Congrès international de météorologie
-
-
- CONGRÈS INTERNATIONAL
- DE
- MÉTÉOROLOGIE.
- p.n.n. - vue 1/277
-
-
-
- Paris. — Imprimerie GAUTHIER-V1LLAKS, quai des Grands-Auguslins, bb.
- p.n.n. - vue 2/277
-
-
-
- PZaitfu
- CONGRES INTERNATIONAL
- météorologie.
- PARIS, 1900.
- PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES
- ET
- MÉMOIRES,
- PUBLIÉS
- Par M. Alfred ANGOT,
- SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU CONGRÈS
- DU CONS
- PARIS,
- G AU TIIIE R -VILL ARS, IM PR IME O R- LIER AIR E
- 1)U BUREAU CENTRAL MÉTÉOROLOGIQUE,
- Quai des Grands-Auffustins, 55.
- 1901
- Page de titre n.n. - vue 3/277
-
-
-
- p.n.n. - vue 4/277
-
-
-
- CONGRÈS INTERNATIONAL
- 1)K
- MÉTÉOROLOGIE.
- PARIS, 10-IR SEPTEMBRE 1000.
- COMITE D’ORGANISATION.
- Par arreté de M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie, en date du i3 juin 1899, le Comité d’organisation, chargé de préparer le Congrès international de Météorologie à Paris, en 1900, a été composé de :
- MM.
- ANGOT, Météorologiste titulaire au Bureau central météorologique, Professeur à l’Institut national agronomique.
- BECQUEREL, Membre de l’Institut, professeur au Muséum d'IIistoire naturelle.
- BONAPARTE (Prince Roland), Président de la Société de Géographie. BOUQUET DE LA GRYE, Membre de l’Institut et du Bureau des Longitudes. CAILLETET, Membre de l’Institut.
- FRON, Météorologiste titulaire au Bureau central météorologique,
- JANSSEN, Membre do l’Institut et du Bureau des Longitudes, Directeur de l’Observatoire d’Astronomie physique de Moudon.
- JAUBERT, Chef du Service météorologique de l’Observatoire municipal de Montsouris et do la Tour Saint-Jacques.
- MASCART, Membre de l’Institut, Directeur du Bureau central météorologique, Professeur au Collège de France.
- MOUREAUX, Chef du Service magnétique à l’Observatoire du Parc Saint-Maur.
- POINCARÉ (A ), Inspecteur général des Ponts et Chaussées, en retraite. RENOU, Di recteur de l’Observatoire du Parc Saint-Maur.
- TEISSERENC DE BORT, Directeur de l’Observatoire de Trappes, Secrétaire général de la Société météorologique de France.
- VALLOT, Fondateur-Directeur do l’Observatoire du mont Blanc.
- VIOLLE, Membre de l’Institut, Professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers.
- p.1 - vue 5/277
-
-
-
- Ce Comité a constitué son Bureau de la manière suivante :
- Président
- Yice-P résidents......
- Secrétaire général.... Secrétaire des Séances Trésorier.............
- MM.
- MASCART.
- ( Prince ROLAND BONAPARTE. ( RENOU.
- ANGOT.
- JAUBERT.
- MOUREAUX.
- P II CM 1 KH K CI HCC LA III K.
- Mons liant,
- Paris, janvier 1900.
- Un Congrès international de Météorologie aura lieu à Paris, du 10 au i(j septembre 1900. Nous espérons que vous voudrez bien lui donner votre adhésion et votre concours.
- Le Comité météorologique international, réuni l’an dernier à Saint-Pétersbourg, a décidé que l’on convoquerait, en môme temps que le Congrès, les différentes Commissions instituées par la Conférence de Paris en 1896.
- Ces Commissions sont les suivantes :
- Magnétisme terrestre et électricité atmosphérique. — President : M. RucKElt.
- Aéronautique. — Président : M. IIergesell.
- Etude des nuages. — Président : M. IIildebrandsson.
- Radiation et insolation. — Président : M. Violle.
- La première Commission a eu l’an dernier, à Bristol, une réunion importante, dont les comptes rendus et les résolutions ont été publiés dans les Rapports de l’Association Britannique.
- D’autre part, un grand nombre d’ascensions, tant en ballons montés qu’avec des ballons-sondes, ont été faites dans divers pays, pour une étude systématique des régions élevées de l'atmosphère.
- Enfin, la publication et la discussion des observations internationales des nuages, faites en 1896-1897, sera probablement terminée en 1900 dans la plupart des pays participants.
- A ces divers points de vue, nous pouvons donc compter déjà sur des communications du plus haut intérêt.
- Les questions que le Congrès pourra être appelé à traiter no sont pas restreintes d’ailleurs à la Météorologie proprement dite ; elles comprendront, en général, tout ce qui intéresse la Physique du globe.
- 11 nous a paru qu’il était prématuré de préparer dès maintenant un programme détaillé de ces différentes questions et qu’il suffisait d’en indiquer le caractère général, à titre provisoire.
- p.2 - vue 6/277
-
-
-
- Pour faciliter la rédaction du programme définitif, nous vous serions reconnaissants de nous adresser le plus tôt possible et, en tout cas, avant le i5 mai 1900, votre adhésion avec l’indication des questions que vous auriez l’intention de traiter.
- Les séances du Congrès et des Comités auront lieu à l'hôtel de la Société d’Encouragement, rue de Rennes, n° 4 4> où s’était déjà réunie la Conférence internationale de 1896.
- Le prix de la cotisation est fixé à 20 francs. Le versement de cotte somme donnera droit à la carte d’admission et au volume qui contiendra les procès-verbaux des séances, ainsi que les Mémoires présentés au Congrès. Nous espérons que cette publication constituera un ensemble très intéressant pointons les météorologistes.
- Les adhésions et les communications relatives à l'organisation ou au programme du Congrès devront être adressées à M. Angot, secrétaire général, avenue de l’Alma, n° 12, à Paris.
- Les cotisations pourront être envoyées par mandats-poste, à M. Moureaux, trésorier, rue de l’Université, n° 176, à Paris.
- Le Président de la Commission d’organisation,
- Le Secrétaire générât,
- A. AXdOT.
- K. MASCART.
- PROGRAMME PROVISOIRE.
- Météorologie.
- Instruments et méthodes d’observation.
- Publication des observations.
- Climatologie. — Variations diurnes et annuelles à la surface du globe. Température des lacs et des cours d’eau. — Crues des rivières. — Mouvement des glaciers.
- Étude des régions élevées de l’atmosphère. — Formes cl marche des nuages. — Aérostats.
- Cerfs-volants.
- Observatoires de montagnes.
- Radiation solaire.
- Mouvements généraux de l’atmosphère.
- Prévision du temps. — Échange des télégrammes internationaux.
- p.3 - vue 7/277
-
-
-
- — A -
- Océanographie.
- Température de la mer à di lié rentes profondeurs. Courants généraux ou périodiques.
- Observations des marées.
- Mouvements du sol.
- Instruments d’observation ou d’enregistrement.
- Tremblements de terre ou oscillations; leurs rapports possibles avec la Météorologie.
- Magnétisme terrestre et Électricité atmosphérique.
- Méthodes d’observation.
- Mode de discussion des résultats.
- Variations périodiques.
- Constitution magnétique du globe.
- Recherche dos causes du magnétisme terrestre.
- Influence des courants industriels sur les observations magnétiques.
- SECONDE CIRCULAIRE.
- Monsieur,
- Paris, juillet 1900.
- Nous avons eu l’honneur do vous informer, en janvier dernier, qu’un Congrès international de Météorologie se tiendrait à Paris, du 10 au 16 septembre 1900, à l’Hôtel de la Société d’Encouragement, rue de Rennes, nü /j.j. Nous pouvons compléter aujourd’hui les renseignements sommaires que contenait notre première circulaire.
- La première séance, fixée au lundi 10 septembre, à 2h, aura pour objet l’organisation du Congrès, la nomination du Bureau et la fixation de l’heure et de l’ordre du jour des séances ultérieures.
- Pour faciliter l’organisation matérielle du Congrès, nous serions très reconnaissants aux personnes qui ne nous ont pas encore envoyé leur adhésion, de le faire aussitôt que cola sera possible, en indiquant le titre dos Communications qu’elles se proposent de présenter. La correspondance relative au Congrès sera adressée à M. Angot, secrétaire général, avenue de l’Alma, n° 12, à Paris. Le prix de la cotisation (vingt francs) pourra être versé au moment de l’ouverture du Congrès ou envoyé dès maintenant à M. Moureaux, trésorier, rue de l’Université, n° 176, à Paris.
- Conformément à une décision gracieuse du Commissariat général de l’Exposition, les membres adhérents qui auront versé leur cotisation recevront une
- p.4 - vue 8/277
-
-
-
- carte personnelle qui leur donnera, en plus du droit d’assister aux séances, celui d’entrer gratuitement à l’Exposition pendant la durée du Congrès. Ces cartes personnelles no pourraient être remplacées en cas de perte ; il paraît donc préférable do ne pas les envoyer d’avance par la poste. On pourra les retirer, au siège même du Congrès, rue de Rennes, n° 44, pendant toute la durée des séances.
- Les délégués officiels des Gouvernements recevront la carte dont il vient d’être question sans avoir à payer de cotisation ; mais ils n’auront pas droit aux publications du Congrès.
- Un certain nombre de personnes nous ont exprimé la crainte d’éprouver quelque difficulté à se loger à Paris. Le moyen le plus simple, pour celles qui n’auraient pas encore pris leurs arrangements, est de s’adresser, dès maintenant, à M. Junot, directeur des Voyages pratiques, rue de Rome, n° 9, et rue de l’Isly, n° 6, à Paris, en spécifiant l’époque exacte do leur arrivée, la durée de leur séjour, le ou les quartiers qu’elles préfèrent et le prix qu’elles sont disposées à mettre à leur logement.
- L’agence des Voyages pratiques, qui a déjà offert ses offices à un grand nombre de Congrès, peut assurer des chambres meublées, à un ou deux lits, à partir de 5 fr. 5o par jour, service compris. L’hôtel Schenker, rue de l’Université, n° 191, auprès de l’Exposition, peut recevoir également des voyageurs, en septembre, à partir de 10 francs par personne et par jour; ce prix comprend la chambre, le service et le petit déjeuner du matin.
- Le Président de la Commission d’organisation,
- E. MASCART.
- Le Secrétaire général,
- A. ANGOT.
- p.5 - vue 9/277
-
-
-
- — 6
- LISTE DES
- ADHÉSIONS H.
- MM.
- ABBE (Professeur Cleveland), Délégué du Gouvernement des États-Unis d’Amérique.
- ‘ALEXANDER, Experimental Works, Bath (Angleterre).
- ‘ALGUE, S. J. (le R. P.), Délégué des États-Unis d’Amérique (Commission des îles Philippines ).
- ‘ANGOT, Délé gué du Ministère de l’Agriculture de France.
- ARCIMIS, Directeur du Bureau de Météorologie, à Madrid (Espagne).
- *ASSMANN (Professeur), Chef de service à l’Institut météorologique, à Berlin (Allemagne).
- ‘AUGUSTIN, Professeur à I’ Université de Prague (Autriche).
- ‘AUVERGNON, Météorologiste à l’Observatoire de Nice (Alpes-Maritimes).
- BAKHMANOW, Précepteur de l’Université, à Moscou (Russie).
- ‘BALLIF, Conseiller supérieur de Gouvernement, Délégué de la Bosnie-Herzégovine.
- BALLVÊ, Enseigne de vaisseau de la Marine argentine, à Gènes (Italie).
- BATGHEVAROFF, Professeur à l’École des Hautes-Études, à Sofia (Bulgarie).
- BAUER, Éditeur de Terrestrial Magnétisai, U.-S. Coast Survey, à Washington (États-Unis).
- ‘BEBBER (Professeur Van), Chef de service à la Deutsche Soewarle, à Hambourg (Allemagne), délégué de la Deutsche Scewarte.
- ‘BERGE (René), Ingénieur civil des Mines, à Paris.
- ‘BESSON, Sous-Chef du Service météorologique municipal, à Paris.
- BIESE, Directeur de l’Institut météorologique, à Ilelsingfors (Finlande).
- BIGELOW (Professeur), U.-S. Weather Bureau, à Washington (États-Unis).
- BILLWILLER, Délégué du Gouvernement fédéral suisse.
- BOFFITO (R. P.), Directeur de l’Observatoire de Moncalieri (Italie). .
- ‘BONAPARTE (Prince Roland), Président de la Société de Géographie, à Paris.
- (') Les noms des personnes qui ont assiste au Congrès sont précédés d’un astérisque (').
- p.6 - vue 10/277
-
-
-
- MM.
- ‘BORNSTEIN, Professeur à l’École supérieure (l’Agriculture, à Berlin (Allemagne).
- ‘BOUQUET DE LA GRYE, Membre de l'Institut et du Bureau des Longitudes, à Paris.
- *BRAEMER, Chimiste à Izieux, Loire.
- BROCARD, Chef do bataillon du Génie en retraite, à Bar-le-Duc (Meuse).
- BR00UN0F, Délégué du Gouvernement de la Russie.
- ‘BRUNHES (Bernard), Professeur à l’Université de Dijon.
- ‘CAPUS, Directeur de l’Agriculture, Délégué du Gouvernement de l’Indo-Chino française.
- ‘CARLHEIM-GYLLENSKŒLD, à Stockholm (Suède).
- ‘CASPARI, Délégué du Ministère de la Marine de France.
- CATTOLICA (Leonardi), Directeur de l’Institut royal hydrographique, à Gênes (Italie).
- ‘CHARDONNET (Comte de), à Paris.
- *CHASSELON, Constructeur d'instruments de précision, à Paris.
- CHAUMEIL, Inspecteur honoraire de l’Instruction publique, à Paris.
- CHAUVEAU, au Bureau central météorologique, à Paris.
- *CHAVES (Capitaine), Délégué du Gouvernement du Portugal et de la Société de Géographie de Lisbonne.
- *CHIST0NI, Professeur à l’Université de Modènc (Italie).
- ‘CIRERA, S. .!.( R. P.), Ancien chef du Service magnétique à l’Observatoire do Manille ( Philippines).
- ‘COLLANGETTES, S. J. (R. P.), Professeur à la Faculté do Médecine de Beyrouth (Syrie).
- COMMISSION MÉTÉOROLOGIQUE DE LA MEUSE, à Bar-le-Duc (Meuse).
- ‘CONSTANTIN ( R. Frère), Professeur à l’École secondaire, à Saint-Louis ( Sénégal).
- ‘CORNU (Alfred), Membre de l'Institut et du Bureau des Longitudes, à Paris.
- COURCY-WARD (de), Harvard University, à Cambridge (États-Unis).
- ‘DAUSSARGUES, Président de la Commission météorologique, à Montauban ( Tarn-et-Garonnc).
- ‘DAVIS (Gualterio), Délégué du Gouvernement de la République Argentine, à Cordoba.
- ‘DECHEVRENS, S. J. (R. P. Marc). Directeur do 'Observatoire Saint-Louis, à Saint-IIélier ( Jersey).
- ‘DEMTCHINSKY, Ingénieur à Saint-PéLorsbou: Russie).
- DINES, à Oxshott-Lcathcrhcad (Angleterre).
- p.7 - vue 11/277
-
-
-
- 8
- MM.
- *DONGIER, Chef du Laboratoire de Physique à la Faculté des Sciences, à Pa ris.
- *DURAND-GRÉVILLE, Publiciste, à la Charpenterie, près Angers (Maine-et-Loire ).
- *EJDELSTAM, Ingénieur civil, à Upsala (Suède).
- EGINITIS, Directeur do l’Observatoire, à Athènes (Grèce).
- *EGNELL (Axel), à Upsala (Suède).
- *EMDEN (Dr Robert), à l'École Polytechnique do Munich (Bavière).
- *ERNST, Ingénieur à l’Institut central météorologique, à Zurich (Suisse).
- FASSIG, Délégué du Ministère de l’Agriculture des États-Unis.
- *FINES (Dp), Directeur do l’Observatoire, à Perpignan (Pyrénées-Orientales).
- FRITSCHE (Dr H.), ancien Directeur de l'Observatoire de Pékin, à Saint-Pétersbourg ( Bussie ).
- FROC (P». P.), Directeur de l’Observatoire de Zi-Iva-Wei (Chine).
- *FR0N, Chef de Service au Bureau central météorologique, à Paris.
- GALITZ1NE ( Prince Boris). Membre de l’Académie Impériale des Sciences, à Saint-Pétersbourg (Russie).
- GANGOITI, Directeur de l’Observatoire du Collège de Belen, à la Havane (Cuba).
- *GARRIGOU-LAGRANGE, Secrétaire de la Commission météorologique, à Limoges (Haute-Vienne).
- * GAUMONT, Constructeur d’appareils photographiques, à Paris.
- *GINESTOUS, Chef du Service météorologique de la Régence, à Tunis (Tunisie).
- *G0RRIA Y ROYAN, Délé gué du Gouvernement espagnol.
- *GOUTEREAU, Météorologiste adjoint au Bureau central météorologique, à Paris.
- GRABLOWITZ, Directeur de l’Observatoire géodynamique de Casamicciola ( Italie).
- *GRUEY, Directeur de l’Observatoire do Besançon (Doubs).
- *GUÉRIN, Délégué du Gouvernement de Guatémala.
- *GUILLAUME, Secrétaire du Bureau central météorologique, à Paris.
- *GULLY, Vice-Président de la Commission météorologique de la Seine-Inférieure, à Rouen.
- *HEPITES, Délégué du Gouvernement de la Roumanie.
- *HERGESELL (Prof. H.), Professeur à l’Université de Strasbourg (Alsace).
- *HERVÉ, Directeur de la Revue de l’Aéronautique, à Paris.
- *HILDEBRANDSSON, (Prof. H.), Directeur de l’Observatoire de l’Université, à Upsala (Suède).
- p.8 - vue 12/277
-
-
-
- — 9 —
- MM.
- HOMSY, Directeur de l'Observatoire de la Marine, à Toulon (Var).
- HOUDAILLE, Professeur à l’École d’Agricullure, à Montpellier (Hérault).
- *HURION, Directeur de l’Observatoire du Puy-de-Dôme, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
- JACOBS, Président de la Société belge d’Astronomie, à Waesmunster (Belgique).
- *JAUBERT, Chef du Service météorologique municipal, à Paris.
- 'JOHNSON, Délégué du Ministère do l’Agriculture dos États-Unis d’Amérique.
- *KESSLITZ, Lieutenant do vaisseau, au Bureau hydrographique, Pola (Autriche.)
- KONKOLY (Nicolas-Thege de), Délégué du Gouvernement de la Hongrie.
- *K0VESSI, Inspecteur de viticulture et de vinification du royaume hongrois, à Budapest.
- *LABAT (D‘), à Paris.
- LAIGNEAU, Président delà Commission météorologique de l’Aube, à Troyes.
- LAIS (R. P.), Sous-Directeur de l’Observatoire du Vatican, à Rome (Italie).
- *LANCASTER, Directeur du Service météorologique belge, à Uccle (Belgique).
- *LE BIHAN, Aide-météorologiste à l’Observatoire de Nantes (Loire-Inférieure).
- LE CANNELLIER, Capitaine de frégate, à Toulon (Var).
- LECHALAS, Président de la Commission météorologique de la Seine-Inférieure, à Rouen.
- *LEMOINE (G.), Membre de l’Institut, Ingénieur des Ponts et Chaussées, professeur à l’Ecole Polytechnique, à Paris.
- LEREBOURS, à Noisy-le-Sec (Seine).
- *LEYST, Conseiller d’État, Professeur à l’Université de Moscou (Russie).
- MARCHAND, Directeur de l’Observatoire du Pic du Midi, à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées).
- MARRIOTT, Secrétaire de la Société royale météorologique, à Londres (Angleterre).
- MARVIN (Professeur), Délégué du Ministère de l’Agriculture des États-Unis.
- *MASCART, Membre de l’Institut, Professeur au Collège de Franco, Directeur du Bureau central météorologique, à Paris.
- *MATHIAS, Professeur à la Faculté des Sciences, à Toulouse (Haute-Garonne).
- *MAZE (Abbé), rédacteur au Cosmos, à Paris.
- *MAZELLE, Sous-Directeur de l’Observatoire, à Trieste (Autriche).
- MENDÉLÉEFF, Directeur de la Chambre centrale des Poids et Mesures, à Saint-Pétersbourg (Russie).
- MION, Délégué du Ministère de la Marine de France.
- p.9 - vue 13/277
-
-
-
- H) --
- MM.
- MŒDEBECK (Capitaine), à Strasbourg (Alsace).
- *M0HN (Prof. H.), Délégué du gouvernement do la Norvège.
- MOORE (Wiilis-L.), Délégué du Gouvernement des États-Unis d’Amérique.
- *M0UREAUX, Chef du Service magnétique à l’Observatoire du Parc Saint-Ma ur (Seine).
- *NAKAMURA, Délégué du Gouvernement du Japon.
- *NEDELKOVITCH, ancien Directeur de l’Observatoire, à Belgrade (Serbie).
- NEUMAYER, Directeur de la Deutsche Seewarte, à Hambourg (Allemagne).
- *NIESTEN, Chef du Service astronomique à l’Observatoire royal d’Ucclc (Belgique).
- OBSERVATOIRE DE MANILLE (Iles Philippines).
- *0NIMUS (Dr), à Bussang (Vosges).
- *PALAZZO (Dr Luigi ), Délégué du Gouvernement do l’Italie.
- *PAULSEN, Directeur do l’Institut météorologique, à Copenhague (Danemark ).
- *PELLIN, Constructeur d’instruments de précision, à Paris.
- PEREZ DEL PULGAR (R. P.), Directeur de l’Observatoire de Chamarlin, à Madrid ( Espagne ).
- *PERNTER (Prof. D1'), Directeur de l’Institut central météorologique, à Vienne (Autriche).
- *PERR0TET DES PINS, à Mérindol (Vaucluse).
- PICHE, ancien Président de la Commission météorologique, à Pau (Basses-Pyrénées).
- *PILTSCHIKOFF (Prof. N.), Professeur à l’Université d’Odessa (Russie).
- PITTEI (Professeur), Directeur de l’Observatoire du Musée, à Elorenco (Italie).
- *P0EY, Délégué des Etats-Unis d’Amérique (Commission de Cuba).
- POINCARÉ, Inspecteur général des Ponts et Chaussées en retraite, à Paris.
- S. A. le Prince DE MONACO.
- PUECH, Capitaine de vaisseau, délégué du Ministère de la Marine do France.
- *RAGL0T (Abbé), Directeur de la Station météorologique, à Langres (Haute-Marne).
- *RAMIREZ (Ignacio), Délégué du Gouvernement du Mexique.
- RENARD ( I deutonant-Colonel Ch.), Délégué du Ministère de la Guerre de France.
- '‘RENARD (Commandant Paul), attaché aux établissements d’aérostation militaire de Chalais-Mcudon (Seine-ct-Oise).
- *REN0U, Directeur de l’Observatoire du Parc (Sainl-Maur Seine >.
- p.10 - vue 14/277
-
-
-
- IL
- MM.
- ‘RICHARD, Constructeur d'instruments de précision, à Paris. ‘RIJCKEVORSEL (Van), à Rotterdam (Pays-Bas).
- RIGAUX, Président delà Commission météorologique, à Charleville (Ardennes). RIGGENBACH-BURCKHARDT, Professeur à l’Université, à Bâle (Suisse). ROLLAND DE RAVEL, Président de la Commission météorologique, à Gap ( Hautes-Alpes).
- *R0NA, Délégué du Gouvernement de la Hongrie.
- *R0TCH, Délégué du Gouvernement des États-Unis.
- ‘RUCHER (Professeur), F. R. S., à Londres (Angleterre).
- ‘RYKATCHEF (Général), Délégué du Gouvernement de la Russie. ‘SADERRA, S. J. (R. P.), Ancien Chef de service à l’Observatoire de Manille (îles Philippines).
- ‘SCHMIDT, Professeur au Gymnasium Ernestinum, à Gotha (Allemagne). SCHOKALSKY (Colonel de), Professeur à l’Université, à Saint-Pétersbourg (Russici.
- ‘SCHULTHEISS (Prof. D' j, Directeur du Bureau central météorologique, à Karlsruhe (Allemagne).
- SÉGUIN, Directeur de l’Usine à gaz, Le Mans (Sarthe).
- ‘SELLERIER (Carlos), Délégué du Gouvernement du Mexique.
- SEMMOLA (Prof.), Directeur de l’Observatoire de l’Université, Naples ( Italie).
- *SHAW, Secrétaire du Metcorological Office, à Londres (Angleterre). SIDGREAVES, S. J. (R. P.), Directeur de l’Observatoire de Stonyhurst (Angleterre).
- SIMART (Commandant), Délégué du Ministère do la Marine de France. ‘SNELLEN, Directeur de l’Institut central météorologique, de Bilt, près Utrecht (Pays-Bas).
- SOCIÉTÉ D’AGRICULTURE, DES SCIENCES ET BELLES-LETTRES, à
- Saint-Étienne (Loire).
- ‘SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE de Lisbonne (Portugal) (représentée par le capitaine A. CHAVES).
- ‘SORET, Professeur au Lycée, le Havre (Seine-Inférieure).
- ‘SPRUNG (Professeur), Chef de l’Observatoire météorologique, à Potsdam (Allemagne).
- SRESNEWSKY, Directeur do l’Observatoire do l’Université, à Iourief (R :ssie).
- ‘STANOÏÉVITCH, Délégué du Gouvernement do la Serbie.
- ‘STEINER, Assistant à l'Institut météorologique, à Budapest (Hongrie). ‘STUPART, Délé gué du Gouvernement du Canada.
- p.11 - vue 15/277
-
-
-
- — 12
- ÏMM.
- *TEISSERENC DE BORT, Directeur do l’Observatoire de Météorologie dynamique, à Trappes (Seine-et-Oise).
- THÉVENET, Directeur du Service météorologique, à Alger (Algérie).
- *TITZU, Chef de la Station météorologique, à Comandaresti (Roumanie).
- *VALLE (Felipe), Délégué du Gouvernement du Mexique.
- VALLOT, Fondateur-Directeur de l’Observatoire du mont Blanc, à Paris.
- VANDERVAEREN, Ingénieur agricole, i, rue Goffart, à Bruxelles (Belgique)-
- *VENT0SA, Astronome à l’Observatoire, à Madrid (Espagne).
- VEZIN, Professeur départemental d’Agriculture, à Blois (Loir-et-Cher).
- VICENTINI, Professeur à l’Université, à Padouc (Italie).
- VIGO D’ARZERE (Comte CITTADELLA), Président de la Société italienne de Météorologie, à Turin (Italie).
- *VI0LLE, Membre de l’Institut, à Paris.
- * VIVIER, Ingénieur des Ponts et Chaussées, à Villoneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne).
- *WALZ (Ferdinand-J. ), Délégué du Gouvernement des États-Unis d’Amérique.
- *WATZ0FF, Délégué du Gouvernement de la Bulgarie.
- *WOEIKOF, Professeur à l’Université, à Saint-Pétersbourg (Russie).
- *WRAGGE, Météorologiste du Gouvernement, à Brisbane, Queensland (Australie).
- *ZEGERS (L.), Professeur à l’Université de Santiago (Chili).
- DÉLÉGUÉS OFFICIELS DES GOUVERNEMENTS.
- BOSME-IIERZEGOVINE.
- BALLIF (Philippe), C onseillor supérieur de Gouvernement.
- BULGARIE.
- WATZOFF (Spas), Directeur de l’Institut central météorologique, à Sofia.
- CANADA.
- STUPART, Directeur du Service météorologique, à Toronto.
- ESPAGNE.
- GORRIA Y ROYAN, Directeur de l’École d’Agriculture de Barcelone.
- p.12 - vue 16/277
-
-
-
- ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE.
- Délégués du Gouvernement.
- MOORE (Professor Willis-L.), Chief U.-S. Woather Bureau.
- ABBE (Professor Cleveland), U.-S. Wealhcr Bureau.
- ROTCH (Lawrence-A.), Fondateur-Directeur do l’Observatoire de Blue Hill. WALZ (Ferdinand-J. ), en remplacement de M. W. L. MOORE, empêché.
- Délégués du Ministère de VAgriculture.
- MARVIN (Prof. Charles-F.).
- JOHNSON (Enoch-G).
- FASSIG (Oliver-L.).
- Commission spéciale de Cuba.
- POËY (Andrès), Ancien Directeur de l’Observatoire do La Havane.
- Commission des Philippines.
- ALGUE, S. J. (Fi. P.), Directeur de l’Observatoire de Manille.
- FRANCE.
- Ministère de l’Agriculture.
- ANGOT, Professeur à l’Institut national agronomique.
- Ministère de la Guerre.
- RENARD (Colonel), Directeur des Établissements aérostatiquos militaires de Chalais-Moudon.
- Ministère de la Marine.
- PUEGH, Capitaine de vaisseau, Membre de la Commission des machines et du grand outillage.
- CASPARI, Ingénieur hydrographe en chef de i,c classe.
- SIMART, Capitaine de frégate.
- MION, Ingénieur hydrographe en chef de classe.
- GUATEMALA.
- GUÉRIN (René), Directeur de l’Observatoire météorologique central de Guatémala.
- HONGRIE.
- KONKOLY (Nicolas-Thege de ), Député, Directeur de l’Institut météorologique, à Buda-Pest.
- RONÂ (Sigismond), Sous-Directeur de l’Institut météorologique, à Buda Pest.
- p.13 - vue 17/277
-
-
-
- — 14
- INDO-CHINE FRANÇAISE.
- CAPUS, Di recteur de l’Agriculture et du Commerce du Gouvernement général de l’Indo-Chine française, à Saigon.
- ITALIE.
- PALAZZO (Professeur L. ), Directeur par intérim du Bureau central météorologique, à Rome.
- JAPON.
- NAKAMURA (Kiyoo), Directeur du Service météorologique, à Tokio.
- MEXIQUE.
- RAMIREZ (Ignace), Ingénieur.
- SELLERIER (Carlos), Ingénieur.
- VALLE (Felipe), Directeur de l’Observatoire de Mexico.
- MONACO.
- ONIMUS (le D' ), à Monaco.
- NORVÈGE.
- MOHN, Professeur à l’Université de Christiania, Directeur de l’Institut central météorologique de Norvège.
- PORTUGAL.
- CHAVES (Capitaine), Directeur de la Station météorologique des Açores.
- RÉPUBLIQUE ARGENTINE.
- DAVIS (G.), Directeur du Service météorologique, à Cordoba.
- ROUMANIE.
- HEPITES, Di recteur de l’Institut central météorologique, à Bucarest.
- RUSSIE.
- RYKATCHEF (Général), Directeur de l’Observatoire physique centra Nicolas, à Saint-Pétersbourg.
- BR00UN0F, Professeur à l’Université de Saint-Pétersbourg.
- SERBIE.
- STANOÏÉVITCH, Directeur de l’Observatoire, à Belgrade.
- SUISSE.
- BILLWILLER, Directeur de l’Institut central météorologique, à Zurich.
- p.14 - vue 18/277
-
-
-
- ORDRE DES SEMEES ET VISITES.
- Lundi io septembre :
- A 2h, Séance d’ouverture.
- Mardi 11 septembre :
- A g1', Commission du Magnétisme terrestre et de l’Électricité atmosphérique ;
- À 911, Commission d’Aérostation scientifique ;
- A ih, Commission de Télégraphie météorologique;
- » Commission de la radiation solaire;
- A 3h, Séance générale.
- Mercredi 12 septembre :
- A g1'. Commission du Magnétisme terrestre;
- » Commission d’Aérostation scientifique;
- A ih, Commission des nuages;
- » Commission de Télégraphie météorologique;
- A 3h, Séance générale.
- Jeudi i3 septembre :
- A 9h, Séance générale ;
- Dans l’après-midi, visite à l’Observatoire du Parc Saint-Maur;
- Le soir, Banquet à la Tour Eiffel.
- Vendredi 1 \ septembre :
- A 91', Commission du Magnétisme terrestre ;
- A 101', Commission d’Aérostation scientifique;
- » Commission de Télégraphie météorologique.
- Dans l’après-midi, visite à l’Observatoire de Trappes;
- Le soir, visite à l’Observatoire de la Tour Saint-Jacques.
- Samedi i5 septembre :
- A g'1, Séance de clôture;
- Dans l’après-midi, visite au Bureau central météorologique et ù la Tour Eiffel.
- p.15 - vue 19/277
-
-
-
- p.16 - vue 20/277
-
-
-
- PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES
- I. - SÉANCES GÉNÉRALES.
- Séance d’ouverture. — Lundi 10 septembre.
- La séance est ouverte à 2'1, à l’Hôtel de la Société d’Encou-ragement, rue de Rennes, 44» sous la présidence de M. Mascart, président du Comité d’organisation, qui prononce l’allocution suivante :
- Messieurs,
- C’est avec un vif sentiment de reconnaissance que nous souhaitons ici la bienvenue à nos nombreux collègues de l’étranger qui ont bien voulu répondre à l’appel du Comité d’organisation du Congrès météorologique.
- S’il est utile et profitable que, dans toutes les branches de l’esprit humain, les hommes se réunissent pour échanger leurs idées et les résultats de leur expérience réciproque, pour accroître par les relations personnelles l’estime née de travaux communs, nulle part celte association d’efforts et la communauté des méthodes ne paraît plus nécessaire que dans les études de Météorologie.
- L’eau et le feu, c’est-à-dire la pluie et la température, sont les deux éléments qui définissent le caractère d’une contrée et régissent l’existence. Le temps qu’il fait et le temps qu’il fera ont été, à toutes les époques, une des préoccupations journalières de l’homme; l’art d’observer et do prédire le temps remonte ainsi à l’origine de tous les peuples.
- L’expérience accumulée pondant des siècles s’est traduite d’abord par un certain nombre do traditions qui servaient de guide aux générations successives. C’est seulement au siècle dernier que les méthodes d’observation ont pris un caractère scientifique; mais les recherches à ce point de vue ont gardé longtemps un caractère personnel et local, sans aucun lien entre elles, tandis que, par leur essence môme, elles exigent le concours de collaborateurs disséminés sur la plus grande étendue possible des pays civilisés.
- p.17 - vue 21/277
-
-
-
- 18 —
- Je n’ai pas besoin de rappeler ici les œuvres magistrales qui ont contribué à préciser les idées sur la distribution et la marche des éléments atmosphériques à la surface du globe. Depuis trente ans, les Congrès et Conférences météorologiques ont singulièrement contribué à ces progrès par le groupement des efforts épars, l’uniformisation des méthodes et des publications, l’inauguration de recherches nouvelles; sans avoir la prétention de connaître encore la clef dos phénomènes, nous aurons du moins la satisfaction d’y avoir travaillé sans relâche et de transmettre au siècle prochain, sans doute plus heureux que nous, des documents certains qui lui permettront d’en dégager les lois qui nous échappent aujourd’hui.
- Le grand régulateur do la chaleur sur notre globe est le Soleil, dont nous éprouvons l’action bienfaisante et peut-être aussi les caprices. On a bien reconnu dans la succession des phénomènes météorologiques une période d’environ dix années qui correspondrait à la variation des taches solaires, mais ce n’est là qu’une relation assez vague, très incorrecte sur beaucoup de points et qu’il sera nécessaire de préciser un jour, car il n’est pas probable que des modifications aussi importantes se produisent dans la source du rayonnement sans avoir une répercussion sur le globe. En tout cas, il importe d’étudier de plus près ce qui nous en vient ; les recherches sur la radiation solaire ont pris un grand développement depuis quelques années; il est à souhaiter qu’elles se généralisent davantage et que les savants autorisés en ces matières mettent entre nos mains des appareils d’observation courante pour exploiter une mine de documents encore inexplorée.
- La chaleur solaire n’aboutit au sol qu’après avoir traversé les couches atmosphériques où elle subit des absorptions très inégales en quantité et en qualité; celle que révèlent les instruments porte en elle-même la trace des modifications qu’elle a subies et fournira dos renseignements précieux sur l’état variable do l’atmosphère. Ce sont assurément les parties inférieures, sorte de vase aérienne, qui exercent la plus grande absorption, mais on peut croire aussi qu’il se fait dans les régions élevées une sélection des rayons les plus actifs, sélection variable d’un jour à l’autre suivant la nature des éléments qui s’y trouvent réunis ; ces régions deviendraient ainsi le siège où se forment les grands mouvements qui se propagent ensuite jusqu’à la surface du sol pour y suivre diverses fortunes.
- Si cette vue est exacte, on voit combien devient importante l’étude des hautes régions: aspect, distribution et transformations des nuages, températures et courants. Ce sont là des recherches, d’origine récente, qui feront encore l’objet des travaux de doux de vos commissions. Nous devons rendre ici un juste hommage aux efforts accomplis par plusieurs de nos collègues pour élever les cerfs-volants et les ballons-sondes à des altitudes inconnues jusqu’alors. Ils sont en voie de réaliser la conquête scientifique de l’atmosphère. Nous verrons peut-être bientôt des stations aériennes fournissant des rapports journaliers, propres à améliorer les services encore si imparfaits de prévision du temps.
- Après le Soloil, il serait injuste d’oublier notre voisine la Lune qui, par la variété de ses aspects, sa marche capricieuse et la coquetterie avec laquelle
- p.18 - vue 22/277
-
-
-
- — ü) —
- elle nous cache sa seconde face, n’a pas manqué d’exciter les imaginations. Chez tous les peuples et à toutes les époques, elle a eu le privilège de fournir des pronostics sur le temps et la confiance qu’elle inspire n’est pas épuisée. Le contrôle plus exact des observations lui a fait perdre la plupart de sos prérogatives; elle n’est pas cependant inactive, son influence a pu être révélée nettement dans la marche du baromètre et divers savants sont enclins à lui attribuer un rôle plus important. La négation et le parti pris ne sont pas scientifiques, toute recherche sincère mérite la discussion et le sujet de la Lune n’est pas épuisé.
- Puisque je fais une incursion dans le domaine astronomique, je devrais citer aussi les conjonctions des planètes, ne serait-ce que pour décourager ceux qui se livrent à ce genre de spéculations.
- Une autre question, du plus haut intérêt, est le Magnétisme terrestre auquel se joint l’électricité atmosphérique. Les navigateurs qui utilisaient la boussole n'ont pas tardé à reconnaître, au cours de leurs voyages, que sa direction change d’un point à l’autre du globe. On découvrit ensuite que l’aiguille tend à suivre une direction inclinée à l’horizon et que les éléments du magnétisme subissent des variations régulières et des perturbations accidentelles. L’étude vraiment scientifique du champ magnétique terrestre remonte au début du siècle ot les établissements qui en font l’objet de leurs travaux se multiplient à la surface du globe En dehors des troubles localisés qui tiennent à la structure géologique, que de problèmes à résoudre!... Il semble bien que l’on doit renoncer à l’idée que la Terre soit réellement aimantée. Tous les phénomènes observés paraissent, dus à des courants électriques, d’allure générale assez définie, mais qui éprouvent diverses variations : diurne solaire ou lunaire, mensuelle lunaire, annuelle et séculaire, pour changer de régime après quelques siècles dans des proportions inconnues aux autres éléments cosmiques, sans compter les secousses fréquentes dues à dos causes passagères. Ici la période des taches solaires est manifeste et les perturbations sont souvent accompagnées des aurores polaires qui traduisent sous une autre forme le trouble des régions supérieures. Ces courants circulent, pour la plus grande partie, dans la croûte terrestre ; les variations diurnes paraissent également démontrerqu’il en existe dans l’atmosphère; peut-être aussi se fait-il un échange du sol à l’air et inversement. Maisquelestle mécanisme physiquede cette gigantesque machine électrique?... Comment s’explique l’influence du Soleil et celle de la Lune?... Un savant de génie disait qu’il ne passait pas une journée sans songer au Magnétisme terrestre; il y a là, pour longtemps encore, matière féconde à réflexion.
- A côté des secousses magnétiques se placent naturellement les secousses géologiques et les déformations lentes du globe dont on nous propose de suivre une étude systématique.
- Les observatoires météorologiques possèdent on effet l’installation et le personnel propres à ces travaux, mais les instruments employés jusqu’à présent offrent une telle variété qu’il serait bien nécessaire de fixer les idées davantage sur ceux qu’il convient de mettre en usage.
- Ce court aperçu vous laissera, je l’espère, l’impression que le domaine des
- p.19 - vue 23/277
-
-
-
- 20 —
- Congrès météorologiques s’est singulièrement agrandi depuis quelques années et comprend toutes les questions qui se rattachent à la physique du globe. Il me reste à exprimer le vœu que les discussions actuelles y apportent un nouveau progrès.
- Le Congrès procède ensuite à l’élection de son Bureau définitif. Sont nommés par acclamation :
- MM.
- Président........... Mascart (France).
- Vice-Présidents..... Mohn (Norvège).
- Rucker (Angleterre).
- Rykatchef (Russie).
- Secrétaire général.... Angot (France).
- Sur la proposition de M. Mascart, il est décidé que les séances des Commissions permanentes auront lieu, sauf avis contraire, le matin à gh et, dans l’après-midi, à ih ; les séances générales du Congrès auront lieu à 3h. Les Membres du Congrès pourront assister aux séances des Commissions, mais seulement avec voix consultative.
- La séance est levée à 4h
- Le Secrétaire général,
- A. ANGOT.
- Deuxième séance générale. — Mardi 11 septembre.
- La séance est ouverte à 3h, sous la présidence de M. Mascart, assisté de MM. Moiin, Rucker et Rykatchef, vice-présidents.
- M.St.IIe fîtes, Directeur du Service météorologique de Roumanie, fait une Communication sur le régime pluviométrique de la Roumanie. ( Voir Mémoires, I.)
- M. Asshaxn, Chef de service à l’Institut météorologique de Berlin, présente en ces termes l’ouvrage inülu\é Wissenschaftliche Lujtfahrten :
- L’Ouvrage qui vient de paraître et qui, je l’espère, ne sera pas sans intérêt pour le Congrès, est l’Ouvrage publié chez Fr. Vieweg et fils, à Rrunswick, sous le titre Wissenschaftliche Lujtfahrten ou, en français, Ascensions scientifiques exécutées par la Société aéronautique allemande de Berlin, éditées
- p.20 - vue 24/277
-
-
-
- 21 —
- par Assmann et Berson, avec la collaboration de MM. Baschin, von Bezold, Bernstein, Gross, Kremser, Stade et Süring.
- On sait que le père de l’aérostation scientifique méthodiquement exécutée est James Glaishcr, cet éminent météorologiste sans peur et sans reproches qui, par ses vingt-huit ascensions, a fondé une nouvelle science de l’atmosphère. Le bel Ouvrage dans lequel, avec ses illustres collègues et collaborateurs, Flammarion, W. de Fonvielle et G.Tissandicr, il a rapporté ses résultats sous le titre Voyages' aéri ns, est dans les mains de tout le monde érudit. Un seul rameau de cet illustre « trèfle à quatre feuilles » n’est plus parmi nous : le bravo et infatigable aéronaule Gaston Tissandier. 11 est vraiment bien à regretter que cet esprit fertile et inventif n’existe plus pour jouir des fruits dont il a jeté la semence. N’oublions pas que c’est lui qui a préconisé le premier les avantages et la nécessité d’une collaboration internationale dans l’aérostation scientifique ; et notre Congrès international d’aujourd’hui est la meilleure preuve qu’il a eu raison. Hommage soit, pour cela, rendu à sa mémoire !
- Mais nous nous réjouissons que les trois autres collaborateurs se promènent encore à la clarté du jour ; nous voyons parmi nous en pleine vigueur Camille Flammarion et Wilfrid do Fonvielle, ces hommes à la tête grise et au cœur jeune. Le Nestor, James Glaishcr, se repose do ses travaux on bonne santé à son Tusculum de South Croydon, près do Londres.
- Si les deux éditeurs du nouvel Ouvrage osent le mettre sous les yeux de leurs prédécesseurs, ils espèrent de leur part un bon accueil et une critique bienveillante.
- Los résultats do Glaishcr ont été longtemps la base do nos connaissances des conditions physiques de l’atmosphère ; mais la science, qui progresse toujours, et, notamment, la théorie mécanique de la chaleur, ne savait pas encore jeter de pont sur la crevasse qui s’était ouverte béante entre les observations et la théorie. La construction d’un nouvel instrument météorologique particulièrement adapté à l’usage dans les ballons, le thermomètre à aspiration, a donné la première impulsion au projet do renouveler les ascen-sionspour faire la critique des résultats anciens.
- Les nouvelles expériences et leurs résultats sont donnés dans les trois volumes que j’ai l’honneur de vous présenter. Ils démontrent sans aucun doute que, dans la lutte entre la théorie et les observations de Glaisher, c’est la théorie qui a remporté la victoire. L’ouvrage est dédié à Sa Majesté l’Empereur d’Allemagne, Guillaume Ier, quia daigné faire réussir notre travail par son intérêt infatigable et sa libéralité.
- Le premier Volume contient d’abord l’histoire générale de l’aérostation scientifique dans tous les pays qui possèdent des publications spéciales sur cette question. Après uno revue des observations et des instruments employés dans les ascensions aériennes et uno critique de leurs résultats, on a exposé les motifs qui rendaient nécessaire de recommencer ces expériences et fait l’histoire de l’aérostation scientifique moderne. Dans les chapitres suivants, le matériel aéronautique est décrit par M. Berson, les instruments et les méthodes d’observation par moi-même, les méthodes de calcul et de réduction par M. Berson. La troisième Partie du Volume premier contient toutes
- p.21 - vue 25/277
-
-
-
- — 22 —
- les observalions originales recueillies dans soixante-quinze ascensions scientifiques, calculées parM. Berson. Une annexe donne un atlas des reproductions graphiques de toutes les ascensions, établi par le Capitaine Gross et M. Berson.
- Le deuxième Volume renferme la description et les résultats des ascensions spéciales qui sont divisées en six ascensions préparatoires, exécutées do 1888 à [891, en ascensions principales (1893 et 1894) et ascensions supplémentaires (de 1895 à 1899). Elles sont décrites et discutées par les aéronautes et les observateurs mêmes qui y ont participé : M. Berson, qui en a exécuté cinquante, le Capitaine Gross, le D1' Süring, les Professeurs Kremser et Bernstein, M. Baschin, le Dr Stade et l’auteur do la présente Communication. Les descriptions comprennent beaucoup de photographies de nuages et de reproductions graphiques, particulièrement des cartes synoptiques et des courbes des conditions thermiques dans la verticale. Dans la quatrième Partie sont indiqués les résultats des ballons enregistreurs, d’abord ceux du ballon captif Meteor, puis ceux des ballons-sondes.
- A cette occasion, je tiens à constater que mon résumé général sur la valeur des résultats obtenus avec les ballons-sondes a été écrit et imprimé avant la publication des observations analogues de M. Teisserenc de Bort. Un jugement négatif, qu’il était malheureusement trop tard pour rectifier, ne se rapporte donc point à ces travaux si importants auxquels on a, dans le troisième volume, donné toute l’attention qu’ils méritent.
- Le troisième Volume embrasse la discussion de l’ensemble des expériences et expose les résultats principaux dans sept chapitres spéciaux dont voici les titres : i°la température de l’air, par M. Berson ; 20 la distribution de l’humidité atmosphérique, par le Dr Suring ; 3° la formation des nuages, par le même; 4°la vitesse et la direction du vent, par M. Berson ; 5° la radiation solaire, par M. Assmann; 6° l’électricité atmosphérique, par M. le professeur Bornstein; 70 conclusions théoriques finales, par M. le professeur von Bezold.
- Les éditeurs protestent expressément contre toute intention de donner leur Ouvrage comme une discussion complète des matériaux amassés. Ils espèrent au contraire que plus d’un beau travail scientifique en sortira encore.
- Les libraires-éditeurs MM. Fried. Vieweg et fils, à Brunswick, n’ont épargné ni peine ni dépenses pour donner à l’Ouvrage une belle apparence dans la qualité du papier et de l’impression, et en ajoutant de nombreuses figures et des reproductions de peintures à l’aquarelle par le capitaine Gross. Les éditeurs et tous les collaborateurs désirent bien vivement que ce nouvel Ouvrage puisse contribuer à la connaissance actuelle de la Physique de l’atmosphère.
- M. le Président remercie M. Assmann de sa Communication et le félicite des travaux qu’il a accomplis et du bel Ouvrage qu’il vient de présenter. 11 est heureux que M. Assmann ait rappelé le souvenir de ses prédécesseurs dans les ascensions scientifiques en
- p.22 - vue 26/277
-
-
-
- ballon et propose d’adresser à M. Glaisher, le doyen des aéro-nautes scientifiques, une dépêche de félicitations au nom du Congrès tout entier.
- Cette proposition est adoptée par acclamation et la dépêche suivante expédiée immédiatement à M. Glaisher :
- « Le Congrès météorologique adresse à M. Glaisher tousses respects et le félicite des progrès accomplis par les ascensions scientifiques dont M. Glaisher a été l’un des promoteurs. »
- M. Boernstein, Professeur à l’École supérieure d’Agriculture à Berlin, communique un travail sur les variations de la pression atmosphérique pendant le mois sidéral. ( Voir Mémoires, II.)
- M. G. Lemoine, Membre de l’Institut, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, expose l’état actuel du service d’annonce des crues en France. ( Voir Mémoires, III.)
- A la suite de cette Communication, le Congrès émet le vœu. (pie les observations des hauteurs des fleuves soient publiées régulièrement, en y comprenant les données hydrologiques anciennes.
- M. Sprung, Chef de l’Observatoire météorologique de Potsdam, présente un appareil automatique pour la mesure photogrammétrique des nuages.
- Il s’agit d’un appareil imaginé par l’auteur et exécuté par R. Fuess, de Berlin, dont le but principal consiste à réduire à un minimum de travail la mesure des nuages, tant en hauteur qu’en vitesse et direction. La dislance des deux parties de l’appareil est, à Potsdam, de i:5oom environ. L’auteur présente un grand nombre de photographies obtenues avec cet appareil : quelques-unes d’entre elles mettent en évidence l’importance de ces recherches pour la dynamique de l’atmosphère. (Voir Mémoires, IV.)
- M. Durand-Gréville fait la Communication suivante sur les nuages appelés d’ordinaire mammato-cuniulus :
- Le mammato-cumulus de la classification internationale des nuages est le « nuage boursouflé » de Lainarck, le « pocky-cloud » des Anglais. Conser-vons-lui provisoirement le nom do « nuage en sac », moins scientifique, mais qui ne préjuge rien sur sa nature intime, tandis que l’appellation de mammaio-ciunulus suppose qu’il est toujours constitué par des gouttelettes liquides. Or, il semble résulter de nos observations que ce point demande un nouvel examen.
- Le iC1'juillet 1895, j’ai observé dans les environs d’Angers, pendant plus d’une heure, sans interruption, des nuages en sac d’aspects divers, qui se succédaient rapidement en allant du Sud au Nord.
- p.23 - vue 27/277
-
-
-
- — 24 —
- Les premiers furent aperçus un peu avant fi du soir, heure de Paris. Vers 7h3ora, la région sud du ciel, entre io° et 700 à partir de l’horizon, était couverte d’un nuage semblable d’aspect à un nimbus, au nord et au sud duquel on voyait le ciel bleu. Les rayons du soleil couchant, qui l’éclairaient horizontalement, mettaient en relief, sur sa face inférieure, de très nombreuses formes arrondies dont la convexité était tournée vers le sol. Dans certaines régions de son bord septentrional, on voyait nettement des rangées de fines stries verticales.
- Cette masse fut rapidement emportée vers le Nord sans changer de structure et remplacée, à partir de 7h45m, par des nuages à convexité inférieure, très petits, très nettement circonscrits, disposés en files (perpendiculaires à la direction du vent) entre lesquelles on voyait de larges espaces de ciel bleu quand elles passaient au zénith. A mesure que ces nuages s’éloignaient vers le Nord, l’effet de la perspective leur faisait prendre l'aspect que j’ai reproduit à 7h45m, avec toute la fidélité dont j’étais capable, dans la fig. 1 (•).
- Fig. 1.
- Nuages en sac. Angers, ier juillet 18g5, de 7h45m à 8h soir.
- Les hachures horizontales et plus ou moins épaisses du dessin représentent le bleu plus ou moins foncé du ciel.
- A 8", tout le bas, jusqu’à 20° ou 25° de hauteur angulaire, de la partie du ciel située entre le N.-E. et le S.-E., était rempli par un grand nuage que le soleil à peine couché éclairait en rose vif et qui formait par ses longues stries
- (1 ) Les clichés de ces figures de nuages nous ont été obligeamment communiqués par la Société astronomique de France.
- p.24 - vue 28/277
-
-
-
- — 2 5 —
- une sorte do bouquet de feu d’artifice ou de grande flamme sortant des brumes grises de l’horizon. Celles-ci no recevaient déjà plus les rayons du soleil (,/%'. 2).
- Fig. 2.
- Nuages en feu d’artifice^ S1' soir.
- Cette observation, très intéressante par la grande durée, la variété d’aspects et la merveilleuse beauté du phénomène, manquait pourtant de quelque chose de décisif pour l’interprétation des faits. C'est seulement l’année suivante que j’ai été assez heureux pour saisir sur place le mécanisme do la production de plusieurs nuages de ce genre.
- Le 26 août iBcjfi, étant au sud do la bretagne, au Croisic, vers 5h après midi, je vis passer de l’Ouest et l’Est, près de l'horizon Nord, tout un banc do cumulus d’où sortaient de nombreuses formes d’ « enclumes» (J/g. 3); et,
- Fig. 3. Fig. 4.
- Cumulus à champignons.
- vers 5h45m, apparurent plusieurs enclumes libres, c’est-à-dire qui ne sortaient pas d’un cumulus et au-dessous desquelles 011 voyait le ciel bleu pâle.
- Puis, successivement, avant 7*’ 1 5,n, trois do cos enclumes prirent peu à peu l’aspect do nuages en sac marqué par lcs /%'. 4, à, 6.
- Le processus do cette formation était évident : l’air chargé d’aiguilles de glace, après s’ôtre étalé horizontalement dans tous les sens, avait fini par se
- p.25 - vue 29/277
-
-
-
- — 2G -
- déverser de haut en bas, presque verticalement, sur certains points laléraux des enclumes.
- Cette dernière observation me sembla éclairer d’une vive [lumière celle d’Angers. Très probablement, le ior juillet 1895, j’avais vu passer à mon
- Fig. 5. Fig. 6.
- Champignons libres formés de mammatus.
- zénitli toute la région du déversement descendant d’une immense enclume dont le pied n’était autro chose que le « bouquet do feu d’artifice » aperçu vers l’Est.
- Il est bon de remarquer, à l’appui de cette probabilité, que les enclumes ordinaires sont souvent difficiles à reconnaître quand elles couvrent la moitié du ciel ou davantage, de môme qu’un pin parasol vu d’en dessous ne ressemble guère à un arbre de cette espèce vu en projection sur l’horizon. Les divers nuages-enclumes que j’ai suivis, depuis 1890, de l’horizon jusqu’au zénith, ou inversement, et qui avaient souvent iookm de diamètre, m’ont familiarisé avec leurs formes extrêmes et intermédiaires. Eh bien, depuis 1896, j’ai observé, environ une fois par mois, des nuages en sac sous toutes les latitudes tempérées, y compris Menton où je passe cinq à six mois par an, de novembre à fin avril, et presque toujours il m’a été possible de discerner quelques parties fibreuses qui divergeaient d’une région très lointaine, parfois même située dans les brumes do l’horizon. Pourtant, au premier abord, rien ne distinguait ces nuages des nimbus ordinaires, et un observateur non averti eût certainement cru avoir affaire à des formations dérivées de cumulus.
- Le nuage on sac me semble donc être en réalité un nuage de glace qui fait partie d’un «faux cirrus», c’est-à-dire d’un « cirrus inférieur ».
- En ce cas, il faudrait remplacer le nom de mammato-cumulus par celui do mammato-cirrus, et créer, pour les cas douteux, s’il y en avait, le nom de mammatus qui, sans rien préjuger sur la nature intime du nuage, affirmerait seulement que c’est un nuage de déversement, par opposition au cumulus, nuage de mouvement ascendant.
- A la suite de cette Communication, quelques observations sont faites par MM. IIildebra.ndsson, Woeïkof et Poey (Voir Procès-
- p.26 - vue 30/277
-
-
-
- - 27 —
- verbal de la Commission des nuages) ; M. Durand-Gréville conclut en ces termes :
- De la discussion et des conversations qui ont suivi la lecture de ce Mémoire, il résulte que M. Poëy avait signalé depuis longtemps deux formes de nuages en sac, le globo-cumulus, à gouttelettes liquides, et le globo-cirrus, formé de cristaux de glace ; d’autre part, que d’excellents observateurs affirment avoir vu des cas indéniables de formes en sac au bord inférieur de vrais cumulus.
- Nous conclurons donc qu’il y a lieu d’employer :
- i° Mammatus comme terme générique, avec la signification pure et simple do nuage de déversement, et aussi pour tous les cas douteux ;
- 2° Mammato-cumulus pour les cas, rares selon nous, où l’on aurait la certitude d’avoir affaire à un nuage de gouttelettes d’eau ;
- 3° Mammato-cirrus pour les cas, beaucoup plus nombreux d’après,nos observations, où l’on aurait la certitude d’avoir affaira à un nuage de cristaux de glace.
- M. E. Durand-Gréville résume ses travaux sur la loi des grains. ( Voir Mémoires, V.)
- M. Angot, tout en acceptant pleinement les résultats obtenus par M. Durand-Gréville, ne croit pas qu’ils s’appliquent absolument à tous les cas. Il pense que l’on pourrait trouver un certain nombre d’orages de dépressions, notamment en biver, qui ne présentent pas tous les caractères de grains, notamment le crochet dans les courbes du baromètre enregistreur.
- M. J. Richard présente un baromètre à gravité. Il désigne sous ce nom un baromètre anéroïde dans lequel les ressorts antagonistes sont remplacés par des poids.
- La séance est levée à 6h.
- Le Secrétaire général,
- A. ANGOT.
- Troisième séance générale. — Mercredi 12 septembre.
- La séance est ouverte à 3h, sous la présidence de M. Mascart, assisté de MM. Mohn, Rückeret Rykatchef, vice-présidents.
- MM. von Bezold, de Berlin, et Fritsghk, de Saint-Pétersbourg, annoncent que leur état de santé ne leur permet pas de voyager en
- p.27 - vue 31/277
-
-
-
- — 28 —
- ce moment et expriment tous leurs regrets de ne pouvoir assister au Congrès.
- M. Willis L. Moore, Directeur du Weather Bureau à Washington, retenu aux États-Unis pour affaires de service, exprime tous ses regrets et annonce qu’il a délégué M. Walz pour le remplacer.
- M. Crova, Correspondant de l’Institut, professeur à l'Université de Montpellier, signale la publication (Librairie Gaulbier-Villars, Paris), des travaux sur le climat de Montpellier, de E. Roche. Ces travaux, qu’il était difficile de se procurer, ont, après la mort de M. Roche, été réunis par son frère; cette publication comprend les parties suivantes :
- Le climat actuel de Montpellier comparé aux observations du siècle dernier, 20 tableaux et 6 planches. Montpellier, 1882. — Extrait des Mé-mlires de TAcadémie des Sciences et Lettres de Montpellier, section des Sciences ; tome X.
- Les variations périodiques de la température dans le cours de l’année à Montpellier ; avec 2 planches donnant la courbe qui représente la température probable à midi à Montpellier. Montpellier, 1883. (Extrait du Messager agricole et du Bulletin de la Société cl'Agriculture de l’Hérault de i883.)
- Tableau des variations périodiques de la température dans le cours de l’année, d’après les observations faites à Mon.pellier. Montpellier, i8;5. (Extrait du Bulletin météorologique de l’Hérault pour l’année 1875. Montpellier, 1876.)
- Résumé général des observations météorologiques faites à la Faculté des Sciences de Montpellier da 1857 â 1867. 18 tableaux et 2 planches. Montpellier, 187'>. (Extrait du Bulletin météorologique de l’Hérault pour les années 1873 et 1874. Montpellier, 1874 et 1875.)
- Documents à l’appui de ces Mémoires. — Tableaux détaillés des observations météorologiques faites à la Faculté des Sciences de Montpellier de 1827 à 1867 sous la direction du professeur Ecl. Roche et Résumés de ces observations faits par Lui à la fin de chaque année. (Extraits des Mémoires de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, section des Sciences ; tomes IV, V, VI. VII.)
- Notes météorologiques sur le climat de Montpellier, relatives aux phénomènes accidentels pendant la période 1868-1882, (Extraites des papiers do fou le Professeur Ed. Roche.)
- M. A Roche, Professeur honoraire de Mathématiques au Lycée Louis-le-Grand, offre au Congrès des exemplaires d’un Mémoire posthume de son frère, E. Roche. Ce Mémoire, intitulé Sur la
- p.28 - vue 32/277
-
-
-
- — 29
- Météorologie et les météorologistes à Montpellier au xviiic siècle et jusqu’à nos jours, contient une série de renseignements historiques très intéressants sur le mouvement scientifique à Montpellier.
- M. Hermenegildo Gorria y Royan, délégué du Gouvernement espagnol, présente, par l’intermédiaire de M. Angot, une Note sur l’état actuel des observations météorologiques en Espagne et sur le réseau de stations comprenant la Catalogne et les îles Raléares, qu’il a organisé récemment. ( Voir Mémoires, VI.) 11 présente en môme temps les premiers exemplaires du Bulletin mensuel publié depuis le commencement de 1899 par la Ferme expérimentale de Barcelone {B oie tin agricola y meteorologico de la Granja experimental de Barcelona).
- M. Angot fait ressortir tout l’intérêt que présente celte publication; le nombre des stations météorologiques de l’Espagne est encore insuffisant, notamment pour la pluie, et les observations sont publiées avec un certain retard. Le Bulletin de M. Gorria y Royan qui, pour la Catalogne et les îles Raléares, contient les résumés de cinquante stations, vient donc combler une importante lacune. Quelques modifications faciles à faire augmenteraient encore l’intérêt de la publication; on pourrait notamment donner pour chaque station le total mensuel de la pluie, au lieu de se borner à la carte qui résume l’ensemble des observations, mais 11e peut pas suppléer aux nombres eux-mêmes.
- M. Edelstam fait, au nom de M. Angstrom et au sien propre, une Communication sur des observations actiuométriques à diverses altitudes, et sur le pyrhélioinètre à compensation électrique.
- Les recherches qui ont fourni les matériaux de celte élude et auxquelles j’ai ou le plaisir do participer, ont élé faites à Ténériffe pendant les étés de 1895 et de 1896.
- Le Mémoire, dont le titre est Intensité de la radiation solaire à diverses altitudes, commence par un exposé complet des instruments employés, do la détermination de leurs constantes et de la méthode d’observation; puis on y trouve le détail précis des observations. Le nombre total des déterminations absolues de la radiation solaire s’élève à plus de 4«o; elles ont été faites à différentes hauteurs jusqu’à 368om au-dessus de la mer. Ces déterminations permettent do se faire une idée do la variation de la radiation entre les limites indiquées. Les résultats ont été traduits par des Tableaux numériques et graphiques, en même temps que par une formule empirique.
- J’ai l’honneur de présenter ici le Mémoire do M. Angstrom, qui n’a pas pu assister en personne à ce Congrès. Des circonstances imprévues ont fait que
- p.29 - vue 33/277
-
-
-
- 30 -
- le nombre d’exemplaires dont je dispose est beaucoup trop restreint; l’auteur pourra sans doute y remédier plus tard.
- Je saisis l’occasion de vous montrer ici le pyrhéliomètre à compensation électrique, tel que l’a construit M. Angstrom, et qui a été employé pour les recherches que je viens de mentionner.
- Le principe de l’instrument étant assez connu, je me bornerai à appeler votre attention sur quelques détails que j’emprunte au Mémoire même.
- Deux bandes métalliques très minces et parfaitement égales sont attachées dans un cadre à quelques millimètres do distance l’une de l’autre. Les bandes sont noircies du côté qui fait face à la source de chaleur. De l’autre côté sont attachées les extrémités soudées d’un thermo-élément. Le thermo-élément est relié à un galvanoscope ; on peut donc s’assurer que la température‘des bandes est la môme. Si l’une des bandes est exposée à la radiation d’une source de chaleur pendant que l’autre en est abritée par un écran convenable, on peut, en modifiant la résistance, chauffor par un courant électrique la bande abritée, exactement à la même température que l’autre. Soient donc i l’intensité du courant, r la résistance des bandes par centimètre, b leur largeur, a le pouvoir absorbant de la surface, l’intensité do la radiation sera :
- Q —
- -— . x Go, grandes calories par minute et par centimètre carré.
- 4,19.6a
- Les avantages de cette méthode sont évidents. La température des doux bandes étant la même, la radiation, la convection et la conductibilité sont aussi les mêmes et ne nécessitent aucune correction.
- Les bandes absorbantes avec leurs thermo-éléments pouvant être très minces, la capacité calorifique est très petite et l’instrument arrive à sa température stationnaire en quelques secondes.
- Par un choix convenable de galvanomètre et do thermo-éléments, on peut rendre l’instrument très sensible et, comme ces thermo-éléments ne servent qu’à indiquer l’égalité de température des deux bandes et non à donner des déterminations exactes des températures, on évite les difficultés qui accompagnent ordinairement les dispositions thermo-électriques très sensibles.
- Les constantes de l’instrument, à l’exception du pouvoir absorbant do la surface, sont aussi très faciles à déterminer. On n’a qu’à mesurer la largeur et la résistance électrique des bandes, de môme que la variation de la résistance avec la température.
- Pour se servir du pyrhéliomètre, on a besoin des instruments auxiliaires suivants : i° un galvanoscope assez sensible et de pou de résistance; ?.° un instrument pour déterminer l’intensité du courant (à cet effet on se sert avec avantage d’un de ces ampèremètres de précision qui sont maintenant à la portée de tout le monde ; 3° un rhéostat pour la modification de l'intensité du courant ; enfin, 4° une pile électrique ou un accumulateur fournissant un courant d’une intensité convenable.
- L’instrument est extrêmement facile à manier. Le pyrhéliomètre est dirigé vers le soleil ; on tourne l’écran do manière que le rayonnement du soleil
- p.30 - vue 34/277
-
-
-
- - 31 -
- tombe également sur les doux bandes et l’on détermine le point zéro du galvanomètre.
- Après cet essai préliminaire, on est prêt à commencer les observations mêmes. Les rayons solaires tombant sur une des bandes, l’écran du pyrhélio-mètre est mis devant l’autre, par laquelle on ferme le courant électrique, et l’intensité du courant est réglée par des résistances jusqu’à ce que le galvanomètre revienne au point zéro.
- Après avoir déterminé l’indication de l’ampèremètre, on tourne l’écran et l’on ferme le courant par l’autre bande, maintenant protégée; l’intensité du courant est de nouveau réglée et l’ampèremètre est observé comme tout à l’heure. Afin d’atteindre plus d’exactitude, on répète l’expérience trois ou cinq fois.
- Le pyrhéliomètre le plus récent a été modifié d’une manière heureuse. Les bandes minces, qui étaient d’abord en platine, se font maintenant en manga-nine. Le coefficient de la variation de la résistance électrique avec la température étant dans ce cas à peu près nul, on peut négliger toute correction à cet égard.
- Parmi les qualités de l’instrument, nous citerons les suivantes : on peut atteindre une précision considérable (l’erreur dans la détermination de la constante ne doit pas surpasser o,5 pour ioo; les erreurs accidentelles peuvent monter à la même valeur). L’instrument est d’une promptitude extraordinaire, dix secondes suffisant pour donner aux bandes une température stationnaire.
- Enfin, le maniement de l’instrument ne demande pas un observateur très expérimenté. On a donc peut-être le droit de croire que cet instrument satisfait à ce qu’on doit exiger à présent d’un pyrhéliomètre absolu.
- M. Ernst, de Zurich, lit un Mémoire sur la Description du temps, avec graphiques à l’appui. ( Voir Mémoires, VII.)
- M. FIildjîbrandsson, Directeur de l’Observatoire météorologique de l’Université d’Upsala, lit un Kapport succinct sur les résultats des travaux exécutés dans les différents pays pour les observations et les mesures des nuages. Les observations n’étant pas encore complètes pour toutes les stations, ces résultats ne peuvent être que provisoires. Cependant on a pu constater les faits suivants :
- i° Les hauteurs des nuages, surtout des nuages supérieurs, décroissent do l’équateur vers les pôles, de même que la différence des hauteurs maxima et minima;
- 20 Les hauteurs croissent en général avec la température de l’air à la surface terrestre: cependant il y a beaucoup d’exceptions à cette règle;
- 3° Les hauteurs croissent en général avec la pression de l’air, jusqu’à une pression de 760-77omm, pour décroître de nouveau quand la pression devient plus forte ;
- 4° Il n’y a pas de relation nette entre la hauteur des nuages et la direction du gradient;
- p.31 - vue 35/277
-
-
-
- - 32 —
- 5° La vitesse du vent à toute hauteur est plus grande en hiver qu’en été;
- 6° Cette vitesse croît vers le Sud, au moins jusqu’à la latitude de Washington; à Manille, au contraire, elle est très petite, plus petite môme qu’à Bossekop, près du cap Nord. Cela tient probablement à ce que les Philippines sont situées à la limite entre les vents de l’est de la zone tropicale et les vents de l’ouest de la zone tempérée ;
- 7° La direction moyenne des vents supérieurs est presque toujours de l’Est à l’Ouest entre les tropiques et de l’Ouest à l’Est dans les zones tempérées ;
- 8° Dans les zones tempérées, le vent de l’Ouest a généralement une composante vers l’équateur en hiver et une composante vers le pôle en été; par exemple, on Europe, WNW—NW en hiver et WSW — bW en été.
- MM. Woeïkof, Teisserenc de Bort et Lancaster font ressortir l’intérêt de ces observations des nuages et présentent quelques observations sur les lois exposées par M. Hildebrandsson.
- M. Hildebrandsson présente ensuite un résultanLoniètre, instrument imaginé par M. Sandstrœm pour obtenir mécaniquement la grandeur et la direction de la résultante de plusieurs observations du vent.
- M. Angot rappelle qu’un instrument tout à fait analogue a ôté construit par M. Besson, il y a plusieurs années, et décrit dans les Procès-verbaux des séances de la Société météorologique de France.
- M. Nakamura, Directeur du Service météorologique du Japon, lit une Note sur la variation diurne de la température à Tokio et sur sa représentation par une formule mathématique. ( Voir Mémoires, VIII.)
- M. Nakamura présente ensuite et décrit le soroban, sorte d’abaque ou de machine à calculer très répandue dans l’Extrême-Orient depuis la plus haute antiquité et qui, par la simplicité de sa construction et de son maniement, est supérieure à toutes les machines à calculer employées en Occident.
- Le soroban se compose d’une série de tringles verticales parallèles, sur chacune desquelles sont enfilées six boules; toutes ces tringles sont coupées par une traverse horizontale ; une des boules est du côté supérieur de cette traverse, les cinq autres du côté inférieur. La boule supérieure représente cinq unités de l’ordre correspondant à une boule inférieure; en rapprochant de la traverse horizontale, soit la boule supérieure, soit une ou plusieurs des boules inférieures, on peut représenter un chiffre quelconque et,
- p.32 - vue 36/277
-
-
-
- — 33 —
- par suite, un nombre, en combinant, les boules des différentes tringles.
- M. Nakamura montre comment cet. instrument se prêle simplement et rapidement à l’addition, à la soustraction, à la multiplication, à la division, et même à l’extraction de la racine carrée.
- M. le Dr Steixer, Assistant à l’Institut météorologique de Hongrie, expose l’intérêt qu’offrirait une publication annuelle formant un répertoire de tous les travaux météorologiques, et contenant par exemple, pour chaque Mémoire, l’indication exacte du litre,du nom de l’auteur, du lieu et de la date de publication, de l’étendue du travail et même de son objet, indiqué par une analyse succincte. Il propose donc que le Congrès émette un vœu dans ce sens et prie le Comité international de s’occuper de la question.
- M. Rückkr fait remarquer que le vœu de M. Steiner est devenu inutile. En effet, la Société Koyale de Londres, après entente avec les différents pays, va entreprendre, à partir de 1901, la publication d’un Répertoire général de tous les travaux scientifiques. Le fascicule annuel de ce Répertoire, consacré à la Météorologie, répondra précisément aux désirs exprimés par M. Steiner.
- Le R. P. A lgue, S. J., Directeur de l’observatoire de Manille (Philippines), lit un travail sur les rapports entre les mouvements microséismiques du sol et les tempêtes cycloniques. (Voir Mémoires, IX.)
- Le R. P. Algue présente ensuite une nouvelle publication du département séismique de l’observatoire de Manille.
- Cette publication intitulée : La activulad scismica en et archipielago fili-pino en et aiïo 1897, par le P. José Coronas, S. J., est, je crois, remarquablement importante. Les cartes qui y sont jointes donnent une idée de l’intensité et de la fréquence des tremblements de terre do l’année 1897, étudiés dans cet Ouvrage. J’appellerai simplement votre attention sur un point très important en séismologie : l’enregistrement des tremblements de terre à de grandes distances et la vitesse de propagation des ondulations séismiques. On trouve dans cet Ouvrage une discussion do la vitesse de propagation des ondes produites par le tremblement de terre des Philippines à travers toute l’Asie et même l’Europe.
- Le P. Algue présente enfin le barocyclonomètre.
- Ce nouvel instrument est destiné à indiquer l’existence et les mouvements des centres cycloniques dans l’Extrême-Orient, de l’équateur jusqu’à 5o" latitude N.
- p.33 - vue 37/277
-
-
-
- — 34 —
- C’ost la combinaison d’un baromètre et d’un cyclonomètre. La description détaillée de cet instrument se trouve dans mon Ouvrage sur les typhons, publié par l’Observatoire de Manille en 1897, traduit cette année par le Service hydrographique de France, ’et dans doux brochures, dont l’une en anglais, qui ont été publiées à Manille en 1898.
- M. le I)r Sprung a comparé la durée de la pluie, mesurée par les enregistreurs, avec celle que l’on estime d’après la méthode d’évaluation de Kôppen. Cette dernière méthode donne, dans l’Allemagne du Nord, des résultats presque deux fois plus forts que la première, et il y a tout lieu de croire que, pour la durée de la pluie, les plus grandes valeurs sont les meilleures ; la méthode très simple de Koppen semble donc très à recommander. ( Voir Mémoires, X.)
- M. le Dr Sprung fait une communication sur un télémètre pour mesurer la hauteur des nuages. Le nouveau stéréo-télémètre de Zeiss, à Iéna, dont il suit le développement depuis cinq ans, est, de tous les instruments analogues, le seul qui se prête à l’observation d’objets en mouvement. C'est la raison pour les météorologistes de s’intéresser à cet instrument dont un modèle très transportable, à base courte, est présenté au Congrès. ( Voir Mémoires, XI.)
- M. Mascart demande quels sont les résultats obtenus dans l’observation des nuages.
- M. Sprung dit qu’il en a parlé plus en détail dans la Commission des nuages ; en somme, il n’y a que les cumulus à bords nets et très bien éclairés par le soleil qui soient faciles à mesurer par ce télémètre, parce que le grossissement de la lunette est trop fort. Il faudrait donc diminuer le grossissement et agrandir la base qui, dans le plus grand des trois modèles, est de im,5o.
- M. Mascart dit qu’à l’Exposition se trouve un modèle de la maison Krauss, de Paris, où la base est de 2™.
- M. Ballif, Conseiller de gouvernement, délégué du Gouvernement de Bosnie-Herzégovine, lit un Rapport sur l’organisation du service météorologique dans ce pays et sur les résultats des observations relatives à la pluie :
- Dans le réseau des stations d’observations météorologiques, la péninsule des Balkans n’est représentée que pour une très faible partie. Seule la Roumanie possède un réseau de stations bien organisé. Depuis l’occupation austro-
- p.34 - vue 38/277
-
-
-
- hongroise, la Bosnie-Herzégovine est entrée dans lo domaine des investigations scientifiques. Depuis vingt et un ans, un réseau s’est, formé, qui, également réparti sur tout lo pays, comprend 100 stations : 3 de premier ordre,
- 7 de deuxième ordre, g3 do troisième ordre. Les observations y sont faites conformément à la méthode internationale.
- Une des stations de premier ordre est située sur la crête qui forme la ligne de partage entre l’Adriatique et la mer Noire, à 2007™ d’altitude. C’est la seule station de montagne dans les Balkans.
- Trois stations disposent d’observations complètes remontant à 1882; le plus grand nombre disposent d’observations portant sur huit années. Les résultats dos observations sont consignés, depuis 1894, dans des Annuaires. Il n’existe encore de travail d’ensemble que sur les pluies ; je me permets do l’offrir au Congrès, on lui présentant une brochure accompagnée d’une carte des pluies.
- La Bosnie et l’IIerzégovino appartiennent aux pays les plus pluvieux de l’Europe. Elles offrent un exemple typique de l’influence des montagnes et do la répartition de la pluie sur lo côté exposé au vent et sur lo côté abrité du vent. Les quantités de pluie recueillies donnent à ce sujet d’intéressants détails.
- Les deux provinces sont des pays montagneux : la Bosnie a 672"’, l’Herzé-govine 790"* de hauteur moyenne. Elles sont traversées par une puissante chaîne qui appartient au système des Alpes Dinariques et s’élève jusqu’à 23oom. Elle forme la ligne de partage des eaux entre l’Adriatique et la mer Noire, en même temps que la frontière entre les deux provinces. La direction de cette chaîne do montagnes située à 8okm de la mer est NYV-SE, perpendiculaire à celle des vents pluvieux venant du SW. Le côté exposé au vent et le côté abrité sont donc nettement caractérisés. Sur l'un se trouve lTIorzé-govine, avec une moyenne annuelle do iGocl“ de pluie ; sur l’autro la Bosnie avec 107e"’. La station de montagne située sur le Bjelasnica, au point môme de la ligne de partage des eaux, reçoit 2io,m de pluie.
- La richesse en pluie du côté exposé au vont ne se limite pas à la crête des montagnes. Elle se continue sur l’autre versant jusqu’au pied des hauteurs. La grande influence exercée par la situation topographique sur le vent pluvieux se manifeste, pour les stations situées sur le versant W do la crête de partage, par des différences très importantes dans les précipitations reçues on dos lieux très rapprochés et ayant la môme exposition.
- La ville de Mostar possède deux stations distantes de 3km; l’une reçoit pautre j j La station de Gacko avec 1713""n et celle d’Avtovac avec i323mm no sont qu’à 5 km l’une de l’autre ; la station Vrhgorac avec 2ooomm et celle de Ilumac avec i223mm sont à i3km de distance. La différence enLre la quantité de pluie do ces deux dernières stations est plus considérable que la chute annuelle de beaucoup de régions do l’Europe centrale.
- A côtédel’influeuco exercée par ce facteur, celle do l’altitude n’a que peu d’importance. L’augmentation régulière do la pluie avec l’altitude no s’observe pas en général. Au contraire, les vallées siLuécs à l’intérieur de la Bosnie sont, comme celles du versant nord des Alpes, plus pauvres en pluie que
- p.35 - vue 39/277
-
-
-
- 36
- les stations situées sur le versant nord du système montagneux. De la quantité totale annuelle, il tombe en Bosnie, à l’E de la ligne de partage, 19 pour 100 en hiver, 9.7 au printemps, 99 en ôté, 95 en automne, et en Herzégovine, à r\V de la ligne de partage, 99, 97, 14 et 3o pour 100.
- L’IIerzégovine a donc un automne et un hiver pluvieux, un ôté sec : caractères propres aux. régions de climat subtropical ; tandis que la Bosnie, avec ses pluies également réparties sur toutes les saisons, marque le passage à un climat plus continental. Le caractère subtropical des pluies en Herzégovine se manifeste aussi par la violence des averses. La plus grande quantité de pluie tombée en un jour atteint 906""“, en une minute, 3“"M, 8. Les chiffres correspondants sont pour la Bosnie i33'"m et 9""", 5.
- Je serais heureux d’avoir, par ces considérations, appelé votre attention sur le pays qui est entré le plus récemment dans le réseau des observations météorologiques internationales et de solliciter pour nos travaux votre bienveillante sympathie.
- M. le Président, au nom de tout le Congrès, félicite M. Ballif des résultats si intéressants obtenus en Bosnie-Herzégovine ; grâce à ses efforts, on a comblé maintenant une partie importante de la lacune complète que présentait encore, il y a peu d’années, la péninsule des Balkans dans les études météorologiques.
- M. le capitaine Ciiaves, délégué du Gouvernement portugais et de la Société de Géographie de Lisbonne, expose l’état du service météorologique des Açores, qu’il a organisé avec le concours du Gouvernement portugais et de S. A. le prince de Monaco. Il indique également les améliorations successives dont ce service lui paraît susceptible. Un Mémoire imprimé, qui est distribué aux membres du Congrès, résume tous les détails donnés par l’auteur.
- M. le Président remercieM. Cbaves de sa Communication et insiste sur l’intérêt de premier ordre qu’offrent des observations complètes et régulières aux Açores. Le Congrès ne peut que souhaiter de voir le programme exposé par M. Cbaves se réaliser aussi rapidement que les circonstances le permettront.
- M. Nakamura, délégué du Gouvernement japonais, fait distribuer aux membres du Congrès une brochure imprimée contenant tous les détails sur l’organisation du Service météorologique au Japon.
- M. Piltschikoff, professeur à l’Université d’Odessa, présente des photographies d’éclairs. ( Voir Mémoires, XII.) Il fait ensuite une Communication sur la polarisation du ciel. ( Voir Mémoires, XIII.)
- M. le Secrétaire général prie MM. les Membres du Congrès de vouloir bien indiquer sur un registre spécial leur adresse à Paris,
- p.36 - vue 40/277
-
-
-
- afin qn’on puisse leur faire parvenir plus rapidement les communications qui leur seront destinées.
- Il annonce également que le directeur du théâtre du Gymnase offre une réduction de moitié prix à toutes les places aux membres du Congrès, sur la présentation de leur carie de congressistes, pour eux et une autre personne qui les accompagnerait.
- L’administration de la Tour Eiffel informe les Membres du Congrès qu’ils auront, pendant toute la durée du Congrès, libre entrée dans la Tour sur la présentation de leur carte.
- La séance est levée à 6h.
- Le Secrétaire général,
- A. ANGOT.
- Quatrième séance générale. — Jeudi 13 septembre.
- La séance est ouverte à g’1, sous la présidence de M. Mascart, assisté de MM. Mohn, Rücker et Rykatchef, vice-présidents.
- M. Ciiaumeil, Inspecteur général honoraire de l’Instruction publique, empêché d’assister au Congrès, adresse une Communication manuscrite sur un perfectionnement au pluviomètre; M. Angot donne lecture de cette Note dont voici la partie principale :
- Les pluviomètres ordinaires exigent un observateur assidu. Quand la lecture n’est pas faite immédiatement après la chute des pluies, et surtout si l’observateur s’absente quelques jours, lo Soleil, chauffant l’instrument, détermine une évaporation qui diminue dans des proportions considérables la quantité d’eau recueillie. Nous pensons avoir remédié à cet inconvénient en mettant l’eau reçue à l’abri de toute évaporation, et en substituant lo pesage à la mesure du volume d’eau.
- Ce double résultat est obtenu de la manière suivante :
- Le chapeau do 4oocq do surface, à bord supérieur tranchant, est conservé; le corps do l’instrument est allongé vers la base; tout au bas est placé un robinet à clef. L’opérateur doit posséder une balance de ménage pouvant supporter un poids d’environ 6ks.
- Supposons maintenant que l’appareil vide et sans chapeau pèse i3oogr; versant i6ooRr d’eau et ioogr d’huile d’olive, le poids total sera de 3oooRr. Lo pluviomètre étant mis en place avec son chapeau, la couche d’huile qui surnage constamment empêche toute évaporation. Pendant quinze jours d’exposition, sans pluie, avec un soleil très ardent, l’appareil n’a pas perdu iB'' de son poids ; l’épreuve a été renouvelée plusieurs fois avec le même succès.
- p.37 - vue 41/277
-
-
-
- S’agit-il de déterminer la hauteur do la pluie tombée depuis la mise on place, on pose le pluviomètre, débarrassé de son chapeau, sur un plateau de la balance; si, l’équilibre établi, le poids total est de 4200^, il est tombé 1200”1 ou 1200™ d’eau; la division par 4°° donne pour la hauteur d’eau tombée 3cm ou 3um,n. Laissant 3kg sur le plateau de la balance, on ouvre le robinet du pluviomètre et on le referme dès que l’équilibre est rétabli. La couche d’eau primitive empêche l’huile de s’écouler ; les iooRr d’huile peuvent servir plusieurs années.
- Si l’on ne désire que des résultats mensuels, l’opération indiquée n’a lieu que tous les mois; le travail est alors si simple qu’il faudrait avoir do la mauvaise volonté pour ne pas s’y prêter.
- Pour les observations fréquentes de chaque jour ou de chaque pluie, il est inutile de ramener le poids à 3k° chaque fois ; il suffit de tenir compte du poids du pluviomètre sans chapeau, après chaque opération ; la différence de poids d’une opération à l’autre donne la hauteur de l’eau tombée dans l’intervalle.
- Les pluviomètres totalisateurs les mieux combinés et les plus chers ne sauraient fournir de résultats plus précis.
- M. Marchand, Directeur de l’observatoire du Pic du Midi, empêché d’assister au Congrès, adresse un Mémoire sur les relations des phénomènes solaires avec ceux de la physique du globe terrestre. M. Angot présente un résumé verbal du travail de M. Marchand. ( Voir Mémoires, XIV.)
- M. van Bebber, chef de service de la Deutsche Seewarte, présente le supplément décadique au Bulletin quotidien de la Deutsche Seewarte. Ce supplément contient, pour 60 stations de l’Europe, 9 de l’Asie (Sibérie), 3 de l’Afrique (Algérie) et 21 de l’Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) les moyennes, pour chaque période de dix jours, de la pression et de la température, et le total de la pluie, ainsi que la comparaison de ces nombres avec les valeurs normales. Une carte donne la distribution moyenne de la pression et des écarts des températures à la normale; enfin un diagramme résume les observations recueillies en mer pendant les dix jours entre la Manche et les États-Unis.
- M. P. Garrigou Lagrange fait une Communication sur les mouvements généraux de l’atmosphère dans leurs rapports avec les positions du Soleil et de la Lune. ( Voir Mémoires, XV.)
- M. le Dr Onimus traite de l’utilité de remplacer le mot de tension de la vapeur cl’eau. II présente ensuite un appareil pour mesurer la luminosité.
- p.38 - vue 42/277
-
-
-
- - 39 —
- M. Angot présente quelques réserves touchant la nouveauté de l’appareil.
- M. Paulsex, Directeur de l’Institut météorologique de Danemark, expose les recherches sur le spectre de l'aurore polaire qu’il a exécutées récemment en Islande. {Voir Mémoires, XVI.)
- M. Rona, Sous-Directeur de l’Institut météorologique de Hongrie, au nom de M. de Konkoly, Directeur, empêché d’assister au Congrès, décrit le nouvel observatoire installé à O’-Gyalla :
- Lo réseau hongrois des stations météorologiques existe déjà depuis trente années, mais il lui manquait un observatoire central, dans le sens propre. A Budapest, où l’on réunit et discute les observations du réseau, il n’existe que le bureau central, et la station météorologique qui est jointe au bureau n’a jamais été équipée de manière à permettre des études étendues. Le Directeur do l’Institut avait résolu, dès 1893, d’ériger provisoirement un observatoire météorologique et magnétique à une plus grande distance de la capitale sur sa propriété à O’-Gyalla, où les influences nuisibles de la ville ne se font pas sentir. Ainsi il y a déjà sept années que l’on fait à O’-Gyalla des observations météorologiques et magnétiques correspondant à un observatoire central; mais c’est seulement à présent qim l’on vient d’ériger un bâtiment répondant aux buts d’un observatoire do premier ordre. Le gouvernement hongrois a admis dans le budget de l’État une somme de 112 000 couronnes, dostinée à la création de cet observatoire. Les travaux sont déjà avancés, de manière que l’inauguration aura lieu le 3o du mois courant.
- L’édifice a deux étages; il contient les bureaux, les laboratoires physiques et chimiques et les ateliers mécaniques. Une tour à quatre étages, dont la plate-forme supérieure supporte les différents anémographes et les instruments servant à la mesure de l’insolation, s’élève à une hauteur de 21 mètres. L’observatoire météorologique est entouré d’un parc assez grand pour y mettre les divers instruments qui servent, d’une part aux observations courantes, d'autre part aux études spéciales. Au rez-de-chaussée se trouve un moteur à la benzine pour actionner les dynamos et les pompes à eau. La dynamo, aidée d’accumulateurs, fournit le courant électrique pour l’éclairage, et les pompes fournissent l’eau à toutes les pièces delà maison. L’observatoire est en connexion permanente avec Budapest par un fil téléphonique particulier; par cet arrangement la communication des doux Instituts est très facilitée.
- L’observatoire magnétique est situé loin des autres bâtiments ; ainsi les instruments ne sont soumis à aucune influence nuisible. Los enregistreurs sont de la même construction que ceux du Parc Saint-Maur (système Mascart) ; ils ont été construits par M. Carpentier, à Paris. Il mérite d’être mentionné que les murs doubles de l’observatoire magnétique sont remplis de cendre de bois, et les expériences faites jusqu’à présent ont démontré que l’on a atteint avec cette sorte d’isolation une constance de température satisfaisante et que l’humidité n’a donné lieu, à aucune plainte.
- p.39 - vue 43/277
-
-
-
- — 40
- J’ai l’honneur de vous présenter une photographie do l’observatoire. Nous espérons avoir construit avec des moyens bien modestes un observatoire assez bien équipé, pouvant satisfaire aux exigences d’un établissement moderne. L’observatoire météorologique nouveau a une grande importance; il doit, en vertu de sa position, rendre des services considérables dans les études internationales. La description détaillée du nouvel observatoire paraîtra bientôt dans une des publications de l’Institut météorologique; c’est pourquoi je me suis borné ici à quelques indications sommaires.
- M. A.-L. Rotcii résume les principaux résultats qui ont été obtenus dans les mesures des hauteurs et des vitesses des nuages faites à l’Observatoire de Blue-ilill.
- M. Léon Teisserenc de Bort expose les résultats des sondages méthodiques de l’atmosphère auxquels on se livre à l’Observatoire de Météorologie dynamique de Trappes, depuis l’année 1898, tant à l’aide des ballons-sondes que des cerfs-volants.
- Il rappelle que, depuis le mois d’avril 1898, 260 ballons sont partis de Trappes, et plus de 200 ont rapporté des courbes ; la hauteur de 10000 mètres a été atteinte ou dépassée 140 fois. Presque tous ces ballons sont en papier verni et leur cube varie ordinairement entre 5o et 88mc, ce qui n’a pas empêché d’atteindre l’attitude de 14 000 mètres à plus de douze reprises. On a essayé de lancer quelques ballons de 7"', mais ils 11’ont pas donné de bons résultats, le papier s’étant déchiré. M. Teisserenc de Bort donnera demain, au cours do la visite de l’observatoire de Météorologie dynamique, toutes les explications techniques nécessaires pour les personnes qui voudraient lancer des ballons-sondes par les méthodes employées à Trappes.
- Les ascensions de cerfs-volants ont permis de recueillir un grand nombre de documents. Le service, organisé d’abord d’après les instructions que M. lîotch a bien voulu nous donner à plusieurs reprises et dont nous lui sommes bien reconnaissants, a fait des progrès très rapides depuis qu’on a composé la ligne d’une façon rationnelle qui permet do maintenir l’inclinaison moyenne du fil constante, quelle que soit la longueur de la ligne.
- Ce système, particulier à notre observatoire, et quoM. Teisserenc de Bort a décrit à la Commission d’Aérostation du Congrès, a permis d’atteindre à diverses dates les plus grandes hauteurs connues :
- En 1899, 1° *4 juin................. 394o,n.
- « le 17 août................. plus de 43oom.
- En 1900, le 10 août............... 5i5om.
- C’est en employant le môme système do ligne qu’il avait vu à Trappes que M. le docteur Assmann a atteint 4600 mètres. Il n’est pas douteux qu’on puisse s’élever bien plus haut encore. {Voir Mémoires, XVII.)
- M. Â.-J. Woeikof fait une Communication sur la nécessité
- p.40 - vue 44/277
-
-
-
- — 41
- d’étudier les hautes régions de l’air sous les tropiques et dans l’intérieur de l’Asie.
- L’élude des hautes régions de l’atmosphère, poursuivie avec tant de persévérance et d’habileté depuis six ans, nous a montré qu’en Europe, à ioooo111, les variations diurnes seules do la température étaient très atténuées; quant aux variations annuelles et non périodiques, elles ne diminuent pas encore à cette hauteur. Mais Vhomo sapiens est insatiable, et ce qui est acquis à la Science ne fait que le stimuler à faire de nouvelles conquêtes. Nul doute que la partie orientale des États-Unis ne suive l’exemple do l’Europe pour l’exploration de l’air au moyen de ballons-sondes; c’est dans celte région (Blue-Hill) qu’a commencé l’exploration des grandes hauteurs au moyen do cerfs-volants.
- Je voudrais appeler l’attention du Congrès sur l’cnorme importance de ces études sous les tropiques. La zone tropicale occupe presque la moitié du globe (4i pour ioo) ; le régime météorologique des régions inférieures y est beaucoup plus régulier que dans les latitudes moyennes; mais que se passe-t-il dans les hautes régions des tropiques? Voilà une question des plus importantes. Des explorations sous les tropiques, comparées à celles que l’on fait dans les latitudes moyennes, permettront, entre autres choses, do déterminer l’influence de la latitude sur la température de l’air.
- 11 y a deux ou trois ans, on pouvait croire qu’à une hauteur de ioooo"1 la température ne variait que peu avec la latitude. Il paraît maintenant plus vraisemblable que les différences sont encore grandes et que, sous les tropiques, nous ne trouverons jamais les — 70° ou — 8o° qui existent quelquefois à cos hauteurs en Europe.
- Les progrès do l’Aérostalion permettent de réduire la durée d’ascension des ballons-sondes et les observations sur les nuages montrent que même les cirrus ont, sous les tropiques, un mouvement prédominant de l’est. Ceci, d’une part, permet les recherches dans des régions où le territoire civilisé est peu étendu et, de l’autre, doit faire préférer les côtes orientales des continents et des grandes îles. Je signale l’intérêt exceptionnel de ces études dans l’Inde britannique, le pays classique des moussons. Je ne puis aussi passer sous silence un pays des tropiques, le Pérou méridional, où nous pouvons explorer des hauteurs do plus do ioooom au-dessus du niveau do la mer à l’aide do cerfs-volants, car le chemin de fer y atteint une hauteur do 4700"*, et M. Teissorcnc de Bort a déjà fait monter un cerf-volant à 5-20om et pense qu’il serait possible d’aller jusqu’à 6000"1 et môme 7000“.
- Une autre région qui présente un extrême intérêt pour ces études, c’est l’Asie centrale, avec son anticyclone convectif d’hiver et son cyclone con-vectif d’été. Ce cyclone, par les mouvements d'air qui l’avoisinent, est cependant tellement différent des cyclones que nous connaissons, que l’application du même terme aux deux phénomènes est sujette à caution. Ainsi, dans la dépression de Louktchoun, le minimum absolu de juillet est de 6mm seulement au-dessous do la moyenne du mois.
- Dans cotte région, les variations annuelles et non périodiques doivent être
- p.41 - vue 45/277
-
-
-
- — 42 —
- très atténuées dans les hautes régions de l’air. Poul-ôtro même les minima de température s’y observent-ils on avril, mois où les cyclones do l’espèce que nous connaissons sont fréquents et amènent un afflux d’air des hautes latitudes.
- La présence de plateaux très élevés dans l’Asie centrale y permettrait l’exploration de grandes hauteurs au-dessus du niveau de la mer au moyen de cerfs-volants, mais avec plus de difficultés que dans le Pérou méridional, vu l’absence de chemins de fer et do bonnes routes.
- En somme, ce que je propose, c’est d’étendre les études qui ont été faites avec tant de succès en Europe, à do grandes régions du globe qui, par leur régime météorologique si différent du nôtre, présentent un intérêt particulier. Après avoir essaye nos forces sur un terrain restreint, essayons de faire la géographie météorologique des hautes régions de l’atmosphère.
- MM. IIergesell, le commandant Renard et Teisserenc de Bort, tout en reconnaissant l’importance des recherches recommandées par M. Woeïkof, insistent sur les difficultés matérielles qu’elles présentent dans des pays d’un abord peu facile et peu habités,
- M. V. Ventosa, Astronome à l’observatoire de Madrid, lit un Travail sur la détermination de la direction des vents supérieurs au moyen des ondulations des bords des astres. (Voir Mémoires,
- XVIII.)
- A la suite de cette Communication, M. J. Pernter annonce que la Meteorologische Zeitschrift vient d’imprimer un travail de M. K. Exner, qui paraîtra le mois prochain (1) et dans lequel sont combattues les opinions émises par M. Ventosa.
- M. II. Hervé, Directeur de la Revue de VAéronautique, expose les méthodes qu’il a suivies pour préparer la bibliographie générale de l’Aéronautique et de la dynamique des fluides. Il indique les règles adoptées pour la classification, la différenciation des fiches, etc. La bibliographie de M. G. Tissandicr (1888) contenait l’indication d’environ 700 documents. Celle que prépare M. Hervé en contient actuellement plus de g5oo ; le nombre total dépassera 12000. Celte bibliographie générale occupera les tomes IX, X, XI et XII de la Revue de l’Aéronautique.
- La séance est levée à 6h.
- Le Secrétaire général,
- A. ANGOT.
- (1 ) Voir Iv. Exner, Windrichtung und Scintillation ( Meteorologische Zehschrijt, oct. 1900, t. XVII, p. 433-/(37 ).
- p.42 - vue 46/277
-
-
-
- - 43
- Cinquième séance générale. — Samedi 15 septembre.
- La séance est ouverte à 91* sous la présidence de M. Mascart, assisté de MM. Mohn, Rücker et Rykatchef, vice-présidents.
- M. P. Renard, président du Comité d’organisation des concours d’Aérostation, remet des cartes d’invitation pour les concours qui auront lieu les dimanche 16 et lundi 17 septembre.
- M. Remtciiinsky, rappelé brusquement en Russie, s’excuse par lettre de ne pouvoir faire la Communication pour laquelle il était inscrit à l’ordre du jour.
- M. Ginestous, chargé du Service météorologique de la Régence de Tunis, présente un résumé de l’organisation de ce service et une discussion des deux premières années d’observations obtenues à Tunis au moyen des instruments enregistreurs.
- M. Perrotet des Pins présente trois Mémoires :
- i° Prévisions du temps faites à l’avance, appliquées à vingt-deux phénomènes astronomiques ;
- 20 Rapport sur la réforme du calendrier grégorien ;
- 3° Sur la décimalisation du jour et de la circonférence.
- M. F. IIoudaille, Professeur à l’Ecole nationale d’Agriculture de Montpellier, adresse une Note imprimée concernant l’organisation d’un service d’informations météorologiques et agricoles dans le département de l’Hérault.
- M. Angot signale, parmi les pièces de la correspondance, une étude très détaillée intitulée : Fioods in Br isba ne river, and schemes for ah a terne nt of their disastrous ejfects, par M. J.-R. IIenderson, Ingénieur hydraulique du Gouvernement de Queensland. Il fait une analyse de cet intéressant document.
- M. L. Palazzo, Directeur du Bureau central météorologique d’Italie, décrit l’organisation des stations qui ont été instituées dans la Haute-Italie pour l’étude des orages et le contrôle des résultats obtenus par les tirs contre la grêle. {Voir Mémoires, XIX.)
- M. F. IIoudaille, empêché d’assister au Congrès, adresse une Note dans laquelle il résume les résultats de la mission dont il a été chargé, en juillet 1900, pour étudier l’organisation des tirs contre la grêle dans la Haute-Italie. {Voir Mémoires, XX.)
- p.43 - vue 47/277
-
-
-
- — U —
- M. Rona, Sous-I)irccteur du Service météorologique central de Hongrie, résume, de la manière suivante, les essais de défense contre la grêle tentés dans ce pays :
- En Hongrie, on a fait les premiers essais isolés en 1899. Mais l’émotion des viticulteurs devint telle que le Ministre de l’Agriculture fut forcé d’inviter l’Institut météorologique à donner son opinion et ses propositions concernant cette question.
- L’Institut météorologique n’était pas encore en état do donner une réponse décisive sur le succès de ce moyen de défense, puisque le problème de la formation de la grêle n’est pas encore éclairci ; mais il ne pouvait non plus nier a priori la possibilité du succès ; c’est pourquoi il fallait remettre la décision à l’expérience de plusieurs années. Un employé do l’Institut fut chargé de rédiger un manuel sur l’installation des appareils ; il a visité pendant l’année courante plusieurs de ces localités et donné partout les renseignements nécessaires aux intéressés. En distribuant les canons, il fallut tenir compte de la direction des orages et des circonstances topographiques et on s’est efforcé d’établir partout une organisation uniforme.
- Quatre colonies do défense furent munies complètement: i° Les vignobles do Tokaj, de Tàllya jusqu’à Tarczal, avec une ligne de 3a canons s’étendant sur i5km ; 20 Les vignobles de Moor, une ligne de i7km avec 42 canons ; 3° Les vignobles de liadacsony avec 76 canons sur une courbe elliptique ; 4° Les écoles de viticulture de Paulis-Lippa et Arad-Csâla avec 26 canons. En outre, on a établi des canons dans 20 lieux différents ; le nombre des canons installés montait, en 1900, à 1400.
- Deux systèmes de canons sont en usage : i°Pour tir rapide, on emploie les canons d’Emmerling. Une cartouche de 3ogr de pvrolite, jetée dans un cornet acoustique de deux mètres de hauteur, est tirée à l’aide d’une amorce. Ces canons donnent 4 à 5 coups par minute ; 20 La deuxième sorte de canons est celle de Farkas-Faragé : un mortier on acier est lié avec un cornet acoustique d’une hauteur de 4m- Leur charge normale est i5ogr à i8ogr do poudre do mine.
- Cotte année, toutes les stations étaient on action, mais on ne peut pas encore en déduire des conclusions décisives.
- Suivant les Rapports qui nous ont été envoyés, on s’est défendu cotte année :
- I. Aux vignobles, à Baraczka, sept fois pendant un orage en plein jour et une fois contre un orage nocturne. Dans ce nombre, il y avait doux orages de grêle indubitables : le 3o mai et le 8 juin. Pendant qu’entre Ivovaszincz et Uj-Psanâl il y a eu des dommages causés par la grêle, sur le territoire défendu il n’est tombé que de grosses gouttes de pluie pendant le premier orage. Le second s’est présenté à la fin d’une deuxième averse en gouttes de pluie mêlées de grêle, qui a causé un dommage do 3-5 pour 100.
- IL Aux vignobles à Csâla, en dix-sept cas, du 27 mai au ier juin, chaque jour. A une distance de 5kmà 6km du foyer do défense, on a éprouvé des dom-
- p.44 - vue 48/277
-
-
-
- mages parla grêle, et l’Inspecteur des vignobles prétend que c’est grâce à la défense que la colonie n’a pas souffert.
- III. A Kirâlyhalom, les canons ont été en fonction neuf fois. Dans les environs, à une distance de 5km, il y a eu plusieurs fois dos dommages par la grêle. Le 7 juin, on s’est défendu contre deux orages ; le second éclata la nuit et fut suivi de grêle. Mais la défense fut trop faible, parce qu’on n’avait pas reconnu le caractère des nuages, et on n’a tiré que 19 fois avec les a5 canons.
- IV. Les vignobles à Strido-Csâktomya ont été aussi exempts de grêle (sur i5ooh:i, 68 canons), tandis qu’à une distance de 4Ul"à 5km du territoire défendu on a eu un dommage de 3o à .\o pour 100. De même à Polgârdi, Moôr, Fütelek, O-Buda, Diôsd, Alsé-Londva, Szegszârd.
- On a distribué dos questionnaires, mais jusqu’à présent un nombre considérable de ces questionnaires ne nous a pas encore été retourné ; c’est pourquoi les renseignements sur la défense sont encore incomplets. M. Raum, Assistant de l’Institut, est chargé de mettro on œuvre les résultats détaillés de cos observations.
- De Versccz, le seul lieu dans le coin entre la Tisza et le Maros où une défense intensive a lieu exclusivement avec les canons d’Emmerling et coups de pyrolite, nous recevons des rapports très encourageants. M. F. Sûvoly, qui a organisé la défense, dit dans une brochure que les environs non défendus ont souffert un dommage de 100 pour 100 et que ce sont seulement les territoires défendus qui ont été exempts. Il nous raconte entre autres deux cas remarquables. Le 8 juin, la frontière du territoire exempt de grêle coïncide parfaitement avec les zigzags du contour du terrain défendu. Dans un orage nocturne, le a3 juillet, les seuls endroits endommagés sont ceux où, par négligence, les canons n’ont pas été mis en action, pendant que dans les lieux défendus on n’a observe aucune grêle.
- L'expérience d’une année 110 suffit pas du tout pour asseoir un jugement définitif sur le succès do cette défense et l’on doit attendre les résultats que nous fourniront les expériences futures. Une circonstance toutefois no peut être niée : c’est que les gens qui appliquent le tir contre la grêle en sont très enthousiastes. Cette circonstance mérite que l’on s’occupe de la chose, bien que le fondement théorique nous manque à présent. 11 est possible que l’expérience aura un effet fécond sur la théorie et quo le tir contre la grêle nous fournira une base solide pour la théorie do la formation de la grêle.
- M. J. Pernter, Directeur de l’Institut central météorologique d’Autriche, fait remarquer qu’il convient d’être très réservé sur les résultats pratiques que l’on semble invoquer. Il résulte, en effet, d’expériences qu’il vient de terminer avec la collaboration de M. Trabert, que, dans la plupart des cas, avec les appareils employés aujourd’hui, l’anneau de fumée produit par le tir a une portée extrêmement restreinte et ne saurait atteindre la hauteur à laquelle se trouvent les nuages orageux. Le compte rendu
- p.45 - vue 49/277
-
-
-
- — 4G —
- complet de ces expériences sera prochainement publié dans la Meteorologische Zeitschrift (1).
- M. G. Capus, Directeur de l’Agriculture et Délégué du Gouvernement général de l’Indo-Chine française, donne quelques détails sur le réseau de stations météorologiques qui vient d’être organisé dans l’Indo-Cbine et qui s’étend actuellement sur la Cochinchine, le Cambodge, l’Annam, le Tonkin,le Laos et même en Chine, dans la province du Yun-Nan.
- M. Sprung, au lieu de faire la Communication qu’il avait annoncée sur les appareils à balance romaine qui se trouvent à U Exposition, se borne, pour abréger, à quelques remarques :
- Il y a à l’Exposition un do mes baromètres enregistreurs à poids curseur, amélioré selon les notions les plus modernes. On y voit aussi le baromètre enregistreur do Marvin, dont la ressemblance avec mon appareil est évidente.
- A côté du barographe Marvin se trouve le pluviomètre enregistreur du môme auteur, qui est aussi à poids curseur, mais dont les données sont transmises électriquement à distance. M. Sprung vient d’employer sa balance à poids curseur pour l’enregistrement dos précipitations atmosphériques, surtout en hiver;les résultats sont exposés dans une Communication dont un nombre restreint d’exemplaires est distribué à l’assemblée. {Voir Mémoires, XXI. )
- M. J. Richard, qui a étudié tous les instruments enregistreurs figurant à l’Exposition, offre de se mettre à la disposition de ceux des membres du Congrès qui voudraient les voir. Quelques-uns sont en effet assez difficiles à trouver.
- M. Rykatciief, Directeur de l’Observatoire physique central, Délégué du Gouvernement russe, fait une communication sur la comparaison des températures et des humidités relevées sous les différents genres d’abris, parallèlement avec les mesures faites avec le thermomètre à aspiration Assmann. ( Voir Mémoires, XXII.)
- MM. Sprung, IIildebrandsson, Rotch, Angot, Hepites et Snellen présentent quelques observations sur la valeur respective des différents abris, du thermomètre à aspiration et du thermomètre-fronde.
- M. W. Kesslitz, Lieutenant de vaisseau, Chef du Service méléo-
- (’) J.-M. Pernteh et W. Trabert. Untersuchungen iiber das tVetterschiessen {Meteor. Zeitschrift, sept. 1900, t. XVII, p. 385-40 )•
- p.46 - vue 50/277
-
-
-
- — 47 -
- rologique et magnétique à Pola (Autriche), fait la proposition suivante :
- Ma proposition so rapporte à la résolution prise dans la deuxième séance do la réunion de Saint-Pétersbourg (1899), relativement aux observations séismiques : « Le Comité recommande que les institutions météorologiques contribuent aux observations séismologiques ». Supposant que cette mesure, dont l’initiative est due à l’Académie Impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, a déjà été suivie dans d’autres pays, je me permets de proposer la résolution suivante :
- « Les stations météorologiques de second ordre, qui expédient quotidiennement des dépêches météorologiques, doivent ajouter à cos dépêches une courte note dans tous les cas où aura été faite une observation certaine do quclquo perturbation séismique. (Par exemple, hier, 8h s., faible tremblement de terre, direction N-S). Los Instituts centraux qui publient des bulletins quotidiens devront ajouter à ces bulletins une notice séismologiquc analogue aux remarques publiées depuis plusieurs années par le Bureau central do Rome.
- » Je me pcrmcLs de faire remarquer l’intérêt qu’il y aurait pour les stations séismiques elles-mêmes do pouvoir comparer les perturbations obtenues sur les courbes des séismographes, avec ces notices publiées dans les bulletins météorologiques quotidiens. »
- M. le capitaine Ciiaves rappelle que, dans les dépêches quotidiennes expédiées des Açores, on comprend déjà l’indication des tremblements de terre.
- M. le Président fait observer que la proposition de M. Kesslitz, nécessitant nue modification dans les dépêches quotidiennes, doit être l’objet d’un examen entre les différents services officiels et ne peut être résolue par le Congrès. En conséquence, la proposition de M. Kesslitz est renvoyée au Comité permanent international.
- M. le R. P. Marc Deciievrens, S. J., lit les remarques suivantes sur la variation de la température dans les cyclones selon l’altitude, d’après les observations des montagnes.
- Il serait regrettablo que, dans l’exposé des progrès accomplis par les méthodes d’obsorvalion des phénomènes atmosphériques dans les grandes hauteurs, on négligeât de comparer les résultats les plus récemment obtenus aux résultats déjà anciens dos observations recueillies en un assez grand nombre do stations élevées. Les cerfs-volants viennent à peine do dépasser l’altitude de 4ooom. Or une de nos anciennes stations, malheureusement supprimée depuis près de dix années, était celle do Pike’s Pcak, aux Etats-Unis ; on possède une importante collection des observations quotidiennes faites trois fois par jour à cette altitude de43i3m. Il ne sera donc pas superflu
- p.47 - vue 51/277
-
-
-
- 48 -
- aujourd'hui de rappeler ce que ces observations nous ont fait connaître touchant la question capitale do la température dans les cyclones. D’ailleurs d’autres stations moins élevées ont fourni simultanément leur contingent do résultats, et il a été possible de réunir systématiquement toutes ces données pour en constituer un ensemble des plus intéressants, qui nous montre parfaitement bien la distribution de la température le long de la verticale dans les tourbillons de grand diamètre, cyclones et anticyclones.
- Cette sorte de synthèse de nos connaissances sur cette délicate question, avant l’apparition des cerfs-volants et des ballons-sondes opérant à l’air libre, a été faite en Chine, à l’observatoire do Zi-Ka-Woi, que j’ai dirigé de 1877 à 1887 : c’est en 1886 et 1887 que je publiai les deux Mémoires qui ont résumé mes conclusions à cet égard. Avant moi, des météorologistes avaient abordé la question par différents côtés ; mais aucun d’eux 11e l’avait réellement et efficacement étudiée dans son ensemble ; aucun d’eux n’avait su trouver un lion entre les phénomènes do réchauffement observés ici et les phénomènes de refroidissement observés là; aucun d’eux surtout 11c s’était cru en état de formuler la loi que j’ai posée en 1886, loi qui se trouve aujourd’hui vérifiée et confirmée par les observations à l’air libre et à de plus grandes altitudes encore.
- Cette loi est la suivante : Au niveau do la mer et dans les couches de l’air inférieures à 1200"1 d’altitude, la température dans un tourbillon (cyclone et anticyclone) varie en sens inverse do la pression, tandis que, dans les couches supérieures à cette altitude, elle varie comme la pression (non pas proportionnellement, comme M. Ilann me l’a fait dire, mais clans le même sens), celle-ci étant minimum le long de l’axo du cyclone et maximum le long do l’axe do l’anticyclone. Cette loi, je l’ai montrée on action dans le petit résumé suivant :
- Altitudes. Anticyclone. Excès sur la normale. Température normale. Cyclone. Excès sur la normale.
- ni 0 0 O
- 4313 .... 4,3 — 16,4 —6,9
- a366 i,5 — G,g —4,6
- 1647 .... 2,2 — 2,4 -1,2
- 388 .... —2,4 — 2,6 3,4
- 7 .... -3,6 4,5 4,4
- D’après ces résultats généraux, qui sont dos moyennes do plusieurs années d’observations quotidiennes (dont la somme est incomparablement supérieure à celle des lancers de cerfs-volants et do ballons-sondes exécutés jusqu’à ce jour), la présence d’un cyclone entre 3ooom et 4ooom abaisserait la température de l’air plus même que la présence d’un anticyclone no l’y élèverait. Je crus pouvoir affimer, en présence do cos résultats, que, dans le cyclone, l’abaissement de la température devait s’exagérer do plus en plus avec l’altitude. Ce que je prévoyais là, dès 1886, c’est-à-dire il y a 14 ans, alors qu’on no songeait guère aux belles expérimentations d’aujourd’hui, s’est
- p.48 - vue 52/277
-
-
-
- trouvé parfaitement vérifié quand on put faire un travail d’ensemble sur les observations recueillies à l’air libre dans cos dernières aimées. J’ai constaté, d’après les cartes publiées par M. Ilergesell pour trois lancers internationaux parfaitement réussis, qu’à ioooo"' d’altitude la différence de température entre le maximum observé dans l’air anticyclonique et le minimum dans l’air cyclonique dépassait 3o° centigr., et cela, remarquons-le bien, dans la mémo couche.
- Je crois donc, en présence de ces résultats si concordants, que M. Sprung, analysant aujourd’hui mon Mémoire de i88(>, comme il le fit en 1888 si bienveillamment dans la Mcteor. Zeitschr. (février ), 11e regarderait plus mes affirmations d’alors sur les basses températures cycloniques comme surprenantes (übcrrasclicnd), à moins qu’il ne voulût appliquer cette épithète à l’exactitude avec laquelle je devinai les résultats si importants do nos modernes observations à l’air libre. Mais on doit bien avouer que mon affirmation d’alors n’avait rien ni de précipité, ni d’exagéré. Les observations étudiées étaient extrêmement nombreuses comparativement à celles qu’011 possède déjà avec les cerfs-volants ou les ballons-sondes, eide plus la méthode que j’employais était toute naturelle et très propre à me conduire à la loi du phénomène, si loi il y avait. Tout ce qu’011 pouvait craindre, c’est que les conditions de l’air fussent notablement modifiées par le massif des montagnes ; et je me rappelle que, lors dos premières tentatives faites pour observer à l'air libre, on se hâta, un peu trop, do prédire que les résultats attendus feraient pâlir et éclipseraient les résultats anciens, s’ils ne devaient les réduire à néant. Il 11’en est rien; les résultats anciens, mes conclusions de 1886 et do 1887, restent entiers, et, vu les plus nombreux documents sur lesquels elles s’appuient, je pourrais presque dire que c’est d’elles, de ces conclusions basées sur les observations do montagnes, que les conclusions d’aujourd’hui tirent leur plus grande force, leur principale valeur.
- Ces remarques, pour être complètes, devraient être suivies de l’explication (pic je donnais on 188G de l’existence do ces grandes variations de température dans les couches élevées de l’air et de la différence capitale qu’on observe entre leur variation par rapport à la pression au-dessus et au-dessous de l’altitude critique do iuoo"1. Mais cela m’entraînerait trop loin et donnerait lieu à une discussion qu’il n’est plus temps d’instituer ici à la fin du Congrès. Je me contente de renvoyer aux diverses publications que j’ai faites sur ce sujet, on 1898 et 1899.
- M. A. Daulsen, Directeur de l'Institut météorologique de Danemark, donne quelques détails sur les méthodes qu’il a employées en Islande pour la mesure du potentiel électrique de l’air :
- Pendant son expédition en Islande (1899-1900) M. Paulscn a employé, pour égaliser le potentiel d’un conducteur à celui de l’air, des poudres radioactives. Le collecteur consistait on un disque métallique mince, placé horizontalement et la surface supérieure était couverte de papier à filtre, frotlé avec une poudre qui émet des rayons Becquerel. C’est à l’obligeance de M. Curie que M. Paulscn doit de posséder celte précieuse poudre.
- p.49 - vue 53/277
-
-
-
- A la station principale, Aurora (altitude 5om), le disque, fixé par des ressorts de cuivre sur un anneau de même métal, était cloué sur un canon de soufre à surface polio, préparé par une méthode indiquée par M. Gouy (1 ). L’anneau était en communication électrique avec un électroscope Exner. Le disque à poudre était enlevé pour étudier l’isolement total de l’anneau et de l’électroscope.
- Pour explorer l’état électrique de l’atmosphère à de plus grandes hauteurs au-dessus du sol, on avait établi une station au sommet d’une montagne, à i 2oom d’altitude. L’isolement par un simple canon de soufre ne suffisait plus pour cette station; exposé à l’air libre, le soufre se recouvrait bientôt d’aiguilles de glace. L’isolement fut obtenu au moyen d’un cylindre de paraffine, fixé au fond d’un vase de faïence, au-dessus duquel il émergeait. La colonne de paraffine était recouverte d’un cylindre métallique dont le fond reposait sur le sommet de la paraffine et dont la surface latérale descendait dans le vase de faïence jusqu’à une petite distance du fond de ce dernier. Cette enveloppe mettait la paraffine à l’abri de toute influence qui aurait pu altérer son pouvoir isolant. On enlevait le disque quand on voulait examiner l’isolement; on constata que la paraffine constituait toujours un bon isolant.
- L’appareil était supporté par uno perche, qu’on élevait à une hauteur convenable (quelques centimètres) au-dessus du toit de la cabane.
- Cette méthode de mesurer l’électricité atmosphérique paraît très commode, surtout en voyage et pendant les grands froids où l’emploi d’un écoulement d’eau n’est pas applicable. Dos expériences comparatives n’ont pas montré de différences appréciables quand on remplace les rayons Becquerel par une flamme. On a constaté ultérieurement que l’activité de la poudre ne s’affaiblit pas sensiblement quand on la protège contre la pluie par une couche très mince de vernis.
- MM. Mascart et le commandant Renard font quelques remarques sur l’intérêt que présentent les observations de M. Paulsen et la difficulté de faire des observations d’électricité atmosphérique en ballon. M. L. Palazzo donne quelques indications sur les observations faites en Italie avec l’électromètre d’Exner.
- M. Assmann, chef de la section aéronautique à l’Institut central météorologique de Prusse, résume les principaux résultats qu’il a obtenus et insiste sur les dangers que présentent les cerfs-volants dans le voisinage des grandes villes. Le fil d’un cerf-volant s’étant rompu, le cerf-volant a continué à se soutenir en l’air, traînant après lui le fil d’acier; celui-ci a passé sur Berlin, blessant grièvement plusieurs personnes. A la suite de cet accident, la police de Berlin a interdit l’usage des cerfs-volants. M. Assmann indique comment on pourrait parer à ce danger par l’emploi d’un câble
- (i) Vo/r Le Cadet, Etudes du champ électrique, de l'atmosphère, p. 3a.
- p.50 - vue 54/277
-
-
-
- composé do plusieurs dis de petit diamètre et par l'adjonction d’un cerf-volant de sûreté. (Voir Mémoires, XXW.)
- M. Teisserenc de Bort signale des faits du môme genre qui se sont produits à Trappes, mais sans entraîner d’accidents graves; une fois cependant le câble a été arreté par des (ils télégraphiques qu’il a brisés, ce qui a interrompu tout service pendant plusieurs heures.
- M. Teissereint, de Bort présente le résumé des principaux résultats qu’il a obtenus dans ses expériences de ballons-sondes et de cerfs-volants, relativement aux variations de température dans la verticale (voir Mémoires, XXIII). Il distribue aux membres du Congrès un extrait d’un Mémoire qu’il a publié en 1890 sur le mode de formation des types d’isobares, et dans lequel sont prévus un certain nombre des faits que l’on constate aujourd’hui par les observations faites aux grandes altitudes.
- M. II. IIergksell, président de la Commission d’Aérostation scientifique, rend compte des travaux de cette Commission et donne lecture du vœu suivant, qu’elle l’a chargé de présenter à la séance générale du Congrès :
- « Sur la proposition de la Commission internationale d’Aérostation, et vu les beaux résultats déjà obtenus par l’exploration de la haute atmosphère, le Congrès émet le vœu suivant :
- » i° Il est nécessaire, pour les progrès de la Météorologie, de faire périodiquement des ascensions internationales simultanées à des dates fixées à l’avance.
- » 20 Ces ascensions devront être complétées par des lancers de cerfs-volants et des observations sur les nuages.
- » 3° Il est désirable que les établissements d’aérostation militaire et les Instituts météorologiques soient invités par leurs gouvernements respectifs à participer à ces ascensions, ainsi que cela existe déjà dans plusieurs pays.
- » 4° Le Congrès prie le Comité météorologique international de vouloir bien faire les démarches nécessaires auprès du Gouvernement français pour que ce vœu soit réalisé eu France et transmis par voie diplomatique à tous les gouvernements étrangers. »
- Ce vœu est adopté à l’unanimité.
- M. Walz, délégué des Etats-Unis d’Amérique, présente un rapport sur la collaboration du Weather Bureau aux travaux des
- p.51 - vue 55/277
-
-
-
- — 3â —
- différentes Commissions internationales (voir Mémoires, XXIV). Il présente les épreuves du rapport sur les observations des nuages, rédigé par M. Bigolow, et dans lequel, en outre des observations elles-mêmes, l’auteur a inséré des études sur la circulation générale de l’atmospbère.
- M. Walz invite ensuite ceux des Membres du Congrès qui n’auraient pas encore visité l’exposition du Weather Bureau à s’y rendre dans la journée; des délégués se tiendront à leur disposition pour leur donner toutes les explications nécessaires.
- M. Angot dit (pie cette visite pourra avoir lieu à i^o1" et que les Membres du Congrès qui n’ont pas encore fait l’ascension de la tour Eiffel pourront, en quittant l’exposition du Weather Bureau, se rendre à la tour Eiffel, où on les accompagnera pour leur montrer en détail l’organisation de la station météorologique.
- M. Hykatciief rappelle que l’exposition météorologique russe se trouve à l’Esplanade des Invalides et qu’un fonctionnaire y est en permanence pour la montrer à tous les Membres du Congrès.
- M. Wragge, météorologiste du Gouvernement du Queensland (Australie), donne les détails suivants sur l’organisation du service météorologique à Brisbane :
- Le bureau météorologique devient rapidement do plus on plus important, non seulement pour le Queensland, mais pour toute l’Australie, et est très apprécié du public. Nous avons actuellement, dans le Queensland seulement, iG stations do premier ordre, 4'ï de second ordre et environ Go de troisième ordre, équipées avec les instruments du type courant. Nous recevons, en plus, des observations do pluie d’environ 400 stations et des indications sur le vent et le temps des principaux bureaux de poste et télégraphes do la colonio. Depuis le dernier Congrès, tous les pluviomètres du Queensland ont été placés à une hauteur uniforme de o"‘,Go au-dessus du sol.
- En outre, nous recevons dos télégrammes quotidiens des principales stations des autres colonies, do Tasmanie, Nouvelle-Zélande, Nouvelle-Calédonie, Manille, Hong-Kong, Singaporc et Batavia. Les nombreuses données ainsi recueillies servent à la préparation de cartes du temps quotidiennes ; les prévisions quotidiennes ont été régulièrement continuées pour toutes les colonies australiennes et les régions voisines de l’Océan, y compris la Nouvelle-Calédonie. Ces prévisions sont publiées dans les principaux journaux et sont très appréciées par les agriculteurs, les pasteurs et les marins. On estime que ces prévisions sont vérifiées au moins dans la proportion do 90 pour 100. Nos amis français do la Nouvelle-Calédonie nous aident cordialement et deux fois par jour nous envoient les dépêches de Nouméa et do Gomen; en revanche, nous leur expédions gratuitement les prévisions. Des signaux d’alarme sont bissés tout le long de la côte en cas de tempête.
- p.52 - vue 56/277
-
-
-
- Le travail do notre bureau comprend non seulement l'établissement dos prévisions et du bulletin quotidien, qui est très volumineux, mais beaucoup de recherches climatologiques. Les tableaux des pluies et des données climatologiques pour tout le Queensland sont publiés périodiquement et présentent beaucoup d’intérêt pour l’hygiène et les industries pastorales et agricoles.
- Toutes nos stations sont installées suivant les règles de la Société royale météorologique d’Angleterre, munies d’instruments vérifiés à Kew, et possèdent généralement dos abris Stevenson.
- Le nouvel observatoire Kosciusko (>. ?.35m), le point le plus élevé de toute l’Australie, et la station basse correspondante de Merimbula, tous deux dans la Nouvelle-Galles du Sud, sont dirigés entièrement par le bureau météorologique de Brisbane; je suis heureux d’ajouter que le gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud contribue à leur entretien par une subvention annuelle de ioooofl.
- Nous rassemblons en outre les observations météorologiques do presque tous les vaisseaux qui abordent en Australie et nous nous occupons aussi des courants marins; des bouteilles-flotteurs, contenant des instructions en huit langues, sont délivrées gratuitement aux navires pour toutes les parties du globe. Un grand nombre de cos bouteilles nous sont revenues après avoir parcouru dos milliers do milles ; nous nous proposons de publier les résultats de cos recherches, dès que nous en aurons les moyens.
- .l’estime qu’il y a lieu do féliciter le Gouvernement du Queensland do soutenir ainsi le Bureau météorologique de Brisbane; les météorologistes doivent lui être reconnaissants do fournir les ressources grâce auxquelles beaucoup do lumière a pu être jetée sur les conditions atmosphériques de la partie australienne de l’hémisphère Sud.
- Lorsque la Fédération sera devenue un fait accompli, il est certain que les travaux météorologiques seront encore développés en Australasie. Si je continue à être aLtachô à un travail que j’ai poursuivi pendant ces quatorze dernières années, mes collègues peuvent être certains que je ferai mes plus grands efforts pour contribuer à l’avancement de cette branche do la Science à laquelle nous nous sommes consacrés.
- M. AVuagge dépose ensuite une Note sur les observatoires de Kosciusko et de Merimbula (voir Mémoires, XXV). Il propose au Congrès d’émettre un vœu pour que les Gouvernements australiens soutiennent et développent ces observations et le service météorologique du Queensland.
- M. le Président fait observer qu’un vœu formel de cette nature ne paraît pas rentrer dans les attributions du Congrès, mais que celui-ci est heureux de manifester tout l’intérêt qu’il porte à l’activité et aux travaux de M. AVragge.
- M. le I)1' Blitz, de Londres, présente une Communication sur les principes de la Météorologie. AL le Président fait observer à Al. Blitz
- p.53 - vue 57/277
-
-
-
- que le point de vue spécial auquel il se place ne rentre pas dans la série des questions qui peuvent être discutées utilement en assemblée générale.
- Personne ne demandant plus la parole, M. le Président constate que l’ordre du jour du Congrès est épuisé; il remercie les Membres de leur assiduité. Les séances générales et les séances de Commissions ont toutes eu un ordre du jour très chargé et ont été suivies avec beaucoup d’assiduité. Le Volume qui résumera les travaux du Congrès présentera certainement un grand intérêt.
- M. Rykatchef, Vice-Président, Délégué du Gouvernement russe, exprime, au nom de ses Collègues étrangers, tous ses remercî-ments au Président de la Commission d’organisation du Congrès pour le bon accueil qu’ils ont reçu à Paris et pour la manière dont ont été conduits les travaux du Congrès. Il tient à remercier aussi d’une manière spéciale M. le Ministre de l’Instruction publique pour les paroles encourageantes qu’il a bien voulu prononcer au banquet donné à la tour Eiffel.
- M. IIepites, Délégué du Gouvernement roumain, fait remarquer que M. Scott, Secrétaire du Comité permanent international, n’a pu venir assister au Congrès. C’est lui qui avait préparé toutes les réunions du Comité; M. IIepites demande que le Congrès s’associe à lui pour envoyer à M. Scott tous ses remercîmenls et ses regrets.
- M. le Président prononce la clôture du Congrès. La séance est levée à midi et demi.
- Le Secrétaire général, À. Angot.
- p.54 - vue 58/277
-
-
-
- II. - SEANCES DES COMMISSIONS.
- COMMISSION DE TÉLÉGRAPHIE MÉTÉOROLOGIQUE INTERNATIONALE.
- Première séance. — Mardi 11 septembre 1900.
- La séance est ouverte à ihi5ra de l’après-midi. Sont présents, parmi les Membres du Comité permanent : M. Pernter, Président; vanBebber; Moiin; Palazzo; Uykatouef; Siiaw; Snellen, Secrétaire, et divers Membres du Congrès météorologique qui s’intéressent à la Télégraphie météorologique.
- Dans son discours d’ouverture, M. le Président fait ressortir en premier lieu l’état actuel déplorable dans lequel se trouve la télégraphie météorologique; il insiste pour que la Commission se mette à l’œuvre afin d’obtenir une amélioration si nécessaire; il donne la parole à M. Van Bebber pour soutenir et développer ses propositions dont voici le texte :
- « 1. Aussi longtemps qu’un autre système, préférable ne sera pas trouvé, la Commission est d’avis que le système radial, introduit provisoirement en Allemagne, doit être étendu sur l’Europe entière, d’autant plus que, par ce moyen, les Administrations des Télégraphes seront beaucoup soulagées.
- » 2. L’introduction du temps simultané pour les observations des stations de Météorologie télégraphique est absolument nécessaire pour atteindre ce but.
- » 3. Comme heures d’observation sont recommandées :
- » 8h du matin et 711 so»ir, temps moyen de l’Europe centrale.
- » h. Le groupement des dépêches météorologiques est exécuté dans les divers bureaux centraux météorologiques. Ceux-ci expédient les dépêches collectives à une station centrale internationale, qui en> compose les dépêches pour les différents pays participants et les expédie entre 91* et 9h3om du matin T. E. C. et entre 8h et 8h3omdu soir T. E. C.
- » 5. Comme station centrale internationale est proposée ....
- » La rémunération des employés qui exécutent le travail cilé
- p.55 - vue 59/277
-
-
-
- plus haut ('si faite par voie internationale entre les diverses nations participantes.
- » 6. Un changement dans le schème des dépêches ne semble pas être pratique en ce moment. Pourtant, il sera dans l’intérêt de l’accélération des dépêches de rejeter les deux derniers groupes (T’T’T’RR et MM mm g).
- » 7. Il semble nécessaire de répandre des cartes synoptiques simples, mais bien distinctes, à un prix très modéré, par exemple celui du coût des taxes postales, comme dans les Pays-Ras.
- » 8. Il est désirable, autant que possible, de faire mieux apprécier les principes de synthèse de la prévision; ce résultat pourrait être obtenu, par exemple, au moyen de l’enseignement supérieur, par des conférences et par les Sociétés agricoles.
- » 9. Pour exécuter les propositions précitées, le seul moyen semble être d’installer une Commission internationale de Télégraphie météorologique, constituée de Membres délégués officiellement par les Gouvernements participants. »
- Une discussion assez animée, à laquelle prennent part, outre le Président, MM. Stanoiévitch, van Rebber, Rykatchef, Kesslitz, Rona, Willot, Mascart, Shaw, Ilepites et Molm, montre que la dernière des propositions de M. van Rebber, l’institution d’une Commission internationale officielle, doit avoir la priorité.
- Sur la proposition du Président, la discussion de cette proposition est ajournée à la séance prochaine, qui se tiendra le mercredi 12 septembre 1900, à gh3om du matin; et la séance est levée à 3h de 1’aprôs-midi.
- Deuxième séan ce — Mercredi 12 septembre 1900.
- Ua séance est ouverte à 9I,3omdu matin. Sont présents, parmi les Membres de la Commission permanente, MM. Pernter, président; vax Rebber; Moiix; Palazzo; Rykatchef; Shaw; Snellen, Secrétaire, et plusieurs autres Membres du Congrès qui s’intéressent aux questions à traiter.
- M. le Président met à l’ordre du jour la discussion sur la dernière proposition de M. van Rebber et donne la parole au Secrétaire pour mettre au clair l’état actuel de la Télégraphie météorologique et les améliorations obtenues dans les derniers temps.
- p.56 - vue 60/277
-
-
-
- Une discussion s’ensuit d’où résulte clairement que le système radial, introduit provisoirement en Allemagne avec la coopération de quelques pays voisins, entraîne inévitablement que les dépêches météorologiques soient expédiées dans un laps de temps bien défini à un centre quelconque, et que, pendant une demi-heure, la priorité absolue pour ces dépêches soit assurée sur quelques fils télégraphiques internationaux.
- Après avoir subi divers changements de rédaction, la proposition est volée dans ces termes :
- « En raison des avantages obtenus déjà en étendant le système radial sur quelques pays voisins, la Commission décide de proposer au Comité météorologique international de faire des démarches pour constituer, dans le plus bref délai, une Commission formée de représentants officiels des Etats participants et chargée de conférer avec le Bureau international télégraphique à Berne pour trouver les méthodes les plus propres à améliorer le service des dépêches météorologiques. »
- Cette proposition est adoptée à l'unanimité des Membres de la Commission : M. Sliaw s’est absenté; M.Mohn avait quitté la séance avant la décision.
- Par suite de cette résolution, les diverses questions du programme provisoire sont ajournées pour être traitées par la Commission proposée.
- La séance est levée à 2h3om, après que M. Bykatchef eut adressé au président les rcmercîments de l’assemblée pour la manière dont il avait dirigé la discussion.
- Troisième séance. — Vendredi 14 septembre 1900.
- Pi ’ésenls : MM. Pernter, Président; Mascart; van Bebber; Shaw; Palazzo; Snellen, Secrétaire, et quelques Membres du Congrès.
- Après lecture et approbation des Procès-verbaux des séances des n et 12 septembre, la séance est levée.
- p.57 - vue 61/277
-
-
-
- — '>8 —
- COMMISSION DE LA RADIATION SOLAIRE.
- Séance du mardi 11 septembre.
- La séance est ouverte à ih sous la présidence de M. Violle, Membre de l’Institut.
- M. le Président souhaite la bienvenue aux Membres étrangers et exprime les regrets de la Commission de l’absence de MM. Ang-strôm, Chwolson et Tacchini, ainsi que de M. Crova, qui se sont excusés de ne pouvoir prendre part aux travaux du Congrès.
- Il expose l’état actuel de la question, qui a fait de très grands progrès dans ces dernières années et qui se trouve, pour la première fois, l’objet d’une discussion spéciale dans un Congrès météorologique; il espère que de cette discussion sortira une nouvelle impulsion pour ces études qui intéressent si vivement la Météorologie.
- M. Edelstam présente le Pyrhéliomètre à compensation électrique de M. Angstrôm, dont le principe est le suivant : Deux bandes métalliques très minces, parfaitement égales et noircies d’un côté, sont échauffées, l’une par la radiation solaire, l’autre par un courant électrique. On règle l’intensité de ce courant de manière que les deux lames aient la môme température; de cette intensité on peut déduire la quantité de chaleur qui tombe pendant l’unité de temps sur la lame exposée au Soleil£(E>of/' p. 29).
- M. le Président remercie M. Edelstam de sa Communication; il fait remarquer qu’on peut déterminer la constante de l’instrument en comparant ses indications à celles d’un actinomèlre absolu.
- M. le Président transmet l’invitation, adressée parM. Chwolson, de visiter, à la section russe de l’Exposition, son appareil, modification de celui de M. Angstrôm.
- M. Woeïkof signale les observations actinométriques faites à Saint-Pétersbourg par M. Ljuboslewski, ainsi que celles qui ont été effectuées sur le Pamir et dans la région de la mer Caspienne. Il fait remarquer que dans la Sibérie orientale on peut trouver des conditions expérimentales excellentes : état hygrométrique faible et absence de poussières, le sol étant recouvert de neige.
- p.58 - vue 62/277
-
-
-
- M. Teissëreng de Bout signale, comme se prêtant parfaitement aux mesures actinométriques, la région de Djelfa, en Algérie.
- M. Ciiistoni expose les expériences qu’il a faites avec les actino-mèlres Violle, Crova et Chwolson. C’est l’appareil de M. Violle qui s’est le mieux comporté; quelques critiques qui ont été adressées à cet instrument ne sont pas fondées; ainsi, il a pu en déterminer facilement la valeur en eau.
- M. Assmann présente le Radio mètre et rend compte des mesures qu’il a faites avec cet appareil. M. Woeïkof fait remarquer que le radiomètre mesure la radiation de tout le ciel, aussi bien des nuages que du Soleil; ses indications sont donc très intéressantes à connaître pour les études sur la végétation.
- M. le I)r Ommus présente un appareil propre à mesurer la luminosité.
- M. Angot, en réponse à une question de M. le Président, présente quelques observations sur les difficultés théoriques et pratiques que comporte la détermination de la constante solaire. 11 craint que l’on ne puisse jamais, peut-être, arriver à la détermination exacte de cette constante; on doit chercher surtout, en ce moment, à perfectionner les actinomètres et à multiplier les mesures de la quantité de chaleur qui parvient au sol.
- La séance est levée à 3h.
- Le Secrétaire,
- (ÎOUTEREAU.
- COMMISSION DES NUAGES.
- Séance du mercredi 12 septembre.
- La séance est ouverte à ih sous la présidence de M. IL Hilde-rrandsson, Directeur de l’observatoire météorologique de l’observatoire d’Upsal.
- M. Sprung présente un Télémètre pour mesurer la hauteur des nuages {voir Mémoires, XI). 11 insiste ensuite sur l’intérêt que présenteraient des observations complètes sur les nuages faites,
- p.59 - vue 63/277
-
-
-
- (50 —
- flans tous les pays, aux jours qui seraient choisis pour les lancers internationaux de ballons-sondes.
- M. Teisserenc de Bout donne un aperçu d’un projet d’appareil stéréoscopique pour mesurer la hauteur des nuages, des cerfs-volants et des ballons. Il propose également, comme M. Sprung, que des mesures de la direction et de la vitesse des nuages soient laites, avec des appareils simples, dans tous les observatoires, aux jours de lancers internationaux de ballons-sondes.
- M. Durand-Gréville insiste sur l’importance de ces observations simultanées.
- La Commission émet le vœu que les observations indiquées par MM. Sprung et Teisserenc de Bort soient faites d’une manière régulière, et charge son Président de porter ce vœu à une séance générale du Congrès.
- M. A. PoiïY, ancien Directeur de l’observatoire de la Havane, Délégué des Etats-Unis pour la Commission de Cuba, présente les remarques suivantes sur la classification des nuages :
- Lorsqu’on 18G3 j’introduisais trois nouvelles déterminations do nuages et que je signalais les lacunes do la classification de Luke Howard, qui date de 1802, elle était universellement adoptée de confiance. Deux ans après, en i8Gj, je tentais une nouvelle classification, fruit de dix-sopt années d’observations.
- Ce ne fut qu’à partir do ma dernière édition do 1879, que quelques météorologistes s’efforcèrent d’y substituer leurs propres nomenclatures, empruntées en majeure partie à Howard.
- Mais le fondement de ma nomenclature et de ma classification a été méconnu et faussé.
- .le partage l’atmosphcre sensible en trois grandes régions superposées : i° la région supérieure des glaces avec son type cirrus et ses doux dérivés : le tracto-cirrus et le cirro-stralus; 20 la région moyenne de neige avec ses trois dérivés : le cirro-cumulus, le pallio-cirrus et le globo-cirrus; 3° la région inférieure de vapeur d’eau avec son type cumulus et scs trois dérivés : la pallio-cumulus, le globo-cumulus et le fracto-cumulus.
- De la sorte, chacune de ces trois régions donne lieu à des produits météorologiques très distincts, d’où résultent la structure, la forme et les mouvements des nuages dans l’atmosphère. L’altitude à laquelle les nuages se forment joue un rôle considérable, car par le fait de s’élever ou de s’abaisser d’une couche à l’autre jouissant de différentes température et humidité, ils changent do suite do structure et dès lors de forme, pouvant ainsi fournir des prévisions presque certaines.
- Quant à la formation de la pluie, elle n’a jamais lieu avec persistance que lorsqu’il existe deux couches do nuages superposées, à distance l’une de
- p.60 - vue 64/277
-
-
-
- — (il
- l’autre. La couche du pallio-cirrus, qui se forme la première, déverse sur la couche inférieure du pallio-cumulus et celle-ci sur le sol. L’état électrique est également de signe contraire : négatif dans les cirrus, positif dans les cumulus et dans la pluie qui tombe sur le sol pendant que l’air au contact est encore négatif, comme la couche supérieure. Quand ces deux couches s’attirent, il se produit une décharge, et, à ce moment, la pluie qui s’en dégage, ainsi que l’air au contact du sol. ne donnent plus aucun signe d’électricité qui se neutralise.
- Voici la disposition de ma nouvelle classification :
- Premier type : cirrus.
- ( Tracto-oirro-stratus.. \
- I racto-cirrus.... ’ , /
- ( 1 racto-cirro-cumulus. f
- n. . , ' > Nuages de glace.
- Cirro-sti-atus.............................. ( ° 6
- Dérivés.. \ . . \
- Lirro-cumulus............................... I
- Pallio-cirrus............................... ) .
- ... , . A nages de neige,
- (ilobo-cirrus............................... ) °
- Second type : cumulus.
- ( Pallio-cumulus.............................. ) ,
- ,,, . . \ . , f Anages de vapeur
- Dérivés., s (ilobo-cumulus.............................. • ° 1
- I Fracto-cumulus.............................. ) îul,,eus0-
- M. G. H esson, Sous-Chef du Service météorologique municipal de la ville de Paris, présente, par l’intermédiaire de M.Teisserenc de Bout, la Note suivante contenant l’exposé des modifications qu’il lui paraît utile d’introduire dans la classification internationale et dans l’observation des nuages :
- classification des nuages.
- La classification internationale de i8q4 a marque un progrès important, eu ce qu’elle a synthétisé et unifié les nomenclatures employées jusqu’alors et a permis à tous les observateurs de s’entendre. Mais, en raison do son origine même, elle no saurait être considérée comme une œuvre définitive. Après six années écoulées, il me semble qu’il y aurait intérêt à recueillir les critiques et les propositions que l’expérience pourrait inspirer aux observateurs, afin d’introduire ensuite, dans les définitions des termes ou dans le cadre même do la nomenclature, les modifications reconnues nécessaires. Pour mou compte, je me permettrai d’appeler l’attention de la Commission sur les points suivants :
- Cirrus. — En dehors des cirrus ordinaires, pâles et déliés, il en existe d’autres qui ont une forte densité, au point do ressembler quelquefois à s’y méprendre à des fracto-cumulus. Toutefois, ils gardent habituellement une structure filamenteuse, et leur nature glacée se reconnaît aisément en ce qu’ils obscurcissent à peine la lumière du Soleil à leur passage devant cet
- p.61 - vue 65/277
-
-
-
- astre, en dépit de leur opacité apparente. Ils se rencontrent à des altitudes aussi élevées que les cirrus déliés. L’un d’eux; mesuré à Trappes, en 1897, se trouvait à 70oom de hauteur. Les « faux-cirrus », quand ils sont détachés des cumulo-nimbus, rentrent généralement dans ce type do nuages, qui constitue une variété bien caractérisée du cirrus et qu’on pourrait désigner par le nom de cirrus denses.
- Cirro-stratus. — La fig. 5 {PI. III de l’Atlas) ne correspond pas à la définition, d’ailleurs excellente, qui est donnée du cirro-stratus. Elle ne représente nullement un « voile fin, blanchâtre », mais des nuages isolés, épais, mais nettement cirroïdes, qui no sont autres que des cirrus denses.
- Alto-cumulus. — Cette forme, telle qu’elle est définie, comprend les nuages les plus variés, allant du cirro-cumulus et même du cirrus dense au stratocumulus et au cumulus. 11 deviendra, tôt ou tard, indispensable d’établir des distinctions dans ce groupe trop hétérogène. Déjà plusieurs auteurs divisent les alto-cumulus on supérieurs et inférieurs. Je me bornerai ici à signaler une difficulté qui se présente quand on cherche à appliquer la définition donnée dans l’Atlas : D’après cotte définition, les alto-cumulus se distinguent des cirro-cumulus à la fois en ce qu’ils sont plus gros et en ce qu’ils présentent des parties ombrées. Or, on voit souvent dos nappes moutonnées formées d’éléments plats, minces et translucides, qui peuvent avoir une grande dimension en surface sans présenter do parties ombrées. Il conviendrait, ce me semble, de distinguer cette variété sous le nom d'alto-cumulus plats.
- Alto-stratus. — Contrairement à la définition de l’Atlas, on observe fréquemment le halo dans des voiles glacés que leur « épaisseur » ou leur« couleur grise ou bleuâtre » no permet pas de ranger dans les cirro-stratus. Le phénomène du halo peut d’ailleurs se produire dans toute forme de nuage qui se trouve contenir des cristaux do glace; je l’ai observé dans des cirro-cumulus. Ce caractère est donc à rejeter. Pour établir une distinction nette entre le cirro-stratus et l’alto-stratus, on pourrait convenir d’appeler alto-stratus, toute nappe glacée dont P interposition affaiblit assez la lumière solaire pour supprimer sur le sol les ombres portées.
- Le même criLerium pourrait servir à distinguer les nuages qu’il faut faire entrer en ligne de compte pour l’appréciation de la nébulosité.
- D’autre part, il est des nappes auxquelles la définition actuelle de l’alto-stratus ne s’applique pas et qui, pourtant, ne sauraient être rangées que dans ce type. Je veux parler des nappes élevées, absolument opaques, sans interstices, présentant une structure nettement fibreuse. Il y aurait lieu de les désigner par le nom d'alto-stratus opaques.
- Strato-cumulus. — Contrairement aux termes de la définition, la forme en rouleaux n’est pas particulière aux strato-cumulus; on l’observe parfois en temps de pluie, dans des nimbus formant une couche inférieure sous un alto-stratus opaque.
- Sous leur forme plus habituelle de gros galets irréguliers, les stratocumulus sont à peu près impossibles à distinguer des alto-cumulus inférieurs. Il est malheureusement douteux qu'on parvienne jamais, sans changer le
- p.62 - vue 66/277
-
-
-
- — G3 -
- principe môme de la classification, à donner sur ce point des règles tant soit peu précises.
- Cumulo-nimbus. — La notation des cumulo-nimbus emprunte à l’étude des orages uno importance particulière; il serait, par suite, désirable que ce type do nuages reçût uno définition précise, qu’il est loin do posséder actuellement. Beaucoup d’observateurs ont l’habitude do noter comme cumulo-nimbus les cumulus très mamelonnés ou très développés en hauteur et ceux qui présentent des parties très sombres.
- Pour supprimer tout arbitraire, on pourrait réserver exclusivement le nom de cumulo-nimbus aux massifs cumuloïdes présentant clés parties fibreuses (faux cirrus en enclumes), ou laissant échapper des traînées de pluie.
- Mammato-cumulus. — Les poches pondantes que désigne cette dénomination ne se rencontrent pas seulement dans les nuages cumuloïdes et ceux-ci, lorsqu’ils en présentent, no sont pas, à proprement parler, des cumulus, mais bien des cumulo-nimbus. Ce n’est donc pas mammato-cumulus qu’il faudrait dire, mais mammato-cumulo-nimbus. Mais les cumulo-nimbus ne sont pas les seuls nuages qui puissent présenter des poches pendantes; on en voit très fréquemment de fort belles à la surface des alto-stratus opaques; on en observe aussi quelquefois dans les cirrus denses et dans les nappes de cirro-stratus. On devrait donc admettre au même litre les mammato-allo-stratus, les mammato-cirrus, les mammato-cirro-stratus. Plus simplement, on pourrait désigner indistinctement tous les nuages en poches par le nom générique de mammato et dire des mammatos comme on dit des kilos, des dynamos. Il n’en résulterait aucune confusion, car l’observateur serait induit, par la forme môme du mot mammato, à noter en môme temps la nature du nuage producteur des poches : il indiquerait, par exemple, « cumulo-nimbus avec mammatos » ou « cirro-stralus présentant des mammatos ».
- Nuages fusiformes. — La nomenclature internationale ne fournit aucun moyen de désigner un genre de nuages très fréquents et très caractéristiques : les nuages on forme de fuseaux ou de cocons. Cette forme est si distinctive, si remarquable, si aisée à reconnaître, qu’il me semble indispensable de lui donner un nom générique. D’autre part, comme on la rencontre dans tous les étages de nuages, il conviendrait que l’observateur donnât, dans chaque cas, l’indication do la couche moyenne à laquelle les nuages fusiformes se rattachent, au moyen d’une des cinq lettres A,B,C,D,E, lettres par lesquelles les différents étages des nuages sont désignés dans la classification internationale.
- OBSERVATION DES NUAGES.
- Direction et vitesse apparente. — La plupart des observateurs, même dans les observatoires de premier ordre, se contentent de noter la direction des nuages en rliumbs de 22°5. ce qui est notoirement insuffisant, attendu que les différences, intéressantes à plus d’un titre, qui existent entre les diverses couches de nuages simultanément visibles, tombent très souvent au-dessous de cet ordre d’approximation et, par suite, échappent complètement à l’étude.
- p.63 - vue 67/277
-
-
-
- - G 4 —
- Avec un bon néplioscopc, il est aisé de déterminer une direction moyenne pour chaque couche, à quelques degrés près. Tout au moins pourrait-on noter les directions de 5° en 5° ou do io° en io°. On compterait de o° à 3(>o° à partir du Nord vers l’Ouest ou vers l’Est, suivant la convention qui serait adoptée.
- A l’indication de la direction, il serait désirable que l’on joignît toujours celle do la vitesse apparente, qui est facile à noter et est très utile à
- connaître. Le rapport ^ de la hauteur on mètres II à la vitesse en mètres
- par seconde V est l’expression la plus commode de la vitesse apparente. Dans la pratique, c’est un nombre entier ayant de deux à quatre chiffres, mais le plus souvent trois.
- D’une manière générale, il me semble que la Commission ferait œuvre utile on cherchant à multiplier et à perfectionner les observations néphosco-piques. Sur ce point, il m’a paru que la bonne volonté des observateurs était souvent paralysée par le manque d’un bon nôphoscope. Cette considération me conduit à signaler à la Commission deux instruments qui sont employés depuis plusieurs années à l’observatoire de Trappes et à l’observatoire de Montsouris, où ils donnent d’excellents résultats : ce sont la chambre noire à axe vertical et la herse néphoscopique.
- Observations à faire en dehors des heures fixes d’observation.
- Je me permettrai, on terminant, d’émettre le vœu que la Commission appelle l’attention dos observateurs sur l’intérêt qu’il y a à noter, en dehors des heures régulières d’observation, toutes les transformations importantes qui s’opèrent dans les nuages, les heures d’apparition ou de disparition des cumulus, des cirrus, l’heure à laquelle une nappe d’abord continue se divise en moutons, l’heure du passage au zénith du bord d’une nappe qui envahit le ciel ou qui s’éloigne, l’apparition dos faux cirrus sur les cumulus, etc.
- M. le Professeur F.-II. Uigelow, (lu Weather Bureau, empêché d’assister au Congrès, adresse la Note suivante sur la détermination exacle des composantes horaires du mouvement des nuages :
- Los composantes horaires du mouvement de l’air à la surface do la Terre ont été déterminées pour un grand nombre do stations, en retranchant, d’après les méthodes employées pour les vecteurs, le mouvement moyen diurne des mouvements observés aux différentes heures du jour. Les vecteurs secondaires résultants représentent la direction et la vitesse du mouvement qui se combine avec le moyen mouvement diurne pour produire celui qui est observé aux différentes heures. La connaissance de ces vecteurs déviants détermine le système des forces qui troublent le moyen mouvement de l’atmosphère dans chaque station. Par suite du mouvement de progression des cyclones et des anticyclones, il faut un grand nombre d’observations pour éliminer les vecteurs qui sont dus exclusivement à l’action des tempêtes,
- p.64 - vue 68/277
-
-
-
- «ifm que les composantes résiduelles soient bien réellement les vecteurs dont l’origine se trouve dans les forces perturbatrices produites par la radiation solaire, qui trouble l’équilibre normal de l'atmosphère.
- Il est logique d’étendre ces observations aux diverses couches de l’atmosphère, si cela se peut, et le moyen le plus pratique pour y parvenir est évidemment d’employer les observations horaires, faites avec les néphoscopcs, sur la direction et la vitesse du mouvement des nuages. Les perturbations purement cycloniquos doivent être formellement exclues; aussi de telles observations doivent-elles être poursuivies au moins pendant une année, et mieux pendant deux ans, avant qu’on puisse en conclure des résultats certains. (’,e n’est pas un petit travail que de faire ces observations horaires, et le plan de cette opération pourrait être utilement établi par la Commission internationale des nuages, qui a si bien réussi dans les études analogues concernant les mouvements généraux de l’atmosphère. Les stations enrôlées pour cette campagne devraient être situées non seulement dans les zones tempérées, mais aussi sous les tropiques et surtout dans les régions polaires, car les systèmes de vecteurs diurnes sont certainement différents dans ces trois zones et tout à fait caractéristiques.
- Heureusement, l'observatoire de Rluc-Ilill (Massachusetts) a déjà effectué une semblable série d'observations, dont les résidtats ont été publiés dans le Rapport de 1896 ( Annales de l observatoire astronomique du Collège Harvard, vol. XXX, partie IV ). La discussion commence à la page 4<°. et les composantes sont représentées dans la Pl. VI[. Dans le Rapport sur le,s observations internationales des nuages publié par le U. S. PP'eather Bureau, Washington, 1899, on trouvera dans le Chapitre IX, et spécialement à la page 476, une discussion de ces résultats, en même temps qu’une comparaison entre eux et les vecteurs déviants du champ magnétique diurne, qui sont donnés dans le Bulletin n° 21 du IP’eather Bureau, page 87; un exemple en est donné dans la Carte XLV du Rapport international sur les nuages.
- La correspondance entre cos deux systèmes de vecteurs est trop parfaite pour être omise dans nos recherches sur les relations mutuelles entre le magnétisme terrestre et la Météorologie. Elle peut nous conduire à une connaissance plus approfondie des causes qui produisent les mouvements diurnes de l’atmosphère, et ainsi à la résolution d’un problème'longtemps posé. Quelques difficultés soulevées par ces vecteurs sont mentionnées dans le Rapport du Weather Bureau, et la discussion de ces difficultés dans ce Rapport servira au moins à appeler l’attention sur une série de recherches intéressantes et qui sont probablement d’une grande importance.
- M. A.-L. Rotch, directeur-fondateur de l’observatoire de Blue-Ilill, délégué du Gouvernement des Etats-Unis, donne quelques détails sur les mesures des nuages effectuées à l’observatoire de Blue-Hill pendant l’armée d’études internationales 1896-1897, et présente le Volume qui contient ces observations.
- M. Rykatchef, directeur de l’observatoire physique central Ni-
- p.65 - vue 69/277
-
-
-
- — GG
- colas, délégué du Gouvernement russe, expose les résultats des mesures sur les nuages faites en Russie.
- M. II. IIiLDEBRAiNDssoN, président de la Commission, résume l’élat des publications sur les observations des nuages faites pendant l’année internationale 1896-1897. Il présentera ce résumé à une séance générale du Congrès (voir p. 3i).
- La séance est levée à 3h.
- Le Secré'taire,
- A.-L. Rotcii.
- COMMISSION DU MAGNÉTISME TERRESTRE.
- Première séance. — Mardi 11 septembre.
- La séance est ouverte à 9’’ sous la présidence de M. Rücker.
- M. Rücker rappelle les décisions prises au Congrès de Bristol, et indique qu’il n’a pas encore reçu les Communications spécifiées au § 1, a (p. 160) des délibérations adoptées lors de ce Congrès.
- M. Moureaux annonce qu’il a terminé, en 18g5, le réseau magnétique de la France, entrepris en 1888.
- Ce réseau comprend 617 stations différentes.
- Les mesures de la déclinaison, de la composante horizontale et de l’inclinaison ont été effectuées avec les petits instruments de voyage de MM. Brunner.
- Toutes les observations faites dans le cours d’une année ont été d’abord ramenées au icr janvier de l’année suivante, et publiées régulièrement dans les Annales du Bureau central météorologique. M. Moureaux expose la méthode adoptée pour ramener ensuite toutes ces valeurs au 1e1'janvier 1896, époque commune choisie pour la réduction. Son Travail est accompagné do tableaux comprenant, pour chaque station, non seulement les valeurs des trois éléments observées en campagne, mais encore les valeurs calculées de la composante verticale, de la force totale et des deux composantes géographiques nord et ouest.
- Les valeurs ainsi obtenues ont servi à établir des cartes de la distribution vraie de chacun des éléments au icr janvier 189G. Cette distribution est assez irrégulière, et les anomalies sont nombreuses en France; leur étude est nécessairement subordonnée au calcul des valeurs théoriques dos éléments,
- p.66 - vue 70/277
-
-
-
- travail qui n'est pas encore achevé, et qui fera l’objet d’une Communication ultérieure. (Voir .Mémoires, XXVI.)
- M. Perrotet des Pins pense qu’il y aurait intérêt à étudier l’action magnétique des forces astrales du Soleil et de la Lune, et demande si les séries d’observations sont assez longues et nombreuses pour les mettre en évidence.
- M. Mascart présente un Mémoire de M. L. Lemstroem, d’IIelsing-fors, sur les courants électriques de l’atmosphère.
- M. Niesten expose ses recherches sur le réseau magnétique de la Belgique. ( Voir Mémoires, XXVII.)
- M. Hûcker présente quelques observations sur la Communication M. Niesten.
- M. Mascart insiste sur l’intérêt qu’il y a à dégager la différence entre la valeur normale et la valeur réelle des éléments magnétiques, dans le cas des perturbations.
- Le IL P. Cirera, S. J., traite de quelques points relatifs au magnétisme terrestre dans les îles Philippines et décrit un projet d’avertisseur automatique des perturbations magnétiques. (Voir Mémoires, XXVIII.)
- M. Carliieim-Gyllenskoeld expose ses recherches Sur l’action magne tique de la montagne de Kiinenacaara (Laponie).
- Pour l’exploitation des richesses minérales de la Suède, une circonstance très importante a été que la plupart des gisements do minerais do ce pays sont fortement magnétiques.
- Au commencement du xvne siècle, la boussole avait déjà été appliquée à la recherche des mines de fer par Daniel Tilas; il se servait d’une petite boussole d’inclinaison, dont l’aiguille avait été rendue horizontale à l’aide d’un contrepoids fixé à son extrémité sud. Depuis une trentaine d’années on se sert habituellement dans le même but d’un magnétomètre, qui permet de mesurer la déclinaison et les composantes horizontale et verticale. On détermine la grandeur et la direction de la force en chaque point de la surface, et il s’agit de trouver la position de l’aimant qui produit l’attraction observée.
- Cette question n’est pas résoluble dans sa généralité; ce n’est qu’en faisant certaines hypothèses sur la forme des masses agissantes qu’on parvient à calculer leur action. L’hypothèse la plus simple qu’on puisse faire est d’assimiler le gisement du minerai à un aimant cylindrique, vertical ou incliné. C’est le point de départ de toutes les méthodes actuellement en usage.
- Il y a dix ans environ, on parcourant une Œuvre publiée par le Service géologique suédois sur les districts métallifères de la Suède centrale, j’ai été frappé du désaccord entre cette hypothèse et les données géologiques. Dans
- p.67 - vue 71/277
-
-
-
- 08 —
- la plupart des cas, le minerai affecte plutôt la forme d'une plaque très mince, rectangulaire ou elliptique, souvent irrégulière. Sur cinquante cas examinés, l’épaisseur de la couche de minerai variait, le plus souvent, entre le quart et le vingtième de la largeur; le rapport de la largeur à la longueur se rapprochait beaucoup plus de l’unité et descendait rarement au-dessous d’un cinquième. L’idée vient naturellement à l’esprit d’assimiler le gisement métallique à un ellipsoïde très aplati ou à un cylindre elliptique. Comme le problème do l’induction magnétique dans un ellipsoïde peut être traité mathématiquement, il y a lieu d’en profiter.
- Cet été même, j’ai trouvé une occasion de mettre la méthode à l'épreuve. Cendant un séjour à la montagne métallifère de Kiinenavaara, dans le nord de la Laponie, j’ai pu faire un relevé magnétique des environs. Cette montagne a été signalée, pour la première fois, vers la fin du xvnc siècle : l’exploitation des gisements métalliques ne commencera qu’en iqo3, après l’achèvement de la voie ferrée la plus septentrionale du monde, actuellement en construction.
- La montagne est située au bord du lac Luossajarvi, en Laponie, latitude 67°5a' N, longitude uo°i3' E Gr. Le niveau du lac est à 5oom au-dessus de la mer, et le sommet de la montagne à ir>o"1 au-dessus de l’eau.
- Les gisements de fer do Kiinenavaara et de Lumavaara sont les plus grands de celte espèce en Scandinavie; il y en a bien peu, dans toute l’Europe et l'Amérique, qui puissent leur être comparés; c’est le plus grand gisement du monde où le minerai se soif concentré en une seule masse ininterrompue.
- A Kiinenavaara, le gisement s’étend à pou près dans la direction Nord-Sud, sur une longueur do 5km,5; le minerai est à jour le long du sommet de la montagne; la couche plonge do 5o° à 6o° vers l’Est; son épaisseur, mesurée perpendiculairement à sa plus grande extension, varie de 3om-4o,n à i52m. L’aire totale de l’affleurement est de 376ooom<1 et la quantité de minerai au-dessus de la surface du Luossajarvi comporte au moins 215 millions de tonnes. La couche est bordée des deux côtés de porphyre; le minerai est une magné-tite contenant, le plus souvent, de 67 à 71 pour 100 de fer. Une carte en relief du gisement de fer de Kiinenavaara et de Lumavaara se trouve à l’exposition de Métallurgie, section suédoise.
- Un relevé magnétique très détaillé a été fait do la montagne et des terrains marécageux qui la bordent des deux côtés, jusqu’à une distance de 2km de part et d’autre du sommet. Toutes les mesures ont été faites en suivant des lignes tracées à angle droit avec le grand axe de la couche métallifère, et à des distances successives variant de 5om à iom suivant les cas. L’ensemble comprend 3oo déterminations complètes avec un bon instrument et plus de 200 avec un instrument plus petit.
- La déclinaison varie do iâo° \V à uo° E; la composante horizontale de o,où à 2 (G.G.S.), l’inclinaison de 4o° à 90°; il y a un véritable pôle magnétique sur une des collines de la cime. La veine métallifère est très longue, comparée à sa largeur;,il est donc permis de l’assimiler à un cylindre elliptique très aplati.
- Pour calculer la portion de l’aimant attirant, il fallait séparer l’action trou-
- p.68 - vue 72/277
-
-
-
- — (H) —
- blanle de l’aclion du champ terrestre non troublé. Une reconnaissance de la région environnante a fait connaître le champ magnétique non troublé; la composante horizontale y est de o, vxo, : la déclinaison de près de 6° W; l'inclinaison de 76"3o\ En retranchant l’action de la Terre, on calcule facilement, pour chaque point, la résultante de l’action locale et sa direction. (Une carte, présentée au Congrès, indique la direction de ces forces tout le long d’une coupe transversale.)
- Les forces troublantes supposées connues, on peut en tirer certaines conclusions sur la matière attirante elle-même. Après quelques tâtonnements, j’ai trouvé qu’on peut rendre compte des faits observés en recourant à l’hypothèse d’un cylindre elliptique de magnétite, aimantée par l’action de la Terre; les doux axes de l’ellipse méridienne auraient une longueur de 3oo"’ et de 70"'.
- Dans les recherches de mines de fer, on peut, avec avantage, substituer l’hypothèse d’un ellipsoïde à celle d’un aimant cylindrique. La méthode s’applique également bien à tous les autres cas où deux des dimensions de la masse attirante l’emportent do beaucoup sur la troisième. Un peut s’en servir, comme je l’ai déjà fait, pour étudier la fameuse anomalie dans la direction de la verticale autour de Moscou, ou l’anomalie constatée dans le Bassin parisien par M. Mourcaux, et dans beaucoup d’autres cas encore.
- M. L. Palazzo, Directeur du Bureau central météorologique d’Ital ie, présente les résultats du levé magnétique de l’ile de Sardaigne.
- A la réunion du Comité tenue à Bristol en septembre 1898, j’ai eu l’honneur de présenter la carte magnétique de la Sicile. J’ai le plaisir d’apporter au Congrès acLuel le résultat du levé magnétique do la seconde des grandes îles italiennes : la Sardaigne.
- En 1884, le Professeur C. Chistoni, ici présent, avait déjà fait des mesures magnétiques dans neuf points de la Sardaigne ; mais, ce travail accompli, il s’est aperçu que, pour étudier le système compliqué des courbes isomagnétiques de la Sardaigne, il était nécessaire de disposer d’un bien plus grand nombre de stations. C’est pourquoi j’ai repris cette étude en 189?. et fait des déterminations complètes dans 17 stations. Je n’ai pu que récemment élaborer les données des observations et les ramener à une époque commune; j’ai tracé ensuite, sur trois cartes que je présente au Congrès, les lignes isogones, isoclines et isodynamiques.
- Dans le choix des stations, on a évité de faire les déterminations sur le sol volcanique, où l’on sait d’avance que les perturbations sont extrêmement capricieuses; on a toujours opéré au moins à quelques dizaines de kilomètres de distance.
- L’inspection de l’ensemble des courbes montre qu’il y a, dans la Sardaigne, des anomalies magnétiques; et surtout dans la région nord-ouest de l’ile, c’est-à-dire dans la province de Sassari. Les points de plus fortes perturbations se trouvent dans un terrain tout à fait calcaire, de l’époque miocène, tandis que les perturbations sont bien plus faibles ou presque milles dans les
- p.69 - vue 73/277
-
-
-
- — 70 —
- terrains granitiques primitifs. Je pense cependant que les perturbations de la province de Sassari sont dues à des roches éruptives cachées à de grandes profondeurs au-dessous des stratifications du calcaire miocène.
- Je dois rappeler que mon cher Collègue M. Mourcaux, qui a relevé magnétiquement l’île voisine de la Corse, y a trouvé des anomalies analogues à celles de la Sardaigne et du môme ordre de grandeur.
- De telles anomalies rendent toujours difficile et incertain le tracé des lignes isomagnétiques. Les cartes que j’ai tracées ne représentent qu’une manière d’interpréter provisoirement l’ensemble des résultats recueillis; mais on no peut assurer que cette interprétation soit encore la vraie. Pour obtenir la représentation exacte, il faudrait multiplier presque à l'infini les déterminations. J’arrive donc, pour la Sardaigne, aux mômes conclusions que M. Mou-reaux a exprimées pour la Corse, et je suis heureux, en terminant, de m’associer à lui pour dire que les résultats observés ne rendent guère possible le tracé des lignes isomagnétiques, pas plus en Corso que dans la Sardaigne et dans la province de Gônes.
- M. Matiiias présente an Congrès les résultats des mesures faites depuis cinq années dans la région de Toulouse pour y déterminer avec précision les éléments du magnétisme terrestre.
- Les mesures de déclinaison, d’inclinaison et de composante horizontale se laissent représenter par dos formules do la forme
- AD .r(Along.) -+-y(A lat.),
- dans lesquelles AD, A long, et A lat. sont respectivement les différences entre l’élément magnétique D, la longitude et la latitude du lieu X et l’élément correspondant, la longitude et la latitude de l’observatoire de Toulouse, pris comme point do repère; x et y sont deux constantes numériques que l’on détermine par la méthode des moindres carrés, lorsque l’on dispose d’un grand nombre de mesures faites dans des stations régulières. On élimine aisément les stations fortement anomales au moyen d’une formule approchée, à coefficients très simples, que l’on trouve après quelques tâtonnements.
- La formule relative à la composante horizontale s’applique à laFranco entière, du moins en ce qui concerne les stations ne présentant pas d’anomalie magnétique. On devra considérer comme anomales les localités donnant pour AH une différence absolue supérieure à 4o unités du 5e ordre. On possède, dès lors, un critérium très simple et très commode pour savoir si une localité est, ou non, anomale en ce qui concerne la composante horizontale, et quel est son degré d’anomalie. (Voir Mémoires, XXIX. )
- M. IIykatchef rappelle que des cartes de différences ont déjà été construites pour le réseau magnétique de la Caspienne.
- M. Schmidt présente quelques observations sur la manière de reconnaître les points vraiment réguliers dans les régions irrégulières.
- p.70 - vue 74/277
-
-
-
- 71 -
- M. Mascart voudrait qu’on donnât les formules relatives aux valeurs des trois composantes, Ouest, Nord et Verticale; c’est ce qu’a fait M. Carlheim-Gyllenskœld dans quelques cas.
- M. Becker, au sujet de l’emploi des formules linéaires, dit qu’en Angleterre on s’est bien trouvé de l’emploi des formules Irigono-métriques pour exprimer les variations des éléments magnétiques avec la longitude et la latitude.
- La séance est levée à nh.
- Le Secrétaire, B. B RAMIES.
- Deuxième séance. — Mercredi 12 septembre.
- La séance est ouverte à 911 sous la présidence de M. Rücker.
- M. Moureaux fait une Communication sur les perturbations apportées au Parc Saint-Maur par les courants des tramways électriques et sur la manière de les corriger.
- Les aimants du magnétographc de l’observatoire du Parc Saint-Maur étant, depuis le 22 juin dernier, troubles par des tramways électriques à trolley, M. Moureaux a recherché s’il ne serait pas possible d’atténuer les effets des courants vagabonds sur les appareils de variations. Ces effets se manifestent sur le bifilaire et le déclinomètro par des séries de vibrations, symétriques do part et d’autre de l’axe des courbes. En raison do cotte forme spéciale des troubles observés, on peut en diminuer considérablement l’importance en réalisant les trois conditions suivantes :
- i° Emploi de barreaux à section carrée, très fortement aimantés;
- 20 Augmentation du moment d’inertie;
- 3° Usage d’un amortisseur.
- Les expériences ont été faites dans ces conditions spéciales à l’observatoire du Parc Saint-Maur (32oom de tramway), au fort de Nogent (io5om) et au fort do Vincennes (240™).
- M. Moureaux présente une série de courbes obtenues dans les trois stations, ainsi qu’au magnétographo régulièrement en service à l’observatoire. L’examen de ces courbes montre que l’influence du courant industriel se trouve réduite dans la proportion de 10 à 1 environ. Les variations du champ terrestre lui-même, se traduisant nécessairement par le déplacement de l’axe magnétique des aimants, no sont pas influencées par les modifications adoptées, autant qu’on en peut juger par les petites perturbations enregistrées depuis le mois de juillet.
- La balance magnétique, peu çensible de sa nature, se prêterait sans doute
- p.71 - vue 75/277
-
-
-
- 72 -
- plus difficilement aux transformations necessaires. Il ne semble pas d’ailleurs que la symétrie des troubles, si nette au déclinomôlre et au bifilaire, so retrouve sur l’appareil de variation de la composante verticale. (Voir Mémoires, XXX.)
- M. Stanoïevitcii craint que, l’appareil étant rendu moins sensible, n’indique plus les perturbations de courle durée.
- M. Van Pijckevorsel remarque que M. Moureaux n’indique pas de solution pour la composante verticale. Il regrette, en outre, que l’on renonce aux tracés très fins et très nets auxquels était arrivé M. Eschenhagen.
- M. Moureaux rappelle que la solution qu’il propose n’est qu’un pis-aller, permettant de continuer les observations dans une station que l’on ne peut déplacer et où l’on a intérêt cependant à continuer les observations.
- M. Piltschikofe parle de la solution adoptée en Allemagne et qui consiste à dériver une partie des courants vagabonds dans une bobine située dans l’observatoire, de manière à établir une compensation.
- M. Mascart trouve celle dernière solution ingénieuse, mais incorrecte, à cause des variations que la pluie, la sécheresse, etc., font subir à la conductibilité du sol et, par suite, à la fraction du courant qui est dérivée.
- M. Pil tsciiikoff fait observer que la dérivation est prise entre des plaques impolarisables mises dans le sol môme.
- M. Schmidt pense que, s’il est utile de chercher une atténuation aux inconvénients des tramways, il est dangereux de donner l’impression qu’on peut réellement corriger ces inconvénients.
- M. Sxeullen dit que les shunts ont le défaut d’introduire, outre les courants vagabonds des tramways, les véritables courants telluriques.
- M. Piltschikoff a fait installer aux tramways d’Odessa un double trolley.
- M. Mascart rappelle, à ce propos, qu’il a proposé deux solutions lorsqu’il a été question de faire passer des tramways au voisinage du Parc Saint-Maur : le double trolley et les courants alternatifs. Les deux solutions ont été rejetées par les compagnies de tramways comme trop coûteuses.
- p.72 - vue 76/277
-
-
-
- M. Rücker s’csl heurté aux mômes difficultés de la part des ingénieurs des compagnies anglaises. Il voudrait voir réserver des iles internationales, pour y établir des observatoires magnétiques à l’abri de toute ligne de traction électrique.
- M. Schmidt dit que, près de Berlin, on fait des expériences de traction par courants triphasés.
- M. Rücker traite théoriquement le problème des perturbations par les courants des tramways et indique les conclusions pratiques qui ont été expérimentées en Angleterre.
- Si une source électrique est placée sur la surface plane d’un corps conducteur illimité et homogène, la force magnétique produite dans cette surface plane par les courants qui divergent de la source n’a pas de composante perpendiculaire à la surface. Le môme cas s’applique encore à une série quelconque de sources ou de fuites placées sur la surface.
- Mais, si l’on considère la Terre comme homogène et les courants vagabonds comme provenant de sources ou de fuites sur la surface de la Terre (supposée plane), il en résulte qu’aucune force perturbatrice verticale n’est produite par les courants terrestres; les perturbations verticales sont dues seulement aux courants qui circulent dans les fils des trolleys, et les perturbations horizontales aux courants terrestres.
- Les effets peuvent ôLre aisément calculés, car l’action d’une source placée sur la surface plane est inversement proportionnelle à la distance à la source et égale à celle que produirait un conducteur linéaire semi-infini, terminé à la source, dans lequel circulerait le courant total.
- La théorie a été appliquée aux observations faites sur un tramway électrique près de Stockton; les courants vagabonds, calculés d’après les perturbations horizontales et verticales, ont donné dans chaque cas les mômes résultats. Il est ainsi possible de faire sur les courants vagabonds des calculs approximatifs qui conduisent à penser que ces courants diminuent rapidement avec la longueur de la ligne.
- On publiera tout le détail de ces calculs et de leurs applications aux tramways qui vont être construits dans le voisinage de l’observatoire de Kew. Il est important de noter en passant que, même si l’hypothèse d’une terre homogène n’est réalisée qu’approximativement, il est probable que, dans le plus grand nombre des cas, la majeure partie des perturbations verticales seront encore dues aux courants de la ligne des trolleys, et celle des perturbations horizontales aux courants vagabonds.
- M Mascart félicite M. Rücker d’avoir tourné la difficulté avec beaucoup d’ingéniosilé.
- M. Niesten donne quelques détails sur ce qui se passe à l’observatoire d’Uccle. Deux lignes de tramways électriques longent actuellement l'observatoire dans la direction NW-SE, l’une à io8om,
- p.73 - vue 77/277
-
-
-
- 74 —
- l’aulrc à 1600”. Lors du remplacement de la traction à vapeur par la traction électrique, les courbes du déclinomètre et du bifilaire ont perdu de leur nettelé pendant les heures d’activite des tramways; on peut cependant encore relever les petites déviations en prenant le milieu des courbes troublées. Pour les observatoires magnétiques établis depuis quelques années seulement et qui ne peuvent être déplacés, il serait donc utile d’étudier les différents systèmes présentés par les orateurs précédents.
- Sur la proposition de M. Niesten, la Commission émet le vœu que les directeurs d’observatoires magnétiques continuent des expériences comparatives sur la manière d’atténuer les effets perturbateurs des tramways électriques.
- M. Stupart présente des courbes de Toronto, où sont manifestes les perturbations produites par un tramway qui passe à une dizaine de kilomètres.
- M.Van Rijckevorsel insiste sur l’importance qu’ont, pour atténuer les perturbations, les plis de terrain, ravins, etc. Ils peuvent gêner les courants vagabonds quand ils séparent l’observatoire de la ligne de tramwaj's.
- M. Mascart se demande si l’on n’arriverait pas à protéger les observatoires en les entourant de fossés profonds, comme les châteaux-forts du moyen âge.
- M. Rücker pense que l’on pourrait peut-être ainsi s’affranchir de l’action des courants vagabonds, mais non des perturbations verticales.
- M. IIepites communique les résultats de ses déterminations magnétiques en Roumanie. ( Voir Mémoires, XXXI.)
- A propos des perturbations magnétiques, M. Perrotet des Pins appelle l’attention sur les forces sidérales.
- M. Mathias donne quelques nombres relatifs à la Communication qu’il a faite dans la séance précédente.
- M. Schmidt préférerait l’emploi d’une formule contenant le cosinus de la latitude; celte formule serait tout aussi simple que celle de M. Mallii as.
- MM. Piltschikoff et Rïicker présentent quelques observations sur les limites d’emploi de la formule linéaire.
- M. Rücker présente la Communication suivante de M. L.-A.
- p.74 - vue 78/277
-
-
-
- Bauer, empêché d’assister au Congrès, sur la Comparaison des instruments magnétiques :
- Pendant l’automne do 1899, j’ai comparé une série d’instruments du Coast and geodctic Survey avec les instruments étalons do Kow, Potsdam, Pavlovsk et du Parc Saint-Maur. J’ai aussi comparé ma boussole d’inclinaison avec l’inducteur terrestre de Schering à Darmstadt. Depuis lors, tous nos inclino-mètres de Kew (au nombre de dix) ont été comparés les uns avec les autres.
- En ce qui concerne la déclinaison et l’intensité horizontale, mon magnéto-mètre et les instruments dos divers observatoires sont en parfait accord. Les boussoles d’inclinaison de Kew et du Parc Saint-Maur et les inducteurs terrestres do Pavlovsk et do Darmstadt sont d’accord à moins de 1'. On voit ainsi que les meilleurs inducteurs terrestres, comme ceux do Wild et de Schering, donnent des résultats qui concordent bien avec ceux des meilleures boussoles d’inclinaison. Comme l’inducteur permet une grande exactitude et demande, pour une détermination, moins de temps que la boussole d’inclinaison, je crois que l’adoption générale de l’inducteur terrestre comme instrument étalon pour les observatoires n’est plus qu’une affaire de temps.
- A Potsdam, l'inducteur terrestre de Leonhard Weber semble présenter une erreur constante; ses résultats sont do 7',2 trop petits par rapport à la moyenne de Kew, Pavlovsk, Darmstadt et Saint-Maur. Par rapport à la môme moyenne, la boussole d’inclinaison do Bamberg, à Potsdam, donne trop faible do 3',3; celle de Ilocholmann, qui est employée dans les levés magnétiques de la Prusse, donne trop fort de i',8, et celle que j.’omploie à l’étranger, trop fort de 3',5. La boussole d inclinaison avec les aiguilles de Dover, que j’ai adoptée provisoirement comme étalon du Coast and geodetic Survey, donne environ trop fort do :>/.
- La comparaison de nos diverses boussoles d’inclinaison a donné beaucoup de faits intéressants. Les corrections, par rapport à mon étalon provisoire, varient do -t-4' à — 8', la cause étant généralement imputable à des imperfections dans les pivots. Quelques boussoles, qui ont été comparées à Kew en 1896 et étaient justes à i'-i' près, paraissent maintenant différer beaucoup plus des instruments de Kew : l’écart atteint G'-8' (trop fort).
- J’ai eu récemment l’occasion d’essayer si la correction d’une boussole resterait à peu près constante pendant le transport de l’instrument. Une de nos boussoles, en mai de la présente année, marquait, par rapport à l’étalon de Washington, 8'. i ± o', 3 trop bas. Elle fut envoyée alors de Washington dans l’Alaska, employée par la Mission qui déterminait la frontière provisoire entre l’Alaska et le Canada, puis renvoyée à Washington il y a quelques semaines; elle marquait alors 7', 6 ± o',-i5 trop bas. La différence entre les deux résultats rentre dans la limite des erreurs de détermination; on peut donc supposer légitimement que la correction est restée la môme pondant toute la longue période de voyage de cet instrument; mais, bien entendu, la correction pourrait varier avec la valeur absolue de l’inclinaison.
- J’ajouterai que toutes les aiguilles do nos boussoles sont de Casella, sauf
- p.75 - vue 79/277
-
-
-
- celles de la boussole que j’ai prise provisoirement comme étalon, et qui a des aiguilles de Dover; c’est avec cette boussole que l’erreur probable d’une détermination de l’inclinaison est le plus faible.
- M. L.-A. Pacer adresse en outre les indications suivantes sur Y état actuel des travaux de Magnétisme aux Etats-Unis.
- Du ier juillet 1899 au 3o juin 1900, les trois éléments magnétiques ont été déterminés dans xx\ stations situées dans différentes parties des États-Unis, y compris l’Alaska et les îles Hawaï; en outre, on a fait beaucoup de recherches spéciales, telles que la comparaison mensuelle des instruments magnétiques dans notre pays et à l’étranger, et la détermination des constantes instrumentales. De plus, on a fait des observations spéciales do déclinaison dans certaines stations pendant les périodes intéressantes; un observatoire, muni du magnétographe Eschenhagen, a été mis en marche à Baldwin (Kansas), à G5km au sud de Kansas-City; on a choisi l’emplacement de l’observatoire central magnétique (à '26k'" au sud-est de Washington), terminé les plans de cet observatoire, et, au Bureau, on a préparé quelques Bapports spéciaux relatifs au travail magnétique.
- Avec le personnel dont je dispose actuellement, il sera possible de faire de 4oo à 5oo stations, du 1or juillet 1900 au 3o juin 1901. On s’efforcera aussi de terminer les bâtiments des observatoires pour le 3o juin 1901 avec trois stations principales de base [près de Washington, D. G., Sitka (Alaska) et quelque endroit dans les îles Hawaï)]. Sitka, où le Gouvernement russe a maintenu un observatoire de 1 84‘a à 18G7, sera probablement, à cause de son climat uniforme, le point le plus convenable de l’Alaska pour un observatoire permanent ; ce sera, au point de vue magnétique, le plus septentrional do tous nos observatoires actuels. On se propose ultérieurement d’établir pour quelque temps un observatoire secondaire plus au Nord dans l’Alaska. Ainsi, avec l’observatoire temporaire de Baldwin (Kansas) qui sera transporté dans les Élats de l’Ouest, suivant les nécessités du levé magnétique, les États-Unis auront prochainement quatre observatoires magnétiques, comme auxiliaires du levé qui est actuellement on cours d’exécution. »
- La Communication de M. Paulsex sur ses études d’électricité atmosphérique est remise à une séance générale du Congrès.
- M. Mascart présente un Mémoire de M. Fritsche Sur l’application de la théorie générale du Magnétisme terrestre établie par Gauss. ( Voir Mémoires, XXXII.)
- M. Piltschikoff présente un Mémoire Sur les variations périodiques des éléments du Magnétisme terrestre dans les régions anomales (voir Mémoires, XXXIII). Il désire que le Congrès émette le vœu que des observatoires magnétiques soient établis et multipliés dans les régions anomales.
- p.76 - vue 80/277
-
-
-
- - / / -
- >1. Schmidt approuve celte proposition. Il présente des diagrammes démontrant combien est grande et nette la différence de la marche diurne des éléments magnétiques dans des lieux de latitude presque identique (Washington-Lisbonne, Potsdam-Irkoutsk). Ce fait rend nécessaire, pour l’élude complète des variations diurnes, l’installation d’un très grand nombre d’observatoires et apporte un nouvel appui à la résolution votée unanimement à Bristol, en 1898 : qu’il est désirable de fonder des observatoires temporaires en plusieurs régions du globe, qui en sont jusqu’ici tout à fait dépourvues.
- M. Mascart appuie les deux propositions de M\l. Pillschikoff et Schmidt.
- M. Rücker rappelle à celle occasion qu’il a recommandé l’installation de cinq observatoires magnétiques provisoires dans l’Inde.
- Les propositions de MM. Piltschikoff et Schmidt sont renvoyées à l’examen du Comité météorologique international, qui sera prié de faire les démarches nécessaires pour les réaliser.
- M. A. Cornu, au nom du Bureau des Longitudes, développe le projet, émis par le Bureau il y a quelques années et adopté alors par le Ministère de la Marine, et suivant lequel des officiers de Marine devaient observer les éléments magnétiques des régions diverses où ils seraient appelés à croiser. Il exprime le regret que des circonstances étrangères aient provoqué, lors d’un remaniement ministériel, le brusque rappel des officiers qui avaient déjà commencé leur travail.
- M. Mascart espère que, lorsque les circonstances permettront de reprendre le travail interrompu, le Bureau central météorologique rencontrera la meme bonne volonté et le môme appui auprès du Bureau des Longitudes.
- La séance est levée à iih et la Commission du Magnétisme se réunit en séance de comité.
- Le Secrétoire, B. Brunhes.
- p.77 - vue 81/277
-
-
-
- 78 —
- Troisième séance. — Vendredi 44 septembre.
- La séance est ouverte à ioh sous la présidence de M. Rücker.
- M. Carlheim-Gyllensrkœld fait une Communication Sur l’état actuel de nos connaissances des variations séculaires du Magnétisme terrestre. (Voir Mémoires, XXXIV.)
- Ap rès quelques observations de MM. Rücker et Stanoievitch, l’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à ioh/|5,n.
- Le Secrétaire,
- R. Rrl'nhes.
- COMMISSION D’AÉROSTATION SCIENTIFIQUE.
- Première séance. — Mardi 41 septembre.
- La séance est ouverte à gh sous la présidence de M. Hergesell, Président de la Commission internationale d’Aérostation scientifique.
- M. IIer gesell donne quelques indications sur la composition et le fonctionnement de la Commission internationale d’Aérostation scientifique et sur la tenue des sé;mces qui vont avoir lieu. D’une manière générale, le vote des résolutions définitives sera renvoyé à la séance de clôture. Les Membres du Congrès pourront assister aux. séances avec voix consultative; mais les seuls membres de la Commission internationale pourront participer aux votes définitifs.
- M. Assman\ expose les modifications qu’il a apportées dans la construction des ballons-sondes, dans le but de les simplifier et de diminuer le coût des ascensions.
- « MM. Renard, Ilermito et Besançon, éminents inventeurs do ces appareils, ont, dans leurs premiers essais, employé des ballons volumineux, cubant de ioomc à 4oomc, et qu’on gonflait entièrement de gaz d’éclairage ou d’hydrogène. Ils avaient observé, en effet, que la conservation de la forme sphérique est
- p.78 - vue 82/277
-
-
-
- — 79
- une condition essentielle de l'ascension rapide d'un ballon, à moins qu’on ne veuille l'exposer au danger d’être déchiré par la résistance de l’air. D’autre part, la diminution de poids, qui est très importante pour atteindre des hauteurs considérables, fit qu’on employa des étoffes extrêmement minces et légères qui, malgré la forme sphérique, ont souvent éprouvé des dommages dus à la rapidité de la montée.
- Aussi commença-t-on à chercher des moyens de modérer la force ascensionnelle au moyen d’un déleslcur automatique, capable de ralentir l’ascension au début sans augmenter le poids définitif du ballon. On employa à cet effet des socs de lest contenant du sable, de l’eau ou de la limaille, qui laissaient progressivement tomber leur contenu en montant et tombaient eux-mêmes à la fin.
- Pour supporter ces délesteurs qui pesaient plusieurs centaines de kilogrammes, dans un ballon de 4oomc, comme l’AérophilelU, on avait besoin d’un filet très fort et par suite très lourd, dont on ne pouvait se débarrasser pendant l’ascension. En dehors des difficultés que présente le maniement d’un aussi grand ballon, on augmente les dépenses de gaz, dont on perd forcément la plus grande partie si le ballon atteint de grandes hauteurs; c’est une perte do 5ofr ou Gofl' si l’on emploie le gaz d’éclairage, de aoofr ou 3oofr si l’on emploie l’hydrogène.
- Mon illustre collègue et ami M. Teisserenc de Port, convaincu que seules des ascensions très souvent répétées peuvent rendre do réels services scientifiques, a diminué do propos délibéré le poids et, par conséquent, le volume du ballon ainsi que la dépense de gaz, en remplaçant l’étoffe par du papier verni au pétrole. Mais il était encore forcé de gonfler ses ballons complètement, pour éviter d’autant plus soigneusement leur déchirement pondant l’ascension, et d’employer un filet pour le lancement et la suspension de l’enregistreur.
- La modification que j’ai l'honneur do vous présenter consisLe à employer Y air comme délestcur automatique et épargne les sept ou huit dixièmes du gaz nécessaire pour le gonflement complet du ballon, sans nuire à sa sphéricité. Dans ce but, j’ai fait construire un ballon avec une étoffe extrêmement mince, dont le mètre carré ne pèse que f>ogr à 7osr, rendue imperméable par la plus faible quantité possible de caoutchouc, de vernis, ou do la substance nouvelle nommée Ballonine; le Conracou, graine d’une plante japonaise, que nous avons essayé pour le même objet, no supporte pas la comparaison. Dans l’intérieur de ce ballon se trouve un autre ballon hémisphérique de même forme; ce ballonnet est fixé a l’équateur du premier et terminé par un tuyau de gonflement qui passe par l’ouverture plus grande de l’appendice du premier ballon. Dans l’espace au-dessus du ballonnet, on fait entrer du gaz, mais juste en quantité suffisante pour enlever le ballon avec une petite vitesse; au-dessous, on gonfle avec do l’air, de manière à obtenir une bonne forme sphérique. Mon projet do vous présenter un tel ballon, construit en soie extrêmement mince, a malheureusement échoué au dernier moment par suite d’un événement imprévu. Le ballon ne cubait que 4"1 et pesait ikiÇ; gonflé avec 2mc d’hydrogène et portant l’enregistreur que j’aurai l’honneur de vous
- p.79 - vue 83/277
-
-
-
- - 80
- montrer, il aurait eu une force ascensionnelle de Goo»1'. (l’est avec celte force constante qu’il monterait jusqu’à la hauteur où il serait complètement gonflé par la dilatation du gaz : 5ooom ou 6000'".
- Comme i"’<1 de cette étoffe pèse de 6oKr à 7ofrr, un ballon de ii3mc, par exemple, pèsera iokg ou nkR avec le ballonnet. Il faut, pour le lancer, i5mc d’hydrogène, soit un huitième de son volume; cela lui donne une force ascensionnelle do 5ks, avec laquelle il montera jusqu’à la hauteur où la pression est réduite au huitième de yfio"1"’, soit à çpmm, qui correspond à i5ooom environ, sans tenir compte de l’effet de la chaleur solaire. La valeur du gaz hydrogène employé serait chez nous do iolr; en France peut-être de ^ofr ; avec les procédés anciens, la dépense de gaz serait huit fois plus grande, ou de i6ofl.
- Le gonflement du ballon se fait de la manière suivante : on introduit le gaz dans l’espace supérieur par le tuyau étroit; on ferme celui-ci au moyen d’une courroie, puis on gonfle complètement le ballonnet avec de l’air au moyen d'un ventilateur ordinaire, jusqu’à ce que la forme du ballon soit bien sphérique; on ferme enfin l’ouverture du ballon.
- A cause de ia petitesse de la force ascensionnelle, on n'a pas besoin de filet et l'on peut attacher l’enregistreur léger à quelques cordes minces qui sont cousues à la partie inférieure du ballon. Au moment du lancement, on ouvre les deux tuyaux en faisant sortir le plus long, celui de l’intérieur, par l’autre, et on laisse monter le ballon à une vitesse modérée, que l’on peut régler à volonté. Grâce à cette petite vitesse, le thermomètre et les autres instruments peuvent bien suivre les variations des élémcnls météorologiques. Si l’on ne donne à l’étoffe qu’une imperméabilité assez faible, le ballon 11e restera pas longtemps en équilibre, mais descendra rapidement, et ordinairement à peu de distance.
- D’après les recherches de M. Ilergesoll, on ne peut avoir confiance qu’aux enregistrements obtenus pendant l’ascension môme, où la ventilation naturelle suffit à supprimer l’effet de la radiation solaire. Je ne partage pas entièrement cette opinion, et je préfère la méthode de M. Teisscronc de Bort, qui a l’habitude do lancer ses ballons-sondes pendant la nuit, ou au moins avant le lever du Soleil.
- Sans doute, pour une ascension unique, il est plus économique d’employer les ballons-sondes en papier, préconisés par cet expérimentateur habile et éprouvé, qui a lancé à lui seul plus do ballons que tous les autres réunis; mais le ballon en papier est perdu chaque fois, et il en faut un autre pour l'ascension suivante. Un ballon en soie coûte plus cher, mais on peut s’en servir plusieurs fois, parce qu’on le retrouve généralement; je crois, en effet, que M.Teissorenc de Bort n’a perdu que deux ou trois ballons sur deux cents. Comme il faut toujours faire revenir l’enregistreur, les difficultés ne sont guère augmentées par le transport d’un ballon léger et peu volumineux. Si l’on évalue en outre la dépense de gaz nécessaire dans les deux méthodes et si l’on songe que ma méthode permet de faire varier la force ascensionnelle à volonté suivant les circonstances extérieures, et qu’elle exige moins d’aides pour le lancement du ballon, on trouve qu’elle est plus économique que l’autre.
- p.80 - vue 84/277
-
-
-
- — 81 —
- M. Teisserenc de Bort remarque que le poids du ballon proposé par M. Assmann, avec sa double enveloppe, sera toujours plus grand que celui des ballons en papier.
- M. Hergesell répond que l’emploi de la soie dans les ballons Assmann permet d’employer des ballons plus grands et d’atteindre ainsi de plus grandes hauteurs.
- M. Teisserenc de Bort décrit la construction des ballons en papier qu’il emploie et expose les avantages qu’ils lui paraissent présenter.
- M. le Commandant Renard donne la préférence aux ballons en papier à cause de leur poids plus faible.
- M. le Comte de Chardonnet attire l’attention sur l’emploi de ballons en collodion.
- M. Hergesell dit qu’il a fait des essais dans ce sens, mais que les résultats n’ont pas été favorables.
- M. Hergesell indique des dispositions nouvelles pour diminuer la durée de l’ascension des ballons sondes :
- L’enveloppe du ballon est munie en haut d’une ouverture, fermée par un papier verni; à ce papier est collé un fil qui déchire le papier quand il est tiré par un poids. Ce poids no fonctionne pas tant qu’un délesteur automatique est en activité; mais, au bout d’un temps déterminé, dès que le dé-losteur est vidé, le poids tombe, déchire le papier, et le gaz s’échappe. L’auteur estime qu’une disposition semblable devrait toujours être employée dans les pays qui sont au voisinage de la mer, commo l’Angleterre.
- MM. Assmann et Teisserenc de Bort indiquent des dispositifs analogues.
- M. Assmann présente un nouvel enregistreur simple pour les ballons-sondes :
- Los enregistreurs ont tous, pour ainsi dire, un point faible commun : c’est le mouvement d’horlogorie, qui est trop sensible aux variations de la température. Plus d’une ascension intéressante et importante a été perdue par suite de l’arrêt de ce mouvement.
- Si l’on est d’accord avec M. Hergesell pour admettre que c’est la branche ascendante du thermogrammo qui mérite seule d’être étudiée, on peut se passer de la connaissance du temps, d’autant plus qu’il ne s’agit ordinairement que d’une heure. En enlevant l’horloge, on supprime la partie la plus lourde do l’appareil, chose importante pour atteindre des hauteurs aussi grandes que possible.
- p.81 - vue 85/277
-
-
-
- — 82
- Les enregistreurs ordinaires, qui donnent les divers cléments sur des diagrammes séparés, présentent de grandes difficultés dans la recherche des points correspondants dos diverses courbes, surtout si la vitesse de l’ascension a été grande, car les courbes sont alors presque verticales. Une erreur do in,m dans l’identification peut donner des valeurs très incorrectes et conduire à dos conclusions fausses.
- Pour éviter ces deux points faibles des enregistreurs, j’ai pensé à un nouveau principe d’enregistrement, en réunissant dans une mémo courbe les deux éléments principaux : pression et température.
- Un tube thormométrique Bourdon fait tourner un tambour extrêmement léger, recouvert de papier d’enregistrement, sur lequel un baromètre anéroïde marque la pression par un levier à plume; les ordonnées de la courbe correspondent ainsi aux températures et les abscisses aux pressions; chaque point est déterminé simplement, et les résultats sont très sensiblement corrects.
- Un appareil de ce genre, tel que celui que j'ai l’honneur do vous présenter, pèse 3oogr; protégé contre l’influence de la radiation par des plaques do liège recouvertes de papier nickelé, il pèse environ 5oosr. Les courbes, dont je vous montre un spécimen agrandi, donnent beaucoup do détails et sont bien distinctes; naturellement on peut les tracer à l’encre ou sur noir de fumée ; on outre, il n’y a pas à craindre qu’elles soient troublées, après l’atterrissage, par la continuation du mouvement du cylindre, comme dans les enregistreurs ordinaires. Môme les secousses inévitables du départ et do l'atterrissage ne peuvent pas les troubler, parce que les parties do l’enregistrement correspondant aux différents niveaux ne s’entrecroisent nulle part. Jînfin, le prix d’un appareil de ce genre est inférieur à celui des enregistreurs anciens.
- On voit aisément qu’il n’y a nulle difficulté à adapter ce principo d’enregistrement à un corps lhermoméfrique quelconque, à lames métalliques ou tout autre.
- M. le Commandant Paul Uenard, Sous-Directeur de l’établissement central d’Aérostation militaire de Chalais-Meudon, fait une Communication Sur les Services que VAérostation peut rendre à la Météorologie.
- Après avoir déclaré qu’il n’a pas la prétention d’ètre météorologiste, il fait connaître qu’en qualité d’aéronaute il a dû forcément s’intéresser à la météorologie, en raison dos indications qu’elle peut fournir. A la suite de quelques remarques sur la forme dos itinéraires suivis par les ballons libres et différents phénomènes du môme ordre, il est arrivé à penser que les ascensions en ballon pouvaient permettre de recueillir des renseignements impossibles à se procurer autrement. Cette opinion, partagée par ses colllègucs et en particulier par le lieutenant-colonel Ch. Renard, Directeur de l’établissement do Chalais, amena ce dernier à s’occuper des ballons-sondes, au sujet desquels il déposa, en décembre 1892, un Mémoire à l’Académie des Sciences. Plusieurs exemplaire de ce .Mémoire sont remis aux membres de la Commission.
- p.82 - vue 86/277
-
-
-
- 83
- l,c commandant Paul Homard appelle ensuite l’attention de la Commission sur un fait regrettable : c’est que. chaque année, un grand nombre d’ascensions do ballons lûmes montés sont exécutées, tant par les aéronaulcs civils que par les aéronautes militaires, et que la plupart sont complètement inutilisées au point de vue météorologique. Pour remédier à cet état do choses, il propose les mesures suivantes :
- i° Des instructions, rédigées par dos météorologistes compétents, seront remises aux aéronautes pour les guider dans les observations à faire en ballon.
- i0 On fera connaître aux aéronautes les personnes ou los etablissements auxquels ils dovront envoyer leurs observations.
- 3° La Commission internationale d’Aérostation scientifique devrait comprendre dans son sein un représentant do chacun dos services d’Aérostation militaire existant actuellement .
- Quelques remarques sur cette Communication sont présentées par MM. Bœrnstein, Violle, Teisserenc de Bon.
- M. Teisserexc de Bout se déclare prêt, à exécuter les vœux exprimés par le commandant Renard.
- M. IIergesell ajoute qu’une condition nécessaire doit être remplie pour les observations des températures en ballon : c’est l’emploi du thermomètre à aspiration de M. Assmann.
- La séance est levée à nh3on'.
- Le Secrétaire, R. Km de n.
- Deuxième séance. — Mercredi 42 septembre.
- La séance est ouverte à q1' sous la présidence de M. IIergesell.
- Le Président communique plusieurs lettres ettélégrammes, entre autres de la part de M. le capitaine llinterstoisser, Chef du parc d’Aérostation militaire à Vienne, et de M. le commandant Kluss-mann, Chef de l’Etablissement central d’Aérostation militaire de Prusse, retenus aux grandes manœuvres et empêchés d’assister aux séances de la Commission.
- M. L. Rotcii, Directeur de l’observatoire de Blue Ilill (Mass.) expose les résultats généraux qu’il a obtenus par l’usage des cerfs-volants, introduit par lui dans la Science depuis iSgfj, et qui lui a permis d’élever dans l’air libre des enregistreurs à une hauteur
- p.83 - vue 87/277
-
-
-
- - 8t
- supérieure à celle du mont Blanc. Il a reconnu que l’atmosphère est souvent partagée en couches successives, de température et d’humidité différentes. Dans les cyclones, il fait généralement plus chaud que dans les anticyclones. Enfin les variations sont le plus rapides dans le voisinage de la Terre; à partir de 3ooom commence un autre régime, sur lequel les renseignements sont encore insuffisants.
- MM. Woeïkof, IIildebrandsson, Hergesell présentent différentes remarques sur cette Communication.
- M. Teisserenc de Bort, Directeur de l’observatoire de Météorologie dynamique, donne quelques détails sur les méthodes en usage à Trappes pour les lancers de cerfs-volants.
- II rend hommage aux services que M. Rotch a rendus à la Météorologie, en organisant, le premier, un service de cerfs-volants à son observatoire de Blue Ilill, qui a servi de modèle pour l’organisation des autres et qui donne, chaque jour, des résultats scientifiques do premier ordre.
- Il expose que la méthode actuelle de former la ligne qui retient les cerfs-volants ne permet d’atteindre qu’une hauteur limitée par la longueur de fd qui détermine la rupture; il a donc cherché à disposer les lignes de façon à les rendre indépendantes de leur longueur, ce qui, théoriquement, permet d’atteindre toutes les hauteurs. Il indique la théorie do cette ligne et la formule qui sert à l’établir. L’emploi de cette méthode nouvelle a permis d’atteindre, pour la première fois, l’altitude de 5i5om, maximum des hauteurs atteintes jusqu’à ce jour.
- M. Asshann, Directeur de la section aérostatique de l’Institut météorologique de Prusse, indique les dangers que peuvent présenter les lancers de cerfs-volants :
- Le 26 juillet dernier, à Berlin, le câble d’un cerf-volant s’est rompu et s’est promené pendant plusieurs heures, blessant ou brûlant plusieurs personnes autour du corps desquelles il s’est enroulé. A la suite de cet accident, la police de Berlin interdit l’usage des cerfs-volants, comme constituant un danger public. Pour éviter ces accidents, l’orateur propose de remplacer les fils d’archal par un câble formé de fils d’acier de petit diamètre, qui 11e ferait pas do coques et no pourrait s’enrouler autour du corps d’un homme. L’orateur propose ensuite l’adjonction d’un cerf-volant do sûreté, rattaché à la ligne par un câble accessoire, dont la résistance serait moindre que celle de la ligne principale. (Voir Mémoires, XXXV.)
- A la suite de cette communication s’engage une discussion intéressante qui prouve qu’un cerf-volant échappé peut marcher en entraînant une longueur de fil de plusieurs kilomètres, sur uni'
- p.84 - vue 88/277
-
-
-
- distance de 3okm ou 4okm. M. Teisserenc de Bort cite l’exemple d’un cerf-volant de Trappes dont le fil a rencontré successivement trois personnes, et cpii a continué à donner des indications régulières sur l’enregistreur. Une autre fois, le câble a été arrêté par les fils télégraphiques et a interrompu le service pendant plusieurs heures, produisant ainsi une grande émotion publique.
- M. le Professeur Pernter, Directeur de l’Institut central météorologique d’Autriche, parle des ascensions de cerfs-volants exécutées à Vienne et, en particulier, du cerf-volant Nickel. Ce cerf-volant se compose d’un grand nombre de surfaces qui sont reliées invariablement les unes aux autres; on peut employer également comme surfaces portantes de petits cerfs-volants ordinaires. La description de ce système se trouve dans la Zeitschrift fur LuftschiJJ'akrt, /89g-1900. La plus grande hauteur atteinte jusqu’ici avec ce cerf-volant est de i4oon'; il peut monter avec des vents très faibles.
- La séance est levée à 1 ih3o,n.
- Le Secrétaire, B. Emden.
- Troisième séance. — Vendredi 14 septembre.
- La séance est ouverte à ioh sous la présidence de M. Ilergesell.
- M. Patrick-J. Alexander présente un projet de machine aérienne destinée à remplacer les cerfs-volants pour élever dans l’air les enregistreurs météorologiques.
- Je viens de faire à mes Expérimentât Works; do Batli, Angleterre, une série d’essais sur le pouvoir portant d’hélices de différentes formes et de différentes dimensions. Ces essais m’ont confirmé dans la pensée qu’une machine, actionnée par un moteur qu’elle enlèverait, pourrait porter à de grandes distances des instruments dont les indications seraient contrôlées, au point de vue de l’équilibre et de la direction, par l’emploi des ondes hertziennes, grâce auxquelles 011 pourrait, de terre, diriger à volonté le système aérien.
- Dans la discussion qui suit celte Communication, MAL Assmann et IIergesell insistent sur la grande importance que présentent les essais de M. Alexander.
- MM. II ergesell et Teïsserenc de Bort traitent de la nécessité d’organiser des ascensions simultanées dans les différents pays. Ils
- p.85 - vue 89/277
-
-
-
- proposent d’instituer, à dates fixées d’avance, et aussi souvent que possible, des ascensions auxquelles prendraient part les Instituts météorologiques et les établissements aérostaliques. Ces ascensions seraient faites «à la fois avec des ballons-sondes et des ballons montés, et il conviendrait, pour rendre les observations plus comparables, que tous les ballons-sondes fussent munis des mômes instruments.
- Sans arrêter pour cela les études tendant à perfectionner les instruments, on adopterait provisoirement pour tous les ballons-sondes le barothermographe, lype Teisserenc de Bort. M. Teisse-renc de Borl se chargera de vérifier tous les instruments de ce lype qui seront employés dans les ascensions internationales. Pour les ballons montés, on devra toujours employer le thermomètre à aspiration Assmann.
- La proposition d’organiser ces ascensions internationales est adoptée à l’unanimité. Dès maintenant, on peut être sur que les établissements de Trappes, Strasbourg, Berlin, Vienne, Saint-Pétersbourg et Moscou participeront à cette entreprise; il en sera probablement de même des établissements militaires d’Aérosla-tion de France et de Prusse, ainsi que des Instituts météorologiques de Londres et de Bucarest.
- Comme conclusion de cette discussion, la Commission adopte une série de vœux qui seront soumis à la réunion générale du Congrès (voir p. 5i).
- M. IIergesell décrit et montre un nouveau thermomètre enregistreur, très sensible, pour les ballons-sondes.
- Le corps tlicrmomélriquc est un tube de maillcchort très mince, dont la dilatation est mesurée d’une manière très exacte. Ce tube peut être ventilé d’une manière efficace par le ballon lui-même ou par un ventilateur Assmann qui fonctionnera seulement dans les liantes couches do l’atmosphère.
- L’instrument sera décrit complètement dans un des bulletins do la Commission internationale.
- La séance est levée à ii'è-jb'11.
- Le Secrétaire,
- B. Emden.
- p.86 - vue 90/277
-
-
-
- - 87 —
- Quatrième séance. — Vendredi 14 septembre.
- Celle séance s’est tenue à l’observatoire de Météorologie dynamique de Trappes. M. Teisserenc de Bort y a exposé sur place les méthodes qu’il emploie pour lancer les cerfs-volants et les ballons-sondes, a fait visiter toute son installation et a procédé devant la Commission, à laquelle s’étalent joints un très grand nombre de Membres du Congrès, à l’ascension d’un cerf-volant et au lancer d’un ballon-sonde.
- Une séance de clôture, qui devait être tenue le lundi 17 septembre, n’a pu avoir lieu, la plupart des Membres ne se trouvant plus à Paris. Les Membres encore présents, réunis chez M. Teisserenc de Bort, ont décidé de convoquer la Commission à Berlin, en 1902, et de charger le Président de prendre toutes les mesures nécessaires pour exécuter les résolutions prises par la Commission et, en particulier, préparer toutes les dispositions relatives à l’organisation des ascensions internationales.
- p.87 - vue 91/277
-
-
-
- p.88 - vue 92/277
-
-
-
- SUR LE
- RÉGIME DES PLUIES EN ROUMANIE,
- Par M. St. G. 11EPITES,
- DIRECTEUR DE L’iNSTITUT MÉTÉOROLOGIQUE DE ROUMANIE.
- Dans un do scs Rapports au Conseil du Bureau central météorologique do France, M. Mascart, notre Président, estimait qu’il fallait en moyenne quatre pluviomètres par ioookm''.
- Sur son territoire de i3i 4oolu’1(|, la Roumanie en possède actuellement 896, ce qui fait un peu plus de trois stations pluvioinôtriqucs par iooo14"’11.
- Un tel nombre est évidemment encore trop petit pour permettre de se livrer à une étude détaillée sur la répartition de la précipitation atmosphérique en Roumanie, surtout si l’on tient compte de la configuration géographique de cette contrée où l’on trouve, sous le rapport do l’altitude, quatre régions bien distinctes : la région marine, le long de la mer Noire; la région des plaines, qui est la zone des grandes cultures; la région des collines qui, de 200™ d’altitude, s’élève à 600"', et qui comprend en totalité la zone viticole; enfin, la région des montagnes, qui, dans les Carpathes, présente plusieurs massifs dont quelques sommets s’élèvent à plus de 25oom.
- Aussi l’étude que nous avons entreprise n’avait, d’autre but que d’en déduire quel est, dans ses traits généraux, le régime pluviométrique de cette contrée, d’après les observations pluviométriques des quinze dernières années, de 1884 à 1898.
- Comme nous nous sommes imposé l’obligation de n’utiliser que les stations qui avaient au moins une série complète de quatre années d’observations pluviométriques, nous n’avons pu comprendre, dans notre étude, que 232 stations, soit à peu près 2 pour ioook,nq. Toutes les observations ont été réduites à la même période do quinze années par la méthode employée par M. Àngot dans son étude sur le Régime des pluies dans la Péninsule ibérique l1). (*)
- (*) Annales du Bureau central météorologique de Fiance, t. 1; i8<)3.
- p.89 - vue 93/277
-
-
-
- — 90
- Suivant les grandes subdivisions du Royaume, les stations qui forment la base de cotte étude se répartissent comme il suiL :
- 4r dans l’OIténia ou la Romania-Mica;
- 83 » la Romania-Mare ;
- 16 » la Dobrogea;
- 92 » la Moldova.
- La carte, à l’échelle du millionième, que l’on trouvera dans notre Ouvrage le Régime pluviométrique de la Roumanie, représente la répartition annuelle de la précipitation atmosphérique en Roumanie. On y découvre de suite une zone do maximum de précipitation le long des Carpathos, dépassant 900"”" d’eau. La quantité annuelle de pluie diminue graduellement à mesure qu’on s’éloigne de la région montagneuse, pour atteindre sa valeur minimum vers la Bessarabie, le long du Brut et sur la côte de la mer Noire, où elle descend à moins de 4(>o,nm. Une vaste zone, comprise entre les isohyèles 5oo",m et Goo""n, traverse tout le Royaume.
- Avec l’altitude, la quantité annuelle de la précipitation atmosphérique varie en moyenne ainsi qu’il suit :
- 5o5mm pour les localités dont l’altitude est moindre de ioom;
- 58p » dont l’altitude est comprise entre ioom et 2<>om;
- Ô72 » dont l’altitude est comprise entre 200"1 et 5oom ;
- 878 » dont l’altitude est supérieure à 5oom.
- En moyenne, la quantité annuelle de la précipitation atmosphérique en Roumanie augmente donc de 4o"“" par ioo'“ d’altitude.
- La moyenne générale des quantités annuelles de pluie en Roumanie est de r>o5mm. On peut donc dire qu’en moyenne, sur chaque mètre carré do ce pays, il tombe annuellement une quantité d’eau égale à C>o5Mt, soit Co5om<: par hectare.
- Ceci résulte, bien entendu, des observations piuviométriqucs se rapportant aux quinze dernières années. Une pareille période est, en réalité, trop courte pour conduiro à des chiffres normaux. Malheureusement, il n’y a, dans toute la Roumanie, qu’une seule localité, Bucurcsci, où des observations pluvio-métriques embrassent une période qui ait une longueur suffisante pour conduiro à des chiffres normaux. En comparant la valeur moyenne annuelle de la pluie à Bucurcsci, déduite des observations des dernières quinze années, 608""'1, à la valeur moyenne de la période entière de trente-trois années d’observations pluviométriques, 585""", il résulte que la dernière période do quinze ans a été d’à peu près 3 pour 100 plus pluvieuse que la période entière.
- Si l’on admettait que la mémo chose se soit passée dans tout le pays et si l’on voulait ramener les chiffres inscrits sur cette carte à celle période do trente-trois années, il faudrait leur faire subir une diminution de 3 pour 100.
- Dans ce qui va suivre, nous nous en tiendrons aux valeurs réduites à la période des quinze dernières années, de i88f à 1898.
- Cette période a été formée de trois années très pluvieuses, 1880, 189I
- p.90 - vue 94/277
-
-
-
- — 91 —
- et 1897; de cinq années pluvieuses, 188.4, i885, 1888, 1890 et 189>; d’une année très sèche, 1894, et de sept années sèches.
- Des trois grandes subdivisions territoriales du Royaume do Roumanie : la Muntcnia, la Dobrogea et la Moldova, c’est la première qui reçoit en moyenne le plus d’eau, soit 656"“" par année.
- La Moldova, qui reçoit par année 534'11"1 d’eau, vient en deuxième ligne.La Dobrogea, où la couche annuelle de pluie atteint en moyenne seulement 5o8"‘m, vient on dernier lieu.
- En Muntcnia, la précipitation atmosphérique est très inégalement répartie dans ses deux grandes subdivisions : l’Oltcnia on reçoit annuellement 752"“" et la Romania-Marc G16""".
- Parmi les 32 districts qui composent le Royaume do Roumanie, c’est Valcea,
- an nord-ouest de la MunLonia, qui reçoit le plus d’eau, en moyenne 908..... par
- année. Les districts qui reçoivent le moins d'eau sont Tutova et Jalomita, où il tombe en moyenne par année respectivement 481"“" et 487"“". Ces quantités diffèrent très peu do celles qui se rapportent aux deux districts, Constantact Tulcea, qui forment la Dobrogea.
- 11 y a très peu de localités où la quantité moyenne annuelle de pluie dépasse une épaisseur de i"‘. C’est à Ristricioara, dans le district do Neamt, qu’il tombe le plus de pluie; la moyenne annuelle y est de i324"“".
- 11 est tout à fait extraordinaire qu’une localité de Roumanie reçoive 2000”'"’ d’eau dans une année. Ceci est arrivé une seule fois depuis que nous possédons des observations pluviométriques : 2076"“" à Ristricioara, en 1897, qui a été une année excessivement pluvieuse dans certaines parties du pays. En général, les plus grandes quantités annuelles de pluie ne dépassent guère i5oo"“".
- Los plus basses valeurs annuelles do la quantité moyenne de pluie sont, en général, de 4oomm. Il y a cependant des localités où la valeur moyenne annuelle de la précipitation atmosphérique n’atteint pas ce chiffre. Je citerai Sulina, à l’embouchure du Danube, qui no reçoit en moyenne que 366"““ par année.
- 11 en résulte qu’en Roumanie les quantités moyennes annuelles de la précipitation atmosphérique dans les differentes localités varient du simple au quadruple, suivant la position géographique et les conditions locales. Ainsi, tandis qu’à Ristricioara il tombe on moyenne i324"““ d’eau par année, Sulina, au bord de la mer Noire, 11’en reçoit que 366""".
- 11 arrive quelquefois que les quantités annuelles de pluie descendent excessivement bas pondant certaines années. C’est ainsi que, durant l’année 1896, qui a été très pauvre en précipitation atmosphérique, il y a eu plusieurs localités dans la Dobrogea, où le total annuel de la pluie a été inférieur à 200"“". Je no citerai que Mangalia, au bord do la mer Noire, lout près de la frontière bulgare, qui n’en a reçu pendant toute l’année que 164""".
- Non seulement en Dobrogea, mais aussi dans les autres parties du pays, il peut arriver que la quantité annuelle de la précipitation atmosphérique soit inférieure à 200"’"'. A Rraïla, par exemple, il a été recueilli, en 1881, une
- p.91 - vue 95/277
-
-
-
- 92 __
- Les valeurs extrêmes de la quantité annuelle delà pluie constatées jusqu’ici en Roumanie sont: 2076""" à Bistricioara, dans la région des montagnes, et 164'""’ à Mangalia, au bord de la mer Noire.
- La variation de la quantité annuelle do pluie qui tombe dans une même localité est relativement très grande. Nous citerons comme exemple Bucu-resci, où la série d’observations pluviométriques comprend trente-trois années. La plus grande quantité annuelle de pluie dans cette localité a été de 860'“'“ en [897 et la plus petite do 3 |2mi"en 1894, soit un écart à la valeur moyenne de +4? pour 100 et de —42 pour 100.
- Pour la région de Bucuresci, on a, dans une période de cent ans :
- 3 années très sèches (jusqu’à 7.) pour 100 de la valeur moyenne);
- 58 » sèches (de 78 à 100 pour 100 de la valeur moyenne);
- !\ » humides (de 101 à 12.) pour 100 de la valeur moyenne);
- iü » très humides (plus de 12,0 pour 100 de la valeur moyenne).
- Ce sont, comme on le voit, les années sèches qui y prédominent.
- La répartition de la précipitation atmosphérique par saisons présente une certaine analogie avec la répartition annuelle. Nous avons représenté sur quatre cartes à l’échelle de yôoooou répartition moyenne de la précipitation atmosphérique au cours de l’hiver, du printemps, de l’été et de l’automne.
- Dans son remarquable Traité de climatologie médicale, le D1' Lombard, dans le troisième Volume, s’exprime comme il suit relativement à la pluie en Roumanie :
- « La Roumanie est dans la zone dos pluies d’automne qui ne sont pourtant ni fréquentes ni abondantes; très rares en hiver, elles le sont moins on été et atteignent leur maximum en automne. » Cetle opinion est erronée. Un simple coup d’œil sur les cartes qui représentent la répartition de la pluie par saisons montre que l’été est la saison qui reyoit le plus de précipitation atmosphérique, et sa quantité est tellement grande par rapport à celles de l’hiver et de l’automne que c’est elle qui donne le caractère général de la pluie annuelle.
- L'analogie qu’on constate entre les cartes de la répartition de la pluie pendant l’été et pendant Tannée entière le démontre suffisamment. On dirait (pie ces deux cartes ne sont qu’une et môme carte avec des nuances différentes.
- Les quantités moyennes do la précipitation atmosphérique par saison:; sont :
- L’hiver............ 18 pour 100 de la quantité annuelle.
- L’automne............ 22 » »
- Le printemps......... 27 » »
- L’été................ 33 » »
- Il arrive quelquefois que les saisons sont très sèches ou très pluvieuses. C’est ainsi qu’à Bucurcsci on n’a obtenu pendant l’automne de 1898 que 35'“"’ d’eau, tandis que, pondant l’été de l’année qui a précédé celle-ci, on en avait obtenu 384""”.
- Dans d’autres localités, l’écart a été encore plus grand. Je citerai l’iria, dans
- p.92 - vue 96/277
-
-
-
- le district de Mchodinti, où l’on a recueilli 977'"'“ d’eau au printemps de 1897 et seulement 19"’“' pendant l’automne de la môme année.
- Pour toutes les saisons indistinctement, la partie do la Roumanie qui reçoit le plus de précipitation atmosphérique est sa région montagneuse. Toutefois, la position occupée par la môme isohvèto dans les différentes saisons est excessivement variable, ainsi qu’on peut le constater en suivant sur les cartes placées devant vous les diverses zones hyétométriques.
- « Los saisons sont, dit M. Angot, des périodes beaucoup trop longues pour pouvoir donner une idée exacte de la répartition de la précipitation atmosphérique d’un pays. »
- Nous avons figuré sur des cartes les surfaces hyétométriques pour chaque mois en particulier. Le mois do juin est celui qui reçoit le plus d’eau. Ensuite viennent sur la môme ligne les mois de mai et de juillet, et enfin le mois d’avril qui est le moins pluvieux de cotte période do quatre mois.
- Pondant les huit autres mois do l’année, la précipitation so répartit à peu près uniformément. Toutefois, un minimum bien accentué a lieu pendant les mois de janvier et de février, ainsi qu’il résulte des chiffres suivants qui représentent les valeurs moyennes mensuelles de la précipitation atmosphérique pour tout le Royaume :
- min
- Janvier......... 37 soit 0 pour ioo do la valeur annuelle.
- Février......... 3o ,r> » »
- Mars............ /jo 7 » »
- Avril........... />(> 9 » »
- Mai.............. f>7 ii » »
- Juin............. ;)5 i(i » »
- Juillet......... (ifi 11 » »
- Août............ l\:> 7 » »
- Septembre....... 3p G » »
- Octobre.......... /19 8 » »
- Novembre........ /j 3 7 » »
- Décembre........ /j3 7 » »
- Les quantités mensuelles delà pluie sont parfois excessivement importantes. Nous citerons encore Piria, dans le district de Mehedinti, où l’on a recueilli, pendant le mois do mai 1897, une quantité do pluie égale à 891mm, soit à peu près une fois et demie la quantité qui tombe dans une année moyenne à Rucurosci.
- La marche diurne de la précipitation atmosphérique à Bucurcsci a été étudiée au moyen des observations continues pendant les neuf dernières années, de 1891 à 1899. Relativement à cette marche, il n’y a rien do particulier à noter pour Bucurcsci. On y trouve pendant l’été le maximum très important entre 41' et 6'1 de l’après-midi, qui imprime le caractère de la marche diurne annuelle.
- Une analyse môme très succincte de la répartition de la pluie par bassins, de la pluviosité relative, do la fréquence do la pluie et de la neige, ainsi que des périodes de sécheresse, m’entraînerail trop loin. Du reste, ces questions
- p.93 - vue 97/277
-
-
-
- — 94 —
- et d’autres encore ont été traitées dans mon étude sur le Régime, phtviomé-trique delà Roumanie (') que j’ai eu l’honneur de présenter au Congrès et que je serai heureux do fairo parvenir aux personnes que la chose intéresse.
- Toutefois, je ne puis terminer ces quelques mots sur le régime pluviomé-trique de la Roumanie, sans parler d’un élément très important dans l’étude du régime pluviométrique d’un pays : le maximum d’eau qui tombe en un jour.
- Je dirai seulement qu’à Curtea-de-Argcs, à zj m"* 1 d’altitude, au pied par conséquent de la région montagneuse, il a été recueilli, le 7 juillet 1889, 22G"’"1, 3 d’eau. Dans d’autres localités, l’on a obtenu i85mm,3 et i8omm,5 en un jour. Ce sont les plus grandes quantités d’eau qu’on ait recueillies en Roumanie dans un intervalle do vingt-quatre heures.
- Il est toutefois un point sur lequel je me permets d’attirer votre attention. De la quantité totale do 22G"'"’,3 recueillie en un jour à Curtca-de-Argcs, 2o4,,,m,G ont été mesurés dans un intervalle do vingt minutes, ce qui revient à io"'"‘,2 par minute.
- Cette extraordinaire abondance de pluie nous a été annoncée le lendemain do sa chute par le R. P. Draganescu, directeur du séminaire de Curtea-de-Arges et chef de la station météorologique do cetlo localité, par la dépêche suivante : « Cette nuit, entre r 111 et minuit, a eu lieu un accident climatologique très important. Une pluie lorronliclle, dont on n’a pas eu l’idée jusqu’ici, accompagnée d’un faible orage et de peu do vent, a fourni, dans un intervalle de vingt minutes seulement, une énorme quantité d’eau : 2ojm"’,G ».
- Une pareille quantité d’eau dans un temps aussi court, est effectivement quelque chose de tout à fait extraordinaire.
- (') Voici quels sont los divers Chapitres de ce Travail :
- 1. Introduction; — 2. Notions géographiques sur la Roumanie; — 3. Observations pluviométriques et leur calcul; — -1. Répartition annuelle de la précipitation atmosphérique; — 5. Répartition saisonnière; — 6. Répartition mensuelle; — 7. Répartition do la pluie par bassins ; — 8. Marche diurne de la précipitation atmosphérique ;
- — 9. Maximum de la pluie en un jour; — 10. Pluviosité relative; — 11. Fréquence de la pluie; — 12. Do la neige; — 13. Périodes de sécheresse.
- p.94 - vue 98/277
-
-
-
- SUR
- LA MARCHE DU BAROMÈTRE
- PENDANT LE MOIS LUNAIRE SIDÉRAL,
- Par M. R. RORNSTEIN,
- PROFESSEUR A I.’ÉCOLE SUPÉRIEURE D’AGRICULTURE DE BERLIN.
- Dans un travail prccédenl (Met. Zeitschrift, VIII, iGr; 1891), j’ai montré, pour quelques stations, qu’il existe une oscillation simple dans la marche moyenne du baromètre pendant la révolution apparente quotidienne de la Lune. J’ai pensé qu’il était intéressant d'étudier la pression atmosphérique pendant une autre période lunaire. J'ai tout d’abord fait abstraction du mois synodique; on a souvent cherché, en effet, une action des phases de la Lune sur le baromètre sans en trouver do certaine. Mais l’examen du mois sidéral m’a paru offrir plus do chances de succès; cette question n’a pas été beaucoup étudiée jusqu’à présent; mais on a prétendu récemment qu’il y avait une oscillation du potentiel de l’électricité atmosphérique pendant la meme période. Or, la chute du potentiel atmosphériquo et la pression semblent montrer un certain parallélisme; on est donc porté à croire que les variations de déclinaison de la Lune pourraient être accompagnées par des variations à peu près parallèles de ces doux grandeurs.
- J’ai commencé par soumettre à la discussion les nombres donnés par le barographo do la Landwirthschaftlicho llochscluilo de Berlin (52°3i'54", 3 lat. N), du système Sprung-Fuoss. On écrit les 9.7 moyennes quotidiennes, calculées avec les 94 valeurs horaires, pour un mois sidéral, en partant du lunistico boréal; au-dessous, on écrit les mémos nombres pour le mois sidéral suivant, et ainsi de suite. Un tiers des mois environ comprend encore un 28" jour; on en tient compte en distribuant ce nqmbre entre les deux jours voisins, do telle sorto que si a, h, c sont les trois moyennes quotidiennes, on prend respectivement |(m + b) et |(b + 2c) pour le 27e jour et pour le premier.
- J’ai groupé do cette façon les observations de 200 mois sidéraux (i5 ans, du 10 janvier 1884 au 24 décembre 1898). La pression barométrique obtonuo pour chacun des 27 jours du mois sidéral était donc la moyenne do 200 jours, soit de 4800 observations. En construisant une courbe avec ces nombres, on
- p.95 - vue 99/277
-
-
-
- 96 —
- trouve qu’elle présente une simple oscillation très nette; le maximum et le minimum ont respectivement lieu le 12e et le 2.3e jour; l’amplitude est de 2m,n,85i.(1) En faisant la môme construction pour chacune des deux moitiés de la période considérée, on obtient doux courbes très semblables, mais dont la seconde a une amplitude sensiblement plus grande. Peut-être cela tient-il à ce que la déclinaison moyenne de la Lune aux lunistices est de 21° pendant la première période et do 26° pondant la seconde.
- A Magdebourg (52°7'4G"N), le barographe est du môme système que celui de Berlin, et j’ai pu en utiliser les tracés pour les mêmes 200 mois sidéraux. Les résultats ont été complètement d’accord avec ceux de Berlin : les extrêmes arrivent le 12e et le 23e jour ; l’amplitude est égale à 2mm,764. Los courbes relatives aux deux moitiés de la période sont également très semblables à celles de Berlin.
- Un troisième barographe do la môme construction se trouve à Potsdam (52°22'56"N), depuis i8g3. J’en ai utilisé les nombres pour 80 mois sidéraux (du ier janvier 1893 au 24 décembre 1898 ); j’ai encore trouvé le maximum et le minimum au 12e et au 2.3e jour avec uno amplitude de 3mm,953. Le second groupe do 100 mois sidéraux, do 1891 à 1898, donne uno amplitude de 4mm,333 à Berlin, de 4mm, 171 à Magdebourg.
- De ce qui précède on peut conclure que, dans la région Berlin-Potsdam-Magdobourg et pour la période de 1884 à 1898, la pression barométriquo éprouve, pendant le mois sidéral, une oscillation simple, dont le maximum et le minimum arrivent quelques jours avant le lunistico austral et le lunistice boréal.
- Quant à l’étendue de cotte oscillation, on peut dire tout d’abord qu’on ne pourra pas la trouver partout. Comment pourrait-on imaginer, en odet, uno augmentation ou uno diminution simultanée pour toute la Terre? On doit plutôt supposer qu’il existe des déplacements réguliers des masses atmosphériques; dans ce cas, d’autres régions du globe pourront présenter une oscillation différente et peut-être complètement opposée.
- Ces considérations m’ont conduit à répéter les mêmes calculs pour d’autres stations météorologiques dont les pressions barométriques moyennes pouvaient être calculées avec 24 valeurs horaires. Voici les résultats qui ont été trouvés.
- A Greenwich (5i°28'35"N), les moyennes de 200 mois sidéraux (du 11 octobre 1881 au 28 septembre 1896) montrent uno oscillation barométriquo simple avec maximum au 12e jour, minimum au 26e jour après le lunistice boréal et une amplitude do 2m,n,443 ; il y a, on outre, un minimum secondaire le 23e jour, dont l’écart au maximum principal est de 2mm, 061.
- A Bruxelles, (5o°5i'N), pour une période do 170 mois sidéraux, du 9 janvier 1887 au 2.3 septembre 1899, les extrêmes ont lieu le 12e et le 2.3e jour ; l’amplitude est de 2mm,946.
- (') Les données numériques et les diagrammes qui les résument ont été publiés dans Meteorolo°ische Zeitschrift, iqoo, XVII, p. f’.o-fj.\.
- p.96 - vue 100/277
-
-
-
- 97
- A Vienne (48° i5'N), 200 mois sidéraux (du 11 juillet 1882 au 26 juin 1897), le maximum et lo minimum arrivent le i3e et le 24“'jour; l’amplitude est de i"’m,853; quelques oscillations secondaires sont plus grandes que dans les cas précédents. Encore moins régulières sont les courbes d’Upsal (59°5i'5N), môme période qu’à Vienne, maximum le f\% minimum le 28e jour, amplitude imm,949; d’Irkoutsk (52° 17'N), 170 mois sidéraux (du 1 > novembre 1886 au 24 septembre 1899), maximum le 10e jour, minimum le 15e, amplitude de imm,342; de New-York (4o°45'58"N), môme période qu’à Berlin, maximum lo 70. minimum lo i3e jour, amplitude de imm,49°> de San-Fernando (36° 27'41", 5 N), môme période qu’à Greenwich, maximum le io° jour, minimum le 24e, amplitude de on,m,768; de Port-au-Prince (i8°34'N), 26 mois sidéraux (du i5 juillet 1890 au 2.3 juin 1892), maximum le 2,0e, minimum le 18° jour, amplitude de omm,(>92 ; do YVinnipeg, Canada (49° 53'N), 3oo mois sidéraux (du 17 avril J877 au 2.3 septembre 1899), maximum le 18e jour, minimum le 20 jour, amplitude do 11,1 , 3r9 ; de Batavia (6° ii'S), môme période qu’à Greenwich, maximum le 13e jour, minimum le 2i‘‘jour, amplitude de omm, 141. Tout cela montre que la relation entre la pression atmosphérique et la déclinaison de la Lune est limitée à une région qui s’étend à peu près de Berlin à Greenwich.
- Je me suis proposé ensuite de voir si celte relation se conservait à toutes les époques, et j’ai d’abord cherché s’il existait des différences entre les diverses saisons. Les observations de Magdcbourg ont été divisées en deux groupes comprenant : l’un les mois d’avril à septembre, l’autre les mois d’octobre à mars. La courbe d’hiver a une forme plus nette que celle do l’été. Elle présente un maximum et un minimum lo 11e et lo 27e jour avec uno amplitude do 3""", 92.9; un minimum secondaire, le 2.3e jour, diffère do 3mm, 776 du maximum principal. La courbe d’été a un maximum le 12e jour, un minimum le 19° et une amplitude de ï,llni, 771 ; le minimum secondaire du 2,3e jour est inférieur de ilun,,77o au maximum principal. C’est donc en hiver que la relation est lo plus nette.
- On a prétendu qu’il existait un rapport analogue entre les saisons et la marche du baromètre pendant le mois synodique. M. G. Meyer (‘) et M. C. Seemann (2) ont trouvé que, durant quelques années, la nouvelle lune était suivie d’un minimum do pression pendant les mois d’automne. Pour vérifier ce fait, j’ai disposé les observations do Berlin et celles de Magdcbourg suivant la marche synodique de la Lune. L’ensemble des 190 mois syno-diques n’a conduit à aucune relation; mais, on groupant les observations des mois do septembre à janvie-, les moyennes des 76 mois synodiques de Berlin (1884-1898) ont présenté une oscillation bien nette, dont lo maximum tombe à la nouvelle lune et le minimum à la pleine lune. Pour les 62 mois synodiques correspondant aux mois de mai à août de la môme période, on ne (*)
- (*) G. Meyer, Ann. der Ilydrogr., XVIIf, 1890, p. 245-255. — Met. Zeitschrift, Vit, 1890, p. 427.
- (2) C. Seemann, Ibid.
- p.97 - vue 101/277
-
-
-
- 98 —
- trouve qu’un maximum secondaire à la pleine lune, et deux autres maxima peu de temps avant le premier quartier et avant la nouvelle lune. Mais c’est un corollaire de la relation déjà décrite entre la pression barométrique et le mois sidéral. On sait en effet que le lunistice austral coïncide en moyenne avec la nouvelle lune en hiver et avec la pleine lune en été. Le maximum barométrique que nous trouvons vers la pleine lune, pendant la saison froide, est donc le même que celui qui se produit peu de temps avant le lunistice austral.
- Pour discuter une autre période, j’ai employé les observations antérieures de Berlin qui ont été faites trois ou cinq fois par jour, et, avant de les utiliser, j’ai pensé qu’il était nécessaire d’en prouver l’admissibilité. Dans ce but, j’ai calculé la marche moyenne de la pression atmosphérique pondant les cent derniers mois sidéraux (du 5 juillet 1891 au 24 décembre 1898), en no me servant que de trois observations par jour, faites à 8 a. m., 2 p. m. et 8 p. m. ; et j’ai comparé les résultats obtenus avec ceux qui ont été obtenus par les 24 observations horaires. Los différences absolues sont on moyenne de omm,o56, et leurs signes n’offrent aucune régularité. On pouvait donc se servir des observations faites trois fois par jour. Ces observations ont éto faites à Berlin cinq fois par jour (8 a., 12, 2 p., G p., 10 p.), depuis le 8 mars 1824 jusqu’au 18 février 1848, ce qui donnait uno période de 320 mois sidéraux; et, d’un autre côté, trois fois par jour (6a., 2 p., 10 p.), du 14 février 1848 au 9 janvier 1884, soit pendant 480 mois sidéraux. En réunissant ces observations à colles de la période déjà mentionnée, du 10 janvier 1884 au 24 décembre 1898, on avait uno série continue de 75 années ou de 1000 mois sidéraux. La pression atmosphérique moyenne pour chacun des 27 jours du mois sidéral était donc la moyenne do 1000 journées, soit une moyenne de 7840 observations séparées.
- Les résultats du calcul sont les suivants : L’oscillation simple montrée par la période do 1884 à 1893 devient de moins en moins nette à mesure que l’on prend une période plus ancienne. Elle no peut donc pas être regardée comme un phénomène général. En représentant par des courbes la marche du baromètre pendant diverses périodes, on trouve uno certaine analogie entre la période de 1824 à 1848 et celle do 1848 à 1884 ; les courbes des deux périodes montrent des maxima au 17e et au 10e jour du mois sidéral. Mais, comme les courbes des périodes do 1884 à 1891 et do 189[ à 1898 présentent une allure différente des précédentes, quoique assez semblables entre elles, on ne peut pas parler d’une relation permanente et constante entre le mois sidéral et la pression atmosphérique. Si cotte relation existe, elle doit changer de caractère pendant uno période dont la durée ne peut pas être déduite de celle de 75 ans que l’on vient d’étudier.
- p.98 - vue 102/277
-
-
-
- ETAT ACTUEL
- DES
- SERVICES D’ANNONCE DES CRUES
- EN FRANCE,
- Par M. Georges LEMOINE,
- MEMBRE DE L’iNSTITUT, INGÉNIEUR EN CHEF DES PONTS ET CHAUSSÉES.
- Aux Congrès météorologiques do 1878 et de 188g, j’ai exposé l’état du système d’annonce des crues pour les principales rivières de France. C’est notre pays qui a, le premier, fait entrer dans la pratique cette application si utile des études de météorologie. Depuis dix ans, on s'en préoccupe beaucoup à l’étranger. Il y a donc intérêt à faire connaître, au Congrès de 1900, l’état actuel de ce service en Franco.
- On sait qu’il est confié aux ingénieurs des Ponts et Chaussées, sous la direction d’inspecteurs généraux dos Ponts et Chaussées régionaux et do la Commission des annonces des crues. L'auteur do cette Notice, Secrétaire do cotte Commission depuis 1879, a cherché à introduire dans l’organisation successive dos services hydrométriques et d’annonce des crues un esprit de suite, et à y faire pénétrer, le plus possible, les traditions scientifiques do M. Belgrand.
- I. — Organisation administrative.
- 1. L’organisation administrative du Service d’annonce des crues est aujourd’hui à pou près complète. En 1889, elle était terminée pour la Seine, la Meuse, la Loire et ses affluents do rive gauche, la Garonne, l’Adour, la Saône et les cours d’eau du département du Nord.
- Depuis cotte époque, on l’a étendue aux rivières suivantes :
- La Dordogne;
- La Maine et ses affluents ;
- Los divers affluents du Rhône : Arve, Ain, Drôme, Isère, Durance, Ardèche, Gardons, Hérault;
- La Têt et la Tècho;
- La Vilaine.
- Une seule lacune subsiste encore : celle du Rhône lui-même, pour lequel il
- p.99 - vue 103/277
-
-
-
- 100 -
- était nécessaire d’avoir toutes les données relatives aux affluents. Mais déjà un système provisoire d’avertissements existe depuis un assez grand nombre d’années pour les crues du Rhône, et il est probable qu’une organisation définitive interviendra d’ici à peu de temps.
- Pour tous ces bassins, des règlements ont été rédigés sous la direction de la Commission des annonces des crues et approuvés par le Ministre des Travaux Publics. Ils fixent, tout d’abord, les obligations des observateurs chargés des relevés journaliers et appelés, le cas échéant, à donner, par la poste et parle télégraphe, l’avis des crues qui se forment dans la partie supérieure des bassins. Ils définissent, en outre, les devoirs des ingénieurs chargés d’établir des prévisions numériques. Enfin, ils prescrivent le modo de transmission de ces prévisions aux intéressés, soit par le télégraphe, soit par l’intermédiaire du service de la gendarmerie, au moins pour les grandes inondations.
- Cette diffusion des avertissements se fait par deux systèmes assez différents.
- Dans l’un, que M. Belgrand considérait comme seul satisfaisant au point de vue pratique, les ingénieurs envoient directement leurs prévisions par le télégraphe ou par la poste aux différents services intéressés et, notamment, aux Maires des communes exposées aux inondations.
- Dans l’autre système, que M. Gros a fait adopter pour la Garonne et l’Adour, les ingénieurs envoient leurs prévisions aux Préfets et Sous-Préfets, qui, à leur tour, les transmettent par le télégraphe, par la poste ou par la gendarmerie aux Maires des communes intéressées.
- Ce système, parfait au point de vue des théories administratives, a l’inconvénient de faire reposer les transmissions sur les Préfets et les Sous-Préfets, que les vicissitudes gouvernementales ont rendus de moins en moins appliqués à tout ce qui no tient pas à la politique. Peu à peu, l’expérience, en accusant dos retards dans la transmission, condamne ce système d’intermédiaires. On en revient presque partout, surtout lorsque le délai dont on dispose est un peu court, à charger les ingénieurs de transmettre directement leurs prévisions. C’est ce qui a eu lieu notamment pour la Saône, dont les règlements ont été remaniés en 1899 par les soins de M. Henri Tavernier, Ingénieur en chef à Lyon.
- 2. Parallèlement aux services hydrométriques et d’annonce des crues, il existe, depuis 1897, un service des jaugeages. Il est dû à l’initiative de M. Fargue, Inspecteur général dos Ponts et Chaussées, qui, comme Président de la Commission dos annonces dos crues, avait été à môme do reconnaître jes lacunes et le défaut d’unité existant dans les jaugeages de nos principales rivières. Déjà un service de ce genre avait été confié, à titre temporaire (1889-1895), àM. Bresse, Ingénieur des Ponts et Chaussées, sous la direction du Secrétaire do la Commission des annonces des crues, dans le but spécial de dresser une statistique des jaugeages effectués à différentes époques. Cette étude avait abouti à un Rapport d’ensemble publié dans les Annales des Ponts et Chaussées (année 1897, 3e trimestre), que l’on consultera utile-
- p.100 - vue 104/277
-
-
-
- 101 —
- ment pour toutes les questions de ce genre. Comme application immédiate de ce travail, l’Administration des Travaux Publics avait prescrit aux ingénieurs do combler pou à peu les lacunes signalées. Mais les opérations sont délicates et s’échelonnent d’une manière intermittente sur un long intervalle de temps. Il a donc paru necessaire de leur donner une direction centrale, qui a été confiée au Président de la Commission des annonces des crues avec l’aide de ses Secrétaires. Le rôle de ce service se borne jusqu’ici à inciter et à coordonner les différentes mesures de débit sur les principales rivières. Il est difficile d’aller plus loin, car il faut laisser s’exercer l’initiative individuelle des ingénieurs, auxquels l’intérêt propre des services de navigation doit suffire souvent à recommander ces opérations.
- 3. Il faut remarquer que le service central des jaugeages ainsi constitué ne peut s’appliquer qu’aux cours d’eau les plus importants.
- On sait en effet que, depuis un décret du 7 novembre 18t>6, les rivières sur lesquelles ne s’exerce aucune navigation dépendent du Ministre do l’Agriculture.
- C’est donc à lui et non pas au Ministre des Travaux Publics qu'incombe le devoir d’éclairer l’industrie sur les ressources qu’elle peut trouver dans l’énergie fournie par les eaux courantes naturelles. O11 sait l’importance qu’a prise cette quoption, dans ces dernières années, pour la lumière électrique et pour l’électrochimie. Parmi les travaux appropriés à ces exigences nouvelles, nous nous plaisons à signaler l’étude intéressante due à M. René Tavernier, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées à Gap ( les Forces hydrauliques des Alpes en France, en Italie et en Suisse, 1900, chez Dunod). On peut voir aussi, à l’Exposition universelle, la carte do MM. Tavernier et Rolland de Ravel, représentant la puissance des cours d’eau on vue d’aménagements industriels dans le département des Hautes-Alpes; le relief d’une partie du Grésivaudan, destiné à montrer l’exploitation des forces hydrauliques, par M. Aristide Borgès; une carte du département de l’Oise, par M. De-bauve, analysant la puissance des usines alimentées par les cours d'eau. 11 serait très utile que des études semblables fussent faites pour les Pyrénées, le plateau central do la France, le Morvan, le Jura, la partie supérieure du bassin do l’Oise.
- II. — ÉTUDES TECHNIQUES.
- La suite naturelle de l’installation d’un système rationnel d’observations régulières sur les cours d’eau et sur la pluie doit être l’étude technique qui en dégage les résultats los plus importants et en déduit les applications : avant tout, les règles pratiques permettant de calculer rapidement los hauteurs qu’une crue doit atteindre dans la partie inférieure d’un bassin et l’importance dos submersions qui doivent se produire.
- 1. A cet egard, le premier travail nécessaire est la publication annuelle des ob servations, qui, sans cola, se dispersent et finissent par disparaître sans être utilisées.
- L’Administration des Travaux Publics fait aujourd’hui régulièrement ces
- p.101 - vue 105/277
-
-
-
- — 102
- publications pour les bassins de la Seine, de la Loire, de la Garonne, de l’Adour et de la Saône. Il serait très désirable qu’il y en eût de semblables pour :
- Le bassin du Rhône proprement dit ;
- La Dordogne (annexe naturelle de la Garonne);
- La Meuse ;
- Les cours d’eau du nord de la France.
- 2. Ces publications annuelles ne suffisent pas. Il faudrait que, dans chaque bassin, les ingénieurs chargés des annonces de crues eussent à leur disposition une sorte do manuel donnant les principaux résultats obtenus d’après les anciennes observations et la description exacte des plus grandes crues : rien n’est plus nécessaire que les comparaisons basées sur ces données anciennes, lorsqu’on a à faire, en une heure au plus, le calcul des hauteurs que va atteindre une crue. L’expérience prouve que les documents de ce genre, dispersés dans les vieux cartons des bureaux des ingénieurs, finissent par se perdre et no peuvent jamais être utilisés, si on ne les a pas coordonnés à l’avance une fois pour toutes, do manière à avoir sous la main tout ce qui est utile.
- C’est dans ce but que, sous l'intelligente direction de M. Lefôburo de Fourcy, ancien Président de la Commission des annonces des crues, a été publié, par MM. de Préaudeau et G. Lemoine, le Manuel hyUrologique du bassin de la Seine ( 188 r ). On avait espéré que les ingénieurs des services hydrométriques, dans les autres grands bassins français, exécuteraient peu à peu un travail semblable. Les exigences dos autres services, dont ils sont en môme temps chargés, les en ont empêchés.
- Pour combler cette lacune, la Commission des annonces des crues avait, en 1894, fait autoriser officiellement ses Secrétaires, MM. G. Lemoine et Ha-hinet, à préparer un travail d’ensemble intitulé : Études et données sur l'Hydrologie générale de la France au point de vue de ïannonce des crues. Ce travail est aujourd’hui presque complètement terminé. La première Partie, relative au sud-ouest do la France (Garonne, Adour et Dordogne), a été remise au Ministère des Travaux Publics, on 1897, avec un avis do la Commission des annonces des crues en demandant l’impression. Il serait très désirable que cotte publication, différée par des considérations budgétaires, ne fût pas plus longtemps perdue do vue.
- Fn attendant, l’auteur de la présente Notice a fait connaître, par des publications personnelles, la discussion sommaire des principales données acquises :
- Pour les bassins de l’Ardèche, dos Gardons et do l’Hérault ( Annales des Ponts et Chaussées, novembre 1896);
- Pour le bassin do la Garonne ( Annales de Géographie, 1896) ;
- Pour le bassin de l’Adour (Société météorologique, 1899) ;
- Pour le bassin delà Dordogne (Société météorologique, 1900).
- 3. Les règles techniques d’annonce des crues ont fait des progrès dans ces dernières années, quoique peut-être pas autant qu’on pourrait le désirer.
- p.102 - vue 106/277
-
-
-
- — 103 -
- Nous devons citer, avant tout, le remarquable Mémoire do M. Imbeaux sur le régime de la Durance (Annales des Ponts et Chaussées, janvier i89‘2). Le môme ingénieur, installé maintenant à Nancy, y a publié un travail des plus importants sur les Eaux potables et leur rôle hygiénique dans le département de Meurthe-et-Moselle. Il a donné encore une étude intéressante sur les divers modes d’écoulement des eaux pluviales, dans \q Zeitschrift fur Gewàsscr-Kunde.
- Il faut mentionner aussi les études très consciencieuses faites par M. Brouillé, Ingénieur des Ponts et Chaussées, pour serrer de très près les prévisions relatives aux crues de l’Yonne, à Auxerre et à Sens. M. Babinot a amélioré les prévisions des crues do l’Oise. M. Gros, Ingénieur en chef à Privas, a développé les règles d’annonces pour l’Ardèche, que nous avions établies comme première approximation. Sur la Mayenne, nous avons indiqué une règle provisoire, déjà suffisante pour la pratique.
- Les travaux, déjà anciens, do M. Bclgrand, forment toujours, à notre avis, la base primordiale do ces études. Il nous a appris à distinguer nettement l’influence, si différente, des terrains perméables et imperméables. Il a montré aussi que, le plus souvent, on peut établir une relation empirique très simple entre les montées des affluents à versants imperméables et la montée du cours d’eau principal.
- Je n’ai pas, dans celte Notice, parlé do l’état dos annonces dos crues pour les pays autres que la Franco, mais il serait injuste do no pas mentionner le développement qu’a pris, depuis dix ans, l’étude do ces questions en Suisse, en Italie, en Bohême, en Hongrie, en Autriche, en Allemagne, aux États-Unis : des publications considérables et régulières y ont lieu maintenant pour les principales rivières. En Allemagne, une revue spéciale s’est fondée, en 1898, pour l’étude des eaux courantes : c’est le Zeitschrift fur Gewàsser-Kunde do M. Gravelius, Professeur à l’École technique de Dresde.
- J’ai voulu seulement montrer que la Franco a gardé son rang dans tous les travaux d’hydrologie. Nous avons su, je crois, nous maintenir surtout sur le terrain pratique en envisageant, avant tout, le but positif de ces études : la prévision numériquo des crues, dans un intervalle de temps suffisant pour être utile à la navigation, aux travaux publics et aux populations riveraines. Les avorlissomonts forment, on effet, lo but essentiel do toute la Météorologie.
- p.103 - vue 107/277
-
-
-
- SUR UN APPAREIL AUTOMATIQUE
- POUR LA
- MESURE PHOTOGRAMMÉTRIQUE DES NUAGES,
- Pau M. A. SPRÜNG,
- CHEF DE L’OBSERVATOIRE MÉTÉOROLOGIQUE DE POTSDAM.
- J’ai publié, il y a six ans, une proposition pour simplifier V exécution des photographies simultanées des nuages (*). Il était question de photographies simultanées pour la mesure de la hauteur dos nuages, ce qui est, on le sait, le problème principal à résoudre pour en pouvoir obtenir, en môme temps, le mouvement, c’est-à-dire la vitesse réelle et la direction. L’appareil est maintenant en pleine activité (2).
- D’après le nom de l’appareil, on pourrait être porté à croire qu’il s’agit de travaux parfaitement automatiques, de photographies, par exemple, qui se feraient trois ou quatre fois par jour comme les observations ordinaires en Météorologie. Il serait, en effet, très facile do faire un tel arrangement, mais à coup sûr on ne serait pas satisfait des résultats obtenus, le ciel ne se prêtant pas toujours à être photographié. A cet égard, l’excès do nuages peut devenir aussi nuisible que leur absence.
- Voilà les raisons pour l’emploi actuel do l’appareil automatique dont le but principal consiste à dispenser de Cobservateur de ta station secondaire, vu l’impossibilité d’en avoir un d’une manière continue : toutes les heures, tous les jours, toute l’année ! L’appareil, au contraire, attend, patiemment et toujours prêt, le moment qui, à la station principale, sera jugé favorable pour faire les photographies sur les deux exemplaires de l’appareil.
- A cet effet, il ne faut que presser légèrement un bouton comme pour une sonnette électrique. Les abris de pluie se soulèvent immédiatement, puis un signal do sonnette annonce la pose simultanée des plaques sensibles : moment important et à noter par l’observateur. Les abris se referment ensuite directement, puis les plaques sensibles sont remplacées automatiquement. On
- (') Rapports du Comité météorologique international. Réunion d’Upsal, 1894.
- (2) Un grand nombre de photographies bien réussies furent présentées au Congrès. L'appareil est construit par M. 11. Fucss, à Berlin-Steglitz.
- p.104 - vue 108/277
-
-
-
- 105 -
- entend, (le chaque station séparément, les signaux annonçant la fin de l’opération; et, en cinquante secondes, on peut procéder à une nouvelle photographie, si l’observateur le juge convenable. En ce cas, on obtient une photographie complète fournissant deux fois la hauteur et deux fois la vitesse, ainsi que la direction des nuages.
- Mais, comme avec les nuages au zénith, on se trouve dans les conditions les plus favorables pour observer la direction et la vitesse angulaire des nuages par un nèphoscopc, il y a lieu d’omettre la seconde paire de photographies. En faisant ainsi, on renonce, il est vrai, à déterminer la vitesse verticale des nuages qui ressort d’une photographie complète, par la comparaison des valeurs de hauteur trouvées sur les deux photographies consécutives. Mais j’ai, jusqu’à présent, laissé de côté la détermination do la vitesse verticale comme secondaire, on comparaison do la forme môme et de la vitesse horizontale.
- Il va sans dire que l’on pourra, à chaque instant, varier la méthode et se procurer les matériaux pour calculer, en même temps, la vitesse verticale qui, d’ailleurs, doit être trouvée très exactement, parce que les conditions sont les plus favorables pour la mesure des hauteurs.
- Retournant aux méthodes actuelles, j’ai à remarquer que l’emploi des photographies obtenues est aussi simple que leur exécution. Cela tient à ce que le plan des plaques sensibles est horizontal et par suite parallèle au plan des nuages. Il y a donc une ressemblance parfaite entre l’image et l’objet photographié. C’est, par exemple, d’une importance spéciale avec les nuages ondulés, dont on peut directement apprécier la forme et la situation exactes.
- Une fois la hauteur des nuages connue, et il suffit pour cela de dresser un très petit tableau, on obtient tout de suite le facteur nécessaire pour passer d’une ligne quelconque de l’imago à la vraie longueur do la ligne correspondante dans le ciel.
- Mais, avant de pouvoir évaluer les photographies, j’ai ou, avant tout, une difficulté à vaincre : c’était d’établir une méthode pour ajuster ou contrôler le réticule.
- Naturellement, la position des marques sur les plaques doit être telle quo le point d’intersection dos deux lignes ou fils soit situé exactement au-dessous do l’objectif; mais le constructeur n’a fait pour cela que suspendre un petit fil à plomb au centre do l’objectif. Ce n’est vraiment pas là une méthode de précision, et il y avait lieu d’en chercher d’autres.
- Si l’appareil avait été placé, non à Potsdam, à 52° do latitude, mais, par exemple, à Rome ou bien sous l’équateur, on trouverait très souvent, sur les clichés à nuages, l’imago du Soleil comme point do repère. Mais, à 5a° de latitude, cela no se produit pas, et j’ai dû recourir aux étoiles. Malheureusement, on no peut pas photographier les étoiles avec un obturateur instantané comme pour les nuages ; il faut employer un obturateur à longue durée qui a dû être construit spécialement, l’appareil presque fini. Nous avons d’ailleurs bien réussi : par une pose de quelques heures, j’ai obtenu des tracés bien nets dos étoiles, dont le commencement et la fin furent observés, à l’horloge de l’observatoire, avec une précision do deux secondes à peu près.
- p.105 - vue 109/277
-
-
-
- — 106 —
- J’ai établi les méthodes exactes pour calculer, d’après les temps observes, les coordonnées, sur la plaque, des points extrêmes des courbes, qui sont d’ailleurs des ellipses dont le grand axe, pour a de la Lyre, a la longueur énorme do io,n (1 ).
- On peut évaluer les plaques avec une grande précision sans avoir recours à la théorie exacte. Les foyers des doux objectifs étant identiques, il en est de même dos deux courbes d’étoile; on peut donc superposer les deux clichés l’un sur l’autre, de sorte que les courbes coïncident. Alors,l’erreur àcorriger des deux lignes do repère est évidente. Dans l’état actuel des appareils, il faut toujours diminuer la parallaxe trouvée d’une longueur de 3mm, do sorte que la hauteur vraie est toujours plus grande que la hauteur brute. En examinant une première fois les clichés développés, on note préalablement la hauteur des nuages à un demi-kilomètre près. Cola suffit pour la plupart des buts à atteindre, excepté naturellement la détermination de la vitesse verticale dont j’ai déjà parlé.
- L’appareil, tel qu’il est, se prête le mieux aux photographies dos nuages peu épais, cirrus, cirro-cumulus, alto-cumulus, etc., qui doivent être considérés comme les plus intéressants à étudier. En descendant plus bas, on arrive au fracto-cumulus dont on no peut mesurer la hauteur que dans certains cas, la parallaxe de iGom,n, correspondant à akm de hauteur, étant le maximum pour les conditions données. Serait-il pratique de les varier en diminuant, par exemple, la longueur de la base? Pour la mesure des cirrus, ce serait bien à regretter. Alors que faut-il faire? Employer un mécanisme supplémentaire à miroirs pour pouvoir réfléchir vers lo bas l’image dos nuages qui sont situés à l’horizon ou, plus exactement, à une petite élévation, à 2o° par exemple.
- En supposant qu’un nuage se meuve du zénith à 20" d’élévation, sa distance à l’appareil deviendra à pou près trois fois plus grande, et il y aura diminution de la parallaxe dans la môme proportion, de sorte que l’appareil redeviendra capable de mesurer les nuages inférieurs. En outre, on no pourra plus lui reprocher qu’il ne peut être employé pour les cumulus et les cumulo-nimbus dont les sommets, en effet, se trouvent cachés par leurs bases dans l’état actuel do l’appareil, avec les objectifs dirigés seulement au zénith. Ainsi, avec ledit mécanisme supplémentaire, l’appareil automatique nous fournira lo moyen de poursuivre d’une façon continue presque tous les événements du ciel météorologique. C’est, à mon avis, une tâche dont désormais les grands observatoires ne pourront pas se passer.
- Je voudrais maintenant fixer l’attention sur quelques exemples.
- Voilà le n° 399 do notre liste. Lo jeune savant qui a exécuté cette photographie a justement appelé ces nuages cirro-cumulus. En comparant les deux imagos, on no leur trouvera aucune ressemblance au premier aspect. En réalité, la ressemblance ou bien l’identité ne se trouve qu'aux bords des
- (') A. SpUUXG, Uebcr den phologranunctrischen Wolkcnnutomatcn und seine Jus-itruntf ; Zeitschrift fur Instrurnenten Kunde, I. XIX, p. lit et 129; iSpr).
- p.106 - vue 110/277
-
-
-
- — 107 —
- images, indiquant ainsi une très petite hauteur dos nuages, qui ne dépasse pas 2km. Il ne s’agit donc pas d’un vrai cirro-cumulus, dont la hauteur moyenne est de 6km à peu près, mais d’une sorte dq fracio-cumulm fibreux qui, d’ailleurs, no paraît pas être très rare; je l’ai déjà rencontré à diverses reprises (voir, par exemple, les nos 414 et 53g).
- En voici le pendant : Dans la soirée du 17 août 189g, avec une dépression barométrique en Suède, j’ai fait jouer l’appareil automatique trois fois en très peu de temps, les cirrus présentant toujours des formes nouvelles.
- En attendant, il s’était formé au NW, s’étendant sur plus d’un quart du ciel, dos alto-cumulus en rouleaux épais ayant un peu l’air de strato-cumulus. Bien que ces nuages s’approchassent du zénith, j’hésitais à en prendre la photographie, parce que, pour notre appareil, les alto-cumulus sont une sorte de nuages bien ordinaires. Néanmoins, la photographie fut exécutée (n° 43()), heureusement puis-je dire, car elle présente cette qualité précieuse que les strato-cumulus ou alto-cumulus se trouvent à la grande hauteur de gkm, et qui égale la hauteur des cirrus que j’avais photographiés auparavant. En outre, la forme de ces nuages est distinctement ondulée, la longueur d’onde calculée étant do 1 8oom. Voilà une des plus grandes longueurs d’ondes que j’aie rencontrées jusqu’à présent. Il serait donc peut-être très utile do rechercher de plus près les conditions qui ont fait que la couche uniforme des cirrus s’est transformée en des ondes d’un si gros calibre.
- Troisième exemple : Un jour, le 14 mai 1900, j’étais en train d’expérimenter un nouvel instrument pour la mesure des nuages, sur dos fracto-cumulus se mouvant do l’Est, lorsque mon attention fut attirée par une sorte de cirrus gros et floconneux dont le mouvement ôtait contraire à celui dos fracto-cumulus et, cliOfO étrange, presque aussi rapide. Ce cirrus avait donc l’air d’être très bas et de ne pas appartenir à la classe du vrai cirrus. Il fut fixé par l’appareil automatique (n° 576) et se trouva être iokm,5 do hauteur. Ce nombre est très élevé, surtout pour des nuages qui ont plutôt l’air de nager dans les couches inférieures de l’atmosphère. Le calcul do la vitesso fit ressortir la valeur de Gfi'n par seconde. C’est en Europe une vitesse énorme, surtout pour le tranquille mois do mai! De plus, ce mouvement était de. l’Ouest, pendant que le vent et la couche la plus basse de l’atmosphère avaient des directions presque opposées. Cela no paraît pas possible sans que l’arrangement de la pression atmosphérique dans les couches supérieures soit parfaitement renversé, avec des gradients supérieurs allant du Sud au Nord.
- Mais on peut porter encore plus loin les conclusions : 11 est indispensable d’admettre une diminution extrêmement grande, dans le sens du Sud au Nord, de la température do l’atmosphèro entre l’Allemagne et la Scandinavie. Celte répartition de la température no se trouvant que légèrement accusée à la surface do la terre, on aurait à l’attendre d’autant plus dans les couches intermédiaires.
- C’était à ioh, le matin du \!\ mai 1900. A ih du soir, il y avait des cirrus délicats et bien définis qui, au contraire, avaient l’air d’être assez hauts (n° 579 do notre liste), mais dont la hauteur so trouva do (>kl11, 5 seulement; le mouvement, toujours de l’Ouest, était de 4 >"* par seconde. La hauteur
- p.107 - vue 111/277
-
-
-
- — 108 —
- étant bien inférieure à celle des cirrus du matin, il reste incertain si la vitesse du courant entier est allée en diminuant. C’est ce qui parait très vraisemblable, parce qu’il y avait à la môme hauteur, à peu près, à 6h du soir, des cirro-cumulus avec 3om par seconde (nos 58o et 58a) et, à 7h du soir, des alto-cumulus avec ‘>gm par seconde. Cette diminution du courant supérieur coïncidait avec l’approche d’un cyclone, dont la direction était sensiblement la même que celle du courant supérieur constaté à diverses reprises à Potsdam, c’est-à-dire vers l’ENE. Il n’est pas douteux qu’il existe un rapport intime entre les deux phénomènes. Le lendemain fut, pour Potsdam, la journée la plus désagréable du mois de mai, avec un vent très fort do NE et avec une chute de neige; il n’en était pas tombé une seule fois durant la première quinzaine du mois.
- Par co qui précède, je crois avoir démontré que cette méthode d’observation des nuages peut nous fournir des résultats qui sont d’une grande importance pour la dynamique de l’atmosphère. Mais la mesure de la hauteur des nuages est indispensable, parce que, en jugeant la hauteur seulement par la forme et Vallure des nuages, on est exposé aux plus grosses erreurs.
- Il reste à remarquer que les informations procurées par notre appareil se rapportent en premier lieu aux régions supérieures de l’atmosphère qui, jusqu’à présent, ne sont accessibles ni aux ballons captifs, ni aux cerfs-volants, mais seulement aux ballons libres et aux ballons-sondes. Il me manque malheureusement la pratique des ascensions en ballon libre. Mais, à en croire les aéronautes, les cirrus superbes que nous admirons très souvent d’en bas, n’existent plus pour qui pénètre lui-môme dans les régions des cirrus ou à peu près. On n’v voit rien que des brumes minces, composées ou non de cristaux de glace. En tous cas, les photographies et les mesures dos nuages d’en bas resteront toujours un complément fort important des recherches exécutées par le noble sport scientifique des ballons et des cerfs-volants qui, d’ailleurs, a ôté chaleureusement recommandé par moi, par exemple pour les expéditions polaires. Il faut absolument, pour conquérir scientifiquement l’atmosphère, les efforts combinés de tous les procédés dont on peut disposer, et la mesure des nuages n’en est pas le moindre.
- Encore une remarque pour finir. Il y a lieu d’espérer que notre appareil, amélioré par le mécanisme à miroir, se prêtera à la mesure do la hauteur et de la grandeur des éclairs. Car ce sont là des expériences qui paraissent trop pénibles à exécuter do la part de doux observateurs, ou égard à la rareté des conditions favorables pour l’observation de tels phénomènes.
- p.108 - vue 112/277
-
-
-
- LA LOI DES GRAINS,
- Par M. E. DURAND-GRÉ VILLE.
- La Météorologie a formulé d’abord les lois do la circulation générale de l'atmosphère ; puis elle s’est occupée du phénomène perturbateur appelé cyclone, dépression, etc., et a formulé la loi des temj êtes. Une longue série de vents brusques, étrangers en apparence à touLo loi, restent encore à étudier. Parmi eux sont les grains.
- Nous allons essayer de prouver que les grains sont un phénomène régulier, partie intégrante de certaines dépressions, comme celles-ci sont partie intégrante de la circulation générale.
- Les grains, avec ou sans orage, ont occupé Maury, Le Verrier, Marié-Davy, Fron, Fitz-Roy, Abercrombv, Clément Ley, Mohn, Ilildebrandsson, Ilann, Kœppon, Ferrari, von Bezold, Franz Horn, Cari Tillmann, Sprung, Pro-haska, etc. Ces observateurs ont aperçu chacun une part importante de la vérité. Notre rôle sera de concilier, dans une synthèse plus large, tous les faits authentiquement vérifiés qui ont trait à cette question; do montrer ensuite quel est, exactement, le lien qui unit les grains aux orages; enfin, de faire rentrer dans la définition des grains, désormais plus précise, ces vents brusques non classés, dont les noms varient d’un pays à l’autre.
- DIVERSES VARIETES DE GRAINS.
- Grain blanc. —Pour les marins, il se produit sous un ciel pur; nous dirons : ou peu couvert. Il offre, dans notre hémisphère, pour l’observateur sur lequel il passe, cinq phénomènes simultanés :
- i° Changement brusque de la direction du vent (do 45° à 90° à droite);
- 20 Hausse brusque de la force du vent;
- 3° Hausse brusque du baromètre;
- 4° Baisse brusque du thermomètre;
- 5° Hausse brusque do l’hygromètre.
- Tous les autres grains, sauf le grain do vont chaud, offrent les cinq phénomènes du grain blanc, associés à ceux qui leur sont propres.
- p.109 - vue 113/277
-
-
-
- - 110 -
- Grain de nuages. — Ainsi, le grain de nuages peut être defini : un grain blanc, auquel s’ajoute :
- 6° Un hausse rapide de la nébulosité.
- Grain de brume. — Le grain de brume, simple variété du grain de nuages, passe au ras de la terre, sous un ciel clair.
- Grain de vent chaud. — En parallèle au grain blanc, il faut signaler le grain de vent chaud, relativement rare sous nos climats, qui, aux caractères i°, a°, 3°, ajoute :
- 4° bis. Hausse brusque du thermomètre;
- 5” bis. Baisse brusque de l’hygromètre;
- 6° bis. Diminution rapide de la nébulosité.
- Grain de pluie, de grêle, de neige. — Aux six caractères do i° à G", s’il s’ajoute : y° une précipitation brusque, sans orage, c’est le grain de pluie ou de grêle ou de neige.
- Los marins signalent un grain de pluie sans vent. Cela veut dire : sans vont de surface, car le vent violent du grain existe un peu plus haut, comme le prouve la marche rapide des nuages bas, parfois l’arrachement des voiles hautes du navire.
- Grains à trombes et à tornades. — Parmi les grains (sans orage), il faut mettre cette forme très rare, qui offre toujours les phénomènes de i° à 5°, très souvent ceux 6° et y0. Les trombes et les tornades ne se produisent jamais que sur une ligne de grain.
- Les divers grains sans orage sont ainsi rangés par ordre do complexité croissante et de fréquence décroissante.
- EXAMEN DES GRAINS PAR LA METHODE DES OBSERVATIONS SIMULTANÉES.
- Abcrcromby, Clément Ley, etc., ont comparé un grand nombre d’observations locales ayant rapport à un mémo grain. Nous avons étendu la même méthode à toute VEurope, pour plusieurs journées do grains. Les résultats obtenus ont été les suivants :
- Le ruban de grain. — Tout grain, môme très intense, est confiné dans un ruban de iokm à iookm do largeur, qui s’étend ordinairement vers le sud ou le sud-est, depuis le calme central jusqu’à la circonfércnco d’une grande dépression. Le ruban de grain peut persister au moins trente-six heures et parcourir des milliers de kilomètres, avec la dépression dont il fait partie.
- La ligne de grain. — Le bord antérieur ( généralement oriental ) des rubans de grain est celui où tous les phénomènes du grain commencent presque simultanément. Par là, cotto ligne, que nous appelons ligne de grain, estbeau-coup plus intéressante que la ligne de maximum de vent, qui se trouve un peu en arrière.
- p.110 - vue 114/277
-
-
-
- CPC3^=.
- La fig. i donne les positions successives de la ligne de grain du 27-28 août 1890, depuis le 27 h 711 du matin jusqu’au 28, à :V' du soir (1).
- Fig. 1.
- Positions successives do la ligne de grain du 27-28 août 1890.
- Le vent et la pression clans l’intérieur cia ruban de grain. — Tout le long do ce ruban, la pression et le vent sont beaucoup plus forts dans son intérieur que dans son propre voisinage à l’ouest et surtout à l’est. Transversalement, d’un point situé à quelque distance à l’est, si l’on marche vers la ligne do grain, la pression et la force du vent diminuent graduellement. Puis brusquement, quand on coupe la ligne do grain, la pression s’élève; le vent, ordinairement du sud-ouest, tourne à l’ouest et au nord-ouest en môme temps qu’il devient très violent. Le maximum de pression barométrique, do force et do déviation du vont, se trouve à une faible distance à l’ouest do la ligne do grain. Ensuite, graduellement, la pression descend, le vent tourne à gaucho et diminue d’in-
- (') Voir Les Grains et les Orages, par E. Durand-GrÉville ( Annales du Bureau central météorologique de France, année 1892).
- p.111 - vue 115/277
-
-
-
- — 112 —
- tensité jusqu’au moment où le voyageur sort du ruban et où tout redevient normal,
- D'où viennent et où vont les masses d’air du grain. — Le vent violent du grain ne peut pas être alimenté par le vent, trop faible pour cela, qui borde l’ouest du ruban; il faut donc qu’il provienne de masses d’air descendantes. De même celles-ci ne peuvent s’échapper à l’est par la surface, là où le vent est encore plus faible : il faut donc qu’elles remontent.
- De quelle hauteur descendent-elles? A quelle hauteur remontent-elles? Tout ce qu’on peut affirmer, c’est que dos grains puissants franchissent les Alpes sans en être troublés.
- Humidité, nuages et précipitations dans le ruban de grain. — Les éléments do i° à 5° existent, avec une homogénéité assez grande, sur toute la longueur du ruban de grain. C’est avec les éléments suivants que le caprice semblerait exister.
- Au point de vue de la nébulosité (6°), les régions de ciel pur y alternent irrégulièrement avec des îlots de nuages de toute grandeur, disséminés principalement tout près de la ligne de grain. En réalité, cette distribution est soumise à une règle : l’humidité relative est plus grande et les nuages se forment plus ou moins nombreux au moment du passage de la ligne do grain, partout où les masses d’air froid du grain abordent une région atmosphérique où l’humidité absolue et la température éLaicnt plus ou moins supérieures à la moyenne.
- Nous voyons ici entrer en scène la préparation locale de l’atmosphère. Le grain de nuages est le résultat de deux causes : l’une dynamique, le grain élémentaire (aux caractères de i° à 5°), qui préexiste et peut venir de très loin; l’autre statique, purement locale.
- Si le ruban de grain est le siège de précipitations liquides ou solides, les nuages de pluie ou de grêle formeront des îlots dans les grandes agglomérations de nuages. La partie antérieure du ruban s’est chargée d’averses on introduisant des masses d’air froid et en mouvement violent dans un édifice aérien local formé d’air chaud et très humide, de gouttelettes d’eau en surfusion et de petites aiguilles de glace, conditions normales de la production de la grêle et, par suite, des brusques averses do pluie qui ne sont, le plus souvent, sinon toujours, que de la grêle fondue.
- Causes de la température du vent de grain. —Ce vent, avons-nous dit, est quelquefois chaud en arrivant à la surface; il doit donc être alimenté, dans ces cas-là, par l’air descendant d’une couche supérieure plus chaude ou plus dense qu’elle ne devrait l’être eu égard à son altitude.
- Pour lovent froid do grain, deux causes peuvent agir : i° les masses d’air descendantes sont alimentées par une couche plus froide ou plus légère que ne le comporte son altitude ; 2° elles entraînent des cristaux de glace et des gouttelettes dont la fusion et la volatilisation diminuent l’effet de réchauffement produit par la compression.
- p.112 - vue 116/277
-
-
-
- Les isobares dans l’intérieur et le voisinage du ruban de grain; le zigzag
- O O 7 O O
- de grain. — La fig. 2 représente les isobares par millimètre du ruban do grain du 27 août 1890, à g1' du soir, en Allemagne (J).
- Fig. 2.
- Hanovre
- Betyn
- Utrecht
- Bruxelles
- Ratisb.;
- Breqen;
- Isobares du grain du 27 août 1890, à gh du soir.
- Elle montre la forme d’isobares qui caractérise les grains un peu intenses et que nous appellerons le zigzag de grain.
- Abercromby avait vu les F-shaped isobars, isobares en Y et leur bissectrice, représentées par les deux branches de droite de notre zigzag et par la ligne pointillée qui est notre ligne de grain; Kœppen et von Bezold avaient vu le resserrement que nous retrouvons entre les branches moyennes des zigzags; Sprung, dès *885, par l’examen attentif des barogrammes, avait reconstitué, dans un cas particulier, les trois branches du zigzag et s’était approché plus que personne de la réalité; Franz Horn et Cari Tillmann, enfin, par des observations simultanées, avaient retrouvé les trois branches du zigzag. Mais
- (*) Note sur Les grains et les orages, par E. Durand-Gréville, présentée par M. Mascart ( Comptes rendus du 9 avril 189^ ).
- p.113 - vue 117/277
-
-
-
- - 114
- aucun de ces savants ne chercha à voir jusqu’où s’étendaient les zigzags vers le nord et le sud, ni à les raccorder avec les isobares de la grande dépression.
- Nous avons fait cette recherche en reprenant la question par la base. Nos cartes d’isobares par millimètre ont donné la vraie longueur du ruban do grain, qui n’était décidément pas renfermé dans les limites d’une dépression secondaire, et la vraie relation de ses isobares avec l’ensemble de la situation atmosphérique. La vérification a eu lieu pour d’autres journées.
- Ces résultats ont concilié tous les faits observés, en même temps qu’ils y ajoutaient des notions nouvelles et plus précises.
- Le vent de grain suit-il la loi de Buys-Ballot? — Il est à peu près perpendiculaire à la ligne de grain, c’est-à-dire à un rayon delà grande dépression. Il suit donc la loi de Buys-Ballot par rapporté cette dépression.
- Mouvements du ruban de grain. — Ils sont de doux sortes. Le ruban do grain se déplace à peu près parallèlement à lui-même avec sa dépression; de
- Fig. 3.
- Dépression à ruban de grain.
- plus (et cela se voit mieux quand la dépression est immobile), il tourne autour du centre de cette dépression, comme un rayon courbe d’une roue, en sens inverse du mouvement des aiguilles d’une montre.
- p.114 - vue 118/277
-
-
-
- Los rubans de grain so trouvent aussi dans la partie nord des dépressions.
- Si la dépression recule vers l’Ouest, le ruban do grain recule avec elle; on voit quelles combinaisons, très diverses, peuvent se former.
- Le ruban de grain est rarement unique et rarement simple. — Il arrive parfois que deux rubans de grain ou mémo trois, sans compter d’autres très faibles, qui n’éveillent guère que des ondées, se succèdent sur un lieu, à quelques heures d’intervalle. La fig. 3 (*) donne la forme schématique d’une
- Fig. 4.
- Dépression à ruban do grain avec fausse dépression secondaire.
- dépression à ruban de grain. Il suffirait de calquer le zigzag de celle figure et de faire tourner le calque, d’environ 3o° ou 4o° autour du centre, pour obtenir un second zigzag de grain, et ainsi de suite,
- D’autre part, un ruban de grain est souvent complexe, composé de deux et même do trois rubans accolés. Dans ce cas, lors do son passage, le baromètre
- (') Les clichés des fig. 3 et 4 nous ont été obligeamment communiqués par la Revue scientifique.
- p.115 - vue 119/277
-
-
-
- ll(> —
- subit plusieurs ressauts très rapprochés, auxquels correspondent autant de déviations brusques et de renforcements du vent. En outre, la nébulosité et les averses, quand il y en a, coïncident avec chaque ressaut. Enfin, les isobares ont un double ou triple zigzag.
- Prévision clés grains tempétueux et des tornades. — Il serait facile d’annoncer avec certitude, par le télégraphe, quelques heures d’avance, le passager telle heure d’un ruban de grain dangereux, en traçant les isochrones de sa ligne de grain. Dix à quinze stations ou sémaphores de l’ouest du continent suffiraient pour donner, en moins de deux heures, la forme de la ligne de grain et la vitesse de la translation, ce qui permettrait d’avertir les stations situées plus à l’est.
- Les tornades (') se produisent toujours sur une ligne do grain.
- Aux États-Unis, la prévision de la possibilité d’une tornade à telle heure, surtout pour les endroits où le passage de la ligne de grain coïnciderait avec les heures chaudes du jour, serait très facile.
- LUS ORAGKS.
- Tout ruban de grain un peu intense éveille presque infailliblement l’orage, si, surtout aux heures les plus chaudes, il rencontre dans sa marche une région atmosphérique très chaude, très humide, remplie de très hauts cumulo-nimbus avec champignons ou enclumes et autres faux cirrus peu élevés.
- Los phénomènes orageux ne peuvent être la cause du grain, puisque le ruban de grain leur préexiste et vient parfois de très loin, ce qui, par parenthèse, permettrait d’annoncer la probabilité d’un orage on un lieu donné, vers une heure donnée de l’après-midi.
- Les isochrones d’orage no sont pas des lignes continues, et les régions qu’elles parcourent forment des taches séparées par des espaces indemnes. Mais, les isochrones de ligne de grain remplacent les isobrontes manquantes dans le sons do la translation; do plus, elles raccordent leurs tronçons les uns aux autres dans le sens de la longueur; enfin, elles les prolongent, d’une part jusqu’aux environs du calmo central, d’autre part jusqu’à la circonférence delà dépression.
- Donc l’orage est un grain orageux (2).
- (') Voir Les grains et les tornades, par E. Durand-Gukvilliï ( Annales du Bureau central météorologique de France, I, année i8(j3).
- (2) Cette définition s’applique surtout aux latitudes moyennes; elle n’exclut pas la possibilité de phénomènes orageux sans ruban de grain, dans les régions intertropicales, par exemple, et même, très exceptionnellement, sous nos climats. L’orage se produit toutes les fois que les deux électricités de signe opposé sont assez voisines l’une de l’autre pour produire entre elles une décharge brusque. L’existence d’un ruban de grain est, de beaucoup, la plus fréquente des causes occasionnelles qui favorisent ce rapprochement. Mais la question des causes de l’orage ne peut se traiter en quelques mots. Elle fera l’objet d’un travail spécial où nous utiliserons les observations les plus récentes et, les théories fondées sur ces observations.
- p.116 - vue 120/277
-
-
-
- Il n’y a pas de ressaut ou crochet d'orage. — II n’v a qu’un ressaut ou cro-chel de grain, qui se produit aussi bien au nord et au sud des régions frappées par l’orage que dans ces régions elles-mêmes.
- Il n’y a pas d’isobares d'orage. — 11 n’y a que des isobares de grain. Si l’on trace les isobares par millimètre d’une dépression, aumoment où des orages s’y produisent, les zigzags qui couvrent les points orageux ne diffèrent absolument en rien des zigzags situés sur les régions voisines où il n’y a pas d’orage, où il n’v a que des phénomènes de grain.
- Pseudo-dépressions secondaires orageuses. — Des observateurs très précis, Ciro Ferrari et Karl Prohaska, dressant des cartes d’isobares sur des régions restreintes frappées par des orages violents, ont trouvé, indépendamment l’un do l’autre, une dépression secondaire orageuse allongée et un petit anticyclone allongé, dont les grands axes étaient parallèles à l’isochrone d’orage. Si, dans la fig. 4, on décrit, autour du chiffre 5y comme centre, une circonférence de quelques centimètres de diamètre, on isolera la figure trouvée par ces deux observateurs. La dépression secondaire « orageuse », sur les isobares resserrées de laquelle se produiraient l’orage et le vent violent, n’est pas une vraie dépression, mais un simple creux barométrique, puisque le vent n’y est pas tourbillonnant, mais, comme ces deux observateurs l’ont remarqué, qu’il souffle perpendiculairement au front do l’orage. De plus, ce creux barométrique exceptionnel ne peut être ni la cause directe, ni l’effet direct de l’orage, celui-ci se produisant souvent, au même instant, au nord et au sud de cette région, sur d’autres parties do la ligne pointillée qui est notre ligne de grain. Le creux ou lac barométrique doit avoir pour cause une aspiration plus forte, produite par un mouvement ascendant plus marqué des masses d’air au moment de leur sortie à l’est du ruban de grain.
- TAULEAU SYNOPTIQUE DES GRAINS.
- On peut maintenant dresser le Tableau complet des divers aspects du grain, par ordre de fréquence relative.
- Les mots brusque ou très rapide sont sous-entendus dans tous les grains; nous les omettrons pour abréger.
- Exceptionnellement, les éclairs et le tonnerre peuvent se produire sans averses; de mémo les trombes et les tornades peuvent fort bien exister sans orage. Mais l’ordre qui a été choisi pour ce Tableau répond à la réalité ordinaire.
- p.117 - vue 121/277
-
-
-
- — 118 —
- I .
- 2.
- 3.
- 4.
- 5.
- 6.
- 3.
- 4 bis.
- 5 bis.
- 6 bis.
- D-
- Déviation du vent...........)
- Renforcement du vent........[grain blanc i
- Hausse barométrique.........) / , ,
- . fi nuages)
- Baisse thermométrique..................|gr. dej prume b
- Hausse hygrométrique.................
- Augmentation de la nébulosité........
- Déviation du vent....................
- Renforcement du vent...................I . I tnluie
- TT i • ( grain I
- Hausse barométrique....................1 ^ )gr. dejgrêle
- Hausse thermométrique .................f cjjaut\ { (neige;
- Baisse hygrométrique...................1
- Diminution de la nébulosité............'
- |pluie) I W. orageux\
- Averse de< grêle ....................................I , , .
- 1° \ 1 tgr.complet.
- (neige) 1 r
- Eclairs et tonnerre..................
- Trombes et tornades..................
- VENTS BRUSQUES A NOMS LOCAUX.
- Ilann avait remarqué la ressemblance d’aspect général du pampère do l’Amérique du Sud, bien décrit par Filz-Iloy, avec la B'oe des Allemands ou le squall des Anglais. Hunt, de Sydney, dans son étude très complète du brick-fielder ou burster du sud de l’Australie, signale les rapports de ce vent avec le pampère et avec le norther du Texas; et Kœppen, à sonlour, a rapproché ces trois vents des Ausscliiesser (vents tournant avec le Soleil) dos marins allemands.
- Notre définition du grain, orageux ou non, avec la notion supplémentaire du ruban de grain, nous a guidé dans l’examen approfondi des faits signalés par lîunt. Nous avons retrouvé, sans exception, dans le burster, les neufs phénomènes ordinaires, ainsi que le ruban et les isobares de grain (1).
- La suestade de l’Amérique du Sud, pou décrite, est très probablement un grain avec vent do Sud-Est, correspondant à un grain do Nord-Est de notre hémisphère.
- La tornade du Sénégal et do la Guinée est un grain orageux très violent. Elle n’a rien de commun avec le phénomène tourbillonnaire, appelé tornado aux États-Unis, trombe en Europe; mais celles-ci, simple accident du grain, exigent la présence d’un ruban de grain, sur le bord antérieur duquel elles se produisent.
- La bora est souvent un grain de vent froid, le fœhn un grain de vent chaud; du moins, ces deux vents ne prennent-ils toute leur intensité et ne méritent-ils vraiment leur nom que quand ils sont alimentés par un ou plusieurs rubans de grain. Les conditions locales agissent plus spécialement sur leur température.
- (’) Voir Les grains et le burster d’Australie, par E. Durand-GrÉVILLE {Annales du Bureau central Météorologique de France, t. I, année j8<)5).
- p.118 - vue 122/277
-
-
-
- H 9 -
- Do mémo, lo mistral, vent du Nord-Ouest, rendu plus fort parla configuration de la vallée du Rhône, n’acquiert toute sa violence que quand il est alimenté par un ruban de grain, ou plusieurs rubans successifs.
- Le bélat d’Arabie, la tempête de poussière dos steppes de la Russie méridionale sont des grains blancs.
- La tempête de neige des pays du Nord est un grain de neige tout comme le blizzard des États-Unis.
- Le simoun est un grain blanc et chaud.
- Pourrait-on allonger la liste? 11 est très probable que le nombre des vents brusques réfractaires à la loi des grains, loin d’augmenter, diminuera à mesure que les vents peu étudiés jusqu’ici seront soumis à un examen plus attentif. La loi des grains, au lieu de restreindre son domaine, l’étendra sans doute de plus en plus.
- p.119 - vue 123/277
-
-
-
- LES
- OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES
- EN ESPAGNE,
- Pau M. Hermenegildo CiORHIA,
- INGÉNIEUR, DIRECTEUR DE LA FERME EXPÉRIMENTALE ET DE L’ÉCOLE PROVINCIALE D’AGRICULTURE DE BARCELONE.
- Il existe, en Espagne, des observatoires météorologiques dépendant de différents centres officiels, de corporations et do particuliers, sur lesquels nous allons donner quelques détails :
- L’observatoire de Madrid ( astronomique et météorologique) publie tous les ans deux volumes contenant les observations de ces centres et do Madrid même. Le nombre dos stations est actuellement réparti ainsi : 3o entre les Universités et les Instituts; 2 qui dépendent de la Marine, celui de Madrid et 20 de particuliers ; ensemble 53 stations environ, affectées à l’observatoire do Madrid pour contribuer à la publication des susdits volumes.
- C’est dans ce centre officiel que le personnel technique do l’observatoire astronomique fait des observations huit fois par jour. Ainsi qu’on peut le voir dans les volumes publiés, ces observations sont aussi complètes qu’on peut le désirer, l’établissement étant pourvu de bons appareils enregistreurs et faisant aussi des observations directes.
- Les observations en province sont généralement à la charge du professeur de Physique et de son auxiliaire; pour le reste, ce sont des personnes ou collectivités qui en sont chargées, ainsi que le mentionne le Volume que publie tous les ans l’observatoire de Madrid. Tous ces observatoires prennent au moins journellement les observations à g'1 du malin et à 311 du soir; les indications relevées sont celles du baromètre, du thermomètre, les maxima et les minima de température, la vitesse et la direction des vents, les dates et la hauteur des pluies, l’évaporation, l’humidité de l’air, l’état général do l’almosphère; on y joint le calcul des oscillations et des moyennes par jours, par décades, par mois, par saisons et par années.
- L’observatoire ou Institut de Marine de San Fernando réunit aussi les observations météorologiques de ce Service, établi dans les Capitaineries de
- p.120 - vue 124/277
-
-
-
- Marine des porls de mer; c’esl à ccl important centre officiel astronomique que sont confiées les observations publiées par l’Annuaire pour l’usage des Marins, et qui rend aussi de grands services à ceux (pii s’adonnent à l’étude de l’Astronomie.
- 11 y a quelques années, le Gouvernement a établi à Madrid l’Institut central météorologique, lequel reçoit tous les jours les observations de GH observatoires espagnols et étrangers et publie un Bulletin quotidien qui contient, avec les observations, une carte de la partie occidentale de l’Europe, représentant les observations météorologiques journalières, l’état général do l'atmosphère et la prédiction du temps; le travail de cet Institut est notable.
- ün a établi aussi, dans les phares, des observatoires météorologiques et, le o.B juin 188(5, des instructions très complètes furent données pour assurer ce service. Ces instructions contiennent des dessins, des modèles d’états et des tableaux de corrections pour l’usage du personnel chargé de l’éclairage maritime. Les observations doivent être (irises à g1’du matin et à 3h du soir et se rapportent à la pression atmosphérique, à la température, à la vitesse et à la direction des vents, au pluviomètre et à l’état général du temps.
- La Direction générale dos Travaux Publics ordonna, le iG décembre 1890, que le personnol du Service hydraulique serait chargé do faire des observations météorologiques, en classant les observations par i01' et ordres; les premiers auront les instruments nécessaires pour relever la température, la pression atmosphérique, l’humidité de l’air, la direction et la vitesse des vents, les pluies et l’état atmosphérique; les autres, seulement la température, la direction et la vitesse des vents et la pluie.
- Le Ministère du Fomeuto ordonna aussi que, dans chaque province, les ingénieurs agronomes, affectés au service national agronomique, seraient chargés, dans le chef-lieu, de prendre les observations et do remplir les états imprimés qui sont rends par la Direction générale (l'Agriculture. Les instruments sont à observation directe, quelques-uns à enregistrement; les observations se font à gu du malin et à 3h du soir; elles sont communiquées par décade à la station agronomique centrale établie à Madrid (Ecole générale d’Agriculture).
- En outre de ces centres officiels, il y a beaucoup de collectivités et de particuliers qui ont établi des observatoires, et quelques-uns publient régulièrement leurs observations; tels sont entre autres : les Collèges Maximo de Ona, des Augustins de Burgos et de Yalladolid, de la Compagnie de Jésus de Burgos, etc., et celui de Saint-Félin de Guixols.
- En vue de faciliter l’établissement du plus grand nombre possible d’observatoires, l’auteur a fondé, en septembre i8g5, le groupe intitulé Rcseau météorologique de la Catalogne et des îles Baléares, installant des observatoires à la charge de personnes qui se dévouent gratuitement à l’accomplissement du service d’observations météorologiques.
- Le nombre des observatoires fonctionnant s’éleva bientôt à 41 •
- Cos observatoires prennent les renseignements suivants : i° observations météorologiqes; >.“ observations phônologiques; 3° état sanitaire de la contrée; 4° observations relatives à la Nosographie végétale (plantes cultivées
- p.121 - vue 125/277
-
-
-
- —. |22 —
- et quelques plantes spontanées et forestières); 5° à la Nosographie animale (bêtes de travail et de luxe); 6° aux plantes cultivables et agricoles; 7° notices sur les cultures, récoltes et marchés. Dans les états imprimés de cette année, on a introduit une section spéciale pour les bourrasques.
- Ces feuilles sont envoyées mensuellement à Barcelone; M. Gorria, avec le concours intelligent du D1' Édouard de Fontseré, en déduit les moyennes.
- Les observations sont publiées tous les mois avec une carte indiquant, de la manière généralement usitée, les observations météorologiques et le résumé des observations particulières qui sont d’une utilité spéciale pour les agriculteurs, principal objectif de ce modeste groupe, qui s’est constitué grâce au zèle et au dévouement des personnes chargées des observatoires.
- Dans beaucoup d’observatoires, quelques médecins, vétérinaires et agriculteurs concourent à ce travail en donnant, aux personnes chargées do l’observatoire, des Notes sanitaires, nosographiques, phénologiques et agricoles.
- En outre, quand on observe une perturbation atmosphérique notable, le personnel chargé de l’observatoire remet à la presse des feuilles avec les observations correspondantes, pour donner à cos observations toute la publicité convenable.
- Le personnel chargé des observatoires appartient à diverses professions; il y a des médecins, des pharmaciens, des instituteurs, dos professeurs, des prêtres, des agriculteurs, des arbitres et des propriétaires amateurs, qui se dévouent à cette tâche si utile et si digne de l’approbation de tous.
- p.122 - vue 126/277
-
-
-
- LA DESCRIPTION DU TEMPS,
- Pau M. J.-W. EIîNSÏ,
- INGÉNIEUR A L’iNSTITUT CENTRAL MÉTÉOROLOGIQUE DE SUISSE.
- Si j’cntreprends do traiter la description du temps, je poux bien me dispenser do parler longuement do la grande importance scientifique de cette pariio de la Météorologie, et je me contente donc de dire que toute science commence par décrire le sujet dont elle s’occupe. Le [but de ma Communication est de proposer une méthode graphique do la description du temps, applicable partout et à chaque moment de l’année.
- Le temps, ou l’ensemble des phénomènes atmosphériques observés par nous, a déjà souvent été décrit par rapport à certains endroits et pendant des laps de temps limités. Mais ce qu’il nous faudrait avant tout, à mon avis, ce serait une représentation graphique do la marche des éléments météorologiques principaux par rapport à la surface entière de la terre et non seulement pendant quelque temps, mais d’une façon continue, heure par heure, jour par jour, année par année.
- A première vue, de grands obstacles s'opposent à la réalisation de cotte idée : Comment recevoir des résultats d’observation certains des vastes pays inhabités et inhabitables qui couvrent une grande partie de notre terre? Comment en recevoir encore des océans étendus, où des navires no passent que sur quelques lignes déterminées et à des distances considérables ?
- Cependant ce ne sont pas là les premières questions à résoudre. On vaincra sans doute un jour ces difficultés. Demandons-nous plutôt : Comment utiliserons-nous les observations faites jusqu’à présent pour arriver à une description satisfaisante du temps? Sans doute nous devrons nous contenter d’abord de traiter la question pour une partie restreinte du globe terrestre, dont les conditions favorisent notre projet; plus tard seulement nous appliquerons la méthode au globe entier aussi bien que possible.
- Pour décrire le temps qu’il fait à un endroit donné, le mieux est do s’occuper tout d’abord des éléments météorologiques principaux et d’en étudier la marche. De môme, si l’on décrit le temps par rapport à une ligne quelconque, il sera d’abord question de la pression atmosphérique, de la température et de l’humidité de l’air, do la force et de la direction des vents, de la nébulosité, des précipitations atmosphériques ainsi que des phé-
- p.123 - vue 127/277
-
-
-
- nomènes électriques, qui seront traités l’un après l’autre, .le dois ajouter en outre que j’entends seulement parler do la marche de ces éléments principaux, observée à la surface de la terre, et non pas de celle qui est observée dans les couches supérieures do l’atmosphère. Quant à cette dernière, bien qu’elle soit également d’une grande importance, la représentation n’en viendra que plus tard.
- Jusqu’à présent, on s’est contenté de dessiner des cartes journalières du temps à l’égard de la pression atmosphérique, de la température et quelquefois aussi à l’égard de l’humidité; les premières de ces cartes sont dressées pour presque tous les états civilisés du monde. Elles représentent pour ainsi dire des situations du temps sur une région plus ou moins étendue de la terre.
- Voilà déjà un des moyens graphiques pour la description du temps, moyen indispensable et éminemment utile sans doute; car tout le monde sait que sur lui reposent nos pronostics du temps. Cependant, ce serait une erreur de croire que c’est là le seul moyen graphique dont dispose la description du temps.
- Depuis qu’on a établi des instruments enregistreurs à de nombreux endroits, qu’on mesure et qu’on marque automatiquement et continuellement la pression atmosphérique, la température et l’humidité do l’air et môme la quantité d’eau tombée, aussi bien que la force et la direction du vent, on dispose pour chaque journée do l’année d’un très grand nombre de barogrammes, de thermogrammes, d’hygrogrammos, etc.; on y retrouvera à tout moment les données nécessaires du temps pour une heure quelconque de l’année. Ces diagrammes représentent donc dans leur ensemble la base de la description continue du temps que nous recherchons; il s’agit seulement de les ordonner et de les employer convenablement.
- Voici le petit essai que j’ai fait : J’ai construit deux diagrammes se rapportant à une ligne passant par Vardo, Bodo, Brono, Ilernosand, Stockholm, Upsala, Kiel, Hambourg, Kasscl, VVicsbadcn, Karlsruhe, Zurich, Lugano, Milan, JVlodcna, Borne et Naples; l’un représente la marche de la pression atmosphérique pendant les 3 jours des rr, xt, et i3 juillet 1894; l’autre, celle de la température pendant le même temps.
- Ladite ligne est une ligne en zigzag, choisie arbitrairement; sa direction principale est colle du méridien, et je l’appelle brièvement une ligne méridienne, bien que cette dénomination ne soit pas tout à fait exacte.
- Je me suis servi de valeurs horaires résultant dos instruments enregistreurs pour Upsala, Hambourg, Zurich et Borne et d’observations faites à heures fixes pour les autres endroits. On en trouve la publication, comme on sait, dans les Annales des stations centrales do la Norvège, de la Suède, de l’Allemagne, de la Suisse, de l’Italie et du Vatican.
- Avant d’introduire les chiffres indiquant la pression atmosphérique dans le diagramme, je les ai réduits au niveau delà mer; de môme ceux qui indiquent la température; ensuite je les ai inscrits aux places qui leur appartenaient.
- Il s’agit ici d’un système do coordonnées; chaque point y correspond à un certain moment représenté par l’abscisse, cl à une certaine latitude géogra-
- p.124 - vue 128/277
-
-
-
- phique représentée par l'ordonnée. Au moyen do nombreuses interpolations, j’ai tracé une série de lignes droites, des sortes d’isobares et d’isothermes do temps, dont l’ensemble représente l’expression graphique des chiffres donnés.
- bien que ce procédé soit loin d'être précis, c'est pourtant la seule méthode pour arriver à une représentation graphique intelligible do tant de chiffres, dans laqucllo l’œil puisse embrasser à la fois toutes les variations d’un élément météorologique, et la seule méthode pour rendre clair le caractère de ces variations. Ces lignes laissent beaucoup à désirer quant à l’exactitude des détails; cependant leur interprétation est infiniment plus facile que celle d’un grand amas de chiffres que personne ne pourrait garder tous à la fois dans sa mémoire.
- 1. Considérons d’abord la pression atmosphérique : Notre ligne méridienne a été sous un régime de basse pression pendant ces trois jours. Des cyclones l’ont traversée à des moments différents et sous des latitudes différentes. Seulement, le troisième jour, la pression monte au-dessus de 70onim surtout dans la partie méridionale. Voilà ce qui caractérise un temps variable et môme orageux en partie; dans le Midi, où la pression n’a du reste jamais été aussi basse qu’au Nord, le beau temps revient à la fin. Nous remarquons aussi deux anticyclones dans la région des Alpes suisses. Vers la limite septentrionale de notre diagramme, la pression monte également, de sorte qu’on pourrait en conclure l’existence d'un anticyclone s’arrêtant à la région polaire. En général, la répartition de la pression atmosphérique est assez inégale, mais, si nous avions prolongé la ligne méridienne jusqu’aux tropiques et plus loin, nous aurions évidemment trouvé pour ces latitudes une répartition plus régulière quo pour celles dos zones tempérées.
- 2. Si nous considérons, en second lieu, la température, nous nous apercevons tout do suite que l’irrégularité est ici bien plus grande encore ; elle y est même telle qu’on ne peut procéder à des interpolations qu’entre des points assez rapprochés. La température varie, on le sait bien, d’un endroit à l’autre et d’un moment à l’autre, plus que la pression atmosphérique, et l’on risque d’exagérer des détails au détriment de l’ensemble en faisant des interpolations désavantageuses. J’ai introduit aussi les maxima et les minima de température quo j’ai pu obtenir pour quelques endroits et je les ai trouvés d’un grand avantage, ils nous indiquent jusqu’à quelle latitude les isothermes s’élèvent le jour et s’abaissent la nuit.
- Afin de marquer en outre l’apparition et la disparition du Soleil, j’ai tracé pour chaque journée une courbe qui indique le lever et le coucher du Soleil aux diverses latitudes. Evidemment, cette courbe est à peu près la même pour toutes les lignes méridiennes et du reste continue, aussitôt que ces lignes sont prolongées jusqu’aux pôles; elle ne devient discontinue qu’aux jours d’équinoxes; sa forme diffère chaque jour un peu do colle du jour précédent. Elle divise le diagramme en deux parties, une de jour et une do nuit, et coupe l’horizontale do la latitude zéro correspondant à l’cquateur, toujours environ aux mômes moments, c’est-à-dire à G1' du matin et à G1' du soir (si l’on fait abstraction do l’équation du temps).
- p.125 - vue 129/277
-
-
-
- 120 -
- 11 est évident qu’en général la température est plus élevée dans le Sud que dans le Nord, plus élevée aussi le jour que la nuit; il est évident en outre qu’elle monte le matin et qu’elle s’abaisse le soir plus vite dans l’intérieur du continent que sur les côtes ou sur la mer. De là résultent de nombreux maxima et minima, les premiers n’arrivant que de jour, les derniers le plus souvent de nuit, quelquefois cependant aussi de jour. C’est surtout le temps variable et orageux de journées comme celles-ci qui donne fréquemment lieu à des minima de température, même pendant le jour.
- La représentation des autres éléments météorologiques n’offre guère plus de difficultés que celle des deux précédents, pourvu qu’on dispose de données assez nombreuses. On pourrait donc, par des procédés semblables, arriver à une description du temps aussi complète qu’on la désire. Pour le moment je me suis contenté do ce commencement, sachant bien que l’idée dos diagrammes et de leur nécessité pour la description du temps n’est pas encore reconnue généralement et que c’est sur ce point qu’il fallait insister avant tout.
- Si nous arrivons un jour à dessiner des cartes du temps pour la terre entière et non seulement une fois, mais au moins douze fois par jour, c’est-à-dire toutes les deux heures, et si nous arrivons on môme temps à décrire le temps au moyen de diagrammes, non seulement par rapport à un petit bout d’une ligne méridienne, mais pour au moins douze lignes méridiennes prolongées jusqu’aux deux pôles et réparties uniformément à des distances de 3o° de longitude, ce sera à partir de ce moment, à mon avis, qu’on pourra parler d’une description universelle du temps. Voilà la tâche principale qui attend une organisation internationale, qui doit être fondée dans le but do décrire le temps aussi uniformément et aussi complètement que possible sur notre globe terrestre.
- Pour cela la carte et le diagramme seront d’une importance égale. La première présente une situation de temps pour un moment donné, le second la marche continue des éléments météorologiques pour une ligne donnée; la première est continue par rapport au lieu, le dernier par rapport au temps. L’avantage offert par celui-ci manque à celle-là et inversement, do sorte qu’on peut dire : l’un sera toujours le complément indispensable de l’autre.
- Pour réaliser la description du temps, dont je viens de parler, deux choses sont donc absolument nécessaires : En premior lieu, il nous faut une entente internationale do tous les météorologistes, quant aux méthodes à appliquer dans cette matière; en second lieu, l'appui moral et financier des gouvernements do tous les États civilisés do la terre. Qu’on veuille donc bien examiner et discuter cette idée nouvello dos diagrammes et faciliter ainsi le commencement de la description universelle du temps.
- p.126 - vue 130/277
-
-
-
- SUR LA
- MARCHE DIURNE DE LA TEMPÉRATURE DE L’AIR,
- Par M. K. NAKAMURA,
- DIRECTEUR DU SERVICE MÉTÉOROLOGIQUE DU JAPON.
- Pour bien caractériser le climat d’un lieu, il ne suffit pas de connaître les valeurs moyennes, annuelles ou mensuelles, dos éléments météorologiques, il faut aussi connaître d’autres facteurs, entre autres leur marche diurne; et, pour en faire l’étude comparative, il est souvent nécessaire de représenter leur marche par des formules et de comparer entre eux les coefficients constants, caractéristiques des différents climats. On a ainsi l’habitude d’employer la série de Fourier pour représenter la marche diurne dos éléments météorologiques. Cette marche pouvant être considérée, dans la plupart des cas, comme un phénomène périodique, on pourrait la représenter par cette série avec une exactitude voulue, si l’on prenait un nombre suffisant do termes. Seulement, pour abréger les calculs, on se contente, le plus souvent, de n’en prendre que les trois ou quatre premiers et, souvent même, que les deux premiers seulement; mais, dans ce cas, il y a toujours des écarts très forts entre le phénomène observé et le résultat du calcul. S’il s’agit, par exemple, de la marche diurne de la température, comme l’ont montré M. Wild et d’autres, il faudrait prendre, au moins, les dix premiers termes pour atteindre une exactitude do quelques dixièmes de degré ! En tout cas, le plus grand défaut de la série de Fourier, c’est de faire disparaître la particularité caractéristique du climat d’un lieu déterminé et de le rendre à peu près uniforme dans tous les endroits. C’est pourquoi M. Angot a rejeté, dans son Mémoire sur le climat de Paris, l’emploi de toute formule empirique.
- Les causes qui régissent la marche diurne de la température étant très compliquées, il n’y a pas lieu do chercher une formule rationnelle qui puisse la représenter. Toutefois, réchauffement par l’insolation et le refroidissement par rayonnement sont les causes principales qui déterminent la marche diurne do la température de l’air; les autres no sont que secondaires et peuvent se compenser et s’annuler dans la moyenne de longues années.
- Supposons donc que la marche diurne de la température soit uniquement déterminée par la différence do chaleur que le sol. gagne et perd à chaque instant, et cherchons la formule qui doit la représenter.
- Soient x le temps et t la température de l’air. La quantité do chaleur dq{
- p.127 - vue 131/277
-
-
-
- - 128 —
- que reçoit du Soleil l’unité de la surface du sol, pondant un temps dx, sera proportionnelle au sinus de la hauteur h du Soleil au-dessus do l’horizon, c’est-à-dire à
- sin// =. ab cos x ;
- elle sera aussi proportionnelle à un facteur tel que /*, si l’on tient compte do l’absorption atmosphérique. L’épaisseur do l’atmosphère e peut être représentée, dans le cas actuel, avec une approximation suffisante par
- _ i
- sin//
- On peut donc écrire
- i
- dqi — ( a h- b COS.r) r “+ b <'ÜS '' dx.
- Quant à la chaleur dq.2 que perd le sol par le rayonnement, on pourra la calculer par la formule do Newton. Désignons par la température d’une certaine couche supérieure de l’atmosphère; dq2 sera alors proportionnelle à (t—îs>)dz\ G n’étant pas nécessairement constant, nous pouvons lui assigner la forme suivante :
- G = ê0 p sin.r -t- q cos.r.
- La chaleur que gagne effectivement le sol pendant un temps dx est donc
- dq — dqi —d([2 — \(a-\-b COS x)ru + l,V0SX’ —c(t — ê'o—p sin.r—q COS.r) | dx.
- D’autre part, cette quantité de chaleur dq doit être proportionnelle à l’élévation de température ~~dx\ on peut donc écrire l’égalité suivante
- ( i ) -j- = f | (a -t- b COS.r) r a + /; — c{t — ÎT 0 — p sin.r — q COS.r ) | •
- Pendant la nuit, comme il n’y a pas d’insolation, le premier terme s’évanouit et l’équation prend la forme
- /x dt r , ^ ,
- (>.) — = —je [t — (r0 — p Sin.r — q cos.r).
- L’équation ( i ) n’a pas une forme commode, mais on peut la simplifier et la rendre linéaire par la considération suivante. La présence des nuages rend très intense l’absorption atmosphérique quand ils interceptent les rayons solaires; mais s’ils se trouvent dans des positions convenables, ils renvoient, au contraire, par la réflexion, une quantité de chaleur considérable vers le sol, ce qui produit le môme effet que si l’absorption atmosphérique était beaucoup diminuée. Ces deux actions des nuages, tout à fait contraires, pouvant se produire fortuitement et d’une manière très irrégulière, elles tendront, à la longue, à se compenser. Ainsi, on pourra admettre, sans grandes erreurs, que le facteur re soit constant dans l’état moyen que nous avons uniquement
- p.128 - vue 132/277
-
-
-
- — 129
- à considérer, et l'équation (1) prendra la forme plus simple dt
- (O
- dx
- f
- (a 4- b cosx)g — c (t — î?o — ]) sin.r— q cos.z
- ’>]
- Les deux équations ( i') et (a) se laissent facilement intégrer et donnent, comme solution générale, une forme unique qui est
- f = A 4- B sin a? -t- C cos x -t- D e~kx
- si l’on met fc = k.
- J’ai appliqué cette formule à la moyenne do 12 années des observations do Tokio, et j’ai obtenu des résultats assez satisfaisants, comme on le voit dans le Tableau ci-après; seulement, les conditions qui devraient exister entre les coefficients A, B, G... et la déclinaison du Soleil no sont pas satisfaites. Quoi qu’il on soit, cette formule donne, avec un petit nombre do termes, des résultats beaucoup plus satisfaisants que la série do Fourier.
- La plus grande difficulté que j’aie éprouvée dans le calcul, est la détermination delà valeur approchée de k. Gomme il m’était tout à fait impossible de la trouver directement, je Fai déduite de la formule pour la nuit en y considérant B et G comme nuis; j’ai ainsi obtenu douze valeurs différentes. J’ai pris tout simplement leur moyenne comme valeur de A-, ce qui simplifie beaucoup la détermination des autres constantes. Mais la valeur de k n’est pas nécessairement la môme pour tous les mois, et j’aurais trouvé un résultat beaucoup plus satisfaisant si j’avais calculé les corrections à y appliquer.
- FORMULE REPRÉSENTANT LA MARCHE DIURNE DE LA TEMPÉRATURE DE L’AIR
- A TOKIO
- t zm A —f- B sin ( .t 4— cp ) —(— G. D'r
- râleur des constantes D — o,87A1
- Pour la jourr iéo Pou la n uit
- A li 9 c A B 9 C X'
- Janvier.. 3,5o2 5,4 08 68.67 — '2,1 >4 —1,966 0,357 216° 53 7,43o 4,88
- Février 2,449 5,4oi 57.1/1 —0,349 —0,834 o,235 313. o5 6,091 5,37
- Mars .. 0,892 4,558 63.18 —o,858 2,459 0,421 296. 18 3,939 5,80
- Avril. . 12,6ji 4,i 33 66.4 7 —0,629 8,240 0,222 277 35 5,587 6,22
- Mai.... 17,4 31 3,417 76. o5 — 1,2.36 11,555 0,321 254 38 5,568 6,62
- Juin ... 20,825 3,169 71.43 —0,446 16,828 0,162 255 2 T 4,102 6,93
- Juillet . 24,082 3,443 68.00 — 0,191 20,582 o,o5/f 167 28 3,775 6,93
- Août... 2.5,421 4,o54 69.1.5 —0,302 21,820 0,1.39 249 53 4,280 6,48
- Sept. .. 21,173 4,060 66.12 4-0,12.3 C r"» oc 0,180 2 IQ 35 4,3/t8 5,80
- Octobre 13,319 5,614 61.21 4-0,836 11,298 O -&>• 00 Oi 226 5o 6,53/| 5,07
- Novemb 7,182 6,982 62.09 4-0,964 6,321 0,219 321 3o 5,864 4,6o
- Déceml) 3,712 7, i89 67.03 —0,877 o,455 0,166 278 o5 7,183 4,4*
- Année . 11,991 5,i6o 59.07 4-0,656 9, i5q 0,286 233 .32 5,396 5,7f
- Pour la luit, on doit mettr e D au lieu de Dr, x' étant l’heur e du coucher du Soleil
- p.129 - vue 133/277
-
-
-
- RÉSIDUS (EN CENTIÈMES DE DK(iHÉ).
- Pour la journée.
- Heures.
- Mois. 5 6 7 8 9 10 11 midi 13 n 15 16 17 18
- Janv.. —5 5 0 0 O I 0 — 7 7 14 —10
- Fév..• — 2 —3 8 5 —7 — 5 - 4 2 7 s —9
- Mars.. — 6 2 7 3 0 - 5 — 5 -4 7 5 -4
- Avril . b -12 7 7 12 — i — 6 — ro —G G 4 3 — 7
- Mai... i -12 4 i5 6 —9 — 10 — 7 —3 8 9 6 -12
- Juin... IO —14 —10 3 7 G —5 — 5 — 2 — i 3 7 5 — k
- Juillet. i4 —19 — 13 I i3 8 pi / — 7 - 4 3 3 9 5 — 6
- Août. . 0 — 10 4 I 2 11 ~7 —18 — 5 — 2 4 9 7 — 8
- Sept .. 12 — G 3 9 7 —5 — 8 — 8 — 2 4 2 —6
- Oct... — 2 — 2 G 3 I — 5 _ - r —o 10 8 — 8
- Nov... — 3 —6 7 1 I —3 — 11 — 9 G 14 — 8
- Déc... —7 8 10 i) — 12 ~ 7 6 18 — 12
- Pour la nuit.
- Heures.
- Mois. 17 18 19 20 21 22 23 minuit i 2 3 4 5
- Janv. 6 —7 - 4 3 3 — 2 — 2 — i i 3 l 0 — I
- Fév. i — 2 — 2 0 4 l 4 —G —4 I 1 I
- Mars 4 — 3 —5 0 I 3 3 0 — X — 9 3 2
- Avr. —11 0 5 I 3 5 7 2 —7 — ro
- Mai. -11 -8 0 7 10 8 0 —4 o 2
- Juin. - 4 -9 6 — x 8 0 2 —4 — 6 — 5
- Juil. 8 -4 —5 o — 0 2 2 3 i 0 2
- Août — 3 -8 —3 2 4 4 3 0 — 2 — 5
- Sept. — 2 — 5 0 4 . I — i —3 7 3 0 2 — I
- Oct . —6 — 2 3 6 4 i —3 0 “7 -4 — 2 9
- Nov. 9 — 2 — 3 —7 —3 2 5 I 3 5 8 0 —5
- Déc. 9 — rn J - 4 0 i I 3 —3 — i — i 0 P* D —9
- 7
- — r
- -4
- —3 7
- p.130 - vue 134/277
-
-
-
- RELATION
- ENTRE QUELQUES
- MOUVEMENTS MICROSÉISMIQUES
- L’ËNISTEYCE, LA POSITION ET LA DISTANCE DES CYCLONES A MANILLE (PHILIPPINES),
- Pau lf. K. P. José ALGUE, S. J.,
- DIRECTEUR DE l’oRSERVATOIRE DE MANILLE.
- Dos faits nombreux montrent cette relation de telle façon qu’actuelleuient on no peut s’empêcher de considérer quelques mouvements microséismiques comme dos signes indirects de l’existence et do l’approche d’un ouragan. D’abord, puisque cette investigation est tout à fait nouvelle, je me bornerai simplement à analyser quelques-uns de ces faits dont je tâcherai de déduire quelques conclusions pratiques qui, à ce que je crois, ne manqueront point d’intérêt.
- Pendant le passage du typhon du i5-i8 septembre 1894 à travers Elle de Luçon, aux Philippines, on a constaté les faits très remarquables suivants :
- i° L’amplitude dos oscillations microséismiques ne dépend pas de la force du vent dans la localité, puisque l’on a observé le maximum dans le tromo-mètre à i2h2om de la nuit, tandis que la plus grande force du vent a été enregistrée neuf heures plus tard.
- 20 La valeur moyenne des oscillations microséismiques est sans comparaison plus grande quand le centre traverse la terre que pendant qu’il se trouve sur la mer.
- 3° Les oscillations tromométriqucs les plus accentuées ont eu lieu quand le centre traversa les chaînes de montagnes les plus élevées de Luçon.
- Des faits semblables ont été observés pendant le passage d’un autre typhon, du 27-29 juillet 1896 :
- i° La plus grande agitation microséismique a eu lieu do 8h à io11 du matin le 28, c’est-à-dire quand le centre traversait la grande chaîne de Sierra Madré, au nord de Luçon, et aussi do 3h à 9” du soir le même jour, quand l’ouragan occupait l’extrémité Nord de la grande chaîne centrale de Luçon.
- p.131 - vue 135/277
-
-
-
- a" Le maximum de la force du venl a été enregistre six heures avant qu’câl lieu la plus grande oscillation microséismiquo.
- 3° L’agitation du tromomètro fut plus accentuée quand le centre traversa l’île ou en était le plus rapproché.
- Pendant les deux typhons d’octobre 1896 on remarque :
- i° Qu’il n’y a point de corrélation exacte entre la force du vent et l’agitation du tromomètre;
- 20 Que l’agitation microséismique est plus grande quand le centre traverse les montagnes ;
- 3° Que les mouvements du tromomètre ont été décidément plus marqués quand le contre entra sur la cote orientale de Luçon;
- 4° Qu’entre les passages des deux typhons a prévalu une période de calme séismique presque complet.
- L’analyse des mouvements microséismiques pendant le passage sur l’archipel des Philippines do deux typhons typiques offre un intérêt tout à fait spécial. Ce sont les typhons du 8 au 14 mai 1892 et du 9 au 18 mai 1896 : Les faits sont enregistrés dans les tableaux A et B :
- i° Le tromomètre, dans les deux cas, a commencé à s’agiter dès la première apparence du centre cyclonique dans l’archipel, le matin du 9 mai 18(>t> et à midi le 10 mai 1896.
- 20 D’autant plus près de Manille ôtait le contre, d’autant plus grande était l’agitation microséismique, indépendamment du vent local, comme, par exemple, le soir et la nuit du 10 mai 1895 et le matin du 11, quand le venl n’atteignait pas plus de 18 kilomètres par heure.
- 3° De môme que dans les cas antérieurs, l’agitation est plus forte quand le centre traverse les îles que quand il se trouve sur la mer.
- Les faits qui précèdent suffisent à eux seuls pour nous autoriser à déduire que « les mouvements microséismiques peuvent être utilisés comme signe indirect cle cyclone ». On peut démontrer empiriquement cette proposition par les Tables suivantes, dans lesquelles nous comparons l’oscillation angulaire du tromomètre avec la distance et la position du centre cycloniquo ainsi qu’avec la force et la direction du vent.
- Les quatre premières colonnes do la Table A donnent l’année, le mois, le jour et l’heure, la cinquième l’oscillation moyenne pendant l’heure indiquée, la dixième la distance moyenne en milles du centre cyclonique au tromomètre, la sixième la direction et la force du vent en kilomètres, la septième le maximum de force du vent en mètres par seconde pendant le passage du typhon, la huitième l’oscillation tromométrique au moment du maximum de la force du vent, l’oscillation maximum et la plus petite distance en milles du centre cycloniquo, la neuvième la position du contre relativement à la terre et à la mer.
- p.132 - vue 136/277
-
-
-
- TABLE A.
- Année. M ois. Jour. Heure.
- 1. 2. 3. •V.
- 189-1... Sept. 10 2 p.
- )) » » 8 p.
- )) » iG midi
- )) )> » minuit
- )> » 17 9 a-
- )) » » 3 p.
- » » 18 midi
- » » yy 10 P*
- 181)5... Mai S midi
- )) >> )) minuit
- )> » 1 3 10 a.
- » » , r 1 1 9 P*
- )> » IJ midi
- 189G... Mai 10 9 a.
- )> )) 1 I 3 p.
- » )) I 2 minuit
- » )) i5 midi
- » )> 1G midi
- » )) ll 11 a.
- » )) » 8 p.
- » )) 18 midi
- 1896... Juillet 27 8 a.
- )> » » 1 p.
- )> » » minuit
- » » 28 (i a.
- » » » 10 a.
- » » » 1 P*
- )) » » 8 p.
- » » 29 4 p.
- OO C5 Octobre 3 7 a.
- )> » 4 i a.
- )) » » 8 a.
- » » » 2 p.
- )) » 5 5 a.
- » » » 11 p.
- 1896... Octobre 8 5 a.
- » » 9 1 a.
- » » » 8 a.
- » » » 3P.
- )) » 10 11 a.
- » » 11 midi
- 18%. . . Octobre « G r.
- Direction
- Valeur «‘t force du vent
- moyen ne en kilomètres
- de l’oscill. par heure.
- 5. G.
- - U 2 J SW 1.4 ,0
- Go N 24,5
- 15o SW Mb0
- 3oo ssw 7-^
- 183 s G4,5
- 170 SSE 31,7
- 75 SSE 27 ,0
- 45 11. ESE 9>3
- 2.0 n. wsw iG,o
- io5 SE 2,0
- 1 oô SSW 2G,0
- 5o WSW 26,5
- 5o SW 32,0
- 3 0 h. N 11,5
- 3 G NNE 8,5
- Go ESE x 0,5
- 45 SE 29,0
- 75 SE 37,0
- Go SSW 54 t 5
- 9° wsw Go, 5
- Go wsw 7,3
- 3o E 41 > 3
- 4 5 SW 12,3
- 45 SW 2, G
- Go wsw 39,o
- 82 wsw 41,o
- 75 SW 31,0
- 9° s 4 SE 15,5
- Go w i9>°
- 3o NW 7-r>
- 185 WSW 5i,5
- 204 W ‘ SW Go, 5
- 75 WSW 54,5
- 60 calme 6,0
- 25 calme 1,0
- 27 N 13,0
- to5 WNW 45,0
- 120 W 43,o
- 120 W { SW 5i ,0
- 80 SW{W 29,5
- 75 n. ssw 18,0
- 45 n. ssw 20,0
- Maximum do la force «lu vent eu mètres par
- seconde.
- 7.
- Oscillation pendant le max.
- «le force du vent et osoill. max.
- 8.
- i$r
- 3Go" max. 5o milles
- Go"
- io5" max. Go milles
- / - it
- yo-40 io5" max. 200 milles
- 90" max. njo milles
- 198" max. i5o milles
- f ” ir
- 40
- i5o" max. iG5 milles
- ('.«Mitre sur terre ou
- sur mer.
- y.
- / M
- M
- \ M
- ! T
- /
- T
- SI
- M
- M
- M
- M
- l) i sla neo du
- centre
- cyclo-
- nique.
- 10.
- mi.
- 220
- i3o
- - o / “
- 55 G 5 110 280 l\ 2 O
- 090 280 70 /{20 5oo
- M 400
- M 2X0
- M 2 I 5
- AI 270
- AI 2 Go
- M 2 20
- T 2 25
- AI 4*20
- M 34l
- M 270
- M 2 10
- M 20J
- T 210
- T 23o
- M 240
- M 4G0
- M 3 a5
- T 1G2
- T 155
- M t72
- M 370
- M 520
- M 52 0
- M 340
- M 2G0
- AI 200
- M i85
- M 33o
- AI 4o5
- p.133 - vue 137/277
-
-
-
- Dans la Table B nous comparons entre elles les valeurs moyennes de la distance du centre, de l’oscillation angulaire et de la force du vent dans la localité.
- TABLE B.
- Distance du
- centre cycloniijue
- à Manille Oscillation Force du vent Nombre
- en milles. an salaire. en kilomètres pur heure. des cas,
- 522 26" 7m 2
- 432 48 19>7 7
- 349 51 22,5 6
- 2.34 77 28,8 '7
- T 52 131 45,8 G
- 65 184 45,5 4
- L’examen attentif des Tables conduit aux conclusions pratiques suivantes :
- Première conclusion. — Les oscillations tromomélriques et la distance du centre cyclonique varient inversement, mais la proportion n’est pas mathématique. Il suffit de comparer les colonnes 5, 8 et io de la Table A et les colonnes i et 2 de la Table B pour s’en convaincre. La raison pour laquelle ces valeurs ne sont pas inversement proportionnelles peut s’attribuer: i°à la différence d’énergie entre les cyclones; 20 à la position du contre, soit sur la terre, soit sur la mer; 8° à la commotion des eaux dans la mer autour de Luçon, laquelle dépend de la position géographique du centre.
- Deuxième conclusion. — La force du vent dans la localité présente une certaine relation de simultanéité avec les mouvements du tromomètre, mais elle ne peut être considérée comme leur cause.
- La coexistence du vent et do l’agitation microséismique peut être démontrée par la comparaison dos colonnes 2 et 3 de la Table B et de la Table A. On comprend d’ailleurs aisément cette simultanéité, puisque le mouvement cyclonique est la cause commune, et de l’agitation do l’air ou do la force du vent, et du mouvement de la terre ou des mouvements microséismiques. On voit par les colonnes 5 et 6 l’existence de mouvements microséismiques remarquables sans vent local, et l’on peut constater aussi que, pour un même vent local, il y a eu des mouvements microséismiquos différents.
- Il semble que la direction du vent a une légère influence sur les mouvements tromomôtriques. Sans doute parce que la direction du vent dépend de l’orientation du centre cyclonique et peut influer sur le mouvement et l’agitation des eaux de la mer.
- Troisième conclusion. — L’agitation graduelle du tromomètre constitue un signe indirect de l’existence et de l’approche d’un centre cyclonique; signe qui n’a qu’une valeur scientifique relative dépendant de l’expérience des mouvements microséismiques propres à chaque localité et aussi de la
- p.134 - vue 138/277
-
-
-
- fréquence des mouvements microséismiques produits par des causes endogènes.
- Nous embrassons trois points importants dans cette conclusion. Premièrement l’agitation micro-séismique est un signe indirect de cyclone, comme on peut le déduire des conclusions qui précèdent, et aussi parce que quelquefois l’agitation extraordinaire a eu lieu môme quand le baromètre indiquait haute pression ou pression normale.Nous indiquons cos faits dans la colonne 5 de la table A par les lettres h = haute pression et u = pression normale.
- En second lieu la valeur scientifique de ce signe est purement relative et dépend de l’expérience des mouvements microséismiques de chaque localité. On comprend d’abord que la position géographique, la constitution topographique et môme les conditions géologiques du sol jouent un grand rôle pour faciliter ou empêcher la transmission des mouvements mécaniques produits par les forces cycloniques ainsi que les conditions générales du terrain, selon qu’on se trouve sur des continents ou dans des îles. Toutes ces circonstances sont de nature telle qu’il faut déterminer leur influence dans les mouvements microséismiques par la voie empirique.
- Enfin, la valeur scientifique des mouvements microséismiques comme signe do cyclone dépend de la fréquence des mouvements microséismiques produits par des causes endogènes dans chaque localité. C’est la cause principale qui empêche les mouvements microséismiques d’avoir une valeur absolue. Un observateur isolé n’a pas de moyens pour connaître si l’agitation du tro-momètre est due à des causes extérieures ou à des mouvements endogènes; il ne peut donc former un jugement définitif sans le secours d’autres signes de typhon. 11 faut néanmoins avouer que, la microséismicilé étant différente dans les différentes zones du globe, la valeur de ce signe sera plus ou moins avantageuse à différentes localités. La microséismicilé peut être seulement déterminée empiriquement. Il est bon d’ajouter à cet égard que l’effet des causes endogènes dans le tromomètro semble être généralement plus brusque, comme provenant de forces passagères, tandis que les mouvements microséismiques résultant des forces cycloniques sont plus durables et persistent comme leur cause. La seule inspection des tracés graphiques do mai 1895 met bien en lumière ce point important. L’agitation soudaine qu’on observa vers minuit, le 16, était l’effet d’un tremblement de terre qui agita à la môme heure la province do Balangas, Mindoro, Marinduque, plusieurs îles Bisayas et le nord de l’ilo do Mindanao. Avant yli du matin, le 17, il y eut dans l’Archipel un tremblement qui agita brusquement le tromomètre. Les autres mouvements brusques observés les 9, 11 et 16 sont sans doute l’effet des tremblements faibles du sol. Nous pouvons donc en conclure que, môme dans un pays d’activité séismique reconnue, le tromomètro peut donner des indications d’une valeur pratique au point de vue météorologique.
- J’ajouterai en finissant que l’expérience de l’effet des cyclones sur les appareils microséismométriqucs de l’observatoire de Manille peut jeter quelque lumière sur les conditions les plus appropriées, dans une localité, pour l’installation d’un tromomètro comme appareil indicateur de l’existence et de la distance des cyclones tropicaux.
- p.135 - vue 139/277
-
-
-
- A la Havane, aux Antilles, à San-Juan dans l’île de Puerto-Rico, dans les îles plus à l’est du golfe du Mexique; dans les ports des États-Unis du côté de l’Atlantique, surtout de la Floride; dans les ports du golfe du Mexique, au Mexique, aux États-Unis et, en Extrême-Orient, dans les ports de laCochinchinc, du Tonkin, de la Chine et du sud du Japon; aux Açores pour donner le signe d’alarme à l’Europe; dans tous ces endroits, un tromomètre bien installé pourrait rendre des services précieux au point de vue do la météorologie.
- p.136 - vue 140/277
-
-
-
- SUR LA DURÉE DE LA PLUIE,
- Par M. A. SPHUNG,
- KIIKK I)K I.’ORKKRVATOIRK MKTKOROLOGIQUK DK POTSDAM.
- Je suis, depuis quelques années, en train d’étudier la pluie à Potsdam et à Berlin d’après les indications d’appareils enregistreurs, connue on s’en sert généralement.
- Quant à la durée de la pluie, je l’ai trouvée do 488 heures par an à Potsdain, et de 415 heures à Berlin, de sorte que la durée annuelle de la pluie à Berlin-Potsdam no peut pas être évaluée à plus de 45o heures par an.
- Je me suis alors rappelé les propositions de M. Koppen, sur la mesure de la durée de la pluie sans appareil, par la seule observation de la pluie à des moments fixés d’avance, par exemple au moment des observations météorologiques ordinaires.
- Pour cette nouvelle étude, j’avais choisi d’abord les matériaux rassemblés à Potsdam et à Berlin pendant six à huit années; mais, peu à pou, j’ai étendu ces recherches à toute l’Allemagne (*), pour les dix années de 1888 à 1897. Mais il est certainement préférable de se borner, pour la comparaison, aux nombres trouvés pour l’Allemagne septentrionale, dont la durée de la pluie s’évalue à 912 heures par an, variant, il est vrai, de 898 heures d’après les observations du matin jusqu’à 929 heures d’après les observations du soir.
- Quoi qu’il en soit, il y a une grande différence entre les valeurs obtenues pour la durée de la pluie, selon qu'on l’évalue d’après les appareils enregistreurs ordinaires ou d’après la méthode de Koppen, celle-ci donnant (dans l’Allemagne septentrionale) des nombres à peu près deux fois plus grands que les enregistreurs.
- En examinant de plus près les circonstances qui peuvent influencer ces résultats, je suis parvenu à reconnaître que, seul, le résultat de Koppen serait raisonnable, les appareils ordinaires n’étant pas assez sensibles pour pouvoir indiquer la pluie, ou bien la neige, quand elles tombent en très petites quantités.
- Il y a donc souvent chez nous dos pluies do cette sorte, qui no font d’ailleurs complètement défaut nulle part.
- (*) Die Regendauer in Deulschland nach der Koppen scken Stichprobenmelhode ( Jahrcsbericht, 1900, des Berlincr Zwcigvcreins der Dculschen meteorologischcn Gescll-schaft). 1
- p.137 - vue 141/277
-
-
-
- En quoi consiste donc la méthode de Koppen? Elle a clé publiée pour la première fois dans la Zeitschrift cler (Jesterreichisehen Gesellschaft jür Météorologie, 1880, et l’on s’en est servi, par exemple, en Norvège et en Allemagne ; mais, en général, elle parait être souvent mal comprise, comme si son auteur avait exigé d’observer continuellement le temps pour constater la somme totale des intervalles remplis de pluie. La méthode de Koppen aboutit, tout au contraire, à épargner à l’observateur cette tâche pénible; nous 1’appclons on allemand Stichprobenmethode, ce qui veut dire, à peu près, en français : Méthode des échantillons ; c’est la méthode qui pourrait être employée, par exemple, pour connaître la composition d’une grande masse de marchandise quelconque, dans l’impossibilité d’en analyser la masse totale.
- L’exécution de la méthode en question est, pour chaque observateur, d’une simplicité parfaite ; il ne lui faut que noter précisément ce qu’il a remarqué au moment donné; il reste, au Bureau central, à publier les notes d’une façon convenable et qui permette de les utiliser plus tard commodément. En Allemagne, par exemple, on les trouve dans les colonnes de la nébulosité.
- 11 est à remarquer que le nombre des cas avec de la pluie est assez petit : en Allemagne, il est à peu près de l\o par an pour chaque moment d’observation. Une erreur d’une unité sur une observation, une fois en plus ou en moins, changera donc déjà sensiblement le résultat. En outre, il peut y avoir différence d’appréciation entre plusieurs observateurs, l’un no voyant que du brouillard, par exemple, et l’autre déjà de la pluie menue. C’est pourquoi il faut employer beaucoup d’années et beaucoup de stations pour arriver à de bonnes moyennes.
- Le nombre des cas trouvés, divisé par le nombre des cas possibles, donne la probabilité de la pluie. On y trouvera une période diurne, comme pour la plupart des éléments météorologiques, et la probabilité de la pluie, dérivée do cette simple façon, doit être considérée comme un résultat climatologique fort intéressant.
- Si l’on multiplie alors la probabilité par la durée de l’intervalle considéré, on obtiendra, exprimée dans la même sorte d’unités, la durée de la pluie. Si, comme presque toujours, les trois ou quatre nombres de la probabilité, selon les heures du jour, ne sont pas égaux, il y aura naturellement aussi des valeurs différentes pour la durée de la pluie, pendant qu’un appareil automatique en rapporterait une somme bien définie. Voilà peut-être la raison qui amène quelques savants à combattre la méthode des échantillons. Mais il faut remarquer que la moyenne des trois ou quatre valeurs quotidiennes sera assez correcte, justement comme c’est le cas pour les autres éléments (jui 11e sont pas relevés d’une manière continue.
- Il y a d’ailleurs théoriquement moyen d’arriver à un nombre bien défini pour la durée de la pluie. Il consiste à choisir, comme intervalle d’observation de la pluie, un temps qui diffère sensiblement de 24 heures : 22, par exemple ( *).
- (1 ) Mais, malgré cola, on jugerait intéressant d'observer, en outre, la pluie aux heures ordinaires, tout en recherchant la période diurne de la probabilité.
- p.138 - vue 142/277
-
-
-
- 1 ..KJ
- Je viens de comparer la méthode des échantillons avec un appareil enregistreur imaginaire. Mais il me semble qu’un tel appareil existe déjà : c’est le pluvioscope enregistreur de M. Hervé Mangon, qui a été décrit dans La Nature, 1888, deuxième semestre, page 212.
- S’il était possible, et je suis bien disposé à le croire, de donner à cet appareil une sensibilité équivalente à celle des observateurs, en déterminant sur cet appareil le temps pendant lequel il a plu, on arriverait, par les deux méthodes, précisément au même résultat.
- C’est ce que je voudrais démontrer; mais il s’est toujours présenté jusqu'ici quelques difficultés dans la construction de l’appareil, parce qu’il faut, par exemple, une très longue bande de papier sensibilisé, dont la plus grande partie passe sans être noircie.
- La méthode des échantillons de Koppon est assurément beaucoup plus simple; il me semble donc très désirable qu’elle soit introduite dans les réseaux de stations météorologiques qui ne s’en servent pas encore.
- p.139 - vue 143/277
-
-
-
- SUR LH
- NOUVEAU TÉLÉMÈTRE DE CARL ZEISS,
- A IÉNA,
- Par M. A. SPRUNf,,
- CHEF Dlî 1,’OBSERVATOIIÏE MÉTÉOROLOGIQUE I)E l'OTSDAM.
- Jo voudrais encore une fois parler des tentatives faites pour mesurer la hauteur des nuages au moyen d'une seule station, au lieu do recourir à une station secondaire éloignée, munie d’un observateur spécial.
- Ce problème a été résolu, j’ose bien le dire, par mon photogrammètre automatique; mais, comme pour tous les enregistreurs photographiques, il faut toujours attendre quelque temps avant do connaître le résultat. Il faut aussi faire entrer un peu en ligne de compte les frais, s’il y a lieu de faire un très grand nombre do mesures en peu de temps. C’est pourquoi j’ai cru que, indépendamment des résultats obtenus par le photogrammètre, il serait intéressant do faire connaître une méthode télémétrique pour la mesure des nuages.
- Nous avons dans l’œil une image nette des objets contemplés qui ne laisse aucun doute quant à l’arrangement des objets dans la direction de gauche à droite; mais il est bien plus difficile déjuger do l’arrangement des objets dans la ligne de visée. A cet égard, la vision binoculaire est un dos moyens les plus importants, car, plus l’objet est près, plus les images dans les deux veux sont différentes.
- Cet effet de relief doit être très fort chez les animaux qui, comme l’éléphant, ont les yeux très éloignés l’un do l’autre.
- Notre grand physicien Helmholtz a donc proposé d’agrandir artificiellement la distance dos veux de l’homme ; c’est ce qu’a exécuté l’établissement Cari Zeiss, en construisant sa Stéréo-Jumelle longue-vue, qui permet, en outre, à l’observateur do se cacher derrière un gros arbre. Ce dernier avantage no nous intéresse pas dans le cas présent; mais l’effet de relief renforce peut devenir très utile au météorologiste pour regarder, par exemple, une girouette un peu éloignée.
- Cotte remarque est encore secondaire quant au sujet à discuter. La chose
- p.140 - vue 144/277
-
-
-
- U1
- principale, c’esl (pie le nouveau télémètre Zeiss n’est rien au fond qu’une stéréo-jumelle. On en comprendra facilement le rapport.
- Supposons que, pour quelques objets regardés à la stéréo-jumelle, les distances à l’observateur soient connues. Puisque cet instrument nous donne une hlée bien correcte de l’arrangement des objets dans la ligne de visée, nous pourrons, par comparaison avec les objets de distance connue, estimer les distances cherchées des autres objets.
- C’est, en effet, la méthode employée. Imaginons que, dans la ligne de visée» à peu près, soient plantés de grands poteaux à intervalle constant, de ioom par exemple, et que ces poteaux soient numérotés et puis photographiés deux fois do positions différentes et convenables; alors on pourra reconstituer, en plaçant ces photographies dans la stéréo-jumelle, par l’effet stéréoscopique, la série dos poteaux naturels. Pour mesurer la distance d’un objet, on n’a donc qu’à chercher sa place à côté des poteaux numérotés.
- En se servant d’un télémètre Zeiss (V), on reconnaît facilement ces poteaux photographiés, mais qui, on réalité, sont obtenus théoriquement parlecalcul. Cela revient au môme quant au résultat. La graduation va jusqu’à 3ooom dans le modèle le plus petit, et jusqu’à ioooo"1 dans le modèle le plus grand.
- 3ooom de distance, cela donne, pour les nuages qui sont observés à l’élévation convenable de 3o", par exemple, une hauteur maximum de i5oom. Les bous nuages sont plus hauts, surtout on été. C’est pour cette raison que j’ai fait le plus grand nombre d’expériences sur le plus grand des trois modèles qui ont été établis par Cari Zeiss. Dans ce grand modèle, le grossissement de la lunetLc est do ?.3, et la longueur de base de im, 5o à peu près.
- Malheureusement, le plus grand modèle n’existant jusqu’alors qu’en un seul exemplaire, on n’a pas pu me laisser assez de temps pour pouvoir varier ou bien améliorer les conditions de l’observation. Lo trépied, par exemple, était très convenable pour les observations ordinaires à l’horizon, mais, à 5o° d’élévation, il était presque impraticable.
- Quant au contrôle dos observations, j’avais compté pouvoir employer notre photogrammètre automatique; mais, il faut le dire franchement, je n’ai pas réussi à mesurer les alto-cumulus qui, pour l’appareil automatique, sont à peu près les nuages les plus faciles à observer. Serait-ce parce qu’ils sont déjà trop hauts pour le télémètre? Ce n’est pas vraisemblable puisque la distance maximum est de iokm. Alors, nous nous sommes bornés à observer les cumulus et fracto-cumulus, ayant recours pour le contrôle à dos mesures
- (1 ) Je suis fort reconnaissant à l’établissement Cari Zeiss do m’avoir mis en état de présenter au Congrès et à la Commission des nuages un exemplaire du nouveau télémètre : le seul exemplaire qui se trouvait à l’Exposition. C’est donc par erreur que M. Mascart, en discutant ma Communication au Congrès, a indiqué qu’un très grand télémètre, de 2m de base, était exposé par M. E. Ivrauss à Paris (Voir Piocès-Verbaux du Congrès). Il no s’agit pas d’un télémètre, mais seulement d'une stéréo-jumelle, à grossissement de lunette variable entre io et 20. M. E. Ivrauss à Paris est concessionnaire en France pour la fabrication des stéréo-jumelles Zeiss à prismes, mais pas pour les télémètres.
- p.141 - vue 145/277
-
-
-
- effectuées avec un météoroscope, avec communication téléphonique entre les deux observateurs. C’est bien plus fatigant qu’avec l’appareil automatique.
- Nous avons constaté un assez grand nombre de bonnes coïncidences, mais aussi quelques anomalies, surtout pour les parties minces des fracto-cumulus, parce que ce sont toujours les sommets épais de cumulus qui se prêtent le mieux à la mesure par le télémètre.
- Pourquoi avons-nous donc complètement échoué en voulant employer l’appareil pour l’alto-cumulus ou le cirro-cumulus? Cela tient, à mon avis, au trop fort grossissement de la lunette qui est, comme je l’ai dit plus haut, de 23.
- Quiconque a essayé de regarder les nuages avec une forte lunette aura ôté déçu en n’apercevant rien qu’un brouillard. Ainsi, il faudrait réduire le grossissement à un tiers et, en revanche, agrandir la base trois fois. Cela pourra se faire si l’on renonce à avoir un appareil transportable, comme poulies applications ordinaires.
- On pourrait aussi, alors, soutenir mieux l’axe de l’instrument pour éviter, autant que possible, les erreurs do flexion qui, au surplus, dans l’état actuel de l’instrument, dépendent considérablement de l’élévation. Elles sont de nature à être corrigées parfaitement par un mécanisme spécial; mais il est toujours un peu pénible de faire incessamment attention à ce que le réglage soit encore parfait.
- Troisièmement, il faudrait prendre soin de se placer clans une position bien convenable pour l’observation aux grandes hauteurs, comme le font les astronomes.
- La chose la plus importante dans ce nouveau télémètre, c’est que le mouvement des objets contemplés n’est pas nuisible, mais plutôt avantageux. C’est pourquoi je me suis permis de présenter l’appareil, bien qu’il ne réalise encore qu’incomplètement le but proposé.
- La première description do cet instrument a été donnée par M. le Dr Pul-frich : Ueber den von der Fir/na Cari Zeiss in Jena hergestellten stereosco-pischen Entfernungsmesser (Physikalische Zeitschrift, 1899, n° 9).
- p.142 - vue 146/277
-
-
-
- NOUVELLES PHOTOGRAPHIES DE L’ÉCLAIR,
- Par M. IV. PILTSCUIKOFF,
- PROFESSEUR A L’UNIVERSITÉ D’ODESSA.
- Le 26 mai 1895, à 8h 3om du soir, j’ai photographié, dans des conditions assez favorables, plusieurs éclairs pendant l’orage qui traversa Odessa du SW au NE. J’ai l’honneur de présenter au Congrès trois photographies des éclairs typiques, que l’on pourrait désigner sous les noms d'éclair-bande, éclair-tube et éclair-trombe. J’ai rencontré les deux premiers types d’éclair (bande et tube) dans tous les orages, tandis que je n’ai obtenu les éclairs-trombes qu’une seule fois, le 26 mai.
- L’éclair-bande se présente, sur la photographie, sous forme d’un ruban qui fait des plis multiples sans se tordre. La largeur réelle de la bande lumineuse, d’après l’éprouve obtenue avec un objectif extra-rapide Dallmeyer, n° 57383, surpasse 12™,5. La bande sort d’un nuage, s’affaiblit et finit dans l’espace sans qu’on puisse distinguer la dernière partie de sa route.
- Pendant un autre orage à Odessa, le i3 juin (môme année), une bande lumineuse avait sur la plaque uno largeur de omm,75; l’éclair jaillissant à une distance supérieure à iok,n, sa largeur était donc en réalité de plus de Ü2m. Une autre bande (orage à Kharkov, le 2 juillet 1891) était large au moins de 211".
- La seconde photographie représente un éclair-tube. La surface latérale du tube paraît être très semblable à la surface latérale des fulgurites, avec les mêmes rétrécissements et les mêmes changements de direction. Le diamètre du tube est de i5m environ. Dans l’orage observé à Kharkov, un éclair-tube avait uno largeur de 2im.
- Le troisième type d’éclair se présente sous une forme qui ressemble beaucoup à une trombe. Cette ressemblance est-elle purement fortuite, ou tient-elle à une cause générale, une giration qui ferait monter ou descendre les masses d’air humide et raréfié? Je n’ose pas me prononcer sur ce point si obscur et si intéressant do la Météorologie électrique. La question de la nature intime de l’éclair n’est pas facile à résoudre. L’opinion souvent admise que les décharges disruptives de nos sources électriques sont en tous points semblables, à part les dimensions, aux éclairs réels, est peut-être un peu hasardée. Peut-on obtenir, avec dos machines électrostatiques ou avec
- p.143 - vue 147/277
-
-
-
- 144. —
- des courants électriques à haut potentiel et haute fréquence, les décharges en forme de bande, de tube ou de trombe? J’ai essayé l’expérience sans y réussir.
- Sur plusieurs do mes photographies, on peut voir, en môme temps que les éclairs-bandes, des éclairs en lignes très fines, ce qui démontre décidément que la forme des éclairs en bandes est absolument indépendante des déplacements fortuits de l’appareil photographique. Cette forme de l’éclair doit avoir une corrélation intéressante avec les draperies des aurores boréales.
- On a déjà pris l’habitude, dans plusieurs observatoires météorologiques, de photographier les nuages. Il serait évidemment très intéressant que les photographies de l’éclair fussent faites le plus souvent possible, puisque c’est le seul moyen précis d’étudier la nature et la forme do l’éclair, qui présente un phénomène météorologique de trop courte durée, pour qu’on puisse baser son étude sur l’observation directe à l’œil et sur les descriptions vagues fondées sur le souvenir.
- p.144 - vue 148/277
-
-
-
- SUR LA POLARISATION SPECTRALE DU CIEL,
- Par M. N. PILTSCniKOFF,
- PROFESSEUR A L’UNIVERSITÉ D’ODESSA.
- La grande découverte d’Arago nous a fait savoir que la lumière du ciel est polarisée. Un nombre considérable de savants de .divers pays a étudié cette question au point de vue de la répartition de la lumière polarisée dans divers endroits du ciel.
- J’ai pensé que l’étude de la question devait être reprise à un point de vue plus général et je me suis proposé d’étudier la polarisation spectrale du ciel; en d’autres termes, de déterminer les quantités de lumière polarisée, rouge, orange..., bleue, violette, prises dans le môme point du ciel. Mes premières observations ont montré qu’il existe, en général, une différence très marquée entre les intensités de polarisation de la lumière bleue et de la lumière rouge. Quant aux couleurs intermédiaires, celte différence devient trop faible pour être sûrement mesurée avec le photopolarimètre do M. Cornu, dont je me sers. L’installation do ces expériences est des plus simples. On place à l’ouverture oculaire du photopolarimètre un verre bleu (on on retire préalablement le verre bleu clair); on détermine la quantité de lumière polarisée au point choisi du ciel; puis on remplace le verre bleu (cobalt) par un verre rouge (rubis) et l’on répète la détermination (*).
- En première ligne, il faut remarquer qu’en général l'intensité cle polarisation dans le ciel pour la lumière bleue est sensiblement plus grande que pour la lumière rouge.
- Ayant trouvé que, au point do polarisation maximum, cette différence dos intensités de polarisation du bleu et du rouge ne conserve point, dans les divers jours, une valeur constante, j’ai commencé l’observation suivie du phénomène, afin d’en élucider, s’il est possible, la corrélation avec d’autres phénomènes atmosphériques. On sait que ce n’est pas la mince couche de l’atmosphère où l’on installe les instruments météorologiques qui produit la polarisation, c’est toute son épaisseur. 11 s’ensuit donc que peut-être la seule marche de la girouette et des nuages se lie directement
- (l) Pour l’étude détaillée du phénomène, il faudra construire un nouveau spcctro-photopolarimètre avec un dispositif permettant l’élimination des perturbations dues à la réfraction. Présentement, je me borne à l’étude de deux couleurs, bleu et rouge avec un photopolarimètre Cornu.
- io
- p.145 - vue 149/277
-
-
-
- 146 —
- au phénomène étudié. Prenons ainsi toutes les observations et rapportons-les aux divers rhumbs des vents correspondants. Les valeurs moyennes de la différence entre les quantités centésimales do polarisation au bleu et au rouge seraient
- 1,9 N
- 2,1 NNW NNE 2,9
- ? NW NE
- 1,3 wnw Avril-Septembre
- o 7 W l892*
- Kharkov.
- 1,8 wsw I
- 4,1
- ENE 4,2 E 4,8 ESE 6,3
- 5,3 SW
- SE 10,4
- ? ssw sse 7,8
- 0,3
- S
- On voit par là que : i° l’intensité du phénomène a son maximum bien marqué au rhumb SE; a° qu’elle diminue presque symétriquement à l’est, ainsi qu’au sud; 3° qu’elle s’annule (ou môme change de signe) vers le nord-ouest. Cette marche caractéristique du phénomène est inverse do la polarisation correspondant au bleu :
- 04,3 N
- 00,8 NNW NNE 00,9
- 9 NW NE 00,2
- 04,8 wnw Avril-Septembre E ne 47,8
- 03,4 W 1892. E 55,7
- Kharkov.
- 08,8 \vs II. ïse 48,3
- 50, 1 SW SE 40,5
- ? ssw sse 50,2
- 50,0 S
- On peut ainsi énoncer la loi suivante :
- Quand la polarisation de Vatmosphère augmente ou diminue, les varia-
- tions sont plus grandes dans les radiations moins réfrangibles que dans les
- autres.
- Dans des conditions favorables, la loi peut se manifester avec les
- observations d’une journée. Par exemple, le 14 septembre, la polarisation
- était
- Bleu. Rouge. Différence.
- A 2.22 S.... 59,7 55,9 3,8
- A 3.52 s.... 69,3 66,6 2,6
- A 5.22 s..... 71 >1 70,0 1 ; 1
- A 6. 9 s.... 73,4 73,i 0,3
- p.146 - vue 150/277
-
-
-
- 147 —
- 11 serait intéressant de vérifier cette loi par des observations faites dans dos conditions climatologiques différentes. On peut présumer qu’à Paris la différence des polarisations du bleu et du rouge, ne montant qu’à a ou 3 pour îoo pour les vents SW, peut atteindre îo pour ioo environ pour les vents NE (1 ).
- Il y a une relation intime entre l’intensité du phénomène étudié et la quantité d’eau existant dans l’atmosphère. En effet, j’ai observé à Kharkov que les précipitations sont le plus fréquentes par un vent SE, moins fréquentes par les vents SSE, ESE, S, E, et rares par les vents du Nord. Il me parait pourtant qu’outre la vapeur d’eau, d’autres causes comme la poussière, les brouillards secs, etc., jouent un rôle dans la variation des différences de polarisation du bleu et du rouge. Les plus grandes différences ont été observées par les vents forts, quand la ville était toute couverte de poussière.
- Par exemple, le iei' mai 1892, à Kharkov, le vent E atteignant 8m par seconde, la polarisation était :
- A li ni 11. 5 m . •... Bleu. .... 41,5 Itougo. 2(i,7 Différence. lj,8
- A 3.10 s .... 43,8 33,8 !L°
- A 4-3Ô s .... 44,6 3o, 1 i4,5
- A 7.20 S .... (>9,8 03,1 fi>7
- J’ai fait quelques essais pour déterminer la marche décroissante d es différences entre les polarisations du bleu et du rouge, depuis le point à polarisation maximum jusqu’aux points neutres. La diminution régulière de la différence dont il s’agit éprouve parfois des perturbations marquées, à cause de l’absence d’homogénéité de l’atmosphère. D’ailleurs, les quantités à observer sont trop petites pour être sûrement mesurables avec l’appareil dont je fais usage.
- J’ai fait en 1898 une excursion en Turquie, en traversant la mer Noire. J’ai observé, môme à iooUm du bord, des différences notables dans l’intensité de polarisation de la lumière bleue et de la lumière rouge. Il serait évidemment très intéressant qu’on répétât ces déterminations sur les bateaux qui traversent l’Atlantique, ainsi qu’à diverses hauteurs au-dessus du niveau de la mer. Ces observations seront particulièrement intéressantes à l’Observatoire du mont Blanc.
- Depuis six ans les observations sur la polarisation spectrale du ciel se font journellement à l’observatoire magnéto-météorologique de l’Université d’Odessa. Il faut souhaiter que les autres observatoires météorologiques fassent également des mesures photopolarimétriqucs.
- O) D'après M. Cornu, la polarisation pour le vont SW est do 7a à 74 pour 100, et, pour lo vent NE, de 5o à 57 pour 100 [Congrès météorologique international à Paris, t. II; 1889. Mémoires, p. y6).
- p.147 - vue 151/277
-
-
-
- SUR LES
- RELATIONS DES PHÉNOMÈNES SOLAIRES
- AVEC
- CEUX DE LA PHYSIQUE DU GLOBE TERRESTRE,
- Par M. E. MARCHAND,
- DIRECTEUR DE L'OBSERVATOIRE DU PIC DU MIDI.
- 1. Je résume ici, aussi brièvement que possible, un mémoire que je me propose do publier prochainement,
- Los astronomes et les météorologistes admettent généralement, aujourd’hui, la relation, établie surtout par Sabine et Wolf, entre la période undécennale des taches solaires et celle des variations diurnes des éléments du magnétisme terrestre. Mais, à côté de cette relation générale, on a essayé d’en trouver d’autres qui pussent entrer davantage dans le détail des phénomènes. On a cherché, par exemple, à rapprocher la périodicité des orages magnétiques ou des aurores polaires de la rotation du Soleil (Brown, Fritz, Zenger ) ; dans ce genre de recherches, on met d’abord en évidence une période ramenant les phénomènes terrestres considérés, puis on montre que cette période coïncide plus ou moins exactement avec la rotation synodique ou la rotation -vraie du Soleil; mais on ne cherche pas à établir une relation entre les phénomènes terrestres considérés et des phénomènes quelconques observés sur la surface môme du Soleil.
- Il y a lieu d’insister sur cette distinction, parce que l’identité approchée des périodes n’est pas toujours suffisante pour prouver une relation de cause à effet, surtout si le groupement des phénomènes en série laisse prise à un pou d’arbitraire, d’indétermination, ou encore s’il oxiste plusieurs périodes cosmiques ayant à peu près la même durée. On voit, on effet, que la période magnétique de Brown est do 261,0, celle de Zenger de “251,2; tandis que je trouve moi-même 26l,g, et que M. Fritz trouve 271,7 (au moyen des aurores). D’autre part, la rotation du Soleil est de 20', 2 (vraie) ou 271,3 (synodique); mais la révolution tropique do la Lune est do 271,2 ; il est difficile de conclure.
- p.148 - vue 152/277
-
-
-
- — 149 —
- 2. Le P. Sccclii cl scs collaborateurs, notamment le P. Ferrari, ont abordé le problème par une autre voie : ils ont recherché si la présence des taches sur le disque du Soleil avait une influence appréciable sur la production des orages magnétiques. D’après eux, cette influence existe : le nombre annuel des perturbations magnétiques varie à peu près comme celui des taches ; M. Fritz ctM. Zollner constatent le même parallélisme pour les aurores polaires; plus récemment, MM. Flammarion, Tacchini, Tarry, le P. Perry, d’autres observateurs encore, ont signalé fréquemment des coïncidences entre de fortes perturbations magnétiques (ou des aurores) et des apparitions de grandes taches sur le disque du Soleil.
- Seulement, on n’aperçoit pas, dans ces coïncidences, une loi générale : on observe parfois des taches importantes sans troubles magnétiques et, d’autres fois, de fortes agitations des barreaux se produisent alors que le Soleil est absolument dépourvu de taches, même très petites.
- 3. C’est, à ma connaissance, M. Terby qui a énoncé le premier un fait net et précis lorsqu’il a montré, dans un Mémoire publié par l’Academie do Bruxelles ( 1883 ), que les aurores boréales tondent à se produire toujours aux époques où un groupe do taches passe au voisinage du méridien central apparent du Soleil.
- J’ai entrepris moi-même l’étude comparative des perturbations magnétiques et des phénomènes solaires en 1885, à l’observatoire do Lyon, sous la direction de mon maître, M. André: et je suis parvenu, sans avoir eu connaissance du Mémoire do M. Terby, à une loi tout à fait analogue, mais beaucoup plus générale.
- Je vais rappeler ici, on quelques mots, la méthode que j’ai suivie et qui est exposée en détail dans un Mémoire publié en 1888 par l’Académie de Lyon ; méthode que j’ai appliquée, d’ailleurs, non seulement à mes observations do Lyon, mais à celles que je poursuis depuis 189-2 au Pic du Midi.
- J’utilise les courbes do variations magnétiques données (à Lyon comme au Pic du Midi) par un enregistreur photographique du système de M. Mascart. Pour chaque perturbation, quelle que soit son intensité, forte ou faible, je mesure les écarts cnLre les valeurs extrêmes des trois éléments donnés par l’enregistreur, puis je calcule l’intensité d’une force perturbatrice du champ terrestre qui produirait précisément ces mêmes écarts; je considère cette force comme mesurant suffisamment l’inLensitc do la perturbation. Quand une perturbation se décompose en plusieurs autres, séparées par des périodes de calme, je fais le môme calcul pour chacune des perturbations composantes. Je construis ensuite une courbe des perturbations, en prenant dos ordonnées proportionnelles aux intensités calculées et des abscisses proportionnelles aux temps (la date de chaquo perturbation, en jours et dixièmes do jour, ôtant la moyenne des heures du début et de la fin). Cette courbe présente une série de înaxima et de minima, séparés les uns des autres par des intervalles do quelques jours seulement.
- T. Voici maintenant comment je compare cette courbe aux phénomènes solaires. La discussion' de mes observations du Soleil m’a conduit à considérer
- p.149 - vue 153/277
-
-
-
- - 150 —
- les facules comme constituant le phénomène fondamental et les taches comme un phénomène secondaire (*).
- Certains groupes do facules, en effet, persistent à la surface du Soleil (tout en changeant assez rapidement de forme et d’étendue) pendant un temps considérable, dépassant souvent une année; dans ces groupes persistants, on voit se former des taches d’une durée très variable, mais toujours beaucoup plus courte, qui disparaissent et souvent sont remplacées, quelque temps après, par d’autres taches, sans que le groupe de facules ait cessé d’exister.
- Ces groupes de facules sont d’ailleurs formés de quelques lignes ou points très brillants qui en constituent la partie centrale et sont entourés, jusqu’à une distance considérable, d’un réseau de lignes ou espaces moins lumineux, un peu plus brillants seulement que l’ensemble de la surface du disque.
- Dans les époques de grande activité du Soleil, ces réseaux de lignes de moindre éclat arrivent à relier les uns aux autres les divers groupes de facules; la surface du disque se montre alors couverte.de facules, mais on distingue néanmoins les parties plus brillantes, plus compactes, qui forment le centre d’un groupe.
- Pour abréger le langage, j’appelle régions d’activité ces parties do la surface du Soleil où existent, à un moment donné, soit des groupes do facules seules, spit des facules avec taches ou pores. Ces régions s’observent dans toutes les parties du globe solaire, mais elles sont surtout nombreuses dans la zone comprise entre les latitudes — 4o(’ et -t- 4o°.
- Elles ont une tendance remarquable et singulière à se produire en des points du Soleil dont les longitudes diffèrent à peu près de 180" ou de 90", le premier cas étant très fréquent et plus fréquent que le second. Par exemple, pendant les premiers mois de 1898, les onze régions d’activité principales occupaient, par groupes de 2, 3, ou 4, ces positions relatives particulières.
- La durée de ces régions d’activité est souvent très longue, beaucoup plus longue que je no l’avais annoncé dans mon premier travail de 1887. J’ai en effet observé des groupes dont la persistance s’est étendue jusqu’à trois années; à chacun do leurs retours sur la partie visible du Soleil, ces groupes renfermaient des facules; mais les taches qui s’y produisaient paraissaient pendant deux ou trois rotations (quelquefois plus) pour disparaître et être, un peu plus tard, remplacées par d’autres.
- On voit que l’étude continue et prolongée des facules, faite d’après les vues que je viens d’exposer, permet d’en suivre fort longtemps les rotations successives.
- (*) Les résultats que j’avais déduits de mes observations de Lyon sont confirmés par celles qui ont été laites au Pic du Midi, depuis i8q3, soit par M. Latuille, mon assistant, soit par moi-même. A l’altitude de 28(10"’, en eiTot, les facules sont très faciles à distinguer dans l’image solaire projetée sur un écran, et il est possible de les suivre jusqu’au milieu du disque du Soleil.
- p.150 - vue 154/277
-
-
-
- 11 y a même là une méthode simple pour déterminer leurs durées de rotation avec une assez grande précision. En effet, si l’on calcule, pour chacune des apparitions d’un groupe, sa latitude et la date de son passage au méridien central apparent (à jq de jour près seulement), on pourra comparer deux dates de passage séparées par 5, 6, 7, 8, 10 rotations et plus; la durée de la rotation sera ainsi déterminée avec une erreur souvent moindre que oj,oi. J’ai appliqué cette méthode à un grand nombre de groupes, et j’ai vérifié ainsi que les facules tournent, comme les taches, avec une vitesse qui dépend de leur latitude.
- La relation de cette vitesse avec la latitude est la môme que pour les taches, contrairement à ce que M. Wilsing avait trouvé en 1888 (en calculant les rotations des facules par des observations distantes seulement do quelques jours), et conformément à ce que M. Dîiner a obtenu par la méthode spectroscopique du déplacement des raies.
- Sans insister sur ces résultats, qui intéressent plus particulièrement l’Astronomie, je passe à la comparaison de ces phénomènes avec ceux du magnétisme terrestre.
- Quand on a calculé, pour chaque région d’activité, la date do son passage au méridien central, on peut comparer facilement les dates calculées à la courbe des perturbations magnétiques, et vérifier la loi générale suivante :
- Chacun des maxima de la courbe des perturbations magnétiques coïncide sensiblement avec le passage au méridien central d’une région d'activité du Soleil, et réciproquement.
- E11 d’autres ternies, c’est au voisinage des époques où une région activo du Soleil est amenée par la rotation de l’astre à la plus courte distance au centre du disque, c’est-à-dire le plus possible en face de la terre, que se produisent les troubles magnétiques.
- 5. Cetto loi parait générale; du moins il est très rare qu’un passage ne soit pas accompagné d’un orage magnétique, fort ou faible; très rare aussi qu’une perturbation se produise sans qu’il y ait, à la môme époque, passage d’une région active du Soleil au méridien central.
- La présence dos taches 11’est pas du tout nécessaire pour qu’une perturbation, môme forte, se produise; en 1887, par exemple, des perturbations remarquables coïncidèrent avec des passages de facules dépourvues de taches et mômes de pores.
- Lorsque l’activité du Soleil est grande, les groupes faculaires sont nombreux, étendus, et presque tous pourvus de taches; la coïncidence avec les passages devient moins facile à mettre en évidence; mais la concordance des troubles magnétiques avec les maxima du nombre et de la surface des taches apparaît au contraire très facilement (Secchi, Ferrari). Le fait caractéristique est alors l’absence de passages de groupes faculaires au méridien central, pendant les périodes de calme magnétique un peu prolongé. Une conséquence nécessaire de la loi énoncée précédemment et de la longue durée des régions actives du Soleil, est que les perturbations magné-
- p.151 - vue 155/277
-
-
-
- tiques sont soumises à une certaine périodicité. Sans citer ici aucune des nombreuses séries de perturbations périodiques que j’ai observées (séries qui se sont prolongées parfois plusieurs années), je me borne à indiquer que les principales d’entre elles m’ont donné 26j,9 pour valeur moyenne do la période.
- 6. Dans cotte manière de former des séries de perturbations rattachées à une région active du Soleil, il y a peu de place pour l’indétermination. Il en est autrement lorsqu’on se borne à grouper les troubles magnétiques a priori (en admettant d’ailleurs des écarts de i ou 2 jours sur la valeur do la période). Cela explique que la période des perturbations soit 2Ôj,2 (ou plutôt r.d',G, moitié de la précédente) pour Zengcr, 26j,o pour Brown, 5>7j,7 pour Fritz, etc.
- D’autre part, la relation do cause à effet s’impose beaucoup mieux lorsqu’on ne se contente pas de constater que cette période est plus ou moins voisine de la rotation du Soleil (car 27^2 est aussi bien la valeur do la révolution tropique de la Lune que celle de la rotation svnodique du Soleil). Aussi M. Zenger, dans son Ouvrage récent sur le Système du monde électro-dynamique, cherche-t-il à préciser la périodicité des troubles magnétiques, des aurores polaires, ou autres phénomènes, en la rattachant aux passages successifs de deux régions solaires superficielles (particulièrement actives et diamétralement opposées) au méridien central du disque solaire.
- Je reviendrai tout à l’heure sur la possibilité de l’existence de ces deux régions; mais j'appelle l’attention, tout d’abord, sur les doux points suivants:
- i° Dans ses premières publications (de 1879 à 1887), M. Zengcr se bornait à rechercher une période de iaj,6 dans l’apparition des phénomènes (troubles magnétiques ou autres, zones d’absorption dans ses photographies solaires), cette période étant pour lui la demi-rotation vraie du Soleil, sans rattacher ces phénomènes au changement de position de quelquo point particulier du Soleil.
- A priori, rien n’empêche d’admettre que la rotation vraie n’intervienne en effet dans les variations de l’activité du Soleil et que ces variations, prises dans leur ensemble, n’influent ensuite sur divers phénomènes terrestres dont la période serait alors égale à cotte rotation vraie.
- Et, d’autre part, lorsqu’on considère l’action magnétique du Soleil comme se réduisant à celle d’un aimant dont l’axe ne coïncide pas avec celui de la rotation du Soleil, on démontre par le calcul que les phénomènes terrestres périodiques dépendent principalement de la rotation vrede (Mascart, Traité du magnétisme terrestre, p. 362 et suiv.).
- 20 Mais si l’on admet que certains phénomènes périodiques terrestres se rattachent (par un mécanisme d’ailleurs peu connu ou inconnu) aux passages de deux régions actives de la surface solaire par le méridien central, comme le fait M. Zenger depuis quelques années, il est évident que la période ne peut plus être égale à la rotation vraie de25j,2 (pi à la moitié de cette rotation), mais doit être prise égale à la rotation synoclique de 27b 3 (ou à sa moitié).
- p.152 - vue 156/277
-
-
-
- Quant à la réalité do l’existenco dos deux régions actives de M. Zcnger, elle n’est pas jusqu’ici démontrée. Dans une statistique ordinaire de la distribution des taches en longitude, la fréquence des taches sur certains méridiens distants do i8o° prouve simplement, par une voie indirecte, la longue persistance des régions d’activité (que nous avons signalée ci-dessus) et leur tendance à se produire à des longitudes différant do i8o°. Pour savoir si des régions actives tendent à se reformer en certains points particuliers du globe solaire, pendant un grand nombre d’années, il faudrait faire une statistique des groupes faculaircs distincts, par des procédés différents de ceux employés jusqu’ici (en tenant compte des relations différentes des diverses zones). C’est un travail que je me propose de faire.
- 7. Les détails que jfai donnés sur la constitution des régions d’activité du Soleil me paraissent fournir une réponse suffisante à l’objection que M. llalo a faite {Comptes rendus de VAcadémie des Sciences, février i8y3) à la loi énoncée ci-dessus.
- M. Ilale ayant imaginé, à peu près simultanément avec M. Dcslandres, le procédé au moyen duquel on applique le spcclroscopc à la photographie des protubérances et des faculcs, trouve, dans ces photographies, que les facules forment un réseau couvrant la surface entière du Soleil et que, par suite, il y a chaque jour (et même plus souvent) passage d’un groupe do facules au méridien central. Il en résulte naturellement que ces passages coïncident toujours avec un phénomène terrestre quelconque, et réciproquement, sans qu’on puisse rien conclure de la coïncidence.
- Mais, si l’on se reporte à la définition que j’ai donnée plus haut des régions d'activité, et à l’énoncé de la loi des perturbations, on verra que l’objection ne tient compte ni de l’une ni do l’autre. Il ne s’agit pas, en effet, de facules ou groupes faculaires quelconques, mais do groupes de lignes ou points très brillants entourés de facules plus pâles; groupes qui persistent pendant plusieurs rotations et qui sont généralement en nombre assez restreint à la surface du Soleil.
- La photographie spectrale no montre probablement pas ce phénomène comme l’observation oculaire; car, pour la période môme citée par M. Haie, au lieu d’un ou plusieurs passages chaque jour, je n’en trouve, d’après mes observations, que tous les deux ou trois jours. Il est difficile d’admettre que des groupes dont on suit et dont on calcule les rotations, pendant plusieurs mois, n’aient pas d’existence objective.
- M. Dcslandres a d’ailleurs montré, en 1894, que les photographies spectrales no donnent pas précisément les facules de la photosphère, mais plutôt les vapeurs de la chromosphère, les protubérances projetées sur le disque. L’accord de ces flammes faculaires avec les facules n’existe guère quo pour les parties les plus brillantes des unes et des autres.
- 8. C’est surtout aux régions d’activité très persistantes quo se rattachent les fortes perturbations magnétiques, et celles-ci, il faut le répéter, se produisent aussi bien lorsqu’il 11’y a que des faculcs quo lorsqu’il y a en mémo temps des tachos.
- p.153 - vue 157/277
-
-
-
- — 154
- On ne peut pas arriver à des résultats nets lorsqu’on se borne à constater quelques coïncidences plus ou moins approchées entre de grandes perturbations et des passages do taches ou groupes do taches remarquables. L’orage magnétique du g septembre 1898, par exemple, a coïncidé avec le passage d’une très grande tache : tous les observateurs ont signalé ce fait; mais une autre perturbation, oncoro plus forte, s’était produite le i5 mars précédent, alors qu’un groupe de taches important était passé au méridien central du n au 12, et qu’aucune tache n’était à ce méridien le 14 ni le i5 : la loi paraîtrait en défaut, si l’on no savait qu’une région d’activité, existant déjà depuis plusieurs mois et ne renfermant que des facules, passait le i5 mars môme au méridien central. Les observateurs qui n’ont voulu considérer que les taches ont été conduits, arbitrairement, à constater l’existence d’un retard assez grand des perturbations sur les passages correspondants ou plutôt supposés correspondants. (Dans l’exemple précédent, ce retard serait do trois jours.) RL Ricco, par exemple, dans une note insérée aux Comptes rendus de VAcadémie on 1892, trouve que huit des grandes perturbations do l’année ont suivi, en moyenne, de 45h 3ora le passage de grandes taches au méridien central ; il en conclut même que l’action magnétiquo des taches se propage avec une vitesse environ 34o fois plus faible que celle de la lumière.
- Dans mes propres observations et comparaisons, les résultats sont tout autres : sur 100 perturbations magnétiques, 58 se produisent un peu après le passage do la région solaire correspondante, 9 sensiblement à l’époque du passage, 33 un peu avant cette époque. Les écarts positifs (retards) no sont égaux ou supérieurs à 1 i,o que 7 fois sur 100, et n’atteignent u',5 (3Gh) que 1 fois sur 100; les écarts négatifs ne sont égaux ou supérieurs à u',o que 1 fois sur 100 et ne dépassent pas 3oh. La moyenne générale de tous les écarts est -t- oj, 18, et correspond à un retard moyen d’environ 41' 20m, dont il me semble qu’on ne peut rien conclure.
- 9. L’aurore polaire est évidemment un phénomène moins simple que la perturbation magnétiquo ; elle no dépend pas seulement des troubles magnétiques du globe, mais encore d’un état déterminé do l’atmosphère terrestre dans les régions polaires.
- D’après RI. Angot, il y a môme lieu de diviser les aurores polaires en deux classes distinctes :
- r Celles qui sont visibles sur une grande étendue et présentent un grand éclat lumineux; olles sont toujours accompagnées de troubles, magnétiques ;
- 20 Celles qui no sont visibles que sur une très petite partie de la surface du globe; elles no s’accompagnent pas de perturbations magnétiques et sont probablement dues à Y écoulement local, vers lo sol, de l’électricité accumulée dans les hautes régions par Y induction unipolaire (théorie d’Edlund).
- D’après cela, les grandes aurores polaires (celles de la ire classe) doivent être soumises à la môme .loi d’apparition que les orages magnétiques. C’est, en effet, ce qui résulte des recherches déjà citées do RL Terby, et c’est ce qui résulte aussi des miennes. Au moyen du Catalogue donné par M. Angot,
- p.154 - vue 158/277
-
-
-
- — 155
- dans son Ouvrage sur l'aurore polaire., j’ai vérifié que, de 1885 à 1891, toutes les aurores observées en Europe, h une latitude inferieure à 55°, ont coïncidé avec une perturbation magnétique plus ou moins forte et avec le passage au méridien central apparent d’une région d'activité du Soleil. (Ce Catalogue ne renferme pas les aurores observées au-dessus de 55°, précisément pour éliminer celles de la 2e classe, les aurores locales, presque quotidiennes dans le nord de l’Europe.)
- On s’explique ainsi la période de 27g 7 de M. Fritz, en môme temps que le parallélisme du nombre annuel des grandes aurores avec celui des taches.
- En Amérique, M. Veoder (American meteor. Journal; 1893 ) trouve aussi lino période de 27j et une fraction, dans la production des aurores; toutefois, au lieu de rattacher les aurores au passage des taches ou des facules au méridien central du Soleil, il les rattache à l’apparition de ces taches ou facules au bord oriental du Soleil.
- N’ayant pas pu, jusqu’ici, me procurer le mémoire original de M. Veedcr, je ne connais pas les détails do ses comparaisons, mais je crois pouvoir concilier ses résultats avec ceux do M. Terby et les miens, par les considérations résumées ci-après : i° l’apparition d’un groupe de taches ou de facules au bord oriental du Soleil, tant qu’on se borne à la constater sur los dessins, n’est pas du tout un phénomène de courte durée; le bord du Soleil étant vu tangenliellement, une tache reste deux jours au voisinage immédiat de co bord; 20 si l’on calcule avec précision les époques d'apparition (en retranchant un quart de la rotation à celles des passages au méridien central ), il est facile do comparer los dates obtenues, pour les années 1885 à 1891, avec les aurores cataloguées par M. Angot; on trouve alors qu’en admettant des écarts do 2 à 3 jours, presque toutes les aurores cataloguées se sont produites au moment où un groupe était très voisin du bord oriental, mais qu’en n’admettant pas d’écarts supérieurs à ij,5, la coïncidence n’existe que pour Go pour 100 des aurores; cotte proportion assez forte ne prouve pas quo l’apparition dos facules au bord oriental ait une influence sur la production des aurores; elle paraît résulter simplement du fait, signalé plus haut, quo les régions d’activité du Soleil se produisent très souvent à des longitudes distantes do 90".
- 10. Tous les observateurs ont remarqué que, bien souvent, à l’époque du passage au méridien central d’une grande tache, il se produit, outre les orages magnétiques, divers phénomènes terrestres exceptionnels, orages électriques, grandes pluies, coups de vent, giboulées, trombes, etc.
- L’idée d’une relation entre los grands mouvements do l’atmosphère et les orages magnétiques n’est pas nouvelle : MM. Marié-Davy, Descroix, le P. Sccchi, ont depuis longtemps cherché à établir cette rolation, qu’ils interprétaient, du reste, en attribuant les perturbations magnétiques aux mouvements de l’atmosphère.
- Mais, quel que soit celui des doux phénomènes qui précède l’autre, il est évident que l’orage électrique, la trombe, le cyclone, etc., pas plus que l’aurore polaire, ne pou,vont dépendre uniquement de causes cosmiques.
- p.155 - vue 159/277
-
-
-
- — 156 —
- Pour savoir quelle peut être l’action de la rotation du Soleil sur ce genre de phénomènes, j’ai étudié d’abord celui qui m’a paru le plus général et le plus simple après l’aurore polaire, c’est-à-dire Y orage électrique ordinaire.
- Les orages dépendent do causes atmosphériques locales assez complexes et de causes atmosphériques générales reconnues depuis longtemps par M. Fron. Pour apercevoir quelque relation de ces phénomènes avec ceux du Soleil, il faut donc éliminer le plus possible l’effet de ces influences terrestres.
- Dans ce but, j’ai construit une courbe du nombre quotidien des orages observés on France, d’après les cartes publiées par le Bureau central météorologique, pendant les années 1885 et suivantes, Cette courbe figure, dans une certaine mesure, la masse d’électricité qui, sur une petite portion du globe, passe chaque jour de l’atmosphère au sol parles décharges disrup-tives. Elle présente, pour les mois de mars à octobre, une série de maxima et de minima; les premiers correspondent à ces périodes nettement et fortement orageuses qui s’étendent sur la France entière, et souvent sur les pays voisins. Pendant les mois de novembre à février, il n’y a pas (sur le territoire français) orage chaque jour; mais ceux qui se produisent assez fréquemment paraissent correspondre aux périodes orageuses de l’été et ont, pour cette étude, à peu près la même valeur qu’un maximum de la courbe pendant la saison chaude.
- Cela posé, si l’on place la courbe dos orages en regard de celle des perturbations magnétiques, on trouve qu’«« maximum de la courbe des orages électriques correspond presque toujours (9 fois sur 10 311 moins) à un maximum de la courbe des perturbations magnétiques, sans que la réciproque soit vraie.
- En d’autres termes, il n’y a pas, sauf dos exceptions assez rares, de période orageuse qui ne soit accompagnée de troubles magnétiques (sans rapport d’intensité avec le nombre des orages, cl parfois très faibles)-, mais les troubles magnétiques existent souvent sans qu’il se produise d’orages.
- Il résulte de là que les orages, comme les aurores polaires, tendent a se produire lorsqu’une région d'activité du Soleil passe au méridien central du disque.
- Mais, pour que l’orage éclate en un lieu donné, il faut que certaines conditions atmosphériques soient réalisées en ce lieu. Lors mémo que l’on considère un territoire étendu, ces conditions peuvent manquer et, avec elles, la période orageuse.
- Il est probable qu’en étendant la même étude à un hémisphère entier, l'hémisphère boréal par exemple, on obtiendrait un maximum orageux presque à chaque passage d’une région active du Soleil au méridien central.
- Une conséquence de ce qui précède est qu’il doit exister, dans les orages, une période d’environ 27b et, dans leur nombre annuel, une période undé-cennale.
- Les recherches de divers savants viennent corroborer celle déduction : Von Bezold a trouvé une période de 26' pour les orages observés dans la Bavière et le Wurtemberg; Uruls et d’autres ont montré, pour les orages
- p.156 - vue 160/277
-
-
-
- observés sur des territoires étendus, que leur nombre annuel varie comme celui des taches solaires.
- H. L’étude des aurores polaires locales (de la classe) donnerait probablement des résultats analogues à ceux obtenus pour les orages. Il y a, en effet, une certaine analogie entre ces deux ordres de phénomènes ; le premier semble résulter de l’écoulement local lent et continu (décharge conductive) do l’électricité de l’atmosphère vers le sol ; le second est la décharge disrup-tive de cette même électricité.
- Un autre phénomène atmosphérique a été rattaché récemment à la rotation du Soleil par M. Brillouin; c’est la formation clés courants dérivés, dans J-Europe occidentale, sur la droite du courant équatorial (ou gulf-stream aérien), laquelle, d’après l’auteur, se produirait chaque fois qu’une tache apparaît au bord oriental du Soleil.
- J’ai cherché à vérifier cette loi ; je trouve que les courants dérivés se produisent pluLôt au moment du passage au méridien central d’une région d’activité, renfermant ou non des taches (J). D’ailleurs, il no s’en produit pas à toutes les époques de passage. Il faut se reporter ici à ce que j’ai dit (n° 9) dos observations de M. Veedor et remarquer, une fois do plus, qu’une relation ne concernant que les taches serait forcément en défaut aux époques de minima de ces phénomènes.
- 12. Quant au mécanisme par lequel la rotation des régions actives du Soleil, leur passage au méridien central, peut produire ou modifier divers phénomènes terrestres, on ne peut, pour le moment, que le conjecturer.
- M. Dcslandres a essayé une théorie appuyée sur les propriétés des radiations découvertes récemment; on peut en concevoir d’autres. Sans entrer ici dans aucune explication de ce genre, je résume cette note en énonçant, comme un fait qui me semble démontré par les observations, la loi générale suivante :
- Un certain nombre do phénomènes terrestres, orages magnétiques, orages électriques, aurores polaires, etc., tendent à se produire chaque fois qu’une région d’activité du Soleil passe au méridien central du disque, mais il faut, en outre, pour la production de quelques-uns d’entre eux, que certaines conditions atmosphériques locales soient réalisées.
- (') Dans les cas nombreux où le courant dérivé n’existe que dans les régions élevées de l’atmosphère et se manifeste seulement par un jlux de cirrus, les observations graphiques de l’état du ciel, faites au Pic du Midi, sont d'un grand secours pour cette recherche.
- p.157 - vue 161/277
-
-
-
- LES
- MOUVEMENTS GÉNÉRAUX DE L’ATMOSPHÈRE
- DANS LEURS RAPPORTS
- AVEC LES POSITIONS DU SOLEIL ET DE LA LUNE, Par M. Paul GARR1GOU-LAGRANGE.
- Le problème do la détermination des mouvements généraux do l’atmosphère, considérés soit on eux-mêmes, soit dans leurs rapports avec certains phénomènes astronomiques, tels que les diverses révolutions du Soleil et de la Lune, est assurément celui dont la solution importerait le plus à l’avancement de la science météorologique et aux progrès de ses applications. Malheureusement ce problème n’a guère été abordé jusqu’à ce jour que sur des parties trop restreintes do la surface terrestre et par les procédés do la météorologie statique, pou propres à mettre en lumière de véritables mouvements. Toutes nos connaissances touchant la dynamique de l’atmosphère se bornent presque aux fameuses lois des tempêtes et notamment à la loi de progression des minima barométriques de l’Ouest vers l’Est, sans que nous sachions rien d’ailleurs sur les conditions de ce mouvement, non plus que sur les changements qui surviennent en sa vitesse et en sa direction.
- Quant aux transformations plus générales, qui entraîneraient avec elles en dos mouvements d’ensemble de direction nettement déterminée des portions plus ou moins considérables do l’atmosphère ou môme l’atmosphcre entière, non seulement on no les entrevoit point à l’heure actucllo, mais encore il n’est pas rare do trouver en do bons autours que ces mouvements d’ensemble n’existent point et quo par exemple les grandes aires de maxima barométriques, qui caractérisent diverses situations successives, se déplacent sans ordre apparent dans toutes les directions possibles. Une telle conclusion semble pou conforme aux principes de la philosophie naturelle, et je crois pouvoir dire aujourd’hui qu’elle est contraire aux résultats quo m’a fournis un ensemble d’études entreprises sur cette question depuis près de quinze années.
- p.158 - vue 162/277
-
-
-
- — m —
- i.
- J’ai abordé l’étude des mouvements atmosphériques en recherchant les transformations observées dans la distribution des pressions barométriques à la surface do l’hémisphère boréal. La considération des cartes synoptiques, pour la période de (87a à 1884, a permis de classer les diverses situations et do les distribuer en un certain nombre de types, et j’ai pu dès lors étudier, d’abord le modo do répartition de ces situations dans les diverses phases des mouvements luni-solaires, puis l’ordre des modifications qu’elles subissent entre doux phases, déterminant ainsi la fréquence de transformation des types et le sens dos déplacements corrélatifs dos aires de haute et de basse pression qui caractérisent chaque situation.
- Ces premières recherches, dont on trouvera un résumé dans diverses Communications faites à la Société météorologique do Franco en 189-2 et l’année suivante au Congrès do Besançon, montrent déjà que la distribution des pressions à la surface de l’hémisphère est soumise, sous la double influence des révolutions du Soleil et de la Luno, à certaines modifications et à certains mouvements qui s’effectuent dans un sens presque toujours nettement déterminé. Do là résulte cette idée fondamentale que l’action do la Luno semble s’exercer par des déplacements généraux de l’air sur de vastes surfaces, plutôt que par des oscillations régulières dans la marche des phénomènes en un point donné. Et c’est pourquoi cette notion de transformation et d’enchaînement des situations, impliquant des mouvements ordonnés et réguliers, a dominé tout l'ensemble des recherches que j’ai poursuivies depuis lors, et je me suis toujours efforcé d’y revenir, môme lorsque j’ai été amené à étudier par les méthodes de la météorologie statique les ondes barométriques on chaque point de l’hémisphère dans leurs rapports avec les mouvements des doux astres. Je donnerai ici quelques résultats, notamment pour les ondes lunaires.
- Ondes mensuelles. — J’ai considéré d’abord l’hémisphère boréal tout entier, en le divisant par zones suivant les parallèles entre l’équateur et le pôle, et j’ai estimé sur chaque zone l’influence du mouvement des astres on déclinaison. C’est le point do vue auquel s’est déjà placé M. Poincaré dans ses recherches sur le déplacement du champ des alizés et sur les mouvements barométriques par parallèles. Comme lui, j’ai pris pour sujet d’étude les cartes simultanées du Signal Office de l’année i88a-i883; mais, alors qu’il n’en a guère poussé l’examen que jusqu’au 3o° parallèle nord, j’ai poursuivi vers le pôle aussi loin qu’il était possible et au moins jusqu’au 70e parallèle. Dans une Note présentée à l’Académie des Sciences le n février 1895, j’ai montré que l’atmosphère éprouve, sur l’hémisphère nord, de part et d’autre du 3oc parallèle environ, un mouvement d’oscillation correspondant au mouvement do la Luno en déclinaison, en telle sorte que les pressions sont plus basses on lune boréale qu’en luno australe au-dessous du 3oe degré, et inversement au-dessus. Les gradients éprouvent des modifications corrélatives, et
- p.159 - vue 163/277
-
-
-
- — ICO —
- l'amplitude dos ondes qui résultent de cos mouvements augmente à mesure que l’on avance vers le pèle, au moins jusqu’au 70e parallèle.
- J’ai pu développer et préciser ces conclusions en poursuivant dans ses détails l’étude des variations du gradient 3o°-7o°, soit sur l’hémisphère entier en 1882-1883, soit sur le secteur 3on E-90" W dans les quinze années 1876-1890, soit enfin sur les divers méridiens et notamment sur le méridien de Paris. Ces recherches ont été résumées dans deux Notes présentées à l’Académie dos Sciences le 2 décembre 1895 et le iG mars 1896; on les trouvera plus complètes dans les Comptes rendus du Congrès de Besançon (Association française pour l’avancement des Sciences, 1890).
- J’ai donné en outre dans cos divers Mémoires quelques résultats relatifs aux autres révolutions do la Lune, telles que les révolutions synodiquo et anomalistique et aussi colles du périgée et du nœud.
- Ondes séculaires. — Ces deux dernières révolutions combinées m’ont semblé donner naissance à des ondes de très longue période, qui se manifestent dans la marche des pressions moyennes annuelles pour les stations dont les observations remontent assez loin. Il on est ainsi de la longue série que M. Renou a dépouillée et mise en ordre pour Paris de 17 >7 jusqu’à nos jours, et, dans la Note présentée à l’Académie le 16 mars 1896, complétée par celle du i3 avril suivant, j’ai résumé les recherches que j’avais entreprises sur ce sujet. En partant d’une formule provisoire, j’ai pu, dans une première approximation, calculer, tout le long d’une période de 186 années, la pression moyenne annuelle d’après la position du nœud et du périgée. J’ai pris ensuite, do neuf ans en neuf ans, les moyennes entre-croisées de cos pressions théoriques, ainsi que les moyennes correspondantes pour les pressions observées de 1767 à nos jours, et il s’est trouvé que les valeurs observées et, calculées présentaient un accord aussi grand qu’on pouvait l'ai tendre d’une première investigation et que les courbes tracées à leur aide offraient les mêmes inflexions générales, avec les mômes dates de maxima et de minima.
- Oncles diurnes. — Déjà en 1896 j’avais observé, par un procédé Lout spécial et sur le 10e parallèle Nord, une onde diurne, qui dépendait manifestement de l’angle horaire de la Lune, mais dont la phase était fonction de la déclinaison de l’astre, et j’avais résolu dès lors do reprendre l’ctudo dos mouvements diurnes pour certaines stations européennes, en évitant de recourir à des moyennes générales et en m’astreignant à no grouper ensemble que des situations présentant les mômes caractères pour une mômo position des astres. Cette méthode, qui rend les calculs extrêmement longs et pénibles, est la seule qui puisse mettre en évidence des mouvements qui ont échappé jusqu’alors à toutes les investigations. Dans une Note présentée à l’Académie le 18 avril 1898, après avoir donné quelques valeurs de l’onde diurne lunaire pour Upsal, je posai les conclusions suivantes :
- i° L’influence des mouvements do la Lune sur la masse atmosphérique sc manifeste, dans la marche diurne du baromètre, par des ondes d’amplitude et do situation différentes aux diverses phases des révolutions du Soleil et de la Lune;
- p.160 - vue 164/277
-
-
-
- — l(ii
- •>.° Les ondes lunaires sont à peu près exclusivement diurnes; leur amplitude est considérable et notablement supérieure, au nord do l’hémisphère, à l’amplitude de l’onde diurne solaire;
- 3° La situation de l’onde diurne lunaire varie, d’une part avec la position de la Lune dans l’orbite, d’autre part avec la situation générale de l’atmosphère. En tenant compte de cette double cause de variation, l’expression analytique des ondes lunaires rentre dans les lois générales de l’attraction et notamment dans la théorie des marées, communément reçue d’après Laplace, à la condition de rétablir dans les formules et d’v considérer à peu près exclusivement le terme diurne, qui est, au contraire, d’une importance très faible dans les mouvements de la mer, au moins dans les mers européennes.
- 4“ Enfin les résultats obtenus rendent raison de l’insuffisance des efforts que les physiciens et les géomètres ont tentés jusqu’à ce jour en cette voie, les premiers ayant eu recours à des moyennes générales, qui ont superposé des ondes de situation contraire, les seconds s’étant laissé guider par l’idée préconçue d’une fausse assimilation entre les oscillations de la mer et celles de l’atmosphère, qui sont au contraire très opposées et qui dépendent chacune d’un terme différent des équations générales de la théorie des marées.
- IL
- Ainsi, d’un côté, la considération des cartes simultanées conduit à la connaissance de mouvements généraux de l’atmosphère, qui se poursuivent dans un sens déterminé pendant des périodes en rapport avec les révolutions du Soleil et de la Lune. D’autre part, les recherches poursuivies sur la marche des pressions en divers points du globe montrent, dans les moyennes convenablement établies, des ondes dont l’amplitude et la phase semblent bien dépendre des mouvements combinés des deux astres. Mais si l’on examine chaque révolution particulière, on y remarque des exceptions et des anomalies dont la grandeur est incontestablement supérieure à celle des valeurs moyennes, en telle sorte qu’il semble difficile d’y appliquer utilement la connaissance de ces mouvements généraux et de ces ondes. Et c'est pourquoi j’ai été conduit à imaginer une méthode qui permît de rendre raison de ces irrégularités. Cette méthode, que j’ai appelée le calcul clés anomalies, par opposition au calcul des moyennes, jusqu’ici à peu près exclusivement employé, consiste essentiellement à faire dépendre la valeur de chaque phénomène des valeurs do ceux qui l’accompagnent ou qui l’ont précédé. L’établissement des équations de condition du problème n’est qu’une question do patience; leur solution présente plus de difficultés, en telle sorte que ce calcul, dont j’ai soumis les premiers éléments à l’Académie des Sciences dans les séances du 26 avril 1897 et du 14 mars 1898, n’a pu donner de résultats appréciables que le jour où j’ai eu trouvé une voie qui permettait de résoudre pratiquement ces équations, en quelque nombre qu'elles fussent et malgré les cas d’indétermination et d’impossibilité qui s’v pouvaient rencontrer.
- El. déià ic nuis dire que j’en ai déduit des résultats importants sur les rela-
- p.161 - vue 165/277
-
-
-
- lions qui lient entre elles les hauteurs barométriques entre deux phases consécutives des révolutions du Soleil et de la Lune. C’est ainsi notamment que j’ai pu exprimer l’anomalie de pression aux divers points de l’Europe en une saison donnéo en fonction des anomalies aux mômes points dans les saisons antérieures. En hiver, par exemple, les anomalies calculées d’après celles de l’automne et do l’hiver précédents ont montré avec les anomalies observées un accord assez satisfaisant pour que nous ayons quelque assurance d’avoir ainsi défini les relations les plus probables entre ces phénomènes successifs.
- III.
- Mais ce n’est point assez d’avoir déterminé le sens et la direction des mouvements généraux do l’atmosphère, non plus que d’être en possession d’une méthode qui permette d’en appliquer la connaissance à l’étude des variations particulières en un point donné. 11 n’est pas moins important poulie succès de ces recherches que ces transformations nous puissent apparaître comme de véritables mouvements, car jusqu’à présent l'esprit mémo le plus exercé les saisit difficilement dans l’allure dos diagrammes représentatifs ou dans les suites de nombres dos statistiques. La considération des cartes synoptiques, qui seule est capable d’apporter ici une lumière suffisante, ne va pas ellc-môme sans certaines difficultés; car, comme on doit suivre ces cartes pendant un laps de temps assez long, si l’on veut figurer un mouvement de quelque étendue, il faudrait en quelque sorte en voir un grand nombre, tout ensemble séparément et à la fois, pour saisir les rapports d’enchaînement qui sont entre elles. Et c’est pourquoi j’ai eu depuis longtemps et j’ai soumis au Congrès de Caen en 18g4 l’idée de considérer ces suites de cartes synoptiques comme des suites d’autant de photographies instantanées, que l’on pourrait ensuite examiner par les méthodes cinématographiques. Mais, en outre des difficultés d’exécution, je fus arrêté dans ces premiers essais par l’impossibilité où je me trouvais alors de tracer des cartes sur une grande surface à des intervalles do temps assez rapprochés, et ce n’est que récemment que je suis parvenu tout à la fois à un mode de représentation suffisamment net et à des suites de situations suffisamment nombreuses pour donner la sensation d’un véritable mouvement.
- Les premières cartes que j’ai pu examiner par ce procédé, tout imparfait qu’il fût encore, ont clairement montré qu’il existe, à la surface de l’hémisphère boréal, ave des fluctuations et des balancements inévitables, do grands mouvements d’ensemble, entraînant dans dos directions et suivant des trajectoires nettement déterminées des portions considérables de l’atmosphère, en telle sorte qu’il n’est point surprenant que l’on trouve, dans cette figuration animée et comme vivante des phénomènes, ce qu’on chercherait vainement dans l’étude pénible des cartes synoptiques isolées.
- p.162 - vue 166/277
-
-
-
- 1G3
- CONCLUSIONS.
- En résumé, je poserai les conclusions suivantes :
- L’ensemble d’études, que je viens de résumer brièvement, poursuivies soit par des procédés de statistique sur le mode de répartition des pressions à la surface de l’hémisphère boréal, soit par des recherches sur les valeurs moyennes, conduites suivant certaines méthodes nouvelles, en un grand nombre de points de cet hémisphère, mettent en évidence des transformations de situation et des ondes barométriques, dont les diverses circonstances paraissent bien dépendre des mouvements combinés du Soleil et de la Lune.
- Mais, au cas même où les rapports entre les révolutions des astres et les transformations atmosphériques ne paraîtraient point encore établis avec assez de certitude, il sortirait toujours de cos études la nécessité d’admettre l’existence de mouvements d’ensemble entraînant, dans des directions et suivant des trajectoires nettement déterminées, à la surface de l’hémisphère boréal, les grandes aires de maxima et de minima barométriques qu’on y observe.
- Ces mouvements généraux, dont la connaissance doit être la base de la météorologie dynamique, ne sauraient être appliqués à la détermination des variations particulières en un point donné sans le secours d’une méthode spéciale, que j’ai appelée le calcul des anomalies, et qui consiste à lier entre elles par des formules exactes les situations successives et à exprimer chaque phénomène en fonction de ceux qui l’accompagnent ou qui l’ont précédé.
- Enfin, pour mieux saisir le sens de ces transformations et pour les voir à l’état de véritables mouvements, il ne semble pas y avoir de méthode plus expéditive et plus sûre que celle qui, empruntant les procédés de la cinématographie et permettant de superposer plusieurs situations successives sans les confondre, conduit en une certaine mesure à la netteté de résultats de la photographie animée.
- p.163 - vue 167/277
-
-
-
- RECHERCHES
- SI R
- L’ANALYSE SPECTRALE DE I/AURORE POLAIRE,
- Par M. A. PAULSEN,
- DIUKUTKIJD IïE L’INSTITUT CENTRAL MKTEOHOLOG IQUI.' DE DANEMARK.
- La partie essentielle du travail que j’ai l’honneur de présenter au Congrès, c’est-à-dire l’exposé des travaux accomplis dans l’expédition que j’ai entreprise pour étudier le spectre de l’aurore polaire, a été publiée tout récemment parmi les Mémoires édités à l’occasion du Congrès international de Physique, qui s’est réuni à Paris le mois passé. Ce que je dois vous dire aujourd’hui n’est pourtant pas une simple répétition de ce que j’ai communiqué ailleurs sur ce sujet.
- Le stylo d’une communication verbale est différent de celui d’un Mémoire écrit. Ainsi, pour illustrer la comparaison entroie spectre de l’aurore polaire et celui de la lumière bleu violet qui, dans un tube do Geissler, entoure la cathode, je suis heureux de pouvoir vous montrer dos épreuves positives de ces spectres, reproductions photographiques originales.
- Pour l’étude du spectre do l’aurore polaire, je me suis servi de deux spectrographcs.
- Dans l’un de ces appareils, le prisme est on spath; les lentilles, non achromatiques, sont en quartz. Je dois à M. Mascart mes remercîments les plus vifs pour scs bons conseils quant à la construction de cet appareil, qui est sorti dos ateliers de M. Pellin. Dans l’autre spectrographe, sorti des ateliers de M. Toepfer, à Potsdam, les prismes et les lentilles sont en flint. Cet appareil a un pouvoir lumineux plus fort que celui construit par M. Pellin. On peut, avec cet appareil, photographier des raies ayant à peu près la même longueur d’onde que la raie O du spectre solaire. Je profite de l’occasion pour témoigner à M. Seheider, de Potsdam, mes remercîments sincères pour cet excellent appareil.
- Au moyen de ces deux spectrographcs, nous avons photographié 22 raies du spectre de l’aurore polaire, dont 16 étaient jusqu’ici inconnues. Pour la détermination de la longueur d’onde de ces lignes, on a mesuré l’image des plaques photographiques avec une lunette munie d’un réticule à micromètre.
- p.164 - vue 168/277
-
-
-
- 1,0 grossissement du spectre photographique, vu dans la lunette, est tellement fort que sept tours de la vis du micromètre produisent un déplacement du fil correspondant à une variation do ioo longueurs d’onde dans la partie du spectre contenant les raies de longueurs d’onde entre 47°RJ' et 37oRJ-. Le tambour de la vis micrométrique est divisé en 100 parties, et l’incertitude laissée par la mise au point sur une raie aérienne ou métallique marquée, ne dépasse pas i,5 division; mais la mise au point sur les raies aurorales est moins sûre, soit parce qu’on a dû donner plus d’ouverture à la fente, soit parce que le bord des raies est un peu estompé. Il faut peut-être en chercher la cause dans les variations de la température ou dans les trépidations inévitables durant une exposition qui, parfois, dépassait quinze jours.
- Les plus faibles des raies sont invisibles dans la lunette, bien qu’on puisse les voir à l’œil nu sur la plaque photographique. On n’a donc pu déterminer leurs longueurs d’onde que par estime en comparant, au moyen d’une loupe, leurs positions entre des lignes bien marquées du spectre de l’air et de quelques métaux. Dans la partie du spectre contenant les raies d’une longueur d’onde entre 407^^ et 47°^^, les plaques photographiques montrent partout l’effet d’une exposition nette, en sorte que les raies so manifestent seulement sous forme de maxima plus ou moins accentués. Mais ce spectre sensiblement continu n’appartient pas à l’aurore polaire. C’est l’effet d’une lumière solaire très faible. Nous nous en sommes convaincus par des expériences faites après le retour de l’expédition.
- On a fait les mesures en mettant le mieux possible au point sur chaque bord des raies. Le résultat se trouve indiqué dans le Tableau ci-dessous.
- Parmi les raies, les trois ayant des longueurs d’onde 391,8 —38g,3, 428,3 — 4a5,o et 470 doivent être regardées comme identiques à celles qui ont été photographiées précédemment par M. King (Pickering), qui leur assigne pour longueurs d’onde 392,2,428,5 et 469,4- Les trois raies dont les longueurs d’onde sont 463, 436,o, — 43o,5 et 412 n’ont été trouvées jusqu’ici que par dos mesures spectroscopiques ordinaires. Sauf les raies susnommées et la raie principale, on n’a indiqué jusqu’ici, que je sache, aucune des 16 autres raies photographiées par l’expédition.
- Les raies que nous avons photographiées paraissent appartenir à différents spectres de l’aurore polaire. C’est ainsique les raies fortes dont les longueurs d’onde sont 337R1, 357^,5—35GWt,8> 391^,8—389^3 et 428^,5— 425W1 semblent pouvoir se produire par la simple exposition du spectrographe à cette lumière du ciel de nuit, d’une fréquence si grande dans les régions arctiques, sans que l’œil aperçoive aucun phénomène auroral proprement dit. Sur les plaques photographiques, ces raies se sont même photographiées à travers le prisme à réflexion do la fente du spectrographe Pcllin. Pour la photographie des raies faibles, au contraire, le spectrographe doit être pointé sur les parties de l’aurore qui, vues à travers un spectroscope portatif, donnent plusieurs raies.
- L’expédition a établi des comparaisons entre le spectre de l’aurore polaire et le spectre de l’effluve électrique qui émane de l’extrémité d’un fil métallique mince, quand celui-ci est mis en communication avec l’un des pôles
- p.165 - vue 169/277
-
-
-
- 106 —
- d’une bobine d’induclion en fonction. De même, on a fait des comparaisons avec le spectre de la lumière bleuâtre qui entoure la cathode d’un tube spectral contenant de l’oxygène et de l’azote, quand on le relie aux pôles d’une bobine d’induction Ruhmkorff.
- Pour la première expérience, on s’est servi de l’extrémité tronquée d’un tube de Geissler dans lequel était soudé un fil d’alumininm. En reliant le fil à l’un des deux pôles d’une machine d’induction, on vit le phénomène lumineux, bien connu, entre l’extrémité du fil et les parois du tube de verre. Dans le spectre photographique de cette lumière on trouva, par estime, les raies de la partie correspondante du spectre auroral, sauf les deux raies fortes ayant pour longueurs d’onde 4’2.8FFet Sept1!-1.
- Pour la seconde expérience, on a employé un tube spectral ordinaire, construit par M. Frantz Miiller, à Bonn, et qui, suivant l’indication, contenait de l’oxygène. Mais l’analyse spectrale fit voir que l’oxygène était très mélangé d’azote et même avec un peu d’oxyde de carbone. Ce tube fut relié aux pôles d’une bobine d’induction; puis le spectrographe fut pointé sur la lumière bleue environnant la cathode. Le spectre ainsi produit, ayant été photographié, fut mesuré au micromètre d’après la méthode indiquée plus haut.
- Les résultats de ces expériences comparatives sont donnés dans le Tableau ci-joint :
- more boréale.
- Lumière cathodique.
- Longueurs Inlens.
- d'onde. relat.
- Remarques.
- Longueurs Intons, d'onde. relat.
- Remarques.
- Longueur
- d’onde
- d’après
- Angol(').
- \LU, FF
- n r 6o3,5—589,0 I ruban
- 098,0 3
- .'189,0—570,0 3 ruban
- 075,0—553,7 I ruban
- 569,3
- 1,0—55^,4 ,0 Photographie sur 561,8—556,8 12 bords peu nets 5.57
- plaque spéciale. 545,3 T
- L'intensité n’est 534,3 5 535
- relative que jus- 628,7—5 t 3,5 1 ruban
- qu’a 428 et 392, 526,5 3 nébuleux 529—526
- quand l’intensité 523,0 .5 52,3
- de cos raies pbo - 620,0—518,3 8
- lograpliices sur 5o8,o—5o6,5 ï ruban 5oo
- cette même pla- 5oo, 0 3
- que est posée 496,0 O
- égale à pet 12 res- 492,0 1
- pectivemcnl. 485,5—48o,o 5 peu nelte 48.5
- 476,2 I
- 4.70 Longueur d’onde 470,2 10 47°
- estimée.
- 463 464 s 8 10 464
- 1 ) \. Amgot, Les aurores polaires. F. Alcan, Pari S, I 89.5.
- p.166 - vue 170/277
-
-
-
- — 167 —
- Aurore boréale.
- Lumière caUiodi(|ue.
- Longueurs Jnlcns.
- d'onde. relat.
- ;pj
- f t..
- •Hü
- 43f),o i
- 36,o—/j3o,r> i
- 28,3—420,0 10
- ,22,3 -420^ 2
- 1*7
- ,12
- l»7 >°
- |oo ,0—/|o3, o joo,o—397,5
- ^96,0—3ç)3,5
- 38o,5—3^8,0
- 337,2—336,9 4
- Remarque*.
- Longueur d’ondo estimée.
- Longueur d'onde estimée.
- 1 Pointe sur le milieu de la raie.
- Longueurs d’o nde.
- .w-
- 458.8
- 456.8 4 5 o, 5
- 448.8
- 44» ,0
- 437.5 ( 4^6,5
- <435,2-433,6 1 43i,7
- 4 28,5—426,0
- [i ‘ } 3
- q - u y i
- 4 ,1
- 413.5
- 412, o 407,0
- Intens.
- relat.
- 1
- 1
- 2 2
- 10
- 1
- 2 T O 2 I O 10 10 5
- o
- o
- 0
- Remarques.
- un peu trop exposée
- 2 4<>5,5—4o4,0 10
- 2 4 0 0,2—898,0 10
- , 396,6 3 9 5,6 2 2
- 12 3ÿr <7 12 d'après plaque spé-
- 2 380,3 8 ciale, vu leschan* ces d'exagérer 1 exposition. à partir de'38o [Ajj.
- 2 375,4 7 et jusqu’aux plus petites longueurs
- 1 371,0 4 d’onde, les raie»
- 5 364, => 357,6 1 10 notées paraissent comme des bords accentués de ru-
- < j 353,6 bans estompés
- / vers la partie la
- C O iC r-'T T plus réfrangihle
- r \ 346,8 337,i J 2 du spectre et qui diminuent d’intensité, comme
- 333,8 so continuent r les ondes diminuent de longueur.
- dans le speclrp de bandes positif de l'azote.
- Longueurs d’ondo d'ap rès Angotp).
- 436
- 4 26
- Il ï
- Un coup d'œil sur ce Tableau montre un accord intime entre le spectre ai roral et celui de la lumière bleuâtre qui entoure la cathode d’un tube contt nant do l’azoto raréfié. C’est surtout dans la partie du spectre qui contiei les rayons les plus réfrangiblcs que la coïncidence est sensiblement al
- p.167 - vue 171/277
-
-
-
- — 168
- soluo (‘ ). C’est aussi surtout celte partie du spectre auroral qui a permi: de faire les mesures les plus précises; la dispersion y est la plus grande c le spectre provenant de la lumière étrangère indiquée ci-dessus n’altère pa: la précision des mesures.
- Toutes ces recherches ont été faites par M. D. La Cour (2).
- (') Après le retour à Copenhague, on s’est convaincu que cette partie du spectr cathodique susnommé appartient à I’azoto.
- (-) Pondant cette Communication, M. Adam Paulsen a montré des épreuves photographiques des spectres de l’aurore polaire et de la lumière entourant la cathode d’ui tube contenant de l’azote.
- p.168 - vue 172/277
-
-
-
- SUR
- L’ORGANISATION DES SONDAGES AÉRIENS
- A L'OBSERVATOIRE DE MÉTÉOROLOGIE DYNAMIQUE,
- Pau M. L. ÏEISSERENC 1)E DORT.
- Les sondages de l'atmosphère, exécutes à Trappes depuis plusieurs années, sont faits au moyen de ballons-sondes et de cerfs-volants.
- Les lancers de ballons-sondes forment la partie la plus importante de notre travail; depuis le mois d’avril 1898 jusqu’au 1e1'septembre de cette année, nous avons lancé :>.jo ballons, sur lesquels vio ont donné des documents; la perte s’est élevée à 3 ou 4 pour 100. Plusieurs de ces ballons ont dû tomber dans la mer et sont perdus à jamais, mais il est bien probable que d’autres ballons restent dans des forets où ils ne seront retrouvés que beaucoup plus tard.
- Comme on le sait, nous employons presque exclusivement, pour nos lancers, des ballons en papier, qui ont le double avantage d’être un peu plus légers que les aérostats en soie (ils ne pèsent que 90^' le mètre carré, tandis qu’il est difficile de descendre au-dessous de iooK'par mètre de surface avec les meilleurs ballons de soie en gardant une étanchéité suffisante) et d’être d’un prix peu élevé.
- A chaque ascension, le ballon est déchiré; il no fait donc qu’un voyage; mais la fragilité môme de l’enveloppe empêche le tramage, qui est si nuisible à la conservation des instruments enregistreurs. Les frais d’uno ascension, en y comprenant la prime do iofr donnée à la personne qui retrouve le ballon, ne dépassent pas ordinairement ioofr; à la condition d’avoir une organisation permanente pour ces lancers.
- L'inconvénient majeur du ballon de papier est sa grande fragilité, qui oblige à le gonfler sous un hangar abrité du vent. La sortie du hangar et le lancer proprement dit sont assez délicats lorsque la force du vont dépasse 4m à 5,n. Pour parer à cet inconvénient, nous avons imaginé, après bien des tentatives et des essais, de gonfler le ballon dans un hangar tournant, fermé sur trois côtés par des parois do bois et sur le quatrième par un grand rideau. Ce hangar est toujours tourné de lapon à avoir sa face ouverte du côté opposé au
- p.169 - vue 173/277
-
-
-
- — 170
- vent. Une fois le ballon gonllé, on y fixe le panier contenant les instruments et un délesteur, et l’on sort le ballon avec précaution en le laissant monter dès qu’il est en dehors du hangar, de façon à profiter de l’abri produit par l’ensemble du hangar.
- Cette opération demande une certaine expérience pour réussir dans les jours de grand vent. A l’heure actuelle, nous lançons sans accidcnL des ballons de papier par des vents de 10'" à i5m.
- Pour que l'ascension du ballon de papier soit sûre, il est nécessaire de laisser seulement à l’aérostat une très petite force ascensionnelle libre, sans quoi le ballon, déprimé à sa partie supérieure par la résistance de l’air, ne tarde pas à crever.
- D’autre part, pour traverser sûrement les nuages qui chargent l’enveloppe d’eau et de givre, il faut avoir une réserve de force ascensionnelle qui peut devenir libre avec le temps, si le ballon est ralenti ou arrêté dans son ascension. C’est pourquoi nous avons muni tous nos ballons de délosteurs automatiques dont le lest s’écoule en un temps fixé (ordinairement quarante-cinq minutes).
- Le lest choisi par nous a été le sable bien tamisé et torréfié, de façon à no pas contenir de matières organiques hygrométriques pouvant obstruer l’orifice de sortie du sable. On peut employer aussi de l’eau alcoolisée, mais ce lest est assez cher à cause de la forte proportion d’alcool qu’il faut employer (environ moitié) pour éviter sûrement la congélation; de plus, le sac qui contient le liquide est plus difficile à rendre imperméable que le sac rempli de sable, que l’on vernit cependant pour empêcher la pluie de mouiller le lest.
- On peut encore employer du pétrole ; il faut le choisir avec un certain soin pour être assuré qu’il ne deviendra pas visqueux aux basses températures.
- Notre expérience, qui porto sur plusieurs centaines do ballons, nous permet de recommander l’emploi du sable.
- Instruments. — Les instruments employés ont été construits à Trappes par les soins ou sous la direction de mon collaborateur, M. O. Raymond. Les organes sensibles, baromètres et thermomètres, sont fournis par la maison Richard. Je no reviendrai pas ici sur les détails de construction de ces appareils que j’ai décrits dans une Notice, imprimée en 1899 dans les Annales du Bureau central météorologique, Notice qui sert d’introduction à la publication des observations intégrales de nos ballons-sondes, publication qui est en cours. Je me bornerai à ajouter que nous avons donné tous nos soins à perfectionner ces instruments et à en faire des- appareils robustes et assez précis.
- Un de nos premiers instruments construits à Trappes, le n° 3, qui figure à l’Exposition universelle dans la vitrine de l’Observatoire de Trappes, a fait 29 ascensions sans avaries sérieuses.
- Nos instruments, dont le cylindre et le baromètre sont abrités dans une petite boîte en liège entourée elle-même d’un molleton épais, sont placés dans de petits paniers d’osier à claires-voies, pesant environ 85oRr, qui les abritent contre les chocs. Nos ascensions ayant généralement lieu la nuit, les paniers
- p.170 - vue 174/277
-
-
-
- 171
- sont suspendus tels quels aux cordes du filet. Pour les ascensions do jour, les paniers sont placés au centre d’un parasoleil en papier étamé, formé d’une double enceinte de papier, séparée par un intervalle vide de o"',oK à om, 10.
- Un perfectionnement important a été apporté, depuis plus d’une année, à l’enregistrement de nos observations et consiste à faire inscrire les courbes sur une feuille mince d’aluminium, au lieu de les faire tracer sur du papier noirci. Cette substitution m’a été suggérée par les comparaisons très soigneuses faites par M. A. de Quervain, alors assistant à l’observatoire. Il a trouvé, en effet, que l’influence de l’état hygrométrique extérieur, sur le papier qui porte le noir de fumée, déterminait des variations de longueur sensibles pouvant très bien dépasser i pour ioo; au contraire, l’aluminium forme un support parfaitement homogène et non hygrométrique, ayant le môme coefficient de dilatation que le cylindre et que les piliers qui portent les styles. TouLes les comparaisons des instruments, dans lesquelles on fait inscrire les styles sur le cylindre, sont aussi faites sur des feuilles d’aluminium mince.
- Cerf's-volants. -~ Les cerfs-volants employés à Trappes pour les sondages ne diffèrent pas sensiblement du modèle de Ilargrave employé à Blue-IJill ( jusqu’à ces derniers temps M. Lawrence Rotch a adopté le cerf-volant, à surface courbe, certainement supérieur aux autres). IMon ami .M. L. Rotch ayant été l’instigateur de nos observations par cerfs-volants et noire professeur dans cette matière, les points nouveaux sur lesquels il peut être intéressant d’appeler l’attention sont les suivants :
- i° Nous avons employé, pour la première fois à Trappes, un treuil mû par l’électricité; ce dispositif offre l’avantage, très précieux, qu’on est absolument maiLre de régler la vitesse de la bobine et de proportionner la force, entre certaines limites, à l’intensité de la traction des cerfs-volants ; cette faculté a une grande importance dans les cas où le fil a une grande tension, le moindre excès de vitesse pouvant alors amener la rupture de la ligne.
- a” Nous avons complètement renoncé, pour relier entre eux les fils d’acier et en former la ligne, aux ligatures soudées; mais nous les avons remplacées par une longue ligature flexible et dans laquelle les spires ont un pas très allongé.
- L’avantage do ce dispositif est de ne pas produire artificiellement, dans la ligne, une partie rigide n’étant pas susceptible do vibrer comme le reste du fil d’acier. Cette espèce de nœud, produit par la partie soudée, a l’inconvénient de fatiguer considérablement le fil au voisinage de la ligature. On peut se rendre compte assez exactement de ce qui se passe, en fixant un cerf-volant par une simple corde de chanvre ou de ramie à un piquet rigide et laissant le cerf-volant flotter pendant quelques heures. Si le caractère du temps est tel que le vent produise sur la corde ces mouvements ondulatoires qui font chanter les lignes métalliques en certains jours, à la façon d’une corde de harpe, on ne tardera pas à voir la ficelle qui tient le cerf-volant se désagréger en longs filaments, à une faible distance du piquet qui arrête les vibrations de la corde.
- p.171 - vue 175/277
-
-
-
- 3° Nous n’uvous pas employé le système de régulation des cerfs-volants par brides doubles de caoutchouc usitées à Blue-llill, parce que cette disposition rendait les corfs-volanls beaucoup plus instables; mais dans bon nombre d’ascensions, nous nous sommes servis de cerfs-volants portant une bride élastique unique, fixée à la partie supérieure de la cellule d’en bas. Mon impression personnelle, que je donnerai franchement, c'est que nous n’avons pas su régler convenablement les brides élastiques du système de Blue-llill, qui a donné de si bons résultats en Amérique.
- 4° Le point essentiel par lequel nos ascensions de Trappes se sont distinguées de toutes les autres, c’est par la méthode particulière qui a présidé à la formation de la ligne, composée de fils de diamètres grossissants, et à la répartition des cerfs-volants le long de la ligne, qui résulte do la théorie de cette méthode.
- C’est grâce à cela que, depuis deux années, nous avons pu atteindre les plus grandes hauteurs connues, c'est-à-dire 3940'" le 14 juin 1899, plus de 43oom le 17 septembre de la même année, et 5i5om le 21 août [900.
- Nous no nous étendrons pas davantage sur la théorie de notre ligne, qui fera l’objet d’une Notice spéciale. Pendant les années 1898-1899-1900 nous avons pu faire 29.0 ascensions par cerfs-volants et ces sondages auraient pu être plus nombreux d’un tiers si notre activité et nos ressources n’avaient pas été employées aux ballons-sondes.
- p.172 - vue 176/277
-
-
-
- DIRECTION DES VENTS SUPERIEURS
- DÉTERMINÉE
- PAU LES ONDULATIONS DU BORD DES ASTRES*
- RÈGLES PRATIQUES POUR L’APPLICATION DE CETTE MÉTHODE,
- Par M. V. VENTOSA,
- ASTRONOME A I/OISSKRYATOIRE I)K MADRID.
- Les observations des taches du Soleil, que j’ai poursuivies pendant de longues années à l’Observatoire de Madrid, ont éveillé mon attention sur le mouvement ondulatoire que l’on voit ordinairement sur le bord des astres qui ont un diamètro appréciable.
- Si, au moyen d’une lunette, on regarde attentivement le Soleil, par exemple, on remarque qu’il y a presque toujours deux points du bord diamétralement opposés, où les ondulations marchent tangentiellement au limbe, et dans le môme sens. Si nous passons aux régions intermédiaires, les ondes paraissent plus ou moins inclinées par rapport au limbe, et elles le coupent normalement aux extrémités du diamètre perpendiculaire au premier.
- Au simple aspect du phénomène l’idée vient aussitôt qu’il doit être produit par le vent; mais, si l’on compare ce mouvement à l’orientation do la girouette, on voit tout de suite qu’il ne s’agit pas ici d’un vent inférieur; par contre, le parallélisme, fréquemment observé, entre la direction des ondes et celle que suivent les nuages, démontre toujours que ces ondes sont produites par les courants supérieurs ; on aurait ainsi un moyen sûr d’en déterminer la direction, si la lunette était pourvue d’un réticule et d’un cercle do position.
- En effet, il suffit pour cela de mettre en parallélisme l’un des fils du réticule avec la direction des ondes, au point où elles semblent tangentes au limbe, et de lire ensuite le cercle de position. L’angle compris entre cette
- p.173 - vue 177/277
-
-
-
- lecture et celle correspondante au point nord du limbe, préalablement déterminé, et que j'ai pris toujours pour sera, donne le moyen de connaître la direction réelle de ces ondes, après avoir appliqué au nombre obtenu quelques corrections dont je parlerai plus loin.
- Quant à leur vitesse apparente, on n’a, pour avoir sa valeur, qu’à compter le nombre de secondes que chaque onde met à parcourir l’espace compris entre deux fds parallèles entre eux et perpendiculaires au premier. Mais, pour déterminer la valeur absolue de la vitesse, il faudrait connaître l’altitude correspondante.
- Ce dernier problème offre plus de difficultés. Pour le résoudre j’ai remarqué, dès les premiers essais, (pic toutes les ondulations n’avaient pas la même longueur d’onde, et l’on a supposé, ce qui du reste est fort rationnel, que, plus les ondes étaient courtes en apparence, plus le courant respectif devait avoir lieu à une plus grande altitude. L’expérience a appris, en effet, que cette conjecture n’avait rien d’absurde.
- Mes recherches étaient arrivées à ce point, lorsque j’en ai fait connaître les principaux résultats dans un Mémoire qui a été publié dans la revue belge Ciel et Terre, en 1890. Je profite de cette occasion pour exprimer ici mes plus vifs remerciements à la Uédaction de cotte revue, et particulièrement à notre confrère, M. Lancaster, pour la bienveillance qu’ils ont bien voulu accorder toujours à mes travaux.
- Postérieurement, ces observations m’ont conduit à une autre solution du môme problème, que je crois plus exacte que celle indiquée plus haut. L’observation assidue du phénomène a fait voir effectivement que, si l’image du Soleil étant d’abord mise au foyer de la lunette, on agrandit la distance focale en tirant le tube porte-oculaire, la direction des ondes no conserve pas parfois sa direction primitive : c’est-à-dire que chaque ondulation est, en général, susceptible d être mise au point indépendamment. Dès lors, il suffirait d’appliquer à l’extension focale, mesurée sur le tube, le principe connu en Optique sous le nom de foyers conjugués, pour avoir la distance approchée du lieu où ces ondes naissent et, en multipliant celte distance par le sinus de la hauteur de l’astre, on trouverait l’altitude du courant aérien au-dessus du sol.
- L’exposition de cette méthode et des résultats les plus saillants ainsi obtenus a été l’objet d’un autre Mémoire qui a mérité l’honneur d’être bien accueilli et publié dans le Compte rendu du Congrès de l'Atmosphère, tenu à Anvers en 1894.
- Cependant; ce Mémoire a soulevé des objections, en apparence très justes, de la part de quelques savants distingués, et, en particulier, sur ce qui concerne le procédé employé en dernier lieu pour la détermination de l’altitude des courants. Je dois remercier aussi ces savants, car leurs objections m’ont obligé a faire de nouvelles études et de nouvelles expériences, qui ont jeto assez de lumière sur la nature de ces phénomènes, et dont le résultat a été consigné dans un autre Mémoire publié aussi dans la revue Ciel et Terre en 1899. Si je ne suis pas dans l’erreur, on y a répondu convenablement aux objections précitées, et j’aime à croire que la méthode d’observation des cou-
- p.174 - vue 178/277
-
-
-
- rants supérieurs, au moyen des ondulations du bord des astres, semble maintenant appuyée sur des bases plus sûres.
- Ces diverses considérations et le désir de voir cette méthode employée dans la pratique journalière m’ont conduit à donner des règles pratiques à ce sujet, dans un dernier Mémoire, dont cette note n’est qu’un bref résumé, et que je me suis hasardé, non sans crainte, à présenter au Congrès international de Météorologie.
- Je ne puis pas ici, sans trop m’étendre, entrer dans tous les détails de l’observation. Qu’il me suffise de dire qu’il convient de multiplier les mesures pour obtenir des résultats plus exacts, en prenant toutes sortes de précautions pour éviter que des erreurs systématiques puissent s’y glisser. On doit encore observer les nuages, toutes les fois que l’occasion se présentera, comme un moyen précieux de contrôler les nombres trouvés avec les ondulations. Les nuages peuvent, en général, être observés de la même manière, excepté les plus déliés ou diffus, pour lesquels il faut employer les procédés habituels.
- , Le Soleil reste toujours, par excellence, l’astre le mieux approprié pour ce genre de recherches, autant par sa figure régulière et invariable que par la régularité de ses bords et sa présence journalière sur l’horizon. De plus, il est très commode pour l’observateur, car on peut et l’on doit l’observer en projection sur un écran adapté à l’extrémité oculaire de la lunette et porté par elle. Après le Soleil, la Lune, regardée directement, se prête assez bien au môme but, surtout aux jours voisins de l’opposition ; mais ses bords, hérissés d’aspérités, ne montrent pas parfois les ondulations avec toute la netteté désirable.
- Quant aux instruments, il n’est pas nécessaire que la lunetle soit montée équatorialomont. La forme équatoriale est sans doute préférable pour l’observation, car les angles de position des ondulations y varient plus lentement, avec le temps, que dans les altazimuts; mais, en revanche, dans ceux-ci, le calcul est un peu moins compliqué. Il est à recommander que le zéro du cercle de position, ainsi que la position du foyer principal de la lunette, qui varie d’une quantité appréciable avec la température, surtout dans les instruments de grandes dimensions, soient déterminés fréquemment. Mais l’expérienco a fait voir qu’avec des lunettes ayant om,io à om,i2 seulement d’ouverture et 2m environ do longueur focale, on peut observer séparément les divers courants do l’atmosphère, quelle qu’en soit l’altitude. Un tel instrument, qui n’exige pas de grands cercles gradués, et qui doit seulement être muni d’un petit cercle de position divisé en degrés, et d’un très simple appareil de projection, se trouve partout maintenant et à bon marché. Ainsi, les stations météorologiques de premier ordre pourraient en être pourvues, ce qui supprime l’objection la plus grave qui m’avait été adressée par le Comité international de Météorologie, lors de sa réunion à llpsal, en 1894.
- D’après une formule empirique à laquelle mes recherches 111’ont conduit, et qui exprime le pouvoir de séparation ou la distance maximum qu’une lunette peut utilement atteindre, ce qui convient le mieux pour l’observation des vents supérieurs c’est une grande ouverture de l’objectif et uno grande
- p.175 - vue 179/277
-
-
-
- — 170 —
- amplification de l’image de l’astre, conditions que l’on peut réaliser de plusieurs façons.
- J’ai à parler maintenant du procédé que j’emploie pour la réduction des observations, et qui n’a rien d’original : toute la nouveauté consiste dans la manière d’obtenir la plus grande simplicité possible. Les formules usitées sont celles dues à MM. Ekholm et Hagstrom, c’est-à-dire
- tang ^ = tangy sin/q o = a -t- p,
- dans lesquelles 7 est l’angle de position mesuré sur le Soleil, (3 la projection de cet angle sur l’horizon, ou, ce qui revient au même, l’angle que la direction horizontale du vent forme avec le plan vertical de l’axe de l’instrument ; h est la hauteur angulaire de l'astre au moment de l’observation, a son azimut et, enlin, a l’azimut vrai de l’ondulation, ou la direction du vent cherchée. Pour facili 1er le calcul de ces formules, j’ai construit une Table à double entrée donnanL la différence (3 — 7 avec les arguments a et 7. Si l’instrument était un équatorial, il faudrait ajouter à l’angle de position mesuré l’angle parallacLiquo de l’astre, avant d’y appliquer la correction donnée par la Table.
- Toutes ces opérations exigent la connaissance préalable de la position actuelle du Soleil dans le ciel, ce qu’on obtient aisément en prenant l’heure sur une simple montre réglée à la minute. Avec cette heure et la déclinaison du Soleil au jour de l’observation, une autre Table permet de trouver à la fois les valeurs correspondantes de la hauteur de l’astre, de son azimut et de l’angle parallactique. J’ai mis un modèle de ces deux Tables à la fin de mon Mémoire.
- Je laisse de côté d’autres details de moindre importance. Ce que j’ai dit ici suffit pour montrer le concours que l’Astronomie peut prêter à la Météorologie. Ces deux branches de la Science, issues d’un môme tronc, quoique inévitablement séparées dans leur développement par la loi de la division du travail, vu l’essor prodigieux qu’ont reçu les sciences d’observation à notre époque, continuent cependant à marcher parallèlement, s’aidant l’une l’autre. Toutes les sciences se pénètrent, et, malgré la multiplicité presque infinie des faits nouveaux que l’observation et l’expérience apportent continuellement, de nouveaux liens s’établissent sans cesse entre elles. Ainsi l’on voit surgir toujours de tous côtés cette grande loi de la Nature : La variété dans l’unité.
- p.176 - vue 180/277
-
-
-
- SUR L’ORGANISATION EN ITALIE
- DES
- STATIONS POUR L’ÉTUDE DES ORAGES
- ET DE LA GRÊLE,
- ET rouit
- LE CONTRÔLE DES EXPÉRIENCES AVEC LES CAX0\S GR15LIFUf.ES,
- Par M. L. PALAZZO,
- DIRECTEUR-RÉGENT DU BUREAU CENTRAL MÉTÉOROLOGIQUE D'ITALIE.
- On sait que, depuis quelques années déjà, l’usage des tirs do canon pour empêcher la chute de la grêle s’est introduit dans la Styrie. puis, des Tannée passée, aussi en Italie. La méthode fut acceptée, et elle est maintenant pratiquée avec beaucoup d’enthousiasme dans les campagnes; on peut dire même que, dans la plupart des régions italiennes, les agriculteurs sont devenus fanatiques pour les tirs contre la grêle.
- Au contraire, dans les sphères officielles et chez les hommes de science, on a encore bien du scepticisme à ce sujet. Cependant, le Gouvernement italien, pressé par les agriculteurs de leur accorder des facilités particulières pour la pratique des tirs antigrêleux, n’a pu se désintéresser do la question qui, on peut le dire, était devenue une question brûlante. Le Gouvernement donc, pour donner quelque satisfaction aux agriculteurs et afin do vérifier si la méthode des tirs antigrêleux avait une base scientifique, a estimé convenable d’instituer, dans la Ïlaute-Italie, deux stations pour l’étude des phénomènes orageux et do la grêle. A cet effet, il a inscrit au budget national une somme de ioooofr pour les dépenses nécessaires à la fondation et à l'entretien des stations dont il est question.
- J’ai été chargé par le Gouvernement d’organiser lesdites stations et de prendre la haute direction dos études à faire.
- Je ne parlerai pas de la technique des tirs et dos propriétés du projectile
- p.177 - vue 181/277
-
-
-
- 178
- gazeux qui sort du canon, à propos duquel M. le Professeur Perntor vient de faire do très intéressantes expériences; et je ne veux pas non plus me prononcer sur l’efficacité du système. Je désire seulement dire quelques mots pour donner une idée de l’organisation des deux stations météorologiques d’étude et de contrôle des résultats des tirs antigrêleux.
- Comme localités les plus convenables pour l’installation des stations, j’ai choisi Casalo-Monferrato, situé sur un groupe do collines dans la partie occidentale du bassin du Pô, et Concgliano à l’orient, dans la haute région de la Vénétie.
- Les raisons qui m’ont décidé à ce choix sont :
- i° Un grand coefficient do fréquence des phénomènes orageux ctdelagrôlc dans les susdites régions;
- •?.° L’existence aux environs do Casalo et de Concgliano de nombreuses stations météorologiques et thermo-pluviométriques, qui peuvent coopérer à recueillir des données météorologiques relatives au passage des orages;
- 3° Enfin, les nombreuses installations do canons antigrêleux qui existent déjà dans le Monferralo et la Vénétie.
- Dans ces deux stations, j’ai installé à poste fixe deux professeurs de Physique, MM. les Professeurs ltizzo et Pochottino, bien connus en Italie par leurs travaux dans le champ de la Météorologie et do la Physique terrestre. Ils sont chargés d’exercer un contrôle sur les résultats qu’on prétend avoir obtenus parles tirs. Chacun d’eux, dans sa circonscription respective, c’est-à-dire M. Kizzo dans le Monferrato et M. Pochettino dans la Haute-Vénétie, doit se porter sur les lieux frappés par les orages et la grêle, pour recueillir des données sur les météores et sur les résultats des tirs antigrêleux, et vérifier par eux-mômes l’entité dos dommages causés par la grêle.
- Ils doivent aussi entretenir une correspondance suivie avec les diverses stations météorologiques du bassin du Pô et avec les présidents dos consortiums pour les tirs grêlifuges, afin d’obtenir toutes les informations possibles. En d’autres termes, les deux stations de Casalc et de Concgliano fonctionnent comme doux petits bureaux centraux de deux réseaux de stations secondaires d’informations : informations qui sont envoyées par les syndics, les maîtres d’école, les curés, etc. Le service d’information se fait au moyen do cartes postales, sur lesquelles est imprimé un questionnaire spécial à remplir. Chaque carte postale est double : un côté est réservé à l’adresse, l’autre côté aux informations concernant proprement l’orage; les deux pages intérieures sont réservées au questionnaire sur les tirs des canons antigrêleux et sur les résultats obtenus par ceux-ci.
- Nous avons aussi adopté un cadre imprimé pour rassembler, dans un Tableau, toutes les notices reçues.
- Avec un tel service d’informations on peut tracer, sur une carte topographique, pour chaque orage, sa marche, les dommages plus ou moins remarquables produits par la grêle, etc. Pour donner une idée do ces dessins ou graphiques, j'en montre un parmi tous ceux qui ont déjà été obtenus.
- De plus, dans les deux stations, on a installé dos instruments météorologiques spécialement destinés à l’étude des phénomènes orageux, dons le but
- p.178 - vue 182/277
-
-
-
- 179 -
- de montrer si les modalités ou les conditions, sous lesquelles le phénomène, orageux ou grôleux se présente, ne sont pas, par hasard, modifiées do quelque façon par l’influence ou par l'effet des tirs grèlifuges. Les deux stations ou obsorvatoiros do Gasalo et Conegliano sont donc pourvues, non seulement de tous les instruments météorologiques ordinaires à lecture directe et à enregistrement pour la pression barométrique, pour la température et l’humidité de l’air, pour la vitesse du vent, etc., mais aussi d’autres appareils destinés spécialement à suivre, dans leurs plus minutieux détails, les plus faibles variations do pression pendant les orages. Dans le nombre sont le statoscopo enregistreur Richard et le variomètre à air, nommé en allemand Luftvariometer. En particulier, on a obtenu des diagrammes très intéressants avec le statoscopo Richard, lequel accuse des changements curieux dès qu’un orage s’approche et aussitôt que la pluie commence à tomber, môme à des distances considérables. Mais c’est surtout sur les manifestations électriques accompagnant les phénomènes orageux que j’ai voulu que fût dirigée l’attention des chefs des stations do Gasalo et Conegliano.
- C’est pour cela que les stations possèdent des électromètres d’Exner et leurs accessoires pour l’exploration de l’élcctricitc de l’air; et l’on y fait systématiquement les déterminations de la chute du potentiel, soit par temps clair, soit par temps orageux. On y mesure aussi le coefficient de dispersion électrique de l’air avec l’appareil imaginé, il n’y a pas longtemps, par MM. Elstcr et Geitel. Nous avons aussi adopté la disposition pratiquée par MM. Elster et Geitel pour la détermination de la charge électrique des précipitations aqueuses.
- En outre, dans le but d’arriver peut-être à prévoir d’avance si un nimbus orageux est do nature grèleuse ou non (et naturellement ceci a un réel intérêt dans la pratique des tirs), je crois utile d’étudier les caractères concernant la forme, la couleur et la structure des nuages orageux; c’est pourquoi j’ai recommandé à MM. les Directeurs des stations do Casale et Conegliano do s’occuper de la photographie des nuages.
- La hauteur des nuages va être déterminée, et, à cet effet, j’ai fait l’acquisition de doux théodolites photogrammétriques de la maison Günthcr, de Braunschweig, lesquels sont du môme type que ceux adoptés à Potsdam.
- En dernier lieu, je forai mention d’un instrument qu’on a mis en essai à Gasale depuis peu de temps; c’est un appareil enregistreur des décharges électriques do l’atmosphère. L’idée do l’appareil revient originairement à un savant russe, M. Popoff; mais c’est un professeur italien, M. Boggio-Lera, qui a su lui donner une forme très convenable et ingénieuse. Il s’agit ici, au fond, de l’application des ondes hertziennes, comme dans le télégraphe sans fils do M. Marconi. Il y a une lige verticale le long do laquelle court le fil conducteur do M. Marconi. Les ondes électriques, émanant du lieu où éclate l’éclair ou la foudre, vont envahir un cohéreur, qui devient alors conducteur et se laisse traverser par le courant d’une pilo électrique actionnant un relais de Ilipp. Ge relais, par un circuit secondaire, actionno à la fois un petit marteau ou trcmbleur électrique, qui frappe le tube-cohéreur pour le faire deco-hérer, et l’électro-aimant d’un chronographc enregistreur Richard. Sur le
- p.179 - vue 183/277
-
-
-
- — 180 -
- cylindre de ce dernier, la plume Irace une ligne hélicoïdale à spires presque horizontales, sur laquelle sont marques do petits traits perpendiculaires, qui correspondent aux éclairs.
- Donc, à chaque décharge électrique qui a lieu dans l'atmosphère, mémo alors qu’un orage est encore éloigné de plusieurs kilomètres, un petit signe reste marqué sur le papier de l’appareil enregistreur. Comme on le voit, l’instrument peut servir à annoncer que l’orage s’approche, et lorsque le relais Ilipp est bien réglé, l’appareil enregistre aussi les orages qui éclatent à plus de 3ok“‘ de distance, et même au-dessous do l’horizon. Je présente, à titre d’exemple, une feuille de l’enregistreur Boggio-Lcra, avec des diagrammes d’orages.
- On y voit que, pendant la nuit du 26 au 27 août, dans laquelle a eu lieu un orage dans le Monferralo, les décharges électriques ont été très fréquentes, à tel point que, à cause de la petite vitesse du cylindre enregistreur (seulement un tour par jour), les traits de plume sont serrés do manière à former une bande d’encre continue ( '). Je dois faire remarquer que l’instrument a commencé à fonctionner presque quatre heures avant que l’orage fût arrivé sur place. A l’aide des indications recueillies, on a pu calculer que l’orage était alors à la distance de 3okm. Dans un autre orage postérieur, le 28 août, et qui a été d’une durée bien plus courte, l’enregistreur a fonctionné trois quarts d’heure avant que l’orage fût arrivé sur le lieu. Voilà comment on a obligé l’éclair à s’enregistrer de lui-même.
- Si l’efficacité dos tirs grêlifuges vient à être démontrée, tout le monde voit que l’appareil de M. Boggio-Lcra est appelé à rendre de précieux services aux agriculteurs, comme instrument avertisseur des orages qui s’approchent, car les artilleurs campagnards pourront, aussitôt que l’appareil aura donné l’alarme, se hâter de prendre leur place de combat près des pièces à feu et commencer les tirs.
- La renommée do cet instrument s’est déjà bien répandue à Casalc; les paysans, qui craignent toujours l’approche des orages, ne vont plus demander au directeur de la station si le baromètre baisse ou monte, mais ils demandent tout simplement : Eh bien, comment va-t-il, l'appareil, mar-telle-t-il? on faisant ainsi allusion au trembleur-décohéreur qui frappe le cohérour à chaque éclair, même éloigné.
- L’instrument, qui est actuellement un enregistreur, pourrait être réduit à un simple avertisseur. La chose est bien facile; on voit tout de suite qu’il suffit pour cela do substituer au chronographc Richard, qui est la pièce de l’instrument la plus coûteuse, une simple sonnerie électrique. Dans ce cas, l’instrument no sera pas cher, son prix se trouvant ainsi réduit bien au-dessous de 5orr. Alors l’avertisseur pourra entrer, je no dirai pas dans la maison du campagnard, mais dans la villa du propriétaire, ou près de la station de commando des tirs.
- (') Pour éviter l'inconvénient des signes trop serrés, j’ai commandé à M. Richard un second tambour enregistreur qui fasse un tour entier par heure, ce qui donne une vitesse de rotation plus convenable.
- p.180 - vue 184/277
-
-
-
- 181
- J’ai voulu surtout appeler ici l’attention sur l’appareil si bien imaginé par M. Hoggio-Lera. Cependant, peut-être sera-t-on curieux de connaître si l’efii-cacité réelle des canons contre la grêle a été démontrée; sur cette question, je dois m’imposer la plus grande réserve, tant que nous no serons pas en possession d’un plus grand nombre do faits observés à ce sujet. Je me bornerai à dire que, jusqu’à présent, on a obtenu, en Italie, des résultats contradictoires ; on cite des cas où il a paru que les canons avaient ou une action favorable, en déviant la marche de l’orage, ou en empêchant la chute de la grêle; mais on a aussi des cas où, malgré des tirs très actifs, la grêle est tombée en apportant dos dommages considérables, avec ce résultat curieux qu’on a même vu la grêle remplir les entonnoirs des canons qui étaient employés contre elle. La question est encore à résoudre; c’est à l’avenir, c’est à une longue série d’observations do décider de quel côté est la vérité.
- Je no parlerai pas davantage des résultats scientifiques des observations mentionnées plus haut, et qui se font actuellement dans les deux stations de Casalo et Concgliano; la création est encore trop récente pour permettre do résoudre certaines questions délicates. Je doute que l'expérience de cette seule annéo soit suffisante, cl je me propose d’entretenir les stations d’observation encore l’année prochaine, on cherchant à obtenir do mon Gouvernement les moyens pour en augmenter aussi le nombre, si cola est possible. Toutes les données recueillies, ainsi que les résultats dos observations scientifiques, feront, on leur temps, l’objet d’une relation détaillée qui sera rendue publique.
- Je souhaite de bon cœur que les espérances que les pauvres agriculteurs ont conçues sur la nouvelle méthode grêlifugo no soient pas déçues, et que tant d'efforts pour éloigner le terrible fléau do la grêle soient couronnés d’un plein succès; mais, quand môme malheureusement il n’en serait pas ainsi, j’aurai au moins, comme météorologiste, la satisfaction que la question des canons antigrôleux nous ait procuré, à nous Italiens, l’occasion et les moyens do contribuer utilement à l’élude des météores orageux.
- p.181 - vue 185/277
-
-
-
- LES TIRS CONTRE LA GRELE
- EN ITALIE
- KT LUS
- INDICATIONS SCIENTIFIQUES QUI EN RÉSULTENT POUR LA THÉORIE DE LA FORMATION DES IIYDROMÉTÉORES,
- Pau M. F. IIOUDAII.LE,
- PROFESSEUR DE PHYSIQUE ET I)E MÉTÉOROLOGIE
- a l’école d’agriculture de Montpellier, chargé d’une mission par le gouvernement français
- POUR L’ÉTUDE DES TIRS CONTRE LA GRÊLE EN ITALIE.
- La pratique des tirs contre la grêle a pris naissance en Autriche (Styrio) en 1896, où M. Stiger, de Windiscli-Feistritz, on a été l’initiateur. Dès 1891, M. le Professeur L. Borabici, do l’Université de Bologne, avait conseillé de répéter en Italie, contre la grêle, les expériences de détonations tentées en Amérique, à la même époque, par le général Dyrenforth, à Llano Estacado, dans le Texas. Les résultats avantageux obtenus par M. Stiger, en Styrio, et par ses imitateurs do la même province, ne tardèrent pas à engager les viticulteurs italiens à appliquer à leurs vignobles la méthode styricnno des tirs contre les orages à grêle. M. le député Ottavi, après avoir visité les installations de M. Stiger à Windiscli-Feistritz, en 1898, faisait connaître à la même époque, dans plusieurs publications successives, les principaux détails d’organisation des stations de tir. Le premier syndicat de tir créé en Italie fut celui d’Arzignano (province de Viconce), en février 1899. A la fin de cette môme année, le syndicat d’Arzignano possédait 22G stations. Cette rapide généralisation de la méthode styrienne se poursuivait simultanément dans toute la haute Italie, Lombardie, Piémont, Vénétie. D'après les chiffres qui nous ont été obligeamment communiqués par M. le Professeur Marconi, les stations do tir ont passé, pour la seule province de Viconce, de 446 à la fin de 1899, à i632 au a5 juillet 1900. A la même époque, date de mon voyage en Italie, la province de Brescia possédait i455 canons, celle de Tréviso 1334 -D’après les indications que j’ai pu recueillir, le vignoble italien est actuelle-
- p.182 - vue 186/277
-
-
-
- - 183 —
- mctil défendu par [tins de 10000 stations qui, à 2oolr l’une, représentent un capital engagé do plus do deux millions do francs. 11 ne s’agit donc plus d’une simple expérimentation, mais presque d’une pratique agricole généralisée suides milliers d’Iicctares.
- Le rapide développement, en doux années, de la pratique des tirs en Italie indique assez la confiance qu’inspire aux viticulteurs italiens l’efficacité de la pratique des tirs contre la grêle. Je me bornerai à rappeler ici, en peu de mots, l’organisation des tirs et les résultats obtenus.
- Les premiers canons contre la grêle employés par RL Stiger consistaient en un simple mortier de fonte dure, long de om,.fo, au diamètre extérieur de o"',o8 à la base et de o"',of>5 au sommet. Le mortier, foré d’un orifice cylindrique central de o'",o3 de diamètre, était chargé do 8osr de poudre, et l’explosion était provoquée par l’allumage d’une mèche.
- Le matériel de tir actuellement en usage a subi de nombreux perfectionnements. Au mortier primitif, on a substitué des culasses mobiles recevant des douilles à percussion centrale. Certains modèles de canon présentent une disposition analogue aux revolvers (retrocarica) et permettent un tir rapide de 5 à io coups par minute. Le nombre des modèles actuellement en usage se multiplie do jour on jour, mais on peut cependant donner du canon contre la grêle la définition suivante :
- Le canon comprend une chambre d’explosion, une cheminée d’échappement des gaz de l’explosion, un pavillon conique (Iromba) long de 2m à 4"‘ avec un diamètre de o"1,18 à la base et do o'",4o à om, )o au sommet pour lo modèle do 2"'. Ce pavillon fait l’ofiicc d’un porto-voix et canalise les vibrations acoustiques provoquées par l’explosion dans la direction des nuages. Il sert également à rassembler, en avant de la cheminée d’échappement des gaz, une masse d’air qui est projetée, avec une grande force et à grande dislance, dans la direction des nuages. Le déplacement de ce projectile aérien, dont la vitesse paraît varier beaucoup (de 3om à 200"1 par seconde) suivant la direction et la puissance du tir, détermine un sifflement caractéristique (sibillo) dont la durée atteint i5 à 18 secondes. La portée du projectile d’air paraît supérieure à ik,n.
- Les stations distribuées dans lo vignoble, à raison d’une station par 20 à 3o hectares, sont distantes entre elles de f>oom à 600"1. Aussitôt qu’un orage à grêle se développe dans le voisinage immédiat du vignoble défendu, une station centrale donne le signal du tir qui s’exécute, tantôt rapide (•>. cà 3 coups par minute sur les points les plus menacés), tantôt plus lent ( 1 coup par minute ou toutes les deux ou trois minutes, suivant l’imminence du danger).
- L’elfet des tirs se traduit : i° par la cessation des coups de tonnerre; les chutes de foudre ne s’observent plus sur le périmètre protégé; 2" le nuage à grêle, à bords frangés, opaque et strié, se transforme peu à peu, se diffuse et s’étale parfois comme un brouillard épais, qui plane à une certaine hauteur au-dessus du vignoble défendu; 3" do fréquentes chutes de neige accompagnent les tirs contre la grêle. Dans la province de Brescia, il est tombé, cette annéo, quatre fois do la neige à la suite des tirs, savoir : lo 27 avril, le j8 mai, le 14 juin et le 12 juillet. Dans plusieurs autres régions, les chutes
- p.183 - vue 187/277
-
-
-
- 184 -
- de neige oui été de môme observées après les lirs, notamment à Bréganzc où, le i5 juillet 1900, la neige est tombée abondante en énormes flocons pondant près de deux heures. Ces chutes de neige n’avaient jamais été observées antérieurement à cette époque de l’année. A vrai dire, la neige déterminée par les tirs est plutôt de la glace molle que do la neige et représente assez bien la matière d’un grêlon qui aurait subi une cristallisation et une congélation incomplètes.
- Plusieurs théories ont ôLé proposées pour expliquer l'action dos tirs sur la transformation des nuages à grêle. Nous résumerons ici les principales, parce que chacune d’elles soulève un point particulier concernant la formation des hydrométéorcs, pluie, neige, grésil et grêle.
- Pour M. Stiger, créateur de la méthode des lirs on Styrio, l’ébranlement de l’atmosphère, provoque par l’explosion, déterminerait la précipitation de la vapeur d’eau qui, dans les nuages inférieurs traversés par les grésils, amorces des grêlons, se trouverait à l’état de sursaturation; la chute de la neige ou de la pluie, précédant la descente des grains de grésil, supprimerait pour eux la possibilité do s’accroître et de donner naissance à des grêlons.
- Une autre théorie invoquée est celle do l’action du projectile aérien sur les tourbillons atmosphériques générateurs de la grêle. M. le Professeur Roberto, Inspecteur des études de la province d’Alexandrie, admet la formation d’un tourbillon à axe horizontal, déterminé par la rencontre des courants d’air chaud ascendants et dos courants d’air froid descendants des cimes montagneuses recouvertes de neige qui dominent, à une distance assez réduite, le vignoble de la haute Italie. La formation de ce tourbillon a pour effet de maintenir en suspension le grain do grésil et do le transporter dans une zone froide et humide où il subit un accroissement continu. Si l’on parvient à couper le tourbillon dans sa partie inférieure, on rompt l’appareil générateur de grêle. Dans cotte hypothèse, le but à atteindre est la formation d’un projectile aérien très puissant comme volume, comme vitesse et comme portée.
- Pour M. le Professeur L. Bombici, l’efficacité des tirs serait duc à deux acLions différentes qui se prêteraient un mutuel concours. L’ébranlement provoqué par les ondes sonores romprait l’équilibre des forces moléculaires tendant à donner aux cristaux de glace la forme d’un assemblage sphêroédrique. Le grain do grésil serait la première étape de la formation du cristal maclé sphéroédriquo; le grêlon en serait la forme complète. L’ébranlement de l’air produit par l’explosion des lirs empêcherait la cristallisation complète et l’on expliquerait ainsi la chute, fréquemment observée après les tirs, de neige à demi fondue ou de grêle molle. Do plus, l’ébranlement do l’atmosphère, en empêchant la cristallisation régulière de l’eau, l’obligerait à se condenser en cristaux de plus faible dimension ou en gouttelettes ayant comme amorce une poussière atmosphérique. Le projectile aérien, toujours accompagné de fumées, aurait encore pour mission de transporter dans le nuage à grêle les amorces nécessaires à la condensation. Aussi M. Bombici est-il convaincu que l’on obtiendrait une plus grande efficacité des tirs on transportant au sein du nuage à grêle toute la force vive et toutes les poussières do l’explosion. Ce résultat pourrait être obtenu par le lancement de
- p.184 - vue 188/277
-
-
-
- — 185 —
- grenades ou projoclilcs explosifs, dont l'éclatement serait réglé sur la hauteur présumée du nuage à grêle.
- Tout autre est le mode d’action attribué par M. le Professeur Marangoni, de Florence, au tir des canons sur la constitution des nuages à grêle. M. Marangoni recherche l’origine des basses températures provoquant la formation des grêlons dans le froid résultant de l’évaporation. La grêle prendrait naissance dans les nuages inférieurs et aurait, comme amorce et origine, les gouttelettes d’eau dont les courants d’air sec descendants activent l’évaporation et déterminent le refroidissement, puis la congélation. Les cristaux de glace formés sont électrisés négativement et attirent à eux les gouttelettes d’eau électrisées positivement comme les nuages inférieurs (nimbus) au sein desquels elles se sont formées. Leur attraction par le cristal négatif détermine le grossissement de ce dernier et ultérieurement la formation du grêlon. La formation de la grêle résulterait ainsi, en quelque sorte, du jeu d’une machine électrique dont la brosse négative (cristaux de glace) retirerait du vent des régions supérieures de l’atmosphère sa force motrice et agirait sur le disque positif constitué par le nuage inférieur (nimbus). Dans cette hypothèse électrique do la formation do la grêle, le projectile aérien, en perforant le nuage, aurait pour effet d’égaliser les potentiels électriques des masses en présence et d’interrompre, avec la production do l’électricité, l’accroissement du grêlon.
- L’ébranlement do l’air et l’introduction de poussières compléteraient, par les modes d’action précédemment invoqués, l’efficacité du tir contre la grêle.
- Comme on le voit, dans les diverses hypothèses de la formation do la grêle que nous venons de résumer, les tirs doivent présenter une certaine efficacité, aussi bien pour faire tomber la pluie que pour empêcher les chutes de grêle, lorsque les conditions atmosphériques qui donnent naissance aux orages à grêle se trouvent réalisées. La suppression des chutes do foudre et des manifestations do l’électricité atmosphérique donne en outre à la pratique des tirs, réalisés sur une large échelle en Italie, un intérêt tout spécial pour la Météorologie expérimentale.
- Quel est le rôle de l’électricité atmosphérique dans la formation dos orages locaux?
- L’électricité atmosphérique est-elle la cause ou l'effet du développement do cos orages ?
- Comment se forme la grêle? Quel est, à cet égard, le rôle des massifs montagneux avoisinants, aussi bien que des courants d’air supérieurs de l’atmosphère?
- Quelle est l’importance du rôle dos poussières atmosphériques dans les divers phénomènes do condensation et do précipitation de la vapeur d’eau dans l’atmosphère?
- À quelle hauteur se forme, en général, la grêle dans l’évolution des orages locaux? Peut-on espérer d’atteindre, par un projectile aérien, le niveau de l’atmosphère où prend naissance ce dangereux météore?
- Quelle est l’influence do l’ébranlement do l’atmosphèro sur la condensation do la vapeur d’eau dans un air saturé et en présence d’amorces de condensation ?
- p.185 - vue 189/277
-
-
-
- 180 —
- Telles sont quelques-unes dos nombreuses questions soulevées par la pratique des tirs depuis ces deux dernières années ; leur résolution serait certainement très utile pour apporter de notables perfectionnements dans l’application de la méthode de protection actuellement en usage on Autriche et en Italie et qui vient de pénétrer plus récemment en France (*) sur plusieurs points do notre vignoble. Comme on le voit, la pratique des tirs contre la grêle intéresse à la fois les agriculteurs et les météorologistes, et il m’a semblé qu’à ce dernier titre l’énoncé des principales questions à résoudre pourrait être utilement présenté devant les membres du Congrès international do Météorologie.
- (1 ) Le premier syndicat de tirs contre la grêle a été organisé en France, cette année, par l’initiative de M. Guinand, Vice-Président de VUnion des Syndicats du Sud-Est, sur le territoire de la commune de Denicé (Saône-et-Loire). Depuis, d’autres organisations ont été créées à Saint-Gengoux (Saône-et-Loire) et à Saint-Emilion (Gironde). Plusieurs autres syndicats sont en voie de formation.
- &e-«-
- p.186 - vue 190/277
-
-
-
- SUR LES
- APPAREILS A BALANCE ROMAINE
- QUI SE TROUVENT A L’EXPOSITION,
- Par M. A. SPRUNG,
- CllEir I)E L’OBSEHVATOIItE MÉTÉOROLOGIQUE DE l’OTSDAM.
- Jo parlerai sur les enregistreurs météorologiques à balance romaine (romischo Schncllwago, c’est-à-dire à balance à poids curseur), que j’ai introduits, il y a vingt ans, dans le Service météorologique, comme baromètre enregistreur. On trouve à l’Exposition un exemplaire do ce baromètre (/%. 1), construit par M. R. Fuess, à Bcrlin-Steglitz, et muni des derniers perfectionnements.
- On y trouve aussi le baromètre enregistreur à mercure do Marvin. Je comparerai ici cos deux instruments :
- i° Jusque vers 1880 environ, tous les enregistreurs à balance de la pression atmosphérique offraient cette particularité que la partie supérieure du tube à mercure était beaucoup plus large que la partie inférieure. J’ai reconnu, en 1877, que cette particularité amenait une influence nuisible de la température de l’air ambiant sur les données des enregistreurs ; aussi, en construisant, on 1880, mon baromètre enregistreur à poids curseur, j’ai supprimé cet élargissement et employé un tube parfaitement cylindrique. Le tube du barographe Marvin est également cylindrique.
- i° J’ai dit, en 1880, qu’avec une colonne de mercure cylindrique, do 3cm do diamètre, on doit pouvoir mesurer la hauteur de la colonne de mercure aussi bien qu’avec un baromètre normal. Cette qualité est aussi spécifiée expressément dans les descriptions du baromètre enregistreur Marvin.
- 3° Le point capital est que le barographe Marvin est, comme le mien, à poids curseur. 11 n’y a do différences que dans l’arrangement.
- 4° Les doux appareils fonctionnent avec un courant électrique (*); mais ce
- (‘) On a, parait-il, très bien réussi, à Copenhague, à remplacer la manœuvre électrique du poids curseur par un mouvement purement mécanique. Voir Sclvregistrerendc metcorologiske Instrumenter, construcrede of G. RüNg. Vidcnsk. Seisk. Skr. 6 Raekke> nalurvidcnskabclig og mathematisk Afd. III 3. Kjôbenhavn, 1885.
- p.187 - vue 191/277
-
-
-
- — 188 —
- n’est qu’une circonstance accessoire, tout comme la forme dos porteurs du papier, planchette chez moi, cylindre chez M. Marvin.
- Il y a donc décidément beaucoup de ressemblance entre les deux appareils; mais, en étudiant de plus près tous les détails de construction, j’ai reconnu que toutes les qualités do mon appareil ne sont pas, à mon avis, réunies dans celui de M. Marvin. U me paraît, par exemple, que le tube du barographo
- Fig. i.
- Marvin est trop peu remué; en regardant l’appareil fonctionner, on dirait que la balance est on repos parfait; puis, tout à coup, on entend battre les échappements électro-magnctiqucs, ce qui indique que le poids du baromètre a augmenté ou diminué d’une petite quantité. Dans mon appareil, au contraire, on voit la balance osciller continuellement d’uno manière très nette, parce (pic le curseur n’est jamais on repos, même quand la pression atmosphérique reste constante; il va toujours de droite à gauche et de gaucho à droite, dépassant un peu sa position d’équilibre. Ceci me paraît important pour qu’on soit sûr qu’il n’y a aucun retard des données de la balance sur les variations do poids à déterminer. Le tube est donc toujours faiblomcnt ébranlé par cos mouvements automatiques, et j’avais cru d’abord que cela suffirait aussi pour
- p.188 - vue 192/277
-
-
-
- — 189 —
- surmonter les petites variations do poids qui proviennent des forces capillaires ; mais c’était trop espérer, et il faut employer des actions plus énergiques. La méthode la plus simple et la plus efficace consiste à faire plonger, pendant quelques secondes, une grosse pièce do bois dans la cuvette du baromètre, ce qui fait monter le mercure dans le tube de imm ou a"’1". Un est d’abord trop timide avec des actions do ce genre; en les faisant répéter de dix en dix minutes, j’obtenais un tracé qui était nettement troublé toutes les dix minutes. Maintenant, le plongeur descend à chaque minute ; la perturbation de la courbe persiste pour ainsi dire, mais la différence avec un baromètre de précision reste constante, et la courbe est redevenue fixe et nette, malgré les secousses perpétuelles que subissent le mercure et la balance.
- La précision est telle que, pour les observations régulières, trois fois par jour, qui sont publiées à Potsdam, nous avons décidé d’employer les données du baromètre enregistreur, au lieu dos lectures directes; le contrôle do l’enregistreur so borne à une ou deux comparaisons précises, à des heures convenables.
- Quant à l’appareil de Marvin, je n’ai pu rien trouver sur sa précision que la remarque suivante, dans Maryland Weather Service (Baltimore, 1899) :
- « Ce barographo du Professeur Marvin est le plus sensible et le plus exact de tous ceux qui ont encore été construits pour le IVeather Bureau des États-Unis; il conserve le tracé dos plus petits changements do la pression atmosphérique, tels que ceux qui accompagnent les orages et les rafales do vent. » On est donc, en Amérique, très content du système de la balance à curseur, bien que, comme je crois l’avoir démontré, la réalisation du principe do Marvin laisse encore quelque chose à désirer.
- Le pluviomètre enregistreur de M. Marvin est aussi à balance avec poids curseur ; son mouvement est transmis électriquement du dehors dans la chambre. Je ne trouvo aucune objection à cette partie de l’appareil, c’est-à-dire à l’enregistreur lui-môme; il me parait très bien construit; mais, dans les pièces extérieures, le mouvement du curseur me semble limité à des poids croissants. Si, contrairement à ce qui se passe d’ordinaire, le vase récepteur de la pluie ou de la neige devient plus léger, par suite de l’évaporation, par exemple, le curseur no peut pas reculer. La pluie suivante no commencera ainsi à s’enregistrer qu’après avoir comblé le déficit provenant do l’évaporation. On devrait donc prévoir au moins une disposition qui atténue l’évaporation, mais il n’y on a pas. Le vase est, du reste, d’une grande simplicité, et la surface du pluviomètre mal définie. En hiver, la neige doit souvent relier les parois du vase à son enveloppe, car ces deux partios sont très rapprochées l’une do l’autre; alors le curseur no marchera plus.
- Pour ma part, je viens d’employer ma balance enregistreur à relovcr les précipitations atmosphériques, surtout en hivor. J’ai étudié de près, pendant deux ou trois ans, les circonstances qui peuvent influencer ou troubler l'enregistrement do la neige. Je suis parvenu à montrer que la balance à curseur présonto plusieurs avantages sur les autres balances (à gravitation ou à ressort), bien quo l'enregistrement tout à fait exact, sans aucune surveillance
- p.189 - vue 193/277
-
-
-
- — 190 —
- du temps de la part do l’observateur, reste toujours un problème assez difficile.
- Je présente au Congrès les résultats de mes recherches, résumés dans une Communication, sous le titre : Ueber die Registrirung der wintcrlichen Nie-dcrschlàge (Ergebnisse der meteorol. Beobachtungen in Potsdam fur das Jahr 1898). J’ai dit dans ce travail (§ IV), en parlant du pluviomètre enregistreur de Marvin : « Je n’ai trouvé aucune indication sur les moyens employés pour ramener le poids curseur automatiquement après qu’il a parcouru son chemin sur la balance, par suite des chutes do pluie ou de neige. » En réalité, cotte qualité importante n’exislo pas dans le pluviomètre de Marvin; il lui faut l'aide de l’observateur, tout comme dans mon appareil.
- p.190 - vue 194/277
-
-
-
- COMPARAISON
- DES
- DIVERS ABRIS THERMOMÉTRIQUES
- AVEC LE
- THERMOMÈTRE A ASPIRATION,
- Par M. RYKATCIIEF,
- DIRECTEUR DE L’OBSERVATOIRE PHYSIQUE CENTRAL NICOLAS.
- Je me permets de présenter au Congrès un résumé sommaire des résultats préliminaires d’un grand travail que j’ai entrepris et qui est loin d’etre achevé.
- La Conférence météorologique internationale, réunie à Paris en 1896, dans sa séance du 18 septembre, exprima le désir « que dans une station au moins de chaque pays on emploie simultanément, en môme temps que l’abri ordinaire, d’autres dispositions telles que l’abri Stevenson ou l’abri français, et au moins le thermomètre à aspiration Assmann (grand modèle) sous sa forme actuelle (Fuess, 1896). Les comparaisons seraient poursuivies pendant deux ans et, si l’on ne pouvait en publier les résultats in extenso, on donnerait au moins pour chaque mois les moyennes et les valeurs extrêmes ».
- Conformément à ce désir, et en vue de ce que la plus grande partie de toutes les observations régulières sur la température de l’air sont faites d’après l’un des systèmes : russe, français, Stevenson ou Assmann, j’ai cru utile do faire la comparaison de l’abri employé en Russie depuis 1870 avec les trois autres systèmes.
- J’ai fait construire à l’Observatoire Constantin, à Pavlovsk, auprès de l’abri russe [cage en zinc à libre circulation do l’air avec ventilateur, l’abri ouvert au nord et en bas, persiennos à l’ouest et à l’est ; double toit et double côté sud (Repert. j'ür Meteorol. v. d. K. Àkademic d. Wissenschaft, Saint-Pétersbourg, t. VI, n° 9)], les modèles exacts des abris anglais et français avec des thermomètres dont on fait usage dans ces deux pays, comme ils ont
- p.191 - vue 195/277
-
-
-
- 192 —
- été décrits dans io Rapport de la Conférence météorologique internationale. (Réunion de Paris. 189G.) A côté do cos abris on a arrangé un support pour le thermomètre Assmann, qu’on pouvait baisser ou élever acl libitum, au moyen d’un levier, jusqu’à l’altitude du thermomètre avoc lequel on voulait le comparer. J’ai cru utile d’ajouter à cette occasion aux données do l’abri russe après ventilation les lectures sur le même thermomètre avant la ventilation, afin do pouvoir mieux juger dans quel sens on pouvait s’attendre à une erreur possible du thermomètre lu après la ventilation.
- Une demi-heure avant chaque houro-termo de comparaison on suspendait l’Assmann à sa place au niveau du thermomètre-abri russe; on humectait le thermomètre mouillé. Après cos préparatifs on faisait les lectures des thermomètres dans l’ordre suivant :
- Cinq minutes avant l’heure-terme on remontait le mécanisme de l’Assmann et en cas de besoin on mouillait encore une fois l’un dos thermomètres;
- Deux minutes avant l’houre-termo on lisait avoc la longue-vue l’Assmann (naturellement après et durant la ventilation) et le thermomètre russe avant la ventilation;
- Une minute avant l’heure-terme on lisait le thermomètre attaché au thermographe do Fuess(avcc ventilateur électrique) ;
- A l’heure-terme précise on lisait le thermomètre russe après ventilation et l’Assmann ;
- Doux minutes après l'heurc-tcrme on lisait le thermomètre français et l’Assmann (au niveau du thermomètre français);
- Quatre minutes après l’houre-termo on observait le thermomètre anglais et l’Assmann au niveau du thermomètre anglais.
- Les observations ont ôté faites tous les jours à 7'* a., ih p. et 9hp., durant doux années, 1898 et 1899. Voici les résultats préliminaires que nous avons obtenus :
- p.192 - vue 196/277
-
-
-
- Résultats de la comparaison des abris russe (R), français (F) et anglais-Stevenson (S) avec le psychromètre Assmann (A);
- moyennes des deux années 1898 et 1899.
- I. — Température en degrés centigrades.
- Différences.
- Assmann —abri russe avant ventilation.
- A, - Ri.
- Assmann—abri russe après ventilation. A, — R,.
- Assmann—abri français.
- a3-f.
- Assmann—abri anglais. A,-S.
- Janvier.............
- Février.............
- Mai s.
- Avril...............
- Mai.................
- Juin................
- Juillet.............
- Août................
- Septembre...........
- Octobre.............
- Novembre............
- Décembre............
- Année...............
- Jours sereins. Hiver (Déc., Janw, Fév.). Eté (Juin. Juillet, Août ).
- Année...............
- Jours couverts.
- Hiver...............
- Été.................
- Année...............
- Th. lh. fjh. M ü y.
- 0 0 O 0
- 0,00 -0,2.0 +0, o5 -0,07
- O p-* O + -0,65 +0 ,o5 -0,17
- 0,00 -1 ,25 +0,10 -o,38
- 1 0 c -0,60 +0 ,o5 -0,22
- -0,15 -0,55 -0,20 -o,3o
- 1 c H* Oi -0,60 -o,35 -0,37
- -0,25 -0,75 -0,35 -o,45
- +0, o5 —0,4 0 -0,10 -0, i5
- + 0 O -o,!)0 +o,o5 -0,08
- +0,10 -o/Ho o/|0 -0,10
- +0, 10 0 ,00 +0, 10 +0,07
- +0,10 -0,10 +0, o5 +0,02
- -0,01 -0,5o -0 ,o5 ~° > *9
- +0,13 -o,65 -0,08 -0,20
- -0,07 -o,85 -o/|3 -0,45
- +0,06 -°>74 -0,08 -0,2-5
- +0,0^ -0,28 +0,0 4 -0,07
- -0,1 \ / ° -0,50 -0,12 -0,23
- 0,00 -0,4o -0 ,01 -0,04
- 7 h
- -0,00
- lh.
- 9h.
- 4-0 , 02
- -o ,o5
- -O , I 0
- -0,10
- -O , 10 O ,00 +0,10 +o, o 5
- O, 00
- o, oo
- -0,00
- -0,03
- 0,10
- -O,I0 -0,00
- /.
- + 0,00 —0, J o
- -o ,00
- -o, oo
- -o, 35
- -0,27
- 0,00 -0,15
- -0,00 -0,00 0,00 -0,10
- -0,00 +0,00 -0,2.5 -0,2 0 -0,20 -o ,00 -o, 10
- +0,00 0,00 o ,00
- +0,10
- l4
- +0, ro +0,04
- +o,oi -o,(jo -0,08 -0,1 G
- -0,06
- 0,17
- -o, 26
- o,*4
- -0,01
- -0,08
- Mo y. Th. lh. 9 h. Moy. 7 h . lh. 9 h . Moy.
- 0 0 O O 0 O 0 0 0
- -0, o5 +0, o5 -0,2 4 +0,07 -<V>I +0, o5 -0, I 0 +() , 1 O +0,02
- -0,12 +0,04 -+7I + 0,07 -0,21 0,00 -0,00 +0 ,o5 -0,08
- -0,11 -0 ,o5 0 / -1,0 | +0,15 -0, 1 + 0,25 -0,4.3 +0,00 -0 ,o5
- -0,10 -0,14 -o,5ç) +0,09 -0,21 +0,00 -0,25 +0 ,o5 -0, o5
- -0,15 -0,26 -0,54 +0,27 -0,18 0.00 -0, 10 +0 ,o5 -0 ,02
- -0,18 -0,00 -o,65 +0,10 -0,28 -0,10 -0,35 -0,10 -0,18
- 0 T -0,43 -0,79 +0,22 0 0 -0,00 +0, o5 -0,60 -0,10 -0,22
- -0,07 -0, i3 -o,55 +0,26 -0,1 \ +0,00 -0,2.5 +0, o5 -0 ,o5
- -0 ,o3 +0,01 +0,37 -(D]7 +0,06 0,00 -0,15 +0,10 -0,02
- -0 ,o5 +0,09 / ° vt° +0, 13 -0,07 0,00 -0,10 +0,15 +0,02.
- O + +0,06 -0,08 +0,10 +0, o3 +0,10 0,00 +0, 10 +0,07
- 0,00 -0,01 -0,12 +o,oi -0,0'f +0,10 0,00 0,00 +0 , Oo
- -0,08 -0,09 "0,5', +0,14 -0,16 +°,° 1 -0,22 +0,0 'j -0, o5
- -0,08 +0,29 -0,08 +0,27 +0,07 + 0,0^5 +0 ,o3 +0,11 +0,06
- -0,26 -0,15 -0,70 -0,40 -0,'}2 19 -0,71 0 ,00 -0,3 1
- -0,1G -0,11 -0,89 +0,34 -0,2 2 +° ,o/| -0,53 +0,11 -0,1 3
- -0,07 0,00 -0,3o -0,01 -0,1 0 +0,96 -0,08 +0,04 0,00
- -0,15 -0,24 -0,40 +0,07 _() 5 M) +0,02 -0,27 -0, o5 -0,11
- -0,11 -0,04 -o,3() +0,01 -O 7 1 \ +0,06 -0,12 +0,00 -0,01
- o
- p.193 - vue 197/277
-
-
-
- II. —Humidité absolue (tension de vapeur) eu millimètres
- A a --- Il a .
- a* — r.
- A 4 - S.
- 7h. lh. 9h. Moy. 7h. lh. 9h. Moy. 7 h . ]h. y h. Moy. 7 h . lh. 9 h. Moy.
- Janvier . . . 0,0 O , O 0,0 o,0 0,1 0,0 0,0 0 , o 0,0 0,0 0,0 O , 0 0,0 O , 0 0 , O 0,0
- Février .... 0,1 O, I O, 1 0,1 o, O 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0 , o O, 1 0,0 0,0
- Mars .... 0,1 0,2 0, I 4 o,1 0,0 0,0 0,0 0 ,0 0,0 0,1 0,0 o, o 0,0 0,1 0,0 0,0
- Avril.. .... 0,2 o, 6 0,2 o, 3 0,1 0,3 0 , I 0,2 0,1 0,2 o, o O, l O ,0 0,2 OA O, l
- Mai .... 0,6 1,2 0,8 ° '9 0,2 o, 5 o, 3 «.,4 0,2 o, 3 o, I O , 2 O, ! 0,2 0,i 0,2
- Juin .... o,6 I , 2 °>7 o,8 0,2 «4 0,2 o O , 0 0,î o, 3 0,1 0,2 0,1 0,3 0,2 0,2
- Juillet .. .. o,5 •> 1,0 o, 6 o,S 0,1 0,3 0, I 0,2 0, ï 0,0 0,i 0,2 o,1 <>,4 0,2 0,2
- Août o,3 I ,0 o,4 o,fi 0 , I 0,2 0,1 O, I 0,1 0,2 o, o 0, 1 0,0 0,2 O, I 0,1
- Septembre , ... . 0,1 0,6 0,2 o, 3 0,0 (),1 0, 1 0,1 0,0 0,1 0 , o 0,0 0,0 0,1 0,0 o ,o
- Octobre 0,1 o, 3 O, I 0,2 o ,o 0, I 0 , o o, o 0,0 0,0 0 , o 0,0 o, o 0, I -O,1 o, o
- Novembre ,... 0,0 0,1 (), I O, I 0,1 0 . o 0 ,o 0,0 0,0 0,0 0,0 o ,o 0,0 O ,0 0 , o O , 0
- Décembre .... 0,0 0 , o 0,0 o ,o 0,0 0,0 0,0 o ,o o, o 0 ,o o ,o o , o o ,o o, o O , 0 o, o
- Année . . . . O , 2 0,5 o 0,0 o, 3 0,1 0,2 III. — Humidité 0,1 0,1 relative eu o, o pour 100 O, I o, o O,1 0,0 0,1 0,0 0,1
- Janvier . . . . I i 1 I o O 0 o o o I o I I I I
- Février „ . 2 -1 I I I -I I o o — 2 o -1 1 1 I 2
- Mars O . . . . 0 — > 1 I I -I I o -1 -I o -1 o 2 I I
- Avril 4 i I •> 0 I o 0 2 2 o I 1 I I 2 2 I
- Mai . . . . 6 6 2 5 •> 0 •> D 2 o 0 1 0 2 I 1 2 2 2
- Juin .... 5 2 I •> 0 ) 2 I 2 o o I o I I I I
- Juillet . . . . 2 3 o 2 T O I o -I -1 2 o 2 O I I
- Août .... 3 O 0 o 2 I I I I -1 -I 2 o I 0 I L
- Septembre . . . 9 2 o l O I O o o o (J o o o O O
- Octobre . . . . I l o I o o O o o — 2 o -1 o -I O O
- Novembre . . . . 2 1 o I ] I I I -I O o o o o 0 O
- P
- p.194 - vue 198/277
-
-
-
- Ces Tableaux nous apprennent que tous les abris donnent des températures moyennes annuelles presque identiques avec le thermomètre Assmann à 71' a. cLç)h p. L’abri russe, avant la ventilation, ne s’écarte de l’Assmann que do o°.oi et o°, o> respectivement ; l’abri russe, après ventilation, s’écarte de o",o‘^ et o°,o/i ; l’abri anglais do o°,o4 et o°,o4 ; l'abri français de o°, 09 et o", 14. C’est surtout en hiver (pic les différences à ces heures sont petites et pour la plupart positives, c’est-à-dire que l’Assmann donne des températures plus élevées que celles des abris. Les abris, le russe après ventilation et l’anglais, ne donnent dans aucune saison des différences moyennes mensuelles au-dessus de o°, i:ï. Pour l’abri russe avant ventilation à 71' et à 911 et pour l’abri français à 711 a., les différences deviennent négatives en été et atteignent une plus grande valeur (jusqu’à o°,4). Pour l’abri français à 9'' p., les différences restent positives durant toute l’année. Pour l’abri russe après ventilation, nous avons un critérium pour juger si c’est l’abri ou l’Assmann qui donne la température la plus exacte; en effet, nous pouvons admettre que la ventilation du thermomètre sous abri doit rapprocher son indication de la température vraie de l’air; donc si la différence devient plus petite, sans changer de signe, c’est l’Assmann qui donne la température vraie; si la différence augmente ou si elle change de signe, c’est à l’abri russe (après ventilation) qu’il faut donner la préférence. En appliquant cette règle aux observations faites par exemple à 9'' p., nous trouvons qu’à cette heure l’abri russe, après ventilation, donne la plupart du temps des valeurs plus exactes que l’Assmann; mais cette différence est petite et négligeable. Nous pouvons admettre que tous les abris donnent approximativement les mêmes températures que l’Assmann aux heures où le Soleil est au-dessous do l’horizon.
- A ih p. tous les abris donnent, des températures un peu plus élevées que l’Assmann; ces différences n’atteignent en moyenne pour aucun mois T, excepté au mois de mars pour l’abri français.
- Sans prétendre décider la question, lequel dos thermomètres donne les températures les plus voisines des températures vraies, je remarquerai que l’Assmann seul est entièrement libre et exposé au Soleil; il devrait indiquer des températures trop élevées, s’il n’était pas assez ventilé, mais nous voyons le contraire; c’est lui qui donne les températures les plus basses. Il me parait donc probable que c’est le thermomètre (l’Assmann qui s’approche le plus de la température vraie; les abris sont échauffés plus ou moins par le Soleil et influent sur leurs thermomètres; à l’abri russe, d’accord avec les règles mentionnées, on voit cela très distinctement en comparant les valeurs avant et après la ventilation, qui a pour effet de diminuer considérablement la différence avec l’Assmann. L’abri anglais, malgré qu’il n’est pas ventilé, montre à peu près les mômes différences que l’abri russe. L’abri français donne une différence moyenne annuelle pour ih p. de près d’un demi-degré, c’est-à-dire deux fois plus grande que les abris russe et anglais, mais toujours dans le même sens. Je no m’attendais pas à ce que l’installation de l’abri français, qui est le plus dégagé, donnât des températures aussi élevées et que la petite cage anglaise à persiennes donnât des températures moins élevées. C’est surtout au mois de mars que les différences sont grandes pour tous les abris. J’ai
- p.195 - vue 199/277
-
-
-
- vérifié les données de ce mois; la seule cause qui aurait pu faire abaisser les données de l’Assmann, c’est qu’il neigeait souvent à ih, et l’Assmann avait pu être mouillé et marquer des températures trop basses. En tout cas, on voit, d’après le détail des observations, que cette influence n’aurait pu être que très petite. J’ai étudié l’influence des différents éléments sur les différences, mais je n’ai pas obtenu de résultats très décisifs. J’ai cru que la différence devrait être beaucoup plus grande aux jours sereins qu’aux jours couverts. En effet, on peut remarquer cette influence à i1' p. en été dans les abris anglais et français, mais l’influence est très petite; pour l’abri russe, elle n’existe presque pas.
- Je remarque encore que les thermomètres dans les abris russe et anglais sont observés sous des conditions différentes de celles sous lesquelles ils se trouvent dans les abris entre les heures d’observation ; c’est le même cas avec l’Assmann; ce dernier et le thermomètre russe doivent donc être ventilés pendant un certain nombre de minutes, qui est déterminé par l’expérience; le thermomètre anglais doit être lu aussi vite que possible après qu’on a ouvert la cage; dans l’abri français, les thermomètres sont exposés à la pluie et à la neige quand le vent souffle du nord.
- Les différences sont, on général, plus petites en hiver et plus grandes en ôté.
- Pour juger lequel dos abris donne les plus'grandes différences extrêmes, nous avons extrait les valeurs rnaxima des différences entre l’Assmann et chacun des abris pour chaque mois et pour chaque heure-terme; nous avons ensuite pris les moyennes des rnaxima pour les vingt-quatre mois (années j898 et 1899) pour chacun des abris et obtenu les résultats suivants :
- Ma.rima des différences.
- Maxima ni0y
- 7h. Ih.
- Assmann—abri russe avant
- ventilation ±0,8 rhi ,7
- Assmann—abri russe après ventilation 0,4 <>/l
- Assmann—abri français ...
- Assmann—abri anglais... 0 , (i 171
- Maxima absolus.
- >h. 7>>. lh. <Jh.
- O 0 „
- “°>7 . ,5 —4 » — i ,6
- o,5 — 1,0 — J >!) — 1,2
- <>,7 — 1,5 -3,5 i,5
- 0, (i -i,5 — 2,6 1 > 1
- Donc l’abri russe, après ventilation, donne les plus petites différences ; à ih tous les abris donnent, dans les cas des différences cxlrêmcs, des températures trop élevées, tandis qu’à 711 a. et à 911 p. les différences rnaxima ont tantôt le signe -t-, tantôt le signe — ; ce n’est que l’abri français qui donne à 9h p. dos températures pour la plupart inférieures à celles do l’Assmann. Les rnaxima absolus des différences dans des cas particuliers atteignent des valeurs très grandes; pour l’abri russe (après ventilation), la différence maximum, durant les deux ans, a été de i°,9; pour l’abri anglais elle était de 2°,0, et pour l’abri français de 3°, 5.
- p.196 - vue 200/277
-
-
-
- - 197 -
- En étudianl quels étaient les cléments météorologiques qui ont pu avoir de l’influence sur les valeurs maxirna des différences, nous n’avons pu constater que l’influence du vent sur l’abri russe, qui donne des températures trop élevées à ih p., surtout pendant les vents du sud, tandis que les différences en sens inverse, c’est-à-dire quand l’Assmann donne des températures plus élevées que l’abri, n’arrivent pour la plupart qu’avec le vent du nord; dans ce dernier cas il faut bien donner la préférence à l’abri. Dans les cas où il pleut, si les différences sont grandes, il faut les attribuer aussi plutôt à l’erreur de l’Assmann, parce que cet instrument esL arrosé par la pluie.
- Quant à l’humidité, nous trouvons que les différences entre l’Assmann et les abris sont relativement petites; surtout si l’on prend on considération que les méthodes actuelles pour déterminer l’humidité no sont pas exactes. En effet, nos Tables montrent que les différences moyennes mensuelles entre l’Assmann et les abris ne dépassent pas les limites de pour 100; par exception on rencontre des différences de 3 pour ioo et 4 pour ioo; les différences sont pour la plupart positives, ce qui indique que l’Assmann donne une humidité plus petite que celle qu’on trouve avec les abris. Gela montre que le thermomètre mouillé de l’Assmann baisse encore plus relativement que le thermomètre sec comparativement avec les thermomètres des abris; c’est sans doute l’influence de la ventilation de l’Assmann.
- On remarque une marche diurne et annuelle do cette différence, mais un pou moins nettement prononcée que pour la température. Pour l’humidité, il faudrait avoir encore un peu plus d’observations pour obtenir des différences plus exactes et plus sûres.
- Naturellement, dans quelques cas particuliers on trouve, pour la température et pour l’humidité, des différences beaucoup plus considérables, maison ne peut pas les attribuer uniquement à l'influence des abris.
- Pour m’assurer jusqu’à quel point la méthode de comparaison que nous avons employée est juste, j’ai comparé l’Assmann observé avec l’abri français (A3 ) et l’Assmann observé deux minutes plus lard en môme temps que l’abri anglais (At). Les résultats ont donné des différences ne dépassant pas quelques centièmes do degré pour chaque mois, et les moyennes annuelles ont été de :
- A3 - Ai.
- 7h. ]h. 0 h. Moyrnna.
- —0°, <>3 ,—on,()3 -H)°,o5 ()",(«)
- En somme, d’après l’étude que j’ai faite jusqu’à présent, je suis disposé à donner on beaucoup de cas la préférence à l’Assmann; cependant les causes suivantes présentent des difficultés pour l’adopter pour les observations régulières aux stations do deuxième et do troisième ordre :
- i° Le système (l’Assmann no donne pas d’installation pour les thermomètres à maxirna et à minima.
- 2° Étant sans abri, il est exposé à la pluie et à la neige ; il doit donc, dan? ces circonstances, donner des températures trop basses.
- p.197 - vue 201/277
-
-
-
- — 198 —
- 3° L’appareil, tel qu’on le construit à présent, a des ressorts qui sc cassent souvent pendant l’observation, surtout quand il fait très froid.
- 4° On doit installer l’instrument à sa place et ensuite l’emporter dans la chambre après chaque observation.
- 5° Il est plus difficile de le manier que de lire un thermomètre déjà installé.
- 6° Il y a un inconvénient notable à changer l’abri introduit dans un grand réseau, do mille stations par exemple; cela donnerait lieu à des confusions pondant un grand nombre d’années; on aurait de la difficulté pour habituer les observateurs aux nouvelles observations; enfin on interromprait l’uniformité d’une longue série d’observations. On no devrait donc faire ce changement que dans le seul cas où l’on trouverait une installation qui, sous tous les rapports, fût préférable à l’ancienne qui est en usage.
- En tenant compte de ces raisons et do ce que les différences moyennes entre l’abri russe et l’Assmann sont si petites, je ne trouve pas de motifs péremptoires pour changer notre abri; il suffit de comparer noire abri avec l’Assmann dans nos observatoires do premier ordre, situés dans les climats différents de notre Empire. Dans ce but, on a fait pendant les mêmes années 1898 et 1899 ces comparaisons, non seulement à Pavlovsk, mais aussi à Tiflis, Ekaterinbourg et Irkoulsk. Quand les résultats de toutes ces observations seront publiés, nos observations seront plus faciles à comparer avec celles qu’on fait dans les autres pays, que cela n’a été possible jusqu’à présent.
- p.198 - vue 202/277
-
-
-
- RÉSULTATS PRINCIPAUX
- DES
- LANCERS DE BALLONS-SONDES
- A
- L’OBSERVATOIRE DE MÉTÉOROLOGIE DYNAMIQUE, Pau M. I,. TEISSEHENG DE BOUT.
- ( HÉSUMK.)
- Depuis le prinlcmps Je 1898 nous procédons, comme on le sait, à des lancers réguliers de ballons-sondes, qui ont eu lieu d’abord plusieurs fois par mois et se font doux fois par semaine depuis près de deux années.
- Je vais indiquer sommairement les résultats principaux des ballons dont les observations ont cto dépouillées, de 1898 jusqu’à l’été do 1900.
- Détermination des hauteurs par le baromètre. — Afin de savoir dans quelle mesure on était on droit de déterminer l’altitude des ballons-sondes par les indications fournies parles baromètres enregistreurs portés par cos ballons, nous avons fait une série de déterminations directes de la hauteur du ballon, dans 1G ascensions, par dos visées directes.
- L’ensemble de ces déterminations a montré qu’il y avait ordinairement un retard dans les indications des anéroïdes enregistreurs (résultats conformes à ceux qu’on a obtenus sous une cloche). Ces retards présentent leur maximum vers l’altitude de 6km à 7km, parce que c’est aussi dans cette zone que la vitesse d’ascension est ordinairement la plus grande.
- L’effet du retard peut déterminer parfois une erreur de 5oom sur l’altitude; mais si l’on remarque, d'une part, que le thermomètre présente aussi un certain retard sur la température et que, de l’autre, le retard du baromètre n’est que progressif, on verra que l’erreur sur la variation delà température avec la hauteur n’est pas bien considérable.
- Vers l’époque du planemcnt, les baromètres ayant eu le temps de se mettre en équilibre avec la pression réelle, la différence entre les hauteurs calculées et les hauteurs observées est assez faible, et, pour dix ascensions avant une altitude moyenne de 9km, l’erreur n’est que de
- p.199 - vue 203/277
-
-
-
- 200 —
- Détermination de la température. — La température de l’air, pendant les heures d’insolation, est toujours assez délicate à déterminer exactement; on emploie, pour protéger les instruments de la radiation solaire, les parasoleils imaginés par M. Ilcrmite; dans nos lancers de Trappes, nous munissons nos ballons d’un parasoleil formé de deux enceintes de papier étamé, séparées par un vide de iorm environ. Néanmoins, comme nous considérons que dans les grandes hauteurs (supérieures à 8ooom à 9ooom)tous les abris sont insuffisants, nous avons pris le parti, dès l’origine, de lancer le plus grand nombre de nos ballons-sondes la nuit, deux heures avant le lever du Soleil.
- La discussion de nos observations nous a conduit, au mois d’août 1899, à indiquer que, contrairement à l’opinion reçue généralement, la température de l’air présentait, au moins jusqu’à iokm, une variation annuelle bien marquée (Voir Comptes rendus de l’Acad, des Sciences, 14 avril 1899).
- En réunissant, suivant les mois, les observations de 119 ballons qui sont tous montés à iokm, on obtient les températures ci-dessous :
- Au sol 5km . lokoi.
- Décembre 0,9 — lfi,9 - 52,4
- Janvier ... 5,4 — io,3 — 47
- Février 1,0 — 21,8 - 53,4
- Mars <>,9 — 20,9 - 53,7
- Avril ... 5,3 - 18,4 - 49.»
- Mai ... 7,0 — 16,8 - 5i ,3
- Juin ... 14,2 — 8,8 - 45,3
- Juillet ... i.r),7 — 8,7 - 44,5
- Août ... 17,8 - 7,2 — 41,8
- Septembre ... i3,', — 9:7 — 47,9
- Octobre — 11,0 — 45,i
- Novembre ... 3,8 - 12,8 — 45,2
- Ecart annuel ... 1G,9 J j ,fi 1 < ,9
- Il est hors do doute que le nombre des observations, comme aussi le petit nombre d’années considérées, ne permet pas de préciser à quelle époque exacte arrivent normalement, le maximum elle minimum moyens de la température à diverses hauteurs, mais on peut remarquer cependant qu’à iokm le maximum thermique paraît se produire vers la fin do l’été et le minimum thermique au commencement du printemps, c’est-à-dire avec un retard sur l’époque ordinaire auprès du sol.
- Température suivant les diverses situations atmosphériques. — Cette étude a été faite en groupant entre elles les observations des ballons suivant les divers quadrants des aires de hautes et do basses pressions.
- Les températures considérées sont cellos des couches du sol ( 17im) à
- 0kin r* «km ~ Tvkm r km ' _ktn r ^ 2* 5^5 ^ u } , . <> J /
- k"‘, â à iok"
- Nous reproduisons ici les résultats de cette étude pour l’hiver et le printemps; en été et à l’automne, nos observations ne sont pas assez régulièrement distribuées pour qu’il s’en trouve dans tous les quadrants. Les résultats sont donc trop incomplets pour être cites ici.
- p.200 - vue 204/277
-
-
-
- - 201
- IIIVER.
- Aires de basses pressions.
- Quadrants à
- vents de sol à 2kmj r, . 2km?5 à fjkm. 5km à -km^.5. ;ktn> 5 à iokro
- NW — 5,3 — 16,8 — 33,3 - 49,7
- NE - 3,8 — 17,7 — 3i ,9 ))
- E.SE.E + 3,8 — io,5 — 24,5 — 41,1
- W.SW + 3,i — 8,3 — 20,2 — 35,0
- Centre — 2,1 1 r >9 — 24 + - 38,o
- Bord + 8,9 — 6,3 — 2i,i — 39,2
- Aires de hautes pressions.
- NW.W — 0,9 — l3,4 — 19,7 — 37,4
- NE — 3,6 — 12,1 — 28,2 — 48,5
- E.SE — 2,0 — i3,o — 29,5 — 47,5
- S.SW — — 13,6 — 29,5 - 47,8
- Centre — 1,0 — 7,2 — 27,5 - 48,5
- Bord — 0,9 — 9,7 — 34,8 — 37,9
- PRINTEMPS.
- Aires de basses pressions.
- Vents de sol à 2kin, 5 . P.krn^ 5 à 5km 5km fl Vkm^. 7kmJ 5 à 10km
- N.NW.WNW.. - 4,27 -r7,4 — 34,i - 49,4
- NNE.NE.ENE . + I ,() — n,5 — 28,2 — 49,°
- E.SE.S — 3,9 — 12,7 — 26,8 — .43,0
- W.SW + 0,7 — 15,3 — 3o ,9 - 46,5
- Centre )) » )> ))
- Bord + 4,7 — 9,8 — 24,0 — 4°,8
- Aires de hautes pressions.
- NW.WNW.W. + 3,3 — 6,9 — W,6 — 41,7
- N.NE.E “h 1 y ^ — 9,2 — 24,0 — 4r>7
- E.SE + 4,3 — 9,8 — 24 + — 42,0
- S.SW + 2,7 — 5,9 — 19,6 — 37,7
- Centre + 1,3 — 9+ — 2.4,1 — 42,5
- Bord + 2,6 — 9,3 — 23,3 — 4«,(>
- Si l’on réunit les observations des divers rliumbs suivant la hauteur et qu’on les rapproche des nombres du bord et du centre, on obtient les résultats suivants :
- HIVER.
- liasses pressions. Hautes pressions.
- partie partie
- centre. moyenne. bord. bord. moyenne. centre.
- Sol à 2km,5- • — 2,1 — 0,8 8,9 — o,9 — +9 — 1,0
- 2kn,,5 à 5km.. — 1 ‘ ,9 — 13,3 - 6,3 — 9,7 — 13,0 — 7>2
- 5km à 7km,5.. — 24 + — 27,5 — 21,1 — 24,8 — 2 7 — 27,5
- 7km,5 à iokm . i 00 O — 41,9 — 39,2 — 37,9 - 4.3,3 - 48,5
- p.201 - vue 205/277
-
-
-
- _ 202 —
- I'KIXTEMPS.
- Sol à 2k”,5.
- 2km,5 à 5kra.
- 5kra à 7km, 5.
- 7km,5 à iokm
- Bien que le nombre des observalions ne soit pas très considérable et assez grand pour éliminer les effets accidentels, on voit cependant dans ces tableaux :
- i° Qu’en hiver, jusque vers 6k"', la température est plus basse dans la région centrale des minima barométriques que dans celle des fortes pressions ; qu’elle parait à pou près la môme dans la partie moyenne de ces aires, mais qu’elle est bien plus chaude au bord du minimum qu’au bord du maximum dans les quatre à cinq premiers kilomètres.
- 2° Qu’au printemps, la température (indéterminée pour le contre, faute d’observations) est plus basse dans la partie moyenne des basses pressions que dans la partie correspondante des fortes pressions.
- Par rapport à la température de la partie moyenne qui forme le corps des aires des basses pressions, on voit qu’en hiver les régions les plus froides sont celles qui ont les vents du NE à NW, et la plus chaude la partie où régnent les vents d’W et SW. Dans les zones de forte pression, les différences sont moins tranchées, sauf en ce qui concerne la région des vents do NW, bien plus chaude que les autres au-dessus do 5km.
- Au printemps, au contraire, les parties les plus chaudes sont la région nord-est (où régnent les vents d’E et SE) de la dépression, la plus froide étant la région sud-ouest. Dans les fortes pressions, les températures les plus élevées se rencontrent dans la partie nord de l’aire do haute pression (où régnent les vents do SW à NW).
- En sorte que, si l’on suppose un centre de basses pressions situé au nord d’une aire de fortes pressions, ce qui se rapproche du reste de ce qu’on observe souvent dans la nature au printemps, on aura un gradient Lhcrmiquo très prononcé entre la partie postérieure sud do la dépression et la partie nord-ouest de l’aire do forte pression beaucoup plus chaude.
- On remarquera que l’existence, dans les deux saisons, des [dus basses températures dans la région postérieure est bien d’accord avec la hausso do pression qui se produit à l’arriére des dépressions, hausse (pii ne paraît pas indépendante des phénomènes dynamiques que j’ai exposés dans mon étude sur le gradient vertical (1 ).
- liasses pressions. Hautes pressions.
- centre. partie moyen ne. bord. bord. pu nie moyenne. centre.
- » — i,5 -!- 1,7 2,6 3,0 I ,
- » - i.l,a + (J,8 — 9,3 — 8,0 — 9,«
- )) — 3 0,0 - '4,o — 23,8 - a 1,8 - a',,i
- )) — 17>° - j 0,8 - 1 r, 6 - 1o,8 - 4,5
- (') Voir Annales du Bureau ventral météorologique, ,innée 1890, p. 2.31 et suivantes.
- p.202 - vue 206/277
-
-
-
- Nos observations ne sont pas encore assez nombreuses pour s’étendre à toute la région des dépressions et des aires de haute pression pour l’été et l’automne. Nous pouvons cependant indiquer, dès à présent, ce fait que le bord des dépressions est sensiblement plus froid à tous les niveaux que le bord des maxinia barométriques et que la région des vents de S à W est bien plus chaude que la région correspondante des aires do forte pression, et cela aux diverses hauteurs.
- p.203 - vue 207/277
-
-
-
- suit LES
- TRAVAUX DU « WEATHER RUREAU »
- DES ÉTATS-UNIS,
- Pau M. J.-J. WALZ,
- DÉLÈGUE DU GOUVERNEMENT DES ÉTATS-UNIS.
- Traduit par M. A. Angot.
- Dos devoirs officiels impérieux ont retenu à Washington M. le professeur Willis L. Moore, Chef du Weather Bureau des Etats-Unis, membre du Comité météorologique international, et délégué du Gouvernement des États-Unis au Congrès. En conséquence, il m’a chargé de le représenter autant qu’il serait possible dans vos réunions et de vous présenter un rapport établissant les vues du Weather Bureau et les travaux qu’il a accomplis sur les questions suivantes, dont la discussion a été proposée par votre Comité :
- I. — Magnétisme terrestre et Electricité atmosphérique.
- Le Weather Bureau laisse les études et les observations do magnétisme terrestre aux soins du Coast ancl Geocletic Survey, avec lequel il coopère autant qu’il est possible; mais on a décidé que l’électricité atmosphérique devait être étudiée et observée par le Weather Bureau. Rien do nouveau n’a été fait dans cette voie depuis le travail présenté par le professeur T.-C. Mendenhall, publié partiellement dans le Monthly Weather lieview, et complètement par l’auteur, en 1891, dans le Mémoire n° 3 du Volume V des Mémoires de l'Académie nationale des Sciences.
- L’appareil employé à cette époque reste toujours utilisable; mais, comme les physiciens no sont pas encore d’accord sur la méthode d’interpréter les résultats obtenus et d’on tirer parti pour les progrès do la Météorologie, le Weather Bureau n’a pas jugé nécessaire de continuer les observations. Le professeur Moore m’a chargé do dire qu’il est prêt à les reprendre dès que l’importance et la valeur do cos recherches seront clairement démontrées.
- p.204 - vue 208/277
-
-
-
- — 205 —
- II. — Aéronautique scientifique. Usage des ballons et des cerfs-volants
- eu Météorologie.
- Sur cette question, je suis chargé de présenter au Comité l’exemplaire du Mémoire du D1' Frankenfield, bulletin F, donnant les résultats préliminaires de six mois d’observations dans seize stations de cerfs-volants. J’ajouterai que le Chef du Wcat/ier Bureau est intimement convaincu de l’importance d’étendre ce genre de recherches dans toutes les directions autant qu’il est possible.
- Le Weather Bureau continuera à perfectionner les cerfs-volants et les mé-téorographes et le travail sera entrepris éventuellement dans de nombreuses stations, en y ajoutant l’emploi do petits ballons-sondes. On espère que ces derniers permettront d’obtenir dos données dans les jours où le calme empêchera les cerfs-volants de s’élever. Bien que le but du Bureau ait été jusqu’ici d’assurer sur une très grande surface une étude détaillée de l’atmosphère à une hauteur modérée, cependant on cherchera éventuellement à étudier aussi les conditions aux grandes altitudes, comme le Comité l’a fait avec succès en Europe en employant de grands ballons-sondes.
- III. — Observations internationales des nuages.
- Relativement aux observations internationales dos nuages, je suis chargé de vous présenter les éprouves ci-jointes du rapport du professeur F.-IL Bigelow sur cette question, publié dans le second Volume du Rapport annuel du Chef du Weather Bureau pour [898-1899. J’appellerai l’attention sur ce fait que les résultats des observations américaines sont publiés in extenso dans ce Rapport, avec toutes les généralisations qui peuvent être déduites do la comparaison des observations et de leurs moyennes.
- Ce sujet occupe les huit premiers Chapitres, soit quatre cent cinquante-sept pages du Volume. Le reste du Volume, et particulièrement, les Chapitres X-XIV, contien unet étude très développée du professeur Bigelow sur les lois mathématiques et physiques du mouvement et de la formation des nuages dans l’atmosphère et leur application à la prévision du temps, à la réduction do la pression au niveau de la mer et à d’autres questions pratiques. Je suis autorisé à annoncer que le professeur Bigelow se propose de continuer ses études dans cette voie.
- Je suis chargé spécialement d’appeler votre attention sur le Chapitre X, qui expose la nécessité d’un système d’unités en Météorologie, et d’exprimer l’espoir du Chef du Weather Bureau que le système do notalions, do constantes et do formules, donné dans ce Chapitre, sera jugé acceptable et adopté universellement. 11 paraît évident que cela pourra épargner à ceux qui étudient ces questions beaucoup de temps et do travail.
- Je suis chargé également d’annoncer que les observations ordinaires sur la direction du mouvement des nuages sont faites maintenant au moyen do né-phoscopes dans toutes les stations des Indes occidentales, et que ce procédé sera étendu successivement à toutes les autres stations, à mesure que l’on
- p.205 - vue 209/277
-
-
-
- 206 —
- pourra sc procurer les néphoscopos Marvin. Le néphoscope marin, décrit par le professeur Àbbc dans le Rapport du Congrès météorologique international tenu à Chicago, pages 1G1 à 167, ou toute modification équivalente, est fortement recommandé pour l’emploi on mer, à bord des navires; et nous espérons que le Comité international voudra bien s’associer à cette recommandation. On ressent particulièrement la nécessité d’avoir des observations exactes sur le mouvement des nuages au delà dos cercles polaires, et l’on devrait encourager tous les observateurs des latitudes élevées à se munir do néphoscopes.
- IV. — Insolation et radiation solaire.
- Un résumé do l’état actuel do nos connaissances sur la quantité absolue de chaleur reçue du Soleil et sur les erreurs des appareils qui mesurent la chaleur rayonnée par cet astre est certainement une donnée fondamenlalo pour la Météorologie théorique et pratique. Aussi suis-je chargé par le Chef du Weathcr Bureau d’annoncer qu’après avoir consulté plusieurs physiciens, il a reconnu que le pyrhéliomètre imaginé il y a quelques années par Angstrom donne un des meilleurs moyens do mesurer la radiation solaire en unités comparables dans toutes les stations. En conséquence, le Weathcr Bureau va commander plusieurs exemplaires do cet appareil et fera exécuter en Amérique des observations parallèles à celles qui se font maintenant en Europe et en Asie.
- V. — Amélioration des prévisions du temps.
- Sur cette question, l’opinion du Chef du Weathcr Bureau est que des améliorations fondamentales dans la prévision du temps ne peuvent guère résulter que d’une grande extension de la surface dont on reçoit des dépêches météorologiques quotidiennes, de façon que, s’il est possible, on arrive jusqu’à l’arrière des aires de hautes et de basses pressions, ce qui permettrait de savoir si elles augmentent ou diminuent, sont on mouvement ou stationnaires.
- Pour arriver à ce résultat, le Secrétaire de l’Agriculture, lion, .lames Wilson, a saisi toutes les occasions d’étendre le réseau du Weather Bureau dos Etats-Unis. Los Cartes manuscrites quotidiennes de ce Bureau montrent maintenant les conditions qui prévalent respectivement à 8h matin cl. 8h soir sur le Mexique, le golfe du Mexique, les Indes occidentales, les Bahamas, les Bermudes, la Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve et tout le Canada; la surface couverte a été ainsi doublée pendant l’administration de M. le Secrétaire Wilson. Aussitôt que les lignes et les câbles seront terminés, ces Cartes s’étendront à la région du Klondyke, à la Colombie britannique, à l’Alaska, aux îles Sandwich, cl à d’autres points dans le Pacifique. Chaque augmentation de la surface accroît la sûreté dos prévisions.
- Un grand intérêt s’attache au succès des nouveaux câbles que l’on pose actuellement entre les Açores d’une part, l’Europe et l’Amérique de l’autre; nous pensons qu’il y a des raisons sérieuses d’espérer que la prévision des tempêtes sur la côte américaine de l’Atlantique pourra être faite plus rationnellement et plus exactement, grâce à la connaissance des conditions qui
- p.206 - vue 210/277
-
-
-
- — 207 —
- rognent sur la moitié orientale de l’Atlantique. J'ai été autorisé par le Chef clu Weather Bureau à entamer des négociations avec le capitaine F.-A. Chaves, délégué du Gouvernement portugais, en vue de nous entendre sur un plan d’échange réciproque d’informations météorologiques quotidiennes par câblogrammes, entre les Açores et le Bureau de Washington. Je suis heureux d’ajouter que les préliminaires de cet arrangement permettent d’espérer un bon résultat.
- Le Chef du Weather Bureau désire aussi établir un échange do dépêches avec Lisbonne, Stornoway et Valcntia.
- VI. — Protection clés récoltes contre les dégâts de la grêle
- O O
- par les tirs de canon.
- Dans les deux dernières années on a fait beaucoup do bruit autour des tentatives pour protéger les récoltes contre les dégâts de la grêle par un procédé spécial do canonnade, dirigée contre les nuages d’où l’on présume que la grêle tombera. Ces expériences paraissent avoir commencé dans la haute Italie et ont été récemment l’objet d’un rapport de AI. Vcrmorel, à Ville-franche (Rhône). Je suis chargé par le professeur Alooro do dire que, bien que cotto méthode de défense lui paraisse tout à fait illusoire, cependant elle serait d’une haute importance si elle était efficace; il demande donc au Comité international de donner, s'il est possible, quelque expression de son opinion concernant les expériences qui ont été faites, et de dire si elles lui paraissent prouver quclquo chose, pour ou contre l’efficacité des tirs comme moyen d’empêcher la grêle.
- Je suis chargé enfin par le professeur Alooro d’exprimer au Comité international ses regrets do n’avoir pu assister aux séances, de donner l’assurance do la haute valeur qu’il attache à l'importance descs délibérations et d’ajouter quo rien ne causerait à l’honorable Secrétaire do l’Agriculture et à lui-même plus de plaisir que do recevoir le Comité à Washington,' lors de sa prochaine réunion. Il est certain qu’une session du Comité international, tenue à Washington, aurait une grande influence sur les progrès de la Météorologie dans les États-Unis.
- p.207 - vue 211/277
-
-
-
- LES
- OBSERVATOIRES DE KOSCIUSKO-MERIMBULA,
- Par M. Clément-X. WRAGGE,
- .MÉTÉOROLOGISTE I)U GOUVERNEMENT DE QUEENSLAND (AUSTRALIE).
- Traduit par M. A. Angot.
- Dans sa réunion de 1896, le Congrès météorologique a approuvé mon projet d’établir un observatoire de montagne sur le sommet du mont Kosciusko, le point le plus élevé de toute l’Australie, dans les Nouvelles-Galles du Sud, par 36°27' de latitude S et i48°i6' de longitude E (Gr.), à l’altitude de 2?.35m ; en môme temps, on devait installer une station basse correspondante sur le point le plus près de la côte. C’est avec un très grand plaisir que je puis annoncer aujourd’hui que ce grand travail a été accompli, mais non sans beaucoup de difficultés.
- L’Observatoire Kosciusko a commencé à fonctionner régulièrement le 1e1'janvier 1898, en même temps que la station basse correspondante que j’ai établie à Merimbula (Nouvelles-Galles du Sud), par 36°54' de latitude S, i49°56' de longitude E (Gr.) et ?-4m au-dessus du niveau de la mer. La distance horizontale des deux stations est d’environ 145k 1,1 ; je ne me dissimule pas que cette grande distance est un désavantage pour l’étude des questions relatives aux gradients verticaux ; mais il a été impossible do trouver de meilleure position. Depuis le ier janvier 1898 jusqu’au 3o juin 1900, époque à laquelle j’ai quitté l’Australie pour venir assister à ce Congrès, les observations ont été faites régulièrement aux deux stations, six fois par jour : à minuit, 4h, 8h, i2h, 16" et 20", sans autre lacune qu’une seule do six jours environ, pendant lesquels la station de montagne a été visitée par une tempête qui a démoli la tente arctique du sommet et devant laquelle les observateurs ont du fuir pour sauver leur vie ; il est probable que les observations sont poursuivies aussi régulièrement pendant mon absence.
- Je ne puis parler, dans cette courto Note, de toutes les difficultés que j’ai éprouvées à continuer cette œuvre, des oppositions rencontrées du côté où l’on pouvait le moins les attendre, de la peine à trouver les fonds nécessaires
- p.208 - vue 212/277
-
-
-
- - 209
- et à approvisionner la station de montagne, enfin do tous les embarras qui ont été heureusement surmontés ; on en trouvera le récit complet dans les trois volumes de mon Justralasian Abnanac, que j’ai l’honneur de présenter au Congrès.
- Pendant les deux premiers mois, les observatoires ont été entretenus par des souscriptions privées ; depuis, le Gouvernement des Nouvelles-Galles du Sud nous accorde environ 400 livres par an, uniquement pour l’entretien. Tout le travail de tabulation et do préparation des résultats pour la discussion est exécuté principalement dans le Bureau météorologique de Brisbanc. Comme je dois y remplir d’abord mon service spécial pour le Gouvernement de Queensland, et que je n’ai qu’un petit budget et un personnel restreint, on n’a pu encore terminer que la copie des résultats de la première année d’observations et la préparation des météorogrammes.
- Mon projet de discussion est d’obtenir d’abord les difiérences normales de pression, de température et d’humidité entre les deux stations, de porter ces éléments sur des diagrammes analogues à ceux que je présente aujourd’hui et d’étudier les anomalies de ces tracés comparativement avec les Cartes quotidiennes d’isobares, qui donnent la marche de ces curieuses dépressions antarctiques en Y et des anticyclones (pii traversent les mers du Sud et l’Australie, do l’Ouest à l’Est; j’espère ainsi établir quelques relations entre ces anomalies et le type du temps futur, et prouver que les gradients verticaux ont une grande importance pour la prévision du temps, .le désirerais vivement savoir si les membres du Congrès sont d’accord avec moi sur ce point et s’ils approuvent ma méthode de discussion et la forme do mes météorogrammes.
- Los premiers météorogrammes (ceux de janvier 1898) semblent montrer que, si les deux pressions (réduites à o°, mais non au niveau de la mer) donnent une différence qui est très au-dessous de la normale, on peut s’attendre à des pluies intenses dans les Nouvelles-Galles du Sud. 11 est plus difficile de déterminer dès maintenant les conditions (pii succèdent aux grandes anomalies de température et d’humidité; mais je suis convaincu que lorsque l’écart thermométrique est très grand ou très petit entre les deux stations, lorsque l’air est très sec au sommet de la montagne et saturé au niveau de la mer, ou inversement, nous avons alors des indications très importantes qui augmenteront l’exactitude des prévisions du temps on déterminant le type du temps qui suit ces conditions, quand on aura pu observer un certain nombre de répétitions de ces conditions.
- Nous no pouvons jusqu’ici utiliser pratiquement les observations de Kosciusko pour la provision quotidienne du temps, parce qu’il n’y a pas encore de communication télégraphique avec le sommet. Mais si, après avoir étudié mes premiers résultats do pionnier, les membres du Congrès leur reconnaissent une réelle utilité et expriment une opinion favorable, mes efforts auprès du Gouvernement seront grandement appuyés, do façon que le crédit sera maintenu et cpie la station du sommet sera probablement reliée au reslo du réseau par un câble télégraphique, après l’établissement de la Fédération Australienne.
- p.209 - vue 213/277
-
-
-
- Une expression d’intérêt analogue, formulée par le Congrès en faveur de l’observatoire du mont Wellington (Tasmanie), engagerait probablement le gouvernement de Tasmanie à plus de libéralité envers cette station. Comme on ne lui accorde jusqu’ici que 5o livres par an, il a été impossible d’y exécuter les observations sans interruption; elles n’y sont faites que pendant la saison d’éLô, tandis que, grâce au Gouvernement dos Nouvelles-Galles du Sud, les observations ont été continuées, été comme hiver, à Kosciusko et Me-rimbula.
- p.210 - vue 214/277
-
-
-
- RÉSEAU MAGNÉTIQUE DE LA FRANCE
- AU Ie' JANVIER 1890.
- Pau M. Tii. MOUREAUX.
- Los premières déterminations magnétiques que j’ai faites en France, en 1884 et 188L avaient mis on évidence plusieurs anomalies dans la distribution des cléments magnétiques. En Bretagne, par exemple, les irrégularités, que des observations ultérieures ont précisées en les accentuant, étaient assez grandes pour rendre difficile la représentation graphique des phénomènes. Mais ces irrégularités n’ont pas été constatées seulement dans les terrains primitifs; le 22 juin j 885, j’observais à Chartres, en pleine région calcaire de la Beauco, des écarts notables avec les résultats prévus d’après la régularité admise do la distribution des éléments magnétiques ; comme les observations avaient été faites dans de bonnes conditions à tous points de vue, j’ai porté mon attention sur cette intéressante particularité, constatée au milieu d’un pays plat, dans un terrain considéré comme soustrait à toute action sur l’aiguille aimantée. •
- Les résultats de cette première série de déterminations démontraient la nécessité do multiplier les points d’observations, si l’on voulait établir une représentation plus fidèle do la distribution des éléments magnétiques en Franco. Le réseau dont j’ai l’honneur de présenter aujourd’hui les résultats comprend 617 stations : les chefs-lieux do département et d’arrondissement, les ports et les points spéciaux désignés par l’étude de la Carte géologique. Le travail, commencé en 1888, a été poursuivi chaque année, pendant la belle saison, et achevé en 1895, soit en huit années consécutives. Les observations sont publiées en détail dans les Annales du Bureau central météorologique, ainsi que les méthodes de réduction employées. Dans cos publications annuelles, les mesures do 1888 sont en outre ramenées au icr janvier 1889, colles do 1889 au ior janvier 1890, et ainsi do suite, en sorte que la période écoulée entre l’époque des observations et l’époque de cette première réduction est toujours intérieure à une année.
- La station do base est l’observatoire du Parc Saint-Maur. Chacune des mesures absolues laites en campagne : déclinaison, inclinaison, composante horizontale, a été comparée respectivement aux valeurs correspondantes de ces éléments au Parc Saint-Maur, déduites des courbes relevées au magné-tographe. Ces comparaisons ont été faites au temps local. On a commencé
- p.211 - vue 215/277
-
-
-
- 212
- par calculer les valeurs absolues de la déclinaison au Parc Saint-Maur pour tous les instants correspondant aux mesures de la déclinaison effectuées en campagne, puis on a fait de même pour l’inclinaison et la composante horizontale. On a dressé ainsi, pour chaque élément, un tableau des différences entre les valeurs relevées au Parc Saint-Maur et celles observées dans chacune des stations. En ajoutant aux valeurs des éléments magnétiques à l’observatoire du Parc Saint-Maur, pour l'époque de réduction, les différences établies par les comparaisons dont il vient d'être parlé, on obtient, pour cette même époque, les valeurs des éléments dans les différentes stations.
- Dans cette méthode, les observations sont corrigées à la fois de la variation diurne et de la variation séculaire ; on admet alors que la variation diurne est de même ordre dans toute l’étendue du réseau, et que les différences Station —Parc Saint-Maur restent constantes.
- L’amplitude de la variation diurne des éléments magnétiques varie avec la position géographique du lieu. Au Parc Saint-Maur et à Perpignan, dont la différence de latitude est de fy’6', la variation diurne do la déclinaison est à peu près identique pendant les mois d’hiver, mais dans la saison chaude, à laquelle correspondent précisément la plupart des mesures en campagne, elle est plus grande au Parc Saint-Maur qu’à Perpignan do i',?.. Cet écart se répartissent sur les minima et maxima de part et d’autre de la moyenne, la différence de variation diurne entre les deux observatoires ne dépasse guère o',5 aux heures les plus défavorables. La différence, sensiblement de môme ordre pour la composante horizontale, est moindre encore pour l’inclinaison.
- Les lignes isomagnétiques no rcsLent pas parallèles à elles-mêmes avec le temps ; par suite, la différence établie entre deux stations ne reste pas constante. L’analyse do cette seconde cause d’erreur sera donnée encore par la comparaison dos observations du Parc Saint-Maur et de Perpignan.
- Différences Parc Saint-Maur— Perpignan
- Années ô I) ô I ô II
- 1885,0....................... i°i3',o l\° 51 ', 4 0,02689
- 1896,0....................... i°8',7 4° 55', 4 0,02703
- Ainsi, pendant la période de onze années considérée, la variation séculaire de la déclinaison a été plus grande (4',3) et celle de l’inclinaison plus faible (4',o) au Parc Saint-Maur qu’à Perpignan, soit une différence de variation séculaire de o',4 par an.
- On peut donc admettre pratiquement que les différences Parc Saint-Maur — Station
- sont restées constantes pendant les quelques mois écoulés entre les dates des observations et le ier janvier de l’année suivante.
- Il restait à reprendre toutes ces valeurs, ainsi réduites préalablement à des époques différentes, selon l’année à laquelle correspondent les observations, et à les ramener toutes à une date unique, au 1e1' janvier 1896. On n’a plus à tenir compte ici que de la variation séculaire entre les deux
- p.212 - vue 216/277
-
-
-
- — 213 —
- époques, variation qui diffère, suivant les positions géographiques, d'une quantité qui, maintenant, n’est plus négligeable, surtout pour les séries les plus anciennes. Cette correction a été réalisée par la méthode graphique.
- La comparaison des Cartes dé Lamont avec celles que j’ai dressées pour le ier janvier i885, a permis d’établir, pour chaque élément, la forme probable des lignes d’égale variation séculaire. Pour la déclinaison, par exemple, la variation séculaire a sa plus grande valeur en France, le long des côtes die la Manche, et diminue peu à peu dans la direction du Sud-Est, en sorte que
- Fig. i.
- - 41'
- o-40'9
- rest
- ° Nantes
- Borde
- Marseille,
- Perpignan l'a o \
- les lignes d’égale variation sont orientées sensiblement du Sud-Ouest au Nord-Est. On connaît d’autre part, d’après l’observation directe, la variation séculaire totale, au Parc Saint-Maur et à Perpignan, pour chacun des intervalles 1889-1896, 1890-1896, etc. J’ai donc dressé, pour toutes les séries annuelles d’observations, autant de Cartes donnant directement la variation séculaire pour les différentes stations correspondantes, et dressées do façon à satisfaire aux deux conditions suivantes : l’orientation résultant de la comparaison des Cartes de Lamont avec les Cartes de 1885, et la justification des observations du Parc Saint-Maur et de Perpignan.
- Je donnerai un exemple de la méthode adoptée en reproduisant ici une ré-
- p.213 - vue 217/277
-
-
-
- 21i -
- duction de celle de mes Cartes (fig. i) qui a servi à ramener au iei janvier 1896 les observations de 1888, préalablement ramenées au i01'janvier 1889. Entre ces doux dates, la déclinaison a diminué de 4°%9 au Parc Saint-Maur et de 3(')', 4 à Perpignan. Les lignes d’égale variation totale entre ces deux époques étant tracées, on a appliqué aux valeurs au iep janvier 1889 les corrections indiquées par la Carte.
- Fig. 2.
- 15?
- Lille0]
- Renr/es
- Di/jonl
- ----__LaRocheTfè<
- leridej
- La môme méthode a été appliquée à la réduction au 1" janvier 1896 des valeurs de l’inclinaison et de la composante horizontale.
- On a ensuite calculé la composante verticale, la force totale et les doux composantes Nord et Ouest, au moyen des relations connues.
- Les Tableaux ainsi obtenus ont servi à construire les caries des lignes somagnétiques vraies pour chacun des éléments. On trouvera ci-dessus (fig. 2) une réduction de la Carte des isogones vraies (1). Les lignes sont (racées de 10'
- (!) Cos Tableaux, ainsi que les Cartes, sont publiés en détail dans les Annales du Bureau central mëtcorologi que, année 1898, t. I.
- p.214 - vue 218/277
-
-
-
- — 215 —
- en io', sans autre préoccupation que celle de satisfaire aux observations ; on voit que la distribution des éléments magnétiques en France est très irrégulière et qu’il s’y rencontre de nombreuses anomalies, dont la principale correspond au bassin géologique de Paris. D’autres anomalies régionales se montrent encore en Bretagne, sur les Ardennes, les Vosges, en Corse, tandis que d’autres, plus localisées, existent vers Paimbœuf, La Châtre, Montauban, Cholet. La distribution des éléments magnétiques est à peu près régulière dans le Jura, le Morvan, les Alpes, les Pyrénées.
- Pour entreprendre l’étude des anomalies magnétiques, il est nécessaire do réaliser d’abord deux systèmes de représentation dos phénomènes : l’un, résultant do l’observation mémo (celui dont il est uniquement question ici); l’autre, dérivé du calcul de la distribution théorique des éléments ; cette seconde partie est en préparation.
- 11 semble que le réseau actuel d’observations, à peu près convenable dans le bassin do Paris, soit encore, malgré ses mailles serrées, insuffisant sur bien des points, notamment dans les terrains primitifs ou d’origine volcanique, c’est-à-dire, au moins d’une manière générale, dans les régions d’accès difficile pour un observateur voyageant sans aide. Les Cartes nouvelles permettent, toutefois, do préciser les points de naturo à attirer l’attention des observateurs futurs, en vue d’un complément d’étude; elles offriront, en outre, une base solide pour établir ultérieurement les conditions dans lesquelles se modifie la variation séculaire des éléments magnétiques en France, selon les positions géographiques.
- p.215 - vue 219/277
-
-
-
- A PROPOS
- DE LA
- CARTE MAGNÉTIQUE DE BELGIQUE,
- Par M. NIESTEN,
- ASTRONOME A L’OBSERVATOIRE ROYAL d’UCCLE (BELGIQUE).
- Avant 1871, bien pou d’observations ont etc faites, en Belgique, pour déterminer les éléments du magnétisme terrestre. La plus ancienne observation sur la déclinaison magnétique aurait été faite, d’après Kircher, vers l’an 1600. dans la ville d’Anvers. La déviation de l’aiguille aimantée était alors de 90 o' à l’Orient, mais Ilansteen 0) croit avec raison cette observation plus ancienne.
- A partir de 1828, A. Quetelct commença à Bruxelles une série d’observations sur les trois éléments magnétiques, série qui ne fut pas interrompue et qui est continuée do nos jours à l’observatoire d’Ucclc.
- Avant cette date, les valeurs de l’intensité et de l’inclinaison magnétique n’avaient jamais été déterminées dans notre pays et, quant aux mesures de déclinaison, on en connaissait deux : une do 20°35'5 pour Ostende, déterminée par Pigott, le 2.4 décembre 1772, et l’autre, iç)°48'5, donnée pour Nicuport par l’abbé Mann, vers la môme époque.
- En i854, l’inclinaison fut mesurée à Anvers, Courtrai, Gand, Mons et Ostende; la composante horizontale fut déterminée à Liège et à Louvain, en 1829, 1820 et 18)4, et à Namur en 1829, et les trois éléments furent observés en 1809 à Gand et à Malinos. Cos résultats sont donnés dans la Physique du globe do A. Quctelet et dans l’Ouvrage de Lamont : Unter-suchungeu iiber die Richtung u/ul Stàrke des Erdmagnetismus in Belgien, etc.
- En 1871,1e Rev. Stephen F. Pcrry entreprit la détermination des cléments magnétiques dans dix-neuf stations de la Belgique. Les résultats sont consignés dans les Philosophical Transactions (2).
- D’après les indications d’IIouzeau, de 1878 à 1882, dos observations magnétiques ont été effectuées en divers endroits du pays par feu Estourgics.
- (') Untersuchungen iiber der Magnétismes der Erde, p. 8 et 143, 2e partie.
- (:) Magne tic Surver of Belgium in 1871, by the Rev. Stephen-I. Perry. (Phil. Traits., année 1873, n°8.)
- p.216 - vue 220/277
-
-
-
- 217 -
- Gcs observations, on partie réduites, n’avaient pu être utilisées jusqu’à présent, par suite de diverses circonstances et, paraissaient devoir être rejetées à cause des anomalies qu’elles présentaient. Ayant repris cotte année les calculs, j’ai pu me convaincre que cos observations, pour un grand nombre, pourront être utilisées et. que les résultats anomaux qu’on y rencontre proviennent surtout d’une faute systématique dans le mode de réduction employé. Les observations d’Estourgies sont nombreuses et demandent du temps et du soin pour les réduire à nouveau, mais ce travail mérite d’être achevé.
- De 1891 à 189-21, M. le Dr Van Rijckovorscl O), dans ses observations pour la carte magnétique des Pays-Bas, détermina les éléments magnétiques dans quelques stations, Esschcn, Calmpthout, Uyckcvorsel, Arendonck, Noerpell, sur la frontière septentrionale do la Belgique.
- A l’observatoire d’Uccle, depuis 1892, M. Ch. Lagrange a fait les observations absolues requises pour la réduction des données fournies par les enregistreurs magnétiques.
- M. Moureaux, Chef du Service magnétique à l’Observatoire du Parc Saint-Maur, en dressant les cartes magnétiques do la France, est venu en r88 ) et en 1897 à Bruxelles et à Uccle déterminer les valeurs magnétiques.
- Telles sont les données que nous avions au commencement do 1899 pour l’étude du magnétisme dans notre pays. Nos voisins, en France, en Angleterre, en Hollande, en Allemagne, ont, depuis des années, dressé les cartes magnétiques de leur pays. Seule la Belgique n’avait pas la sienne. Au point do vue de l’étude du magnétisme terrestre pour l’Europe occidentale, celte lacune demandait à être comblée, afin de pouvoir relier les lignes isomagnéliques do la France à celles des Pays-Bas et do l’Allemagne.
- A ce point de vue scientifique seul, la carte magnétique de la Belgique s’imposait, et il no peut exister do doute sur les services que cette carte doit rendre, au point de vue de l’utilité publique. Aussi avions-nous demandé, au mois do mars de l’année dernière, l'appui du gouvernement pour entreprendre ce travail.
- Ma demande fut favorablement accueillie, et je fus autorisé à disposer de quelques ressources inscrites au budget do l’observatoire pour me permettre la détermination des éléments magnétiques en quelques endroits do notre territoire. Je pus continuer ce premier travail dans le courant de 1900, et ce sont les résultats de ces deux campagnes, que j’ai pu rassembler, qui m’ont permis do dresser la carte des courbes probables des isogones en Belgique, carte que j’ai l’honneur de placer sous vos yeux. La déclinaison et la composante horizontale ont été déterminées en 42 stations. Nous n’avons pas, à notre grand regret, déterminé l’inclinaison, l’instrument dont nous pouvions nous servir, le cercle de Ballow, n’étant pas en état. Cette lacune sera comblée l’an prochain O).
- (1 ) Les nécessités budgétaires de l'Observatoire n’ont malheureusement pas permis de continuer ces observations en 1901 (juillet 1901).
- p.217 - vue 221/277
-
-
-
- 218 —
- L’instrument dont nous avons fait usage pour nos mesures est le théodolite-boussole Mascart-d’Abbadio, construit par Chassolon, de Paris. Cet instrument peu lourd, très facile à manier, précis, est des plus pratiques pour les opérations à effectuer en campagne. Pour le mode d’observation, nous nous sommes autant que possible conformé aux procédés employés par M. Mou-reaux dans ses observations magnétiques en France, et, pour leur mode de réduction, nous avons également pris comme modèle le travail si méthodique et si clair du savant directeur du service magnétique du Parc Saint-Maur(‘).
- Les stations choisies pour les observations étaient, pour la plupart, en dehors des villes ou des agglomérations de maisons, en plein champ, à 5oo,n au moins des lignes de chemin de fer, de manière à éviter, autant que possible, toute influence perturbatrice.
- Les facilités de communication qu’offrent les voies ferrées dans notre pays donnent le grand avantage do no pas avoir à séjourner pendant plusieurs jours loin de l’observatoire, pour pouvoir profiter des conditions atmosphériques propices aux observations.
- Lorsque le temps paraissait devoir se maintenir au beau, après avoir établi l’état de notre chronomètre, nous quittions l’observatoire assez tôt pour être dans les premières heures de la matinée au point de station choisi. Le lendemain nous rentrions à l’observatoire, et nous pouvions, par une seconde comparaison, établir la marche do notre chronomètre.
- Les résultats de nos observations sont consignes dans les deux Tableaux ci-joints (2) :
- Déclinaison et composante horizontale de la force magnétique
- EN QUELQUES LIEUX DE LA BELGIQUE, AU Ier JANVIER 1899.
- Observations de 189g.
- Longitudes
- Dates p ar Composante
- des rapport W horizontale.
- Localités. observations. Altitude. à Bruxelles. Latitudes. Déclinaisons. s.i.
- 1899 TU 1T) S
- Ostende :>7 mars ‘> 0 5.47.9 w 01. r .1. ho i5. 4,7 0,184.6GG
- Courtrai 9 sept. l8 4.33.8 w 5o.48.53 1.4.53, I 0,187603
- Troncliiennes 8 sept. 8 2.5e AV 5i. 2.42 14.5i,4 0,183664
- Enghion 6 juil. Go t. 18.8 W 5o.j1.3o ,4.15,4 0,191324
- Nivelles l\ août 135 0.11.0 AV 5o.35.3o i3.56,4 0,194 881
- Ucclc .. 4 août 100 0. 3.0 W 5o.47.53 14.20,4 0,[89265
- Charloroi .. tor sept. 1G0 0.11.0 E 5o.23.5:>. 13.5 0, : ! 0,192x71
- ( 1 ) Détermination des éléments magnétiques en France. Nouvelles cartes magnétiques par M. Th. Moureaux. ( Annales du Bureau centrât'météorologique de France, année 187''!).
- (2) Une î-ovision générale et systématique de nos calculs s'imposera, quand nous aurons terminé nos opérations sur le terrain.
- p.218 - vue 222/277
-
-
-
- — 219
- Lontfi tildes
- Dates par Composante
- des rapport w horizontale.
- Localités. observations. Altitude. à Bruxelles. Latitudes. Déclinaisons. (C.G.S.).
- 1899 111 m s
- Esschen (station).. . icr juin i5 0.20.7 E 5i .27.47 i4.47,2 O r- ‘-j-* LO 00 0
- » (village).. 2 juin 20 O.22.0 E 5i.27.54 14.31,0 0,185710
- Wavro 3 août 1 l5 0.57.0 E 50.42.32 i4. i5,o 0,189435
- Namur 29 août 200 i.58.o E 50.27.25 13.5o,7 0,IQ2238
- Binant 29 août 200 2.10.5 E 5o.i5.45 i3.48,8 0,iqii65
- Diest 6 avril 4» 2.44-o E 5o.5g.<) 14 15,6 0,187153
- Bertrix 3i août /|3o 3.34.8 E 4ç). 51.15 13.40,7 0,194750
- Jemellc. . 3o août 255 3.38.1 E OC LO C7 LO i3.3o,2 0,ig356i
- Licge ( Pointe ).. . 13 juil. 155 4./18.0 E 50.37.G 13.4o,0 0,191388
- Arlon . 3i août Lj 10 5.41 • G E 49.40.27 i3.16,2 0,196145
- Trois-Ponts 12 juil. 320 5.57.3 E 5o.22.20 13.34,2 <M9q)T9
- S pa 11 juil. 2(i5 6. G. E 5o.3o.3o T 3.21,0 0. pptpy
- Observations de 1900.
- Dates
- des
- I.oraiités. observations. Altitude.
- Sclzaeto . 21 füV. li ni 10.45 ni //
- Bevcrloo O mars 10.20 //
- Turnliout 9 » 11. 0 //
- W aeregem . i3 » 11.3o //
- Adinkcrkc . 2 0 » 10.3o //
- Dixntude . 20 » i5.3o n
- Tliielt 21 » 10,3o //
- Sottegem . 28 » 11.20 5G
- Ath • 19 avril 17. 0 3o
- Lokeren . 20 » 11.15 //
- Binchc . 26 )) 10.3o io3
- Cliimay • 27 )) 10.20 263
- Thuin 0 . Ô mai 10.35 180
- Walcourt . 16 » 15.10 175
- Maricmbourg... • ll )> 10. 0 I7O
- ltamillies 28 juin 10. i5 //
- Tirlemont I 2 juil. 1 I . T 5 58
- Noerlinter 12 » i6.3o //
- Gembloux 26 )) 9-3o i55
- Ligny 26 >: 17. 0 100
- Tervuorcn . 3i » iG.3o //
- Visé . 21 août 7.3o 120
- 1 .ongâltidcs
- pur
- rapport DédinfiNons
- à Bruxelles. Latitudes. 1899,0
- 0 48.l5 Av h\\ ,11. 9’ 14°. 28', 5
- 0. .53.44 E 5i. , 6. ,38 i3. 49,3
- 0, .34.22 E Si. 19. , 2 3 o- 10,2
- 0. 5 G. 00 W 5o. 53. 8 . r 1 1 * 5 \, 5
- i 4G.12 W 5i. 4. . 25 15. iG ,0
- 1, .3o.19 W 51. . 2. •>•1 15. 3,7
- 1 , . 0.3o W 51, . 0. .42 i5. • !,<>
- 0 .33.4o W 5o. , 51, ,57 ii- ,09, 1
- 0, .35.12 W 5o. ,38. . 10 il. 3,2
- 0 .22.45 W 5i. , 6. , 18 1 \- 31,9
- 0. 12 W 5o. 20. 10 14. 4)9
- 0. 2.33 W 5o. 2. 36 1.4. 59,9
- 0. 5 W 5o. 20, .45 14. • 7)4
- 0. 4.18 E 5o. 16. , 12 14. 3o, 1
- 0. 9-17 E 5o, . 6, 14. , 31,3
- 0. 3o.5G E 5o. 39. 23 il. 16,4
- 0. .34.30 E 5o .48 .45 14 .26,7
- 0. 4i -00 E 5o, . 5o .5o 14 .39,5
- 0, ]9 E 5o. .33. .42 14, .42,3
- 0. . G. 55 E 5o, ,3o. .54 1.4. .41,2
- 0. . 8.54 E 5o. . 5o .38 i3 • 51,9
- 1 .12.40 E 5o .44 0 »4 .24,0
- Avec les données de la déclinaison magnétique nous avons tracé, à vue, on reliant les points qui avaient des valeurs magnétiques identiques, les lignes des isogones qui figurent sur la carte, où nous avons également rapporté la configuration des terrains au point de vue géologique, ainsi que les valeurs
- p.219 - vue 223/277
-
-
-
- — 220 —
- magnétiques pour quelques points des cartes magnétiques do France et des Pays-Bas. L’examen de notre carte nous conduit aux résultats suivants :
- La déclinaison magnétique à Uccle (observatoire) étant do i4°‘zo', 4, au icr janvier 1899, celle des points extrêmes do notre pays est :
- Pour Ostende (longitude 5m47‘,9W de Bruxelles)................. iü° 4>7
- Pour Arlon ( longitude 5n,4is,G E de Bruxelles)................ i3°i6, :>.
- ce qui nous donne une diminution do déclinaison do i°49' pour de longitude, ou une diminution de 38' de déclinaison par degré de longitude, vers l’Orient.
- En reliant par des lignes droites ou légèrement courbes les extrémités des isogones des cartes de nos voisins du nord et du sud, nous commettrions pour notre pays des erreurs considérables. Les courbes, malgré le petit nombre do stations, montrent que les isogones de France ne peuvent être prolongées en ligne droite à travers la Belgique, qu’elles s’infléchissent vers l’Orient d’une façon systématique, et, quand nous aurons opéré dans un plus grand nombre de stations, nos nouvelles déterminations fourniront le détail des ondulations que la carte actuelle laisse entrevoir, sans annuler toutefois le caractère d’inflexion générale vers l’Orient pour les points delà région médiane E.-W. delà Belgique.
- Ce caractère si nettement tranché devait avoir une cause; nous l’avons recherchée et nous croyons pouvoir l’expliquer par le caractère tectonique do notre pays.
- Qu’on me permette tout d’abord d’expliquer en quelques mots la constitution géologique du sol do la Belgique.
- Sur une étendue restreinte, la Belgique présente, au point de vue géologique, des terrains de toutes les formations. Le Permien seul ne s’v trouve pas. Le Terrain quaternaire longe le littoral de la mer du Nord, la rive méridionale do l’Escaut, vers son embouchure, et la limite septentrionale de notre pays.
- Le Terrain tertiaire s’étend au sud du quaternaire, de l’Ouest à l’Est.
- Vers le milieu do la Belgique, toujours de l’Ouest à l’Est, on rencontre le Crétacé, formant une bande au nord de la Sambre et au nord do la Meuse. Cette bande est complètement bouleversée. Dans la partie méridionale de l’Eocèno viennent affleurer à la surface le Carbonifère, le Dévonien, le Silurien, le Cambrien. Dos roches cristallines éruptives (Porphyre) sont à niveau du sol dans le quadrilatère, entre Enghion et liai au Nord, Soignies et Nivelles au Sud.
- Dans la crevasse où coulent la Sambre et la Meuse s’étend le Terrain houiller, suivant une large bande, partant de Perulvvelz, à l’Ouest, pour aboulie vers Aix-la-Chapelle à l’Est. Au sud do la Meuse, traversant le Dévonien, on rencontre encore des bandes de calcaire carbonifère et de houille.
- Au sud do l’Ardenne, dans la pointe sud-est du pays, on rencontre le Jurassique et le Triasique.
- Disons aussi que le niveau du sol s’élève du Nord-Ouest vers le Sud-Est, du littoral vers le plateau de l’Ardenne. La région centrale se trouve à une altitude d’environ 100”’; dans l’Entrc-Sambrc-ct-Meuse, on atteint 200"’ et dans l’Ardenne 4oom.
- p.220 - vue 224/277
-
-
-
- Si nous comparons maintenant la carte des isogones aux terrains géologiques qu’elles traversent, nous sommes immédiatement frappés par ce fait des plus apparents, que l’inflexion des courbes vers l'Orient se prononce à l’extrémité occidentale de la longue bande où les terrains primaires viennent bouleverser la limite méridionale de l’Éocènc, où le Silurien et les roches éruptives viennent affleurer le sol.
- Ici je permettrai de vous rapporter ce qu’écrivait un de mes collègues à l’observatoire, M. Prins, professeur de Géologie à l’Université de Bruxelles O).
- « Déjà Locke et d’autres spécialistes du commencement du siècle s’ôtaient aperçus des modifications considérables que subissent les lignes magnétiques suivant la nature des terrains sur lesquels elles passent. Ces anomalies furent, le plus souvent, attribuées au magnétisme des roches et éliminées par des calculs appropriés. De là, des cartes aux courbes régulières partout reproduites.
- » Dans la suite on remarqua que le phénomène n’était pas aussi simple qu’on l’avait pensé; si la composition des roches a une part dans la forme contournée dos lignes magnétiques, la structure du lorrain semble également influencer leur disposition. Kreil faisait observer on 18 )9 que les éléments du magnétisme diffèrent dans les pays do plaines et dans les régions montagneuses.
- » Un éclaircissement dans ce domaine a été apporté par M. E. Nau-mann (2) qui constata, lors do scs levés géologiques et magnétiques au Japon, que les isogones, après avoir suivi sur un certain parcours la courbure de l’ile, s’incurvent brusquement en son milieu pour reprendre, un peu plus loin, la forme en arc propre à l’ensemble de ce pays. Or, au milieu de l’arc, il y a une brisure (fossa magna) aujourd’hui comblée par des matériaux et des cènes volcaniques, et c’est suivant cette blessure de l’écorce que les isogones s’infléchissent. »
- Ce que M. Naumann constatait au Japon, et ce qu’il signale encore dans d’autres cas analogues, ne le retrouvons-nous pas en Belgique? La bande do calcaire carbonifère avec les longues tranchées de houille qui courent de l’Ouest à l’Est on Belgique ne forme-t-elle pas, elle aussi, une fossa magna bouleversée dans ses replis les plus profonds jusqu’à ramener à la surface du globe le Silurien et les roches cristallines éruptives du Quénasl; et l’incurvation dos isogones de notre carte, suivant dans la môme direction l’affleurement des terrains primaires, ne peut-elle pas aussi se rattacher aux nombreux cas semblables rapportés par M. Naumann?
- (') A propos dos premiers éléments d’une carte magnétique de la Belgique.
- (2) Observations ma.de in the years t838 to 1843 ( Trans. Am. Phil. Soc. Philadelphia, t. IX; 18 ^ G ).
- p.221 - vue 225/277
-
-
-
- SUR QUELQUES POINTS
- RELATIFS
- AU MAGNÉTISME TERRESTRE
- DANS LES ILES PHILIPPINES.
- PROJET D’UN AVERTISSEUR AUTOMATIQUE DES PERTURBATIONS MAGNÉTIQUES,
- Par le R. P. R. CIRERA, S. J.,
- ANCIEN CHEF DU SERVICE MAGNÉTIQUE A L’OBSERVATOIRE DE MANILLE.
- L’observatoire de Manille, placé à i4°35' de latitude Nord, se trouve à 8° environ de l’équateur magnétique. En outre, les îles Philippines offrent très souvent à l’observateur des phénomènes redoutables, mais très intéressants, tantôt météorologiques, tantôt séismiques. II en résulleque la position de l’observatoire de Manille est exceptionnellement favorable à l’étude do plusieurs problèmes du magnétisme terrestre.
- En prévision des résultats précieux à obtenir, on n’épargna ni soins ni dépenses afin d’installer un observatoire magnétique complet et en tout parfait.
- Nous avons exposé avec détail tout ce qui concerne les appareils et leur installation dans un Mémoire publié en i8g3. Dans le môme Mémoire se trouvent aussi la carte magnétique des îles Philippines, les variations régulières et les perturbations magnétiques à Manille. A l’heure actuelle, on vient do terminer l’édition d’un nouveau travail sur les variations cycliques du magnétisme terrestre à Manille, fait par le P. Doyle, Sous-Directeur do l’observatoire et Directeur de la section magnétique. L’édition est entreprise et payée par le Gouvernement américain. En conséquence, je me bornerai à dire un mot sur deux points qui ont attiré particulièrement mon attention.
- Le premier est la variation diurne de la déclinaison magnétique à Manille. Elle suit tout naturellement la môme marche que l’on observe dans les hautes latitudes, tant que le Soleil so trouve dans l'hémisphère Nord, mais elle éprouve une profonde altération quand le Soleil passe dans l’hémisphère Sud.
- p.222 - vue 226/277
-
-
-
- 223 —
- Il est bon d’énoncer, dans toute sa généralité, ce qu’on peut déduire sur ce sujet des observations faites à l’observatoire do Manille. Malgré le respect que j’ai pour les opinions différentes, je pense que ces observations, jointes à celles de l’hémisphère Nord et de l’hémisphère Sud, prouvent suffisamment qu’à mesure qu’on s’approche de l’équateur magnétique, on trouve un changement plus profond de l’oscillation diurne aux solstices, et qu’en conséquence, on peut dire qu’il existe des points oh la variation moyenne diurne de l'année serait nulle. Je ne ferai pas ici une étude détaillée des variations pour prouver ce que je viens d’affirmer, mais je me bornerai à présenter les courbes de Toronto (43°3g' 5" N), Manille ( i4°34'7" N), Sainte-Hélène ( i5°55' S) et Ilobar-
- Fig. i.
- Ste h èlène
- >arton
- Vai’ialion moyenne diurne de la déclinaison.
- ton (42°56' S), dont la considération attentive fournit la preuve la plus évidente de mon assertion. Il suffit de remarquer les oppositions et les changements dans les stations du Nord et du Sud et, on mémo temps, la diminution de la moyenne diurne annuelle, à mesure qu’on s’approche de l’équateur. Los courbes de Toronto, Sainte-IIélène et llobarton ont été empruntées au Traité de Magnétisme terrestre que vient do publier M. Mascart. Je reproduis aussi l’avertissement qui y est donné d’attacher seulement une importance secondaire à l’amplitude do la variation. Los courbes do Manille sont les moyennes de l’année 1892. Elles ont conservé toujours, dans les années suivantes, la mémo allure.
- Le second point que j’ai annoncé mo semble d’une extrême importance. C’est la régularité des courbes à Manille, qui facilite beaucoup l’étude des perturbations et la comparaison avec les phénomènes qui s’y rapportent. Je crois qu’on peut dire des oscillations magnétiques do Manille, comparées à celles qu’on observe dans les stations éloignées de l’équateur, à peu près la môme chose que dos oscillations barométriques dans les mémos contrées.
- p.223 - vue 227/277
-
-
-
- L’oscillation diurne du baromètre à Manille est tellement régulière qu’on dit, sans exagérer beaucoup, qu’elle peut servir d’indicateur de l’heure comme une montre. Cette allure si remarquable de l'oscillation barométrique rend un service très important à la prévision du temps. Non seulement les cyclones laissent leur trace nettement marquée dans le barographe, mais à peine trou-vora-t-on dans la courbe barométrique une petite irrégularité qu’un observateur intelligent et expérimenté ne puisse rapporter à quelque perturbation atmosphérique connue. On ne peut dire la même chose de l’oscillation barométrique dans nos latitudes. Or, ne nous est-il pas permis d’espérer qu’on obtiendra des résultats semblables et plus grands encore par l’étude sérieuse et constante dos courbes magnétiques, dans des stations comme celle de Manille, si abondante on toutes sortes de phénomènes scientifiques?
- Je crois pouvoir répondre affirmativement. Autrefois j’avais déjà remarqué certaines coïncidences entre de petites irrégularités, surtout de la force horizontale, et quelques phénomènes météorologiques et séismiques d’une importance locale exceptionnelle. J’en avais conçu de grandes espérances d’arriver à des résultats importants. Mais je trouvais, pour l’étude des perturbations, une difficulté presque insurmontable, difficulté que je suis heureux d’exposer ici, devant un Congrès d’hommes dévoués à la Science, parce qu’elle peut être supprimée, grâce au concours mutuel des observatoires magnétiques placés dans diverses contrées. Pour étudier les courbes, pour en entreprendre une discussion comparative avec les autres phénomènes, il faut commencer par les classer. On pourrait distinguer les perturbations magnétiques en perturbations générales et perturbations locales. Ces deux sortes de perturbations se prêtent à des études et à des conclusions différentes. Dans un observatoire comme celui do Manille, où les jours troublés sont toujours peu nombreux, il suffirait de recevoir, de quelques observatoires magnétiques, copie d’un petit nombre de courbes correspondant aux jours à étudier. Pour y réussir, une méthode qui me parait très simple est la suivante :
- Quelques observatoires magnétiques commencent par s’engager à faire l’échange des courbes. A la fin de chaque mois, on envoie tout de suite une copie des courbes fortement troublées et même décolles que, pour une raison spéciale, on pense étudier, quoique la perturbation soit très petite. Chaque observatoire recevrait au moins autant de courbes qu’il en aurait envoyées; de sorte que l’envoi d’une courbe serait toujours le signe de la demande do la courbe enregistrée, le môme jour, dans les autres observatoires. De cette façon, on connaîtrait le caractère, soit général, soit local, des perturbations. Cette indication suffit, soit pour faire adopter le plan ci-dessus, soit pour en faire imaginer un meilleur.
- Avant do finir, j’ajouterai un mot sur un avertisseur automatique des perturbations magnétiques, qu’on pourrait introduire dans le magnétographe. L’avertissement des perturbations peut rendre de grands services, parce que non seulement il permettra l’observation directe des perturbations, mais on pourra même l’utiliser pour changer automatiquement la vitesse du châssis photographique. La propriété remarquable du sélénium, de devenir instantanément meilleur conducteur lorsqu’il est frappé d’un rayon de lumière,
- p.224 - vue 228/277
-
-
-
- fournirait le moyen d’y réussir. Mais, afin de ne pas augmenter les dépenses, il sera bon d’utiliser la lampe même du magnélographe.
- De môme, pour obtenir avec toute précision que l’appareil fonctionne quand un élément magnétique atteint une valeur déterminée, il suffirait d'employer un appareil gradué semblable aux autres. Prenons, par exemple, une lampe qui ait quatre fentes au lieu de trois; que l’on dispose le magnétographe de façon que la quatrième fente, un peu plus élevée que les autres, envoie sa lumière eirscns opposé à celui des rayons do la balance; que cotte lumière, réfléchie par un bifilaire, tombe sur une échelle graduée, le long de laquelle puissent courir deux morceaux desélénium, formant partie d’un circuit fermé. Il suffira de disposer la résistance de telle sorte que le courant électrique ne circule que quand le sélénium est atteint par le rayon de lumière, et de mettre les morceaux do sélénium aux limites des variations régulières.
- S’il le faut, on emploiera un relais pour faire sonner un timbre et même, si on le veut, on fera changer la vitesse du châssis, etc.... On pourrait obtenir, je crois, le même résultat sans modifier la lampe et en utilisant un des trois appareils en fonctionnement. Il suffirait de placer les morceaux de sélénium tout près do la fente du châssis ou des prismes, à la limite des oscillations normales.
- Cette disposition s’adapte très facilement aux appareils de M. Mascart, et l’on pourra l’appliquer sans grande difficulté aux autres enregistreurs. On a imaginé des appareils magnétiques très sensibles, comme le variomètro du professeur Eschenhagen pour la composante horizontale. Il se trouve exposé parmi les instruments de précision de la section allemande ; mais je n’ai rien vu qui puisse avertir de l’existence des perturbations. Et cependant il semble facile et môme très important d’v réussir, afin de pouvoir faire de rapides progrès dans la connaissance de phénomènes qui ont un intérêt tout à fait exceptionnel.
- p.225 - vue 229/277
-
-
-
- ETUDES
- SUR UK
- MAGNÉTISME TERRESTRE
- I)E LA RÉGION TOULOUSAINE,
- Par M. É. MATHIAS.
- 1. Depuis six ans environ, j’ai entrepris, d’accord avec M. B. Baillaud, Directeur de l’observatoire do Toulouse, l’étude détaillée do la distribution du magnétisme terrestre dans la région toulousaine. J’ai fait des mesures dans 127 localités appartenant pour la presque totalité à la Haute-Garonne, au Gers et au Tarn-et-Garonno, et pour quelques-unes à l’Ariège, aux Hautes-Pyrénées, au Tarn, au Lot-et-Garonne et au Lot(1). Comme J\J. Mou-reaux, qui a bien voulu m’initier aux mesures magnétiques, j’ai effectué les mesures au moyen do doux boussoles de voyage construites par Brlinner; les admirables instruments qui m’ont servi appartiennent au laboratoire do physique de l’École Normale supérieure et m’avaient été très gracieusement prêtés par MM. Violle et Brillouin, que je prie de bien vouloir agréer mes sincères remercîments.
- Conformément au système de cartes que j’ai proposé en 1897 (2), j’ai rapporté toutes les localités à une station de référence et déterminé la différence entre chacun dos éléments magnétiques mesurés en un endroit X et l'élément correspondant (3) de l’observatoire de Toulouse.
- A cet effet, grâce à l’obligeance do M. Moureaux qui m'a communiqué tous les cléments magnétiques du Parc Saint-Maur dont j’avais besoin, je déterminais la différence (X — Parc) et, on retranchant de cotte différence la différence contemporaine (Toulouse — Parc), qui est donnée avec précision par
- (’) Dont la carte magnétique détaillée a été entreprise par l’observatoire de Toulouse à la demande du Conseil général du département du Lot.
- ( - ) E. Mathias, Mémoires de l’Académie des Sciences de Toulouse, 9* série, t. IX, p. 4.'i8; 1897. — Journal de Physique de 1897.
- (:l) Les éléments correspondants se rapportent à des heures locales identiques.
- p.226 - vue 230/277
-
-
-
- — 227 —
- l'ensemble des mesures absolues faites à l’observaloire de Toulouse, j’oble-nais la différence cherchée (X — Toulouse). Cette différence étant, une fonction très lente du temps, on peut considérer comme comparables entre eux les nombres obtenus à quelques années d’intervalle; l’influence de l’altitude étant excessivement faible, il s’ensuit que les différences (X — Toulouse), pour un élément donné et un intervalle de quelques années, sont exclusivement fonction des différences de longitude et de latitude géographiques de l’endroit X et de l’observatoire de Toulouse. Soient (Along.) et (Alat.) ces différences; pour une région peu étendue, la différence (X — Toulouse) devra pouvoir être représentée par une relation linéaire de la former (Along.) y (Alat.), x et y étant des constantes numériques convenables.
- 2. Déclinaison. — Pour cet élément je disposais de 89 observations, savoir : 19 de M. Moureaux effectuées en 1890 et 1896, 5 do M. J. Fitte, mon ancien assistant, et 65 de moi-même, effectuées entre r895 et 1899.
- La formule à coefficients très simples
- (1) AD — o,5(Along.) -4- 0,2a (Alat.)
- trouvée aisément après quelques tâtonnements, a permis d’éliminer de suite 37 localités qui ont dû être considérées comme anomales.
- La bienveillance de M. B. Baillaud ayant mis à ma disposition les calculateurs de l’observatoire de Toulouse, les 5i observations restantes ont fourni 5% équations à deux inconnues x et y qui ont été résolues par la méthode des Moindres carrés (*) et ont fourni la formule définitive
- (1 bis) AD = 0,493 (Along.) -4- 0,23o5 (Alat.)
- dans laquelle AD est la différence (X — Toulouse) pour la déclinaison et pour une époque, moyenne voisine de 1897, cette différence étant exprimée en minutes, ainsi que les quantités (Along.) et (Alat.).
- La formule ( i bis) représente les observations des stations considérées comme régulières avec une erreur généralement inférieure à deux minutes, c’est-à-dire avec une erreur inférieure aux erreurs d’observation; une demi-douzaine de localités donnent des différences allant de 3',o à 3',5 et correspondent soit à des anomalies très faibles, soit à des erreurs d’observation un peu fortes. Enfin il se rencontre 3 localités donnant des différences comprises entre 3',6 et 4,0 et qui doivent présenter de légères anomalies.
- De même, parmi les 37 localilôs éliminées au moyen de la formule provisoire (1), il s’en trouve 8 donnant des différences comprises entre 3', 5 et 3'85; les autres localités sont nettement anomales, les différences entre le calcul et l’observation étant, en valeur absolue, supérieures ou égales à 4', 7-Il est remarquable que toutes les stations du Tarn visitées jusqu’ici par M. Moureaux ou moi-même, savoir : Albi, Castres, Gaillac, Lavaur, Saint-
- (') Par M. Rossant, assistant à l’observatoire, que je remercie de son précieux
- p.227 - vue 231/277
-
-
-
- -- 428 —
- Benoit-de-Cannaux, Saint-Sulpicc-du-Tarn, ainsi que la région du sud et du sud-ouest de Toulouse représentée par Muret, Carbonnc, Villefranche-de-Lauraguais, Saverdun, Poix, Pamiers, fournissent des déclinaisons trop fortes. Par contre, le nord-ouest de Toulouse représenté par Grisolles, Montech, Lavilledieu, les Barthes, Lafrançaise. Auvillars, Valence-d’Agen, est, en général, une région de déclinaisons trop faibles.
- La formule (i bis) montre, en outre, que Monlauban-Beausoleil est une station parfaitement régulière, tandis que les deux stations de mesures voisines de la gare de Montauban (>) auxquelles j’ai opéré, sont anomales à des degrés différents. Il v a lieu évidemment de continuel' les mesures, afin de savoir si l’anomalie des nombres obtenus à proximilé de la gare de Montauban, vers l’ouest de la ville, est réelle et persiste lorsqu’on s’éloigne vers l’ouest, de façon à rendre absolument nulle l’inllucnco perturbatrice de la gare.
- Les rn stations considérées comme régulières et qui ont servi à calculer la formule (i bis) se répartissent ainsi : Ariôge i, Ilaulc-Garonnc 12, Gers 11, Lot 10, Lot-et-Garonne 1, Tarn-cL-Garonnc 17.
- 3. Composante horizontale. — Dans le but d’appliquer la méthode précédente à la composante horizontale, j’ai réuni 70 observations faites dans la région de Toulouse et se décomposant ainsi : 18 de M. Moureaux faites en 1895 et 1896, 4 de M. J. Fitte faites on 1896 et j8 de moi-mémo obtenues en 1893, 1896 et 1899. La formule provisoire, obtenue par tâtonnements,
- (2) AU — — ( A long. ) — 8( A lat. )
- a permis d’éliminer [fi observations se rapportant à dos localités anomales. Les 5{ observations restantes comprenaient 14 observations deM. Moureaux, 3 de M. Fitte et 3- do moi-même; elles ont fourni équations à deux inconnues qui ont été résolues par la méthode des moindres carrés (2) et ont donné la formule
- ( 2 bis ) AU = — 1,26 ( A long. ) — 7,\2 ( A lat. )
- dans laquelle Ail est la différence (X — Toulouse) pour une époque moyenne voisine de 1896, cotte différence étant exprimée en unités du cinquième ordre décimal, (Along. ) et ( A lat.) étant toujours exprimés on minutes.
- La formule (2 bis) représente les observations dos stations considérées comme régulières avec une erreur généralement inférieure à 20 unités du cinquième ordre, c’est-à-dire avec une erreur inférieure aux erreurs d’observation en campagne; 5 localités seulement fournissent des différences
- (') Situées : Tune au sud du champ de manœuvre du la cavalerie, à l’endroit même où M. Moureaux a observé en 189'); l’autre un peu plus loin de la gare, vers l’ouest. (-) Far M. Caubet, calculateur de l'observatoire de Toulouse, que je prie de reee-
- p.228 - vue 232/277
-
-
-
- 229 —
- ( AIIcale. — AHobs.) un peu fortes et à la limite des erreurs d’observation, ce sont :
- Localités. A 11 (cale. ) — A II (obs. ).
- Alla ( Tarn )............................ — 29
- Villefranche-dc-L. (Haute-Garonne)....... —29
- Montréjeau ( Haute-Garonne )............. -1- on
- Mirande ( Gers )......................... — 3i
- Tournecoupc (Gers )...................... +33
- Encore, parmi les ifi localités éliminées par la formule (2) Irouvo-t-on Comberouger, Lavaur et Caslelnau-dc-Bretenoux qui donnent respectivement pour la différence (A 11 cale.— AIIobs.) les valeurs — 33, -4- 33 et - - 34, qui sont tout à fait comparables à celles du Tableau précédent, tandis que les i3 autres localités sont nettement anomales, comme fournissant des différences supérieures ou égales en valeur absolue à 44 unités du cinquième ordre décimal.
- Les :>î observations ayant servi à déterminer la formule {'ibis) se répartissent ainsi : Ariège 3, Haute-Garonne 8, Gers 11, Lot 2, Lot-et-Garonne 2, Hautes-Pyrénées 1, Tarn 2, Tarn-et-Garonne 2.5.
- La formule (2 bis) 11e représente pas seulement la distribution régulièro de la composante horizontale dans la région représentée par les départements précédents, elle s’applique à toute la France, abstraction faite des anomalies, bien entendu. Grâce à elle, j’ai pu retrouver, avec des différences généralement inférieures aux erreurs d’observation, la plupart des nombres que M. Moureaux a déterminés dans son travail magistral sur la Carte magnétique delà France, nombres qu’il a ramenés tout récemment à l’époque uniforme du i01' janvier 1896 (*). Dans ce cas, Ail (obs.), exprimé en unités du cinquième ordre décimal, a pour valeur :
- ioHI„!1(i — 21780,
- II.*,96 étant la composante horizontale de la station X au ier janvier 1896 donnée par M. Moureaux et 0,21780 étant la composante horizontale de l’observatoire de Toulouse à la même date (2).
- Lorsque la différence absolue des Ali calculés et observés est inférieure à 3o ou 35 unités du cinquième ordre, on peut considérer la localité X comme régulière; si la différence absolue est supérieure à 40 unités, on a affaire à une anomalie dont l’importance est proportionnelle à la valeur absolue de cette différence. On peut ainsi séparer très aisément les stations anomales des stations régulières.
- (') Tu. MOUREAUX, Réseau magnétique de la France au 1M janvier 1896 ( Annales du Bureau central météorologique pour 1898).
- (2) Obtenue en ajoutant à 0,19600, composante horizontale du Parc Saint-Maur au 1" janvier 1896, le nombre 0,02180 qui est la différence (Toulouse — Parc) pour le commencement de 18.96, déduite des observations absolues faites à l’observatoire de
- p.229 - vue 233/277
-
-
-
- 230 —
- Si on laisse de côté l’Ardèche, seul département dont M. Mouroaux n’ait visité qu’une station ( Privas, qui est régulier), le calcul, par Ja formule (2 bis) des observations do M. Moureaux ramenées au 1er janvier 189G, met en évidence iG départements dont toutes les stations sont régulières. Ce sont les suivants : Ain (3 st. ), Aube (G St.), Aude (à st. ), Bouches-du-Rhône (4 St.), Charcule-Tnféricurc ( 8 st. ), Côte-d’ Or ( G st. ), Doubs ( G st. ), Drôme ( G st. ), Loire (3 st.), Lot ( 3 s t. ), Lot-et-Garonne (5 st.). Pyrene'es-Orientales (7 st.), Saône-et-Loire (G st. ), Deux-Sèvres (5 st.), Vienne (5 St.), Haute-Vienne ( 3 st. ); ce (pii donne un total de 83 sLations régulières.
- A côté de ces iG départements entièrement réguliers, on en trouve 27 qui ne présentent chacun qu’une seule anomalie sur une moyenne de 5 ou G stations par département; ces départements presque réguliers sont les suivants : Aisne ( 8 st.), Allier (G st. ), Basses-Alpes (4 st.), Ardennes (G st.), Aveyron ( 5 st. ), Charente (\ st. ), Corrèze ( 3 st. ), Creuse (3 st. ), Dordogne (6 St.), Gard ( \ st.), Haute-Garonne (G st.), Gers ( \ st.), Gironde (S st.), Indre (6 St.), Isère (4 st.), Jura (4 si.), Laudes (3 st.), Loir-et-Cher (4 st.), Lozère (3 st,.), Haute-Marne ( 8 si.), Mayenne si. ), Sar/he ( 3 st.), Haute-Savoie (3 st.), Tarn (4 st.). Vendée (4 st.), Vosges { \!\ st.), Yonne (7 st. ).
- Au total 144 stations, dont îiG régulières et 28 anomales, au moins provisoirement.
- Le total général des départements entièrement ou presque réguliers est donc do 43, présentant 227 stations régulières contre 28 anomalies; si l’on y joint le Tarn-et-Garonne, régulier en général d’après mes propres mesures, on peut donc considérer (pie l’aire de la distribution régulière du magnétisme terrestre dépasse notablement la moitié de la surface de la France, cette aire de distribution régulière étant, en très grande partie, située au sud du quarante-septième degré de latitude.
- Par contre, il est des départements entièrement ou presque entièrement anomaux; c’est le cas du Finistère, des Côtes-du-Nord, de V Ille-et-Vilaine, de la Manehe, du C<dvados, do F Eure, de Y Eure-et-Loir, de la Seine-Inférieure, du Pas-de-Calais, du Nord, du Puy-de-Dôme, du Cantal et de la Haute-Loire. Comme un assez grand nombre do ces départements anomaux sont limitrophes de départements réguliers ou presque réguliers, il s’ensuit que l’anomalie de ces départements est bien réelle et qu’elle n’est pas due à une insuffisance delà formule (2 bis).
- D’ailleurs ces départements font partie d’anomalies signalées depuis longtemps : celles du plateau central ( Puy-de-Dôme, Cantal, Haute-Loire), celle de la Bretagne et la grande anomalie du bassin do Paris découverte en 1890 par M. Moureaux et qui se manifeste surtout on Normandie et dans les départements du Nord et (lu Pas-de-Calais.
- Jl est assez curieux do voir que l’ensemble des départements delà Mayenne, de la Sarthe et du Loir-et-Cher forme une aire régulière qui limite au sud-ouest l’anomalie du bassin de Paris et qui pénètre comme un coin entre l’anomalie de la Bretagne et celle de la Normandie. A cette bande régulière appartiennent les arrondissements de Fougères et de Vitré (dans XIlle-et-Vilaine) qui obéissent à la formule (2 bis).
- p.230 - vue 234/277
-
-
-
- Il est intéressant (le voir ainsi, dans des régions extrêmement anomales, de véritables îlots réguliers ; c’est ainsi que, dans le Morbihan, la région qui comprend Auray, Groix, Vannes, Belle-lsle, Quiboron, Questembcrt est parfaitement régulière et s'étend vraisemblablement dans la Loire-Inférieure jusqu’à Saint-Nazaire, à l’embouchure de la Loire. On doit donc considérer les anomalies de la composante horizontale comme se projetant sur un fond régulier dont la distribution est donnée par la formule (2 bis).
- Toutefois cette formule, si satisfaisante en ce sons qu’elle démontre à la fois l’admirable régularité des mesures de M. Moureaux et la précision des mesures faites dans la région de Toulouse, n’est pas définitive, car les différences entre les nombres calculés et observés sont négatives dans Y ouest et dans le nord do la Franco et positives dans Y est ot le sud-est; les valeurs absolues des coefficients do (Along.) et de (Alat.) sont donc légèrement trop grandes. Le calcul des corrections à apporter à ces coefficients sera fait par les moindres carrés en utilisant joo stations régulières, visitées par M. Moureaux ou par moi-môme, et appartenant à toutes les régions de la Franco. C’est la formule ainsi obtenue qui permettra le triage définitif des stations régulières ot anomales et donnera en grandeur et en signe la valeur des anomalies pour la composante horizontale. On pourra alors poser, relativement à la constance ot à l'intensité des anomalies de la composante horizontale dans le temps, des problèmes qui devront être résolus ultérieurement.
- I. Inclinaison. — Je disposais d’environ ia5 observations effectuées par M. Moureaux, M. .1. Fille ou moi-môme; la formule un peu trop simple
- (3) A! - : o, 1 j ( A long. ) -+- ( Alat. )
- a conduit à éliminer 22 mesures. M. B. Baillaud a bien voulu se charger du calcul, par les moindres carrés, dos io3 observations restantes. 11 a obtenu ainsi :
- ( 3 bis) Al -- o, 129 ( A long. ) -t- o, q3G ( A lat. )
- dans laquelle Al est la différence (X —Toulouse) pour l’inclinaison et pour une époque moyenne peu différente de 1896, cette différence étant exprimée en minutes comme (Along.) et (Alat.). La formule (3 bis) représente les observations avec une erreur généralement inférieure à 3', par suite inférieure aux erreurs d’observation; pour quelques stations, cependant, on doit conclure à une légère anomalie. La séparation préliminaire des stations anomales n’ayant pas été suffisamment parfaite, la formule (3 bis) no doit pas être considérée comme définitive.
- B. Au point do vue do leur aire d’application, les formules ( 1 bis), (2 bis) et (3 bis) se comportent do façon très differente. Tandis que (2 bis) s’étend à toute la France, la formule ( t bis), qui donne la déclinaison, no représente
- p.231 - vue 235/277
-
-
-
- — 232
- nullement la distribution de cet élément dans les départements circonvoi-sins ( *).
- La formule (3 bis), au contraire, toute imparfaite qu’elle soit, est applicable notablement en dehors des limites pour lesquelles elle a été calculée. On voit donc que, tandis que la composante horizontale et jusqu’à un certain point l’inclinaison se comportent comme dos éléments réguliers, fonctions continues de la longitude et do la latitude géographiques, la déclinaison paraît être d’une nature différente ou, du moins, être affectée plus fortement par des causes locales.
- Des calculs ultérieurs montreront si le vecteur magnétique et scs différentes composantes verticale, nord et ouest sont susceptibles ou non d'être représentés, dans l’étendue de la France entière, par une loi de distribution de la forme (•:>. bis).
- (') Ainsi, le Lot-et-Garonne qui est intervenu dans le calcul de la formule ( i bis) par la station de Nérac, —différence ( obs.-cale. ) — —o',G—, donne respectivement pour Marmando et Villeneuve-sur-Lot les différences inacceptables-t-8',5 et 7',G, bien jue le vecteur magnétique soit régulier dans cette région.
- p.232 - vue 236/277
-
-
-
- AMORTISSEMENT
- I)IïS
- EFFETS DES COURANTS INDUSTRIELS
- SUR LES MAGNÉTOMÈTRES,
- Par M. Th. MOUREAUX.
- Le développement considérable des réseaux de tramways électriques a, depuis quelques années, apporté des troubles sérieux dans les travaux des observatoires magnétiques, établis pour la plupart au voisinage do grandes villes. Pour cette cause, les observations ont cessé depuis longtemps à Clermont-Ferrand ; l'observatoire magnétique de Toronto (Canada) a été déplacé ; celui du Parc Saint-Maur va être transporté à Villoprcux (Seine-et-Oise). Les magnétograpbes de Nice, de Lyon, d’Uccle, de Washington, etc., subissent également l’inllucnce des courants industriels, et Perpignan est menacé à son tour. L’observatoire de Kew ne doit sa sécurité qu’à un bill du Parlement anglais. L’étude des courants telluriques a dû partout être abandonnée.
- Depuis le 22 juin dernier, la traction électrique à trolley a ôté substituée à l’air comprimé sur la section du tramway nogentais comprise entre la porte de Vinccnnes et la gare de Nogent-sur-Marne ; la distance minimum de la ligne à l’observatoire du Parc Saint-Maur est do 3200“. L’influence des courants dérivés, dits vagabonds-, se fait sentir sur nos courbes de variation magnétiques, qui sont plus ou moins troublées pendant toute la durée du service quotidien; elle se manifeste, au bifilaire et au déclinomètre, non par des déplacements soutenus des aimants, mais par dos séries do vibrations, symétriques do part et d’autre de l’axe des courbes, absolument comme le font les décharges électriques orageuses ou les tremblements de terre.
- Si le courant perturbateur faisait subir à l’axe magnétique do l’aimant des déplacements réels, il n’y aurait sans doute aucun mode de correction susceptible d’éliminer cette cause d’erreur, mais, en raison de la forme particulière des troubles observés ici, il est possible, sinon do les supprimer en toute rigueur, au moins do les atténuer jusqu’à les rendre négligeables dans la pra-
- p.233 - vue 237/277
-
-
-
- - 234 —
- tique. Il suffit pour cola de réaliser les trois conditions suivantes : i° emploi do barreaux à section carrée ou rectangulaire, fortement aimantés; 20 augmentation, par l’addition d’une pièce de cuivre, du moment d’inertie du système oscillant; 3° usage d’un amortisseur.
- J’ai modifié d’après cos règles un déclinomètre et un bifilaire, en choisissant des barreaux carrés de 5cm do long sur 5mmde large, dont l’intensité d’aimantation soit voisine de 200, en employant un étrier de forme spéciale qui augmente de environ le moment d’inertie ordinaire du système oscillant, enfin en disposant l'aimant do façon que sa face inférieure oscille immédiatement au-dessus d’un disque de cuivre rouge. La marche de ces deux appareils a été suivie régulièrement, pendant quelque temps, au moyen d’un enregistreur du modèle courant; la balance magnétique, déjà pou sensible de sa nature, se prêterait sans doute plus difficilement aux modifications nécessaires. L’enregistreur de M. Mascart permettant l’emploi d’un troisième instrument, j’en ai profité pour recueillir en même temps les indications fournies par un bifilaire normal; on peut ainsi juger, à première vue, de l'importance du mode de correction sur les variations de la composante horizontale.
- Une première série d’expériences a été faite à l’observatoire du Parc Saint-Maur. Grâce à l’obligeance de M. le Général Gouverneur de Paris, on a pu obtenir deux autres séries dans les forts de Nogont et de Vincennes, au voisinage plus immédiat de la cause perturbatrice.
- Porc Saint-Maur. — Du 7 au 12 juillet; distance du tramway : 3 200"’. La déclinaison et surtout la composante verticale sont peu affectées; mais le barreau du bifilaire effectue, autour de sa position moyenne, des oscillations rapides dont l’amplitude totale correspond, en certains moments, à 0,00020 (unités G. G. S.). Ces oscillations disparaissent presque complètement sur la courbe du bifilaire modifié.
- Fort de Notent. — Du 19 au 28 juillet; distance du tramway : i35om. Une seconde ligne de tramway électrique, de Vincennes à Villomomblc, passe au nord du fort, à une disLancc plus grande. En outre, les voitures des doux lignes, pour sortir du dépôt et y rentrer, circulent, au début et à la fin du service journalier, sur une route à 3oo'n seulement de la casemate dans laquelle ôtait établi le magnétographe. Les oscillaLions de l’aiguille aimantée horizontale sont plus accentuées qu’au Parc Saint-Maur; leur amplitude dépasse fréquemment o,ooo3o sur le bifilaire normal, tandis qu’elles sont à peino sensibles sur les courbes du bifilaire modifié, et ne dépassent paso,oooo3. La différence d’altitude entre la gare et le fort de Nogent étant do près de 5o'n, le courant do retour du tramway aurait sans doute une action dissymétrique sur les variations de la composante verticale.
- Fort de Vincennes. — Du 12 au 1 y juillet; distance du tramway : 2/jom. Le magnétographe a été installé dans une cave, au pied du donjon. La ligne de tramway de Vincennes à Villernomblo se trouve à (>oom de distance dans la direction du nord, celle de Vincennes à Nogent passe devant l’entrée du fort.
- p.234 - vue 238/277
-
-
-
- Dans cos conditions, l’influenco du courant perturbateur est nécessairement considérable; elle se traduit, sur la courbe du bifilaire ordinaire, par des oscillations dont l’amplitude totale est, par instants, supérieure à o,ooo5o, soit -4„0 de la composante horizontale, et se trouve réduite à o,oooo5 environ sur le bifilaire spécial. Los troubles sont de l’ordre des dixièmes de minute sur la courbe du déclinomètrc amorti.
- Ainsi, la méthode de correction, dans les conditions où elle a été appliquée, réduirait dans la proportion de loà i environ l'influence du courant industriel sur les appareils de variations do l’aiguille horizontale. 11 est très possible que les résultats [tinssent être améliorés, soit en augmentant encore le moment d’inertie, soit en einployant des barreaux plats d’une forme se rapprochant de celle des aiguilles d’inclinaison. Des expériences définitives ne sauraient être entreprises que dans un observatoire magnétique permanent : c’est dans ce but que les appareils ont été remis en observation et continuent à fonctionner dans notre ancien pavillon magnétique.
- Il importe de rechercher si les variations naturelles du champ terrestre no subiraient pas elles-mêmes l’influence du mode do correction adopté. La longue période de calme magnétique qui dure depuis plusieurs mois ne permet pas de répondre catégoriquement, sur ce point capital. Toutefois, à diverses dates, notamment les ‘>.4, 2â et nfi juillet, il s'est produit une certaine agitation magnétique dont les points extrêmes diffèrent, le 24, de o,oooG3 pour la composante horizontale; les deux bifilaires établis à Xogent donnent dos courbes qui se superposent, meme dans les détails, à la courbe correspondante relevée à l’observatoire du Parc Sainl-Maur. On peut donc espérer que les modifications adoptées ne troubleront pas les phénomènes naturels, les variations do la force magnétique se traduisant nécessairement par le déplacement de l’axe magnétique de l’aimant, tandis que, comme le montrent les magnétogramincs, nos courbes du déclinomètrc et du bifilaire sont simplement et symétriquement épaissies, plus ou moins, sous l’influence des courants accidentels.
- Depuis le G septembre, les voitures à trolley circulent, à titre d’essai, sur la ligne de Gharenton à la Varonne, qui passe à ifioo"1 seulement de l’observatoire; nos appareils do variations se trouvent actuellement ( 12 septembre) sous l’influence combinée de quatre lignes de tramways électriques sur lesquelles la circulation est très active.
- Le déclinomètre on service régulier, dont les vibrations accidentelles étaient peu sensibles à 3200"1, est affecté de 2' à 3' dans les nouvelles conditions; on pourra toutefois, comme pour le bifilaire, tirer parti des courbes recueillies au déclinomètrc amorti. L’action des courants vagabonds sur la composante verticale est nettement dissymétrique, et il est à craindre que l’amortissement ne puisse être appliqué à la balance.
- En outre, la méthode do correction ne vise pas les appareils de mesure absolue; elle est donc nécessairement incomplète, et le déplacement des services magnétiques reste le seul remède réellement efficace. Mais, à supposer qu’un certain nombre d’observatoires exclusivement magnétiques soient en
- p.235 - vue 239/277
-
-
-
- — 236 —
- situation de supporter les dépenses d’une installation nouvelle, il n’est guère permis d’espérer que cette solution radicale puisse être adoptée dans tous les cas, notamment pour les observatoires astronomiques, établis à grands frais, qui ont compris le Magnétisme terrestre dans le cadre de leurs études. Ceux-là pourraient peut-être, faute de mieux, prendre des dispositions spéciales leur permettant de continuer au moins l’enregistrement des variations de la déclinaison et de la composante horizontale.
- p.236 - vue 240/277
-
-
-
- LEVE MAGNETIQUE DE LA ROUMANIE,
- Par M. St.-C. HEPITES,
- DIRECTEUR DE I.’lN’STITUT MÉTÉOROLOGIQUE DE ROUMANIE.
- Les plus anciennes détenninalions dos cléments du magnétisme terrestre en Roumanie datent do 1828, lors do l’occupation russe de ce pays. On trouve môme une détermination de déclinaison faite en 1824 par un voyageur français, Gaultier. Le point où cette dernière détermination a été faite est désigné, dans un des volumes du Traité de TElectricité et du Magnétisme de Becquerel, sous la dénomination à'embouchure du Danube. Il est probable qu’il s’agit de l’embouchure de Kilia à la frontière russe.
- Pour l’intervalle do 1828 à 1831, nous avons pu réunir une dizaine de valeurs de la déclinaison magnétique sur autant de points de la Roumanie. Toutes cos déterminations ont été faites par les officiers russes. Les valeurs sont loin d’ôtre concordantes. M. Rykatchef, Directeur de l’Observatoire physique central do Saint-Pétersbourg, a bien voulu entreprendre à ma demande la recherche, dans les archives russes, des registres des mémoires originaux pour y puiser les valeurs exactes. Celles que nous possédons paraissent être faussées par la reproduction d’un Ouvrage dans l’autre.
- On sait que le levé magnétique entrepris par Kreil dans l’intervalle de 1842 à 18O0, et qui a donné lieu aux intéressantes publications de ce savant qui, en dernier lieu, était le directeur do la Central-Anstalt fur Météorologie und Erdmagnetismus de Vienne, comprend, en dehors do la monarchie austro-hongroise, une partie du sud-est de l’Europe, la partie méridionale de la Russie d’Europe et une partie de l’Asie Mineure. Dans le voyage qu’il a entrepris dans cette dernière contrée en 1857, Kreil a traversé la Roumanie où il a fait des déterminations magnétiques complètes dans cinq localités (*) : à Calafal sur le Danube à l’ouest de la Roumanie, à Bucuresci au centre de la Muntenia, à Galatz également sur le Danube à l’est de la Mun-tenia, à Sulina à la seule embouchure actuellement navigable du Danube, et enfin dans l’île des Serpents de la mer Noire, à près de 4okmà l’est do Sulina.
- (l) K, Kreil, Magnctische und geographisehr Orisbestimmungen >n südüsthchen Europe und ci ni peu Kiislenpunktrn Asiemt.
- p.237 - vue 241/277
-
-
-
- — 238 —
- Dans lo Lravail de Kreil, les valeurs obtenues directement ont été réduites à l'époque do i85o,o au moyen des observations qui étaient régulièrement faites à Vienne. Tous les travaux magnétiques de ce savant inspirent la plus grande confiance par la minutiosité avec laquelle étaient faites et réduites les observations.
- De 1865 à 1867, on a fait à Bucuresci certaines observations de variations de l’aiguille d’une boussole déclinométrique à l’École de Médecine, qui venait d’être créée par Davila, savant médecin français.
- Pendant les trente années qui suivirent, on n’a plus fait en Roumanie que quelques déterminations magnétiques.
- Lorsque le Service météorologique officiel a été créé en Roumanie, il devait être complété par un Service magnétique, fin [89'), lo pavillon magnétique était déjà construit à Filaret dans lo parc de l’Institut météorologique. Comme la plus grande partie des observatoires magnétiques du monde, le nôtre est également destiné à disparaître, par suite do l’exlcnsion que prennent chaque jour les tramways à traction électrique.
- La description de notre observatoire magnétique a été donnée dans un des volumes do nos Annales ('). Le rez-de-chaussée comprend une grande salle pour les déterminations absolues et un cabinet do travail. Le sous-sol contient une salle pour les appareils enregistreurs do variation, une deuxième salle pour les appareils de variation à lecture directe, un cabinet phologra-pliique, et enfin une petite salle qui attend encore l’enregistreur pour l’électricité atmosphérique.
- Les appareils de variation que nous avons adoptés sont ceux de M. Mas-cart; ils fonctionnent régulièrement depuis 1898.
- Pour les déterminations absolues, aussi bien à l’observatoire magnétique <pie pour le levé magnétique du royaume, nous employons un théodolite et une boussole d’inclinaison presque de la même construction que ceux do l’observatoire du Parc Saint-Maur, mais de dimensions un peu plus grandes. M. Chasselon, qui les a très bien construits d’après les modèles de Brunnor, les désigne sous le nom do modèle moyen.
- Grâce à l’obligeance extrême que nous avons tous pu constater chez notre collègue M. Moureaux, ces instruments ont été comparés à ceux du Parc Saint-Maur, par un de mes assistants, M. Murat, qui a passé quelque temps à cet observatoire pour s’identifier les méthodes qid y sont employées par M. Moureaux. Les résultats de ces comparaisons ont ôté publics dans le XIVe Volume do nos Annales (2).
- Le lové magnétique de la Roumanie a été systématiquement commencé pendant l’été do 1898, en débutant parles points où Kreil avait fait ses déterminations. La campagne magnétique a continué pendant l’été do 1899, où l’on a surtout exploré le littoral de la mer Noire et la Dobrogea. fin ce mo-
- () Vol. IX.
- (2) J. Muhat, Comparaison des instruments magnétiques des observatoires magnétiques de liucuresci et du Parc Saint-Maur.
- p.238 - vue 242/277
-
-
-
- ment, mon assistant Murat, qui a fait seul toutes les observations pour les déterminations des valeurs absolues, continue la campagne magnétique.
- Nous avons déjà 70 points où les déterminations complètes ont été exécutées. Si nous réussissons, comme je l’espère, à augmenter l’année prochaine de 3o le nombre do nos stations magnétiques, notre réseau aura presque la môme densité que le réseau actuel de la France.
- Les valeurs obtenues dans les campagnes de 1898 et 1899 ont déjà été publiées dans les Annales de l’Académie roumaine.
- Les valeurs que nous avons publiées ne sont pas réduites à une môme époque. .l’attends que tout le travail soit terminé pour faire une publication d’ensemble avec les valeurs réduites au commencement du siècle qui va s’ouvrir.
- Les valeurs de Krcil, déterminées il y a plus de quarante ans, nous ont donné la possibilité de déterminer la variation moyenne séculaire dans notre région pour les trois éléments du magnétisme terrestre.
- Aucune perturbation n’a pu être constatée jusqu'ici dans notre levé. Il est bien certain que la perturbation constatée déjà par Kreil dans la région d’Odessa ne s’étend pas jusqu’à l’îlo des Serpents.
- Je dois ajouter toutefois que, jusqu’ici, on a surtout exploré les régions non montagneuses du pays.
- Nous ne savons pas ce que nous obtiendrons en explorant les Carpathcs et surtout la partie montagneuse do la Dobrogca où les terrains platoniques sont à fleur du sol. C’est un travail que nous nous proposons de réaliser l’année prochaine.
- p.239 - vue 243/277
-
-
-
- APPLICATIONS
- DE LA
- THÉORIE GÉNÉRALE DU MAGNÉTISME TERRESTRE,
- ÉTABLIE PAR GAUSS,
- Par M. le IP H. FUITSCIIE.
- La théorie générale du magnétisme terrestre, établie par le grand géomètre Gauss en 1838, appliquée à la détermination des éléments magnétiques de toute la surface de la Terre, a donné longtemps (pendant la période de 1838-1897) des résultats insuffisants.
- Les calculs de MM. Erman, Petersen, Neumayor, Quintus Icilius, etc., étaient imparfaits, parce qu’ils considéraient seulement les 24 coefficients gh de la théorie, contenus dans les fonctions, appelées par Gauss P1, P11, P111, PIV. En vertu de cola, les différences entre le calcul et les observations du xixe siècle, pour la déclinaison et l’inclinaison, s’élevaient très souvent jusqu’à 6°, et pour l’intensité jusqu’à 8 pour 100 (cf. par exemple Atlas des Erdmagnetismus von D1' G. Neumayek, Einleitung, p. 18-20. — Bergiiaus, Phjsikalischer Allas IV).
- En 1897, j’ai publié mon premier Ouvrage (*) sur la théorie du magnétisme terrestre de Gauss, en 1899 le second (2), et bientôt j’en publierai un troisième (3).
- (’) Intitulé : lleber die Restimmung der Coefficienten der Gaussischen Allgemeinen Théorie des Erdmagnetismus fur das Jahr 1883 and iiber den Zusamrnenhang der drei erdmagnetischen Elemente unter cinander.
- (-) Intitulé : Die Elemente des Erdmagnetismus fiïr die Epochen dioo, i65o, 1700, 1780, i8jn und i885 and dire sacularen Aenderungen, berechnet mil Iliilfe der ans allen brauchbaren l/eobaelitungen abgeleiteten Coefficienten der Gaussischen allgemeinen Théorie des Erdmagnetismus.
- (:!) Intitulé : Die Elemente des Erdmagnetismus und dire sacularen Aenderungen wàhrsnd des Zeitraumes i55o-i(jr5.
- Remarque. — Dans nés trois publications et dans ce court rapport, les lettres ont les significations suivantes :
- X, composante horizontale dirigée vers le Nord; Y, composante horizontale dirigée
- p.240 - vue 244/277
-
-
-
- Je me permets de communiquer, dans ce qui suit, quelques résultats importants, tirés de ces trois ouvrages. Gauss développait les forces magnétiques do la Terre X, Y, Z, en clos séries do la forme :
- X = /i0 -1- Ap cos X -4- K| sin À -4- k.> cos » X -+- lv2 sin 5 À -t- A;J cos 3 X -4-...,
- A := —t- 4 cos X -4- Lj sm à 4— l-y cos n X -4- L2 sin 2 X -4— /$ cos 3 X -4—. ..,
- Z = m0-h miCOsX -4- Mj sinX -1- ni2COS2 X 4- AhsiuaX -4- /»;Jcos3X -4-...,
- où k, l, m, K, L, Al sont des coefficients dépendant de la latitude 9 seule.
- Gauss n’a pas calculé, dans sa Théorie, ces expressions analytiques pour k, l, m, K, L, AI ; il a indiqué seulement cette méthode, qui permet do faire usage d’un grand nombre d’observations. Gauss môme no se servait que de •>4 éléments d’observation, distribués sur toute la surface de la Terre, pour trouver les aj premiers coefficients g, h de la théorie. J’ai déduit les expressions analytiques pour k, l, ni, K, b, Al, jusqu’à PVI1 inclus, contenant G3 coefficients g, h mais je me suis servi seulement des j(> coefficients compris dans les six quantités P1, P11, P111,1)IV,PV, PVI, parce que, selon mes recherches, la différence entre la théorie et l’observation ne diminue pas par l’addition do P”1.
- Comme les composantes X, X, Z, sont développées suivant les cosinus et sinus dos multiples de la longitude X, chaque parallèle do latitude donne une équation primitive pour la détermination des coefficients gh do la théorie, si l’on a calculé k, l, ni, K, L, AI, à l’aide des observations. Pour obtenir les équations de détermination des coefficients gh, je n’ai pas effectué la combinaison des équations primitives selon la méthode des moindres carrés ; mais, pour faciliter le travail, d’après celle dos plus grands et des plus petits coefficients dos inconnues (), en unissant par addition ou soustraction toutes les équations primitives qui, successivement, produisaient aux quantités cherchées inconnues x, y, z, un coefficient aussi grand que possible et aux autres inconnues des coefficients aussi petits que possible.
- Les observations que j’ai utilisées sont empruntées aux sources suivantes : Pour l'époque 1885, aux caries magnétiques de M. Ncumaycr; pour 1849., aux cartes do Al. Sabine (les trois éléments mesurés); pour l'époque 1780, aux cartes de Ilansteon (la déclinaison et l’inclinaison seulement) et enfin pour les époques i55o, 1600, i65o et 1700 des collections de AI. AV. van Bcm-
- vers l’Onest; Z, composante verticale dirigée vers le zénith; X, longitude Est do Greenwich; 9, latitude; V, potentiel; II, demi-diamètre de la Terre; F, magnétisme idéal (cf. Gauss); 0 déclinaison; i, inclinaison; T, intensité horizontale; I, intensité totale.
- Si X, Y, Z, 0, i, T, I, sont calculés d’après la théorie, ils sont désignés par X,, Yr, Zr, s,-> G, Tr> Gi s’ils sont observés, par X,,, Y,„ Z,,, 5,„ /,,, T,,, I,,.
- Les unités de mesure pour l’intensité sont, d’après Gauss : millimètre, milligramme et la seconde do temps moyen solaire.
- (') Cette méthode est due à de grands géomètres français.
- p.241 - vue 245/277
-
-
-
- melen, publiées en 1897 par l'Académie des Sciences d’Amsterdam (observations delà déclinaison seule).
- J’ai calculé les quantités k, l, m, K, L, M, sur chaque parallèle do latitude au moyen des cléments magnétiques équidistants ( de 15° en 1 5° ou de 3o° en 3o° en longitude), que j’ai tirés des Ouvrages des auteurs mentionnés.
- En ce qui concerne la déclinaison 0, les différences moyennes o;. — 0* entre mon calcul et l’observation, pour des lieux silués à la surface de la Terre entre les parallèles -4- 5o” et — 5o°, sont :
- Epoque 1000 1050 1700 1780 181:2 1885
- Nombre des stations dont
- la moyenne or— o(, 13t* i3a i3> ] fï I I .'il? di j
- ô,. — o(, : : i,7) ± i,7> 1,9 ± :v> 0 ::: o,G);
- de [dus, les différences moyennes entre mon calcul et l’observât ion [tour
- l’inclinaison /, l’intensité totale I et les composantes X, Y. , Z, [tour des points
- répartis sur toute la Terre, sont les suivantes :
- Epoque. . . 1780 1812 1885
- Nombre des stations dont la moyenne — i — /, i h() ,o'. joS
- : >. 1 • rt o,do o,G(,
- Epoque. . . 1780 1812 1885
- Nombre des stations dont la moyenne —rl — 1, ooj >oj '.)0 j
- I, L -- <>, 1 j .1 : 0,070 0.(>97
- Epoque.... 1812 1885
- Nombre des stations dont la moyenne = Xt,— X, Yr — Y jo8
- X,.-X, 0,008 o,o5j
- Y,-Y, o,o/|i
- Z, - : 0, o()8 : 0,133
- On voit que, selon mon calcul, la concordance entre les observations faites
- pendant trois cents ans et la théorie de Gauss est très suffisante. si l’on a
- égard aux irrégularités considérables des éléments magnétiques entre lieux voisins.
- Pour rechercher les variations séculaires des éléments magnétiques pendant la période ifioo-i885, j’ai dessiné des courbes qui montrent que le pôle boréal (ou austral) d’une aiguille aimantée, librement suspendue par son centre de graviLé, subit toutes sortes de mouvements : mouvements dans le môme sens et en sens inverse de celui de l’aiguille de l’horloge, mouvements indéterminés ou très complexes.
- Les variations séculaires sont enchaînées à la position des pôles magnétiques, à la distribution du magnétisme de la Terre (Selon Mauss, Idéale Vertheilang des Magnetismus F auf der Erdoberflàche) et à la posit ion des maxima de l’intensité totale 1. M’est pourquoi j’ai calculé, d’après la théorie.
- p.242 - vue 246/277
-
-
-
- —
- POSITION DK S POLES MAGNETIQUES DE LA TERRE.
- Pôle boréal.
- Pôle austral.
- Epoque. Latitude. Longitude.
- 9 X
- 1000 « t -i- tM-' n t a3ç). 0
- 1050 -4 So.i2 238.48
- 1700 4- a/19. 0
- 1780 7‘-™ 262. 6
- 1842 i - T O . 5 2 262.36
- 1885 + g9-'j7 2()2 ./|5
- Moyenne. 1650 -h 78.10 ° t 2 f\ 2.1G
- » 1836 209. 9
- l)iff 186 0 , 7*:-7 « ; 4“ lG.53
- Époque. Latitude. Longitude.
- 9 X
- 1600 0 ; - 81. iG 0 f \90.3o
- 1650 ----- 80.3o 179.57
- 1700 77.i2 i55.i5
- 1780 - 71. G i44.3<)
- 1842 -- 73. 5 147.18
- 1885 - 73.45 153. 0
- Moyenne. 1650 O ! — 79-39 ° 1 li'>- i4
- » 1836 ‘ - 72-39 148.19
- Di il' 186 » t 7. O 0 , — 26.55
- MAXIMA I)U MAGNÉTISME F.
- Lon- Lon-
- Epoq ue. Latitude. gitude. Max. Époque. Latitude. gitude. Max.
- 9 X K 9 X F
- 0 O 1600 n -- 8l 0 2 22 -f ' °ï 79
- 1600 ' G 3 2-1 2 0,77 1650 80 2 2.5 -| ' °>79
- 1650 h 6i 3-15 - f> 5 75 1700 — l\ i5o ~\ - 479
- 1700 4- Go 2 5o - °>77 1700 - 7* 180 - : * °>79
- 1780 4 5 G a55 0,78 1780 - 07 145 -i - o,83
- 1842 53 2G8 - °i78 1842 7° 15o 4 o,8'>
- 1885 !- h\ 2G5 ~ °>77 1885 - 76 187 i- o,83
- . 0 0 0 0
- Moy. 1650 -h 62,3 215,7 “ - 0,76 Moy. 1050 — 79>° 204,0 - °>79
- » 1836 -i- 54,3 262,7 - - 0,78 )) 1836 — 71,0 160,7 - 4 o,83
- Dilf.. 186 0 -i- 8,0 0 5- 17,0 Diff.. 186 0 4- 8,0 - 4 3°, 3
- MAXIMA DE L’INTENSITÉ TOTALE î.
- Époq 11e. Latitude. Longitude. Max. Epoque. Latitude. Lo ngitude. Max.
- 9 X ! 9 X 1
- 1600 n — 82 0 2 25 6,58
- 1600 4- G 2 243 6,38 1650 — 80 22a 6,58
- 1650 4- 63 243 6,28 1700 ” 7-i i48 6,56
- 1700 -i- Go 248 6,43 1700 / 7 I 80 6,56
- 1780 4- 53 200 6,47 1780 — 65 143 6,82
- 1842 -r 54 265 (i,45 1842 — 69 102 6,96
- 1885 -4 5 a 2 GG 6,07 1885 7<> r9° 6,88
- Moy. 1650 0 -i- 61,7 0 :,Vh7 6,36 Moy. 1650 «j ™ 79,2 O 30 4 7 6,57
- )) 1836 53,7 2 Go, 3 6,43 )) 1836 — 70,0 ’6‘ ,7 6,89
- Diff.. 186 0 -- X, 0 0 -4 !.),() I ) i fï.. 186 Cl 4- JM 0 / *> —
- p.243 - vue 247/277
-
-
-
- âii
- Les moyennes pour l’an i65o sont dérivées des époques 1G00, iGjooL 1700. cl celles pour i83G des époques 1780. i8.{^ et 1885.
- D’après cela, le pôle magnélique boréal, le lieu du maximum de F dans l’Amérique du Nord et celui du maximum de l’intensité totale I dans l’Amérique du Nord, se sont déplacés tous les trois du Nord-Ouest au Sud-Est par des chemins d’une longueur presque égale, savoir : pendant la période i65o-i836 de 8° en latitude du Nord au Sud et à peu près de 1G0 en longitude de l’Ouest à l’Est; do plus, il résulte de nos tables que le pôle magnétique austral, le lieu du maximum de F dans l’hémisphère austral et aussi l’endroit du maximum de l'intensité totale près du pôle austral, ont fait tous les trois le mouvement contraire de Sud-Est à Nord-Ouest, savoir pendant cent qualre-vingl-six ans, de rG5o— 183G, à peu près 8° en latitude du Sud au Nord et 0.70-13° en longitude de l’Est à l’Ouest.
- Quelques savants o"nt affirmé que Gauss, en établissant sa théorie générale du magnétisme terrestre, avait eu egard seulement aux forces magnétiques dont l’origine est dans l’intérieur de la Terre, et qu’il avait négligé les forces magnétiques extérieures qui pouvaient avoir leur origine au-dessus, hors de la surface de la Terre (par exemple dans Falmo-phère).
- C’est une erreur singulière que Ton reconnaît aisément en considérant les § 3G-4 1 de X Allgcmcine Théorie des Erdniagnctismm ( 1 ).
- D’après cela, j’ai calculé les coefficients gh de la théorie pour les forces magnétiques intérieures et extérieures, en déterminant gh à l’aide des composantes horizontales (observées) X, Y, ensuite au moyen seulement de la composante verticale (observée) Z et enfin en combinant, selon les formules du $5 jo de X Allgemeine 'Théorie, ces deux séries des quantités gh. J’ai obtenu ainsi les relations suivantes entre les forces intérieures et extérieures :
- X/ . Xg = y4i ^ ^ e “ 2G, Z/ . Ze = 9 1, 1/ . Te — 8‘z.
- Dans ces équations :
- X/, Y/, Z/, I/, désignent respectivement, pour les forces intérieures, la composante horizontale, dirigée vers le Nord, la composante horizontale, dirigée vers l’Ouest, la composante verticale, dirigée vers le zénith, et l’intensité totale ;
- Xc, Ye, Z<;, Ie, désignent les quantités correspondantes pour les forces extérieures.
- Tour terminer, je donne ci-après un Tableau des valeurs des coefficients gh, de la théorie pour les huit époques i55o, 1G00, i65o, 1700, 1780,
- 188 > et iqoo.
- (') Cf. Gauss, JVcrke, t. V, p. 1 a 1-193.
- p.244 - vue 248/277
-
-
-
- TABLEAU DES COEFFICIENTS g, h, DE LA THÉORIE.
- Epoque. g',«. *> 0 g->- o3,0 b 0-40 b <7-4° b 0-^4 b 0-1 ,1 0 g-,K 0-3,1 b ’ •
- 1550 —3,2278 4-0,0258 —0,1838 —0,2696 — 0,0263 —0,1107 4-0,2629 —0,2875 4-0,0792 — 0,0866 —0,2842 —0,IOOO
- 1600 —3,2 316 4-0,o3o8 —0,i85o O,26o5 0,0222 —0,0978 -V>V797 0,002Ô —0,0677 —0,1262 - o,26i3 —0,076.5
- 1650 4-3,2363 4-0,0371 —0,1865 r v <> —0 j 2 _|()0 —0,0171 —0,0817 4-0,3007 —0,0212 , - •> 0 -r-o , 000 0 0 f —0,1704 —0,2.327 —<>,o', 71
- 1700 --3,2305 4-0,0 411 —0,1967 —0,2464 —0, o/{36 0,08 2 4 —r- ( ) , 0 I 4 I — 0,35<) I 4-0,0716 —0,2117 —°>1777 — 0,00.19
- 1780 -h3,1985 4-0,o5o2 —0,2266 —0.2156 O , 1 !\ 20 —0.1094 4-0,3552 —0,4238 4-0,I287 —0,5135 —0,214 0 —0,1686
- 1842 -*-3,2271 —0,0028 —0,2148 -0,294 \ —0,0183 —0,o3i3 -T-O, 27.") 1 —4746 4-0,3362 —0,3426 —0,3623 —0,1153
- 1885 -r-3, i635 -t-o,o526 —0,2556 —0,4 01.4 4-o,1208 —0,1283 -1-0,2',!^ —0,4962 4-0,0807 —0,3io4 — 0,3()2iS —0,1686
- 1900 --3, l^j 12 -7-0,0721 —0,2699 —0,\388 —0.1567 —0,1625 4-0,2296 —0,5o38 4-0,3963 —0,2991 —0,2820 —0,1878
- Époque. AV. AV. " AV. A1»1. AV. AV. <y •> O— , - b £~V. CT b • oV b 0-43 b AV.
- 1550 —°>°977 -0,2875 4-0,1536 — 0,0 65 4 —0,0206 4-o,011 \ 4-0,1336 —0,1o33 —0,2847 —0,1461 S 4-0, T 983 - -0,2 ', 1 0
- 1600 O.IÔ^O —O,2235 — 0,r56o 0,0000 —0,0775 —-o , 0019 4-0,18^ .5 O , IOÇ)5 —0,2 o6>o —0,1867 4-0,1660 -v0,19.49
- 1 650 —0,255o —0,2060 -+-<>, 1590 4-0,0817 — 0,200 I —0,0100 4-0,1856 — 0,1173 —0.1761 —0,237ï -r-o , 1 2 3 4-o,1069
- 1700 — 0,4°<s9 — 0,13o t 4-0, 4-0,0^30 —0, t83o —0,00\5 4-0,141 —0,1690 —0,I908 — 0,2617 r-o,1470 4-o,0469
- 1780 —0,5698 —0,0189 -7-0,1181 -r-o, 0997 -r-o , 2352 -;-o.o479 4-0, o6()8 — 0,2678 —O,2120 —0.2457 4-0.066I —0,0 ; 08
- 1842 —0,6931 - O ,02 /|5 4-0,1263 —0,o541 4-0,23I2 — O ,0389 — 0,0066 — 0.2660 —0.1647 —<vmi4 4~o,1088 — 0,11 \ 8
- 1885 —o,5<)i4 -;-o, 1007 4-0.ioo5 O , I 08 I -4-0,3647 —0,1796 —0,0689 O,266 y 0,2I28 —0,1961 4-0,0672 —0,12oo
- 1900 — 0,5907 -T-0,1 679 -i- 0,0915 —0,1675 —o,4i 0 —0,2288 —0,0772 — 0,2669 — 0.2296 —0.1618 4-o. o3() 1 —0,1269
- Époque. AV. h''-\ AV. A6,4 o-3,3 b o-1,3 b oV. O AV. A V. AV. AV.
- 1 550 — 0 ,o438 -4 0,2 428 4-0,0171 4-0,20.38 —0 ,o381 —0,o831 -:-0,0.533 4-0,o585 4-0,025I —0,0119 0,0961 4-0,0896
- 1600 - 0,0205 —0,0088 4-0,2o63 -7-0, 1607 4-0,0124 4-0,oo65 4-0,1211 4-0,0 l5‘i —0,0218 —0,0712 —0,o563 4-0,0679 4-0,0636 -i-o>(>:47 -1-0,0949 0,0126 — 0 ,0037 -40,0194 4-0,o585 - 0,0066 0,0469 —;(), ()56()
- 1650 —0,0014 4 0,0072
- 1700 —0 ,o382 *1-0,2274 -r 0,0862 4-0,o5I2 4-0,0123 —0,0204 4-0,0014 4-0,1oo5 —0,0170 -h 0, o636 — 0,0109 -r 0,0 \ 81
- 1780 — O , o'| 27 4-0,1 j63 4-0,0906 -4-0 ,o557 4-0 ,000 \ — 0,0*29.3 4-o,0218 4- 0 ,o:rl —0,0107 40,17.5 4 4-o,1411 —0,olT 1 -0,0597 -,-0,0429 — 0,0168 4 0,0096 4 0,0622
- 184*2 — 0,0^00 • 7 / —0,0293 —0,0i89 4-o,o3o/j —o,oo38 0,0699 4 0,0190
- 1S S ♦ j • * « « • * • — 0,0013 4 - 0,0662 —0,0227 —O,1122 —0,0068 —7—0,06() 1 —0,0272 4-0,1002 — 0,o55ô ,0.52.5 —0,0049 - <>,<)-;)-7 / /
- 1900 —h O , O I 08 4-0 ,o5./j6 H-0,0409 —0,1412 —0,0\3 1 4-0, cr 00 —0, o.35^ —40,1 i) 3 3 —0,o5o5 4-0,0 5 5 c 4 — 0,013 4 0,0809
- Epoque. g'*'- t5 4 b 4/* b AV'. A-/'. A6V 0 0 g ,.) b AV1. A6»5.
- 1550 --0,0(99 — O , 00/fO 4-0,0699 4-0,0262 4-0,02 ps —0,0499 —0,oo51 —0,0104 —0,0282 —0,022\
- iüoo 1 650 1700 —0,0007 O,ooo5 -1 0,0 1 2 I — O,002I 4-0,00o3 4-0,0025 -î-0,00 4*7 4-0,0023 4-0,0237 4-0,0213 —0,015 2 4-0,0154 —0,0261 -i-0,0277 4-0,0107 —o,o:f 4 7 4-0,0068 4-0,0095 -—0,0100 —0,0206 —0,0113 —0,00 p ) -40,0020 4-0,0067 —0,0190 —0,0070 4-0,0007 —0,022.5 —0,0226 — 0,019',
- 1780 1812 1885 —i-(),oi j 7 0,0000 —0,oo63 4-0,0020 4 0,0109 . *> / 4 0,0109 —0,0066 -+ 0,01 91 4-0,0200 4-0,0201 -r 0,0 10.3 4-0, oio.3 i 0 , 000 2 4-0,0jV|2 4-0,0102 -f 0,0015 40,0127 4 - 0,o346 —0,0015 —0,0076 —- 0,0064 —0,0061 -—0,oo35 —0,0062 -r-o , 0049 —-O,004 2 — 0,0043 —0,0111 —0,0169 —0,0186
- l'inn .... — 0,0085 4-0,0143 4- 0,0203 4-0,01o3 -i-0,0129 4-0,0420 — 0,0060 — 0,oo3 j - 0,0043 —0,0792
- p.245 - vue 249/277
-
-
-
- SUR LES VARIATIONS PÉRIODIQUES
- DES ÉLÉMENTS DU MAGNÉTISME TERRESTRE
- DANS LES RÉGIONS ANOMALES,
- Par M. N. PILTSCUIKOFF,
- 1> li 0 K !•: S S K U R A l'i-myehsiti; d’odessa.
- On sait bien que la vraie cause de la plupart des anomalies du magnétisme terrestre reste encore assez obscure. Quant aux variations périodiques et apériodiques des éléments magnétiques dans les régions anomales, on n’en connait rien do précis. On affirmait môme que, la théorie n’y pouvant rien, la question devait être abordée par l’étude expérimentale détaillée.
- J’ai l’honneur do présenter au Congrès une théorie élémentaire qui, malgré notre ignorance de la cause des anomalies, permet de prévoir et de calculer les variations périodiques des éléments magnétiques dans les points anomaux avec une précision suffisante.
- 1. Je suppose que, par les formules d’interpolation, on obtient le vecteur magnétique normal F„ qui existerait en un point anomal O si les causes d’anomalie disparaissaient.
- Prenons pour l’axe OX la direction de projection orthogonale du vecteur F,j sur le plan horizontal, pour les axes OY, OZ deux autres directions rectangulaires (l’axe OZ étant vertical). On voit facilement que, par l’effet des variations périodiques du vecteur F«, les axes OX, OY éprouvent des oscillations périodiques correspondantes et que l’axe OZ garde toujours sa direction invariable.
- Fixons les directions des axes OX, OY dans leurs positions moyennes annuelles. Introduisons les indices m, n, a et x pour préciser qu’une quantité est prise dans sa valeur moyenne (m), normale (//), anomale (a), ou se rapporte à l’époque x(v). Les trois composantes de la force magnétique totale FT à l’époque x seront
- ( XT ~ N • Na. ti ) ) YT = Y+ Y a.
- ( ZT Z„;T - La-,
- p.246 - vue 250/277
-
-
-
- — 'ï'n
- en supposant (pie /es trois' composantes X„, Y„, du vecteur magnétique anomal Va sont constantes pour une époque gco'ogique donnée. C’est l'hypothèse la plus simple.
- 2. Remarquons tout d’abord que. si l’on installe les trois variomètres pour l'enregistrement des trois composantes du vecteur magnétique prises suivant trois directions invariables données ( par exemple le nord, l’est, la verticale ), on trouve, d’après les relations (n, que seules les grandeurs absolues des composantes seront changées par l’ellet de l’anomalie. Quant aux variations des composantes, elles ne sont point troublées, et les courbes fournies par ces variomètres resteront superposables aux courbes qui seraient tracées si l’anomalie disparaissait.
- Avec les variomètres usuels, c’est le variomètre de l’intensité verticale qui seul garde sa marche immuable dans quelque anomalie que ce soit. La marche du déclinomètre ( variomètre de la déclinaison) et du bifilaire (variomètre de l’intensité horizontale) est, en général, profondément modifiée.
- Des trois composantes du vecteur anomal F„, la composante Za n’influe point sur les indications du déclinomètre et du bifilaire; nous n’avons donc à discuter que les deux cas généraux : i° une des composantes Xa, Y„ est égale à zéro; a" les deux composantes sont différentes de zéro.
- R. Soit Ya = o. Considérons le déclinomètre. Prenons pour origine des angles de déclinaison, au lieu du méridien astronomique local, la direction
- l'ig. i.
- x
- déterminée plus haut de l’axe OX. L'équation générale de l’équilibre de l’aimant est ifig. i )
- ( ) Il /i, x ^01 ! rj n. T I —— X^ Slll rjx 1 a COS O-ç,
- p.247 - vue 251/277
-
-
-
- 248
- ou
- {'>. h ib ) H//,t(^ùiox — o ^ co s oT ) — X ci s i n o x —f— Ya cos ox.
- Si Ya — o, on a el l'on trouve d’où (3)
- Considérons maintenant le variomètre à monture bifilaire. Pour placer l’aimant du variomètre dans une position faisant l’angle 90 — 8X avec l’axe OX, il faut tordre le bifilaire d’un angle <p. Soit K sincp la grandeur du moment du couple développé. On a, en général,
- ( \ ) K sinœ = II„)X cos(ox— û„,t)— X«cosoT-i- Ya sinoT)
- ou
- (4 bis) K sincp = 11„,t(cosôx-+- o„jT sinox;— Xa cosoT-t- Ya sinôT; d’où l’on tire, pour le cas où Ya = o,
- (5) II„,T = X„4- K sincp.
- sin oT = oT, cos oT — 1,
- 11/;,T ( '-'T rjn,T ) ~ rjx Xff
- Il s’ensuit que, pour le cas considéré : (a) la courbe du bifilaire reste normale; (b) la courbe du déclinomètre est troublée; (c) les deux courbes ensemble permettent do reconstruire facilement la courbe normale du déclinomètre, c’est-à-dire telle qu’elle serait si l’anomalie disparaissait. En effet, des relations (3) et (5) on tire
- 6 )
- K sin o
- Xa -+- K sin c& ’
- d’où
- *7)
- s Xa -+- K sin cp
- ‘/t,~ i-
- K sin es
- Cette relation permet de reconstruire la courbe du déclinomètre au point anomal, étant données les courbes du déclinomètre et du bifdaire au point voisin normal.
- Si c’est XÆ qui est égal à zéro, le ôT garde, en général, une valeur assez grande, et nous ne pouvons plus écrire sinôT=oT, cosôx= 1. Il est préférable d’introduire co cas particulier dans le cas général que nous allons étudier.
- 4. X« et Ya sont différents de zéro. Considérons d’abord un cas particulier bien intéressant, savoir
- Xa = !!«,/«
- Soit oT l’angle que fait la direction de l’aimant avec l’axe ÜY. Si Ya est très
- p.248 - vue 252/277
-
-
-
- grand par rapport à (II„A—Il,v„), on a évidemment cosox = sinox = ôx et sinôx = cosox = i ; les formules générales (2 bis) et (4 bis) deviennent
- ( 1 — °//,T-°t) = H//,///_i~~ ^arj T-
- OU
- ( b ) 11 — H//,//, ~r~ I/, ^T;
- de même
- ( 9 ) K Sin ç> -4- Iln,m °t = H/,,t( °>i,t +" ) + I a-
- Il s’ensuit que, dans une pareille anomalie, le déclinomètrc marche tout à fait comme le bifilaire (réglé convenablement) dans une localité normale voisine. Quant aux courbes du bililaire, leurs corrélations avec les courbes normales du déclinomètrc et du bifilaire sont, d’après l’équation (9), bien plus compliquées.
- f>. Revenons au cas général. Les valeurs des composantes horizontales
- lit, H«,t, H«i
- ainsi que leurs déclinaisons correspondantes
- °T) °/i, T)
- sont liées par dos relations qu’on trouve facilement en projelanl successivement ces vecteurs Ilx, II,i;X et II„ sur les axes OX et OY, ce qui donne
- IIt cosox — II„,X cos o„)X-t- 1I„ eoso„,
- IIT sinox — 1I„)X sino/i)T -+- 1I„ sinoa.
- On en tire les formules générales :
- (10)
- (h)
- (12)
- tan"o
- III = II«,T-+- Il(t-+- 2lI«)TIItt(C0S0«-0/;,tII«,tH« sino„
- sin 0a ),
- 11^ H„ cos O,
- U//.T II|-t- 11?,— •>.HTlIa COS ( 0„ — Ox ), Hxsinox — IIa sino«
- tango,, t = n------s
- ’ IlrCOSO
- 1I« cos o„ ’
- IIS = II* -+- Il?,x— 2lITII/1)X(cosoT
- ^ IIX sin ox o«,xII«,t tango,, — - ------- „-----’— •
- 1IX COS Ox II/,,t
- sino.
- On voit que: i° d’après les formules (10), il est facile do construire les courbes qui seraient enregistrées dans une localité anomale, si l’on connaît le vecteur anomal 1I„ et si l’on dispose des courbes de variomètros installés dans un point voisin normal; 20 les formules (n) permettent de reconstruire les courbes normales si l’on a les courbes tracées au point d’anomalie; et 3° les formules (12) déterminent le vecteur anomal II« et sa direction (Sa) si l’on connaît, pour un seul moment quelconque, les valeurs simultanées de
- Ht) 11/î,Tj °T) Û„,f
- p.249 - vue 253/277
-
-
-
- (i. Pour illustrer par un exemple la théorie exposée, j’ai choisi le cas intéressant où Xa = — Cette corrélation est approximativement réalisée
- dans un point situé dans le gouvernement de Koursk, près do Kotchctovka (long., Sp’B'é; lat., âru'B), où mon ami M. Mourcaux a déterminé, en 18y(>, les éléments magnétiques suivants: déclinaison, h- 85°38'; coinp. hor., o,i<5'3ô. Dans ce but, j’ai fait construire, aux frais de l’Université d’Odessa, au mois de juin j8y(>, un petit observatoire où j’ai installé le déclinomètre, modèle Wild, construit spécialement pour mon excursion aux frais do l’Université de Kharkov. L’enregistrement m’a donné à Kotchctovka des courbes de déclinaison tout à fait semblables aux courbes do la composante horizontale de Koursk, où ont été installés les variomètres de M. Moureaux dans un observatoire magnétique complet construit aux frais des conseils généraux du gouvernement de Koursk. On peut voir, sur les photographies des courbes que je projette, une très bonne concordance entre les courbes en question, aussi bien qu’un manque complet de ressemblance entre les courbes des déclino-mètres à Kotchctovka et à Koursk.
- 7. On voit, d’après ce qui précède, que l’hypothèse la plus simple qu’on puisse faire sur le vecteur anomal K«, savoir qu’il est constant, s’est bien vérifiée dans les observations de Kotchctovka. On ne pourrait pourtant pas affirmer a priori que cette hypothèse serait suffisante pour toutes les anomalies magnétiques qui existent. Par exemple, on peut imaginer que, dans quelques anomalies, le vecteur anomal Fa subit lui-même une marche périodique (ou apériodique). Alors les formules (iu) prennent une valeur particulière, puisqu’elles permettent de calculer les valeurs de lla,T et oa,z pour des époques aussi rapprochées que l’on veut. Soient
- ( 13 )
- H(7,7) 11«,T') Urt,
- Cja,T; T > rju,x"-,
- ces valeurs calculées pour les époques -, .... Soient
- 04)
- 1L(,Tî 1I(/,X') 11((,T’X
- °(/,T , °ll,T",
- les valeurs correspondantes prises sur les courbes d’enregistreurs installés dans l’anomalie. En comparant les valeurs (13) et (i.j) on obtient les différences
- „ „ ( AIIar— 1L/,T H«,T? •••)
- 0*) -, 0
- ( T —- rjti.T rja,ii • • •
- qui présentent précisément la marche périodique (ou apériodique) des deux composantes du vecteur Fa. La marche de la composante verticale de ce vecteur sera fournie par comparaison directe des courbes de l’intensité verticale .
- p.250 - vue 254/277
-
-
-
- SMI L’ETAT ACTUEL DE NOS COWAISSWCES
- DES
- VARIATIONS SÉCULAIRES DU MAGNÉTISME DE LA TERRE
- Par AI.
- CA KL II LI M-(i Y L LE N S K Œ LD.
- Les recliorchos (Je Laplaco et de Legendre ayant fait connaître l’expression mathématique de l’attraction d’une sphère, l’application en a été faite par Gauss au cas de l’attraction magnétique de la Terre. Or cette application ne se rapporte qu’à l’état de la Terre à une époque déterminée ; Gauss désespéra même de pouvoir remonter aux anciens temps avec les matériaux que nous ont légués nos devanciers.
- Dans un Mémoire publié il y a quelques années dans le Tome V des Annales de l’observatoire astronomique de Stockholm, j’ai essayé do débrouiller un peu la question, estimant que la tâche n’est cependant pas impossible, en tirant parti de toutes les observations anciennes, parfois dépréciées à l’exccs.
- La théorie est basée essentiellement sur la distribution dos masses magnétiques à l’intérieur de la Terre; les coefficients arbitraires qui figurent dans le développement de la fonction des forces magnétiques de la Terre servent à caractériser cette distribution.
- La fonction des forces d’une sphère attirante, do rayon R, pour un point extérieur à la distance r du centre de la sphère, peut être développée suivant les puissances décroissantes do r suivant la formule :
- Y = - Yto» -h- -- Y<'> + — Y(2) r r2 r3
- les fonctions de Laplaco Y(,) renferment chacune vY •+- i constantes arbitraires; la partie de Y'£) dépendant do l’angle nrn sera
- n
- d" X i ~d [JA
- ( Asin n tjt -+~ B(,'1 cos nvr) ;
- il est inutile d’expliquer davantage les notations. Los A1/*’ et les B(4’ sont des coefficients arbitraires qui dépendent de la distribulion dos masses et qui doivent résulter dos observations.
- p.251 - vue 255/277
-
-
-
- — ioQ —
- L’objet cio mon premier travail a clé d’étudier les variations séculaires des coefficients arbitraires Aj/} et B1^1 ou plutôt de a'/*' et on posant
- «ty COS n p# = B# — a',? sin n p'À1 = A#.
- Les résultats d’une première approximation, quand on se limite à Y(2), ont été fort encourageants; il semble que les a(e peuvent être supposés sensiblement constants, tandis que les p(,y varient proportionnellement au temps.
- Les a'/i* sont proportionnels à la force des diverses aimantations qui correspondent aux divers termes do la série; les P1/? caractérisent leur direction en longitude géoccntrique. Cela posé, le résultat trouvé se traduit, géométriquement parlant, par la proposition que voici : Chaque aimantation isolée tourne autour do l’axe de la Terre d’un mouvement uniforme.
- Ce résultat, d’une simplicité tout à fait inattendue, permet de deviner la cause mystérieuse des variations séculaires, qui semblent tenir à un phénomène d’induction électromagnétique, s’opérant dans les couches raréfiées de l’atmosphère mises on mouvement par la rotation de la Terre.
- Un calcul de rectification, en tenant compte des termes en Y',|), n’a pas donne, je l’avoue, des résultats complètement satisfaisants. Je n’hésite guère à en rendre responsables les cartes do Ilanstccn, dont je m’étais servi dans mon premier essai.
- Depuis ce temps, cette branche do la Science a fait des progrès importants. D’abord, un grand nombre d’observations anciennes ont ôté retrouvées par M. van Bemmolen dans les Archives hollandaises ainsi qu’à Londres et à Paris, au Dépôt de la Marine.
- D’un autre côté, les importantes recherches do John Couch Adams, faites depuis un demi-sicclo et publiées tout récemment, ont montré l’avantage qu’il y aurait à pousser le développement de la fonction des forces à un ordre plus élevé qu’on ne l’avait fait jusqu’ici. Adams a fait des calculs numériques pour deux époques : 184T et 1880. M. Fritschc, en profitant des nouvelles cartes magnétiques dressées par M. van Bemmclcn, a été plus loin; il est remonté jusqu’au xvne siècle, en calculant toujours les termes jusqu’au sixième ordre inclus. Malheureusement, il a négligé les termes du second ordre par rapport au temps, ce qui n’est guère admissible et diminue un peu la valeur de son travail.
- En étudiant d’un peu plus près ces données nouvelles, on se convaincra facilement que la théorie que je m’étais hasardé à exposer dans mon premier travail se trouve complètement vérifiée.
- La variation linéaire dos arguments est confirmée d’une manière complète pour tous les termes dos trois premiers ordres et, de plus, pour deux termes d’ordre supérieur.
- Il résulte des mêmes données un autre fait bien curieux :
- D’après mes premiers calculs, il semblait que les a(/p pouvaient être supposés sensiblement constants. Il y avait, bien entendu, dos indications do variations; or j’ai préféré no rien introduire dans les formules qui no fût parfaitement certain.
- p.252 - vue 256/277
-
-
-
- Par des raisons théoriques, on pouvait prévoir l’existence (le termes périodiques dans les Il en serait ainsi, par exemple, si la Terre n’était pas parfaitement homogène. Alors les a(/t’ devraient contenir des termes périodiques avec une période égale à —77-,, ou désigne le mouvement annuel
- UDI n
- de l’argument (T,'h
- Or c’est là précisément ce qui est réalisé dans la nature, d’après les recherches récentes.
- Des vingt et une fonctions variables qui appartiennent aux six premiers ordres, il y en a trois qui ont un mouvement assez rapide, en sorte que l’argument «“'i' a décrit plus d’une demi-circonférence en quatre siècles, c’est-à-dire depuis l’institution des observations magnétiques. Ce sont une fonction du second ordre et une fonction du troisième ordre, Y(|' et Y f’ et, de plus, une fonction peu importante (lu cinquième ordre, YCf’. La période de ces fonctions est de 5oo ans, de 700 ans et de 3oo ans respectivement. L’examen des coefficients de ces termes révèle une variation dans leur grandeur ayant la mémo période et avec une amplitude assez grande; pourat|), elle aLteint A de la valeur moyenne de cette quantité; pour a*|)cta(§), elle est du même ordre.
- Il y a quatre autres fonctions d’ordre peu élevé dont l’argument varie un peu plus lentement; pour Y;}\ Y'fh Y(f\ Y(j’, il décrit une circonférence entière respectivement en 3too ans, 1700 ans, 1800 ans ou 1400 ans : dans les temps historiques, il n’a donc parcouru qu’une faible partie du chemin total. Aussi les observations no permettent-elles guère de constater une variation périodique dos coefficients de ces termes; on remarque cependant uno variation assez nette qu’on peut supposer proportionnelle au temps.
- Le reste des fonctions dont l’argument a un mouvement très lent, la période dépassant aooo ans ou 3ooo ans, ne nous a rien offert do semblable.
- Tout se passe donc comme la théorie permet de le prévoir, et l’existence do variations périodiques dans les coefficients semble parfaitement prouvée. Si l’on adopte l’hypothèse de courants d’induction électromagnétiques, on dira désormais que l’hétérogénéité do la sphère terrestro se fait sentir dans tous les termes à mouvement rapide.
- En considérant donc dans les formules les a'j^ comme variables avec le temps, on est parvenu à représenter d’une manière bien meilleure les observations des anciens temps. En effet, les différences entre la théorie et l’observation pour les xvi° et xvuc siècles, qui surpassaient quelquefois 5° ou 6", sont réduites maintenant à environ 20.
- Un coup d’œil jeté sur les cartes qu’on a dessinées d’après l’ancienne et d’après la nouvelle théorie montre mieux que tout autre moyen l’amélioration apportée par les travaux récents. Tout porto à croire qu’on obtiendrait un accord encore plus parfait si l’on connaissait plus exactement les valeurs numériques des constantes dont dépend le phénomène.
- Voilà les raisons qui m’ont engagé à entreprendre un travail do rovision pour obtenir les valeurs définitives dos inconnues qui déterminent les variations séculaires du magnétisme de la Terri'. Le but à atteindre est double :
- p.253 - vue 257/277
-
-
-
- d’abord, théoriquement, do déterminer pour chaque terme isolé les lois de variation de sa position et de son intensité; ensuite, pratiquement, d’obtenir une concordance satisfaisante entre la théorie et l’observation, et de rendre possible ainsi un calcul à l’avance de l’état magnétique de la Terre.
- L’Académie royale des Sciences de Suède m’ayant accordé les fonds nécessaires, je me suis mis immédiatement à l’œuvre. Les travaux de calcul ne sont pas encore achevés. Néanmoins, je me permets do soumettre au jugement de la Commission permanente du magnétisme terrestre un exposé des efforts qui seront faits pour éclaircir un peu cette question difficile.
- Jusqu’ici, tous les calculs de cette espèce ont ôté basés sur des représentations graphiques de l’état magnétique de la Terre. Or cotte méthode ne peut évidemment donner qu’une grossière approximation; il faut y substituer une autre méthode plus rigoureuse. On procédera avec avantage d’une manière analogue à ce qu’on fait en Astronomie pour la détermination des orbites. L’astronome commence par choisir un petit nombre d’observations et à calculer, d’après elles, une orbite approximative; on calcule ensuite une éphéméride et l’on y compare chaque observation isolée; l’ensemble des différences : observation-théorie, sert à corriger les éléments de l’orbite approximative et à trouver ainsi l’orbite définitive.
- Le problème qui nous occupe sera traité d’une manière analogue. Le travail comprendra donc d’abord le calcul de ce qu’on pourrait appeler une éphéme-rido des forces magnétiques de la Terre, basée sur la théorie provisoire.
- Ceci exige : i° le calcul des constantes dites de Gauss pour les anciens temps, d’après les cléments de la théorie provisoire; a° le calcul des fonctions de Laplacc et de leurs dérivées par rapport aux axes do coordonnées.
- Des Tables des fonctions de Laplace et de leurs dérivées jusqu'aux termes du sixième ordre inclus ont déjà été calculées pour chaque degré entier du quadrant, avec six décimales exactes.
- Des Tables auxiliaires, pour faciliter le calcul des forces magnétiques à une époque quelconque d'après la théorie provisoire, sont en train d’ètrc calculées maintenant. Vient ensuite la comparaison détaillée de chaque observation originale avec la théorie provisoire et la rectification des bases numériques do celte dernière.
- L’ensemble constitue un vaste travail qui ne saurait être achevé en peu do temps. Or il semble que c’est une voie sûre pour arriver à une théorie complète du phénomèno. 11 ne faut donc pas se laisser rebuter par le labeur.
- Le but une fois atteint, on sera amplement récompensé. Non seulement on pourra désormais profiter des observations d’époques différentes pour étudier la constitution intérieure de la Terre, ce qui sera d’uno grande importance pour les applications, mais on aura, en môme temps, écrit une page intéressante sur les changements de forme de l’énergie dans l’univers.
- p.254 - vue 258/277
-
-
-
- L’OBSERVATOIRE AÉRONAUTIQUE
- DE L’INSTITUT ROYAL MÉTÉOROLOGIQUE, A UERLIX,
- ET LES
- DANGERS DES CERES-VOLANTS,
- Par AI le Professeur II. ASSMANN,
- DOCTEUR ÈS SCIENCES,
- CREE DE L’OBSERVATOIRE AERONAUTIQUE DE L’iNSTITUT MÉTÉOROLOGIQUE, A BERLIN.
- Dès le moment où notre ami et cher collègue Lawrence Rotcli a préconisé la nouvelle méthode de l’emploi des cerfs-volants pour l’exploration scienti-ficpie de l’atmosphère, cette idée fertile s’est répandue dans presque tous les pays. A Berlin (où, je crois qu’ou peut le dire sans présomption, a commencé la nouvelle ère de l’aérostation scientifique), on exécuta de grandes ascensions en ballons libres montés, et l’on fut soutenu dans ce travail par le vif intérêt et la main ouverte d’un roi généreux. J’ai eu l’honneur de vous présenter ces travaux, réunis dans trois volumes sous le titre : fVissen-schajtlichc Luftfahrten, ou Ascensions scientifiques, exécutées par la Société aéronautique allemande à Berlin.
- Ces ascensions nous ont démontré que l’exploration de l’atmosphère est devenue entre nos mains une méthode indispensable dont la Météorologie et la Physique du globe no peuvent se passer, et qu’il nous faut remplacer les sondages occasionnels par des expériences continuelles.
- Sous l’influence de cotte conviction, l’Institut météorologique do Prusse a demandé une somme de 6af)oofr (5oooo marks) pour le premier établissement d’un observatoire aéronautique; on choisit un emplacement assez rapproché de Berlin, vers le nord de la ville, dans le voisinage du polygone de Tegol, où les aérostiers militaires vont ôtro installés l’année prochaine.
- Cependant on ne saurait dire que cette place soit très convenable pour ce but, parce qu’il y a trop de forêts et trop de soldais dans les environs. Les
- p.255 - vue 259/277
-
-
-
- forêts empêchent les vents de souffler avec leur force naturelle, et les soldats sont gênes par nous dans leurs exercices militaires.
- Lorsque je fus, avec mon collaborateur M. Berson, envoyé à Trappes pour y étudier les organisations semblables de M. Teisserenc dcBort, il était trop tard pour changer de place.
- Le terrain de l’observatoire a une superficie de deux hectares et est entouré vers l’est, le sud et le sud-ouest, par les arbres do la forêt nommée Jungfern-heidc, à une distance de 200'" à 3oom et de 20'" à oJ\m de hauteur. Vers le nord-ouest et l’ouest se trouve le polygone, mesurant 3,u" ou 4k,n de longueur; vers le nord-est, la place libre n’a que de /joo"1 à Coo"‘.
- Pour éviter autant que possible les inconvénients do ce voisinage gênant, nous fûmes forcés d’établir une tour en bois de 26"’ do bailleur, dontla plateforme nous sert au lancement des cerfs-volants et des ballons cerfs-volants. A mi-hauteur, il y a un appartement, fermé de tous côtés par des fenêtres, dans lequel sont placés un grand treuil pour le fil de piano et un moteur électrique de six chevaux de force. Un rhéostat régulateur permet de changer la vitesse de l’enroulement entre les limites de i5cm et 375e1" par seconde. Le fil monte dans l’axe do la tour après avoir passé sur deux poulies fixes et une poulie mobile; cette dernière est jointe à un ressort spiral en acier, qui forme un dynamographe enregistreur; le fil sort, à la plate-forme, d’un bras tournant en fer très fort, sous un angle do 3o° avec l’horizontale, en passant entro deux poulies cachées. Au sommet do la tour, il y a une girouette et un anémomètre Robinson, qui enregistrent électriquement la direction et la vitesse du vent. Du côté du nord est placé un météorographo à aspiration dont l’aspirateur à turbine est mû par un petit moteur électrique; un appareil semblable est établi au rez-de-chaussée de la tour à une hauteur do 2"’ au-dessus du terrain. L’éclairage de la tour et de scs escaliers est fait par deux lampes à arc et deux lampes à incandescence. Pour le service de nuit, il y a un réflecteur qui rond les ballons ou cerfs-volants visibles jusqu’à une distance de ikm et davantage.
- L’énergie électrique est produite par une machine à vapeur do huit chevaux, placée dans le souterrain do la maison de service, et une dynamo, et elle est emmagasinée dans soixante accumulateurs système Tudor. Cette maison contient en outre les appartements de service au premier.
- Un hangar à ballons, en bois, de if>m do long sur iom de large et 8m de haut, contient les ballons et les cerfs-volants et beaucoup d’autres choses nécessaires pour le service, par exemple les accessoires pour le gonflement des ballons avec l’hydrogène pur, conservé dans dos bouteilles d’acier Man-nesmann et comprimé à une pression de i5oatl" à 160"1"1; des treuils simples à main, un ventilateur, un atelier de menuisier pour la construction des cerfs-volants, des bicyclettes et un tricycle.
- Le matériel aéronautique consiste en un ballon cerf-volant do Sy’1'1’, un ballon-sonde verni de ioo"'c et un autre en soie caoutchoutée do 5(>"'c; deux grands cerfs-volants Lamson, beaucoup d’autres Ilargravo et quelques Eddy. À présent nous ne faisons usage que des cerfs-volants Margrave, modifiés par Hclm-Clayton, avec surfaces courbées et frein élastique.
- p.256 - vue 260/277
-
-
-
- Lapins grande hauteur que nous avons atteinte est de 4 Mo'" avec cinq cerfs-volants et avec 71201" de fd de piano, dont les trois premiers mille mètres avaient un diamètre de de millimètre, les trois mille mètres suivants, de -i, et les derniers de Nous avons appris celte méthode bien pratique de notre instructeur et maître T\1. Leon Teisserenc de lî0rt.
- Malheureusement une ligature du fil, probablement fatiguée par la chaleur du soudage, no put résister à la traction de <)okg que le vent exerça contre les surfaces de dos cinq cerfs-volants; elle se brisa à 900'" de distance de la tour et toute la chaîne des cerfs-volants et presque 7k"' de fil s’envolèrent par-dessus le nord-est de Berlin et produisirent des accidents sur lesquels nous allons revenir.
- 11 y a un proverbe allemand qui dit : « Où il y a beaucoup de lumière, il y a aussi beaucoup d’ombres », et je crois que l’on trouve partout le même cours des idées.
- Personne d’entre nous ne doute que la méthode de l’exploration de la haute atmosphère à l’aide de cerfs-volants, préconisée par des expérimentateurs illustres comme MM. Rolch, Marvin, Teisserenc de Bort et d’autres, ne donne beaucoup de lumière à la science de l'atmosphère: cherchons et discutons donc scs ombres.
- Le service des cerfs-volants ne peut assurément se passer de l’emploi des fils do fer, particulièrement des fils de piano en acier. Le poids minimum de celte matière, eu égard à sa résistance à la rupture et au peu d'étendue de sa surface, lui donne une supériorité sur tous les autres matériaux, comme M. Rotch l’a démontré dans sa première publication. Mais le fil en acier a plusieurs qualités extrêmement désagréables qui rendent son emploi pénible: c’est sa rigidité et sa conductibilité pour des courants électriques; en outre, le fait qu’on éprouve beaucoup do difficultés à relier les divers bouts l’un à l’autre et sa disposition à être fatigué par la rouille.
- Une trempe considérable de l’acier est la première condition pour sa plus grande résistance à la rupture; mais elle rend la matière si rigide qu’il est presque impossible d’éviter dans son emploi la formation de nœuds coulants ou coques, qui la font se casser très facilement ou diminuent au moins sa résistance à un degré inquiétant, d’autant plus que l’on n’est pas en état de trouver et de vérifier les endroits dangereux. Si le fil est enroulé sur une bobine d’un diamètre pas très grand, la disposition à former dos anneaux et coques augmente encore considérablement, et toute partie qui n’est pas soumise à une traction s’enroule à l’instant en nœuds.
- Si, par quelque événement, un bout assez long du fil de fer est traîné au-dessus de la terre, il est possible que les nœuds et, coques de l’extrémité libre s’entortillent autour de quelque objet d’une manière qui peut devenir dangereuse, s’il s’agit d’êtres vivants, hommes ou animaux, et si la force de traction est assez grande. A Berlin, nous avons eu un événement malheureux de ce genre, d’une manière Irès grave :
- Cinq cerfs-volants Ilargravo ayant une surface de i3"K< s’envolèrent, le 06 juillet, poussés par un vent d’une vitesse de rA" ou i3m par seconde, qui avait exercé une traction de 85kg à ()<>kg avant la rupture. En passant dans un
- p.257 - vue 261/277
-
-
-
- âî>8 —
- jardin du nord-est de Berlin, l’extrémité libre forma trois anneaux autour de la jambe d’un jeune homme et la serra si fortement que la peau fut coupée et déchirée jusqu’à l’os du tibia. Comme la blessure ressemblait à une combustion, on supposa qu’il y avait un courant électrique, provenant d’un tramway voisin. Deux ouvriers accourant en toute bâte aux cris du pauvre garçon, qui fut pressé contre une clôture, tentèrent en vain do détendre le fil fortement tendu, parce qu’il était trop chaud; ce no fut qu’au moyen d'un bâton autour duquel ils roulèrent le fil, qu’ils purent dégager le jeune homme, après avoir reçu plusieurs blessures aux mains et aux bras, blessures qui présentaient aussi l’aspect de brûlures. Une femme, touchée seulement par le fil de fer, reçut une brûlure dans la figure; plusieurs autres hommes eurent les babils déchires. Dans une autre rue, un cheval fut jeté à terre par le fil traînant. En marchant plus loin, le fil de fer saisit un autre garçon jouant à terre, en lui entourant le cou avec une anse et le pressant contre une clôture; à peine put-il être dégagé par un homme qui passait. Cette blessure n’était pas si grave que l’autre; la peau n’était pas coupco profondément, ni brûlée. Plus loin, un homme qui voulut arrêter le vol des cerfs-volants en roulant le fil autour de son corps, fut jeté par terre par suite de la violence do la traction. Après que trois cerfs-volants se furent détaches, les deux supérieurs traînèrent avec 3ooom do fil sur le sol pendant toute la nuit, descendant jusqu’à quelques centaines do mètres pendant le traînage et montant à des hauteurs considérables, do iooo1" ou üooo,n, toutes les fois que le fil était arrêté par les obstacles du sol. En douze heures, ils parcoururent un chemin do i/jokrn et furent trouvés le lendemain dans la Lausitz, contrée à la frontière de la Saxe, restant encore en l’air avec leur appareil enregistreur intact. Les courbes fort intéressantes do cotte promenade nocturne, dont je vous présente une copie agrandie, no sont pas malheureusement bien nettes, car l’encre avait jailli des plumes par l’effet des secousses produites par les efforts, dont j’ai parlé, pour arrêter les cerfs-volants. Dans sa route, le fil de fer a croisé beaucoup de lignes do chemins de for, do tramways électriques, do réseaux télégraphiques et téléphoniques de villages et de villes, et je crois que c’est la nuit seulement qui a empêché do nouveaux accidents. Au moins nous sommes contents do ne pas avoir reçu de nouvelles d’accidents analogues. On voit, par cet exemple, que le service des cerfs-volants est bien loin d’être un plaisir innocent et inoffensif : tout au contraire, et l’on ne peut guère différer d’opinion avec la police do Berlin, qui l’a qualifié do danger public.
- Si nous mettons à part le rôle de l’électricité dans ces accidents, on voit que les causes en sont les suivantes : en premier lieu, la rupture du fil de fer, qui le fait tomber à terre ; deuxièmement, sa tendance à former des anneaux et coques, qui le rend apte à saisir et envelopper dos objets; troisièmement, la forte traction que le vent produit en poussant les cerfs-volants en avant.
- Los ruptures du fil peuvent être produites par un accroissement imprévu de la force du vont, qui surmonte la résistance à la rupture du fil intact. Pour éviter cet accident, on serait forcé d’employer un fil d’une résistance énorme, précaution qui revient pratiquement à renoncer à atteindre de grandes hauteurs. Je crois que cet événement n’arrive que très rarement, parce que le fil
- p.258 - vue 262/277
-
-
-
- — 239 —
- on acier intact est d’uno résistance beaucoup plus grande qu’on ne l’estime, particulièrement s’il n’est pas zingué, ce qui, en modifiant sa trempe, diminue la résistance d’un dixième.
- C’est beaucoup plus souvent la faute des ligatures ou épissures, qu’elles soient soudées ou non, qui provoquent les ruptures. Si l’on compare les opinions des praticiens, on en trouve quelques-uns qui recommandent la soudure des fds et d’autres, en nombre égal, qui condamnent ce procédé. Si l’on emploie la méthode préconisée par M. Marvin, qui no louche pas du tout le fil avec le for à souder, mais plonge entièrement la ligature dans l’étain liquéfié, on peut être bien sûr que ce n’est pas la chaleur qui fatigue le fil. Mais il est très difficile d’ôtor complètement toutes les traces de l’acide dont on fait usage pour souder, et il est absolument certain que la moindre quantité de cette substance mordra dans l’acier, sinon à l’instant même, mais au moins à la longue. C’est pour cela que les ruptures se produisent surtout dans les ligatures anciennes, qui ont été longtemps recouvertes par les couches postérieures du fil et qui ne sont développées que lors des ascensions à de grandes hauteurs.
- En Amérique, où l'on peut avoir des pièces de fil do a5oom de longueur, il n’y a pas autant do ligatures que chez nous, où la longueur maximum n’était jusqu’à présent que do iooom; je crois cependant que, depuis pou, on peut avoir, chez Fcltcn et Guillaume, dos bobines de fil qui ont jusqu’à 2000"1.
- La méLhode do M. Tcisserenc de Bort d’agrandir le diamètre du fil du haut en bas, si plausible qu’elle soit, perpétue, pour ainsi dire, les ligatures en les rendant essentielles pour la construction du fil môme. J’espère, au contraire, pour ma part, procurer une augmentation de sûreté du fil de fer en évitant toutes les ligatures. Cola peut se faire par l’emploi de câbles en acier à la place de fils.
- Il n’y a pas de difficultés à se procurer des câbles do 5ooom ou 6ooom do longueur et môme plus; leur poids est presque le môme que celui des fils do même résistance; un câble construit en fils d’acier minces, soit dix-neuf fils d’un diamètre deom"’,23, est si mou et flexible qu’il n’y a pas de danger qu’il puisse former des coques qui causent une rupture. Ce n’est que la nature et l’étendue do la surface du câble, comparativement avec celles du fil de piano, qui donnent des avantages à ce dernier.
- La question dos conséquences d’un contact du fil en acier ordinaire avec la conduite d’un tramway électrique n’est pas simple. La conductibilité électrique do l’acier étant beaucoup plus petite que colle du cuivre, il est vraisemblable qu’un fil mince, parcouru par les forts courants des tramways, qui ont chez nous ordinairement une tension de 55o volts, sera instantanément porté à la température du blanc et fondu. Mais cola ne pourrait se faire qu’en cas de bonne liaison à la terre. Si le courant à son tour passe dans le corps d’un homme ou d’un animal bien relié à la terre, il exercera sur celui-ci un effet dynamique ou thermique, c’est-à-dire des secousses graves ou des brûlures. Les conséquences d’un choc électrique sont très diverses : on sait bien que les chevaux y sont extrêmement sensibles, beaucoup plus que la plupart des hommes. M. Koppcn, à Hambourg, est le premier qui ail fait l’expérience
- p.259 - vue 263/277
-
-
-
- (le ce fait; au moins n’ai-je pas trouve jusqu’ici d’autre indication relative à ce sujet dans les publications aeronautiques. Un grand cerf-volant, système Marvin, dont le fd s’était cassé, prit son vol au-dessus des rues de Hambourg; le fil entraîné toucha la conduite d’un tramway électrique et, au même instant, doux chevaux do voiture, qui furent abattus comme frappés de la foudre. Heureusement ils no furent pas tués et reprirent parfaitement leurs forces.
- Dans notre cas, à Berlin, il est impossible de décider si les blessures ont été produites électriquement ou mécaniquement, parce qu’il est bien probable que le fil de fer, glissant avec une grande vitesse dans les mains des hommes, qui se donnaient beaucoup de peine pour le retenir, a pu exercer un effet thermique par suite du grand frottement. Le problème des mesures à prendre pour éviter ces accidents n’est, pas difficile à résoudre théoriquement, mais presque impossible dans la pratique.
- Avec beaucoup de complaisance, le Grand Tramway de Berlin a bien voulu prendre à ses frais des précautions pour les lignes les plus voisines del’Ob-servatoiro aéronautique. On a tendu, aux deux côtés des conduites électriques, deux fils en bronze reliés aux paratonnerres du système. Un fil de cerf-volant qui descend d’en haut no peut pas toucher un fil électrique sans toucher aussi un des fils de bronze qui sont reliés à la terre. L’effet est la combustion instantanée du fil de fer, dont les bouts tombent aussitôt par terre sans donner de courant.
- Cette complaisance, si digne d’être appréciée qu’elle soit, nous a procuré une sûreté relative pour environ une vingtaine do kilomètres do tramways. Mais qu’cst-cc que cela en comparaison des quatre à cinq cents kilomètres de tramways électriques, qui sont en marche à présent à Berlin, et qui augmentent encore chaque semaine? Les frais d’une installation do sûreté semblable absorberaient une somme de deux ou trois cent mille francs, sans donner une garantie absolue contre la répétition do tels accidents.
- Nous avons déjà dit un peu plus haut que le zinguago du fil on acier en diminue considérablement la résistance à la rupture. Néanmoins c’est le seul procédé pratique pour éviter avec quelque sûreté les effets destructeurs de la rouille. Le graissage souvent répété présente tant d’inconvénients et donne si peu de protection contre l’action mordante de l’oxydation, qu’il faut préférer sans doute le zinguago du fil, quoiqu’il en diminue la résistance.
- Comment donc peut-on éviter les dangers provenant de l'emploi des cerfs-volants?
- Sans doute, le moyen le plus efficace serait l’établissement de ce service dans un désert, ou dans une petiLc île inhabitée au milieu do l’Océan. Comme cela est impossible, il faut éviter au moins le voisinage d’une grande ville avec scs moyens de communication, chemins de fer, tramways électriques, réseaux télégraphiques et téléphoniques et principalement la présence d’un grand nombre d’hommes. Mais cette cure radicale no peut être exécutée non plus; il faut donc faire autre chose pour diminuer les dangers autant que possible.
- Permettoz-moi donc, Messieurs, de vous exposer les précautions qui com-
- p.260 - vue 264/277
-
-
-
- mandent malheureusement à présent le programme de notre Observatoire à Tegol.
- La principale mesure do précaution concerne l’impossibilité d’une rupture du câble entre le treuil et le cerf-volant le plus haut. Pour atteindre ce but, il faut que l’on choisisse un câble en acier zingué, construit de beaucoup de fils minces et en conséquence bien mou et flexible, et d’un seul morceau do r>k'" ou ()km ; sa résistance garantie à la rupture doit être de 15okf\ valeur qu’il faut contrôler soigneusement do temps en temps, iooo"1 d’un tel câble pèsent ()'K, 700 ; c’est le môme poids et la même résistance à la rupture que pour un (il en acier d’un diamètre de o'",oi. Un cerf-volant Ilargrave, modifié par llclm-Ulayton, avec surfaces courbées et frein élastique, de 4"'1 ou 5nU|, est fixé au câble par des griffes ou mordillons en acier, dont la résistance est équivalente à celle du câble mémo. A une distance d’environ 100"' du cerf-volant se trouve un anneau bien fixé dans le câble, auquel on relie un deuxième cerf-volant, d’une surface à peu près égale â celle du premier, au moyeu d’une corclc de chancre, d’une longueur de 5om. Dans celle corde on insère un bout de fil en acier dont la résistance ne surpasse pas 4okR. Au même anneau est suspendu l’appareil enregistreur, par une griffe et une corde de 5"'. Il est essentiel dans cotte méthode d’éviter, dans la liaison du cerf-volant supérieur au treuil, toute matière dont la résistance serait soumise à des variations môme imperceptibles : point de corde, point de nœuds, etpointde fil de fer; ainsi une rupture dans cette partie 11e pourrait se produire que parmi événement tout à fait extraordinaire. Au contraire, le deuxième cerf-volant est fixé légèrement au câble, de manière qu’une fraction do 4okKle détache dans lotis les cas : c’est le cerf-colanl de sûreté. Si nous comptons, d’après les expériences de JM. llotch, que la pression d’un vent do iom do vitesse par seconde sur i11"1 d’un cerf-volant normalement exposé au veut s’élève à f»kK, les deux ccrfs-volauts de 8"”' recevront une pression de 4<)kK- Si la vitesse du vent monte à iA" par seconde, la pression devient de 5-kR ; si la vitesse atteint i4"‘ par seconde, la pression monte à 78kR, et est encore assez loin de la limilc du câble, qui est do ii>okg. Un léger accroissement ultérieur du vent dépasse pour chaque cerf-volant la valeur de 4oks et pour le deuxième la limite de la résistance du fil de fer inséré. Il sera détaché du câble et tombera par terre avec sa pièce de corde, sans traîner au-dessus du sol. Sa grande surface cl sa légèreté lui assureront une descente lente, comme celle d’un oiseau voletant, et le seul danger qu’il puisse provoquer est qu’il tombe dans les rues cl qu’il effarouche des chevaux. L’aulro cerf-volant restant dans l’air, si le vent est assez fort pour le soutenir, ne peut plus exercer que la moitié de la traction, soit 4okR, et il faudrait que le vent devînt un ouragan do 3o"‘ par seconde pour casser le câble avec ce seul cerf-volant. Certainement on aura alors le temps et la possibilité d’enrouler le câble avec assez de vitesse pour empêcher le câble et l’appareil enregistreur de tomber au sol.
- Mais rien n’est impossible dans le service aéronautique : le cerf-volant supérieur peut être cassé par le vont, en même temps que l’autre est détaché par suite de la rupture du fil de sûreté; les deux tombeni par terre et avec eux le câble. Dans ce cas, ce dernier peut croiser et loucher des conduites
- p.261 - vue 265/277
-
-
-
- 262 —
- électriques sans aucun péril, parce qu’il y a une communication métallique continuelle, par le câble môme, jusqu’au treuil do l’Observatoire, qui est bien relié au paratonnerre. Un courant électrique ne pourra donc jamais frapper ou blesser un être vivant. Si, dans ce cas, on commence à enrouler lentement le câble, on est bien sûr de ne pas saisir des hommes, d’autant plus que lo câble n’a pas de tendance à former des coques, qui pourraient s’entortiller autour des membres humains.
- Si l’on veut attacher plusieurs cerfs-volants au môme câble, on n’a qu’à prendre la précaution que chacun d’entre eux soit muni d’un fil de sûreté d’une résistance proportionnelle à sa propre surface et à la traction totale do l’ensemble. Do cette manière on pourra atteindre, sinon les plus grandes hauteurs do 4km à 5km, au moins des couches encore très élevées.
- C’est en vain que j’ai cherché dans la littérature spéciale l’indication d’accidents semblables arrivés à nos collègues et collaborateurs en Europe et en Amérique. Il est presque impossible de présumer que ce soit un malheur isolé qui nous ait frappés à Berlin. Les conditions pour de tels accidents sont partout les mômes et les dix-sept stations do cerfs-volants installées on Amérique pourraient bien donner des occasions semblables. iMais rien n’a percé dans la publicité qu’un on-dit, que le fil en fer du cerf-volant d’un observatoire européen avait arrêté un jour un train do chemin de fer !
- La discussion de ces dangers, que je viens de présenter, me semble bien à propos pour éviter, on cas d’accidents analogues, le reproche de négligence coupable.
- Sans doute, la méthode que je propose ne permettra pas d’atteindre des hauteurs aussi grandes que celles qui sont préconisées par MM. Rotch et Toisse-renc do Bort, parce qu’on ne peut attacher plusieurs cerfs-volants au mémo câble sans augmenter les chances do rupture. Mais, pour lo moment,l’Observatoire aéronautique de Berlin est malheureusement forcé do se contenter do hauteurs de v.ooom à 3ooom, en espérant que le temps ne soit pas trop éloigné, où l’on choisira un autre endroit, libre do toutes les difficultés qu’amène lo voisinage d’une grande ville avec ses moyens de communication. On peut encore, à ces hauteurs réduites, trouver des résultats très intéressants.
- Quanta l’usage des ballons cerfs-volants, il n’est pas encore assez perfectionné pour qu’on puisse formuler un jugement définitif. Je crois que les nouvelles constructions d’hélicoptères, dont s’occupent MM. Alexander à Bath et Kress à Vienne, pourront amener do grands progrès dans les cerfs-volants, surtout dans les temps de calme, où ils no peuvent quitter la terre.
- p.262 - vue 266/277
-
-
-
- VISITE DES MEMBRES DU CONGRÈS
- A L’OBSERVATOIRE DE MÉTÉOROLOGIE DYNAMIQUE, A TRAPPES.
- Les Membres du Congres météorologique international so sont rendus, le 14 septembre, à l’observatoire de Météorologie dynamique, où M. Léon Teis-scronc do Bort leur a exposé sur place les méthodes employées pour les lancers de ballons-sondes et do cerfs-volants et fait visiter les diverses installations do cet observatoire.
- La surface occupée par l’observatoire de Trappes est d’environ 5h", situés sur un plateau très découvert, d’une altiLudc assez uniforme, voisine do 170’" (le baromètre est à 171'").
- L’observatoiro comprend un petit bâtiment à quatre pièces, renfermant une salle d’enregistreurs, deux bureaux pour les calculs, un laboratoire do photographie; un bâtiment isolé comprenant un grand bureau et deux petites pièces en maçonnerie voûtée et contenant les archives ; enfin, à ioom do là, un groupe de bâtiments renfermant : atelier de construction dos enregistreurs, salle de la machine motrice et de la dynamo fournissant la lumière électrique pour les lancers de ballons nocturnes, magasin, bâtiment du générateur à hydrogène, doux hangars à ballons dont un de aoo""1 ; enfin, un hangar tournant isolé.
- L’observatoiro s’est occupé tout d’abord des observations sur les mouvements dos nuages, qui y ont été poursuivies en 1896-97, et mémo une série supplémentaire de déterminations a été faite en septembre, octobre, novembre et décembre 1897.
- Le nombre dos mesures pour l’année, de septembre 1896 à septembre 1897, est d’environ 1200; on a pris plusieurs points sur chaque plaque, ce qui porto à plus do 8000 le nombre de points dont on a déterminé la hauteur; presque toujours il y a eu mesure de la vitesse. En outre, un certain noinbro de déterminations ont été faites avec une petite base de •>.i8m; ces déterminations, ainsi que colles des mois supplémentaires, seront publiées ultérieurement. Pour le moment on achève les calculs de l’année internationale, ce qui, vu le grand nombre do points et l’emploi d’une méthode de contrôle pour chaque point, forme un travail très considérable.
- Après les mosurcs photogrammétriques, l’observatoire de Météorologie dynamique a exercé son activité en procédant régulièrement à des sondages do l’atmosphère par cerfs-volants et par ballons-sondes. Les méthodes employées
- p.263 - vue 267/277
-
-
-
- avant cto décrites déjà dans une Notice spéciale insérée dans les Comptes rendus du Congrès, nous nous bornerons à donner ici une vue du hangar
- Fig-, i.
- Vue, (lu hangar tournant. — En haut, lu ballon cerf-vola.iit consfiuit on 1898.
- tour,nuit (_pg. 1) qui sort au lancer dos ballons et qui, seul, a rendu possible
- p.264 - vue 268/277
-
-
-
- 265
- le départ de ballons de papier par tous les temps, malgré la situation très exposée au vent de l’observatoire de Trappes. Ce hangar, de 71" sur 8m et 8"' 1 de hauteur, pèse 9 tonnes, et il est supporté par uno plaque tournante; de plus, pour éviter les ébranlements produits par la poussée du vent, un pivot supérieur, fixé au toit du hangar, est maintenu dans une crapaudine portée par une grande potence. Cette potence, ayant forcément plusieurs montants qui s’élcvenL du sol, masque une petite partie de l’horizon ; il y a donc do ce fait uno direction vers laquelle les ballons no peuvent être lancés. Mais, outre que la partie masquée s’étend seulement à -L environ de la circonférence, on a eu soin de placer les pieds de la potence à l’Ouest, c’est-à-diredans la direction opposée à celle des vents d'Est, qui sont généralement faibles. Dans les jours où soufflent ces vents, il 11’y a aucun inconvénient à 11c pas tourner l’ouverture du hangar exactement en sens opposé du vent, à cause de son peu de force.
- Le gaz qui sert au gonflement des ballons est du gaz hydrogène, produit par la décomposition de l’acide sulfurique par la tournure do fer. Un petit bâtiment spécial abrite le générateur à hydrogène, qui est disposé de façon qu’on pont y verser, d’une sorte d’estrade, la tournure do fer et l’acide sulfurique. Un réservoir plombé, dont le niveau est supérieur à celui du générateur, est alimenté d’eau par une pompe et permet, si on le désire, d’introduire un mélange acidulé titré dans le générateur. Ordinairement, on ne procède pas ainsi, mais on ajoute tantôt de l’eau, tantôt de l’acide sulfurique, ce qui offre l’avantage de laisser épuiser tout l’acide du liquide renfermé dans le générateur et de ne perdre presque aucune quantité d’acide, ce (pii arrive toujours avec le système do la circulation continue d’eau acidulée.
- Un ballon-sonde on papier a été gonflé et lancé en présence des Membres du Congrès, qui ont pu voir la simplicité de ce procédé.
- Dans le grand hangar à ballons, on avait réuni une exposition des types d’instruments enregistreurs employés à Trappes, entre autres deux thermomètres à lame de maillcchort, présentés pour la première fois à la Conférence d’aérostation de Strasbourg. Un de ces thermomètres est monté sur un cadre bimétallique compensé, système Treineschini, l’autre a pour cadre une pièce en acier au nickel do M. Guillaume. Le défaut principal de ces instruments est leur poids toujours assez considérable.
- M. L. Toissoronc do Bort a donné des explications techniques sur les enregistreurs et, en particulier, sur les nouvelles coquilles barométriques qui ont été substituées à celles qu’emportèrent les premiers ballons-sondes, soit à Trappes, soit antérieurement dans les lancers de MM. llcrmitc et Besançon. Les nouvelles coquilles qui ont été construites par M. Richard, après une série d'épreuves faites à Trappes, sont assez sensibles et bon nombre d’entre elles ne subissent pas do déformation sous l’influence des grands froids. 11 est nécessaire, pour s’en assurer, do les étudier dans une solution d’essence de pétrole qui peut être portée au delà do — 6o°.
- Bien que plusieurs ballons cerfs-volants aient été employés à Trappes, aucun 11e se trouvait en état de servir au moment de la visite du Congrès. M. Toissoronc (le Dort a indiqué le parti qu’on peut tirer de la baudruche
- p.265 - vue 269/277
-
-
-
- pour la construction des ballons cerfs-volants destinés à la Météorologie et montré les courbes obtenues par un de ces ballons dans la nuit du 5-6 jan-
- Fig. 2.
- Ballon ecrf-volant de baudruche (jN;)<j-i9oo).
- vicr 1900, où l’aérostat do 35m,! s’est maintenu toute la nuit, avec son enregistreur, à l’altitude de i5oom à 1600'". La fig. •>. représente ce ballon de baudruche.
- p.266 - vue 270/277
-
-
-
- - 267
- Après quelques expériences faites pour montrer l’emploi des cerfs-volants, les Membres du Congrès ont pris des rafraîchissements autour d’une table de cent couverts, dressée dans le grand hangar, et, à cette occasion, plusieurs toasts ont été portés à l’observatoire do Météorologie dynamique et à M. Teisserenc do Bort, on particulier, par M. Mascart, par M. Hykatchef, par M. le Professeur Ilergosell, par M. Assmann qui a remercié M. Teisserenc de Bort de l’aimable accueil qu’il avait fait, en 1899, à la Mission météorologique envoyée à Trappes par l’Institut météorologique de Berlin.
- Avant de se séparer, les Membres du Congrès ont ôté photographiés par un des assistants do l’obsorvaLoire, M. Geoffre. On trouvera à la fin du Volume une reproduction de cette photographie.
- FIN.
- p.267 - vue 271/277
-
-
-
- p.268 - vue 272/277
-
-
-
- LISTE ALPHABETIQUE DES AUTEURS
- Alexander...................
- Algue................ 33, 43,
- Angot ... 27, 29, 3'i, 3g, 46, 5a,
- Angstuœm....................
- Assmann. 20, 5o, 5g, 78, 81, 8/j, 85,
- Ballif.......................
- Bauer..................... 75,
- Berber (van).............. 38,
- Besson.................... 3a,
- Bezold (von).................
- Bigelow......................
- Blitz........................
- Pages
- 85
- i3i
- 59 29
- 255
- 34
- 76
- 55
- 60 27
- 64
- 53
- Bürnstein.................. 23,
- Carus..........................
- Chardonnet(de).................
- Ciiaumeil......................
- Graves..................... 36,
- Ciiistoni......................
- Cirera..................... 67,
- Cornu .........................
- Crova..........................
- Deoiievrens....................
- Demtchinsicy...................
- Durand-Gréville.. .. 28, 27, 60,
- Edelstam.................. 29,
- Ernst..................... 31,
- Fritsgre.............. 27, 76,
- Garrigou-Lagrange......... 38,
- Ginestous.....................
- Gorria y Royan............ 29,
- Gyllensicœld (Carliieim). 67, 78,
- IIendeiison.....................
- Hérités..... 20, 46, 5',, 7.4, 89,
- JIergesell. .. 42, 5i, 78, 8r, 83,
- «'l, «'G
- Hervé...........................
- IIlLDEBRANDSSON. 26, 3 1, 32, 46, 66,
- ÎIOUDAILLE.................. 43,
- Kesslitz........................
- Lancaster ......................
- 93
- 46
- 81
- 37
- 47
- 39
- 77
- 28
- 47
- 43
- I09 58 123 240 15 8 43
- 120 25 1 43 237
- 86
- 42
- 84
- 182
- 46
- 32
- Lemoine................. ai,
- Lemstrœm....................
- Ljuboslewki.................
- Marchand................ 38,
- Mascart. 17, 34, 5o, 71, 72, 73, 74,
- Matiiias.............. 70, 74,
- Moore ( W illis-L.)...........
- Moureaux...... 66, 71, 72, 211,
- Nakamura............... 32, 36,
- Niesten................ 67, 73,
- Onimus.................... 38,
- Palazzo............ 43, 5o, 69,
- Paulsen .......... 3g, 49, 76,
- Piîrnter.............. 42, 45,
- Perrotet des Pins..... 43, 67,
- PlLTSCIUKOFK. 36, 72, 74, 76, 143,
- 145,
- Poey....................... 26,
- Renard (Goram1).. !\a, 43 5o, 81,
- Richard..................... 27,
- Rijckevorsel (van).......... 72,
- Roche .........................
- Pages
- 99
- 67
- 58
- i48
- 77
- 226
- 28
- 233
- 127
- 216
- 39
- 177
- 164
- 85
- 246
- 60
- 82
- 46
- 74
- 28
- Rona......................... 3g,
- Rotcii . ........... 4°, 43, 35,
- Rücker, 33, 66, 67, 71, 73,74,77, Rykatciief. .. 46, 52, 54, 65, 70,
- Schmidt.......... 70, 72, 73, 74,
- Snellen...................... 46,
- Srrung. 23, 34, 46, 5g, 1o4, 137,
- i4o,
- Stanoïevitcii................ 72,
- Steineii........................
- 44
- 83 78 191
- 77 72
- 187
- 78
- 33
- Sturart.......................
- Teisserenc de Bort. 32, 4», 42, 51, 5g, 60, 81, 83, 84, 85, 87, 169,
- Ventosa................. l\a,
- VlOLLE .....................
- Walz................... 51,
- Woeïkof....... 26, 32, 40, 58,
- Wragge.............. 5a, 53,
- 74
- >99
- i73
- 58
- 204
- 84
- 208
- p.269 - vue 273/277
-
-
-
- TABLE DES MATIÈRES.
- Pages
- Comité d’organisation........................................................... i
- Liste des adhésions............................................................. G
- Délégués officiels des gouvernements......................................... 12
- Ordre des séances et visites.............................................. i5
- PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES.
- Séances générales.
- Séance d’ouverture........................................................... 17
- 2e Séance générale......................................................... 20
- 3° Séance générale......................................................... 27
- 4° Séance générale......................................................... 37
- 5" Séance générale......................................................... 4^
- Séances des Commissions.
- Télégraphie météorologique : ir0 séance..................................... 55
- » 20 séance.................................... 56
- » 3e séance.................................... 57
- Radiation solaire............................................................ 58
- Nuages....................................................................... 5g
- Magnétisme terrestre: iro séance........................................... 66
- » 20 séance........................................... 71
- » 3e séance.......................................... 78
- Aérostation scientifique: ira séance......................................... 78
- » 20 séance.......................................... 83
- » 3e séance.......................................... 85
- » 4° séance........................................... 87
- MÉMOIRES.
- 1. Sur le régime dos pluies en Roumanie, par M. St. Refîtes............... 89
- 2. Sur la marche diurne du baromètre pendant le mois lunaire sidéral, par
- M. R. Bornstein......................................................... g5
- 3. Etat actuel du service d’annonce des crues en France, par M. G. Lemoine.. 99
- 4. Sur un appareil automatique pour la mesure photogrammétrique des nuages,
- par M. A. Sprung........................................................ 104
- 5. La loi des grains, par M. E. Durand-Gréville............................. 109
- 6. Les observations météorologiques en Espagne, par M. II. Gorria......... 120
- 7. La description du temps, par M. J.-W. Eiinst.............................. 123
- p.270 - vue 274/277
-
-
-
- l'ages
- 8. Sur la marché diurne de la température de l’air, par M. K. Nakamura. ... 127
- 9. Relation entre quelques mouvements microséismiques et l’existence, la posi-
- tion et la distance des cyclones à Manille (Philippines), par le R. P. J.
- Algue.................................................................. 131
- 10. Sur la duree de la pluie, par M. A. Srrung............................... 137
- 11. Sur le nouveau télémètre de Cari Zeiss à Iéna, par M. A. Srrung.......... ijo
- 12. Nouvelles photographies de l’éclair, par M. N. Piltsciukoff.............. 143
- 13. Sur la polarisation spectrale du ciel, par M. Piltsciukoff............... i45
- 14. Sur les relations des phénomènes solaires avec ceux de la physique du globe
- terrestre, par M. E. Marchand............................................ ij8
- 15. Les mouvements généraux de l'atmosphère dans leurs rapports avec les
- positions du Soleil et de la Lune, par M. P. Garrigou-Lagrange......... i58
- IG. Recherches sur l’analyse spectrale de l'aurore polaire, par M. A. Paui.sen. i64
- 17. Sur l’organisation des sondages aériens à l’observatoire de météorologie
- dynamique, par M. L. Teisserenc diî Rort............................... 169
- 18. La direction des vents supérieurs déterminée par les ondulations du bord des
- astres. Règles pratiques pour l’application de cette méthode, par M. V. Ventosa.................................................................. 173
- 19. Sur l’organisation en Italie des stations pour l’étude des orages et de la
- grêle et pour le contrôle des expériences avec les canons grèlifuges, par M. L. Palazzo............................................................ 177
- 20. Les tirs contre la grêle en Italie et les indications scientifiques qui en résul-
- tent pour la théorie de la formation des hydrométéores, par M. F. IIou-DAILLE................................................................... 182
- 21. Sur les appareils à balance romaine qui se trouvent à l’Exposition, par M. A.
- Srrung................................................................... 187
- 22. Comparaison des divers abris thermométriques avec le thermomètre à aspira-
- tion, par M. Rykatciief.................................................. 191
- 23. Résultats principaux des lancers de ballons-sondes à l’observatoire do météo-
- rologie dynamique, par M. L. Teisserenc de Bout........................ 199
- 24. Sur les travaux du Weather Bureau des Etats-Unis, par M. Walz. 204
- 25. Sur les observatoires de Kosciusko-Merimbula, par M. C.-X. Wragge.... 208
- 26. Réseau magnétique do la Franco au ior janvier 1886, par M. Th. Modreaux. 211
- 27. A propos de la Carte magnétique do Belgique, par M. Niesten.......... 216
- 28. Sur quelques points relatifs au magnétisme terrestre dans les îles Philip-
- pines. Projet d’un avertisseur automatique des perturbations magnétiques, par le R. P. R. Cirera................................................... 222
- 29. Etudes sur le magnétisme terrestre de la région toulousaine, par M. E.
- Mathias.................................................................. 22G
- 30. Amortissement des effets des courants industriels sur les magnétomètres,
- par M. Th. Moureaux...................................................... 233
- 31. Lové magnétique delà Roumanie, parM. St.-C. Redites........................ 237
- 32. Applications de la théorie du magnétisme terrestre établie par Gauss, par
- M. II. Fritsciie......................................................... 2^0
- 33. Sur les variations périodiques des éléments du magnétisme terrestre dans
- les régions anomales, par M. N. Piltsciukoff............................. 246
- 34. Sur l’état actuel do nos connaissances des variations séculaires du magné-
- tisme do la Terre, par M. CzVRLiieim-Gyllenskœld....................... 251
- 35. L’observatoire aéronautique do l’Institut royal météorologique, à Berlin, et
- les dangers des cerfs-volants, par M. R. Assmann....................... 255
- p.271 - vue 275/277
-
-
-
- — 272 —
- l'uses
- Visite des Membres du Congrès à l’observatoire du météorologie dynamique
- à Trappes............................................................ 2 63
- Liste alphabétique des Auteurs......................................... 269
- Table des matières..................................................... 270
- Errata.............................................................•... 272
- Planche.
- ERRATA.
- Page 5g, 4e et 5e lignes en partant du bas :
- Au lieu de: météorologique de l’Observatoire d’Upsal, Lire: météorologique de l’Université d’Upsal.
- :iü0i3
- l’uris. — Imprimerie GAIJTHIICII-VII.I.AIÎK, quai des Grands Auguslins,
- p.272 - vue 276/277
-
-
-
- w**
- Les Membres du Congrès Météorologique à Trappes
- pl.n.n. - vue 277/277
-
-