cloison, et il lui semblera qu’en avançant la main , elle pourra l’ôter de dessus ce vase, quoique l’objet qu’elleapperçoit n’en soit cependant que l’image.
- Nota. Les effets que produisent les miroirs concaves sont susceptibles de differentes applications aussi curieuses qu’extraordinaires , qui occasionnent nécessairement beaucoup d’étonnement à ceux qui n’en peuvent démêler la cause. On peut au moyen de ces miroirs , leur faire voir indifféremment toutes sortps d’objets peints ou en relief, tels qu’une personne absente dont od auroit le portrait, des figures de spectres capablesde les effrayer
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- 208 récréations
- et quantité d’autres illusions dont il est à propos de connoitre le principe pour ne point être la dupe de l’abus que quelques personnes pourraient en faire pour tromper celles qui se persuadent bonnement qu’il est possible de faire paroître à leur gré le fantôme de ce qu’elles désirent connoitre.
- REMARQUE.
- Si étant placé devant un miroir concave, en-decà de son centre, on se regarde dans ce miroir, on y voit sa figure renversée ; si dans celte position on avance la main du côté du miroir , ou verra avec étonnement l’image de cette même main s’avancer vers la main réelle, et elle paraîtra s'y joindre sans que cette dernière puisse la toucher. Si au lieu de la main on se sert d’une épée nue, et qu’on la présente au miroir de manière que sa pointe se trouve dirigée vers le foyer des rayons parallèles de ce miroir, il en sortira une épée fantastique qui semblera venir frapper celui qui est au-devant.
- On prévient ici que pour faire cette expérience avec uccès, il faut employer un miroir qui ak au m-nnsua pied et demi de diamètre, etqui grossisse beaucoup, afin qu’on puisse s’y voir en partie ; s’il étoir assez grand pour qu’on pût s’y voir pres-qu’en entier. l’illusion serait plus frappante.
- Les phénomènes que produisent les miroirs concaves se trouvent amplement détaillés dans ouvrage composé par le Père ^4bat , qui a I/O 11 r tii m : Amusement philosophiques ; ceux ni d sireront co.noî're tous ces effets et cesillu--iOïis relativement aux différens corps qu’on peut
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- SUR LA CATOPTRIQUE. 209 leur présenter, trouveront dans cet ouvrage de quoi satisfaire entièrement leur curiosité. Le phénomène des déplacemens dont on a donné ci-devant la description , est dans ce même Au-tetn-(i).
- TRENTE-TROISIÈME RÉCRÉATION. ! faire en apparence renaître une Jleur de ses cendres.
- Faites faire une boite en forme de degré A B CDEF( figure première, planche trente- cinquième ) , d’environ un pied et demi de hauteur vers A C et quinz^ pouces vers D F ; donné à sa longueur CD dix-huit à. vingt pouces ,.e.t à sa iargeur D H dix à donze pouces, . ..
- Faites une ouverture circulaire à sa face supé-rieureB El L, etposez au-devant d’elle unbocalM de six à sept pouces de diamètre, qui entrant en partie dans cette ouverture, masque parce moyen le miroir concave N ( 2 ).
- Ayez un cercle de carton Q de six pouces de diamètre, dans lequel vous renfermerez une petitelame aimantée; suspendez-le par son centre au-dessous de la partie ELFGde cette boîte, et servez-vous à cet effet d’un fil de soie; attachez aux bords de c e
- (i)Cel ouvrage curieux a été imprimé à Amsterdam en 1763. Il se trouve chez Mossy , Libraire, à Marseille.
- (a) Ce miroir doit faire partie d’une sphère de deux pieds et demi de rayon, et il doit avoir huit à dix pouces de diamètre. On doit le placer dans une situation un peu inclinée.
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- sio RÉCRÉATIONS cercle, et à des distances égales, quatre petites fleurs artificielles dontdeuxdecellesquisetrouvent être diamétralement opposées,'-doivent être placées vers les extrémités de la lame renfermée flans ce cercle ; remarquez que ces fleurs doivent y être comme suspendues, etdausuue position i en versée afin qu’elles puissent être apperçue: dans le bocal suivant leur situation naturelle: que ce cercle tourne bien librement et qu’il se maintienne enéqlii-
- Ajasfez un carton découpé à jour au-devant dececerc!e,afin que le miroir N ne puisse réfléchir que la fleur qui se'ro ue placée vis-à-vis de lui ; peignez en noir tout l’intérieur de le boîte .ou seulement les parties qui peuvent être apperçues dans le miroir,afin qu’il n’y ait qu§ la fleur qui y soit apparente.
- Ménagez une petite porte P vers le col é A C de celte boîte,afindepouvoiryintroduireu ne lumière Q, qui est nécessaire pour éclairer cette fleur;ajus-tezun chapeau de fer-blanc au dessus-delle, tant j pour donner issue à la fumée que pour empê- ' cher que la lumière n’éclaire le miroir.
- Ayez en outre une petite boîte d’environ six pouces quarrés (voyez figure deuxième), dans laquelle vous insérerez une petite barre d’acier ! aimantée T y, que vous disposerez dans la direction d’une des deux petites traverses qui doivent partager cette boîte en quatre cases égales : mettez dans ces cases des cendres quelconques que vous diversifierez seulement par lacouleur, et que vops supposerez être celles de différentes fleurs, sembla-
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- SUR LA CATOÇTRIQUE. an blés à celles qui sont suspendues au cercle Ü ; à cet ellet écrivez sur chacune de ces cases les noms tle ces fleurs (i).
- EFFET.
- Lorsqu'on posera cette boîte S sur la partie EL FGde la pièce ci dessus, de manière queson centre se trouve au-dessus de celui du cercle de carton, la lame aimantée contenue dans le cercle O, qui n’est suspendue que par un fil de soie, aura la liberté de se mouvoir et de se placer par conséquent suivant la directiondu barreau renfermé dans cette boîte S; et comme on peut la placer de quatre diffrentes manières , sans qu’en apparence elle change de position, on pourra par ce moyen faire fixera volonté une des fleurs en face du miroir, et celte fleur, suivant ce qui a été expliqué ci-devant, paroîtraétre dansle bocal même,lorsqu’on se placera à une dislance convenable.
- RÉCRÉATION.
- On ouvrira la petite boîte, et on préviendra que les cendres qui y sont contenues sontcelles de diverses fleurs,on proposera ensuite à une personne d’en choisir une pincée à son gré; on remettre aussi-tôt la boîte à sa place, c’est-à-dire, au-dessus de l’endroit où est le cercle, et on ia posera
- (i) Ces noms servent aussi à re.-.onnoltre les différente» positions qu’on doit donner à la boîte, comme il sera dit ci-après.
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- 2i 2 RÉCRÉATIONS de manière que le barreau qui y est caché y soit clans la direction necessaire pour déterminer la fleur,dont la cendre a étésupposée choisie,à se placer en face du miroirjon fera jeter ensuite cet i e cendre dans le bocal, et un instant: après,on fera voir la fleur, en faisant entendre qu’elle vient de renaître de ses cendres, au moyen de la liqueur préparée dont on a voit rempli le bocal.
- Nota. On ne peut guère se dispenser de mettre une lumière en-dedans de cette boîte, attendu la difficulté d’éclairer la fleur par dehors ; mais pournerien laisser à soupçonner, on peut faire entendre que cette lumière ou lampe est nécessaire pour donner à la liqueur renfermée dans le bocal un certain degré de chaleur nécessaire pour faire développer lafleur. Il ne faut pas laisser regarder dans ce bocal que quelques instans après avoir posé la petite boîte, afin de donner le temps au cercle de carton de se fixer suivant la direction de la lame aimantée.
- Cet amusemeut paraîtra très-peu de chose à ceux qui sont intimement persuadés qu’on ne peut faire renaître une fleur de ses cendres, malgré toutes les autorités qui supposent la possibilité de celle éfonnanfe palingénésie, et effectivement, les plus savans chimistes de nos jours n’y ajoutent aucune foi. Il y a lieu de croire que si quelques Auteurs ( i ) ont assuré de bonne-foi
- (' )On prétend que le PèreArrcÆerquia regardé cettepa-lin^enésie comme possible,en a l’ai I lui-méme l’expérience et qu ‘j a gardé pendant plusieursannées une fiole bouchéeher-aiétiquement qui contenait les cendresd’une rosequ’ilressus-
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- SUR LA CATOPTBIQUE 2I3
- l’avoir on, et il est même certain qu’ils ont été séduits, ou par l’autorité des auteurs qui se sont persuadé cette résurrection possible; ou parla réputation de ceux qui, par quelques subtilités, leur auront fait voir une image confuse de l’objet qu’ils prétendaient ressusciter ; ce qui est d’autant plus vraisemblable, qu’on a vu de nos jours des
- citoit devant ceux quêta curiosité altiroil chez lui ; on ajoute même qu’en 1657, il la fit voir à la Reine de Suède.
- LePèreScl/ott assure avoir vu cette rose à Rome; et que le Père Kirciter la faisoit renaître de ses cendres,avec unpeude chaleur: quant au procédé qui faut suivre selon lui, le voici tel qu’il 1 a rapporté dans le Mtmdtts mbterrnneus.
- « Prenez quatre livres de gaine de la plante que vous » voulez faire revivre, quelle soit bien mûre ; pilez-la dans » un mortier et la jetez dans un bocal de verre qui soit de >) la même grandeur que celte plante : bouchez ce bocal,et le » gardez dans un lieu bien tempéré. Lorsque le ciel serabien » pur et serein, exposez celte graine dans un plat, afin qu’elle » s’emprègne de la vertu vivifiante qui se trouve dans la » rosée : ayez un grand linge bien net, attaché sur un pré par » 4 pieux posés à ses extrémités : ramassez huit pintes de » rosée, en observant de faite cette opérât ion avant le lever » du soleil; remettez vos graines dans le bocal et placez-Ie » dansunlieubien tempére.Lorsqne vous aurez suffisamineut » derosée, ilfaut la distiller après l’avoir fitrée, et la répandre *> sur ces grainesjbienfermer hermétiquement lebocalet i’en-» terrer dans du fumier de cheval pendant un mois ; relevez » alors ce bocal, et vous verrez au fond cette graine qui sera » semblable à de la gelée; l’esprit sera comme une petite « peau de diverses couleursqui surnagera au-dessus delama-» tière: alors on apperce vra une espèce de rosée verdâtre qui » ressemblera àune moisson.Exposez alors ce bocal à l’ardeur » du soleil d’été, et renlrez-le dans un lien sec dans les temps » pluvieuxjusqu’auretour dubeau temps.Cetouvrage(ajoute » le Père Kirc/ter)ae perfectionne quelquefois en deux mois » d’autres fois en uu an, et les marques du succès se recou» >' noissent lorsque la substance limoneuse qui est au fond dm
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- 5,4 RÉCRÉATIONS
- gens bien moins célèbres s'efforcer de persuader sérieusement à des personnes instruites qu’ils avoient fait cette découverte tant sur le règne végétal que sur le règne animal. Il faut compter beaucoup sur la crédulité du public, pour oseraussi affirmativement faire une pareille annonce.
- » vase s’élève et que la matière s’épaissit.Enfin il se forme, dit* » il, du tout une-poussière bleuâtre,,laquelle excitée parlacha-» leur,produit [apparition d'implante qui semble renaître »> de ses cendres, et qui s’evauouit dèsque la chaleur cesse».
- Ce même auteur, persuade sans doute de la certitude de son opération, s’efforce a eu de vetopper la cause, en ajoutant que la vertu de chaque mixte est concentrée dans ces sels, et que dès qu’ils sont nus en mouvement par laclialeur,ils s’élèvent et circulent comme un tourbillon dans ce vase , et qu’ils s’v arrangent de la même manière et dans lainéme figure que la végétation ordinaire leur aurait donnée, si de ces graines déposées dans la terre il en etoic venu quelques plantes.
- Il est A présumer que dausle procédé ci-dessus, la chaleur aura fait exalter et élever la partie la plus légère de cette substance limoneuse, et qu’elle serarestée suspendue dans le liquide sous une forme produite par hasard et qui aura paru à ce célébré auteur, être l’image de cette meme plante, de même que l’on voit journellement dans les temps de gelées, l'humidite qui se trouve sur les vitrages prendre en apparence la forme de diverses plantes et arbrisseaux.
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- SUR LA DIOPTRIQUE. zi5
- DE LA DIOPTRIQUE.
- Qn considère dans la Dioptrique les diverses réfractions que souffrent les rayons de lumière lorsqu’ils passent d’un milieu dan-, un aulre qui se trouve d’une densité, ou d’une nature différente; elles ont lieu dans fous les cas où la direction de ces rayons tombe obliquement sur le pian qui sé-> pare ces deux milieux.
- Si un rayon de lumière À B ( figure troisième, planche trente-cinquième), après avoir travers l’air, tombe obliquement surun verre plan F G, dont les deux surfaces soient parallèles entr’elles, il le pénètre et se réfracte de B en C, en s’approchant de la perpendiculaire A F : ce même rayon continuant sa route, et venant à passer du verre dans l’air, se réfracte alorsdeC en D en s’éloignant decétte même perpendiculaire, et les lignes A B et G D étant prolongées vers H et I, sont parallèles entr’elles : d’où suit il que lorsqu’un rayon de lumière entre d’un milieu rare dans un autre plus dense, il s’approche de la perpendiculaire, et que s’il sort.au contraire d’un milieu dense pour entrer danS Un milieu rare, il s’en éloigne.
- Les rayons de lumière qui sont parallèles dans leur incidence, venant à traverser un corps trans* parent, y conservent leur parallélisme, et si les. deux surfaces de ce corps sont parallèles, ils le conservent encore en sortant de ce corps pour ren-
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- 2,6 RÉCUSATIONS
- trer dans l’air; comme il est aisé de le voir par l’explication de cette première figure. C’est par cette raison qu’en regardant un objet à travers une glace transparente, on l’apperçoitde même grandeur que s’il ne se trouvoit rien d’interposé entre cet objet et l’œil ; il paroît seulement un peu plus abaissé ou élevé, eu égard à l’obliquité des rayons et l’épasseur de la glace au travers de laquelle ils pénètrent (i).
- Lorsque des rayons de lumière tels que A B et C D (figure quatrième, planche trente-cinquième^ tombent parallèlement sur la surface d’un verre convexe F, fisse réfractent, et devenant convergens, ils s’approchent de la perpendiculaire E F, et se réunissent tous en un point G que l’on nomme foyer : la distance de ce point au verre, est celle du diamètre delà splière dont sa surface convexe fait partie.
- Si au contraire les rayons A B et C D ( figure cinquième, même planche) tombent parallèlement sur la surface du verre concave H, iis se réfractent et deviennent alors divergens en s’éloignant de la perpendiculaire E F.
- C’est cette convergence et cette divergence des rayons entraversantles verresconvexes et concaves, qui rapportant à l'œil les objetssous desangles plus grands ou plus petits, nous les font paraître amplifiés ou diminués et c’est aussi par cette raison
- (i) Cet effet n’a plus lieu lorsqu’un rayon de lumière tombe sur un corps transparent dont les deux surfaces opposées ne sont pas parallèles, comme il arrive lorsqu’on regarde à travers un prisme.
- qu’ils
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- SUR LA DIOPTRIQUE. 21
- qu’ils paroissent renversés lorsqu’ils viennent à s croiser avant de parvenir jusqu’à notre œil ; comme on peut s’en instruire plus particulièrement dans les traités qui ont été faits sur cette matière, l’objet qu’on s’est proposé n’éiant que de traiter succinctement des premiers principes qui suffisent pour l’intelligence des Récréations contenues dans cet ouvrage.
- TRENTE QUATRIÈME RECREATION.
- CHAMBRE OBSCURE.
- Pratiquez une ouverture circulaire au volet d’une chambre qui donne surla campagne. ou sur toutautreobjetunpeuéloigné, et faites en sort qu’il ae puisse entrer aucun jour dans cet'e chambre, si ce n’est par l’ouverture faite à ce volet, à laquelle vous appliquerez un verre convexe de trois à quatre pieds de foyer ( 1). Placez à cette même distance et en face de ce verre, un carton couvert d’un papier très-blanc, lequel ait environ deux pieds et demi de lorigeur sur dix-huit à vingt pouces de bouteur ; courbez-le sur sa longueur, de manière qu’il
- (1) On entend parla longueur du foyer d’un verre, celle du diamètre de la sphère dont il fait partie lorsqu’il est convexe d’un seul côtés ; s’il est lenticulaire, c'est-à-dire con-vexedes deux côté , son foyer se rapproche en proportion de cette seconde convexité.
- 11. r
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- 2I8 récréations
- fasse partie de l'intérieur de la surface d’un cylindre qui auroit pour diamètre le foyer de ee verre ; a jus-tez-leà cet effet sur un châssis également courbé, et élevez-le sur un pied mobile, afin de pou voir facilement l'avancer ou le reculer au-devant du verre, et le placer exactement à la distance où les objets paroîtrout se peindre avec le plus de régu la-rité sur ce carton.
- EFFET.
- Lorsque vous aurez disposé exactement ce carton au foyer du verre placé à l’ouverture du volet de cette chambre, tous les objets extérieurs qui se trouveront situés en face de cette fenêtre se peindront sur ce même carton avec les plus belles couleurs et la plus grande précision. Ces mêmes objets paroîtront renversés sur ce carton.
- Si on a placé en dehors de la fenêtre un miroii mobile, on pourra, en le tournant plus ou moins, appercevoir sur ce carton tous les objets qui se trouveront de côté ou d’autre.
- Si au lieu de placer le miroir en dehors de la fenêtre on le pose en dedans de la chambre et au-dessus de cette ouverture( qu’on aura pratiquée alors beaucoup plus élevée) , on pourra recevoit l’image sur un carton placé horizontalement sut une table r et y dessiner à loisir les objets qui J seront peints.
- Nota. Rien n’est si agréable à voir que l’effet de cette chambre noire, particulièrement lorsqu* les objets du dehors sont éclairés du soleil; i'esl la nature elle-même transportée sur ce caruc
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- SUR LA DIOPTRIQUE. 219
- ornée de ses plus beaux effets ( 1 ) et de ses plus belles couleurs; c’est aussi le plus beau modèle dont puissent se servir les peintres, pour donner aux tableaux de paysages, vues et marines toute l’entente admirable du coloris, et de la dégradation aérienne des teintes occasionnées par l’interposition de l’air, qui produisent dans quelques-uns de nos peintres modernes ces oùvrages admirables (2) qu’ils ont rendus avec tant d’intelligence.
- Il est essentiel que le carton ait une forme circulaire, afin que tous les objets y soient distinctement peints, sans quoi, lorsque le milieu du carton se trouve placé au foyer du verre, ses>deux extrémités se trouvant alors situées au-delà du foyer, les images qui s’y' peignent deviennent confuses : et s’il étoit possible de donner à ce carton une figure sphérique, l’image n’en seroit que plus régulière, pourvu que le verre fût placé au cen‘*a de cette convexité.
- TRENTE-CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- CHAMBRE OBSCURE PORTATIVE.
- Lf effet merveilleux que produit la chambre obscure, a fait découvrir les moyens delà rendre
- (i ) J’ai vu dan? la chambre noire un port de mer dans un coups un peu orageux ; et dans un autre, lorsque le soleil se vouchoit dans l'onde, au travers des nuages éclatans de di-veiseduniières, et je puis assurer qu’il n’est pas d’objet plus
- (1) Vernet et Lonterbuurg, qui excellent dan toe genre de peinture, et dont les ouvrages ne cèdent presque en rien à (.'lande le Lorrain, v a
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- ?2o RÉCRÉATIONS plus utile en la construisant d’une forme, qui étant portative, fût en même temps plus commode pour être placée sur le terrein,alin de pouvoiry dessiner les vues les plus agréables et les plus pittoresques. On n’entrera pas ici dans le détail des diverses manières dont on les a construites, parmi lesquelles il en est assurément de fort ingénieuses; on on se contentera d’en enseigner une qui, à quelques égards, peut avoir quelque avantage.
- Soit ABCD(figure première, planche trente-sixième ) un châssis de bois ou table de deux pieds de long sur environ vingt pouces de large, dont les quatre traverses peuvent avoir deux pouces et demi de large, et être solidement, assemblées par leurs angles; ménagez une rainure dans ce châssii pour y placer une glace, ou simplement un verre de Bohême E ( i ).
- Aux deux extrémités et en-dessous de la table, ajustez à charnières quatre pieds de bois F, fixés sur leurs traverses G; disposez - les de manière qu’ils puissent facilement se reployer soi» cette table; ayez encore quatre ais de bois léger H, qui soient également mobiles à charnières sout| les côtés intérieurs du châssis qui forme cette table, de sorte qu’ils puissent aussi s’y replover sanij tenir beaucoup de place; et observez qu’étant dè ployés, comme le désigne cette figure première, ils doivent se joindre exactement au moyen de plusieurs petits crochets qu’il faut y ajuster, étant
- (.1 ) Si ce verre étoit convexe vers le dessus de ce châssis.
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- S U R LÀ DI OPT RI QUE. **.,
- trèîiessentiel qu’il ne puisse pénétrer aucune ltnüière dans cette boîte (i).
- Cette table étant montée sur ces quatre pieds , et les ais H qui forment la boîte de dessous étant abaissés et fixés ensemble au moyen de leurs crochets on ajustera à leur extrémité inférieure une boîte Mcontenant le miroir incliné N, d’un des côtés de laquelle doit sortir le tuyau mobile O, de cinq à six pouces de long : ce tuyau doit être garni d’un verreconvexe dont le foyer, par la réflexion du miroir, puisse aller jusqu’à la glace Eqüi est posée sur eette table.
- Il faut * avoir aussi «De espèce de petit pavillon d’étoffe noire, bien opaque, qui soit porté sur qua. tre tringles de bois mobiles à sa partie supérieure,et qu’on puisse poser sur cette table, en faisant en-entrer ( dans des trous faits aux angles de son châssis ) les fiches de fer qu’on aura fixées aux trémités inférieures de ces tringles : ce pavillon doit s’onvrir du côté qui est tourné1 vers A B, au moyen d’un rideau assez ample pour empêcher la lumière extérieure d’éclairer en aucune façon la glace posée sur la table, lorsqu’on se sera placé sous ce pavilloD ; il doit de tons côtés déborder de quelques pouces le dessous de la table.
- Usage de cette chambre noire pour dessiner toutes sortes d'objets.
- Cette chambre obscure est à la vérité un peupla
- (i)!On peut couvrir cette boîte d’une espèce de sacde toilé noire, afin de rendre son intérieur le plus sombre-qu’il et possible, dans le cas oitonla construiroit portative-
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- S2î RÉCRÉATIONS
- embarrassante à porter sur le terrein que celles qui ont été construites jusqu’à présent; cependant si elle est faite comme il faut, elle ne pèsera pas plus de quinze livres ; elle sera d’autre côté beaucoup plus commode, en ce que les rayons colorés des objets venant à* se peindre par-dessous la glace posée sur cette table, on peut les dessiner sans avoir la main entre les rayons et leur image. Pour s’en servir, on placera cette table sur un terrein un peu élevé, afin querien ne puisse intercepter les rayons de lumière qui tombent sur le verre placé au bas de la boîte qui estattachée sous la table,on mettra sur la glace une feuillede papier verni, trausparente, et on la fixera par ses extrémités avec un peu de cire, afin qu’elle ne puisse se déranger, alors ejt s’enfermant sous le rideau qui couvre le papillon posé sur la table, on tracera sur ce papier tous les contours des objets qui y seront représentés, et on pourra aussi en indiquer les ombres. Si on ne veut avoir que les traits de l’objet, on se servira d’une glace adoucie du côté qui forme le dessus de la table, et on les y indiquera avec un pinceau et du carmin; de cette manière, lorsqu’on sera de retour, on fera tremper une feuille de papier, et lorsqu’elle sera bien imbibée d’eau, sans être cependant tropmouillée, on l’étendra sur cette glace légèrement, et on tirera par ce moyen l’emprein-Je du dessin qu’on y aura tracé.
- Nota. On peut, en employant l’une ou l’autre de ces deux méthodes, se procurer ces dessins dans la même situation qu’il sont elléolivement, ou dans une situation contraire ; ce qui peut avoir son avantage lorsqu’on veut faire graver ce que
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- SUR L A DIO PTRI QUE. a23 l’on a dessiné, et qu’il faut qu après l’impression ils se trouvent sur l’estampe dans leur situation naturelle.
- On doit avoir attention, en se servant de cette chambré obscure , à la placer de manière que le soleil donne de côté sur les objets don ton veut avoir l’image. Sans cette précaution, ils serroient bien moins agréables; la situation des ombres les faisant beaucoup valoir, et leur donnant un effet bien plus pittoresque. Il est cependant des circonstances où il faut s’écarter de cette règle, telle que celles où l’on voudroit peindre un soleil levant ou couchant, etc.
- TRENTE-SIXIÈME RÉCRÉATION.
- Une pièce d'argent ayant été mise dans une assiette, en faire paroitre deux, dont Y une soit beaucoup plus grande que Y autre.
- Remplissez d’eau claire un gobeletde verre, et mettez-y une pièce de monoie ( par exemple une pièce de vingt-quatre sols), posez une main sous l’assiettedont'.vousdevez cou vrirce gobeletetl’autre sur le gobelet, renversez le tout promptement, afin que l’air n’ayant pas le temps d’entrer , l’eau ne puisse s’échapper.
- E F F E T.
- Si l’on regarde la pièce qui se trouvera alors sur l’assiette, elle paraîtra de la grandeur d’un écu
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- S24 RÉCRÉATION S et on la verra de la même grandeur, un peu élevée au-dessus de cette première;ce qui fera croire à ceux qui ne connaissent pas les effets singuliers de la réfraction, qu’il y a effectivement sous le gobelet un écu et une pièce de vingt-quatre sols. Lorsqu’on sera assuré qu’on s’imagine qu’il y a deux pièces on lèvera le gobelet, et l’illusion cessera.
- TRENTE-SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- Faire paroître en relief les objets gravés en creux sur le cachet.
- Ayez un cachet d’argent sur lequel soit gravé un chiffre; regardez-le attentivement avec un verre convexe d’un pouce au plus de foyer; vous en verrez d’abord la gravure enfoncée, et telle que vous l’appercevriez avec vos seuls yeux. Si sans changer de situation, vous continuez à la regarder, elle vous paroîtra en relief, et elle semblera être éclairée et ombrée du même côté qu’elle étoit avant que vous eussiez la sensation de cette dernière apparence.
- Si on continue àobserver ce chiffre avec la même j attention, ce qui paroissoit de relief paroîtra alors enfoncé comme il l’étoit auparavant, et ainsi de suite.
- Il arrive aussi que si l’on cesse pendant quelques instaos de regarder ce chiffre, et qu’on recommence la même expérience, au lieu de le voir d’abord enfoncé, il paroîf au contraire en relief.
- Si pendant qu’on est tourné du côté que vi ent jour, on le penche toutà coup en continuant de!
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- SUR L A DTOPTRIQUE. taS
- regarder, ce qui paroisse! t enfoncé semble encore devenir en relief ; mais si on continue d’observer ce relief apparent, pendant qu’on se tourne comme il faut pour recevoir le jour du côté droit, on voit l'ombre du côté que vient le jour, ce qui ne surprend pas peu; et au contraire l’ombre sera à gauche , si le jour donne sur ce chiffre en venant du côté gauche.
- Si au lieu d'observer un cachet, on observe ufie pièce d’argent, cette illusion n'a plus lieu dans quelque situation qu'on se place , eu égard au jour qui é claire cet objet ( i )..
- Nota. M. Gmelin qui a aussi observé de son côté ce phénomène, soupçonne avec raison que celte illusion doit son origine aux ombres des corps; et effectivement, j’ai remarqué qui si ayant une bougie à sa droite, on regarde un cachet, sa gravure paroît enfoncée ; si on transporte la bougi1 2 à sa gauche, on la voit aussitôt en relief, et l’illusion est très-sensible ; cependant il reste toujours à savoir pour quelle raison, sans changer de place, on la voit successivement en creux et en relief, sans que l’ombre change de lieu. C’est peut-être aussi dans notre vue même qu’il faut chercher le principe de ce phénomène ; ce qui paroît d’autant plus vraisemblable, que tous ceux qui l’observent, ne voient pas toujours ces effets tels qu’on vient de le rapporter (2).
- (1) Ce phénomène a été observé parM. JoblotNoyez l’ouvrage qu’il a lait imprimer, qui a pour titre : Description de
- (2) Un phénomène tel que celui-ci ne paroitra qu’une niai-"‘neàceux qui ne sont pas instruitsjmais lorsqu'un Physicien
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- 126 RECREATIONS
- TRENTE-HUITIÈME RÉCRÉATION.
- LANTERNE MAGIQUE.
- Cette ingénieuse invention (i), connue de font le monde, et devenue commune dans tous les pays, acausé beaucoup d’étonnement dans sonorigine;on s’en amuse encoreavec plaisir : son effet est de transporter en grand sur une toile tendue et placée dans un lieu obscur, l’apparence colorée dedivers petits objets peints sur des lames de verre avec des couleurs transparentes.
- CONSTRUCTION.
- A B G D est une boîte ou lanterne de fer-blanc ( figure deuxième , planche trente-sixième ) , ayant ordinairement sept à huit pouces de hauteur sur six de longueur et cinq de largeur : au-dessus est
- voudra en expl iquer la cause, ily trouvera des difficultés qu’il aura beaucoupde peine à résoudre. C’est en cherchant la solution de semblables observations, qui ne paraissent d'abord que des bagatelles, qu’on a fait d'importantes découvertes, lorsquéle fameux philosophe anglais s’occupoit à souffler des bouteilles avec l’eau de savon . il nous apprenoit qu’un habile Physicien sait tirer avantage des choses qui ne paraissent qu’un simple amusement.
- (i) On l’attribue au Père Kitclutr, qui a donné sur tou les les parties des Sciences, des Ouvrages sa vans et instructifs.
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- SUR LA DI OPTRI QUE. 227 une cheminée E couverte d’un dômeF,laquelle doré nant passage à la fumée, empêche en même temps que la lumière ne se répande dans la chambre.
- Du côté AC de cette boîle estune porte qui s’ouvre en dehors, sur laquelle est ajusté un miroir concave de métal (1) G, ayant cinq pouces de diamètre, et faisant partie d’une sphère d’un pied et demi ; ce miroir doit avoir à son centre une queue H qui entre dans une douille I soudée au milieu de cette porte, afin qu’on puisse l’avancer ou le reculer selon qu’il est besoin.
- Au milieu et sur le fond intérieur de cette lanterne est placée une lampe de fer-blanc L(a), dont le porte-mêche est applati, afin qu’il ne puissefaire beaucoup d’obstacle aux rayons que le miroir renvoie vers le côté B D ; il doit porter deux ou trois mèches, dont la lumièresoit à la hauteur du centre du miroir et des verres ci - après.
- Au côté BD de cette lanternequi fait face au miroir, est une ouverture de trois poucçs et demi de largeur sur deux et demi de hauteur,et en avant est soudée une pièce de fer-blanc à coulisse M, au travers de laquelle on fait couler les bandes de verre peintes; celte même pièce porte un tuyau N, ayant la forme d’un quarré long (3), sur lequel s’ajustent
- fi) On peut faire ce miroir de cuivre argenté, de même que ceux qu’on emploie pour les réverbères, ou tout simplement de fer-blanc bien battu et poli.
- (2) Celte lampe doit être mobile, afin de pouvoir l’éloigner ou l’a.pprocher des verres ou du miroir.
- (3) Je préfèredelèur donner celte forme, afin que l’image sur la toile ail celle d’un tableau, cequi est préi'érablesà la figure circulaire qu’on lui donne ordinairement, et qui em-
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- 228 RÉCRÉATIONS .deux autres tuyaux O et P de cinq pouces de Ion' gueur ; ces tuyaux entrent l’un dans l’autre. On ajuste à l’extrémité du tuyau P un verre convexe de troispoucesdelongsur deuxetdemide large (i), -ayant trois pouces defoyer, et à l’extrémité de celui P un autre verre de même forme et de cinq à six pouces defover, et on met un diaphragmede carton à l’autre extrémité de ce même tuyau ; ces deux tuyaux servent à disposer les verres dans un éloignement convenable, eu égard à celui de la toile sur laquelle se doivent représenter les objets.
- Cette lanterne étant ainsi construite, on se munira d’une quantité de bandesde verre blanc, qu’on enchâssera dans des petits cadres de boisquipuis-sent entrer aisément dans l’ouverture qu’ona ménagée vers le côté extérieur B D.
- Manière de peindre sur le verre les objets qui doivent être vus sur la toile.
- Dessinez sur un papier le sujet que vous voulez ! peindre, et attachez-le par ses extrémités sous ce verre,prenez ensuite un pinceau très-fin ,et vous servant d’un vernis gras dans lequel vous aurez détrempé un peu de noir de fumée, tracez-y bien légèrement les traits du dessin; vous pouvez même
- pêche qu’on apperçoive les figures peintes en leur entier; avant qu’elles soient arrivées au centre.
- (i )Coinmeilest difficile d’avoirdela matière assez épaisse pour travailler ces verres, on peut mettre en leur place deux verres plans d’un côté et convexes de l’autre, dont le foyer de chacun soit de sûr pouces.
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- SUR LA DIOPTRIQUE.
- ta tracer certaines parties avec les couleurs qui leur sont convenables, pourvu que ce soient les couleurs les plus foncées de leurs nuances : lorsque ce trait sera bien sec, vous colorerez et ombrerez vos figures avec les teintes qui leur sont propres(i), et vous aurez attention de réserver les grands clairs sans y mettre de couleur , afin qu’ils fassent plus d’effet : gardez-vous de peindre ces figures seulement de quatre à cinq couleurs, telles quebleu, rouge, verd et jaune ; coupez au contraire vos couleurs pour donner à vos sujets un ton plus naturel ,saus quoi ils ressembleroient à des images communes , qui pour être brillantes, n’en seroient assurément pas pour cela plus agréables.
- E F F E T.
- Lorsqu’on aura allumé la lampe de cette lanterne magique, et qu’en alongeant; ou raccourcissant son tuyau mobile l’image des verres peints se trouvera bien nette et bien distincte sur la toile placée vis-à-vis cette lanterne (2), on fera passer successivement les verres au travers de celte coulisse, et tous les objets paroîtront de même sur cette toile.
- (1) Toutes les couleurs ne sont pas propres pour peindre ses verres, il faut employer celles qui ne sont pas terrestre* telles que le bleu de Prusse, la laque line ,1e verd-de-gris calciné , la gomine-gutte, le bistre, etc.après les avoir broyées avec le vernis gras le plusblanc.
- (2) La toile se place ordinairement à dix ou douze pieds de la lanterne, plus e:le en est éloignée, plus l’objet paraît grand, mais il est plus net tplus vif quand cette distauce
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- 23o RECREATIONS
- Nota. Pour rendre cet effet plus amusant, on peut peindre les figures sur deux verres différées, afin de les rendre mobiles et leur procurer par-là divers mouvemens qui semblent les animer, ce que chacun peut faire selon son génie : on peint assez volontiers sur deux verres les objets qui suivent.
- Une femme qui ôte et met sbn masque.
- Deux hommes qui scient une pierre.
- Un menuisier qui rabotte.
- Un oiseau qui sort de sa cage et va se mettre sur la main d’une dame.
- Deux béliers qui se heurtent à coups de tête.
- Un chasseur tirant un lièvre qui fuit dans sa tanière.
- Deux hommes qui se battent l’épée à la main.
- Un boulanger qui enfourne le pain.
- Des vaisseaux qui traversent la mer, etc. etc.
- En général, toutes les figures doivent être peintes de profil, attendu qu’elles sont censées traverser le tableau, à moins que ce ne soient des portraits qu’oD peint ordinairement en grotesques et qui peuvent être vus de face.
- On peut faire des changemens avec un seul verre sur lequel on peint cinq à six figures semblables, mais dans des attitudes différentes, afin de pouvoirsubstituerpromptemert l’une à l’autre, et quantité d’autres inventions qu’il eît facile d’imaginer.
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- SUR LA DIOPTRIQUE. 2S1
- [RENTE-NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- UNTERNE MAGIQUE PAR LE MOYEN RE L’OMBRX.
- Au lieu de peindre les verres comme il a été dit ci-dessus, on y applique des petites figures découpées sur du carton très mince, dont quelques parties du corps sont mobiles aux jointures; et avec des petits fils de soie qui coulent le long des châssis dans lesquels ces verres sont renfermés, on leur fait faire à son gré divers mouvemens en tous sens; les mouvemeus de ces petites figures étant bien dispo-sés,sont bien plus naturels que ceux qu’on peut leur faire exécuter avec deux verres mobiles, attendu qu’ils peuvent avoir lieu en différens sens: ce qui produit alors beaucoup plusde variétés etde vérité, et on occasionne par ce moyen plus de surprise et d’agrément ; de celte manière on peut, pour exécuter plusieurs scènes comiques, se servir de deux
- QUARANTIÈME RÉCRÉATION.
- LANTERNE MAGIQUE SUR LA FUMÉE.
- La lumière de lalanterne magique, de même que la couleur des objets qui y sont renfermés, peut, non-seulement (comme on l’a vu ci-dessus} se peindre sur une toile, mais elle peut aussi se fixer
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- 232 RECREATIONS
- sur la fumée; pour cet effet, on doit avoir une boite de bois ou de. car ton (figure troisième, plan, che trente-sixième) qui doit aller e^rdiminuant de forme, de manière que vers le harit elle donne une ouverture AB de huit à dix ponces de long sur un demi pouce de large; il faut/ménager au bas de cet e boîte une porte C, qui ferme exactement, afin d’y pouvoir placer un réchaud de feu sut lequel on jettera de l’encens ou autres drogues, dont la fumée s’étendra en nappe en sortant par l’ouverture AB : c’est sur cette nappe de fumée qu’il faudra diriger la lumière qui sortira de la lanterne magique , qu’on aura soin de rendre bien moins étendue enalongeantson tuyau mobile. Les figures peintes peuvent servira cet effet; et ce qui paroîfra extraordinaire, c’est que la fumée ne changera pas la forme du sujet qui y sera représenté,et il semblera qu’on peut le saisir avec la main.
- Nota. Dans cette Récréation la fumée n’arrêtant pastous les rayons, la représentation est bien moins vive, et elle paroîtroit même très-peu,si on ne réduisoit pas l’étendue de la lumière à un petit espace, afin de lui donner plus de clarté; au reste cette pièce ale désagrément de remplir la chambre de fumée en très-peu de temps.
- QUARANTE
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- SÜR LA DIOPTRIQUË. 233
- QÜARANTE-UNIÈME RÉJRÉ VH )N.
- Faire paroître unfantôme sur unpiédestal placé sur une table.
- L’EFFBTde latantèrne magique sur la Limée dout on a donné ci-dessus la construction , peut produire une illusion fort extraordinaire, si on en masque entièrement la cause. On peut par son moyen faire paroître tout-à-coup, el à sa volonté, un fantôme au-dessus d’une espèce de piédestal, ou tout autre objet moins effrayant.
- CONSTRUCTION.
- Il faut avoir iine lanterne irag que fort petite, et l’enfermer dans le pié'es'ai A B CD (figuré quatrième, planche treut -sixième), qui doit être suffisamment grand pour contenir en outreîe miroir incliné M ; ce miroir doit être mobile ,afin de pouvoir diriger convenab'ement le cône de lumière que produit celle lanterne, et qui doit sorii. par une ouverture faile à ce piédeslal.
- 0,1 ménagera dans ce piédeslal un emplacement séparé F G Hl, dans lequel on mettra le ré-c’ia id L, afin defairesortirpar sa partie supérieure u le laine de fumée, de meme qu’il a été dit eide» mt.
- On aura un verre sur lequel sera peint un spectre;
- i| mm p niera élever ou ah lisser à volonté dans la c. m i-se( i ) le cette la 1 terne, au moyen d’un petit
- ( i ) Celle euuiisse doit être dans un sens verlical.
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- 234 RÉCRÉATIONS
- cordon O qui communiquera par uqe poulie P au côte'de cette boîte ; on observera de peindre cette figure en raccoi urci, attendu que son image sur la nappe de fumée ne coupant pas à angle droit le cône de lumière, prendra alors une figure un peu
- alongée.
- EFFET.
- Cet amusement sera très-surprenant, attendu que les spectateurs ne connoissant pas la cause qui le produit, ne sauront à quoi attribuer l'apparition subite d’un spectre, dont la tête paroîtra d’abord et qui semblera s’élever au milieu de cette fumée, et cüsparoître de même en s’enfonçant enapparence dans ce piédestal ; il suffira pour produire cet effet de tirer doucement et lâcher de même le cordon, lorsqu’on verra la nappe de fumée suffisamment éclairée par la lanternemagique.
- Nota. Il faut, pour exécuter cette Récréation, qu’il n’y ait aucune lumière dans la chambre, et placer le piédestal dans une situation assez .élevée pour qu’aucun des spectateurs ne puisse appercevoir son intérieur;ou peut couvrir fouverture par où sort le cône de lumière, jusqu’au moment qu’on veut faire paraître le spectre. Celle pièce peut s’exécuter en grand, de manière qu’il paroisse dans une grandeur naturelle.
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- !UR t A DIOPTRIQÜE. a3S
- QUARANTE - DEUXIÈME RÉCRÉATION;
- Un objet étant placé derrière un verre convexe,
- le faire paroître en avant de ce même verre.
- Ayez un objet, tel (par exemple )qu’une petite llèche de bois blanc d’un pouce et demi de longueur; attachez-la perpendiculairement sur un carton noir que vous suspendrez à une muraiUg à la hauleur de l’œil ; éclairez fortement ce carton » et placez en avant un verre lenticulaire de deux à trois pouces de diamètre ( i ), de manière qu’il soit éloignéde cette flèche d’une distance double de son foyer; placez ensuite une personne en face de ce y erre à une distance convenable, et cette flèche lui paraissant suspendue en deçà même du verre, il lui semblera qu’elle peut la prendre avec la main. '
- Nota. On peut sur ce principe former divers amusemens fort agréables, en faisant construire une espèce de caisse (figure cinquième,plancha trente-sixième), fermée de tous côtés, et divisée en deux parties inégales à l’endroit G, au moyen d’une séparation où l’on ménagera un trou circulaire I placé en face d’une lentille de verre L, qu’on ajustera au côté A B G Dde cette caisse :on pla-
- (i; Tl est avantageux de renfermer ce verre dans un carton circulaire et noirci ayant un demi-pied de diamètre ; de cette manière l’illusion est plus parfaite.
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- 23 6 RÉCRÉATIONS
- ceradans sa plus petite division un carton circulaire ( figure sixième, même planche ), qui tournant sur son centre, pourra présenter à l’endroitI une de ses quatre ouvertures M N O P; on ajustera sur chacune de ces ouvertures un carton découpé couvert d’un papier fort transparent, peint et nuancé , représentant quatre objets différens tels qu’on voudra, et qu’on fera paroître à volonté en avant de ce verre I, au moyen d’une lumière R, renfermée dans cette caisse (i), et d’un petit bouton S, dont la tige sera fixée au centre de ce carton 11 est aisé de voir qu’il est facile d’appliquer cet effet singulier de la dioptrique à quantité d’autres Amusemens dont il est superflu de donner ici le détail, afin de laisser à chacun la satisfaction de les composer à son gré.
- QUARANTE-TROISIÈME RÉCRÉATION,
- TABLEAU MAGIQUE.
- CONSTRUCTION.
- Faites tailler parun lapidaireun verre à facettes de même forme que celi.'i dé-igné par les figures septième et huitième , planche trente-sixième (2); donnez ui pour hauteur la moitié au moins de son diamètre, qui doit être d’un pouce et demi
- Ci) Cette i-itnière nedoitpas éclairerla plus grande de» deux c! visions laçais,**.
- (a) Ces ligures représentent son plan et son profil.
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- S UR LA I) IO P T R T QUE. 23 j
- >u environ ; qu’il soit bien plan du côté C D, que ouïes ces facettes soient bien régulières , bien lianes,et que leurs angles soient vifs ; recommandez à l’ouvrier d’employer un morceau de verre blanc ou de cristal qui n’ait aucune bulle, et qu’il ioit parfaitement poli.
- Ayez un châssis quarré A B C D ( figure neuvième, même planche),deq;inzeà dix-huit pouces, d é!evez-ie verticalement sur une double potence CDE; placez à l’exlre'mité Eetà la distance d’un pied et demi de ce châ-sis ,1e pied ou support II, lequel doit soutenir le tuyau G ; c’estdans ce tuyau que doit être renfermé ce verre à facettes, au travers duquel on doit regarder !e tableau di lionne qui sera peint sur un carton placé danslechâssisABdl), somme il sera ci après expliqué; ayez aftemn.i: à placer ce tuyau en face du centre de ce carton ,et de n’y laisser ducô éF qu’un très-petit trou, afin que la position de l’œil qui regarde par cet Couverture ne puisse varier en aucuue façon ; il e«f aussi fort essentiel que ce verre une fois logé dans ce tuyau à une distance convenable, soit solidement fixé sur son pied , afin que sa position ne puisse aucunement se déranger ; il est d’ailleur assez indifférent que la pointe soit tournée du côté de l’œil ou du tableau.
- Lorsque le tout aura donc étésolidement disposé on posera dans le châssis A B C D un carton ! bien uni et assez épais pour ne point voiler; on fera en en sorte qu’il y entre bien juste, c’est-à-dire,sans aucun balottage. On tracera ensuite sur un papier toutes les faces du plan de ce verre à facettes, et on y dessinera le sujet que l’on veut qui paroisse sur ce carton ( Voyez figure septième ).
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- iS8 RECREATIONS Toutes ces précautions ayant été prises avec la plus grande exactitude, on regardera par l’ouverture F; et appliquant une règle de cuivre fort mince (i) sur le carton, on s’en servira pour y tracer les lignes qui terminent les triangles et les trapèzes qui forment chaque facette, de même qu’il a été enseigné pour le miroir à facettes de la trente-huitième Récréation ci-dessus, et on remplira le plus exactement qu’il sera possible dans chacunes d’elles la partie du dessin qui y correspond sur le plan, figure quatrième, en observant que ces facettes paroissent sur le tableau dans une situation diamétralement opposée à celle qu’elles ont sur le verre; c’est pourquoi il sera à propos de les numéroter pour reconnoître plus fa-cilementleur rapport.
- Avant de terminer entièrement le trait du tableau,on accordera le dessin vers les confins de sangles,en regardant souventautraversdel’ouverture F, et ensuite on le colorera avec les mêmes précautions, en sorte qu'on apperçoivesur le tableau l’objet dans sa plus grauderégularité : cette opération faite, on remplira ce tableau enfermant du tout un sujet absolument différent de ce qu’on apperçoit au travers du verre.
- Nota, Au lieu d’uu verre à facettes, on peut se servir d’un verre pyramidal de huit à dix côtés, ce qui procurera plus de facilité dans l’exécution ; on peut encore faire un tableau magique très-agréable et avec peu de peine ven se servant d’un
- (i) On ajuste une petite queue coudée au milieu de çeils règle afin de la tenir plus commodément.
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- SUR LA DIOPTRIQUE. 239
- verre qui ait la forme d’une portion de prisme coupée parallèlement à son axe, lequelseroitsupposé avoir en totalité Irente-deux côtés égaux, dont cette portion en contiendroithuit:le tableau magique fait avec ce verre sex-oit alors divisé en quinze bandes , dont huit seroient employeés pour le sujet; et les sept autres qui se trouveroient entre ces premières, serviroient à le déguiser favorablement en formant du tout un autre sujet, ce qui serait fort aisé à exécuter.
- QUARANTE-QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- Chambre obscure où les objets paraissent amplifiés.
- Toutes les chambres obscures qui ont été construites jusqu’ici, représentent les objets beaucoup plus petits qu’il ne sont réellement, et cette différence de grandeur est en raison delà longueur du foyer du verre, à celle du verre à l’objet, en sort» que si le foyer du verre est de deux pieds et cua l’objet en soit à cent pieds, son image est cinquante fois plus petite, ce qui est assurément avantageux pour dessiner des vues, paysages et autres objets.
- Dans celle dont on donne ci-après la construction , l’effet est tout contraire, l’objet dont l’image doit être amplifiée se place vers le foyer du verre, et l’image en est beaucoup plus éloignée ; mais comme elle perd beaucoup de son éclat à proportion de sa grandeur, il faut de nécessité éclairer
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- p4o RÉGll É A T I O N S
- l’objet très-forte.netit, alin qu’il réfléchisse une plus grande quantité de rayons lumineux,
- CONSTRUCTION.
- Faites faire une boîte ( figures première deuxième, planche treufe-sepîième ) d’un pied de largeur ,-ur autant dehauleur,etdehuit pouces de profondeur , qui soit entièrement ouverte du côte' C, et garnie extérieurement d’un châssis A P, afin de, pouvoir attacher cette boîte au volet d’une fenêtre par le moyeu de quatre vis; ménagez au-devant de celte boîte une ouverture circulaire E, où vous adapterez untuvauF, dans lequel vous mettrez un verre objectif d’environ un pied de foyer; disposez en devant de ce tuyau et dans l’intérieur de cette boîte , le miroir G'(i) incliné à quarante cinq degrés et au-dessous de lui le support Il, qui puisse s’élever ou s’abaiser, et sur lequel doivent être posés les objets dont vous voulez voir l’image amplifiée ; ménagez en outre à un des cô-‘és de cette bore bien close, pour placer fuefc, lementou changer à votre volonté, lesdits objets.
- Ayez en outre un châssis ABCD (figure troisième , même planche^ , de douze à quinze pouces quarrés, supporté par un piedE, de hauteur suffisante pour que son centre se trouve en face de celui du tuyau F, garnisez-le d’une glace dépolie esL adoucie, ou d’un morceau de gaze d’Italie, ver-
- (i)Un miroir planée mêlai seroit préférable, ou même un pri.-iue de deux pouces d’epaisseur sur quatre pouces de longueur.
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- SUR LA DIOPTRIQUE. 241 nje avec la gomiue copale, ou tout simplement d’un papier blanc (1).
- EFFET.
- La chambre où cette pièce sera placéeéfant dans une parfaite obscurité, et le soleil éclairant forte* meut le dessus du support H, si l’on y pose un objet tel qu’une pièce de monnoie, un portrait eu miniature, etc. et qu’on approche ou éloigne com enable-ment, soit le châssis, figure troi ièine.. soit le support, ces objets paraîtront amplifiés ën raison de la distance de ce châssis au verre, et de ce verre' à il’objet, en telle sorte qu’un louis paraîtra être une médaille d’or de trois à quatre pouces de diamètr. et le portrait en miniâ'ure une tê'e de grandeur naturelle, soit que ces images soient représentées sur un papier, ou qu’ou les regarde au travers des châssis transparent; on pourra voir avec ce même appareil des insectes de moyenne grandeur en leur entier et considérablement grossis, ce qui ne peut avoir lieu avec les microscopes ordinaires, qui à la vérité grossissent bien davantage les objets, mats ne permettent de les voir que par partie,
- REMARQUE.
- Dans cet appareil, plus l’objet est placé en deçà du foyer du verre, plus son image est amplifiée, mais comme sa clarté et sa netteté diminuent dans la même proportion, pour y rémedier il faut avoir
- (1) Il esi bon d’avoir trois châssis différemuiei l garnis qui puissent s’ajuster dans celui AB C P,
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- 243 RÉCRÉATIONS une loupe, ou verre convexe A de trois à quatre pouces de diamètre et de huit à dix pouces de foyer ( Jigure quatrième, même planche ), montée s tir un pied B, sur lequel elle puisse se mou voir au moyen du genou C j on ajustera cette loupe au-devant du support H ( figure première ), en telle sorte que n’en étant éloignée que de la moitié de son foyer, elle puisse rassembler dans un espace beaucoup plus petit, la totalité des rayons qu’elle reçoit; par ce moyen l’objet se trouvant plus éclairé, son apparence le sera dans la même •proportion. Au reste, on peut dessiner les ob* jets qui se représentent ici amplifiés , aussi commodément qu’on le fait avec la chambre noire ordinaire.
- QUARANTE-CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- LES OMBRES (t). Pratiqu ez à une cloison une ouverture d’une grandeur quelconque, par exemple, de quatre pieds de long sur deux pieds de haut, dont le côté inférieur soit élevédecinq pieds au-dessus du plancher, et couvrez-la d’une gaze d’Italie, blanche et vernie avec la gomme copale ;ayez une quantité de châssisde inémegrandeur que celle ouverture, sur lesquels vous tendrez de même une toile ou gaze; dessinez au trait seulement sur ces châssis ou tableaux , d itférens sujets de paysage ou cFarchitec-
- (0 Ce petit spectacle a été vu depuis peu à Paris, sous le
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- SUR LA D 10 PTRTQUE. 243
- (m e, analogues aux scènes que vous devez faire représenter par les petites figures ci - après.
- Ces tableaux doivent être ombrés par l’applica-(ion de plusieurs papiers fort minces et découpés : pour imiter les clairs, il suffit d’en appliquer sur la loile un cm deux; pour les demi - teintes, on en emploie trois ou quatre, et cinq à six au moinspour les ombres : on prend la forme de ces papiers en les calquant sur le trait même du tableau, et on les y colle les uns sur lesaulresavec le plus de précision qu’il est possible (1) : on peut, pour accélérer l’ouvrage et le rendre plus correct, reformer le tout avec un peu de bistre (2). On juge de l’effet que doivent faire ces tableaux en l,es exposant au grand jour.
- C’est derrière, et très-près de ces châssis, qu’on fait mouvoir de petites figures d’hommes ou d’animaux, faites de carton et découpées,dont on rend diverses parties mobiles selon l’effet qu’on veut qu'elles produisent par le moyen de leur ombre pour les faire agir à volonté, on atl aeheà ces parties mobiles de petits fils de fer qu’on dirige tous vers les pieds et en arrière de la ligure, et qu’on termine en forme d’anneau, afin de pouvoir les passer dans les doigts de la maladroite, pendant qu’on soutient celle même figure avec la gauche, au moyen d'uni autre fil d'e fer : de cetle manière, on peut les faire
- (1) On peut pour épargner l'ouvrage, peindre ces tableaux avec du noir, ou même les peindre et colorer, pourvu quele* couleurs soient transparentes.
- (2) Cette couleur se l'ait avec la suie de/cheminée qu’on fait bouillir dans de l'eau et qu’on passe au travers d’un ange.
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- 244 RÉCRÉATIONS
- avancer, reculer et gesticuler, sans qu’on appert ç iive la manœuvre qui lesfait âgir ainsi : et comme on n’apperçoit sur le tableau l’ombre de ces figures que lorsqu’elles sont derrière les parties de ces tableaux qui ne sont pas fort ombrées, cela procure l’avantage de les cacher et faire reparaître à propos, de les retourner pour les faire aller et venir, ou d’en substituer d’autres semblables en leur place. Toutes ces figures doivent être supposées vues de profil.
- Il est essentiel en les faisant agir, de faire quelque dialogue qui suive exactement leurs gestes, et on doit même imiter le bruit ( lorsqu’il est convenable ), c’est-à-dire, que si on fait tomber une figure à bas d’une échelle, il faut imiter le bruit qu’une échelle fait en tombant, etc. Ces châssis s’éclairent par-derrière, au moyeu d’unTort réverbère qui doit en être éloigné de quatre à cinq pieds: on le place vis-à-vis le centre du tableau.
- On peut représenter par ce moyen diverses scènes amusantes, en se servant de petites figures d’hommes et d’animaux, dont les mouvgniens soient disposé^ de manière à les exécuter le plus naturellement qu’il est possible, ce qui dépend aussi de l’habitude et de l’adresse de ceux qui les font mouvoir.
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- RÉCRÉATIONS
- SUR
- LE FEU, L'AIR ET L'EAU.
- Du Feu et de ses principales propriétés.
- L e Feu peut être considéré comme un matière particulière généralement répandue dans tous les corps (i); ses parties dures, tranchantes et néanmoins fluides, s’agitent en tous sens avec une extrême rapidité, soit par l’effet de la matière subtile, soit par celui de quelqu’autre agent; le mouvement plus ou moins violent de cette matière, la met alors en état d’échauffer, pénétrer, diviser, détruire même tous les corps combustibles, et de fondre, liquéfier et calciner les métaux et les corps les plus durs.
- Le choc, le frottement, ouïe mouvement violent des corps accélérant nécessairement, celui desparties de feu qui y sont renfermées, et leur donnant alors de nouveaux degrés de force et d’activité, produit et communique la chaleur, et occasionne à certain degré l'inflammation (2).
- (1) Le feu élémentaire est universellement répandu dans la terre, dans l’eau et dans l’air; il n’est aucun corps où sa pré" sence et sou a ion :ie se fassent sentir plusou moins, errieu ne prouve mieux cette présence que les expériences de 1 élec-
- (2) Si on frappe un caillou avec un morceau d’acier trempé, ils’ecûappe de petites parties d’acierque les étincelle» qui
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- 346 D U F E Ü.
- Lorsqu’il n’y a dans les corps qu’une sim plecotll munication de chaleur, le corps échauffé ne peut avoir une chaleur plus forteque celle de celui dont il l’a reçue, et le plus souvent même elle est moindre; e’est par cette raison que dans cette circonstance ces corps se refroidissent aussi-lôt qu’ils sont séparés de ceux qui la leur ont communiquée.
- Si le mouvement rapide de la matière du feu est au degré suffisant pour produire l’inflammation, ce qui arrive plus aisément aux corps qui sont poreux; cette matière alors excite et ranime tout es les partiesdemême nature quis’y trouvent renfermées, et ces parties venant à pénétrer de tous côtés pour se mettre en liberté, brûlent et détruisent ces corps detoutes partsen rompant les cellules où ce feu se trouvait en quelque sorte renfermé, ce qui produit alors ce qu’on nomme embrasement, qui gagnant de proche en proche avec plus ou moins de violence ou de facilité, selon la nature de ces mêmes corps, augmente considérablement, et ne cesse que lorsqu’il ne se trouve plus à sa portée de matière qu’il puisse détruire et attaquer.
- L’effet du feu sur tous les corps n’est pas le même ,il dépend presque toujours de leurna'nre; le feu divise, sépare et détruit toutes les parties des bois, il calcine les pierres, et il fond les métaux les plus durs.
- Plus les corps contiennenten eux-mêmes de parties sulfureuses, plus aussi ils sont combustibles ;
- sortent de ce caillou fondent à l’instant, et réduisent en petits globules, comme il est aisé de se convaincre à l’aide d’uulon Microscope.
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- D U F E U. 247
- ceux qui n’en contiennent point ou très-peu, sont, pour ainsi dire, insensibles à l’action du feu. Le diamant, certaines pierres précieuses, et l’amiante, peuvent rester plusieurs jours dans le feu sans aucune altération, et sans qu’il résulte aucune désunion des parties dont ils sont composés ; on a vu de la toile faiteavecde la racine d’un arbre qui croît dans les Indes, ne souffrir aucune altération, après avoir été exposée à un feu fort ardent, et quoiqu’on l’eût mêmetrempée dans l’huile pour en augmenter l’activité.
- Le feu a la propriété d’enlever par l’évaporation l’eau dont toutes les différentes matières peuvent être pénétrées: il augmente le volume des corps (1), même des métaux, ce qui est nécessairement occasionné par la dilatation de l’air qui se trouve renfermé dans ces corps ; mais lorsque ces corps sont assez poreux pour laisser échapper cet air à mesure qu’il se dilate, il n’en résulte aucune augmentation sensible.il arrive même quelquefois qu’ils diminuent de volume lorsqu’ils sont refroidis, attendu que l’air qui en étoit sorti, n’y rentrant pasenégale quantité, et s’y trouvant par conséquent condensé, ea resserre lès pores, comme il arrive au bois qui diminue de largeur étant séché au four.
- De tous les élémens, le feu est celui dont les parties sont les plus fluides et les plus pénétrantes. On peut bien conserver l’air et les liqueurs les plusspi-ritueuses dans un vase bien fermé, mais on ny
- (i)Une tringle de fer de quatre à cinq pieds de long,fortement chauffée , s’alonge de quelques lignes, et reprend sa première dimension étant refroidie.
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- s48 Düî Tî U.
- peu! conserver le feu; il n’est aucun moyen de le fixer et de l’assujettir dans aucun corps, ou d’empêcher qu’il ne s’étende au-dehors; et si par quelque moyen, onparvientà retarder sa marche, l'obstacle qu’on lui oppose le laisse enfin échapper, et selon les circonstances, il sedissipe peuà peu, ou il éclate avec violence.
- PREMIÈRE RÉCRÉATION.
- INF LA MM A TION EXTRAORDINAIRE
- Préparation.
- Il faut àvoirfrois parties d'huile de gayac, de gi-tofle,ou de térébenthine (i), une partie d’esprit de uitre et autant d’huile de vitriol concentrée;
- EFFET.
- Si ayant versé dans un grand verre à bière les trois parties d’huile de gayac, on met dansun autre ya.-e. l’esprit de uitre et l'huile de vitriol ci-dessus, et qu’on it- verse à deuxou trois reprises, et à peu de distance l’une de l’autre dans l’huile de gayac, on appercex ra une violente fermeptatiou dans le vase qui contiendra ces trois liqueurs, et il s’en élèvera .11. ,-i-iôt une fumée très-épaisse ou l’on verra briiier une flamme qui s’élèvera au-dessusdu ven e
- (i)Cii doit ehois'r lu plus nouvelle, pour ue pas manquer l’opération.
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- Sur lé fe^ 249
- à la hauteur de plus d’un pied (1). Il se répandra dans la chambre une odeur aromatique très-forte.
- 1Vota. Les matières sulfureuses contenues dans l’huile ci-dessus, qui se trouvent péne'lrées de toutes parts et avec promptiludè parles acides vio-lensqu’on y mêle, se dégageant des lieux qui les vetenoient, se mettent en liberté, éclatent de tontes parts, et dissipent én flamme les parties les plus subtiles de ce mélange ; celles qui sont les plus grossières s’exhalent en odeur et en fumée.
- SECONDE RÉCRÉATION.
- Poudre qui s’enflame, étant exposée à Vair. préparation.
- Prenéz trois onces d’alun de roche et une once île miel ou de sucre, et les mettez dans un petit plat de lerr e neuf et vernissé, qui puisse résister au feu tenez ce mélange sùr le feu, et le remuez continuellement jusqu’à ce qu’il devienne dur et soit bien sec; retirez-Ie ensuite, et le broyez pour le dessécher entièrement ,réduisez-Ie en poudre.
- Mettez de cette poudre dans un petitmatras ou
- (1) Une once de nilre fumeux, autant cVhuile de vitriol
- liqueurs uu/iégale quantité d’huile dé térébenthine ,• ce mélange produit une flemme qui s’annonce par une explosion' à un lourbillou dé liuneè.
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- a5o RECREATIONS bouteille à long col, de manière qu’une partie reste vide; bouchez-le seulement avec du papier ; met-tez ce matras dans un creuset qqe vous remplirez ensuite de sable, et posez le tout sur un petit four-neau, entourez ce creuset et couvrez-le de charbons ardens.
- Lorsque ce matras aura paru rouge pendant un ^emi-quart d’heure, et qu’il n’en sortira plus au. t unes vapeurs, retirez-le du feu, et le bouchez avec du liège, laissez-le ensuite entièrement refroidir,et gardez ce mélange dans de petites bouteilles.
- EFFET.
- Lorsqu’on débouche cettebouteilleetqu’oolalsie tomber quelque petite partie de la poudre ci-dessus préparée ,sur un morceau de papier ou sur quel qu’autre corps extrêmement sec, cette matière devient d’abord bleuâtre, ensuite brune, et se cbangi très-promptement en un corps ardent qui brûle le papier ou tout autre corps combustible sur leque on l’a exposée.
- Si lorsqu’on a exposé à l’air quelque petite partie de cette matière, on l’apperçoit prendre feu, on voi en même teins une flammelégère qui glisse par des sus, et qui ressembleà celle du soufre ordinaire lors qu’il commence à s’enflammer; on sent une odeui semblable à celle que produitla fumée du soufre
- Lesel fixe qui se trouve en grande quantité dans cettepoudrecalcinée .absorbe promptementl’bu miditéde l’air auquel on l’expose. Celte introduc
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- SUR LE F E Ü. sSi tion subite produit un frottement capable d’exciter un peu de chaleur, qui, jointe aux parties delà flamme conservée dans les pores de cette poudra qu’ou peut regarder comme une espèce de phosphore, occasionne une chaleur suffisante et rend aisément inflammables les parties d'huile qui dans l’opérationont pu échapper à la calcination.
- Nota. Tl faut avoir attention à conserver cetta composition dans une bouteille bien bouchée, ou dans un flacon dont le bouchon soit de verre ,sans quoi l'humidité de l’air s’y insinuant insensiblement, lui ferait perdre sa vertu. On peut mêler dans cette composition* un peu de salpêtre on de soufre réduit en poudre très-fine, afin d’accélérer par-là l’inflammation.
- TROISIÈME RÉCRÉATION.
- OR FULMINANT.
- Mettez dan s un petit matras sur un feu de sable une partie de limaille d’or fin et trois parties d’eau régale, et lorsque cette eau aura dissous totalement cette limaille d’or, mettez cette dissolution dans un verre, et ajoütez-y cinq à six fois autant d’eau com-
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- a52 RECREATIONS Cette première opération élant faite, prenez ds l’esprit de sel ammoniac, ou de l’huile de tartre, et versez-la gdutteà goutte sur cette dissolution, jusqu’à ce que l’ébullition cesse : laissez reposer cette dissolution jusqu’à ce que l’or se soit entièrement précipité au fond du verre; versez par inclinaison l’eau qui surnage; et après avoir lavé à différentes reprises celte poudre dans de l’eau tiède, faites la sécher à une chaleur très-modérée, en-la mettant sur un papier qui puisse en absorber toute l’humidité.
- EFFET.
- Ayant mis dans une cuiller de cuivre un grain pesant de celte poudre, si on la fait chauffer à la flamme d’une bougie, aussi-tôt que cette composition est suffisamment échauffée,ilsefaittout-à-coup une explosion et un bruit semblable à un coup de pistolet, quelquefois même il arrive que celte matière perce la cuiller, et se précipite en bas avec la plus grande violence.
- Nota. On ne donne point ici ces précédentes Relations, ou plutôt ces phénomènes extraordinaires comme des ohoses nouvelles ; maison a cru devoir en faire mention uniquement pour éviter la peine de les aller chercher dans les ouvrages de physique où elles sont consignées, et parce qu’elles ont d’ailleurs quelque rapport à l’objet qu’on s’est toposé dans cet ouvrage.
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- SUR LE FEU.
- 253
- QUATRIÈME RÉCRÉATION. Manière de couper le verre avec le feu et Veau.
- OPÉRATION.
- Prenez un verre à patte, uni et peu épais ; et avec, une petite mèche soufrée et alluméechatillez ce verre en dehors près de son bord jusqu’àce qu’il s’y fasse une petite fêlure; conduisez cette mèche le long de cette fêlure, en tournant autourdu verre et en suivant une ligne inclinée, qui, après cinq ou six circonvolutions, aboutisse au pied du verre, et vous ferez de ce verre une espèce de l'uban dont les circonvolutions se soutiendront quoique séparées lorsque vous tiendrez ce verre dans une situation renversée, et se rejoindront lorsque vous le remettrez dans sa situation naturelle.
- Nota. On peut se servir de cette méthode pour couper des tubes de verre; ce qui se pratiqueaussi | en faisant un petit trait avec une lima à l’endroit où on le veut séparer, et en le faisant éclater à cet endroit, au moyen d’uu fer chaud et anguleux qu’on y applique, et que l’on conduit suivant la direction qu’on a tracée.
- Le verre à vitre qu’on ne peut couper avec des ciseaux sans le briser en pièces, se cou^e assez facilement si on tient le verre et les ciseaux plongés entièrement dans l’eau.
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- ü54 RÉCRÉATIONS
- CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- Fondre une pièce de monnoiedans une coquille de noix, sans T endommager.
- PREPARATION.
- Prenez une pièce de dix-huit deniers, et l’ayant ployée, mettez-la dans une demi-coquille de noix que vous poserez sur un peudesablon afin qu’elle ne se renverse point; remplissez cette coquille avec un mélange fait de trois parties de nitre bien pulvérisé que vous aurez bien fait sécher dans une cuiller que vous ferez échauffer; ajoutez-y une partie de fleur de soufre, et quelque peu de rapure de bois tendre, bien tamisée ; mettez le feu à cette composition.
- E F F E T.
- Aussi-tôt que ce mélange aura été enflammé et qu’il «e sera mis en fusion, on verra au fond de la coquille le métalqui compose cette pièce entièrement fondu et très-ardent, sous la forme d’un petit bouton, qui se durcira dès que la matière qui brûle autour de lui sera consomméè. La coquille qui aura servi à cette opération sera très-peu endommagée.,
- Le feu qui occasionne la fonte de ce métal est
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- SUR LE FEU. 255 Sautant puissant qu’agissant sur une partie de ce métal extrêmement mince, il est encore aidé par un acide capable de dissoudre le Guivre et l’argent dont cette sorte de monnoie est composée.
- On peut aussi faire fondre une petite balle de plomb, enveloppée et serrée dans du papier sans le brûler ; cette opération se fait très-facilement en la tenant suspendue avec une pince au'sommet de la flamme d’une chandelle : le plomb fond et le papier reste en son entier sans être endom mage, à la réserve du trou par lequel le méta
- ,,-arïSJXIÉME RÉCRÉATION.
- Scparererh, deux parties une pièce de monnoie h o j selon son plan.
- **‘**»**«°«-
- JtÔsez sur trois clous d’épingle que vous aurez enfoncés dans un morceau de bois une petite pièce de monnoie de cuivre ou d’argent; mettez dusou-fte dessous cette pièce, et l’en ayant couverte également en-dessus, allutnez-le.
- E F F E T.
- Lorsque le soufre sera éteint, si vous retire* eetie pièce vous la trouverez ordinairement parta-
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- aS G RÉCRÉATIONS gée eu clous parties égal es félon son plan, sans qua pour cs’a son empreinte cesse de paraître de chaque cô.éde ces deux ditFe'renfes parties, excepté que sur l’une d’elles elle sera en creux, au lieu d’êtree i relief.
- La partie la plus suhtile du soufre s’insinue de part et l’au're entre celles du métal que le feu a dilatées, et y forme une couche de matière grasse et étrangère qui en empêche la réunion.
- SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- POUDRE FULMINANTE.
- Prenez trois parties de salpêtre bien séché, une partie de sel de tartre et une de fleur de soufre, et broyez bien le tout dans un mortier. Mettez deux pu trois gros de cette composition dans une cuiller que vous poserez sur un petit feu de charbon.
- EFFET;
- Ce mélange deviendra d’abord liquide; peu a près on apercivr.ides petites flammes bleuessursasu-: perficie, e:un moment après il se dissipera entièrement et tout à-coup avec un bruit effroyable.
- Nota. Il faut user de beaucoup de précaution, loraquon fait ees sortes d’expériences, et on doit se tenir éloigné autant qu’il est possible, de craintq
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- SUR LE FEU. 2S7 que quelque partie de la matière enflammée ne vienne frapper au visage.
- DES P U O S P II ü 11 E S.
- Les corps lumineux que l’on nomme phosphores, sont tous ceux qui, sans aucun secours é'rangers, brillent, produisent ou répandent une lumière que l’on ne peut guère apercevoirquedans une grande obscurité. Il y en a de naturels et d’artificiels. Les phosphores naturels sont ceux qui brillent et éclairent sans lp secours de l’art ; de ce nombre sont les bois pourris, les vers-luisans, les dails(i), et presque tous les poissons qui commencent à se corrom pre.
- Les phosphores artificiels sont au contraire ceux: que l’art a trouvé le moyen de préparer. Tels sont le phosphore urineux , celui de la pierre de Bologne calcinée, celui du mercure , la poudre ardente, etc. (2). On peut mettre aussi au rang des phosphores, le sucre, le soufre, le verre, les cailloux , le bois de sapin bien sec, le coton , 1s papier et différens autres corps,qui étant frottés l’un contre l’autre dans l’obscurité, répandent des étincelles de lumière plus ou moins vives. Phosphore (Vitrine, nommé Phosphore d'^Angleterre ou de Kunckel.
- Ce phosphore est composé avec le sédiment d’urine
- (î) Les daits sont des petits poissons de mer couverts d une coquille, et dont la chair répand beaucoup de lumière. ^
- (2) Qn a donné sa préparation ci-devant à la pa^e 202 de ce volume.
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- 258 II C R É A T I O NS qu’on a lait évaporer dans des chaudières,et auquel ona fait successivement subir différentes opérations chimiques, dont on peut voir le détail dans unMé-jnoire de M. Ile Ilot, qui se trouve consigné dans les Mémoires de l’académie des Sciences. On n’a pas cru qu’il fut nécessaire d’indiquer ici ces procédés, attendu que ceux qui veulent s’occuper des amusement qu’il peut produire, ne sont pas à portée de composer pareux-mêmesce phosphore, qui exige non-seulement un laboratoire monté de la plupart des instrumens qu’il faut y employer, mais encore une connoissance exacte de la chimie} il n est pas difficile d’ailleurs de s’en procurer, quoiqu’il soit fort cher.
- HUITIÈME RÉCRÉATION.
- LIQUEUR QUI BRILLE DANS LES TÉNÈBRES.
- Prenez un petitmorceau du phosphore d’Angleterre ci dessus, de la grosseur environ d’un petit pois et l’ayant coupé en plusieurs morceaux (i);
- (t)Ilfaulbeai une carte qu’on i
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- r se servir de ce phos* attendu que nen-s««“
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- S U R L E F E U. 25g jnettez-ledansundemi-verred’eau bienclaire,et la faites bouillir dans un petit vase de terre à u: fi-« très-modéré;ayez un flacon long et étroit de , ( n-« blanc avec son bouchon de même malière, oui le ferme bien exactement, et l’ayant ouvert, met!ez-le dans l’eau bouillante : retirez-le; videz-en toute l’eau, et versez-y sur-le-champ votre mélange tout bouillant; couvrez-le aussi-tôt avec du mastic, afin que l’air extérieur ne puisse en aucune façon y pénétrer.
- E F F E T.
- Cette eâU brillera dansles ténèbres pendant plusieurs mois, sans même que l’on y touche; et si on la secouedansun temps chaud et sec, on verra des éclairs très-brillans s’élancer du milieu de l’eau.
- Nota. On peut se procurer quelques amuse-raens avee ce phosphore liquide en entourant le flacon qui le conduit d’un papier noir sur lequel on aura découpé quelques mots que l’on pourra faire lire dans l’obcurité ( voyez figure première, planche trente -* septième ) : et comme on petit non-seulement faire paraître deux mots différens sur les côtés opposés de ce flacon, niais aussi cacher avec le doigt quelques unes des lettres qui les coin-
- lementilest très-facileà s’enflammer, particulièrement lorsqu’on l’écrase ou qu’on le frotte, mais qu’il seroit difficile d'éte ndre les pelitéspartiesqui s’atliieheroienl aux doigts, et auxquels elles occàsiômieroient mie brûlure considérable : le moyen d’y remédier seroit de tremper sa main dans l’urine; toute autre chose ne serviroit qu’à l’enflammer davantage.
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- i6o RÉCRÉATIONS posent, afin d’en formel- d’autres mots, il semblera qu’on les fait paroître à volonté.
- NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- aire paraître sur un papier des caractères lumineux.
- PRÉPARATION.
- P renez une plaque de cuivre A B ( figure deuxième et troisième,planche trente-septième ), d’une épaisseur convenable, et faites-y ajuster et river des lettres, ou tous autres caractères et figures découpés de même matière que vous voudrez, et auxquels vous donnerez 2 lignes d’épaisseur, afin quecetle plaque étant chauffée, puisse conserver une chaleur très-forte : ajustez a cette plaque une tige de fer C, et un manche de boisD; faites chauffer cette plaque pendant quelque temps, et appliquez-lafortement sur un papier blanc bien sec, que vous aurez posé sur un morceau de drap ployé «n deux.
- E F F E F
- Sion porte aussi-tôt ce papier dans l’obscurité, l’empreinte de ces lettres formera des caractères lumineux et très-distincts qui continueront à briller jusqu’à ce que le papier soit entièrement refroidi.
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- SUR LÉ F F U.
- z6t
- OBSERVATION.
- Onpeut faire paroîtredescaractèresbeaucoup plus lumineux en se servant du phosphore de Kunckel : prenez un petit bâton de ce phosphore,etécrivez .ur un carton noir telles figures ou caract ères que vous voudrez, portez ensuite ce carton dans un fieu fort obscur.
- EFFET.
- Les caractères que l’on a ainsi formés paroissent très-lumineux. Si cette expérience se fait dans un temps chaud, leur lumière sera plu-.vive et se dissipera plus promptement; elle durera davantage si le temps est froid ou humide : si on souffle sur cescarac-tères, on les fait disparoitre, mais un instant après, ilsreparoissent d’eux-mêmes : lorsqu’il semble que ces caractères vont cesser de briller on peut les rani-. mer à plusieurs reprises, en les frottant légèrement avec la main : pendant toute cette opération , on voit une fumée blanchâtre et fort légère qui s’élève de tous les endroits où ces caractère ont été tracés.
- DIXIÈME RÉCRÉATION.
- Faire paroître en caractères lumineux le nom d'une carte qu'une personne a choisie librement dans le jeu.
- Ayez*, i jeu de cartes disposé comme il est enseigné au troisième tome de cet ouvragejet après avoir
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- 26a RECREATIONS donné à cou per à plusieurs personnes, étalez ce jet! sur la table; dites à une personne d’y choisir librement et au hasard, telle carte qu’elle voudra ; lorsqu elle aura pris cette carte, reprenez le jeu, e enle relevant, partagez-le en deux à l’endroit où la carte a été tirée, et mettez celle qui la précédoit au-d essous du jeu , renversez le jeu ; et sous prétexte de faire voir que ce sont bien toutes cartes différentes, tenez le jeu de manière qu’une personne cachée dans un cabinet voisin puisseàppercevoircettedernière carte et connoître par conséquent celle qui a été tirée ; donnez- lui le temps d’en écrire lenom en grand caractère sur un carton noir qui doit être placé vis-à-vis un trou communiquant à ce cabinet (i) ; dites alors à cette personne de regarder par ce trou, et qu’elle verra sa carte. Sa surprise sera fort grande d e l’appercevoir écrite en caractères lumineux, particulièrement si la chambre est bien obscure,attendu qu’alors elle n'appercevra lien autreque ce qui aura été ainsi écrit.
- ONZIÈME RECREATION,
- BOUGIE PH O SPHO RI QUE.
- .Ayez des petits tubes de verre de la grogseu r de ceux dont on se sert pour les thermomètes;
- (i) Ce même trou peut servir à la personne cachée pour
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- SUR LE FEU. aC3
- mais très-minces ; coupez-Ies en morceaux de la longueur de quatre à cinq pouces, et feraiez-les d’ün côté à la lampe d’émailleur ; prenez des petites bougies de la grosseur de celles qui servent pour les lampes de nuit, mais dont la mèche soit beaucoup plus garnie de coton ; coupez cetfe mèche à quatre lignes près de la cire et la peignez: ces deux objets étant ainsi préparés, ayez du phosphore d’Angleterre que vous couperez par petits morceaux de la grosseur d’un grain de millet (i), et jetez-en un au fond de chacun de vos petits tubes ; introduisez-y ensuite votre bougie (z), en la tournant de manière que la mèche ne se reploie pas sur la cire ; fermez ensuite hermétiquement au feu de lampe , l’autre bout de vos tubes , et chauffez un peu celui ouest le phosphore; collez un petit cercle de papier à un pouce du bout de ce tube par où la bougie a été introduite ; alors elle sera faite et pourra conserver sa vertu plusieurs années.
- E F F E T..
- On casse le tube à l’endroit où est collé le petit
- (x) Ce phosphore se conserve dans une pelile bouteille remplie d’eau ;et lorsqu’on le prend pour en couper un petit morceau, qu’on divise ensuite par petites parties, il faut luire cette opération dans l’eau, sans quoi il pourrait prendre feu dans les doigts.
- (2) Elle doit être d’un pouce plus courte que le tube, afin «ju’il reste de deux côtés du tube un espace vide de six lignes
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- ' »(4 RÉCRÉATIONS
- cercle de papier, et on retire doucement; la hou» î+ie; le phosphore prend feu aussi-tôt, et allume à l’instant cette bougie, ce qui est fort commdeo da ns bien des circonstances pour avoir du feu sur-le-champ;
- Nota. On fait encore, suivant cette méthode, de petits artifices, en introduisant, àu lieu de bougies , un petit tuyau de papier roulé dans lequel on a introduit une composition d’artifice (1), . et dont l’extrémité qui touche le phosphore est garnie d’une mèche de coton;on se sert alors de tubes également minces, mais plus gros, et de six à sept pouces de longueur; il faut user de beaucoup de précaution en les faisant, attendu que si le phosphore prenoit feu lorsqu’on chauffe le tube , il éclateroif et pourvoit alors blesser au visage celui qui feroit cette opération: au reste, comme ou trouve ces objets à très-bon marché (2), il n’est point avantageux de s’en occuper.
- (1) La composition de ces petites fusées est faite avec uns deu i-iivre de s .ipètre et de poudre à canon pulvérisée, deux Onces de soufre,et autant de limaille de fer ou sable de fer très-fin, bien mélee et passée au tamis de soie , qu’on intro-dirt dans un papier simple, roulé sur un fit ci’aidial et qu'on ferme des deux côtés; on perce un des bouts pous y passer la mèche de coton.
- ^;Lei bon; .'s phosplioriques coûtent l5 sols la douzaine, ét celles en artifice, 3o à 36 sols.
- DOUZIÈME
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- SUR LE FEU.
- 265
- DOUZIÈME RÉCRÉATION.
- Liqueur enfermée dans un flacon, qui parait lumineuse lorsqu'on le débouche.
- PRÉPARATION.
- 3VI?.TTEZun peu de phosphore d’Angleterre dan* de l’essence de gérofle, et remplissez en un flacon bouché : toutès les fois que vous le déboucherez, toute, la liqueur paraîtra lumineuse. Cette expérience, de même que toutes celles qui précèdent, doivent se faire dans l’obscurité.
- Nota. Le phosphore d’Angleterre se conserva en le mettant dans un petit flacon rempli d’eau; on l’en retire pour s’en servir, et on le remet aussi-tôt, sans quoi il s’enflammerait à l’air.
- OBSERVATION.
- Les phosphoresarlificiels, et particulièrement ce® lui de Kunckel, qu’on nomme phosphore d’Angleterre, peuvent être regardés sans contredit comme une des plus étonnantes productions de la chimie; celui qui se compose avec la pierre de Bologne, qu’on fait calciner, éclaire sans brûler, et on peut s’en frotter la peau sans aucun danger.' En voici la préparation qui est beaucoup plussim-ple que celle du phospore de Kunckel.
- Prenez cinq ou six pierres de Bologne (i), et en
- (i) Cette pierre qui ressemble assez bien au plâtre ou au
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- I6G RÉCRÉATIONS ayant pilé deux dans un mortier, réduisez-les, par ce moyen, en une poudre bien fine. Prenez cette poudre, et eh ayant formé une pâte , servez-vous-en pour envelopper les quatre pierres qui vous restent; mettez-les ensuite sur un gril au fond d’un fourneau, et les couvrez de charbons allumés pour les y calcinât pendant trois ou quatre heures jusqu’à ce que le charbon soit, entièrement réduit en cendres, retirez ces pierres.aussi-tôt qu’elles seront refroidies, nettoyez-les,et l’opération sera faite: afin de les conserver ,renfermez-les dans une boîte bien fermée, et enveloppez-les dans du carton.
- Lorsqu’on veut faire paroître cette pierre lumineuse , on l’expose à l’air pendant quelques minutes:, plutôt à l’ombre qu’au soleil, et onia porte aussitôt dans un lieu fort obscur, où elle paroît ardente de même qu’un morceau de fer qui a été rougi au feu ; cette lumière qui ne dure que qeuqlues minutes diminuepeu à peu,et se dissipe entièrement. Ces pierresperdent leurvertulorsqu’elles ont servi un assez grand nombre de fois (z), mais on peut la leur rendre par une nouvelle calcination. Le phosphore d’Angleterre est fort différent de celui delà p ierrede Bologne , en ce qu’il se conserve I long-temps, et qu’il.brille bien davantage, sans qu’on soit obligé pour cela de l’exposer à l’air.
- talc, se trouve dans une monlagne, près Bologne en Italie ; elle est ordinairement de la grosseur d'un œuf de poule.
- (2) Les corps qui sont lumineux par art, s’épuisent et n'ont qu’une certaine durée, le feu qui brilleen eux ne se montrant qu’en dissipant peu à peu une partie de celui qui s’y trouve renfermé.
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- SUR LE FEU.
- 2C7
- treizième rècretion.
- INFLAMMATION extraordniaire'
- PREPARATION.
- P r E N e z une bouteille de verre fort, delà con^ tenance d’environ un poisson , versez-y une once de vitriol concentré , et jetez par-dessus deux gros de limaille de fer.
- EFFET.
- Si, aussi-tôt qu’on a fait ce mélange, on agite tin peu la bouteille, etqu’ayaoi ôté sou bouchon on présente une bougie ailume'e à l’ouverture de cette bouieille qu’on doit à cet effet un peu incliner , il se formera aussi-tôt une inflammation subite accompagtiée d’un bruitassez considérable. Pour faire cette expérience , il faut laisser la boi;-teille bouchée pendant quelques instans, afin qu’il s’y amasse une plus grande quantité de \apeur>,.Si l’on craignoit queieflét fû; trop violent, il faudrait envelopper la bouteille d’un linge, pouréviter d’être blessé par ses éclats, si elle venoit à se briser par la force de cette explosion. On peut même la poser à terre et enflammer les vapeurs qui en sortent avec une petite bougie attachée au bout d’une baguette. - s 2
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- s68 RÉCRÉATION!
- QUATORZIÈME RÉCRÉATION.
- IMITATION DES ÉCLAIRS.
- PRÉPARATIO.N.
- Ayez uu tuyau de fer-blanc de la for/ned’un flambeau ( figure quatrième , planche trente-huitième) , dont le côté A qui doit être plus gros , soit percé de plusieurs petits trous, et puisse s’ouvrir ; mettez-y de la poix-résine réduite en poudre.
- EFFET.
- Si'on secoue cette poudre sur lâ'flamme d’un flambeau allumé, ilseferaurie inflammation subite qui, répandant une lumièr considérable, imitera, très - bien les éclairs (i).
- Nota. C’est ainsi que se font dans les spectacles les flambeaux des furies, excepté que chaque flambeau porte à son extrémité une mèche allumée et trempée dans de l’esprit-de-vin, au moyen de quoi, toutes les fois qu’on les secoue, ils jettent une flamme considérable.
- (i )I1 nefaulpasqu on voi&laflamme, mais seulement la lumière quelle produit .comme on le pratique lorsqu ou imite le* éclairs sur nos théâtres.
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- S U B. LE FEU. 269
- QUINZIÈME RÉCRÉATION.
- Manière d'imiter au naturelles feux d'artifice réels, par la seule interposition de lalumière et de l'ombre.
- *0un parvenir à construire ces diverses pièces pparentes d’artifice, de manière que l’art puisse autant qu’il est passible) imiter (1) l’effet des eux d’artifice réels, il est plusieurs choses très-es-enlielles à rendre avec précision.
- Premièrement, la couleur dont les feux d’arti-ice réels sont- susceptibles.
- Secondement, la forme et la figure de leurs jets le feu. . ^
- Troisièmement., leurs différens mouvemenslents m vifs, directs ou circulaires.
- Manière d'imiter les différentes couleurs.
- On peut réduireles différentes coiffeurs qu’offrent mx yeux les feiïx d’artjfice réels, à quatre prin-
- La première est celle du feu de lance, qui s’em-)ioie dans les pièces d’illuminations et dans quelques autres pièces, telles que les colonnes, pyra-
- f(i) Les imitations qui se font en petit,peuvent s’insérer sans les boîtes d’optique.
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- î7o RÉCRÉATIONS mides et globe.-, lournans.Ce feu est très-éclalant et légèrement bleuâtre. Les Iraiisparensquidoiveni dé-igner ces sortes d’objets, doivent par conséquent être colorés d’une foible teinte de bleu (i).
- I a deuxième, celle des jets de feu brillant, qui est d’un blanc très-vif, et où l’on n’emploie aucune couleur.
- La troisième, celle des jets de feu ordinaire, qui sont d’une couleur plus ou moins jaunâtre (2).
- La quatrième, celle des jets de feu dont la cou-leur tire sur le rouge, qui s’emploie assez ordinairement dans les pièces d’artifice qui représentent des cascades (3).
- II est encore un feu de couleur bleuâtre assez vive, qui s’emploie pour représenter en feu tranquille, des chiffres et emblèmes, ou autres figures qui se mettent au centre des soleils ou autres pièces tournantes.
- La vivacité du feu représentée par ces différentes couleurs n’étant imitée (comme on le verra ci-après ) que par le moyen des r ayons de lumière qui éciairent et s’arrêtent sur des papiers
- (1) On emploie à cet effet le bleu de Prusse liquide, af-foibli avec une quantilé suffisante d’eau : si on huile le papier doul on se sert, il faut que cet;e teinte soit beaucoup plus forte.
- (2) Or apolkjue à cet èflet,sur le papier, une légère teinie de jaune faite avec le safran.
- (3; O u se 'eri d’un peu de carmin délayé dans l’eau : toutes ces ci.«leurs '. tendent sur le papier avec une petite époc-ge, lorsqu'on u de grandes places à remplir.
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- S ÜR LEFEü. 27s
- mobiles el transparens (i), ainsi diversement colorés, il est indispensable de placer derrière eux plusieurs bougies allumées, également espacées en-tr’elles, et qui n’en soient pas trop proches, sans quoi les objets qu’on veut représenter, ne seroient pas éclairés convenablement, attendu que chaque lumière produirait alors une tache lumû lieuse à Tendrait du papier qui en seroit le plus : près (a). . '
- Si, parmi les pièces qnon se.proposerait de ‘ construire, il y avoit quelques parties qu’on vou* •: lût faire paraître en transparent, et au travers des-'. quelles on dût néanmoins découvrir de l'artifice* ' il faudrait y employer du papier plus épais , et des couleurs plus vives, .quoique transparentes, afin que les parties qui imitent l’artifice ne perdent rien de leur éclat, attendu que, dans cessor-tes de pièces, ce sont les ombres artistement opposées aux lumières, qui produisent les effets agréables qu’on doit en attendre,
- Manière cCimiter laJîguredes pièces d'artifice.
- Pour imiter les jets de feu ordinaire, on les dé;
- (i)Il faut se servir d’un papier queTonjiorryne,papier
- (a) On peut se servir de plusieurs petits réverbères qui produiront une lumière beaucoup plus égale.
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- i7i RÉCRÉATIONS
- coupera sur du papier très-fort, noirci des deux côlés (i),afin qu’il soit très - opaque : ces découpures doivent être suivant la forme qui est désignée par les figures cinquième et sixième, planche trente-huitième; c’est à-dire, qu’on découpera avec un canif, et au bas de chaque jet, trois ou cinq ouvertures B, très-étroites, de la moitié environ de la longueur dont on voudra faire le jet, et allant un peu en pointe vers chacune de leurs extrémités: on y ajoutera ensuite, avec de petits emporte-pièces, des trous un peu oblongs et de différentes grandeurs, qu’on piquera (a) sans affecter aucune égalité entr’eux, en observant néanmoins que ceux qui sont les plus éloignés des points A, d’où sont supposés partir les jets de feu, doivent être plus espacés entr’eux, attendu que dans les feux d’artifice naturels, les étincelles les plus éloignées de l’endroit d’où sort le feu , sont plus écartées et moins garnies. Une autre attention qu’il faut avoir, c’est que tous ces petits trous soient dirigés vers les points A, c’est-à-dire, vers le centre commun d’où doit s’élancer le feu ; le tout enfin comme il est suffisamment désignépar les figures quatrième et cinquième, où les parties
- (i)On pe it, au lieu de le noircir, lui donner une .couleur bleue très-foncée, ce qui fera valoir davaniage celle qu’oit doit apercevoir au travers des parties de ce papier qui seront découpées.
- . (*) O®1 pique et découpe ces.trous avec de petits emperte-pièces d’acier, et on pose sur une plaque de plomb épaisse et «Hie» le papier qu'on veut découper.
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- StJR LE.FitJ. 273
- gravées sont celles qu’on doit découper et laisser à jour.
- Pour imiter les jets de feu brillant, on découpera de même à chaque jet, trois ou cinq ouvertures, mais au lieu d’y ajouter des trous longs et étroits, comme aux jets de feu ordinaire ci-dessus (1), onseserviradeplusieurspeîitsemporte pièces formant des traits courbés en différens sens, dont quelques-uns doivent avoir à leurs extrémités de petites étoiles : on observera qu’à ces sortes de jets, il n’est pas nécessaire d’aligner ces trous ainsi découpés, de manière.qu’ils tendent bien exactement aux points A. Voyez la figure de ces jets, figures septième et huitième, même planche.
- Pour imiter les jets d’artifice qui forment des cascades, on découpera les premières ouvertures dans une forme un peu courbe, et on y ajoutera de petits trous qui doivent suivre la même courbure: on emploiera à cet effet différensautresem-porte-pièces (2). Voyez figure neuvième. Il est très-essentiel de répandre de l’inégalité dans les différens traits découpés qui forment les chutes d’eau, c est par cette raisonqu’il ne faut pas, pour abréger l’ouvrage, se servir d’un même emporte-pièce dont ladécoupure uniforme ne manqueroitpas de pro-
- (1) On nomme ordinairement cetle sorte d’artifice, feu
- (2) Il faut être muni d’emporte-pièces de différentes grosseurs , afin de les employer à découper les jets qui sont plus ou moias grande.
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- a7+ RÉ CRÉATIONS duire un très-mauvais effet. Autant ces cascade* artistement découpées font un effet très-agréable à, la vue, autant elles sont désagréables, lorsqu’elles sont mal découpées. Ces sortes de pièces sont çe qu’il y a de plus difficile à bien imiter. •
- Pour représenter les feux d’artifice en Jeu de lance (1), on se servira d’emporte-pièces, formant des petits trous un peu ovales, qu’on espaciera en-tr eux àdes distanceset dansdesfigures convenables aux sujets qu’on voudra représenter. Ces sujets sont ordinairement des palais, des berceaux, des vases, des pyramides,etc. On entoure encore avec ces sortes de feux, des médaillons (2), des emblèmes etc, On forme aussi avec ces feux de lance, des chiffres entrelacé?, en se servant d’un petit emporte-pièces en forme d’étoile.
- Lorsqu’on veut représenter en feu de lance des pièces tournantes, telles que des colonnes, des globes , des pyramides, etc. il ne faut pas se servir des emporte-pièces ci-dessus, mais découper alors ces pièces suivant les traits indiqués par les figures dixième, onzième et douzième, même planche, attendu que c’est alors le transparent mobile placé derrière ces pièces découpées (comme on le verra çi-après) qui, en divisant ces traits, leur donne la forme et l’apparence du mouvement.
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- SUR LE FEU s75
- On peut embellir beaucoup ces sortes de pièces en artifice, en y joignant différons objets analogues et peints en transparent ; ce qui dépend du goût de ceux qui s’amusent à les exécuter : elles peu--vent l’être dans une grandeur propre à être insérées dans des boîtes d’optique , ou beaucoup plus grandes (i); mais alors il faut, pour faire illusion, qu’elles soient vues de plus loin.
- Manière de donner aux différentes pièces ci -des
- sus, les mouvemens qui leur sont propres.
- Avant de construire les transparens mobiles qui donnent aux pièces ci dessus découpées, l’apparence du mou vement naturel aux étincelles qui sortent des jets de feu dont ils doivent être l'imitation, il faut déterminer la figure que l’on veut donner à 1 assemblage de ces mêmes jets.
- Si l’on a (par exemple) formé et découpé le soleil (figure deuxième, planche trente neuvième) ou la croix de chevcilier (figure troisième, ou bien la cascade ( figure première), on construira une roue de fil de fer, quant à sa circonférence et ses rayons (voyez figure quatrième), et d’un diamètre
- ( i ) Si on vouloit exécuter ces sortes de feux en grand, il seroit très-avantageux d’imiter les ombres des transparens peints, en appliquant l’un sur l’autre des papiers colores , qui feront un effet qu’on nepeulattendie des transparens peints à l’ordinaire : cinq ou six de ces papiers collés 1 un sur l’autre > aux endroits où les ombres doivent être les plus fortes, suffiront pour en rendre l'effet
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- a76 R É-C R.É A T I O N S
- un peu plus grand que les trois pièces ci-dessus qu’onsupposecomprises dans des cerclesde même grandeur, on y appliquera un cercle de papier très-fin, sur lequel on aura tracé avec de 1 encre fort épaisse et très-noire, l’espèce de spirale, figure cinquième : oiî placera cett e roue derrière ces tvans-parens (i);de manière que l’axe sur lequel elle doit tourner, soit placé vis- à-tïs le centre de ces pièces découpées ; et on emploira, pour la faire tourner, quelques-uns des moyens ci-après indiqués.
- EFFET.
- Cette roue transparente ayant été placée derrière et très-proche du soleil découpé (figure deuxième), si on léclaire fortement au moyeu dé quelques bougies (2), et qu’on la fasse tourner également sur son-axè avec une vitesse convenable, les lignes qui forment cette spirale paroissant alors (au travers des jets de feu découpés) aller du centre c!e ce soleilà sa circonférence, il semblera que ce sont des étincelles de feu qui s’élancent continuelle-
- (1) Ces trnnsparens doivent être collés sur des châssis, afin qu’ils puissent entrer à coulisse sur le devant de la boile où se renferment toutes les pièces dont ces (eux sont composés.
- (2) Il faut multiplier les lumières , et les mettre plus foi-bles, afin que cette roue transparenlé se trouvepluségalement éclairée : il ne faut pas aussi quelle» en soient trop proches.
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- S U R LE F E H. 27f ment de ce même centre. Ce même effet aura lieu à l'égard des pièces ^figures première et troisième), ou pour toutes autres, dont les jets de feu découpés auront été dirigés vers la circonférence de cette spirale.
- Si, pour diversifier ces sortes de feu, et imiter, autant qu’il est possible, les différentes variéte's des pièces piriques des feux d’artifice ordinaires, on avoit formé des découpures, de manièrequ’une partie des jets de feu fût dirigée du centre à la circonférence, et l’autre partie de la circonférence vers, le centre, comme l’indique pour exemple la figure sixième, même planche,ilfaudroit alors diviser et construire la double spirale , figure septième; et si l’on vouloitque les jets de feu AA , etc. qui forment le soleil placé au centre de cette figure sixième, eussent un mouvement plus prompt que ceux BB , etc. il faudroit. incliner davantage (t) les traits qui forment la partie B de la spirale qui est excentrique. Voyez figure septième.
- A l’égard de la couleur qu’on veut donner aux jets de feu, elle est produite par la légère teinte de couleur qu’on donne à la spirale ; et la couleur la plus brillante doit être réservée pour les jetsdont b mouvement est le plus prompt.
- Autres pièces à?artifice plus composées.
- On peut encore diversifier ces sortes d’imitations
- ( i ) Plus les traits de la spirale som inclinés , plus, à mouvement égal ,les jets de feu paraissent s’élancer avec moins de rapidité. •
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- 273 RECREATION 8 d’artifice , en y ajoutant (comme on le voit assez, sou vent aux feux d’arlificeréels(des piècesenfeu de lance, formant des pyramides tournantes, (Voyez.1 AA ,'ect. ligure première, planche quarantième ) A ect effet, on les découpera suivant les traits indiqués sur cette figure, et comme il a été enseigné ci-devant, page z5o.
- E F F E T.
- Il est aiséde voir que la spirale placée derrière ces pyramides( i ),ainsi découpée, laissera apper-cevoir, en tournant,destraits de feu qui , s’avançant successivement le long des parties découpées de ces pyramides, produiront une illusion qui fera juger naturellement qu’elles tournent sur leuraxe. Il est essentiel que les traits de la partie de la spirale , qui passent derrière ces pyramides, soient plus inclinés que ceux de celle qui est concentrique , afin que le feu du soleil placé au centre ( voyez figure première ) ait de la rapidité, et que ces pyramides aient un mouvement assez modéré pour qu’on puisse distinguer séparément toutes ces lames de feu qui se succèdent les unes aux autres.
- Nota. Il est aisé de voir qu’on peut faire ces spirales en trois ou quatre parties, afin de pou-
- (i) On a désigné sur la planche par des points, les traits de
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- RÉCRÉATIONS 279 voir les placer derrière des pièces plus composées, et que d’un autre côté, il est fort facile de décou1-èr différentes figures de feu, de manière qu’elles püissênt faire leur effet, étant placées au-devant d’un même spirale.
- Aittfe manière de donner aux pièces <£ artifice l’apparence du mouvement qui leur estpropre.
- CASCADE DE FEU.
- Pour rendre agréablement et avec ressemblance ces sortes de cascades ( 1 ), il faut, au lieu de tracer une spirale sur du papier,avoir un rouleau de fort papier A B G D ( figure deuxième, planche quarantième ) ,de telle longueurqu’on jugera convenable ; on le noircira avec du noir de fumée, et ou le percera à jour de quantité de trous irrégulièrement placés les uns près desautres (2 ) ; on laissera aux deux extrémités de ce rouleau une partie sans être découpée,qui doitêtre degrandeutsuffisante pour couvrir la cascade (figure quatrième) qu’ou doit mettre au-devant de lui. Verscet endroit, on aura soin que lès trous soient plus distans entr’eux.
- ( 1 )Les cascades qui se font par le moyen de la spirale (voyez figure quatrième), ne sont p.âs si bien représentées que celles qui s’imitent par le transparent placé sur un rouleau4 (2) ,On se servira à cet effetd emporte-pièces de -différentes grosseurs, formant des trois" depuis une jusqu’à deux lignés de diamètre, c’est-à-dire, pour les pièces qu’on exécute en
- petit.
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- 280 RiCEÉATI ON S Voyez lafigure deuxiè me. On couvrira ces trous en y collant un papier de serpente bien fin. On atta-chera ce rouleau sur les deux cylindres A et B, figure troisième, et on ménagera sur l'extrémité de leurs axes, un quarré pour y adapter la manivelle D.
- EFFET.
- Ce rouleau étant bien éclairé par-derrière ,~si on place au-devant de lui la cascade (figure troisième) découpée, commeila étéexpliqué pag. 27.I la partie du rouleau qui est entre B et D, figure deuxième, ou entre A et B, figure troisième, étant entièrement opaque, on n’appercevra pas cette cascade ;mais à mesure que l’on tournera dou-cernent et également la manivelle D, le rouleau transparent allant de A vers B, donnera aux parties découpées de cette cascade, l'apparence d’un mouvement de feu qui commencera à paroître foiblement et augmentera en descendant du même sens. Si cette cascade a été découpée avec intelligence , l’illusion que cette pièce produira, ira jusqu’au point qu’on s’imaginera voir une nappe d’eau naturelle qui cessera insensiblement de couler, lorsque ce rouleau se sera entièrement développé de dessus le cylindre.
- On peut laisser d’une légère transparence la partie de cette cascade qui représente les bassins dans lesquels l’eau est supposée tomber successivement.
- Arc
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- ftWi.JI, /V, 41, JJ,rt/, Ja.7,
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- fi8i
- S„U R LË FEU.
- Arc de triomphe en artifice, avec colonnes tournantes»
- Cet arc de triomphe, figuré première, planche quarante-unième, peut s’exécuter agréablement avec le rouleau, figure deuxième, même planche, en suivant exactement ce gui est enseigné ci-aprèsi
- On commencera pardessiner sur un fort papier bien battu et biencollé, lé, morceau d’architectura ( figure première ), ou tout autre qu’on désirera : celui-ci, qui n’est que pour.servir d’exemple, représente un arç de trio m pheprof de.huit colon ttesi Ces colonnes étant découp^ps.àjour par des. traits inclinés, paraîtront être enjleu.de .lance, etr:tyuri* neronten apparence sur Igqrsaxes, si après -av.oif' divisé le rouleau (figure 4.ettxtame; ) suivant tas espaces que contiennent cgs .colonnes, on a dé* coupé de même par bandes (i)les partiesDD,;.©',Ci' de ce rouleau.qui doivent passer (p5ar .derrière ces colonnes, au lieu de les découper par trous, comme le reste de ce rouleau.
- Les jets de feu qui se trouvent ici. placés entre les colonnes, doivent être découpéseommeiladté précédemment enseign é. et ils. produiront- leur effet aü moyen des trou s faits au rouleau dans les
- (i) Ces bandes doivent être découpées par des traits d’une ligne dé large, et doivent incliner dans un sens contraire ,à ceux des colonnes ; de cette manière, elle s paroîtront tourner autour de leur axe.
- Il, ï
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- *82 RÉCRÉATIONS
- espaces A et B; etsi l’on veut que ces jets de feu, ainsi que les deux piècesd'arfitice C et D, soient d’une couleur différente decelui de la pièce E, il suffira de donner une légère teinte de couleur aux bandes séparées A et’ B. (i), différente de celle I qu’on ppiiqüera sur lâ bande G.
- On peut aussi changer la couleur de ces mêmes bandes, e’est-à-dire, une fois ou deux sur toute la longueur du rouleau (2), afin de faire changer par ce moyen, et de temps à autre, la couleur du feu que paraissent lancer ces jets.
- A l’égard des ifs qui se trouvent au-dessus desl colonnes , il faut les découper avec un emporte-piècesen forme d’étoile. Si on laisse ces étoiles entièrement à jour p elles paraîtront très-yivês. On peut-anssi les couvrir par-derrière d’un papier légèrement peint en'bïeU;il en est de même des lettrés décoüpées quiddiventformer en transparent le mot VIVE le rot. '
- Lé surplus deicet arc de triomphe doit être peint en transparent sur la papier même sur lequel il a été dessiné, et les parties de ce papier qui ne dépendent pas dé ce dessin, doivent être couvertes de couleur noire'foft opaque; on peut cependant laisser la partie du ciel d’une couleur bleue très-foncée.
- ^ (i)Cette couleur s’applique sur le papier transparent qui (2) Ce rouleau ne doit pas avoir moins de vingt-cinq
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- S ÜR L E F E Ü. s83
- Celte pièce produit sou effet en taisant monter doucement ete'galement le rouleau ; il faut avoir soin de le placer derrière et tiès-près du sujet. Le tout se met dans une boîte où l’on ménage des coulisses pour y faire entrer différentes pièces montées sur leurs châssis; et lorsqu’on veut changer, il faut abaisser un rideau fort opaque au-devant de la boîte, afin de ne pas laisser appercevoir d’où provient l’illusion de cette pièce d’artifice.
- Pièce d*artifice avec cascade de feu.
- Cette pièce devant produire son effet par le moyen du même rouleau, qui, ayant monté pendant la représentation de la précédente, doit descendre pour celle-ci, il est nécessaire qu’elle soit dessinée, eu égard à la division faite sur ce même rouleau. Il en est de même pour toutes les autres pièces qu’on voudroit adapter à cette boîte.
- La cascade( figure première, planche quarante-deuxième),fera donc son effet par la descente de la bande C, figure deuxième, planche quarante-unième. Les quatre pyramides BB, etc. paraîtront tourner par l’effet des bandes découpées et inclinées DD, etc. et les quatre nappes d’eau CC paraîtront en répandre, par l’effet des deux bandes A et B.
- II est encore un moyen d’augmenter l’illusion de ces pièces d’artifice, en laissant sur certaines bandes des espaces sans être découpés, afin que les jets de feu paraissent s’éteindre et se rallumer ; mai* alors il faut préparer les sujets,de manière que ce»
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- l'o/l!//
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- SUR LE FEU.
- Manière de faire mouvoir le rouleau.
- On peut le faire mouvoir au moyen d’une manivelle qui sortant en dehors de la boîte, serve d’axe au cylindre sur lequel il se roule ; mais il n’est pas aisé de le tourner aussi également qu’il est nécessaire; c’est pourquoi on doit préférer d’adapter suc l’axe du cylindre A (figure troisième, planche quarante-deuxième) une roue B, et d’y faire engrener le pignon G, sur l’axe duquel on fixera la manivelle D; on mettra un semblable mauve-* ment sur les deux cylindres, afin de pouvoir, en faisant agir l’un ou l’autre, faire monter ou descendre le rouleau, suivant que le demande la pièce qui se trouve placée au-devant de lui.
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- ü8S RÉCRÉATIONS
- D E L’A I n
- Ml de ses différentes propriétés,
- Jj’AiRestune matièrefluide et transparente, com* posé de parties élastiques,infiniment souples de déliées, susceptibles d’être raréfiées et comprimées ; il se trouve répandu dans l’interieur et sur la surface 4e la terre. Cet élément est beaucoup plus léger que l’eau, ne contenant sans doute que très-peu de matière, sous un volume fort étendu (i): il est transparent malgré son épaisseur, parce que toutes scs parties, qui sont dans un mouvement continuel, lui procurent lafacultéde donner accèsde tous côtés aux rayons de lumière qui émanent des corps lu-’ mineux.
- L’air se resserre lorsque ses parties sont renfermées dans un corps qui le presse et le réduit par-là en un moindre volume (a). lise dilate au contraire aussi-tôt qu’on lève l’obstacle qui le tènoit ainsi renfermé, et cette dilatation se fait avec un effort d’autant plus grand, qu’il avoit été réduit en un moindre volume. Il se dilate aussi par la chaleur et
- (i) Un demi-pied cube d'air pèse environ cinquante çrains-j (jO L'air se condense aussi par le froid, et se rarélie par
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- SUR L’A I R. 187
- se condense par le froid. Cette dilatation de l’air est cause qu’il reste constamment fluide ; s’il éto'it compressible sans être élastique, ses parties pouvant être extrêmement rapprochées formeroient un corps dur.
- L’air est sans contredit le plus léger de tous les corps, si on en excepte le feu; mais ils n’en est pas moins assujéti à la loi commune qui les oblige tous à tendre vers le centre de la terre (1).
- Quelque fluide quesoit l’air, il ne peut cependant pénétrer certains corps §u travers desquels l’eau passe facilement. Il ne passe point au travers du papier et de quelques autres matières propres à filtrer l’eau, sans doute parce que ses parties sont d’une figure fort differente,ou qu’elles sontpeut-être plus grossières et moins subtiles que l’eau.
- C’est par le moyen de l’air que le bruit parvient jusqu’à nos oreilles. L’agitation ou le choc des corps étrangers occasionne dans l’air un mouvement de vibrations semblable en quelque sorte aux ondulations que l’on voit se former dans une eau tranquille lorsqu’on y jette une pierre : si l’oreille est éloignée du corps sonore, le bruit se fait entendre avec moins de force, ces vibrations ayant alors plus d’étendue à raison de l’éloigne-
- is fois moindre que celle de l’eau ; d’où il suit qu’un pied e d’eau pesant environ soixante-dix livres, la pesanteur 1 pied cube d’air- est à-peu-près une ouce deux gros
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- 288 RÉCRÉATIONS
- ment où elles sont du centre de leur mouvement: c’est aussi par celle même cause que le bruit est plus ou moins de temps à parvenir jusqu’à nous.
- Si les vîhralions de l’air sont promptes et vives, elles produisent un son clair et aigu; si elles sont peu frequentes dans un même espace de temps, c’est au contraire un son grave : d’où il suit que la différente longueur, ou le degré de tension de tous les corps sonores, font varier leurs sons en formant tous les tons par la différence des vibrations, l’air étant alors différemment modifié. Les autres propriétés de l’air appartiennent entière-? ment à la physique expérimentale, et ne sont pas nécessaires pour l’intelligence des Récréations qui suivent.
- Construction de la Machine pneumatique.
- La machine pneumalique (figure première, plan-? éhe quarante-troisième) est composéed’uncorps de pompe A, dont l’ouverture jusqu’en B, a environ deux pouces de diamètre; la partie supérieure O est percée d’un trou d’un quart de pouce de diamètre, et elle se termine au-dessus de la plalineD sur laquelle elle est soudée(ï); cette partie excédante es! taraudée pour pouvoir y visser les différentes pièces dans lesquelles on veut faire le vide.
- en forme d^prneinent, et elle a un rebord de trois à quatre lignes.
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- SUR L’A I R, 28g La partie G est garnie d’un robinet F fermant très-exactement ; ce robinet est percé de deux trous, dont l’un qui le traverse setrouve dans la direction du corps de pompe, et l’autre communique à un» trou fait au centre et sur la longueur du robinet » le piston H est ajusté sur unehranche de fer I dont l’extrémité inférieure Lest terminée en forme d’étrier, afin de pouvoir l’abaisser avec le pied: une autre branche M ajustée sur celle I, recourbée en montant, et terminée par une main N,sert à relever le piston, Le tout est supporté sur un bâtis de bois triangulaire, comme le désigne cette figure.
- Lorsqu’on veut faire le vide dans un récipient, on couvre la platine D avec un cuir mouillé et percé à son centre ; on pose au-dessus le récipient G, et le robinet étant dans une position convenable , on abaisse le piston avec le pied; on tourne ensuite le robinet un quart de tour (1) , afin que la seconde ouverture se trouvant placée vers la partie A du corps de pompe, on puisse, en remontant le piston, faire échapper çn - dehors l’air qui a é(o pompé, et qui se trouve dans la partie A, On remet ensuite le robinet dans sa première direction,on pompe de nouveau , et ainsi de suite jusqu’à ce que par la résistance du piston, ori juge que le vide est bien fait.
- (1) La communication de la partie A du corps de la pompe gvec le récipient se trouve alors fermée.
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- RÉCRÉATIONS
- SEIZIÈME RÉCRÉATION.
- i poids considérable par la raréfaction de T air (i).
- A (figure deuxième,pl; est un globe de cuivre pouces de diamètre, su cuivre B qui a la forme d’un étui
- larante-troisième ) le trois à quatre d’un cylindre de partie G
- it le couvercle, la partie de la gorge Dde cetétui, iur laquelle appuie le couvercle, est garnie d’un :ercle de cuir qu’on mouille, lorsqu’on fait cette ercle C de cet étui est garni en e peau fort mince, et il entre bien juste et avec un peu de frottement dans la gorge de cet étui, la pièce E est un anneau pour le soutenir : F est un robinet qui sert à empêcher l’entrée de l’air extérieur lorsqu’on a fait le vide : à cet effet, il y a une virole vers G qui entre à vis dans l’ouverture du récipient de la machine pneumatique. H est un autre anneau ou anse mobile, auquel on suspend le poids I lorsqu’on a fait le vide.
- . C;1 Ce...
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- SUR L’AIR.
- EFFET.
- 2g r
- Si ayant fait le vide dans cet instrument, on le tient par Vanneau E, et qu’on y suspende le poids H (qui peut être plus ou moins fort, eu égard à sa capacité intérieure, ou suivant le degré de raréfaction de l’air), ce poids restera suspendu; le couvercle de cet étui ne pourra s’élever,si le poids de l’air extérieur fait pour y entrer un effort plus puissant que ce poids. Mais si pour vaincre celte résistance, on ajoute un poids suffisamment pesant, cet étui s’ouvrira aussitôt, et l’air extérieur y entrant avec violence, occasionnera un bruit assez considérable.
- Nota. Pour éviter la dépense, on peut faire tourner cette pièce d’un bois fort dur, et y adapter un robinet de cuivre qui, entrant à vis dans la partie inférieure du globe A, se ferme bien exactement.
- DIX-SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- Jet d’eau forme par la raréfaction de l'air.
- CONSTRUCTION.
- C'MKntez au goulot d’une petite bouteille de verre blanc A(figure troisième, planche quarante-troisième) un tuyau B de même matière, qui se termine en pointe très-fine du côté C, et que de
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- zgz RÉCRÉATIONS
- son autre extrémité 1), il touche presque le fond de celle bouteille. Emplissez cette bouteille jusqu’à moitié (i), et placez-la sous le récipient de la machine pneumatique.
- S F E E T
- Aussitôt qu’on pompera l’air du récipient, celui qui occupe une partie de la bouteille, le raréfiera pour le mettre en équilibre avec celui qui est resté dans le récipient; et pressant conséquemment sur la surface de l’eau, il la forcera de sortir avec rapidité par l’orifice extérieur du tuyau de verre B : cette eau en sortant formera un jet d’eau qui s’élèvera d’autant plus, qu’il trouvera moins de résistance dans la capacité du récipent (2),
- Nota. Cet amusement peut s’appliquer à faire une expérience fort curieuse sur la raréfaction de i’air. En employant, au lieu de la bouteille ci-dessus, un vase ou un tube de verre fort long et cylindrique, en dehors duquel on appliqueroit sur sa longueur une bande de papier divisée en un assez grand nombre de parties (par exemple 3oo), on empliroitce cylindre d’eau jusqu’à un
- (1) Pour emplir cette bouteille d’eau, on suce fortement le bout C de ce tuyau pour en faire sortir l’air, et on le plonge aussitôt dans un verre d’eau ; ou si on veut éviter ce petit embarras, l’on peut adapter à cette bouteille un bouchon de cuivre qui entre à vis dans une virole de même matière, et cimenter le petit tuyan de verre sur ce bouchon.
- (2) Pour faire cette expérience convenablement, il feut s# servir d’un récipient fort élevé,
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- SUR L’AIR, 398
- Certain degré; et comparant la différence de la hauteur de l’eau, après avoir fait le vide le plus parfait, on pourrait connaître de combien son volume a été raréfié, ou sa densité diminuée. C’est aux physiciens à décider si cette expérience est aussi exacte que celle qui se fait en introduisant un baromètre dans le vidé.
- DIX-HUITIÈME RÉCRÉATION.
- Jet d’eau formé par la compression de Pair.
- Faites faire un vase de cuivre A, ou de fort fer-blanc bien soudé (figure quatrième, planche quarante-troisième), d’une grandeur à contenir environ deux pintes d’eau,'et l’eu emplissez jusqu’aux deux fiers environ de sa capacité; ajustez-y un tuyau B de même matière, dont l’extrémité inférieure qui doit être ouverte, ne touche pas précisément le fond de ce vase. Que la partie supérieure qui excède le vase, soit garnie d’un robinet D qui entre à vis dans ce vase, de manière à le fermer bien exactement'; qu’on puisse eri outre y ajouter un ajutage E percé d’un trou, ou de plusieurs trous de très-petit diamètre.
- Ayez en outre une petite pompe foulante (figure cinquième, même planche), avec laquelle vous puissiez y faire entrer avec force, et à diverses reprises, beaucoup d’air; et afin qu’à chaque reprise
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- 2r,4 RÉCRÉ ATI O N S
- vous puissiez en introduire, sans que celui qui y est entré en puisse sortir, ajustez une soupape en dehors et à l’extrémité A de cette pompe, et vers celle B du piston; ménagez aussi un trou vers le haut Cde la pompe, pour y faire entrer à chaque fois de nouvel air; que l’extrémité Dde cette pompe ferme exactement l’orifice de ce tuyau.
- E F F E T.
- Si, au moyen de cette pompe, on introduit à plusieurs reprises de l’air dans ce vase, et qu’ayant fermé le robinet D, on y visse l’ajutage E, l’air quia été comprimé pressera avec force sur l’eau, et la fera sortir de ce vase avec assez de violence, pour l’élever jusqu’à la hauteur de vingt-cinq à trente pieds, si la compression a été considérable, ce jet baissera peu à peu, c’est-à-dire à mesure que l’air comprimé s’approchera plus de sa densité naturelle.
- DIX-NEUVIÈME RÉCRÉATION. FONTAINE de héron.
- Faites deux cylindres ou réservoirs de fer-blanc A et B ( figure première, planche qua-
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- SUR L’AIR. 2c,5
- rante-quatrième), de six pouces de diamètre sur qua'te pouces de hauteur, et qui soient exactement soudés de tous côtés; que celui À soit garni du rebord G d’un pouce et demi de Hauteur, et qu’il forme par ce moyen une espèce de bassin : soudez un petit tuyau D au centre de ce bassin, qui aille jusqu’à une ligne, du fond intérieur du cylindre A; donnez-lui un demi-pouce de diamètre, et ajustez-yune ajutage E dont le trou soit fort petit, et qu’il entre exactement dans le tuyau D; que cet ajutage soit garni d’un petit robinet F pour donner issue à l’eau renfermée dans leeylindre A.
- Joignez ces r éservoirs par d eux tuyaux GètHde quatreàcinqlignesdediamètre, et ouverts parieurs extrémités ; en observant qu’ils doivent être soudés aux endroits où ils y entrent, et qu’en outre celui H doit descendre d’un g ôté jusqu’à une-ligne du fond inférieur du réservoir B>, et être élevé jusqu’au-dessus du fond supérieur du réservoir A, sur lequel il doit êtresoudé et ouvert ducôté du bassin G : celui G doit être prolongé jusqu’à une ligne du fond supérieur du réservoir A.
- E F F E T.
- Ayant ôté l’ajutage, si l’on verse par le tuyau D une quantité d’eau suffisante pour remplir les deux tiers du réservoir A, et qu’ayant remis cet ajutage et fermé le robinetou remplisse d’eau le bassin G, cette eau s’écoulant par le tuyau H, entrera dans
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- »9S récréations
- le réservoir B : et comme elle est plus pesante, qtig l’air contenu dans ce même réservoir, elle le comw primera, et cettecompressionse communiquant par lé tuyau G, à l’air que contient le réservoir A, il pressera sur l’eau de ce même réservoir, et la for-cera de sortir avec assez de violence par l’ajutage E aussi-tôt qu’on aura ouvert le robinet; ce qui aura Heu jusqu’à ce que la plus grande partie de l’eau contenue dans ce réservoir en soit sortie (r); attendu que .cette même eau retombant dans le bassin C, coulera aussi-tôt dans le réservoir B, et entretiendra par ce moyen cette presfion.
- Nota. Il faut réserver un petit tuyau sur le côté de chacun de ces réservoirs, afin qu’en les débouchant , on puisse faire écouler l’eau qui y est restée, et évitée par-là que cette pièce ne se rouille en dedans..
- VINGTIÈME RÉCRÉATION.
- h O LIP JT LE LANÇANT uN JET de FEÜ. CONSTRUCTION.
- Ayez un vase de cuivre ou de fort fer blanc, AB ( figure deuxième, planche quaranfe-qua-
- ( 11 Si le réservoir B est plus petit que celui A, l’eau sortira entièrement de ce demi er.
- triera e
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- SUR L’AIR. 29? tnème),auquel soit ajusté un couvercle Gde même métal, et percé d’un trou pour laisser passer I* col d’uuéolipyle 1) fait en forme de poire, et terminé par unequeueun peu a longée et recourbée,connue l’indique Celte figureîfaites-y enirpr à vis l’aiulage E qui doit être percé d’un trou extrêmement fin, et ajustez-y un petit robinet de cuivre qui ferme bien exactement;versez-y un peu d'esprit-de-vin, et ayant rempli le vase AB d’eau bouillante ,cou-vrez-ie.
- EFFET.
- La chaleur de l’eau venant à raréfier l’air contenu dans cetéolipyle,il presseraavec violence 'Ut l’esprit-de-vin qui en occupe la partie inférieure G, et l’obligera de sortir avec ràpidile par le petit trou fait à l’aju’age E ;et si ou le laisse s'échauffer avant, d’ouvrir le robinet, et qu’on pié-ente au jet qui s’élancera, la flamme d’une bougie 4 le feu y prendra , ce qui sera assez agréable à voir, et durera d’autant plus, que le trou fait à l’ajutage sé trouvera fort petit.
- Si on placesur cet éolipyle, un ajutage percé de plusieurs trous, on pourra se procurer un spec a-cle plus amusant, en répandant avec un lami- de ia limaille d’aciersur les jets de feu quis’élaneen ut alors de toute part; et ils imileront très-bien l'eu et et le brillant des feux d’artifice. L’éolipyle ordinaire qui se fait en cuivre rouge, fort- tuent soudé, étqui est percé d’un petit (fou à son orifice, .-é remplit en le faisant chauffer pour en raréfier l'air ; et trempant ensuite son col dans l’eau ou dans l’es-» prif-de-vin j ces liqueurs y entrent à mesure que
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- S98 RÉCRÉATIONS
- l’air intérieur reprend son volume, par la pression de l’air extérieur : pour en faire sortir l’air ou l’esprit-de-vin, on le pose sur des charbons ardens.
- iVota. Il faut, pour cet amusement, faire construire un éolipyle d’une capacité suffisante pour fournir à plusieurs ouvertures, qu’on doit néanmoins ménager fort petites (i); sans quoi cet effet n’auroit plus lieu, attendu le peu de résistance qu’opposeroient à la dilatation de l’air, les ouvertures qui laisseroient échapper l’esprit-de-vin trop promptement.
- .VINGT-UNIÈME RÉCRÉATION.
- CANNES A VENT.
- Les cannes à vent sont des espèces de bâtons percés dans toute leur longueur d’un trou de trois à quatre lignes de diamètre ; ou insère d’un côté de petites flèches de deux pouces de longueur, garnies d’un petit morceau de peau de même diamètre que ce trou; et en soufflant tout-à-coup et assez fortement dans cette canne, elles peuvent être lancées jusqu’à cinquante pas (2); on jette aussi
- ( i)ïl suffit qu’il y puisse entrer une pelite aiguille.
- (2) On peut, avec elles , s’amuser à lirer au blanc dans un carton où l’on trace plusieurs cercles concentriques,entre lesquels on indique différais nombres.
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- SUR L’AIR, 2g9
- fort loin avec cet instrument des pois secs , ou de petites boules de terre glaise, avec lesquelles on peut même tuer des oiseaux.
- VINGT-DEUXIÈME RÉCRÉATION.
- FUSIL a VEN T(i).
- CONSTRUCTION.
- Ab (fi gure troisième, planche quarante-quatrième) est un canon de fer fort léger d’environ trois pieds de long , et percé dans toute sa Ion* gueur d’un trou de quatre lignes de diamètre; ce canon s’ajuste à vis dans la crosse C; cette crosse qui doit servir de réservoir à l’air est de cuivre, creuse et parfaitement soudée; dans son intérieur, et vers l’endroit D, est une soupape de métal, de la figure d’un cône tronqué , couverte de peau, et qui s’applique bien exactement au moyen d’un ressort, afin que l’air qui doit être enfermé dans cette crosse n’en puisse sortir. E est une espèce de batterie semblable à celle d’un fusil ordinaire, dont le chien étant lâché par la détente, pousse vers cette soupape une petite tringle de fer qui se retire aussi-tôt d’elle-même. Au moyen de cette construction il ne peut s’échapper à chaque fois qu’une partie de l’air renfermé dans cette crosse.
- AB (figure quatrième, même planche) est une
- (i) Cette ingénieuse invention est attribuée à Otto d» Guèrika.
- V 3
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- 3ao RECREATIONS
- pompe foulante ; com posée d’un tuyau de fer d’un pied et demi de long dans lequel coule le piston G : ce piston est traversé à son extrémité par une tringle DE qui sert à le tenir avec les deux mains, pour le pousser avec promptitude lorsqu’on a vissél’extrémitéBde ce tuyau dans l’ou-. verture de la crosse C ;ce tuyau est percé vers A , afin qu’il puisse y entrer du nouvel air à chaque coup de piston. Lorsque cette arme est bien faite, cent coups de piston sont suffisans pour y comprimer fortement l’air.
- EFFET.
- Lorsqu’on a chargé d’air la crosse de ce fusil, et qu’ony a ajusté son canon, si ony fait couler une balle deealibre (i), et qu’on appuie sur la détente G (figure troisième), l’air comprimé qui fait effort pour sortir, trouvant une issue par le canon, chasse la balle avec une violence capable de percer à trente pas une planche d’une épaisseur médiocre ; et comme il ne s’échappe qu’une partie de l’air renfermé dans la crosse, on peut réitérer cette expérience sansy introduire denouvel air. Mais à chaque cou p, l’air étant moins comprimé, agit avec moins de violence,quoiqu’ordinairement le troisième coup perce à vingt-cinq pas une planche d’un demi-pouce d’épaisseur.
- L’air en s’échappant ne produit aucune explosion, mais seulement un souffle violent qu’on
- (i) Il est essentiel que la balle soit de calibre pour qu’il na se perde point d’air ; autrement on peut l’entortiller d’un pev défilasse.
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- S U RL’ A T R. Bot
- entend à peine à trente ou quarante pas, lorsque l'expérience se fait en plein air.
- Nota Ces sortes d’armes ne sont que des ins-trumens de curiosité propres à mettre dans des cabinets. Il serait dangereux de laisser la liberté de s’en servir à d’autres usages qu’à des expériences; du reste, elles n’ont point la force d’une arme à feu, et il est difficile que leurs soupapes puissent contenir long-tempsi’air qui y aétécom* primé.
- Lorsqu’ony introduit du menu plomb, il faut y introduire avant un peu de papier, afin que ce plomb n’entre pas dans le réservoir.
- VINGT - TROISIÈME RÉCRÉATION.
- DRAGON VOLANT.
- CONSTRUCTION.
- Un amusement fort divertissant est de construire un cerf-volantdequatreàcinq pieds de hauteur (figurecinquième, planchequarante-quatrième ) et après l’avoir enlevé assez haut, d’attacher à la ficelle qui le retient, un dragon volant A, suspendu , comme le désigne cette figure : ce dragon doit être fait d’une toile légère,peinte des deux côtés, et il faut, après l’avoir découpé suivant la forme qu’on lui a donnée, coudre sur tous les contours de cette découpure,' de petites baguettes d’ozier fort légère. On peut le rendre
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- 302 R ECREATTONS
- encore plus naturel en le construisant de manière que ses ailes soient mobiles, et puissent être agitées par les vents : l’ayant donc suspendu à la ficelle du cerf-volant, on en lâchera encore une quantité suffisante pour élever à son tour ce dragon à une hauteur où il puisse êtreapperçu d’assez loin. Ceux dont la position ne les mettra pas à portée devoir ce cerf-volant, et qui ne pourront appercevoir que ce dragon, seront étrangement surpris.
- VINGT-QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- Imitation du tonnerre par T ébranlement de Pair.
- Ayez unfort châssis de bois d’environ deux pieds et demi de long, sur un pied et demi de large, aux bords duquel vous attacherez et collerez solidement une peau de parchemin bien tendue, assez épaisse, et de même grandeur qne le châssis ; mouillez-la avant de l’appliquer, afin que sa tension en soit plus
- E F F E T.
- Lorsqu’ayant suspendu ce châssis, vous l’agiterez ou fraperez dessus plus ou moins fort avec le poing, l’ébranlement qu’il causera dans l’air environnant, sera exactement semblable au bruit du tonnerre qui gronde.
- Nota. Peur imiter dans les spectacles l’éclat du tonnerre lorsqu’il tombe, on suspend entre
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- SUR L’AIR. 3c 3
- deux cordes élevées verticalement une certaiue quantité de douves de tonneaux éloignées les unes des autres d’un demi-pied, et enfilées de même que les règles qui servent à former les jalousies qu’on métaux fenêtres des appartemens : et om les laisse tout-à-coup tomber les unes sur les autres en lâchant subitement les deux cordes qui les retiennent suspendues, et qui doivent servir à les relever pour reproduire cet effet.
- VINGT-CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- Imitation de la pluie et de la grêle par l’ébranlement de P air.
- construction: Découpez sur dmfort carton une vingtaine de cercles de quatre à cinq pouces de diamètre, etcou-pez-lestous depuis leur circonférence jusqu’à leur centre (voyezfigure sixième, planche quarante-quatrième); percez-les d’un trou d’un pouce de diamètre, joignez-les ensemble en appliquant et collant le côté coupé G du cercle A au côté coupé D de celui B, et ainsi de suite, jusqu’à ce que tous ces cercles ne forment qu’une seule pièce, qui, étant alongée, prendra la figure d’une vis ; étant bien secs, faites entrer par tous leurs trous une tringle de bois arrondie qui les enfile tous, et disposez- les de manière qu’ils se trouvent distans les uns des autres de deux à trois pouces; assujétissez» les sur celte tringle avec de la colle-forte, couvrez les ensuite sur toute leur longueur, et par une de
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- 3o4 RÉCRÉATIONS
- leurs extrémités avec un-triple papier bien collé et humecté , afin qu’il se tende fermement, sur ces cercles. L’ayant laissé bien sécher, intrôduisezy par l’auireextrémite environ une livre de petit plomb, c’est-à-dire, plusou moins,suiyantla grandeur de cette pièce, et fermez de même d’un triple papier cette autre extrémité.
- EFFET.
- Lorsque le plomb se trouvera placé à une des extrémités de ce tuyau, et qu’il sera dans une position horizontale, si on l’élève doucement et in-senhibienient du côté où se trouve le plomb, il coulera peu à peu jusqu’à faulrebout, en suivant tout le chemin formé entre ces cercles, et en frappant contre le papiertendu qui les couvre, ce qui imitera furtbien le bruit d’une grande pluie : si on éiè\ e ce tuyau plus promptement, cebruit deviendra beaucoup plus fort et imitera celui de la grêle: cet effet serépéleia de même en éle\ant ensuite ce tuyau p; rson autre extrémité.
- .VINGT-SIXIÈME RÉCRÉATION. DES PORTE-VOIX.
- CONSTfiUCTIO*N.
- F aites faire un tuyau de fer-blanc de trois à quatre piedsde long, dont l’embouchure soit ovale, afin d’y poser la bouche plus exactement, et que
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- S U R L ’ A I R. 3o5
- vers l’autre extrémité, il aille eu s’élargissant , comme une trompette, c’est-à-dire, en forme de pavillon.
- EFFET.
- Si on y applique la bouche, et qu’on parle fortement et promptement, on pourra être entendu à une très-grande distance du côté vers lequel sera tourné le porte voix, ce qui provient sans doute de ce que le son de la voix qui se porte et s’étend ordinairement dans l’air de tous côtés, se trouve resserré et conduit vers un même endroit:cet instrument est très-commode, particulièrement sur mer pour se parler d’un vaisseau à l’autre, sans s’aborder. Le cornet acoustique dont se servent ceux qui ont peine à entendre, n’est autre chose qu’un porte-voix, dont le son entrant par le pavillon, sort par l’embouchure qui étant introduite dans l’oreille.y rassemble ia quantité de sons que le pavillon reçoit.
- VINGT-SEPTIÈME RECREATION.
- TÈTES PARLANTES.
- Construire deux figures placées aux deux côtés itune salle, dont L'une répète à Voreille d’une personne ce qiion aura prononcéfort bas à l'oreille de l'autre figure, et sans qu’aucuns de ceux qui sont dans la salle puissent rien entendre.
- CONSTRUCTION.
- Ayez deux têtes ou bustes de carton posés sur leurs piédestaux, et placez-les dans une salie éloi-
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- 3o6 RÉCRÉATIONS
- gnes l’un de l’autre de telle distance que vous Jugerez convenable. Conduisez un tuyau de fer-blanc d’un pouce de diamètre qui, commençant à l’oreille d’une de ces figures, descende le long du piédestal sur lequel elle est placée, traverse ensuite le plancher ou la cloison contre laquelle il est appuyé, et soit conduit de la même manière jusqu’à la bouche de l’autre figure ( i ); que ce tuyau soit un peu évasé en forme de pavillon vers ses deux extrémités.
- Observez q u’il faut, d ans toutes les circonstances où vous serez obligé de coudre les tuyaux, que ce soit à angle droit, et que les endroits A et B (figure première, planche quarante-cinquième) où chaque partie se joint, soient couverts d’une lame de fer-blanc inclinée à quarante-cinq degrés réciproquement aux deux tuyaux qui se joignent, afin que la voix qui part, du point C soit directement réfléchie d’un tuyau à l’autre, et que le son parvienne plus nettement à l’oreille.
- E F F E T.
- Lorsqu’on appliquera la bouche, et qu’on parlera doucement à l’oreille d’une de ces figures, la personne qui aura l’oreille appliquée à la bouche de l’autre D, entendra très-distinctement les mots que l’on prononcera; et si la figure qui répète ce qu’on a dit, avoit un tuyau disposé de même, qui répondît à la bouche de l’autre, ces deux personnes pourraient s’entretenir réciproquement.
- (x) Ce tuyau ne doit pas s’appeveevoir, et il doit être appuyé sur l’espace intérieur de cette tête qui répond à sa
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- SUR L’AIR. So7
- Nota. On peut, parce même moyen, disposer 'fini* une table une tête qui réponde aux questions qui lui seroient faites, en construisant des tuyaux semblablement disposés qu’on conduirait le long d’un des pieds de la table, et de-là dans une çhamhre voisine où serait la personne qui lui ferait rendre la réponse; on dirait alors à une personne de faire sa question en parlant tout bas à l’oreille de la figure, et qu’elle lui répondra sur - le r champ à haule voix; ce qui paraîtra d’autant plus exlraprdinaire , que la voix qui sortira par la bouche de cette tête, rend un son différent de la voix ordinaire.
- REMARQUE.
- Quelques auteurs assurent qu’Æbert-le-Grand avoit trouvé le moyen de construire une tête qui parloit; et, à les entendre, c’étoit par le moyen d’une mécanique fort ingénieuse. U est plus vraisemblable de supposer qu’il se servoit d’un moyen tel que celui-ci. On a vu, il y a quelques années, un homme qui faisoit voir un Bacchus de grandeur naturelle, assis sur un tonneau, il sembloit prononcer toutes les lettres de l’alphabet, et même quelques mots : un enfant renfermé dans ce tonneau, qu’on avoit accoutumé à prononcer les lettres de l’alphabet d’une manière étrange, occasion-noit tout ce prestige, et plusieurs des spectateurs sortaient fermement persuadés que c’étoit un automate qui parloit : tant il est vrai qu’il est des personnes qui préfèrent l’erreur qui les séduit, Su léger embarras d’examiner si ce qu’on leur annonce est possible ou non. Un homme d’esprit
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- 3o8 RÉCRÉATIONS di»oit un jour en semblable occasion, que lorsqu’il énteudoit ceix qui montrent publiquement ces sortes de choses, faire des dissertations physiques devant des personnes très-sensées d’ailleurs, mais qui entendent peu cette matière, et ne con-noissent pas la cause qui produit ces sortes d’amu-sen ens, il s’imaginoit entendre Sganarelle dans le Médecin malgré lui, s’efforcer de parler latin de\ant le père de la malade, qui n’entend pas celte langue, et qu’il ne lui paroissoit pas étonnant que quelque' -uns des spectateurs nes’écriassent comme lui : Ah, l’habile homme ! Il ajoutoit que de même que Sganarelle répond à l’objection sensée du père au sujet de ce qu’il plaçoit mal-à-propos lecœurà droite, au lieu qu’il devoit être à gauche, cela étoit bon autrefois, mais n ou s a von s changé tout cela; ainsi ces prétendus physiciens supposent et soutiennent hardiment qu’ilsont fait des découvertes nouvélles et importantes, qui n’ont cependant pas plus de réalité.
- VINGT-HUITIEME RÉCRÉATION.
- Singulier effet des larmes de verre.
- Lors îut, le verre est en fusion, on en prend une petite partie avec une tringle de fer, et on la laisse tomber dans l’eau froide, où elle prend la figure d’une larme ( figure deuxième, planche quarante-cinquième).
- E F F E T.
- Lorsque cette larme est tombée dans l’eau, sa froideur en a resserré d’abord toutes les parties
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- SUR L’ A I R. 3og
- extérieures, pendant que le milieu de sa masse étoit encore fondu, et contenoitun petit volume d’aii'extrêmement dilaté; les parties extérieures de cette larmeu’ayantpuserapprocherdavantagelors du réfroidissement des parties intérieui'es, elle est nécessairement restée remplie de pores vers son centre, et l’air qui y étoit contenu a conservé sa raréfaction; d’où il arrive que sil’oncassela queue A de cette larme, on découvre alors quelques-uns de ces pores dans lesquels l’air extérieur, à l’effort duquel elle ne peut céder, entre avec assez de vior lence pour la briser en mille morceaux, et la réduire en poussière.
- Nota. Si on casse cette larme dans l’obscuritéi on voit, au moment qu’elle éclate, une lumière qui ne peut être que l’effet de la violence avec laquelle l’air s’y introduit; on peut mettre cette larme sur une enclume et la frapper assez ior-tement sur sa plus grande épai -eur B, sans la casser. Si on la fait rougir au feu, et ou on la laisse refroidir doucement, en la tenant près du feu, non-seulement elle n’éclatera pas en brisant sa queue, mais on pourra encore la casser sous le marteau, attefidu que lors du refroidissement, l’air extérieur y est entré.
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- Bis RÉCRÉATIONS
- VINGT-NEUVIÈME RÉCRÉATION. LE MARTEAU D’ E A U.
- Prenez un tube de verre de sèpt à huit pouces de longueur, sur huit à neuf lignes de diamètre, fermé par une de ses extrémités, et terminé de l’autre par un col fort étroit, que vous puissiez facilement sceller hermétiquement à la lampe d’émail-leur; introduisez-y un peu d’eau (i), et pompez-en l’air avec la machine pneumatique; fermez-le aussi-tôt.
- E F F E T.
- Si, tenant ce tube dans une situation verticale,' vous le secouez, l’eau en tombant au fond du tube, le frappera d’un coup semblable à celui d’un coup de marteau, attendu que ce tube ne contenant plus d’air, l’eau ne pouvant être divisée dans sa chute, elle tombe alors au fond du tube, de même que si c’étoit un corps solide ; si au lieu d’eau on y met un peu de mercure, le coup sera beaucoup plus fort : dans cette circonstance, lorsque le vide est bien fait et le mercure bien purifié , on voit un trait de lumière qui parcourt toute la longueur du tube.
- On peut ajuster sur un axe dix à douze petit*
- U)Envir
- iparliedecequ
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- SUR L’ A I R. 3u
- tubes, de quatre à cinq pouces de longueur sur Irois à quatre lignes de diamètre, préparé de même avec le mercure, lesquels tournant dans une situation verticale, par un mouvement d’horlogerie, formeront une espèce de soleil, continuellement lumineux.
- TRENTIÈME RECREATION.
- Hygromètre au moyen duquel on peut connaître acilementles diJJérens degrés de se'cheresse ou d'humidité de l'air.
- CoMMK le thermomètre sert à connoître les diffê-rens degrés du froid etdu chaud, et le baromètre la pesanteur de l’air, de même l’instrument qu’on nomme hygromètre sert à connoître les différens degrés de sécheresse ou d’humidité de l’air.
- On fait de ces sortes d’instrumens en bien des manières, en y employant quelques-unes des matières qui sont les plus susceptibles de se ralonger ou de se raccourcir pendant ces différentes températures, et particulièrement avec les cordes à boyaux qui sont plus sensibles : la difficulté consiste à les appliquer à une division qui puisse indiquer assez exact ement l’état de l’air. Voici une nouvelle manière de les construire,en leur donnant la forme des baromètres à cadrans qui sontd’ua usage actuel.
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- 312 RÉCRÉATIONS
- CONSTRUCTION.
- AB (figure troisième , planche quarante-cinquième) est un instrument ou hygromètre vu par-derrière , et sur lequel sont ajustées les diff rentes pièces quile composent. CD sont deux petites poulies de cuivre d’un pouce de diamètre, qui roulent très-aisément sur leursaxes;ces axes sont fixés sué la monture de l’hygromètre. E est une petite vis d’un pas fort fin, et d’un pouce et demi de long; elle entre dans un écrou fixé sur cette même monture et porte une petite tête goudronnée pour la visser plus facilement.
- Une corde à boyau de la grosseur d’une chanterelle de violon, à laquelle on a suspendu un poids pendant quelques jours,entre dans un trou qui traverse entièrement cette vis; elle y estarretré en dessus par un nœud : de-ià elle passe sur la poulie D, sur celle C .et elle est enfin attachée sur la poulie F qui a cinq à six lignes de diamèfre.Cette poulie est fixée sitr une autre poulie Gdun pouce et demi de diamètre, sur laquelle e.-t attaché un petit poids H ; ce poidsn’esl autre chose qu’un petit cylindre ou boîte de cuivre mince, dans laquelle on insère du petit plomb, pour pou voir donner Une tensiou légère à celte corde à boyau.
- Ces deux poulies G et F sont fixées sur un axe assezfin qui passe librement au travers d’un petit cànon de cuivre ajusté au ce'ntre du cadran A(fi-gure quatrième)(i). Cet axe porte Une aiguille
- (i) Cet te figure représente la face antérieure de cet hygro-è:re. qui
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- SUE L’AIR. 3x3
- qui y est fixée à demeure, et qui est également pesante des deux côtés: elle sert à indiquer les différées degrés du froid et de l’humidité, comme
- Cet instrument étrnt fini, il fautattendreque le temps soit au plus grand degré d’humidité, et le placer alors dans un endroit qui en soit par lui-même fort susceptible, après avoir pris la précaution de disposer la petite vis de manière qu’on puisse également la faire avancer ou reculer dans son écrou, afin d’avoir la libertéd’alonger ensuite ou de raccourcirlacorde: on retirera cetinstrument de l’endroit où on l’aura placé, et laissé un temps suffisant pour que la corde soit bien imprégnée jde l’humidité de l’air; et on marquera sur le cadran l’endroit où se trouve alors placée l’aiguille, on mettra ensuite cet instrument dans un lieu bien aéré (1), et on attendra que le temps soit bien sec'(2) pour observer quelle partie de cercle du cadran a parcourue l’aiguille, à commencer du point marqué lors de l’humidité la plus grande de l’air. Si elleaparcourulaplusgrande partie de sa circonférence, on s’en tiendra, si l’on veut, à cette seule observation (3), et on portera
- (t) Cet nstrument doit être placé dans un endroit susceptible des impression de l’air, et jamais au soleil qui ne raan-queroit pas d’y causer du dérangement.
- (a) On pourra connoitrequele temps est fort sec, lorsqu'il régnera un vent d’est pendant quelques jours,et quels machine électrique fournira debelles éteincelles.
- (3)L’instrument sera plus parfait, si l’on répété celle observation , afin d’en faire la comparaison.
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- 8*4 RÉCRÉATIONS alors l'intervalle qtl’on autel mesuré sur l’arc decer-a cle CBE qu’on divisera en soixante parties égales p/ilr’elles. On indiquera ensuite sur l’arc de cerclé D E, trente degrés, à commencer dé D jusqu’en E, et sur l’autre arcD G trente autres degrés, à commencer depuisI) jusqu’en Cîles trente premiers degrés indiquèrent ceux; de sécheresse, et les autres ceux d’humidité, et le point D sera le terme moyen entre le sec et l’humide: l’instrument sera alors fihi.
- Si la partie du cerclé que l’aiguille aura parcourue pendant l’observation ci-dessus, excédolt la circonférence entière du cercle, ou qu’elle en approchât trop , il faudroilnécessairement diminuer plus ou moins le diamètre de la poulie E (figure troisième ), attendu qu’il ne faut pas qUe l’aiguille puisse achever la révolution entière du cercle. Si aü contraire cette révolution n’alloit pas aiix deux tiers, il faudroit me ttre en place de la poulie F ,une autre poulie dont le diamètre fût plus petit. ou à défaut, ralonger la longueur de la corde en abaissant la poulie Dnn peu plus bas, et en rabaissant à proportion le nœud qui la relient sur la vis E.
- Onnepeutcependantdisconvenirqu’il ne puisse arriverdanslespremierstempsquelquepetitdéran-gement à cet instrument; mais rien n’est si facile que de le régler au moyen delà visE, sans qu’il soit jamais nécessaire de changer le diamètre des pouüés.
- Nota. Il est aisé de voit que les vapeurs qui s’insinuent plus ou moins dans cett§ corde, l’amol-
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- S Ü ïl X’ A I R ârs
- lissent et la rendent plus susceptible d’être aïongée par une légère tension: si au lieu d’elle,on sô servôitd’un petit cordeau de chanvre bien tordu , "ce serait tout le contraire; l'humidité le ferait raccourcir en le gonllant et en augmentant soù diamètre.
- REMARQUE.
- Cet instrument peut assurément indiquer avee ’exactitùdede quelle quantité la sécheresse ou l’humidité augmente d’un jour à l’autre, si onen cons-truisoït deux en même temps, et d’après les me* mes degrés d’humidité et de sécheresse, il y a tout lieu de croire qu’ilsseïoïent réciproquement comparables , du moins jusqu’à un certain point; et alors on.poiarroit le considérer comme un instrument utile.
- T RENTE-UNIÈME RÉCRÉATION;
- Hygromètre de M. de Luc.
- construction;
- (jette ingénieuse invention est fort simple dans sa construction ; on fait tourner un petit cylindre d’ivoire creux, de deux, pouceset demi de long; sur quatre à cinq liguesde diamètre, fort mince et
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- 3i6 RÉCRÉATIONS fermé d’un côté ; on ajuste à l’autre côté une virole de cuivre, dans laquelle on mastique un tube de verre fort menu, afin que l’ascension du vif-argent qu’on insère dans ce cylindre , et dans une partie de ce tube, soit plus sensible ; on trempe pendant dix à douze heures ce cylindre dans l’eau glacée, et le vif-argentdescend alors au plus bas, qu’on doit désigner pour le degré le plus grand d’humidité ; et lorsque le temps est le plus sec, et que le mercure a remonté dans le tube, on marque sur la petite planchetteoù cethygromètredoitêtre posé, le degré le plus grand de sécheresse, et on divise en nombre de degrés l’intervalle compris entre ces deux indications. Il est aisé devoirq ue sa sécheresse resserrant la petite boîte d’ivoire, oblige le mercure à monter dans le tube, et qu’il redescend quand l’humidité lui donne plus d’étendue.
- TRENTE-DEUXIÈME RÉCRÉATION.
- TJnebouteillebien bouchée, étant remplie d'eau, faire changer cette eau en vin sans la déboucher.
- Faites exécuter par un ferblantier un petit réchaud construit da ns la forme indiquée par la figure cinquième , planche quarante-cinquième, c’est-à-dire, qu’il soit extérieurement construit comme un réchaud ordinaire d’environ quatre pouces de diamètre; qu’il aitun double fond AB éloignéde son vrai fond G, d’euviron trois à quatre ligues;
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- - SUR L’AIR. Si7
- élevez au milieu du fond AB (lequel doit être percé d’un trou circulaire ),un tuyau ou cylindre de fer-blanc F de quatre pouces de hauteur sur un pouce et demi de diamètre, et placez au-dessous la soupape C, qui doit être soutenue par le petit ressort D L, lequel doit être ajusté entre ces deux fonds. Cette soupape sert à empêcher qu’on n’ap-perçoivece double fond, ou plutôt la cavité qui se trouve entre ces deux fonds.
- Ayez une petite bouteille de verre blanc E d’environ six pouces de hauteur, qui puisse entrer facilement dans ce tuyau de fer-blanc, et dont le poids, lorsqu’elle est remplie d’eau, puisse abaisser la soupape C; percefc le fond de cette bouteille de deux ou trois petits trous de la grosseur d’une épingle; emplissez-la d’eau de rivière bien claire, et la bouchez ensuite bien exactement ; versez entre les deux fonds de ce réchaud, et par le tuyau F, d u vin rouge le plus léger, et cependant le plus foncé en couleur que vous pourrez avoir.
- EFFET.
- Lorsqu’ayant posé cette bouteille remplie d’eau dans le cylindre creux, ou tuyau F, son fond percé de ces petits trous trempera dans le vin renfermé dans la soupape, l’eau qui est plus pesante que le vin sortira par les trous faits au fond de cette bouteille; et l’air ne pouvant y entreret remplacer ce qui en sortira, le vin y remontera en pareille qua n-
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- Si 8
- R E G R
- BATIONS-
- tite, en telle sorte qu’au bout de quelque temps'i), la bouteille se trouvera entièrement, remplie de vin, et si on la retire alors de dedans le, cylindre, il ne. s’en écoulera aucune partie par ses deux trous, attendu que l'air n’y peut entrer : il paroîtra. donc, que l’eau qui y etoit contenue, aura été changée.
- en vin.
- r É c r Ration.
- On prendra la bouteille, et posant sans affectation le doigt à l’endroit où elle est percée pour en boucher le trou, on l’emplira d’eau, et on la bouchera aussi-tôt très-exactement, alors on annoncera qu’on va la changer en vin ; pour cet effet, on, la posera dans le_ réchaud, comme il a été.expliqué, après y avoir mis à l’avance, et secrètement, le vin qui doit entrer dans la bouteille : peu de. temps après on retirera la bouteille, et on la fera. \oir pleine de vin; et posant le doigt sur, 1,es petits trous, on la débouchera et on le versera dans un. verre, afin de faire connoître que cette nouvelle liqueur est effectivement clu vin.
- Nota. Cett,e. récréation n’est autre chose., que, l’expérience physique du passe-vin déguisée sous une forme propre à produire une récréation amusante et extraordinaire; on peut mettre quelque, matière dans la partie extérieure du réchaud, pour, faire accroire, que c’est par ce moyen que se fait
- (r) Plus la différence respeclive du poids de ces deux, liquides sera graude, plus cette opération sera prompte. '
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- SUR L*A IR.. 3ig «etie operation ; elle servira eu même temps.à empêcher qu’on juge qu’il y a un faux, fond, 11 est bon aussi de couvrir la bouteille, afin qu’on ne voie pas de quelle manière se fait cette, opération-
- TRENTE - TROISIÈME RÉCRÉATION,.
- PiUITS MAGIQUE.
- C O N. S T R U C T I. Q N.-
- yez deux, cylindres de fér-blanc (voyez, la ligure sixième, planché quarante-cinquième) de sept à huit pouces de hauteur, dont le diamètre. À B du plus grand ait quatre pouces, et,celui CI) du plus petit deux pouces et demi; étant mis l’un dan? l’autre, faites-y souder les quatre séparai ions qui doivent joindre ensemble çes deux.cylindres.
- Faites, tourner un pied, dé bois de trois pouces de hauteur, creux et garni de fer-blanc dans son intérieur ( voyez son profil} figure septième), dans lequel doit s’emboîter eu a .ei.A, yptré cylindre extérieur,; faites aussi tourner mi cercle de bois, (voyez son profil, figure huitième) creusé circu-lairement vers a b , et qui puisse couvrir exactement laj>artie qui.se trouve entre vos deux cylindres : enfin, que le tout soit construit de manière' que ces trois pièces,qui doivent.se démonter,étant assemblées, comme le désigne la, figure neuvième., aient la, figure d’un puits.
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- 3jo RÉCRÉATIONS
- fer A, recourbée etportant une poulie C, qui doit servir à descendre dans ce puits un petit seau de verre B, d’un pouce et demi de diamètre.
- Faites quatre petits réservoirs de fer-blanc de même hauteur que votre cylindre, et de forme à pouvoir remplir les quatre intervalles efgh ( voyez figure dixième), qu’ils soient bien fermés par leurs deux extrémités B etC; percez le fond supérieur B d’un petit trou d’une ligne de diamètre, et soudez à l’autre fond C un petittuyau I), dont l’extrémité soit tournée vers l’intérieur du puits, lorsque ce réservoir est à sa place.
- Soudezàla partiesupérieuredecbaqueréservoir un petit ressort A (voyez figure onzième), qui puisse y faire baisser et appuyer vers B une petite bascule C, dont le point d’appui F doit être aussi soudé sur cette même partie supérieure du réservoir, de manière qu’un petit morceau de cuir posé sous cette bascule vers B, bouche exactement le trou qui y a été fait ; enfin qu’un petit bouton D placé au-dessus de cette bascule se trouve à fleur du dessus du cercle de bois qui doit couvrir ces réservoirs; et afin de le masquer et pou voir appuyer dessus avec le doigt, faites des ouvertures à ce cercle, et couvrez-les d’un petit morceau de peau ; peignez le tout en couleur à l’huile.
- EFFET.
- Si vous prenez un de ces réservoirs, et que vous le plongiez perpendiculairement dans quelques liqueurs, en appuyant sur le bouton, afin de décou-
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- SUR L ’A IR. . Zzt vrir le trou fait à sa partie supérieure, il s’en remplira jusqu’à la hauteur à laquelle il y aura été plongé, et elle n’en pourra sortir tant que le ressort faisant apuyer le morceau de cuir sur le petit trou, empêchera l’air de s’y introduire ; mais aussitôt qu’on appuiera sur le bouton,la liqueur s’éehnp-p era, et coulera par le petit tuyau plaeé au bas du réservoir, et si le réservoir est dans sa séparation, la liqueur tombera dans le petit seau de verre qui se trouvera placé au-dessous.
- RÉCRÉATION.
- On préparera d’avancecet amusement en remplissant de quatreliqueurs différentes les réservoirs; on les mettra à leur place, on les couvrira avec le cercle de bois. Onprendra ensuite quatre liqueurs différentes et semblables à celles insérées dans les réservoirs, on les versera ensuite dans un verre, et après les avoir mêlées, on les jettera dans le puits , on proposera ensuite d’en retirer sans aucun mélange , celle qu’il plaira à une personne désignée, ce qu’on exécutera en descendant le seau dans le puits, et en appuyant sur le bouton qui dépendra du réservoir contenant la liqueur demandée, on pourra répéter cette expérience sur chacune des liqueurs, et pour surprendre davantage, au cas que l’on choisisseune secondefois la même Iiq ueur, on n’en laisseroit alors couler que très-peu afin de faire croire que c’est tout ce qu’il en reste.
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- Siz RÉCRÉATIONS
- PE L'AIR INFLAMMABLE,
- I , MR inflammable dont les différentes pEopriiStéfc fixent depuisquelques années fattentipn,desphy*-siciens,est un fluide aériforme aussi invisible que l’air atmosphérique, niais beaucoup plus léger, et capable jusqu’àun cerlain point de condensation et de raréfaction, il est encore très-susceptible d^n-.. flammation et d’explosion. Ces deux dernières qùar li tés étaient connues depuis long-temps; dans tous les cours de physique expérimentale, on jetait dans une. petite bouteille ou mal ras de verre fort épais,. une partie de limaille de fer, par-rdessiis laquelle on versoit de l’acide vitriolique mêlé d?eau ;le mé* lange s’échauffoit etfermentoit tandis qu’on tenoit bûUchéJ’orifice de la bouteille ;on la débouchoit ensuite et on approçlioit la flamme d’une bougie des vapeurs qui en sortaient, elles s’enflammoiént etproduisoient une. détonation subite , quj poUyofe se répéter en laissant accumuler dans çette bouteille de nouvelles vapeurs.
- Onétoit bien éloignéalors d’imaginer qu’onpour-, rojt par la suite parvenir à .connoître combien cefc air différait d.eL’air atmosphérique, tant parsa.pe-. santeur que par ses diverses autres qualités ; on ignorait entièrement qu’il était beaucoup d’autres, substances dont on pouvoit le dégager, et quantité
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- SDH L'AIR. 32$
- d’autres espèces d’air dans lesquelles on décrit découvrir differentes propriétés. Les recherches du docteur Priestley, T un. des premiers qui ait savamment approfondi cette matière, ont engagé tous les physiciens à s’en occuper ; d’un autre côté la construction des différens appareils propres aux diverses expériences qu’on desiroit faire sur cette matière, ayant été perfectionnée, a contribué à acquérir de nouvelles connoissances, et nous devons [beaucoup, à cet égard aux physiciens et aux artistes jintelligens, qui en nous procurant par-là les moyens, de multiplier et de faciliter les expériences, nous ont mis a portée de faire quelques pas de plus dans la découverte de ceux que la nature emploie dans ses opérations, qui n’échappent que trop souvent au physicien le plus attentiE
- Renfermer cet air dans des vases pour le conserver, et se mettre en état d’examiner plus aisément ses propriétés, étoit un des moyens qu’il étoit irès-iropôrtant de découvrir: on imagina l’appareil suivant.
- Appareil pour obtenir R air, itiflammable.
- Ayez un flacon de cristal A ( figure, première, planche quarante-sixième), sur l’épaule, duquel, soit un. deuxième goulot ou tubulure.B; adaptez et mastiquez au goulot. C un tube de.verre l), recourbé en forme de siphon, comme le désigne celte, ligure.
- Faites faire une espece décaissé ou cuve r, a en-, yiron deux pieds de long sur un pied et demi de.
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- S24 RÉCRÉATIONS
- largeur et un pied de profondeur, garni de plomb dans tout son intérieur; observez qu’un tiers de sa partie supérieure doit être couvert d’une plaque de bois ou de plomb, qui soit enfoncée dans cette caisse de manière que l’eau dont on doit la remplir , puisse la couvrir d'un demi-pouce. Réservez-y une ouverture F, dans laquelle vous puissiez introduire le siphon D, et deux autres ouvertures G et H, garnies en-dessous d’une espèce d’entonnoir L, dans l’ouverture de l’un desquels doit aboutir le siphon D; adaptez à cette caisse un robinet M, afin de pouvoir faire écouler l’eau qui y est enfermée; ajustez sur la face opposée de cette caisse un support N, pour y poser la bouteille A; cet appareil étant ainsi disposé, vous serez en état de faire l’air inflammable ainsi qu’il suit.
- Jetez dans la bouteille A par l’ouverture B , quatre ou cinq gros de limaille de fer bien pure, et versez par-dessus une quantité suffisante d’esprit de vitriol bien concentré , mélé d’un tiers d’eau commune, bouchez l’ouverture B, après avoir laissé un instant sortir les premières vapeurs ou plutôt l’air atmosphérique renfermé dans la bouteille. Plongez avant dans l’eau de la cuve un récipient ou une bouteille à goulot renversé; étant pleine, relevez-la et la ramenez sur sa tablette, de manière que son ouverture se trouve au dessus du trou G, sous lequel aboutit le siphon, alors l’air inflammable que produira la fermentation étant plus léger que l’eau, montera dans celte bouteille,etl’eau en descendra. Lorsqu’il n’y aura
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- S U R L’A I R. 325
- ptüs d’eau dans la bouteille, ramenez-la dans la c u ve et la bouchez dans l’eau ,vote bo uteille alors sera remplie d’air inflammable, et vous pourrez le conserver pour vous en servir aux diverses expériences où vous desirerez l’employer.
- Votre bouteille étant remplie, si l'effervescence continue, placez de suite sur cette même ou verl ure un autre bocal également rempli d’eau pourobtenir de nouvel air ; et si l’air se dégageoittrop lentement, débouchez la tubulure B,et jetez-y de nouvelle limaille et de l’acide vitriolique.
- Lorsqu’on veut transvaser l’air contenu dans uu vase pour en remplir un autre, on remplitcedernier d’eau et on le pose au-dessus du trou G,ensuite on débouche dans l’eau le vase qui contient l’air, et on incline son goulot vers l’entonnoir qui répond à ce trou G, alors l’air monte dans le vase ; et il entre dans celui qu’on tient dans la cuve, un volume d’eau égal à celui qui sort de l’autre vase; on bouche dans l’eau ces deux vases pour conserver Pair dont le premier est rempli ,et ce qui peut en être resté dans l’autre.
- L’airinflammablequ’on obtient par ce procédé est pur, et sa pesanteur esta celle de l’air atmosphérique, comme un à huit (i). Lorsqu’on veut lui faire produire explosion étant renfermé, il faut
- (i) Plusieurs Physiciens prélendentquece rapport n’excède pas celui de six à un, même lorsque l’air inflammable esl l* plus pur qu’on puisse obtenir.
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- 326 RECREATIONS absol nraent le mêler avec l’air atmosphérique d'anà le rapport de deux à un, c’est-à-dire, deux tiers d’air atmosphérique et nn tiers d’air inflammable; comme on le verra ci-après.
- AUTRE APPAREIL.
- CONSTRUCTION.
- Ayez un résèrvoir cylindrique de plomb À (figure deuxième, planchequarante-sixième),dè quatre à cinq pouces de diamètre, sur six à sept de hauteur, sur la partie Supérieure duquel vouij laisserez une ouverture G, de huit à dix lignes de diamètre; et garnie d’un rebord; ajustez à vis au centre decette partie supérieure le tuyau ou siphon de ler-blancB, coudécoinme le désigne eeüefigure; ci soudé par le côté C sur un autre réservoir de 1er1 blanc D, plus petit que celui A; ce réservoir doit seterminer en forme de cône, etson extrémité doit être garnie d uné virole à vis, pour pouvoir y ajuster le bassin de fer-blanc H; ce bassin doit avoir un tuyau de décharge F, et être moins élevé que la partie B du siphon, afin que l’eàu dont ori doit le remplir, ainsi que lé réservoir D, ne puisse passer dans celui A; ayez en outre un tuyau dé fcuivre, dont un des bouts entre à vis dans la virole qui se trouve au centre du bassin H.
- EFFET\
- Ayant rempli d’eauleréservoirDet le bassin H*
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- SUR L’AIR. £27
- ©n jette dans'celui A la limaille et l’espritde vitriol, al on bouche un instant après ’cetté ouverture; teors l’air i nflammable passe à travers l’eau et sort par le sommet du réservoir D ; en cet état si l’on veutremplird’airinflammableune bouteille à goulot renversé, on la remplit d’eau et on la pose sur cettë ouverture ; si on veut remplir un petit ballon, on ôte le bassin H, et on l’attache sur le tuyau qu’on visse sur cette même ouverture ; on conçoit qu’il faut placer cette bouteille ou ce tuyau sur cet appareil avant de vérser l’esprit de vitriol dûuslé réservoir. Cet appareil est plus commode que la cuve lorsqu’on n’a pas beso in d’unegrande quan tiîé d’air, et l’air qui s’y fait est également pur, attendu qu’il passe aussi à travers l’eau.
- TRENTE-QUATRIÈME RÉCRÉATION;
- P ISO LE T DE VOLT A.
- Faites faire une bouteille ou pistolet de féf-jlanc A ( figure troisième, planche quarante-
- sixième) , de quatre à cinq pouces de hauteur et de deux pouces de diamètre, au bas de laquelle smt soudé un petit tuyau B de meme métal; mserez et mastiquez dans ce tuyau un peut tube de verre de trois lignes de diamètre,dans lequel vous mtvo-
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- 328 RÉCRÉATIONS duirez et mastiquerez un fil de laiton, terminé par un petit boutonC ; que l’extrémité de ce fil soit à une ligne du côté intérieur de cette bouteille, ayez en outre une bouteille remplie d’air inflammable dont le goulot soit de même grosseur que l’ouverture de ce pistolet.
- E FRET.
- Ayant rempli ce pistolet avec du millet, si on le pose sur la bouteillequi contient l’air inflammable , ce millet tombant dans cette bouteille, fera remonter pareil volume d’air dans ce pistolet, et ce volume d’air se trouvantalors beaucoup moindre que sa capacité, à cause du videqui se trouve entre tous ces petits grains de millet, il se trouvera mélé d’air atmosphérique, et conséquemment en état de faire explosion,.(ce qui aura lieu en approchant le bouton C du conducteur d’une machine électrique , attendu qu’alors la solution de continuité entre le fil de laiton et l’intérieur du pistolet, occasionnera une étincelle qui fera détoner aussi - tôt l’air inflammable (i).
- Remarque.
- On peut également remplir ce pistolet d’air
- ( i ) Un est pas nécessaire de boucher le pistolet si on fait rexpenence sur-le-champ, il suffit de le tenfrdans unes.lua-tion renversée ; si au conlraire on le bouche , on peut faire
- inflammable
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- SUR L’A I B. *2çj
- Inflammable, en présentant son ouverture à l’aju-iagede la lampe philosophique, ci-après décrite. On fait encore de ces pistolets qui s’adaptent par le fond à un robinet ajusté au col d’une vessie qu’on remplit d’air inflammable, et avec lesquels on peut produire de suite plusieurs ex-plosions.
- On en fait aussi en edi^ré qtii ont la forme de canons ou mortiers montés sur leursafluts 4 lorsqu’ils ont quinke à dix-huit pouces de long ; ils font un bruit semblable à celui d’une arme à feu.
- La plus petiteétincelle suffisant pour enflammer cet air ,on petit se servird’nne espèce de baguette faite avec un petit tube de verre,bouché hermétiquement par l’une de ses extrémités, et garni de métal jusqu’à un pouce de l’autre, dans lequel on introduira un fil delaiton terminé par un petit bouton ; alors en présentant ce bouton auconduc-teurd’une machine électrique, ce tube sera chargé, et 011 pourra s’en servir pour faire par tir ce canon; si on isole sur une glace plusieurs de ces pistolets, on pourra les faire partir avec cette baguette sans le charger de nouveau. On peut encorne servir à cet ellètdé l’électricité de poche décrite au premier volume de cet ouvrage.
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- 33o
- RÉCRÉATIONS
- TRENTE-CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- LAMPE PHILOSOPHIQUE.
- COMSTRUCTION.
- A- est un vaisseau de cristal de six à sept pouce* de diamètre (ligure quatrième, planche quarante-sixième ), mastiqué sur un pied B,etdont le goulot C est garni d’u; e virole de cuivre dans laquelle se visse le robinet D.
- E est un autre vase ouvert par le haut, dont la partie inférieure qui est aussi garnie d’une virole , sertà le visser sur ce même robinet qui communique alors à ces deux vases.
- Ce robinet est percé dedeux trous d’une ligne et demie de diamètre, sur l’un deux est soudé le tuyau ou ajutage G, qui s’élève de quelques pouces au-dessus du vase È , et son extrémité est percée d’un très-petit trou.
- E E F E T.
- On remplitle vase Ad’air inflammable, comme il a été enseigné page 325, et on le ferme aussi-tôt en vissant le robinet sur lequel on ajuste ensuite le vaseE qu’on remplit d’eau, cette préparation étant faite, on ouvre le robinet, aussi tôt i’eau s’écoule peu à peu dansle vase A , et sa pression fait sortir par l’ajutage égal volume d’air inflammable : si l’on présente à la sortie de cet air, une lumière ou une étincelle électrique.cettelampe s’allume et continue
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- S Ü R L’A IR. , m
- de briller jusqu’à ce qu’on ait refermé le robinet > ou que l’air renfermé daus le vase A soit entière-* ment sorti.
- REM ARQUE.
- Dans cette expérience l’air ne brûlant qu’ins-îantanément, et ne présentant qu’une petite surface au contact de l’air extérieur, il n’est pas nécessaire qu’il soit mêlé d’air atmosphérique, et quand il le seroit, il ne pourroity avoir d’explosion.
- On peut avec cette lampe charger le pistolet de Volta; il suffit de le tenir un moment dans une situation renversée et le boucher sur le-cbamp, attendu qu’alors il reste toujours dans ce pistolet une certaine quantité d’air atmosphérique , lequel joint àl’air inflammable qu’on y a introduit, suffit pour produire l’explosion.
- TRENTE-SIXIÈME RÉCRÉATION. LES BOULES DE S A F O Ni
- CONSTRUCTION.
- •Ajustez sur un côté d’un robinet de sûreté A ( figure cinquième,planche quarante-sixième )une
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- 332 RÉCRÉATIONS-
- vessie B, et que sur l’autre entre à vis l’ajutàge C, perte à son extrémité d’un très-petit trou, c’est-à-dire, delà grosseur d’un aiguille ordinaire, après avoir ôté cet ajutage et fait sortir une partie de l’air atmosphérique contenu dans la vessie; ajustez ce robinet sur le petit appareil ci-devant décrit page *26, dans lequel vous ferez de l’air inflammable; lorsque cette vessie en sera remplie fermez le robinet et vissez l’ajutage, ayez de l’eau de sa-von suffisamment chargée, trempez-y le bout de l’ajutage pour former, en ouvrant le robinet, de petites boules de savon, comme on fait avec un chalumeau dç paille.
- Ê F F E T.
- Ces petites boules se trouvant remplies d’air inflammable,se soutiendront en l’air, et si on leur présente une bougie allumée, elles produiront une explosion assez sensible et proportionnée à leur grosseur.
- Aulieu de faire des boules de savon, on peut en pressant la vessie pendant que l'extrémité de l’ajutage plonge dans un vase rempli de cette eau de savon, fermer une assez grande quantité de bulles remplies de ce même air, qu’une étincelle électrique suffira pour faire détoner.
- Si dans cette expérience on allume l’airinflam-mable avec une bougie, il faut la mettre au bout d’unebaguette ets’éloigner,attenduquel’explosion peut être très-forte. U faut aussi que l’eau de savon
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- S U R L ’ A I R. 333
- soit dans un vase de mêlai, s’il étoitde verre ou de faïence il pourroit être brisé.
- REM ARQUE.
- On visse aussi sur le robinet de cette vessie un pistolet de Volta (figure sixième, planche quarante - sixième), avec lequel on peut tirer plusieurs coups; à cet effet on ouvre un instant le robinet, on bouche le pistolet et on fait recevoir au bouton A , une étincelle électrique.
- En présentant une bougie à l’ajulage et pressant la vessie, l’air inflammable s’allume et la flamme continue jusqu’à ce qu’elle soit vidée ou qu’on ait fermé le robinet.
- TRENTE-SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- SOLEIL IMITANT L’ARTIFICE.
- CONSTRUCTION.
- Ayez un ajutage A ( figure septième , planche quarante-sixième) dont l’extrémité C soit percée sur ce côté d’un petit trou, sur lequel puisse tourner librement un petit tuyau de cuivre creux, de trois à quatre lignes de longueur ,où doivent être soudés deux petits ajutages courbés en sens contraire, comme le désigne cette figure ;retenez-les par une vis D; que cet appareil puisse se visser sur le robinet de la précédente Récréation.
- Lorsqu’on pressera la vessie, l’air inflammable
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- 834 RÉCRÉATIONS
- qui se portera à l’extrémité C de l’ajutage se dis-, tribueraauxdeux petits ajutages, que la résistance de l’aix-fera tourner assez rapidement; si l’on présente alors une bougie à la sortie de cet air, il sa formera un soleil lumineux assez agréable à voir. On peut ajuster à l’ajutage A un soleil fixe , formé de six ou huit petis ajutages ; mais plus on multiplie les ouvertures par où l’air doit sortir, plus on consomme d’air, et alors cet amusement est de peu de durée.
- TRENTE-HUITIÈME RÉCRÉATION. Chasseur tirant au blanc avec explosion.
- Ce t amusement est le même que celui qui se trouve décrit en la première partie, page 27g, excepté qu’on place à trois ou quatre lignes du bouton qui est à l’extrémité du fusil du chasseur, un pistolet de Volta posé sur un pied, sur le côté duquel est soudée une plaque circulaire de métal servant de but, et par le centre de laquelle passe le petit conducteur du pistolet; la détonation de l’air inflammable sefait aussi-tôt que part l’étincelle électrique.
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- SUR L’ A I R.
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- TRENTE-NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- Canon ressemblant par ses effets au pistolet de Volta.
- Ce t t e pièce n’est autre chose qu’un pistolet de Volta,auquel ona donnéla for me d’un cancnmoiné sur son affût; on ferme par un bout un tube de \ erre de trois lignes de diamètre, qu’on garnit d métal jusqu’à un pouce de son ouverture, com i e i c. été dit, page 32g, et après l’avoir rempli de feuilles d’or faux, on y introduit un petit bouton de cuivre dont la queue entre dans ce tube; on le vernit pour lui donner la forme d’un baguette, il suffit de le charger au conducteur d’une machine électrique, et présentant ensuite son bouton à celui qui est à la lumière du canon, on produit l’explosion ; un canon de quinze à dix-huit pouces de long, sur un pouce et demi d’ouverture, fait un effet considérable : on l'emplit d’air inflammable de la même maniée que le pistolet de Volta.
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- 336 RÉCRÉATIONS
- QUARANTIÈME RÉCRÉATION. •
- RECHAUD A Am INFLAMMABLE.
- C O N S T R U C T ION.
- AÏTES faire une boîte cylindrique de fer-blanc AB(figure première, planche quarante-septième), de huit à neuf pouces de diamètre sur sept à huit poucesdehauteur, fermant avec son couvercle C qui doit s’emboîter solidement; que cette boîte ou réchaud soit soutenu sur ses trois pieds 1), E et F : soudez sur le fond extérieur de cetle boîte trois ressorts à boudins placés friangulairement, et également soudés sur une plaque circulaire de fort fer-blanç, dont le diamètre soit un peu plus petit que le fond de cette boîte. Enfin que ces ressorts ayent assezde force pour soulever cette plaque, et presser sur une vessie remplie d’air inflammable, qui doit être renfermée entre cette plaque etle couvercle C ; que ce couvercle soit surmonté de trois pieds, pour soutenir etrecevoir les plats qu’on voudra poser sur ce réchaud, qu’il soit encore percé à son centre d’un trou de grandeur à laisser passer l’ajutage de.cette vessie; cet ajutage doit être garni de son robinet et percé d un 1rou extrêmement fin.
- E F F E T.
- d’air inflanv
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- SUR L’AI R. 337
- niable(i), on l’aura placée dans ce fourneau,si on ouvre le robinet l’air en sortira insensiblement, et «ion présente une bougie allumée à cet air, il paroit ra u ue fia mm e bleuât re et légère, dont la cha-leur sera néanmoins suffisante pour faire chauffer le plat qu’on pourra poser sur ce réchaud. Cette invention est de M. Neret$\&, de Saint-Quentin, quia imaginé d’ailleurs diflërens appareils de physique fort ingénieux.
- QUARANTE-UNIÈME RÉCRÉATION.
- Tirer l’air inflammable 'des marais.
- Bouchez une bouteille ordinaire d’un bouchon de liège, percé d’un trou rond, dans lequel vous introduirez la queue d’un entonnoir de verre, de sept à huit pouces de diamètre, en telle sorte que l'eau ne puisse en sortir que par le canal de cet entonnoir; remplissez d’eau cette bouteille ainsi <jue son entonnoir; alors dans un étang ou maiws, ou sur le bord d’une rivière où l’eau est bourbeuse ou limoneuse, enfoncez le plus avant qu’il vous sera possible, un bâton pointu pour émouvoir la vase, posez au-dessus des bulles d’air qui s’élèveront sur la surface de l’eau, votre entonnoir, la bouteille étant dans une situation renversée, alors les bulles d’air inflammable s’élèveront dans la bouteille, et
- (1) Il ne faut pas la remplir entièrement, afin quelle garnisse plus exactement l'intérieur de ce fourneau.
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- 338 RÉCRÉATIONS
- il en sortira égal volume d’eau; répétez celte opéra (ion à plusieurs reprises en enfonçantde nouveau dans l’eau votre bâton, et lorsque l’eau sera entièrement ou en grande partie sortie de la bouteille, retirez votre entonnoir sans le sortir hors de l’eau, et la bouchez dans l’eau; l’air inflammable renfermé dans la bouteille sera semblable, quant à ses effets, à celui fait par la dissolution de la limaille et de l’acide vifriolique, et il pourra servir à faire les mêmes expériences; la détonation en sera seulement plus foible. et il brûlera avec moins de rapidité» M. Neret, cité ci-desrus, a imaginé une autre manière d’ubienir cet air plus aisément et en plus grande quantité, en se servant d’un peigne de fer A ( figure deuxième, planche quarante-septième ), arinéd’un long manche pour la commodité de celui qui s’en sert. Un entonnoir B d’un pied de diamètre fixé sur ce peigne en arrière du râteau, le suit dans sa marche et ramasse tout l’air que le peigne qui remue la vase fait élever au dessus de lui; le haut de l’entonnoir porte une douille dans laquelle on introduit des bouteilles faites exprès; lorsque l’endroit est bien fangeux, un coup ou deux du râteau suffit pour remplir une bouteille, qu’il faut alors retirer et boucher dans l’eau : on peut par cette méthode se procurer de l’air inflammable sans aucune dépense, mais comme il est plus pesant que celui qu’on obtient avec l’acide vitriolique, il est moins propre pour remplir lesaérostats, en ce qu’il oblige de les faire d’un plus grand volume.
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- SUR L'AIR.
- 33g
- DES BALLONS
- AÉROSTATIQUES.
- Cette ingénieuse inventionafaitenpeudetemps des progrès très-rapides, et cela ne pou voit être autrement, dans Un siècle où la physiqueest cultivée par des personnes de tous les états, qui se sont mutuellement em pressées d’avoir part à la perfection de cette découverte. On ne parlera point ici des expériences faites en grand, si honorables pour ceux qui ont osé voyager dans les airs, traverser les mers, et si funestes pour celui qui s’y est hasardé le premier (i); ces voyages aériens paroîtroient fabuleux à nos descendans, s’ils n’étoient authentiquement consignés dans tous les écrits qui ont paru dans ces temps-là.
- Il faut cependant convenir qu’on s’est trop enthousiasmé de cette découverte, lorsqu’on a cru | en tirer quelque utilité; la grandeur nécessaire de ces aérostats, la dépense qu’ils occasionnent, le danger du feu, ou d’une explosion subite,
- (i) M. Pilaire des Rosiers, qui le premier étant parti du château de la Muete, daus un ballon aérostat construit suivant la méthode de M. de Montgolfier, a traversé Paris, et a péri malheureusement à Boulogne, en voulant passer en Angleterre,
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- 840 DES BALLONS Fini possibilité de les diriger, et le peu de poids qu’ils peuvent supporter, auraient dû faire con-noître d’abord, qu’il n’en résulterait que des expériences aussisurprenantes que dangereuses pour ceux qui voudraient les tenter. Il y a deux sortes d’aérostats, et deux moyens de les remplir, l’un en échauffant et dilatant par ce moyen l’air qui y est contenu, l’autre en substituant à l’air atmosphérique, l’air inflammablequi est beaucoup plus léger.
- Les premiers se font entoile, et les seconds en taffetas gommé lorsqu’on les destine pourde grandes expériences:s’ils sont destinés pour de simples amusemens, les premiers alors se font en papier, et les autres en peaude baudruche(i). Pour ne point s’écarter de l’objet de cet ouvrage, on ne parlera que de ces derniers.
- AÉROSTATS EN PAPIER,
- Comme il est fort essentiel que ces sortes d’aérostats soientfort légers, ou emploie pour les construi-rele papier Joseph, quiest fort mince et point cassant, et quine pèse guère qu’un grosun quart le pied quarré; la moindre grandeur qu’on puisseleur donner , est de quatre pieds de diamètre, sans cela ils seraient trop pesans, et ne pourraient s’élever. Pour donner à ces aérostats la forme sphérique, il faut, après avoir colléplusieursfeuillesdecepapier bout à bout, les tailler par fuseaux, de même que sont
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- S Ü R L’Ai R. 341
- taillées les portions de cartes géographiques dont oit se sert pour couvrir les globes terrestres. Four v parvenir, on commencera par déterminer lagran-deurde l’aréostat qu’on veut construire, et le nombre de fuseaux dont on doit le composer, qui peut êtrede seize pour ceux dequatreàcinq pipds, et de vingt-quatre pour ceux de six à sept pieds.
- Pour avoir la forme des fuseaux, décrivez le demi-cercle ABC (figure troisième, planche quarante-septième) , dont le diamètre AC soit égal à celui de l’aérostat, et élevez à son centre D la perpendiculaire DB ; divisez les arcs AB et BC, en six parties égales, si vous avez réglé à vingt-quatre le nombre des fuseaux, ou en quatre parties s’il doit être de seize: tirez ensuite les parallèlesdd, ee ,ff,gg, hh : partagez l’arc AD en deux parties égales, et tirez du centre D le rayon D o, transportez les longueurs des lignes Eh,¥g, G/’, H e et I d, sur la ligne Do à commencer du centre D, et décrivez les arcs h 5,g4,f3, e zet d x.
- Tracez la ligne A B ( figure quatrième) égale à l’arc A Dde la figure troisième, afin de déterminer lalongueuc des demi-fuseaux, et tirez les deux parallèles CD et EF, distantes de celle AB delà longueur de l’arc A o(figure troisième); divisez le tout en six parties égalespar les parallèles 1,2,3,4.5 et G; portez ensuite la longueur de Yarcdi(figure troisième) de part et d’autre sur di( figure deuxième ): celle de l’arc e 2, de part et d’autre, sur e 2, et ainsi des autres arcs.
- Tracez ensuite, et faites passer les courbes C B et EB(figure quatrième) par tous ces points de divisions afin d’avoir l’espace CBE, qui sera alors la
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- 342 RÉCRÉATIONS
- moitié de votre fuseau, dont vous ferez un modèle en papier ou carton, pour vous servir à tailler votre papier(i): vos demi-fuseaux étant taillés, vous les joindrez d’abord deux àdeux,etvous en retrancherez ensuite par une extrémité la longueur de douze àquinze pouces; pour joindre ensemblevosfuseaux, vous en poserez deux exactement l’un sur l’autre et vous les collerez par l’un des bords; vous prendrez ensuite un troisième fuseau, vous le poserez sur le second, auquel vous le collerez par le côté opposé, et ainsi de suite jusqu’à votre dernier fuseau ; le tout étant bien sec, vous développerez tous vos fuseaux, et vous collerez ensemble le premier et le dernier, alors votre aérostat sera fini, et il se trouvera avoir une ouvertureque vous garnirez d’un ruban, pour pouvoir y suspendre le fourneau ci-après.
- Construisez un réchaud de fil de fer tres-fin, si votre aérostat est petit,et le suspendez dans l’ouverture que vous y avez ménagée, de manière que la flamme d’une ou de deux feuilles de papier, mises en paquet et trempées dans l’huile, puissefournirde la flamme dans son intérieur; avant de mettre lefeu à ce papier, suspendez-le de manière qu’il soit en grande partie vide d’air, et aussi-tôt qu’il sera gonflé lâchez-le en liberté avec son fourneau qui lui servira de lesl;ces sortes d’aérostats vont souvent à deux ou trois lieues, et seioutiennenten i’airàune très-grande élévation, tant qu’il y a du feu dans le fourneau. On ne doit pas faire ces sortes d’amuse-
- (j) Pour plus de régularité, vous couperez vos fuseaux un pouce plus larges, afinqu’ils conservent leur forme sphérique et qu’en les joiguml, leur diamètre ne soit pas diminué.
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- SUR L’AIR. 843
- measlorsqu’il y a lieu de craindre que ces aérostats puis sent tomber sur des endroits où il est facile de mettre le feu, quoiqu’ordinairement ils ne retombent que dans le moment où le feu est éteint.
- AÉROSTATS
- Ce s sortes d’aérostats peuvent se faire beaucoup plus petits que ceux en papier.,non-seulement parce qu’ils sont, à volume égal, beaucoup plus légers, mais encore parceque l’air inflammable donton les remplit est beaucoup moins pesant que l’air dilaté par le feu, cependant on ne peut guère leur donner moins d’un pied de diamètredapeaude baudruche doit être doublée, et on les taille par fuseaux de même que ceux en papier; on joint ces fuseaux en» semble avec le plus de soin qu’il est possibie en se servant de la colle de poisson; on n’y laisse point d’ouverture et on y ajuste un tuyau de même matière qui sert à y introduire l’air; étant finion les remplit d’air atmosphérique, afin de voir s’ils n’en laissent pas échapper, et y remédier; on peut les rendre meilleurs en leur donnant une couche d’huile siccative.
- L’appareil décrit ci-devant, page 326, est commode pour remplir lesbalfonsde douze à quinze pouces de diamètre, mais s’ils sont plusgrands,ii faut se servir d’un petit touneau.»
- Le ballon étant rempli, on le lie par son col ,eî
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- 344 H E CR E A T IONS
- ony attache un iildesoie,si on ne veut pas le lais* ser aller à ballon perdu.
- La forme des ballons (fiant indifférente puisqu’il sufiit quel’air qui y est renferme', joint à sort poids,soit plus léger qu’un égal volume d’air atmosphérique, on peut les faire de manière à représenter des dragons volans, des chevaux ailés, etc. Mais alors 1 agrément qu’ils peuvent, procurer n’est pas de longue durée, attendu qu’on les perd bientôt de vue; cet amusement ne pourrait être cgréable que dans le cas où ils se tiendraient toujours à uneélévation médiocre, à laquelle on pou* roit facilement les distinguer.
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- 'A M Ü S E M E N S.
- AMUSEMENS DE L'EAU.
- BEDEAU EN GÉNÉRAL,
- iEt de scs propriétés considérées eu égard aux Récréations qui suivent.
- Xj’eau estun corps fluide dont toutes les parties iom daus une agitation continuelle (1) et cèdent sans une résistance fort sensible aux diüerens eiibrts qu’on peut faire pour les séparer.
- Cetteextréme llu-iditéde l’eau vient delà matière du feu q ui la pénètre et qu’elle contient, laquelle venaût à cmouvoiret à agiter- les pelits globules imperceptibles dontil paroît qu’elle est .composées, les inet dès-lorseaétatderouler en-toussenslesuns sui-les autres, et de céder par conséquente toutes sortes d’impressions, il en résulte encore que toutes les parties de l’eau étant homogèneset de même pesanteur, elles se mettent toujours en équilibre dans l’étendue où elles se trouvent renfermées. Cet équilibre occasionné par l’égalité des parties del’.eau, a
- ;ée envia.
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- 346 AMüSEMENS
- communiquent par un conduit placé plus basque l’eau ;ilen résulte encore que l’eau d’un réservoir élevé, descendant le long d’un tuyau ouvert vers le bas et courbé de façon àrejetterl’eaudans une situation verticale , en sort avec rapidité,et s’élève à peu de chose près à la même hauteur que ce réservoir (i),ç’est-à dire, jusqu’à ce qu’elle soit àson tour en équilibre avec le poids de l’air.
- Si on plonge dansl’eau un corps quelconque, qui, à égal volume, soit plus léger que l’eau, tel que le liège, certain bois, etc. ils surnagent sur l’eau;s’il est de même pesanteur, il y reste en équilibre, et entièrement plongé; s’il est plus pesant, il descend aii fond de l’eau. Les corps légers surnagent, parce que l’eau qui est plus pesante, ne peut descendre sans qu’il lui fasse place , et qu’une force moindre doit,selon lesloisdu mouvement,céderàune plus grande.Celuiquiest d’égale pesanteurrestesuspendu dansl’eau à l’endroit où on le place ,sans descendre ni monter, attendu que ni l’un ni l’autre ne peut céder à causedel’égalité des forces opposées.Le plus pesantdescend, parce que pouvant s’insinuer dans l’eau, qui est plus légère que lui, il la soulève , et se met en sa place; une force supérieure en liberté d’agir devant, de nécessité, l’emporter sur une plus foible.
- ( i ) La résistance de l’air est cause que l’eau ne peut dans celtecirconslance s’elever précisément a une hauteur égale à celle du réservoir ; la différence degrosseur du tuyau par où elle descend y peut aussi contribuer, ainsi que les. gouttes d'eau qui retombent continuellement sur celles qui s’élèvent.
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- S U R I ’ E A U. 347
- Un corps solide plongé et suspend.u dans l’eau ou dans toute autre liqueur, pèse moins par rapport àcelui qui le soutient- > on poids dans l’air étant supposé de six livres, il ne faut qu’une force de quatre livres pour le soutenir dans l’eau, si un volume d’eau égal à ce corps pèse deux livres, attendu que l’eau soutient la valeur de ces deux livres.
- L’eau a encore la propriété de se raréfier extraordinairement, la chaleur pouvant la diviser en une infinitédepetitesparticules(i); le froid aucontraire la condense en quelquesorte, lui ôte sa fluidité , et à un certain degré en forme de la glace: l’eau dans son état naturel n’est pas susceptible d’être comprimée de même que l’air ; etelle n’a conséquem ment point de ressort.
- Les propriétés de l’eau ci-dessus suffisent pour l'intelligence des Récréations qui suivent ;on ajoutera seulement que l’eau quisortd’un tuyau s’élève verticalement s’il est perpendiculaire à l’horizon, et quelle décrit une ligne parabolique sile tuyau et incliné à l’horizon.
- (1) Laéhaléurdu soleil enlève continuelleirdnt de dessusla surface des mers et des rivières une quantité immense de particules d'eau dont sont formés les nuages, qui, venant à se rassembler, occasionnent les pluies et les orages.
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- AMUSE'MENS
- PREMIER E RÉCRÉATION.
- HORLOGE A E J U.
- CONSTRUCTION.
- Ayez: un bocal de verre , nu seulement un vase cylindrique de faïence ABCD ( figure première planche quarante-huitième), d’environ un pied de hauteur,sur quatre pouces de diamètre(i), percez-le vers le bas, etinastiquez-y un tuyau de verre E de quatre à cinq lignes de diamètre,dont lè boutait été diminué de grosseur à la lampe d’un émailleur, de-manière qu’il ne laisse échapper l’eau contenue dans le vase O sur lequel il doit être posé, que goutte à goutte et très-lentement.
- Couvrez ce vase d’un cercle de bois F, au cent ce duquelvous ménagerez uneouvérturecirculaire de cinq à six lignes de diamètre.
- Ayez ün tube de verre G H d’un pied de hauteur et de trois ligues de diamètre, ayantàunede ses extrémités un petit globe Ide même matière, au-dessous duquel vousmettrez un petit poids L q ui le tienne en équilibre sur l’eau ; ou bien insérez-y par l’ouverture supérieure du tube, un peu de vif-argent ; remplisez le vase d’eau, mettez-y ce tube,
- \i) On peut trouver des vases de cettefomiecliez les Faien-
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- Tem - //.
- // £fi. f'iij/e 3/7.
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- S U R L’ E A U. 349
- couvrez le de son chapiteauF, au travers duquel il doit passer et couler librement,
- EFFET.
- Lorsque ce vase aura étérem pli d'eau ..elle s'écoulera insensiblementpar le petit tuyau E, et lelube de verre quiy estrenfermé descendra imperceptiblement, jusqùace qu’il soit parvenu au fondde ce vase.
- RÉCRÉATI ON.
- Ayant collé un papier lelong de ce tube Je vase étant plein d’eau , et posé sur un autre vase O dans lequel elle puisse tomber, on mettra une montre bien réglée sur l’heure demidi, et on marquera un trait sur ce papier à l’endroit où il touche le bord supérieur du couvercle, à chaque heure on fera pareille marque jusqu’à cequ’onait iridiquésur cepa-pier douze ou vingt-quatre heures se Ion la grosseur ou la hauteur qu’on aura donnée au vase et au tube, ou eu égard àla petitesse de l’ouverture par laquelle l’eau s’échapperajce qui formera une horloge à eau assez exacte, et qui sera d’un usage continuel ,en ayant soin tous les jours delà remplird’eau jusqu’à la hauteur nécessaire pour que le tube ainsi divisé» indique la même heure à laquelle on la montera en cette sorte , ce que cette même horloge enseignera.
- Nota. Il faut avoir attention de mettre dans ce vasede l’eau bien filtrée et bien nette, afin qu’elle ne dépose pas de limon, qui viendi oit alors à embarrasser le petit trou par où l’eau s’écoule, le
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- 35o AMüSEM F, N S
- feroif arrêter; nu tout au moinscouler irrégulièrement, etdescendre par conséquent de même letube de verre. Cette pièce peut aussi se construire en fer-blanc, mais il faut quele tuyau par où l’eau s’échappe soit de verre afin que l’ouverture ne soitpas sujette à s’agrandir, et le vernir en dedans pour empêcher la rouille.
- On ne doit pas, ayant réglé la distance d’une heuresur le tube, se servir de cette même mesure pour tracer toutes les autres, attendu que l’eau ne s’écoule pas avec lamême quantité dans un même intervalle de temps, et que d’ailleurs le vase peut bien n’être pas parfaitementcylindrique ; on peut seulement diviserchaque heure en quatre parties égales, pour avoir les demies et les quarts, sans qu’il se trouve de différence fort sensible.
- SECONDE RÉCRÉATION.
- Jet d’eau, sur lequelunefigure monte et descend et se soutient en équilibre.
- Construction.
- J^y E z un petite figure de liège A B ( figure deuxième, planche quarante-huitième), que vous peindrez ou habillerez d’une petite étoffe légère comme vous jugerez à propos, etda ns l’intérieur de laquelle vous ajusterez le petit cône creux et renversé C, que vous formerez avec dulaiton en feuille très-mince.
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- SUR L’ E A U.
- E F F E T.
- 35:
- Lorsque cette petite figure sera posée sur un filet ou jet d’eau s’élevant perpendiculairement,elle restera en équilibre sur i’eau et elle tournera,montera et descendra en faisant divers mouveniens.
- Nota. Si on pose sur u,n pareil jet d’eau une boule de cuivre creused’un pouce de diamètre très-mince et fort légère, elle y restera en équilibre, et tournera continuellement sur son centre en répandant l’eau autour de sa surface.
- TROISIÈME RÉCRÉATION.
- Construction de diverses pièces hydrauliques produisant des effets agréables et variés.
- Q üoiqo’on ait beaucoup perfectionné jusqu’ici l’ait d’embellir les jardins par différentes pièces d’eau formant pour la plupart des jets d’eau etcas-cadesqui produisent unevariétédes plus agréables, la nature étant en quelque sorte inépuisable dans les formes qu’elle peut donner aux corps , 1 est conséquemment quantité de moyens qui doivent produire de nouveaux eSets, et augmenter par-là l’agrément que nous recevons des eaux qu enous pou vons nous- procurer ;; ceux, dont on va donner la description peuvent êtreappliqués avec une légère dépense à ceux qu’on possède déjà, puisqu’il ne s’agit qued?ajusterundestuyaux ou pièces ci-après aux ajutages des jets d’èau dans les bassins; on
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- SSa A M ü S E MENS
- Peut aussi exécuter ees pièces en petit, pour les pîa^ cer dans des salons et dans des volières, où elles y. produiront également le même effet, ne s’agissant' alors que d’avoir quelque petit réservo-ir d’eaui dans uu endroit un peu pluséievé.
- Globe hydraulique:
- Faites faire un globe A ( figure troisième, planche quarante-huitième ) de cuivre ou'de plomb: creux, et d’une grosseur proportionnée à la quantité d’eau qui sort du jet sur lequel vous voulez poser cette pièce; donnez-lui quelque épaisseur, et le percez d’unequantité de petits trous (i )qui soient tous dans la direction des rayons de ce globe,ajus-tez-y un tuyau B de telle hauteur que vous jugerez convenable, et observez qu’il doit entrer à vis du côté G dans l’extrémité du tuyau ou ajutage d’où part le jet d’eau.
- E F. F E T.
- L eau qùiforraoitce jet d’eau se répandra dan» toutl’intérieurdece globe, ets’élançant par tous les petits trous qui y ont été faits, elle en suivra la direction, et produira un globe d’eau très-agréable à voir.
- • Champignon el vase hydraulique.
- Faites construire un cône de plomb (2) A (fi-
- (1) Si le jet d’eau ou ajutage sur lequel on doit adapter ce globe a un pouce à son ouverture, il faut que la totalité de ces-trous nepuissedonnerpassagequ'àunequantité d’eaumoin— dre ou tout au plus égale.
- (a) Son axe doit avoir le tiers du diamètre de sa base»
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- SUR L’EAC, 353
- gure quatrième, planche quarante-huitième), creux dans son intérieur, et dont le cercle G qui lui sert de base soit entrouvert dans tout son contour ; que cette ouverture soit proportionnée au volume d’eau qui doitsortir du jet sur lequel cette pièce doit être placée, afin qu’il en puisse jaillir également de touscôtés; ajustez surcecôneletuyauBquirîortnon-seulement servir de soutien à la base et au-dessus de ce cône, mais aussi être percé de plusieurs trous dans la partie de ce même tuyau qui s’y trouve enfermée, afin que l’eau puisse s’v répandre librement et en quantité suffisante. Faites entrer ce tuyau au moyen d’une vis dans l’extrémitédecelui sur lequel vous devez le placer.
- EFFET.
- L’eau pénétrant avec rapidité dans fintérieurde ce cône, s’élancera par l’ouverture circulaire et formera une espèce de cascade ou nappe d’eau de. la figure d’un demi-globe on champignon. Cette pièce ne demande pas d’être beaucoup élevée au-dessus du bassin d’où sort le jet d’eau.
- Nota. Cette même pièce étant construite de façon qu’on la puisse placer-dans une situation renversée , produira alors une nappe d’eau qui aura la figure d’un vase.
- On peut sur un même tuyau ( pourvu qu'il fournisse assez d’eau ) mettre l’une au-dessus de l’autre plusieurs pièces semblables, et ajuster au-dessous le globe précédent; celte pièce fera un très-bel effet par sa variété (i).
- (i) On peut encore les varier en faisant ta base de ce cône plus ou moins grande eu égard à sa hauteur.
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- 354 AMUSEMENS Soleil hydraulique.
- Faites construire deux portions de sphère creuses très-plates (voyez figure cinquième, planchequa-rante-huitième ) et les appliquez l’unecontre l’autre, de manière qu’il y reste une ouverture circulaire fort étroite; ajustez-y un tuyau qui puisse communiquer l’eau dans leur intérieur, et sur lequel ces deux portions de sphère soient élevées verticalement ; que ce tuyau entre à vis sur l’extrémité de celui par où s’élance le jet d’eau du bassin sur lequel vous voulez placer cette pièce.
- E F F E T.
- Cette pièce formera un soleil d’eau, particulièrement si on la construit de façon que l’eau puisse y péuétrerabondamment,et ensortiravec rapidité.
- Nota. On peut disposer plusieurs pièces de cette dernière forme dans une situation horizontale, en les traversant d’un même tuyau, et les élevant les unes au-dessus des autres: il faut observer qu’il est essentiel que les plus basses ayent un diamètre beaucoup plus considérable que celles qui sont les plus élevées, qui doivent successivement diminuer de grandeur.
- Soleil d'eau tournant.
- Faites.construire un cercle creux A ( figure sixième, planche quarante-huitième) qui ait une
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- SUR L’EAÜ. 355
- certaine épaisseur vers ses bords,que vous percerez de douze à quinze trous inclinés, et à l’entour duquel vous mettrez e'gal nombre de petits tuyaux (i); ajustez-y un tuyau qui puisse communiquer l’eau dans sou intérieur, et sur lequel ce cercle puisse tourner librement.
- EFFET.
- Lorsque l’eau se portera avec rapidité vers les trous inclinés faits à ce clercle,ou par les petits tuyaux qu’on y aura ajustés, l’effort, qu’elle fera pour s’échapper fera tourner ce cercle, et produira un effet différent de celui ci-devant décrit qujÆHmp un splei! d’eau fixe, au lieu que celui-ci ^ÿt'-Hi&'sqfeil tournant.
- • ‘i* \f*\
- ( ldi B S E R V A T I O N.
- v 2? i*i
- xÿ.ff pa^Hnutile.d’entrer dans un plus grand dé-taSrarrTordre et l’arrangement qu’ou peut donner non-seulement aux différentes pièces ci-dest.us, mais encore à celles qu’on peut facilement composer sur ces principes; on conçoit aisément qu’on peut former par l’assemblage de tous ces différens jets d’eau, diverses pièces et pyramides d’eau qui peuvent se varier en mille manières différentes; c’est ainsi qu’on a vu dans ces derniers temps des artificiers célèbres (z) faire produire à des jets de
- (i) De celle manière il sera plus léger et tournera avec plus de facililé; ou doit faire toule celte pièce de cuivre, ta) Les sieurs iluggieri et Torré.
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- aSC AMÜSEMENS
- feu artisteroent disposés et inclinés, des effets aussi extraordinaires qu’agréablement variés. On ne prétend pas avancer que l’eau puissedonner les mêmes diversités, non-seulement à cause de l’impossibilité de lui faire produire des formes différentes qui se succèdent, mais aussi parce qu’elle ne peut eu aucune façon imiter le vif éclat du feu, et tous les obangemens dont les différentes compositions de l'artifice le rendent susceptible : s’il y a qnel-qu'avantage, c’est que le plaisir que l’eau peut procurer est plus durable, et que la dépense qu’on peut faire à cet égard ne s’exhale pas en fumée.
- QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- Connoitre lapesanteur respective de differentes liqueurs.
- On' nomme aréomètres tous les différens instru-mens dont on se sert pour connoitre de quelle quantité uneliqueur est pluspesante ou plus légère qu’une autre, à laquelle on la compare à égal volume. Pour construire celui-ci, prenez une bouteille de verre de deux pouces de diamètre, dont lecol soit long et menu, et appliquez-y une petite bande de papier divisée par plusieurs ligues (i); pesez exactement cette bouteille, et emplissez-la jusqu’à la hauteur d’une de ces divisions) avec
- (x) Une marque tracée siu cette bande suffit également;.
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- SUR L’ È A U. 357
- une des deux liqueurs dont vous voulez comparer la pesanteur; posez-la une deuxième fois; videz ensuite cette première liqueur, et versez-y la deuxième, observant d’en mettre exactement jusqu'à la même hauteur, ce qui vous sera facile à came que le col de la bouteilleestfortmenu; pesez-ia de même, eta3’ant soustrait de ces deux quantités le poids de la bouteille, faites-en la comparaison.
- exemple.
- Soit la pesanteur delà bouteille et de la première liqueur. 1810 grains.
- Celle de la bouteille..... 1120
- Restepourcelle de la première liqueur...................... . 6'go
- Soit lapesanteu r de la bouteille et de la deuxième liqueur. 1798
- Celle de la bouteille..... 1120
- Reste pour la pesanteur de la deuxième liqueur à égalvolume que la première........... 678
- Jfoù il suit que la pesanteur spécifique de la première liqueur est à la deuxième comme Ggo esta 678 ; ou, ce qui est la même chose, comme j i3 à 115. On peut, par ce moyen, connoitre la différence qui se trouve entre toutes les liqueurs, et par conséquent quelles sont les eaux le s plus
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- 358 AMÜSÉMÉNS légères et les plus pesantes, cette règle pouvant indistinctement s'appliquer à tous les fluides.
- CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- Une bouteille remplie devin, étant entièrement enfoncée dans un vase plein d’eau,faire que ce vin sorte entièrement de la bouteille, surnage Veau, et que cette bouteille se remplisse de Veau contenue dans ce vase.
- PRÉPARATION.
- Ayez une petite bouteille AB( figure septièrhe, planche quarante-huitième), dont le goulot soit très-étroit ( i ), et un vase de verre C D, qui excède la hauteur de cette bouteille d’un pouce ou deux ; ayez aussi un petit entonnoir avec lequel vous puissiez y verser du vin.
- EFFET.
- Cette bouteille ayant été entièrement remplie de vin, si on la pose dans le vase CD également rempli d’eau, de manière qu’elle soit plus élevée que le dessus du goulot de cette bouteille, on verra aussi-tôt le vin sortir parce goulot, et s’élever en forme d’une petite colonne sur la surface de l’eau;
- (i) L’ouverture (lu goulot de cette bouteille ne doit pas avoir pins de deux lignes de diamètre.
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- S Ü R L’ E A U. 35g
- on appercevra en même temps au fond de la bouteille, l’eau qui prend la place du vin. Ce déplacement veint de ce que les parties de l’eau plus pesantes que celles du vin, s’insinuant dans la bouteille, élèvent alors et déplacent celles du vin qui sont plus légères, et les forcent à remonter naturellement au-dessus de la surface de l’eau. Ce même effet peut avoir lieu avec différentes autres liqueurs lorsqu’elles sont d’inégales pesanteurs.
- Il en est de même si au lieu de remplir cette bouteille de vin, on la remplit d’eau, et qu’on la plonge dans un vase plein de vin rouge, le vin mon te alors, et l’eau descend et va se placer au fond du vase.
- SIXIÈME RÉCRÉATION.
- Vase dont Veau s'échappe par-dessous aussi-tôt qu'on le débouche.
- G O N ST RUCTION.
- Faites faire un vase de fer-blanc de deux ou trois pouces de diamètre, et de cinq à six pouces de hauteur dont le goulot ait seulement 3 lignes d’ouverture; percez le foüd de ce vase d’unegrande quantité de petits trous de grosseur à y passer une aiguille à coudre.
- E F F E T.
- Ce vaisseau ayant été plongé dans l’eau, le goulot
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- 36b AMUSEMENS
- étant ouvert et s’en étant rempli, si on bouche exactement cette ouverture, et qu’on le retire de l’eau, elle ne sortira en aucune façon; mais si on la débouche, l’eau s’échappera aussi-tôt par les petits trous faits au fond du vase.
- Nota. Si les ouvertures faites au fond du vasé excédoient une ligne de diamètre, ou qu’elles fussent en trop grande quantité, l’eau s’échapperait quoique ce vase fût bouché,l’air qui presse de tous côtés la bouteille trouvant alors le moyen d’y pénétrer.
- On fait une expérience à-peu-près semblable avec un verre qu’on emplit d’eau, et sur lequel on pose une feuille de papier; on renverse ce verre en soutenant ce papier avec la main qu’on retire aussi-tôt, et l’euu y reste suspendue.
- SEPTIÈME RÉCRÉATION. Fontaine intermittente-
- CONSTRUCTION.
- Faites faire un vase de fer-blanc AB (figure huitième, planche quarante-huitième), de quatre pouces de diamètre et de cinq pouces de hauteur; qu’il soit fermé vers le haut; faites-y souder vers le fond A B, le tuyau D E de dix pouces de long et demi-pouce de diamètre; observez qu’il soit ouv ert par sps deux extrémités : faites ajuster à ce même
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- SUR L’EAU. -361 Vase AB, cinq à six petits tuyaux ou ajutages F par oùl’eau qui s’y trouve renfermée puisse s’écouler lentement ; donnez à leurs ouvertures une ligne de diamètre.
- Placez ce vase sur une espèce de vaisseau plat de fer-blanc GH, qui soit percé en son milieu d’un trou de deuxlignes'de diamètre ; faites souder au bas du tuyau D E quelques supports pour soutenir le vaçe ci-dessus sur ce vaisseau, et observez exactement que l’ouverture D du tuyau DE doit être distante de deux lignes seulement du trou fait au vaisseau GH ; ayez aussi un autre vase sur lequel vous poserez la pièce ci-dessus sans qu elle y soit fixée à demeure.
- EFFET.
- Les petits tuyaux F qui sont placés au bas du vase laissant échapper plus d’eau qu’il n’en peut sortir dans un même intervallede temps par le trou fait au vaisseau GH, l’eau s’y élève, et couvrant l’ouverture inférieure du tuyau DE, elle empêche qu’il n’entre de nouvel air dans le vase AB, ce qui fait cesser, un instant après, l’eau de couler par les tuyaux; cette eau contenue dans le vaisseau GH continuant à couler, s’abaisse et découvre le bas du tuyau DE, où l’air pénétrant fait échapper de nouveau parles petits tuyaux l’eau contenue dans le vase AB, et cette alternative continue tafit qu’il s'y trouve de l’eau.
- il.
- a a
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- ÀMUSEMENS
- 3Ga
- RÉCRÉATION;
- Commeil est faciled’appercevoir par l’élévation de l’eau qui se trouve dans le vaisseau, l’instant où les petits tuyaux doivent cesser de couler, et celui auquel l’eau doit s’échapper de nouveau, on peut supposer que cette fontaine coule ou s’arrête au commandement et à la volonté de celai qui fait cette Récréation ;l’habitude d’ailleurs fait connaître le temps qui s’écoule entre ces deux différées effets.
- HUITIÈME RÉCRÉATION.
- Instrument pour connoitre combien il tombe d'eau pendant une pluie ou un orage, dans un espace déterminé.
- CONSTRUCTION.
- F a i T E s faire un bassin de fer-blanc AB (figure neuvième, planche quarante-huitième ), de vingt pouces de diamètre, et dont les rebords aient deux pouces; ajustez à son centre G un tuyau de verre de deux pouces de diamètre en dedans et d’un pied et demi de longueur ; qu’il soit exactement bouché vers le bas; soutenez le tout sur le bâtis et le* pieds EE, comme le désigne la figure.
- Appliquez sur le dehors du tuyau de verre G, et dans toute sa longueur, une bande de papier exactement divisée ea dix-huit pouces, et chaque pouce en lignes.
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- SUR L’ E A U.
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- EFFET.
- La surface du diamètredu bassin à celle du tuyau étant comme un est àcent, eu égard à la dimension cjui leur a été donnée, il s’ensuit que ce bassin ayant étéexposéàunepluieouàun orage, s’ilest tombé sur sa surface une ligne d’eau, cette eau s’étant écoulée dans le tuyau, y aura monté à la hauteur . de cent lignes. On peut donc, en laissant ce bassin exposé à la pluie en plein air, connoître quelle quantité d’eau est tombée dans une année, pourvu qu’on ait soin d’ôter l’eau aussi-tôt que la pluie est cessée, et de transcrire à chaque fois la hauteur à laquelle elle s’est trouvée dans le tuyau : le résultat de toutes ces hauteurs divisé par cent, devant donner le nombre des lignes d’eau tombées pendant le temps de l’observation.
- Cette expérience étant faite exactement en divers lieux et pendant une même année, on pourrait facilement, par un calcul fort simple, connoître par-approximation la quantité d’eau qui peut tomber dans une année sur toute la surface de la terre.
- FIM DU SECOND VOLUME.
- A
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- TABLE
- DES MATIÈRES ET RÉCRÉATIONS
- contenues dans ce second Volume.
- De la Géométrie. Des Lignes.
- Des Surfaces.
- Des Solides réguliers. Des Solides irréguliers.
- page
- 3
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- Usage des instrumens de mathématiques. 7 Problème premier. Un point étant donné sur une ligne droite, y élever une perpendicu-
- Pr. II. Elever une perpendiculaire à l’extrémité d’une ligne. ibid.
- Pk. III. Un point étant donné hors d’une ligne,.
- y abaisser une perpendiculaire. 10
- Pk. IV. Tirer une ligne parallèle à une ligne
- Pr. V. Diviser une ligne droite en deux parties égales. ibid.
- Pr. VI. Trouver le centre d’une portion de cercle donnée. 12
- Pr. VII. Faire passer un cercle par le sommet des angles d’un triangle donné. ’ ibid. Pk. VIII. Tous les angles qui peuvent être formés autour d’un même point, valent 36o degrés. 14
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- ~366 T A B L E
- Probl. IX. Faire un angle égal à un angle donné. 14
- Pr. X. Les superficies des triangles qui ont même base et même hauteur sont égaies entr’ elles. ii>
- Pr. XJ. La superficie de deux triangles faits sur une même base, est proportionnée à leur hauteur réciproque. iS
- Pr. XII. Une ligne élant donnée , y construire un triangle dont la superficie soit égale à celle d’un triangle donné. ibid.
- Pr. XIII. Les triangles équiangles ont leurs côtés réciproquement proportionnels. 17
- Pr. XIV. Mesurer une distance accessible seulement par ses extrémités. 18
- Pr. XV. Mesurer la hauteur d’une tour accessible à son pied. 19
- Pr. XVI, Mesurer une hauteur par le moyen de son ombre. 20
- Pr. XVII. Les parallélogrammes de même base et de même hauteur sont égaux en superficie ibid.
- Pr. XVIII. La superficie de tout parallélogramme de même base et de même hauteur qu’un triangle, est double de celle du trian-
- Pr. XIX. La superficie d'un quarré construit sur l’hypoténuse d’un triangle rectangle, est égale à celle de ceux faits sur chacun des deux autres côtés de ce même triangle. ibid.
- Pr. XX.Deux quarrés étant donnés, les réduire
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- DES MATIÈRES. 367 Probl. XXI. Formel un quarré dont la superficie soit moitié de celle d’un autre quarré donné. 2 3
- Pr XXTI. Trouver un quarré dont la superficie soit égale à la différence de celle de deux autres quarrés donnés. 24
- Pn. XXIII. Tracer un parallélogramme dont la superficie soit égale à celle d’un triangle donné. ibid.
- Pr. XXIV. Former un quarré dont la superficie soit semblable à celle d’un parallélogramme rectangle donné. z5
- Pr. XXV. Changer un quarré en un paralié-' logramme rectangle, dont le plus grand côté est déterminé. 26
- Pr. XXVI. Transformer un quarré en un triangle , dont la longueur quelconque d’un des côtés est déterminée. 27
- Pn. XXVII. Construire un cercle, dont l’aire soit égale à celle de deux cercles donnés. 28 Tr. XXVIIr. Transformer uncercledonnéen un triangle de même superficie. ibid.
- P R. XXIX. Changer la superficie d’un polygone en celle d’un triangle. 3o
- Pn. XXX. Manière de tracer et de former d’une seule feuille de carton, tous les différens polyèdres réguliers. ibid.
- Tr. XXXI. Trouver la superficie d’une sphère dont on counoit le diamètre. 3-2
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- 368 TABLE
- Pu. XXXII. La superficie d’une sphère est égale à celle du cylindre qui lui est circonscrit. 33 Pr. XXXIII. .Déterminer quelle est la solidité d’un cylindre. ibid.
- Pr. XXXIV. Déterminer la solidité d’un cône, dont on connoît la base et la hauteur. 34 Pr. XXXV. Transformer la solidité d’un cylindre donné en celle d’un cône dont la hauteur est déterminée. _ ibid.
- Pr. XXXVI. Changer la solidité d’un cône en celle d’un cylindre, dont le diamètre de la base est déterminé. 35
- Fr. XXXVU. Déterminer la solidité d’une sphère donnée. 36
- Première Récréation. Cinq quarrés égaux étant donnés,en former un seulquarré. 37
- II. Réc. Or géométrique. 38
- III. Réc. Construire un parallélogramme qu’on
- puisse transformer en deux triangles ou en un hexagone, et les inscrire dans un cercle donné. 3g
- IV. Réc. Faire passer un cylindre par trois
- trous différens, en sorte qu’il les remplisse entièrement. 41
- V; Réc. Tracer d’un seul morceau de carton une pyramide, dont le côté soit égal au diamètre de sa base. ibid.
- VI. RÉC. Réduire la superficie d’un quarré donné en une figure plane terminée par deux lignes circulaires. 43
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- DES MAT 1ÈRE S. 36g VIL Réc. Diviser une ligne donn.'e en un nombre de parties proportionnelles à celles d’une autre ligne donnée. 44
- Règles de réductions, propres à dessiner une figure dans une grandeur proportionnée à une figure donnée. 4 5
- VIII. Réc. Réduire un polygone régulier ou irré' gulier en un triangle de même superficie 47
- IX. RÉC. Diviser une ligne quelconque en tel
- nombre de parties égaies qu’on voudra, sans se servir de compas. 48
- X. Réc. Connoissant dans deux triangles dif—
- férens un de leurs côtés et l’angle qui est opposé à chacun d’eux , trouver les autres côtés. 49
- Des propriétés de la lumière. 52
- De l’Optique. 56
- Théorème prem i er. Deux objets de différentes grandeurs vus par un même angle, paroissent égaux. _ S7
- Théor. II. Deux objets de même grandeur placés à des distances inégales de 1 œil, paroissent inégaux. 58
- Problème premier. Une ligne donnée étant divisée, en plusieurs parties, trouver la proportion dans laquelle elles doivent paraître à l’œil, sur un plan interposé entre le point de vue donné et cette ligue. 59
- Pr. IT Une ligne étant donnée , et un point hors de cette ligne, la diviser en plusieurs parties,
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- 370 TABLE
- de manière qu’étant regardée de ce point, chacune d’elles paroisse égale. 60
- l)e la Perspective. 61
- Des lignes et points dont on se sert dans la pers-peclive. 62
- Problème premier. Le point de vue et celui
- de distance étant déterminés, trouver sur le
- tableau l’apparence d’un point pris sur le plan géométral. 63
- Pr. II. Connoissant la hauteur d’une ligne perpendiculaire sur ni\ point quelconque du plan géométral, déterminer sa position et sa hauteur apparente sur le plan perspectif. 65
- Pr III. Mettre en perspective un cube, dont un des côtés est parallèle à la ligne de terre. 66 Pr. IV. Mettre en perspective un cube dont la diagonale de la base est perpendiculaire à la ligne de terre. 68
- Pr. V. Mettre en perspective une pyramide ou tétraèdre posé sur sa base. 69
- Fr. VI. Mettre en perspective un tétraèdre posé perpendiculairement sur un de ses angles, en sorte qu’il ne touche le plan géométral qu’en un seul point. 70
- Fr. VII. Mettre en perspective un parallélipipède incliné sur sa base. yi
- Pr, VIII. Mettre en perspective un octaèdre supposé suspendu au-dessus du plan géométral, à une hauteur déterminée. 73
- Première Récrsatîom.Instrumentportatif
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- DES MATIÈRES. 37i très-commode pour dessiner facilement et correctement un paysage , ou tout autre objet, sans être obligé de se servir des règles de la perspective. 75
- IL RÉC. Décrire sur une surface plane une figure difforme, laquelle étant vue d’un point pris hors et au-dessus de celte surface, paroisse entièrement semblable à une figure donnée. 78
- IIT. Réc. Décrire sur la surfa ce extérieure d’un cône une figure irrégulière, laquelle étant vue d’un point pris dans son axe prolongé, paroisse régulière. 8a
- Construction d’un Instrument propre à tracer sur un cône une figure confuse et difforme, laquelle étant vue d’un point déterminé, paraîtra semblable à une figure régulière donnée. 85
- IV. RÉC. La Pyramide magique. 91
- V. RÉC. Décrire sur un tableau une figure dif-
- forme, laquelle étant vue.de deux points opposés , représente deux objets différons et réguliers. . 95
- VI. Réc. Tracer sur la surface d’une pyramide
- un objet difforme, lequel étant vu par deux points opposés, présente à i’œil deux objets difi'érens et réguliers. 99
- VII. RÉC. Tracer sur une surface plane un figure difforme, laquelle étant vue d’un point déterminé, paroisse non-seulement régulière, mais encore suspendue au-dessus de ce plan. 102
- YliJ. Réc. Optique transparente. io3
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- 372 TABLE
- Couleurs qu’on doit employer pour peindreces vues d’optique; et manière de les préparer pour en former toutes les teintes et nuances dont on
- peut avoir besoin. xo5
- Manière de mélanger les couleurs ci-dessus, pour en former toutes les autres couleurs. 107 Manière de colorer les estampes. 108
- IX. RÉC. Optique en illuminations. 112
- RÉCRÉATIONS.
- SUR LA CATOPTRIQUE.
- De la Catoptrique. page. 115
- Problème premier. la situation d’un point de quelque objet, et l’endroit d’où il doit être regardé par réflexion sur un miroir plan, étant connus, déterminer celui où il doit paraître sur ce miroir. 11G
- Prob. II. Le point de vue, et celui où l’on veut qu’un objet paroisse sur un miroir plan, étant donnés, trouver sa position sur une surface déterminée. 117
- Première Récréation. Galerie perpétuelle. 119
- II. RÉC. Les trois Miroirs magiques. 121
- Iir. Réc. Les quatre Miroirs magiques. 123
- IV. Réc. Miroir magique. 125
- V. RÉC. Portraits magiques. 127
- VI. RÉc. Tableau changeant. 129
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- DES MATIÈRES. 373 YII. RÉC. Boîte aux chiffres. i3o
- yill. RÉc. Représenter sur une surface plane une figure difforme, laquelle étant vue de deux points opposés, présente à l’œil deux objets différens et réguliers. i35
- IX. RÉc. Construire un palais de figure hexagone
- ayant six portiques, à travers chacun desquels regardant son intérieur, les objets aperçus semblent alorsleremplirentièrement,quoiqu’d-tant vus par chacun d’eux ils paraissent entièrement différens. i38
- X. Réc. Optique ordinaire, à miroir incliné. 140
- XI. RÉc. Optique en forme théâtrale. 144
- XII. RÉc. Optique à miroir concave. 145
- 'XIII. RÉc. Lorgnette singulière, avec laquelle il
- paroît qu’on découvre les objets au travers des corps opaques. 146
- XIV- RÉC. Faire paraître dans un miroir des cartes que différentes personnes ont librement et secrètement choisies. 149
- XV. RÉc. Lunette incompréhensible. 162
- XVI. RÉc. Miroirs enchantés. 1S4
- XVII. RÉc. Miroir dans lequel on se voit de profil , quoiqu’on s’y regarde de face. 156
- XVIII. RÉc. Miroirs trompeurs. i57
- XIX. RÉc. Polémoscopes. i5q
- XX. RÉc. Pièce à balles à.simple réflexion. 160 XXL RÉc. Pièce à balles à double réflexion. «65 XXII. RÉc. Tracer sur un cercle une figure difforme , qui paroisse régulière étant vue par
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- 374 TABLE
- réflexion dans un miroir conique. 167
- XX11I. l’ic. Tracer sur un cercle de carton une figure difforme , qui paroisse régulière élant placée en face d’un miroir conique, et vue par une ouverture faite au centre de ce cercle. 173
- Construction d’un Instrument très-simple et très-commode pour tracer sur les cartons les figures difformes qui servent aux deux précédentes Récréations. 17S
- XXIV. Réc. Décrire sur une surface plane une
- figure difforme, qui paroisse régulière étant vue par réflexion d’un point pris dans l’axe prolongé d’un miroir pyramidal. 176
- XXV. Rie. Représenter sur une surface plane
- une figure difforme, qui représente deux diffé-rens objets, étant mise en face d’un miroir conique à deux faces. iflï
- XXVI. Réc. Décrire sur une surface plane un
- tableau difforme qui paroisse régulier étant placé vis-à-vis un miroir à facettes, et vu par réflexion au travers d’une ouverture faite au centre de ce tableau. 18f>
- XXVII. RÉc. Décrire sur une surface plane et horizontale une figure difforme qui par oisse régulière , étant vue par réflexion dans un miroir cylindrique. 189
- XXVIII. RÉc. Tracer sur une surface plane, mise en face d’un miroir cylindrique, - une figure difforme qui paroisse régulière, étant vue d’un point pris au-dessus de cette sur-
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- DES MATIÈRES. 375
- Des Miroirs concaves sphériques. 194
- Problème. Etant donnés un miroir concave, et le lieu d’une lumière placée au-devant de lui, déterminer l’espace qui doit en q(re éclairé par réflexion. ig6
- Singulier effet des miroirs concaves. 198
- XXIX. RÉC. Phénomène des déplacenlens. igg
- XXX. RÉC. Faire prendre feu à un corps combustible par la réflexion de deux miroirs con-
- XXXI. Réc. l’Androïde du siècle. 204
- XXXII. Réc. Faire paroître l’image d’un objet
- quelconque de manière que lorsqu’on s’imaginera le tenir en sa main, on n’en puisse prendre, que l’apparence. 206
- XXXIII. RÉC. Faire en apparence renaître une fleur de ses cendres. 209
- RÉCRÉATI O NS
- De la Dioptrique. pag. 2i5
- XXXIV. Réc. Chambre obscure. 217
- XXXV. Réc. Chambre obscure portative. 219. XXXVI. RÉc. Une pièce d’argent ayant été mite dans une assiette, en faire paroître- deux, dont l’une soit beaucoup plus grande que l’autre. • 223
- XXXVII. Réc. Faire paroître en relief les objets gravés en creux sur un cachet. 224
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- 376 TA B L Ë
- XXXVITI. RÉC. Lanterne magiqne. 126 Manière de peindre sur ie verre les objets qui doivent être vus sur la toile. 228
- XXXIX. RÉp. Lanterne magique par le moyen de l’ombre. 231
- XL. RÉc. Lanterne magique sur la fumée, ibid. XjLI. RÉc. Faire paroître un fantôme sur un piédestal placé sur une table. 233
- XLII. RÉc. Un objet ét ant placé derrière un verre convexe, le faire paroître en avant de ce même verre. 235
- XLIII. RÉc. Table magique. 286
- XLIV. RÉc. Chambre obscure où les objets parois-sent amplifiés. 289
- XLV. RÉc. Les Ombres. 242
- RÉCRÉATIONS sue le Feu, l’Air et l’ E à u.
- Du Feu et de ses principales propriétés, pag. 245
- Première Récréation. Inflammation extraor-
- II. RÉc. Poudre qui s’enflamme étant exposée à
- l’air. 249
- III. RÉc. Or fulminant. 251
- IV. RÉc. Manière de couper le verre avec le feu
- et l’eau. 253
- V. Réc. Fondre une pièce de monnoie dans une
- coquille de noix, sans l’endommager. 254
- .VL
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- DES MATIÈRES. Z77
- VI. RÈc. Séparer en deux parties une pièce de
- monnoie , selon son plan. 255
- VII. Réc. Poudre fulminante. z5G
- VIII. RÉc. Liqueur qui brille dans les ténèbres. 25b
- IX. Réc. Faire paroître sur fin papier des caractères lumineux. 260
- X. RÉc. Faire paroître en caractères lumineux le;
- nom d’unecar te qu’une personne a choisielibre-merttdans un jeu. 2G1
- XI. RÉC. Bougies phosplioriques. 262
- XII. RÉc. Liqueur enfermée dans un flacon, nui paroît lumineuse lorsqu’on le débouche. 2GS
- XIII. PvÉc. Inflammation extraordinaire. 267
- XIV. RÉc.Imitation des éclairs. 2G8
- XV. RÉc. Manière d'imiter au naturel les feux
- d’artifice réels, par la seule interposition de la lumière et de l’ombre. 26c)
- Manière d’imiter les différentes couleurs, îbid.
- Manière d’imiter la figure des pièces d’artifice.
- 27l
- Manière de donner aux différentes pièces d’artifice les mouvemens qni leur sont propres. 270
- Pièces d’artifice plus composées. 277
- Autre manière de donner aux différentes pièces
- d’artifice le mouvement qui leur est propre. 279 Arc de triomphe en artifice avec colonnes tournantes. 281
- Pièce d’artifice avec cascades de feu. 283
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- 378
- TABLE
- RÉCRÉATIONS SUR l’ A I R.
- De l’Air et de ses différentes propriétés, pag. 286
- Construction de la Machine pneumatique. 288
- XVI. RÉc. Soulever un poids considérable par la
- raréfaction de l’air. 290
- XVII. RÉC. Jet d’eau formé par la raréfaction
- de l’air. 291
- XVIII. Réc. Jet d’eau formé par la compression de l’air. 293
- XÏX. RÉe. Fontaine de Héron. 294
- XX. Réc. Eolipyle lançant un jet deïeu. 296
- XXI. Réc. Cannes à vent. 298
- XXII. RÉc. Fusil à vent. 299
- XXIII. RÉc. Dragon volant. 3o r
- XXIV. Réc. Imitation du tonnerre par l’ébranlement de l’air. ' 3oz
- XXV. RÉC. Imitation de la pluie et de la grêle
- par l’ébranlement de l’air. 3o3
- XXVI. RÉc. Des Porte-voix. S04
- XX VII. RÉc. Têtes parlantes : construire deux
- figures placées aux deux côtés d’une salle, dont l’une répète à l’oreille d’une personne ce qu’on aura prononcé fort bas à l’oreille de l’autre figure, sans qu’aucuas de ceux qui sont dans la saile puissent rien entendre. 3o5
- XXVIII. Réc. Singulier eifet des larmes de
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- DES MATIÈRES. 379
- XXIX. RÉC. Marteau (l’eau. 3io
- XXX. RÉc. Hygromètreau moyen duquel on peut
- connoître facilement les difîërens degrés de sécheresse ou d’humidité de l’air 31 r
- XXXI. Réc. Hygromètre de M. de Luc. 315 XXXII. RÉc. Une bouteille bien bouchée étaut
- remplie d’eau, faire changer cette eau en vin sans la déboucher. 3i6
- XXXIII. RÉc. Puits magique. 819
- RÉCRÉATIONS
- De l’Air inflammable. pag. 322
- Appareil pour obtenir l’Air inflammable. 323 Autre appareil. 326
- XXXIV. RÉc. Pistolet de Volta. 827
- XXXV. RÉc. Lampe philosophique. 33o XXXVI. RÉc. Les Boules de savon. 331 XXXVII. Réc. Soleil imitant l’artifice, 333 XXXVIII. RÉc. Chasseur tirant au blanc avec explosion. 334
- XXXIX. RÉc. Canon ressemblant par son effet au pistolet de Volta. 335
- XL. Réc. Réchaud à air inflammable. 336 XLI. Réc. Tirer l’air inflammable des marais. 33y bes Ballons Aérostatiques. 33g Aérostats eu papier. 840
- Aérostats en peau de baudruche. 843
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- 36o TABLE DES MATIERES.
- RÉCRÉATIONS
- De l’Eau en général, et de *es propriét és considérées eu égard aux Récréations qui suivent. 845 première Récréation. Horloge à eau. 348 II. Réc. Jet d’eau sur lequel une figure monle et
- 35o
- descend, et se soutient en équilibre.
- I1T. RÉc. Construction de diverses pièces hydrauliques produisant des effets agréables et variés. 351
- Globe hydraulique.
- Champignon et vase hydrauliques.
- ibid.
- 354
- Soleil hydraulique. Soleil d’eau, tournant.
- ibid.
- IV. RÉc. Connoître la pesanteur respective de différentes liqueurs. _ 356
- V. RÉc. Une bouteille remplie de vin, étant entièrement enfoncée dans un vase plein d’eau, faire que ce vin sorte entièrement de la bouteille, surnage l’eau , et que cette bouteille se remplisse de l’eau contenue dans ce vase. 358
- VI. RÉc. Vase dont l’eau s’échappe par-dessous
- aussi-tôt qu’on le débouche. VlI.Réc. Fontaine intermittente.
- VIIT. RÉc. Instrument pour connoître combien il tombe d’eau pendant une pluie ou un orage, dans un espace déterminé. 362
- Fin delà Tabjfc&iL&econd Volume.
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TOME 3
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- NOUVELLES
- RÉCRÉATIONS PHYSIQUES
- ET MATHÉMATIQUES.
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- NOUVELLES
- RÉCRÉATIONS PHYSIQUES
- ET MATHÉMATIQUES;
- Contenant ce qui a été imaginé de pl us curieux dans ce genre et qui se découvre journellement ;
- Auxquelles on a joint les causes, leurs effets, la manière de les construire , et l’amusement qu’on en peut tirer pour étonner et surprendre agréablement.
- NOUVELLE ÉDITION.
- Par M. GUYOT,dela Société littéraire et militaire
- de Besançon.
- 'ME TROISIÈME.
- [tjon André Sartijicx
- A PARIS,
- A LA LIBRAIRIE, RUE S. ANDRÉ-DES-ARCS ,
- 46-
- 7 9 9-
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- RÉCRÉATIONS FHTSÎQÜ E S E T
- M iï H É M A TIQUES.
- DrES^aOMBRKS EN GÉNÉRAL.
- L’A TA M T A G E et l’utilild qu'ou peut retirer de la science d es nombres, consiste principalement à con-noître avec exactitude, la quantité (i), l'étendue et les dimensions des objets qui nous, environnent, soit en les considéranttels qu’ils sont en eux-mêmes, soit en supposant qu’on peut y ajouter ou retranche» quelques parties, soit enfin en les comparant à d’autres objets de même nature.
- La quantité ne pouvant être susceptible que de plus ou de moins,et la science dés nombres servant à la mesurer, comparer et déterminer, il s’ensuit
- (i) Ce qu’on considère commeétant capable dediminuticn ou d'augmentation se nomme quantité, et toutes les sciencts qui ont pour objet la gfandeur, s’appellent vmHmatiquçsK
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- 2 DES NOMBRES’ qu’il n’ya dès-lors dans celtesciencequedeux régis* fondamentales, qui sont XAddition et la Soustraction.
- TJ Addition est une opération arithmétique par le moyeude laquelle on parvientà joindre ensemble plusieurs quantités de même nature.
- La Soustraction nous enseigne à déterminer exactement ladifférencequ’ily a entre deux quantités , ou ( ce qui est la même chose) ce qui reste d’une quantité donton aretranché quelque partie.
- la règle de la Multiplication consistant à trouver et déterminer le produit d’une quantité de même grandeur, répétée un certain nombre de fois, n’est dès-lors qu’une addition abrégée ; et la Division qui nous fait couuoître combien de fois une même quantité est contenue dans une autre, n’est autre chose aussi qu’une soustraction abrégée.
- On entend par Rapport ce qui résulte de la comparaison de deux quantités : il y en a de deux sortes, l’un arithmétique, et l’au\re géométrique ; le rapport arithmétique est l’excès ou la différence de deux quantités comparées entr’elles par soustraction; 6 est par cette raison le rapport arithmétique de 15 à 21 ; g estcelui de 8 à 17, etc.
- Le Rapport géométrique est le résultat de deux quantités comparées ensemble par division; 5 est le rapport géométrique de5 à 25; 9 est celui de3
- L’égalité de rapport, est ce qu’en général on nomme proportion ; la proportion est arithmétique. lorsqu’elle contient uneégalité de différence ou d’excès comme 2 4,6, etc., ou 5,10, i5,-etc.;-elle estgëométcique lorsque chaque terme contient
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- IN GÉNÉRAL 3
- un même nombre de fois celui qui le précède, c’est-à-dire, qu’il y a égalité de quotient, comme 4, 8, 16, ou 6,12,24, etc.
- Lorsqu’une proportion a plus de trois termes, on la nomme progression, attend u qu’il s'y trouve alors pour le moins trois rapports.
- On entend par combinaison toutes les différentes manières de diviser une quantité dont la multitude des parties est connue, en prenant cesmêmes parties,2Ù2.3à3,4à4, etc.
- Les permutations ne diffèrentdes combinaisons, qu’en ce qu’elles contiennent en outre tous les chan^emens d’ordre qu’on peut donnera chacune d’elles. D’où il suit que quatre choses, telles que abcd, qui disposées trois à trois, donnent les quatre combinaisons abc, abd, acd, bcd, donnent en outre les 20 permutations acb, bac, bcaÿ cab,cba, adb, bda, bad, dba, dab, ad c, c d a, c a d, d a c, d c a, b de , cdb, cbd, dbc, de b.
- C’est sur ces principes généraux qui sont familiers à tous ceux qui connoissent un peu la science des nombres et sur quelques propriétés particulières à certains nombres, que sera composéeune partie des Récréations qui suivent ; on s’est efforcé par divers accessoires de les rendre aussi agréables que faciles dans leur exécution , et c’est par cette même raison qu’on n’a pas fait mention de quantité de problèmes d’arithmétique, d’algèbre que l’on trouve dans différons auteurs , qui demandent non-seulement beaucoup d’étude et d’application, mais supposent encore une connoissance foit étendue de calcul, qui, quand elle seroit même à
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- 4 DES NOMBRES ïa portée de tout le monde, nepourroit pas être employée à s’amuser agréablement.
- Les Récréations de ce genre que l’on trouve ha> en sont à la vérité beaucoup moins profondes, mais elles ont d’un autre côté l’avantage de causer les
- blés à ceux deva nt qui elles sont représentées, et ces derniers ne démêleront pas trop facilement la simplicité des principes sur lesquels est fondée leur eau-se et leur illusion.
- L’attention particulière que l’on aàles déguiser sous différentes formes, et à les amalgamer, pour ainsi dire, avec d’autres causes qui ne paroissent pas leur êtreanalogues, contribuera beaucoup àles diversifier; et effectivement elles ne peuvent plaire qu’en raison de leur variété. Ces Récréations ont encore pour elles le mérite de la nouveauté ; on ne les trouve (pour la plus grande partie ) que dans cet ouvrage, et peu d’entr elles ont été en mains de ceux qui font leur état de montrer en public ces sortes d’amusemens : on croit devoir ici prévenir à, cet égard, attendu que quelques-uns d’entr’eux , non contens des applaudissemens qu’ils peuvent mériter à quelques égards, affectent de débiter qu’ils en sont lesinventeurs, ou parlent avec mépris des ouvrages où ils pouroieut puiser desleçons etdes principes dont ils n’ont souvent pas les plus légères notions; il en est même qui ,pour paraître d’un génie supérieur, regardent avec une fierté dédaigneuse ceux qui ,sur çes diversobjetsjeur parlent avec autant de justesse que de précision, comme si ces derniers n étoient pas en état d’entrer en lice avec
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- EN GÉNÉRAI.
- dequelques propriétés
- PARTICULIERES
- DES NOMBRES.
- PROBLÈME PREMIER
- De deux nombres différens quelconques, l'un des deux, leur somme, ou leur différence, est toujours le nombre ‘3 » ou un nombre divisible par 3.
- Soient (par exemple) les deux nombres 3 et 8, le premier nombre est 3; soient les nombres i et 2, leur somme est 3: soient ceux 4 et 7, leur différence est 3.
- Soient aussi les deux nombres 15 et 22, le pre* mier nombre 1S est divisible par 3 .-soient les nom bres 17 et 26,leur différence g est divisible par 3: soient ceux 31 et 44, leur somme 75 est égalemën t divisible par 3.
- Cette propriété particulière a lieu pour tous autres nombres quelconques, quelque grands qu’ils soient sans aucune exception, et quand même ils seroient tous deux des nombres premiers nombres, c’est-à-dire, qu’ils nauroient pour diviseurs que l’unité.
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- 6 DES NOMBRES PROBLEME IL Si'deux nombres différens sont divisibles par un même nombre, leurdijjférence ou leur somme est aussi divisible par ce même nombre. Soient les nombres i5 et25 qui sont tous deux divisibles par 5; leur différence 1 o, et leur somme 40, est aussi divisible par 5
- Soient les nombres 49 et 63 , qui sont tons deux divisibles par 7 , leur différence 14, et leur somme j 12, est aussi divisible par 7.
- PROBLÈME I JI.
- Les nombres quisont divisibles par 3, considérés seuls, additionnés ensemble , ou multipliés Vun par l'autre, donnent, pour la somme, des Jîgures dont leurs totaux ou produits sont composés des nombres divisibles par 3.
- Soient le nombre 42, qui est divisible par 3,1a somme 4 et 2 des figures dont il est composé est 6, qui lui-même est divisible par 3.
- Soient les nom b res i5 et 21,dont le total est 36, la somme des figures 3 et 6 dont il est composé est également divisible par 3.
- Soient enfin les nombres g et 12 ,dontle produit de la multiplication est j 08; la somme des figures J 08 est g ,qui est divisible par 3.
- COR OLLAIRE.
- Il suit de cette propriété, que tout nombre dont
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- EN GÉNÉRAL. y
- lasomme des figures est divisible par 3, est nécessairement lui-même divisible par 3.
- PROBLÈME IV.
- Si la somme quelconque des figures d'un nombre est g ou quelle soit divisible par g, ce nombre est lui-même divisible par g etpar 3, lorsque . la dernièrefi gu re de cette som me est un n ombre impair ; s’il est pair, cette somme est en. outre divisible par 6.
- Soit le nombre 8i, dont la somme des figures 8 et i est g , et finit par le nombre impair i ; ce nombre 8i est divisible par 3 et par g.
- Soit le nombre 7.65, dont la somme des figures est 18, et finit par le nombrè impair 5; ce nombre 765 et aussi divisible par 3 et par g.
- Soitle nombre 108, dontlasomme des figures est 9, et finit par le nombre pair 8 ; ce nombre 108 est divisible par 3, 6 et 9.
- Soit le nombre 774» dont la somme des figures est x 8, et finit par le nombre 4 ; ce nom bre 774 est divisible par 3 , 6 et g.
- COROLLAIRE.
- Il suit de cette propriété, que toutes les fois que la somme des figures d’un nombre quelconque estg, ou divisible par 9, si cette somme finit par un nombre impair, elleestdivisible par3et g : si elle finit par un nombre pair, il esten outre divisible par 6, ISota. Le zéro est considéré dans cette propriété comme un nombre pair.
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- DES NOMBRES
- Lorsqu’un des ne trois figures dont la si de nombre pair, out et si la dernière est visible ,par -i&
- HQ» B.
- es ci-dessus est formé par ieesl s.SjurfeoxSgutes 5 les figures sont impaires, biftrepair, il estalorsdi-
- des figures forme i8,36,72, etc., «tque -ladernière soit un nombre pair, il est divisible «par ï8.
- Si dans les deux su ppositionsci-dessas'l’on ajoute à ces nombres ttn zéro après l'unité, ce nouveau nombre sera divisible par *Bo, etpartoutes $es
- partiesatiquotes,savoir : go,<60,45, 3o, *0, i5, 12,5,6, 3, 2,1.
- Si la figure qui [précède Je zéro, qu’on’suppose toujours mis a la place de l’unité, est un nombre impair, le nombre ne sera pas divisible par *80,
- Toutes les fois qu’un nombre quelconque est multiplié pu5, ou par un nombre divisibte-par 9, la somme des figures dupxoduitestle nombre 5, ou un nombre divisible par 9.
- Lorsque deux nombres divisibles par 9 , sont ad* ditionnés ensemble, ou multipliés l’un par l’au-tre, la somme des figures de leur addition ou de leur produit est toujours le nombre q, ou un nombre divisible par 9.
- Cette propriété particulièreuu nombre 9, vient de ce que celui qui excède 9, s’exprime par 9 et et que deux fois 9 font 10 et S. troisfoisq'fônt ze>. et 7, etc., les dixaines et tes unités ét ant réciproquement et successivement conaptemene de &
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- EN 6ÉNÉRAE. 9 ÉRO'BI.ÈME V.
- Propriété’ particulière du nombre B7.
- Le nombre îfye&îtd, qn’étaæft tttoïfei'plîépar 'chacun des nombres de la progression arithmétique 3, 6, 9, 12,15, 18, 21,-et 4, 37, tOUS les produits qui en résultent sont composés de troischiffres semblables, -et ‘la •somme de'leutfigwe est ïoüjours égale àu nombre pur lequel on a multiplié 72. .iXESfi'P t-C.
- 37 87 3y 37 87 37 73 37 37
- 3 iL 3L 12 10 21 *4 *7
- jTT aaa 333 444 5S* 666 777 8aa VW PROBLÈME VL Propriété du nombre 73.
- Le nombre 78 esttel, quêtant multiplié parles nombres de la progression arithmétique 3, 6,9, 12, i5, 18,21,24 et 27,les six produits quirésul-tentde cette multiplication se terminent par un des neuf chiffres différens, it 2, 3,4,5.6,7,8, et g, et ces chiffres se trouvent dans un ordre renversé,eu égard à celui de cette progression.
- 73 73 78 73 73 73 73 73 73
- 3 6 g 12 i5 18 21 24 27
- 219 438 65j 876 iog5 i3i4 i533 1752 197?
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- DES NOMBRES ïo
- Il est à remarquer que la somme des figures du total de chacun de ces produits, est encore égale aux nombres de la progression, en prenant la somme des deux premières figures, lorsque le nombre est composé de quatre chiffres.
- des Nombres premiers.
- Les nombres premiers sont ceux qui nesont divisibles que par l’unité ; tels sont 2, 3, 5, 7,11, i3, 19, 23, etc. La dernière figure qui dans ces nombres-se trouve à la place de l’unité, ne peut jamais être un nombre pair, ni un zéro; c’est au contraire toujours une figure exprimant un nombre impair, excepté cependant la figure 5, qui ne peut jàmaiss’y rencontrer ; d’güilsuit que tous ceux qui ne se terminent pas par 1, 3, 7, ou 9, ne peuvent être des nombres premiers.
- Il suit encore de ce quia été ditci-devant au sujet de la propriété du nombre 3, que tout nombre dont la somme des figures est divisible par trois, ne peut jamais être un nombre premier.
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- EN GÉNÉRAL. n TABLE
- Des Nombres premiers, depuis i jusqu’à &oo.
- 2 71 167 27 ï 389
- 3 73 173 277 397
- 5 79 *79 28l 401
- 7 83 181 283 409
- i3 69 97 *9* i93 293 3°7 4*9 421
- >7 *97 3i 1 43i
- *9 io3 *99 313 433
- 23 107 317 439
- 29 \°â 223 33a 443
- 3i 227 337 449
- 37 127 ; 347 457
- i3i 233 349 461
- 43 i37 239 353 463
- 47 ï39 241 467
- 63 *49 z5i 867 479
- s9 i5i 373 487
- 61 157 383 491
- 67 i63 269 499
- ES NOMB RE S QU A R RÉ S.
- Un nombre quelconque multiplié par lui-même donne pour produit un nombre quatre, dontl’uu des multiplicateurs est le côté ; tels que 4, g, 16, «5, 36,etc. dont les côtés ou multiplicateurs sont 2,3,4,5 et 6. Si le multiplicateur est un nombre pair, le nombre quarréest également pair; s’il es impair, le nombre quarré est aussi impair.
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- ÎS DÉS NOMBRES
- Tout nombre quarré finit toujours par Tune de» cinq figures i ,4,5,6 et 9,ou par deux zéros; un nombre qui se termine par toute autre figure n’est point quarré, et même lorsqu’iifinit par deux Kéros, il est nécessaire que la figureq ui les précède soit une des cinq figures ci-dessus, afin qu’il soit quarré.
- Le produit qui vientdelà multiplication de deux nombres, dont les quarrésfont ensemble un nombre quarré, est toujours divisible par 6, comme le produite desdeux nombres 3 et4(dont lesquar-résget a6 forment le nombre quarré 28, dont le côté est 5)est divisible par 6.
- On appelle Nombre trianguiairela. somme des nombres naturels 1,2,3,4, 5,6,7, 8, etc., en commentant par l’unité, et en telle multitude que ce puisse êire; ainsi le nombre iS est triangulaire, parce qu’il est égal à la somme des cinq premiers nombres l, 2,3,4 et 5 ; et son côté est 5, c’est-à-dire , leplusgrand et le dernier nombre deceuxqm sont employés à le former. Le nombre 2 ï est également triangulaire,parce que lasomme desnombres 15 2,3,4,5 et 6, est 21, et ce dernier nombre 6 en est le côté ; ces nombres sont appelés triangulaires , parce qu’on peut les disposer dans la forme tfun triangle équilatéral, dont chacun des côté» contient je plus grand nombre.
- On peut connoître si un nombre donné est triangulaire, eu le multipliant par 8, et ajoutant t au produit, attendu qu’alorsce produit, a de nécessité sa racine quarrée; ainsi le nombre 55 est
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- EN GÉNÉRAI.. ,3
- triangulaire, parce qu’étant multiplié par 8,et ajoutant i auproduit44o,quirésultedecelte multiplication ,1e nombre 441 est qnarré, et son côté ou sa racine est 21. Il arrive aussi que si l'on retranche 1 de eette racine 21, et qu’on prenne 10 qui en est la moitié, on aura le côté du triangle,ou ce qui est la même chose ,1e plus grand des nombres qui ont servi à former ce nombre triangulaire.
- Les nombres triangulairesont cela de particulier, qu’ils servent à exprimer en combien de manières, peuvent êtrecom binées, deux à deux une multitude de choses données, dont le nombre est de l’unité moins grand que le côté de ces triangles; c’est-à-dire, que dausl’exempleci-dessus le nombre triangulaire 55 fait connoître que neuf choses quelconques peuvent être différemment disposées, deux à deux,de cinquante-cinq manières difïërentes ( 1 ).
- Pour connoître la somme d’une quan titédeHora-bres triangulaires pris de suite à commencer par l’unité, tels, par exemple, que ces six,2,3,6, 10, 15, 21, on multipliera leur nombre 6, par celui qui le suit 7; et leur produit 42, par le nombre suivant 8; et on divisera le deuxième produit 336par6,ce qui donnera pour quotient 56, qui est le nombre qu’on desire savoir.
- Nota. Il est encore quantité de propriétés particulières aux nombres, dont on ne fera point ici mention, attendu quelles n’ont aucun rapport à
- (1) C’est de celtemanière qu'on peut savoir combien, à la loterie de l’Ecole Militaire, il y a de hasards pour espérer les arabes, et combien de fois on doit par conséquent payer la mise parambe sur une quantité de nombres déterminés.
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- 14. DES NOMBRE S,efc. l’objet qu’on s’est proposé. On s’est é!endu davantage sur celles ci-dessus dans la suite de l’ouvrage, lorsque l’exigeront les différentes Récréations dont on doit traiter.
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- SUR LES NOMBRES. i5
- RECREATIONS SUR LES NOMBRES.
- PREMIÈRE RÉCRÉATION.
- Un nombre quelconque e'tant donné,y ajouter un chiffre, que celui quia choisi le nombre placera où il voudra, lequel rendra ce nouveau nombre divisible par 3 ou par 6.
- Soit le nombre donné 87235, dont la somme des figures 8,7,2,3 et 5 est 25 : après avoir remarqué cette somme, proposez d’y ajouter où on jugera à propos un 2, un 5 ou un 8, qui rendra nécessairement la somme de ces figures égales à 27,3o ou 33, et alors cette nouvelle somme sera divisible par 3, suivant les règles établies ci-dessus.
- Nota. Si le nombre donné finit par un chiffre pair,tel que 2, 4, 6, 8, o( 1 ), et qu’on fasse ajouter le chiffre avant celui qui désigne l’unité, le nombre sera encore divisible par 6, ce qui pourra servir à varier cette Récréation.
- ( 1 )Tout chiffre qui finit par un zéro est regardé comme
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- RÉCRÉATIONS
- SECONDE RECREATION.
- Plusieurs nombres ayant été librement choisis par une personne , lui faire nommer par une autre hr nombre pur lequel est divisible ta somme de- l'addition qui en a été faite.
- ï z s utt petit sac divisé en plusieurs parties , r. ' lia étéenseigaédansle premiervolumede ouvrage» page 56. Mettez à l’avance dans la -ntrre de ses divisions, plusieurs petites cartes , chacune desquelles vous transcrirez le notn-o ; iasérez dans la seconde differens nombres lement transcrits , telsque 3, g, i5, 21,3g , t chacun d’eux soit divisible par trois et se ter-ie par une figure impaire.
- Yotts tirerez de cesac une poignée de nombres différens parmi ceux contenus dans sa seconde division, et après les avoir fait remarquer,'
- à une personne ,et lui direz de tirer au hasard parmi euxune quantité quelconque de ces nombres, telle qu’elle jugera à propos, et de les additionner ensemble secrètement .'pendant qu’elle fera cette opération , vous ferez tirer à une autre personne, dans la première division de ce sac, le nombre 3,
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- SUR LES NOMBRES. 17 en lui recommandant de n’en tirer qu’un seul afin qu’elle ne s’apperçoive pas que ce sont tous nombres semblables, et vous lui observerez que le nombre qu’elle va librement choisir, doit diviser juste la somme des figures de celui quelle a additionné : ce qui aura toujours lieu, quelque nombre qu elle ait choisi, suivant ce qui a été expliqué ci-devant, page r5.
- Nota.En vous servant d’un sac où il y ait trois divisions différentes, vous pQurrez insérer dans cette troisième les nombres 6, et alors si vous vousappercevez que la première personne ait tiré une quantité de ces differentes sommes en nombre pair, tels que 2,4 ou 6, vous pourrez faire prendre à la deuxième personne le nombre 6, en lui présentant san^ affectation la troisième poche du sac, ce qui variera davantage cette Récréation.
- TROISIÈME RÉCRÉATION.
- Une personne ayant choisi deux nombres entre plusieurs, et les ayant multipliés l’un par l'autre, lui faire nommer par une autre, celui par lequel est divisible le produit de la multiplication qu’ elle a faite.
- PRÉPARATION.
- Serve z-vous du sac ci-dessus, et insérez dan* la première de ses divisions des petits quarrës de carton sur lesquels vous aurez transcrit les nombres Ut. B
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- récréations
- 6, 12* 18, 24, 80, 36, 42, 48, etc ;nlettez clans la deuxième division les nombres 3, 6, 9 et 12, plusieurs fois répétés.
- RÉCRÉATION;
- Vous présenterez à ünë personne la première' division de ce sac, et vous liii direz d’y prendre deux nombres à sa volonté, et dé les multiplier sécrètement l’un par l’autre; vous présenterez ensuite à une autre personneladêuxième division du sac pour y prendre aussi à son choix un nombre, lequel divisera nécessairement en parties égales le produit de ceux qui auront été pris par la première personne.
- Nota. Il ne faut pas faire ces trois précédentes Récréations dans un même jour d’amusement, afin d’éviter qu’on n’âpperçoive ce qui en produit l’illusion; lorsqu’on s’amuse de ces Récréations, il faut les varier autant qu’il est possible pour inquiéter, et ne pas donner le temps de réfléchir, en occupant davantage l’esprit des autres.
- QUATRIÈME récréation.
- Un nombre quelconque étant donné, y ajouter un chijjre que la personne qui a donné le nombre placera où elle voudra, et qui rendra ce nouveau nombre divisible par g.
- PRÉPARATION.
- Soi T le nombre donné 4177, dont la somme des figures 4, 1,7 et 7, est 19; faites-y ajouter
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- SURLÉS NOMBRES. iÿ iln 8 où l’on voudra,et annoncez alors que ce nombre sera divisible par g, ce qui ne peut manquer d'arriver, pùisqu’àlors là somme des figures du nombre sera 27, qui est divisible par q.
- Au lieu de faire ajouter un 8, on peut également faire ajouter un nombre composé deplusieurs figures, dont la somme fasse 8, tels que 53, 44, 35, etc, attendu que la somme des figures se trouvera toùjoufs être également de 27. <
- Nota. Qiioiqu’il soit égal que ces nouveaux; nombres soient placés où l’on voudra, on peut, jiour faire pàroître cette Récréation plus mystérieuse, fixer l’endroit où on doit les placer, attendu que cela produira toujours le même effet.
- CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- Deux nombres ayant été choisis parmi quantité d'autres, et ensuite additionnés ensemble nommer celui des chiffres de cette addition què l’on aura entièrement effacé;
- fàutchercher plusieurs nombres qui soient fous divisibles par g , et. même tels qu’étant indistinctement additionnés les uns avec les autres, il ne se trouvé aucun zéro dans leur somme totale , et qu’en outré la somme de leur figure donné toujours
- » ouiS. . , ......,
- Cette recherche et çé calcul ne laissant pas que d’être long et difticultueux, on joint ici plusieurs' nombres qui ont toits cetté propriété, et donteoa-'
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- 20 RÉCRÉATIONS
- séquemment on peut se servir pour cette Récréation.
- Ces nombres sont 36,63,81,117,126,162 , 207, 216, 252,261,3o6,3i5, 36o et432.
- RÉCRÉATION.
- Après avoir transcrit ces nombres sur autant de petits quarrés de carton différens, on les remettra tous à une personne, en lui laissant la liberté d’en choisir deux à sa volonté et secrètement ; on lui dira de les additionner ensemble ; l’addition étant faite, on lui proposera d’effacer entièrement un des chiffres qui composent cette addition, et on lui nommera le chiffre qu’elle aura effacé, que l’on connoîtra en cette sorte.
- Si la somme deschiffres restant n’est pas le nombre 9 ou 18 qui est divisible par 9 , on nommera le chiffre nécessaire pour compléter 9 ou i8;si au contraire le nombre est 9, on nommera g, attendu que ce n’est point tout autre chiffre, ne pouvant se trouver de zéro dans aucune de ces additions.
- Exemple. Si l’on a choisi les nombres 207 et433 dont la somme est 63g, et que le 3 ait été effacé, on connoîtra que la somme des deux figures restant, 6 et 9 , étant i5, il manque 3 pour faire 18.
- Si au contraire on a effacé le 9, on le verra de même attendu que la somme des deux chiffres 6 et 3 ne donnant que 9, on a dû effacer un g.
- Si la somme desfigures restant formoit unnom-bre plus petit que 9, le chiffre effacé est ce qu’il faut ajouter pour aller jusqu’à g : comme si l’on a choisi les nombres 81 et 63, dont la sommeest 144, et que l’on ait effacé le chiffre 1 , le reste est 8, qui, avec ce nombre effacé, forme le nombre 9.
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- SUR LES NOMBRES.
- SIXIÈME RÉCRÉATION.
- Entre plusieurs nombres,en donner un à choisir à une personne yqu’elle multipliera secrètement par tel nombre qu'elle voudra, et lui nommer le chiffre de cette multiplication qii elle aura effacé.
- O» présentera à une personne les nombres delà précédente Récréation , eton lui laissera la liberté d’en choisir secrètement un, de le multiplier par tel nombre qu’elle jugera à propos, et d’effacer ensuite un des chiffres de cette multiplication.
- On lui nommera de la même manière qu’à la pre'cédente Récréation, quel est le chiffre qu’elle a effacé, pourvu cependant que ce ne soit pas un zéro , car alors on ne pourrait assurer si c’est uno ou un 9.
- Nota. Cette propriété du nombre 9 peut aussi s’appliquer aux trois premières Récréations de ce volume ,puisqu’à leur égard elle produit le même effet que celle du nombre 3.
- On peut aussi former un nombre quelconque, dont la somme des figures fasse 9, 18 ou 27, et le donner à une personne pour le diviser par tel nombre qu’elle voudra ,et on connoîtra de la même manière quel sera le chiffre du quotient de cette division qu’elle aura secrètement effacé.
- On peut encore rendre celte Récréation plus
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- », RÉCRÉATION SJ.
- extraordinaire, en se servant d’un petit cadran sur lequel on aura transcrit les neuf chiffres 1,2,3,4,5,6,7,8, 9 et o, et ajuster à son centre un pivot sur lequel on mettra une aiguille aimantée, et ayant remarqué la somme des ligures qui restent, on placera le cadran sur le papier, de manière que cette aiguillé indiqué le chiffre effacé; il suffira pour cela de reconnoitre lé côté du nord où se dirige d’elle- meme Paiguille, et de poser le cadran sur le papier dans la dirèc-tion nécessaire pour qu elle se tourne vers le chiffre 9 ; ce cadran peut s’appliquer non-seulement à cette Récréation, mais aussi à celte qui I4 précède.
- SEPTIÈME RÉC RÉATION.
- LES NOMBRES MAGIQUES,
- CONSTRUCTION.
- JT'a i T E s faire une boîte A B ( figure première planche première) qui se ferme à charnières» et ait environ neuf à dixpouces de longueur ,sur un pouce et demi de largeur.; qu’elle puisse contenir les dix petites tablettes G , D, E, F, G, H , I, K, L, M, sur lesquelles doivent être transcrits lés chiffres , 1 , 2,3, 4,5, 6,7, 8 , 9 , et o. que celle où est transcrit le zéro, soit collée à demeure sur l’extrémité de cette boîte, et que les neuf-
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- SUR LES NOMBRES. a3
- autres.puissent être changées de place à volonté. .
- Ayez un cadran hexagone (Voyez figure deuxième, :Tpême planche), divisez-le en douze parties égales,;,dont six doivent contenir les nombres go, 4-5,3o, 18, 15, 6, et en outre six autres nombres indifférent quelconques.
- Insérez da 11s le couvercle qui ferme la boîte delà figure première, et vers son extrémité B, un petit barreau aimanté, dirigé de:manière, qu’en posant pe cadran sur l’extrémité de la boîte, l’aiguille aimantée placée à son centre, indique un dçs six pombres ci-dessus,
- E R F E T.
- Lorsque vous placerez ce cadran (figure seconde) sur l’extrémité de la boîte, de manière que l’un ou l’autre de ses six côtés réponde au côté B de la boîte A B (figure première), l’aiguille posée sur ce cadran se dirigeant suivai.t la direction du barreau , indiquera nécessairement un des six nombres go, 45, 3o, 18, i5 ou 6.
- D’un autre côté les chiffres 1, 2, 3,4, 5, 6, y, 8 et g, indiqués sur neuf de ces tablettes, donnant pour la somme de leurs figures le nombre 45, qui se trouve divisible par g, et se trouvant toujours à la suite de ces neuf chiffres un zéro, il est constant que quelque nombre qu’on ait formé (1), il sera divisible par go, et par consé*
- ( r ) Ces neuf chiffres sont susceptibles de 362800 per* ^nutations ou changemens d’ordre.
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- RECREATIONS quent par ses parties aliqnotes45,3o, rÔ, i,5, ét 6 : d’où il suit que de quelque côtéqu’on pose lecadran sur l’extrémité de la boîte, l’aiguille aimarttée amènera un de ces nom bres, lequel <1 ivisera sa ns aucune fraction celui qui aura été formé àvoloùté,et secrètement inséré en cette boîte.
- R ÊCRÉATION.
- On remettra à une personne la boîte et le neuf tablettes sur lesquelles sont transcrits ces neuf chiffres,et on la laissera entièrement maîtresse d’en former un nombre tel qu’elle le jugera à propos; on lui demandera la boîte, et sans l’ouvrir on lui dira que ce cadran va indiquerun nombre qui sera sans aucune fraction celui qu’elle a formé, et on lui en fera faire la division, ahn qu’elle voie par elle-même qu’il a effectivement indiqué ce diviseur, ainsi qu’il a été proposé.
- REMARQUE.
- On peut varier cette Récréation en ne se servant pasducadran, et en demandantquel est le premier et le dernier chiffre inséré dans la boîte ( i ) ; on feindra alors de faire un calcul -qui produise un des diviseurs . ci-dessus , qu’on donnera à cette personne afin qu’elle s’en serve pour diviser le nombre qu’elle a secrètement formé.
- E X E M P t E.
- Si la personne déclare que le premier chiffre est un
- (i)Ce:te demande est pour cacher la méthode dont on se sert pour découvrir le diviseur.
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- SUR LES N O M R R- E S. a5 y, etle dernier un 2,onpourraluidired’additionner ces deux chiffres, et démultiplier leur somme g par S , afin d’avoir à lui donner le produit 4S, pour diviseur du nombre formé.
- Si le premier chiffre est ut? 5 elle dernier un 8, on lui dira de multiplier par 1 o., la différence 3 de ces deux nombres, et de diviser par le quotient 3o, le nombre qui a été formé.
- Si le premier chiffre est un 9 et le dernier un 6, on lui dira de multiplier le premier et le dernier par 3, d’additionner ensemble les deux produits 17 et 18, et de diviser par la somme 45 de ces deux produits, le nombre qui a été formé.
- En fia si le premier etle dernier nombre, tel que 3 et 5, multipliés l’un par l’autre, donuent un des diviseurs i5,on lui dirâ de multiplier ces deux nombres, et de diviser par leur produit le nombre
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- HUITIEME RECREATION. Nommer le produit de deux nombre choisis, et multipliée par une personne, en connaissant seulement be dernier chiffre du produit de
- 3\Æettez dans une des divisions du petit sac dont il a été précédemment qjutestion,une douzaine de petits quarrés de carton, sur chacun desquels vous aurez transcrit le nomb. 78,et dans sa seconde division neuf autres, sur chacun desquelsvous aurez
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- an RÉCRÉATIONS
- écrit les nombres de la progession arithmétique 3,
- G, g, 12, 15,18, «i, 24, et 27.
- RÉCRÉA T I O N.
- Présentez àuneperspnnel’ouverture de çesac où snntinsérés les nombres^,etluireçomrnandezîd’en tirer un seul nombre;changez adroitement l’puverdure du sac, et faites prendre à une autre personne un nombre quelconque dans la seconde division de ce sac: dites-lui démultiplier le nombre qu’elje a choisi, par celui que la première perspnne a pris dans çesac, lequel sera de nécessité un des neuf nombres219,438 ,657,876,1096 , i3i4» i53? 178a et 1971 ( Voyez le problème VI ) , et vous souvenant de tous ces nombres, vous lui direz quel est le produit decette multiplication , en demandant seulement quel en est le dernier chiffre.
- Nota. Cette Récréation demande beaucoup de mémoire, attendu qu’il faut savoir par cœur les dijférens produits ci-dessus; la Récréation, çi-après, faite sur la meme propriété, est beaucoup plus facile,
- NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- Une personne ayant choisi deux nombres, et les ayant divisés l'un par Vautre, lui dire combien de fois le plus grand étoit contenu dans leplus petit,
- PRÉPARATION.
- i-vl ettez dans la première division du sac ci-des-sy.slçs neuf nombres 219, 488,657 * 876, 109^
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- j3ï4> i§33-, *782 etig^r ; dans sa secondp. ie$ poin brçs 73 ; et ayantfait tirer un nombre dans chai çune de ces divisions , faites-les diviser l’un par i’aulre?et demandez queîétoit le dernier chiffre du plus fort de ces deux nombres, lequel vous servira pour savoir quel a été celui des peuf nombres delà progression arithémétique ci-dessus qui a servi de diviseur ; c’est-à-dire ,• que çi c’est un 9, !e nombre 3 a servi dé diviseur, si c’est un 8, c’ est le nombre 6, et ainsi' de suitç en suivant l’ordre renversé deç ho.mbres 1, 2,3,4, 5, 6,7,8 et g,et l’ordre nar turel de la progression arithmétique 3,6, 9, 12, i5, j 8, 24 et 27.
- DIXIÈME RÉCÉATION,
- LE P I Q U E T A C H E VA L.
- I-JE nombre ri qui étant multiplié par les termes de la progression arithmétique 1,2,3, 4,5,, 6, 7, 8 et 9, donnetoujours pour produit deux figures semblables, eçt le principe qui sert à cçtte Récréa-; ti.on.
- 11 zz 33 44 55 66 77 88 99 '
- Peux cavaliers qui voyagent ensemble, ennuyés $$ ch emin qui leur reste encore à faire,imaginent
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- 28 RÉCRÉATIONS un jeu qui puisse leur faire passer le temps plus agre'abiement, et conviennent ensemble de jouer un cent de piquet, à condition que celui qui sera le premier arrivé au nombre ioo auragagné, et sous la condition expresse, qu’en comptant l’un après Fautreon pourra ajouter le nombre qu’on voudra pourvu cependant qu’il soit moindre que n. Afin que le premier qui nomme le nombre puisse arriver à ioo, et que son adversaire n’y puisse pas parvenir, il doitse souvenir desnombres 11, 22, 83, efc.de l’exemple ci-dessus, et compter de façon qu’il se trouve toujours d’une unit é au-dessus de ces nombres, ayant attention de nommer d’abord x, afin que son adversairequi ne peuty ajouter un nombre au-dessus de 10 , ne puisse pas arriver au nombre 12 qu’il prendra alors lui-même, et conséquemment ensuite les nombres ou époques 23,34,45,56, 67,78 et89, à laquelle étanlar-rivé, quelque nombre que choisisse son adversaire , il ne peut l’empêcher de parvenir, le coup suivant, au nombre 100.
- On observe ici, que si celui contre lequel on joue ne connoît pas i’artificéde ce coup, le premier peut (pour mieux déguiser cet amusement) prendre indistinctement toutes sortes de nombres dans les premiers coups, pourvu que vers la fin de la partie il s’emparedes deux ou trois derniers nombres qu’il faut avoir pour gagner. Au reste, cette Récréation ne se fait agréablement qu’avec ceux qui ne commissent pas ce calcul, attendu que celui qui nomme le premier a toujours gagné.
- On peut la faire aussi avec tous autres nombres; alors si le premier veut gagner, il ne faut pas que
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- SUR LE S N OMBRE S. 29 e nombre où l’on doit arriver, mesure exactement e premier auquel on doit atteindre pour gagner, caralors ou pourroit perdre ; mais il faut diviser le plus grand nombre par le plus petit, et le reste de la division sera lenombre que le premierdoit nommer pour être assuré du gain de la partie.
- EXEMPLE.
- Si le nombre auquel on se propose d’atteindre est 3o, et le nombre au-dessous duquel on doit nommer 7; quatre fois 7 faisant 28, le nombre 2 est ceiui que le premier doit nommer d’abord; et alors quelque nombreque nomme l’adversairé, si le premier y ajoute ce qu’il convient pour foi mer celui de7, il parviendra de nécessiléle premier au nombre 3o : celte règle peut servir pour toutes sortes de nombres, en observant exactemu^t toutes les conditions quelle prescrit.
- ONZIÈME RÉCRÉATION.
- L’ADDITIO N PRÉVUE.
- I7/i Maître d'Arithmétique voulant divertir ses Elèves, leur donne une somme, en les prévenant qu'elle est le total de six rangées de quatre chiffres chacune, dont ils poseront trois à leur volonté.
- Il multiplie secrètement 9999 par 3, ce qui produit 29997 » qu’d fad v°ù' à ses élèves, en
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- kg k K c R iî A T I 0 ? ï S
- leur disant de former à leur gré trois rangées de
- quatre chiffres chacune. (147S
- Chiffres choisis par les élèves.. . ; . • . <5+62
- (7E,5
- (8521
- Chiffres ajoutés par le maître. • <4537
- (2174
- Tota l 29997
- Il est aisé de voir que les chiffres ajoutés parle maître, n’étant que lescomplémèns de g, eu égard à Geux choisis par les élèves, le montant de cettè addition doit être le même que celui de 9999 multiplié par 3.
- Nota. Si l’on veut résoudre cette Récréation: avec livres,sols et deniers, il faut alors poser les complémens des deniers à 12 , et ceux des sols à 20, et ajouter par conséquent à l’addition faite à l’ayaaee,3 livres pour les'sols, et 3 sols pour les' deniers.
- Douzième récréation.
- LE CAD R A N.
- Déterminer sur un cadran T heure à laquelle une personne a sercètement choisi de se lever.
- Dîtes à une personne de poser l’aiguille du ca-
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- SUR LES NOMBRES. 3i
- tlran ( figure troisième, planche première ) sur une des heures de ce cadran, et ajoutez-en vous-même le nombre 12 à l’heure qu’elle a indiquée ; faites-lui compter la somme de ces deux nombres, à commencer par l’heure quelle a secrètement déterminé de se lever et en rétrogradant, à compter de l'heure qu’elle a indiquée avee l’aiguille : ilse trouvera alors qu’elle finira de compter précisément à l’heure qu’elle a secrètement choisie.
- Soit le nombreVII, qu’elle à d’abord indiqué sur lè cadran, et IX celle à laquelle elle a choisi dé se lever; dites-lui décompter jusqu’à 19,à commencer du VII, en rétrogradant, et ce nom- , bre tombera alors juste sur IX, qui est l’heurë choisie.
- . Nota. Cette Récréation est aussi simple que facile à comprendre, pour peu qu’on fasse attention qu’en comptant x, et voulant revenir sur ce nombre en rétrogradant on compteroit i3, que sur 2 on compteroit 14; d’où il suit quesion oblige la personne qui a pensé de se lever à neuf heures,' à compter ces 9 nombres sur le nombre 7 , et d’aller en rétrogradant, elle n’a alors que dix heures à parcourir pour arriver à l’heure précise quelle a
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- RÉCRÉATIONS
- TREIZIÈME RÉCRÉATION.
- V É T O I L E MAGIQUE.
- CONSTRUCTION.
- Décrivez sur un cartou de huit à neuf pouces quarrés,les deux cercles concentriques A et B, ( figure quatrième, planche première ); que le cercle B soit divisé en douze parties égales par les points a,b, c, d, e,f,g, h, i, l, m, n; tirez de ces points de divisions, les lignes consécutives af,fm, md,di, ib, bg, gn, ne, el, le,ch, ha, lesquelles formeront par leur assemblage cette étoile.
- A l’extrémité d e chacun des douze angles formés par ces lignes, tracez les petits cercles ou cases indiqués par la figure. Ayez douze jetons d’ivoire ou de carton sur un des côtés desquels vous écrirez les douze nombres d’une progression arithmétique, tels ( par exemple) que 3,6,9,12, i5,18, 21, 24,27,3o, 33,36, ou tout autre quelconque; conservez ces douze jetonsen cemêmeordre, dans une petite boîte en forme d’étui, où ils ne puissent pas se mêler; et observez que le dernier nombre de la progression,qui, dans cet exemple est 36, doit être écrit sur un jeton un peu plus grand que les autres.
- E F F E T.
- Ces douze jetons étant disposés les uns sur l?s autres
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- Sur les nombres. sa
- autres clans cet ordre deproposilion arithmétique, si ou place le jeton sur lequel est écrit le nombre 3 sur un des cercles ou petites cases qui sont à l’extrémité d’un des rayons de cette étoile, et que l’on continue à placer les autres successivement, et suivant la continuité des douze lignes tracées, il se trouvera que le montant de deux nombres quelconques qui se trouvent alors placés dans deux cases voisines, est égal à celui des deux autres qui sont placés dans les deux cases qui leur sont diamétralement opposées.
- RÉCRÉATION,
- Après avoir posé sur la table le carton où esÊ tracée l’étoile magique, ôtez les douze jetons de la boîte ( i ), et étalez-les sur la table sans les déranger; reprenez-lesdans lemême ordre, en mettant les nombres en dessous; faites- les couper comme on coupe an jeu de cartes, jusqu’à ce que vous vous apperceviez qu’on ait coupé à l’endroit où est le jeton qui est un peu plus large, et qui porte le dernier nombre 36 de la progression, aiia que ce jeton se trouvant le dernier, l’ordre de progression arithmétique inscrit sur les douze jefon9 ne se trouve pas dérangé , c’est-à-dire, qu’ils se trouvent tous dans le même ordre qu’ils étoieuten les sortant de la boîte qui les contenoit.
- Proposez ensuite ces deux choses.
- (i) Ces jetons doivent y êti'e déjà rangés dans l’ordre de leur progression arithmétique.
- C
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- 34 K E C 11 E A T I 0 N S
- Premièrement. De placer ces douze jetonsdans les douze cases, et sans connoître les nombres qui v sont transcrits, de façon que les deux nombres "qui se trouveront placés dans deux cases voisines quelconques, étant additionnés ensemble, donnent un montant égal à celui desnombrestranscrils sur les deux jetons qui sout dans les cases diamétralement opposées.
- Secondement. Avec la convention expresse de n’avoir pas la liberté de placer un jeton sur une case lorqu’il s’en trouvera un placé à l’extrémité de la ligne opposée.
- Alors montrant avec le premier jeton, l’on suppose ici la case y, pour faire voir qu’elle est vide, vous conduirez ie jeton le long de la ligne f a, et le placerez à la case a ; prenant ensuite le second jeton, et montrant la case m, vous le conduirez le long de la ligne mf. et le placerez à la case f ; vous continuerez de même allant dedkm, d'i à d, de b ki, de g à b , d’rc à g, à'e à nt d7 à c. dee à/, d’A à c, et placerez enfin le dernier jeton à la case restante c, le tout comme le désigne suffisamment la figure quatrième delà planche première.
- Vous retournerez ensuite tous les jetons pour : faire voir que tous les nombres qui y sont inscrits j se trouvent placés dans l’ordre que vous avez proposé.
- AUTRE RÉ CRÉATION en changeant de \ jetons.
- Si au lieu de vous servir des nombres d'une pre- j
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- SUR LES NOMBRES. 85 gression arithmétique, vous employez ceux d’une progression géométrique , le produit de la multiplication des deux nombres qui se touchent, sera alors égal au produit de la multiplication des deux nombres opposés.
- Nota. On peut se servir également d’une étoile divisée en huit parties ; mais alors il faut, dans l’ordre des jetons, mettre le cinquième terme de la progression , soit arithmétique, soit géométrique , à la place du premier, et le premier à la place du cinquième.
- QUATORZIÈME RÉCRÉATION.
- LES TROIS BIJOUX.
- On présente à trois différentes personnes, trois bijoux, en leur laissant la liberté d’en choisir chacune un secrètement et à leur volonté , et on leur propose de déterminer, après quelques opérations, celui que chacune a caché.
- Soient les trois bijoux , une bague, une tabatière et un collier ; désignez-les mentalement par ff,c,i,de même que les trois personnes. Ayez vingt-quatre jetons,donnez-en un à la première personne aj deux à la seconde person e ; tr.,is
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- 36 RECREATIONS
- à la troisième personne /, et mettez sur la labié es dix-huit jetons qui vous restent ; vous e'tant caché à l’eo irf, proposez que celui quia la bague prenne auiant de jetons qu’il en a; que celui qui a la tabatière prenne le double de ce qu’il a de jetons,-et enfin que celui qui a pris le collier en prenne le quadruple; paraissez ensuite , et jetant un coup- d’œil s'ur les jetons qui restent sur la table, remarquez-en le nombre.
- Il n’en doit rester que r, 2,3, 5, 6, ou 7, qu’il faut rapporter aux syllabes du vers qui suit :
- 123567
- Par fer-César jadis-devint-si grand-Prince
- Il faut ensuite faire attention que s’il n’est resté qu’un jeton , les deux syllabes par fer désignent que la première personne a la bague à laquelle ou a attribué la lettre c, et la seconde la tabatière où l’ona attribué la lettres,et que par conséquent la troisième a le collier : demême s’il en est resté 6, les deux s^llabesw^Tu«(idésignentque lapremière personnea le collier auquel onaattribuéla lettre/, et la seconde la bague à laquelle ou attribue la lettre a, etc.
- Nota. Les trois bijoux ne pouvant être partagés que de six différentes manières, et chacune d’elles changeant le nombre de jetons qui doivent être pris.par ces trois personnes, il en résulte que les chiffres qui restent sur la table , doivent être aussi de six dilfirens nombres. Le vers indiqué, et les lettres qui désignent ies personnnes^ ne servent que pour soulager la mémoire, et faciliter à de-
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- SUR LES NOMBRES. 37 viner promptement qui sont ceux qui ont caché ces trois objets.
- QUINZIÈME RÉCRÉATION.
- Nommer à une personne le nombre gu elle a pensé.
- ^près avoir proposé à une personne de penser’ un nombre à son gré,on lui dit de le doubler, d’y ajouter 4, et de multiplier ensüite le tout par 5 : on luifaitde nouveau ajouter 12 àcedernier produit, et multiplier tout par xo;on lui dit enfin d’ôter de ce dernier total 320, et on lui demande après ces opérations le nombre qui reste, dont retranchant les deux derniers chiffres, le nombre qui les précède est celui que cette personne a
- Nombre pensé . . ...........«.............. .7
- Double....................................14
- Auquel ajoutant 4 ; le total est........itj
- Multipliant 18 par 5, il vient au produit.go
- •Auquel ajoutant 12, le total est.......joz
- Lequel multiplié par iq produit. ..... .1020
- Duquel ôtant ......................... 320
- Reste 700
- En retranchant les deux dernières figures .7 qui les précède est le nombre pensé.
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- RÉCRÉ ATI0 N S
- SEIZIÈME RÉCRÉATION.
- Nommer à une personne deux nombres qu’elle
- Pe e m i e re M E NT. Fait es multi plier T un par l’autre les deux nombres pensés.
- Secondement. Faites multiplier la différence des deux nombres par le plus grand.
- Troisièmement. Faites ajouter ce dernier produit à celui des deux nombres pensés.
- Demandez ce qui en résulte pour en extraire la racine quarrée, qui sera alors le plus grand deces deux nombres.
- Pareillement pour avoir le plus petit nombre, faites-le multiplier parla différence des deux nombres ; faites ôter ce produitde celui des deux nombres ; et la racine quarrée de ce qui en résultera sera le plus petit des deux nombres pensés.
- Soient les deux nombres pensés 4 et 7.
- Leur produit...........................; . . .28
- Leur différence 3, multipliée par le plus
- grand 7................................21
- Lesquels ajoutés ensemble , donnent pour.
- Dont la racine quarrée et 7, c’est - à - dire, le
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- SUR LES SOMBRES. 3y
- plus grand des deux nombres pensés.
- Soient de même les deux nombres pensés
- 4 et 7.
- Leur produit..................................28
- Leur différence 3 , multipliée parle plus
- Lequel étant soustrait du premier produit,
- reste.........................................16
- Dont la racine quarrée 4, indique le plus petit de ces deux nombres.
- Nota. Il est aisé de voir par l’exemple ci-dessus, que pour découvir le plus grand des deux nombres, on a cherché par deux multiplications un produit semblable à celui du plus grand nombre multiplié par lui-même, afin d’en extraire la racine quarrée; et que pour trouver le plus petit nombre on a soustrait du produit des deux nombres, celui de leur différence, afin d’avoir le quarré du plus petit.
- DIX-SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- Nommer à une personne le nombre qu’elle a pensé , sans lui faire aucune question.
- OPÉRATION.
- ON propose à une personne de choisir secrètement et à volonté un nombre quelconque depuis 1 jusqu’à 15 ; et son choix étant fait, on lui fait faire l’opération suivante.
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- 4o RECREATIONS
- Prenez un nombre, ajoutez i. g
- Triplez le tout.
- Epoque. Prenez la moitié de ce triple. j Triplez cette moitié.
- 2e Époque. Prenez la moitié de ce triple. j Triplez cette moitié.
- Se Epoque. Prenez la moitié de ce triple.
- 4® Époque. Prenez la moitié de cette moitié, 1 Cette opération de calcul présente quatre e'po- j ques où l’on fait prendre les moitiés; les trois premiè- jj
- ressont représentées à la mémoire par l’un des huit 1 mots latins ci-après : chacun de cés mots est com- I posédetroissyllabes;cel!esoùsetrpuvela voyelle , j indiquent les époques ( i )où l’on n’a pu prendre la p
- moitié sans qu’il se trouve une fraction, et où celui • qui fait cette Récréation, doit avoir attention de S1 faire ajouter x au dividende. La quatrième époque |
- indiquelequeidesdeuxnombresattribués à chacun §
- de ces huit mots latins, a été choisi.
- Si l’on a pu prendre à cette quatrième époque la moitié sans fraction , le nombre choisi est dans la première colonne; si au contraire il s’est trouvé une fraction, le nombre est dans la seconde co-
- Mots latins, et nombres qui leur sont attribués. Mots. iere colonne. 2e colonne.
- Mi-se-ris ..... 8
- ( i ) Ces époques sont différentes dans Ions les nombre* gu ou a pu choisir, et servent a les faire recopaoître.
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- 4*
- SUR LES NOMBRE S.
- Ub-tin-git d IV/- mi- mn 2 • 9
- In-fer-nos .... 4 . 12
- Or-di.-n.es i3 . 5
- Tî-mi-di. . . , . . 6 . . 14
- Te-ne-ant. . . . . i3 • • 7
- EXEMPLE.
- On suppose ici qu'on ait secrètement choisi le
- nombre 9.
- Nombre supposé choisi • • • 9
- Total . . 10
- Triplant ce nombre, le produit sera. .
- En en prenant moitié, reste . . i5
- Triplant cette moitié, le produit sera. . 4S
- En*en prenant moitié ( 1 ), reste. . . . . . 23
- Triplant cette moitié, le produit sera. . . 6g
- En en prenant moitié f2 ),reste . . 35
- Prenant enfin la moitié de cette moitié ( 3 ),
- ( i ) On fait ajouter i à ces 45 , ce qui donne 46, dont la
- ( 2 ) On fait encore ajouter 1, ce qui donne 70, dont b moitié est 35.
- ( 3 ) Qa fait ençore ajouter 1, etc.
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- 42 récréations
- Pendant qu’on fait cette opération, on remarque qu’à la seconde et troisième époque on a été obligé d’ajouter i pour éviter les fractions, et que par conséquent le met ob-tin-git, dont les seconde et troisième syllabes sont formées par un z, indique d’abord ( suivant la table précédente ) queles nombres i ou 9 ont été choisis ; et faisant attention qu’on a pu prendre la dernière moitié sans fraction , on conclura que le nombre 9 qui est attribué dans la seconde colonne, à ce mot obtingit, est celui qui a été choisi.
- Lorsque par hasard la personne choisit le nombre 13, il ne se trouve aucune fraction aux quatre époques, et cette Récréation, déjà fort agréable, 4e devient alors encore davantage.
- DIX-HUITIÈME RÉCRÉATION.
- Deux dés étant jetés sur une table, en deviner les points sans les voir.
- Dites à celui qui a jeté les dés, d’ajouter cinq points au double du nombre qu’a amené l’un de ces dés, et de multiplier ensuite le tout par ce même nombre 5. Faites-lui ajouter à ce produit le nombre des points de l’autre dé ; demandez-lui ensuite à quoi montent tous ces points ; retranchez-en vingt-cinq,c’est-à-dire ,1e quar rédunombre 5, et il vous restera alors deux chiffres ou figures, dont
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- SUR LES NOMBRES. 43
- celle que désigne les dixaines indiquera le point du premier dé, et l’autre qui se trouve à la place des imités, indiquera celui du second.
- Soient les points 2 et 6 qui ont été amenés.
- Dont le double du premier est.......... 4
- Faites-y ajouter....................... 5
- Somme......... 9
- Laquelle multipliée par................ 5
- Produit............................ 45
- Ajoutez-y le nombre des points du
- second dé. ............................ G
- La somme sera........................ • • 5i
- Soustrayez-en....................... 2.')
- Reste.............Ig
- Dont les deux figures 2 et 6 expriment les points des deux dés.
- Nota. Il est aisé de voir que cette opération produit la même chose qua» si on avrit multiplié le point du premier dé 2 par 1 o , pour avoir ce même point au rang des dixaines, et qu’on ait placé le second point 6 au rang des unités.
- DIX-NEUVIÈME RECREATION. Trois des ayant étéjetés sur une table, et étant, rangés par ordre, deviner les points de chacun d’eux•
- Faites prendre le double des points du premier
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- 44 RÉCRÉATIONS
- dé à gauche, et y ajouter 5 ; dites qu’on multiplie ensuite le tout par 5, et qu’on joigne à ce produit le nombre des points du dé du milieu;, a^ant fait multiplier le tout par io, faites joindre à ce produit le point du troisième dé; faites enfin sous-: traire de tout ce total, le nombre 200, et les chiffres qui resteront après cette soustraction, désigné-, ront les points des trois dés qui ont été jetés sur la, table.
- EXEMPLE.
- Soicntles points 2,6 et 4, qu’ont amènes les trois dés jetés sur la table, qui sont inconnus à celui qui fait cette Récréation, et qu’il s’agit de découvrir
- au moyen du calcul ci-après,
- Obdre et points des dés 4. 6. 2.
- Double du premier dé. .......... . §
- Nombre ajouté....................... 5
- * Total.......... i3
- Lequel multiplié par......... 5
- Donne pour produit.................... 65
- Nombre des'points du dé du milieu... 6
- Total.......... 71
- Lequel multiplié par................. jq
- Donne pour produit.................. 710
- Auquel ajoutant le point du troisième dé. . a.
- Vient au Total. .... 713.
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- SUR LES NOMBRES.
- "Duquel ôtant..................t . 260
- Reste.......462
- Ces trois chiffres restans 4, 6, 2, de'signent les points de chacun des trois dés jetés sur la table, et l’ordre dans lequel ils doivent se trouver rangés.
- VINGTIÈME RÉCRÉATION.
- LE JEU DE L’ANNEAU.
- Une personne inconnue entre.plusieurs ayant cache' une bague, découvrir la main, le doigt et la joiptUre où elle Va placée.
- OPÉRATION.
- P aites doubler par une personne le rang de Celle qui a pris la bague, et dites qu’on ajoute 5 à ce nombre.
- Faites ensuite multiplier cette somme par 5 et y ajouter iô.
- Faites ajouter 1 àce dernier nombre si labagtte est dans la main droite, ou 2 si elle est dans la main gauche, et multiplier le tout par 10.
- Faites joindre à ce produit le nombre du doigt; ( c’est-à-dire 1, pour le pouce) et multiplier le tout par 1 0.
- Faites-y encore ajouter le nombre de la jointure, et en outre le nombre b5.
- Demandez qu’on vous remette cette dernière
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- 4Ç RECREATIONS somme, et ôtez-en 3535; le restant se trouver^ composé de quatre chiffres, dont le premier indiquera le rang où est placée la personne; le second, la main droite ou la gauche; le troisième, le doigt, et le quatrième, la jointure.
- X E M P h E.
- En supposant que la troisième personne a mis la bague à la seconde jointure du pouce de sa main gauche.
- Doule du rang de la troisième personne ....... 6
- "Nombre à ajouter ..................................... 5
- Vient au total...................................... il
- Lequel étant multiplié par. . . . ,.................. 5
- Vient au produit.......................... . . . 55
- Auquel il faut ajouter............................... io
- Le nombre de la main gauche...................... 2
- Vient au total..................................... . 67
- Lequel étant de nouveau multiplié par............ 10
- Vient au produit.................................. 670
- Auquel joignant le nombre du pouce................... . 1
- Vient au total ................‘................. 671
- Lequel étant aussi multiplié par...................... 10
- Vient au produit................................... 6710
- Auquel joignant le nombre de la jointure......... 2
- Et en outre........................................... 35
- Le Total se trouve............. 6747
- Duquel ôtant...................................3535
- Reste........................3212
- Dont le trois désigne la troisième personne, le 2
- la main gauche, et l’i le pouce, le 2 la seconde jointure.
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- SUR LES NOMBRES. 47
- DES ANAGRAMMES.
- Ou entend par anagrammes, un ou plusieurs mots formés et composés exactement detoutesles lettres d’iü ou de plusieurs autres mots ( 1 ).
- L’anagramme que l’on cherche est heureusement découverte quand le moi produit par la permutation des lettres, a beaucoup derapportà celui surlequel il a été composé. Il faut beaucoup de patience pour les découvrir, et onn’y parvientqu’après avoir tâtonné fort long-temps; le plus court estde transcrire sur différentes cartes toutes les lettres du mot qu’on veut réduire en anagramme, et de chercher ( en les changeant de place dans tous les sens ) à leur faire former quelques autres mots, ce qui n’est pas toujours facile, et très-souvent même impossible : on parviendrait, il est vrai, à les trouver toutes, en formant le nombre entier despermuta-
- ( 1 ) Le mot romaestpar conséquent l’anagramme du mot
- Scaglier a composé le vers suivant qui ) si on en excepte les voyelles el quelques consonnes, qu’il a été forcéde répéter plusieurs fois ) forme l’anagramme de toutes les lettres de falphabet.
- Vix phlegeton Zephyri, quieres modoflabra mycilfo'
- Et en français.
- Qui, flamboyant, guida Zéphyre sur ces eaux.
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- 48 RÉCRÉATIONS
- tions, dont le nombre des lettres du mot qu’ori veut réduire eu anagramme est susceptible ( i ) ; mais ce travail long et rebutant ne pourrait avoir lieu que pour des mots qui ne seraient composés que de cinq à six lettres au plus, ceux qui sont d’un plus grand nombre, formant une trop grande quantité de permutations, pour espérer d’en jamais sortir.
- VINGT-UNIÈME RÉCRÉATION,
- Anagramme du mot Uranie.
- PRjÉP. ARATION,
- Le mot Uranie étantsusceptiblede plusieurs anagrammes, tellés que navire, venari, au rien, en vrai, au rein ; ravine, avenir, etc., on peut former
- sur ces mots les questions suivantes.
- Le nom d’une des Muses ? Uranie.
- En latin , chasser ? . venari.
- A quoi connoît-on les petits maîtres ? .. au rien. Où souffre un homme couché ? ..... au rein. Comment faut-il peindre les choses aux Gx-ands ?
- en vrai.
- Que franchit-on avec un bon cheval ?.. ravine. Qu’est-ce que nous ignorons tous ?.... avenir*.
- ( x ) Un mol de six lellres peut êlre permuté de 6040 manières différentes, et un de sept lettres de 40320.
- Les
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- SUR LES NOMBRES. 49
- Les sept questions ei-dessus doivent être trans-'crîtes séparément sur des cartes blanches ; et connu e il est mieux d’avoir une vingtaine de cartes pour faire celle Récréalion, on transcrira d’autres questions à volonté sur le restant,sans s’embarrasser qu’ elles aient rapport ou non à aucune des réponses ci-dessus.
- On désignera aussisur vingt-quatre autres cartes les lettres del’alphabet, et on placera au milieu du jeu, les six d’entr’eljes qui doivent former le mot Uranie, sans qu’ elles désignent par leur ordre aucun des mots ci-dessus; on aura seulement attention que la dernière de ces six cartes soit un peu plus large que les âutrès, afin de pouvoir connoître facilement, au tact, en quel endroit du jeu elles se trouvent placées; on observera aussi la même chose pour les sept questions ci-dessus.
- RÉCRÉATION.
- On fera voir à découvert le jeu où sont les vingt-quatre lettres de l’alphabet, que l’on pourra même faire couper à plusieurs reprises, en sorte cependant que la carte large ne se trouve pas dessous; et alors on présentera adroitement le jeu à une personne, en lui faisant prendre ces six cartes(1), et lui disant de les tenir cachées; on montrera er.-suiteàune autre le jeu où sont écrites les quet-tions, et on lui en fera prendre cinq ou six çarte
- (1) Pour faire prendre ces six cartes, on les fait paraître de préférence, et si la personne ne les prenoit pas toutes, on ‘engagera sans affectation à en prendre davantage.
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- 5o
- RECREATIONS
- en le lui présentant adroitement à l’endtoit où ont été rangées de suite toutes celles auxquelles répondent les différentes anagrammes du mot Uranie ; lorsqu’elle les aura en main, on lui dira d’en choisir librement et secrètement une, et de rendre les autres qu’on remettra aussi-tôt dans le jeu; on fera voir ensuite que les six lettres que la première per-sonnea choisies, peuvent être rangées de façon à former la réponse à celte question,et montrant le jeu qui les contenoit toutes, on fera remarquer quelques-unes des questions auxquelles ces six lettres ne peuvent répondre, afin de faire entendre, que, si on avoit pris une d’elles, la réponse n’au-roitpu alors se trouver juste (i), et faire paroître cette Récréation plus extraordinaire.
- AIR E,
- C O R O L L
- On peut, en se servant de la manière de préparer la Récréation ci-dessus, en exécuter une autre sans se servir de lettres, en mettant à leur place plusieurs mots qui puissent séparément répondre aux même questions; cela sera d’autant plus agréable, qii’on évitera par-là l’embarras d’assembler des lettres pour en former un mot; l’exemple -ci-
- (i) Il est despersonnes quiexécutant ces sortes de'Récréa- | fions, veulent faire accroire sérieusemeut qu’elles ont le don de déterminer la personne à qui elles remettent la question, à choisir celte à laquelle répondent les six lettres qui ont «té tirées dans le jeu, II. faut être bien sûr de la crédulité de ceux devant lesquels on fait cette Rééréation, pour s’ayahcer jusqu’à ce point ,et je crois qu’il convient mieux ne pas filtre une supposition aussi absurde.
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- SUR LES NOMBRES. St dessus suffira pour faire connoître cetteRécréation.
- QUESTIONS. RÉPONSE. '
- Qu’est-ce
- qui vole sans avoir des
- Qu y a-t-il de plus à l’homme ?........
- Qu’est-ce qui nous venge de nos ennemis ?..........................
- Cl Amour.
- Qu’est-ce qui passe commel’e'cl air?/^Temps.
- (La Foudre.
- Qu’est-ce qu’un peintre ne peindre en vrai ?.........
- VINGT-DEUXIÈME RÉCRÉATION.
- Vingt-quatre mots transcrits sur des cartes, ayant été donnés à une personne, découvrir celui d’entéeux qu’elle a choisi.
- PRÉPARATION.
- Transcrivez sur autant de cartes les vingt-
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- Si RÉCÉATIONS quatre mots contenus dans la table ci-après, et indiquez exactement sous chacune des lettres dont ils sont composés, les nombres i jusqu’à g, conformément àl’ordre de ces mêmes chiffresplacés sous les neuf lettres d’un mot que vous puissiez facilement retenir , et dans les lettres duquel puissent se trouver tous ces difierens mots.
- exemple.
- Soit le mot Arcliemino, sous lequel vous avez placé les nombres x jusqu’à g ainsi qu’il suit.
- 12345678g
- TABLE.
- Soient les vingt-quatre mots ci-après qui sont composés des lettres du mot ci- dessus.
- Rome. Nancy. Roche
- 2945 8 1 8 3 7 29 3 4 5;
- NÉ ROM.
- 8 5 2 9 8 1 2 3 4 S 2 3 1 5 8
- Chien. Hymen.
- 34728 89798 476 5 8
- Me ni n Héron
- 6^878 45298 8 5 2 i3
- Nice. Coche Aire.
- 8 7 3 5 3 9 3 4 5 1725
- Raon. Ch F. MIN Maçon.
- 2x98 345 678 6 1 3g 8
- Cm rm in: Ch 1 non. Orme.
- 3 1 j 67 8 3 47898. 9*65
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- SUR LES NOMBRES. 53 A n nz e. Crin. Mer
- ia65 3378 652
- Récréation qui se fait avec ces vingt-quatre mots.
- Donnez ces vingt-qnatre mots à une personne, et après lui avoir laisse la liberté d’en choisir secrètement un à son gré, demandez-lni de combien de lettres il se trouve formé, afin de savoir si leur nombre est pair ou impair.
- Si le mot qui a été choisi est un nombre pair , c’est-à-dire, qu’il soit de quatre ou de six lettres, dites à cette personne d’ajouter ensemble les nombres qui se trouvent transcrits au-dessous de la première et de la seconde lettre du mot qu’elle a choisi, et de vous en dire la somme ; demandez-lui de même celle des nombres qui sont sous la seconde et troisième lettre, de ceux qui sont sous la troisième et quatrième, ainsi de suite, si le mot est composé de six lettres, en finissant par lui demander la somme des deux nombres placés sous la seconde et la dernière lettre; et ayant écrit toutes ces sommes dans l’ord re ci- dessus, ôl ez des sommes de tous ceux qui se trouveront être placés dans les lieux pairs, celles de ceux qui se trouveront dans les lieux impairs à l’exception de la première, et alors la moitié de ce qui restera, sera le nombre qui doit être placé sous la seconde lettre du mot qui a été choisi, par le moyen duquel on pourra très-facilement connoître tous les au très; attendu que si on ôte ce premier nombre connu de la première somme, le reste sera le nombre placé sous la
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- 54 RECREATIONS première lettre; et si on l’ôle de la troisième, le restesera pareillement le nombre place' sous la troisième lettre; lequel nombre étant ôté à son tour de la troisième somme, donnera le nombre placé sous la quatrième lettre et ainsi de suite ; d’où il suit que connoissant ces nombres et leur ordre, et se resouvenant du mot ^irchemino ci-dessus, 'on pourra annoncer quel est le mot choisi.
- EXEMPLE.
- Soit le mot Rome, qui a été choisi, sous les lettres duquel sont, suivant la table ci-dessus, les nombre 2,9, 4 et 5.
- Pairs. Impairs.
- La somme des deux nombres 2 et 9 est. Il
- Celle des deux nombres 9 et 4 est. i3
- Celle des deux nombres 4 et 6 est. 9
- J£t celle des deux nombres 9 et 5 placés sous la seconde et dernière lettre est. 14
- 27 20
- Otant delà somme 27 des deux nombres i3 et 14 placés dans les lieux pairs, celle y placée dans le lieu impair, reste 18 dont la moitié g est le nombre placé sous la seconde lettre, au moyen duquel on trouvera les autres nombres comme il a été dit ci-dessus, et par conséquent le mot Rome, qui a élé choisi.
- Si le mot choisi est composé d’un nombre de lettres impair, on le connoîtra en cette sorte.
- Dites à ce! ! e personne de vous accuser la somme
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- SUR LES NOMBRES 55 des deux n ombres placés sous la première et seconde lettre de ceux placés sous la seconde et troisième, sous la troisième et quatrième, sous la quatrième et cinquième, et celle des nombres placés sous lapre-mière et dernière lettre, et ayant écrit ces sommes par ordre, ôtez toutes celles quiserontdans les endroits pairs , de celles qui seront dans les lieux impairs , et la moitié du reste sera le nombre placé sous la première lettre du mot choisi, au moyen duquel on connoîtra le nombre placé sous la seconde lettre, en soustrayant ce nombre, et ains i de suite jusqu’au dernier nombre.
- EXEMPLE.
- 'Soit le mot Néron, celui qui a été choisi sous les cinq lettres duquel se trouvent les nombres 8,5,2,9 et 8.
- Pairs, lmp.
- La somme des deux premiers nombres 8 et 5 est. i3
- Celle des deux nombres 5el a est. 7
- Celle des deux nombres 2 et 9 esl. Il
- Celle des deux nombres 9 et 8 est. iy
- Et celle du premier et du dernier nombre 8 et 8
- Otant la somme 24 des deux nombres pairs 7 et 17,de celle 40 des trois impairs i3, 11 eti6,reste 16, dont la moitié 8est le nombre placé sous la première lettre,lequel étant ôtédeia somme i3 des deux premiers nombres, donnera 5 pour cell§__ placée sous la seconde lettre, et ainsi de sujt&îS-'
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- RÉCRÉATIONS
- OBSERVATION.
- On peut transcrire les sommes que la personne accuse, afin d’ajouter ensemble celles qu’il convient, et faire ensuite la soustraction: mais lorsque les mots ne sont composés que de trois ou quatre lettres, il est facile de faire cette opération de mémoire, ce qui paroîtra alors plus extraordinaire. A l’égard du mot qui sert de guide, et sous lequel sont les neuf chiffres, il est très-facile de s’en sou-
- VINGT-TROISIÈME RÉCRÉATION.
- Dix lettres transcrites de côté et d'autre sur cinq tablettes, qui peuvent exprimer quantité de mots différens, ayant été secrètement renfermées en une boîte, découvrir celui de ces mots qu'on a volontairement forme
- CONSTRUCTION.
- Faites faire une boîte ABCD très-basse, et fermant àcharnières,d’environ dix pouces de longueur, sur deux pouces et demi de large, et ayez cinq petites tablettes de bois minces et légères,qui puissent laremplir( voyez figure première, planche deuxième ).
- .Décrivez un cercle sur chacune de ces cinq tablettes, et divisez le en dix parties égales; creusez sur chaque tablette les rainures a,b)c.ld,e,çt
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- SUR LE S NOMBRE S. 57
- qu’elles soient disposées, eu égard aux divisions faites sur ces tablettes, comme il est indiqué en cette même figure première.
- Logez daus chacune de ces cinq rainures, un petit barreau d’acier bien aimanté, dont le nord soit placé comme l’indique aussi cette même figure; couvrez ces rainures d’un petit carton très-mince, et transcrivez-y les cinq lettres du mot Hymen.
- Retournez ces cinq tablettes, et les ayant couvertes de carton de l’autre côté, écrivez-y les cinq lettres A,o,c,u, R, dans l’ordre indiqué par la figure deuxième, même planche.
- Ayez une lunette magnétique, semblable à celle décrite au commencement du premier volume de cet ouvrage, au fond de laquelle il y ait un petit cadran divisé en dix parties (voyez figure troisième , même planche ) dans chacune desquelles soient indiquées les dix lettres ci-dessus,eu égard aux différentes directions, que les barreaux aimantés contenus dans les tablettes, peuvent donner à l’aiguille qui y est contenue, lorsqu’elle se trouve placée au-dessus de chacune des tablettes; ayez aussi attention de marquer sur ce cadran, par une petite flèche a ,1a position dans laquelle vous devez tenir cette lunette, afin que l’aiguille qui y est contenue,se dirige exactementsur l’indication de chacune de ces dix lettres.
- EFFET.
- Lorsque vous poserez la lunette magnétique an-dessus de la boîte,à l’endroit au-dessous duquel eït placée une des tablettes, de manière que la
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- 58 RECREATIONS flèche qui est tracée se trouve exactement tournée du côté de la charnière de cette boîte , l’aiguille aimantée qui est contenue en cette lunette, indiquera la même lettre que celle qui a été transcrite sur cette tablette. Ce même effet aura aussi lieu quoiqu’on ait retourné cette tablette,ce qu’il est très-aisé de comprendre par la construction en-r seignée ci-dessus.
- récréation qui sefait avec ces lunettes.
- On donnera à une personne la boîte et les cinq tablettes, en lui observant qu’elle a la liberté de former avec las dix lettres qui y sont transcrites, une grande quantité de mots entre lesquels elle en peut choisir un à son gré ; lorsqu’elle aura formé secrètement un mot à sa volonté, et qu’elle aura rendu la boîte bien fermée, on regardera successivement avec la lunette, et par-dessus le couvercle de cette boîte, quelles sont celles qu’indique l’aiguille sur le cadran qui y est renfermé; et on lui nommera le mot qu’elle y a secrètement formé.
- Nota. On peut, si l’on veut, pour varier cette Récréation, avoir une autre boîte, où on ne puisse mettre quequa'rede ces lettres, et donner néanmoins les cinq tablettes, afin que la personne puisse former un mot de quatre lettres, en réservant secrètement par-devers elle une des tablettes, et on fera de même cette Récréation, en .-Oservant delà même lunette. Si on ne peut pas se servir d’une seconde boîte, on partagera celle qui contient les tablettes, en cinq parties, par
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- SUR LES NOMBRES. 5g
- des petits réglets de bois, afin qu’on ne puisse pas, en plaçant seulement quatre tablette», déranger leur position.
- Difjérens mots qui peuvent être formés par ces cinq tablettes.
- ' Hymen A Nîme. En mai. Amour. Océan. En ami.
- Chien. Roche. Caire.
- Manie. Icare. O cher!
- Carie. Aimer. Acier.
- A Rome. Marie. Hémon.
- Chine. Amien. Maire.
- J) jfère ns mots qui peuvent être formés par quatre. tablettes
- Mien. Meri. Orme.
- Mine. Cône. Nîme.
- Amer. Emir More.
- Cire. Nemo Raie.
- Rome. Rime. Amen.
- Amor. Rom a. Orarn.
- Aime. Mare. Cher.
- VINGT-QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- L E S D I X CHIFFRES.
- PRÉPARATION.
- ^istte Récréation peut être construite sur le
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- 60 RÉCRÉATIONS
- même principe que la précédente, excepté qu’au lieu de dix le!ires, on doit porter sur les deux faces des tablettes, les dix chiffres i ,2,3, 4,5, 6,7.8, 9, o , en observant l’ordre indiqué sur les figures quatre et cinq, planche deuxième, où le tout est suffisament détaillé.
- On remet à une personne les cinq tablettes et la boîte, en lui laissant la liberté de former secrètement avec elles le nombre qu’elle desire; et en regardant avec la Innette magnétique au travers de la boîte, on lui nomme le nombre qu’elle a renfermé.
- Nota. Cette Récréation étant, quant à la disposition des tablettes et de leurs barreaux, semblable à la précédente, on n’a pas cru qu’il fût nécessaire d’en donner ici une plus ample description ; les figures quatre, cinq et six de la planche deuxième, étant suffisantes pour la bien concevoir, on ajoutera seulement que l’on peut former avec les dix chiffres indiqués sur les deux faces de ces cinq tablettes, 7440 nombres différens.
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- DES PROGRESSIONS
- 61
- DES PROGRESSIONS
- ARITHMÉTIQUES.
- Ofjentend par progression arithmétique une suite de nombresappelés termes qui augmentent succès* sivement d’une même quantité, comme i, 2,3,4, 5,6 et 7, etc. où la quantité excédente d’un terme à l’autre est toujours 1 ; ou tels que les nombres 3, 6, g , 12, i5, etc. où elle est toujours 3, et ainsi des autres.
- La principale propriété de foutes les progressions arithmétiques est telle, que de trois termes qui se suivent, comme 12 , i5, et 18, la somme 3o des deux extrêmes, est toujours égale au double du terme moyen i5;etque dé*quatre termes continuels, comme 8,12,16 et 20, la somme 28 des deux extrêmes est toujours égale à celle des moyens 12, et 16.
- Ce rapport a également lieu dans une grande continuité de termes, dans le cas où l’on compare les deux extrêmes avec les deux moyens qui en sont également éloignés ; d’oùil suit que si la multitude des termes est impaire, la somme des deux extrêmes est toujours le double du moyen; et si la multitude est paire , elle est égale aux deux
- H resuite de cette propriété que lasommede tous les termes d’une progression arithmétique est égale à celle des deux extrêmes multipliés par la moitié
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- 62 DES PROGRESSIONS
- du nombre de tous ces termes, et que conse'quem' ment si l’on veut trouver la somme de tous les termes d’une progression arithmétique composée de huit termes 3, 7, 11, i5, 19, z3, 37 et 3i, il faut alors multiplier parle nombre huit de leur multitude la somme 34 des deux extrêmes 3 et 31, et la moitié i36 de leur produit 272 sera le montant de tous les termes de la progression.
- Si dansune proportion arithmétique on connoît le produit de tous les termes dont elle est composée, et qu’on connoisse en outre son premier terme et le nombre de leur multitude, on connoîtra tous les termes en découvrant l’excès en cette sorte.
- EXEMPLE.
- Soitla somme donnéedestermes 270, lenombre de leur multitude g, et que le premier terme connu soit 5 ; on divisera alors par le nombre de leur multitude g le double 5^o du montant 270 de tous les termes, et on ôtera du quotient 60, le double 12 du premierterme donné 6. On divisera ensuite -.e nombre restant 48 par le nombre des termes diminué d’une unité, c’est-à-dire, dans cet exemple par 8, et le quotient 6 sera l’excès qu’on cherche, leqiîel éîantajoutéaupremiernombredonnég, on aura 12 pour le second terme, 18 pour le troisième, etainsi de suite pour tous les autres.
- Si on connoît la somme des termes, le nombre d e leur multitude, et l’excès, on trouvera le premier terme, et par conséquent tous les autres, comme il suit.
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- ARITHMÉTIQUES. 63
- EXEMPLE.
- SoitIasotnmedesterraesdonnés8o, 8 le nombre de leur multitude, et que l’excès soit z ; divisez ie double i6ode la somme 8o des termes parlenom-bre 8 de leur multitude,,-çt ôtez du quotient 20, autant de fois l’excès 2,quelenombrede multitude donné contient d’unités, moins une; savoir, dans cet exemple, 7 fois qui font 14; et la moitié 3 du resle 6 sera le premier terme, auquel ajoutant l’excès donné 2, on aura 5 pour le deuxième terme, 7 pour le troisième, et ainsi des autres.
- Si on connoît le nombre des termes, le premier terme et l’excès, on connoltra en cette sorte le montant de tous les termes.
- EXEMPLE.
- Soit 6 le nombre des termes „ celui du jwemrer terme 4, et-l’excès 3. Multipliez l’excès Spar-leaoci-bre des termes, moinsune unité, c’est-à-dire, dans cet exemple, par 5, et ajoutez au produit 15 ledor.-ble 8 du premierterme4; multipliez ensuite le total 2^ parla moitiés du nombre des termes, et le produit 6g sera celui de tous les termes.
- Les Récréations qui suiventsont les applications de ces principes.
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- 64 DES PROGRESSIONS
- VINGT-CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- Un brocanteur a douze tableaux à vendre, il les offre à condition qu’on lui payera le premier 24 livres, le second 48 livres, le troisième 72, et ainsi des autres, en augmentant toujours de zifliv. on demande combien doivent coûter les tableaux.
- Multipliez les 24 liv. d’excès 24
- par le nombre des tableaux, moins l’u-nité.ci
- Et ayant ajouté au produit 264
- le double 48 des 24 liv. que le marchand demande pour le prix de son premier tableau, ci 48
- Multipliez le total. S12
- par la moitié 6 du nombre des tableaux, Et vousaurez pour le prix que le marchand veut vendre ses douze tableaux. 6 1782
- VINGT-
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- A R I T H M E TIQUES. 65
- VINGT. SIXIÈME RÉCRÉATION.
- Une personne a dépensé i ooo livres en huit mois et chaque mois sa dépense a augmenté également : connaissant que le premier mois sa dépense a été de 20 liv. elle veut savoir combien elle a dépensé chaque mois.
- SOLUTION.
- Divisez le double 2000 de la dépense faite, ci.
- par celui des mois Et ôtez du quotient, le double 40 des 20 liv. de la dépense du premier mois, ci Divisez les 210 livres restantes.
- par 7 qui est le nombre des mois dimnué de l’unité, ci 7
- Et le quotient do
- fera voir qu’il a été dépensé chaque mois 3o liv. de plus qu’au précédent: d’où il suit qu’il a été dépensé 5o livres le second mois, 80 le troisième, etc. ; ce qui formera en tout les mille livres dont il est question.
- 200 6 8 zijo
- _4Ç
- 210
- m
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- 66 DES PROGRÊSSlÔNS
- VINGT-SEPTIÈME RÈCRÈATIÔN.
- ,Ün aubergiste a vendu loopintes de vin en huit jours de temps, et chaque jour il a vendu 3 jOititès déplus que le précédent: on veut savoir combien ila vendu chàqiie jour.
- Divisez le double 200 dés iôo pintes Vendues, cis ioo
- par le nombre 8des jours 8
- Et êtez du quotient
- le nombre 21 qiïi est celui des pintes vendues de plus à chaque joUr, diminué de l’unité,ci. âï
- Et la môîfié 2 du reste 4
- fera connoître qu’il a vendu deux pintes le premier jour, cinq le deuxième,huitle troisième,êtes; ée qui formera en tout les cent pintes portées en la question qui à été proposée.
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- DES PROGRESSIONS
- GÉOMÉTRIQUES. -
- O tî entend pan progression géométrique une multitude de quantités qui croissent successivement par la multiplication du même nombre, tels par exemple que 2,4,8,16,32,64,etc.oùcha-que terme est double de celui qui le précède; ou bien 4,13,36,108,824, etc., où chaque terme est triple de son précédent, et ainsi des autres.
- Dans toute progressiongéométriquede trois termes, tels que 4,12,36, le produit I44dela multiplication des deux extrêmes est égal au quarréya du terme moyen 12 ; et lorsqu’elle se trouve composée tie quatre termes,tels que 5,15,45,135, le produit 675 des deux extrêmes 5 et 13 5, est égal au produit des deux moyens 15 et 45 ; et dans une multitude de termes quelconques, le produit des deux extrêmes est toujours égal au produit des deux termes qui en Sont également éloignés.
- Si le nombre quelconque des termesest impair, le produit des extrêmes, ou de ceux qui en sont également éloignés, est toujours égal au quarrédu terme moyen, comme en ces cinq termes 8,16,32,64, 128, ou le produit des deux extrêmes 8 et 128, ou de ceux 16 et 64, est 1024, qui est également le quarré de 32.
- Il suit de ce qui a été dit ci-dessus que ce qui
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- 68 DES PROGRESSIONS
- convient à la progression arithmétique par addition convient par multiplication à la proportion géométrique, excepté que la différence des termesest égale dans la proportion arithmétique,et que dans l’autre elle va'toujours en augmentant en proportion géo-
- YINGT - HUITIÈME RÉCRÉATION.
- Disposer en trois rangs les neuf ternies d'une progression géométrique, de manière que le produit de lamultiplicationdes points qui seront dans chaque rang, soit par-tout le même et égal au cube du terme moyen.
- Soient (i) i,2,4,8,16, 3a,64,128,et2561es termes d’une proportion géométrique dont on a formé le quarré magique ci-dessous.
- Le produit de la multiplication des trois termes de chaque rangée, soit qu’on les prenne horizon-
- (0 Voyez la manière de former ces quarrés magiques page 70 ci-après.
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- GÉOMÉTRIQUES- Gy Paiement, verticalement ou en diagonale, est toujours le nombre 4096. Ce nombre est toujours aussi le cube du terme moyen 1G, qui te trouve placé au centre de ce quarré magique.
- Il est encore à observer que dans chaque rangée leuis trois nombres expriment les trois dimensions ensurface desdifférensparallélipipèdes qui peuvent en être formés, et qui sont toujours égaux en solidité au cube du terme moyen.
- EXEMPLE
- Première rangés,
- 8 multiplié par 4 donne pour quotient.
- lequel multiplié par 128, produit Rangée diagonale,
- 6 multiplié par 8 donne pour quotient, lequel multiplié par 32, produit de même
- 3z
- 48
- 4096
- DES Q U A R R É S MAGIQUES-ARITHM ÉTIQUES.
- Çes quarrès sont divisés en plusieurs autres petits q narrés égaux,’ ou cases, remplis des termesdune progression arithmétique, qui s’y trouvent dispo-és,de manière que tous ceux d’une même rangée, soit horizontale, soit verticale, soit même endiago-
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- co DÈS QÜARRÉS aàle, font, ajoutés ensemble, des nombres égaux; comme on le voit auquarré ci-après, lequel est divisé en 25 autres, et où les nombresi jusqu’à 25 sont disposés de façon que là'sOmme de chaque rangée prise de haut en bas, ou de droite à gauché, ainsi que celles des diagonales, for ment: par-tout le nom-
- A B
- i 17 | 5** 7 | 20 j 3 25 8 j 16 ""“H 2 |"TT
- G D
- Ce nombre 65 est dans ce quarré impair le pro-uit de son Côté 5 multiplié par i3, qui est le terme oyen de la grogression arithmétique 1 à 25. Le quarré magique naturel est celui dans lequel s nombres sent rangés ainsi qu’il suit.
- J 6 | 7 » 1 -4 1 5 8 1 ) ’O iS | 14 j i5 8 ; i9 )7^r 2'3 j 24 1 25
- Ou observera ici ql aîurel etimpair,les c e dans le quarré nq nombres qui se magique
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- MAGIQUES. 7i
- dans chgeuned es deux diagonales, se trouventaussi dans les deux rangées horizontales et verticales du quarré magique-arithmétique. qui se coupent au centre de c,e quarré ; et que le terme moyen de la progression se trouve toujours au centre.
- Pour disposer ces vingt cinq nombres dans les cases du quarré magique-arithméiique impair , construisez d’.abord le quarré naturel ci-dessus et placez les nombres i j, j2 , i3,14 et 15desa troisième rangée horizontale sur les cinq cases de la diagonale A U ; et pareillement les nombres b, 8, 18,2-3 de sa troisième rangée verticale sur les .cases de l’auU'e diagonale BC.
- Cette première disposition étant faite, placez le premier terme 1 au-dessous de la case 13, et le ÿî dans la case qui suit diagonalemenf en desoen-.d^nt de droite à gauche, et.continuez de même jusqu’à ce que vous ayez rempli la dernière case de ce quarré, comme il arrive ici au nombre2 ; et comme en continuant cette diagonale, le terme 3 se trouveroit être placé en dehors de ce quarré, on le placera dans la bande opposée de la case où il se rencontrera ; et encore parce que le terme suivant 4 se trouveroit.aussi être placé en dehors, on le placera de même dans la case opposée du rang où il se rencontre en dehors; après quoi on continuera déplacer les terme 5et6, etatttendu que le terme 6 tombe dans une case qui a été précédemment remplie, et où se trouve le nombre 1, on rétrogradera selon la diagonale de la gauche vers la droite, et on transcrira par conséquent le terme 6 dans la seconde case «flai est au-dessous
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- 73 J ES Q.U A RB É S du terme 5, en sorte qu’entre ces deüx cases il en reste une de vide; ce qu’il faut toujours pratiquer lorqu’on trouve une case remplie.
- Enfin on continueras procéder de même a'remplir lescases vides -, jusqu’à ce qu’on soit' parvenu à remplir l’angle du quarré où dans cet exemple se rencontre le nombre ï 5 ; et alors , comme il n’est plus possible de se conduire selon la diagonale en descendant vers la gaucbepour placer le nombre 16, on le placera toujours dans la seconde' case d en-liaut du même rang, après quoi on continuera le restant des lermes dans les cases vides, suivant les deux principes étabis ci-dessus, sans qu’il puisse s’y rencontrer de tiiculté.
- Cesquarrés peuvent se remplir de même avec toute autre progression arithmétique, comme on le voit dans les trois quarrés de neuf cases ci-après.
- 4 9 1 2 1 j i3 j1 18 [ 21 | 22 27 20
- ; 3 5 ! 7 1 1 | i4l 16 1 I ï 23 2Ô
- ia il 6 1 ! i7 | ,o | ',5 | 26 23' 24
- On peut donner d’autres dispositionsmagiques aux termèsdecetfe progression; mais comme elles sont difficiles dans leur construction et inutiles d’ailleurs pour l’ojet qu’on s’est proposé,on n’en fera ici aucune mention (i), non plus que de celles
- (i) Ozanarn, qui a savamment traité de ces quarrés magiques ,ren>nrqueque les Egyptiens,et les Pythagoriciens leurs tlitci] les, les avcienl en grande vénération,et il ajoute qu’ils
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- MAGIQUES. 73
- qui peuvent se faire dans les quarrés des nombres pairs, lesquelles sont trop abstraites pour être insérées dans des Amusemens mathématiques.
- VINGT-NEUVIÈME
- RECK EA J
- Les nombres crils se'pari à cinq per_____
- offert le choix de les donner par deux ou par e cependant qu’ il se trouve que libres por.
- les cinq d’el-
- P R ÉPARATION.
- s|| | | ’ S r
- HSIÜ
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- 74 DES QUARRES tinuez ainsi de deux en deux jusqu’à la dernière rangée dont le nombre 6 doit être écrit sur une carte plus large ; observez le même ordre pour les nombres 7, 20 et 3 de la première rangée, et pour ceux qui suivent, en continuant ainsi jusqu’à la dernière rangée.
- Ou faites usage, sans autre méthode, de la table ci-après, qui est toute disposée dans Tordre que doivent être Les nombres avant de mêler les cartes.
- ORDRE DES CARTES. Cartes. Nombres. Cartes. Nombres.
- • • 7
- 2. . . . 20
- 3. . . . 23
- 4. . . . 6
- 5. - . . 3
- 6. . . . 25
- 7- • • • 8
- 8. . . . 10
- 9. . . . 18
- 10. . . . 16
- 11. . . . i3
- l7
- 14. .
- 15. .
- 16. .
- 17. .
- 18. .
- 19. .
- 20. .
- 22. .
- 23. . 2A~ . 25. .
- 5
- 9
- i4
- 4
- 12
- 22
- *9
- 24
- i5
- Les cartes ayant été ainsi disposées,eu égard aux nombres quiy sont transcrits, on les mêlera d’abord, comme on le trouvera enseigné dans les Récréations qui suivent ; on proposera ensuite de
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- M A G I fQ »ÜÆ 3. 75
- les distribuer 'à plusieurs personnes ( sans faire connoître qu’elles doivent être au nombre de cinq), iftdé'tès donner d’abord indifféremment par deux ou par trois : si on choisit de les recevoir d’abord par deux, on laissera le jeu tel qu’il se trouvera disposé a près le mélange : si au contraire on d emand e q u’on les donne d’abord par trois, on fera couper ou on coupera’soi-méme à la carte large ; et ayant distribué les cartes , il se trouvera, selon la combinaison ci-dessus, que chaque personne aura en main le nombre 65 pour la somme des cinq nombres portés;surlescinq cartesqui lui auront été distribuées.
- TRENTIÈME RÉCRÉATION.
- les nombres un à vingt-sept étant transcrits sur les-cartes, les mêler, et en distribuer une partie à trois personnes, de façon que chacune (Celles additionnant les nombres qui lui ont été donnés, leur produit se trouve égal; recommencer unè seconde et une troisième .fois cette même-opération, après avoir remélé les cartes à Chaque fois.
- PRÉPARATION.
- TRANSCRfVEZ sur autant de cartes lesTiombres un à vingt-sept qui se trouve compris dans les trois quarrés magiques des cases, indiqués en la; page 72 ci-dessus, et disposez-les d’abord dans l’ordre qui suit.
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- DES QUARRÉS
- Nombres.
- i5 carfclarg.
- '* larg.
- 13
- 14
- 1 a
- l6 a 7 18
- 23
- 24
- 25
- 26
- 27
- *4
- 7
- 27 carte large.
- 2 S carte large.
- 4
- 8
- j 8 carte large. 24 carte large.
- •>2
- i3
- Mêlez-les, comme il sera indiqué dans la suite de cevolume; distribuez ensuite les neuf premières cartes en les donnant par trois, à trois différentes
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- MAGIQUE S. 77 personnes; elles trois nombres que chacune d’elles • aura en sa main, étant additionnés ensemble, formeront celui de i5.
- Mêlez suivant la même méthode les 18 cartes restantes, et distribuez-en de nouveau les neuf premières à trois personnes différentes en les donnant de même par trois, et la somme des nombres que chacune aura en sa main, sera 42.
- Mêlez enfin de même les neufs dernières cartes et distribuez-les cette fois une à une ( 1) à trois personnes, et chacune aura en main pour la somme des nombres qui y seroient transcrits, celui de 69.
- Dites ensuite à une personne, de joindre ensemble les trois sommes qu’ont produites ces trois différens coups, qui sont i5, 42 et 6g,formant celle totale de 126* et ayant mêlé le jeu sans aucune précaution, ou même l’ayant donné à mêler reprenez-le, et le tenant dans votre main gauche, coupez avec la droite à la première carte large que vous sentirez aisément au tact ; présentez le dessous de la partie coupée, sous laquelle se trouvera cette carte large, à une personne, et dites-lui d’écrire sur un papier le nombre qui y est transcrit ; coupez ensuite à la seconde ca/te large, et lui montrant de même , faites-lui ajouter le nombre qui y est porté, et
- (1) On a disposé les cartes dans la table ci-dessus de manière qu’on peut au deruier couples distribuer une à une, afin qu’en lesdonnant de cette sorte on puisse faire croire qu’il est égal de les donner d’une façon ou d’une autre.
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- *7$ DESQÜARRES.
- ainsi de suite; à l'égard des six cartes larges, dite*» lui alors d’additionner ces nombres, et que joint* ensemble, ils doivent faire le nombre 126 ci-dessus.
- Nota. Cette Récréation bien faite est des plus extraordinaires, attendu qu’il est très-difficile de démêler le moyen dont on se sert pour parvenir à faire rencontrer ainsi ces vingt-sept nombres , et elle est d’ailleurs facile pour peu qu’on se soit habitué à faire le mélangedes cartes qui est enseigné ci-après à l’article des permutations.
- TRENTE-UNIÈME RÉCRÉATION.
- Les nombres un jusqiüà vingt-neuf ayant été mêlés, en former trois rangées parmi lesquelles une personne choisira librement trois nombres, pour lui en donner la somme.
- 'J’RANscRtvEzces vingt-neuf norabrs sur autant de cartes blanches, et disposez-les d’avance dans l’ordre qui suit.
- ORDRE DES CARTES.
- 33
- 25
- 18
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- 79
- MAGIQUES
- 6. : ; '• .14 i5... 8 24. : 9
- 17......16 16.... 1 2 5.....26
- 8 ......2 2 17.... 6 26......19
- 9 .....27 . 18.....2 27. .... 24
- Etalez le jeu sans le déranger, et faites voir que ces vingt-sept nombres sont pêle-mêle, et sans aucun, ordre préparé; reprenez le jeu et mélez-le suivant la méthode enseignée ci-après (1); prenez ensuite ces cartes une à une, et placez-les sur la table des nombres en dessous, en faisant une première rangée de neuf cartes au dessous de laquelle vous mettrez les neuf cartes qui suivent, et sous celles-ci les neuf qui restent ; cette opération faite, ces vingt-sept cartes se trouveront rangées sur la table dans l’ordre ci-après qui est celui des trois quarrés magiques, page 72 ci-devant.
- 492 i3 18 il 22 27 20
- 3 5 7 12 14 16 [21 23 26
- 816 17 10 i5 26 19 24
- Proposez ensnife à une personne de choisir de suite et à volonté trois de ces cartes dans la rangée
- (1) Si l'on veut faire cette Récréation sans mêler les cartes , il faut les disposer suivant l’ordre des trois rangées ci-après, et que le ûombre24soit sur une carte plus large , afin de faire couper à différentes personnes, en sorte que cette carte se trouve sous le jeu; cette carte large peut aussi se mettre, quoiqu’on mêle les cartes, etalors on peut feirë couper après avormêlé.
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- 8o DES QUARRÉS,
- horizontale ou verticale, et même en diagonale dites-lui de les cacher, et que vous allez lui dire la somme de ces trois nombres; ce que vous découvrirez (rès-facilemeut par la somme des deux figures qui exprimeront celle des trois nombres choisis.
- PREMIER EXEMPLE.
- Si les nombres ont été pris dans une des trois rangées horizontales.
- la somme du 1. 2 et 3. sera. . . . i5
- celle du . . 2 . . 3 et 4. sera. . • 24
- celle du . . 3 . • 4 et 5 sera. . . 33
- celle du . • 4 . 5 et 6. sera. . .42
- celle du . . . 5 . 6 et 7. sera. . . 5i
- celle du . . 6 • 7 et 8. sera. . . 60
- et celle du. 7 8 et g. sera. . .69
- Et attendu que la somme des deux figures qui expriment le montant de ces trois nom-* bres est non-seulement toujours celui de 6; mais qu’en outre la première de ces deux figures a rapport à la position du premier de ces trois nombres, il sera très-facile de connoître leur somme; car si la personne a pris dans la première rangée horizontale les trois nombres 18, 11,22 , ou dans les autres rangées les trois nombres qui se trouvent placés au dessous; le premier des nombres choisis étant au cinquième rang , désignera la figure 5, à laquelle ajoutant la figure 1, on aura 51 pour le montant des trois nombres choisis
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- MAGIQUES. 8r
- choisis ; on se souviendra seulement que si l’on avoit pris les trois derniers nombres de ces rangées, tels que 21, 27 et 20, leur montant seroit alors de 6g.
- Si les nombres ont été pris dans une des neuf rangées verticales, il suffira de se souvenir que la somme des trois nombres com pris dans chacun des I rois premiers rangs qui forment le premier quarré magique, est 15 ; que celle de chacun des trois l’angs qui suivent et qui forment le deuxième quarré magique, est 42, et celle des trois derniers, 6g.
- Si les nombres ont été pris dans les rangéesdiago-nales qui vont de gauche à droite, ou de droite à gauche, pourvu qu’ils traversent diagonalement l’un ou l’autre de ces quarrés, la somme de ces nombres sera la même que dans l’exemple ci-dessus.
- Si les trois nombres étaient pris diagonalement et de manière qu’ils appartiennent à deux quarrés, il sei-oit moins facile de les découvrir; c’est pourquoi ën formant les trois rangées, il faut les disposer en trois quarrés séparés, et ne laisser la liberté de choisir en diagonale que dans chacun d’enx.
- If»
- ï
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- COMBINAISONS.
- TRENTE-DEUXIÈME RÉCRÉATION.
- MÉMOIRE ARTIFICIEL LE.
- Choisissez des mots quelconques qui puissent former un sens suivi, par exemple , une sentence
- Ayez un alphabet nombre que vous sachiez par
- A. B. C. D. E. F. G. H. I. K.
- i. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10
- L. M. N. O. P. Q. R. S. T. V.
- 11. 12. i3. 14. i5:16. 17. 18. 19. 20.
- X Y. Z. &.
- 21. 22. 23. 24.
- RÉCRÉATION.
- On proposera à une personne de lui dicter au hasard une multitude de nombres différens qu’elle gardera par devers elle, et de les lui réciter dans le même ordre sur le champ, ou dans un mois, ou
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- COMBINAISONS. 83
- même dans plusieursannées, ce qui sera très-facile en se ressouvenant de cet alphabet et de ce vers, en observant qu’afin que les nombres qu’ondictera soient bien varies, il faut dans chaque mot joindre les lettres deux à deux, et lorsque les lettres d'un mot seront en nombre impair, prendre la dernière lettre toute seule.
- exemple.
- P A - L L-I D-A-M O - R S
- l5. I. II. il. g. 4. 1. 12. 14. 17.18.
- Æ Q-U O-P E-D E - P U -
- 5. 16. 20. 14. i5. 5. 4. 5. i5. 20.
- L S - A T, etc.
- U. 18. 1. ig.
- Il est aisé de Voir par cet exemple qu’on doit dicter ainsi les nombres:
- 1S1. mi. 94. 1. 1214. 1718. 5i6. 2014 l55. 45. i52o. 1118. 119.
- Nota. Cette Récréation paroîtra d’autant plus extraordinaire à ceux qui ne sachant pas que tout le secret consiste dans le vers et l’alphabet nombre que l’on sait par cœur, croiront qu’on leur a dicté des nombres au hasard, et qu’on n’a pu leur réciter au .bout d’un si long-temps quau moyen d’une mémoire prodigieuse; leur surprise augmentera si on leur dicte une grande quantité de nombres, ce qui est également facile en retenant plusieurs vers par cœur, ou en se servant des premiers qui viendront à l’idée, et dont on fera note pour se les rappeler dans le temps.
- F 2
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- 84 COMBINAISONS.
- TRENTE-TROISIÈME RÉCRÉATION.
- Faire paroître à une personne enfermée dans :
- une chambre, ce que quelqu’un désirera.
- Ç r T amusement se fait par intelligence avec une personne de la compagnie.
- Convenez secrètement avec une personne delà compagnie , que lorsqu'elle sera enfermée dans f une chambre voisine, et qu’elle vous entendra frapper un coup, cela lui désignera la lettre A ; que si vous en frappez deux, ce sera la lettre B, \
- et ainsi de suite suivant l’ordre des vingt-quatre-let- |
- très de l’alphabet ; proposez ensuite de faire voir à la personne qui voudra s’enfermer dans une chambre voisine, tel animal qu’une autre de la compagnie désirera ; et afin qu’un autre que celui avec lequel vous vous entendez ne vienne à s’offrir, annoncez qu’il faut que celle qui va y entrer soit bien hardie, sans quoielle ne doit pas s’y exposer ; la personne convenue s’offrira, alors ayant allumé une lampe qui répande une clarté lugubre, donnez-la lui en lui disant de la mettre au milieu de la chambre, et de n’avoir aucune frayeur de ce qu’elle verra.
- La personne étant enfermée dans la chambre , vous prendrez un quarré de papier noir avec un morceau de crayon blanc, et vous proposerez à une personne d’y écrire le nom de l’animal qu’elle souhaite qu’on voie ; vous reprendrez ce papier
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- 85
- COMBINAISONS.
- pourle brûler à une lampe, et vousmettrez sa cendre dans un mortier sur lequel vous jetterez une poudre à laquelle vous attribuerez beaucoup de vertu ; vous lirez ce qui aura été écrit, qu’on suppose ici être un coq\ alors prenantun pilon, comme pour triturer le tout dans un mortier, vous frapperez trois coups pour désigner à la personne cachée la lettre C, et vous ferez ensuite quelques roulades avec le pilon pour l’avertir qu’il n’y a plus de coups à donner; vous recommencerez ensuite à frapper quatorze coups pour désigner la lettre O, et vous répéterez la roulade,et ainside suite; vous demanderez alors à la personne, ce qu’elle voit; elle ne répondra pas d’abord afin de faire croire qu’elle est effrayée ; enfin après plusieurs demandes elle dira qu’il lui semble avoir vu un coq.
- Nota. Pour ne point se tromper dans les lettres, il suffit de part et d’autre de prononcer en soi-mêmeles lettres de l’alphabet, suivant leur ordre à chaque coup que l’on frappe, ou que l’autre entend. On peut par ce même moyen supposer qu’on fait paroître le fantôme d’une personne décédée, au choix de quelqu’un delà compagnie.
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- 86 COMBINAISONS.
- TRENTE-QUATRIÈME RÈCRÉALION.
- Ayant trois vases, un de huit pintes rempli de liqueur, et deux autres, l'un de trois, l’au-> ' tre de cinq pintes : partager les huit pintes en deux parties égales.
- solution.
- Soient les trois vases. 8.. S..3
- Remplissez le vase de trois pintes; 5..o..3
- Videz ces trois pintes dans celui de cinq ; 5..S..O Remplissez une deuxième fois le vase
- de trois pintes ; 2..3..S
- Videz en deux pintes dans celui de cinq; 2..5..I Remettez-lescinq pintes dans celui de
- Videz celle qui restedanslevase de trois
- pintes dans celui de cinq ; y., i „o
- Prenez ensuite trois pintes dans celui de huit; 4..1..S
- Mettez ces trois pintes dans le vase de
- cinq ; 4..4..0
- Par ces differentes transpositions, le vase de huit pinteset celui de cinq se trouveront contenir chacun quatre pintes.
- Autre maniéré de résoudre ce problème. Remplissez le vase de cinq pintes; 3..5..0
- Prenez sur ces cinq pintes de quoi remplir le vase de trois pintes ;
- 3..2..3
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- COMBINAISONS. 87
- Remettez ces trois pintes dans le vase
- de huit pintes ; 6..2..0
- Remettez dans le vase de trois pintes les deux pintes restées dans celui de
- Remplissez de nouveau le vase de cinq pintes ; I..5..2
- Achevez de remplir le vase de trois pintes en prenant sur celui de cinq pintes ; i.*4..3
- Versez ces trois pintes dans celui dehuit.44..o Le résultat sera le même que dans la première opération.
- TRENTE-CINQUIÈME RÉCRÉATION
- Faire parcourir au cavalier toutes les cases de V Echiquer d’un jeu d'Echecs.
- Sf vous voulez faire parcourir au cavalier toutes les cases de l’échiquier sans le placer deux fois sur la même case, posez-le d’abord sur la case 1 qui se trouve vers l’uù des angles de l’échiquier, etcon-duisez-le successivement suivant l’ordre des. numéros qui sont indiqués sur les C4 cases cx-ap'res , mettez un jeton à chaque changement de position, afin de faire voir que vous les avez toutes rem-
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- 88 COMBINAISONS;
- à C H I Q U I E R, Nombres.
- 34 49 22 11 36 a9 24 1
- 21 10 35 5o 23 12 37 40
- 48 33 62 57 3 { 25 2 i3
- 9 20 5i 54 63 60 4* 26
- 3a 47 58 61 56 53 *4 3
- *9 8 55 52 59 64 27 42
- 46 3i 6 *7 44 29 4 i5
- 7 18 45 3° 5 16 i3 28
- Nota. Il y a différentes manières de remplir ces cases, maison a cru qu’il suffisoif de donner celle-ci pour exemple. comme étant la plus facile à pratiquer; les autres étant fort difficiles à retenir par cœur, il est difficile de faire cet amusement sans se tromper. Dans toutes les tables qu’on peut faire sur cette récréation, les chiffres se trouveut.tou-jours disposés, alternativement, pairs et impairs, sur toutes les cases parallèles aux côtés de l’échiquier ; et ils sont tous pairs ou impairs sur les lignes parallèles aux diagonales, ce qui provient de la marche du cavalier.
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- Tmur.JlI.
- P/. J. Paoc.fS.
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- COMBI NA ISONS;
- 89
- DIVERSES FINS De Parties d'Échecs, extraordinaires.'
- TRENTE-SlXlÈME RÉCRÉATION. PREMIÈRE PARTIR
- Position des pièces sur téchiquier (i).
- Le roi à la septième case de son fou.
- La tour à la septième case du cavalier de son roi. L’autre tour à la septième case de son roi.
- Un cavalier h la dernière case du fou de son roi. Un pion à la sixième case du fou de son roi.
- Un autre pion à la sixième case du cavalier de
- Le roi h la case de sa tour. luepion de la dame à sa case.
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- go COMBINAISONS.
- La partie étant dans cet état, le blanc dit au noir, qu’il s’engage à le fairemat ayez le pion qui est à la sixième case du fou de son roi, sous la condition expresse qu’il ne pourra, en aucune façon, jouer son roi sans perdre alorslui-mémela partie. Poury parvenir, il laissera avancer à dame le pion de l’adversaire, et pendant cet intervalle ^'placera la tour, qui est auprès de ce pion, de manière qu’à l’instant que le noir fera une dame, il puisse lui faire échec à la cinquième case de la tour
- Noir. La dame prend la tour.
- Blanc. L’autre tour fait échec à la septième case de la tour du roi.
- Noir. La dame prend cette seconde tour.
- Blanc. Echec au roi avec le pion du cavalier.
- Noir. La dame prend Je pion.
- Blanc. Le pion dufouprendladame , et donne échec et mat.
- Nota. On ne donne ici cette fin de partie, et celles qui suivent, que comme des coups combinés à plaisir. Ce seroit une chose fort extraordinaire qu’en jouant il se trouvât de semblables dispositions.
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- DES COMBINAISONS. 9t
- TRENTE-SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- SECONDE PARTIE.
- Position des pièces''suri’échiquier (i). JEU DU BLANC.
- Le roi à sa sixième case.
- Un cavalier à la sixième case delà tour de sa dame.
- Un autre cavalieràlacinquièmecaseducavalier de sa dame.
- Un pion à la septième case de son roi.
- Un pion, à la sixième case du fou de son roi.
- Un pion à la sixième case de sa dame.
- Un autre pion à la cinquième case de son roi.
- JEU DU NOIR.
- Le roi à sa case.
- La tour du roi à sa case.
- L’autretourà.la case du foude sa dame.
- Le fou du roi à la case de la tour de la dame contraire.
- Un pion à la sixième case de son roi.
- Le jeu étant ainsi disposé , le blanc dit au noir, que malgré que le pion qui est àla cinquième case
- (i) Voyez figure deuxième, planche troisième.
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- 92 COMBINAISONS, de son roi, soit en prise du fou noir, il lui donJ nera néanmoins mat avec ce même pion, et même à condition que s’il vient à laisser prendre ce pion, il perdra la partie.
- Blanc. Le cavalier qui esta la sixième case de la tour de sa dame, donne échec à la septième case du fou de sa dame.
- Noir. La tour est obligée forcément de pren-ce cavalier.
- Blanc. Le pion qui est à la sixième case de sa dame, avance un pas et donne échec.
- Noir. Prend ce pion avec sa tour, ne pouvant faire autrement.
- .B/anc.Donne échec, avec l’autre cavalier, à la troisième case de la dame contraire.
- Noir, est encore forcé de prendre ce cavalier avec sa tour.
- Blanc. Prend la tour avec le pion en question.
- Noir. Est obligé de jouer la tour qui lui reste.
- Blanc. Donne échec etmat avec le pion qui étoit en prise du fou noir, comme il a été proposé.
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- COMBINAISONS. g3
- TRENTE-HUITIÈME RÉCRÉATION.
- TROISIÈME PARTIE. Position des pièces sur T échiquier (i). JEU BUBLANC.
- T iE rois, la sixième case du fou de sa dame.
- Un cavaliers la cinquième case du cavalier de
- L’autre cavalier à la cinquième case de sa
- Un pion à la cinquième case de la tour de sa
- Un autre pion à la cinquième case du fou de sa
- JEUBUNOIR.
- Le roi à la case de la tour de sa dame.
- Le jeu se trouvant disposé en cette sorte, le blanc dit au noir qu’il lui donnera échec avec l’un de ses pions, et le coup suivant mat avec l’autre, sans quoiil consent à perdre la partie.
- Blanc. Le cavalier, qui est à la cinquième case de sa dame, donne échec à la deuxième case du fou de la dame noire.
- Noir. Le roi à la case du cavalier de sa dame.
- (i) Yoyez £’ure première, planche quatrième.
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- 94 COMBINAI SO NJ.
- Blanc. Le cavalier à la sixième case de sa dame.
- Noir. Le roi à la deuxième case de la tour de sa dame.
- Blanc. Le cavalier à la case du fou de sa dame noire donne échec.
- Noir.. Le roi à la case du cavalier de sa dame.
- Blanc. Le roi à la septième case de sa dame.
- Aoir. Le roi à la deuxième case du cavalier de
- Blanc. Le pion de la tour donne échec.
- Noir. Le roi à la case du cavalier' de sa dame.
- Blanc. Le même pion donne d’abord échec.
- Noir. Le roi à la seconde case du cavalier de
- Blanc. Lepion du fou donne ensuite' échec et mat, et gagne la partie comme il a été proposé.-
- TRENTE-NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- QUATRIÈME PARTIE.
- Position des pièces sur Véchiquier (i). JKU DU BLANC.
- 1-, E roi à la sixième casse du fou de sa dame.
- La dame à sa septième case.
- La tour à la quatrième case de sa dame.
- <•) "Voyez figure deuxième, planche quatrième.
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- COMBINAISONS. 95
- ~Lepion de la tour de la dame à sa sixième case. Lepion du cavalier de la dame à sa cinquième case.
- JEU DD SOIE,
- Le roi à la case de la tour de sa dame.
- Le pion de la tour de la dame à sa case.
- Le jeu étant dans cette situation, le blanc dit au noir qu’il le fera mat avec' le pion du cavalier de son roi, sous condition qu’il ne pourra jamais prendre le pion de la dame contraire.
- Noir. Le roi à la case de son cavalier.
- Blanc. La tour à la quatrième case de la tour de sa dame.
- Noir. Le roi à la case de sa t our.
- Blanc. La tour à la cinquième case de la tour de sa dame.
- Noir. Le roi à la case de son cavalier.
- Blanc. La dame à la septième case de son fou, donne échec.
- Noir. Le roi à la case de sa tour.
- Blanc. La dame à la sixième case de son cavalier.
- Noir. Le pion de la tour prend la dame.
- Blanc. Le pion de la tour à sa pénultième case.
- Noir. Le pion prend la tour.
- Blanç, Le roi à la sixième case de son cavalier.
- Noir. Le pxon de la tour un pas.
- Blanc. Le roi à la sixième case de la tour de sa dame.
- Noir. Le pion de la tour un pas.
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- COMBINAI SONS.
- Blanc. Le pion du cavalier un pas.
- Noir. Le pion de la tour un pas.
- Blanc. Le pion du cavalier donne échecsf mat à sa septième case, avant que le noir puisse faire une dame.
- QUARANTIÈME RÉCRÉATION.
- CINQUIÈME PARTIE.
- Position des pièces sur Téchiquer.
- JEU DU BLANC.
- Le roi à la case du fou du roi contraire.
- La tour à la case du fou de son roi.
- L’autre tour à. la case de sa dame.
- Le cavalier à la troisième case du fou de son roi. Un pion à la quatrième case de son roi.
- JEU DU NOIR.
- Le roi à sa troisième case.
- La dame à la quatrième case de sa tour.
- La tour du roi à sa seconde case.
- L’autre tour à la troisième case du cavalier de sa
- (i) Voyez figure première, planche cinquième.
- Le
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- y,)///. ///.
- // J. F#? /<• v .
- 2
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- COMBINAISONS. g? Le cavalier à la troisième case du cavalier de sa dame,
- Un pion à la quatrième case de son roi.
- Le jeu étant dans cet état,le blanc dit aunoir,que malgré qu’il soit lui-même au moment d’être mat, et qu'il soit de beaucoup inférieur en pièces, il le fera mat, ce qu’il exécutera en cette sorte jBAz/zc.Lecavalieràla quatrièmecase du cavalier de la dame contraire , donne échec.
- Noir. La tour est obligée de prendre ce cavalier. Blanc. La tour donne échec à la troisième case du fou du roi contraire.
- Noir. Le roi est forcé de prendre la tour.
- Blanc.
- L’autre tour à la troisième case du roi contraire , donne échec et mat.
- QUARANTE-UNIÈME RÉCRÉATION.
- SIXIÈMEPARTIE. Position des pièces sur Véchiquier (i)
- Le roi à la case du cavalier de son roi.
- La tour à la septième case du cavalier de son roi;
- Le roi à la sixième case de sa tour.
- (i) Voyez figure deuxième, planche cinquième.
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- 98 COMBINAISONS.
- Un pion à la cinquième case du cavalier de son roi.
- Un autre pion à la septième case de ce meme cavalier.
- La tourkla. case de son roi, ou en toute autre place également convenable.
- Le jeu étant dam cet état , le blanc dit au noir qu’il sera pat, ce qu’il exécutera comme il suit:
- Blanc. La tour donne échec à la deuxième case de là tour de son roi.
- Noir. Le roi à la sixième case du cavalier de son roi, ne pouvant jouer autrement.
- Blanc. La tour à la septième càse de son roi.
- Noir. Retire sa tour pour que le blanc ne soit pas pat.
- Blanc. La tour continuellement vis-à-vis la tour du noir pour forcer le pat.
- 03 S E R V A T I ON.
- Si l’on veut se récréer avec ces fins de parties dont le jeu ne laisse pas que d’être caché, il faut disposer les pièces sur l’échiquier comme le désignent les figures, et chercher à découvrir la combinaison des coups avec lesquels on peut parvenir à faire le mat comme il estproposé; la marche étant connue, on proposera ces fins de parties par forme d’amusement à ceux qui sont au fait de ce jeu. Ces combinaisons servent à faire voir combien sont étendues les ressources que ce jeu offre entre les mains de ceux qui le commissent à fond et qu’il est quelquefois des moyens de se tirer d’un niât qui
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- COMBINAISONS. 99
- paraît inévitable ; elles sont tirées d’un excellent traité italien sur les échecs ( i ),qui est fort rare On en trouve de ce genre dans un livre intitulé Essais sur les échecs , par Philippe Stamma qu’on nomme assez communément les cent parties
- DU TRIANGLE ARITHMÉTIQUE.
- O appelle triangle arithmétique , celui qui est désigné par le tableau suivant, et dont les trois côtés sont divisés en parties égales ; il contient sur-la ligne AB ou C D, les nombres naturels i, 2 3,4, 5,6,7, 8, 9,10, 11, et sur la ligne EF, ou G H, les nombres triangulaires 1, 3, 6, 10, 15,2 r , 28, 36,45,55, que l’on trouve par l’addition continuelle des nombres naturels; et sur les lignes IL ou MN les nombres pyramidaux 1,4, 10,20,35,56,84, 120, i65, que donne l’addition continuelle des nombres triangulaires, et ainsi desuite, comme il est aisé de le concevoir très-facilement par ce tableau oùl’onvoit la disposition et l’addition continuelle de ces nombre:.
- Ces tables ont différentes propriétés; mais on ne traitera ici que de celles qui ont rapport aux com binaisons et permutations des nombres; les autre-sont fort abstraites et trop spéculatives pour êtres employées dans des Récréations arithmétiques, dont le principal objet est d’amuser facilement et agréablement.________________________
- (1) Trall.Ho deü' invenzioneè arte liberale del Gioco di Snacchi, del Dolior Alessandro Salvio Napolitano. NapoÜ,
- 16Û4 G 2
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- RÉCRÉATIONS
- On entend par combinaisons toutes les differentes manière d’assembler plusieurs choses, dont on eonnoit lamultitude, en les prenant deux à deux, trois à trois, quatre à quatre, etc. sans jamais prendre les mêmes à-la-fois. Quatre choses étant donc désignées par les lettres, A B, C D, il y a six différentes m anières de les prendre deux â deux; savoir,AB,AC,AD,B C, BD,CD;quatre en les assemblant trois à trois, savoir, ABC, A BD, A CB ,BCD , et c’est ce qu’on appelle combinaisons.
- Pourconnoître, parle moyen du triangle arithmétique ( qui se peut continuer par le principe
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- S ü R L E S NOMBRES, ioi
- ci-dessus, jusqu’au nombreque l’on veut ) , combien de fois une multitude de choses données se peuvent combiner étant jointes deux à deux, ou trois à trois; etc. ( par exemple) combien huit lettrespeuvent former decombinaisons différentes, prises trois à trois; ajoutez l’unité à chacun des nombres donnés 8 et 3, et prenez dans la neuvième rangée delà table, le quatrième nombre en allant de droite à gauche, lequel vous indiquera que huit lettres peuvent s’assembler trois à trois de cinquante-six manières différentes.
- Le triangle arithmétique dont on donne ici la description ne s’étendant pas au-delà de douze, si on veut savoir combien quatorze choses, prises deux à deux, ont decombinaisons différentes, sans être obligé deconstruire un triangle, qui, dans des nombres étendus, deviendroit d’une grand eur trop considérable, il faut faire de ces deux nombres 2 et 14, les deux progressions arithmétiques a, i et 14, i3 , qui décroissent de l’unité, et qui ne doivent avoir, dans cette supposition, que deux termes ; c’est-à-dire, autant de termes que le plus petit nombre se trouve contenir d’unités ; on doit ensuite multiplier ensemble les deux termes de chacune de ces progressions, c’est-à-dire, 14 par 13, et 2 par un, et diviser le premier produit 182 par le second produit2 , et alors le quotient 91 sera -le nombre des combinaisons que l’on cherche.
- Pareillement, si l’on veut savoir combien quinze choses se peuvent combiner étant prises trois à trois, il faut faire les deux progressions arithmé-
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- io2 RÉCRÉATION F.
- tiques 3.2, i, et i S, 14,13 , qui doivent ( comme on a dit ci-dessns) décroître de l’unité, et avoir trois termes, parce que le plus petit nombre donné 3 est composé de trois unités; on multipliera ensuite successivement l’un par l’autre ,les trois termes de ces deux progressions, et on divisera le produit 2730 des plus grands termes, par le produit 6 des autres, et le quotient 455 sera le nom-que l’on cherche.
- Il est encore évident que l’on peut avec cette même règle, trouver combien une multitude de choses se peuvent combiner étant prises deux à deux, trois à trois, quatre à quatre, etc. puisqu’il me s’agit que d’ajouter ensemble les produits de toutes ces différentes combinaisons.
- C’est par le moyen de cette méthode qu’on peut trouver le nombre desambeset des ternes que doit produire la combinaison des quatre vingt-dix numéros de la loterie nationale deFrance,etle nombre de ceux que doit produire la multitude des numéros que l’on choisit lorsqu’on met à cette loterie: ce qui fait, voir la nécessité de payer autant de fois lamise qu’il y a de chances pour avoir des am-besou des ternes ; le billet parambe ( par exemple ) composé de huit numéros, étant la même chose que vingt-huit billets différens, mis param-bes : d’où il suitqu’à quelqueprixque puisse monter la mise, elle reste toujours dans la même proportion , eu égard au hazard des lots à l’avantage . qui en peut résulter.
- On remarquera ici que le bénéfice qu’il doit y avo.r pour la loterie national en n’étant pas uns
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- SUR LES NOMBRES. i03 portion certaine et effective de la mise comme aux autres loteries, il en résulte par conséquent que celui que peuvent faire tous les actionnaires n’est pas borné ; celui de la loterie le seroit, si les ambes et ternes produits par les quatre-vingt-dbç numéros,étoient. délivrés aux actionnaires pour un même montant ; mais, la liberté qu’ils ont de choisir à leur gré les numéros qu’ils désirent, met continuellement ces sortes de loteries dans le cas de perdre considérablement, comme il est arrivé souvent, lorsque les numéros sortis de la roue se sont trouvés chargés d’une mise assez forte ; et si le prix de la mise n’étoit pas borné, elle seroit fréquemment dans le cas d’être ruinée, la perte quelle seroit en danger de faire pouvant monter a un prix auquel il ne seroit pas possible de satisfaire.
- D3S PERMUTATIONS.
- Il est une autre sorte de combinaisons qui diffère de la précédente, en ce qu’elle contient non-seulement combien de fois plusieurs choses peuvent se combiner, mais encore le nombre de change-mens que ces choses peuvent avoir, eu égard à leur position respective.
- Par exemple, suivant la combinaison ci-devant expliquée, quatre choses supposées A, B, C, D, ne peuventse combiner que de six manières, étant prises deux à deux; savoir, A B, A C, AD, BC, B D, C D ; mais en renversant, ou changeant d’ordre ces six combinaisons, on en aura six autres
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- io4 RÉCRÉATIONS savoir, B A iu lieu d’A B, C A au lieu d’A G, efe. et c’est alors ce qu’on appelle permutations.
- Pareillement, quatre choses telles que A, B ,G, D, prises trois à troi, ,ne se peuvent combiner que de quatre manières; savoir: A B G,A BD,ACD, B CD; mais en permutant en outre ces quatre combinaisons, on aura pour chacune d’elles cinq permutations ou changemens d’ordre; c’est-à -dire, pour la combinaison A B C, les cinq permutations ACB,BAC,BCA,CAB,CBA;ilen sera de même pour ehacune des trois autres, ce qui produira alors vingt-quatre permutations.
- Pour connoître facilement toutes les permuta-tations dont une multitude est susceptible, par exemple, les six lettres du mot U R A N i e , il faut faire la progression i, 2,3,4,5, 6, qui doit être eompose'e d’autant de termes qu’il y a de lettres à combiner ; et multiplier ensuite successivement tous les termes de cette progression , en disant deux fois 1 est 2 ; trois fois 2 font 6 ; quatre fois 6 font 24; cinq fois 24font i2o;six fois 120 font 720 ; et ce dernier produit sera le nombre des différentes permutations que peuvent produire les six lettes de ce mot TJranie.
- On trouvera, par le même moyen, toutes les permutations d’une multitude de choses quelconques , en faisant une progression d’autant de nombres naturels qu’il y aura de choses à combiner ensemble, et en multipliant comme il a été dit tous les termes de cette progression.
- La table suivante fera voir jusqu’à quel nombre cette permutation peut aller, lorsqu’elle est
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- SUR LES NOMBRES. jo5
- portée seulement, jusqu’à la multitude 12 : on a cru qu’il étoit inutile delà porter plus'loin, attendu que ne pouvant être ici d’aucun usage, elle ne présenterait alors qu’ une multitude de nombre* que l’imagination perdrait de vue;on donnera seulement ci-après un exemple frappant de la quantité de permutations qui peuvent résulter de l’assemblage des vingt-quatre lettres de l’alphabet.
- Multitude. Nombres de Permutations.
- .6
- 24
- .. 5040 .40320 362880
- . 3gg16800
- 47gooi6oo
- M. Ozanam, dans ses Récréations mathématiques , dit qu’on se sert heureusement des permutations pour découvrir les Anagrammes ; on peut à la vérité trouver toutes celles qui sont possibles par ce moyen; mais quel est celui qui pourrait avoir la patience de se servir de cette méthode pour découvrir seulement celles d’un mot de huit lettres, pour lequel ij faudrait remplir plus de quatre
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- loG RÉCRÉATIONS mains cia papier. Il est sans contredit beaucoup, plus court de 1rs chercher en tâtonnant, à moins qu’on ne voulût passer sa vie enliere à les découvrir par ce moyen ; ce qui arriverait infailliblement si on vouloit tirer de celte manière, les Anagrammes d’un mot de douze lettres.
- On observe ici qu’ il est plus facile de trouver des Anagrammes aux mots qui sont chargés de voyelles, comme on peutle voir par le mot Uranie ci-devant cité, où l’on trouve navire, venari, an rien., en vrai, avenir, ravine, vanier, etc.
- Nota. Il serait fort inutile, pour T objet qu’on s’est proposé dans les Récréations qui suivent, de pénétrer plus avant dans les propriétés, les progressions, combinaisons et permutations des nombres ; un volume entier suffirait à peine pour les développer ; on peutd’ ailleurs consul ter le premier Volume des Récréations mathématiques de M. Ozanam qui en a savamment traité.
- QUARANTE-DEUXIEME RECREATION.
- Trouver de quelle grandeur seroit une surface qui contiendrait toutes les permutations des vingt quatre lettres de V Alphabet, en supposant qu elles fussent désignées par le plus petit caractère qu on puisse employer.
- En supposant premièrement que chaque lettre soit contenue dans un espace d’une ligne quarrée,
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- SUR LES NOMBRE 107 nn trouvera qu’un pouce quarré contiendra 144 lettres; multipliant 144 par ce même nombre, qui est aussi celui des pouces quarréscontenus dans un pied quarré, on aura pour produit 20,786 lettres pour la quantité qu'il peut en contenir sur une surface d’un pied quarré;ce dernier nombre étant alors multiplié par 36, le produit 746, 496 sera celui des lettres que ( dans cette supposition) pourra contenir une surface d’une toise quarrée; la toise quarrée avant 36 pieds quarrés.
- Considérant qu’une lieue quarrée de 2000 toises de longueur, contient 4,°o°i000 toises quar-rées de surface, et que par conséquent pour avoir le nombre des lettres contenues en cette surface, il faut multiplier ce nombre 4,000,000 par 746,496, qui est lé nombre des lettres contenues en une toise quarrée, on aura 2,985,984,000,000, pour la quantité de lettres que contiendroit la surface d’une lieue quarrée.
- On multipliera ensuite ce dernier produit par 33oooooo, qui est-à-peu-prés le nombre des lieues quarrées, qui couvrent la surface de la terre, ce qui donnera 98,537,472,000,000, 000,000 pour le nombre des lettres, qui, dans la supposition faite , couvriraient cette surface.
- Ce calcul étantfait, on se servira delà méthode employée ci-dessus pour connoîfre le nombre des permutations des 24 lettres de l’alphabet en multipliant successivement tous les termes de la progression arithmétique, depuis 1 jusqu’à 24 ; ce qui donnera pour le nombre des permutations de ces 24 lettres 62,044,840,173,323,948,936,000,le-
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- 108 RECUSATIONS quel estslx cents fois plus conside'rable que le nombre des lettres contenues sur toute la surface delà terre; et comme chacune des permutations est composée de 24 lettres, il s’ensuit qu’il faudroit une surface 14,400 fois plus grande pour les contenir toutes. L’imagination se perd pour ainsi dire dans cette surface immense, et onauroit peine à la croire aussi étendue , si cela n’étoit invinciblement démontré par le calcul.
- combinaisons des Dés.
- Beaucoup de personnes jouentaux Dés, et peu en connoissent la combinaison, qu’il est cependant très-essentiel de savoir pour éviter d’accepter des parties désavantageuses, ce qui n’arrive que trop fréquemment à ceux qui ne font pas réflexion que le hasard est néanmoins en quelque sorte soumis au calcul.
- Lorsqu’on joue avec deux Dés, les douze faces dont ils sont composés, prises deux à deux, produisent trente-six coups ou hasards diflërens, tels qu’on peut le voir par la figure première , planche sixième, où l’on a désigné les deux Dés par A et B.
- Il est aisé devoir que des vingt-un coups qu’on peut amener avec deux Dés, il y en a d’abord six qui sont les ratfesqai ne peuvent arriver que d’une façon, et que les quinze autres coups ont chacun deux hasards ; ce qui provient de ce qu’il n’y a qu’une face sur chacun des deux Dés qui puisse amener 3 et 3, et qu’il y en a deux sur chacun
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- SUR LES NOMBRES. 109 de ces mêmes Dés pour amener 5 et 4 ; savoir 5 par le Dé A, et 4 par le Dé B ; ou 5 par le Dé B, et 4 par le Dé A.
- Tous ces hasards étant au nombre de 36,il y a dès-lors, à jeu égal, 1 contre 35, à parier, qu’on amènera une raffe déterminée, et 1 contre 5, qu’on amènera une raffe quelconque. On peut aussi, à jeu égal, parier 1 contre 17, quonamènera (par exemple ) 6 et 4, attendu que ce point a pour lui deux hasards contre 34.
- Il n’en est pas de même du nombre des points des deux Dés joints ensemble ; la combinaison de leurs hasards est en proportion de la multitude des différentes faces qui peuvent produire ces nombres , comme on le voit ci-après.
- Points. Dijférens hasards.
- 3 2. !.. 1.2
- 4 .2.2..3.i.,i.3
- 5 .4.1..1.4..3.2..a.3
- 6 .3.3..5.1.. 1.5.-4.2.. 2.4
- 7 .6.1..1.6..5.2..2.5..4.3..3.4
- 8 .4.4..6.2..2.6..5.3.. 3.5
- g....6.3..3.6..5.4..4.5
- 10 .5.5..6.4..4.6
- 11 .6.5..5.6
- 12 .6.6
- Si donc on veut parier au pair qu’on amènera H du premier coup avec deux Dés, il fa.ut mpt-
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- ,10 RÉCRÉATIONS tre au jeu 2 contre 34; et si l’on parie qu’on amènera 7 , il faut alors mettre au jeu 6 contre 3o ; ou ce qui est la même chose, 1 contre 5.
- On doit aussiremarquer que des onze nombres différées qu’on peut amener avec deux Dés, 7 quiestle moyen proportionnel entre 2 et 12, a plus de hasards que les autres, qui, de leur côté en ont d’autant moins, qu’ils s’approchent davantage des deux extrêmes 2 et 12(1).
- Pour trouver le nombre des diflerens coups que peuvent produire trois Dés, il faut multiplier par 6 le nombre des hasards 36 q ue produisent deux Dés; etleproduit 216 sera le nombre de ceux que doivent produire trois Dés.
- (1) Celle différence de la multitude des hasards que produisent les nombresmoyens, comparés aux extrêmes, augmente considérablement, à mesurequ’onsesertd’unpliis grand nombre de Dés ; elle est telle que si l’on se sert de sept Dés qui produisent des points depuis 7 jusqu’à 42» on amène presque toujours les points moyens 24 et 25; ou ceux qui en sont les plus proches, tels que 22 et 23, 26 et 27; et si au lieu des sept Dés, oa seservoitde ving-cinq Dés, qui peuvent amener des points depuis25 jusqu’à 1S0, on pourroit presque parier au pair, qu’on amèneroit les nombres moyens 86 et 87. J
- Cette remarque est essentielle pour faire conuoîlre l’abus de ces loteries frauduleuses, proscrites par le gouvernement, et qui sont composées de sept Dés; ceux qui les tiennent, leur attribuent des lots, qui dans les termes moyens, offrent desvétilles bien inférieures à la mise; et un appât dequelques meilleurs lots,pour ceuxqui amènent des nombres extrêmes; ou les rafles, ce qui néanmoins n’arrive presque jamais, atlendu qu’ily a plus de quarante mille contre un à parier, qu onn’amenera pas avec sept Dés une rafle quelconque, et que la valeur du lot offert, n’est souvent pas la soixantième partie de celle de la mise.
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- SUR LES NOMBRES, ru On multipliera de même 216 par (ijpour avoir le nombre des hasards que peuvent produire tous les différens points que l’on peut amener avec quatre Dés, et ainsi de suite.
- CONSTRUCTION.
- Des tables de permutation ou de changement d'ordre servant à la préparation de plusieurs Récréations contenues dans cet ouvrage.
- Les tables dont on donne ici la construction, servent de base à quantité de Récréations qui s’exécutent avec des cartes, sur lesquelles on a transcrit des lettres, des nombres ou divers autres objets; elles contiennent l’ordre primitif dans lequel on doit les disposer, afin qu'après un ou plusieurs mélanges semblables, dont l’ordre est déterminé (1), elles se trouvent rangées de manière à produire l’amusement qu’on s’est proposé de faire.
- Manière de mêler les cartes, pour parvenir à construire les tables.
- Ayant déterminé le nombre des cartes dont on doit se servir , qu’on suppose ici ( par exemple)
- (1) On peut adopter toute autre manière de mêler les car ’ tes, pourvu qu’on construise les tables d’après l’ordre que produira le mélange qu’ou aura déterminé.
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- 312 RÉCRÉATIONS être de *4, et sur lesquelles on veut transcrire les lettres qui composent le mot Constantinople : on prendra toutes ces cartes, et les ayant numérotées depuis 1 jusqu’à 14, on les rangera suivant cet ordre numérique, de manière que le nombre 1 se trouve transcrit sous la carte qui est au-dessus du jeu, et le nombre 14 sous la dernière. Pour les mêler on tiendra ces cartes dans la main gauche, et avec la main droite on prendra les deux premières cartes 1 et 2, qu’on couvrira des deux qui suivent 3 et 4; on mettra au-dessous de ces quatre cartes, les cartes 5, 6 et 7, et on continuera de mêler, en mettant alternativement deux cartes au-dessus, et trois en-dessous du jeu jusqu’à ce qu’il ne reste plus de cartes dans la main gauche, de manière qu’après ce mélange l’ordre des nombres se trouve placé sur ces cartes ainsi qu’il suite.
- i3. 14-8. g-3. 4-1. 2-5. 6. 7-10. 11. 12.
- Alors sans déranger ces cartes de leur ordre,on transcrira de suite sur chacune d’elles les lettres du mot Constantinople (1).
- i3. 14. 8. 9. 3. 4. 1. 2. 5. 6. 7. 10. 11. 12.
- G O N STANTINO P L E.
- Ayant
- (1) Voyez Fendroit où l’on doit écrire les lettres sur les cartes (figure cinquième,planche sixième),où on voitle mot Uranie,
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- SUR LES NOMBRES. ii3
- Ayant remis ensuite ces cartes suivant l’ordre de leurs numéros,
- i. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. i3. 14.
- N. T. T. A. I. N. O. N. S. P. L. E. C O.
- on transcrira ces quatorze lettres sur un papier, en suivant l’ordre des nombres au-dessous desquels elles sont placées ; ce papier servira de table pour disposer dans le même ordre quatorze autres cartes blanches, sur lesquelles on écrira de nouveau les quatorze lettres du mot ci dessus : ces dernières carteïsont celles qui servent pour les Récréations; les premières ne sont employées que pour
- parvenir à former les tables.
- EFFET.
- Toutes les fois qu’après avoir disposé ces quatorze cartes suivant l’ordre de la table ci-déssus on les mêlera ainsi qu’il vient d’être enseigné, elles se disposeront dans celui qui est nécessaire pour former le mot Constantinople, et cet effet aura également lieu pour tout autre nombre de cartes quel qu’il soit.
- R E M a R Q u r.
- On peut disposer la table d’ordre de manière que le mot Constantinople ne se trouve formé qu’après le second mélange, en observant de ne transcrire les lettres qu’après que les cartes ont été mêlées uneseconde fois, et en suivant exactement d’ailleurs ce qui a été expliqué ci-devant.
- On peut aussi la disposer, de manière que le mot Constantinople ne se trouve formé qu’après une
- III. H
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- ,,4 RÉCRÉATIONS division particulière faife ensuite du premier ou du second mélange ; pourvu que tous les différens mélanges et divisions. qu’on doit faire, soient totalement et exactement faits avec ces cartes avant de transcrire les lettres au. dessous de l’ordre numérique qu’on a commencé par indiquer sur chacune d’elles, dont dépend l’ordre primitif qu’on doit leur donner avant d’exécuter les Récréations.
- Une propriété fort singulière qui se trouve dans ces mélanges, c’est que l’ordre numérique transcrit sur une quantité de cartes quelconque, revient après un certain nombre de mélanges, qui se ti ou ve quelquefois semblable à celui des cartes qu’on a employé; d’oùil suit qu’à chaque mélange les nombres changent continuellement de position, pour occuper successivement toutes les places différentes qui se trouvent dans l’ordre numérique , et ils ne rentrent en leur place qu’au dernier mélange , comme le démontre l’exemple suivant où l’on peut remarquer que les huit nombres se trouvent disposés de tous sens dans les colonnes.
- Ordre primitif. . . . 1.2.3.4.5.6.7.8.
- Ier- Mélange..8.3.4.1.2.5.6.7.
- af-...........•• 7.4.1.8.3.2.5.-6.
- 3e............6.1.8.7.4-3.2. S.
- 4 ..........5.8.7.6.1.4.3.2.
- 5 .............2.7.6.5.8.1.4.3.
- 3.6.5.2.7.8-1.4. 4. 5.2.3.6.7.8.1. 1.2.3.4-5.6.7.8
- 6«. • 7*- •
- r- •
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- SUR LÉS NOMBRES. ,j5 Lorsqueles mélanges successifs ne dérangent pas certains nombres de leur position, il arrive souvent que l’ordre primitif ne revient qu’aprèsun nombre de mélanges semblable à celui des cartes, moins le nombre des colonnes où les nombres restent constamment les mêmes; comme on peut le voir par l’exemple ci-après sur neuf nombres dont le troisième et le quatrième ne souffrent point de dérangement , au moyen de quoi l’ordre primitif revient au septième mélange, au lieu qu’ilseroit revenu au neuvième, si tous les nombres eussent changé de
- Ordre primitif. . i Ier- Mélange. . . 8 2e- -6 3' 2 2.3.4.5.6 9.3.4.7.2 7.3.4.8.9 5.3.4.6.7 1.3.4.2.5 7.8.9. 5.6. ï. 1.2.5. 8.9.,-
- 8.3.4.9.1 2.5.6.
- 6'- • . . . 5 6.3.4.7.8 9.1.2.
- T 1 2.3.4.5.6 7.8.9.
- Ces propriétés n’ont cependant pflslieu pour tous les nombres et tous les différens mélanges; il arrive rarement que l’ordre primitif revienne avant un nombre de mélanges moindre que celui des cartes dont on se sert-, et il se trouve souvent qu’il n’arrive qu’aprèsun grand nombredemélanges; en général plus le nombre des cartes est grand , plus il faut faire de mélanges pour retrouver ce premier ordre
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- i’i 6 RÉCRÉATIONS il ne serait peut-être pas impossible de trouver des mélanges, qui étant adaptés à certains nombres, donneraient toutes les permutations possibles, ce qui pourrait avoir sonagrément pour découvrir des anagrammes; maiscomme à coup sûr cette recherche seroit très-longue et fort ennuyeuse , cela ne vaut pas la peine de s’en occuper.
- Nota. On s’étendra davantage sur la manière de former ces tables, lorsque l’exigeront les Récréations dont il sera question dans la suite.
- QUARANTE-TROISIÈME RÉCRÉATION.
- COUP MANQUÉ.
- les vingt quatre lettres de Falphabetélant transcrites sur des cartes sans aucun ordre, les mêler, en annonçant qu'elles vont se trouver par ordre alphabétique,et ayant manqué cette Récréation, mêler de nouveau ces mêmes cartes , et les faire paroître dans l’ordre proposé.
- PRÉPARATION.
- Ecrivez sur vingt-quatre cartes les nombres i, jusqu’à 24, et les ayant disposéespar ordre numé-
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- SUR LES NOMBRES. 117 rique, mêlez-les à deux reprises différentes, ainsi qu’il a été'enseigné ci-dessus page 112 ;transcri-vez-y ensuite les vingt-quatre lettres de l’alphabet, suivant leur ordre alphabétique, et servez-vous-en pour construire la table ci-après que vous destinerez pour donner aux vingt-quatre lettres de l’alphabet ( que vous aurez transcrites sur d’autres caries ) l’ordre primitif, au moyen duquel après deux mélanges successifs elles doivent se trouver ainsi qu’il a été proposé ; cette opération vous don*, liera l’ordre suivant. :
- ORDRE DES CARTES LETTRES.
- Première carte
- Seconde.
- Troisième.
- Quatrième.
- Cinquième.
- Sixième. .
- Septième .
- Huitième.
- Neuvième.
- Dixième.
- Onzième.
- Douzième.
- Treizième.
- Quatorzième.
- Quinzième.
- Seizième.
- Dix-septièfne.
- Dix-huitième.
- Pix-neuvième.
- R
- S
- H
- F
- T
- P
- G
- U
- X
- G
- N
- O
- D
- Y
- Z
- I
- K
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- R ECRÉATIONS
- ORDRE DES CARTES. LETTRES.
- Vingtième......................&
- Ving-unième.........................A
- Vingt-deuxième.................B
- Vingt-troisième.....................L
- Vingt-quatrième. M
- Récréation qui se fait avec ces vingt-quatre lettres.
- Le jeu de cartes, c’est-à-dire , les vingt-quatre lettres qui y sont transcrites, ayant été rangées d’avance dans l’ordre ci-dessus (i). on étalera le jeu sur la table sans le déranger, afin de faire voir que les lettres sont pêle-mêle ; on les mêlera une première fois, et on les étalera de nouveau après avoir prévenu qu’elles vont se trouver toutes dans leur ordre alphabétique, et feignant d’être surpris d avoir manqué ce coup , on les remêlera une seconde fois, et on fera voir pour lors qne les lettres se trouvent rangées comme on l’avoit d’abord proposé
- Nota. Ce coup n’est manqué qu’à dessein de le faire paroître plus extraordinaire; cependant comme il peut arriver qu’on veuille engager celui qui fait cette Récréation à la recommencer, il seroit bon d’avoir un second jeu renfermé dans un
- EO On met ce jeu tout préparé dans un petit étui decar-»on, sur lequel on iudique le nom de là Récréation auquel il a rapport.
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- SUR LES NOMBRES. ir9 semblable étui, et dont l'ordre primitif fût disposé de manière que l’ordre alphabétique se trouve formé après le premier mélange, c’est-à-dire, ainsi qu’il suit :
- ORDRE DES CARTES LETTRES.
- Première. . . ... L
- Seconde. . . . . M
- Troisième. .... I
- Quatrième. '. . . . K
- Cinquième. .... N
- Sixième. .... O
- Septième. .... P
- Huitième. ... . . G
- Neuvième. .... H
- Dixième. . . . . Q
- Onzième. .... R
- Douzième. .... S
- Treizième. . . . . E
- Quatorzième.... F Quinzième. .... T
- Seizième. .... U
- Dix-septième.... X Dix-huitième. . . . C
- Dix-neuvième. . . . D
- Vingtième. .... Y
- Vingt-unième. ... Z
- Vingt-deuxième. ... &
- Vingt-troisième. ... A
- Vingt-quatrième. . . B
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- i2o RÉCRÉATIONS
- Nota. On doit avoir deux jeux semblablement disposés,non-seulement pour pouvoir recommencer les Récréations lorsqu’on les demande, mais encore pour ne pas se priver de les faire, si en mêlant les cartes on venoit à se tromper, attendu' qu’alors il ne seroit pas possible de faire la Récréation, sans avoir remis le jeu dans A’ordre, ce qu’il ne convient pas de faire en présence de ceux qu’on se propose de surprendre avec ces divers amuse-mens.
- QUARANTE-QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- Les cartes d’un jeu de Piquet ayant été mêlées, partager le jeu en deux parties , nommer le nombre des points qui doit se trouver dans chacunes d’elles.
- PRÉPARATION.
- A tant supposé que les rois, dames et valets doivent compter dix, les as un, et les autres cartes selon les points qui y sont indiqués ; disposez à l’avance un jeu de piquet dans l’ordre contenu dans la table ci-après (i) , en observant
- (0 On n entre pas ici dans le détail du procédé qu’il faut suivre pour former celte table, attendu qu’il ne peut servira d‘autres Récréations : cependant on aura attention par la suite de l’indiquer lorsqu’il sera susceptible d’être appliqué à des amusement différens.
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- S U R I E S N O M B R E S. 121
- que l’as de cœur doit être une carte un peu plus large que toutes les autres. Conservez ce jeu ainsi préparé, afin de vous en servir pour faire cette Récréation et celles qui suivent, lesquelles dépendent, également de cette première dit position ou ordre primitif.
- Ordre dans lequelles cartes doivent être rangées avant défaire cette Récréation.
- ire Dix de carreau.
- 2. Dix de cœur.
- 3. Dame de pique.
- 4. Valet de trèfle.
- 5. Roi de cœur.
- 6. Dame de cœur.
- 7. Neuf de carreau.
- 8. As de cœur.
- Carte large.
- g. Neuf de cœur.
- 10. ' As de pique.
- 11. Dix de trèfle.
- 12. Valet de carreau.
- 13. Dame de trèfle.
- 14. As de trèfle.
- 15. Huit de carreau.
- 16. Roi de carreau.
- 17. Sept de pique.
- 18. Valet de pique.
- 19. Dix de pique.
- 20. Sept de carreau.
- 21. Dame de carreau.
- 22. Valet de cœur.
- 23. Huit de cœur,
- 24. ïluit de pique.
- 25. Roi de trèfle.
- 26. Neuf de pique.
- 27. Roi de pique.
- 2R Sept de cœur.
- 20. Neuf de trèfle. 20. As de carreau.
- 31. Huit de trèfle.
- 32. Sept de trèfle.
- Le jeu étant rangé dans l’ordre ci-dessus, on le mêlera une seule fois bien exactement, suivant la méthode qui a été enseignée à la page 119, et a près le mélange elles se trouveront nécessairement dans l’ordre ci-après.
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- 122 RÉCRÉATIONS
- Ordre dans lequel les cartes se trouveront apres avoir été mêlées.
- Canes. Poinls.
- i. Sept de cœur.
- 3. Neuf de trèfle.
- 3. Huit de cœur,
- 4. Huit dépiqué.
- 5. Valet de pique.. 10
- 6. Dix de pique. . 10
- 7. Damedetrèfle.. 10
- 8' As de trèfle.... 1 9 As de cœur. . . 1
- total. . . 64
- 10. Neuf de cœur. . g
- 11. Dame de pique.. 10 10. Valet de trèfle. . ïo i3. Dix de carreau. . 10
- i5. Roi de cœur. . . ï0 ïo. Dame de cœur.. iQ total. ... 6g
- Caries Points.
- Ci-contre 6g
- 7 17. Neufdecarreau.g g 18. As de pique.. . t
- 8 ïg. Dix de trèfle.. ïo 8 20. Valetdecareau. x o
- 21. Huitdecarreau. 8
- 22. Roi de carreau. 10
- 23. Sept de pique. 7
- 24. Sept de carreau. 7
- 25. Damede careau.io
- 26. Valet de cœur. 10
- 27. Roi de trèfle. 10
- 28. Neuf de pjque. g
- 29. Roi de pique. 10
- 30. As de carreau. 1
- 31. Sept de trèfle. 7
- 32. Huit de trèfle, é
- TOTAL, i . jg6
- EFFET.
- Lorsqu’à près avoir mêlé les caries comme il a é j dit, on les aura par ce moyen disposées dans l’ordre ci-dessus, si on coupe le jeu à l’as de cœur qui se trouve être une carte plus laçge * le nombre des
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- SUR LES NOMBRES
- points portés sur les caries que l’on enlèvera par cette coupe sera de soixante-qualre points, et celui qui restera dessous, sera de cent quatre-vingt-seize.
- Récréation qui sefait avec ce jeu.
- Après avoir ( au moyen du mélange ci-dessus ) disposé ce jeu de piquet comme il a été dit, on annoncera qu’on va cou per le jeu, et le partager en deux parties, et qu’on nommera le nombre des points contenus dans lune ou l’autre de ces divisions, ce qu’on exécutera en coupant à la carte large.
- Nota. Cette Récréation paroîtra assez extraordinaire, si l’on s’est fait une habitude de mêler promptement les cartes, de manière qu’il paroisse que ce mélange soit semblable à celui qu’il est d’usage de pratiquer lorsqu’on joue aux cartes : mais l’application qu’on doit faire de la disposition des cartes de cette Récréation pour l’efièt de celles qui suivent, rendra ces dernières d’autant plus étonnantes, qu’on ne pourra concevoir comment un même jeu de caries mêlé à différentes reprises , peut produire tous ces divers amusemens.
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- 124 RÉCRÉATIONS
- QUARANTE-CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- Un jeu de cartes ayant été mêlé, faire indiquer par une aiguille posée sur un cadran quelle est la carte de ce même jeu qu’une personne a touchée du bout du doigt.
- Co NsTRUCTION.
- Ayez une boîte de carton ABCD ( Fig. 2e, plan-thé sixième ), ronde, à deux couvercles, et séparée en deux parties par lefond E; qu’un des côtés H puisse contenir un jeu de cartes, et l’autre côté I, ua cadran de carton, dont le bordait cinq à six lignes d’épaisseur.
- Que ce cadran soit à deux faces ; transcrivez-y d’un côté la couleur des cartes, et del’autre leurs noms (voyez les deux Fig. 3i) ; ménagez un rebord de deux lignes de côté et d’autre de ce cadran, afin que les deux pivots que vous devez mettre à leur centre ne soient pas sujets à s’émousser.
- Insérez dans le double fond E une pelitelame d’acier aimanté, laquelle passe par le centre du cercle de ce cadran, etreconnoissez sur le dessus de ce cercle l’endroit où se trouve placé le sud de cette lame.
- Ayez uqe aiguille aimantée d’environ deux pouces qui puisse tourner librement sur l’un ou l’autre des deux pivots qui sont placés sur les deux faces du cadran ci dessus.
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- SUR LES NOMBRES, 12$
- Introduisez dans l’intérieur et au fond d’une lunette d’ivoire transparente de deux pouces et demi de longueur, un petit cercle de carton d’un pouce et demi de diamètre,contenant les nombres portés en la table ci-après page 12^, et ajoutez-y un oculaire de deux pouces et demi de foyer, avec lequel vous puissiez appercevoir distinctement les difi'érens nombres portés en cette table.
- EFFET, y
- Lorsque vous aurez posé le cadran ci - dessus dans le dessus de la boîte, en observant qu’un desnomsquiy sont transcrits réponde précisément au sud de la lame aimantée renfermée dans le cercle ou fond E; si vous mettez l’aiguille sur son pivot,et que vous la fassiez tourner,elle s’arrêtera sur lenom de la carte qui a été posée vers le sud de ce barreau.
- Cet effet aura également lieu pour l’une ou l’autre des deux faces de ce cadran; d’où il suit qu’ou sera maître, en posant alternativement ce cadran dans cette boîte sur ses deux faces, de faire indiquer en deux fois par cette aiguille, telle carte d’un jeu de piquet qu’on désirera.
- La table des nombres qui est cachée dans la lunette, pouvant indiquer quelles sont les cartes qui y répondent ( 1 ), il s’ensuit que si on conncîtà quel nombre est dans le jeu une carte qu’une per-
- (t) Voyez ci-après la
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- 126 RECREATIONS sonne aura touchée, on pourra savoir par son moyen quelle est cette carte, puisqu’ayant connu ( par exemple) qu’on a touché la douzième carte, on peut juger que c’est nécessairement le huit de-pique. (Voyez la table ci-après).
- Récréation qui se fait avec cette boîte et cette lunette.
- On prend le jeu de cartes tel qu’il s’est trouvé disposéaprèsavoir fait la précédente Récréation, on le mêle de nouveau suivant la manière qui a été enseignée, ce qui dispose nécessairement le jeu dans l’ordre ci- après, qùi a rapport à la table des nombres insérée dans la lunette.
- Ordre des cartes après ce nouveau mélangé.
- 1. Neuf dépiqué.
- 2. Roidepique.
- 3. Sept de pique.
- 4. Sept de carreau.
- 5. As de pique.
- 6. Dix de trèfle.
- 7. Dix de carreau.
- 8. Dix de cœur, g. As de trèfle.
- 10. As de cœur.
- 11. Huit de cœur.
- 12, Huit de pique.
- 13, Sept de cœux-.
- 14. Npuf de trèfle.
- 15. Valet de pique.
- 16. Dix de pique.
- 17. Dame de trèfle.
- 18. Neuf de cœur, ig. Dame de pique.
- 20. Valet de trèfle.
- 21. Roi de cœur.
- 22. Dame de cœur.
- 23. Neuf de carreau. 24 Valet de carreau.
- 25. Huit de carreau.
- 26. Roi de carreau.
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- SUR LES NOMBRES. 127
- 27, Dame de carreau. 3o. As de carreau
- 28, Valet de cœur. 3i. Sept de trèfle.
- 29, Roi de trèfle. 32. Huitde trèfle.
- Table qui doit êtreplace'eaufond delà lunette. Carreau,
- 3o . 26.27.24.
- 7 . z5. 4.
- P I Q U E.---------------~C Œ U R.
- 0 . 29 . 17 : 20. fl . 14.32 ; 3i.
- Les nombres portés en la table ci-dessus, ont rapport à l’ordre des cartes qui précède ; chaque couleur porte huit nombres, qui sont supposés désigner les figures des cartes comme il suit.
- EXEMPLE:
- Carreau.
- As. Roi. Dame. Valet:
- 3o 26 27 24
- Dix. Neuf. Huit. Sept.
- 7 23 25 4
- Il en est de même pour les trois autres
- «ouleurs.
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- 128 RECREATIONS
- Le jeu de cartes ayant donc été mêlé comme il a été dit ci-devant, on présentera à une personne le jeu entier, en lui étalant d’abord les huit premières, ensuite les huit secondes, en lui disant d’en toucher une du bout du doigt, et de s’en sou-venir; on remarquera exactement le nombre auquel elle se trouve dans le jeu ( on suppose ici que c’est la douxième ), on prendra ensuite l’aiguille aimantée, et on Teindra de lui donner la vertu magnétique, en la passant sur le doigt de cette personne, de même qu’on le feroit sur une pierre d’aimant, on pourra même lui faire tenir dans l’autre main une pierre ou lame aimantée, à dessein de lui donner à entendre que la vertu magnétique se communique d’une main à l’autre : après cette feinte, on fera comme si on pou voit apper-cevoir,avec lalune’tfe ci-dessùs décrite, si cette aiguille est suffisamment aimantée, ce qui donnera occasion de recolinoître quelle est la carte indiquée par le n°. 12 ; et ayant remarqué que cette carte qui a été touchée est le huit de pique, on posera le cercle de carton sur la boîte, de manière que le mot pique se trouve vers l’endroit où est le sud du barreau; on fera tourner l’aiguille sur son pivot, et elle s’arrêtera sur ce mot, lequel désignera que la carte touchée est un pique; on retournera ensuite le cercle, et posant l’aiguille sur l’autre pivot, on lui fera indiquer de la même 3uanière que cette carte est un huit, c’est-à-dire, le huit de pique.
- Nota. Les cartes disposées comme [il est dit, dans
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- SUR LES NOMBRES. .129
- dans cette Récréation, devant servir après un nou-veau mélange , à faire celle qui suit, il faut conséquemment avoir attention à ne les pointdéranger de leur ordre.
- VINGT-SIXIÈME RÉCRÉATION.
- Coup de Piquet incompréhensible où Von fait repique dans la couleur qu'une personne a librement choisie après néanmoins avoir transcrit à Vavance sur un papier cacheté quelle est la couleur pour laquelle elle doit se déterminer.
- Les cartes se trouvant disposées dans l’ordre porté en la précédente Récréalion page 126, on les mêlera de nouveau suivant la méthode qui a été enseignée, on donnera à couper à la personne avec laquelle on jouera cette partie de piquet, et on fera attention si elle coupe à la carte large (1), qui doit alors se trouver sous le jeu.
- Dès que l’on se sera assuré par le tact, que cette carte large est au-dessous du jeu, il en résulte que les cartes de ce jeu de piquet seront exactement
- (1) Si la personne ne coupoit pas l’as de cœur qui est la carte large, il faudrait sous quelque prétexte faire couper une seconde fois, afin que cette carte se trouve toujours sous le jeu, sans quoi on ne pourrait faire cette partie de piquet.
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- j3o. RÉCRÉATIONS
- rangées dans l’ordre quelles doivent avoir pour faire repique celui contre lequel on joue, en lui laissant ( même après qu’il a coupé ) la liberté de choisir la couleur dans laquelle il desire être re •
- Ordre dans lequel se doivent trouver les cartes
- après avoir été mélë
- iri Huit de cœur.
- 2. Huit de pique.
- 3. Valet de pique.
- 4. Dix de pique.
- 5. Dame de trèfle.
- 6. Valet de trèfle.
- 7. Roi de cœur.
- 8. Damedecceur. g. Huit de carreau.
- 10. Roi de carreau.
- 11. Dame de carreau.
- 12. As de carreau.
- 13. Sept dé trèfle.
- 14. Huit de trèfle.
- 15. Valet de cœur.
- 1f>. Roi de trèfle.
- s, etqiéon aura coupé.
- ïy. Neuf de cœur.
- 18. Valet de carreau.
- 1 q. Neuf de cœur.
- 20. Dame de pique.
- 21. Sept de cœur.
- 22. Neuf de trèfle.
- 23. Dix de cœur.
- 24. As de trèfle.
- 25. Sept de pique.
- 26. Sept de carreau.
- 27. Neuf de pique.
- 28. Roi de pique.
- 2g. As de pique, âo. Dix de trèfle.
- 31. Dix de carreâu.
- 32. As de cœur.
- Carte large.
- Des cartes du jeu de piquet se trouvant ainsi disposées, on demandera à l’adversaire dans quelle Couleur il veut qu’on le fasse repique.
- S’il demande qu’on puisse le faire repique en
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- SUR RES NOMBRES. i3i trèfle ou en carreau , on dqnnera les cartes par trois, ce qui produira nécessairement les jeux sui-
- vans.
- Jeu du l'f en carte.
- Roi de cœur.
- Dame de cœur.
- Valet de cœur.
- Neuf de eœur.
- Huit dé cçpyr.
- Sept de cœur.
- Dame de pique.
- Valet de pique.
- Huit de piqua..
- Huit de carreau.
- Huit d§ trèfle.
- Sept de trèfle.
- Rentrée du pren\ier.
- Sept de pique.
- Sept de carreau.
- Neuf de pique.
- Roi de pique-As de pique.
- Jeu dut* encart^.
- As de trèfle.
- Roi de trèfle.
- Dame de trèfle.
- Valet de trèfle.
- Neuf de frèfle.
- de carreau.
- Roi de carreau.
- Dame de carreau. Valet de carreau. Neuf de carreau.
- Piÿ de pique. Pixdecœqr.
- Rentrée du second'.
- Dix de trèfle. •>
- D.x de carreau.
- Si le premier en carte, qui est celui contre lequel on joue, a demandé d’être repique en trèfle, et qu’il prenne ces cinq cartes de rentrée, il faudra alors écarter la dame, le valet et le neuf de carreau,
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- RÉCRÉATIONS, et l’on aura par les trois cartes de rentrée , an sixième majeure en trèfle, et quatorze de dix.
- Si l’adversaire en laissoit, ilfaudroitalorsécarter tous les carreaux.
- S’il a demandé d’être repique en carreau, on écartera la daine, le valet et le neuf de trèfle, ou tous les trèfles s’il en laissoit deux, ce qui produira par conséquent le même coup dans l’une ou l’autre de ces couleurs.
- Nota. Si l’adversaire écartoit ses cinq cœurs, on manquerait ce coup, attendu qu’il aurait alors une septième en pique; il en serait de même s’il ne prenoit qu’une carte, et qu’il en laissât quatre : mais comme ce n’est point le jeu de l’adversaire d’écarter de cette façon, on ne risque de manquer ce coup qu’avec ceux qui connoissent de quelle manière se fait cette Récréation.
- 0 Si- celui contre lequel on joue demande qu’on puisse le faire repique en cœur on en pique, on donnera alors les cartes par deux, ce qui produira iudispensablemement les deux jeux suivans.
- Jeu du i" en carte. Jeu du 2 e en carte.
- Roi de carreau. Yalet de carreau. Neuf de carreau. Huit de carreau. Dame de trèfle.
- Asdetrèfle.
- Roi de trèfle.
- As de carreau. Dame de carreau. Dame de pique.
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- SUR LESNOMBRES.
- Valet de trèfle. Neuf de trèfle. Huit de trèfle. Sept de trèfle. Huit de cœur. Sept de cœur. Huit de pique.
- Valet de pique. Dix de pique. Roi de cœur. Dame de cœur. Valet de cœur. Dix de cœur. Neuf de cœur.
- i33
- Rentrée du premier. Rentrée du second.
- Sept de pique. Dix de trèfle.
- Sept de cari eau. Dix de carreau.
- Neuf de pique. As de cœur.
- Roi de pique.
- As de pique.
- Si l’adversaire a demandé d’étre repique en cœur, on gardera la quinte au roi en cœur, et le dix de pique, et on écartera du reste tout ce que l’on voudra; alors quand même l’adversaire en laisseroit deux, on aura une sixième majeure en cœur, et quatorzededix , avec quoi on le fera repique.
- Si au contraire il a demandé d’être repique en pique, il faudra (après avoir donné les cartes) l'aire passer subtilement les trois cartes qui sont sous le jeu (c’est-à-dire, le dix de trèfle, celui de carreau, et l’as de cœur), et les mettre au-dessus du talon, pour avoir dans sa rentrée le neuf, le roi et l’as de pique, en sorte que gardant la quinte en cœur, et étant même obligé d’écarter quatre cartes
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- i&4 RÉCRÉATIONS
- (si l’adversaire en laissoit une), on aiten outre une sixième au roi eu pique ; avec laquelle on fera le repique.
- Nota. Si l’adversaire Me preuoil que trois Cartes, on manquerait eucorefe repique. On verra dan* la suite de l’oUvtage d’autres coups de piquet où l’adversaire ne peut en aucune façon éviter d’être repique.
- OBSERVATION.
- Ce coup depiquetaatlirébeaucoupd’applaudis-semens à ceux qui ont eu l’intelligence de le faire valoir en public, de façon'à exciter dè là surprise ; les trois dernières cartes qui sont au- dessous du jeu, que l’on fait passer au-dessus du talon, et qui suppléent à la difficulté de le disposer en entier par la seule combinaison dés‘cartes, ont arrêté ceux qui se sont efforcés d’y vènir pàr ce seul moyen , et ils l’ont dès-lots Cru plus merveilleux qu’il n’est en effet Si on considéré ici que Cê cdüp de piquet est amené à la suite dés deüSc Récréations qui le précèdent, et qu’à 'Cb&CüUe d’élléfc on a mêlé les cartes, il paraîtra''ëncête -plus extraordinaire*
- Il n’est point du tout à craindre que ceux qui peuventfèite adroitement ces sortes de coup de piquet, puissent abuser de leUr dextéritéen jouant sérieusement à cè jeu, attendu que les cartes avec lesquelles ils sont obligés de jouer, étant une fois mêlées, il;est impossible de les disposer dans
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- SUR LES NOMBRES. *3$ fordre ci-devant. indiqué, fans qu’on s’en apper-coive très-facilement, ma js il est d’autres manœuvres dangereuses auxquelles certains joueurs peuvent être accoutumés, et qui sont suffisantes | pour faire perdre ceux qui jouent trop légéje-
- J ment contre ceux dont fia ne cQpnoi.$.sen,t pas
- | assez la probité.
- REMÀ R QUE.
- ( Quoique les trois précédentes Récréât ions soien t
- J. liées de manière à pouvoir être exe'cutées les unes après les autres sans changer de jeu , on I peut cependant les exécuter séparément, en dis-| posant d’abord le jeu comme il est indiqué à | -chacune d’eUes.
- f Jÿbmière4e transcrire à (avance sur un papier renfermé dans un billet cacheté, la çpuleur 4ms laquelle (adversaire 4pit demander d’etre repique.
- Ayez de l’encre sympathique faifeavccrimpré-? gnation de Saturne, transcrivez sur un petit quand j ds papier ( Figure quatrième, planche sixième)
- | les noms des différentes couleurs des cari es,et reu -I fermez ce pa pier dansl’enveloppe E même figure, do manière que Je ixiOtcarrc.au se trouve placé du côlé qui répond à celui fjuesçhet;, afin que ce papier étant renfermé dans cette enveloppe, vous puissiez .vous rappeler aisément, l’endroit où sont transcrits invisiblement cos quatre ùiîïéreus mot ;
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- j36 RÉCRÉATIONS cachetez ce billet, et le gardez pour vous en servir ainsi qu’il est expliqué ci-après. Ayez en outre une petite boîte de bois ou de fer blanc fermant à charnière , et construite de façon, qu’étant dans votre poche, vous puissiez (sans l’en tirer) l’ouvrir d’une seule main ; mettez dans cette boîte une très-petite éponge que vous humecterez avec le phlogistique de foie de soufre quelques momens avant de faire cette Récréation.
- effet.
- Si après avoir posé le doigt sur l’éponge, vous l’avez par ce mo3'en légèrement humecté de ce phlogistique, et que prenant le billet cacheté entre vos deux doigts, vous appuyez un instant celui qui est humecté sur l’endroit où setrouveinvisiblement transcrit avec l’imprégnation de Saturne le nom d’une des quatre couleurs des cartes, la vapeur pénétrante de ce phlogistique le fera paroître sur-le-champ ; d’où il suit que celui qui fera cetteRécréa* lion,fera paroître à sa volonté l’une ou l’autre des quatre couleurs transcrites.
- RÉCRÉATION.
- Avant de faire le coup de piquet ci-dessus , on remettra à celui contre lequel on joue, le billet ainsi préparé et cacheté , et on lui dira de le mettre dans sa poche, sans le prévenir de ce qu’il eu doit résulter. Lorsqu’on l’aura fait repique
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- S ü R L E S NO M B R E S. i37 dans’Sa couleur qu’il aura choisie, on mettra la main dans la poche où est la boîte, on l’ouvrira, et posant le doigt index dur l’éponge, on l'humecterà et on refermera aussi-tôt la boîte ; alors ondeman-dera à l’adversaire le billet qu’on lui a remis; et sous prétexte de lui faire observer qu’il est bien cacheté, on le serrera un instant entre le pouce etle doigthumecté, en observant que ce soit exactement à l’endroit où est transcrit le nom de la coulefir demandée, et aussi-tôt on le lui remettra, afin qu’ouvrant lui-même ce billet, il y trouve écrit le nom de cêtte couleur qu’il a librement choisie après que ce billet lui a été remis.
- Manière de composer les encres sympathiques qui servent à cette Récréation.
- IMPRÉGNATION DE SATURNE.
- Faites dissoudre, pendant vingt-quatre heures, de la litharge ou autre chaux de plomb dans du vinaigre distillé; passez le tout , et laissez-le reposer pour tuer bien à clair la liqueur, que vous conserverez dans une bouteille de verre; servez-vous de cette liqueur pour écrire sur le papier, et ayez attention à ne pas faire sécher celte écriture au feu.
- Lorsqu’on voudra faire paraître cette encre, il suffira seulement de l’exposer à la vapeur suifu-reuse et phlogisfique d’une dissolution d’orpiment faite par l’eau de chaux vive(i);onpeut faire celle
- (i) On mettra dans une bouteille de chopine deux onces d” chaux vive, et une once d’orpiment réduit eu poudre, e*
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- 138 RECREATIONS dissolution au feu de sable, ou fout simplement en la laissant deux ou trois jours exposée au soleil, en ayant seulement attenlion de la remuer cinq ou six fois par jour.
- Lorsqu’on prépare ces deux liqueurs, il faut avoir attention qu’il n’y ait aucune communication entr’elles, attendu qne la vapeur de cette dernière suffiroit pour gâter la première et lui faire perdre sa limpidité, ce qui empêcheroit qu’on put i’ém-ployer à écrire des caractères invisibles.
- Lorsque cette encre a paru, on la peut faire dis-paroîlre en passant par-dessus de l’eau Forte ou de l’esprit de nitre : onia fera reparoître une seconde fois, si après l’avoir laissé bien sécher à l’air, on passe dessus la même dissolution d’orpiment.
- On voit aisément que tous ces différens effets sont dûs aux précipitations et aux dissolutions qui se succèdent.
- Nota, Cette liqueur phlogistique exhale une odeur sulfureuse et désagréable ; on doit avoir attention à n’en pas porter à la bouche, attendu que l’orpiment est une matière arsenicale fort dangereuse ; ces-sortesd eoom positions doivent être renfermées, et hors de la portée de ceux qui n’eu connoissent pas la '.conséquence.
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- SUR LES NOMBRES. i39
- Faites fondre du bismuth dans l’acide nitreux, les caractères qui seront écrits invisiblement avec cêlie encre ou dissolution, paroîtront en noir assezsen-sible, sans qu’il soit besoin de mouiller ni de chauffer. Il suffira de les exposer au contact du phlogis»-tique de foie de soufre réduit en vapeurs, attendu que ce phlogistique ressuscite la terre de bismuth en partie calcinée par cet acide nitreux, et s’applique même par surabondance sur cette terre métallique qu’il noircit d’autant plus qu’il.yena une plus grande quantité.
- M. Lc’m'éry, dans soft Traité de Chimie, dont est tirée la-composition 'de l’encre précédente, demande qti’csù emploie lafchaux vivfeavec i’orpirçenf, mais la première de céS-deux substances n’étant autre chose qu’utifoicde soufre anfimotiié, et la seconde tin foie d'eSoufreferreux, il est évident que ce n’estqu’eti 'qûàlitédefoiéde soufreqn’elleS agisenf, et quele’foie de soufre le plus ordinaire doit prôti uire lui seul et à coup Sur le même effet.
- Lavapeùr du foie de soufre étant très-péné*raate , elle peut faite Son effet Star l’écritute invisible à travers une main de papiet, et même au travers d’une muraille, 'comme il est aisé de l’éprouver.
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- RÉCRÉATIONS
- QUARANTE-SEPTIÈME RÉCRÉATION:
- Coup de Piquet où l’on fait repique avec caries blanches.
- O n disposera secrètement les cartes suivant l’ordre ci-après:
- Ordre des cartes avant de les mêler.
- j. Dix de pique.
- 2. Dame de trèfle.
- 3. Dame de cœur.
- 4. R0 de pique.
- 5. Valet de trèfle.
- 6. Valet de cœur.
- Carte large.
- 7. As de pique.
- 8. Roi de cœur, g. Roi de trèfle.
- io. Sept de pique.
- 1 r.Sept de trèfle.
- 12. Dix de cœur.
- 13. Dix de trèfle.
- 14. Huit de carreau.
- 15. As de cœur .
- *6. Valet de pique.
- Les cartes de
- 17. Neuf de cœur.
- 18. sNeuf de pique.
- 19. Valet de carreau.
- 20. Huit de trèfle.
- 21. Dame de pique.
- 22. As de carreau.
- 23. Sept de cœur.
- 24. Sept de carreau.
- 25. Huit de cœur.
- 26. Huit de pique.
- 27. Dame de carreau.
- 28. Roi de carreau.
- 29. Dix de carreau.
- 30. As de trèfle.
- 31. Neuf de carreau.
- 32. Neuf de trèfle.
- ce jeu de piquet ayant été ainsi
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- SUR LES NOMBRES. 141 disposées, on le mêlera une seule fois (1), et on donnera ensuite à couper à celui contre lequel on joue (2), ce qui produira l’ordre ci-après :
- Ordre des cartes après les avoir mêle'es et fait couper à la carte large.
- x. As dépiqué.
- 2. Sept de pique.
- 3. Sept de trèfle.
- 4. Dix de cœur.
- 5. As de cœur.
- 6. Valet dépiqué.
- 7. Neuf de cœur.
- 8. Huit de trèfle.
- 9. Dame de pique,
- 10. As de carreau, ix. Huit de cœur.
- x 2. Huit de pique.
- 13. Dame de carreau.
- 14. As de trèfle.
- premier encarte.
- second.
- premier.
- second.
- premier.
- second.
- ^ premier.
- (x) Si on ne veut pas mêler suivant la méthode qui a été indiquée page ni, on rangera les cartes dans l’ordre
- 11 est assez ordinaire qu’on coupe naturellement à la carte large : cependant si on s’appercevoit que celui auquel on donne à couper n’y coupât pas, il faudroit faire couper une autre personne sous quelque prétexte, ou bien faire
- sauter la coupe, comme il sera indiqué à la fin ae ce Volume , à l'article qui précède les tours de car tes.
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- RÉCRÉATIONS
- 142
- ï5. Neuf de trèfle.
- 16. Neuf de carreau.
- 17. Roi de carreau, ï d. Dix de carreau,
- 19. Sept de cœur.
- 20. Sept de carreau. 21; Neuf de pique.
- 22. Valet de carreau.
- 23. Dix de trèfle.
- 24. Huit ;de carreau.
- 25. Roi de cœur.
- 26. Roi de trèfle.
- 27. Dame de cœur.
- 28. Roi de pique.
- 2g. Dix de pique.
- 30. Dame de trèfle.
- 31. Valet de trèfle.
- 32. Valet de cœur.
- second en cartes-premier, second, premier.
- ^ second.
- rentrée du premier.
- rentrée du second.
- Le jeu, étant ainsi disposé, et les cartes étant ensuite données deux à deux, il en résultera les jeux suivans :
- Jeu du 1" en cartes. Jeu du
- cartes.
- As de pique. Dame de pique. \ aletde pique. Neuf dépiqué.
- Dix de trèfle. Neuf de trèfle. Huit de trèfle. Sept de trèfle.
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- SUR LES Sept de pique.
- As de carreau.
- Roi de carreau. Dame de carreau. Valet de carreau. Dix de carreau.
- As de cœur.
- As de trèfle.
- NOMBRES. 143
- Dix de cœnr.
- Neuf de cœur.
- Huit de cœur.
- Sept de cœur.
- Neuf de carreau.
- Huit de carreau.
- Sept de carreau.
- Huit de pique.
- Roidecœur. Dame de cœur. Roi de trèfle. Roi dépiqué. Dix de pique.
- Dame de trèfle. Valet de trèfle. Valet de cœur.
- Les cartes ayant été ainsi distribuées, on proposera à celui contre lequel on joue, de jeter un coup-d’œil sur chacun des deux jeux, et de choisir celui qu’il désirera, c’est-à-dire, à condition qu’en gardant le jeu qui lui a été donné, il sera premier en cartes,et qu’en préférant l’autre jeu,il sera en
- S’il s’en' tient à son jeu qui est en apparence beaucoup meilleur q ue l’autre, il est vraisemblable qu’il écartera ces quatre bas piques, et qu’il gardera sa quinte en carreau et son quatorze d’as, laissant alors une carte. Celui qui fait cette Récréation, lui montrera doue d’abord dix de cartes blanches, et gardant ses deux quatrièmes en trèfle et en cœur, il écartera les quatre autres cartes,et il aura une
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- 144 RÉCRÉATIONS sixième en trèfle et une quinte en cœur , avec lesquelles!! fera repique, pouvant compter 107 points, et il gagnera quoiqu’il soit capot.
- Si celui contre lequel on joue préféroit le jeu du dernier en cartes, alors celui qui fait cette Récréation écartera la quatrième au roi en carreau et le sept de pique; ce qui lui produira, par la rentrée, une sixième majeure en pique et’ quatorze d’as, avec lesquels il gagnera la partie et fera capot.
- Nota. Si celui contre lequel ou joue écar,toit ses carreaux,on manqueroit cette Récréation ; mais cela ne peut guère arriver qu’en jouant avec ceux qui.connoisse.ot ce coup,attendu qu’il est plus naturel de garder la quinte eu carreau et le quatorze d’as, que d’écarter le plus beau de son jeu pour tirer les piques, qui ne présentent pas un si grand avantage.
- QUARANTE-HUITIÈME RÉCRÉATION.
- Coup de Piquet oà l’on fait repique après avoir laissé le choix de donner les cartes par deux ou par trois.
- PREPARATION..
- P ou R disposer les cartes dans l’orâre nécessaire pour produire ce coup de piquet, et tous ceux où on voudra laisser le choix de donner par deux'ou par «l'ois, il faut se servir de la table portée en la septième planche.
- Celia
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- SUR LES NOMBRES. 14S
- Cette table indique le changement que font dans chacun des deux jeux, les deux différentes, manières de donner les cartes, et fait voir que le premier en caries a toujours, d’une façon ou d’une autres, les six cartes place'es sous les numéros 1, a , g, i3, 14 et 21; et le second, les six qui sont aussi placées sous les numéros 4,11,12,16,23 et 24; elle indique en outre que les douze cartes qui se trouvent placées sous les numéros 3,5,6,7,8,10 , 15,17,18,19,20 et 22, peuvent se trouverdans l’un
- ou l’autre des deux jeux, eu égard à la manière dont on a distribué les cartes.
- Etant donc certain que les cartes numérotées 1, 2, g, 13, 14 et 2i, sont toujours entre les mains de l’adversaire, et celles sous les numéros 4,11, 12, 16, 23 et 24, entre celles de celui qui veut faire la Récréation, il faut appliquer à ces six derniers numéros, des cartes, qui, avec les trois de rentrée (qu’on peut choisir à son gré), puissent toujours produire un grand jeu, supérieur à celui de l’adversaire; et s’il se trouve danscelles qui restent des cartes favorables qu’on soit forcé de lui laisser, il faut alors les distribuer dans les numéros de celles qui varient, de façon qu’il ne puisse jamais en avoir qu’une partie insuffisante pour gagner, lorsqu’on donnera les cartes d’une ou d’autre façon.
- C’est ce qu’on a observé dans le coup de piquet ( que l’on donne ici pour exemple à ceux qui vou< diront se donner la satisfaction d’en composer par eux-mêmes). On a premièrementadaptéauxnu
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- i4g récréations
- méros4, n, 12, 16, 2.3 et 24, une sixième rfia-jeure en cœur, laquelle jointe aux trois dix de la rentrée, sullisent pour faire repique en dernier; tuais comme il falloit éviter que l’adversaire ne puisse parer ce coup avec sept cartes au point dans l’une des couleurs, trèfle, pique et carreau, on a disposé celles qui pourvoient lui donner cette septième, dans la classe des cartes qui varient; de façon que, soit qu’on donne par deux ou par trois, on en ait toujours soi-même une de chacune de ces trois couleurs (1), ce qu’on peut facilement reconnoître, en comparant l’ordre ci-après avec la table de la septième planche.
- Ordre des cartes suivant l'exposé ci-dessus.
- 1. Roi de carreau.
- 2. As de carreau.
- 3. Neuf de carreau.
- 4. As de cœur.
- 5. Dame de pique.
- 6. Huit de carreau.
- 7. Dame de trèfle.
- 8. Huit de pique, g. Roi de trèfle.
- 10. Sept de cœur.
- ir. Roi de cœur.
- 12. Neuf de cœur.
- 13. Dame de carreau.
- 14. Sept de carreau.
- 15. Sept de trèfle.
- 16. Valet de cœur.
- Ï7. As de trèfle.
- 18. Sept de pique, ig. Roi de pique.
- 20. As de pique.
- <3 (1) Si on ne pouvoit y parvenir de celte façon, il faudrait isposer la rentrée de l’adversaire de façon à lui faire écarter son jeu, comme on t’a vu à la précédente Récréation»
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- SUR LES NOMBRES. 147
- 2T. Valet dé carreau. 22.Huit de trèfle.
- 2 ü. Dix de cœur.
- 24. Dame de cœur.
- 25. Valet de pique.
- 26. Neuf de pique.
- 27. Valet d e trèfl e.
- 28. Huit de cœur.
- 29. Neuf de trèfle. 3o Dix de carreau.
- 31. Dix de pique.
- 32. Dix de trèfle.
- De détail qu’on a donné ci-dessus est suffi ànf pour exécuter celte Récréation ; soit qu’on donne à l’adversaire les cartes par deux ou par trois, on le gagnera forcément ; quand même croyant faire manquer la combinaison de ce coup, il s’aviseroit d’en laisser trois.
- remarque an sujet des coups de Piquet.
- Il n’est point du fout à craindre que ceux qui peuvent faire adroitement les divers coups de piquet dont on a donné la description,puissent abuser
- de leur dextérité en jouant sérieusement à ce jeu, attendu que les cartes étant une fois mêlées, il leur est absolument impossible de les disposer dans aucun des ordres indiqués ci devant, sans qu’on s’en ap-perçoive très-facilement; mais il est d’autres manœuvres auxquelles certains joueurs sont accoutumés', qui sont dangereuses et suffisantes pour faire perdre ceux qui jouent trop légèrement avec ceux dont ils ne conooissent passuffisamment la probité.
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- I48 récréations
- QUARANTE-NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- LES CA RT ESC H ANGE ANTES suppose qu’ayant trente-deux cartes différera nient colorées, sur lesquelles soient peints diver objets et transcrits différées mots, on veuille le distribuerdeuxà deux à quatre personnes, et à tro différentes reprises, en mêlant même à chaque foi de façon qu’après la première distribution, cha cune d’elles ait en main des cartes d’une même cou leur ; apres la seconde, des objets semblables; ( après la troisième, des mots qui présentent un seni
- PRÉPARATION.
- Disposez ainsi les cartes, eu égard à ce qu’ellf représentent.
- Ordre Couleurs. Objets. Mots. des
- Cartes.
- ....... jaune.... oiseau ... je vois.
- ....... jaune .... oiseau ... en vous.
- 3 ... verd.....fleurs . . . charmante.
- 4 ... verd-.... fleurs .. .fleurs.
- 5 ... blanc.... oiseau ... entendre.
- 6 ... blanc.... orange... beauté.
- 7 ... rouge... papillon.. ma. j
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- SUR LES NOMBRES. i4g
- Ordre Couleurs. Objets. Mots.
- des
- Cartes.
- 8
- 9
- 12
- 13
- 14
- 15
- 16
- 17
- 18
- J9
- 2o
- 2 2 2 3 24
- 25
- 26
- 27
- 28
- 8!
- 32
- . rouge.... fleurs.....ramage.
- . rouge. ... fleurs....qu’à.
- . rouge... . papillon.... bergère.
- . verd.....papillon.... inconstant.
- . verd.....papillon.... votre.
- . blanc... . fleurs....de.
- . blanc... . fleurs....l’amant.
- . jaune.. .. orange....l’image.
- . jaune. .. . fleurs...doux.
- . blanc... . orange..... ornez.
- . jaune.... papillon.... ma. I . jaune.... papillon.. .. Philis.
- . blanc.... oiseau.....oiseaux.
- . rouge. •. . orange...chantez.
- . rouge... . orange....petits.
- . verd.....orange......douceur.
- verd..... orange. ...,1e.
- . verd.....oiseau......de.
- jaune.... fleurs. .... ainsi.
- rouge.. . . oiseau.....légèreté.
- rouge.. . . oiseau. ... ; sein.
- jaune... . orange......présente
- blanc.... papillon.... votre, blanc.. . . papillon.... j’aime.
- Ayant figuré chacune de ces trente-deux cartes , comme il est désigné dans la table ci-dessus
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- j5o RÉCRÉATIONS
- fennez-les dans un étui, en les y conservant dans le même ordre, pour faire la Récréation qui suit.
- RÉCRÉATION.
- On fera voir toutes ces trente-deux cartes sans les déranger en aucune façon, et en faisant remarquer que les couleurs , les objets, et les mots qui y sont représentés, se trouvent tous pêle-mêle ; on mêlera une premièrefoiscescartesconformément à la méthode qui.a été précédemment enseignée, et on les distribuera ensuite deux à deux à quatre différentes personnes, en ne leur laissant pas lever leurs cartes que le tout n’ait été distribué, et leur recommandant de ne pas les mêler; et alors les huit cartes données à la première personne, se trouveront toutes d’une même couleur, ainsique celles de la seconde, troisième et quatrièmepersonne : on reprendra ces cartes, en mettant les huit cartes cle la seconde personne sous celles de la première; celles de la troisième sous celles de la seconde; et celles de la quatrième sous celles de la troisième après quoi on les mêlera une .seconde fois, e! après les avoir distribuées de la même façon , il se trouvera que la première personne aura tous les oiseaux peints sur ces huit cartes; la seconde. tous les papillons; la troisième, toutes les oranges; et la quatrième,les fleurs: on reprendra une troisième fois ces cartes, en observant lesmêmes précautions, et les mêlant de nouveau, on les distribuera de même; alors la première personne
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- SUR LES NOMBRES. i5r
- qui a eu précédemment en main les oiseaux, aura sur ces cartes les huit mots qui composent ce qui
- Chanlez-petits-oiseaux -jaime-entendre-votre-doux-ramage.
- La seconde, qui a eu le coup précédent les papillons, aura en main,
- De-t amant inconstanû-votre- le'gcreté-me-prê-sente-V image.
- La troisième, quia eu les oranges, aura ces
- u4insi-qiià-rtia-Philis, je-vois-en vous-beautét douceur.
- La quatrième, quiâvoit les fleurs, aura ce) autres mots ;
- Charmantes -Jleurs , omez-le-sein-de ma-Ber-
- Nota.Tl faut bien prendre garde de se tromper en mettant ces cartes à trois différentes reprises, attendu qu’une seule carte dérangée feroit manquer absolument ce coup, qui,bien exécuté, produit un effet assez extraordinaire. C’est pourquoi il est bon d’avoir un second jeu semblable, pouç s’en servir au besoin»
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- iSa
- RÉCRÉATIONS
- CINQUANTIÈME RÉCRÉATION.
- Les Nombres incompre'hensibles. PRÉPARATION.
- Ije s nombres que l’on doit transcrire surlesfrenfe cartes (i) qui servent pour cette Récréation, sont ranges dans l’ordre primitif ci-après, de manière qu’après avoir été mêlées une première fois, si l’on partage le jeu en trois parties en coupant aux deux cartes larges, le total des nombres ou points compris dans chaque partie estde 5o; et si sans déranger ces trois parties de ce nouvel ordre, et ajant mêlé une seconde fois ce jeu, on le partage encore en trois parties en coupant aux deux cartes longues, le nombre 5o se trouvera formé de nouveau par le total de ceux compris dans chacune de ces parties.
- Ordre dans lequel les nombres doivent être disposés avant que de mêler.
- Cartes.
- Nombres.
- . . 5 . . 6 • • .9
- Caries. Nombres.
- 4 Carte longue. 2
- 5 .............7 .
- e..............4
- (i) On se^sert, pour cette Récréation, de cartes blanches d’un jeu entier, dont les points désignent les nombres.
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- SUR LES N
- 7.............3
- O Carte longue. 5 9 Carte large. 4
- io...............5
- ir...............i
- 12. Carte large. 8
- l3...............7
- 14. .1...........6
- 15 ...........3
- 16 ...........5
- M B R E S. 153
- jg. 2
- 20 .........7
- 21 .........6
- 22 .........4
- 28. ....... 3
- 24 .........*
- 25 .........8
- 26 .........1
- 27 .........5
- 28. ..........9
- 29 .........8
- 30 .........2
- Ces trente cartes ay^nt été rangées suivant l’ordre de la table ci-dessus, si on les mêle une première fois elles se disposeront dans celui qui suit. Ordre de ces nombres après le premier mélange. Cartes. Nomb. Cartes. ZTomb. Cartes. Nomb,
- Points. Points. Points.
- 1 .........9 11..........9 21......3
- 2 ........8 12 ........2 22......5
- 3.,.........3 i3..........5 23......9
- 4 ......1 14.........••••6 24.....7
- 5 ........S i5..........7 25......6
- 6 ........2 16..........4 26......4
- 7 ........7 17.........-3 27......3
- 8 ........6 18... •.....5 28......1
- 9 ........5 '9...........1 29...S
- 10 Carte large. 4 20 Carte large.O 3o.....2_
- Total èo Total 5o dotal 5o
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- i54 RÉCRÉATIONS
- Par conséquent si on coupe à la dixième et à la vingtième carte, qui sont les deux cartes larges, ou partagera par ce mo_yen le jeu en trois parties, dont chacune donnera cinquante points pour la somme totale de ceux portés sur les dix cartes dont elle est composée.
- Si sans déranger en aucune façon 1 ordre ci-dessus, et après avoir remis ces trois tas l’un sur l’autre, on mêle ces cartes une seconde fois, elles se trouveront disposées de nouveau dans l’ordre qui suit.
- Ordre de ces nombres après le second mélange.
- Cartes. Nom b. Cartes. Nomb. Cartes. Nomb.
- ou ou ou
- Points. Points. Points»
- i........... ii.....•. 3 2i..........7
- 3........5 12.........I 22. ...... 4
- 3 .....9 i3.........9 23.......3
- 4 .....7. 14........8 24.......8
- 5 .....5 i5........ 5 25....... 3
- 6 .....1 16.........2 26.......5
- 7 .....5 !7.........7 27.......6
- 8 .....6 18.........4 28.......4
- 9 .....6 19.........9 29.......8
- 10 Carte long, s 20 Carte long. 2 3°.• 2
- Total 5o Total 5o Total 5o
- Doù il suit qu’en coupant cette fois aux deux earles longues, le jeu se trouvera partagé en trois
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- SUR L Ê S NOMBRES. i55
- parties, dont la somme des nombres ou points de chacune d’elles sera encore de 5o.
- RÉCRÉATION.
- Après avoir montré les nombres ou les point portés sur ces (renie caries, qu’on préviendra for_ mer au total i5o,on annoncera, qu’après lesavoi bien mêlées, on va partager le jeu en (rois parties dont chacune en contiendra So, ce qu’on exécutera’ commeil aété dit. Ayant fait remarquer quechaque partie contient 5o, comme 0:1 s’est proposé , on observera que peut-être quelqu’un s’imagine que ces cartes ont pu être disposées d’avance dans un ordre déterminé propre à produire cet effet; et pour tâcher de persuader le contraire, en augmentant la surprise, ou offrira de recommencer cette Récréation , en mêlant même le jeu une seconde fois, ce qui ne pourra manquer d’j ce qui aété dit ci-dessus..
- LES A VEUX RÉCIPROQ UES.
- PRÉPARATION.
- L’ordre primitif suivant lequel doivent être rangées les lettres qui servent à cette Récréation, étant applicable à toute autre Récréation de ce
- CINQUANTE-UNIÈME
- lieu enobservant
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- i56 RÉCRÉATIONS genre, que chacun pourroit vouloir imaginer, on donne ici le détail de l’opération qu’il faut faire pour parvenir à le former.
- Soientles deuxquestions et leur réponse ci-après, composées chacune d’un égal nombre de lettres qu’on veut transcrire sur trente-deux cartes,et ranger dans un ordre tel qu’après un premier mélange elles se trouventdisposées suivant l’ordre des lettres qui composent les mots delà première question et de sa réponse, et qu’en les mêlant une seconde fois elles produisent le même effet à l’égard de la seconde.
- i". Question. Belle Hébé, rri aimez-vous?
- Réponse....Oui, je vous aime.
- 2e. Question. Daphnis, ni aimez-vous ?
- Réponse....Hébé, je vous adore.
- Chacune de ces questions et leur réponse étant composées de trente-deux lettres, prenez trente-deux cartes, et numérotez-les depuis i jusqu’à 32; mêlez-les comme il a été expliqué ci-devant page ni, et trancrivez-y de suite les trente-deux léttres qui composent la première question et sa réponse, en observant de noterque la dernière lettre de cette question doit être une carte plus large.
- Cette première opération étant faite, ne dérangez en rien ces cartes, mêlez-les une seconde fois, et trancrivez-y de même les trente-deux lettres de la seconde question et de sa réponse , en observant pareillement de noter que la dernière lettre
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- SUR LES NOM BR ES. i57
- de cette seconde question doit être une carte plus longue.
- Cette seconde opération étant finie, reprenez tou'es vos trente-deux cartes, rangez-les suivant l’ordre des numéros qui ont été apposés ,et servez-vous-en pour transcrire la table, ou l’ordre primitif ci-après.
- Ordre dans lequel les cartes doivent être rangées avant de mêler.
- Ordre des Le II res de la Letirès de la
- Cartes i." Question. 2.'Question.
- .................M................ S
- .................E................M
- 3-...............A.................F.
- 4 .............I................ B
- 5 .............Z..................E
- 6 .............V..................J
- 7 .............O...........: . E
- 8 .............É................I
- q................M..................H
- 10...............U............... N
- XX.. Carte large. S. .............I
- 12...............O.............. V
- 13. Carte longue. E.............S
- 14. ...........B..................A
- i5...............U. . ............O
- 16...............Y. . ............U
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- 158 RÉCRÉATIONS
- Suite de Tordre dans lequel les cartes doivent être rangées avant de mêler.
- Ordre de3 Lettres de la Leifres de la
- Caries if“ Question. 2' Question.
- 19. . . . H . . . U
- 20. . . . E . . . H
- 21. . . . V . . . S
- 22. . . . 0 ... A
- 2?. . . . L . . . M
- 24. . . . I . . . E
- 25. . . . U . . . D
- 26. . • . S . . . D
- 27. . . . A. . . • . . . . . A
- 28. . . . B . . . Z
- 29. . . . E . . . V
- So. . . . r ... O
- 81. . . . M . . . R
- 82. . . . E EFFET. . . . E
- 11 est facile de voir que Ces lettres ayant élé disposées sur les cartes suivant l’ordre établi ci-dessus, celles de la première colonne indiqueront après le premier mélange 4a première de ces questions et sa réponse, qu’on pourra séparer l’une de l’autre en coupant ce jeu à carte large, et qu’en mêlant ensuite une seconde fois ce même jeu, celles de la seconde colonne donneront de même la seconde question qu’on pourra également
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- SÜR LES NOMBRES. rfcg emparer d avec sa réponse en coupant à la carie longue.
- JV0&7.T! fant transcrire les cartes de la première colonne »ur l’angle des cartes indiqué (fig. cinquième planche sixième )et celles de la séconde colonne rnr celui qui lui est diamélralèment opposé, et i/voir attention en.préparant ces cartes dans l’ordre primitif ci-dessus, de métré du même sens les lettres qui sout analogues à la première question.
- Ou observe aussi qu’a près avoir fail celle Récréation , il est facile de remettre le jeu dans son ordre primitifen mêlant deux fois le jeu en sens contraire (i),cequiest bien plus expéditif que de se servir de la table.
- RÉCRÉATION.'
- Ayant choisi parmi la compagnie un cavalier et Une dame, on leur fera voir cejeudeCartes,enleur montrant que les lettres qui y sont transcrites se trouvent pêle-mêle et ne- forment' aucuns mots; on aura soin de cacher avec le pouce de la main droite une des deux lettres qui se trouvent sous la dernière carte, et on étalera celles qui sont vers le
- (1) Cest-à-dire d’ôter les trois caries de dessous, de tes Couvrir des deux de dessus et ainsi de suite en finissant paï mettre les deux qui restent en dernier, au-dessus du jeu.
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- iCo RECREATIONS
- haut du jeu , de manière qu’on n’apperçoive pas
- celles qui sont à l’angle opposé.
- On renfermera ensuite le jeu, et on tâchera de leur persuader qu’on peutsavoir par le moyen des mots,que peut former l’assemblage de toutes ces lettres , s’il y a de l’amitié ou non entr’elles deux ; et ayant mêlé le jeu une première fois, sous prétexte de former par ce moyen les mots dont on a . besoin, on coupera à la carte large pour séparer la demande de la réponse , et étalant la première partie du jeu que l’on a coupé, on fera voir à cette dame que le cavalier lui fait cette question ; belle Hébé, ni aimez-vous ? on présentera ensuite le reste du jeu an cavalier, en lui faisant voir que cette dame lui répond, oui ,je vous aime.
- On remettra alors ces deux parties du jeu l’une sur l’autre sans les déranger en aucune façon de l’ordre dans lequel elles se sont trouvées après ce premier mélange,etonferaentendre qu’il faut que ces mêmesleltresserventàfaire connoître de même à cette dame si le cavalier répond à sessentimens. Alors ayant retourné le jeu sans qu’on s’enapper-coive, afin de faire paroître les lettres de la seconde colonne quisetrouvent transcrites à l’angle opposé, on le mêlera de nouveau , et ayant coupé on fera voir au cavalier que cette dame lui fait à son tour celte question, Daphnis. ni aimez-vous ? présentant enfin le reste du jeu à cette dame, elle recon-naîft-a par l’arrangement des lettres qu’il répond Hébé, je vous adore.
- Nota. Cette récréation cause beaucoup de sur-
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- SUR LES NOMBRES. x6r
- prise lorsqu’on la fait assez adroitement pour qu’on n’apperçoive pas qu’il y a deux lettres transcrites sur chaque carte.
- CINQUANTE-DEUXIÈME RÉCRÉATION.
- Un jeu tic piquet ayant été mêlé à plusieurs reprises , en séparer par la coupe toutes le* couleurs.
- PRÉPARATION.
- P Renez trente-deux cartes blanches , et après les avoir toutes numérotées depuis i jusqu’à 32 comme il a été enseigné ci-devant, mêlez-les une première fois,ôtez ensuite leshuit premières cartes quisetrouvent alors au-dess us du jeu, et trancrivez* y les noms et la couleur des huit cœurs , sans suivre l’ordre des cartes ; faites une marque sur la huitième carte, pour vous souvenir que ce devra être une carte plus large;
- Prenez ensuite les vingt-quatre cartes restant eu l’état quelles se trouveront disposées après ce premier mélange , mêlez - les une seconde fois, et écrivez y les nomsella couleur deshuit cœurs, sans suivrel’ordre des cartes, faites une marque comme il a été enseigné ci-devaat, mêlez les une première fois, ôtez ensuiteleshuit premières cartesqui se trou-ventalors au-dessus dujeu, et transcrivez-y les noms etla couleur des huit trèfles, observant de même de faire une marque à la huitième , laquelle devra pareillement être une carte large. t
- Mêlez de même les seize cartes qui restent, et
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- *62
- R E C R
- É A T I
- O N S
- transcrivez sur les huit premières les noms et la couleur des carreaux, en marquant la huitième pour être une carte large ; et écrivez enfin sur les huit dernières cartes les noms et la couleur des huit piques.
- Reprenez ensuite toutes cestrente-dedx cartes, et disposez-les suivani l’ordre des numéros qui y les ont été apposés, ce qui vous donnera l’ordre qui suit,dontvousvous servirez pour disposer de même cartes du jeu de piquet qui doit vous servir pour faire cettejRécréation,-remarquez qu’il y a trois les cartes dans ce jeu qui doivent être un peu plus larges que les autres ; savoir, le sept de carreau j l’as àe trèfle, et le valet de cœur.
- '.Çrdre dans lequel doit être disposé lejeu avant défaire cette Récréation.
- 1. As de pique.
- 2. Dame de pique. 8. As de carreau.
- 4. Sept de carreau. Carte large.
- 5. Huit de pique.
- 6. Roi de trèfle.
- 7. As de trèfle. Carte large.
- 8. Neuf de carreau.
- g. Roi de carreau.
- 10. Dix de carreau.
- 11. Valet de carrean.
- 12. Neuf de pique.
- 13. Neuf de cœur.
- 14. Valet de cœur. Carte large.
- 15. Valet de trèfle.
- 16. Dix de trèfle.
- 17. Valet de pique,
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- i63
- SUR LES NOMBRES.
- Suite de l'ordre dans lequel doit être disp jeu avant de faire cette Récréation.
- 18. As de cœur, iq. Huit de cœur.
- 20. Sept de pique.
- 21. Dame de carrau.
- 22. Sept de trèfle.
- 23. Dix de cœur.
- 24. Dame de cœur.
- 25. Neuf de trèfle.
- 26- Huitdeearreaif.
- 27. Roi de piqne.
- 28. Sept de cœur. 2g. Roi de cœur
- 30. Dix de pique.
- 31. Huit de trèfle
- 32. Dame de trcfle;
- Ce jeu ainsi disposé ayant été mélé une premiers fois, les cartes se trouveront rangées suivant l’ordre ci-dessous.
- 1. Sept de cœur.
- 2. Roi de cœur.
- 3. Dix de cœur.
- 4. Dame de cœur.
- 5. As de cœur.
- 6. Huit de cœur
- 7. Neuf de cœur.
- 8. Valet de cœur. Carte large.
- g. Neuf de carreau. 1 o. Roi de carreau, ix. As de carreau.
- 12. Sept de carreau. Carte large.
- 13. As de pique.
- 14 Dame de pique.
- 15. Huit de pique.
- 16. Roi de trèfle.
- 17. As de trèfle. Carte large.
- 18. Dix de carreau, ig. Valet de carreau.
- 20. Neuf de pique.
- 21. Valet de trèfle.
- 22. Dix de trèfle.
- 23. Valet de pique.
- 24. Sept de pique.
- 25. Dame de carreau.
- 26. Sept de trèfle.
- 27. Neuf de trèfle.
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-
- ï94 récréations
- 28. Huit de carreau. 31. Huit de trèfle.
- 29. Roi de pique. 32. Dame de trèfle.
- 30. Dix de pique.
- D’où il suit qu’en coupant à la huitième carte qui est plus large, on enlèvera par cette coupe les
- Mêlant ensuite les vingt-quatre cartes qui restent elles se disposeront dans l’ordre ci-après.
- 1. Huit de trèfle.
- 2. Dame de trèfle.
- 3 Sept de trèfle.
- 4- Neuf de trèfle.
- 5. Valet de trèfle.
- 6. Dix de trèfle.
- 7. Roi de trèfle.
- 8. As de trèfle.
- Carte large.
- 9. As de carreau-
- 10. Sept de carreau.
- Carte large.
- 11. Neuf de carreau.
- 12. Roi de carreau.
- 13. As de pique.
- 14. Dame dépiqué. ï5. Huit de pique.
- 16. Dix de carreau.
- 17. Valet de carreau.
- 18. Neuf de pique, j 9. Valet de pique.
- 20. Sept de pique.
- 21. Dame de carreau,
- 22. Huit de carreau.
- 23. Roi de pique.
- 24. Dix de pique.
- D’où il suit encore qu’en coupant à la huitième carte, c'est-à-fas de trèfle, on enlèvera les huit trèfle de dessus ces viugt-quatre cartes restantes.
- Mêlant alors pour la dernière fois les seize car i es restantes, elles se trouveront disposées dans l’ordre ci-après.
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- SUR LES NOMBRES. x65
- 1. Dame de carreau.
- 2. H uit de carreau.
- 3. Dix de carreau.
- 4- Valet de carreau.
- 5. Neuf de carreau.
- 6. Roi de carreau.
- 7. As de carreau.
- 8. Sept de carreau.
- Carte large.
- g. As de pique.
- 10. Dame de pique.
- 11. Huit de pique.
- 12. Neuf de pique.
- 13. Valet de pique.
- 14. Sept de pique.
- 15. Roi de pique. iG. Dix de pique.
- Par conséquent en coupant à la huitième carte on pourra séparer les huit carreaux des huit piques.
- R ±
- U É A T I O N.
- On fera d’abord observei quetoutesles couleurs des cartes sont pêle-mêle, et mêlant à tiois différentes reprises, ainsi qu’il a été expliqué ci-dessus on coupera à chaque fois à la huitième carte, qui se tro'uve être une carte large et on étalera sur la table chacune des quatre couleurs.
- Nota. On est entré ici dans le détail de l’opération qu’il faut faire pour disposer l’ordre primitif des cartes qui servent à cette Récréation, afin que chacun puisse l’appliquer à tout autre amusement qu’il voudra imaginer, en employant, au lieu des figures et couleurs des cartes ci-c essus, difi’érens mots, lettres, ou chiffres, avec lesquels il est aisé de voir qu’on peut facilement composer des amu* iemens fort agréables.
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- 166 RÉCRÉATIONS
- CINQUANTE-TROISIÈME RÉCRÉATION,
- LES DIX QUATRIÈMES MAJEURES.
- Disposez les <zs, rois dames et valets d’u t dans l’ordre ci-aprés-
- 1. Valet de trèfle.
- 2. As de carreau. S. Dame de pique.
- 4. Roi de carreau.
- 5. Valet de pique.
- 6. As de cœur.
- 7. As de trèfle.
- 8. Valet de carreau.
- 1. Valet de cœur.
- 12. Dame de trèfle.
- 13. Dame de cœur.
- 14. Roi de trèfle.
- Carte large.
- 15. Roi de pique.
- 16. Dame de carreau.
- 9. As de pique.
- Si près avoir mêlé les seize cartes ci-dessus à dçux différentes reprises ( comme il est dit ci-devant ), on coupe au roi de trèfle qui est la carte large, et qu’on les dispose en un quarré composé de quatre rangées de quatre cartes chacune, ainsi qu’il suit ; la disposition de ces seize cartes sera telle que de quelque sens qu’on considère ces rangées, il s’y trouvera toujours une quatrième majeure composée de quatre cartes de differentes couleurs, et en outre les huit cartes qui formentles deux dia-
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- SUR LES NOMBRES 167 gonales de ce quarré, composeront aussi deux quatrièmes égalemnet composées de quatre couleurs différentes.
- DISPOSITION DE CES CARTES
- ite a* 3e 4
- Dame Roi’ Valet As
- de pique, de carreau, de trèfle. de cœur.
- 5e 6e
- As Valet
- de trèfle. de cœur.
- 6e io*
- Roi Dame
- de cœur. de trèfle. i3e 14e
- Valet As
- de carreau, dépiqué.
- T 8'
- Roi Dame
- de pique. de carreau.
- As Valet
- de carreau, dépiqué. i5e 16“
- Dame Roi
- de cœur. de trèfle.
- RÉCRÉATION.
- On fera voir eesseizecartes,etlesayant mêlées1 à deuxdiffërentes reprises, on coupera, et on les rangera sur la table suivant l’ordre ci-dessus; on fera observer ensuite qu’elles se frouventformer de tous sens,et même d’angle en angle,une quatrième,sans qu’ily ait dans une même rangée deux cartes d’une même couleur. Cet amusement pa-roîtra d’autant plus extraordinaire,que ceux qui voudront les. ranger dans cet ordre,en choisissant
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- i68 RECREATIONS.
- les cartes pour tâcher de les y placer, y emploieront beaucoup de temps, et souvent même sans en pouvoir venir à bout.
- REMARQUE.
- Il est indiffèrent découper,ou denepas couper;
- par conséquent avant de ranger les cartes sur la table , on pourra proposer de choisir l’un ou l’autre ; d’une ou d’autre manière il s’ensuivra toujours le même effet.
- AUTRE RÉCRÉATION.
- Disposez les dix , neuf, huit et sept d’un jeu de piquet dans l’ordre qui suit.
- 1. Sept de trèfle.
- 2. Dix de carreau.
- 3. Huit de pique.
- 4. Neuf de carreau.
- 5. Sept de pique.
- 6. Dix de cœur.
- 7. Dix de trèfle.
- 8. Sept de carreau.
- 9. Dix de pique.
- 10. Sept de cœur.
- 11. Neuf de cœur.
- 12. Huit de trèfle.
- 13. Huit de cœnr.
- 14. Neuf de trèfle.
- Carte large.
- 15. Neuf de pique.
- 16. Huit de carreau.
- Si on mêle ces cartesàdeux diflèrentes reprises, et qu’on suive le proeédé ci-dessus, elles seront rangées suivant la table ci-après.
- ire 2' 3e 4'
- Huit Neuf Sept Dix
- de pique, de carreau, de trèfle, de cœur.
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- SUR LËS N 0 M B R E S. îflt,
- 5« 6* 7e 8e
- Dix Sept Neuf Huit
- de trèfle. de cœur. de pique. de carreau.
- 9' io' n8 12*
- Neuf. Huit. Dix. Sept.
- de cœur. de trèfle. de carreau, de pique.
- i3” 14e- ï5' i6‘
- Sept. Dix. Huit. Neuf.
- de carreau. de pique. de cœur de trèfle.
- RÉCRÉ A T I o N.
- Les cartes se trouvant ainsi disposées, on fera remarquer que les points indiqués sur chacune des rangées prises en tous sens, de même que sur les deux diagonales, formentle nom brede trente-deux.
- , REMARQUE.
- On peut'disposer d’avance les cartes d’un jeu de piquet, de manière qu’en séparant les As, Rois, Z) âmes et Valets, des dix, neuf, huit et sept, chacune des deux parties se trouve dans l’ordre des deux tables d’ordre ci dessus ; au moyen de quoi on pourra avec chacune d’elles exécuter successivement les deux Récréations ci dessus ; ce qui .les rendra d’autant plus difficiles à comprendre, qu’on ne soupçonnera pas que ces cartes aient été arrangées.
- Si on veut rendre ces deux Récréations fort extraordinaires^ faut faire disposer par un cartier, et dans cet ordre, les jeux d’un sixain de piquet, et décachetant un d’entr’eux, On s’en servira pour les exécuter. Il en est de même pour les coups de piquet dont il a été ci-devant question.
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- récréations
- SUR L’ADRESSE DES MAINS.
- SES PIÈCES QUI COMPOSENT LA GIBECIERE.
- Remarque sur le jeu des gobelets.
- LUsiEURsde ceux qui ont acquis la première édition de cet ouvrage, ayant observé qu’on auroit dû, à l’exemple de M. Ozanam, y insérer le jeu des gobelets etles tours de gibecière, on a cherché a les satisfaire, sans néanmoins présenter des choses ordinaires et déjà trop connues ; M. Kopp, allemand , ayant bien voulu communiquer, principalement sur le jeu des gobelets, une combinaison dont l’enchaînement successif a paru fort ingénieusement imaginé et très-propre à rendre ce jeu plus agréable et plus extraordinaire, on n’a pas cru devoir différer de la joindre à cet ouvrage, en y laissant subsister quelques discours qui ontparu nécessaires pour en rendre l’explication plus facile à entendre , et qui, d’un autre côté, contribuent néces-sai remen t à l’agrémen t que cettesorte d’amusem en t peut procurer.
- On nomme Gibecières ne espèce desac d’environ un pied de long sur huit à dix pouces de profon-
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- 7'OMC. m.
- Pi .fl. Pn//r. i-q.
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- SUR L’ADRESSE DÉS MAINS. i7r deur, garni intérieurement de plusieurs petites poches dans lesquelles on met les diverses pièce» d’amusemens qu’on veut trouver promptement et facilement sous sa main: on l’attache devant soi, au moyen d’une ceinture.
- On croit devoir prévenir qu’il ne suffit pas d’avoir l’adresse des mains, l’agilité des doigts et les choses nécessaires pour exécuter les divers tours et amu-semens des Récréations qui vont suivre, il faut encore avoir la langue bien enfilée, comme on dit proverbialement, parce qu’il faut quelquefois détourner l’attention trop marquée des spectateurs qui cherchent, ou à vous trouver en défaut, ou à découvrir les ressorts que vous faites agir. Aussi comme ceux qui font ces tours ne sont pas sorciers, il faut qu’ils amusent leurs spectateurs par leurs discours , pour les empêcher d’appercevoir leurs moyens.
- NOUVEAUX AMUSEMENS
- Sur le jeu des gobelets.
- Ce jeu, aussi ancien que simple et ingénieux, est aussi de tous les tours d’adresse le plus amusant et le plus facile à exécuter.
- On se sert ordinal rement de trois gobelets de fer-blanc poli A, R et G ( Figure première, planche huitième ) ; ils doivent êtie de la forme d’un cône
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- i72 RÉCRÉATIONS tronqué, ayant un double rebord D vers le bas ( i) d’environ un demi-pouce; le dessus E doit être creux et de figure sphérique, afin de pouvoir contenir les muscades (2) sans qu’elles excèdent le bord supérieur du gobelet : il faut se munir aussi d’une petite baguette,qu’on nomme bâton de Jacob'. elle se fait ordinairement d’ébène, et on la garnit d’ivoire par ses deux bouts; on s’en sert pour frapper sur les gobelets, et comme on la tient fréquemment dans la main où l’on cache les muscades, elle procure l’avantage de tenir souvent la main fermée et d’en varier la situation, sans quoi , pour éviter qu’on ne les apperçoive, elle se trouverait quelquefois un peu gênée.
- Toute l’adressede ce jeu consiste principalement à cacher subtilement une muscade dans la main droite et à la faire paraître et disparaître dans les doigts de cette même main.
- Toutes les fois qu’on la cache eutre ses doigts ce qu’on appelle escamoter la muscade,\\ faut que le spectateur juge qu’on la met dans l’autremain ou qu’on la fait passer sous un gobelet ; si au contraire on la fait reparaître lorsqu’on la tientcachée dans sa main, il fautqn’il croie qu’on la fait sortir de l’endroit qu’on touche alors du bout des doigts.
- (r) Ce rebord sert à lever facilement le gobelet et à y placer avanlageusemeullamain pour faire passer une petite boule de liège, que fou nomme muscade. Voyez figure
- (2) On les fait avec du liège et on les noircit en les brûlant un oeu à la chandelle.
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. 17S Manière d'escamoter la muscade.
- On prend la muscade,et l’ayant mise dans la main droite entre l’endroit du pouce A (figure 2e ) et le bout du doigt B, on la conduit avec le pouce, en la faisant rouler sur les doigts le long de la ligneBC, on écarte un peu le doigt du milieu D et celui E, et on la place à leur jonction C( voyez figure troisième ) ; salégèretésuflit pour l’empêcher de tomber, pour peu qu’on la serre entre ces deux doigts.
- Pour la faire paroître,on la ramène de même avec le pouce depuis G jusqu’en D. Toutes les fois qu’on l’escamote ou qu’on la fait paraître; le plat de la main doit être tourné du côté de la table sur laquelle on joue.
- Lorsqu’on cache la muscade dans sa main, on donne à entendre qu’on la fait passer sous un gobelet ou dans son autre main; dans le premier cas, on fait un mouvement avec la main, comme si on la jetoitau travers du gobelet( voyez figuie quatrième), et du même temps on l’escamote : dans le second,on l’escamote et on approche les deux doigts de la main droite vers la main gauche qu’on tient ouverte, on fait un petit mouvement pour feindre qu’on y place la muscade , et on ferme aussi tôt la main gauche.
- Lorsqu’on feint de mettre une muscade sous un gobelet, on suppose toujours qu’elle est alors dans la main gauche, on lève le gobelet avec la main droite( voyez figure cinquième), et ouvrant la
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- j74 RÉCRÉATIONS
- rnain gauche, on le pose à l’instant sur le creux de celte main, et on le fait glisser le long des doigts.
- Lorsqu’on la veut mettre secrètement sous le gobelet , elle doit être alors entre les doigts de la main droite,on lève le gobelet de cette même main, et en le reposant sur la table, on lâche la muscade, qui selon la position ( figure sixième) doit se trouver au bord et un peu au-dessous du gobelet qu’on prend dans sa main.
- Si on veut mettre secrètement la muscade entre deux gobelets, il faut en la lâchant, la faire sauter vers le fond du gobelet qu’on tient et le poser promptement au-dessus de celui sur lequel on veut qu’elle se trouve placée.
- Lorsque la muscade est placée entre deux gobelets, et qu’on la veut faire disparoître, il faut élever avec la main droite les deux gobelets au-dessus de la table, et retirant précipitamment avec la main droite celui de dessous sous lequel est la muscade, au même instant on abaisse avec la main gauche l’autre gobelet sous lequel elle se place alors.
- Nota. Pour l’intelligence des tours qui suivent, on prévient qu’on se servira des termes ci-après , pour expliquer si ce qu’on annonce est feint ou véritable, et qu’on adaptera leurs numéros à l’explication de différentes Récréations qui suivent.
- N°. I.
- Poser/a muscade sous le gobelet, c’est lamettrè
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. 178 effectivement sous ce gobelet avec les deux doigts de la main droite ou de la main gauche.
- N°. IL
- Mettre la muscade sous le gobelet ou dans la main, c’est l’escamoter, en feignant de la renfermer dans la main gauche qu’ou entr’ouvre ensuite pour supposer qu’on la met sous ce gobelet ou ailleurs. (Voyezfigure troisième.)
- N°. III.
- Faire passer la muscade sous le gobelet, c’est y introduire secrètement Celle qu’on a escamotée entre les doigts. (Voyez figure sixième. )
- N°. IV.
- Faire passer la muscade entre les gobelets c’est la même chose, excepté qu’on la place entre deux gobelets.
- N». V.
- Faire disparoitre la muscade qui est entre deux gobelets, c’est retirer avec beaucoup de précipitation et d’agilité celui sur lequel elle est placée, et abaisser en même temps sur la table celui qui se trouve au-dessus, sous lequel alors elle se trouve cachée.
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- I7G récréations
- N°. VI.
- Prendre la muscade, c’est la prendre entre les deux doigts delamain droite, et la faire voir avant de l’escamoter.
- N°. VII.
- O ter la muscade de de sous un gobelet, c’est l’ôfer effectivement avec les doigts à la vue des spectateurs.
- N°. VIII.
- Tirer la muscade, c’est feindre de la retirer du bout du bâton, du gobelet,ou de tout autre endroit, en ramenant dans les doigts celle qui est ca-che'e dans la main.
- N°. ix.
- Jeter la muscade au travers du gobelet, c’est l’escamoter en feignant de la jeter.
- N°. X.
- Lever les gobelets. Se fait de trois manières; savoir, de la main droite lorsqu’on veut en le remettant à sa place, v insérer secrètement une muscade ; ou avec la baguette qu’on pose sur le dessus des gobelets pour les abaisser afin de faire voir les muscades
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- I SUR L’ADRESSE DES MAINS. 177 Imuscades qu’on y a fait passer; ou avec les deux doigts de la main gauche lorsqu’on veut faire Voir qu’il n’y a point de muscades, ou qu’il y en a qui y sont passées.
- N°. XI.
- Couvrir un gobelet, c’est prendre de la main droite celui qu’on veut mettre au-dessus de lui, et introduire en même temps la muscade entre les
- N°. XI1.
- Recouvrir un gobelet, c’est prendre de la main çauchele gobeletqu’on veut mettreau-dessus sans rien introduire.
- PREMIÈRE RÉCRÉATION,
- Avec une seule muscade.
- Mettre une muscade sous chaque gobelet et les
- [j e s trois gobelets et le petit bâton étant mis sur l table .comme l’indique la figure première plan-lie huitième , on commencera ce jeu en faisant i n iscours plaisant et tel qu’on voudra, sur l’origine
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- I78 récréations.
- de cette baguette et des gobelets (i) ; on dira, par exemple :
- Il y a bien des personnes qui se mêlent de jouer des gobelets,et qui n’y counoissent rien ; cela n’est paslbrt extraordinaire,puisque moi-même,qui me hasarde à jouer devant vous, je n’y conçois pas grand’chose: je ne rougis pas de vous avouer que j’e'tois si novice il y a quelque temps , que je m’avisai de jouer devaut une nombreuse assem* blée avec des gobelets de verre; vous jugez que je ne fus pas fort applaudi : je n’emploie actuellement. celte méthode que vis à-vis des aveugles : je ne joue pas non plus avec des tasses de porcelaine, de crainte que par mal-adresse, voulant feindre d’en casser les anses , je ne les casse tout de bon. Voici les gobelets dont jeme sers : ils sont com* posés de métaux, que les alchimistes attribuent à Jupiter et à Mars; c’est-à-dire, pour parler plus humainement et plus intelligiblement , qu’ils sont de fer-blanc ; voyez et examinez ces gobelets ( onfait voir les gobelets aux spectateurs eton les remet sur la table ) ; toute mascience, et c’est en cela qu’elle est admirable, consiste à vous fasciner les yeux et ày faire passer des muscades sans que vous vous en aperceviez: je vous avertis doncde ne pointfaireattention à mes paroles, maisde bien examiner mes mains ( on montre ses mains")'.s’il y adanscette compagnie quelqu’un quiaitle malheur
- \i) Il faut beaucoup discourir dans cette sorte d'amusement afin d’occuper I œil tjuelquefsis trop attentif du spec: taleur. ..
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. i7D
- le se servir de lunettes, il peut se retirer, attendu jue les plus clairvoyans n’y verront rien.
- Voici le petit bâ ton de Jacob (on montre le bà-onde la main gauche'); c'est-à-dire , le magasin l’où je tire toutes mes muscades (i) ; il n’y en a pas m seul à Amsterdam qui en soit si bien fourni, at . sndu que plus on en ôte, plus il en reste ; j’en tire VIII) cette muscade ( on la fait voir et on la ose (I) sur la table ) ; remarquez qu'il n’y a rien jus ces gobelets ( on fait voir Vintérieur des godets ), et que je n’ai aucune autre muscade dans îes mains (onfait voir ses mains) : je prends (VI) et te muscade, je la mets (II) sous ce premier gobe-it:je tire (VIII) une seconde muscade de mon etit bâton, et je la mets sous ce deuxième gobelet m la met effectivement). Il est bon de vous pré-;nirque la plupartdeceux qui jouent des gobelets ntsemblant d’y mettre les muscades ; mais pour oi je ne vous trompe pas et je les y mets efîctive-ent(o» lève le gobelet B, et prenant la muscade Con y a mise dans les doigts de la main droite, i la fait voir)-, je la remets (fl) sous ce deuxième belet:jetire (VIII)cette troisième, et la mets ) de même sous ce dernier gobelet. Vous allez e que cela n’est pasfor t extraordinaire et que vous feriez bien autant ? j’en conviens,mais ladiliicullé ïsiste à retirer cesmuscades autravers des gobe-i (onfrappe le premier gobelet de labaguette).
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- i8o RECREATIONS je tire (VIII) celte première muscade (on la fait voir) je la mets (II) dans ma main, et je l’envoie à Constantinople ( on ouvre la main gauche). J e lire f VIII) celle-ci ( on frappe avec la baguette sur le deuxieme gobelet)\ je lamets (II) dans la mainet je l’envoie aux grandes Indes (on ouvre la main gauche) ; je lire (VIII) la dernière, et je la pose sur la table ; remarquez qu’il n’y a plus rien sous aucun de ces gobelets ( on abaisse les gobelets avec la baguette ).
- SECONDE RÉCRÉATION,
- Avec cette seule muscade restée sur la table.
- Faire passer une muscade à travers chacun des gobelets et la tirer de même.
- J e remets ces gobelets à leur place ; je prends (VI) cette muscade et je la mets (II) sous ce premier gobelet ; je la retire (VIII ) ; remarquez quelle n’y est déjà plus(o« leve(X) le gobelet de la main gauche) ; je la mets (II) sous cet autre gobelet ; je la retire (VIII) de même ( on leve (X) le gobelet) ; je la mets (II) sous cedernier gobelet et la retire (VlII ) encore (on leve le dernier gobelet avec la main gauche, et on met la, musca~ de sur la table).
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. i3i
- TROISIÈME RÉCRÉATION,
- Avec cette seule muscade restée surla table.
- Retirer une muscade au travers de deux et trois gobelets.
- Je n’ai jamais aucune muscade cachée dans mes mains, comme font la plupart de ceux q ui jouent des gobelets ( on montre sesniains). Je prends(VI) celte muscade, et je la mets ( II ) sous ce gobelet B ( i ) ; je le recouvre ( XII ) avec celui-ci C, et je retire ( VIII ) cette muscade au travers des deux gobelets ( on lofait voir en la posant sur la table, on remet ensuite legobeletG à sa place, et on lève ( X ) le gobelet B pourfaire voir qu'il ri y a plus rien). Je reprends (VI) cette même muscade, je la mets ( II ) sous ce même gobelet B ; je le recouvre ( XII ) des deux autres gobelets C et A, et je retire ( VIII ) cette muscade au travers des trois gobelets (on la fait voir, et on la pose surla table J.
- ( i ) On distinguera par la suite les trois gobelets par A , Bel C, commeil est indiqué par la figure première, planche huitième.
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- RÉCRÉATIONS
- QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- Avec- cette seule muscade restée sur la table.
- Faire passer une même muscade de gobelet en gobelet.
- IMaintenant, je vous prie d’avoir beaucoup d’attention ; et vous verrez très-distinctement cette muscade passer successivement d’un gobelet dans l’autre (on éloigne davantage les gobelets) ; je prends ( VI ) cette muscade, et je la mets (II) sous ce gobelet C ; il n’y a rien sous celui-ci B (on le lève, on j introduit la muscade, et on prend le bâton dans sa mainJ. Je commandeàcelleque j’ai mise sous ce gobelet C, de passer sous celui ci B : Vous la voyez (on conduit le bout du bâton d’un gobelet àV autre,comme sionsuivoitlamuscade), remarquez qu’elle est passée (on lève le gobelet de la main gauche, et prenant la muscade dans la main droite, on la fait voir). Je la remets (II)sous ce gobelet B ; il n’y a rien sous celui-ci A (on lève ce gobelet de la main droite, et on y introduit la muscade) ; je vais la faire passer sous ce dernier gobelet A ; ouvrez bien les yeux, approchez-vous (on fait comme si en la voyan t onindiquoit avec le bout du bâton le chemin qu'elle tient ) ; vous ne l’avez pas vu passer ?... je n’en suis pas fort surpris,
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. i83 ! je ne la vois pas moi-même; la voici cependant sous \e gobdet(on lève le gobelet A,et on lapose sur la tahle ).
- CINQUIÈME RÉCRÉATION,
- Avec cette même muscade posée sur la table.
- Les gobelets étant couverts, faire passer une ; muscade de F un dans F autre, sans les lever.
- J’avoi s bien raison de vous dire que les plus o'air-voyansn’y verroient pas grand’chose ; mais consolez-vous, voici un tour où vous ne verrez rien du tout. Je prends cette muscade, et je la mets (II) sous ce gobeletB ; je le couvre (XI ) avec ces deux autres gobelets ( on en prend un dans chaque main, et on introduit la muscade sur le gobelet^); faites attention qu’il n’y a absolument rien dans mes mains ( on les fait voir)\)c commande à cette muscade de monter sur le premier gobelet (onléve les deuxgobelets, qu on remet à leur place, et onfait voir quelley est montée'). Je remets (II) cette muscadesousce même gobeletB, je le couvre de m ême ( on le couv re en prenant un gobelet dan s chaque main, et on introduit la muscade entre le deuxième et le troisième gobelet"). Je tire (i) la muscade qui est sous ces trois gobelets, et je la
- (t) La seule muscade avec laquelle on joue étant sous le troisième gobelet, on ne peut la taire voir effectivement ;
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- i84 RÉCRÉATIONS jette au travers du premier gobelet ( on feint de In jeter y, remarquez que je n’ai point escamoté la muscade, n’ayant rien clans mes mains (en les fait voir")-, la voilà cependant passée (on leve lepremier gobelet de la main gauche, et on met la muscade sur la table et les gobelets à leur place ).
- SIXIÈME RECREATION,
- Avec celte même muscade posée sur la table. •
- Fifrepasser une muscade au travers de la table et de deux gobelets.
- "Vous êtes sans doute surpris que n’ayant effectivement qu’une seule muscade, j’aie pu, après vous l’avoir fait voir , la faire passer sous ce gobelet sans le lever; mais que cela ne vous étonne pas, j’ai des secrets bien plus merveilleux; je transporte, par exemple, le clocher d’un village dans un autre: j’ai des cadrans sympathiques avec lesquels on peut s’entretenir à deux cents lieues de distance; j’ai un char volant qui peut me conduire à Rome en trois jours. Je vous ferai voir toutes ces choses aussi-tôt que mes machines seront totalement perfectionnées; c’est-à-dire,
- mais on fait comme si on l’avoit retirée et mise dans les doigts de la main gauche, qu’on tient en l’air en conduisant la main de côté et d’autre.
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS, i dans quelques siècles: en attendant que je vous sur. | prenne avec tous ces prodiges, je vais continuera j vous amuser; je mets(II) cette muscade sous ce go-let A, je la retire (VIII), ( on la fait voir et on feint de la mettre dans les doigts de la main gauche'), je couvre (XI) ce gobelet avec les deux autres B et C ( on introduit la muscade entre ces deux gobelets, en se servant toujours delà main droiteetfeignantdelatenirencore dans lamain gauche ), et je fais passer cette même muscade à travers la table et les deux gôbelets) on met la main gauche sous la table); la voilà passée (on lève le premier gobelet).
- SEPTIÈME RÉCRÉATION,
- Avec celte même muscade.
- Une muscade ayant été mise sous un gobelet, Ven retirer et la faire passer entre les deux autres.
- Voici encore un fort joli tour : je prends celte muscade et je la mets (II) sous ce gobelet A, remarquez quil n’y a rien sous les autres ( on le fait, voir et on introduit la muscade sous celui C ), ni dans mes mains; je tire la muscade qui est sous ce gobelet A {on feint de la retirer et on montre le fond du gobelet afin que Vattention du spectateur ne se porte pas sur les doigts), je couvre ce gobelet C avec les deux autres A et je la jette (IX)
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- i86 RÉCRÉATIONS à travers ces deux gobelets ( on les lève et on fait voir que la muscade y est passée').
- HUITIEME RÉCRÉATION,
- Avec cette même muscade et une pièce de douze sols.
- Je prends cette muscade, je la mets (II) dans cette main, et je mets dans celle-ci cette pièce de douze sols, dans quelle main croyez-vousque soit la muscade, et où croyez-vous que soit la pièce de douze sols? Quelque réponse que le spectateur fasse, enfer a voir qu’il se trompe et que le tout est dans la main droite : ce coup sert de prétexte pour prendre une muscade dans la gibecière, eny remettant cette pièce) (i).
- O) On peut, sans rompre la chaîne qui lie toutes ces Récréations, supprimer celle-ci, et feindre délaisser tomber à terre la muscaaeavec laquelle on joue, afin d’avoir prétexta d’en prendre une autre.
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. 187
- NEUVIÈME RÉCRÉATION,
- Avec la muscade restée sur la table et celle qu’on a pris*
- Faire passer sous un gobelet les deux muscades mises sous les autres.
- Pour continuer à vous amuser, il me faut une seconde muscade ; je prends cette muscade et je la coupe en deux (ora/cprend dans la main gauche, et tenant le bâton de la main droite, on feint de la couper, on remet ensuite le bâton sur la table , et on ramène au bout des doigts celle qu’on a prise dans sa gibecière ). Rien n’est si commode que de pouvoir ainsimultiplier les muscades; quand j’ai besoin d’argent, je coupe et recoupe jusqu’à ce que j’en aie cinq à six boisseaux, et je les vends à l’épicier (on pose les deux muscades sur la table); remarquez qu’il n’y a rien sous ce gobeletA; j’y mets ( II) cette première muscade, il n’y ariennon plus sous les deux autres gobelets ( on introduit la muscade sous le gobelet B ); je prends cette deuxième muscade, et je la mets (II) sous ce gobelet C;ily a maintenant une muscade souscesdeux gobelets A et C ; je tire (VIII ) de ce gobelet C cette muscade, et jela jette (IX) au travers du gobelet du milieu B ; observez qu’elle est passée (on 1ère le gobelet B; etony introduit la second émus-
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- ,88 RECREATIONS
- cade ) je commande à celle qui est sous cet autre gobelet A de passer sous ce même gobelet B ( on levé ce gobelet,on fait voir qu’ elles y sont toutes les deux, et on les pose sur la table').
- DIXIÈME RÉCRÉATION,
- Avec les de ux muscades qui sont restées sur la table.
- Deux muscades ayant été mises sous un même
- gobelet,les faire passer sous les deux autres.
- Lorsque j’éfois au collège , le Régent me disoit toujours qu’il falloit savoir faire sontbêmeendeux façons; je viens de faire passer ces deux muscades dans le gobelet du milieu, je vais maintenant les en faire sortir, l’un ne m’est pas plus difficile que l’autre; je prends donc ces deux muscades et j.e les pose sous ce gobelet B (on ri y met effectivement qu’une seule muscade, et on escamote Vautre , en feignant de la mettre avec celle qu’on a prise de la main gauche ) ; remarquez qu’il n’y a rien sous ce gobelet A, ni sous l’autre C (on introduit dans ce dernier la muscade qiion a escamotée) . Je commande à l’une des muscades qui sont dans Je gobelet du milieu dépasser sous l’un ou l’autre deces deux gobelets A et C, lavoilà déjà parlie( on leve le gobelet^» pour faire voir quil ri y a plus qu’une muscade, et prenant de la main droite la
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. 189
- muscade qui est dessous, on la fait voir et on la remet (lï) sous ce même gobelet B ) : voyons dans quelgobelet elle est passée {on leve d’abord le gobelet A, et on y introduit la muscade qu’on a ôtée du gobelet B ) ; la voici sous celui-ci G {on levé ce gobelet); je commande â l’autre muscade dépasser sous ce gobelet A {on le leve, et on fait voir qu’elle y est passée) (1).
- ONZIÈME RÉCRÉATION,
- Avec ces deux muscade* une troisième qu’on fait voir et une quatrième cachée dans la main.
- Faire passer trois muscades sous un même gobelet.
- T o u T ceci n’est que bagatelle ; je vais vous faire voir bien autre chose avec trois muscades {on tire une troisième mus code de sagibecierepn la pose sur la table et on en cache une quatrième dans sa main ) ; faites attention qu’il n’y a rien sous aucun de ces gobelets (on les lève et en introduit la muscade sous le gobelet G)-, je prends cette première muscade et je la jette (IX)à travers ce gobelet G; remarquez quelle est passée( on leve (X) le gobelet de la main droite); je prends cette
- (ï) Ce tour se fait ordinairement avec trois muscades, mais il est plus extraordinaire avec deux.
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- igo RÉCRÉATIONS
- deuxième muscade, et je la jette (XI) au travers de ce même gobelet ; la voilà passée ( on leve (X) encore le gobelet ) ; je prends la troisième et la fais passer de même on lève (X) le gobelet et on fait voir quelles sont passées toutes les
- DOUZIÈME RÉCRÉATIO N,
- Avec les trois muscades restées sous le gobelet et celle qu’on tient cachée dans sa main.
- Faire passer deux muscades d'un gobelet dans un autre, ait choix d’une personne sans toucher aucun des gobelets.
- E n voici un autre où je n’ai jamais pu rien comprendre et qui va bien vous étonner ( on lève le gobelet G, et on ôte lés trois muscades qui y sont restées, on les pose sur chaque gobelet et en levant ce gobelet G, on y introduit la quatrième muscade qu’on tenoit cachée dans sa main); je prends cette muscade ( celle qui est sur le gobelet B), et je la mets (II) sous ce même gobelet ; je prends eelle-ci (celle dugobeletk), et je la pose(I) sous ce même gobelet {ony met aussi celle qu’on tient cachée dans sa main): je prends cette dernière , et je la jette (IX) à travers ce troisième gobe* letC, et pour faire voir que je ne vous trompe point, la voilà passée ( on lève (X) le gobelet G et on y introduit la muscade qu’on a dans la main
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. 191 et qu’on oient cC escamoter) ; remarquez bien qu’il y en a actuellement une sous chaque gobelet, dans lequel de ces deux gobelets A et G voulez-vous que passe celle qui est dans celui du milieu (on lève le gobelet que F on a choisi, qu’on suppose être celui G, et onfait voirqu’ily en a deux)ï Je reprends ces deux muscades et les remetssous ce gobelet C ( on n'en met effectivementqu’une\ remarquez qu’il n’y en a plus sous ce gobelet B {ony introduit la muscade qu'on vientcEôter et on fait voir qii on n’en a aucune dans sesmains. Jecommandeàunedesdeuxquisont sous ce gobelet G, d’aller joindre cellequi est sous celui-ci A; remarquez qu’elle y est passée ( on lève le gobelet G, et on remet ces deux muscades sur ce même gobelet,on lève celui G. pourfaire voir qu’il n’y en a plus qu'une seule-, et on la rente sur ce même gobelet’,on ne lève pas le gobelet B sous lequel reste une muscade ).
- TREIZIÈME RÉCRÉATION,
- Avec les trois muscades qu’on a posées sur les gobele'.s et celle qui est restée cachée sous le gobelet du milieu.
- Fairepassersous un même gobelet lesmuscades mises sous les autres.
- Je prends cette muscade ( celle qui est sur le go» beletC ) et je la mets (II) sous ce même gobelet : je
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- Kj2 RÉCRÉATIONS
- lui ordonne de passer dans celui du milieu ; Ja voilà passée ( en levant cegobelet Tï, on y introduit la muscade qiion vientcCescamoter)-, je prends celle-ci ( une des deux mises sur le gobelet A), je la mets (II) sous ce même gobeletC, et jelui ordonne de passer dans ce gobelet B ; la voilà passée (en levant ce gobelet,ony introduit une troisième muscade ) ; je prends cette troisième muscade, je la mets (II) sons ce gobelet C et je lui commande de passer dans ce gobelet B, le longde la table et à la vue des spectateurs {on prend la baguette dans la main gauche pourfeindre d'indiquer le chemin quelle tient entre ces deux gobelets) ; vous ne ne la voyez donc pas ? la voici ( on la tire ( VIII ) du bout du bâton qui semble Vindiquer)-, allons , passez vite ( on le jette ( IX ) <zzz travers du gobelet B, et on fait voir qu'elles y sont toutes les trois, et qu'il n’y a rien sous les deux autres ; on pose ensuite les trois muscades sur la table, et on tient l’autre eachée dans sa main J.
- QUATORZIÈME
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- i'otn. ///.
- W. o. Pftÿ. JO/.
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. i93
- QUATORZIÈME RÉCRÉATION (i)
- Avec les trois muscades restées sur la table et celle qu’on tient cachée dans sa main.
- Multiplication des muscades.
- S’x l y a dans cette compagnie quelques personnes qui croyent aux sorciers, je leur conseille de n’eu pas voir davantage, ce que je vais faire élant beaucoup plus surprenant.
- Je pose ( I ) ces trois muscades sous ces trois gobelets ; j’ôte (Vil ) cette première muscade (celle qui est sous le gobelet C ) et je la mets (il) dans ce même vase ; j’ôte (VII) cette troisième ( celle qui est sous le gobelet A ) et je la mets (II) de même ( à chaque fois qu'on lève un des gobelets pour ôter la muscade , on y introduit celle qui reste , toujours cache'e dans la main droite, de sorte qu'après avoir feint dejeter ces troismuscades dans le vase il s'en trouve encore une sous chaqu&l. gobelet ;
- (i) Pour faire celte Récréation il Faut avoir un vase de fer-blanc( figure première, planche neuvième), au fond duquel il y ait une bascule A qui puisse tombera volonté, c’est-à-dire, en le renversant sur la table, au moven d’une petite déten'.e placée au bas d’une de ses anses B : on introduit d’avance ,entre sou fond el cette bascule, une douzaine de muscades.
- îzr «
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- J94 REC RÉA T I O N S
- aumoyendequoi on lève de nouveau le gobelet C, on ôte la muscade qui est dessous, et ainsi de suite jusqu'à ce qiionaitfeint rC en ôter une douzaine). Vous vous imaginez peut-être que je me sers toujours des mêmes muscades; mais afiu de vous prouverle contraire, les voici toutes (On renverse levase, afin d'enfaire sortir les douze muscades qui y ont été cachées).
- Nota. Si ce vase est bien fait, on peut le faire voir intérieurement, et le renverser même sur la table avant de faire cette Récréation, afin qu’on ne soupçonne pas qu’on les y ait insérées d’avance.
- QUINZIÈME RÉCRÉATION
- Avec les trois muscades res fées sous chacun des gobelets, et celle qui est cachée dans la main.
- Faire passerune muscade sous chacun des trois gobelets.
- Je met;$ toutes ces muscades dans ma poche; je prends (VI) celle-ci ( celle qu'on lenoit cachée dans sa main ), et je la fais passer au travers de la table sous ce premier gobelet G (on Vescamote)-, j’en prends une autre dans ma gibecière ( on montre cette même muscade), je la fais passer de même au travers de celui-ci B (on V escamote encore); j’en prends une troisième ( on montre, encore çette même muscade ), et je la fais passersou&ce dernier
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. r<>5 gobelet A (ont escamote)-, les voici passées toutes les trois ( on abaisse les gobeletst et en les relevant on introduit lamuscade qu'onadanslamain sous/e gobelet B, on remet tes trois musoades sur les trois gobelet').
- SEIZIÈME RÉCRÉATION
- Avec les trois muscades mises au-dessus de chaque gobelet et celle qu’on a introduite sous le gobelet du milieu.
- Retirer deux muscades au travers d’un même, gobelet(i). •
- N'emplovons plus que deux muscades {on prend celle qui est sur le gobeletC, et on ia met (II) dans sa gibecière ; on prend dans les doigts de la main gauche celle qui est sur le gobelet B on la montre t et de t autre main on couvre en même-temps de gobelet B avec celui G, eny faisant passer (IV)' celle quon a feint de mettre dans sa gibecière : on prend la muscade qui est sur le gobelet haaec la main droite, et montrant' de chaque main ces deux muscades, on dit ) : voici doue deux muscades, je l'es mets (II) sous ce gobelet À ( on ri y met effectivement que celle' qu’on tient delà main gauche ); je tire une de ces deux muscades à travers ce même gobelet A ( on la fait voir et on la met au-dessus du gobe-
- (i) Ce coup i
- que-de préparatio nà-celui qui suif
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- 196 RÉCRÉATIONS letC, on lève le gobelet A et on prend la muscade qui est dessous avec la main droite, et on ajoute) il n’en reste plus qu’une : ( on la remet(II) sous le gobelet) ; je tire (VIH) cette autre muscade ( on lève le gobelet et on fait voir qu elle ri y est plus : on prend ensuite une des deux muscades qui semblent rester seules, et on lamet (II) dans sa gibecière, en disant): je remets celle-ci dans ma gibecière.
- DIX-SEPTIÉME RÉCRÉATION
- Avec une muscade qui sè trouve cachée sous le gobelet du milieu, uue autre qui se trouve sous celui qui le couvre , celle qui est restée dans la main, et une quatrième qui est sur la table.
- Faire passer une même muscade successivement au travers des trois gobelets.
- J E vais maintenant faire un très-joli tour avec cette seule muscade ( i ); j’avois oublié de vous le faire voir au commencement du jeu: je couvre (XI) ces gobelets ( on met le gobelet A sur ceux C et B), je prends (VT) cette muscade et je la jette (IX) à travers ce premier gobelet (o/z lève (X)
- (i) Xecoup qui précèdea dû faire penser aux spectateurs qu’on ne joue plus qu’avec une seule muscade.
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. uj
- le gobelet A avec la main droite , on fait voir qu'elle est passée entre celui G et celui K, et on le remet à sa. place en y introduisant celle qu’on a dans samain ) : je prends ( VI ) cette même muscade , et je la jette ( IX ),à travers cet autre gobelet C ( on lève (X) legobeletG, on fait voir qii elle est passée, on y introduit celle qiton a dans sa main et on le remet à sa place); je reprends (VI) encore cette même muscade, et je la jette (IX) au travers de ce dernier gobelet B (on lève ( IX) ce gobelet B, on ôte lajnuscade qui est dessous avec lamain gauche, on lu pose sur la table, et remettant le gobelet à sa place, ony introduit la muscade qu’on a dans sa main)
- DIX-HUITIEME récréation
- Avecles trois muscades qui sontsous tes gobelets, celle qu’on a mise sur la table, et deux qu'on prend dans sagibe-
- Faire passer sous un gobelet les muscades mis es sous les deux autres, sans lever ces derniers. R.E prenons à présent la suite du jeu que j’ai interrompu, et continuons à jouer avec trois muscades ( on prend à cet ej/et deux muscades dans sa gibecière (i),eton les met avec celle qui est
- (i) On joue ce coup avec six muscades, quoiqu’on fasse entendre qu’on ne joue qu'avec trois.
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- JgB RÉCRÉATIONS
- restée sur la tableau-dessus de chaque gobelet)'. je prends (Vi) celte muscade ( celle qui est sur le gobeletC ), je la jette (IX) à trav ers ce gobelet G; la voilà passée (on lève (X) le gobelet ,on la:fait voir et on y introduit celle qu’ona dans la main')'. je prends (VI) celle-ci (celtequi est surlego-beletTh),)e la jette (lX)à travers ce gobelet B (on lève ce gobelet de la main gauche, on fait voir qu'elle est passée et on larecouvre) : je retire (VIII) cette muscade-'de ce même gobelet B et je la jette (IX) à travers celui-ci C ; remarquez qu’elle est passée ; ( on lève (X) le gobelet C, onfait voir qu'il y en a alors deux, et on y introduit celle qu'on a dans la main ) : je prends (IV) cette muscade ( celle qui est sur le gobelet A ), et je la jette (IX) à travers ce même gobelet A ; la voilà passée ( on lève ce même gobelet de la main gauche, on ta fait voir et on la recouvre ) : je tire (VIII) cette muscade dece gobelet A, et je la jette (IX)à travers celui-ci C; la voilà passée ( on lève (X) ce gobelet C, on fait voir les trois muscades, et ony introduit celle qu'on a dans la main ; on met ces trois muscades sur la table).
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. 199
- DfX-NEUVIÈME RÉCRÉATION
- Avec les trois muscades qui sont restées sous les gobelets, et les trois autres qui sont sur la table.
- Faire passer séparément 1 es trois muscades ait travers de chaque gobelet.
- OjV met de nouveau les trois muscades qui sont sur la table au-dessus de chaque gobelet); je prends celle-ci (celle qui est sur le gobelet ( J ), je la jette (IX) à travers ce même gobelet ; la voilà passée ( on lève (X) ce gobelet, on ôte (VIIÏ) la. muscade, en faisant voir qu’elle est passée, et on y introduit celle qiion a dans sa main ; on remet cette muscade sur le même gobelet ; ( je prends celle-ci ( celle qui est sur le gobelet!*»'), et je la jette (IX) au travers de ce même gobelet ( on fait voir qu’elle est passée, on P ôte (VT!) et on introduit sous ce gobelet la muscade qu’on a dans sa main ; on met de même cette muscade sur le gobelet): je prends cette dernière ( celle qui est sur le gobelet A ), et je la jette (IX) à travers ce troisième gobelet A ; la voilà passée (on lève ce gobelet K, on ofô(VII) et on fait voir la muscade ; on y introduit de même celle qu'on a dans sa main', on met cette première au-dessus du gobelet A., et il rien reste pas dans la main ) ; remarquez que je n’ai que ces trois muscades ( on fait voir sa mains ).
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- RÉCRÉATIONS
- VINGTIÈME RÉCRÉATION
- Avec les trois muscades restées sur la table , et celles qui sont sous chaque gobelet.
- Les muscades ayant été remises dans la gibecière,lesfaire retourner sous les gobelets.
- J E prends ces trois muscades et je les remets dans ma gibecière ( on en garde une dans sa main ). Voilà à quoi se réduit tout ce que j’avois à vous faire voir pour vous amuser : je savois encore quelques tours fort jolis, mais je les ai oubliés (onfeint de rêver un moment) : ah,je m’en rappelle encore deux ou trois fort plaisans ; allons, mesdemoiselles le9 muscades, revenez sous les gobelets ( on abaisse les gobelets ):vo yez c omme elles sont alertes et obéissantes en même-temps (on les recouvre avec leurs gobelets').
- VINGT-ÜNIÈME RÉCRÉATION
- Avec les trois muscades qui sont sous les gobelets et celle qu'on a dans sa main
- Taire passer les muscades au travers de deux gobelets.
- «T ôTe (VIT) ce! te muscade (celle qui est sont le gobelet C ) ; je le couvre ( avec celui B, ci en
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. 20 r faisant passer (III) l’autre muscade qu'on a. dans la main droite entre ces deux gobelets ) ; je prends ( VI ) cette muscade ( celle qu'on tient dans la main gauche ) et je la jette (IX) entre ces deux gobelets B et C ; la voila passée ( on lève le gobelet (X), on fait voir qui elle est passée, et on introduit celle qu’on a dans sa main) : je prends cette autre muscade (ce lie qui etoit sous le gobelet^), et je la jette (IX) de même au travers de ces deux gobelets C et B; la voilà encore passée (0/7. lève (IX) encore le gobelet, et faisant voir qu’il y a deux muscades, ony introduit (Fl!) la troisième); je prends cette dernière muscade ( celle qui est sous le gobelet A ), je recouvre (avec la main gauche') ces deux gobelets B et G, et je jette (IX) cette troisième muscade au travers de ces deux gobelets; les voici passées toutes les trois ( on lève les deux gobelets, et on fait voiries trois muscades , on recouvre le gobelet C avec les deux autres ).
- VINGT-DEUXIÈME RÉCRÉATION
- Avec les trois muscades qui sont sur le gobelet C, et celle qu’on a dans la main. ,
- Retirer trois muscades au travers de deux gobelets.
- Je tire (VIII) la première muscade, et je la mets (II) dans ma gibecière: je tire (VIII) de
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- 20*2 RECREATIONS, même la deuxième, et je la mets (II) aussi dans ma gibecière : je tire ( VIII ) la troisième, et je la mets dans ma gibecière {on y met effectivement celle quonavoit dans ta main); observez qu’elles ne sont plus sous les gobelets. ( On lève le gobelet A de la main gauche, et on le met à sa place ; on élève avec la main droite le gobelet C en le soutenant avec le gobelet B qu'on tient de la main gauche ; on abaisse précipitamment et Un peu de côté celui B ,et en même temps on pose celui C sur la table, sous lequel se trouvent aussi-tôt les trois muscades qui ri ont pas eu le temps de se répandre).
- VINGT-TROISIÈME RÉCRÉATION
- Avec les trois muscades restées sous le gobelet du mil'reu, et trois autres qu’ou prend daus sa gibecière.
- T aire passer (Sun même coup trois muscades au travers d’un gobelet.
- J js reprends encore trois muscades ( on les prend dans sa gibecière, et on les met au-dessus du gobelet B g lion recouvre avec le gobelet A ) ; je leur ordonne de disparoître et de passer sous cet autre gobelet C ( on retire précipitamment avec Ta main gauche le gobelet B, comme on a fait à J a Récréation précédente, en laissant au milieu du jeu le gobelet G,sous lequel se trouvent trois muscades) ; les voici déjà sous ce gobelet
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. 20$
- ( sous celui G qui se trouve au milieu des deux autres. Onles ôte, et les remettant sur ce même gobelet, on les fait retourner de la même maniéré sous le gobelet Q ; on prend enfin les trois muscades, et les mettant dans la gibecière, on feint de les faire passer au tras ers de la table sous le gobelet où sont restées les trois autres ; on remet encore deux de ces trois dernières muscades dans sa gibecière, et on yprend deux muscades blanches qiion met sur la table).
- VINGT-QUATRIÈME RÉCRÉATION
- Avec la muscade noire restée sur la table, deux autres muscades blanches(i)et une noire qu’on tient cachée
- F aire passer trois muscades <£ un gobelet dans un autre.
- Faisons maintenant un tour pour prouver que je n’escamote pas les muscades : il n’y a rien sous ce gobelet G {on y introduit la muscade noire qiion a dans sa main ), il n’y a pas grand’chose sous celui-ci B, j’y pose ces trois muscades ( les trois muscades qui sont sur la table dont on escamote une blanche ) ; il n’y a rien non plus
- (1) On ne noircit pas celles-ci à la chandelle, on les frotte
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- 204 RECREATIONS sous ce troisième gobelet A ( on y introduit celte muscade blanche ) ; j’ordonne à une des deux muscades blanches qui sont sous ce gobelet B de passer sous celui-ci A {on 1ère le gobeletB et on prend la muscade blanche dans les doigts de la main gauche, et la noire dans ceux de la droite, on les fait voir en disant) : remarquez qu’il n’y a plus qu’une blanche ; je remets ces deux muscades sous ce gobelet B {on n’y met effectivement que la blanche, et on escamote la noire en feignant de la mettre avec celle de la main gauche ), et la voilà passée sous ce gobelet A (0/7. lève le gobelet A, et on y introduit cette muscade noire): je commande maintenant à la muscade noire de passer sous ce gobelet A {on lève le gobelet B, on prend dans les doigts de la main droite la muscade qui y est, et on la fait voir) : je la remets (II)sous ce gobelet {on Vescamote) , et je vous fais voir qu’elle est passée sous celui-ci A ( on y introduit la muscade blanche); j’ordonne enfin à la muscades blanche qui est sous ce gobelet B de passer dans celui-ci A; la voilà pareillement passée ( on lève le gobelet A, et on met les trois muscades sur chaque gobelet, la noire sur celui du milieu).
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. 2o5
- VINGT-CINQUIÈME RÉCRÉATION
- Avec les trois muscades mises au-dessus des gobelets , et celle qui a été insérée sous un d’eux au coup précc-
- Faire changer la couleur des muscades.
- S’j l y a ici quelqu’un qui sache jouer des gobelet, il doit bien voir qu’il n’est pas possible de faire ce tour par la méthode ordinaire et avec seulement trois muscades; cependant je n’en ai pas davantage ( on montre ses mains ) ; je prends cette muscade blanche ( ce Ue qui est sur le gobelet C),et je la jette(IX) au travers de ce gobelet {le même gobelet C sous lequel on a laissé une muscade noire à la Récréation précédente)-, je prends cette muscade noire (des doigts de la main gauche ), il n’y a rien sous ce gobelet B ( on y introduit la muscade blanche ) ; je la jette (IX) au travers de ce gobelet B {on reprend à cet effet cette muscade dans les doigts delà main droit e): je prends cette autre muscade blanche ( avec les doigts de la main gauche ); il n’y a l ien sous ce gobelet A (ony introduit la muscade noire)-, je la jette ( IX ) au travers de ce gobelet A {on la reprend dans les doigts de la main droite pour fescamoter ) remarquez qu’elles ont toutes changé de couleur ( on recouvre chacune des trois muscades avec leurs gobelets ).
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- 2o6
- RÉCRÉATIONS
- VINGT-SIXIÈME RÉCRÉATION
- Avec les trois muscades qui sont restées sous les gobelets, deux boules blanches et une noire qu’on prend tour-à-tour daus su gibecière.
- Faire changer les muscades de grosseur. J’ÔTE la muscade Hanche qai est sou-s ce gobelet G {onia prend arec les doigts de la main gauche, et on 1ère le gobelet avec ta droite, en y introduisant ( r ) une boule blanche qu'on aprisedans. sa gibecière)-, je la fais repasser au travers de la table sous ce même gobelet ( on reprend cette muscade dans la main droite, et en mettant la main, sous la table, on la met aussi dans la gibecière oà Von prend une boule noire): jote celle-ci (celle du gobelet B, dans lequel on introduit cette même boule noire ), et je la fais repasser aussi au travers de la table C onprend une boule blanche ) ; j’ôî e celle qui est sous ce dernier gobelet A (on introduit cette boule), je la fais repasser de même au.travers de la table, et les voici toutes les trois ( on les fait voir et on les recouvre de leurs gobelets).
- (x) On retient cette boule dans sa main avec le crua-Em?-™ 6 Pe'1,d°i.SVe,onlèv? le g^let de môme que lorsqu on y introduit les muscades; eu abaissant ensuite le gobelet, on avance en mêm-tempsle poignet pour vin-5*“", boule. Ce. boule. doW il,» *
- ,Oie"tf01t « ««»
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- SDR L'ADRESSE DES MAINS. 207
- VINGT-SEPTIÈME RÉCRÉATION
- Avec les Irais boules qui sont sous les gobelets, deux autres boules noires et une blanche qu’on prend toui-à-tour dans sa gibecière.
- Faire passer les boules d’un gobelet dans Vautre..
- Remarquez bien qu’il y a deux boules blanches sous ces deux gobelets A et C,et une noire sous celui-cij(o/£ lève les gobelets ); je recouvre ces trois boules (o/é les recouvre, chacune de leurs gobelets), je fais sortir au travers de la table la boule blanche qui est sous ce gobelet G ( on prend une boule blanche dans sa gibecière ( i ) : la voici ( on la montre') ; je remets cette première boule dans ma gibecière ( on la met effectivement) , et il u’y a plus rien sous ce gohelet C ( on le lève en retenant la boule avec le petit doigt ) ; j’ôte cette boule ( celle qui est sous le gobelet A ), et je la fais passer au travers de la table sous ce gobelet C ( on prend une boule noire dans sa gibecière ), la voilà passée (c/z lève le gobelet G pour Voter et la faire voir et on y introduit cette boule noire )-, je remets celte autre bou!#
- (1) Pourne pas se tromper, on doit avoir mis dans une poche séparée de sa gibecière lea boules noires, et dan? •u&autre tes blanche*.
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- 208 RECREATIONS blanche dans ma gibecière, et i‘e commande à la noire qui est sous ce gobelet B de passer sous celui-ci;elle n’est plus sous ce gobelet (on lève le gobelet B , en soutenant avec le petit doigt la boule qui y est reste'e), et la voilà déjà passée (on lève le gobelet C , et on fait voir la boule ; on prend ensuite cette boule dans la main gauche, on la jette en l’air, on la retient dans la main droite, et feignant de la jeter en l’ai une deuxièmefois, on la laisse tomber dans s gibecière ; on lève les yeux en haut, et on les abaisse comme si on la voyoit retomber su gobeletH; on lève ce gobelet, sous lequelétoit une boule noire, et on dit: ) la voici qui est ( core passée au travers de ce gobelet.
- AMUSEMENS
- QUI ONT RAPPORT A LA GIBECIÈRE.
- PREMIÈRE RÉCRÉATION.
- Taire trouver une carte dans un Oeuf.
- Ro t'iEZ une c ai'te le plus serré que vous pourrez, et introduisez-la vers A dans un petit bâton AB figure deuxième, planche neuvième ( semblable à celui dont on se sert pour jouer des gobelet, excepté que
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. 209 qu’il doit y avoir dans toute sa longueur un trou d’environ trois lignes de diamètre, afin qu’une petite baguette G de même longueur, terminée par un bouton D semblable à celui A, puisse y couler librement.
- Faites tirer par une personne une carte semblable à celle qui a été cachée dans ce bâton, et faites-lui remettre dans le jeu ; présentez-lui ensuite plusieurs œufs, et demandez lui dans lequel elle souhaite que se trouve la carte qu’elle a tirée : prenez alors le bâton, et le tenant par le côté B, cassez l’œuf choisi avec celui A, et enfonçant un peu le bâton dans l’œuf, poussez subtilement le boutonB avec la paume de la main, afin d’y faire glisser la carte ; ouvrez entièrement l’œuf, et déroulant la carte que vousy avez introduite, faites-lui voir que c’est celle qu’elle a choisie dans le jeu.
- iVo/a. Ilfaut escamoter subtilement la carte qui a été tirée, afin de faire voir qu’elle n’est plus dans
- SECONDE RÉCRÉATION.
- La carte dans une Bague'.
- Faites faire une bague à deux chatons opposés entre eux A et B ( figure troisième, planche neuvième ), dont l’un et l’autre soient garnis d'une pierre ou cristla rectangulaire de même grandeur;
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- 2io RECREATIONS disposez l’une de ces deux pierres de façon qu’oit puisse y appliquer par-dessous la figure d’une carie peinte en petit sur un papier: que l’anneau de cette bague soi! assez grand pour qu’elle puisse tourner facilement dans le troisième ou quatrième doigt de la main gauche.
- RÉCRÉATION.
- On fait tirer par une personne une carte semblable à celle qu’on a introduite sous l’une des deux pierres de cette bague, etonluidit delà brûler à une bougie; pendant cet intervalle, on fait voir cette bague qu’on a au doigt, en ne présentant que le côté où se trouve la pierre sous laquelle n’est point la petite carte; on prend ensuite avec le doigt de la main droite un peu de cendre de la carte brûlée, et, sous le prétexte d’en frotter la pierre, on fait retourner la bague dans son doigt, on la montre ensuite du côté où est la petite carte, et on y fait remarquer celle qui a été brûlée qu’on suppose avoir fait reparoître par le moyen de ses cendres.
- TROISIÈME RECREATION
- Faire pavotlre dans une lunette plusieurs cartes qui on t été tirées Æun jeu.
- Faites tourner une lunette d’ivoire transparente de telle forme que vous voudrez, excepté qu’il faut que ia place du verre objectif soit couver-
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. 211
- ï®, et que le verre oculaire n’ait que deux pouces de foyer afin qu’une petite carte de huit à dix lignes de longueur étant mise au fond (1) de cette lunette, paroisse pour lors de la grandeur d’une carte ordinaire.
- Ayez un jeu de cartes dans lequel il y ait une carte plus large, et semblable à celle que vous avez insérée dans la lunette ci-dessus: ay$nl mêlé le jeu faites tirer cette carte, qu’il vous sera facile de re-connoîtreet de présenter de préférence; lor.-qae la personne aura vu sa carte,donnez-lui,le jeu, afin qu’elley remette elle-même cette carte et qu'eile mêle le jeu ; reprenez le jeu et faites encore tirer cettemême carte à une autre personne (2): diles-lui de la remettre de même dans le jeu; présentez ensuite la lunette à la première personne, et deman-dez-lui si elle y voit sa carte: elle répondra tout simplement ou/; montrez cette même lunette à la seconde personne, en lui faisant semblable question à laquelle elle répondra de même.
- No fa. Il faut sur-le-champ amuser avec une autre Récréation, afin d’éviter que ces deux personnes venant à nommer leurs cartes, n’empêchent par-là le reste des spectateurs de croire que les deux cartes qui ont été vues dans la lunette, sont différentes l’une de l’autre.
- (1) Le fond do cette lunette doit être noir, afin que k cart® soit plus apparente.
- (2) 11 ne faut pas faire tirer une seconde fois celte même carte à une personne qui soit piacéeauprès de celle quia tiré ta première carte.
- O 2
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- 2l2
- RÉCRÉATION
- QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- Une personne ayant tiré une carte dans un jeu dont on afait ensuite six tas, lui faire indiquer par le point d'un dé jeté sur la table, quel est le tas où elle doit se trouver.
- PRÉPARATI ON.
- Ayez un jeu composé de trente-six cartes, dans lequel il y ait seulement six differentes caries répétées six fois ; disposez le jeu de manière que chacune de ces six differentes cartes soient rangées de suite, et que la dernière de chacune d’elles soit une carte large.
- Le jeu étant ainsi disposé, on pourra faire couper tant de fois qu’on voudra sans en déranger l’ordre, pourvu qu’à la dernière fois on coupe à une des cartes larges, et si l’on en fait ensuite six tas en coupant aux endroits où sont les cartes larges, chacun d’eux contiendra des cartes semblables.
- On donnera à tirer dans ce jeu une carte quelconque, et on la fera remettre adroitement dans celui de ces six tas où ell e aura été choisie ; on coupera le jeu en six parties pour en faire six tas, comme il vient d’être dit,et présentant un dé à une personne , on la préviendra que le point qu’elle amènera doit indiquer celui de ces six tas dans lequel doit être sa carte, on lèvera le tas ( i ).
- (i) Ces tas doivent être rangés de suite sur la table.
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. 2i3 qui se rapportera au point amené; et on lui fera voir sa carie.
- CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- Trouver à la pointe de Vépée, et les yeux bandés, une carte qui a été tirée d’un jeu.
- On fait tirer une carte, et coupant le jeu, on la fait mettre sous la carte large, et on a attention en le mêlant de la faire venir au-dessus du jeu ; on pose le jeu à terre (i),et on étale les cartes de manière qu’on puisse remarquer l’endroit où se trouve la carte tirée : on se fait bander les yeux avec un mouchoir, ce qui n’empêche pas qu’on ne vpie le jeu, attendu que la vue peut se porter en bas : on éparpille les cartes avec la pointe de l’épée, sans perdre de vue celle qui a été choisie, on la pique et onia fait voir : on peut également donner à tirer deux ou trois cartes qu’on fera mettre sous la carte large, et ensuite revenir au-dessus ju jeu (2), et alors on remettra à chaque personne la carte qu’elle aura tirée, en la lui présentant de même à
- ( 1 ) On peut même jeter le jeu à terre, de manière que les cartes s’étalent d’elles-mêmes.
- (2) Si l’on sait faire sauter la coupe, il n’est pas besoin ds carte large.
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- 214 RÉCRÉATIONS la pointe de l’épie ; il suffi t de se souvenir de l’ordre dans lequel elles ont été choisies.
- SIXIÈME RÉCRÉATION.
- La carte changeant sous les doigts.
- PRÉPARATION.
- F AC Ez un des points d’untrois de cœur( figure quatrième, planche neuvième), et gardez cette carie dans votre poche,de manière qu’en la prenant vous puissiez reconnoître le côté A.
- Ayez un jeu de cartes de quadrille, au-dessous duquel soient l’as et le trois de cœur ; faites sauter la coupe pour les faire revenir au milieu du.jeu , et faifes-les tirer forcément à un cavalier et à une dame,auxquels vous donnerez ensuite le jeu pour qu’ils puissent y remettre eux-mêmes leurs cartes et le mêler : pendant ce temps, prenez adroitement la carte qui est dans votre poche, cachez-la sous votre main,et en reprenant le jeu,posez-la au-dessus ; faites sauter la coupe, et tirez celte carte du milieu du jeu: présentez-la à celui qui a tiré le trois de cœur ( en cachant avec le doigt ir^dex l’endroit B , afin qu’il s’imagine voir le trois de cœurJ, demandez-lui : est-ce votre carte ? il répondra oui; reprenez-la avec les deux doigts de la main gauche, et cachant le point A, montrez-la à la personne qui a tiré l’as de cœur, en lui disant: ce n'est donc
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. 2iS
- ;vas la vôtre, madame ? elle répondra, c’est la mienne; vous direz alors, cela ne se peut pas ; et vous ajouterez en la montrant de nouveau à la première personne : monsieur dit que c’est la sienne ; il répondra, ce n’est plus elle : vous ferez voir ensuite le trois de cœur à cette dame , en disant:je savois bien que c’e'toit la carte de madame ; elle dira : ce nestplus la mienne ; vous ajouterez : vous voulez donc me tromper, moi qui trompe les autres, et frappant avec le doigt sur la carte, vous leur ferez voir l’une après l’autre les deux cartes qu’elles ont tirées, en disant: voici votre carte, et voilà la vôtre.
- Nota. On doit* à chaque fois qu’on veut faire changer la carte, la prendre dans les doigts de l’autre main.
- SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- L’E N T O N N O I R.
- CONSTRUCTION.
- F ai te s faire un double entonnoir de fer-blanc (figurecinquième, planche neuvième ), dont la surface intérieure A et l’extérieure ïi soient soudées ensemble de manière que l’eau contenue entre elles, ne puisse s’écouler que par une petite ouver-
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- 2iG récréations
- ture faite vers C, où la surface intérieure joint l’ajutage D:ajustez-y une anse, vers le haut de laquelle vous ménagerez un très-petit trou E qui doit communiquer au vide intérieur de cet enton-
- EFFET.
- Lorsque vous emplirez d’eau cet entonnoir, en bouchant avec le doigt l’extrémité de l’ajutage D, l’eau se répandra aussi entre les deux surfaces A et B ; et si ayant bouché ensuite le trou E avec le doigt, vous débouchez celui D, l’eau contenue dans la partie A et B s’écoulera, et celle renfermée entre ces deux surfaces y restera jusqu’à ce qu’en élevant le doigt pour déboucher le trou E vous y laissiez introduire l’air; alors l’eau contenue entre les deux surfaces s’écoulera jusqu’à ce que vous l’arrêtiez en posant de nouveau le doigt sur ce même trouE,
- KÉCRÉATI ON.
- Vous emplirez cet entonnoir d’eau on de vin, et le tenant par l’anse, vous boucherez avec le pouce, le trou E, et laisserez écouler la liqueur dans un verre et la boirez ; prenant ensuit e une espèce d’alè-ne dont la pointe rentre dans le manche, vous feindrez de vous en percer le front, et y posant aussi-tôt l’ouverture de cet entonnoir, vous débout cherez le trou E, et il semblera que le vin que vous venez de boire sort par la piqûre que vous vous êtes faite.
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. 217
- HUITIÈME RÉCRÉATION.
- LES PETITS PILIERS,
- Fa 1 tes tourner deux petits piliers A et B (ligure sixième, planche neuvième), qui soient percés dans toute leur longueur, c’est-à-dire, depuis A jusqu’en B; percez-les encore sur le côté vers C et D, afin de pouvoir y introduire un cordon qui communique de l’un à l’autre par les deux trous C et D. (Voyez cette figure.) Introduisez vers E et E un petit bout de ce même cordon, en sorte qu’il semble que ce soit le cordon ci-dessus ( que vous supposez passer de C en C ) qui soit coupé.
- Ces deux petits piliers étant appliqués l’un auprès de l’autre, on les joint par les côtés B, et tirant le cordon vers F et le ramenant vers G, on donne à présumer qu’il passe au travers des endroits A et A ; on feint ensuite de le couper ou faire couper entre ces deux endroits, et on fait voir les deux petits bouts de cordons E et E: on applique de nou-veaucesdeux piliers l’un contre l’autre, et on suppose que le cordon s’est repris à l’endroit qui a été coupé.
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- 2l8
- récréations
- NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- LES BOITES AU MILLET.
- CONSTRUCTION.
- Faites tourner une petite boîte (figure septième, planche neuvième) de deux pouces de hauteur, composée de trois parties séparées A,B, C, en telle sorte que vous puissiez l’ouvrir en levant le couvercle A, ou avec lui le deuxième couvercle B (i) qui doit avoir un petit rebord vers sa partie supérieure, afin d’y pouvoir mettre une petite couche de millet, et qu’il semble alors que toute la boîte en est remplie: qu’au contraire elle paroisse n’en plus contenir lorsqu’on lève ensemble les deux couvercles A et B.
- Ayez une autre boîte d’environ trois pouces de hauteur (figure huitième, planche neuvième Composée des (rois parties A, B, G; qu’au couvercle A soîtajustée une espèce de petite trappeD qui puisse s’abaisser en appuyant sur le bouton E, et laisse échapper parce moyen, dans le premier fond G de cette boîte, le millet renfermé dans l’intervalle vide F de ce couvercle ; que la partie B, en s’éle-
- (i) Cetie boîte doit être tournée de manière qu’on n’a?-perçoive pas ces différentes ouvertures,
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- SUR L’ADRESSE DES MAINS. 219
- vantun peu, puisse laisser couler ce même millet dansl’inlervalle f« (voy. Jacoupedes (rois parties séparées da celte boîte, ligure neuvième), en sorte qu’il paroisse alors qu’il n’y en a plus dans la boîte. Ayez encore un petit sac dans lequel vous mettrez du millet.
- RÉCRÉATION.
- Ouvrez la première boîte( figure septième) à l’endroit convenable, et faites voir qu’elle est pleine de millet ; prenez-en même encore un peu dans le sac, comine si vous vouliez l’emplir entiè* rement; fermez-la avec son couvercle, et posez-la sur la table; ouvrez ensuite l’autre boîte ( figure huitième), et faites voir qu’elle n’en contient point; refermez la, et en la posant sur la table, abaissez adroitement le bouton E, afin d’y faire tomber le millet qui a dû être renfermé d’avance dans son couvercle;annoncez alors que vous allez faire passer dans celte deuxième boîte le millet dont vous venez de remplir la première ; ouvrez cette première boîte, et faites remarquer qu’il n’y est déjà plus; et levant le couvercle de la deuxième boîte, faites voir qu’il y a passé. Proposez ensuite de les faire retourner dans la première: à cet effet cou-vrez-la en élevant un peu la partie B; ouvrez ensuite la première boîte pour y faire voir le millet, et la deuxième en faisant observer qu’il n’y est
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- RÉCRÉATIONS
- DIXIÈME RÉCRÉATION.
- LA PIÈCE DE M O N N O I È.
- PRÉPARATI ON.
- C E T amusement se fait en apparence avec deux pièces de monnaie differentes et de même grandeur, telles ( par exemple) qu’une pièce de vingt-quatre sols et une de deux liards ; on lime deux pièces de vingt-quatre sols, jusqu’à ce qu’on leur ait ôté la moitié de leur épaisseur, et on applique (i)sur leurs côtés ainsi limés , deux pièces de deux liards qu’on a également amincies, en sorte que ces deux pièces n’aient pas plus d’épaisseur qu’une seule pièce de vingt-quatre sols; au moyen de cette préparation, il est aisé de voir qu’il suffit de faire voir ces deux pièces, soit d’un côté, soit de l’autre, pour qu'ellesparoissenf dissemblables.
- RÉCRÉATION.
- Ayant pris ces deux pièces, et les ayant fait voir d’un seul côté,comme si l’une d’elles étoit une pièce de vingt-quatre sols et l’autre une de deux liards,on eu mettra une dans chaque main,de
- (i) On peut les souder l’une sur l’autre, ou y mettre trois ou quatre petits rivets pour les joindre ensemble.
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- SUR L’ADRESSÉ DES MAINS. 221 manière qu’elles y soient placées sur la première phalange des doigts du milieu, afin qu’en fermant les mains elles se retournent naturellement ; on propose ensuite de faire passer subtilement dans la mains droite celle qui est dans la gauche , et celle qui est dans la main gauche dans la droite, et ouvrant les deux mains,on fait voir que ce changement a eu lieu: on peut proposer ensuite de les faire retourner à leurs premières places , ce qu’on exécutera de la même manière.
- Nota. Cet amusement ne demande pas beaucoup d’adresse ; on peut aussi faire changer ces pièces, en en mettant une des deux dans la main d’une personne, pourvu qu’on ait attention en la plaçant dans sa main à la poser comme il a été dit, afin qu’elle se retourne d’elle-même lorsque cette personne fermera la main ( 1 ) ; on varie par-là cette Récréation, en lui demandant quelle pièce elle a dans sa main, et en lui faisant voir ensuite que c’est tout le contraire : si on a mis l’autre pièce dans sa propre main, on lui fait entendre qu’elles ont pris la place l’une de l’autre.
- (1) Il faut, pour ne pas se trouver en défaut, fermer soi-même la main de celle à qui on remet la pièce , et la reprendre aussi-tôt quelle l’a ouverte, afin quelle n’ait pas le temps de s’aviser de la retourner.
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- RÉCRÉATIONS
- ONZIÈME RÉCRÉATION.
- BOITES M A G I QT E S.'
- CONSTRUCTION.
- Faites tourner sept à huit boîtes de buis, de la forme d’une tabatière, et de différentes grandeurs, en sorte qu’elles puissent se renfermer et entrer successivement les unes dans les autres: que la plus petite de foutes ces boîtes soit seulement de grandeur à pouvoir contenir une petite pièce de monnoie ou une bague. Observez qu’il est nécessaire quelles ferment toutes assez aisément, et que tous leurs fonds puissent s’insérer successivement dans celui de la plus grande, de même que tous leurs couvercles dans le plus grand d’entr’eux.
- E F F E T.
- Les fonds et les couvercles de toutes ces boîtes ayant été insérés les uns dans les autres, si on prend tous les couvercles en les soutenant avec le doigt, et qu’on les pose sur les fonds ainsi assemblés, on fermera par ce moyen toutes ces boîtes aussi facilement que s’il n’y en avoit qu’une seule.
- RÉCRÉATION.
- Ayant mis dans sa poche ou dans une gibecière,
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- ces fonds et leurs couvercles ainsi disposés, et du manière qu’ils nepuissent pas se déranger de leur situation, on demandera à une personne un anneau ou une pièce demonnoie,dont on aura par-devers soi une semblable, que l’on tiendra cachée dans sa main, et qu’on substituera adroitement à celle qui aura été donnée; fouillant ensuite dans sa poche sous prétexte d’en tirer cette tabalière, on placera adroitement dans la petite boîte la bague ou la pièce demandée, on refermera aussi-tôt le tout ; et tirant à l’instant cette boîte delà poche, on proposera d’y faire passer la bague où la pièce semblable que l’on supposera tenir dans les doigts de l’autre main ; on fera semblant de la faire passera travers la boîte, et on l’escamotera subtilement; on dira ensuite à la personne qui l’a donnée d’ouvrir elle-même cette boîte pour y prendre cette pièce, ce qui lui causera d’autant plus de surprise, que ne pouvant alors les ouvrir que les unes après les autres, elle ne concevra pas ( quand même elle supposerait que ce tour n’est qu’adresse) comment on aura pu,en si peu de temps,ouvrir et fermer toutes ces différentes boîtes.
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- RÉCRÉATIONS
- QUI SE FONT AVEC DES CARTES ET EN EMPLOYANT L’ADRESSE DES MAINS.
- INSTRUCTION PRÉLIMINAIRE
- Pour parvenir à les exécuter avec subtilité ; en quoi consiste principalement l’agrément qu’elles peuvent procurer.
- Pour être en état d’exécuter cessortes de Récréations, il faut savoir faire passer la coupe : on entend par-là, l’adresse avec laquelle ou fait venir dessus le jeu une certaine quantité des cartes de dessous, ce qui doit s’exécuter de cette manière.
- Il faut mettre le jeu de cartes dans la main droite (i),le pouce d’undes côtés du jeu (voyez fig. première, planche dixième); les 2e, 3e et 4'' doigts de cette même maincouvrantle jeu de l’autre côté, etle petit doigt plié dans l’endroit oùl’onveut faire passer la coupe, en observant que la main gauche doit couvrir le jeu, de manière que le pouce soit à l’endroit C, le second doigt à l’endroit A, et les
- (1) On peut, si on le trouve plus aisé, mettre ce jeu dans la main gauche, et faire avec la droite ce qu'on indique ici avec la gauche.
- autres
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- Tutu. III.
- Pt. JO. Pat/. 133
- Jr///er, ,
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- ET ADRESSE DES MAINS. 22»
- autres doigts à l’endroit B. I.es deux mains et la jeu étant ainsi disposés, on tire et on élève avec le petit doigt et les deux antres doigts de la main droite, la partie du jeu qui est dessus, et on remet avec la main gauche la partie du dessous au-dessus du jeu.
- Il est très-essentiel > avant que de se hasarder à exécuter aucune de ces Récréations, de s’accoutumer à faire très-adroitement celte manœuvre, de sorte que personne ne puisse aucunement «’ei» apercevoir.il faut encore observer de faire passer cette coupe sans que les cartes fassent aucun bruit, et sans faire aussi trop de mouvement: l’habitude donne cette facilité. Cette manière de faire ainsi sauter la coupe, procure l’a > antage de faire quantité de tours de cartes avec le premier jeu qui se présente.
- Il y a des Récréations où il faut retirer un peu en arrière la carte qui est au-dessous du jeu, pour ôter celle qui est au-dessus ( c’est à-dire l’avant-dernière), afin de faire croire que c’est la dernière qu’on a ôtée ; il ne s’agit pour cela que de mouiller légèrement le doigt du milieu de la main dans laquelle on tient le jeu, et de s’eu servir à reculer cette carte un peu en arrière, au même moment qu’avec le doigt du milieu et le pouce de l’autre main on retire l’avant-dernière carte.
- Il est une façon de préparer le jeu, qui est d’y insérer une ou plusieurs cartes un peu plus larges ou pîuslongues, pour les connoître facilement soi-même au tact, ou : fin de pouvoir couper ou faire couper à cet endroit. Ces jeux servent è quan* ni. P
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- 226 SUBTILITÉ
- tité de Récréations qui demandent moins de sub~
- tilités.
- 11 est des cas où il faut faire passer la carte qui se trouve la première sur le jeu, dans le milieu du jeu, qu’on tient alors ouvert comme un livre à l’endroit où on veut la placer ; ce qui s’exécute en prenant le jeu dans la main gauche , le pouce placé d’un des côtés du jeu, et les autres doigts de l’autre, le jeu ouvert seulement du côté du pouce; alors avec le doigt du milieu de cette même main, qu’on a légèrement mouillé, on appuie fur la carte qui est au-dessus du jeu, et on retire avec la main droite la partie des cartes du dessus: au moyen de quoi la première carte glisse, et vient se placer sur la partie de dessus : cette manœuvre doit se faire sans que la partie de dessus fasse trop de mouvement : elle est beaucoup plus facile que de faire sauter la coupe, mais elle ne sert qu’à un petit nombre de Récréations.
- A l’égard de la manière de faire passer la coupe d’une seule main,el eest la même qu’avec les deux, excepté que le pouce de la main dont on se sert fait l’office de l’autre main, pendant que le petit doigt et les autres doigts de cette première main agissent comme il a été ci-devant expliqué.On pré vient ici qu’il est fort difficile de faire ainsi sauter la coupe, et qu’on n’y parvient qu’avec beaucoup d’exercice ; lorsqu’on a la rîiain un peu grande et qu’on se sert de cartes plus petites qu’à l’ordinaire, cette manœuvre devient plus facile.
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- ET ADRESSE DES MAINS. 227
- PREMIÈRE RÉCRÉATION.
- Nommer quelle est la carte qu'une personne a tirée d'un jeu.
- Ow fera tirer adroitement à une personne une carte plus large que les autres, qu’on aura mise dans le jeu, et que l’on connoît : on lui donnera le jeu à mêler après qu’elle y aura mis elle-même sa carte, et on lui proposera de lui nommer sa carte ou de la couper, et selon sa réponse on agira en conséquence; on peut aussi lui dire de mettre le jeu dans sa poche, et qu’on en tirera la carte qu’elle a choisie, ce qui sera facile, puisqu’on pourra la distinguer au tact.
- Nota. Si la personne tiroit une autre carte, ou feroit alors la Récréation qui suit.
- SECONDE RÉCRÉATION.
- Trouver dans le jeu, et au travers d'un mouchoir,une carte quelconque qu'une personne a tirée d'un jeu.
- Do n n e z à tirer une carte dans un jeu,et partageant le jeu en deux, dites à la personne qu’l a choisie, de la mettre au milieu du jeu ; faites sauter p 2
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- ai8 SUBTILITÉ
- TROISIÈME RÉCRÉATION.
- s unjeu mis dans la poche plusi différentes personnes ont libre/.
- J*1 A ï T B s tirer à deux différentes personnes t elle carte qi.e chacune d’elles voudra, et partageant (0 ««dt. le jeu en de»* .Jarilee.faites-yremettre
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- ET ADRESSE DES MAINS. n%9 sonne de mettre le jeu dans sa poche; proposez ensuite d’en tirer celle des deux cartes qu’on voudra choisir ; ce que vousferez en tirant l’une ou l’autre de celles qui se trouveront au-dessus du jeu.: tirez ensuite celle de la seconde personne.
- QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- LA CARTE CHANGEANTE.
- On fait tirer adroitement la carte longue à une personne, et après quelle l’a regardée, on' lui dit de la mêler dans le jeu; on reprend le jeu, et on Fait tirer aune seconde personne(i) cette même carte, et même, si l’on veut, à une troisième ou quatrième; on tire ensuite soi même de différens endroits du jeu, autant de cartes qu’on en a fait tirer, ayant attention que parmi elles se trouve cette même carte longue que chacun a séparément tirée ; on montre alors toutes ces cartes, en demandant en général, si chacun y voit sa carte; celles qui les ont tirées répondent qu'oui, attendu qu’elles'voient toutes cette même carte longue; alors on les remet dans le jeu, et coupant à la carte
- (il II faut avoir attention que les deux personnes auxquelles on fait tirer ces deux mêmes cartes, ne soient pas, 1 un* auprès de l’autre.
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- s3o SUBTILITÉ longue on montre à une d’elles la carte de dessous le jeu, en lui demandant si c’est sa carte, elle répond qu’ont; on donne un coup de doigt, et on la montre à une seconde personne qui répond de même ; et ainsi à toutes les autres personnes qui croyent que cette même carte change au gré de celui qui fait cette Récréation, et ne s’imaginent pas qu’elles ont toutes tiré la même carte.
- Si la première personne ne prenoit pas cettecarte longue qu’on lui présente, il faut alors faire tirer1 toutes cartes indifférentes, et en coupant soi-même le jeu, les faire mettre sous la carte longue, en faisant semblant de battre à chaque fois; on coupera ou on fera couper ensuite à la carte longue, et on rendra à chacun la carte qu’il a tirée, en observant de rendre la première au dernier, et semonter ainsi jusqu’au premier.
- Autre manière de faire cette Récre'ation, sans faire usage de carte longue.
- Mettez dessus votre jeu d e cartes, une carte quel-conque ( par exemple ) une dame de trèfle ; faites sauter la coupe, et la faisant passer par ce moyeu au milieu du jeu, faites-la tirer à une personne en la lui présentant de préférence; coupez ensuite, et faites remettre cette dame de trèfle au milieu du jeu ; faites sauter encore la coupe pour la faire revenir sur le jetf; et mêlez les cartes sans la déranger de dessus le jeu; faites sauter la coupe pour la faire revenir une seconde fois au milieu dujeu,etalors présentez, et faites tirer cette même
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- ET ADRESSE DES MAINS. 23* dame de trèfle à une seconde personne, observant qu’elle soit assez éloignée de la première personne, pour quelle ne s’ap perçoive pas qu’elle a tiré la même carte ; enfin, faites tirer cette même carte à cinq personnes différentes. Mêlez vos cartes sans perdre de vue votre dame de trèfle, et étalant sur îa table quatre cartes quelconques et la dame de trèfle, demandez si chacun y voit sa carte; on répondra qu’eus, attendu que chacun voit la dame de trèfle; retournez vos cartes, retirez-en ensuite la dame de trèfle, et approchant de la première personne, montrez-lui cette carte sans que les autres puissent la voir, et lui demandez si c’est-làsa carte: elle dira que c’est elle; soufflez dessus ou y donnez un coup de doigt et la --nontrez à la seconde personne , et ainsi de sui*-'-
- cinquième récréation.
- Faire f*'er des cartes à plusieurs personnes, qyo les mettront elles-mêmes dans le jeu, et retrouver les cartes quelles auront tirées.
- X l faut avoir un jeu de cartes préparé comme le modèle (figure deuxième, planche dixième), c’est-à-dire, qu’il faut que du côté AB il soit coupé plusétroit d’uneligneque de l’autre côtéCD. Vous ferez tirer à une première personne une carte dans ce jeu, et vous observerez attentivement si elle ne la retourne point dans sa main, si elle la re*
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- met comme elle l’a tirée; vous retournerez le jeu, afin que la carte tirée s’y trouve placée en sens contraire; si elle !a retourne dans la main, vous ne retournerez pas le jeu ; la carte ajant été remise , vous donnerez à mêler; après quoi vous ferez tirer une .seconde et même une troisième carte, en observant les mêmes pr cautions;après quoi, prenant !e jeu du côté le plus .large entre les deux doigts de la main gauche, vous tirerez avec ceux de la droiîe, et successivement, les cartes qui ont été choisies par ces trois différentes personnes.
- Nota. Cette récréation ne deman de pas à être exécutée devant ceux qui sont au fait de ces sortes de tours , et il ne faut pas la répéter une seconde fois, attendu qiion pourrait s’apercevoir que tout consiste à retou-ner le jeu.
- SIXIÈME RÉCRÉATION. Changer F as de pique en trois de ccc^r et en as de cœur.
- On p-épare une carte ( comme le désigne la figure troisième, planche dixième), etsur le point de cœui du milieu, oa y colle avec un peu de savon, ui point de pique A. On pose le doigt du côté B , e couvrant le point de cœur, on fait voir l’as d< pique ; on baisse ensuite la carte, on retire ave le doigt le point de pique, et couvrant denouvea avec le doigt l’endroit B, on fait voir l’as de cœur
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- ET ADRESSE DES MAINS. z33
- On peut changer de même l’as de pique en cinq de cœur. (Voyez la figure quatrième, planche dixième).
- j Nota. Il ne faut pas se servir de cartes où l'on bit effacé ces points, attendu que la carte perd à cet endroit son poli; il vaut mieux feire faire ces sortes de cartes exprès par les cartiers, autrement on s’apercevroit facilement de cette subtilité.
- SEPTIÈME KÉCaÉATION.
- Taire changer le trois de pique en as de pique et en as de cœur.
- PREPARATION.
- Il faut préparer un as de cœur, en y collantaveo du savon tr< is points de pique que l’on découpe le plus mince qu’il est possible, en se tervanr pour cet effet d’une carte dédoublée, et dont on forme un trois de pique.(Voyez la figure cinquième, planche dixième ).
- RÉCRÉATION.
- Cette préparation faite,, on montre cette carte à lacompagnie; on reprend la carte, et on fait glisser avec le doigt le point de pique D, el couvrant k’ec ledoigf le point dépiqué A (figure sixième), ou lait voir l’as de pique ; on met ensuite le doigt à
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- l’endroit A ( figure septième) et on dit, voilà le trois de pique revenu ,• on fait glisser avec le doigt l’autre pique, et on fait voir que l’as de pique est revenu (voyez figure huitième); enfin on fait glisser le pique qui couvre l’as de cœur, et on le fait changer en un as de cœur (voyez figure neuvième) ; on met ensuite cette carte sur la table, afin qu’on puisse l’examiner.
- Nota. Il faut faire tous ces changemens avec beaucoup de subtilité, si l’on veut que ces sortesde Récréations paraissent agréables, 'et il vaut mieux s’abstenir de les faire, que de laisser apercevoip aux autres le moyen dont on se sert pour y par-
- HUITIÈME RÉCRÉATION. LES QUINZE MILLE LIVRES. PRÉPARATION.
- Il faut avoir deux cartes pareilles à celle représentée par la figure dixième, planchedixicme, avec un cinq et un as de carreau à l’ordinaire.
- RÉCRÉATION.
- Disposez votre cinq de carreau et vos deux cartes préparé-A, comme le désigne la figure onzième, et les faites voir en les tenant dans la main ; metf"
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- ET ADRESSE DES MAINS. 2S5 » famille qui a trois enfans, il leur laisse en mou-» rant i5ooo livres (ce que représentent ces trois » cinq). Les deux plus jeunes consentent de laisser » à leur aîné les 5ooo livre» qui leur reviennent, » afin qu’il lesfassevaloir» .Pendant quevouscomp-tez cette histoire, vous mettez le cinq sur la table, et l’as en place du cinq, et vous disposez ces trois cartes de façon qu’elles se présentent comme le désigne la figure douzième, et vous ajoutez: «L’aîné,au » lieu de faire valoir cet argent, a presque tout » perdu au jeu, et il ne lui reste que 3ooo liv. (ce » que désignent ces trois as ) ». Vous remettez ensuite l’as sur la table et reprenez le cinq, et continuant cette histoire, vous dites que « Cet aîné, fâ-» ché d’avoir dissipé cet argent, va aux Indes » avec ces 3ooaliv., qu’il fait un profit considéra-» ble, et rapporte à ses frères les i5oooliv. ». Vous montrez alors les trois cartes, comme il est représenté par la figure onzième. Cette Récréation doit être faite promptement et subtilement, afin de récréer davantage ; il ne faut pas la recommencer , et remettre aussi-tôt ces quatre cartes dans sa poche ; et comme on peut demander à les voir, il est bon d’en avoir quatre autres qui ne soient pas ainsi préparées , c’est-à-dire, trois cinq, et un as de carreau.
- Nota. On peut faire une autre Récréation de ce genre avec des cinq et des trois. ( Voyez figures 14, 15 et 16).
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- SUBTILITÉ
- «3 6
- NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- Deviner plusieurs caries que deux personne4 ont prises dans un jeu.
- Ow dispose le jeu en deux parties, qu’on sépare l’une de l’autre par une carte longue. La première contient la quinte du roi de trèfle et celle de pique, les quatrehuit,le dix de carreau, etceluidecœur.
- La seconde contient les deux quatrièmes ma* meures en carreau ?t cœur, les nu-.tre sept et les quatre neuf (i).
- RÉCRÉÂT I O N.'
- On bat le jeu, ayant attention de ne pas mêler celles du premier tas, dont la dernière est la carte longue,avec celles du second tas; oa coupe ensuite à cette carte, et on fait deux tas. On présente le premier tas à une personne, en lui disant d’en prendre deux ou troiscartes, et on remet ce tas sur la table ; on présente de même le second tes à une autre personne, et on remet (sans qu’on s’en aper-
- (i) On peut partager de tonte autre manière dont on puisse
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- ET ADRESSE DES MAINS. 237
- çoive ) les cartes tirées du premier tas dans le second , et celles tirées du second dans le premier: on bat les cartes, en ne mêlant pas celles du tas de dessus avec celles de celui de dessous, et regardant le jeu, onnomme les cartes que ces deux différentes personnes ont tirées, ce qu’il est très-facile de recon-noître, en examinant quelles sont celles qui se trouvent alors changées dans chaque tas.
- DIXIÈME RÉCRÉATION.
- 'Après avoir fait trois tas d*un jeu dans lequel on a fait tirer une carte, la faire trouver dans celuid’entreux qu'on voudra choisir.
- Il faut donner à tirer la carte longue, la faire remettre dans le jeu, et sautant la coupe, la mettre, par ce moyen, la première au-dessus du jeu ; on fera ensuite trois tas, de cinq à six cartes chacun, en observant de mettre celui où est la carte tireéau milieu des deux autres, attendu que c’est ordinairement pour celui-là qu’on se détermine : on demandera alors dans lequel de ces trois tas on desire que se trouve la carte tirée; si on répond, dans celui du milieu, on la fera voir aussi-tôt, en la retournant; si au contraire on la demande dans l’un des deux autres tas, pour lors on prendra le jeu dans la main, et on mettra le tas dans lequel on l’a demandée, sur les deux autres, en observant déposer, le petit doigt entre ce tas et celui du milieu ( au-dessus duquel est la carte demandée), afin de pou-
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- 238 SUBTILITE
- voir faire sauter la coupe à cet endroit ; on demandera de nouveau à quel nombre on la veut dans le tas qu’on a choisi, et si on répond la sixième, on comptera et on ôtera cinq cartes de dessus le jeu, et faisant aussi-tôt sauter la coupe, on montrera la carte qui a été tirée, laquelle se trouvera être la sixième.
- ONZIEME RÉCRÉATION.
- La carte pensée au nombre.
- ÏVIettez la carte longue la seizième dans un jeu de piquet, étendez ensuitesurla table dix à douze cartes du dessus, et proposez à une personne d’en penser une, et de retenir le nombre où elle se trouve placée; remettez ces cartes sur le jeu; faites sauter la coupe à la carte longue, qui se trouvera alors placée dessus; demandez ensuite à cette personne à quel nombre est la carte qu’elle a pensée; comptez secrètement d’après ce nombre jusqu’à seize, en jetant les cartes l’une après l’autre sur la table, et en les tirant du dessous: arrêtez à ce nombre, la dix-septième étant la carte pensée ; demandez ensuite a la personne si elle a vu passer sa carte, elle répondra que non\ vous lui demanderez alors à quel nombre elle desire qu’elle se trouve ; et reculant avec le doigt la carte pensée, vous retirerez celles qui suivent jusqu’à ce que vous soyez arrivé au nombre demandé.
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- ET ADRESSE DES MAINS. 23g
- DOUZIÈME RÉCRÉATION.
- Les cartes changeantes sousles mains.
- Il faut avoir dans votre jeu une carte qui soit double (par exemple,un roi de pique), que vous placerez dessous le jeu ; vous mettrez au-dessous de ce roi, une carte quelconque, comme un sept de cœur, et dessus le jeu votre second roi de pique; vous mêlerez le jeusans déranger ces trois cartes, et montrant le dessous du jeu, vous faites voir à une personne le sept de cœur, vous le retirez avec le doigt que vous avez eu le soin de mouiller , et feignant alors d’ôter ce sept de cœur, vous ôtez le roi de pique, et le posant sur la table, vous dites à cette même personne de couvrir avec sa main ce prétendu sept de cœur; vous mêlez une seconde fois le jeu, sans déranger la première et dernière carte, et ayant fait passer sous le jeu le second roi de pique, vous le montrez à une autre personne, en lui demandant quelle est cette cartel vous la retirez avec le doigt, et vous ôtez le sept de cœur, que vous lui faites couvrir de la main ; vous commandez au sept de cœur ( qu’on croit être sous la main de la première personne ) de passer sous celle de la seconde, et réciproquement au roi de pique ( qui paroît avoir été mis sous la main de la seconde personne ) de passer sous celle de la première ; vous faites lever les
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- ,4o SUBTILITÉ
- mains et remarquer que le changement s’est
- fait.
- Nota. Les deux cartes semblables, et l’attention qu’ou a de faire ' emarquer à la seconde personne le roi de pique, fait paroîtrecette Récréation assez extraordinaire.
- TREIZIÈME RÉCRÉATION.
- Deviner les points des cartes de dessous trois tas que l’on a fait faire.
- s à une personne de choisir à sa volonté trois cartes dans un jeu de piquet, en la prévenant que l’as vaut onze points, les- figures dix et les autres cartes selon les points qu’elles marquent; lorsqu’elle aura choisi ces trois cartes, di-tes-lui de les poser sur la table, et de mettre au-dessus de chacune d’elles, autant de cartes qu'il faut de points pour aller jusqu’à quinze; c’est-à-dire, que dans l’exemple (figure dix-septième) elle doit mettre huit cartes au dessus du sept, quatre cartes au-dessus de l’as. et cinq au-dessus du dix. Faites-vous remettre le restant des cartes, et comptez (en faisant semblant d’y examiner autre chose ) combien il en reste ; ajoutez seize à ce nombre, et vous aurez le nombre des points des trois cartes de dessous, comme on le voit dans cet exemple, où il reste douze cartes, auquel nombre
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- ËT ADRESSE DES MAINS. 241 nombre ajoutant seize, le total vingt-huit, est le nombre des points portés sur les trois cartes.
- Nota. Si on fait cette Récréation avec un jeu de quadrille, il faut alors ajouter huit au nombre des caftes qui restent.
- QUATORZIÈME RÉCRÉATION.'
- LÈS VINGT CARTES. Prenez vingt cartes, et les rangeant deux à deux sur la table, dites à plusieurs personnes d’en retenir secrètement chacune deux, c’est-à-dire, les deux cartes d’un des dix tas que vous avez faits; reprenez ensuite tous ces tas, mettez-les l’un sur l’autre sans les déranger, et disposez les cartes sur la table par la règle de ces quatre mots, dont la disposition doit être présente à votre mémoire.
- M U T U S.
- 1 2 3,4 5
- DEDIT.
- 67 8 9 10
- NO M E N.
- 11 12 i3 14 i5
- C OE C I S.
- 16 17 18 19 20.
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- 34= SUBTILITÉ
- Le premier tas de deux cartes se met aux numéros i et 13, le second aux numéros 2 et 4» le troisième aux numéros 3 et 10 , et ainsi de suite suivant l’ordre des deux lettres qui sont semblables; et lorsqu’on déclare que les deux cartes que l’dn a pensées, sont ( par exemple) au second rang, vous reconnoissez que ce sont celles placées aux numéros 6 et 8. Si on vous dit qu’elles sont aux second et quatrième rangs, vous voyez de même que ce sont celles placées 9 et 19, attendu que ces quatre mots sont composés de vingt lettres, dont chacune d’elles en a deux semblables.
- QUINZIÈME RÉCRÉATION.
- Les quatre rois indivisibles.
- Qm prend quatre rois ; dessous le dernier on met deux autres cartes indifférentes que l’on cacheexac-tement; ensuite on ne montre que les quatre rois, et on met ces six cartes sous le jeu : on prend un roi que l’on met dessus; une des cartes indifférentes que l’on met vers le milieu du jeu, l’autre que l’on place de même, et on fait voir qu’il reste un autre roi dessous ; on fait couper, et comme il est resté trois rois dessous le jeu, les quatre rois se trouvent alors réunis ensemble au milieu du jeu.
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- ET ADRESSE DES MAINS. 243
- SEIZIÈME RÉCRÉATION.
- Faire changer uue carte tirée d'un jeu en divers objets, et la faire revenir en saprentièreforme.
- PRÉPARATION.
- Ayez un jeu de cartes, au milieu duquel soit une carte plus large que les autres (par exemple) un valet de pique; placez sous ce valet un sept de carreau, et sous ce sept, un dix de trèfle; disposez sur le dessus du jeu différentes cartes semblables à ces deux dernières, et d’autres sur lesquelles soient peints divers objets, en observant l’ordre indiqué ci-après.
- Première carte. Un oiseau:
- 2 ...........Un sept de carreau;
- 3 ...........Une fleur.
- 4 ........... Un autre sept de carreau:
- 5 ................ Un oiseau.
- 6 ...........Un dix de trèfle.
- 7 ........... Une fleur.
- 8 ........... Un autre dix de trèfle.’
- Sept àhuit cartes indifférentes; le valet de pique* carte large, le sept de carreau et dix de trèfle, et le reste, toutes cartes indifférentes.
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- M44 SUBTILITÉ, etc;
- BÊCnÉATIONJ
- On fait tirer à deux personnes différentes, les deux cartes qui sont sous la carte large, c’est-à-dire , le sept d« carreau et le dix de trèfle ; on prend le jeu dans la main gauche, on l’ouvre à l’endroit de la cartelarge comme si on ouvrait ua livre, et on dit à celle qui a tiré le sept de carreau , de le placer dans l’endroit ouvert : on la fait ensuite souffler sur le jeu ; et sans le fermer, on fait au même instant glisser sur cette carte la carte qui est sur le jeu, et sur laquelle est peint un oiseau (i);on dit alors à cette personne de regarder sa carte, et on lui fait observer ce changement; on la luifait remettre, et la faisantsouffler uneseconde fois sur le jeu, ony fait repasser le sept de carreau qui est alors sur le dessus du jeu, en lui faisant voir quesa carte estrevenue; on agitde même pour la faire de nouveau changer en fleur, et devenir dans son état naturel ; enfin, on faitla même chose aveclasecondepersonnequia tiréledixde trèfle.
- Nota. Tout l’artifice consiste à faire glisser avec le doigt mouillé la carte qui est au-dessus du jeu, et la mettre toujours sous la carte large, ce qui est très-facile. On doit observer qu’il ne
- (1) Pour la faire passer facilement, il fautmouillèr le doigt dumilieude la main gauche, avec lequel on doitl’anieuer légèrement sur le jeu.
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- TOURS DE CARTES. 245
- faut pas quitter la partie du jeu qu’on tient dans la maih droite. Cette Récréation demande très-pëu d’adresse, et se trouve par-là très-facile à exécuter.
- I)IX-SEPTIÈME récréation.
- Partie de witch, où, Von gagne forcément.
- Il faut savoir escamoter avec beaucoup dèdex-térité pour se hasarder à faire cette partie , quoiqu’elle soit fort simple. On ôtera'd’abord, et secrètement , les quatre as du jeu de cinquante-deux cartes dont on doit se servir, et on en remettra le reste à une personne, afin qu’elle les distribue elle-même une à une, ainsi qu’il est d’usage à cè jeu. On lèvera ses propres cartes lorsqu’ily en aura trois ou quatre dedonnées, et on y glissera adroitement les quatre as qu’on aura dû tenir cachés sous la paulme de la main droite ; on prendra une des plus mauvaises cartes de son jeu, qu’on cachera de même sous la paume de la main ; et posant cette même main sur les cartes déjà données à l’un des joueurs , on la lui glissera ; mais comme il ne faut pas qu’on apperçoive cette manœuvre, on dira en touchant les cartes : Je crois que vous avez une carte de moins..... Ne touchez pas à vos
- cartes.. Laissez vos cartes sur la table. I
- r.efaut pas lever vos cartes, etc. Enfin vous glisserez sous ces divers prétextes une mauvaise carte à chacune de? trois personnes avec lesquelles vous
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- 346 TOURS DE CARTES, jouez, au moyen de quoi chacune d’elles aura, ainsique vous, treize cartes, quoique celui qui a donné né leur en ait distribué que douze ; et comme vous avez les quatre as, il est presque sûr que vous gagnerez, quand même votre partenaire n’anroit qu’un jeu très-médiocre.
- Il est à remarquer que toùte cette manœuvre doit s’exécuter avec beaucoup de promptitude, attendu qu’elle doit nécessairement être faite pendant l’intervalle qui se passe à distribuer les cartes ; mais comme on interrompt celui qui donne, il se trouve un temps suffisant, si l’on a d’ailleurs beaucoup d’adresse et de subtilité: observez aussi de ne pas laisser lever les cartes aux joueurs, et s’il en est qui les lèvent, il faut les leur faire remettre sur la table, ce qui donne encore occasion de leur glisser la mauvaise carte qui leur revient.
- Nota. La manière dont s’exécute cet amusement suffit pour détromper les personnes qui s’imaginent qu’il pourrait y avoir du danger à jouer avec ceux qui sont assez adroits pour faire ces sortes de parties. Il est très-facile de voir qu’une telle surprise ne peut absolument avoir lieu dans un jeu réglé, où on ne peut ni toucher les cartes des joueurs, ni les empêcher de les lever; et on n’a pas d’ailleurs la commodité d’escamoter les quatre as à chaque coup.
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- TOURS DE CARTES.
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- DIX-HUITIÈME RÉCRÉATION. Nommer toutes les cartes d'un jeu.
- A-TEz un jeu complet de cinquante-deux carte?, et disposez-le suivant l’ordre des deux vers ci-après, qu’il faudra retenir par cœur.
- U nus quinque novemfamulus sex quatuor un cinq neuf Valet six quatre
- deux.
- rexseptem octofœminatrina decem. roi sept huit reine trois dix.
- Outre ce premier ordre,rangez-le encore suivant l’ordre des couleurs , pique, cœur, trèfle, carreau ; c’est-à-dire, que les cinquante-deux cartes se trouvent disposées suivant l’ordre ci-dessous.
- Ordre des cartes.
- 1. As de pique.
- 2. Cinq de cœur.
- 3. Neuf de trèfle.
- 4. Valet de carreau.
- 5. Six de pique.
- 6. Quatre de cœur.
- 7. Deux de trèfle.
- 8. Roide carreau.
- g. Sept de pique.
- 1 o. Huit de cœur.
- 11. Dame de trèfle.
- 12. Trois de carreau.
- 13. Dix de pique.
- 14. As de cœur.
- 15. Cinq de trèfle.
- 16. Neuf de carreau.
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- 548 TOURS DE
- .37. Valet de pique.
- 3 8. Six de cœur, ig. Quatre de trèfle. 20. Deux de carreau. 351. Roi de pique.
- 22. Sept de cœur.
- 23. Huit de trèfle.
- 24. Dame de carreau.
- 25. Trois de pique.
- 26. Dix de cœur.
- 27. As de trèfle.
- 28. Cinq de carreau.
- 29. Neuf de pique.
- 30. Valet de cœur.
- 3 r. Six de trèfle.
- 32. Quatre de carreau.
- 33. Deux de pique,
- 34. Roi de cœur.
- CARTES.
- 35. Sept de trèfle.
- 36. Huit de carreau. .87. Dame de pique. 88. Trois de cœur. 3g. Dix de trèfle.
- 40. As de carreau.
- 41. Cinq de pique.
- 42. Neuf de cœur.
- 43. Valet de trèfle.
- 44. Six de carreau.
- 45. Quatre de pique.
- 46. Deux de cœur.
- 47. Roi de trèfle.
- 48. Sept de carreau. 4g, Huit de pique.
- 50. Dame de cœur,
- 51. Trois de trèfle. $2. Dix de carreau.
- Çet ordre est tel, qu’il suffit de connoître une de ces cinquante-deux cartes quelconques , pour savoir quelle est celle qui doit la suivre.
- E x E. M p L E,
- On veut savoir quelle est la carte qui suit le roi de pique; il suffit de se rappeler que dans les deux vers ci-dessus, le mot septem qui suit celui rex désigne que c’est un sept, et que la couleur qui suit le pique étant le cœur, ce sept est celui de cœur, et qu’on peut connoitre ainsi toutes celles qui peuvent suivre ceseptde cœur.
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- TOURS DE CARTES. 249
- RÉCRÉATI O K.
- Le jeu étant disposé comme il est dit ci-dessus, et ayant retenu par cœur ce vers et l’ordre des couleurs , on le fera couper autant de fois qu’on voudra (1), et remarquant la carte qui se trouve au-dessous du jeu, on nommera de suite toutes les cartes du jeu à commencer depuis la première qui est au-dessus du jeu, jusqu’à cette dernière qu’on aura apperçue d’abord.
- Nota. Si l’on veut faire avec ce jeu quelques-unes des Récréations qui suivent, il ne faut pas déranger l’ordre des cartes ; ainsi il faut les remettre les unes sur les autres, à mesure qu’on les nomme.
- DIX-NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- Nommer toutes tes cartes qu’on a fait tirer au hasard dans un jeu.
- Le jeu étant disposé suivant l’ordre indiqué à la précédente Récréation, on donnera à tirer au hasard et de suite, une quantité de cartes quelconques , et ayant regardé subtilement quelle est la carte qui les précédoit, on nommera, suivant la méthode ci-dessus les cartes qui auront été choisies.
- __ (1) La coupc ne dérange en aucune façon l'arrangement des cartes.
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- 25O TOURS DE CARTES.
- Nota. Il ne faut pas faire cette Récréation lorsqu’on a fait celle qui précède, afin de ne pas donner trop à soupçonner que les cartes ont une disposition par le moyen de laquelle on se les rappelle toutes à la mémoire.
- Il est essentiel aussi de remarquer combien la personne a tiré de cartes , afin de n’en pas nommer par méprise une plus grande quantité, et si l’on n’avoit pu s’en appercevoir, il faudroit alors les lui faire mettre sur la table une à une, à mesure qu’on les lui nommeroit.
- VINGTIÈME RÉCRÉATION.
- La carte reconnue à l'odeur.
- T i E jeu étant toujours dans l’ordre réglé ci-devant^), on le présentera à une personne, afin qu’elle y choisisse une carte à son gré ; et ouvrant le jeu à l’endroit où a été tirée la carte, on tiendra la partie de dessus dans sa main droite, on touchera du doigt de cette même main la carte qui aura été tirée, et sous prétexte de fleurer son doigt, on regarde la carte qui se trouve., au-dessous de celles qu’on tient dans sa main, qui indiquera, suivant la méthode ci-dessus, quelle est celLe qui a été tirée, qu’on nommera comme si on l’avoit reconnue par l’odeur.
- t (i) Cette Récréation, de même que les deux suivantes, s’exécute avec un jeu de cartes préparé comme il a été enseigné à la précédente Récréation.
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- TOU E. S DE CARTES.
- a5i
- VIN GT-UNIÈME RÉCRÉATION.
- Ün jeu de caries étant partagé en deux parties, connaître si le nombre des cartes de chacune d1elles'estpair ou impair.
- Il suffit desavoir si la dernière carte du jeu est rouge ou noire; alors en coupant le jeu en deux parties, si la carte qui se trouve sous la coupe est de même couleur que celle qui est au-dessous du jeu , les deux parties qu’on a séparées sont en nombres pairs ; si au contraire elle est d’une autre couleur, leurs nombres sont impairs.
- VINGT-DEUXIÈME RÉCRÉATION.
- Nommer le nombre des points contenus dans plusieurs cartes quune personne a choisies.
- Ayant présenté le j
- i-u’elle y prenne à volonté plusieurs près M, on
- , afin
- mques (i),on remarquera subtilement quelle st la carte qui se trouvoit au-dessus de celles choisies, et combien de cartes cette personne a tirées du jeu ; alors on comptera facilement combien il doit y avoir de points.
- (i) On doit faire prendr
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- TOURS DE CARTES.
- Si la carte qu’on a remarquée est un neuf, et que la personne ait pris quatre cartes, on saura que c’est un valet valant dix points, un six,un quatre et un deux, valant douze points, et on annoncera que la personne a alors vingt-deux points dans sa main.
- VINGT-TROISIÈME RÉCRÉATION.
- De quatre caries qu on fait prendre au hasard dansle jeu, enlaisserpenser une, et la deviner.
- Il faut laisser prendre à volonté quatre cartes dans un jeu, et dire à la personne qui les a choisies d’en penser une à son choix: ayant repris ces quatre cartes, on en mettra adroitement deux au-dessus du jeu et deux au-dessous ; et sous ces deux dernières, on mettra quatre cartes quelconques : on ^ ^étalera ensuite le dessous du jeu sur la table, en **•'faisant voir seulement huit ou dix cartes, et on demandera à cette personne si la carte qu’elle a pensée s’y trouve; si elle vous répond que non, vous serez sûr qu’elle est dans les deux cartes que vous avez mises au-dessus du jeu ; pour lors, vous les ferez passer par-dessous: et lui montrant le dessous du jeu, vous lui direz : n'est-ce pas là votre cartel si elle dit encoreque non, avec le troisième doigt que vous aurez légèrement mouillé,
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- TOURS DE CARTES. 2û3
- retirer elle-même sa carte de dessous le jeu (i).
- Si la personne vous disoit que la carte qu’elle a pensée se trouve dans les premières qui lui ontéte montrées d’abord, il Faudra retirer subtilement les quatre cartes qui ont été mises sous le jeu, afin que les deux cartes où se trouve celle qui a été pensée, soient au-dessous du jeu , et vous lui ferez de même voir ou tirer sa carte, comme il a été expliqué ci-dessus.
- VINGT- QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- La carte reconnue au tact.
- O N fait tirer forcément la carte longue ou toute autre carte que l’on connoît dans un jeu, on la laisse entreles mainsde la personne, et on fait mine de la tâter avec le doigt index, en la frottant légèrement du côté qu’elle est peinte.
- Si on a fait tirer la carte longue, on peut donner le jeu à la personne, afin qu’elle le mêle après avoir mis sa carte; et ayant repris le jeu, on feindra de tâter toutes les cartes l’une après l’autre, jusqu’à ce qu’on rencontre celle qu’on a fait tirer, qu’on lui annoncera alors devoir être sa carte.
- Nota. On peut aussi, lorsque la personne, tient
- (j) On peut «gaiement laretirersoi-mêine et la lui montrer.
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- 254 TOURS DE CARTES,
- dans sa main la carte qu’elle a tirée, feindre de même de la pouvoir reconnoîtve eu la touchant, et la lui nommer.
- VINGT-CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- Une personne ayant choisi librement une carte dans un jeu, faire quelle se trouve à son gré placée dessus ou dessous le jeu.
- F ait es tirer dans un jeu une carte quelconque,' et l’ayant fait remettre au milieu du jeu, demandez si on veut néanmoins qu’elle se trouve au-dessus ou au-dessous; après le choix qui aura été fait, faites sauter la coupe de' manière qu’elle se trouve placée comme il aura été demandé.
- VINGT-SIXIÈME RÉCRÉATION.
- La carte dans la poche.
- Cette Récréation ne peut se faire qu’en s’entendant avec une personne qui a été prévenue à l’avance de la carte que l’on a retirée d’un jeu et mise dans sa poche; on présente le jeu à cette personne ( où l’on suppose ici qu’on a ôté la dame de cœur), et On lui* propose de regarder et penser une carte ; on lui fait remettre elle-même le jeu sur la table, et on lui demande quelle est la carte pensée ; elle nomme celle dont on est convenu ; on lui remet le jeu en main en
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- TOURS DE CARTES. a55
- feignant d’en escamoter une carte, et on lui dit votre carte n’est déjà plus danslejeu ; alors cette personne examinant le jeu, dira: effectivement, ma carte ne s*y trouve plus ; alors on la tirera de sa poche en disant : elle ne doit pas y être puisque la voici dans ma poche
- VINGT-SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- Faire qiiune personne choisisse dans un jeu ; une carte semblable à celle qui a été tirée d'un autre jeu.
- Vous aurez deux jeux de cartes, et vous ferez tirer dans l’un d’eux une carte forcée (par exemple un as de pique), que vous aurez soin de placer la dixième dans un second jeu : vous étalerez ce second jeu sur la table, sans faire voir le dessous des cartes, et vous direz à une autre personne (que vous mrezprévenue d’avance de choisir la dixième carte, d’y prendre la carte qu’elle voudra, et vous ferez voir qu’elle est semblable à la carte que la première personne a tirée. y
- VINGT-HUITIÈME RÉCRÉÂT JC Hôtesse et les trois 1 On met secrètement un des quatre valets a sus du jeu; on prend les trois autres et une dame que Ton met sur la table; montrant ces trois valets.
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- s56 TOüRSDECARTE S. on dit : «Voilàtrois drôles qui se sont bien divertis ef » ont bien bu au cabaret, mais qui n’ont pas d’ar» » gent pour payer: ils- complottent ensemble de » s’enfuir sans payer l’Hôtesse que voilà ( on mon-♦> tre la dame) ; à cet effet, ils lui disent d’aller » chercher du vin à la cave, et pendant ce temps* » là ils s’enfuient chacun de leur côté » . ( On met alors un des valets au-dessus du jeu, un autre au-dessous, et le dernier au milieu du jeu. ) « » L’Hôtesse étant de retour et ne les trouvant plus, » veut courir après eux ( on met la dame au-» dessus du jeu), et elle rattrape mes quatre gaillards » . ( On fait couper et remarquer que la dame se trouve avec les trois valets.)
- Nota. Comme il se trouve' un valet qui n’est pas de la couleur de ceux qu’on a fait voir, il faut reformer le jeu aussi-tôt qu’on a laissé apperce-voir cette dame avec les trois valets.
- VINGT-NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- Les quatre as indivisibles.
- OîBz et étalez sur la table les quatre as d’un jeu de cartes, et tenant le jeu dans votre main gauche, enlevez adroitement avec la main droite trois cartes de dessus ce jeu (i) ; mettez ensuite ces quatre as
- ( i ) On enlève i
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- TOURS DE CARTES. 257
- au-dessus du jeu, et en prenant le jeu, remettez au-dessus d’elles les trois cartes que vous tenez cachées dans votre main: ôtez ensuite les quatre cartes qui se trouvent au-dessus du jeu, et met-tez-les sur la table sans les découvrir, excepté la quatrième, qui est un des as, et que vous laisserez même tomber à terre afin de donner le change, et que l’on croie plus fermement que ces quatre cartes sont effectivement les quatre as ; faites mettre un de ces as au-dessus du jeu, et les trois autres dans les endroits de ce jeu qu’on voudra (x), et faisant alors sauter la coupe, vous ferez voir qu’ils se trouvent encore tous les quatre ensemble au milieu du jeu.
- TRENTIÈME RÉCRÉATION.
- Une personne ayant secrètement pensé une carte, la faire trouver dans le jeu au nom-bre qu’elle aura demandé.
- PRÉPARATION.
- Faites construire une lunette, au fond de laquelle vous placerez la table ci-après, et souvenez-vous que les chiffres 1,2 et 3 qui sont placés à côté des vingt-sept nombres auxquels peut être demandée la carte pensée, désignent
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- 258 T O U R S D E C A R T E S.
- la manière dont vous devez placer les uns au» dessus des autres les trois tas qu’il faut former avec 27 caries, c’est-à-dire, eu égard au nombre qui a été choisi.
- EXEMPLE.
- A près avoir remis en main d’une personne urç jeu composéseulement de vingt-sept cartes, dites-lui d’en penser une, et de choisir le nombre auquel elle desire qu’elle se trouve dans le jeu; reprenez le jeu, et faites en trois tas de neuf cartes chacun, en les mettant l’une après l’autre et une à une sur chaque tas, et en observant de faire voir chacune de ces cartes à cette per» sonne sans la voir vous-même ; demandez-lui ensuite en quel tas cette carte pensée se trouve, et mettez celui où elle vous déclarera qu’est sa carte au-dessus du jeu, si le premier chiffre porté dans la lunette à côté du nombre demandé est 1 : si c’est un 2 , mettez ce tas au milieu, et si c’est un 3, mettez-le au-dessous du jeu ; recommencez ensuite une seconde fois à faire trois tas, et agissez de même pour les remettre les uns sur les autres, après avoir demandé à cha» quefois dans lequel des trois tas la carte pensée se trouve placée : faites attention qu’à la deuxième fois c’est je second chiffre de la table qui sert d’indication, et à la troisième fois le troisième chiffre.
- Pour plus d’intelligence, on suppose ici que
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- T O U R S D E CARTES. 2.'î9
- le jeu se trouve dans l’ordre qui suit (i), au moment qu’on va former les trois premiers las*
- 1. Dame de trèfle. 15. Dix de carreau.
- 2. Dix de pique. 16. Neuf de trèfle.
- 3. As de carreau. 17. Roi de carreau.
- 4. Roi de trèfle. 18. Roi de cœur.
- 5. As de pique. 19. Dame de pique.
- 6. Valet de carreau. 20. Dame de cœur.
- 7. Valet, de trèfle. 21. Neuf de pique.
- 8. Huit de pique. 22. Dame de carreau g. Neuf de carreau. 28. As de cœur.
- 10. As de trèfle. 24. Dix de cœur.
- 11. Valet de pique. 25. Valet de cœur.
- 12. Dix de trèfle. 26. Neuf de cœur.
- î3. Huit de carreau. 27. Huit de cœur.
- 14.Roi de pique.
- On suppose encore que la personne a pensé le roi de cœur, et qu’elle a demandé que cette carte se trouve la vingt-deuxième dans le jeu.
- A près avoir fait les trois premiers tas, les cartes se trouveront rangées clans l’ordre ci-après : Premier tas. Deuxième tas. Troisième tas.
- I. Valet de cœur. 1. Neuf de cœur. 1. Huit de cœur
- . Daraedecarreau. 2.Asde cœur. 2. Dix de cœur.
- 3. Dame de pique. 3. Dame de cœur. 3. Neuf de pique.
- 4. Neuf de trèfle. 4- R°‘ de carreau. 4. Roi de cœur.
- 5. Huit de carreau. 5. Roi de pique. 5. Dix de carreau.
- . As de trèfle. 6. Valet de pique. 6. Dix de irèfle.
- 7. Valet de trèfle. 7-Huit de pique. 7. Neuf de carreau.’ 3. Roi de trèfle. 3. As de pique. o. Valet de carreau. 9. Dame de trèfle. 9. Dix de pique. 9. As de carreau.
- (1) Il n’y a d’abord aucun ordre déterminé ; la personne peut mêler les cartes après l’avoir pensée.
- R 2
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- zCo TOURS D E CARTES.
- Leroi de cœur se trouvant dans le troisième tas, on le mettra le premier au dessus du jeu .ainsique l’indique le chiffre qui se trouve le premier dansla table après le nombre 22; et les deux autres au-dessous, dans tel ordre qu’on voudra (1); on recommencera ensuite à faire trois tas, et lés cartes s’y trouveront disposées dans l’ordre qui suit:
- Premier tas. deuxième tas. Troisième tas.
- 1. Valei de trèfle. 1. Roi de trèfle. 1. Dame de trèfle.
- 2. Neuf de trèfle. 2. Huit de carreau. 2. As de trèfle.
- 3. Valet de cœur. 3. Damede carreau. 3. Dame de pique.
- 4. Huit de pique. 4. As de pique. 4. Dix de pique.
- 5. Roi de carreau. 5. Roi de pique. 5. Valet de pique.
- 6. Neuf de cœur. 6. As de cœur. 6. Dame de cœur. n. Neuf de carreau. 7. Valet de carreau. 7. As de carreau*
- 8. Roi de cœur. 8. Dix de carreau. 8. Dix de trèfle.
- 9. Huit de cœur. 9. Dix de cœur. 9. Neuf de pique.
- A cette deuxième reprise, le roi de cœur se trouvant dans le premier tas, et le chiffre 2 qûiest le deuxième dans la table, à côté du nombre 22, indiquant que ce tas doit être mis le deuxième dans le jeu, on le placera au milieu du jeu, en mettant au-dessus de lui le deuxième tas, et au-dessous le troisième (2).
- (1) On a mis ici le deuxième tas au milieu, et le premier au-dessous du jeu.
- (2) L’ordre de ces deux tas est encore indifférent;il suffit que ce premier tas soit au milieu des deux autres. Le deuxième a été mis ici au-dessus du jeu.
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- TOURS DE CARTES. 26r
- On fera ensuite et pour la dernière fois trois autres tas, et les cartes s’y trouveront définitivement placées dans l’ordre qui suit :
- "Premier tas. Deuxième tas. Troisième tas.
- X. As de carreau. I. Dix de trèfle, i. Neuf de pique.
- 2. Dix de pique. 2. Valet de pique. 2. Dame de cœur.
- 3. Dame de trèfle. 3. As de trèfle. 3. Dix de pique.
- 4. Neut'de carreau. 4. Roi de cœur. 4. Huit de cœur.
- 5. Huit de pique. 5 Roi de carreau. 5. Neuf de cœur"
- 6. Valet de trèfle. 6. Neuf de trèfle. 6. Valet de cœur’
- 7. Valet de carreau.7. Dix de carreau. 7. Dame de cœur"
- 8. As de pique. 8. Roi dépiqué. 8. As de cœur" g. Roi de trèfle, g. Huit de carreau. 9. Dame de carreau
- D’où il suit qu’en mettant au-dessous du jeu le deuxième tas où le roi de cœur se trouve être la quatrième carte, et mettant au-dessus de lui les deux autres tas qui composent dix-huit cartes, le roi de cceur se trouvera alors être vingt-deuxième dans le jeu, comme il a été demandé. Il en sera de même pour tout autre nombre auquel on auroit désiré que se trouve placée la carte, en se conformant, pour la disposition et l’arrangement des tas, aux chiffres indiques dans la Table ci-après, à côté du nombre qui' a été choisi.
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- 26a TOURS DE CARTES. TABLE
- Du rapportdes nombres à la disposition des tas.
- ï 3. IOf 3. 2 *9' . 1. 3. 3
- 2 . . 2. 3. I II. „ 3. 2 20 . 2. 3. 3
- 3 3. 3. 1 12 . 3. 2 21 . . 3. 3. 3
- 4 • • i. 2. I l3 . I 2. 2 22 . . 1. 2. 3
- 5 . . 2. 2. i 14- . 2 2. 2 2.3 . . 2. 2. 3
- 6 . . 3. 2. r i5 .3 2. 2 24 . . 3. 2. 3
- 7 • • i. r. i 16 . I. 2 25 . . 1. 1. 3
- 8 • • 2. i. I 17 . I. 2 26. 2. 1. 3
- ‘J • • 3. i- i i3 . ï- 2 27. 3. 1. 3
- R É C R É A T I O N.
- Après avoir demandé à chacune de ces trois reprises dans quel tas est Ja carte pensée, on regardera ce tas avec la lunette, comme si l’on vouloit reconnoître la carte , afin d’avoir un prétexte pour remarquer (à côté du nombre auquel on a demandé qu’elle se trouve) quel est le chiffre qui indique la manière dont on doit les placer les uns au-dessus des autres ; et après avoir fait le dernier tas et placé les cartes, on regardera une quatrième fois , comme si on appercevoit quelle se trouve enfin au nombre demandé.
- AUTRE RÉCRÉATION.
- On peut ne pas demander Je nombre auquel on désiré que se trouve la carte pensée, et la
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- TOURS DE CARTES. 263
- faire arriver soi-même au nombre qu’on aura déterminé et qu’on feindra de distinguer au travers du jeu.
- On peut encore varier cette Récréation, en faisant indiquer par l’aiguille du cadran horizontal ou par la Sirène ,1e nombre où se trouve la carte.
- Remarque sur la combinaison de la table c.î-dessus.
- Cette table contient tontes les permutations ou changemens d’ordre possiblesdes chiffres i, 2 et 3, soit que chacune de ces permutations contienne trois chiffres différens, soit qu’il s’y trouve deux ou trois chiffres semblables : ils sont rangés dans cette table suivant l’ordre naturel des nombres 1 à 27, auxquels ils ont rapport, et on l’a disposée ici de manière qu’elle se trouve naturellement divisée en neuf parties qui contiennent chacune neuf de ces chiffres. Il se trouve un arrangement singulier dans l’ordre des chiffres quedonnechaque per» mutation.
- Les premiers chiffres qui suivent les nombres 1 à 27, se répètent régulièrement dans leur ordre naturel 1, 2, 3.
- Les seconds chiffres se répètent de même, mais 3 à 3, et dans un ordre renversé , eu égard à l’ordre naturel des nombres 1 à 27.
- Les troisièmes se répètent encore, mais de 9 en g, et dans l’ordre naturel des nombres 1 à 27.
- Il se trouve encore d’autres singularités dans le rapport delà somme des chiffres qui forment les-
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- 264 DIVERSES
- diagonales de chacune des neuf cases de cette table, non-seulement eu égard à la position respective de ces mêmes cases, mais encore en ce que ces sommes dépendent toujours de ceux de la progression arithmétique 12, i5, 18, 21 et 2 4.
- DIVERSES RÉCRÉATIONS.
- L'Ecriture brûlée.
- PRÉPARATION.
- A.yez un petit porte-feuille de carton , et le couvrez par-dessus d’un papier noir : disposez sur un de ses côtés intérieurs une petite porte aussi de carton, ouvrant à charnières, et qui soit prise sur le carton même qui forme un des côtés du portefeuille ; observez qu’il ne doit y avoir sur cette ouverture que le seul papier noir qui couvre ce porte-feuille, et sur lequel il doit appuyer lorsqu’il est fermé.
- Prenez du noir de fumée, et le mêlez avec un peu de savon noir ; frottez légèrement avec cette composition le dessous du papier qui couvre le porte-feuille, c’est-à-dire, à l’endroit où il couvre l’ouverture faite au carton. Essuyez bien ce papier jusqu’à ce qu’en posant entre lui et cette petite porte un papier blanc, ce dernier ne se trouve pas taché.
- Ayez un crayon cb; pierre noire qui ait un peu de peine à marquer, et une petite boîte plate de la
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- RÉCRÉATIONS. 2S5
- grandeur d’un petit quarré de papier, qui puisse s’ouvrir des deux côtés sans qu’on s’en apper-çoive ; remplissez le porte-feuille de plusieurs petits quarrés de papier de même grandeur.
- EFFET.
- Lorsqu’on aura inséré un papier blanc entre la porte et la couverture de ce porte-feuille , et qu’on l’aura fermée, si l’on pose alors un autre papier sur ce porte-feuille à l’endroit sous lequel se trouve le premier papier, et qu’on y écrive avec un crayon noir qui oblige à appuyer un peu sur le papier , les mêmes caractères se trouveront transcrits sur le papier qui y aura été renfermé.
- On présente à une personne un crayon et un papier qu’on place sur ce porte - feuille à l’endroit convenable ( i ) , et on lui dit d'écrire sur ce papier un mot tel qu’elle voudra, et de le garder par- devers elle ; on reprend de ses mains le poi'te - feuille, et on lui propose de brûler sur une assiette le papier sur lequél elle a écrit, et d’en conserver les cendres. Pendant cet intervalle, sous prétexte d’aller prendre dans un cabinet voisin la boîte à deux ouvertures ci-dessus, on ouvre le porte-feuille, on en retire le papier sur lequel se trouve retranscrit le mot qui a été écrit, et on l’insère dans
- (i) Ilfautmettrece papier sur leporte-feuille sans affectation , et je présenter à la personne comme si c’éloit pour qu’elle écrive plu9 commodément.
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- 2 CG DIVERSES
- «n des côtés de cette boîte, en y mettant au-dessus un peu de cendres de papier brûlé : on rapporte celte boîte et un autre porte - feuille semblable, mais où il n’y a pas de porte : on le donne à la personne, afin qu’elle y choisisse un papier blanc ; on ouvre ensuite la boîte du coté où il.n’y a rien, et on y met ce papier avec la cendre de la carie qui a été brûlée : on ferme la boîte, on la secoue , et la tournant adroitement , on l’ouvre de l’autre côté , en la présentant à la personne, afin qu’elle en tire elle-même le papier, sur lequel elle est fort surprise de voir transcrit dans son même caractère le mot qu’elle a écrit et brûlé.
- Nota. Si l’on veut réserver une deuxième ouverture sous l’autre côté du porte-feuille , au lieu de frotter de noir le papier qui la couvre , on le frottera avec de la sanguine ou crayon rouge. Le porte-feuille étant ainsi préparé, on aura l’avantage de donner à choisir un crayon rouge ou noir à celui qui se proposera d’écrire; et selon le choix qu’il en fera , oa présentera l’un ou l’autre cô!é du porte-feuille.
- Application de ce porte-feuille à la Récréation précédente.
- Ayant donné à une personne les vingt - sept cartes de la Récréation précédente, afin qu’elle pense une carte, on présentera un papier et le porte-feuille ci-dessus à une autre, en lui disant d’y écrire secrètement un nombre quelconque
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- RÉCRÉATIONS. 267 depuis un jusqu’à vingt-sept, et de ployer le papier afin qu’on ne puisse le voir ; on reprendra le porte-feuille, et on le portera dans un endroit voisin , sous prétexte d’y aller prendre une petite boîte qu’on apportera à celte personne après avoir reconnu le nombre quelle a écrit ; on lui dira de ployer et insérer elle-même son papier dans cette boîte ; alors on la regardera avec la lunette dans laquelle est la table ci-devant décrite, comme si l’on pou-voit distinguer ce nombre, et on opérera du reste comme il a été expliqué à la précédente Récréation ; enfin on demandera à la première personne quelle carte elle a pensée, et comptant les cartes, on fera remarquer le nombre auquel elle se trouve dans le jeu, en annonçant que ce doit être celui que la deuxième personne a secrètement écrit, et renfermé dans la boîte qu’on lui donnera à ouvrir elle-même.
- Nota. Cette Récréation paraîtra d’autant plus étonnante , que son effet provenant de deux causes absolument différentes, sera d’autant plus difficile à pénétrer.
- AUTRE RÉCRÉATION.
- Faire qu'une personne ne puisse changer de place un verre rempli d'eau sans le renverser en son entier.
- P roposez à une personne de parier contre elle, qu’ayant rempli d’eau un verre, et l’ayant
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- 268 DIVERSES
- posé sur la table, elle ne pourra le changer de place sans renverser entièrement l’eau qui y sera contenue. Emplissez alors un verre d’eau, et ayant appliqué par-dessus un morceau de papier qui couvre l’eau et les bords du verre , posez la paume de la main snr ce papier, et prenant le verre de l’autre main , renversez-le très-promptement, et placez-le sur une table dans un endroit qui soit assez uni ; retirez doucement le papier ; l’eau contenue dans le verre y restera suspendue , attendu que l’air n’y pourra entrer ; ainsi de quelque manière ' que celui contre lequel vous aurez parié s’y prenneil ne pourra l’ôter de sa place sans que l’air y entre et que l’eau se répande entièrement.
- Nota. C’est sur ce même principe qu’une bouteille bien bouchée , et dont le fond est percé de plusieurs petits trous , ne laisse pas couler l’eau qui y est contenue, et qu’au contraire elle s échappe aussi-tôt qu’on la dé* bouche.
- A,U T R E RÉCRÉATION. Suspendre une bague aux cendres d'un JîL
- PRÉP A R A T I O N.
- Faites dissoudre dans un peu d’eau de riviere une pincée desel commun, et laissez -y tremp er p en-.
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- RÉCRÉATIONS îGg dant vingt-quatre heures un fil de moyenne grosseur; faites -le sécher et le conservez. Lorsque vous voudrez faire cet amusement, prenez une aiguillée de ce fil,et faites.le passer dans unebague ou anneau fort léger : tenez cette bague suspendue en l’air à ce fil, qui pour lors doit être en double, et mettez -y le feu, approchant la flamme d’une bougie de l’endroit où il touche la bague ; ce fil s’enflammera et brûlera, sans que pour cela la bague cesse d’être soutenue, pourvu toutefois qu’on ne fasse pas vaciller la bague pendant cette opération ; mais aussi-tôt qu’on touchera le fil, il se réduira en poussière, et la bague tombera.
- AUTRE RÉCRÉATION.
- Construire deux petites figures, dont tune souffle la chandelle et Vautre la rallume aussi-tôt.
- Ayez deux petites figures quelconques , etmet-tez-leur dans la bouche un tuyau de la grosseur d’une petite plume ; mettez dans l’un d’eux un très-petit morceau de phosphore d’Angleterre, et dans l’autre quelques grains de poudre à tirer, que vous boucherez d’un petit fétus de papier pour l’çm pêcher de tomber. Présentez cette dernière figure à la flamme d’une bougie, et la poudre ve-
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- 270 DIVERSES RECREATIONS.
- nantà s’enflammer, produira une petite explosion qui l’éteindra; approchez aussitôt l’autre figure , et le phosphore qui est à l’extrémité de son petit tuyau, rallumera aussi-tôt cette bougie.
- AUTRE RÉCRÉATION.
- Rallumer une chandelle arec la pointe d'un couteau.
- jVt'KTTKZ au bout de la pointe d’un couteau un petit morceau de phosphore d’Angleterre,de la grosseur tout au plus d’un petit grain de millet, et ayant mouché une chandelle, éteignez-la à d essein; prenez à l’instant votre couteau, posez sa pointe sur le lumignon de cette chandelle en écartant un peu la mèche, et vous la verrez aussi tôt se rallumer: observez de ne la pas toucher de trop près, afin qu’il y reste assez de chaleur pour ranimer plus promptement les parties du phosphore.
- Nota. Ilne faut pas toucher ce phosphore avec les doigts ; pour prévenir tout accident, il faut avoir soin de les mouiller avant : on conserve ce phosphore en le mettant dans une petite fiole remplie d’eau, on en coupe une petite parcelle lorsqu’on en a besoin, et on le remet sur-le-champ dans l’eau, sans quoi il pourroit s’enflammer.
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- PRINCIPES GÉNÉRAUX
- DE MÉCANIQUE.
- Des Machines simples.
- La Mécanique est l’art de construire des machines, dont l’ordre et l’arrangement puissent mettre en équilibre des forces égales ou inégales, ou faire en sorte que l’une emporte et surmonte l’autre.
- Les machines simples qui entrent dans la construction de celles qui sont composées, sont de plusieurs espèces ; savoir , les Leviers, les Poulies , les Plans inclinés, les Vis, les Coins, etc., dans lesquelles on doit considérer quatre choses, i°. La puissance ( i) ou la force motrice (2) qui les met en mouvement ; 20. la résistance (3); 3°. \epoint Æappui (4)54°. la vitesse ou le chemin
- (1) Tel est l’effort d’un homme, d’un animal, d’un poids, d’un ressort, d’un coup de marteau; la force de l’eau , de l’air, du vent, etc.
- (2) Lesdeux termes puissance et force motrice,expriment [a même action.
- (3) Un poids ou un corps qu’on veut soulever ou détacher ; un ressort qu’on veut tendre; la force enfiu qu’oppose àla puissance le corps auquel on veut donner du mouvcment_
- (4) Tel est dans une balance le point auquel ses bras sont suspendus, le centre d’une poulie.
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- 272 PRINCIPES GÉNÉRAUX.
- que parcourent dans un invervalle de temps, la force motrice et la résistance.
- Des Leviers.
- Les leviers sontd’un usage presqu’universeldans tous les arts ; ils se rencontrent par-tout dans le mécanisme admirable de la nature. On en distingue de trois genres.
- Ceux du premier genre (figure première, planche onzième) ont le point d’appui ou centre commun C, placé entre la force motrice F, de la résistance R.
- Ceux du second genre (figure deuxième, même planche ) ont la résistance R placée entre le point d’appui C, et la force motrice F.
- Ceux du troisième genre (figure troisième, même planche ) ont la force motrice F placée entre le point d’appui C, et la résistance R.
- Dans les leviers du premier genre, l’effort que fait la force motrice pour être en équilibre avec la résistance, est à la résistance comme l’éloignement de cette même résistance au point d’appui, est à celui du point d’appui à cette force motrice ; en sorte que dans le levier (figure première ), si le poids R, considéré ici comme résistance, pèse deux livres, ét la force motrice F une livre, l’une et l’autre seront réciproquement en équilibre (i), si la distance FC est double
- (i) Deux corps sont en équilibre quand ils résistent également tous deux à l’effort qu’ils font l’un contre l’autre.
- de
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- DE MÉCANIQUE. 273
- de la distanceRC: d’où i{ suit encore que si la force motrice F se meut, elle fera dans le même intervalle de temps, deux fois plus de chemin que la résistance R, et par conséquent ce qu’on gagne du côte de la force, on le perd toujours en vitesse (1).
- Dans les leviers du second genre (fig. deuxième), l’effort que fait la force motrice pour être en équilibre avec la résistance, est au poids de cette résistance, comme la distance du point d’appui G à la résistance R, est à celle de ce même point d’appui G à la force motrice F ; ensorte que si la distance C R est d’un pied, et celle G F de trois pieds, une puissance F d’une livre sera en équi» libre avec un poids ou résistance R de trois livres(2). Il est aisé de voir que, dans cette circonstance , la forme motrice F parcourant l’aïc de cercle F G; fait trois .fois plus de chemin que ne fait la résistance R , en parcourant l’arc de cercle R S.
- Dans les leviers du troisième genre ( figure troisième), la force motrice F fait effort sur la résistance R, comme la distance du point d’ap-
- (1) C’est sur ce principe incontestable, et qui peut se démontrer géométriquement, qu’est fondée l’impossibilité de parvenir à composer par machines le mouvement perpétuel , quêtant de personnes, peu instruites des vrais principes , ont aussi souvent qu’inutilement cherché.
- (2) Puisque deux corps restent en équilibre lorsqu'ils sont en raison réciproque de poids et de distance au point d’appui, il s’ensuit qu'ils ne sont plus en équilibre, s’ils ae sont pas en raison réciproque.
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- î74 principes généraux
- pui G à cette force motrice F, est à celle de ce même point d’appui à la résistance R ; d’où il suit que si la force motrice est à un pied du point d’appui, et la résistance à quatre pieds, ilfaut une force F de quatre livres pour tenir en équilibre un poids ou résistance R d’une livre, l’arc FG que parcourt la force motrice, n’étant que le quart de celui HI, que, dans le même intervalle, parcourt la résistance R. Il est aisé de voir que , dans cette supposition , on perd en force ce qu’on gagne eu vitesse
- Il est essentiel d’observer que le rapport de la force motrice à la résistance dans les leviers dont on vient de donner la description , n’a précisément lieu qu’au moment où la force motrice et la résistance appuient perpendiculairement sur les deux bras d’un levier; ce n’est que dans les poulies et les rouages que cet effet a toujours lieu.
- Des Poulies.
- Une poulie simple est un cercle creusé sur la circonférence pour y recevoir une corde, et percé par son centre, au travers duquel,passe l’axesur lequel elle tourne ; en doit la considérer comme un levier du premier genre, dont les bras sont égaux ; d’où il suit que si on suspend sur la poulie A(figure quatrième, planche onzième) les deux poids B et G d’égale pesanteur, ils resteront nécessairement en équilibre.
- Si cette poulie, au lieu d’être simple, est composée de deux plans circulaires A et B (figura
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- DE MÉCANIQUE. î75 cinquième ) de diflerens diamètres , également creusés sur leur circonférence,et que le rayon de la poulie B soit double de celui de la poulie
- A, cette poulie sera alors un levier du second genre, en sorte que le poids G suspendu à la poulie
- B, sera en équilibre avec le poids D, suspendu à la poulie A, quoique ce dernier soit deux fois plus pesant.
- Si sur cette même poulie (figure sixième)la force motrice,au lieu d’être susDendue eu E, est placée en D, toutes choses égales d'ailleurs, il en résultera même équilibre, et ce sera un levier du troisième genre : d’où l’on peut conclure qu’il n’y a d’autre différence entre les levier? du second et du troisième genre, sinon qu’à ce dernier la force motrice est à la place de la résistance.
- Dans plusieurs circonstances, les poulies ont beaucoup d’avantage sur les leviers, en ce qu’elles rendent le mouvement continuel, et que la puissance se trouve toujours avoir la même force et la même direction.
- Des Roues.
- Les roues, de mêmè que les poulies, sont des leviers, du premier genre, dont l’avantage consiste à perpétuer le mouvement, et à mettre en équilibre entr’elles des puissances de différens poids; elles sont ordinairement dentées; lorsque ces roues n’ont qu’un très-petit nombre de dents, ou les nomme pignons.
- Les deux dents diamétralement opposées A et J?
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- 276 PRINCIPES GÉNÉRAUX delà roue R (figurepremiers.planche douzième), ne sont autre chose que les deux extrémités d’un levier partagé en deux parties égales, par l’axe sur lequel elle tourne; et si la poulie C, qui est fixée sur cette roue, n’a pour diamètre que le tiers de celui de cette même roue, la force qu’on pourra appliquer en H, ne fera qu’un effort de dix livres pour tenir en équilibre le poids D de trente livres. Si l’on fait engrener dans les dents de cette roue R le pignon E, dont le nombre des dents soit dix fois moindre que celui de cette roue, et que d’un autre côté la roue F,sur laquelle ce pignon est fixé, ait un diamètre dix fois plus grand que celui de ce pignon, il s’ensuivra que cette roue F fera dix tours, pendant que la roue R n’en fera qu’un, et que la puissance appliquée à la circonférence G de cette roue, ne fera qu’un effort d’une livre pour soutenir le poids D de trente livres. Si l’on ajoute ert outre à cette puissance G, une vis sans fin H, qu’o.n puisse faire tourner avec la manivelle I,il| faudra alors en I une puissance beauooup plus foible p'our soutenir tout le poids D.
- Il est clone constant qu’en multipliant les roues et les piguons, on peut soutenir un poids fort considérable avec une force très-légère. Mais de quelque manière qu’on y parvienne, le chemin que fera l’endro'it où est appliquée alors la force motrice, sera à celui que feradans le même temps la résistance, en rais on de l’effort de la résistance à celui de la puissance{i).
- (1 ) On suppose ici qu’il n’y a aucuns frottemens
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- Dans plusieurs machines, telles que les pendules , les horloges, etc., le ressort ou le poids qui les fait agir, doit être plus fort que la résistance; et eomme ces pièces doivent marcher dans un intervalle de temps déterminé, on ajuste sur le dernier mobile, un balancier ou échappement qui en ralentit le mouvement.
- Des Plans inclinés.
- Une surface plane, plus ou moins inclinée à l'horizon, est ce qu’on doit considérer comme un plan incliné, tels sont les deux plans B C ( figure deuxième, planche onzième ), dont l’un est plus 'inclinéque l’autre. Le poids R, placé sur un de ces plans quelconques,en étant nécessairement soutenu en partie , puisqu’il tend naturellement à descendre sur la ligne horizontale B D, en suivant la ligne verticale RE,il en résulte qu’une force plus foibleque ce poids doit le soutenir en partie sur quelque plan incliné que ce soit ; et qu’il en faudrait d’autant moins, que ce plan serait plus incliné à l’horizon ; en sorte que si le plan incliné B G se confondoit avec le plan horizontal B C, cette force deviendrait nulle, et supporterait au contraire tout le poids s’il devenoit vertical. D’où
- (les machines, et qu’il ne s’agit que de met Ire en équilibra la puissance et la résistance ; on conçoit aisément que s’il [s’agit de soulever la résistance, il faut augmenter la puissance, et avoir d’ailleurs égard aux frollemens qui, selon les circonstances, ne laissent pas que d’être un objet.
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- 278 PRINCIPES GÉNÉRAUX
- on peut on conclure que le poids R placé sur le plan incliné RG , est à celui qui le soutient F, comme sa hauteur C.l) est à sa longueur RO, et que par conséquent si la hauteur C.T) est d’un pied , cl la longueur RC de (rois pieds, le. poids F d’une livre soutiendra le poids R supposé de trois livres (i).
- De la Vis.
- La vis est un plan incliné et placé autour d’un cylindre; moins sou inclinaison est grande à la base de ce cylindre, et plusses pas(2) sont proches l’un de l’autre , moins aussi il faut employer île force pour lui faire produire un effet considérai) le : on forme un égal plan incliné dans un trou cylindrique qui se nomme écrou; et c’est dans celte partie que doit tourner la vis. (Voyez ligure troisième, planche douzième).
- Lorsque la vis tourne dans son écrou, ce sont alors deux plans inclinés qui tournent l’un sur l'autre en sens contraire, dont la hauteur est déterminée par la distance qu’il y a d’un pas à l’autre, et la longueur par la circonférence du cylindre sur lequel cette vis est creusée. 1,'effort de cette vis devient infiniment plus considérable si l’on y joint le levier
- (r) On ne donne point ici de démonstrations sur ces proportions,cc serait passer les bornes ciu’oh s’est prescrites dans l’explication succincte de ces principes.
- (2) l,a distance qu’il y a d’un blet à l’autre, est ce qu’on uoiuuio pas.
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- Ï)E MÉCANIQUE. 2791 A B ; attendu qu’alors la force motrice qui agit eu B, fait beaucoup plus de chemin que si elle agisgoi* en A, et que ce n’est plus la circonférence du cylindre qui exprime la vif esse „ mais celle du levier, dont A B est le rayon : il en résulte que dans celte circonstance la force motrice , en cas d’équilibre , est à la. résistance du corps qu’on veut presser ou soulever , comme la hauteur de cette vis est à la circonférence entière du cercle décrit par l’extrémité B de ce levier, c’est-à-dire, en raison inverse ou réciproque des vitesses.
- Les balanciers dont on se sert pour frapper les monnoies ou les médailles, sont dune construction semblable à la vis et au levier ci-dessus, excepté que leurs leviers ont deux bras fort longs , aux extrémités desquels est une forte masse de plomb : lorsque ces leviers sont mis en mouvement avec force, les masses de plomb en accélèrent les vitesses, et la vis appuyant avec une force énorme sur le; deux creux d’acier, force le cercle de métal qui a été posé enlr’eux deux, d’en prendre exactement l’eniv-preinle.
- Du coin.
- Le coin ( figure quatrième, même planche), est un corps dur fait en forme de prisme, terminé par les deux triangles isocèles A B G et DEF; la parlie A D est celle qu’on ' r.omm le tranchant du coin : on peut le considère
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- «Go PRINCIPES GÉNÉRAUX comme un double plan incliné dont les bases se touchent, et qu’on peut faire entrer ou avancer dans les diflerens corps qu’on veut e'carter, séparer , presser ou soulever ; ce qui ne peut néanmoins se faire que par la percussion d’un maillet, d’un marteau ou autre force quelconque toujours équivalente à une pression plus ou moins considérable , qu’il est fort difficile d’évaluer , attendu qu’elle dépend d’une infinité de circonstances qu’on ne peut trop apprécier.
- Plus l’angle du coin est aigu , moins il faut de force pour le faire entrer dans les corps qu’on veut séparer, et plus, à forces égales, son action est puissante.
- Les couteaux, les bêches , les haches, les vrilles, les doux, les aiguilles, et généralement tous les outils ou iustrumens tranchans , sont autant de coins sous différentes formes ( i ) ;' d où on peut conclure que le coin est d’un usage presque universel dans tous les arts et métiers flans lesquels on est forcé à chaque instant de l'employer.
- ( i ) H suffit qu’ils soient terminés par plusieurs surfaces' aiguës, pour être regardés comme des coins, puisqu’ils ont la même propriété. Les liqueurs acides, le feu, les sels, sont composés d’une infinité de petits coins, parmi lesquels jl en est qui sont capables de dissoudre et diviser les métaux les plus durs.
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- DE MÉCANIQUE. 281 Des machines composées.
- Plusieurs des machines simples ci- dessus décrites , étant jointes ensemble pour concourir à produire un même effet, forment une machine composée : elles sont construites avec art, lorsqu’on a trouvé le moyen, i°. de les réduire à leur plus grande simplicité ( 1 ) ; 20. d’éviter autant qu’il est possible la trop grande quantité de frottemens ( 2 ) ; 3°. de mettre la force motrice en état d’agir avec facilité ( 3 ).
- Il est cependant vrai de dire qu’en fait de machines un peu compliquées, il est difficile, même aux meilleurs mécaniciens , de parvenir d'abord à leur entière perfection. Celui qui le premier inventa upe horloge à poids, 11e prévit certainement pas qu’on trouveroit le moyen d’en faire de semblables qui pussent être renfermées dans un très-petit espace, et qu’on y ajouteroit l’ingénieuse mécanique au moyen de
- ( 1 ) La multiplicité des machines en impose souvent à ceux qui, ne connoissant pas toutes les ressources de la mécanique , ne sont pas en état d’appercevoir que c’est par cela même qu’elles sont défectueuses.
- (3 ) Les frottemens, lorsqu’ils sont considérables, obligent d’augmenter de beaucoup la force motrice, et occasionnent d’ailleurs de fréquentes réparations.
- ( 3 ) Cela est fort essentiel, particulièrement lorsqu’on emploie pour puissance la force d’un homme on celle d un animal.
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- 28î récréations
- laquelle on lui fait répéter l’heure à chaque instant ( i ). Ces sortes de perfections sont le fruit de l’étude de différentes personnes , et le temps seul peut les faire éclore.
- Un plus long détail passeroit les bornes qu’on s’est prescrites dans cet ouvrage, où l’on na s’est proposé que de présenter dans ce genre des choses d’une construction simple que chacun puisse très-facilement construire ou faire exécuter.
- PREMIÈRE récréation.
- LE CFGNE INGÉNIEUX (2).
- CONSTRU CTION.
- Ayez une planche de bois de noyer bien veiné' et fort sec, épaisse de 15 iigaes, et qui ait 14 à x 5 pouces de longueur, sur 8 à 9 de large ; faites-la
- ( 1 ) Ce n’est pas qu’il n’ait paru depuis quelque temps de3 pièces de Récréation où l'on a employé tout l’art de Ja mécanique, telles que le Flûleur et le Canard, automates de M. de Vaucanson, et le Joueur d’échecs , qui a paru très-extraordinaire.
- (2) Cette construction, fort différente de celle que j’ai enseignée dans ma première édition, m’a été donnée par M. le duede Chaulnes; elle est disposée de manière à rendre celte Récréation pins agréable, attendu qu’on ne soupçonne pas facilement qu’il y ait quelque mécanique de renfermée.
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- SUR LAMÉCANIQUE. a83 scier en deux parties sur son épaisseur pour en former les deux planches A et B ( figures première et deuxième, planche treizième ), de môme grandeur, que vous ferez ensuite dresser le plus exactement qu’il sera possible, afin qu’étant appliquées l’une sur l’autre dans le même sens qu’elles étoient avant d être sciées, elles paraissent ne former qu’une seule et même planche. Cependant comme il est difficile qu’elles soient jointes aussi parfaitement qu’il serait ne'cessaire pour empêcher qu’on ne présume qu’il peut y avoir quelque chose de renfermé eulr’elles, vous pourrez faire pousser une moulure autour de celle de dessous B, et diminuer d’autant les côtés de la planche A, afin qu’étant posées l’une sur l’autre, leur séparation se confonde dans cette moulure. Vous fixerez ces deux planches au moyen des quatre vis C ( voyez figure troisième, planche treizième', dont le pas do;t se visser dans la planche A ; leurs têtesdoi-vent excéder d’un demi-pouce le dessous de la planche, et être figurées de manière à faire juger que ce sont des pieds destinés à la soutenir ou à lui servir d’ornemens.
- Tracez sur le côté extérieur de la planche A le cercle B de6 à 7 pouces de diamètre, et ajustez à demeure autour de lui, et à égale distance, huit petites boîtes de même forme qu’une petite tabatière , ou de telle autre que vous jugerez à propos.
- Faites tourner un petitvased’ivoirede 3 pouces et demi de hauteur ( figure troisième, planche treizième), compris son couvercle, qui doit s’ou-vrir à charnière, et se fermer au moyen d’un petit
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- -84 RÉCRÉATIONS bouton E et de son ressort E; vous lui donnerez la forme que vous voudrez à l’extérieur; mais il est essentiel qu’il soit creusé dans son intérieur en forme d’œuf.
- Ce vase, dont le fond doit être percé d’un trou de 4à 5 lignes de diamètre, doit entrer à vis sur le piédestal G, qui est également percé d’un même trou cylindrique dans toute sa longueur.
- Ayez un petit rouleau d’ivoire I , qui puisse facilement couler dans ce trou, et passer au travers delà planche A, à l’endroit H, où ce vase et son piédestal doivent être solidement placés.
- Creusez la planche B autant qu’il faudra pour y placer la pièce de mécanique ci-après; faites-en île même sur le côté intérieur de la planche A, aux endroits où il sera nécessaire ; et particulièrement à celui sous lequel le cercle d’acier aimante' dont il va être question, doit se trouver placé et se mouvoir, c’est-à-dire, sous le cercle que vous avez tracé sur la planche A , figure première.
- A. B ( figure première, planche quatorzième ) est un petit pilier de cuivre, d’un demi-pouce de hauteur, élevé verticalement à l’endroit C de la planche B, dans laquelle il entre à vis : son extrémité supérieure A soutient le levier E G, qui doit avoir un pouce et demi de long , et dont le point d appui est en E. C’est sur la paitie F de ce levier que doit appuyer le rouleau I, figure deuxième, qui, comme on l’a dit ci-dessus, se trouve renfermé dans le piédestal G du vase. H est un autre pilier de dix lignes de hauteur, fixé de la même maoière
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- SURLAMÉCANIQUE. 28S à l’endroit L; deux petites poulies M et N de trois lignes de diamètre, bien mobiles sur leur axe, y sont ajustées, et servent à conduire le petit cordeau ou chaîne Y , qui est attaché d’un bout à l’extrémité G du levier E G, et de l’autre sur le cylindre de cuivre Q ; ce cordeau setrouve séparé par la vis O et la pièce P dans laquelle elle tourne : celle vis sertà remédier au dérangement que peut occasionner dans sa longueur la sécheresse ou l’humidité de l’air. La pièce P est une espèce de cage de six lignes de hauteur dans laquelle roule ce cylindre G ; elle est fixée par deux vis sur la planche B, de manière que ce cylindre se trouve sous le centre du cercle tracé sur la planche A ; il doit excéder cette cage en dessous de trois lignes, afin de recevoir le canon Z ; ce canon est rivé surune règle de cuivre qui soutient le cercle aimanté T; un autre cordeau est fixéd’uii bout sur le cylindre Q, de l’autre sur le ressort X : son effet est de faire relever le levier, lorsque le rouleau qui l’a fait abaisser se relève lui-même; le cercle d’acier T (x) doit avoir quatre lignes de large, sur une ligne d’épaisseur ( voyez figure troisième ) : il doit être trempé, poli et bien aimanté (2).
- Il est aisé de concevoir par cette conslruction, que si on appuie plus ou moins sur le levier E G, à l’endroit F, le cordeau qui est attaché à son
- (1) Ce cercle ne doit pas être entier, il doit s’y trouver une séparation de 5 à 6dignes, les deux extrémités N et S
- (a) Voyez la manière d'aimanter ces sortes de cercles,dan» «premier volume.
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- 286 RÉCRÉATIONS
- extrémité G s’abaissant fera nécessairement four» lier le cercle aimanté, et qu’il pourra présenter ses pôles à tel point de sa circonférence qu’on jugera à propos; on voit aussi que: si l’on cesse ci’ap-puyev, le ressort X faisant tourner le cylindre Q en sens contraire, le levier EG remontera à sa place.
- Cette mécanique étant ainsi disposée, et ensuite renfermée entre les deux planches A et B ( qu’on aura creusées aux endroits où l’on a dû placer toutes 1rs différentes pièces qui la composent), on les joindra exactement au moyen des quatre vis ci-dessus, et l’ayant mise sur une table, de manière que ces vis lui servent de pieds, on placera un bassin de cuivre mince (i) rempli d’eau, à l’endroit de la planche A où l’on a tracé un cercle, c’est-à-dire, au milieu des huit petites boîtes dont on a parlé ci-dessus : on prendra un petit cygne d’émail ou de liège, sous lequel on aura ajusté avec de la cire à cacheter un petit barreau aimanté de quatre à cinq lignes de long, dont, on disposera les pôles comme il convient, afin que la tête de ce cygne se trouve tournée vers les bords du bassin, lorsque ce petit barreau se trouvera au-dessus des deux pôles du cercle aimanté (2) caché dans l’intérieur de ces deux planches.
- (1) Ce bassin doit avoir sept à huit pouces de diamètre et un pouce de profondeur.
- (2) En quelqu’endroit que l’on mette ce petit cygne sur le bassin, il ira toujours se placer sur les pôles au cercle aimanté; et si l’endroit où on le place est diamétralement opposé à celui où sont ces pôles, il se retournera et traversera le bassin pour aller s’y poster.
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- Le tout étant ainsi préparé, on prendra liait petits étuis arrondis par le bout, de même grosseur que le rouleau T, et un demi-pouce plus longs que la haute-ir intérieure du vase, et y ayant inséré un d’eux , on le fermera , afin d’examiner si le cygne vient se placer vis-à-vis la première des petites boîtes A, et on en diminuera peu à peu la longueur, jusqu’à ce qu’il s’y trouve parfaitement dirigé; on fera de meme pour les autres étuis, relativement à chacune des sept autres boîtes : cette opération faite, la pièce sera en état de produire l’amusement ci-après.
- Nota. Lorsque les étuis auront été bien ajustés de longueur, il n’y faut plus toucher, quand même par la suite le cygne ne se dirigerait pas selon l’étui inséré dans le vase, attendu qu’il suffira alors de tourner la petite vis O, pour raccourcir ou ralonger le cordeau. Si l’on a employé une chaîne de montre au lieu de cordeau, il n’y aura pas à craindre de dérangement.
- E F F E T.
- Lorsqu’on aura mis dans le vase un des huit étuis, placé de façon que le bout d’en-bas entre dans le bord de l’ouverture faite au fond du vase, et qu’il pose sur le rouleau mobile dans son pied ; si l’on ferme alors ce vase, son couvercle appuyant sur l’étui fera descendre le rouleau, lequel appuyant à son tour sur le levier,
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- 288 RÉCRÉATIONS en proportion de la longueur de cet étui, fera tourner plus ou moins le cylindre et le cercle aimanté placé sur son axe, qui alors présentera ses pôles vis-à-vis la boite où l’on aura renfermé la réponse analogue à la question mise dans l’étui ; mettant ensuite le cygne dans le bassin que l’on aura rempli d’eau, il ira lui-même se diriger du côté de la boîte où est insérée cette réponse.
- RÉCRÉA TI ON.
- On présente à une personne les huit étuis, en lui laissant la liberté de choisir celui qu’elle desire, et on lui recommandé de cacher les autres, ou de les présenter elle-même à plusieurs personnes ; on dit à ceux qui en ont choisi de lire les questions qui y sont insérées, de s’en souvenir, etde les remettre dans l’étui ; on reprend ces étuis, et les insérant les uns après les autres dans le vase', on leur fait remarquer que le cygne va à chaque fois indiquer les réponses ; on ouvre les boîtes où il se dirige, et on présente les réponses qui y sont contenues.
- Nota. On peut faire avec cette pièce diverses Récréations fort amusantes ; il suffit d’avoir des cercles de carton divisés comme il convient, et sur lesquels on aura transcrit des chiffres, lettres ou cartes, dont huit seulement doivent servir à l’usage qu’on voudra en faire. On ne donne point ici de détail à ce sujet, chacun pouvant facilement imaginer à son gré ce qui lui paroîtra de plus agréable.
- SECONDE
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- SUR LA MÉCANIQUE. 289
- SECONDE RÉCRÉATION.
- LES TROIS NOMBRES MAGIQUES.
- CONSTRUCTION.
- ÀBCD (figure quatrième, planche quatorzième) est une peiile boîte de bois de noyer de 7 à 8 pouces de longueur, 2 pouces et demi d’épaisseur , et de 4 à 5 lignes de profondeur; son fond est divisé en trois parties é aies au moyen de trois petites traverses. -EFG H est son couvercle ; celte boîte est à charnières, et porte en devant une petite plaque ayant la forme d’une serrure, 2t deux petits crochets qui servent à la faire Exactement fermer. ILM sont trois petits ressorts :1e 8 à 9 lignes de long, très-minces et très-flexibles ; ils sont logés chacun dans une mortaise de 2 lignes de profondeur, faite au-dessus de ce couvercle , qui doit avoir environ 3 lignes d’épais->eur. N O P sont trois tablettes de bois de même grandeur, sur lesquelles on a transcrit les clnf-’res 3,4 et 5 ; ces tablettes sont de différentes Épaisseurs, mais très-peu sensibles.
- Cette boîte est couverte extérieurement die >eau ou de maroquin, et le dedans est garni le taffetas: cette précaution est absolument né-:essaire pour masquer avec plus d’avantage les rois ressorts oi-dessus.
- Les deux charnières E et jF sont recourbées en Iil ï
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- ago RÉCRÉATIONS
- dessus du couvercle ABGD ( voyez fig. cinquième même planche, où le dessus de cette boîte est représenté ). La pièce de cuivre G semble être une serrure faite pour la fermer, et elle est également recourbée: un petit bout de fil de laiton rivé sur l’extrémité de chacun des ressorts insérés et cachés dans le couvercle, passe au travers de l’endroit recourbé de chacune de ces charnières et serrures, et semble au dehors être la tête d’un des petits clous qui servent à les attacher ; ces petits clous peuvent s’élever plusoumoins, eu égard aux différentes épaisseurs des tablettes qu’on peut-renfer-mer dans chacune des cases sur lesquelles ils peuvent se trouver placés, de manière que la tablette N les élève moins que celle O, et la tablette 0 moins que celle P; ces élévations sont peu sensibles, mais suffisantes pour pouvoir les distinguer à la vue ou au tact; c’est en quoi consiste tout le mécanisme de cette boîte (i).
- EFFET.
- Dans quelqu’ordre qu’aient été placées les trois tablettes dans cette boîte, on pourra toujours le reconnoître,quoiqu’elle soitfermée;il suffirad’exa-miner avec attention les différentes élévations
- ( i ) Cel amusement a été vu en public avec diverses antres pièces de mécanique très-ingénieuses, avec cette différence cependant cjue n’y ayant pas de ressorts sur le devant de la boîte, ou ne pouvoit connoître le nombre lorsqu’on «voit supprimé une des tablettes.
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- SUR LA MÉCANIQUE. 291. des pelits clous, et on pourra constamment nommer le nombre qui y aura été renfermé.
- RKCItKATJON.
- Ayant remis cette boîte à une personne, on lux laissera la liberté de former secrètement avec les trois tablettes qui y sont contenues, le nombre qu’elle jugera à propos;ou lui recommandera de la rendre bien fermée; alors prenant la boîte, on la touchera , ou plutôt l’on examinera sans aucune affectation les différentes élévations des trois petits clous, et reconnoissant le nom bre qu’elle a formé, on le lui nommera, ce qui paraîtra certainement fort extraordinaire : on pourra, si l’on veut, affecter de se servir d’une lunette ordinaire , ou singulièrement figurée,avec laquelle on fera entendre qu’on aperçoit au travefs de la boîte le nombre caché.
- Nota, Si cette personne retournoit les tablettes sans dessus dessous, les mettait du haut en bas, ou même en suppnmoit quelques-unes, croyant par-là mettre en défaut celui qui fait cette Récréation, on pourra également le connoître, particulièrement si l’on a eu attention en construisant cette boîte , de la faire de façon que les clous soient à fleur des charnières, lorsqu’il n’y a aucune tablette sous les cases au-dessous desquelles les ressorts se trouvent cachés.
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- RËCRÉATI O N S
- TROISIÈME RÉCRÉATION.
- Une petite figure étant posée sur un miro. placé verticalement, et autour duquel est tr, céun cadran, lui faire indiquer l’heure qu'un personne aura désignée.
- CONSTRUCTION.
- -A.yEZ une glace frès-peu épaisse qui soit ronde était environ un pied et demi de diamètre; coîle: y d’un côté un cercle de papier sur lequel vot aurez transcrit les heures, comme il se pratiqu sur les cadrans d’horloges ; faitesrnettre cette gis ce au tain de ce même côté, c’est-à-dire, à l’en droit où ne sont pas tracées ces heures. Placez le ensuite dans sa bordure, à fleur de laquell il doit entrer ; couvrez cette glace du côté di tain avec un fort papier collé seulement sur 1 dos de la bordure, afin qu’il puisse retenir l glace, et empêcher le tain de se gâter.
- Ouvrez dans une cloison un trou circulaire d la grandeur de cette glace ( i ), et couvrez-Ie ainsi que le reste de la cloison, d’une étoffe for légère.
- Cachez dans cette ouverture une bonne piern d’aimant armée A ( voyez figure première, plan che quinzième ), qui soit supportée sur une rè
- ( i ) Si la cloison est de plâtre, on y pourra créas un enfoncement circulaire de trois pouces'de profonde11
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- SUR LA MECANIQUE. i93 gle de bois B G, à l’extrémité de laquelle vers G vous mettrez un morceau de plomb D qui soit un peu plus pesant que cette pierre , afin que le toiÿ étant libre sur le pivot F, cette pierre se trouve placée sous l’heure de midi indiquée par le cadran. Observez que ce pivot réponde au centre du cadran tracé sur le miroir, lorsqu’il se trouve accroché à la cloison dont il doit couvrir exactement l’ouverture ; faites en sorte que les pôles de cet aimant se trouvent aussi le plus près qu’il sera possible de la glace, sans cependant la toucher; c’est-à-dire, qu’il n’y ait pour ainsi dire que la tapisserie entre deux.
- Fixez sur ce pivot une double poulie d’un pouce et demi de diamètre, et attachéz-y un cordeau I, lequel, par plusieurs renvois, puisse communiquer à un endroit de la chambre éloigné de ce miroir; ajustez sur la même poulie le cordeau G, et son poids H.
- Ménagez à l’extrémité où doit aboutir ce cordeau , une bascule cachée I, au moyen de laquelle vous puissiez, sans qu’on s’en.aperçoive, faire agir ce cordeau avec le pied, de manière que la poulie ci-dessus puisse faire un tour entier.
- Ayez une petite figure de trois à quatre pouces de longueur, peinte sureun carton très-léger, telle, par exemple, qu’un petit Amour qui tient une flèche dans sa main, dans laquelle vous aurez inséré une petite lame d’acier bien aimantée très-mince ; donnez à cette lame la direction convenable pour que la flèche que tient en main cette petite figure , se trouve tournée vers les heures du cadran.
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- RÉCRÉ ATIONS
- F F F E T.
- Lorsque vous placerez celte figure sur ce miroir ou plan vertical, à l’endroit sous lequel se trouve placée la pierre d’aimant, elle y demeurera suspendue; et si vous failes tourner cette pierre au moyen de la bascule et du cordeau qui communique à la poulie , cette figure en suivra la direction, en quelqu’endroit qu’elle aille se placer , et vous serez par conséquent le maître de lui taire indiquer sur ce cadrau l'heure que vous jugerez à propos.
- RÉCRÉATION.
- Etant placé dans la chambre, à l’endroit oà l’on peut faire agir secrètement le cordeau, on proposera à une personne d’ordonner à cette figure de lui indiquer telle heure qu’elle désirera , et on fera agir le cordeau pour la faire aller vers l’heure demandée.
- Nota. On peut, en mettant sous cette glace .d autres cadraus , faire diverses autres Récréations semblables à celles qu’on exécute par le moyen de la sirène. II faut avoir beaucoup d’attention à iau-e mouvoir la pierre d’aimant avec beaucoup de lenteur, sans quoi la figure ne se soutiendrait pas sur la glace; un verre blanc fort mince seroit encore meilleur qu’une glace, attendu qu'il esf essentiel que la pierre d’aimant soit très-près de la ligure
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- SUR L A M É C A NIQ ü E. agû
- QUATRIÈME RÉCRÉATION.
- Faire indiquer par une petite figure placée sur une glace, le nombre qui a été tiré au hasard dans un sac.
- CONSTRUCTI ON.
- P Ai te s faire un sac semblable à ceux dont on a coutume de se servir pour jouer au cava-gnol, excepté qu’il doit être beaucoup plus petit.
- Ménagez dans son intérieur trois petites poches étroites, de .différentes profondeurs, qui aboutissent toutes, quant à leurs ouvertures, à l’endroit du sac où se trouve placée la boîte du ea-vagnol. 1
- Ayez une douzaine d’olives, dans chacune desquelles vous insérerez les nombres i jusqu’à 12; placez trois de ces olives dans les trois poches (1) que vous avez ménagées.
- E F F E T.
- Si l’on mêle les olives dans ce sac, celles que l’on aura placées dans les petites poches y resteront sans se déranger, et 011 pourra en pressant le sac vers l’endroit où elles sont placées v
- ( 1 ) Il faut que la boîte se divise, afin de pouvoir facilement insüier. les olives dans ce* trois poches.
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- 296 RECREATIONS faire glisser et entrer clans la boîte celle des trois olives qu’on jugera à propos, pourvu qu’on puisse reconnaître seulement les nombres decellesqui sont soutenues dans ces trois poches, ce qui est très-facile, attendu que ces poches sont plus ou moins profondes.
- R É C R ÉATrON.
- On secouera bien les olives dans ce sac, et ou en fera sortir une de celles insérées dans une des petites poches; on la donnera à une personne, en lui di-ant de n’en pas ôter le nombre; on lui observera qu’on ne peut le connoît re soi-même , et que la petite figure va néanmoins l’indiquer sur le cadran ; ce qu’on exécutera comme on a fait à l’égard de la Récréation précédente.
- CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- Une personne ayant choisi librement unecarle, tirer d'un sac deux olives, dont tune indique le nom de cette carte, et Vautre sa couleur.
- CONSTRUCTION.
- Servez-vous du sac et des olives dont on a donné la description à la Récréation ci-dessus; insérez dans huit de ces olives les noms des di-férentes cartes*d’un jeu de- piquet, et dans les
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- SUR LA MÉCANIQUE. 297 quatre autres leurs quatre couleurs ; mettez ensuite dans une des poches secrètes les deux olives qui contiennent le nom et la couleur d’une des deux cartes que vous devez faire tirer, et dans l’autre pochette les deux olives qui renferment le nom et la couleur de l’autre carte.
- RÉCRÉATION.
- On fera tirer adroitement à deux différen* tes personnes les deux cartes transcrites et renfermées dans les olives qu’on a eu soin d’insérer dans les deux poches du sac, et on proposera ensuite d’en faire sortir d’abord deux olives, dans lesquelles seront transcrits le nom et la couleur de celle de ces deux cartes qu’on souhaitera, ce qui s’exécutera en pressant et poussant les olives convenables; on en fera de même à l’égard de la deuxième carte qui aura été tirée; ce qui paroi£ra fort extraordinaire.
- Nota. On peut ne faire tirer qu’une seule carte, et attendre qu’on demande à voix1 recommencer cette Récréation pour faire tirer la deuxième. On peut aussi faire tirer trois cartes, attendu qu’on peut mettre deux autres olives dans la troisième poche du sac.
- On peut exécuter avec ce sac diverses Récréations que chacun peut imaginer à son gré.
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- ,98 RÉCRÉATIONS
- SIXIÈME RÉCRÉATION.
- LEPETIT BACCHUS.
- CONSTRUCTION.
- B ( figure deuxième, planche quinzième ) est un petit tonneau de bois de sept à huit pouces de longueur et de quatre de diamètre, sur lequel ou met une petite figure de Bacchus ; il est soutenu sur le châssis CD, afin qu’il ne puisse rouler ni pencher de côté et d’autre; son fond A s’ouvre à l’endroit où les cercles C et D se touchent, %e qui contribue à masquer cette ouverture. E est une fontaine de cuivre placée vers le bas de ce tonneau, et dont la partie qui y entre a deux ouvertures différentes, percées l’une au-dessus de l’autre à deux lignes de dislance ( voyez figure troisième, même planche ); ces ouvertures aboutissent à deux entonnoirs H et I qui y sont soudés. L est un robinet percé de deux trous M et N, qui répondent exactement aux deux ouvertures F et G de cette fontaine ; les trous sont placés de manière que si celui M répond à l’ouverture E, et donne issue à la liqueur contenue dans l’entonnoir H, celui N ne atépon.I pas alors à l’ouverture G; et pareille-
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- SUR LA MÉ CA NI QUE. 299 ment lorsque le dernier répond à cette ouverture , celui M ne répond plus à l’ouverture F ; au moyen de quoi on peut donner issue à l’une ou l’autre des deux liqueurs contenues dans les deux entonnoirs, comme il est aisé de le voir par la construcfion de ce robinet.
- RÉCRÉATION.
- Pour la préparer, on ouvre le côté A de ce tonneau , auquel tient la fontaine, et les deux entonnoirs H et I, et on verse du vin blanc dans l’un des deux entonnoirs, et du vin rouge dans l’autre ; on ferme le robinet de manière qu’aucune des deux liqueurs ne puisse sortir, et qu’en le tournant à droite ou à gauche on puisse faire couler l’une ou l’autre à sa volonté.
- Cette pièce ayant été ainsi secrètement disposée , on la met sur une table, et on annonce que c’est un petit Bacchus, qui, selon la volonté des personnes, donne d’un même tonneau, et par un même robinet, du vin de telle couleur qu on souhaite, rouge ou blanc, ce qu’on lui fait exé cuter conformément à ce qui est demandé.
- Nota, On, peut, en faisant deux petits trous à un autre endroit de ce même robinet, qui répondent ensemble aux deux ouvertures de la fontaine, et faire couler par ce moyen du vin blanc et du vin rouge qui, se mêlant ensemble avant de sortir par le robinet,produiront du vin clairet,ce qui augmentera davantage l’agrément que peut procurer cette Récréation.
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- 3oo RÉCRÉATIONS.
- SEPTIÈME RÉCRÉATION. VASE MAGIQUE.
- CONSTRUCTION.
- Faites faire uu vase de bois ou de carton A R ( figure première, planche seizième ), que vous placerez à demeure sur une console L , appliquée à la cloison M ; que ce vase soit creux dans son intérieur, et que celle ouverture soit diviséee en cinq parties C , D , E, F, G, ensorte que dans chacune de celles C et D vous puissiez y insérer un jeu de cartes, et dans celles £, F et G une seule carte, qui néanmoins puisse y entrer fort aisément.
- Attachez un gros fil ou cordon de soie à l’endroit H, lequel passe de l’autre bout par l’ouverture D, et de-là sur la poulie I, et sorte par derrière la cloison M.
- Prenez ensuite trois cartes dans un jeu de piquet, et placez-les clans chacune des ouvertures E, F et G ( r ), ayant soin de faire passer par-dessous chacune d’elles le cordon de soie ci-dessus , de manière qu’en le tirant par derrière la
- (r) Ces ouvertures doivent avoir un peu plus de trois )0uces f*e profondeur, afin que ces cartes y soient en-renient cachées.
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- Sü.R LA MÉCANIQUE. 3oi cloison, ces cartes paissent sortir'l’une après l’autre 4e ce vase : mettez dans l’ouverture G le jeu dans lequel vous avez ôté ces trois caries.
- Ayez aussi un autre jeu de piquet, où les trois cartes semblables à celles insérées dans le vase se trouvent placées les premières, et que la dernière carte 4e ce jeu ( c’est-à-dire celle qui est dessous ) soit plus large que toutes les autres.
- RÉCRÉATION.
- Vous mêlerez ce jeu de cartes de manière que les trois cartes de dessus et celles de dessous-ne soient ,pas dérangées de leur position pet après avoir donné le jeu à couper à une personne, vous étalerez les cartes, et vous lui donnerez à tirer celle qui se trouve alors au-dessous de la carte large ( i ) ; vous ferez tirer à une autre la deuxième carte,et.à une troisième personne l’autre carte.
- Ces cartes , qui sont semblables à celles placées sons le cordon 4u vase , ayant été ainsi tirées par ces trois différentes personnes , vous leur donnerez le restant du jeu , afin qu’elles puissent en -les y remettant elles-mêmes, les mêler à leur fantaisie. Vous placerez ensuite le jeu dans l-ouverture B du vase , et vous préviendrez que ces trois cartes vont sortir
- ( i ) Cette carte-sert -à faire connoître quelles sont les trois cartes qu’on doit faire tirer : on les présente de préférence vis-à-vis des doigts des personnes qui doivent la prendre j un peu d’adresse suffit.
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- 302 R É;c RÉATIONS d’elles - mêmes du jeu les unes après les antres ; ce qu’exécutera la personne cachée derrière la cloison en tirant lentement le cordon : ces trois cartes étant sorties, vous retirerez du vase le jeu que vous aviez placé dans l’ouverture G, et vous ferez voir que ces trois cartes n’y sont plus, afin de persuader davantage que ce sont effectivement celles qu’on a tirées qui sont sorties du jeu et que vous avez mis en leur présence dans le vase.
- Nota. Il faut que ce vase soit placé au-dessus de la hauteur'de l’œil des spectateurs. On peut disposer derrière la cloison M ie volant N, en sorte que le cordon P, qui passeroit sur la poulie Q,se roule sur l’axe O, auquel on suspendra le cordon S et son poids R; de cette manière, on se passeroit d’un second, et il suffiroit alors de lâcher une détente qui fît marcher ce mouvement.
- HUITIÈME RÉCRÉATION.
- PENDULE MAGNÉTIQUE.
- CONSTRUCTION.
- 3? aites faire une boîte on cage de bois(figure deuxième, planche seizième ), dont sa longueur A B et sa largeur soient d’environ huit à neuf pouces;que sa hauteur ait trois pouces et demi : ajustez-y un tiroir G, d’un pouce et demi de pro-
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- SUR LA MÉCANIQUE. 3o3
- fondeur, qui puisse couler entre le fond de cette boîte et un faux fond d’une ligne d’épaisseur qui doit être placé en H, c’est-à-dire, directement au-dessus de ce tiroir; faites au fond de ce tiroir, et vers son centre, une ouverture d’un pouce de diamètre; que le dessus AB CD de cette boîte ait une ouverture circulaire de six pouces de diamètre, dans laquelle on puisse placer un bassin de cuivre de même grandeur, dont le dessus pose sur le fauxfondH. Tracez le cadran LM sur la partie du dessus de cette boîte qui est autour du bassin, et mettez au fond du tiroir un semblable cadran dont les heures y répondent exactement. Couvrez cette boîte d’un châssis de verre OP Q,d’un pouce de hauteur.
- Ayez un mouvement provenant d’une grosse montre ancienne AB ( figure troisième, même planche), qui ne soit pasà minutes; ôtez-en l’aiguille et le cadran, et ajustez-y du côté ouest le balancier les trois petits pieds de cuivre C, D et E, afin de pouvoir, au moyen de trois petites vis, l’attacher sur le fond du tiroir au-dessus de l’ouverture qui doit être ménagée à son centre, pour pouvoir commodément remonter tous les jours ce mouvement.
- Faites forger un cercle d’acier ABC ( figure q ua-trième, même planche,( de quatre pouces et demi de diamètre, et une ligne d’épaisseur ; qu’il soit ouvert d’un demi-pouce vers AC.; trerapez-le (i)t
- (i) Pour qu'il ne voile pas, prenez les précautions indiquées à la manière d’aimanter, tome premier.
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- 3o4 RÉCRÉATIONS et après l’avoir bien poli, ainian!ez-le: montez ce cercle sur la règle cle cuivre DE, qui doit .porer à son extrémité E l’aiguille F ; ajustez sur cette règle un petit canon G, qui puisse entrer facilement, et néanmoins avec un peu de frottement, sur la tige de ce mouvement qui portoit l’aiguille des heures: en lin. disposez le tout de manière que ce mauve-ment étant mon é fasse tourner ce cercle en douze heures, de même qu’ilfaisoit tourner son aiguille; ce qui ne pourra manquer de réussir sans y faire rien autre, si le cercle aimanté et la règle qui le soutient ne pèsent pas plus d’une once et d mie, un plus grand poids pouvant la faire un peu retarder.
- Ayez en outre une petite tortue de liege( figure cinquième,même planche), dans laquelle vous insérerez une petite lame aimantée de six lignes de longueur, et d’une ligne quarrée.
- E F F E T.
- Le bassin étant rempli d’eau, si on y met cette petite tortue,le barreau qui s’y trouve contenu étant attiré vers les pôles du cercle aimanté, la dirigera exactement au-dessus de l’aiguille F, dont il suit qu’elle indiquera sur le cadran supérieur la même heure qu’indique cette aiguille F sur le cadran intérieur renfermé dans le tiroir.
- Manière de se Servir de cette pendule•
- A près en avoir monté le mouvement, on mettre sur l’heure l’aiguille F, et on fermera le tiroir:
- versant
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- SUR la MÉCANIQUE. 3o5
- versant ensuite de l’eau dans le bassin, on.y jettera cette petite tortue, qui ira aussi-tôt se placer suç celte même heure, et suivra successivement cette aiguille, de manièteà indiquer exactement T heure sur le cadran supérieur,de même que l’indiquera l’aiguille F sur le cadran intérieur; ce qui paraîtra fort étrange à ceux qui ne connoîfront pas le moyen dont on se sert pour la faire agir ainsi.
- Nota. Il faut que cette pendule soit posée sur un endroit stable, et on doit avoir soin de la tenir toujours couverte de sa cage, afin d’éviter que la poussière ne trouble et n’épaississe l’eau, ce qui lui ôtant sa fluidité, suffirait pour empêcher la régularité du mouvement de cette tortue; il faut aussi avoir soiu de changer l’eau de temps en temps, et si l’on pou voit se procurer un bassin de ! verre, cela sei'oit plus avantageux.
- On peut faire cette pendule d’une autre manière, en supprimant le bassin, et en y substituant en sa place un cadran de verre fort mince, dont les heures fussent peintes en dessous, et sur lequel on poserait une mouche d’acier aimantée, qui indiquerait et suivrait également l’heure, pourvu néanmoins que la pièce aimantée fût très-près du cadran : on doit prévenir cependant que l’exécution de cette pièce est beaucoup plus difficile.
- il i
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- fio G RÉCRÉATIONS
- NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- ^Transcrire sur un papier cacheté' le point qu'une personne doit amener avec deux dés.
- CONSTRUCTION.
- 1* a i te s «ne planchette ABC D (figure pre»| mière, planche dix-septième) d’environ six pouces qnarrés, et huit à neuf lignes d’épaisseur, dans la* quelle vous ménagerez un rainure EF de deux pouces de largeur et de six à sept lignes de profondeur ; ayez une petite règle de bois fort mince A B ( figure deuxième ), sur laquelle vous ajusterez trois petits réglets C, D, E, qui la divisent en deux oases égales II et I ; que cette règle n’ait que quatre pouces de longueur, afin que venant à sè mouvoir le long de la rainure É F ( figure première ), elle puisse présenter exactement l’une ou l’autre des deux cases H et I, à une ouverture G faite à la planchette A B CD.
- Diminuez l’épaisseur de cette planchette aux endroits convenables, afin de pouvoir y placer! les quatre poulies H, I, L et M ; que la poulie M ait sept à huit lignes de diamètre, et qu’elle soit double afin de pouvoir.y fixer les deux cordons de soie N et O, lesquels doivent passer sur les poulies H,I et L, et être attachés sur la pièce mobile ci-dessus, aux endroits P et Q, de manière qu’en faisant tourner de côté où d’autrej cette poulie M, on puisse faire .avancer ou
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- SUR LA MÉCANIQUE. 3o7 reculer cette coulisse, et qu’elle présente l’une ou l’autre de ces deux casses M ou I à l’ouverture G.
- Cachez toute cette mécanique, en posant cette planchette ainsi disposée sur une autre de même grandeur, qui soit garnie d’un rebord formant une moulure dans laquelle elle se trouve emboîtée, et placez au-dessous de cette dernière quatre petits pieds de cuivre, A, B, C, D (voyez figure troisième ), qui, entrant à vis dans la planchette de dessus , puissent en même-tema la contenir, quoiqù’ils semblent ne servir que d’ornement : observez qu’un de ces pieds doit être fixé sur la poulie M, afin de pouvoir la faire tourner par son moyen, et placer à volonté, vis-à-vis l’ouverture G, une des deux cases M et I.
- Elevez sur cette planchette, et vers le bord de sou ouverture G, une petite colonne creuse E portée sur son piédestal ( figure troisième (i)), dans lequel vous ajouterez une petite lame de bois F G, iaclinée vers l’ouverture H. Placez au fond de ce piédestal, qui doit être creux, c’est-à dire, au-dessus de la planchette AB CD, une petite trappe à coulisse I, qui puisse s’avancer ou se recaler vers C ou 1), au moyen d’un petit pied A ( figure cinquième ) qui doit traverser une petite rainure R S ( figure première)
- (i) Voyezaüssile plan de celte pièce(figure quatrième)*
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- 3oS RÉCRÉATIONS faite à cette planchette ; ce pied doit être contefU par un petit bouton T, qui sert en même teint à le faire mouvoir.
- Couvrez d’un verre le côté de ce piédestal qui est tourné vers l’ouverture H, et ayez un petit couvercle pour la couvrir ou la fermer lorsqu’il est nécessaire; enfin que le tout soit disposé de manière qu’en jetant deux dés par le haut E de cette colonne, ils puissent, après avoir glissé le long du petit plan incliné F G ( figure troisième), tomber dans l’ouverture H , lorsque la petite trappe I se trouve retirée versC, et qu’au contraire ils restent dans le bas de la colonne vers Ç, lorsque cette petite trappe est avancée vers D, c’est-à-dire, lorsqu’elle les empêche d’entrer dans l’ouverture H ; à cet effet cette trappe doit être élgv.ée du côté D, comme le désigne son profil ( figure cinquième ). Ayez six petits dés de même grosseur et bien semblables, qui puissent entrer dans l’ouverture H.
- É F F E T.
- On pourra, au moyeu du bouton qui fait mouvoir la trappe I, fermer ou faciliter l’entrée des dés dans l’ouverture H : il sera également facile de placer à volonté l’une ou l’autre des deux cases H et I , au-dessous et vis-à-vis l’ouverture'G (figure première ).
- v a
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- SUR LA MÉCANIQUE. 3og
- RÉCRÉATION.
- On placera secrètement deux dés dans chacune des deux cases H et I, eu les posant sur les points qu’on aura transcrits sur deux petits billets qu’on aura séparément cachetés, et qu’il faudra pouvoir distinguer l’un de l’autre, afin de ne pas se tromper. On donnera ces deux billets à deux personnes différentes, en leur recommandant de les garder; on posera la pièce ci-dessus sur la table, après avoir eu soin que la trappe soit pousr sée du côté de l’ouverture H, et que la case où sont les deux dés, dont le point a été transcrit sur le première billet donné, se trouve exactement placée vers cette même ouverture, qui doit alors être couverte ; on présentera les deux dés restans à la personne à qui on aura donné le premier billet, et on lui dira de les jeter au hasard dans la colonne; on lèvera ensuite le couvercle qui cache l’ouverture H, et lui faisant voir les deux dés qui y ont été mis, on lui dira qu’elle a amené ici tel point, et que.ce doit être celui qu’elle trouvera transcrit dans le petit billet qu’on lui a remis ; ce qu’elle reconnoîtra en en faisant elle-même l’ouverture. On retirera ensuite la trappe, en touchant subtilement le bouton sous prétexte de changer cette pièce de place pour la mettre plus à la portée d’être vue ; et prenant les deux dés qui sont dans l’ouverture H, on les jettera à diverses reprises dans la colonne , sous prétexte de faire voir qu’ils ne sont pas plom-
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- 3,o RÉCRÉATIONS bés, et qu’ils amènent .indistinctement toutes sortes de points, ce qui, sans qu’on l’observe soi-même, donnera lieu de croire qu’ils vont effectivement se rendre dans cette ouverture H: alors on la couvrira, et changeant cette pièce de place pour la mettre en apparence plus â portée de la personne qui a le deuxième billet, on repoussera le bouton pour fermer de nouveau le passage aux dés, et on tournera adroitement le pied qui fait agir la pièce à coulise, afin que la case où sont les deux autres dés, se trouve vis-à-vis de l’ouverture G :on dira ensuite à la personne qui a le deuxième billet, de jeter dans la colonne les deux dés qu’on aura retirés de la case au coup précédent, et lui ayant fait voir le point contenu dans cette deuxième case, on lui fera ouvrir elle-même son billet, où elle trouvera le même point transcrit.
- Nota. Lorsque cette pièce ( i ) est bien construite, et que tousses effets sont masqués comme il faut, elle produit une surprise d’autant plus extraordinaire , que le spectateur voyant couler les dés le long de la pièce inclinée placée dans le piédestal, se persuade qu’ils vont nécessairement se rendre dans l’ouverture G -, et dès-lors il n’est pas facile de concevoir comment on a pu prévoir d’avance les points qu’on devoit amener.
- (x) Celte ingénieuse pièce a élé imaginée par M. le marquis de Courianvaux, pour lequel je fai fait exécuter.
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- SUR LA MÉCANIQUE. 3ii DIXIÈME RÉCRÉATION.
- LESQUATRE BIJOUX.
- Indiquer parmi plusieurs objets présentés à une personne, quel estceluiqiéelle se déterminera de choisir.
- CONSTRUCTION.
- J* Aites tourner une boîte de la grandeur d’une tabatière un peu plate ; qu’elle soit composée de quatre pièces ; savoir, de son couvercle A B ( voyez les profils, figure sixième, planche dix-septième ), d’un cercle EF, dans lequel puisse entrer du côté G la pièce CD, dont la partie H excédant le côté I de ce cercle, doit servir de gorge à cette boîte ; que cette pièce C D ait un fond M qui semble être celui de la .boîte, et qu’un autre fond L N entre à vis dans le côté G du cercle E F ; qu’enfin le tout soit construit de manière qu’en tournant le couvercle A B on fasse tourner en même temps la pièce CD, sans qù’elle puisse pour cela s’enlever lorsqu’on ouvre la boîte ; à cet effet, il est nécessaire que le couvercle entre un peu à force dans la partie H de la pièce C D , et que cette même pièce tourne assez facilement dans le cercle E F.
- Fixez un pivot au centre de la pièce L N, lequel passe au travers d’un trou fait au faux fond
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- 312 RÉCRÉATIONS.
- C D : ajustez sur ce pivot une aiguille A B (figure septième ) qui ne puisse tourner qu’avec frotte-lement : tracez sur du papier un cadran de même grandeur que le faux fond G D ; et après l’avoir divisé en quatre parties égales, transcn-vez-y les noms de quatres différens objets, tels qu’une bague, un couteau, une montre, et une boite ; mettez une très-petite pointe à un des côle's de la boîte, et une à son couvercle , ou faites-y seulement une petite marque que vous puissiez reconnoître à la vue ou au tact.
- E F F. E T.
- Lorsque l’aiguille aura été, ainsi que- le mot Bague, dirigée vers la petite pointe qui est au côté de la boîte, et qu’en la fermant on dirigera du même côté la pointe qui est à son couvercle, si on tourne le couvercle à droite ou à gauche en lui faisant faire un quart de tour, ce mouvement entraînera d’autant le cadran , et si la boîte étant dans cet état on vient à l’ouvrir, l’aiguille n’ayant pas changé de place, indiquera le mot Boîte ou Couteau ; si, au contraire , on fait faire un demi-tour au couvercle , elle indiquera le mot Montre , au moyen de quoi il sera très-facile , en ouvrant la boîte, de faire indiquer à son gré , par cette aiguille , un des quatre objets transcrits sur ce cadran.
- RÉCRÉATION.
- On fera mettre sur la table les quatres Bijoux ci-dessus, et on y posera de même celte boîte, en
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- SUR LA MÉCANIQUE. 3i3
- suite on avancera qu’on y a indique d’avance celui de ces objets qu’une personne va se déterminer de prendre, en assurant que, quelque choix qu’elle fasse, ce sera de nécessité celui qu’on a prévu. Lorsque le choix aura été fait, on ouvrira la boîte en tournant adroitement le couvercle comme il sera convenable, et on fera voir que l’aiguille indique effective ment le nom de l’objet qui a été choisi ; on fera aussi remarquer que l’aiguille ne peut tourner d’elle-même.
- S’il arrive , ce qui est assez fréquent, que la personne choisisse la bague, on pourra alors lui dire de prendre la boîte et de l’ouvrir elle-même, ce qui rendra cet amusement plus extraordinaire.
- Nota. On peut transcrire sur ce même cadran les quatre couleurs des cartes , afin de paroître indiquer la couleur dans laquelle une personne doit choisir d’être repique.
- ONZIÈME RÉCRÉATION.
- Les deux Porte-feuilles magiques.
- Deux cartes librement choisies ayant été renfermées dans deux endroits séparés , les faire passer réciproquement de Tun dans ï autre.
- PRÉPARATION.
- (jOUPEZ deux morceaux de carton A et B , d’égale grandeur, et de trois pouces de largeur
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- 8/4 RÉCRÉATIONS sur trois, et demi de longueur ; placez-les l’un à côté de l’autre, comme l’indique la figure première , planche dix-huitième ; ayez du ruban de soie fort étroit, et ajustez-en une bande vers le bord du carton A , depuis G jusqu’en E, et une autre depuis D jusqu’en F, de manière qu’elles excèdent ce carton, afin de pouvoir les reployer par les deux bouts, et les coller au revers du carton A aux endroits G et D , et au revers du carton A aux endroits E et F. Prenez deux autres bandes et les placez de même sur le carton B, en les reployant siir le revers de se même carton aux endroits 1 et L, et au revers de celui A aux endroits G et H (i). Cette première opération étant faite, si vous reployez ces deux cartons-l’un sur l’autre, cela formera une espèce de portefeuille , dont un des côtés fera toujours charnière lorsqu’on l’ouvrira de l’autre.
- Mettez quatre petites bandes de rubans aux quatre extrémités des côtés M, N, Q, R de ces deuxcartons,en observantqu’ elles passenten dessous desbandesque vous avez déjàmises; collez demême leurs extrémités au revers de ces cartons; garnissez ausside mêmeruban les deux côtés O et P du carton B. Ces six dernières bandes ne servent point au jeu de ces cartons, et sont ajoutées afin que chacun d’euxparoisse également bordé de ruban.
- Ayez deux papiers taillés de même que l’enve-
- (')Ces deux dernières bandes ne doivent pas affleurer le bord du carton comine les premières, et elles doivent rentrer en dedans suivant la largei^ de ces rubans.
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- T,un ///• /*/ ifi /$</«'«')
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- SUR LA MÉCANIQUE. 3i5 loppe d’une lettre, dont la grandeur soit telle qu’elle couvre en entier les deux rubans G I et H L, ainsi que l’espace contenu entre eux ; ap-pliquez-en un, et le collez seulement sur ces deux rubans; collez et appliquez l’autre en dessous de celui-ci, de façon que le dessus de ces deux enveloppes soit appliqué l’une sous l’autre, et qu’elles renferment et masquent exactement ces deux rubans.
- Ayez un deuxième porte-feuille semblablement construit, et couvrez-les tous deux d’un papier de couleur du côté où lés rubans soat collés et reployés.
- EFFET.
- Le tout étant ainsi ajusté, si vous ouvrez ce porte-feuille d’un côté ou de l’autre, on verra toujours une de ces enveloppes ; et comme elle paraîtra adhérente à un des côtés, il sera naturel de croire qu’il n’en contient qu’une.
- RÉCRÉATION.
- Ayant secrètement renfermé une carte danscha-cune des enveloppes de ces deux porte feuilles, prenez un jeu , et faites tirer forcément ( 1} à deux différentes personnes deux cartes semblables à ces premières;présentez ensuite lepremier porte-feuille
- (i) On peut se servir d’un jeu de caries où il n’y ail que deux sortes de caries.
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- 3i G RÉCRÉATIONS ouvertà celle qui a tiré unecarte pareille àcelle quî a été insérée dans le deuxième, et diles-lui de l’insérer dans l’enveloppe qui se trouve vide ; reprenez le porte-feuille, et en le posant sur la table, retour-nez-le subtilement: faites mettre pareillement dans l’enveloppe vide du deuxième porte-feuille la carte tirée par la deuxième personne, et remettez-le de même sur la table; proposez ensuite de faire réciproquement passer ces cartes d’un porte - feuillet dans l’autre, et ouvrez-les afin que chacune de ces personnes,en déployantelle-même l’enveloppe, en. tire celle que l’autre y a insérée.
- AUTRE RÉCRÉATION.
- Une carte ayant été renfermée dans le portefeuille , la faire retourner dans le jeu.
- Ayez un jeu où il y aitdeux cartes semblables, et faites-en tirer forcément l’une d’elles: ditesà la personne qu’il l’a tirée de l’enfermer elle-même sous l’enveloppe d’un de ces porte-feuiiles ; proposez -lui ensuite défaire retourner cette carte dans le jeu, et lui présentant le porte-feuille pour souffler dessus, retournez-le,ouvrez-Ie ensuite,afin de lui faire voir que sa carte n’y est déjà plus;donnez-lui le jeu, dans lequel trouvant une carte semblable à celle quelle a choisie, elle s’imaginera que c’est effectivement celle qu’elle a renfermée dans ce portefeuille.
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- SUR LA MÉCANIQUE. 3i7 AUTRE RÉCRÉATION.
- faire paroitre une réponse au bas d'une question choisie.
- PR ^PARATION.
- Transcrivez sur une certaine quantité de cartes différentes questions, et sur d’autres cartes semblables ces mêmes questions et leurs réponses, en observant que l’écriture des questions, qui sont les mêmes, soit bien ressemblante, afin qu’on ne puisse les reconnoître l’une d’avec l’autre (i), observez encore de transcrire les mêmes questions sur des cartes dont les figures soient semblables (2).
- Ecrivez avec du crayon, au bas de ces dernières questions, les réponses qui leur sont analogues : renfermez secrètement dans une des enveloppes d’un des porte-feuilles ci-dessus une de ces questions et présentant les premières questions à une personne, donnez-lui à tirer (comme au hasard) celle qui est semblable à celle ainsi renfermée ; faites - lui mettre elle - même dans l’autre enveloppe la carte qu’elle a choisie ; et après quelques propos pour lui faire entendre que vous allez écrire sur cette carte au travers même
- (1) On peut se sérvir de caractères , afin que la ressemblance soit plus parfaite.
- (a) Autrement il faudra se servir de cartes blanches.
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- 3,8 RÉCRÉATIONS
- du porte - feuille , prenez une lunette., et feignez de lire cette question ; prenez ensuite un crayon, et faites comme si vous transcriviez sur le porte-feuille même la réponse: ouvrez-le ensuite, afin qu’elle en retire elle-même l’autre carte, et quelle s’imagine que c’est la sienne sur laquelle a pénétré et s’est tracé ce que vous avez écrit.
- Nota. Il est bon d’avoir un porte-feuille de même figure, mais qui ne puisse s’ouvrir que d'un seul côté, et qui n’ait par conséquent qu’uneseule enveloppe, afin de pouvoir le faire voir aux curieux, et les détourner par • là de l’idée qu’ils pourroient avoir qu’il s’ouvre des deux côtés; par conséquent, il faut remettre aussi tôt le premier dans sa poche, afin de pouvoir en tirer l’autre, si on demandoit à l’examiner.
- DOUZIÈME RÉCRÉATION.
- Le Maître et les Valets. PRÉPAR A T ION.
- Décoppez et peignez les quatre enveloppes qui sont ajustées aux deux portes-feuilles dont on a ci-devant donné la description,de manière qu’elles forment un lit ( voyez figures deuxième» planche dix-huitieme ); que les quatre parties A» B. C et D puissent s’ouvrir, et que les deux enveloppes d an même porte-feuille soient exacte-
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- SUR LA MÉCA NIQUE. 3i9
- •ment semblables, tant pour la figure que pour la couleur, en telle sorte qu’on puisse prendre l’une pour l’autre; ayez éncore deux petites figures d’hommes et deux de femmes bien semblables , peintes sur du carton fort mince, et découpées. Enfermez d’avance dans un dès deux lits, et sous la partie D,de l’enveloppe, deux de ces petites figures , savoir une d’homme et une de femme et réservez les deux autres pour faire cette .Récréation.
- RÉCRÉATION.
- Prenez ces deux dernières figures et les deux porte-feuille», et dites, parexemple: «Voici une » petite domestique fort gentille, dont le maître est » devenu amoureux ; et voilà un domestique du » même maître, qui ne l’est pas moins : le maître, » qui est un peu jaloux, a grand soin de les faire » coucher dans des chambres séparées et éloignées » l’une de l’autre ; voici leurs lits. ( Vous ouvrez les deux porte-feuilles comme ilconvient.) » La » fille se couche donc dans son lit. Vous mettez la petite figure de femme sous T enveloppe du porte-feuille, au revers de laquelle vous avez secrètementmis les deux premièresfigures.') » » Voilà mon jeune égrillard qui se couche aussi de » son côté.( Vous mettez lapetitejîgure d'homme sous une des enveloppes de Vautreportefeuille » (i)).Malgré toutesces précautions,le maître ne
- (i) En remettant ces deux porte-feuilles sur la table, il faut les retourner et les poser de manière qu’il semble qu’on les ouvre du même côté.
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- 320 RÉCRÉA T'I O N S « dort pas tranquillement,il se lève au milieu delà « nuit, et va doucement et sans lumière au lit du « valet, afin desavoir s’il n’a pas trouvé le moyen « d’aller trouver cette fille; il ouvre les rideaux de son lit ( on ouvre l'enveloppe ), « et il s’aper-« çoit que le drôle a déjàdisparu ( on fait remarquer quel a petitefigure d'homme n'est déjà plus sous Cenveloppe (i); a il court vers la chambre « de la fille, il entre doucement, et reconnoît que « mon gaillard est couché avec elle ( on ouvre T enveloppe, et on fait voir que lès deux petites figures sont ensemble (2) ; « il se retire, et va a chercher de la lumière, afin de les surprendre ; « mais le drôle qui l’a vu, se sauve précipitam-« ment dans son lit, et lorsque le maître revient, a il trouve la fille couchée seule dans son lit, ainsi « que son valet dans le sien ». ( On ouvre les deux portefeuilles, et on fait voir que les deux petites figures sont retournées dans lendroit même où on les avoit placées ).
- Nota. Gomme il peut arriver que quelqu’un demande à voir les porte-feuilles, il est bon d’en avoir deux autres qui ne s’ouvrent que d’un côté, et dans chacun desquels on aura inséré une petite figure : on peut encore faire cette Récréation avec un seul porte-feuille, dont chaque côté porte deux enveloppes.
- (i)Onretourne adroitement le porte-feuille, (a) On retourne ce deuxième porte-feuille.
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- SUR LA MÉCANIQUE. Bzi
- Il y a quantité d’aufres petites plaisanteries qu’ou peut faire avec ces deux porte-feuilles, dont on a cru que le détail serait ici fort inutile, puisqu’il suffit de savoir commeut se construit le portefeuille, pour les y adapter.
- TREIZIÈME RÉCRÉATION. Le petit Culbuteur.
- première, planche dix-neuvième)
- est une petite pièce de bois creusée, et un peu coudée en forme d’S vers ses deux extrémités A et B ; elle est fermée exactement de tous côtés, et divisée iniérieurfemetit en deux parties par une traverse où l’on fait quelques petits trous pour laisser passer un peu de vif-argent qui doit couler assez promptement du côté A au côté B, et de celui B au .côté A, selon la position où cette pièce se trouve placée; elle doit servir encore à former extérieurement le corps d’une figure représentant un petit Sauteur, dont la tête est en B.
- Vers C sont ajustées de part et d’autre( voyez aussi figure deuxième ) deux petites poulies de bois fixées sur un axe qui traverse ce ttefigure à l’endroit des épaules, sans entrer dans celui où la pièce ci-dessus a été creusée ; les bras D de oette figure sont collés sur ces poulies : il faut q u’ils soient très-légers, et les mains doivent être fort larges et plates, afin que la figure puisse se tenir en équilibre ( voyez
- nr
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- 23 RÉCRÉATIONS
- figure quatrième ). Un fil de soie sur chacune de ces poulies , passe au travers d’un trou fait à une petite éminence de bois ajustée vers D, d’où passant par-dessous l’habillement de la figure, ils se réunissent vers A, et sont attachés ensemble à une petite traverse A, qui joint ensemble ses deux jambes ( voyez figure troisième ): ces fils de soie sont retenus par une petite cheville, afin de pouvoir les ralonger ou les raccourcir, selon qu’il est nécessaire pour le mouvement ci-après : les jambes F sont mobiles en A, et fixées sur un axe qui traverse le corps de la figure.
- E F F E T.
- Cetté figure ainsi construite étant placée dans la situation (figure première) , c’est-à-dire au haut d’un gradin composé de plusieurs marches, dont la hauteur doit être proportionnée à la grandeur,le vif-argent qui coule vers C, fait, par sa pesanteur, baisser latêtedecette figure,dont les bras servent alors de point d’appui, et elle s’élève droite surses mains: ce mouvement raccourcissant les fils de soie, les pieds se penchent vers G ( voyez figure quatrième), et alors leur poids et celui du corps de lafigure étant plus pesans que le vif-argent en ce qu’ils sont plus éloignés que lui du point d’appuiB, ils viennent se poser sur là deuxième marche H de ce gradin ; aussitôt qu’ils y sont placés, le vif-argent descendant vers A,fait pencher les bras et le corpsde lafigure, et elle se pose alors sur cette marche H
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- SUR LA MÉCANIQUE. 3a3 (voyez figure quatrième ) dans la même position qu’on lui avoit donnée d’abord sur la première marche ; elle recommence cette même manœuvre en retombant sur la troisième marche I, et de cette marche sur la table K où ce gradin est placé ; et comme elle se trouve alors sur ses pieds, elle fait encore une culbute sur la table, où enfin elle reste couchée. Si l’on veut qu’en finissant ses sauts elle se trouve debout, il suffit de mettre une petite planchette un peu inclinée à quelque distance de la troisième marche.
- On construit la boîte qui renferme cette figure , de façon qu’elle serve à former le gradin sur lequel elle fait ses petits exercices. La marche I sert de tiroir pour la renfermer , et la pièce L pour couvrir la boîte, en la retournant sens dessus dessous.
- Nota. Quoique cette pièce ne soit en quelque sorte qu’un jeu d’enfant, la mécanique en étant fort ingénieuse, on a cru qu’on en verroit ici avec plaisir la description.
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- 324 RÉCRÉATIONS
- gu A T O R 7.1ÈM E R ÉC R É AT IO N.
- La Cabrioleuse animée ( i ).
- La figure animé'e dont il est question , est un modèle de celle qui est décrite à la précédente Récréation, et qui n’est qu’un très-foible amusement : mais la manière dont elle est disposée ci-après,, les corrections et additions qui y sont faites, la rendent susceptible d’étre placée dans les cabinets des physiciens et des curieux, Cette Cabrioleuse doit être faite d’un pied de hauteur, habillée en taffetas, avec sa guimpe de même étoffe, sa figure en masque d’émail colorié, les bras et les jambes seront faits de liège râpé et étoffé : les observations les plus essentielles à faire, en construisant cette machine, sont les .suivantes :
- Le. trou intermédiaire de la boîte intérieure qui forme le corps de la figure, doit être de deux lignes et demie de diamètre, et doit contenir, selon les dimensions de sa hauteur ci-dessus énoncée, cinq onces deux gros et quinze grains de mercure bien purifié; la soie qui sert à faire mouvoir les bras et les jambes, doit avoir sept
- (i) Cetie ingénieuse invention est de M. Brun, apo-ihicaire-juré en l'Université d'Aix, et physicien-chimiste à Sisteron en Provence, qui l’a exécutée avec succès.
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- SUR L A MÉC ANIQUÊ. 325
- pouces.trois lignes de longueur, attachée par son extrémité supérieure à une poulie collée à chaque bras; et son extrémité inférieure traversera un petit morceau de bois coupé en angle obtus , pour être arrêtée autour d’une Iraverse de bois qui porte les deux cuisses : voilà toute la construction de la machine, eu égard à la hauteur ci-dessus déterminée; afin qu’elle puisse se mouvoir avec facilité ; et voici l’agrément dont cetté figure est susceptible.
- Faites une petite niche de bois, ronde, capable seulement de contenir cette figure ; la plaque circulaire qui sert de fond à cette niche, sera soutenue à son centre par un pivot de fer qui entrera dans un trou conique pratiqué à une chape de cuivre qui traversera cette ïnême plaque de bois, qui portera la niche et la figure en équilibre sur elle-même : au-dessus de cette plaque doit être un ressort de montre fort élastique , tourné en volute , pour faire faire un tour et demi à la niche, par le moyen d’une détente pratiquée au même endroit, qui exécutera à-peu-près le même mouvement queicelui des échappemens des montres; sur le tôt dè cette niche, on élevera deux montans qui imiteront les petits clochers rustiques, en y ajustant une petite clochette et son cordon. Tout près de celte niche, on construira une douzaine de gradins faits avec de petits ais de bois de quatre pouces en quarré, qui seront travérséspar des chevilles collées aux deux côtés à deux barreaux de bois
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- 3s6
- R E G R
- É A T I O N
- arrondis; ils imiteront les rampes d’un escalipr cps ais seront placés à des distances convenables aux dimensions de la figure. Placez sur la dernière marche de ce gradin un petit fauteuil, sur lequel la petite figure ne manquera pas de s’asseoir, n’ayant plus de marches à parcourir, surtout si l’on a attention de faire le dernier gradin moins élevé que les autres : tous ces gradins doivent être attachés au long du mur, à côté d’une cheminée ou d’une table , en sorte que la figure se présente de côté au spectateur.
- EFFET.
- Ayant logé la statue mouvante dans sa niche , et arrêté et monté le ressort de manière que la porte soit du côté du mur, si vous avez eu soin de peindre et de décorer ce petit attirail, les personnes qui viendront dans votre appartement, ne manqueront pas de vous demander ce que c’est. Vous leur direz : tirez le cordon de la clochette, et l’on vous répondra. A cet effet, ayant tiré le cordon qui fait partir la détente , la niche tournera, et la petite figure paraîtra devant la porte, et dégringolera, en cabriolant, les escaliers l’un après l’autre jusqu’au dernier, où se trouvant debout et rencontrant ce fauteuil, elle s’y asseoira.
- JSota. Celte machine demande beaucoup d’adresse et Je précision dans son exécution; mais W artiste qui a de la patience et un peu de me-
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- SUR LA MÉCANIQUE. 327
- canique, en viendra très-facilement à bout, et sera dédommagé de ses peines par la satisfaction qu’il aura de la surprise qu’elle produira à ceux qui en verront l’effet.
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- DE L’ÉCRITURE OCCULTE,
- ET DES DIVERSES MANIÈRES
- D’ÉCRIRE EN CHIFFRES.
- X l est diverses manières de s’entretenir secrètement et par écrits,sans que ceux entre les mains de qui ils peuvent se trouver puissent facilement y rien reconnoître. La plus usitée, et en même-temps la plus facile, consiste à employer, au lieu d’encre, différent es liqueurs qui ne laissent aucune trace sensible sur le papier^et dont la vertu est néanmoins telle qu’en le présentant au feu, le treni. pantdans l’eau, ou y semant quelque poudre, 'l’écriture qui étoit invisible paroît aussitôt. L’autre est celle qu’on appelle ordinairement écriture en chiffres ; elle peut se varier à l’infini; et si on ne peut démontrer qu’il est impossible de la déchiffrer, quelque cachée qu’elle soit, on peut rendre l’opération nécessaire pour y parvenir , assez longue et assez pénible pour qu’on puisse moralement la regarder commme impossible.
- En généial, cette dernière méthode consiste à substituer aux lettres de l’alphabet différens signes de convention entre ceux qui s’entretiennent : lorsque ces signes sont toujours les mêmes pour désigner les mêmes lettres, il est assurément assez aisé de les déchiffrer, parti-
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- DE L’ÉCRITURE, etc. 32g
- culièrement dans' les langues (Jue l’on connoît ; mais lorsque ces signes changent, et que le même peut désigner différentes lettres, ou que réciproquement une même lettrç peut être indiquée par’ diflérens signes, l’accès à la combinaison qu’il faut faire pour connoître leur rapport, se trouve en quelque sorte fermé, ou du moins il est si difficile d'y parvenir, qu’on se trouve alors forcé d’y renoncer.
- Ceux qui‘s’écrivent en chiffres, ont toujours chacun de leur côté un alphabet de ce genre convenu entr'eux, et qui leur sert réciproquement pour écrire leurs lettres et en transcrire les ré", ponses;cet alphabet se nommé clef; et c’est cette clef qui est difficile à découvrira celui qui, n’eu, aj’ant aucune connoissance, veut néanmoins déchiffrer ce qui a été écrit;et il ne peut le faire, qu’en employant une combinaison fort longue et souvent infructueuse. >
- En indiquant ici les différentes manières d’écrire' en chiffres, on les appliquera , autant qu’il sera possible, à divers amusemens, suivant le plan qu’on s’est proposé dans cet ouvrage.
- PREMIÈRE RÉCRÉATION. Ecrire une lettre dont les caractères invisibles ne puissent paraître quêtant humectés d'eau ou de quelque autre liqueur.
- A. Y ANTfaitdissoudredans de l’eau du vitriol ou delà couperose, filtrez-la au travers d’un papier
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- 33o DE L’ ÉCRITURE
- gris que vous mettrez dans un entonnoir de
- verre, et gardez cette dissolution.
- Faites pareillement dissoudre dans de l’eau ou dans du viu blanc des petites noix de galle que vous aurez légèrement concassées, et au bout de vingt-quatre heures, filtrez de même cette dissolution.
- EFFET.
- Les caractères que vous aurez écrits sur du papier avec la dissolution de vitriol ci-dessus, et que vous aurez même laissé sécher pendant plusieurs jours, paraîtront comme s’ils eussent été écrits avec de l’encre ordinaire, si vous passez dessus une éponge très-légèrement imbibée de la dissolution de noix de galle ; il en sera de même , si vous mettez cette écriture entre deux papiers dont un soit légèrement imbibé de cette dernière dissolution, pourvu que le tout soit enfermé et serré pendant un instant dans un livre.
- RÉCRÉA T I O K.
- Plusieurs questions étant transcrites sur des cartes, faire trouver leurs réponses au lias de celle d'entr elles qu'une personne aura choisie à son gré
- PRÉPARATION.
- Ayez une certaine quantité de cartes, au revers de chacune desquelles vous écrirez avec de l’encre
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- OCCULTE. 33 r
- ordinaire(i) une question quelconque, dont la réponse puisse être faite en peu de mots, ou s’il se peut, en un seul mot. Transcrivez ces réponses au bas de ces questions, en vous servant à cet effet de la dissolution de vitriol ci-dessus.
- Ayez deux cartes où il n’y ait pas de réponse trancrite, et qui aient été légèrement et également humectées avec la dissolution de noix de galle: à cet effet,renfermez-lesun quart-d’heure avant de vous en servir, et tenez-les en presse entre des papiers qui en aient été eux-mêmes imbibés. Mettez ces deux cartes au-dessous du jeu, afin qu’elles ne communiquent pas leur humidité aux autres cartes ; observez encore que ces cartes soient des figures, afin que si elles viennent à se tacher un peu, lorsqu’elles seront pose'es sur les réponses qu’elles doivent faire pa-roître, on ne puisse pas s’en appercevoir.
- Récréation qui se fait avec ces cartes.
- On mêlera le jeu sans déranger les deux dernières cartes, et on le présentera à une personne en lui disantd’y prendre une certaine quantité de questions , afin d’y choisir celle au bas de laquelle elle desire qu’on fiasse paroître la réponse. Lorsqu’elle l’aura choisie, on lui demandera lerestant des cartes qu’on mêlera de nouveau dans le jeu pour le
- (i) Il faut employer de l’eucre ([ni ne soit pas bien noire, ni luisante.
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- 332 DE. L’ECRITURE présenter de même à une deuxième personne, afin quelle y choisisse aussi pareillement une autre question : ou dira à ces deux personnes de bien remarquer sur quelle carte sont écrites les questions quelles ont choisies, et coupant le jeu sur la table, on fera mettre la première question sous la carte humectée qui étoit la dernière au-dessous du jeu, et coupant ensuite le jeu à l’avant-dernière carte (i) également humectée, et qui se trouve alors vers le milieu du jeu, on y fera mettre la question choisie par la seconde personne; au moyen de quoi elles se trouveront placées de manière à recevoir l’humidité des deux cartes qui ont été imprégnées de la dissolution de noix de galle : on serrera alors le jeu dans sa main pendant un moment, et on demandera à ces deux personnes quelles sont les cartes sur lesquelles étoient écrites leurs questions: on retournera le jeu pour y chercher ces deux cartes, et on fera voir que les réponses qui y sont analogues s’y trouvent transcrites, et que ce sont bien certainement celles qu’elles ont prises, puisqu’il ne se trouve aucune carte dans le jeu qui leur soit semblable.
- (i) On peut mettre cette dernière carte plus large, afin d’y couper avec plus de facilité.
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- OCCULTE.
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- SECONDE RÉCRÉATION.
- Caractères qu'on ne peut appcrcevoir qu'en les trempant dans Veau.
- PRÉPARATION.
- Fa it es dissoudre une quantité suffisante d’alun dans de l’eau , et servez-vous-en pour écrire tels caractères que vous voudrez ; si vous .trempez dans l’eau le .papier où ils ont été tracés, et qu’ensuite vous le présentiez au jour, vous y distinguerez très-bien ce qui éfoit invisiblement écrit, attendu que ces caractères seront beaucoup plus obscurs que le reste du papier, et qu’ils seront bien plus long-temps à s’imbiber : cet efïët aura lieu, quand même il y auroit long-temps qu’ils seroient tracés. Lorsqu’on se sert de cette méthode, il faut écrire premièrement des choses indifférentes, et ensuite, dans les interlignes, ce qu’on desire être secret.
- Nota. C’est par ce même moyen qu’on empêche le papier de s’imbiber ou de boire la couleur ou l'encre ; à cet effet, on trempe dans cette eau les estampes qu’on veut colorer, ou le papier dont on doit se servir.
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- 334 DE L’ÉCRITURE AUTRE RÉCRÉATION.
- Caractères qui paraissent étant trempés dans T eau.
- Faites bouillir pendant deux heures, dans une pinte de vinaigre, deux onces de lilarge réduite en poudre, et l’ayant laissé reposer, versez-la par inclinaison, et passez-ladans un linge (i); conservez cette liqueur dans une bouteille bien bouchée, et servez-vous-en pour écrire ou tracer sur le papier ce que vous voudrez : les caractères étant secs, ne paroîtrout en aucune façon. Lorsquevous voudrez les rendre visibles, trempez ce papier dans du jus de citron ou de verjus, et ils paraîtront d’un blanc de lait qui effacera celui du papier dont vous vous serez servi; ils subsisteront mêmeencore lorsque le papier sera séché. La litarge qui a été dissoute, est une chaux de plomb qui se précipite sur le papier au moyen de l’acide dans lequel on le trempe.
- AUTRE MANIÈRE.
- Les caractères formés avec laliqueur saturée de bleu de Prusse, paraissent d’un très-beau bleu, si on les imbibe avec la dissolution acide de vitriol vert; etréciproquement ceux écrits avec cette dernière dissolution paraîtront de meme, si on les trempe dans la liqueur saturée ci-dessus.
- (i) Celle dissolution se trouve louie faite chez les droguistes, sous le nom d'Extrait de Saturne.
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- OCCULTE.
- 535
- TROISIÈME RÉCRÉATION.
- Caractères qui paraissent étant exposés ait feu.
- Prenez du jusdecitron, et servez-vous-en pour tracer avec une plume neuve quelques caractères sur du papier. L’ayant laissé sécher, si vous les exposez un peu au feu(i), ils paraîtront aussistôt d’une couleur brune, attendu que cet acide, concentré parla chaleur, brûlera un peu le papier aux endroits où la plume aura passé. Ce même effetaura lieu en employant différens acides, ou les sucs de divers fruits. Le jus de cerise donnera une couleur verdâtre; celui d’oignon, une couleur noirâtre; l’acide vitriolique affoibli dans une assez grande quantité d’eau, une couleur rousse; le vinaigre, une couleur rouge-pâle (2), etc. Le degré de chaleur pour faire paraître les caractères écrits avec ces différens acides, n’est pas le même : le jus de citron est celui qu’ilfautle moins chauffer.
- (x) On ^eut^gaiement le
- (2) On peut, avec ces difféi dessins qui paraîtront avec
- «poser au feu long-temps
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- 3ZÇ D E -L’-É CR I TÜRE
- QUATRIEME RÉCRÉATION.
- Caractères qui paraissent étant exposés à Pair. .
- ENCRE SYMPATHIQUE d’oü,
- Faites dissoudre dans'‘l’eau régalé autant d’or finque vous pourrez; affoiblissez ensuite cetteforte dissolution en y mettant deux ou trois fois autant d’eau commune.
- Cette dissolution d’or par l’eau régale, peut servir à former sur du papier une écriture qui dis paroi tra en se séchant, si on a soin de la tenir renfermée et de ne pas l’exposer au grand air; •et ces mêmes caractères paraîtront au bout d’une heure ou deux, si on les expose au soleil.
- . Si on fait dissoudre à part de l’étain fin dans l’eau régale, et qu’après que ce dissolvant se sera bien chargé de cette substance métallique, on y ajoute une pareille quantité d’eau commune , on aura une liqueur propre à faire paraître sous une couleur purpurine assez foncée, les caractères écrits avec l’encre sympathique d’or ci-dessus. Il suffira d’y tremper un pinceau ou une petite éponge bien fine, et la passer légèrement sur le papier (i).
- (i) On peut effacer la couleur pourpre de cetteencre en la mouillant d’eau régale, et la laissant ensuite sécher, on pourra lafaire reparaître une seconde fois avec la dissolution
- Cette
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- OCCULTE. 337
- Cette même dissolution d’étain pourra encore servir à tracer des caractères sur le papier, qui paraîtront de même que ceux faits avec l’encre sympathique d’or, si on les expose au soleil ou au feu.
- CINQUIÈME RÉCRÉATION.
- 1)Ecriture dans la poche.
- P renez plusieurs petits quarrés de papier, en tête desquels vous écrirez (avec de l’encre ordinaire ) diverses questions, et servez - vous de l’encre sympathique d’or pour écrire au-dessous d’elles leurs réponses. »
- RÉCRÉATION.
- Conservez tous ces petits papiers en les tenant bien enfermés dans un livre ou dans un porte-feuille, jusqu’à ce que vous vouliez vous en servir; présentez-les alors à une personne, et dites-lui d’y choisir la question quelle voudra; et lui ayant fait remarquer qu’il n’y a rien autre chose d’écrit sur ce papier, diles-lui de le mettre dans sa poche, de l’emporter chez die, et de le mettre sur sa cheminée, ou dans tout autre endroit où il 11e soit pas enfermé, afin que pendant la nuit vous trouviez le moyen
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- 338 DE L’ ÉCRITURE de transcrire une réponse au bas de cette question, qui se trouvera effectivement visible dès le lendemain , si le papier a été mis dans un endroit sec.
- Nota. Comme cette encre marque un peu le papier d’une petite teinte jaunâtre, il ne faut pas se servir d’un papier qui soit trop blanc, mais au contraire d’un blanc un peu sale, tel qu’est le papier commun.
- SIXIÈME RÉCRÉATION.
- Caractères qui paraissent en y re'pandant quelque poudre.
- O peut tracer sur le papier des caractères invisibles, avec tous les sucs glutineux et non colorés des fruits ou des plantes, ou bien avec la bière, l’urine, le lait des animaux, et toutes les différentes liqueurs grasses et visqueuses; lorsque cette écriture est séchée, on répand dessus quelque poussière colorée très-fine, on secoue ensuite le papier, et les caractères écrits restent colorés, parce qu’ils sont formés d’une espèce de glu qui retient cette poudre subtile.
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- OCCULTE.
- 33g
- SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- Faire voir le simulacre d* un corps détruit.
- PRÉPARATION.
- Construisez un petit tamis de carton ( figure première, planche vingtième ) de cinq ou six pouc es de diamètre, semblable pour la forme àceux dont on se sert pour tamiser le tabac, c’est-à-dire, qu’il soit composé de trois parties; savoir, de la partie B où se met le tamis; du couvercle A qui 6ert à le fermer par-dessus, et du fond C qui emboîte tout le tamis, et sert à recevoir la chose tamisée : ajustez un tamis de soie au fond de la partie C, qui vienne presqu’à fleur de la gorge D, et divisez-le intérieurement en plusieurs petits compartimens (i), que vous disposerez de manière à pouvoir mettre dans chacun d’eux des poudres de diverses couleurs, qui puissent tomber sur différens endroits d’un papier mis au fond C de ce tamis, et sur lequel vous aurez tracé ( avec quelqu’une desencres indiquées
- (i) Ces compartimens se font avec de petites bande* de carton de trois à quatre ligues de hauteur. Us doivent être collés sur le tamis.
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- 34° DE L’ÉCHITPRE dans la précédente récréation ) la figure confuse d’une plante ouji’une -fleur ( voyez figure deuxième, même planche).
- Ayez un deuxième tamis, ajustésur un petit cercle de carton, avec lequel vous puissiez masquer (en dedans de la partie B, ce premier tamis et ses compartimens. Mettez un papier entre ces deux tamis.
- EFFET.
- Lorsqu’avec l’encre ci-dessus vous aurez tracé sur un cercle de papier la figure d’une plante et de sa fleur, de manièrequ’aprèsl’avoirinsérée aufondC de cetamis (i), ses fleurs et ses feuilles répondent aux séparations qui y sont cachées ; et que d’un autre côté vous aurez mis dans les séparations qui répondent aux feuilles du dessin une poudre verte, et dans celles qui ont rapport aux fleurs une poudre analogue à leur couleur ; si vous secouez un peu le tamis,ces différentes poudres venant à se tamiser séparément , s’attacheront sur le papier aux endroits qui ont été dessinés, et y traceront par conséquent l’image colorée (2) de cette plante : il suffira, pour l’appercevoir, de souffler sur le papier.
- (j) Il faut que ce papier louche presque le tamis, afin que les différentes poudrés tombeut et s’attachent sur les endroits convenables.
- (s) Celte image pourra être nuancée, si vous avez tracé celte plaine en la chargeant plus légèrement d’encre aux endroits qui doivent être le moins vifs en couleurs.
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- OCCULTE.
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- RÉCRÉATION.
- Vous prendrez une flenr naturelle, et vous la dessinerez sur un papier le plus correctement que vous pourrez, quoique d’une manière un peu confuse, en vous servant à cet effet de l’encre ci-dessus; vous le laisserez sécher, et y ferez une marque pour reconnoître le côté qui a été dessiné, el la manière dont il doit ,être placé sous le tamis; vous mettrez ce cercle de papier parmi d’autres, afin j qu’on ne présume pas qu’il s’y trouve quelque chose de préparé (1); vous ferez brûler la fleur naturelle, et vous annoncerez que vous allez en faire paroître le simulacre, au moyen d’un tamis qui a la vertu de séparer et rassembler toutes les parties que le feu a détruites; vous prendrez ensuite ou vous ferez choisir un papier que vous placerez convenablement au fond du tamis, et l’ouvrant en ' dessus , vous y jeterez la cendre de la fleur,et quelqu’aufre poudre que vous supposerez propre à révivifier toutes les parties de cette plante; vous le refermerez, et après avoir en apparence tamisé I cette poudre, vous retirerez le papier, le secouerez, I et ferez voir l’image de la plante qui aura été brûlée.
- (1) On peut dessiner celle fleur sur plusieurs papiers, semblables, afin d’en donner le choix.
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- DE L’ÉCRITURE
- HUITIÈME RÉCRÉATION.
- Papier propre pour e'crire des caractères invisibles.
- RÉCRÉATION.
- A T E z de la graisse de porc, qu’on nomme communément sain-doux, e trayant bien exactement mêlée avec un peu de térébenthine de Venise, prenez-en une petite partie, et étendez-la très-également et bien légèrement sur du papier fort mince; servez-vous, à cet effet, d’une petite éponge fort fine.
- EFFET.
- Lorsque vous voudrez faire usage de cette préparation pour écrire secrètement une lettre à un ami, posez ce papier ainsi préparé sur celui que vous devez envoyer, et tracez ce que vous voulez écrire sur ce premier papier, en vous servant d’un stylet un peu émoussé; de cette manière, il s’attachera une matière grasse au deuxième papier vers tous les endroits où ce stylet aura passé, et celui qui recevra votre lettre, pourra la lire en y semant quelque poussière de couleur, ou du charbon tamisé très-fin.
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- OCCULTE.
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- NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- Application du papier ci-dessus pour tracer facilement toutes s orfes de dessins.
- PRÉPARATION.
- Mêle z exactement dans la composition ci-dessus un peu de noir de fumée bien fin,et servez-vous-en pour en enduire fort légèrement un papier très-mince ; essuyez-le bien également jusqu’à ce qu’en le posant sur un papier blanc, et appuyant la main dessus ce premier papier, il ne puisse tacher l’autre en aucune façon.
- É F F E T.
- Lorsque vous aurez attaché sur ce papier le dessin dont vous voulez former le trait, et posé le tout sur un papier blanc, vous pourrez, en suivant correctement avec un stylet tous les traits de ce dessin, les transporter sur ce dernier papier. Il en sera de même si, au lieu de papier, vous employez de la toile un peu fine,ou du taffetas; de celte manière il sera facile, sans savoir dessiner , de peindre des fleurs sur des étoffes; il suffira, après qu’elles seront tracées, de leâ enluminer et nuancer dans les couleurs les plus convenables, en employant des couleurs liquides fort légères (1), afin
- (1) Les meilleures couleurs à employer sont le verd-d’eau, le carmin, là gomme-gutte, le bleu de Prusse liquide, la liqueur faite avec la suie de cheminée, qu'on nomme bistre, le verd de vessie, et la pierre de liel.
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- 344 de l* écriture
- qu’elles ne soient pas sujettes à s’écailler, et même à s’étendre , si les étoffes venoient à être un peu mouillées.
- Nota. Si l’on se sert de cette méthode pour peindre des robes ou d’autres ajustemens, il faut avoir soin que le dessin dont on se sert serapporte de tous les côtés; si l’on n’avoit point de dessin, on peut copier celui de quelque étoffe, en la couvrant d’un papier vernis, sur lequel on en tracera tous les traits ; alors il suffit d’en copier une partie , c’est-à-dire , jusqu’aux endroits où, de part et d’autre, le dessin se répète.
- DIXIÈME RÉCRÉATION.
- Tracer des caractères qui paraissent et disparaissent à volonté.
- PRÉPARATION.
- Encre sympatique verte.
- Prenez du salfre en poudre, et faites-le dissoudre dans l’eau régale pendant vingt-quatre heures, avec un feu très-doux ; tirez ensuite la liqueur à clair par inclinaison ; a joutez-y autant et même deux fois plus d’eau commune (i), et gardez cette liqueur dans une bouteille bien bouchée.
- (i) Si cette encre corrodoit le papier, U faudrait y ajouter une plus grande quantité d’eau.
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- OCCULTE.
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- F F F E T.
- Ce que l’on écrira avec cette encre sera invisible, et ne paroîtra que lorsqu’on exposera le papier à une chaleur modérée, ou aux rayons d’un soleil très-ardent ; les caractères seront d’une couleur verte et semblable à celle que produit le verd-d’eau dont on se sert ordinairement pour laver les plans : ce qu’il y a de plus particulier dans cette encre, c’est qu’aussiiôt que le papier est refroidi, et qu’il a pu seulement être pénétré de l’humidité de l’air, les caractères que la chaleur avoit fait paraître, disparaissent entièrement ; ce qui peut se répéter même un assez grand nombre de fois, pourvu cependant qu’on ne chauffe pas trop le papier, ai tendu que si, par une' trop grande chaleur, l’écriture prend une couleur de feuille morte, elle ne disparaît plus.
- Cette encre se compose aussi avec le cobalt ; voici le procédé tel qu’il est enseigné par M. Hellot, dans les Mémoires de l’Académie (1) des Sciences de 1787.
- Prenez une once de cobalt véritable, pilez-le dans un mortier , meltez-le dans un matras, et
- (1) Ce procédé est embarassant pour cm x qui n'ont pas un laboratoire ds chimie ; et d’un autre côté, il est fort difficile d'avoir du cobalt, qui est très-rare en France : cette encre réussit également bien avec le sall're, qui est une drogue qui contient toujours un peu de cobalt, et qui se trouve chez presque tous les Proguisles.
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- 346 DE L’ÉCRITURE' versez dessus deux ou trois onces d’eau régale affoiblie par égale quantité d’eau. Après la première ébullition , mettez ce mafias sur un feu de sable fort doux, et le tenez en digestion jusqu’à ce qu’il ne paroisse plus de bulles d’air qui s’élèvent au-dessus de la liqueur; faites-la alors bouillir pendant un quart-d’beure, et cette dissolution prendra la couleur d’une bière rouge ; vous la laisserez refroidir et la tirerez à clair «ans la filtrer : versez-la ensuite dans une capsule de verre, et jetez-y une once de sel marin ; met-tez-la sur un feu de sable, et remuez-la avec une spatule de bois, jusqu’à ce que tout le liquide soit évaporé ; il restera une masse saline verdâtre que vous continuerez à remuer sans la sécher entièrement, et en séchant, elle deviendra d’une couleur rose; vous mettrez ce sel dans une cu-curbite, et y ajouterez sept à huit fois autant d’eau distillée prise au poids; vous la laisserez dissoudre au feu de sable, et lorsqu’elle aura une couleur de liias, vous la décanterez et la conserverez dans une bouteille bien bouchée.
- Encre sympathique pourpre.
- Au lieu d’employer de l’eau régale pour dissoudre le salfre, servez-vous d’eau-forte, et jetez-y peu-à-peu du sel de tartre pour éviter une trop grande fermentation ; laissez-la reposer, et l’ayant tirée à clair, versez-y une suffisante quantité d’eau.
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- OCCULTE.
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- EFFET.
- Ce que l’on écrira avec cette liqueur , ne sera visible que lorsqu’on présentera le papier au feu, et les caractères auront alors une couleur purpurine qui disparoîtra aussi-tôt que l’écriture sera refroidie.
- Encre sympathique rose.
- Ayant fait dissoudre lesalfre dans l’eau-forte, si au lieu de sel de tartre vous y mettez du salpêtre bien purifié, Vous vous procurerez une encre rose , qui disparoîtra en se séchant, et renaîtra en la présentant au feu.
- Nota. Ces trois sortes d’encres peuvent se mêler ensemble , et produire des encres d’autres couleurs sans altérer leur vertu; en mêlant la pourpre avec la verte, on fera une encre bleue; en mêlant la pourpre avec la rose, on aura une encre gris-de-lin.
- ONZIÈME RÉCRÉATION.
- Tableau représentant Vhiver, lequel change et représente le printemps.
- Ayez une estampe représentant l’hiver, qui soit très-peu chargée de gravure, c’est-à-dire, qui ne soit gravée qu’au simple trait, et telle
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- 348 DE L* ÉCRITURE qu’on en trouve chez les marchands d’estampes, parmi les cahiers de gravures qui servent à apprendre à dessiner le paysage; peignez et ajoutez-y (avec l’encre sympathique verte, et aux endroits convenables ) des feuilles, en observant de vous servir d’une encre plus foible pour leuiller les arbres qui sont dans les lointains ; employez les autres encres à peindre les objets auxquels leurs couleurs peuvent avoir quelque rapport ; cette préparation étant faite, laissez sécher le tout, et mettez votre estampe sous un cadre garni d’un verre; couvrez-la par-derrière d’un papier qui soit seulement collé sur cette bordure.
- E F F E T.
- Lorsqu’on présentera ce tableau à un feu modéré, ou qu’on l’exposera pendant quelque temps à l’ardeur du soleil, tous les objets colorés qui éloient restés invisibles paroîtront, les arbres se garniront de feuilles, et ce tableau, qui représentoit l’hiver, offrira tout-à-coup l’image du printemps ; aussitôt qu’il sei-a refroidi, il reprendra son premier état, ce qui procurera la satisfaction de répéter cet amusement autant de fois qu’on jugera à propos
- On peut, suivant cette méthode , peindre de semblables sujets sur des écrans, ils p araitront alors, lorsqu’on en fera usage pour se garantir de l’ardeur du feu.
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- OCCULTE. 349 Nota. Ces encres sympathiques peuvent s’appliquer à différens amusemensde ce genre, dont le détail seroit ici superflu.
- DOUZIÈME RÉCRÉ A T ION.
- Vases magiques.
- CONSTBUCTI ON.
- F aites tourner deux vases de bois semblables (figure troisième, planche vingtième), d’environ six à sept pouces de hauteur, et de telle forme que vous voudrez ; faites-y ménager une ouverture B, dans laquelle vous puissiez insérer un cylindre de cuivre A B ( figure quatrième) d’environ trois pouces de hauteur sur deux lignes d’épaisseur, et un pouce de diamètre; que sa partie supérieure A soit recourbée, afin de pouvoir l'en retirer avec plus de facilité. Que ce vase soit couvert d’une pièce tournée A.
- E F F E T.
- Lorsqu’yant fait chauffer le cylindre ci-dessus, vous l’aurez ensuite introduit dans l’un de ces deux vase*, si vous y mettez un papier (1) sur lequel vous ayez écrit d’avance avec l’encre sympathique verte, ci-dessus, quelques momens après,
- (1) Il faut rouler le papier, afin qu’en touchant les bord* du cylindre, il acquière alors plus de chaleur.
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- 35o DE L’ ÉCRITURE les caractères qui y auront été transcrits seront suffisamment échauffés pour paraître d’une manière très-distincte.
- Si au contraire vous avez fait tremper pendant un derai-quart-d’heure l’autre cylindre dans de l’eau qui soit fort froide oa à la glace, il acquerra un degré de fraîcheur suffisante pour faire disparaître très-promptement ce qui, ayant été écrit avec cette même encre, viendrait d’être présenté au feu.
- REMARQUE.
- Pour entendre et exécuter cette Récréation , il Faut examiner l’Alphabet et la Table suivante ;cet Alphabet indique les lettres qu’on doit écrire avec l’encre verte ordinaire ( i ),et les changemens qu’on y peut faire avec l’encre sympathique. On voit ( par exemple) qu’ayant formé un o avec l’encre ordinaire, on peut en faire un g-avec l’encre sympathique. La seconde Table fait voir comment, d’un mot formé avec cet te encre ordinaire, on peutde la même manière en former un autre mot; d’après cela, il est aisé de concevoir que si l’on écrit sur deux papiers différens, et avec l’encre ordinaire le mot roi,etqu’ensuite on aitemployél’encresympathique pour changer la forme de la lettre o en a et
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- OCCULTE. 35 *
- celle de la lettre i en Z, et y ajouter encore les lettres nécessaires pour former le mot amiral, il arrivera que le papier étant sec, on n’appercevra que le mot roi, et que celui amiral paraîtra lorsqu'on l'aura chauffé; et qu’au contraire si le papier ayant été chauffé, on distingue le mot amiral, il ne paraîtra plus que le mot roi, lorsqu’il aura été refroidi. Il en sera de même pour tous les diHérens mots portés dans la Table ci-après, et pour quantité d’autres qu’on peut composer.
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- 35a DE L’ É C RITÜRE
- Table de différentes lettres de VAIphabet qui sont susceptibles de changer de forme % en y ajoutant des jambages avec Vencre sympathique verte.
- c..........ad ego q
- abdgpq
- g
- Les lettres b,d,fjt g m p v y z ne peuvent se changer! ’ ’ ’ ’ ’ ’
- TABLEAU
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- O G G ü L T E
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- TABLE, de dijférens mots que l’onpeutformer d’un seul, en changeant la forme d'une ou de plusieurs des lettres qui le composent, par un jambage ajouté, et en y ajoutant Æ autres lettres devant et après.
- Du mot o r formera a n
- gradin écr an
- du mot j
- tonal ami r a l
- ange
- f a r ine pa ro / e
- a n guille
- i oble iot aire
- 21 elle ? i ssance
- alm a n ach b r ebis a r gent fr an chise s an tier ||
- Les lettres placées perpendiculairement les u sur les autres, indiquent celles qui peuvent changer, en leur'donnant une autre forme par jambage ajouté. Les autres lettres sont celles substituées. Le premier mot-de chaque colonne est celui quijsouffre tous ces changemens.
- III
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- 354 DE L’ÉCRITURE
- 'Récréation qui se fait avec ces deux vases.
- Ayant préparé d’avance ( par exemple)deux papiers sur lesquels le mot roi soit transcrit avec l’encre verte ordinaire, et ce qu’il faut pour en former le mot amiral avec l’encre sympathique, on fera secrètement chauffer un de ces papiers, et on le donnera à voir, en observant que le mot amiral s’v trouve écrit: on fera également voir l’autre papier, en faisant remarquer que le mot roi y est désigné, et on proposera de faire réciproquement passer ces mots d’un papier sur l’autre; et afin qu’on n’imagine pas qu’on substitue l’un à l’autre, on y fera telle remarque qu’on voudra ; alors apportant les deux vases sur la table j on prendra le papier où est écrit le mot roi, on le fera voir, et après l’avoir un peu roulé, on le mettra dans le vase dont le cylindre aura été chauffé, afin de faire paroître en sa place le mot amiral: on posera de même l’autre papier dans le vase dont le cylindre aura été refroidi (i), afin qu’il n’y paroisse plus que le mot roi. Quelques insfans après on retirera ces deux papiers , et on fera voir que les mots qui -y étoient transcrits, ont passé d’un papier sur l’autre, puisque les papiers qu’on y â présentés conservent la marque qui y a été apposée.
- ( i ) On doit essuyer le cylindre en le tirant de l’eau, afin qu’il ne mouille pas le papier, sa fraîcheur suffisant pou* iaire disparaître l’encre sympathique.
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- OCCULTE.
- 355
- Nota. Cet amusement ne laisse pas que de causer beaucoup de surprise, particulièrement quand le rapport des lettres a été fait avec soin , el dans un caractère un peu gros.
- On peut faire retrou ver les mois telsqu’on les a présentes ; il ne s’agit que de le-, changer de vases, pourvu néanmoins qu’ils conservent encore assez de chaieur et de fraîcheur.
- TREIZIÈME RÉCRÉATION.
- Rose changeante.
- PRÉPARATION.
- I? R E N E z une rose rouge ordinaire, et qui soit entièrement épanouie ; allumez de la braise dans un réciiaxxd, et jetez-y un peu de soufre commun réduit en pondre ; faites-en recevoir la fumée et la vapeur à cette rose, et elle deviendra blanche : si on la met ensuite dans l’eau, peu d’heures a-, près elle reprendra sa couleur naturelle.
- ÈME RÉCRÉATION.
- *ortrait magique.
- P A R A T I O N.
- AV^Ftïhe glace, telle qu’on est d’usage de se servir pour couvrir le portrait d’un bracelet, c’est-à-dire , qui soit un peu concave, et une seconde
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- 356 DE L’ÉCRITURE glace ordinaire de même grandeur, qui soit fort mince: remplissez le concave delà première, a-vec une composition faite avec du sain-doux, et une très-petite partie de cidrefondue et mêle'e ensemble; appliquez ensuite bien exactement ces deux glaces l’une sur l’autre, afin de renfermer entre elles la composition ci-dessus;etaprès en avoir bien essuyé les bords, joignez-les avec une petite bande de vessie de porc, que vous collerez avec la colle de poisson; laissez-la bien sécher, et après avoir nétoyé ces verres, appliquez sur le côté plat unportrait, ou tel autre sujet que vous jugerez a propos; renfermez ensuite le tout dans un cadre qui cache la partie qui a été bordée.
- EFFET.
- Lorsque vous chaufferez un peu ce petittableau; la composition que vous avez introduite entre les deux verres ( qui, masquant le portrait, produisoit le même effet que s’il y avoit aulieu d’elle un pa pier blanc ) venant à se liquéfier, deviendra entièrement transparente, et on appercevra assez distinctement ce portrait; il disparoîtra aussitôt qu’elle sera refroidie , et on pourra le faire reparoître autant de fois qu’on voudra.
- Nota. Si le verre est fort petit, comme seroit celui qu’on voudroit mettre sur une tabatière ou dans une bague, il suffira, pour rendre liquide cette composition, de le frotter avec la main.
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- OCCULTE.
- 35;
- QUINZIÈME RÉCRÉATION.
- Tableau dont les objets changent lorsqu’on les regarde à travers le jour.
- PRÉPARATION.
- Il faut peindre sur un papier un peu fin, et avec des traits et couleurs fort légères, un sujet disposé de manière qu’en le peignant plus fortement de l’autre côté de ce papier , on le puisse déguiser entièrement ; on couvrira ensuite ce dernier côté d’un papier blanc, pour masquer ce second sujet, et on ajustera le tout dans une bordure en le renfermant, si l’on veut, entre deux verres.
- E F F E T.
- Lorsqu’on regardera ce tableau à travers le jour, on appercevra un sujet tout différent de celui qui paroît lorsqu’on le regarde naturellement. La Figure cinquième, planche vingtième, peut donner une idée de ce tableau ; les lignes qui y sont ponctuées, désignent le sujet qui est peint au revers du papier.
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- 358
- DE L’ÉCRITURE
- Différentes maniérés d'écrire en chiffres. SEIZIÈME RECREATION.
- Cadran my stérieux, ou le Secrétaire discret.
- Tracez sur un carton quatre À EC D( Fig; première, pl. vingt-unième) le cadran EF G H, qu’il faut exactement diviser en vingt-six parties égales, dans chacune desquelles vous transcrirez les vingt-quatre lettres de l’a!phanet, et les deux consonnes «/et V, ayez, un autre cercle de carton ÏL M N , mobile au centre commun O, c’est-à-dire, qui puisse tourner Vibre meut sur ce centre ; divisez-ie en un même nombre de parties égales que le premier, et transcrivez-y pareillement les lettres de i’aiphabet, en observant seulement, qu’à ce vlecnier cadran il n’est pas nécessaire qu’elles soient rangées par ordre alphabétique» comme au premier de ces cadrans.
- EFFET.
- Lorsqu’on aura fixe le cadran mobile IL M N, de manière qu’une des divisions on lettres qui sont transciites sur le premier de ces cadrans, réponde à une de celles de ce second cadran, chacune des vingt-six divisions d’uu des cadrans répondra exactement aux divisions de l’autre. (Voyez la Fig. première, planche 2£e.)
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- Tt'/n. lit
- //-’/. /'//(/< OS.
- Je | //p/yj- | />ric Je \ me 1 manJer si ' vous | trouvères I bon, mon ŒS3 cher mut i/tic je | disnosc~\ Jes | a \ présent. Je.: > cjffets y ne \ nous | ânes of/l’rt Je me * rendre 1 rfV
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- OCCULTE.
- RÉCRÉATION.
- Lorsque vous voudrez vous servir de ce cadran pour écrire une lettre en chiffres à une personne, qui, de son côté,doit avoir un cadran parfaitement semblable au vôtre, disposez à volonté son cercle mobile, de façon que toutes les cases de ces deux cadrans se répondent exactement ; considérant ensuite que la lettre A du cadran intérieur répond à la lettre M du cadran extérieur, transcrivez en tête de la première ligne de la lettre que vous voulez écrire, les lettres AM qui doivent servir à indiquer à celui auquel vous écrirez, la disposition qu’il doit donner au cadran qu’il a par-devers lui pour se mettre en état de lire et dé' chiffrer votre lettre.
- Cette indication étant faite, prenez la copie de la lettre que vous voulez transcrire en chiffres, laquelle doit être écrite à F ordinaire sur un papier ; et au lieu de chacune des lettres dont les mots eu sont composés, mettez ( sur la lettre que vous devez envoyer ) celles qui y correspondent sur le cadran intérieur.
- EXEMPLE.
- Si le premier mot de votre lettre est Je, vous mettrez au lieu de IV la lettre o qui y répond sur le cadran ; et ensuite, au lieu de la lettre e, celle r, ce qui vous donnera alors les deux lettres o r, au lieu de celles Je ; vous continuerez de même pour
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- 36o DE L’ECRITURE toutes les lettres dont sont composés tous les mots du discours que vous voulez transcrire,c’est-à-dire, écrire en chiffres.
- Celui auquel on écrira, se servira de l’indication AM(commeila étédit), pour disposer son même cadran; et cherchant, sur celui EFG H, succès» sivement toutes les lettres qui répondent à chacune de celles du cadran intérieur qui lui sont indiquées dans la lettre qu’il a reçue, il la déchiffrera avec beaucoup de facilité et fort promptement.
- Nota. On déchiffre ces sortes de lettres,sans avoir aucune connoissance du cadran dont on s’est servi pour les écrire, comme on va l’expliquer ci-après; cependant, on peut les rendre plus difficiles à déchiffrer sans clef, en changeant à diverses reprises, et dans la même lettre, la disposition du cadran mobile.
- Maniéré de déchiffrer sans clef ces sortes de lettres.
- Pour parvenir à déchiffrer assez promptement et sans clef ces sortes de lettres, le moyen le plus simple est de considérer premèrement que, dans notre langue (i), la lettre e est celle qui est la plus abondante, et que par conséquent les signes les plus fréquens de la lettre qu’on veut déchiffrer sans clef, désignent cette même lettre e.
- (0 Les combinaisons qu’il faudroit faire pour déchiffrer qui en composent particulièrement les monosyllabes.
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- OCCULTE. 36 r
- Cetle même lettres est encore fort reconnois" sable, en ce qu’elle est la seule qui soit répétée deux-fois à la fin d’un mot.
- Deuxièmement, que cette lettres dans un mot de deux lettres, est toujours précédée des consonnes c. d.j. 1.77i. n. s. t, ou suivie de celles n. et t.
- Troisièmement, qu’il n'v a que la voyelle a, et cellej- qui puissent se trouver seules, et former un mot.
- Quatrièmement, que cette voyelle a, dans un mot de deux lettres, est toujours précédée des consonnes /. 77i. n. s. t, ou suivie des voyelles h. i. u.
- Cinquièmement, que les lettres qui terminent un mot, ne sont presque jamais celles b. f. g. h‘ p' ?•
- Ces connoissances suffisent pour parvenir à déchiffrer facilement et sans clef, toutes les lettres auxquelles on est convenu de substituer d’autres lettres ou signes quelconques. On doit donc chercher d’abord à découvrir quelque monosyllabe, et à s’assurer quels signes forment nécessairement trois eu quatre lettres ; et lorsqu’on y sera parvenu, on examinera s’il se trouve quelques mots composés de trois ou quatre lettres, dont celles qui sont connues puissent exprimer une partie; et l’on y ajoutera celles qui paroîiront convenir pour en pouvoir former des mots.
- E x E m p L i.
- Si l’on a découvert le monosyllabe le,et qu’on ait un autre mot de trois lettres, dont les deux
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- 36z DEL’ ECRITURE premières soient / etc, on jugera que la troisième est une s, attendu qu’elle est la seule qui, dans un mot de trois lettres, puisse aller après le monosyllabe le, et former Je mot les : dès que l’on sera parvenu à ponnoître ce mot /es, s’il se trouve un mot de trois lettres, dont, les deux premiers signes expriment es, ou jugera que le troisième signe qui est inconnu désigne la lettre t, et que les trois signes expriment le mot est.
- Ayant découvert la lettre s, on verra si elle ne se trouve pas précéder un mot de deux lettres, dont la seconde ne soit pas la lettre e ; alors ce sera nécessairement un a ou un i ; et pour s’en assurer, on verra si dans d’autres endroits ce dernier signe ne précède pas dans un autre mot de deux lettres la ieitre /, auquel cas on sera assuré que c’est un i.
- Après ces premières recherches, on connoîtra cinq signes ou lettres ; savoir, les deux voyelles cet /, et les trois consonnes /., s et t. qui condui-rontàdécouvrir des mots composés d’un plus grand nombre de lettres, tel, par exemple, que le mot lettre, où tout se trouvera connu , excepté la lettre r; celui cette, où tout sera connu, excepté la lettre c; celui ville, où tout sera connu, excepté la lettre v : enfin, lorsqu’on sera parvenu à connoître sept à huit signes, on trouvera facilement lès autres en examinant quelles sont les lettres qu’il co. i vient mettre entre celles qui sont déjà connues , pour en former des mots ; et en peu de temps on composera une clef qui servira à déchiffrer très-facilement toute la lettre.
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- OCCULTE. 3G.>
- Nota. Lorsque la lettre écrite en chiffres est composée d’un trop petit nombre de mots, il faut d’autant plus de temps pour la déchiffrer, qu’il s’y trouve moins de combinaisons à faire ; elle devient encore fort difficile , lorsque les signes changent pour exprimer une même lettre, ce qu’on reconnoît lorsqu’ils excèdent le nombre des lettres dont est composé l’alphabet.
- DIX-SEPTIÈME RÉCRÉATION.
- Maniéré décrire en chiffres avec le châssis.
- Cette manière d’écrire en chiffres est aussi simple qu’elle est courte et facile; il ne s’agit que d’avoir un châssis de papier découpé sur la longueur des lignes, comme le désigne la ligure deuxième, planche vingt-unième, et dont celui auquel on écrit doit avoir un pareil : on pose ce châssis sur une feuille de papier à lettre de même grandeur, et on transcrit dans les ouvertures ce qu’on desire demandei'. Après avoir éci'it la lettre suivant cette méthode, on lève le châssis, et dans les intervalles qui se trouvent entre chacun de ces mots, on en écrit d’autres pour remplir les vides, en observant de tâcher qu’ils puissent du moins former quelque sens avec ceux qui ont été transcrits à travers le châssis.
- Celui auquel on envoie cette lettre met au-
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- 364 DE L’ÉCRITURE dessus de chaque feuillet un châssis pareil qu’il a par-devers lui, et lit aussi-tôt ce qu’on lui a mandé.
- Il est assurément fort facile de déchiffrer ces sortes de lettres, quoiqu’on en ignore la clef; il ne s’agit, pour y parvenir, que d’en comparer successivement les premiers mots avec ceux qui suivent, jusqu’à ce qu’on découvre quels sont ceux qui, joints ensemble, forment un sens naturel et suivi. Lorsqu’on sera parvenu à déchiffrer ainsi la première page, on pourra, pour abréger construire , d’après cette même page, un châssis semblable à celui dont on s’est servi, au moyen duquel on déchiffrera tout de suite les autres pages de la lettre.
- DIX-HUITIÈME RÉCRÉATION.
- Musique parlante, ou Ecriture en chiffres qui paroit être une piece de musique.
- C ett e singulière manière d’écrire en chiffres est la même, quant aux principes, que la seizième Récréation. Décrivez sur un quarré de carton A B 0 D ( figure première, planche vingt-deuxième), le cadran E F G H, divisé en vingt-six parties’égales enlr’elles, et dans chacune desquelles vous transcrirez les lettres de l’alphabet ; ayez un autre cadran II,MN, mobile au point O, et concentrique à ce piemier cadran; divisez-le «u
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- OCCULTE. 365
- tm même nombre de parties égales; ce dernier cadraii doit être réglé circuîairement comme un papier de musique : marquez dans chacune de ces vingt-six divisions des notes de musique, différentes les unes des antres, quant à leurs figures, ou à la position que vous leur donnerez. Tracez aussi dans l’intérieur du cadran les trois clefs de la musique ; et autour des divisions du cadran, les différens chiffres dont on est d’usage de se servir pour en exprimer le mouvement.
- E F F E T.
- Lorsque vous aurez fixé une des divisions quelconques du cadran extérieur EFGH, de manière qu’elle se trouve parfaitement vis-à-vis une de celles du cadran intérieur I L M N, où sont placées les notes de musique, chacune des lettres de ce premier cadran répondra exactement à une note différente, et une des trois clefs à un des différens mouvemens de la musique.
- Usage de ce cadran.
- Prenez une feuille de papier réglé, tel que celui dont il est d’usage de se servir pour noter la musique, et disposez à votre volonté les deux cadrans f qu’on suppose être comme le désigne la figure première, planche vingt-deu-
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- 366 DE L’ÉCRITURE xiètne) , et vous vous en servirez alors pour transcrire votre lettre en cette sorte.
- Placez d’abord en tête de la première ligne de cette lettre en musique, celle des trois clefs qui correspond aux mouvemens indiqués, telle qu’ici la clef de gé ré sol, qui répond au mouvement ‘, afin que celte première indication serve de règle à celui auquel vous écrirez pour disposer de la même façon ( et avant de déchiffrer votre lettre) le cadran semblable qu’il a par-devers lui. Vous noterez ensuite sur le papier réglé toutes les notes qui, sur ce cadran, répondent aux lettres dont soutcomposés les mots du discours que vous voulez transcrire; comme il est aisé de voir par la seconde figure de cette même planche, où l’on a mis au-dessous de chaque note la lettre qui y a rapport, conformément à la disposition supposée donnée au cadran ( voyez figure première). Cette lettre étant entièrement transcrite suivant cette méthode, sera en état d’être envoyée à la personne pour laquelle elle est destinée, qui connoîtra par la clef de musique qui sera en tête de la première ligne , et par le chiffre qui en désignera le mouvement, quelle est la disposition quelle doit donner au cadran semblable qu’elle a par-devers elle, pour parvenir à déchiffrer et lire cette lettre, ce qu’elle fera très-aisément en substituant en place de chaque note qui s’y trouvera désignée, la voyelle ou consonne qui y répond.
- No/a. Cette écriture eu chiffres peut se dé-
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- OCCULTE. 3G7
- chiffrer sans clef par la même méthode que celle enseignée à la seizième llécrcation ; mais on peut la rendre beaucoup plus diliici'een changeant de clef ( 1 ) à plusieurs reprises.
- Elle est aussi plus cachée que la précédente, sur tout si on a attention à partager par mesure ce'te musique parlante, comme on a fait à la figure deuxième ; on peut aussi indiquer les premières lettres des mots en y ajoutant un diese ou un bémol qui serve à les faire distinguer; cette précaution facilitera beaucoup celui auquel on écrit, et contribuera à donner à celte sorte de lettre une apparence de musique réelle.
- DIX-NEUVIÈME RÉCRÉATION.
- Singulière maniéré Æ écrire en chiffres;
- Il faut premièrement avoir un jeu de cartes et disposer toutes les figures dont il est composé dans un ordre quelconque, dont on soit convenu avec celui auquel on doit écrire. Secondement, on doit aussi déterminer avec lui l’ordre du mélange qui doit se faire de ces cartes.
- ( 1 ) On entend ici par changer de clef, disposer le cadran de façon cju'uue des trois c'efs de la musique réponde à un temps ou mouvement différent; ce qui peut s’exécuter à plusieurs reprises dans la même lettre, eu indiquant comme il a été dit.
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- 368 DE L’ÉCRITURE
- Ces deux choses avant été réglées - celui qu1 aura quelque chose à mander à l’autre, écrira à l’ordinaire sa lettre sur un papier, et disposant ensuite le jeu de cartes dans l’ordre qui a été convenu, il les mêlera, et écrira sur chacune d’elles (à commencer par la première, qui se trouvera alors dessus le jeu ) successivement toutes les lettres qui composent ce qu’il a écrit sur ce papier; et lorsqu’il aura placé une lettre sur chacune de ces cartes, il les mêlera de nouveau, toujours dans le même ordre et sansy rien changer ; après quoi il continuera de placer de même toutes les lettres qui suivent, réitérant celte même opération jusqu’à ce qu’il ait transcrit toutes celles qui composent ce qu’il a dessein demander. Il doit aussi avoir attention à mettre un point après chacune des lettres qui terminent un mot, afin de pouvoir indiquer par-là, à celui auquel il écrit, laséparationde tous les motsqui composent sa lettre.
- S X E M P L E.
- On suppose qu’on soit convenu de se servir d’un jeu de piquet de trente-deux cartes, disposé dans l’ordre qui suit, et de mêler ce jeu en mettant alternativement à chaque mélange trois cartes au-dessus des trois premières, et trois au-dessous. Le jeu étant remis dans son premier ordre, chaque carte sera chargée des lettres ci-après.
- On
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- OCCULTE. 3 69
- On' suppose encore que le discours suivant est celui dont est composée la lettre qù’on veut écrire en chiffres.
- • Je comtois trop, Monsieur , f inte'rét que vous prenez à tout ce qui peut augmenter ma, félicité, pour retarder plus long-temps à vous confier le dessein que j’aiformé de m’unir par les liens les plus sacrés à la famille de, etc.
- Ordre des cartes con- Lettres du discours ci-dessus vénu én'tre ceux eju'i dans l’ordre qu’elles doi vent
- s’ëcrivènt. se trouver sur chacune des
- cartes*
- Mélange.
- As dépiqué. . Dix de carreau. Huit de cœur. . Roi de pique. . Neuf de trèfle. . Sept de carreau. Neuf de carreau As de trèfle. . Valet de cœur. Sept de pique. Dix de trèfle. . Dix de cœur. . Dame de pique. Huit de carreau Huit de trèfle. . Sept de cœur. .
- t. 2. 3. 4. 5. 6. nrtilc s e a n. u r i n r q. s e p. p a. n n é m e f f s *.
- o u e i l a.
- e t s t t l
- u a l e e a
- r. u o m s. f
- t e i s. n, a
- r s. t c i m
- o a. e o. r. i
- V u p s ml
- i s. o s e. I
- n p u e q e.
- o q p u f d A a
- m.
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- 37c DE l'ic R I T U R E
- Ordre des caries con- Lettres du discours ci-dessus venu entre ceux qui dans l'ordré qu’elles doivent s’écrivent. se trouver sur chacune des
- cartes.
- Mélange. i. z. 3. 4.
- Dame de trèfle. . ... i u l e.
- Neuf de pique..........s. i. u j
- Roi de cœur............t g e e
- Dame de carreau. . . . e m r. r.
- Huit de pique. . ... r e m l
- Valet de trèfle.........o t dp.
- Sept de trèfle..........n o e s.
- As de cœur. ...‘..nu r. a.
- Neuf de cœur............e e. r. v
- As de carreau. ... - . s v r o
- Valet de pique........t. o e u
- Dix de pique..........J. t. I e.
- Roi de carreau..........e c i d
- Dame de cœur............c e. c e
- Roi de trèfle...........q n 'n a
- V'â’let de carreau. ... u t g y.
- 5. 6.
- o e. r. et
- m
- u
- <7
- a
- Toutes les lettres qui composent les mots de la lettre qu’on veut écrire ayant été transcrites sur ces trente-deux cartes comme il vient d’être enseigné, on mêlera indistinctement ce jeu de cartes, et on l’enverra ensuite à celui auquel on écrit.
- Manière de lire cette lettre.
- Celui qui recevra cette lettre, ou plutôt ce feu de cartes, le disposera d’abord ( eu égard à la
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- OCCULTE. , 37r
- figure des cartes ) dans l’ordre qui a été convenu ; il en fera un premier mélange, et transcrira alors successivement et de suite, toutes les premières lettres qui se trouvent les premières en tête de chacune de ces trente-deux cartes, ayant attention de ne pas les déranger de leur ordre ; après quoi il les mêlera de nouveau, et recommencera cette même opération sur les deuxièmes lettres, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il les ait toutes transcrites, et ces lettres formeront naturellement le discours contenu dans la lettre en chiffres qui lui a été adressée.
- Nota. On peut écrire toutes les lettres portées sur ces cartes avec une. des encres sympathiques décrites dans cet Ouvrage; alors il ne sera pas facile de connoître que. ce jeu de cartes est effectivement une lettre écrite en chiffres.
- Il n’est assurément pas impossible de déchiffrer une lettre écrite suivant le principe ci-dessus, sans en connoître la clef; mais à coup sûr, il faudrait y employer beaucoup de temps:il eu est de même de toutes les autres manières d’écrire en chiffres, qui donnent toutes plus ou moins d’accès aux combinaisons que l’on peut faire pour parvenir à les déchiffrer sans clef.
- F I N.
- A à £
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- TABLE
- DES MATIÈRES ET RÉCRÉATIONS contenues dans ce troisième volume.
- Des NOMBRES EN GÉNÉRAL. page I
- De quelques propriétés particulières des Nombres. S
- Problème premier. De deux Nombres diffé-rens quelconques, l’un des deux, leur somme ou leur différence est toujours le nombre 3, ou un nombre divisible par 3. ibid.
- Pr. II. Si deux nombres différens sont divisibles par un même nombre, leur différence ou leur somme est aussi divisible par ce même nombre. 6
- Pr. III. Les nombres qui sont divisibles par 3, considérés seuls, additionnés ensemble, ou multipliés l’un par l’autre, donnent, pour la somme, des figures, dont leurs totaux ou-pro-duits sont composés des nombres divisibles par 3. ibid.
- Pr. IV. Si la somme quelconque des figures d’un nombre est g, ou qu’elle soit divisible par g , ce nombre est lui-même divisible par g et par 3, lorsque la dernière figure decette somme est un nombre impair; s’il est pair, cette iommeest çn Qutre divisible par 6. 7
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- 374 TABLE
- Problème V. Propriété particulière du nombre 37. 9
- Pr. VI. Propriété du nombre 73. ibid.
- Des Nombres premiers. 1 o
- Des Nombres quarrés. il
- Des Nombres triangulaires. 12
- Récréations sur les nombres.
- Première Récréation. Un nombre quelconque étant donné, y ajouter un chiffre, que celui qui a choisi le nombre, placera où il voudra, lequelrendra ce nouveau nombre divisible par 3 ou par 6. 15
- II. Récr. Plusieurs nombresayant étélibrement
- choisis par une personne , lui faire nommer par une autre le nombre par lequel est divisible la somme de l’addition qui en a été faite. 16
- III. Récr. Une personne ayant choisi deux nombres entre plusieurs, et les ayant multipliés l’un par l’autre, lui faire nommer par une autre, celui par lequel est divisible le produit de la multiplication quelle a faite. 17.
- IV. RÉCR. Un nombre quelconque étant donné, y ajouter un chiffre que la personne qui a donné le nombre, placera où elle voudra et qui rendra le nouveau nombre divisible par 9.
- l'a
- Y. Récr. Deux nombres ayant été choisis parmi quantité d’autres , et ensuite additionnés
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- DES MATIÈRES. 375
- ensemble, nommer celui des chiffres de cette addition que l’on aura entièrement effacé, 19
- VI. Rècr. Entre plusieurs nombres, en donner
- un à choisir à une personne, qu’elle multipliera secrètement partel nombre qu’ellevou-dra, et lui nommer le chiffre de celte multiplication qu’elle aura effacé. 21
- VII. Rkcr. Les Nombres magiques. 22
- VIII. Récr. Nommer le produit de deux nom-
- bres choisis et multipliés par une personne, en connoissant seulement le dernier chiffre du produit de cette multiplication. 25
- IX. Récr. Une personne ayant choisi deux
- nombres, et les ayant divisés l’un par l’autre, lui dire combien de fois le plus grand étoit contenu dans le plus petit. 26
- X. Récr. Le piquet à cheval. 27
- XI. Récr. Un Maître d’Arithmélique voulant
- divertir ses Elèves, leur donne une somme, en les prévenant qu’elle est le total de six rangées de quatre chiffres chacune, dont ils poseront 3 à leur volonté. 29
- XII. Récr. Cadran sur lequel on détermine
- l’heure à laquelle une personne a secrètement choisi de se lever. 3o
- XIII. Récr. Etoile magique. 32
- XIV. Récr. Les trois Bijoux. 35
- XV. Récr. Nommer aune Dersonne le nombre
- qu’elle a pensé. 37
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- 376 TA B L E
- XVI. RÉC. Nommer à une personne deux nombres qu’elle a pensés. 38
- XVJJ. Réc. Nommer à une personne le nombre qu’elle a pensé, sans lui faire aucune ques-lion. 89
- XVIII. RÉC- Peux dés étant jetés sur une table, en deviner les points, saus les voir. 42 XIX. Rie. Trois dés ayant été jetés sur une table, et étant rangés par ordre, deviner les. points de chacun d’eux. 43
- XX- RÉc. Le jeu de l’anneau. Une personne inconnue entre plusieurs ayant caché une bague, découvrir la main, le doigt et la jointure où elle l’a placée. 45
- Des Anagrammes. 47
- XXL RÉc. Anagramme du mot Uranie. 48
- XXII. RÉc. Vingt-quatre mots transcrits sur des cartes ayaut été donnés à une personne , découvrir celui d’entr’eux qu elle a choisi. 5 r XXIII. RÉc. Dix lettres transcrites de côté et d’autre sur cinq tablettes, qui peuvent exprimer quantité de mots différens, ayant été secrètement renfermées en une boit e,découvric celui de ces mots qu’on a volontairement formé:
- 56
- XXIV. RÉc. Les dix Chiffres, 5g
- Des Progressions arithmétiques. 6i
- XXV. RÉcR.Un Brocanteur a douze tableaux à vendre; il les offre à condition qu’on lui
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- DES MATIÈRES. 377
- payera le premier 24 liv., le second 48 liv., le troisième 72 liv., et ainsi des autres, en augmentant toujours de 24 livres; on demande combien doivent coûter les tableaux. 64
- XXVI. RÉC. Une personne a dépensé 1000 liv. en huit mois, et chaque mois sa dépense a augmenté également : connoissant que le premier mois sa dépense a été de 20 livres, elle veut savoir combien elle a dépensé chaque mois. 65
- XXVII.RÉC. Un Aubergiste a vendu 100 pintes de vin en huit jours de temps, et chaque jour il a vendu trois pintes de plus que le précédent ; on veut savoir combien il a vendu chaque jour. 66
- Des Progressions géométriques. 67
- XVIII. Récr. Disposer en trois rangs les neuf termes d’une progression géométrique, de manière que le produit de la multipliea-, tion des points qui seront dans chaque rang, soit par-tout le même et égal au cube du terme moyen. 68
- Des Quarrés- magiques-arithmétiques.69 XXIX. Récr. Les nombres 1 jusqu’à 25 étant transcrits séparément sur des cartes, les distribuer à cinq personnes, après les avoir mêlées "et offert le choix de les donner par deux ou par trois, de sorte cependant qu’il se trouve que la somme des nombres portés sur les cinq
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- TABLE
- cartes qui ont été distribuées à chacune d’elles , soit semblable. 73
- XXX. Récr. Les nombres i Ù27étant transcrite,
- sur des cartes , les mêler, et en distribuer une partie à trois personnes, de façon que chacune d’elles additionnant les nombres qui lui ont été donnés, leur produit se trouve égal ; recommencer une seconde et une troisième fois cette même opération après avoir remêlé les caries à chaque fois. 75,
- XXXI. Récr. Les nombres i jusqu’à 29 ayant été mêlés, en former trois rangées , parmi lesquelles une personne choisira librement trois nombres, et lui en nommer la somme. 178
- Combinaisons.
- XXXII. Récr. Mémoire artificielle. 82
- XXXIII. Récr. Faire paroître à une personne enfermée dans une chambre, ce que quelqu’un désirera. 84
- XXXIV. Réc. Ayant trois vases, un de huit pintes rempli de liqueur, et deux autres, l’un de trois, l’autre de cinq pintes, partager les huit pintes en deux parties égales. 86
- XXXV. Réc. Faire parcourir au Cavalier toutes les cases de l’échiquier d’un Jeu d’échecs. 87
- Diverses fins de parties d’échecs, extraordinaires. XXXVI.Réc.Premièrepartie. Position des pièces sur l’Echiquier. 89
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- DES MATIÈRES. 379
- XXXVII. Réc. Seconde Partie. Position des pièces.sur l’Echiquier. 91
- XXXVIII. Réc. Troisième Partie. Position des pièces sur l’Echiquier. 9 3
- XXXIX. Réc. Quatrième Partie. Position des pièces sur l’Echiquier. 94
- XL. RÉC. Cinquième Partie. Position des pièces sur l’Echiquier. 96
- XLI. RÉC. Sixième Partie. Position des pièces sur l’Echiquier. 97
- Du Triangle arithmétique. gg
- XLII.Réc. Trouver de quelle grandeurseroit une surface qui contiendrait toutes les permutations des vingt-quatre lettres de l’alphabet, en supposant qu’elles fussent désignées par le plus petit caractère qu’on puisse employer. 106
- Construction des Tables de permutation ou de changement d’ordre, servant à la préparation de plusieurs Récréations contenues dans cet Ouvrage. in
- Manière de mêler les cartes, pour parvenir à construire les Tables. ibid.
- XLIII. Réc. Coup manqué. Les vingt-quatre lettres de l’alphabet étant, transcrites sur des cartes sans aucun ordre , les rnler , en annonçant qu’elles vont se trouver par ordre alphabétique ; et ayant manqué cette Récréation, mêler de nouveau ces mêmes cartes, et les faire paraître dans l’ordre proposé. 116
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- 38o TABLE
- XL1V. Réc. Les cartes d’un jeu de piquet ayant été mêlées, partager le jeu en deux parties , nommer le nombre des points qui doit se trouver dans chacune d’elles. 120
- XL Y. Réc. Un jeu de cartes ayant été mêlé. faire indiquer par une aiguille posée sur un cadran , quelle est la carte de ce même jeu qu’une personne a touchée du bout du doigt 124
- XLVI. RÉC. Coup de piquet incompréhensible, où l’on fait repique dans la couleur qu’une personne a librement choisie, après néanmoins avoir transcrit à l’avance sur un papier cacheté quelle est la couleur pour laquelle elle doit se déterminer. îsg
- Manière de transcrire à l’avance sur un papier renfermé dans un billet cacheté, la couleur dans laquelle l’adversaire doit demander d'être repique. 135
- Différentes manières de composer les encres sympathiques qui servent à cette Récréation.
- 137-109
- XLVII. RÉc. Coup de piquet où l’on fait repique
- avec cartes blanches. 140
- XL VIII. Réc. Coup de piquet où l’on fait repiq ue après avoir laissé le choix de donner les cartes par deux ou par trois. 144
- Remarque au sujet des coups de piquet. 147 XLIX. Réc. Les cartes changeantes. 148
- !.. RÉc. Les nombres incompréhensibles. i52
- LI. RÉC. Les Aveux réciproques. |5&
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- DES MATIÈRES.’ 33i
- LÏI. Réc. Un jeu de piquet ayant été mêlé à plusieurs reprises ,en séparer par la coupe toutes les couleurs. iGr
- LIII. Réc. Les dix quatrièmes majeures. 16G
- Récréations sur l’adresse des ai ai ns.
- Des Pièces <£ amusement qui composent la. gibecière.
- Remarque sur le jeu des gobelets. 170
- Nouveaux amusemens suc le jeu des gobelets. 17 r
- Manièi'e d’escamoter la muscade. 173
- Première Récréation. Mettre une muscade sous chaque gobelet, et les retirer. 177
- II. Réc. Paire passer une muscade au travers de chacun des gobelets, et la tirer de meme. 180
- III. Réc. Retirer une muscade au travers de deux
- et trois gobelets. 18 r
- IV. Réc. Paire passer une muscade de gobelets
- en gobelets. 182
- V. Réc. Les gobelets étant couverts , faire passer une muscade de l’un dans l’autre sans les lever. '
- i83
- VI. RÉc. Faire passer une muscade au travers de
- la table et de deux gobelets. 184
- VII. Réc. Une musca.de ayant été' mise sous un
- gobelet, l’en retirer et la faire passer entre les deux autres. i85
- VIII. Réc. Faire changer une muscade. 186
- IX. Réc. Faire passer sous un gobelet les deux
- muscades mises sous les autres. 187
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- 38a TABLE
- X. Réc. Deux muscades ayant e’te' mises sous
- un même gobelet, les faire passer spus les deux autres. 188
- XI. Réc. Faire passer trois muscades sous un
- même gobelet. 189
- XII. RÉc. Faire passer deux muscades d’un .go-
- beletdans un autre, au choix d’une personne, sans toucher aucun des gobelets. x 90
- XIII. RÉc. Faire passer sous un même gobelet
- les muscades mises sous les autres. ig,t
- XIV. Réc. Multiplication,des muscades. x$3
- XV. Réc. F aire passer une muscade sous chacun
- des trois gobelets. *94
- XVI. Réc. Retirer deux muscadesautfavers d’un
- même gobelet. xgo
- XVII. RÉc. Faire passer une même muscade successivement au travers de trois, gobelets. 196
- XVIII. Réc. Faicepassersousungobeletlesmus-cades mises sous les deux autres, sans lever le dernier. I97
- XIX. RÉc. Faire passer se'pare'ment les trois muscades au travers de chaque gobelet. 199
- XX. RÉc. Les muscades ayant été remises dans la gibecière, les faire retourner sous les gobe-
- / lets. 200
- XXI. RÉc. Faire passer les muscades au travers
- de deux gobelets. 7 b.
- XXII. RÉc. Retirer trois muscades au travers de
- deux gobelets. " 203
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- DES MATIÈRES. 3^3 XXIII. Réc. Faire passer d’un même coup trois muscades à travers un gobelet. 203
- XXIV. Réc. Faire passer trois muscades d’un
- gobelet dans un autre. 2o3
- XXV. Réc. Faire changer la couleur des muscades. 205
- XXVI. Réc. Faire changer les muscades de grosseur. 30 6
- XXVII. Réc. Faire passer les boules d’un gobelet dans l’autre. 207
- udmusemens qui ont rapport à la Gibecière.
- Première Récréation. Faire trouver une carte dans un œuf. 208
- II. Réc. La carte dans une Bague. 209
- III. RÉC. Faire paroître dans une lunette plusieurs cartes qui ont été tirées d’un jeu. 210
- IV. Réc. Une personne ayant tiréune carte dans un jeu dont on a fait ensuite six tas, lui faire indiquer par le point d’un dé jeté sur la table , quel est le tas où elle doit se trouver. 212
- V. RÉC. Trouver à la pointe de l’épée, et les yeux bandés, une carte qui a été tirée d’un jeu. 2i3
- VI. Réc. La carte changeant sous les doigts. 214
- VII. Réc. L’Éntonnoir. 2i5
- VIII. Réc. Les petits Piliers. 217
- IX. RÉc. Les Boîtes au millet. 218
- X. Réc. La pièce de monnoie. 220
- XI. RÉc. Boîtes magiques. 222
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- 384
- TABLÉ
- RÉCRÉATIONS
- Qui se font avec des cartes en employant l'adresse des mains.
- Instruction préliminaire pour parvenir à les exé-cuteravec subtilité; en quoi consiste principalement l’agrément qu’elles peuvent procurer.
- 224
- Première Récréation. Nommer quelle est la carte qu’une personne a tirée d’iin jeu. 227
- II. RÉC. Trouver clans le jeu, et travers un
- mouchoir, une carte quelconque qu’une personne a tirée d’un jeu. ibid.
- III. Rsc. Trouver dans un jeu mis dans là poche
- plusieurs cartes que différentes personnes ont librement choisies. 228
- IY. RÉc. La Carte changeante. 229
- V. RÉc. Faire tirer des cartes à plusieurs personnes , qui les mettront elles-mêmes dans le jeu, et retrouver les cartes quelles auront tirées. 231
- VI. RÉc. Changer l’as de pique en trois de cœur
- et en as dé cœur. j 282
- VII. RÉc. Faire changer le trois de pique en as
- de pique et en as de cœur 233
- •VIII. RÉc. Les quinze mille livres. 234
- IX. RÉc. Deviner plu sieurs cartes que deux personnes ont prises dans un jeu. • 236
- X. Réc. Après avoir fait trois tas d’un jeu dans lequel on a fait tirer une carte, la faire
- trouver
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- 385
- DES MATIÈRES, trouver alors dans celui d’entr’eux qu’on voudra choisir. 207
- XI. RÉc. La carte pense'e au nombre. 2.38
- XII. RÉc. Les cartes changeantes sous les mains.
- z39
- XIII. RÉ<?, Deviner les points des cartes de-dessous
- trois tas que l’on a fait faire. 240
- XIV. RÉc. Les vingt cartes. 24 s
- XV. RÉc. Les quatre rois invisibles. 243
- XVI. RÉc. Faire changer une carte tirée d’un jeu
- en divers objets, et lafairerevenir en sa première forme. 2 48
- XVII. Réc. Partie de Wicht où l’on gagne forcé-
- ment. .... 245
- XVIH. Réc. Nommer toutes les cartes d’un jeu.
- 247
- XIX. Réc. Nommer toutes les cartes qu’on a fait tirer au hasard dans un jeu. 249
- XX RÉc. La carte reconnue à l’odeur. 25o
- XXI. RÉc. Un jeu de cartes étant partagé en deux parties, connoître si le nombre des caites de chacune d’elles est pair ou impair. 25 r
- • XXII. Réc. Nommer le nombre des points connus dans plusieurs cartes qu’une personne a
- choisies. ibîd.
- XXIII. RÉc. De quatre cartes qu’on a fait prendre au hasard dans le jeu, en laisser penser une, et la deviner. 25s
- XXIV. RÉc. La carte reconnue aù tact. 253
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- 38# TABIÏ
- XXV. Rie. Une personne ayant choisi libres
- ment une carte dans un jeu, faire qu’elle se trouve à son gré placée dessus ou dessous le jeu. 2S4
- XXVI. Rie. La carte dans la poche. ibid.
- XXVII. Rie. Faire qu’une personne choisisse
- dans un jeu une carte semblable à celle qui a été tirée d’un autre jeu. 255
- XXVIII. Réc. L’Hôtesse et les trois Buveurs.
- ibid.
- XXIX. Réc. Les quatre as invisibles. 256
- XXX Réc. Une personne ayant secrètement pris upe carte, la faire trouver dans le jeu au nombre qu’elle aura demandé. 257
- DIVERSES RÉCRÉATIONS.
- L’Écriture brûlée. 264
- Faire qu’une personne ne puisse changer de place un verre rempli d’eau, sans le renverser en son entier. 2 67
- Suspendre une bague aux cendres d’un fil. 26S Construire deux petites figures, dont l’une souf-, fie la chandelle, et l’autre la rallume aussitôt:
- 269
- Rallumer une chandelle avec la pointe d’un couteau. 279
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- DES MATIÈRES. 387
- PRINCIPES GÉNÉRAUX
- DS Mécanique.
- Des Machines simples. 271
- Première Récréation. Le Cygne ingénieux.
- 28a
- II. Réc. Les trois nombres magiques. 289
- ÏII. Réc. Une petite figure étant posée sur un miroir placé verticalement, et autour duquel est tracé un cadran, lui faire indiquer l’heure qu’une personne aura désignée. 292
- IV. Réc. Faire indiquer par une petite figure placée sur une glace, le nombre qui a été tiré au hasard dans un sac. 2g5
- .V. RÉC. Une personne ayant choisi librement une carte, tirer d’un sac deux olives, dont l’une indique le nom de cette carte, et l’autre sa couleur. 296
- VI. Réc. Le petit Bacchus. 298
- VII. RÉC. Vase magique. 3oo-
- VIII. RÉC. Pendule magnétique. 3oa
- IX. Réc. Transcrire sur un papier cacheté le
- point qu’une personne doit amener avec deux dés. 3o6
- X. RÉC. Les quatre Bijoux. Indiquer parmi plusieurs objets présentés à UDe personne, quel est celui quelle se déterminera de choisir. 3n
- XI. RÊC. Les deux porte-feuilles magiques. Deux cartes librement choisies ayant été renfermées
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- 338 TABLE
- dans (leux endroits séparés, les faire passer
- réciproquement de l’un dans l’autre. 3i3 Autre Réc. Une carie ayant élé renfermée dans le porte-feuille, la faire retourner dans lé
- jeu. 3i6
- Autre Rie. Faire paroîfre une réponse au bas d’une question choisie. 317
- XII. Réc. Le Maître et les valets. 3i8
- XIII. RÉC. Le petit Culbuteur. 32 r
- XIV. Réc. La Cabrioleuse animée. 324
- DE L’ÉCRITURE OCCULTE, fet des diverses manières $ écrire en chiffres.
- Première Récréât. Ecrire une lettre dont les caractères invisibles ne puissent paroître qu’étant humectés d’eau ou de quelque autre liqueur. 829
- Plusieurs questions étant transcrites sur des cartes, faire trouver leurs réponses au bas de celle d’entr’elles qu’une personne aura choisie à son gré. 33o
- IL Réc. Caractères qu’on ne peut apercevoir qu’en les trempant dans l’eau. 333
- Autre Réc. Caractères qui paroissent étant trempés dans l’eau. 484
- III. Réc. Caractères qui paroissent étant exposés au feu. 335
- V. Réc. Caractères qui paroissent étant exposés là l’air. 336
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- DES MATIÈRES. 38g
- V. RÉc. L’Écriture dans la poche. 337
- VI. Réc. Caractères qui paroisseni en y répandant
- quelque poudre. 338
- VII. RÉc. Faire voir le simulacre d’un corps
- détruit. 33g
- VIII. RÉc. Papier propre pour écrire des caractères invisibles. 342
- IX. RÉc. Application du papier ci-dessus pour . tracer facilement toutes sortes de dessins. 343
- X. RÉc. Tracer des caractères qui paroissent et
- disparoissent à volonté. 344
- Encres sympathiques de diverses couleurs, ibid.
- XI. RÉc. Tableau représentant l’hiver, lequel change et représente le printemps. 347
- XII. RÉc. Vases magiques. 349
- XIII. RÉc. Rose changeante; 355
- XIV. Réc. Portrait magique. ibid.
- XV. Réc. Tableau dont les objets changent lorsqu’on les regarde à travers le jour. 3 57
- Différentes manières d’écrire en chiffres. 358
- XVI. RÉc. Cadran mystérieux, ou le Secrétaire
- discret. ibid,
- XVII. RÉc. Manières d’écrire en chiffres avec le
- châssis. 363
- XVIII. RÉc. Musique parlante, ou Ecriture en chiffres, qui paroît être une pièce de musique.
- 364
- XIX. RÉc. Singulière manière d’écrire en chiffres. 367
- Fin de. la Table du troisième Volume,
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- PRIX
- DES PIÈCES DE RÉCRÉATIONS
- CONTENUES DANS CET OUVRAGE,
- Qui se trouvent chez M. Gtjyot , Auteur dudit Ouvrage, rue Française, près celle Mauconseil.
- PREMIER VOLUME.
- Lunette Magnétique 7 !•
- Première Récréation. Boîte aux nombres. 6
- II. Réc. Le Peintre habile. io
- III. Réc. Boîte au chiffres à double boîte. 9
- IV. Réc. Le petit Arithméticien. 9
- V. Réc. Boîte aux fleurs. 5
- VII. Réc. L’Écu dans une tabatière. 8
- Vin. Ptéc. Cadran magnétique horizontal. 6
- IX. Réc. La Mouche savante. 10
- X. Réc. Cadran de communication. 21
- XI. Réc. Anagramme magique. 12
- XII. Réc. Oracle merveilleux. 14 '
- XIII. Réc. La découverte inconcevable. 16
- XIV. Réc. Les quatre nombres magiques. 6
- XV. Réc. Les huit nombres magiques. 7
- XVI. Réc. Boîte aux énigmes. 7
- XVII. Réc. Cadran magnétique vertical 1 a
- XVIII. Réc. Le Puits enchanté. 15
- XIX. Réc. La Tête enchantée. 24
- XX. Réc. Boîte aux cartes. 6
- XXI. Réc. Le Palais de l'Amour. 40
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- XXIT Eec. Pendule sonnante. ioI.
- XXV. HÉc. La petite Figure en émail. 3
- La Table magnétique pour la Sirène avec tous les accessoires des Récréât. XXVI à XXXII. 72
- XXXII f. Réc. Les sept Cadrans magiques. 16 XXXVI. Réc. Les deux petites Figures. 6 XXXVII. Réc. La Danse magnétique. 3o
- XXXIX. Réc. Le petit Magicien. 18
- XL. Réc. La Boîte aux dés par réflexion. 3o XLI. Réc. Le Miroir magique. 20
- XLII. Réc. Le Cadran'magnétique. 24
- XLTII. Réc. La Pièce pour les dés. 8
- XL1V. Réc. La Palingénésie. 12
- XLV; Réc. La Lame ayant deux pôles semblables. 5
- Les Lames aimantées dans leurs boîtes avec leurs contacts, depuis 12 jusqu’à 18 1. selon la grandeur ; les faisceaux, 18 à 3G 1. seion le nombre des lames.
- Machine électrique avec Plateau de douze pouces , Tabouret , Excitateur et Ta-
- bleau magique. 5o
- La même avec plateau de i5 pouces. 60 La même avec plateau de 18 pouces. 80
- La même avec plateau de 21 pouces,
- montée sur une table. i5a
- La même avec plateau de 24 pouces. 240 IL Réc. Pluie lumineuse. 6,
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- © e R à c R i, A T i o k si 3g3
- IV. Réc. Danse électrique et Pantins. 8 1.
- V. Réc. Carillon électrique. 6
- VI. R éc. Course électrique de chevaux.' i o
- VIII. Réc, J et d’eau lumineux. 15s ;
- X. Réc. Tableau étincelant simple. 3
- Avec étoiles et fleurs de lys. 4
- Avec mots et lettres. 6
- XI. Réc. Les trois mots étincelans. 18
- XII. Réc. Aigrettes lumineuses. _ 3
- XIII. Réc. Cerf-volant électrique de 3 piedsavec
- son petit appareil, et corde filée avecmétafyS Dit de quatre pieds. 73
- Dit de cinq pieds. 96
- XIV. Réc. Planétaire électrique. 36
- Bouteille de Leyde. 110s.
- XIX. Réc. Arbrisseau électrique. 15
- XX. Réc. Roue électrique. 48
- XXI. Réc. Araignée électrique. 6
- XXV. Réc. Le Chasseur avec le But et le
- Pistolet de Volta. 5
- XXVIII. Réc. L’expér. des Conjurés, 4 4 6
- XXX. Réc.Roue tournante et les deux
- Bouteilles. 3o
- XXXI. Réc. La Torpille. 3
- XXXIV. Réc. La Presse pour fondre For. 41 os. XXXVIII. Réc. Le carreau de verre et
- son cadre. 4
- XL. Réc. Bouquet lumineux. 4
- XLI. Réc. Cascade électrique. 9
- XLII. Réc. Aurore boréale. 6
- XLIII. Réc. Éclairs électriques. 5
- XLV. Réc. La bouteille garnie de plu-
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-
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-
- DES Plie
- M Pï,5: -,
- sieurs zones. » 1
- XIVI. Réc. Bouteille lumineuse. S
- XLVII. Réc. Le Navire et le Nuage. 9
- XLVIIL Réc. La petite Maisonnette. 66 LIL Réc. Le Papillon électrique. 2
- Un. Réc. La Bouteille et la Lampe. 3 LIV. Réc. Les Portraits , 24 livres ; les chiffres, 1 liv- 4s. à 3 liv. a4
- LV. Réc. Canne électrique. 12
- LVJ. Réc. Électricité de poche. 410
- LVIII. Réc. Bouteille deLeyde portative. 2 1 LIX. Réc. La Raison incendiée. 9
- Ibid. Les Électrophores, 12 à 18 liv. selon leurs grandeurs-, 18
- LXI. Réc. Serpenteaux électriques, 4 à 61. selon la grandeur.
- SECOND VOLUME.
- scR la Géométrie et la Perspectif
- Les différens Polyèdres en carton. \
- Les* Solides réguliers. i
- Première Récréation. L’Instrument pour dessiner. j
- II. Réc. Le Tableau difforme. 2 à i
- III. Réc. L’instrument pour tracer une figure difforme sur un cône. il
- IV. Réc. La Pyramide magique.
- V. Réc. Les figures difformes y énoncées. I
- VI. Réc. Les figures difformes peintes sur la
- pyramide. 3.
- VII. Réc. La figure y énoncée. I
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-
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- d b Récréation s; 3q5 iVIII. Réc. Les vingt couleurs pour [peindre en transparent. 6 !•
- sur hk Catoptrique.
- Pretn. Réc. Galerie perpétuelle. i8à24
- II. Réc. Les 3 Miroirs magiques. 18 à 24 in. Réc. Les 4 Miroirs magiques. 36 à 48 L IV. Réc. Miroir magique. 12
- ,V. Réc. Portraits magiques, siiiyant la quantité des figures. 12 à 24
- VI. Réc. Tableau changeant. 9 à iS
- VII. Réc. Boîte aux chiffres. 18
- IX. Réc. Palais magique. 96
- X. Réc. Optique ordinaire. 36
- Les Estampes, selon la beauté, depuis
- IO s. jusqu’à 3 liv.
- XI. Réc. Optique en forme théâtrale. 12 Les Sujets 1 liv. 10 s. chaque.
- Xni. Réc. Lorgnette singulière. 8
- XIV. Réc. Le Miroir et tout l’appareil. 24 '
- XV. Réc. Lunette incompréhensible. 10
- XVII. Réc. L’appareil pour cette Récr. 3o XVIII. Réc. Le Miroir trompeur. 24
- XX. Réc. Pièces à balle. 72 à 144
- XXII. Réc. Cône magique. 9
- Les Cartons, i5s.
- XXIII. Réc. Autre construction de ce cône. 12 Les Cartons, 11. 10 s.
- L’Instrument pour tracer les figures. 6
- XXIV. Réc. Le Miroir pyramidal. xo
- Les Cartons, i5s.
- XXV. Réc. Le Miroir conique à 2 faces. 3 6
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-
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- 396 Prix dks Pièces Les Cartons, 12 liv. chaque.
- XXVI. Réc. Le Miroir à facettes monté sur son appareil. ^
- Les Cartons, 12 liv. chaque.
- XVII. Réc. Le Miroir cylindrique. 10 Chaque Carton, i5 s.
- XXXII. Réc. Le Miroir concave, selon la grandeur du foyer. 12 à x5
- XXXIII. Réc. L’Appareil pour la fleur qui renaît de ses cendres. 36
- SUR LA DlOPTRIQUE.
- XXXV. Réc. Chambre obscure portative. 48 Petite Chambre obscure. 12 à i5
- XXXVIII. Réc. Lanterne magique. 12 à i5 Les Verres, 12 à i5 s.
- XLIII. Réc. Le Tableau magique, selon la beauté. 48 à 96
- XLIV. Réc. Chambre obscure où les objets paroissent amplifiés. 36
- XI. Réc. Bougies phosphoriques , la douzaine , ïS s.
- Celles en artifice, 1 liv. 10 s.
- XV. Réc. Feux d’artifice par l’interposition de la lumière et de l’ombre, selon la grandeur et le nombre des sujets, depuis 72 liv. jusqu’à 3oo liv.
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- Récréât
- s97
- Les Machines pneumatiques, selon la grandeur. 120 à 160 I.
- XVIII. Réc. Fontaine de compression. 18
- XIX. Réc. Fontaine de héron. 12 à 15
- XX. Réc. Eolipile , et son appareil. 12 à 18
- XXH. Réc. Fusil à vent. 120
- XXV. Réc. La pièce pour imiter la pluie et
- la grêle. i5
- XXXIII, Réc. Puits magique. 3o
- sur l’Air inflammable.
- Appareil pour faire l’Air. 36 I;
- Petit Appareil. 14
- XXXIV. Réc. Pistolet de Volta, 1 10 s: XXXV.Réc. Lampe philosophique. 18 à 36 L XXXV.II. Réc. Soit# imitant l’artifice. 10 XXXVIII. Réc. Le Chasseur tirant au blanc avec explosion. 3
- Aérostats en papier, selon la grandeur, depuis 4 jusqu’à 12 liv.
- Aréostats en peau de baudruche, selon la grandeur,depuis 6 liv. jusqu’à 24 liv.
- Prem. Réc. Horloge à eau.
- VII. Réc. Fontaine intermittente.
- VIII. Réc. L’Appareil pour la pluie.
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- S98 Paix ne* Pièçss
- troisième volume
- sur les Nombres.
- I. Réc. Le petit Sac. J 10 *•
- VII. Réc. Les Nombres magiques. 5 XIII. Réc. L’Etoile magique.
- XXIII. et XXIV. Réc. La Boîte et les Tablettes. 6
- XLIII. Réc. et suiv. Chaque jeu dans son
- XLIX. Réc. Les Cartes changeantes. i xù
- L’écriture brûlée. x io
- Mécanique.
- Prem. Récréation. Le Cygne ingénieux. 36 I.
- II. Réc. Les trois Nombres magiques. q
- III. P éc. La petite Figure , le Cadran et
- la Mécanique. 36
- VI. Réc. Le petit Bacchus. 18
- VU. Réc.Le Vase magique. i5
- VIIL Réc. La pendule magnétique. 36à 6o
- IX. Réc.La Pièce pour les dés. zi
- X. Réc. Les quatre Bijoux. 4 103.
- XI. Réc. Les Portes-feuilles magiques. 3
- XII. Réc. Le Maîtx'e et lesValéfs. 5
- : Le petit Culbuteur. 6
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- RiSc* i
- 399
- sur l’Écriture occulte.
- XIV. Réc. Cadran mystérieux S 1.
- XVII. Réc. Autre Cadran pour écrire en musique. 4
- Le personnes qui désireront avoir quelqu’un des Amusemens compris dans ces Tas. blés, sont invitées de s'adresser directement à F Auteur de cet Ouvrage,
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